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BULLETIN 



Dli I.A 



SOClfiTE NOKMANDE 



D'ETUDES PREHISTORIQUES 



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TOMI- VII. — ANNl-l- i8.,9 



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BULLETIN 



DE LA 



SOClfiTfi NORMANDE D'liTUDES PRfiHISTORIQUES 






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BULLETIN 



DE LA 



SOClfiTfi NORMANDE 



D'ETUDES PREHISTORIQUES 



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TOME VII. — ANN£E 1899 






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nnoviERs 

IMPRIMERIE EUG. IZAMBERT, RUE DU MATREY 

1900 



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RfiSUMfi DES SfiANCES 



RtUNION DE BeRNAY, LE 23 AVRIL 1 899 

La reunion des membres de la Soci6t6 avait et6 fixie, par les 
lettres de convocation, h la gare de Serquigny h Tarriv^e des 
trains de Paris et de Caen, a 8 heurcs 40 du matin. Notre col- 
legue, M. Fouquet, deput6 de TEure, avait bien voulu nous 
servir de guide dans Texcursion projetee au menhir du Crocq, 
dans la matinee, et h Menneval, pour Tapres-midi. 

A rheurc fix^e, nous sommes rcunis sur le quai, MM. Mon- 
tier, president ; Coutil, vice-president ; Izambert, archiviste ; 
Vedie, Lerenard-Lavall^e, Ch6deville,Dobigny, Fouju, Thierry, 
Desloges, Gallerand, Brasseur, membres de la Society, sous la 
direction et la conduite de M. Fouquet, montent le coteau qui 
domine au nord la vallee de Serquigny, au travers des bois de 
M. Galtier. Li vue est charmante : arrives au sommet du coteau, 
nous redescendons dans une petite gorge, et nous apcrcevons 
bientot, au creux du vallon, au milieu d'une plaine de ble 
verdoyante, se dresser le menhir du Crocq ou du Croc. 

La roche qui le compose est un poudingue gr^seux du 
groupe tertiaire sparnassien. II mesure 2"75 dans sa plus grande 
largeur et 2"'3o de hauteur. Son ^paisseur est de o"50 k la base 
ct de 0^50 dans les trois quarts de sa hauteur. 

Aucun dolmen n'est connu aux environs, aucune Fontaine i 
legendes ou ^ gu(irisons miraculeuses ne se rencontre dans le 
voisinage. Peut-etre des recherches ulterieures mettront-elles au 
jour Texistence d'un dolmen encore cach6 sous la terre et dont 
ce menhir serait Tindicateur ? Peut-etre aussi, ce m^galithe n'a- 
t-il ete primitivcment place que pour servir de limite entre deux 
peuplades ou pour comm^morer un ^vcnement dont le souvenir 
nous est aussi inconnu que la race qui a dress^ ce gr^s au milieu 
du vallon ? ? 

Nous redescendons h la gare de Serquigny pour rcprendrc le 
train qui doit nous ramener k Bernay. A la sortie du bois, nous 



.A* A. « !*'«. 



6 SOCltrfe NORMANDE d'eTUDES PRtHISTORIQUES 

quittons la route et rcdesccndons a travers champs. Lcs vestiges 
de Toccupation romainc sont meles aux silex ncolithiqucs. Lcs 
deux civilisations sont superposees et leurs debris sont taciles a 
recueillir. Les silex neolithiques sont nombreux sur le versant 
des coteaux entre les bois et la riviere. Nous en ramassons un 
certain nombre et nous retrouverons, Tapres-niidi, des outils de 
meme nature a Mcnneval. 

Rentr^s en gare, nous prenons place dans les wai^ons oil nous 
trouvons M. Thieullen que M. le President avait invite a la 
reunion pour y cxposer ses theories sur les « instruments usucls 
de Fdge de la pierre », le D' Leroy et plusieurs amis qui acconi- 
pagnaient M. Thieullen. 

Le d<}jeuner avait ete prepare a V Hotel de France : au dessert 
M. Fouquet porte un toast a la Societe et a son President. 

M. Montier a repondu en remerciant notre aimable collegue, 
au nom de la Societe, de I'agreable excursion qu'il nous avait 
m^nag^e le matin et du zelc qu*il deployait pour etendre le cercle 
de nos etudes prehistoriques. M. Thieullen, de son cote, boit a 
la prosperite de la Societe normande, la remercie de Tinvitaiion 
qui lui avait ete transmise, commence Pexpose de ses opinions, 
de fa«;on a economiser le temps consacre a la seance publique, et 
a pouvoir discuter, des Touverture de cette seance, sur les pieces 
cxposees a I'appui des nouvelles theories. 

On connait d6ja le systeme de notre savant collegue : Thomme 
priihistoi ique ne se servait pas seulement, pour les be.soins de son 
industrie, des pierres taillees qui s'imposeront a nous par la 
perfection de leur forme. En dehors de ces pieces de choix, de 
luxe pour ainsi dire, il utilisait des silex tailles, depourvus, il est 
vrai, du conchoide de percussion, mais qui peuvent se classer en 
cinq ou six types principaux : la pointe, la double pointc ou 
bicorne, le ciseau :\ bee, le croissant concave, etc.... 

M. Thieullen pretend que ces silex qui existent par milliers 
dans les ballastieres se retrouvent encore, avec les memes types, 
dans Pindustrie neolithiquc de la surfoce. Ce sont ces pieces 
jusqu'alors dedaign6es des prehistoriens, parce qu'ils n'y voient 
aucunc taille intentionnelle, aucun indice de travail volontaire, 
que M. Thieullen appelle : « les vcTitables instruments usuels de 
Tagc de la pierre ». 

II a donue d ailleurs tons les developpemcnts avec dessins de 
pieces i Pappui, dans deux publications qu'il a bien voulu ofFrir i 



RisUMfe DES STANCES 7 

notre Soci6t6 et qui figurent dans sa biblioth^ue, savoir : Les 
vtritables instrumcnls de I'dge dc la pierrCy Paris, d(^ccmbrt; 1897, 
et Leitre h fhC, Chauvet, dicembre 1898. Ainsi prdpares par urte 
discussion ginirale, nous arrivons i la stance. 

La seance publique de la Society s'est ouverte h i heure et 
demie. En dehors des membres de la compagnie, M. Boivin- 
Champeaux, ancien premier President i la cour de Bourges, 
M. Bardin , plusieurs profcsseurs du lyc^e et diverses autres 
personnes assistent k la reunion. 

M. Montier donne d'abord connaissance d'un memoire de 
M. Voisin, de Cherbourg, sur la station n^olithique de Biville. II 
expose sur le bureau les silex de cette station envoy^s par 
M. Voisin et TAssembl^e decide que le memoire sera public dans 
le Bulletin de Tann^e. 

La parole est ensuite donn^e k M. Thieullen qui, conti- 
nuant le devclopperaent de ses theories, met sous les yeux 
des auditeurs, des series completes de silex ayant des formes 
generales identiques quoiquc trouvdcs sur des points difftrents de 
la France, dans les ballastieres et meme i la surflice du sol. II 
demande si on pent nier la taille intentionnelle de ces pieces ? 

Plusieurs membres font remarquer que, dans cette s6rie, il y 
avait lieu d'en ^carter d'abord plusieurs dont la taille est fort 
problcmatique. M. Thieullen fait une serie d'une douzaine 
environ de types difRrents et consulte TAssembl^e sur le point 
de savoir si ces pieces d^notent un travail humain intentionnel ? 

L'Assemblde, sauf deux membres, rcconnait une taille inten- 
tionnelle sur ces silex. M. Chedeville fait des r&erves formelles, 
en soutenant que des brisures de cette nature sont naturelles et 
qu'on en observe de pareilles dans diverses roches icrasees ou 
broyees par suite des mouvements gdologiques du sol. Par conse- 
quent, selon lui, si sur quelques-unes de ces piece?, on pent 
relever des tailles industrielles, le plus grand nombre n'en pr^sente 
aucune. 

M. Chedeville ne peut admettre non plus que les silex per- 
forms naturellement aient servi de sifflets ; il ne voit la qu'une 
application de nos idees modcrnes a des objets fa^onn^s naturel- 
lement par les lois de la decomposition des min^raux suivant le 
milieu duquel ils sont extraits. 

L'opinion de Tassemblee est visiblement h^sitante. La con- 



8 SOCIETfe NORMANDE o'tTUDES PRfeHISTORiaUES 

viciion lie M. Thieullcn rend sa discussion ardente, colorce 
d'images, pressante dans ses deductions. 

M. Ic President demande h rAssemblce de n'apporter, dans 
le jugement des theories exposees, aucune idee pr^convjue. LVsprit 
doit se d^gager, en quelque sortc, des notions precedemment 
adniises pour Ic classement des objets par epoques et verifier si 
les pieces dont les series sont sous les yeux sont des produits 
portant la trace ou Tcmpreinte d'un travail luimain ? Si oui, la 
thiorie de M. Thieullen y trouverait sa confirmation. 

Or, le meilleur moven de se faire une conviction solide est de 
se mettre soi-m^me, chacun de son cote, a ramasser ces pieces, a 
les classer, a les comparer et surtout a les (^*tudicr dans leurs 
formes et danslc mode suivi par les brisuresdont ilssont affectcs. 
De cette enquete personnelle faite par les membres de la Societe, 
isol^ment, jailliront peut-etre des convictions dans un sens ou 
dans Tautre; mais l*id6e aura ixi creusee, acceptee ou rejetee 
apr^s mur examen. 

M. Ic President engage done chacun de ses coUegues i sc 
livrer a cette etude spcciale ; et, il sera heureux, dans les seances 
suivantes, de donner la parole h ceux de ses collegues qui voudront 
bien faire connaitre le resultat de leurs Etudes comparatives sur 
ces questions. 

MM. Plaisance et Brasseur font ensuite, sur le bureau, la 
presentation de fort belles pieces nouvellement trouvees par eux. 

Apres la levee de la seance, la Societe s'est dirigee par la jolie 
route cotoyant la rivitre de la Charentonnc, vers le village dc 
fXCenneval ou M. I'Abbc' Dubois, cur6 de cette paroisse^ nous atten- 
dait pour nous faire les honneurs de sa collection prchistorique. 

Cette collection, commencee depuis peu de temps, contient 
les silex des difRrents types du ntolithique qu'il a ramassts sur le 
plateau juste au-dessus de T^glise de Menneval. Li station a 
fourni d M. Tabbi Dubois de tres beaux grattoirs, des lames, des 
tranchets en quantity, peu de haches polies, peu de pointes de 
flfeches. 

Depuis Serquigny le plateau renferme de nombreux outils et 
les coUectionneurs pourront y faire d'abondantes et int^ressantes 
dicouvertes. 

M. Tabbe Dubois a le nitrite d'avoir le premier signale cette 
station. 



R^UMl^ DES SlkANCES 9 

Dans le bois de M. le comte Dauger, le long du sentier qui 
conduit de Tiglise au plateau, nous avons pu examiner, en 
descendant, un grds dont la cavir6 a servi de polissoir. Mais 
s'agit-il d'un polissoir destine aux baches en pierre de Tcpoque 
nfiolitbique ou plus simplemcnt d'un polissoir servant i aiguiser 
la cognie des bAcberons modernes ? La question est delicate : 
cepcndant, en raison de la forme ovalaire de la cuvette, nous 
inclinerions i penser que ce bloc de gres a etc utilise pour le 
polissage des baches en pierre. 

A la rentr^e au presbytcre, un lunch abondant, approvisionn<^ 
de pates, de cidre petillant ct de vins g^nereux, attendait les 
membres de la Socict6. M. Tabb^ Dubois a foit fcie i nos colltgues : 
il a bu au President ei a tous nos confreres presents et absents. 
M. Montier Ta remercic au nom dc tous de son excellent accucil, 
Ta vivement filicit6 de ses d6couvertcs et de Tesprit d'initiative 
dont il avait fait preuve et qui lui avait si bien r^ussi. Les langues 
se sont delite sous Tinfluence du bon vin et dc la gait6 commu- 
nicative du bon abbe. Cest avec peine qu'on s'est decide i\ le 
quitter pour regagner le train qui devait remporter nos collogues 
loin de cette jolie ville de Bernay et de nos botes d*un jour. 

Nous devons, pour etre complet et juste, dire que c*est *\ 
notre excellent coUegue, M. Fouquet, que nous devons cette 
bonne journ^e et qu'au moment dc le quitter, sur le quai de la 
gare, M. le President s'est fait en termes heureux Tinterprcte de 
la Societe pour lui exprimer i nouvcau les sentiments dc recon- 
naissance et dc gratitude de tous ceux qui avaicnt eu la bonne 
fortune de participer a Tcxcursion de Bernay-Mcnneval. 

Le present proces-verbal a etc redigc* d'apr^s les documents 
fournis par M. Montier. 

Lc Prt'sitirnt, Le Secretaire, 

A. Montier. L. de Vesly. 



Reunion de Honfleur, le 15 Agut 1899 

La petite ville de Honfleur ctait en fete cette anncc. Plusicurs 
de ses entants, artistes et crudits, avaicnt voulu evoqucr le passe 
dc leur vicille cite et organise une exposition retrospective et 
ethnographique \ laquellc ils avaicnt invite la Societe du Prehis- 
torique en Normandie. 



* r 



10 SOCIETE NORMANDE o'tTUDHS PRHHISTORIQUES 

Notre president, M. Montier avait repondii a cette gracieuse 
invitation en nous convoqiiant pour le 15 Aout a Ilonfleur; il 
avait dc plus fait appel aux collectionneurs, possesseurs d^outils 
ou d'armes trouves dans les environs. 

C'est ainsi que nous avons pu examiner dans deux vitrines 
placees dans la vieille eglise Saint-luienne, devcnue le niusee des 
souvenirs du Vieux-Hontleur, de nombreuses pieces pretees par 
MM. Roniain, de Ville-d'Aviay, Montier, Gosselin, de Bolbcc, 
Delcroix et Valette. — La nomenclature et la description dcs 
objets exposes li^^ureront comme dcs annexes au present proccs- 
verbal. 

Apres la visitc des instruments exposes dans Teglise Saint- 
Etienne, nos collegues se sont rendus dans les divers batiments 
composant la veritable exposition du « \'ieux-Hontleur ». La, ils 
ont admire, groupes en des scenes bien ordonnees, les costumes 
de nos aieux, ainsi que les diiferents objets servant a leur vie dc 
chaque jour. 

Les galeries parcourues a la hate, les congressistes se sont 
disperses dans les sallesdel'Exposition de peinture ou le buste dc 
E. Boudin etait expose en avant d\in panneau forme par la 
reunion de plusieurs de ses toiles si lines et d'une impression si 
juste. Puis, apres quelques minutes d'examen donneesaux cvuvres 
de Renuuf, le peintre de la « Barque du pilote ^> nos collegues se 
sont separes pour que chacun put examiner Texposition selon 
ses gouts et son esthetique personnels. 

Au prealable, rendez-vous avait ete pris pour se rend re a la 
ferme Saint-Simeon, ou le dejeuner devait etre servi pour midi, 
11 y a belle lurette que I'lieure est sonnee lorsque nous arrivons 
sous les pommiers peints par Lsabey et dont Dumas a decrit les 
vertes frondaisonset le jus blond des fruits presses dans de vastes 
tonneaux. 

A table prennent place : MM. Montier, Ad. de Mcrtillet, qui 
a amene plusieurs de ses amis ou eleves de TEcole d'anthropo- 
logiw' : MM. Blin, Giraud, Branthonne, de Villemereuil, D' Rc« 

gnault^ etc Xotre Societe est representee jur MM. Carre, 

Delarue, Fouju, Fortin, Langlasse, Normand, Quesne, Vedie et 
Ic secretaire soussigne. 

L'heure des toasts arrivee, M. Montier leve son verrc et boit 
a NL de Mortilletqu^il salue comme le digne ills de notre regrette 
niaitre et !e sympathique ami de notre Societe. 



►■■•«--..<■»-. . 



RfesUMi DES sfeAKCES II 

M. Adrien de Mortillet remercie en termes emus M. Montier 
du souvenir qu'il a bien voulu accorder a la mdmo'wt deson p6re 
et tout le monde allait se lever lorsquedeux detonations annoncent 
le commencement des r^'gates.... Les torpilleurs dccrivent sur la 
baie de Seine une vastecourbeque jalonnent des bouees ct imme- 
diatement une flottille de barques de peche hisscnt Icurs voiles 
qui piquent de taches blanches la surface des eaux. 

Devant ce beau spectacle, M. Quesne propose dc tenir la 
stance. Cette motion est acclamee et la table du repas se trans- 
forme vite en table de travail. Cependant M. Ic President fait 
observer quequelques membres pourraient se rcndre a la Mairic, 
ainsi que le disait le programme ct qu'il ne faudrait pas les laisscr 
dans Tattente, ni ne pas profiter de la salle mise gracieusemcnt a 
sa disposition par M. le maire de Honfleur. 

II est alors convenu que des delcgu(^s vont se rcndre i\ la 
Maison municipale pour ramener nos collegucs au milieu de nous 
et que la seconde partie de la seance se tiendra au lieu primitive- 
mcnt fix6. 

Apris quelques minutes d'attente, M. Romain est amcnc a la 
ferme Saint-Simeon, et la seance commence par le dcpouillement 
de la correspondance. Celle-ci comprend des lettres d*cxcuses dc 
MM. Coutil, Dubus, Delcroix, Angt^rard, Gallerand, Morel, 
Rouxel, Valette, etc — M. Delcroix ayant perdu son trere, 
M. Montier propose de lui temoigner toutes nos sympathies en 
cette douloureuse dpreuve. Adopts. 

M. Montier entreticnt ensuite Tassistancc des demarches qu'il 
a faites aupres de M. Berlin, le proprictaire du dolmen d'Auber- 
genville. Ces demarches, il doit Tavouer, n'ont pas eu le succes 
qu'il en esperait. 

M. Ad. ic Mortillet croit, qu'un jour ou Tautre, on pourra 
creer un musee du Prehistorique et arriver ainsi a sauvegardcr 
beaucoup de prdcieux documents. 

M. Montier lit ensuite un memoire de M. Gallerand sur un 
marteau hache en silex. Puis il propose Tadmission d'un nouveau 
niembre, M. Douville, h Salvcrte, presente par lui ct M. Romaip. 
Cette candidature est adoptee. 

II est 3 heures et demie de I'apres-midi lorsquc les membres 
du Congres abandonnent les ombrages de la ferme Saint-Simeon 
pour regagner la salle de I'Hotel de Ville de Honfleur. Cette salle 
ctait d^j»^ connue de la plupart de nos collegues qui avaient 



12 



SOClfexfe NORMANDE D^fejUDES PRjfeHISTORIQ.UES 



visitd" le matin le Musce dc pcinture installe dans les etages 
supcrieurs de Tcdifice municipal. 

M. Moniier donne la parole au secretaire pour la lecture du 
proccs-verbal de la reunion de Bernay. Le proces-verbal est adopte 
sans observations. 

M. Romain, qui a apporte quelques echantillons d'osscmenis 
et de silex provenant de la station paleolithique sous-marine de 
la plage du Havre, les soumet a Texamcn et lit un interessant 
memoire sur ses decouvertcs successives du Havre et sur les 
stations nd'olithiques de la Bergerie et du Mont-Canisy qui se 
trouvent dans les environs de Honfleur. Ce travail sera insert 
dans le Bulletin. 

II est 5 heures lorsque M. le President constatant qu'aucun 
autre sujet ne se trouvant :\ Tordre du jour, leve la seance et fait 
connaitre que la prochaine e.xcursion aura lieu a Marcilly-sur- 
Eure. 



Addenda au proces-vhrbal 

DE LA SI-ANCE TENUE A HoNFLEUR 



Le President de la Societe normande d'Etudes prehistoriqucs 
avait prie ses coUegues possedant des pieces ou outils se rattachant 
a la baie de Seine et a la region dc Honfleur de vouloir bien les 
exposer dans le Musee que la Societe du Vieux-Honfleur a 
consacre h la gloire des illustres entants de Tantique cite et i 
riiistoire de la region. 

MM. Romain (du Havre), Gosselin (de Bolbec), Valette et 
Delcroix(de Pont-rEvtque), Moniier (de Pont-Audemer) avaient 
adresse des series de silex tallies se rattachant directement a la 
region de Honfleur. 

L*espace etait limit6 et nous avons eu le regret de ne pouvoir 
exposer les tres belles pieces que nous avait envoyees notre col- 
legue, M. Plaisance, et qui provenaient de Saint-Andre et du 
plateau de ce nom. 

M. Montier avait envoye une serie de belles pieces de Saint- 
Maclou et une autre serie paleolithique des briqueteries de Saint- 
Germain et de Tourville. Ces pieces ont deja ete decrites dans 
le Bulletin (annees 1894 ^^ 9^* pages 71 et 182). 



R^SUM^ DBS STANCES 1 3 

M. Romain exposait son admirable collection de la station 
sous-marine du Havre. Jamais il n'avait He donnc encore dc 
Tadmirer sous un meilleur jour et nvec un classement plus sug- 
gestif. On peut dire que cetle collection ctait le « clou » de 
l*Exposition pal^olithique. Notre coUcgue avait egalcment envoy6 
des series de pointes de fleches et d'outils ncolithiques venant de 
Vasouy-Villerville, Pennedepie (environs de Honflcur). 

M. Valette mon trait des scries peu nombrcuses, mais trcs 
belles, d'outils ni^olithiques : haches polies, grattoirs, lames, 

pointes de fleches, etc provenantde Saint-Julien-sur-Cilonne, 

Surville, Saint-Hymer, Montrcuil, Mcnnevillc-la-Pipard, Viller- 
ville, Tourville, Le Torquesne, Cambremer, Drubec, Lc Vieux- 
bourg, Gonneville-sur-Dives, Clarbec, Reux, Le Mesnil-Jean. 
A noter notamment la trcs belle pierre triangulairc provenant de 
cette derniere localit*^ et cataloguie par M. Valcttc sous lc n° 84. 
Une tres belle pointc de fleche de cette collection expos6c 
sans indication de provenance, doit ctre de provenance am6ricaine. 
M. Delcroix, de Pont-rEveque, presentait d'admirables scries 
d'outils ncolithiques et notamment de trcs curicux et minuscules 
grattoirs provenant de Reux, Blnnville, Druval, Rumesnil, 
Rcpentigny, Saint-Oucn-le-Pin et Heuland. 

La rive droite de la Seine Ctait representee dans la m6me 
vitrine par M. Romain (voir le memoire dCposC), et par M. Gos- 
selin, de Bolbec. Ce dernier exposait une tr6s intCressante et tres 
complete sCrie nColithique de la station de Saint-Jean-de-FoUe- 

ville : 10 percuteurs, 5 nuclei, 15 per^oirs, 22 tranchets, etc 

La sCrie des ciseaux et des tranchets presentait une analogic des 
plus frappante avec cellcs exposees par M. Montier, et provenant 
de Saint-Maclou. 

M. Gosselin avait aussi envoyC quelques belles pieces mous- 
tCriennes provenant des environs de Bolbec. 

Parmi la SociCtC du Vieux-Honfleur, notre appel avait trouv6 
un Ccho dans la pcrsonne deM. lc vicomte de Ville-d'Avray qui, 
depuis longtemps, s*occupe d'Ciudesgcologiques et prchistoriques. 
II avait exposd' tout a la fois des pieces se rattachant :\ Tage de la 
pierre et a Tage du bronze recueillis aux environs de Honfleur. 

II convient de noter : 1° Parmi la serie de Tage de la pierre : 
une tres belle pointe mousterienne trouvee dans le gravicr des 
rivieres k Vasouy ; un beau burin magdalenien trouve dans les 
environs du menhir de la Bergerie, ii Villerville; 



* • J- -•^- 



14 SOCIETE NORMANDE D*ETUDES PREHISTORiaUES 

2° Dans Tiige du bronze ; quatre belles baches a talon sans 
indication de provenance. 

M. de Villc-d*Avray avait joint a sa collection diverses pieces 
appartenant a M. Renout. Nous devons tircr, hors de pair, deux 
tres belles baches polies en roche noire ct d'une grande density 
dont nous n'avons pu faire exactement la determination mine- 
ralogique, 

Ces diverses collections etaient exposees dans deux grandcs 
vitrines longues, placees au centre et dans le sens de la nefde 
Tancienne ^glise Saint-Etienne de Honticur devenue Ic nouveau 
Musee. EUes y ont vivement attire Tattention du public. 

Les Bulletins de la Societe avaient ete exposes dans le centre 
de Tunedes vitrines et les visiteursont pu ainsi apprecier Tccuvrc 
de notrc Compagnie et se rendre compte de la vive impulsion 
qu'elle a su donner, en Normandie, aux Etudes prehistoriques. 

Le PresUUnt, Le Secretaire, 

A. MONTIER. L. DH VeSLY. 



RtUNlOK DE MaRCILLY-SUR-EuRE, LES 7 ET 8 OCTOBRE 1899 

Conformement a la decision prise a la reunion d'Honfleur, la 
Societe avait ete convoquec par le President, pour les 7 et 
SOctobre, ii Marcilly-sur-Eure, afin d'etucicr le Camp ou refuge 
aujourd'hui appeU* le « Camp Harrouard ». 

Notre coUegue, M. Vedie, avait bien voulu se charger du soin 
de prendre a Tavance les mesures nccessaires pour trouver les 
ouvriers a employer sur les fouilles et assurer de vivres les 
excursionnistes. 

Marcilly-sur-Eure est une localite situee sur la riviere de 
TEure, ainsi que son nom Tindique. La belle riviere coule, en 
cet endroit, dans la direction du Sud au Nord, entre des coteaux 
d'une altitude de 130 metres environ qu'ombragent, sur la rive 
droite, la foret de Dreux, ct sur la rive gauche des bosquets 
detaches de la foret de Roseux. 

Le cours de TEure sert de limite sur pres de 20 kilometres 
aux dipartements de I'Eure et de TEure-et-Loir. La largeur de 
la valine varie de 2 a 3 kilometres entre les cretes qui vont en 
s'61argissant vers Anet oil la riviere, d^jil grossie depuis Saint- 



RfesUM^ DES S^.ANCES I 5 

Georges, des eaux de TAvre, re(;oit plusieurs ruisseaux descendus 
de vallons itroits ou 6chapp6s de sources jaillissant au milieu des 
prairies. 

La crfite des coteaux est percee de place en place de breches 
ou s*engagent des cheminsqui facilitent Taccesdes plateaux. Cest 
une de ces valleuses formant un promontoire aigu sur la rive 
droite de I'Eure et vis-i-vis Marcilly quiadepuis longtemps attir6 
Tattention des archeologues et rei^u successivement les noms de 
« Fort » de « Refuge » ct de Camp Harrouard » que la Society 
devait explorer et faire pratiquer des fouillcs. 

Le camp d*Harrouard est consiitue comme la « Cit6 de Limes » 
comme le « Gimp des Anglais » a la Roque, comme celui de 
Freneuse-sur-Risle, etc... par une enceinte triangulaire dcfendue 
de deux cotes du triangle par une vallcc abrupte, ct h la base, 
vers le plateau, par un retranchemcnt forme d'un fosse profond 
avec rejetde tcrre du cote du camp. Ce fossi presentc une ouver- 
ture en gueule d'environ 25 metres et, malgre les eboulis consi- 
derables qui Font combl6 en partie, il se trouvc encore en 
contre-bas d'environ 12 mttres au-dcssous du sommet du talus. 
Le terre-plein ou le sommet du retranchement est aujourd'hui 
coup^ sur toute sa longueur par un fosse qui sert dc limite entre 
deux proprittaires. Sa longueur est d'h peu pres 800 metres et va 
d'une vall6e h Tautre. 

Une entree placee vers le milieu du rempart, (vers Sorel), 
permet Faeces du camp et un chemin praticablc aux voitures a 
ete etabli en travers du fosse. 

La description topographique de ce camp serait incomplete 
si nous ne notions pas une particularity qui a ete signaltic a M. le 
President par notre collegue, M. Plaisance, et qui est surtout 
visible dans le retranchement pres de la breche d*entrc*e. 

Nous voulons parler de la calcination des silex sur la surface 
du talus. 

En effet, sur la plus grande partie de ce talus, on peut 
constater, sous une couche de o"'40 a o"'6o de terre vegetale, 
Texistence d*une bande dc silex variant de o"'25 i o"'4odY'paisseur, 
craquel^s, brulds et meme rcduits en poussiere par Taction d\in 
feu intense. Trois tranchees faites en divers points, sur la longueur 
du retranchement ont permis de constater ce phenomene, lequel 
d'ailleurs a ite signale dans un grand nombre de levees analogues, 
defendant des refuges retranches. 



If-:, ... -■yrir-J*^ - 



1 6 SOClferfe NORMANDE D* ETUDES PRfeHlSTORIQUES 

On Ic rencontre ;\ Frcneusc-sur-Risle et M. Montier Ta 
mentionne dans unc note parue dans Ic Bulletin dc iS^j {Ateliers 
et stations neolitlnques du Jepartement dc Vliure, par L. Coutil, 
page 1 86). Cettc calcination n'cst pasun proccdcdc construction 
emploj-e pour consolidcr Ic rctranchcmcnt, ct les hypotheses Ics 
plus diverses ont ete soulevees dans le but d'en rechercher la 
cause. On pourra d'ailleurs s'en rel'erer sur ces divers points ^ la 
note redigee par notre President sur la levee de Freneuse et pour 
plus de developpemcnts au memoire de M. L. Coutil, presente 
au Congres de TA. F. A. S. tenu a Nantes, en 1898 (pages 561 
et suivantes). 

Dans ce travail, M. Leon Coutil cite les decouvertes faites au 
camp Harrouard, par MM. Lanquetin et Tellot, de Drcux, et des 
etudes qui permettent d\iriirmer que le promontoire a ete occupc 
successivement par les hommes des ages paleolithiques et du 
bronze, les gallo-romains ct les peuplades des diverses invasions 
franque, normande et anglaise. 

Daiis Texploration, a laquelle se sont livres les membres de 
la Societi d'Etudes prehistoriques, il a etc rencontre, jt la surface 
du sol, une grande quantite de silex tailles et particulierement 
de debris de taille. Peu d'outils sont rtniarquables par la iinesse 
du travail. II n'a point ete trouvede tranchei du type si commun 
au Campigny et dans un grand nonibre de stations neolithiques 
de la Normandic, mais beaucoup de lames, de burins, de grattoirs 
lourds et massifs. Ues silex craqueles, fcndilles ct conservant la 
trace du feu ont ete recueillis en abondance sur le sol ou leur 
couleur blonde les faisait tacilement reconnaitre. Des debris de 

tuiles romaines, de poteries gauloises, etc ont ete egalement 

ramasses sur le sol. 

On peut done affirmcr que le camp Harrouard a ete habite 
des une haute antiquite et qu'il n'a cesse d'etre occupe qu*ili une 
epoque relativement moderne. 

Et maintenant, mentionnons les fouilles qui furent entre- 
prises. Le samedi 7 octobre, quatrc fouilles furent pratiqu^es : 
elles amenerent la decouverte de percuteurs, de lames taillees, 
dedeux fragments de pierrea broyer le grain, de debris dc pesons 
ou torcheres de tisserand, en lerre cuite, de fragments de poterie 
noire et grise, et cntin d'un debris de cote dc mouton ou de 
cerf ? dont Tcxtremite est finement decoupee en dents de peigne. 

Les membres de la Soci^te retournerent diner d Dreux ou ils 



R^UMi DES STANCES 1 7 

couchferent i Y Hdtel du Paradis , lis retrouvferent li, les attendant, 
MM. Adrien de Mortillet et plusieurs membres de la Socictc 
d'Excursionsscientifiquesquiavaientaccompagn^M. de Mortillet, 
Icur President. 

Le lendemain, dimanche 8 octobre, les fouilles du camp 
Harrouard ont continue sous la direction de M. V6die. De nou- 
vclles iranchtes furent ouvertcs, maiji aucun fond de cabane ne 
put etre d^couvert, et les r^sultats obtenus furent les mfemes que 
ceux de la veille. 

De nombreux debris de poteries dont M. de Mortillet croit 
pouvoir rattacher une partie i I'dpoque du bronze et i Tepoque 
gauloise furent seuls mis h jour avec d'assez nombreux silex 
taill^s. 

Avant de regagner Marcilly-sur-Eure pour le dejeuner, plu- 
sieurs de nos coUegues ont visits les ruincs du m^galithe de la 
« Feimc brulee » ou Pierre dcs Druides. 

II ne reste de cette allee couvertc qu'une table fragmentee 
en trois parties dont la plus grande mesure 3^90 de longueur 
sur 2"oo d'ipaisseur et au N.-O. un bloc de gres dc I'^yo sur 
i"35 dont huit encoches indiquent qu'il a servi de polissoir, ct 
quelques supports du vestibule. 

Une partie dcs sociitaircs n'avait pas quitt<J Dreux et dans la 
matinee s'etait renduechez M. Tellot, pour visiter ses collections. 
Grice i Tentrcmise d*un fort aimablc" cicerone, M. Champagne, 
amidenotrecollegue M. Vcdie, et grand collectionneur lui-memc, 
I'autorisation necessaire fut vite accord^e. 

M. Tellot est un vieillard de 83 ans, mais encore vert et 
toujours heureux de laisser admirer ses richesses artistiques et 
archeologiques. II voulut faire lui-meme les honneurs de sa belle 
collection. II a jadis explore et fouillc en tous sens le camp 
Harrouard et en a rapporte des baches polies et de trcs belles 
pieces de T^poque n^olithique : per^oirs nombreux, grattoirs, 
haches taillees et polies. II y a egalcment ramasse des baches ct 
diverses pieces de bronze. Mais, ce qui fait par dessus tout la 
richesse des collections dc M. Tellot et de sa maison un veritable 
mus^e, ce sont ses faiences de Rouen, de Ncvers, de Delft ct de 
Mousiiers; ses ivoires du Moyen age et de la Renaissance; ses 
tableaux et ses gouaches des meilleurs maitres du XVII^ sitcle; 
ses meubles Louis XIV et Louis XV; scsbahuts, etc., etc... Cette 
admirable collection demanderait un gros volume in-4° pour en 



1 8 SOCIETi KORMANDE d'eTUDES PRtniSTORIQUES 

dresser le catalogue. Nous ne pouvons ricn citcr dans ce court 
proccs-verbal. 

Au dejeuner nous trouvons dc nouveaux collogues, arrives le 
matin ; ce sont : MM. Portin, Deslandres, Izambert, Richard 
Leroux, ainsi que MM. Dcschatres, Tournez et Gaberel, des 
Excursions scientifiques. • 

Le proprietaire du champ Harrouard, qui avait si gracieuse- 
ment permis de fouiller son terrain, assistait au dejeuner. M. le 
President le remercie, au dessert, des tacilites qu*il avait procurees 
ci la Societe et a bu ;\ sa sante. II a de mime exprime i M. Cham- 
pagne toute la gratitude des membres de la Societe, qui avaient 
profite de sa courioisie et de celle de M. Tellot. 

Apres le dejeuner, dans une courte reunion, il a ete donne 
lecture du proces-verbal de Li reunion d'Honfleur et M. Desloges 
a presente les instruments qu'il a recueillis aux environs de /?i/jf/«'j 
et auxquels il donne le nom de cette .station. 

La communication de M. Desloges est d'ailleurs resumec par 
lui en ces termes : 

Ces instruments des types primitifs : Clielleen, Acheul^en, 
Mousterien ont etc recoltes ;\ la surface du sol ou tons les ages 
se trouvent cont'ondus. La pierre poHe seule y est trts rare. 

Cette station comprend les parties des terres de La Chesnaye- 
Rugles et de Maurepas-Ambenay, et qui s'etendent sur les crctes 
des coteaux de la rive gauche de la Risle au pied desquels sY'levc 
le dolmen d'Ambenay. Les instruments du type « Mousterien » 
ont ete recoltes a deux metres au-dessous de Targile des brique- 
teries de la rive droite. II est done presumable que de ce cote les 
depots diluviens sont restes en place, alors que sur la rive gauche, 
oil tons les types se coudoient a la surface du sol, ces menies 
depots auront ete balayes et jet^s dans la vallee. 

Nos collegues, MM. A. de Mortillet et R. Fortin ont deter- 
mine les osseraents present^s comme ayant appartenu au bojuf 
et au sanglier ou cochon. Ces osscments faisaient partie d'un 
depot considerable dicouvert au pied mcme du chateau de Ruglcs 
h 2™50 dans les alluvions de la vallee, immediatement au-dessous 
des poteries samiennes dont quelques beaux debris ont passe sous 
nos yeux, ainsi qu'un grand bronze de Neron. 

Enfin, le petit lot d'ebauches de pointes de fltches dans lequcl 
feu M. G. de Mortillet a reconnu de tres curieux debris prove- 



RjfesUMfe DES STANCES 1 9 

nant d'un atelier de taille de pointes de flcches, a 6t6 r^colte sur 
le flanc du coteau de la rive droite au pied duquel passait la voic 
romaine de Cond6 a Glos-la-Ferriere par Rugles, h proximitc 
(150 metres environ) du depot d'ossements. 

Au sommct de ce meme coteau, appel6 « Bailli », on voit 
encore un groupe d*enormes roches. Des fouilles pratiquees sous 
Tune d'elles ont amen6, ci i"8o de profondeur, de nombreux 
charbons. 

De Tensemble de ces d^couvertes sur un espace relativement 
restreint on pent d^duire, en tenant compte de la station paleo- 
lithique situee sur la rive gauche : 

1° Que le depot d'ossements a M forme de d(^bris de repas ; 

2° Que ces debris ont ete amonceles au pied de la coUine par 
Ics tailleurs de pointes de flcches, dont les 6bauches pr&entfe, 
revelent Templacemcnt de Tatelier ; 

3" Que les charbons trouvcs sous la voute de la roche, 
laquelle mcsure 19 metres de pourtour, indiquent incontesta- 
blement que cette roche a servi d'abri aux premiers industriels de 
la region : les tailleurs de pierre de la (in du magdal6nien, pr6- 
dccesseurs directs de I'homme des dolmens. 

Par ce rapide expose ^tabH sur des documents certains il 
resulte que, sur ce petit coin de notre belle Normandie, form6 
des terriloires de Rugles et d*Ambenay, il nous fiiut reporter la 
pr^'sence de Thomme i\ des temps encore insoup(^onn6s. 

M. Montier ne pense pas, en Tabsence de toute d^couverte 
d'outils, du type magdalenien bien caracteris6, faite dans le sol et 
parmi les charbons de I'abri sous roche^ que Ton puisse voir, en 
cet endroit, une station magdalenienne. 

Des outils de ce type peuvent se trouver quelquefois dans les 
champs, isoles ou diss6min^s ; mais a lY^poque neolithique on 
rctrouve assez souvent des formes magdal^niennes. Cest en 
faisant des fouilles dans Tepaisseur des couches du sol que Ton 
pourra r^ellement determiner Tage de cet abri, par la nature des 
silex et des debris de repas s'il s'en trouve. M. Desloges voudra 
certainement ^tudier ce point special. En eftet, nous ne connais- 
sons pas dans le departcment de TEurc, une seule caverne, un 
seul abri datant de Tepoque magdalenienne; et, une decouverte 
de cette nature serait des plus interessante pour nos etudes. 

