REVUE
D'ALSACE
Digitized by Google
Digitized by Google
REVUE D'ALSACE
REVUE D'ALSACE
lu
NOUVELLE SÉRIE
lAlITlElE mti
TOM£ huitième:
COLMAR
40 BOHUQ. PUfiK 00 lUBGHi-iU-PKIiI-fiÉIiII% H* 2S
1879
1
I
1* Digitized by Google
UALSACE
PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
V. 30
I.
OOHRBSPOMDAIIGB DES DÉPOTAS DE SIRASBOURG A L'ASSEMBIJ
NATIONALE (année 1789)
DoeuBMate tirés des arotaivM de Strasbourg
A M. GASTON PARIS
Mmàri it tImàiMii
Frtfitgnar mt CtlUge iê FrmKÊ.
If <nr OHBR Am,
n y a bien longtemps déjà que j'avais à cœur dlnscrire
votre nom en tête de quelque travail sorti de ma plume. Je
tenais à rendre publiquement hommage À cette science ai
profond/B et si Yariée que Ton retrouve dans tons vos éerits,
à ce cachet de distinction littéraire que tous savez imprimer
au lecfaerehes de l'énidîtîoii la phis mîiiatîeuse, à cette
impartialité sereine que les préjugés nationaux n'avaient pu
entamer autrefois et qui s'est retrouvée entière au lendemain
de nos désastres.
liais c'est & l'homme que j'adresse ces lignes, plus encore
670
Digitized by Google
6
REVUE D'AXâAOB
qa*à réerivain, à celui qui fit à mes débuts un si gracieux
accueil et qui depuis douze ans n'a cessé de me témoigner les
sentiments les plus affectueux. Vous placiez na<j;uère mon
nom à la première page de votre savante dissertation sur le
Uguirimtt comme « une preuYe de vive et profonde sympa-
thie. » Permettez au modeste travailleur de Strasbourg de
TOUS rendre aiijourdlini la pareille.
En TOUS présentant cet opuscule, je ne me fids point illu-
sion sur l'importance qu'il peut avoir pour vous. C'est un
simple recueil do documents historiques que je soumets à votre
critique bienveillante, et les quelques notes ajoutées ça et là
n*en augmenteront point la valeur. Peut-être cependant qu'a-
près avoir feuilleté ces pages, vous ne regretterez point abso-
lument le temps mis à les parcourir. C'est qu'elles se rattar
èhent à un s^jet toiqours actuel, et vrument inépuisable, à
l'histoire de la Révolution française. Des centaines d'auteurs
ont retracé (\f]k rensenible et les détails de cette époque mé-
morable; les historiens les plus renommés de notre temps^ les
Thiers et les Mignet, les Tocqueville et les Quinet, les Miche-
let, les Louis Blanc, les Sybel et les Carlyle ont conquis tour
à tour ou soutenu leur réputation littéraire en écrivant cette
histoire. Tout récemment encore, l'un des esprits les plus ori-
ginaux de notre t împs, Tun il,' vos amis, M. TaiiiP. a provoqué
les discussions les plus vive> p.ir c t r lr iu pussant le.^ ori-
gines du mouveinjut d3 17si^, qui renferme tant de vérités
trop souvent méconnuei, mali auqujl on peut reprocher peut-
être de ne pas nous donner la vérité toute entière.
Chaque jour cependant nous apporte des documents nou-
veaux; l'histoire provinciale et locale est k refaire presque
partout, si Ton refuse le nom d'^&^oim à tant de diatribes
ou de panégyriques également menteurs, compilés sans cri-
tique et qui trompent le narrateur au lieu de l'éclairer. Je ne
Digitized by Google
L'ALBACB nMMlR Là BâVOUMlOlf imâMÇàm 7
sais si je m'abuse, mais il me semble que des publications
comme celle à laquelle je me permets d'attacher votre nom>
seront plus i»articulièremeiit utiles à rhistorien sérieux, qui
reprendra quelque jour la synthèse de cette époque en debors
des préoccupations nationales ou de partL II y rencontre-
ra, ce qui lui importe bien plus que des réciiflûnations
posthumes ou d'inutiles apologies, la note contemporaine,
exacte et juste, et l.^s menus détails qu'il trouvera dans ces
documents, reflétant le passé, le mettront à même d'iUuttrert
sans sacrifier à l'imagination, les événements de cette époque
et les acteurs qui s*y sont produits.
A ce point de vue le recuefl le plus modeste de documents
inédits peut être utOe aux historiens de FaTenir. Puisries-vous,
cher ami, faire bon accueil à celui-ci, que je vous envoie de
l'autre côté des Vosges, vous tendant de loin, comme vous le
disiez Tous-mème, une main fidèle et toiqours amieU
Bon. Rnrss.
Strasbourg, 15 janvier 1879.
AVANT-PROPOS
Une bonne part des idèees inédites réunies dans cetraTail
avaient été copiées par moi aux archives de Strasbourg, pen-
dant les années 1870 et 1871. Elles devaient servir alors de
pièces Justificatives à un travail d'ensemble sur la Révolution
dans notre province. D^antres travaux scientifiques plus
urgents, la besogne oflleielle toujours croissante, du professeur
et du bibliothécaire m'avaitnt fait abandonner depuis long-
temps ce projet, quand un hasard me rappela ces papiers qui
dormaient dans un carton poudreux. Il y a deux ans, mon
excellent ami, M. Brucker, archiviste en chef de la ville de
Strasbourg, me fit voir la copie qu'il avait prise d'une série
Digitized by Google
8
BSVUB 0'AL8A<B
coniidérable de ces mêmes documents. Sans avoir souvenir
du travail jadis entrepris par moi, grâce à son obligeant con-
cours, il avait, de son côté, songé à mettre au jour celte cor-
respondance si curieuse que nous publions aujourd'hui. Quand
je lui rappelais mes projets d'autrefois, il poussa la délicatesse
jusqu'à refuser de donner suite à sa propre entreprise et
foulut bien me faire cadeau de son manuscrit, avec une géné-
rosité dont je suis heurçuz de pouvoir le remercier icL
Nos deux copies sont venues fort heureusement se com-
pléter l'une l'autre et j*en offre aqJourd*liui la priF^mière
partie an public Rangées d'après Tordre chronologique, les
pièces remplisitant ce premier fascicule, appartiennent toutes
à Tannée 1789. Biles constituent, en majeure partie du moins,
ht eorrespondanoe des députés de Strasbourg avec leurs com-
meilanfs, durant la première année de Tère révolniionnaire.
Nous espérons que Ton ne parcourra point sans quelque inté-
rêt ces lettres qui venaient apporter à nos concitoyens comme
un écho des scènes émouvantes de Paris et de Versailles. On
ne trouvera point de révéiafiofis historiques dans les pages
qui suivent; certains esprits seront choqués peut-être de
l'esprit local qui prédomine dans les vues des narrateurs
strasbourgeois et qui bien souvent leur fait considérer les
événements par le petit bout de la lorgnette. Mais on pourra
constater plus souvent encore le bon nens ra<«sis et le patrio-
tisme sincère de nos député.^ alsaciens, un peu déroutés d'a-
bord et oinnme dépaysés su milieu de la phraséologie redon-
dante de Versailles. Fortement attachés à leurs franchises
locales, désireux de oonsierver à leurs enfants les privilèges
hérités de leurs ancêtre**, ils éprouvent d'sbord quelque
défiance en présenrede ces législateursinexpérimentée qui ne
eonnai<^nl que les principes abstniits et veulent les appliquer
sans cesse dans toute leur rigueur. Mais bientôt le mouve-
ment géuéral les entraîne. Ils cè lent de plus en plus h l'at-
tractiou du milieu qui les eutoure, et l'on pourra voir, dans
Digitized by Google
L'ALSAGE pendant la BËVOLUTIOM FRANÇAISS 9
la suite, s*opérer, pour ainsi dire, sons nos yens cette ftaiioii
politiqoe de la France et de TÂtsaoe qui , de « profrince
étrangère effiectÎTe > devient au creuset rérolationnaire une
des plus vraiment patriotiques, une des plus dévouées au nou-
veau régime, et le véritable boulevard de la France contre les
invasioïis du dehors.
Nous avons été sobre de notes et de commentaires; la plu-
part de ces pièces s'expliquent d elies-môraes elpour les faits
d'histoire locale aeaiemeat quelques indications noua ont
semblé nécessaires, afin de permettre aux personnes moins
aa courant de l'histoire d'Alsace et de celle de Strasbourg
en particulier, de s'orienter parmi nos docaments. Si le public
ftit faon accueil à ce travail, nous pourrons bire suivre ce
firacicule de plusieurs autres. Nos archives locales sont riches
en pièces inédites de tout genre et fourniraient ample matière
à des publications subséquentes sur Tépoque révolutionnaire.
Il nous serait doublement agréable de voir d'autres travail-
leurs alsaciens venir se joindre à nous pour exploiter cette
mîne si fertile. Notre titre : L Alsace pendant la Révolution
française ne pourrait devenir tout à fait une réalité que si
des amis de l'histoire provinciale et locale se melt^iient à
fouiller de leur côté les archives de leurs villes natales, celles
deColmaret de Mulhouse, de Uaguenau, de Wissembourg
ou de Schlestadt. pour en extraire, d'une manière analogue, les
documents les plus curieux relatifs à cette époque.
Ce n'est pas de nous qu'il dépendra que tant de trésors
scientifiques voient le jour ou restent inédits. Mais de nom-
breuses expériences personnelles m'ont trop souvent déjà
montré les difficultés matérielles presque insurmontables, qui
viennent arrêter le travailleur isolé, quand il aborde une
tftcbe pareille. Le nombre de plus en plus restreint de ceni
qui s'occupent d'une fiiçon dé^ntéressée de notre histoire
locale ne permet pas de se faire illusion sur les sacrifices
qu'uue œuvre semblable imposerait à celui qui voudrait
Digitized by Google
10
reaireprendie. Une inoeittioa srîeoliflqae seule ponmitlt
mener à bonne fin. Voici bientM cinq ans qoe j'exprimais
le vcBu qa*oae Soeim pmt la puMîMliofi At mommnmdt
hiiioHgwi éorilê dAha€$ fot constituée dans un but ana>
logue; ma proposition ne trouTa d'écbo que cbez de rares
compatriotes; aura*t-elle plus de succès aujourd'hui? Je le
sotthaile sans oser Tespérer.
I.
Règlement
fait par U Mpour rexéeuHan de m toUm d$ amvootÊiim
Qiux prœhaim Etaii-génitam dam ta provinee iFAkae$.
La constitution de la province d'Alsace, exigeant des mesu-
res particulières pour sa conrocation aux Etats généraux, et
Sa Majesté ne voulant s*écarter que le moins quHi sera pos-
sible des formes qu'Elle a prescrites pour appeler les antres
sujets de son royaume à ladite assemblée, Elle auroit résolu
de suppléer aux Baillis et Sénéchaux d'épée qui n'existent
point en Alsace, en attribuant pour cette circonstance seole-
ment, à trois gentilshommes, les fonctions attachées aux
charges que les Baillis et Sénéchaux d'épée ont toujours
e.xer( ées en Franco, lors des diilérenles tenues d'assemblées
d'ElHls généraux.
Mais Hlh'Mdu qu'en Alsace il n'y a poinf de Haillis d'épée
ni de Baillages qui aient la connoissNnco dt\s cas ruraux, et
qu*en coiiséqiienc; il n'a pas été pixiaible de se ^rrir de
rarrondissemerit de leurs ressorts pour diviser la province,
Sa Majesté a jugé d*aotant plus conv« nabte d'adopter la divi-
sion qui en a été dite en six districts, lors de la création de
rasseoBblée provinciale d'Alsace, qu'BUe est instruite que
dans ce partage fiit avec beaucoup de srin, on a observé les
plus exactes proportioiis.
Digitized by Google
h'JOJÊàxm PKNDA.MT LÀ. rAvolutiom fbamçaub
11
St Mqesté a aosai eonsidéré qae la Tîlle à» Strasboarg
ayant passé soos sa domiaatioii, en vertn d'une c4ipitalation
qui loi eonsem ses prifiléges, droits et usages, ayant nu
territoire particulier, et étant soumise à une administration
séparée pour plusieurs objets, de celle du reste de la pronoce»
éloil dans le cas d'obtenir une députa lion directe.
Elle a cru dernir accueillir la même demande formée par
les dix Villes Impériales d'Alsace, qui avoient roix autrefois
aux diètes de l'Empire, et qui, quoiqu'éparses sur difTérens
points delà province, forment cependant un corps, et peuvent
se réunir par députés, sous la présidence du Grand-Préfet.
En conséquence, Sa Miû^ > ordonné et ordonne ce qui suit :
Article premier.
La division de la province d*Âlsaoe, fiiite en six distrids,
pour l'établissement de TAssemblée profinciale, sera adoptée
pour la conroeation aux Etats généraux.
n.
PooR diminuer le nombre inutile d*assemb1ées d'élection,
lesdils six districts seront accolés deux à deux, pour n'en
former que trois, selon l*ordre suivant :
HaguGnau et Wei.s8emb(*urg.
Colmar et Schlestatt.
Belfort et Huningue.
iil.
Sa Majesté a ONnmis el ciimm*M le sieur Barofi d'Andlau
de iiombourgt pour ext*reer les fonctions attribuées dans le
reitle de la France aux Baillis et Si^néchaux dVpée, • l ce dans
les districts d'Haguenau et Weissembourg réuni à Haguenau.
Sa Majesté nomme et commet le sieur Laquiante, Juge royal
de la citadelle de Strasbourg, pour remplir les fonctions de
snn Lieutenant et le sieur Humbourg pour remplir celles de
IProenreurdn Roi.
12 BBTini tfàisàOÊ
Sa Migesté nomme et commet le sieur Prince de Broglie
pour remplir les fondioDs de Bailli d'épée dans les districto
de Golmar et Sehlettatt réuni à Golmar. Sa Hiyeaté nomme et
commet le sienr Ghaolfoiir cadet ponr son Lieiitenanti et le
aîear Scbirmer Talné Procnreor du Roi.
Sa MêjcsM nomme et commet le aiear Baron de Sohanen*
bourg d'HerlIsheim pour remplir les fonctions de Bailli d'épée
dans les districts de Bellbrtet Huningue réuni à Belfort; le
sieur Hengaud père son Lieuteuaat, et le sieur Mathieu Pro-
cureur du Roi.
Attribuant Sa Majesté à toutes les personnes dénommées
dans le présent arlicle, tous pouvoirs et qualités pour remplir,
à raison st'ulement de la convocation à la prochaine Assem-
blée des Etats-généraux, les fonctions attribuées eu France
aux Baillis d'épée, aux Ueutenaos et aux Procureurs du Roi
de leurs sièges.
IV.
Les lettres de oonTocation seront en7oyées au Goureraeiir
de la pronnce d*Alsace, pour les fiiire par?enir aux trois
gentilshommes dénommés d-dessus, ou i leurs lieutenans.
V.
Aussitôt après la réception des lettres de convocation, les
trois gentilshommes exerçant les fonctions de Baillis, ou leurs
lieutenans, ordonneront, sur la réquisition du Procureur du
Roi, qu'elles seront publiées à l'audience tenue par les offi-
ciers municipaux, et enregistrées au greffe de l'hôtei-de-rille
par le greffier dlceile.
Yl.
Sa MAJVxi a permis et permet à la Tille de Strasbourg
d'euToyer directement à rassemblée des Etats généraux deux
députés du Tiers-état, lesquels seront élus dans une assem-
blée convoquée par le Magistrat de Strasbourg, et à laquelle
seront appelés tous les habitans de la Tille de Tordre du
TIecB-étal
Digitized by Google
L'ALSAOB PSMDAMT la WtVOLUnOM nUNÇAUB 13
m
Le Clergé et la Noblesse de la ville de Strasbourg seront
convoqués dans les districtB d'Hagoenauet de Weûfiemiïourg
réuni à Hignenta.
Vin.
Lm disYlUes Impéiteles de la préfecture royale d*Hague-
naa enTemmt pardllement deux dépotés du Tiers-état à
rassemblée des Etats généraux; à cet eflét lesdites dix Tilles
éliroot, ehacune dans une assemblée oonToquée par le Magis-
trat, et à laquelle tous les babitans du Tîera-état seront
appelés, deux députés, lesquels au jour indiqué par k Grand-
Préfet ou son lieutenant, se rendront dans la ville de Schle-
statt, où ils procéderont au choix de deux d'entre eux qui
entreront aux Etats généraux, comme députés du Tiers-état
des dix Villes Impériales d'Alsace.
IX.
Lb Clergé et la Noblesse desditës dix villes seront convo-
qués dans les districts dans lesquels chacune desdites dix
filles se trouve située.
X.
Lb tntres filles de la profinoe députeront cbaciine quatre
membres du Tiers-état à l'assemblée de leur distridi à Tex-
eeption dee Tilles de Barr et de Belfort, qui en députeront
shaeune six. Le Clergé et la Noblesse desdites Tilles seront
eottToqoés comme les antres membres des mêmes Ordres pour
tonte la proTinoe, dans le district de leurs domidles, bénéfices
on fiefe, conformément an règlement du S4 jauTier.
XL
Sa Majesté a fixé à vingt-quatre le nombre des députés
des trois Ordres qui seront envoyés par la province d'Âlsace
à rassemblée des Etats généraux, conformément à la répar-
tition suiTante.
u
tamm d'alb4cb
GlergA.
District de Ck)lmar
' De Bel fort
D'Haguenau
NOBLB88B.
Colmar
Belfort
HMguenau
Tm».
Colmar
Belfort
Hagaeaau z. / iz. /
Strasbourg 9. i
Villes Impériales 2. /
XII.
Ordonne Sa Majesté que toutes les dispositions du règle-
ment du 24 janvier de la présente année pour la convocation
des Etats-généraux, ft qui demeurera annexé à la minute
du présent seront suivies et exécutées dans sa province
d'Alsace en tout ce à quoi il n'est point dérogé par le présent
règlement, d'après lequel toatas proTîsioiis et commiBSioiia
néeessaires seront expédiées.
Fait et arrêté par le Roi étant on son Conseil, tenu à
Versailles, le sept Février mil sept cent quatre-yingt-neuf.
' Noos n*tTons point compris dans ca neoeU Im letlrei de convoca-
tion rojalM du 24 janvier 1789. paisqa'on pcat les trouver partout ;
mais nous avons dû insérer an débat de ces pages le règlement spécial
octroyé pour les élections d'Alsace. Un des points qui frapperont certes
le plus, c'est de voir que le nombre des députés des trois ordres de
notre province ne dépassait point vingt-quatre. Uême en tenant compte
dn fidt qn'on quart environ da sol. on da moins on ctnqniémet appar-
tenait encore à cette époque à des princes étrangers, possessionnés en
Alsace, sons la simple suzeraineté du roi, on ne peut s'empêcher de
trouver que c'étaient bien peu de représentants pour un demi-million
d'habitants environ, quand les vingt millions de Français allaient en
compter doua cents im rAisembléo Hattooato.
2. )
2. [ 6. \
2. \
2.
2.
8.
ft.
6.
24.
Digitized by Google
l'ai3acx pkkoakt la révolution française 15
Lettre du Roi au comte de Choiseul-Stainville,
eammandaiU de ta province (fAisau, grand-baiUi ét
h prtjfeeiurt de Maguenau,
Mon Cousin, J'ai besoin du concours de mes fidelles
sujets, pour m'aicîcr a surmonter toutes les difficultés où
je me trouve relativcmeat à l'état de mes finances, et pour
établir, suivant mes vœujc, un ordre constant et invariable
dans toutes les parties du gouvernement qui intéressent
le bonheur de m'es sujets et la prospérité de mon royaume.
Ces g^nds motits m'ont déterminé à convoquer l'assem-
blée des états de toutes les provinces de mon obéissance,
tant pour me conseiller et m'assister dans toutes les choses
qui seront mises sous ses yeux, que pour me faire connottre
les souhaits et les doléances de mes peuples, de manière
que, par une mutuelle confiance et par un amour réci-
proque entre le Souverain et ses sujets, il soit apporté, le
plus promptement possible, un remède efficace aux maux
de l'Etat, et que les abus de tout genre soient réformés et
prévenus par de bons et solides moyens qui assurent la
ftlidté publique, et qui me rendent à moi particulièrement
le calme et la tranquillité dont je suis privé depuis si
longp-temps.
A CES CAUSES, je vous avertis et signifie que ma volonté
est de commencer à tenir les états libres et généraux de
mon royaume le lundi 27 avril prochain en ma ville de
Versailles, où j'entends et désire que se trouvent aucuns
des plus notables personnages de chaque province, bailliage
et sénéchaussée; et pour cet effet mon intention expresse
est, que dans chacune des dix villes impériales de la pré»
fecture provinciale d'Haguenau, qui sontColmar, Hague-
16
IBVUB d'ALSACB
naii, Schlestatt, TQrekheim, Mûnster, Kaysersberg, Obern-
heim, Rosheim, Weisscmbourg' et Landau, il soit tenu,
dans le plus bref temps que faire se pourra, une assemblée
des gens du tiers-état, convoquée par le magistrat; assem-
blée dans laquelle il sera procédé à la rédaction des cahiers
de doléaace de ladite ville et A l'élection de deux députés
dignes de cette marque de confiance de leurs concitoyens
par leur intégrité et par le bon esprit dont ils seront ani-
més. Les députés que lesdites villes impériales auront ainsi
choisis, chacune de leur côté, lesquels formeront ensemble
le nombre de vingt, se réuniront en ma ville de Schlestatt,
le jour que vous ou votre lieutenant aurez indiqué, et là
ils réduiront les cahiers de chacune des villes qu'ils repré*
senteront en un seul ; après quoi ils choisiront deux d'en-
tr'eux pour porter ce cahier aux états généraux et y assis-
ter en qualité de députés du tiers-état des dix villes impé-
riales d'Alsace. Seront lesdits députés muais d'instructions
et pouvoirs généraux, et suffîsans pour proposer, remon-
trer, aviser et consentir tout ce qui peut concerner les
besoins de l'Etat, la réforme des abus, l'établissement d'un
ordre fixe et durable dans toutes les parties de l'administra-
tion, la prospérité générale de mon royaume et le bien de
tous mes sujets. On aura soin de se conformer exactement,
soit pour l'assemblée particulière qui se tiendra dans cha-
cune desdites villes, soit pour l'assemblée générale des
représentans d'icelles qui aura lieu à Schlestatt, soit pour
les élections à y foin, soit enfin pour la rédaction des
cahiers et leur réduction en un seul, tant au règlement
particulier de cejourd'hui, par lequel j ai fait connoître ma
volonté sur la manière dont ma province d'Alsace seroit
convoquée aux prochains états généraux, qu'à celles des
dispositions du règlement général du 24 janvier dernier
Digitized by Googlè
L'AïAàOB miDAirr la. vÈffomoH mxçAiBB 17
auxquelles il n'est pas dérogé par ledit rendement particu-
lier. J'ai à cet effet donné ordre qu'on joignît à la présente
et ces deux règlemens et les formules que j'ai feiit rédiger
d'après celui du 24 janvier. Vous aurez soin, aussitôt que
la présente vous sera parvenue, de £ûre connottre mes
intentions aux magistrats des dix yilles impériales, et de
tenir la main à ce quMls les exécutent ponctuellement. Sur
ce je prie Dieu qu'il vous ait. mon Cousin, en sa sainte et
digne garde. A Versailles le 7 février 1789.
LOUIS; PuYSBdUB.
A mon Cousin le maréchal de Stainville» Oberlandvogt,
ou Grand-bailli de la préfecture provinciale d'Haguenau',
m.
Arrêté du Kagistrat,
convoquant k$ SttkufB de Strasbourg pour Nketûm de$
représenianis chargés de désigner les doutés am Etais-
Généraux *.
NOUS LBS PRÉTEURS, CONSULS ET MAGISTRAT m
LA mLB DR SraiSBouRG, faisons savoir que :
LE ROI ayant pourvu, par ses lettres du 94 Janvier der-
nier et par le régleoient y annexé, à la forme de convocation
^ JaeqoM de Choiseul. fils de François-Joseph de Choiseal, marquis
de Stainville, «t frère cadet dn célèbre duc de Choiseul, ministre de
Louis XV. II servit avec dislineHoii peadant la guerre de Sept Ans, fut
créé maréchal de Franct», et mourut quelques mois après la convocation
des EtatH-Géiiéraux comme coininandaut militaire de la province d'Al-
sace, ainsi qu'un le verra plus loin.
' Poor mettre nos lectenrs dn dehors an eonrant d'expressioiM et de
titres qu'ils entendent ici pour la première fus, peut-être, noas résnmei-
MoaveUd S6rie. — s* Aimee ^
18
RKVUK d' ALSACE
des Btats généraux dn royinine, et ayant cependant reeonnu
que la constitution de la proTinoe d'Alsace exigeoit quMl y
fut pris des mesures particulières pour cette convocation, a
fait eonnoître ses intentions relativement à cette province par
ses lettres et son règlement du 7 Février; règlement, où,
entre autres di><po.sitiuns émanées de sa bonté et de sa jus-
ticei Sa Majesté, par une distiaction, pour laquelle nos citoyens
rons ea pea â» moi» U constitation de Strasbourg, telle qu'elle existait
encore aa moment de la Rirolotion.
C'est à la suite de nombreuses révolutions, arrivées au XIV' et au XV*
sif»cle que fut arrêtée enfin, en 1 18.?, la Constitution de la ville libre ou
république de Strasbourg.', qui ne fut plus, à partir de ce niotnent, modi-
fiée que dans certains détails et plus encore dans [son esprit, après la
réonion de Strasboorf i la France, mais qnl oa disparal difinitiTement
qn'ea 1790. Le pouvoir enprême dans TEtat apparteiiait h trois corps oa
eolléj^es, qui formaient ensemble le Magistrat (« das bestandige Régi-
ment •) Le premier de ces corps était la Chambre des Treize, composée
de quatre nobles et de neuf plébéiens. Avant la réunion de iGSl, les
Treize étaient chargés des affaires diplomatiques et militaires, de loat ee
tpà. r^vdait les relations extérieures et la séeorité de la répvbliqoe.
Après la capitulation, ils restèrent chargés des négociations de la ville
avec la Cour de Versailles, l'intendant et le gouverneur militaire de la
province, etc. La Chatnbri' de.-i Quinze, composée de cinq nobles et de
dix plébéiens, s'occupait des allaires intérieures de la cité, veillait au
maintien des privilèges et lois, en édictait de nouvelles an besoin, et
dirigeûties finances du petit état. La Chambre det VingtFU» n^était pas
on collège gouvernemental avec attributions spéciales. Elle ne se com-
posait en réalité que de cinq on six membres qui siégeaient dans les
occasions solennelles avec les autres Conseils et formait, pour ainsi dire,
une pépinière de futurs gouvernants, qui passaient successivement, à
ehaqoe vacance, dans les deox Conseils sapérienrs, dont les mraibres
étaient nommés i vie.
A côté de ces collèges politiques, il y en avait d'exclusivement judi-
ciaires; le « Grand Sénat» {der grosse //a//i), composé de vingt sénateurs
plébéiens, nommés par les vingt tribus et de dix sénateurs nobles,
renouvelés tous les ans par moitié, oxersait la jostiee eriminelto et
formait une espèce de cour d'appel pour les joridietions de bailliage et
jugements du « Petit Sénat. » Ce dernier {ivr Ueine Ralh) composé de
seize plébéiens et de six nobles jugeait en première instance les causes
civiles moins imiiurtantes.
Strasbourg avait à l'origine une constitution sagement démocratique,
Digitized by Google
L'ALa4CR P8MDAMT LÀ, RÉVOLUTION FRAMÇAXSB 19
partagent sans doute avec nous les sentiments d'une rcapec-
lueiise reconnoissance, permet (Art. VI) « à la Ville de Stras-
« bourg d'envoyer diref:tenient à rassemblée des Etats géné-
« raux deux députés du Tiers-elat, les(îiielH seront élus dans
« une assemblée convoquée par le Magistrat, et à laquelle
« seront appellés tous les habitants de Tordre du Tiers-état : >
Le Rd noas indique en môme terne par ledit règlement, qu'il
qai laissait participer tous les citoyens, dans une certaine mesure, au
gouvernemeot de la cité. Depuis qu'aa XVI* siècle les membres des
Consôls sapérienrs étaient poorvns de fonctions viagères, le rôle poli-
tique de la bourgeoisie avait iiaturelleiuent diminué. Cependant on cou-
sutlail encore ses représealiuits, les trois cents Kclieviiis [Schœffenrath),
dans les inoiiieiits «le crise, (juatid il s'agissait de former de nouvelles
alliances, du voter de nouveaux impôts, etc. Mais après la capitulation
de 1681, le Conseil des Echevîns ne fat plus réuni que pour Téleetion
des membres des Sénats jndidaires et son inflaenee fat com^tttoent
annulée. On ne vit reparaître ce corps sur la sct^ne politique qu'en 1789,
pour disparaître presque aussitôt d'une façon définitive. Chacune des
viugt lr^bus ou corporations d arts-et-tnétiers nommait quinze écbevnis.
Itans certaines occasions les trois Chambres supérieures siégeaient
ensemble; on les appelait alors les «trois Chambres secrètes » (âU dni
g^eSmm Stuben) ; parfois aussi elles se réunissaient en séance avec les
membres du (.rand Sénat; on appelait alors celte assemblée plus nom-
hrensp « M> ssieurs les Sénateurs et Vingt-un » {Herren Rœlh und £tn'
uHdzuanziger).
C'est dans le s^ des deux Chambres supérieures que l'on choisissait
le pouvoir exécutif de la cité. Ce pouvoir était dédoublé. Quatre con-
seillers nobles, choisis parmi les Treize et les Quinze, étaient élus
pour exercer la r'^gence chaque année, chacun pendant un trimestre. Ils
portaient le litre de sUUineister uu préteurs, présidaient le Sénat et les
CiMmbres, édidaient les lois, signaient les pièces officielles, dirigeaient
les affiûree de l'Université, etc. A côté d'eux se trouvait un ommeisler
ou consul choisi parmi les conseillers plébéiens et çni restait en régence
pendant toute l'année. Il convoquait les riiaiiibres, expédiait les affaires
courantes, donnait les ordres nécessaires pour la garde de la cité, jugeait
en première instance les débls de moindre importance, etc. Ce fut, à
un moment donné, le véritable chef de la eité. Ces f6nctions de steff-
flieisler et d'omnieMler étaient d'abord rarement revenues dans les mêmes
mains. Mais quand on essaya de donner au XVI" et surtout au XVII»
siècle, une fixité plus ;.'rande au gouv..;rneaient, et qu'on remplaça l'é-
lection populaire par uue espèce d'oligarcbie permanente, l'habitude
20 ^BVUE d'alsacs
désire s'écarter le moins qu*il sera possible des formes qii*il
a prescrites pour appeller les autres sujets de son royaume à
ladite assemblée des Etats généraux: Sa volonté nous fait donc
une loi de nous rapprocher, autant que les usages et les cir-
constances locales le permettent, des formes prescrites pour
les villes considérables de l'intérieur.
Mais l'application même de ces régies et de c«s formes
nécessite de légères modifications, auxquelles nous sommes
fondés à pourroir, ea conséquence de l'autorité que la pré-
amena le choix répété des mêmes mandataires, si bien qu à U loagae on
renommait ammeùter et slettmeister les mêmes individus, quand leur
tour revenait, jasqu'ui momaat de leur décès. Le Conseil des Treize se
oomposait presque exclusivement d'amiiMMtres en fait de conseillers
plébéiens et chacun d'eux voy.iit revenir son tour de régence de cinq en
cinq ans. Les sleldneislres n;j)r';iiaiiîiit encore plus vile leur place ;i la
tSte des Conseils. Comme ils étaient quatre à présider chaque année, le
mdme personnage revenait en régence Ions les deux ans an moins et
parfois pins souvent eneore. On ne nommait alors de nouveaux conseil-
lers pour ces offices qu'à la mort de l'un des anciens titolaîrcs. C'étaient
presque toujours des hommes passablement âgés qui remplissaient ces
fonctions suprêmes, et l'on comprend quedans une organisation pareille,
l'esprit de réforme eût de la peine à se faire sentir.
Aprte la capitulation de la ville, Louis XIV ajouta à tons ces corps
constitués deux fonctionnaires spécialement chargés de surveiller les
libertés qu'il L-onscntail a laisser à Strasbourj;. Dès 1681 an syndic royal
fut noiuinc pour assister aux ass?iiiljlt''es du Mairistrat et pour surveiller
toutes les correspondances émanant de la chauccllerie. Quelques années
plus tard, de nouvelles lettres-patentes créèrent rofflee de pnEliiirroya/,
chargé de la hante surveillance de la république et muni d'un droit de
«eCo contre toute délibération et tout acte qui lui paraîtrait attentatoire
aux droits de Su .Majesté, Ce dernier fonctionnaire d'-vint bientôt un
personnage lout-puissanl à Strasbourg; et les familles patriciennes parta-
geant avec lui les réalités du pouvoir, s'habituèrent à lui céder en toute
chose, pour qu'il ne touchât point, de son côté, à leurs riches émolu-
ments. An moment où la Révolution s'annonçait en France, la Constitu-
tion républicaine de Strasbour}^, qui jadis avait excité l'admiration
d'Erasme, était, je le répète, décrt'jiit" ft fausïée dans tous ses ressorts,
et les libertés qu elle garantissait aux bourgeois de notre ville n'étaient
plus que Tombre de celles dont ils avaient joui jadis, non pas tant même
à cause de rinférence des fonctionnaires royans qoe des i^issenienls
d'une olifvchie égoïste et eorrompne.
Digitized by Google
L'ALSACB pendant la BàVOLUTION FfiANÇAIfiB SU
Yoyance royale a confiée, par Tart. LI de son règlement, aux
personnes honorées directement, comme nous le sommes, de
ses ordres pour ladite convoc<ition, et chargées de rexéciition
de ses lettres, et notamment de celle confiée aux officiers
municipaux des villes, par l'arl. XXVf, pour la décision pro-
risoire de toutes les diUûcultés que l'exécution dudit art. pour-
roit ûiire nattre; et c'est en yertu de ce pouvoir, et dans Pes-
prit des dispositions de Sa Majesté, que le Ifagisirat voulant
bâtar autant qu'il est en lui, le cours des opéfalions, croit
devoir rallier aux anciens usages, d^'à subsistanis dans le
régime particulier de cette ville, ce que plusieurs articles,
et principalement ledit art JXVl du règlement, prescrivent
relativement aux corporations et à la proportion respective
des représentants quelles auront à nommer.
C'est une des heureuses dispositions de notre constitution
locale, que cette antique division des citoyens par Tribus,
qui, en les classant en un nombre suffisant d^associations
constitutionaelles, réunit dans chacune, par un choix libre,
des lettrés et des hommes livrés aux arts libéraux, avec ceux
qui vaquent i des profiassions manuelles et à dee métiers.
Par cette institution les intérêts sont confondus, l'égalité des
citoyens est rétablie, et Tesprit patriotique est moins ofl'asqué
par l'esprit de corps. Celte division donc, en même tems
qu'elle satisfait au désir du règlement, puisqu'elle fournit
le moyen de convoquer par portions et sans confusion, une
population qui ne peut être réunie en une seule assemblée,
remplit encore un but salutaire, et qui doit la faire partici-
per à la Cireur avec laquelle le Roi considère les anciens
usages.
Rien, par conséquent, n'exigeoit de nous, que, préférant
la lettre du règlement à son esprit, nous intervertissions
l'ordre reçu parmi nous, pour lui substituer des subdifisions
qui nous sont étrangères, et que le règlement n'a consacrées
22
BETUB D'ALSACE
ailleurs que fiiate de points de ralliement pins généraux, et
par égard pour les coûtumes du reste dé la France.
Nos Tribus étant donc des corps mixtes, ce n'est point à
une partie des individus qui les composent, que peut s'appli-
quer la disposition qui borne à un sur cent personnes, le
nombre des représentants, ainsi qu'il est ordonné relativement
aux corps de métiers, et en faisant partager aux simples
artisans qui s'y trouvent, Tavantage qui accorde deux dépu-
tés sur cent aux autres citoyens qui lear sont réunis, Noas
n^ôtons rien à ceox-ei, Nous consenrons Tégalité que notre
oonstitation met entre eox, comme citoyens et membres d'ane
seule et même commune, et cette Javeur n*aura d*autre con-
séquence que d'augmenter un peu le nombre des représen-
tants, dent les lumières et les suffrages doivent concourir au
cboix important et aux délibérations patriotiques que Sa
lù^esté attend de leur sagesse.
Nous consenrons également à ceux des habitants compris
sur les rôles de la manance, la représentation que le règle-
ment de Sa Majesté assigne à la classe à laquelle ils appar-
tiennent.
Quant au petit nombre de personnes domiciliées en cette
ville à titre particulier, et qui ne contribuent sur aucun
des rôles d impositions de la ville, nous ne pouvons que les
regarder comme étrangères à notre organisation civile et aux
délibérations de la commune. Cependant comme elles sont
domiciliées dans l'étendue de notre juridiction, et que Sa
Msjesté n*a pourra d'aucune autre manière à leur convoca-
tion, nous prenons les mesures qui nous ont paru les plus
propres à les fiiire jouir, chacun dans sa classe, du droit
commun à tous les sujets du royaume, de concourir à la
nomination des députés aux Etats généraux, uns que néan-
mdns la conTocation desdites personnes étrangères à notra
constitution, puisse tirer à conséquence, et sauf à nous pour-
voir pour les cas à venir, ainsi qu'il sera trouvé convenable.
Digitized by Google
L'ALSACE PENDANT LA KÉVOLUTION FRANÇABB 88
L'alternatirt obMrvée entre lee deux religioas, n'étant
eonstitntionnelle que poar le remplacement des emplois et
dignités de notre ville, noui n'en ferons point dans cette
occasion-ci une loi positive de notre règlement, de même
qu elle n'en est point une de celui de Sa Majesté. Le choix et
la confiance des citoyens ne doivent point recevoir d'entraves
dans un instant où il est question de la destinée du royaume
bien plus que des droits des particuliers; nous nous borne-
rons à la recommander, autant qu'il soit possible d'y avoir
égard, observant que dans les élections élémentaires elle est
d'autant moins de rigueur, que dans chaque division des
citoyens la proportion des personnes des deux religions est
moins égale, et que c'est principalement dans Télection défi-
nitire des deux députés de cette ville aux Btats généraux
que nous invitons nos citoyens et habitants à cimenter et
manifester leur union et leur fraternité, en se donnant
mutuellement la marque de confiance de partager avec éga-
lité entre les deux religions Thonneor de servir une patrie,
qui le^ regarde toutes deux du même œil, et les traite avec
la môme attention.
D'après ces considérations : NOUS LKS PRÉTEURS. CON-
SULS ET MAGISTRAT DE LA VILLE DE STRASBOURG,
en l'assemblée générale dite les Sénat et Vingt et Un, ouï
l'avis et les conclusions de nos avocats généraux, avons
ordonné et ordonnons : Que les lettres de Sa Majesté à nous
adressée;} le 7 Février, signées, LOUIS, et plus bas, ParsaauE,
scellées du cachet de Sa Majesté, pour la convocation et assem-
blée des Etats généraux du royaume, ensemble les règle-
ments y annexés, du 7 Février et 84 Janvier 1789, tons les
dites lettres et règlements lus, publiés et enrégistrés en
notre séance ordinaire du Lundi deux de ce mois, seront
imprimés et affichés dans les deux langues dans tous les
carrefours et lieux accoûtumés, publiés au son de trompe et
à cri public, lus et publiés dans toutes les églises paroissiales
if
Digitized by Google
BBTUB D'iXSACB
df la Tîtle et banlieue, Dimanehe proebaln iS Mars, ainsi
que notre présente ordonnance pour être exécutée suivant
leur forme et teneur, et qu'à cet effet il sera procédé à la
couTocation du Tiers^tat de cette ville, daus la forme et de
la manière qui suit :
l. L'assemblée générale du Tiers-état de cette ville et
banlieue se tiendra par nous, en notre assemblée et séance
ordinaire le Lundi 23 Mari4 prochain h huit heures du matin
dans la grande salle de la Tribu du Miroir, qui sera préparée
pour cet effet, le local ordinaire de nos séances sor FRÔtel
de Ville n*étaat pes suffisant pour contenir l'ensemble des
députés représentants qoi auront droit de se trourerà ladite
assemblée.
n. Arant de procéder à ladite assemblée générale dn Tiers-
état de cette vUle et banlieue, il sera tenn, à l'exemple des
autres villes considérables du royaume, des assemblées par-
tielles telles qu'elles seront ci-après indiquées, de tous les
bourgeois, manans, et habitants du Tiers-état légalement
domiciliés en cette ville, dans lesquelles assemblées parti-
culières il sera fait choix d'un ou plusieurs représentants
chargés de se rendre à ladite assemblée générale du Tiers-
état de cette ville et banlieue, pour y concourir à la rédaction
du cabieret à la nomination des députés pour les Ëtats géné-
raux au nombre et dans la iorme prescrite par les lettres
de convocation de Sa Majesté et par l'article XLVII du règle-
ment du 24 JauTier.
m. Les rapporta des babitants et domiciliés de tout état
envers la ville et la commune sont de trois espèces, et
établissent une distinction générale desdits babitants en trois
desses : celle des citoyens bourgeois de tout état et condition,
eonstîtotlonnellement répartis sur les vingt Tribus ou cor-
porations bounçeoises; celle des habitants admis à simple
domicile sous la protection du Magistrat, et compris sur les
rôles do la manance ; enHa celle, peu nombreuse, des per-
Digitized by Google
L'ALiSAGK PSKDAMT la AâVOLUTION FBAHÇÂJBE 25
sonnes qui, sans tenir à aucune des corporations susdites,
jouissent à titre particulier d'un domicile en cette ville et
paient leurs impositions sur des rôles étrangers à r»dmi-
nistration du Magistrat.
C'est d'après cette division t;énérale, simple et fondée sur
les usages conservés à cette ville par sa capitulation, divi-
sion qui d'ailleurs comprend, selon le vœu de Sa Majesté, la
généralité des habitants, et qui admet un cbacun dans sa
elasM i Gonoonrir aux élections de sas représentants, qu'il
sera procédé à la conyocatlon des assemblées particulières
desdits habitants pour y être lidt choix dans la forme et an
nombre el«aprë8 indiqués, d*nn ou plusieurs représentants
de chaque classe.
IV. Tonte sous-dîTision ultérieure, sous prétexte de corpo-
rations particulières et distinctes, de communautés ou asso-
ciations réunies par l'exercice des mêmes fonctions, et de
corps autorisés ou prétendus tels, e,5-t étrangère à la consti-
tution particulière de cette ville, et donneroit lieu à des
ditlicullés et n''clam:itioiis iuliriies, ijui ne [(ourroient qu'arrê-
ter et empêcher l'exécution des iritentiuns de Sa Majesté,
Nous entendons en conséquence et décidons pROVisom£M£NT
par la présente notre ordonnance, qu'il ne sera, sous aucun
prétexte, admis aucun député particulier d'aucune corpora-
tion ou corps antre, que ceux ci-après autorisés à des assem-
blées partielles d'élection, sans cependant que notre présente
décision provisoire, ni la comparution aux assemblées ci-après
indiquées de ceux des habitants du Tiers-état qui croiroient
réunir à la qualité de lK>urgeois celle d'appartenir à quelque
corps, corporation ou classe particulière ou distinguée, puisse
en aucun cas, ni d'aucune manière, porter préjudice aux
droits, dictinctions et privilèges desditf corps, si aucun y a.
V. Les habitants qui jouissent du droit de bourgeoisie, de
tel état, condition, dignité et profession qu'ils puissent être,
s'assembieroot sur les Tribus auxquelles ils appartiennent
Digitized by Google
96
RfiVUE D ALSACE
Lesdites aasemblées ptrtîcoUtres sur les vingt Tribus,
auxquelles seront appellés de la manière acooûtumée tons
les bourgeois, sans distinction d*état, compris au rOle des
impositions de chaque Tribu, à Texception des femmes et
TCu^es, seront convoquées ei tenues dans la huitaine au plus
tard de la date de la publication de la présente et s'il est
possible, mercredi procluiin 18 de ce mois, aux heures qui
seront iudi()uées par les magistrats ou oH&ciers priocipaux
préposés aux dites Tribus.
Il y sera donné lecture de la lettre du Roi aux Préteurs,
Consuls et Magistrat, des réglementa y annexés, de notre
présente ordonnance, euQn du régistre où sont inscrits les
bonrgeois appartenants à la tribu, et il en sera fiiit appel
iiiisant note sur le régistre de ceux non présens à rassem-
blée, pour ledit régistre ainsi annoté demeurer joint à la
minute du procès wbal de rassemblée.
VI. Le nombre des membres de tout élat, eonditlon et pro-
fession, présens à Isdite assemblée étant vérifié, il sera pro-
cédé de suite en proportion dudit nombre, à bante voix, et
dans Tordre accoûtumé des suffrages, à Télection des députés
devant représenter ladite tribu, et attendu que les vingt
Tribus sur lesquelles la bourgeoisie se trouve repartie, sont
toutes de constitulio i mixte, qu elles sont composées tant de
bourgeois professaus des arts el métiers, que d'un nombre
plus ou moins considérable de gradués, lettrés, négocians et
autres citoyens d'un état à réclamer la distinction établie,
article XXVl et XXVII. du règlement général, entre les
personnes professants les arts libéraux, et celles appartenant
aux arts et métiers :
Nous croyons de?oir prévenir tout motif de réclamation,
entretenir Tégalité constitutionnelle de nos citoyens aux yeux
de la patrie commune, et conserver, sans Ciire tort à aucune
classe, nne juste différence entre les citoyens jouissant du
droit de bourgeoisie, et lès ouvriers admis à simple domidle
Digitized by Google
L'ALSACE PSMDAMT LA &ÉVOLUTIOK FRAMÇAISB 97
êt compris sur les rôles de la manance, en permettant provi-
soirement, comme nous le permettons par la présente notre
ordonnance à toutes les assemblées des Tribus de profiter
indistinctement, et les unes comme les autres, de la faculté
d« nommer deux députés à raison de cent bourgeois pré-
sens et tudessous, quatre audessus de cent, six audessus de
deux otots et toqjoan en anginentant ainsi dans la même
proportion.
VII. C'est pour donner l'exemple des principes d'égalité,
qui servent de base aux décisions ci-dessus, et pour témoi-
gner à leurs concitoyens toute la confiance qu'ils mettent en
leur patriotisme et sagesse, que les Magistrats et Assesseurs
du Sénat, ayant voix et séance en nos assemblées ordinaires,
sont convenus de s^absteoir du droit de suffrage actif que
rarticle XXX eonserre, ou paroit attribuer à ceux des offi-
ciers municipaux, qui sont du Tiers-état, dans les assemblées
d^élection da Tiers-état des villes, tant pour la redaetion
des eahiers, qne pour la nomination des députés, se bornant
lesdits Magistrats et Assesseurs à partager avec leurs conci-
toyens de font état et condition, le droit commun à tons de
nommer les électeurs aux assemblées particulières de leurs
Tribus, et la faculté d*êtraélus, sans cependant que cet arrêté
puisse en aucun antre ou pareil cas préjudicier aux droits
du Magistrat eu générai ou d'aucuns de ses membres eu
particulier.
YUL Le choix des personnes à nommer ponr députés
éleelaors sera entièrement Hbre dans tontes les assemblées.
Noos espérons qne dsns ce choix elles se rappelleront tous
les TOBUZ et les intentions de Sa Mijssté à cet égard expri-
més tant dans la lettre de eouTOCation, que dans le préam-
bule du règlement du 24 Janvier dernier, et que d'ailleurs
les mouvements de la confiance personnelle ne leur feront
pas perdre entièrement de vue les principes de l'alternative
9B BBVDB D'ALBACE
reçus dans la eouetitattoa partieuliere de cette rîUe, et dans
les élections qui y sont relatives.
UL Lee habitants compris dans les rôles de la mananee se
réuniront également en uae seule et môme assemblée qui
sera tenne Samedi îl de ce mois à huit heures du matiti à
la Nfaisou des Enfants trouvés, dans les salles qui seront
assignées à cet effet, pardevant les commissaires qui seront
à ce par nous nommés, pour, conjointement avec les Magis-
trats préposés à la chambre de la maiiiince, présider ladite
assemblée, et y veiller au maintien si désirable de l'ordre;
il y sera procédé à haute voix à l'élection libre de représen-
tants; et attendu que les habitants compris audit rôle appar-
tiennent presque généralement aux arts et métiers, et & la
classe des compagnons, oumers et autres profSessions méca-
niques, rélection de leurs représentants se fera au nombre
prescrit à cet égard par le règlement de Sa Msjesté, à raison
d'un dépoté sur cent individus et an-dessous .'présents à
ladite assemblée; deux au-dessus de cent et ainsi de suite.
X. A ladite asHemblée des habitants compris aux râles de
Is mananee se joindront aux mômes dits jour, heure et lieu
indiqué, les ouvriers, compagnons, manœuvres et autres
attachés aux alleliers du Roi, ou à autres établissements pri-
vilégiés eu cette ville, et eu général tous les domiciliés non
bourgeois ni manants, qui appartiennent à la classe des arts
et métiers, eu justifiant qu'ils sont françois ou naturalisés,
ftgés de 25 ans, et en certifiant tant de leur domicile, que,
par quittance, du rôle des impositions, auquel ils sont compris
et ils proecéderont conjointement am lesdits manants à ré-
lection des représentants dans la forme et au nombre ci-dessus
prsflcrit.
XL Le petit nombre des habitants du Tiers-état, qui sans
afoir été reçus à la bourgeoisie, et par conséquent sans appar-
tenir à aucunes des assemblées faisant partie de la consti-
tution de cette ville, y jouissent cependant à titre particulier
Digitized by Google
L'ALSACE PBNDAKT LA R&YOLUTI0N FRANÇAISE 99
d^in domicile et d*taii état distingué, tels qae les personnes
emploïés par brevets ou commissions militaires, de finance
et autres fixant pour le service du Roi, leur dnmicile à Stras-
bourg, les officiers et empluïés attachés aux différents corps
privilégiés, et en général les domiciliés, non bourgeois, revê-
tus de charries ou de fonctions publiques, ou professant les
arts libéraux, ou tenant dans la société un rang honorable
qui les autorise à réclamer la distinction des articles XXVl
et XXYII du règlement général, s'assembleront à l'Hôtel de
Ville le vendredi SO de ce moie à huit heures du matin, par-
devant les commissaires qui seront par Nous nommés pour
présider ladite assemblée particulière, et il j sera élu des
représentants dans la proportion de deux députés pour cent
personnes et an dessous, présens à ladite assemblée; quatre
an dessus de cent; six an dessus de deux cents, et ainsi de
soite conformément audit art. XXVIL
Xn. Avant de procéder à ladite élection, il sera Ikit véri-
fication en taal que besoin, des litres, qualités etdomicile des
comparants, ainsi que de leurs contributions aux impositions,
à justifier soit par les quittances de leur acquittement, soit
par des certificats du receveur dépositaire des rôles auxquels
lesdites persoîinei ponrruient être comprises. Et pour éviter
tout retard, toutes difficultés à ce sujet, et mettre nos commis-
saires à même de procéder avec plus d'ordre, et avec las
égards convenables à ladite assemblée, les personnes de la
qualité susdite lont invitées d'envoyer leurs noms, qualités
et demeures, et Hure certifler de leurs impositions an bureau
qui sera par Nous établi en notre Chancellerie, pour j rece-
voir les susdites déclarations, dans Tintervalle du jour de la
publication de la présente, à celui indiqué ci-dessns pour
ladite assemblée.
Xin. Toutes les personnes domiciliées à titre particulier,
nées français ou naturalisés, âgées de 25 ans, et qui justifie-
ront des qualités susdites, seront admises à ladite assemblée,
Digitized by Google
80
BEVUE D'AJLSAOB
à tenir à rHôtel de Ville, sans distinction dee titrée, charges,
emplois, commissions ou fonctions particulières, dont elles
poiirroient être revêtues.
Ne pourra cependant l'admission desdites personnes dans
les circonstances particulières, ni leur comparution, ni même
la place que chacun prendra à ladite assemblée, tirer h
conséquence dans aucun cas: ne doutant pas que tous ceux
qui composeront celte assemblée uVïeut les égards et les
déférences, que l'usage a consacrés pour les rangs, les digni-
tés et l'âge.
XiV. S'Mi s'élève quelque difficulté sur la justification des
titres et qualités de quelques-uns de ceux qui se présente-
ront pour ôtre admis à ladite assemblée, les difficultés seront
décidées provisoirement par les commissaires nommés pour
la présider; ils se feront an besoin assister de qnatre desdits
comparants les plus distingués, sans que la décision qui
interriendra paisse servir ou piéjudicier dans aucun antre
cas.
n en sera de même dans toutes les autres assemblées par-
ticulières ci-dessus ou ci-après indiquées.
XV. Il sera libre à ceux des bourgeois, manants et domi-
ciliés qui habitent la Ruprechlsau. le Neuhoff, et les autres
habitations de la banlieue, joui.s.stint du droit de bourgeoisie,
dans cette ville, ou admis à la manance, de se réunir à celle
des assemblées ou corporations ci-dessus, auxquelles ils
appartiennent en ville.
Cependant pour donner aux nombreux cultivateurs et
habitants de la Ruprecbtsan et dn Neuholl^ la lîMilité de
concourir anx élections sans déplacer la généralité desdits
babitans, Nous commettons et autorisons MM. les Directeurs
de la Rupreehtsan d*une part, et de l^autre MM. les Direc-
teurs des bAtimens, pour te Neuhofl^ de tenir sur les lieux
mêmes, à tel jour et heure et dans tel local qui sera trouré
eonrenable, une assemblée partiealierede ceux dasdUshahi-
Digitized by Google
L'ALSAOB pendant hÂ. BfiYOLUnOM FRAMÇAISB Hl
tans, qui n'auront point assisté aux assemblées de leur classe
et cor^K)ration en ville; il sera procédé aux dites assemblées
particulières de la Ruprechl.sau et du Neuhoff, à l'élection
des représentans, dans la proportion de un sur cent indiridus
et au-dessous, présens aux dites as.semblées; deux au-de«8ii8
de cent; trois au-dessus de deux cents, et ainsi de suite.
XYI. Dans les procès -verbaux qui seront dressés de toutes
les assemblées particulières, il sera certifié des publications
d'dessoa ordonnées, ainsi que des élections des repréeentans
respeetife; lesditspioeès -verbaux seront signés par leUagistrat
ou olBeier public qui aura tenu rassemblée, ou présidé
réiection, par les élus, s'ils sont présens, et par le greffier
des dites assemblées.
Gesprooès-Terbanx seront dressés en double minute,dontnne
demeurera déposée an greffe desdites corporations, et Tanlre
remise aux représentans élus, pour être présentée à l'assem-
blée générale du ïiera-état, et pour y constater les pouvoirs
généraux et suflisans donnés aux dits représentans. Il sera
libre à toutes les assemblées particulières ci-dessus, et Noua
les invitons même à remettre aux représentants par elles
nommés, telles instructions particulières, mémoires et obser-
vations qu'elles jugeront convenables et mesurées aux cir-
constances.
XVII. Les députés choisis dans ces différentes assemblées
particulières, formeront sous notre présidence, an jour, heure
et lien indiqués par Tari L de la présente ordonnance,
rassemblée du Tiers-état de la ville; il j sera donné acte
aux eomparans de lenr comparution, et il sera donné défont
eontfe les non-eompanns; après quoi U sera passé k la
féoeption, dans la Ibrme accoutumé, du serment que feront
les eomparans de procéder fidèlement à la rédaction da cahier,
et à la nomination des députés.
XVni. Il sera délibéré en ladite assemblée générale du
nombre et du choix des commissaires à nomiuer pour vaquer,
9»
BSVUS D*AL8A€B
8tii8 interrnption et sus délai à la rédaction des iostractioi»
oa Cahier de doléances. Les députés on représentants nem-
més par les assemblées particulières, remettront aux dits ^
commissaires tous les mémoires et instrnctions qui leur
auront été conQés par leurs commettans, pour y ayoir, lors
de leur rédaction des cahiers, tel (^gard que de raison.
XIX. Aussitôt que le travail dosdits coinmis.s;iires sera
fini, le.< lahiers serniit delinitivement arrêtés par l'assemblée
générale, qui.'^era par Nous de nouveau convoquée à ce i effet,
et il sera procédé ensuite dans la forme prescrite par le
règlement .notamment par rarlicle XL Vil, conceroaot le
choix de scrutateurs et l'ordre du scrutin, à l'élection des
deux députéi aux Etats généraux, ainsi qu'à celle de leurs
snppléans, si le cas y échet» et s'il en ainsi oonrenu à la dite
Assemblée.
XX. Il sera dressé procès-verbal de tous les dites actes,
ensemble des instractions et pouToirs généraux et soffisans,
qui seront donnés aux dits députés ponr propager, remonênt,
avker et eoneeaUr tout ce qui peut concerner les besoins de
l*Etat, la réforme 4es abus, rétablissement d*ua ordre fixe et
durable dans toutes les parties de l'administration, la pros-
périté générale du royaume, et le bien de tous et de chacun
des sujets du Roi; lequel procès-verbal restera déposé au
greffe, et copie dùëraent collation née d'icelui .sera remise aux
dits députés avec le cahier arrêté par ladite assemblée.
XXI. S'il se présentoit quelques difficultés sur rexécutioo
de la présente ordonnance, ou sur les opérations qui y sont
rélatires, Nous nous réservons d'en décider par des ordon-
nances et décLsions particulières, aaos que desdits actes ou des
opérations ordonnées à l'occasion de la présente conTOcatîon
aux Etats généraux du royaume, ni d'aacnnesdes dispositions
on expressions de notre présente ordonnance on décisions
avenir, il puisse être induit ni résulter en aucun antre cas,
aneun changement, noyation on dérogation dans Tordre et
Digitized by Google
L'ALSACB PBNDAMT LA BÊYOLOTION FBAMÇADB 88
les formes coostttutiooDeUefl de cette fille, dane les rapports
des diff&rens ordres, daases et eorporaUons d'haMtans entre
elles, ni dans encan des usages parlienliers, drdts et priri-
légee qni lui ont été conserrés par sa capitulation.
La présente ordonnance, ainsi que les décisions et ordres
qui pourront intenrenir de notre part sur les détails relatifs
à son exécution, et à celle des règlements de Sa M^eeté,
seront exécutés par provision, nonobstant toales appellations
quelconques que Sa Majesté a iulerdites, sauf aux parties
intéressées à se pourvoir par devers Elle, par voie di repré-
senlations, et par simples mémoires.
Fait, arrêté et ordonné en l'assemblée générale du Magis-
trat, dite les Sénat et XXi. ce Mardi 10 Mars 1789.
TROM&ËRT, Secrétaire des XUL'
IV.
Arrêté du Magistrat du 7 avril 1789
Le Magistrat qui a cherché à donner en toute occasion à
Ut bourgeoisie et à ses corporations des preuTOS de sa bien-
Teillance, de ses soins et de Tatteotion avec laquelle il accueil-
lera too^onra tout ce qui pourroit intéresser le bonheur dee
dtoyeos, se prêtera arec les mêmes sentimens à entendre et
recevoir par les personnes honorées de la confiance des tri-
bus, les vœux et les doléancee qu*elles peurent avoir à lui
^ Naifré 1m prooMstes fûtes plot hant, eartuDM eorporattona obtin-
rent dans la séance d a Magiàtrat, du 12 mars, le privilège de nommer
des d<:lo);iio8 pnrliculiers. Ce furent 11' Couvent OL-clésiastique (l'assemblée
géii>T.ili! des pasloiirs de la ville), le Cha[>itre de Sainl-Thoinas et l Uni-
versité prolestante. — Les élections eurent iiou le 18 mars et le 23 mars
•mvaiit lie membres dn Mafistnt se rendireat en eorlége de l'HôteMe-
ViUe à U Triba da Miroir poar y recevoir lee eent vingt-six Jeprésen-
NooTelle Série — »• Anuùe. 8
Digitized by Google
84
ptemilar. BHes doi?ent dtie persuadées qu^eUes trouveront
le Migistrat très porté à avoir pour les différons objets de
demande et en ce qni dépendra de lui, tous les égards
qui pourront se eoneilier stsc la jpstioe, la raison et avee
l'intérêt de la chose publique et du Uen général. Une dépn-
tation sera nommée pour prendre connoîssance des proposi-
tions ft communiquer, et elle pourra s'expliquer de confiance
avec les personnes chargées de cette communication sur tout
ce qui paroitroit propre à éclairer les opinions, à accorder
les divers intérêts et à maintenir la bonne harmonie. Mes-
sieurs les commissaires nommés par le Tiers-état de cette
Tille peuvent assurer leurs commettans de ces dispositions.
Fait et arrêté aux chambres assemblées du Magistrat dites
les Sénat et XXI le 7 avril 1789.
Signé Metz
V.
Prooè8*Terl>al
de POeeHon des députA à PAumMe Naikmale.
Mercredi le 8* jour du mois d'Avril 1789, à sept heures
du matin, comparurent à la tribu du Miroir, sous la prési-
lants élnB de la eité. Après te leotore das procAt^erbtiiz d'éleetton, oa
procéda dans cette assemblée générale, à l'élection de trente- deux com*
missaires, chargés d-; rédigtîr le cahier pcncral des doléances du Tiers-
Étal do Strasbourg. Chaque corps do tribu devait prés'Miler par écrit ses
doléances particulières aux élus. Les griefs des habitants qui se rappor-
taient aux aflkim inlérienres da la ville, ftireot renvoyés* d'un eommmi
aecordt à nue commission extraordinaire composée de sept représaDtanti
élns et de sept délégués do Magistrat. C'eet cette décision qa'annonea le
document qni suit sous le n* VI.
* On trouvera le nom des délégués de la bourgeoisie dans l'une des
pièces suivantes (n<* VI}, ainsi que ceux des oommissaiiet da Magiatrat
Digitized by Google
L'ALSAOB nMDAMT Uk BftVOLUTION IBAMÇAISB 85
dence de l^assemblée générale du Magistrat de la ville de
Strasboorg, dite le Sénat et XXI, MU. les représentaos élas
dans les assemblées particalières des habitansdu Tiers-état
de ladite Tille, lesquels ont déposé sor le barsau le cabier
d'instructions et de doléances rédigé par MM. les commisaaiFes
nommés à rassemblée générale du S8 Mars dernier et défi-
nitifement arrêté par la présente assemblée, après lecture
dMceiui faite; en conséquence de quoi il Ait procédé dans la
forme prescrite par le règlement de S. M. du 24 Janvier der-
nier et notamment par l'article XLVII à l'élection de deux
députés du Tiers-état de cette ville aux Etats généraux.
A cet effet MM. les représentans ont élu par la voie du
scrutin trois de leurs membres pour ouvrir les billets, en
vérifier le nonabre, compter les voix et déclarer le choix de
rassemblée. Pour procéder à cette élection, lesdits sienrs
représentans ont mis l'an après l'autre leurs billets dans on
Tsse placé sur le bureau an-devant du secrétaire, après que
les trois pins anciens d*âge se Airent placés audit bnrean,
MM. les représentans étant sur ce retournés à leurs places,
et la rériflcation des billets aient été ftite par le secrétaire
assisté desdits trois plus anciens d'ftge, il s*est trouTé quels
pluralité des voix s'était réunie sur MM. Jean-Louis Goullet,
bailly, Etienne-François Schwendt. syndic du Directoire de la
noblesse immédiate de la Basse- Alsace, et Jean-Christophe
Bernard, )iégociant. le^squels ont pris en conséquence place
au bureau en qualité de scrutateurs.
MM. les scrutateurs ainsi placés, l'assemblée procéda à
l'élection du premier député aux Etats généraux ainsi qu'il
suit : MM. les scrutateurs jettèrenl les premiers leurs billets
dans le vase placé à cet effet sur le bureau ; après quoi tous
MM. les électeurs vinrent pareillement Tun après l'autre
déposer ostensiblement les leurs dans ledit vase; ceux-ci ayant
repris leurs plaees, MM. les scrutateurs procédèrent au compte
et reeensement des dits billets, lequel compte s'étant troaré
Digitized by Google
56
&ETUE D'ALBACE
jnste, les lerotafeiin ont oayert les billeti et ont ▼érifié les
suffrages à ?oix basse; et attendu qaMI s'est réuni sur M. Jean
de ïiirckheim', amraeister au Mugislral de celte ville, quatre-
vingt-quinze voix et par conséquent plus que la moitié de
celles des cent vingt-six représentans tous présents à l'as-
semblée, MM. les scrutateurs déclarèrent leditsisurde TQrck-
heim premier député du Tiers-état de ladite ville aux Etats
généraux et brûlèrent sur le champ tous les billets du pré-
sent scrutin.
Cette première élection ainsi faite, MM. les représentans
ont procédé de euite et dans la môme forme à celle du second
dépnté. Hais comme au premier tour de ce scrutin aucun
desdits sieurs représentans n'a réuni audtlà de moitié des
sulfiraiges ds Tasssmblée, ils ont été une seconde fois au scru-
tin et mon susdit sieur Schvrendt * ayant eu cette Ibis quatre-
vingt-sept suffrages et conséquement plus de la moitié de
ceux de l*a8semblée, MH. les scrutateurs l'ont déclaré second
* Jean de TOrckheim appartenait à une ancienne famille pttricienne
établie à Strasbourg depuis plus de deux siècles. Son pfre avait été créé
baron du Saiiit-Einpire par Joseph II, avec la singulière clause qu'il
serait permis à la faoïille de déposer pour un temps sa noblesse sans
pouvoir la perdre. Cest ainsi qne son fils, notre député, put devenir
affMMtrtre, ehtrge réservée aux rotoriers à Strasbourg* Né le 10 novem-
bre 1749, M Jean de Tûrckbeim fut ôlu échevin en 1774. membre da
Sénat en 1775, arameistre en 1778, et entra au Conseil des XIII en 1787.
Il omigra en 1790. après avoir di'posé son niandat, comme un le verra
plus tard, et se retira sur sa terre d'Altorf, dans le pays de Bade. Il
devint quelques années après èonseiU«r indine et ministre plénipoten-
îaire da landgrave Lonis de Hesse à la diète de Ratisbonne, an Gonr
grés de Vienne, & la cour de Rome, etc. Retiré des affaires il écrivit,
sans la signer [o\i{eîoh,nm Histoire généalogique delà maisnn de Hesse,
qui parut à Strasbourg de 1818 à 1819, en 2 vol. inS". Il mourut à son
cbiteau d'Altorf le 28 Janvier 18S1
' Etienne-François Scbwendt, également issnd'nne Tieillefiumlle stras»
lioiirgeoise, avait étudié le droit dansm TÎUe natale, avait été reçu doc-
teur fin 766 et se trouvait être à ce moment syndic du Directoire de
la Noblesse immédiate de la Ba^se-Alsaco D'un tempérament beaucoup
moins conservateur que son collôgae, peut-être parce qu il était juria-
Digitized by Google
L'ALBAIS PBMDAMT la BtVOLUnOM IB&NÇàlU
87
député aux Etats généraux, et ont brûlé également sur le
champ tous les billets da ce scrutio.
Les élections étant terminées aa nombre et dans la Torme
prescrite par les lettres de convocation et les règlements de
S. M., et tes deax dépotés élus se troorant présents à ras-
semblée» ils ont sur le champ déclaré accepter la dépatation;
en conséquence il leur a été fait aossitét remise du cahier
dinstmctions et doléances, signé tant par tons IIM. les com-
missaires chargés do la rédaction, qaepar MU.le88tettmestre
etamm^slreen régence et par le secrétaire; donnant pouToir
et enjoignant an nom de la présente assemblée à mes dits
sieurs de TQrckheim et Schwendt, députés élus, de repré-
senter dans les prochaines Etats ^^énérauxdu royaume le Tiers-
état de celte ville, de déposer fidèltimcnt au secrétariat de
l'ordre du Tiers-état aux dits Etats généraux le caliierà eux
présentement rerais, de se couformer aux instructions y con-
tenues, s'en rapportant en ce qui n'y serait point rappelé
à ce que les députés estimeront en leur âme et conscience
pouToir contriboer au bonheur de la patrie, leur conférant à
cet effet tous poo?oirs généraux et suffisants pour propoetr,
remontrer, sTiser et consentir tout ce qui peut concerner les
besoins de l'Btat, la réforme des abus, rétablissement d*un
ordre fixe et durable dans toutes les parties de l'administra-
tion, la prospérité du royaume et le bien de tous et de chacun
des sujets; et promettant les représentants formant la pré-
sente assemblée du Tiers-état de cette ville agréer et approu-
ver tout ce que les dits députés auront fait, délibéré et signé
en vertu dss présentes, de la môme manière que si les dits
représentants y avaient assisté en personne; et ont dit mes
consulte, il si6;;ea jusqu'au hout à la Constituanltî ; nous le retrouvons
pea après 1791 dans les assemblées législatives et u avons pu découvrir
ce qo'il était devena jusqu'au moment où le Directoire le nomaia jage
an tribonal de eaisatioii. Il y resta sous toas les régimes qui se siMoé-
dAreat jasqn'ii amort. arrivée en 1821.
38
BEVUE D'ALSACE
sieurs de Tiirckheim et Schwendt de suite priMé, dans It
forme accoutumée, le serment de se conformer fidèlement et
eo leur àme et conscience à tout ce qui leur est prescrit cy
dessus, et ont signé conjointement avec MM. les stettmestre
et ammeistre en régence et le secrétaire le présent procès-
▼erbalf qui a été remis aux députés pour être par eux, en-
semble le cahier mentionné cy dessus, déposé au secrétariat
de Tordre du Tiers-état; et ont pareillement signé le dupli-
cata dudit procëS'Terlwl, lequel restera déposé an greffé de
MM. les Préteur, Cionsuls et Magistrat de cette ville.
Fait, lu et passé à Strasbourg en l'assemblée générale du
Tiere-état de ladite Tille, sous la présidence de mes dits sieora
les Préteur, Consuls et Magistrat, les jours, mois et ao que
dessus.
Jein de TQhckhkim, Scrwenut, X. Rkhnahd.
Jean-Louis Gocli.kt, Hafineu de Wassleu-
lieim, stettmeistre en régence, Zjepffel, am-
meistre, Tbombert, secrétaire.
ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL
Premier Umr de scrutin
MM. De Ttlrckheim 95 voix (nommé).
Riehl, conseiller de cour 11. »
Franck, banquier 9. »
Saltzmann, conseiller 11. »
Fischer, avocatrgénér&i 6. »
Wunderer 1. >
Brackenhoffer 1. •
Maiuo 1. »
Deuxième tour de eeruUn
IfBf. Schwendt 43 voix.
De Klinglin 13. »
Maine 51. »
Mathieu, avocat-général 9. »
Fischer, avocat-général 2, •
Digitized by Google
L*AL8A0B ISNDAIIT LA BtVQLUTIOlf FBâJfQàl» 88
Hervé 5 voix.
Poirot 2. »
(Pas de résultat.)
Trcisièm tour de scrtdm
MU Sehwendt 87 yoU (nommé).
ICaîno 21. >
Mathieu 3. »
Poirot 2. »
DeKlioglin 10. •
Hervé 4. » •
VI.
DéeisioiL des représeatants de la bourgeoisie
du â «mril 1789,
L'an mil sept cent quatre vingt nenl^ le hnit AttII en pré-
sence de Messieurs les Préteurs, (Sonsuis et Magistrat de la
Tille de Strasbourg, les représentant^ élus par les tribus à
ce duement autorisés par elles ou s*en fiiisant fort, en consé-
quence de la délibération du Magistrat, du jour d'hier, prise
sur l'iavitalion à lui faite, le six de ce mois, ont choisi, nommé
et commis : Messieurs l'avocat général Fischer, Lacombe
notaire, Schubart, Hervé, de TQrckheim cadet, Vunderer et
Spielmana cadet, et pour suppléans, Messieurs Dittrich le
* On remarquera par ces scratins que H. Sehwendt manqua ne point
être éln. La qneetion roiisieiiie vint ieî, comme ai aonveat eo Alsace, et
jusqu'à nos jours, compliquer la sitoation politique. Au premier scrutin,
sur 135 volants, 134 voix se portent sur des candidats protostants,
une seule sur un catholique. Au second scrutin, le désir d'établir l'équi-
hbre entre les deux confessions, réunit 1*22 voix contre 2, sur des can-
didats catholiques, mais sans entente ; le parti eonsemtear vote alors
pour le syndic Sehwendt an troisième toor, de préférence 4 M. Nayno»
eattioUqne pins prononoi.
40
BSVUB D'ALSAOB
professeur et Metzier coiisuUmiI ; auxquels ils ont donné charge
et pouvoir spécial au nom de leurs corametlans, de commu-
niquer les demandes, plaintes et réclamations de la bour-
geoisie el de ses différentes corporations, à la députation qui
a été ou sera nomméo par le Magistrat, traiter, proposer et
convenir des réformes, modiûcatioas et réglemens qui forment
le vœu des citofons, sans néanmoîiis qu'ils puiesent arrêter
deflaitivement aacan des articles proposés ayant d*eii avoir
referé à leurs oommettans et en être aatorisés. Fait les jour,
mois et an que dessus. Signé : Klinglin, Andréas Meyer,Turek-
heim, Hennenbeig, Mayer, Hayno, Marschall, Ditterich pro-
fessenr, Zsapffel, Hetzler, Schatss, Yunderer, Saltzmann, Jean
Michel Greiner, Gbappui, Spielmann, Fischer, Hervé, Pertois,
Dillemann,Laoombe notaire, Knoderer, Reubel, Weber, J. V.
Schneegans, Goullet, Nicolas Gabory, Louis Meyé, Schving,
Jean Jaques Plarr, Jaques Fenderich, Haiïner de Wasslen-
heira, stettraeistre en régence, Ziepffel, aranieistre faisant les
ibnctioQS de régent et Trombert secrétaire K
vn.
Cahier
dt$ vcBm du 7Un-éi(U d$ la vUk d$ Strathourg,
Le Tiers-étit de la ville de Strasbourg pénétré de tous les
lanliniens d*aniottr, de respect et de reenudssance que les
témoignages d*afEBction et de sollidtnde dn Rof envers ses
' Le choix d*îs (lo|'^;:aé-; élus par le*; ri^prp*i«ntriiit'< indique nn prand
esprit de conciliation do la part de la bourgeoisie de Slrasboarg, qui
povrait se plaindre à bon droit d'une toole d'abns invétérés, tolérés et
mSme exploités ptr le Magistrat de la Ville, et qni prit néanmoins la
■ujenre partie de ses commissaires dans la classe dirigeante et même
parmi les fonctionnaires de la cité.
Digitized by Google
L' ALSACE PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
41
sujets vont perpétuer dans tous les cœurs, se persuade iiue
Tordre conslant et invariable qui doit assurer la prospérité
générale du royaume et relie de la ville de Strasbourg ne
pourra sefifecluer qu'en fixant des ré[îl^s stables sur hi con-
stitution de l'Etat, la liberté individuelle des citoyens, la sûreté
des propriétés, la coniribution aux cliar„fes publiques et en
ramenant les formes d'administration générale pour le royau-
me et particulière pour celte ville à leurs véritables prin-
cipes. Il charge eu conséquence ses députés aux Etats géné-
raux:
IfUérêU généraux du royaume.
L
De concourir i la vérification des missions des représentans
et de constater si ceux du Tiers-état sont en nombre égal à
celui des deux premiers ordres réunis conformément aux dis-
positions du règlement de Sa Majesté du 24 Janvier dernier.
IL
Ils demanderont que la constitution du royaume soit rap-
pellée et fixée par une charte authentique qui sera enrégistrée
par les Etats généraux et qui déterminera d'une manière
in?ariable les droits sacrés du Roi et ceux de la Nation.
111.
Qu'aucune loi ne soit réputée constitutionnelle qu elle n'ait
été établie par le Roi et la nation assemblée en £tats géné-
raux.
IV.
Ils insisteront à ce que la liberté indiridnelle des citoyens
soit formellement assurée, et qu*aucun d*eux n*en puisse être
privé par aucune lettre de cachet, ordre ministériel et com-
mandement militaire, qu'à charge de le remettre dans les
14 heures entre les mains de son juge ou de celui du lieu de
son arrêt.
Digitized by Google
REVX7X D'ALSAOB
V.
Us demanderont la liberté de la presse sods l'obUgatioii
de la souscription de rimprimeur ou du libraire, sauf anx
juges des lieux à punir dans \om les cas où la religion, les
mœurs et l'honneur de qui que ce soit seroient attaqués.
VI.
Que toute ouverture ou suppression de lettres confiées
aux postes et autres établissemens publiques soit ié?èrement
proficrite.
VII.
Qu'il soit reconnu comme maxime et principe fondamental
de la constitution qu'aucun impôt ni subside, ne peut tt ne
poam être établi, assis et le?é qa*après aToir été consenti
par la nation assembléa en Etats généranz.
VIIL
Qall soit égatement reeonna et réglé par nne loi constita-
tionndle, que tous impéts» subsides et charges publiques
doivent être supportés proportionnellement aux propriétés
foncières et facultés par tous les citoyens de quelque ordre,
rang et état qu'ils soient, sans distinction.
IX.
Les députés insisteront à ce qu'ils soit vôté par tète en
matière d'impôts et charges publiques de l'état.
X.
Ils demanderont que l'état de la dette publique soit repré-
senté aux Etats généraux pour être examiné, vérifié, arrêté
et avoué par le nation s'il écbet
XL
Qu'il soit également représenté aux Etats généraux nn état
des besoins des divers déparlemens pour être arrêté et réduit
au point d'économie dont ils seront susceptibles.
m
Qu'il soit pris les précautions nécessaires pour que la
niasse des pensions ne devienne trop onéreuse à la nation.
Digitized by Google
i.'ALSACS PSNDANT LA. &ÉVOLCTION FBAMÇAIBB
43
XIII.
Qu'en conséquence du résultat de ces opérations, il soit
1*. pourvu {)ar un inifjût distinct et séparé h l'amortissement
de la dette ptil)lique et à l'acquil désintérêts qui ?erorjt fixés,
et 2'. qu'il soit convenu d'un subside pour faire face aux
besoins anoueis de l'état.
XIV.
Que la répartition t»nt de l'impôt que du subside sera
assise sur les propriétés foncières et sur les facultés non fon-
dères d*an rapport quelcooque ; pour l'une être acquittée
dans les lieux où les biens sont sitaés, et Tautre dans ceux
da domicile.
XV.
Que le compte de chaque département ainsi que celui de
la caisse de Tamortissement soient rendus publiques par la
Yoie de Timpression et présentés aux Etats généraux; et que
les administrateurs soient déclnrés responsables envers la
nation de leur gestion respective.
XVI.
Les députés demanderont que les Etat.s généraux détermi-
nent les époques de leurs assemblées et les formes de leurs
convocations, et tenue, et que la délibération qui les iixera
devienne loi constitutionnelle. Ils ne pourront consentir la
durée du subside que jusqu'à la prochaine réunion des états.
xm
Qu*aucan papier-monnoîe, emprunt, lotterie et création
d*ofBce ne puissent avoir lieu que du consentement formel de
la nation.
xvm.
Ils demanderont la suppression de toute lotterie dénombre
ou lotto, et la défense de toute introduction de billets de lotte-
ries étrangères sous des peines sévères, et qu'il n'en puisse
être permis à lots déterminés, que celles établies, et qui seront
demandéea au protit des hôpitaux et maisons de charité non
44
■BVUB D*AL8A0B
SQffisamment doUées, par les provinoea et TilteSi aons l'appro-
bation des Btata généraux.
m.
Les députés prcsenteront le ?œu de Tabolition de la ferme
générale, ninsi que de la régie des droits réunis, dès que le
bail murant sera <?xpiré, et demanderont qu'on examine dans
TinterFalle la portée de leurs produits, à l'effet de prendre
les mesures les plus eFticaces pour remplacer d'une manière
moins onéreuse cette branche du revenu public
XX.
Ils proToqueront la refonte du code civil et criminel, ainsi
que la simpliflcalion de la procédure ; un règlement pour
fixer les ressorts des cours et tribunaux de la manière la plus
avantageuse aux justiciables, et la déterminatioa des pouvoirs
et fonctions des cours souveraines.
Us demanderont la révocation de tontes attribution, évoca-
tion on commission extraordinaire, qui distraient les citoyens
de la juridiction de leurs Juges ordinaires.
xxu.
Qull soit créé dans toutes kt provinces du royaume dea
Etats provinciaux, organisés diaprés les formes adoptées pour
la constitution des Etats généraux, et qui seront chargés de
toutes les parties d^administration attribuéaa ei-devant aux
commissaires départis.
XXIII.
Que Sa Migesté soit suppliée d'affecter le revenu des do-
maines de la couronne à Textinction successive de la dette
publique, et qu*à cet effet, et pour augmenter lenr produit,
Elle veuille bien en confier Tadministration et la régie aux
Etals provinciaux, qui lui en rendront compte par devant les
Etats généraux.
Digitized by Google
L AJ^ACK i'£NDAi4T LA RÉVOLUTION FBA^'ÇAI⣠45
XXIV.
Que la pubtidté des comptes et rôles dimposîtions soit
établie oomme loi fondamentale pour toutes les administra-
tioDS des provinces, ?illes et eommanautés du royaume.
XXV.
Que les charges des receveurs généraux et particuliers des
finances soient supprimées et les Klats provinciaux chargés
de faire parvenir au trésor royal les fojids des impôts et
subsides consentis, qui excéderont l'emploi, qui devra en être
liait dans les provinces, sauf aux Etats provinciaux à faire
toutes les dispositions intérieures qui leur parcltront les plus
avantageuses pour déterminer et simplifier la forme et le
mode du recouvrement.
XXVI.
Qu'il plaira à Sa Majesté de confier aux £tats provinciaux
radministratiou de la police des grains.
xxvn.
Ils insisteront au rapport des ordonnances qui exetnent le
Tiers-état des grades militaires.
xxvm.
Ils supplieront Sa H^jesté de prendre en considération les
besoins des curés, vicaires et maîtres d*école, pour destiner
à leur subsistance et encouragement, les pensions sur les
abbayes qui viendront à vaquer, et perfectionner par ce
secours l'éducation nationale.
XXL\.
Us insisteront à ce que tous les corps et gens de main-
morte soient libres de prêter leurs fonds sur hypothèque,
sans avoir besoin à cet effet de se pourvoir de lettres patentes
pour y être autorisés, et sans qu*ils puissent percevoir un
intérêt an-dessus de trois pour cent; et à charge que si par
une suite de leurs droits hypothécaires, aucun immeuble leur
étoît adjugé, ils en vuideront leurs mains dans Tan et jour,
sous prîne de oonflscafioa ta profit du premier dénondatenr.
Digitized by Google
BBTDB D'ALBiL€B
IwUràë parikulierê de la provkie$ dAbaee.
I.
Les députés demauderont que tooB les droits et prîTilèges
dCK Alsadens, établis et confirmée par les traités et lettres
patentes» notammeot ceux de l'exeniption du papier timbré
et do contrôle des actes, celai de ne 'pouroir être jogés que
par leurs juges naturels et des lieux, ayent irrérocablement
leur exécution pleine et entière, et que les habitans soient
garantis de tonte attribution et éToeation de lenra tribunaux
ordinaires.
n.
Que la ?éoalité des offices tant de judicature que de muni-
cipalité sera supprimée, et que leur non-7énalité sera décla-
réeloi publique, et constitutionnelle pour la profince; qu*en
conséquence Sa llajesté sera suppliée d^ordonner le rapport
de toutes lettres patentes i ce contraires.
m.
Qu'en vertu du remboursement de la finance des offices du
Conseil souverain, effectué par la province, et du payement
annuel des gages dont elle est chargée, il plaise au Roi de
reconnoltre et d'assurer à son assemblée provinciale uu aux
Etats provinciaux qui y seront établis, le droit de lui pré-
senter à cbaque racance trois sujets parmi lesquels Sa
Ifigesté choisira.
IV.
Que la préstation représentatîre des corvées soit oon?ertie
en contribution pour les travaux des routes ; que tout individu,
sans distinction d'ordre, rang et état, soit tenu d'y contribuer
proportionnellement, ainsi qu'à toute autre dépense commune
de la province, et que cette dcterniinatiou soit, à l'instar de
celle qui sera prise sur la contribution aux charges publiques
de l'état, réputée loi constitutionnelle de l'Alsace.
Digitized by Google
t*AI8A0ai raNDAHT LA BCVOLOTION IBAHÇAIBB 47
V.
Que dans le cas où des traités particalkn lieroient Sa
imesté pour eooaerver quelque exemption à aoeons Btats
poesessionnés en Alsaee» il aoit tenu compte à la province
aor les enbeides on impôts qu'elle supportera de la quotité
de ces exemptions.
VI.
Qui! soit famé dans toutes Tilles et communautés de la
province, un cadastre dans lequel toutes les propriétés et
jouissances ecclésiastiques, nobles et roturières, seront com-
prises: et d'après lequel la cotisation aux charges publiques
sera détermioée sans disliacUon d'ordres, d'états et d'indi-
vidus.
vn.
Ils supplieront Sa Majesté d'assurer à la province à la mort
des titulaires, Textlnction des pensions, traitemens et gratifi-
cations aflectés sur elle^ et de la garantir de toutes charges
de ce genre pour Tavenir, en déclarant qu'il ne pourra en
être concédé en aucun tenu que pour le vœu libre et sur la
délibération dss Etats provinciaux.
vra.
Us demanderont que les fonds et établissemens des dépôts
d(3 mendicité soient réunis à la disposition des Etals provin-
ciaux.
IX.
Que l'imposition des fourages soit réduite à la prestation
originaire, qu'en conséquence il plaise à Sa Majesté d'ordonner
que les deux tiers du prix des rations des régimens de cava-
lerie en garnison dans la province, seront acquittés comme
dans les premiers tems sur les fonds de la guerre, et que le
tien restant sera à sa charge particulière, à raison de l'avan-
tage qu'elle est censée retirer de leur s^ur : i quel effet il
sera remis aux Etats provinciaux des copies exactes des états
de revue : et que la surveillance sur le prix des fourrages
48
BBVUS D'ALBAOI
leur sen dévalue conGarramtnt arec les 'conseils de guerre
établis par les ordonnanees, poar ériter le retour d*eotre-
priees roioeuses et d'indemnités exorbilantss.
X.
Que la proTinœ soit déchargée de rimpositlon sous le
nom d'abonnement de droit sur Tamidon, pondre à poudrer,
papiers, carions et offices de jurés-priseurs et conservateurs
d'hypothèque etc. ; attendu que les offres faites par elle, et
acceptés par le gouverneraent, pour le rachat de ces droits,
sont complètement réalisées depuis plusieurs années, et que
cette impositioa est iuduement qualiUée d at>ouuemeat
XI.
Le Roi ayant remis aux communautés de TAlsace ladmi-
nistration de leurs biens patrimoniaux, les députés deman-
deront qu*elles y soient maintenues sous rinspection et la
sorreillance des Etats proTinciauz, mais en obserrant que
rsTantage qui en doit résulter, ne peut être opéré que par
la réunion des GêHeht et MimSdpaBiéa, ou parieur suppres-
sion respective et rétablissement d*nn corps municipal unique,
librement élu, assisté du seigneur on de son représentant et
du curé ou ministre ; ils supplieront Sa Majesté de supprimer
lant les QerieMqviB les Jfttnie^HiliM actuellement existantes,
et d'ordonner quMl soit établi dans toutes les communautés
un corps municipal librement élu, que dans celles où les sei-
gneurs ont le droit do nommer leGerichl, il sera pour chaque
Diemhre de ce corps, présenté aux seigneurs trois sujets
parmi lesquels il sera tenu de choisir dans un tems limité,
passé lequel le choix sera dévolu aux communautés, à l'ex-
ceptioD néanmoins du syndic qui devra toujours être à la
nomination exclusive des communautés; que ce corps sera
chargé des fonctions qu'exerçoient ci-devant les GericlU et
JhmieipaUtéit, et régénéré par tiers tous les deux ans; qu'en-
fin chaque membre sera reçu au serment par les Juges des
lieux.
Digitized by Google
L'AI.SACE pendant L.A BÉVOLUTION FBANÇAISB
49
XII.
Us s'opposeront avec force au projet du reculement des
barrières au bord du Rhin, comme destructeur du commerce
et de la navigation, et demanderont que la crête des Vosges
soit déclarée ligue de séparalioa et limite de l'Alsace et de
la Lorraine.
XIII.
Ils insisteront à ce que l'Alsace soit rétablie dans Tinté-
grité du privilège de province étrangère effective, etàceqae
toutes les dispositions des arrêts du conseil qui ont saecessi-
Tement assimilé la perception des dillérents droits à celles
des provinces de l'intérieur, soient rovoqaées.
XIV.
Qall plaise à Sa Majesté ordonner la communication aux
Etats proTindauz du tableau exact des perceptions des fermes
et régie des dix dernières années, et da résulter du produit
net, pour être délibéré par eux sur un équivalent en com-
pensation de l'abolition de toute ferme et régie, aûn d'établir
la liberté entière du commerce eu Alsace.
XV.
Que dans le cas où la nation n'obtiendroit pas rabolition
entière du régime oppressif des fermes, le droit sur les cuirs
et peaux qui gêne tant Tindustrie et la liberté indiTidnelle,
et expose le citoyen à toute heure à des Tisites domestiques,
soit supprimé et remplacé par une imposition générale cal-
culée sur l*état du produit net de ce droit, pendant les dix
dernières années, que la régie sera tenue de représenter et
certifier.
XVL
Que la proyince sera maintenue dans la libre navigation
du Rhin sur le pied des traités conclus en 1751 entre le Roi et
les deux électeurs de Mayence et Palatin, afin de conserver
sur la rive gauche le transit des denrées et marchandises
tant en montant qu'en descendant, lequel concerne également
N omUa SMt - S* Anaée é
50
BEVUE d'aLSACS
le Roi par rapport aux droits du domaine, la province par
la consommation de toute espèce, et la ville de Strasbourg
comme le centre de ce commerce.
XMI.
Que l'Alsace soit maintenue dans le privilège de n'être pas
assujettie ;ni rét^ime de la gabelle et de pouvoir tirer le sel
de rétranger connue jiiir le passé, et que par une suite de
ce privilège, elle ne puisse être assujettie à aucune prestation
représentative de la galïelle.
XVIII.
Ils inviteront les Etats généraux à prendre en considéra-
tioa le préjudice qui pourroit résulter à l'agricuUare, du
rehaussenient du prix des t>aax que la suppression des dis-
tinctions pécuniaires, particulièrement ecclésiastiques, pour-
roit opérer, et à arîser à la possibilité de conserver aux cul-
tivateurs fermiers, des moyens de subsistance.
XIX.
Ils demanderont qu'il soit ordonné qu'aucun acte passé
devant notaires, tabellions ou grelliers, aueun arrêt, jugement
et sentence ne donneront liypotbèquc qu'autant qu'ils auront
été enrégistrês dans le grelTe principal du lieu, où est situé
l'immeuble sur lequel devra porter rbypotbèque ainsi que
du domicile du débiteur; qu'en conséquence Sa Majesté veuille
bien fixer le délai d'uo an, pendant lequel tous actes anté-
rieurs à la loi qui interviendra, devront être revêtus de cette
formalité, et attacher à chaque jurisdiction pour la sûreté et
la tranquillité des propriétaires, une conservation d'hypothè-
ques dégagée de toute fiscalité et conciliable arec la consti-
tution de la province et de la ville de Strasbourg.
XX.
Que Messieurs les officiers supérieurs, étata-majors, inten-
dant et autres, auxquels il est affecté des logemens en nature,
ne puissent encore en réclamer la prestation en argent, que
dans aucun cas ils ne puissent en jouir dans différentes places
Digitized by Google
L'ALSAOB PBKOANT la. BfiVOLimOM PBAHÇAm $1
à la fois, et que toutes prestations de ce genre ne pourront
être attribuées à des ofOciers hors d'activité; quenlin toutes
livraisous en ustensiles et bois de chauffage seront suppri-
mées.
XXI.
Que Sa Majesté veuille bien borner le privilège accordé à
la manufacture des armes blanches du Klingenthal, à la seule
falnication des nrmcs et d'accorder aux Etats provinciaux la
coricurrencc de l inspection et surveillance de cette manufac-
ture pour la partie de commerce, aim de lui donner tout
l'easor dont elle sera susceptible.
XXIL
Que le Roi soil de même supplié de ne pas étendre les
noaTeanz droits établis par arrêt du conseil du 19 Décembre
1784, sur l'importation des cnifres ouvrés dans l'étranger,
lequel fixe les droits avec les sols par lim à 18 lir. 15 sols
le quintal, aux usines de ce genre établies en AlinioB; et de
leur accorder en conséquence la faculté dimporter dans IMn-
térieur du royaume leur cuivre, à charge de produire un
cerlidcat du directeur des fermes : subsidiaireraent qu'il plaise
à Sa Majesté ordonner que les droits seront modérés et réduits,
pour ùiforiser des établissemens aussi précieux.
XXIII.
Que les jnifo acquittent à Tavenir leurs contributions pour
leurs maisons et fiicnltés, sur les rôles des. communautés
dans lesquelles ils sont domiciliés; que Téraluation do leurs
fkcultés sera fiiite pour les municipalités, concorrament avec
trois élus des babitans juifs des lieux, qu'il leur sdt défendu
de feire aux chrétiens aucun prêt d*argent, si non pour (bits
de négoce entre banquiers el marchands, à peine de nullité
des billets ; et que tous traités pour vente de bestiaux, achat
de grains et autres denrées ou effets quelconques ne pour-
ront être passés que par-devant les préposés des lieux en
présence de deux témoins qui les signeront, et dont il sera
52
BBVDB D'ALaàOB
tenu par les dits préposés un régistre particulier; et que dans
les six mois, à dater do la loi qui interviendra, ils soient
obligés de déclarer aux greffes les billets dont ils seront por-
teurs, lesquels seroal paraphés par les grefilerS) sous peine
de nullité.
XXIV.
Ils solliciteront des bontés paternelles du Roi la remission
des peines et amendes pour délits forestaux commis avant le
premier Juillet 1788, époque de Tadministration proviociaie
dans cette partie, snr lesquels il n*a point été statué ou dont
les condamnations n*ont point été ezécntées.
hitérêU généraux de h vUk de Strasbourg*
I.
Les députés demanderont la eonfirmatioa de la capitolaUon
en vertu de laquelle cette Tille a passé sons la domînatîoii
du Roi, et des prifilèges, alatuts, coutumes, droits et imm»>
nttés, dont elle a Joule ou dft jouir, en tant quUl n*y est pas
dérogé par les présentes.
II.
Que la rille soit maintenue dans la propriété et Texerdce
de la jurisdiction ciriie et criminelle, et qu'à l'instar de l'aug-
mentation de pouvoirs concédée tant à la régence de révéché
de Strasbourg, qu*an directoire de la noblesse de la Basse-
Âlsace, il soit accordé au Magistrat une extension de compé-
tence au civil de 2000 livres en définitif et de 4000 livres en
provision; que les appels pour Ikit d'amendes prononcées
tant dans la ville que dans les bailliages, lorsqu'elles n'excé-
deront pas la somme de 100 livres ne puissent être portés que
par-devant le Magistrat, pour y être par lui statué en dernier
ressort, et qu'enfin l'arrêt du 18 Juin 1756, qui reconnoîl
et accorde provisoirement à la ville le droit de ressort dans
ses bailliages, soit converti en délinitit
Digitized by Google
L' ALSACE PSMDAMT LA BËVOLUTIOH FBANÇAISB
68
m.
Que les revenus, droits, péages, pontenage, commerce,
douane , seigneuries et domaines appartenants à la ville,
soient reconnus pour propriétés sous la sauvegarde de TElat
et de la loi.
IV.
Que le Magistrat, conformément h sa capitulation et ses
droits, confirmés parl'arrôtdu conseil du 15 Décembre 1691,
soit maintenu dans le libre exercice de runiversalité de sa
jurisdiction en fait do police, sans que sous prétexte d'aucun
privilège personnel, aucun habitant ne puisse s y soustraire.
V.
Qoe la Tîlie^ qui par sa capitulation et ses formes particu-
lières a m régime absolumeat distiacl et séparé de celai de
la province, soit maintenne dans le droit d'enroyer aux
assemblées natioiiales une députation directe, librement élue
par la commone; que la fille étant pareillement dans le cas
de contribuer avec la prorlnce, aox impositions générales do
royaume, diaprés un pied proportionnel, et de oonconrir aux
objets de bien général qui seront agités aux Etats provinciaux :
mais ayant ses frais communs particuliers, tant pour le ger-
vice du Roi que pour son administration intérieure, distincts
de ceux de la province; elle a intérêt de ne se réunir que
sous certaines modilîcalions et restrictions aux Fatals provin-
ciaux futurs, et d*y airoir ses représentans librement élus à
raison de sa population et de ses impositions ; qu'à cette ûn
elle demande de concourir aux plans et projets de la forma-
tion des dits Etats profindaux.
VL
Qa*il plaise à Sa Mqesté réunir à la police et jurisdiction
du Magistrat les habitans des citadelle et forts de la Tille de
Stnuibourg, établis sur son territoire et dans sa banlieue, et
révoquer en conséquence la commission accordée aux juges
de ces établissemens; cette distinction étant contraire à ses
RBVUB O'ALSACJfi
droits, au maintien d'une bonne police, (jui cxif^e une unité
de principes et de surveillance, el ruineuse pour l'industrie
des habitans de la ville.
vn.
Ils insisteront à ce (|ue l'arrêt du conseil de 1740. qui évo-
que toutes le.s conlestaîions fiées et à naître, concernant la
ville et ses droits patrimoniaux, soit révoqué, pour icelles
être parlées par -de vaut le Conseil souverain comme avant le
dit arrêt.
VIII.
ils demanderont que dans le cas où selon le vœu de la
nation les subsides et impôts devront être acquittés dans les
lieux où les biens sont situés, quant à Timposition réelle et
dans ceux du domicile, quant à celle de Ikcultés, tout habitant
sans distinction d*ordre ni d*état, soit cottisé sur les rôles de
la ville et tenu d'y acquitter sa contribution.
IX.
Que la ville qui contribue d*un sixième au remboursement
des offices de la cour souveraine et au payement des gages
annuels de ses ofliciers, soit classée daiis une proporliou plus
exacte avec la Froviuce.
X.
Qu'elle soit déchargée des dépenses qui pèsent sur ses
révenus patrimofiiaux. et qui devroient être à la charge de la
province ou du Uni. telles sont :
t '. Le payement des étrennes aux sécretaires du commen-
deraeot de la province portées, à 1000 liv.
â'. Les ustenciles de Mr. l'Intendant, à 6000 liv.
8*. Le logement de la maréchaussée, à 900 liv.
4*. Le prix du bois de chauffage pour Messieurs les Gom-
mendans et Intendant porté année commune, à . . 20000 liv.
8*. Celui du bois de chauffage pour la garnison, payé par-
tout ailleurs par le Roi 47000 liv.
e*. L*entretien des fortiâcations, à 60000 Uv.
Digitized by Google
L'ALBACBPSMDANT LA RÉVOLUTION PBANÇAOaX 55
7'. Le montant des exemptions des droits d'entrée et de
sortie accordées sur les pusse-ports de la eoiir pour les effets
militaires, hôpilaux et autres élablissemens royaux évalués
à 30000 liv.
Enfla qu'il ne aolt plut accordé de pensions sur ses rete-
nus patrimoniaux, et que celles coQoédées soient bornées à
la rie des titulaires.
XI.
Que rabonoement des dons gratuits, sols par livre, et droits
sur les amidons, poudre à poudrer, papier, et qui a été réparti
sur différens objets de consommation, et monte à la somme
de 270,000 liTres, devant finir en 1790,1a Tille soit déchsrgée
à cette époque de cette préstation extraordinaire, liais comme
Tamortissement de la dette publique nécessitera un impôt
distinct du subside, et que la nation en asseyera peut-être
la perception sur la consorani ition, faute d'autre ressource,
la ville demande à ce que sa quote-part soit fixée dans les
proportions (jui seront déterminées [xuir k's inipitsitiiHis entre
la province et sa capitale, laquelle samme sera repartie d'a-
près un tarif à régler par la députalion nommée pour les
impositions royales, à laquelle assisteront les bourgeois repré-
sentans des tribus, et ce, sous la condition expresse et fon-
damentale que tous les habitans, de quelque classe et qualité
qa*ils soient, privilégiés ou non, nobles, ecclésiastiques on
antres, acquittent ces droits uniformément, et sans qa*îl soit
à TaTenir accordé aucun abonnement partiel ni exception, k
raison du produit d*un bénéfice, terre seigneariale ou autre.
Que la révision du tarif porte principalement sur les arti-
cles qui pèsent le plus sur certaines branches de l'industrie,
et que Ton ait égard aux justes doléances des tonneliers et
marchands de vin. qui renionlreiit (pie par le surtaux des
droits le commerce de cette denrée s'est di*li»urne de la ville;
des bouchers, qui se plaignent d'un doui)le et triple octroi
imposé sur les viandes, suifs et peaux; des amidonniers, qui
56
RKVUE D'ALOASat
payent dix sois |»ar sac de froment quHs fabriquent, tandis
que le» fiibricans de la province ne payent rien ; des cafetiers,
brasseurs, aubergistes, imprimeurs, coiibUucteurs de bâteaux,
charpentiers, maçons etc.
XII.
II5 demanderont raboHtion de toute exemption de droits de
péages sur les vins et denrées, sans distiuction d'ordres et
de pri?ilèges.
XIII.
Que Sa Majesté soit suppliée de défendre aux réi^iniens de
faire travailler pour leur compte les différentes parties d'ha-
billement et équipement, afin qne les bourgeois maîtres
paissent s'en charger et troa?er lear subsistance.
XIV.
Que les anciens privilèges de la Tille d*importer dans
rintérieor du royanme sous modération de droits plusieurs
produits do cru, manufoetures et métiers, munis d'un certi>
ficat d'origine délivré par le Magistrat, soient remis en
vigueur, et les fruiichises rétablies, notamment pour les tail-
landiers, faiseurs de peignes, crics et autres.
XV.
Que les privilèges et statuts particuliers de celte ville con-
cernant les juifs, soient confirmés et maintenus, qu'en consé-
quence aucun individu de cette nation ne puisse sons aucun
prétexte j acquérir le droit d'habitation ou domicile légal,
ni posséder aucune propriété et que sur Topposition formée
par le Magistrat contre Texécution en cette ville des lettres
patentes obtenues par le S'. Cerf Beer, ce Juif et sa frmille
n'ayant plus d'entreprise pour le service de Sa Majesté, soit
tenu de s'en retirer et de s'abstenir à l'avenir de Thabitation
précaire que le service du Roi lui avoit fait obtenir; et que
le règlement demandé pour la province relativement aux
formes à observer lorsque les juifs traiteront avec des chré-
tiens soit déclaré commun à la ville de Strasbourg.
Digitized by Google
L'ALSACE P2MDAMT. LA BÂTOLimON F&ANÇAI8R
67
XVI
Que les bourgeois et leurs lils soient maintenus dans le
droit d'exemption de tout tirage de milice, dans quelques lieux
du royaume qu'ils se trouvent, et que la décision ministé-
rielle, (|ui recemmeut a borné celte exemplion à l'Alsace soit
re¥oqué«.
XVII.
Ils demanderont la suppression de la faculté abusive du
débit de Tin dans les hôtels des privilégiés de cette ville.
XVIIL
Qne moyennant Tabandon gratuit Ikît par la ville en 1785
des hôtels des commendans et intendant de la province, elle
soit et demeure, conformément à la décision de Sa Majesté
do 14 Mars 1785, dispensée et exemptée de toute dépense
ultérieure pour l'entrelien et ameublement des dits hôtels,
et qu'il y suit pourvu sans son concoui's.
MX.
Que le commerce de la librairie de cette ville soit exempté
des entraves pour rentrée de ses livres et transit dans Tinté'
rieur du royaume.
XX.
Que les bâtimens de l'ancien manège que la ville avoit
cédés gratuitement ponr rétablissement du haras royal, et
800S la condition expresse en vertu de la convention de 1756,
qu'ils lui seroient rendus lorsqu'ils ne seroient plus néces-
saires à cette destination, sans qne Ton puisse à raison de
nouveaux bfttimens demander aucune mieux-value, lui soient
restitués.
XXI.
De représenteront aux Etats que les ministres de la con-
fession d'Âugsbourg demandent que lors de la réformatfon
du code civil il soit pris des mesures pour que les serments
soient moins frequens; ([ue la cliaiiibre matrimoniale soit
autorisée à proaoucer le divorce, comme elle le pouvoit avant
58
1690, iems anqael elle a été prirée de ce droit par une
simple lettre ministérielle: que dans les mariages mixtt.s on
adopte les usages suivis en Ailemai^ne, en faisant observer
la religion du père aux garçons el celle de la mère aux
filles.
XXII.
Que le Magistrat soit maintenu dans l'exercice de la police
des arts et métiers, et de tout pouvoir en dépendant; el qu'il
soit défendu à toute [jerson/ic, sous (luelque prétexli' île pri-
vilège que re soit, d'exercer des arts et métiers sans avoir
été agrégé à une corporation et en se conformant aux statuts
d'icelle.
XXIIL
Ils supplieront Sa Migesté de supprimer les pririlègea
accordés à huH perroqalera de celte fille, aux offres faites par
la tribu de leur rembourser la première ûnanee, et de les
agréger gratis à leur corporation.
XXIV.
Ils demanderont que les statuts de la yille concernant
l'orfèvrerie soient maintenus en vigueur sous l'autorité du
Magistrat, et que la jurisdiction abusive que la Mounoie
exerce sur cette corporation soit abolie.
XXV.
Que le privilège de la manufacture dea toiles à voiles établie
dans la banlieue et à la porte de Strasbourg, qui cause les
plus grands préjudices à la corporation nombreuse dea tisse-
rands, Boit révoqué, et que Sa Majesté daigne recevoir les
offres qu'elle fait de firarnir la même marchandise aussi bien
travaillée à un prix plus modique, au moyen des franchises
de péages et autres accordées à cette manufiicture; que
Bubsidiairement elle veuille interdire è la dite manufacture
d'étendre son privilège à la fabrication de toiles autres que
celles destinées pour la marine, et qu'elle débite au préjudice
de la dite maîtrise.
Digitized by Google
L ALSACE PENDANT LA BÊVOLUTION FRANÇAISE
59
XXVI.
Ils représenteront que le tobq de plusiears tribus tend à
la suppression de la charge da Préteur Royal, dont la création
avoit été jugée nécessaire lors de la réunion de telle ville à
la couronne, et qui ne présente plus aujourd'hui le môme
degré d'ulililé. tout le .\lîi;;islral étant également intéressé au
maintien de Tt^rdre public ei à l'exécution des volontés du
Roi: que si cette suppression ne pouvoit avoir lieu, ils sup-
plierout Sa Majesté de ramener ses fonctions à leur institu-
tion primitive, et d'ordonner le rap; di t du règlement de 1752,
qui met des entniTes au zèle du Magistrat et à la liberté des
délibérations.
Venus eoneemanl la oomsHIuUcn kilérieim d$ la viU$,
Les députés représenteront qu'il est de principe incontes-
table que la constitution de la ville de Strasbourg est une
propriété de la commune, ou corps de bourgeoisie, sous Tau-
torité du Roi et la sauTe-garde de TEtat; supplieront Sa
Migesté d^avoir égard au y ma général des citoyens, porté
dans les articles suirants.
L
La collection des statuts de la Tille sera fiûte dans un délai
convenu, pour icelle être revêtue de lettres patentes, et ren-
due publique par la voie de Timpression.
IL
L'élection des trois cents échevins qui doivent être les
représentans de la commune, sera désormais ramenée aux
principes qui reprouvent toute regénération des membres
par eux-mêmes; en conséquence on adjoindra au collège des
échevins trente électeurs choisis librement par les tributaires
à la pluralité des suffrages; ce choix se fera immédiatement
avant celui de Téchevin, et les absents ne pourront être
suppléés par des vicaires ou SpcsU-Schc^.
60
liËVUE D'ALSAOB
m.
Tontes les électiona d*échefin8, de aéDiteura, de magistrttB
perpétuels, et notamment celle de Tammeiatre régent, se feront
à I*aTenif par scrutin et Ton procédera dA la même manière
à l'élection de tous les principaux ofiiciers de la chancellerie.
TV.
Les c uiseillers de ville assisteront à toutes les délibérations
sur ladminislration, et le Roi sera supplié de révoquer le
règlement de 1752, qui les a privés de ce droit. Et jusqu'à
ce que cette régénération des éclievins se soit opérée d'après
le nouveau régime, il sera admis dans tons les déptrtemeas
et députations qni sont chargés de préparer ou mettre en
exécution les affaires d'économie, on nombre de députés égal
à celui de la magistrature perpétuelle, choisis par leurs tri-
bus à tour de rôle des tribus. Les représentans de chacune
assisteront à la reddition, audition et débats du compte géné-
ral de chaque année.
V.
Le règlement constitutif de la chambre de MM. les XV.
sera revu par une commission composée d*un nombre déter-
miné et égal de magistrats et de représentants des tribus, et
cette chambre sera ramenée à l'esprit de ses fonctions primi-
tives; en conséqnsnce. lors de la nouvelle rédaction du règle-
ment constilutif, il sera pris pour base :
i*. Que celte chambre sera dorénavant à fur et mesure
des vacances, c«»niposée de cinq nobles, (piatrejurisconsultes,
de deux membres du coininerce et quatre des corps des arts
et métiers, tous librement élus par MM. les XXT.
2». Que les attributions des justices tributaires ou Ziinfl-
Gericht seront rament^es à une base stable, et organisées
uniformément; qu'il leur sera permis de juger sans appel
jusqu'à la concurrence de 13 livres et qu'elles ne seront prési-
dées que par le Zm^ MMer.
S*. Que la chambre des XV. n'aura plus le pouvoir arbi-
traire d'étendre et de restreindre {mMtm mi méhinn) les
Digitized by Google
VàlBAm PBMDAMT LA. BÉTOLUTION FBÂNÇAIHB
61
Statuts et articles, mais sera obligée dans les appels des Zunfi'
Gerichi de ne prononcer que d'après les articles on statuts
de chaque tribu, lesquels statuts seront re^us et confirmés à
cet effet par MM. les XXI., après avoir été au préalable com-
muniqués aux tribus pour prendre leur avis.
4*. Que rappel à MM. les XXI. aura lieu dans tous les cas
où les senlenees des ZumfUGtrUM auront été reformées par
MM. les X7. mais qu'en tous ceux où ils auront confirmés
les senteiiceâ de premièru instauce, il ne pourra en être
appellé.
0". Que quant aux divspenses MM. les XV. n'en accordent
que sur l'avis donné par les justices tributaires, et dans le cas
où le dit avis seroil defavoral)le, et que non obstant MM. les
XV. jugeassent le cas dispensable, onjpourra en appeller à MM.
les XXI. *
6\ Lorsque, soit d'oiTice, soit sur la demande des tribus,
il sera jugé nécessaire de fiiire an noureau règlement on
article, il sera proposé par MM. les XV. après avoir entendu
la tribu que ce règlement concerne^ et confirmé par MM.
les XXL
7*. Ni la chambre de MM. les XY., ni aucun département
d*icelle, ne pourra plus s'arroger le pouvoir de .fidre empri-
sonner qui que ce soit; mais ce droit appaHiendra exclusive'
ment à rarameister régent et au grand-sénat; en général
aucune punition ni amende ne pourra être édictée arbitraire-
ment, mais seulement par la détermination de la loi.
VT.
Il sera établi une chambre consulaire sous la forme la plus
analogue à la coostitutiou de la ville.
VII.
Aucun bourgeois ne pourra obtenir une place quelconque,
principalement de la magistrature, ni être élu écbevin, à
moins qu'il ne soit ûls de bourgeois, ou qull n*ait supporté
pendant dix ans les chargM de la ville.
63
REVUE D'ALSACE
VIII.
Le règlement qui astreint les proteslans seuls à des con-
Iribnlions à la police lur.s([n'ils se riiarieal, sera ou aboli ou
rendu Qpmmun à tous les habitaas.
IX.
Les maïutns tant de la Ruprechtsaa que du Neahof * oe
seront reçus à Tarenir, ainsi que tous les maoans en général,
que par la chambre de HH. les XXL, surTayis des directeurs
respectifs et de ceux de la manance,
X.
Il sera procédé à la révision des réglemens sur la procé-
dure civile, et notamment celle de la chambre des snbhasta-
tions, de môme que celle des taxes des différents tribunaux.
XL
Lintérèt de la bourgeoisie exige que le droit de lots et
▼ente payé sur les menbtes rendus pobliqnement soft réduit
à moitié du taux actuel, sauf à le percevoir sur le pied actuel
des personnes qui ne sont ni l)ourgcûis ni manaus.
XII.
Les loix contre les banqueroutiers seront remises en vi-
gueur et suivies strictement.
xnL
Tous les comptes de Tadministration générale et particu-
lière de la cité et commune de Strasbourg seront rendus
publics chaque année par la yole de Timpression, et deux
•xemplaires donnés à chaque tribu.
XIV.
Il sera ordonné pour l'avenir que les comptes à rendre de
la part des 20 tribus, le soient dans les six mois de la gestion
révolue, par-devant les échevins, le OericlU, et quatre mem-
bres de la tribu librement élus.
* Localités de la banlieue de Strasbourg.
Digitized by Google
L'AL8A.GB PBKDAMT la. BâTOLUnOM FRàKÇAISB 63
XV.
La répartition générale de toutejî les impositions et charges
publi(jues sera faite par une rommissiuii pn5sidt^e par trois
membres du Magistrat, et composée de deux députés de chaque
tribu et deux de la manance.
La répartition partielle par tribu sera également faite par
une commission présidée par le tribun ou ZiniftmeisUr^
assisté de deux échevins, et composé de douze membres libre-
ment élus par toutes les corporations de la tribu.
Les rôles tant généraux que particuliers, après avoir été
arrêtés par ces différentes commissions, seront rendus exécu-
toires par le Magistrat, qui connoltra et décidera de toutes
les contestations qui pourroient intenrenir sur le fiiit de la
répartition.
Ces rôles seront expédiés en double, dont Tun sera déposé
au greffe de rhôlel de ville et au greffe de chaque tribu, pour
pouvoir être inspecté à la volonté de chaque tributaire, sans
que la reprcsenlalion puisse en être réfusée, et l'autre sera
rerois aux receveurs chargés des recouvrements. Enfln ces
rôles seront annuellement revisés pour y èlre tait les cUan-
gemens que les circonstances exigeront
XVL
L'imposition du Stallgeldj et la forme de sa perception
seront abolies et supprimées, pour être remplacées par une
contribution de 80000 livres, sous la dénomination de subven-
tion on Stadktmer, repartie d'après le nouveau mode de
capitation qui sera établi, qui servira de pied de répartition
pour toutes les charges publiques.
Cette imposition sub^tera jusqu'à PextiACtion du déficit
de rétat des finances de la ville. Tontes les économies qui
pourrïfut être faites sur Tadministration intérieure d'après
les formes convenues par les articles XV. et XYI. qui y seront
appliquées, elle diminuera ensuite en proportion de ces mêmes
moyens d'économie.
BEVUE D'ALSACE
La commiflsioii établie par Tartide XV. délibérera sur les
moyens de siinplifier la perception des impôts et d'en diminuer
les frais.
xm
Ponr eonnottre jusqu'à quel point doivent se porter les
sommes à repartir annuellement sur les bourgeois et babitans,
Il sera procédé dans un délai conrenu à une vérification géné-
rale et exacte des revenus de toute espèce de la ville li apiès
laquelle on s'occupera des l»unilicalions dont les Liens patri-
moniaux sont sjsceptible.s en examinant attentivement toutes
les cliar^Ts de la ville «ans exception. Cette vérification sera
faite par deux députés librement élus dans chaque tribu ou
par ceux qu'ils auront délégué avec pouvoir de se faire exhi-
ber par tout caissier, employé, secrétaire, oilicier de la ville
et de ses bailliages, les titres et pièces qu'ils jugeront néces-
saires, ponr par?enir è laoonnoissance exacte de la situation
des finances de la ▼ille.
XVIII.
Dans les afTaires m^eures qui tendent à changer les formes
constitutionnelles, on assemblera la même commission de
représentans, qui a été déterminée pour les aOàires d'écono-
mie. On entend par objets migeurs ceux où il s'agit de reformes
d*abus dans les différentes parties de la constitution, de
changement dans Tordre judiciaire, dMmpÔt, d'emprunt au-delà
de 24000 lir. et d'aliénation de corps de bien etc.
XEL
Lorsque la rille fera exploiter ses forêts, elle ne rendra
plus le produit des coupes sur les lieux, mais elle fera con-
duire les bois dans les magasins de la ville, à l'effet d*aug-
menter la concurrence sur cet objet de consommation. Lors-
qu'elle fera couper dans les isles du Rhin, les bourgeois
auront pendant 15 jours la préférence sur les étrangers pour
faire des achats, et les enlever dins le dit délai.
Le môme principe sera appliqué à toute espèce de bois et
d'écorce mise à rauchère.
Digitized by Google
L'ALBAGB FKMDAIIT LA BtYOLQTION WBàXtÇàSBSt 65
XX.
L'établissement d'une chambre d'aasurance est viFemeni
désiré.
XXI. a.
Lors du renouTellement du bail de l'enlmment des boues
et immondices de 1m rille on préscrira au fermier le prix
auquel il dem les céder aux jardiniers, tû que jusqulci
Tentrepreneur en a fiiit un objet de monopole nuisible à Ta-
griculture, si mieux n'aime le Magistrat rendre cette entre-
prise aux jardiniers, à la charge d'exécuter strictement les
réglemens de police prescrits sur cette partie.
XXI. b.
Le maître des hautes-œuvres demande qu'après l'expira-
tion du bail accordée au Sr. Burggraf pour 1 exportation de3
vuidanges, que l'olTre qu'il fait d'exporter les voitures à 12
sols, au lieu de 17 sols que se fait payer le Sr. Burggraf et
de les céder aux jardiniers au môme prix, soit accepté, aban-
donnant même le vin que chaque propriétaire étoit obligé de
payer lors des dites ruidanges.
XXII.
On fera une rériaion du tarif de la douane combinée avec
les intéressés do commerce, laquelle est nécessitée par le laps
de tems, et il sera imprimé. On y fiiTorisera toutes les matiè-
res premières, qui servent à alimenter les fabriques, en les
asstyettissant aux plus petits droits, et en chargeant d'autant
plus ces mêmes matières lorsqu'elles passeront à l'étranger.
XXIII.
La franchise de rcntrepùt à la dOviane sera étendue pour
les bourgeois à trois mois à l'instar de celle aicordée aux
Suisses. Les frais de l inveutuire à la douane ne seront plus
exigibles par ce qu'ils grèvent le commerce de spéculation.
XXIV.
La cherté des grains étant un des maux les plus affligeans
pour rhumanité, on fera les dispositions nécessaires, pour
ItaiTtUt Série. — s* Aimé*. 5
66
BEVUE D ALSACE
avoir toi^oars, tant sur le« greniers de la rille, que lur ceux
des fondaUoos de sa dépendance, une quantité de tOOOO sacs
de grains en réserre, et les chapitres de cette Tille seront
in?ité8 à conserver également sur leurs gréniers un tiers des
grains de leur recette.
XXV.
Faute d'une halle couverte, les grains (jui sont mis en vente
au marché Hcliiel sont exposés a toutes les intem[)éries. et
sujets à contracter ufi goùl de moisi, et à s'échaulfi'r quand
les houlangers et les fariniers les retirent chez eux. Le Ma-
gistrat retirant un droit sur chaque sac de grains, il fera
hk\ïr une halle couverte, qui puisse en môme tems servir
de magasin d'un marché à l'autre.
XXVL
On réclame contre les droits que perçoit llnspecteur de la
librairie sur les livres que l*on importe.
XXVIL
n sera établi un bureau de charité, présidé et surveillé
par le Uaglstrat, composé des ministres des deux religions et
de députés librement élus par la bourgeoisie en tel nombre
quMl sera convenu. Il 8*occupera à déterminer les régtemens
les plus propres à détruire la mendicité, et en attendant le
règlement de 1767 sera exécuté à la rigueur.
XXVlll.
Les fondations pieuses seront dans la suite gratuitement
administrées; les directeurs actuels resteront en possession
de leurs jouissances leur vie durant. Dans les dites directions
il sera adjoint aux trois magistrats directeurs permanents
trois assesseurs triennaux, dont l'un sera conseiller de Tille,
Tautre échevin, et le troisième bourgeois, élus par ordre de
tribus Buceeesit Les comptes de ces directions seront audien-
cés en présence de ce comité. Dans rhdpital bourgeois les
pauvres pensionnaires seront pourvus gratuitement de linge
et d*babita.
Digitized by Google
L'ALSAGB FBNDAKT IJi R'àVOLUTIOM fkançaisb
67
XXIX.
Les bouchers et jardiniers se plaignent que la propagation
de leurs bestiaux a coo8idérai>ieinent souffert par le défri-
chement de la majeure partie des communes, fait il y a quel-
ques années par le Magistrat, et confirmé malgré leur récla-
mation par arrêt du conseil du SO Mai 1777, qui a déclaré
les opposants non recerables ; les représentans de ces deux
tribus demandent, à ce qu'il soit invariablement réglé qu*au*
cnn défrichement ni aliénation des communaux restans ne
puisse avoir lieu saus le consentemeut de la commune.
XXX.
Les habilans de la Uiipreclitsau et du Neuliof demandent
que la (juaulité excessive de ;;it)ier qui ravage les propriétés
delà banlieue, qui avoisi tient le ilhiu et les forêts de la rille,
au point que souTont toute l'espérance d*une année est
détruite dans une seule nuit, ce qui diminue considérable-
ment la valeur de terres, soit restreinte dans les bornes que
la conservation des propriétés et les ordonnances du royaume
prescrivent
XXXL
Le plan du Sr. Blondel pour rembellissf ment de la ville
sera restreint aux simples principes d'alignement, et 11 sera
permis aux bourgeois de faire à leurs maisons les réparations
d'entretien que la nécessité exigera, sans que cette tolérance
puisse s'étendre à rébfltir un rezde chaussée et sans que sur
ce il puisse être accordé à Tun ou à Tantre aucune exception
de foveur ^
' Le célèbre arehileele Blondel avait élé appelé par le préteur royal
M. de iUinglîa pour dresser on plan d'embetlissemeot de la ville» qui
en avait d'alllanrs bien besoin. Uabitué à < faire Krand \ Ulomle! avait
proposé dos nrran;,'-^ments qoi auraient nécessité U démolition de la
moitié de Strasbourg.
68
REVUE D'ALSàCB
XXXIL
Les notaires de la Tille demandent à ce qae la faculté lear
aoit accordée de dresser concarremment arec la chambre des
contracts et les notaires royanz tous actes quelconques appor-
tant hypothèque, se souineltaut d'eu faire enrégislrer la noUe
à la chambre des cuutracts.
Intérêts particuliers des iriàuB,
L
Les dépotés demanderont qoe les Oericht ne soient pins
perpétuels, et que dans les tribus oCi ce régime existe, ils
ne seront continués que sur la pluralité des ?oiz des tribu-
taires.
n.
Qu*il soit ordonné que les frais de tout procès consenti par
les écherins, Oeriehiti maîtrise, soient supportés par la caisse
de la corporation qu'il concerne.
III.
Qu'il soit arrêté que le Tin consommé dans les ménages
des aubergistes et cabarcliers ne soit plus assujetti à des droits
d'octroi ou UinpefU plus furts que ceux que paie tout autre
citoyen, et que la (juantite de leur coasonimatiou soitéyaluée
sur le rôle de la capitatioo.
IV.
Que le droit de tenir caffé et billards acquis aranl 1756
et subsistant actuellement, soii pour TaTenir déclaré réel et
inhérent aux maisons.
V.
Qu*il soit dit aux bouchers des conditions moins onéreuses
dans le cas où le régime du magasin à suif subsisteroit, et
qu'au cas oà il seroit changé ils soient soumis suivant leurs
oQires, à fournir une provision permanente de 400 quintaux
payés comptant suivant la taxe, et qu*en conséquence il leur
soit permis de débiter librement le surplus et de bbriqaer
Digitized by Google
L'AUAOI PINDAin LA BtVOLimOIV VBAMÇABB 60
des chandelles, en leur accordant dans tous les cas une dimi-
nution d'octroi: que les bouchers soient é<j;,ilcment dispensés
de déposer aux péages les deniers de consignation établis
nouTellcmeni en se soumettant à l'ancien usage.
VI.
Le corps des amidonniera de Strasbourg demande que les
lettres patentes des empereurs qoi défendent tout entrepôt
de marchandises à deux lieues de la Tilles soient remises
en vigueur.
VII.
Les bouchers, jardiniers de cette ville, les habitans de la
Rnpreehtsaa et du NeuhoT demandent la restitution des com-
munaux donnés à bail, et même de eeux concédés en emphi-
tbéose, et en cas que cette restitution ne ponrroit avoir lieu,
les bouchers demandent remise ou modération du canon quils
payent pour la plaine des Bouchers.
VIII.
Les bouchers demandent que conformément à Tarrét du
conseil ils puissent perceroir deux deniers par livre de viande
en sus de leur taxe par rapport à ToctroL
IX.
Les boulangers et bouchers demandent à être colloqués
dans les concours avec les prifiléijiés, pour la fourniture do
la dernière année.
X.
Les cabaretîers de la Ruprechtsau demandent à débiter de
la bierre ooncurrament avec les boulangers.
XL
Les maîtres maçons demandent que la maîtrise accordée
depuis quelques années aux plaireurs, soit révoquée, et à
être maintenus dans l'exercice de ce métier qui n'avoit jamais
été séparé de leur maîtrise.
r
Digitized by Google
70
REVUE û'aL.SAC£
XII.
Les potiers de terre demandent la suppression de la fran-
chise dont jouissent les potiers de terre étrangers à roccasion
du KrammiUwoch ' .
XIU.
Les faiseurs de cliandelles demandent le rétablissement de
leur maîtrise et le droit exclusif de fabriquer de la chandelle.
XIV.
Les deux corporations des fariniers repartis jusqu'iri sur
deux tribus, demandent leur réunion à la Laoterue, sur le
pied d'une maîtrise distincte.
XV.
Vœu de toutes les tribus, que les lettres d^apprentissage
ne soient payées à Tarenir que lorsqu'elles seront délivrées.
XVL
Les férblantiers demandent, tû te nombre excessif de maî-
tres aggrégés à leur corps par dispense, qu^il n'en soit plus
admis pendant 30 ans.
XVII.
Les gagne-petits demandent à rentrer dans le droit quils
a?oient de tenir des compagnons.
XVIII.
Les faiseurs de crics demandent qu'il soit enjoint au ser-
rurier de la ville de ne point empiéter sur leur métier.
XIX.
Les marchands épiciers dcnitindent (jueles reniements qui
défendent aux graissiers de vendre en ^tos des marchandises
de carêm», soient remis en vigueur, et qu'il soit ordonné aux
fallets de la douane de veiller à leur exécution.
XX.
Les pêcheurs demandent que pour les indemniser en partie
de la pèche qu'ils avoient jàdis au canal et dans les fossés de
la ville, le Magistrat leur accorde six places ûes quinze dis-
* Le « mercredi de marché ».
Digitized by Google
L'ALSàOB FBNDAIIT L4 BC:VOLUnO!l FBANÇAm 71
tricls communaux qu'il s'est réservés ; ils demtindtnt aussi
une maîtrise : plus, que les étrangers qui viennent en ville
vendre du gibier et du poisson, ne puissent le débiter que le
vendredi, et ce sealement jusqu'à midi ; enfin que lespécheors
Lorraiii8 ne puissent plus faire veadro leurs poissons par des
personnes tpoetées, après quatre heures de relevée.
XXL
La corporation de la tribu des boulangers demande on non-
Teao tarit
XXIL
Les drapiers demandent protection pour le spectacle alle-
mand établi sur lenr tribu.
XXIII.
Les tisserands réclament contre la perpétuité de leurs
jnrés, et demandent qu*à l'avenir ils ayent un O0sr- et
UnUrmdtter, qui soient bieunaux.
XXIV.
Les membres de la mananca demandent que les maîtres
bateliers donnent la préférence à ceux de leur corps profes-
sant ce métier, sur les étrangers.
X\V.
Les cliapelliers demandent qu'on leur accorde exclusivement
à tons autres et même aux négociants le droit de bire des
ebapeaux, d*en faire venir du dehors et de les débiter.
XXVL
La tribu des tailleurs demande qu*il soit nommé pour la
défense des droits des tributaires un syndic qui ne possédera
aucune autre charge ni emploi qui dépende de la magistra-
ture, et qui aura 1m faeullé d'assembler les bourgeois sur les
tribus, lorsque le cas Texigera.
xxvn.
Les manaos désirent, qu'il leur soit accordé une facilité
pour Texercice personnel d'un métier dont ils auroient fait
Tapprentissage en régie, mais qu'ils n'oseroient exercer anssi
Digitized by Google
72
BEVUE D'ALSACE
longtems que leurs focoltéa ne leur permettront pas de ae
lUre reeeToîr bourgeois et inscrire à la maftrise.
Et désirant donner au Miit,'islral des témoignages de la
confiance que nous avons en sa justice et son patriotisme, en
souinettant d ahonl à soîi impartialité, les plaintes, doléances
et demandes particulières du Tiers-état de celte ville: ce vœu
ayant été présenté {)ar un des commissaires au corps du
Magistrat, et sur sa rép inso contenant son consentement à
nommer une députatioa chargée arec un nombre égal de
députés de diverses tribus, de procéder à la discussion et
eonciliation des dites plaintes, doléances et demandes; les
représentans librement élus par les tribus ont nommé un
eomité de sept personnes : MM. Tarocat général FUeher,
Laeombe notaire^ Schubart, Hervé, dê Turkkeim cadet, Wun-
derer^ et l^^ieknmm cadet; et pour suppléants MM. DiUtrkht
professeur, et MMer consulent, auxquels ils ont donné tout
pouvoir de traiter, conférer et eonvenir des reformes, modifi-
cations et réglemens qui forment le vœu de la bourgeoisie,
et cependant ont chargé expressément leurs députés aux Etats
généraux du culiier de leurs doléances parlii ulières, en leur
donnant mandat spécial, (jue si contrairement k leurs désirs
et contre toute attente, ce concours de lumières et de bonnes
intentions u'opéroient pas pendant la durée des séances des
Ëtats généraux le bien désiré; et si les Etats ne pou voient
eux-mêmes prendre en considération les demandes de la bour-
geoisie; ils ayent à porter aux pieds du Thrône le présent
cahier, et à réclamer Tappui et rassistance des Etats géné-
raux, pour solliciter et obtenir une commission cboôsie dans les
Etats de cette province, ou dans le Conseil souferain d'Alsaee,
i Teffet d'examiner les plaintes et les vœux de la commune,
et d*7 statuer, pour le résultat et la décision être présentée
à Sa Majesté aux fins de la déclarer constitutionnelle.
Enfin 1e Tiers-état de la Yille de Strasbourg autorise ses
députés à provoquer et à concourir à tout ce qu'ils jugeront
Digitized by Google
L'ALSàOB PBMDANT Lk iUtVOLUTXOM FRAMÇAIBB 78
pouvoir augmenter la gloire du Roi el de TEtat, donner à
l'agriculture, au commerce et à l'industrie tout l'e.ssor dont
ili sont susceptibles, améliorer l'ordre public, et établir le
bonheur de la rialion. Kfing'in. Ditterich professeur, Zœpjfel^
Chappuy, Uenuenôerg, Mayer, Saliz/nann, Metzkr. Turlilieim^
Fiêcher, Andréas Meyer, Wuntierer, Pertois, Marschali^ MainOf
Schaiz, Spielmann, Hyacinthe Hervé, Lacombt^Reubel SchumQ^
Jean Miciiel Greiner, Jùioderer, F. Dillemann, Weber^ Nieolaê
Gabori, J, F. SeAneegan», QmêUei^ Louù Meifé^ Jtan Joequt»
Seœn^,S^umuU, Jacques FBndmch,BBrffntr^ 1fatiJM«â9i,
Slttttmeister en régence, Zajfffelf faisant les fonctions d*aai-
meistre régent, Trcmbiri, secrétaire.
RoD. Hevss.
(La «ttite au prochain numéro.)
DE QUELQUES FAMILLES NOBLES
DE LA UAUT£-ÂLSAGË
Toates les Ikmilles dont il va être parlé, à TexcepUon de
celle de HouQoie, qm est allée se fixer en Allemagne, ont
disparu avec le régime qui les a tu nattre. Il reste h peine
quelques yestiges de leurs châteaux et les noms de certains
de leurs membres consignés dans de vieux parcliemins. C'est
eu fouillant nos archives, dans le but de dresser le nobiliaire
de l'ancienne principauté de Montbéliard, que nous avons été
amenés à recueillir des notes concernant quebjues familles
nobles de la Haute-Alsace. Les premiers souverains de Mont-
béliard ayant régné sur une grande partie du Sundgau et
formé la souche des comtes de Ferrette éteinte en 1324, il
n'est pas étonnant que leurs vassaux aient figuré indistincte-
ment dans les actes de cette époque reculée, qu'ils aient pos-
sédé des fieb aussi bien dans la partie alsacienne que dans
la partie française du comté et qu'ils aient souvent contracté
des alliances entre eux.
La plupart de ces notices sont incomplètes, pleines de lacu-
nes, qui, nous Tespérons, seront comblées par d'autres per-
sonnes plus versées que nous dans Thistoire d'Alsace. Aussi,
n*est'Ce qu'à titre d'essais que nous les livrons au public.
Digitized by Google
OAMÉ&LOOUS OB QOBLGaiB FAMIM.IW MOBLBB TS
Les auteurs que nous avons principalement consultés sont:
Schœpllin { Akatin Uludrata et diplomutica); Trouillat (Manu-
mmf.s de i histoire de C ancien éct'dié de Jiàle); Grandidier
{Histoire de la province d'Alsace) : Quiquerez (Ilistmre des
comtes df FcrreUe); l'abbé Richard {Essdi sur t histoire de la
maison ei barotmié de MmljoU) ; J. Libliu {Be^ort et âon
territoire^ etc., etc.
Famille d'Auxelles
Dans le yiHage d*Âaxelles-Ba8 se trooTait on ebftteau
depuis loDgtenaps détruit. En iS90, Richard d'Auxelles s'en-
gagea, arec neuf autres gentilshommes, à défendre la ville
de Besançon contre Rodolphe de Habsbourg et Jean de Ghft-
Ion. Ce Richard avait un autre fief à Sainte-Marie-en Chaux,
relevant du comte de Bourixojrnc. Celui d'Auxelles relevait
alors du comte de Montbéliurd.
Un des successeurs de Uichard fut Adrien d'Auxelles, qui
vivait en l'an 1373.
Les sires d'Auxelles avaient les armoiries suivantes : d'or
à trois fdsces de gueules. (Liiblin, Bdfort et son territoire).
Pl. I, fig. 1.
Famille de Banvillars
Cette famille^ déjà connue dans le milieu du X[I* siècle,
s'est distinguée par de nombreux bienfoits envers l*abbaye de
Belchamp.
Gérard de Banvillars ligure dans un acte de l*an 114(1
environ, concernant Belchamp.
Jean de Banviilars et ses frères renoncent, en M 47, en
faveur du susdit couvent, au patronage de l'éslise de Chèvre-
mont, fondée, ^ainsi que le village de ce nom, par leurs pré-
décesseurs.
76
BBVra D'ALBAiOB
Le clieTaiier Mninard de BaDvillars donne à Belchamp son
alleu de Banvillar.s.
En 122^. Gérard de BaoTillars renonce, au proitde Tab-
bayc de Chcrlieu, aux possessions qae sa femme avait à
Effondre et à Tramoncourt. Dans la méaiie année, ce seigneur,
arec rassenlioient de sa femme 6erlrade« de son fils Gode-
froi et de ses filles Pétronille et Sybille, renonce à ses préten-
tions sur les domaines de Gherlien.
En l'année 1808 vivait Jean, dit Chiécrê de Banvillirs,
éeoyer; sa femme s'appelait Elnys, nièce de Vuillaame et de
Huguenin, fils de Renaod de Bavans.
Renaud, le GheTrot de Banvillars, écuyer, est témoin dans
un acte du 5 avril 1831. par lequel Isabelle de Fontenois,
filhi de Pierre de Voujaucourt, cède à Jeauneuat de Rocourt
la dîme à Rocourt.
Jacques de Hariviliarj? fi.unire dnnsun acte du 12 juin 1382,
par lequel le château d Etobon est engagé au comte de Bour*
gogne par Henri, comte de Monlbéliard.
• Le même Jacques, Point de Banvillars, et Jaquot Courte-
Estoile de Ban?illars, font partie des nombreux vassaux qui,
en 4888, reçurent Tordre du comte Henri de Montbéliard
d'entrer en Tbommage do marquis de Bade, époux de Jeanne
de Hontbélitrd.
Guillaume ou Ynillaume de Banvillars, surnommé Cfmnt,
chevalier, meurt entre les années 1896 et 1898, et est le
dernier de sa race. En octobre 1896, il avait rendu, avec
Pierre de Yercbamps, une sentence arbitrale relative à un
cens de 10 livres que Tabbaye de Belchamp devait payer.
Famille de Bavilliers.
Ce village adonné son nom à une famille de gentilshommes
qui existait déjà dans la première moitié du XII* .siècle.
Richard de Bavilliers est cité dans un acte d'échange de
Digitized by Google
0ÉNÉAL06DM DE QUELQUES FAMILLES NOBLES 77
Tan IISO, entre Tabbaye de Belchamp et le chapitre Saint-
Maimbœuf de Monlbéliard.
Le Clievrel de Bavilliers, vassal du comte Henri de Mont-
béliard, reçoit l'ordre de celui-ci, en 1833, de prêter foi et
hommage au marquis de Bade,
Vuillaume de Bavilliers, prêtre, est nommé l'un des exécu-
teurs testamentaires de Marguerite, marquise de ikde et
dame d'Héricourt (15 sept. 1366).
Jaquot Chevrot de Bavilliers. écuyer, figure dans un acte
da 27 février 1386, par lequel Amédée de Saint-Aubin
déclare tenir en fief da comte de Montbéliard des biens aitaés
à Yendelincourt, Goureelles, Ghèmmont et Allsigoie.
Famille de Belfort on de Roppe
Ln TiUd de Belfort a été construite sur remplacement d*nn
ancien yillage du nom de Braee {Bracelis dans les chartes).
Villelme. maire de Brace ( ViUkus Braceiui), Ggure dans une
cliarle de 1165 ou 1170. L'église de BraceJis est citée dans
une bulle de 1196 du pape Geicstin III. confirmant à l'église
' collégiale Saint-Maimbœuf de Montbéliard ses possessions.
Dans un acte de i^I'lS. par lequel Gérard de Bougemont,
archevêque de Besançon, confirme une donation faite à lab-
baye de Lucelte par le comte Richard de Montbéliard, figure
comme témoin Richard de Bracelis.
Guillaume ou Vuillaume de Aoppe engage, en ami 1245,
à l'abbaye de Hurbach les seigneuries de Délie et de Saint-
Disler, arec le consentement de sa femme et de ses fils, dont
Ton est Richard de BelforL
Richard de Belfort» dit de Roppe, achète, en septembre 1257,
de Tabbé Viard, de Lure, tout ce que ce couvent possédait à
Tavey, à Bians, à Laîre, à Trémoins, à Goulhenans, à Désan-
dans, à M -ntenois, à Semondans, à H<^ricourt et à Banvillars,
moyennant 850 livres esteyeuantes. Richard de Belfort est
78
BBVUB D*ALSACE
exclu, on ne flait pas ponr quel motîf^ de la franchise accordée,
en 1288, à la yille de Hontbéliard par le comte Renaud.
Richard de Belfort aTait un frère du nom de Bourcard,
déjà mentionné en 1245. Richard meurt a?ant Tan 1284,
laissant deux fiid, Vuiilaume ou Guillaume et Gauthier de
Belfort.
Gaiitliier de Hi ifort rè'le, le 80 décembre 1325, à l'église
de Lure ce que son père Richard lui avait laissé à Tavey. Il
devient Irésoi ier de Téi^li^c de Moriiiie. plus tard Tliémuenne.
Il avait une sœur du noni d'Oudieiiel. fenime de Henri de
Deléfuont, écuyer. Par une charte du l"' décembre 1295. ce
dernier et sa femme reprennent en fief du comte Reuaud de
MoDtbéliard ce qu'ils possédaient à BélbonTillers, Bélhon-
court, Petilcroix, Vézelois et la Chapelle.
La môme année, on trouve parmi le8 of&ders de Louis*le-
Hutin un Gérard de Belfort, fauconnier du roi : Vakhu
fahorum.
En 1808, Mafrel de Belfort a'adjuge'le fief de BanTÎHars
que détenait P. de Ghèvremont (de Bavans). qui venait de
mourir sans enfonts; mab le comte Richard de Montbéliard,
suzerain de ce fief, intervint et le donna à Jacques de Bau«
villars.
A lu même époque vivait Tliolomé de HeUurt; il est cité
dans une sentence arliiti aie de l'an 1804. rendue par Tliié-
baud d'Aziiel. relativement à des bieud situés à Bréviliers et
réclamés par l'alihaye de lîeli liamp.
Le 27 février iââO, Henri de Belfort, prêtre à Saint-Dizier,
figure comme témoin dans une vente au profit de Tabbaye
de Bellelay.
Lambelin de Belfort est témoin, le 20 avril 1888, dans un
acte par lequel les filles de Richard de Bussurel vendent
àPierredeTrétudans ce qu*elles possédaient à Grandfuntaine.
Ce Lambelin devint chanoine du chapitre de Belfort en 1847.
Poucet, fils de Maléchartde Belfort, reçoit Tordre, en 1888,
Digitized by Google
OÉNÉALOaiES DE QU£LQU£H FAMILLES NOBLES
19
de son soieniiii le oomte Henri de MontbéUard, de prêter foi
et hommege aa marquis de Bade, époux de Jeanne de Mont-
béUard.
Le 27 août 1347, Thiébaud de Belfort, prêtre et notaire de
la Cour de Besançon, transcrit un acte concernant les moines
qui desservaient la chapelle de Souitz.
Huguenin. prévùl de Belfort. est témoin dans l'acte du
15 mars loGL par lequel Marguerite, marquise de Bade,
affrancliii les habilants de la seigneurie d'Héricourt.
Le 20 mai lâSâ, Guillaume de Beltort figure comme
témoin dans une reconnaissance de cens sur an moulin de
Guabwiller.
Le 88 août et le SS décembre 1899, Richard, prérôt du
chapitre de Belfort, est témoin dans dîTers actes.
On a va que les fieb de Belfort et de Roppe appartenaient
à la même Aunille. Btait-ce la branche cadette ou aînée qui
s'intitulait de Roppê f C'est ce que Ton ignore. Quoi qa*il en
soit, Toiei les noms des membres de cette branche qui ont
été consignés dans les documents de Tépoque :
En 1:278, Gisèle de Roppe est mentionnée dans les registres
du couvent des Uiiterlinden de Cjolmar, dont elle faisait partie.
En 1317. François de Roppe est investi du fief ihi château
de Roppe par Ulric II de Ferrette; celle investiture fut con-
firmée le 26 mars 13-24 par larchevôque de Besançon. Fran-
çois eut pour successeur, vers 1847, Heuri de Roppe.
Un autre Henri de Roppe était, en Tan 1400, vassal du
sire de Neufchàtel pour des biens qu'il avait à Bourogne.
M. Stoffel {DictMmavré iupographiqwdêiAitaee) a recneilli
les noms suivants de certains membres de la famille de Roppe :
Jenn-Ulric, en 1865 ; Guillaume, en 1876; Elisabeth, en 1466;
Pierre, en 1588; Jean-Guillaume, en 1690.
Au milieu du XVI* siècle vivait Anne de Roppe, Qlle de
Rodolphe de Hoppe, mariée à Guillaume de Montjostin et
nièce de Jean RI tfAllenjoie, dont la sœur avait épousé le
80
RKVUB D'ALSAGB
suidit Rodolphe do Roppe. En 1648, le parienMnt deFranebe-
Comté adjugea la Mignearie de Bolmont à Anne de Roppe,
qui était alors reaye, et ses enfiuitB la possédèrent jusqu'en
Tannée 155S.
Le dernier raâle de la famille de Roppe fut François-Léo-
pold. qui possédait le fief de ce nom au commenrement du
XVIIl* siècle. A sa mort, arrivée en 1729, ce fief passa entre
les mains du comte François-Joseph de Reinach.
La famille de Hoppe portait : d'azur à trois bandes lozan-
gées d*or et de goenlea^ Pl. I, fig. S.
Famille de COiâteiiois
Alar de Gbftlenois ast cité dans an aeti dn 16 mai 1S81,
comme étant Tassai do comte de Montbéliard, et dans le rdle
des ▼assauz de Hontbéliard de Tan 1800 environ.
Esterenin de Gbâtenols est l*an des bourgeois de Hontbé-
liard anzqoels le comte Henri de MonlbéUard remets le
S6 mars 1840, les deb de la ville.
Le 27 féTrier 1S86, Gauthier de Ghâtenois, écuyer, figure
parmi les témoins d'un acte constituant le douaire d'une dame
de Vergy, épouse d'un sire de Montjoie.
Famille de Chèvremont
Thierry de Chèvremout et ses frères Hugo et Henri, figu-
rent dans un acte de l'an 1 102, par lequel Thierry I" de
Montbéliard donne l'église d'Isming è l'abbaye de Saint-Mihiel.
Thierry de Ghèrremont est encore témoin dans la charte de
fondation dn prieuré de Froide-Fontaine en i*an 1106 par
Ermentrode, comtesse de Hontbéliard.
En 1S86, Jean de GbèTremont est témoin dans une eharts
concernant le eoufent Saint-Léonard de Me.
Gérard de GhèTremoiil» éeosrer, figure dans nn acte du
Digitized by Google
GÉNÉALOGIES DB QUBLOUBS FAMIIAKfi N0BLB8
81
87 février 1386, par lequel Amédée de Saint-Aubin déclare
tenir en lief du comte de Monlhéliard des biens situés à Veu-
delincourt, Gourcelles, (llièvre nont el Allanjoie.
Jean de Chèvreinont était moine de Belchamp à la ûa du
XIV* siècle et au commeacemeut du XV*.
Familles de Croix et de Saint-Dizier
Croix, dit M. Lililiii {loro riinto), eut de l)onne heure sa
famille de lia sse noblesse ou de ministériaux. On trouve, en
eff<*t, parmi les tétn )ins d'un acte de 1232, un Gauthier, un
Gunon et un Werner de Croix; le 17 janvier 1241, un Thierry
et un Wallher de Croix.
En 1326, un Ilnguenin de Saint-Dizier avait des posses-
sions à Croix; le 28 février de cette année là, il vendit à un
chanoine de Saint-Uippolyte one partie de ses biens, et le
7 fôrrier 1880, une autre partie i l'abbaye de Bellelay.
Famille de Courcelles (canton de Délie)
Léonard de Courcelles ti^ure comme témoin dans les chartes
de fondctti(»!i du prieuré de Froide-FonlHine par Ermeutrude,
comtesse de Munlbéliard. du S mars 1 105,
Pierre, maire de Courcelles, et son voisin Jean de Cour-
celles, sont témoins, on 1170, d'une donation en bveur de
Tabbaye de Bellelay.
Au XUl* siècle on trouve à GourcelieSi désignée sous les
non» de ViUa CorceUis, un Pierre et un Guillaume dt
Gouroellefl.
Giselle de Gouroelles et eee enfiints sont mentionnés dans
nn acte de Tan ItOS, par lequel Ulric de Ferrelte fait eertaines
dispositions en ftireur de l'abbaye de Lucellc
Bonrqnin de Gouroelles est cité dans des actes de 1808 et
1815, concernant Tabbaye de Bellelay, avec laquelle il avait
de graves diûlcultés.
HooTVll* 8M«. - tr Anné*. 6
81
REVUE D'aLSACB
Jean Gablal de Gouroelles Tend, le 48 septembre et le
18 décembre 1811, à Tabbaye de Bellelay des biens sitnés
à Gonrcellefl.
Le cnré Richard de Courcelles figure comme témoin dans
des ados de 13H, 1818. 1814, 181G, 1318, 1322 et 1823,
conceniant des acquisitions ou échanges faits par les abbayes
de Bellelay et de Lucclle.
Voinet de Courcelles, prêtre, est témoin, le 4 février 1344,
dans une vente laite à Bellelay d une maison située à Flori-
œont par Vernier fijâ, autrefois châtelain de Florimont
En 1840. Vuillaume de Courcelles assiste à la rédaction
du rôle des collonses que Tabbaye de Bellelay avait à Mon-
tignez.
Le il janvier 1847, Jean de Courcelles, prêtre, assiste à
une vente fidte dans le village de Yillars-le-Sec, et le S6 du
même mois, à une autre faite A Thiéband de Recourt par des
particuliers de Saint-Ursanne.
Jean de Courcelles, curé de Florimont (probablement le
même que le précédent), figure, le 8 juin 1866, parmi les
patrons et fondateurs de l'autel de la confrérie de ^olre-Dame
dans l'église de Porrentruy.
Le 28 mai 1427, Jean Morel de Courcelles hérite divers
objets mobiliers appartenant k Henri Qnelain de Florimont.
Le 28 jaiiviiT 1481. Valentin Clerc de Courcelles ligure
parmi les arbitres chargés de vider le différend qui s'était
élevé entre révéque de B&le et l'archiduc d'Autriche, au sujet
de leurs droite respectifii sur Boucourt (Liblin, lœo eUalo),
Ftemille de Belle
Raimbaud de Délie figure dans un acte de 1147, par lequel
rarchevéqne Hombert de Besançon confirme des donations
ftitw à Tabbaye de Beldiamp par Pierre de la Salle, T. . . de
Roogemont, et Odon, comte de la Rocbe.
Digitized by Google
QfiNÊALOOm DK QUELQUES FAMILLES NOBLES 83
Gérard et Kaimbaud de Délie sont témoins dans un acte
de l'an 1 17(i par lequel (iariiier, rliGvalier de Brévilliers. se
donne, ainsi (]ae toute sa l'auiille et tous ses bieQs,à l'abbaye
de Belelianip.
En 1219. le chevalier Ollon de Délie et Guillaume, son
neveu, ligurent comme témoins dans une charte relative à
Tabbaye de Lucelle.
£a 1232, Olton et Cunon, son frère, sont cités dans un acte
du même genre.
Au miUeu du XUI* siècle (acte du 3 juillet 1S64), Tiraient
les chevalteifi Henri et Pierre de Délie, frères. Henri eut une
fille du nom d'Agnès, qui épousa Jean de Horimont
Vers la même époque on trouve mentionnés Jacques et
Hugues de Délie (9 mai 1262), qui étaient probablement les
cousins des précédents.
Des actes de 1279 et 1295 nous révèlent l'existence du
chevalier Renaud ou Hegnaullde Délie et de ses frères Hugo,
Poinzaz et Guillîiumc. Renaud était châtelain de Fiorimont
en 1321 : il fut e'ilerre dans l'église Notre-Dame de ce châ-
teau, à cùlé de Félicité de Granges, sa femme. Il vivait encore
en lâ3îi. car. à cette époque, il reçut Tordre du comte Henri
de Montbéliard. son suzerain, de prêter foi et hommage au
marquis de Bade, époux de Jeanne de Montbéliard.
Hugo, frère de Renaud, épousa une dame de Vercel. Il
rivait encore en 1S16. Il eut un fils, Henri, qui vendit un de
ses Iiiens le 16 mai 1842.
Jean de Délie, dit de Meta, est cité dans un acte de vente
du 28 février 1826, au profit d'un chanoine de Saint-Hippolyte.
n était justicier d'une partie de Délie. Les 1* et 2 juin 1888,
il signa Tacte de venle du ehftteau de Yonhay.
Vers Tan on trouve un Jean-Uiric de Délie, qui tenait
à Delemonl un liel de l'évèché de Ràle: un Guillaunio cl un
Richard de Délie, qui po.-^sédaient, sous la mouvance des
aicbiducâ d'Autriche, divers ûefs situés à Délie, à Saint-Dizier
84
REVUE D'ALSAOI
et à Lebetaîn; an Henri, un GaUlanme et Jetn,dit Màlragtf
qui tenaient des mêmes arcliidiics des fiefs à Florirnont, Hret-
ten et Angeot. Jeini el son frèi^e Henri tij,nirent ronime témoins
dans un acte du .'i avril 1331. Allierl d'Autriche donna, cette
année là, en tief à Henri de Délie la dîme d'Angeot. Jeaïudit
Malrage, foîida son anniversaire le ï mars 1365. Le 9 juin
1884, les biens qu'il avait à Ornans el ailleurs furent vendus
àËUenne, comte de Montbéliard.
Jean Horri ou Henri de Délie, dit la Truffe, figure dans un
acte da 16 mai 1343, par lequel Henri de Délie, fils de Hugo,
Tendit une de ses propriétés. II avait épousé la fille de Ri-
chard, dit VraUki, de Porrentruy.
 la même époque virait Henri de Delle, doyen d'AJde et
recteur de Mandeure (acte d a 80 décembre 1844).
Le 5 février 1356, récuyer Jean Maireiget de ]>elle racliète
des biens et des hommes engagés par son oncle Jean Malrage.
Le 25 juin 1S57, apparaît Téouyer Jean, dit Mamgez^ qui
tenait un fief de Châtel-Vouhay .
Guillaume de Délie est cité dans une charte du 22 avril
1868.
Le 15 septembre 1366, Henri de Délie et Guillaume de
Grandvillars sont nommés exécuteurs leslamenltiires de
Marguerite, marquise de Bade, dame d'Uéricourt et de Flo-
rirnont.
Jean Ulric de Délie iait reprise de fief aux archiducs d'Au-
triche le 81 décembre 1888; dans cet acte figure comme
témoin Jean Lailey, écuyer de Délie. Celui-ci eut une fille
du nom de Catherine, qui épousa Renaud de Vendelincourt.
Jean Lailay assiste, le 16 septembre 1899, à une transaction
relative à la dtme de Gœuve.
Jean-0lric eut un fils du nom de Jean-Thiébaud, décédé
le 26 septembre 1402, qui tenait en fief le cbftteau de Soy-
hères, que le suzerain, Thiébaud de Neufcliùtel, donna à
Thiébaud de Biamont.
Digitized by Google
O6MÉAL0GIE8 DB QUBLQITBS FAMILLB8 N0BLB8
85
Le 27 janvier 1800. Richard de Délie, dit de Mclz, éciiyer,
donne à t^es enfants issus de sa femme, Jeannette deFrabier,
U)us les ])iens qu'il avait à Villars-le-Ser,
Le 4 juillet 1403, M< ih i de Délie figure comme témoin
dans un acte concernant Mont joie.
Les armoiries de la famille de Délie étaient : d'argent à la
eroiz d*azar, cantonnée de ringt billettss du même, distri-
buées également S, 1 et 2 dans chaque quartier de l*écn
(pL I, fig. S).
Comtes de Ferrette
Les comtes de Ferrette sont issus de ceux de Montbéliard.
Louis de Monsson, qui régiia sur le comté de Montbéliard de
1024 à [)eii près à 1065, eut plusieurs enfants de sa femme,
Sophie de Lorraine, parmi lesquels Thierry I", qui derinl
comte de .Monlltéiiard. et Frédéric, qui eut en partage la
partie de l'Alsace qui dépendait alors du comté de Mont-
béliard .
Frédéric fit conslriiire le château de Ferrette, dont la base
était une tour d'observation élevée par les Romains. 11 épousa
Afjnès de Poitiers, nièce d'Adélaïde, comtesse de Turin; elle
lui apporta en dot le marquisat de Suze. Il se fixa en Italie
où il mourut en 1091, laissant trois fils : Pierre, Brunon et
Sigefroi. Ceux-ci, chassés dltalie par l'empereur Henri lY,
Tinrent se fixer en Alsace et y construisirent le château de
Lncelbourg. Pierre derint la souche des comtes de Lucelbourg,
qui s'éteignirent dans la personne de Renaud, mort en jan-
vier 1150.
Les fils de Frédéric avaient hérité des biens paternels
situés dans la partie alsacienne du comté de Montbéliard;
mais par suite d'un arran^îcinent conclu avec leur oncle
Thierry I", conite de Moulbéliard, ces biens retournèrent à
ce dernier.
Thierry 1" fut comte de Mont!)é!iard de 10G5 à 1103 ou
1104. De sa femme Ermentrude, iilie de Guiliame Téle-Har-
REVUE D ALSAOK
die, comte de Bourgogne, il eut plusieurs enfaDle, panni les-
quels Thierry II et Frédéric I*
Ils r(^gnèrent conjointement sur le comté de Montbélîard de
1 104 environ jusqu'en 1 l-iM, époque où les vastes domaines
de leur père furent déliriilivenient parlagês par eux. Frédéric
eut la partie alsacienne, qui prit dès lors le nom de Comté
de Ferrette.
Frédéric 1" régna sur le comté de Ferrette de 1125 à II 60
à peu près. Il épousa en premières noces Pierrette, tille de
Berthold, duc de Z(chringea,et en deuxièmes noces Stéplianie
d'Ëguiaheim, héritière d'une partie des biens de cette maison.
Louis I" son fils lui succéda vers Tan 1160; il mourut en
Palestine après Tan 1188. Il avait été d*abord marié à RicUl-
de, fille de Werner III, comte de Ilabsbeurg, puis à Agnès
de Sogren. H laissa plusieurs enfouis : Louis, Helvidie, Théo-
bald, marié à Marguerite, Ulric, assassiné le 27 septembre
1197 parOtlon, comte de Bourgogne, enliu, Frédéric II, qui
8uit,
Frédéric II fut comte de Ferrette de 1207 à 1233: il Tut
as^<assiné par son fils Ulric. Il avait épousé lledvi<re. fille
d Eginon, comte d'Aurach, de laquelle il eut : Lmii.s H et
Ulric l", qui suivent: All)ert, avoué de labbaye de Masevaux
en 1241 ; Berthold, evèque de Bàle de 1241) à 1262; Alice,
épouse de Thierry III, comte de Montbéliard; enfin, N...,
123S.
Ulric I* et Louis n, dit le Gritnmel ou la eoil^é, régnèrent
conjointement de 1SS8 à lfS6; à cette dernière date, celui-ci
mourut à Rieli, ne laissant point d'enfonts de sa fèmme, dont
le nom est inconnu. Son frère Ulric régna dès lors seul jus-
qu'en 1275.
Ulrle I" fut avoué de la Haute- Alsace en ÎM; en 1S71,
il vendit le comté de Ferrette à révéque de Bâie, duquel il
le reprit pour lui et ses siiceesseurs en fief. Sa première
femme est inconnue; la seconde fut Agnès de Vergy, veuve
Digitized by Google
GtNtALOGIBf) DE QUSLQUBS FAMUJUSS NOBLRS
87
de Pierre de Bauffreraont. Il eut plusieurs enianta : 1" Louis
Iir, sire de Florimont. décédé avant 1281 : il eut de N. . . de
Ribeaupiprre un (ils du nom d'Ulric, sire de Florimont en
1281, mort saiis (l'»scendance ; — 2° Frédéric dit Grevelin
(1261-1270). lils du premier lit: — 3' Théobald, qui suit;
— 4" Adélaïde, épouse d'Ulric de Regenberg; — 5° N..,,
femme de Conrad Werner de Iladstadt, mort en 1276; —
6* N. . époose de Conrad IV, aire de Horbourg.
Théobald fat comte de Fercekie de 4S75 à 1810, el avoué
provincial d* Alsace en 1279. Marié d'abord à Catherine, fille
de WalHier de Klingen (1S78), il le fut ensuite à llaivuerite
de Blamont(1809). Ses enfants furent : 1* Hatziand, femme
d*Othon d*0cb8en8tein (1817), enterrés tons deux dans l'ab-
baye de Neubfiurg: — S* Sophie, épouse d*Ulricde Wurtem-
berg; — 8° Ulric II, qui suit; — 4* Théobald, mort ayant
1312; — 0' Jean, mort avant 1312.
Ulric II, d'abord sire de Rougemont en Alsace, prit en
13U5» le titre de comte de Ferrelte. il avait épousé, en 1299,
Jeanne, fille du comte Renaud de Monlbéliard. Il mourut à
BAle le 10 mars 1324. La même année, sa veuve épousa
Rodolphe Uesse, marquis de Bade, qui mourut en 1335; dès
l'année suivante, Jeanne se remaria à Guillaume, comte de
Gatzenellebogen. Elle sut d'Ulric II Jeanne et Ursule, et du
marquis de Bade, Marguerite et Adélaïde ou Alice. Elle leur
partagea ses biens en 1847. |Jeanne eut le comté de Perretle,
qu'elle transmit à la maison d'Autriche par son mariage me
Albert II, dit k Sagê. Elle mourut en 1881. Marguerite,
épouse de Frédéric II de Bade, hérita des seigneuries d'Hé-
ricourt et de Florimont ; quant ft Adélaïde et à Ursule, elles
eurent celle de Belfort; mais celle-ci vendit, en 1850, sa part
à sa sœur Jeanne, et les biens d'Adélaïde passèrent plus tard
aussi à la maison d'Autriche. Ursule épousa d aliord Hugues
de Hohenberg, puis Guillaume, comte de Montfort. Adélaïde
devint la femme de Rodolphe dit Wecker^ marquis de Bade.
88
Les armoiries dos comtes de Ferretle étaient ; de gueules
à deux bars ou barbeaux d'or adossés, mis en pal. Cimier :
tantôt an buste d*homme, tantôt un buste de femme (pl. I,
flg.4).
Nobles de Ferrette
Ils ont une origine au moins aussi ancienne que les comtes
du môme nom, avec lesquels on les a souvent confondus.
Les premiers membres de cette fiimille signalés dans les
actes, sont Sigefrid et Adelbert de Ferrette, témoins d'un don
fait, lors de la fondation de l abliaye de Lucelie, par Henri
d'Aziiel vers 1124, et coulirmé en i!8G par rarcjiev(}({ue de
Besançon et Tévôque de BAIe. Ils sont eiH 'tre rappelés dans
un acte de 1132 concernant le même monastère.
Dans l'acte de fondation du couvent de Feldbacb par le
comte Frédéric l"de Ferrette(l 14i), ligur fit c<)rnme témoins
Olton, Valon, Reimbold et Ulric, chevaliers de Ferrette. Valon
de Ferrette reparaît en 1160, comme temoin d'un diplôme
dn môme comte. Raimbold ou Rainold et Ulrlc, avec le titre
de seigneur ou de chevalier, sont cités dans plusieurs actes
de 1175 à 1188; le premier est appelé dans un de ces actes
minittéiiel du comte Louis de Ferrette.
Dès le commencement et dans le courant du Xin* siècle,
on trouve plusieurs nobles de Ferrette, tantôt qualifiés de
chevaliers, tantôt de ministériels des comtes de ce nom, et
presque toujours figurant à leur suite comme témoins dans
les actes qu'ils passaient. Quelquefois cependant, on les Toit
dans la dépentlanee féodale d'autres hauts barons, tels que
Rodolphe, fils de Luitfrid. chevalier de Ferrette, qui résigna,
en 121S, l'avocatie de Metzerlen qu il tenait en tief du comte
de Thierstein. En 1218, Bourcard de Ferretle, fils de Boiir-
card, est appelé petit-fils de Bourcard, sire d'Azttel; c'était
un fils de sa fille. Un antre, du nom de Henri, était surnommé
Digitized by Google
GiMÉALOGII» DB «DKLQmS FAWLUB NOBLES 80
le Rtit chenilier ou tii/ierUn, dans un acte de 1221; il esi
appelé ailleurs cberalier de B uin ard d'Azilei,
Au commencement du XIV' siècle, vivait à Lucelle un moine
du nom de Pierre de Ferrette, et il y remplissait les fonctioos
de procarateur. Les documents de cette abbaye en font men-
tion en 1809.
Bn 1S2S, Ulric II, comte de Ferrette, transigps avec les
cbevaliers Théobald et Ulric de Ferrette, relatirement ancbft-
teau de Liebetein, aax villages d*01lingen et de Lautter, et
à la quatrième partie de la dîme de Ferrette, que le comte
leur donna en fief. I-ie chevalier Ulric fut choisi par le comte,
en 1824, pour un de ses exécuteurs testamentaires ; dans le
même acte apparaît comme tém oin Jean de Ferrette.
Ulmann de Ferrette et son fils Ulric possédèrent l'avocatie
du nris{]:au vers le milieu du XIV' siècle. Ulmann de Ferrette,
chevalier, est a[)|i('le (ir/nic du Sundgau dans un acte d'Al-
bert Il d'Autriche et de sa femme Jeanne de Ferrette. daté de
Bade en Tan 1342; Tarchiduc d'Autriche lui recommandait le
couvent des frères mineurs de Thann. En sa qualité d'avoué
du Brisgau et du Sundgau, Ulmann de Ferrette fît une alliance
de cinq ans avec les villes de Strasboui^;, de Bftie et de Fri-
bourg, et Tannée suivante (1851) il hypothéqua à la ville de
Strasbourg Gernay et le village de Steinbach ponr SOO florins.
En 1858, il contracta de nouveaux engagements pour la mai-
son d'Anlriche qui était obérée de dettes.
En récompense de ses services, les archiducs d*Âutriche
Ini donnèrent, en 1865, le village de Garoisbach en fief. Son
petit-fîls, Pantaléon de Ferrette, eut deux fils, Théobald et
Ulric, qui furent les souches de deux familles du nom de
Ferrette. L'une prit le nom de ron fondateur Théobald, et
s'éteignit, en 17:20, à la lîiorl de François-Théoltald de Fer-
rette. I/autre, dit Ulricienne, se divisa à son tour en deux
branches vers 1576, la première s^us le titre de Fcrrrite de
Carokbaehy et l'autre de FerretU de FiormtnU^ à cause des
90
BBVOB O'aLSAOB
fiefs de ce nom. Cette dernière a subsisté jusque rers le milieu
de notre siècle.
Rheinhard de Ferrette de Garolsbach reçut le titre de
baron de Temperenr Ferdinand III. Un de ses fils, FerdI-
nand-Ignaoe, fut chanoine d^Âicbstadt; un autre, Antoine,
eheTalier de l'ordre teutonique, et le troisième, Jean-Baptiste,
perpétua la race des barons de Ferrette. Son fils, François*
Antdne, épousa, en 1741, Françoise de Reinach d'Ober-
steinbrunn.
Il y eut encore une autre branche des Ferrette, appelée de
Zi/liaheim. qui apparut déjà vers la lin du XV' siècle, mais
qui est éteinte comme les autres. Jena-Antoine de Ferrelte-
Zillisheim était conseiller de l arcliiduc Charles d'Autriche et
baillidu Sundgau pendant la tîuerre de Trente-Ans. Il mourut
en 1651. Un de ses fils fut chanoine de Tégiise de Bàle; un
autre épousa Marie-Anne de Schcenau et en eut trois fils :
Joseph-Gaspard, commandeur de Tordre leutonique ; Joseph-
Conrad, prévit de Tèglise de Bâie, mort en 1709; et François-
Joseph de Ferrette, qui épousa une dame de Wissembourg,
dont il eut deux fils : Bernard, prérôt de Tabbaye de liur-
bach, et Philippe-Jacob, chanoine de Bftle. Leur père étant
mort en 1721, sans laisser d*autres enfonts mftles, la famille
des Ferrette-Zillisheim s'éteignît alors.
Les armoiries des nobles de Ferrette étaient : de sahie, au
liou à une ou deux queues (raruent. lainpassé et armé de
gueules, couronné d'or. Le cimier a varié selon les diverses
branches de la famille. En 1480, c'était un buste d'homme
vu de profil, de sahIe, tigure en carnation et coiffé d'un ban-
deau d'argent. Plus tard, un buste de lion d'argent, armé et
lampassé de gueules, couronné d'or (pl. I. fig. 5).
' P.-Ë. TUBPFKRU.
{La fin au procham mimiro.)
Digitized by Gopgle
Digitized by Gopgle
».
Digitized by Gopgle
LE
GUATEAL DE RIÛLEWIUU
Le toariste qui monte à Riquewihr depuis la station
d'Ostheim ne tarde pas à découvrir la petite ville dans son
pittoresque encadre inenl de vignobles et de forêts. Coquette-
ment niellée à l'entrée de deux petites vallées vosgiennes,
entourée de coteaux dont les crûs au fin bouquet ont depuis
de longues années une réputation méritée, elle ne montre pas
d abord toutes les curiosités arcliéologiques qu'elle recèle et
qui Tout fait appeler par le regretté Gérard {Faum historique
d'Alsace^ p. S45) un Nuremberg en mimature. Pourtant, dès
la première vue, on aperçoit une haute construction dont le
majestueux pignon attire l'attention. C'est 1 ancien cbftiean
des princes de Hontbéliard-Wurtemberg; vendu comme pro-
priété nationale pendant la période révolutionnaire, ce bâti-
ment est resté pendant un demi-siècle propriété privée. Le
conseil municipal a fini par le racheter ponr y installer les
écoles communales.
Le bâtiment actuel n'est pas le bâtiment primitif. Une
construction plus ancienne qui s'élevait sur le môuie empla-
cement a été démolie en loiO par le comte George de Wur-
temberg, ainsi que l'atteste une inscription au d-^ssus de la
porte d cfitrée [Georg Grave zue Slumjiritiarl nnd Wirkmherg.
Dieatund bringts end\ iSiO). Les armoiries gravées sur la
même table ont maibeureusement offusqué le civisme de
ET SES HABITANTS
Digitized by Gopgle
98
BEVUE D'ALSACE
1789; un ciseau par trop patriotique les a fait disparaître.
Quelques pierres jiorlrnt le signe de l'architecte iricumiu (j^)
qui a diriiié les travaux. La porte d'eiitrée mène à la cage
d'un bel e.scalier tournant qui conduit aux deux élages.
L'aménagement intérieur a été trop souvent remanié pour
être encore reconnaissable; c'est à peine si, aux embrasures
des fenêtres, une ou deux colonnettes sculptées rappellent les
splendeurs disparues d'une habitation princière. Un jardin
resserré entre le château et le mur d'enceinte de la ville,
témoigne des modestes prétentions des princes et princesses
de Uontbéliard. Rien n*a dû ressembler moins à un parc que
ce petit enclos, que la culture maraîchère avait sans doute
envahi depuis le commencement
Les princes avaient leur résidence habituelle à Hontbé-
liard; mais ils venaient de temps en temps visiter leurs pos-
sessions alsaciennes et tenaient alors leur cour, soit au châ-
teau de Horbourg, soit à celui de Uiqucwiiir. C'est dans ce
dernier que les princesses douairières passaient ordinaire-
ment les années de leur veuvage.
Le premier prince dont riiistoire nous donne le imui. en
conservant le souvenir de son séjour à Riquewihr, est le
prince Henry, sornommé le fou (der toile Heinrirh). Nous
allons raconter sommairement sa vie, si pleine de péripéties
émouvantes, en nous aidant surtout des Ëphémerides de
Duvernoy et de Thistoire des comtes souverains de Hontbé-
liard par Tnefferd (pp. S57-277). D naquit le 7 septembre
1448 et fut élevé à la cour de Bourgogne, ainsi que son frère
atné Eberfaard. H fut destiné à Tétat ecclésiastique et devint,
en 1466, coadjuteur de Tarchevéque de Mayence. En accep-
tant ces fonctions, il renonça à ses droits de succession, à de
certaines conditions. Aussi, lorsque sacrifié par son arche-
vêque, qui le congédia le 17 août 1467 pour complaire à
l'électeur palatin Fréiléric le-Viclnrieux, il rentra dans la
vie civile, ii annula sa renoaciatiou. Il en résulta une série
Digitized by Gopgle
LE CHATEAU DE RigUEWlHR
98
de contestations entre les deux frères. Enfin, le If juillet
1473, intervint le \ra\[é. d Urach. par lequel Henry eut l'usu-
fruit (In comté de Montbt liard et de la seigneurie d'ilorbourg-
Riquewihr. Le 27 décembre suivant, il fit son entrée à Mont-
béliard avec une escorte de 60 chevaux et entra d'abord en
relations trèf^ amicali-s avec son turbulent voisin. Charles-le-
Téméraire, duc de Bourgogne. Cependant une Ligue, provo-
quée surtout par les cruautés de Pierre de Hagenbach, ne
tarda pas à se former contre le prince bourguignon, et bien
que Henry n*ea fit pas partie, il devint la première Tictima
des ressentiments qn^elle réTeilla. Se fiant aux témoignages
d*amitié qa*il avait donnés à Charles, Henrj se rendait dans
le Brabant pour lui soamettre quelques plaintes. Arriré
près de Thionvilie, il fut arrêté par ordre de son prétendu
ami et incarcéré à Luxembourg. Gela se passa en avril J474.
Au mois de mai, leliailH de Montbéliard, Marc de Stein, fut
sommé de rendre aux Bourguignons le château dont il avait
la garde et, pour peser sur ses décisions, Henry fut conduit
sur le glacis, chargé de chaînes: un billot était prêt et à côté
se trouvait le bourreau. Ces lugubres apprêts n'ayant fait
aucune impression sur Stein, Henry fut reconduit dans son
cachot de Luxembourg où il resta jusqu'après la mort de
Charles. Il fut remis en liberté quelques semaines après cet
événement, le 22 février 1477. Hélas, les angoisses qu'il
avait éprouvées sur le glacis de Montbéliard, la longue soli-
tude au fond de son donjon, avaient troublé son esprit A
partir de cette époque, il mérite le surnom qui le désigne dans
^histoire du Wurtemberg, Henry le fou. Il revint à Stuttgard
dans Taccoutrement d*un mendiant; puis, se rappelant son
anden état ecclésiastique, il entra dans un couTent de Stras-
bourg. Son oncle, Eberhard-le-Barbu, et son frère aîné,
Eberhard-le-Jeune, n'avaient point d'enfants. Henry se décida,
après deux mois de retraite, à quitter de nouveau le froc, à
se marier et à faire valoir ses droits de souverain. Son frère,
9i
BBVUB D*ALRACB
en vertu du traité d'Uracb, lui offrit la prindiMaté de Uont-
liéliard ; Heory se rappelait trop bteo les désagréments da
▼oisinage boargoignon poar accepter purement et simple-
ment. Il arait bien rem son ancienne résidence et on lui
avait donné pour cadeau de bienvenue deox bœu& gras de
la valeur de quarante florins. Une entrevue qa'il eut avec
son frère au chftleau de Riquewihr n*ent pour résultat que
de confirmer le traité d'Urach: mais les ncgotialions ronti-
nuèit'iil et. le 20 avril t49:2. Henry, en vertu tl'uii nouveau
traité cuiiclu à Kiqucwilir, parvint à taire accepter à son
frère la principauté de Montbéliard contre une pension
annuelle de aOOU florins, et dès lors il fixa sa résidence dans
notre château. Il se fit relever de ses vœux ecdésiastiques
et épousa, le 10 Janvier 1485, à Riquewihr. Elisabeth, fille
de Simon Wecker, comte de Deux-Ponts et de Bitche. Les
traits de sa vie, que les anciennes chroniques rapparient,
démontrent le trouble de son esprit D*un côté, il cherchait à
racheter la dissolution de ses mœurs par les pratiques d*une
dévotion toute monacale. Un compte de ses dépenses, daté
du 25 juin 1479 (rapporté par Ifuvernoy sous cette date),
contient les passages suivants: < A messire Gui Tournemidi,
curé de Montbéliard, an demi-florin pour avoir ouï Monsieur
en confession; ledit jour, un bichot de froment à M. l'abbé
de Belchamp, pour avoir aussi ouï la confession de Monsieur;
item baillé à trois prêtres trois gros oisons i)our dire trois
messes pour les trépassés, pour la bonne dévotion de Mon-
sieur. » Ce jour-là, la conscience de Henry devait être bien
inquiète. Il est vrai qu'il y avait de quoi. Voici comment Du-
vernoy, à la date du 26 avril 148â, décrit sa vie à Rique-
wihr : « Toujours à la recherche d'argent pour satisfaire ses
fantaisies les plus folles, il renvoyait de son service et ban-
nissait même de ses terres ceux qui lui demandaient le rem-
boursement des sommes quHls lui avaient prêtées ou qui
refusaient les avances qu*il sollicitait; il insultait à l'honneur
Dlgitized by Gopgle
LB CHATK4U DE BIQUSWIHR
96
des femmes et des filles et se portait aux plus grands excès
envers les maris ou les pères qu'il avait outragés. Uo jour,
il fit battre de verges son aumônier qui lui reprochait de
certaines inbmies quMl avait commises dans le temple. » Un
antre jour, il pendit de sa propre main, à un poirier du
jardin, un cuisinier qui lui avait cassé un flacon d'essence
de roses; c'était pendant le carême de 1490 (AkaHa^ 1876,
p. 284). Sa femme accoucha, le 6 février 1487, d'un fils,
Clricli, et mourut peu de jours après'. Le pauTre enfant,
uuiqu»^ rejeton de la dynastie wurtembergeoise. fut perlé pnr
un valet tidele à Strasbourg, caché dafjs une corbeille, car
un gentilhomme du voisinage en voulait à sa vie. De là, on
le tit passer dans le Wurtemberg, où Ët)erbard- le- Barbu
l'adopta. li eut à la cour de Vienne une excellente éducation
et mérita, par sa vie traversée par d'étonnants revers, de
porter dans l'histoire le nom d'Uirich-rBpronvé (<far vieU
geiM) pour le distinguer de son grand-père, Ulrich le Bien-
Aimé (der viê^feiMê), Henry se remaria Tannée suivante, le
Si juillet 1488 avec Eva, fille du comte Jean Vm de Salm.*
Cependant les habitants de Riquewihr supportaient avec
impatience les agissements d'nn prince dont Taliénation
mentale n'était que trop évidente : contributions capricieuses,
corvées, incarcérations illégales. Dans leur détresse, ils
s'adressèrent «nx doux villes impériales de Colmar et de
Schlestadt. Henry avait déjà, en 1484, acœrdé à la bour-
geoisie un important privilège en convertissant en une rede-
fance fixe des contributions en nature qu'on lui fouruiasaît
* Elle fat enterrée dans le ehonr de la eh^elle Notre-Dame à Riqae-
wihr. Aa dernier sièele, lorsque l'ancien sanctuaire fat conrerti en grange^
on lisait encore sar l'une des dalles son insci-iption tnmulaii ' \nno
MCCCCLXXXVII obiit generosa Domina Elixahelh, conutiitsa de Zu ain-
bnicken, nata de Bilsch, uxor illuslris coinitis Heiinci de Wirtemberg et
^oiklbeluird. cujui anima requiescal in pace.
• La fiunille de Salm élait lorraine; voir ion histoire dans Gbavibr.
Hittoin de Smnt^DU, Epinal 1836.
96
Bsvini d'alsaob
annucllemeut. Il y avait le wingeirerf. qui consiitait en fiogt
foudres de vio (le foudre avait 10 hectolitres, Toyes Knig-
Basse, t Alsace avani 4789, p. 886 sq.; le merUm geweif^qQi
ee payait avec 20 lirres pfennig (te pfennig on rappen râlait
8 deniers, iàid.), et le habergewerf qui comportait 50 quarts
d^avoine. Le prince consentit à convertir ces trois sortes
dimpôls en un impôt unique qui se solderait avec 468 flo-
rins d'or le jour de la Toussaint, 80 florins le Jour de la
Saint-Jean-Baptiste ; cet arîçent était dû à la caisse du prince;
en uiitre. 33 lluriius servaient à payer le obapelaiii de Notre-
Dame, dont la prébende avait été fondée par lui En Tannée
1489, une nonvelle charte conféra aux bourgeois de Rique-
wihr de nouve ux privilèges pins importants; elle abolit le
servage en accordant à chaque habiiant le droit de s'expa-
trier; elle exempta les Riquewîbriens d^ l'incarcération avec
les criminels (dans le Diefflhurn = Diebsthurm)-, ils devaient
être emprisonnés, le cas échéant, dans le Wimnthumy dont
le régime était sans doute plus humain. Le prince s*engageait
en ontre à ne pas attenter à la propriété de ses sujets, à ne
pas les battre, à ne pas loger chez eux ni ses valets, ni ses
chevaux, à ne pas les insulter, à ne pas permettre à des
étrangers dont la présence pourrait devenir désagréable de
s'établir dans la ville, à ne bannir personne arbitrairement,
à tenir la porte supérieure ouverte, sauf en cas de guerre, à
ne pas faire de coupes dans les forêts de la ville, à ne pas
molester les employés, à ne pas envoyer les bourgeois au
dehors en qualité de messagers, à ne pas faire d'arrestations
arbitraires, à s'en rapporter, en cas de contestation, à l'arbi-
trage d'Eberhard-le-Vieux, du comté de Uibeaupierre et des
villes de Golmar et de Schlentadt, à ne pas demander plus de
quatre jours de corvée par an'. Les stipulations de cette
charte ne remplissaient pas les caisses du seigneur et iJ avait
* Nous avons publié le tfixie des dtax charte» daos lUtaUia de 187^
p. 967 iq. •
Digitized by Gopgle
L£ OHATEAU DE filQUEWIHR
97
besoin de beaucoup d argent; aussi arri?a-t-il un moment
où il songea à rendre Rîguewihr è réieeteur palatin. I! était
à^']k en route pour Heidelberg lorsque son cousin J'^herhard le
maiidii à StiiltganJ. Henry donna dans le panneau : à peine
arrivé, il fut arrélé et renfermé au château d'Uraeli (25 août
1490). Sa femme. Eva de Salm, partagea volontairement sa
captivité: son alTt-ction inaltérable lui en adoucit toutes les
souffrances jusqu'à sa mort, qui arriva le 16 avril 1519. Sa
Teure, qui le 4 février 1498 avait donné le jour à un fils,
Georges, revint avec lui au ch&teaa de Riquewihr, où elle
mourut le 86 arril 1531 S Son lils arait, par un traité en
date du 98 juin 15i8, renoncé en fiiTeur de son frère Ulrich
à tous ses droits sur le duché de Wurtemberg et le comté de
Montbéliard et 8*était réservé la propriété des seigneuries de
Riquewihr et de Hbrbourg.
Nous n'a?ons pas à raconter id les destinées de ces deux
princes; nous nous bornons à ce qui 8*est passé au château
de Riquewihr. Nous rappellerons que Ulrich fut mis au ban
de l'Empire, que ses terres furent frappées du séquestre par
Ferdinand d'Autriche, et que, durant ce temps, Riquewihr
était administré par la Ré^'em^e d En iisheim (1519-lo^2G i.
Georges rentra en grâce bien avant son frère Ulrich, mais
ce n'est qu'en 1586 que tes deux frères purent se considérer
comme entièrement libres de la surveillance autrichienne.
Ils s'empressèrent d'introduire la Réforme dans leurs diverses
seigneuries et, en 1840, Georges reconstruisit le château tel
qu'il existe encore aujourd'hui. Georges aFait eu à la cour
de son frère une excellente éducation et il TâTiit complétée
à lUni?er8ité de TObingne, ce qpi ne Tempécha pas de auim
* Elle tni inhumée à côté de la première femme de son mari ; on a
relevé snr sa toinhc dans la rhnnir il' rliapclle Notre-haiiie l'iin-Tip-
tion suivante : Anni} MD.WI die XVI Aprilis- i>}>iil (ji nerma duntiiui Eca
Comtli^M m W irUmberg et Montbéliard, nata de Hatins, cujus anima
rtptMMeaiin paee.
noaT«Ue Sérit — 6* Année. 7
9e
BBVUI D*AL8ACB
Ulrich daos 861 expéditions militaires. Eo 15 J 9, il combattit
à eea côtés dans la guerre coatre la Lîgae sooabe et, après la
défaite, défendit à la diète de Worms (15Sf) les droite de
son aîné. Il obtint de la maison d'Autriche une pension et la
permission de demeurer an château de Riquewihr, On feisait
un grand éloge de son affibilité et de l'esprit qui régnait
à sa petite cour*. Lorsqu'après la bataille de Lauffen (18
niai lo34j Ulrich recouvra sa souveraineté, Georges devint
gi uverneiir de Moiilbéliard, mais se relira en 1542 daus le
château de Riqnewihr qu'il avait fait rebAtir. La Ligue de
Smalcalde lui attira de nouveaux mallieurs. il dut se retirer
à Bàle après la victoire de Charles Qiiint. Sur ces entrefaites,
Ulrich mourut (6 nov. 1550), et lempereur, humilié par
Maurice de Saxe, signa le traité de Passau (1552). Georges
fut relevé de Tioterdit et son neveu Christophe lui céda la
propriété béréditairu de Montbéiiard. A cette époque, il était
encore célibataire; mais comme Christophe craignait de
mourir ssjis héritier» il engagea son oncle à se marier. Ce
dernier avait alors 58 ans. Il épousa, le 10 septembre 1555,
à Riqnewihr, la fille du landgrsTe Philippe de Hesse, Barbe.
Sa fiancée n*aTait que 19 ans. Il en eut nn fils, Frédéric (né
le il juillet 1556) qui continua la dynastie wurtembergeoise
après la mort de Louis (ce flis était né à Christopho après
que son inaria^i' l'utiestc ^Irrile pendant plusieurs années).
George:j mourut inopinément, le 17 juillet 1558, à Deux-
Ponts, pendant une visite qu'il fil à son heau-lVère. Comme
emblème, il avait choisi un clepsydre avec la devise : Die
sttmd bringts end ( la lin arrive à son heure). Nous avons
déjà dit qu'il fil graver celte inscription au-dessus de la porte
d'entrée du château : il introduisit ces mêmes paroles dans
un cantique imprimé dans un recueil de Zurich {Neu> Quang*
^ Uni hat oMa mU iohker fèntL GnehiektùskkeU Bof gehalien, doêx
man datinMn auch nicKt MdU «etiMs CMcfccn ye/Mm.
Digitized by Gopgle
LE CHATEAU DE RIQUfiWIHS
àûcfiie, Zurch l/ei Frosclunrcr, 2' édit. 1540)*. Georges avait
beiucoup «ncctionné Rniiiewihr et les séjuiirs qu'il y faisait
ameiiaieiil dans la petite ville tuules le.s splciultMirs des Yiîiles
princières. (juand, déjà sur le seuil de la viL'illeîjse, il épousa
la jeune princesse de liesse, une nombreuse société de
princes et de gtnLilshomnies s'était donnée rendez-vous dans
le cbAteaa. U y avait le beau p(\rc du fiancé. Philippe de
Besse, son neveu Gbrislophe* le duc Wolfgang de Deux-
Ponts» Louis de Hesse, le margrave Charles de Bade (Durer-
noy, Epbémérides). Par le contrat de mariage, Riquewibr
était assuré comme douaire à Barl^e, et son père promit, en
date du 10 août 1557, que les privilèges de la ville seraient
respectés au cas que sa flUe deviendrait veuve {JUmliia^ 1876
p. S79). En vertu de ee contrat. Barbe quitta Montbéliard le
i\ novembre 1559 pour s'installer au château de Riquewihr
(Duvernoy. 1. 1. 1. lî^lle y passa de bons et de mauvais jours.
Parmi les preuiiers, elle comptait sans doute les visites
qu'elle reçut de la part de ses parents; ainsi, les 27 et 28
juin 1562, le château était en fête: Christophe de VVurtem-
t)erg et sou lilâ Louis, Wolfgang de Deux-Ponts, Louis de
' Nous empruntons ces ilélails à Koch, Geach. de.* Kirchenltedft, l. I,
p. 406 sq. C«l liistorie.) cite la strophe suivante du cantique intitulé :
Dat tdi nil kan tfitui tan; la signalare ie Georges est an bas de cette
pièce de rers :
Mcin Gott, erhalt! — trôst bald!
Erzcig iTlir Gnad! — HiltT, raat!
Làr mich die welt, ihr gut und gâlt
Um ddnetmllen âlicrge'ben.
Die Stond bringts end — behend
Folgt bald dcr Tod mit noc
Fallt liîn wies laub, — zcrgadt wîe ttaub ;
Was ist mein Heischlich iâben?
O Jmu Christ, — du bist
Des lâbeiu wâg, stig i hiUT mir so dirl
Der (Ht mich hast gelttten,
Verrert [sic) dîn "blut — mir z'gat,
Tod, tùfel ûberstriuen.
100
BBVUB D'ALSAGB
H680e, passèrent ces deax journées ches lenr parente et, le
29, continuèrent leur voyage rers Montbéliard, Wolfgang de
Deux-Ponts y revint du 14 au 16 mars iriOi) quand, à la tête
de 16000 reitres, il marchait au secours des huguenots de
France (Duvernoy, I. I.): il était l'oncle et le tuteur de Fré-
déric, le fils de Georges^. Parmi les mauvais jours, il y en
avait qu'elle subissait sans sa faute; c'était la peste qui
envahissait Riquewihr. 11 y en avait d'autres qu'elle s'était
attirés elle-même. Devenue veave à Tâge de ans, elle ne
sut se garantir des déporteroents dont la mémoire de son
pieux mari aurait dû la préserver; elle eut pour amant
Daniel, comte de Waldeck, et en eut un enfiint mort-né. Elle
l*épousa plus tard (août 1668) et entreprit une série d*in-
triguea pour lui procurer le gouTemement de Montbéliard.
Dépitée de n^avoir pas réussi, elle quitta Riquewihr. Après
la mort de son second mari, elle aurait contracté une troi*
sième union si ses parents ne Ten avaient pas empêchée.
Elle mourut le H juin 1597 (Duvernoy. 1. 1., Tuefferd, p. 41 3).
Son contrat de mariage devint le modèle de plusieurs autres
contrats postérieurs. Frédéric épousa, en 1580, une princeijse
d'Anhalt et lui assura comme douaire les deux châteaux de
Riquewihr et et de Bilstein. Cependant les guerres de reli-
gion continuaient sur le territoire français. Eu 1587, un corps
de ligueurs envahit la principauté de Montbéliard. Frédéric
n*eut que le temps de s'enfuir arec sa famille à Riquewihr.
Il y organisa deux compagnies d'arquebusiers qu'il euToya
au secours de sa résidence menacée» puis se rendit à Stutt*
gard pour préparer de non?eanx moyens de défense (Tuef-
lèrd, 1. 1., p. 485). Lors d*un autre voyage dans le Wflrtem-
berg, en 1600, il arriva an château avec une escorte de
160 chevaux (Duvernoy, I. I., Tuefferd, 1. 1., p. 467). Survint
la guerre de Trente-Ans. Riquewihr fut pris et repris par
les Lorrains, par les Français, et les salles du château durent
plub d'une fois retentir du cliquetis de^ armes et de chan-
Digitized by Gopgle
LB 0HATB4U DS BIQUSWmfi
101
sons bachiques. Vers 1643, nous y trouvons Anne Eléonore,
la reuTg de Louis-Frédéric*. Les visites militaires que la
guerre lui amenait ne semblent ne lui avoir fait qu'un plaisir
fort médiocre; elle députa à Paris les deux princes ses fils,
pour obtenir la protectioa du roi de France (S8 août 1648);
on pense bien qnlls ne furent pas mal accueillis par
Lonis XIV qui ne demandait pas mieux que d'étendre son
influence en Alsace. Ces deux princes s'appelaient Frédéric-
Léopold et Georges; le premier (né d'un premier lit en 1694)
Boccéda à son père en 16S1: le second était le propre fils
d'Anne-Eléonore (né en 4636). DeTenue yeuve après six
ans de mariage, la pauvre princesse cul à subir toutes las
tribulations de la guerre de Trente- Ans; dès 1633, elle se
réfugia avec ses trois enfants, à Bienne, loin des hostilités
dont la principauté de Montbéliard allait être lo théAtre. Elle
revint à Montbéliard en 1639 et ne put y rester longtemps.
Des jours plus tranquilles, sinon plus heureux, lui étaient
réservés après que ses fils eurent obtenu à Paris une décla-
tion qui mettsit son douaire, les seigneuries de Horbourg et
de Riqnewitar, sons la protection spéciale du roi; délaissée et
presqu'oubUée, elle mena I son cbâieau une We de prîTations
et mourut dans un âge fort avancé, le 7 septembre 1686. Son
corps fut transporté à Montbéliard où ses obsèques furent
solennellement célébrées en 1701. Son flls épousa, le fO arril
1648, Anne de Ghfttillon, arrière-petite-fille de Goligny (Bul-
letin de la Soc. de Thist. do prot. fr., i854, p. 53 sq.) Il en
avait fait la connaissance à Belfort. chez le gouverneur de la
place. Gaspard de la Suze, époux de la sœur aînée d'Anne.
C'était un mariage d inclination. et pour le conclure il fallait
lutter avec Torgueil d'une race souveraine, au jugement de
' Ce prince avait été marié eu premières Doces à Elisabetli-Madeleino
da HasM-DariDStadl^ morte eneouehesleQ jnin 1624. Il époaaalelSiiui
1025 Anne-Eléonore, comtaMe de Nassaaf-SAarbrOek-Weillwwg, etmoii-
nit eo 1631.
103
BByUB d'alsacb
laquelle le mariap:? avec une fill»' des Ghâtillon était une
. mésalliance Le jeiuie mén.i^'e s'établit au chûteau de Hor-
bourg en attendant que ses démêlés avec son frère Léopold-
Frédéric fussent vidés. (]e dernier obtint, en ni.-iO, l'investi-
ture da comté de Montbéliard ; Georges obtint Riquewibr et
Borboorg. Les temps étaient troublés; les guerres de
Louis XIV avec TEmpire se décidaient en partie sar les
champs da bataille d'Alsace. Ont ainsi qu'en janvier i65S,
une armée lorraine prit ses quartiers d*hiver à Riquewibr;
Georges alla se réfugier avec sa famille à Montbéliard. Sa
femme, qui était calviniste, s'obstinait à amener une fusion
entre las deux églises protestantes, sans y réussir, comme on
le pense bien*. A la mort de son frère (16(32), il lui succéda.
Il trouva le trésor vide, les caisses du gouvernement '>béré»'s;
pour rétablir ré(iiiilibre dans ie>^ finances, il dut introduire la
plus stricte économie dans ses dé[ieriscs Aussi fit-il pauvre
figure lorsqu'il vint, le 12 janvii r 107:2, saluer à Sainte-
Marie-aux-Mines le roi de France Louis XIV. Il faut lire
dana les mémoires de M"* de Montpenûer, l'impression qu'il
fit sur les courtisans habitués aux magnificences de Ver-
sailles : < Lorsque nous partîmes de Sainte-Marie-auz-Hines,
dit-elle, un petit souverain ?int saluer le roi; c'était le prince
de Montbéliard, de Wurtemberg; je l'avais vu autrefois, à
Paris, lorsqu'il avait épousé M"* de Ghâtillon, fille du maré-
chal. Il me parut affreux, hnbillé comme un maître d'école
de TÎUage, sans épée, avec un méchant earosse noir, parce
* Anna da Coligny était trôs attaehée à son église; elle donna à la
paroisse réfonnée de Strasbourg 2000 écns poor loi permettre d'appeler
un past»'ur de lanfrui> fruiraise. M. MaMior, pasteur de cette éjflis^ a
publié d tn-^ II' llidlclin de l'histoire du Prolrsiaitlisme, IRôi. p. 53 sq.
trois lettres ilt' sa main. dop'isiM^s dans les arcliivirs pantissiali's. < Son
époux était un parfait honni'te liotnim^, mais bizarre, grand lecteur de
la Bible, qu'il aurait loe en entier quinze cents fois, et Inthérien rifride.
n se croyait prédestiné \ convertir sa femme» qni se fit luthérienne le
95 décembre 1062 > (1- 1- P* 54).
Digitized by Gopgle
LE CSUk.T&A.V DE BIQUEWIHB
103
quMl portait le deuil de llmpératrice; ses chevaux avaient
des housses noires jusqu'à terre el ses pages et laquais
étaient vêtus de jaune avec des garnitures de rubans rouges.
Il avait quinze ou vingt gardes avec des casaques de même
livrée, assez bien montés; il mv siouvient que toute la cour
était dans un même carosse ducjuei on vit sortir dix à douze
personnes pour s'ea faire honneur. > C'est au château de
Riquewihr que s'étaient faits lea préparatife qui amusèrent si
fort M"* de Montpensier. Nous n'avons pas à nous occuper des
malheurs politiques qui fondirent coup sur coup sur ce
prince; durant la guerre que Louis XIV entreprit contre la
Hollande et TEmpire et qui se termina par la paix de Nimè-
gne, le pays de Ifontbéliard, après avoir été traversé par
dinterminables colonnes, fut occupé par une garnison fran-
çaise ; le chef-lieu fut k la vérité évacué après la paix ; mais
les Chaml)res de Réunion rognèrent la principauté en lui
enlevant qufitre seigneuries. L'épouse de Georges, Anne de
Coligiiy, avait cherché la paix et la tranquilité au château de
Riquewihr, sans les trouver, Une invincil)lQ mélancolie Tob-
sédait. Son frère avait embrassé le catholicisme ; sa sœur
avait suivi son exemple « pour n'être avec son mari, ni dans
ce monde, ni dans Tautre • ; elle-même avait cédé aux
instances de son époux pour échanger le calvinisme contre le
luthéranisme; sa conscience ne parait pas avoir été tranquille
à (ie sujet. Elle se plaignait d*ètre délaissée de son mari. Elle
mourut désespérée le IS janvier 1680. à Riquewihr. Sa
fille Henriette résolut de ne pas survivre à sa mère et se
laissa mourir de feim^ Tous sen enfants semblent avoir hérité
* Voici comment li!s (iciix acl-s d • (li^r*"K sont inscrits dans le registre
niorlmiro de la paroisse protestante ili' Hiqnewilir : Dienslag dm il.
Januar (1680) ist seelig im lierai entschlafen und verschieden die Durch-
UtuehtigêU FUrttint und Fraw, Fraw ÀnMf Hertzogin m WûrUenlbtrg
undt Teekh, Grœfj^n zu Mùmp^ardt, Fraw su Heidenheim, wutre gn»'
digtte Landesfiirsttn xmd Fraw.
Freitag dm i3 Jan» itt der in GoU ruhenden Frawen Mutter naekge-
m
BBVUK D'ALSÂOS
de leur môrc nn germe de sa maladie mentale, notamment
son (lis LÔDpold Eberhard, fameux par ses immoralités, et
Anne qui fut ap'uiagée dCvS villages d Ostheiin et d'Aubure,
et dont les folies sont presque légerulaires*. TiPS MiscrJ/anea
(Mniariensia (dans Ratugeher, Calmar und Ludicig XI T,
Stutlg., 1873) racontent d'elle le trait suivant : « Les Wiir-
tttmbergeois. y est-il dit, (ad a. 1698) eut ua singulier sei-
gnear, le duc Georges, et nne princesse plus singulière
encore qni demeure à Rlquewihr; on pourrait en écrire des
lims. Le surintendant Otho est mort, il y a un mois*, et le
pasteur le plus ancien du pays, Sdienrer, fut proposé comme
son sneoessenr. Celui-ci ayant refusé, le pasteur Resch, de
Hanawihr, fat désigné. G*est alors que la princesse a fkit
opposition, est entrée avec un coutelas dans l'église pour
arracher le pasteur violemment de la chaire, au grand
scandale des partisans de celui-ci. Après cela. M. Scheurer,
que la princesse affectionne beaucoup, fut appelé à la surin-
tendance. >
A notre connaissance, la princesse Anne fut le dernier
membre de la famille souveraine qui résidât dans notre
cbAteau. Il y eut sans doute, dans le courant du dernier siècle,
des Tisitea passagères, mais elles n'ont pas laissé de traces
dans lus ebrôniques. Vers la fin dn siècle, ce vaste bâtiment
serrit de demeure au surintendant des églises et an garde-
général des forôts. Etranges destinées de cette masslTe babi-
fo^«( dté IHtreJUattdU^iie FrinxeMm. Printmm HIsnriea, Ewixofm
xu Wwttemherg und Tecift, Grœvin zu Mumpelgardtt Frauwm xu Béif
denheim, der CoU nin grmtzm Tag rliir frirliihe Aufi'rxti'Jiung rerîeihen
wolle, uni .1. C. ii'iUen. Liîs doux princossi's lureiil enlfiréos le 6 mars
1680àMoulbéiiard. Georges ne (juilta pas Kiquewihr pour celte soleunité.
' Voir GUAU», FouM ^AUace, p. 81.
* J6aa-H«iiry Otho, sarintendaiit de 1080 à 1689. Son saceesMor fot
Jeaa-Nicolas Schearer, sur lequel on peut comparer une brochare pur
bliée à Coliuar chez I)fîcki>r. 170 (l;iii.s laquelle se (roaTO une biographie
et les sermons prononcés lors de i enterrement.
Digitized by Gopgle
LE CUATEA.U DE BIQUXWIUB
105
tation, où le brait des fdtes alterna si flouveot a?ee les tris-
tesses des pauvres douairières! Aujourd'hui, les salles spa-
cieuses du premier élagc se remplissent dans la journée de
la jeunesse studieuse de Riquewihr, et les alentours reten-
tissent, aux heures de récréation, de ses joyeux ébats. Du
second étage, où demeure le personnel enseignant, la vue
f^'étend sur la fertile plaine d'Alsace, avec ses populeux
Tillages, jusqu'au Kaiserstiilil et à la Forét-Noire. Splendeurs
et deuil, tout a disparu; la aatare est restée jeune dans sa
▼erdojante beauté.
Ed. Ensfelder,
paaimw à B/tatwikr.
DOCUMENTS
POUR SBRVm A
LA NUMISMATIQUE DE L'ALSACE
N" 6
Contitfaçtu italieniies de ^Mdqies moiiuiMs d'Alsaee
On se rappelle la curieuse contrefaçon d'un écu de Tarchi-
duc Léopold par le prince Syrns do Correggio. contrefaçon
dont le type a été inspiré à la fois par celui de Murba( h et
Lure [)our le droit {LendegarÏHS d. g. episropus augusindii-
nensis p. «.), et par celui des écus du Tyrol pour le revers.
Celte pièce, peut-être unique, a déjà été publiée dnns la
Nwnimnatische Zmtêchrift de 1876, et reproduite dans le
n* 8 d6 mes Docoiniins (pK IV, n* 1). Elle a été cédée an
llDsée royal de Berlin ptr MM. Egger frères, de Pestb, (piî
ra?aîeiit déooaYerte dans une troayaiUe faite dans la Basse-
Autriche. Je ne reviendrai pas sur une pièce déjà autsi
connue, mais je tenais à la rappeler ici, parce qu'elle se relie
intimément aux monnaies qui vont suivre.
Presque toutes les monnaies courantes, italiennes et étran-
gères, ont été imitées servilement vers la ûn du XVII' siècle
Digitized by Gopgle
drux» BOB LIS MomiAn» AmCgNHBS
107
et au commencement du XVIII* par les petits seigneurs de
l'Italie du nord. J^es ateliers de Dezana, Correggio, Creva-
coore, Frinco, Passerano, etc., en ont jeté pendant un assez
long espace de temps des quantités considérables dans la cir-
culation. Les numismatistes se sont occupés à plusieurs repri-
ses de ces intéressants monuments, et tout récemment encore,
IIU. D. Promis, Horel-Fatio, Garlo Kunz, Bigi, ont consacré
i ce sottes des monographies assez étendues ^ Les amateure
qui désireraient approfondir cette question, trouveront dans
les ouvrages cités ci-dessous tous les renseignements dési-
rables ; quant à moi, je me bornera! i étudier les contrefa-
çons de monnaies alsaciennes, qui ont échappé pour la
plupart aux recherches de mes devanciers. Je n'ai jusqu'à
présent retrouvé de ces contrefaçons que des ateliers de
Dezana, Correggio et Grevacuore.
DEZANA
AiUoâu'Mttrii Tassemu (1598-1641).
HAGDENAU
i. — ANT. MAR. TXT. BL. GOM. DEC. Via IMP. P. —
Dans le champ, la rose de Ha;Tucnau.
Rf. SVB. VMBRA. ALAR. TVAR. PROTEG. — Aigle
d'Empire chargé en coeur du globe crudgère avec le
chiffre 12.
BIL. D'après un calque pris dans un ancien carnet de
changeur, par M. Nessel.
* Consolter, oalre Hontori, Bellini, Argelati, ZaDetti, «te., la mono-
graphie de H. Costanzo Gazzera, parae en 1842. — D. Promis, MoneU
délia Zrccn dt Dezava, ISC).] ; — Moref.-Fatio. lifnnnaiea int'dites dê
ppzana, Frinro et Pnxst'rano, dans la Kevu'î nuini-itn itique de IS'îô ; —
BiGi, Di CaintUo e Siro di Correggio e délia loco zecca, 1870; — et
enfin rimportant traTtil de N. Carlo Kvds dans le Ftrioêko di ihtmit-
fMtiea ê éi SfirugitHea de 1869.
108
REVUS D'AL8A(S
Ce calque, qui était accompagné du dessin des pièces
décrites fig. 2 et 3, était accompagné de la note suivante,
qui en fixe rémission avant 1622. Voici la teneur de cette
note : < Dièse drei Stûck Dreybatxmr sindt <in fahch gepriig, halten
alU drei gattungen die mark : % d^ géfta 69 sHkk auf die mark; so
dit réicksûiêkr gilt 4 g, /x/ dmer nSck eim weré kreutzer.
il* 1622 den 5 Jamtar, > Le DreybStzner de Hagoenau sur lequel
est copié le type de Ta vers, est connu ; quant à celai du
revers, il est pris sur un dreibStzner de Jean-Rein hart, comte
de Hanau-Lichtenberg (Berst., 75). Dans Ténumèration
des titres, le sigle BL seul me semble obscur. — Les sei-
gneurs de Dezana portaient le titre de vkarim imper U pet'
fthott,
lUJUKV'^JDBSElilBEaa
2. — ANT. M AR. TIT. BL. COM. DEC. VIC. IMP. PE. —
Ecu dont les pièces sont disposées de feçon a simuler celui
de Hanau-Lichlenbcri,'-: dessus 1621.
Rf. SVB. VMBRA. ALAR. TVAR. PROTEG:— Aigle
d'Empire, chargé en cœur du globe crucigère portant le
chiffre 12.
BTL. Mod. 25 mm. — D'après un calque pris par M. Nes-
sel A ce calque s'applique la note précédente relative à la
valeur intrinsèque.
Cette pièce est une contrefaçon de la pièce de Jean-Rein-
hart, décrite dans Berstett, n" 75, avec la date 1620.
STRASBOURG
3. — SICVT. LILIVM. lINTER. SPINA& — Fleur de
lis dans le champ.
RJ. MON. ARG. COM. DEC. VIC. IMP. PER: — Croix
fleurdelisée.
BIL, Mod. 25 mm. — D'après un calque pris par M. Kes-
sel.
Type bien connu des Dreybàtzner de Strasbourg.
Digitized by Gopgle
COXTHF.FACONS DE LA MONNAli: DK STHASliOfKO
rr. 2AÎJA
Digitized by Google
ÉTUD£ SUR LES MONNAIES ALSACIENNES
lOP
4. — MONE. NOVA. ARGENT. CO. DEC (XII) - Fleur
de lis dans le champ (pl., fig. 2).
i^. GLORIA. IN. EXCELSIS. DEO. — Croix fleurde-
lisée.
BIL. Mod. SB mm. — C'est la contreÊiçoii du Ùrtjbitxtur
bien connu de Strasbourg que j*ai feit figurer pl. n* 1. —
D'après une gravure existant au bas d'une feuille imprimée,
qui est 1* à la Bibliothèque de l'Université de Strasbourg;
2* à la Bibliothèque municipale; 3* chez M. Reuss. Voici
la teneur deTimprimé, c'est une prohibition dans laquelle
on trouve des renseignements curieux :
»<EA ffij)cn fymxL 9Reijler m% 9lttt§ btefec bcff ^eçltgen 9let<^
^rei^en 3tra§bttrg, ^tnnit SnennigUc^tn juniffen, ba| tu biefec 9Re§,
ein fdfc^c 3i(bermtin^ eingefd^tid^en, xotié^t im gepcSg ben l^te§tgeii
<£traffburgif(^en Xnepbâ^eoi atlerbingS gUic^, aQetn ba§ fte auff bec
cincn 3eit^en ein anbcre unnb fïcmbbc umbc)c^rifft ^|0t, xo'xt bct ^te*
iinben ftel^enbe Hbtrucf guerfennen gtbt, unb fonflen in bec $tob gon^
gertng ^attig, unnb ba^ ^iiiâ ni(^t uber ein $aQen toert^ befunben
UDorben, bamit nun bie untoiffenben barinn o^nubervort^etlt fein unb
bletben mogen, ^at molecmeltcr @in (S^rfamer 9{at^ bur(^ biefen
offentli(^eii ^{(^lag, iebennenntgU(^, 9^>^t>nbbe unb ;^einiifc^e, rao(met«
seab toarnen, unb gumal^t ben ienigen, fo ben 2^&ter unnb (Sinfc^faiffer
nom^afft mac^en œirb, ciner bandbarUc^en unb mûrcfli^en (lcfanbnu|
^icmit Derfic^ern ttoÛen. Decretum3ïîontag8 ben 29 i^unij 'finno 1629."
Bien que Maria Tizzonc n'ait pas signé cette pièce de
son nom, cette contrefaçon ne peut être imputée qu à lui.
Le prototype de ce Dreybàtzner a été émis depuis 1623, et
larrèt du magistrat et du conseil qui la décrit est de 1629.
ÏS. — MON. ARGNTEA. COM. (D). VIC. IM. P. — Fleur
de lis (pl., fig. 4).
Rf. IN. HOC. SIGNIO. VI N CES. — Croix fleurdelisée.
BIL. Mod. 28 mm. — D'après un calque pris par M. Nes-
sel dans le catalof?ue SilbermanUi brûlé dans l'incendie de
la Bibliothèque de Strasbourg. — Berstett, p. 72, a donné
de cette pièce une description défectueuse, d'après le même
catalogue. Elle est imitée nn. Dr^fbatsaur de Strasbourg,
figuré pl., fig. 3. — Le D de l'avers a manqué à la frappe.
110
SBTDB O'ALSACK
6. — MON. ARGNTEA. COM. D. VIC. IMP. — Fleur
de lis (pu, fig.5).
Rf, IN. HOC. SIGNO. VINCES. — Croix fleurdelisée.
BIL. Mod. 28 mm. — Collection Morel-Fatio, décrite
dans ses Mmmaies budkis de Dexana^ Frhu» ttPûsseramf où elle
est gravée pl. III.
Cette pièce a*est qu'une variété de coin de la précédente.
« Tout porte à croire, dit M. Morei-Fatio, que c'est bien à
ce Drej^âtsHer que foQt allusion les registres de la Monnaie
deDezana. Ils disent qu'en 1^1 on envoya au graveur
Porro, à Cazal, entre autres coins monétaires, celui de la
monnaie cm giglio et la croct >. Le prototype, en effet, avait
été émis en 16S0 pour la première fois. Berstett dit que
l'ordonnance qui prohibe le cours de cette pièce, est du
29 juin 1629. C'est une erreur.
CREVACUORE
STRASBOURG
7. — MONETA. NOVA. ARGENTEA. - Fleur de lis
(pl., fig. 6).
Rf. SIMPLEX. FLKhJN. MAR. CREI. (I I final est sans
doute un P dont la boucle a lait défaut à la frappe],
BIL. noir. Pds. A'.VM. — Collection Nesscl.
Cette pièce doit être donnée, d'après ce que m'écrit
M. Morel-Fatio, dont la compétence en pareille matière est
si reconnue, à l'atelier de Crevacuore, en latin Crepicordia.
La légende pourrait alors se compléter ainsi : SIMPLEX
FLORENus MARchionis CREPicordcnsis, mais ses ter-
mes n'en restent pas moins fort étranges.
CORREGGIO
J'emprunterai à Litta {Familie celehri di Italia) quelques
détails sur les Correggio, leurs amis, et sur la vie du comte
Digitized by Gopgle
ÉTDDB SUB LE8 MONNAIES ALSACIKNNKti
111
Synis, qui se rendit coupable de tact de contre&çoDS. —
La faisce d'argent sur fond de gueules est l'ècusson primi*
tit de la &mill6. Comme c'est également Técusson de la
maison d'Autriche, on avait coutume de dire que les deux
Êimllles avaient la môme origine. Cela ne déplaisait pas à
la &mille des Correggio, qui. souvent, se âîsait appeler
Carnggit J'Austria, L'identité de l'armoirie n'est qu'un ha-
sard, d'autant plus que les &sces sont fréquentes dans les
armoiries et les combinaisons de couleurs limitées, d'où
beaucoup de Êimilles ont les mêmes armoiries sans avoir
la même origine.
Frédéric III, en 1458« en érigeant en comté la seigneurie
de Correggio, concéda à la &mille l'aigle de sable sur
champ d'or et deux lions rampants d'or avec un lis d'or
sur la tète sur champ d'azur. La courroie noire avec bou-
de sur champ de gueules, est un emblème tiré du nom.
Le chien lévrier fut introduit après 1247, par Guido di
Gherardo de Correggio en mémoire des fiimeuses vic-
toires remportées contre Frédéric II, dont les troupes,
qui assiégeaient Parme, furent débites, tandis qu'il était
à la chasse.
€ Syrus naquit en 1590 et fut légitimé plus tard par son
père. Le 30 mars 1615, il obtint de l'empereur Mathias
l'investiture de l'Etat avec le privilège de primogéniture.
Le 13 février 1616, Mathias érigea Correggio en princi-
pauté et déclara Syrus, ainsi que ses descendants, prince
de l'Empire. En 1620, Ferdinand II confirma ce privilège.
— Syrus devait tout à la gloire de ses ancêtres et n'avait
aucun mérite personnel. En 1617, une curieuse aventure
qui lui arriva, fit beaucoup parler de lui. Le dominicain
Zambucari se plaignait à Syrus de ce que l'inquisition ne
fut pas suffisamment soutenue à Correggio, et demandait
la remise de Giampaolo et d'Ottavio Pestalozzi, suspectés
d'opinions hérétiques. Accompagné d'un détachement de
soldats du Saint-Offijc, il vint à Correggio, s'empara vio-
lemment des accusés et s'achemina vers Reggio. A cette
nouvelle, Syrus fit poursuivre Zambucari, ordonnant dans
lld
son indignation qu'on le mit à mort Le Frère fiit atteint
et rotté de coups, mais il n*obtint pas la palme du martyre
de Saint*Pierre, car il décampa.
€ Paul V, irrité des conséquences de ce scandale, cita
Syrus devant l'inquisition, et Synis dut se constituer pri-
sonnier dans les cachots du Saint-OfHce à Milan, où il ne
tarda pas à dtre convaincu de son délit. Mais le pape, à
qui de graves souds apostoliques faisaient mépriser les
pensers temporels, et apprenant d'ailleurs que ks Espa-
gnols allaient s'emparer de Correggio, relâcha prestcnrient
le criminel, le condamnant à élever une église, qui fut la
Madetma deUa Rasa.
< Des aventures plus dangereuses étaient réservées à
Syrus. Depuis quelque temps déjà, retentissaient les
plaintes des négociants allemands sur la falsification des
monnaies dans les ateliers italiens; fraude qui leur faisait
subir de grands dommages. Les princes italiens prouvèrent
pleinement leur innocence, mais Syrus ne s'en tira pas
ainsi. En 1623, à la mort de son frère Cosme, avec qui il
avait toujours été en ir.auvais termes, il entama une que-
relle avec la veuve, dont les parents ne trouvèrent rien de
mieux que d'accuser Syrus de falsifier les monnaies. Ce-
pendant, la guerre entre les Français et les Espagnols au
sujet de la possession de la Valteline, avait éclaté. Correg-
gio reçut de nombreuses troupes en 163U, malgré des
diplômes d'exemptions signés par Charles V, Syrus eut à
subir mille épreuves. Tout à coup, la Cour impèi iale, qui
avait eu la patience de passer sous silence, pendant huit
ans, l'accusation de faux-monnayage, lui laissa voir qu'elle
n'avait rien oublié, et qu'elle tenait un compte ouvert de
ses méfaits. Syrus reçut l'ordre de se rendre à Movellara
devant la Commission impériale.
< Poussé au désespoir par les insultes des Espagnols et
par l'avidité des Impériaux, il se retira parmi les capucins
de Saint-Martin, dans le pays de Reggio. Pendant qu'il
était là à chercher des atermoiements, son maître-mon-
nayeur, Augustin Rivarola, fut mis en prison et lui-même
Digitized by Gopgle
tnn» IDB iMB uwHàSBa àLaÂoanam
118
tomba en contumace. En 1631, le duc de Guastalla prit
possession de Correggrio au nom de l'Empereur. La confis-
cation fut maintenue et le rachat fixé à 250,000 florins d'or.
En 1*333, le rc^'cnt Villani paya la somme au nom du
roi d'Espaicne, qui, deux ans après, céda pour le même
prix Gorreggio au duc de Modéne. Syrus, des lors, ne put
se relever, et les lenteurs de Ferdinand II 1 empêchèrent
de faire valoir ses réclamations. Il vécut dans la misère, et
cependant la confiscation fut reconnue inique, puisque les
dispositions mon Maires de l'Empire en 1559. et la Consti-
tution de Ralisbonne en l.")7(), limitaient le châtiment à la
suppression de l'atelier. Il mourut Mantoue le 25 octo-
bre li>45. La principauté confisquée comprenait essentielle-
ment la ville de Correg^io avec Campac^nola et Fabbrico,
plus Ls bourgs de Mandriohj, Mandrio, Rio, San-Martino,
San-Biagio^ Fazano, Fosdondo, Ganoii ou Maadriolo-ie-
bas. >
L'orif^nnal qui servit à Syrus pour ses contrefaçons, fut
cntr'autres le DUkpJgnning {piccc de 4 schillings ou teston),
décrit dans Berstett, p. 75, ligne 1^», pièce qui a dû être
fort répandue dans son temps, si l'on en juge par la quan-
tité d exemplaires qu'il nous en reste. On le trouvera gravé
sur la planche, lig. 7.
Syrus copia cette monnaie de la façon suivante, et ne
craignit pas d'y mettre son nom et son titre presque en
toutes lettres :
a ~ GLORIA : IN : EXCELSIS. DEO f — Pleur de lis
dans le champ (pl., iig. 8).
Rf, MON. NO. ARGENT. SYR. AVSTRIAE. P. CO. -
Ecusson à la fasoe d'Autriche, surmonté d'une fleur de lis.
BÎL. Mod. 31. — Citée et gravée par M. Kunz dans le
Periodtco de 1869.
Puis une autre, simple variété de coin de la précédente.
9. — GLORIA: IN: EXCELSIS. DEO. — Fleur de lis
dans le champ (pL,fig.9).
lU
BEVUB D'iOtSAOB
Rf. MON. NO. ARGENT. SYR. AVSTRIAE. P. CO. —
Ecusson à la fasce d'Autriche, durmonté d'une fleur de lis.
BIL. Mod. 30. — Pièce calquée au bas d'une ordonnance
du 13 septennbrc 1617, date qui doit se rapprocher de
celle de rémission de cette monnaie. V'oici la description
de cette ordonnance, conservée 1° à la Bibliothèque de
l'Université de Strasbourg; 2" dans la bibliothèque Noiriel.
»:|$aU)ation eineS ntt9^âlti$eii 6txaffburgid unbt iOfleneii^ifi^
WdtjfcnningeÔ."
„S33ir ^Qitg Simon oon ©rumba^ ber iDieifler uniib ber 9tû^t bc§
ij^e^ligen ^ei(^§ fce^er <Statt Sttaffburg, fampt unfern ^eunben ben
<SUi unb 3wûn^igen t^un ^icmit funbt iinb jutoiffcn. 9îac^ bem
obcrmaljtô jmo frcmbbe, ntxot, unb ^ieunben ad Spatium bi§ ^^rifn§
ûbgebnufte SDîiicnÇ Sortcn alisier cingcfc^leifît unb cor Icftoiuii obec
Sed)êbat^nci ûu^gegcbcn irerben, bcren abcr feinc ubcv bren baç.cn
obcr xî'j. '^Jfonninçî ^iefigcr SBc^ninçï n^crt ifï : ob f(^on bic eine auff
einec ^citcn ebcn tin l'ol^cn Sd^lag unb (Mcprcii} mit bcr Titien unnb
Uuibî^rifft glcid) roic uufere atUjiev gcuiiinçte gcved)tc 3ed)-baÇnec
fii^rct : unb fo nic^t ^eitli(^ not^mcnbige 33alDirung, (irinnctung unb
Avisation crfolgen foltc, bcm gemeinen ÎRann in îluffgaben unb (£in=
nabnten piel DeiluftîJ unb fdjaben barauff entfte^eu foubtc. 3" bc[)cn
Doitomniuug unnb abroenbung rooUen rcir bifniit DJiacnnigltc^ gcroarnct
unb beric^t ^aben, baâ \Q[à)t frcmbbc, geiing^dlttgc unnb Uugcrec^te
3)iunÇen nic^t unfet ©cprdg fcijen. iBic SeÇen, Crbnen unb rooUe»
aud), baç biffe oenneintc 3cc^ôbdçner an uufcrn unb gcmciner (Statt
^bUen unb (^cfoUcn fiinftig fiir feiuf sycjaljlung ge^alten, oicl njcniger
jemanbô anbeiô btffclbe fur ^Bc^rfc^ûfft unb îSejabUnig in biefcr unfcrct
Statt an,^unel)men jc^ulbig unb Dcibunbcn fcin foU. Xarna^ fid^
^^dnntglid) ^,u ric^ten. Actum et decretum oambêtagsl ben 13 sepumb,
Afttu Cbnsù 1617."
Enfin, une troisième contre&çon, d'un poids et d'un
module plus &ible8, est décrite et gravée dans le PerUdie»
par M. Kunz, qui croit qu'il s'agit là d'un demi-teston :
40. — GLORIA: IN: EXGELSIS: DEO — Fleur de lis
(pl., fig. 10).
Digitized by Gopgle
ÉTUOB 8DB LS8 M0NMA1S8 ALAA0IBNMB8
116
Rf, MON. NO. ARGENT. SYR. AVSTRIAE. P. CO. —
Ecusson à la fasce d'Autriche, surmonté d'une fleur de lis.
BIL. Pds., la moitié de la précédente; mod. 29.
Cette pièce «^e trouve également gravée dans Hoffnunois
Mûntuchlùssti k la planche 44. Elle y est cotée 11 kreuzers
au pied de 72. et SVs au pied de 60. La deuxième édition
du Mûtuzschluisel, qui date de 1715, réédite la pièce avec les
mêmes évaluations. L'ouvrage de Hofiaaann n'était qu'un
recueil de monnaies courantes, à Tusage des changeurs,
on peut en conclure que cette monnaie a été commune
dans le temps.
Syrus a également imité le teston si répandu encore
aujourd'hui, de Jean-Reinhard, comte de Hanau et Deux-
Ponts, et seigneur de Lichtenberg. On trouvera l'original
gravé sur la planche, fig. 11.
11. lOAN. REINH. COM. IN HANAW ET ZWEIBR
— Son buste nu à droite.
J^. DNS. IN LIECHT. ET OCH. MAR. ET ADVO. AR6.
— Ecu écarteléau premier d'un lion de gueules sur champ
d'or, à cause du comté de Zweibrûcken, au deuxième d'un
lion de sable sur champ d'argent avec encadrement de
gueules, à cause de la seigneurie de Lichtenberg, au troi-
sième d'un écusson de gueules sur champ d'or, à cause de
la seigneurie de Bitche, au quatrième de deux fiaisces
d'aiigent sur fond de gueules à cause de la seigneurie
d'Ochsenstein ; sur le tout, ècu à trois chevrons de gueules
sur champ d'or, à cause du comté de Hanau. » Dessus la
date 1606. Mod. 29.
Voici maintenant la contrefaçon :
12. — DIWSS QVÎRIN. EPS. PROTECTOR, COR. —
Buste A droite (pl., fig. 12).
Rf. SIRVS. AVSTRIA. SAC. ROM. IMP. PRINC. C. ~
Ecu destiné A servir de trompe-l'œil, et dont les quartiers
sont groupés de feçon A imiter ceux de la pièce originale.
La frappe est défectueuse, la pièce légère et A bas (itre,
CMut dt BtrSn.
Il existe une autre catégorie de monnaies, dont l'analogie
avec celles de Strasbourg est peut-être intentionnelle. Je
veux parler des monnaies de siège de Mayence, de 1689
qui sont toutes fort rares aujourd'hui. On a émis à Mayence
des florins d'argent {gant%e Gulden], des demi-florins {halbt
GuUltn\ des pièces de dix sols ( Orths-Gulden). Toutes ces
pièces portent la Icfrcndc Gloria in excelsis Deo, qui n'est peut-
être qu'une réminiscence lurtuite; mais pour la moanaie
suivante, i'imitatioo est flagrante.
Voici la description de la pièce originale :
13. — MONE. NOV. ARGENTINEN : — Fleur de lis.
Rf. GLORIA. IN. EXCELSIS. DEO. — Dans le champ,
.11. ( .SOLS. I 1684 I (pl.,fig. 14).
AR. Mod. 21. — Grtscbm,
En Toici la copie émise A Mayence :
14. — MONE. NOV (3) ARGENTEA. — L entrelacés,
formant les initiales de X^uis XIV (pl., flg. 14).
Rf. GLOR. IN. EXCELS. DEO. — Dans le champ,
.11. 1 SOLS 1 1689 1
BIL. Mod. 20. — Gruebm, — Collection Meyer à Ours-
camp, etc.
Ce qui contribue à donner à cette monnaie de hiUm le
caractèred*unecontre&çon, c'est que, dès le 1*' octobre 1689,
c'est-Â-dlre peu après son apparition, les magistrats de la
ville de Strasbourg, après en avoir ordonné Tessai et Tavoir
trouvée à bas titre, en défendirent expressément le cours.
Cette ordonnance, qui a paru en français et en allemand,
mérite d'être publite. Elle existe A la Bibliothèque muni-
cipale de Strasbourg et à l'Université (fonds Heitz).
c De par les Magistrats de la ville de Strasbourg. Sur
répreuve ordonnée par lesdits Magistrats, les Espèces de
Monnoyes cy-dessous, s*estant trouvées à trop bas Tihre,
très-expresses inhibitions &l deffenses sont &ites d'en ap-
porter en cette ville, mettre ni recevoir de semblables ni
Digitized by Gopgle
<TDDS SUB LBB 1I0MMAIB8 ALSACilSNKBB
117
de coinjs: pareil nouvellement fabriquées à Mayence, non
plus que de celles déjà cy-devant décriccs & delTenduës,
tant dans les Bureaux de recepte des Droicts & Revenus
de cette dicte Ville, que par aucune autre voye, à peine de
confiscation des dictes Espèces Et seront les présentes
defibnses leuëes, publiées & affichées par tout, où il appar-
tiendra, à ce que chacun ait à s'y conformer. Décrété le
Samedy premier Octobre 1689. »
^Dcmnûc^ ^icunten ab^jctrutîte Tliin^'<Borttn , htt) Dorgenommener
beren %ïoh, in bem fjalt gar gcring befunben worbcn; aiS tfl
©rfatîbt, bas, gtcif^ tt)ie anbcre bcrcitâ Dcrbottcnc, ûtfo au^ bicfe unb
fonftcn mit berglcijjen «Stcmpffclm in bcr Statt 2)îat)n^ gepr^ïgte ncue
SDtûnt^en, ïrcbev bel} I)icfigen ^bllcn imb GcfdUcn, noàj aud) in anberc
iutcgc nid)! auyggfgotcn, nod) ongcnomnien wctbcn forien ; S3}ûrnû(^
fic^ icbciiuûnutglid), bit} Straff bcr Confiscation, juric^ten icijïen
toitb. Decretum beij Unfcrn ©iiabigen ^erien bcn S^nfîje^cn, ©ambô»
tagg bcn 1. Octohris 1689."
Suivent les dessins de quatre monnaies obsidionales de
Mayence.
NOTES BIOGRAPHIQUES
SUR LES
HOiMES DE LA RÉVOLUTION
A
STRASBOURG ET LES ENVIRONS
SuUê
BRE7 (FRÉDâBic).
1789. Né à Strasbourg.
1789. Perruquier à Strasbourpf,
Novembre 1792. Membre de la Société des jacobins. Il avait
abandonné le peif^ne pour accepter une place de
portier à Strasbourr^,
1798. Le club le déclare propre à remplir la mission de sur-
veillant de la ville, principalement à l'objet des assi-
gnats, la monnaie nationale d'alors.
Octobre 1794. Il ne fait plus partie des jacobins et retourne
à sa boutique de la rue des Sept-ilouimes.
BRONNER (FfUMCOis).
11 décembre 1793. Sa dénonciation contre Fémigré Schné-
ringer, de Oambeheim, est renvoyée par le Comité
de sunraillanoe et de sûreté générale da Bas-Rhin à
l'administration du district; mais la femme Schnérin-
* ger sera emprisonnée demain, son mari étant absent
Digitized by Gopgle
LES HOMMES DK LA RÉVOLUTION
119
BRUAT.
n était le père d'Ârmand-Joseph Bruat, commandant de
Tescadre de la mer Noire en 1854.
4 décembre 1793. Le Comité de surveillance et de sûreté
générale du Bas-Rhin charge Nestlin de se rendre
chez Bruat, accusateur près le tribunal militaire de
l'armée du Rhin, pour le renseigner sur la condite de
Louis Schaeffer, conducteur de la trésorerie de Vannée
du Rhin, accusé et détenu pour suspicion.
18 décembre — . Le môme Comité arrête qne la lettre et les
notes du général Dièche, concernant des militaires
malades ou supposés tels, séjournant à Strasltourg,
seront envoyées à Bruat, à Teifet d'y statuer dans sa
sagesse.
Il devra examiner strictement Schwahn, chirur-
gien, né sujf^t alleman"!. et surveiller tous les étran-
gers, la pUi[);irt traîtres et conspirateurs contre la
République. Ses observations seront soumises aux
représentants du peuple.
BRUDER (Jban).
1722. Né à Strasbourg.
Avant 1789. Marchand-tanneur au faubourg Blanc, n" 75.
1792. Commandant les vétérans, il est reçu membre de la
Société des amis de la Constitution, d'où il passe aux
jacobins.
25 octobre 1794. Il y est encore comme teL
BRUNCK (Charles).
Novembre 1703. Un ancien chanoine qui a abjuré avec
trente-six autres prêtres des deux cultes dans le tem-
ple de la Raison à Strasbourg.
BUHRËR (Jban-Fb«déB]c).
1746. Né à Stnui>ourg.
Ayant 1789. CSoidonnier.
120
179t. Membre de la Société des amis de la GonstUotioii au
Bfîroir.
7 février 1792. H y reste avec les jaooMiiB.
25 octobre 1794. U y est encore.
BURY (J.-LoubX
de Weethoffen.
S5 Septembre 1793. Proposé membre du diatiiet de Stras>
bourg parle CSomlté de stinreQIaiioe et de sûreté géné-
rale du Bas>Bhin.
7 février 179 t. Président de ce district, il accqite un don de
la Société des jacobins, consistant en une toque d'or,
une d'argent, deux bonnets de femme, Fun brodé,
l^autre de drap d'or, plus un bracelet. Les toques pour
être déposées sur le bureau de la Convention natio-
nais à titre d^échantillon.
96 février n atteste avec les membres du Directoire et
ses collègues du district, la vérité des fidts contenus
dans la lettre d'aoeusation contre K Schneider en
date de ce jour, adressée au Comité de salut public
de la Cîonvention nationale.
17 avril Président du Directoire du district de Stras-
bourg et oui ragent national, il invite le Comité de
surveillance de la commune, de &ire arrêter et fouil-
ler les courriers, malles et paquets arrivant de tous
les points de la République, et d*envoyer au devant
des courriers des commissaires qui les accompagne-
ront jusqu*en ville.
3 août — . En la même qualité, il signe une adresse de con-
doléances à la Convention nationale, lors de la décou-
verte de la conspiration ourdie contre eUe par Robes-
pierre et autres.
17 janvier 1795. Le représentant Bailly lemaintient membre
du Consefl général du district de Strasbourg.
1797 et 1798. Nommé président de radministration muni-
cipale du canton de Bouxwiller.
Digitized by Gopgle
UB BOmOS XXB LA. BÉVOLUTION
m
BUTENSGHŒN (Frédérig).
Un allfmnnd du Ilolstcin, attaché avec Schneider à la rédac-
tion du petit journal ïArgos, fondé à Strasbourg» le
6 juin 1792.
Du janvier 1793 au 17 juin 1794, il a encore publié avec
Engelbach et Scbweighseuser ûls le Wie^fo, une
feuille in-^o.
Id mars 1798. Dans VArgo8, ïL donne sa profession de foi m
extenso»
14 mai — . Membre du comité de correspondance des san»-
culottes» il attaque le député RQhl, rayé des jacobins»
comme champion des royalistes. H fùlmine contre le
CSomité de défense générale» le général Dumouriez et
le député Guadet de la Gironde» et termine en deman-
dant une commissicm pour suivre pas à pas les
menées de ce Comité et la conduite des septites du
marais. Son rapport sera « propre à dessiller les yeux
à un tas dHmbécUles» qui sont engoués de tous les
scélérats qui travaillent à notre ruine. •
8 septembre—. Secrétaire du Comité de surveillance des
jacobins» il dénonce au Conseil municipal quMlexiste
en ville des monstres quMl doit chasser» étouffer. Un
des principaux» c^est Gombaud, préposé de la Cham-
bre des logements militaires; journellement il ose
insulter nos braves firères d'armes d*une manière
atroce et révdtanta H faut nous en délivrer au plus
vite.
18 octobre H assiste à la réunion populaire tenue dans
le temple de la Raison» et nous apprend que tous les
assistants sont rentrés chez eux avec la joie qnlnspire
un événement aussi important
4 novemlars — . H reçoit ordre de Saint Jnst de &ire parve-
nir au maire Monet la liste des citoyens choisis par
la Société des jacobins, pour composer la nouvelle
municipalité^ ce quMl eotéeute à llieure.
1211 BKYDB O*ALSA0B
5 noyembre 1703. H est nommé offlder mmiidpal, en aa
qualité d*ex-interprôte da département.
18 novembre — . Secrétaire des Rans-culottes» il fidt appel
aux Sociétés affiliées :
Frères et amis !
jtistiœ nationale c( le «tlut de la République sont enfin à
l'ordre du jour; nous avons jiiro la Répulilitiui une et indivisi-
ble, qu'elle triomphe ou que nuus périssions tous!... Venez, frères,
lauvons «ueiiiMe ta ehon pabliqna, on nchoos nons ensevelir
BOUS ses déocmbres. Envoyes-ooiu des oomiiiissalres» ils nous
aideront de leurs luBKfes, tb w sacrifieront avec DOQS plHir ta
République ; < t tous ensembta nous ta ferons triompher oa bien
nous périrons avec elle.
17 novembre — . La propagande tient sa séance d'ouverture
en présence de toutes les autorités constituées et des
Sociétés populaires, conviées à cet elïet dans le temple
de la Raison. Butenschœn, dans VArgos, nous en
donne une pompeuse description :
Nous quittâmes I hôtfl di' ville en trèsi^rniid nombre, bras des-
sus, bras dessous, |>our nous rendre k la calhclrale, où, sur les
4 heures du soir, la séance fut ouverte au cliani de l'hymoe ;
Amm meré de la pairie.
2 décembre . Saint-Just et Lebas ayant chargé la muni-
cipalité de Cadre abattre, dans la huitaine, tontes les
statues de pierre qui sont autour de la cathédrale,
Btttenschœn, offlder municipal, s y opi^ose, ce qui
n*empécha pas les vandales d*en détruire passé deux
cent cinquante, sans compter les figures en bosse,
les bas^reliefe et les pommes de pin des colonnettes.
18 décembre Dans VArgos, il entre dans des détails sur
le départ de Barr de son ami et collaborateur Euloge
Schneider, sur son entrée à Strasbourg et son arres-
tation. Â partir de ce jour, il reste seul rédacteur de
VArgùs,
97 décembre — . Il apostille une lettre collective qui devait
être remise à la Convention, par ces mots :
Schneider n*s pa me tromper, car il nï Jamnte cessé d>gir
afoe one droltare sens exemple. Je sota prêt mourir avec loi.
Digltized by Gopgle
XJE8 HOMMBS DB LA BÉVOLUTIOM liSS
10 jan\ier 1794. Arrêté avec d'autres par ordre de fiaudot
et Lacoste, et devant être transférés à D^on comme
suspecte et dangereux ; seul, il resta^ on ne sait trop
comment, prisonnier à Strasbourg, où il put oonti>
nuer son Argos jusqu^au 16 juin 1794» pour prendre
ensuite le titre de Qironique républicaine.
Seulement sept mois après, et peu de jours avant
la chute de Robespierre. 27 juillet 1794, quand la ter-
reur à Strasbourg était à son apogée, il fut trnnsportô
et empt isonné à Paris; mais cet évéuemeul lui ren-
dit la liberté.
De retour à Strasbourg, il se voua à Tinstruction.
1796. Secrétaire en chef de Tadministration municipale.
Plus tard, professeur d'histoire à Técole centrale de
Colmar; cette institution ayant été supprimée en
1800, il remplaça Marquaire comme hibliothécaire-
archiviste dans la môme ville, mais pour peu de temps,
ajrant été nommé plus tard recteur de TAcadémie de
Mayence sous Napoléon I".
Mort à Spire, conseiller du roi de Bavière et direo>
teur des études.
J.-D. Wolff, à la page 96, en fait un volontaire en
Vendée et le qualifie d^honnète homme et de bon
citoyen.
GAILLET, aussi GALEY.
Un propagandiste venu de Bar«ur-Aube.
2déceml>rp 1793. Avec son collègue Cayon, de Nancy, il
trouve bon de dire, avant son départ, aux Strasbour-
geois :
Nous pourrons assurer dans nos départements que les saris-
orioltes de Struboorg, débsmisés de tons les artisans de la
GODtre révolution» souffriront la mort pIntAt que de cesser d*étre
libres.
19 décembre Aux jacobins» il vote la mort des contre-
révolutionnaires et des suspects.
m
BVraa D'ALSâOB
CAIRE (Gashob-M.).
1729. Né à Iloni-Ly on.
Â'vant 1789. Négociant à Strasbourg.
Janvier 1791. Membre de la Sodété des amis de la Ck>nstl-
tution.
7 février 1793. Membre de celle des jacobins.
18 janvier, 8 octobre et 5 novembre 1798. Elu notable de la
commune.
S5 octobre 1794. Encore aux jacobins.
CAJ^TREZ (Charles).
1768. Né ;\ Fresselino. district de Ouérct.
Avant 1789. Simple petit commis aux (''(Tilures à Paris,
d'où il arriva quelques années après, comme employé
des subsistances militaires à Strasbourg.
Juin 1793. Membre des jacobins
20 mai 1794. Président du Comité de surveillance de la
commune de Strasbourg, il dénonce au comité de
surveillance du premier canton de Ct)lmar Tammei-
stre Lemp avec ordre de s'assurer de sa personne et
de le faire, transporter de suite dans la prison de
Strasbourg comme suspect; mais les jacobins de
Colmar ayant éludé la mesure, il leur mande que le
style de leurs deux réponses ne l'a pas peu surpris,
car lui et ses deux collègues ont pu y voir qu'ils s'oc-
cu[)aient beaucoup plus à défendre Lemp et à traiter
Taffaire plus comme tribunal (^ue comme Comité de
surveillance, ajoutant : un tribunal juge d'après les
pièces, un comité de surveillance d'après Topinion
publique, qui ne saurait se tromper sur les principes
et la conduite politique d'un individu.
21 mai — . D dénonce au Comité de surveillance de Bor-
deaux un sieur Siccard, ex-commissaire des guerres,
attadié au eorps d^armée de Lafàyette, suspecté
d*avolr été son agent et eelui du guiBotiné Dietridi,
et qui doit occuper une place dans une administra-
tion à Bordeaux.
Digitized by Gopgle
I
UB HOmiBS SB LA BtVOLUTION
80 mai 1794. Sa lettre à Ruault, agent en chef du service des
fourrages à Parmée du Rhin à Landau, n'est qu'un
acte d'accusation contre Michel Mathieu de Faviers,
Tex-intendant militaire de Tarmée du Rhin.
5jain — . Dans une autre au Comité de sûreté générale de
la Convention nationale, il fait de nouveau le dénon-
ciateur, renvoyant au représentant du peuple Louis,
qui pourra le mieux renseijçner, il ne nomme pas;
mais on peut rcconnaitre qu'il s'agissait deSainWust
et Lebas alors à Paris.
GàPITAIN£
Envoyé par Châlona-eur-Maroe comme membre de
la propagande pour apprendre, le d décembre 1798»
aux Strasbourgeois, que la Terreur miae à Tordre du
jour par des représentants montagnards» avait atterré
les malv^Uants. ■ Noos vous avons parlé an moment
où ils s*y attendaient le moins» et aossitAt voua vous
êtes élevés à la hauteur de la révolution; et nous
avons eu en vous une nouvelle preuve que le vrai
peuple est partout digne de la liberté. •
GâRL (Jban-Frédéric).
1791 . Précepteur à râtelier de filature de lin, rue Ste-Claire.
1793. Instituteur dos classes enfantines à Strasbourg.
21 novemljre 1793. Il écrit au maire Monet :
Au-des.sus de luus les prt'jugês et in^sléres de la religion, j'ad-
hère dans mon état dlnstitoteur anx seuls et simples principes
de la salue raison, et déclare que , dans cet état. Je ii*eiiseigiienl
lien que la simple morale de la nature.
Membre de la Société populaire ou des jacobins au
Miroir.
GABL (PHiLiPPB-jACQin»).
1755. Né à Strasbourg.
Avant 1789. H exerçait Pétat de sellier à Straêbourg.
21 janvier, 8 septemîare, 5 novembre 179S, 80 janvier et 28
avril 1794. Elu notable du Conseil général de la com-
mune.
Digitized by Gopgle
126
Juin 1794. Reçu membre de la Société des jacobins,
2 août— . Le maire Monet ayant annoncé que le corps
municipal avait arrêté que, dès que la conspiration
découverte à Paris serait confirmée, il serait envoyé
à la Convention nationale uae adresse pour rassurer
de sa fidélité dans Texécution des lois émanées de la
représentation nationale, Garl s^empresse d*adhérer.
25 octobre — . D est encore aux jacobina
GâRNOT (LAZABfi-NiGOLAS-MARauEaiTE Comte de).
13 mai 1758. Né à Nolay en Bourgogne.
1771. A dix'huit ans, dans Parme du génie.
1783. Son âoge du maréchal de Vauban fiit couronné par
TAcadémie de D^on, et son essai sur les mathéma-
tiques obtint un grand succès. Il n'était alors que
capitaine, quand le prince Henri do Prusse lui pro-
posa d'entrer dans les armées de Frédéric; il refusa.
1791 . Partisan des principes de 1789, le département du
Pas-de-Calais, où il était alors en résidence, le nomma
(U'^puté à FAssemblée législative.
10 août 1792. Api os là déchéance du roi, les nouveaux
ministres de la Convention envoyèrent des commis-
saires à Tarmée et dans les département^), avec pou-
voirs étendus; Carnot, qui se trouvait à Tarmée du
Rhin, fut désigné pour Strasbourg avec trois autres.
Prieur, Ritter et Dentzel. Ils avaient pour mission de
s'enr[ut'Tir de Tcsprit des populations, de les tran-
quilliser, ainsi que les fonctionnaires et rarm»''e sur
les graves événements qui venaient de s'accomplir à
Paris, d(i prendre toutes les mesures pour assurer
Tordre et la sécurité, et même, au i)esoin, de procéder
à répu ration de tout ce qui voudrait s'opposer aux.
faits accomplis.
Malheureust'iiient deux partis se trouvaient en
prést-nce à Strasbourg. Tun roj)n''S('nlait tous les
hommes d'ordre, amis de la Constitution octroyée
par Louis XVI, ayant en tète ie maire Fréd. de Die-
Digitized by Gopgle
LES HOMMES DE LA RÉVOLUTION
127
trich, Pautre les démolisseurs, les Jaoobins ou terro-
ristes, dont les chefs étaient le prêtre Schneider et
Pavocat savoyard Monet, tous deux étrangers, que
Dietrich avait eu le mauvais esprit de protéger et
dont les vues étaient de s'emparer du pouvoir.
Aussi, après la dédaratioa de rester fidèle à la Con-
stitution et surtout la fenpeture provisoire de la salle
de lecture dns Jacobins. les dénondationset les accu-
sations de ceux-ci contre le maire et la municipaliiù,
ne firent pas défisut à la Convention nationale.
Instruits même par le club des dispositions hostiles
des Strasbourgeois, Gamot et ses collègues jappèrent
prudent de se rendre premièrement à Wissembourg,
en passant par Saveme. Sur toute la route ils purent
reconnaître qu'on les avait mal prévenus, n'ayant
rencontré sur leur chemin que Tordre et la tranquil-
Uté.
Us arriveront donc à Strasbourg le 19 août, et
furent reçus par les jacobins du Miroir, qui les atten-
daient avec une vive impatience, par des jeunes lilles
qui leur oflfrirent des fleurs et par des canonniers de
la garde nationale, toujours les premiers à ces dé-
monstrations; ils se rendirent ensuite au Conseil
départemental pour prendre connaissance de la déli-
bération du 7 août, et demandèrent si le Conseil per-
sévérait; treize membres qui eurent le courage de
répondre affirmativement, forent suspendus et rem-
placés le 21 par des jacobins, les dube ayant été rou-
verts dès que les commissaires eurent mis le pied à
Strasbourg.
Le Conseil municipal se soumit, le maire inclina le
front. Ses antagonistes Laveau et Simond, partis
pour Paris, après la fermeture des clubs, dénoncèrent
la municipalité comme ennemie de la chose publique.
Le député ROlil appuya la dénonciation, tout en
demandant que l'on ne prit aucune décision, avant
1»
BKVUX D ALSAOS
d'avoir reçu les dépêches de Camot Le maire fut
cité à la barre de rassemblée et le Directoire exécutif
dès le 19, avait déjà prononcé la dissolution du Gon^
Bell municipal Les actes ofl&ciels arrivèrent à Stras-
bourg trois jours après, le 99^
29 septembre 17^ De leehef élu dépoté à la Convention
nationale par le Pas-de-Calais, U rejoignit son poste.
15-19 janvier 1798. U vota la mort de Louis XVI, sans appel
an peuple et sans sursis*
5 mai 1794. Président de la Convention nationale.
8 mai — . Membre du Comité dn saint publie de la Conven-
tion nationale, il arrête que les sommes versées à la
trésorerie révolutionnaire par les riches deStrasboorg,
en exécution de Farrété de SaintJust et Lebas du .
81 octobre 1798, ne seront point remboursées, mais
considérées comme acquit d'une contribution révo-
lutionnaira
27 juillet — . U sort du Comité de salut public
5 novembre — . H y rentre de nouveau.
20 mai 1795. Après linsurrection il allait être décrété d'ao-
cusation, quand, d'une tribune, les mots suivants le
sauvèrent de la proscription :
Cest cet homme qui a organisé la vtdolre dans nos années.
U Constitution de Pan HL (1794-1795) ayant été
promulguée, le régime de la Convention cessa, et
dix-sept départements le nommèrent membre de la
nouvelle législative.
il a siégé an Conseil des anciens et ce fut encore
des questions militaires qu*il s'occupa le plus dans ce
nouveau gouvernement.
Sous l'espèce de dictature qu'a exercée Barras sous
le Directoire, Gamot proscrit^ se retira en Allemagne.
Après le 18 Brumaire (8 novembre 1799), le premier
consul Buonaparte rappela Garnot et lui donna rem-
ploi de premier inspecteur général aux revues, et
plus tard le portefeuille de la guerre qu'il déposa après
la paix.
Digitized by Google
LR8 BOmOB DB LA RtTOLOTIOM
199
9 mars 1802. Membre du Tribunal, il se prononça avec
énergie contre la consulat à'vie et contre la création
d'un empereur.
Après la suppression du Tribunal, il demeura sans
emploi et sans ponsion jusqu'en 1808, où l'empereur,
sur l'avis du ministre Clarke, le fit réintéj^;rer sur les
contrôles de l'armée, ;ivec rapjjort de son Lraitemeut
échu depuis sa sortir» du ministère.
Après los fatales cainpaj^riH^s de Russie et de Saxe,
le commandement d Anvers lui fui conlié. Il le con-
serva jusqu'au moment où les ordres du comte d'Ar-
tois lui imposèrent l'obligation de capituler.
Pendant les cent jours, Napoléon le nomma minis-
tre de l'intérieur, et a[irés la seconde abdication de
Tempereur, il tit partie du gouvernement provisoire.
Après avr>ir consenti à la capitulation de Paris, et
Louis XVIll étant réinstallé, Carnot, inscrit par Fou-
ché sur une liste d'exil, se retira dans une campagne
à douze lieues de la capitale; mais banni en 1815, il
quitta la France, se retira à Varsovie, puis à Magde-
bourg, où il mena une vie consacrée à Tétude et en-
touré de l'estime publique.
On a de lui une masse de publications intéressantes.
U fut nommé deux fois membre de ITnstitut, el en
fut rayé deux fois : après le 18 fructidor (4 septembre
1797), par le Directoire, et en 1814 par les ministres
du roi.
GARONDëLëX (Louis).
1769. N4 à Strasbouig.
1793. Professeur de mathématiques, il est reçu membre du
dub des jacobins au lliroir.
26 octolirs 1794. n y est encore.
CARRKY (Louis),
rue des Drapiers.
1736. Né à Nolay, Gôte^l'Or.
Noavtlto SMe - » Anoê*. 9
REVUE D'ALSAGB
Avant 1789. FabiicaDt de cartes à StraBbourg.
1792. Membre de la Société des jacobins au Miroir.
16 décembre 1793. Proposé admiiiistrat-'iir du Directoire
du Bas-Rhin, par le Comité de surveillance et de
sûreté {T,'.nérale.
l" janvier 1794. Mombre do ce Dirertoir»». il prend une déli-
bération onli)nri:int rétalilissriuent provisoire d'une
école «rratiiite <h' langue l'ranç;iiso dans toutes les
communes ou cantons du d«'^j>arbMiient. Les agents
nationaux sont rendus resijonsables de tous retards
dans sa prompte exécution.
36 février — . En la même qualité, il signe la lettre d'accu-
sation au Cftmité du saluf public de la Convention
nationale conli e E. Schneider.
24 avril — . Au comité des décrets de la Convention natio-
nale, il adresse des renseignements peu favorables
sur Ëhrmann, Ghristiani, Giimmer, Noisette et Tho-
mas8in.
2 juillet — . Il donne connnunication au club des jacobins
d'une lettre du Direcl()ir<' de Strasbourg au représen-
tant Hentz, [)Our démasquer I hypocrisie des prêtres,
et obtenir qu'ils soient chassés de toutes les fonctions
publiques, que la gloire d"ètre compté parmi les
membres des Sociétés patriotiques leur soit enlevée,
que leur existence môme devienne étrangère à la
République, etc.
5juillet — . Maiuoni réclanit' des ])Ouvoirs plus étendus à
Gueffemmo, chef df la g'-mlarmerie, pour arrêter
tous les suspects, les contre-révolutionnaires. les
traîtres et tous les prêtres de ([uei«iue secte qu ils
soient. Carrey arrête que Guellemiae étendra les
mêmes mesures de sûreté sur les cinq autres distincts
du département.
25 juillet — . 11 demande à Goujon et Hentz de provoquer
Tordre de la démolition de tous les clochers en Alsace,
que l'ancien orgueil des jongleurs chrétiens avait fait
Digitized by Gopgle
LBB BOMUSS DB LA BÉVOLUTIOM
181
élever sur les édifices cousacrés à leurs bilevesées
religieuses.
1" août 1794. Signataire de Tadresse ci-l>;îs du Directoire du
Bas-Hhin à la GonvcntioQ uatioiiaie lors de la coi^ju-
ration de Hobesiiierre :
Ciluyeus represeutauls,
De noarnux CtUnnas araieal otté oonoerolr l'oppression du
people, Ils TODlaient élerer lear pouvoir sur tes débris sangteDls
de la liberté. Le géDîe heureux de la République a dévoilé leurs
noirs |)rojots Vous aves parlé et ùi^di ces monstres ne sont plus,
(iloiti' il vinis. rtf.
6 octoljt o — . Président du Directoire du Bas-Rhin.
18 octobre — . Vice-président du Directoire du Bas-Riiin.
GÂsnira.
29 novembre 1793. Le Comité de surveillance et de sûreté
générale du Bas-Rhin l'adjoint à Ricot pour parcourir
les pays envahis par Tennemi y saisir tout ce qui s'y
trouverait et notamment chez les individus qui ont
émigré.
7 décembre — . Il remplace, sauf approbation du général
Dièchp, Laforfïue, rhargé de la surveillance des pri-
sonniers à rhùtel de 1 >;irinstadt : niais le lendemain,
ayant donné sa démission, Klein lui est substitué.
GÂ.TOIRE (FRANÇOIS-HBMBI-GÉBâB).
1758. Né à Verdun, où il était ingénieur avant ll>^9.
1792. Capitaine du génie à Haguenau, puis à Strasbourg.
Novembre 1793. Membre du club des jacobins.
C'est à cette époque quïl fit raser un grand nombre
de maisons et de jardins hors de la ville ; il avait
même été question d'abattre une partie du village de
Schiltigheim.
CAUVIN.
Un propagandiste venu de Besançon.
5 décembre 1793. Membre au Comité de surveillance et de
sûreté générale da Bas-Rhin, il donne des renseigne-
132
R£VUB D'aLSAOB
ments sur le civisme de Martin, directeur de la régie
nationale de Strasbourg, emprisonné au Séminaire.
Ces renseignements étant favorables» il est élargi, à
obarge d^avoir un planton jusqu'à la réponse de la
Société des jacobins de Besançon.
CAVAIGNAG (Jban-Baptiste).
1763. Né à Qordon, département du Lot.
Avant 1789. Avocat au parlement de Toulouse.
Septembre 1703. Député du Lot à la Convention nationale.
15-19 janvier 1793. H vota la mort de LouiH'XYI, sans appel
au peuple et sans sursis.
4 avril 1795. Représentant du peuple dans le Bas-Rhin avec
Rivaud et Merlin de ThionviUe; leur mission n'avait
Irait qu'aux aflhires militaires.
Son fils Eugène fiit président de la République
française en 1848.
CAYON (C.)
Un des quatre-vingt-dix propagandistes, venu do Nancy.
18 octobre 1793. Il assiste à rassemblée générale des auto-
rités constituées dans le temple do la Raison.
Peu après, il trouve que le peuple de cette grande
cité savoure enfin les fruits délicieux de la vérité ; le
temple de Saint-Thomas consacré à ses réunions,
étant devenu trop petit par Taffluence qui s'y rend,
il est donc très important de lui assigner un local plus
commode, plus vaste et plus facile à chauffer. Le
temple des réformés, dans la Grand'rue du Bouclier,
ferait leur affaire. Il y a des tribunes pour le peuple
et tout ce qui peut convenir ù une Société poinilaire.
Il le demande aux représentants Lèmane et Baudot,
qui S'empressent de l'accorder.
2 décembre — . Signataire de l'adresse de sa bande aux
habitants de Strasbourg et dont voici rentrée en ma-
tière :
Vos frères de divers départemeols ont appris vos dangers; ils
Digitized by Google
LES HOMMES D£ LA RÉVOLUTION
1^3
nous ont envoyé! voue secours. Yons étiez égarés par des
bommes perfides, endormis par des modérés; ils Dons ont cliargé
de vous présenter la vérité en leur nom, etc.
GHABÉ.
T'n propafrandiste venu de Seurre.
2 décembre IVnr;, Il signe Tadresso de sa bande aux citoyens
de Strasbourg et des déparlemeutsdu Rhin pour leur
dire entre autre :
Nos succès ont allarmé les ennemis de la République. Os ont
tout employé pour les détruire et arrêter les progrès que nous
promettent vos efforts généreux contre tous les genres d^opyres*
sion. Ils ont mis en jpu tous les fils de l'intrigue. Ils ont espéré
duns les piMilcs passions des uns, dans la faiblesse des autres,
pour vous taire retomber dans celle apathie funeste, qui vous
avait exposé à tous les coups de l^aristocratie, du modérantlsme
et du bnatisme, etc.
GHAGNET (AublN;.
1769. Né à Paris.
17d3. Gomme aide-pharmacien» il vint à StrB8t>ouig y
exercer sa profession.
81 août 17d4. Membre de la Société des jacobins.
GHANDON (François).
1764. Né à Strasbourg.
1789-1794. Monnoyeur à l'hôtel des monnaies à Strasbourg.
8 mai 1702. Membre de la Société des jacobins.
25 octobre 1794. U y est encore inscrit comme tél.
GHAPUIS (FkàNÇOIS-LiLUBENT).
1726. NéàGivet.
1789. Comme ancien militaire il vint à Strasbourg et fut
nommé membre du Comité militaire de la garde
nationale de cette ville.
1792. En cette qualité il est reçu aux jacobins.
8 février 1793. Sa femme, née Kellermann, dénonce au
Comité de surveillance des jacobins la famille Tie-
boid du marché Gayot.
134 B8VCB d'ALSACOS
96 octobre 1794. D est encore aux jacolto.
17 janvier 1795. Elu par le peuple membre du Ciomité d*6pu-
ration de la Sodété populaire.
CHASSELOUP-LA.UBAT (De).
Ne le 18 août 1754.
1789. Officier du génie à Strasbourg.
15 janvier 1790. Membre fondateur de la Société de la révo-
lution de Strasbourg.
11 février — . Membre do colle des amis de la Constitution.
aOjanvior 1703 Capitnino du génie après Tattaque de Lan-
dau par les Allemands.
17 avril — . Commandant à rafîairo d'Arlon.
9 juillet 170i. Adju lant frénéral à Farmép de la Moselle, les
repnwntants Ilentz et Goujon If nomment commis-
saire d'une commission nn-oluti( «nnaire amlnilante
en .\lsaceet départonuMits environnants, pour recher-
cher les conspirateurs, les contre-révolnlionnaires,
les gens suspects, dan<^ereux et notamment les dépr(S-
ciateurs des assignats qui séduisent le peuple par le
fanatisme, et le portent à la révolte et au méconten-
tement contre la République.
Ayant passé à Tarméo d'Italie, il dirigea les sièges
de Milan et de Mantoue,et rôpai'a les fortifications de
plusieurs places fortes.
1806. Il se rendit utile au siège de Dantzig.
1811. Membre du Conseil d Klat, section de la guerre.
Au retour de la campagne de Russie, Napoléon le
nomma grand'croix de Tordre de la Réunion, séna-
teur et comte d'Empire.
1814. S'étant déclaré contre Napoléon, il fut créé pair de
France le 4 juin, décoré ensuite de la croix de Saint-
Louis et du grand cordon de la Légion dlionneur.
Après les événements des CSent jours, auxquels il
demeura étranger, il entra dans la nouvelle Chambre
despaink
8 mai 1816. Ckimnoandeur de Tordre de Saînt-Loois.
Digitized by Gopgle
LES HOMMES DE LA BÉVOLUTION
135
GHEBRETTE (Hbnbi).
1755. Né à Lusignaiî.
Avant 1780. Mililaire.
1792. Brigadier de gendarmerie iiationaio à Strasbourg.
U janvier 1793 au 25 octobre 1791. Membre des jacobins.
GHENE8T (Pibbbe).
lliji). Né à lîrionne.
1789. Militaire.
1792. Il passe gendarme à Strasbourg, à la première divi-
sion.
Janvier 1793. Membre du club d.'s jacobins.
24 aoùL 1701. Membre du Comité de surveillance de cette
Société, il fait appel au jutriotisme et aux sentiments
des citoyennes de Strasbourg :
MuQtrez à toute la République entière, dans toutes les occa-
tAxm, votre amour pour elle. 11 but du fil pour oonfectfooner des
hablllemenU militaires. Rendes-vons aux yœux de la patrie et
que nos braves frères d'armes, qui vprsent leur 8an;r pour elle,
soient coiislainmeiit si"irs (jue les Françaises patriotes ne cessent
de travailler pour eux, en attendant qu'elles puissent leur offrir
des tressa de fleurs et de lauriers.
GHENEVET (GsàRUs), père.
1734. Né à Nuits, CMe d-or.
Avant 1789. Négociant à Strasbourg.
26 décembre 179:î. Membre du club des jacobins.
23 avril 1794. Notable de la commune.
12 juin — . Membre du Comité permanent de la commune,
chargé de recevoir les souscriptions pour les frais des
décorations républicaines dans le temple de l^tre
suprême, et le dépouillement des ornements ridicules
de la superstition.
Mais Targent n'arrive pas ; le Comité voit une cou-
pable indi£fêrenoe; hfttez-vous donc si vous voulez
vous rendre dignes de participer ans bien&its de la
République.
1{J6 RBVUU d'alsagb
2 août 1794. Il adhère à l'adresse envoyée à la GoDvention
nationale par la municipalité lors de la consfuration
ourdie par Robespierre et autres.
25 octobre — . Encore aux jacobins.
17 janvier 1705. Membre d'une commission de quinze
citoyens désignés par le peuple parmi la Société popu-
pulaire pour procéder à son épurement d'après Tar-
rèté de BaiUy.
CIlKllBOUOST (Denis).
1798. Gendarme à Strasbourg.
5 décembre — . Avec Louis Foiirot lieutenant de la qua-
trième compagnie de gendarmerie, il dénonce Per-
rin et Billecart-Doval , ex-commissaire auditeur des
guerres, présenlenient à Strasbourg.
Arrêtés \ K\r ordre du Comité de sûreté générale du
Bas-Hhin, ils sont conduits au Séminaire, où ils res-
tèrent détenus.
Janvier 1795. Elargissement général des prisonniers parle
représentant Baiily.
GHEUSTIAKI (Henri),
rœ du Dôme, n* 5.
1790. Secrétaire du district de Strasbourg.
80 avril ~. Membre de la Société des amis de la Ck>n8ti*
tntion.
Septembre 1791. De secrétaire du district, il passe membre
de cette administration et, sous la présidence de H.de
Sanoy, il bit partie du Directoire du district jusqu'au
8 octobre 1798^ où les représentants M ilbaud et Gu3rar>
din congédièrent cette autorité.
10 mai 1793. A. la Société des amis de la Cionstitution, il
dépose des objets d^or et d'argent pour contribuer
aux frais de guerre.
10 juillet — . Dénoncé aux jacobins comme signataire de
Padresse à TAssemblée nationale lors des troubles
du 90 juin.
Digitized by Gopgle
LB8 HOMMES DB LA RtVOLOTlOM
197
2 septemtkre 1792. A rélection de Haguenau éla premier
député suppléant à la Convention nationale.
15-19 janvier 1793. Sur la culpabiUté de Louis XVI, U vota
Oui. repoussa Pappel au peuple et se prononça i>our
la détention, le bannissement à la paix et le sursis.
-27 juillet — . Laveaux, dans sa lettre aux jaoobins» en par-
lant de Ghristiani, leur dit :
Ces! tino amphibie dtnix masques, sans et s:<ns cœur;
la ville (lo sirashuiiri^ se déshonorerait MX yeux des Parisiens
en rcélisaiil cet hoinme-là.
24 avril 1794. Le Directoire du Bas-Rhin, consulté par le
Comité des décrets de la Convention nationale sur le
compte de Ghristiani, reçut la réponse suivante :
Nous Ji'avons pas de not^'s particiilières h vous (l niiier sur lui,
si ce n'est qu'il eliiil S4"issionuaire de la Société des jacobins de
cette ville et Tun des fondateurs de celle des feuillants, formée
par le goiltotiné Dletrlch.
21 octobre 1795. Elu député à rassemblée législative, où il
siégea jusqu^en 1797.
8 avril 1796. Secrétaire de Tadministration centrale du Bas-
Rbin et la même année agent général des oontribu-
tions directes.
17 juillet 1799. CSommissaire du Directoire exécutif prés
Tadministration centrale.
5 décembre — . Le représentant Mallarmé ayant destitué
une partie de cette autorité centrale, Gbristiani en
devint de nouveau le secrétaire en remplacement de
Bottin. U n*occupa pas longtemps ce poste, car, dés
1808, c*e8t Mets qui en est titulaire.
CFIRISTMANN (Mauie-Loims),
du faubourg des Pierres.
1790. Secrétaire du district de Strasbourg.
81 janvier 1791. Membre de la Société des amis de la Con-
stitution.
Septembre 1791. Il remplace F. Burger comme secrétaire
du Directoire du district de Strasbourg.
138
REVUE D ALSACE
7 février 1793. n passe aux jacobins.
8 juilet — . On 1^ dénonce comme signataire de Tadresse
envoyée par les autorités à l^asaemblée nationale lors
des attentats du 20 juin.
2 novembre 1793. SainWust et Lèlïas cassent le Directoire
du district» en nomment un nouveau le môme jour;
Ghristmann en est le secrétaire, mais pour peu, car
le 23, il remplit ces fonctions près d*une commission
provisoirs du district de Strasbourg, dont les membres
sont autres que ceux du 3, et c*est en cette qualité
quil certifie Tarrété ordonnant la destruction de tous
les livres et lignes du culte de Mofse.
27 novembre — . H occupe en outre les fonctions de secré-
taire du tribunal révolutionnaire de Schneider.
3 août 1794. Secrétaire du Directoire du district, il signe Ta-
dresse envoyée à la C!onvention nationale lors de la
conspiration tramée par Robespierre et autres.
35 octobre — . Il est radié de la liste des jacobins.
35 avril 1795. Il signe secrétaire du Directoire du Bas-Rhin.
8 octobre 1795 au 10 avril 1807. Notaire à Molsheim.
GLAVËL.
1789. Doreur et marchand (restampes à Slrasl)Ourff.
1790. Membre de la Société des ainis de la Constitution
au Miroir.
7 février 1792. II s'empresse de quitter celte Société pour
passer aux jacobins.
5 mai 1793. Nommé juge au tribunal révolutionnaire du
Bas-Rhin, qui ne fonctionne que cinq mois après.
10 septembre — . Commissaire du club des jacobins, 11 fait
parUe d^une députation qui invitera la mumcipalité
à Cadre incarcérer sans hésiter le professeur Dietterich
qui a osé insulter Técharpe tricolore, ainsi que Noi-
sette et Wild, qui, depuis longtemps, ont mérité ce
traitement Cette mémo députation se rendra ensuite
chez le général Diéche, pour qu'il puisse prendre des
Digitized by Gopgle
LB8 Homo» DB Lk BftTOLIITION
199
mesures» afin que ces oiseaux ne s'évadent pas, et
malheur à celui qui leur donnerait asile.
8 octobre 1793. Guyardin et Milhaud le nomment juge au
tribunal du district de Strasbourg.
8 octobre — . Membre du comité de surveillance et de
sûreté générale du Bas-Rbin.
98 octobre Ce comité, coi^ointement avec la Sodété des
jacobins, le nomment à IHmanimité juge du tribunal
à la suite de Tannée révolutionnaire du Bas-Rhin.
31 octobre — . Il est chargé de s^assurer de Riehl, ex-prévôt
de Kttttolsheim, et d*arréter trois prêtres insermentés
qui sont à Osthoffen, remplissant tot:^ours leurs fonc-
tions et se travestissant en difiérents costumes.
6 novembre — .11 donne ordre au cordonnier Jung d'arrêter
le baron Frédéric de Wurmser à Linffolsheim.
29 octobre au l.\ décembre — . Il signe h Strasbourg, Barr,
Schlestadt et Epfig. comme juge j^rès le tribunal à la
suite de l'armée révolutionnaire, et procède à la con-
damnation d'une masse d'individus. Michel Weiss,
grefBer de ce tribunal, nous informe que les juges ne
quittaient jamais la tal)le (ju enivrés de tout ce qu'il
y avait de plus exquis, et dans cet état d'ivresse ils
s'assemblaient en tribunal, et jugeaient à mort les
prévenus ; que davel était une fois si pris de vin, pen-
dant que le commissaire civil Schneider prononçait
la condamnation à mort de la lémme Poirson dlU-
kirch, qu*il follut le secouer vivement pour te faire
revenir de son assoupissement, et que le premier mot
qu'il prononça fut à mort, bien que Faocusation ne
ftit pas fondée, ce qui n^empécha pas de guillotiner
la malheureuse.
15 décembre — . Monet, Mainoni et Hougeat le font arrêter
par mesure de précaution pour ses liaisons suivies
avec Sdmdder.
18 décembre — . WUvot et Toustaint sont chargés de l'in-
terroger.
140
BEVUB D'ALB4CB
22 décembre 1793. Ayant réclamé, le Comité de surveillance
et de sûreté générale déclare qu'il ne peut pronon-
cer sur son sort ayant été arrêté par ordre des repré-
sentants Lacoste et Bandot.
Septembre 1794. Il fut mis en liberté, çiais pour peu de
temps.
Avril 1705. Arrêté de nouveau pour abus de pouvoirs,
détournements de fonds et autres escroqueries, il
fut condamné le 9 août suivant par contumace à
quatre années de fer et à l'exposition publique sur la
place d" Armes do Strasbour|]^.
Sa condamnation étant périmée, il rentra en France
et doit être mort misérable aux environs de Wissem-
bourg à répoque de la Restauration.
Ulrich nous en fait le portrait suivant :
Cet homme u'eiait point comme les autres jacobins destinés aux
coops de mattre, son cercle était tracé daos Tenoeinte de Stra»-
bourg. Tous les Jours 11 parcounit les mes de ta Tllle^ monté sur
nn petit cheval, propre à sa taille, dictant des amendes arbitraires
aux jnnrmiers, aux feramps qui avaionl oublié d'attacher la cocarde
au boniK'i, ou qui n'en avaient point dans le genre que prescTi-
vaitce petit juge, enfin aux personnes qni refusaient les assi^juats,
qnt vendaleot au-dessus de la taxe, ou qui ne se tutoyaient pas.
U empochait les taxes sans en rendre compte, peu ou point du
tout. II faisait àl:i fois le millier de dénonciateur, de ]u'^i\ d'huis-
sier et de percepteur dos ;ini(^ndes. En {jénénil, (-'("lait un homme
très vulgaire, sans capacité, ni jugement des choses, une brute
qui, les trois quarts du temps, était pris de vin et ne se fiilsalt
aucun scrupule de porter atteinte à la pudeur du sexe.
Etienne Barth.
fLa tmU proehainmenU
Digitized by Gopgle
BULLETIN BIBLiOGRÂPUlQljË
Bulletin de la Société philomatiqne voegienne, 2* année,
1876 Saint Dié, împ. de L. Uumbert, 18n. - 1 roi. in-^ de 346 p.
Bulletin de la Société philomatique vosgienne, :r atint^p,
1877-78. — Saint Dio, imp. de L. Uumberl. 1878. 1 vol. iu-8* de 202
pages avec 20 planches.
BIsUilr* dm l'abbayv de Bohoiim. — Id-8* de 80 p«get. Tirage à
part da Balletin de la 9* année.
De la Société philomatique des Vosges nous ne connaissioiis
jusqu'il i)r ' ( lit quo son premier Bulletin dont nous aTons
parlé l au dernier. Les années 1876, 1877 et 1878 qui nous
arrivent, complètent la série de ses publications, et nous nous
faisons un véritable plaisir de les sigalw au public de la
Reme il' Alsace. Les travaux originaux que contiennent les
Bulletins de ces trois années sont : 1° Une étude géographique
sur quelques titres du Chapitre de Saint-Dié, par M. L.
Jouve ; 2* Un mémoire sur les réservoirs d'eau des Vosges,
par M. Ch. Grad : 3" A propos d'un village détruit près de
Saint-Dié, par M. G. d«» (rolbéry; 4° Note concernant une
carte (le Lorraine de l.V.t4. par M. A. Benoit; ;V Une excel-
lente notice historique sur Ic.^ aiiciciiiies fortitications de
Raon-rEtape, avee 3 plaiidies. j)ar M. F. Cabass(\ et enfin
l î j)air<'S extraites d'un journal (hi t iiié de Sainte-Croix-aux-
Mines sur la présence des alliés eu itil4 dans les cantons de
Saint-I)ie et de Fraize.
Ces i'oiumunieatir)iis diverses sont renfermées dans la pre-
mière moitié (Ui Bulletin de 1S7(>, qui se termine par deux
mémoire^ de I)t)iu ( 'aliiiet sur les Dn inités payennes adorées
autrefois ihins la Lorr-nih' i't mr VOrigiue ihi jeu dos cartes.
Ces deux méni<»ires font partie des manuscrits inédits du béné-
dictin, qui sont à la bibliothèque de Saint-Dié et à la publi-
cation desquels M. F. Dina^jo, avocat, douue ses loisirs avec
148
REVUB D*AL8A0B
le concours de la Société philonuit iquc. C\'st éfralcnu'iit dans
ce BulK'lin ([uo se trouve le dessin au crayon rouLie et la notice
sur le Bellicus Surhur du Donon, dont uous avous uutretenu,
en 187G, les lecteurs de la Hfrue.
Le Bulletin de 1877-78 n"est i)as moins sérieux et substan-
tiel que le précédent; on va en juger. Il renferme les <( travaux
ori'^inaux » suivants : \° Recherches topo}j;rai)hiques sur d'an-
ciennes possessions du Chapitre de Saint-I)ié en Alsace et en
Lorraine, par G. de Golbéry ; 2* Atlas des fougères de l'Alsace
et de la Lorraine, par René Ferry, avec 18 planches repré-
sentant rOsmonde royale, différentes espèces de Polipodes
et de Doradilles cueillies par Fauteur; 3* Une épidémie au
XVII* siècle, ou la peste à Bainl>erTiners, par Alban Foumier;
4* Une note sur le BdUcus surhur, par Grâston Save, avec un
dessin fidèle de ce monument qui se trouve au Musée d*Epi-
nal; 5* Une notice relative à la réunion de Rambervillers à
la Lorraine en 1718, par Alban Foumier; 6* Une notice sur
Técole gratuite d'accouchement de Saint-Dié, par A. Benoit,
et 7* Quelques recherches archéologiques récentes faites dans
les Vosges, par Félix Voulot Pour terminer ce Bulletin, M.
Dinago lui fournit deux autres mémoires inédits de Dom Cal-
met sur l'origine de la cérémonie du Itoff-boit et des « conjec-
tures sur les coquillages qu'on trouve sous la terre et sur les
montagnes ».
Il nous aura suffi de mettre sous les yeux du lecteur les
indications qui précèdent pour lui donner une idée suffisante
de la vitalité patriotique dont la Société plulomatique vos-
gienne est animée. Nous lui adressons, avec nos félicitationG^
des vœux sincères pour sa prospérité.
Notons, pour terminer, que son Bulletin de 1879 est déjjà à
llmpression, ainsi que le prouve la première partie que nous
avons sous la main de l'histoire de l'ancienne abbaye de Seno-
nes, par Dom Cahnet
Notice biographique sur M. CQi Oèrard, loe an eomité da
Hnsée historiqna, dans sa séuee du 16 novembre 18T7, par M. X.
HoeBMAint. — Molhoiue, Imp. V* fiader et G*, 1878. In-S* de 14 p.,
avec m portrait
Digitized by Gopgle
BULLETIN BJlBHOaUA.PHigUE
143
n était natnrel qne, de suite après la mort de Ch. Gérard,
le comité du Musée historique de la ville de Mulhouse, où le
défunt comptait des amis, s*adressftt à M. X. Mossmann, pour
avoir une notice nécrologique sur le littérateur que notre Ré-
publique des lettres venait de perdre. M. Mossmann a mis un
louable empressement à répondre à la demande qui lui était
faite et il a exprimé dans sa notice des regrets qui sont par-
tagés par tous ceux qui ont connu Gérard, et même par tous
ceux qui, ne Payant pas connu, ont lu les pages disséminées
et les ouvrages quMl nous a laissés.
Un beau portrait, gravé sur bois, est joint à la notice de
M. Mossmann et représente fidèlement la physionomie de*
Gérard, d^'à empreinte du sentiment de tristesse, qui n'a
cessé de grandir jusqu'au jour oh cette belle intelligence s'est
éteinte.
Der Klappersteiiif nebsl %hiilichen Strafarten fur aiuudlicbe und
thnUiehe Beleidi^angen, etc., von Auocr STasBR. Zweite Anflage.—
Molhoiise, imp. de BrOstlein et G*, |1876. In-S* de 109 pages, avec
une planche. Prix : 2 liranes.
On conserve à Mulhouse deux masques en pierre qui repré-
sentent le médisant et le blasphémateur. Le premier est appen-
du extérieurement au piguon sud de l'hôtel-de-ville; le second,
qui existait dans l'ancienne église de Saint-Etienne, est au
Musée historique. Ces deux images, au type grossier et pati-
bulaire, sont l'expression assez fidèle de l'idée du châtiment
auquel elles devaient servir. M. Stœber en reproduit l'image
sur une planche placée en tête de la monographie que nous
annonçons.
On devine que cette monographie a pour objet de réunir en
un fascicule les textes de lois, règlements ou ordonnances,
qui durant le moyen-ftgeédictaient, en Alsace principalement,
des peines contre le blasphémateur et le médisant La relation
de nombreux jugements prononcés dans différentes villes et
seigneuries du pays, les détails rapportés par l'auteur con-
cernant l'exécution de ces jugements, rendent fort instructive
et parfois fort attrayante la lecture de ce code pénal des
temps passés.
444 BEVUm D*AL8AOB
La pierre des mauvaises langues a déjà été le sujet d'une
notice publiée en 1850 dans cetto Bévue. L'édition nouvelle,
en langue allemande, est plus complète que la première, par
la raison que beaucoup de documents nouveaux ont été décou-
verts dans le cours des viiiït années qui séparent du second
le premier essai de notre savant collaborateur.
Allerlei Merkwùrdiges h!mm- vcrscliit'd.'iii» Ta;:i' und Fesle des
Jatireskreises 1876, mit l)esoiidorer UuL-lsirhi aiif das Elsass zusani-
inenpestelll voin Meister Fiiank — Mulhouse, iiup. Brûstlcin el C",
1877. 10-8" de IGi pa';e.s. Prix • fr. 1.50
Maître Frank — lisez Auguste Stœbcr— a fait passer dans
le feuilleton de l'ancien tourna/ ck Mulhouse lea notes 4U*il
avait recueillies sur les mois de Tannée des temps anciens et
chez les différents peuples de Tantiquite. 11 a soumis ces notes
au classement selon le calendrier grégorien, et il est ainsi
arrivé à nous donner un annuaire historique du plus grand
intérêt. L'homme d'étude y trouvera des indications propres
à le guider dans ses recherches et des rapprochements féconds
entre le passé et le présent. Le travail est donc divisé en
douze chapitres correspondant aux. douze mois de Tannée, et
chacun de ces chapitres se termine par des éi)hémérides con-
cernant les événements, les choses et les hounnes marquants
de TAlsace, dont nos annales ont consacré la mémoire. En
réunissant en un fascicule les communications successives de
M. Stœber, U^Jounuil de MaUiousr a rnriclii nos bibliothèques
alsatiques d'un recueil très recoinmandablc.
lUmoirM de la Boolété bisterlqiM, Uttérafare. artlstiqae
«t nolentmmie dn GImt. Bourges. 1978.
Cette importante publication nous arrive au dernier mo-
ment. Il eu sera rendu compte dans le prochain trimestre de
la Bévue,
Frédéric Kurtz.
Dlgitized by Gopgle
NOTES
SUR LES
liËGïËUftS DË L'UNlVËaSIIË DË BALË
d'origine alsacienne
1460-1524
Observation préliminaire
Si je mets en téte de cet essai la liste des ouvrages qao
j'ai consultés, je prie le lecleiirde ne pas y voir un présomp-
tueux étalai^e d i'rudilion. Je iic la dunne que pour abréger
les citalioius dans le texte nièinu. Elle pourra d'ailleurs servir
de repère à de futurs clicrctieurs, qui, je n'en doule pas,
rempliront fructueusement les nombreuses lacunes que j'ai
laissées dans mon travail.
Adain. V. theol. — Melchior Adam. Vit^ germanorum theo-
logoruni. Francoiorti ad Mœn. 17*)'), in-folio.
Alsatia. — Auq. Stœber. Alsatia. Heitra'JiL; zur Geschichte,
Sage, etc. des Elsasses. Mulliau^en uud Colmar, 1850-
1876, 11 volumes in-s\
Atben. Raur. — (J. W. Heut/oo i. AtluMiiv Rauricie sive Cativ-
logus profcssoruni acacUMiii;»' l»a^ilirnsis, ab anno 1400
ad auuum 177ti, cuui brevi âiagulorum biographia; ad-
Moovelle Série. - 8* Annte 10
146 BBVUB D'ALBACB
jecta est reccnsio omnium eiusdem acadciniic Recto-
rum. Basilea*, 1778, in-S».
liaquol-H. — .T. BAiiUOL. L'Al,>ace ancienne et moderne ou
Dif'tioniiaire toiHi^q-uphitiue, histori(iuc et stati.>ti([ih' du
Haut- et du I>a.> lîhiu; 8' édition entièrement refondue
par l'. Histellmbcr. Strasl)Our«,' isr.f), in-S".
Basl. Cliron. — Bat^lcr Cliromken lieraust^cm bcii von der histo-
rischen Gesellschaft in Basel. Erstcr Band, herau.sge-
gcbeu voû W. Yiicher uud Alii-ed IStern. Leipzig 1Ô72,
in-S".
Baum, Capito. — Jon. Ww.w. B.u m. (■ai)ito und Bntzer, Strass-
burger Reforuuitoreu. Klbert'eld. ISIJS, in-8".
Berler, Chron. — Matkrnus Berlkr's (lironiii. Elle se trouve
dans le Code historique et diplomatique de la ville de
Strasbourg, 1S48, tome 1'', 2' partie, p. l-i;^o. in-4°.
Ericlison, l'rot. KircUenbl. — A. Erichso.v. Zur vicrliundersten
Geburtsfeier des Strassburger lletormators \V. F. Capi-
to. Voir : Evang. ProteaLKlrcheubote, Strasbbuï^ lb76,
p. 202 et suiv. in-4".
Geiler, Em. — Jon. (îeilkr von KAisRusBERa.rredigteuttber
die Enieis. Strassburg ir)HJ, in-fol.
De GoUiéry. Ann. 1n;!:i — (Piiil. de LioLnÉRY). Indications
biographiques ou Notes sur les honuues ctMèbres nés
dans le département du llaut-Khin. Voy. Annuaire his-
torique etc. du Haut-iihiu, Colmar 1833, in-24.
Grandidier, Oeuv. inéd. — Abbé Pu il. André Grandidier.
Oeuvres historiques inédites (publiées par J. Idblin),
Colmar 1805-1808, »; vol. in-8".
Uertzog, Chron. — Brrnhard Hkrtzo». Chronicon. Ëdelsaa-
ser Cronik etc. Strassburg 15H2, in-fol.
Iselin, Lexic. — .T. Chr. Iselin. Neuvermehrtes historisches
allgemeines Lexieon etc. Jiasel 172(1-1 727, 4 vol. et 2
vol. de Suppléments. 1742-1741, in-fol.
Kœnigshovcn-Sehilt. — Jacob von l\.(ENi(isuoFEN etc. Elsassi-
sche und StrassburgiscbeChronicke^edit. Joh. Schilter,
Stras8burRlGU&,in-4'.
RECTEURS DE l/UMlVERdlTÊ DE BALE. AL8AC1EK8
147
£. Lehr, Als. n. — Ernest Lehr. L'Alsaro noble, suivie du
Livre d'or du patriciat de Strasbourg etc. Paris et StraïH
bourg 1870, 3 vol. in-4o.
Chron. Dominlc. Gebw. ~ (X. Mosbmanf). Chronique des
dominicains de Guebwiller. Guebwiller, 1844. in-8°.
Molh. BUrgerb. — Nicolaus ëubsam. Der Stadt MtUbausen
privilegirtes Bûrgerbuch etc. Mûlhausen 1850, in-8«.
Patriot EIs. — (Billino). Der Patriotische Elsœsser, zum
Unteriicht und Zeitvertreib. Strassburg und Colmar,
1777 et suiv. iii-8*.
lUehrich, Réf. Gesch. — Tmom Wilh. Rœhrich. Geschichte
der Refonnatioii im Elsass und besonders in Strassburg.
Strassburg, 1830, 3 voL in-24.
Schmidt, St Thomas. — Ch. Schmidt. Histoire du Chapitre
de Saint-Thomas de Strasbourg. 1860, in-8*.
Schmidt, Hîst litt — Ch. ScHMmT. Histoire littéraire dePAl-
sace à hi fin du XV* et au commencement du XVI* siè-
cle. Paris 1879, 2 voL in-8*.
Schneegans, EgL St Thom. — Louis ScmrBsaAKS. L*église de
Saint-Thomas à Strasbourg, etc., 1842, in-8*.
Schœpflin-Rav. — Jou. Dav. Schœpfliit. L'Alsace illustrée ou
recherches sur TAlsace. etc. Traduction de L. W. Rave-
venèz. Mulhouse 1849-1852, 5 vol. in-8*.
Trottillat, Evêché de Bftle. — Trouillat et Vautrby. Monu-
ments de rhistoire de Tancien évéché de Bftle. Porren-
truy, 1867. Tome V*. Années 1400-1500, in-8*.
Vischer, U. B. — Prof. Wilh. Vischrb. Geschichte der Uni-
versitœt Basel, von der GrOndung 1460 bis zur Refor-
mation 1529. Basel, 1860, in-8*.
Wûnpheling, CataL — Jacobub Wixphblino. Argentinensium
episcoporum Catalogns. Argentorati, 1508, in-4*.
Wurâtisen, Chron. — Christoph Wurstwex. Basler Chronik,
etc. Gotrucktzu Basel bey Sébastian Henricpetri (1560),
in-fol.
148
BBVUB D'ALSACE
LNTRODUGTION.
En 1481, Aeneas wSylviiis Pircolnmini avait accompagné le
cardinal de Ferrno au conrilc dn RAle. en qualité de secré-
taire intime*. Il ne comptait alors que vingt-six ans: mais
ses connaissances solides et variées, son jugement prompt
et juste, la clarté et l'élégance de son style, le firent bientôt
remarquer par d'autres prélats, à tel point, que le concile
I hooora successiremeot d'importantes missions et lui conféra
plus tard les fonctions de chancelier et d'agent général.
Bien que nombreuses et souvent difficiles, ses occupations
officielles ne Tempéchaîent pas d'entrer en relations avec les
magistrats, les érudils et la. bourgeoisie de la TilIe, dont il
s*acquit également toutes les sympathies par la franchise et
Taménité de ses manières.
Ce fut donc nne bonne fortune ponr Bâle de Toir, en 1458,
dix années après la (in du concile, Aeneas Sylvius élevé au
siège pontifical sous le nom de Pie II.
Aussi, dès Tannée suivante, le m!<gi?*lrat et la l)ourgeoisie
s'adressèrent-ils, en toute confiance, au nouveau pape pour
obtenir de lui rautorisalion de cn er une université. Celle
autorisation ne se fit pas longtemps attendre. Pie II la leur
accorda par une bulle mémorable, datée de Mantoue, le If
norembre 1459 \
Disposant de nombreuses ressources pécuniaires, dotée
d'importants privilèges, la jeune université fut solennellement
inaugurée le jour de Saint Ambroise (4 avril) 1460*.
Son premier chancelier, nommé par le pape lui-même, fut
' Le concile dura 17 ans : de 1431 à 1418.
' Y. Vischer, U. B., p 26-28, oii se trouve la traductiuii de la bulle,
•t p. S88-870 qoi donnent le texte latin,
* Voir dans la Cbroniqne de Wantisen, liv. IV, fol. 4S3, une bonne
(,'ravuro sur bois, qui représi'nte l'acte solt^nnelde cette inanguration par
ré?éque-chancelier dans le chœur de la cathédrale.
Digitized by Gopgle
B£CTEURS DE L'UNIVERSITÉ DE BALB. ALSACIENS
149
révêgoe Jean deVeningeo, qui, à 8ontoar,désigo8, comme pre-
mier rectearje docteur en droit canonique, grand prévôt de la
cathédrale de Bflle, [jrevôt de Lutenbach, George d'Andlo, de
l'illustre famille d'Aruilaii. une des plus anciennes, non-seu-
lement de la noblesse d'Alsace, mais de celle de l'Empire
germanique tout entier; elle remonte au-delà du XII* siècle,
et, eu 1347. les d'AndIau furent compris parmi les quatre
familles de cboraliers du Saiai-Ëmpire et placés à leur
me'.