Nous ne voulons pas clore le present proces-verbal sans y 
mentionner la visite faite, le dimanche, par nos collegues qui se 



'f . 



20 SOClferfe NORMAKDE D^fexUDES PREHISTORiaUES 

sont rendus directement de Dreux au dijeuner de Marcilly. lis 
ont reconnu, en passant, non loin du moulin dc Cocherclle, Ics 
int^ressants vestiges d'un dolmen. 

Lcs ruines de ce m6galithe ont 6te d^crites par notre vice- 
president, M. L. Coutil, dans Tintercssant mcmoire dcjA signals 
et lu au Congres de Nantes en 1898. 

A mentionner 6galement lcs ouvrages offerts i la Sociitc par 
M. Raoul Fortin et dont voici la nomenclature : 

1° Note stir quelques dicouveries dfohjels dcs /poques mirovingienne 
et gallo-romainey en Nortnandiey R. Fortin. Louviers, 1899. — 
Extrait du Bulletin de la Soci<^tc d*Etudes prehistoriques. 

2° Collection de M. Deglatigny. — Extrait des proces-verbaux 
du Comit6 de geologic. 

3° Note stir les veritahles insirnments de la pierre^ 1899. 

4° Le paliolilhiquey le niolithique et les monumeuts migalithiques 
de la Seiue-Inferieurey par J. Gallois, 1899. 

Ces trois tiragcs l\ part extraits du Bulletin de la Soci6te des 
Amis des Sciences naturellcs dc Rouen. 

Le present proces- verbal redige au moyen des notes et 
documents fournis par MM. Monticr, Deglatigny et Deslogcs, 
par le secretaire soussigne. 

Lc Vrisideni, • Le Srcreiniif, 

A. MONTIER. L. DE VeSLY. 



-■ ji..*-, 



DfiCOUVERTE 

D'UNE NOUVELLE STATION PRfifflSTORIQUE 

A BlVlLLE, CANTON DE BeAUMONT-HaGUE 

(MANCHE) 



Longtemps on a cru notre pays moins bien partagi que 
certaines contrtes, au point de vue des instruments, armes et 
outils, laissis par Thomme primitif. A part quelques pointes de 
fleches trouvfees dans des tumulus, quelques ^bauches de haclies 
rencontrees isol6ment en deux ou trois endroits, rien de bien 
int^ressant n'avait et6 signals. 

Ce n'est qu'en 1879, que M. Henri Menut, president de la 
Societe artistique et industriellc de Cherbourg, qui, a cette 
6poque, dirigcait les travaux d'ctablissement d'une batterie, i 
Bretteville-en-Saire., commune situ^e i 8 kilom^iresdeCherbourg, 
d6couvrit la premiere station prihistorique vcritablement impor- 
tante. Cette station comprcnait les differentes 6poquesde Vhge dc 
la picrre. M. Menut a public, pour la premiere fois, dans le 
tome XXV (annie 1886) des Memoires de la Sociite des Sciences 
ttaturelles et mathimatiques de Cherbourg, un expos^ des patientes 
recherches qu*il poursuivit en cot endroit pendant plusieurs ann^es. 

Dans ce meme volume, M. Bigot, aujourd'hui professeur de 
geologie i la Faculty des sciences de Caen, signalait une deuxieme 
station decouverte par lui, cette meme annee (1886), i la pointe 
de la Hougue (Saint- Vaast). Les silex trouvfe en cet endroit par 
M. Bigot, appartenaient a T^poque Robenhausienne, alors que 
ceux rencontres i Bretteville par M. Menut, presentaient diverses 
epoques bien caracterisfe(0. 

Enfin, a la stance de T Academic des sciences, du 7 mars de 
cette ann^e (1898), M. Em. Blanchard prfeentait une note de 
M^'LeNordez, iv^quede Dijon, signalant une troisiime station de 
la meme cpoque, decouverte au montd'Hubcrville, presValogncs. 

A CCS trois premieres stations, nous pouvons aujourd'hui en 

*■ - ■ -■ - - — - 111 ■ M ■ 

(i) Voir ; Essai sur la station prebistorique de Bretteville ct Le Prebisloriqtte en Basse- 
\ormandie, du mcinc auteur. 



.•-•=j!---.--f v.. 



22 SOCltrfe NORMANDE D*HTUDKS PRKHISTORiat'ES 

ajoutcr une quatricmc, situcc li Biville, commune dc la Hague, 
i 17 kilometres de Cherbourg. — [e dois la connaisbance de cettc 
station a Tun de mes amis, M. Harmois, adjudant au 2 5*^^de ligne, 
qui la decouvrit, lors des mana'uvres executees, en itS97, dans 
cette region ; il la visita de nouveau au cours des m.incvuvres dc 
cette annee et v recueillit dc nombreux eclats et dechets, accusant 
avec la plus grande evidence, le travail intentionnel de rhommc 
prehistoriquc. 

Unc excursion faite en commun, le 5 octobre dernier, nous 
en a fourni un nombre plus grand encore. 

Les gisements desilex tailles se trouvent a 2 kilometres environ 
du village de Biville, dans les immenses dunes qui bordent le 
rivage de la mer. Nous visitames d'abord le premier gisement 
reconnu par M. Harmois; il occupe la surface d'un plateau dc 
forme elliptique de 100 metres environ, dans sa plus grande 
longueur et oil la roche ailleure. Les silex tailles avec plan dc 
frappe et bulbe dc percussion y sont tres abondants, ainsi que 
dans un large ravin s'inclinant a Toucst vers la mer, oil ils ont 
dii etre entraines par Tecoulement des eaux. Un grand nombre 
d'eclats sans forme vouluc et des nucleus s'v rencontrent eualc- 
ment, ce qui montrc, a n'en pas douter que nous sommes ici en 
presence d*un vaste atelier de fabrication. 

I£n continuant nos recherchcs, nous avons trouve deux autrcs 
gisements qui, comme le premier, occupent dc vastes plateaux 
ravines par les eaux; les silex s'y trouvent a la surface, melanges 
d de nombreux debris de roches, ou legerement implantcs dans 
le sable. 

Ces diiftrents gisements sc trouvant sur une meme ligne et i 
unc distance relativement courte les uns des autrcs (500 i 600 
metres), on peut supposer qu'avant renvahissement des sables, 
ils ne formaient peut-etre qu\m scul et meme atelier d'unc trc*s 
grande etendue. 

A Test des dunes et a quelqucs centaines de metres du rivage 
actuel, nous avons observe dans le fond de plusieurs vallees for- 
mees par de hauts monticules de sable, des quaniites de galets 
roules, parmi lesquels de volumineux rognons de silex ; le banc 
dc galets qui s'etend sur le rivage en est egalement tres fourni ; les 
hommes qui occupaicnt cette contrce aux epoques prehistoriqucs 
avaient done sous la main la matiere premiere en abondance, 
cela nous cxpliquc Timportance de cettc station. 



DicOUVERTE d'cXE X0U\TT T F STATIOX PREHrSTOUQTE 25 

La plupart des silex recueillis, lors de norre excursion, son: de 
petite dimension, tous son: reconverts d'ur^e belle purine iicne- 
ralement blanche pour ceux rarrusscs i Viiz libre, cj "lune 
lorsqu'ils sont entouis dans le sar'.e, :\ s'en irouve cgilcnie:^: de 
teinte bleuatre; beaucoup onr leurs ingles arrondis e: sen: :rcs 
lustres par le froitemenr du sible. 

La p^riode neolithique est parta::eracn: caracterlsee 1 Li suiioa 
de Biville par de nombreuses po:n:es e: ebiLiches de £eches, 
des grattoirs avec retouches sur les bords, des percoirs, des 
couteaux, appartenant a Tepoque robenhiLisier.ne. 

La periode paleolithique serable y c:re egilemen: represenice 
par certains types, nuis le nombre restrein: des insirumeno 
paraissant appartenir jlx epoques chelleenne, n::ouster:enne et 
magdalenienne que nous y avons rccuei'.lis ne nous pem?.e: ri5, 
quant a present, d'etre crop airira:::' sur ce point; le moustc- 
rien semblerait cependant etre le n:ieux represenre i-pzcs le 
robenhausien. 

Les recherches suivlcs que nous no-s r^^r/cns de £::re 1 cet 
important atelier nous permettron:. nous lespercns, Uc rcuvoir 
etablir si, de mcme qu'a Bretcevillc, nous 5on:n::es en ?r;:icnce 
d'un centre de fabrication ou se seraien: 5uccede les ciiz^rtzz-rs 
epoques de Tage de la picrre. 

En attendant qu'il nous soit donne de rairc sur cc::c :n:ercs- 
sante question un travail plus citr.lii. ncus ivons pen^e cu'il 
etait bon de signaler, dc5 mainrenan:, ce::-j ncuvellj djcouvcrte 
et de prendre date. 

En terminant, noustencns a adrciscr :lM. Henri Menu:, t.-j^ 
biensinccrcs remercienienis e: I'cxpiesaijn JenG:re rtconniii^unje 
pour toutc la complaisance qu'il a bi^n vcui- zr.tizrc a nous aiicr 
dans la classification dc nos silex ; en les con:raran: a ceux de la 
riche collection recueillie par lui a Bre::ev:i!e. nous a. ens pu 
constater la grande analogie qui exi5:e en:re les ins:run:ents :ypcs 
de ces deux stations. 

.\- Vors.N*, 

- -. .a .« • . ■ v^ii^ mm m A>*--b' ..*. «^^,«,*»->A.»m. mm m* m m A ^ m mm .& 

Nfc- -- -«-i • ^. .. - , , • » . . .^ ^ ^ 1 _ '^ - .S--- 






- ' , .- -J 






NOTES 

D'ARCHI^OLOGIK PRftlllSTORIQl'E 

SUR LK 

DfiPARTEMENT DE LA MANCHE 

Par M. a. VOISIN 



ARRONDISSEMENT DE CHHRBOURG 



Beaumont-Hague. — En 1837, en crcusant Ics fondations 
d'une nouvcUe chapelle collaterale, on dcconvrit, a deux pieds de 
profondeur, un squelette reduit en poussiere; il ctait entoure de 
quelques morccaux de poterie ou tuilcs et de plusicurs pieces en 
bronze. Deux de ces pieces 6iaient des plaques ornees de boutons 
en forme de buUe. Entre ces boutons etait grave un ornement 
frete losang^. II y avait en outre un crochet egalement en bronze, 
probablement destine ;\ attachcr ces plaques, sans doute merovin- 
gienncs. 

Cherbourg. — En 1689, lors de la demolition du chateau de 
Cherbourg, on dicouvrit plusicurs medailles gauloises d'un or 
assez grossier ; il y avait d'un cote un visage d'homme et de 
I'autre un cheval fort mal faits. 

Carneville. — Vers 1820, une grande quantite de coins en 
bronze ont et^ trouv6s pres de la longuc pierre de Carneville. Des 
coins semblables avaient deja ete decouverts dans le bois dc 
Carneville, sous une grosse jnerre ; d'autres au hameau d*Ingle- 
mare, pres du chateau. 

CouviLLE. — Vers Tannee 1786, on a trouve a Couville, un 
nombre considerable de pieces gauloises en electrum, en argent 
et en billon. M. Ed. Lambert, dans son « Hssaisur la nuwismatique 
gauloise », p. 157, les decrit sous le nom de monnaies armori- 
caines. 

Rethoville. — Le 5 avril 1845, ^" cultivateur de cette 
commune, en bechant son champ, trouva^ i\ 60 centimetres de 



MOTES d'aRCH£0L0GIE PRfeHISTORiaUE 2$ 

profondeur, 300 coins en bronze, pesant ensemble 35 kilogr. Des 
fragments de bois pourri se trouvaient dans la douille des plus 
grands coins. 

Des d^couvertes semblables ont eu lieu i difKrentes ipoques 
dans les terrains compris entre les dglises de R^thoville et de 
Vrasville, 

SoTTEMLLE. — En 1830, une trentaine de coins en bronze 
furent trouv^s prte du hameau de Psalmonville. 

ToLLEVAST. — Unedteouverte de 1800 coins en bronze a 6t6 
faite dans cette commune. 

TcNNEViLLE. — Au mois de fcvricr 1863, des ouvriersoccupcs 
a Tcxtraction des blocs destines i rendiguement de Tansc Sainte- 
Anne, rencontrcrent a une profondeur de 60 centimd-tres environ, 
une trentaine de coins en bronze, tous de mcme forme, mais de 
deux grandeurs ditferentes. Les uns avaicnt 13 centimetres de 
longueur, les autres 8 seulement. Tous etaicnt creux ct munis, 
prcs de la douille, d'un anncau de suspension, qiielques-uns 
scmblaicnt encore porter la trace de remmanchcment. 

Vauville. — Des coins en bronze ont etc dccouvcrts en 
1788, ;i la Terrasse et i la Butte de Cesar, D'autres furent trouvcs 
plus tard sur le terrain nomm6 le Chateau de Millcharts. 



ARRONDISSEMENT DE VALOGNES 



Brix. — En 1854, un certain nombre de mcdailles gauloiscs 
furent trouvees dans la foret de Brix. 

Carteret. — En 1835, on trouva des couteaux en bronze et 
quatre bracelets d*or dans une piece de terre nommee Le Clos- 
deS'Monts. 

Saint-Germaix-de-Tourxebut. — Au mois d'ociobrc 1895, 
on a decouvert dans cette commune une ccrtaine quantite de 
haches en bronze. 

GocEY. — 50 haches en bronze ont et6 trouvees a Gouey, 
au mois d'aout 1850, 




26 SOClfeTt NORMAKDE d'eTUDES PREHISTORiaUES 

HuBERViLLE. — A la seance de TAcadimic des sciences du 
7 mars 1898^ M. Em. Blanchard a presente une note de M^' Le 
Nordez, signalant la d^couvertc d'un atelier de r6poque nc'oli- 
thique, faite par lui au mont d'Huberville, a 3 kilometres rord 
de Montebourg et a 5 kilometres sud-est de Valognes. On y a 
recueilli des couteaux, des grattoirs, ainsi qu'un grand nombrc 
d'eclats de silex sans forme dt^ermince. 

Sainte-Mere-Eglise. — Au mois de novembre i860, des 
travaux de terrassement executes dans la propriete des Noircs- 
TerreSy amenerent la decouverte de 80 coins en bronze dont 
plusieurs etaient dans un bel etat de conservation. 

ViERVii.LE. — En creusant un fosse dans la piece de terrc 
dite de la Butte^ dependant du chateau de Vierville, situe entre 
r^glise ct le Pont-Pourret, on trouva, en 1826, un tumulus con- 
tenant beaucoup d'ossements humains non brules. 

YvETOT. — Des haches en bronze ont 6te maintes fois 
decouvertes dans cette commune. 



ARRONDISSEMENT D^WRANCHES 



Saint-James. — Une fouille pratiquee, en 1840, dans une 
prairie situee sur le bord de la riviere de Beuvron, amena la 
decouverte d'une barque longue de 6 metres environ, large de 
75 centimetres et formee d'un seul tronc de chene creuse a la 
maniere des pirogues caraibes. Elle renfermait des ossements 
d'une blancheur parfaite, que Ton reconnut provenir de deux 
cadavres, mais qui tomberent en poussiere, des que I'on voulut 
les saisir. 

Glatigxy. — En 1873, ^^^^ hachettes en bronze ont et6 
trouv6es en cet endroit, sur la lande de Bcuvais. 

Des disques en pierre polie, prescntant un grand vide circu- 
laire au milieu ont 6te decouverts sur la meme lande. 



NOTES d'aRCHEOLOGIE PREHISTORIQUE 27 



ARRONDISSEMENT DE COUTAXCES 



CoUTANCES. — En 1872, unc belle hache en bronze et deux 
pieces gauloises ont iic trouv6cs a quelques pas du sanctuaire de 
la Roquelle, a un kilometre de Coutances. 

Gavray. — Des baches en bronze, creuses et munies d'un 
petit anneau sur un des cotes, furent trouvees a Ga\Tay,en 1S07. 

Hambie. — Des coins en bronze ont ete trouves pres de la 
niaison de M. Bont6-Martiniere. 

Haye-du-Pcits (La). — Une hache en silex a ete trouvee 
dans Ic bois de HatiU Regard ; elle a ete donnce au musee de 
Cluny par M. Lecoq de la Garde. 

Muxeville-le-Bingard. — En 1869, M. Leccsne, propric- 
taire a Muneville-le-Bingard, a dtrcouvert dans un champ lui 
appartenant et situe prcs de la voie romainc de Coutances a 
Cherbourg, un vase en terre blanche con tenant environ 40 kilo- 
grammes de coins creux en bronze, parfaiiement conserves, Li 
plupart tels qu'ils etaient sortis du moule. Les plus grands avaient 
18 centimetres de longueur, les plus petits, 6 centimetres. 



ARRONDISSEMENT DE SAINT-LO 



Brevends. — En 1832, dans unc piece de terre nommee le 
Jardin-GncniiTy dependant de la ferme du chateau de Brevcnds, 
on fouilla un long tumulus dans lequel on ne trouva que dcb 
cendres ct des os a demi brules. 

SAixT-HiLAiRE-PEirniLLE. — En 1820, 18 coins en bronze 
furent trouves en creusant un foss6 sur la terre de la Julieunerie. 

Marigny. — Des baches en bronze ont etc trouvcus dans 
cette commune, on en a egalcment decouvert a Meautis, prcs 
de Carentan. 




i«i - i 



NOTE 



SUR 

MES SILEX TAILL^S AU MUS£E DU VIEUX HONFLEUR 



L'hoinmc primitif qui habitait le sol normand, des les com- 
mencements de r^poque quaternaire, a laisse dans les limons des 
pLiteaux et meme a la surface du sol, dc nombreuses traces de 
son existence. 

II taillait la pierre et surtout le silex pour fabriquer ses amies 
et ses outils. 

Ce n'est qu*apres une longue suite de siccles que nous voyons 
riiomme de la pcriodc paleolithique perfectionner sans cesse son 
Industrie, employer Tos concurremment avec le silex, et cnlin 
pendant la pcriode neolitliique, polir ses baches, construire des 
citds lacustres et clever ces monuments de pierre si remarquables, 
les dolmens et les menhirs. 

La Society normande d'Etudes prehistoriques ayant invito ses 
membres a exposer au musee du Vieux-Honfleur les silex tallies 
recueillis i\ Honfleur ei dans les environs; je me suis attache ;\ 
presenter deux stations lypiques appartenant aux periodes paleo- 
lithique et neolithique. 

Permettez-moi, puisque I'occasion se presente, de vous entre- 
tenir quelques instants de la curieuse station paleolithique sous- 
marine de la plage du Havre. 

Mon intention n'est pas de refaire Thistorique de cettc 
station que j'ai decrite, en 1894, ^'^"S la Revue de TEcole 
d'Anthropologie et dans le Bulletin de la Societe normande 
d'Etudes prehistoriques, mais d*augmenter cette etude par dc 
nouveaux renseignements. 

Vous avez sans doute remarque par les nombreux specimens 
que j'ai exposes, la variete des types, la diversite des formes et le 
cachet particulierde cette station. A cote de jolies baches soigneu- 
scnient taillees sur les deux faces, du type acheul^en, j'ai cru 
vicvoir y joindre des outils grossiers, des ebauches en un mot, 



SILEX TAlLLfes AU MUSfefi DU VIEUX HONFLEUR 2$ 

de grands iclats et divers instruments taillis sur une scule face, du 
type moustirien ; en outre, des racloirs, des lames de silex, et des 
outils dont Tusage est assez probl6matique. 

> Depuis douze annies que j'explore avec un soin tout parti- 
culier, la station de la plage fl chaque mar^e, j'ai pu recueillir 
jusqu'a present pros de 400 piiices environ. 

En tenant compte du nombre fort respectable de jolics pieces 
que plusieurs de mes collegues du Havre possedent dans leur 
collection, je puis affirmer sans exag^rer que plus de 600 instru- 
ments acheul^ens et moust^riens ont ete recueillis dans la station 
s6us-marine; et je ne park pas, bien entcndu, de la quantiti 
d'outils plus ou moins en bon ^tat que je n'ai pas raniass^s. 

La faune y est egalcment tres imporiante, car j'ai trouve de 
nombreux ossements d'elephant, de boeuf, de cheval, de cerf et 
d'autrcs especes non d^terminees. Tous ces os et ces outils 
melanges dans le limon quaternaire indiquent suffisamment qu'ils 
sont de la meme epoquc, et, detail ciracteristiquc, les os sont 
fossilises i tel point qu'ils sont passes presque i Tetat de picrrc ; 
ils different totalement de ceux de nos briqueterics. Malgrc leur 
durete, les os qu*on rccucille sont pour la plupart briscs en 
plusieurs morceaux, cela tient uniquement a ce que chaque fois 
que nous avons une temp<ite ou meme un fort coup de vent 
O.-N.-O., la lame produit de profonds affouillements qui boule- 
versent tout le fond de la station, Tcpaisse couche d'argile est 
fortement atiaqu^e et laisse i\ nu les os et les silex qui s'entre- 
choquent, roulent et se brisent ; aussi, la cassure est-elle toute 
fraiche et semble le plus souvent faite de la vcille; il m'est 
bien des fois arrivi de reconstituer des os avec les d(ibris 
rc'colt^s plusieurs ann^es apris que j'avais trouve les premiers 
fragments. 

De plus, je pourrais citer maints exemples ou j'ai trouve 
plusieurs baches les unes a cote des autres au milieu d'un amas 
de dichets de taille et, derni^rement, je recueillais au niveau des 
plus basses mers, une grosse vertibre cervicale et trois baches 
dans Tespace de un d deux mtitres. 

Je confirmerai ce que j'ai deji dit il y a plusieurs annees, que 
ce gisement geologique forme une vaste terrasse qui prend nais- 
sance au deld de Graville-Sainte-Honorine, pour se continuer en 
longeant le pied des coteaux de Graville, d'Ingouville et finir, en 
passant par le quartier Saint-Vincent-de-Paul, i plus de 800 m. 



30 SOCIHTE NORMANDE D*feTUDES PRf-HISTORiaUES 

de rcxtremitc dii rivagc. Or, c'cst prcciscment cntrc le rivagc ct 
Tcxtrcmc limitc dc la terrasse qu'on rencontre Tindustrie et la 
faunc du quatcrnairc infcricur. 

Depuis la dccouvcrte dc ccttc station, bicn des travanx ont etc 
executes en pleine tcrrassc et jusqirii present, on n'a jamais signalc 
sur aucun point une Industrie semblable a celle dont vous avcz 
vu les echantillons. 

En resume, ces quelques explications corroborcnt cellos que 
j'ai donnees dans la description de la station de la plage. L'ouvrier 
primitif occupait un endroit privilegie ; remplacement de son 
atelier etait alors abrite par un cap, qui s'avanvait plus en avant 
dans la mer, car notre littoral otVrait un aspect tout different de 
celui qu'il prescnte actuellement; il avait en abondance le silex 
de la craie cenomanienne pour fabriquer ses amies et ses outils, 
la peche et la chasse pour subvcnir a son existence. 

Les stations neolithiques sont assez rares dans les environs 
d'Honfleur, car les endroits qui pourraient etre interess:uits h 
etudier sont generalement couverts de paturages, aussi ny ai-je 
recueilli que fort peu de silex tallies. 

A Villerville, au lieu dit La Bergerie, il existe une petite 
station pres du beau menhir la Grosse Picrrt\ sur les terres de 
M. Ricard, mais elle a etc insutfisamment exploree pour pre- 
senter un plus grand nombre d'echantillons. 

Par contre, pres de Trouville, nous avons 1;\ un veritable 
atelier. 11 occupe le sommet du mont Canisy, cet ilot corallien 
perdu au bas de la valleede laTouques, entrcTrouvilleet Villers- 
sur-Mer; les deux points les plus interessants a visiter sont le 
Vieux-Deauville et la butte de Benerville. 

Ces deux localites, situees a loo metres d'altitnde, sont 
caracterisees par une grande abondance de petits outils soigneu- 
sement tallies, a patine protbnde blanchatre et bleuatre ; j'y ai 
ricolte plus de 300 silex tallies, parmi lesquels, de petits eclats, 
de minuscules grattoirs, destranchets, per»;oirs, pointesde fleclies, 
nuclei, etc... 

En un mot^ c'est Toutillage a peu pres ordinaire de nos 
stations en plein air; toutefois, Tindustrie y est generalement 
petite, elle a meme une certaine analogic avec celle de Tatelier 
de tranchets de La Coudraye, pres de Montivilliers, ou tous les 
outils et surtout les tranchets sont de petite taille. 



siLEX taillAs AU MUS^E DU VIEUX HONFLEUR 3 I 

L'argile i silex manque completement au sommet du mont 
Canisy, et, la terre cultivable y est tellement peu ipaisse que la 
charrue entame le calcaire corallien ; il est probable que Touvrier 
primitif a dil chercher dans les environs les matiriaux n^cessaires 
i la confection de son Industrie, car les nombreux pcrcuteurs 
qu'on y rencontre nous montrent que Toutillage a ete fabriqu6 i 
I'endroit qu nous le trouvons actuellement. 

G. ROMAIN. 

IS aoiit 18^9. 






1 



OBJETS EN BRONZE 

TROL'VI-S A DIFinRENTKS KPOQUES 

a GO\l-RFA'IL[J:-r/ORCUER, PRi:s HARFLEUR .Scine-iMfcri.ur.^ 

Ki:c:ii;iujs par m. toutain'-mazeviu.e 

NOTici: i)i:s(:Kii>TivK 

Par a. nrBL'S 
liconuinc Jes Hcipiccs Ju Hjvrc 



Dcpuis fort loii*; temps, Ic sol d'Orclicr livrc i la curiosite 
dcs amateurs Ics depots qui lui ont etc confics jadis ; c'cst ainsi 
que M. Toutain-Mazcville, avocat ct proprictairc, habitant b 
commune dc Gonfrevillc-rOrcher, a pu recucillir Ics types prin- 
cipaux dc la plupart de ces tfouvailles pour les conserver a la 
science; aussi, ne saurions-nous trop renurcier M. L. Toutain 
ills, d'avoir bien voulu conscntir i se dessaisir de ces objets en 
notre faveur, avec un desinteresscment qui ne peut avoir d'cgal 
que le soin jaloux que nous meitrons a les conserver dans notre 
collection. 

Nous devons egalement tous nos remerciements a notre 
excellent ami, M. Seguin, a Tintermediaire duquel nous devons 
d*avoir etc mis en rapport avec M. L. Toutain iils. 

Des la periode neolithique, le plateau d'Orcher a Harflcur, 
depuis le Camp-Doleul jusqu'au Mont-Cahcrt etait habite, ainsi 
qu*en temoignent les nombreux ouiils decouverts et rccoltiis 
depuis plusieurs annees, tant par les amateurs et collection ncurs 
du Havre, que par nous-meme. Tout Toutillage neolithique v est 
represente, depuis le traditionnel grattoir generalcment court et 
epais ou disco'ide , jusqu'aux pointes de ilcches, ces dernieres 
cependant sont tres rares. La pierre polie semblc faire defaut ; 
mais par contre, on y trouve le tranchet le plus souvent de forme 
6troitc et rclativement longue, ainsi que le ciseau. Toute cette 
industrie semble refleter les dernieres manifestations de l*agc de 
la pierre; laquelle a pu, i cet endroit, sc confondre et fairc 



'M"r •■ 



COLLECTION A. DUBUS — HAVRE 




TROUVAILLES DE GONFREVILLE-L'ORCHER (Stine-Inf.) 



M1-GRANDEI.'R 

.•I Moule di- ll'ic 



OBJETS EN BRONZE TROUVES A GONFREVILLE-L*ORCHER 33 

soudure, si nous pouvons nous exprimer ainsi, avcc les d6buts 
de Tagc du bronze. 

Pour cettc piriode, M. Deville, M. Tabbe Cochct ct plus 
r^cemnient, M. Toutain-Mazevillc, dans une note comnumiquee 
i la Soci^te dcs Antiquaires de Normandie, nous ont permis de 
constater, qu'anterieurement a 1836, un depot de hachettes en 
bronze, dont le poids n'^tiiit pas inferieur a dix kilogrammes, a 
6te dicouvert i Orcher. 

En 1836, une dizaine de hachettes en bronze furent trouvees 
sur la ferntc de Turgauville. 

En 1845, ^" ^" recueillit six, qui furent brisees par les 
ouvriers qui les avaient deterrees. M. Dubocage, de Bleville, en 
sauva quelques-unes qu*il remit au musee du Havre. 

En 1838, on d^couvrit a nouveau, au hameau dcNolre-Dame- 
deS'BoiSy les deux valves bien completes d'un moule de lance en 
bronze (pi. i et n, fig. i et 2), avecquarante hacheites du meme 
m6tal ; elles etaient disposees en roue. 

En 1859, nouvelle decouverte a la Cole des Quesnaux, de 
trente-neuf hachettes empilees les unes sur les autres, avec une 
seule valve d'un moule en bronze de hachette a ailerons et a 
anneau lateral (pi. i et n, fig. 3). 

En 1891, autre decouverte par un ouvrier du nom de Ferrey, 
de dix-huit hachettes a talon, dont une seule a anneau lateral 
(pi. Ill, fig. 5); elles ont ete egalement trouvies empilees les 
unes sur les autres, au mime lieu dit, la Cdte des Quesnaux, 

Nous devons avouer, a notre surprise, qu'aucune des ha- 
chettes trouvees dans ces decouvertes multiples, tant parmi celles 
que nous connaissons, que parmi celles que nous possd'dons, no 
se rapporte au moule trouve en 1859. De meme, n'avons-nous 
aucune connaissance de trouvailles pouvant se rapporter au moule 
de lance recueilli en 1858. 

La presence de moules avec toutcs ces hachettes nc fait 
cependant que confirmer Topinion emise par M. Tabbe Cochct : 
i savoir, qu'au hameau de Notre-Dame-des-Bois, il remarqua 
Templacement d'une fonJcrie; aussi, ne descsperons-nous pas de 
trouver un jour des objcts s'y rapportant. 

Nouspossedonsun type de chacunedcsdernicrcs decouvertes. 
D'abord une hacheuc a talon arque, lame unie avec les angles 
arrondis; elle mesure seize centimetres sur quarante-cinq milli- 
metres de largeur de lame (pi. ni, fig. i). 



34 SOCILTH NORMANDE d'eTUDES PRfeHISTORiaUES 

La scconJc liachcttc est a talon rcctangulairc, die mesurc 
ci^alcmcnt seize centimetres avcc cinq centimetres Je largeur Jc 
lame; elle est ornee d'line lij;ne en relief partant dc I'epaulement 
du talon pour diviser la lame en deux parties egales jusqu'au 
tiers de sa lonyueur (pi. hi, lii;. 4). 

Li troisieme est une iiachette a douille quadrangulairc, a 
anneau lateral avec bourrelet et iileis ; elle mesurc trcize centi- 
metres sur trente-cinq millimetres de largeur i la base (pL iii, 

fig- 3)- 

La quatriemeegalement a douille quadrangulaire, avec anneau 

lateral, d'un plus petit modele, ne mesure que sept centimetres, 

sur vingt-trois millimetres de lar^i^eur a la base ; elle est cgalement 

ornee dun bourrelet avec lilets en dessous (pi. iii, fig. 2). 

Un cinquieme type, le seiil a anneau de la decouverte de 
189 1, nous a ete ccrde par son deienteur, M. Brondois. C'est unc 
Iiachette a talon arque, avec anneau lateral non evide. Les cotes 
de la lame sont releves, une petite lii^ne medianc la divise en 
deux parties ei^ales sur toute sa lon*;ueur, les angles sont tres 
arrondis. Cieite piece mesure quinze centimetres, sur six centi- 
metres a la base de la lame (pi. ni, li^. 5). 

J-a valve du mv)ule de liaclieiies a ailerons et h, anneau lateral 
mesure cent quatre-vini;i-cinq millimetres; ext<irieurement, ce 
mi)ule est ornemente sur les cotes et a la base d'un filet qui en 
dessine bien le contour. A la tete, un anneau descend jusqu'i la 
naissance des deux coles interieurs des ailerons taisant saillie; 
au-dessous, on pent remarquer deux li.unes s'entrecroisant, avec 
boules a Textremite inferieure. 

Inierieurement, ce moule estentoure d'une rainurc profonde. 
On voit dans le Iiaut, le cone destine a recevoir le m<^tal ; a 
droite et a gauche, les events menages pour laisser soriir Tair 
(pi. 1 et ni, iii;. 3). 

Les deux valves du moule de lance ont vini^t-neuf centimitres. 
Exterieurement, ce moule est d'un fort joli travail, qui Ic rend 
tres leger et prouve que le gout du decor eiait deja en honneur h 
cettc epoque. 11 comprend en eH'et, sur chaque valve, trois c6tes 
longitudinales qui en dessinent tres linement la forme, avec 
legers reliefs a Templacement des ailerons. 

Interieurement, les deux parties sont munies de chaque cot^ : 
Tune de trois petits trous, I'auire de trois petits pitons corres- 
pondants et destines a bien les relier. 



COLLECTION A. DUBUS — HAVRE 




TROUVAILLES DI-: GON"IRE\lI.I,i;-L'ORCHER iSoini-Iiif.l 






. . r.. V**^- 



OBJEtS EN BR0N2E TROUVfes A GONFRE\lLLE-L*ORCHER 3$ 

Les lances sorties de ce moule etaient ;i lagers ailerons avec 
tige longitudinale. 

A rextremite du manchc, un cone est menage pour rccevoir 
le metal, ainsi que des Events destines ii laisser passer Tair (pi. i 
et II, fig. I et 2). 

Une autre hachette a bords droits, avec bouton ovale au 
milieu de la lame, ce qui permettait de pouvoir s'en servir, soit a 
la main, soit emmanchee, nous a ti6 6galement c^dee par 
M. Brondois. Elle a M trouvee, en 1891, dans la basse falaise, 
immediatcment au-dessous du Camp de Cesar, i Sandouville ; 
elle mesure seize centimetres sur soixante-quinze millimetres. 
Cettc hachette ayant ^te trouvee a la meme 6poque que celle i 
talon et a anneau decrite ci-dcssus, nous faisons une digression a 
notre communication sur Orcher, a<*titre:^d£L:sii7iplc renseit^ne- 
ment (pi. in, fig. 6). r . ■ y -» 

Nous s;ivons qu'une voie romaine partant de Lillebonne 
aboutissait a Harfleur, en passant p.v Giwfceville-rOrcher. 

De cette 6poque, M. Toutain-Maze^f'^ recueilli, au com- 
niencement de I'annte 1871, dans les environs du pare d'Orchcr, 
un porte-lampe en bronze de dix-huit centimetres de hauteur, 
admirablement patine, d'un travail et d*une conservation remar- 
quables, et le support seul d*un second objet absolument sem- 
blable. 

Au mois d'avril suivant, on decouvrit au memeendroit, quatre 
medailles, dont une en or an6pigraphe et les trois autres en 
argent, une de Jules Cesar, une se rapportant a la txmille Rutilia 
et la troisi^me h la famille Plautia. 



36 SOCIKTU NORMANDL d'i-TL'DKS PRtlllSTORIQL'ES 

StPUITURK MHROVINGIENXE 

ntcorVERTi: a (iONFRI-VII.LH-L'ORCnER, EN 1878 

Par M. r«n. iain-Ma/l\ i:.ll 

bl.SCKli'TIiJN 1)1' MOiUI.lhK ILNLKAIRH. Par M. A. DCBUS 

Nous dcvons ciKorc a M. Toiitain-Mazcville la decouvcric, 
en I'SjS, d'unc sepulture ir.Lrovint^iL'nne a Orcher. 

Ccttc sepulture rentermait, a cote d'un sqiielctte d'unc taille 
ordinaire, au front l\is et luyant, trouve a unc profondcur dc 
quatre-viui^ts centimetres : i ' un ferde lance de quarantc-quatrc 
centimetres, 2" trois ai^rafes de ceinturon en bronze ctam6, 5*^ unc 
contre-plaque en bronze sans ornements, ^^^ une bouclc de cein- 
turt)n en bronze etanie, y une petite boucle a laqucllc manque 
sc;n arJillon, d* une lete d\irJillon en brt)nzc etame, 7"* unc 
piece J 'applique ajouree, en bronze, S*' une aiguille en bronze, 
9" des forces on ciseaux en fer, lO' un vase en terre noiratrc 
d*une grande fmesse, avec des traits irreguliers, qui bordenl Ic 
col (pi. iv. Ilg. I, 2, 5, 1, 5, 6, 7, iS et 9). 

IndepenJamment des objets decrits, M. Toutain-Mazeville, 
dans inie note communiquee a la Socicte des Antiquaires de 
Xormnndie, meniimine connne trouvees danslameme sepulture, 
des fibules en bronze, ainsi que des debris de boucles en fer^ dc 
couteau et de scramasaxe, a peu pres detruits par roxydation. 
Ces derniers obiets ni.)us faisant actuellement defaut, n'ont pu 
etre reproduits ; 11 en est de nieme des quatre medailles nien- 
tionnees ci-dessus, trouvees en 1S71. 

Notre communication n'a d\uitre merite que dc recapitulor 
ce qui a etc dit et ecrit a ditlerentes cpoques et dans diverses 
publications; elle a surtout pour but de payer un tribut de 
reconnaissance a la memoire de M. Toutain-Mazeville, qui a si 
bien su conserver ces precieux souvenirs. 

2) Fevricr 1^00. 



COLLECTION A. DURUS — HA\Rli 




TROU\An;i.l;S Di; GONI KLMLLII L0RC1II:I! iScinc-Inf.) 



o««H«ai« dii Cmip ,lf dmr, ,i Sauil.m-'iUr (Si-iue-dif.l 



-.,-fO^ 



EXPOSITION 
HISTORIQUE ET ARCHI1OLOGIQ.UE 

DE CHERBOURG 

Par Ltos COUTIL 



Parmi les diverses expositions organisees cette ann6e, en 
Normandie, la Soci^te artistique et industrielle de Cherbourg 
avait songe, elle aussi, i apporter son appoint d'cfforts pour 
renseignement de son histoire locale, en groupant les documents 
historiques et archeologiques dc sa region. Le moment avait 6t6 
fort bien choisi par les organi^tcurs, parmi lesquels nous 
comptions trois de nos coUcgucs :*fM*.'Menut, president de la 
Societe artistique; M. Voisin, secretaire de'cttte Spci^te, promo- 
teur dc Texposition, et M. G. Rouxel : a ces noiiis, il convient 
d'ajouter celui du commandant JjjB^n, le sympathique conser- 
vateur du musce de Cherbourg, 'i^m^ait transport^ une partie 
de ses interessantes series prehistoriques,' axipr^s desquelles 
d'autres coUectionneurs de la region s'etaicnt group6s. 

La periode paleolithique etait representee par la station 
mousteriennc de Bretteville-en-Saire , signal6e et decrite par 
M. Menut ; quelques instruments acheuleens de Nehou et de 
Saint-Sauveur-lc-Vicomte, ainsi que des eclats de Saint- V;ust- 
la-Hougue. 