L'université de Bâle possédait les quatre facultés : de théo-
logie, de droit canoaique et civil, de médecine et de philosophie
plus ordinairement appelée faculté des arts liliéraoz, Ârtiiim'
FaeuUœL Chacune d'entre elles a?ait à sa tête un doyen.
L'unité de roniversité était représentée par ses recteurs,
dont le premier, comme nous ?enons de le roir, fiit nommé
par révèque-cbancelier; les subséquents furent élus par
l'université même ou, comme on disait aussi, par le conseil
universitaire, fù/iviV/HW iiniversitads, c'est-à-dire par tous les
docteurs et maîtres des quatre facultés. Dans la suite ce
mode d'élection subit quelques cbangenients.
Dè3 l'origine, la durée do l exercice du rectorat était de six
mois. C'est ainsi que le successeur de George d'Andlau,
Gaspard ze Rhin, custode de la cathédrale, fut déjà élu le jour
de Saint- Luc fl H octobre) 1460. La matricule ne présente,
afant l'époque de ia réformation, qu'un seul exemple de déro-
gation à la règle; ce Ait en fa?enr d'un Alsacien, Nicolas
Betzlin, de Barr, qui, d'un commun accord entre les quatre
fiicnltés, consenra les fonctions rectorales pendant toute
Tannée.
n n'entre pas dans le plan de ce trarail de donner de plus
amples détails sur l'élection, les devoirs et les droits, les fonc-
tions et les prérogatives des recteurs: on les trouvera exposés
aux pages 100 à 137 de l'excellente » Histoire de l'université
^ £. Lkbr, AUace noble, vol. Il, p. 3-18.
150
BEVUE D'ALSAOB
de Bflle > du professear W. YÎBcher, dont j'ai indiqué plus
haut le titre complet.
Je rappellerai toutefois qu*en dehors du rectorat, l'Alsace
a fourni à la jeune université, entre le« années 1460 et 1543,
toute une phalange do professeurs et de littérateurs, dont
quelques-uns fi^jurent encore de nos jours aven distinction
* dans I histuire littéraire, tels que : le prédicateur Geiler de
Kaisersberg; \e poëte satirique Sébastien Brant. de Stras-
bourg; rhébraïsanl Conrad Pellicanus [Kiïrschner), de Rouf-
Aush, l*aaii et Témule de nilustre Reuchlin; le réformateur
Woif|KangGapito(Aîais)/fein),de Hagnenau; le théologien Paul
Constantin Phrygio (SeideiuHeker)^ de Schlestadt, Fantenr
d*une Chronique des rois et des royaumes; Jérôme Gémuseus,
de Mulhouse, médecin et philologue distingué.
Un autre Alsacien, Thumaniste Beatus Rhenanu8(Bi2ilo0n
Bheinatt), de Schlestadt, était renu à BAle, au commencement
de Tannée 1513, Il n'appartenait pas an corps universitaire,
mais il n'en brillait pas moins pnrla profondeur et la richesse
de ses connaissances dans la littérature classique. Il fut l'éfli-
teur ou le conecleur d'un grand nt nibre d'ouvrages importants
sortis des imprimeries d'Amerbach ou de Froben, qui don-
nèrent alors une si puissante impulsion au développement de
leur art. Rhenanus, comme on sait, eut aussi le mérited'avoir
découvert à l'abbaye de Murbach, et d'avoir, le premier»
publié une copie des fîragments de l'historien Vellejus Pater-
Gulus K
' Voy. Beatut Rhinanui von SdikiMadt, dargert^ von Dr. Jacob
Mœhhjy dans VAUatia 1858-1857, p. 217 cl 248. — Adalbeut Hor\witz,
Des lieatus Ithenanus lUmarische Th4el^keit in den Jahren UOS'ISSI,
Wien, 1872, p. 35-38.
Digitized by Gopgle
BBCTEUBfl DB L'DMIVBRSITÉ DB BALB. ALSAGIBMS
151
Série des recteurs de ruiversité de Bàle d'origioe
alsaeienie
1460-1524
1460. — Georoius de Andlo fd^Andlau), grand préTÔt de
la cathédrale de Bftle pendant cinquante ana ; prérdt da cou-
Tont de Lntenbach, en Alsace; docteur en droit canoidqne. Il
mourut le 7 mars 1466; ses épitaphes se tronvent dans la
cathédrale *; un portrait à riiuitr. conservé daiis la salle dos
actes ds l'université, le représente dans toute la force de la
jeunesse.
Wiirs(is. n. C.hron. Liv. VI, fol. 4i3. 426. — Altien. Kaur., p.
100; V\'.K — l'atriot. KIs., 1777, p. 226 »'l suiv. — Isdiii, \.o\u\,
1720, tome 1. foi. 171. — Visctjor, V. B., p. 31. 'Xi, unW :{().
101. 20.*). 322 — K. I.ohr, Als n., lome II, p. 5. Les armoiries
des d'Andlau se trouvent a la planche ih'.
— Gasparos di Rhino (Gaspard ae Rhin ou Zu Rhein);
bonrgeoifl de Mulhouse où il naquit ; pré?Ot du chapitre de
Saint-Ursanne; custode de la cathédrale de BAIe, plus tard
(1479) éréque.
Wurslta, Chron. Liv. VI, fol. 4)6 et 461. — AUien. Ranr.,
p. m. — Vischer, l). B.» p. 100. 101. «42. 322. — Patrlot Els.,
p. 227. — Mfllh. BOrgerb. p. 413; la plaoclie 12* donne les annol-
ries de b binUle Zu Rhein. — E. Lehr. Aie. n., tome III, p. 261.
avec les armoiries de la famillo. — Wurslis<»n. Chron., Uv. VI,
fol. 101, donne les armoiries d' Gaspard Zu Uhein. rnmmoévê((ue,
— Trouillal Kvôi-hr il-' llâlc, loiiu- V, p. ."3:;. 8W» (adanii. Ii79i ;
.S7-2. S8l. 889. 8U0. 1)08. 910.912. 913. — Schmidl. Uisl. lUl.,
tome 1, p. 27. *
1461. — JoHANNEs GRflTZBft (Groutzer), de Guebviller ; A.
L. M. (mattre^arls), à Erfurt; bachelier en théologie, à Hel-
delberg; docteur en droit canonique et en théologie ; chanoine et
prédicateur de la cathédrale de Bàle ; doyen de la foculté de
* Voy. l'Appendice, 1
KKVUE D'ALSACE
philosophie ou des arts. Garé de la cathédrale de Strasbourg,
paroisse de Salnt-Laareiit; exilé de la ville, à la suite de ses
querelles a?ee les moines des différents eoovents, au sujet de
VftlHmtim vale, après avoir été excommunié par le pape, par
rarclievt^qiie de Mayence et l'évôiiiie de Strasbourg. En 1465,
il entra au couvent des doininicaiiis de Gueliwiller et mourut,
en 1478. comme doyen des dominicains de Cohtiîir. l^redica-
leur disliîi;;ué; liomiiie pieux et inlèj^re, il ne lais-'^ait point
pnrf'is d'êlre vif et euipnrié. Il est iaulaur d'un traité sur les
hommes célèbres de son ordre; d un traité sur l'oraison domi-
nicale et d'un Iniié sur les sept œuvres de la piété, etc.
Geiler de Kaisersberg, Wimpheling et Berler* rayaient en
haute estime et le défendaient contre les accusations injustes
de ses adversaires.
Wurslist'ii, Cliron., Liv. Vl, fol. 4i6. — Kœnigshoven-Schilt.,
p. 567-568. Ii29et5ulv. 1133. —Borl», Chron., p. 70et71. — .
Geiler, einels.édit. 1516, fol. 196. — Wimphding, Calai., p. 110.
— Chron. Domin. Goebw., p. 76 et 79. illhea. Raur., p. 1.
450. — SchœpfliD-Rav.. tome V. p. 138. — Roehricb. Itef. Cesch..
tone V, p. 59^. — Tlscher, II. B., p. 53. 71. 101. lli. ;205.
906. i07. il6. 217. 322.— Schmidt, Hist UtL, tome I, p. 341.
1465. — NicoLAUS BnzLiN, de Barr * ; raaître-ès-arts de
roniversilé d'Ërfurt. Savant distingué, qui embrassa le parti
libéral et < démocratique t des jeunes mattres-ès-arts et lui
procura la victoire sur le « vieux » parti. Contrairement ans
statuts et à Tusage établi jusqu'alors, mais d'un commun
accord*, il fut élu recteur de Tuniversité pour rester en
fonctions pendant tonte Tannée académique, du i* mai 1465
au 1- mai 1466*.
' Voy. Appendice II, 1. 2. 3.
' La malrieule écrit de Bar; dans le texte de son oavrage sur l'oni-
▼ersitc de Hhh', lo profrtsspur Viscber écrit: Barr.
* Concorditer dit la matricale.
* Per anni eireulum. Matric.
Digitized by Gopgle
RBOTBUm DS L*UNlTBBSrrt DB BALB. AL8A0IBK8 158
Wurstisftii. Chron., I/iv VI fol. 426. — Athen. Raur., p. 459.
— Yischer, U. I).. p. bo. 100. lOG. U2. m.
1471. — PETiirs DE AxDLO (Pierre d'Andlau) : prévôt de
laroIiôgiRle de Cnlmar: vice-chnnceli<'r de riiniversilf^ de Hàle;
docteur et professeur de droit ranoTiiqiie et doyen de la fHCulté
de droit. En 1464 il fit partie d'une eonimissiori qui rddijzca
des .«tatiits et des règlements élHl»lissant la parité de droit
entre les adhérents du r^a/{«me et ceux du nominalisme, qui
divisaient, à relte époque, les membres de la faculté de phi-
losophie ou des arts libéraux K Le premier de ces deax sys-
tèmefl attribuait aux notions générales sur les choses créées
Tétre, la réalité; tandis que l'antre ne reconnaissait ces
mêmes notions que comme des abstractions de Tentendement
humain, que comme dcH noms, nomina *. Le plus ardent et
le plus érudit des réaUsles de Bftie, était Jean Heynlin, a
Lapide ^ qui. après avoir séjourné successivement à Bftie, à
Paris (en qualité de rectenr de Tuniversité, docteur en
théologie et professeur à la Sorbonne) *. puis à Tubingue et
à Berne, était revenu, en 1484, à lîàle. où il devint chanoine
et prédicateur de la cathédrale. Il ternjina sa brillante car-
rière conmic religieux de la cliartreuse du val de Sainte-
Marguerite à Petit-Bàkv'. Avant sa retraite au couvent, qui
s'était faite le jour de 1 Assomption (lâ août) 1487, Ueyalin
* Un autre Alsacien, Jacques db Sbnnhbim, faisait également partie
de cette commiMion.
» Voy. Vi^clier, V B., p. 138 et soiv.
* Vmv. sur Hoynliii J. W Herlzog'. Ailiuiibritio eriidUoniin Basilien-
siuin niorilisapuil oxleros, etc. Basilia' 1781». p. 101-101. — Ch. Sclimidt,
Histoire lilU'raire, t. I. p. 19. 194. 198. 209. t. 11, p. 32. — liasler
Chnmik, 1. 1, p. 343-347.
* Bie étetrinam eorumParûi$Mium qui kbalbs appeUatUur, primus
ad BOBiUeiunm universHatem tramtulit ihidemque plan la rit, rnboravU
et nuxil. Vov Coutiiiuatio cbronicoram CarUiiui», etc. 14bO-I526. Aif-
1er Chronik^ t I, p 311.
* La tiibliothèqae de l'université de Bàle poss4^de un grand nombre
de maoïuerils de Heynlin.
154
BEVUB D'ALBAGB
avait groupé autour de lui un grand nombre d'adhérents
pamni lesquels figurent les Alsaciens : Jean Geiler de Kai-
Mraberg, Sébastien Brant, Jean Surgant, Michel Wildeck,
Bûrck de Tbann, Jaeqoes Garpentarins et Werner Sehliar-
bach. Les noaUnalUtes alsaciens étaient, entre autres, repré-
sentés par : Jacques Hugonis, de Ifarmoutier, Théodore
Rinow, de Schlcstadt et Âdam BroTi, d'Epfich \
M. E. Lehr, I. c p. 6, (ait de scendre Pierre d'Andlau de la
famille noble de ce nom, tandis que dans la dédicace de son
ouvrage latin sur l'origine du Saint-Empire romain, de son
administration, etc.*, adressée à l'empereur Frédéric, il se
nomme lui-même : • Mrm de Andlo, AkaHœ qppido, agnomen
irahem, * Voj. le passage entier dans l'Appendice m. On
loi attribue aussi < la rédaction d*une Chronique de l'Al-
sace, qui, après avoir passé à la Bibliothèque de Golmar, en
a dispani sans qu'on puisse indiquer le lieu où elle se
trouve aujourd'hui ».
Wnrstison, Cliron., I.iv. VI. lui. Î26. — Athoii. Uaur., p. iOO.
4">0 — Si lKBpdiii-Hiiv., imm* I, page iinte f». — Palriot. Els.,
p. i-»8 el 22f). - K. Lehr. Als. ii.. tome II, p. (}. — ViJk'hor.
U. H., p. 10-13. 37. riO. 73. 03. 1 il. 199. -2-28-2-29 237. Î40.
323. — Schiuidl, llist. litt., tume i, p. 204 . 205 . 280.
* Nous attentions avec inipationce l:i publication d un momnire sur
les réalistes et les uominalistes alsaciens, qu au de nos savant:) amis et
collègues p répare dani ce moment. Nous noas permettons, s'il ne le
connaît pas déjft, de lai signaler ici an excellent traité snr son sajet, en
général : Der Kampf zwischen dcm Rcalismus nnd Xominalismust im
MiUelaHer, etc., ron D' J. II. Lanir, Pinfes.<or ihr !'hiln.<nphir in Prag.
Au€ den Àbhaudlnngen der k. bœhmischeii Cesdlschafl der iVissentchaf-
ten. Prag 1876, 87 p. in-l°.
* De Imperio romauu, Uegis et Augusli crealione, mauguralione,
administratione et officio, juribu», rUQmêHcennioniis EleelorumaUi»'
que Imperii portilnu. Argentorsti 1603 et 1619, et Noribergi, 1657, in-4*.
Le litre de l'édition imprimée k Strasbourg 1613 par Rihel présente pln-
siears variantes. — Voy. Atken. Raur,» p. 100.
Digitized by Gopgle
BJEOTKURS DB L'UMIVEBSITft DE BALE. ALSACOEMS
156
4478. — CiiaisToi'iioia s i»k Utknukim in Ramstein: de la
famille noble d'Utenlieim ou Uttenlicini; maitrc-ès-arts ; doc-
teur endroit canonique. 1474; prév(5t et chanoine de Saint-
Thomas de Strasbourg • ; custode du chapitre de la cathédrale
de Bàle; puis administrateur de l'é?êché et, en 1500, évêque
de Bâie. C/està sa demande que Conrad Pellican, de RoufTach,
alors leelear ou profeaseor au oouTent des Franciscains de
Bâle, rédigea un traité sommaire sur la foi, rapéraiim ei la
ekarilé. Yoj. le texte de Pellican : Appendice IV.
Wurstisen, Ghron., Liv. VI, Ibl. 486, et 496, où se trouvent les
armoiries de l*évéque Christophe d*U. — Athen. Ranr., p. 459.—
Grandidier, Oeav. Inéd., lome VI, p. 406 et sniv. (historique de
la famille dV.). — VIscher, U. B., p. 55. 165 22g. 323. —
Troiiil!:ii. V.sCrhv d - f5ili', tmiir V. p. 675. — SchmitU, Hist. Ii!t..
lomel. |). iJ. -27. i7. 7;;. 70. 9i. 03. 114. 197 . 275 . 349.
■m. 373. Tome U. p. 21. ILS,
t)
1474. — Adam Brun (ou Brunn) d'Ëpfich; mattre-ès-arts
et doyen de la bculté des arts libéraux, où il professa la phi-
losophie pendant 40 ans (de 1460 à 1500). Il mourut, le jour
de Saint Grégoire (12 mars), 1500.
Warslisen. Chron., i/iv. VI, fol. 426. — Athen. Raur., p. i59.
— Vischer, U. B., p. 33. 62. 73. 92. 142. 166. 167. 180. 183.
323.
1477. — Jacobus Hugonis de Mor-nuinster (Mnnermmster,
Marmoutier) maître-ès-arts. Sél astien Brant, alors âgé de
' La matricule lo nomme : Pnppos. rlcntton. eccfes. S. Thomw Argent.
V. Vischer, U. B., p. 32'i. — Ch. Schmidl, Si. Thomas, le cite à l'an-
née 1473, avec la remarque : qu'en 1494 il résigna en faveur de son
neveu Melchior de Baden. Voy. p. 27S. — L. Schneegans le feit figurer,
comme i)rcvôl, de 1 17.5 & 1477, en 1480, 1401 et en 1494. v. Egl SU
Tlininn, [1. Il se troiiipi' >'n i(l(»ntifiant le vîllaj^'e d'Utenli-^irn m r-.-
• elni il Itteiilioim. — I ii aiilro memlin* (le la famille. Jf.\n (rCrF.MiKiM,
ten 14.50, fut également chanoine de .Saint-TIjomas. V. Schmidt. I. c,
p. 278. — Etibrhb d'UniiHKix fat reçu, en 1483, bachelier en philoso-
phie à l'aniversilé de Bile.
• llrGOMs, sons-entoiidii/î/ii/.'"-. — Le catalogue du profésseor Vischer
met Morsmùnster ; dans le texte l'auteur écrit MawrmUntUr.
156
RtVUB D'ALBACS
18 ans, avait accompagne Hugonis à Bâie, en qualité de
famulus. Il figure en 1475 sur la matricule des étudiants. Le
ra?ani Reuchlin nomme Hugonis son mstikUor. Auteur
de : Quaénwvim EcektUB quatuor prehtorum offiewm
gmbu» omnis siakut km Hcularis tutn vero EcclenasUeiu
méHeitur, etc. Argent Joh. Gillninger, 1504, in-4*. — Dtr
heiSffen KMm und éês BënUtehen BeHéh» wagm fur. Strass-
burg, Joh. Grûninger, 1 504.
WursliMMi, Chron., Liv. VI, lui. 426. — AlhtMi. Raur., p. 459.
4S9. — Vischer, U. B., p. 189, Dote 58. 32i. — Schmidt, Uist.
litt., tome I, p. 193. ; toim» Il p. 394.
1478. — Bernaruls Ouglin (Oiglin, Oeglin. E'^Vm), d'Alt-
kirch; inscrit sur la matricule des étudiants, en 1465, soua
le nom de Bernhardus Ëgelin: maître en philosophie 1471;
licencié en droit canonique 1478; docteur en droit 1481;
chanoine de la cathédrale de Bftie ; ricAire général de Té-
▼éché; Tice-chanoelier de runivmité; doyen delà faculté
de droit et de celle des arts libéraux. U fut quatre fois rerêtu
de la dignité de recteur et mourut en 1806. — Sébastien
Brant célébra dans des vera latins Télsction d'Oaglin comme
recteur.
Wurstisen, Chron., Liv. VI, fol. 416. — Atben. Raur.. p. 102.
459. 460. — BasI. Chron. I, p. 346. — Ylscher, U. B., p. 93.
117. 168. 174. 175. 176. S4i. 324. 325. — Tronillat, Evéché
de Bftle, tome p. 877. — Schmfdl, Hist. liu., tome L p. 903.
208.
1481. BBRNARiiim OOOLiN. n.
Atben. Raur.» p. 460. - Viscber, U. B., p. 324.
1482. — JoH.vxNKs (jDALRK.i .s SuKGA.NT (Surgiant, Surianl),
d'Altkircli' ; inscrit sur la matricule des étudiants, en 1464?
* Un parent (le Jean-l lric, Ci >M.\NN Slriant, (Ijrînre comme secrélaire
de la ville {SUidi- ou liaihsschreiber} d'AUkircti daii.s un acte de vente
de 1471 « Freitag nach Halbfasten • c'est-à dire, 29 mars. Un Mblcrior
Saneun est ûmctII^ en 1480, k h faeulté de philosophie de Bile, et un
BURCKHARDT SORGiNT, OU 1483.
Digitized by Gopgle
RBCTEDB8 DB L UMIVBB&rri DB BALB. ALSAGIBNS 157
bachelier en philosophie à Bâle, 1466; maître-ès-arts de l'u-
niversité de Paris, 1473: docteur en droit canonique è Bàle,
1478; trois fois doyen de la faculté de droit et quatre fois
recteur de l'université; chanoine de Saint-Pierre; curé de
Saint-Théodore, à Petit Bàle. Savant distingué et prédicateur
d'un grand talent. Il mourut en 1503. Uesi Fauteur d'un
Manuak Curatorum * où se trou?e, entre autres, roraison
funèbre du seigneur Jean de MOrsperg (Morimont), pronon-
cée en allemand, à Heidwitler, le S8 août 1475 et reproduit
dans VAbaUa, 1858-1861, p. t75 et 276. C'est probablement
le plus ancien discoors allemand imprimé. (Abbé Zimberlin.)
Wurstisen, Cbron.. Liv. VI. fol. 426. — Âlhen- llaur.. p. 103.
460. 461. - Vbeber, 1). B., p. M. IW. 165. 168. 175. 176.
Ui.m.dU. m. m, — Schmldt, Hlsl, mt., tome I. p. SOS.
336, note 166. Tome II, p. 54-57 et 393, où se trouvent les tltns
complets de» <envres de Surgant.
1488. — Adam Brun. II.
(Wurstis'ii, l/iv. VI. fol. i^G. omet ce qodi). — Atheo. Raur.
p. 460. — Visclier, U. B., p. 324.
1487. — JoH. Udal. SimoANT. U.
(WuretlaeD, Ltv. VI. fol. 437, nMndiqoe le non d'ancnn recteur
pour l*année 1487). — Athen. Raur., p. 460. — Viscber, U. B.,
p. 335.
1488. — Bernu. Ouglix. III.
(Omis dans Wurstisen). — Atben. Raur., p. 460. — Vischer,
U. B., p. 335.
1489. — HiGHABL WiLDECK (Wildegk) deMûIhusen; inserit
sur la matricule des étudiants, en 1463: bachelier en philo-
sophie, en 1466: matlrc-ès-arls, en 1471; liciencié en droit
' Manualc Curatorum prœdicandi prœbens modum tam latiiw quam
vulgari »ermone praeticê {Uuminatum : eum eerti» aiiù ad curam ani-
marum jnrUnmlilnu : omnibus ewraUê tam eondue^Uis çtMm «ofuitit.
BasiUœ ap. Michael Farter, i5(S, 4* (Voy. Beitntge zvr Basler Buch-
iruekergnehichu vm J. Stœkmeyêr u. B. Réber. Ami 1840, p. 81, n* 36.
1G8
REVUE D' ALSACE
canoniqae^en 1489; docteur et professeur en théologie, en
1491 ; chanoine et prédicateur de la cathédrale de Bftie; pré-
bendier de l'église de Saint-Pierre. Il fut trois fois doyen
de la faculté de théologie: ciru] fois (1ov(mi de la faculté de
pliilosO[)Iiio et deux fois recteur de l'université.
WiirslisiMi. Chron., Liv. VI, fui. î^7. — Athen, Haiir., p 6.
mo. — Vischer. U. R.. p. 120. KIG Ifi7. lf!8. 221. 222 223.
22."). — Les Wildt'ck li^'urt'iil sur la liste dos taiitilles éleiatt^s de
Miilliouse. Voy. Mùlli. Hurj^erl».. p. 120.
— JoHANNVs SiGBiST, de Roufîach; bachelier en phtloeo-
phie, 1460; mattre-ès-arts, i486; docteur-èa^arts; licencié en
droit canonique. Il avait dit ses études à Bâle et à Sienne
et était devenu snccessivenient : chanoine de Saint-Plerre>
le-Jeune h Strasbourg; olBcial, chancelier, Ticaire-gériéral de
l'évêque ; chanoine de Saint-Thomas, dès 1497; chantre en
4499; recteur des églises d*Utenheini et de Rtittnisheim. Tl
mourut en 1517. — Un Ueniu Sinnisr. de Kouffach, est inscrit,
en 1481, comme étudiant en philo.sopliie.
Wiirslisen. Cliroii., Liv. VI, fol 127. — .\tlieii. Kaur., p. 4G0.
Visrher, l . lî , p. :t2.">. — S<lmiidl. Saiiit-Tliuinas. p. 27-4. —
Schmidl, IlisL lill., lome L P- 8U. 212. Tooie II, p. 177.
149 L — Jacobus Carpentarii (Zimmermann), de S. Hip*
polyte ; inscrit comme étudiant en philosophie, en 1486; bache-
lier en philosophie, i491 ; docteur-ès-aris; chanoine de Saint-
Pierre. Il fît un cours de poésie. — Un Johaxnes Carpkntarif,
de Saint-Hippoiyte. est inscrit, en 1487, coaime étudiant en
philosophie.
Wiirstiseii. Chron.. Liv. VI, f<tl. 427. — .\lh('n. Haiir., p. 400
tajuiuc Jii iKiin : Argent, i. • Vischer, U. B.. p. 1G8. 188. 325.
— Sctimidl, llisl. lilt., lome 1, p. lOi.
1494. — JoHANNES Stump, de Weschhusen on Westhusen,
licendé ès-décrétales; chanoine de Saint-Pierre.
WnrsUsen, Chron., Liv. VI, fui. iil, te bitnaiuv à Wescli-
Dlgitized by Google
BBCTB0B8 DB L'QNXTBBSITË DB BALB. AL8AGIBNS 150
bcuivii, contraireiiicnt à rinscripiion du Catalogue. — Atln ii. liaiir.,
p. -iGO. — Yis<:her, II B . p. I23, ii" IJ-i i. — yVcsrlihuscii .^1
le iiuiii pupulairc du village de Woslhauscii, près Iknfeld ; utile
trouve dans une bulle du l ape Nioolas IV. de Panoée flS87, oA il
est dit « ptitmkmei in viUa, qua VetiMuÊen vutgmiler maut^
fur > V. Graudidler, Oenv. inèd., tome H p. 440. ~ Le village
est encore aujourd'hui oonuné Weaehhuten ou, par abréviation,
JOH. UdAI.. SlIHC.ANT. III.
(Wiiislisni, Chnm.. IJv. VI, fol. .Ji7, m- l'indique pas) —
AUit n. Uaur., p. iJiO. — Visi^hei-, Lî. 11., p.
1496. — HiCHAisL WnjiBCK, IL
(Omis dans Wurstlaen, Gbron., LIv. VI, fol. 421). — iUtaen.
Raur, p. 400. Vischer, U. B., p. 315.
i496. — BEH.NUAUDLS OUglin. IV.
(Omis dans WurslistMi. C.hron., Liv. VI, fol. 427). — Athen.
Raur., p. 460. — Vischer, U. B., p. 325.
ISOl. — JoH. Udalrtg. Sdroant. IV.
(Omis dans Wursiist'n. Clmui., Liv. VI, fui 427). — Alben.
Raur., p. 4()l. — Vischer, U. B., p. ;iiG.
1608. — Thbobaldus Wescuuofbr ou Wbsthopeh de Richen-
wir; docteur-ës-décrétales; chanoine de Saint-Pierre. Il fit
un cours de poésie à la ftusnlté de philosophie où Sébastien
Brant le remplaça pendant plusieurs années ooinnie sup-
pléant.
Wurstisen, Chron.. Liv. Tl, fol. 427. — Athen. Raur., p. 461.
— Vischer, U. B., p. 188. 326. — Alsatia 1875-1876, p. 299. —
Scbmidt, Uist. Utt., lome I, p. 194. 900.
1505. — JoiiANNEs Sellatoris (Saltlerj, de Gnebwiller.
Inscrit, en 1494, comme étudiant en philosophie ; bachelier
en 1496; mattra-ès-arts, en 1498; doyen de la faculté;
revêtu quatre fois de la dignité de recteur. IL embrassa les
doctrines de la réforme et mourut comme prévôt de TégUse
BBWB D'ALBikOB
de Saint- Pierre, en 1545. — J. W. Hertzog, l'auteur des
Athenœ Rauricœ, confond Joh. Sellatoris de GaebwiUer avec
Johannes Gebvriler oa GewUer de Golmar, docteur et profes-
aear en théologie, etc. (TOf. 1807), et en fait on seul et môme
personnage. Plusieurs auteurs, qui ont écrit sur cette
époque, ont commis la même erreur; entre autres : Pb. de
Golbéry, 1. c, p. 805; Baquol-Ristelbuber, I. c, p. 104. —
Un Pbtrus Sbllatoris de Guebwiller fut reçu, en 1507,
bachelier en philosophie à Bflle, en 1510
Wiirslisen (^hron., Liv. fol. 1-27. — Alhrn. Riiir.. |i. 461.
Visi;her. \ . ii., p. \ H:i. 100 il't. Ho. m. — Schraidl,
Hist. lUl., lome I, p. i.'iO, iiuU' ±
1506. — TmiOBALD Wbscbhofbr. II.
(Omis dans Wurstisen, diron., Liv. VI, fol. 427). — Athen.
Raur, p. 461. — Vischer, U. B., p. 326.
— Weuniieri s vScui.iKiuj.vcn. .\liilhusiniis ; inscrit corarce
étudiant, en 1478; bachelier, e?i 1480; uiaître-ès-arts, en
1485; docteur en théologie, en 1516. Il fit des cours de théo-
logie; fut quatre fois rsFètu des fonctions de recteur et mou-
rut vers la fin de l'année 1586.
Wurslisen, Chron., Liv, VI, fol. 427, où se irouTent ses armoi-
ries. — AUien. Raur., p. 461 . — PetrI, Der Sladt Mfllh. Gesehicb-
len, p. 813. — Vîscher, U. B., p. 168. 183. 199. «5. 8S8. 326.
— Les SchUarbach flgurent parmi les bmiltes éteintes de Mulhouse
V. Nûlb Bflrgerb.. p. 419.
1507. — Johannes Gkbwileu de Columbaria (Golmîir);
inscrit comme étudiant, eu 1461); maître-os-arls; curé à
TQrkheim; licencié, puis docteur et professeur eu théol(^ie
à Bâle; préhendier de Saiut-Pierre. Il fut trois fois élu rec-
teur. Gn 1523, il s*opp03B, a^ac trois autres professeurs de
l'université, à l'introduction de la réforme, quitta la ville en
1580 et devint curé à Eystct, dans le margraviat de Bade,
où il mourut dans un ig» très avancé.
Digitized by Gopgle
BBOnORB DB I.*DNITIIWITÉ OB BALB. ALflAOIBNS
161
Wurslisen, Chro» . Liv. VI, fdl. Hl. — Allion Uaur. p. 7.
— Viscber, U. B., p. 57. 301 . m. iU. iii. 316.— Ph. de Gol-
b6ry. I. c. (Voir Joh. Sellatoris, ad ann. 1505).
1610. — Jacobos dbGotteshbim de Âsi Argent, (de Stras-
boarg) ; matlnj-èo-arts ; doeteor, en i 509, et profesaeir en droit
ei?il; doyen de la hcalté, 1516. Engngé dans une qaerelle
arec le conseil de runiversité', en 1517, il foi suspendu de
ses fonctions et condamné par l'évéque-chancelier Christophe
à une forte amenda que son ami, Albert de Bœrenfels, paya
pour lui, en 1519, époguc a laquelle il fut réintégré duiis
toutes ses fonctions et dignités.
Wurslisen, Chron., Liv. VI, fol. 427. — Alhcn Raur., p. 108.
461. — ViscluT. 1). B , p. :i45. dl(î. '.m. — \o\i'i sur la famille
noble de GoUi-slu'im ; llerlzog, Cliroii., Liv. IX, fol. Ib7pl 108.—
Schœpflia-Rav., locues IV el V, passim. — Lrn. Lchr, Als. ii.,
tome II, p. 218. S19, Jaoobus de Gotteslieim ne figure dans aucun
des trois derniers ouvrages comme membre de ta femiUe de G.
1513. — Johann. Sbllatobis de Guebwiler. IL
(Omis dan.s Wurstisen Chron. Liv. VI, foi. 4S7). — Atheu.
Raur^ p. 461. — Viscber, U. B., p. 398.
1515. — JoH.vN.\K.s Gebwiler de Golumbaria. II.
Wurslisen Chron., Liv VI, fol. 427. — Albea. Raur.,p. 401.
— Visolwr, 1. li., p. 327.
1516. — Wkrnherus ScuLieRBACii, Mulhusin., II.
Wurslisen. Chron., Liv. VI, fol. 427. — Alheu. Kaur., p. 461.
— Vischer, U. B., p. 327.
1517. — WoLPUOANQOS Fabri Gapito ^(Kœpflein ou Kœpfel),
de Hagaenan; né en 1478. Il fit de brillantes études «as
universités de Fribourg, de Bflle et d'Ingoistadt. Il devint
' ConsUium universitaliSf désigné dans leâ documents par : die ganze
Univertilœt.
* FAsat se. filius ¥„ par aUosiun as métier de son père qui était
markhal-fBrrant
Noavalle Séria. — S** Année. 1 1
162
REVUE D*Al.8ACt
maître-ès-arts et successivement docteur en médecine, en droit
et en théologie; {iréilicaleiir de la cathédrale de Bùle; doyen de
la faculté de théologie. En 1520, il quitta Bâte pour se rendre
à Mayence où Tavait appelé le cardinal-archevêque Aibsrt,
en qualité de prédicateur de la cathédrale. Après an séjour
de trois àns à Mayence. il quitta son poste pour se rendre à
Strasboarg. en 152S. Il y fut élu prérét du chapitre de Saint-
Thomas ; se lia d*«mitié arec Martin Butzer et devint on des
plus savants et des plas sages réformatears de l'époque. Il
monratà Stra8boarg,au commencement da mois de novembre
1641, et non en { 587, comme l'indiquent Schneegans, B^Ute
d$ Saha-Thoffm, p. 269; Baqaol-Ristelhuber, Dieiiarmairôy
3* éd , p. 170, et plosieurs autres.
Parmi les nombreux ouvrages qui (raitcnt de Oipito, je ne cite>
rai que les suivants : Wiirslisoii, Chrori., I.iv. VI. fol. .i27. —
Adam, ViUe llieol., toi. 41 etc. — Alhen. Haur. p. 10-12. 402. —
Vist^her, IJ. p. 227. 228. 230. 327. — Schneegans, Egl. de
St. Thora., p. 269. — Rœhrich. Réf. Ge^ch. {passim). — B um,
Capito, ouvrage aussi distingué par les recherches historiques» it
caractéristique du rèforinatenr et de l'époque k laquelle il appartient,
que par Ténergie et Toriginalité du style. Aux pages 578 à 585,
se trouTe, par ordre chronologiquet la liste complète des œuvres de
Capita — A. Erichson, Kv prot. Kin;henbote. 1878, p. SOS et
suiv. — Schmidl, Uist. liu., lome I, p. 97.
1518, — JoH. Skll.\toui.s de Cebwiler. III.
(Omis dans Wurslispu, Chron. Liv. VI, fol. 4i7). — Alhen.
Raur, p. 4G2. — Yiscber, U. B., p. 327.
Il ne me semble pas sans intérêt de mentionner ici, qu'en
1518, sues le rectoral de Skli.atou, le ?aliri(iiie Thomas
MuRNER, alors déjà âgé de 42 ans, poëte-luureal, docteur en
théologie de l'université de Fribourg, se fil inscrire comme
étudiaîit à la faoullé de droit, où il fut successivement reçu
licencié cl docteur uiriusque juris. Voy. Tu, von Liebenau,
Thonm Mwner in Basd, Basier Jahrbiich, 1879, p. 70 et9S.
Digitized by Gopgle
RKCTSUBS DB L tNlVSRKtXfi Dfi BALS. ALSACIANS ItiJ
— WkUNH. SCIILIERBACII, MLilliusiii. ill.
(Omis dansWurslisen, Chron., Liv. VI, fol. 4S7). AUieo. Raor.,
p. 462. - Visctaer. (J. B., p. m
1521. — JoH. Sellatorls de Gebwiler. IV.
(Omis dans WursUsen, Chron., Liv. VI, fol. 438). — Athen.
Raur., p. 462. -> Viscber, U. B., p. 327.
15S2. — Jou. Gebwilsr de Golmaria. iU.
(Omis dans Wiirsliscii, Chron., Liv. VI, fol. 4i8). — Alhen.
Kaur., p. iù-1. — Vischer, U. B., p. [iil.
1524. — Wermi. Schlieubacu, Miilhusin. IV.
Omis dans Wurstisen, Chron., Liv. VI, fol. 438). — Athen.
lUur., p. 462. — Vischer. U. B.. p. 238.
En résumant les indicatioas sur Texercice du rectorat de
Tunirersité de Bâte par des sayants alsaciens, entre les aimées
i460 et 1524, on trouve qu'ils onl été au nombre de vingt,
dont quatre 4 fois re?êlns de la dignité de rectenr (OUglin,
Surgant, Job. Sellatoris etSchlîerbacb); un, 8 fois (Job Geb-
wiler) et trois, S fois (Brun, Wildeclc et Westhofer).
Dans l'espace de 64 ans, le rectorat de Tuniversité de Bâle
a donc été 87 fois confié à des Alsaciens I
AUG. SïŒBËll.
164
REVUE D AI^ACE
APPENDICE
I.
Epitaphes de George d'Andlau
(Voy. page 151.)
1. Hic jacet insignis, virtute insignior omni
GEORGIVS DE ANDLO nobili vir sanguine clarus,
Preelatorum decus, cunctis gratissimus unus.
Fulserat hoc templo pariter et in Luteabaco.
Egregius ambarum Praepositus Ecclesiarum,
Atque ia hac primus floruit dîgnissimus urbe
Studii rector almi, nunc sine Domine puWis,
Sic spes, sic gaudium, sic transit gloria muodL
Omnibus stat brève et irreparabile tempus.
Obiit postquam in hac Ecclesia annis 50 floruisset,
die 7 meosis Martii An no Domini 1466.
Cujus anima œterna pace fruatur.
2. Nobilc gemma mihi proavis abavisque décorum,
Quorum virtutem Teutona terra stupet.
Gonjunzi doctas clara cum stirpe camœnas
Ornatu hoc placuît condecorata genus.
Post, primus gessa regalis sceptra Lycœi,
Ista quod visum est condere in urbe Deo.
Nunc mea mens sese ccelesti oblectat in auia,
Ast hoc in tumulo moUiter ossa cubant.
3. Das Rœmiscli Reich vier Rittcr bat,
Darunder Andlo zicriich staht
Viel liundert Jahr wegen der Ehr
Die ihm kompt von der Tugend her
Wcîchcr sich crzcif^t in Krieg und Fried
Durcb einen rechten Heldeo theb.
Digitized by Gopgle
B£CTEUlUi DE L UNIVKBSITÉ DB BAL£. iO^ACIENS
165
In diesem G'schlecht war ich geborn
Doch g'iehrt su seyn mir auszerkora.
FûafiBig Jahr lebt ich in der Statt
Die mir viel Guts bewiesen hat
War Thumprobst und der erst Rector
Alsz man zallt Tierzehn hundert Jahr
Und sechszig : starb im Frieden gut
Solchs mir Terlieh der hœchste GOTT.
II.
(Voy. p. 161).
Jean Greutzer jugé par Geilor de Kaisersberg,
Wimpheling et Berler.
1. GBiLia, Emeu, édL Stnab. I9I6, fol. XIX verso.
c Nym suo dem ersten die P&rrer herfûr, darnach dy
Bischoefi: Nim zuom ersten doctor Creutaer, der was ein
firum biderb man, euwer seind vil da die in kent haben
Ynd ich sein erste predig hort, die er in dez orden thet,
da er ein prediger mûnch ward zuo base!, der ist hie 2110
Straszburg zuo sant Laurentzen ein lutpriester gesdn
▼nd eyn Vicary vff voserm Chor, wie der durchechtet ist
worden von vnnutzen schlechten lûten.das weiszmanauch
wol, sie sein auch schier aile elendglich vmbkummen. Der
ein ertranck, der ander fiel zetod, der dritt erstach sich
selbs. >
t WoiPHLisG» CaM. ^Êoop, Arfeni. 1508, p. 110.
c Fut etiam sub hoc Roberto* Plebanus quidam Argen-
tinensis Joannes CrûtzerTheologiae Professor, vita A doc-
trina probatissimus, qui propter jura Parochis, & quia
manifestissima vida constantissimi reprehendebat, a qui-
busdam privilegiatis & a nonnullis civibus (qui fratribus
iUis adhaeserant) magnas injurias perpessus est; sed Deu^
* L'évèqae Robert de Bavière.
166
BIVDK 0'AL8A.CB
persecutores suos manifeste & ad oculum punivit, Uoos
in Rheno sufibcatus est, alter in patibulo suspensus, qui-
dam in lupanari repente occubuit, quartus fuit reus diu
in carcere latuit, alius in hospitali enutritus. >
3. Bbrler. Ckmik, p. 71. Code historique et dlptoniatiqae de la ville
de StrastHNirg. 1843, 1, S« partie.
€ Jtantut Crutur pkkûtnu* Es ist ouch gewessen under
disaem Ruprechen* zu Straszburg ein p&rrer Joannes
Crutzer, der heilgen geschrifft ein doctor, dns frummen
Icben und gutter Icre, welcher umb die gerechtikeit wil-
Icn dcrp&r, darumb er die ofifenbarliche laster stanthaff-
teglich strafft, hatt er yon ettschlichen ordens lutten und
von etttichen burgeren die den selbigen bruder(n) anhin-
gen grosse scbmach und unbiUikeit erlitten. Abergottder
berr hatt syne durckechter offenlich vor aller menscben
ougen gestraift : einer ausz denselbigen ist ym Rheyn
ertruncken, der ander erhenck(t) worden, ettlicher im
Irawenhusz geelich gestorben, der fiert umb syns diep-
8tal(s) willen lange zitt ge&ngen gelegen, einer in spitall
kummen. >
III.
(Voy. p. 154.)
Le passage de l'épltre dédicatoire de l'ouTrage de Pierre
d^Audlau dont nous avons parle plus haut, et où notre
compatriote iraliribue ia qualité de noble qu*à George
d'AndIau, ent ainsi conçu :
P. 1. c Gloriosissimo et triumphatissimo Principi, Domi-
no Friderico Rom. I.
.» et sacrée suas Maiestatis subiectissimus Petrus De
Andlo, Alsatiae oppido, agnomen trahens» Columbariensis
Ecdesiœ Canonicus, interDecretorum Doctores minimus...
< Romani progressum imperij.
... c Vnde ad sacri decus imperij, honoremque venera-
' L cvèquc Robert de Bavière.
Digitized by Gopgle
BECTBUBB DE lHINIVRBSITÉ DB BALB. AL8ACIBIW
167
bilis et dara mhihtaûs viriy dumtù Georgîj de Andlo Basilieosis
ac Lutenbacensis ecclesiarum prœpositi, mihi inter mor-
taies colendissimi domini, manam promptam papyro
adieci. Illias nempe amplam et vctustissimam familiam
pro necessitudine stirpis hanc paginam pro al-quanta
etiam portinne attinerc existimaiii : cum in ordinc septem
graduum aobilitatis, et basium quibus Romana fundalur
potentia, et sua prosapia intcr quatuor militaris ordinis
trcncaloprias dignissimc connumcrctur et primo... % (Com-
muniqué par mon ami et collcguc M. G. Stoffel, d'après
l'exemplaire de la bibliothèque de Colmar.)
IV.
iVoy. p. l.'jô.)
Voici ce que C. Pellicaii dit an sujet du Truilé sur ki foi^
l'espérance ei la cftarité que Chr.d'Utenheim* l'avait invité à
composer :
< Pro familiaritate autem, qua me dif^rnabatur Episcopus
Basiliensis Christophorus ab Utenheim et quotidianis col-
loquiis. expetiit a me. ut summam brevem ei describcrem
ejus catholica^doctrince, que populo sibi commisse ad salu-
tem scienda necessaria esset. Tentavi obsequi Revcrendis-
simo Domino composuique tripartitum opusculum, de
credendis scilicet, spcrandis et ag'cndis, sicque exposui
articulos fidei, orationem d<iminicam et decem pra:cepta
Dccalog-i, ea brevitatc et laeulcntia, qua potcram. In qui-
bus alicubi sequcbar non tam meam conscientiam quam
scholasticos quosdam Doctorcs mcndicantium ordinnm.
Unde contiirit, non omnia ibi scripta solida? fuisse verita-
tis. scd ejus, qua; tune veritas habcbatur et generaliter
probabatur... > V. Dus Chronikon des Konrad Pellikan. etc.,
herausiccLreben durch Bernhard Riggeabach. Base!, 1877,
in-8^ Page 36.
' AiiT onvrape» qui tr;iit ;iil do Chr\H(nphe M'tenheint, cités à la p. 155,
il faut ajouter la moaugraphie de IIkrzuu, Baseler Beitrœge xur vattr^
kenditehin Gt$(^iehte, h Ku«l 1839.
UALSACE
PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
C0RH£^1>UNDâKCE des députes de STRÂSUOlJUti A L'ÂSSbMBLEË NATIO.NâLE
(ArnCb Î19S)
Documents tirés des archives de Strasbourg
Siùie.
VI
Instructions particulières
pour k» députés de la ville de Strasbourg
!•
lies députés seront antoriflés à TOter pour la permanence
des Etats dans le cas où elle ^rait proposée.
r
Tout brevet de pension, sous qnel(|iie tilre qu'il ait été
obtenu, devra être représenté aux Etats généraux.
8-
Le VŒU de rassemblée est que la vénalité deB plaeea de
judicatiire soit supprimée, avec coite observation que comme
la province d'Âlsace a déjà remboursé une très grande partie
de celles de aon Conseil souverain, elle ne doit pas être com-
prise dans la répartition générale qui ponrroit être ordonnée
Digitized by Gopgle
L'ALSAOB FBNDAMT tJL ftftVOLUT»>N FRAKÇA]» 109
Ils se oonformeront poar la manière de voter, à la plaralité,
dans toutes les matières d'administration et de législation.
«•
Liberté personnelle de sortir do royaume après en avoir
fait sa déclaration au juge et avoir acquitté les droits établis
dans le lieu du domicile; à l'efTet de quoi toutes les ordon-
nances contre les émigrations seront révoquées.
6*
Les dépatés présenteront le vœn poor Tabolition générale
et instantanée des fermes et régies ; subsidiairement qoe
dans rintervalle de la durée restante du bail de la ferme,
tous délits et contraventions seront jugés par les juges ordi-
naires d'après les rèjilenients rendus sur cette partie d'ad-
ministration; et ce. pour préserver les ciioyens des abus et
vexations auxquels le réKime de la ferme les expose, en
attendant une révolution si heureuse et si désirée.
V
Les députés mettront en délibération si le clergé doit for-
mer un ordre particulier, et si, TEtat ecclésiastique n'étant
qu'un état comme est le militaire et la robe, il ne convient
pas de le réunir aux deux autres ordres.
8-
Le vœu de tous les représentants est que toute inquisition
domestique et toute fouillle dans les poches seraient effacées
du code de la ferme, puisqu'elles supposent le délit où il n'y
a pas encore de pieuve, et mettent l'honneur et la fortune
du citoyen à la merci des gardes.
Les députés demanderont à Sa Majesté un tarif modéré
pour l'entrée dans le royaume des marchandises fabriquées
dans la province, au cas que le sistéme des traites ne soit
170 BSVUB D* ALSACE
pas totalement aboli. Qu*en ce dernier cas les députés daman-
dent au moins subsidiairement que las bureaux sur les gran-
des routes d'Alfiviee. en Lorraiue soient tenus et astreints de
délivrer les acquits à caution, à la destination de Strasbourg,
ainsi que le chose s'était pratiquée Jusqu'au 1786.
Pour diminuer Texportation annuelle des sommes considé-
rables pour achat de bceufs chez l'étranger, les Etats prorin-
cianz s'occuperont à exciter les eultifateura de cette proTince
à exploiter les terres avec des bétes à cornes et h améliorer
l'espèce, et ce par primes et encouragements assignés sur les
fonds libres des impositions des haras, que Sa Majesté rient
de remettre à la disposition de l'assemblée proYÎnciale.
vn.
Lettre du Magistrat à M. Gérard,
Conmlier d Elat^ Prêteur royal de la ville di Strasbourg
Stnabooig. Il Avril im
Monsieur,
Le travail de HH. les 82 commissaires chargés de la rédac-
tion du cahier du Tiers-Etat de cette ville s'est prolongé
jiK^'qucs aii-dcla de la quinzaine et ce n'est que pour mercredi
dernier qu'il a été possible de convoquer de nouveau ras-
semblée générale pour y arrêter le cahier et procéder à
l élection des deux députés aux Etats généraux.
Lassemblée a duré depuis sept heures du matin jus(jue3
vers quatre heures du soir. 11 7 a été fait lecture du volumi-
neux cahier arrêté par MM le^ commissaires; les scrutins
ont occupé te reste du temps. Tout s'e^t passé dans Tordre
et aucun incident n'a donné matière à des discussions désa-
Dlgitized by Gopgle
L'ALSâCB KNDAMT LA RÊVOLUTIOIC VBàNÇAISB 171
gréables. La réclamation contre la représentation particulière
accordée aux trois corpaderUniFersîté^du Chapitre de Saint-
Thomas et du Gonvent ecclésiastique n*a point été renouvelée
et nous n*avons point été dans le cas de fliire usage de ce
que TOUS arés bien touIu nous marquer de Tapprobation que
Mgr le garde des sceaux a^oit donné à notre ordonnance
pro?isoire. . . Mil. les commissaires pour la rédaction nous
STOÎent adressé dès la lundi soir une note pour nous faire
part qu'ils dcsiroieiit mettre sous les yeux du Magistral les
▼œux et do'i'ance-i de la buur^^eoisie sur le.s objets de ronsti-
tulioti et d'administration intérieurs de celte ville, cl \uj\\r
nous proposer d'agréer qu'an coniilé nommé par les repré-
sentans put conférer dû ces objets avec une députation du
Magistrat. D'après la dis[)osiiion connue des esprits, nous
avons cru devoir nous prêter à une ouverture qui sembloit
ménager les moyens de dissiper les préventions du moment
et pouvoir contribuer au rétablissement de la bonne harmo-
nie. . . En conséquence rassemblée générale des représentans
a désiré avant Télection des deux députés aux Etats généraux,
procéder à la nomination d*un comité de sept personnes charr
gées d*eDtrer en conférence avec le Magistrat et MM. les com-
missairts ont fait agréer à rassemblée une procuration rédi-
gée à cet effet, procuration dont il ne nous avoit point été
donné conriMlssanre, dont nous n'avons pu ciniicscher la
signature mais dont le contenu paroit pouvoir devenir l'objet
des plus sérieuses rénexions de notre part. Quaîil au choix
des personnes, il y a été procédé en noire présence, au désir
de l'assemblée par un seul et même scrutin et la majorité
des voix s'est réunie sur AI.M. Fischer, avocat général, La-
corabe. notaire, Schubert, négociant, Hervé, Turckheim fils,
banquier, Wunderer, jardinier, Spielmann, greflSer du petit
sénat, le professeur Dietrich, et le S' Metzler, ces deux der-
niers comme vicaires ou suppléans. Nous ne serons à même
qu*aprè8 les fêtes de délibérer sur ce qui nous convient de
Digitized by Gopgle
178 BBTUJS O'ALSàCB
faire relatiyemeat à ce comité et aux suites qu'il pourroit
«Toir. . . *
Nous avons I hooneur d'être, etc.
VIIL
Lettre à M. Gérard,
comeUter dJSkU, prétmr raifat tk h nUk de StroAourg
Stnabonig, IS AtiU liW.
Monsieur,
Les copies du cahier de doléances da Tiers-Etat de cette
Tille n'aiant pu être achevées qu'en ce moment» je m^emprease
de TOUS adresser celle-cy jdnie.
Vous dtes instruit, monsieur, que diaprés la disposition
connue des esprits, le Magistrat a cru deToir agréer le Toa
des commissaires pour la rédaction de cahiers, tendant à ce
qn*nn comité nommé par les représentants entre en confé-
rence sTec one députation du Magistrat sur les doléances de
la bourgeoisie, relatÎTes à la constitution et à l'administration
intérieure de cette ville.
Je dois avoir riioiiiieur de tous mander à ce sujet, nion-
Gieiir, que les sept personnes formant ce comité ont présenté
hier à MM. les XXI requête, aux lins de nommer les députés
du Magistrat, qui, en conséquence, a nommé MM. les stett-
meistre Chrétien d Oberkirch, Tammeistre Poirot, le XIIL
Htnnenberg, le XV. Mogg, le baron de Berstetl XXI et au cas
où ce dernier ne pourroit se trouTer aux conférences, le baron
de Joham, Traiteur et Bogoer assesseurs.
Je suis avec respect, monsieur, etc.*
* U fin de I» leUre relate TéleetioD dae dépotés et ferait double em-
ploi avec le procds-Terbal donné plue beat; nous la sapprimons donc
ici. — M. Gérard, depuis longtemps souiTranf, se trouvait abr<i en congé
à Paris, au inoni-nif où sa pn'spnre aurait éln fort utile à Strashoiir!?.
* La tnimi^' d»' i!t'tlt! lettre u'»st point siirnéc, mais elle cuiauc évi-
demment d uinuembre du Magiâlrat, peul-êlre d'un des avocats-généraux,
de la ville, chargés de tenir le prèteor an courant des éTénements.
Dlgitized by Gopgle
L*ALSACB PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAIS* 174
IX.
Extrait des procès-verbaux du Conseil des XXT,
du i8 Avnl im
.. . Messieurs les députés de cette ville aux Ëtats géaé-
raoz étant sur leur départ pour Versailles, il a paru oonve-
nable et on a pensé qu'il pourolt leur être agréable que pro-
visoirement et en attendant que les intentions du Roy soient
plus particulièrement connues sur cet objet il fut pris des
mesures relati?ement aux dépenses de cette mission. En con-
séquence le Magistrat en a délibéré et il a été convenu que
te traitement de MM. les députés pourroitétre provisoirement
réglé à raison de trente livres par jour et huit cent livres
pour les dépenses exlraorditiaires du voyage, y compris le
retour de Versailles à Strasbourg, sauf ce qu'il plairoil à Sa
Majesté ordonner sur l'un ou l'autre objet.
Le Magistrat désirant donner à Messieurs les députés un
témoignage de ses Httenlious a 1 honneur de les prévenir en
même teras qu'ils trouveront soit à la Tour-aux-pfennings*,
soit entre les mains de M. de Grolbois, chargé des affaires de
la ville à Paris, des fonds à leur disposition, pour les avances
que les droonstances pourront exiger, et que Ton transmet
à M. de Grolbois, Tautorisation nécessaire de remettre à mes-
sieurs les députés contre leur reconnaissance st sauf décompte
final, les à^comptes et avances quils jugeroient à propos de
demander. MM. les députés voudront bien disposer suivant
les circonstances de cette facilité et être persuadés de Tem-
pressement du Magistrat sur tout ce qui pourroit leur faire
plaisir.
' La Tour-aux-Pfcnnings {Pfennigthurm) était h la fus 1c Tr^nor, la
Caisse des dépôts et ia Banque oflicielle de la peUte république de Slraan
bourg.
174
BEVOB D'aLSACB
X
Lettre de M. de Turckheim. à ses commettaiits
Ventllles, ee 18 Mal im
Messieurs,
J'aurois ea l'honneur de vous écrire plulôt sur les nou-
velles de ce pays qui ont droit de vous intéresser, si je n*û-
▼ois roula attendre quelque objet de délibération commune
des ordres : mais comme cette réunion ne paroit pas encore
si prochaine, je n*ai pas voulu tarder davantage de vous rei-
térer tant en mon nom qu*en celui de mon collègue, qui est
depuis Samedi à Paris, toute notre sensibilité aux marques
flatteuses de confiance que nous avons reçu de vous et des
représentants de la commune en général, et auxquels nous
ne pouvons mieux répondre qu'en nous dévouant avec un
courage infaligabie à notre mission.
Vous aurez appris. Messieurs, p ir les papiers pulilics que
Lundi, 4 Mai, les Etats généraux )iit fait la procession solen-
nelle depuis \olrc Dame jusqu'à Saint-Louis. Toute la famille
royale y a assisté; une foule innombrable de monde s'étoit
porté à Versailles jusqucs sur les toits des rues où passoit
ce brillant cortège, entouré de tout Téclat du trône. Mr. TE-
véque de Nancy a prononcé le sermon : et le Roi a d(i, être
bien satisbit par les acclamations réitérées et énergiques
de son peuple.
L'ouverture des Etats généraux se fit le iendemain dans
une salle magnifique destinée à nos assemblées et qui con-
tenoit plus de 5000 flmes. Nous avons en Tbonnenr de vous
envoyer un exemplaire des discours prononcés dans ce jour -
solennel. Vous ne pouvez vous figurer la grâce et la noblesse
avec laquelle le Roi a jirononcéle sien: même enllioijsiasme
qui saisit dans le discours de M. le directeur général tous
les passages heureux et y applaudit avec ivresse.
Le lendemain nous croyions commencer les travaux com-
muns pour la vérification des pouvoirs des députés dans la
Digitized by Gopgle
L'ALSACE PENDANT LA RÉVOLUTION FEAMÇAIâB
175
salle nationale, mais les deux premiers ordres, se fondant sur
l'ancionne possessio!i dos Ktats généraux et sur le silence liu
gouvernement sur celle question Irop l élèbre, qui depuis six
mois occiipoit la nation entière, se retirèrent dans des salles
séparées et le tiers les attendit pendant plusieurs jours en
vain dans la salle nationale.
Depuis, la noblesse s'est constituée en ordre, a ouvert UD
régistre et vérifié les pouvoirs de ses députés.
Le clergé plus meiuré dans sa marche a visé les pouvoirs
de ses députés sans foire un pas aussi décisif, sans doute
parce que les prétentions hiérarchiques du haut-clergé sont
tempérés (itc) par les principes populaires de celui du second
ordre, qui est en force.
On a foit message aux deux ordres pour les rappeler dans
la salle commune ; ceux-ci y ont réciproqné par des députa-
tions et ont proposé des commissaires pour la conciliation.
Le Tiers-Etat qui ne vouloit aquiescer aux voies de fait de
la noblesse ni se ronstifuer à leur exemple pour soutenir
rindissiilubiliti' des Etats t^enéraux et le vote par tête deman-
dé par toutes les communes de [''rance et implicitement ac-
cordé par le gouvernement, en doublant le nombre des repré-
sentants du Tiers, ce qui seroit complètement inutile et
illusoire si le vote par ordre devoit avoir lieu : a resté depuis
dix jours dans une inaction forcée. Tous sentez même, Mes-
sieurs, que cinq cent personnes réunies sans forme et déli-
bération régulière, parmi lesquels il y avoit beaucoup de gens
éloquents pressés de se foire entendre et quelques tètes
exaltées par les idées qui fermentent depuis un an dans la
nation, n*ont pas dû dans les premiers jours être orgrnisés
en société réglée: mais on a depuis établi une police et un
mode de voler provisoire, et (juoique ce dernier soit long et
qu'une [iroposition discutée et débattue soit toujours l'ouvrage
de deux ou trois jours au moins, on a nommé aujourd'hui
quelques commissaires pour tenter la conciliation, qu'on
176 BBVDB d'ALSACB
désire plus qu'on n'ose l'espérer. Cette perspective n'est pas
satisfaisante, mais l'amour du bien et la rais.)n inspireront
une nation généreuse tt sensible et éteindront la méfiance
mutuelle qu'un peu de morgue d*un côté et des idées trop
exaltées d'un autre ont fait germer. Rien n*eat perdu encore
et quand ou ne devroit s*entendre parfaitement qu'au bout de
16 jours, nos commettans n'auront pas lieu de se plaindre.
Ce que nous devons, Messieurs, tous assurer, et ce qui ne
TOUS aura pas échappé dans les discours soumis à votre dis-
cussion, c'est que notre bon et auguste Roi, qui est menacé de
perdre d'un jour à l autre sou héritier présomptif, veut forle-
nierit le bien de ses sujets, qu i! est puissamtneul secondé par
un ministre vertueux, et qu'uiuMiatiou aussi éclairée ne lais-
sera jias éfliapper iiilVuclueuseraerit l'occasion unique pour
se régénérer et préparer U félicité des siècles à venir.
Nous apprenons avec plaisir, Messieurs, que les conleren-
ees arec les députés du Magistrat sont fixées; nous attendons
avec empressement des nouvelles satisfaisantes et espérons
de la justice des administrateurs qu'ils feront droit sur celles
de vos doléances qui demandent un prompt remède. Nous
avons cru devoir profiler d'une audience gralieuse que nous
avons eue auprès de Monsieur le comte de Puységur, minis-
tre du département, pour lui parler avec mesure de vos v&uz
et du parti sage que vous avez pris de les soumettre d*abord
à l'impartialité du magistrat. Il a approuvé celte marche et
nous nous sommes ainsi ménagé la facilité éventuelle de
recourir à sa justice, si contre toute vraisemblance on n'ac-
corduit pas à vos représeulalions le degré d'attention qu'elles
méritent.
J'ai rhonneur d*étre, etc.
Ti RCKUEiM, ammeistre.
A MM" U» coimmmaÀres r^ésentam de la bourgeoisie.
Digitized by Gopgle
L'ALSACE PENDANT LA RÉVOLUTION FBAKÇAI8B
177
XL
Lettre des représentants de la bourgeoisie
à MM. les dépuiéa de la vilk de Strasbourg.
Stnabooff » m » Miy im.
Noos atrons remarqué avec satialkction par la lettre qne
vous nous aTés fiiît Thonnear de nous écrire le 18 May, i'im-
pressîon beureose que Taspect de la nation aaaeniblée a fkile
gur tous ceux qui doivent concourir à fonder les bases de
son bufiheur futur : et quoique les inonjens subsequens ont
été troublés par le réveil des prétentions, nous aimons à nous
persuader qu'elles finiront pour se réunir toutes dans l'effort
combiné des moyens de tous à adoucir les maux de la pairie.
Dans les relations qui nous sont devenues communes, MM.
à ramener Tordre et la régularité là où les maux se font
reasentir, nous nous sommes occupés dans la sphère plui
modeste qui nous est aasignée a?ec aele et modération à laire
goûter les demandes de la bourgeoisie aux magistrats prépo-
sés an maintien des Imx ; nous avions gagné du terrein —
nos Gonlbrences stoc la deputatloo nommée par le Magistrat,
STOient pris une tournure fort heureuse, et nous sTons dû
sppercevoir arec inlerét que le rapport de la deputallon rap-
pB^beroit infiniment les esprits. En dîseuttant le point fou-,
damental de la régénération du Magistrat dans ses premiers
elemerjs, les cclievins associés aux fonctions de la magistra-
ture pour la police des Tribus et de différentes chambres et
seuls citoyens eligibles aux oflices de judicalure et d'admi-
nistration, il a été proposé un terme moyen; ce fut de sta-
tuer qu*à toute eiection future d'un echevin 15 bourgeois,
choisis librement par les tributaires immédiatement avant le
serutin d'éleetion, se réuniroient aux echerins en eiarcios
pour remplacer le défunt. Ce moyen teodoit a oonser?er aux
anciens, à leur donner une marque de confiance de la bour-
geoisie et à foire droit à la demande de celle d de coopérer
NoDTill* Séfto. - f Annte. 12
17B
BEVDS D'AI.SA.CB
à relectîon. H a été arisé de plus qae la concorde entre toutes
les classes de citoyens seroit affermie, en consentant, dès que
le point conslilutionel seroit fixé, que dorénavant les élections
d'echeyins seroient faites coucurrement et que les sénateurs
conseillers de ville seroient rentrés dans l'exercire actif de
leur droit de suffrage en assemblée de Sénat et XXI, en tout
ce qui a Irait à radminisiraliou, les echevins soient cooser-
yés dans le droit que Tobservance leur adjuge de représen-
ter la boargeoisie, et qae la demande de rassistaoce des
boargeois aux départemeiis ŒConomiqaeB soit censée avoir
atteint son bat sans efRst oltériear, à la seale reserve de con-
fection da premier compte général des revenos, charges et
dépenses et Tadmission honorable et grataite des boargeois
à la direction des flbndations pienaes. Partans de ces bases
et très rapprochés de sentimens de la plupart des membres
de la deputation du Magistrat nous crûmes et ddmes croire que
le résultat d'une assemblée générale du Sénat et XXI de lundy
passé, seroit consolant pour la bourgeoisie ; nous le disons
à regret, MM., la chaleur de la discussion interrompit le rap-
port du parquet et l'avis de la deputation ne pût percer. Il
fallut reprendre hier le rapport et la délibération ; à son
iflsuë il fut arrêté que les doléances de la bourgeoisie, qui dès
le 7 avril aroient été communiquées au Magistrat, qui dfès le
1 avril a voient provoquée un décret du Magistrat, par lequel
il nomme une < deputation pour éclairer les opinions^ accor-
der les divers intérêts et maintenir l*harmonie >.
Qoe ces doléances qui depuis des semaines, occupent l'atten-
tion de tous ceux qui prennent intérêt à la chose publique
sont renvoyés à Tezamen des diflbrentes chambres et dicas-
tères pour recevoir leurs remarques.
Ce décret dilatoire qa^une grande partie des magistrats a
combattu avec énergie, qui excite le mécontentement même
de la majorité de la deputation nommée pour éclairer
^68 opinions, provocque des murmures. La bourgeoisie est
Digitized by Gopgle
L'ALSACE PENDANT LA RfiVOLiniON FRANÇAISE
179
retenoë par la oonTielioD, que le Magistrat est disoord avec
lay ménie, parce que plasienrs de ses membres le lay témoi-
gnent, et espèrent par là de calmer les esprits — Mais le
calme deTroit partir du sein des administrateurs et le point
de ralliement manque.Nous ignorons MM., si l'esprit de conci-
lialioii prendra le dfôsus, si la force de fesprit pulilii! des
uns, ramènera la majorité des suffrages. Nous redoutons les
éclats de quelque passion et notre position devient délicate
par le désir de retenir la bourgeoisie modeste et [)aisible,
mais avec fermeté et courage. Nous communiquerons la semaine
prochaine aux iSO Electeurs représentans, le délai et Tasser-
tien funeste qui nous a été intimée que les principes fonda-
mentales de notre pétition eprouToient des obstacles invin-
cibles. Nous ne croyons cependant pas à cette inWncibilité,
du moment que les ministres du roy auront examiné les
pétitions de la bourgedaie et leur coberence arec les prin-
cipes de la nation.
Nous nous rassurons par Touverture proTÎsoiro que tous
en ayés faite à M. de Puysegur et Taccueil qu'elle a recûe.
Nous sommes, etc. etc.'
xn.
Rapport
fait, le 2 Juin 1789, à MM. repré^sentants de la bourgeoi-
sie, par le-x sept commigsaires uonini's pour conférer arec
la dépuiaiiov du Magistrat, .v/r la jmrtie du cahier de
doléances qui concerne iee iniëréis particuUere de ia viUe
de Strasbourg.
MuSSlBUItS,
Pour répondre à la confiance dont tous nous honores, nous
nouN empressons de vous rendre compte du résultat de nos
* Celte picrt!, d'une rédaction fort peu granmialicalt! et lucidf, i\st
copiée »ur la uiiuute des archives; — Les discotsions entre les commis-
m
REVUE D'ALSACE
opérations, relitiTement à l'objet dont toos am bien Toaln
nous charger. Noos nous sommes Aift an deroir d'apporter
tous nos soins à faire Iriompiier la justice de vos représen-
tations: elle zèle que nous avons mis à remplirnotrc mission,
nous permet d'espérer que vous n'aurez point été trompés
dans votre attente.
I^a Chambre de MM. les XXÏ, après des délibérations réité-
rées, vient de nous communiquer son opinion sur les confé-
rences que nous avons eues avec MM. les députés du Magis-
trat; et la présente assemblée, convoquée par M. i'ammelstre
régent, nous offre la première occasion de tous faire part
des intentions de cette Chambre.
Nous commençons, llessiear8,par mettre sons vos yeux, la
lettre qne nous avons reçue de MM. les députés de la Tille
aux Etats généraux, le 18 du mois dernier. Nous TaTons rete-
nue jusqu'ici par devers nous, dans Tespérancede vous voir
bientôt assemblés, et de peur qu'elle ne s'égarât en passant
de main en main. Au surplus cette lettre ne conlient en
grande partie que des détails reiatii's au cérémonial de l'As-
semblée nationale, desquels les papiers publics nous ont déjà
instruits. Vous en serez convaincus. Messieurs, en prêtant
votre attention à la lecture qu'on en va faire.
(Ici la lettre a été lue.)
L'audience que nos députés ont obtenue du Ifinistre du
département, et dans laquelle ils ont'&it mention du cahier
de doléances de cette ville, mérite d*étre. remarquée. Nous
vous prions, Messieurs, de point la perdre de vue.
Mais pour venir au fait, nous devons d*abord vous rappe-
ler, Messieurs, que, sur les dispositions favorables que le
Magistrat avait témoignées dans la séance du 7 avril dernier,
stireK avaient eommenoéle S2 avril. Le 98 mai. malgré les réclamations des
représentants, elles furotil ajournées au •2.') juin, et le iiiajrislrat assimtade
la sorte, bien à la légère, la responsabilité d'uno irritation générale de
la bourgeoisie, doublement dangereuse dansuno crise comme la présente.
Digitized by Gopgle
L'aLSA.C£ P£hDANT LA. &ÉVÛLUT10M FBàK(,AlHE
181
ta sujet de la présente commissioD ; tous nous stss élus le
lendemain à cet effet, dans rassemblée générale du tiers-état,
que présidait le Magistrat. Le 15 du même mois, nous avons
requis MM. les XXI de nommer de leur roté une ileputa-
lion, qui coopérât avec fious au succès de cette entreprise,
auquel on était également intéressé de part et d'autre: et le
même jour cette nomination a été eUectuée, aiufii que l'atteste
le décret que vous allez entendre.
(Ici on a fait la li'cture du dr ii't/:
Le 22 dudit mois a est tenue la première conférence. Les
décrets de nomination y ont été lus d« nouveau, et les pou-
voirs réciproques reconnus. Après cela on a fait quelques
questions préliminaires ; savoir, s'il ne serait pas à propos de
donner à Timpression le cahier de doléances, et de proposer
un prix pour encourager les citoyens A la recherche des
moyens les plus propres A simplifier le recou? rement du SkM-
ifeldf rassemblée ayant délibéré sur ces questions, a résolu
qu'au préalable on délivrerait à chaque Tribu une copia
authentique du cahier f et qu'à Tégard du StallgîUi\ le col-
lecteur produirait un état du montant de cette imposition,
avec la manière do la percevoir.
A louvertore de la deiixiènie conférence, (lui a été ditTé-
rée jusqu'au 4 mai à la demande de MM. les députes du
Magistrat, ceux-ci ont r* {ireseiite (ju attendu que plusieurs
articles de la partie d^ cahier de doléances qui concerne la
constitution intérieure de la ville, compromettaient les droits
de différents corps, dicastères, Chambres et départements,
ils ne pouvaient donner sur cet objet leurs opinions person-
nelles que provisoirement, jusqu'à ce que les vœux du tiers
état eussent été communiqués à oes corps.
Ensuite on a rédigé cette partie du cahier de doléances
dans un ordre plus propre aux délibérations; et dès le 1"
' L'! Sinllijdd était une uspèee d impôt Slir le reveaa auquel étaient
assujettis les bourgeois de Strasbourg.
m
BBVUB D'ALSAOB
article', MM. les députés du Magistrat ont déclaré qu'ils n'ap-
prouvaient point la clause qui y était apposée, par la raison
qu'il ne pouvait être dérogé à la capitulation par de simples
vœu8.
A l'article 2 ^ ils ont demandé quel était le sens précis
qa'on donnait au mot commune {Gemeinde)'f On a déclaré
que ce terme avait la même signification dans cet article que
dans le traité dit Se/iwarMef\ et qu*on entendait par là
tous les Magistrats, nobles et plébéiens, ainsi qoe le reste de
la boargeoisie, pris ensemble. MM. les dépotés s*étant con-
tentés de cette explication, on a passé à Farticle soivani
I. — La coUoction des statuts de la ville, mentionnée dans
l'article 8, a été jugée aussi utile que nécessaire; on a remar-
qué cependant qu'il fallait faire une diiïi!rcnce entre les lois
OU ordonnances qui coniposenl le code municipal, lesquelles
ont pour objet la manière de rendre la justice, ainsi que les
formes de la procédure; et les ordonnances qui se rapportent
directement à la constitution de la ville : qu'on devait s'oc-
caper premièrement de celles-là, attendu qu'elles formaient
la partie la plus essentielle; mais que pour la rédaction des
unes et des autres, il était important de choisir des hommes
capables.
U. — L*article 4 propose une meilleure (6rme pour Télec-
' On a fait chaque fois la lecture de l'article qui était cité. Nota :
La partie du cahier de dolf^ances qui concerne les intérc'ts delà ville,
est divisée en trois sections. L'article I qui est cité ici, est le 1*' de U
première Beetioii,iiititidée : Intértt* généraux dé la viUe de Stratbowy.
Les articles saivants appartiennent à la seconde section, qui a pour
titre : Vœux concernant la constitution intérieure de la ville; et corres-
pondent à ceux qui sont indiqués en marge. [Note des rédact. de la pièce.)
' Cet article est celui qui sert d introduction.
* Le Sdtwwrbrief (littéralement la lettre du aermenf) était le doeamenk
«olMuidlement Iv, ebaqae année, snr la plaee de la cathédrale en pré-
sence de la population de la cité. Il renfermait l'antique constitution de
Strasbourg, et les citoyens devaient renonveler chaque fois leur serment
d'ohéissance.
Digitized by Gopgle
L'ALSACB PKMDilNT LA RÉVOLUTION FRANÇAIIB 183
tion des echefins : MSf . les dépotés do Magistrat ont prétendn
que cette demande attaquait en partie la constitution géné-
ralOf et en partie les droits et la possession des SOO echevins;
qu'elle devait par consi'quenl être conimuuitjuée ausdits
cchevins, dont ils attendraient l'opinion pour fixer leur juge-
ment. Cependant ils ont cru qu'on pouvait en quelque sorte
se rapprocher du vœu de la bourgeoisie, en établissant que
le nombre des électeurs pris sur la totalité des bourgeois,
serait proportionné à celui des électeurs de chaque Tribu, et
porté tout au plus à 15; en constituant ces électeurs à per-
pétuité, et en empêchant que les ficaires (ZÉitiKener) ne dis-
sent exclus de la charge d'echevin.
Les GommisBairee se sont oppoeés à la commonîcation pro*
posée, la regardant comme inadmissible et uniquement propre
à différer les opérations : ils ont représenté que les echsTins
étaient censés aroir ratillé d'avance tons les articles da cahier
de doléances sans exception, dès-lors qo*ils a?aient ?oté con-
jointement avec leurs co-tributaires k l'élection des repré-
sentants, et qu'ils avaieut autorisé ceux-ci à travailler à la
confection du cahier.
m. — Quoique l'usage de faire les élections à haute voix
soit établi dans cette ville ficpais un temps immémorial, cepen-
dant MM. les députés du Magistrat ne se sont guère éloignés
d'admettre la voie de scrutin, proposée par l'article 5, si ce
n'est à l'égard des élections des nouTsaos adyoints dits Zu-
fiwBfiffier.
IV. — L'article 6, concernant la partie de la comptabilité,
se divise en trois sections. HH. les députés ont exposé an
sujet de la première, qnits ne doutaient nullement que le
Magistrat n'acquiesçât à la proposition qui y était énoncée,
qu*il ne contribuât même à foire rentrer les conseillers dans
leurs anciens droits : va que le règlement de 475t n*était
pas son ouvrage, et que ce règlement portait un préjudice
notable à ses propres privilèges.
184
BBVUS O'ALliAGB
Ils ont ajouté néanmoins (ju'ils ne pouraient consentir que
les députés des Tribus fussent admis aus délibératioas de la
Chambre d'admiaislration, alléguant pour raison que leur pré-
sence était non-seulement superflue, puisqu^après la réroca-
tion du règlement de 1763, ce seraient les oonfleiHers qai
représenteraient les Trîbos ; mais qtt*eUe ponvait enoore deve-
nir naiaîble, attendu qirun trop grand nombre d'aseeeseurs
était plus sujet à retarder qu'à aranoer des aflkires de cette
nature, surtout s'ils n'a?aient acquis par l'expérience de
plusieurs années, la connaissance des détails multipliés qui
étaient traités è cette Chambre. Les commissaires se sont
contentés de répondre qu'aiicietineinent, dans des cas extra-
ordinaires, on prenait même l a v is des 800 echevins.
La proposition qui a été faite d'autoriser les représentants
des Tribus à assister à iaudilion du compte général de chaque
année, n'a cependant pas été absolument rejetée : on a remar-
qué seulement que la présence de ces représentants ne serait
point nécessaire, lorsqu'après le rétablissement deH conseillers
dans le droit de participer à Tadministration, le compte serait
rendu public par la voie de Tirapression.
XV. — MM. les députés ont adhéré à la manière de répar-
tir les impositions par tribus, telle qu'elle est prescrite par
Tarticle 7 ; mais ils ont demandé qne les echevins seuls fus-
sent chargé» de cette opération. On a obsenré alors que jus-
qu'à la prochaîne régénération du pollège des ccbeTins, ceux-
ci ne devaient pas être considérés comme ayant plus de qua-
lité que les autres bourgeois.
XVII. — Au sujet de Particle 8, MM. les déitutés ont dé-
claré que bien loin de s'opposer à la vérification des revenus
et des charges de la ville, ils étaient disposés à procurer au
Magistrat le compte général de chaque année, et à lui pré-
senter dès la première année un aperçu de la situation des
finances : mais qu'ils ne pouvaient approuver la manière
proposée de procéder i cette Tériflcation; qu'ils consentaient
Digitized by Gopgle
L AXâACË P£NDAK i LA BÉTOLUTION FRANÇAISE
1S5
tootdbis qu'elle Iftt (aite par les commissaires adaels de la
IxNirgeoîfiie, auxquels on procurerait, outre les documents
nécessaires, tous les renseignements qui pourraient leur être
utiles.
IMiième conférence, du 9 mai.
A louverture de celle conférence, les commissaires ont
produit un Pro menioria, dont ils s'étaienl munis pour avoir
un acte à opposer à la communication des vœus de la bour-
geoisie, que MM. les députés avaient demandé dans la der-
nière conférence qu*oo donnât i rassemblée des ecbevins.
Eo Toid la teneur.
{Lecture du Pro memoria.)
Sur cela MM. les députés ont insisté à demander que le
projet de la nouvelle forme d'élection fût commuoiqué au
collège des ecbeTins, disant qu'il serait contre toute équité
de sy refuser, puisque ce projet ne tendait pas à moins qu'à
priver oe collège d*un droit acquis; ils ont lyouté qu'ils ne
prétendaient point qu'on lût tenu à cette communication,
laquelle devait être regardée uniquement conune un moyen
de connaître les dispositions de MM. les er-hevins. Ils ont
déclaré en outre, qu'afin d'empêcher que le collège des cche-
vins no se méprît à l iuterprétation qu'il donnerait aux vues
des représentants de la bourgeoisie, au sujet des élections,
ils avaient intention d'engager MM. les XXI à faire parvenir
à ce collège Tarticle en question, ainsi que leur avis motivé,
tendant à réduire les trente électeurs désignés pour procéder
ans élections conjointement avec lea ecUevins, au nombre de
quinze, dont cinq feraient place chaque année à cinq autres.
Ils ont ^uté enfin que cet avis ne devait être écouté, que
dans le cas où, après un mftr examen, il serait constant que
la manière d*éUre actuelle n'eet pas inhérente à la cooslitu-
tioo ; mais qu'ils croyaient en trouver le fondenoent dans le
Sdwmrbfkf et dans le eode appelé StadlnokUinbutht par con*
m
BBVUB D'ALBAOB
séquent qu'il semblait qu'elle était inséparable de la constitu-
tion. Les coraraissaires ont répondu à cela qu'ils ne recon-
naissaient ni le Stadtrerhleîibuch ni le Fuenfzehnbuch pour
des lois fondamentales, par la raison que ces codes n'étaient
qu'une compilation d'anciennes ordonnances, en partie unila-
térales, et dont beaucoup araient éprouvé des changements,
étaient tombées entièrement hors d'nsage, même avant la der-
nière réfolution. Bnsaite de quoi, un membre de la députa-
tioa du magistrat a proposé un milieu, en disant qu*on admit
quinae députés librement élus parmi les tributaires, pour
concourir à toutes les élections qui se Csraient à l'aveair,
tant avant qu'après la régénération projetée du collège des
eehevins : si MM. les achevins actuels devaient dès Tinstant
être reconnus solennellement pour tes vrais représentants de
la bourgeoisie.
XVI. — A l'article 9, qui fait mention du Staîtgeld. il a été
question de nouveau de destiner un prix au projet le plus
propre à simplifier le recouvrement de cette imposition. MM.
les députés ont dit que si la commission avait à ce sujet
quelque plan a proposer, ils racrepteraienl sans délai.
Les commissaires ont été d'avis qu'on fit part aux Tribus
de cet article, tel qu'il est énoncé; qu'on leur en demandât
leur opinion en général , et qu'on les priât de supputer à
combien montait environ la part dont chaque Tribu contribuait
à la somme totale de 90000 liv.
XID. — A régard du compte général de chaque année, men-
tionné dans Tartide 10, 11 M. les députés s'en sont rapportés à
leurs observations sur Tart. 8; ajoutant qu'ils ne concevaient
point quels pouvaient être les comptes particuliers qui sa
trouvassent dans le cas d'être imprimés, outre le compte géné-
ral. Les commissaires ont répondu que c'étaient ceux des
dépenses pour le service du Roi, ainsi que pour les bâtiments,
et généralement tous eaux dont la publication intéressait spé-
cialemeot la bourgeoisie.
Digitized by Google
L'âLUABE pendant la RtVOLUnON VRANÇAUB 187
XVÏÏL — L'article 11 a para à Mil. les députée diamé-
tralement oppoeé àla GOD8titotion,â*après laquelle ils ont pré-
tendu que lee afhires majeares dont parle eet article, devaient
être portées & la Chambre de lllf. les XXI; ils ont représenté
que les assesseurs à cette Chambre étaient en asses grand
nombre, pour qu'on pût croire que la marche des atfoires
souffrirait de Tadjonction des représentants des vingt Tribus,
plulut qu'elle n'y gagnerait. MM. les députés ont ajouté qu'ils
seraient toujours prêts à rapporter au Magistrat les propo-
sitions de la commission, quand elles ne donneroient point
atteinte à la constitution.
T^s commissaires ont répondu, comme à l'art. 6. que sui-
Tant la constitution, les afTaires majeures de cette espèce
devaient même être soumises à la connaissance des 800
EchevioB : mais que si MM. les députés, adoptant le dernier
avis proposé à Fart. 8, Tonloient que les ecbevins actuels
ftiasent regardés dès ce moment comme lee représentants de
la bourgeoisie, le présent article pourrait être modifié en
conséquence.
y. — Ulf. les députés ont demandé qu'on ne statuât rien
sur la proposition contenue dans l'article i% avant que HH.
les XV, à qui elle venait d'être communiquée, eussent jugé
jusqu'à quel point elle ponrroit être reçue, sans que la con-
stitution et les droits acquis de leur collège en fussent trop
vivement blessés.
Les commissaires s'en sont rapportés à la déclaration qu'ils
avaient faite à l'article 4; ils ont ajouté que MM. les XV ne
devaient pas ignorer la constitution de leur collège, vu qu'une
partie de leurs privilèges consistait précisément à veiller au
maintien de la constitution générale de la ville : mais que la
constitution particulière de ce collège était fondée sur l'or-
donnance de la Chambre des XV, et sur la lettre de protec-
tion {Se/nrmàrieD octroyée à ce sujet, et que ni l'un ni l'autre
de ces titres n'était d'une grande étendue; les commissairea
1»
iOVUB D*ALBAOS
ont obserré de plus qu*il était essentiel de ne point confondre
la eonstitation avec l'obserTance : que oelle-d était sujette à
mrier, et qalls ne poumient l'admettre comme constitution-
nelle, qu'autant que les lois fondamentales tenaient à son
appui.
QwOrièm eai^érmee, du U moi
XXVm. — L*ouTertore de cette coniérenee s'est foite par
la discussion de Tartiele IS, à Tégard duquel MM. les députés
ont représenté : i* que les émoluments des Magistrats prépo-
sés à la direction des fondations pieuses, élaient compris dans
leurs honoraires, dont ils fosaient partie ; que s'il devait leur
en être tenu compte sur la caisse commune de la ?ille, celle
direction serait exercée gratuitement sans dillicuité,
2" Qu'où pouvait acquiescer à la proposition qui avait
été faite d'adjoindre des assesseurs aux magistrats, sous la
réserve cependant, qu'il n'en serait admis que deux pour la
direction de chaque fondation; savoir, un conseiller et un
echevin, lesquels seraient élus par MM. les XXI, et ne reste-
raient que deux années en exercice : que par là on évitait
rîncon?énient qui résulterait de la disposition du présent
article, suivant laquelle il pourrait souvent arriver qu'un
conseiller et un echevin de la même tribu se trouvassent en
fonction en même temps.
8* Que le vcbu formé en faveur des pauTres pensionnaires
de l'hôpital bourgeois, tendant à ce quils fussent pourvus
gratis de Unge et d'habits» pourrait être accompli, si les reve-
nus de cette fondation le permettaient, et que dans ce cas ni
le Magistrat ni HM. les directeurs ne s'y opposeraient.
Les commissaires se sont bornés à observer que si la fon •
dation était déchargée des frais de direclion, elle trouverait
par là môme un fonds suffisant pour la dépense de ce dernier
objet.
VIL — Au siiyei de 1 article 14, MM. les députés ont jugé
Digitized by Gopgle
L'ALSACB PKNDANT LA. RÉYOLUTKHr IBANÇAIBK 180
qa4l était à propos de réserfer à MM. les XXI, le droit d*sc-
eofder des dispenses ans sujets qoi se distingneraient par leuis
talents : mais les eommissaires ayant ranontré qne cette
réserve donnerait lien à des exceptions trop fréquentes à la
règle, cet article a été reçu sans modification.
IX, XXIV, XXV. — Les articles 15, i6 et 17, concernant
la réception des manants de la Ruprechtsau et dn Neuhof, la
provision de grains sur len greniers de la ville et sur d'autre?
greniers publics, et la construclion d une halle couverte, ont
été reçus. On a observé seulement à rocca.sion du dernier
article, que la reconstruction de la partie de l liûlel de ville
qui avait été incendiée était plus nécessaire, et qu'elle luéri-
tait même d'être considérée.
XIX. — L'article 18 a présenté à MM. les députés quelques
difficultés : ils ont allégué que si les étrangers étaient exclns
pendant quinze jours de renchère des bois dont les artisans
de la ville avaient besoin dans leurs ateliers, ces derniers
feraient la loi, et détermineraient le prix des bois; d^aillenrs,
qttll en résalterait nn tort considérable à la bourse commune,
▼a qoe selon les règlements des Tribus, an tributaire ne
pouvait point enchérir sur Pantre. Mais les commissaires ont
répondu qu'il était Ibcile d*obvier à ces inconvénients, en sup-
putant les différente prix ausqueto les bote se sont vendus
pendant dix années consécutives, et en fixant nn taux raison-
nable, calculé snr le prix moyen.
XXVII. — A 1 article 19, qui a été approuvé, MM les dépu-
tés ont témoigné que les vœus de la bourgeoisie au sujet de la
mendicité se trouvaient remplis, au moyen d'un projet qui
venait d'èlre déposé au protocole. Alors on a prié un membre
de la commission, expérimenté dans l'urt de diriger les minu-
(actures, de consacrer ses soins à l'examen de ce projet.
XX. — L'article "10 a été pareillement approuvé, et deux
de MM. les députés ont promis de communiquer incessam-
ment à rassemblée, le pkn d'une Chambre d'assurance.
100
lOBVOS D'ALS&OB
XXXI. — Quant à Tarticle SI, an de MM. les dépnUs a
obserTé qa*à la ?érité la Chambre des bâtiments afait adopté
depuis quelque temps le principe général qui j était énoncé ;
mais qu'elle ne pouvait pitrmettre les réparations des aran-
ces, attendu quUl était intéressant d'élargir le plus qu*il serait
possible les mes étroites, pour y donner plus d*aîr et plus
de jour.
On s représenté li-dessns que c'était précisément dans les
rues étroites que se trouvaient les propriétaires les moins
aisés; que si cette permission ne leur était point accordée,
les frais considérables que leur causerait la nécessité de bâtir,
les réduiraient à une condition très-fàclieuse, dont il leur
serait impossible de se tirer : que pour cette raison on insis-
tait à demander qu'au moins la défense des réparations en
question n'eût lieu qu'à l'égard des maisons situées dans les
rues principales, sur les marches et sur d'autres places publi-
ques, ainsi que dans les quartiers où passe la troupe.
VI. — Un membre de ta commission syant annoncé quHl
donnerait le plan de Tétablisseroent d*one Gbambre oonsa-
lairt, on a passé à l'article iS.
XX, XXni, XXVI. — Les trois articles suivants, concernant
le renouvellement du tarif de la douane, la franchise de l'en-
trepôt pour les bourgeois et l'exemption de la librairie des
droits d'ins[)ection; ce dernier article surtout. MM. les dépu-
tés se sont réservé la liberté de les communiquer préalablt-
ment à MM. les censeurs et à MM. les préposés à la douane,
pour en consulter avec enz.
X, Xn, Vin. — Les articles S6, 27 et S8, qui ont pour
objet la révision des règlements des Gbambres, la manuten-
tion des lois contre les banqoerontiers, et la suppression des
contributions qui se perçoivent aux mariages des protestants,
n'ont souffert aucune difficulté.
Digitized by Google
L'AïAàoi PBNiuarr Là. BftvoLirnoii fbançaibb 191
(Xnguièmê wnféme^s du 46 mai,
XXXIL — Après la lecture de l'article 29, qa! concerne
la demande des notaires de la fille, tendante à ce qo*il leor
soit permis de dresser des obligations, des contrats d*achat
et d'autres actes pareils, MM. les députés ont adressé It
requête des notaires au Magistrat, pour qu il y fit droit
XL — Au sqiet de Tarticle 80, la commission a commencé
par obserrer qa*on exigeait pour les meubles, les même(< lods
et ?entes que pour les biens-fonds, quoique ceux-ci ne pas-
saHsent que rarement à un nouveau propriétaire, tandis que
ceux-là étaient dans le cas d'être mis en veote fréquemment
dans un court espace de temps.
MM. les députés ont répondu que la leyée des lods et rentes
payés pour les meubles sur le pied indiqué, était fondée sur
les plus anciennes lois de la ?ille, desquelles on ne pouTait
point s^écarter; qu'en tout «as il fallait d'abord prendre con-
naissance dn montant de ce droit» par des extraits dee regis-
tres et des comptes.
XXIX. — MM. les dépntés ont acquiescé à l'artide 81, qui
demande que dorénavant aucune aliénation de communaux
ne puisse avoir Ueu, sans le consentement de la commune.
XXXL a. — A Tartide 8S, qui parle du bail actuel des
boues et immondices de la ville, et de son renouvellement
futur, un membre de la commission a promis de donner le
plan qu'avaient demandé MM. les députés, pour f^îre tooVner
ce bail au profit de toute la communauté des jardiniers.
XXXI. b. —- Les valets du maitre des hautes-œuvres ayant
offert d'entreprendre les vidanges des fosses à un moindre
prix qu'ils ne l avaient proposé avant l'offre du maitre, de
laquelle l'article 83 fait mention, MM. les députés, à qui il
était revenu que le maifre des hautes-œuvres était intéressé
à avoir conaaissance de la dernière offre, ont été d'avis qu'on
lui donnât copie de la demande des valets, afin de s'éclaircir
là-dessus.
198
SBVDB D*AL84CB
XXX. — La proposition avancée dans l'article 84. où les
habitants de la Ruprechtsau et du Neubof se plaignent qoe
l'abondance du gibier leur apporte du dommage, a été contre-
dite ourertement par un de MM. les députés, qui a assuré
qu'outre les liTraisons de chaque mois, il ee fesait tous les
«08 trois chasses géaétmles à la Ruprechtsau, et duq au Neu-
bof; que de plus il était permis aux habitants de ces contrées
d*allumer du feu et de décharger des pistolets, pour époufan-
ter le gibier.
Sur les représentatbns fidtes à ce siget par la commission»
MM. les députés ont demandé que chaque bAn que les habi-
tants susdits s*aperoemient d'une trop grande quantité de
gibier ils eussent à en informer MM. les préposés à la
vénerie.
On a passé après cela à l'examen des doléances de la troi-
sième seclioii, intitulée : liHérêls particuliers des Tribus.
L'article 1. concernant Taudilion de compte, a été reçu
par MM. 10.** députés, sous la réserve que les comptes seraient
rendus en présence des echevios, et de Tancien et du nou-
veau GtridU \
L — L'article 2, sur la mutabilité des Qerichi ou justices
tributaires, a été reçu eu entier.
H — On a ajouté à TarUcle 8, au sujet des frais des pro-
cès de gens de métier, que les procès seraient consentis par
les députés du Magistrat appelés Ob&rhmiâwerluhtrrtn^ et
par les deux tiers de la corporation qu'ils eonoemeraient.
HL — La demande que les cabaretiers fout à Tarticle 4»
d'être affranchis des droits d'octroi pour les Tins destinés à
leur propre consommation, a été accordée ; on a même ordonné
la féTision de cet impôt
IV. — À l'égard de la demande exprimée dans l'article 5,
' Cet article est le IV Je la seconde section. (Noie du document.)
Digitized by Google
L'AfcSAOB PENDANT L.A RÉVOLUTION FRANÇAI8B 196
Iflf. les députés ont déclaré que le décret rendo en 1781
par MM. les XXI 8*f opposait, pnisqu'en ordonnaat la dimi-
Bution da nombre des cafés et des billards, ce décret ne
distingaait point les époques de iear établissement. Cepen-
dant MM. les députés ont ajouté que comme ils ne pouyatent
actuellement donner leur avis contre la disposition de la loi
aliéguée. ils entreraient en conférence à ce sujet avec la
députation qui avait travaillé à la rédaction de cette loi.
y, XÎII. — A la discussion de Tarticle 6, qui est en rapport
arec Tart. 14, MM. les députés ont donné à connaître que si
les boocbers, à Tégard du magasin de suif, ainsi que de la
Tente libre de cette denrée, fesaient des propositions accep-
tables, leur demande ue souffrirait point de difficulté, non
plus que celle qui tendait à ce que la ftibrication de cbandelles
leur tùi permise : mais que pour la demande que fesaient
las cbandeliers, elle pouvait d^autant moins être agréée, que
ces artisans n'étaient autorisés à engager ni apprentis ni
compagnons, et que leur métier ne dtmnait point le droit de
maitre.
VI. — MM. les députés ont dit au sujet de rarticle 7, que
le Magistrat s'était de tout temps opposé, mais toujours on
vain, à l'établissement d'entrepôts à une lieue d'Allemagne
à la ronde; et qu'il ne desirait rien tant que de voir qu'il fût
en son pouvoir de mettre cet article i exécution.
Vn. — Kartide 8 n'a pas paru recevable à MM. les dépu-
tés, qui ont exposé que les habitants de la ville retiraient
des avantages non équivoques des rentes des communaux
défiriehés et donnés à bail, puisqu'entre autres emplois, elles
servaient à acquitter une partie de l'impôt établi pour les
lanterne.i, et à payer la voiture des dixmes, de laquelle les
jardiniers élaient chargés auparavant sans rétribution. A
l égani des communaux concédés en empliitéose, MM. les
députés ont prétendu que par la nature même du contrat,
NoiTtIto Sérii - S* Anafo 13
m
ils ne poQTaient être restitoéa, et que la commune d*aiUean
n'y donnait point son consentement
Les commissaires ont obserié qn'aa moins à Texpiration
des baux, les bourgeois devaient aToir la préférence sur les
étrangers.
Slaièm et dêmiirê eonférmeef é» i8 moi.
VIII. — Art. 9 : MM. les députés ont allégué deux raisons
pour ne point admettre cette demande : la première, parce
que les 2 deniers dont ii est tinestion sont déjà compris dans
la taxe; la seconde, parce que par celle im{)OsitioD, il n'y
aurait que les bouchers aisés qui y gagneraient.
Mais les commissaires ont insisté sur l'arrêt du Conseil
d b^tat, disant que la manière actuelle de percevoir les 2
deniers étant directement opposée à ce qu'il prescrivait, elle
devait y être conformée.
IX. — Ârt. 10 : La commission ayant représenté que dans
les juridictions françaises les boulangers et les bouchers con-
couraient, pour leurs fournitures, avec les créanciers privi-
légiés; If M. les députés ont proposé de leur accorder les trois
derniers mois.
X. — Art 11 : HM. les députés ont jugé qu'on ne pouvait
satisliiire à la demande des cabaretiers de la Ruprechtsau,
tondante à ce qu'il leur fftt permis de débiter indifféremment
de la bierre et du vin, à moins de confondre les métiers,
contre la défense des règlements.
XI. Xn. — Art. 12 et 13: MM. les députésont désiré que
ces articles fussent préalablement commun iqué.s à MM. les
XV.
XIII. — L'article 14 a été discuté ci-devant avec Tart. 6.
XIV. — Art. I.'i : MM. les députés sont convenus qu'il était
dans l'ordre naturel des choses que les farioiers fussent réu-
nis sur la même tribu, à l'instar des autres eorpe de métiers;
Digitized by Google
L'ALSACE PENDANT LA EÉVOLUTION FBANi^AISK
195
mais ils ont |nfé à propos qa*oa eàt quelque conférence à ce
sujet a?ec It Triba des boulangers.
XY. — Âri i6 : La demande des Tribus, tendante à ce
que les droits dos pour Texp^dition des lettres d'apprentissage
ne soient exigibles que lorsque celles-ci auront été délivrées,
a paru si juste à MM. les députés, qu'ils ont été étonnés
qu on ait pu y donner sujet.
XVI. — Art. 17 : Les commissaires ayant fait savoir que
les ferblantiers n'entendaient s'opposer qu'à l'agrégation
de maîtres étrangers, d'après leur déclaration postérieure
déposée au protocole de la députation, MM. les députés ont
demandé que cet article fût communiqué à MM. les XV.
XVII. — Art. 18 : Un de MM. les députés ajant représenté
que non-seulement les gagne-petits fesaient beaucoup de tort
aux couteliers, mais qu'ils n'avaient m6me jamais eu le droit
de tenir des compagnons, et que leurs TeuTSS n'avaient obtenu
que de tempe à autre la permission d'en employer : l'avis
commun de la députation a été que la faculté de tenir des
compagnons ne pourraient être réclamée que par les veuves.
XVni. — Art 19 : MM. les députés ont objecté qu'on ne
pouvait guère refuser au serrurier de la ville, la liberté de
ikire des pièces de détail qui appartiendraient à on ouvrage
dont la ville Taorait chargé : mais les commissaires ont
répondu qu'on le fcsait avec autant de droit, que dans pareil
cas on s'opposerait à ce que lea feijeurs de crics empiétassent
sur le métier de serrurier.
XIX. — Art. 20 : MM. les députés ont observé que comme
il s'agissait ici de distinguer le trafic des épiceries d'avec celui
des marchandises de carême, et de déterminer au juste les
denrées qui appartiennent k chacun de ces trafics, la présente
demande devait être rapportée devant MM. les XV.
XX. — Art. 21 : A l'égard du premier objet de cet article,
MM. les députés ont déclaré qu'ils étaient dans le cas de
prendre des éclaircissements sur Tétat de la question, au
196
BEVUE D'AL8A.CE
sujet des fossés que le Magistrat deyait B*étre appropriés.
Pour le second, ils ont représenté que les pêcheurs devaient
d'abord examiner avec plus d atlcnfion qu'ils ne pouvaient
l'avoir fait, s'il ne leur serait pas [il n toi préjiidicial)le qu'a-
vantagtMix de convertir leur corporation en niélicr. d'autant
plus que c'était la seule qui se trouvât sur leur friltu.
Au sujet du troisième, ils ont remontré que le [)ublic était
trop intéressé à la libre importation de toute espèce de den-
rées« pour qu'on mit de pareilles entraves aux pécheurs
étrangers.
Quant au dernier objet, MM. les députés ont exposé que
comme la défense de vendre des poissons par des personnes
tierees, existait déjà poar les pécheurs de la Tille, ils ne s'op-
poseraient nullement à ce qn'elle eût lien ponr ceux de la
Lorraine.
La demande fiiite dans un supplément au sujet du droit du
premier marché, MM. les députés ont été d*avis qu'on la remit
à la discrétion de MM. les XXI, tu que le GeridUâe la Trihu
des péchenra s'était déjà adressé à eette Chambre, pour en
obtenir que tes tributaires ne pussent plus être dénoncés à
la (lliambrc de police.
XXI. — Art. 22 : Lorstju'un nionibre de la députaliou a
eu repré.^enté ([ue depuis peu de temps il avait paru un
nouveau tarif, les autres ont ajouté qu'il était à présumer
que l'Assemblée nationale s'occuperait d'établir des principes
solides pour le règltinent du taux des denrées, et qu'on pou-
vait remettre jusque-là la demande des boulangers.
XXII. — Art. 28 : MM. les députés ont assuré qu'en toutes
les occasions le Magistrat avait protégé particulièrement le
spectacle allemand, et quil ne lui refuserait passa protection
à rarenir.
XXin. ^ Art S4 : La députation a jugé à propos que la
demande des tisserands, tendante à ce que leura jurés ne
soient eonstitoés que pour m certain nombre d'années , ainsi
Digitized by Google
L'ALB&OB FBMIkAMT LA BÉTOLUTIOM nâKQAISB 107
qœ oelle qoi a pour objet réUbliflsemeiit d*iui O&MiitaMr,
et d*an {Thisrmetsier, Aisseot renvoyées à laconnainancedes
mtitres de lear corps,
XXIV. - Art. S6 : MM. les députée ont dit qu'il n'y a?ait
pas de doote qae les bateliers ne donnassent la préférence
aox manants snr les étrangers, slls les trouraient plus pro-
pres à être employés, et même dans le cas oùl'arantage serait
égal, mais ils ont observé qu'à cet égard oa ne pouvait pas
user de contrainte.
XXV. — Art. 26 : La demande des chapeliers, tendante à
obtenir exclusivement à tous autres marchands, le droit de
faire venir des chapeaux du dehors et de les débiter, a paru
évidemment inju.sle h MM. les députés, qui ont dit à cette
occasion que les chapeliers devaient plutôt tâcher de faire
eux-mêmes de bonne marchandise.
XXn. — Art. 27 : MM. les députés ont cru devoir se refii-
ser à la création d*ao sindic des métiers qui eût un pouvoir
aussi étendu, d*autant plus que la Tribu des tailleurs est la
seule qui ait formé cette demande.
XXVn. — Ârt S8 : MM. les députés ont rejeté pareille-
ment la demande des manantSi observant que si on leur
accordait Texereice personnel d'un métier, sans qu'ils eussent
les moyens de se faire inscrire à la maîtrise, la condition des
bourgeois se trouTerait à cet égard pire que la leur.
L'examen du cahier de doléances étant ainsi terminé, la
commission a produit les propositions suivantes, qui avaient
été jointes aux actes pendant les délibérations.
Savoir :
La demande des cordiers, tendante à ce qu'on n'exige plus
au double, le droit de lods et ventes sur les marchandises
qu'ils fabriquent.
La demande des manants, tendante à ce que ceux d'entre
eux qui auront perdu leur droit de i)ourgeoisle à cause d'ab-
sence, y soient rétablis gratis.
186
REVUE D'ALSACE
La demande do 1^ Rcederer, teintarier dn grand teint,
au sujet des Toitures à sel qui embarrassent l*entr6e de sa
mairon.
Plusieurs griefs particuliers des bateliers agrégés an rang,
au sujet du fret pour les bateaux marchands.
La réponse dc8 marchanda de viandes de carême à la pro-
position des marchands épiciers.
La demande des traiteurs, tendante à ce qu'il ne soit per-
mis à qui que ce soit de tenir auberge, s'il n'a (ait aupararaot
un apprentissage suffisant.
Une pareille demande de la part des cafetiers, à laquelle
est jointe celle de former une corporation.
Des représentations tendantes à faire diminuer le prix du
bois.
Des représentations sur les abus qui se commettent an
marché aux herbes, par des fruitiers qui n'achètent para?anoe
que pour rerendre; de même que sur les abus qui se sont
introduits dans la rente du lait et des ftgots.
Des représentations de la part des pêcheurs, à l'égard du
poisson qui se rend par des personnes apoetées.
Des représentations tendantes i reculer les établissements
des anabaptistes à trois lienes de la rille.
Antres représentations, concernant la trafic du suif, et la
demande des bouchers aux (Ins de fabriquer des chandelles.
La demande des man hands de viandes de carême, ten-
dante à ce qu'il leur soit permis de débiter du sel en détail.
Autre demande concernant le colportage des denrées.
Représentations au sujet du Gericht de la Tribu de la
Moresse.
Un plan universel d'éducation.
On peut apercevoir aisément par cette exposition succincte
du procès verbal de la commission, encore qu'il ne soit qu'un
acte unilatéral, combien il eût été facile de prendre sur beau-
coup d'articles une résolution définitire. La nature des de-
Digitized by Google
L*AL8A0B nHDAMT LA. RtVOLUTIOlf VBAKÇAISB 190
mandes qui y sont exprimées, les témoigriMj^es évidents dap-
probalion du plus grand nombre de MM. les députés, le
décret même du Magistrat du 7 arril dernier : tout semblait
promettre aux commissaires une prompte dédsioa. Voila pour-
quoi ils se sont efforcés constamment de rassurer les per-
sonnes qui Tenaient slnformer auprès d'eux de la situation
des choses^ et de les engager à attendre TéTènement a? ee
confianee.
De tous les articles qui Tiennent d*étre lus, on n*en troa-
Tera aucun qui attaque directement la constitution, si on
Teut distinguer ce qui compose son essence, d'arec ce qui
n'est qu'accidentel; ce qui constitue le fbnd, d'sTec ce qui
n^appartîent qu'à la forme: en nn mot, la loi écrite et perma-
nente, d'avec une ubservance arltitruire et variable.
Parnji ces articles il en est qui n'exigent pas unerethcrcbo
assez pénible ni assez sérieuse, pour qu'on n'ait pu faire les
représeulaliuns dont ils auraient paru susceptibles, d<'puis le
temps que le cabier de doléances a été présenté : d'autres,
qui concernent des abus reconnus, u'avaieut point besoin de
recommandation pour être accueillis.
Les commissaires s'étaient flattés que sans perte de temps
on iuTiterait les Tribus à s'occuper de dresser un plsn, pro-
pre à répartir exactement et arec le plus d'égalité possible,
la somme de 90000 Ut., montant du StaUgéld; afln d'arrêter
les suites ruineuses d'un recouTremeutTideux, dont la bour-
geoisie n'a été que trop longtemps la Tictime. Ils s'étaient
flattés encore de pouToir annoncer à leurs commettants, entre
antres sTantages, que les fondations pieuses n'auraient plus
à supporter les frais de direction, et que les pauTres pen-
sionnaires de rhopital bourgeois seraient habillés et pourvus
de linge, aulaut que les circonstances actuelles le permet-
traient.
Ce n'est pas sans quelque peine (pie nous avons vu, contre
toute attente, tant de propoaitious foudéeâ éprouver des con-
200
BBVUB D*ALBAOB
tradiction?^, nu ôtre rerivoyées, indifféremment et sans obtenir
l'examen que nous desirions, à des Conseils particuliers, pour
y être discutées plus anipiemoiit. Nous allons vous faire con-
naître, Messieurs, le décret que le Magistrat a rtnda à ce
siget
(Lecture.)
Il parait que la proposition dont on s'éloigne le plus, est
celle d'une meilleure forme d'élection; et que d'anciennes
ordonnances, une observance surannée, ainsi que l'engage-
ment dans lequel Louia XiV eat entré de maintenir la oonatl*
tntion, sont les prétextes dont on se sert.
Ce n'est id ni le temps ni le lieu de noos étendre sur ce
sajet; nous ne noos arrêterons qu*à obserTor: que ces ordon-
nances ne font ancunement partie de nos lois fondamentales,
que la colleetion d'andennes ordonnances, connue sous les
noms de StadUnieh et de Famfzthnbwh, n'est reconnue nulle
part, et ne peut être admise par bien des raisons, pour un
code de lois fondamentales ; qu'elle n'est citée par le Schwœr-
brhf, que pour ce qui regarde l'élection de l'ammeistre, et
ses obligations ; qu'anciennement les echevins étaient élus,
tantôt par la bourjjeoisie, tantôt par le Sénat, et tantôt par
eux-mêmes; que, jusqu'au dernier changement arrivé dans
la magistrature, le Sénat élisait aussi lui-même ses membres,
et que MM. les XV n'ont été privés du même droit, qu'après
qu'un siècle entier s'était écoulé depuis ce changement uni-
yersel; que toutes ces rariations ont été opérées par la com-
mune, dont les droits ont été assurés par la capitulation,
ausri bien que ceux du corps du Magiatrat, lequel n'agissait
qu'au nom de cette commune; enfin que le Rd régnant n'a
d'antre intention, que de foire reviTre les prétentions légi-
times des communes.
Maintenant, s'il est Trsi que la commune a le didt impres-
criptible de proposer des changements avantageux et d'en
concerter l'exécution avec le Magistrat sous le bon plaisir du
Digitized by Google
L'ALSA,CE PKNDAMT Ul RÉVOLITTION VRKHiiAlSZ
201
Roi ~ à qaoi elle a toQjoora borné ses prétentions — nom
deTons écarter toute crainte prématarée et noaa reposer
entièrement sar les dispositions du Magistrat. Gomme il feit
lui même partie de la commune, il ne peut avoir eu inten-
tion, par sa déclaration du "28 mai dernier, de rendre le droit
de la commune litigieux, et bleu moins de s'upposer à son
libre exercice.
Les considérations suiv^antes, que nous ne devons pas
omettre. Messieurs, de vous exposer, servent à affermir
encore davantage cette juste contiîuu'e que nous avons dans
les vues d'un Magistrat, dont les principaux intérêts et les
droits les plus essentiels sont tellement liés à ceux de la corn-
mono, quMIs ne peuvent en être séparés impunément
L'Assemblée nationsle, à qui notre cahier de duléanœs a
été adressé, a conttnaellement troufé des obstacles à son
actifité : il n'est pas possible de préToir combien de temps
elle aara encore à les combattre, ni même ai elle parviendra
jamais à les raincre.
En supposant encore qu'un parfiut accord, soutenu par le
patriotisme le plus pur, se fiisse jour au travers de tontes les
difficultés, peut-on se promettre que rassemblée s'occupera
dans peu des griefs particuliers de tant de provinces, de villes,
de communes et ne doil-on pas appréhender plutôt qu'il ne
lui reste plus un espace de temps suilisant. pour apporter des
remèdes efficaces aux maux pressants de tout un royaume?
Dans ces circonslances , nos députés ne peuvent avoir
recours qu'au ministère; et déjà ils sont parvenus, non-seu-
lement à donner connaissance de nos vœns au ministre
d'Etat, que la France entière se félicite de posséder ; mais
encore à obtenir son agrément pour les conférences que la
commune desirait d'avoir, avant toutes choses, avec son juge
naturel.
C'est ici principalement. Messieurs, qne nous devons vous
prier de repasser attentivement dans votre mémoire, la partie
BETDB D'ALBACB
de la lettre de nos députés où ils parlent de Taudience du
ministre. Si l'agrément de ce Ministre est exlrèiiuMiieut flat-
teur pour nous, et important pour les intérêts de la commune;
il est de notre devoir et de notre prudence, d'employer tous
nos soins pour ia conserver. Mais un moyen sûr d'atteindre
à notre but, serait, ce semble, de ne point exposer les avan-
tages de notre situation présente par des démarches précipi-
tées, que les grands ?oi«nt toujours de maaTaiscail; et de ne
point oublier le rapport dans lequel nous nous trouTons avec
, le Magistrat.
Telles sont, Messieurs, les réflenons qui terminent le rap-
port que nous sommes crus obligés de tous Ikire, pour tous
mettre à même de juger de la conduite que nous ayons tenue,
et de prendre une résolution réglée sur les circonstances pré-
sentes, et sur les vrais intérêts de la bourgeoisie. Nous nous
réservons à exposer chacun à notre tour, nos opinions indi-
viduelles: et nous observerons seulement, en flniseant. qu'il
serait convenable, à notre avis, de répondre à la lettre de
MM. les députés, au nom du corps entier de MM. les
représentants.
Strasbomv, le S juin 1789.
Je scusâgnè, 8wrHaxr$ interprète de la viUe
de Straehowrff, gue le rapport ci-
deeeus est traduit fideUement de PaUemand,
Où 18 décembre 1789.
Lb Ro1lx^
' Cette pièce est réimprimée ici d après le texte original publié chez
J. Fran(oit Le Roai, imprimear da Roi et dt la Ville.
Digitized by Google
L ALSACE PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE 203
xm.
JLettre des représentants 'de la bourgeoisie
à MM. kt dépuUa dehfriOede Stnaourg.
StiMbowR. 4 loio nm.
Noos aTons rendu compte aTtnt-hier aux bourgeois et habi-
. tans asseniblés de Totre lettre du 18 May et leur afona fidt
un rapport détaillé de nos conférences arec la depu talion du
Magistrat; les points de rapprochement d'opinions ont été
saisis avec empressement, et faisoient espérer à l'assemblée
un résultat salisfaisfint. La lecture du décret de MM. les Ma-
gistrals du-^^^May a reprimé Tespoir naissant et a occasionné
une lon}îue délibération. Les seiitimenî! se sont unanimement
réunis MM., à n« pas gâter une bonne cause par la précipi-
tation, et à attendre le succès de l'action des membres bien
intentionnés sur Tuniverealité du corps. Nous arons pensé
MM.,qa'en témoignant aux supérieurs confiance en le résultat
d'un examen impartial, le tema employé en ooneiliation ne
aeroit pas perdu.
L*arrèté de la bourgeoisie dont nous tous tuToyons eopie,
inaiate am modération et fermeté, que ce mois de délibéra-
tions amène une réaolntion définitive et que le sens de Tan-
denne et primitite constitution légale soit cUirement déter-
miné dans cet inlerraUe. Il y a eu des obaerrations dana le
cours de la discussion, qui fiûsoient sentir à quel point les
affaires seroienl accélérées si les démarches que font plusieurs
Mat,nstrats pour rendre le corps entier favorable aux demandes
de la bourgeoisie etoient secondées par une lettre du secré-
taire d'Etatdu département qui témoigna au Magistrat qu'il a
eu communication et connoissance du cahier des vœu.K de
Strasbourg, et rerroit avec plaisir que la prudence du Ma-
giatrat aè distingua par un arrêté sage qui consolida le calme
par lequel les dtoyens de Strasbourg as sont rendue reccom-
2M BBVUB D*ALaA€E
•
raendables dans ce moment d'effiBirescence générale. Noob
noue diepoeona MM., à tous enroyer par premier voyageiir
oe cahier de nos conférences arec la députafion du Magistrat
pour que tous puiaslez asseoir d'avance votre jugement sur
les pdnts qui paroissent mûiîs pour devenir la base de rac-
cord futur et TOUS préparer a delwttre ceux desquels on ne
▼eut encore se relâcher. Dicy à la fin du mois nous essayerons
de ramener les individus estimables dont le sultkvge influe
le plus sur les délibérations générales. Nous faisons des vcenx
pour la prochaine réunion d'opinionH de l'assemblée des £(ats
et sommes avec uu allachemeut) etc.'
XIV.
Lettre des dépntés de Strasbourg
onm repréieniautB de la bourgeoine.
VeiMUlM c« 8 Jaio im.
Messieurs
Les conférences dont nous avons annoncé Touverture par
notre lettre du 18 Mal n'ayant pas eu le succès qu'on en espé-
rait, les communes ont cru fixer les incertitudes du clergé,
en l'invitant le 97 au nom du Dieu de paix et de l'intérêt
national, de se réunir à elles dans la salle commune des Etats.
Cette motion ayant Ikit craindre au haut clergé que messieurs
les curés ne se rendissent aux vœux de leurs concitoyens,
provoqua probablement l'intervention de Sa Mijesté, qui écri-
vit aux trois ordres la lettre dont nous joignons copie. Il fut
résolu à la pluralité de 428 voix, dans une séance qui dura
pendant deux jours jusqu'après les 10 heures du soir, que,
pour se conformer aux désirs de Sa Majesté, les commissaires
conciliateurs se rendroient aux conférenres indiquées chez
M. le garde des sceaux. La noblesse a saisi ce moment, non
* Copie de la mioala non eignée déposée aax archives de la ville.
Digitized by Google
L'âLSACB VBXDàXa LA BAVOUmOK FRANÇAISE 206
Beolemeot pour donner nne nooTelle sanction i si constitu-
tion séparée, mais aussi pour déclarer le vote par ordre
comme constitutionuel de la monarchie, et pour s*engager à
professer jusqu*i son entier anéantissement ces principes
conserfateurs du trône et de la liberté. H. le comte de Gril-
lon s'est distingué par nne protestation franche et noble dont
noQs joignons également copie.
Ces conférences ont été tenues quatre (bis en présence de
tous les Ministres de Sa Majeslé. Nos commissaires en ont
rédigé un procès-verbal aussi exact qu intéressant, que nous
?ous enverrons. Messieurs, dès qu'il sera imprimé. Elles n'ont
rien ajouté à la conviction du bon droit des communes, mais
elles n'ont pas persuadé Tordre de la noblesse et celui du
clergé, se renfermant dans une inaction imperturbable, qu'il
a qualifié de fonctions conciliatrices, a donné lieu à l'obser-
vation assez piquante qu'il offroit le premier exemple d'un
concilialear qui attendoit pour commencer ses fonctions que
les parties fussent d'accord, et qu'il étoit un ordre expeetant.
A la troisième oontérence li. Nedcer donna an nom des com-
miflsaireidn Roi lecture de Toorerture royale. Si d'oncftté les
communes ont dH y entrevoir nne décision contraire à leur
attente, et des principes contradictoires arec ceux qui ont
motivé les lettres de convocation : elles ont dû d'nn antre
coté être touchées de la manière paternelle dont le Roi s*ez-
prime dans un manifeste qu'on peut regarder comme destiné
à conserver son autorité mais pour annoncer en même tems,
qu'il n'en fera usage que pour concilier.
Quoi qu'il en soit. Messieurs, les communes ont sursis à
délibérer sur cette ouverture jusqu'à la clôture du procès-
verbal des conférenres. dunt elles estiment la publication
essentielle, pour légitimer les principes et les démarches de
leurs commissaires. On sent cependant la nécessité de termi-
ner une rixe trop longue, et de céder plutôt une partie du
bon droite pour commencer enfin les opérations essentielles
206
BBTUB D'aJLSACE
qm doivent régénérer la natîoD et ne pas nous exposer aux
reproehes amers de nos commettans et de la postérité, d'a?oir
sacrifié i des prétentions de forme, toutes jusits qu'elles
puissent être, les intérêts les plus précieux des peuples et
nous espérons, qu'avant la fin de la semaine, rassemblée des
cemmuries sera constituée et en activité légale: que du moins
elle véri liera provisoirement et souh toutes réserves que de
droit les pouvoirs de ses députés.
Nous croirions manquer à nos obligatit)ns, Messieurs, de
vous rendre, autant que possible, participnns à ce qui arrive
d'intéressant dans notre assemblée nationale, si nous ne tous
rendions compte de l'adresse faite à Sa Majesté par les com>
mânes en réponse à sa lettre. Cette deputation longtems
retardée par la mort de M. le dauphin, que la France doit
regretter à plus d'un titre, et par des incidens que les enne-
mis du Tiers sToîent fiiit naître, pour reculer un moment
aussi satisfaisant, a eu enfin lieu samedi dernier Le doyen
à la tête de vingt députés a prononcé Tadresse et le Roi a fiiit
la réponse gratleuse qui y est jointe.
Nous espérons^ Messieurs, que la première lettre, que nous
écrivons, contiendra quelque nouvelle positive, propre à calmer
enfin votre juste impatience et à rassurer le découragement,
que notre longue inaction, quoiqu invuloutaire, a dû répandre
dans la province.
Nous avons vu, Messieurs, avec une vraie satisfaction, les
sacrifices raisonnables que vous avez cru pouvoir faire aux
désirs du Magistrat, lors de vos conférences avec ses députés.
Vous étiez sans doute en droit d'en attendre des dispositions
analogues.
Le mauvsis succès de la séance du 25, nous a détrompé
d*nne manière aflligeante; d'autant plus qu'il nous laissoit
entrevoir la possibilité d'une fermentation dangereuse par le
défont d'un centre de réunion pour les conciliations. Notis
avons pesé mCtrement Tinconvénient qui pourroit en ressuiler
Diqitized bv Goo<?lc
L'ALSACE PBKDANT LA liTOLOTIOM FBAMQAI8B 907
pour i& commune et la mission dont elle nous a chargés
noDB a paru suiïisante pour présenter à M. le comte de Pay-
aégar la note dont nous joignons copie. Ce Ministre t para
sensible à notre communication et frappé comme nous du
besoin d'arrêter dans un moment aussi critique un ibyer de
dissentions intestines» et d'éfiter qu'une afbire, qui entre
les mains de l'administration peut aisément se concilier, ne
devienne en deraière analyse un objet de discussion aux
Etats généraux. Nous tous annonçons avec plaisir que M. le
comte dePiiységur s occupe à trouver dans sa sagesse le moyen
de bire continuer les conférences entre la députation du ma-
gistat et la Yolre, et d'être instruit de leur résultat. Cette
assurance doit vous suffire, Messieurs, pour tranquilliser dans
ce moment vos représentans, et les engager à continuer cette
discussion avec la même modération, déférence et confiance
envers le magistrat, qui ne pourra guère se flatter d'écarter
les doléances dd la commune et d'opposer à des reformes salu-
taires et désirées des barrières invincibles.
Noos sommes avec un attachement aussi sincère qu'invio-
lable
Messieurs
Vos très humbles et très obéissans serviteun
TuBKHmf. ScBWEtanK
XV.
Note adressée à M. de TvLjaégfar
par les députés de StroAourg.
La commune de la ville de Strasbourg assemblée par ordre
du Roi, pour rédiger ses doléances et élire ses représentans
^ De toales les pièces mentioniiées dans cette lettre, nous ne joignons
id qne la note adressée & M. de Paységnr; les antres documents sont
trop ('ontuis et troplîadies à trouver dans n'importe quelle histoire de
la Révolution française pour qne nons les reproduisions id.
206 BBVUa D'ALBàOB
aux Elats g(^néraux, avoit articulé outre les objets généraux,
qui proprement dévoient seuls occuper ra-^semlilcc nationale,
plusieurs grie^ particuliers contre le Magistrat qui, saiis
détruire la constitution de cette ville, tendait à la ramener
à ses vrais principes et à rectifier quelques abus. Les députés
de la yiUe aux Etats généraux parrinreot à ealmer, à force
de persuasion et de modération, Tefferrescence que pareille
opération pon?olt causer et engagèrent les commissaires à
tenter an préalable la Toie de la conciliation. G^est dans cet
esprit que fut rédigé Tarticle dernier dn cahier des doléances
dont on joint copie.
Les conférences se sont tenues plusieurs fois entre les dépu-
tés du magistrat et les sept commissaires de la commune :
elles ont été closes le 18 ; plusieurs articles ont été approu-
vés, d'autres et les plus importans rejettés et les soussignés
viennent de receToir la nouvelle certaine que lorsque M. le
rapporteurdesconlérences voulut rendre compte k rassemblée
des Chambres du résultat, celte dernière a ressemblé à une
diétine de Poloj^ne et que ceux des magistrats qui ne sont
pas bien intentionnés pour la conciliation ont interrompu la
lecture du rapport et ont fait conclure à la pluralité, qu'il
seroit mis sur le bureau et sursis pendant un mois d'y sta-
tuer, sauf d'ultérieurs renvois à des chambres particulières.
Cette détermination ébruitée parmi les représenta ns de la
commune, jointe aux dilBcnltés qu'on a fait aux commissaires,
lors des dernières conférences, de reconnottre leur qualité, a
causé le plus grand mécontentement et la bourgeoisie craint,
non sans raison, que le magistrat ne eherche qu*à tempori-
ser, pour écondnire entièrement ses doléances.
Dans ces circonstances les députés de la rille de Strasbourg
aux Etats généraux croient instant de remontrer à M. le
comte de Puységur : que les suites de ces débats pourroîent
causer une effervescence désagréable dans une ville paisible,
qui s'est distinguée jusqu'à ce jour par sa lidélit^ et sa sou-
Digitized by Google
L'ALSACB PKKDAKT la BËVOLUnOM FBAMÇAISB
209
mission aux ordres dii Roi ; que le projet du magistral d'as-
sembler les 300 echevins pour les consulter sur une régéné-
raliori de leur corps, plus analogue aux principes actuels du
gouvernt^menl. pourroit 1 augmonler. sans la présence d'un
commissaire de S. M. qui y remplisse des fonctions vraiment
conciliatrices, et que le mauvais succès des voies amiables
tentées par la commune, metlroit en dernière analyse les
députés dans la triste nécessité de déférer à rassemblée des
EUits généraux les doléances de la commune.
Ils estiment que cette extrémité seroit fâcheuse pour les
intérêts de la Tille de Strasbourg, et qu'il paroit infiniment
préférable que cette discussion soit conciliée nÛDittérielIe-
ment, que d*etre traduite devant rassemblée nationale peu
an hiX des formes et prérogatives particulières de cette Tille.
Ils croient en conséquence dCToir obserTer à M. le comte de
Puységur, que pour étouffer dans son principe le germe d'une
mésintelligence funeste, dont on ne pourroit calculer les
efSets, il est important qu'il prenne les mesures les plus eflB-
caces pour que les conférences soient continuées et qu'il soit
rendu un compte exact et impartial de ce qui y sera traité
et des résultats qu'elles produiront.
Versailles ce 1" Juin 1789.
TuiiKUEiM, député de la ville de Strasbourg.
ScBW£NDT« député de la ville de Strasbourg.
liOttre des députés de Strasbourg
aux rcprémUanU de la bourgeoim.
VtmlIlM, le 17 Juin tm.
Ifessîeurs
L*aGtiTité de notre assemblée depuis six jours ne nous
permet pas de tous donner la série parfitite de tout ce qui
ItoDTelle Série — 8* Année.
810
BSVDB D^ALBACB
s'est fait depuis la lettre que nous avons eu Tbonneur de vous
écrire le 8 de ce mois.
M. l'abbé Sieyés ob-^erva que les arrêtés de la noblc^ise
rendant impossible l'acceptation des ouvertures de c 'ucilia-
tion proposée par les commissaires du Roi et fit le 10 de ce
mois une motion tendante à sortir de Tétat d'inaction et à
Adre une dernière invitation aux deux premiers ordres de
86 rendre dans la salle des Etats» pour y férifier leurs pou-
Toirs en coDimao, en leur annonçant que Tappel général de
tous les tatitiages se fera dans la journée.
La motion a été adoptée à une grande pluralité ; on y ajouta
la clause de présenter une adresse au Roi, contenant les
motifif qui enipôchoient les communes de remplir le désir
quMl aroit manifesté par Torgane de ses commissaires: Les
dépotations eurent lieu et te soir on fit l'appel dans la salle
des Etats; cette cérémonie fit impression. Dès le lendemain
l'adresse au lloi fui rédigée. Elle lui fut présentée le 12: il
repondit qu'il feroil connailre à la chambre du Tiers-Etat
ses intentions sur le mémoire qu elle lui présente.
Le 13 on examina les pouvoirs des députés dans les
bureaux composés au nombre de 20. chacun de 20 membres.
Les nôtres furent trouvés justes et en règle.
Le 14 il en fut fait rapport à l'assemblée qui renvoya à un
comité particulier l'examen de ceux qui se trouvoient contes*
tés ou présenteroient des difficultés. Ce môme jour ou le len-
demain se présentèrent successivement 15 ou 16 curés, qui
Tinrent foire Térifier leurs pouFoirs; ils firent des discours
touchans, patriotiques et fort applaudis.
Bofin le 16 Tabbé Syeyès fit une motion aux fins de se
constituer; dans la discussion il y Ait fiiit différentes objec-
tions qui la firent réduire en forme. Vous en trouverez, mes-
sieurs, copie cy-jointe. Plusieurs membres en proposèrent
sous différentes modes; et la discussion fut établie parCiiite-
ment pendant deux jours. Comme il devenait important de
Digitized by Google
l'als&ci miDAiiT Là BftyoLinnoM vbamçaibb ail
fixer sans relard la déclaration de la constitution, une partie
considérable des memtires insista pour qu'or» passa la nuit à
la déterminer; l'autre désira avoir le temps de la réflexion
dans la solitude. Cette dilTérence d'opinion occasionna des
débats très-rifg el très tumultueux, qui étoient sur le point
de devenir fâcheux par rhumear gae cela fit naître et rim-
l»tience d'un public nombreux qu'on a cherché à intéresser.
Cependant la raison ramena le calme, la délibération fut
remise à ce maUn et la motion de Tabbé Sieyès passe à une
migorité de 490 voix. A peine fut-elle arrêtée que la noblesse
envoja une députation pour annoncer qu'elle avoit nommé
des commissaires pour se concerter avec oenx des deux antres
ordres sur les moyens de snbrenir k la misère du peuple.
Le président de l'assemblée qui fut confirmé prorisoirement,
fut chargé de lui annoncer que l'Assemblée nationale étant
formée, ella allait sVcuper des mesures nécessaires à cet
égard.
Nous priâmes ensuite à Dieu, au Roi, el à la patrie de
remplir avec zôle el fidélité nos fonctions; cette cérémonie
touchante ùi une impression profonde sur le nombreux audi-
toire.
M. Target fit aussitôt une motion relativement aux impôts
dont vous trouverez également copie. Elle passa à Tunani-
mité; il fut arrêté qu'elle seroit mise ainsi que Tarrêté de
notre constitution sous les jeux du Roi dans la soirée et impri-
mée aufsilôt pour être envoyée dans les provinces.
Nous nous rassemblons encore ce soir pour entendre lecture
d'une lettre du Bd qui nons est annoncée par M. le garde
des sceaux.
Depuis huit jours nous allons à la salle des Etats à huit
heures pour ne la quitter qu'à dix du soir, et hier nous ne
rentrâmes ches nons qu'à minuit II est impossible de trouver
le temps de satisfiiire au désir que nous avons de vous don-
ner un détail bien suivi de tout ce qui se passe.
913
UVm D'ALSAOI
Tous DOS membres ont les raes les plus patriotiqaes, mais
le zèle des uns est trop exalté et tend à établir un esprit de
parti qui ikit naître sourent des oppositions ; malheureuse*
ment ils ne prêtent pas des vues sages à ceux qui ne se
rallient pas à eux, l'aigreur s*en méle. Nos Bretons, bons
citoyens, mais encore aigris, sont dans ce cas et Teulent exer-
cer une espèce d'empire sur les opinions. Ils ont Tinjustice
de soupçonner ceux qui préfèrent des moyens plus doux et
ils vont même Jusqu'à vouloir les noter dans l'opinion pu-
blique.
Nous vous ferons part avec empressement, MM. des suites
de cette première démarclie, dont les conséquences sont incal-
culables, sous tels points de vue qu'on les envisage.
Vous reoeTres incessamment le procès-verbal imprimé
des conférences.
Nous sTons TU avec la plus vive satisfiwtion l'empresse-
ment de rassemblée des représentants à aecéder au jiouTeau
délai demandé par le Magistrat pour prendre en considération
les articles convenns entre ses députés et tous. Nous n*aToas
pas manqué, MM. de fiiire valoir auprès de M. le comte de
Puységur, cette nouTélle preuve de votre sagesse et de le
prier d*accélérer l'effet de ses promesses et les mesures qu'il
se propose de prendre pour maintenir le calme à Strasbourg.
Nous lui avons observé qu'il seroit essentiel qu'il voulut bien
en les annonçant au Magistrat lui insinuer qu'ayant eu con-
naissance de réclamations de la commune, il l'invite de, s'en
occuper sans délai et de ne rien négliger de ce qui sera juste
et nécessaire pour concilier les intérêts de la bourgeoisie avec
ceux de la constitution et avec les principes d'une administra-
tion bien organisée : attention qu'elle mérite d'autant plus
qu'elle s'est distinguée par sa modération dans ce moment
d'effervescence générale.
Recevez l'assurance, etc.
TUmaBDI. SCBWBRDT.
Digitized by Google
L'ALBACB PSHDAMT LÂ BtYOLimON FBAMÇ&in 9IB
P.S. — Nous avons lieu dcppcicr que M. ie marquis de La
Salle aura le commandement en chef de la province'. Noua
aTODsThonneur de joindre copie de la leiire du Roi adres-
sée au doyen du Tien, de mdme que d'une pareille adressée
à la noblesse *.
XVIL
Arrêté des repréflentans de la bourgeoisie de Ut
ville de Strasbourg,
pris h Smnêdy Sf Mn 1789,
Les représentans élus par la Bourgeoisie lors de la conTO-
cation pour les élections des députés aux Etats généraux,
s*étant rassemblés aiyourd'hni, il leur a été donné communi-
cation:
i* D*une lettre de leurs commissaire» aux députés aux
Etats généraux, du 4 Juin.
S* De la réponse des députés auxdlts commissaires, du 8
de ce mois, ainsi que de la note par eux remise à M. le
comte de Puységur, secrétaire d'Btat an département de la
guerre.
8" Du décret de MM. les XXI, en vertu duquel les repré-
seutaus de la bourgeoisie sont autorisés à continuer leurs
assemblées après eu avoir chaque fois préveau M. l'ammeistrà
régent.
Lecture faite des observations de M. La Combe, notaire
royal, et ouï le rapport de M. le professeur Dittrich, les suf-
frages pris, les démardies des députés aux Etats généraux
ainsi que des sept commissaires de la bourgeoisie ont été
* Le dernier eomoiMidaDt nittlairede l'Aliiee, H. de Gboiieal'Stiin-
TiUe, maréehal de France» venait de mourir. Ce ne ftet pas M. de La
Salle, mais Rochambeea qui loi ewieéda.
* Nous n ajoutons pae, pour des raisons IndifiiiéeB plus iiaat, ces deux
dernières pièces.
BKVDB D*ALaAOB
unanimement approu?éeset rassemblée déclare formellement
que si elle n'est pas dans l'intention, quant à présent, de
demander une commission légale pour décider dps différends,
les demandes et les vœux de la bourgeoisie tendent à ce qu'il
plaise au Roi de nommer un commiaaaire pour présider ses
conférences a?ec le Magistrat.
Suivent toutes les signatures des repréaentans présens:
J.-D. Saum, Sghodbart, Knoderbr, Antoine Hrtzbl,
HmacHBL, Spulmaiih, Sghatz, Vatsaum, Wagker,
GhAPPUT, GŒNinSB, DiTTBIUGH, HaTT, StOLL, SCHWIRO,
Lbugb, Henry Weilbr, Bjsr l'atné, Yogt, Sghnee-
GANS, FkNDRIGHi J. MbNNEtS
RoD. Reuss.
fLa tuile au prochain numéro J
' La copie déposée aux archives ne porte point de sifjnatures ; nous
avons ajoalé les noms qui précèdent d'après le ie\t6 imprimé de cet
arrêté, qui fut publié pour exercer une pression sur le Magistrat réeal-
dtrant. Si les Tinft-drâx noou qni sairent avaient été réellemeni ceux
de toos les représentants présents à la séance, on aurait peine à com-
prendre qu'ils aient osé prendre une résolution pareille. Il est plus pro-
bable que ce sont des commissaires, choisis pour représenter les diffé-
rentes tribus, et pour signer ce manifeste an nom de tons leurs collègues.
La déclaration finale provoqua ehes la plupart des aniorités eonstitnéee
de vives colères, surtout après que la nouvelle de l'arrivée do M. F. de
Dit'trirh, en qualité de commissaire royal, se fût répaiulue par I;i ville.
Le Magiâlrat vil alors dans rettf déclaration coiiim»; lo tltîrriicr ;iete d'une
intrigue coupable, ourdie pour lui arracher ce qui lui roatail de pouvoir.
Digitized by Google
LE COMTÉ
DB
U PETITE PIERRE (LUTZELSTELN)
sont LA. DOIHNAIION
DE LÀ MiOSON PALATINE
CHAPITRE I"
Origine des comtes de LUtzelstein et prise de leur
ch&teaa par Féleoteur palatin Frédéric
Le comté de LUtzelstein. qu'on appelle en français la Petite-
Pierre, fut conquis en 145â sur les comtes de ce nom par
l'électear palatia Frédéric le Victorieux, qui l^anaen pore-
ment et simplement à ses propres domaines. Il resta pendant
un siècle bous la domination des princes palatins de la branclie
éleetorale et forma ensuite Jusqu'à Tépoque de la réfolution
française l*apanage de diverses branches de la maison pala-
tine.
Je me propose â*écrire l'histoire de ce coin déterre, qu'on
a appelé ta SUfériê akadennej depuis l'époque où il passa sous
la domination de la maison palatine jusqu'à la révolution
française, qui sonna le glas funèl)re de loutes ces principau-
tés et seigneuries qui cinaillaient le sol de l'Alsace.
M. Ernest Lehr nous a donné une notice historique et
généalogique sur ses anciens possesseurs, les comtes de la
216
REWE D'ALSACB
Pfttite-Pierre, «t y t réiamé tout ce qoe les archifes alit-
dennea et lea reeaeils deehartea noua ont tranamia d'authen-
tique sur cette maison de Lfitaelatein, dont lea membres figu-
rent honorablement dans l'histoire d^Aisace et du Westrich
Avant de donner Thisloire du comté de la Petite Pierre,
sous la domination de la maison palatine, il me semble indis-
pensable de dire quelques mots sur son origine et sa situa-
tion topoçrraphique. C est le i h;llt'au de LiHzelsteiu, eu latin
Panm Petra, dont l'origine se perd dans la nuit des temps,
qui lui donna son nom et en était le chef-lieu. Ce comté com-
prenait encore dans les dernières années de son existence,
indépendamment de la bourgade de LUlzelstein, environ vingt-
cinq villages et hameaux avec leurs annexes et dépendances.
Il était aitué au fond et sur le revers occidental des Vosges,
an diocèse de Strasbourg et en partie au diocèse de Meta, et
était borné au nord par le comté de Bitche, à Tonest par le
comté de Saarwerden, au aud par lea terres de ré?èché de
Strasbourg et à Teat par le comté de Hanau-Liehtenberg et
le bailliage de Weiterswilter. Les écrivaina du Palatinat le
revendiquent pour le Weatreich, quoique son cheMieu ait
toujoura été considéré comme appartenant à I* Alsace. Le châ-
teau est situé sur une haute croupe de la chaîne centrale des
Vosges, aux corilias de TAIsace et du Weslreich, bâti sur une
énorme masse de grès rouge, il surgissait au sein des foriMs
comme une sentinelle préposée à la garde du passage du long
et étroit deûlé qui menait d'une province à Tautre
Une tradition fabuleuse attribue la fondation du château de
Liltzelstein à un ûls de Ghnrlemagne nommé Lûtzelmann,
mais rhistoire nous apprend que lea rois et les leutes franks
* Renie d'Ahncp, ann^-' 187:}, p. 185, et tirage à part, Mulh. 187.'?.
' Cette ruule élablil uns ligne continue de grande circulalion, qui
rdie la Lorraine allemande et les Vosijres avec le centre de la Basse-
Alsaee, les ebemins de fer d'Alsace et le canal de la llarne-an-Rhin, en
pattantper Bonxwiller.
Digitized by Google
LE OOlRt m LA PBRIB-PIBBB 317
se plaifliientàrédder daas des m'As, oonsicrées à de grandes
exploitations rurales, aa milieu de vastes &N*ôts, où ils pon-
falent se livrer arec leurs suites aux plaisirs de la chasse,
et que ce sont les siècles postérieurs qui virent s'élever les
châteaux forts dont les Vosges sont hérissées.
La tradition veut encore que cette position ait d^'à été con-
sidérée par les Romains comme une barrière susceptible de
courrir leurs lignes de défense, et de sa?ant8 archéologues
iriiL'sile/it pas à assigner au chàteiiu de LiilzeUlein une haute
origine et inclinent à croire qall a été élevé sur l'emplace-
ment d'un castel romain.
[)etite ville à laquelle le château donna naissance, « a,
dit Bellefurôt dans sa Cusmotjrap/iie universelie \ une gabelle
ou péage, parce qu'elle a un destroit entre les montagnes
qu'on appelle Chis qui mène à Vuestrich ». Le moine Bucelin,
dans sa Topographie de FAUemagne^^ appelle Lûtzelsteio,
ofpidum eim êpUndidà arcê ei nalurd mtmUmimo easiro » .
Le rocher au front duquel sont assis le château et la petite
ville, s*élève de 895 mètres au-dessus du niveau de la mer,
suivant la carte du dépOt de la guerre. La longitude de Ltttael-
stein est de 6 degrés S8 minutes du méridien de Paris, sa
latitude septentrionale, à TObservatoire de Paris, est de 49
degrés 16 minutes.
Une seule porte voûtée, couverte par des ouvrages avan-
cés taillés en grande partie dans le roc, donne accès du côté
de Test dans le fort actuel, dont les flanca sontdéflendus tant
par l'escarpement du rocher qui le supporte que par une
épaisse muraille. La citadelle qui renferme la caserne et tous
les hàlimeuts militaires, s'élève à l'extrémité du rocher, du
côté i>pposé à la porte; elle se trouve reliée à la ville par un
pout-levis qui aboutit à la Place d'Armes près de laquelle
s*élève réglise paroissiale, qui est placée sous l'iuvocaUon
•■ Vol, II. partie \\ p. 1175.
" Tome U, p. 105.
Digitized by Google
BEVOS D*ALSAGB
de Notre-Dame en son assomption. Cet édiûce qui est soumis
tu êimuUûneum, n't de remarquable que le chœur qui décrit
son pentagone dans le style ogival du XV* siècle. Ce chœur
a été construit, en 1417, par le comte Bourchard de Latzel-
stein, comme nous l'apprend rinscription snivante, gravée en
caractères gotliiques sur sa fkce extérieure :
BVRKARD, COMB8. IN. LVTZBLSTEL FVDA*. HVC CHORV
ANO. DNI. M. CCCC. XVII.
Le comte Bourchard y établit un ch!i{)itre collégial composé
de quatre chanoines, auxquels il assura des revenus sulïïsants
pour leur entretien. Ce chapitre n'eut, selon toute «ppareace,
qu'une existence éphémère.
Entre la place d'Armes et la porte s'étend la petite ville,
qui ne se compose que de trois rues microscopiques (de la
GrandVue, de la vordere Gass et de la hintere Gass), bordées
de maisons dont la plupart présentent un aspect triste et
misérable.
Au-delà dis glacis auxquels il s'appuie, se déploie le fou-
bourg, qui se prolonge en regard du fort» pendant un assez
long espace, snr le dos de la montagne. Le bubourg est tra-
yersé par la route qui conduit de Lorentzen à Bouxwiller et
à laquelle viennent aboutir plusieurs mes.
Il y avait an fiinbourg une vieille église, qui subsistait encore
au XVK* siècle K Gomme la ville n'a qu'une seule porte, l'es-
prit caustique des habitants de la contrée lui doaoa le sobri-
quet de four ou Bachofen '*
De l'ancien château une vieille toir cirrée d'une massive
construction est demeurée seule debout et imlique sufii^am-
ment qu'd était défendu d'espace en espac-- p;ir des ouvra;j;es
de cette nature, qui étaient le principal obstacle artiticiel au
passage de ce difficile défilé.
* Mkruv, Tojpog. Paimat Rheni^ p. 35.
* Ibidem.
Digitized by Google
LB coure DE LA PEim-PIBBBB 319
Lttizelstein veut dire petit château et une ancienne iradi-
Uoa veol qull ait été noinmé ainai, poar le disUoguer d'un
aatre plus mte et plus ancien, aitné sur laeîme d*une mon-
tagne tonte Toisine et plus élerée (altitude 428 mètres), qui
en a gardé la nom de Atkiéwrg (rieux châtean) jusqa^à nos
joan; mais les redoutes que Tarenne fit établir en 1674 sur
cette hauteur, ont fUt disparaître toutes les traces qu'il pou-
Tilt avoir laissées. Un nom et une vague tradition, voilà tout
ce qui reste de ce château, dont Texistence n*est d^ailleurs
allestée par aucun document historique et diplomatique.*
La tradition commune fait descendre les oomles de Liitzel-
stein de Liitzelmann, prétendii (ils île (îtiarlemagne; mais
cette conjecture, qui ne repose sur aucune preuve certaine,
ne mérite pas même d'être rélulée. Le livre apocryphe des
tournois fait remonter les comtes de Liitzeistein jusqu'au
X* siècle, et les anciens généalogistes qui cherchent à défendre
les insoutenables rêves de RQxner, en nous Hoariussant une
série de comtes de LUlzelstein que Thistoirt ne connaît pas,
trahissent leur Ignorance des sources et de leur authenticité.
Lorsque, vers )e milieu du Xi* siècle^ la Lorraine, long-
temps le théfttre de la guerre et la vraie pomme de discorde
entre la France et TAIlemagne, vint se ranger au nombre des
états indépendants, et que s*élevait peu à peu la puissance
territoriale des princes et des grands seigneurs, les montagnes
des Vosges qui formèrent dans la suite le comté de Lûtael-
stein, faisaient partie des grandes possessions des comtes de
Metz, seigneurs de Lunéville. Le comte Folmar V, qui fonda
en liS5 l'abbaye de Beaupré, près de Lunéville, pour une
colonie de reli;„Meux de Tordre de Citeaux, eut de son mariage
avec lîi ciimteSvSe Matliilde deu.x fds : Folmar VI et Hugues,
et trois tilles : Clémence, Agnès et Adélaïde. Lors du partage
de la succession paternelle, Folmar VI eut le comté de Metz
' Lûtzel ou lÀUA signifie dans le vieil idiorni^ alinmand peu Oti pettt,
et itein veut dire arx, ehftteau (r. le Glossaire de Schers).
Digitized by Google
890
Umn D*AL8AflB
«t Hagoes celui de Digsbourg; leur sœar Glémencei qai mii
époosé Iblmar I", comte de Castres (de Gastris oa de Bliea-
caatel), eut ponr sa part la aeignearie de LuoéviUe a^ec les
montagnea de Lfltielatein Hagaea, comte de Dagaboorg,
deWnt aoasi possesseur du comté de Metz, par le décèa pré-
maturé de son frère FV»lmar VI, mort sans postérité. Folmar
(*, comte de Castres, ajouta à son titre celui de seigneur de
Liinéville; il eut de son épouse trois fils : Folmar II, auquel
il laissa le comté de Castres, Henri qui embrassa l'état ecclé-
siastique «t devifit, en 1180, érêqse de Verdun, et Hugues,
qui eut la seigneurie de Lunéville. Celui-ci épousa la Wild-
frravine Cunégonde. fille du wildgrave Conrad I"; son union
fut bénie pnr la naissance de trois ûls, qui se partagèrent
ses possessions.
Folmar, Talné. reçut la seigneurie de Lunérille. Conrad, le
second, eut la seigneurie de Riste, près de Morhange, et fut
la aottcbe de l'illustre maison de ce oom, dont les membres
figurent honorablement dans Phistoire de Lorraine. Hugues,
le troisième, eut le ebâteau de Latzelatein avec les domaines
en dépendant*; il en adopta le nom et Ait la tige d*une
fkmille de comtes à une époque où ce titre était fort rare et
aTait encore toute sa valeur; Il portait de gueules au charron
d'argent, coupé d'or; au cimier un buste manchot de femme,
habillée mdtié de gueules au chevroad'afgent et moitié d*er,
et couronnée du mémo.
Hugues, dominus Limarum ville, se plaisait à séjourner
avec sa famille au biirg do Liitzelstein; il y confirma, le
1* mai 1212, en présence de «es deux fils Hugues (de Lfi-
tzelsteiu) et Conrad (de Riste), une donation que Hugues
' Jkan Ruyr, Ànliqui(f<.* de la Voxge, p. 127.
' G. Ch. Chou., Westr. Abhandlutigen, p. 45 et suiv.
Digitized by Google
LE COMTÉ DE LA PETITE-» 1£RBB
de Detingen* ayait fiûte an monastère de Weroenwîller'.
Selon tonte apparence e^eet à ee seigneur qu'il font attri*
bner la construction do château de Ltltidstein, car je ne
pense pas qu*on puisse en foire remonter l*origine à une
époque plus ancienne que la secoode moitié du XII* siècle.
Hugo Qmi^s parue petree* fut le premier comte de Latzel-
stein ou de la Petitc-Fierre dont l'histoire ait fait mention,
il ol)linl la main de Joatte Olle de Philippe de (jprbê\ iller, et
petite-fille de Mathieu, dnc de Lorraine*. Son nom fitiiire au
bas de plusieurs diplômes et ses descendants, avant de dis-
paraître de la scène du monde, prirent part à tous les événe-
ments politiques qui agitèrent l'Alsace et le Westreich pen-
dant une longue période de deux siècles et demi.
Les derniers comtes de LCLtzelstein, les frères Jacques et
Ckiillaume, dominée par leur ambition, par leur besoin de
luttes et par leur soif de conquêtes, se brouillèrent atec tous
leurs voisins, et marchèrent ainsi vers une prompte ruine.
Vivant en mauTalse intelligence STec Frédéric, comte de
Deuz-Ponts-BItche, ils résolurent de s'emparer par surprise
de la Tille et du cbfttean de Bitche, sans qu'aucune déclara-
lion de guerre précédât leur odieuse agression. Le château
de Bitche, assis sur la crête escarpée d^ane montagne au cœur
de sombres forêts, et entouré de ravins et de précipices, qui
en rendait les abords difficiles, pouvait braver longtemps les
efforts des assaillants. Mais les difiicultés presque insurmon-
tables qui en interdisaient l'accès, n'effrayaient point les
intrépides comtes de Liilzelstein. Dans le silence de la nuit
du Si mars 1447, ils marchèrent contre l'imprenable forte-
* Village da canton de Saar-Union, sitné snr la limite septentrionale
dn déparlemetit de la Kasse-AInoe, et dépendant aatr^is de la seignen-
rie landgraviale de Diemeriniren.
* Couvent de l'ordre deCiteaax, situé ;i 10 kilomètres de Deax* Ponts
au caoton de Bliescastel, et sécularisé eu lô68.
* Sianimiiia. Pmrg. G<»Uin§, Tome lim II. p. 100.
* CaoLL, Loc etlot., p. 68.
REVUE D ALSACB
resse et s'en emparèrent à la foveor de Tesealade; ils faillirent
même faire prisonnier le comte de Bîtche. Celai-ci, réveillé
en sursaut par son fidèle domestique, ii eiit que le temps de
se sauver en chemise et de se dérober par la fuite au reaseri-
limeiit de ses ennemis; il se réfugia au château de Lemberg*.
Gel audacieux coup de main suscita aux comtes de Lfilzel-
slein de p:iissants ennemis, et la [iiinition ne se lit pîis atten-
dre. René, duc de lA»rrairieel roi de Sicile, Etienne, duc de
Bavière, l'électeur palatin Louis- le- Bon, Jacques, margrave
de Bade, l^s comtes de Nassau et de Linange-Réchicourt
résolurent défaire expier Todieux attentat dont ils s'étaient
soaillés. Les confédérés réunirent leurs troupes, se mirent
aussitôt en route et vinrent camper devant le château de
Bitche, espérant l'emporter d*emblée. Mais Jacques de Lûtxel-
stein qui commandait, le défendit avec la plus grande intré-
pidité et fit fece à toutes les attaques. Il fallut dès lors assié-
ger la forteresse avec tontes les ressources de l'art de la
guerre, connues dans ce siède, et y lancer une grêle de balles
et de boulets pour faire déposer les armes à la garnison qui
se rendit à discrétion.
Après la conquête de Bitche, Jean d'Anjou, fils de René,
à qui son père avait confié le gouvernement de Lorraine et
de Baî-, marcha à la tôte de l'armée confédérée contre le chA-
teau de Liilzelstein, (pii n"osa pas lui résister. A la première
sommation, l'épouvante saisit la garnison, qui. craignant les
suites d'un long siège, offrit de rendre la place, pourvu qu'on
lui accordât vie et bagues sauves. Le prince lorrain accéda à
ces conditions et occupa la forteresse.
Tandis que Jean d'Anjou se saisissait du château de Lûtzel-
stein, les comtes Emich et Schaffried de Linange-Dabo assail-
lirent le château d'Einartzhausen et le rasèrent, après avoir
livré au pillage le village qui se déployait sous ses murs.
Le Régent de Lorraine avait déjà pris tontes ses disposi-
' B. HsnzoG, Chrùnûfue Alsace, livre V, p. 44.
Digitized by Google
LE COMTÉ DE LA PETTTE-PIERRE 828
tions pour mer !• château de Lfltaelstein, lorsque, sar les
instances de Télecteur palatin Loais-le-Bon. il renonça à sa
conquête et permit aux comtes de Liilzelslein de rentrer dans
leur château héréililaire. Cetle paix ne se fit pas sans con-
ditions. Ces seigneurs furent forcés de laisser le prince palatin
en possession de la pari du château de Liilzelstein, qui hii
avait été attribuée par les divers traités de paix castrale
ooUimment par celui conclu le \" août 1418 entre le comte
Boarcard de Ltiizelstein. le comte palatin Inouïs et l'éirêque
de Strasbourg. Guillaume de Dieat. ils furent encore obligés
de reconnaître les droits de copropriété du palatin sur le
cliâteau d*Einartzhao8en, dont la moitié lear fut conférée en
flef par ce prince le S6 mai 1447 K Ils ftirent contraints en
même temps de restituer au comte de Bitche tout ce qu'ils
lui sTaient enlsTé et de s'engager à s'alMtenir désormais de
tout acte d'hostilité envers lui et ses alliés.
Cette leçon ne corrigea pas les deux comtes. A peine la
paix était-elle signée, qu'ils essayèrent de secouer les liens
de Tassalité qui les attachaient à la maison palatine. Ils s'em*
pressèrent de rétablir le château d'Einartzhausen, de réparer
et d'au^niieriter les fortifications du château de Liitzelstein.
Ils durent employer à ces travaux des sommes considérables
et prièrent l'électeur Louis IV d'y coniribuer pour sa quote-
part, en sa qualité de ganerbc ou de copossesseur de l'un et
l'autre château. Mais ce prince refusa toute participation à
ces dépenses par la raison que les comtes de LUtzelstein
STaient eux-mêmes attiré par leur conduite déloyale Torage
qui avait éclaté sur leur tête et qu'ils doraient en subir seuls
les conséquences. Cette réponse ne fit que les irriter dayan*
tage. Ils cessèrent leurs relations arec le prince palatin et
expulsèrent, le i4 juin 1449, ses officiers et serviteurs des
cbAteaux de LtUselstein et d'Einartahansen. Restés maîtres
de tout le comlé^ ils radministrèrent pour leur propre compte.
> ArdiifM de la Biaafr-Alsaca. E. 1074.
Digitized by Google
RBV02 D'ALSACB
L'électeur palatin Loqîb IV mourut le 18 août 4449, lais-
sant son épouse, Marguerite de Savoie, grosse d'un fils, qui
reçut à sa naissance le nom de Philippe. Il avait confié avant
de mourir à son frère Frédéric la tutelle de son fils et l'ad-
miriislratittn de ses Etats jusqu'à ce que le jeune prince eût
atteint l àge de dix-huit ans. Les comtes de Liilzelstein qui
complaient sur leur bravoure, leurs forces et plus enC')resur
le secours des sei[^neurs et des princes leurs voisins et leurs
alliés, n hésitèrent pas de se déclarer contre Frédéric, dont
ils ne connaissaient pas encore la sagesse et doat rien n'avait
encore décelé le grand capitaine qu'on t depuis sornommé
ï Achille de (AUmagnê *.
Frédéric ne se contentant pas d'dtre la tuteur de Philippe
son neveu, prit le titre et la qualité d^Blecteur palatin, gou-
verna l*Etat en son propre nom et adopta son pupille pour
fils. Cette usurpation déplut à la plupart des princes de l'em-
pire. Les comtes de Lûtaelstein crurent le moment ISivorable
pour publier un manlMe justtficatir de leur conduite. Ils y
dierehaient à prouver que Télecteur Louis IV avait violé le
traité qu'il avait conclu avec eux. Ils accusaient ce prince
d'avoir ravagé et pillé leurs terres, d'avoir chassé leur bailli
du château d'Einartzhausen etd avoir violé tous les engage-
ments qu'il avait pris. Ils lui reprochaient que, loin d'avoir
empêché les comtes de Linange de s'emparer du château
d'Einarlzhansen, il avait assisté, témoin impassible, à la
destruction de cette forteresse, et qu'ils l'avaient vainement
prié de contribuer à sa reconstruction comme le hurgfriedtn
l'j obligeait. lis disaient que le palatin Frédéric ne pouvait
pas ignorer que dans les traités conclus avec SOU père, Louis-
le- Barbu, et son frère Louis-le-Boo, il avait été expressément
stipulé que les comtes palatins du Rhin et les comtes de
Ltttselstein se donneraient assistance mutuelle contre ceux
qui attaqueraient les châteaux deLûtselsteln et d'ESnartzhau-
> Parovs, Ei$t. Pafartm., p. 2S7.
Digitized by Google
LB OOMrft I» LA ncps-PUBU
«6
sen, et que celui qui conirevicndrait à cette cause perdrait
tous les droits qu'il pourrait avoir sur c«s deux forteresses.
Us ajoutèreot que le palatin Frédéric oe devait pas attendre
d'eux qaUls accomplissent les conditions des traités qu'il avait
lui-même violés, mais qu'ils consentaient néanmoins à s'en
rapporlsr à des arbiirss dont on conTiendrait
Le duc de Bourgogne chercha à réconcilier les comtes de
Liitzelsti'iu arec le prince palalin. mais toutes les tentatives
qu'il lit pour les amener à un accommodement, demeurèrent
iu/ructueuses.
Sur ces entreftites les frères Jacques et Louis, seigneurs
de Lichtenberg, qui formaient des prétentions sur Brumath
par 1 acquisition de rentes considérables dans le ban de cette
localité, tentèrent le sort des armes contre les comtes Kniich
et Schafried de Linauge. qui élevaient des prétentions ana-
logues. Ces derniers se liguèrent avec George, sire d'Ochsen-
slein, Jean, baron de Fleckenstcin, et Jacques, comte de
Mœrs-Saarwerden. Les l'rèrtis Jacques «t Guillaume de Liitzel-
slein et les frères Jean et Guillaume de Fénétrange se décla-
rèrent pour les dynastes de Lichtenberg. Cette guerre donna
lieu à plusieurs sanglantes rencontres. Le cbftteau de Saar-
werden et celui de Lorentzen furent pris par les Lichtenberg;
celui de Brumath fut emporté et rasé. George d'Ocbsenstoin
et Schafried de Linange (tarent battus, le 21 jum 1451, sur
le grand chemin près de Reichshofen et lUts prisonniers avec
trente-sis seigneurs, leurs amis et tssssux. Louis de Lichten-
berg était tellement exaspéré contre Sehsfried de Linange
qnll se préeipita sur son prisonnier et allait en finir arec
lui lorsque Jacques de Latcelstein se jeta à la traverse et
remmena de vive force. Schafried Ait conduit au ehftteaa de
LUlzelstein et y demeura prisonnier. L'évêque de Strasbourg,
Robert de Bavière, se plaça comme médiateur entre les par-
ties belligérantes, et ses eiTort^s réussirent à rétablir la paix
NoaveUe Série. — 8-* Année. 15
986
BBym D*AL8ACB
qui fut signée à Saverae le 2 mars 1452, sous les conditiODS
saivantes :
Les ehemliers faits prisonniers se Tirent obligés de paytr
une rançon de 14^000 florins et de promettre par serment de
ne pins tenter aucune entreprise contre les Uchtenberg, les
LOtielstnn et les Fénétrange. Schafried de Linange dut renon-
cer à la Tille et au chftteao de Bramât h et à tontes ses pos-
sessions en-deca {fibwmMg) de la forêt de Haguenao. H dut
encore promettre de bire renoncer TarcheTèque de Hayence
à tons ses droits de suzeraineté sur Brumath, qui reloTsit
de son église, et il B*engagea à retourner dans sa prison, s*il
ne parTenait pus à «'accommoder STec le métropolitain de
Mayence. Rodolphe, comte de Linange-Réchicourt, le rhingrave
Jean de Kirbourg, Unterlandvogt de la Hasse-Alsace, les
comtes Emich et Bernard de Linange, Jacques, comte de
Mœrs-Saarwerden, et plusieurs autres seigneurs furent ses
cautions et répondants, et comme Tarchevêque de Mayence se
refusa à toute espèce d'arrangement, il se vit dans la triste
nécessité d'aller reprendre ses fers
Le palatin Frédéric fatigué par les accusations imprudentes
des comtes de LUtzelstein, résolut enfin de tenter le sort des
armes; il se ligua avec les Tilles impériales d'Alsace, Jean,
comte de Nassau-Saarbruek, et plusieurs autres seigneurs,
rassembla une nombreuse armée et Tint mettre le siège
dSTant le château de Lûtzelstein (145S).
Le camp des assiégeants offrait un spectacle singulièrement
remarquable par les déTeloppemeuts de l'industrie qui aTsit
présidé à sa formation ; il ressemblait à une vaste cité où les
commodités et les agréments de la Tie se trouTaient réunis
aTfC la disciplina et Tanstérité qui doiTent régner dans un
camp ; il pré.>entait de longues avenues de baraques servant
à des hôtelleries, à des boutiques et à des élablissemenld
* Erasmi, Artz. Chronick, apud Wurdlwetn, nava subaid. dtplom.
Tome X, p. 335.
Digitized by Google
LE QOUTi DR LA, PBTITE-PIBRRK
QlilM et agréables. La plaee manquait de tout Des prodiges
de valeur el de constance signalèrent la défense. Assiégé par
une armée de seize mille hommes, et n'ayant sous ses ordres
qu'une poignée de soldats, le comte Jacques lit face à toutes
les attaques et repoussa tous les assauts. Après plus de huit
semaines d'efforts surhumains, se voyant réduit aux abois et
enfisageant sa cause comme désespérée, il s'échappa. Un
souterrain aboutissant à l'une des tours du château, facilita
sa retraite. Quand cet intrépide guerrier fut sorti, il se retour-
na pour ?oir encore une fois le château, berceau de sa famille,
où il laissa son âme. Le lendemain, 11 novembre, la bra?e
garnison capitula et aortit avec les honneurs de la guerre.
LMnventioD du mousquet était alors récente et l'histoire
remarque comme une chose considérable que douze cents
coups de cette arme furent tirés et qu'ils blessèrent mortelle-
meut soixante-cinq assiégés et soiiante-diz assaillants. Ge siège
donna lieu à une chanson populaire dont Sébastien 11 flnster
nous a conserré le commencement :
M an hort die Bùchsen sausen
Za LAlseliteln an der Mmur}
Et mScht wol mancbem gnmMn
La bonne conduite des troupes de Frédéric lui avait fait
de nombreux pro.sélyles; ce prince rendit, avec les témoi-
gnages les plus affectueux de bienveillance, la liberté à
Schafried de Liuange, qui était toujours eorermé dans le châ-
teau \
Les comtes de LUtzelstein que le sort accablait de toutes
ses rigueurs, se réfugièrent à l'étranger et menèrenti dépouiU
lés de leur patrimoine et loin de leur patrie, une rie misé-
^ V. Cosmographie art* Lfitzelstein.
* Schafried de Linanpe ne jouit pis Innirlemps de la liberté ; engagé
dans une nouvelle guerre avec les Lichlenberg, il fut de nouveau fait
prisonnier et cunduitau château de Lichtenberg; plongé dans aiisoiubre
cacliot« il y fot en batte aux plas iodignai traitooMiiU et ne leeonvim la
liberté qn'en 1483 an prix daa plus dors MeriAoes.
USB
nble et digne de pitié; tristes exemples des Ticissitndes ha-
msines, ils ne purent jtmaifl rentier dans le châtean beroetn
de leur race, qni depuis lors est resté en la possession ineon-
testée de la maison palatine.
C'est ainsi que les comtes de Liitielstein, dit le chroniquear
Materne BerlerS tombèrent dans la ibsse quiis s'étaient creusée
à eux-mêmes : Ita ceddêre infoveam quam sibi ipsis feeermi.
Les comtes de Lûtzcistein possédaient encore leur part de
la seigneurie de Geroldsecl^ et quelques autres fiefs messins,
dont fut investi le comte Guillaume, en 1456, à la mort de
son frère Jacques. Guillaume le suivit quatre ans après dans
la tombe; et avec lui s'éteignit la noble maison de LUtzelstein.
Un seigneur bourguignon, Philibert Philippe de la Palu,
comte de la Roche et seigneur de Varambon, fils de leursœur
Marfuérite, forma des prétentions à tout Tliéritage de ses
oncles, mais il ne put obtenir que les fiefs mouvant de révè-
ché de Mclz. Il prit le titre de comte de Lûtzelstein et de
seigneur de Geroldseek, et en 1463 il donna à Jean de Mil-
lingen le jeune, rinvestîture d*un fief que tenait autreiDis
Jean Schelm de Blnstîngen, et qui consistait en difers biens
et rentes dans le Westreicb,' une ferme i Wolfekirchen, une
rente à Stimsel, une rente à Scharracbbergbeim et la tum
de Hengeleure (HengwiUer), dépendant de la seigneorie de
Geroldsecfcl Leduc de Lorraine s*empara de la seigneurie
de Saareck, malgré la ?i?e opposition de révéqne de Metz, et
disposa des dépouilles des comtes de Lfltzelstein.
Claude de la Palu, fils de Philibert Philippe, vendit en 1485,
du consentement de Henri de Lorraine, évôque de Metz, à ses
cousins Wilhelm et Smassmann de Rappolstein, ce qui lui
restait des fîefs messins Dàg. Fischer.
(La suUe prochainetnetU.)
* Code ê^pkmatiqiÊ» U Slnùowrg^ tome II, p. 67.
* Arebiyes de la Basse-AhaM. S. E. 9472.
* ScHVprLiiT, AU. éifllom., tome n, p. AStà.
Digitized by Google
GÉNÉALOGIES
DE QUELQUES FAMILLES NOBLES
DE Li HAUTE-ALSACE
Famille de Grand^illars
Henri et Sigenand de Grandvillars sont cités dans un acte
de lan 1 iS6, par lequel l'archevêque de Besançon et l'évôqae
de Bàle confirment la fondation de Tabbaye de Luceile.
Nardin ou Harduin de Graodrillars yi?ait rers le milieu
do XU* siècle. Il figure comme témoin dans an acte de l*ta
1169, par lequel Thierry II, oomte de Montbéiiard, fiiU une
dooatifNi à Tabbeye de Belehamp.
Bo 1S87, Henri et Jean de GrandWlIars frères, ohevaliere,
réGlament le rerenn de fingt-troîe colonata iis à llandeure;
mais à oette date Âmédée de Montbéliard, sire de lIoatfiinooB,
rend une senlenee arbitrale a4iugeant ces eolonats à Tarche-
Têqne de Besançon, comme tttnUdre de la prérOté de Man-
deure.
En 1282. Henri de GrandTllIars accorde à Thiébaud IV,
sire de Neufchâtel, le droit de recept dans son château de
Grandrillars, en considération des services qu'il en avait
reçus. Le 4 septembre de la même année, Henri de Grand-
fillars est un des arbitres choisis par Henri d'Isny, évéque de
280
BSTOB O'ALSAOI
Bâle, et par 1« comte Renaud de Mootbëliard. pour trancher
les difficultés qui les divisaient au sujet de Porrentruy. Le
8 arril 1284, dans rénumération donnée par Renaud de
NontMUard à Téglise de Bâle des Mi qn*il tenail d'elle, se
trooYe mentionné eeloi de Henri de GrandTillars. Le 19 sep*
tembre 1800, le eomte Renaud fUt hommage à réféque de
BAIe pour certains liiens, parmi lesquels se tronvent eeox
détenus par Henri de Grandvillars.
Henri de Grandrillars, deuxième du nom, figure dans un
accord du f9 septembre i89B, intenrenu entre Agnès de
Darnes et Louis de Neafehfttel, en Suisse, d'une part, et Henri
de Montbéiiard, sire de Montfaucon, d'autre part. Par acte de
partage du 3 mai 1882, entre Jeanne de Montbéiiard et son
beau-frère Henri, comte dudit Montbéiiard, la première eut
dans sou lot le llef de Henri de Grandvillars.
Celui-ci prête foi et hommage, en 1 833, au marquis de Bade
pour son fief de Grandvillars. Il est cité dans un acte du
22 septembre 1336, par lequel le comte Henri de Montbéiiard
fait des concessions à des Lombards établis à Montbéiiard.
Henri de Grandvillars avait un frère du nom de Jacques ; ils
sont cités tous deux dans un acte de Tan iSS8. £n 1841,
Henri est chaifé,aTec trois autres chevaUers, de procéder au
partage des tiiens de Jeanne, comtesse de Ferrette. Il est
témoin, ainsi que Ynillaume de Yoigaucourt, le 15 mars 1861
(V. S.) des lettres d'affranchissement accordées par Margue-
rite de Bade aux habitants d'Héricourt.
Henri de Grandrillars eut pour fils Guillaume. Gelui-d est
nommé, avec Henri de Délie, le 15 septembre 1866, exécuteur
testamentaire de Marguerite, marquise de Bade, dame d*Héri-
court et de Florimont. Guillaume figure, le 28 mars 1878,
dans une constitution de rente faite par i'évêque de Bàle
au profit de Jean d'Eplingen. Le 8 décembre 1875, il donne
avis au conseil de Bàle de la présence au pays des bandes
d*Ënguerrand de Goucy, qui se disposait à marcher sur cette
Digitized by Google
QtaUhOQiOB DB QinniOOIB FAM lUJDB NOBLU
981
ville. Le 14 février 1378, il contirme, en sa qualité de Base-
rai n, la rente de certains biens situés à Mandeure, ISdte par
le Montagnon de Ba?an8 à son cousin Jean le Montagnon de
TréTilliefs. Le 8 lérrier M% il vend, poar 100 florins
d*or, une rente snr son monUn de GnuidTiHars an conTent
de LneeUe.
Thiébaod de GrandfiUara, probablement file de Gnillauma^
figure oomiiie témoin, le S nofembre 1887, dans no acte par
letpiel Henri Banque de BenmeTesain leoonnalt tenir en fief
du sire de NeufiihÉtel eertains biens située près d'Hérieomt
Thiébaud assiste, le 11 novembre 1S95, i la prestation de
serment de Thiébaud IV de Neufchâle! envers révèque de
Bâle. Le 13 iiovembre 1897, il flgure comme témoin dans
l'acte de mariage d'Henriette, comtesse de Mouibéliard, avec
Eberhard le jeune, comte de Wurtemberg.
L'un des descendants de Thiébaud fut Thiébaud de Grand-
villars, qui épousa Tune des deux tilles de Pierre de Hagen-
bacb; l'autre fille de celui-ci avait pour mari Antoine, sei-
gneur de Montureux, chevalier. On sait que Pierre de Hagen-
bach fut décapité i Brisac, le 9 mai 1474; mais son frère
Etienne, pour venger sa mort, ravagea au mois d'août de la
même année un grand nombre de villages situés entre Bei-
fort. Délie et P^rentruy.
Jean de Grandrillars possédait le fief de ce nom en 18t0.
Il a?ait épousé dame Anastasie, dont il eut une fille qui
devint la femme de Claude de Tavanne, dit Maeabré, et un
fila du nom de Jean-Jacques. Gelui-eî te reconnut, le 18 no-
rembre 1550, vassal du oomte de Montbéliard pour le flef de
Gliè?remont.
Conrad de Grandvillars, le dernier de sa race, fut tué, le
6 juillet 1570, non loin de sou cLàlcuu, par un gentilhomme
bourguiguon du nom de Sitte.
Armoiries des GaQdvillars : d'azur à trois écuflflons d'ar-
gent (pl. Il, iig. 6).
Famille de Montreux
Albert, maire ( Fit/^M«) de Montreux, fait, vers Tan 1170,
one donation en fareur de Tabbaye de Beirhamp. A la même
époque, il assiste à une donation de Rtimbaud de SpelMch
•a profit de Tabbaje de Bellelay.
Werner de Montrenz est témoin, en 1188, ûêdb une ebarte
de TéTéque de fiftle concernant Tabbaye de Lien-Qroissani
Quelque tempe aprèe, en 1194^ Hogo de Montreux était
chanoine de l'égUae de Bâle.
Ba 1141, Henri de Montreux figure dane une transactioa
oonolue entre Hermanii de MonIJoie et Henri de Kienberg.
Au moto de mai 198i Werner de Hontraos est arbitre dans
une transaction entre révéque de Bâle, Henri d'Isfty, et le
comte ïliiébaud de Ferrette, au sujet de leurs prétentions
réciproques sur Florimont.
Le 19 janvier 1291, Otton, seigneur de Montreux et bour-
geois de Gernay, figure comme témoin dans une vente faite
par le prévôt d'Oelenberg à l'abbnye de Lucelle.
Au Xlll* siècle, Louise de Montreux décède au couTent des
Unterlinden de Golmar.
Diaprés un acte du 28 novembre 1S20, Werner de Mon-
treux était chanoine de TégUse de Saint-Amarin.
En 188S, Ferry de Montreux reçoit Tordre de son suzerain,
le comte Henri de Monlbéliard, de prêter Ibi et bommage «u
marquis de Bade. Les 1* et S Juin de la même année, Robert
de Montreux, probablement frère de Ferry, est témoin dans
une Tente que la femme de Jean de Montreux-Vieux Adt à
son firère Ulric de GhftteloYonbay.
En 1S89, Jean de Montreux, fils de Ferry \ surnommé le
èêcm ChevaUer, épouse Jeanne, fille de Jean H de Faucogney,
auquel elle apporte en dot la seigneurie de Melisey. Le 24
juillet 1351, il est qualifié de baron de Moniretix et donne
' D'après M. Liblin {loc. citât.], leaa avait pour père GuilUame de
MoDtreax.
Digitized by Google
OâNftàLOOIlB DB QUELQUBS FAMILLES NOBLBi
833
en fief héréditaire à un boargeois de Bftie le village de Willer,
près de Saint-Léger, ainsi que deux autres qoi n'existent plus.
En 18S4 et 1S60 Antoine et Jean de Mbntreox, probable-
ment fils da précédent» étaient religieux an coayent des Fran-
ciscains de Thann.
IKdierde Uontrenx était yassal du sire de Neufchfttel en
1882; il avait épousé Jeanne, fille de Colard de Ciiasâignet.
Frédéric, seigneur de Monlreux, frère ou lils de Didier,
périt à la bataille de Sempach le 9 juillet 1886.
Le 3 novembre 1S97, Robert représente le sei^îneur de
Montreux Ciiinme témoin dans le contrat de mariage de
Henriette de Monlbéliard et d'Ëberhard le jeune, comte de
Wurtemberg.
Le 20 mars 1444, Jeau de Montrenx annonce au magistrat
de Strasbourg, que les Armagnacs viennent de commettre de
grandes cruautés audit Montreux. U a an bâtard du nom de
Georges, qui est institué, en 1453, prérét de Belfort par
Albert le Prodigue, archiduc d'Autriche. Jean est ebai^é,
arec d^autres, en 1456, par Tarchidnc Albert de lever des
contributions en argent dans le pays. Il meurt en 1488, lais-
sant deux fila, qui se partagent le fief de liontreux. L*alné,
Frédéric, aCunelières, Prais,Gha?anne-snr4*Etang, Ghavanne-
les-Gffands, Lutrao, Magny, Romagny et Grfin au Taldîen.
Le cadet, Antoine, obtient Fonssemagne, Montrenz-Vieux,
Montreux- Jeune,Bretagne et Fontaine. Monlreux-Château reste
indivis entre les deux branches. En 1476, Antoine ayantpris
parti pour Charles le Téméraire contre Sigismond d'Autriche,
est dépossédé de son fipf qui est donné à son frère Frédéric.
Frédéric n'ayant pas d'enfants mâles, obtint, en 1475, de
Sigismond d'Autriche la faculté de transmettre son fief à ses
trois filles et à leurs descendants; Tune était mariée à Ëtienne
de Saint-Loup, l'autre à Christophe delindstatt et la troisième
à Louis de Reinach. En 1478, Frédéric obtient en fief les
▼illages d'Ëschène et d'Autrage. Il meurt en 1490.
BBVUB D'ALSAOB
SoQ frère cadet, Antoine, éponee Tnne des filles de Pierre
de Hagenbach, mis à mort à Biisac le 9 mai 1474. Sa femme
Ini aTalt apporté en dot des fiefii Bltuéa à Lnse et à Gbagef,
8008 la moavance de la sdgnenrie de Granges. 11 était bean-
frère de Thiébaud de Orandnllan, qui avait épousé Faatre
fille de Pierre de Hageobacb. Il fat fkit prisonnier i la bataille
de Nancy (5 janvier 1476) et perdit, comme on vient de le
dire, son fief pour ayoir combattu pour le duc de Bourgogne.
Les descendants d'Antoine furent :
Georges de Montreux, seigneur de Mélisey, chevalier, époux
de Simonne d'Orsans. Il fut membre de la confrérie de la
noblesse du comté de Bourgogne de 1485 à 1518.
Catherine de Montreux, petite-fille de Georges, dame de
Mélisey, épousa Antoine de Grammoni en 1551.
Giiyot de Moetreux, probablement fils de Georges et père
de Gatberine, fut reçu membre de la confrérie de la noblesse
de Bourgogne en 1525. Il est appelé Guido par M. Libiin;
suivant cet auteur, il fut contraint, en 1549, par Tempereur
Ferdinand I* de céder, moyennant finance, la moitié de son
domaine à Nicolas Perrenot de Granvelle.
Claude de Montreux et Guillaume, probablement frères du
précédent, lurent membres de la confrérie de la noblesse de
Bourgogne, le premier, de 1518 à 1587, et le deuxième, de
1646 à 1650.
Tels fùrent les demiera mfties de la frmille de Montreux
qui blason naît : d'or à la bordure engrelée d'azur et au lion
de sable (pl. II, fig. 7).
Barons de Montjoie (Froberg)
Le château de Montjoie (mons gaudii en latin, Froherg en
allemand) est situé dans la vallée du Doubs, à un kilomètre
et demi à 1 ouest du village de Vaufrey. Ou en voit encore
les ruines imposantes.
Digitized by Google
ftÊNtALOOm DB QUELQUBR FAMILLBS N<»LI8
986
Il était le cheMiea d*une biroonto eomposée des localités
de MoD^oie, Glèrea» Yaufrey, Montaocy, Yernoia-le-Fol, Mon-
tanin, les Ghesaux, Bremonoourt, le château de Moron,
Montnoiroo, InderiUers, Beornenllers, Biebeboorg, le Bail,
SurmoDt, Foesse, la Malnuit, les Bois de Monade. Dans la
SDite, cette seigneurie s*aGcrut des terres que les évèqnes de
Bâte et les archiducs d'Autriche donnèrent à ses possesseurs
dans le Sundgau: les rillages d'Hirsingue, Heymersdorf, Bisel
en partie. Hundelingen, Ruederbach, Bruebach, Muspacb,
Bessoiicourt, Grosrie, Perouse, Recouvrance.
La baronnie de Montjoie, érigée ensuite en comté, faisait
partie, en 1789, de la province d'Alsace, et pour cela était
appelée terre (fA/snce ou Terrotte. Elle fut possédée d nbord
par la famille de Glères. et à partir de 1438 jusqu'à la Révo-
lution française par celle de Thuiilières.
lo Famille de Olèree
Les historiens parient d'un Jean de Glères, qui vivait au
X* siècle et qui aurait été un des aidants de remperenr Henri
rOiseteur; d*un Berthold de Glères, qui aurait servi sous
Othon I*; d'AdélsIde de Mongole, qui aurait épousé tcts
ran 1100 Richard I* de Saint-Uauris-en-Montagne.
Mais le premier de cette noble fnnille, mentionné dans les
chartes, est Hugues, chevalier de GiiSin, Il viTsit en 118S.
n eut pour fils Rir4iard.
Richard I* de Glères (il87-IS8S) construisit la forteresse
de Montjoie. Suivant Dom Calmet, il eut un frère du nom de
W. . ., comte de Luxembourg et de Limbourg, qui eut pour
enfants : 1° Henri de Montjoie, souche d'une maison de Mont-
joie, qui s'établit sur les bords du Rhin; 2" Val... de Lim-
bourg, qui épousa Mathieu, duc de Lorraine.
Richard I"de Montjoie eut pour fils Richard H (1238 1291),
qui épousa vers 1350 Marguerite de Ferrette, sœur du comte
9B6
BBTUB D*AL«AflB
Uiric l". Il eut poor enfants : 1* Henri ; 2* Berthod, souche
{|*aiw branche ippelée simplement 4ê QUm, Berthoé eut
pour soeeesBeur Jean de CHÂrea (18t6-1885), qui éponat, en
18tO, Agnès de Siint-llaaris-en-lloaUgne, dont il ent :
UlriCi prieur de Montier-Hiate-Pierre, pois de Ghanz-les-
Clerrsl (18S6); Richard, al>bé de Banme-lea-lloioes (1867),
et Berthod VL de 61ères (1871). Geloi-d ent ponr fils Ber-
thod ni de Gières, seignenr de Hefmendorf, qui engagea,
irers 1889, la forteresse de Moron à son coosin Louis de
Montjoie. Louis fut le dernier seigneur de Gières, et ce nom
disparaît dans les chartes à partir du commencement du
XV siècle.
Les autres enfants de Richard I" de Gières furent : 3° Guil-
laume ou Vuillaume qui suit: 4" Anne, qui devint nonne à
Seckingen; 5° Clémence, d'abord dame de Remiremont, épousa,
en 1818, Colin de Saiut-Mauris; 6° Adélaïde.
Guillaume 1", sire de Montjoie, (1Î91-1 3-25), naquit en
1265 etéponsa en 1296 Jeanne de Rougemont, dont il eut; Jean,
mort sans enfknts; Guillaume qui suit; Béalrix, qui épousa
en 1814 Yanthierde Varé; et Emertode, mariée à Gnil-
lanme DI, comte de Genèfe.
Guillaume était vassal de Renaud, comte de Montbéliard.
Gelui-d résigna à Térêque de Bftle le chflteau de Mootjoîe,
eomm VMmtm Qër$ 1$ UmUdêktL Guillaume de Mont-
joie accorda des franchises au bourg de ce nom (déo. i806),
et à Moron (1818).
Gnillaume H, son fils, lui succéda (18t8-i8B0); il épousa
Catherine, fille de Rodolphe IV de Neufchfttel en Suisse, dont
il eut Rolin, devenu évêque de V'iterbe, et Louis qui suit.
Louis de Montjoie (1350-142fi), maréchal de l'Eglise romaine,
chevalier de l'Ainionciade, conseiller et chambellan du roi de
France, vice-roi de Sicile et de Naples, épousa en septembre
1860 Jacobée de Cly. sœur ou fille de Pierre deCly, seigneur
de Roche d'or. 11 en eut deux iils : Guillaume, éyéqoe de
Digitized by Google
14S4, mort en 1451, et Jean qui suit Loais de Monyoie
décéda à Arignon le S8 juin 14S6.
Jén V de Mootjoie (li8S-l488) aTÛt épousé, en 1886,
Jeanne, flUe de Henri de Yillenexel, eomte de li RooheSaint-
Hippolyte. H monrot sine héritiers le 18 juillet 1488.
Jean-Louis de ThnillièreB (rillage de rarrondîssenient de
Mixecourt), qui avait épousé Guillonetle de Mongole, flUe de
Louis de Mongole et sœur de Jean I* deyînt propriétaire de
la baronnie de llontjoie, dont rosufruit Ait conservé à Jeanne
de YiUersexel, veure du susdit Jean I*.
La famille de Glères avait pour armoiries : de gueules a la
clef d argent posée en pal (pl. Il, fig. 8j.
2» Famille de Thuillières-Moatjoie
Jean-Louis de Thuillières, sire de Herdemont (près de
Bains, arrondissement d'Epiual). fils ainé de Guillaume de
Tboillièree et de Jeanne deMontureux-sur-Saône, releva le
nom et les armes de Montjoio (1438-1454). Il mourut en
décembre (454, laissant trois fils iDietriob, qui suit; Etienne,
marié à N. . ., et Guillaume, qui n*eut pM d'alliance. L*une
de ses deux filles épousa Jacques de Blamont, en Lorraine.
Dietrich on Didier (1454-1490) épousa, le IS juillet
1481, Marie d'Arberg. Il mourut avsnt 1481, laissant trois
fils et deux filles : Bdenoe, qui continua la maison deThuiU
lièree-liontjoie, appelée aussi hnm^ds Fhbtrg; Jesn-Louis,
qui devint seigneur de Hardemont; Jesn-Nicolas, tige de la
brandie d'HeymersdorfT (dont nous parierons); Jscobée;
Caroline, qui épousa Guillaume de Maigly, aire de Cbargey.
Branche de Froberg ou de Montjoie
Elieriiie de Thuillières, sire de Moron, souche de la branche
dite de Froberg ou Man^u, épousa eo 1500 Catherine
BBVUB D*ALSAOI
Béziers en d'Hanaeoiurt, ei moarat nn 1640, laiMint
Népomucène et Mare.
Népomacèae, baron de MonQoie, Iforon, Heymersdorf (1540-
1651), épousa en 168S Jeanne de Hontmartin, dont il eut :
1* Claudine, mariée d*abord à Georges d*A&flel, puis i Gnii-
lanme de Grammont, sire deVeset; elle moarat en 1671;
S* Didier, époux de Guillemette de Yiry, morts tous deaz
sans postérité de 1580 à 1587; 8^ Tliéodore (qui parait être
le même personnage que Didier); 4* Jean II. qui soit
Jean II, baron de Montjoie, Moron, Grone, Ueyraersdorf
(1551-1578), épousa eji 1569 Peroniie, fillede Michel de Viry.
Il mourut en 1578, laissant trois fils, Michel, Siraéon et Jean-
Siméon, et deux filles, Jeanne et Claudine; celle-ci mourut
en odeur de sainteté.
Jean-Siméon, seijjneur de Montjoie, Moron. Grone, Uey-
raersdorf, Bruebach (1578-1610), épousa, en 1591, Ursule de
Reinach, fille de Nicolas de Reinach, gouverneur d'Allkirch.
Il en eut: Jean-Paul, tué à la bataille d'Aschaffenbourg;
Ambroise, mort en Italie; Jean-Georges, qui suit; et Ursule,
époose du Imtod de Dang. Ges deux derniers eurent pour
tateor Ferdinand-Georges de la branche de Montjoie-HQy-
mersdort
Jean-Georges, dit Jeune (1610-1660), grand-diambellan
de rarchidae Léopold d^Autridie, épousa en 1681 Marie-Fran-
çoise, fille de son tuteur Ferdinand-Georges. Le maréchal de
Il Force s*empani, en 1685, de la forteresse de Hon^oîe et
ta fit sauter. Dès lors, les barons de ce nom établirent leur
résidence à Vaufrey. Jean -Georges mourut à la fin de 1659
ou au commencement de 1660. Il eut treize enfants, parmi
lesquels : Paris-Charles-Joseph, chanoine d'Aug.sbourg. mort
en 1721; Didier II; Ursule, épouse de François Paris de la
branche d'Heymersdorf; Béat- Albert et Jean-François- Ignace,
qui divisèrent la branche de Froberg en deux nouveaux
rameaux, dits dê Vantrey et dHirsmgen.
Digitized by Google
880
Braaiohe de Xontjoie-Heymersdorf
Jean-Nicolas I" fils de Didier I" de Thuillières-Montjoie.
fut le fondateur de la branche de Montjoie-Heymersdorf. Il
▼i?ait déjà en 1474; il épousa en 1500 Toinelte-Radegonde
de la maisoii de Mereenette, auirant tes onSi ou Radegoode
d^Oiselay BoîTant les autres. Hes eofiints ftirent : Gatherine,
mariée à Hognenin de Saint-Hattris-en-Moulagne; Marie,
épouse de Glande de Franquemont, et Philippe qui suit
Philippe éponsa en 1680 Marie, baronne de Hattstat, dont
il ent Frédéric et Nioolas II.
Nieolas II épousa Jeanne Dutartre en 1688, eten secondes
noces Jeanne, comtesse de Mailly, qui ne lui donna point
d'enfants. De sa première femme il eut : Ferdinand-Georges,
marié à Jeanne-Catherine de Reinach; Eustache, lieutenant-
général des armées de France; et Jean-Claude, qui lui suc-
céda. Nicolas II mourut le 10 décembre 1566,
Jean-Claude, gouverneur de Délie et de Belfort, épousa en
1586 Anne-Eléonore de Velsperg et Primor. Il en eut seiZ/C
enfants, parmi lesquels nous citerons : Eusèbe, grand-doyen
du Chapitre de Salzbourg et chanoine d Augsbourg; Geoigse
et Jean-Georges, qui continua la lignée. Leur père mourut
Ters ItflO.
Jean-Georgea, baron de Velsperg et de Primor, bailli de
Delle et de Belfort, épousa d'abord une comtesse deReehberg,
puis Jaeobée, comtesse de Kiembourg,dont il eut : François-
Paris qui suit; François-Joseph, mort Jeune; Françoise-Hen-
riette, dame de Remiremont ; Joséphine, femme de son cousin
Didier II de MonQoie-Froberg; et Marie- Anne, mariée an
comte de Mondienthall, grand-maréchal du duc de Bavière.
Leur père mourut avant le 1* décembre 1648.
François-Paris épousa, en 1680, sa cousine Jeanne- Ursule
de la branche de Froberg,dont il n'eut point d'enfants. Il mou-
rut avant 1686. Ainsi s'éteignit la branche de Heymersdorf.
m
Rameau do Kontjoie-VaiiAroy
Béat-Albert, fils de Jean-Georges dit k Jeune^ continua la
braneha de Fhdierg (1660-4728), qni prit le nom de Vaufrqr,
tteo de réndenœ de ses membres. Béat-Albert, colonel d'un
régiment françaii, aeheta, le 17 janvier 1708, de la comtesse
d*Aremberg le comté de la Roche-Saint-Hippolyte et la sei-
gneurie de Haiche. H avait épousé en 1669 Pàuline. baronne
de Reinacb-Hirtsbacb, sœur des éréques de Bile et d*Abtera.
n en eut : Didier II, qui soit ; Nicolas, capitaine, mort jeune ;
et Marie- Françoise, épouse de François- Joseph, baron de
Schavembourg. Leur père mourut en 1725.
Didier lî, comte de Montjoie et de la Roche (1725-1786),
épousa, en 1702, sa parente Joséphine, baronne de Montjoie
de la branche d'ileyraersdorf. Il mourut en 1786. laissant
neuf enfants, parmi losqueKs : Georges, chanoine de Bâle;
Béat-Jean-Bapliste Ilattman qui suit; Marie-Xavière, dame de
Remiremont ; Marie-Anne-Ursule-Ludvine, épouse s(»n parent
de la branche d'Hirsingen ; Magnus-Louis-Michel; enûn José-
phine, religieuse à Remiremont» puis à Porrentruy.
Béat Jean-Baptiste Hattman, comte de liontjoie et de la
Roche (1786-1761), épousa en 1786 Marie-Victoire-Oatherine
Rinck de Baldenstein, sœur de réréque de Bile. Il en eut
neuf eufimts, entr^autres : François-Ferdinand-Fidéle Haman,
qui suit; Marie» Antoine-Fidèle, mariée à Glaude-Joseph-
Nicolas, comte de Grirel Saint-llauris; Ifarie-Anne-Josepbe-
Fidèle, dame de Remiremont Leur père monrut le 14fé7rier
1761, et sa toutb, Tannée suivante.
François-Ferdinand-Fidèle Haman succéda aux seigneuries
de son père (1761-1818); il épousa, en septembre 1760,
Marie-Anne-Sophie de Kageneck, sœur de la princesse de
Metternich, mère de l'illustre ministre autrichien. Il en eut
cinq enfants : Marie-Anne Vaiburge, née en 1761: Frédéric-
Victor, eu 176Ô; Francois-Uenri-Vendeiin, en 1773; Joseph
Digitized by Google
GÉNÉALOGIES DE QUKLQUKS FAMILLES NOBLES
241
VoUleriDe, en 1771 ; enfia, Ghtries-Népomacèiie-Fidèle, né
en 1779. Leur mère mourut peu «fant 1789; leor père émi-
gré en 1791 et rentra en France, am son dlg Joeeph-Ynil*
terme, eu 1814. Il monrut en Jtnfter 18 1 8.
JoBeph-Ynilterme moornt en 1816. Il arait épousé, en 1785,
Marie-Louise-Garoline, baronne de Hersperg et de Voyer. Il
en eul quatre enfants : 1 So[ihie-Amélie-Fidèlc, née en 1786,
épouse de Claude -Hené-Philippe Augier ; 2' Ganiille-Népomu-
cène Clirislophr, conimundeur de l'ordre teuloniquc, conseiller
du roi de Wurtemberg; 3° Ernesl, qui épousa M"" d'Ambru-
geac, dont il eul un fils, qui s'est marié depuis quelques
années ea Bavière; i'N. . tué à Goumoia le % juillet 1815.
Rameau de Monljoie-BLimuigen
Jean-Françoia-Ignace, fUa de Jean-Qeoivea, dit k-Jeune, et
flrère de Béat-Albert, ftit la aonche dn rameau des Mongole-
Hirainfen, dont les membres demeurèrent dans eetle dernière
localité.
Bn 1741, les Hon^'oie-Vaofrey et tes Montjde-Hirsingcn
partagèrent les bienH de leur maison, restés jusque-là indivis.
Les premiers eurent les terres et seigneuries situées dans le
canton de Sainl-Hippolyte ; les seconds, celles des arrondisse-
ments de Belfort et d'Allkircli.
Né eu 1653, Jean-François-Ignace devint maître de camp
dans les armées de Franco, et épousa, en 1684, Marie-Jeanne
de Reichenstein d lnlzlingen, sœur de l'ambassadeur d'Au-
triche, en Suisse. Il mourut en 1716, laissant huit enTanta,
parmi lesquels : 1° Philippe-Antoine, ambassadeur de l'em-
pereur Charles Vii an Suisse, lieutenant-général des armées
de rElecteur de Cologne, général de cavalerie des armées
bavaroises, et ambassadeur du roi de Bavière à Paris, où il
mourut en 1757. Au mois d*avril 1788, Louis XV conféra
par leltrss-patentes le titre de comte k Philippe-Antoine et à
nmXh SMt. - tr àttuf. 16
949
BIVUB D*AL8ACB
tous les membres de sa famille. L'empereur Gliarles VU SX
de même le 21 février 1748.
2° Siméon-Nicolas-Eusèbe, devenu évéque de Bâle (1762-
1775); 3° François-Xavier, prévôt d'Istein; 4° Jeanne*Jo6é-
phifie, chanoinesse d*Aiidlaa; 6* Marie^Anne, dame de Remi-
remoDt; 6* EUsabelb, épouse du btroa de Klioglio, premier
président du Conseil sooTerain d'Alsace; 7* Magnus-Loois-
Gharles-François-Ignace; il épousa, en 1790, sa eouaine
Ursule de MonQoie-Vaufrey, et mourut en février 1707,
laissant einq eiifiuits :
i* et S* If arie-Anne et Jeanne-Baptiste, dames de Remire-
mont; 3° Ludvine-Xavière, épouse en 1760 Sigismond, baron
de Reinach et de Steinbrunn; 4''François-Sigismond, chanoine
de Bdle,mort en 1789; 5° Jean-Népomucène-François-Xavier-
Fortunat.
Celui-ci, comte de Moiitjoie, épousa en 1760 Marie-Anne,
baronne de Reinaeh-Hirlzbach. Il émigrH à Bâle, où il mourut
en 1791, laissant six enfants : 1° Jean-Népomucène, qui suit;
2** Eugène, tué près de Veinheim (duché de Bade) ; 3° Maxi-
milien, officier au service d^AutrirJie, se maria en Bavière,
où il mourut en 1819, laissant un fils, qui prit du service
dans Tarmée wurtembergeolse et mourut avant lui ; 4* Gus-
tave, an service de France avant la Révolution, passa en
Angleterre, où il devint colonel et fut tué en 1819 ; 5* Mêla-
nte, dame d'honneur de Madame Adélaïde d'Orléans, mourut
en Angleterre en 1848 ; 6* enfin, Ghristine-Zoé, épouse du
marquis de Dolomieu, dame d*honneur de la reine Marie-
Amélie, mourut en Angleterre en 1849. Sa fille N. . . de
Dolomieu épousa le comte V. de Saint-Mauris, qui se remaria
en secondes noces, après 1883, avec sa cousine-germaine
Caroline.
Jean-Népomucène, fils aîné de Jean-Népomucène-François-
Xavier-t orlunat, est le seul qui ait laissé de la postérité. Il
émigra en Bavière, il mourut en 1824, étant lieutenant-géné-
Digitized by Google
G&N&ALOGISS DB QQXLQUBS FAMILLES NOBLES
•243
nt. Il tfait épousé Liare de Paratenstein, dont il eut six
enfiintfl : !• Mtixîmilien, major de cuirassiers en Autriche,
mort en 1857, eut de deux mariages trois flls; l'aîné a em-
brassé la carrière des armes ; 2' Louis, major au service de
Bavière; 8° Charles, capitaine dans la même armée ; 4° Méla-
nie, comtesse de Leyden, restée veuve avec un fils unique;
5" Caroline, comtesse de Saint-Maiiris, morte en juillet 1849;
6° Amélie, baronne de Berntiardet, morte en 1838, laissant
une âUe.
AnnoirieB des ThniUières-MonlJoie au XVIU* siècle : de
gueules, écartelé aux 1" et 8* à la elef d^argeot, en pal, tour-
née du eôté dextre ; aux S* et 4* à la clef d*or, aussi en pal,
tournée du côté sénestre, accompagnées de quatre pièces car*
rées d'or, taillées en pierres précieuses, entassées en pal du
cdté deztre de la clef d*argent, et de cinq besans d'argent
rangés eu sautoir de côté sénestre de la clef d'or. — L'écu
était timbré d'une couronne de marquis ayant pour supporta
deux satyres, l'un au pied d'homme et l'autre au pied de
chèvre; celui du côté dexlre soutenant la clef d'argent de la
raaio gauche, et l'autre du côté séneslre tenant une massue
posée sur le pied d'homme (pl. Il, ûg. 9) *.
Famille de Morimont (Mœrsperg)
Quoique originaire du pays de POrrentrny, cette ftmille a
joué un certain réle dans l'Iiistoire de la Hante-Alsace; e^est
pour ce motif que nous en allons parler.
Elle se vante de descendre des comtes de la Roche au comté
de Bourgogne, mais rien n'est plus incertain. Certains au-
teurs prétendent que la souche de celte maisou fut BaltUazar,
■ Extrait de l'onviaRS d« l'abbé Richard, iatitoté : ^iMt'iiir fMMoîrt
4» la mainn^ «I baronmê Monnaie.
BBYUB D'ALSAOI
d'autres que ce furent Antonin et Walther, qui vivaient en
1085. Le premier document alsacien mentionnant les Mœr*
sperg, date de J'an 124S; il parle d*Adelaide de Mœrsberc
Henri de Uœrsberch est cité dans an acte de lt7i.
Richard etGeutaillalde Morimont reçoivent, en 1;S38, l'ordre
de leur suzerain Henri, comte de Moulbéliard, de prêter
foi et hommage au marquis de Bade, époux de Jeanne de
Montbéhard.
£n lS6i, Icf archiducs d'Autrictie comptaient parmi leurs
vassanx: Henri etlIatliiaB deMoBrsperg^agnata; Gunon, Henri
Noaee; Hugues et Werlin, fils d*EI>erhard; Petermann et
Jacques, son frfere. En 1886, Théobald, Wemher, Wezei et
Walther de Ifœrsperg périrent à la bataille deSempach. Henri
de Hœreperg commandait les troupes de Fribourg.
En 1408, Jean do Mœrsperg épousa Elisabeth de Waldner;
ils furent tous deux enterrés dans une chapelle de Belfort.
Pierre, fils de Jean, se distingua comme ambassadeur de
l'Empereur près de la ville de Zurich, du duc de Bourgogne
et du roi de France. Il reçut, à titre d'engagement, les bail-
liages de Ferrette, de Délie, de Belfort et les autres terres
de la maion d'Autriche en Alsace. En effet, lorsqu'en 1469
Tarchiduc Sigismond vendit k Gharles-le-Téméraire ses pos-
sessions de la Hante-Alsace, Pierre de Morimont détenait les
susdites ssîgnearies pour la somme de 80,800 florins d*or et
900 francs d*or, qnll arait aTancés à ce prince. Pierre de
Mœrsperg devint landrogt de tonte TAlsace antrichienne.
Son fils, Jean-Gaspard, fnt éle?é en 1488 à la dignité de
baron, fin 1802, il obtint en flef la seigneurie de Belfort et
les antres terres qu'il détenait en gage de la maison d*Au-
triebe. Dès lors, les Mœrsperg s'intitulèrent barons éh Mœr-
sperg et dê Belfort. Jean-Gaspard fut revêtu de la double
dignité de landvogt impérial et de laudvogt de la maison
d'Autriche, en Alsace.
Digitized by Google
0ÉMÉAL00IE8 DB QUELQUES FAMILUM MOBLBS
245
n laissa trois fils : Jean-Wernher, prévôt de l'église de
BAIe; Jean -Jacques I" et Jean.
Jean- Jacques I" succéda en 1513 à son père dans la
dignité de iandvogt impérial. II eut pour fils Jean-Jacques II
et Henri. Celui-ci embrassa en 1601 le protestantisme, devint
administrateiir du comté de Montbéliard et de celui de Schoni«
dorf (Wortemberg), et mourut à Strasbourg.
Soo8 Jean-Jaeqaes II, la seigoeoria de Belfort retourna à
la maison d'Autriche. Son fils Jérôme embrassa le protestan-
tisme aTec son oncle Henri. Il vendit sa seigneurie de Mœr-
sperg en 1582. et remplit \q6 fonctions de marécbal de la
Cour de Wurtemberg.
Jérôme eut un fils du nom de Georges, qui épousa Doro-
thée-Suzanne, comtesse de Gleichen ; il s'établit en Thuringi.
Il eut pour eiiAuita : Loui»>Frédéric^ qui Tirait encore en 1661
et Ait le dernier mâle de cette branche, et Sopbie-Dorothée,
qui époora Ghrétien-Ganther, comte de Schwartzbourg.
Jean, firère de Jean-Jacques I", épousa Jeanne, fille de Jean
Wildgrano du Rhiu. Il en eut : François, frère de Pierre et
de Jean-Frédéric. Celui-ci mourut, en 1614, en Slyrie: il
était président du comité de la guerre en Autriche, sous le
règne de Rodolphe II.
Jean-Frédéric eut deux fils : Frédéric il et Jules-Neidhart,
qui occupèrent des emplois importants en Autriche. Jules
Neidhart» créé comte par Temperenr, mourut en 1642. Son
fils Jean-Ulric, dernier de sa race, mourut après 1686.
Armoirks : écartelé, aux 1" et 4' cinq points d'argent
équipollés à 4 de gueules; aux ^2' et 3" d'azur à trois aigles
éployées d'argent 2 et l (j)l. U, tig. 10).
246
RKVUB D'ALSACE
Famille de Réèheey
LeBjanTÎer 1291, le chevalier Humbert de Réchesy donna,
da oonsentement do sa femme Agnès et de aon fils Tiiiébaut,
aa monastère de Grandgpnrt Tîngt sols censaux assignés sur
les biens qo*il possédait à Bonooort et à Joneherey. Cette
donation fiit rerètue do sceau de Pierre, curé de Réebesy.
An mois de novembre 1808. Perrette, Hel?ig dite Jfouri,
et le fils de celte-d, Perrin on Pierre, reprirent en erophy-
théose nne terre sitoée à Béehesy, que ledit Pierre sYait
donnée, pour la fondation de son anniTersaire, à Tibbaye de
Belchamp.
Le 25 février 1328, l'écuyer Tbiébaut de Réchesy vendit
au couvent de Bellelay toutes les terres qu'il tenait à Jon-
cherey de son père Humbert, cité plus haut.
Frédéric de Uéchesy, probablement fils de Thiébaut, reçut
l'ordre, en 1838, du comte Henri de Montbéliard, son suze-
rain, de prêter toi et hommage au marquis de Bade, époux de
Jeanne de Montbéliard.
Famille de Suarce
Henri de Soaroe figure dans la charte de fondation du
prieuré de Froide-Fontaine de Tan 1105 par Brmentrude,
comtesse de Montbéliard. Le père de Henri de Suarce s^appe-
lait Gemngus, et celui-ci avait un autre (ils du nom de
Godefroi (même charte).
Ulric de Suarce figure comme témoin dans un acte de
Tente de l'an 1170.
Henri, fils de M. Vergier de Suarce, tenait en fief du comte
de Montbéliard des biens situés à Trémoins et à Coisevaux;
il devait, en outre, la garde à Belfort chaque année pendant
treife semaines (Rôle des rassaux de Montbéliacd de l'an 1800
à peu près).
Robert, fils du précédent, et Marguerite, sa fomme^ figurent
Digitized by Google
OÉMÉALOOIK DE QUBLQUMB VAUILLEa NOBLES fUl
dans nn acte du 3 septembre 1811, concernaot l'abbaye de
Belchamp.
En t847. Helvis, fille de Robert de Suarce, en son nom et
en celui de ses sœurs Alix et Bealrix, reprit en fief du comte
Henri de Montbéliard toutes leurs possessions sises à Van-
doncourt et provenant du partage de rbérédité de Guy de
Vandonconrt.
ËD 1357, Gauthier de Suarce reçut en aeoensementde l'ab-
baye de Bellelay, pour une durée de cinquante toB, tout ce
qu'il tenait précédemment de ce monastère.
Fàmille de Trétadane
En 18S8, Pierre de Trétudana, éenyer, achète d*Aliz de
PneenterillerBy yeuve de Richard de Boasorel, comme tntrioe
de ses enhnts, des dîmes à Seloneoort qo*eUe tenait de lai à
titre de fief.
Pierre a?ait an firère du nom de Hugoenin, qui fit con-
naître, le 4 ffi?rier 1849, qoil tenait en fief de son seigneur
Guillaume de Grammont certaines dîmes à Mandeore et à
Voubenans.
Pierre eut deux fils : Jean et Perrin. Le 5 avril 1831, ils
furent témoins dans une vente faite par Isabelle de Fontenois,
fille de Pierre de Voujaucourt, à Jeannenat de Hocourt d'une
dîme audit Recourt. Le 20 avril 133S, Perrin de Trétudans
acheta, moyennant 18 livres estevenautes, un meix à Grand-
fontaine. La même année, Henri de Montfaucon, comte de
Montbéliard, ordonna à Jean et à Perrin de Trétudans de
prêter foi et bommage au marquis de Bade, époux de Jeanne
de Mootbéliard. Le 80 décembre 1344, Perrin de Trétudans,
écnyer, était leiatenr des filles de Richard de Bossurel; à
cette date, il rendit, an nom de ses pupilles, à Thiébant de
RoGourt des biens situés à Grandlbntaine. En 1S64 et 1868,
Jean et Perrin de Trétudans rendirent à Agnelet^ fille de
BSTDB D'ALBAOB
Vailldiiiiii de Ifontbéliard, et à SimoDin Béchenat» son fils, les
dîmes qae lenr père avait achetées en 18S8 à Seloncourt.
leaa figare eneore comme témoin, STec le titre de cheTalier
(mi^M), dans des actes de 1878 et 1890.
SnfTant H. LibUn, Jean de Trétndans ent nn fils do nom
de Huguenin, damoiseau, qui, les 1** et 2 jnin 1888, futtémoin
dans une rente faite par la femme de Jean de Montrenx il
son frère Ulric de CluUel-Vouhay. Maisf-e Huguenin ne serait-
il pas celui dont il a été parlé plus haut et frère de Pierre
cité dans un acte de 1823?
La famille de Trétudans avait pour armoiries : d'azur à
trois bâtons d'or, le timbre surmonté d'une mélusiue (reine)
couronnée, étendant les bras avec un peigne.
Les descendants ou héritiers de cette noble famille obtinrent
en 1741 des lettrei de marquis et les armes suivants : d*aaur
à trois chevrons d'or couchés en bande, entre deni cotiees
de môme (pl. II, fig. 11 et 13).
P.*E. Tdbffsrd.
Digitized by Google
Digitized by Gi
Digitized by Google
MATERIAUX
l>OUR SERVIR A
L HISTOIRE D£ L4 GUERRE DE TRENTE ANS
tirés des archives de Colmar^
Départ de J.-H. Mogg pour Paris ; Manicamp
nommé commandant de Golmar; mouyements
des belligérants; ravages des Ijorrains; dan-
gers de lA situation pour Golmar que, malgré
ses promesses, le maréchal Gaumont la Force ne
secourt pas; prise de Riquewihr; jonotion du
maréchal avec Bernard de Saxe-Weimar; négo-
ciations à la cour de France; traité de Huel;
Manicamp gouyemeur de la Haute - Alsace ;
abandon des négociations de Strasbourg avec
le roi de Hongrie.
Une campagne qui débutait de cette façon n'était pas de
nature à rassurer Golmar. Il parut indispensable d'obtenir
la ralifitalion du traité du 9 octobre, afin de donner plus
d'autorité aux démarches de la ville auprès des chefe
de corps français. Quand, au commencement d'avril, le
dumeelier Axel Qxensliern prit le chemin de Paris, pour
retoorner par mer ea Suède, on profita de son passage à
Strasbourg pour lui enroyer Jean-Heori Mogg, et posr lai
* Voir la Umiaon »Tiil-maiHiii<i
960
RBVDB D'ALSâCB
demander son appui auprès de la cour de France. A son
arrivée, le syndic trouva le chancelier déjà parti. Le résident
Uockhel lui remit, pour Son Excellence, une lettre de recon-
mandatioD, datée du avril, à laquelle la ville joignit ses
pleina-iNMiToirB et des dépêches pour le roi et le cardinal
Richelieu.
Mofg se rendit à Spinal auprès du maréchal Gaumont la
Force ; il lui flt connaître le but de son Toyage et l'entretint
des dangers qui menaçaient Golmar. Le vieux marédial parut
touché des preuves de résolution et de dévouement que la
ville avait données; il n'apprécia pas moins les informations
sur la situation de rennenri, qnll reeudilit de la houefae de
Mogg : le syndic avait poussé la précaution au point de se
munir de {)lans de Colmar et d'une autre place forte, sans
doute de Brisarh, Caumont lui promit que le roi couvrirait la
ville d'une manière efficace, et décida de renforcer la gar-
nison par l'envoi du régiment de Normandie, fort de dix-
neuf compagnies, sous le commandement de son mesire de
camp, Achille de Longueval, seigneur de Manicamp. Mogg lit,
i cette occasion, la connaissance personnelle de cet ofQcier,
qui devait jouer à Colmar un rôle important et qui lui 6t, dès
le premier abord, mille offres de service, allaoi jusqu'à
mettre à sa disposition sa bourse et son crédit à la cour.
Gaumont la Force tint sa promesse. Le jour même où
Mogg en donna la nouvelle à ses commettants, le maréchal
annonça, par une lettre du SS avril 1685, datée du camp
d*Eplnal, à MM. les bourgmestre, consul et sénat de Golmar
que « le roi appréhendant que le duc de Lorraine n eftt des
desseins sur leur ville, leur envoie M. de Manicamp pour
veiller à sa conservation et commander aux gens de guerre.
Cétait, disait-il, un gentilhomme de qualité et fort prudent,
qui mène avec soi partie de son régiment ». Manicamp trans-
mit lui-même cette lettre au magistnU depuis Lnpoiitroie. où
il était le 25 avril, et il annonça en même temps son arrivée
Digitized by Google
HBTOmB DK LA QUSRBE DK TRENTE ANS Ml
poar trois on quatre heores aprèa-midî, en damandtiit à
être bien reçu et bien logé. La ville, d^à préveDue par Hofig
de bien traiter son oommandant, lui fit le meilleur aecneil et
le logea à Saint-Jean.
Le eurlendemain, Manieamp invita les aeigneuries, ▼illes
et bailliages des environs à lui envoyer des députés, pour
conférer avec lui sur les moyens d'assurer la conservation
du pays, menaçant les contrevenants de leur envoyer des
soldats en garnison.
Le "t ^^^'^ il fit rendre au magistrat et au conseil de
5 mai "
Cîolmar une ordonnance qui expulsait de la ville, sous
trois jours, tous les réfugiés qui n'auraient pas pour six
mois de vivres, qui seraient soupçonnés de correspondre
avec i'enuemi ou qui auraient domicile dans des lieux
oceopés par lui; elle obligeait de plus tous les habitants à
dénoncer ce qu'ils apprendraient du dehors. Ces mesnree
étaient d'autant plus nécessaires que, pea de jours aupara-
vant, on avait dCt arrêter des gens d'Ammersebwihr qui
trafiquaient avec la garnison de Brisach.
Sur la rive gauche du Rhin, les Impériaux occupaient de
nouveau Markolsheim, Guebwiller et, dans la vallée de
Thann, Wildenstein, d'où ils étendaient leurs ravages dans
la vallée de Munster. Depuis la fin du mois d'avril jusqu'au
commencement du mois de juin, le dossier ne Iburnit malheu-
reusement que des renseignements fort incomplets. Il paraît
cependant que le dur de Lorraine conliiiuait à manœuvrer
dans la haute Alsace, avec des alternatives de succès et de
revers. Dans une lettre du 22 mai (vieux style) Mockhel, en
exprimant à Colmar la part qu'il prend à ce qui lui arrive
de bien ou de mal. parle de l'armée lorraine comme étant en
retraite ou môme en fuite, mais regrette que MM. les Fran-
çais ne la poursuivent point De son côté, le maréchal
Gauroont la Force, en annonçant à Manieamp, du camp de
Vaufirey, le 7 juin (noovean style) la prise du château de
Montjoie (Douba, canton de Saînt-IIippolyte) où s'était réfugié
le régiment de Saint- Balman et où il soutint pendant plu-
nears jours Teilurt de Tannée française, ajoute qu'il eût
« achevé de pousser les troupes da duc Charles de Lorraine
delà le Rhin > sans la résistance goe loi a?ait opposée ce
ebâteau. Il parle en môme temps ét Fdrrentruy, qa'il (Usait
infestîr, et ne eonnstt plos sur la rive gauche « que Loriel,
afec quelques troupes de carabins qui tiennent encore la
campagne >. Dans une entre lettre du 80 mai, Hockhel accuse
réception de nouTelles que Golmar lui avait transmises; elles
lui ttmi Toir, dit-il, combien Dieu avait contribué à la débite
des ennemis, en leur envoyant la terreur, la fttim et la dis*
corde ; il n*eût fàllu que quelques milliers de chevaux à leur
poursuite pour les anéantir. Il ne doute pas que, si cette
situation avait été connue du maréchal la Force, et s'il avait
su qu'il trouverait encore de quoi vivre à MuDiouse et à
Golmar, il aurait tout quitté pour en finir avec les Lorrains.
Il est vrai que, par une de ces marches rapides qui lui sont
familières. Jean de VVorth. parti du camp de Gallas, en Fran-
conie, avec deux régiments de cavalerie et deux de dragons,
a dit son entrée à Brisach; mais il n'a plus que la moitié de
son effectif et ce qui lui reste de troupes est aussi exténué
de (atigue que les corps qui sont revenus de la comté de
Bourgogne.
Cependant, il suiBt de sa présence pour rendre les Lorrains
plus entreprenants. Leurs excès dépassèrent tout ce qu*on
avait vu depuis le commencement de cette horrible guerre.
Os mettaient tout à feu et à sang, ne respectant ni les églises,
ni les maisons religieuses, violant les femmes, égorgeant les
enfiints jusque sur le sein de leurs mères (lettre du S juillet
à la ville de Strasbourg). Le résident de France fait allusion
à ces atrocités dans une lettre du g'j^i^j'n'-i et ajoute
par manière de consolation : * Cela rendra l'ennemi d'autant
plus odieux à Dieu et aux hommes, et fera tant plus (ost,
Digitized by Google
HISTOiat: DE LA (iUERBB » TBBNTB AM»
868
Tenir la Tengeance di?îne sur les aothears et complices de
81 exécrables mcschaoceU». » D'après cette lettre, leurs
ravaiçes s'étendirent jusqu'aux environs d'Obernay; Barr el
Mitteibergheira furent pillés. La trahison leur livra Andiau,
dont ils massacrèrent la garnison française et OÙ ils foulèrent
aux pieds les armes et les panonceaux du roi. Pendant ce
temps, le maréchal la Force était retenu autour de Por-
renlruy; il est vrai que le prince de Condé el la cavalerie
allemande s avançaient vers l'Alsace. Pour se consoler de son
abandon, Colmar apprit la défaite du prince Thomas de
Savoie el des Espagnols à Aveiu, yss les maréchaux de
Chftlillon et de Brézé.
La situation était réellement critique. Manicamp ne redou-
tait rien d'nn siège en règle, mais il y avait tout à craindre
des surprises et de la iiunine. Il pouvait y avoir connivence
du dedans avec le dehors. Pour prévenir les trahisons, le
commandant proposa, le ta conseil réuni, de
chasser de la ville tons les catholiques romains, y compris
les personnes religieuses, el, pour se débarasser des bouchée
innliles, il voulut étendre cette mesure k Tensemble des
réfugiés et même à tous les haMtants qui n*annient pas
pour trois mois de vivres.
Il en coûtait tout autant à la ville de se débarramer, dans
ce moment, des catholiques que, lors de l'approche des
Suédois, de renvoyer les protestants. Daprès une note, il
paraît qu'on se borna à réunir les bourgeois dans les tribus
et à leur rappeler leurs devoirs de fidélité. Quant aux bouches
superflues, il y a apparence qu'on fut plus rigoureux.
Quoique Manicamp préparât les esprits à ne pas trop
compter sur l'arrivée du maréchal Caumont la Force — il
pouvait, disait-il, juger plus important de poursuivre ses
dessins que de chasser le duc de Lorraine de l'Alsace— il ne
laissa pas que de lui écrire, le 18 juin, ainsi qu*an cardinal
de la Valette, qui partageait avec le maréchal le commande
Digitized by Google
8M
EIWK D*AL8Aai
ment de l'armée française. A ce moment, Porreotray vnli
eapituié et, n'eût été le manque de subsistances, rien ne les
empêchait de marcher an secourB de Golmar. D'accord a?ec
le magistrat, Manicamp offrit jusqu'à 1tO,000 paina de muni-
tion. Les généraux français répondirent par deux billeta
séparés que, sur cette assurance, ils faisaient < état de
s'acheminer droit sur Golmar, de pousser le duc Charles et
de le contraindre à repasser le Rhin >. Le cardinal de la
Valette promettait même qu'on partirait dès le joar sairant.
Si cette promesse avait été tenue, on aurait épargné au
pays une perte regrettable. Le juin, le duc de Lor-
raine avait fait passer le pont du Rhin à neuf régiments
d'infanterie qui, le loiulemain, mirent le siège dcTant
Riquewihr. Celte ville, où tout le voisinage s'était réfugié,
n'avait pour se défendre que sa population et seiw soldats
détachés de la garnison de Colraar. Elle se défendit brave-
ment, quoique l'ennemi eût mis en batterie six petites pièces
d'artillerie, et lui tua 250 hommes, y compris deux
lieutenants-colonels. Manicamp ne put se décider à aban-
donner ces braves gens et leur envoya, par les montagnes, un
renlbrt de 40 soldats, auxquels se joignirent 90 jeunes vas-
saux du comté de Horbourg. Ilalheareusement, le guide ne
connaissait pas le chemin; la petite troupe erra dans les
Yosges pendant deux jours, le 14 et le 15 juin, et finit par
se disperser; quelques-uns des hommes qui la composaient
parvinrent jusqu'au château de Bilstein, d'autres revinrent
sur leurs pas; le reste fai massaeré par les gens dn val
d'Orbey.
Pendant ce temps, les Lorrains avaient pratiqué une
brèche, à travers le double rempart de la place. Quand les
habitants les virent prêts à donner Fassaot, ils demandèrent
à capituler et ouvrirent leurs portes, moyennant la vie sauve.
Mais le bailli de la seigneurie, Jean-Richard Wurmbser, et
quelques membres du conseil furent emmenés prisonniers
Digitized by Google
HI8T0IBB DB LA OQBBBB DC TBIHTB AMS
855
Oettie dtt SO juin à Melchior ôê Ilsle et à Jetn-Heuri Ifogg).
Après ee Buccès,!! éteit à craindre que iee Lorrains ne fissent
éprouTer ie même sort à Kaysenberg, à RibeauTillé, à
Berglieim et i Guéraar, dont la poraession leur aurait fourni
des passages importants à trere» les Vosges ou des moyens
d'approfisionnemeni
En attendant, 600 chevaux lorrains avaient pris position,
16
le 2g juin, k Tilrkheim, d'où ils détournèrent le Muhlbacli.
Golmar n'eut plus pour moudre que son moulin à chevaux.
Un autre corps mit le siège devant Guémar: un troisième
s'achemina vers Thann, pour se rendre maître du passage
L'ennemi battait la campagne et brûlait ou coupait les
récoltes. On apprenait d autre part qu'il préparait des échelles
de siège et des gabions.
Dans cetle situation, Golmar plaçait son unique espoir
dans le secours de la France. Cîonforaiément à la demande
du maréchal Gaumoat la Force, on avait cuit, fin mai ou com-
mencement de juin, jusqu'à SOOOO miches de pain, en prévi-
sion de la prochaine arrivée de l'armée. Mais au lieu de la
mener à Golmar, le maréchal la fit filer derrière les Vosges,
où il espérait trouver plus de fiudlités peur sa subsistance,
et d*où il comptait se rabattre sur TAIsace par Saint-IUé et
Sainte-Marie. Soit que ce mouvement eût été contrarié par
une pointe de Jean de Werth en Lorraine, à la tête de 4000
cberaux et de 600 dragons, à travers le val d'Orbey, soit
plutôt que les nouvelles venues du bas Rhin eussont obligé
le maréchal à changer de dessein, Golmar ne fut pas secouru.
Pour venir à bout de sa résistance, l'ennemi lui envoya une
lettre. où Ton prétendait que Jean deWerlh avait défait Tavant-
garde française à Sainl-Dié, en lui enlevant vingt et quelques
drapeaux. Pour mieux convaincre la ville, ou oUrit de faire
flotter cevS trophées à la vue des habitants.
Ptndant ce temps les troupes françaises avaient pris leurs
quartien autour de RamberviUer, de Saint-Dié, de Baon-
266
BBTUB D'âîAâXM
l'Etape, de Bltmoot, où leur général leur réaerrait deoz ou
trois jours de nfratchisseroeots. Ce fut alors qu'an a?ia du
prinoe Bernard de Saze-Weimar apporta à Gaomont la Force
la nourelle que Galles avait passé le Rhin i Phillpebonrg,
à la tête d'nne puissante armée. Une dépêche de Henri U,
prince de Gondé, qui commandait à Mets, conOrma le Ikit et
lui apprit en même temps que l'armée que le roi formait à
Langres. devait entrer en campagne. L'ennemi se conwnlrait
de son cùle, el le duc de Lorraine devait se joindre à Galias,
afin de faciliter le passage du Rhin à Piceoloraini, qui allait
en Flandre renforcer le cardinal infant. Telles furent, d apr»is
une lettre sans date adresisée à la vilie en réponse à ses trois
appels des ij' ' ' juin, les raisons qui obligèrent le maré-
chal à renoncer à ses premiers pians, et à se porter au secours
de Tarmée suédoise. Le ^join,il arait son quartier général
à Lunéville.
Abandonné ainsitColmar se retoarna vers la cour de France.
Le greffier-syndic était encore à Paris, fin prenant congé de
lui à Epinal, le msrécbalGaumont la Force a?ait remis à Mogg
d'importantes dépêches^ qui doraient lai procnrer le moyen
de ?oyager en coorrler. Malgré cela, il épronva des retards
dès Nancy et, faute de chefaoz de poste, il dnt encore s'arrê-
ter à Tool. Ge* contretemps se renouvela à divenes reprises,
an point qu'il dut ftiire une poste à pied et, à partir de Ghâ-
lons, quelques autres par eau. Gela ne l'empêcha pas de faire
une si grande diligence, qu"il arriva le ,![^ avril à Gompiè^ne,
où Louis XIII s'était arrêté^en se rendant en Picaidie. une heure
seulement après le chancelier Oxenstiern, qui était en roule
depuis le commencement du mois (lettres du , de Paris).
Dès le lendemain Oxenstiern eut audience du roi, de la reine
et du cardinal Richelieu, où il fut, suivant une expression
de Meichior de Tlsle (lettre du ^ mai) eztraordinaire-
ment bien reçu. Le député de Colmar le suirit partout-
Bicheiien rendit sa fisite an chancelier, et quand» le
Digitized by Google
HISTOIBK DE LA QUBB&B DE T&KNTK ANS
257
diuMnche 19 «rril, il prit eoogé dé Loois XIII, Sa Majesté
Itti fil présent d*0B diamaot de dix mille éeus et de son por-
trait enriehi de pierreries. Mogg, de son côté, agissait auprès
du grand chancelier de Suède; sur ss demande, il rédigea
un mémoire relatif à l'objet de sa mission. Le lundi, la cour
reprit sa route pour Roye et pour Péronne, pendant
qu'Oxenstiern, accompagné de Tambassadeur ordinaire de
Suède, le célèbre Hugo Grotius. parlait pour Paris. .Mogt; le
suivit encore, et dans l'impossibilité où se trouvait le chdti-
celier de s'occuper des alTaires de Colmar, il recommanda à
Grotius de prêler son appui au syndic. De i^aris, Oxenstiern
se rendit à Dieppe, où se trouvaient deux vaisseaux de
guerre équipés pour lui et où il s'embarqua le ^4 ' »
Une lettre du -jy mai nous donne des détails sur Irs premiers
tempe da séjour de Hogg i Paris. Grotius, accablé d'autres
soins, ne témoigna pas d*abord beaucoup d^empressement
pour les intérêts Je Colmar, et le syndic se plaint amèrement
de la perte de temps qui en résulte pour lui. Chaudement
recommandé par Hanicamp à sa femme, le syndic lui rend
fisite et en est fort bien reçu, en considération de raccneil
que son mari avait trouvé i Colmar. Elle Teut le r^olndre
an plus tôt. ne pouvant rester plus longtemps séparée de
lui; elle parait à Mogg une femme héroïque.
Il exisle deux lettres du mai : l'une parle surtout
de la marche des négociations, que rcloi};nement de la cour
retarde beaucoup. Ce nest que le vendredi 15 (pie (îrotius
quitta Paris, avec Mo^jj;, pour rejoindre le roi. Une indisposi-
tion avait fuit conlremander le voyage que Sa Majesté voulait
faire à Langres et l'obligeait à ret )urner à Saint-Germain.
Louis XIH était en ce moment à Château-Thierry, le cardinal
Richelieu tout près de là, à Gondé, où les affaires se trai-
taient et où Grotius et son client rejoignirent le ministre.
Mogg s'aboudia avec le surintendant des finances. Claude
Bouthillier, et le secrétaire d*état Servien, chargés tous deux
NmwéO» Séito - r Aonée. 17
868
BBVUB D'ALBAOB
de reoeroir Ba demande. Il n*a pins qu'à se louer do sèle et
de la bonne Tolonté de Grotius, mais se lamente sur les
dépenses de son séjonr à Paris et à la suite de la cour, dont
il donne quelques chiffres.
Dans la seconde lettre, Mogg entretient ses commettants de
ses démarches auprès du munitionnuire général Roset, qui
devait régler des avances faites par la ville à la garnison
française, et qui répondait aux plus justes réclamations par
les plu3 mauvais subterfuges. Il parle également de la
victoire d'Avein qui causait une allégresse générale.
Dans une lettre du 28 mai. le député de Colmar annonça
enfin que le samedi, 23 du mois, il avait eu une audience
du roi, qui avait daigné lui donner des espérances pour le
succès de sa mission. Elle fut suivie, le 25, d'une audience
chea Richelieu . Son Eminence lui parla dans les meilleurs
termes du cèle du magistrat de Oolmar ponr les intérêts de
Sa Higesté, dont H. de Manicamp Tenait encore de lui rendre
témoignage. Aussi, qoota-t-elle, quoique M. de llsle ne Iftt
pas autorisé à traiter avec la ?ille, elle ne laissera pas que
d*épionver les effets de la bienreillanee royale. Le conseil
secret fiit saisi de la demande en ratification, et, à k snite de
sa délibération, Serrien dit à Mogg : « Vos affaires Tont
bien » La cour était encore fc Ghfltean-Thierry, et prenait ses
dispositions pour aller à Fontainebleau.
Trois jours après. le 81 mai, Mogg écrit encore à Golmar.
Il s'inquiète de ne pas recevoir de nouvelles, mais il espère
une prompte expédition et soupire après le moment où il
pourra retourner chez lui, quoiqu'il ne se fasse pas illusion
sur les difficultés qui l'attendaient encore. Une lettre du
juin, de Paris, apprend que les négociations n'avan-
fiaient pas: Mogg est d autant plus découragé qu'une fluxion
le prive momenlanéntent de T usage de Toheille droite.
La ville, de son côté, avait hâte de le voir rentrer. Dans
les périls que lui eréait la campagne des Lorrains en Alsace,
Digitized by Gopgle
HISTOIRE DE LA GUERRE DE liiKNTE ANS 2Û0
le syndie était indispensable. Elle lai écrivit^ le }^ et le
juin, pour lai recommander de ne pas rester davantage,
si son départ ne compromettait pas le sacefts de sa mis-
sion.
Ge ftit ft ce moment que Golmar reconrat au gouvernement
de Louis XIII, pour ubtetur le secours que Caumonf la Fori^e
ne pouvait plus lui donner. Le magistral employa à cet effet
Melchior de ilsle et la ville de Strasbourg (^lettrcâ du juin
et (lu >M juillet).
Cependant les négociations traînèrent pendant tout le mois
de juillet. 11 est permis de croire que les miDistres de
Lonis XUI auraient mieux aimé traiter Golmar comme une
conquête cédée à la France par la Suède, que comme an allié
et un client. On a ?n que Richelieu n'était pas encore revenu
de son premier sentiment sur la valeur de la convention
conclue entre Mockhel et de Tlsie. Des considérations particu-
lièrss modifièrent ces vues. A la suite des préliminaires de
Pima et de la paix de Pragae, entre Temperear et Télecteur de
Saxe^des villes et des princes protestants avaient prêté lV>reille
à des propositions d'accommodement. Strasbourg surtout sem •
Iflsit disposé à se rapprocher de la maison d'Autriche. La
crainte de voir Colmar se retourner du même côté, dans un
moment où cette ville était l'unique place d'armes de la
France audelà des Vosges et le meilleur appui de sa puis-
sance, rendit le cardinal plus traitable; seulement, au lieu de
se borner k ratifier un acte non avenu, on convint de dresser
un nouvel instrument, dont la rédaction ne laissa pas que
d'être laborieuse, à en juger par divers projets joints au
dossier, un, entre autres, daté de Fontainebleau 1" juillet. Ge
ne fut que le i** août que Hogg et le secrétaire d'état, Léon
Bouthillier, apposèrent leurs signatures au bas d'un traité en
donie articles, daté de Ruel, que le roi ratifia le 8 août, à
Chantilly, sous le contre-seing de Boathillier le surintendant,
père du secrétaire d*état.
980
BBTUB D'aLBACB
Pir Tartide 1", It Tille déelare être intentionnée de pcraé-
Térer dans rallianee faite à Heilbronn le 19 arril i688, et
depuis ratifiée à Francfort, le 5 septembre de la même année,
et de ne pas s'en départir, nonobstant tous le^ autres traités
de paix.
Par l'article 2, le roi promet que la ville serait comprise
dans le traité de [»aix général ; en attendant, il la reçoit
en 8a protection ju-^qu à la pacification, « laquelle arrivant,
ladite ville sera remise en l'état au(|i)ol elle était arant les
troubles d'Allemagne et de Bohême, en 1618 >.
L'article 3 maintient à la rille ses privilèges, immanités,
droits et coutumes.
L^artieie 4 dispose que le roi ne fera aneane innoyation
dans It gonTemement de la yïïie, dont les affidres d^état et
de Jostioe restent confiées aux magistrats, Hans qu'il soit rien
changé à Téleotion et à la Jnridiction, au nombre et à la
qualité des personnes.
L*article 5 garantit anx catholiques le libre exercice de
leur culte, anx maisons religieuses la jouissance de leurs
biens; le roi n'interFiendra pas pour presser la Tille de
recevoir de nouveaux ordres. Au culte protestant. Sa Majesté
assure le bénéfice des traités de ileilbronn et de Francfort.
L'article 6 Oxe la garnison ordinaire à GOO Imniraes et à
50 carabins; en cas de besoin, le roi pourra dépasser ces
chiffres. Les travaux de fortificalion seront à sa charge, sauf
les prestations bénévoles des habitants.
L'article 7 garantit prompte et bonne justice an soldat
contre le bourgeois, au bourgeois contre le soldat.
L'article 8 réserve à la ville la distribution des logements
militaires.
L*article 9 autorise la ville i maintenir quelques bourgeois
à la garde des portes.
L'article iO stipule qu'après la paix, les canons, armes et
munitions dont il a été dressé un inventaire seront restitués
Digitized by Google
HOTOIBB DB L4 OmOU» 1S TBUITB A218 2Sl
à la ville et qne, sanf les munittons néoenaires à sa défense,
on lui tiendra compte de toutes eèlles qui seront employées
pour le service du roi.
L'article il maintient le partage des deft de chaque porte
entre le gouverneor et robristmestre.
Enfin, rarticle H réserve à la ville la fiieolté de corres-
pondre avec les antres confédérés de Heilbronn.
Outre plusieurs copies sans authenticité, le dossier ren-
ferme deux exemplaires originaux du traité proprement dit
et un exemplaire scellé et signé avec la ratification; plus un
mandement, du 3 août, adressé aux chefs de corps pour
en assurer rexécution.
Celte capitulatiou faisait la part assez belle à la ville, avec
laquelle le roi de France ne dédaignait pas de traiter d'égal
i égal, et ne démentait pas le rôle de défenseur des libertés
germaniques quil s'arrogeait. Ëlle fui accompagnée d'une
mesure provoquée par la ville, qui augmentait son impor-
tance en même temps qu'elle étendait les attributions de son
eommandant militaire : c*est la nomination de llanicamp
comme gouverneur de la hante Âlsaee c pour li conserva-
tion des villes de Ciolmar, Seblestadt et autres importantes
places et châteaux du pajs >. La commission est datée du
t août; mais, dès la veille, le roi écrivait de Chantilly, sous
le contre-seing de Servien, à ses « très chen et bons amis de
la ville impériale de Golmar », qu'ayant été informé comme
par le passé il y a eu « un chef qui avait l'autorité dans
toute la haute ALsace », il avait choisi le sieur de Manicanip
« pour lui donner ladite autorité, avec pouvoir d'avoir l'œil
et le commandement dans tous les pays de la haute Alsace »;
il leur en donne avis « pour qu'ils le reconnaissent et lui
obéissent en tout ce qu'il pourra ordonner pour leur défense
et sûrsté, lui rendant au surplus les honneurs qui lui sont
dus >. Le roi écrivitf le 4 août, une seconde lettre à la ville
de Golmar, sous le contre-seing du surintendant BouUùUier,
263
BEVDB D*ALSkCM
pour lui exprimer sa satisfaction d'aToir pu lui « accorder
des articles tels qu'elle pouvait désirer i avec une mention
fort bonorable pour la bonne conduite de son député. Mogg
obtint un autre témoignage non moins flatteur de Hugo
Grotius, qui le chargea d'une belle lettre autographe en
latin pour les eonsnla et lea aénateura de Golmar.
Cependant Manîcamp. qne le petit nombre de soldats sons
ses ordres avait réduit à se tenir sur hi défensiTe, avait
demandé et obtenu de son gouTemement, le 8 juillet, la
permission de lever une compagnie de mousquetaires à
cheval, pour renforcer sa garnison. Four former ce corps, on
fit appel aux habitants et il se présenta soixante-sept jeunes
bourgeois, qui prêtèrent serment au roi de France, aux
Etats confédérés et à leur commandant Manicamp.
Le service de cette petite cavalerie n'était pas un service
de parade, et plusieurs de ses hommes tombèrent entre les
mains des Impériaux, qui les menèrent n Brisarh. Manicamp
offrit au gouverneur de cette place, Jean-ilenri de Reinacb,
qui s'illustra plus tard en la défendant contre le duc de Saxe-
Weimar, de les échanger contre des Impériaux. La ville
joignit ses instances à celles de Manicamp, mais celte double
démarche n*ent aucun succès. Reinach répondit à Manicamp,
le 4 aoftt (nouveau style) qu'aucun des pridonnSers ne vou-
lait avouer qu'il lût soldat ou cavalier au service du roi, et
que, tout au contraire^ ils cherchaient à se couvrir de leur
qualité de bourgeois de Golmar; ainsi l'usage de la guerre
ne permet pas de les échanger. L'original de cette lettre,
écrite en français, existe au dossier. La réponse à la ville
n'est connue que par une lettre de Mockhel, du -j^ août, à
qui le magistrat s'était plaint du procédé du gouverneur de
Brisach. D'après cette dépêche, il semble que celui-ci refusa
même de faire quartier aux prisonniers, alléguant la trahison
dontColmar s'était rendu coupable, en renonçant à ses devoirs
de sujet envers la maison d'Autriche, pour recevoir la loi
Digitized by Google
HUTOIBB DB L4 OmtBBB OB TBBITB AMB
968
d'onsoaveriin étranger. Mockhel consola la rille, en luifoisant
nmtrqaer qii*eUe était Taasale de l'Einpire el non siigette
de la maiaon d*Aotriche, et qae c'était précisément poor ne
pas être réduite à cela, qne l*Alleiiiagne arait pris les armas,
et que ai CSolmar avait accepté la protection du rd de France,
il n'arait liiUt que soim Fezempte qne d'aotrea lui don-
naient An reste, ajoutait le résident de Suède, la lettre de
Reinadi est de celles qu'on sltandonne à la jnstice de Dieu :
Bn une seule noit, il peut accomplir de grands changements.
A ce moment, on ne savait encore rien de Mogg. Dans sa
lettre, Mockhel admire qu'il puisse larder si longtemps à
revenir. La première nouvelle de l'heureuse issue des négo-
ciations semble avoir été apportée par le vicomte de Roussilly,
envoyé du gouvernement français, dont Mockhel mande l'ar-
rivée à Strasbourg dans une lettre du 10 août. C'est de lui
qu'il apprit que Mogg avait obtenu du roi tout ce que
CSolmar sollicitait. Le greffier aurait même dû rerenir en
Alsace à la suite de ce diplomate, mais des drcoostancea
impréfuea TaTaient obligé à reculer son d^»art.
La mission de Roussilly a?ait précisément poor bot d*em-
pécber la Tille de Strasbourg et le duc de Wartemberg de
iiûre leur paix particulière aTec FEmpire. Strasbourg
était déjà engagé an point qu'il avait euToyé son syndic à
Worms, oA le roi de Hongrie se trouTsit alors. Une lettre de
Louis XUIt appuyée de Téloquence de Roussilly, parait
aToir ramené cette ville; mais le bruit de sa défection n'en
courut pas moins dans tonte l'Alsace.
Mogg ne quitta point Paris, sans prendre congé des per-
sonnages avec lesquels il avait eu l lionneur de traiter. En
lui accordant une dernière audience, le cardinal Richelieu
se montra particulièrement gracieux pour le député de
Col ma r; il l'assura que la protection de Sa Majesté ne serait
pas vaine, et que la ville pouvait compter d'être assistée avec
autant de aële que Paris. L'un des agenta arec lequel il
864
UVUB d'alsacob
paraît avoir en. dans les derniers temps, de fréquents rap-
ports. 1g fameux père Josejih, le char^rea pour sa part de
faire à la ville de Strasbourg des représentations sur ses
pourparlers avec !e roi de Hongrie.
Eu revenant en Alsace, le greffier-syndic tronra sur son
chemin le duc de Lorraine et Jean de Wertb, occopaot
Sarralbe, Sarreguemines, Dieuze et Marsal. Leur présence
rarréta une première fois à Bar-le-Duc. Ne pouvant passer
outre, il ee rendit à Metz, d'où il écrifit, le 28 et le 25 août,
au père Joseph, et se décida enfin à partir pour Straaboarg,
muni d*nn passeport du comte Lonis-Guillaome de Nassan-
Saarbrflck, en date do 16 août
A Strasbourg, il se mit en rapport afec les chetii de la
dté. Il se prévalut de la misràon dont le père Jfoseph Tafait
chargé, an nom du roi, pour leur rappeler la fidélité quMls
devaient aux deux couronnes de France et dt Suèdt, ainsi
qu'à leurs confédérés, aux termes des deux traités de Heil-
bronn et de Francfort, et il réussit à ohlenir de nouvelles
assurances, conformes à celles qu'on avait déjà données au
vicomte de Roussilly.
Enfin, il rentra à Golmar après une absence de plus de
quatre mois. La ville et M. de Manicamp échangèrent les
ratifications du traité. Mogg fit part au père Joseph de Tac-
complissement de cette formalité, par une lettre du ~ sep-
tembre, où il lai annonce en même temps que Manicamp
« a pris par finesse, vaillance et industrie le fort châtean de
Honaek, appartenant i H. de Ribanpierre^ par lequel on peut
empéeher le passage entier du Bonhomme ». Dès le ||- sep-
tembre, la Tille avait écrit des lettres de remerdments au
roi, an cardinal de Richelieu, à H. desNorers, à UM. Bonthil-
Uer père et fils, au père Joeeph et à Grotius. Un officier de
la garnison, nommé Masson, envoyé sans doute par Mani-
camp pour porter à la cour la ratification de la ville de
Golmar, se chargea de remettre ces dépêches à leur adresse
Digitized by Google
HBTCHBB DE LA, OQBBBB DB TBBm AMB 265
•t d*appayer direraes demandes de la fille, tendant à obtenir
do blé pour las habitants et la garnison, l*autorisation de
lever une compagnie de dragons et llntervention du gouver-
nement pour se (kire rembourser par Haguenan une somme
de 5000 batagnons ou rixdales que Golmar lui avait avancée
en
X. MOSSMANN.
NOTES BIOGRAPHIQUES
SUR LES
HOMMES DE LA RÉVOLUTION
A
STRASBOURG ET LES ENVIRONS
Suite
CLÉMENT.
Octobre 1798. Membre de la propagande révolutionnaire
19 décembre — . Aux jacobins, il vote la mort des suspects
après triage.
CLERC.
Octobre 1793. H arrive à Strasbourg comme membre de la
propagande révolutionnaire.
19 décembre — . Aux jacobins, il vote la mort des suspects
reconnus.
GOHENDET (Joseph).
1728. NéàSaravane.
1791 . Capitaine retraité à Strasbourg, il est reçu membre
de la Société des amis de la Constitution.
7 février 1792. Il reste au Miroir avec les jacobins.
25 octobre 1704 II y est encore inscrit
Digitized by Google
LIS H0II1B8 DE LA BÉTOUmON
967
GOLLOMBEL (Hypouib).
Ancien officier de dragons.
1789. Fabricant d'indiennes à Sainte-Marie-aux-lfines.
1790. Il entra dans les fonctions publiques.
179*2. Présideut du département du Haut-Rhin .
1793. Délégué pour faire partie du Comité central des sub-
sistances, formé à Strasbourg par les représentants
Milhaud et Guyardin.
1794. Renvoyé de Tadministration par Hérault do Séchelles,
et en mars suivant rappelé par le représentant Fous>
sedoire .
17 janvier 1795. Maintenu administrateur par Bailly ; mais
il donna sa démission en mars suivant et se retira à
Sainte Croix^ux-BUnes» où il remplit longtemps les
fonctions de maire.
COMBA.
95 novembre 1793. Chasseur du comité secret de surveil-
lance et de sûreté générale du Bas-Bhin, membre
du dub des jacobins, il est mis en arrestation par le
maire Monet, et les scellés serontmis sur ses eflfots et
papiers à la diligence de BOrckigt et de Zitsentzer.
GOMBÉS (PlERBB-MàlHIED).
175(). Né à Crospin.
Avant 1780. Militaire.
Juin 1794. Gomme tel, il est reçu membre des jacobins.
CONDÈRE (Raimond-Jean).
1760. Né à Toulouse.
1789. Militaire.
1793. Officier au 93 régiment d'infanterie de ligne.
12 décembre — . 11 est reçu membre des jacobins au Miroir.
26 octobre 1794. U y est encore inscrit.
Digitized by Google
CONRAD (Paul).
1784. Né à Fleizlieim, TÎUage du Pâlatinat
Avant 1788. Tisserand à Strasbourg.
Ayril 1790. Gondeige de la Sodété des amis de la GonsUto-
tion au BGroir, dont fl est membre.
7 février 1792. Maintenu à son poste par le dnb des jacobins.
25 octobre 1794. Il y est encore comme secrétaire.
CORDOUAN (Louis-Aimable).
1771 . Né à Montbourg.
1789. Armurier.
1793. Ouvrier à l'arsenal de Strasbourg.
20 avril au 25 octobre 1794. Membre des jacobins au Miroir.
GOTTA (Ghbibiofhb-Fbédébiq).
1754. Né à Stuttgart.
Encore un de ces Allemands qui est venu s^abattre
dans Strasbourg pour y apporter les soi-disant prin-
dpes d*ordre et de lib^.
Avant son arrivée» il était docteur de FAcadémie
ducale de Wurtemberg, avocat et rédacteur de la
QaseUe de SMtffordt.
15 juin 1790. H se fait connaître à la Société des amis *de
la Cîonstitution à Strasbourg psf 1a lettre suivante :
Messieurs,
Ha situation ne m'a pis permis de célébrer avec vous votre
{6{c \ mais j'ai fait ce qui m'a Hi" jMissiMe, seul j'ai consarrt> la
maliiiée de ce juur aux renexious sur la liberté, l'ordre et sur le
despotisme, ce mauvais génie, qui de tous les temps s'est placé
eatre ces deux Msurs pour les anusiner. le bénis le moaientqui,
l^anate passée, a décidé de la liberté de toute une nation, et en
même temps de la liberté future de toute la famille humaine. Je
bénis ce jour d'aujourtriiui où mes frères aii-dela du Uhiu, sur
les limites de notre patrie, jadis commune, pruuveul aux AUe-
mands ce que peuveat des hommes, ce que doivent foire des
dloyeas. Je bénis d*avanoe le Jour qoi va bientôt arriver, où lé
peuple précurseur des autres, entendra jurer tous ses enbnis, de
sacrifier la vie pour le maintien de la liberté oonArmée par la loL
* Celle de la confédératioa.
Digitized by Google
us H0IIIII8 M LL BtVOLOnON M
loi ao'vsi j*;n jiiri^ aujuiir Thiii (IN'tre flilèlf^ à la liberté jusqu'à
la mort, et j'ai juré amilie elfrin-iic' à vous, <|iii irèti's sépares de
moi que par les circousianees, mais auxquels je suis lie par l'i-
deoUté de but et de hçm de penser. C'est ce qoe f atteste Ici
devtat Dieu, et vous supplie de m*:uiopUT dans votn- Société
comme aiitiMir d»' la C.nz' tle de SliUt'^iirdt et du Journal de la
littérature jH)iiliqiii' uUcmande, en qualité de pmffSM'iir en droit
uaturel et public à ruuivcrsilc de celte ville, et partout daus mes
discours ^ dans mes écrits je me suis montré défeoseur des droits
de l'Iwmme et de citoyeo et nommément de la nation ft^nçaise,
pt je mourmi dans ces sentiments. J'observerai religieusement ce
dont vous vondre/, me char^jer à cet épird. Accordcz-nioi ma
prière. Messieurs, je le reg;irderai comiue un grand houueur et
j'en serai éternellement reconnaissant.
98 juin 1790. Reçu membre de ladite Société.
9 juillet—, n écrit de nouveau à la Société pour
déclarer en place de serment, sa disposition ferme el sérieuse
de défendre de tmites ses forces la liberté civique, d'aimer luus
les hommes comme frères, d'estimer ceux qu'il trouve animés
dtN méines sentimens, nomménifut la nation française, ses
représentants législateurs et sou Monarque, et d exciter ou favo>
riser ces mêmes dispositions parmi ses ooneitoyens.
1790. Arrivé vers la fin de cette année à Strasbourg, il y
publia le Stra»hurgieche» poliHtchet Joumalt qui prit
fin en 1793.
7 ffivrier 1793. H passe aux |aoobins du Miroir; il était alors
âgé de 88 ans.
37 janvier 1798. H signe àMayenoe, secrétaire prés la Direc-
tion générale des postes allemandes.
18 octobre — . n assiste à rassemblée générale des autorités
constituées, du iMuple et des Sociétés populaires,
dans le temple de la Raison à Strasbourg.
34 octobre — . Adjoint au Comité de surveillance des jaco-
bins pour procéder à la nomination des trois corps
administratifs révolutionnaires de Strasbourg.
28 octobre — . Commissaire chargé d'arrêter les anciens
employés de tx>ut grade, tels que baillifs, prévôts,
huissiers, forestiers seigneuriaux et les plus riches
aristocrates,
5 novembre Elu officier municipal
930 nruB d*al8aob
21 novembre 1793. Chargé par Monet de la visite du Sémi-
naire, de diviser les prisonniers en trois classes, les
innocents à élargir, les suspects à déporter et les
dang-ereux à transférer à Besançon.
80 novembre — . Sa dénonciation au Comité de surveillance
et de sûreté générale du Bas-Htiin, concernant Heii-
ner, Kiiliner et Pape, sera envoy/'L» à Paccusateur
militaire Bruat avec les pièces de Xoumjuu.
2décembrf — . Il s''oppost3 à la iiiutiLitioii d:3S statues de la
cathédrale devenue temple de la Raison
10 décembre — . Il lance un placard aux. Strasbourgeois
pour demander des républicains éprouvés à placer
aux. portes de la ville pour Texécution des règlements
municipaux. Ne seront ailmis (pia ceui ayant un cer-
tificat de Schneider, Jung ou Stamm.
22 décembre — . Il déclare t{ue Michel Schneider. île Mar-
lenheim, aux charrois de Tarmée du llhin, a été
arrêté par erreur au lieu de son frère Joseph qui
n'existe plus .
97 décembre — . Il apostille une lettre collective à soumettre
& la Convention.
Si Schneider, dit-i!« est ooapable, aons antres pitriotes le somoras
aossi, et en (MuUcttlIer ceux qol ont pirié eontre Dietricli et qni
ont maintenu los séances du club allemand.
10 janvier 1794. Baudot et Lacoste le£ont arrêter pour avoir
cherché à renouveler la permanence des douze sec-
tions de la ville, afin d'exciter plus facilement une
insurrection dans la place. Ses papiers furent saisis et
il fut conduit à la conciergerie à Paris, où il resta près
d'un an sans avoir été jugé par le tribunal révolution-
naire. A son retour de Paria» il épousa la veuve
de son ami Euloge Schneider.
1797. Il est présumé Fauteur des Aventures de E, /Schneider
en France.
1790àl800. Sous-chef au bureau des archives du départe-
ment du Bas-Rhin, il publia à Strasbourg la Chro/iique
des France, qui fut immédiatement supprimée par le
préfet Laumond.
Digitized by Google
UB Boum m LA BftTOLimON
271
GOUGHERY.
80 mars 1798. Les membres da Comité réyolutioimaire des
jacobins à Strasbourg le nomment secrétaire pour la
durée d^ua mois, comme étant le plus jeune du club.
GOULMANN (Georges-Frédéric),
de Brumath.
1790 et le 25 août 1793. Administrateur du Directoire du
district de Haguenau, il s'adresse aux municipalités,
aux Sociétés populaires et aux citoyens de Tarrondis-
sement :
Voyei l'autel de la patrie; c'est là que la liberté, la couronne
de la rccomiaissauc»^ à la main, attend vos offrandes précieuses;
venez à ses pieds dei»o.si>r les bas, les chemises, les souliers, les
habits de toutes espèces, l'argent même et Ions les effets néces-
alKS nmmanltè. La patrie ne fit pas eniemlre eo vain ses cris.
lorsqa'opprtmAe par des tyrans, elle demanda vos bras pour voler
A son secours; seraient-ils moins entendus aujourd'hui que le
malheur, aux i>rises avec la servitude, réclame votre attendrissfr-
sement, inii»luri' votre sollicitude.
28 novembre 1793. Greffier du tribunal révolutionnaire du
Bas-Kliin pendant la tournée de 1 armée révolution-
naire .
Mars 179 i à 1810. Notaire à Brumath.
1804. Suppléant du juge de paix Weiss à Brumath.
GOURTIN.
Octobre 1793. Membre de la propagande révolutionnairr
19 décembre — Au club des jacobins, il vote la mort des
suspects reconnus.
COURTOT (Antolne).
Un enfant de Belfort.
Avant 1789. Profeseur de mathématiques à Strasbourg.
1789. Général de division.
Juin 1790. Comme tel, attaché à rannéedu Rhin, il est reçu
membre de la Société des amis delà constitution.
7 février 1792. U est de celle des jacobins au Miroir.
m
1* décembre 1793. Sous OesaÙL. à raffaire de Gambsheim,
près Slrasbourg, il 80 Couvrit de gloire et fùl blessé.
35 octobre 1791. Il flgare encore sur la liste du club des
jacobins de Strasbourg.
Avant 1789. Employé d»^3 douanes.
1792. Sr)crélaire des représentants da peuple dans les dépar-
tements de la Moselle, do la Meurthe et du Bas-liliin,
il certifie une lettre adre::*sée le 11 février 1793 par
Couturier et Dentzel à la municipalité de Strasbourg
pour lui ordonner de faire sortir de la ville, dans le
plus bref délai, quatorze citoyens et enjoindra à cinq
autres d*6tre plus circonqtects à raveoir, et de bais-
ser devant la lot un front respectueux, autremeiit
nous ne balancerions pas à &iro usage de Tétendue
de nos pouvoira
1804. Contrôleur de brigade des douanes à Rhinan.
GOUSTAHD (Anne-Pjebbe).
1741. Né à Saint-Domingue.
1789. Mousquetaire, puis lieutenant des maréchaux de
France.
Il se prononça pour la révolution, diiùgea le ohib
des jacobins de Nantes, et eut le commandemient de
la garde nationale de oette ville.
10 août 1792. Député à l'Assemblée législative pour la Loire-
Inférieure, puis à la Convention nationale, il vota la
déchéance du roi.
15 août — . Il est envoyé par l'Assemblée dans le départe-
ment du Bas-Rhin avec Garnot, Prieur et Ritter, mais
il refusa cette mission, en raison de sa parenté avec
le lieutenant-général Couslard, commandant alors la
place de Strasbourg, où il aurait eu à faire.
Septembre — . C'est le représentant DeiiLzol, de Landau,
qui le remplaça.
Dlgitized by Google
LC8 HOmiSS DK LA RÉVOLimOK
978
15-19 janvier 1793. Dans le procès de Louis XVI, il se pro-
nonça pour la réclusion, le bannissement à la paix,
rappel au peuple et le sursis.
Mais à partir de oe moment là, il manifesta à la
CSonvention des principes contraires à ceux qu'il avait
eus d'abord.
18 juillet — . Sur la proposition de Marat, un décret d'ar-
restation fut lancé contre lui .
3 octobre — . Sauvé par les Nantais qui Tavaieiit réclamé,
il l'ut compris dans le décret porté contre les Giron-
dins, et peu de temps après mis avec eux liors la
loi.
7 novembre —, Après avoir échappé aux recherches de
Carrier, il fut enlin déronvort, conduit à Paris et tra-
duit devant le tribunal révolutionnaire, qui le con-
damna (i mort. 11 fut conduit au supplice avec le duc
d'Orléans, Philippe Egalité.
Le général GOUSTARD.
1791. lieutanant^lonel an régiment de chasseurs
à Giieval, d-devant Evéchés, en garnison à Fort-
Louis.
10 août 1793. Peu de semaines après, après la dô<diéanoe du
roi Louis XYl, le lieutenant-général Goostard prit le
commandement de la place de Strasbourg, en rem-
placement du lieutenant-général de Qelb.
17 décembre — . Dans une léonlon du Conseil municipal,
U dedare que, lorsqu'il prit le commandement de la
ville, il pats^assarer à son grand contentement da
bon espritde la population, mais que depuis un mois,
il voit avec peine un changement notoire dans ces
bonnes dispositions, qa'O set à sa connaissance qne
des âtoiarebes ont été iiEdtes lors de Tarrestation dn
maire Dietrich, pour former une garde de sûreté^ ^
que chaque soir des bourgeois armés, se réunissaient
à cet effet dans une maison voisine de la prison, ce
qui produit une certaine agitation dans la ville. Loin
Novnlle Sérit - «• Aimé*. IB
S74
BBVQS D*ALBAflB
de lui la pensée d'en rendre toute la population soli-
daire, il compto au contraire sur son empressement
à occuper les remparts dans le cas où Tennemi vou-
drait les atta(iaer. ('ettc accusation lut relovée, mais
au lieu d'avoir égard aux i»arol(^sdu nouveau maire,
Frédéric de Tiirckheiin, le général prit son chapeau
et quitta brusquement rassemblée.
ISdécembre 179'-2. Ces faits donnèrent lieu à des explications
au club des jacobins, auxquels Goustiird était entiè-
rement dévoué, et Ton ne manijua pas dy fustiger et
de désaprouver la nouvelle municipalité, en arrêtant
renvoi de deux membres au général, cliargés de lui
témoigner leurs regrets de ce qui avait eu lieu, et de
llnviter à venir instruire lui-môme la Société des
détails de sa réception à la municipalité.
Le général yint s^expliquer et la Société ordonna
reddition de ses éclaircissements à son adresse à la
Convention nationale. Leprésident du club lui donna
même le baiser firatemel, et lorsquil se retira, douze
membres raccompagnèrent à sa demeure. H reçut
copie du prooès-veritMil constatant sa fermeté et son
énergie devant la municipalité.
En présence de ce conflit, attaquée, tant par les
jacobins de la localité, que par leura amis à la Gon*
vention, la nouvelle municipalité décida renvoi i
Paris de deux commissaires, RoUé-Baudreville, et le
pasteur liathias Engel, chargés de défendre la ville
et ses représentants contre les fieiosses accusations
adressées à rassemblée, et au besoin de réclamer et
d^insister sur l'envoi de commissaires qui examine-
ront impartialement sur les lieux le véritable état
des choses en Alsace et principalement à Strasbourg.
Cette adresse était même accompagnée d'un mémoire
justificatif du général, qui ne voyait aucun empêche-
ment à renvoi de nouveaux commissaires en Alsace.
35 décembre — . Les représentants du peuple Heubel et
Hanssmann, tous deux de Colmar, et Merlin, de
Digitized by Google
LB8 HOmOS OS LA atTOLOTtOK
870
ThionvUle, attachés à Parmèe da Bhin, arrivèrent à
Strasbourg.
Ces citoyens ne répondaient guère à Tattente des
jacobins, car ils donnèrent raison à la ville et à ses
habitants.
9 janvier 1793. Après eux, StrasbouiTg vit arriver Rùhl,
Dentzel et Couturier, et toutes ces intrigues dispa-
rurent pour quelque temps.
10 janviér — . D'une lettre deNeumann, datée de Schlestadt,
ce serait l'officier municipal Noisette qui attaqua en
plein conseil le général.
13 avril — . Par une autre lettre le district d'alors lui aurait
même refusé le visa de son certificat de dmme et de
bonne condiiife.
Il fut rein[)Iacé dans le commandement de la place
par le {];énéral Dièche .
15 août 1792. Le représentant du peuple Coustard désigné
pour le Bas-Rhin par la Cimvention nationiile, refusa
alors cette mission, en raison de sa parenté avec le
général.
GOUSIUULAS.
1789. Ghiruigien-dentiste à Strasbourg.
1792. Membrodudub des jacobins.
1793. n dénonce au Comité de surveillance et de sûreté géné-
rale Grottcheron, cafetier à la Grenade, derrière la mai-
son commune» qui a été outre Rhin avec Mirabeau,
la cocsrde blancbe au chapeau. Joumellement son
café est plein d^aristoorates, on y tient de mauvais
propos contre les bons patriotes. U lui semble qu*il
est temps de punir ces coupables, et il demande à
cette occasion pourquoi les commissaires et les gardes
de police ne font pas leur devoir vis<à>vis des suspects»
lesquels, en plein marché, disent que les assignats ne
passent pas, n'en veulent aucunement et «tout cela
en prèsMice de la police. H trouve singulier que la
viande se vende 10 sols en argent et 90 sols en assi^
276
BBTCT D'ALSAOB
gnats, le pain dans la même proportion double de sa
valeur.
1794. n quitte Strasbourg.
COUTAILLOUX.
1793. Secrétaire du f^énéral de division Dièche à Strasbourg.
Membre du club des jacobins.
Juin 1793. Ayant remis au tailleur Héné. rue de la Mésange,
deux pièces de Nankin pour lui faire un pantalon et
une carniagiiolle, il lui a fait payer quarante-deux
livres de façon, doublure de la veste et garniture du
pantalon compris.
Ce n'est pas lui, mais Simond, au bureau des Etran-
gers, qui dénonce le tailleur au Comité de surveil-
lance de la commune, et il s'empresse de certifier
véritable la plainte.
95 octobre 1794. Ayant quitté Strasbourg, il ne figure plus
sur la liste des jacobins.
GOUÏURIËB (Je^-Pœrbb).
1793. Député de la Moselle à la Convention nationale.
6 janvier 1793. Arrivé avec Dentsel à Sairebourg, U sus-
pend le lendemain les membres de la commune de
Sarraltroffi
Monet, procureur-général syndic du Directoire du
département du Bea-Rhin, dans un long réquisitoire
au Conseil général, expose que la guerre civile était
prête à éclater en Alsace, que les rivesduRbinallaient
être inondées du sang des patriotes; que le saul re-
mède à ces maux était de solliciter de la Convention
nationale des commissaires revêtus de tous les pou-
voirs. Ce réquisitoire fut vivement critiqué, on attaqua
Monet d'avoir calomnié le département, on exigea
même qu'il articulât des faits, il ne le put. Les com-
missaires furent nommés malgré cela.
9 janvier 1793. Couturier arriva à Strasbourg avec ses deux
autres collègues.
Digitized by Google
LIS «>1flll8 DB Ul BCVOLOTIOM
877
18 fanvier 1793. Il commença par suspendre la presque
totalité de la municipalité qu^ remplaça par des
jacobins.
21 jan\rier — . Saam aj^t refusé les fonctions de maire,
Monel qui les convoitait lui succéda.
Quelques jours aprèei, il révoqua Richard Brunck
des fonctions de commissaire des guerres; Couturier
fils, âgé de 22 ans, lui succéda : mais la Convention
annulla cette nomination scandaleuse.
11 février — . Il enjoint à la inanicipalitô de faire sortir de
la ville, dans le plus bref délai, quatorze citoyens dont
il indique lo3 noms et de faire signifier à cinq autres
d'être plus circonspects à Tavenir.
16 février — . Môme recommandation à neuf autres Stras>
bourgeois.
31 mars — . Do Paris, Tétei el écrit au club des jacobins, que
Couturier a mal fait do no pas être venu se justifier
dos erreurs qu'il a commises avec les déportés.
5 avril — . Liel)ich et Lauth, délégués à Paris dos douze sec-
tions, demandent à la Convention son remplacement.
20 avril — . Il est à Paris et de concert avec les représentants
du Bas-Rhin, il insiste auprès du Comité de salut
public pour obtenir la prompte déportation de Die-
trich.
21 avril — . Il adresse à Monet la lettre suivante qui mérite
d"ètre citée sous tous les rapports :
Le citoyeo Dentzel, républicain et amis, vient de ne remettre
les lelirw qne foos loi avei adntMi, feo ferai uage dans le
rap(>orl auquel je travail, notre amis Rûhl est cause que je suis
oblii^é d'entrer dans un lonj; etpt'Miild" dt'lail, on ne voit plus à
rass<^ml)Ièe sans doute qu'il niédiif vwow (|nel(|ni's calomnie, nous
disions bien lorsque nous pensions que le vuidc de la moatagne
fortMlens les oontra rérolotionnalraB, vous aves eonbiea )e me
sais donné de ml et combien ma leste étoit joaruellement oomme
reoven^e par la diversité des matières qui se prt^sontoient. Fn
récompensi^ de loul celi, Rùhl et Custlnp nous ont calomnié nous
ont fait passer pour les ennemis de la llepublique, et Ruhl qui
8'ëtoit acquis la confiance de te moniagne n'a pas eu de peine de
Itndnlie en errair, vous Jugeras de lliomne lonqne vous ssnm
378 BSTdB d'alsacb
f|iril a répondu d'une oreille à l'autre <|UP nous étions toujours
en boubance, en fêles ei aux bâles, que nous faisions géler sur
notre fénétre le vin de Bourgogne pour en retirer le pur esprit,
il est vrais qu'A la An de nos repas roraquMl restoit du vin, an
lieu do le laisser remporter, je le faisoil mettre sur la fenêtre
IKjur ne pas en être diipiM» et pour le tenir Irait, ee que je faisois
faire |)ar économie, a été par cette ame attroce interprété en
profusion, il a fait courrir le bruit que les femmes de Strasbourg
que je fMqueniots constamment mVoient ooupte la queue dans
une orgie, vous étiez présent quand nous avons dinô ensemWes
en Hépulilic lins i\ la fleure; que nous nnus mîmes presque tous
en Jacobins et j'aurois désiré (Kjuvoir p;ir cet exemple propager
ce costume simple et uni dans tout Strasbourg, quand aux fenunes
il est fiicheux que oe soit une calomnie trop grosdère, sMi étoH
vrais que j*ai eut la oonnaissanoe d^aimables femmes patriotes
je m'en félicileroit, bien loin de me trouver olTenc*' d'inie alléga-
tion qui ne me fiicht» que parce (prelle est fausse, vous devriez
bien persister par des déliliéraliuns forte à demander le rapport
du décret du 17 Mars, mon rapport sera Imprimé, ie vous en
enveres des exemplaire, il but bien une ibis déchirer le voile.
J'avois le cœur trop gros pour aller faire des adieux A mes amis,
je n'ai pas seulement pu aller à la Société, mais je vous prie de
vouloir bien être mon organe près d'elle, cl de l'assurer de toute
ma reconnaissance, et de mon entier dévouement, dites lui que
Je suis à la montagne et que Je ne la descendrez, que pour terras^
ser le hydre à sept testes.
Envoyez moy toujours un double des délil)éralions que vous
prendrez au sujet de ce rapi>nrt, même il est prudent d'envoyer à
un député de cA)ntiance ie tout pour le présenter, car souvent les
<^oses s'égarent au bureau, ou lorsqu'elles y arrivent les députés
interressés A leur maintient n*y sont pas, |e m^booeberes avec
Bentabole, comme il n'étoit pas de la commission, il se chargera
des motions introduetives, voila mon amis comme il faut faire
pour pouvoir faire prospérer la bonne cause, car un s'cHorce à
rétouffer, soyez toujours bien surveillant, ce n*es que par là que
nous sauverons la chose publique.
Les pétitionnaires de Strasbourg qui se sont présenté, le 5, ont
demandé deux nouveaux commissaires sachant les (ifuix laui^ues,
et en dcsMius on indiquait Rliùl el Klirmanu, ji» me persuade que
Louis cl IMliigcr useruus des pouvoirs de déporter qui oui été
donnés aux commissaires pour le recruttement. c'est à eux à répa-
rer Touvrage que rassemblée a gâtée, Je vous embrasse.
Etant en mission, il ne prit aucune part aujug^
ment de Louis XVL
Digitized by Google
GRÉdAT (Fb4M0(Mb).
1766. NôàTrouvans.
Avant 1789. Cultivateur à Trouvans.
Décembre 1793. Employé à Tarniée du Rhin, il est rega
membre de la Société des jacobins.
25 octobre 179é. U y est encore inscrit.
CRETIN.
Un des quatre-vingt-dix propagandistes.
Membre de la Société des jacobins de Paray-le-Na*
tional.
13 décembre 1793. Présenté à celle de Strasbourg par son
président, le sans-culotte Alexandre, directeur des
vivres, 11 vote le môme jour la mort de tous les déte-
nus avec ou sans jugements.
CXJNIER (DAVID-CÎHàRLES-HBNRl),
né à Renans (Suisse).
1789. Pasteur français de TEglise réformée à Bischwiller.
4 fôvrier 1791. Président de la Société des amis de la consti-
tution de cette ville, il demande Taffiliation la plus
intime à celle de Strasbourg, et sollicite son appui
auprès des commissaires royaux Dumas» FoÎBSey et
Hérault de Séchelles pour obtenir des armes pour leur
garde nationale.
4 juillet — . Second anniversaire de la prise de la Bastille, 11
prononce un discours français à Bischwiller exhor-
tant à Tamour de la patrie et de la liberté.
1792. Membre des sans-culottes.
23 octobre 1793. Etant commiss^aire au recrutement de la
l** classe pour l arinée, le Comité de Sûreté générale
du Bas-Rhin et celui des jacobins le proposèrent pour
un certain conseil de surveillance que SaintJust et
Lebas voulaient établir à Strasbourg.
Novembre 1793. Le jour où fut célébrée pour la première
lois à Strasbourg, la f^te de la Raison. Cunier, ci-devant
ministre du culte protestant de la confession helvé-
tique à Bischwiller, abjure et dépose avec joie sur
280 RBVUB D'ALfiâ/OB
l'autel de la vérité les lettres ridicules de prêtrise, qui
avaient établi le trafic honteux de Terreur.
Je promets, ;ïjoute-t-iI {c;\r un jacobin ne jutf p;is\ de ne
reconn;nlre d'autre cuile désormais que celui de rélernelle rai- *
80d! Enfin de la mtare disciple de W pliilosopliie, proclama-
teur des droits de rbonme, jffme dévoue tout entier A la propa-
{ration de leurs bienniisantes maximes, an saint de la patrie et
au bonheur de la République.
6 octobre 1794. Membre du Directoire du district de Ha-
guennu.
8 avril 1798. 11 est présjflent de radministration centrale
du département du Bas-Rhin, et en cette qualité il
dénonce aux autorités civiles et au ministre de la
police générale à Paris, un libelle intitulé : FetU ccUé-
chisme pour les temps présents.
Quelques mois après, en Tan VI (1797-1798), il est
élu pour deux ans député du Bas-Rhin au corps
léj^islatif, où il fait partie du Conseil des Cinq Cents.
9 mai 1801 à 1805. Sous-préfet du quatrième arrondissement
du Bas-Rhin à Barr et dont l'abbé Uumpler a à se
plaindre.
1807. Sous-préfet àSchlestadt.
30 mars 1818 au 7 juillet 1819. Notaire royal à Strasbourg.
4 août 1810 au 25 juin 182G, notaire à Bischwilier, où il se
retira des alTaires.
1827. Il publia une brochure sur Niederbronn et alla mou-
rir à Bouxwiller en 1828, âgé de 66 ans.
DANGLER.
8 février 1793. Membre du Comité de surveillance et de
correspondance des jacobins, il reçoit la dénonciation
contre la famille Thiebold du marché Gayot.
41 mars — . Il approuve la radiation de Waghette du Comité
de surveillance de ladite Société.
14 mai — . Il signe Taccusation des sans-culottes contre le
député Rûhl et Tancien Comité de défense générale
à Paris.
Digitized by Google
LB8 HOIOO» DB LA REVOLUTION
2B1
DANNBAGH (Philu^pe- Jacques).
Avant 1789. Imprimeur, ruelle du Savon, à Strasbourg.
Juillet 1790. Membre de la Société des amis de la Constitu-
tion.
7 février 1799L Membre de celle des jacobins.
25 décembre 1799. Imprimeur du dub, il toucbe 985 livres
pour les caries de sûreté.
25 octobre 1795. Plus inscrit au club des sans-culottes.
Plus tard il transféra ses ateliers dans la rue de
Sainte- Hélène, n" 7, et fut toujours rimprimeur du
parti démocratique.
DANNER Fr&nçoisJqsbph).
1751 . Né à Strasbour^T.
1792. Commis en second au bureau du Bien public au dô-
partetnent du Bas-Hhin.
9 lévrier 179B. Monet mande au procureur général André
que si Danner connaissait la partie, on pourrait lui,
faire avoir la place de Jacquinot, garde-magasin à
Tarsenal, rapportant 1000 écus.
19 février — . Les jacobins volent une adresse à la Conven-
tion nationale.
ir» mars — . Il adhère à ladite adresse.
Octobre —, Reçu membre de la Société des jacobins.
35 mai 1794. Secrétaire au département, compris dans un©
liste de suspects dressée par le Comité de surveillance
de cette Société.
1804. Greilier de juge-de-paix à Strasbourg.
BnBNNB Bartr.
(La mUft prœhaiHmefUJ
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUË
I. Balletind«la8o«lélé41ilflloire natinrallo da CSolmar. —
18» »t 19" années, 1877-18T8. Colmar, imp. de V" C. Deck ^r, 1878
IihS* do 296 ptgee, aree 19 plaocbe» et 13 Ubleaux météorologiqaes.
Jamais société savante ne s'est renfermée plus scrupulou-
senient que la Société d'histoire naturelle de Colmar dans le
proi^rauime qu'elle s'est tracé. Comme les précédents, le
Bulletin que nous signalons ne contient, en effet, que des tra-
vaux scientiiiques dûs aux rccherclies et à la plume des socié-
taires. Ce sont : V Un Essai sur U éhnat de BisdwriJXery par
E. Di^; 2* Les inondations dans U bassin supérieur do tlU,
en 177S, par A. Benoit; 2*" des Recherches sur lafamuiHon des
âusrhonsJmtUBetès, par Ch. Grad; 4* Des régions enhmologir
qties de f Alsace et des Vosges, par F. Reiber ; Ô* QttaXogue des
orthoptères observés dans la même eontrée, par D. Pierrot;
G* Matériaux pour une étude préhistorique de Alsace, par
IfM. les docteurs Bleicher et Faudel; 7* Etude sur une classe
particulière de tourbillons dans les Uqtddes ayant de Vanalogie
avec célm des trombes^ par G.-A. Him; 8" Troisième suppXié-
ment d la BibUographie alsatique, par M. le D' Faudel, et
9* des résumés d^observations météorologiques faites k
Munster, & Colmar, au Logelbaeh et à Breitenbach par
MM. A. Couzy, Ch. Umber, Ferd. Him et A. Pfeffer.
Le trayaU de MM. Bleicher et Faudel sur les matériaux
d'une étude préhistorique mérite surtout d'être signalé aux
lecteurs de la Revue. Il consiste dans la description, fiiite avec
beaucoup de soins, de 363 pièces ou instruments en pierre
répartis dans les différentes collections publiques et particu-
lières de TAlsace. Le plus grand nombre de ces objets a été
Digitized by Google
BOLUntN BtBUOOKAraïQUB
983
▼tt et dessiné par les auteurs qui ont sayamment déterminé
les roches dont se composent ces témoins des premiers âges
de lindnstrie humaine, qui les ont mesurés et pesés, et qui,
enfin, en ont reproduit les formes sur 13 planches incorporées
dans le Bulletin, à la suite (I<> leur consciencieuse et intéres-
sante description. Les conclusions tirées de Texamen et de
Ti^tude de ces monuments préhistoriques sont, relativement à
l Alsaco, (lignes de Tattention du lecteur (p. 200-201 du
Bulletin).
n. Statistisohe Besohreibung von EIsass-Lothringen. — Des-
cription statistique de rAlMce>Lorraine, publiée par le bureau
slatistiqu'? de I;i pr«>si(lence supérifluro de Slrasbour;:. ï'remier fasci-
cnlo. Slrashourf.', iiiip de (',. Fischbach, 1878. ln-8°de 184 pages, chez
Fréd. Bull, libraire de l'université.
Cette description statistique de TAlsace-Lorraine se com-
posera d'environ cinquante feuilles d'impression, sur beau
papier du format grand in-8*. La première livraison qui nous
est arrivée le mois dernier renferme la détermination de
Tétendue du pays que la France a dû abandonner à TAlle-
magne à la suite de la guerre de 1870-71, de ses limites et de
sa division politique actuelle, suivie de l'indication géo-
métrique en Idlomètres carrés de chaque chrconscription
cantonale et du nombre de villages et hameaux qui composent
ces circonscriptions. Le paragraphe suivant comprend la
description géologique du snl, des ses diverses formations et
de leurs affleurements. Ce paragraphe est le plus étendu du
fascicule. L'auteur y résume les connaissances que Ton pos-
sédait déjà sur ce siqet, d'après des travaux assez nombreux
qui avaient précédé Tannée 1870, et surtout d'après MM. Dau-
brée, Joseph Kœchlin-Schlumberger et Delbos. n est suivi
par la statistique hydrographique comprenant le Bhin et les
rivières du pays. Des indications relatives au climat terminent
la première partie de ce fSssdcule.
La seconde partie commence par la statistique de la popu-
lation des vingt-six Cercles qui se partagent le territoire
Digitized by Google
964
annexé. Le fascicule suivant donnera la suite de cette seconde
division de Touviage.
III. A. Notice historiq[ue sur l'ancienne église collégiale de
Saverne. — Sirasbourp. iinp. de G. Scbullz et C% 1877. Grand iu-8*
de 35 pages, avec i planches.
B. OohsuniUln. Les châteaux et la seigneurie. — Strasbourg,
imp. de G. Schnltz et C*. 1878. Id-13 de 64 pages, avec 1 plan et 1
tableaa i^néaloglqae.
C. lie Roidieir du ««nt dupsinoe Gharlea et la oAte ém 8a-
vime. Strasboarg, imp. de 6 Sehalts et G*. 1878. Iii-lS de 60 pages,
«ree ime planche.
Les trois opuscules dont les titres précédent sont dûs à
linfiitigable ami de son pays, M. Dagobert Fischer, décédé
récemment, et se trouvent à la librairie de H. Fuchs, de
Saverne. Le premier contient lliistorique, sobre et précis,
de Tancienne église romane de Saverne et de ses différentes
transformations jusqu^à nos jours. Le second est un travail
du même genre sur les cbftteauz et la seigneurie d'Ocbsen-
steîn, qui ont joué un rôle souvent important dans Thistoire
d^Alsace. Le troisième reproduit la légende du rocher du
prince Charles. L*auteur commente cette légende, la &it
suivre par d^intéressantes recherches sur Tancienne route
militaire conduisant en Lorraine, et enfin par Thistorique de
Fouverture de la route actuelle. Des indications concernant
le fort de Holderloch, Tancienne voie romaine, 1(; temple
préhistorique, le Falbcrg et les villages disparus de Kœnigs-
hoffen et de Kaltwiller terminent cette courte et précieuse
notice.
IV. Histoire de l'ancien comté de Saarwerdea et de la
prévôté d'Herbitzheim, par Uauobkht l isi iitit. — Mulhouse,
imp., de V» Bader el C", 1878. In-8» de 211 pages.
Le Sohneeberg et le comté de Dabo en 1778. Etude sur
les montagnards vosgicns, par un professeur allemand. Tradaetion et
annotations par km. Bnrorr. — Mulhonse, imp. V« Bader et C*,
1878. Itt^ de IX-36 pages avee titre et coovertnre en 1 eouleurs ;
ebes Big. Barth et Noirîel, libraires à Cobnar et Strasbourg.
Digitized by Google
BULLETIN BIBLIOORAPHIQOB
8B6
Ces deux ouvrages ont paru dans la Rcnui d'Alsace et ont
été tirés à part à uu très petit nombre d'exemplaires.
V. La Rente d' Alsace se fait un devoir do si;^Mialer les publi-
cations quilui jiarvienneiit. des sociétés savantes de sou rayon.
Il lui sera pciniis. sans enfreindre d'une façon excessive les
règles de son prograninie, de signaler aussi les publications
(jui lui arrivent de sociétés plus éloignées de TAlsace. et dont
les travaux ont un (b"_n-e de parenté avec ceux qui sont le
principal objectif de la lia ue, h savoir ; l'histoire locale. De
ce nombre sont :
1° Les Mémoires de la Société historique, littéraire, artis-
tique et 8cientifiq[ue du Cher. :i' série. 1"^ vuliiiiie. Bourges,
imp. de E Péglet, 1878.. Io4° de 401 p., avec planches. Chez J.
David, lut-Bernard, libraires à Bourges, et Damoiilin, 13, qaai des
AngostiiM, Paris.
Préois «nalytiqae dMtnmmx d«raoadémi«dM aoiMi*
OM, béllM-litlrM ai arts de Booeii, pendant Tannée 18T7-
187&. Ronen, imp. de H. Boissel, 187B. In^ de 5S3 p., ehet A.
Picard, 81, me Bonaparte, Paris. .
8'Biill«tln û» la SooiéU d'agrlooltoM, Sndiwtrln, aolaiioM
et arts du département delà Lozère, tome XXX*, 1879.
Janvier et février. Mende, imp. de G. PhTSt, 5, rue Bssse, 1879.
In-8-» de 176 p.
Pour le luxe de Tédition de ses mémoires, la Société histO"
rique du C/ter prend place aux premiers rangs des publications
de nos Sociétés savante^*, c Spécialement instituée dans rori-
gine pour étudier les monuments historiques du département, »
la Société a voulu donner de l'extension à son programme, en
ne s'interdisant pas de traiter à Taveuir a de toutes matières
littéraires, artistiques et scientifiques. » Le volume que nous
sifinalons avec plaisir est le premier de la nouvelle série, et
les travaux qu'il renferme justiftent le développement donné
au premier programme de la Société. L'histoire locale n'y a
rien perdu, bien au contraire; car il n'y a pas que les ruines
féodales, les édifices reli^^ieux ou civils qui constituent les
mouumentâ historiques d'une province ou d'un département :
286
il y a encore les monuments écrits, qui échappent aux yeux
du vuliçaire, mais qui, au point de vue de l'histoire, offrent un
intérêt souvent plus important que les monuments proprement
dits. On doit penser ainsi à la Société historique du Clier et
ce qui le prouve c'est la place accordée dans les mémoires aux
a Chroniques de la chatelh'nic de Lury, » fournies par M. J.
B. E. Tausserat. Cette cli;itelleuie,.(iui faisait autrefois partie
du Bas-Berry, forme aujourd'hui un des vingt-ueuf cantons
du département. S il existait sur chacun de ces cantons un
travail aussi spécial et aussi coniph'l qiiv cehii de M. Tausse-
rat, on pourrait dire, sans crainte de se tromjM.T, que le dépar-
tement du Cher est un de ceux qui ont réuni avec le jdus di-
science et d'art les éléments généraux de leur histoire dans
le cours du moyen-A^e. Aux chroniques exposées avec une
mesure tout-à-fait littéraire, M. Tausserat a joint h son travail
un certain nombre de jnèces justiticatives ou de monuments
écrits, en même temps ([u'il a orné \q texte de sa l umpusition
d'un assez grand nombre de phuiches représentant k'S monu-
ments proprement dits. Cette manière de faire répond admi-
rablement au programme de la Société en même temps qu'elle
donne satisfaction à toutes les prédilections des membres de
la Société.
Ce que nous considérons comme la seconde partie des
mémoires de la Société historique du Cher, contient un tra-
vail sur l'hygiène des armées en campagne, un rap))ort sur
les procédés employés pour faire revivre les manuscrits sur
parchemin altérés par l incendie. une monograi)iHe sur la tour
de Vëvre, dernier témoin d'une ancienne domination seigneu-
riale et une note relative à une émeute à Bourges aux pre-
miers temps de la révolution.
Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen. —
Sans dédaigner les études se rattachant aux choses locales,
l'académie de Rouen fait la part très large aux connaissances
générales. Elle a son siège dans une ville importante, elle dis-
pose de ressources (pii lui imposent l'obligation de respecter
les vues de ses bienfaiteurs, et, à ces divers titres, elle doit
Digitized by Google
BOLURIK BDLIOaBAVUlQUI
987
participer d'une façon plus directe que les autres Sociétés
savantes à la vie littéraire et scientifique de Thumanité. Ëlle
divise ses travaux en deux classes : celle des sciences et ceUe
des lettres. Le précis analytique quo nous avons sous les yeux
renferme, ainsi que Tindiquc le titre, le compte-rendu des
travaux de la chusse dos sciences se rattachant au téléphone*
à la chaux aiiiiiialisée. aux cxorciccs (h' ^u'oiiiétrie analytique^
aux métaiiu)r|)hoscs des Batraciens, à la ligature de la caro-
tide, à lalcoolisine, ra^Mirulturc chez les Grecs et chez les
Romains, h l iudustric du Irouiaj^e dans la Seiiie-InfV-rieure et
rFiUr»' et à Tozoïie. Six mémoires concernant (iuel([ues-unes
des ([uestions précitées suivent le précis analytique des tra-
vaux de cette classe. Quant à la classe des belles-lettres, elle
n'est pas alimentée moins richement que la précédente. Divers
éloges de la ville de Rouen, des notices sur le prieurt* d Auf-
fray, sur Kicher et Leveau, sur les domaines funéraires païens
et chrétiens, sur Charles-Robert et Louis d'Anjou en Hongrie,
sur un épisode de I histoire de Sicile, des études sur le réta-
blissement des tours, le vagabondage, l'emprisonnement cellu-
laire, la recherche de l'étrange en littérature, la morale et la
philosophie des femmes du monde, l'archéologie préhistori(iue
et des rapports sur un certain nombre d'ouvrages ont occupé
les membres de cette classe en même temps que l exaiiK ii
d'un certiiin nombre de mémoires dont le comité a uduiis la
publication dans le volume de ls7s.
Il ne saurait être douteux que la collection des annales de
Tacadémiiî de Rouen ne forme une précieuse et intéressante
encyclopédie, à laquelle on aura fréquemment recours.
Société dagricyUure, indudrie, sdence^ et nrts^ de la Lozère,
— Autres sont le mode de publication et les travaux de la
Société de la Lozère. Celle-ci a une périodicité mensuelle,
hi-mensuelle, voire même trimestrielle, selon l'importance des
travaux qui lui sont fournis ou qu'elle centralise. D'un autre
côté ses vues sont plus particularistes, en ce sens qu'elle
concentre ses études et ses recherches sur les intérêts locaux
et sur l'histoire du pays oii elle a son siège. Le bulletin qui
988
forruB d'albacb
commence le tome XXX* de ses publications et que nous avons
sous la main, renferme, outre les renseignements constitutifs
(le la Société et les procès-verhaux de ses séances, le compte-
rendu du concours d'animaux de boucherie, tenu à Mende en
février dernier, un mémoire sur Taménagement des fumiers,
un autre sur la maladie des chfttaijîniers dans les Cévennes,
une not«' sur la plantation des ii(>y»M < empruntée au Bulletin
de lii Société d'agriculture de ToHî^uy et un second emprunt
fuit au iiuUt'tin du coniice de Vitry-Ie-Fran(;ois, concernant
les poules de la racecampine pondant tous les jours. Quelques
lignes en faveur de la cliauve-souris, les mercuriales des
marchés de la Lozère et le tableau des oi)servations météoro-
logiques faites, m décembre et en janvier derniers dans les
vingt-deux stations du iléi)artement. renqdisseiit la première
partie du fascicule. La seconde partie contient le texte même
des titres relatifs à radmini>trrtioii et aux droits du Gévaudan
au XVll" siècle. Cette partie a une juigination à part et forme
le code diplomatique du pays que la Société continuera, sans
doute, justpren 17i)(). Ces documents tireh des archives et jetés
ainsi dans le domaine public, sont la hase essentielle de toute
histoire d'une provins La Société a des droits à la recon-
naissance de ses compatriotes pour le travail, au(}uel elle
consacre sans interruption la plus grande partie de son
Bulletin.