La periode n^olithique otfrait des haches polics en roches 
diverses de Saint- Vaast-la-Hougue, Bricquebec, une belle pointe 
de ilcche en silex translucide du tumulus de Beaumont-Hague ; 
de nombreux grattoirs, tranchets et pointes de Biville, recueillis 
par M. Voisin, qui en exposait d'autres de Bretteville, Huberville, 
Couville, des Flamands, pres Cherbourg, de Hemevez, pres 
Montebourg, et de Saint-Vaast. 

M. Goubaud, de Saint-Vaast-la-Hougue, en exposait prove- 
nant de cette localite, de Gatteville, Orglande, Quettehou, du 
moulin Crabet X Gatteville. 

Enfin, M. Lemarquand, de Saint-Vaast, avait envoye quelques 
instruments provenant d'Huberville, pres Valognes, 



38 SOCIETK \ORMANDE D*tTUDES PRiniSTORIQUES 

Nous nc saurions oublicr iinc curicuse ardoise portant Jcs 
ligncs yravccs ct disposccs en diagonalc, avcc quelqucs points 
tcrminaux : die mesure o'"i8 sur 0^09) ct 15 millimetres 
d'epaisseiir ; elle a etj reciieillie par M. Menut sur remplacement 
de la station mousterienne de Brettevillc ; nous lacroyons cepen- 
dant plus rec;nie, car Jans cet endroit, une station ncolithique 
etail superpt)sce au j^iscment moustericn ; Tardoise peut provenir 
de ce niveau archeoloi;ique. 

Les monuments mei^Mlithiques de la Manchc etaient repre- 
senies a ceite exposition. Xous y avons retrouve les planches de 
notre Inveiuaire, puhlie en 1896. D'autres photographies nous 
montraient de curieux groupes de rochers en gres et en yranit, 
qui ont ete decrits jadis, par MM. de Gerville, Ragonde, Le 
I'illastre et Jouan, comme etant des dolmens; ce sont la ftv/v 
truis picds ou rOmilh, de Mariainvast ; la Tabic aux Fees, du 
Mesnil-au- Val ; la Roche qui pcmiy d'Octeville. 

Dans une notice publiee dans la KormamUc monumentak sur 
ralleecouveriecleHretteville-en-Saire(departementde laManche), 
Tauteur classeces hlocs cgalement comme dolmens et citant notre 
Inventaire, scmble nous laire partager son opinion ; nous main- 
tenons au contra ire que ces hlocs sont naturellement places, 

II en est de meme pour la Pierre au Rey, de Hamanville, citee 
dans le meme ouvrage (p. 56 et 58), a laquelle on a consacre 
deux cliches, ce qui est beaucoup d'honncur pour ce groupe de 
blocs de gran it, ou une niche a lapins lixe seule Fatten tion. 

Dans notre Inventaire, nous doutions que ce tut un dolmen, 
car n'ayant pu aller visiter ce monument, situe i Textremite ouest 
de la presqu'ile du Cotentin, nous avions prie M. Jouan de le 
voir; M. Corbiere nous en avait fait quelques dessins. L*indi- 
cation d\\n vestibule central et de supports maintenant une table, 
permettait de supposer que cc tut un dolmen. Mais une visite 
faite cet ete nous a permis de constater qu'il n'y avait pas de 
vestibule, que les blocs atFectant toutes especes de tbrmcs, gene- 
ralement spheriquos , presentaient un groupemcnt naturel, 
comme on Tobserve, Ju reste, sur d'autreF points de cettc fldaise. 
La seule chose interessante de ces blocs de granit, ce sont les 
dix raies plus ou moins paralleles, hautes de ©'"50, occupant un 
metre dc largeuret graveesdans le granit a un centimetre environ 
de profondeur. Ces giavures n'ont pas d analogie avcc celles 
des dolmens du Morbihan ; la patine est ancicnnc ct comme elles 



EXPOSmOX HISTORIQUE ET ARCHtOLOGiaUE DE CHERBOURG 39 

ont n&essit6 un veritable travail, on cherche en vain une inter- 
pretation. Certes, il eiit ^ti aussi facile de donner d ces raies la 
forme de Icttres ou de tout autre dcssin, puisqu'un douanier, 
pour occupcr ses loisirs, a bien grave une tcte humaine qu'il a 
rehauss6e de peinture. 

Cette digression sur Ics megalithes de la Manche, la plupart 
en mines, nous amene i\ signaler la destruction, vers la fin de 
mars 1899, des derniers vestiges de Tallec couverte de la lande 
Saint-Gabriel, commune de Tourlaville, pres Cherbourg, que 
Ton designait sous le nom des Pierres Pouquelies ou Encouplees ; 
les supports etaient enfonces :\ i™20 dans le sol. (Voir notre 
description dans le Bulletin de 1895, tome 111, p. 135 et 136). En 
construisant une redoute, le service du Genie a fait disparaitre 
cet interessant monument, qui avait ete sauve des mains des 
carriers, vers 1833, par M. Ragonde. 

M. Voisin a du restc proteste contre la destruction de ce 
monument, dans le dernier Bulletin de la Societe artistique et 
industrielle de Cherbourg; cette destruction est d'autant plus 
regrettable que Templacement de cette allee couverte ne setrouve 
pas dans la zone des travaux de la redoute. 

L'epoque du bronze, qui a dote tous les musees de la Manche 
ctait bien representee a Texposition. Le musee de Cherbourg 
occupait naturellement la place la plus importante ; on reniar- 
quait le moule en bronze pour haches a douille, de Bricquebec; 
les epees, les rasoirs, couteaux, bracelets de Lessay et d'Huber- 
ville ; ainsi que de nombreuses haches aux formes variees. 

La collection de xM. Paviez avait donne une hache \ talon, 
a nervure mediane et anneau lateral trouvec i Maupcrtus, res- 
bemblant a une autre hache exposee par le service des constructions 
na vales et nrovenant de la mare de Tourlaville. 

M. Goubaud,deSaint-Vaast-la-Hougue, exposaitune centaine 
de petites haches a douille, trouv^es a Saint-Germain-dc-Tour- 
nebut, et une hache provcnant d'Orglandc. 

La commune d'Huberville a fourni a M. Lcmarquand une 
petite hache a douille et la cachettc de Couville, trois autres 
cxemplaires et une hache de plus grandes dimensions analogues 
a la collection de notre collegue M. Voisin, qui y avait joint 
aussi quelques excmplaires de la cachette de Saint-Germain-de- 
Tournebut. 

Li Societe archeologiquc de Valognes avait envoye onze 



40 SOClfeTE NORMANDE d'^TUDES PRtHISTORiaUES 

haches idouillc, avec bourrclet et aniieau lateral, portant sur les 
cotes deux ncrvures sc dirigeant vers le taillant, de la cachctte de 
Portbail, trouvees en 1875 et conservees au musee-bibliotheque 
de Valognes. 

La periode gallo-ronKiine etait moins riche ; c'etait encore Ic 
nuisee du commandant Jouan qui avait ete surtout mis a contri- 
bution ; nous citerons dcs statuettes un peu frustes, en bronze, 
de Digulleville, ainsi que les ligurincs en terre cuite de Venus, 
de Latone, de Rixus, des chevaux avec ou sans cavalier, trouvi*es 
dans les mielles de Cherbourg. I/objet le plus rcmarquable de 
cette decouverte etait expose par M"''' Fauvel ; c'est une statuette 
en bronze de Mercure, portant son caducee surmonte d'une 
perle de verre; sa hauteur est de ()'"i). 

Pour la periode franque et carolingienne, nous citerons un 
sarcophage et une plaque en ardoise, avec une inscription incom- 
plete retablie ainsi : Barlhouvinus hie reijnh'Siit. Quelques plaques 
de ceiiituron, dont une decor6e d'un cheval, appartenant i M. 
Le (iarpenlier, com(>letent la partie qui interesse le plus nos 
lecteiirs. 

Les icuips historiques etaicnt abondamment representes par 
des documents pretes par Tarsenal. Des portraits dMiommes 
celebres, des vues de monuments, des manuscrits rappelaient tout 
un jusse curicux, ainsi que des tableaux et esquisses du peintre 
J. L. Millet. 

Les bibelots aitiraient Tatteniion des amateurs, qui pouvaient 
euiiiier les gres de Saussemesnil, de Nehou et de Vindefontaine; 
les lines porcelaines de Valognes et les glaces de Tourlaville. 

Xdus ne nous etendons pas davantage sur cette partie de 
Texposition dont nous avons rendu compte en son temps (0, et 
qui du reste sort du cadre de notre recueil. 

(I) Jourihil (lis .tits. Sanicdi, 2 scptcinbrc 1899. 






ETUDE 



DE 

LA PREHENSION DES SILEX TAILLfiS 

DE l/tpOaUE NEOLITHiaUE 
Par Gaston MOREL 



INTRODUCTION 



I 

II y a quelquc dix ans, j'accompagnais, dans une excursion, 
un groupe de collcctionneurs de silex taillcs. 

Bicn que nous eussions parcouru, tout un apres-midi, dcs 
champs rccemment labourcs, rares 6taient Ics specimens de I'in- 
dustrie neolithiquc que nous avions pu recueillir. 

Attendant i la gare de Saint-Aubin, le train qui devait nous 
ramener a Evreux, je remarquai, parmi le ballast repandu sur la 
voie, un caillou me paraissant avoir une forme originale. L'ayant 
ramasse, je le fis voir a mcs compagnonsde promenade, incontes- 
tablement plus experts que je ne Totals alors en paleoethnographie, 
TotTrant, sans regret, a qui voudrait le prendre. 

Apres un minutieux examen, la plupart de ccs connaisseurs 
en prchistoire se mirent a peu pres d'accord et declarerent que ce 
silex, sans aucune valeur, etait un instrument amygdaloide que 
son fabricatcur avait, sans nul doute, rejete parce qu'un defaut 
naturel existant sur une de sesfoces Tavait empeched'en terminer 
convenablcment la crosse. 

Si j'avais possede une suffisante experience, j'aurais pu timi- 
dement risqucr cette objection : que le defaut en question 6tant 
visible sur le silex non degrossi puisqu'il etait situe sur la gangue, 
il eut ete plus simple pour Touvrier qui avait essaye d'en faire un 
instrument approprie a son idee, de choisir une autre pierre 
avant de commencer son travail. Mais, je le rej^ete, j'etais un 
profane bien novice en la matiere : je dusmecontenterde Texpli- 
ation qui m'etait si gracieusement offerte. 



42 SOCIETl- \ORMA\DE o'tjUDES PRfeHISTORiaL'ES 

Mon caillou mc resta done pour compte ct, rentrant chez 
moi, jc Ic dcposai comme un bibelot quelconque sur la chcniinic 
dc mon atelier. 

Depuis, tres souvent, il m\irriva dVxaminer ma trouvaille, 
me posant, a son sujet, de nombreux points d*interrogation resrcs 
assez longtemps sans reponses satisfaisantcs. 

Un jour vint, cependant, oil je fus etonne, en le prenant 
d'une certaine la^;on, de voir combien, en cctte position, il 
s'adapiait commodement dans ma main. 

Renouvelant maintes fois celte experience, j'acquis la con- 
viction que ce silex, si dedai^neusement rejete par d'experts 
collectionneurs, etait un j-oignard rcmarquablement approprii 
a son usage <0. 

Cette decouverte me donna le desir de chercher dc nouveaux 
instruments de pierre atin de me rendre compte si les hommes 
des ages prehistoriqnes s'etaient souvent preoccupes dela prehen-^ 
sion des amies ou des ouiils qu'ils avaient fabriques. 

Parcourant les briqueteries et, phis particulierement, les 
champs en labour situes sur les plateaux dominant Rouen, Dieppe 
et livreux; protiiant de chaque voyage que mes occupations 
m'obligeaient a faire : je ne perdis aucune occasion de rechercher 
sur le sol sillonne par les socs des charrues ou creuse par les 
pioches des ouvriers, tous les silex tallies que je pourrais recolier. 

Ainsi, pendant dix ans, j'en amassai un nombre considerable 
dont il me serait bien dillicile de donner une evaluation appro- 
ximative, en ayant rejete success! vement la plus grande partie. 

Car, si trop sou vent je consiatai, aprCs lavage, que des silex 
que, tout d'abord, j'a^iis cru travailles, n'etaient que de vulgaires 
cailloux sectionnes par des chocs accidentels ; bien des tois, aussi, 
des pierres contenant des marques indubitables de taille inten- 
tionnelle etaient trop abimees par les instruments aratoires, ou 
ne presentaient nullement, au point de vuc des formes, assez 
d'interet pour qu'on les conservat. 

M'etant debarrasse de ces scories, de plus je procedai pour le 
reste par elimination, ne reservant que les silex qui paraissent 
avoir ete des outils complets, non deteriores, et ayant des formes 



(1) V«;ir Jictc publico .i cc bujcl pjr Ic lUillclin dc la Society iiorman4c d'EiuJcs 
prehistoriqnes, tome vi. 



ferUDE D£ LA PRfeHENSION DBS S!LEX TAILLfes 43 

utilisables dans les actions de frapper, broyer, couper^ trancher, 
gratter, perccr, scier, etc. 

Je ne rejetai pas, cepcndant, les formes intactes qui ne repon- 
dent a aucune des actions dont je viens de donner la sommaire 
nomenclature : pensant, avec quclque raison, je crois, que nos 
predecesseurs des premiers iges de Thumaniie avaient du, par 
des conditions particulieres d'existence, ctre soumis h, des besoins 
les obligeant a cr6er certaines industries dont nous ne pouvons 
nous former qu'une bien vague idee, dans lY'tat actuel de not re 
civilisation. 

L'hypothuse que m'avait inspiree Tanalyse de mon poignard 
de picrre, puis, plus tard, celle d'un autre grand silex que j'ai 
cru pouvoir qualifier de serpe, en raison de son usage probable, 
devint une certitude lorsque j'eus tres atttntivement observe un 
grand nombre d'instruments prehistoriques, choisis parmi la 
collection que j'ai rassemblee. 

Peu a peu, j'acquis Tinebranlable conviction que parmi les 
outils ou les armes de silex contenus dans la couche superficielle 
du sol, beaucoup portent des marques evidentes, indeniables, 
d'adaptation ;\ la main Iiumaine. 

Bien plus, je suis persuade que, hors certains cas tres rares, 
les retouches que les coUectionneurs ont d'autant mieux remar- 
quees, qu'elles donnent de la valeuret un caractere d'authenticite 
aux pieces sur lesquelles on les trouve, n'ont pas ete faites dans 
Ic but d'ornementer ces silex, mais dans celui d'en rendre Tusage 
ou le maniement plus facile. 

Ces petites tallies, si minutieusement executees pour la plu- 
part, symetrisent ou equilibrent la forme ou le poids des cotes 
opposes de certaines armes : pointes de poignards, de lances, de 
javelots et dc flL«.hcs ;elles creentdes rugosites formantdes points 
d'appuis dillerents pour ligaturer plus solidement les pieces qui 
doivent avoir u:ie hampe ou un manche ; elles degagent ou par- 
font des pointes perforantes ou des lames coupantes; elles strient 
un des cotes des silex plats ayant servi de scies ; enlin, donnant 
maticre aux plus curieuses observations, elles determinent des 
places pour mettre les doigts ou empecher ceux-ci de glisser sur 
les instruments qui se tenaient a la main. 

Pour moi, ces derniers sont les plus nombrcux : car je ne 
doute pas que ceux qui furent emmanches aient relativement etC' 
en tres petit nombre. 



44 SOClfeTfe NORMAXDE D'fexUDES PRfeHISTORIQUES 

A part Ics picrrcs portanidcs perforations artificielles comme: 
Ics hermincttes on h.iclics A trancliant horizontal, les cassc-tctes, 
Ics hachcs-martcaiix ; Ics picrrcs non irouccs qif on t'aisait pcnc- 
trer en dcs caviics cylindriqiics on cuniqucs cvidces dans des 
andouillcrs dc ccrvidcs on dans dcs manchcs en bois, conimc les 
liachcs polits trouvccs dans les habitations lacustrcs ; les silcx 
munis dc hanipes ou dc manchcs^ tcls : les tranchcts et Ics pointes 
dcilcchcsai^iics t)u a tranchants transvcrsaux; entin, s*iut encore, 
quelqucs gouges ou ciseaux trCs courts fixes dans des comes de cert 
et dcs scics incrustces dans dcs poignccs en bois ; les autres instru- 
ments etaient tenus, soit avec la main cniicrc, soit, simplement, 
entre Ic pouce, T index et Ic mcdius. 

Du rcste, lorsquc, pardc nombrcuscsct patientes observations, 
on a constate combicn ^randc hit I'habilctc des tailK'urs de silcx, 
on acquiert la conviction que ces adroits praticiens devaicnt 
prctcrcr labriqucr un ouiil lI son manche dune sculc piece, parce 
qu*il avait ainsi unc solidite beaucoup plus grande, que de taire 
scparemcnt et nianchc ct outil, qu'il eut ensuite lallu reunir 
par dcs ligatures ou une cimcntation quclconque. 

En agissant ainsi, n'ctaicnt-ils pas logiques? 

lis n'associaitnt plusieurs maticrcs que lorsqu'ils y etaient 
absolument t)Miij;cs. 

l.n ctlct, aurait-on pu taire dcs tleches, des lances, dcs /.agaicb, 
dcs javc-lots, ncccssitant TunicMi dc pointes tranchantes ou perfo- 
rantes a dcs hanipcs plus ou moins longues, solidcs, bien que 
relativemcnt legCres, sari> ligaturcr dcs iVagmcp.rs dc rochcs 
aiguiscs a Tunc dcs extremilL.s dc bagucllcs en bois? I:ut-on pu, 
pratiqueuicnt, I'abriquer dcs arnies ou dcs outils destines a etre 
lances a la voice, comme des baches, par cxemple, sans allicr 
dcs manches pen lourds, quoique rcsistants, a des picrrcs com- 
pactcs, con.scqucmment pcsantes ? Les iranchets qui devaicnt agir 
ct)mme ue puissanis ciseaux , puisquc Icurs lames coupantes 
s'clargisscnt parfois du t ranch ant a la petite face jusqu'a former 
un angle dc 45" avec Ic plus grand cote, n\iuraicni pu gucrc etre 
utilises sans etre munis d'un manche en bois sur lextremitc libre 
duquel on pouvait frappcr avec un maillct ou un marteau de 
pierre. 

Mais rchuivement au nombre considerable de formes d'oiitils 
qu*unt su crcer Ks hommes dc Tcpoque ncolithique, hardiment 
on pout dire que ceux dont je viens dc parler sont cxceptionncls. 



feTUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILLES 4) 

Peut-ctrc pourrait-on encore admettre Thypothcse d'un outil- 
lage fait en majorite d'instruments composes de plusieurs matieres, 
dans le cas oil la raretc des pierres pouvant etre taillces les aiirait 
rendiies precieuses : mais Texperience n'a-t-elle pas surabondam- 
ment prouvd que les hommes vivant pendant les periodes prd'- 
historiques, savaient aller chcrcher les roches dont ils avaient 
besoin, dans les endroits ou elles gisaient abondamment. Ils les 
importaient meme, la ou ellcs faisaient entierement dehiut. 

A ces raisons qui semblent militer en faveur de Topinion que 
la plupart des instruments de silex de Tepoque neolithique en 
particulier, et tres probablement des periodes anterieuresde Tage 
de pierre, etaient d'une seule piece, j'ajouterai les observations 
personnelles que j'ai faites sur des series d'outils dont les figures 
jointes ii la pr^^sente etude, mettront quelques caracteristiques 
echantillons sous les veux du lecteur. 

Si celui-ci tient compte des marques de prehension que ces 
instruments contiennent, il sera bie-n oblige* de convenir que dans 
le maniementde ces silex, des emmanchements quelconques, loin 
dc presenter quelque avantage, auraient plutot nui a leur bonne 
utilis;ition. 

II 

Si pendant les premieres annees de mes recherches, je m\ip- 
pliquais, en parcourant les briqueteries et les champs, a recueillir 
dis formes semblables a celles decrites dans les ouvrages ou les 
iricinoircs relatifs aux sciences prehistoriques, plus tard, sans 
dcdaigncr ces sortes de pierres que leur precieuse execution 
and trcs interessantes, mes preferences sc porterent, tout spe- 
cialement, sur d'autres silex presentant des aspects tout ditTerents, 
ct dont, a part quelques echantillons classes parmi les eclats sans 
valcur, je n'avais pas rencontre d'analogues dans les collections 
publiques ou particulieres qui m'ont passe sous les yeux. 

Ht precisement ces formes nouvelles que je n'ai vues repre- 
sentees ou decrites dans aucun ouvrage fliisant autorite, mMnt6- 
resserent a tel point que, souventes fois, m'ctant dcmande si le 
moment n'eiait pas venu de publier le resultat de mes etudes de 
prehistoire, j'attendais encore : pensant que des trouvailles 
subsequentes viendraient, peut-etre, me fournir d'inedites confi- 
gurations afiirmant ou modifiant meme les consequences que je 
pourrais tirer de mes observations. 



46 SOCIHTl: NORMANDK D'hTUDES PREHISTORIQUES 

Ccpcndant, sous peine dc consumer sa vie en dc perpeiuclles 
rcchcrchcs, ne l"aut-il pas arrivcr k cet instant, quelque peu 
rcdoutc, oil Ton doit niciirc dans la confidence de ses travaux, 
non seulenient un public tavorablc aux nouveaut^s scicnritiqucs, 
mais encore une erudite minorite ne pouvant accepter des idees 
nouvelles que sous benefice d'inventairc ? 

C'est done, tout particulierenieni, a ces specialistes connaissant 
les decouvertes et les observations taiies en matiere prchistoriquc 
par nos illustres devanciers et nos savants conteniporains, que je 
m'adresse, esperant arriver a leur faire partager mes convictions. 

Je tacherai de leur prouver que I'outillagc de Tepoque neoli- 
thiqueetait beaucoup pluscomplique, au point de vuedcs formes, 
qu'on ne Fa pense jusqu'ici. 

A cote des outi'.s a formes constantes, maintes et maintes fois 
decrits, j'en niontrerai d\iutres qui, pour un meme usat;;e, pre- 
sentent des configurations tres dirterentes nous donnant a pcnser 
que dans la plupart des cas, I'ouvrier d'alors, en se taillaiu un 
instrument de travail, seniblait beaucoup moins se preoccuper de 
donner a la pierre qu'il auvrait lel ou tel tacies preconij'u, quo de 
profiterde sa foriije natiirellequMl se conientait, avec le minimum 
de travail possible, d'approprier a I'usage qu'il lui destinait. Ai-;e 
besoin d'ajouter que parnii les pierres ou lessilex brutsqu'il avait 
amasses ou parmi les eclais obtenus par la percussion, il devait 
choisir, avant de conimencer son travail d*appropriation, cclui 
dont la coiifii;urai:on lui permettrait d'arriver plus vite au but 
qu'il sY'tait propose d'aiteindre ? 

J'indiquerai les surfaces de prises naturelles ou artificielles 
contenues dans les divers instruments represeiites. 

C)n verra qu\u dehors des formes primitives et des fractures 
accidentelle.s dont les fabricateurs out evidemment tire parti, ils 
auront su creer des cavites ou cupules, des sillons ou i^outtieres, 
des suites de tailles speciales occupant des faces ou des aretes 
entieres; cnfin, des echancrures produites par des suites d'assez 
fines retouches situees sur certaines parties appartenant aux bords. 

Ces petits travaux d'appropriation et d'adaptation permettent 
a Tobservateur attentif de se rendre assez facilement comptc dc 
Tusage de I'outil sur lequel on les remarque, parce qu'ils font 
pressentir de quelle main il devait etre pris et aident ;\ trouver 
quelle position exacte il devait occuper en celle-ci. 

Je n'oublierai pas, lorsque Toccasion s'en prcsentera, de faire 



fexUDE DE LA PRiHEKSION DES SILEX TAILLfes 47 

remarquer plusieurs outils reunis a la fois sur la meme pierre : 
multiples lames ayant, dans certains cas, le meme usage, ct dans 
d'autres, au contraire, des fonctions differentes. 

Les premieres series de silcx reproduits appartiennent au 
genre ciseau dont j'ai trouve de trfes nombreux specimens de 
routes les formes et de toutes les dimensions. 

Plus tard, poursuivant le but que je me suis impose, je 
continuerai par r^tuded'autres outils de genres difKrents : lames, 
couteaux, scies, grattoirs, etc., en profitant i leur egard des 
observations faites pr^c^demment. 

Puissent ces remarques, ces hypotheses appuy^es sur des faits, 
engager d'autres chercheurs i marcher dans la meme voie. 

Loin de craindre la concurrence, je Tappelle de tous mcs 
voeux, sachant que des d^couvertes identiques faites de divers 
cotes a la fois donneront lieu a des comparaisons, d des appre- 
ciations differentes peut-6tre, mais qui, faites de bonne foi et 
sans parti pris, provoqv.cront des discussions, lesquelles nc sau- 
raient etre, si jc ne me trompe, que f6condes en resultats. 

Rouen, Dectmbre iS^^, 



. --^ . .^ . '_ 



4^ SOCIHTi NORMAKDK d'eTUDES PRtniSTORIQ.UES 



CHAPITIU: I 

ClSKAlX 

Parnii Ics livrcs spccinux donnant dcs descriptions ct dcs 
dcssins d'instriimcnts neolithiqiics, il en est deux qui, certaine- 
ment, font autorite. I/un : le Miiscc prchistoriquCy a ete public en 
France par MM. G. et A. de Mortillet ; Tautre, ks Ages de la 
pierrCy a ete ecrit par le savant ani^lais, John Evans. 

Lorsc]ue apres avoir etudie le premier de cesouvrages avec toute 
Tattention qu'il merite, on voit, dans les vitrines du nuisee de 
Saint-Germain, la phipart des pierres, dont les images — quelque 
peu synthetisees en une execution tres personnelle — oni prcce- 
demment passe sous les yeux, on reconnait celles-ci dans leurs 
plus caracteristiques details. 

Dans le second, des gravures sur bois executees avec la 
conscience, la minuiie qui distinguent ks artistes anglais, ne 
laissent a Tobservateur, aucun doute sur la verite des formes 
representees. 

On pent done, en toute confiance, sc her a ces deux sources 
d'informations, et tabler, avec assurance, sur les documents 
qu'elles contiennent. 

("est pourquoi, parmi lant d'autres travaux interessanis, j'ai 
clioisi ceux que je vien.s de citer, et je vais, en quelques lignes, 
resumer ce qu'ils donnent relativement au premier outil que je 
me propose d'etudier. 

Dans la ciiiquante-deuxieme planche du Musee prehisiorujue, 
MM. de Mortillet ont reproduit un certain nombre de ciseaux 
droits de dimensions variees. 

Les formes danoises sont representees par quatre specimens, 
indiquant les diflerentes phases par lesquclles passe Toutil, pour 
arriver de la grossiere ebauche \ sa forme deiinitive. 

Le premier a I'aspect irregulier d'un prisme naturel aux angles 
grossierement abatius. Le tranchant seul oftVe une courbe regu- 
larisec au moyen d'assex lines retouches. Ce si lex mesure pres 
de 20 centimetres de hauteur. 

Le deuxieme representc une ebauche plus avancee que la 
precedcnte. II porte des traces de polissage aux deux extr^mites, 



t^ 



ETUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILLES 49 

comme s'il avait ete fait avec une hache polie endommagec. Un 
pcu plus petit que cclui dont jc vicns dc parler, il n*a que 15 
centimetres de hauteur. 

Le troisieme, exactementde meme dimension que le premier, 
est un echantillon caract^ristique des r6coltes du Danemark, 
qu'on n'oubliepasquand, une fois, on Ta vu. Tr^s reguliiremcnt 
rectangulaire dans les coupes qu'il pourruit donner, il est soi- 
gneusement taille par Eclats sur ses quatre faces, et ses aretes sont 
r^gularisees par de fines retouches. Le bout coupant forme un 
angle tres aigu ct ne porte aucune trace de polissage. 

Enfin, le dernier, enti^rement poli, est fusoide, puisque la 
tete et le tranchant sont un pcu plus <itrt)its que la largeur 
mediane. Sa hauteur egale 15 centimetres; ses coupes, perpen- 
diculaircs a son axe, dunneraient des rectangles dont Ics cotes 
seraient legerement convexes. 

Ces quatre silex, extremement interessants, appartiennent au 
Muscede Saint-Germain oui!s portent lesn°*94, 185, i26ct 191. 
Dans le meme document, la pierre fournit encore deux 
curieux exemples. 

L'un est un tres court ciseau quadrangulaire, en pierre brune, 
engage dans un manche en corne de cerf. II provient des habita- 
tions lacustres de Latringen (Suisse). Get outil, dont la lame 
eiitiere est polie, ne pouvait rtellement servir qu'^ la condition 
d'etre muni d'un manche. 

L'autrc instrument de pierre est en jadeite. II mesure un peu 
moins de 6 centimetres de hauteur avec une largeur maxima de 
25 millimetres. Extericurement, il presente quatre plans curvi- 
lignes : deux formant les grandes faces et Ics deux autres, beau- 
coup plus ^troits, constituant les cotes. Les extrd'mit^s sup^rieure 
et inferieure se terminent par deux tranchants dont Tun est droit 
tandis que Tautre est arrondi. Pour pouvoir, alternativemcnt, 
tirer parti de ces deux lames il semble qu'il fallait employer un 
manche mobile contenant un profondsillon dans lequelon faisait 
pcnetrer, sans I'endommager toutefois, I'un ou Tautre tranchant. 
Apres les ciseaux de pierre dont je viens de parler, viennent 
<iuelques outils de meme espcce mais fabriques avec des os de 
toeuf. 

Un de ces outils est fait avec une extremite inferieure de 
canon delate, son tranchant est poli. II provient de la station 
lacustre de Wangen, lac de Gonstance (Suisse). 



r 



Jo SOClfeTfe NORMANDE D^fexUDES PK^HISTORiaUES 

Un dcuxidmc, remarquable par sa longueur, qui ne mesure 
pas moins de 27 centimetres, provient des tourbieres de Porte- 
lette, a Abbeville (Somme). 

Mais le plus interessant de tous est de moindre dimension, 
puisqu'il n'a que dix centimetres de hauteur. II est fait avcc un 
OS ayant conserve, en haut, la totalite d*une tete articulairc et 
qui, obliquement coupe dans le sens de sa longueur, diminuc en 
forme de coin, jusqu'a son extremiie inferieure. Cet instrument, 
recueilli dans un dolmen a Bougon (Deux-Sevres) et qui appar- 
tient actuellement au Musee de Niort rappelle h s'y meprendre 
les OS que je me souvicns avoir vu, il y a une quarantaine 
d'annees, entre les mains dts biicherons enlevant sur les arbres 
le bois pelart avec lequel on fait le tan. Peut-eire s'en serveni-ils 
encore aujourdluii ? 

John Evans dans les j-l^iics di la pierrt\ donne six dessins a 
trois projections de ciseaux dont le plus grand a une longueur 
de 17 centimetres et le plus petit, 9 centimetres seulement. 

Parmi ces six instruments, quatre ont des tranchants tailles. 
Le cinquieme, tres remarquable, non parce qu'il possede une 
lame a chaque extremite, ce qui nVst pas eycessivcmtnt rare, 
mais en ce que ses deux tranchants occupent des positions 
perpendiculaires. << Par sa forme et son caractere, dit John Evans, 
ce ciseau ressemblc exactement au ciscau a froid, en acier, dont 
se servent les mecaniciens ». Puis il ajoute : u II est difficile de 
dire si cet instrument servait d\Tminette, de hache ou de ciseau ». 

Plus loin, relativcment a \\\\ des specimens dont il donne 
Timage, le savant anglais dit : « On trouve parfois de petits 
ciseaux qui semblent avoir servi d'outils ^ main pour tailler le 
bois, par exemple ». 

Suit la description d'un de ces outils, puis d'un autre sem- 
blable, et Tindication que Tabbe Cochet en a trouve un analogue 
a Londinieres. 

Cest a peu pres tout ce qui a ete dit relativement a Toutil 
qu'on a qualifie dc ciseau. 



Jc possede quelques specimens d'instruments de miime genre 
que ceux dont parlent ces ouvniges. Certains portent des masques 
de prehension que jc crois evidentes, mais qui ne s;iuraient 
convaincre ceux qui, depuis longtemps, n'ont pas specialement 
etudii cette question. 



V voRK 



: .; y AND 



IJJI.I.ECTIOX CI. MOUHL. 




CISEAUX NtoLlTHlylJKS. 



feTUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILLfes 5I 

C'est pourquoi les laissant de c6t6, quant ^ present, me con- 
tentcrais-je de donner des vues phototypiques d'assez nombreux 
silex qui, compares entrc cux, presentent des formes analogues 
ou dilftrentes, mais qui ont, certainement tous^ servi de ciseaux 
d main. 

PI. I. — 1^° I. — Silex noir veine de gris, contenant une 
trainee de gangue sur sa partie anterieure. 

Description. — Face anterieure, — Son aspect g^ndral donne 
un long triangle h peu pr^s isocele dont le sommet, sectionne, 
serait remplace par une lame coupante. Ce tranchant, fait d'une 
seule taille, est tr^s bien prepare par la direction des eclats et les 
retouches environnantes. Les deux grands cotes du triangle sont 
latferalement occupespar des tailles intcntionncllcment cmouss6cs 
sur les arCtes qu'ils formcnt avec la face postcrieure, afin que les 
doigts ne soient pas bless(^s en appuynnt asscz fortement sur eux. 
La limite infericure, qui primitivemcnt devait ctrc tranchante, a 
presquc totalement ete abattue par une suite de retouches assez 
larges. 

Le milieu de la fiice, dont les bords viennent d'etre d^crits, 
est creuseeen cupule avoisinee par deux series d'echancrurcs sediri- 
geant obliquement et prcsque parallclement vers le bord droit. 

Face postirieure. — Cctte face, gauchic d'aspect, est unie, sauf 
quelques retouches d*appropriation du dcssous de la lame de 
I'outil. . 

PRfenEKSiON. — Ce ciseau a 6te particulicrement fait pour la 
main droite, bien qu'on eut pu, moins facilement cependant, s*en 
servir do Tautre main. II pouvait etrc saisi de deux fa^ons diffe- 
rentes. Dansle premier cas, certainement le plus frequent, Toutil 
ctait plac^ entre le pouce, Tindex et le medius : le bord infSrieur 
s'appuyant sur la paume de la main ; Ic pouce ctait allong^ contre 
le cote gauche du silex ; Tindex et le m6dius, traversant obli- 
quement Toutil, passaieni dans les deux echancrures et repliaicnt 
dessous leurs phalanges ungueales. 

Lorsque Touvrier desirait que le ciseau agit comme un levicr 
ou creusat de courbes concavites, il posait obliquement la face 
posterieure et inferieure du silex sur I'indcx et le medius de la 
main ouverte : Tindex soutenait routll ; la phalangette repliee du 
medius le maintcnait^ et la phalange unguealc du pouce venait se 
placer dans la cupule situee sur le milieu de la face anterieure. 



$2 SOClh^E NORMANDI- D*^TUDES PR^HISTORiatJES 

Observation. — Lorsqu'on regarde cet outil de telle soric 
que son grand axe suit vertical, on peut observer quele tranchant 
dii ciseau est i peine obliqii6 de gauche h. droite. 

Remarqik. — Ce ciseau pourrait 4tre confondu, comrae 
forme, avec un long tranchet. On ne peut pas affirmerqu'il n'ait, 
primitivement, servi a cet usage. 

Provenance. — Bihorel, pr^s Rouen. 

N" 2. — Silex veine de gris, ayant conserve sa gangue sur 
tout Ic cote gauche. 

Description. — V. A. — Simple eclat, si pen travaille que 
Tidee ne me serait pas venue de le qualifier de ciseau, si une 
echamrurc dc de^a^^eweut dc hfne, fort bien faite, n'existait sur le 
cote gauche dii tranchant. Au-dcssous decette echancrure apparait 
i;nc petite suite de retouches que je crois prchensives. Plus bas 
encore, cxiste une petite lavie tres coupante dont on a tres bien 
pu sescr\ir. Sur le bord droit la gangue du silex forme deux 
sortcs d'echancrures iwtureUes. Le bord inferieur est la surface dc 
frappe. 

P. P. — Cette Rice est unie et contient a sa base leconchoi'de 
des 6clats obtenus par percussion. 

Prehension. — Outil pour la main droite, pouvant comme 
le precedent, ctre employe avec un moins bon effet, de la main 
gauche. Hxaminons ces deux situations. 

Main droite, -— La position que ce silex devait occuper dans 
la main droite, a une grande analogie avec celle du pr6c6dent. II 
n'y avait de difference que pour le pouce qui, au lieu de se poser 
h plat contre le bord gauche, ne pouvait presenter que le dessous 
de sa phalangette pliee, contre la partie reiouchie au-dessous de 
Techancrure de degagcmcnt de la lame. Les autres doigtsse pla- 
(^aient presque identiquement : Tindex et le m6dius avant de se 
replier en dessous, traversaicnt des ichancrures naiurelles qui 
existent sur la gangue formant le bord droit au lieu de passer, 
comme pour le cas precedent, dans des sillons artificiels. 

Main gauche, - Le ciseau pouvait encore couper quand on le 
tenait de la main gauche. Dans ce cas, le bord infi&rieur du silex 
s*appuyait contre la paume de la main, Textrimite de Tindex 
coincidait avec Ics retouches prehensivcs du cote gauche de Tins- 



•■-•. -i. 



r.*.irtMA ■ "_ 



ferUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILLtS 53 

trumcnt, et le pouce prenait son appui dans la premiere ichan- 
crure naturelle. 

Observation. — Lc grand axe de routil hum vertical, le 
tranchant du ciseau se rapproche plus encore de rhorizontalit^ 
que celui de Toutil precedent. 

Remarque. — Get instrument si sommaire, qu'on peut le 
confondre avec un simple iclat, est tris probablement un double 
ouiil puisqu'en plus du tranchant du ciseau il contient une lame 
coupant encore admirablement. 

Provekan'ce. — Blossevillc-Bonsccours, prtjs Rouen. 

N'' 3. — Petit eclat de silex gris. 

Dkscription. — F. A. — Dc forme irrd'gulicre, plus haute 
que large, cllc presente un petit bord supirieur qui a une ar6ie, 
trcs rectilignc, rendue coupante par une s6rie de petites retouches 
forniant un biseau a limite infcrieure concave. Le cote droit 
n'offre aucune particularity. Le cot^ gauche possdde une echan- 
crure pouvant avoir eu pour but de cr^er une lame tranchante; 
mais commc rien ne prouve une intention nettcment exprimee, 
je nc puis insister sur cette hypothcse. 

F. P. — La face post^rieure ne prisentc rien d'intiressant i 
signaler. 

Prehension. — Ce silex que j'ai recucilli en place, au fond de 
la terre v^g^tale prdc^dant la couched'argile, est probablement la 
forme la plus simple du ciseau niolithique. Saisi entre le pouce, 
I'index et le medius, il peut etre utilise aussi bien de la main 
droite que de la main gauche. 