VI. La lorUrew* viMBé9 dn Prey-dA-Cteudy, par J. B.
HuoT, dont nous parlerons à propos du granit vitrifié décou-
vert par M. le Docteur Bleicher sur le ballon d'Hartmanna-
wUler.
FrédAbig Kuniz.
Digitized by Google
HISTOIRE ET STATISTIQUE
L'INDUSTRIE DE LA LAL\Ë
EN ALSACE
Moiiia imporUnte qua Tiadustrie cotonnière, Pindustrie da
la liiiie troure dans le pays même sa matière première.
Aussi est-elle plus ancienne en Alsace, où elle doit exister
depuis l'introduction du mouton. Le mouton, cependant, ne
86 trouTe pu chez nous en nombre sufQsant, et il tend à
dimianer encore sous reflet des progrès de l'agriculture. Un
reeensemeiit de Taiiiiée 1818 ea indique 81876 lAtei^ dont
46886 dans la déparlament de la Hanto-Alsaea et 86010 dans
la BcBse-Alsace. Tandis que rAngleterre entretient, à o6té de
aon gros bétsil, 168 montons par 100 hectares de terres
cnltlTées et de prairies, la Hante-Alsace en compte 88 senle-
ment; la Basse-Alsaee, 19. Tontes ehoses égalss, les cnltifa-
tenis alsaciens lèraient tont aussi bien que les Anglais. Hais
dans no^re contrée, le climat sec et brftlant peodant une
partie da l'année, la nature légère et perméable de beaucoup
de terres ne farorise pa:^ la végétation herbacée,sans laquelle
le bétail ne prospéra pas. Puis le morcellement excessif de la
propriété, Textension des cultures intensives et des cultures
industheiles reatreigoeat toat particulièrement l'élève du
290 BSVUX D*AL8A0I
mouton, animal des grands parcours, et qui deyieiitâ*iiii f Dire-
tien difficile et coûteux, avec un sol très diviaé, très cher.
Autrefois, lorsque chaque rillage possédait son pâturage
communal, on pourail nourrir un grand nombre de bêles à
laioe. Maintenant que la jachère a disparu, les cultivatturs
tirent un plui grand proUt de l'ensemencement de toutes les
terres disponibles. C'est la région du Sundgau, autour
d'Altkirch, qui eotretieut le plus de moutons en Alsace.
Les laines du pays sont de bonne qualité et proviennent
surtout do moutoos de rtoe iodigène. Biles Tarieui selon les
localités et suivaDt la race. Bu ce qui eoncerne les influeoees
locales, on remarque que la laine gagne en finesse sur les
sols Kcs et légers, tandis que les terrains plus humideSi plus
plantureux, donnent des toisons plus abondantes, mais aussi
plus communes. Depuis le commenceiient du siècle, quelques
drorts ont été ftits pour introduire des moutons mérinos et
pour am^iorer la race indigène par des croisements. Ces
essais montrent la possibilité de faire prospérer ici le mé-
rinos, si la rareté des pâturages, le prix élevé des fourrages
d'hiver, l'embarras de trouver de bons bergers pour des
troupeaux trop peu nombreux, n'étaient autant d'obstacles.
Sur une population orine de 81876 têtes, les mérinos
comptent seulement pour 8516 individus, î<oit 4 du nombre
total. Naturellement, les moutons du pays sont loin de suffire
pour alimenter Tindustrie de la laine qui occupait en Alsace,
au moment de Tannexion, plus de 7000 ourriers, afee un
chiffjre d'afiiires de 40,000,000 de firancs.
Dès le dernier siècle, les fobrkanls employaient beaucoup
de laines de Bohême et des laines de France. Nous trouTons
dans les comptes d'une ancienne maison de Mulhouse Ténu-
mération des laines employées et le prix des diterses sortes
en 1789. On payait alors i80 lirres le quintal de laine du
pays, soit le kilogramme à 8,57 Ihincs; la laine d*été de
Bohême, 168 à 208 livres le quintal, ou 8,44 à 4,13 francs
Digitized by Google
Burroni n tTÀTiBziQCs db l'industbib de la laims 2iii
le kilogramme; la laine d'hiver de Bohême, 203 à 225 lirres,
00 4,08 à 4,47 fraQCs; la laine française, 128 à 127 livres,
ou 2,44 à 2,52 francs; la laine pour trame 2,66, et la laine
pour lisière 2,78 franC3 le kilogramme. En 1764, les cent
livres doivent avoir coûté 106 livres à Wissembourg; 88 à
Strasbourg; 104 à Hagaenau; 67 à Schlettstadt; 1-20 à Gol-
mar; 125 à Belfort A la même date, le prix dd la laine filée
était, à Strasbourg, da 197 livres; à Wissembourg, de 266;
à Hagaenaa, de 166; à Schlettstadt, de 104; à Belfort, de
800 lif rea I0 qoiaial. Botare les laines de Pâques et les laines
d'aaioome, les comptes de la ville de Golmar de 1B88 à
1548 constatent les miatlons de prix soivantes éTalaées en
francs et an kilogramme :
Lalu de PâvMi LaliM d'anioiiiM
Bn 1688 Fp. 1 18 Pp. "l tO
> 1689 > 0 94 » 0 90
» 1640 • 084 .
. 1541 . 0 8$ t 0 68
» 1542 . 0 76 . 0 89
. 1548 » 1 14 » 1 04
Presque toutes les laines furent d'abord filées à It muin.
La fabrication des draps resta longtemps à Tétat de métier,
avant de devenir une industrie manufacturière. A la cam-
pagne, les familles fusaient faire, en employant la laine tissée
a?ee desfilf de chanTPe, une étoffe feutrét, servant surtout pottP
les fétemeots d'iiommes. Dtas ces étoffes, la chaîne était en
chanTpe, la tpame en laine. On la foalait après le tissage*
poop la teindre ensoite en cooleops Tapiées, suivant le goût
de chacun. En Tille, les draps étaient en pure laine. Les
statato des anciennes corporations de drapiers renferment
encore d'intéressants détails sur la fabrication et le commerce
des tissus de laine. N*était pas libre qui Toulait de vendre
on de confectionner des draps. Des règlements minutieux
s'étendaient jusqu'aux détails de la fabrication. Citons notam-
ftfiVUS i>'alsack
ment les régies du corps des tisseurs en laine de Colmar, en
date de Tannée Ce règlement défend aux tisseurs de
mêler des poils à la laine, sous ()eine de perdre le métier et
de voir leurs produits confisqués ou brûlés. Les pièces desti-
nées au commerce devaient avoir une longueur de 72 aunçs
et une largeur de coudées moins un quart, soit 39",5
sur {'",5. Pour les draps blancs frappés, il fallait 7 paquets
{gebumdm) de fllés; pour les draps cardés, 9 paquets. A
Strasbourg, le règlement de 1514 prescrit, selon Tabbé
Hanaaer, one chaîne de 84 coadéee, ou 45 mètres, et une
trame de IS paquets pour le drap fin, 10 paquets de flls
pour la pièce de drap moyen d*égale longueur, et 8 paquets
pour le gros drap de 66 coudées ou 86 mètres de long. La
largeur des piècei entre les deux lisières était de 1*,06 ou
S coudées. Toutefois, les règlements des corporatioas pon«
Talent se modifier. Ainsi, ceux de Tannée 1521, tout en main-
tenant les anciennes dispositions pour les doublures de Stras-
bourg, aulorisent les drapiers & fabriquer des draps façon
Ypres, à deux brandies, avec cliaîne ou fil à la main et trame
ou fil plus gros au rouet. Une autre ordonnance de 1589
permet la confeclioa des draps à trois branches et celle des
baignes.
Arec le cours des années, une plus large tolérance s'étend
aux matières à employer, aux couleurs des tissus. Dans le
principe, la bonne laine était seule admise, encore la fine
dCTait-elle être réserrée pour la chaîne et la grosse pour la
trame. A partir de 16S9, les statuts permettent de mélanger
à Yolonté la laine fine et grosse, la laine d*été et dliiver, la
laine de première et de seconde tonte. Ne sont plus défen-
dues que les laines prorenant des pelletiers ou des chamol-
senrs, les bourres de laine et les poils des jambes. Cent ans plus
tard, ces dernières défenses sont levées à leur tour. Les restric-
tions portées au commerce durèrent plus longtemps. D'après
les statuts des drapiers et cardeurs de Saverne, enregistrés aux
Digitized by Google
UI8T0IBE BT STATISTIQUS Dfi L'INDUSTRIE DE Lk LAIMB 283
aetet da Conseil souverain, le 28 janvier 1758, les flibrlcants
rendent eux-mêmes en détail. Les raarLhnnds forains peuvent
étaler leucs articles aux f oires, mais non pas les colporter
de maison en maison. Pour être aJmis au clicf-d'œurre et
pour passer maître, il fallait trois ans d'apprentissage, trois
ans de voyage, trois ans de travail chez un maître de la ville.
Quant au ctief-d œuvre, les statuts prescrivent aux candidats :
< une pièce de drap quMis dresseront et monteront à neaf
pour cet effet, pour laquelle pièce il ne pourra être pris que
SI lirres de laine pour la chaîne ou les fils tendus ou dis-
posés en long, et 8 1/3 livras ponr la trame ou les fils qui
passent en travers. La chaîne on les flls en long auront été
marqués; chaque marque étant de 5 8/4 (8"/)9) aunes
d'Allemagne, liiîsant en tout 80 1/8 aunes (48*81) en lon-
gueur, et 44 portées en largeur; chaque portée a 88 dis. Snr
la droite de la pièce seront travaillées, au même métier, les
armes de révéehé de Strasbourg, au-dessus desquels seront
la mître, la crosse et Tépée; sur la gauche, les armes et le
nom de la ville de Savenie; le tout en couleurs assorties, t
Un mémoire manuscrit du dernier siècle, sans nom d'au-
teur, mais qui porte une empreinte officielle inconteslahle,
renferme d'intéressants détails sur la première manufacture
de drap établie en Alsace. Nous y lisons : t En 1684, les
sieurs Harff tt llorer établirent à Strasbourg une manufac-
ture de draps, en conséquence d'un arrêt du dernier
décembre lUSS. Leur privilège étoit pour vingt années. Ils
étoient obligés de fournir des draps de leur fabrique suffi-
samment pour la consommation de la province, et de (burnir
aux drapiers, fiihricants, dans toute l'étendue dieelle, les
laines nécessaires pour leur travail, et lesdits Harff avoient
non seulement Vexemption de tous droits pour leurs laines et
draps; mais par le même arrêt on avoit encore établi un
droit de 18 s. par aune sur les draps venant des pays étran-
gers, à leur entrée dans la province. Ckîs draps étoient de
S9i
BIVOI D'ALBACS
6 livres à Tanne de Pftris» et cette mtnufiictiire a ea on
succès si fiiTorable pendant vingt années, qae pins de tOO
maîtres drapiers établis à Strasbourg, Barr, Wasselone et
Sainte-Marie employ oient an nombre considérable d'ourriers
et subsistoient itomraodéraeiil avec leurs familles, sans compter
que le sieur Ilarff avait toujours 300 ouvriers dans la seule
manufacture établie à Strasbourg. Mais le privilège expiré
en 1705 n'ayant point été renouvelé,- et le sieur Harff père
étant mort, ses fils ont laissé tomber cette manufacture. Les
derniers sieurs HarlT et autres associés font seulement fabri-
quer à Strasbourg des tapisseries de points de Hongrie et
de Bergame et des convertures de laine. Gomme on ne tra-
vaille à ces manufactures qu*i proportion de la consomma-
tion et du débit qu'ils en ont, on compte pourtant qn^ se
fabrique, année commune, dans lesdites mannlketures, 6000
aunes de tapisserie qu'ils envoient en Allemagne, en Suisse,
en Italie; Tanne de Paris évaluée à 8 L, cela peut produire
40000 1. Pour ce qui est des couvertures de laine, non com-
pris ce qni est fourni chaque année pour les casernes et
hôpitaux des troupes, on en envde environ 1000 pièces en
Lorraine et dans le pays messin, lesdites couvertures éva-
luées, selon leur différente qualité, sur le pied de 12/1 S jus-
qu'à 35 1. Si la consommation et le débit de ces marchan-
dises étoient plus forts, on pourroit y en faire fabriquer une
plus grande quantité. Les matières premières employées à
ces ouvrages se prennent partie en Alsace, partie dans les
pays étrangers; la plus grande part des laines se tire de
Bohême, du Palatînat et de la Hesse. Les droits d'entrée à
Strasbourg sont d'environ f pour 100 et les autres sont peu
considérables. *
Il n*y avait pas encore à cette époque de grande Ikbrique
de toile; mais Tauteur du mémoire dont nous venons de
donner un extrait parle d*une autre manuficture de bas au
métier; « C'étaient des bas au métier et du capiton. Cette
Digitized by Google
RBTOIU BT BTATimiJl OÉ L'INISOITBIB DB LA LAOn 9B6
manufoctare fut établie en 1688, en conséquence d'une lettre
du ministre, écrite au sieur Obrecbt, lors préteur roy»! de
Strasbourg. Ella a aobaisté josqa'en 170$. L*entrepreaear
était le eienr Jean-George Deoeher, marchand en gros, négo-
ciant en étoflias d*Angleterre et en bas. Ceux quHI faisait
fid>rlqner étaient oertainenient de qualité au moins égale à
oeux des autres bbrîques; le débit en éloit considérable et la
province en tiroit une grande utilité, tant par rapport à la
consommation qui s'y faisoit, que parce qnMl en passoit beau-
coup à l'étranger. On prétend qu uiie des raisons qui a fait
tomber cette manufacture est qu'en 1703,169 nouveaux droits,
établis sur les marchandises étrangères, furent ôtés à l'entrée
enfla permise à cette prorince, ce qui causa tout d'un coup
uns cessation dans la vente des bas. >
Mulhouse possédait comme Strasbourg des manufactures
de draps dès le commencement du XVII* siècle. Cette Tille
formait alors une petite république indépendante, alliée des
cantons suisses. Elle demanda à être unie à la France en
1798, afin de 8*affiranehir des droits de douane qui gênaient
son commerce. Ses frbricants ne produisirent, jusqu'à répo«
que de sa réunion, que des draps communs, des ratinés à tissu
croiséb frisés du bon côté, des draps blancs à l*usage des
imprimeurs sur étofGi. Les deux premières sortes se teignaient
en diflérentes nuances, partie en bleu, partie en ronge écar-
late et en garance. Ces tissus sa rendaient, soit en Alsace,
soit en Italie et en Suisse. Aux foires de Zursach et de
Berne, on voyait toujours bon nombre de marchands en gros
venus de Mulhouse; mais les ventes pour la Suisse devinrent
plus difQciles après la réunion à la France. Par contre, de
nouveaux débouchés s'ouvrirent, à partir de 1800, dans le
Piémont Turin surtout acheta beaucoup de drap d'Alsace pour
son commerce d'échange contre les organsins ou chaînes de
soie écrua a?ec les marchands des campagnes. On employait à
Mulhouse les laines de Itohéme, réputées supérieures à celles
986
BITUI D'A£8A0B
da piys. Jusqu'en 1820, les laines continuèrent à être filées
à la maio. L'introductîoii det inaehiiieB pour la fllalure mé-
canique suscita aux Ikbricants de Mulhouse mie forte eooeor*
renoe. De différents cétés 8*éleTérent de nouvelles ikbriques
de draps, n y en avait dégà à Golmar, à Tbann, à Gueb-
wilter, à 8ainte*llarie-auz-]fines, à BOhL A BOhl, la maison
Thyss et G* produisit, vers la fin du premtor Empire, de>
draps d'une grande perfection, des cuirs de laine snsceptiblee
de concourir arec les meilleures qualités d'Ëlbeuf et de Lou-
Tiers. Celte môme manufacture livrait aussi des articles
légers pour habillements d'été, puis une sorte de mi-drap
croisé appelé circasienne, servant pour manteaux de dames.
Avec la concurrence et sous son incitation, les procédés de
fabrication s'améliorèrent dans tout le pays.
Malgré des droits énormes de 80 % sur Timportation des
laines étrangères, dont les fabriques de l'Âlsace consommaient
une grande quantité, l'industrie des draps continua à se
développer. De 1810 à 18i0, piusieuxt filatures de laine
s'établirent dans le pays. Bn 185S, Tinveation de la peignenie
Heilmann engagea la mannfiietnre de BflhI à ikire eoaatmire
à titre d*essai, les premiers métiers pour la filature de la
laine peignée, en mérinos. On commence par 8000 broches,
portées au nombre de 6000 deux ans plus tard. Ai^ourd'hni,
la filature de la laine peignée compte un effectif de 117000
broches en Alsace, plus 49000 broches à retordre, avec un
personnel de 8500 ouvriers, touchant environ 2200000 francs
de salaires annuels. Ajoutez 18000 broches pour la filature
de la laine cardés, dont 15000 pour le rayon dn Bischwiller,
dans la Basse- Alsace. Les filatures de laine peignée, au
nombre de six seulement, se trouvent à Mulhouse, à BUhl,
à Malmerspach et à Ërstein, chacune d'un effectif de 12000
à 88000 broches. Moins importanteSi les petites filatures de
laine cardée de la Basse-Alsace sont au nombre de vingt-
cinq, dont la plus forte a 6800 biocbet, la plus feible 88 sea-
Digitized by Google
lernent La mannAulan de BOhl, It pins eonaidérable de
BOira indostrie lainière, oeeape, à oMé de les 8S600 broches
à Hier, aOO méllen à taer. De leor eôté^ les drapiers du
rayon de BischwiUer Élisaient marcher, aa moment de Tan-
neiion, 1000 métiers à tisser, maintenant rédaits à peu près
au quart. Qaelqaea maisons de la rallée de Saiate-Marie-aux*
Mines tissent auisi la laioe pure avec 200 à 400 métiers
mécaniques, concuremment avec des articles mêlés. A
Mulhouse, à Guebwiller et à Tbann, cinq maisons fabriquent
des draps de cylindrt et des pannes avec 180 métiers, dont
71 à bras. Somme toute, l'industrie de la laine en Alsace,
filature, retordage et tissage, occupe un total de 198,000
Iwoches, plus 1600 à iSOÛ métiers à tisser, avec un per-
sonnel de 4600 ouf riers gagnant 8800000 francs de salaires
par année, sur nn chiffre d'affiiiree annuel de 40000000 de
franes.
Prenons la mannlhcture de Bflbl pour nous rendre hien
compte de la situation actuelle de l'Industrie de la laine et
de ses mofens d*actioo. M. Bdmond Rogelet, fils dn chef de
la maison et un de ses administrateurs actuels, Tout bien
nous donner les renseignements nécessaires. Ge sara pour
nous une garantie d'exactitude. BUhl est une petite commune
située sur la Laucb, à quelques kilomètres en arrière de
Guebwiller tt au pied du grand Ballon, dans un site char-
mant. Outre la manufacture de laine, il y a dans la même
localité des filatures de coton importantes. La maison Rogelet
et G* file et tisse des mérinos. L'établissement forme on
groupe de plusieurs bâtiments i rez-de-chaussée, avec ateliers
de réparation et grands magasins, a?ec machines à ▼apeur
de la torm de 550 chenuz, et 170 chevaux en moteurs
hydrauliques. Le tissu mérinos eonstttue le type des tissus
pure laine^ dont hi finesse au toucher et la remarquable
réfularité dénotent un ehoiz d'excellente matière. Ce tissu
contient 4 fite au rapport trensversal, et 4 dnites au rapport
9B6 nfl» D'ALAAfll
loogitiidiiiai, décoebaot on à m à «bi^OA înaMoa de trtOM
de minièra à deeelner aa liUoii oblique comme eroieiire.
Chaque fil évoloe deox Ibis eonaéentlrea, eoit au-desBui» soit
aa-deeeeos des trames saeoesBlFes, de aorte que le tissu n*a
point d'envers, à proprement parler. Gomme eboix de laine,
Parliele mérinos exige des sortes qui gonflent et drapent
bien, originaires d'Australie et de la Champagne. Gomme ma-
tériel, rétablissement de Bulil occupe 3 trains complets de
dégraissage, 64 cardes^ 5 lisseuses d André Kœchlin, 45
machines de préparation avant et après peignage, 60 pei-
gneuses de Heilmaon, 6 assortiments complets do préparation
à 1m filature, 32500 broches à filer et 800 métiers a tisser.
Le personnel ouvrier se compose de 1:200 individus, hommes,
femmes et enfiints, dont 520 à la filature, les antres au tis^
sage et dans les sernees aeoessoires. La somme des salaires
s'âlèTe à 900000 francs par an. Année mofenne, il feat
7500 à 7600 balise de laine, pesant ilOOOOO à 1160000 kilo-
grammes, au prix d*aehat de 6000000 de frenss, donnant
ensemble 5S5604 kilogr. de laine peignée, 109S70 kilogr. dd
bkmsse et 90000 Idlogr. de déchets. liSS 515604 kilogr. de
laine peignée ont donné 50S90S kilogr. de filés on 40180
ptèees de tissn, chscane de 9S à 94 mètres de kmguonr,
yalant ensemble 8000000 de francs an ehilfrerond.la ?aleur
des déchets et de la blousse de Tannée étant de 1200000
francs.
Nous 1 avons dit, les laines employées pour le tissu mérinos
viennent en majeure partie d'Australie, en moindre quan-
tité, de la Champagne. En Champagne, on achète la laine
chez les éleveurs, par Tintermédiaire d'agents appelés ramas-
seure, qui parcourent les FiUages au moment de la tonte et
paient les acquisitions an comptant. Les laines d'Australie
aont achetées à Ijondres, anx enchères, par un agent spécial
attaché à la maison de BdhL Biles Tiennent de i*intérlear du
continent anstnllen, dont les pâtnrsges noordssent dlm<-
Digitized by Google
mSTOIBB R STATttTIQUB DK L IMDD8TRIZ DB LA JJUMB 2dQ
vmm tnmpMQx, et ml expédiéeB en ADgletorre ptr las
porti de Sydney, d*ÂdetoIde et de Perl^Philippe. Le Nonvetle-
Zélande en fooroit %mA nne qualité perettle aoz sortes
d'Australie. On les fait yenir de Londres en Alsace par
Anyers, en franchise de droits; tandis que de 1810 à 1880,
les laines étrangères importées payaient une taxe s'élerant
à 80 Vo de leur valeur. Quelque soin que l'on porte au choix
des laines, lors de Tachât, il faut toujours les trier avant de
les mettre au travail, à la sortie du magasin.
Le triage a pour but de réunir les mèches provenant dea
mêmes parties du corps de l'animal. Ces mèches se alaaaent
par Iota de qualités diverses, selon la forée ou la finesse de
le [allie, tu nombre de 0 à 9. Non eenlement il ikut le triage
en Tue do nnméfo en de ]t finease plus ou noine grude du
111 à obtenir, maie encore de la torsion variable pour la
chaîne et la trame. Four In préparatîoii des numérosi on
eherehe à combiner la longueur et la fineaae dea ftlamente,
destinés à Ibire trois ou quatre sortes de fil, tandis que la
distinction de la finesse snflH pour la distinction en^ les
préparations pour chaîne et pour trame. Le travail du triage
se pratique sur des claies disposées de manière à recevoir un
jour convenable. Chaque claie est desservie par deux ouvriers,
un homme et une femme; un contre-maître surveille et dirige
l'atelier. En laine d'Australie, la production moyenne s'élève
de 85 à 90 kilogr. par personne, en douze heures. Gomme
les laines d'Australie arrivent en balles fortement compri-
mées, après lavage à due, on les expose sur des claies dans
un sécboir à vapeur, de manière à faciliter le division et
l*onvortQre des mèehes.
Quand la laine contient beaucoup de matières étnngères,
de la terre, de la paille on des chardons, elle subit un battage
mécanique. Autrement, elle passe immédiatement du triage
au dégraissage dans des appareils automatiques. La lidMriqne
de Btibl n'emploie pas moins de tlOOOO kilogr. de savon et
I
800 Bim 9'àXMàiam
15000 kilogr. de criaUox de sonde poar eeMe opénMoo.
Après le dégnifssge vient le sécfaige. 11. Rogelet emploie
denx séetaenses du systftme Pasqnier, de Reims. Ghaoflàge,
Tentilation, cirenlstion de la laine, s'aecompUasent dans un
mdme appareil elos, nne sorte de caisse reetangnlaire fermée,
longue de 14 mètres. A la partie inférieure de l'appareil se
trouvent des tuyaux chauffés à la vapeur. Au-dessus des
tuyaux sont les venlillaleurs pour faire circuler l'air chaud.
Une toile »ans tin chemine un peu plus haut que les venlil-
lateurs, et une cheminée d'appel sert à éracuer l air saturé.
C'est, comme vous le voyez, une machine bien simple, sans
complication aucune, sédiant de 800 à 90Q kilogrammes par
jour.
Une. fois sécbée, débarrassée de ses impuretés et des ma-
tières grasses étrangères, la laine a encore besoin de se
lubrifier de substance onctueuse, afin de ilMiltter son passage
à travers les garnitures des cardes. L*huile d*oUre ^ Tolélne
peuvent servir i cet effet Gomme Toléine pure est difiQcile à
trouver, Thnile d'olive se recommande de préiSSrence. Rien
de plus aisé d*ailleurs, que ce mode de graissage. La laine
est étendue dans une grande caisse. Chaque couche se lubrifie
à la main avec un arrosoir qui contient Thuile, puis la masse
est mélangtje au moyen d uiiii fourche. Ainsi préparée, la
laine passe aux cardes. Les opérations qui suivent ressem-
blent beaucoup à celles que nous avons vues pour la ûlature
du coton, et les machines sont à peu près les mêmes pour
les deux genres de textiles. On emploie à lîiihl des cardes à
avant-train, sorties des ateliers Schlumberger et Griin, à
Guebwiller. Le cardage nettoie et divise les mèches. Il trans-
forme la masse de laine, avec ses filaments enchevêtrés,
d'abord en une nappe minée, puis en rubans, où les filaments
commencent à se paraUéliser.
La parallélisation des fibres se continue sur les bancs d*éti-
rage, avant le passsge aux peîgneuses, dont Topération se
Digitized by Google
HIBTOIBS Kl STATIUTIQUË DE L'INDUSTRIE DE LA LAIMB 301
rMnik à séparer 1m filaments trop eoarta, oa la btouae, de
ceux qoi ont la loD^ienr miae. Noas n'afons rien de parti-
culier à noter inr Tétirage de la laine, tout à fiit pareil à
celui du coton. Seulement, l'huile dont la laine a été impré-
gnée par le cardage a besoin d'être enlevée, soit avant, soit
après le peignage. Ici, c'est avant le peignage. Pour cela, les
rubans de la préparation se mettent en bobines. Elles se pla-
cent sur le râtelier, en arrière ds la macbine à lisser ou
lisseuse. La tisseuse enlève l'huile entre les cylindres extrac-
teara au moyen d'une diasolutioa de savon, après quoi les
mbans se sèchent à nonvean en passant sur d'autres cylin-
dres en cnlTre rouge, commandés par la machine et chauffés
par un eourank de vapeur intérieure. De la sorte, le peigné
qui s'obtient ensuite est plus pur, sa blouse plus blanche.
Quand le peignage, au Heu d* se faire au maigre, comme
id, s'efliwtne au gnu, ou avant renlèvement de l'huile ptr
le lissage, le ruban peigné prend une apparence plus flot*
teose, un aspect plus brillant, plus Hase.
Décrirona-nons la peigneuse et l'opération du peignage t
Nous n'avons pas à nous y arrêter, après nos observations
sur la filature de coton. Machine et travail sont à peu près
les mêmes pour la laine. Remarquons seulement que le type
de peigneuse employé est celui à mouvement alternatif de
Heilmann, perfectionné par la maison Schluraberger. produi-
sant 45 kilogrammts par jour, au lieu de 30 avec les dispo-
sitions primitives. A Torigine, le peignage se faisait à la
main, après ensimage à l'huile, au beurre ou à la graisse.
Les ouvriers se servaient de peignes à longuee dents, chauffàs
sur un Ibumeau à charbon, et les plus habiles arrivaient à
peine à peigoer un kilogramme de laine par jour, tandis
qu'une jeune fille suffit pour surveiller une des peigneuses
actuelles avec une production de 46 icilogrammes. Non seule-
ment cet appareil Ingénienz sépare les AUments courts des
filaments longs, choisit ces demierB avec plus de discerne-
an
meiit, mel let premiefs à ptrt; mais «Ue nijette dans les
flltineiils ooarto tontes les impuretés^ tons les boutons» de
manière que les tUaments bogs restent seuls parfaitenient
purs, propres à donner nn ftl nul, et par suite, un tissu bril-
lant d*nne régularité irréproebabte. Bn 1810, le salaire de
rourrier peigaeur était de 1 flr. 10, et de 9 fraiiOB en 4860; le
kilogramoie de laine peignée revenant à i fr. 75, au lieu de
80 à 85 centimes aujourd'hui, tous frais compris.
Dans les préparations après graissage, les rubans de laine
subissent encore quelques doublages, tout en s'affmant de
plus en plus. Uii coiuptcur appliqué au dernier banc d'étirage
permet de donner aux rubans une longueur uniforme. Ceux-
ci sont déjà d'une régularité telle que tous pèsent le même
poids pour une longueur égale. L'étirage continue enooce sur
les bobinoirs, afin d'affiner la matière et de l'amener par
degrés à un état de groeseur rappcoebé du fil déflnitiL Lis
bobinoirs de la filature de laine aont des étirages à hérissons,
pourras en pins d*nn frottoir. Ils remplaeent les banes à bro-
ches de la filature de eohm, et le nombre de passagas dépend
du degré de finesse à obtenir on à donner au fil. Vient ei^
suite le tra?ail définitif de la filature sur le métier à filer à
monrement sntomatiqne. Bn toute saison, les ateliers sont
tenus à une température suffisante pour que l'atmosphère
tienne en suspension l'humidité nécessaire. Il y a pour la
filature un degré de saturation à maintenir sans le dépasser.
Par trop d'humidité, la laine devient collante, se travaille
mal et laisse beaucoup de déchet. Avec trop de sécheresse,
les filaments deviennent élastiques, tendent à se relever,
prennent difficilement une torsion régulière et souvent se
Yrilient 1000 mètres de laine filée coûtaient, il y a trente
ans, 60 centimes^ au lieu de 2 à S centimes avec les mé-
tlen automatiques aetuels. La prodoetion, à la filatnrs de
BflU, esdUe entre 6,6 à 6,7 échées par broeb^ eo 90
à 160.
Digitized by Google
BUTonti n sTATunooi db L*iinu«rBiK tm la laob SOS
Mais qu'est'Ce que Técbée ? C'est Tunité de longueur pour
le titrage du 111 de laine, la longaeur prise pour unité pour
Oser le numéro et qui équifeut à 710 mètres à rétablisee-
ment dont nous nous ooeupong. Dire qu'un fil est du N* 100
■ignifle qn*il ftiut 100 éehées de 710 mètres, on 71000 mètres
de œ fil peur un kilogramme de poids. Le titrage a donc
pour objet de fixer le numéro. D exprime le rapport entre
le poids et la longueur du fil. Mais le titrage an moyen des
deux éléments, longueur et poids, pouTant être établi à
volonté, il en résulte différents systèmes variables suivant
rélément employé comme degré de comparaison, ou suivant
les unités auxquelles on les rapportait. Deux méthodes se
sont ainsi établies en pratique : d'une part, on a pris une
unité de longueur de fil pour en déterminer le poids, comme
pour la soie, dont le numéro est d'autant plus éieré que la
soie est plus grosse; d'autre part, on détermine la longueur
d'un poids constant de fil, comme pour le coton, la laine, le
lin et les autres textiles dont le numéro s'élère en raison de
la finesse. Pour la laine, le eoton, le lin, on appelle numéro
dv fil le nombre dea unitéa de longueur néeeaiairee poor
•voir le poide admis comme base du système, tandis que
pour k iole, le numéro on le titrage s'exprime par le nombre
de grains que pèse Tunité de longueur. 0*un pays à l'antre,
gouTent même d'un établissement à Vétablissement roiain, on
cenatale alnai dea dilléranees de titrage provenant des unitéa
de poids et de* longueur prises pour termes de comparaison,
qui varient encore entre les genres de textiles. A l'origine?
tous ces systèmes se sont trouvés en rapport simple avec les
unités des poids et mesures, en usage au lieu de fabrication
des filés. Aujourd'hui que les échanges internationaux se
multiplient de plus en plus, avec le développement des
moyens de transport et les voies de communication, les mômes
produits sont offerts sur tous les marchés et par tous les
lieux de production. Pour fiadliter les comptes, ii oonilen*
SIM
«■VOI D*AUà€il
dndt d'établir le titnfB de tous lee flUa, quel que sait la
natare des textiles en le pays de tabricatioD, sur ane bise
eommane, afin que ehacan siehe rapidesMiit et ikeilenient ce
qui lui est ofiéit on ee qa*il doit demander, sana recourir à
de longues oonTersions de cbilTres. Une eonfontiott Intema-
tlonile permettrait de rechercher un système de titrage oni-
forme. La Société industrielle de Mulhouse a soumis la ques-
tion à une discussion approfondie et, selon les conclusions
d'un excellent rapport de M. Camille Sehœn, résumant les
résultats du débat, c'est le système métrique, à cause de son
extrême simplicité, qui devra fouruir les élémeats de com-
paraison pour le titrage.
A côté de la filature, rétablissement de RUhi exploite an
tissage de 800 métiers. Point d'obeerrations particolières à
faire snr les opératioos du bobinage et de l'ouidiiSige^ qui
sont les mêmes que ponr le coton. Pour TeneoUage, MM. Ro-
geiet emploient tl machinée à encoller, dn système André
KcBchlin, a?ee une disposition spéciale ponr sécher les iUs
enduite de colley afin de lenr conserver toute lenr souplesse
fft leur élasticité. La nappe eneolée en sortant de la bassine
monte dans une chambre chaude; au sommet de la gritte, un
rouleau directeur la ramène en bas s'enrouler sur Tensouple,
après avoir parcouru un espace d'environ 19 mètres. Grâce à
cette disposition, le séchage se fait lentement. Il s'accélère
jusqu'à la limite de la course, ce qui permet une pénétration
intime des ûls, tandis que si la chaleur les saisit immédiate-
ment au sortir de la bassine, leur surface seulement est
atteinte et attaquée trop vivement, quand on reat obtenir uns
dessication complète. Les fils ne touchant aucun point d'appui
à leur sortie de la colle et n'ayant de contact arec un corps
dur qu'au sommet de la course ne subissent point de tensioo
ayant d*étre secs. La chaîne encollée passe ensuite au ren-
trage, puis sur le métier à tisser. Ges métiers sont du système
Hodgsoik, parbitemeat oonatrulto et battant en inoyeiine
Digitizedby Google
BISTOIBB BT BTATISTIQOK OB L'INDVsTRIC DB LA LAIKB 905
160 coups à la mlnate. Le trarail obteoa s^élève de 98000
à 95000 daites sur une production théorique de 115200
doites en douze heures. Terminées sur leméUer, les pièces de
tissu, d*une longueur uniforme de 9S à 94 mètres, sont numé-
rotées eux deux cheCs. On les ?érifie, afin d'écarter celles qui
ont des déliuts graTes. Tout début grave, attestant de la
négligence de TouTrier, est puni d*une amende. Chaque pièce
se mesure, se pèse, se met en rouleau {tour èlrc encore ëpin-
celée et rentrayée L'épentissage s'effet tue mécaniqtieinent;
le renlrayage à la main, par des ouvrières pnyôes à la jour-
née. L'épentissage enlève de l'étolTe les nœuds, les irrégula-
rités, les impuretés restés dans le fil. Après le rentrayage.
une machine à déplisser et à glacer donne au tissu l'appa-
rence propre à la vente.
Presque tous les métiers à tisser sont conduits par des
femmes. Une ourrière en mène deux et gagne de 2 fr. A
2 fr. 50 par jour, i raison d'une production de deux pièces
de 92 mètres par semaine, lioprix de fiiçoo se règle au mètre,
taxé à 8.8 centimes pour le mérinos à 10 croisenres. Il y a
une prime de 0,60 à 2 fr., en sus à chaque paye, quand les
pièces sont sans défaut et ftiites dans le délai rouln. A Reims,
les hommes tisseurs en mérinos gagnent jusqu'à 8 fir. 25 par
jour, arec une production de 18 mètres par métier méca-
nique, au Heu Je 3 mètres avec un gain de 4 fr. 75 pour le
tisserand u la main. Voici trente ans que les [)remier8 essais
ont été faits pour tisser les mérinos à la mécanique. Le prix
de cet article qui se vendait dans l'origine de 20 à 24 fr.
l'aune, ne coûte plus aujourd hui (|ue 2 fr. 50 à 3 l'r. le mètre.
La valeur de l'étofle s'estime d après le nombre de croissures
exécutées dans un espace donné et par conséquent d'après
la iinesse du fil. Il y a des mérinos de huit à dix croissures,
qui ressembleal aux serges laineuses, et des mérinos à
quarante croissures qui forment un tissu magnifique. Les
comptes de chaîne varient depuis 22 jusqu'à 28 fils au centi-
RoBTilto Sérte. - r Annto 90
RE\TE D ALSA4B
mètre arec des fils n** 60 à 100. Les largeurs yarient comme
les qualités. Il se fait aussi des mérinos doubles pour pale-
tots d'été avec des chaînes doublées et retors, dans lesquelles
on fait entrer beaucoup de trame. Quant au mérinos léger
appelé cachemire d'Ecosse, c'est un tissu serrée à armure de
trois fils par effet de trame à l'endruil do rétolïe.
La maison Rogelet cl C" rend tous ses tissus à l'état écru.
Avant Tannexion de l'Alsace à l'Allemagne, ces produits
s'écoulaient en France, sur la place de Reims. Par suite de
la barrière douanière, élevée de ce côté, il a fallu chercher de
nouTeaux débouchés en Angleterre et en Amérique. En 1878,
sur une production de 40000 pièces environ, 4000 pièces
seulement ont été vendues en Alsace, 8600 en Allemagne,
6000 en Amérique, 27600 en Angleterre. Le rayon de Reims
en France, n'occupe pas moins de 7000 métiers mécaniques
pour la tabrication des mérinos. Dans Tintérieur de TAUe-
magne, c'est la Saxe qui constitue le principal ibyer de
concurrence; mais ses produits sont de qualité inférieure et
à plus bas prix. Deux maisons d'Alsace font avec succès la
teinture et l'apprêt des mérinos, dont TExposition de Mul-
house, en 1876, a montré de beaux spécimens en diverses
nuances.
Avant de quitter l'établissement de BUhl, ajoutons encore
quelques détails sur son usine à gaz. Gomme les eaux de
dégraissage des laines contiennent du suint et des matières
grasses combinées avec de la potasse, on utilise ces résidus
pour la fifthrication du gas d'éclairage. Pour cela, les eaux
les plus chargées sont vidées dans un tuyau qui les conduit
dans une gape, placée hors de i*atelîer. Des pompea élèvent
ensuite ces eanx dans des bassins en bois, à une certsine
hanteur. Une fois ces bassins suffisamment remplis, on 'y
mêle une pftte de chaux éteinte, dans des cuves disposées
au-dessus des bassins. Gela donne un savon double de
potasse et de cliaux qui se dépose an ibod. Le liquide se
Digitized by Google
HISTOIRE ET BTATlSTigUE DE L INDl sl UIE DE LA LAINE 807
décante dans une faste citerne non maçonnée, creasée dans
le sol. Au bout d*un certain temps, tons les résidas sont
transformés en une matière pfttense. La matière ainsi obtenue
est séchée k I air et se distille de la même façon que la houille
pour fournir le gftz ('clairanl. Ce gHZ, plus pur que celui de
la houille (ionuc une belle lumière et ne coûte presque rien
à la fi.l)ri(}ue.
I*uur la f :l)rlialii)ii lics draps en laine cardée, dont le centre
est à liisi'iiw iller. d{>ns la Basse-Alsace, le travail jjréseule
de nutabies difleretheH avec la laine pei^^née. Les établisse-
ments de Bischwiller sont aussi moins importants que les
fobriques de laine peignée de la Haute-Alsace, et ils ont
beaucoup perdu depuis l'annexion. On y confectionne surtout
des draps noirs, dont les principales variétés s'appellent
dans le commerce : zéphyrs, draps lisses, satins, cuirs-laines
ou castors, taupelines, édredons. Depuis quelques années
une partie minime de la production se teint en autres cou-
leurs, particulièrement en bleu de di?erses nuances et, pour
une moindre partie, en rouge écarlate, pour accessoires d'uni-
formes et pour étoffés de gilets et de Jupons, que portent les
gens de la campagne. Les drapiers filent eux-mêmes leur
laine ou la font liler dans des usines spéciales, construites sur
le cours de la Moder, dont on utilise la force motrice. La
matière première consiste en hlonse, [jroveuant des pei-
gnages de Reims, du Nord ou d'Alsace, pour les articles
ordinaires, de laine entière tenant d'Autriche, de Silésie ou
de Londres pour les articles fins. 11 y a dix ans, la filature
de la laine cardée occupait ici près de 56000 broches, dont
15000 seulement fonctionnent maintenant.
La laine lavée à fond a besoin d'être battue et cardée,
ayant de passer sur le métier à filer. De même que pour le
coton, on commença à battre la laine à force de bras. Plus
tard, le battage au loup se substitua à ce battage manuel. Le
loup des flUtures de laine est une machine, dont un arbre
I
308 BKVUB d'alsage
armé de dents constitue le principal organe, analogue an
batteur pour le coton. Animé d'une vitesvse de 400 tours à la
minute, cet arbre frappe et soulève la laine, dont la poussière
et les corps étrangers sont expulsés et poussés au travers
d'une toile métallique. Suivant que les laines sont plus ou
moins poudreuses, te mouvement de la machine se ralentit
ou s'accélère. Après le battage, la laine est triée et ensimée
avant de passer aux cardes. L'eoeimage se £iit eomme ponr
la laine peignée; mais celle-ci ne subit le battage mécanique
qu'en cas de besoin urgent, afin de ne pas trop &tigaer la
fibre, de même que le triage s'effectoe à la main, an lieu de
ae fiûre sur machine.
La machine à trier ordinaire de Vallery remplace le travail
de yingt à trente femmes, arec un rendement de 800 kilo-
grammes par jour. Un bâtis large d*nn mètre, sur quatre-
Tingl centimètres de hauteur, supporte quatre cylindres tra-
vailleurs, alimentés par une toile sans (in, placée au-devant
de la machine à la partie supérieure du bâtis. Cette toile
reçoit la laine des mains de l'ouvrier et la porte aux cannelés
qui se trouvent au niveau de l'axe du cylindre presseur. La
laine engagée dans les cannelés est prise par le même
cylindre, marchant è une vitesse de 200 tours. Ce cylindre
est entouré en dessous, dans sa demi-circonférence, d*une
grille eu fer dont les fils sont assea écartés pour donner pas-
sage à toutes les ordures, qui se trouvent njetées à Texté-
rieur. Le cylindre est garni de dents et de tringles transver-
sales pour ouvrir la laine, pour en extraire les ordures, les
chardons qui y sont attachés. Forcés de passer à travers la
grille sons Teffet du mouvement rapide du cylindre, cas corpe
étrangers tombent dans une botte disposée pour les recevoir.
Le second cylindre, d'un diamètre moindre et garni de lames-
peignes, reçoit la laine fournie par le premier. Trois brosses
cylindriques, situées en avant et au-dessous du centre du
deuxième cylindre, frottent légèrement sur les peignes, pour
Digitized by Google
mtTOIRB BT BTATISTIOUB DB L'DIDUSTBB DB LA LàSXB 800
fineer la laine à s'y fixer. Le troisième cylindre, encm plus
petit que le second, détache i'eioédant de laine qae les
peignes du grand cylindre n*ont pn saisir ou conserver. A
cet effet, il est tout garni de lames horiiontales, placées à
15 millimètres les unes des autres. Sa Titesse s*élè?e à 418
tours. Il est surmonté d*un dernier cylindre garni de tringles-
brosses. Gellee-d enlè?ent la laine attachée au peigne du
second cylindre et la rcjettmt hors de la machine. Une
seconde toile sans fin, qui va d'un bout à l'autre de la ma-
chine, dans la partie inférieure du bâtis, ramène sur le
devant l'excédant de laine, que les peignes du grand cylindre
n'ont pu conserver. La trieuse Vallery atteint le plus petit
chardor] engagé dans la laine. Il lui faut la force de deux
chevaux.
Pour le cardage, certaines maisons de Bischwiller em-
ploient encore l'ancien système de csrdes à boudins, sur
lequel le système à alimentation continue permet de dimi-
nuer de deux tiers le nombre d*on7riëres, sans augmentstion
de force motrice. L'assortiment de cardes complet se compose
de trois machines, disposées à peu près de même, mais pro-
duisant des résultats diflérents. Avec les anciens assortiments
dits à rubans, l'ouTrière étale sur une toile sans fin une
certaine quantité de laine pesée à Tarence. La toile porte la
lilne à la carde briseuse. Celle-ci produit un gros boudin ou
ruban qui tombe dans un entonnoir et s'enroule sur une
bobine. On place do 40 à 60 bobines ainsi formées sur un
râtelier, en arrière de la carde repasseuse. La réunion de
ces bobines forme une nnppc r(intiniif\ transformée en un
boudin urnque plus régulier. qui s'enroule également sur une
bobine à la sortie du peigueur. Vient ensuite la troisième
carde dite boudineuse, qui reçoit les bobines du second pas-
sage de csrde et prépaie le boudin définitif pour la filature.
Dans le nouveau systtaie à alimentation continue, la carde
briseuse reçoit la laine déposée dans une botte par Tourrière.
sto
REVUE D'ALSACE
Aa lieu de livrer le raban ouvré sur le devant dn peignear,
Ui carde avec la nouvelle disposition produit le ruban sur te
cdté. Passant là au travers â*on entonnoir tournant, le ruban
reçoit une torsion qui Tarrondit et le eonsoUde pour passer
ensuite, au moyen â*iin conduit, derrière la carde repasseuse.
Ici, le ruban se répand sur une table d^Rlimentation d'une
manière oblique, en formant pîir ses plis égaux et contigus
una ruippe continue parfaitement régulière. \m\ carde repas-
seuse, alimentée de la sorte, produit d-^ môme un ruban sur
le côté de son peigrieur. Ce ruban suit un autre conduit pour
arriver à la carde buudineuse sans interventioa de l'ouvrier,
avec une notable économie de main-d'œuvre.
Les boudins ainsi oMerius se placent, sans autre prépara-
tion, derrière le métier à filer, qui les transforme en ûls de
chaîne ou de rame plus ou moins fins, suivant la qualité de
la laine employée, suivant les besoins du drap à fiibriquer.
Quelques filatures du rayon de Bischwiller emploient, depuis
dix ans et plus, des métiers à filer automates ; mais la plupart
se servent de métiers à bras, dont quelques-uns portent un
petit nombre de broches seulement Bn France, comme en
Allemagne, on a modifié le métier self-acting pour la laine
peignée pour rappliquer aussi à la laine cardée. Ces métiers
produisent mécaniquement des tils de trame et de chaîne
d une régularité pîirfaite. sans défaut. Toute la bobine de
trame, obtenue sur le métier automate, peut être employée
sans aucun déchet dans la navette. De son côlé. le lil de
chaîne mécanique du self-actin;i; ne présente plus la plupart
des défauts du fil étiré à la main. J'ai déjà dit que les dra-
piers de Bischwiller préparent eux-mêmes leursfilés, ou les
font fabriquer à (açon dans des filatures établies à la cam-
pagne, dans nn rayon qui s'étend jusqu'à vingt kilomètres.
Devant être faits de manière à gagner en épaisseur, les
• tissus en drap pour laine cardée sont faits sur une plus
grande largeur que les articles en laine peignée. Non seule-
Digitized by Google
HBTOISB ET STATUTIQin M L'iMDimTBIl DB Lk LADOB 311
ment les draps subissent l'opération du foulage, mais encore
le lainage et le londage. Pour le tissage, il faut d'abord ourdir,
puis coller les chaînes. L'ourdissoir employé ici consiste en
une tourneite de deux mètres de haut, et présentant quatre
faces égales, avec un développement de cinq mètres de circon-
férence. Devant la tournette ae trooFe un chevalet, portant
lea bobines de Ûls. Uae femme se tient entre la touroette et
le chef ilei Après a^oir réani les flls défidés des bobines,
elle les attache au bout de roardissoir,poiir former ainsi la
grondé ênvergurê. Pais elle réunit les fils dans une main et
les conduit en spirale jusqtt*aa bas de la tournette, mise en
mouvement par Tantre maio. Au moyen de deux autres che-
TiUes, elle fait ensuite la peUie envergure et remonte les fils
jusqu'en haut. Gela continue de la sorte jusqu'à ce que le
nombre de (ils nécessaires pour former la chaîne soient placés
le» uns sur les autres. Une ouvrière en fait par journée, avec
cet ourdissoir, une ou deux chaînes de 120 à iOU mètres,
selon le compte des liis qui varie de 2500 à 8500; on le rem-
place maintenant, dans beaucoup d'établissements, par un
appareil plus parfait, analogue à celui que nous avons décrit
pour le tissage du coton.
L'encollage est également nécessaire pour les chaînes de
laine cardée, afin de leur donner la force et Télasticilé voulue
pour résister au coup de chasse sur le métier à tisser. Cette
opération se fait actuellement dans les meilleures conditions
arec Tencollense sécheuse Lacroix, qui offre ra?antage de
se rapprocher du séchage à Tair libre, préférable pour la
laine. A Taide de cette machine, on peut coller et aécher
500 mètres de fil en douze heures. Son service exige deux
hommes, tant pour renouer les fils rompus, que pour main-
tenir la lemf»ératiire de la colle au môme degré, pour sur-
veiller et assurer la marche régulière delà machine. Quant à
la colle, elle se cuit dans une chaudière à double enveloppe,
avec de la gélatine ordinaire du commerce, chauiïéeà lavapeur.
•
813 BBVUE D'aL8ACE
Poar le tissage, les drapiers de Bisohwiller emploient
encore des métiers à bras, simultanément avec des métiers
mécaniques. Avec l'ancien type, le tissu se confectionne sans
moteur mécanique, au moyen de leviers Aiisant mouvoir des
marchés, sur lesquelles l'ouvrier pose un pied et quelquefois
les deux. Ces leviers haussent ou baissent les lames qui por-
teîit les fils de la chaîne; ce qui produit, par une combinaison
de mouvements opposés, une ouverture de chaîne, destinée
au pass;igo de la navetle. Con*;truits en bois massif, les mé-
tiers à marches, mus par l'ouvrier, battent seulement 40 coups
à la minute, au lieu de 60 coups que font les métiers méca-
. niques qui functionnent à côté. Tous deux sont très larges;
les tissus lisses eu laine pour drap, avant le foulage, mesu-
rent de 40 à ^"fSO, Le métier mécanique coûte 1150 fr.,
pris à Gheronits; le métier en bois, 150 francs seulement
Une fois tissé, le drap n*est pas fini. Il doit être dégraissé
et foulé. Il lui faut subir aussi les opérations successives de
répaillage, du lainage, du tondage, du pressage, du décatis-
sage; puis encore Tépaillage chimique, la teinture et Tapprét
final. Inutile d'insister sur le dégraissage. Son objet est d'en-
lever les corps gras que la laine renferme, soit naturelle-
ment, soit par imprégnation avant la filature. La machine à
dégraisser consiste en un bàlis clos, dans lequel tournent
deux gros cylindres superposés. Les cylindres se nieuv(Mil
avec une vitesse de 45 à 50 tours à la minute. Le drap, dont
les bouts sont cousus ensemble, passe entre les deux cylin-
dres et retombe dans un bain d'eau et de terre argileuse.
Cette argile, dite terre à foulon, s'unit avec les corps gras et
les absorbe. Au besoin, l'opération peut s'accélérer, en addi-
tionnant la terre à foulon d'une dissolution de cristaux de
sonde. Avant de procéder an foulage, on lave la pièce, on la
sècbe. Des ouTrîères spéciales enlèvent, au moyen de petites
pinces terminées en pointe, les défectuosités du tissu. D*antres
ouvrières se chargent du rentrayage, qui consiste à faire
Digitized by Google
HISTOIRE ET STATISTIQUE OS L'iNDUSTBrK DE LA UUNB 313
dispanitre les débats de tiiaage, à neconimoder les 4éehi-
rores, à achever tee réperttioiM ressortissaiit dn travail à
rniguille. Par le foulage, le tissu F*épai88it, se feutre, tout en
perdant en longueur et en largeur, sous l'effet de la pression
et du frottement. Sous l aclion de la chaleur ainsi dégagée, le
corps de 1h laine se dilate, le.s filaments se gonflent, se lient,
s'enlacent les uns dans les autres, donneul au drap sa consis-
tance, le rendent ferme, moelleux et serré.
Dans l'ancien moulin à foulon, le foulage se faisait arec
des maillets, que levait un arbre armé de rames, et qui,
en retomlNint sur le drap contenu dans an aoget en bois,
Tenaient opérer l'épaississage par leur percosaioD. Travail
diffldle à saivre, aoamia I des tfltonnemenla eontinuele, exi-
geant une grande habileté pour obtenir an feutrage régalier
dans les divers sens de l'étoffe. Depuis trente à quarante ans,
les grandes liibriques de drap ont introduit la fonieasa
cylindriqae. qui a Tavantage de donner on feutrage très serré
sans trop épaissir Tétoffe, permettant de fouler sur la largeur
sans trop diminuer la longueur. Dans la fouleusa Lacroix,
un de.s systèmes les [)lus perfectionnés, le travail s'accomplit
au moyen de quatre cylindres, un grand et tmis petits. Le
cylindre principal o-Tupe le centre de la machine, les autres
se placent au-dessus de Itii. à des dislances égales. Les trois
petits cylindres sont mus au moyen de romaines qui servent
h augmenter ou à diminuer à volonté leur pression contre le
cylindre principal. En passant entre le grand et les petits
cylindres, le drap se feutre sar la largeur de rétoife, soas
l'eflèt de la chaleur dégagée. Des planchettes on Joues mo-
biles, qui s'opposent à la sortie dn drap de dessous le troi-
sième petit rouleau, foulent le tissu sur la longueur. Le fou-
lonnier augmente ou diminue l'énergie de la pression des
joues ou des (^Undres, suivant qu'il veut fouler plus ou
moins sur la longueur ou la largeur. Pendant le travail, le
drap s'huoiecte avec de l'eaa savonneose. En foulant à sec
314
BBVOB D'ALBACB
pendant une journée» le drap diminaerait d'épalaeettr et per-
drait une partie de sa substance, détachée sous forme de
bourre. Suirant la qualité des laines, suiTant le compte plus
ou moins élevé de la chatne, le drap lisse subit Taction de la
fouleuse pendant une durée de 8 à 60 heures, a?e6 un retrait
de 100 7* en largeur, de 25 V« en longueur. Après le foulage
le drap est lavé à pleine eau dans une dégorgeuse, pendant
plasiears benrra, de manière à le bien purger de toute partie
savojinou.se, à cause des apprêts et surtout de la teinture,
que la présence du savon peut contrarier. Les drapiers de
IJisclivviller, éloignés de l'eau, font faire le foulage à façoa
dans les foulons situés sur le cours de la Moder.
Devant rerenir sur les opérations de lainage, d'essorage et
de tondage, à propos de la fabrication des arlicled de Sainte-
Marie-auz-llines, nous n'en parlerons pas pour le moment
En ce qui concerne la teinture, nous avons déjà remarqué
que ce travail se fiiit, à Bischwiller, après le tondage et
répaillage chimique, La plupart des établissements font
teindre à foçon. Les couleurs ordinaires sont le noir et le
bleu, puis le rouge écarlate en moindre quantité, tout en uni.
Toutes les nuances noires se réduisent à deux types princi*
pauz : le noir bon teint et le noir petit teint. Un mot seu-
ment sur le noir petit teint, communément employé par nos
drapiers d'Alsace. Cette couleur s'obtient en faisant passer
l'étoffe tissée en blanc dans deux bains successifs contenus
dans une grande chaudière d'un mètre et demi de largeur et
de profondeur, chauffée à la vapeur on au charbon. La chau-
dière est surmontée d'un moulinet mis en mouvement par
un ouvrier au moyen d'une manivelle. L'étoffe passe sur le
moulinet, sans toutefois s'y enrouler, mais avec une adhé-
rence sufilsante pour éprouver un déplacement continu.
Devant le moulinet, un ouvrier muni d'un bftton maintient
rétoffe à sa plus grande largeurj tandis qu*nn second ouvrier
enfonce dans le bain, avec un bftton également, les plis de
Digitized by Google
HISTOIBB BT STATISTIQUE DB L^INOOSTRIB DB LA L4IKE 815
réloflé à mesure qalto se forment en quittant le moulinet
On met dans le premier bain du tartre, du fitriol de Sate-
boniv, du trais dinde, de la gaude et du sulfate de Cbr. Le
second bain se compose de bois de campi'che et de Hàiti, en
petits oopaox ou en poudre, auxquels s*igoute du Titiiol bleu.
Pendant que le drap est dans la chaudière, le teinturier élève
la température du bain de couleur à 1 éliullitiun et l'y main-
tient deux heures durant, tout en faisant constamment tourner
I étoffe. Quand ia nuance voulue est obtenue, les pièces s'en-
roulent le plus vite possible .''ur le même mouline!, afin de
les étendre et de les refroidir le plus promplement possible.
Gela assure la régularité de la nuance. Ou laisse ensuite les
drapa teinta reposer deux heures dans la dégraisseuae, dont
reao se renou?elle constamment. Au bout de ce temps, le
drap, débarrassé des matières tinctoriales en excès reprend sa
douceur et sa souplesse naturelles. Le prix de cette teinture
varie de 85 à SO centimes le mètre, selon le poids de Tétolfe.
L'apprêt final suit la teinture.
Tout préparés, les draps de BischwiUer se vendent au
prix de 5 à IS francs le mètre. (Test sur Tarticle (brt de
7 à 8 francs i]ue porte la production principale. L'industrie
d rapière remonte dans cette localité an XVfl* siècle. Elle a
été importée par les Huguenots venus de France, et ne fut
d abord exercé»* qu'à Telal de métier, dans des proportions
modestes. Au commencement du siècle actuel seulement, elle
prit un caractère manufacturier. Alors les draps de qualité
supérieure coûtaient 60 francs l'aune, descendus maintenant
au prix de 25 francs le mètre au plu.s, pour les articles de
grand luxe fabriqués à Eibeut. en France. Mais alors aussi le
drap faisait meilleur usage et durait plus longtemps. Une
môme culotte se passait de père en ûia, se retournait à l'en-
vers quand Tendroit était usé. L*usage des draps lisses se
perd d'ailleurs dans la nuit des temps. Pline attribue à Nicias
de Mégare l'invention des foulons, et rbistoirs de tous les
Digitized by Google
316
REVUE d'aLSAOB
peaplM tant soit pea civilisés parle de tissas de Isine, soit
(èatrés, soit tissés, loi^oars drapés aa fouioa. Aojoard'hai,
llndastrie des laines cardées occupe ea France 50000 onrriers
contre i 00000 environ en Allemagne.
Bischwillei* marchait avant l'annexion dans la voie d'une
prospérité croissante, coinplétemeat arrêtée maintenant. Non
seulement l'élan de prospérité s'arrête, mais la déchéance est
venue par suite du changement de frontière, qui reporte sur
la crête des Vosges l'ancienne ligne de douanes du Rhin.
Qael contraste entre l'aspect de l'industrieuse petite ville il y
a dix ans et aujourd'hui. Gomoie elle était animée et gaia;
avec ses cheminées famantes; comme le travail répandait dans
ses foyers la richesse ou Taisaoce. Maintenant^ un sentioient
pénible nous saisit quand nous traversons ses rues mornes,
sUencieuses. Partout des maisons vides, des rolets fermés,
des cheminées éteintes. Partont le travail ralenti on arrêté.
Pins de gaieté ni d*alsance. La population décroit, la propriété
est tombée à vil prix. Interroges la statistique. Bile vous dira
comment un tiers des habitants a quitté la localité, comment
sont tombés les revenus publies! Au lieu de IISOO habitants,
en 1870, il n'y en avait plus que 7100 en 1874. Au lieu de
4B9 naissances, il n'y en a plus que 287 par année; au lieu
de 86 mariages, plus que 54. Les recettes communales ordi-
naires sont tombées de 95000 francs à 76.000 francs; le pro-
duit do l'octroi de S1200 francs à 18700. Tout cela, pnece (jiio
les drapiers ont quitté par suite de l'annexion, pour porter
ailleurs leur industrie. Les fabricants de Bischwiller sont
allés s'établir à Sedan, à Vire, à Elbeuf, à Reims, à Tourcoing.
Atcc eux est parti un tiers de la population, surtout les jeunes
gens. D'après une note que je dois à l'obligeance de M. Lam-
bling, un des rares industriels qui soient restés au pays, le
nombre des che(ii d^établissement de Bischwiller s*est réduit
de 96 k SI ; celui des ouvriers de 5000 à 1800; celui des
métiers à tisser oecnpés, de 2000 à 600 ; celui des assortiments
Digitized by Google
HI8T0IRB KT STATIITIQUB DB LtMDUBTRIB OB LA LAINB 817
de filature, de 140 à 50, a?ec '20000 broches au Uea de
56000; cdai des draps Ikliriqués, de ilSOOOO kilogrammes i
850000; la eonsommalioo de It bouille, de 10400 tonnes à
5800; le GhifEire d'slKûres tnaoel, de 20000000 de firtocs
4 4000000.
Tout naturellement, raisance générale et les salaires des
ouvrière se ressenlent de oette crise. Avant la crise, les tis-
seurs gagnaient à Bischwiller, jusqa*à f5 et 88 francs |iar
semaine, en moyenne 18 francs, au lieu de 11 à 15 francs
aujourd'hui. Pour les ouvriers payés à la journée, occupés à
la presse, à la lainerie, à la teinture, le salaire oscille entre
10 et 12 francs pour les hommes, de 7 à 8 francs pour les
femmes, sans variation considérable. Quelques tisserands Ira-
vaillefit à domicile, mais leurs métiers appartiennent toujours
aux fabricants. Ce sont presque tous de vieux ouvriers, la
plupart propriétaires d'une maison ou dun bout de terre
qu'ils travaillent eux-mêmes. Par suite de rémigration en
masse, la valeur des malsons a beaucoup diminué. Soumis 4
un droit de iO */o sur la valeur pour Texportatlon en France,
où se trouve leur prinripal débouché, les draps de Bischwiller
supportent avec peine cette charge. Ils demandent une réduc-
tion des tarife et ne pourront en aucun cas payer des droits
plus élevés. J*si remarqué un petit établissement avee foulon
situé près de Haguenau, en voie de se transformer en filature
de laine peignée. Une grande Société allemande, formée sous
le nom de fabriques réunies, et qui acquit, depuis 1871, une
dizaine d'établissements, vient d'en revendre plusieurs à vil
prix, après avoir émis et placé des actions pour une somme
de beaucoup supérieure au capital d'acquisition.
L'industrie de la laine occupe encore plusieurs établisse-
ments à Mnlhouse, à Thann, à Guebwiller, pour la fabrica-
tion de draps de cylindres et de rouleaux, de laping, de panne
employée pour la filature et le tissage. Â Wasselonne, il y a
un établissement important pour k liibricatioB de bas et de
818
KEVUE O' ALSACE
chaussons ea laine. La fabrique de drap de cylindre de Gueb-
willer occupa 30 métiers à lisser et 6:20 broches à lilcr, avec
83 ouvriers: celle de Mulliouse, 238 ouvriers, 2600 broches
et 146 métiers à lisser; celle de Thaun. iiO broches et 3 mé-
tiers, avec l.S ouvriers; soit ensemble, pour celte branche
d'industrie. 286 ouvriers, 3460 broches à liler et 179 métiers
à tisser, 180000 francs de salaire et une productiim de
458952 mètres de tissus. An milieu du siècle dernier, il y
avait à Mutbouss 80 maîtres drapiers, mais ia iàbricatioii du
drap pour vêtements d'hommes y a complètement disparu
maintenant
Ga. Grad.
Logelbacb, janvier 1Ô79.
Digitized by Google
DOCUMENTS INÉDITS
pour servir à Tblslolre de rancienne
SEIGNEURIE DU BAN DE U-ROCIIE
(en allemand Zum Stein)*
Documents du grand registre
PREmÈRE PARTIE
N" 1. Contrat de vente par Ebcrhard d'Andelach
et ses fils au profit de Dietricli de Rathsenhau-
sen, des parts et portions aux villages de Hilte-
besgerute et Blenckesbach le jour de la Sainte-
Catherine 1371 \
SoMMAïuK. — Kberliard. i lievalicr d'Aïullaii el ses deiiv lils, Eborlin tH
llonri, vendent;! perpfluité à Dietricli de Hallisamhauseii* et à ses héri-
tiers lûus leurs droits aux deux villages de Helmsgereulh el Uliensbacti,
(aujourdIiDi Saint-Biaise etBIandierupl), eliai abandonnent. en outre,
deux livres et demie de rente snr la taille dite qevent (ou gevcrf) et tous
les rrvnrns qui leur appartloinent dans la vallée ft la Pierre (Ban-de-la-
Roche), le tout pour cent cinquante livres pfennlng de Strasbourg.
* Voir la livraison de joillet-août-septembre 1878.
' Cette date serait le 25 novembre; mais à la fin du document, il est
parié de la Sainte-Marguerite, qui Intnli ' 20 juillet.
* N'est pas mentionné dans Y Mis ave noble de E. Lelir ; mais on y trouve
ua tleuri au XIV" siècle, qui pourrait avoir été son lils. (Voy. Famille
d'Andlan).
* Le premier de ta branche des « RathsarohaQsen ma SMi », men-
tionné ^anàVAkace noble, comme ayant été investi du Ban-de-la-Roche.
par l'empereur, avant 1383. Son pére s'appelait Hartmann, d'après le
document snivanti n* 2.
iOO BSVUE d'alsaob
NoDB, Anselme de Ghitenoîs, bourgaeowltre, et le Magistrat
de Sehelestat, notifions à tous ceux qui ces présentes Tsrront
ou entendront lire actuellement ou à I^avenir, que noble
Eberhardt ehmMer <f JuMicft, notre bourgeois, comparut
par devant nous et volontairement et sans contrainte, recon-
nut et confessa avoir après raeura (mûre) délibération et
conseil, et ses héritiers de la bonne volonté, faveur et con-
sentement d'Rberiin et Henry ses fils, quiau9si comparurent
par devant nous, le reconnurent et confessèrent et promirent
tenir ferme à perpétaité vendu et donné à acheter par vente
stable, perpétuelle et irrévocable pour cause de son utilité
évidente,
fit a vendu par ces présentes publiquement par devant
nous, à noble S' Dietrieh de Balhunhamm (illisible) de
Burstin * et ses héritiers et successeurs à perpétuité, sa part
et son droit eux Tlllages de Hiltebesgerute* et Blenckesbach*
et an patronage et à la dizaie laïque an dit lien, en justice,
en gens, en biens, en bans et finages, en terres, en prés, en
pâtures et pftturtges, en forêts, en bois, eaux, pèches, en
communaux, reprises ou petites amendes, et tons antres
jouissances, rentes, droits, censés et rerenus quel nom ils
puissent avoir cherché et non recherché, et en outre deux
pfuiid et demi de rentes qu'il a pour sa part sur la taille dite
geverst^^ti sur les gens fions la Pierre, qui appartiennent au
dit Sjeur Dieiricb de Hatlisenhausen et à Hartmann son cou-
sin, du dit lieu, comme aussi sa part et ses droits qu'il a
dans la vallée à la Pierre^ que ce soit en sauve conduit, gens,
' Probablement l^argiiei», « ehâleande Steyn » (la Roebe), eomme le
mentionne Schœpflin (Âls îll., t. V, p. 344. tradaetion de Ravenèz).
■ Le vni nom est Hclmansfjcreuih, en français Saint-Biaise (Voy. Scliœp-
flin, IV, 391). Cereuth, gercith, oa mieux geraith, ancien mol allemand
synonyme de hol\ métairie, marcarerie, comme on dit dans les Vosges.
* Ecrit ailleurs BUiidsgtbaeh, devenu BUm^h, aujoord'bni Blaiiche-
nipL
* Penl-éire geverf, droit payé pour exerear an métier.
Digitized by Google
ANOIBNNB HBiamORIR DU BAN-DB-IJk-BOOHB SU
cêM, argent ou autres renlea, œnsel reveoae, argent ou bien,
eomme le tont peut être appelé, et par la saite être trouTé
cherché et non recherché, ponr à perpélnité les avoir poeaé^-
dés, recevoir, en user et jouir aeion leur volonté avec tout
droit cooime il Ta eu et en a joui, et pour en Hure et diapoeer
comme bon lui semblera, sans coatradiction du dit S' Cher*
hard, des S" ses ftls, ses hoîra et des leurs et de tous autres
sans daule (dol),
Pour cent cinquante pfund pfmning de Strasbourg^, bons
et ayant cours, que le dit S' Eberliard a pour cet effet réelle-
ment touchés et reçeus du dit S' Dielrich,en a été payé et l'a
converti à son profit et utilité, de quoi il est bien content,
comme il l'a confessé publiquement devant nous, et aussi
librement et volontairement pour lui et ses héritiers transmis
hors ses mains, puissance et possession, sa part des dits vil-
lages et de tous les articles susdits, et tous les droits qu'il a
eu ou pourrait jamaia y avoir cben^hés et non recherchés,
Et passé la présente vente comme il est de coutume et de
droit et Ta mis en utile et paisible jouissance et possessiou
avec tous tes droits, titres et assurances requises, pour que
la présente vente ait et puisse avoir la meilleure force et
vertu, et pour que lui et ses héritiers et ayant cause en soient
en la meilleure forme garants dès à présent et à perpétuité ;
Et a en outre le dit vendeur promis et s*eat obligé pour lui
et tous ses héritiers de tenir ferme et stable la présente vente
et le contenu en ces présentes envers le dit acquéreur, ses
héritiers et ayant cause à perpétuité et de ni contredire ni
contrevenir jamais (. . . lacune. . dans les dits villages ou
les articles en dépendants comme il a été spécitié, ne jamais
l'inquiéter ni permettre qu'il le soit en aucune manière
(. . .lacuae. s'est aussi, — pour lui et ses héritiers pour
* La livre de Strasbourg, oa pUmdj^eaning, valait quatre livres tour-
nois de FkaoM.
* Cette pareothâee eet dana roriginal.
RoiiTall» Série. -e^Annte. 91
338
BSWB D'ALSACE
la présente vente ( . . . lacune. . .) et le contenu aux pré-
sentes et parlicuiièroment (. . . lacune. . .) tous ses droits
ès dits villages, et dans tous les articles et droits ci-dessus
spécifiés oa qui en dépendent, soit qui soient nommés ou
Don nommés, recbercliés et non recherchés, — constitué d'être
garant qnMIs aonl propre et non engagé dèa à présent et à
ra?enlr envers tous et un chacun en tous lieux et juridictions,
quand, où, on de quelle manière ledit acquéreur on ses héri-
tiers ou ayant cause auront besoin de garantie, comme il est
de droit sans doute;
Et au cas qu*il arriverait qu'à cet égard ledit acquéreur,
ses hoirs ou successeurs souffrissent quelques différends,
difBcnItés ou empêchement à cette vente à ladite garantie ou
à aucune chose portée par ces présentes et qui résulterait de
la part du dit vendeur ou do ses héritiers, ils seront tenus
et obligés de l'en acquitter et décharger ou ses héritiers sans
retard, dès qu'ils en seront avertis; que s'ils ne le faisaient
point, ledit acquéreur et ses héritiers et ayant cause pourront
attaquer, gager et arrêter les biens, les gens et leurs biens,
meubles et immeubles du dit vendeur et de ses héritiers en
tout lieu, BiÂi par justice ecclésiastique ou séculière ou sans
justice, comme ils le trouveront le plus convenable, tant et
si longtemps et josqu*à ce qu'ils soient déchargés, garantis
et indemnisés du différend pour lequel l'attaque se fera, et
de ce qu'ils auront et leur ayant cause souffert de dommage^
à l'égard de quoi il en sera cru à leur simple parole;
Auquel effet ledit vendeur et les dits ses fils, avec lui con-
jointement et solidairement pour eux et tous leurs héritiers,
ont renoncé et se sont désaisis et dHvétus tous ensemble de
tous droits, puissance, possession, propriété soit en droit de
possession qu'ils pourraient avoir ès dits villages, bieus et
articles avec leurs appartenances et dépendances, et de toutes
actions et prétentions qu'eux ou leurs héritiers pourraient
jamais à l'avenir j avoir contre les préseules avec titres ou
Digitized by Google
ANOIBNNB HBIONBURIB OU BAN-DB-LA-ROOHB 888
sans titres* ou en aucane autre manière; et particnlièrement ils
ont renoncé au droit qui dit < renonciation spéciale ne valoir »,
el à ne jamais dire que dans la présente vente ils ont été
rraadnieusement de ceux de qui que ce soit, ou y ont été
contraints ou surpris, ou que le prix de leur vente ne lenr
« pas été entièrement acquitté, el à tous autres exceptions,
exemptions, us et coutumes provinciales el locales, de juri-
ilii tiuu eccIt'Riasfique el séculière, et à tous autres documents,
ordoniiauces el pi ivilèges du siège de Rome, des Papes, et des
Empereurs et Rois des Romains, ou de qui ils puissent pro-
céder, pour que ni eux ni aucun autre, soit ecclésiastique ou
séculier, ne puisse, en justice ecclésiastique ou séculière ne
rien dire, opposer, faire ou contrevenir à cette dite présente
vente, ou à ces présentes, ou à ancane chose portée, quand
môme il serait défectueax dans le parchemin, l'écritare ou
les sceaux, ou en quelques mots ou choses, sons ledit acqué-
reur on ses héritiers on ayant cause pourraient à présent
ou à Tavenir en aucune manière souffrir du dommage sans
aucun dol.
A quoi fht présent de notre Magistrat le sosdit Anselme,
Nicolas Glutter, Guntzelmann Rappenkappf et Heasemann
de Kagenheim; — en foi de quoi et h la réquisition des
parties les présentes ont été munies du sceau de noire ville:
et nous, Eberhard de Andelacli, chevalier, h^berlin el Henry,
ses flis, Escuyers susdits, confessons toutes les choses sus-
écrites de nous, el pour meilleur témoignage nous avons
appendu aussi nos cachets à ces dites présentes pour nous
obliger et nos héritiers à tout ce que dessus.
Donné le jour de Sainte-Margiierile, après la naissance de
Dieu ran 1S71.
3M
KBmm d'aubacb
N* 2. Enquête à futur concernant les bois des
nobles de Hathsenhausen de la Pierre contre
la oommimauté d'Obemay, 20 octobre 1382
SoHMAiiB. Ia nom de IHetridi de BathauiilNMiBeii, dame ElisibeUi
Von Buse, charge le notaire Jean Keller. de DleiBntbal, de bire une
enquête sur deux forêts appartenant aux nobles de Rathsambausen, en
<q»p06ition à la communaiité d'Obemay qui les réclame. U s'agit des
deux questions suivantes :
{" La forêt qui va depuis h* chemin de Hulhaii jusqu'au ChamiMlu-
Feu d'un côté, et de 1 aulrccùlt' jui>(|u'a MiiUwaiul. siluf dans l'évéché
de Strasbourg;, est (ief de l'Empire romain, et appartient de toute an-
cienneté aux Sieurs de Ratlisamlianaen, comme Hef mouvant et relevant
du SaintrEmpire.
La for^ dite KriegwaM, située pris de la Sandforét, est plulAt
la propriété des Seigneurs de la Pierre, que celle des Inbitanis d*0-
bernay.
Ut ux témoins sont produits : 1" Werden Heinrich. d'Urbach (Foudav),
âgé de 70 ans, cite deux faits intéressants qui se sont jiassés de son
vivant suus Hartmann et sous Dietrich de Rathsambausen; 2" Volmar
Gotziiene, âgé de 50 ans, et depuis 30 ans ^jarde de.s forêts de Barr.
Au nom de Dieo, Amen. Notoire soit à toas ceux qui les
présentes Temmt oo entendront lire, qu*eii l'année d*aprè8
It naisnnee de Dieu 1882, indietioa romtine Y*, Ut 5* année
du couronnement du pape Uri»in VI, le très Saint Père en
Christ et Seigneur; le 20* jour du mois d'octobre, par devant
moi notaire impérial «t apostolique soussigné et en présence
des témoins ci-après nommés, fut présente noble Dame, datm
Elisabeth Vom hme veuve de Dietrich de liathmihamen à
la Pierre, Escuyer, laquelle a dit que les hommes étant mor-
tels, souvent le droit manquait aux gens faute de preuve, et
a sérieusement requis moi dit notaire soussigné, de recevoir
la déposition des témoins ci-après oomméa, sur les articles
et points ci-aprèa mentionnés selon les us et coutumes des
* Il existait dans la Lorraine allemande une famille Vom flanaen, dont
la filiation masculine est dûment établie depuis 1840. (V. rAliaee noble,
de E. Lehr.)
Digitized by Google
AKCIBNNB SBIQMBUBU DU BAM-DS Lâ-BOOBB 986
Juridictioiu eedésiastiqaes, et de les entendre et reeefoir
leors dépoeitions et rédiger enccinetement per écrit eequlls
diront et en adresser acte en forme antentlqne, mnni de
mon signe pour qu'on puisse y ajouter foi en tons lienx et
en tontes juridictions ecclésiastique et sécnKère; la dite Dame
craignant comme elle disait que les témoignages pourront
peut-êlre lui manquer par maladie de la nature humaine,
vieillesse des dits témoins et autres cas fortuits, d'où elle
pourrait faute des dits témoins en souffrir, cause pourquoi
moi. notaire susdit, à la réquisition de la dito Dame, et pour
la nécessité et pour éviter le préjudice qui pourrait lui arri-
rer et à ses héritiers, ce que Dieu ne veuille, par le défaut
des dits témoins, ai interrogé chacun d'iceux séparément,
les ai ouïs et ai rédigé succinctament par écrit leurs déposi-
tions snr les articles ci-après mentionnés» sons le serment
qu'ils ont prêté devant moi, la main leréesans contrainte en
la manière que s'en suit
Bt Yoici les articles sur lesquels las dits témoins par moi
interrogés, ont déposé sons serment selon leur science et lenr
esprit : i* que de temps Immémorial el qui n'est point à la
mémoire des gens qui vivent encore, h forêt qui va depuis
Rotauwegescheide jusqu'à Hnffelde * dun œté, et d'autre coté
jusqu^i Miltzirand ititnè dans P Evéché de Strasbourg, est fief
de fEmpirs Romain; — item, que cette f()rêt a appartenu
d'ancienneté el depuis si longtemps que personne ne s'en
ressouvient, aux S" de Rathsenhausen, seigneurs delà Pierre,
comme fief mouvant et relevant du dit S* Empire; — item,
que feu biderbe * Hartmann de Rathsenhausen à la Pierre,
son père, et tous ses defanciers, ont toujours foit reprise du
fief de la dite forêt, l'ont tenu, possédé, et en ont joni paisi-
blement et tranquillement et l'ont en en ntile, paisible jouis-
sance et possession audelà de la mémoire d*homme; — item,
* Ce doit être le Bodifeld oa Champ-dorFea.
' Aoden allemand poar Bieder, brave, hjfal
Digitized by Google
896
BBVUB D'ALBAOI
qae 1« dit fief a toiqoiira été et est encore actaeHemeut dani
la eeignearie et femille de Ratheeiihaiieen à la Pierre; —
item, que feu le sieur Dietrieb eusdit, en procès à Zendero-
tow* avec les habitants de la ville d'Obernheim située dans
le diocèse de Strasboarg, et y produisit plosiears témoins
irréprochables par rapport à la dite Ibrét, et proova par les
dits témoins que le dit sieur Dietrich y aurait droit et per-
sonne autre, et que ceux d Eiilieim n'avaient ou n'ont point
de droit à la dite forêt. — item que ht foret dite Kriegtvdld
qui f^t située près lu Sand/orèt depui^i !e CÂotemregfftchdde '
d'un côté et (ifjontit .sur le Diphstein, que les dits Sieurs de la
Pierre ont aussi Inm droit à la dUe /oréi dite Mriegwald gue
ceux dEnheim.
£t voici les témoins qui ont été produits sur ces points. En
premier lieu, Werdeo Heinrich Durbach', témoin asMermenté,
a été par moi intorrog'^ sur tous les points ci-dessus de ce
qu'il en 8a?ait et entendait ou aurait ru et oui, et particuliè'
rement de son flge et de combien de temps il seresiouyenait ;
dit qu'il est âgé de 70 ans et qu'il se ressouvient de 60 ans
passé, dépose et dit sous son serment que les points et arti-
cles ci-dessus mentionnés sont tous vfais, et qu'il a été pré-
sent, et Fa vu et entendu; dit aussi que la forêt susdite a été
et est depuis un temps immémorial flef de TEmpire romain,
apparteoant au sieur de Rathscnhausen de la Pierre, et dit
que feu biderbe Hartmann et ses devanciers ont eu la dite
forêt en puissance et possession utile, sans contradiction de
personne depuis un si longtemps que personne ne s'en sou-
vient, qu'il n'a jamais ou'i dire autrement de ses auteurs*; que
les dits sieurs ont droit à la dite forèl à l'exclusion de tous
autres, et qu'il Ta vu et entendu d'ancienneté; et après,
■ Ecrit ailleurs Eude Aokno, one section de Rothw, qui, en 1489,
comptait huit maisons.
* Peut-être kothentcey, cheunii boueux.
* Sans doute d'Drbaeb, aneien nom de Fonday.
* De ses père et mère.
Digitized by Google
ANGOOmB SBIQiaiItlB DU BAN-f»B*L4-B00HB
897
lorsque feu biderbe HartiDânn moarût el que feu S* Dietrieh
de Bathaenhaasen aoo fila était eneore an bereeaa, cens
d*Obeniheiin Tiorent a'eoiparer de la dite forêt ets*en mirent
en poeaeaBion, y mirent lenra fbrealiera et allèrent à Zend^
rotow, inœndièrent les nuisons des habitante do dit défont
& Dietrieh, les prirent et condoialrent les personnes soiran-
tes à Obernay en prison, nommément Robon, Henry Seger,
Bosch le vieux. Obreht Vot le vieux, et le jeune. elBinckelin
de Zeriderotow, lesquels y furent détenus dûrement an et
jour; et pour être élargis des prisons, ils promirent de payer
à ceux d Olieriiay un cens annuel par rapport des biens qui
sont et appartiennent au dit S' de la Pierre et payèrent les
ditd cens après ]« décès du dit biderbe Hartmann, et y furent
même contraints par ceux d'Obernay jusquà r« que le dit
déflint S' Dietrieh parnnt qu'il put se libérer de ta Tîolence
et reprit la dite forêt en ses possession et puissance.
Item, ta dit Werden Heinrich« témoin susdit, dit aussi que
Ihtt ta Dietrieh, lors du différend susdit forma aussi sa
demande contre ceux d'Obernay, par rapport au Kriegwald
susdit et dépose quil n*a jan»te oui dire autrement sinon
qu'on Tappetait Kriegwald* d'ancienneté et que les dite S" de
la Pierre avaient et ont meilleur droit au dit Kriegwald que
ceux d*Ehenheim, et que les dite témoins qui furent pour
lors produits disaient aussi qu'ils devaient avoir des forestiers
qui gardassent la dite forêt, disant les dits témoins l'avoir
ouï dire d'ancienneté; et fut à ce présent Waltlier llugelin,
qui pour lors était bourguemnîlre à Ehenheim, el plusieurs
autres personnes qui entendirent ce qui vient d'être dit par
rapport au Kriegwald; sur quoi les dites personnes répondi-
rent en disant qu'ils n'avaient pas plein pouvoir de rien
arrêter à Tégard du Kriegwald. et quittèrent ainsi la confé-
renée. Â quoi le dit Werden Heinrich, témoin, était présent,
* Elle portait biea son iuhb, • forêt de contestation •. Peat-être était-
elle primitivement nn terrain neutre dont les deox parties pouvaient
éfalemeiil jouir.
Digitized by Google
3»
et Ta entendu et vu, et dit que le dit défunt S* Dietricta et
seB héritiers ont été auparavant et depuis en la poaeeeiien et
jouiesanee des dites forêts paisiblement pendant douxe ans.
Item Volmar Gotzkene de Barr, témoin assermenté, inter-
rogé sur les deux arlicles préeédents conoernant leKri^gwald,
ce qu'il entendait et savait ou aurait vu et oui, dit être âgé
de 60 ans et avoir méouire depuis 88 ans passé, et dépose
avoir été il y a 80 ans forestier de la Ibrét de Barr qui
aboutit au susdit Krie^ald, et dit aussi avoir pour lors va
et ouï dire que la forôt du Kriegwald a toujours et de tout
temps été appelée le Kriegwald, et que les S" de Rattisen-
hausen à la Pierre y avaient aussi tion droit que ceux d'Eheii-
heim, el «joule que rhaque partie y avait établi des forestiers
pour parder le dit Kriegwald, lesquels faisaient les reprises
de part et d'autre dans la dite forêt de Kriegwald.
Toutes les choses susdites furent passées dans la vallée à
Andelà (Andlau), diocèse de Strasbourg, dans la maison de
Glave Billemann, Tan, indiction, sous le Pape, le mois et jour
susdits, en présence des bonorablesS" Conrad, curé de West-
huaen, Rudolph le jeune, écuyer à Andela, et Hannsenmann
BlUemann du diocèse de Strasbourg, témoins spécialement
priés et requis.
Ei Ego^JohannesKeller, de DteffenthaL ArgentinênHa Di(h
rœsis piihUrm npostolim et imperiali auMtale notnrius, qui
prœdklorum testium prof/tirthnt. recepiioni, fidei dalioni
piramentomm prdatationihv.s et eorum depaai ioiùhm et
preminis omnibuô aHis et sinqiilis diim sic ut presrribilur
agerentur el fièrent mm ciim mentionatis testibiis prœseiis
interfui, eaqne sic fieri vidi et audivi, idcirco hoc prœsens
fubUcum imtrvmenliim manu mea propria scriptum oondidi
et fed, et in hanc pubïicnm formam reekgit éignoqué meo
êoMio et eonmeio tigruwi et tesUmonium pramtt&onm ntga-
lus et reçpritUui par Dominam Ëkam miikfaUm,
B. DiBiz,
Digitized by Google
LOCUTIONS
PARTICULIÈRES A BELFORT
Au comînpnromoTit de re siècle on parlait eiiam', dans les
meilleures familles de iielfort, la langue romane concurrem-
ment avec le français le plus élégant. Cet usage a divsparu ;
cest à peines! les générations nouvelles savent aujourd'hui
articuler quelques expressions excentriques de la langue
populaire à laquelle leurs grand*mères consacraient, avec
une certaine coquetterie, leurs entretiens familiers.
Ce contact du roman trec le français devait nécessaire-
ment donner lieu à des tmpmnts réciproques. Un certain
nombre de ces emprunts se retrouve encore de nos jours dans
les relations entre anciens twlfortains de naissance. 0 a
semblé bon de recueillir ces locutions avant que l'usage et
le souvenir en ait entièrement disparu. Tel est le but du
petit recueil qu-un Belfortain de vieille souche offre aux lec-
teurs de la Jicvue d'Alsace.
Bagqoainir. — Surprendre quelqu'un qui cherche à se
cacher, à se dissimuler, à ne pas être surpris. « Je les ai
baequaînés; je Tai bacquainé. >
BaXstrb. — Bille en marbre, en verre ou en pierre avec
laquelle jouent les enlknts.
390
BITVB 0*àL8ACB
Balkmint. — Bien, doucemeDi, tout à la douce : c Gom-
meot tlles-Toaef je Tais tout btleinent, » c'est-à-dire doaee-
méat, tout à la douce, comme roue voyes.
Baqubub. — Bouillie Aiite avec des /traits, tels que praaes,
mares, myrtilles, etc. « Que mangez-Tous làt Yoas voyes,
mange da baquelis. > S*emploie aussi pour désigoer la booe
â*nn chemia mal entretenu; on oofrage mal fkit, mal réussi;
un individu en hillite : « Je ne Teax pas m*engager dans ce
chemin, je le connais, nous ne ferions que marcher dans le
baquelis; il vous faut recommencer votre ouvrage, car vous
ne m'avez fait là que du baquelis; un tel a fciit de mauvaises
affaires, il est dans le baquelis jusqu'au cou. ►
Baquillot. — Pince fabriquée avec un morceau de bois et
destinée à retenir sur le cordeau le linge (jue i on fait séclier.
Par extension, terme de plaisanterie, de moquerie plutôt que
de mépris pour désigner une personne grande, efflan.quée,
maigre, ou toute autre partie de cette personne. < Regarde-
moi donc ce grand baquillot qui passe; il est sec comme un
baquillot; vous n^nves pas de mollets, vous n'arez que des
baquillot». »
Bmaoïr. — Celui qui ne cause pas, qui ne répond pas à
ce qu*oa lui demande, qui ne s'occupe pas de ce qui se passe
autour de lui, qui paraît absorbé, qui reste dans un coin, on
dit alors que « c*est un beugeon. un vrai beageon. »
BsDROUiGNARD. — Péffl. Bcurguiguarde ; qui beurguigne.
Beurguigner. — S'occuper incessamment de vétilles, de futi-
lités, de clioses peu sérieuses. « Il ne fait que beurguigner
toute la journée. »
Bmes-Baocot. — Baies de l'airelle myrtille; Vacciuiwn
myrlilius, de la famille des Vaccin i a césH.
BouRRiAUUKii. — Faire soulïrir sans relâche, sans trêve,
avec intention; martyriser. • Cette fenstne ne fait que bour-
riauder ses enfants; il m*a tellement bourriaudé que j'ensuis
tout malade, tout meurtri. »
Digitlzed by Google
LOCUTIONS PARTICUUÉBBS A BBLFOBT
331
BouRRiAUDBDR. — Qui bourriftode. < 6&rde«-fou8 bien
de vous mettre ayec un tel, vous vous en repentiriez, c'est
un bourriaudeur fini. •
BREQun.LON. — Exprime qu'une chose, un objet quelconque,
est d'un volume très petit, très mince, de peu de valeur, sem-
blable à des broutilles. • Les asperges, cette année, n'ont
donné que des brequillons: vous avez coupé de trop grosses
l)ranches. Comment pouvez-vous dire cela, vous voyez bien
que ce ne sont que des brequillons; allez me chercher quel-
ques brequillons de bois pour allumer le feu. »
Ganqcardi. — Nom que Ton donne au hanneton. Se dit de
la femme comme terme de plaisanterie plutôt que de mé-
pris. « Vous n*ète8 qu'une canqnarde; elles étaient un tas de
eanqnardes qui ne illisaient que jacasser. •
GotBNNiDB. Non seulement celui qui pleure, qui eotenne,
mais aussi celui qui. avec un semblant de larmes dans les
yeux, se plaint sans cesse, se dit malhenreux, et tout cela
pour attirer sur lui la pitié, la commisération et obtenir
quelque chose. Il y a toujours un certain fond d'hypocrisie
chez le coîenneur. • Vous n'êtes qu'un coîenneur; ne vous
fiez pas à lui, c'est un vrai coîenneur. ■ — Le coîenneur est
une variété du ieuf/fiai, du nien-nien.
CoÎENXER. — Prononciation nazale et longue. Se dit d'un
enfant qui pleure. • Cet enfant ne fait que coîenner toute la
journée. » Se dit aussi d'un individu qui, comme les enfants,
pleure sans motif, sans chagrin réel : « C'est bien la peine
de cotenner pour si peu de chose; allons, boni Voilà que
TOUS ailes tous mettre à cotenner comme un enfiint que tous
êtes. »
Gbapf. — Courage, force, énergie. « Il a eu la craif de
faire cela. Allons donc! je parie que ta n*as pas la eralT de
fiûre ce que tu dis. >
GknPTON. — Position accroupie que prend une personne
quand elle reat caresser un petit enfknt, on bien qnand elle
8»
featsatiflfidro certain besoin ; quand un homme se baisse poar
prendre 9iirM8 épaules un jeane enlint, il «e met à Creupton.
Dartou. — Sert à désigner Torvet
EomssB. — Petite eeringoe.
Egtobbb. — Lineer de l*eeu «m une égnisee. Se dit aneil
dans le sens d*éclabou88er, c \\ m*a éguissé > poar il jsCn.
édaboosié.
Enoodssbié. ^ BmbarraBsé; maladroit; ne sachant pas se
tirer d'alliiire; faisant tout avec gaocherie. « Quand toos Alites
une chose, TOUS êtes fout engouasené. Mon Dieu! comme vous
paraissez engoussemé pour peu de chose; ça n'est cependant
pas dilTicile. »
EvALDKNÉ. — Etourdi, évaporé. Vient évidemment de éval-
toniié, érapctiT, étourdi, qui, d'ap^^s Littré, est une vieille
expression, employée dans la Ukraine.
Feunbr. — Fureter partout; ouvrir les armoires, les buf-
fets, découvrir les poêlons, les marmites, en un mot curieux
de tout Toir. t II ne fait que feuner toute une sainte journée.
4ares-Toas bientôt fini de feuner partout? >
FsDNtDB. — Fém. FsmrBOSB. Qui feune ; ■ quel Tilain, quel
rieuz feaneur tous me feites. *
GaufA. — Mal habillé, habillé avec négliisenoe, sans goût,
sans tournure, sans élégance, t Tous êtes toujours gaupée
comme la poupée du diable; vous êtes toiqours mal gaupée. •
Ganpé n'entratne pas Pidée de vètementa vieux, usés, sordides;
au contraire, on est mal gaupé avec des vêtements neofo fiiits
d'étoffes d'un prix élevé.
Gavolili-age. — Chose mal faite, faite avec négligence, de
façon à être dans roMigation de tout recommenrer. « On ne
peut rien lui faire faire, il ne fait que du gaviuiillage. »
Gavouillb. — Eau répandue dan? un lieu quelconque; a
il peu près le sens de « niaf >, avec cette différence que Teau
est moins saie, moins imprégnée d'impuretés, de boue. « Ne
passes pas dans èet endroit, il y a de la gavouilie. >
Digitized by Google
LOGOnOMS PABnOUUftBIB A BBLPOBT
388
Gatodillib. — Flire nul nne ebom, an ooTrtge qiMlcoii-
qoe; y apporter de la néglîgenee. « Vous gayoaiUes tout ee
qne tous ftdtes. Vous ares gafouillé le linge, > pour voas
l'aves mal laré.
Gang AN. Gros trilrillot, t vieille gangan, > poar désigner
une femme au caractère acariâtre, grincheux.
GouïET. — Fiaqae d eau. « J'ai marché dans ungouïel. La
rue est pleine de gouïetij. »
6r6bbuss£. — Ëcrevisse; s^emploie couinie terme de mé-
pris envers nne femme. « Yoas n'êtes ou Ui n'es qu'une
Tîeilie grébeusae. *
Gbebi. — Exprime Tabandanoe, la quantité, pour ainni dire
le maximum. Un arbre est-il chargé de fruits, on dit « qu'il
en est tout grebî > ; cherehe-t-on quelque chose dans un lieu
quelconque et trou?e-t-on cette chose en grande quantité, on
dit : c C*en est tout grebi. »
6re\iller. — Démanger, chatouiller. « Ça me greville
dans la gorge; grattez-moi donc le dos, me grerille telle-
ment que je n'y tiens plus. »
Grispine. — Espiègle, fine mouche. « Ne vous y fiez pas
c'est une petite grispine •. Ne s'emploie qu'au féminin.
GuteUBLUB. — Sert à désigner la fiente du mouton, de ta
chèvre. Par extension, se dit d'un objet d'un petit Tolume,
de peu de valeur, de qualité infirieore. < Vos pommes ne
sont pas plus grosses que des guégueUee; ee ne sent que des
gnéguelles. •
GuBMuCHx. — Désigne une femme quasi publique; s'em-
ploie, par conséquent, comme terme de mépris, d'injure. • Tu
n'es qu'une sale guenuche, une vieille goenuehe. »
Harlan. — Rafle, raller. « il a fait lutrlan, * c'est-à-dire,
il a tout pris, tout raflé, tout emporté.
JiCLËii. — Lancer un liquide par pression. « 11 m'a telle-
ment serré la peau que le sang a jiclé. i
RBVUB D'ALSAOB
JolJME. — Mousse qui ne s'entend pas de ccrlaines plantes
cryptogames, mais de l'écume qui se forme sur l'eau ou sur
quelques liqueurs quand on les bat, qu'on les verse de haut
ou qujHid elles fermentent. Se dit aussi delà bave écunieuse.
« La bière commence à fermenter, voilà la joume qui sort du
tonneau; prenez garde à ce chien, il pourrait bien être enragé»
sa gueule est pleine de joume. >
JouMBii, — Di>iiner, produire, former de la mousse, de l*é-
cume; se dit aussi d*une personne qui conaentre en soi sa
mauyaîse humeur, sa colère qu'elle ne peut faire éclater pour
des moUfe quelconi^ues. c Cette bière, ce rin de Champagne
sont ezoellents, ils joumeut bien; ne lui dis donc rien, tu
Tois bien qu*il joume; je joume de n*aToir pu réussir dans
cette ailaire. »
Kaibrib. — Lieu où Ton conduit les animaux morts pour
y être dépecés par l'équarisseur. S'emploie aussi comme
injure : -r Eli vu donc! vieille kaibrie; on te conduira un jour
à la kaibrie. >
Lkicui:. — Ce qui est extra bon, de toute première qualité.
< Comment truuvez-vous s&t Ne m'en parlez pas, c'est un
vrai leuchu. »
Magmen. — Etameur de chaudrons.
MiottNER. — Ennuyer quelqu'un par des demandes inces-
santes et répétées. « Tu m'ennuies, tu ne bis que mioUner. »
Cette expression ne fise pas le paa?re qui demande Taumône,
mais, au contraire, rindi?idu aisé qui ?ent obtenir de tous
quelque chose.'
MioûNnm. — Fém. mioilaeiise; celui ou celle qui mioflne.
MouGHRia. — Prononces moach'tri. Le yéritable sens est
celui que l'on attache à cette expression : c Vous êtes un vilain
modèle. > — < Voufl êtes un vilain mouchetri, un yfenx
mooehetri, » n*a pas le sens aussi injurieux que cette expres-
sion : c Vous êtes un vieux singe, un vilain merle. •
MouHE DE cmsîi. — îiÙTQ, ffuît du mûrior sanvage, la ronce.
Digitized by Google
LOCOnONS PABTIOOLlâRBS h BKLFOBT
885
MouRFiLLXR. — Manger en petite quantité, iocessamiiient ;
dtns un repsR ne manger que peu de chaque mets, presque
avec dédain ; piquer avec sa fourchette quelques petits mor-
ceaux choisie. • Il mourfille toute la journée. Vous n'ayei
litut que moorfiller pendant tout le repas. >
NouaniiUBim. Fém. monriilleuse; qui mourfille.
Nia. — Oeuf qu'on laisse en permanence dans le panier où
les poules vont faire leurs OBufe. Ou est convaincu que si
on ne laisse pas un « nifl • dans Tendrott où Ton désire
que les poules Tiennent £iire leurs csulii, elles iront les faire
ailleurs.
NiAF — Boue liquide qui provient de la fonte des neiges
ou à la suite d'une pluie abondante; flaques d'eau croupie,
séjournant dans une rue mal entretenue. « Voilà le dégel qui
arrive, nous allons avoir une iamense niaf. Vous ne sortez
pas, vous n'allez pas vous promener? Ma foi, non ! il y a trop
de niaf. » — Niaf indique un sens plus repoussant que boue.
On va. jusqu'à un cerlain point, se promener quand il y a
de la boue, mais on hésite à le faire, quand il y a de la niaf.
NiBN-mm. — Doucereux, qui fait la bête pour vous ama*
douer, qui, sons les dehors d*uQ semblant d'idiotie, cache une
certaine intelligence. « Ne vous y fin pas» c'est un nien-
uien. *
Oems. — Coups qu'on donne avec le doigt médius fléchi.
« Si tu ne me laisses pas tranquille, je vais ta donner des
ognes. >
PfeoT. — Fém. peute; laid, c Cet onfiintest peut, cette fille
est pente. • Se dit encore i un entkntqni a sali ses vêtements
ou qui fait des choses malpropres. « Oh | le peut, > c'est-à-
dire : Oh ! le sale.
Petpet. — Bouillie composée de lait et de farine et que
Ton donne aux enfants à la mamelle ou dans les premiers
temps du sevrage. Se dit aussi d'un individu qui, pour une
cause quelconque, se trouve dans des conditions momentanées
336
BBVUE D' ALSACE
à ne plus pouvoir Articuler un mot. « Il est tellement soûl
qu'il ne peut plus dire petpet; le malheureux a reçu une
telle râclée qu'il ne pouvait plus dire petpet. »
PiPATTE. — Chèvrefeuille. Lotiicera caprifolium, de la
famille des Caprifoliacées. Ce nom de pipatte fpipo) vient de
ce que les enfants emploient les tiges séchées de cette plante
pour en fiiire des espèces de cigares qu'ils fument. On sait
que ces tiges, qui brûlent très bien à la manière du bolet
amadourier, sont percées dana leur longueur de petits canaux
permettant & la fumée, par aspiration, d'arriver dans la
bouche, comme pour les cigares ou la pipe.
Pnbllbs. — Fruits du prunier épineux, épine noire, pru-
nui tpinota, de la Ikmille des Amygdalées. Ce fruit est noir-
bleufllre^ de la grosseur d*un petite cerise, presque globu-
leux. Il est acerbe, astringsant et s'adoucit cependant sous
Taetion des premières gelées. Allié aux fruits du pommier
et du poirier sauvages, il donne une boisson connue sous le
nom de piquette.
Préjure. — Vilain munde, vilaine société, société mal
choisie, mal composée, à laquelle on ne veut pas se mêler.
« Vous n'allez pas à tel endroit? Ma foi nonl on n'y ren-
contre que de la préjure. »
Queuter. — Gomme locution particulière à Bilfort, queuter
n'a absolument pas, comme on pourrait le croire, le sens de
queuter, terme du jeu de billard, qui consiste à pousser d'un
seul coup les deux billes arec sa queue. Cîomme locution bel-
fortaine, queuter veut dire d*un Individu qui se met i la
remorque de quelqu'un, qui le suit et le poursuit partout, le
flatte, et tout cela afin d'en obtenir quelque ehose, surtout, et
c'est en cela que queuter emprunte son véritable sens, se
&ire paytr des consommations quelles qu'ellei soient, dans
un lieu public, comme cabaret, restaurant, café, etc. < En
voilà un qui queute; il ne fait que queuter toute une sainte
journée. >
Digitized by Google
LOCUTIONâ PARTICULIÉBE» A B£LFOBT
SS7
Qdkdiuur. — Celui qui queute. < Cest un qaeoteur ûui ;
je n'ai jamais vu un queulcur pareil. >
Rahoi ssek. — Renvoyer quelqu'un, le cha'^ser brulaleiiienl
et avec mépris, le mettre à la porte comme on ferait d'un
chien. « il mcnnuyait tellement que je l'ai rahouasé; eh bieu I
s'il vient encore yous trouver, rahoussez-le. »
Raji rk. — Rebut de la société. « Il n'y a que de la rajure
dans cette rue, dans cette maison. Il ne fréquente que la
ngare. Allons dc>nc, lu n'es que de la rajure. *
Rambuner. — TrouTerà redire sur tout et toujours, mécon-
tent de ce que Ton dit et de ce que l'on bit. « Il rameune
toi^oura. »
Rambuhbuh. — Fém. rameunense; celni qui rameune.
Rantot. — HaoTais caractère, sombre, peu oommunicatif,
se retirant de tout, peu obligeant c Vous n'obtiendrez rien
de lui, c'est un Tiens rantot. >
Raudri. — Un yieux besu. « Il ?eut encore iiiins le beau
mais ce n'est plus qu'un Weux raudri. »
Rauquille. — Petite quantité de vin ou d'eau-de-vio que
l'on va boire au cfibarel. « Tu me fais l'effet d'avoir joliment
bu. Gomment ça, je n'ai bu qu'une pauvre petite rauquille. •
Récami. — Déception, étonnement, saisissement désagréa-
ble Uuand, s'attendant à une chose sur laquelle on compte,
on vuus annonce tout le contraire. « Vous eu ètcâ tout récami,
vous restez tout récami. >
Regiœbbussb. — Avare, intéressé, se décidant diiMlemeut
à fiûre la moindre dépense, à débourser la moindre somme
d'argent, faisant tout avec parcimonie et répugnance. « Ne
ini demandes rien, tous n'obtiendrez rien, car il est trop
regrébensse. n est regrébeosse en diable. >
RsNÀUDBa. — Présente deux sens. 1* se repentir, bisquer,
être Texé. < Ta renaodes à présent de n'avoir pas snivi
mon conseil; il renandede n'avoir pas gagné le gros lot »
V Etre rassasié, repu, en avoir assez, n*en pins vouloir,
NoBvelU Séiit. — 9r AnnA*. 93
338
BBTUK n'AL84CB
renoncer : « Il a tellement niari;!:é qu'il renaiide sur tout;
crois-moi. ne t'enirapcs pas dan>i celte allaire. car lu aéras
obligé de renauder; jo savais l>iea qu'il reaauderait, il a trop
présumé de ses forces. •
Rbnueuni. — Se dit de quelqu'un qji n'aime à voir per-
sonne; qui se retire de tout; qui vit chez soi, seul; qui a
Pair comme rapetissé par le froid ; on dit alors qu'il est tout
rentieuni. « AUons-noas yoir un tel? Ah I ma foi non, il a tou-
jours l*air rentieuni. »
RimmuiB. — Résidu du beurre fondu. < Que mangez-vous
là? Je mange une tartine de retniture. » Se dit aussi de
personnes laissant à désirer sous plusieurs rapports, t Ces
gens-là ne sont que de la retniture, de la rraie retuiture. >
RiNGUENéR. — Désifrne qu'une famille a un grand nombre
d'enfants; précède toujours le mot enfant. « Cette femme a
une riîij^uenée d'enfiinls; comment voulez-vous que ce mal-
heureux s'en tire ;ivec sa ringuenée d'enfants?» c'est-à-dire
eFi ayant aularit d'enfanls. S'emploie aussi romine t^rme de
mépris, d'injure, ou pour désigner des in lividus de bas étage;
a. dans ce cas, toujours le sens de la pluralité. « Vous n'êtes
tous que de la ringuenée ; cette maison n'est habitée que par
de la ringuenée. >
RiNTiu. — Vieux, qui a des rides, pommes rintries. Se dit
d'une personne dont on veut se moquer : c Tous n'êtes qa*un
?icnx rintri, ou qu'une yieille rintrie. >
RouFti. — Soufflet, coup sur le visage avec le revers de
la main. « Je lui ai donné une roufle, dont il se souviendra. >
RouFLER. — Donner un soufflet, frapper le visage d*un
revers de main. < Je Tai ronflé d'importance. >
RouTAiLLB. — Etameur ambulant vieux, misérable, mal-
heureux. Par extension, terme de mépris, d'injure : < Va, tu
n'es qu'une vieille routaille. »
Sculappk. — Femme négligée dans son costume, sa mise,
ses vèlemeots; insouciante dans les soins à donner à son
Digitized by Google
L JCUTIONb PARTICULIÉRKb A BliXFOhX
889
iolérieur, à son ménage : < Cette fiunille ne sera jamais heu-
reuse, parce que la femme eet une scblappe finie; qu*attendre
d*aîie schlnppe pareille? »
ScHNELi,. — Veut dire qu'un joueur peut recommencer à
jouer si son jeu est interrompu par une cause quelconque.
F*our Hvoir le droit de recommencer, il faut dire sc/im/l Hvnut
son partenaire; ai, au contraire, c'est celui-ci qui ditschuell
avant on ne peut recommencer à jouer.
ScHOUK. — Exprime que l'on a froid, qu'il fait froid; il
précède toujours la phrase : « Schouk, qu'il fait froid; schouk,
que j'ai froid. • Souvent il est employé seul et exprime alors
ridée complexe que Ton a froid, qu'il fait froid : « Schouk, •
e*e8t4i-dire, j*ai froid, je grelotte, il fait froid.
Séw, — . Sureau ; Samàuceus nigra, de la fomltle deeCapri-
foliacées. Séfu vient de oe que cette plante a une substance
médullaire très développée que les enfants regardent comme
de la sève concrétée.
Stodrbb. — Terme de jeu qui ventdire qu'on peut prendre
un détour à droite ou à gauche. Il but dans ce cas, dire le
premier c stourbe, > et ne pas se laisser devancer par ses
partenaires, qui ne manqueraient pas de dire : • pas de
stourbe. » Cette expression s'emploie dans le jeu des gobilles
auquel se livrent It a onlant^.
Taupée. — Tripotée, une volée de coups. « Je lui ai donné
une fameuse taupée; il a reçu une rude taupée. >
Teug.niai. — Sournois, personne qui n'est pas franche, qui
dissimule sa pensée, qui se dit malheureuse pour mieux vous
tromper et obtenir de vous ce qu'elle désire. « Vous n'êtes
qu'un teugniai, une teugniai. >
TifiNÉB. — Frottée, raclée, volée de coups : < U a reçu une
(kmeuse tignée; si tu ne me laisses pas tranquille, je vais
te donner une tignée: tu as reçu ta tignée, c'est bien fait >
TioifiB (se). — Se battre, se frapper, se colleter : « Ils se
sont lignés d'importance; ils sont réconciliés aiqourd'hui, et
840
BBTDB D'ALSACB
demain ils se ligneront ; dans cette CimiUe, ils ne font que
86 tigner toute la Journée. *
TiHTAiNE. — Personne molle, négligée dans son costume
et en général dftos tant ce qu'elle fait. Ne s'emploie qu'au
(énûiiiii. « D n*y t rîen à attendra d'elle, c'est nne mie tir-
taioe. >
TmTAumR. — Tirer de tous côtés les membres d*ooe per-
sonne avec rudesse, dureté, sans préeaotiiin, sans égard,
brusquer, ennuyer. « Laisse-moi donc tranquille, tu ne fais
que me tirvauder; faites attention, je vous en prie, de ne pas
trop me tirvauder en me soulevant. »
TnivAUDEuii. — Qui tirvaude. « Je n'ai jamais vu un lir-
vdudeur pareil à tous. »
TouTouiLLE. ^ Frottée, raclée, volée de coupa; a absolu-
ment le même aens que lignée : < 11 a reçu une fameuse
tontouille ; ai tu continues à m'ennuyer comme ça, je vais te
flanquer nne toutouille qui ae portera bien. »
TozoN. — Se dit d*un indirido épais, lourd, mal éduqué,
grossier. « Vous ètea un tozon dont on ne peut rien tirer. »
Trainék. — Se dit d'une femme de mauvaise vie, couverte
de vêlements vieux et sordides et se livrant à des individus
de bas étage. « Voila unetrainée qui passe. » S'emploie comme
terme de mépris, d'iujure, d'insulte : < Tu n'es qu uue dàle
traînée. »
Trébout. — Jusqu'aux dernières limites. « Il a été jus-
qu'au trébout; tous poussez ma patience jusqu'au trébout >
TBnounxAGB. — Mauvaise besogne, mauvais travail, travail
manqué, mal îdSX. • 11 ne fait jamaia que du tribouillage. >
Vient probablement de Iribonil, ancien terme populaire, d'a-
près Littré, et qui aignifle agitation, trouble, embarras.
TùRLOTAiRB. — Fille ou femme d'une conduite équivoque^
fréquentant des militaires, dea indivtdua de baase condition,
ne se livrant pas volontiers au travail, vivant sans souci au
Digitized by Google
LOCUTIONS PARTICULIÈRES A ULLFORT
341
jour le jour. < Voilà une turlutaine qui passe; il nY svait à
oe bal que des kurlutaiBes. >
Yargolb. — Misère, psuTreté; tirer le diable par la queue,
malheureux, ne 8*emploie qu*arec le verbe traîner ; traîner
la yarcole. < Que fait un tel? Il traine la varcole. Il a si bien
dirigé ses affuires, qu'il traîne la varcole aujourd'hui. •
Ver uëucuë. — Man, ver blauc, larve du hauueton.
Quelques-unes des locutions renfermées dans ce recueil
ont leur origine dans la langue allemande. CSette origine ne
remonte vraisemblablement pas au-delà du XIII* siècle, c*est-
à-dire de Tépoque où la territoire de Belfort et TAIsace tout
entière advinrent à la maison de Habsbourg.
Si un eollaborateor alsacien de la Revue se décidait à nous
donner un essai des locntions romanes ou françaises, qui se
sont glissées dans le dialecte alsacien, nous aurions dos points
de comparaison relativement à la puissance d absorption qui
a caractérisé durant îe moyen-Age l'une et l'autre des deux
langues juxtaposées entre le Rhin et les Vosges.
6. GORBIS.
Dœtnar c» wMêetiu.
UALSACE
PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
CORHESPO.'tDANCE DKS DÉPim OB STRASBOURG A L'ASSEMBLÉE NATIONALE
(Ahnêb 1189)
Documents tirés des archives de Strasbourg
Suiu.
XVlll.
Lettre des députés de Strasbourg
aux commmaires de la bowgeokie,
VamlllM «e II Jola il».
Messieurs,
Nous espérions vous annoncer quelque résultat satisfaisant
de la suite des arrêtés de l'assemblée nationale du 17 Juin,
dont nous vous envoyons un exemplaire. Déjà le vendredi
d'après, elle s etoit ressentie des suites de sa première acti-
vité. On avait nommé un comité pour s'occuper des subsis-
tances et des moyens d'alléger la misère publique ; un autre
pour la rédaction ; un troisième pour la Térification des pou-
Toirs contestés, et un quatrième pour examiner les principes
Digitized by Google
L'ALSACE PENDANT IJl B6V0LUH0N FHANgAJSE 343
d*an règlement de police intérieure. Le samedi lois]ii'on
▼oolat se raaBembler en la grande salle nationale, et qu'on y
attendit la réunion du dergé, qui TaToit yoté la Teille à la
pluralité des suffrages, on la troura gardée par des soldats
armés, et le président se retira au jeu de paume pour y con-
tinuer la séance : vous en verrez les détails par le procès-
verbal imprimé, dont nous vous envoyons pareillement un
exemplaire.
La capitale fut le dimanche dans l'attente et ragitation la
plus vive de ce qui devoit arriver le lendemain à la séance
royale, tandis qu'à la cour les princes demandèrent et obtin-
rent l'entrée au conseil, et firent l'impossible pour écraser
le Tiers et son ministre protecteur. Tout flottoit ainsi lundi
matin entre Teepérance et la crainte, lorsque les heraults
d'armes annoncèrent une seconde fois que la séance royale
étoit renvoyée au lendemain. L'assemblée nationale se tint
à Teglise paroissiale de St. Louis, et là nous joulmee d*un
des spectacles les plus toucbans depuis notre réunion. Le
clergé assemblé en majorité occupa le cbœur, il publia Tar-
rêté pris Tendri'di, fil l'appel de ses députés pour procéder
à la vérification commune, et annonça détermination anx
corjimunes qui occupoieiit la nef de l'église. Les portes du
sanctuaire s'ouvrirent : le clergé de la majorité, les arche-
vêques de Vienne et de Bordeaux et les eveques de Chartres
et Coiitances et de Rhodez en tète, se rèunii'piit à nous sous
les acclamations les plus vives de plus de 2000 personnes
dispersées dans l'église, et l'on commença la vérification de
leurs pouvoirs. Cette journée heureuse fut terminée par la
réunion des députés de la noblesse du Dauphiué, qui remirent
pareillement leurs pouToire sur le bureau. Nous crûmes que
cette réunion fortunée seroit le procureur d'une union géné*
raie des volontés ; et déjà on a?oît répandu dans la salle la
nouvelle consolante qbe les cabales contre le ministre prin-
cipal étoient déjouées. Cette nouvelle, qui devoit acquérir un
REVVE D'ALSACE
noureau poids par réTéoement do jour, lUt démentie d*one
manière bien cnielle ee matin. On murmoroit d^à tout ïma
à l*entrée de la salle, que le conseil d*hier avoit été eontraire
aux ministres patriotes; cette appréhension augmenta lors-
qu'on vit arriver le garde des sceaux seul avec le Roi. Enfin
le Roi prononçai son discours, el l'on fit lecture de deux
réglemens; l'un çasjoit nos délibérations du 17. et les décla-
roit nulles cl inconslitutionnelles; l'autre annonçoit les volontés
du Roi tant sur la question malheureuse qui divisoit les
ordres, que sur les objets principaux demandés parles cahiers
des baillages. Vous en jugerez mieux, mesaieurs, par la lec-
ture du procès-verbal même, que noos tous enverrons dès
qu'il paroitra ; nous vous observons seulement, que si tous
les objets annoncés par Sa lligesté, comme soulagement, sont
accordés anx peuples, ceux-ci y trouveront des consolations
puissantes pour le degré de liberté politique, dont ils atten-
doient le bienfait de la justice du monarque et des lumières
du siècle et qui paroit leur échapper. Le vote par ordre sur
la constitution ainsi qne les intérêts de l^égliae, et tous les
dnÂts honorifiques et utiles de la noblesse y est déclaré con-
stitutionnel, et Ton faitespérerà la nation le vote par tête sur
l'impôt seul, ainsi que sur les objets où les trois ordres d'un
commun accord vuuilront se réunir : ce qui, vu la disposition
des esprits, arrivera rarement. Les mandats impératifs sont
proscrits, et il est enjoint aux porteurs d'en demander de
nouveaux à leur commettans, sans désemparer cependant, el
en se contentant jusquelà d'une voix consultative.
Les adoudssemens très réels, mais présentés seulement en
perspective, autant que nous avons pu en juger par une lec-
ture rapide, sont : Tabolition du franc-fief et de la taille, pour
être remplacée par une imposition générale ajoutée au ving-
tième; des adoucissemens pour la gabelle et les aides; la
réforme de la jnrisprudence civile et criminelle; des modifi-
cations pour les lettres de cachet et la liberté de la presse;
Digitized by Google
L'ALS&OB MBND&MT Là. RftVOLOTION VBAMÇAI» 345
la proscripiioa de l'abus résultant des charges qui donnent
la noblesae; la création uniforme d'Etats provinciaux, qui
seront composés do Vi« do clorgé, Via do nobieoBO et Vio du
Tien élus libremont par les ordres respecUb, délibérant en
commun et jouissant oulre les attributions déjà accordées
aux assemblées provinclaleSt de celle des forêts, des hôpitaux,
prisons, dépots de mendicité, etc. L^artkle M infite les fitats
généraux de s'occuper de Tamélioration de domaines et, ce
qui a donné quelque inquiétude aux profinces étrangères,
l'article 15 semble annoncer le reeulement des barrières.
L'article 80 convertit en loi permanente l'abolition des cor-
vées pour les chemins. L'article 31 annonce celle de la rnain-
morie contre des indemnités raisonnable, l'article 82 celle
des capitaineries, et l'article 38 invite à présenter des ()lHns
pour remplacer le tirage de la milice. Cette perspective est
sans doute j^atisfaisanle; elle sera même tout aux yeux de la
miyeure partie du peuple, qui n'apprécie pas le sacriflce des
espératices, qu'une classe plus éclairée et plus exaltée peut-
être avoir conçues pour une constitution politique, qui nous
rapprochât davantage des natiens libres. Il serait prématuré
et téméraire de juger une besogne aussi importante sur ane
seule lecture fugitive et d'après les impressions funestes que
le plein triomphe ménagé aux deux ordres supérieurs a dû
Ihire sur les esprits des communes. Gelle«-ci écoutèrent le
tout dsnsun morne silence qui fut interrompu par des a[iplaa-
dissemens réitérés des ordres victorieux ; elles laissèrent filer
tranquillement ces derniers et le cortège royal, et par on
arrêté pris à l'unanimité elles déclarèrent persister dans les
derniers arrêtés de l'assemlilée nationale, et envoyèrent pour
le surplus les délibérations au lendemain. En vous adressant
l'imprimé de celte journée peut-être trop mémorable dans
les annales de notre monarchie, nous vous manderons les
suites de ces délibérations, qui pourroient conduire à la dis-
solution des Etat^s généraux et à des calamités, qui affligent
tout patriote et glacent le courage.
Digitized by Google
846
RBTini d'albaob
Ne craignez point aa reste, measieurs, qu'en aucun cas
ces déterminations n'influent d'une manière fâcheuse sur les
justes doléances dont tous nous am confié la poursuite.
Monsieur le comte de Puységur en est instruit et tous devei
tout attendre de sa proftmde équité et de sa sagesse.
M. le comte de Rochambeau, que Sa Majesté a nommé
dimanche dernier pour prendre le commandement que M. le
maréchal de StainTille laisse Tacant, connoit pareillement tos
TCMiz et la modération que vous a^ez manifestée dans la
réclamation de vos droits, et nous veillerons sans cesse à
vos intérêts.
On assuroit immédiatement après la séance que MM. de
Monmorin et Necker avoient donné leurs démissions et xjue
le dernier parliruit le jojirinôme pour la Suis.se et qu'il seroit
remplacé par Monsieur le prince de Gonti; mais après les
cinq heures, le Roi allarmé par les mouvemens de la capitale,
la clôture de la Caisse d'escompte et la baisse de^ effets
publies de plus de trente, fit venir le directeur général, le
pressa de rester, et celui-ci fut ramené en triomphe par plu-
sieurs milliers d*bommes en son hôtel; ce qui nous ftit espé-
rer que les affaires changeront demain.
Nous avons l'honneur d'être avec un sincère el ioTiolable
attachement
Messieurs
Vos très humbles et très obéissans
serviteurs
TURKHEm. SCUWENDT.
/>. s. — On nous a dit que Totre cahier de doléances est
imprimé; si cette nouvelle est fondée, nous tous prions de
nous en fkire parvenir quelques exemplaires par occasion.
Digitized by Google
L'ALSACE PENDANT LA RÉVOLUTION FKANÇAJBB
Lettre des députés de Strasbourg:
aux commissaires de la bourgeoisie
VcmiiiM, M r JMtn im.
Messieurs,
Qu'il est satisfaisant pour nous en vous envoyant le procès-
verbal de la séance royale du 28 Juin, (|ui déployoit le plein
exercice de Tautorité surprise et fesnit présager les suites
les plus funestes, de pouvoir en même temps vous annoncer
la fin de nos maux et le triomphe de la bonne cause. Vous
verrez par l'irrété du SS, que l'appareil de la puissance
suprême n'en a point imposé à rassemblée aationale : cette
fermeté jointe à Timpulsion générale que la sagesse des com-
mnnes piroit avoir imprimé à la eapitale et eomomniqoé
aa reste da royaume, a enfin désillé les yeux du Roi, et la
calomnie a été réduite an ailenci» Dès le tendemain de la
séance royale, que dès le jour même plusieurs amis de Ja
liberté appeloient h journée <fet dupa, les cinq érèques* à la
téte de la minorité du clergé, se sont réunis dérechef à l'as-
semblée nationale, sous les acclamations les plus vives, et
ont entendu la lettre pleine de sensibilité que M. Necker a
adressé à M. Biilly, pour le remercier de l'intérêt vif qu'on
avoit pris aux évéïiemens de la veille Le jeudi cinquante
membres de la minorité de la noblesse, le duc d'Orléans, les
ducs d'Aiguillon, Luynes et la Rochefoucauld ef l'éloquent
comte Stanislas de Clermonl en téte, se sont réunis et ont
apporté leurs pouvoirs ; l'archevêque de Paris s'y est joint, et
les applaudissemens les plus soutenus et les plus honorables
ont vengé ce prélat du mauvais accueil qu*il avait reçu la
veille du peuple. Plusieurs gentilshommes et eveques ont
augmenté hier le nombre des bons patriotes, mais le jour
suivant a mis le comble à notre gloire et au bonheur de la
France. Le Roi avoit écrit aux membres des deux ordres
■Bvmt d'alsaob
sopéricun, qui ne s'^toieiit pu réanis encore à riiBeiiibiée
netioiiale. la lettre cf jointe. Bile fit sur eux l'effet désiré, et
cet après midi à 6 heores toutes les parties séparées, le car-
dinal de la RoetaeToacanld et le duc de Luxembourg en tête,
se réunirent à la grande et majestueuse flunllle. Notre temple
est devenu le sanctuaire de la concorde, grâce à la persévé-
rance noble et fttmche des communes et la félîcîté publique
en sera le fruit et la rérompense. Le peuple se porta aussitôt
en foule au château; raille cris de joye, battemens de mains
et cris de : vive le Roi ont fait connoitre à Sa Majesté les trans-
ports de ses sujets. Il a paru sur son balcon avec la reine.
Ils ont reçu des lemoigna;:es frappans de ramour des Fran-
çois et ils y ont répondu avec cet air de bonté et de simpli-
cité qui peint si bien le cœur vraiment paternel du meilleur
des Rois.
Paris se livrera à l'ivresse la plus pure et nous a déjà hier
voté des adresses et des bénédictions, par deux députations
solennelles ; les grandes villes du royaume vont suivre Te-
xemple de la capitale, et siles chefe de la notre vouloieut se
convaincre que cette journée mémorable est une vraie Cite
nationale : celle de la reunion légale et permanente de la
nation firançoise et le gage certain de la lélicité fliture, fis
ne généraient pas les mouvemens de vos cmurs enflammés
du plus juste enthousiasme, et vous en exprimeries les senti-
mens à l'assemblée nationale, qui. sans être en mesure de
rechercher avec empressement ces hommages, est flattée
comme de raison de Tapprobalion univoque des grandes com-
munes du royaume.
Vous sentez bien, messieurs, que dans un jour ronsacré à
Tallegresse publique, nous ne vous donnerons pas des nou-
velles décourageantes sur vos intérêts particuliers. Jamais
un bonheur ne marche sans l'autre : nous avons déjà pré-
senté à Monsieur le comte de Puységur la traduction de votre
délibération intéressante du samedi SI juin, qui a rempli
Digitized by Google
L'auack pkmdamt la. révolution françaiab 349
notre attente et les vœux de tous lee bons citoyens et cette
détermination sage a oonfirmé oe ministre dans les mesures
dont il s'occupe dans ce moment pour le rétablissement de
la tranquillité et du eonfentement général.
Ne doutei pas, messieurs, du zele qui nous anime pour
vos intérêts; uouâ ue négligerons aucune circonstance pour
les faire valoir.
Nous avons i'houneur dètre avec un allachement invio-
lable,
Messieurs
Vos iré^i humbles et très obeissans servi-
teurs.
TURKHKIII. SCHWENDT*.
XX.
Lettre des députés de Strasbourg
aux e<mm»mrt9 d$ ta bourgéoMê,
Ventaiiles ce 6 Juillet 1789.
Mesrieura,
Si nous avons dû être aPTectes des mesures que le Magistrat
86 prupusait de prendre pour alTuiblir l'iultTét de la cause
des représeotans de noire commune près du gouvernement,
la justice qu'ils ont rendu à la pureté de nos vues et aux
fruits de notre zele les 21 et 25 de Juin derniers, nous ont
consolé, et nous avons lieu d'espérer que l'on accordera tou-
jours à vos réclamations un nouveau degré d'attention.
Les connaissances, la profonde équité, l'impartialité connue
de M. le baron de Dietrich, qui va remplir les fonctions d'ad-
ministration attribuées à la place de préteur royal, et la cou-
* La lettre des députés et le [>^\lf du lii^crel de l'Assoinhlpe nationale
sont joints eu tradactiuu ailouiaudo, puur être publiés sans duule à Tu-
sage de la popalalioii de Strubonrg, vn rimporlanee mqeore des évé*
neoMnls que eee talei riUlMt.
360
BBYUE D'ALBàOB
fiarirp (ionl il jouit près des minislres, doivent d'un côté vous
tranquilliser, tandis que de l'autre nous devons envisager celle
circonstance couime un heureux augure pour votre cause.
La oonUnuation des conférence» en est one suite, et nous
sommes convaincus que ?ou8 ne cesserez de mettre dans la
discussion cette modération et cette déférence que nous avons
fait valoir, et à laquelle le gouvernement a applaudi ; nous
ne douions pas que le magistrat éclairé par un chef impartial
et des députés patriotes, qui se sont déjjè rapprochés de vos
principes, ne préférera les voyea de conciliation à des dissen-
sions intérieures toigours funestes aux deux partis.
L'assemblée nationale a procédé an choix de ses officiers;
elle avoit élu au scrutin Monsieur le duc d'Orléans k la très
grande majorité. Ce prince, en témoignant sa reconnaissance,
a refusé d'accept* r celte place, et n'en a fait les fonctions que
pour inviter l'assemblée à procéder à un autre choix. Alors
toutes les voix se S'^nt réunies sur le digne et respeclahie
archevêque de Vienne. On a aussi nommé six secrétaires; ce
sont : Monsieur l'abbé Grégoire, curé en Lorraine, membre
du clergé; Messieurs de Clermont Tonnerre et de Lalli-Tol-
lendal, membres de la noblesse, et Messieurs Meunier, Chape-
lier et l'abbé Sieyés, membres des communes.
Des inquiétudes se sont élevées sur la disette des grains,
dont la capitale étoit menacée et qui affligeoit plnaieurs pro-
vinces. Le comité des subsistances 8*est occupé de cet objet,
et Monsieur Necker lui ayant présenté un mémoire détaillé
sur cette partie importante, il en a Ciit rapport à l'assemblée;
nous avons l'honneur de vous l'adresser, persuadés que vous
seres touchés, comme nous, des soins paternels du Roi el de
la vigilance de son minititre. Il n'a pu être pris encore aucun
parti décisif, parce que les informations préliminaires à
prendre ne sont point complétées.
Nous allons nous occuper de la constitution du royaume.
L'assemblée a nommé ce malin un comité pour préparer
Digitized by Google
L'ALSACOt PENDÂMT LA BAVOLDTION PRAMÇAIBR 361
l'ordre des matières. EWes seront d'abord tlisculcesen bureaux
avant d être portées à l'assemblée gentrwle. Il a été arrêté
que rien ne pourroit arrêter ce travail. Il sera précédé d'une
délibération importante à prendre sur une motion de Mon-
sieur Teveque d'Autun, dout tous trouTerez cy Joint une
copie \
Nous TOUS renouvelkms toujours a?ec empressement et
vérité les araurances de notre zele pour tos intérêts, et de
rattachement bien sincère et inviolable avec lequel nous avons
l'honneur d*étre
Messieurs
Vos très humbles et très obéissans ser-
viteurs.
Les députés de la commune de la ville de Strasbourg
TURKHEIM. SCHWENDT.
P. S. — La nomiuatiori de M. le comte de Rochambcau au
comniandf'ment en chef de n(»tre province ne peut que vous
être Hgréuble, ainsi que celle de M. le baron de Flachslauden,
en secoud.
XXI.
Brevet portant nomination de M. le baron F. de
Dietrich.,
«fi gmiUé de emmniuain prèi le Magistral de la Viik de
SêradwurÇt ki aux OmeM dane la eéanee du 6 JuUki f789,
Aujourd'buy vingt huitième du mois de Juin mil sept cent
quatre vingt neuf le Roi, étant à Versailles, Sa Mnjt'^té a été
informée que l'état de la santé du S' Gérard, Préteur Royal
de Slra>bourg, ne lui permettoit pas de s'occupper avec la
même activité que ci-devant des détails de l'adminifitration de
* Hotion sur la nallité des mandats impératifs de!^ bailliages, à ren-
contre dt! I.i volonté nationale exprimée par l'Asaeinblée nationale. CeUe
pièce n'est pas reproduite ici.
858
BEVCB O'ALSACB
celte ville; c'est par ce mdif qu'elle juge nécessaire qu'il soit
suppléé par une personne en qui elle retrouve les mêmes
lumières et le même zèle pour le bien public. Les preuves
multipliées que le S' Frédéric Baron de Dietrich a données
de ses talens ne permettent pas de douter qu'il ne remplisse
avec succès une pareille mission ; elle se porte d*aatant pins
volontiers à la lui confier, que d'un cOlé il connaît parliiite-
mont la constitution dn magistrat de StraslMorg dont il est
membre, et que d*un autre eôié il a sca se concilier Teslime
et le suffrage non seulement de ce corps, mais encore de tous -
les che& d'administration de la province. En conséquence Sa
Majesté a ordonné et ordonne que pendant la maladie du
Gérard, ledit S' Baron de Dietrich s'occuppera en qualité de
commissaire du Roi de toutes les affaires relatives à l'admi-
nislrntîon de la ville de Slra>bourg el corrt-spoiidra l )uchant
ces mêmes allaires avec le ministère, lui donne à cet effet pou-
voir, commission et mandement spécial. Veut qu'en ladite
qtialitr il puisse prendre ranji et séance au nom de Sa Majesté
en la maison et hôtel commun de ladite ville, entrer dans
toutes les assemblées du magistral et dans tous les conseils
qui s'y tiendront, tenir la main conjointement avec ledit
magistrat au maintien des droits, privilèges et immunités de
l'université de Strasbourg, pourvoir à Tadministration de ses
biens et revenus, empêcher que les dits biens et revenus
aussi bien que les fondations, bourses et bénéfices destinés
pour Tentretien des études ne soient appliqués h d'autres
usages et que les charges, dignités et honneurs de ladite uni-
versité ne soient conférés à des personnes incapables, enfin
veiller sur la bibliothèque publique, sur la librairie, sur Tim-
primcrie et sur tout ce qui regarde la jurisprudence, la méde*
cine, les arts, les sciences et les belles -lettres. N'entend an
surplus Sa Majesté autoriser par le présent brevet ledit S'
BarondeDietrich à exercer aucune des fonctions judiciaires que
le Prêteur Royal de Strasbourg est dans la cas de remplir,
Digitized by Google
L'ALSAGB PBNDANT L \ RÉVOLUTION FRANÇAISE
358
finetioiis qu'èlle loi interdit expressément, mande et ordonne
tant an Prince Maximilien de Deux Ponts, maréchal de camp
des armées de Sa Majesté actuellement employé eu Alsace,
qu'au S' de Ghaumont conseiller en ses conseils, maître des
requêtes ordinaires de son hôtel, faisant les fonctions d'Inten-
dant en ladite province d'installer ledit S* Baron de Dietrich
au magistrat de Strasbourg en ladite qualité de commissaire de
Sa Majesté et de le mettre en exercice des fonctions qui lui
sont attribuées par ledit présent brevet, que, pour assurance
de sa Tolonté elle a signé de sa main et fkit contresigner par
moi son conseiller secrétaire d*Btat et de ses commandemens
et floanees.
Signé : Loms et plus bas : PmrstouR
A,dre98e des oitoyens de Strasbourg^
à yoaseigneum les Elals généraux de France.
Les dtoieiis de Strasbourg partagent à Textrémité de l'Em-
pire raUégres:» générale sur la réanion des représentans
de la Nation françoise de tonlss les classes, rangs et digni-
tés, en un seul faisceau qui réunit force et lumière. Nous et
nos neveux, Messeigiieurs, nous reposerons tranquillement
à l'ombre de cet arbre majestueux qui va reprendre une
Fie nouvelle par les efforts combinés du bon père et des tils
vertueux de la patrie.
Il sera consolant pour nous» qui comparoiasons la première
* Catta pièce fat lue et enregistrée à t l'assemblée générale da Magis-
trat de la Tille de Strasbourg, dit» les Sénat et XXI lundi le six Jnlllet
mil sept cent quatre vingt neuf. Trombbrt, secrAlaire. • M. de Dietrich
fal solennellement installé le tnômo jour, à dix heures du matin, dans
l'une des s.xllesdtj rilùtel-de-ville. Il fut introduit dans le lien des séances
par Id prince de Doux-Pout^ colonel du réginieut de RoyahAlsace, et
plos tard roi de Bavièra sons le nom de MaxiiiiilieQ4oMpli.
Noovelk Série. - » Année. 28
86A
fois par nos députés, au milieu de tous, Messeigneurs, quaad
oette Assemblée à jamais mémorable aura consolidé le bon-
heur de la nation.
AeheTés, illastres dtûienay ?olre outrage et reeeTés le
tribal de reoonoolBsanee et de yénérttioo que nos cœurs
Toas offrent
Noos sommes, afec on profond respect, Nosseigoeors, m
très-humbles et très-obeissans serviteurs.
An nom des éleetears représentans la Commune de
Strasbourg,
Baron de Klinglin, élu électenr de la tribu de la manance,
Meyé, Schoubart, J. Dan. Saura, Andréas Meyer. zum Aq-
ckern, Meyer, électeur, Fischer, avocal -général, Ditterich,
profer^seur, élu électeur de la tribu des pelletiers, Jean
Millier, Ghappuy, électeur de la tribu des vignerons, Con-
rad Meyer, électeur de la tribu des cordonniers, J. Baptist
Hartmann, Jean Fréd. Mûller, Kiefer. de la tribu d Echaase,
Fréd. François Plarr, J. M. Remond, Jacq. Fréd. Hetzel,
Dietsch.Goguenat, Jean PfaCT, Hirschel. Silbennanu, Schatz,
Sian, Rtttt, Fendrich, électeur de la tribu des manaos, StoU,
Rohrbach, Hechier, Wunderer. Schoeegans, Reubel, HatI,
6. Fréd. Steinbach, Reyth, M^ybaum, Hetsel, Jacob Adam,
Frants Gollin, Daniel Heydel, Heinrich Weber, Diebold
Pflster, Micbael Hagenstein, Knoderer, liebich'.
* Une note, émanant peut-être de M. de TQrckheini, jointe k h pièce
aathentiqae, qui fat sans doatd établie eo double, porte que l'adresse
fut présentée an ministre le 7 juillet V7B0. Noos ignorons si l'adresse
fat également d^^oaée sur le bnrean de TAssemblée nationale, etti c'est la
même dont parient les députés dans lenr lettre du 15 juillet. On peut
s'étonner au«si que quarante-cinq rcpr'^spntants seulement sf» soient
associés à celte manifestation politique. G est uq peu plus du tiers.
Digitized by Google
L'ALSAOB PSmWlNT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE 366
xxm.
Lettre des députés de Strasbourg
0112 emmimiin» de la bourgeoitU.
Versailles, ce 15 Juillet 1789.
Messieurs,
De nouveaux dangers menaçaient le royaume; l'assemblée
naliuuale, ferme et immobile au milieu des oragea, vient de
les surmonter et d'écarter le dernierobstacle qoi se sera pro-
bablement opposé à la régénération de la France. L'exil de
M. Necker dont les ennemis de l*état aToient arraché samedi
dernier l'ordre an Roi, combiné avec de nombreux bataillons
et trains d'artillerie dont on avoii entouré la capitale et la
résidence excita la fermentation lapins terrible. Dès le diman-
che la boargeoisie s*arma à Paris, et en Tint aux mains a?ee
les csTaliers étrangers; las spectacles étoient fermési les bar-
rières, ol^et de la halae publique, en fiea et le canoti dirigé
contre les eitoyenn annonçait la vengeance et les carnages.
L'Areemblée nationale conjura le Roi de retirer les troupes
et de confuT la i^nvde de sa capitale aux compagnies bour-
geoises; elle y mêla le regret des vertueux ministres exclus
du Conseil du Roi. La tentative fut inutile. L'Assemblée inter-
prète des sentiments de la nation déclara que M. Necker et
les autres ministres emportoient sa reconnaissance et ses
regrets, insista sur l*éloignement des troupes, dédani ia res-
ponsabilité des nouTeaux ministreH pour tous les malheurs
présents et qui poorroient s'ensuivre et arrêta qu'elle ne
reoonnoitroit aucun intermédiaire entre elle et le Roi, et
qu*ayant mis sous la sao?egarde de la loyauté finn^se la
dette nationale, il n'étoit aucune puissance qui put prononcer
le mot infâme de banqueroute. L'Assemblée persista en môme
tems dans tous ses arrêtés antérieurs, et plus de 80 membres
de la noblesse du parti dek majorité j adhérèrent Le mardi
la milice boniigeoiae de Paris qui 8*étoit enrégimentée et avoit
356
REVUE D'ALSAOB
établi le meillear ordre ponible dans la capitale B*emi»ara
de THotel des CiifalideB et des armes et esnoas qui y étoient
enfermés : elle s*aoerut jusqu'à 200,000. On interospta des
ordres adressés an goavemeur de la Bastille, de se d^ndre
jusqu'à la dernière extrémité; le canon fat braqaé contre la
bourgeoisie : on envoya une députation d'une centaine de
bourgeois pour le conjarer d épargner le sang des ciloj'ens.
Il eut l'imprudente cruauté de les faire massacrer. Kien ne
pùt plus contenir la fureur du peuple : ce repaire du despo-
tisme fut emporté d assaut et le gouverneur ainsi que son
major décapités à la place de Grève. Le prévôt des marchands
Flesselles, qui avoit trahi sa commune, fut immolé sur Tes-
calier de ville. Tout Paris fut éclairé pendant la nuit Notre
assemblée étoit déjà réanie depuis 80 heures sans désempa-
rer. Nous oonjarftmes deux Ibis le Roi par des dépntations
nombreuses, de reuToyer iss troupes; il persista dans ses
premières résolutions. La guerre elrile aUoit éclater avec
toutes ses fureurs : on annonçait des mott?emens en Bretagne
et en Normandie; les troupes balancoient, on proposoit oe
matin de rechef de tracer au Roi le tableau des horreurs
auxquelles sa capitale alloit ôtre livrée par une suite des con-
seils violens des nouveaux ministres, lorsque le Roi, unique-
ment dirigé par son cœur, vint seul avec ses frères se jetter
dans les bras de la nation. Il fut reçu avec ivresse, annonça
le renvoi des troupes et s'en remit au zèle et à la fidélité de
l'Assemblée. Tous les députés le reconduisirent depuis la
salle jusqu'au château; plus de 50,000 Ames étoient sur les
avenues, tout pleuroit et crioit : Vive le Roi ! La Reine tenant
en ses bras le Dauphin, entourée de la famille royale, étoit
sur le balcon du château. L'air retentit de cris redoublés;
jamais on vit un spectacle plus touchant Le Roi étoit sans
gardes, entouré de Tamour seul de sa nation, plus formidable
et plus sftr que jamais. Cent députés se sont tout de suite
rendus à Paris pour calmer la capitale ; on a dianté le fi
Dêum cet après-midi.
Digitized by Google
L'ALSAGB PBMDAMT la BfiTOL«JTn)M F&kHÇàOm 857
Nous eanyerioiiB en Train de fouB peindre les transports
qttlnspire ce changement lieureax et soudain. Nous croyons
que rien ne s'opposera plus an succès de TAssemblte natio-
nale et qae ce grand exemple prouvera pour le bonheur de
rhumanité que la force militaire, à laquelle oa doit peut-être
le plus les progrès du despotisme, peut échouer contre la force
nationale éclairée par Topinion et dirigée par une fermeté
sage.
Votre adresse sera lue demaiu, messieurs. Nous aurions
désiré qu'elle eut été signée ainsi que celle des autres villes
par tous les électeurs et qu'elle eut contenu l'adhésion aux
arrêtés de l'assemblée nationale. Monsieur le maréchal de
Broglie a remplacé Monsieur de Puységur et Monsieur de
Breteuil le yertueox Necker; mais il est douteux s'ils conser-
Teront leurs places contre le vœu presque unanime de la
nation.
Nous avons Thonneur, d*ètie, aren un attachement iavio-
lable, Tos très-humbles et très*obéissans serviteurs.
Les députés de la Commune de Strasbourg,
TOBCKHEIH. SCHWBaDT.
P. iSL — Ci joint le iV^e/ de iUelaraiim des droUê de
Fhomm,
XXIV.
Réponse de l'Assemblée nationale
à fadreeee dee habitante de StraeknÊrg,
L'Assemblée Nationale reçoit les témoignages du respec-
tueux dévouement de la ville de Strasbourg et elle me charge
de lui en témoigner sa satisfaction.
Le duc de Liarqoort, président de l'Assemblée nationale.
IQL les officiers monieipanx de Strasbourg * .
> L'original ne porte aaeone date, mais l'enNinbla des événemeitto et
la ptaoe da doeuMiit an mllieii de la liiiae dans laqoelle il ae trouve le
86B
D'ALSAflB
XXV.
Lettre des députés de Strasbourg^
aux eommiuaSreê de la bourgeoùU.
▼•naiUes, ee fj Juillet im.
Hasdenra,
Noos tfons reço dw défaite indirects de la fermentation
qui a en lien h Strasbonrg. Noup n^avons pu r ajouter une
foi entière et nous n'avons cru devoir en conlirmer aucune
partie près des minisires qui nous ont interrogés, parce que
nous n'avons reçu à ce sujet aucune lettre onicielle, ni d»*.
votre part, ni de celle du Magistrat. Vous sentirez sans doute,
messieurs, combien vous êles intéressés à ne nous laisser
ignoror rien de ce qui s'est passé. Il importe à votre propre
cause de nous instruire de ce qui est arrivé, de ce qui y a
donné lieu, et de l'état actuel des choses sous le rapport de
lintérét public de la ville et particulier de la bourgeoisie.
Noos attendons de tous, messieurs, eette marque de confiance
i laquelle nous stods droit, tant à cause des fonctions dont
TOUS nous avez revêtus, que par notre léle pour tout ce qui
peut intéresser nos chers concitoyens.
Nous avons l'honneur de vous adresser on arrêté de TAs-
semblée nationale relatif aux drconstances dans lesquelles
vous vous êles trouvés.
Recevez les assurances de notre bien sincère et inviolable
attachement, avec lequel nous avons Thonneur d'être vos
très-humbles et très-obeïssans serviteurs,
TiiRKiUilM. SCUWENDT.
mettent forcément entre le lô et le 27 jaillet. On pourrait trouver bien
laconique l'exprenion de U satialiMtionde l'Auemblée iiatioiial«,aiirlovt
en face du lyrisme de l'adrene strasbonrgeoiae, si l'on ne se rappelait
qu'indépendamment de si>s nombreuses occupations, la Conslituaiile
devait répondre à cette époque i quinze on vingt mille morceaux d é-
loquence pareils.
Digitized by Google
h'AIMXm miDAMT L4 itTOUJTIOM VBAMÇAIBB 800
XXVX
liOttre des représentants de la bourgeoisie
am députés de Siruabourg^ à Versailles.
«jniUitim
Messieurs,
Nom Toos deronn un récit fidèle des désastres que nous
arons éprouvés et du saccageraent de la maison commune de
nos pères qui a été li?rée au pillaga Les troubles ont oom-
meneé ]e dimanehe aoir« i9 Juillet» lorsque la non?elle de Tes-
eatade de la Bastille et de Texécution de son gonremenr eut
appris à la multitude à calculer ses forces. Cet événement» qui
rendra à la nation une portion précieuse de Iil)erté, qui avait
été encbalnée jusques là par Tappareil de la force militaire,
fut marqué par illluminaliott de plusieurs quartiers de la
. ville, dans la nuit du dimanehe, qui dut être générale ës jaurs
suivants \ Elle favorisa la dévastation de la maison de M.
Lemp, Amraeîfter', qui avait encouru la haine de plusieurs
classes de ses concitoyens. Ivcs portes furent enfoncées, les
•vitres cassées et la présence de Télat major arrêta les excès.
Lcjuurdu lendemain avait été fixé depuis plusieurs jours
par le magistrat pour communiquer aux représentants de la
bourgeoisie le résultat de ses délibérés sur le cahier des
doléances. Le mécontentement avait déjà gagné les citoyens
du luog retard de cette communication.
Réunis à la députatlon du Magistrat dans l'après dîner du
' Dès le 18, au soir, la nouvelle de la prise de la Bastille parvint à
Strasbourg; la fa^^de brillammeut éclairée de I botel de la MaUon liouge
•nr la Plaoe d'Armes (place Kléber) Tannonça, vers 9 beuree du aoir, à
lafoale qui enoombnit la place et qui salna cette noavelle de eria répé*
tés de: Vive It Roi!
• Jean Lemp, nô en 1730, membre de la Chambre des XV depuis 1770,
auimeistre en 1781, détesté pour ses manières arrogantes el brnsfjues à
r^ard de ses concitoyeas. Sa maison était au cuîn de la rae da Bouclier
et de la me d« Dentellee. D émigra plus lard, revint en Alsace et mon-
rat comme jnse à Stnsboari^ en 1809.
BSVI» d'albaob
lundi, 20, à la chambre des XIII, nous remarquâmes à l'ou-
verture provisoire que le magistrat acconiait sans réserve les
objets relatifs à la comptabilité, à l'administration des reve-
nus publics, et opposoit l'observance de plusieurs siècles au
changement proposé pour rendre l'élection des échevins plus
populaire, pour l'admission du scrutin et rorganisation mixte
de la Chambre de XV, sar lesquels objets un mémoire long
et détaillé dut exposer tous les moti& de réaistance du magis-
trat, pour que les représentants de la bourgeoisie puissent
l'examiner de sang fh>id et se déeider en pleine connoissanœ
de cause.
Gonndssant, messieurs, les principes de la rumeur publi-
que, qui augmentoit Tisiblement, nous dûmes nous promettre
peu de succès de ce nouTel examen et, à Touwture des con-
férences, nous répétâmes sommairement ce que Tun de nous
avoit annoncé l'avant-veille en assemblée générale du sénat
et XXI avec énergie, que le magistrat laissoit échapper les
rênes du gouvernement paternel, en se retranchant derrière
les parchemins. ^
Nous ne fûmes pas un quart d'heure en conférence sans
être obligés de quitter la salle dans laquelle les pierres pieu*
voient de la place de l'Hôtel-de-Ville. Nous nous rendîmes
à l'assemblée des représenlans convoquée pour entendre le
résultat de la conférence \ Elle ne put se résoudre à acquiescer
aux propositions d*un nouvel examen sur les questions qui
lui tiennent le plue à eœur pour assurer l*égalité politique
des citoyens et leur influence dans les élections des admini-
stmteufe du bien commun et de ses juges librement éli-
gibles.
M. le Baron de Dietrich, commissaire du Roy, prêteur, sur-
vint, résuma lee demandes de la bourgeoisie et se ciiarget
* Elle avait lien au local de la Tribn du Miroir, an cafc du Miroir
actuel dans la rue des Serniriars, c'e»l*à-dire presque enlace de l'Hôtel-
de-ViUe.
Digitized by Google
L'ALHAGB PBMDÂMT LA. BftVOLUTION rBANÇAlBB 381
de fliira eonnattre aa Magistral la détermiiiatioii tane et
inébranlable des citoyens à en demander' réiéeution. Le
magistrat ae rendit et oenx qui fùrent préseae signèrent Tad-
héaion qui Ait rapporife par M. de Dietriehaux repréaentana
et par M. le tmron de Klinglin, lieutenant du Roy, Tan des
représealaiis, à un peuple innombrable, qui se tint dans les
rues.
Les citoyens retournèrent contens et arrêtèrent le même
soir une adresse au magistrat pour le remercier d'avoir rendu
le calme en cédant encore à lems et l'inviter à se joindre par
décret aux représentans de la commune pour demander au
Roy la confirmation du pacte de combourgeoisie qui alioit ôtra
renouvelé.
Des citoyens paisibles remarquant dans la foule du monde
qui inondait les mes, une quantité de figures qui leur forent
ineonnoes, entendant de toute part déclamer sur Ténergie
des exécutions de Paria et la prompte justice que le peuple
s'était rendu lui-même, en conçurent de Talarme et se pré-
sentèrent chei H. le comte de Rochambeau, nouveau com-
mandant de la province, pour obtenir son agrément que la
bonne bourgeoisie soit armée et unie aux troupes pour fldre
la police.
M. le commissaire -prêteur réclama la môme faveur et ne
put Tobtenir, rEtat-major comptant trop sur son influence et
sur l'effet de la discipline militaire*.
fjes trois journées marquées pour les réjouissances publi-
ques sur Tapparition confiante et paternelle du Roy aux
Btats généraux, n'étoient pas écoulées encore : les nuits livrées
aux excès et à la boisson faisoient redouter du malheur et
Ton scut trop tard que la boisson avait été offerte à beaucoup
dindividos.
* Rochambeau était arrivé le 18 sealement à Strasbourg et ronnais-
aait eaisore trop peu la sitnation ponr oser donner des armes mx bour-
geois.
808
UVUB D'ALBACn
Le mardi mttfn, 11, le magIsM oonflrmt en assenblée
gMnle dn Séaat et XXI ranété de la nille et réeoiat d*en
demander an Roj la eonfirmatioii. Ce décret dut être corn*
maniqné aux repréeentans aMemUée dana raprës-dtoer de
mardi Ils s'y rendirent pour le rece?ofr. Lea mes flirent
déjà inreslies de monde; la cabale, Tenrie, la fareur, le désir
du pillage, d'autres passions dont Dieu cnnnott les moteurs
et dont le tcms découvrira peut-être la traîne, avoieiit répandu
le bruit insidieux faux et calomnieux que le magistrat s'étoit
rélraclé de l'arrêté de la veille.
Dès que nous eûmes occasion de remarquer que cette
calomnie échanffoil les esprits, nous demandâmes Timpres-
8ion rapide du décret confirmant la ratification pleine et entière
du cahier. Ëllc fut exécutée rapidemeut; plusieurs de nous
la lurent au peuple qui nous menaçoit jusqu'au haut de
Peacalier de la salle dana laquelle les repréeentana furent
aaaembléfl.
En ▼ain, réunis à rBtat-maJor, expliquâmes noue a?ee
forée et confiance que toutes les demandes de la bourgeoisie
étoient accordées. On nous arracha le papier des maii» avec
fureur, criant, mais on ne diminua rien parce qu*on avoit
abusé de la crédulité des instrnmens de ces désordres, en
leur persuadant que tous les octrois dévoient cesser, qu*à
Paris on aroit démoli les bureaux d'aides et de perceptions
et que lout seroità meilleur prix en intimidant les magistrats.
Nous vîmes avec effroi les hurlemens s'accroître. En des-
cendant nous vîmes la place remplie de femmes, d'enfans et
de soldats sans armes. M. le lieutenant du Roy fut prié de
trouver un moyen de faire retirer la troupe non armée dans
ses quartiers. Plus tard il fut distribué des billets séditieux :
Citoyens, attaqués, nous aimons à manger la viande à aussi
bon marché que tous! Les billets, dont TEtat-migor eut con-
noissanoe, rengagèrent protnblemenl à placer un renfort de
troupes défaut Phôtel-de-Tille et peu après à liiire battre la
Digitized by Google
L'ALUOB miDAMT LA »tVOLimOM FBAMÇABl 868
fâoéimle pour la ratnite dea tronpea. Gelte rtinite des nl-
dits dans laar quartier Itataoifie immédiatemeot à A hema,
de l'apparition d^ouTiiers armée de bâches et marteaux qui
a'arancèrent par trois mes, enfimeèrent afoe leurs haetaes
les portas de rhôtel-de-rille, y cherehèrent les éeliellea pour
reacaiader et montèrent paisiblement dans les étages supé-
rîeors. Le< portes des caves furent hachées et 1700 mesurc^s
de vin détruites. C'est une perte qui seioit la suito naturelle
de tout tumulte de cetti- espèce. Mais un hôlel de-ville dans
lequel aucun magistrat ne demeure, escaladé à une heure uù
aucune chnmbre d'icelui ne siéiîeoit, pour détruire, décliirer
et anéantir les papiers, les documensde huit siècles qui assu-
rent leur état et leurs privilèges à une bourgeoisie fidèle et
paisible, Toi là Téfénement que nous avons ?u sous nosyenx,
ayant un militaire nombreux armé, posté derant et à la porta
da est hOtel-de-Tille. Il a été exercé one flireur barbare sur
des papiers; ils ont été tous jetés par les fenêtres, trsinés
Jusqu'aux foMéa pour les jeter dans la rivière, et toutes tes
ruas étoieni jonobéea de papiers, des inrentaifes de partage
et aueeaaaîon de noa pères et des comptes des tutelles des
orphelins. Après avoir eofi»neé les portes et doubles portes
de toutes lea archives pour Jeter dans la boue les bulles d'or
des empereurs, des chartes et lettres de nos Rois, on a démea-
blé avec les huches toutes les salles, détuilé le toit, et on a
poussé la démence jusqu'à jeter par les fenêtres les poèlei»
de fonte de fer.
Dans ce pillage affreux la consigne des troupes du Roy fut
de prévenir l'incendie; leur fonction et leur présence se borna
À agir lorsqu'on seroit intentionné de mettre le feu.
Le dépôt des mineurs à la chambre des tutèles, le dépôt
des osasses en litige au greffe du sénat sont pillés. La seconde
attaque fut dirigée vers VOmgM ou bureau de perception
des aydes, les portes enfoncées et la recette pillée.
La trolaième attaque fut eommanoée au greffe de la ehan-
864
br» é» eontcato. Les seélérato j ftirent déjà, s'étoient déjà
saisis de deux lissses. Imr hattir fat arrêtée par S. A. S.
Mgr. le prince de Dtnnstadt» qaî exposa sa vie pour la tran-
quillité ftitare des cttofens ^
Dans la noit soirante la maison du & Hogg, magistrat
intègre, trop attaché (an moment présent) à la lettre de l*an-
cienne constitatioD, fiit saccagée arec barliarie. tons les men-
bfes, one bibliothèque choisie jetée dans la rivière. Tirons le
rideau sur ces scènes affreuses
Nous eûmes la sa tisfaclion très-triste mais toujours sensible
à uos cœurs d'apprendre le lendemain que les militaires gé-
néreux qui avaient vu d'un œil humide et baigné de larmes*
cette dévastation affreuse qu'ils n'a voient aucun ordre d'era-
pécher, frémirent quand ils purent s'éclaircir que la bour-
geoisie n*aT0it pas trempé dans cet affreux complot ; qu^eile
avoit reçu une satisfaction entière du magistrat et qoe tous
les Ivoits de rétractatioDs étoient oontrouTés.
M. le comte de Rochambean; témoin de la donlear des bons
citoyens, attendri de lear désespoir de voir dispersé et proftiné
un dépôt aussi respectsbie, 8*abandonna à la confiance et ne
mit plus ancon obstacle à Tarmement des citoyens. Il eat
lieu aTOC ardenr et passion dans la matinée même; le citoyen
se mit snr le champ à la redierche des coupables, en arréln
près de 300 contre lesquels il eut des soupçons fondés et cette
ardeur des propres parents A dénoncer les membres coupables
de leur famille, a prouvé l'aversion générale contre cette
action atroce et détestable. Aucun citoyen considéré, riche ou
pauvre, n'a pu encore être découvert fauteur de cet attentat.
^ Le prinee FrédérioLoms de Hesse-Damistadt était colonel de rnn
des régiments en frarnison à Strasl)ourg.
* Mop^r était membre du Conseil des XV, détesté plus particulièrement
parce qu il élablissait, enlro autres, les imputa. Il demeurait au quai des
Bateliers.
' Lee soldai» avaient assisté sans anenne émotion an pillage et qael-
qnes-nns y avaient méine applaadl.
Digitized by Google
l'alsacb pendant la révolution françaiss 866
Quelques hommes de mcsara âi88olDes,reoonno8 libertins dès
longaes «nnées, se troufentdsns la liste ISittle des coopérans.*
Ploslears tentttives postérieures sar la maison de la taille,
repoQSsées par le iNiron de Rattenberg, ont prouvé Tesprit
de pillage qui animoit les auteurs. Le service des gardes bour-
geoises a fait naître la tranquillité. Il fallut la raffermir en
publiant une diminution sur le pain el la viande, en dédom-
mageant le boucher et le boulauger sur la caisse publique de
la perte de la vente
Tel est. messieurs, le récit fidèle de nos malheurs. Nous
ne vous parlerons pas de la diminution éDorme que la caisse
commune va souffrir par riusurrection des bailliages.
Occupés tons à mettre la dernière main à la rédaction dn
eahier accordé, nous ne Tisons qu'à rétablir le calme an
dedans. Ne désespères pas, messienrs, de votre patrie; les
TCBux des citoyens s'adressent à la divinité pour qn*elle aye
pitié de nos maux et nous seeorde sagesse pour en détourner
de pins grands.
Nous sommes avec un attachement inviolable, messieurs,
vos très-humbJes et très obeïssans serviteurs,
Les commit^sah f's représentons la commune
de Strashourg,
FisGUBR, Lacombe, Sculbart, Hervé, Turgkueui,
WUNDSRBR, SpIELMAUN.
* Un seol coupable, ouvrier menuisier, natif de Mayence. fut penda
quelques jours plus tard, pour avoir volé, pendant le sar de l'IIofcl-de-
Ville, une poi^^iién de louis d'or. Un autre condamné à mort, Ctiristopbe
Gambs. fut grâcio, parce qu'il était d^lIM lunille de notables strasboor-
geois. Les lettres de grâce signées dn roi et de M. de LaloniHla-Pjn se
faroBTent encore an arohÎTes (fimés P. P., liasse 1).
888 uvra d'aiaaob
XXVIL
liOttre des députés de Strasbourg
aux reprétenkmii de la bourgeoisie
▼MMllllM. eè t AoAt nat.
M68Bl€Uf8}
Noos STOOS llionnear ds toqs fiire pirt qo'à l'arrivée d*on
Courier qui noua a été envoyé par le Magistrat, et qoi noos
a remis deux |>aqiietfi, Ton contenant un mémoire détaillé de
tont ce qais*e8t pa88é,rautre copie de la procédure extraordi-
naire, instruite contre le nommé GamlM, tonnelier, afec une
lettre pour le ministre^ pour lui rendre compte, que d'après
le ?ciu de la bourgeoisie, il avoit suspendu Texécntion du
jugement: nous nous sommes trouvés an moment embarassés
par ce qu'il n'y a encore ni ministre de la guerre, ni garde
des sceaux de nommés.
Cependant nous nous sommes aussitôt présentés clipz M. le
comte de St. Priest, ministre chprgé par intérim du travail
avec le lioi ; nous avons demandé avec instance qu'il soit
prononcé sans retard un sursis formel à ce jugement, et nous
l'avons obtenu.
Le courrier qui V0U8 remettra cette lettre, messieurs, en est
porleur; il va mettre les intéressés à même de solliciter des
lettres de grâce ou de conversion de peine, et nous nous |M)r-
terons avec la môme chaleur et le môme sèle à seconder la
demande, qui pourra en être Iklte.
Nous sommes sensiblement affligés des pertes réelles que
la chose publique souffire par la dévastation des archives pré-
cieuses de notre bonne vîUe. Nous avons appris avec atten-
drissement, avec quel empressement notre bonne bourgeoisie
B*est portée à établir une milice bourgeoise et à assurer par
ses dispositions la tranquillité des citoyens.
... Puissent le calme et Tordre renaître et faire oublier
la convulsion qui vient d'avoir lieu. Nous sommes peinés de
Digitized by Google
L'ALBAOB PIRD4MT L4 BtVOUmON FtUMÇAjm 867
n'tvoir reçu aneons détaiia de voira part, nous en attendons,
peraaadéfl qn*ayant en dans ces circonstances des intérêts à
ménager, tous aves à noos en eonller les suites. Ne dontes
pas, messleors, de notre zélé ponr les assurer et remplir
vis à VIS de nos coneitoyens le devoir bien doox que leur
oonllance noos impose. Nous espérons qu'ils contribueront
de tous leurs moyens i faire régner la paix si désirable et
si désirée par l'Assemblée nationale, dont nous avons fait
connaître le dernier arrêté, qull est bien nécessaire de rendre
public.
Elle s'occupe maintenant de la Gonstituliou. mais re n'est
qu'au sein de la paix el de Tordre qu'il est possible de bien
calculer des lois. Nous sarons combien les représentants de
noire bourgeoisie ont de mesure et de sagesse. Cette assurance
noos convainque que nous n'aurons à rendre compte au gou-
vernement que de rutilité de leurs vues et de la modération
de leurs démarcbes. C'est ainsi que nous les avons dépeints
au gouvernement, à qui nous avons toujours vantés la fidélité
et Tamour des bourgeois de la ville de Strasbourg pour leur
souverain.
Beoevex les nouvelles assurances de bien sincère et invio-
lable attachement avec lesquels noos avons Tbonneur d'être
messieurs.
Vos très-humbles et très-obebeans serviteurs,
Tdrkbxim, Sghwendt.
XXVIII.
Iiettre de M. le comte de Saint-Priest
aux Pr4lmr% ei CotmU du MagUêroi dê Stroibourg
\Vrs.iilli's. 2 Aoùl »7h9.
L'intention du Roi est qu'il soit sursis à réxéculion du
jugement que vous avez rendu contre le nommé Christophe
m
BBVUB D'ALBAOI
GamibB, bourgeois de Slrtaboaif ; c'est se que Sa Migeslé ne
ehsfge de ?oos marquer.
Aussitôt qu'elle aura nonuné on garde des sceaux, il pren-
dra ses ordres sur ce qu'il convient de foire à Tégard des
antres particuliers également accusés d*aToir eu part à Té*
meute qui a lieu à Strasbourg, et il tous Ibra connaf tre ce
qu'elle aura réglés
XXIX.
liettre du Magistrat de Strasbourg
afix députés de la ville à VereaiHe».
StnalMNiis, e» 5 Aoast vm.
Messieurs,
L'événement funeste dont nous avons eu Phonnenr de vous
faire part dans notre dépêche du S8 du mois dernier et les
suites qu'il a entraînées, avoient absorbé tous nos soins et
nous n'avons pu suivre à temps l'impulsion de nos sentiments
pour en faire parvenir Texpression à l'Assemblée nationale.
Nous avons l'honneur de vous adresser ci -jointe notre adresse
tardive on espérant que vous voudrez bien en faire l'usage
que votre prudence vous dictera et la présenter en notre nom,
au cas que vous ne vous aperceviés que son retard pourroit
efTacer la sensation favorable que nous désiroofl qu'elle ût sur
celte assemblée.
Pour vous mettre d'ailleurs, MM., en état de juger à quel
point les esprits continuent à être animés dans la province,
nous joignons une note sur la situation des affaires qui inté-
ressent ladministration du patrimoine de cette ville dans la
seigneurie de Barr. Vous j verrés en outre les mesures que
* Nous n'avoni pas retrouvé l'axpéditioo primitiTe de eette lettre au
arehivtts, mais seulement une copie certifiée conforme à l'original ; peal-
Mre ee damier ébut-il resté entre les mains des dépotés à Versailles.
Digitized by Google
L*AI.8A0B PmDAMT LA BtTOLUTlOM IBAKÇIUB 8Q0
nous vnm prises poar j maintenir la tranqnilttlé. Noos ne
ia de? 008 pas moins aux eflbrts penoasilb de H. le Gommia-
saire da tLcj, dont l*ardenr et le zèle pour ramener tons les
esprits à une pacification et tranquillité heureuse sera à jamais
on motif prédenz de notre rive reeoiinaissanoe. L'eeprit d*in-
sorrection a gagné plus on moins tous nos bailliage?, même
la Robertsau n'en a pas restée exemte, et nous menons d'être
avertis que dans cette dernière la commune se prépare à
forcer l'Obermeister à se démettre de sa place et prétend pro-
céder à l'élection d'un autre, tandis que le droit en a toujours
compété aux directeurs au nom de la commune de cette ville.
Le même procédé a eu lieu à Dorlisheim et à Illkirch contre
les prévôts qui s'y trouvaient établis. Indépendamment de
ces TÎolences les habitans d'Illkirch forment des demandes
sur des forêts et antres droits, directement opposées à une
possession légitimement acquise.
Toutes ces notions, IIH. serviront d*apni à celles qui par-
viendront de toutes les provinces de la France à TABsemblée
nationale^ dans un moment oii cliacnn se croit en mesure de
se procurer la restitution des droits prétendus» sans liMide-
ment, on d^ reconnus en justice depuis des siècles entiers.
. . . Sans doute que l'Assemblée nationale s*en occupe avec
les soins qu elle a consacré à ses concitoyens et nous atten-
dons avec ardeur le résultat de ses travaux pour voir succé-
der le calme à cette dissolution générale.
Nous avons l'honneur d'être, etc.
Les Préteurs, Consul et Magistrat de Strasbourg^.
' Les arcliives n.; renferment que la minute, non signée, de celle mis-
sive. 11 ne s y est puinl irouTéde note spédala lar lesdtetfdretoonaiit
dans le bailliage de fiarr, dont il est qâestioa dans notre leste. On re-
manioen comment le Mafpstrat, qai ne songeait pas avant le 14 jnillet à
s'adresser à FAssemblée nationale, effrayé des conséquences que pourrait
avoir pour les privilèges de Strasbourg le triomphe inattendu du parti
populaire, se hâte de saluer à son tour cet astre nonrdan, dans l'espoir,
dn reste trompear, d'y trouver vn appui eontre les rédamatioBS d'us
grande partie de la boargeoiflie de no^ ville.
Ronvele Série - S* AmiAe 2é
370
unruB d'albaok
XXX.
Adresse du Magistrat de Strasbourg^
à Noueiffneurt compotant fAmmbiée tiatiomle de France,
Stndwarg, 8 àmÊL IIW.
Nosseignean,
II était réservé à rotre aaguste assemblée de poser les
premières bases d'une liberté si désirable aux Français et il
n'appartenait qu'à vos hautes vertus, dirigées par un patrio-
tisme éclairé et soutenu par un courage inébranlable, d'allier
les droits imprescriptihles des citoyens arec leur amour et
leur dévouement pour le Roi. Ces sentiments qui de tout tems
ont distingué la nation française, éclatent avec justice pour
un roi père de son peuple, dans un momeot où il n'éooate
quesoD cœnr pour venir au milieu de ses enfants receroir
rhommage de leur fidélité. Que celte ooble confiaooe est toa-
ehante et qae ne doit pas attendre la nation d'un onTrage que
?otre conatance va eonaomnwrl Noua noua eatimona trop
henreoz de participer à la gloire dn nom français et an sou-
tien de la cause conunune ponr ne paa Tona offrir, noaselgnenFB^
l'hommage de nos reapeets. Nous vons les aurions exprimés
pins tôt si une fbule de misérables sans aven, introduits dans
notre Tille et également ennemis do la commune et du magis-
trat, n*avoicnt suscité parmi nous une insurrection funeste
qui dans les derniers temps a absorbé tous nos soins. Nos
efforts, de concert avec ceux de la bourgeoisie, ont étouffé
les premiers mouvemens de cette aveugle phrénésie qui
appelle du nom de liberté une licence désastreuse, mais nous
n'attendons que de la sagesse de vos mesures et du fruit de
TDS veilles généreuses l'entier rétabliasement du respect dû à
Tordre public et aux lois.
Il ne nous reste» qu'à vous supplier, Nosseigneurs, d'agréer
le témoignage de nos sentimens et à vous énoncer le vif désir
que nous oonserrerons tovjonfs de déibndn^ antant qull
Digitized by Google
L'AïaAOB PBOMJnr la. BÉTOLDTIOM IBAMÇAIBB 371
sera en nous, de Kmte ettdnte, eette liberté mge el bien or-
donnée à laqnéUe nooe aspirons et qne noas attendone de
Toas.
Nous sommes tTee un très profond respeet. Nosseigneurs,
Vos très humbles et obelnants serriteors
Lu Mkur$, Oonma^ Magi9kna dê h vilh
de Strcubowg.
XXXI.
liOttre des représentaatn de la bourgeoisie
aux dépiUéi de Stnabomrg^ à VenaiUee.
StmilKNiig, la 9fl Aoot int.
Messieurs,
Nous aFons eu Thonneur de vous faire part par notre lettre
du 81 Juillet du pillage de rbdtel de Tille et des premières
mesures qui avoient été prises pour calmer les esprits eo
diminuant le prix de la Tiande et du pain. Les conférenees
ont été eontinuées depuis sans interruption entre les com-
missaires du Magistrat et de la bourgeoisie, et tons ise points
susceptibles dinterprétation ont été réglés de commun accord
et à la satisflietlon de la bourgeoisie. Le calme Inlérienr est
dû à M. de Dietricb, qui dans ce moment critique, où Tanto-
rité des magistrats est nulle, agit seul, délibère avec les
magistrats respectés, pour maintenir tant qu'il est possible
leur considération et s'expose à tous les dangers pour qu'il
y aye un point de ralliemeot où aboutissent les demandes de
tous.
Pour terminer les objets qui demandent un plus long
examen et mettre en exécution les § 4, 15 et 18 du câbler,
nous nous sommes rendus successivement aux SO tribus pour
les inviter à procéder à Télection par scrutin des 40 députés
detoguéi pour les affaires oaconomignes mijeQreBettesolijels
893 BBVUB D*AL8ACB
relatifs à la constitution. Le choix a été Ait ès journées
d'hier ei d'avant liier et les depatés s'occnperiMit immédiate-
ment â*an moyen pour déterminer de concert avec les éàéb
des corps la taxe fntore des oonMstibles, tu que la taxe de
6 sols la viande et tS sols la miche de pain présente pour la
première semaine une perte de 15000 livres pour la caisse
commune de la ville et bourgeoisie» qu'elle ne pourroit supor-
ter longtems. La taxe du pain est calculée sur le prix de
19 livres par sac de grain, tandis qu'aux villages qui nous
entourent, le sac coûte 23 et 24 livres. La bourtjeoisie a insisté
que les veilles et fatigues de la garnison fussent recompensées
et celte recompense ayant été annoncée ès maisons publi-
ques, cabarets el autres, qui sont devenus le foyer de nos
maux, il a fallu y céder et le commandant de la province y
a cédé à regret. En conse(}ufnce le Magistrat a partagé avec
le corps des marchands les frais de cette distribution qui a
20 sols par soldat, 80 par caporal et 40 par sei^nt, dont le
produit est remis à M. le lieutenant du Roy pour en ftiife
ftiire la distribution.
H. de Dietrich ayant ftdt sonder avec soin les dispositioiis
des esprits de la bourgeoisie pour connaître les magistrats
contre lesquels il y a le plus de ressentiment, a engagé M.
Lemp, ameister, et M. TreitUnger XV, à loi remettre leurs
démissions dans Tespoir d'obtenir par es sacrifice la paix fsoe-
raie, et M. Flaeh XT s*est demis de sa direetion de la tribu
des jardiniers. On crut que les esprits écbauflés renonoerolent
à toutes proscriptions ultérieures, et M. Fischer les y engagea
au nom de l'intérêt commun dans le discours d'ouverture
tenu à toutes les tribus ; mais plusieurs mouvemens indiquent
que le germe des divisions n'est pas détruit. A la tribu de la
Lanterne une délibération orageuse reclama la retraite du
chef de la tribu et les listes de démissions à obtenir circulent
encore. Tout ce que Tainour du bien de la patrie pout inspi-
rer de courage et de prudence, M. de Dietrich i% «mployé
Digitized by Google
L'ALBIlQK PJLUDAST la. RÉVOLCTION FEÂ.NÇAISE 878
poar conjurer des orages el la toîx générale ae rallie antonr
4e lui pour ae rendre à aea exhortations; l'esprit gênerai de
la bourgeoisie se calme, et il n'y a guereâ que le souvenir de
ressentimens particuliers qui proFocque encor des change-
mens. Nous en fumes là, Messieurs, lorsque nous fumes
interrompus par les cris que la rejouissance fie la garnison
provocqua. Les premières violences furent commises aux
prisons royales pour délivrer lous les prisonniers militaires et
Tesprit d'insubordination se manifesta avec assés de force
pour que Tofiicier gênerai L* du Roy fui obligé de se retirer.
Le jour d'après nous dûmes craindre pour la sûreté dee pri-
sons bourgeoises et de la maison de force. Les citoyens les
pins considérée se répandirent sans armée dans tons les
cabarets pour détourner cea malheurs, harangoer les Iroapes
et leur oarrir les yenz aor U distinetion du Tiers-état et
de la fonle des malheureux détenus pour crimes et correction.
M. d*Be^eWlly, inspeotenr de la ca?alerie, harangua en
pleine rue et acquit de Tempire sur une grande partie de
la caYalerle. Hais aucun firein ne pût suffire pour retenir It
troupe qui s'était livrée aux excès.
M. de Dielrich se rendit à la maison de force pour faire la
classificalioii des diverses classes d'êtres qui y étoienl détenus
et séparer les scélérats de ceux qui étoient enfermés pour
mœurs dissolûs. Partie de la garnison réclama à grands cria
le brasseur Pick. Ne pouvant résister, il leur fut lâché
hier à deux heures. Alors les officiera du régiment de Darm-
atadt se réunirent aux citoyens qui étoient à Tentour de la
maison de force pour conjurer leurs soldats de se retirer et
de ne pas attenter à ce dépôt des membres retranchés de la
société. Le cri uniyersel fut < les 011es >. On laissa sortir
près de 100 coquines enfermées pour mauvaise Tie. Mais
aucun sarriitoe ne suffit, et à la fin toutes les prisons et
maisons de correction furent déblayés. La nuit a été de même
liTrée aux eieès. Tbuies les maisons de marchands de vins,
374 REVUE D' ALSACE
de bnisseiirat da boalangen, ebainutfers, gniSBien oifertes
et de force pour emporter le vin, le ptin, te Tiande ailée,
dans des auges et pots pour fiire boire toat ce qui partiel*
poit de prèe ou de loin i eee désordres. Ge tableau est afllreiix,
messieurs; la troupe est exaspérée contre ses chefs, murmure
contre radrainistration de3 masses, demande reddition des
comptes et la vie des chefs de corps et des officiers n'est pas
en sûreté. Nous déplorons, messieurs, à juste titre d'être une
ville de guerre! Le soldat ne veut aucun mal au bourgeois,
ne l'offense en aucune manière, veut vivre de la meilleure
amitié avec lui. Le cri général de la troupe est ■ tout soldat
bourgeois, tout bourgeois soldat; > mais le mal ae fiut rapi-
dement et sans intention par Texcès de l'intempérance.
Le militaire ene dans lee niea « vi?8 le Tiera-étatl Noos
voulona être libres somme lai, nous ne ToaUms qae debraTSS
gens pour cheb. » Noos ignorons, mesaienrs, eu tous éerivant
à quel point les égards pour le eommandant en ehef retien-
dront la troufie d'aller ^hn loin; le mal est au eomble et les
scènes de disaolution effrayantes.
Nom sommes arec un attachement sincère et inviolable,
Messieurs,
Vos très humbles et très obeissans serviteniB,
Les commissaires representans de la
commune de Strasbourg.
XXXII.
IiOttre du Ma^strat de la ville
à Messieurs les Députés de Strasbourg à t Assemblée natiomie.
Stnaboug. ee 8 Aooit im.
Ls départ des lettres d-lncloses a été retardé par un évè*
nement qui nous a oecupé ees derniers Jours en répandant
une nouTelle allarme dans la ville. Nous nous empressons à
Digitized by Google
h'àUUJM PEKDAMT LA. BftVOLOTION FBANÇAXBB 975
T008 en faire part poujt achever de tous peindre la position
HcfaOTffft dans laquelle noos aYona été. Les désordres arrivés
an 10 et SI Jniiiel ont occasionné aux troupes de la
garnison des fiitigues extraordinaires pour lesquelles il fàUut
d'autant plus penser à la récoapenser par une gratification,
que c'était le seul moyen de retenir beaucoup de nos citoyens
à se livrer à des intentions manifestées par plusieurs pour
feire parmi tonte la bourgeoisie une collecte destinée à cette
fin ou même pour distribuer partiellement des dons ramassés
par tribus, corporations ou cotteries. Nous n'avons pu nous
cacher que cette manière de les récompenser entraineroit des
désordres et des inconvéniens, que nous avons cru de notre
devoir de prévenir après nous être concertés avec MM. les
représentants de la Commune, en assignant des fonds de la
caisse delà ville et de celle du corps des marchands une somme
suffisante pour repartir à chaque soldat âO sols et à chaque
bas^oificier 80. Noos avons même suivi avec une entière
oonfiance cette forme après que UM. les officiers généraux
noua eussent assuré qu'ils disposeroient leur mesures en sorte
que les portions ne seroient pas dépensées dans une seule
journée et qu'on retiendrait le soldat dans les casernes pour
s'y abandonner aux mouvemens de la gaieté que cette grati*
fication devdt leur préparer. Malheureusement que MM. les
officiers généraux n'ont pas été les maîtres, pour Adre t»bser-
ver la discipline qu'ils avaient ordonnée et que le soldat qui
sentoit sa force n'a pu être contenu et s'est dispersé dans la
ville en s'abandonnant à tous les excès de la gaieté de la
multitude. Il survint un point d'honneur mal entendu qui
guida une partie de la garnison à demander avec véhémence
la délivrance de leurs camarades détenus dans les prisons
royales et même sur le refus de les Iftcher à les escalader de
force dans Taprès-diner du 5, en sorte que le commandemaat
ne fut plus en état de s'y opposer. Ce succès encouragea et
le 6 les prisons de la ville et le Raspelhaos eurent le môme
878 BEVUB d'alsaob
sort; ils nettoyeot ces réduits des délinqoaiis, à quelques
malhenreiiz près. On enl lieu de s'appercefoir qa'aDimées
du déflir de témoigoer Tietorieosement la prépAndéranoe dn
Tiers-état, ils eurent essentiellenient ft cœur de procurer la
délivrance des bourgeois Gambs et Pid[, qui avoient été jugés
pour délits commis lors dn saccage de la maison de Tille,
sinsi que de jouir des filles de mauTaise conduite qui étaient
enfermées dans la maison de force. La plupart de ces malheu-
reux ont cherché à la férité, de gagner les pleins champs ;
mais il nous reste toujours l'incertilude inquiettante sur les
mauvaises intentions de ceux qui peuvent avoir resté en
ville. Aussi la vigilance de la garde bourgeoise en a redoublé
et nous devons à leur zèle, de même qu'à celui que les
régimens ont annoncé dès le 7, si jusqu'ici nous ne nous
sommes ressentis d'aucune suite désnstreuse pour la tranqni-
lité publique. Cependant elle a été vivement molestée dans
la nuit du 6 au 7 parles soldats répandus en foule dans toute
la ?ille qui n'ont pu être retenus par aucune mesure de la
fouille de toutes les maisons de bierre, de caflé, des cabare-
tiers, boulangers et chaircntierR. La plupart de leurs provi-
sions ont été consommées et pillées, et même on nous assure
que ces excès ne se sont pas bornés là et que le pillage s'est
étendu au-delà. L*ensemble des demandes que ces dégâts
provoqueront pourra monter à une somme très-considérable^
et si rétat-major ne prend pss de mesures pour pourvoir au
remboursement de ces dévastations, nous nous verrions dans
un nouvel embarras pour aviser aux moyens à ne pas laisser
en perte les citoyens qui on ont le plus souffert. Cet événe-
ment, MM., nous dispense impérativement à c^)ntinuer les
procédures criminelles, occasionnées par la dépouille de la
maison de ville, et le sursis prononcé par la lettre de M. le
comte de St. Priest est rempli par révasion des prisonniers
qui n'ont pas tardé à se soustraire à notre jurisdiction. . .
Nous avons Thonneur d'être, etc.
Jm Préteun^ Contul ei MagMrai dê Stratboarg»
Digitized by Google
L'ALBAflB PSNDAIIT LA. BAVOLUTTON FBAMÇUBE 837
xxxm.
Béolaration
4*1111 «erloén mmbrt dê bourgeois de Skasbmrg.
li Août 1789.
Nous, les soussignés bourgeois de la ville de Strasbourg
aïant été assemblés relativemeiil à la démission donnée par
MM. les magistrats pour procéder à une nouvelle élection et
à une autre organisation de leurs corps: considérant que
dans ce moment même les députés représeutans la ville de
Strasbourg, siègent à l'assemblée nationale et concourent par
leora ■«ffrages et leur mandat à former une constikution
générale pour tous les sujets de la monarcbie, que par
eoneéqnent nous participons par nos tepreaentaoa à cette
regeneratiooiil seniiteoDtradieloire et même incoosUtutioniiel
de procéder à une organisation quelconque, que ce seroit
nooe arroger le droit de législation qui appartient à Taugnste
Assemblée nationale: nous déclarons que nous ne dcTons ni
ne pouvons concourir à l'élection d'aucune nouvelle admi-
nistration, que nous n*en avons pas le pouvoir, que nous ne
le pourrons que d'après le mode qu*Mura consacré le décret
de rassemblée nationale et la loi qui sera promulguée par
1^ corps législatifs; nous ferions dans ce moment une scis-
sion qui ne seroit pas honorable à la ville de Strasbourg par
UTi refus tacite de concourir par notre consentement aux vues
magnanimes et patriotiques de l'auguste corps de l'assemblée
nationale dont nous faisons partie par nos représeotans et ne
voulant point donner un exemple auasi dangereux et prouver
au contraire que nous avons l'honneur d'être fran^ois, que
nous sommes animés du même esprit, nous déclarons que
comme bourgeois, membres individuels de la corporation dont
àerivoit rancienne constitution de cette ville, nous adhérons
an décret de rassemblée nationale et que nous lui portons le
juste tribut dHiommag^ d'admiration et de reconnaissance
aux soins qu'elle n*a cessé de maniilaeter et qui rtenaent
878
SIVOB D'àlMàXm
d'éclore ti heoreusement pour fonder It dignité de Thomme
et du dloyen ; mais comme dans la pro?ince et spécialement
daiti etite ?iUe, rtiternati?e pour les deoz religiona eattao*
liqae et protestante est admise dans tontes les charges tant
ponr le pooToir jodidaire qae pour Tadministratlon de la
commune, nous déclarons en même temps qoe la renondatioD
à nos prifilèges ne peut et ne doit porler aucune atteinte à
la eonaistanoe politique et cifUe des babitans de la confes-
sion d*Aug8bourg qui ne ponrroient être enfireints sans violer
la loi publique et le respect dù aux traités qui gouvernent
les nations, qu'ainsi notre adhésion porte sur la réserve
expresse que tous les corps judiciaires et d'administration
qui pourront être siiltstitués parles lois générales du roiaume
à ceux qui ont existés jusqu'à ce jour ne pourront être léga-
lement institués dans la ville de Strasbourg et son ressort
qu'en y admettant un nombre égal de membres des deux
religions; cette réserve et protestation étant indivisible de
notre adbéeion« regardant comme perturbateurs de la cité et
de la commune tous ceux qui auroient d'autres sentimens
et comme ce serait donner lieu à une anarchie dangerease
que de laisser une aussi grande commune sans juge et auto*
rité, noua prions, inTitons et supplions M. Tameistre en
régence et conjointement aTee lui tous les membres formant
le grand sénat de reprendre leurs Ibnctions, de continuer
leurs séances, d*adroinistrer leur justice à tous les citoiens
comme ejr devant jusqu'à ce qu'il ait été ponrru i la formation
de tous les corps, à quel effet une copie de la présente déli-
bération leur sera remise; espérant qu'ils voudront bien se
déclarer incessamment et, dans le cas où contre le vœu du
bien public, le bon ordre et la sûreté des ciloiens ils refuse-
roient de reprendre leurs fonctions, nous déclarons que nous
en porterons nos plaintes à l'assemblée nationale et que nous
nous reservons même de solliciter de Sa Majesté, en qui réside
la plénitude du poufoir executif et judiciaire, de commettre
Digitized by Google
l'alskcr pendant la révolution française
379
une deifoittioii do Conseil sonferain en nombre eafBsant
pour rendre la josUce Jusqu'à la fbnnation dee noayeaax
tribonaus, afin de prévenir les malheurs qui pourroient
résulter dans une si grande commune de la uonexisteiice d'un
tribunal de justice et nous réservons en ce cas de nommer
des députés pour porter le vœu des bons citoyens au sein de
l'auguste Assemblée nationale. Délibéré à Strasbourg le 12
Aoust 1789.
L'ao 1789, le 12 aoast à 10 heures du matin le présent
projet après lecture frite a été unanimement agréé et délibéré
qu'il soit donné communication aux autres tribus pour pou-
▼otr Aire leur délibération en conséquence
* Le Hagistratt de phis en plus prèoeeapé par Taltitiide d*Qne partie
de la population de Strasboarg» se voyant sans force matMelle pour
réprimer les désordres, Tarmée faisant caose comtnane avec l'cmeate,
prit, {l;iiis "ia sôanrp du 11 août, la r^snlation de déposer ses pouvoirs,
qu'il se voyait impuissant à faire respecter. Celte décision fut hâtée
sans contredit par la lettre reçae dans cette même séance, et par laquelle
lea dépotés de Versailles annonçaient à leora concitoyens les votes de
FAss II l iée nationale dans la nuit famease do 4a<Hit. Bn présence de
Ct' ii i ilii f nniver-;p| (L^ tous les privilopes, personne ne pouvait plus
espérer inaintciiir intacts ceux qu'accordait à lancienne vIIIh liltre
impériale la capitulation de Hi81. La note déposée par les deux députes
de Strasbonig sor le bnreao do président de la Constitoante^ ao moment
de ce vote mémorable, réservait natnretlement ces droits, (purantb par
tant de slgnatores royales, tout en afiBrmant qoe le patriotisme des
Stras bourgeois ne rucnlorait devant aucun sacrifice pour i»; bien de la
patrie. Mais que pouvaient ces réserves vaines en présence du tourbillon
qui renversait devant loi tont ce qui restait en France de l'ancien
régime? — Le 12 aoAt les trois cents échevins déposèrent k leor tonr
leors charges et forent r'^mplacés dès le lendemain. C'est en vue de ces
élections qu'an groupe d'électeurs, cvidemmont protestants, de l'une des
tribus — nous ignorons la<juelle — a lancé la déclaration transcrite plus
haut Leur vwu fut exaucé, car on observa strictement l aUernative dans
les opéraHona do aentin.
m
Extrait des prooèB»Terl»au du comité des
représentants,
du i7 août, à onze heures.
M. Vauttrin de Sûat-Urbaia est venu à la salle du oommitté
pour dire qu'une personne desaconnoissance luy avoit remis
une feuille qu'il a exhibée au membre du committé présent,
énonçant une déelaratioa d*affoclion aux Btate généraux et
une renonciation & tous les priyileges quelconques, dont les
souscrÎTans font le sacrilloe à la nation,
Que beaucoup de personnes, môme inconnues à Iny Vaut*
rin, 8*etoient présentées chés luy disant y être envoyées pour
signer une feuille,
Que apprenant qu'il se formoit des factions, il en concevoit
de rinquiétude, et alloit en faire le rapport à M. le comman-
dant de la piovince,
Qu'il ne pouvoit se dessaisir de la feuille luy étant roM(lée.
et qu'il dédiroit revenir à l'heure à laquelle le plein comniitlé
sera assemblé pour luy réitérer les mômes ouvertures, d'au-
tant plus qu'il circuloit des feuilles plus nuisibles que la
sienne *.
XXXV.
Déclaration de M. de Dietrich aux éohevins
i7 août €789,
Messieurs,
La révolution qui vient de 8*opérer dans notre ville, sera
' Muus donauns cel extrait des procè»- verbaux du coiaité des repré-
sentanU pour que Ton paisie m faire une idée des contrastes d'opinion
qui régnaient alors forcément à StrasboarK. Il est assez bizarre de voir
uti personnape titré, d'ailleurs inconnu, se rendre chez Ips rnprôsi^ntanl<;
du Tiers-Etal de la roniinurie pour dénoncer comme tiuisibles les adhé-
sions au Vole du 4 août, et cela le Jour iiièiue ou les administrateurs
nonveaax de la cité s'installaient au pouvoir, que ce vote leur procurait
en bonne partie.
Dlgitized by Google
{^époque mémorable da retour de la confiance qoi doit onir
les dtoleiis d'one même comniiiM. Cette anguete assemblde
vient de recevoir le vcra libre de leurs condtoiens pour être
leurs representanta ; voua connaiaaeE mieux que moi Tobli-
gation que ce tomoignage de confiance voue a fait contracter.
Le premier usage que vous avez fiiit de vos pouvoirs, a
été de nommer vos jugea; ils sont de votre choix, ils ne doi-
vent plus avoir qu*nii même esprit avec vous, un même but,
celui de la chose publique, et tous rios vœux doivent tendre
à réunir nos efforts, afin de eoiisoliJer le retour de la tran-
quilité qui doit résulter de cette régénération. Quelle force
il va naître de retle union ! Nous ne craindrons plus les
esprits mal intentionnés qui voudraient par de fausses insi-
nuations fomenter la discorde, la meâance et le vertige des
mesures violentes.
Que ces jours de troubles se perdent de notre mémoire et
montrons à Tunivers qu'aux jours allannans da desordre
peuvent succéder des jours sereins, un ordre de chose qui
assurent le repos de la génération présente et le bonheur de
la génération future et qu*avec des citoyens bten intentionnés,
animés du bien public, les motens qui mènent an bten sont
à coté des voies du malheur, et que de bons cytdens ne
sauraient les confondre.
Oui MM., je le crois, f ose rassurer au nom du sénat qui
vient d'obtenir votre confiaoce, et ne crains pas d*etre desa-
voué, ce jour sera pour luy et sans doute pour tous nos
cytuiens l'époque de l'union U plus consolante et l'assemblée
de ce jour mettra le sceau aux sentiments qui doivent nous
unir. Nous ne pouvons mieux y parvenir pour consolider
cette union qu'en vous priant de nommer respectivement
dans vos collèges d'echevins, deux membres pour travailler
conjointement avec votre sénat à ce qui peut intéresser le
bonheur de notre patrie; que les mesures concertées par eux
aotent portées aox pteds du trône, afin d'y recevoir la sanction ;
Digitized by Google
an
la nation ne peut s'oppoaer à notre yœa dès que noui ne
demandons point de privilèges, point d'ezceptiong qai puisse
blesser on contrarier Tinteret gênerai, et qn'en offrant de
contribuer anx besoins de l'Etat en proportion égale afec le
reste du rofanroe, nons ne réserrerons de notre constitution
locale que des formes indifférentes à la nation, très ooneîlîa-
bles a?ec notre onion arec elle, mais essentielles à nos liai-
sons d'industrie au dehora, et que noos ne poofons pas
sacrifier sans ttàn tort en même tems à Tinteret national,
en raison que le notre se trouve confondu avec oe dernier.
Ce jour mérite d'être marqué dans la postérité, et j'ai l'hon-
neur de vous proposer MM., que tous les ans, à pareil jour,
i4 Aoust, tous MM. les échevins se réuniront pour en renou-
veiler le souvenir. Les motioïis qui pourront y être faites
seront dictées par Tesprit de patriotisme qui doit nous ani-
mer tous.
Recevez, MM., les témoignages de ma vive sensibilité de la
marque de confiance que je viens de recevoir de mes conci-
*toiens; ce jour ne s*effacera jamais de ma mémoire^ il est le
plus beau de ma vie, elle sera toute emploié à oonsacrer ma
reconnaissance et mon devonement an bonbeur et à la satis-
fiiction de mes eoncitoîens ^
' ItniiK'diatement après les ôleclions da 13 et du 14 août, les trois
cents échevins nouvellement désignés par les suffrages popalaires s'é-
taient réuiiis pour noiumer le nouveau Magistrat intérimaire, qui devait
diriger les albires jusqu'au règlemant définitif de la ConititntifMi mmùr
dpale. Il Ait composé de vingt assasseus du Tiers-Etat et de dix asses-
seurs nobles, tons choisis parmi les échevins. Les membres dunonvean
magistrat désignèrent à leur tour l'ex-amniiMstro Poirot, très populaire
alors, comme ammeistre ré^^nant Ces préilmiuaires achevés, M. de Die-
Irieh réonit tous les nouveaux, élus à la Tribu du Miroir pour y pronon-
cer la harangue que nons venons de transcrire. Les échevins nommèrent
dans cette séance deux commissions de quarante membres chacune, la
première putir seconder lo magistrat dans l'organisation intérieure, la
seconde pour rédiger la décUration de la Commune à i'Assemiilée natio-
Digitized by Google
L'ALSAOB pendant la. UCVOLUnON PRiLNÇAmi
888
XXXVI.
Déclaration
dtt i^fidtn êt êoUatê du régknmU iFarliUeri» dêSkratdourg.
Slrasbourg le 18 Août 1789.
L'ancmyine qai a oaé faire écrire et publier des lettres
eontrairea ao bon ordre et à la discipline militaire, signées :
les ArfiOmrs du M^ginmi d& Sêrùtboutgt est un fiiossaire, un
homme sans honneur et un coquin. Ses noirs complots de-
meureront sans effet. Les canoniers du régiment de Stras-
bourg résolus de virre en bonne intelligence sTec tous les
brates régimens composant la garnison de Strasbourg, dé-
mentent hautement ses imputations, et sMls peurent décou-
vrir l'homme séditieux qui a cherché à compromettre leur
honneur, ils le dénonceront sans tarder à la justice pour être
livre au suplice (]u'il mérite, et ils engagent tous leurs cama-
rades de la garnison à arrt^ter quiconque leur rtmettroit de
leur part de semblables écrits.
Le marquis de Puyséqur au nom et répon-
dant avec les ofiiciers de son régiment
pour tous les canoniers du régiment de
Strasbourg.
ntle, portant renonciation h se< droits, tont en essayant de sanvej^arder
ce qu'il serait possible d arracher ;\ la rigidité sy.sténialiijue des législa-
latuurs de Versaiiltis Keiuarquoas en pas&ant que SU-obel, dans son
BiHoin ^AWace (on ploldt son continiiatoor Ëngelhardt}, met par erreur
tout ee diawvt de M. de Oietrieli dut labowhe de reauneiitrePoIroL
REVUE D ALSACK
xxxvn.
Liettre de M. le comte de la Tour du Pin à M. le
Baron de Dietrich,
datée de VersaiUee, le 18 aotU et lue dans l auemblée dee éche-
vins k2i août 1789,
J'iai mis, monsieur, sous les yeux du Roi la lettre par la-
quelle vous m'avez fait part des motifs qui ont porté M" du
ma^trat de Strasbourg è se réunir pour donner d'un com-
roao accord la démission de leurs places. Ce sacrifice d'autani
plus généreux, qu'ils n'y ont mis aucune condition, a reçu
les plus grands éloges de la part de Sa Majesté, qui vous
charge de leur témoigner combien elle est satisfSiite de leur
conduite. Elle pense quil est juste qu*on assure sur la caisse
patrimoniale, à chacun de ceux d*entre eux qui ne seront
pas compris dans Téteetion qu'on va (idre de nouveaux magis-
trats, une pension qui les mette en état de subsister honnê-
tement. Elle est persuadée que ces nouveaux magistrats
feront à cet égard tout ce que l'équité exigera et elle vous
invile à le leur dire de ya part.
La confiance que vous avez inspirée à la bourgeoisie et au
magistrat, est le prix le plus flatteur du patriotisme et des
soins par lesquels tous l'avez méritée. On ne pouvait se mieux
conduire que vous Taves fait. Je ne Tai point laissé ignorer à
Sa Majesté, et elle tous sait infiniment de gré de votre sèle.
J*ai l*honuettr d'être, etc.*
* Ce n'est pu r<Nrigiiial de la lettre ministérielle qae nous avons re-
trouve aax archives, mais une copie certifiée conforme par le iMuroa de
Dietrich loi-môme.
Digitized by Google
L Ai^SACB PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE 3BÛ
xxxvra.
Lettre des représentants de la bourgeoisie
aux défuMi dê Sùragàmtrg.
IfesBicnrB,
Une partie de la commune do cette ville a déjà exprimé
dans Tun des articles du caliier de doléances qui vous a été
conQé pour les Etats généraux le vœu qu'elle formoit pour
la suppression delà place de préteur royal, devenue onéreuse
à cette ville. Ce vœu s'est reproduit avec une nouvelle force
à roccasion de la régénération qui vient d'avoir lien des
représentans libres de cette commune et du corps d*adminis-
kration qu'elle vient de se donner; les considérations qui dins
Torigine ont pu motiver li erésUon de la dite place ont cessé
depuis longtems, et les preuves de fidélité et de dévouaient
au service de TEtat et à ses souverains que la ville a donné
depuis un siècle, lui font espérer que ce n*est pas au moins
à titre de surveillance sur les intentions des baUtansde cette
ville qu'il peut être jugé nécessaire de continuer les fonctions
dont les prêteurs royaux ont été revêtus. On a pensé que
tout ce que celte place pnuvoit avoir d'utile pour le bien de
la ville môme pouvoit se concilier avec les principes de
conliauce qui doivent exister entre la commune et ses
administrateurs en donnant à cette administration un chef
du choix libre de la commune, et en remplaçant le prêteur
royal, homme du Roy^par un maire électif placé à la tète de
radminiskration de même que M. Tameistreregent est préposé
à la justice. Ce changement permettroit une cBconomie consi-
dérable sur les emolumens de la première place; ce seroit
d*allleni8 se reprocher de Tusage des grandes communes de
France, et flMiliter le lien qui doit dorénavant nous unir avec
ces dernières.
Différentes motions se sont élevées en flivenr de ee nouvel
ordre de choses et il a été présenté comme devant servir de
RomUs Séito " f Aimét. 25
986
oomplemeot à Ja régénération da noovean corps municipal,
et pouTaot seul coneolider la confiance que ce corpe a lieu
d*attendre de la part de la commune.
Le comité chargé de prendre ces motions en considération
s'est réuni à la proposition d'un maire électif pour six ans,
sauf à pouvoir être prorogé à cette époque par une nouvelle
élection; il a proposé ralternative des deux religions dans les
cas d'élection nouvelle, et indiqué provisoirement les bases
d'après lesquelles pourroienl être déterminées les fonctions
de ce chef de la municipalité. Nous avons l'honneur de vous
adresser ci joint copie du rapport que ce comité a Ait à ce
sujet à la commune.
Gelle-d vient de constater par un arrêté formel pris à la
grande majorité des yoiz, le tobu qu'elle forme pour la sup-
pression de la place de prêteur royal, pour lui être substitué
sous le nom de msire de cette yiUe un chef d'administration
électif pour six ans, etTsssemblée se seroit déterminé à don-
ner aussitôt suite à ce dernier tobu pour Telection du maire
d par respect pour l'autorité royale, et par on sentîment de
conOance dans les principes de l'assemblée nationale, elle
n'avoit jugé convenable de rendre compte à l'une et l'autre
de ses intentions à cet égard. Ces inteiitions ont pour objet le
plus grand bien de la chose publique: la commune espère
qu'elles sont de nature à être accueillies et par l'autorité
royale et par la nation.
Aucune considération fondée ne parait devoir s'y opposer
et le ministère seroit peut être d'autant plus disposé à se
prêter au vœu de la commune, si, comme il est probable, la
confiance de cette dernière doToit se reunir sur une personne
dcja honorée de celle du gouTemement
n a été arrêté en conséquence, messieurs, qu'il tous serait
Mi part aussitôt de la circonstance, tous priant de fiure an
nom de la Commune les demandes que tous jugerésles plus
convenables et les plus propres à nous assunr le plutôt poa-
Digitized by Gopgle
L'ALSACE FBMDANT LA BtYOLimOM FRAMÇAIHI 387
sible des dispositions de la nation et du ministère, en faveur
du rapport de i'edit de création de la place de préteur royal
du mois de mars I680, de la suppression de cette place, et
de la faculté que nous desirons avoir desupléer par le choix
d'un maire électif à celle des fonctions d'un prêteur royal
qull peut être intéressant de eoosenrer.
Vous devés être bien persuadés, messieurs, de la confiance
que nous mettons en votre aele et en TOtre prudence ; noua
TOUS prions d'employer Tnn etTautre au sucés de la demande
ci dessus, dont yous êtes bien à même d*aprécier l'intérêt et
rimportance.
Nous avons l'honneur d'être, etc., etc.
XXXIX.
Discours tenu à M. de Klinglin et aux chefs
de corps
par iea députés du MagistrcU et des échevim k 29 août il 89.
Depuis l'orifïine des troubles, qui onk mis la désolation
dans notre ville, le magistrat a saisi avec empressement tous
les moyens, qui étoient en son pouvoir pour les apaiser. Le
haut prix des denrées de première nécessité, commun à toutes
les villes de la province et même à tout le royaume, devait
naturellement fixer son attention et rengager à aviser aux
moyens les plus elBcaoes pour le fiiire baisser; en conséquence
une des premières opérations du magistrat étdt d'exposer
sur le marché une quantité trèsconsidérBble de grains enma-
gasinés aux greniers publics soumiB à sa direction, en les
vendant et les distribuant parmi les boulangers de la ville à
raison de 49 livres le sac; c'est par ce moyen que le magis-
trat crut pouvoir maintenir la concurrence ainsi que le bas
prix des grains provenants de l'étranger; au surplus le ma-
gistrat lixa le prix d'une miche de pain de 6 livres pesant à
8BB
BBTint D'ALfiACB
IS sols au lieu de 14, qu'il eoafoit tnpaniTtDt; ee nonmu
taux étant Benlement relatif aa prix de 19 liTrea par sac de
grains distribués et vendus par la ville, le magistrat assura
sus aux boulangers une indemnisation pour chaque sac
qu*il auroit acheté de Tétranger et payé audelà des 19
livres; cette indemnisation deroit se déterminer d'après le
prix moyen résultant de la combinaison dudil prix de 19 livres
au plus haut prix de ce que kî^ grains venant de Tétranger
auront ( té vendus sur le marché. Le magistrat crut devoir
faire ce double sacrilice dans l'attente de voir bientôt baisser
le prix des grains étrangers; malheureusement il se voit
frustré dans son espérance ; le prix des grains ayant haussé
pendant deux marchés jusqu'à 26, 27 et môme à 80 livres;
les boulangers demandent à grands cris» soit un haussement
du taux du pain d'après le prix moyen aetuel des grains, soit
une indemnisation à raison de 4 livres pour chaque sae acheté
sur le marché audelà du prix de 19 livres; ce qui ne laisse-
loit point, on de porter le taux du pain jusqu'à 15 sols ta
miche, on bien de mettre à contributiofi la caisse patrimoniale
qui à la suite d'une Infinité d'autres sacrifices qu'elle a été
obligée de faire dans ces conjectures ne pourroit absolument
plus supporter la continuation de celte charge extraordinaire.
C'est dans ces circonstances que le magistrat crut devoir
concilier les règles de la prudence d'avec celles dictées par
les besoins publics et ceux de la caisse de la ville.
En conséquence MM. les trois cents echevins et le sénat
assemblés au jour d'hier ont arrêté qu'on bausseroit le taux
du pain dans ce moment cy d'un sol seulement, c'est à dire
qu'on mettKût la miche de pain de 6 livres pesant de douze à
Ireiie sols, et qu'on payerolt au boutanger jusqu'au premier
marché pour chaque sae de grains qu'il aura adieté à un prix
audelà de 19 livres une indemnisation de 40 sote par sac,
sauf à porter le taux du pain à la suite des marchés Ihturs
au prix moyandu oont des grsiaa da chicun desdita marchés,
Digitized by Gopgle
L'ALSACK PSNDAMT LA. BÉVOLUTIOM FRANÇAISE 988
après avoir inatniit le public par tin imprimé des motffli qui
mettent MM. les 800 echevins et le sénat dans la nécessité
de hausser le taux du pain, et de le mettre de niveau et en
proportion aux prix et au taux des grains et du pain d'après
le tarif des villes voisines, qui est généralement à 15 et 16
sols, quoique les mélanges des grains doot ou Mi ce pain
soit de qualité inférieure.
Le magistrat croit devoir avoir Hionneor de prévenir MM.
les ofâeiers généraux qai commandent pour Sa M^esté en
cette ville, et MM. les cfaefe de corps, avant que de mettre ce
projet en exécution, et de les prier de vouloir bien se péné-
trer de la nécessité et de la justice des motife, qui le portent à
se prêter à une démarche, qui! a fait jusqu'ici l'impossible
d'éviter *.
XL.
Arrêté de racnemblée générale des magistrats et
trois cents éobeylne de la ville de Strasbourg,
du$9aoùi fI89,
Sur le compte rendu à rassemblée générale des représen-
tans de la commune par le comité chargé de la partie des
subsistances, des mesures nécessitées par Taugmentation
successive du prix des grains et des bestiaux, portant que le
sacrifice ikit jusqu'à présent ^psr la caisse de la commune
pour maintenir le prix du pain et de la viande sur le pied
auquel on avoit cru devoir le réduire en raison des circon-
stances, devenoît infiniment onéreux à la dite caisse, tant
* Celle pièce e^l curieuse surloul par les dclails qu'elle donne sur
les diflenllét avee lesquelles lattait le magistrat poor tnbveDir aux
besoins matériels d'une fonle appaarrie et sarexeilée à la fols. Le prix
étofé des ciréales causé ptr \.\ difficalté des arrivages comliiné avec les
taxes an rabais impospos aux hiiulanpers, cansaient des port''s <'n(»rine8
aux liiiaiiri'-; iiHinii i(i,ili's, rtmiiuc il'.iilli'iirs ilaii«^ la France t<mle entière*
Ou en Iruuvera des preuves nouvelles dans la pièce suivante.
m
par la noDperceptioa des droits auxquels lesdits objets étoieot
cydevant assojetUs, gue par les sommes considérables, qu'in-
dépeadamment de la remise desdite droite on a été dans le
cas de payer aux boalaogers et bouchers pour les indemniser
da bas prix anqael ont éto taxées les dites sobstetances, et
considérant qae les étate fonrnte par les employés an trésor
de la Tille. jusUflant que depuis le 24 Juillet dernier jusqu'au
28 du présent mois d'Août il a été payé aux boulangers une
somme de 20,000 livres, et aux bouchers celle de 10,000
livres, et qu'en y ajoutant les sommes auxquelles seroient
montés le produit des droits d'octroi et d'accise à la percep-
tion desquels la commune a renoncé, ensemble les sacrifices
que la ville et les fondations qui en dépendent, ont faits sur
le prix de plus de 3000 sacs de grains, iqu'elles ont vendus
an bas prix de 19 livres, il résulte une perte réelle de plus
de 60,000 livres, sans parler des sacrifices de mésoe nature
fiUte par les chapitres de Udite ville.
Considérant en outre que la présente cherté des grains el
antres subsistances ne provient en aucune manière d*une
disette de denrées, comme Ton a cherché à le peisuader an
public, et que la caisse commune est hors d*état de continuer
plus iongtems un sacrifice aussi considérable, qui d'ailleurs
tourne au profit de personnes qui ne partagent point les
charges que supportent nos concitoyens.
Que nonobstant l'acquit des dits indemnités, les bouchers
et boulangers ont encore perdu considérablement et que dans
les bourgs et villages voisins de la ville les denrées sont d'une
qualité inférieure à celles qui se débitent à Strasbourg, et
leur prix plus haut, quoique les débitans de ces deorées
n'aient pas les mêmes charges à supporter; que notamment
ta taxe d'nn pain du poids de six livres s^éleve dans les
endroito droonvoisins de 15 à 17 sols, ce qui occasionne
d'une part une très grande exportation et engage d*un antre
cdte cenx des habitans qui ont des approvisionnemens de
Digitized by Gopgle
L'ALSACE PENDANT LA BtVOLUTION FBAMÇAIBB
301
grains et de fitrine à les rwerver et à ee ponmir de pain
ches les bonlangera.
Considérant enfin qnll est de la pins grande importance
de rapprocher la laxe de cea denrées de leur prix moyen
effectif; l'assemblée a arrêté qu'à compter du 81 ce mois le
prix de la miche de pain bis, formée d'un tiers de seigle et
deux tiers de froment, et pesant 6 livres sera portée à iS
sols, et que le pain blanc suivra la même proportion ; que
cette augmentation de la taxe n'étant pas sufQsante pour
établir la proportion avec le prix moyen auquel les grains
ont été vendus an dernier marché, la caisse publique payera
anx boalangers pour le courant de la semaine nne indemnité
de 40 sols par eac de grains qu'ils auront acbeté en sus de
ceux qui leur ont été distribués au prix de 19 livres.
Arrdté en outre, qu*à dater dudit jour il sera déilMidn aux
boulangers de cuire et mettre en rente des gâteaux, pains au
lait et autres pâtes de ce genre jusqu'à ce qu'il en soit autre-
ment ordonné.
Quant à la viande de bouchetie, l'assemblée persistant dans
la renonciation faite à toute perception de droits sur cette
denrée, a reçu avec plaisir la soumission à elle faite par les
bouchers de vouloir, par zèle pour le bien public, se contenter
du prix le plus modique, auquel il? puissent donner leur
marchandise, sans continuer à percevoir d indemnité, a en
conséquence fixé à compter dudit jour, 81 Auut, les prix cy
après, savoir :
La Hm franc boraf à raison de O'.G'*^
vache et taureau à 5 . 10
vache de moindre qualité à . . . 5. S
franc mouton à 6. —
porc avec son lard à 6. —
Tcau (sans taxe).
Ainsi délibéré et arrêté en la dite assemblée, le 89 août
1789.
Par ordonnance,
Signé : IIbtz.
8B8
XLL
Lettre des députés de Strasbourg^
oîtx représentants de ia bourgeoisie.
Meflflîeurs,
Nous aroDS rocti les dei» projets de déclaratk» à ftiie à
rAssemblée Datioaale que tous nous aves bât numoeiir de
Dons adresser.
Noos ne pouvons tous dissimuler combien nous nous
sommes trouvés embarrassés du dhoix que tous aves abas-
donné à notre diserétion. Cet embarrss es! eneora augmenté
par la différence de nos opinions, i*un penchant à adopter
celle par laquelle vous vous réservez formellement la justice
criminelle et demandez une attribution égale à celle qui sera
accordée aux présidiaux, Tautre désirant présenter celle qui
remet avec confiance ses intérêts entre les mains des repré-
sentants, espérant la conservation des parties de régime local
qui seront reconnues indispensables au bien-être de cette ville
et à ses relations de commerce et d'industrie.
Le motif de celui de nous qui préOre la preaDdère décla-
ration est qu'il est intéressant de défendre des droits aussi
prédeux ibndés sur des titres publics et sacrés et d*énontier
le vcMi positif de les conserver.
L^antre fonde son avis sur ce que le second projet étant
plus général, est plus insignifiant et présente par conséquent
les mêmes moyens de défendre tous les droits qui pourront
s'allier raisonnablement avec l'ordre qui sera établi et évite
rinconvénient de heurter de front des principes adoptés par
l'assemblée.
Nous vous prions, messieurs, de nous manifester plus posi-
tivement votre volonté et de nous faire connoître celle des
deux déclarations qu'il est dans votre intention que nous
présentions. Vous deves juger qu'il nous Importe d'avoir à
Digitized by Gopgle
L'ALSAGE PKNOAKT Ul BftVOLDTION F&AMÇAISB ttft
cet égird des oidras Ibnnelf et toUe qae soit fotre létolntioii
finale nous noos léoniroos de sèle et dlntéiet poar la Mre
▼akilr et en snim les détails.
MonsîeQr Necker, dont la santé a été altérée, a écrit an
président de l'Assemblée qu'il avoit espéré pouvoir s'y rendre
pour lui communiquer des vues et un projet dont les circon-
stances rendent l'exécution urgente, mais qu'il avoit trop
présumé de ses forces et quMI lui adressoit un mémoire, qu'il
espéroit qu'elle preodroit en considération.
Ce mémoire a été lu. Le ministre rend compte que la
confiance publique n'est point rétablie, que les effets conti-
nuent à perdre beaucoup, que le dernier emprunt de 80
millions décrété par TAssemblée n*a produit qne 9,600,000
lima et quelques souscriptions peu considérables; quil
attribuait le défont de confiance à diflérentes causes.
La prondère qne les intérêts nVoient étéfiiés qu'à quatre
et demi pour cent et que le terme du remboursement n*aT0it
pas été déterminé ;
La seconde que les créanciers de l'Etat n'étoient pas ras-
surés sur la crainte d'éprouver des retenues et réductions sur
les intérêts des capitaux qu'ils ont ci-devant confiés au gou-
vernement ;
La troisième que le pouvoir exécutif n'avoit encore récu-
péré le ressort nécessaire pour assurer la levée des impôts;
Qu'enfin la Constitution n'étant point encore établie et un
ordre constant n'étant point encore déterminé, la méfiance et
la crainte subsistdent
Il a proposé en conséquence de décréter on antre emprunt
de 80 millions à 5 pour cent et remboursable en dix années
à raison d'un dixième par année. Deuxièmement de rassurer
les créanciers de TBtat sur la crainte de retenues on réduc-
tions. Troisièmement de Oxer à six sols le prix du sel dans
les pays de grandes el petites gabelles, alln de conserver au
moins un produit sur le débit de cette denrée que dans plu*
fliears proyinces onavoit rendu marchand; enfin de s'occoper
essentiellement des différentes parties de Gnance.
L'Assemblée • déclaré l'emprunt de 80 millions fermé, a
décrété Temprant proposé par le ministre des finances et a
renvoyé an ponv<rir exécutif à en déterminer le mode, en
arrêtant que les fonds afancés pour Temprunt de 80 millions
seront rendus aux préteurs et a été décréta de plus qu'en
confirmant et renourellant les dispositions des arrêtés du S7
Juin et 48 Juillet, qui met les créanciers de l'Etat sous la
sauve-ganh; de l'honneur et de la loyauté française, elle déclare
qu'il ne pourra èlre fait dans aucun cas aucune nouvelle
retenue ou déduction sur aucune partie de la dette de l'Etat.
Enfin nous avons commencé ce matin la Gonstitulion, après
avoir terminé la déclaration des droits. Cette séance a été
ibrt intéressante Qt celle de demain le sera encore davantage,
puisqu'il s'agira de déterminer la sanction royale ou son con-
cours par la loi. Receres les nouvelles assurances de notre
dévouement à l'intérêt de la chose publique, et du respect
avec lequel nous avons Thonneur d'être, etc.
TuRKHEDi, ScHWxznyr.
Nous vous prions de vous rappeler la demande que nous
vous avons faite de nous faire connottre toutes les charges
au profit du gouvernement que supporte la ville.
RoD. Russ.
(Im suite au prochain numéro.)
Digitized by Gopgle
LE COMTÉ
DB
U PETITE PlErjlE (Ll'TZELSTElN)
sous LA DOHXHATXON
DE LA MAISON PALATIN£
SuUe
CHAPITRE n
Le comté de Lîitzelstein sous les princes palatins
de la branche électorale
Pour consolider sa conquête on platôt son uHurpatioa, qu'il
eonTiit do roile d'une préteudoe félonie, le palatin Frédéric,
qu'on H surnommé le Vktorietêx, se hi\la de conclure un traité
d'alliance avec René, rui tk' Sicile, et son fils Jean, à qui son
père venait de céder le din lié de Lorraine. Ce traité fut signé
le mercredi après Quasimodo 1458.
Le palatin Frédéric encouragea ses nouveaux sujets du
comté de Lûtzelstein de toute manière; il embellit la petite
ville qui en était le cbef-lieu et en augmenta les fortifications ;
il y fixa la résidence de l'unterlandvogt et investît, en 1468,
de cette charge le rhingrave Jean IV. Il lui assura un traite-
mant de deux cents florins avec des rivres en nature pour
sa SQStentation et Ini imposa Tobligation d*halHter LUIzelstein
et de ne se rendre à Haguenan, siège de la Landvngtei, que
pour les aihires les plus urgentes. U rétablit les chemins et
m
la iftralé pobliqufi, enrçiit to pfoteetmrtt mu le pnanié de
Saiat-Qairin, qai apptrtenaU à Teblieie de Marmoutier et
eolretenait des rehtioiui de bon voidiiage et d'amitié a^ec eoo
eoQflio Robert de BaTière, comte pelatîa do Rhin, érêqne de
Struboorg ; il fit ayec ce prélat» en ié65, nn traité d'allianee,
qui, en reseerrant leo liens de leur amitié, appelait leurs sujets
à cimenter par des liens nouveaux les rapports de bienreil-
lance et d'iutérèt qui avaient en tout temps existé entre
eux.
En 1471, lors de la liille sanglante que Frédéric-le- Victo-
rieux eut à soutenir contre le comte palatin Louis-le-Noir,
duc de Deux-Ponts, comte de Veldenz, que l'empereur Fré-
déric lU avait nommé landvogt d'Alsace, Tevéque Robert fit
on nonTeaa traité a?ec les officiers du palatin Frédéric, aux
termes duquel il promit de ne pas désoler ni molester ses
noufeaux sujets du comté de Lûtnistein, à Taide des deux
châteaux de Greifenstein, situés à Touest de Sa? eme.
Frédéric-le-Victorieux, à la même époque, protesta partout
contre la spoliation que Tempereur Toulait lui Ikire subir et
surtout contre la nomination de son ennemi personnel Louis-
le-Noir aux fonctions de landvogt et de généralissime des
troupes de l'empire.
A la mort de Frédéric-le-Victorieux, arrivée en 1476, la
lutte continua entre son neveu et successeur, Pliilippe-rin-
génu. et le chef de l'empire. Ce ne fut que dix ans après son
ayénement (i486) que le palatin Philippe parvint à conclure
la paix et à .se faire reconnaître comme landvogt d'Alsace.
L'empereur écrivit, en 1486, aux villes impériales de la Déca-
pols qu'elles eussent à reconnaître l'électour Philippe pour
landvogt.
Ge prince avait conléré, au mois de Juin 1481, les fonctions
de bailli du comté de L&tzelslein au comte Henri II de Deux-
Ponts*Bitche et l'avait nommé en même temps goufemeur
dn ebiteau.
s
Digitized by Gopgle
LE COUTÊ DB LA PfiTITB-PIERRB
Wl
Lt tâche que r^tocteiir PUKppe a? aU imposée à son baiUi
en lliMtitaaiit, était de ne prendre à son aernee, pour «m*
eierges et gardes aux tours et aux portes dn ebâtean, que
des soldoyeurs pieux et honnêtes et de veiller à ce qu'ils
remplissent leurs devoirs fidèlement et consciencieusement.
Il devait protéger tous les habitants du bailliage et veiller à
la conservation du domaine et au maintien des droits seigneu-
riaux Il lui était interdit de prendre les armes contre qui que
ce fût et il lai était enjoint de réclamer aide au landvogt d'Al-
saee, s'il jugeait en avoir besoin. Lorsqu'il siégeait comme
juge, il lui était défendu d'accepter des présents ou d*ea laie-
aer accepter par Fun des aiena; toutefoia il loi était permia
de reoefoir de OKidiqiies cadeaux, tela qa*nDe poale, nne oie,
nne pièce de gibier, on qoelques bouteillea de vin, qn*an neage
eooatant permettait d*olfrîr aux jugea. D était tenu de réaider
au château et de prendre à son service six personnes, quatre
poor la garde du ehâteao, et un ehasaeor et on forêatîer,
qui, pendant le jour, garderaient les forêts ou iraient à la
chasse et qui, pendant la nuit, seraient également employés
à la garde du château. Le chasseur ne devait avoir que huit
chiens de chasse et quatre chiens courants qui seraient entre-
tenus aux frais du prince *
Le bailli était tenu d'entretenir ce? six serviteurs et de
leur payer leurs gages, mais il lui fut assigné, en compensa-
tion de ces dépenses, la moitié du gibier qui serait tiré, Tautre
moitié était réservée au prince et devait lui être envoyée
aoità BiacfawiUer, soit à Haguenan. Le bailli recevait en outre
pour lea gagea annuela la aomnie de cent trente florina, dnq
foudrea (60 heetoUtna) de fin dn crû de Windeberg (Wein-
bourg) et les poules que lea habitants du bailliage étaient
tenus de livrer tooa lea ana an aeigneur. Il avait la joolaaance
dae terres, des prés et dea jardins située dana les pUa et aur
* Spach, Rapport $wr ki archinu Bat-BlUn (fonds de ia préfecture
de Hacneaaa), p. 19.
bbvhb d'albaob
Im flaocs de la montagne do chfttoaa; il avait en outre droit
tous les ans à un habit de eour et pooTait otiliaer à son proflt
les eonrées auxquelles les habitanta du bailliage étaient aara-
jetla, sans que tooteCbia il pût en surcharger les « pauTres
gens *.
Toutes les autres renies et redevances devaient être per-
çues par le receveur de la seigneurie. Celui-ci était tenu de
payer aux douze autres personnes atlacliées au service Ju
château, tant pour leurs gages annuels que pour leur entre-
tien, savoir: au receveur du péage et au concierge de la porte
extérieure à chacun neuf livres deniers, au concierge de la
porte intérieure, au gardien de ta tour et à deux autres gardes
à chacun sept livres et demie, à chacun des deux gardiens
de la fausse braie quatre livres et à chacun des quatre gar-
dians de la ville une livre et demie.
Le chapitre collégial de Neuwiller possédait non loin de la
Petite-Pierre un petit chftteau fiirt appelé hmiaU et situé sur
la Uslère de la forôt dite Br^iitchlOÊt, Le palatin Philippe
convoitait ce petit burg qui confinait à ses états. Le chapitre
de Neuwiller s*empre8sa de déférer à ses désirs; il lui céda
le petit manoir par contrat d'échanpre da 3 février 4508 contre
la dîme et le droit de palronat^e de la cure de Wein bourg
Ce château est détruit depuis longtemps et sur son emplace-
ment s'élève une ferme qui en a conservé le nom el qui (ait
aujourd'hui partie du ban de la Petite-Pierre.
Philippe l'Ingénu, quoique ami de la paix, fut impliqué
en 1503 dans une guerre, qui entraîna sa proscription et la
perle de la Laodvogtei. 11 encourut la disgrâce de l'empereur
Mazimilien I", pour avoir soutenu les prétentions de son ûis,
le comte palatin Robert-le-Vertueux, i la possession des
domaines de son beau-père George-le-Riche, duc de Bavière.
Bu 1008, à la mort de George, lorsque Bobert-le-Yertueuz
voulut prendre possession au nom d'Elisabeth, sa Ibmme, fille
* ScBŒPVLW, itfol. UiiMrttta, tome U, p. 186.
Digitized by Google
LE COMTÉ m LA PBTITE-PIBaRE
890
aoiqne de George, des états que lai a?aU légués son père,
Âlbert-le-Sage, prince de la branche de Munich, s'y opposa.
Le palatin Robert se refusa à toules les voies d'arcominode-
ment et ne voulut pas se soumettre à la décision un peu
intéressée de l'empereur Maiimilieii 1", qui ne lui avait
adjugé que le tiers de la succession de son beau-père et s en
était réservé des parcelles considérables *. Presque tout l'em-
pire se réunit contre Télecleur Philippe et son fils Robert, et
avant que les hostilités eussent éclaté, TunterlandrogttJacques
de Fleckenateia, entretint avec réiecteiir palatin une corres-
pondanoe active pour insister sur Targence de réparer les
(brtîAcatioos d'ESnarshausen et de la Petite-Pierre, et pour
le tenir an connaît de ses négociatioDs entamées me des
nobles qa*il voulait enrôler au service dn landvogt contre
]*eniperear*.
Quatre armées envahirent le Palatinat en i504 et y por-
tèrent la rniue et la désolation. Philippe et son fils furent
proscrits. Le comte Emich de Linange, à la tête des troupes
impériales, pénétra en Alsace et s empara de Reichshofen.
Les châteaux d'Einarzhausen et de Lûtzelstein se soamirent
et furent occupés par les troupes impériales.
L'empereur enleva à Philippe-ilngénu l'éiectorat du Rhin
et la laudvogtei d'Alsace, et délia, par lettres patentes, les villes
de la Décapole de Jenr serment de fidélité envers le palatin ;
il lenr annonça en même temps la nomination de Gaspard
de Morimont aax fonctions d*nnterlandTOgt
En 1505, nae diète tenae à Cologne mit an terme à la
dévastation da Palatinat Cette malheoreose querelle ne Ait
terminée qa*en 1507 dsns ane autre diète tenue à Constance.
LMssue malheureuse de cette guerre anéantit rascendantque
Frédéric-le-Victorieux avait fait gagner à la maison palatine.
Lutzelsleiii et Einarzhauseu furent rendus à Télecteur
* Dk TiiRi KMHtM, Ilixtoirc de Hesse, tome W, p. 416.
* Archives de U Basse-Alsace, série C, 3.
400
BSVUB D'ALaàGB
Philippe el ranimoalté contra sa miima oe tarda pas à se
refroidir.
Pliilippe llngénu finit seajonrsen 1608 et laissa on testa-
ment par lequel il ordonnait cpi'ao eas que Louis, son fils
aîné et son successeur, vînt à décéder, sans laisser de descen-
dance, son quatrième fils, Frédéric, lui succéderait dans
TEIectorat, au préjudice d'Otbon Henri et de Philippe, ûis de
Robert et neveu de Frédéric.
Louis-le-Pacifique exerçait le droit de conduite ou d'escorte
à travers les Vosges; ce droit et celui d'établir entre Saint-
Quirin et le village de Buchberg (Puberg) un péage sur tous
les chemins qui conduisaient de TAlsace dans le Westreieh,
avaient été oonlérés en fief d'empiro par Temperenr Wenccs-
las à Henri, eomtede Ltttièisteîn, parlettras datées de Prague
le jour de Saint-Gall i88S Louis-le-Pacifique eons«r?a le
péage assez lucratif que le comte Henri de Lfltislstein avait
établi à Binarzhauseo. Les taaMtants de Saveme araient été
affranchis de payer le droit de péage qui se percevait à Ein-
arzhausen; ils furent maintenus dans leur privilège d'exemp-
tion par les comtes palatins Louis-le-Pacifique et Frédéric-le-
Sage, suivant diplôme que ces princes leur délivrèrent le
lundi après Saint-Denis 1510'.
En 1B22, quelques seigneurs du Wasgau, jaloux de la
puissance des évèques, desquels ils relevaient, s'assemblèrent
à Landau, pour délibérer sur les moyens qalls praodraient
pour briser les liens qui les attachaient anx princes et aux
seigneurs ecclésiastiques. Ds j conclurent une ligue défensire
pour se protéger contra la tyrannie et ta ragê tou^unmii-
mnk du clergé catholique, et seconèront le jongdes Seigneurs
ecclésiastiques. Ds nommèrant chef de cette ligue le célébra
Frans de SicUngen, qui, ayant embrassé avec ardeur le parti
de la Réforme, avait kofAré ses sentiments à un grand
^ CaoLL, de Orig. bipotU., tome 1°*, p. 286.
* AnhimdeSiTttD^ SMIaol^fol. 108.
Digitized by Google
LB OOUTÈ DE Là nmi-piBun
401
nombre de nobles du VVaegau. Franz de Sickingen qui avait
rempli l'Allemagne du bruit de ses exploits romanesqnes, se
vit bientôt à la tôte d'une nombreuse armée qu animait le
fanatisme religieux. Goaviée au spleadlde festin de Tinvasioa,
cette armée fondit sur le Westreich, y portant le fer et le
fea, et vint investir la ville de Trêves \ Maie le landgrave de
Hesse, Pbilippe-le-lfagQaiilme, et réleeteor palatin Loais-le-
PicifiqiiB aGOoarareiit au eeoonra de réleeteur de Tcères,
Ricbard de Graifenklaa de Wolfrit^ et Ibrc^ot les assail-
lants à la retraite.
Irrité de cet échec, Sickingen se Jeta sar les campagnes de
réieetorat de Trêves qn! Ini foamirent an immense butin.
Résolu de tirer vengeancede la bonté qu'on avait fait subir à
ses armes, il pénétra au cœur des Vosges ets'approcba, d;iris
la nuit du 1" novembre 1522. silencieusement et à la faveur
des ténèbres, du château de Ltltzel-stein, dont il croyait la
garnison endormie dans une sécurité trompeuse, et qu'il espé-
rait emporter par surprise ^ ; ses soldats s'élancèrent dans
les iiossés et les ravins, et appliquèrent des échelles contre le
rocher et les muniilles poor enlever le château par escalade,
liais la vigilance da commandant de la place déjoua cette
andieieuse tentative; cet officier, en bisant sa rondOi fut:
surpris d*entendre un bmit sonrd, inaccoutumé et suspect
il cria au armes; ses soldats accoururent, renversèrent les
échelles et jetèrent dans les précipices quelques hommes qui
étaient déjà parvenus au sommet des remparts. Au bniH de
cette lutte, les habitants réveillés en sursaut, et de tout temps
familiarisés avec les armes, aidèrent la garnison à repousser
assaillants, leur tuèrent bon nombre d'hommes et s'em-
parèrent des échelles. Sickingen échoua devant le château de
Lûlzelslein qu'il assiégea pendant quelques jours. Il redescen-
dit en Alsace et ra?agea les possessions du comte de Hanau
' Luon». op. Bnw}., tome U, p. 843.
• Uosiui, Jkr SieL Kriêg, p. 8.
RésnlltSMt-fltAiaéo. ^
Gel intvépîile guerrier, à la nouvelle que réleeteor de
TkèTes, le landgraTe de Heeee, et réledeor palatin s'aTan-
Caîent aar rAlaaoe, résolus à se venger de ses déprédations,
s'enfinrma dans son diâteaa de Landstnhl \ perché snr vne
bantenr entre Deux-Ponts et Kaiserslaulem. Déterminé à
se défendre à tonte outrance, il s*y était jeté avec nne vall-
lante garnison et ne tarda pas à y être attaqué par les princes
confédérés. Il fit face à toutes les attaques et repoussa tous
les assauts, mais raortelleraent blessé des éclats d'une poutre,
en défendant, quoique malade, la brèche, il demanda à capi-
tuler. Le découragement, suite naturelle de sa blessure, avait
gagné ce héros, qui n'avait jamais éprouvé de crainte, il se
remit à discrétion après huit jours de siège. La garnison eol
la vie sauve et sortit de la place le 7 mai iSSS. Les princes
alliés s'empressèrent de visiter ie blessé et de lui prodiguer
des soins et des consolations.
Siddttgen montra une fermeté et une grandeur d*âme an-
dessus de tout éloge, mourut le même Jour, à peine âgé de
quarante-deux ans, environné des plus brillanis témoignages
de considération, d'affliction et de regrets de ses ennemis
mêmes.
Ainsi périt l'un des derniers et des plus brillants repré-
sentants du monde chevaleresque et féodal. Sickingen fut
enseveli dans l'église de Landstuhl, oii les princes confédérés
érigèrent un mausolée à sa mémoire Ils se dirigèrent ensuite
sur TAlsace et marchèrent contre les châteaux de leur enne-
mi; ils s'emparèrent successivement des châteaux de Hohen-
boorg, de Dahnstein et do Drachenfels, et les livrèrent
anx flammes. Après la destruction de ces manoirs, ilsremoik«
* Ce châtetOi appelé aussi XonngtuM et Nonnstein, est sitaé sar ojM
montagne h larjnelle s'adosse pitturesquementlapelite ville de Laadstahl,
chef-lieu de canton de la Bavière-rhénane.
' Durant les guerres de U Révolntioo. les Français détroisireot le
moniment irigé à la mémoire de SieUngen.
Digitized by Gopgle
LB oomRt m Lâ. vKmt'vmÊmM
408
lèreot le pays et campèrent, le 18 mai, aona les maii de
Pfidfenhofeii, où Us passèrent dans le repos la journée dn
lendemain, qui était an dimanche. Le comte Philippe de
Hanan satisfit i tons leurs besoins et lenr envoya ut renfort
de troupes. Le lundi ils passèrent sous les murs de Saveme,
pénétrèrent dans l'étroite vallée de la Zorn et parurent inopi-
nément à la vue du château de Ltltzelbourg, qui avait servi
de refuge à Franz de Sickingen et à ses amis dans leurs
courses aventureuses. Un trompette Tint sommer la garnison
de se rendre.
Ce château assis sur la ctme d*une montagne d'an accès
difficile et bien fortifié par la nature et Tart, aurait pu bra-
Ter kngtemps les efforts des assaillants, mais la garnison
intimidée et craignant que ses exactions récentes n'appelas-
sent la Tengeance,ne tenta pas la moindre résistance et capi-
tale. Le château fut aassitAt livré aux flammes S puis les
tours, les murs et ce que le fen n'svait pas consumés, ftirent
détruits et translbrmés en on monceau de ruines. Deux tours
échappèrent à la destruction, grâce à Tépaisseur de leors
murailles et les ruines qui couvrent le sol, attestent encore
à la génération actuelle rimportaoce de ce château à Tépoque
féodale.
L'hospitalité que le château de Liilzelbourg avait donnée
à Franz de Sickingen et à ses amis, avait été la cause de sa
ruine. L'électeur palatin, Louis-le-Pacifique, qui le convoitait
depuis longtemps, le réunit au comté de Lfltzelstein avec les
villages qui en dépendaient, savoir : Haselbourg, HiUenhau-
sen, Wilsberg et llittelbronn. A Tépoque de sa destruction
le cbftteau de Lfttielbourg était aux mains de plusieurs
seigneurs qui le tenaient en flef de Tévéché de Mèta, sous
condition de paix castiale. et en jouissaient en commun. Le
cardinal de Lenonconrt, évéqoe de Mets, revendiqua sans
' Sturm, Relation de la guerre faite à franz de Hickingen (eu allo-
oiiDd). p. 25.
SQceès» ea 156S, ses droits de sinerainaté but rtncieii châ-
teau de LfltièUxmrg et ses dépendaaces.
En le comté de Lfltieletoiii, pays de montagnes où
te régime ttodal a toojoars été moins tyranniqae qne dans
te pteine, ne fonrnit qu'an ISûlite contingent à te JatqutiHê
ateacienne, qui ftit éerasée à Saferne et à Gbfttenois par
Antoine, duc de Lorraine. Cette guerre désastreuse y laissa
pourtant des traces profondes.
Les insurgé? du Westrich qui s'étaient emparés de l'ab-
baye de Herbitzhoim et de la petite ville rhingraviale de
Diemeriugen, s'y étaient retranchés, mais ils furent forcés
par les troupes du duc de Lorraine de quitter leurs retran-
chements. Ils rejoignirent les insurgés d'Alsace à Saverne et
livrèrent au pillage, cbemio faisant, Tantique abbaye béné-
dictine de Graofthal, qni, sitnée dans l'agreste vallée arrosés
psr te Zinsel, formait one encteve dans te oomté de Lûtièl-
stein. Cette abbaye paraît aToir été bien maltndtée, car Meu*
risse * raconte qu'elle c a esté emportée et dssmolie par te
torrent impélaeui des luthériens. >
Le comtes Rdnhard deDenz-Ponto-Bitdie et Philippe m de
Hanau, tous deux seigneurs de Lichtenberg. eurent quelques
difficultés avec l'électeur palatin Louis VI au sujet des droits
de chasse qui leur compétaient dans les forêts domaniales
du comté de Ltttzelslein. Les parties s'étant rapprochées con-
clurent, le mardi après le dimanche de la Trinité 1539, une
convention aux termes de laquelle les droits des comtes de
Deux-Ponts-Bitche et de Hanau, héritiers des anciens dyuas-
tas de Lichtenberg, furent reconnus et réglés'.
L'électeur palatin Louis-le-Pacifiqae mourut en 1544 sans
teisser de postérité ; son quatrième lirère, Frédéric II, sur-
nommé h Sag$, loi succéda en vertu d'un testement paternel
que l'empereur Gharles-Quint avait ratifié. A peine eut-il
* Eiitoin dtt évêquet dt Metx, p. 890.
* LiHiiAiiii, BiMn été dgnoÊteÊ de LidUenherg, tome H, p. 456*
Digitized by Google
L£ GOMTÉ OB PETITB-PIBBai
406
saisi les rênes de l*Etat, qu'il donna son plein assentiment à
la doctrine de Luther, pour laquelle il penchait depuis long-
temps; il l'embrassa publiquement et la fit adopter sans con-
trainte ni violence à une grande partie de ses sujets de Té-
îectorat. Fidèle à ses principes de tolérance, qui tempérèrent
constamment son zèle religieux, il n'usa pas du Jns refor-
mmdi eiiyers les habitants du comté de Liltzelslein, qui con-
tinuèrent de professer la religion catholique.
Le 2 mai 1552 le connétable de Montmorency avec l'avant-
garde de l'armée française qui marchait anr TAlsaoe, occupa
le village d'Ândreoaz (Rinarzhausen), < où, dit François de
Rabntin, homme d'armes dans la compagnie da dnc de
Nevers et écrirain doué d'un esprit obserTiteur, il y a une
grosse tour quarrée en ibrme de psTillon, assez forte en la-
quelle on laissa chiquante arquebusiers, pour ce qu'elle est
à l'entrée du passage du costé de deçà, et sur le front des bois
qui durent jusques au pied des montagnes, de l'autre part
longs et larges, de fort fascheux et estrange chemin. * »
Cependant les troubles et l'incertitude générale produits
par la réforme firent pencher les abbayes de Lixheim et de
Craufthal vers leur déclin. L'électeur Frédéric U qui se con-
sidérait comme le protecteur-né de ces deux monastères,
situés l'un et l'autre sur un territoire appartenant à la mai-
son palatine, profita de ta décadence dans laquelle ils étaient
tombés, pour en demander la suppression an Saint-Siège.
Le pape Jules m, par une bulle émise le S janTÎer 1651,
sécularisa les deux couvents, unit et incorpora leurs biens
et revenus au collège de la Sapience que Télecteor palatin
venait de fonder à Heidelberg sur le plan du collège de la
Sapience à Home^. Sébastien de Binphinie, archevêque de
Siponlin et légat a ktere en Allemagne, fut chargé de la ful-
mination de celte bulle. Les administrateurs du collège de
* Guerres de Bebpiiuf. ôdit. <lt' lluchou, p. 547.
* Ada acad, PaUiL, tome 1, ç.
406
It SapieDce de Heidelberg oédèrent les UeiiB efc les meons
du eouTent de Graafthal, à cause de leur eltattton loiotaine,
à rélectear Frédéric II, eooe la oondition qae ee prince dote-
rait cette insUtatioQ de biens <iai fessent sitoés dans le foi*
sinage et suffisants à son entrelien. Le palatin prit possession
des biens de Graafthal en 1555 ; à cette époque il o 'y avait
plus au couvent que six religieuses au nombre desquelles se
trouvait l'abbesse Marguerite Bettschler, qui avait été nommée
à cette dignité par la voie de l'élection en 1581. Ces reli-
gieuses ayant manifesté le désir de cesser la vie commune,
le palatin leur assura, conformément à la bulle du Saint-
Père, une existence paisible et une retraite hooorable. Le
traité que ses officiers conclurent avec les religieuses» le 18
septembre 1555, porte en substance :
Une pension viagère de quatre-vingts florins fut assurée à
Tabbesse et l'électeur palatin souscrivit encore rengagement^
de lui livrer chaque année à Strasbourg sa vie durant, trente
résnauz de seigle. Il assura aux religienses une pension via-
gère de quarante florins et de dix réseaux de seigle et six
florins par an pour leurs habillements*.
L'L'lecteur palatin Frédéric-le-Sage, mûr pour l'éternité,
tormiiia le i26 février 1556 sa carrière terrestre sans laisser
de postérité. Son neveu Otliou-Henri, surnommé le Magim-
nime, lui succéda et lit ses reprises près de l'évéque de Stras-
bourg, pour les trois quarts de la terre de Lulzelstein, qui
relevaient desoa évôché. Ce prince ue régna que trois ans; il
mourut inopinément le ii février 1559, sans laisser de pos-
térité. En lui s'éteignit la branche formée par Louis-le-Barbu.
Sa mort fut l'époque de rafRiiblissement de la maison élec-
torale; comme il se voyait sans enfants, il fit, par son testa-
ment, plusieurs dispositions qui amenèrent le morcellement
de ses terres et la diminution des forces nationales
* Archives de la Bosse-Alsace, G. 1554.
' GoLLiNi, Biitoire d» PtUaUnat dn Bkin, p. 76.
Digitized by Google
LB OOMTt DB LA. PETITB-PIIBBB
407
Les principes de la Réforme eommenoèreot à pénétrer dans
le oomtédeLlltielsIein sofis le règne du palatin Othon-Henri
A cette époqae le comté possédait hait égliset» qai avaient
titre de paroisse; c elaient lt\s églises de Lulzelstein, de Wein-
berg, de Winsterberg, de Ilarabacli, de TielTeubach, de Bett-
weiler, de Haiigwiller et de Mitielbronn *; le comte de LUlzel-
slein, comme seigneur territorial, avait la collation de toutes
cescureSjàl exception de celles de Mittelbronn et de Hang>vil-
1er, qui étaient à la nomiDation l'une des nobles MUach de
Wilsperg et Tautre de Pabbesse de Crauflhal. Les paroisses
de Wiosterbeiv, de Hambach \ de Tieffenbach et de Bettwei-
1er dépendaient du diocèse de Mets et de rarchiprétré de
BoaquenoiD, et celles de Hittelbronn, de Hangwiller, de Wein-
berg et de Lûtaelstein fiûsaient partia du diocèse de Strss-
booiy et relevaient les deux dernières de Tarchipprétré dn
Haat-Haguenau, et les deux autres de Tarcbiprétrô on du
chapitre rural de Bettbur.
Un mémoire sur le comté de Lulzelstein composé en 1559
par la chancellerie de Deux-Ponts nous apprend que tous
les habitants du comté étaient des serfs enchaînés à la glèbe,
mais depuis longtemps ils avaient reçu dans les plaids annaux
et ruraux qu'on appelait Jahrgedinge, des privilèges et des
franchises qui les arrachèrent iusenaiblemeul à leur silloo
pour en faire des citoyens en pleine possesrion de la terre et
de ses droits.
Le même mémoire constate, non sans quelque surprise,
qu'aucune mine n'était exploitée dans cette contrée bdsée et
* Archivt's df la Hrisst'-Al^art^ S E. 315, 5.
' Le villafri; do llandiach t'-lait ancienntMii 'nt divist' on d-Miv si^clions,
ou pintùl il y avait deux villages appelés l'un M'aldlMyenbach ot I autre
Mimt (petit) Hagenbaek, L'an de cas villageB a été détroit de fond en
emnble dans les guerres du mojren^ge ; c'est eelni qni avait nom Mwn
Hagenbach. Le canton qai porte le nom d'^/(Atrc/i, rappelle le lion qu'il
occupait e( qin si^i irniiv>^ ôini.'nô de d< ux kilomètres dn village actael.
* Archives de la liasse-Alsace, E, 315, 5.
406
BEVUE D'ALSAOI
montagneuse, mais il noos apprend qne les comtes pabitnis
avaient autorisé la création de deox Tenreries, fane près de
Bnzberg (Puberg) et Tantre près de Berlingen. Ces établis-
sements ne deraient consommer qne pea de bois, car lenr
exploitation ne durait qu'environ sept mois de Tannée, du
samedi de Pâques jusqu'à la Saint-Martiu.
Gomme le bailli de Lûtzelstein était souvent en congé et
quand il résidait au siège du bailliage, il s'occupait plus de
ses plaisirs cynégitiques que de l'administration ; la chancel-
lerie de Deux-Ponts constata avec regret qu'il ne tenait que
iiûblement la main à Teiécution des règlements et ordon-
nances de police.
DliS. FfflGDBt
Digitized by Gopgle
NOTES BIOGRAPHIQUES
SDR UB
HOMMES DE U REVOLUTION
STRASBOURG ET LES ENVIRONS
DABBAS.
Octobre 1793. Propagandiste venu de Colmar.
2 décembre — . Signataire de l'adresse aux habitants de
Strasbourg et des départements voisins;
Nous ne voulons que le iriomphc di- la libcrié, ce n'est que
pour l'opérer que nous sommes au milieu de vous.
DAUM.
Un pasteiir-instituteur allemand, qui s^empressa
d^abjoror entre les mains du maire Honet
1702. Membre de la Société des jacobins.
18 octobre 1798. Administrateur du difltrîct de Strasbourg
il assiste à rassemblée générale des autorités consti-
tuées dans le temple de la Raison.
S8 et 80 octobre—. Chargé par le Comité de sûreté géniale
du Bas-Rhin de &ire arrêter tous les nobles, les pré-
▼6tB et les plus riches aristocrates de la campagne et
Digitized by Gopgle
410 BVrUB D'ALBâOB
dimposer à ces derniers une taxe évaluée à 967,000
livres.
3 novembre 1793. En sa qualité d*ex-instituteur, le même
Comité le nomme du nouveau district de Strasbourg.
25 novembre— . Comme prêtre allemand et étranger, les
représentants Hentz et Gk>i]gon arrêtent qu'il sera
exclu de la place qu'il occupe au district,
novembre — . Il signe l'arrêté ordonnant la destruction
de toutes qui a trait au culte judaïque.
14 décembre — . De la prison miliUiire des ponts couverts,
Schneider l'invite à venir le voir.
10 janvier 1794 . Baudot et Lacoste le font arrêter et transférer
dans la nuit à Dijon.
19 janvier — . Il réclame au Comité de sûreté générale de la
Convention nationale contre son incarcération.
12 février — . Avec Massé. Jung, Vogt et Wolff, dans une
lettre adressée du château de Dijon, il adhère aux
faits historiques rapportés sur la propagande et no-
tamment sur la conduite du prêtre Delàtre de Metz.
26 février — . Sa femme l'informe (piVlle retourne chez sa
sa môre avec tous leurs effets. Il est à supposer qu'il
Taura rejoint à sa sortie de prison.
debergeâs.
8 novembre 1793. Gendarme de la 17^ division de son arme
à Strasbourg, n touche de la trésorerie révolutionnaire
255 livres, récompense d^une dénonciation.
DELATRE (A.-F.).
Ex-curé de Metz.
L^un des chefs de la propagande révolutionnaire,
le plus grand coquet de la bande, en était aussi le plus
fougueux et le plus dangereux.
18 octobre 1793. U assiste dans le temple de la Raison à
rassemblée générale des autorités constituées, du
peuple et des Sociétés populaires.
29 octobre —.De suite après Tarrivée à Strasbourg deSaint-
Digitized by Google
4U
Jusl et Lebas, le tribunal révolutionnaire du Haut>
Rhin se mit à fonctionner sous la prôsidonoe de De-
la tre, do Dubosk, juge, el de Pb. Yvee^ oommissaire
civil.
ddÔ06inbrel793. U adhère à la proclamation de la proparrnnde
aux Strasbourgeoiset habitants des départements du
Rhin.
6 décembre — . Il est à Relfort, où il préside comme prêtre
défroqué et membre de la propagande, la cérémonie
de la fête de la Raison.
14 décembre — . De retour, il vote aux jacobins la mort de
tous les suspects détenus à Strasbourg, après qu'une
commission populaire aura été établie parla Conven-
tion nationale.
33 décembre — . A la nouvelle que nos soldats ont battu
Tennemi et se sont rendus maître de Haguenau, il
s'écrie au club :
Frèrt's (Hiai(|ii<' la nouviMIe doive n'ioiiir loul reiHililicain, elle
ue (iuil pas le laisser s'endurmir. Los ailaques dos Prussiens cl
des Autrichiens ne sont que des ombres, en oompanison do plan
d*nne gnmde partie des sospects de notre vilks, lenfèmés au
Séminaire. Je demande aux représentants de les foire oondoire
A rinlérieur de la République.
25 déceml^re — . Il est député à Hentz et Goiyon pour obte-
nir cette évacuation.
Quelques jours après, il va à Besancon, voyageant
pom* Textinction du fanatisme des aristocrates et
des prôtres.
De retour à Strasbourj^, il fit la motion au club que
tout iirôtre qui'ne se dépr<"> Iriserait pas d;ms les vin^^t-
quatre heures, fut cliass»' de la Société et mis en état
d'arrestiition. Goûtée par Monet, il la fit mettro à exé-
cution par le Comité de sûreté générale, et deux jours
apn' s grand nombre de ces iiialheui eux luiront empri-
sonnés!
10 janvier 1791. Il avança que Jésus-Christ éLiit le plus grand
charlatan rjui eut jamais existé. Butensch'eii. qui
voulut prendre la défense, non de Jésus catho-
418 BBVUB D'àlMàm
lique-apostolique et nmudn, mais de Jésos sans-cu-
lotte, fut arrêté dans la naît comme eontre-révola-
tiomiaire. CVst encore ce fimoeux Deifttre qui proposa
d'entrer de nuit chez tous les citoyens et d^ianlever
tous leurs souliers, bien que quelques jours avant les
Strasbourgeois en avaient liwé prds de SOjOOO paires
à Tarmée du Rhin.
25 janvier 1794. Lacoste et Baudot le qualifient de présidant
du tribunal criminel de la Moselle, et le nomment
président d'une commission révolutionnaire ambo-
lante pour les deux départements du Rhin.
6 février — Monet en écrivant à Stamm à Schleetadt, lui
marque :
Je soupire comme toi, après Parrivéo ilu tribunal révolulion-
nair<*, je présume que Del.-illro est allé à Paris avec Lacosle, Je
les alleuds il'uu momenl à l'auire.
12 février — . Les prisonniers de D^joa le dénonoeot aux
Stradïourgeois.
24 février — . n est à Golnuur avec le tribunal révolutionnaire
26 fé^er — . On se mit à rœuvre» et le premier jugement
prononcé, fat la condamnation à mort de MtUler,
ex-commandant de Lauterbourg, pour avoir écrit et
envoyé de Targent à son fils émigré, n fut exécuté le
même jour à 5 heures.
A la chute de la Terreur.il prit la fuite.
PELLE VI ÏJ.K.
Un des propagandistes trempés au fer chaud du
père Ducbeene. et envoyés en Alsace pour régénérer
les Strasbourgeois et les rendre libres.
19 décembre 1798. Au club des jacobins, il vote la mort des
suspects après le triage &it. C'est ainsi qu^il enten-
dait la liberté.
DELTEIL (âktoinb).
1793. AgLiii du Conseil exécutif provisoire du département
du Bas-Rhin.
Digitized by Google
LBS HOmiBS DB LA RtVOLDTION
418
15 octobre 1793. Les neuf représentants du peuple aux armées
du Rhin el de la Moselle le nomment l'un fies trois
commissaires civils prés Tarmée révolutionnaire am-
bulante pour ces dé{)artements.
DËMEUHËY (Charles).
1773. NéàHaguenau.
1789. Etudiant à Toul.
1793 . Greffier militaire à Strasbourg.
Septembre 1793. Membre du club des jacobins.
â5 octobre 1794. B y est encore.
DÉMOUGÉ (FàAKÇQlS-MAXDIB).
ancien financier,
ruedes Jmlis.
1784. Sénateur de la tribu des pôclieiir&
8 féYTier 1790. Proposé pour la municipalité
81 octobre 1793. SeintpJust et Lebas l'imposent à 19^000
livres.
7 décembre — . n réclame au Comité de surveillance et de
sûreté générale du Bas-Rhin en ces termes :
Je liens irrévocablement à la République une et indivisible
depuis longtemps, je professe '.a relij;ion naturelle, j'ai de toul temps
abhorré toute espèce (l'aristocratie, je me suis toujours fortemeot
dédué oontra les wéUnts feniUai», fédéralistes, les aglUtran
et les muscadins, nniques causes des malheurs de notre républi-
que, la basse perfidie des indignes r^Mésentants du peuple tombés
sous le glaive de la loi, Pinfernalle îrnerredela Vendée, la révolte
de Lyon, l'exécrable trahison des Toulonnais me font abominer et
exécrer le moderantisme ; j ui toujours respecté la loi et les auto-
rités cQiistltiiéeB, ToUà ma profiassloo de IM, dtoyens, Je sols bon
flis, tendre pdre, fldel époux : depuis la révolution J^sl toujours
rempli avec zèle et exactitude tous les devoirs de citoyen, en con-
séquence je demande de votre justice de m'accorder un certillcal
de civisme ; vive la république.
robsene qn^ n*y a jamais eu de lettres de nd»leBae dans ma
funttle.
Pour toute réponse le Comité arrêta le même jour
sa mise au Séminaira Ce qui ftat exécuté le lende-
main, «vec Injonction de payer les 12|000 lirres pour
contribution forcée.
414 BBVmt D'ALBAOB
13 décembre 1793. D lui est accordé de sortir du Séminaire
pendant trois heures, avec planton, pour ramasser
cette somme.
Le m«^mo jour, c'est sa femme qui réclame un cer^
tificat de civisme. La demande, renvoyée au cordon-
nier Jung, est rejetée.
17déceml)re — . Il pourra sortir du Séminaire avec planton
pendant un jour ; mais il devra être rentré à 6 heures
du soir.
19 décembre — . Le Comité passe à Tordre du jour SUT sa
nouvelle demande en élargissement.
21 décembre — . U verse les 12,000 livres au trésorier Blan-
chot.
25 mai 1791 Le Comité de sûreté de la Commune le si^rnale
comme susprc'l. Enfermé de nouveau au Séminaire
par ceux qu i! avait cru devoir flatter, il ne put en
sortir qu'à lem' chute, quand les honnêtes (^ens, les
muscadins, comme ils les qualifiaient, devim'ent de
nouveau maitres de la position.
1798. Lui et sa femme Claudine Marion sont accusés de
complicité dans la conspiration du général Pichegru.
DENDINGER (Nioolas).
1750. NéàMondorff.
Avant 1789. Il y était cordonnier.
1792. Même profession à Strasbourg.
Décembre 1793 au 25 octobre 1794. Membre de la Société
des jacobins.
DENTZEL (aBOBOSS-FitADÉiaG).
35 juillet 1755. Né à Dûrckheim dans le Palatinat, andenne
principauté de Unange.
n emlnrassa l'état ecclésiastique et devint aumônier
au régiment de Deux-Ponts, ordinairement en garni-
son à Strasbourg, et dont le prince Max, créé roi de
Bavière par Napoléon I*, était le colonel propriétaire.
1783. Pasteur protestant à Landau.
99 août 1791. En cette qualité^ il prononce un discours à la
Digitized by Google
LS BOmOB m LA BÉVOLCnON
415
Société des amis de la Ckmslitution à Strasbourg sur
la situation de Landau et de ses environs.
La garde nationale, dit-il, et la j;arnisnii df cetle |vtile forte-
resse smit (les murs di^ Icr aiixi|iii'ls la palrii* peut se lier. L'ea-
uemi lie [Mnirrail entrer en France ijue >nr leurs corps.
2 septembre 1 792. L'élection de Haguonau le nomma député
à la Convention nationale et de suite il fut envoyé de
Paris en niission dans le Bas-Rhin, en remplacement
de son collègue Coustard qui refusa.
9 décembre — . Léorier, dans une lettre à ses amis les jaco-
bins, les assure que, malgré toutes les astuces et les
obstacles qu'on pourrait susciter, l'appui de Dentzel
est assuré pour demander et obtenir la translation de
Dietrich devant le tribunal criminel de Besançon, où
sa conduite et ses vexations sont déjà connues. C'é-
tait, en un mot, le distraire de ses juges naturels.
28dêceml»e— . Téterel étant AFaris, annonce aux mêmes
frères et amis, que grâce & Dentzel, Strasbom^g rece-
vra de nouveaux commissaires^ qui fiuent RQhl,
Couturier et Dentzel même.
6 janvier 1798. Arrivé à Sarrebourg avec Couturier, û sus-
pend le lendemain les membres de la Conmnme de
Sarraltroff.
10 janvier ~. De SchJestadt, le sansHmlotte Neumann s'é-
crie :
Tont boo patriote attend avec Impatlenoe Dential pour fidre
une réforme ladtcale et eospeiidre tons ceu siarquéB ao coin de
l'aristocratie.
12 janvier — .De Paris, Bent aboie tient le même langage.
18 janvier — . Arrivé à Strasbourg, il se mot à l'œuvre en
suspendant la municipalité et destitu int grand nom-
bre de fonctionnaires de radministration départe-
mentale. 11 choisit Monet pour maire et le prêtre
Schneider pour accusateui' public. C'est aussi lui qui
contribua à nommer le fils de Couturier, un blanc
bec de 22 ans, aux importantes fonctions de commis-
saire des guerres, à la place du vieux Brunck, qui y
était depuis 24 ans, et pour comble de Timpudence,
416 BBVUB D'AL«A€B
son parent Bouigniff à rempkn de leotnw des do-
maines.
11 février 1793. Il enjoint A la niimicipalitô d^expolser de suite
de la ville, quatorze citoyens et de prévenir quatonse
autres d'être plus réservés et de baiaser un koot res>
pectueux devant la loL
Mars — .Toutes ces dostitutions et déportations jointes à
ra£GEÛre du recrutement que Téterel avait dénaturée
à la barre de la Convention, tout ce gâchis révolu-
tionnaire , décida les douze sections à se constituer
en permanence et à envoyer une députation à la
Convention, pour lui faire connaître cette poignée
d'agitateurs qui déchirent son sein, demander Tan-
nulalion do toutes les suspensions et déportations
prononcées par Dentzel et Couturier.
Liebich et Lauth, commis à cette ùn, en furent pour
leurs démiirches.
31 mars — . Téterel à Paris se plaint de ce que Dentzel tarde
d'arriver pour se justilier devant la Convention de la
(question des déportés.
17 avril — . Il rompt le silence et déclare au Comité de salut
public que ces déportations étaient nécessaires, et
demande que le tout soit maintenu.
8 juillet — . Il apporte de Paris le texte de la nouvelle cons-
titution votée par la Convention nationale. Descendu
à rhùtel de la Maison rouge, il y fut reçu par la muni-
cipalité et les autorités déptutemen taies.
1794. Pendant la mémorable défense de Landau, il se trou-
vait enfermé dans la place, d'où il donna des détails
sur le dél)locus de cette forteresse et sur les succès
qui en furent la suite; mais ce qu'il ne touche pas, ce
sont ses démêlés avec les généraux Laubadère et Del-
mas. Il avait reçu de la Convention des pouvoirs qui
lui donnaient droit de siéger dans le Conseil de
défense, et entendait partager le commandement. Un
certain jour il mnilali même expulser de la plm le
général de l)rigftte DébaiM.
Digitized by Google
LB8 HOmOB DB LA Bt¥OI<CTIOM
417
De retour à Paris, il fut accusé par ses ennemis,
au nombre desquels le général Laubadère, d'avoir fait
enfermer un officier dans une cage de fer. Décrété
d^arrestation, ane députation venue de Landau, pour
témoigner en sa faveur, le tira de ce mauvais pas .
27 juiUet 1794. n fat mis en liberté.
98 août 1706. Seorétalra de la CSonvantion nationale, il coUa-
tknme la nou^ndle Gcmstitatton linm^jalse.
1796 à 1800. Mambre daConseU deaCinq-Cents, il oombattit
TiveniADt dans deux dlaouaaions, le projet d^m impM
sur la tabac.
1801. IlembraaBalaoanidremilitalra.
1806. Elevé subitement au grade d*adyudant commandant,
Il Ût en cette qualité la campagne de Prusse.
L*année suivante il fût attaché à Tétai-migor.
1809. L'empereur de Russie lui conféra la décoration de
Sainte-Anne, et le 'grand-duc de Hesse le nomma
commandeur de son ordre.
Août 1815. Napoléon le fit officier de la Légion dlionneur
et baron d*Empire.
8 avril 1814 Louis XVni le promut au grade de maréchal
de camp.
21 août — . Promu chevalier de Saint-Louis.
Etant en mission en Alsace^ il ne prit point part à
la condamnation de Louis XVL
COTTIER (René-Margus), dit DESMAJEIÈTS.
1736. NéàSenlis.
Avant 1789. Artiste dramatique sous le nom de Desmarets.
1793. Arrivé comme oapitîiine d'artillerie.
Avril 1794. lise fait recevoir à la Société des jacobins de
Strasbourg. Six mois après, il n'y était déjà plus.
DESSOLLIERS (P.)
1789. Commis du trésor du roi.
Février 1791. Secrétaire du district de Strasbourg.
â8 février — . Membre de la Société des amis da la Cons-
titution.
lloo?«Ue Sérti - Annét. 9?
418 tapruE d'albacb
Septembre 1791. Membre de radministratioD du district de
Strasbourg.
7 février 1792. Il passe aux jacobins.
31 août —, Maintenu en cette qualité par Gamot» mais pour
peu de temps.
12 novembre — A Tôlection de Wissembourg, il ne fiit plus
rôôlu, tout jacobin qu'il était
14 mars 1798. Nonmié suppléant du procureuMyndIc près
le Conseil général du district de Strasbourg.
Octobre — . n fait des démarches pour obtenir son certificat
de civisme.
17 novembre — . Le Comité de surveillance et de sûretâ
générale du Bas-Rhin le lui accorde, mais le visa por^
tera que ce n'est qu'en considération de son service,
et qu'on lui enjoint de mieux marcher dans les traces
de la Révolution.
17 janvier 1795. Baillyle replace administrateur du Direc-
toire du district de Strasbourg.
DIDIER (Jean-Nicolas).
1790. NéàHétx.
A.vant 1789. H y était fondeur.
1790. Il arriva à Strasbourg pour y exercer sa profession.
Juillet 1790. Membre de la Société des amis de la Consti-
tution.
7 février 1792. Avec les jacobins, il reste au Miroir.
14 décembre 1793. Pour dénondations, sa femme Suzanne
touche^ suivant arrêté des représentants du peuple
SaintJust etLebae, 800 livres delà caisse ,da CSomité
de sûreté générale du Bas-Rbin.
35 octobre 1794. D figure encore sur la listedes jacoblna
17 janvier 1795. Désigné par le peuple parmi les membres
actuels de la Société des jacobins^ pour procéderavac
quatorze autres citoyens à l'épuration du club.
80 janvier —. L'opémtion étant terminée^ U signe le tègb-
ment de la nouvelle Société, dont la base fondamen-
Digitized by Google
LES H0MUE8 DE LA RÉVOLUTION
419
taie eet d'instruire les citoyens, de veiller par tons les
moyens légaux au m^tien et à Texécution des lois,
ainsi qu^au salut de la République, sans jamais 8*ar-
roger aucun pouvoir, ni prétendre à former une classe
de citoyens séparée de la grande Société.
81 janvier 1796. n fait appel en fiiveur des classes malheu-
reuses» pour fonder une caisse de secours uniquement
destinée à diminuer le prix du pain si nécessaire à
rexisteDce des indigents.
DIDIER (Jean),
de Sehlestadt.
Aussi Didieu-Je.vn.
3 novembre 1792. Membre du Conseil j^énéral du Bas-nhin.
2 novembre 1793. Maintenu membie de radiniuisLi'ation
provisoire du Bus-Rhin.
25 décembre — . Proposé pour le district de Strasboui'g par
le Conaité de sûreté générale du Bas-Rhiu.
28 janvier 1792. Président du Directoire du district de Stras-
bourg, il or lonne le transport, dans les caves derhôtel
de Deux-Ponts, des vins séquestrés sur les riches;
Targentorie sera envoyée à la trésorerie nationale &
Paris.
2 août — . En cette qualité il signe Padresse envoyée à la
Convention nationale lors de la conspiration de Robes-
pierre et autres.
17 janvier 1796. Maintenu par le représentant Baiily.
1V07. Avocat au baiteau de Strasbourg.
1808 et 1801 Avocat-avoué à celui de Barr.
1807. nidsuitàSchlestadt.
DIÈUUË (Antoin£>Gla.ude).
1749. Né à Rodez.
Juillet 1790. En garnison à Strasbourg, il est reçu à la Société
des amis de la Constitution.
7 tévTierl792. 11 passe aux jacol>ins.
6 octobre — . Kienlin, dans une lettre de Paris aux jacobins
de Strasl)ourg. annonce que leur irère, le capitaine
Digitized by Gopgle
m
BBVUS D'ALSAOB
Diôche, malgré les ;intrigues, a été nommé par 8er-
van lieutenant-colonel du 3* régiment de ligne et qu''il
lui adresse aujourd'hui sa nomination.
Fin VHXL H arive à Strasbourg comme lieutenant-colonel du
98* de ligne, commandant la place.
1" avril 1793. Après les revers de Flandre, Téterel écrit de
Paris aux jacobins :
Avertissez notre brave Dièche, dites à cet officier sans-calotte
de tout voir; de s'usorar snrloiit ai les biUes et 1m boolels soit
bien de cellbn, la poudre bonne, il n'y a paa na Instant à peidie.
11 août — . n paflBB général de bngade.
20 août — . Général de division, tout en oonaenwQt le com-
mandement de Strafiboiug.
26 août — . Ignorant son ayanoement» il lance comme
général de brigade une proclamation, ordonnant aux
membres de Pandémie magistratore XHT, XV, XXI,
stettmeistres et ammeistres, aoznobles non fonction-
naires publics, à leurs agents, à ceux de Tex-inten-
dance et des corps ecclésiastiques supprimés, à tout
Français retiré à Strasbourg depuis juillet 1789, sans
y avoir constamment exercé les droits de citoyen, ou
bien un art ou profession utile, tenu boutique ouverte
ou magasin, de quitter la ville dans cinq jours, sous
peine d'arrestation et d'être gardés à vue, même à leurs
£red& A cet effet» TAubette sera ouverte nuit et jour,
oû les ordonnances du dehors et du dedans trouveront
un point do réunion.
14 septembre — . H fait arrêter Brunck, commissaire des
guerres, et Frédéric de Tûrckheim, ancien maire.
1* novembre — . H prévient Milhaud et Guyardin que les
cartes civiques sont imprimées et qu'il ne reste qu'à
établir un bureau pour les distribuer.
3 novembre — . Chargé par Saint- Jusl et Lebas d'exécuter
l'arrêté qui casse Tadministration départementale,
celle du district et la municipalité de Strasbourg, à
l'exception du maire Monet.
38 novembre — . Les communes de Molsheim, Mutzig et
Digitized by Gopgle
LIS BcnoaHi m hk aftvoi.inioN
421
et autres de la vaDêe de la Brudie, étant infectées
d^aristocratie, il croit à propos d*y envoyer des com»
missaîres à nommer par la propagande.
95 novembre 1793. Dévoué de corps et d'Ame aux jacobins,
il est nommé de leur CSomité de surveillance.
7 an 13 décembre — . n ne s'occupe que de remplacements
de geôliers, portiers» consignes, filles de joie rentrées
en ville et gardes au Séminaire.
10 décembre — . H demande la démolition des étages supé-
rieurs de la caserne de la Finckmatt, des considéra-
tions militaires rezigent
15 décembre — . Sur les ordres de SaintJust et Lébas, il
fidt arrêter Schneider.
19 décembre—. Âu club des jacobins, U vote la mort de
tous les suspects, après qu'une Commission populaire
aura été étsMie par la CSonvention.
22 décembre — . Lacoste et Baudot lui donnent plein pou-
voir pour &ire arriver le plus de souliers pour nos
soldats, qui sont nus-pieds devant Pennemi
10 janvier 1791. Il fait ari At 'r onze palriotos sans-culottes
et transférer dans l.i nait au château de Dijon.
23 janvier — . 11 fournit à Lacoste et Bau<lot une liste de
tous les individus détenus avec les motifs des causes
de leur détention.
80 janvier — . Û recommande au commandant duSéminaire
de mettre le plus grand soin à abaisser le caquet des
aristocrates.
3 février — . De la prison du château de D\jon, Massé lui
mande :
Tn as (lit à ma ft'nimc (|no jVlais un coiitrt'-n'volulioiinaire, (]ue
je l'avais déaoucé; que j'elais un Iwiume perdu. Tu aurais duoc
bien do plaisir à me voir guillotiné! Et bien ! Je fais t*en donner
les moyens. Toici mes crimes. A mon retour de la Vendée, J'appris
à Strasbourp que lu étois si ivre le jour de Taltaque de Kehl, que
lu toml)as trois fois de « hevai ! Iiilerro};^ |inr Sainl-Just el Lebas.
je fus obligé de déclarer <]u'un ^'éiieral qui buvail oulre mesure
ne poovait mériter la ronfiauce des vrais républicains. On avança
4»
rnêmt'. que tu t'étois rendu justice de ton incapacité, eu SOilidUnt
un îîiMit'nil (If plus pour le service de la place.
Suivent encore six autres points d'accusation.
6 lévrier 1794. 11 était dans le secret de renouveler à Stras-
bourg les noyades de Nantes ; six mille citoyens de-
vaient périr dans le lUiin.
26 avril— . 11 approuve les onze articles d*une nouvelle
consigne pour les maisons de suspicion, avec la
devise : Mort aux tyram et aux conspirateurs. SurveU-
hinre et acfinté.
29 avril — . Ordre du jour.
Un crime éooroie a été commis hier dans nos murs, un scélérat
a Insulté à notre liberté, en mettant sur les portes de la comédie
les mots inn^mes de Vive k RoU Voos le déconvrires, sa (été doit
rouler sur Péchafaud.
dé mai — . Il iQvite les officiers municipaux d^ordomier ce
soir des visites domiciliaires, mais ceux-ci lui répon-
dent que pour pouvoir opérer avec précision, et se
faire appuyer de frères d'armes, il doit leur faire con-
naître le motifs qui nécessitent cotte mesure.
25 mai — . Membre du Comité de surveillance des jacobins,
il envoie à celui de la Commjno une liste do passé
cent suspects, et comme les autorités no rêvaient que
complots et traliisons, il lit placer sur les places et <à
rentrée des principales rues des canons avec mèches
allumées, et de fortes patrouilles circulaient dans
toutes les directions.
28 juin—. D'Altkirch, il écrit à Hentz et Goujon et aux
jacobins de Strasbourg, au siyet de Tenièvement des
prêtres :
r/csl a Cohnar où j'ai cominfiid- mes oiK'rations. KM) curés dans
peu de jours, et sur une petite étendue du pays, fait présumer qu'il
y aura au moins nn bataillon an grand complet à envoyer & la
citadelle de Besançon.
A llirsin^îii'' il a fallu :i„Mr. j'ai choisi un dim;«ni lic, j'ai ram.issé
les nitiscâiliiis cl les cinlimaiichcs d'Altkirch qui, armés de pioches
et autres inslrunients, m'ont aidé ù démolir le presytère el le clo-
cher de la commune. Nous allons continuer.
Et en effet, en moins de huit jours, Ibs districts de
Digitized by Google
LES HOMUBS D£ LA ElÉTOLUTION
498
Benfeld, Gotanar, AllJdrch et Belfbrt avaient firami
deux cent quarante-deux prêtres» huit pasteurs pro-
testants et six rabbinsi tranaCÊfâs à Cîhamplitte et ft
BeBançon.
8 Juillet 1794. n reçoit delVœaamléiSabstjtut de la Commune^
un projet d'exécution des ^tee domiciliairee à fedre
pour la recherche des suspects.
7 octobre — . Membre du Gomitô de surveillance des hôpi-
taux militaires à Strasbourg.
38 décembre — . Il quitte le commandement de Strasbourg,
pour ftdre place au général Sparr. En se retirant, il
exprima à la bourgeoisie ses regrets du mal qu^ a
fidt et versa des larmes de repentir.
C'est lui qui fit arrêter Villeneuve, marquis de
Flayots, demeurant chez Goindet, et en le dénonçant
à Monet, il ijoute :
n est instant de faire arrêter ce bougre Ml. Faut-il qae oe aoit
la municipalité ou moi ? réponse et iostrucUons à oe sajet.
1800. Il fut mis à la retraite.
1811. Il est décédé.
Gomme capacité militaire, c'était une nullité com-
plète ; il ne parvint aux grades supérieurs que par
intrigues, excès de patriotisme et comme exécuteur
aveugle des hautes œuvres des terroristes. Il était
joui'nellement pris de vin, et le rapport de Massé n'a
rien d'exagéré à cet égard.
Le général Boursier de 1814 et 1815, à Strasbourg,
était son pendant.
DIETSGH (Jban-Qsobob),
1789. Fabricant de draps, quai des Bateliers, à Strasbourg.
Février 1791 . Membre de la Société des amis de la Consti-
tution.
7 février 1792. D passe à celle des jacobins.
6 décembre — . Notable de la Commune sous Tùrckheim.
21 janvier 1703. Officier municipal sous le maire Saura.
8 octobre — . Le peuple le nomme notable sous MonçL
4M tamm d'auma
5 novembfe 1798. Hedntena.
80 janvier et S8 avril 17d4. Gooânné notable par le peuple.
13 juin ~. Membre du Gomitô permaneiit de la Gommuiie,
chargé de recevoir les souscriptioiis pooroouvrir les
frais des décorations r^fmblieaines dans le tempto
dédié à l^tre suprême.
3 août — . Signataire de TadresBe du Conseil municipal à la
Convention, lors de la conspiration de Bobespierre.
17 janvier 1795. Le représentant JBailly le «ftwirna notable
du Conseil-général de la Commune.
La fabrique de draps (pili fit construire i la
Roberteau existe encore.
DIEDDONNÉ.
Avant 1789. Iffilitaire.
Juin 1794 n avait 41 ans, lorsquil se fit recevoir membre
de la Société des jacobins à Strasbourg. H était alors
Tun des nombreux Commissaires des guerres à 1^
mée du Rhin.
DONNAT (DoiONiQUB-TBfiODonB).
1793. Membre du dub des jacobins.
95 décembre 1793. Le Comité de survdllance et de sûreté
générale du Bas-Rhin le propose aux représentants
du peuple aux armées du Rhin-«t-MoseUe pour pro-
cureur de la commune, en remplacement du fabricant
de bas Schatz. n ne fut point agréé, c^est Matthawiis»
ex -juge, qui fût nommé.
3 mars 1795 au 31 mars 1799. Notaire à Haguenau, indis-
1797. Membre du jury d^instruction primaire du troisième
arrondissement du fias-Rhin.
TOl^PKT, aussi GOPPIN.
De tous nos jacobins, c'est celui-ci dont le nom
propre a étA le i tlus estropié .
L'auteur (lu Lirrc bJrn ilil : Toppot, puis Dope t et
finalement Coppin. et iMigelhardt, dans son Histoire
d' Alsace, a copié les mêmes erreurs.
Digitized by Gopgle
LES HOMMBS DB LA RÊVOLDTIOM 485
le général Doppet attaqua les Marseillais; les gor^s
de Septàmes ftiraot emportées et Tarmée eatra dans
Marseille.
Ce peraonnsge ne sevaH^lpas leftitnr et foiigaeuz
geôtter du Séminaire?
19 décembre 1798. Toppet anive à Straskxmrg, au club des
jacobins au Miroir ; comme commandant du Sémi-
minaire» il vote la mort de tous les suspects après
triage.
25 décembre — . Le Comité de survdllance et de sûreté
générale du Bas-Rhin envoie Dopet en missionà Paris.
80 janvier 1794. Le général de division Dièche écrit à Gop-
pin, commandant du Séminaire :
Gontiiiiie tvM exadltiide la sanreiUaooe et meto le plus gnnd
zèle dans la partie qui t'est confiée de lnani^rt> îi abaisser le caquet
des arislûcrales et de t'opposer à leurs mactaloations.
5 févrto — . Du Séminaire Goppin signe un ordre du jour :
Assurant les prisonniers i|ui n'ont pas |)ayé depuis hi'T \, que
s'ils ue payent cet après diné avant les l heures, ils seront mis
dans les caveaux au |>aiu et A l'eau jusqu'à réijiemeut, etc.
DORN.
18 octobre 1793. Administrateur du district de Strasbourg,
il assiste à l'assemblée générale des autorités consti-
tuées et des Sociétés populaires dans le temple de la
Raison.
3 novembre — . Saint-Just et Lebas cassent cette admi-
nistration, laissant au Comité de surv^llance et de
sûreté générale la nomination d'autres membres.
3 novembre — . Maintenu au district. Il était aussi admi-
nistrateur de Thépital des enfants de la patrie à Ste-
phansfeld.
10 décembre 1793. Administrateur provisoire du district, il
réclame, d'ordre du général Diéche, à la mimidpalité
cent cinquante charpentiers pour raser les étages
supérieurs de la caserne de la Finckmatt, exigés par
des considérations militaires.
Digitized by Gopgle
4M
SÊVUB D*ALflâ0B
DORON (Nicolas),
GrandYue, n' 19.
1789. Fluissier audiencier, attaché à Ja juridletioii royale
des raonnaif^s,
1792. Membre du club des jacobins.
25 décembre 1793. Huissier audiencier du tribunal criminel
du Bas-Rhin ; son certificat de civisme est approuvé.
23 avril 1791. Nommé secrétaire greffîer-ac(|omt de la muni-
cipalité de Strasbourg.
26 mai — . Il vise une liste de vingt-neuf personnes sus-
pectes.
30 mai — . Une seconde de quatre-vingt-sept à incarcérer.
25 juin — . Il est encore en place.
2 août 1794. Il signe l'adresse de la municipalité à la Con-
vention nationale lors de la découverte de la conspi-
ration ourdie par Robespierre, Saint-Just et Lebas.
1798. Greftier du tribunal de police correctionnelle de Tar-
rondissement de Strasbourg.
finBiUf£ Baatb.
fia êtÊiU pro^aiinmtntj
Digitized by Gopgle
BULLETIN filBLIOGRAPUlQUË
I. La forteresse de Puy-de-Gaudy et la ville de Ouéret,
par J--B. Thuot, ancien professeur de philosophie. Limoges, irup. de
V* 0. OoeourtiAox, 5, me des Arènes. 1818. 1 vol. Id^ deVI-S^p.
—A Ptfis, ehes Dunml et Pédon»>IjR«il, libraire, 11, me SoofBot.
Un professeur de la faculté des sciences do Nancy. M. le
Docteur Bleichcr, a examiné au soiuTiK t du ballon de Uart*
mannswiUeTi petite commune de la Haute Alsace, assise sur
Tuu des premiers contreforts orientaux des Vosges, quelques
btocs de granit qui lui ont fourni la matière d'une inté-
ressante communication scientifique aux dernières assises
des sociétés savantes. Si l'on s'en rapporte aux informa-
tions qui ont été données par les journaux, au lendemain de
la conununication, ces blocs auraient été « reliés à l'aide d'un
ciment vitrilié. » M. Bleiclier pense que les anciens avaient,
pour obtenir cette vitrification, des procédés qui nous sont
inconnus et il entre dans de grands détails sur la composition
chimique de ces ciments. Le mémoire de M. Bleicher donne
lieu à des observatious de la part de MM. Palustre, de Lau-
rière, Quicherat et Ed. Blanc, qui ne croient pas que les
Gaulois aient employé d'autre procédé que l action du feu
pour obtenir la vitritication, tandis que d'autres savants pen-
sent au contraire que les anciens avaient, pour l'obtenir, un
procédé qui nous est inconnu. M. Alex. Bertrand ajoute à
ces oi)servations qu'en effet raction du feu peut seule avoir
produit la vitritication, puistiue l'on trouve dans les murs
vitrifiés les interstices ou les cheminées ayant servi au pas-
sage des rianimes, et enfin il fait remarquer que, selon lui, le
procédé ne doit pas remonter à une haute iintiipiite. Nous
n'arrêterons pas plus longuement ratteiition du lecteur sur
l'incident qui a occupé Messieurs Icb délégués des sociétés
42B
BBVUB D' ALSACE
BEvanteB. Nous passons à la monographie de M. J.-B. Thnot»
qui semble avoir donné une solution anticipée au problème.
A tarois kilomètres, sudrost, de la ville de Guéret sui^ une
hauteur ayant la forme dHin cône tronqué et dominant les
terrains qui Pentourent par un relief de deux cents mètres
d'élévation. Le plateau de ce cône a une superficie de trois
hectares, d*oti ToBil découvre le pays à près de dix lieues k la
ronde. Aux extrémités du plateau émergent, çà et là, des blocs
de granit recouverts d*une vitriiication que le temps n'a pas
altérée; d'autres blocs de granit à l'état naturel existent dans
U forêt voisine ; les uns paraissent posés en pal, le plus grand
nombre gisent à plat ; plusieurs de ceux-ci portent des cuvet-
tes d'assez grandes dimensions et évidemment taillées par la
main de l'homme. Les noms conservés à ces lieux, Taspect
étrange qu'ils présentent aux regards des habitants, le bour-
relet ou vaUum qui enceint le plateau, les débris reconnais-
sablés d'anciennes constructions au centre de Tenceinte ou
de Vager ont naturellement contribué à entretenir dans l'es-
prit des populations le vague souvenir d'un passé lointain,
souvenir qui, comme partout, s'est traduit en légendes mysté-
rieuses et aux contours mal dt'Hnis. Depuis que les études
préhistoriques ont conquis dans la science la place qui leur
appartient, ces cantons ont été visités par quelques savants,
mais ils n'ont été Tobjet d'aucune recherche spéciale et ils
sont restés, rommo auparavant, dans Tnliscurité que le temps
leur avait faite. Il était réservé à M. ïhuot de se livrer à un
travail de ce genre et de nous faire connaître, avec un soin
parfait, avec un amour véritable pour la science, une des
plus importantes stations archéologiques du territoire fran-
çais.
Convaincu que. pour les périodes antérieures au moyon-âf;o,
les archives historiques ne peuvent exister que dans le sol,
Tauteiir les y a cherchées au moyen de fouilles opérées d'une
faijon intelligente et sérieuse. Les preuves recueillies dans
CCS fouilles sont eoncluiinti's. De nombreux fragments de
poterie sécliée et faite à la main, deux nurleas^ un grattoir en
bilex, une monnaie d argent au type deBéiénus, dieu du soleil,
Digitized by Gopgle
BULLETIN BIBLIOQBAPHIQUB
429
des fragments de bracelets en lignite siliceux, une pointe de
flèche en silex, deux hacties en jade, quatre enceintes formées
de pierres brutes posées debout, d'autres pierres posées en
pal sur table ou piédestal, d'autres tables de grande dimension,
reposant horizontalement sur le sol et mnnies d^écuelles évi-
damnent taillées dans les tables par la main de lliomme, se
comptant jusqu'à omse sur la mdme table, quelquefois reliées
par une rigole, démolirent péremptoirement que la plateau
et le Toisiuage fturent occupés aux temps druidiques et que le
sommet de la montagne fut la forteresse et le temple des
populations.
A la conquête des Gaules, les Romains durent s^emparer
de ce poste. Les preures que M. Thuot produit en &Teur de
cette aflirmation, sont aussi concluantes que les précédentes.
La citadelle celtique fot en partie détruite et les Bomains
utilisërentses matériaux pour construireune nouTolle enceinte
dont certaines parties sont pour ainsi dire encore intactes .*
sur remplacement romain, qui est aux trois quarts le mdme
que remplacement celtique, abondent les firagments de tuiles
à rébord, de débris d'amphores, de poteries grossières et
fines. Dans ses fouflles, li. Thuot y a d'ailleurs recudlli un
peson de fiiseau, des monnaies en bronse, une Faustine et un
Lucius VeruB, deux meules de moulin à bras, une pointe de
jaYolot, deux plaques d*un collier militaire en bronze doié^
la coquille et la garde d*une ^ée courte, aussi en bronze
doré, tous objets qui prouvent incontestablement que la domi-
nation romaine a pris possession du poste, qu'elle l'a fortifié
à son tour et qu'elle y a même célébré son culte comme ra-
yaient foit les Celtes avant elle. M. Thuot penche, avec raison
croyons-nous, à en trouver la preuve dans le nom conservé
à une partie de la montagne, Pèstadwe^ qui ne serait que la
la corruption de Vestadiva,
En 472, c'est-à-dire à Telfondrement de l'empire romain,
s'ouvre une ère nouvelle pour le poste militaire et religieux
dont il s'agit Le Roi visigoth, Eoric, s'empare du Limousin
et l'annexe à (son royaume d'Aquitaine. Puy-de-Oaudy est
compris dans le pays annexé. Au monothéisme gankds avait
Digitized by Gopgle
BEVUE D 4LSilOB
succédé BUT là montagne le polythéisme romain; à ce dernier
vont succéder au même endroit le christianisme arien et un
système de fortifications importés par les migoths d'orient en
occident Les preuYes du fût ne cessent pas d*être oon-
Gluantes*
Sous un bourrelet de gason fort épais, M. Thuota découvert
au centre du plateau les ruines ou les fondations d*un temple
rectangulaire que les nouveanz dominateurs y avaient établi
Vaincue par le catholicisme devenu triomphant, condamnée
et poursuivie par les nombreux conciles qui 8uivûrent,l*hérésie
arienne disparut et avec elle les édifices religieux qn*eUe
avait élevés. Le duc d'Aquitaine, Eudes, vaincu par Charles-
Martel, ayant pris l'engagement de laisser ses places fortes
du Nord sans garnison et sans habitantB, M. Thuot pense
que la destruction de l'église arienne, dont il a découvert les
fondations, remonte à l'année 720. A la place de cette église
fut alors âigée une chapelle eiqpiatoire, dédiée à Saint43er-
main, et qui est tombée de vétusté il y après de deux sièdes.
Dix-huit cercueils en pierre ont été découverts dans un cime-
tière contigu aux deux édifices ; plusieurs offiraient cette par-
ticularité que le couverde portait une croix à branches égales,
d'où l'auteur conclut avec raison que ceux-ci appartiennent
k l'époque arienne et les autres à l'époque franque ou méro-
vingienne.