Observation. — Le tranchant du ciseau placi dans la meme 
position que Ics precedents, est horizontal. 

Provenance. — Briqueterie de Caudec6te, pres Dieppe. 

N° 4. — Petit silex gris. 

Descrii>tion. — F. A. — Cest le cote plat de ce silex que je 
considere comme sa face antcrieure parce qu'il contient lc biseau 
dc la partie tranchante du ciseau. Cette face ne renferme pas 
d^iutre particularitc. 

F. P. — L'autre cote, au contraire, est taille par longs eclats 
scpares par des aretes. Sur son bord gauche, une taille forme un 
sillon assez profond donnant une excellcnte surface de prise, 



54 SOClfert NORMANDE o'tTUDES FREHISTORiaUES 

Prehension. — G mmc Ic precedent, on peut indisrinctement 
employer cet outil avec les deux mains, en le tenant entre le poucc 
et les deux premiers doigis. Lorsqu'on s'en scrvait de la main 
droite, Textremite de Tindex coVncidait avec le sillon dont il a ete 
question sur la face posterieure. 

Observation. — Le tranchant est horizontal. 

Frovenanch. — Mont-Saint-Aitjnan, pres Rouen. 

N" 5. — Silex noir a parlies *;rises iransparentes. 

DESCRirnoN. — 1'. A. — Forme irregulierelimitee, en luu 
par un petit tranchant obienu d'une seule taille tres habilemer' 
faite et rappelant celle du n" i ; puis, a gauche, par unc echancrui 
de degagement et un long bord oblique retouche dans s;i pli 
grande partie ; a droite du tranchant: une longue ^r/AZz/rr/zrcr ayai 
i la fois, du servir a degager la lame du ciseau et a produire, ei 
meme temps, une surface de prehension ; le bord inferieur est lu^ 
resultat d'une fracture oblique. Sur ce silex une cote part di: ^ 
tranchant du ciseau et descend jusque pres de Textremite infe-^ 
rieure ou elle se bifurque. 

F. P. — Rien de remarquable n'existesur la face posterieure. - 

Prehknsion. — Instrument pour la main droite seulement, il S 
etaitsaisi entre Tindex et le mediusen dessoiis et le pouce prenant 
son point d'appui, tantot sur la partie la plus basse de Vtchancrurc ' 
du cote droit, tantot sur le cote gauche de Tarete mediane. 

Observation. — Tranchant oblique vers la droite. 

Remarql'e. — Les tranchants des n"* i et 5 sont faits par une 
seule concavite qu'on ne diit obtenirqu*avec une extreme adresse. 
Ces deux ciseau x viennent du memc endroit. Peut-etre sont-ils 
sortis de la meme main ? 

Pkovhnanci:. — Hihorel, pres Rouen. 

N" 6. — Silex gris marbre de noir. 

Dhsckiition. — V, A. — La \.\cc la plus interessante est le 
cote plat. Le tranchant du ciseau, oblique a droite et dont le 
biseau contient trois peiites lailles contigues determine avec le 
bord superieur gauche, un angle dont les cotes sont i peu pres 
egaux. Ce petit bord se termine, en bas, a une petite encoche se 
perdant dans la ganguc de la pierrc qui forme une courbe enve- 
loppant le reste du c6t6 gauche ainsi que le bord infferieur. Du 



ETUDE DE LA PRtHHNSIOM DES SILEX TAILLES 55 

cote droit, a la suite de la lame du ciseau, existent une petite 
encoche de degagement, iinc coiirtc arete droitc emoussee, puis 
une assez grande ecbancrure de prehension tres caracteristique, 
separee par un petit sommet d'angle assez saillant, d'une ar^le. 
verticale que des retouches excaveni vers la face anterieure. 

F. P. — La face posterieure est largement faite par trois 
tallies que s6parent une ar^te bifurquee. Une taille amincit, de ce 
c:6t6, le tranchant du ciseau. 

Prehension. — Main droite seulement. Extremity du pouce 
jjliee contre la partie superieure de la gangue, I'ongle butant sous 
la petite encoche gauche. Index et medius traversant obliquement 
le silex, articulation phalangino-phalangetiiennedu premier doigt 
^infl^chissant dans la grande icbancrnre droite, le medius se pliant 
czontre Varite excavee. 

Observation. — Tranchant oblique vers la droitc. 

Provenance. — Le Valnais, hameau de Saint-Pierre-dc-Man- 
eville (Seine-Infdrieure). 



N'' 7. — Silex gris veine de blanc. 

Description. — F. A. — Une petite lame, tres bien faite, 
taillec en biseau aussi bien en dcssus qu'en dessous. A gauche, 
xjne arete oblique i laquelle succt'de une direction verticale rctouchee 
^ans toutc sa hauteur, moins une tres petite partie infSrieure. A 
<Jroite, une assez longue encoche formant un angle obtus recti- 
ligiie, sur laquelle je ne table pas, car elle peut etre accidentelle ; 

xm petit bord oblique et une direction verticale dentelee par des 

^hocb. Ln has, un c6t6 irregulier retouche. 

F. P. — Unie, mais l6gerement courb^ede hauten bas; lame 
<le ciseau amincie par une taille. 

Prehension. — Main droite. Entre le pouce, dessus ; Tindex, 
dessous et pres du tranchant ; le medius contre le bord retouchd du 
cote gauche, la partie inf6rieure reservd'e servant de point d*arret. 

Observation. — Tranchant oblique vers la droite. 

Remarque. — Ce ciseau ayant deux bise^ux, un de chaque 
cote, peut avoir servi de la main gauche en le retournant, d'autant 
plus, qu'en cette nouvelle position, il se tient fort bien et peut 
tailler. 

Provenance. — Mont-Saint-Aignan, pres Rouen. 



>6 SOCJLTt \ORMAXDE d'eTUDES PKEHISTORiaCES 

N" 8. — Silcx iirh ch'ir i nurbrures bianchatrcs. 

DEscRiPTit'S. — CuntraircmLnt 1 la position ocjupee par 
chacuin Jcs cistJLix prLCLitr^rs, cclui-ci a, si:r Li planchc Ic reprc- 
scnrant, !c riita- dt; :rar. chain l:i Jcssous, parcc que Ic cote qui 
ic c^-nticii: nV-nrc pa> d'aLtrc p^rticLiaritc inurcssantc. 

F. A. — L'autrc cote cui, pour ia circonDtancc, ot dcvcnu 
la lacc ar.:Lr:Lw.:c a lp.c forrr.e LXircmcmcnt ciiriLUSc*. En haut 
exibtc !l- :ra::c:":a:]t C- c:>LViL:, aJinirabiciiicnt dcgai^c a gauche 
par unc suite ub'iiquL- Ul laiiio foniun: un hrj Jc f^rdk'usum. A 
droitc, i;nc lann' jjufKiri:^ >Li: Ic ciscau. Lc rcbtc dc routll Cst 
Kiij'onnc par trois !orii;UL> :.::i;L>\LT:icaics, abouti^san: a Li surtacc 
dc Irappc. Lls bj'd^ tia^chc ei droit son: coupanis. 

1-. F. — La lacc po>tcriLiirL-c>: pLitcctconticnt un conchoide 
dc pcrcu»i».in. I::^i luji lI a iiauchc, Ic iranciiant cxcavc du 
ciscau est obicnu jar trois tallies sc conlundant, 

Pklhkn>u»n. — M.r.n droitc. Pour sc scrvir dc cc ciscau on lc 
tcnait cr.tre '.c> piialar^^Ls :;:Tj.i:La!L>; du pouce place en dcssus dc 
la iV.ce po>:er:Li::L, d.. ::.lv::l.- -l'I. tenant Ic ba^ dc la lacc opposcc 
ct dc riiidex dun: !a :ace iinernc venait prcsscr sur lc borJ Je 
t/tyjiftv/uvj; du tranchar.t. I..; ^ ::rt'icc dc frappe ctait appuycc sur 
rauriculairc. 

I:n retournant Ic silcx et meitant Icpouccsur la taille mcdianc 
du cote A iV.cettLS, a!orsc:ue iLsdei.xdoiyts suivanis nuiniicnncnt 
rai;t:e :'ace, o:^. ptut I'aire a^ir la <\;;/;c* .v/^/JJM.Va droite du ciscau. 

OnsLKVAiiON. — Tranchan: cMiquc vers la droitc. 

Ki MAKQ.li:. — Get outii ne lais^e aucun doutc sur la double 
fonction qu'il rempli>>ait. Absolumcnt complct, il est intact ct 
admirablcnieiu combine pour les deux usages auxquels il ctait 
destine. 

Frovlnaxci:. — Briquctcric du Mcsnil-Esnard, prcs Rouen. 

X*' 9. — Petit silcx gris veinc dc blanc. 

Dhscrhtion. — P. A. — Pabriquc avcc un eclat a conchoidc 
en creux d'un coic eten relict" de Tautrc. Lc tranchant, semi-cir- 
culaire ct coupant sur tout son pourtour, est ingenieuscmcnt 
aiguisc par trois lailles adjaccntes : unc longuc et deux bcaucoup 
plus petitcs. 

P. P. — Sur cette face lc tranchant du ciseau est regularis<J 
avcc un soin tout particulier. 



trUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAIIxfes $J 

PRfeKENSiON. — Son tranchant arrondi le rendant apte i 
couper i gauche et b. droite, cet instrument a 6t6, sans nul doute, 
employ^ alternativement par chaque main. Le c6t6 droit de Tare 
coupait quand le ciseau itait tenu entre les trois premiers doigts 
de la main droite : Ic pouce ^tant en dessus et plac^ dans la cavile 
formic par le canchaide en creux. Cetait, au contraire, le c6t6 
gauche de Tare qui taillait lorsque I'outil 6tait pris par la main 
gauche. 

Observation. — Tranchant circulaire. 

Provenance. — Mont-Saint- Aignan, prds Rouen. 

N** 10. — Silex noir, cote droit ayant encore sa gangue. 

Description. — F. A. — Commc le precedent, le tranchant 
de ce ciseau determine une convexity assez r^gulifere. 11 est forme 
par deux tailles separ^es par une arete. Apres sa lame, cet outil 
est ext^rieurement limits : ^ gauche, par une petite encoclje, une 
convexite, une echancrure et un bord presque vertical ; d droite, 
par un bord qu'irr6gularise les asp6rit6s de la croute du silex qui 
le couvre ; en bas et ^ gauche par une direction oblique tris riguliire 
suivic, a droite, d'une limite presque horizontale produite par la 
surface de frappe. 

Le dessus, taill^ a grands iclats, est forme par trois assez 
grandes depressions et deux plus petites, s^par^es les unes des 
autres par des aretes. La plus petite et la plus haut placte de ces 
depressions amortit le tranchant du ciseau. Les autres, ont cer- 
tainement servi de surfaces de prises. 

F. P. — Ce cote est plat et contient un conchoi'de de percussion 
en relief. II est tailli contre la limite oblique tris riguliire dont il 
a tii question dans la description de la face antdrieure. 

Prehension. — Ce double ciseau pouvait 6tre employ^ des 
deux mains. Les trois grandes dipressions de la face ant^rieure, 
les ichancrures des bords scrvaicnt alternativement de points 
d'appuis. 

Observation. — Tranchant circulaire. 

REMARauE. — Cet outil contient, tres probablement, une 
autre lame situee sur la face post^rieurc ou, pres de la surface de 
frappe, on remarque quelques retouches ayant dil avoir pour but 
de rectifier une arete coupante de direction oblique. 

Provenance. — Boisguillaume, prt^s Rouen. 



58 SOClfeTE XORMANDE D ETUDES PRfelllSTORiaUES 

PI. II. — N° II. — Cettc pierrc est un excmple d'lnstru- 
ment obtenu ;i peu de frais. Elle reprcsente i peu prcs I.1 
moitii d'un assez long silex en rognon, siparie du reste par 
percussion. 

Description. — F. A. — La face anterieure est presque 
enticrement recouverte par la gnngue, sauf a gauche de la partie 
supcrieure ou le tranchant du ciscau ainsi qu'une assez longue 
surface de degagemcnt sont mcnages puis, en bas ou, par Tenlfc- 
vement de la croute, on a forme une sorte de depression. Au- 
dessous de la longue taille de degagement du ciscau existe une 
cncoche si grossicremcnt faite qu'clle scmble accidcntelle, si i'on 
ne constate son utilite en essayant de se servir de Toutil. 

F. P. — Plane avcc conchol'dc en relief. Rcmarquable cour- 
bure du plan de la lame sur la poignec de Toutil. A droite, taille 
de Veticoche citce plus haut. 

Prehension. — Place dans la main droite ce ciseau ne peut 
que maladroitcment presenter son tranchant. Tenu par la main 
gauche, au contraire, la sorte de crosse formant sa partie infi- 
rieure appuyec dans le fond de la main ; Textremite de Tindex 
arretee par h grossiere encoche do gauche, pendant que Textrimiti 
du poucc agit, en sens inverse, contre une petite iraflure ctipulairc 
situee au-dessus et pres du degagement de la lame : il prtscnte 
son tranchant dans une pt)sitioii extremement flivorable. 

Observation. — Le grand axe de Toutil etant vertical, la 
lame coupante est franchement obliquee vers la gauche. 

Provenance. — Blosseville-Bonsecours, pres Rouen. 

N** 12. — Outil en silex gris forme par un eclat assez rudi- 
mentairement travaille. 

Descriition. — F. A. — La lame du ciseau, obtenue par un 
seul iclat, est degagi^e, de chaque c6t6, en arriere. A gauche du 
taillant un assez long bord oblique contient, en bas, une cncoche 
fort irriguliere. A droite, au-dcssous du tranchant ct separee de 
lui par la petite taille de degagement, une lame coupante assez 
exigue est suivie d'une superbe dchaiKntre de degagement i sa 
partie supcrieure et de prehension pour le reste. 

Le dessus de I'outil forme un plate in <\\i\ix\c arete bifurquee 
separe de deux versantsallant vers les deux grands bords lateraux. 



COLLECTION 0. MOREL. 




i;lSKAi:.\ .\KULmilijl.l> 






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« V 



ETUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILL^S 59 

F. P. — Plate, sans intiret, i part les deux taillcs dc degnge- 
ment du dessous de la lame du ciseau. 

Prehension. — Get outil pour la main droite, peut sc prendre 
de deux fa^ons. Pour le faire agir directement on le saisit 
entre Textrimite du pouce plac6e dans retuoch gauche, Tindex 
fl^chi, d son articulation phalango-phalanginienne, dans la grande 
ichuncrure de droite. Pour quMl agisse en levier, le pouce vient 
se placer sur le plateau de la face anterieure alors que Tindex et 
le midius, places dans une direction perpendiculaire a I'axe de 
Tinstrument, maintiendront celui-ci en arriere. 

Observation. — Le tranchant est oblique vers la droite. 

Provevance. — Saint-L(Jgcr, faubourg d'Evreux (Eure). 

N° 13. — Petit silex gris noir reconvert de sa croiite dans sa 
partie inf^rieure. 

Description. — F. A. — Cette -Jface n'offrirait nul intirOt si 
sa limite sup^rieure, presque horizontale,- n'^tait depassec ^ sa 
gauche par un petit tranchant de ciseau, dc mcme direction, et 
tr^s habilement oeuvr6. A droite et .en arriere de ce tranchant 
existent des failles, a la fois, de digSgeinlrtt et de prehension, 

F. P. — Plate. A remarquer en haut, le degagement de la 
bme et la r^gularite de la forme de celle-ci. 

PrEhension. — A I'usage de la main droite, cet instrument 
ne peut donner un facile travail qu'i la condition d'etre saisi 
entre le pouce placi sur le milieu^de la face anterieure et Textrc- 
mite de Tindex appuyant en arriere dans la cavitt de degagentent, 
pendant que le m^dius et Tannulaire s'opposent au pouce. 

Observation. — Tranchant h Textremite gauche du bord 
superieur. 

Provenance. — Belleville-sur-Mer, pres Dieppe. 

N° 14. — Mauvais silex gris blanchatrc convert de sa gangue 
sur un coti. 

Description. — F. A. — Cet outil a une grande analogic de 
forme avec le precedent. II a, certainemcnt, etc taillc pour accom- 
plir un identique travail. Le dessus de sa lame, moins prccicusc- 
ment fait que cclui du n° 13, est, cepcndant, fort adroitcment 
combine. 




L ' ■ ^ 



^O SOCIETt NORMAKDE D*tTUDES PRfeHISTORiaUES 

Le dessus de la face antirieure est doming par un grand plan 
legereraent rrdttj^dans sa partie superieure. 

F. P. — Une cassure, probablement accidentelle niais dont 
on a su profiter, degage en arriere le tranchant du ciseau, et 
remplace ainsi les tailles intentionnelles de Tinstrument dccrit 
avant celui-ci. 

PRfeHENSiON. — Ce que j*ai dit pour Toutil precedent s'appli- 
que exactement au maniement de ce ciseau, le pouce dessus, 
Tindex, le mWius et Tannulaire en arriere. 

Observation. — Taillant a Textrtmite gauche du bord 
superieur. 

Provenance. — Mont-Saint-Aignan, pres Rouen. 

N° 15. — Silex gris noir recouvert de sa gangue sur la plus 
grande partie de la face antericure. 

Description. — F. A. — De forme irrcgulicre il pourrait, 
cependant, s'inscrire dans un triangle <Jquilat6ral dont le sommet 
serait en bas. II a done, en synthetisant sa forme, trois bords 
principaux : le bord superieur, de direction horizontale contcnant, 
en allant de gauche a droite, deux ichancrures assez r^guliferes, 
s6par6es par un angle vif, puis une petite lame de ciseau l^ge- 
rement concave en avant, mais droite en arriere; le bord 
gauche formant une ligne brisie i trois directions; enfin, le bord 
droit, i peu pres rectiligne en sa plus grande longueur, mais, 
changeant de direction, dans le bas, pour former un quatriime petit 
bord produit par Tabattement du sommet inferieur du triangle. 

Le dessus de la face ant6rieure contient encore la croute du 
silex, excepts fl la partie sup6rieure taillee en biseau par un seul 
eclat, puis, sur une partie du c6t6 droit, ainsi que dans le bas, oil 
quelques retouches ont et6 faites. 

F. P. — Ce cote est absolument uni, avec excavation g6ni- 
rale de la partie midiane. 

Prehension. — Employide la main droite, cet instrument ne 
donnerait rien de bon comme travail, et on ne pourrait s'expli- 
quer le but que son fabricateur s'est propose en taillant les deux 
ichamrures pr6c6dant la lame. II n'en est pas de meme si on le 
suppose tenu par la main gauche : Textremit^ de Tindex dans 
Vichancrure pr6s du ciseau, Textr^mite du midius, dans Tautre 






trVDE DE LA PRfeHENSION DES SILEX TAILLES 6 1 

encoche et le pouce, agissant inversement sur le quatriime petit bord 
ou arete inftrieure du silex : la face ant^rieure tourn^e vers la 
paume de la main. 

Cc ciseau, ne pouvant avantageuscment servir de la main 
uroite ne doit pas, pour cela, etre consid^r^ comme un outil «\ 
Tusage d'un gaucher, car je crois, qu'immobilise entre les doigts 
ainsi qu'il vient d'etre dft, la main droite faisait agir contre sa 
lame la mati^re qu'il s'agissait de travailler. 

Observation. — Taillanti I'extrimiti droite du bord sup6- 
rieur. 

REMARauE. — L'outil qui vient d'etre d^crit et analyst au 
point de vue de la prehension est certainement, un des plus 
curieux et un des plus probants qu'il m'ait^t^donn^ de recueillir. 
J'en posside un autre venant du mfime endroit, taill6, sans nul 
doute, en vue du m&me but, mais ne prisentant pas des formes 
intentionnelles aussi arr^t^es ni aussi d^fmies. 

Provenance. — Bihorel, pres Rouen. 

N° i6. — Silex gris ayant conserve sa ganguc sur une tris 
petite partie qui forme une arSte saillante. 

Description. — F. A. — La face ant^rieure pr^sente un 
corps continue, en haut et a gauche, par une sorte de prisme 
triangulaire que termine un biseau tranchant, admirablement 
taille. Le bord gauche de cette lame et celui du corps de 
Toutil, se confondent dans une meme direction g6n6ralc et sont 
retouches dans presque toute leur etendue. Le bord droit de 
la lame donne une assez grande concavite avant d'arriver au 
sommet de Tangle mixtiligne que forme cette courbe avec le 
bord droit du corps de I'outil. Ce bord dont Tareie avec la face 
posterieure est abattue par des retouches, se dirige presque ver- 
ticalement vers le cote inferieur qui, trcs obliquement, rejoint le 
bas du bord gauche de I'outil. 

La lame et le corps de I'outil sont interieurcment divises en 
quatrc plans separes par des aretes venant toutes se rencontrer 
en un point culminant. La lame et le corps ont ainsi chacun 
detix jacettes opposees trts bien disposees pour I'usage de I'outil 
et sa prehension facile. 

F. P. — Cette face est assez unie mais on pcut remarquer 
sur ellc une incurvation rtunissant le plan du dessous de la lame 



62 SOCltTt NORMANDE o'tTUDES PR^HlSTORIQ.UES 

avec cclui du corps. Cette sorte de gouttifere est trfes favorable i 
la prehension du silex.ct a son fonctionnement. 

pRKiiENSioN. — Get oLitil, i Tusagc de la main droite, peut 
ctrc tcnu cnirc le ponce et Tindex : la phalange ungudale du 
pouce contre la facetie a gauchs de la partie inftrieure de la face 
aniericure; la phalange de Tinc'ex contre la facetu de droite^ la 
phalanginc passant au-dessous et Textrdmiti de la phalangette 
venant butcr contre le pouce. Ccs deux doigts cntourent alors 
cnticremcnt tout le corps de Tinstrument. 

II p'jut aussi etre employe en le tenant entre les phalanges 
ungueales des trois premiers doigts : le pouce sur la face gauche 
du corps du silcx, Tindex et le m^dius sous Tarcte siparant la, 
fiicette droite de la face posterieure. 

Observation. — La lame occupe la partie sup^rieure gauche 
de Touiil. 

Provenance. — Mont-Saint-Aignan, pres Rouen. 

N° 17. — Silex gris noiratre. 

Descriition. — F. A. — Ce ciseau a un facies presque 
symetriqueavec le precedent lorsqu'on les met en regard. Comme 
hii, il possedc un corps prolong^ en haut mais bi droite par unc 
longuc lame termin-je par un tranchant en biseau. Cette lam;; est 
divisce par une arete mediane qui, partant du biseau, traverse 
louie la hauteur du silex pour sc terminer \ la base. A la droite 
de cetic arete un plan descend obliquement vers le bord du meme 
cote. Ce bord est vertical de direction et contient, dans son tiers 
inferieur, une petite encochc creusee parmi les retouches qui Icgar- 
nissent dans toute sa longueur. A gauche du taillant du ciseau 
une arete aigue verticale forme le bord gauche de la lame, suivie 
par un petit bord oblique, puis par une ichancrure creus6e en 
arriere par Tenlevement d'un fort eclat. Aprts cette ichancrure 
commence le bord gauche du corps de Toutil constitu6 par trois 
aretes ayant une petite 6paisseur : la premiere, leg^rcment obli- 
quee de droite ;\ gauche ; la deuxiemc, verticale avec une cavite 
en avant, et la dernierc, oblique de gauche a droite, pour arriver 
au bord inferieur, qui est horizontal et determine par la surface 
de frappe du silex. Aussi bien que le bord droit, tout le bord, 
gauche est retouche. 

La face anterieure contient trois principaux plans : un i 



ferUDE DE LA PRfeHENSION DES SILEX TAILLfes 63 

gauche de Li lame et au dessus du corps dont ilest s^par6 par une 
arete se bifurquant avec celle traversani route la hauteur du silex. 
La face oblique h droitc de cette ligne separative est le deuxiime 
plan. Quant au troisieme, le plus grand de tons, il forme le des- 
sus du corps et contient une depression favorable a la prehension. 

P. P. — Unie, avec conchuide. La lame du ciseau pr&ente 
une courbure remarquable, d&]h constatee sur d'autrcs outils. 
Sous le bord incurve reunissant la lame au corps de Toutil, existe 
une petite cupule ovoide produite par Tenlevement d'un 6clat. 

Prehension. — Ce ciseau a Li^ admirablement appropri^J pour 
servir de la main gauche. La prise la plus rationnelle est la sui- 
vante : Maintenu, en dessous, par I'index passant contre la cupule 
de la face post(irieure, et le mtidius, moins sa phalangette qui se 
replie contre la petite encoche du bord droit ; le pouce vient s ap- 
puyer sur la face antirieure, au-dessous de la lame, ou il bute 
contre une asperit^, ce qui donne de la force a Taction qu'il pent 
exercer sur le ciseau. Dans certains cas, le pouce devait changer 
de place sans que lesautres doigts eussent besoin de sed^ranger : 
il s'approchait alors de Tcxtrimite coupante de la lame. 

Observation. — Longue lame a la partie superieure droite 
de Toutil. 

Remarque. — Ce ciseau est un des plus interessants exemples 
du raisonnemcnt qu'employaient, dans la confection de leurs 
instruments, les hommes de I'^poque ni^olithique. 

Provenance. — Navarre, prcs Evreux. 

N" 18. — Silex noir pointill6 de gris avec gangue sur tout le 
bord droit. 

Description. — F. A. — Tres irregulierc de forme, elle pr6- 
scnte une assez lourde lame dc ciseau terminec par un tranchant 
dont Icbiseau est minuticusemcnt taille en table. Le tranchant de 
Toutil est suivi a gauche, par une concavite supt^rieure contenant 
une echancrure de degagcment asscz epaisse suivie d'une arfitc 
mince, au contraire. Le bord gauche est tres court et ^chancre, A 
droite, la croute du silex decrit une ligne brisee a trois directions 
donnant d'abord une convexite, puis une concavite. Le bord infe- 
rieur est horizontal et entierement retouch<i sur son epaisseur. 

La face anterieure a et6 primitivement taillee par trois grands 
eclats. La table du tranchant du ciseau est tout ce qui reste du 



. F* 



64 S(X:ifeTfe NORMANDE d'eTUDES PREHISTORiaUES 

premier ; Ic dcuxicmc forme toute la panic sup^rieure de Toutil 
en le traversant de droiie a gauche ; et le dernier, qui est irian- 
gulairCy a tie retailli pour obienir une legcre excavation. 

F. P. — Cette face est unie et arquee sous la lame. 

PRfeHENSiox. — Ce ciseau, pour la main gauche, est tres ori- 
ginalement taille. II pent etre pris dans Tindex replie seul : la 
phalange contre Vechancrurc du bord gauche, la phalangine der- 
riere et la phalangette serrant la concaviti du bord droit. Selon 
Toccurrence, la phalange ungueale du pouce vient s'appuyer sur 
une des dcxlivites formant la face anterieure de I'outil, de prefe- 
rence, cependant, sur la triangulaire. 

Observation. — Lame en haut et a droite de Toutil ; tran- 
chant nettement incline vers la gauche. 

Provenance. — Mont-Saint-Aignan, pres Rouen. 

N" 19. — Silex gris ayant conserve une partie de sa gangue 
sur la partie posterieure. 

Description. — F. A. — L'aspcct general de cette pierrc 
represente une sorte de poignee a peu pres rectangulaire, plus 
haute que large, de Tangle superieur droit de laquelle sort obli- 
quemcnt une pointe termin^e par un biseau. Ce biseau est taille 
en table commeceluidu precedent silex decrit. Le bord superieur, 
commun i la poignee et a la pointe saillante ou lame du ciseau, 
commence au biseau dont j'ai parle, qui est imnn^diatement suivi 
d'une ichancrure de degagement ne laissant aucun doute sur 
Tintention qui a guide le flibricateur ; puis descend vers le bord 
gauche ou il se termine presque horizontalement. Lebord gauche 
est presque vertical. Le bord droit descend sous la lame ou il 
contient une echancrurey prend une direction verticale et enfin 
s'incline vers le bord inferieur, donnant ainsi naissance a une 
courtc arile oblique retoucljet en toute son tJtendue. Cette derniere 
et tres petite limite, remonte, par tailles successives, vers le bord 
gauche. 

La face contient trois d^clivites separies par une arete bifur- 
qu^e en forme d'Y dont le cote oblique droit serait moiiie plus 
long que Tautre. 

F. P. — Unie, elle a une incurvation caracreristiquc de la 
lame sur le corps de I'outil ct possede un conchoide en relief. 



trVDE D£ LA PRI&HENSION DBS SILEX TAIuls 6$ 

PrIlhension. — La d^cliviti gauche de la poignfie, ou corps de 
Toutil, devait 4tre tenue serrie centre la premiire phalange de 
Tindex, en dessus, et les deux autres phalanges du m^me doigt, en 
dessous. L'extr^mit^ interne de la phalangette du pouce se plagait 
dans Vechancrurc situ^e sous la lame. La main etant fermee, I'ex- 
iremit^ du m^dius venait s'appuyer sur la courte arile imoussce 
terminant le bord droit de la £ice anterieure. 

G>mme celui qui pr^cMe, ce ciseau ne peut servir qu'i la 
condition d'etre tenu par la main gauche. 

Observation. — Lame saillante en haut et ^ droite de Toutil. 

Provenance. — Blosseville-Bonsecours, pres Rouen. 

Je vais d^crire quatre petits outils que je qualifie de ciseaux, 
aussi bien que ceux qui precedent et ceux qui suivront. Je ne 
crois pas qu'il soit utile, quant i present, de discuter quels 
genres de travaux les hommes de Tepoque ntolithique pouvaient 
executer avec de si minuscules instruments. 

lis contiennent des caractires de prehension qui me semblent 
aussi cvidents que ceux que j'ai remarqu6s sur la siriedont I'ana- 
lyse vient d'etre faite, mais bien que les indiquant, je n'insisterai 
pas sur eux, craignant que leur petitesse ne les rende contestables. 

N° 20. — Silex gris noiratre avec patine trfes brillante. 

Description. — F. A. — Taille par trois longs eclats, la face 
anterieure contient en son milieu une surface creuse. En haut, 
une lame assez large, relativement d la grandeur de Toutil, est 
d^gagee, ^ gauche, par une ichancrure interessant le dessus, et i 
droite par une autre encoche taill^e en dessous. 

F. P. — Plate, avec conchoide altere par la lame sous laquelle 
on remarquc la trace de Tesquille d'6clatement. 

Prehknsion. — Pouvant ^ la tois servir aussi bien de la main 
droite que de la main gauche, car le tranchant de la lame est 
bifurque. Dans les deux cas, ce petit outil 6tait tenu entre le pouce 
et Tindex, Textrt^mite du medius soutenant Ic bord inferieur. 

Observation. — Lame i deux tranchants bifurques. 

Provenance. — Caudebec-les-Elbeuf (Seine-Infcrieure). 

N** 21. -— Silex gris. 

Description. — F. A. — Le grand axe de I'outil etant consi- 



66 SOClfeTfe NORMANDE D'iTUDES PRfeHISTORIQJUES 

dM comme horizontal, on rcmarque sur la face antfirieurede cet 
outil, en commen^ant par la gauche du bord superieur, un petit 
tranchant suivi d'une cchancriire do dcgagement et probablement 
de prehension suivie d'une direction oblique de forme irregu- 
lidTc. Le bord gauche et le bord droit sont trcs petits et presquc 
paralleles. L'ar^te inferieurc ne presente rien d'int^ressant. 

Le dessus de la face donne une di*pression sous le tranchant 
du ciseau i laquelle succede en haut et i droite : un petit plateau 
iriangulaire et au-dessous : une d6clivit6 obtenue par un seul 
6clat. 

F. P. — Unie, mais incurv^e dans le sens de sa plus grande 
dimension. Retouches sous Tcchancrure de dcgagement de la 
lame. 

PRfeHENSiON. — Outil pour la main droite seulement. Tenu 
entre le pouce, placi sur le plateau triangulairCy Tindex et le 
mWius soutenant le silex en dessous. 

Observation. — Lame^, J;auche. 

Provenance. — Bihorel, prerRouen. 

N° 22. — Silex gris noir lustrC, admirablement taille. 

DESCRirnoN. — F. A. — Cc curieux instrument posscdc, 
dans Ic haut, deux lames de ciseau, Tune i gauche et Tautre a 
droite, s6parees par une tres petite Cchancrure. Ses bords sont 
irrCguliers, TinfCrieur a conserve la gangue primitive. 

Sur le milieu est une taille en forme de plateau allongC 
entourC de quatrc principaux versants se dirigeant vers les bords. 

F. P. — Unie, mais tres incurvie. On remarque une dipres- 
sion taillde pros d'un des petits tranchants. 

Prehension. — Ce petit ciseau pouvait, alternativement, 
servir de Tune ou de Tautre main. II etait, dans les deux cas, 
tenu entre le pouce, Tindcx et le medius. Lorsqu'on essaye de 
Temployer de la main droite on reconnait I'utilite de la depression 
signalCe sur la face postcrieure. Si, au contraire^ on le fait couper 
de la main gauche on se rend compte combien Vincurvation de la 
mOme face est propice ;\ sa prtrhension. 

Observation. — Lames i gauche et a droite. 

Provenance. — Mont-Saint-Aignan, pr^s Rouen, 



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68 SOClfeTE NORMANDE d'^TUDES PRfeHlSTORICIUES 

PRfeHENS'ON. — Par sa disposition, cet outil devrait etre um. 
instrument k Tusage de la main droite, la lame coupante ^tanc 
situ^e h Tintersection des bords sup^rieur et gauche, mais les 
deux obliquitfe du tranchant du ciseau, considiri, soit vertica- 
lement, soit horizontalement, sont deux obstacles h sa bonne 
utilisation dextre. Au contraire, il coupe facilement lorsqu'on le 
tient de la main gauche. Je le consid^re done comme fait pour 
cette extr^mit^. Dans ce cas, Toutil est pos6 sur la phalangette de 
I'index, la base appuy^ sur le m^dius replie et le pouce venant se 
placer dans la dipression cupulijorme de la face ant^rieure. Pris 
ainsi Toutil devait parfaitement remplir son office. 

La seconde lame de ciseau servait fgalement de la meme main, 
le silex simplement tenu entre le pouce et Tindex, la partie plate 
de son bord gauche s'appuyant sur le m^dius infl^chi. 

Observation. — Lame i gauche du bord sup^rieur de Toutil 
incline du mfeme coti, et de plus, obliqu6 d'avant en arridre. 

REMARauE. — Comme on vient de le voir, cet instrument 
est double. Les deux lames avaient des usages identiques. 

Provenance. — Berne val-sur-Mer, pr^s Dieppe. 

N° 25. — Eclat dc silex, gris brun, tr^s plat. 

Description. — F. A. — A gauche du bord supirieur de 
Ticlat, estun biseau de ciseau obtenu parune seule taille concave. 
A la suite de cette lame, en allant vers la droite, on remarque 
unc ichancrure, en forme de croissant creux, finement retou- 
ch6e sur son arite qu'elle rend ainsi plus coupante. Pour cette 
raison, cette courbe tranchante pourrait bien 6tre un deuxieme 
outil place pr^s du premier. Du reste, quand on examine avec 
attention les contours de ce silex qui, en raison de sa minceur, 
peut facilement tourner entre les doigts, on constate deux autres 
lames coupanteSy Tune, sur le bord gauche, produite par une 
simple taille et Tautre sur le bord inf(£rieur, r6gularis6e par une 
petite suite de retouches. 

Le dessus du silex est creuse par de larges eclats donnant, i la 
place du conchoi'de en creux, trois cavitis limittes par des arStes 
assez saillantes qui sont trcs favorables i la prise et au maintien 
du silex entre les doigts. 

F. P. — Cette flice est gauchie et ridte par la fracture rubante 
de Tcxlatement. Elle contient un conchoi'de en relief. 



ETUDfe DE LA PREHENSION DES SILEX TAILLES 69 

Prehension. — Saisi entre les phalangettes des trois premiers 
doigts de la main droite, le multiple outil devait, selon Toccur- 
rence, prendre la position qui lui pcrmettait d'accomplir le plus 
facilement le travail qu'il devait fournir. 

Observation. — Pour le ciseau, lame i gauche du bord 
sup^rieur. 

Remarqtue. — Outil multiple dont les lames diversesservaient 
^ des actions difFi&rentcs. 

Provenance. - Mont-Saint-Aignan, pr& Rouen. 

N° 26. — Silex noir reconvert en grande partie de sa gangue 
sur la fece ant6rieure. 

Description. — F. A. — Irregulierement quadrangulaire, 
cette petite pierre n'est que tres sommairement travaill^e. Une 
petite lame de ciseau parait avoir et6 menag^e dans le haut et 
a gauche du bord sup6rieur. 

F. P. — Plate, sans rien d'int^ressant. 

Prehension. — Entre le pouce, Tindex et le midius de la 
main droite. 

Observation. — Tranchant de ciseau k gauche du bord 
sup^rieur. 

Provenance. — Ancienne briqueterie de Louviers (Eure). 

N** 27. — Silex brun noiritre avec gangue sur les bords droit 
et inferieur. 

Description. — Tres grossierement taill6 sur les bords, cet 
outil n\i de remarquable que sa lame de ciseau, extrSmement 
coupante et tres ingenieusement placte. II est probable que dans 
sa taillc Touvrier a du profiter d'un heureux hasard. 

Le dessus contient une taille de digagement de la lame et un 
excellent plan de prehension. 

Prehension. — Main droite : pouce dessus ; index passant sur 
le bord superieur et pliant sa phalange unguiale en arri^re pen- 
dant que le bord inftrieur du silex est soutenu sur Tarticulation 
phalangino-phalangettienne du m^dius. 

Observation. — Lame i gauche du silex. 

Provenance. — Berneval-sur-Mer, pr6s Dieppe. 



70 SOClfeTfe NORMANbE D*feTUDES PRfeHlSTORiaUES 

N° 28. — Silex noir veine de gris. 

Description. — l\ A. — En forme de trapeze. Son bord 
sup^rieur, le moinslongdes quatre, est d6termin6, d gauche, par 
une 6chancrure de digagemcnt, suivie, d Textremit^ droite, 
par une lame de ciseau dont le biseau est pr^cieusement taille. 
Une seconde dxhancrure de dtgagement succcde i la lame et 
commence le bord droit. Sur Ics autres coiis il n'existe rien 
meritant d'etre signale. 

Le dessus de la face post^ricure est occupti par une taille 
formant une cupule placee au-dcssous de la lame du ciseau. 

F. P. — Rien de curieux, i part la r6gularite du tranchant et 
des deux cotes de la lame du ciseau. L'obliquitd de Yepaisseur du 
bord infitrieur permet de la voir de ce cote. 

Prehension. — Main gauche. Le pouce dans la cupule de la 
face ant6rieure, Tindex place en arriere et Ic medius agissant 
contre Yepaisseur oblique du bord inferieur. 

Observation. — Lame au bord supirieur droit. 

Provenance. — Amfreville-la-Mivoic, pres Rouen. 

N** 29. — Petit silcx gris avec marbrures blanches. 