Mais il no subsiste pas seulement, au Puy-de'<}attdy, que
les fondations du temple des Visigoths et les cercueils en
granit dont il vient d'être parlé ; il y a encore l'enceinte de
leur établissement militaire; le tracé se trouve tout entier
dans un état de conservation dont le degré varie. Cette
enceinte est beaiicnup plus vaste que les précédentes, car
eUe règne sur tout le pourtour du cône et aux extrémités
basses du talus. C'est en poussant ses fouilles et ses observa-
tions à travers cette enceinte, éventrée de part en part, que
M. Thuot a rencontré le noyau vitrifié de la fortification.
Arrivé en présence de ce fait, déjà sii^nalé en archéologie,
notre auteur a voulu s'en rendre compte, et il a eu recours à
la science proprement dite. U est arrivé À une première con-
Digitized by Gopgle
BQIxmN BIBLlOeRAPBIQO^ 4SI
oloBioii ainsi fomiilée : Le granit qu*il avait sous les yeux ne
saurait avoir été fondu qa*à Taide d'une matière dissolvante
mise en contact avec M; cette matière dut pouvoir produire
par eUe-mdme une chaleur capable de mettre en fosion la
silice qui est la partie dominante dont se compose le granit,
et enfin cette matière dut être connue des Visigottis, auteurs
de la dernière enceinte de Puy-de Gaudy. Or, dans le cha-
pitre VII de sa monograiMe, M. Thuot établit que le fou
grégeois ou grec contenait un des fondants de la silice ; que
Marcus Grœcus, un des plus anciens historiens des croisades,
en donne la formule consistant en « «u^/ur vimm, tartanm,
sarooUam et2)icolam, soi coctum, oleum petroleim et oletm
commune », c'est-à-dire, en « soufre pur, tartre, sarcoUe, poix,
salpêtre fondu, huile de pétrole et huile de gemme, que Ton
fait bouillir ensemble pour composer, avec de l'étoupe, le feu
grégeois. Dans ses écrits, Albert-le-Grand donne une formule
identique. Après avoir approfondi la question historico-scien-
tilique, M. Thuot démontre que le feu grégeois était connu
des Visigoths qui, dès Tan 250, avaient combattu contre la
Médie, la Thrace, la Macédoine, la Grèce et TAsie mineure;
que s'étant emparés du pays^ à la décomposition de l'empire
d'occident, pour en former le royaume d'Aquitaine, ils durent
s'y fortitier en employant les ressources militaires que les
guerres d'Orient avaient misrs à leur rlisposition. La forte-
resse vitrifiée de Puy-dc-Gaudy remonterait ainsi à la tin du
V* siècle ou au comraenconuMit du VP. M. Thuot signale
d'ailleurs des travaux de même nature dans la contrée, à
Thoron et à Château-vieux, oîi l'on rencontre çà et là de volu-
mineux blocs de granit fondus. Si Ton doit, ce qui ne nous
parait pas douteux, admettre les conclusions de ce très impor-
tant travail, ou peut dire par la même raison que le granit
fondu signalé par M. Bleicher au ballon d'Hartmannswiller
provient de constructions semblables à celles de Puy-de-
Gaudy, exécutées dans nos Vosges orientales par k s Ostro-
goths qui, après avoir participé aux guerres d'Orient avec les
fondateurs du royaume d'Aquitaine, auraient péuéti é jusqu'en
Alsace.
Digitized by Gopgle
«
tô2 HKVUË D ALSACE
Lee blocs à cavettoB ou les tables qoe l'on rencontre aux
sommets de nos Vosges, sont, elles anssi, dignes d'attention
et de recherches particulières. Dans la description qne fait
M. Thuot de celles qui sont à proximité de Pny-de-Gandy, on
reconnaît souvent une par&ite analogie avec la table connue
du Haut-Honack dominant la plaine de Colmar et la vallée
de Munster : mêmes dimensions des bassins, mdme disposition
quant aux rigoles qui rdient les cuvettes; mais IL Huot ne
signale aucun goulot semblable à celui dont le bassin princi-
pal du Honack est muni
Sous la domination Visigothe, Puy-de-Oandy prit le nom de
BibandéUe; mais le sentiment populaire est resté fidèle à la
dénomination primitive et le nom de Bibandelle n'est remis
en lumière que par la révélation d'andens titres consultés
par les archéologues et les historiens.
Ribandelle, détruite en 721 par Qiarles-Martel, paraît avoir
été remise en état de défense au temps des invasions nor*
mandes et abandonnée à Tautorité religieuse qui y établit un
monastère dont Saint-Pardoux fut )e premier abbé et autour
duquel fut fondée la ville de Guéret
Un des chapitres les plus intéressants et les mieux appro-
fondis est certainement le chapitre concernant Thistoire du
feu grégeois, auquel nous n'avons pu consacrer que de som-
maires indications. Au moyen de textes empruntés à Tanti-
quité, M. Thuot prouve une fois de plus qu'il n'y a rien de
neuf sous le soleil et il aboutit à une conclusion en rapport
parfait avec la communication de M. Bleicher aux sociétés
savantes, savoir : Une analyse chimique ferait peut-être con-
naître les éléments employés dans Tantiquité pour obtenir le
feu <]^é«eois et la fusion de la roche granitique. Nous recom-
mandons spécialement ce chapitre, que nous nous sommes
gardé de déflorer, rattention des lecteurs de la Bévue et en
adressant nos félicitations à raiiteiir, nous lui exprimons
notre reconnaissance pour la gracieuse communication dont
il nous a honoré.
Ebédéric Kunra.
Digitized by Gopgle
DEUX LEnBBS INÉDITES
D'ALEXANDRE BEAUHARNAiS
An quartier jènénl à Wissembourg, le 5 AoDst îT9i, 1^ n de
la Réfwbllqae fianfatee, mw et indlflalble.
Aleiandra Beaohtrnais, général en chef de rarmée da
RbîD,
Attx citoyens adtninistraUurs du département du Haut-
Min.
La confiance dont vous m'avez toujours honoré, citoyens
administrateurs, me fait un devoir de vous faire part d'une
résolution qui m'a été inspirée par le sentiment de mon
amour pour la patrie et qui, d'après cette aouroe, ne peut
manquer d'obtenir votre assentiment.
Un grand nombre de aociétés populaires ont manifesté leur
VOMI de voir hors des armées ceux qui avaient le malheur
d*appartenir à une classe ci-devant privilégiée; je ne saurais,
quand je fiUs partie de ces associations populaires, m*empê-
cher d'en suivre les rues, alors qu'une de leurs erreurs me
commande ces sacrifices. Sans doute, il m'en coûtera de ne
plus porter les armes pour ma patrie, sans doute, la perspec*
tive de contrihoer par ma mort à Tindépendance de mon
pays avait un grand charme pour moi, mais il me restera la
douceur (le contribuer par mes écrits a propaj^er les principes
républicains, il me rer»tera U consolation davoir toujours
mérite et obtenu l esliiiie de mes concitoïens dans les fonc-
tions civiles et miUUireâ que j'ai exercées depuis le commen-
Itavnlld Série - s» ABDéA. 28
434
siTin d'alsaoi
cernent de la fé?olatioB. Je réclame la eonttaaatioii de la
vôtre, citoïens administrateurs, avec autant d'instanoo que
je mettrai de prix à la conserrer.
Je joins à ma lettre celle que j'écris à la convention et
avec elle rassurance que ma conduite et mes sentiments me
rendront toujours digne d'ôtre votre concitoïen.
Agréez l'hommage sincère de mes sentiments fraternels.
Le général en chef de Tarmée du Rhin,
ÂLKZAIIDBB BaAUHâBlfàlB.
AnqoartlergMilàVlaaeBdKHirf (rie)le8Aoiiitl19a, lluO
de la BépaliUqiie ftiacalse nae el ladifisible.
Alexandre Beanhamais, général en chef de Faniiée dn
Rhin,
Aux dioïens reprëseniatis du peuple députés à ia convention
nationale.
Bien pénétré de cette vérité, citoïens Représentans, qu'on
agent de la Force publique doit être constamment étranger
à tout objet politique, je m'étais promis de n'élever jamais ia
Toix fiamii toos que pour vous rendre compte dee nooTe-
menta on dea auccèa de l'armée dont voua m*aTeB confié le
commandement, que pour appeler votre attention et lintéfét
national aor lea braves firèrea d'armea qui défendent la liberté
sur lea borda du Rhin. Je manque aiqonrd*bni à cet engage-
ment pour voua parler de moi, mais j*y crois être Ibroé,
puisque c'est sous un rapport qui me lie essentièllement à la
chose publique.
De toutes parts les sociétés populaires expriment un vœu
qui tend à éloigner des armées ceux qui ont le malheur de
faire partie d'une classe ci-devant privilégiée.
J'attache trop de prix à la confiance de mes concitoïens, à
celle des patriotes pour ne pas adhérer en ce qui dépend de
moi, à Texécution d'une meeure qui peut être dictée par une
Digitized by Gopgle
LBTTRB8 Wtmil D'ALBXAVDBS BBAUHABNAll 486
erreur politique, mais qui a pour objet fntilîté générale et
une plus grande probabilité du succès des armes delà Répu-
blique.
Depuis le commencement de la Révolution je me suis
toujours vu sur la première ligne des hommes courageux,
qui n'ont été effralés d'aucun obstacle et qu'aucuns préjugés
n'ont arrêté. Ce ne sera pas lorsqu'il s'agira de m'éloigner
d*nne place émiiiente que je eenerai de me eodSiirmer à
leurs vues.
raurais combetiu eette mesure dans les clubs, mais je
dois, quand je suis momentanément hors de leur sein, agir
d'après une opinion qui prend une sorte de consistance et
prêcher d'exemple une mesure qui fera au moins le bien de
mettre fin à la méfiance qu'appellent encore quelques cl devant
privilégiés, par leur conduite, leurs propos ou leur inertie.
Je prie donc avec instance la Convention nationale de nommer
au commandement de l'armée du Rliin un autre officier. J'ai
écrit, il y a deux jours, aux citoyens Représentans du peuple
à Strasbourg, pour les supplier de (aire une nomination pro-
Tisoire. J'attends leur réponse pour remettre à mon succes-
seor tons les papiers et instructions qui peuTont lui être utiles
et, alors dans les rangs parmi mes brares camarades, je
conttnnerai k servir la République avec le même sèle et le
même déronemenL Je suis du petit nombre de ceux qui ont
rempli presque toutes les Ibnctions dTiles et militairss et
qui dans toutes l'ont servi fidèlement; de ceux qui l'avaient
dans le cœur avant la révolution, je serai, dans quelque poste
que ce soit, du nombre des amis de la liberté, qui périront
pour son triomphe et pour l'indépendauce du peuple français.
Pour copie conforme :
Le géaéral eu chef de l'armée du Uhin,
Alexaudre Beadharnais.
{CkmimmiieaMon 4e M, G. Frakts.)
UNE LETTRE INÉDITE
DE FÉLIX DESPÛRTES A MICHEL PAIRA
à propos de Fécole accouchement de Colmar
Micbel Paira, né à Sainle-Marie-auz-mines, jouissait, aa
commeneement de ce siècle, d'uae grande eonaidératioa dans
le Haut-Rbin. n aTait fondé dans sa ville natale une maiaon
de banque^ dont, pins tard, il transporta le siège à Paria.
Un écrit contemporain dit qu'il Ait nn philantrope aélé et on
bienfidteor de tontes les CDUvres de progrès. Il dota généren-
sèment Técole secondaire de Saînte-llarie-anx-mines» pois
l'école d'acooochement du Haut-Rbin.
C'est à l'occaéion de cette dernière que le Préfet, M. Félix
Desporles. nous a laissé, outre la lettre qui va suivre, une
esquisse morale de Paira et le souvenir de l'une de ses plus
utiles fondations. Voici comment s'exprime le premier ma-
gistrat du llaul-Hliin dans l'écrit auquel il est fait allusion :
■ Sa charité constante envers les pauTres de Sainte-Marie-
anx-mines, qui s'applaudit de ravoir ru naître ; sa inagoift-
cenee que signalent plusieurs établissements publics dans
cette commune; les nombreux secours que» récemment encore,
il Tenait d'accorder à l'école secondaire de cette ville; ses
aumônes si profbsément répandues sur tous les indigents du
département, tout me fidsait présager qu'un don de plus,
quelque considérable qu'il fût, n'effrayerait pas sa générosité
et ne coûterait point à son cœur, lorsque l'utilité générale en
serait l'inappréciable résultat. . .
Digitized by Google
fCldl dbsportes a michel paiba
4S7
c Je dis nn mot et je n'eus pas le. temps de former des
VŒUX. A rinstant même toos les fonds nécessaires à une
institution si belle me furent prodigués sans mesare. »
Cependant le préfet, Félix Desporles, n'avait rempli que
la moitié de sa tâche. Il fallait un professeur à cette école de
la maternité. Le do^Ueur Gabriel More! ne laissa point invo-
quer en vain sa participation : il pourvut à Tinstallalion et
à rorganisatiofi de l école. Il dirgea et surveilla tout, puis ii
professa, jusqu'à sa mort, à titre gratuit.
Le i** décembre 1805 (10 frimaire an XIV) on inaugura
solennellement le monameot qui honore la mémoire du bien-
fiillenr et dn professeur. Ce monument eonsisie en une table
de marbre, religîeuseflient respectée et fixée an mnr de la
première salle de la partie de l'hospiee cifil de Golmar, affec-
tée an cours et an serrice de Técole d acconcbements. On y
lit rinseription suivante :
A MICHEL PAIRA
de ses concitoyens l'ami par la naissance,
Le père par les bienfaits.
Tandis que les habitants du Haut-Rhin
célébraient ses vertus, sa philaatropie.
Cette école,
monument de sa munificence,
fut établie
pour riastructioQ des sages-femmes.
Quelques jours après nnauguration de ce monument, H.
Félix Desportes éerivlt à M. Pairs, alors établi à Pteris, bon-
levard Montmartre, la lettre que la Rmnte s'empresse de
recueillir :
Colmar, le 30 décembre.
Sî )t n'avais pas été manchot depuis trois semaines, mon
cher ami, je vous aurais rendu compte de la cérémonie
qui a eu lieu ces jours derniers pour la distribution des
pri& de votre école. M. Grandpierroa, que j'ai eu l'avantage
48B
tmwim n^ALBàm
de voir ici, tôus en portera le procës-rerbal, ainsi que les
devis des augmentations et embellissements qui ont été
récemment exécutés dans le local. Ce paquet étant très
volumineux, je n'ai pas voulu vous l'envoyer par la poste.
Je ne vous écris aujourd'hui que pour vous souhaiter une
bonne année et toute la dose de bonheur dont votre excel-
lent cœur vous rend si digne. — A vez-vous enfin reçu votre
eau de cerise et me regarderez-vous encore comme un
Gascon ^ Je sais que vous m'avez donné ce beau titre dans
un charmant dîner, auquel assistait chez vous une frac-
tion de ma Êimille. Je ne m'en plains pas, car rien ne
ressemblait tant à une gasconnade que ma promesse,
depuis le temps que je la faisais, sans que vous la vissiez
s'effectuer* Ce n'est pas ma faute, mais celle des rouliers
qui voyagent comme des tortues. Si vous laissez vieillir ce
ktrsch seulement un an, je suis sur que vous en serez con-
tent; mais dans ce moment il doit vous paraître d'une
force diabolique. Voilà ce que c'est que d'avoir des gosiers
parisiens! avec nos palais allemands, l'eau forte nous
parait à nous autres aussi douce que l'eau de fleur d'o-
range. Mais je me flatte que vous ne mépriserez pas mon
vin de paille, qui est parti depuis plus d'un grand mois et
qui doit vous arriver prcsqu en môme temps que cette
lettre. Celui-là pourra se présenter avec honneur à vos
élégants festins; il est plus vieux que vous et moi. J'ai la
certitude que vous concevrez quclquevénération pour son
grand âge. Goûtez-le sans prévention et vous m'en direz
des nouvelles.
Priez le ciel, mon cher ami, qu'il laisse tomber la paix
dans le conseil des puissans Je ce monde, car j ai une
furieuse envie d'aller admirer votre capucinière dont on
m a vanté la délicieuse situation. Je m'eanuye à m'avaler
les poings jusqu'au coude dans votre aimable pays ; et
vous seriez de mon avis si, comme moi, vous y aviez con-
sommé les quatre plus précieuses années de votre vie.
Continuez à jouir de votre brillante santé, de vos magni-
Digitized by Google
fiques sociétés et de tous les plaisirs que vous offire la
capitale.
Présentez mon respect à Madame Paira, et aimez tou-
jours votre bon et fidèle ami.
Féux Dbsporibsl
iOmmmnSquépar M, ICazdh Qàssmy.
* M. Paira fdt l<»j|lBi&|M ea compoaduice avec le général Rapp. La
Revue publiera incossaroment une grand* jiartie des très intérwsantM
lettres de ce dernier à son compatriote.
FRANÇOIS-JOSEPH LEFEBVRE
duo de Dautzig
I! naquit en 1755 à RoufTach, où son père était meunier;
il s'engagea à 18 ans dans les Gardes-Françaises, devint
sergent dans ce corps en 1789, adjudant-géoéral en 1793 et
général de division i année suivante.
Il se distingua à Fleurus (26 juin 1794), où Jourdan battit
les Impériaux commandés par le prince de Gobourg; au pas-
sage du Rhin en 1793; à la bataille d'Altenkircben (20 sep-
tembre 1796), où l'illustre Mareeau fut tué ea protégeant la
retraite de Joardan,età celle deStockach en 1799. Il seconda
aetifement Bonaparte dans son conp-d'état du 18 Brumaire
et fut nonuné par lui,en 1804, sénateur et marécbal deFrance,
Leièbvre combattit vaillamment à Jféna (14 octobre 180S).
où Tannée prussienne fût anéantie, et à Eylau (7 et 8 lé?rier
1807), où les Russes furent vaincus à leur tour.
C'est après ces victoires que Napoléon rliargea Lefebvre
de faire le siège de Dantzig, la dernière place qui restât au
roi de Prusse, et dont la prise devait lui assurer un nom
immortel.
Dantzig était défendue par le vieux maréchal Kaikreuth,
qui avait avec lui 14 mille Prussiens et 4 mille Russes.
Lefebvre n'avait en tout que 18 mille hommes, dont 8 mille
Français seulement; le reste était en grande partie Ibrmé de
Badois et de Polonais. Les assiégeants n*élaient donc pas
plus nombreux que la garnison qui était protégée par des
défenses Ibrmidables; or, il est de règle, à la guerre^ que
Digitized by Gopgle
FRANÇOIS-JOSEPH LËl'EBVRB
441
IteiilIaDt doit avoir dos ibreos aa mdiis doobleo de eelloB
de Paasiégé. Napoléon adjoignit à Lcfebrre le général d*artil-
lerie Laribolsière et le général da génie Ghasseloup-Laubat.
Les travaux de siège n'avançant pas selon son désir, Le-
febvre, qui ignorait complètement l'art d'allaquer les places
et qui traitait de grimoire tous les plans et calculs des ingé-
nieurs, voulait absolument en finir en montant à Tassaut avec
ses grenadiers. U consulta à ce sujet Napoléon, qui lui répon-
dit : c Vous ne savez que toos plaindre, injurier vos alliés
et changer d'avis au efé du premier venu. . . . Vous traites
les alliés, et notamment les Badoiset les Polonais, sansaueun
ménagement Ha ne sont pas babitaés au feu, mais cela
Tiendra. Grofes-Tous que nous étions aussi braves en 91 que
nous le sommes aujourd'hui, après 15 ans de gnerret Ayez
donc de rindulgence, vieux soldat que vous ête.s, pour les
jennes soldats qni débutent et qui n*ont pas encore votre
sang-froid au milieu du danger La poitrine de vos gre-
nadiers, que vous voulez mettre partout, ne renversera pas
des murailles. Il faut laisser faire vos ingénieurs et écouter
les avis du général Chasseloup, qui est un savant homme et
auquel vous ne devez pas ôter votre confiance sur le dire
du premier petit crUiqumr, se mêlant de juger ce qu'il est
incapable de comprendre. Réservez le courage de vos grena-
diers pour le moment où la science dira qu'on peut l'em-
ployer utilement; et, en attendant, sachez avoir de la patience.
Montres le calme, la suite, l'aplomb qui conviennent à votre
âge. Votre gloire est dans la prise de Dantzig. >
Lefebvre se résigna à attendre les effets lents, mais surs
d'une science qui lui était étrangère. Après des efforts et des
travaux prodigieux de la part des Français et de leurs alliés,
et malgré l'héroïque résistance des défenseurs de Dantzig,
Je moment approchait où cette place allait tomber en notre
pouvoir. C'est alors que l'empereur de Russie et le roi de
Prusse résolurent d'envoyer à son secours 10,000 hommes
B>¥OB D'ALBACB
oommindés par Bolow etKamenski, qui furent repoasséspar
les généraux SchrammelBeaumon^ après un combat acbaroé.
Les Français s*eniparèrent en outre d*une frégate anglaise
qui avait remonté la Yistule pour ravitallier la place. Le
▼ienx Kalkreuth Ait donc abandonné à ses seules ressources.
Après 45 jours de tranchée, le marécbal Lefebfre vonlut
de nouyeau donner Tassant, malgré i*a?is de Ghasselonp- -
Laubat, qui affirmait que la brèche n'était pas encore com*
pléteraeut accessible. Lefebvre, subissant l'influence de quel-
ques officiers de son état-major, se plaignit à Napoléon de
ce que Chasseloup avait mal choisi son point d'attaque. L'em-
pereur lui répondit : < Je vous croyais plus de caractère et
d'opinion. Est-ce à la fin d'un siège qu'il faut se laisser
persuader par des inférieurs que le point d'attaque doit être
changé, et arri?er par là à décourager Tarmée et à déconsi-
dérer son propre jugement t Le Usgelsberg est bien choisi,
c*est sur le Hageisberg que Dantsig a toigours été attaquée.
Donnes votre confiance à Chasseloup, qui est le plus habile
le plus expérimenté de nos ingénieurs; ne prtnei conseil
que de lui et de Laribcisière, et chasses tons les petits crAli-
queurs. >
Force fut donc à Lefebvre d'attendre le résultat des opéra-
tions des ingénieurs; cette dernière épreuve, imposée à sa
patience, ne fut pas longue. L'a8saut fut résolu pour le 21
mai au soir, c'est-à-dire quelques jours après la lettre de
Lefebvre à Napoléon. Mais Kalkreuth demanda à capituler,
ayant épuisé toutes les ressourses de la défense et reconnais-
sant l'impossibilité de la prolonger davantage. Le 36 mai 1807»
après 51 jours de tranchée ouverte, il capitula, stipulant qu'il
sortirait de la phiee sans déposer les armes el arec les hon-
neurs de la guerre, à la seule condition de m pas serrir «Tant
une année révolue contre la France. De 18 mille hommes
qn*il avait an commencement du siège, il en emmena à peine
7 mille. De notre côté, le succès avait été chèrement acheté
Digitized by Gopgle
FBANQOO-JOaBFH UimBVU
418
par des pertes conddénbles; omis elles furent amplement
compensées par les résultats immédiats que remperetur retira
de la prise de Dantng.
Jamais yille.plns importante n'était tombée an ponyoir de
Napoléon : 800 pièces de canons, d'immenses approvisionne-
ments de vivres et de munitions, 800 mille quintaux de
grains, plusieurs millions de bouteilles d'un excellent vin ;
tels furent les fruits que nous valut la prise de Dantzig.
Aussi, l'empereur récompensa -t-il magnifiquement tous ceux
qui s'étaient distingués à ce siège, qui est resté le plus célèbre
de notre siècle jusqu'à ceux de Sébastopol et de Paris. U
combla d'éloges le général Chasseloup, accorda de l'avance-
ment ou des distinctions aux officiera et mie gratification à
tons les soldats. Qaant au maréchal Lelbbyre, qui arait
retrouTé tout le fou, tonte raeti?ité de la jeunesse pour cette
entreprise difficile et périlleuse, et qui était resté constam-
ment pendant près de deux mois dans Ioh tranchées^ exposé
au feu terrible de l'ennemi et soutenant par sa présence le
courage de ses soldats, il fut créé duc de Dantzig et eut une
dotation de 100 mille francs de revenus.
Le siège de Dantzig a immortalisé le nom de Lefebvre;
nous verrons qu'en 1813 le général Rapp, un autre Alsacien
illustre, en défendant cette place, devait acquérir uo plus
beau titre de gloire.
Le marëcbal Lefebvre prit part ensuite à la campagne
d'Espagne, aux batailles de Durango et d'Ëspinosa; aux vic-
toires d'ËGkmOhl (23 avril 1809) et de Wagram (6 juiUet de
la même année), gagnées sor les Autrichiens. Bnfla, dans la
campagne de France (1814), il combattit les alliés à Gham-
paubert (10 février), à Montmirail (11 lévrier), à Arcis-eur-
Aube (SOetSl mars).
Gomme son compatriote, le maréchal Kellermann, due de
Valmy, il se rallia aux Bourbons, qui le créèrent pair de
France. Il mourut à Paris le 14 septembre 1820^ deux jours
après KeilermamL
JEAN RAPP
Jean Rapp est né à Colmar le 26 avril 1771-, son père
était concierge du conseil souverain d'Alsace. Ses parents
l'avaient destiné au commerce; mais ce fut peine perdue. Il
trouvait plus de plaisir à assister aux exerdcee militaires el
à entendre résonner les tambours et les clairons, qu'à mesa-
rer des étoffes derrière un oomptoir. Pendaat Taotomne de
1788, Rapp, du conseotement de ton père, s'enrôla dans le
iO" régiment de ehasseurB i che?al.
Rapp était Tigooreusement constitué; il brillait dans tous
les ezerdœs gymnastîqnes; pendant les gaerres de la Ré?o-
lation et de l'Empire, il montra un courage indomptable, qui
fit de lui un des plus brillants généraux de celte période
guerrière.
Les premiers faits d'armes de Rapp eurent lieu à l'armée
de Rhin-et-Moselle, où il servait sous les ordres de Desaix,
qui lui délivra une attestation élogieuse sur l'intrépidité qu'il
montra, le 9 prairial, an II, dans le combat de Leiskam
(Palatinat).
Devena aide-de-camp de Deeaix, après la bataille d'Ofbm-
bonrg, Rapp fit aftc ce général les campagnes d'Allemagne
et d'Egypte. H obtint snccessiTement le grade de chef d*eica-
droa à Sédiman, où il ent le bonheur, vnc tOO hommes,
d'en]e?er aux Turcs le reste de leur artillerie, puis celui de
eokmel à Samanbont, près des raines de Tbèbes. Il fut griè?e*
ment blessé dans cette dernière affaire, et obtint une citation
honorable dans le rapport du générai en chef.
Digitized by Gopglè
JBAH RAPP
445
Pendant cette etmpegne, il ftit duigé d*aae miasion dans
la Hante-Egypte auprès de Hoand'bejr. H 8*en tira ayec
habilelé et prépara les Toies de rarrangement, auquel le
général en chef voulait aboutir. Mourad-bey, enchanté de
Rapp, lui fit cadeau de deux beaux sabres damasquinés.
Lorsque Desaix fut tué à Mareugo (14 juin 1800), Rapp
fut attaclié par Bonaparte à sa personne. Ce dernier recon-
naissait en lui un rare bon-sens et un excellent cœur, tout
en lui reprochant d*étre une mauvaise téte. fin quelques cir-
constances Rapp, qui avait son franc parler auprès du futur
empereur» poussa ropposition jusqu'au pdiit de déplaire à
celui-ci ; c'est ainsi qull excita la colère de Bonaparte pour
avoir intercédé trop vivement en faveur de Régnier et pour
avoir écrit & oe propos une lettre renfèrmant des expressions
de dépit Mais Bonaparte oubliait vite sa mauvaise humeur,
connaissant le dévouement et la profonde admiration que
Rapp avait pour loi.
Rapp, devenu général de brigade, emjiloya son crédit à
rendre service à plusieurs émigrés qui, à ce qu'il assure
dans ses mémoires, ne lui montrèrent guère de reconnais-
sance. Aussi, ne les aimait-il point.
Pendant le consulat, il fut chargé, avec Ney, d'une mission
en SnUise pour faire accepter par cette république l'inter-
vention de la France. Grâce à ses démarches, l'acte de média*
tion Iht ngné au mois de lévrier 180S.
A Aoslerlits (1 décembre 1806), Rapp, à la tête de Mame-
Idcks, de deux escadrons de chasseurs et d*nn bataillon de
grenadiers de la garde, culbuta la garde russe et décida du
sort de la journée. Cette brillante charge, où il fht blessé à
la téte, a été reproduite sur toile par le peintre Gérard, et
lui valut le grade de général de division. La blessure guérie,
il fut chargé d'inspecter les divers corps d'armée stationnés
en Styrie, en Garinthie et dans le nord de l'Italie. Puis il alla
rejoindre Tempereur à Munich, où allait se célébrer le mariage
446
BBVUS O'aLSACB
d'une prinoeese de Bavière arec Eugèue de Beanharnais,
dont il avait su gagner l'amitié.
Peu de temps avant la mémorable campagne de 1806,
Napoléon envoya Rapp en mission en Prusse, pour étudier
rétat des esprits dans ce royaume et en Allemagne. Il assista
aux victoires d'Jéna et d'Auerstœdt; le soir du 14 octobre,
il fut chargé de poursuivre les débris de rarmée proflaieiuie
et entra à Weimar. Il parvint, au mois de novembre, à épar-
gner à Bldcher d'être tnuuféré à Dgoo; et dans TaHiure do
prince de Halzfeld, U se joignit à Doroc» à Ganlinoonrt et à
Berthier, pour empêcher qa*ii ne fiit llTré à une CQiniiiifleioo
militaire qtii derait le juger. Orâoe aux nuflares prises par
Bapp, et à l'intercession de la princesse de Hatsfeld auprès
de Napoléon, le miri de cette dame Ait remis en liberté, et il
écrivit à Rapp une lettre de remercîments chaleureux. Rapp
contribua aussi au retour du duc de Weimar dans ses états
et en reçut des témoignages de profonde gratitude.
Dans la campagne de Pologne, qui suivit de près celle de
Prusse, Rapp prit d'abord une part active; il fut blessé au
bras droit dans le combat de Golymiu et transporté à Var-
sovie, où Napoléon venait d'arriver (12 janvier 1807). Un
instant, on voulut Tamputer, mais le docteur Boyer jugea
que ce n'était pas néeessaire. Après sa gnérison, Rapp fut
nommé gouTemeur de Tborn, pnis de Dantsig, dont venait
de s'emparer Lefebrre (S7 mai 1807) et où, cinq ans et demi
après, il devait s'illustrer à son tour. Après le désastre de
Baylen (22 juillet 1808), oii Dupontcapituts avec tout soncorpti
d'armée, Rapp signala l'eflîBrvesoeneeqne ce désastre produisit
en Prusse, mais l'empereur ne tint aucun compte de ses avis.
Sur ces entrefaites, Rapp reçut de Napoléon l'ordre de le
rejoindre en Autriche. La charge à la bayonuette qu'il fit contre
les masses autrichiennes, contribua à la victoire d'EssIingen
(23 mai 1809). Contrairement aux ordres de l'empereur, il
avait assumé, avec le général Mouton, depuis comte de Lobau,
Digitized by Gopgle
iiAM a&pp
la responsabilité de cette attaque. Ge devait éire le terme des
exploits de Rapp dans cette campagne. Trois joars arant la
bataille de Wagram, dans Hle de Lobau, où il avait accompa-
gné Napoléon, il fit une chute qui lui démit une épaule et
lui fracassa trois côtes. Après son rétablissement, il assislail,
à côté de l'empereur, à la revue de Schœnbrunn (23 octobre),
lorsque fut arrêté le patriote allemand Staps, qui voulait
assassiner le Taioqueor de sa patrie et qui se laissa mourir
de lUm dans bod cachot, en criant : Vive l'Allemagne I Vive
laUbertél
En 1810, pen de temps après le mariage de Napoléon a?e6
Marie-Lunise, Bapp alla reprendre le commandement de la
place de Dtntzig. Il y reçut, en 181S, la fisite de son son-
Torain, qui allait entreprendre la désastreuse campagne de
Russie, malgré Tayis contraire de Rapp lui-même et d'autres
généraux. Mais, comme avant tout il savait obéir, il suivit
l'empereur. A la sanglante bataille de la Moskowa (7 septem-
bre 1812), qui nous ouvrit les portes de Moscou, Rapp fut
grièvement blessé à la hanche gauche. Pendant l'incendie de
rincieone capitale des Gzars, il fut obligé plusieurs fois de
se faire transporter de maison en maison, ponr échapper aux
flammes. Il entrait à peine en convalescence, qne la retraite
ftit ordonnée ; en plusieurs drconstinces, il courut de grands
dangers et montra, selon son habitude, nne braTonre et un
sang-froid admirables.
An milieu de cette nébsle retraite, Napoléon quitta brus-
quement l'armée pour se rendre à Paris et ordonna à Rapp
d'aller prendre le commandement de Dantzig. Après avoir
couru bien des dangers et supi urlé bien des fatigues et des
misères, Rapp put enfin entrer dans celte place. Avec les
débris du 10* corps d'armée il sut, pendant près d'une année,
résister aux attaques de plus de 60 mille hommes commandés
d'abord par le général Plalow, puis par le prince Paul de
Wurtemberg. Mais les maladies, le manque complet de vivres,
0
448 BEVUE D AL6ACS
de monitioiw et de eeconn toctériears, TobUgèrent de eept-
taler. Ea vertu de la eooTention qui fdt rignée de perl et
d*tntre le 29 novembre 1818, les troupes de la garnison
devaient sortir de la ville le 18 janvier 1814 et pouvaient
rentrer en France, sous la condition de ne pas i>orter les
armes contre les alliés pendant un an. L'empereur Alexandre
n'ayant pas voulu ratifier cette convention, Rapp et ses
compagnons de gloire et d'infortune furent conduits prison-
niers dans l'intérieur de la Russie.
Lorsque la paix ftit conclue, Rapp, qui arait été interné i
Eiew, rentra en France et prit da service sous le nouveau
gouvemement An retour de Napoléon de nie d*Elbe^ il
reçut le commandement de Tarmée do Rhin et fiit nommé
grand-croix de la légion d^bonneur. U se rendit de suite en
Alsace pour se mettre à la tôte d*u]i corps formé à la bftie.
Malgré sa Aiiblesse numérique, il attaqua Tennemi sur la
Lauter; mais le 21 juin, ayant appris la nouvelle du désastre
de Waterloo, il opéra sa retraite sur Strasbourg, livrant
presque chaque jour des combats à l'armée ennemie. Dans
]e8 affaires de Seltz et de Surbourg (21 juin), de Lampert-
heim et de Mundolsheim (28 juin), il se couvrit de gloire, et
le combat de Mundolsheim fut une véritable victoire. Mais
que pouvait la valeur contre le nombre ? Rapp fut contraint
de se contenter de couvrir la capitale de l'Alsace et d*en
occuper les alentours.
Pendant le blocus de Strasbourg par le prince de Hoben-
BoUem, Rapp apprit la restauration des Bourbons et reçut
ravis de fiiire prendre la cocarde blanche à ses troupes. Au
mois d'août, on lui donna Tordre de licencier son corps d'ar-
mée, en renvoyant chaque homme isolément, sans armes et
sans argent, dans ses foyers. Les troupes ne recevaient plus
leur solde et il leur était dû un fort arriéré. Rapp avait en
la malencontreuse idée d'assister en uniforme à la cérémonie
de la Sdiut-Louiâ, qui fut célébrée à la place de la féte du
Digitized by Gopgle
440
15 août n avait de firéquents rapporta avee lea dieb de
rarmée aaaiégeaote; il avait reçu l*ordre de lirrer mille foaila
à rarmée mase; eoflii, on lai avait iàit la proposition de
remettre ta place à un prétendu eomoDiaBalre da roi. Tout
cela contribua à irriter l'armée contre lui, à faire soupçonner
sa loyauté et à donner naissance à une révolte militaire.
Un sergent-major du nom de Dalhousie fut nommé par
ses camarades au commandement de l'armée (2 septembre),
n n'accepta qu'après avoir exigé des troupes le serment
d'observer une obéissance absolue, et après avoir bien établi
le but de cette révolte : « Payement de larriéré avant lé
Ucmekment; rien dephu, rien de moitis; d'ailleurs, main-
Hm complet de l'ordre public; respect des personnei et des
pnpriéléB, » Ce programme fut rempli à la lettre; pendant
les deux jouni qw dura cette sédition, les troupes conservè-
rent une discipline admirable et le ealme le plus parftit régna
dans la ville.
Dans rintervalle, Rapp avait été consigné dans son hôtel
et était gardé à vne par les troupes. Les mêmes mesures
avaient été prises envers tous les officiers.
Dalhousie convoqua le conseil municipal, qui s'engagea de
fournir dans les 24 heures 700 mille francs pour la solde de
l'armée. Le paiement eut lieu avec régularité, sans provo-
quer la moindre réclamation. Lorsqu'il fut terminé (4 sep-
tembre), le général improvisé réunit la garnison sur la place
d'armes, et après l'avoir haranguée, la fit défiler devant lui ;
puis il alla arborer le drapeau blanc à la préfecture et à la
mairie, et se présenta devant Rapp, qui lui pardonna pour
avoir maintenu une discipline n étonnante parmi rarmée
mutinée. Dalhousie passa plus tard devant un conseil de
guerre et fût acquitté.
Rapp et tous ses officiers forent ensuite rendus à la liberté
et reprirent leur service. L'armée (ht licenciée le 6 septembre
et la place remise deux jours après on général Dubreton.
Nonralla Séito - 8* Annét. ^
450
REVUE D'ALSACE
Le 17 du même mois, Rapp quitta Strasbourg; mais ce ne
fut que le 25 que le blocus fut levé oûiciellement par rarmée
assiégeante.
Rapp se retira à la campagne, puis à Paris, où il ne fut
pas inquiété parle nouveau gouvernement; enfin, à VVilden-
stein (Argovie) et à Rheiriweiler (pays de Bade), où il avait
acquis des propriétés. Il s'était complètement retiré du ser-
vice militaire et de la vie politique.
En 1805, sur le désir de Temperenr, Rapp avait contracté
une union, gui ne fut pas heureuse. A Dantztg, il épousa
moff^natiquement M*^ Betcher, filie d'un négociant de cette
ville, dont il eut deux enfants qu'il reconnut plus tard. Ayant
perdu sa prémière femme en 1816, il contracta une nouvelle
union avec M"* de Rothberg qui lui donna quatre enftints.
L*un de ses fils mourut à Weimar en 1828; l'autre, qui était
capilaine, décéda en Afrique. Quant à ses filles, Tune épousa
un Anglais, l'autre son oncle maternel, M. de Rothberg.
Après l'ordonnance royale du 7 février 1817, qui inaugu-
rait de la part des Bourbon.s, une nre plus libérale, Rapp
revint à Paris. A partir de cette époque, il sésida alterna-
tivement dans la capitale et dans ses propriétés de Suisse
et du pays de Bade.
Napoléon lui avait conféré le titre de comte; il ne crut pas
être ingrat envers celui auquel il devait sa fortune et ses
grades, en acceptant du roi Louis XTIII la dignité de pair de
P^nce et les fonctions de chambellan.
Rapp décéda, le 8 novembre 1891, dans sa propriété de
Rheinweiler, usé par ses campagnes et perses blessures.
Ses restes furent transportés à Colmar, pour y être inhumés.
Depuis, sa ville natale, qui le considère comme un de ses
plus illustres enfants, lui a fait ériger sur la place du champ
de Mars une statue en bronze, œuvre du sculpteur Bartholdi.
Sa veuve, qui convola en deuxièmes nôces avec iord Drum-
mont, duc de Melfort, décéda eu 1829.
Digitized by Gopgle
ARMAND-JOSEPH BRUAT
amiral de Franœ
n naquit à Col ma r en 1796; il entra au service en 1811, *
à bord du vaisseau-école de Brest; en 1816, il prit la mer
sur la Bdlone, sous les ordres du commandant Bouvet. En
1817, monté sur la corvette Y Espérance, il fut mis deux fois
à l'ordre du jour pour des actes de dévouement.
Ed 1824, il serrait comme officier de manœurre sur la
DiUgerUe, et pissa plus tard, en la môme qualité, sur le
Bnêkm, qui prit part au eonibat de Namin, où la flotte
tarqoo ftit détroit» par lea eaeadrea eombinées de Fkinee,
d'Angleterre et de Rnaaie (oelobre 18S7). Bn 1819, oomae
UeatenanI de Talsseaa il prit le oommandement da liriek le
SUènê et Ait envoyé en eroieière devant Alger. Jeté par ime
tempête sur lee côtes Barbaresqoee et retenn prisonnier pen-
dant deux ans à Alger, d'où il eut l'heureuse audace d'en-
voyer à l'amiral Duperré une note sur l'état de cette place,
il fut rendu à la liberté lors de la prise d'Alger (1880) et
nommé commandant du brick le Palinure. En 1881, il fut
promu au grade de capitaine de frégate.
Bruat passa, en 18S2, sur le Grenadier, puii, en 1885. sur
le Ducondeïc. il fit sur ces bâtiments plusieurs expéditions
En 1S88, il fut nommé capitaine de raissean et attaché à la
station navale de Lisbonne. Il passa de là sur le vaissean le
JàM^ puis entra, en 1841, an oioseil des travaux de la
marine.
453
&SVUE D'ALSAOOB
En 1848, il ftit appelé ao goavernementdastlea Marquises
et des établissements français de l'Océanie. Il fit alors accepter
à la reine Pomaré, et en dépit de la résistance de l'Angle-
terre, le protectorat de la France. Au retour de cette mission,
en 1848, il fut nommé contre-amiral et gouverneur des
Antilles, où il eut à combattre à la fois les prétentions des
esclaves nouvellement affranchis et celles des colons irrités
par celte grande mesure humanitaire.
Nommé vice-amiral en 1858, il commanda une escadre de
la mer Noire, pendant la guerre de Grimée, sous les ordres
de Tamiral HaoNlln, auquel il suooéda an mois de déoendire
1884. Il prit une part brillante au si^ de Sébastopol, com-
manda l'expédition de la mer d'Aww, 8*empara de Klnbom
et se distingua dana toutes les opémtions de cette guerre.
Gela lui Talnt le grade d*amiral; mais 11 ne défait pas jouir
longtemps de cette haute position qn*il devait à son mérite;
il mourut en mer (1855), alors qu'il revenait en France.
Sa ville natale lui a fait ériger au milieu du rond-point de
la promenade du Champ-de-Mars, un monument qui est dû,
de môme que la statue de Rapp, au ciseau d'Auguste Bar-
iholdi
P.-B. Tiosnau».
Digitized by Gopgle
U ALSACE
PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
00BRI8POHDÀNCE DES DÉPUTÉS DE STRASBOURG A i'ASSEMBUE NATIONALB
(Akhéi 17810
Documents tirés des archives de Strasbourg
Smu,
XT.n,
Lettre écrite par K. de DaroXhoim à de
Bietrich,
0l k» à FAMmnm de» éOeoinê, h i Apfemftfv ffêO.
Phalâbourg, !•' Septembre 4789.
Je yoîB, Monsieur, de plus en plus toutes les ciroonsUnces
se réunir à me preaerire de tous présenter enfin ma renon-
eiation aux aTtntages» dont notre très respectable magistral
peut-être par an floofenir des années que j*ai passées à avoir
rbonneur de lui appartenir, pourrait songer à m*honorer en
ce moment oà il s*occupe de ses nouTSlles éleetions. Ha dé-
marche me semble être le devoir du dloyen qui, dès que des
soins multipliés de Cimille, et qu*on ne parvient point à
Digitized by Gopgle
454
changer, ne lui permettent plus un séjour stable dans la ville
où réside son corps, et de lui vouer tout son tems, ne doit
point priver de sa place celui qui aurait pardessus lui cet
avantage requis et ai nécessaire au vrai bien commua du
mAgistrat
J*ofle toub prier, Monrienr^ de fldre agréer, aa respectable
corps que tous présidei, l'hommage de tous les sentiments
que je lui dois, celui de ma renonciation actuelle et celui
des regrets toqjours sentis de m*en séparer par le principe
même du respectueux dévouement que je lui couserverai
sans cesse.
L'amitié dont vous m'honorez, Monsieur, et la connaissance
que vous avez de la position où je me trouve, me garantis-
sent votre approbation sur le parti que je prends. Elle sera
toujours amtiitionsée par rinflnité de tous les aentimens qui
m'attachent à vous depuis longtems.
J*ai rhonneur d'être avec une très haute considération,
Monsieur, votre obéissant serviteur.
liB B* DB DURGEBDI.^
^ Noas ignorons de quel personnage politique strasboorgeois émane
Cftla latiM tarite eo an style partioiliAremeat embronillé. Dana la Usto
dn magiatrat de la ville, tel qu'il était eonstibié an débat de raimée
1789, ne figure aaciin Durckheim, famille nobiliaire de la Basse-.\lsace,
qui n'a jamais résidé à Strasbour<:;. Il ne peut pas t^tre question d ivan-
tage de l ancien arameistre Jean de Turckheim, qui siégeait en ce moment
aux Etats-généraux, qui n avait point quitté Versailles et qui acceptait
d'ailleurs avec leconnalaianeek dans sa lettre du 6 septeoibre, sa nomi-
nation eooune membre da nouvean magistrat de Slnsboarg. La lettre
n'est pas conservée dans TorigiDal, mais dans une copie oartifiée ooa*
forme par M. de Dietrich.
Digitized by Google
L'ALSàOB naXùàMT Uk RtTOL^ON FRAKQAIBB 466
XTiin.
Iiottre des députés de Strasbourg
au Magitirai de la vUk.
ViBinfllai. ie i SapCenlm «m
Messieara,
La déclaration des droits est finie depuis hait jours; on
Youloit y ajouter encore plusieurs articles, mais on est con-
venu de travailler tout de suite h la constitution et de repren-
dre la- clôture de la déclaration des droits, quand ce dernier
travail seroit achevé. Dès que la rédaction provisoire sera
imprimée, nous ne manquerons pas, messieurs, de vous l'a-
dresser. Quoique le peu de précision qu'on ait mis dans Tar-
ticle de la tolérance religieuse, qu'on s'est réservé de fixer
lors de la constitution, ne pourroit allarmer que les réformés
de France et influer en aucun état de cause sur la possession
constitutionelle des protestants d*Alsaoe, nons sommes cepen-
dant fondés à croire que le clergé de cette province a des
intentions hostiles, et si votre déclaration d'adhésion n'estpas
encore définitivement arrêtée, vous ne foriez pas mal, Mes-
sieurs, d*ajouter an sacrifice quelconque de vos privilèges un
article touchant la conservation de Tétat de religion, confor-
mément aux traités qui ont donné l'Alsace à la France.
Cette précaution paroîlra d'autant moins superflue que nous
apprenons dans l'instant par une lettre de Colmar que la
populace s'est déjà permis dans cette ville, à l'instigation de
quelques personnes mal intentionnées, de parler de clôture
du temple de la confesion d'Augsbourg, en conformité pré-
tendue de cet article de la déclaration des droits et que rien
n*est plus essentiel dans ce moment que d'éviter dans notre
province que la bonne intelligence, qui doit régner entra les
rangions publiquement établies, ne soit pas troublée et que
reffervescence raligieuse ne vienne ajouter à tous les maux
que nons souffrons déjà.
Noos sommes menacés d*un autra fléan, Mesileofs. Les
466 BBVUB d'alsacb
juilb demandent nn état cifil dans tonte la Firanee et l'afRiife
qui devoit déjà être traitée hier, le sera infailliblemeiit la
semaine prochaine.
L'Alsace se défendra, mais nous ne répondons pas du
succès : dans la liste des éclaircissemens que nous avions
demandé en acceptant notre mission, se trouvoit aussi cet
article qui tous tient si fort à cœur. Nous espérons pouvoir
noua procurer ici votre mémoire à coasalter et nous réuni-
rons teu8 nos efforts pour préserver notre patrie de ce non-
Tean malbenr.
Les ouvrages dn Comité de constitution qui ont éfé lus à
la séance du 81 Août par MM. de LalU-Tolendal et Honnier
ne sont pas encore imprimés. En attendant on délibère depuis
qnatre joncs sur les trais questions essentielles de l'organi-
sation du pouvoir législatiC savoir :
1* La sanction royale requise pour former la loi sera-t-
elle absolue, de sorte que le concours du souverain comme
partie intégrante du pouvoir législatif soit nécessaire et indis-
pensable : ou bien n'aura-t-elle qu'un effet suspensif, celui
de l'appel à la nalion de la volonté de ses représentans, con-
firmée ou révoquée par la convocation subséquente.
Les partisans du dernier sistème voudroient réduire la
question à une querelle de mots : ils disent que le veio du
roi sera absolu pour rassemblée nationale qui ne pourra pas
passer outre, mais qull ne sera au Ibnd que suspensil :
puisque si la nation persiste dans la demande de la nouvelle
loi, il fkudni bien que la volonté du roi cède à celle de SB
millions d^hommes. Mais les défenseurs de rantorité royale
sans ignorer que la volonté bien déterminée de S5 millions
prévaudra dam le fait sur oelle d*un bomme, croient que
lorsqu'il s'agit de décider la question de droit, savoir si le
concours du roi et de la nation sont nécessaires pour faire
la loi, il faut deux volontés dont aucune ne peut forcer l'autre.
Si enllii le roi qui resisteroit à cette volonté manlTestée pour
Digitized by Gopgle
L'ALSAGB PSHDAMT LA BtTOLimON FBAMÇAI&B 457
la seconde fois, riole la coostitaiion, il peat y être soumis
de droit.
Vos représentans, Messieurs, croient trouver dans leurs
cahiers un mandat impératif pour soutenir le concours des
deux volontés nécessaires pour la formation de la loi.
2** Les Etats-généraux seront-ils permanents ou périodi-
qneBÎ U pftroit que le premier mode prévaudra unanimement
da moins poor le eommenoement, jusqu'à ce que la nouvelle
forme de gooTeruemeat sert organisée et établie complette-
ment, et il n*j aura probablement pas de eommission inter-
médiaire ; les séances seront restreintes à trois on quatre
mois.
8" NY aora-t-il qn'ane seule et unique chambre ou Uen
deux, dont Tune seroit le SMiol, non composé de nobles et
ecclésiastiques seuls, mais ou des plu? âgés des députés ou
des propriétaires considérables, pris indistinctement dans les
différentes classes, mais qui devront avoir un revenu fixe en
fonds de terre. Cette dernière opinion pourroil prévaloir,
puisqu'en effet les propriétaires sont plus intéressés au main-
tien de Tordre public et tiennent plus à la constitution du
pays que de simples citoyens qui par un acte momentané de
leur ToloDté peuvent se déplacer.
Les deux dernières questions seront sgitées ai^ourdliui et
demain. Vous aurez appris, Messieurs, par les papiers publies
le complot ourdi par le Palais-Royal contre la liberté de nos
délibérations et la fie des députés pnmrils. L'arrêté Corme
et noble de la municipalité de Paris, dont nous tous joignons
un exemplaire et les dispositions de M. de La FÉyette qui a
purgé ce lieu dangereux des ennemis de la patrie et y entre-
tient depuis deux jours la discipline la plus sévère, a sauvé
la France de ce nouveau danger, qui ne peut être attribué
aux aristocrates.
Nous attendons la nouvelle de la régénération de votre
Magistrat pour lui adresser nos hommages et vous priuns
456
BEVUE D'ALSACE
d*agréer en aftendaot les aasnnnces dn dérouement nspee-
tueux et ioTiolable arec leguel nous sommes, messieurs, yob
très humbles et très obdssans serviteurs.
TURKH£IM. SgHW£NDT V
XLIV.
Arrêté de la commune de Strasbourg,
eoncemunt r avance du restant des impositions de cette ville
pour il89 et le poyemeni de celles cotmrUiet prammre-
mmtpow i790.
Do SumM s Sepladm im
L'assembléd générale des Sénat et 800 édievins représen-
tant la commune de Strasbourg ayant pris oonnaiasanoe des
projets dlnvilatton proposés à TAssemblée nationale, pour
engager les proTinces à venir au secours de TBtat, instruite
de la nécessité de subvenir promptement au retard du recou-
vrement des subsides, et animée du même esprit de patrio-
tisme dont quelques villes du royaume out donné l'exemple,
s'est portée avec empressement à s'occuper des moyens de
faire concourir la commune de celte ville aux mesures les
plus propres à prévenir les embarras que le service public
prouve et particulièrement celui du payement des troupes
en garnison dans la province.
Oonsidérant, que si le patriotisme peut exciter quelques
1 Pour eomprendra le ton «aployé par nos dépntfi & l'âgard du la
demande des israélites réclamant on état oivii en France, il fluit tODgor
à l effroyable plaie do l'nsnrf, rpii dévorait alors l Alsace et qui mettait
les populations agricoles de la prov ince à la merci des juifs. Une oppres-
sion séculaire avait détourné les israélites de toute autre occupation
honnèto; les oppressears étaient victimes à lenrtoor de cette oppressimi
même, mais on ne voulait pas dn moins laisser le mal s'étendre en
accordant des droits éganx à ceux qui no semitlaient point capables de
les exercer. De h une polémique ardonte dans tous les centres ahaci-'-n»
et de nombreuses brochures, se prononçant presque toutes contre l'é-
mancipation des jnifo.
Digitized by Googlè
L'ALB40K PSNDAMT la, BtVOUmON FBAMÇÂIHB 4Bfi
dloyeiiB individuels plus aisés, à se distingaer pir quel^
sacrifice extraordinaire, il n V aroit lieu de croire, d*aprè8 les
troubles que cette TÎUe Tîeot d'essuyer et d*après les inquié-
tudes des citoyens sur leur propre subsistance, que le grand
Bombie soit en état, de sitôt, de 8ui?re à cet égard les mou-
vemeos de son cœur ; persuadée qu'il n^appartient qu'aux
efforts réunis de la commane entière de pouvoir employer
des moyens assés efficaces pour supléer prompteraent à l'im-
puissance des contribuables; que réduit à des moyens extra-
ordinaires pour en faire l'avance en re moment, offrir celle
avance et garantir la même somme de subsides pour l'année
prochaine 1790, malgré la proporUon onéreuse dans laquelle
cette ville se trouve cottîsée en raison du surplus de la pro«
▼ince, ce sera satisfaire d'une part à ce que rhonneur et les
circonstances paroissent exiger de cette Tille, et de Tautre,
remplir Tobjet essentiel de Tinvitation proposée,
L'Assemblée, dans la confiance que les dispositions des
citoyens de la commune Tiendront seconder ses Tues patrio-
tiquos, a chargé Tadministration de s'occuper sans retard des
moyens de réaliser aassilAt et de Terser entre les mains des
receveurs de Sa Maj. la somme de 292,547'.5*.6'*. qui reste
due sur le mantanl deo impositions de la présente année, et
de proposer les moyens d'accélérer non seulement la rentrée
de cette somme sur les arrera|j:es de la présente année, mais
aussi le recouvrement successif des mêmes contributions
pour 1790.
En conséquence arrête : Que les députés de la commune
seront chargés de làire connaître au roi et à TAssemblée
nationale Toffre que tait cette ville de réaliser incessaroent
l'ensemble des contributions de l'année courante, autorisant
lesdito députés de prendre au nom de la commune les mêmes
eogagemens ponr 1790 seulement et sans que ceta puisse
tirer à conséquence pour TsTenir, oflirant de pourTobr en
UTance pour ta dite année et de deux mois eu deux mois à
éBO WK7UB D'ALBAOB
compter du premier Janvier proebaiD aa payement dn sixième
des contribatioiis.
La eommnne de SCnaboiirg délire qne rAesemblée natio-
nale veuille bien reeonnoitre dans eetle déterminatioii nn
nouveau témoignage du lèle de cette vilte en faveur de la
chose publique, espérant qu'elle pourra trou?er dans les
principes qui seront adoptés par l'Assemblée nationale pour
la juste égalité des subsides el des charges publiques, l'occa-
sion d'obtenir dans 1 avenir les soulagements que cette ville
est dans le cas d'attendre de la justice de la nation.
Arrêté en rassemblée générale des Sénat et echevins de
la Tille de Strasbourg, ce daq Septembre mil sept cent quatre
vingt neuL
XLV.
Lettre de H. de Dietrieh
mm repréêênkmii de la bourfftMê.
Iteienn»
Lôraqne la motkm d*elaUir un maire ftit Mte en ma pré-
sence, j'eus llumnenr de vous prier de ne pas délibérer sur
cet objet. J'ai appris depuis qu'à votre séance du deux de ce
mois, lorsque je me fus retiré de votre assemblée, vous avie«
(le nouveau agité cette question et que vous aviez pris une
détermination à cet égard. 11 a été de mon devoir d'en rendre
compte au ministre. J'ose attendre de votre prudence et de
votre attachement pour le roi que vous ne persisterez pas
dans la résolution que vous avez cru devoir prendre. Vous
ne me refuseres pas, Messieurs, d*ordonner que la demande
que j'ai Tbonnenr de vons Ikire soit transcrite sur vos regis-
tres.
A Strasbourg, le 6 Septembre 1789.
Li B** nx DneriHa'.
' Elii(-«e modestie sincère» était-ce an sentiment de prudence qui
ne lui permettait pas de poser sa candidature à la Mairie pendant qu'il
portait encore le titre de commissaire royal? Il serait diflicile de le dire.
En tout cas, cette démarche ne nuisit point à ses chances de succès.
Digitized by Gopgle
l'alsacdb pkmdakt la bévolotion française
461
XliVL
Iiettre de M. de Tttroklieim, député,
am reprémUank 4$ ta baurgeoiêfê,
Temilka» «m 6 Septembre 1789.
Tappiends dana le moineBl lea nouTellee marqoea de oon-
fiance et de bienvelUaiice qoe tous veoea de me donner en
me nommant membre de la première chambre d'administra-
tion. Quoique j'aie résolu de terminer ma carrière publique,
lorsque la mission épineuse dont nous sommes ctiai^és, sera
remplie et que ma santé et ma têle ébranlées par le choc
fréquent qu'elles reçoivent depuis quelques mois m'indiquent
le besoin impérieux de prendre un peu de repos à mon retour :
il m'est aussi impossible, Messieurs, de résister aux mouve-
menla ilatteucB de votre confiance que de quitter ma place
dans un moment où les dangers ne sont pas encore écartés.
Ce dernier motif seul m'inspire ai^ourd'hui et sans jetter
nn regard anticipé dana l'aTonir, je roua prie, Mesaiearai de
recevoir mes remerdments lea plna fife et l'hommage reaoa-
felé de mon aëla U augmentera avec la eriae qui n'eet paa
encore passée» malgré la diaperaion de la bande inliemale du
Palaia-Boyal, qui a alâré aur la patrie une grande partie dea
maux qui la déchirent.
J'ai rhooueur d'être, Messieurs, etc.
Ttumm^
Liettre des députés de Strasbourg^
au Magiitrai de la ville.
YenaUles, ce 13 S^tembre 178».
McaaieurB,
Nous ayons reçu les dépêches qve tous noua afes liiit
* On voit aux expressions de celte lettre le mécoatentement profond
qu'inspirait & notre député la condaili da parti avancé de Paris «t l'on
eomprâid qu'il ait donné bianlôt après sa démission, eonuna noos le
fecroDS dans la sotte.
m
fiBVmS D'ALBAOB
l'honneur de nous adresser les 31 Août et 7 de ce mois avec
les pièces qui y étoient jointes. La régénération consommée
do magistrat vous met à môme de vaquer utilement à toutes
les fonctions attribuées aux différents départemens; 1& sim-
plification de radministration et de Tordre judiciaire ne pent
être qne d*an avantage réel et la représentation libre et légale
vous acquiert de la part de la commune un nouveau degré
de confiance. Nous ne laisserons échapper aucune droonstance
qui nous paroit propre à flUre vatoir votre organisatioa
actuelle; nous croyons que nous en serons incessamment
dans le cas, l'assemblée étant intentionnée de s'occuper sans
retard de 1 organisation des assemblées élémentaires et des
municipalités.
Nous avons également reçu les différents états de charges
envers le gouvernement que nous vous avions demandé, et
nous en ferons l'usage que nous croirons le plus avantageux
dans les circonstances actuelles.
L'Assemblée nationale, après avoir déclaré terminée la
discussion ouverte pendant sept jours sur les grandes ques-
tions de la permanence ou périodicité de Tassonblée, de son
unité ou de sa division, de la nécessité du consentement royal
aux actes du corpe législatif, sur la question de savoir si
le refus de ce consentement sera absolu ou suspensif; et tfil
est suspensif, pendant combien de législatures ou sessions es
reftis pourroit durer, a décidé ces bases essentielles de la
constitution. Elle a arrêté :
P Que le corps législatif seroit permanent et que l'As-
semblée nationale se réuniroit annuellement.
IP Qu'elle seroit une et indivisible.
IIP Que le roi a le droit de refuser son coosentement aux
actes du pouvoir législatif
n* Que ce refus ne sera que suspensif. La durée de cette
suspension est encore en délibération et cette question est
subordonnée i la dédaion de celle de sçavoir de quelle durée
Digitized by Gopgle
L'ALSAOB PXMDAJ4T LA. BftVOIUTTIOM FBAMÇÂIBB 4tf3
sera chaque législature, c'esl-à-dire, si les membres de l'As-
semblée resterout en fonctions une ou plusieurs années et
s'ils seront renouvelés partiellement ou en totalité.
Avant-hier, 11, au moment où on alloitaux voix sur le con-
sentement royal, la président reçut une lettre de Monsieur
Necker qui lui maodoit qu'il avoit présenté au roi en sou
GoDBeil, des réflexions sur la sanction royale, que S. M. lai
tToit permises de présenter à l'AMemblée el qalltFoit rJum-
nenr de les lai adresser.
L'Assemblée, sar la lectare de oette lettre, a considéré
qn*elle SToit déclaré la discasslon terminée sur la qaestlon
de la sanction royale, qu'elle ne poufoit entendre la lecture
da rapport fiiit an Conseil, sans ouvrir nne nouTeUe discns-
rion, que ce rapport d'aillenrs pourrolt gêner la liberté on
influer sur les opinions de l'assemblée ; en conséquence elle
a arrêté qu'il n'en seroit point fait lecture.
On dit que par ce rapport et son résultat le roi ne tient
point au veto absolu et le réclame suspensif pendant trois
législatures.
Monsieur le cardinal de Roban s'est présenté ce matin à
l'assemblée où il a pris séance et lui a témoigné son regret
d'aroir été forcé par sa santé à tarder à s> rendre et a énoncé
son bommage et son respect.
Ce soir, messieurs, quelques députés franc-oomtois et alsa-
ciens ont demandé que les fomeuz arrêtés du 4 Août soient
présentés à la sanction royale pour être promptement exé-
cutés. L'on de nous, présent à la sésnce, a remarqué en yain,
ainsi que quelques antres députés, qne ces dispositions
étaient déjà promulguées dans les provinces et annoncées
comme des bienfaits dont l'exécution étoit prochaine, mais
que rassemblée,ayant senti elle-même la nécessité d'en déter-
miner clairement le sens elle développement ultérieur, avoit
renvoyé ces discussions à des comités particuliers, dont il con-
▼enoit d'attendre les résultats arant de demander la sanction,
404
BBVDB D'ALSAOB
qae d'autres dispoaiUoiM ngvrdoieatla conslifcatlon et notam-
ment Tordre judiciaire dont rorganiaation altolt oecaper ras-
semblée bientôt, qnUl convenolt d*en retarder la publication
jusque là : les réclamations tumultoeoses ont prévalu et les
arrêtés du 4 Tont être présentés au roL On dit que la noblesse
et le clergé prieront demain les ministres d*en suspendre la
sanction, jusqu'à ce que la province soit entendue dans ses
motifs particuliers.
Nous vous adresserons incessamrnent le mémoire que l'un
de nous a rédigé d'après vos observations préliminaires, pour
le présenter aux comités de féodalité et de judicature*.
Nous ivom T honneur d'être, avec respect, Messieurs, tos
très-bumblss et très obdBsans serviteurs,
TOBKHDM. SCBWEHDT.
xiiVm.
Ijettre des députés ds Strasbourg
au MoffUfrat 4$ la vUb.
HessieurSi
La suite des délibérations de cette semaine n*a pas été
aiissl heureuse qu'on eut pu le présumer après que les
grandes questions sur la nature et les effets de la sanction
avoient été débattues. Il ne restoit qu'à fixer le nombre des
législatures pendant lesquelles le veto suspensif du roi devoit
s'exercer. Déjà on avait déterminé samedi dernier que chaque
législature seroit de deux ans et que chaque fois le corps
* Peat-Ôlre 1» mémoira dont il «ttid qoMlioii» <tNl esloi que publia,
plu tard, aoot voile do ranonyme, 11.1. do Ttrddiaiai, l'on doo doux
dépatés, et qui porte le titre aaivant : Abhandlung dos Stmtsrechi der
Stadt Slrassburg und dan Fhasx ûherhaupt betreffend, Strassburg, 1789,
in-S", et dans lequel ce défenseur consciencieux de la vieille ConsUlu-
tioo bistoriqae de nots^ ville protestait contre lea boale versements opérés
par la Coostitoaiilo dans l'état do chooeo exiitaiit jasqa'alon «a Alsace.
Digitized by Gopgle
L'ALSAGB PBNOAMT la. B^OLDnOM FBANÇAIHB 46Ô
législatif soroit renoiivellé en entier lorsqu'à l'ouverture de
la séance du lundi on fit la proposition qu'il seroit surgis à
délibérer sur le nombre des léjjislatures jusqu'à ce que le
roi eut donné sa sanction aux arrêtés du 4. Cette subversion
de Tordre du jour, quoique fortement combattue, fut adoptée
à la pluralité et deux jours se perdirent en débats vains et
tamnltoeux. On proposa à la fin du second jour le premier
article suivant de la constitution : Que la personne du roi
était sacrée et inriolablei que le throne était individble et la
eouronne héréditaire dans les mains des BobtImiis, de mftle
en mftle, suitrant Tordre de la primogénitare.
G*e8t ainsi qoe l*on avdt rédigé ces trois propositions qui
d*abord ayoient été reçues, comme de raison, par aeelamation
et à l*on8nimité. Mais comme l*nn des membres avoil éle?é
immédiatement après la question délicate des renonciations
de la branche d'Espagne, que l'Assemblée nationale désiroit
couvrir d'un voile religieux, et que l'on avoit à la fin statué
à la pluralité qu'il n'y avoit pas lieu à délibérer, la rédaction
de l'article fut contestée et dans une discussion bien étendue
de cette motion iudiscrette on perdit deux jours à se com-
battre et, nons osons dire, se chicaner. A la fin on adopta à
une très grande pluralité l'amendement d'ajouter : < sans
prononcer snr i'dfet des renonciations > et l'on doit continuer
ce matin la disens^n dn nombre des députés, de la durée
des sessions et des qualités requises pour être électeurs et
élu, à moins que la réponse dn roi à la demande de la
sanction des arrêtés dn 4 Aoust, qui, à ce qu'on nons assure,
est mesurée, et annonce des observations snr le mode d'exé-
cution de plusieurs articles que rassemblée s*étoit elle-même
réservé de déterminer, ne cause de nouvelles effervescences.
Comme les débals sur les exceptions que demandent cer-
taines provinces relativement à leur positidu ou à leurs titres
con.stitulifs peuvent commencer d'un jour à l'autre, que la
maison de Deux-Ponts et le Directoire Tiennent déjà d'à-
Rovralle Série. — » Année. gO
I
466 BiyuB o'alsaob
dresser leurs réclamations et mémoires aa ministère et à la
nation, dont nons joignons Tun à l'en?oî de quelques autres
pièces, nous tous prions, messieurs, de Tonloir bien nous
adresser une instruction formelle sur la question suivante :
Les députés doivent-ils se joindre à ceux de la noblesse et
du clergé dans le cas où ceux-ci feroient des démarches pour
s'opposer ou protester contre les arrêts du 4 Août, et doivent-
ils appuyer les m<^moires dos princts d'empire pos^e88iouné8
en Alsace cl opposans aux mômes arrêtes ?
La partie du mémoire que nous vous avons annoncé dans
notre dernière, qui c(»ntient les principes de droit et l'histo-
rique de la soumission de TAlsace et de la ville de Strasbourg
en particulier, est achetée. Les détails des observations sur
les arrêtés différents en tant qu'ils blessent les intérêts de
la ville et de la commune, nous occupent actuellement et
nous insisterons principalement sur la conservation de notre
constitution politique et de nos relations commerciales. Yovs
le recevrez probablement par le courrier de lundi prochain.
Nous avons déjà anticipé en quelque sorte, messieurs, sur
votre détermination, puisque nous avons profilé de l'hommage
patriotique que vous venez de faire au roi de l'avance des
impositions de Tannée couranto, pour prier les ministres de
prendre la ville et ses privilèges, importans pour elle et assez
indifférens au reste de la nation, sous leur protection. Vous
sentez bien, messieurs, que votre secours, qui vient si à pro-
pos, a été parfidtement accueilli et que cette détermination
appuyera mieux que toute autre raison vos justes réclama-
tions. Monsieur le comte de Latour du Pin à ^qui nous en
avons présenté Tbommage le premier, nous a parfiiiteneot
bien reçu et nous a promis d'en lUre rapport le lendemain
au GonseU du roi. Monsieur le marécbal de Segur qui s'y
trouvait précisément, a ajouté que rien ne Tétonnait de la
part de la ville de Strasbourg, dont il eounoissoit rattache-
ment au roi et dont il avoil toujours fait sentir i importance
. Digitized by Google
l'alsacb pendant Là. nfcyoLunoN fbamçaisb 467
et le besoin de conserver son régime. Nous avons été de là
chez M. Necker, sur le visage duquel notre nouvelle, qu'il
ne connoissoil point encore, a répandu la joie. Nous lui avons
parlé du reculement de barrières, incompatible avec notre
position et nos relations commerciales. Il nous a répliqué que
cette opération n'étoit pas si prochaine encore et nous avons
gUflflé on mot sar la réclamation de la commune contre lee
iournitares de bois flûtes à l'intendance, et sur lesresBoiiroeB
qne présenteroit la répression de oes abns pour pronier
elDeaoement dans l'ooeaslon le dé? ooement sans bornes aoz
besoins de TStat De là nous nous sommes enfin renda chei
H. le sarde des sceaux, oà nous arons trou?é Monsieur Tar-
cfaevéqne de Tienne, membre du Conseil; la nouvelle y a
produit la même sensation et le chef de la magistrature nur-
tout, auquel nous avons fait sentir l'importance de la con-
servation de notre régime y a répondu, qu'il la seiitoit, qu'il
la feroit valoir auprès du roi dans toutes les occasions et que
les arrêtés du 4 Août dévoient nécessairement éprouver de
modifications en Alsace, dont la constitution étoit absolument
différente de celle des autres provinces. Nous n'avons plus pu
aller ehes Mli. de Monmorin et St.-Pri«et, mais nous leur en
ferons part pareillement et Tun de nous ayant alhire ee
matin ehes M. le comte de la Lnseme rinstruira pareille^
ment de voire hommage patriotique auquel nous osons croire
qne le roi sera sensible. Ce soir enfin, messieurs, ou demain
matin au plus tard, nous en rendrons compte à TAssemblée
nationale et nous espérons que ee rapport y fera pins d'effet
que les formules de félicitations, d'adhésion et d'hommage
stérile qui ouvrent communément nos séances.
Nous avons l'honneur d'être avec respect, messieurs, vos
très-humbles et très-obeïssaos serviteurs.
TURKHSDf. SCHWBMDT.
468
BSVOI d'alsacb
XT.TX
Iiettre de IL Neoker
au Moffiaina de Sêroibourg.
J'ai été înf »rraé, Messieurs, du sacrifice que vous voulez
bien faire pour le secours de la chose publique; et le roy
m'a ordonné de vous en témoigner toute sa satisfaction. Il
vous prie de remettre la somme entière au trésorier des
troupes, ce qui me dispensera de luy faire Terser des fonds
absolument nécessaires. Permettez-moi de tous témoigner en
particulier toute mon estime et mes a^nnces partieulières
du très parCût attachement a7ec lequel j*ai rhonneor ifét»,
Mesoeun, ?otre très humble et très obéiaaant serviteur,
Nhzbr*.
Lattre du Magistrat de la "ville de Strasbourg
àMM.k$iUpuiéÊamjEtat8çénéram.
Slra^arg, 19 Septembre 1789.
HesBienrs^
Vous nous témoignés dans la lettre que vous nous avës
fait l'honneur de nous écrire le 29 Août dernier, l'embarras
où vous vous trouvés sur le choix des deux actes de renon-
ciation de la commune de Strasbourg que nous vous avions
adresses précédemment et vous demandés que nous détermi-
nions celui des dits actes que notre intention est d'ôtre prs>
senté à l'Assemblée nationale.
Peut-être, MM., la proposition peut et doit-elle en ee
moment se réduire à une question préliminaire, savoir, si
les cireonstances telles qu'elles sont eiigent, et 8*il est de
* La ville rcpoinIit;iu contrùleur-géuéral des finances le -^y septembre
suivant, après avoir versé un à-compt6 de 172,899 livres sur les3iX),000
promites.
Digitized by Gopgle
L'ALSACE PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE 4G9
nntérét de la commune de frire remettre è l'Assemblée natio-
nale un acte de renoneiation quelconque, modifié on non
modifié?
Plusieurs considérations nous font pencher pour la néga-
tive. Lorsque l'Assemblée nationale cédant à l'enthousiasme
du bien public a cru pouvoir proposer des sacriOcea immenses;
lorsqu'elle a entendu fondre, pour ainsi dire, en une masse
tous les privilèges particuliers des provinces et villes du
rOtoome pour en faire le droit oommnn de tous les français,
TOUS avés, MM^ étonnés sans doute de ces élans de patrio-
tisme, mais entraînés par un mandat impératif dépesé en
notre nom une déclaration éventuelle, qui a été regue à l'ins-
tar de tontes les autres comme une rénondaiion générale et
alMolue et il est plus que probtlile^ que quelle qu*eùt été la
finrrae et la teneur de celle que nous tous aurions fliit passer
alors elle n'eut été admise qu'autant qu'elle aurait été rédi-
gée dans le sens le plus étendu.
L'Assemblée nationale, MM., aïanl reconnu depuis que les
dispositions de l'arrêlé du 4 Août étaient susceptibles d'un
développement ultérieur, même à ré{2;ard de i'iutérieur du
roXaume, il parait qu'il reste un voie ouverte pour faire valoir
les motiib qui peuvent mériter des exceptions en faveur de
la proTinee d'Alsace. Aussi sommes-nous informés que les
grands propriétaires de cette pro?ince persistent dans leurs
réclamations eontre Textension de l'arrêté portant abolition
des privilèges, en ce qu'on Tondrait confondre les propriétés
avec de simples concessions et des émanations de la supério-
rité territoriale avee les droits iéodaux reçus en France.
La Tille de Strasbourg a également des titres sacrés à Ikire
Talcir. Elle Jonfesait aTant et jusqu'à l'époque de sa soumis-
sion volontaire à la France de la supériorité territoriale dans
toute son étendue. Le mainlieii de son étal politique et reli-
gieux conformément aux traités de paix; la faculté d'organi-
ser la constitution de son administration; le droit de juris-
470 BIVim D'ALOàfB
diction; celui des péages et ponteniges; le droit de subeidee
locaux; celui d'accorder oa ne pas accorder rhabitation anx
jitib et autres, sont des attribnts de cette supériorité, dont
la Tille est encore ai possession et qu*èlle a mis sous la pro-
tection du roL
La conservation de ces droits» HM., reconnus compatibles
avec Tautorité soureraine n'est pas seulement fondée sur des
lettres du prince, révocables à volonté, elle a été assurée à
la ville en vertu d'un traité solennel et bilatéral avec
Louis XIV, que ce monarque a prorais en foi et parole de
roi d'entretenir, garder et observer iaviolablement de point
en point et qui a été conOrmé par des lettres patentes de son
successeur, du 29 Juillet 1716, ref^trées au Conseil souve-
rain d'Alsace.
C'est par une suite de cette convention, dont la force obli-
gatoire a été reconnue dans toutes les occasions par nos rois,
que la ville de Strasbourg a été exceptée de rétabUssement
des ofDees créés en Alsace par édit du mois de Septembre 1 60S,
qu'elle a été déchargée depuis mOIennant abonnement voloa-
taire des dixièmes, vingtièmes et sons pour livres, ainsi que
du don gratuit des villes et que ses bourgeois ont été déclarés
exemto de tous otnnmittimus et évoestions.
La nation, MM., étant rentrée aujourd'hui dans l'exercice
d'une partie des pouvoirs confiés au souverain, elle ne peut
pas méconnaître les engflgemenls que le roi a pris en son
nom. Disons plutôt que l'obligation de protéger les droits de
la ville subsiste et qu'il répugnerait de penser que la nation
veuille user de cette protection pour dépouiller la commune
de ces mêmes droits.
Indépendamment des droits de supériorité, la ville, Blii,
possède des dîmes et autres droits seigneuriaux, comme
autant de propriétés, qu'elle a acquises à titres onéreux et
auxquelles la justice et la bonne foi ne permettent pu de
toudier. On invoque à œt égard les principes même de
•
Digitized by Gopgle
L'ALBAOE pendant la RfiYOLUTION FRANÇAlBB 471
rÀBMiBblée nationale, qui a déclaré inviolable tout droit de *
propriété et on ne «raralt se persuader, qninetrolte de Tétat
de» rhoses elle puisse pf^rdre de vue ses propres principes
et les titres de la ville de Strasbourg pour lui oter des pro-
priétés d'une très grande valeur saus aucune espèce d'in-
demuité.
Les circonstances paraissant ainsi entièrement changées,
nous ne pensons pas. MM., que ce soit le cas de vous autoriser
à paraître avec une déclaration tardive, qui, quoique pure et
aimple» n'aurait pas de mérite auprès de l'Assemblée natio-
nale et qui risquerait de n*en être pas aecoeilHe étant
modifiée. Noua ayons lieu d'ailleurs de présumer, que cette
assemblée, satisfaite de ladéclaratian érentudle que vous avés
remise dans le tems, n*en attend pas d*autrt. Vous foudrés
donc» MM., TOUS renfermer dans les offres du sacrifice déjà
annoncé de toute ezemtion et privilège en matière d'imposi-
tion, sauf néanmoins à établir une juste proportion dans ta
contribution, en vous prêtant au surplus aux améliorations
des formes judiciaires qui seront jugées nécessaires et à telles
autres mesures, dent l'observation pourra inlluer sur le bon-
heur général du royaume. A l'égard des droits régaliens et
de propriété, nous comptons trop sur votre prudence pour
n'être pas persuadés que vous ne balancerés pas d'adbérer
aux eflbrts des seigneurs de la proFince, au moyen de quoi
les deux déclarations qui vous ont été adressées dans le tems
d6?enant sana objet entre yos mains, nous tous prions de
nous les renvOIer. Si dans la classe des uns ou des autres
des dits droits il s'en trouvait sur lesquels tous eussiés
besoin de renseignemeos, nous nous empresserons de tous
les fiiire passer sitôt que tous nous les aurés indiqués.
Il reste, MM., quelques réflexions à faire sur un passage de
votre lettre du 4 de ce mois, où il est parlé de Tapplication
qu'on pourrait être tenté de faire de l'arrêté de l'Assemblée
nationale, concernant la tolérance religieuse à l'état consti-
m
BIVUB D'ALSAOB
• tationnd de la religion en Âlssce. Nous aTona lien de eroke
que les rapports qui tous ônt été (kits de ce qui doit 6tre
arriré en baote Alsace' 8ont au moins exagérés et noue pen-
sons de même à Tégard des inquiétudes qu'on a cherché à
TOUS donner sur les intentions dn clergé de cette pro?inee
en général. Les senHments de justice, de liberté et de paix
dont est animé le corps éclairé de TAssemblée nationale, nous,
inspire trop de confiance pour craindre qu'il veuille porter
atteinte à l'état religieux des protestans d'Alsace, qui n'est
pas un privilège de la nature de eeux déclarés revocables
par Tarrêté du 4 Août, mais forme leur propriété la plus
précieuse, garantie par le traité même, en vertu duquel l'Al-
sace a été cédé à la France et qui sert à notre capitulatioa.
En tout cas, MM., s'il tous paraissait qu'il putdoTonir néces-
saire ou sTantageux de foire une réserTe, relatiTement à cet
objet, elle pourra être énoncée par une déclaration tendante
à ce qu'il ne soit pas dérogé à l*état de la religion protestante
dans la Tille de Strasbourg et ses dépendances, et que les
droits religieux des habitans soient confirmés et garanUs par
la nation, ainsi qu'ils Font été par le rny lorsque la ville
Fa reconnu pour sou souverain. M. le commissaire du roy
nous a communiqué dans le tems, MM , l'extrait d'une lettre
par laquelle vous demandés si la commune veut que vous
continuiés à soutenir que la Constitution de la ville forme
déjà une vraie assemblée provinciale et si vous devés deman-
der la continuation du régime distinct de la ville ou adopter
le régime nouTeau des assemblées proTinciales, qui lui fasse
jouer selon toute apparence un beau r6le dans rassemblée
flitnre des Etats d'Alsace.
La première partie de la demande ne nous parait gueres
susceptible de doute, surtout depuis la régénération élémen-
taire de Torganisation de notre Constitution, mais nous
n'sTons pas encore des notions distinctes et précises sur Tor-
ganisatiob des Etats pro?inciauz ni sur le pouToir qui lea
Digitized by Gopgle
L'ALSACB PmDAMT Là BÉTOLUTIOM FBAWÇAIHK 4iB
sera attribué pour joger si et à quel point il pourra convenir
à la Tille de Straébourg de faire corps am eux ou d'en
demeurer séparée et la commune ne sera en état d*en déli-
bérer avec connaîsBanoe de cause, gue lorsque les bases sur
lesquelles doit porter cette nouTelle institutioo, lui seront
connues.
Nous avons i'iiouueur d'être, messieurs, avec un eulier
respect, etc.
P.S. — Nous veuons de recevoir, MM., votre lettre du 13
de ce mois, dont nous vous fai.sons nos remercimens. Nous
n'avons rien à ajouter à ce quia été dit ci-dessus relativement
à la conservation des droits des seigneurs du la province*.
' Cette lettre montre aver évid-^nre que le nouvean magistral sorti de
l'élection populaire du 12 et du 13 août, entendait, aussi peu que ses
prMécMsnin, abmâoimw en ton entier la position privilégiée qn'oceii-
pait enewe Strasbomv parmi les provinces da royaame. Il n'y avatt là
aucune antipathie politique pour la France, encore moins des sympathies
allernaiide's. comme on s'fst plu parfois .\le prétendre, mais un sentiment
de répngnarire .issoz naturi'l pour l'abandon d'une Constitution vieille de
près de quatre siècles el conservant au moins I apparence d'insUtulions
répvbUcaines. On était inqniet de se voir lancé saytement en plein
inconnu, noyé dans an milien que l'on oonnaissait àpeine, et Ton anrail
désiré sauver de ee naufrage autant de traditions locales que possible.
Si Slrasbour? a en pins de peine peutn^^tre se séparer de son passé
que toute autre ville du royaume, il ne faut point uulilier qu'elle seule
aussi possédait alors ait régime politique el municipal, qui, malgré ses
trop nombreux abos. valait à pea près ce qa'on allait mettre à sa place.
Ce sacrifice nécessaire sans doute, mais brusquement arraché par la
force des choses, la jeune génération s'y soumit volontiers et salua même
le cbarïjfeinent de ses applaudissements chaleureux, mais les citoyens
plus kiiéi éprouvèrent, en face de ce cataclysme, un sentiment de regret
trop naturel pour avoir besoin d'être défendu. Il n'y avait point là inca-
pacité de comprendre les questions d'indépendance et de liberté poli-
tique, comme on l'a prétendu quelquefois. Pour repousser cette accuser
tion, l'un n'a ([n'ù se reporter aux premiers articl«^s du Cahier des vœux
rédigé par l'tN rnt^m'^s honirnis, et dans lt;>(jueh nous trouvons formulés
tous les vrais principes de 1789, dont ra[)plication prudente el mudérée
eut rendu la France aussi libre, en lui épargnant de terribles malheurs.
BBVm 1>*JX8A0B
LL
Lettre des députés de Strasbourg
au Magistrat ée ta vUle,
VeiMtllM, s» 8«plfliiibre im
Noos ayons llMnmeiir de fous adresser la réponse du roi
sur la demande qni lui a été fkite de sanetionner les arrêlés
du 4 Août et jours suivans. Vous jugerez par la lecture de
868 obseryatiows, si elles ne sont pas une preuve sensible de
sagesse et de bonté.
Nous nous attendions que rassemblée les prendruit en
considération dans ses bureaux avant de se décider à aucune
démarche ultérieure, mais le parti opposé à la modération a
été excité par une motion de Monsieur Chapelier, qui a sou-
tenu que ces arrêtés n'étoient pas susceptibles de la sanctûoi
et n*aToient besoin que de la promulgation royale, qu'en con-
séquence il ftUoit cbarKer le président de retourner vers le
roi, pour lui demander la promulgation et cependant ne pas
désemparer avant son retour. D*un autre côté, M. Reubë,
député de Golmar, Tun de ceux qni ont le plus provoqué cette
promulgation, parce que, disoit-il, il y avoit lieu de craindre
que sans cela l'Alsace seroil en feu, déclama hautement et
violemment contre les princes d'Empire possessioimés en
Alsace, au sujet des droits dont ils jouissent.
L'un de nous se proposoit de lui répliquer, mais le parti
contraire força la décision sans discussion ultérieure et sur
une motion faite par M. Duport, il fut décidé à la pluralité
que le président se transporteroit chez le roi et le supplieroit
de promulguer ces arrêtés, en l'assurant que rassemblée
prendruit les obserrations qu'il lui a fait communiquer dans
la plus haute et la plus respectueuse considéralion, lors de
la rédaction des lois qui en ddrent être la suite.
Le président est revenu vers les trois heures et a annoncé
que Sa HijeflAé lui avdt dit de venir chercher sa réponse le
Digitized by Gopgle
L'ALSAI» PIMDiANT LA. VtfOUJnOK VBAMÇàmi 476
lendemain soir. H a igonté qne 11. le garde-dcs-eeeenz qni se
Iroardt présent syint demande an roi, si le président ponvoit
flatter l^sssemblée gall setronrolt dans des dispositions fivo-
rables, il a répondu d*nn air bon et gai : Oui, toujours I
Les drconstanoes exigent aetnellement, mesrienrs, que
TOUS nous fessiez connaître yotre tœu positif et sur les arrê>
tés des 4 Août et jours suivans et sur les premiers articles
de la Constitution. Il est à désirer que votre formule d'adhé-
sion énonce vos principes sur tous ces objets, ainsi que sur
votre Constitution, vos privilèges et l influence de Tautorité
royale dans la législation. La position des députés, bons
citoyens, est telle qu'ils doivent désirer d'avoir à présenter
le vœn ibrmel de leurs commettants. Déjà il a été fait deux
fois nne motion tendante à prendre note de celles des pro-
vioces et ▼illes qni n'ont eneore adhéré que conditionnellement
anz arrêtée de la noitdn 4; henrensementelle n'a pas encore
été appuyée. Yoos oombinerei sans doute, messieurs, les
Intérêts de la commune avee les principes énoncés et tous
seres I même d'établir et de fiier les saeriflces que vous croi-
rez devoir ftifre à la chose pnblique, et les droits qu'il vous
importe de maintenir.
Monsieur le premier ministre des finances vient de nous
prévenir qu'il vous a mandé de verser aussitôt à la caisse du
thrésorier des troupes à Strasbourg, les secours que vous
avez offerts au roi ; il nous prie instamment de vous en pré-
fenir {mreillement. Il paroit que ce secours arrire à propos;
en eflét le tlirésor royal est dénué de fonds. L'emprunt n'est
pas eneore rempli, les reeouFremens sont retardés et les
impélB indirects sont excessivement arriérés; aussi est-on
inquiet de cette situation.
Une société très-nombreuse de Parif:, composée des gens
les plus riches, a proposé à l'assemblée d'établir une souscrip-
tion générale par tout le royaume, portée sa centième, même
au soixante et quinzième denier de toutes les propriétés fon-
<7S nmn d'aumb
eières et mobiliaires. Ëlle est signée par plus de 300 personnes
qui ont lait leurs sonmissions ; elle a été renvoyée au comité
de finance. H en conlërera ce wir aTeo M. Necker. On en
éTtloe le produit à plus de 400 miUîone. Elle est i Texemple
de eeUe qui a en lieu deux kàê eu Hollande.
Moue préeenteroos ce soir à Tafleemblée yotre délibération
el noue joignons id Tadresse telle que nous la lirons. Noos
TOUS ferons part de l'eflèt qu*elle aura produit.
Nous afons I*honnenr d*ètre mt respect, mesmeurs, yoa
très-humbles et très-ubeïsâauâ serviteurs.
Tdrkheim, Schwendt.
Lettre de M. Neoker à M. le Baron de Dietriok
▼«naillM, le 90 Septembre tm
J'ai reçu, Monsieur, la lettra que tous m'arés (kit Tbon-
neur de m'écrira du 18 de ce mois, arec la copie de celle que
TOUS adressiés à 11. de La Tour du Pin, pour lui Ikire part
de Tarrèté que les magistrals et la bourgeoisie de Strasbourg
ont pris pour acquitter dans le courant de ce mois la somme
de 89SO0O livres que cette yille doit sur les impositions de
l'année courante ; et pour payer en 1790 les mêmes impoei-
tions qu*en 1789, eu continuant de les faire passer deui
mois à l'avance a\i trésor royal.
Le ministre de la guerre a dû vou« faire connoitre la satis-
faclion avec laquelle le roi avoil appris celte détermination
de la part de messieurs les magistrats et la bourgeoisie de
Strasbourg ; elle est une preuve bien chère à son cœur de
ramour que ces messieurs portent à sa personne et du zèle
avec lequel ils cherchent à concourir au rétablissement de
rordra et de la tranquillité publique. Je ne doute pas que
cet eiemple de patriotisme n*ioflue utilement sur Tesprit et
les résolutions des antre Tîlles de rÂlsaoe. H est bien pre-
Digitizéd by Gopgle
lê'AUSAXm PKNDA.NT LA BÉTOLUTION FRANÇAISE 477
tieiiz et bien enooaragetnt pour moi dans on dreonstaiiees
difficiles» et ai nra reconnoIsBanee peat être de quelque prix
aux yeux de messieura lea magiatrata et de la bourgeoiaie de
Straabonrg, je voos prie de leur témoigner toute Tétendue
de celle que leurs sentiraens et leur conduite m'ont inspiré,
et dont je viens de les entretenir par ma dernière lettre.
Recevés aussi, M., mes remercimens particuliers sur le soiu
et le zèle avec lequel vous surveillés à tout ce qui peut arrê-
ter le désordre et accélérer les moyens de rétablir l'union et
la confiance si nécessaires pour la tranquillité publique.
J'ai l'boQQeur d'être avec un aineère attachement, Mon-
aienr, etc.
NiKinu
UTL
Lettre de M. de Turckiielm, député de la ville,
au Magistrat de Strasbourg.
VenaUles, ce ii Septembre 17B9.
Messieurs ,
Lorsque j'ai accepté la mission honorable que je dois à
votre confiance et que l'amour de la patrie me faisoit un
devoir d'accepter, je ne prévoyois pas que quelque obstacle
poarroit m'empôcher de la remplir jusqu'à son terme; mais
comaae les anitea d*une tension perpétuelle de l'esprit et l'air
de ce paya, qui parolt m'ôtre contraire, ont altéré ma aanté
an point que je eraindroia que l*hiver n'augmentât beaucoup
le mal, je me fois forcé, quoique regret, de Tona préTenir
que vers la fin d*Octobre je compte m'en retourner etrétaUir
ma aanté dana la retraite pendant quelqnee eemainea. Mea
aiEiIrea particulièrea, que ma nombreuae funille ne me per-
met paa de négliger entièrement, exigent d'ailleurs indiapen-
aablement ma présence pour réparer leabrèdiea que le mal-
heur des tems m'occasionne.
G>ainie vous n'avez pas priâ U précaution, Messieurs, de
m
BBVXnK d'alsagi
frire nominer des suppléai», Js me sais adressé à M. le
garde des sceaux poar roua fidre autoriser d*eo nommer, afin
qae la place ne soit pas racante, quoique tos députés n*aient
qn*nn rôle passif à jouer tant que l'Assemblée nationale ne
s'écartera pas de la rigueur des principes qu'elle a cru devoir
adopter et qu'elle croira ne devoir admeltre aucune exception
à ses décrets.
Je TOUS prierai. Messieurs, par ce motif et par une suite
de l'intérêt que ma place me hii an devoir de prendre à la
oonserration de nos privilèges et de notre eonstitutioD, de
Tonbîr bien foire donner à monooUègne et à mon saeoessear
des instraetions précises s*U doit combattre le vœu de Tuni-
formité et de la destmetion de tons les privilèges et réclamer
hautement votre capitulation, ou s'il doit se soumettre à la
loi commune et sauver du naufrage ce qu'il pourra. Nos
députés d'Alsace des communes nous font mauvais jeu, puis-
que tous leurs eflorts ne tendent qu'à une amalgame parfaite
avec les autres provinces, qui présente au premier coup d'œil
de grands avantages, mais qui pourroit être funeste dans notre
situation particulière.
Recevez, Messieurs, rhommage des regrets les pins vifo de
rimpossibilité physique où je me trouve de eontinaer mon
service dans ce pays et de mon empressement à vous rejoin*
dre et partager vos travaux, si mon séle est toujours agréable
à la commune.
J'ai riionneur d'être avec respect, Messieurs, votre très
humble et très obéissant serviteur,
TURKEBOL
Digitized by Google
L'aLSACB pendant la aÊVOLUnON FBANgAIâS; 479
i*rv.
Lettre de H. de Ttiroklieim, député de la Tille,
am r^étmUanis d$ la bourgéoUiê
Vtnaflhs, M II aiplinb» im
Hessieura,
Vous aviez songé lors de l'élection honorable que vous avez
fait de moi pour défendre vos intérêts dans ce paya, à nommer
des fluppléans, ainsi que la plupart des bailliages du royaume
en ont pris la précaution ; mais cette idée n'a paa été effiectnée
et me jette dans ce moment en un grand embarras.
Ha santé se trouve altérée; des migraines horribles me
rendent sonvent inhabile an traTail, et je sens que i*hiTer
achèveroit mes maaz. Je me rois donc ibroé de tous deman-
der mon rappel, et je compte retourner dans ma patrie Ten
la fin du mois prochain; j'ai prévenu Monsieur le garde des
sceaui de ma résolotion, et il adressera an magistrat la lettre
nécessaire pour vous autoriser à nommer un suppléant.
Il y aura six mois à cette époque que je remplis la mission
honorable mais terrible, que vous m'avez offert ainsi qu'à
mon estimable collègue. Nous avons eu les orages et les crises
les plus violentes à soutenir; peut-être que mon successeur
aura des jours plus calmes; mais je vois que la besogne se
prolonge et si ma santé ne m^arertissoit* de la nécessité de
me sevrer ponr quelque tems du .travail, mes affaires parti*
cnlières, qu'une nombreuse famille ne me permet pas de
négliger entièrement, me forceroient de demander nn congé
de quelques semaines.
Agrées donc^ Messieura, ma respectueuse sensibilité aux
témoignages de confiance que vous m'avez accordée jusqu'ici.
Si je n'ai pu y répondre dans la mesure que j'aurois voulu,
ne l'atlribuez qu'aux circonstances impérieuses qui ont
entraîné la monarchie vers son sort, et non à quelque man-
que de zèle de ma part. J'ai cru devoir rester fidèle à mon
mandat et soutenir les principes répandus dans vos cahiers.
480
Un roi puissant et digne d'être adoré de sea peuples oooa
aToit GonToqaé; je n*ai pu coopérer à avilir son autorité ai
nécesBaîre pour le bonheur d'une nation immenae; je ne
penae pas, meaaieura, que tous ni*en ftaaiea un crime. Cette
nation tient aujourd'hui les rénea du gouTernement; je n*«i
ni pu ni dû lutter contre sa puissance ; c'est à vous à peser
dans votre sagesse si vous voulez sacrifier à son vœu vos
privilèges et votre Constitution ; sacrifice qui seroit peut-être
compensé par d'autres avantages, mais que je n'ai dû ni
voulu prononcer sans y être autorisé et forcé par vous.
Je serai jusqu'au tombeau fidèle au roi et aux vrais inté-
rêts de la cité qui m'a vu naître. Ses dtoyena oonserreront
des droits éternels sur ma reconnaissance, et quel que soit
le sort que le del me destine, je les servirai sans cesse avec
lèle et coorage.
rai llumneur d*ètre avec respect, messieurs, Totrs très
humble et très obéissant senriteur,
VïOk des députés à l'Assemblée DttioDale,
ToBKmnL
liV.
Lettre des députés de la ville
au Magiairat de Strasbourg,
VcnaOlM» e» n Septemlm im
Messieurs,
Monsieur Necker s'est rendu hier à l'Assemblée après
avoir &it demander son heure; il a lu un long discours sur
les financée, dont la lecture rapide ne nous a pas permis de
retenir tous les détails ; il a commencé par rendre compte de
l'état inquiétant des finances, du peu de Ibndsqui se trouvent
au trésor royal, des pertes qui résultent de celles essuyées
aur les gabelles, les aides par la destruetion des barrières, et
le retard des recouvremens des impôts. Il indique la possi-
bilité de dimioutionH coiiâidérableâ dans \qs difTérens dépar*
Digitized by Gopgle
L'ALSACE PEMDAltT LA BÂVOLUTION VBAMÇfAIBX 481
lemenp; il annonce la réunion des maisons du roi et de la
reine, et soumet à i'Asserabiée le projet d'une contribution
sèche du quart du revenu d'une année de la part de tous les
indifidus. Il provoque la conversion de la caisse d'escompte
en banque nationale, et il observe que le numéraire a dimi-
Dué considérablement par Texportation qui ea a été dite.
Aussitôt que ce rapport sera imprimé nous aurons Thon-
near de toi» redresser. U en sera rendu compte demain par
le comité des finances à l^assemUéeqoi a arrêté de s'occuper
des objets de finances les yendredis et samedis.
Nous avons été bien étonnés d'entendre hier à l'ouverture
de la séîuice une lettre de la société patriotique qui s'est for-
mée à Strasbourg, contenant des offres très généreuses et
très louables; en y applaudissant avec toute l'assemblée,
nous n'avons pu que regretter de n'avoir pas été choisis
pour en dtre les organes, et nous nous sommes môme
trourés humiliés de n'en aroir pss an moins été prérenus;
nous espérions mériter la confiance de nos concitoyens de
toutes les classes, comme elles ont toutes droit à notre
dévouement
Le roi. la reine, Monsieur et Madame, ont fiiit le sacrifice
de leur vaisselle platte et elle a été portée à la monnoie pour
en fabriquer des espèces, dont la rareté augmente chaque
jour. L'assemblée instruite de ce nouveau bienfait a député
son président vers le roi pour lui témoigner combien elle en
est pénétrée et le supplier d'en révoquer l'ordre; mais Sa
Majesté s'y est refusé.
Nous venons de recevoir, messieurs, la lettre que vous
nous avez fiiit l*honneur de nous écrire le 19 Septembre, en
conséquence de votre détermination ; nous avons celui de
vous renvoyer les deux déclarations d'adhésion que vous
nous aviez adressées ; nouH nous conformerons fidèlement à vos
résolutions, en faisant valoir tous vos droits; nous pouvons
NoaTiU* Bérit - V àaaU Bl
482
REV^E D'ALSACE
répoodre de notre s^e et nous (èrons ce qui dépendra de
nooB pour qae les érénemens y répondent.
La municipalité de Versailles, de TaTis d'une grande partie
de la milice citoyenne, a demandé au roi un régiment d'in-
fanterie, pour lui aider à faire le service et maintenir la
tranquillité publique; en conséquence le régiment de Flan-
dres est arrivé avant-hier au bruit de sa musique et ayant
deux canons; il a été fort bien reçu ici; mais Paris a 7u avec
peine cette précaution, et il y a eu quelques mouyemena, qui
eependant n'ont eu aucune suite.
La constitution 8'a?ance,différens articles nouTeauz ont été
arrêtés. Les deux premiers qui déterminent le partage des
pouvoirs sont en substance les snÎTans :
« 1* Tous les pouToirs émanent de la nation et ne penvent
qu'émaner d'elle.
< 2* Le ponToir législatif réside dans rassemblée nationale ;
il doit être exeroé comme soif : »
Suivent les articles qui développent ces principes.
Aussitôt que les arrêtés sur la gabelle et les autres impôts
seront imprimés , noua aurons l'honneur devons les envoyer.
Nous avons Thonneur d'être avec respect, messieurs, vos
très humbles et très obéissans serviteurs, les députés de la
ville de Strasbourg à l'Assemblée nationale,
TORXHUII. SCDWBmT.
Liettre des députés de Strasbourg
m Magistrat de la ville,
YMMlUes, I« m Septombn ira».
Messieurs,
Nous avons l'honneur de vous adresser les décrets de
l'Assemblée nationale, sur la gabelle, qui n'a aucun rapport
à l'Alsace, et sur les impositions.
Digitized by Google
Vàisàm vMaoàxr ul ntmvnoir nuwçâio 488
Nous vous faisons passer également le discoure de Mon-
sieur Necker. Le comité des finances à qui il avait été ren-
voyé pour en rendre compte sans retard, en a fait le rapport
samedi dernier et y ajouté différentes observationSi relalÎTefl
à de plus grandes économies et retrancbemens et à nn pre-
mier apperça sur la nature des impôts et sur Tapplication à
en lUre; dèe qnll sera imprimé, nous nons empresserons de
TOUS l'adresser.
UAssemblée, à qui le ministre des finances a (bit eonnoltre
rétat allarmant da thrésor royal et la nécessité instante d'y
ponnroir, a pensé que discuter pendant qne i*Etat étoit en
danger, étoit mal le servir; et considérant que la nation avoit
donné sa coufiance au ministre des finances, elle a accepté
de confiance le plan qu'il a proposé V En conséquence elle
a adopté la contribution proposée du quart du revenu de
chaque citoyen, sur la seule déclaration, sans serment ni
contrainte.
Les autres parties du discours de M. Necker ayant besoin
d'un développement ultérieur, ne pourront, être fixés (me)
que par le résultat des traTauz particuliers du comité des
finances combinés avec le ministre, qui sera lui-mêoBe dans
le cas de déterminer le mode de la contribution par une loi
particulière. Nous ne manquerons pas, messiears, de tous
TenToyer aussitôt qu'elle parottra.
Nous aTons Thonneur d*étre a?ec respect, messieure, etc.,
TUUKUEIM. SCUWENDT,
Nous joignons h Tenvoi le mémoire de M. le landgrave de
Hesse contre les arrêtés du 4 Août que nous venons de rece-
voir".
* Rien ne montre mieux combien noe députés étaient pea an dii^paion
de la majorité des esprits à Versailles qne le «ilenee profond qu'il» obur-
vent sur le inafcnifique discours de Mirabeau prononcé à cette oeeaaion.
Pas an mot d'éloges seulement !
' Le landgrave de Hesse-Darmstadt, héritier des comtes de Banaa,
possédait dans la Bisse-Alssce de vssles domaines, qot formaient en-
484
BBVCT D'ALSAflB
Lvn.
Lettre de l'archevêque de Bordeav|X
au êlagiitrai de SLratbourg.
Versailles, le i9 Sepletubre I7h9.
.Messieurs,
M. de Tiuklîeiin, président de la seconde chambre de
justice de U ville de Strasbourg me prévient que le mauvais
état de sa santé l'obligera de se rendre dans le mois prochain
à Strasbourg, et il me prie en conséquence de Toas autoriser
à convoquer les électeurs de la commune à Teffet de nommer
un autre député à TAssemblée nationale. Vous voudrés bien
en conséquence assembler eeuz qui avoient concoora à Té-
lection de If. de Turkheiro et les inviter à ikire choix d'nn
autre représentant pour remplacer ce député. Je vous prie
de m'euvoier la copie du procès-verbal de cette assemblée et
de l'élection qui y sera faite.
Je suis, messieurs, etc.
f L archoTéque de Bordeaux.^
semble la régence da Booxwiller ; dans cette ville résidait le consdl
administratif du souverain allemand ; c'est contre la réunion de ces
domaines, appelés encore de nos jours « le pays de Hanau * par les
populations rurales, que protestait le landgrave régnant de Darmstadt.
■ La rignatalre de cette |riêee était Jérôme-Marie Champion de Cieé,
archevêque de Bordt'aux, depuis 1781, après avoir été évèqne de Rho*
dez. Il avait figuré à rAssemhlée des Notables l'i avait été nommé garde*
des-soeaux le 3 août 1789. Renvoyé du luinislére en novembre 1790, il
refusa le sermeat à la Cuuslitutiou civile du cierge, émigra, rentra plus
tard en France et M nommé par le premier coaaal archevêque d'Aiz
en 1902.
Digitizea L7 GoOglc
L'AZAMB PIMDtâlIT UL BtVOUDTliOll TBàXÇàm 486
Lvm.
Lettre du Magistrat de StrasJioiirg
MM? dépuiéê àê kk viU^
StraabooiR. 1» Scptenlm im
M688i0ai8|
Nons croyons devoir fiiire passer par job mains la lettre
que nous adressons au ministre des finances en réponse à
celle qui nous est parvenue hier de sa part au sujet des
avances auxquelles la commune s'est engagée par son arrêté
du 5 de ce mois. Une partie des fonds avoit deja été remis
les jours derniers au receveur des domaines et nous avons
lait livrer hier une nouvelle somme de 105773 livres â sols,
sur la capitation et les vingtièmes. L*ordre des choses et la nature
de œs payemens pour lesquels il nous a fallu recourir à des
ezpédiens eitraordinaires ont paru exiger que les versemens
passent par les mains des receveurs, mais en prerenant le
trésorier auquel ils ont dû être transmis. La remise s*en
kn. en sus des engagemens courants du receveur des finances
envers le trésorier des troupes. Nous apprenons qo*il s*est
élevée quelque difficulté entr'eux à ce sujet, parce que le
trésorier refuse de recevoir ladite somme en payement d'une
ordonnance de fourage dont le remboursement ordinairement
assigné sur les fonds provenans des impositions de notre ville
n'auroil cependant, sans l'avance à laquelle nous nous sommes
décidés, été acquitté qu'à l'époque tardive de la rentrée sur
les contribuables. Mais nous devons regarder ces dissensions
entre les comptables comme étrangères à mm sacrifices, et
nous pensons pouvoir nous dispenser de nous môler du
compte qui en sera rendu au ministre.
L*e0senUel est que les fonds soient fidts à la disposition
du service de 8a Majesté, et nous avons hit tout ce qu'il a
dépendu de nous pour porter ce premier secours à une somme
efficace. Les autres payemens suivront iacessamment coiiXor-
mémeut à l'aperçu ci joint
486 nvin nfjoMàm
L'intention du ministre ne peut point avoir été, d'après
l'arrêté du 5, de compter de notre part sur des fonds eiinr
ordinaires indépendans et en sus du senriee forcé des impo-
sitions.
Les dreonstanees ne nous laissent anenns moyens snr an
excédant de secours de ce genre, et nous a?ons dft attiibneE
à l*erreor dn trésorier la persuasion qo*il nous a témoigné
à ce sojet
Nous TOUS prions, messieurs, de fiiire agréer an ministre
ce premier témoignage de notre bonne volonté et l'assurance
des efforts que nous ferons pour hâter les remises auxquelles
la commune s'est engagée.
Nous avons l'honneur d'être, etc.
Les H-éteura, CotmU et Magistral de la villô
de Stra^touirg.
' TiTX.
Ijettre du Magistrat de Strasbourg
à M. Neeker, wiUrôkur générai des finamoei,
Strasbourg, le 99 Septembre 1789.
Monseigneur,
Aussitôt à la réception de la lettre dont vous nous avés
honorés le 19 de ce mois, nous avons fait remettre entre les
mains du receveur des finances en exercice, la somme de
105772 Urres 2 sols sur la capitation et les vingtièmes et
nous STiona déjà fait TSiser la veille la somme de67125 livres
entre les miins du receveur i la régie générale, à compte des
octrois et sols ponr livre. Ces deux ptfemens montant ensem-
ble à 172897 livres S sons sont tout ce qu'il nous a été pos-
sible de fiire ponr le moment présent, mais nous espérons
être inoessament à même de remplir le surplus de nos engn-
gemens ponr Cure Tavanoe du montant des impositions ponr
Tannée dans l'attente que nous pourrons effectuer le rem-
Digitizea L7 GoOglc
L'ALBACB FBMDAIIT hk BtTOLOTION WSUJStÇàJOSM 487
pteement de ces sominee sor celles qoe produira le reoon-
Tmient successif des impôts sor les eontribaables.
Gependtnty comme nous ne devons exposer le serrice de
St Migesté à aucune incertitude sur cet objet, nous avons
cm devoir convenir avec te trésorier des troupes, des époques
auxquelles nous nous croïoiis assurés de pouvoir fouroir
le surplus des fonds.
Nous prenons la liberté, Monseigneur, de vous en adresser
ci joint Tapperçu ; il n'y aura, de notre part, aucun instant
de perdu, pour remettre succesâiremeol daus la caisse du
trésorier, les deniers dont nous pourrons disposer à cette
destination.
Le dévouement de nos citoyens pour la chose publiiiue ne
s*est pss borné à Tobjet des impositions, et vous ôles sans
doute instruit, Monseigneur, du succès de la souscription
patriotique, ouverte par quelques-uns d'entre eux.
Nous nous croirons toujours heureux, lorsque nous trou-
verons l'occasion de faire agréera Sa Majesté des témoignages
de l'attachement de ses fidèles sujets, les citoyens de Strasbourg
et de donner des preuves nouvelles de la confiance que, sous
un ministre sauveur de la patrie, nous mettons dans la
justice du gouvernement. Daignés, Monseigneur, dans les
circonstances délicates du moment, continuer à notre ville les
sentimens de bonté et de protection qu'elle désire mériter du
meilleur des rois, et du plus juste des ministres.
Nous sommes avec un profond respect, Monseigneur, vos
très humbles et très obeissans serviteurs,
ÏM Prékutt, Oomid ti Ma(/^^
de Sêra^ourg,
48B
BBVUB D'ALSAfll
LX.
Lettre du Magifitrat
otfir éèeniik de Strotbourg,
SliMboius, te I» Odobn vm.
Messieurs,
Nous nous empressons de vous prévenir qu'une lettre que
M. le commissaire du roi vient de recevoir de M. Necker lève
toutes les diflicultés que nous craignions devoir s'élever sur
la nature du secours que la ?tUe de Strasbourg a offert à
rEtat. Nous vous prions en conséqapnoe de ne pas fiiire près
de M. Necker la déclaration que nous tous a? ods demandée
par la dernière lettre que nous aTona en rbonneur de tous
écrire, qne oe secours n^est pas une contribution extraordi-
naire, mais seulement nne sTanoe des impofdtions ordinaires.
Nous croyons de?oir tous Informer, MM., qu'il est arriTé
plusieurs fois qne les ^èeesque tous annonciez avoir jointes
à TDS lettres, ne nous sont pas parvenues.
Nous avons l'honneur d'être, Messieurs, avec ud entier
respect, vos très-humbles serviteurs, etc.
Les Prétewrt, Cumul et Magutrat de la viUê
dê Sinubourç,
Déclaration de la ville de Strasbourg
à r Assemblée nalionale.
La Tille de Strasbourg, d-deTant République souveraine,
relennt nu6mentde TEmpireet réunie librement à la France^
en verto d*nne capitulation qui lui oonfirme tous ses anciens
privilèges, droits, statuts et coutumes, conformément au traité
de paix de Westphalie, conGrmé par celui de Nimègue, capi-
tulation que Louis XIV a promis foi et parole de roi d'en-
tretenir, garder et observer inviolablement de point en point.
l/àiBàXm VMKDàKT LA ■«▼OLDTION TBAMÇAIBB 489
et d'empêcher quil n'y «oit contreTena directement ou indi-
rectement
Cette nlle en rendant hommage an patriotisme qai a gaidé
rAflflemblée nationale dans eee décréta do 4 Août dernier et
jours suivants désireroit de lui offrir le tribut d'un abandon
entièrement conforme aux sacrifices qu'elle a décrétés; mais
si cette ville renonce avec empressement à tous ceux de ses
droits, dont elle croit le sacrifice utile à l'Etat, il en pst d'au-
tres, sur lesquels il est de soo dt voir d'exprimer ses réserves
de Ja manière la plus claire et la plus précise. Elle charge
en conséquence ses députés à l'Assemblée nationale de
déclarer :
L
Que la ville de Strasbourg, distingnée dès les premiers
temps de sa soumission Tolontaire, par son aèle et m fidélité
pour son souTerain, défendra par tous les moyens qui seront
en son pouvoir, Tautorité légitime dn roi, auquel seul appar-
tient le pouvoir exécutif suprême, et le droit de donner par
sa sanction, la force aux lois Dûtes par le corps législatif dë
la Dation.
n.
Que quoique sa capitulation lui assure l'exécution de toutes
contributions et autres payemens, son patriotisme et son
amour pour le meilleur des rois la porte bien Tolontiers à
renoncer à tons ses privilèges en matière dimpôts, et qu'elle
continuera d'acquitter sa part dans les oontributions de
l'Etat de quelque nature qu'elles soient, mais elle peut espé-
rer sans doute, que lorsqu'elle s'engage à partager, propor-
tionnellement à ses tacnlIéSf toutes les charges publiques,
elle ne supportera plus dans leur entier, celles dont l'objet
seroit l'intérêt commun de la province, ou l'intérêt général
du royaume, el elle ne doute pas qu'en tout état de choses
la répartition individuelle de la somme pour laquelle elle sera
imposée, ne lui soit conservée.
480
m.
En fie soumettanl à raboUtion du droit exclusif de la chasse,
elle ne se permettra qu*ane remarque sur la nécesaité de
prendre des mesurée efficaces, pour arrêter tonte Tîolatioa
du droit de propriété, qni poarroit naître par l'abus d*ane
loi qui ne veut que la protéger, et de réprimer le danger du
port d*armes.
IV.
La religion protestante étant non seulement tolérée à Stras-
bourg, mais établie légalement en vertu des traités de paix
dont la capitulation a conûrmé les dispositions relativement à
la ville de Strasbourg, la commune stipule expressément,
qu'il ne sera dérogé en rien à l'état de cette religion dans la
ville et ses dépendances : qu'une égalité parfaite, quant à
Texerdce du culte public et Tadmission aux charges, sera la
loi commune des religions catholique et protestante^ que celte
dernière religion sera maintenue dans la possession tranquille
et imperturbable des biens d-devant ecclésiastiques et fon-
dations qui lui appartiennent, tels que le Chapitre de Saint-
Thomas, rUniversité, le collège de Saint-Guillaume, etc., et
que sa propriété à cet égard sera garantie solemnellement
V.
Louis XIV de glorie ise mémoire ayant pareillement main-
tenu la ville de Strasbourg dans le droit d'élire son Magistrat
dans les difTérens collèges de justice et d'administration, et
lui ayant coutirmé ie dernier ressort en justice criminelle,
et jusqu'à la concurrence de mille livres en matière civile,
ainsi que la eonnoissanoe exclusive des objets de police, arts
et métiers: la commune est d'autant plus fondée à demander
d'être maintenue dans cette jouissance, qu'elle ne blesse
aucuns droits^ et que tons les membres des diffi&rens dépar-
temens du Hsgistrat, soit de justice, soit d'adminislratioii,
étant tous éhis librement par les représentans de la bonr^
geoide, ce mode, loin d'être un privilège particulier, entre,
Digitizea L7 GoOglc
L'ALSÂOB PIMDANT Là. ttTGLDTIOH VBAHÇAUB 401
d'après les principes de rAneoiblée nationale, dans le drdt
eommnn de la nation.
Si par les dispositions qui seront adoptées pour Tordre
jodieiaire» il étoit établi de noaraux tribonanz en Alsaoe,
la Tille de Strasbourg demande arec eonflanee que les siens
obtiennent au civil une attribution aussi étendue, que celle
d'aucune autre instance intermédiaire. Le droit de jurisdic-
tion, et le ressort dont elle jouit dans ses bailliages en vertu
de son ancienne possession confirmée par arrêt, l'élève déjà
eo quelque sort*; au rang de préaidial, et elle ne peut redouter
aucun trouble dans une propriété garantie par des traités,
et d'autant plus saerée, que oe droit, en formant entre le
seigneur et ses justiciables une rélation de protection et de
conilance, assure la marebe des albires.
Elle fonde sur les mêmes titres une redamation positive à
l'égard de ses maîtrises et corporations d'arts et métiers.
Yl
Sa Majesté ayant assuré à la ville toute liberté et jouis-
sance de tous ses revenus, droits, ponlenages et commerce,
ainsi que de sa douane, elle peut d'autant plus espérer d'y
être continué, que ce revenu suflit à peine aux dépenses que
le serrice public exige : elle doit être pareillement maintenue
dans son droit exclusif de la navigation du Bbin, dont le
Sonvemement a tellement senti rimportance pour TËtat en
général, par TntiUté considérable sur tout qu'il a retiré
pendant la guerre, du service des bateliers strasbourgeois,
qu'il l'a toujours protégée avec force contre les entreprises
des princes riverains de ce fleuve.
Les relations commerciales de la ville étant beaucoup plus
actives avec l'étranger qu'avec la France, le reculement des
barrières seroit la ruine de son commerce, en môme tems
qu'il enleveroit à la province la branche principale de son
industrie (la fabrication du tabac) et le commerce de transit
et d'entrepôt, qui de?ieadroieat l'un et raatre le partage de
rétranger.
vn.
Elle est trop eoii?aiiieae de l'éqnité de rAseenblée natio-
nale et du respect dû au droit de propriété, seul fondement
de la société, pour craindre que les prestations sogneuriales
que cette ville perçoit dans ses quatre bailliages, en Tertu
des droits régaliens et de la supériorité territoriale qui lui
ont toujours appartenus, et qui ont été confirmés par sa
capilulalion, ainsi que par lettres patentes et arrêts du Con-
seil, puissent être confondus avec les droits féodaux connus
en France; quant aux corvées, pour lesquelles elle perçoit
une prestation pécuniaire, elle observe qu'elles forment le
principal produit de ses seigneuries, qu'elles sont une véri-
table propriété acquise à des titres onéreux, que loin d'être
ce que sont les simples corvées seigneuriales eu France, elles
forment un impôt de souveraineté, qu*on eût pu percevoir
souH la forme d*une subvention territoriale, ou sous tonte
autre dénomination analogue.
Enfin parmi les drolls de la ville de Strasbourg, il en est
un trop essentiel au maintien de la police et trop nécessaire
à la tranquillité, que doit se proposer pour but une adminis-
tration municipale, pour ne pas être confirmé, celui de n ad-
mettre que librement et de son gré un individu à la partici-
pation de la commune ; elle le regarde comme très important
à l'ordre public pour ne pas le réclamer expressément
Telles sont les concessions, auxquelles la ville de Stras-
bourg a pu se prêter, et les réserves qu'elle a dû stipuler.
Ses relations sont si peu analogues à celles des provinces de
riotérieur, sa propriété et sa conservation sont si importantee
pour le royaume, qu'elle n'exprime ses réserves qu*avec la
confiance que lui donne la conviction de leur justice.
Quand elle oabfieroit, qu'autrefois république libre eUe ne
Digitized by Google
L'ALSAOS PKMOAKT la BftVOLDnOM VBANÇAI8B 4SS
s'est rendue qu a des conditions, dont la violation seroit celle
du contrat qui la lie à la France; qu'elle a traité avec le
roi, en vertu de la plénitude du pouvoir dont il étoit revêtu,
que la foi des traités est sans doute aussi sacrée à la nation
que les engagemens contractés envers les créanciers de TElat;
que le maintien de ces traités garantis par des puissances
étrangères importe ao sistème germanique, la commune
réclameroit cependant encore Texéculion de ces réserves,
comme une partie de la propriété de TBlat même, intéressé
à ce que la prospérité d'une de ses parties ne soit pas
sacrifiée à l^appareaee d'un» amélioration et à un sialème
d'aniformité.
Fait et décrété en l'assemblée générale des echevins, repré-
sentans librement élus de la commune de Strasbourg, le
premier jour du mois d'Octobre, Tan mil sept cent quatre-
vingt-neuL Signé: le Baron de Neobnstein, stettmestre régent;
PonOT, ammeistre régenté
AoD. Rmss.
fLa miUê «mprockam nmméroj
* Cette déclaration, comme on le vorra plus loin, fui présentée par
M. SchwBDdt, député de la ville, à 1 Assemblée nallunale, dans sa séance
do 10 août. Elle y « donna lien à va paa de marmare », quand, adoa
la tradition parlMnentaife alors établie, les seerélaim de TAssêniblée
donnèrent leetnre d'an résumé seulement de la pièce déposée sur le
bureau. Ce murmure aurait été plus vif encore si la Constituante avait
entendue, dans leur entier, les accfnts énergif|U''S de cette « ci-devant
République souveraine », refusant de sacrifier ses droits « à i apparence
d'nne aniéliontîon et à an aittàme d'aniformité. »
MATÉRIAUX
roui 8BETIE A
L HISTOIRE DE LA Gl'ERRE DE TRENTE ANS
tirés des archives de Calmar^
4 upieinbn i6S5-3i amii 1636.
Disette à Golmar. 1a garnison menace de partir.
Louis Xm demande à la ville de continuer à
fournir le pain aux soldats. Achats de blé à
Strasbourg, à Benfeld. De nouveau député à Par
ris, Hogg présente un mémoire sur les moyens
de ravitailler les places fortes et de délivrer
FAlsace de la présence de Tennemi. M. de Pol-
helm, agent de Cîolmar à Paris. lie cardinal de
Ia Valette se poxte au secours de l'Alsace. Négo-
ciations pour la pa&z. Cîolmar intervient Betour
de Mogg et résultats de sa mission. Péage indue-
ment perçu à Sélestadt.
Commencée en Alsace, la campagne de 1685 se termina en
Lorraine. Colmar aurait enfin respiré, n'eut été la disette.
La gelée et les ennemis avaient également compromis la
récoite el, iadépendammeut des habitants, la ville avait à
nourrir sa garnison, les magasins français étant hors d'état
de poorroir à sa sabsistaace. Bile aYoit fourni lOOOquartenx
de blé à rarmée du duc de Rohao. Le pain préparé pour
* Voir la livr&iâoa avhl-nui-jaia 1878.
Digitizea L7 GoOglc
UISTOIBB DB LA, OUBRRB DB TBKMTS ANS
495
celle du maréchal Caumont la Force avait absorbé 300
quartaux, et les avances à la garnison ne montaient pas à
moins de 200 quartaux. Les approvisionnements diminuaient
au point qu'il fallut rationner les bourgeois. On prévoyait
Tépoque où toute distribation aux soldats serait impossible.
ManiGamp parlait bautement de se retirer avec ses troupes;
il s'était même déjà présenté devant le magistrat, pour loi
demander de constater par écrit qn*oo ne pouvait pins lui
fournir de viTres.
La Tille avait une première fois mis des députés en route
pour la cour, vers le 20 septembre; mais la présence des Im-
périaux ne leur avait pas permis de passer outre : à deux
lieues de Vie, ils durent rebrousser chemin et ne firent qu'une
traite jusqu'à Saverne, où ils arrivèrent après être restés en
selle pendant trente-six heures. Ils revinrent à Colmar le 8
octobre. Dans l'extrémité où elle se trouvait, la ville demanda
conseil au marquis d'Hoquincourt, depuis maréchal de France,
qui commandait alors à Sélestadt, et qui, sauf ses démêlés avec
Manicamp, dont il ne voulait pas reconnaître l'autorité, avait
toujours témoigné beaucoup de bonne Tokmté dans ses rap*
ports avec le magistrat. (Lettre à d'Hoquinoourt, du 4 octobre.
Hoqnineourt dépêcha un gentilhomme au roi et an cardinal
Richelieu, pour leur exposer la situation de Colmar. En môme
temps il écrivit à la ville pour la rassurer sur le compte de
sa garnison : ce serait, disait-il, une grosse faute que de la
faire partir, et M. de Manicamp est incapable de la commet-
tre : mais tout en répondant de lui, le gouverneur de Séles-
tadt donna sa parole qu'il se jetterait dans la ville, et mour-
rait plutôt que de Tabandonner.
Les dépêches dont le marquis d'Hoquincourt s'était chargé
parvinrent à leur destination. Le 11 novembre, le nd fit
réponse à Colmar que « les ennemis étant entre son armée
et la ville, il n'y avait pas encore moyen de la soulager pour
496
BEVUE D ALSAOB
ce regard, soit en lUnnt passer des blés, aoit en eoYoyaDt les
montres qui sont dues à la garnison, » mais il promit de
donner ordre au plus tôt à l'envoi des fonds nécessaires;
dans l'iîilervalle, il con?ie le magistrat de continuer à fournir
ce qui est le plus nécessaire pour la subsistance du soldat,
qui, de son côté, n'épargnera ni sa peine , ni sa vie, pour
garantir Colmar des entreprises de l'ennemi. Le roi écrivit
aussi à Manicamp et à la ville de Strasbourg, « afin qu'elle
aide ses voiains de grains, autant qu'elle pourra. > (Original.)
Colmar n^avait pas attendu l*intenrention de Louis XIII,
ponr tenter nne démarche auprès de Strasbourg. Le 29 sep-
tembre, il loi avait envoyé Jonas Walch et Ifogg, qui obtin-
rent la permission d'acheter quelques blés ehes les habitants.
Cet achat procura à la ville à peine 400 quartanx, et malgré
la royale demande, Strasbourg ne voulut, à aucun prix, auto-
riser de nouvelles sorties de blé (Prnt. miss., lettre àu~
novembre 1635. et lettre de Strasbourg du 11 mars 1636).
Bien avant que la lettre de Louis XIII parvint à Colmar —
elle ne fut remise Que le y^^^^, — la situation critique où
la ville se trouvait, la décida à faire partir un nouveau député
ponr Nancy : c'était encore une fois le stettmestre Jonas Walch,
dont les instructions» datées du t8 novembre (viens style), por-
tent qu'il remettra an gouverneur de Nancy, le comte de
Barrault, des lettres destinées an roi et an ministre, et quH
s'abouchera avec le duc d'Angonlême et avec le maréchal
Gaumont la Force, pour leur remontrer la nécessité où la
ville se trouvait de recevoir soit du blé, soit de l'argent pour
s'en procurer. Cette seconde tentative échoua comme la pre-
mière, et à peu de jours de là, la ville recourut de nouveau
à Jean-Henri Mogg, qu'elle chargea de lettres pour le roi. pour
Richelieu, pour le duc d'Angouléme et pour Caumont la Force,
datées du ^^^^^ Une cinquième lettre est adressée au
duc de Saxe-Weimar et datée du -jj-novembre {ProLmm).
Cette fi>is Mogg ne voyageait pas seul. llaoicamp« le gouver-
Digitizea L7 GoOglc
mSTOmE DB LA aanODI DB TBBMTB ANS
497
Dear de CSolmar, loi avait a4ioi]it plndeon offlden qui de-
faleiit, de leur edté, fendre eonpte de laaitiiationdeCkdiiiar
et de sa garnison.
Mogg et ses compagnonâ prirent par le Holmack, où ils
furent reçus très honnêtement par le commandant, M. de
Manière. De là ils se dirigèrent par les Hauts de Ghaumout
(Hautes-Chaumes) vers Gérardmer. Arrivés au Valtin, ils
apprirent que le duc Charles de Lorraine avait passé le
dimanclie précédent noTembre, à Gérardmer aTec 800
eheranx* se rendant à Thann oa en Bourgogne» et que son
armée était pœtée depuis Tool jii8^*à JiireooiirL D éUdt
alors minnit Gee noarelles ebligèrent la petlle troupe à
prendre par Grange; elle ne fitqn'nne traite joeqn'à Spinal,
où elle anîTa taenreueement, aprèe nne marche de trente
beofei euiB débrider. L'ennemi avait été préTenv de eon
voyage et, au Valtin, leehabitente Pavaient signalée aux Lor-
rains établis à Gérardmer, qui s'étaient mis à sa poursuite
avec 200 chevaux et autant de paysans armés d'arquebuses.
D*Ëpinal Mogg écrivit en français à Manicamp (Lettre des
5 6
-j^ et ^ novembre), pour l'engager à aller brûler Gérardmer
et le Valtin, où il trouverait beaucoup de vivres. Il ne fallait,
disait-il, que 400 mousquetaires et 100 chevaux pour cette
expédition, qui aérait très utile aux intéréte du roi.
llo0K eontinoa sa route, 8*enqaérant partent de grains et
da moyen de tes amener à Golmar. A Damey, le gonvemear,
M. de Manrepas, oflDrit de Ini proenrer quelques milliers de
quartanx. A Mirecourt, te colonel Gestion lui promit d'esoor-
ter te convoi, sll en recevait l'ordre. De là, il se rendit auprès
du maréchal Gaumont te Force, qui, toujours afleettenné à
Colmar, s'engagea è lui envoyer, sinon de Daruey, du moins
du Bassigny, deux à trois mille sacs de blé. Bernard de Saxe-
Weimar, le cardinal La Valette ne se montrèrent pas moins
touchés de l'extrémité où se trouvait Colmar, Le premier
offrit une escorte de mille dievaux et plus, et parla môme
iimiv«ii»8«rt0-r AuiAd. 22
4»
BBVUB ]>*ALi4Cni
de se rendre lui-même à Colmar, si le salut de la ville l'exi-
geait Ce fut le cardinal qui témoigna le plus de zèle; il pro-
mit d'agir lai-même pour bftter les dispositions des muni-
tionnaires, et se fit expliquer de quelle manière il aenit
poflBible de mener à iKmne fin le nritiillomeDt de GeloBar.
GrAoe à ces eflbrle féonls, Mogg poQTiit espérer an prompt
secoors, et 11 ne mancpiait plos qae des moyens de transport
pour fidre affluer les subsistances à Colmar. On attendait
précisément 400 Toitnres de Ghâlons, et Mogg espérait qu'on
trouverait à Nancy, à Toul, à Epinal, à Mirecourt, à Darney
de quoi les compléter. Il donna toutes ces bonnes nouvelles
à ses commettants dans une lettre datée de Nancy novem-
bre. Le maréchal qui avait en ce moment ses quartiers au-
tour de cette ville, devait, le lendemain, se rendre à Toul et
dans le Bassigny. De leur oôté, Bernard de Saxe-Weimar et
le cardinal La Valette s'étaient avancés l'ayant- veille jusqu'à
Morange, pour suivre Galles qui se retirait vers l'AlsMse^ et
pour le eombattre partout où Us le joindraleni Les généraux
étaient outrés contre H. de Bnry, le commandant de Saveme,
alors prisonnier dans la citadelle de Nancy, qui iTait rendu
aux Impériaux la place qui lui était confiée, avec le cbâtean éè
Haut-Barr : c*était un a?i8 an lecteur pour Manicamp, qui pa^
lait loujoui s de se retirer de Colmar avec sa garnison. Mogg lui
donna à comprendre que ce serait la ruinede son honneur, de
sa réputation et de sa fortune. (Lettre du même jour à Jonas
Walch). Il recommanda aussi à la ville d'organiser un ser-
vice de dépêches pour transmettre aux généraux toutes les
nouvelles qui lui parvieodraient d'Allemagne^ et de leur écrire
derechef pour insister sur le prompt secoure dont Golmar
avait besoin. La YiUe suivit ce dernier conseil et éeririt, le
^ novembre» an due de Saxe-Weimar, an cardinal de Le
Valette et an marécbal Gaumont la Force. La seule réponse
qni existe, est celle du cardinal, qui manda an magistrat, de
Tonl, S6 décembre, qu'il n*aTait pas manqué de donner avis
Digitizea L7 GoOglc
BDTOmi DK LA. OOIBBB DB TRENTE ANS 4P9
aa roi de Téltt des aflUres de CSolmtr, en l'assurant < que sa
lujeslé toa tèllA réflexkm qae mérite rimportance de la
Tille, Taffeetion qn*elle a toajoora eu pour Bon service et
le désir qu'elle a de se la conseryer. >
Cependant Mogg ne se faisait pas illusion sur toutes ces
protestations. Il comprit qu'à moins d'ordres d'en haut, per-
sonne n'agirait. De Nancy il se rendit donc à Paris. Une lettre
du x^^^-» datée de Ruel et adressée à son ami Jonas
Walch, reod compte de ses premières démarches. Il n'avait
pas encore eu d'audience du roi, mais il devait voir le car-
dinal Richeliea le lendemain. Servien avait fiût à Hegg Thon-
nenr de Feamiener dans son carrosse à Paris. Le député saisit
roecasion ponr Tentretenlr de ce qoi lui tenait à cœur. Servien
loi donna les meilleures assurances pour te succès de sa
mission; il lui promit que sa m^jeste ne regarderait pas à
la dépense, pour procurer des subsistances à la garnison et
pour établir des magasins en prévision de l'avenir ; il l'avertit
des démarches à faire, des discours à tenir, et lui demanda
s'il se chargera lui-même d'acheter des blés en Suisse, à
Bourg en Bresse et à Genève. Un agent que le roi avait
envoyé en mission à Strasbourg, un M. Bartoli (?), avait déjà
ordre de fidre acheminer des grains de Bâie à Golmar, et
Ton avait consigné ponr cet àcbat S8000 livres chei un
négociant bâlois.
Hogg présente aux ministres un mémoire, où il ne se borna
pas à plaider U cause de notre ville; il se permit même
de donner ses vues sur te conduite des alhires de la Fhmce
en Allemagne. Il ne cacha point la vérité. Les ordres que le
roi avait donnés, pour solder les avances de la ville et pour
fournir des vivres à la garnison, n'avaient pas été exécutés ;
l'ennemi était autour de Strasbourg et de Benfeld, et les habi-
tants sont tellement réduits, qu'ils ne peuvent pas faire de
semailles, et que plusieurs mangent du pain de gland. L'is-
sue de cette situation n'était pas douteuse : tente de pain,
500
REVUE D ALSAOB
Golmar sera obttgé d*ooTrir ses portes aax Impéritox sans
coup férir, n font donc que le secours soit prompt Told le
plan qae Mogg exposa dans ce but, au nom de ses eommek-
tants :
1° Faire acheter du blé à Darney et à Bourbonne jusqu'à
concurrence de six mille sacs de froment, le résal à 4 écus
du roi; les mener à Epinal sous escorte et de là à Colmar,
par le passage du Bonhomme, le seul dont les troupes fran-
çaises fussent encore en possession depuis la perle de Saveme;
Mogg igottte que c'est grâce à Manicamp et à son hearenz
coup de main sur le château de Hohnaek.
9* Faire aclieter à t Rouyre », proche de Bourgogne , en
Suisse et à Bourg en Bresse, 10 on 10000 sacs de blé, qu'on
pourra mener de Bourg à Bâle par Morges, TTerdon, Midaa
et Soleure; de Bâle les fUre diriger sous escorte à Golmar.
Au moyen de ee grand approvisionnement, on assurerait la
subsistance, non seulement de la garnison de Golmar, mais
encore de celles de Sélestadt et de Hagueiiau.
8° Donner à Manicamp une armée volante de 4000 hommes
à pied et mille chevaux, pour reprendre le passage de Thann,
les Tilles d'Eosiâbeim, de Markolsheim, le cb&teau deGuémar
qui commande le passage principal du pays, tant par terre
que par eau, et que M. de GhastUlon UTsit rendu mal à pro-
pos au doc Charles de Lorraine.
4* S*emparer de Rheinfélden, où se troufe sur le Rhin un
pont de pierre de grande importance ; par là on empêcherait
les cantons catholiques et Tévdque de Bâle d'apprortiionner
Brisacb; détruire tes deux antrse ponts du haut Rhin à
Seckingen et à Lauffenbourg ; créer des 'magasins à Rhein-
feldcn à l'instar de ceux de Golmar, et envoyer 4000 hommes
par le col du Bonhomme et par Rheinfelden ; faire des diver-
sions dans le margraviat de Dourlach, autour de Brisacb,
qui n'avait dans ce moment que 300 hommes de garnison;
dans le Wurtemberg ou contre les Tilles du lac de Ck)nbtance :
mSTOIBB DB Là QDBBB SB TBBMn AMB
601
•par là Mogg se promettait d'empôdier Gtllas de rentrer en
Lorraine.
5* Donner à Manicamp le goaTemement général de la
haute et basée Alsace et, ce fidaent, mettre fin au conflit
sonleré par M. d'Hoquincourt, qai refusait de reconnattre
l'aulorité de Manicamp, sous le prétexte mal fondé, au dire de
Colmar, que Sélestadt oe fabait point partie de la haute
Alsace.
6° Envoyer à Colmar un antre régiment, ou donner com-
mission au ûls de M. de Manicamp d'en lever un, aûn de
mettre fin aux déportements de la garnison actuelle, qui ne
respecte ni Tbonnenr des femmes et des filles, même de
bonnes fiimilles, ni les propriétés des particullera.
7' Faire tenir leur montre on solde aux deux compagnies
de chefao-légers et de dragons levées par IL de Manicamp,
et fournir les fonds pour former une compagnie allemande.
8* Flaire retirer aux offiders et aux soldats les dievauz
auxquels ils n'ont pas droit.
9° Soumettre les vivandiers, si la ville juge nécessaire d'en
conserver, aux mômes péages que les bourgt^ois.
La suite fera voir de quelle manière les conseil^ de la ville
ont pu influer sur les plans et les résolutions du gouverne-
ment (rancais
Mogg eut la bonne fortune d'être admis au conseil des
ministres^ samedi décembre. Ses démarcbes précédentes,
le témoignage du margrave Frédéric de Bade-Donrlach,
que lee événements de la guerre avaient dépouillé de ses
états, et qui se trouvait en ce moment à Paris, les dépêches
de Manicamp^ et surtout un récent courrier de H. d*Hoquin-
court, avaient ouvert les yeux sur Tétat précaire des
affaires du roi à Colmar et en Alsace, et, après une longue
discussion, il fut décidé qu'on enverrait un commissaire, M.
Gagnol, spécialement chargé de pourvoir Colmar de blé, et
qu'on mettrait à 6a disposition 1100 chevaux d'artillerie. On
608 BKVOB D'AL8A0B
peut admirer en cela l*hoDn6te 8aT0ir*ftdre deM<w: sans doute
il était de la plus hante importance de conaerrer en Aisaee
les placée que la France y occupait; mais an milieu dea aiEdree
et dea agitationa de la cour, ce n*était pas un mince mérita
d*ayoir su s*oayrir un accès jusqu'aux ministres. Mogg cite à
ce propos l'exemple du margrarede Bade-Doarlach, qui, après
un séjour prolongé à la cour, n'avait pu obtenir enrore d'au-
13
dience, ni de Louis XIII, ni de Richelieu, et qui, le décem-
bre, dut faire antichambre pendant deux heures chez le père
Joseph, avant d'en obtenir un entretien de quelques instants.
Dana sa mission, Mogg avait un devoir pénible à remplir,
n ne pouvait dénoncer rindiadpline de la gamiaon aana incri-
miner le gouverneur, If. de llanicamp. On savait d'antre part
quMl ne ae fidsait paa faute de parler d*ahandonner la place,
et aea propoe inoonaldéréa, aes démêléa avec d*Hoquincourt
étaient autant de griefs que aea ennemia ne manquaient point
d'exploiter. Mogg eut occasion de e'expliquer à ce anjet avee
M"" de Manicamp, qui ne put retenir ses larmes, en songeant
au danger que courait la fortune de son mari et l'aTenir de
ses enfants. Sans s'inquiéter ni de la rigueur de la saison, ni
du mauvais état et du peu de sûreté des routes, elle résolut
de rejoindre M. de Manicamp. Son esprit et son courage, disait-
elle à Texcelleat Mogg, qui Tadmirait, lui valaient assez de
crédit auprès de son mari, pour Tobliger à réprimer les dés-
ordrea et Tinaolenoe de la garniaon, et elle chargea le député
de Golmar d'aaaurer aes commettanta que tout irait mieux à
ravenir. (Lettre à Walch, ~ décembre i6S8).Bn attendant»
Mogg obtint une lettre patente, datée de Saint-Germain, 16
janvier 1686, par laquelle le roi ordonna à toua lea chefe,
officiers et soldats de la garnison, de mettre fin aux abus, aux
dépenses superflues, aux infractions à la discipline dont
Golmar s'était plaint.
Lors de son premier voyage à Paris, le syndic s'était mis
en rapport avec M. Tilman de Polhelm, qui y représentait le
Digitizea L7 GoOglc
BIBTOIBB DB LA GOBBIIB I» TBEMTl AMB
608
knd^ve de Heise. Beeonnaiflsant It néeesBité où se tmvait
CSotanar d'avoir an afeni s|»édal près la ooor de France, il
Ini afait proposé de se charger également des intérêts de la
ville. Quand il revint à Paris, il passa avec Polhelm, sous la
date du 24 janvier, un traité qui en faisait le mandataire de
Golmar auprès de Louis XIII, du cardinal Riclielieu et des
autres minislres. En échange de ses servicefî, la traité lui
assurait 240 francs d appointements. Au retour de Mogg, cette
somme fut portée au double
On peut croire que Mogg n'était pas seulement chargé des
aibires de Golmar. Pendant son séjour à Paris, les villes de
Kaysersberg, de TQrkh^m, de linnster et d^Ammerscbwihr
obtinrent, le 4 ftfrier, la confirmation du traité qu'elles
avaient passé nagnére avec le résident de l'Isle, ponr se
mettre sous la protection de la France, et si Mogg ne pré-
senta pas loi*m6me leur requête à la eour, du moins peut-
on supposer qu'il procura à leurs députés l'accès des
ministres.
Ce ne fut qu'après toutes ces démarches, que le cardinal
La Valette commença à s'ébranler. Notre ville en avait déjà
eu la promesse dans la lettre du 23 décembre, et elle lui
avait répondu le : < Nous entendons le généreux dessein
que vous aves de venir an secours de vos fidèles serviteurs. . .
Il n*y a, selon notre avis, point de danger de passer avec
seolement quelques cents chevaux et inbnterie, puisque les
troupes ennemies, ft»rt fiitiguées et quasi demi-mortes de
ihunine et travaux en Lorraine, ne peuvent pas empêcher
les courses de M. de Hanicamp avec peu de gens de la gar-
nison, quoique leur quartier ne soit pas à plus de quatre
lieues d'ici. Tout aussitôt qu'ils entendront la venue de votre
éminence, nous espérons qu'ils chercheront le chemin pour
passer le Rhin » (Prot. miss. gali). Cet échange de dépêches
était l'avant-coureur de l'expédition que le cardinal allait
entreprendre ponr porter secours aux garnisons françaises
80A
en Alaaoe» el qui «ni pour eflbt d*oUig«r GaUis à r^iooor
le Rhin (CL LagniUe, Histdre d'Abace, eeeonde partie^ pf.
130-181, et MéiDOires de Riebelieii, eoUeelkm Hicbaiid et
PoojonUt 8^ Mb, ton. IX, p. 96). Il eeraît iotérasMiit de
poQfoir étudier celle campagne dane dm docoinenle; mal-
heureusement le dossier est très pauvre en renseignements
sur ce sujet, et il faut se contenter de glaner en passant
quelques indications clairsemées.