Description. — F. A. — Ce petit outil, sommairement, 
mais trcs intelligerament taill6, forme un pentagone irregulier, 
depasse en un de ses sommets par une petite lame semi-circulaire 
coupant sur lout son pourtour. Au-dessous de deux facettes 
obliques se dirigeant vers la lame, pour former, par leur rencontre, 
Tarete aboutissant au milieu du biseau du ciseau, existe une 
grande surjace d peu pres plane occupant tout le reste de la face 
anterieure. 

F. P. — Delineation tris nette du dessous de la lame. 

Prehension. — Main droite ou main gauche. Pouce sur la 
grande surface du c6t6 antirieur, index et m6dius serrant le silex 
contre Tautre face. 

Observa'hon. — Lame vers le milieu du silex et coupant i 
droite et ;\ gauche. 

Provenance. — Bihorel, pr6s Rouen. 

N° 30. — Silex gris rougedtre ayant conserve une partie de 
sa gangue. 



krUDE DE LA PRfeHENSIOX DES SILEX TAIIxfes Jt 

Description. — F. A. — Get outil forme un quadrilatt^re 
irrfegulier dont le bord sup^^rieur, arrondi du c6t6 gauche, se 
dirige horizontalement vers le bord droit ou ilse termine par une 
petite lame saillante legerement creusee par une taille. Sur route 
sa longueur !e bord sup^rieur est retouche. Les bords gauche et 
droit s'icartant un peu Tun dc Tautrc en descendant, sont obliques 
en sens inverse. Le bord infcricur est determine par la croute 
du silex. 

Le dessus contient irois principals Jaceiies qui ont dii, selon 
Toccurrence, donner trois cxccllentes surfaces de prehension. 

F. P. — Entierement plate, elle n'a de remarquable que la 
d^coupure si nettc, qu'elle scmble faite a I'emporte-picce, du 
dessous de la lame du ciseau et de Tarete au bord superieur de 
I'outil avec la fiice posterieure. 

Prehension. — Get outil, probabUment pour la main gauche^ 
aurait, dans cc cas, cte tenu entre Tindex plic : la phalange contre 
le bord gauche du silex, la phalangine passant derricre ct la pha- 
langette contre les retouches du bord droit. Le pouce venait 
s'appuyer sur une des facdtcs dc la face ant^ricure. 

En le retournant, il servait peul-etre de la viain droite ce qui 
rendrait explicables les retouches du bord sup6rieur qui devien- 
drait ainsi un bord prehensif. 

Observation. — Lame a Textremite droite du bord superieur. 
Provenance. — Saint-Pierrc-de-Manncville (Seine-Infericure). 

N"" 31. — Grossier silex gris ayant conserve sa gangue sur la 
presque totality de sa face anterieure. 

Description. — F. A. — A premiere vue, les tallies de cet 
outil semblent accidentelles, mais en examinant celles-ci de plus 
prcs, on arrive \ deviner les intentions de celui qui les a fabri- 
quccs. Le bord superieur contient, a gauche, la lame du ciseau, 
dont le tranchant, au lieu d'etre parallele aux faces anterieure et 
posterieure, est place dans une situation perpendiculaire \ ces 
deux plans. Le biseau coincide done avec le bord gauche et le 
dessous de la lame (dont la largeur est dcterminee par I'epaisseur 
du silex), est concave et a un bord coupant demi-circi:laire. 

Sur la face anterieure, deux tallies seulement ont enleve la 
gangue : Tune au-dessous de la lame a degage celle-ci, et Tautre, 
a droite de la premiere, a prod u it une depression concave. 



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7^ 50CIETE NORMANDE d'eTUDES PREHISTORIQUES 

F. P. — Plate et frustecomme un eclatementde silex produit 
par un choc quelconquc. 

PRtHENSiON. — Main droite. Entre le pouce logi dans la 
depression concave et lesextr^mit&derindexet du mtdius, agissant 
en sens inverse sur la face postirieure. 

Observation. — Lame k gauche du bord sup^rieur du silex. 

REMARauE. — Je possfede plusieurs ichantillons de cette fa<;on 
de taillcr Ics tranchants de ciseau dans Tepaisseur des silex. Les 
ciseaux construits ainsi doivent plus puissamment agir que les 
autres, parce que pour s'en servir il faut croiser les os de Tavant- 
bras en les mettant en pronation, ce qui augmente la force d'action 
de la main. 

Provenance. — Le Valeme, pres Evreux (Eure). 

N° 32. — Fragment grossicr de silex presque enticrement 
reconvert de sa gangue en dessus et plat de Tautre c6t6. 

Description. — F. A. — Ce caillou, qui me semble n'^tre 
qu'une 6bauche, ne porte des marques de travail humain que 
dans une ffli;//^ adroitement creusie sur un de ses bords et deter- 
minant une lame dc ciseau tres difKrente de celles pr6c6demment 
dicrites. 

Prehension. — Get outil neme paraissant pas acheve, je n'ai 
que peu de chose i dire sur son maniement probable. Tel quel, 
cependant, il pourrait servir aussi bien de la main droite que de 
la main gauche. 

Observation. — Lame occupant tout le bord sup6rieur avec 
bords suivants obliques en sens inverse. 

Remarque. — Cette ^bauche sur laquclle, scul, le tranchant 
du ciseau est achevci, nous donne un exemple de la fafon dont 
les hommes de la piriode niolithique proccdaient pour la con- 
fection de leurs outils. 

Provenance. — Mont-aux-Malades, prcs Rouen. 

N** 33. — Silex blanchatre d^agi de sa croute seulement sur 
la partie sup^rieure. 

Description. — F. A. — De forme tris irr^gulifere, cet outil 
a sept bords. Seul, le bord supirieur est intiressant parce qu'il 



.-V*: -.AaI^V 



ferUDE DE LA PRfeHENSIOM DES SILEX TAILlLs 73 

forme la lame dont le biseau est obtenu au moyen de retouches 
semblables i celles qu'on remarque autour des grattoirs. 

Sous ce tranchant de ciseau le silex est d6gag<^ de sa gangue 
par quelques tallies. 

F. P. — Plate, avec conchoide en creux ; seule, Tarete cou- 
pante est trts rectiligne. 

PRfeHENSiON. — Main droite ou main gauche. Pouce en 
dessus, index et m^dius en dessous. 

Observation. — Lame a direction horizontale avec obliquitcs 
inverses a droiie et i gauche. 

Provenance. — Bihorel, pr^s Rouen. 

N" 34. — Grossier silex debarrasse de sa gangue, seulement 
sur la lame de Toutil. 

Description. — F. A. — Le bord superieur seul prcsente 
un certain interet, parce qu'il est occupi tout entier par la lame 
du ciseau qui est legerement concave et dont le tranchant est 
aiguis6 par des eclats et de fines retouches. La projection hori- 
zontale du tranchant du ciseau donnerait une sinuosile legerement 
arquee en aile de moulin. 

Le dessus du silex, reconvert de sa croute, forme une conca- 
vite naturelle favorable a la prise de Toutil. 

F. P. — Plate, avec conchoide en relief. Place de Tesquille 
d'eclatement en creux, facilitant la prehension de ce cote. 

PRfeHENSiON. — Main droite, plutot, et main gauche ;\ 
Tocaision. Pouce en dessus, index et mtl'dius en dessous. Je 
donne la preference a la premiere de ces deux prises pour les 
raisons suivantes : Si Ton voulait se servir de cet outil on 
s'apercevrait que lorsqu'on fait ngir la main droite, c'est tout 
particuli^rement, le c6t6 gauche de la lame du ciseau qui coupe. 
Quand la main gauche, au contraire, est le moteur de Taction a 
accomplir c'est Textremit^ opposee de Tarete coupante qui taillc. 
Dans le premier cas, en raison de sa sinuositc la courbe eiant 
tangcnte a Tobjet a degrossir entamc facilcnient cclui-ci tanJis 
que dans le second cas Textremite droite de la lame prcscntant a 
la matiere ;\a.'uvrer une arete concave ne peut agir avec efficacite. 
On ne pourrait tenir I'outil de la main gauche que si Ton faisaic 
agir sur sa lame, avec la main droite, une baguette qu'il s'agirait 
de degrossir. 



19 



74 SOCIETY NORMANDK I) MTUDKS PRliHISTORiaUES 

Observation'. — Lame a direction trcs pcu oblique. A 
gauche : petite echancrure naturelle. A droite : petit bord oblique 
retouche. 

Provhnanck. — Saint-Jacques-sur-Darnetal, prcs Rouen. 

N" 3). — Silex gris entierement degag6 de sa ganguc. 

Di-scRip-noN. — V. A. — De forme heptagonalc un pen plus 
haute que large. Li lame de Toutil occunctout le bord supcrieur. 
A gauche un bord oblique, echancre pour le degagement de la 
lame, est suivi d'un bord presque vertical. A droite, un bord 
incline, quelque peu retaille, puis un bord vertical suivi d'un 
autre, plus petit, obliquement dirige vers la base. Ces deux der- 
niers cotes sont retouches dans toute leur epaisseur. En bas, 
une direction presque horizontale formant une des aretes d'une 
longue surfoce de Irappe. 

Au dcssous de la lame et separee dV'Ue par une arete saillante 
existe un concbo'idc en creiix tres avantageux au point de vuc de 
la prehension. 

!•'. F. — Plate avec conchoide en relief. 

PRiiiii-NsiON. — Inditleremment de Tune ou de Tautre main. 
Poucc dans le conchoide en crcux, index et medius sur la iace 
posterieure. 

Observation'. — Lame horizontale degagee par deux plans 
obliques inverses. 

Provenance. — Mont-aux-Malades, pres Rouen. 

PI. IV. — X'' 36. - Grand silex gris d'assez mauvaise 
qualite. 

DESCRuaiON. — H. A. — Tres irregulier de forme, cet outil 
possede un bord superieur horizontal dont plus du tiers median 
est occupe par une grande lame ayant le tranchani fortement 
altere par Tusage. Dans Torigine cettc lame de ciseau dcvait etre 
beaucoup plus saillante. Le bord gauche a deux directions : La 
premiere, presque verticale, la seconJe, plus grande, se dirige 
obliquement versle bord inferieur. Le bord droit, d*abord vertical 
avec deux encoches presque contigues, dcvient oblique en son tiers 
inferieur. Le bas du silex a une arete inclinee suivie d'une autre 
horizontale. 

F. P. — Plat en dessus et en dessous il ne prisente de ce 



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ferUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILLES 75 

dernier cote qu'une seule remarque intcressante : Ic soin que Ic 
fabricateur de cct outil a mis i\ limitcr ct prcciscr Ics deux cxtrc- 
mitcs de la lame du ciseau. 

Prehension. — Get outil peut s*employer des deux mains. 

Main droite. — Le pouce s'appuyant contre le second cote du 
bord gauche, I'index et le pouce traversant Tangle inferieur droit 
du silex et repliant sur les deux eiKochcs du bord droit, Tun sa 
phalangette et Tautre ses deux dernieres phalanges. 

Main gauche. — L'index et le medius replies sous les deux 
parties du bord gauche, la main en dessus de Toutil, et I'extre- 
mite du pouce dans Vencoche superieurc du bord droit. 

Observation. — Tranchant de la lame horizontal. 

Provenance. - Mont-Saint-Aignan, pres Rouen. 

N° 37. — Rognon de silex presquc entierement recouvert de 
sa gangue. ^ ^ 

Description. — Cote anterieur . - Ce cailloy est un exemple 
frappant d'adaptation, i peu de frais, d'une forme naturelle sur 
laquelle on a abaitu toutes les asperites genantes, et protite de 
celles qui pouvaient etre utiles ainsi que des creux situes sur la 
croLite de la pierrc. On peut dire quMl possede une poignee 
informe, mais excellentc au point de vue de la prehension, et une 
lame dont Tcxtremite est ingenieuscment taillee en tranchant de 
ciseau. Cette lame a ete preparee par une longue taille qui a 
enlcve un long eclat sur I'especc de branche qui sort oblique- 
ment du corps du silex; une seconde taille en a aminci Tcxtre- 
mite afin de produire un tranchant qu'une forte retouche en 
arriere a aiguise. Le haut de la poignee forme une sorie de 
cylindre presque horizontal d'avant en arriere, dont une base, 
produite par sectionnement, est visible sur le cote anterieur. Ce 
grossier cylindre est reuni a la lame du ciseau par une surflicc 
naturelle contenant une ctipulc dont les bords out etc regularises 
par quelques retouches. La partie inferieure de Toutil est un 
cone a generatrices irregulieres continuant, d'un cote, la lame du 
ciseau et se raccordant, de I'autre cote, avec le dessous du 
cylindre. Le sommet de ce cone ebi ur.ousse par TenlevenKnt 
de quelques petits iclats. 

Cdie posiirieur, — En arriere le silex est entierement recou- 



76 SOClfeTE NORMANDE o'tTUDES PRtHISTORIQUES 

vert dc sa croutc, cxcepic sur unc aspcritc abattue et derriere le 
iranchant du ciscau qui, commc jc Tai dcja dit, a etc ainsi 
aiguisc. 

pRhiiKNSioN. — Main droile. — L'index ct Ic incdius entoii- 
rant le cylindrc dc la poigiicc, rannulairc supportant le dcssous. 
Lc poucc s'nppuyant sur la cupuU, ct Ic sommct du cone pcs;int 
dans lc fond dc la main. 

Obskrvation. — Lame a gauche de Toutil. 

Rkmaruue. — Lcs outils de cetie espece, c'cst-a-dire ceux 
qui ont etc fabriqucs avec dc simples cailloux approprics a un 
usage determine, en profitant, lc p.us possible, de leurs formes 
primitives, sont tres rares, bien qu'on ait du en faire un tres grand 
nombre. Leur rarete s'explique par repierrement des terrains, 
(iros, epais, ils peuvent etre saisis avec facilitc. II en faut unc 
moinde qunntite pour grossir un tas ou remplir une corbeille. 
Raisons poussant lcs ramasscurs de cailloux a les choisir dc pre- 
ference anx autres. Tres probablement, bien longtemps avant 
qu'on s\)ccupat de prehistoire, les chemins furent solidifies avec 
ces sortes de si lex sect ion ncs par la masse du casscur de picrres. 
d'est tres facheux, car ces outils, si frustes, mais si bien accom- 
modesa leurs usages, sont tellement interessants pour lechcrchcur 
qu'il les prefere a ces jolis silex a multiples facettes enlevees avec 
tant d'art. 

Mieux que ces derniers, ils nous parlent de ces ancetres oublids 
pendant tant de siecles. lis nous revclent certains c6tes de leur 
intelligence; ils nous font part de leurs idees^ et assister presquc 
a leurs travaux. 

Grace ;\ ces picrres, les retlexions que nous pouvons faire sur 
lcs hommes d'une cpoque perdue dans un brumeux passe, ne sont 
plus seulcmcnt des hypotheses, mais des idecs repos;int sur des 
faits : aussi doit-on amerement deplorer leur destruction. 

N" 38. — Silex gris, cquarri sur ses cot^s, conservant de 
notables parties de gangue en avant et en arricre. 

Dhscription. — C. A. — Get outil n'est peut-Stre qu'une 
cbauche. Gepcndant, tel que, il pourrait 6tre utilise. Ses bords 
sont tres epais. Le bord superieur est forme par Tar^te coupante 
du ciscau ayant un biseau largement degage en avant. Le bord 
gauche descend par une courbe continue jusqu'au point le plus 



feTUDE DE LA PRfeHENSION DES SILEX TAILLfes 77 

bas du silex. Le bord droit s'eloigne obliquement de Taxe de 
routil dans une direction tres riguliere. Le bord inferieurformant 
un angle droit avec le precedent revient vers le bord gauche. 

Au-dessous du biseau du ciseau existe une cupule obtenue 
par Tenlevement d'un fort 6clat. 

C. P. — Sur ce cote on peut remarquer en haut, une taille 
tres habilement faite ayant servi a aiguiser le tranchant du ciseau. 

Prehension, — Main droite ou main gauche, mais pr^ftra- 
blement la premiere. Entre le pouce et Findex sur les bords et 
le medius en arriere. 

II pourrait etrc tenu d'unc autre hc^on dans laquelle la cupule 
placee sous le ciseau pourrait servir, mais je n'insiste pas, cette 
pierre n'ctant probablement qu'ebauch^c. 

Provenance. — Boisguillaumc, pres Rouen. 

N° 39. — Rognon de silex dont la gangue est enlev^e sur 
quelques petites panics. 

DKscRn>Tio\. — C. A. — Get outil forme une sortc de cy- 
lindre aplati en avant cl en arriere. Le cote anterieur est dcgag6 
de la croute en haut et a gauche, ou une large lame de ciseau a 
etc creusce. Cette lame est un peuensaillie surle bord superieur, 
Les bords gauche et droit determines par la forme naturv*llc n'ont 
rien de particulier. Dans le bns du bord inf6rieur et :\ droite, la 
gangue a et6 enlevee sur une place circulaire, 

C. P. — Aucunc trace de travail humain, sauf sur le bord 
superieur dont, en rnison de son obliquite en arriere, on voit 
Tepaisseur presentant a gauche une surtace plate et ronde suivie 
du dessous du tranchant du ciseau aiguise, de ce cote, par une 
taille large et profonde. 

PRhiiENSiON. — Main droite. Entre le pouce allonge contre 
Ic bord gauche, Tindex traversant obliquement Ic bord droit, le 
medius suivant la meme direction que Tindex, mnis repliant sa 
phalangette en arriere ; Tannulaire soutcnant le bas du silex dont 
la parlie circulaire denudee porte sur le fond de la main. 

Observation. — Lame h gauche du bord sup«Jrieur. 

Provenance. — Olendon (Calvados). 

N® 40. — Silex noir en forme de coin, degag^e de sa gangue 



f • - V ^ ^ 



78 SOClETt NORMANDE d'eTUDES PRfeHISTORIQUES 

cn avant ct en arricre, niais Tayant conservde sur la plus grande 
partie dc scs cpaisscurs. 

Description'. — C. A. — Dc forme triangulairc, il a trois 
bords. Lc bord supcricur, a peu prcs rectiligne, contient a droitc, 
line large Luiic coupantc dc trcs pcu dc saillic. Le bord gauche, 
ires niiiice d'abord, va en s'elargissant jusqu*a la base du silex. 
Travaille, dans le haut, le reste est recouvertdc gangue. Le bord 
droit est degagc dc sa croute, dans sa moitie supericure environ, 
par de larges tailles ayant du avoir pour but dc faciliter la pre- 
hension. 

C. P. — A rcmarquer, la regularite du tranchant et quelques 
grossieres tailles dc degagement de la lame. 

Prkhhnsion. — Main gauche. I/index contrc le bord gauche, 
la base dans le fond de la main, le pouce contrc le bord droit, les 
trois derniers doigts soutcnant cn arricre. Get outil sc lient aussi 
tres bien de la main droitc. 

Observation. — Lame a droite du bord supcricur dc I'outil. 

Provenance. — Saint-Martin-en-Gimpagne, prcs Dieppe. 



Les quarante ciseaux dont les descriptions ct les images ont, 
successivemcnt, passe sous les yeux du Iccteur, sont des pieces 
prises, plutot que choisics, parmi un grand nombrc d'outils du 
mcme genre appartcnant ;\ ma collection. 

II m'cLit etc facile d'en presenter d'autrcs, sur lesquels j'aurais 
pu faire remarqucr d'intercssantes particularitcs. N'aurais-je pas 
risque, en agissant ainsi, de lasser la patience de ceux qui ont 
bien voulu m'accorder une bienvcillante attention ? 

Jc me suis contentc dc faire juste le n^cess;iire : en rasscmblant 
des documents inedits^ en montrant des fliits ignores, en provo- 
quant des observations nouvclles venant i\ Tappui des dires que 
j'ai exprimes en commen«;ant. 

Jc n'ai pas la pretention d'avoir, immediatemcnt, seduit les 
fervents adeptes des sciences prchistoriques aussi disposes qu'ils 
soient, par leur esprit eclcctique, a accepter la vcritc d'ou qu*elle 
vicnne. 



fexUDE DE LA PRfeHENSION DES SILEX TAILtfes 79 

Car ce n'est pas seulcment par Tetude dcs divers facics 
qu'a pu prendre un mSme outil et des rapports que ces formes 
pr&entent avec les mains qui devaicnt Ics saisir, qu'on peut 
arriver i convaincre incontinent ceux pour qui ces nouveaut6s 
ont bcsoin d'etre controlces. 

II faut d'autres preuves. Elles viendront par la suite. 

A mesure que des outils destines i divers usages seront 
analyses, ce qui peut encore sembler obscur s'^claircira. 

A force de constater les mftmes faits on comprendra mieux 
leurs causes efficientes. 

Cest a quoi tendront les documents que je soumettrai, 
dans les communications suivantes, a Tappr^^ciation de ceux qui, 
avec moi, voudront bien continuer ce genre de recherches. 

Dcs i\ present, je pourrais -- car depuis dix ans que je m'oc- 
cupe de cette question, pas un jour ne s'cst ecoule sans que j'y 
aie songe — donner des appreciations, faire des hypotheses sur 
les travaux que pouvaient ex^cuter les hommes de la p^riode 
ncolithique, avec les instruments dont je viens de montrer 
quelques echantillons caract^ristiques. Je ne croispas que le mo- 
ment soit encore venu dVntrer dans cette voie. 

Ne faut-il pas avant, fournir des faits de plus en plus nom- 
breux, de plus en plus convaincants, prouvant non-seulement la 
multiplicite des formes, mais aussi, des genres d'outils qu*em- 
ploycrcnt nos ancetres de Tage de la pierre et faire passer ces 
idees, si simples, que je m'etonne qu'on ne s'en soit pas occupi 
plus tot, dans le domaine des choses dont il n'est plus permis 
de douter? 



Avant de commencer Fetude des Gougks, je me propose, comme 
complement a la presenle etude, de donner r analyse et la description 
de certains ciseaux appartenant aux collections de plusieurs d'entre nos 
collepus, 

Je ne doute pas que MM, Costard, Coutil, Deglatigny, Desloges, 



8o SOaiiTk NORMANDE D*tTUDES PRiHISTOUaCES 

Forlin, Uouju^ Le Marchand, Montier^ — pour ne ciier que ceux r/jr;; 
Ifsquels fai la certitude de trouverde ces outils de pierre — zvudront 
hien tn aider dans la tdclie que je me suis imposee^ en consoitant 
a me confier^ pour tris peu de temps, quelques-uns de leurs silex^ 
ajln que, piices en mains, je puisse les analyser el en pretuire dcs 
reproductions pJjotographiques . 

Je Icur en adresse, d'avance, mes meilleurs ct plus conjratcrnels 
rewerciements, 

G. Af. 



^. . . . -* ^ r ..' :j«^%' 



L'AGE DU BRONZE 



EN NORMANDIE 



DfiPARTEMENT 



DE LA SEINE-INFfiRIEURE 



PAR 



LfeoN COUTIL 



Pour dresser cet Inventaire, nous avons recherche, tout 
d'abord, dans les publications historiqucs ou arch^ologiques 
publi^es en Norinandie, les documents qui auraient pu etre 
consacres a cette question. Nous avons principalement consultc : 
la Scine-Inferieure historique et archeologique de I'abbe Cochct, 
publi^c en 1866, son Repertoire archeologique et les Bulletins de 
la Commission des Antiquites de la Seine-lnfirieure, 

Nous mentionnerons pour m^moire les indications topogra- 
phiques de la Carte prehistorique de la Seine-Infer ieure, publiee par 
M. de Vesly, en 1877, et dress^e d'apres les documents signales 
ci-dessus. 

Nous avons tenu a controler les decouvertes signalees par 
TabbeCochet, non pourdouterde sa bonne foi, mais pour ^tudier 
de nouveau ces objets. Nous avons pu nous convaincre que des 
pieces indiquccs par lui comme 6tant au musie de Rouen, et 
bien qu'il en fut Conservateur jusqu'i samort, survenue en 1875, 
ne se trouvaient pas dans ce mus6c, a moins que certaines 
etiquettes ne se soient detachecs des objets. 

II serait grand temps, du reste, d*en refaire un grand nombrc, 
prcsque completement effacces; car il s'agit de sauver de Toubli 
ces precieux objets, repr&entant les patientes recherches des 
archeologues qui ont enrichi ce musee. Le sympathique conser- 
vateur de ce musee, M. G. Le Breton, y songe du reste. 

Nous avons etudi(^ aussi le musee de Dieppe, qui renferme 
des vases de I'epoque du bronze, documents fort precieux, que 



82 SOClfeli N'ORMANDE D'tTUDES PRfeHISTORIQUES 

nous avons pu photographier, grace a IVxtrcme obligeancc de 
M. Millet ; ccux dc Neuchatd-cn-Bray, de Tccamp ct du Havre. 

Aux collections publiques, on doit ajouter cellcsde M. Dubus, 
du Havre, qui possede deux moules de lances i oeilleis et la valve 
d'un autre moule en bronze pjur baches i ailerons provenant, 
tous deux, de Gonfrevillc- TOrcher, ainsi qu'une vingtainc 
d'objets trouves a Gonfreville-rOrcher, aux Grandes-Ventes, 
Bouelles, Lucy, Sainte-Adresse, Routes, Honfleur et Sandou- 
ville. 

Nous ne saurions oublier la lame d'epee, trouvic dans la 
Seine, a Bardouville, ni les trois baches a talon, a douille et a 
anneau, ainsi que la t'aucille, trouvees ;\ Muchedan, arrondis- 
sement de Dieppe ; objets renfermes dans une collection de Rouen, 
la seule dont Tacces est interdit aux prehistoriens. 

Aux riches trouvailles de Criquebeuf, de la furet d'Eawy (les 
Grandcs-VentesJ, du Hanouard, Tourville-Ia-Chapelle, Gonfre- 
ville-rOrcher, Muchedan, Orival (foret de la Londe), Rosay, et 
surtout cellc de D(^ville-les-Rouen, qui a pu etre conserv6e dans 
son entier et qui enrichit le musee d'antiquites de Rouen, 
nous souhaitons de voir s'ajouter de nouveaux documents; 
nous tenions a grouper et a rappeler, mais surtout '\ preciser 
les anciennes decouvertes et a y joindre toute une serie de 
documents non encore publics; nous esperons ne pas avoir 
conimis d'oublis, qui dans tous les cas seraient involontaires. 



nLSCKunioN nns oBjins nx hroxze 

RITUl II.I.IS 

DANS LE DGPARTEMENT DE LA SEINE-INFtRIEURE 



Ardouval. — Canton de Bellencombre 

M. La Caille, antiquaire a Arques, possedait une hachette en 
bronze a ailerons, mesurant o"m6 de longueur, avec anneau 
lateral, trouvee en 1877, en arrachant un arbre a Ardouval. EUe 
^tait posee a angle droit sur une autre hachc scmblable ; Toxy- 



S-o 



l\ge du bronze en normandie 83 

dation avait fait adherer ces deux instruments Tun centre 
Tautre ('). 

AuMALE. — Chef-lieu de canton 

Le musee de Neuchitel-en-Bray poss^de une hache de tran- 
sition, du type h bords droits et des haches a tnlon ; eile porte un 
I6ger talon et uncercleen dessous; elle ressenible au n° 18, pi. 111, 
public* dans notre premiire partie, provenant de Dieppe (Roscn- 
dal), et faisant partie des collections du mus6e de Rouen. 

Aubermesnil-les-£rables. — Canton de Blangy 

L'abbe Cochet rapporteque M. Parisy poss^dait une hache en 
bronze recueillie, en 1856, au hameau des Erables(^). 

Bardouville. — Ginton dc Duclair 

En etFcctuant des dragages dans la Seine, on a trouv6 dans 
cette locality une lame d*6p^e en bronze, qui fait partie d'une 
collection rouennaise dont le propri^taire desire ne pas fitre 
connu. 

Bellencombre. — Chef-lieu de canton 

Vers 1836, des hachettes en bronze ont et<i trouv^es dans la 
plainc qui avoisine le chateau (3). 

Bellengreville. — Canton d'Envermeu 

Dans Tancien cimeticrc dc Saint-Sulpicc de Bellengrevillette, 
on a trouve, en aoiit 1843, des hachettes en bronze, avec d'autres 
objets antiques (4). 

Bezancourt. — Canton dc Gournay 

Dans la forct de Lyons, au triage du Qtelier, non loin de la 
Feuillie, M. Guichard, garde forestier, a trouve une hachette en 
bronze, une flcche et un poignard ^s). 

BouELLES. — Canton de Neuchirel 
Lorsqu'on exploita la briqueterie des Hallais, vers 1850, les 

(i) Bull. Commiss. des Antiq. de la Seine-In/., t. iv, 2' livr., 1H77, p. 220. 

(2) Sdne-Inf. hist, et arch., 1866, p. 556. 

(0 Cochet. SeitU'Inf., p. 270. 

(4J Guilnicth. Description geog . hist. won. ft stat. desarr. de Diep/H'^ t. iv, p. 2^0, 

()) Cochet. Seiw-Inferieure, p. 586, 



84 SOCIHTK NORMANDr: d'kTUDES PRtnISTORIQUES 

travaux anKMicrcnt la Jccouvcrtc d\in cimeticrc ^aulois et dans 
le voisinage lut irouvcc rcxtrcniitc J'linc cpcc en bronze, avcc 
i^Tossc ncrvLirc mcdianc, sans lilcts, Ics chanfrcins seuls appa- 
raissont, la pointc ust briscc, ct la panic conservee niesure o™i5. 
(Collection de M. Dulnis, dii Havre). 

Au han^.cau dc Cornemesnil, on a trouve,en 1869, une hachc 
plate iinie, le taillant a ete un pen martele et Icgerement £vas£; 
loni^ueiir o"'r5, larticur an taillant o"'03 3. (Collection de M. 
Dubus, du Havre). 

Un instrument semblable fut tnvive dans la meinc communCt 
en exploitant un tas de cailloux. (Collection Courtin, de Neu- 
chatel). 

[-A BoL'iLi.K. — Canton de Grand-CDuronne 

Une epee en bronze a ete retiree de la Seine, pres de Caumont 
(Eure) ; Tepee deposee au inusee de Rouen, en Janvier 1843, 
indique conime provenance Cauniont"^ La garde est niaintenue 
a la poignee au moyen de trois rivets pjur la poignee et de deux 
de cbaque cote, pour la ^arde qui est arquee. La lame est md&- 
pendante de cette poiij;nee, a encoches, a lilets et a arete dorsale 
accompa^nee de deux lilets paralleles, elle rappelle celle de 
Pressai^ny-rc)riiueilleux (Hure), sa longaeur totale est de 0^64 
I PI. I his, tii;. 5, des epees de la Seine-Inferieure). C'est a ion 
que M. Tabbe Coclieti'\ et M. de Veslyn), indiquent cette 
decouverte comme ayant eu lieu a la Bouille. 

Lors de I'acquisition, M. Deville avait offert a Li Commission 
des Antiquites de la Seine-InfOrieure un dessin de cette ^pee ; il 
n'existe plus dans les cartons. 

Biu-rn-AMLLK-SAiNT-LArKKNT. — Caiitou de Doudevillc 

lln delVichant la motte i^allo-roniaine de Beauville-la-Cit6, on 
a trouve deux baches en bron/e, qui furent achetees par un 
ferblantier de Lunerav'H. 



(i") Piori-.i-; rrhitux lie Iti Comm'ns. (/i'« .Intitjuiti's df hi Schw-lnf.^ T. i, 1818-1848, 

p. ni. 

(2) Coclicl. Sf'in.'-lnf\, p. ijj. 

(3) I)c Vosly. Carte pit- hhl . ilc Ui Siiih'-Iitft'rit'iire. 

(4) Extrait du Rt\i'il li'Witot. 12 Jcceiubre 1896, /./*.< origincs dt' la France ccmtnu' 
poraute I les Gaulois^ Iriir indiiftn'i'. p.ir M. Levezicr, 




a I 



l'age du bronze en normandie 85 

Caudebec-en-Caux. — Chef-lieu de canton 

L'abbi Cochet signale la dccouverte de haches en bronze, qui 
se trouveraient au musee de Rouen ('>. 

Nous ignorons si ces armes y ont figure; mais actuellenient, 
elles n*y sont plus. 

M. Gueroult a dit aussi avoir recutilli, en 183 1, au Mont 
Calidu, quelques haches en bronze. 

Une seule est vraie ; nous avons vu sa collection au mus^e de 
Caudebec-en-Giux, oil se trouvent deux haches en bronze gros- 
sierement fabriqu6es par un faussaire. 

CAUDEBEC-Lfes-ELBEUF. — Qntou d'Elbeuf 

Dans son Histoire d'Elbeuf^ Guilmcth cite la dccouverte de 
haches en bronze, dans cette localitc. Nous n'insistons pas sur 
ccite indication, car scs assertions sont souvcnt exagerCes, sinon 
inexactes. 

D'apres M. DrouetC^), k collection de M. Lalun, de Lou- 
viers, renfermait des armes de bronze trouvecs a Caudebcc. Nous 
avons 6tudie sa collection offerte au nnisee de Louviers; ellc nc 
renfermc pas de haches ou instruments dc bronze de cette localite. 

M. Drouet, dit dans le meme passage, qu'il possede un objet 
lie repiHjue du brott^^e? trouve i Caudebec-les-Elbeuf, place de 
rOrme, dans la propriCte de M. Buhot; mais il a negligC de 
prcciser sa forme. 

Cleres. — Chef-lieu de canton 

Le Catalogue du musee d'antiquites de Rouen ^ pubhd* par 
Tabbe Cochet, en 1875 (p. 105), signale la presence a ce musee 
J'une hache a talon, trouvCe a Cleres ; Ti^tiquette a du se dc'coller, 
car on pourrait la chercher en vain aujourd'hui. 

CoLLEViLLE. — Canton de Valmont 

jM. Delaporte a recueilli, dans cette commune, en 1859, une 
hache a bords droits, avec indication de talon au milieu. (N"" 19 
dc notre pi. iii, des haches de bronze dc la Normandie). 

Xous Tavions signalee et decrite dans notre etude gcnerale 



(i) Cochet. Seim-lnf.^ p. 477. 

(2) Oiudebec-lei-Jilheuf, par H. Saint-Dciiis, et Recheicbes sur Uggate, p.tr J. Drouet, 
1887, p. 3. 



86 SOCIl-Ti NORMANDK o'tTL-DES PRKIIISTORiaUES 

commc ayant etc trouvcc a Dieppe, parce que cciie hache portc 
actuellenient cetie indication au musee de Rouen ; mais la planchc 
publiee par Tabbe Cochet, Tindication du nom du donateur et 
Tannee correspondent avec la seconde pariie de Tetiquette ; il y 
aurait done lieu de rectifier la provenance. 

Criqckbeui-. — Canton de Fecamp 

Au dessous et a droite de la route de Criqucbeuf i Yport, en 
foisant un petit chemin, un cantonnier, decouvril une cachettc 
d'objets en bronze : une lance dont la pointc est brisie, pouvant 
mesurer o"'i6, lorsqu'elle etait complete; la largeur maximum 
des ailerons est de o"'037. 

II y avait aussi trois baches a douille avec anneau lateral, 
mcsurant 0^09, o"'i()5 et o"Mi5 ; cctte derniere porte sur les 
cotes trois raies avec point terminal ; nous en possedons une 
analogue trouvee aux environs de Verneuil(I:ure). PI. 11, fig. 2), 
I" partie. 

Nous pouvons aussi rapprocher cette hache des n°* i, 2 et 4, 
pi. v, de la decouverte de Ferct, lieu dit Boutares. decrite par 
Cazalis de Fondouce, trois portaiert cinq lignes paralleles; 
cctte cachettc comprenait 75 baches a douilles, les unes carrees, 
les auircs rondes a Tintcrieur. 

A Criquebeut", ily avait aussi deux gouges et une lame en tres 
mauvaisetat : cesobjctsappartiennenti M. Leborgne, de Fecamp. 

Le musee du Havre possede une autre hache a douille et a 
anneau, de Criqucbeuf; il n\v a pas de bourrelet A la douille, ce 
qui est anormal ; un trcs legcr filet limite seulcment le sommetde 
la douille; elle mchure a Tcxtcricur o'"04 sur o'"io de hauteur. 

Xous n'avons pu savoir si elle venait dc la meme decouverte. 

Dlvillk-lLs-RociiN. — Canton de Maromme 

Lc 4 septcmbre 1880, en ouvrant une fosse dans les terrains 
nouvcllcment annexes au cimcticre de Dcville, le long du bois 
Larchcvcque, le fossoycur dccouvrit a i"'50 de profondeur, une 
agglomeration d'objets de bronze pes;int 9 kilos et representant 
162 objcts ou fragments, deposes au musee de Rouen. Parmi 
eux sc trouvait un moulc pour baches a douilles. II est utile 
de rappcler que M. Autin, maire de Dcville, s'empressa d*inter- 
venir et ayant rci^u la visite dc M. Goucllain, cc dernier les fit 
donner au musee dc Rouen. 




iACHRITK DE I-OXOEUK DK D!i\U.I.E-I.l-S-Rt>Ui;N (SciiiL-Inl".) 
iMUStE Di; KOLTN") 






.•^t 



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l^ 



fiC-» 




L'AGE DU bronze en NORMANDIE 87 

M. Gouellain a publid dans le Bulletin de la Commission des 
anliquilis de la Seine- Inferieure (t. v, 2*= livr., 1882, p. 319, 320 
ei 321), Tinventaire sommaire Jccette cachette dc fondeur. Nous 
avons du changer quelques determinations, qui n*6taient pas 
exactes et les completer devant les objets eux-memes. Voir aussi 
Bull, Antiq, Nonuandiey t. xi, nnn^es 1881 et 1882, p. 192, 
quelques lignes y sont consacrees, et Annuairedes cinq deparlemenis 
de la Nonnandiey p. 389-390, stances tenues a Orbec, en 1882. • 

Void la description de ccs objets : 

1** Moule en bronze pour baches a douille, avec gros bour- 
relet et filet en dessous, anneau sur le c6t6 et traces d'ailerons 
simules sur deux c6t6s. Un exemplaire en bronze a eti fondu 
dans ce moule et se trouve h cote du moule, au mus6e de Rouen. 

Longueur du moule, o'^iy; longueur de la hache h douille, 
o'"i3; largeur du taillant, o'"048. 

Nous rapprocherons de ce moule cclui deBricquebec d^couvert 
en 1827; on Tavait cru tout d'abgcd trouve a Quettetot ou i 
Th^ville (Manche), le fondeur qui I'avait achett^ ne se rappelant 
pas exactcment la provenance. II y avait meme deux moulcs 
danscette trouvaille; le second tropdcforme par Toxydefut brisc. 

Le d6partement de la Manchea^fourni un autre moule pour 
baches i douille, mais il ^tait en grcs; on sait que les moules des 
stations du bronze de la Suisse sont aussi en pierre,' g^nc'ralement 
en molasse. 

Le Calvados en adonn^ un autre, trouve a Saint-Martin-Don, 
avec d'autres objets de bronze, reposant sur de la ccndre ct des 
charbons. 

Les moules sont rares dans notre region, nous decrirons plus 
loin le moule pourhaches h ailerons et le moule pour lances, tous 
deux en bronze, trouvis i Gonfrevillc-rOrcher. (Collection de 
M. Dubus, du Havre). 

Le moule pour haches i ailerons de Gonfreville rappelle beau- 
coup un autre specimen conserve au mus6e de Troyes. (N'' 100 
du catalogue de M. Leclerc). 

i"" Six haches a douille, a anneau, sauf unc sans anneau. Deux 
portent des simulacres d'oreille sur le cote, comme cellcs dc 
Saint-James et Pont-Hebert (Manche), ct Tune, en plus, a deux 
points dans Tintervalle des lignes courbes simulees, comme celle 
de Saint-Senier-sous-Avranches (Manche) du musee d'Avranches, 






88 SOCIKTE XORMANDE d'eTUDES PREHISTORiaUES 

ct dc hi cachcttc du Pctit-Villattc (Cher) decrite par M. P. de 
Goy^»'. 

Deux autrcssont unies, Tunc est large, vers Ic laillant, qui est 
arrondi. On trouvc dans cc <;roupc dc six haches a douille, une 
particLilaritc dans la disposition de Tanncau place horizontalcment 
le long du nianchc, an lieu d'etre vertical. 

Une autre n'a pas d*anneau, elle a deux depressions sur le 
cote; c*est plutot un ciseau ; elle ressemble a celle de Vaudre- 
vanges, pres Sarrelouis, Allema^t;ne. (Musee de Saint-Germain). 

3*' Une autre liache est a ailerons et a anncau ; elle est en 
deux fragments. 

4" Trois jets de fonte, provenant des sommets de haches. 

5^ Les quatre gouges sont courtes ; une seule porte un filet 
au col. Kn Norm:\ndie, nous en connaissons une analogue au 
musee de Gien ; elle provient de la cachette de Port-en -Bcssin 
(Calvados); celles de Venat (Charente) et de Notre- Dame-d'Or 
(Vienne), musee de Poitiers, en ont donne d*analogues. 

6" Trois i'aucilles a languette et trou de rivet, avec traces de 
point de coulee au dos : Tune d'elles est peu usee, on voit encore 
dans la couibure une certaine quantite de metal et des stries. Ce 
type a trou se rapproche Je celui de la palatitte d'Auvernier, 
landis qu«; le.s faucilles de Prance provenant des cachettes de 
Reallon, de la IVnpe (Isere) et de Larnaud, ont un bouton 
saillant correspi)ndant au cran de nos taulx actuelles. La cachette 
de Vcnat (Charente) n'a lourni qu'unefaucille et elle etaiti trou. 

La cachette du Petit-\'illatte a cepcndant fourni les deux 
modes d'attaches, un exemplaire a trou, et deux A bouton en 
reliet ; celle de Courdemanche (Marne) a donne deux faucilles a 
trou de rivet, les ULM-vures de la douille nc contournent pas le 
dos de la lame comme celle de Deville. 

7"" Poi.L^nee d'epee que M. Gouellain appelle poignee de cou- 
teau ou de poignard, avec tragment de lame; on ne distingue pas 
la trace des rivets qui fixaient Tune a I'autre : la poignee est ornt^e 
de trois groupes de lignes horizontales et paralleles. Ce modele, 
avec son large pommeau et sa garde tres courte, avec petite 
echancrure mediane, est peu repandu. Lc Musee prehistoriqite dc 
MM. G. et A. de Mortillet, renferme deux amies :\ peu pres 



BarLl .''•''''V".^^- • ^'" '"•"^"■''•" '''■ ^•""'''"'- ''" r'tit-nihtU (commune dc Neuvy-sur- 
Barangcon;, dc.ins p.ir Ic V- A. dc la Gui;rc. ^ 




CACHHITK DH l-ONDKUK DV. Dl-AII.Mi-i.l'S-KtlUr.X" (S.iiu-[nL) 

lMUSl;i; DV. ROVMSi 



'.i\Y 



1 



u- 






l'age du bronze en normandik 89 

semblables, pi. lxxxi ; le n° 907 provient de la Thiele (Suisse), 
iiu mus^e de Berne ; le n° 908 de la Hongrie, musee de Saint- 
Germain. La cacliette de fondeur de Courdemanche (Marne) en 
^ donn^ une offrant quelque analogie, mais la poign^e est decoree 
de nombreuses gravures et le pommeau est tr^s petit. - 

8** Quatre fragments de lame, avec arite saillante et quelque- 
^ois des lignes gravies sur les chanfreins de la lame et la pointe 
d'une des ^pies. 

9® Une bouteroUe de lance form6e d'un tube en forme de 

-crone de cdne allonge, orn^e d*un bouton k I'extr^mite et de 

£tets. La cachette du Petit-Villatte (Clur) en a donnc une 

2inalogue. Nous en voyons plusieurs de reproduites dans le Musee 

^rehistorique, pi. Lxxxii, fig. 924, de Larnaud (Jura), au musde 

<ie Saint-Germain; et pi. lxxxiii, fig. 953, de Rieux-Mjrinville 

(Aude), au mus6e de Narbonne, fig. 952 de la Fausse-Riviere, 

plaine des Laumes, musee de Saint-Germain, et dans la cachette 

de Manson (Puy-de-D6me). 

ID** Un fragment de poinie de lance assez courte et une autre 
complete mesurant o^oy 5 . 

11° Un anneau mince, de 0^05, aui^uel est accol6 un tube 
carr6 portant des ouvertures rectangulaires sur trois faces et aux 
deux extr^mitfe; c'est une piece dont remplpi est diftcile i 
concevoir etdont nous ne connaicsons pas d*analogue. M. Gouel- 
lain a suppose, sans justifier sa determination, qu*il servait \ 
supporter un cofFret, ou i maintenir des guides. 

12** Un disque perc6 d'un trou l^gerement concave.; sorte 
d'applique de o"'05 de diam^tre. II en a 6te trouve ailleurs dans' 
des cachettes de bronze. Le mus^e d*Avranches (Manche) en 
possede un semblable. Nous pouvons citer encore celui de Venat 
(Charente), n° 219, pi. xviii.Dans la cachette de Manson (Cantal), 
se trouvent trois disques plats a bords legerement tranchants, 
avec trou central, (pi. xi, fig. i et 5), ils sont legerement con- 
caves, les diamctres sont o'^ojj, o"'07, o"'o65; il y avait trois 
disques a peu prfes semblables; Tun d'eux avait encore au centre 
une sorte de tige de bronze (rivet), longuc de o'"046, ses deux 
extremit^s legerement aplaties, en forme de tete, se noyant dans 
Tepaisseur de la plaque, qui est de 2 millimetres au centre; 
en sorte que si la tige joue librcment, die ne peut sortir d'aucun 
cote; sa longueur exclut toute idee d'application sur cuir ou sur 
dtofie. La plaque a une courbure reguliere, qui semble int(?n- 



90 SOOlferfe NORMANDE D*feTUDES PR^HISTORIQ.UE5 

tionnelle, la partie concave offre unegravurefornii*c de trois trails. 
La Suisse a fourni dcs disqucs analogues (V. Gross, pi. xxvi. 

A Reallon, on a irouvc un disque de nieme nature <Chantre, 
Albuniy pi. XXII, fig. i6», on peut aussi rapprocher ccs orne- 
mcnts dcs disques \ douilles de Publy (.Chantre, Alburn^ pi. li, 
fig. 6 ct 8'. Dans le cimeticre de Pougues-les-Eaux, on a trouve 
deux disques en bronze pcrces i leur centre, ornes de cerdes 
concentriques et de chevrons. J. Evans en decrit un autre, qui 
est une veritable plaque d'applique, avec quatre tenons. ^\^A§e 
du bron:^e, fig. 301, p. 43*; il a etc trouv6 dans les cavernes de 
Heathery-Burn. 

13** Une douzaine de bracelets de formes differentcs, que 
M. Gouellain avait denoninies a tort armilles; Tun de ces bra- 
celets creux, en dedans et bombe en dehors, a perdu sa tonne 
primitive; la partie mediane et externe est orn6e de cinq lignes 
paralleles. 

Deux autres bracelets pleiiis, sunt decor^s de rales etouveris; 
un autre cgalement est plein, il a <^te ouvert et allongi; quatre 
autres sont fins et petits, leur diametrc est de o™ii, c'etaient 
sans doute dcs bracelets d 'enfant. 

Une sorte de grand torques, forme d'une tige torse auquel 
sont passees douze perles en bronze, accompagnait ces parures, 
ninsi que deux spirales de lil de bronze ayant la forme d'uu 
ressort ; son diamctre est de o'"48, les extremitfa s'amincissent et 
se terminent en crochets ; il a etc reproduit dans la 8* livraison, 
du 1 5 aout 1898, de la Rn'ue de F Ecole d' Anihropidogie. II en existe 
un plus petit, a pen prcs semblable, dans la cachette de Fresn6- 
1 a- M e re ( Ca 1 v ad os • . 

14'' Deux fragments dc tubes de differentes grosseurs. 

15" Deux boutons avec trou d'enfilage ou queue pour Tap- 
pliquer. 

16° Un objet en forme de croix, avec trou d'attache a Tinter- 
section des deux tiges. 

17° Quatre fragments de plaques de bronze estamp^de lignes 
formees par des points paralleles. M. Gouellain croyait que c'etait 
un fond de miroir; mais rien ne permet de le supposer puisque 
la surface n est pas unie et on n'a pas encore trouve des miroirs 
a 1 epoque du bronze. 

iS*" Un sifflet semblable \ celui de Port-en-Bessin (Calvados) 
et de Manson iPuy-de-Dome). Comme celle de Diville, ceite 



l\gE DU bronze en NOkMANDl£ 9 1 

cachettc a fourni des bracelets ouverts, des spirales^ un disque 
et un objet ressemblant au suivant. 

190 Petit objet avcc boucle, ayant pu faire partie d'un mors. 

20'' Quatre anneaux on bagucs dediffirentesepaisseurs, deux 
sent creux, variant comme diametre entre o"03 et o™oi5. 

21** Tube avec des ^chancrures aux extr^mites et tenon sur 
un c6t6, cet objet est plac6 h gauche, i cdt6 des gouges, sur notre 
planche. 

22° Jets coniques provenant de la fonte des sommets de baches 
a ailerons ; ces culots occupaient le sommet du moule. On pent 
se reporter h la planche repr^sentant le moule de Gonfrevillc- 
rOrcher pour observer Tempreinte de ces culots. 

23° Nous signalerons plusieurs blocs informes de bronze, 
sortes de lingots destines h la fonte. 

Nous nesavons ce que M. Gouellain a voulu d^crire comme : 

1° Piece de garniture int^rieure pour la gaine d'un poignard. 

2° Petit cylindre stri6 a la (aqon des armilles, de 0^028 de 
hauteur; c'est sans doute celui que nous avons plac6 ^ droite du 
torques et au-dessus des pieces d'applique. 

3° Fragment non ^barbe, de forme bizarre, de o"04 (amulette). 
Le poids total des objets 6tait de neuf kilos, y compris quelques 
blocs de metal non ouvres. 

Cette cachette est une des plus importantes, comme int^rSt, 
parmi celles dont on a pu sauver les ipaves. 

Dieppe. — Chef-lieu de canton 

Le musee de Rouen poss^deune hachettedu type de transition 
de la hache ^ bords droits et de la hache ^ talon (voir notre 
r* partie, pi. HI, fig. 18). Les bords droits existent dans la partie 
SLipericure, mais ils se soudentau centre formant un arc de cercle 
ec une indication de talon. L'etiquette de provenance porte 
Dieppe (Rosendul) 1S69 ; cette derniere indication de Rosendaly 
correspond au nom d'une propri^te particulitre de Dieppe. 

Cette decouverie a ilk signal^e a la Commission des Antiquites 
de la Seine-Inferieure (t. i, 1869, 3*^ livr., p. 378). 

Le mus^e de Dieppe posscdc une hache i bords droits, sans 
patine, Textr^mitd opposie au taillant a 6te sciee, lors de la 
dccouverte, par un ouvrier ignorant ; elle mesure encore 0^14 de 
longueur, sur 0^05 au tranchant, elle rappelle le n° 8, pi. ni, dc 



.. -^.f 



92 SOClirfe XORMAKDE D*feTUDES PR^HISTORiaUES 

noire T' partie, trouvde dans TEure (muste de Saint-Germain'. 
On ignore la provenance de la hache du mus^e de Dieppe. 

On a trouv(i dans la riviere d'Arqucs, unc longue lance de 
bronze trcs effilee, mesurant 0^25 de longueur lotale et o'"03) 
seulemcnt de largeur pour les ailerons, la douille est perccede 
deux trous de rivet. Don de M. Condor. 

Les travaux elTectues i Dieppe, de 1882 a 1885, a 7 mitres 
de profondeur, jusqu*au niveau dcs tourbes, pour le creusement 
des bassins de demi-maree et du bassin a flot,ont anient diverses 
d^couvertes; nous rapporterons seulemcnt cellcs qui interesscnt 
l*epoque du bronze. 

I*" Une hache ;\ ailerons rabattus et i anneau, dont le sommet, 
tres court, est identique aux n°* 9 et 1 1, pi. iii de notre r* partie, 
trouvees i Chambray et a Lery ( Eure i ; die a 6te trouvee dans 
le bassin de demi-mar6e, a la cote de i metre au-dessus du zt^ro 
des marees, c*est-a-dire sur les graviers. 

2*^ Une 6p6e pistilliforme en bronze mesurant o'"6o ; la poi- 
gnee faisant corps avec la lame est munie de trois trous de rivets 
et la garde en porte deux autres de chaque c6te ; la naissance de 
la lame otFre deux encoches, comme les ep<Jes de Vernon et des 
Andelys ^Eure», pi. i de notre premiere partie ;elle a <^te trouvee 
dans le basjin a flot, a peu de distance d'un cr;\ne humain, a la 
cote de 2 metres au-dessus du z^ro des marges, c*est-fl-dire sur 
la glaise grise, ;\ la base des s;ibles coquillers. 

3" L'excremite d*un fourreau ou d'une bouterolle en bronze 
ornee de trois nervures saillantes, comme sur celui de Combon 
( musee d'Evreuxi ; il rappelle plutot celui de Rampan (Manche», 
du musee de Saint-L6 ; celui-ci mesure o™22 et celui de Dieppe 
o"'28 ; la section de ces deux fourreaux ou bouterolles est de 
forme losange, tres allongee, Icur diametre maximum est de 
45 millimetres. 

Ces trois objets font partie des collections du musde de Saint- 
Germain. 

Ces decouvertes ont donn6 trois vases en terre noire un peu 
fableuse, bien cuits, fa«;onnes avec un tour quelque peu imparfait ; 
le troisieme seul a une forme qui rappelle bien la ceramique de 
Tepoque du bronze; les autres ont plutot des formes gauloises; 
si bien que Ton peut se demander si ces trois vases ne sont 
pas gaulois, c'est-a-dire plus rdcents que les armes d^crites 
ci-dessus. 



V ^:" • ■ '^ ; 



LAGE DU BRONZE EN NORMANDIE 93 

1° Une jatte ou terrine en forme de cone tronqui renversi, 
munie d'un rebord saillant; son diametre est o"'i95 ; elle a 6t6 
trouvee dans la tourbe, a la cote 0^50 au-dessus du z6ro des 
marces, aupres d'un ch^ne. La forme de ce vase nous parait 
bizarre ; c'est la premiere fois que nous la rcncontrons. 

2*^ Un petit vase spheroidal, ngrementi de multiples rayurcs 
gravies horizontalement, et delignes verticales polies ; sa hauteur 
est de o™ii ; il a 6t6 trouv6 h, la cote 2^30 au-dessus du zero des 
marees. 

3° Un vase de forme carenee, orni de quelques rayures 
horizontales incisies, sa hauteur est de o"'i6; il a itc trouvi, 
commc le precedent, i la cote de 2 metres. Ce vase a vraiment 
tous Ics caracteres de la ceramique de Tepoque du bronze. 

De nombreuses cornes de ccrf, d'auroch et de s;mglier, se 
trouvaieni dans Ic voisinage de ces objets, ainsi qu*une roue de 
char en bois. 

M.Milet, conservateur dumuseede Dieppe, aconsacreuneitude 
detaillee sur Tenscmble des d^cou vertes 0\ accompagn^^e d'un plan 
des bassins ; nous avons du rectifier un petit detail pour la hache 
qui est i ailerons, et qu'il avait signalee comme etant h douille. 

DouDEViLLE. — Chef-lieu de canton 

D'apres rabbeCochet(5r/w^-/w/., p. 429), le music de Rouen 
possidcrait une hachette en bronze trouvee a Doudeville, en 1840, 
au milieu d'ossements humains. 

Nous n'avons pas vu cette hachette au musee, a moins que 
Tetiquette ne se soit ditachee. 

Les Essarts-Varimpr/-. — Canton de Blangy 

En 1864, on a trouvi dans la foret d'Eu, prcs le poteau 
Duheme, une hache en bronze, plate, avec partie correspondant 
a la douille tres etroite, le taillant evase, sans bords droits, avec 
trace d'epaulement median : elle mesurc o"i65 ; clle appartenait 
i M. de Giraucourt. 

L*abbi Cochet Ta reproduite (page 552) dans sa Seine-Infi' 
rieure historique et archSoIogique. 

La trouvaille deCombon(Eure) a donne une hache beaucoup 
plus petite, qui lui ressemble un peu. 



(i) Bull. Comm. des antiq. de la Seine-Infer ieure. t. vii, 2* livr., anncu 1886, p. 295 
i 307. 



94 SOCltrfe NORMANDE d'^UDES PRiHISTORIQUES 

Une haclie analogue est conservee au mus^e de T Academic 
royale de Dublin <0. 

John Evans en reproduit une de meme forme, mais sans 
ixjurrclet median ; elle aM irouv6e i Lawhead, pres Edimbourg 
(fig. 20); elle mesure 34 centimetres, ce qui est une tr^s grande 
laille pour une hache de bronze. 

Cette forme est tout i fait exceptionnelle. Nous ignorons ce 
qu'est devenu Toriginal. 

Etretat. — Canton de Criquetot-rEsneval 

Le musde de Rouen posscde une hache en bronze h talon, a 
anneau lateral et long triangle en dessous, donnee par M. Dupont 
Dclportes, en 1842; sa longueur est de o"i5 ; elle rappelle un 
peu celle de Conde-sur-Iion (pi. iv, fig. 15, de notre premiere 
partie de YAge du bron:^e). 

FtcAMP. — Chef-lieu de canton 

Le musce de Rouen posscde une hache it bords droits, avec talon 
mc^dian, Ics bords se prolongcnt jusqu'au taillant qui est c'vasc ct 
poli ; tandis que sur Tcxemplaire de Montivilliers, ils s'arrctent 
au centre; elle porte comme provenance : (Fecamp, 1859, don 
dc M. Dclaporic). L*abbc Cochet a indiqu6 sa veritable prove- 
nance dans sa Seitie-Inferieure bistorique et archeologiquey en desi- 
gnant Collcville, locality voisine, ou M. Delaporte avait achete 
cette hache. 

Nous avons reproduit cette hache dans notre i*"* partie de 
YAge du bron^^e en Normandie (pi. 111, n'* 19). 

Fesouhs. — Canton de Neuchitel-en-Bray 

L'abbe Cochet, a signals la decouverte d'une hache en bronze 
dans cette commune, en 1858(2). 

La Feuxlie. — Canton d'Argueil 

L'abb(^ Cochet indique {Seine-lnj, hist.y p. 378, et Rep. arch, 
Seine-Inf., p. 159) que le mus6e de Rouen possede une hachette 
en bronze trouvde dans cette locality ; mais nous n'avons pas vu 



(i) Wakcman. A batui-hcock of irish antiquilcs, p. 15^. 

(2) 0)chct. Rip. arch. Sthu-ln/.y p. 237; voir aussi Bulletin Coinmiss. Antiq, de la 
Setne-lnftrieure, t. i, p. 414. 



l'age du bronze ek kormandie 95 

dans ce music d'instrument portant comme provenance la Feuillie, 
h moins que Titiquette ne se soit ddtachee de cette hache. 

Gonfreville-l^Orcher. — Ginton de Montivilliers 

Lcs notes de Tabbi Cochet {Seim-Inf, hist, el arch,, p. 378) 
et la courte notice publite, en 1864 (p, 597-598), dans k Bulletin 
des Antiquaires deNortnandie, par M. Toutain-Mazeville, reproduite 
par I'abbi Cochet, dans la Revue de Normamiie (t. i, p. 445, 31 
juillet 1867), ainsi que la description plus complete donnie ricem- 
ment par M. Dubus, du Havre, nous apprenncnt, qu'avant 1836, 
unc premiere cachette do baches de bronze, dont le poids n'itait 
pas inferieur a 10 kilos fut djcouvcrtc dans cette localite. 

D'apres I'abbe Cochet, c'ans le courant de Tannic 1836, dix 
autres baches furent trouvies auprcs d'un tertre nommi le Camp 
Dolenty pres de la ferme de Turgauvillc. 

En 1845, on en trouva six autres, dont quatre furent brisies 
par lcs Guvriers ; par bonhcur, deux furent sauvdes par M. Dubo- 
cage, de iileville ; il en remit une au musee du Havre, elle mesure 
o"'i65, ellc est i\ talon et en d^ssous dc Tepaulement existe une 
petite nervure saillante ; Tautrc fut donnec par lui au musce de 
Rouen, autant que Ton peut en jugcr par Tetiquctte placee sur 
une hache i talon analogue, munie d'une arete medianc allant 
vers le taillant; elle mesure seulcment 0^145. 

Quelqucs annees plus tard, en 1858, au hameau dc Notre- 
Dame-des-Bois et sur remplaccment de I'ancienne chapelle, on 
decouvrit lcs deux valves d'un moule de lance en bronze, ainsi 
que quarante baches disposies en rond. Ce moule est le seul 
connu de son genre jusqu'ici ; il mesure o"'29 de longueur et 
o""05 de largeurextirieure (mesures prises au centre des ailerons). 
A Texterieur, on remarque trois nervures saillantes formant avec 
lcs deux bordures extirieures quatre parties concaves. L'interieur 
donnaii une lance mtsurant 0^^265 de longueur, munie d'une 
boucle ou oeillet a la base des ailerons. 

Pour permettre remboitcmcnt des dcu.c valves et les clore, 
d'un cote du moule, il ya trois pctits trous et sur Tautre valve du 
moule, trois petits tenons. 

Au centre de la douille et de chaque cote, on remarque un 
trou rond ; on a cru que c'itait un ivent, ce qui n'est pas vrai- 
semblable, mais c'itait pour pouvoir passer une tige de bois ou 



9^ SOClferfe NORMaSDE d'£tUDES PRfeHISrORIQUES 

de mcul et manager, pendant la fonte, Ic trou du rivet pour 
remmanchement. 

A la base du moulc, on remarque une partie plus large et 
legercnient evasce pour verscr le metal. Ce moule, qui appartient 
a M. Dubus, du Havre, est signale par M. Chantre, 'T. i, p. 53, 
n** )2». 

Le musee du Havre possede trois baches a ulon provenantde 
la meme decouverte de 1858, Tune niesureo"i6 de longueur; 
sous le talon, on voit une perite cavite triangulaire ; la seconJc 
mesure o"!), sous lepaulement existe une ligne m6diane en 
relief; la troisieme mesure o™!)), sous I'ipaulement se voit un 
triangle avec longue ligne mediane se dirigeant vers le tranchant. 

La collection de M. Dubus renferme une quatrieme hachc do 
la decouverte faite sur Templacement de la chapelle de Notre- 
Dame-des-Bois, en 1858; elle mesure o°*i6 ; sous Tepaulement 
existe une ncrvure mediane ; sur les bords et parallelement, deux 
autres nervurcs se dirigeant vers le tranchant, jusqu'au tiers de 
celui-ci. Cette hache se rapproche d'une autre trouvee, en 1891, 
appartenant aussi a M. Dubus, et des baches de Tourville-la- 
Chapelle, surtout de celle de la foret de Roumare, caveedu Biess;irt 
(musee de Rouen), que nous avons reproduites sur la planche iii 
de notre premiere partie de TAge du bronze en Normmdie. 

L'ancienne collection G. de Mortillet, cedee au musee Pea- 
body, a Cambridge, pres Boston (Etats-Unis», en renfermait une 
autre de la trouvaille de 1858. 

L'annee suivante, en 1859, eut lieu, h la Cdle des QuesnauXy 
une autre decouverte de trente-neuf haches placees les uncs sur 
les autres (0, et une seule valve de moule en bronze pour hache 
a ailerons et a anneau lateral, mesurant o"i85 de longueur et 
o"'o6 de largeur; la hache obtenue dans ce moule mesure o"i55. 
Ce moule porte ^ Tinierieur une rainure profonde destin^e i 
Temboitage d'une contre-partie formee d'un filet saillant, qui 
manque ici. Dans le haut existe un cone interieur pourle coulage 
du metal, et de chaquc c6t6^ un 6vent circulaire. L'exterieur est 
assez elegant, il est muni d'un anneau pour fixer les deux cot^s; 
au-dessousse voit unecavite et dechaque cote, deux proeminenccs, 
correspondant aux cavites interieures des ailerons ; plus bas, deux 
lignes crois^es en X terminies dans le bas par un point saillant ; 

(i) BulUiin Commiss. Antiq. de la Stine-lnf., r. ii, 1849 a 1866, p. loi. 



f/i ■'. 



i ^ 



L*AGE DU BRONZE EN NORMANDIE $7 

sur les bords et i la base, se voit un filet longitudinal saillant 
formant le contour et rappelant ceux du moule k lance. 

Ce moule, appartenant aussi k M. Dubus, est signale dans 
Touvrage de M. Chantre. (t. i, p. 32, n° 51). 

A rint^rieur et a Textirieur, ce moule ressemble h, un exem- 
plaire en bronze du trisov de Vaudrevanges, trou v6 pres Sarrelouis 
(Allemagne),qui a ^t6 ced6 au mus^ede Saint-Germain (n°8,io2; 
reproduit dans le Mus^e prehistorique de MM. G. et A. de Mor- 
tillet, pi. Lxxiv, fig. 764, 'jG^bis, 765). Li seule difference 
consiste pour Texterieur, en ce qu'il n'y a pas d'X en relief et, 
a I'int^rieur, en ce que la rainure qui sert pour Temboitage ne 
contourne pas ics bords de la hache jusqu'au sommet du moule. 

La Catalogue des bronzes du mus6edeTroyes, public en 1898, 
par M. Le Clerc, reproduit (pi. xii, fig. 100 j, 100 b et 100) un 
autre moule en bronze pour baches ;\ ailerons, qui est analogue i 
ceux-ci ; Texterieur n'est pas orn6, il porte seulement un anneau, 
il mesure o"'i8 de longueur et 0^05 3 a la base ; il a et6 trouv^ [\ 
Champigny (Aube). 

Lc mus6e de Lausanne (pi. xxxiv, fig. 2rt, 24,038; reproduit 
sous ses trois faces un autre moule de bronze pour baches i aile- 
rons, provenant de la grande Cite de Morges. II est curieux de 
rcmnrquer, qu'entre les ailerons se trouve un signe en croix, 
indication qui se trouve aussi sur le moule de Gonfreville, mais 
sur Tcnvers du moule. Cest le seul moule en bronze trouv6 en 
Suisse. 

Nous pouvons rapprocher ce moule, surtout pour la forme et 
les dimensions intd'rieurcs, d'un autre moule complet du musee de 
Rouen, (l^galement en bronze, pour hache a ailerons et ^ anneau : 
la seule difference consiste dans Text^rieur qui est uni, il ne 
possede qu'un petit anneau pour fixer les deux valves, Tune a 
Tautre. Ce moule a ^te trouv^, en 184 1, ;\ Paris, ft la Villetie, en 
construisant les fortifications du pont de Flandre. 

Les monies en bronze sont rares, et nous pouvons signaler 
pour la Normandie, ceux de Bricquebec (Manche), pour baches a 
douille ; un scul a ^t^ conserve, il se voit au musde dc Cherbourg. 
Un autre semblable, mais non d^core au revers, fait partie dc la 
cachette de D^ville (mus^e de Rouen). 

La collection de M. Dubus renferme aussi deux baches i 
anneau et a douille quadrangulaire; la plus grande mesure o'"i3 
de longueur sur o'"03 de largeur au tranchant. Li plus petite a 



98 SOClferi NORMAXDE o'trUDES PWfeHISTORiaUES 

cgalemcnt un bourrelet au col ct un petit filet en dessous, avec 
anncau lateral; elle mesure o^oy de longueur sur 0^023 de 
largeur au tranchant ; c'est la forme des petites baches trouv^es 
en si grand nombre h Couville et Saint-Germain-de-Tournebut 
(Manche\ 

Jusqu'en 1891, on n'a pas signale d'autres decouvertcs ; cette 
annce-la, un ouvrier du nom de Ferray recucillit dix-huit baches 
i talon, dont une seule a anneau lateral ; ellcs etaient egalement 
empilies, i peu pres au meme endroit, toujours i la Cdte aux 
Quesnaux. 

De cette demicre decouverte, M. Dubus possede deux baches 
^ talon; Tune toute unie ;\ tnlon un peu arqu6, mesurant o'"i6 
sur o"'045 au tranchant; Tautre a talon Egalement arrondi, mais 
debordant moins sur Ics cotes de la hachc, mesurait egalement 
o'"i6 de longueur sur o'^oj de largeur au tranchant, les bords 
sont I6gerement s;iillants et au centre, sous Tepaulement, existe 
une petite nervure se dirigeant vers le taillant. 

I! a ^te question de cette decouverte i la Commission des 
Antiquitcs de la Scine-Inferieure du 19 mars. M. Pelay y hit un 
article de journal relatif ;\ ces dix-huit baches, il concluait aussi 
par ce fait a la presence d*une fottderie de cuivre en cet endroit, 
hypothcsc qui est en tous points temeraire, puisque les baches 
sont en hron:^€ : du reste, ce n'est pas la quantite des objets de 
cette trouvaille qui suffirait i prouver la presence d'une fonderie 
en cot endroit. 

Dans la stance suivantc du 24 juin, une photographic de M. 
Palfroy fut deposee aux archives de la Commission ; elle nous 
montre cinqde ces baches a talon, avec triangle creuxen dessous; 
une seule a un triangle plus large, avec ligne mcdiane allant 
rcjoindre le sommet. 

M. de Merval ajoutait que Tune d'elles etait ;\ douille. 

Ces cinq decouvertes de baches rcpresentaient successivement, 
avant 1835, au moins dix baches; en 1836, dix baches; en 1846, 
sixautres; en 1858, quarante; en 1859, trentc-neuf, enfin en 
1891, dix-huit autres; soit un total de cent vingt-trois baches et 
deux moules. Tun pour des lances et Tautre pour baches a aile- 
rons. Comme detail curieux, parmi ces vingt-trois baches, il n y 
en a pas une i ailerons qui ait 6te conservee; cjpendant, comme 
nous n'cn connaissons que dix trouvees, avec ce moule et qui 
aient (Jt6 conserv6es, il se peut fort bien que dans le nombre 



L*AGE DU BRONZE EN NORMANDIE 99 

de celles qui ont M 6garies, il s'en soit trouv6 h ailerons, ainsi 
que des lances. 

Ces details suffiraient i faire rejeter, i eux seuls, Tidee d'une 
fonderie h. Orcher, ainsi qu'on Ta pr6tendu ; puisqu'on ne connait 
pas dans les collections normandes d'objets sortis de ces moules. 

Jusqu'i pr&ent, il est plus sage de dire qu'en ce point, il y a 
eu cinq cachettes et que peut-Stre en existe-t-il encore d'autres; 
Tendroit merite done d'etre observe par les archiologues de la 
region . 

GoNNEViLLE-LA-CiTfe. — Cauton de Criquetot-l'Esneval 

Un sieur Desert^ serrurier h Bacqueville, avait achet^ une 
hache de bronze trouvee i Bacqueville, vers 1890. Nous n'avons 
pu nous procurer de renseignements plus complets sur cet 
instrument. 

Les Gr ANDES- Ventes. — Cinton de Bellencombre 

Dans la foret d'Eawy, a la vente dite de la Mare du Four, des 
tcrrassicrs ont trouv^, pendant I'et^ de 1863, quatre-vingts baches 
de bronze h talon, avec triangle sous T^paulement et raie mediane. 
Gcniralement, ces baches ont le taillant cvase, martele et poli ; 
deux ou trois seulement avaient des anncaux de suspension; 
presque toutes mesurent o"'i5; ellcs ^taient cach^es sous un 
tas de cailloux. Beaucoup de ces baches furent offcrtes par Tadmi- 
nistration forestiere au mus^e de Saint-Germain, d'autres aux 
mus6es de Rouen, de Caen, du Havre, de Dieppe, de Neuchatel 
et de Fecamp (0. 

Le mus^e de Rouen en possede six dont une avec double 
bourrelet sous le talon, dans le genre du n° 17, pi. iii, T' partie, 
trouvcc a Giverny (Eure); une autre avec ligne mediane traver- 
sant le triangle et se dirigeant vers la pointe, une autre sans 
ligne mediane; Icur longueur varie entreo'^is eto"'i6. Le musie 
de Neuchatel en possede trois i talon sans anneau, avec nervure 
mediane. 

La collection de M. Dubus, du Havre, en renferme cinq i 
talon ; Tune sans dessins sous le talon, le taillant arrondi et 
aiguise, longueur 0^17; les trois autres avec triangle creux et 



(r) (Rochet. SeinC'Infericure hist, et arcb.y p. 272, et Rip. arch.^ p. 12. Cet ouvragc 
rcprcscntc deux haches d talon, avec triangle creux et ligne mediane au centre, 






100 SGCIEXfe NORMANDE o'tTUDES PRiHISTORIQUES 

nervure mediane, Tunc d^passant le somnict ct une quatri^me 
avec triangle crcux sans raic; Icur longueur varie entre o^ijj 
et o'"i65. 

M. Cliantre, dans son ouvrage sur le bronze, a signale une 
autre hache a talon et a anneau lateral d'une forme tres bizarre 
(pi. 139), il la place dans le groupe danubien, niais rappelant les 
types d^crits par John Evans dans son Age Ju bron:^e (fig. 137 a 
142 et 144). Nous Tavons representee, d'apres une restitution de 
ce dessin (pi. n, fig. 26, dc notre r* partie . Sous T^paulement 
existent trois nervure?, deux sont le prolongemcnt des bords 
droits formant la continuation de la douillesuperieure ; au centre 
existe une autre ligncqui s'arrete avant le tranchantet se termine 
par un cercle portant un point central. 

Le musee de Rouen possede une pointe de lance mesurant 
o"'22, lorsqu'elle etait cntierc, la douille est longue, les ailerons 
peu larges munis de clianfreins, elle mesurait o'^iy de longueur, 
dans son ^tat normal, car la pointe est brisee : Tetiquette porte 
(GrandeS'Fentes, forit tTEawy, ^^6))^ elle vient done de la 
meme dt^couverte. 

Le musee de Dieppe possede six baches de la decouverte de 
1863, ellessonttoutesa talon, Tune avec triangle et raie mediane; 
quatre autres avec ligne mediane se dirigeant vers le taillant, le 
triangle est plus ou moins large; ^ur Tune, la ligne mediane 
partant du sommet n'est que la continuation des deux cotes du 
triangle. La plus curieuse offre deux triangles concentriques sans 
cavite et sans raie mediane; c'est le seul exemplaire connu en 
Normandie; car il y a bien des triangles concentriques, mais avec 
longue raie mediane, comme celle d Etretat (Seine-Inferieure) et 
de Conde-sur-Iton (Eure*. Le musee de Louviers (Eure\ en 
possede une de cette forme, provenant aussi de la decouverte des 
Grandes-Ventes, en 1863. 

On voit en outre, au musee de Dieppe, une hache i talon 
avec nervure mediane et une autre toute unie, comme celle de 
Tourville-la-Campagne (pi. iv, fig. 5 de notre premiere partie). 

Guerbavillk-la-Mailleraie. — Gmton de Caudebec-en-Caux 

L'abbe Cochet nous apprend (Seine-Inf. hisL et arch., p. 491 ), 
qu'on a trouve, vers 1820, dans la foretde Brotonne, quartier du 
Tors, des haches en bronze et des lingots de m^me m6tal ; i cote 
6taient des tuiles romaines. 



1^-" 



L*AGE DU BRONZE EK NORMANDIE 10 1 

Le Hanouard. — Canton d'Ourville 

L'abbe Cochet rapporte {Seiiie-Inf.y p. 443 et Rep, arch,, p. 
527), que vers 1841, en faisant la route d^partementale n° 19, 
de Giny ^ Yvetot, on a trouve, dans la traverse du Hanouard, 
un dipot de bronze pesant 7 kilos 500; il consistait en vingt 
haches et cinq bracelets; il ajoute que deux baches et deux 
bracelets sont reproduits dans Ics cartons de la Commission des 
Antiquit^s de la Seine-Inferieure; ces dessins n'existent plus ; un 
des bracelets a 6te reproduit par Tabb^ Cochet. 

Le bracelet reproduit par Tabbc Cochet est plein et d^core de 
zones de raics paralleles croisces, ou de demi-cercles et dc points, 
avec Ics deux branches trcs rapprochees, diametre exterieur o'"o85 ; 
cette forme nous parait pluiot gauloise que de Tige du bronze. 

La hache que le musde de Rouen possede est a talon avec 
petit creux triangulaire en dcssous, elle est trcs allongc^e et mesure 
o'"i8 de longueur snr 3 centimetres seulementau taillant(don de 
M. Fortin. Voir notre pi. iv, fig. 4 de la r* parties elle rappelle 
un pcu ccUe du Mont-Roty. 

Une autre hache du musee de Rouen provenant de cette 
decouverte, est iH talon, avec triangle et nervure mcdiane, sa 
longueur est de o"'i5 (don de M. Fortinj. 

Harfleur. — Canton de Montivilliers 

En 1846, lorsqu'on fit le chemin defer de Paris au Havre, 
dans la traverse de Harfleur, on dccouvrit un del)dt de bron:^e 
compost de hachcttcs ct d'autres objets (Abbe Cochet, Seine-Inj,, 
p. 344 et Rtp. arch., p. 3021. Nous avons vu dans la collection 
de M. Dubus, du Havre, une petite hachette i talon sans dessins 
sous Tcpaulement, elle mcsurc o^^iO) ; elle a d*tc* trouvee cntre 
Graville-Saintc-Honorine et Harfleur. Cette decouverte doit se 
confondre avec la scconde trouvaille de Gonfreville-rOrcher. 

Le Havre. — Chef-lieu de canton 

Le musee du Havre posscdc une hachette a talon, avec triangle 
trcs indique en dessous ; provenant des ^boulemcnts du cap dc la 
Hcve, en 1862 ; elle mesure o"M6 dc longueur. 

L'abbe Cochet rapporte que Ic musee du Havre en possede 
trois ^ talon et il en reproduit deux ; Tune ^ anneau, portant sous 
Tepaulement, une nervure mediane ; Tautre est sans anneau et 



tO± SOCl^T^ KORMANDE D^^TUDES PRiHISTORIQUE^ 

toute unie, le taillant est large et arrondi, ces haches mesurent 
egalement o"'i6 dc longueur ('). 