Dans une lettre du -^^r5^^^5^^, la ville fait part au mar-
:> janvier ■ *^
quis d'Hoquincourt des nouvelles qu'elle avait reçues du car-
dioal La Valette. Elle lui annonce en même temps que,
l'avanl-Teille, 600 Impériaux, tant cavaliers que fantaseiiie^
avaient passé le pont de firieaeii poor aUer défiuidre le paa-
BBge de Thaon (JPirot min, galL). Peot-ètre faat-il conclure
de là que les prépacatib da cardinal n^araient pas échappé
à Tennemi et qu'il s'apprêtait à le repousser. Quoiqu'il en
soit, tonte traee do pasaafe de l'armée française en Alsace,
a disparu. Une lettre du 7 février (vieux style), adressée
par Jonas Walch à Mogg, se réfère aux uouvelles quMl lui a
données précédemment de l'arrivée du cardinal de La Valette
avec un convoi de 17 à 1800 résaux de blé. Pour ce qui
concerne les suites de cette expédition, comment, devant les
Français, l'ennemi se retira en désordre jusqu'à Worms, tout
en maintenant roccupation de Saverne, d'Obernay et de
Rosheim, Walcb 8*en remet au porteur de la lettre, un offi-
cier de la garnison, nonmié M. de Hourtebise, du soin de
donner les détails. Lss 17 à 1800 sacs de grains étaient un
iàible apport ; il n'avait pas été question de couvrir la ville de
ses avances; rien que depuis le départ de Blogg, elle avait
fourni de nouveau à la garnison 1918 quartaux. Onand il
s'agit de ravitailler Haguenau, elle dut céder au cardinal les
400 sacs qu'elle s'était procurés à Strasbourg, el qu'elle n'a-
vait pas encore pu faire venir. Telle était l'insuffisance des
ressources^ que Golmar ût à La Valette et • à Tintendant de
Digitizea L7 GoOglc
BBTOIBB DB LA OUIBRB DE TREKTB ANS
Ô05
la justice et iHianceB ée son trmée, le eélèbre et malbeomK
François-Auguste de Thoa, une avance de 4000 rixdalee,
remboursables en six semaines, « pour subvenir aux néces-
sitez de ladicte armée et aclmptz de blé qu'il convient faire
pour les avitlailleraents des places d'Alsace. » De Thou en ût
deux reconnaissances en son nom et au nom du cardinal,
Tane et Tautre datées du 1 1 février, la première de Gocque-
nem (Kogenheim), la seconde de Strasbourg. Cependant, dV
pvèe k lettre d-deesos de Jones Waleb, Hagneata n'eunit
reça en tout qae 400 réaanx, plna 60 quintaux de poudie
achetée à Benfeid, Straaboarg ayant reAué tonte fonrniture
de Timi et de mnnilions. Le 11 féTrier, le cardinal La Va-
lette était de reloar en Lorraine: sons cette date il écrivit
an etettmeetre Walch qu'il aatiefera ponetneUement à ce que
M. de Thon avait promis de sa part
Il est vrai que cela ne se fit point sans difficulté. Les
fonds déposés à Bâle, qui devaient servir à acquitter cette
dette, furent un moment frappés de saisie par le commis-
saire général de vivres Gagnot. D'un autre côté, la ville dut
faire agir à la cour pour obtenir un laiseer-passer pour 300
quartaux de grains pour rensemencement, achetés à Benfeid,
et dont M. Décampe, le noatean gonvemeor de Sélestadt
voulait s*eniparer (ML nUu,, lettre i Mogg du 17 lévrier).
U est certain qne la disette était extrême. Malgré les achats
que la ville lUsalt frire, le blé manquait de plus en plus.
A rbdpital on dut réduire la pitance dee pauvres (Lettre à
Strasbourg du t7 février). Au dehors la situation était plus
pénible encore. Les privations atteignaient les plus hautes
familles. Jacques de Ribaupierre écrivait à Colmar, le
^3 "t" ^636, que, ne pouvant plus pourvoir à l'entretien de
sa maison et de sa famille, il le priait de lui avancer ou de
lui vendre 10 ou 12 sacs de blé.
Cependant les belligérants continuaient à négocier. La
maison d'Autriche essajait de reprendre son avantage en
r
Digitizoa Ly Li(.)0^le
006
dtrisint ses adfeniires. Elle s'efforçait de persuader à U
SaMe qae, ai elle aéparait aes intérika de eeuz delà France,
elle pourrait oMeoir de meiileores oondilioiis que par on
traité commun aux deux couronnes. Il semble qae Golmar
eut connaissance de ces menées de la diplomatie impériale,
et pendant que Mogg sollicitait auprès de la cour de France,
pour faire comprendre la ville dans la paii générale, elle
envoya, le 17 avril, un mémoire à Mockhel pour se recom-
mander à la sollicitude du grand-chancelier OxeQStiem, mais
qui n'était éridemment pas destiné k lui seul.
C'est en quelque sorte une préparation à VApobgia Colma-
tiêntiSy qu'elle adressa plus tard an congrès de Munster. Aux
yeux de Golmar, le grand oMade à sa réeonclliatioo atee
TEmpIre. c'était moins la présenee des Français que sa con-
duite lors de la venue des Suédois. La Tille commence donc
par se justlfler des torts qu'on Ini imputait à ce sqjet. Elle
fait voir que si elle s'est rendue, c'est qu'elle n'avaH auean
secours à espérer, et que mieux valait traiter avec Gustave
Horn, que de s'exposer au sort de Benfeld et de Sélestadl ;
du reste, si des fautes ont été commises, ce n'était pas k l'ad-
ministration actuelle k en répondre, mais aux hommes que
la commission impériale avait appelés au pouvoir en 1628;
ce sont eux qui ont été la cause première du tumulte qui avait
coûté la We à douie hommes de la garnison et la liberté au
reste; au lieu de poser 'aux éehevins. comme Tasage Texi-
geait, la questfon de savoir si on se défendrait on non, lia
s^élaient adressés h chsqne bourgeois en particulier; sur la
réponse négative des tribus, ils avaient (kit des ouvertaresata
assiégeants sans l'aven dn commandant Yemier, qui intervint
alors et arracha aux magistrats une résolution différente.
Ce fut à ce moment que la bourgeoisie, en majeure partie
catholique, s'était soulevé au bruit de l'alarme que le com-
mandant faisait battre, et qu'elle croyait le signal d'un attentat
contre la personne de ses magistrats. Ce furent les mêmes
Digitizea L7 GoOglc
HI8T0IBE OB LA OUKBBE DE TRENTE ANS
507
personnes, et non l'administration actuelle, dont les membres
étaient alors la plupart en exil, qui avaient traité avec les Sué-
dois. Il est vrai que, depuis lors, on a accepté la protection
de la France; mais cette démarche ne se justiûait-elle point
par les traités conclus avec cette puissance par la Suède et par
les états protestants? Et o'a-t-elle pas été approuvée par la
diète de rUoion à Worme en i6S5? Il est stipulé d'ailleurs
que la proteetion de la PraDce oesserait lors de la pacificatioa
générale, el en garantiasant à la viUe ses prlflléges, sa qoa-
lité d*état de l'Empire et sa snpériorité, elle Ta préservée
des désastres qui ont atteint ses voisins. On reproche encore
à la fille d*aTdr conlribné directement à lenr raine par les
expéditions militaires, auxquelles ses bourgeois ont pris part ;
mais il ne faut pas oublier tout ce que la population a souf-
fert, quand, en 1634, les garnisons de Brisach et deMarkols-
heim enlevèrent plus de 600 têtes de gros bétail et autant
de chevaux, prirent, maltraitèrent et rançonnèrent de nom-
breux bourgeois surpris au travail des champs. Ces hostilités
n'appelaient-elles pas des représailles, qui n'étaient, en défi-
nitive, qae des actes de légitime défense? Voilà ce qu'on peut
alléguer pour sa Jostiflcation; mais quand les puissants sont
mal disposés, il est difficile de leur feire entendre raison.
G*est pourquoi la Tille s'adresse à Axel Qienstfern, pour qu'il
la comprenne dans le fbtur traité, et pour qu'il veille aui
expressions vagues, qui pourraient s'y glisser, et à la ftiveur
desquelles Terapereur pourrait ouvrir une nouvelle campagne
contre les protestants. De plus si, dans la suite, il devait
surgir de nouveaux conflits entre les deux confessions, elle
insiste pour qu'ils ne soient pas réglés sans forme de procès,
mais déférés à une coinmiasion mixte, qui présente de véri-
tables garanties de justice et d'impartialilé.
Dans rintervalle, la Suède avait repoussé les avances de
l'Autriche. Mockhel en avait reçu la nouvelle de Wismar, 27
mars, et il en fit part dans sa répons^ datée du fiO avril, en
r
Digiiizea by LiC)o^le
60B
BBVUB D'ALSAOB
aT6rtl88ant le magistrai» que les deux coaroones 8*élaiit
dereehef engagées à ne pas Adre de traité séparé, rien ne
rempécbait plus d'agir flimaltanément auprès de rnne et
de Vautre. Cependant il ne laissa pas que d'enroyer à
Oxenstiern un extrait du mémoire de la rille.
Mogg quitta Paris au commencement de mai ; mais il ne
revint à Colmar que dans les premiers jours de juin. Sa
mission avait eu le succès ordinaire. Indépendamment de
quelques faveurs particulières et d'un présent pour lui, il
avait obtenu en argent une partie du blé fourni, et, sous la
date du 2ft avril, uu ordre du roi à M. de llacbault, inten-
dant de la justice, police et finances de Bourgogne, pour ftire
délivrer è la ville des magasins que la France avait créés à
Bile, au moyen des blés achetés en Suisse, 919 résanx de
seigle et d*orge, formant le solde de ses avances. D est vrai
qne Texécotion de cet ordre éprouva des retards, et à Tarri-
vée de Mogg, la ville n*avait encore rien reçu. Elle sV
dressa, le y^- juin, à M. de Machault, qui lui répondit le 22
juin du camp, devant Dôle,que les blés en question n'étaient
plus en ses mains, mais entre celles de M. de Mesliand,
ambassadeur pour sa majesté en Suisse. La ville écrivit donc
le -j^- juillet à ce dernier ; mais l'ambassadeur n'avait pas
d'ordres et il en demanda à la cour. L'affaire traîna en
longueur, et pour cette campagne, la ville n'obtint d'autre
soulagement qu*nn marché de mille résaux de grains, moitié
seigle, moitié orge, passé le -^août avec deux de ses bour-
geois par Michel d'Haligre c commis par le roi pour le ravitaille-
ment des pbces d'Alsace sous les ordres du cardinal de La
Yalette >. Le prix convenu était de 18 livres par résal.
Le dossier apprend peu de choses sur les événements de
la guerre. Dans sa lettre du 20 avril, Moc khel parle des dispo-
sitions que prend l'ennemi, sinon pour réoccuper le pays, du
moins pour le ruiner, ce qui, tôt ou tard, aurait pour effet
de faire tomber une place après l'autre entre ses mains, à
Digitizea L7 GoOglc
mSTOIBB DB LA GUERBB DB TRBNTB ANS ÔÛO
moins que, dans un mois au plus tard, on ne parvienne à
le chasser de Markolsheim, d'Obernai et de Molsheim. Il ne
fallait, pour cela, qu'un corps de 1000 chevaux et de 800 ou
1000 fontassins, et Mockhel engage Golmar à s'entendre là-
dessus avec Manicamp. A son hyIs, cela aurait dû se faire en
hiTer, alors qoe le cardinal de La Valette était maître du
pays. Maintenant il y a urgence, et si Ton n*y prend garde,
tontes les garnisons ftvnçalses seraient rouées à nne perte cer-
taine. Malbeoreusement rattitnde de Strasbourg est des pins
éqoifoqnes : il Tient d'yarrirer 800 sacs de firine, qne Galles
enfoie aoz garnisons impériales d*Oi)emai et de Holsheim,
et il y a tout à parier que cette ville ne mettra pas obstacle à
la réexpédition.
An mois de juin la garnison de Golmar qui comptait
quinze compagnies, et avec laquelle Manicamp avait « fait des
actions remarquables et merveilleuses contre les ennemis,
étant jour et nuit en travail pour le service de sa majesté, *
était réduite, par la disette et la désertion, à qd effectif de
900 hommes. La Tille s'en plaignait amèrement à M. des
Noyers, dans nne lettre dn to^uliTet (^^*
comparait l'abandon où on la laissait, ans soins qoe Ton pre-
nait de Hagnenao et de Sélestadt, < qui ne sont pas de si
grande importance, qui n'ont pas pris part an traité de Heil-
broan, qui ne sont pas sons la prolecti<m du roi et dont
les populations sont on ne pent plus mal disposées pour son
service ». La ville ne pouvait espérer aucun aide de ce peu
de forces pour la rentrée de ses récoltes, que le voisinage de
Brisach compromettait au plus haut point. Elle s'adressa au
cardinal de La Valette qui était rentré en Alsace. Il prétendit
n*avoir charge que de défendre Haguenau, et renvoya Golmar
au prince de Gondé, qui était en Franche-Gomté. occupé an
siège de Déle(une esquisse des attaques est jointe au dossier).
De son côté, le prince de Gondé allégua qnll n'aTtit pas
d'ordres. La présence dn cardinal de La Yalotto permit «nii
510
WmWUm D'AUAiOB
d'eiécnter les desMins de Mbcfchel eontre Obemayet MblBliiiiii.
Une lettre du résident de Suède, communiquée à Golmar par
Jean-Ulric Goli et datée du 27 juin, parle de la prise d'Ober-
nai et de la tentative faite la veille par 2000 cavaliers impé-
riaux munis d*échari>e8 blanches, pour faire lever le siège
(Cf. J. Gyss, Histoire d'Obernay, t. II, p. 142). Âvaot d'ap-
prendre cette nouvelle, Golmir annonça à Mockhel, le 24
juin, la prise de la ville et du cbâteau de Belfiort par les
Français, et l'arrestation da eommandant à son arrifée à
Brisaeh.
L68 août 1686, le président de llsle prévint Gobnar da
prochain départ de Tannée de La Yalette^llzée an lundi sai*
rant. A ce moment le roi de Hongrie était à StoUhofen, afoe
une armée très affaibile et qui se débandait chaque jour de
plus en plus. Mclchior de Tlsle craignait fort qu'une fois les
Français partis, les Impériaux ne se rendissent de nouveau
maîtres de la commune. Il supposait que Condé était entré
à Dôle ; mais il augurait trop favorablement du succès de ses
o
armes. Depuis le août, le prince avait levé le siège {Ct
Girardet de Noeeroy, lUstoire de dix ans de la Pranche-Gomté
de Bourgogne, pp. 126-119). Nonobstant oet échec, Golmar,
qui avait obtenu du cardinal de La Valette la promesse d*aB
nouveau régiment à la phuse de celui de Castelmoron, n'nvait
ph» rien à redouter des Impériaux, et, quand le due de Saxe-
Wdmar voulut Inieavojer 160 mousquetaires pour ranibroer
la garnison, on les reftasa (lettre du août), de peur de
contrevenir au traité de protection conclu avec la France.
Cependant à ce moment l'ennemi venait de quitter Dru^en-
heim et remontait la rive droite du Rhin. Depuis deux jours
Brisach, dont les fortifications étaient à cheval sur le Rhin,
tenail ses portes fermées sur la rive gauche, et le gouverneur
de Beinacli venait d'envoyer de Tinfanterie, avec deux pièces
de canon, élever des retranchements à Rhinau. La réponse
de Bernard de Saxe est datée de Ifarsal, août 1666.
Digitized by Google
HBXOm IIB Là QQBB DB nOOnS àMB 611
Um diUkallé qni donna beanmp d'ooeapttion à la Tille
daaaie ouonot deœtte années oe Ait la prétention sonleféeper
le gonferneor de Sélestadt, H. Deeamps, de mmeHre à un
péage les ma que les bourgeois de Golmar conduisaient à Stras-
bourg, et les denrées qu ils en ramenaient. Par sa lettre du
to^i?mnt ' Colmar avait saisi M. des Noyers 'de sa plainte, en
chargeant d'un autre côté son agent, M. de Polhelm, de la
soutenir. La ville affirmait que c^était une infraction au traité
de Ruei et un oubli de la protection que le roi lui devait.
Deeamps alléguant les ordres qu'il avait reçus du cardinal
de La Valette, la ville envoya des députés à son éminence
et en obtint, sooa la date da t6 jaillet 1686, la défonae
ftmnelle pour le gouTemenr de Sélestadt d*eiig6r eneore
l'impM oonteelâ. U fiit de cela comme de tant d'anties ehoesa;
on promettait font, maia la Tille n'obtenait lien, et le péage
ne fleHa point d*ètre perça.
X. MOSSMANN.
NOTES BIOGRAPHIQUES
SC7R US
HOMES DE LA RÉVOLUTION
m
A
STRASBOURG ET LES ENVIRONS
Suite
DOBSGH (AntoinbJosbph>
Un Anemand, qui logeait au marché aux HéKbes
àStrasbouig.
Ez-pffofeeseur de théologie au séminaire de Mayaor
ce. Par suite de dissentiments avec ses supèrieuis,
il se réfugia à Strasbourg, où U occupa au Séminaire
catholique la chaire de professeur de philosophie et
de théoloi^e morale jusqu^en 1792.
1791. n s^empressa de prêter le sermeol civique et fttt
nommé vicaire épisoppal de Févéque ccmstitutionnél
Brendel.
96 octobre Membre de la Société des amis de la Gonatl-
tation, il prononce à sa réception un discours alle-
mand sur lliistoire de ramour de la patrie.
7 février 1792. U passe aux jacobins.
92 mai — . U signe la circulaire aux Sociétés alBUées aux
jacobins pour leur peindre la situation politique de
notre frontière.
Digi[i<ioa by CjOO^Ic
LB8 HOIOIBS SB Ul BÉVOLUTXON 818
SM Juin 1791 . Cette olrcolaire inoeodi^
juge de paix et la saOe de lecture des JaooUiiB est
fermée par ordre de la munidpaUtô.
31 août — . Gamot, Prieur et Bitter le nommeat memlNre
de radministratlQn provisoire du département da
Bas-Rhin» fonctions qull occupa jusqu'en novembre
im
A cette époque, avec Bœhmer, professeur àWonns,
et Daniel Stamm, un jeune mayençais, il fat un des
principaux agents secrets du général Custine dsfunft
Mayence.
21 octobre 1792. Mayence tomba au pouvoir des Français.
1793. Les saus-cu luttes strasbourgeois l'envoyèrent à
Mayence pour y orp^aniser le club des jacobins.
C'est à Strasbour{^ qu'il renon<;a à la prêtrise et qu'il
épousa sa servante Catherine Stromeyer.
Vers le milieu de 1793 il alla à Paris, où il doit avoir
occupé un emploi dans la commission de renseigne-
ment général.
Il a publié :
1* Beitraye zum Shidium der Pliilot^opliie;
2" SchmicWs Orundriss der ka?itischt )i Philosophie;
S« Meiner's Orundriss der OeschidUe der Menschkeit,
DRUOT (NicoLAS-BsNorr).
1738. Né à Baon-l'Etape où il était commis dans les admi-
nistrations dvilee.
1790. Employé au département du Bas-Rhin à Strasbourg
1792. Membre de la Société des amis de la Constitution.
7 lévrier n passe à oella des jacobins au lOroir.
dé octobre 1794. Il y est encore.
DUBOIS (L.-H.).
Un ez-prfttre de Beaune»arrivé à Straébouig comme
membre de la sainte propagande.
18 octobre 1793. Il assiste à rassemblée des autorités consti-
tuées» des Sociétés populaires et du peuple dans le
lio«fiiiiièiit.-ap>Aanéi. 88
Digiiizea by LiC)o^le
514
REVUB D'ALSACE
temple de la Raison, sous ]a préddenoe du maire
Honet.
11 novembre 1793. n informe la Société populaire de Beaune
que
Strasbourg, la clef de la République, a failli être la victime
d'une Irahlson Infâme. La ville devait être livrée, il y a trois
jours, aux despoli^s de la Prusse cl de rAutriche, mais la ooo^
piralion a ^té (Ilm ou verte... Il faut dans une place aussi impor-
tante y nssi'nihlcr une ninsso (riiommrs lilirt's, qui puiss^Mit, et,
de la Noix i l df rexcnipli', sauver ceux qui voudrairul »^ii(uire
jeter un regard de complaisaiii e du côté de Fesclavage. Nous
vous invitons, au nom de la Patrie, de ta Liberté, 'le la Répu-
blique, à nous envoyer sans délai une députatlon.
20 novembre — . H demande à Baudot et Lêmane le temple
de Saint-Tbomas, et un mandat sur le coflSre des
ricbes pour couvrir les frais d^installation. Accordé.
23 novembre — , U invite SaintnJust et Lebas d^ordonner
réptiration des aristocrates et des modérantistes dans
la Société populaire de Strasboui^.
2 décembre — . Signataire de l'adresse de la propagande
aux citoyens de Strasbourg et des départements voi-
sins.
Dans un discours au club des jacobins, il déclare
quil valait mieux perdre un innocent, que de man-
quer une dénonciation 1
£n général, il s>st beaucoup distingué parmi ses
confrères de la propagande. D enchérissait sur toutes
les mesures ultra-révolutionnaires.
22 janvier 1794. Quand Bouillon propoî>a au club des jaco-
bins de voter la mort des suspects légalement con-
vaincus d'attentats contre la République, c'est encore
lui qui s'éleva avec beaucoup de cbaletu* contre cette
proposition, qui n était pas assez radicale aux yeux
de ce curé défroqué.
DUDIN.
1792. Membre du club des jacobins.
21 novembre 1793. Membre du Comité de sûreté générale.
Digitized by Google
LBB HOmiBB DB LA BÊTOLDTION
615
il appose les sceUés chez de Salomon', par ordre du
coidonnier Jung, ofiQder mmiicipaL
DUEZ [Jean- Jacques).
1192. Membre « î(^ la Société des jacobins au Miroir.
10 octobre 1793. Demeurant rue de l'Ecurie, 8, il dénonce
au Comité de surveillance des jacobins dont il était
membre,
1° T.a famille de Tûrckheim, rue Brûlée;
2" Waghette, officier municipal;
3" Mertz, Marché neuf, 5 ;
4" Perroux. perruquier, même maison .
8 octobre 1794. ]\Ieinl)re du Comité de surveillance révolu-
tionnaire de la Commune, il assiste à la visite des
effets et papiers do Tex-maire MoneL
DUPLAQUET (Loms).
1708. NV' à Strasl)nnrg, où il •'■tail ou vr'ior d'artillerie.
1791. Il se fait recevoir membre de la Société des amis de
la Constitution.
7 février 170-2. Membre au club des jacobins au Miroir.
25 octobre 1794. U y ebt encore.
DUPONT.
19 décembre 1793. Membre de la i>ropagande aux Jacolto,
il vote la mort des suspects sans distinction.
DUPOUT (Je^-Marie-Paturay).
1752. NéàMaubeuge.
Avant 1789. Acteur de la comédie à Strasbourg.
15 janvier 1790. Membre fondateur de la Société de la révo-
lution.
11 février — . Blémbre de celle des amis de la Ck>nstitution
jusqu^enjuin 1793.
Janvier 1794. H se £sût recevoir aux jacobins.
25 octobre — . U y figure encore.
^ En 1789, H. de Salomon était commissaire do roi, receveur général
et partiCDller des domaines et bois de la Hante et Basse-Alsace.
516
BBVOB D'ALBÂOB
DURAND.
La ville de Nuits renvoya à Strasbourg comme
membre de la propagande.
2 décembre 1798. Signataire de la proclamation delà bande,
aux citoyens de Strasbourg et des départements du
Rhin.
Resté à Strasbourg, ilfot employé au théâtre oonmie
contrôleur à rentrée.
Il avait aussi un magasin de costumes et de mas-
ques à répoque du carnaval.
DURANT ( Joseiii-^Vlexandre-Jacques) .
1768. Né à Paris, où il était étudiant quand éclata la révo-
lution .
Janvier 1793. Arrivé à Strasbourg, il fut placé comme
adjoint du génie militaire de la place.
19 février — . Reçu membre de la Société des jacobins.
Janvier 1795. Il la quitta pour rejoindre l iumée du Rhin.
Revenu à Strasbourg, il fut employé au télégraphe
placé alors sur la cathédrale.
Comme ancien militaire estropié, il entra sous la
Restauration à l'hôtel des Invalides à Paris, où il est
décédé.
DUROY (J.-M.).
1789. Homme de loi.
1790. Juge au tribunal du district de Bernay.
Août 1791 . Député suppléant à TAssemblée législative pour
le département de l'Eure.
Septembre 1792. A la Convention nationale il siégea con-
stamment à la montagne.
15-19 janvier 1793. 11 vota la mort du roi. sans a])]iel et sans
sursis, car il demandait l'i'xécutiou sur le champ.
Thuriot ayant rappelé que Louis XVI a méconnu
les nutes et les ajinstillesqui se trouvent sur les pièces
à lui conuuuni<|uées, il exige que la Convention
nomme des experts pour vérifier ces notes marjji-
nales. Duroy réplique que la commission s'est assu-
Digitizea L7 GoOglc
LES HOMMES DR LA BSVOLUTION
517
rée que ces notes étaient véritablement delà main de
Louis Gapet et cela suffit.
Mars 1793. Il fut envoyé par la Convention représentant à
Tarmée du Rhin, où il ne resta juste que le temps
pour rendre un témoif^^nage favorable aux sentiments
et à l'esprit des Stra «bourgeois, auxquels on avait à
dessein interdit les réunions des sections, prétextant
que ceux qui les fréquentaient n'étaient rien autre
que des meneurs, des suspects, appelés par dérision
des sectionnaires. Son rapport à la Convention natio-
nale est une louange et un véritable acte de réhabili-
tation au profit des Strasbourgeois.
23 mars — . Le seul acte marquant son séjour à Strasbourg
est une demande à la municipalité de lui fournir
deux cordes de bois, trois mesures de vin et vingt-
cinq livres de chandelles.
81 mai — . Rentré à Paris, il concourut à la révolution qui
renversa la Gironde.
8 mai 1791. De retour en Alsace, chargé de l'organisation
de la cavalerie de l'armée du lUiin. il adresse ses
instructions à Mainoni, alors agent national du district
de Strasbourg.
20 mai 1795. Il prit une part active à l'insurrection et fat
nommé d'un Comité do salut public, établi par les
conjurés, mais arrêté avec Bourbotte et autres, il fut
transféré dans la nuit même au château du Taureau
dans le Finistère. Il fut reconduit à Paris, au bout de
vingt-trois jours.
13 Juin — . Condamné à mort, il se défendit avoc esprit et
fermeté, et lorsque l'arrêt fatal fut prononcé, il se
poi^marda, sans être assez heureux d'expirer sur le
champ, car il fut conduit à Téchafaud le iném<^ jour
et conserva tout son courage jusqu'au dernier mo-
ment.
DURRI1>.GE.
Octobre 1793. Il vint de Sedan à Strasbourg pour realoroer
la propagande révolutionnau'e.
Digitizoa Ly Li(.)0^le
518
REVUE D' ALSACE
Après son départ de Strasbourg, les sans-culottes
de Sedan s^informent sur son compte.
6 avril 1794. Le Comité de surveillance des Jacobins de
Strasbourg déclare qu'il ne lui est parvenu aucun
renseignement sur cet homme; mais que les prin-
cipaux membres de la propagande le regardaient
comme un parfoit intrigant, qui mettait son collègue
Moreau, de Sedan, en avant, et quils seront dépeints
de cette manière à la Société des jacobins de Sedan.
DUVEUGER (Pierre).
1748. Né à Limoges.
Avant 1789. Il y ét;iil serrurier.
1793. Chef d'escadron de gendarmerie nationale à Stras-
bourg.
31 août 1794. Membre des jacobins au club du Miroir.
DUZEL.
Octobre 1798, Membre de la propagande révolutionnaire.
19 décembre — . Âu club des jacobins, il vote la mort des
suspects après triage.
EBERHÂRDT (Jacques).
1749. Né à Strasbourg.
Avant 1789. Il y était fonrbisseur.
Juin 1791. Membre de la Société des amis de la Constitution.
7 février 1793. Il passe à celle des jacobins.
Fin 1798 au 21 juillet 1794. Membre du Comité de surveil-
lance de la Commune, il fournit au Comité de sûreté
générale de la Convention nationale et à des Comités
de IMntérieur, des renseignements sur difiërentes per>
sonnes de Strasbourg; telles que Dietrich, Saum,
Lemp ot autres.
25 octobre 1794. Encore aux jacobins.
EBEl^LÉ (^URTIN).
1793. Gomme curé catholique de l;i Wantzenau,il a abjuré,
et la même année reçu membre de la Société des
jacobins.
Digi[i<ioa by CjOO^Ic
LES HOMMES DE LL BÊVOLtmON
519
11 décembre 170'"*>. Il obtient 1î mi -o on libi^rté do Catherine
r.au'-r. vo'iv-* ' «1 ) la Wunlzonau, accusAo
de s'être servi d'un faiix passeport, pour entrer à
Strasbourf^, faute qu'elle n'a commise que par erreur
et inadvertance.
EDEL.
Avant 1789. Fumiste à Strasbourg.
1792. Membre de la Société des jacobins.
Septembre 1793. Commissaire de quartier, il arrête Âmette,
a4judant-niajor de i>lace. le désarme et le conduit
en arrestation au bureau de TAubette sur la Place
d^Armes.
Amette demande au Comité de surveillance de la
Société populaire que le commissaire Edel soit rap-
pelé à Tordre. Accordé.
17 janvier 1795. Bailly le nomme commissaire de police
du quatrième arrondissement de Strasbourg, mais
pour peu de temps.
EDELMANN (Frédéiuc), aîné.
GompositoLir do l'opéra dWriduue à X'i.im.
Vu fou auquel la nui>i.iuc avait ti'.urné la tète.
5 novcnibro 170(>. A la S(:)ciélt'' des anii:< rîe la Con.'^titul ion,
il fait uno inotii »n sni" Tuf ilit''' d'al tatliv l- s {joîi'uces
et aul!v>s inoiuuneutsc'e justice criminelle, élabiissur
les f,u\in(l<'s rouli^s.
1792. Suppléant au bui - au de conciliation du Directoire
du distr cl de Strasbourg.
7 fé"\Tier — . Il passe aux jacobins.
21 août — . Membre de Tadministration départementale du
Bas-Rbin.
12-14 novei-ul)re — . A Télection de Wisseniliourg. il fut
coniirmé dans ces fonctions, et P. Simond, vicaire
de r6vé(iuo lUvndel. dans une lettre il*' Paris, du 21,
on i^xprime sa satislactii )n aux jacobins de Strasb(.)urg.
7 février 1703. Membre du Directoire de cette administra-
tion.
680 BIVUB tfALBàm
11 inar8l796. Banslaséanoedesjaoolilns, oùtonB les crimes
de Schneider forent dévoilés, il est nommé commis-
saire pour domier des renseignements prôds au
Comité de sûreté générale de la Convention sur ce
rônégat
81 mars — . Teterél écrit de Paris aux jacobins» qa*!l aime-
rait mieux voir Edelmann racÂer son violon, que
s'occuper de gouverner, et chercher à oonvaiocre ses
concitoyens que si Couturier et 0entzel ont commis
des erreurs, ce n'est point en suspendant les autorités
du Bas-Rhin, attendu que c'est l'ouvrage de RQhl et
sur ses vives instances.
11 juillet ~. Président du dub des jacobins.
6 octobre — . Substitut du procureur général, syndic du
Directoire du fias-Rhin.
8 octobre — . Mémljre du Comité de surveillance et de sûreté
générale du Bas-Rhin, créé par Ifilhaud et Guyardin.
93 octobre — . Proposé par le Comité de sûreté générale et
la Société populaire pour composer un Conseil récla-
mé par SainWust et Lebas.
Cest vers la mi-novembre qull fot arrêté et mis
en prison à I^on.
29 novembre—. Dans sa lettre aux jacobhis, Ph. Sinumd,
alors à Besançon, critique cette arrestation.
14 mars 1794. Sur ks sollicitations de la Société populaire,
le représentant Rougemont ordonne sa mise en
liberté.
11 avril A son retour de Dijon, les jacobins le nomment
président d'un Comité chargé de recevoir les dons
patriotiques. Cette Société le qualifie
4*intent pttriote, ayant d'excellentes foes, mais broullkm par-
fois.
Mai — . Monet le fait de nouveau arrêter, conduire à Besan-
çon,où de là il fut transféré à Paris devant le tribunal
révolutionnaire, qui le condamna à mort comme
traître et partisan d'Euloge Schneider.
Le lendemain sa tète roulait sur la guillotine.
Digitizea L7 GoOglc
HISTOIRE DS LA. GUERRB DB TRENTE ANS
m
EDELMANN (QBomoi-LoinB), oadet
Un bon el savant oiganiste» fiJoricant de pianos à
Strasbourg.
1790. MembredelaSodélédesaniisdelaCîonBtitution.
7 février 1793. Membre de celle des jacobins.
90 Juin—. Au dub, il combat les attaques dirigées contre
la Sodété du Miroir dans un écrit anonyme distribué
à Strasbourg.
Il reproche à Taoteard^avoir par tropgénénllsé en imprimant :
Les jacobins au Miroir ne sont pas les sources, mais los bourbiers,
qui rêpandcnl et nourrissent la méfiance, la disconli', la baine
cuulr<> les cio\eus, la scission des palrioles et Tanarchie.
Il ajoute :
On est obligé d'avouer qu'il existe roalbeureiueinent dans ce
dub des bomœes qui, maigre leara talents, se laissent entraîner
par leurs passions, et auxquels les dénonciations sont la plus
grande Jouissance.
18 janvier 1^^ Officier munidpal sous ie maire Saum.
S mars —, Envoyé à Saverne pour la suspension et le rem-
placement de la municipalité.
1** juin — . Vu la gravité des dénonciations» il invite le maire
à &ire mettre les scellés diez le receveur de la maison
des orphelins à Strasbourg.
14 août — . Pour relever le cours des assignats, on promena
la guillotine dans les rues de Strasbourg. Schneider,
Jung et Ëdelmann, ofBders munidpaux, donnaient
lecture de Tarrété, meuagant de mort ceux qui ne
s*y conformeraient pas.
27 août — . Au club il fait une charge à fond contre Schnei-
der qui Tavait mis en demeure de s'expliquer sur
certains faits avancés dans un discours.
8 octobre — , Réélu officier municipal sous Monet
Le même jour Guyardin et Milhaud le nomment
suppléant du Comité de survdUanoe et de sûreté
générale du Bas-Rhin.
14 octol3ire — . Chargé d'un recensement général des sul>
sistances que diaque dtoyen peut avoir dans sa
mai^ftni
Digitizoa Ly Li(.)0^le
BBVUB D'ALSAOB
Novembre 1793. Il fut nnvl '" o[ Ma<lait à Metz en prison.
13 mars 17!'L Mis en lil)erlépai*le représentantRoup* mont
Âu club, ii raconte ses aventures essuyées dans les
prisons.
Mai — . Se fondant sur le décret du 15 avril précédent*
Monet le fit de nouveau arrêter, conduire avec son
frère aîné à Besançon et de là à Paris, où il fut guil-
lotiné.
La dernière lettre qu'il écrivit à sa femme, à sa
chère Marianne, est l'expression d'un h(.innète hom-
me, qui n'aurait jamais dû faire partie de cette bande ;
aussi, il faut dire, qu'au club il s'est toiyours élevé
contre toute motion liberticide.
Etienne Bâiith.
/La suite pruchamemenlj
\
Digaizoa Ly Li(.)o^le
ÉTUDE
SUR LES
GRANDES GOLLEGÎIONS DE NUMISMAÎlOUE
de rAllemagne
J'avais visité, en IS75, l"s principaux Musées de l'Aulrii Iie
el (le rAllema(xne. et j'avais rapporté un grand nombre il eni-
preinles des monnaies qui y sont classées uniformément sous
la qualification de plagia barbarorum^ mais dont quelques-unes
assurément doivent être considérées comme gauloises. Ces
empreintes ont été remises à la Commission du Catalogne
général des monnaies ganloises; celle-ci a bien touIu me
fàire savoir qne mon envoi renfermait des spécimens noo-
yeaux destinés à figurer dans le grand ouvrage qu'elle pré-
pare.
Aujourd'hui, j'ai voulu laisser d'un second voyage en Alle-
magne un souvenir [)liis complet, en publiant quelques notes
sur les principaux mcdailliers el en faisant connaître quel-
ques-unes des rarelt's (ju'ils renferment.
Les études numismaliques sont fort en faveur en Alle-
magne, et les médailles occupent un rang élevé parmi les
richesses des Musées. Les budgets alloués sont généralement
très larges, et les collections publiques bien organisées. Les
médailliers sont le plus souvent accompagnés d*uoe biblio-
Digitizoa Ly Li(.)0^le
OM
BBVQB D'ALSAOB
thèque8pédde,qui, par exemple à Dresde, à Berlin, à Donau-
eschingen, ne laisse rien à désirer.
Outre les six grandes ooUections pabliqaes, dont ii ya être
qnestioa, il en existe en AUemagne une foule d'antres moins
considérables, mais présentant également un réel intérêt,
j*engage TiTement les nnmiamatistes français à les Tîsiter. Il
n*e8t presque pas une WUe importante qui n'en possède une,
on, è défont, des collections particulières.
Je me fais ici un devoir de présenter mes remercîraents
pour leur bienveillant accueil, à MM. FriedliBnder et de
Sallet à Berlin, le D' Perlsch à Gotha, le D' Brambach à
Carlsruhe. et le D' Rietzier, conservateur du Musée du prince
de Fûrstenberg, à Donaueschingen.
IL P. Ch. Robert a bien voulu m'aidcr de ses lumières el
de son expérience dans Tétude raiaonnée des quelques mon-
naies gtoloiset et méroTingiennes qui accompagnent cette
notice.
Arthur Ehqkl.
LE CABINET ROYAL DE BERLIN
Direckwr : Directeur ai^okU :
V J. FuBDLMiiia D* ALffaiD Toa Sallr
Le cabinet royal de Berlin, qui compte acgourd'hui parmi
les plus riches deTËurope, fut fondé, croit-on, par Telecteur
Joacbim II; ce qui est certain, c'est que Télecteur Georges-
Guillaume, arant de monter sur le trône, possédait déjà, en
1616, une petite collection, dont on rient de retrouver le
catalogue manuscrit liais le Téritable fondateur du Cabinet
fut son fib, le Grand-Electeur. Aussitôt après la paix de
Westphalie, il fit classer à nouveau et cataloguer les médailles
(1649), qui rintéressaieut vivement : on trouva 50UU mon-
^
Digitizea L7 GoOglc
MCMISMATIQUB DE L'ALLEMAGNE
a»
nales antiques, parmi leaqnettes 150 grecques seatement
C'était peu ; mais il trarailla sans relflche à augmenter oelte
collection naissante, et ses successeurs suivirent son exemple.
Le Cabinet hérita du beau in^^daillier de la maison éteinte de
Pfalz-Simmern ; Reger, qui fut chargé de rinstuller, resta à
Berlin, et son Thésaurus, édité en 1685, donne la mesure du
succès constant de ses efibrts dans le classement de cette
importante collection, remarquable ptr le nombre dos spéci-
mens qu'elle contenait, autant que par lenr grande Tslsur.
Eséehîel Spanlieim, un des plus ssTants numismates ds son
temps, sYsit, dans le cours de sss voyages, contribué actiTa-
ment à enrichir le Cabinet Patin qui le visita à cette époque,
donne dans ses RMkn» kkkiHqun €t ûwrimiM» dis Voyagtê
m Jdkmagne, page 306 (Lyon, 1676), une notice élogieuse
sur le Cabinet de Berlin, où il signale entre autres une mon-
naie de la famille Gornuficia, d'une beauté remarquable.
De cette première période si favorable au développement
des collections, jusqu'à la deuxième, qui comprend les trente-
sept dernières années, il y a peu de chose à signaler dans
rhistoire du Cabinet de Berlin. Frédéric- Guillaume I", loin
d'être, comme son père, généreux et ami des arts, fit lirrer
au ereusel quelques centaines des plus grandes médailles en
or, qu'il désigna lui-même; les antiques, par bonheur, échap-
pèrent au désastre, mais quelques-unes des pertes Infligées
au Cabinet sont irréparables.
Firmi les antiquités de la plus haute Taleur acquises par
Prédéric-le-6rand se trouvait un nombre très restreint de
monnaies, probablement parce que les connaissances numis-
matiques étaient à ce moment peu répandues parmi ses
employés; l'acquisition la plus importante fut celle de la col-
lection (lu conseiller C. von Pfau. Malgré ces acquisitions et
d'autres aussi importantes, le chiffre des monnaies antiques^
sous Frédéric-Guillaume III, en 1840, ne comportait encore
que 16,600 pièces, dont 6600 antiques et 1000 dumoyen4ge
686
BBVQB D'ALSâCB
et moderoes. La libéralité de Frédéric-Guillaume lY et tes
soins iotitigables de ranelen directeur général tod OUèra,
firent prospérer singulièreiiieDt te Cabinet. Outre des acqui-
sitions journalières de pièces importantes, on acheta à plo-
sieors reprises des collections entières, celles de MM. A. de
Rauch, B. Friedlœnder, H. Dannenberg, etc. M. J. Friedlœn-
der lui-même, pendant ses lonjîs voyages dans les pays de
l'antiquité classique, acquit 4U00 monnaies antiques, la plu-
part grecques, et destinét's presque toutes à coniltler des
lacunes. Les pièces les plus remarquables des collections
Peytrignet, de Pagani. près Pompéï, et Michanowich,de Salo-
nique, pansèrent au Cabinet pendant les dix dernières années,
ans parler de plusieurs spécimens non moins importants
▼enns de Grèce.
Mais ce furent peutpétre les quatre dernières années qui
apportèrent au Médaillier de Berlin le plus de noa?elles
richesses. En 187S, on acheta trois collections importantes :
celle de feu le général de Gansauge: le mérite principal de
celle-ci résidait dans la bonne (onservaliou des exompiaires
et surtout dans le nombre et la rareté des monnaies du moyen-
âge; — celle du comte Tyskiewicz, e()ni;)renant 22 nittlaillons
romains de tous m'Maux et en partie du plus grand module,
tous d'une admirable conservation; acquisition d'autant plus
importante pour le (' ibinel qu'il ne possédait encore que fort
peu de médallioas de broaze ; — et enfin celle du général
Fox, la plus belle et la plus célèbre des collections privées de
l*Europe. Elle comprenait 11,500 monnaies grecques (S8S en
or et 4000 en argent), et dans ce nombre, les pièces les plus
rares étaient représentées par des exemplaires de toute
beauté.
En 1875, nouvel aceroÎ5»ement : la collection Prokescb-
Osten, non moins considérable que la précédente, et formée
en grande partie à Athènes et à Constantinople, fut acquise
intégralement. Ces deux suites se complétaient l'une l'autre,
a
Digitizea L7 GoOglc
NUMI8MATIQUB DB L'ALLEMAGNB
587
car, tandis que Pox arait collectionné avec une égale ardear
toutes les monnaies grecques, Prokesch-Osten n'arail réuni
que des monnaies autonomes, à l'exclusion de celles de la
Grande-^^^oe. Comme, pendant ce laps de temps, les achats
isolés dosliîies à combler des lacunes, rravaient pas disconti-
nué, on ()eut dire aujourd'hui que le Cabinet de Berlin, du
moins en ce qui concerne les monnaies grecques, ne le cède
guère qu'A ceux de Londres at de Paris, et qu'il occupe à ce
point de Tue le troisième rang, tout en rîTalisant aiec eux
pour certaines séries spéciales.
La suite des monnaies du moyen-âge s*était formée en
même temps que celle des antiques. Au XYII* siècle, leGabi-
net de Heidelberg, au XVni*, celui d'Ansbech, arrivèrent à
Berlin. Le premier contenait notamment une magnifique série
de médailles coulées et cislées à portraits, du XVl* siècle,
donnant surloul les images de princes palatifis et de leurs
voisins; elle forme encore îuij unriiui un des ornements du
médaillier.Parmi les nombreuses eolleclions particulières ache-
tées récemment, les plus importantes sont : celles deRau, de
Mœhsen, de Brandt, d'Adier, celle du prince Pierre Biron, de
Goorlande, du célèbre anatomisteRudolphi (médailles de par-
ticuliers), du général Rflhie von Lilîenstern (moyen-âge) et
enfin celle de Friedisnder, riche surtout en monnaies ita-
liennes et en obsidionales de tous pays. Elle contenait aussi
une précieuse suite de 400 des plus beaux et des plus rares
médaillons coulés italiens des XV* et XVI* sièclef?, que la
grande-iluthi'sse Elisa Bonapurle-Raccioclii avait réunie à
Fl'^renre, et qu'elle avait laissée. lors de son expulsion en
1814, au célèbre Sestini, qui vivait alr>rs à sa Cour. Ce fut
par l'entremise de ce dernier que les médaillons arrivèrent
à Berlin. — Un peu plus tard, l'achat de 8000 monnaies, la
pln[i;u l du moyen-àge allemand, appartenant à M. le conseil-
ler Dannenberg, permit de combler de nombreuses lacunes
dans les cartons du Cabinet
m
La suite des monnaies orientales comprend entre antres
l'ancienne collection de l'orientaliste Diez, qui fut ambassa-
deur de Prusse à Constanlinople, et celle d'Adler ; je ne parle
pas des acquisitions isolées. En 1876, elle fut plus que dou-
blée par rachat de la collection du colonel Guthrie, formée
en partie dans les Indes. Au jugement des orientolistee, It
suite des monnties orientales de Berlin l'emporte sor toirtee
eeUes du oontinent.
M/le PriedlflBnder publie tons les ans dans l^ZeUtehrifi
fOr J!hmkmamsà6M,i&lf KébSaik^ on rapport dâtaUlé
sur les acquisitions fàites dans le courant de Tannée. Je me
permettrai avec son autorisation, d'extraire de ces intéres-
santes notices quelque^s indicatious sur les principaux achats.
En 1874, mille pièces environ entrent au Médaiilier. Parmi
les grecques, on remarque :
Un tétradracbme réputé unique du roi de Laconie Areue
Texeraplaire môme décrit dans Frœlich). M. Friedlander en
donne dans son rapport un dessin plus correct ;
Un octodrachme très rare de Bisaltae de Macédoine;
Un beau tétradracbme de Syracuse, au nom de KIMÛN;
Une monnaie d*argent de Pbarnabaae;
Le statère de Séleucus I** an quadrige d'élépbants et la rare
monnaie de Gotys I", roi du Bosphore, a?ec les têtes de Claude
et de Britannicus;
Deux belles monnaies d'or trouvées à Brindisi; l'une de
Maro- Antoine et Gléopàtre (?), différant légèrement de celle
gravée par Cohen; la seconde, de Marc- Antoine et Antylle, et
un Hanniballien sur lequel la lettre H en tête du nom est omise.
Plusieurs pièces de rois lombards Aripert, Gunipert, Luit-
land et Desiderius ;
Le dernier frappé à Bénévent par Louis n et Bngelberge;
Un denier de Gharlemagne, où il est appelé Bex JPhmeo-
rum ae Lanffobardanm ae Paineku BmoÊiorum, le mono-
gramme incertain (figuré dans la &iUekrifi) ;
Digitizea L7 GoOglc
mnonunvni ni l'aiunucdb
m
Rare monnaie d*or de Jean Gabazzo Uêêîil Sknm el de n
mère Boaa de Sivofe, tTto Imn efBgiei;
lÉmntie d*or de GaidiilMido d'Urbiao» el seqniiide Hariie
Cinq médalUeos d'iigent mllanilis /W^pA mi la fin da
XV' lièele, etc. ;
Une trouvaille de monnaies orientales faite à Jérusalem
en 1873 ; — la collection de géorgiennes du prince Baratigef
qui a été décrite dans un ouvrage spécial ; les pièces les plus
tndennes sont des copies do type sassanide avec des ioserip-
tiooB géorgienne!; — nne pîèee d'or bonlagooide venue
d*A)ep, portenten revers nne légende en trois langnea : sfcbe,
mongol et thibétain (pnbliée par M. le D" Pertseb).
Ce fut en 1875 que fut achetée Timportante collection de
Prokesch-Osten (10916 pièces, dont 575 en or, 7i02 en
argent et 3239 en bronze). M. de Prokesch avait particuliè-
rement favorisé les monnaies d'Athènes, celles d'Alexandre-
le-Grand^ celles des Séieucides, des Ptolémées et des Arsa-
ddes.
La suite des inormailê» iPAMm est admirable et comprend
900 pièces environ, dont 4 en oa (statère, V* statëre, V« Bta-
tère et V* ^ statère) et 650 en argent ; on pourrait y étu-
dier commodément le développement graduel de Tari grec.
Parmi les bronzes, on remarque celui qui porte an revers le
théâtre de Dyonisos, pièce d'une rareté extrême, et une
marque de thesmothète.
Les monnaies d'il /e:z;afMir6-ié-(7rafuf (environ 1800 pièces),
parmi lesquelles 350 en or, forment avec les 650 pièces (dmii
81 en or) que possédait d^ le Gsbinel^ nne suite incontes-
tablement très remarquable.
Celle des tébrvidraehme» anaeidei est d'une valeur encore
plus grande. Elle commence à Arsaces Vl, Uithridate 1% et
ponrsnil presque sans lacunes jusqu'à Aiaacee XV, à partir
itoaveUe S«ito* - a* Aiui«« 84
DigUizoa by CoOglC
530
BEVUS D'ALSACE
dnqael ees monnaies deyiennent conminiMB. Le tétradracfame
attribué à Valareaces, roi d*Amién!e et frère de Wthridate,
ent représenté en plusieurs exemplaires datés rOP et AOP.
Ses drachmes et létradrachmes portent, comme on sait, des
types qui se rapprochent de ceux des Séleucides, rHercule et
le Jupiter assis. Le plus curieux tétradrachme de cette série
se rattache de plus près encore de ceux des Séleucides ; il pré-
sente au droit un Apollon assis, arec la courte légende des
pins andens Arsacides : APIAKOTBASIAEÛI; esergneBA.
La tèle du roi tient le miliea entre celles des Séleacides et
des Araacides. Le comte Prokesch a Tonlu y voir le séleoeide
Démétrins Q, mais H. Friedlœnder croit qn'il s'agit de Phraa-
patios Arsaees 17, dont la tête, sur iss drachmes, est ana-
loguc à celle qui apparaît sur notre tétradrachme.
Une drachme de Phraates I", Arsaees V, de la plus grande
importance; elle porte la date EKP (i'i^ de l'ère des Séleu-
cides i, qui correspond à 188-89 avant Jésus-Christ. M. le
D* Fhedlœader en tire des conclusions intéressantes relative-
ment aux dates du règne de ce prince. (Die Encerbtmgen deê
A. Mûnzkabineis im Jahreim, dans luZeiiscfènft/ûrNumii'
ffiolj» de M. de Saltet
Le tétradrachme de Tiridates où II, il prend le titre de
La grande médaille d*or de Métaponte à la tôle deLeodppe,
pièce dont un second exemplaire existe à Florence;
Le rare tétradrachme d'Agathocle, portant ^TPÂKOUSiN
à l'avers ;
Un tétradrachme de Syracuse au nom de Phrygiiloe;
Un statère du roi inconnu Pharzolos, d Olbia ;
Un tétradrachme de Kersibaulos aux types d'AIexandre-
le-Grand. Ce roi, inconnu dans L'histoire, a dû régner en
Thrace ou en Illyrie ;
Un tétradrachme d'Amphipolis sur lequel U tdte ffApoUoo
de fitce, porte des hooclss d*oreille;
DigUizoa by CoOglC
mnmiiASiQni i» l'ailekaoni QSt
Le déendrudune d'Athènes;
Um sotte de 10 Btattres de Gyziqae el de plu de iOO
Une nombrease suite de rois du Bosphore ;
I^e tétradrachme unique du fondateur du royaume de Gha-
racène, Hyspaosines, appelé par Lucien HygpanneSf du type
des Séleucides ti la date IlfJFàe leur ère;
Un statère de Timarque, roi de Babyloue, dont on ne ooo-
naissait jusqu'à présent que des monnaies de bronze;
Une monnaie d'or unique de Tyr, semblable aux médaillons
des roia d'Egypte et pesants drachmes attiqnes ou 10 ptolé-
malqnes. La tête de femme touielée qui y apparaît a été con-
sidérée par M. de Pmkesch comme le portrait de Qéopâtre,
fille de Ptolémée DI; M. le D- Priedlnader croit cette tète
SjmboUqne;
Une pièce de 4 statères, peat-ètre unique, de Ptolémée Y,
à la tète radiée.
Parmi les acquisitions isolées de 1875, il faut signaler :
Dans la suite athénienne (1700 pièces, dont 8 en or et
1100 en argent), le rare statère d'or de Milhridate, aux types
athéniens et au nom de Mithridate et d'Âristion, frappé à
Athènes lors de la première guerre de Mithridate, avec l'or
envoyé du Pont par ce prince aux Athéniens impatients de
secouer le joug des Romains. Cette pièce capitale se rapproche
des tétradrachmes aoz types ordinaires, qoi portent traie
noms de fimctionnairee, dont celui d*Aristion, et un Pégase
bnvant BUe est en relation intime avec les piècee beaueonp
pins rares, aoz types athéniens, qoi portent, an lien dee
noms des trois ISinetionnaires, ceoz de Mithridate et d'Aris-
tion, ainsi que le titre de roi. Peut-être, dit V. Friedlœnder,
faut-il conclure de l'extrême rareté de ces monnaies que le
titre de roi déplut et que la fabrication ne tarda pas à être
arrêtée.
Un tétradrachme inédit (gravé dans la ZeUschrift) au nom
r
Digitizoa Ly Li(.)0^le
533
d'Ariorathes. M. Friediœnder le dasse an fils de Mithridate,
auquel il classe également ieâ drachniM données jasqu^alors
à Ariarathes VI.
Le tétradrachme de la Macédoiue première au nom du légat
SVVJLAf et oeloi plus rare encore à la tôte de Japiter Dodo-
néen et an reren d'Artémis Taoropolos.
Mentioanons encore : Un brome de Nieée frappé aone Com-
mode, où Ton voit rtetronome IIHIAPXOC asrie devint mie
eolonne, avec une ^lière oéleete» et la drachme d'ArsacesTH
avec le nom MAPrWSH, peut-étré le premier eiemple dTnii
nom de provlaee sur lee monnaies parthee.
Parmi les Romaines: un grand médaillon d*argeht d'Adrien,
et celui de Constantin, également en argent, relatif à la fon-
dation de la nouvelle capitale, et trois autres médaiiiooâ de
bronze.
Deux deniers de Pescennius Niger et la rare pièce d'argent
de Constantin Monomaque, frappée sans doute sous Romain lY ,
déjà décrite dan8Sabatier,et dont la légende, observe M.Fried-
iiender, ibrme, quand elle est bien lue, on Técitable hen-
mètre»
Ce département a aoni reçu un aocroiaeement considé-
rable : la troavallle de Beizig lui a livré environ 1000 gros
de Bdiéme.
Une trouvaille de bractéates, faite en Saxe, sur les frontières
de l'Altenbourg, a passé en partie au Cabinet;
Puis la trouvaille d'Arnswalde, composée de petites mon-
naies de la Poméranie ;
Une trouvaille faite en Westpbalie, contenant entr'autres
le rare denier tournoie de Budeiic, et un autre à la légende
WILBERTVS DE.;
La suite des monnaies étrangères du mofen-âge pas
non plus été négligée.
Parmi les orientales se trouve un petit foKAii frappé par
les Arabes en Espagne, portant une légende latine pour les
Digi[i^oa by doo^lc
ND1IIBM4TZQUX Mt L'ALLSlfjkGMX
538
ehréliens d'Espagne. Li légende se complète ainsi : SoUektê
feritus in Spania indktione il2. Le pendant de cette pièce
est une monnaie chrétienne en or, à légende arabe, qui, selon
le D' Pertsch, a été frappée à Akka Tan lâ7ô de i ère du
Messie.
Citons sommairement :
Un rarissime didrachme d'Abdère (gravé);
Un tétradrachme d'Uranopolia inédit (gravé);
Un 7** à» Btatère d'or tthénîm, qoi oomplèle la série de
CM rares monotiefl. Le GtUnet de Berlin poesède donc en
idt de numnaiee d*or itbéDienneB :
•) etatère (pds. 8,618. Deoxeiemplaires, ploe edoiao
nom de Mithridate).
b) 1^ V> statère (pds. 4,295);
c) Le V* de statère (pds. 2,144);
d) Le V« de statère fpds. 1,435);
c) Le Vtt de statère (pds. 0,715):
Plus, 4 bractées en or que M. Fnediœoder ne considère
pas comme des monnaies.
Je n*ai pas besoin de faire reseortir rexftréme importance
de cette aérie de monnaies d'or.
La dradune d'Athènes an nom de IQtliridate;
La petite pièoe arcadienne publiée par M. llargarifiB, qfà
porte la tète d*Alphée aToe oornes de taureau et Fan an
Un bronze d'une yille dont les monuments numismatiques
sont peut-être inédits (Opus près Elis, sur le Pénée ?) ;
Une V' statère de Rhodes au nom de MAPWS\
Un moyen-bronze d'une ville dont on ne connaissait pas
encore de monnaies : Gandyba de Lycie, sous Gordien IIl ;
La monnaie d'or d'Antioche avec la tête de PescenniusNiger.
L'aureus de la XIV* légion de Marc- Antoine;
L'anrens de Gasrius ayee k tète de iJS^ilATiiiS et le nom
de LfMtnluff flflinfter:
534
Une méroTiDgieniie au nom de Qolhiire ;
tl deniers carloTingidnB, dont qaelquee-uns remarquables.
La trouvaille de Pritzerbe (bractéates du margrave Olhon II.
Depuis 1840, le nombre des monnaies s'est accru du dou-
ble. Le recensement de 1877 a donné les chiffres suivants:
o) Grecques : 55,000 (1470 en or, 22,000 en argent);
b) Romaines: 82,000 (1700 en or, 14,600 en argent);
e) Moyen-âge et temps modernes : 78,000 (4700 en or,
65,000 en argent);
d) MédaUlee de particulière : 7 à 8000(87 AV., MOO AR.) ;
6) Orientales : 11000 (880 AV., 8800 AR.), plus 18,000
non classées de la collection Guthrie (1S60 AV., 8100 AR.).
L'ensemble comporte enrinm 190,000 pièces (10,000 AV.,
117,000 AR.). et en y comprenant les doubles, 200,000 exem-
plaires. — Les antiques y sont pour 90,000, les monnaies da
moyen-âge, pour 110,000.
Les monnaies antiques sont réparties suivant le système
géographique d'Eckhel : Vœs grave et les autres monnaies
coulées forment une division à part. — Les romaines sont
scindées en l^épublique et Empire. Contrairement au sys-
tème d'Eckhel, on a séparé depuis Ârcadius et Honorius, les
monnaies de la partie orientale et de la partie occidentale de
rfimpire; aux premières on a rattaché les byzantines josqa'à
a conquête de Cîonstantinople ;
Les monnaies du moyen-âge et des temps modernes sont
ordonnées dans le système suivant :
Pheuerb divisioii : Ostrogotbs, Yisigoths, Vandales et Lom-
bards.
DioxiftiiB nmsioir : Méroyingiennes et Garloriogiennes.
Troisième division : Allemagne, Suisse, Pays-Bas, Angle-
terre et Scandinavie.
Quatrième division : Etats- Romains, royaume de Savoie,
Lombardie, Vénétie, grands-duchés, Toscane, Rome et le
Digitizea L7 GoOglc
NUMIS]i£A.TIQUS DB L'ALLBMAONB
535
patrimoiiie de Stint-Pieire, Bomagnw et Xanhee» Niples,
Sidie et Malte, Franee, Portvgil et Espagne.
CiNQDiÈMB DIVISION : Pays slaves et Hongrie, Pologne, Lithna-
nie, Gallicie, Russie, Hongrie et Siebenbiirgen, Slavonie, Dal-
matie, Serbie, Albanie, Roumanie, Grèce, monnaies des princes
français d'Athènes et d'Acbaïe, de Ghio, de Lesbos, de Rhodes
et des Croisés.
SixiÈMB DIVISION : Colonies.
Sephèiib DITIBION : Orientales.
Hdiiièiib nmaiON : Médailles des partieolien.
Un choix de monnaies prises dans ehaenne de ces divisions
a été exposé, eomme an Cabinet de France, dans des fitrines.
Le publie est admis journellement à visiter le médaillier,
ainsi que la oolleetion des empreintes de pierres gravées qui
se trouve dans le même local ; quant aux numismates, ils
sont reçus par messieurs les directeurs avec la môme cour-
toisie que dans les Musées de France, et je dois en particulier
tous mes remercîments à M. Friedlœnder.
Une brochure, où j'ai puisé une partie des renseignements
ci-dessus, est en vente au Cabinet au prix modique de 60 cent.;
la dernière édition, qui date de lS77,eontient la description
de toutes les monnaies exposées, acoompagnée des notes his-
toriques nécessaires à leur intelligenee. Les amateurs
désireux d'emporter un souvenir durable et vraiment utile
de leur visite au Cabinet de Berlin, y trouveront également,
au prix relati?ement très modéré de 10 fr^ un beau volume
in-8°, orné de nombreux bois et de i\ planches supérieure-
ment gravées ; ret ouvrage est dù à MM. Friediaînder et de
Sallot. La 2* édition a paru en 1877 chez Weidmann, à Ber-
lin, et est intitulée : Le Cabinet royal des Monnaies. Histoire
et ap&rçu de la collection, accompagnée de la description du
choix de monnaies exposé dans les vitrine».
Gomme on voit, le Cabinet de fierlin a une large part au
budget; U est bien dirigé, son personnel est suffisamment
■onÉbieiix et m ritaatkM prospère. 611 ii*ert pu eoeore, de
raTen mômedeB ooBiemteiin, I It haiiteiir de eeez de Phrie
et de Londres, dans tontes les séries, on peut prévoir qa*ii
les égalera en toute chose dans un temps donné.'
LE GIBINET ROYAL DE DRESDE
ConanatÊwr : Gmhsi
Cette collection, dont l'origine remonte au XVI' siècle, doit
sa création aux goûts artistiques des princes saxons. Ce ne
fut d'abord qu'une réunion de médailles et de raretés numis-
matiqaee, qui prit le caractère d*UQe collection scientifique
au commencement du XVni* siècle, soos le règne de Frédério-
Ângafite-le-Fort, le même qai monta, en 1697, sur le trdne
de Pologne aous le nom d'Auguste IL Cette transformatioa
Ait dûe à rachat, en 1716, du médaillier du général de Bîrk-
hols et d*nae colleetfon remarquable pour Tépoque, consistant
surtout en monnaies grecques et romaines, celle du duc Mau-
rice-Guillaume de Saxe-Zeitz, qui fut décrite autrefois par
le D' Weidiing. Les accroissements postérieurs ne furent pas
systématiques, mais tout ce qui fut émis en fait de monnaies
et médailles sous les rois saxons de Pologne, Auguste II et
Auguste m, entra dans les cartons du médaillier. IjC ûls de
* On ne prendra pas en mauvaise part, j'espère, one simple remarque
an sujet de la disposition pratique des locaux. Ln salle de travail est
isolée du cabinet des médailles par un couloir et une antichambre. Il
serait à désirer que cet inconvénient, léger d ailleurs, fût sapprimé.
J'apprends qu'il en est question et qu'avant pen, par snite d'une modi*
fleation dans réeonomie dn bâtiment, la salle de traval] ne toman pins
qu'an «rec lee salles de ooUeelions.
Digitizea L7 GoOglc
M dernier prinne, Frédérie-Qirétfeii, q«i moamt pea après
aoB éléTalionaa poavoir, était vo lélé aamianitiete.
La ooUeolioo de moimaies et midaiUes ibmiait eDOOre an
eoDiBMBoemeiildaaiMe dernier nnedivislon de la KunËÛNmh
mer (Cabinet artistique), qui avait été fondée par le prince-
électear Âugaste, en 1560. Ce fut seulement an 1785 qu'elle
reçut une organisation indépendante et fat transférée de la
Kuruikammer au palais japonais. L'inspecteur du Cabinet
était alors Jean-Frédéric Wacker, auteur de la Geographia
NumismaHca et d'autres écrits. Il eut pour dignes successeurs
Guillaume GottUeb Becker. autour d'un lirre encore aujour-
d'hui fort estimé, Zweihundert aeltene Mùnzm des MittekUkrê %
et Jaan-Gottfried Upeios» qui publia la BiUMbeea NummaHa
et VBurcpa Im Skkm, eatalogne de sa prière odlleetion.
Becker, qui administra le Cabinet de 1799 à 181S, tTait une
prédilection marquée pour les monnaies du moyen-âge; il mit
tons ies efforts à compléter la snite saxonne qn*il considérait
comme la plus importante de la collection.
Sous le long règne de Frédéric-Auguste-le-Juste, prince
électeur puis roi, le Cabinet s'enrichit de plusieurs acquisi-
tions très importantes. On acheta le Groschmkabinet du
conseiller auiique von Madai ^ qui comprenait 9000 numéros,
les collections Reineck et Birkhahn, le Cahinet von Teubern,
dont la catalogue fut dressé en 1801 par le bibliothécaire
Dassdori; et la précieuse série de monnaies d*or saxonnes de
Tabbé Josepb-Gotthard Banmgnrten, chapelain de la cour
royale de Saxe, série dont il parut aussi un catalogue. Â la
mort de Frédéric-Auguste-le-Juste (1827), la collection de
Dreede remplissait déjà 88 armoires; on commença alors
une Bibliothèque numismatique, qui, jusqu'à ce jour, a été
constamment enrichie.
Sous radmioistraiion du LouniUfieri qui remplissait
' Deax cents monnaies rares du moyeii4g6.
' L'aatanr da funsiix Thakr^lMmL
688
BBTQB D'AUBàCB
aiwi les Ibnetioiui de blbliottitoiro royal, on acheta la cotteo-
tton de moDiiaiea antiques dn graTenr M. SIelnla, fiormée en
Espagne et en Italie, et remarquable per la belle eoneerva-
tion des spécimens. On acquit également plusieurs monnaies
d'or de la succession F. de Reiboldt à Dresde. On fît des
achats considérables lors de la vente du médaillier de la ville
de Leipzig, en 1853 (voir le Catalogue du médaillier de la
Bibliothèque municipale de Leipzig, par J.-J. Leitzraann);
lors de la vente Schulthess-Rechberg en 1866 (voir BUBii^
ter mn Schulthess-Rechberg' sche Munz-tmd MedaUiensanm^
kmçt Dresde 1868*69, par J. et A. Brbetein), des eolleeUoos
Schellhass (voir DU SchélUiau^mM USUkuammllmig^ par J. et
Â. Brbstein, Dresde 1870) etHaase (Catalogne dressé par le
D'Gersdorf à Leipzig, 1871). Mais le contingent le pins impor-
tant fnt la collection de Benno von ROmer, qui avait tonjonre
porté le plus grand intérêt au développement du Cabinet.
M. von Rômer possédait une des pkisbelfes et des plus riches
collections de monnaies du moyen-âge, un petit choix de mon-
naies modernes et une excellente bil)liothèqae numismatique.
C'est d'après sa suite de monnaies saxonnes, la plus consi-
dérable alors, et qui avait absorbé celles des célèbres numis-
mates F.-W. Erbsteinet deChr.-J. Gœtz, Tauteur de Deutsc/h
landê EaUêrm&mm et da Oroiehên-Ealtiinêt^ que M. de Rômer
classa au Cabinet royal les monnaies firappées depuis IBOO.
La collection entière de ce sélé amatenr de monnaies saxon-
nes passa après sa mort (18 novembre 1871) an Cabinet Ge
fat an accroissement d*enrlron 80,000 pièces, la plupart dn
moyen-ftge, et d'ane bibliothèque numismatiqoe de 1400
volumes. I^e classement dans les cartons du Cabinet se fît par
les soins de MM. les D" J. et A. Erbstein. qui durent, à
cette occasion, révisera fond et reclasser, d'après les dernières
méthodes, tout ce qui se trouvait âé'jk précédemment dans la
collection. Les doubles qui furent mis de côté à la suite de
ce vaste travail, qui dura deux ans (11,000 monnaies et 400
Digitizea L7 GoOglc
KUmSlCATiqDB DK l'allbmaqns
539
IfTres. — Cf. 2)w kgl MùnMbkuii tu nmim AmMfen
an JUûnzen, Medaillm und Bilchem, par J. et A. Erbstein
Dresde 1875), furent vendus en vente publique et rappor-
tèrent une somme de 1K,000 marcs (18,750 franes), qui est
administrée au proGt du Cabinet.
La collectioQ s'était si largement accrue qu'à ce moment le
nombre des armoires était arrivé à 50, dont 85 petites et 15
gnndea. Mais elle ne derait pas occuper plus longtemps le
bâtiment oCi elle était installée. Des modiflcttioBS qui ftireot
jugées nécessaires dans Tarrangement de la Bibliothèque
royale, exigèrent que le Cabinet fftt transféré dans d*aulret
locaux, que Ton trouva dans la Résidence, tont près du Grûm
OewOlbe et que Ton disposa pour recevoir le médaiUîer. L*in-
stallation eut lieu dans Tautomne de 1877, peu après que le
directeur, M. A. Lonnitzer, atteint d'une maladie des yeux,
eût donné sa démission, et que M. le D'Orisse, conservateur
du Grime Getrdlàe et de la collection de porcelaines, eût repris
ses fuDftions de directeur du Cabinet des médailles, qu'il aval
déjà remplies autrefois.
Le joyau de la collection est naturellement la suite de mon-
naies et médailles des pays saxons (lignes albertine et eme«
stine), représentée d*nne fa^n on ne peut plus complète. Cette
série, qni prend naissance au X* siède, et comprend toat le
monnayage des anciens ducs de Saxe, des landgraves de Thn-
ringe, des margraves de Mlsnie, puis des dncs et princes-
étodeurs de Saxe, qui en sont issus, avec les roonoaies et
médailles du royaume de Saxe et des pays de la ligne erne-
stine, remplit à elle seule sept grands médailliers. En outre,
les monnaies du moyen-àge de tous les pays et particulière-
ment de l'Allemagne, sont représentées de telle façon que,
sous ce rapport du moins, le Cabinet de Dresde occupe une
place tout-à-fait hors ligne. Seule, la division des monnaies
antiques n*est pas riche; les eCTorts dits depuis quelque
temps par d^autres collections publiques et en psrticuîier par
m
wUd de Berlin, pour mettre cette brandie à la haatenr des
eiigeoMB ideatifiqaee eetnellflei firent bientôt reconnaître
qa*à Dresde, où. Ton ne dispose pas de ressourees bien consi-
déraUeSk one ooieorrence n*était pas possible. Aussi Ton se
borna avec raison à continaer de bâtir sor nn terrain eon-
yenablement préparé, et où Pod ne poayait être aussi facile-
ment dépassé : j'entends les monnaies du moyen âge ; après
lesquelles on accorde la préférence aux monnaies et médailles
modernes, mais surtout aux médailles de particuliers.
MM. Erbstein frères, les Téritables organisateurs de cet
ifllportant Cabinet, ont bien ?oaUi me Cure part des rensei-
gnements d-dessns, qae mes souYenirs peraonneis n'auraient
pas suffi à exposer fidèlement.
LE CABINET GRAND-DUCAL DE GOTHA
Conservateur : M. le PnmcB
Le Cabinet de Gotha est des plus remarquables, moins
cependant par le nombre des pièces que par la beauté et leur
rareté.
ITayant pu le 7isiter que d'une façon très fngitiTe, J'ai dù
rscourir à robligeanoe bien connue de son directeur, M. le
Vf Fertooh, qui 8*est empressé de m'enTOfer un aparou som-
maire sur son origine, son développement et sa compnsilion.
Ce Alt Bmeet-le-Pieuz, duc de Gotha (1644-75), qui forma
le noyau de la eolleetton. Il oTait hérité d'un asses grand
nombre de monnaies antiques et des temps modernes, qu'il
fit classer et cataloguer, et qu'il accrut lui-môme dans la
suite. Son succeBseur, Frédéric I" (1675-Oij enrichit la col-
lection des monnaies modernes frappées dans les différents
pays de l'Europe.
Frédéric II (1691-1732) contribua puissamment au déve-
loppement du Cabinet, en achetant, pour 100,000 tbalerspris
Digitizea L7 GoOglc
NUldUfATIQUB DB L'ALLUUGIOE
5a
8ar sa cassette particulière, la célèbre collection de monnaies
antiques et modernes formée par Antoine Gtlnther, de
Sclnvarzbourg, avec l'aide et les conseils assidus d'André
Morell, et qui pasvsa alors d'Arnstadt à Gotha. Outre cette
collection, qui fit d'un seul coup du Cabinet de Gotha le plus
remarquable de l'époque, on acquit encore les monnaies anti*
qnes du médecin GoUfrïed Thomasius, ainsi que les monnaies
aeiatiqoes, africaines el américaines de L. S. Haunoldt à Bres-
laa. Sons le règne de Frédéric m (1781-79), l'éponz de la
spIritneUe Louise^Dorothée, on acheta les monnaies antiques
de la collection oommenoée par IMnns, abbé dt Loocam sa
Hanorre, et continuée par son suecesseor 8. BOhmer.
Ernest II, le troisième et dernier duc de Grotba-Altenbourg
(1772-1804), fut aussi le dernier qui enrichit le Cabinet d'ac-
quisitions importantes. Il acheta la riche Bibliothèque numis-
matique de Schliiger, qui passait pour presque complète, puis,
en 1788, la collection Stachmann, qui contenait des spécimens
d'une conservation menreiUeuse des médailliers de sir Chri-
stophe Wren et de Gasanoya, — celle de Jacob Sulzer (4S58
monnaies antiques), — celle de Gemiag à Nafiles (1881
pièces), du baron de Seckendorf (600Q grecques), — du
médecin italien Petrlcdoli à Gonstantinople (grecques), —
enfin les empreintes en soolire de Woonet Quand le duc mou-
rut, Il était en pourparlers au sijetde IWist ds h eoOaetion
Gousinérf, achetée depuis par Munich.
Le successeur d'Ernest H, Auguste (1804-22), conclut avec
le baron de Seckendorf à Altenbourg un traité, en vertu
duquel le médaillier de ce dernier, extrêmement riche en
monnaies d'or romaines et en médaillons, devait passer au
Cabinet après la mort de son propriétaire ; mais la mort du
duc annula ce traité pour le plus grand dommage du Gabinei
A partir de ce moment, une somme annuelle Ait fixée pour
snbfenir aux acquisitions, quolqpie blUe, elle s sufil pour
combler Uen des lacunes.
543
REVUE D'ALSAOB
Les directeurs du Cabinet ont été les suivants : Fr. Hort-
leder (f 1640), W. E. Tentzel (t 1702), Chr. Schlegel (t 1722),
Tauteur du Biblia in numis et de plusieurs autres traités de
numismatique; Chr. Sig. Liebe (f 1736), Tauteur du Goiha
nummaria; HJL de Lingen (f 1748) ; C. J. Schifiger (f 1786),
qui écrivit un excellent catalogue de toute la collection sous
le titre de Index thêsauri nummarii Frederidani \ et plu-
sieurs mémoires et dissertations de numismatique ; Rousseau
(t 1799); Schlichtegroll, Tauteur des Annakn der gesamrrUen
Numismatik et d'un mémoire sur THistoire de Tétude de la
numismatique ancienne; Lenz (f 1809); F. Jacobs (jusqu'en
1841, t en 1847); Ukert (f 1851), sous la direction duquel
6. Rathgeber Mut, depuis 1842, conservateur du Cabinet;
Auguste Beck (f 1874); puis enfin, le directeur actuel, M. le
D' Pertscb, orientaliste distingué, qui s'occupe avec zèle de la
riche collection confiée à ses soins, et auprès duquel les ama-
teurs sont sûrs de trouver le plus aimable accueil.
Le Cabinet comprend environ 16,000 monnaies romaines
dont 900 en or et 10.000 grecques (y compris les doubles);
h part cela, il est particulièrement riche en bractéates, en
thalers et en médailles de tous les métaux ; la division des
monnaies orientales est également assez importante.
* Cet ouvrage, qni comprend 15 volumes, est resté manuscrit et est
conservé à la Bibliothèque grand-ducale de Gotha.
' Rathgeber a publié trois ouvrages relatifs au Cabinet de Gotha. Le
premier, relatif aux médailles italiennes et allemandes, a pour titre :
Italienische und deulsche MedaiUen. In Beschreibung des herx. Museumi
ru Gotha. Gotha 1833. — Le second, qui comprend les monnaies et
médailles des Pays-Bas, s^appelle Niederkendische Miinzen und Uedail-
len, Weissensee 1839. — Le troisième, qui donne la description raison-
née de Ô9 monnaies athéniennes rares ou inédites, a paru sous le titre
de ; Nettnundtieunzig silbeme Miinxen der Athenaier au8 der Sammlung
xu Gotha. Weissensee 1858.
mnonuxtqim tm h'uiJÊUàmm
LE GÂMNET DU PRINGE DE FURSTENBERG
èi Donauescliingen.
Conmvatmr : VF Sio. Rimn
Le Cabinet du prince de Fûrstenberg est en grande partie
l'œuvre du prince Gharles-Egon II et de sou fils, le prince
régnant Gharles-Egon III de Fttrstenberg. En 1886, la collec-
tion ne comprenait que 2000 pièces, chiffre assurément fort
restreint. A partir de ce momeat, on commença à faire des
achats de quelque importance, on tint l'œil ouvert sur les
(SmiiUM exéeutées dans le domaine de Ffiratenbeig et dans le
Toieinage, et an mofen de réchaoge des doubles, on aetifa la
fbrmatkm de la lemaniaable eoUeetioD qne nonB admirona
angoordlnii. S. A. le prince fit les frais de tootes les aeqni-
sHioos snr sa camette partienlière, et pendant plnsfenra années
dépensa régulièrement de iOOO à fOOO florins. Parmi les
acquisitions importantes il faut citer : la collection du ministre
d'Etat baron de Turckheim (1886), — la collection de mon-
naies celtiques de l'historien Schreiber de Fribourg, et celle
de la ligne bohémienne de la maison de Fttrstenberg, qui fut
payée 12,000 il. ; enfla, trois trouvailles de monnaies romaines
faites dans les ruines romaines découvertes entre Hdûngen
et Brftadingen et dans Les nombreux tombeau de la contrée,
^ la tnmraille d*UUngen près Rastatt, qoi contenait les
corieox deniers de Hagoenan décrits par H. de PAdfenhote
dans la Ram numimaUque de 1868, pièces des pins singo-
lières qui demandent encore une explication, — latroaTsille
de bractéates d'Immendingen et celle d'Engen, — et nne
tronvaille d*écas d'argent, la plupart brandebourgeois et du
XVII* siècle, découverts dans une cave, à Donaueschingen,
en 1877.
L'administration du Cabinet, son classement et le catalogue,
furent confiés par le prince Gharles-Egon II et par son suc-
cessenr, au baron François-Simon de P£ifbabo(iBii, qoi se
Digitizoa Ly Li(.)0^le
diatiocM duM ces AiBctkMU et par de 9maÈm itelierclies
de nmiiifliaatlqae, el par les soins et rempreeseneat qii*U
apporta à raoeoiiipUeseiDeiit de ses deroirs. Oatre ses écrits
dans la Betmfrmieaiie et dans les rems aUesiandes^ il a
Udssé deox oarrages aseea eonnas : Dk Mikumder Eenagê
«en AOemanSm (les Monnaies des daesd^ÂUésaaiiie), para m
1846, et V Essai stir les Aspres Comnémts ou blancs dargmt
de TréOizonde, publié à Paris, en 1847. C'est à lui que le
médfiillier de Donaueschingen doit de compter aujourd'hui
parmi les tout premiers de l'Allemagae. C'est lui et le D' Pûtz-
ner qui menèrent à bonne ûu le catalogue des monnaies, qui
comprend âO volumes manoscrits grand in-folio, donnant k.
description exacte de chaque pièce. Depuis la mort du regretté
M. de Pliffonbcfen, sarfcnne en 1872, radministratioa da
Cabinet a été confiée à IL le D* Riesler, qui s*oceope STee m
lèle extrèsie^ et autant que le lui permettent ses iMietions
d*arshîTiste do prince, du dessemeat du môdailUer : sa corn-
ptaisanee a été sosinte et mainte flris éprourée par sens qui.
lai ont adressé leurs demandes, et Je saisis roecaaion de lut
en témoigner ici personnellement toute ma gratitude.
En 1878, la collection comprenait en chiffres ronds 40,000
pièces, dont 2200 environ en or et 29,000 en argent. Deux
pièces du bâtiment construit récemment pour la Bibliothèque,
renferment le médaillier, réparti dans dix meubles ad hoc,
nue riche bibiioUièque nomissaatique, une série de pierres
greffées et moulages» plne^ ne petite collection d'objets d'art
et d'antiquités. Les monnaies sont clasoées en généiai par
ordre dt pays et d'Htats, et duupit ftis raugées dimelogi-
qnemeni Les aatiques (consulaires et Impérialss roiDaiuaSi
taadaleB, 0oths, etc.) sont rkbeoMnt représentées; le
moyen-ftge allemand ne Test pas moins. Les suites les plu
remarquables sont : le Cercle de Sonabe (f 197 fdèces), celui
du Haut-Rhin (1200 pièces environ). — On remarquera l'ab-
sence de monnaies grecques antiques, et par contre une splen-
DigUizoa by CoOglC
NUmSlfiLTIQUB DB L'AT.I.Bllim« IMB
dMo «Ueetioii de lt8S mouaiee «ioMMO •! t88 eéttIqiMi
tmvta bon de Franco. La maiaoD de FOretenberf elle-
même, en possesmon dépôts ISOO da droit de monnaie, en a
usé de la ûn du XVII* siècle à iS04; il ?a aans dire que
cette série est au complet.
Le Cabinet de Fîiretenberg peut être rangé parmi les quatre
ou cinq premiers de l'Allemagne; la muniflcence éclairée
du prince régnant et l'administration intelligente de M. le
jy Rieiler ne pentent que lui garantir nne place encore plue
prépondérante poar l'aînir.
MËDAILLIER ROYAL DE MUNICH
Conservûkmr : Consercafcur^'oinl :
Bauin IF J. JUoaàvn
Je poieend sur ce ridie Cabinet, un des plus importante
de TAllemagne, quelques renseignements dans YHistoire da
Cabinet des médailks de Munich, parue dans le^ Annales de
l'Académie des sciences de cette ville, en d808, 1816 et 1821,
ainsi que dans des notes qu'a bien voulu me communiquer
M. le Df Riggaoer, mee floaFeniraperaonnela n'étant paa aaacft
piécia.
Ge fat Albert Y qui jeta lee fondemante de k coUectioo
par rachat d'une anile de monnaies qne son coneciller, Jean
iego^b de Kndrinfen, anit donnée à l*Beole anpérienve
d*Infobrtedt 11 eebeta également la eoUection da prêtre Flck-
1er à Aofdioarg; I« Cabinet de Manieb iiit, die son origine»
hanlement apprécié^ ainsi qne le conibite Oeeo dans la dédi-
cace de son IVMcfiMls hnpenimm Bmanormn. FicUer,
qui entra plus tard au service de Guillaume Y, reçut de son
successeur, le prince-électeur Maximilien, Tordre de commen-
cer un catalogue de toutes les monnaies grecques et romaines
qoe l'on possédait à ce moment Le superbe médaiUier d'iroixe,
nosnlItSIilfc-riBato 86
516
BIYUB D'ALSACB
que Christophe Angermeier fabriqua de 1618 à 1684 par
ordre du prince, prouve tout l'intérêt que Maximilien porktit
à la munisniatiqae. On sait que ce médaillier, Yéritable jqyin
artistiqiie, se trouTe aojoardliui au H oBée national bavaroia.
Gharled-Tbéodore fit transférer sa eoUedion de Mannheiiii è
Munich et la fondit dans celle qui sY trouvait déjji. C'est de
ce moment que date limportanee réelle du cabinet royal :
des acquisitions nombreuses allaient encore la rehausser. Bu
1807, on acheta une suite considérable de monnaies de la
Bavière et du Palatinat appartenant au conseiller F. G. Wid-
der Eji 1809 et 1810, ce furent la collection d'antiques du
Chapitre impérial de Kaisersheim et celle de papales de Tab-
baye princière de Kempsen, qui prirent place dans les car-
tons du Cabinet. Mais l'acquisition la plus importante fut celle
du médaillier de Goasinéry, autrefois consul firançais en
Macédoine (1811). Gousinéry avait rassemblé plus de 9000
monnaies de la Grèce et de TAde-Mineure, qui comblèrent
si bien les lacunes existantes, qu'il n*en résulta que fort peu
de doubles. En 18IS, le Cabinet s'enrichit encore par Facqui-
sîtion de la collection du prince-abbé de Saint-fimmeran à
Ratisbonne, Célestin Steigtechner, qui avait en outre réuni
800 pierres gravées, dont plusieurs importantes.
Louis I" n'était encore que prince royal, qu'il commençait
déjà à témoigner de son intérêt pour le Cabinet de médailles;
il avait coutume d'emporter avec lui, dans le cours de ses
TOyages, une liste des principales lacunes, et entretenait ton-
jours une correspondance active avec le directeur. Il acheta,
en 1818, la collection du baron AstutOb à Voto près Syracuse;
elle comprenait 900 pièces de la Sidle.
A cAté de hi suite des antiques qui augmentait d rapide-
ment, celle des monnaies indigènes ne restait pas en arrière.
En 1815, on acquit la colletion du Chapitre des Bénédietins
de Saint*Pierre ft Salzbourg; elle comprend les médailles il
les monnaies de rarchevéché de Salzbourg, et dépasse certai-
Digitizea L7 GoOglc
847
neniail tontes les suites tnatogoes'en spleodeor et en ricbesse.
lies raoonaies de FoMa tnivèrent an Gabinet avee la col-
leetion Hinekelbeb (1881); puis œ ftirent les monnaies el
médailles de la maison de Baiière fénnfes pendant Teepsoe
de quarante-deux ans et au prix de grands sacrifices par le
chancelier de Woscliitka (1835). Trois ans après eut iieu une
grande vente pnbliqiie des doubles du Cabinet.
L'achat de la collection Longo, en 1846, combla admirable-
ment les lacunes existant encore parmi les antiques. Les
frères Longo avaient formé à Measine une suite de près de
8000 monnaies, suite qui embrassait tout le domaine de la
numismatique antique, et comprenait entr'autres 700 pièces
steiliennes des plus belles et des plus rares.
Le Cabinet s^secrut anssi de plnsieurs troufailles Intéres-
santes : citons seulement de RÊgêiièogBnêMÊMikhm (monnaies
à l'are-en-del)— pins de 1000 pièces — lUteà Ingolstadten
1888, et les trouTailles de monnaies du moyen-âge de Saol-
burg et de Reicbenhille.
Le but principal du conservateur actuel est d'enrichir de
plus en plus la coUecliou spéciale, déjà passablement complète,
de la maison régnante de Bavière, des évêchés et villes bava-
roises et du moyeu-àge allemand. Les faibles subsides qui
loi sont alloués, ne lui permettent pas, 11 est vrai, de multi-
plier beaucoup ses acquisitions, mais dès maintenant, et sans
donto pendant longtemps, le Gabinet de Munlcb sera dté avec
bennenr parmi les premierB de rfinrope.
LE CABINET GRÂND-DUCÂL D'JÊNA
CtmwroaAew : 6. Stickxl
Ce Gabinet ne comprend, comme on sait, que des monnaies
orientales, et il est trop connu du petit nombre d'amateurs
qui s'occupeat de œito partie de la numismatique pour qu'il
548
soit nécessaire d'entrer ici dans beaucoup de détails. TI prît
naissance en 1846, par l'achat de la grande collection Zwick
à Sarepta par le grand-duc Charles-Frédéric. Les collections
de Kôhne, Gappe, etc. lai foarnireat aussi des eoetiogents
importants. L'empereur de Rossie, le général deBartholomil,
à Tiflis, et bien d^aatres, se firent nn plaisir de l'enriehir à
Tenvi. L'acquisition la pins importante fut celle de la e<dlee-
tion Soret et celle de la collection Siéboldy composée de mon-
naies japonaises.
Le médaiilier grand-ducal d'Jéna, qui comprend environ
12,000 pièces, est surtout remarquable par la quantité des
dynasties qui y sont représentées (140 environ).
Les suites les plus riches sont : les Saasanidss> tes mon-
naies pehldes des goufemeurs arabes du Tapuristan, les
Omajjadtis, les Seldjoucîdes, les Ortocides, les Fatimites, les
Houlagouïdes, les schahs de Perse, une série de oU bulles do
plomb à légendes orientales, etc.
Le Cabinet est une propriété privée du grand-duc, mais la
jouissance en est accordée à lUniversité d'Jéna.
M. le Stickei remplit depuis de longues années et avee
nn zèle sans égal, les fonctions de eonsemteur. Tous les
apédaUstes connaissent son Mmékuh xur morginSkiélÊAm
MQmkanth (Manuel de numismatique orientale). 0 est bon
de savoir qae cet excellent ouvrage est aossi connu sous le
titre de : Dos grossherwtglkht Mûnzkabinet zu Jena. Le pre-
mier volume a paru en 1845, le second en 1870. Il existe
également du même auteur un aperçu sur le Cabinet d'Jéna
sous le titre : Die grossherzoglich morgenlàndûcàe Mûm-
sammlung m Jem^ qui date de 1846.
Le Cabinet d'Jéna a toujours été l*objet de la ikvenr parti-
culière et des libéralités du grand-duc et de sa Ibmille. H
n'est donc pss étonnant que ces raisons Jointes i l'adminlstr»-
tion inteUiîente et habile du Stickei, enaieal iiit onedes
Digi[i<ioa by CjOO^Ic
HDIIIBMATIQra OS h'àUMUàOim
pranièrest Bbum. la première mllectioii de monnaieB orien-
tales qui eiislent de nos jonn.
de Monnaies gauloises, romaines et mérovingiennes
(GM^ jpii fnte mec taMm» oNli0««ife û» Jf. P. Gb. Rouit)
A. Monnaies gauloises et barbares
1. — Buste à gauche dans un cercle formé de festons.
Derrière A A.
Rf, Lion galopant à gauche. Dessous, EVGIVRIX.
Ce curieux tètradrachme du musée de Berlin rappelle
par le type du reyers, les bronzes du midi de la Gaule
(cf. Ch. Robbbt, Hummaâfiu du LûKguttbc, pl. IV, n** 19 et
suivants). Sur un exemplaire plus complet, on pourrait
examiner si ce nom ne commence pas peut-ôtre par une
consonne, (T)EVGIVRIX par exemple, rappelant notre
TOGIRIX. Il y a de grandes affinités entre les monnaies
de notre Gaule et celles du Danube.
M. Robert raconte qu'Eckhel, lorsqu^on lui montra à
Toulouse un bronze portant Fethnique de Béziers et fort
commune dans le Lan^edoc, déclara qu*on lui en aurait
apporté de la Basse-Hongrie une quantité si considérable
qu'il dut la livrer au fondeur.
M. de Saulcy Usait sur son exemplaire £VOIYRIX,
CHOIX
Digiti-ioa Ly Coogle
560
BBVOK D'ALSAGB
2. — Buste de femme à gauche; devant, une branche
garnie de baies; derrière un cordon onduleux de perles,
figurant une sorte de queue.
Rf, Harpie regardant en arrière ; devant, la légende que
m de Saulcy lit BABIAHI ou EARIABI [Aimaln de k
S^diàéêlfummaiique, 1868« p. 15). Ce qu*il a pris pour la
barre supérieure de la lettre £, ne parait être autre chose
que la ligne supérieure de r encadrement habituel; il y
aurait donc, ce qui éviterait la succession de deux voyelles,
FABI ARI, et comme il y a un X entre les pattes de la har-
pie, FABIARIX. Mais cette lecture demande k être vérifiée
sur un exemplaire mieux conservé.
AR. Muskt ét BerBiu
3. — Mômes types que la précédente.
Légende . . . ATTO (et non OLLI).
AR. Musii de Berim.
4. — Deux tètes accostées à droite ; celle de devant paraît
être une tète de femme diadémée ; un casque couvre la tète
de derrière. Devant les têtes, une étoile ; dessous, une
feuille de lierre.
Rf. Lion courant à droite, dessous, dans un cartouche,
COBROVOMARVS (Ds Saulct, Annales de la Société de Numis-
matipu, 1868, p. 19).
Digi[i<ioa by CjOO^le
MuiOBiuTiqiint I» L'Af.TjyA«mM
AR. Cabma dt Btrlin.
S. — Tète nue à gauche.
Rf, Chenal allant à gauche, dessus et dessous, dans le
champ, emblèmes (pièce connue).
CMnadiBtrlm,
6u — Tôte à droite, tout-à-fidt barbare, les cheveux sont
rendus par des demi-cerdes superposés.
Rf. Croix portant, au premier canton et au quatrième
une figure formée d*une sorte de Y, dont FouTerture est
partagée en deux par une bissectrice; au second et an
troisième, tnûs annelets.
AR. Afitf^ ^AngAmtrg,
M. Ch. Robert décrit cette rarissime pièce dans sa Mmw^
mûlifiit du Laugmén (p. S2 et pL I, fig. 30) :
< Cette pièce, dit M. Robert, Êdt partie d'une Êimille à
part, caractérisée par la présence d'un objet en forme d'an-
gle avec ou sans bissectrice. Elles se rencontrent en Germa
nie, et on en connaît provenant du grand-duché de Bade
et de la Forôt-Noire. Il s'ensuivrait qu'il y avait en Germa-
nie un peuple qui avait le même type monétaire que les
Volkes des plaines de la Garonne.
( Or, on sait par César qu'il y avait desTectosages sur les
confins de la forêt Hercy nia, et Isidore de Séville énumère
des Tolosates parmi les Bructèras, les Vangions et les Cha-
maves; on est donc naturellement amené à classer les
monnaies portant le signe angulaire en partie aux Volkes
de notre Gaule, en partie aux Volkes de la Germanie, et
comme le type de ces monnaies est d'origine gréco-ibéri-
que, il s'ensuivrait que les premiers formaient le centre,
le gros de la nation et qu'il avaient donné aux autres leurs
Digitizoa by Cookie
■■fOI
lois monétaires. Dans tous les cas, la numismatique apporte
ici, à l'histoire des Gaulois, des éléments dont la Taleur
méiite d'ôtre discutée. »
7. — Symbole difficile à décrire; une palme?
Rf. Six points dans une barre pliée en iorme de demi-
cercle»
AV. MwsSf dAt^AÊmrg,
8. — Tète barbare à gauche.
Rf. Représentation étrangle pour laquelle je renvoie le
lecteur au dessin ci-dessous.
AV. MtÊsit dAugsbtwg,
9. — Quart de statère très ancien, imitation grecque. Il
serait difficile de dire exactement à quelle partie de la
Gaule appartient ce beau spécimen, qui est nouveau par
le type du revers»
AV. Musit dt Nuremberg
lOl — Gotttre&çon barbare des drachmes d'Alexandre-
le^Grand. Téte barbare à droite.
Rf. Figure assise à gauche; devant, chouette sur un vase.
AR. Musée de Berlin,
NUMISMATIQDB DS L ALLEMAiOMB
:G6B
B. Monnaies romaines
1. CoRNBLiÀ. — Goh., p. 101 et pl. XIV, 2 = tSCX) fr.
(peut-être unique). Au Rf Ciànim Rma»
AR. Musée de Getba.
t Clodids Maceb. — Muller, t. II, p. 171. Avait déjà été
donnée par Licbe, Gotha num., p. 245, fig., et par Morelli,
Fam. MiscelL, tab. VI, la Porte LIG. 111. au Ueu de LEG. III.
AR. Musée di Gotha,
Z. TnuB.— T. CAES. VESP.IMP. PON, m POT. COS.
n. CENS. Sa tète laurfte à droite.
Rf. Titus dans un quadrige au pas, allant à droite, tenant
un sceptre; le quadrige est orné d'un bas-relief représen-
sentant un soldat couronnant un trophée? — Cette pièce
est le pendant du grand bronze publié par Cohen sous le
n* 237. Comme elle, elle est de 825; de J.-C. 72.
4. TiTTTB. - T. CAES. IMP. VESP. P. TR. P. CENa
Sa t&te laurée barbue à droite.
Rfi VICTORU AVGySTI. Victoire allant à droite et
tenant une couronne et une palme.
AV. Q. Musée de GêAa.
5. DoMnmr. - IMP. GAEa BOMITUNVS AVG. P.
M, Sa tète laurée à droite.
AV. Mtuêe de Gotha.
664
asnni d'alsaob
Rf. m POT. IMP. IL œS. Vni. 0E& DC Buste cas-
qué de Minerve à gauche.
Goh. 258, var. AV. Mnsit ii GoAa.
6. L. Verus. — L. VERUS AVG. Sa tôte laurée et bar-
bue à droite.
Rf. TR. P. VIII. COS. m. Victoire allant à gauche tenant
une couronne et une palme.
AV. Q. Musét de Gotha.
7. TtTRiouB FÈBB. — IMP. a TETRICVS. p. F. AVG.
Sa tète laurée et barbue à droite avec le paludament
Rf. p. M. TR. P. II. COa P. P. Tétricos nu debout ft
gauche, devant un autel allumé, tenant une patère de la
main droite et deux épis de la gauche (lOfiS, de J.-C 269).
AV. MMài di Qttba.
Cohen (n** 16 et 17) donne la même pièce du 2* consulat
a yALÉBiDrFftB& — IMP. VALERIAN va P. AVG. Sa
tète laurée à drdte avec le paludament.
Rf. AETBRNITAS AVGG. Le soleil debout à gauche
levant la main droite et tenant un globe de la gauche.
AV. Mmh dt G«Aa.
9. PosTUME PÈRE. — POSTVMVS PIVS FELIX AVG.
Buste lauré Postume à gauche avec la cuirasse, accolé au .
buste lauré d'Hercule.
Rf. HERCVLI INVICTO. Hercule nu debout à gauche,
mettant le pied sur la reine des Amazones terrassée, lui
déliant la ceinture de la main droite, et de la gauche tenant
une massue et la peau de lion. Cf. Coh. 55, où elle n'est
pas gravée, comme il est dit dans le texte^ et de Witte,
n» 95.
AV. Musée de Gotha.
Digitizoa Ly Li(.)0^le
6B5
la PotTUMi FftBi. - IMP.C. POSTVMVS P. F. AVG.
Sa tète laurèe et barbue à droite avec le paludameot.
R/, ORIBNS AVG. Le soleil radié dans un quadrige à
gauche, levant la main droite.
AV. Mttsie de Gotha»
TORINVS. P. F. AVG. Son buste lauré et barbu à droite
avec le paludament.
Rf. FIDESMILITVM. La Foi militaire debout à gauche
entre deux enseignes,
AV. Mu^ di GtAa,
18. PSOBUB. — IMP. a M. AVR. PROBVS.P.F. AVO.
Son buste barbu à droite, orné d'une couronne radiée et de
la cuirasse.
Rf. ADVENTVS AVG. Probus à cheval allant à gauche,
levant la main droite et tenant de la gauche un sceptre
transversal.
AV. Miuii Ji GêÛHi,
13. CoNSTAirrm — CONSTANTINVS P. F. AVG.
Sa tftte laurée à droite.
JRT' SOU COMm œNSTANTINI AVa Le sotea radié
à demi-nu debout à droite, prèseataotun globe surmonté
d'une victoire à Ckmatantin debout en toge; entreeuz un
captif à genoux, tendant les mains à Tempereur,' à Texer-
gue .MT.
La légende seule de ce revers est nouvdle. Le type est
décrit Ck>h. 99.
AV« Miuéi dé GùÛHh
14. CRI8PU8. - FL. IVL. CRISPVS NOB. GAES. Sa
téte laurée à droite avec la cuirasse.
RJ. GAVDIVM ROM ANORVM ; à l'exergue, FRANCÎA.
La France assise à terre à gauche dans l'attitude de la tris-
tesse, derrière elle un trophée, un arc et un bouclier.
AV.Q. MuûtdtGàha.
Cohen décrit ce joli quinaire (n* 6) d'après Fanden cata-
logue du Cabinet des médailles qui la donnait comme
étant de fiibrique grossière ; Mionnet avait cru moulé sur
le petit-bronse. Le suppRmmt de M. Cohen en donne la gra-
vure (pl. VIO d*apré8 un exemplaire coulé sur Tantique et
trouvé dans la Sdne, provenantsans doute du vol de 1831.
Quant à Texemplaire de Gotha, fl est d*une authenticité
incontestable et de très bonne &brique.
I& Gonmsoi IL — FL. IVL.GONSTANTrva PERP.
AVG. Son buste diadémé à gauche avec le paludament.
Rf. GLORIA ROMANORVM. Rome assise de trois
quarts sur un trône richement orne, tenant de la main
droite un globe surmonté d'une Victoire et de la gauche
un sceptre ; elle pose le pied sui une proue de vaisseau.
ËX.SMANH.
OR. MU. 40 mm.
Digitizoa Ly Li(.)0^[e
mnoniATiQUB db Vàtimusm
607
C. MéroviagieimeB
1. — BODE CQIO AICX). Buste à droite, style atistraden.
EJ. +TRÂSOALDVS MONB Croiz à branches égales,
cantonnée des sigles C et A.
Publié par Ch. Robert, Etudts mmâmaifm mr k Ntré-Em
dtkFfwmt, p. 141 et pL VI, fig. 14.
AV. Cabma dt GȈM,
% » BOTECQIO VC Buste lauré à droite.
jR/. Légende indéchiflOrable. Croix pattée, haussée sur
une base; au-dessous, un globe.
Dans ce nom de lieu on a reconnu Vic-sur-Seille (Ct P.
Ch. Robert, EmJit tuamtmatàfu$ ntr b Ntrd-Esi dê k FnoKf,
pL VI, fig. 10 à la
AV. Caihui it GûAa
3. — MARSALLOVCO. Buste à droite, type austrasien.
R/, -l-LANDOALDO MON CroU à branches égales,
cantonnée des sigles C et A.
AV. Cabinet de BtrEa,
M. P.-Gh. Robert, op. cit., cite huit monétaires de Marsal,
maisilneconnait LANDOALDVS que pour Mets (pL V,
flg.7).
Le grand nombre de monnaies méro^ngiennes frappées
dans les localités du sa&umis (Marsal, Vie, MoyenTîc)
ou au nom de ces localités, est un argument dont M. Robert
se sert pour démontrer que les monnaies mérovingiennes.
Digitizoa Ly Li(.)0^le
G»
signées par des monétaires, avaient un rapport avec ren-
caissement du revenu. On peut admettre en eflbt que les
fermiers des puits salins rendaient le prix convenu en
monnaies portant le nom du puits. En outre, il &ut remar-
quer quasi cette monnaie n*avaiteu d*autre r6le que celui
de signe d'échange, il eût suffi pour les besoins de la circu-
lation d*avoir des ateliers dans les centres importants, tels
que Metz, Toul, Verdun, Scarponne, etc. La même con-
trée et toute la Belgique, ainsi que les Germanies ds-rhè-
nanes, étaient bien alimentées du temps des Romains,
jusqu'aux luttes des derniers temps par l'unique atelier de
Trêves.
•
4. — NOVIENTO VICO FI. Buste austrasien à droite.
R. 4- DVCCIORELLVS MON Croix cantonnée de deux
points et des sigles G L.
EL. Cakitiit di Goéa.
Lelewal donnait cette pièce à tort à Saint-Gloud. Elle
est évidemment de la Belgique première et peut-être de la
dtè des Mèdiomatrices. A. de Barthélémy a publié une
pièce semblable. Cartier (catalogue), n* 774, lisait & tort
au revers AVGCIORELYO.
5. — DORESTATI FIT. Buste à droite diadème.
R. MADELINVS M. Croix haussée sur un degré et
trois globes.
Le monétaire Madeiinus est commun à Dorestadt.
AV. Cabhut dt Bir&iu
6w ^ BARBIACO VI. Profil barbare.
JL PROVrrVRO m Cn^ à branches égales.
AV. CMntt é* Bn-lm.
inédit? Ni M. Cartier, ni M. de Barthélémy n'en font
mention.
Digitizoa Ly Li(.)0^le
NUMIBMA.X1QCS DM L'ALLUCAQHB
568
7. — RACIO BASILIC Croix hauaa&e sur un dcigrè.
Rf. SCI liARTINI Buste A gsuche,
AV. CaHiut de Btr&i,
Une monnaie analogue, mais dont la tête est différente
a été publiée par M. Cd.rt\Q.v {Revue numismatique, 1838, pl. IX,
fig. 7, tables de la série). Que l'on traduise RATIO par
droit ou par portion, il y a dans ce mot des indices précieux
qui peuvent, dans le système de M. Robert, servir à expli-
quer l'incroyable quantité des lieux mentionnés par les
monnaies mérovingiennes.
8. [-SCI PETRI. Buste à droite.
RJ. -f MEDIOLANO MON. Croix chrismée, haussée
sur un degré et un globe.
AV. Cabiait dt Birlin.
Cette belle pièce a été décrite en 1851 par M. PXih
Robert {Cmitiéirêlim sur k wimmt à fiftfM rMMÔM, p. 54 et
Ûg, 7), qui y voit un monastère placé sous le vocable de
Saint-Pierre. M. Cartier {Rnme tnamm^pu i8eS6» tables, p.
220) &it un monétaire de Meikbai{iui^. — La pièce est clas-
sée à Château-Maillant au Cabinet de Berlin.
9. — HDIRICIACO. Buste k gauche.
Rf, AEGVLFO MON Croix chrismée, haussée sur un
degré.
AV. Cûkitut di BiT&t.
Aeguljus ne figure pas dans le catalogue Cartier et est
peut-être nouveau.
10. — CAROVICVS F Buste à droite.
Rf. 4-TEODOLENOM Croix à branches pattées.
AV. Cabinet de Berlin.
Cette pièce est attribuée à Cherbourg par M. Cartier
(cf. R. N., tome XXT, tables), tandis que M. de Barthélémy
la donne à Château-Gheroix(Haute- Vienne). Cette dernière
leçon est préférable.
11. — 4-VVICCO. Buste à droite.
Rf. DVTTA MONE. Croix haussée sur deux degrés.
DigUizoa by CoOglC
880
JUflHI
AV. CàUmi de Gtéa,
Ce joli triens a été dieiit, sans dessiti, dans la JSmm
iHMttMMt^ 1844 (tome IX, p. 37), par M. Duhamel, qui Yêtr
tribue à Quentovic, qui se serait appelé aussi WIC; M. de
Barthélémy [Liât dtt ntm di Bnu^ n* 721) le donne & Wich
de Limbourg. Ces attributionsne sont pas les sentes admis-
sibleSf attendu qu'il y a eu plusieurs localités du même
nom* Jusqu'à nouvel ordre, il fiiut prendre celle de M. A*
de Barthélémy. Cette pièce n'ayant pas été gradée dans
les 9S0 mmàuirtti nous le donnons icL
{% — B£BA£VSM Q), Buste à gauche» avec diadème
perlé.
RJ. Légende barbare. Croix longue haussée sur deux
degrés que sépare un globe.
AV. Cabàut di Gotha,
I3l Buste à droite, palme dans le champ.
Bf, Monogramme. -|- ROSOXVS fi.
AV. GflMitf dt Ber&L
Ce monétaire Rtwms a été mentionné par Cartier {Rnm
mmsmatiqui^ l" série, t. XXI, tables, p. 170), mais comme
se trouvant sur un triens de Charibert U a été gravé, mais
fort mal, dans te Rtauil dtt 9x0 matAkunt.
14. — SIDVNIS FIT Buste à droite.
Rf, 4-AECIVS MO Croix haussée sur un degré et un
Digi[i<ioa by CjOO^Ic
m
demi-cercle, dans le champ le chiffre VU, indicateur de la
valeur de la monnaie (le sou = XXI, le triens VII).
AV. Cakhut it GùOa,
Cette charmante pièce est d'un style ancien et assurément
du V* siècle, lorsque la majeure partie des monétaires n*est
que du VIT*. — L'exemplaire publié {qto mtnkairift pl. XL,
fig. A\ a été mal dessiné. M. Cartier donne {Cataiogui)
AETI VS au tien de AECI VS.
Cette pièce est de Sion (Suisse).
15. — BETOREGAS Buste à droite.
Rf. -hANTlDIVS I (IpourFrfO- Croix haussée sur
deux degrés.
AV. Cabitui de Gotha,
Ce triens a été donné à Bourges jusqu'à présent. Le cata-
logue Cartier (R. N., t. XXI, Tables, p. 213) donne la leçon
ANTIDIVSVS.
46. — SENONIS G. Il -[--f VITAS (pour civitas). Buste
à droite, la lôtc et le corps char^^' s d ornements perlés.
Rf. VRSO MONITARIO Croix bausséc sur des degrés.
AV. Cabinet de Gotha.
Cette pièce ne figure ni dans le Recueil de 920 monétaires
ni dans le Catalogue Cartier. Peut-être a-t-elle été publiée
ailleurs.
17. . 4.S0D0DAV0^ Tète diadémée à droite.
J^. +MERFORINVS Croix chrismée.
AV. Ciéhut dt Frafufirt-sur-Mtm,
XoiT«lto Séito. — 8^ Anoé*
60
■m» D'âUâOB
ta — DODiLNO FIT. Tète à droite.
Rf. Symbole. GYABTVLLVS UO>
AV. Mush d» Gêàa.
RoyalM
19. — Dâgobeet I" (628-631).
DAGOBERTOS Tète à droite.
Rf. ROMANOS MV. AGAVNINSIS (Agauae).
Triens. AV. Cabinet de Gotha.
P. Ch. Robert. Monnaies minmi^uiam dê la €»lhtiitn Raumk^
p. 22, et pl. I, fiff. Ô.
M. — Dâoobibt n (674^679).
DAGOBERTVS REX Buste dladèmé à droite, une
croix devant le visage.
Rf. Légende illisible. Dans le champ, une croix longue
haussée sur un globe et accostée des lettres M. A., initiales
du nom de lieu et des chiffres X-XI, indication delà valeur.
Sou d'or. AV. CMut dê (Ma.
Diverses
24. — VTCTVRTA AVG3. Buste à droite.
Rr. VICTVRIA AVG; à l'exergue, COM. Victoire allant
à gauche, tenant la croix d'une main et le chrisme (?) de
l'autre. Dans le champ, K. Style barbare. Imitation d'un
triens impérial.
Triens. — Cabinet de Goûta,
Digitizoa Ly Li(.)0^le
BULLETIN BIBLIOGRAPlllûUE
L Pierre Brtilly, ancien dominicain de Metz, ministre de
l'église française de Strasbourg, 1539-1545. ~ Etade bio-
grapbiqae par Rodolphe Rôuss, conservatear de la bibliothèque mani-
eiptle de Stnibonrg. — Slnsboorg, Tkeotlal al Wftrii, Mitenn, 1879.
îâ^ de 132 pp.
Notre temps a porté les hommes d'étude à creuser les ma-
tières que les préoccupations morales et politiques ont remises
en honneur. C'est dans le passé que les militants ont voulu
puiser les arguments favorables à leurs aspirations ou à leurs
égarements, et, une fois lancés dans cette voie, ils n'ont
ménagé à des adversaires imaginaires ni les imputations bles-
santes, ni les accusations provocatrices. Sans se compromettre
dans le conflit et les disputes, qui en sont la manifestation,
les hommes d'étude ont donc voulu contrôler les armes dont
se servent les combattants, et de ce mouvement est né un
ordre de recherches auquel appartient la biographie que nous
signalons.
Pierre Brully, ancien dominicain de Metz, est une de ces
figures qui ont laissé des traces dans l'histoire de la Réforme,
sans y avoir occupé d'ailleurs d'autre rang que celui d'ouvrier
des premières heures et de martyr. Nos écrivains du XVIII*
et du XIX' siècles lui ont successivement consacré quelques
lignes, tirées du martyrologe de Crcspin, et dont quelques
adversaires de la réformation se sont emparés pour les sou-
mettre à leur critique et à un nouvel examen. Le parti pris
préside presque toujours à des exercices de ce genre, et c'est
en eiîet ce qui est arrivé relativement à Pierre Brully. Un
érudit français, M. Paillard, a repris en sous-œuvre la vie de
Brully, et, se basant sur des titres jusqu'alors inédits, il a
564
vxmt d'alsaob
reslitaé au disciple messin la figure que lapasBion ouPenreur
avait sensiblement altérée.
De son côté, M. Rodolphe Reuss découvrait des pièces
inconnues à ses devanciers et il a eu la bonne pensée d'en
faire usage dans le but de compléter le travail de M. Paillard
voire même de le rectifier en plusieurs endroits. Il s'agissait,
au surplus, de la mémoire d'une personnalité qui a, dans
rhistoire de la réform^ition à Strasbourg, une place asseï
grande pour justifier le travail que M. Rod. Reuss lui a con-
sacré. A vrai dire, il s'agit moins d'une biographie que d'une
consciencieuse dissertation pour rétablir la vérité historique
sur le rôle de Pierre Brully dans la grande lutte du XVI* siècle,
M. Rod. Reuss met en évidence les confusions amoncelées sur
la téte de Brully, et le successeur de Calvin, à la tête de la
première église française de Strasbourg, apparaît dans la
splendeur (lu croyant mourant pour sa foi et endurant le
cruel supplice rapporté en ces termes par Hédion : . . . hie
eoptUBj nuper cotnhKstus est, quidam diaoït amputata etiam
Utigiia, alii scissapeUe capitis et detracta a /ronte et rétro. De
semblables horreurs feraient, de nos jours, pâlir les ei^loits
du scalpel du Canaque et de la zagal du Zoulou.
II. Le chevaliar d'Aguesseau et l'Oratoire. — Documents
inédits, par R. P. Ingold, prêtre de l'Oratoire. — Paris, imp, J. Le-
elère, Â. Sauton, éditeur, 41, me da Ba«, 1879. In-8* de 43 p.
L'opuscule de M. Ingold a pour but de prouver, au moyen
de documents inédits, que le R. P. Galipaud, de l'Oratoire,
gagna à la congrégation l'affection et le dévouement du chan-
celier. Plus une personnalité est célèbre, plus on fait d'efforts
pour s'en rapprocher; c'est dans Tordre naturel de l'esprit
humain. La m^orité du clergé moderne va à Ignace de Loyola.
Il n'est pas sans intérêt de voir une fraction de ce clergé
tendre à se rattacher plus particulièrement à une indindua-
lité qui, (le son temps, passa pour être la persomùiication du
gallicanisme.
Digitizoa Ly Li(.)0^le
BOLUmi BOKlOCnAlBIQDB
M6
m. Bulletin de la Société phllomatiqae ▼oegienne. —
4« année, 1878-1879. - Saint-Dié, inip. de L. Humbert, 187». 1 Tol.
in-8*> de 226 pp., avec une carte et 12 pianches.
La Société philomatiqae, dont bous ayons d^ eu ToecasioB
d*6iitretenir les lectems de la Bévue, continue ses travaux
avec une régularité parfaite. Son dernier buUetiii renferme :
1* Une étude géologique des terrains fouillés par la ligne
ferrée de Saint-Dié à Lunévllle, par M. Félix Lebrun; 2* La
suite de Tatlas des fougères de TAlsace et de la Lorraine,
par M. Bené Ferry; 3* Un travail de M. le chanoine EUngre
sur la signification et l'origine du nom de OàtHée donné
anciennement à la vallée de SaintrDié; 4* Une note de
M. Bené Ferry sur les houppes jaunes que certaines abeilles
portent sur le front; 5* Du môme, la liste des orchidées qui
croissent à Saint-Dié; 6» La grève des bouchers de Ramber-
villers, en 1729, par Âlban Foumier; 7* Par le même» la
relation d'une émeute des femmes en 1771; 8* Une page iné-
dite de rhistoire de la principauté de Salm, par M. Arth.
Benoit; 9* Une légende vosgienne, par M. de Golbéry;
10* Quelques rectifications géographiques, d'après d'anciens
titrée du chapitre de Saint-Dié, par M. L. Jouve; W Une
étude géographique sur le ban et les possessions de Senonos
jusqu'au XIII* siècle, par le même, et enfin 12* La suite de
l'histoire de l'abbaye de Senones de DomCalmet, par F. Dinago.
Cedernier travail est tiré à part, avec une pa<^ination spéciale,
de manière à en former un volume. Go fascicule contient
80 pages et une planche donnant le plan de Tancienne
église de l'abbaye.
Le BuUetin se termine par les procès-verbaux des séances
du comité et le vocabulaire des noms des lieux cités dans les
mémoires.
IV. Les tribulations d'un maître d'école de la Robertsau
pendant la Révolution, par Ilou. Ublss. — Strasbourg, imprim. de
G. Fischbach, 1879. Plaquette in-16 de 40 pp.
La Robertsau était, au siècle dernier, un petit endroit situé
aux portCii de Strasbourg et où un maître d'école, d'origine
Digitizoa Ly Li(.)0^le
666
badoise, était Tenu ezorcer sa profession. Outre les eotmais-
saaces reqdses pour enseigner à lire et à écrire Tallemand,
il avait les rudiments d*un art que Ton range aqjourdliui an
nombre des matières iSMultatives : U saTait Jouer du ^okn.
Pour subvenir à son oistence et à celle de sa fiunllle, le pré-
enrseur des immigrés fnsait naturellement usage de tontes
ses ressources intellectuelles* Après sa classe, il ne dédaignait
pas de louer son arehet à' qui le lui demandait et mdme do
fidre sauter les petites tOles et les petits garçons avec km
mamans et leurs papas. De plus, il se laissa aûer à remplacer
en quelque sorte 11 le curé de la commune, quand rexerdce
du culte fiit momentanément interrompu. Or, le cumul de
tant d'occupations, bien que corelatiTes, ne pouvait manquer
de donner piîse à la critique et à la malveillance dans un
village od se trouvaient d'ailleurs deux autres écoles ouvertes
par des gens de la localité. Dénonciations sur dénondatiions,
enquêtes sur enquêtes eurent lieu et forent suivies de la fer-
meture de Técole du badois. Tel est le canevas des tribulations
que le maître d*école eut à subir et dont M. Rod Reuss nous
retrace les péripéties d'après des pièces rassemblées par lea
H. Bœrsch, etdont la funille a fidt hommage à la nouvelle
bibliothèque de la viOe de Strasbourg.
V. Choix de fables de La Fontaine, traduites en allemand mol-
honsien, par M. Ernrst Htimnorr. — Halhoose, imp. de V* Badsr
elC». 1879. In-8° de 66 pp. Chez C. Detloff, libraire.
Le titre dit ce que contient l'essai de M. Meininger. Nous
igouterons que son choix s'est arrêté sur les fables : Le cor-
beau et le renard, la grenouille qui veut se faire aussi
grosse que le b<Buf, les voleurs et l'âne, le rat de la ville et
le rat des champs, le loup et Tagneau, la mort et le bûcheron,
le renard et la cigogne, l'homme entre deux âges et ses mat-
tresses, l'enfant et le maître d'école, le chêne et le roseau, le
lion et le rat, l'ivrogne et sa femme, le renard et les raisins,
le loup et le chien, le lièvre et la tortue, le cheval et Tftne,
etc., etc. Il est incontestable que fort souvent la muse de
l'auteur l'a heureusement insphré et que sa traduction poé-
Digitizea by Cooglc
BOLUStlN BIBLIOOBia>HIQUB
667
tiqne dans le lugage populaire n^est pas laoa mérite, liais
M. HeiningAr, ainsi qoe qaelqaes-iuis de ses derancien dans
ee genre de littératme, nons permettront une remarque que
nous ne serons pas les premiers à eiprîmer. U nous semble
que pas n*est besoin, pour écrire notre dialeete alsacien, de
ftîre preuve de trop grandes connaissances grammaticales et,
par suites d^sdopter une orthographe qui, en Toulantdtre trop
«KpresslTe, a le tort, selon nous, de défigurer outre mesure
notre langue populaire. Nous arons un excellent modèle connu
de tous : c*est HébeL Pourquoi ne pas chercher à limiter V
Bestons ce que nons sommes : le ài sundgoirien sonne aussi
bien à nos oreilles que la mouille bavaroise et la zymologie
prussienne.
VI. Les origines du théâtre à Colmar, par X. MossMAniv. —
Mulhouse, imp de V Rador et C'«. 1878. In-8* de 17 pp. Chez l'aiH
tenr, 8, rae des ▲ugasUas» à Colmar. Prix : 60 centimes.
Dans ces quelques pages relatives à l'histoire de la ville de
Gohnar, M. Moesmann nous révèle des fûts intéressants et
inconnus à ses devandeis. Ce sont les premiers gestes de Part
dramatique importés dans la ville par quelques canqpagnards
de son voisinage. Quand ces artistes, venant tantôt d'Am-
merBchwir, tantôt d*Eguisheim, se décidaient à donner aux
citadins, aux MMgglb^t la représentation de quelques
scènes de lliistoire sainte ou de la passion, comme le font
encore de nos Jours les paysans de TAmmergau, le magistrat
leor aHouait des gratifications ou des indemnités, dont M.
Hossmann retrouve les traces dans les conq^ de la ville, et
qui, à bon droit, peuvent être considérées comme Torigine
des subventions que, de nos jours, la ville accorde on est
linrcée d'accorder aux directeurs du théâtre moderne. Aux
rensdgnements que Fauteur nons fournit sur l'origine de l'art
théâtral, il en ijoute d'autres, qui sontprédeuxpour l'histohre
de la ville, dont les archives sont confiées àsa garde et des-
quelles il tire, de temps à autre, quelques communications
intéressantes pour les annales de la province.
m
BIfUi D'AUâOi
Vn. Gompta-rendn dM traraux dm la Chambra da oom-
meroe de Golmar pour Vannée — Golmir, imp. d« V*I^B.
Jung, 1879. lu-Sf* de 45 pp.
Comme les aimées précédentes, M. le président de eette
Gbambre résume, en quelques pages, les diverses questions
dont elle a eu à s'occuper dans le cours de Tannée 1878 et en
même temps qull fût connaître au public industriel et com-
mercial les solutions obtenues, il hidique les Toeux de la
Chambre relativement aux solutions à obtenir. En 1878, la
Chambre a eu à s'occuper des voies navigables, des questions
diverses concernant Tadministration des chemins de fer, les
douanes, les impôts, la révision du tarif douanier, la légishition
commerciale et industrielle et le personnel de l'administration
intérieure. A ces divers points de vue, le compte-rendu offre
beaucoup d'intérêt pour l'ancien arrondissement de CoUnar.
vm. Lunéivlllo «t saa «nTlroiia. — Lospiges dnroi Slinislas—
Les statuts dn ehftteaa de Lvnévill» Qn^fnes notes snr le paloia
des environs de Lunéville — Le duc Chariea-Alezandre à Ath. —
Lonéville, imp. de G George, 1879. ln-8* de 45 iq^.
Une charmante série défaits et d'anecdotes, recueillis par
M. A. Benoit sur l'ancienne résidence des ducs de Lorraine
et du roi Stanislas, ainsi que d'intéressantes notes sur le lan-
gage populaire de la contrée, sont offerts au lecteur dans le
modeste recueil que nous nous faisons un plaisir de signaler.
Le collectionneur c ah hmffeniU • de ne pas avoir^ oublié
la Bévue Alsace dans la distribution quil a faite de cette
• dâioateese » littéraire.
IX. NoUoes sur l'anoton BaM/gKO» par B. HUckil. — Strasbourg,
imp. de R. Sefanlti et C^', sneeessenrs de BergeHLevraall^ 1978. 6r.
iieS'deSSpp.
•
Ces notices sont extraites du Bulletin do la Société pour la
conservation (/o- inniiKnirnfs ^/^'^fr///^^'.^•. L'auteur de ces noti-
ces s'est proposé de rétablir au moyen de titres anciens, les
limites du gau ou du bailliage dont la commune moderne de
BULLETIN BIBUOGRAllBiQilJI
60»
Hatten M le cheMieo. Il pronte que SehaepfiiB s'est trompé
dans les limites qull lui assigne et que Tandenne circonscrip-
tion à laquelle le chef-lieu a donné le nom de Hatigau, embras-
sait tout le pays situé entre la Seltz et la Suro, de sorte que
diverses communes de Tancien palatinat ou de la Bavière
rhénane étaient comprises dans le ressort dudit Eattgau,
Cest donc une ancienne dirision territoriale de la première
domination firanque sur la rive gauche du Rhin que M. Hflckel
remet en lumière, en appuyant d'ailleurs sa thèse sur des
textes qui nous font assister aux modifications successives
de ce gau et qui eipliquent Terreur de Schœpflin. Ces notices
ont leur place dans lliistoire de nos anciennes frontières.
X. Les centenaires de Voltaire et J - J. Rousseau, 30 mai et
2 juillet 1878. — Api^rni l)ihlineraiihiqm\ par Lniiifl Mohr. — Sfr.is-
bourir. inip il - W. Schuitz el C". 1878. — Iq-8* de 23 pp. Tiré à
pftit nombre. N'est pas dans le commerce.
Tablettes de la presse périodique, par le même. — Même imp.
1879. In 8 de 35 pp.
Des Impreastona mtaroeoopiqueB. parle mène. — Mène imp.,
1879. In^ de 11 pp.
Ces trois opuscules no sont. ;\ vrai dire, que des catalojnies
dressés par un uuiateur ([ui a Taniour d»' l'art tvpO'j:rai)bique
et la noble passion du livre. Si minc(!s qu»* puissent paraître
de semblables délassements, ils ne laissent |)as que d'avoir
leur utilité littéraire, car les plaquettes de M. Mohr seront
toujours utiles au.K curieux et aux chercheurs qui les consul-
teront pour avoir des indications exactes et précises en biblio-
graphie.
XI Hortiia déllolanim, par rabbawe Hirbam db UmiBPitA. ->
Reprodaction héliographiqae d'aae série de miniatures calquées sur
l'original du XII* siôele.— Texte explicatif |MV le chanoine A. Stranb.
Première livraison, ^axià in-folio, contenant 10 planches avec texte.
Prix : 12 fr. .50. plus I Tr. '2.') pour frais d'emt»altage. — Chez Charles
Trûbner, libraire-éditeur k Slrasitourg.
Nous avons connu rinestimable mannsfait qui a péri dans
les flammes du bombardement, nais nous ne connussons que
670
BEVUE D ALSAGS
par le pfOBpectns la première lifraJson de Fentreprise, qui a
pour but d*eii fiûre revivre environ les deux tiers par le pro-
cédé héliograpliiqae. Il fiint donc nous contenter de placer
sons lee yeux des lecteurs de la Bmiê le texte même de ce
prospectus, qui nous est fourni par IL TlrObner sous les
auspices de la Société pour ta eontervatUm det mommmtt ku-
toriguei éPAUaee, Voici ce texte :
• Peu de manuscrits anciens ont acquis une célébrité mieux
méritée que le Hortm déUeianm, dans lequel une abbesse
alsacienne, Herrade de Landsperg, déposa la somme des con-
naissances de son temps, et qu'éUe dédia aux religieuses de
Hohenburg comme un témoignage de maternelle sollicitude.
Vaste compilation, dont le fond était le rédt biblique depuis
la création du monde jusqu'au r^sne final du Christ» ce livre
n*était pas seulement une mosaïque admirablement composée
de citations tirées des Saintes Ecritures, des pères de PEglise,
des historiens sacrés et profÎMies, des écrivains polygraphes,
des théologiens mystiques, mais encore une des concqitiona
les plus élevées du symbolisme chrétien, arrivé vers cette
époque il sa plus belle floraison, et traduit dans le « Jardin
des délices • par une nombreuse série de miniatures, qui en
disaient une Téritable galerie de tableaux du douzième sièclOi
t La destruction de ce manuscrit qui la eu lieu pendant le
bombardement de Strasbourg, dans la désastreuse nuit du 24
an 25 aotlt 1870^ a été déplorée comme une perte irréparable.
En effet, le Mortuê deiicianm était sans contredit la perle la
plus précieuse entre les nombreuses richesses littéraires et
archéologiques de la bibliothèque de Strasbourg. Heureuse-
ment on savait qu*à des époques différentes un grand nombre
de calques avaient été exécutés sur Toriginal par d'anciens
visiteurs de la Bibliothèque.
t La Soàétépour la ameervatwn des mommenta MsMqmi
<f Jlbace apoué devoir réunir ces firagments et chercher à
reconstruire, en partie du moins, le manuscrit perdu.
• Ses recherches n*ont pas été sans résultat En ajoutant
la somme des calques retrouvés aux reproductions déijà pu-
bliées dans Pouvrage de M. Engdhardt (Jlérrad «o»
Digi[i<ioa by CjOO^Ic
miLLXTIM BIBLIOOBAPHIQUK
671
tmi ikr Weric : HortaB délioiiaïuii, mit 2* Knplartalabi,
în-lbL Stattg. vnd Tflb. 1818), nous arriTOns an diiffire d^envi-
ron 160; c'est celui des deux tien de Touvrag». Tous ces
calques seront rqnrodnits dans le présent ouvrage en grandeur
de Toriginal, d*i^rès les procédés héliographiques de M. Kras-
mar. »
Frédéric Kubtz.
* Oy aautdoaleafnv dtnseeltoteoodalMn. L'édiUm de Stall-
gttt oonliflBt ISplandMt iSflolio.
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE TOME VIII DE LA NOUVELLE SÉRIE — 1879
JANVIER - FÉVRIER - MARS
RoD. Reuss. — L^Alsace pendant la Révolution française — Cor-
respondance dos (It'-piitèsdn Slnslmiir^^ — Uoi-iimeiiis tiaSdcs
PafM
arcÏÏvës — Dt-dicace — Avaitl-[)r«HK>s — Coiiv»x,ilioii aux
Etats généraux — Lettre du Roi au commandant de la province
— ÇonviM-alinn dos Ploctoiirs — ArnHo du Ma^^^istrat — Pro-
cès-verbal d>^ roli'ctiori — Hrprvsentants de la buuri;eoisie —
Cahier des vœiix du Tii'rsH'lal 5-73
P.-E. TuF.FFF.Ri). — Céni^do^io de quelques familles noldes de
la Haute-Alsace — lutrodiiclinn — Famille dWuxelles — Fa-
mille de Hainiilars — K^imille d» lUivilliiTs — Famille de
Roppe — Famille d^? (IhàteiKiis -- Famille de (Ihévreinimt —
Familles de Croix el de SaiiU-Uizier — Famille de Couroelles
— Famille de Délie — Comtes da Ferretle — Nobles de Fer-
rette — Une planche représentant cinq armoiries 74-90
Ed. Eîisfki.dkiv. — Le château de Riquewihret ses habitants —
Description de la ville et du cIiAteaii — Nuremberg' en minlâ^
ture — - Aperçu historiqnc des princes et du < lifiirMii de Hi-
qpewihr — Rensei^:nements anecdoiigues et hio^'iaphuines . ♦ 9l-i05
Arth. Engel. — Documents pour servir à la numismatique de
l'Alsace — 6 ftia — Contrefaçons italiennes de quelques
monnaies d'Alsace — Dezana — Haiiau-Lichtenberg — Stras-
bourg — Crevacuore — Correggio 106-117
Et. Rauth. — Notes biopraphiques sur les hommes de la Révo-
lulion à Strasbourg et ses environs — F. Brey — F. Hnmner
— Bruat — Jean Rruder — Charles Rrunok — Je;tn-Fredéric
Buhrer — J.-L. B"ry — FrtHleric Hnlenschœn — ^"ssi
Galey — Casiniir-M. Caire — Charles Canlrez — Capitaine —
Jean'Frédéri<- Cari -- IMiilippe Jacques Cari — L.-N.-M. Car-
not (Comte de)-- Louis Carondelet — Louis Carrey — Ca-
simir — F.-H.-C. Catoire — Cauvin — Jean-ltapUstë Cavai- *
gnac — C. Cayon — Chabé — Aubin Cha^^nei — François
Chaiidon — h ranyois-Lanrent Ctiapuis — De Chiisseloiip Lau-
hal — Henri Cliebrette — Pierre Cbenest — Charles (^lienevet
pt^re — Denis Ctierbouost — 11. Cliristiaui — Marie-Louis
Chrislmann - Clavel 118-lAO
FRt PI Kic Ki RTZ. — Bibliographie — î. Rulletin de la Société
phildniaiique vosgienne. V et 3* années — II. Histoire île l ah-
bayé de Seuones. par F. Dina^o — III l'ii'r'rapt"'lU6
sur Charles Cérard, par X Mossmano — IV . Uer hlapperslem,
. ^ _ . y Google
TABU MB K&TIÉBS8
Pafu
nebsl aehniîchpn Strafiirten fûr mflndlichp iind thsptlirhe Be-
leidigungen. etc., par Aug. Stœber — V. Allerlei Merkwur-
diges fiberver8rhied(>ne Tage und FosledesJahreskreisPs4876,
mit bosonderer lliu ksicht aiil das Elsass. par Aug. Stœber —
VL Mémoires de la Société historique, liuérairei artistique et
acientiflque du Cher 141-iU
AVRIL - MAI - JUIN
Auguste Stcebbr. — Les recteurs de l'université de Bftled origine
alssetenne — 146<MSti — Crèatton deranlversité en 1469 —
George d'AndIaii, premier rerieur I/iiniversite se romivtse
d'abord de quatre facultés — Durà; du Rectorat — liecteurs
d^origine alsicienne -> Gforge d^Andlaa — Gaspard Zo Rbefn
Jean Creiit/.T Nicolas Bi'l/liii — Pierre d'Andlau — Chri-
stophe de Uléubeim — Jacques iJugo, de llarmoutier — Ber-
nard Eglin — leao-Ulrieh Sorgani — Adam Brun — Hicbel
Wildeck — Jean SIgrUt, etc., etc. — Appendice 145-167
RoD. Hei ss. — I/AIsace pendant la Révolution française — Suite
— CorresiK)Udauce des députés de Strasbourg à PAssemblée
nationale — Instructions particulières pour les députés — Liel-
tres du Magistnu au préteur M. Gérard — Conseil des XXI —
De Turi:kiu*im à ses commellauls — De la bourgeoisie aux
députés — Conférences de la bourgeoisie avec les délégués da
Magistrat — Nouvelles lettres des représentants de la bour-
geoisie aux députés — iiépoDses de ceux-ci — Arrêté des re-
prèflentanls de la bourgeoisie 16M11
Dagobert Fischer. — Le comté de la Petite-Pierre sous la domi-
nation palatine — Origine des comtes et prise de leur châ-
teau par le palatin Frédéric 1" 2i2-2i8
P.-E. TuBrpBRD. Généalogie de quelques fiimlllesnoblesde la
f!;int('- \ls;ii i' — Fin — Fiirnille de Grandvilhr'; — Barons de
MuuUuie — Famille de Gléres — de Thuilliéres-Moutjoie —
de Montjole^Heymersdorr — de Montjoie-Vanflrev — de Mont*
joie-Ilirsingue — Familles de .Nforimoiit — de Réchésy — de
Suarce — de Trëtudaus — Avec une planche représentant
sept armoiries UMiS
X. MossMÀMN. — Matériaux pour servir à Thistoire de la guerre
de Trente ans, tirés des archives de Colmar — J.-U. Mogg à
Paris — Uanicamp, comniaudant de Colmar — Mouvement
des belligérants — Ravages des Lorrains — Prise de Rlqu^
wlhr — Jonelion du raarechal avee Bernard de S;ixe-\Veimar
— Négociations avec la France — Traité de Ruel— Manicarap,
Souverneurde la Haute Alsace — Rupture des nègocIttiODs
e Strasbourg avec le roi de Hongrie 349-165
El. Barth. — Notes biographiques sur les hommes de la Révo-
lution à Strasbourg et ses environs — Clément — Clerc —
Cobendet — Collombel — Comba — Combôs — Condère —
Conrad — Cordouan — Cotte — Couchery — Coulmann —
Courtin — Courtot — Cousin — Cousiare — €k>u8tilla8 — ^
Digiiizea by Li(.)o^le
674
UTU8 D'aLSAGB
Coutailloux -— Goutarier — Créciat — Crétin — Canîer —
Daoftler — Dioner 266*i81
Frédéric Kuan. — Bibliographie — I. Bolletin de la Société
d'histoire naturelle de Golmar, 1877-1878 — II. Description
statistique de l'Alsace Lorraine établie par le bureau slatl»>
tique de la présidence supérieure, en allemand III. Notices
historiques sur l'ancienne collégiale de Saverne. le château
d'Ocbsensteia el le Hocher du saut du prince Charles. parUag.
Fischer — IV. Histoire de l'ancien comté de Saarwerden —
Le Schnoeborg et le comté de Dabo. jwr Dag. Fischer et Arth.
Benoit — V. Mémoires des Sociétés : historique, littéraire,
artistique et scientifique du Cher ; de PAcadémie des sciences
etarts<l«laLi»èie ttMtt
JUILLET - AOUT - SEPTEMBRE
Ch. Grad. — Histoire et statistique de l'industrie de la laine
en Alsace — Statistiuue comparée de la pruductioo de la laine
— Premier filage de la laine — Première fabrication des draps
Ordonnances concernant cette fabrication — Premières manu-
factures privilégiées à Strasbourg. Oarr, Wasselunne, Sainie-
Marie-aux-mines et Mulhouse — Débouchés — Droits d'im-
portation sur les laines étrangères — Manufactures de Bisch-
willer et de Bûhl — Lisseuses A. Kœcblin — Peigneuses
Heilmann — Origine et préparation des matières premières ~
Filatures et tissages mécaniques — Importance des établisse-
ments de Bischwiller Procédés de fabrication — Foulage
— Décadence de Bischwiller — Aperçu statistique de ce qui
subsiste encore de cette industrie en Alsace 388^18
£. OuTZ. — Documents inédits pour servir à l'histoire de Vuif
efeone selgneorle do Ban-de-ta-Roehe ^ N* 1. Yeste de
portions de villages par Eberhard d'AndeInach à Dietrich de
Ralhsamhausen — N* 2. Contestation entre les nobles de
Ratbnnilttusen et b coomonaulé dDbernay m sujet de le
propriété de forêts — Enquête
G. CoRBis. — Locutions particulières à Belfort — Vocabulaire
et explication d'une centaine de locutions encore en usage. . . 3i9-341
RoD. Keuss. — L'Alsace pendant la Révolution française — Suite
~ Trois lettres des dépnlés de Strasbourg aux commissaires
de la bourgeoisie — Nomination de M le Baron F. de Dietrich
en qualité de commissaire — Adresse des citoyens de Stras-
bourg aux Etats généraux — Lettre des députés aux commis-
saires — Réponse de l'Assemblée nationale à l'adresse des
citoyens — Lettre des représentants de la bourgeoisie aux
députés — Réponse -> Lettre du comte de Saint-Priest aux
préteurs et consul du Magistrat — Lettre du Magistrat aux
députés — Adresse du Magistrat à l'assemblée nationale —
Lettres des représentants de la bourgeoisie aux députés —
Lettre du Magistrat aux mêmes — Déclaration d'un certain
nombre de bourgeois — Comité des représentants — Déclara-
tioii de M. de DietriehanxéclieviM— DéelantkHDdeBolilcien
DigUizoa by CoOglC
TAKJI Mi IIAlliMB
595
et soldats du régiment d'artillerie de Strasbourg (auquel
appartenait Rouget de l'isle) — Lettre du comte de la Tour
du Pin à M. de Dielrich — Lettre des représentants de la
bour^^eoisie aux députés — Discours des députés du Magistrat
et des ecbcvins à M. de Klinglin et aux chefs de corps —
Arrtiè de l^unmbUe générale des nagiaints et des éeheviu 34S-3M
Dacodert Fischer. — Le aimté de la Petite^Plerre sous la
dofflioatioa palatine — Sm(« — Le comté sous les princes
mUitliis de la branche électorale — Le palatin Frédéric dit le
Victorieux, ses alliances et ses mesures pour l'administration
du comté — Sa lutte contre le palatin Louis-le-Noir — Sa
mort et son sneenseiir Philippe ringéno— Henri II de Deux-
Ponts, bailli du comté — Le chapitre de NenwUler et aon
château fort d'Imstall, ete., etc 395-408
Et. Barth. — Notes biographiques sur les hommes de la Révo-
lution à Stnsbourg et ses environs — Suite — oarbas —
Daum — Debpr^'pns — DHatre — Delleville — Delteil —
Demeurey — Démougé — Dendinger — Dentzel — Desmaréts
(Couler) — Dessolliers — Didier ^-N. — Didier I. — Dlèche
— Dietsch — Dieudonné — Donnât— Dopel, Toppet et aunl
Coppin — Dorn — Doron 409-413
FBfDÉiRic KuRn. — Bibliographie — La forteresse vitrifiée de
Puy-de-Oaudy et les blo<-s de granit vitrifiés du ballon de
Ilaflmanswiller — J.-B, Thuot et M. Bleicher aux Sociétés
savantes réunies à la Sorbonne 427-432
OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE
G. Frantz. — Deux lettres inédites d'Alexandre Beauhamais —
L Du quartier général de VVissembourg, 15 août 1793, aux
administrateurs du Haut-Rbin — U. Du même lieu, aux
npiéswtants du peuple à la Gonvenlton nationale 433435
Maxime Gagneur. — Une lettre inédite de Félix Desportes ft
Michel Paira à propos de l'école d'accouchement de Ck)lmar —
Quelques mots sur H. Paira — Lettre du Préfet 436439
P.«E. Toippsao. — Notloei biographiques — François-Joseph
Lefebvie, duc de fiantilf iilMIS
— Jean Rapp 444-450
— Armand-Joseph Bruat, amiral de France 451-452
RoD. Reuss. — L'Alsace pendant la RtHolulion fançaise — Cor-
respondance des députés de Strasbourg a TAssemblée nationale
(1789) — Suite — Le Baron de Turckheim à M. de Dietrich
— Les députés au Magistrat — Arrêté de la commune concer-
nant des impositions — De Dietrich aux représentants — De
Turckht'im aux représentants — Les députés au Magistrat —
Le Magistrat aux députés — M. Necker à M. de Dietrich —
De Turckheim au Magistrat, etc. — L*arcbevéque de Bordeaux
au Magistrat — Le Magistrats M. Necker— DédaittkMi de la
ville à TAssemblée naUoDale 453-433
DigUizoa by CoOglC
576
BSfUB D*AL8ACE
X. Mo<iSMANN. — Mat(^riaiix pnnr si^n-ir à l'histoire de la frtiefre
d«' in iiU' ans, lins des ;ii chivcsdc (ioimar — 4st'pleinbre 1C35
au 31 aoùl 1(536 — IMsdU' à Colmar — La ^laruison menace
(If parlir — Louis Xlil driiiiiintc à la ville de continuer h four-
mi- le oaiii aux. soldais — Aehals de ble à Strasbourg et à
Benfeld — Mémoire de Mnp^, dé|>ulé à Paris, sur les movens
de ravitailler les places fortes et de délivrer l'Alsace de la pré-
sence de rennemi — De Polhelin, agent de Culniar a l'aris —
Le cardinal de La Valette aa secours de l'Alsace — >'ég(»cia-
Uons pour la p;jix — Inlerveution de Colraar — Kelour de
llogg — Péage indûment perçu à Scblestadt 494^11
Et. Barth. — Notes bographiques sur les hommes de la Révo-
lution à Strasbourg et les environs — Suite — Dorsch — Driiol
Dubois — Dudiu — Duez — Duplaquet — Dupont — Duport
— Durand — Durant — Duroy — Durri^e — Duverger —
— Duzel — Fbei hardt — Eberlé — Edel— EdelmanD, aîné
— Edelmann, cadet 512-022
Ama. tKOEL. — Llude sur les grandes collections de Dumisma-
tique de TAllemagne Les études numismatkines sont fort
en fa\rnr en Allcma;,'iie — Lfs biidgi'ls nll"ii('s sont L;r'iiérale-
ment très larges et les coUeciious publiques bien organisées
— Le phis son vent elles sont accompagnées d\nie bwllothfr-
que spéciale — Le cabinet royal de i — Le cabinet royal
de Dresde — Le cabiuel granit-ducal de (^otlia — Le cabinet
da prince de Pnrstenberg Médallller royal de Mimieh— Le
cabinet grand-<lucal d'Jêna — Choix de nKJimaies gauloises,
romaines et mérovingiennes — Vingt-deux pièces répréseuiées
par la gravure 8S3-58S
FutD. KuRTz. — Bulletin bibliographique — I. Pierre Brully,
par U. Ko<l. llenss — II. Le chevalier d'Agin^sseau et l'Ora-
toire, par le R. P. lugold — UL Bulletin de la Société philo-
matique vosgienne, 1878-1879 — IV Les tnbolatious d'un
maître d'école de la Robertsnn, par M. Hod. Renss — V. Choix
de fables de Lafoiitaine, tradniteseii allemand muibousien par
M. E. Meinlnger — Vl. Les origines du théâtre àColniar, par
X. Mossniann — VIL Travaux de la Chambre de commerce de
Colmar — VIIL Lunevilleet ses environs, par M. A. Benoit —
IX. Notit^e sur l'ancien Hattgau, par B. Hitckel — Les cente-
naires de Voltaire et li' Rousseau, Tablettes de la presse pé-
riodique, Impressions microscxjpiques. par L. Mobr — XL
Hortui dêUeiarum^ reprodactiOD liéllQgnplikiiie, par Cb.
Trubner
TA£L£ des MATliUtES
563-571
mm
Digitizoa Ly Li(.)0^le
Digitizoa by CoOglC
Diguizea Ly Li(.)0^le
Digiti-ioa by LjOO