Trois autres haches auraient 6l6 trouvics dans une excursion 
geologique dc la Socicte havraisc d'Etudes di verses, non loin du 
vallon des Signaux, h peu de distance des p hares (^^ 

Helrteauville. — Canton de Duclair 

En 1830, on a trouvi dans la tourbe, d 3 metres de profondeur^ 
onzc hachettes en bronze dont quclques-unes furent offertes au 
musi'e de Rouen. 

En 1835, la mcme collection departementale re^ut de M. 
Doucet, niaire du Trait, plusieurs objtts provcnani de la Harclle 
de Heurteauville. 

Les pieces principales consistaient en une hache de bronze a 
talon, les bords de la douille se prolongent vers le milieu de 
Tcpaulement pour former un triangle, si bien que le talon est 
peu saillant ; c'est une forme interm^diaire entre les haches a 
bords droits et les haches a lalon ; toutefois, cette dernicre forme 
est plus caracierisce sur cettc hache. 

II y avaiten outre un vase en bronze de forme ronde, un bout 
de lame d'epee aussi en bronze et un javelot entier de meme 
metal(J). 

Dans son Catalogue du music (T Aniiquites de Rouen (p. 105), 
Tabbe Cochet die que le musec posside une hache ^ douille 
trouvee, en 1798, ;\ Heurteauville ; il existe encore a ce musee une 
hache a talon, au taillant martel6, avec triangle sous T^paulement, 
sans ligne mediane. 

HoNFLEUR. — Chef-lieu de canton 

La collection de M. Dubus, du Havre, renferme une hache a 
douille et a anneau, longuc et etroite; elle mesure o"'i3 de lon- 
gueur sur o"*03 au uillant, le collet est muni d'un gros bourrelet, 
au-dessus duquel se trouve une partie du collet de fusion et au- 
dessous, un petit filet a la hauteur de Tattache de Tanneau. 

(1) G)clict. Sehu-hijciieure hist, el aicb,^ p. 335 ; voir aussi : *BuU. Cowiniss. autiq. 
Seiw-lnf.f t. ir, dc 1849 ^ '866. p. 228. 

(2) Exirait du Rappott sur Us scpnUnrcs gallo-romaines dn Ilaire. public en 1870 dans 
les liuU. Soc. d'Ettides diiersfs dn Havre. 

(3) Cochet. Seine- Infirieure hist, et arch., p. 174 ct 175 ct Rep. arch., p. 302 ; voir 
aussi : 'Bull. Comwiss. autiq. Seine- Infirieure^ t. i, dc 1818 k 1847. p. 217, seauce du 
7 niai 1835. 



L*AGE DU BRONZE EN NORMANDIV! lo^ 

La mSme collection poss^de une hache d douille analogue, 
trouvee d Routes, canton d'Ourville. 

JuMiEGES. — Ginton de Duclair 

Dans son Repertoire archiologique de la Seine-Inferieure (p. 3 10), 
Tabbe Cocliet rapporte qu'en abattant un chene dans le bois de 
Jumieges, en 1857, on a trouvc trcntc haches en bronze dans un 
vase. Nous ne savons ce qu'elles sont devenues. 

LoNDiNifeRES. — Chef-lieu de canton 

L'abbe Cochet signale un poignard en bronze recueilli, en 
i860, par M. Havard, greffier de la justice de paix et conserve 
par lui. (Seine-Inf. hist., p. 527). 

Nous avons reproduit ce petit poignard (r* partie, pi. i bis, 
fig. I), quiestaujourd'hui au museede Rouen : Titiquette porte, 
don de M. Havard^ en 1S60, tandis que Tabbe Cochet Tindique 
dans son ouvrage, comme trouv6 en 1867; c'est un poignard 
avcc base large et arrondie, portant les traces de trois encoches 
pour rivets, une au centre et deux de chaque cote ; sa longueur 
est de o"' 1 1 . 

M. Gihaingt a donne au museede Saint-Germain trois haches 
h talon comprises sous le m^me numero 14,001 ; Tune ne porte 
pas de traces de dessins sous T^paulcment ; les autres, un triangle 
en creux peu visible. 

Lucy. — Canton de NeuchJtel 

Au lieu dit le Haui-Goulet, on a trouv6 une hache plate assez 
grande, avec le taillant l6gferement arqu^, mesurant o"i25, (col- 
lection Dubus) ; dimensions plus grandes que celle de la hache 
de Bouelles, et celles que Ton trouve actucllement. Nous nous 
proniettons de faire analyser ces deux haches pour savoir si elles 
sont en cuivre pur. 

LiLLEBONNE. — Chef-Heu de canton 

Le mus6e de Rouen possede une lance mesurant 0^15 de 
longueur, qui a beaucoup ser\i; la nervure est tres plate; sur 
les ailerons, on remarque trois facettes, ce qui est rare ; la douille 
possede deux trous de rivets. 

La meme collection en possede une autre de o"'i5 5 ; la douille 
est large i la base et munie de trous de rivets, le long de la 
nervure mediane existe un filet grave et un chanfrein. 



^ ■ 



.* 



i04 SOClferfe NORMANDE D*tTUDES PRfeHlSTORlQUES 

La collection Baudon, A Mouy (Seinc-et-Oise), possede une 
hache trouvcc dans cctie localite. (. Chantre. Age du bron\e^ 
y partie, Statistique^ p. 82 ». 

MoNTiviLLiERS. — Clief-Hcu dc canton 

L'abbc Cochet nous apprendCO, qu'en 1836, on a recueiUi 
sur cettc commune une hachette en bronze qui aurait etc donnte 
au musce de Rouen. 

Nous avons bien vu a ce musce wwt hachette ii bords droits 
s'arrctant au centre, avcc naissance de talon median ; le taillant a 
6te martel^, mais Tetiqucttc porte qu'ellea ct6 decouverte en 1854 ; 
elle mcsureo'"i4 de longueur. Nous Tavonsreproduitedans notre 
premiere partie dc VAge du bron:^een Normandie ipl. iii, n** 20 ). 

M. Chantre signalc cettc decouverte et une autie de trois 
haches ayant appartcnu a la collection Bonvoisin, h Montivilliers 
et deux autrcs haches acquises par M. Taurin, pour le musee de 
Rouen. Nous ignorons ce que sont devenues actuellement ces 
haches. 

Une {'pce trouvce sur cette commune a et6 acquise, en 1835, 
par M. Dcvillc pour le musce de Rouen ; elle' est cit^e par Tabb^ 
Cochet, dans son Repertoire archeologique de la Seine-Injerieure 
(1872, p. 146) ; mais il est surprenant de ne pas la voir signalce 
dans scs deux editions du Cataloguedu musie d'Antiquiiesde Rouerty 
publices en 1868 ct 1875. Parmi les huit ^pies de ce musee, il en 
cxistc une qui n\i pas dVtiquette et que MM. G. et A. de Mor- 
tillct ont representee ipl. lxxxu, fig. 915 de leur Musee prelns- 
iorique)y en indiquant qu'elle avait 6te trouvee dans la Seine, A 
Rouen. 

Cette cpec n'ayant plus d'etiquette, nous n'avons pu retrouver 
sa provenance exactc. Lcs catalogues du musee d'antiquites de 
TabbcCochct, n'indiquentqu'uncseuleepee pour Rouenlpl. i /;/j, 

<ig- 7)' 

Dans son premier Catalogue du musee d*Antiquites de Rouen, 

public en 1836, M. Dcvillc ne signale pas d'epee, k la page 20; 

mais dans la 3"= edition, parue en 1838, 11 en indique une a la 

page 28, sans donncr toutcfois la provenance; comme cette epce 

a etc donnce par M. Deville, il est probable qu'il s'agit de Tepee 

de Montivilliers. 

(i) Cuchct. Seine-InJerUure bist. et arch., p. 541. 



l'age du bronze eh normandie 105 

Toutefois, il est etonnant de ne plus la retrouver mentionnee 
dans les editions publi^es par I'abbd Cochet, en 1868 et 1875. 

Nous trouvons une autre mention de cette 6p^e(0. Dans le 
coriipte rendu de la s<Jancedu 19 Janvier 1864, M. Pettier offrcaux 
archives de la Qjmmission des Antiquit^s de la Seine-Inferieure 
le dessin execute, par M"' Emilie Pottier, de diverses epees gauloises^ 
trouv6es dans la Seine et d6pos6es au musie d'antiquit^s de 
Rouen. II est bien regrettable que ce dessin ait disparu, car nous 
aurions it6 absolument fix6s sur la forme de T^pie de Monti- 
villiers. 

Nous tenons cependant i r£xlamer pour le d^partcment de la 
Seine-Inferieure cette 6p6e de forme rare, que nous avons omis 
de signaler sur notre planchc i Widesip^esde laSeine-Inf6rieure. 

Dans son ouvrage, VAge du bron:^c (tome i, p. 125, n° 238), 
M. Chantre a signale aussi cette 6pee, d'apr^s le Repertoire archeo- 
logique, de I'abbe Cochet. 

MoNT-RoTY. — Canton de Gournay 

Nous poss6dons une hachette k talon d'une forme de tran- 
sition entre la hachette h bords droits et cellc i talon ; elle a ht& 
trouv^e d la limite des departements de la Seine-Inf^rieure et de 
TEure, au Mont-Roty. Les c6t6s de la douille se terminent en 
s'arrondissant, le talon est pen indique de fa^jon i former ainsi 
une sorte d'arc de cercle en dessous : cette hache a ete martelie 
et polie au taillant, qui va en s'6vasant, la longueur totale est de 
o"i4, ce qui est la mesure moycnne; mais elle est tres 6troite et 
mesure seulement 2 centimetres de largeur (pi. in, fig. 16). Cet 
instrument ressemble i une hache du mus^edu Louvre, salle des 
bronzes, n° 2,978 ; nous n'avons pas eu d'autre indication de 
provenance. 

Muchedent. - Canton de Longueville 

Partout en Normandie et mfeme dans d'autres rt^gions, nous 
avons toujourspu 6tudier tresfacilement les collections publiques 
et particulieres ; mais nos d-marches n'ontpaseu le m^me succ(>s 
pour les troishaches et la faucille de Muchedent, qui sont i Tabri 
de tout regard, comme des beautesde harem, dans une collection 
rouennaise. 

(i) '"Bulletin Comm. (Us antiq. de la Seine-Inf., t. n, dc 1849 d 1866, p. 264, voir 
aussi, dans le meme volume, la page 216, pour la seance du 2 avril 1855. 



io6 



SOCILTK NORMANDK D ETUDES PREHISTOFIQTEn 



Ni.f(.HAiKL-i:N-IkAY. — Chcf-licu dv c.::::or. 

Dans Ic bulletin dc la CommisNion des Ap.::*q-;:cs de !i 
Scinc-Inlcricurc, il est question d*unc pointc dc ;aveIo: trouvcc 
dans ccltc commune. 

Oissix. ■- Chef-lieu dc canton 



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X 

U 
.a 

c^ 
•>u 



Le musee de Rouen possede une longuc lance que Ton 
cru eire une epee ; la base manquant, il est difficile d\itfirm 
i|ue ce soit plutoi une lance qu\me epec ; mais comnie 
nervuie mediane est tres saillante, arrondie ct creuse jusqu 
rexiremite, mai«ire la faiWe largeur des cotes qui est de o~o^_ 
il laui pluioi suppose!' que c'est une lance tres effilee, dont I 
ailerons mesurent o'"^ 5 de longueur. Du rcbte, les ailerons ont p 
perdre de leur largeur primitive, car ils ont ete uses sur un grc^ 
ils soni iranchants et la pt)inte a etc aussi aiguisee. 

I.e Mn.ur {'fi'hi.storiiiuc de MM. G. et A. de Mortillet a repr 
iluii pi. I wni, lig. 75) > une longue lance de 25 centimetre -^:-^^^ 
luuiMi- en Suede, a SolKallen-Upland imusee d'Upsal , d'apre:. ^^^ 
lis .li:i !,::»; !i^\ .v/u'.Av^.w, n' u)i, de O. Montelius; mais sur cettc^ ^^ 
laiue. les aiUuMis .se reirecissent vers la douille, tandis que sui^ '^ 
velU' d'Oissel. ils s'arieient carrement. 

N\»us ne connaisson> pas d'analogue a cette longue et etroite^==^ 
Kuue.pl I /'/^ lig. ^.desepees de la Seine-Inferieure), sauf la 
l.uuvin W\ I l.illNiaiiienne du tumulus d'Avezac, fouille par M. 
PhUr. .\/.;.',';,j;. \. lS;o, pi. \i, tig. 2'. 

I \ ■• nu'inesdi.ij:i:,ii:es vMU lourniau musee de Rouen une epee 
."\ l.une pp.n!!i\^:!\u\ a\i.c a: etc mediane, trois trous de rivets a la 
poijMUi it vUii\ de cli.;qi;e cole de !a garde; la longueur totale 
\ '.I d\' o" \ I ^\oi'i n^^i'.e p!, i .*..<, tig. 4). 

IV . vi'. a!;i:.i!;es air.e:ici:i> avaient donne au meme musee, en 
jS^ I. \\\w ,\\\\\kk\\\' viv' la !:n del'.igedu bronze, ditede Hallstatt. 
^IM I .'■ V .K •. . ;\\s v-; ;\^::::\; d> du departement de la Seine-Infe- 
ii« nil . u;: V' 1 ^'p*v^ c^i p;N:'/.'.::^:r.K\ on remarque des crans a 
l.i \\\\u- . p'.:^ e.x' !.; ::.i.J.v\ vicN !i!c:s >e prolongent de cette garde 
\» r. \\ w^xww 1 a ;\^.-:-.u\* ;\^::c ::vis rivets, a tete concave, ainsi 
ipu lU ..\ vi/ x>..u;.:v' xv^:o ^iv* '.,; :;.;:de ; la longueur est de ©"'72 ; 
in u . ..^'.n;^N' '. ; pvv.'.u* '.'.\;:\;.:o. .;:-:s'. oiie rextremitede la poignee, 
I* III m\^• p^^.\.:.; '.w^, :^- o.iN ::v^v. ~o a 7S centimetres <^\ 



1 W «s 5u 



\. 



■ ..'.;- -. w« i L'.&iTiclc u Bouilie, A rcproduit cette 



d 



LAGE DU BRONZE EX XORMAXDIE IO7 

Cetie epce ressemble complctement a ccllcs de Sainte-Cecile 
et de Jonquieres i Vauclusc), reproduites par M. Morel, dans son 
album de la Champagne Souterraine (pi. xui, fig. 5 et 61; ce qui 
donne de Tinteret a ces amies, c'est qu'elles possedent leurs bou- 
terolles en forme d'accent circonflexe. 

EUe ressemble encore a celles du tumulus des Barrieres, i 
Miers (Lot), et i une autre du mus^e de Saint-Germain, trouv^e 
dans les environs de Besan(;on (Doubs) ; elles sont reproduites 
dansle Musee prehistoriquede MM. G. et A. de Mortillet (pi. xcvi, 
fig. 1 199 et 1200). Le cimetiere gaulois de Villement(0, com- 
mune de Saint-Oustrille (Indre) en a donne d'autres, pi. i, fig. r, 
3,5; le n** 6 de cette planche provient de Deols, pres Chaieau- 
roux M. Buliot de Kersers a decrit une autre ept'e en fer, de meme 
forme, de Lunery. 

Enfin les draguages executes a Oissel, en 1883, ont donni au 
musee de Rouen un grand poignard a lame effil(}e et arete mediane, 
avec deux gros rivets a la base, mesurant o'"33 de longueur et 
38 millimetres a la base (pi. i bis, fig. 8 des epc^es et poignards 
de la Seine-Inferieure). 

Orcher 
Se reporter a la commune de Gonfreville-rOrcher. 

Orival. — Canton d'Elbeuf 

En 1895, une decouverte de baches a talon comprenant un 
certain nombre de vari^tes, eut lieu dans la foret de la Londe. 

Nous avons connu cette dicouverte par M. Brument, mar- 
chand d'antiquit(^s i Rouen, qui en avait achet^ une dizaine 
d'exemplaires. Nous poss^dons cinq de ces baches; M. Dobigny 
deux ; M. Deglatigny et un amateur des Andelys deux autres. II 
devait sans doute y avoir d*autres instruments, qui sont faciles 
a reconnaitre, a cause de leur patine verte et rugueuse. Ces 
haches mesurent en moyenne o"M6. Les unes sont i triangle, 
avec petite raie mediane; nous en possedons une seule ayant un 
point au milieu du triangle, particularity que nous avons relevee 

epcc, A c6\6 dc celles de la Bouille ct dc Rouen ; il I'a simplemeiit signalce a la page 
sui%'antc, sans la decrire, ainsi que dans scs Catalogues du muscc d'AuiiquiUs de Roiien, 
(edition de 1868, p. 71, ct celui dc 1875, p. 10$). 

(i) A. dcs Mcloiscs. Un cimetiere gaulois a fpees de bronie, dccouvcrt i Villcmcnt, 
commune de Saiut-Oustrille ct Tliisay (Indrc). 



I**. 



^ 



1 08 SOCliLTii NORMANDE d'^TUDES PitiHISTORiaUES 

pour Ics six Iiachcs dc Fourmetot (Eure;, (pi. iv, n° 25 Jenotre 
I"" panic et Ic n** s ^^ 1^ p'- v, des Baux-Sainte-Croix, au musec 
d'Mvrciix I ; on y volt aussi parfois deux points accoles, comnie sue 
un cxcmplairc du Boulay-Morin (pi. iv, fig. 2, de notre premict^ 
panic ; collection Ourscl, i Evrcux). 

Li planchc iv dc notre premiere panic reproduit du res"* 
trois dc CCS hachcs. Lc n" 7 offrc une ligne saillanie, sous le talor^ 
sc diri^cant vers lc iranchant ; le n** 17 montre un triangle doi 
ics lij;ncs sont saillantes, la ligne correspondant -^ la hauteur 
prolongc vers le tranchant ; sur Ics cot^s, les artites sont saillante^^ 
Mnlin, au n" 27 sc trouve representee une hache ayant sou -* 
rcpaulcnicnl quatre raics, dans le genre de la hache des Baux- 
Saintc-Croix vHurc', du musee d'Evrcux (pi. iv, fig. 7 et 12)^ 
ccite dcrnicre vient du camp de la Roque-sur-Risle (Eure.^ 

l.a collection dcM. Deglatigny, dc Rouen, renferrae une hache '^ 
dc la trouvaille d'Orival ; cllc est i talon, avec Icgere ligne ' 
inediane line et pcu s,iillante, remmanchement est carre, comme 
sur Ics hachcs dc 'rourvillc-la-Chapelle. 

Roir.N. — Chef-lieu dc canton 

M. Dubus, du Havre, posscde dans sa collection une hache 
avec legcrs bords droits, dans le premier tiers de la hauteur, et un 
i.iillant cvasc; cllc a etc trouvee i Rouen^ en 1891, ellc mcsure 
o'"iO dc loni;ueur. 

Ocux hachcs ;\ talon, avec triangle allong^, mesurant o'"i5 de 
longueur, sont signalcespar rabbt*Cochet, danssa 5«w^-/«y?nVwr^ 
/»/.\7i>r/.///r ip. 89^ edition de 1S66; elles ont done ii& trouv^esa 
Rouen, avant ccite date. 

Au Mont-Saint-Aignan, en i83r, on a trouvi une hache il 
talon, avec triangle creux en dcssous, et une ligne mediane se 
dirigeant vers lc tranchant; lc taillant est martele et ^vasc. (Don 
dc M. Billard au musce de Roucn\ 

Hn 1 86 1, on a trouve une hache i talon, avec triangle en 
dcssous, s;ins ligne mediane, au taillant ivase ; la longueur est 
dc o'"i6. Don dc M. Bellamv au musde de Rouen^ 

M. Taurin a donne au memc musee six haches i talon prove- 
nant des travaux executes dans Tenclos Saint-Louis, en 1850; 
trois sont a anneau lateral, trois sans anneau ; Tune de ces der- 
niercs est dccore'C d'un triangle sous le talon, avec ligne centrale 
se dirigeant vers le tranchant; une autre egalement sans anneau 



LAGE DU BRONZE EN NORMANDIE I09 

et a tnlon portc un triangle, sans creux median sous le talon ; la 
troisidme, de m^me forme, est orneed'un triangle i peine visible, 
trte petit et sans cavit6. 

Parmi Ics troisautres, munies d'un anneau, Tune est frusteet 
porta des traces de triangle sous I'^paulement ; Tautre offre un 
petit triangle plus indiqu6, avec ligne midiane. Enfin, sur la 
troisiime, la douille est arrondie vers le talon, elle fait saillie vers 
le centre, une nervure va de ce talon vers le tranchant et deux 
triangles concentriques appuient leur base sur ce talon, comme 
sur la hache n** 15 (pi. iv, r* partie) provenant de Cond6-sur- 
Iton (Eure) ; elle ressemble aussi A celle d'Etretat. 

On a trouv6 dans la Seine, d Rouen, en i860, une 6p6e en 
bronze mesurant o™6o ; la poign^e fait corps avec la lame, elle 
est munie de cinq trous de rivets et de quatre autres trous, de 
chaque c6ti de la garde ; un de ces trous est bouchi par un 
rivet; la lame de cette 6p6e porte sur les c6t6s un petit chanfrein, 
mais elle n'a pas de nervure centrale (pi. i biSy n° 7); un 
appendice ou pommeau termine la poign^e, ainsi que cela se 
prisente sur les 6p6es de Venat (Charente) pi. iv, fig. 17 et 19 de 
la description de MM. Chauvet et Georges. Une 6p6e trouvee en 
Hongrie, du mus^e de Budapest, reproduite dans le Mus^ prihis- 
tan'que (pi. lxxxii, n° 917), lui ressemble compl^tement. 

Dans sa Seim-Injirieure historique (1S66, p. 90 et 154), i la 
fig. I et parmi les trois ep6es, Tabb^ Cochet a reproduit une 
epee trouv6e i Rouen, dans les draguages de la Seine, en i860. 
Mais le dessin qu'il endonne ne correspond pasdu tout h I'exem- 
phiredu mus^e de Rouen, qui a M aussi trouvi, en i860, dans 
les memes draguages. L'cpie qu'il a reproduite est a nervures, 
avec base rectiligne, munie de quatre rivets, dans le genre de 
celle des Andelys (pi. i de notre premiere partie). On ne peut 
admettrc que si Tabb^ Cochet avait alors connu T^p^e du musee 
de Rouen, il ne I'ait pas reproduite i c6t6 ; car il a bien fait graver 
en dessous, au n° 2, I'^p^e d'Oissel, qui lui ressemble beaucoup. 

II a done du y avoir deux 6p^es de trouv^es, en i860. Tune i 
base droite et d rivets, sans poignee, dans le genre de celles de 
Cond6-sur-Noireau (Calvados) et une autre, avec poignde faisant 
corps avec la lame et une garde, acquise par le mus6e, tandis qu'on 
ignore ce qu'cst devenue la pr6c6dcnte. 

Dans le Musee prdhistorique, MM. G. et A. de Mortillet, ont 
reproduit (pi. lxxxii, fig. 915), une grande6p6e tr6s pistilliforme, 



no SOCltTfe KORMANDE d' ETUDES PRfeHISTORiaUES 

avcc encoclics latcralcs i la base ; i*amc dc la poignce est trcs 
plaie ; Ics rivets out ete remplaces par des encoches longitudinales, 
ainsi que cela se voit sur la planche i de notre premiere partie de 
V^^^e du lyron:^e en KormandiCy sur les poignees des epees de Pont- 
de-rArche, de Vezillon et de Combon (Eure) ; mais la garde 
porte des rivets ; la lame est completemcnt lisse, sans chantreins, 
ni iilets. Le Musce prehistorujw: indiquc qu'elle a ete trouvee dans 
la Seine, a Rouen ; actuellement, elle ne porte plus d*etiquette, il 
estdoncdillicilededire si cette attribution de provenance est exacte, 
ou si cette epee ne serai t pas celle qui fut trouvee a Monti villiers 
et acquise, en 1836, par M. Deville, pour le musee de Rouen. 

La collection de M. Ternisien, de Siiint-Saens, renierme trois 
baches i douille et a anneau lateral ; la plus grande est allongee 
et mcsure o'"i35 de longueur ; le col porte deux petits filets; les 
deux autres sont tres petites, elles mesurent 50 et 72 millimetres 
de longueur. Ces trois baches a douille ont ete trouvees dans les 
bois, aux environs de Rouen ; nous ne pouvons preciser la pro- 
venance exacte. 

Le musee de Saint-Germain-en-Lave a achete a M. Cliarvet, 
trois baches a talon, qui auraient ete trouvtx's aussi a Rouen ; 
elles portent les n*"* 629, 630 et 631 du Catalogue de ce musee. 
Deux de ces baches portent encore les sutures du moule, Tune a 
une legere cavite triangulaire sous Ic talon ; Tautre une petite 
raie mediane dans ce triangle ; la troisieme porte un simple petit 
triangle creux ; elles mesurent environ o"'i) de longueur. 

RosAY. — Canton de Saint-Saens 

Dans la foret d'Eawy, pres de la route forestiere de la Fonte, 
h, la limitc des communes de Saint-Saens et de Rosay, i un 
endroit asse/ rapproche des nombreuses fosses creusdcs pour 
Textraction du poudingue, un ouvrier a trouve, en avril 1896, 
six baches a talon, une lance, un bracelet enticr et un autre en 
deux parties ; ces neuf objets d'taient reconverts par des pierrcs. 

M. Ternisien, de Saint-Saens, les a prescnles i la reunion de 
la Societe normande d'litudes prehistoriques, tenue aux Andelys, 
le 28 juin 1896 ; c'est par crreur que Ton a indiqu6 alors qu'elles 
provenaient de Saveaumarc, pres dc la gare de Monterollier- 
BucbyCO. 

(i) "Bull. 5iv. norm. d'Etiui. prtbisi.^ r. iv, aiinee 1896, p. 11, ct t. v, p. 55. 



l'aGE DU bronze en NORMANDIE III 

Deux haches i talon portent sous T^paulement un large 
triangle allong6 avec nervure midiane; sur une, cette ligne se 
prolonge vers Textr^mit^ du tranchant, tandis que sur Tautre^ 
qui n'a pas M aplatie au marteau au sommet et au taillant, elle 
ne ddpasse pas le sommet du triangle; ellcs mesurent o'"i55 de 
longueur. 

La troisieme porte un talon moins arrondi et en dessus appa- 
rait un relief 16g^rement trlangulaire se terminant par une arete 
se dirigeant vers le tranchant ; longueur totale de la hache 0^17 ; 
le tranchant a 6t6 poli, ainsi que sur la suivante. 

La quatrii^me est identique, sans ornement sous le talon : les 
deux douillcs mesurent 0^07, cetie mesure est presquc toujours 
la meme, mais la prccedente offre une partie inferieurc beaucoup 
plus longue. Ce qui constitue le caractere de ces haches, c'est 
d'abord les bords de Temmanchcment qui sont plus saillants et 
le peu de largeur du tranchant et du corps de la hache, qui me- 
surent 35 et 45 millimetres, dimensions qui d'ordinaire varient 
cntre 50 et 65 millimetres. 

Au musee de Dieppe, on voit deux haches analogues, venant 
de la foret d'Eawy (Grandes-Vcntes). Nous en avons reproduit 
d'analogues sur nos planches iii, lig. 26, de Brionne (Eure), et 
pi. IV, fig. 5, de Tourvillc-la-Chapelle CSeinc-Infcrieure) de notre 
premiere partie de VAge du bron:^e. 

La lance mesure ©"23 de longueur et les ailerons o"'035 dans 
leur plus large dcveloppement ; la douille est longue, ellc mesure 
9 centimetres et porte deux trous pour la fixer au manche, au 
moycn d*une goupille. 

Lc bracelet entier et legerement ouvert, mesure 58 millimetres 
de diamctre intirieur, il est grave de dessins trcs fins formis de 
zones espacee^de 37 millimetres et form6es par 3, 4, 6 et meme 
7 lignes paralleles, entre lesquelles se voit un dessin compost de 
4 ou 5 lignes paralliles se coupant diagonalement, les angles 
intcrieurs formes par les entrecroisements sont orn6s d'une ligne 
de points. Cette ornementation est tres frequente i cette 6poque. 
Ce bracelet forme d'une tige mi-ronJe de 2 centim.dtres de largeur 
a (ite diminuc de longueur sur un cote qui a d'te coup<i, puis 
resserre. 

L'autre bracelet est plus petit, plus ouvert, le diametre est ^ 
peu pres le mcme, quoique bris^ en deux fragments, la tige est 
mi-ronde, mais elle a seulement 1 1 millimetres de large, Torne- 



1 



112 SOCI^T^ MORMAMDE D'ihlJDES PRiHISTORIQUES 

mentation fincmcnt grav6e sc compose aussi de zones de 2 cenii- 
mcircsformccsdc 7, 8, 9 ou 10 lignes paralleles, cntre lesquelles 
sc trouvc ail centre, unc sorie de feuille de foug^re cemte de 
points ct au-dessus, dcs lignes parallMes et perpendicubires a 
colics qui torment les zones ; le bronze de ces bracelets est tres 
rouge. 

FoRflT DE ROUMARE 

Sc reporter i la commune de Val-de-la-FIaye. 

Routes. — Ointon d'Ourvillc 

Itn 1857, on a trouvi a la limite des communes de Routes et 
Ooudeville, une hache ;\ douille et h, anneau, mesurant 9 centi- 
metres ; le collet est saillant, s<5par6 un peu du filet du dessous 
par une gorge un peu plus large que sur les exemplaires si fre- 
qucnmient trouvcs dans la Manche. 

l:n 1859, M. Grenier a trpuvi, en arrachant un arbre, deux 
ou irois baches ;\ douillcs, i anneau, Tune mesurait o'"io5 et 
Tautre o^'i^o ; elles sont reproduites dans la Seine-Inferieure Insto- 
rique de Tabbe Cochet, p. 445. 

Sainte-Adresse. — Canton du Havre 

Dans sa Seine-InjirieHre historique (p. 335), Tabbi Cochet 
signaled reproduit trois baches i talon, sans dessins; Tune k 
anneau lateral, mesurant o"i6 ; celle qui a un anneau porte une 
nervure mirdianc ; elles proviennent dcs iboulements de la Heve. 

Dans un KapfKirt sur Us sepultures gallo-romairus^ public en 
1870, par la Societ<i havraiscd*Etudesdiverses, on dit (p. 22) que 
le mus6e du Havre possede trois de ces baches, acquises par la 
ville, avant 1872. Trois autrcs ont vti recueillies dans une excur- 
sion g^ologiquc, non loin du vallon des Signaux, situ£ ^ peu 
de distance dcs phares. 

Nous avons rappelc cctte d^couvcrte pricedemment pour la 
commune du Havre. 

Saint-Valery-sous-Bures. — Canton de Londinieres 

Le Hepertoire arclYclogique de la Seine-Inferieure de Tabbi 
CiKhet signale la decouverte d*une hachette de bronze, ^ Saint- 
\'alery-sous-Bures^'\ II y a done lieu de relever une petite erreur 

(i) Cocbct. BuU^ Commiss, oMiuf. dt U Samt-Infimtmrt. x868, t. i, a* Utt., p. 268. 






r 



l\ge du bronze en normakdie 113 

commise sur Li Carte pr^historique de la Seine-Infcricure, qui a 
indiqui cette dicouverte i Saint- Valery-en-Giux. 

Sandouville. — Canton du Havre 

Li collection deM. Dubus renferme une hache a bordsdroits,d 
taillant martel(5, poli et 6vas6, avec un bouton au milieu de la 
tige de la hache formant 6paulement ou talon. C'est une forme 
de transition interessante et unique dans nos collections nor- 
mandes. Cette hache mesure o"*i6 de longueur, sur 0^075 au 
tranchant; elle a 6t6 trouv6e, en 1891, dans la basse falaise, au- 
dessous du Catnp de Cesar ; elle provient sans doute d'un 6bou- 
lement des terres de ce camp. 

Tancarville. — Canton de Saint-Romain-de-Colbosc 

La collection deM.de La Potterie, de Rouville, prts Pont- 
de TArche, renferme une hache a talon, avec triangle creux et 
raie mtdiane, dont la longueur est de o'"i5 ; elle a ilk trouvee 
dans le canal de Tancarville, dans des draguages. 

Le Tilleul. — Ginton de Criquetot-rEsneval 

En mai 1842, le sieur Marais dicouvrit en labourant dans le 
vallon d'Antifer, un vase de bronze renfermant 18 haches, celles 
du musie de Rouen sont i talon avec emmanchement quadran- 
gulaire ; elles mesurent o"i5 et o"i6; plusieurs ont un anneau 
sur le c6t6. L*abb6 Cochet en a reproduit une unie, avec simple 
raie m^diane sous le talon (Seine-Inferieurey p. 354). 

M. Girardin, chimiste d Rouen, a analyst, en 1852, cette 
hache qui a donne : cuivre 85,85, et 6tain 14,15, il y avait des 
traces de plomb ; ce bronze ressemblc a celui d'un poignard 
antique provenant d'Egypte et conserve au musee de Rouen. 

Tourmlle-la-Chapelle. — Canton de Bolbcc 

L'abb6 Cochet, dans sa Seine-Infirieure (notes de la page 14 
et p. 314), signale la d^couverte de 30 ou 40 haches, en 1854, 
elles dtaient i 0^50 de profondeur dans le sol. Trois ou quatre 
sont au musee de Rouen, six au mus6e de Dieppe. 

Au mus6e de Rouen, nous n'en avons vu qu*une i talon 
et ^ taillant martel^, sans triangle sous lY^paulemcnt, (pi. iv, 
r* partie, fig. 5). Nous retrouvons la m^nie disposition sur 
deux haches de la m6me trouvaille, d6pos6es au mus^e de 



114 SOCIETE XORMaN'DF- D ETUDES PREHISTORIviLES 

Dieppe ct siir line hache dc G)mbon Eure ; dcjx aurres de 
ccitc dccoiivcrtc portent trois lii^nes saillaiucs sous repaulcment, 
I'une ail centre et les deux aiitres au bord ; longueur o'^iO) ei 
o"'i I pi. ni, ii^. 2) de notre premiere pariie , et d'autres haches 
trouvces dans la furct de Roumare, cjlvcc du Bicssan le Val-de- 
la-Haye; n" 27 de la nieme planche, et les haches de Gonfreville- 
rOrcher pi. m, \v^. 4 ct > de la Seinc-Inferieure . 

'rOLKVII.LK-LA-RlVIhRK. — GlHtOn d'Elbcuf 

l'!n per^.nit le tunnel deTourville, en 1S41, on decouvric cinq 
bracelets doni trois sont decores de rales et de chevrons composes 
de liL'ncs paralleles accolees. Deux sont plats en dessous, avec 
trois laces sur le dessous; les autrcs sont rondset les extremit& 
se recouvrent (nuisce de Rouen ; leur diametre mesurc 0*063 
et r)'"()7. (Se reporter a la pLinche des bracelets). 

Li: VAi.-i)i>i-A-nAYi:. — Canton de Grand-Couronne 

Le musee de Rouen possede une hache ii talon, avec trois 
li^nes paralleles en dessous de Tepaulement se dirigeant vers le 
tailiant et au soniniet, la trace d*un trou d'eniilai^e, longueuro"i6 
(pi. Ml, li*;. 27, T' pariie . Une autre hache avec ligne mediane 
part.Mit de TepaulenKnt et sc dirii^eant vers le tranchant ; elle a 
eie trouvee dans la foret de Roumare, cavee du Biessart. 

Le nieme musee possede une autre hache a talon, trouvte 
aussi dans la foret de Roumare, en 1845 ; elle porte un triangle 
a bords saillants et longue ligne mediane Siiillante, le tranchant 
est arnindi. 

Une quatrieme a talon a le dessous uni, le tailiant est cvase 
et poli ; la cinquiCme porte de legeres depressions sous le talon. 

Des baches de celte decouverte ont ilc analysees par un 
chiniiste rouennais fort distingue, M. deGirardin, vers i86o,elles 
ont donne 7(S parties dc cuivre, sur 20 d'etain et 2 de zinc ou de 
plomb. 

Vknti-s (Li:s Gra\di:s) 
Se re|)orter a la commune des Grandes-Ventes. 

Ypokt. — Canton de Fecamp 

Se reporter a Tarticle Criquebeuf. 

L'abbe Cochet siiinale la decouverte d*une hache en bronze 



i ) 







LAGE DU BRONZE EN KORMANDIE II5 

trouvte dans Ics dtfrichements du bois des Hogues, opires vers 
1865 0). 

YvETOT. — Chef-lieu de canton 

Le musee de Rouen posst^dait un tres beau bracelet d'or aux 
branches ouvertes, trouve ;\ Yvetot ou aux environs, en 1843 > 
il mesurait 0^075 de diametre ex.terieur maximum, sur o™o6 de 
petit axe; il pesait i kilogr. 600 grammes. Cette piece rare aete 
reproduite dans la Seine-Inferieure historiquc de Tabb^ Cochet, 
p, 422. 

Elle a 6t6 vol^e au mus6e d*antiquit6s de Rouen, en 1900. 

Pays de Caux ? 

Le musee de Rouen possede une hache a ailerons rabattus et 
a anneau lateral, mesurant o"'i6 de longueur totale, portant 
comme seule provenance : Pays de Caux ? 

Le meme mus6e possdde deux" petites haches a douille et d 
anneau lateral, avec bourrelet au sommet de la douille, leur 
longueur est de o'^oy, elles rappellent celles de Rouen (collection 
de M. Ternisien, a Saint-Saens) et surtout celles des trouvailles 
faites dans la Manche, ;\ Couvillc^ Tonneville, Beauchamp et 
Balleroy (Gilvados), deposees au meme mus6e. 



NOTE ADDITIONNELLE 

Nous avons signale i Tattention des personnes prdsentes, a la 
seance tenue ^ Rouen, le 28 fevrier 1900, plusicurs instruments 
faux en bronze, qui avaient c'te pr6sentds. 

L'un d'eu.<, a formes etranges, avait surtout frapp^ notre 
attention ; nous avons remarque qu'il avait it^ coul6 dans un 
moule en bois dc sapin dont les veincs avaient laissc leurs em- 
preintes sur le m6tal. 

Ces instruments avaient ete achet^s a Dreux, ou nous avons 

(i) Cochet. Sehie-lnfirieure bistorique, p. 371. 



Il6 SOClferfe NORMAKDB o'tTUDES PRI^HISTORiaUES 

d^ji rcconnu de grossitrcs contrefa^ons dans plusieurs collections 
dc cette localitc. 

Les filussaires ont essayi d'ecouler aussi leurs produits i 
Rouen ; nous avons vu i la vitrine d'un marchand d*antiquit6s, 
une hachc i douille et a anneau des plus bizarres. Fort heureu- 
sement, jusqu'ici, leurs produiis affecteni des formes anormales; 
il est a souhaiter que Ics brocanteurs les gardent toujours, et 
voyant ainsi que T^coulement nc s'en fait pas, ils n'encourage- 
ront pas cc commerce illicitc. 

Nous conseillons aux pr^historiens debutants et d&ireux 
d'augmenter rapidement leurs collections de ne jamais acheter 
chez les brocanteurs, des objets dont rauthenticit6 est presque 
toujours douteuse et dont on ne connait jamais la provenance 
certaine : ce sont des documents de peu de valeur pour nos 
6tudes. 

Dc cette maniere, nous n'aurons plus besoin de rectifier des 
assertions comme celles du D"^ Gu^roult, de Caudebec-en-Caux, d 
propos de ses recherches au Calidu, oil il a ddcrit des pieces 
fausses, comme ayant M trouvfecs dans cet cndroit. 



r^\*v 



PRESENTATION 

DE SILEX NfiOLITHIQUES 

FAITE A LA sfeANCE 
DE LA SOClferfe NORMANDE o'tTUDES PRfeHISTORiaUES 

Tenae i Rouen, le 2) F^rier 1900 

Par L. QUENOUILLE 



Continuant ses recherches dans la valine d'Andelle (Eure), 
M. Quenouille a prfaent^ i la reunion du 25 ftvrier 1900 : 

1° Deux haches polies en roche d'un vert fonc6, trouvtes dans 
la riviere d'Andelle, k Pont-Saint-Pierre (Eure). 

La plus grande an centimetres de longueur sur 5 de largeur 
au tranchant, avec i centimetre 1/2 i son maximum d'6paisseur. 

L'autre a 7 centimetres 1/2 de longueur sur 4 centimetres 1/4 
de largeur au tranchant et i centimetre i son maximum d'epais- 
seur. 

2° Une hachette polie en silex de Pitres (Eure), ayant d peine 
8 centimetres de longueur sur 4 de largeur au tranchant et 2 
centimetres i son maximum d'epaisseur. 

3° Une hachette polie en grcs siliceux bleuitre, d veines 
blanches, ayant, sur la moiiie opposee au tranchant, conserve la 
trace d'un fin piquage; elle a 6 centimetres de longueur sur 4 de 
largeur au tranchant et i centimetre d son maximum d'epaisseur ; 
elle a ete recueillie d la Neuville-Champ-d'Oisel (Seine-Infe- 
rieure). 

4° Un ciseau poli en silex confectionne avec une hache 
polie fort retrecie par un retaillage execute presque d'un bout d 
I'autre, sauf vers Textremite ; 12 centimetres de longueur sur 3 
de largeur au tranchant; maximum d'epaisscur 2 centimetres; 
du Mesnil-Benard, commune de Saint-Saens (Seine-In ferieure). 

M. Quenouille a appele aussi Tattention, notamment sur une 
serie de cinq petits silex, representant assez bien des pointes de 



#:. *• 



Il8 SOClkTk NORMANDE d'eTUDES PRfeHISTORIQ.UES 

flcchcs ct que M. G. de Mortillet cut ranges, a Taurore Ju neoli- 
thique, dans son epoque tiirdenoisienne ; il les a trouvees a Romilly- 
sur-Andelle. L'un d'cux, de forme elliptique^ plat en dessous, 
avec une ligne droite dorsale en dessus, dcs retouches latirales 
et de tres legers crans vers la base d'emmanchemcnt oppose a U 
pointe, a ete tait avec une lame en silex jaune cireux du Grand- 
Pressagny (Indre-ct-Loire^ ; il a un peu plus de 3 centimetres i^ 
longueur. 

A Romilly-sur-Andelle, outre des percuteurs, des pierrcs ^^ 
jet, des lames, des tranchets, des morceaux de baches police ^^ 
silex, etc. ; M. Quenouille a recueilli dans les labours, apres ^^^ 
pluies, deux petits tranchets ou fleches a tranchant transver!-^-^" 
dont Tun est un silex noir (d'environ 2 centimetres de longueu ^)' 
une pointe de fleche en silex blanchatre, ayant un retrait seir "^^' 



circulaire au milieu de sa base et de 3 centimetres de longue 
sur 2 centimetres 1/2 de largeur a la base; enfin 8 pointes ' 




fleches ou plutot ^bauches de pointes de fleches et pointes 
fleches imparfaites, de diverses longueurs ct couleurs, de forniT^ 
generalement amygdalaire ou triangulaire, taillees sur les deu:::: 
faces. 

M. Quenouille a joint a ccs objets curieux deux petits tran^ 
chets, six petites lames-couteaux et deux grattoirs, dont Tun est 
en silex noir et Taurre tres allonge en silex blond tres clair, objets 
provenant egalement de Romilly-sur-Andelle. 

II montre egalement comme objets de comparaison avec les 
pointes de fleches ebauchees ou manquees de Romilly-sur- 
Andelle, cinq pointes analogues trouvees dernierement au 
Mesnil-Benard, commune de Saint-Saens (Seine-Inferieure) ; une 
de la Dordogne, une de Montmorillon (Vienne^ de Manneville 
(Iiure), et la derniere d'Harfleur (Seine-Inferieure). 

Voici deux petits eclateurs a pointes mousses et comme polies 
ayant pu servir au taillage et ;\ Tecaillement par petits Eclats dcs 
pointes de fleches en ebauches et ensuite a des evidements semi- 
circulaires entre les crochets et le pedoncule pour parfaire la piece 
voulue. Cesdeux objets provienncntdu Mesnil-Benard, commune 
de Saint-Saens (Seine-Inferieure). 

Une autre pointe de fleche en silex gris a crochets et a pedon- 
cule, a ete trouvee le 22 mai 1899, i Osmoy (Seine-Inferieure), 
par M. Gaston Marechal, jeune et zele prehistorien, qui residait 



PRfeSENTATION DE SILEX NfeOLITHiaUES II9 

ndes-Ventes (Seine-Infcrieurc), oii il vient de decider 
remcnt. Sa mort si cruelle pour sa fhmille sera egalement 
t regrcttiJe par notre Societe. M. Gaston Marechal etait 
cheur patient, sou vent heureux, tres obligeant, ne 
t pas de partager avec des collogues les fruits de ses 
es, et portant haut Tamour de la science prehistorique, 
e con tree encore peu connuc. 




I20 SOCltri NORMANDE d'^TUDES PiliHISTOIUanES 



NfiCROLOGIE 



M. Legrelle 

Un de nos membres les plus apprccies parmi les historiens de 
notre Normandic, M. Arsene Legrelle, docteur es-lettres, s'est 
6teint, a Versailles, ;\ Tdgc de soixante-cinq ans, le 1 1 octobre 
1899. II avait voulu donner a notre Soci^t^ jeune encore, I'appui 
de sa haute sympathie et s'ctait fait inscrire des premiers parmi 
nos membres socictaires. 

Nous empruntons au Journal de Rouen quelques renseigne- 
ments sur cette carricre tout cnticre consacrie aux etudes histo- 
riques et litteraires. 

M. Arsene Legrelle, ni A Elbeuf, en 1834, fut un ancien 
6lcve du College de Rouen, 011 il remportait, en 1833, '^ P^^*^ 
dMionneur de philosophie. II compldta ses succesde college par le 
diplome de docteur es-Iettres de la Faculty de Paris. II se fit 
inscrire au barreau de Rouen, ou il ne plaida guire, pour se livrer 
i son gout pour les Arts et pour les Lettres. II fit plusieurs eloges 
acaddmiques, suivis de travaux historiques d'une plus haute 
portee et qui furent couronnfa par TAcademie. 

Mais ses auvres capitales furent Louis XIV et Strasbourg^ 
essai sur la politique de la France en Alsace^ arrive d sa quatricme 
edition en 1884, et la Diplomatie frangaise et la Succession d^Espagne^ 
qui ne compte pas moins de quatre forts volumes in-4°, puis^s 
dans les Archives du ministire des affaires iirangires et de la 
guerre. 

En 1893, il donnait encore Une nigociation entre Berwick et 
Malborough ; lyoS-iyo^, et, en 1897, ^ Revolte des Camisards. 
Membre de plusieurs societes savantesde notre ville, il ne I'oublia 
pas. Nomme president d'honneur de la Soci^te de THisioire de 
Normandic, en 1894, ^' ^^ "^"^ discours fort int^ressant sur This- 
torique du if^]f/m^w/ de Normandie, d partir de 161 7 jusqu'i la 
guerre de la succession d*Espagne, et dans ce discours se trouve 
le nom d'un autre historien normand, M. Ch^ruel, qui avait ete 
son inspirateur et son guide, lorsqu'il le retrouva ^ Paris. 



•» 






NfeCROLOGIE 121 

Entin, au dibut de ce mois, la Nonnandie litteraire donnait 
une etude sur « Saint-Anuint », poete rouennais, signc^c du nom 
de Arsene Legrelle, de sorte que les dcrnidres lignes tracees par 
la plume de ce laborieux benidictin auront et6 pour Rouen et la 
Normandie, « sa province natale, cctie petite patrie, souvent plus 
. « chere que la grande, parce qu'en des temps malhcureux nos 
« meilleurs souvenirs d*enfance et nos excmplcs de f;imilles 
« semblent s'y concentrer ». 

La Normandie perd en lui un historien qui I'lionore ct dont 
les nombreux et savants travaux ont 6clair6 d'un jour nouveau 
lesAnnales de la France; hSoeiitinormande d* Eludes prehistoriques 
un soci6taire d^voue, entour6 du respect et de la sympathie de 
tous ceux qui Tont connu, nous lui adressons notre dernier 
hommage. 

A. M. 



M. Marechal 

L'annee 1899 aura et^ pour notre Society une des plus cruelles, 
dcpuis sa fondation. 

Un de nos plus jeunes colltgues, M. Marechal, des Grandes- 
Ventes, qui 6tait entr^ dans nos rangs, presque a la fondation de 
la Societ6, et qui nous avait dej.\ donne une S(^ric de renseigne- 
ments sur les cantons de Blangy et d*Auniale, a 6t6 atteint, au 
debut de Tannee par une affection (^pid^miquc ; notre collegue 
etaii a peine ag6 de vingt-neuf ans. Habitue a parcourir les champs, 
avec ses parents, agricultcurs a Foucarmont, il s*int^ressa de 
bonne heure a la recherche des instruments en silex, encourage 
par un amateur de la localite, M. Parisy-Dumanoir. 

M. Marechal avait fait de nombreuses decouvertesdans le can- 
ton de Blangy ; nous lui devons notamment la connaissance de la 
station du Buc. Le premier, dans cette region, il avait recueilli 
des pointes de flfeches en silex au Mont-Aubel, au Fond du Buc 
(canton de Foucarmont) et plus rcccmmcnt, a Osmoy, prcs 
Bures (canton de Londinieres) ; ces delicats instruments en silex 
font aujourd'hui partie de Li collection de M. L. Quenouille, de 
Pont- Saint-Pierre (Eure). 



•' 'JBim ■■"' 't- 






122 NOClhll Ni>kMA\I)L D'hTUDES PREHlSTORiaUES 

Da!is !cs L\v;.!'siL)!i^ ijilurcnics a sa profession d'huissier, il 
cxplorai: rrcqiicm:nciu !ln environs Jcs Grandcs-Vcntcs. 

Nous rappc!Icro!iN !a ciMnmunication qu'il tit a la reunion A«^ 
Dieppe, ou il prcscnia vie^ obiets neolithiqucs, notaniment at\^ 
izr.mJe haehe en silex tinenient taillce et une sortc Je scie 
tornie scandinave, prv>venant des couches superieurcs dii lin:^ "^ 
de la briqi'etc: ie de Xot:e-l)ame-d'Aliermont. 

ApiLs avviir donne, lout d'abord, le prodiiit de ses recherc^-^ 
anx culIeci!onnv.i:r> de ra lei^ion, M. Marechal avait commer 
une Cv»lIeCi:on d'autan; plus interes>ante^ qu*il lavait recueil 
lui-nienie. 

Xoire jeune iA rei^reite collei;ue eiait I'obligeance menie, 
laissera le meilleur souvenir dans la nienioire de tous ceux q ^ 
Tom connu. II a\ait pris N.iin, heureuscment, de presenter a notit - 
Societ*!, M. Kous.^el qui, nous en sonimes assures, continue 
ses reclierches irop loi interronipues. 

L. COUTIL. 



M. l)i: CONTADKS 

Le 17 juillet 1S99, nous avons eu la douleur d\ipprcndre le 
deces d'un de nos collCi^ues les plus distingues, M. de Contadcs, 
enleve irop rapidenient a latlection de ses nonibreux amis, i Tage 
de cinquante-trois ans. 

I.e conite Gerard de Contades descendait du marechal de 
Contades, dont le noni est attache glorieusenient a nos canipagnes 
d'Outre-Rliin, pendant le regne de Louis XV et qui tut gouver- 
neur de Strasbourg; une des principales promenades de cette 
ville a meme conserve son nom. Sa mere^ la marquise de Con- 
tades, descendait de la taniille Desson de Saint-Aignan ; elle lui 
conununiqua, des Tenlance, un vit amour pour son pays natal, 
atl'ection que notre collegue allirma jusqu'a ses derniers moments ; 
il leprouva, du reste, en delaiss;int son beau domaine de TAnjou, 
pour venir resider dans son manoir plus modestc de Saint-Mau- 
ricc-du-Desert. 

Un 1870, il s'engageait a Tage de vingt-quatre ans, et laisait 
la campagne iVanco-allemande, comme olficicr d'ordonnance du 
general de Malherbe. 



NECROLOGIH 1 23 



Rentre dans la vie privce, il se livra a la miisique et aux 
lettres; ilpublia qiielques romances, qui curont un certain succcs 
et une ^tude consacree a Cyrano de Bcrgerac. Aprcs avoir donnc 
quelques articles aux journaux, son gout pour Ics etudes histo- 
riques s'accusait ; il donna alors des Portraits et Fantaisics^ consacrcs 
a des personnages de la region ornaise, oii la note melancolique 
et narquoise parait dominer. 

Vers cette cpoque, il s'occupa de prehistorique; en 1886, il 
consacra une etude aux Monuments megalithiques de JoiiC'dii-Bois ; 
il d<icrivit le premier les dolmens de la Pierre-an-Loitp ct de la 
Grandiere, ainsi que Ic menhir des Outres. 

L'ann^e suivantc, il publiait Passais et ses monuments megali- 
ihiqucSy avec le dolmen de la Table-au-Diable et le menJrir du 
Perron^ qu'il indiqua pour la premiere fois; ccs etudes archcolo- 
giques sont accompagnees de notes historiques, qui les encadrent 
avantagcusement. 

Nous ne saurions oublier que notre coUegue fouilla ct degagca, 
en 1880, la belle allee couverte de la Grot ie des Fees, a la Sauvagere ; 
elle mesure 14^70; c'cst un des plus jolis monuments a cloison 
de la France. Nous en avions propose Tachat a la Commission 
des monuments migalithiques ; mais la mort de M. G. de Mor- 
tillet, qui en itait president et ensuite celle de M. Ph. Salmon, 
puis celle de M. de Contades, pourront bien retarder cct achat, 
qui se fut foit dans d'excellentes conditions. 

Ayant reconnu dans le voisinage une autre allie couverte, 
nous devions Texplorer ensemble. M. de Contades dcvait acquerir 
le terrain, en meme temps que cclui de la Grolte des Fees ; ces 
projets vont subir un retard, si toutefois ils peuvent rdussir ; car 
notre collogue seul aurait pu faire cet achat avantageusement. 

Avec M. de la Sicotiere, il provoqua la fondation de la Socic^te 
historique et archeologique de TOrne, dont les bulletins ren- 
fcrment presque chaque annee ses travaux historiques. Nous y 
trouvons successivement une biographic de la baronne de Lougue, 
Catherine d'Harcourt; Termitage de la H^raudierc; le passage 
de Moliere au chateau dc la Ferriere; Balziic, alen<;onnais; une 
histoire de la maison dc Boisdeffrc et de nombreuses etudes que 
Ton retrouvera mentionnees dans la bibliographic sommaire que 
nous avons redigee, en attendant celle que MM. J. Appert et 
W. Challemel doivent publier prochainement. Ses a*uvres sont 
charmanics, Tesprit et la grace se disputcnt a I'erudition, ils 



1 



I 2-1 MX.Il.Tl. NORMaNDK D etudes PREHISTORIQjL'ES 

jH)riLMU rcmprciiitc d'lin i^cntilhomnie el d'un ccrivain Jc race. 

A line timiJiie rcelle que Ton pouvait prendre pour dc la 
tVoideiir ou du dedain se ji)i^nail unc reserve dont il se separaii 
rarement. 

SeN bioi^raphies cantonales publiees sous le nom modesie 
d^Essais nom pu eire lerminees : Tauteur revait de les completer 
par un divTtioiniaire topo»;raphiquc du pays. II conservaii ce 
travail pour ses vieu\ jours, escomptant les longues hcures dc 
reclusion quMl auraii a passer dans le silence de son logis de pre- 
dilection, lorsque Tage atVaiblirait ses forces. 

Que de pages delicieuses seraient encore sorties du vieux 
manoir, ou les souvenirs inediis s'entassaient en foule avec les 
editions rares, et dont il avait tait sa principalc residence. 

I/hisiv)ire locale eiait devenue pour M. dc Contades Tune des 
prev>ccupations de son esprit. 

Xoninie \ ice-president, des la fondation de la Societe histo- 
rique de Tc'^rne, il devint secretaire general, en 1889. II se 
distingua encoie dans ces tonctions, par des rapports tr6s cHudies 
et veniarques. II collaborait en outre a d autres rccueils, publies 
|ur des societLs savantes ; notamment a celui de la Societe des 
Antiquaires de XornuuKlie, dont il kit ledirecteur, et a la Revue 
norniande et percheronne, a laquelle il donna des etudes sur la 
(,V»i).v.///'/i77V et Vl:fnii;f\Uiofiy des portraits, des etudes sportives, 
qui lui donnerent une autorite indiscutable et lui valurent d'etre 
elu a la presidence de la Societe historique de TOrne, en 1895. 

(A)nune son inandat expirait, se sentant deja souffrant, il 
voulut se retirer, niais il dut ceder aux sollicitations de ses 
confreres. 

Une premiere operation, subie au mois d'avril 1898, parut 
einayer les progres du nial. Pendant Tete, il presida encore les 
fetes charitables qu'il avait fondees, a Bagnoles, quelques annees 
auparavant. 

Le mieux n'avait ete qu'apparent ; il reagit encore et a force 
d'energie, il put presider Tinauguration du monument du poi^te 
G. Le Vavasseur, son ami. 

Quelques jours apres, il se decidait a tenter la seule chance de 
guerison qui lui restat ; il survccut encore h, cette grave operation 
et iit meme, peu de temps apres, un voyage en Italie ; mais il dut 
rcvenir precipitamment de Naples. 

A partir de fevrier 1899, son itat s'aggrava, et au mois de 



NfeCROLOGIE 125 

juin, il quittait Paris pour terminer ses derniers jours dans son 
manoir de Saint-Maurice, qu'il affectionnait tant. 

Apres avoir eu un instant d'espoir, il vit que ses jours etaient 
comptes; avec un calme et une resignation rares, il prit soin 
d'assurer la continuation deccrtainesoeuvrescharitables, connucs 
de lui seul; car chez lui, la charitt* 6tait une vertu de famille. 

Ses dernieres paroles pleines de resignation furent : « Oh ! 
que c'est long, cette agonie qui ne veut pas finir ». II s^eteignit 
en appelant un des siens et laissant i tous le sublime enseignement 
d'une vie laborieuse et d'une mort admirable. 

Bibliographic des ouvrages de M. de Contades, — Journal d'un 
fourrier de Tarmce de Condc, Jacques du Thiboult du Puisect, 
1882. — Memoire sur le prieurc de la Ferte-Mace, 1883. — 
Rasnes, 1884. — Ex libris normands, 1884. — Souvenirs du 
comte de Contades, 1885. — Trois Icttrcs de Nicolas Vauquelin, 
sicurdes Yvetaux, 1886. — Armand Malitourne, 1886. — Monu- 
ments m^galithiques de Joue-du-Bois, 1886. — Passais et ses 
monuments megalithiques, 1887. — Portraits et fantaisies, 1887. 

— La Chaux, 1888. — A Monsieur de la Sicoticre. Souvenir, 
1890. — Rapport sur Ics travaux de la Socicte historique et 
archeologique deTOrne, en 1890, 1891, 1892, 1893, 1894, 1895. 

— Emigrcrs et Chouans, 1893 ^^ ^895. — Jeanne d'Arc, par 
Thomas de Quincy, traduction prec6dce d'une etude, 1891. — 
Discours de Tinauguration du bustc de G. Le Vavasseur, 1898. 

— Ess;iis, dans la Revue normatide et percheronne, de M. L. Dubois. 

— La Croix du Fresne ; le Frere de la Rose-Croix ; les Attelages 
d'autrefois ; Meniljean ; les Yvetaux et la maison de Vauquelin ; 
Ic portrait du marquis de Gramby ; les Livres et les voitures. 

L. COUTIL. 



M. Parmentier 

La fin de Fannie 1899, qui a amene tant de deuils pr&ipit^s, 
n'a pas epargne notre Society ; nous avons encore eu la douleur 
d'apprendre le d^cesde M. Parmentier, entrepreneur de construc- 
tions, aux Thilliers (Eure). 



* . J" 



126 SiK.ILTh NORMAKDK o'tTUDES Pr£hISTORIQ.CES 

Xotrc coiR'-^uc occupait Ics quclqucs loisirs du Jimanche, en 
.illain dans Ics champs chcrclicr Jcs silex tra\"ailles. Plusicurs 
lois, il rciura cluz lui avcc dc fort belles pieces^ notammeni un 

• 

coruiii jour; avcc line ires belle hache polie de 27 a 28 cenU' 
metres dc K>ni;iieiir, irouvee aux environs de Veslv ; d'autt^ 
instruments aiissi interessant:; furent donnes par lui a M. Mich^^' 
des Andclys. Nous possedons des silex et unc haclie de bror^^' 
d'I:ra,i;ny, v]ui prt)viennent de s;i collection. 

Xotrc collci»ue avail explore quelques sepultures franques, -- 
triai;c des Y'lw/vy, pres \'esly ; il se propos;iit de continucr 
rcchcrchcs ci dc fouillcr une villa romaine, lorsqu'il fut enle 
dans la force dc Taiic, Ic 27 decembre 1899. 

Cciic tin si rapide nous a prives encore d*un collaboraieur q 
iravaillaii modcstcmcni, mais apportait neanmoins son trib 
d\lloris a Tivuvrc scicniifique que nous poursuivons depuis u 
di/ainc d'annccs. 

L. COUTIL. 



M. Fill I.I PPH Salmon 



I/anthropoK\i;ic prchistorique a etc do nouveau frappee, bien 
crucllcmcni, en la pcrsonne dc M. Philippe Salmon, enleve le 
17 IcNiicr 1900, a Tat^e de soixante-seize ans. 

Des la londation dc notre Socieie, il avait offert plusicurs de 
scs ouvrai»es pour notre biblioiheque et depuis, presque chaque 
annce, il nous adrcssait scs nouvelles publications, parmi Icsquelles 
niHis ciicrons : Ic Dicthmtiain iirc})6}lo^ii]uc de VYo^ine, paru en 
I1S7S, el le Dictionnaite palethnologique Je FAubCy en 1882. 

Depuis ccite cpoque, il publia dc nombreuses monographies 
dans VUommt', Ics Mitimaux, la RrL't4e de VEcole, les Bulletins de 
r.lssikiiitioN J) iif!(,'inse pour V avanccmcnt des sciences^ ou parurent : 
ks Monuments mtiuilithii/ucs acquis par FEtat. Le grand menhir de 
Loikmariaker (1885); la Fabrication des pierres a jeu en France 
(1885). 

I/anncc suivante, il publia une classification : Age d:: la pierre 
ouvree. Pcriode neolitbique, division en trois epajues, 011 il introduisit 
deux appellations nouvelles, A- Campignien et le Carnaceen. 

Hn 1S89, il donna avcc le D^ Picatier, V Yonne prehis tori que 
'Age de la pier re a F Exposition universelle de Paris, 1889. 



et 1 



NECROLOGIK 1 27 

JLlnditstrie, Fart ei les races hiittiaines prehistoriques ;\qs nonibrcuscs 
planches sont dues a M. A. de Mortillet. 

II completn ce travail, en 1891, par sa Division imhiStrieUe de 
In periode paleoliibiquc qualernaire el de la periode tieolilhiqne, suivie 
iJ e ses Exposes vUthodiques, ou se rctrouvent la pliipart des planches 
^Jitees, en 1889. 

Un de ses meilleurs ouvragcs parut, en 1896, sous le titre de 
JDeuombrement et types des crdues veolithiques de la Gnule ; c est un 
c^xpose concis et tres consciencieux; du reste, la concision ct la 
methode etaient les qualites doniinantes de Philippe Salmon ; elles 
jr^rovenaient de son ancienne profession ; elles avaient ete j ustement 
i."xppreciees de ses anciens confreres, qui le nomnierent secretaire 
^^encral du Comite des Notaires. 

En 1896, il resuma revolution de VEeoIe d\4nlhropologie, depuis 

^e^a fondation en 1S75, jusqu\\ cette date; il s'occupait aussi, tres 

i-ictiveinent, de la Revue de rEcole d' Anthropologic^ a laquelle il 

^Jonna : V Anthropologic an Congrcs de Saint-Eticnne, puis VAnthro- 

pologie an Congres de Bonlogne-sur-Mer. 

L*an dernier, il fit reprendre des fouilles dans un fond de 
cabane, voisin de ceux que M. de Morgan avait explor<^s i Gim- 
pigny-sur-Bresle (Seine-Inferieure). II a donne avec MM. d Ault 
du Mesnil et Capitan, le resultat de ses recherches sous le titre : 
le Campignien^ fouille d'ltn fond dc cahane an Campigny. 

II avait succede, comme president de la Commission des 
monuments m^galithiques, a M. G. de Mortillet, mais il eut a 
peine le temps de diriger ses travaux ; toutefois, comme vice- 
president, il avait rendu de grands services ;\ ce Comite, en 
provoquant et en negociant I'achat des monuments de Carnac. 

Jusqu'a sa derniere heure, M. Salmon se devoua ;\ I'archeo- 
logie prehistoriqueet par un pieux sentiment, il a institue TAsso- 
ciation pour Tenseignement des sciences anthropologiques sa 
legataire universelle, voulant ainsi lui assurer I'existence. « Le 
present don, a-t-il dit dans son testament, a pour but Tentretien 
et le developpement de TEcole d'Anthropologie dc Paris, dont 
j'ai rhonneur d'etre le sous-directeur ». 

Telles furent les dernieres decisions de cet homme de bien, 
qui a voulu donner, jusqu'a la fin, Texemple de son devouement 
a la science. 

L. COUTIL. 



liS MH.li.Ti; NORMANDE d' ETUDES PRtHISTORIQ.UES 



1'K(,)(;K.\.MMH DFS DIFFfiREXTS COURS 



A\A\r iHAri 



MX SCIKNCKS ANTHROPOLOGIQUES 



KCOI.K 1)U I-OLVRE 

Dix-huiiicnie annee (iSp^-i^oo) 

Aki.mi.oi.oi.ii: national!:. — M. Alexandre Bertrand, membrc de 
rinsiiiut, coiiscrvaiciirdii miiscedc Saint-Germain, />r(yj'j.fr//r; 
M. Salomon Rcinach , conscrvatcur-adjoint du musee de 
Saini-CJcrmain, projt'sscur suppliauly traitera des religions 
populaircs, en pariiciilier de eelles de la Gaule, tous les ven- 
dredi.s, a lo heures i 2 du matin. La premiere le^on aura 
lieu le vendredi 8 decembre. 

Arcmkim 0(.n: orii:ntai.i: i:t ChRAMiQiE ancienne. — M. Heuzey, 
membre de Tlnstitut, conservateur des antiquities orientales 
etde la ceramique antique, projcsseitr ; M. E. Pettier, conser- 
v.iteur-adjoint des antiquitJs orientales et de la ceramique 
antique, proftsseur suppUaut, etudiera les terres cuites de 
Tanagre, les origines, le sens et la destination, le d^veloppe- 
ment plasiique de ces figurines, tous les mercredis,tt 5 heures. 
I.a premiere le»;on aura lieu le mercredi 6 dicembre. 

Archholo(iik hCiYiMiKNNi:. — M. Pierret, conservateur des anti- 
quites egyptiennes, professeur, continuera ;\ etudier les grands 
monuments du museedu Louvre, tous les mardis, ;\ 10 heures 
et demic du matin. La premiere k\-on aura lieu le niardi 
5 decembre. 

Di-MOTiauE, Com:, Droit egvptien. — M. E. Revillout, conser- 
vateur-adjoint desantlquites egyptienncs, professeur, Les cours 
commenceront le lundi 4, mardi 12 et samedi 16 d«icembre. 



PROGRAMME DES COURS 1 29 

Epigraphie orientale. — M. Ledrain, conservateur-adjoint des 
antiquit^s orientales, professeur, « Epigraphie assyrienne ». 
Inscriptions de la collection Sarzec, tons les jeudis, a 5 heures 
du soir. La premiere le^on aura lieu le jeudi 7 d^cembre. 

Epigraphie PHfeNiciENNE et ARAMtENNi:. — Inscriptions ara- 
mdennes du Louvre, i partir du vendredi 8 dicenibre. 



MusfeuM d'Histoire katurelle 

(Annie 18^^-1900) 

CouRs d'Anthkopologie. — M. E. T. Hamy, professeur, membre 
de rinstitut, commencera ce cours le mardi 20 mars 1900, i 
3 heures, dans Tamphith^atre des nouvelles galeries, rue de 
Buffon, n° 2, et le continuera les samedis et mardis suivants, 
^ la meme heure. 

Les le(;ons de cette ann^e seront consacries a T^tude de 
TEurope. Le cours sera complete par des conferences qui 
auront lieu les jeudis, ^ 3 heures, dans le laboratoire d'Anthro- 
pologie, rue de Buflfon, n° 61. 

Cours de Geologie. — M. Stanislas Meunier, professeur. — Le 
professeur exposera I'histoire des idees relatives a Torigine des 
principales categories de formations geologiqucs. Ce cours 
aura lieu les mardis et samedis, Ji 5 heures, dans Tamphi- 
th^atre de la galerie de Min^ralogie, pendant le semestre 
d'etc. II sera complete par des excursions geologiqucs annon- 
c^es par des affiches sp^ciales. 

Cours de MixfeRALOGiE. — M. A. Lacroix, professeur, commen- 
cera ce cours le 3 novembre 1899, i 3 heures, dans Pamphi- 
theatre de la galerie de Min^ralogie et le continuera les 
mercredis et vendredis suivants, i la mfime heure. 

Le professeur etudiera, au point devue de leurs propriit^s 
physiques et chimiques, de leur gisement, de leur role gcolo- 
gique et de leur synthase, les min^raux appartenant aux 
groupes des sulfates, des phosphates, etc., en insisMnt sur 
ceux qui se rencontrent en France et dans les colonies fran- 
Raises. 



• ..- . M 



I JO ?^x::ete XORUAXDE detudes PREHISTORiaUeS 

Des corfcrirr.c-js >::r li composition mineralogique et V3. 
structure Jo rcN::v--s cfjpiives et des rivhes sedimenta'^^'^'' 
:rc:an:or?:y!jj.s, .;L:ror:t licj au iahoratoirc de Mineralog.^^ 
rjc dc B^nor:, r. 6i, !c> lundis, a lo hciirts du mat ^ "^ 
a par::r d j 6 r.oveni'?re. 

CoLRs DK ZooDXiiK yh'KniiftTts it Oisijux . — M. Milnc 
wards, prcussr.iry ir.cr^ibrc dc I'Insiitut, ccmmenccra ce coi 
Ic vcr.drcdi 2 \\\?,t^ i^chd. a 2 heurcs. Le prot'csseur traitj 
de i'hi>:oirc dcb :ria:iimi:crc> a j point dc vuc de leur orgar'' 
sa::on, dc Iciir c!->sitication ct de Iciir distribution gcogi 
phique. 

Lcs Iccons auront lieu les mercredis et vendredis, a 
heures et le> lundis, a lo heures, dans la salle des cours de 
galerie de Zoologic, elles seront completees par des confCr'- 
rences faites dans lcs galcries ou dans la menagerie, a dc:=^ 
jours et heures qui seront indiques par des affiches speciales- 

CouRS DE Paleontologie. — M. Gaudry, membre de Tlnstitut, 
professeur ; M. Marcellin Boule, docteur es-sciences, professeur 
intenncdiaire, commcnccra ce cours le mercredi 7 mars 1900, 
a 3 heures et demie, et le continuera le vendredi et le mer- 
credi de chaque semainc, a la meme heure. 

Ce cours aura pour objet la Paleontologie de la France et 
particulierement Tetudedes fossiles du plateau central. — Les 
lecons seront taitesdans I'amphitheatre des nouvclles galeries, 
rue de Buffon, n^' 2. Des le«;ons complementaires serort 
donnees les lundis dans la g.ilcrie de Paleontologie. 



Cours di: l'Ecoli: d'Akthropologie 

15, rue Je rncolc Jc Mcdeciiic 

Anthropologie PRfenisTORiQUE. ~ M. Capitan. - Les bases des 
Etudes prehistoriques : stratigraphie, pitrographie, paleonto- 
logie, industrie. Le lundi, ;\ 4 heures. 

Anthropologie zoologique. — M. P.-G. Mahoudeau. — 



PROGRAMME DES COURS I3I 

L'origine de I'homme (troisitme partie). La gin^alogie des 
hominiens. Le liindi, h 5 heures. 

Ethnographie et LiNGUisTiauE. — M. Andr6 Lefevre. — For- 
mation et d^veloppement de la langue et de la nation fran^ises 
aux XIII* et XIV* si^cles. Le mardi, h 4 heures. 

Ethnologie. — M. Georges Herv6. — Ethnologic de TEurope : 
1° Les Basques (suite), 2° L'Alsace. Le mardi, b. 5 heures. 

Technologie ETHNOGRAPHiciUE. — M. Adrien de Mortillet. — 
Les procid^s industriels des peuples primitifs anciens et 
modernes. Le mercredi, i 4 heures. 

Anthropologie BiOLOGiauE. — M. J.-V. Laborde. — Les 
sensations et les sens spiciaux dans Icurs rapports avec les 
fonctions intellectuellcs et instinctives (suite) : le sens de 
Taudition, de Tespace et de Torientation. Les canaux semi- 
circulaires et leur fonction ; anthropogenic et Evolution. Le 
mercredi, i 3 heures. 

GfeoGRAPHiE ANTHROPOLOGiauE. — M. Franz Schradcr. — 
L'humanit6 devant les grands phenomenes terrestres. Le 
vendredi, h 4 heures. 

Anthropologie physiologique. — M. L. Manouvrier. — 
Anthropologie sexuelle (anatomic et physiologic). Le vendredi, 
a 5 heures. 

SociOLOGiE (Histoire des civilisations), — M. Ch. Letourneau. — 
La condition des femmcsdans les diverses races et civilisations. 
Le samedi, h 4 heures. 

Conferences de linguistique et d'ethnographie. — M. Paul 
Regnaud. — Les origines de la civilisation indo-europeenne. 
Le samedi, i 5 heures. 



CouRS d' Anthropologie de l'Hotel-de-Ville de Paris 

M. le D' Verncau a commence son cours le mercredi 18 octobre 
1899 et I'a continue les samedis et mercrcdis suivants. Les 
lemons ont eu lieu h 8 heures et demie du soir, dans la salle 
des Prevots, a rHotcl-de-Ville. 

Le professcur a trait^ cette annee des principales races humaines^ 






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2^ '0- rmb't. — M. A. FrvcHEi : Les j>clcr:r-L£cs hir.Jous du 

^ ^»> to-. »•*•.. • 

3 Jcrtmrr.:. — M. E. Dzyr.Kiz.^ : Notes sur I'lrt e: Ics jr:i<:cs 

lo iiccc-mbrc. — M. E. Giivft : Lc? coIo-iwS lie rancienne 
H^yptc. 

17 dcccmbrc. — M. M. G-^uk.wt : La religion en G^ree, ses 
princi pales I'ornics. son JcVLloppement. 

24 dtcembre. — M. df. Milloil : La condition de la tcmmc 
dans rindc ancici^.ne. La rL-mnie dans la litteraturc et au 
theatre. 

14 j.mvicr. — M. E. Dhshayks : Notes sur les ciscleurs, les 
laquenrs, les sculpteiirs dc Netzkes. 

21 Janvier. — M. de Milloui: : Comment s'est fonde le pouvoir 
temporel des Dalai-Lima. 

28 Janvier. — M. Deshayks : Les estampes dii musee Guiiiiet. 
Les acteurs. 

^ fevrier. — M. L.ai-ave: Leculte isiaquc d'apr^s les monuments. 

rr ftvricr. — M. dh Milloue : La tradition historique et la 
mythologie dans les poemesepiquesdeTInde. (Le ramayana). 

r8 fevrier. — M. Ph. Berger : La religion carthaginoise, d'aprt^s 
les monuments. 

25 levrier. -- M. E. Dkshayes : Les estampes du musee Guimct. 
(Les G)urtisanes). 

4 mars. — M. S. Rhinach : De Torigine des priires pour les 
morts. 



PROGRAMME DES COURS 133 

1 1 mars. — M. de MiLLOufe : La tradition historique et la mytho- 
logie dans les poemes ^piques de Tlnde. Le mahabharasa. 

1 8 mars. — M. Pottier : Les terres cuites de Tanagra. 

25 mars. — M. Babelon : Le cam^e dans la parure et le luxe 
des temps anciens. 

I" avril. — M. Deshayes : Les estampes du mus^e Guimet. 
(Sujets divers). 

8 avril. — M. E. Guimet : Les philosophes de la Chine. 






SITUATION FINANdfeRE 



DE LA SOCIETE NORMAXDE D^fexUDES PRfeHISTORIQUES 



Recettes : 

En caisse le 31 mars 1899 Fr. 933 

Veme de bulletins 65 5 

Cotisations cncaissces : * 

Exercice 1898- 1899. . . . Fr. 30 »>► 

» 1 899-1900 725 ^^ 

^ 1900-1901 165 »» 920 *» 

Intercts de Lx Caisse d'^pargne (31 die. 1899) . . 25 80 

Recettes diverses 59 5^ 

Fr. 2.004 02 

Depenses : 

Factures Izambert, imprimeur Fr. 617 50 

Factures diverses pour tirage de planches 220 80 

Frais de poste et de banque 21 10 

Gratifications et frais divers 21 95 

Fspeccs en caisse et ;\ la Giisse d'epargne 1. 122 67 

Fr. 2.004 02 
Rouen, Ic 31 mars 1900. 

Le TresorUr. 

Louis Deglatigny. 

Km, Lt President : 
L. COUTIL. 



LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIIiT^ 



MEMBRES d'hONNEUR 



Cartailhac, r^dacteur de la Revue V Anthropologies 5, rue 

de la Chainc, Toulouse. 
Gaudry, membre de Tlnstitut, profcsscur de Pal6ontologie 

au Museum, 7 hiSy rue des Sainis-Pcres, Paris. 
Hamy, membre de Tlnstitut, professeur d'Anthropologie 

au Museum, directeur du Mus^e d'Ethnographie du 

Trocad^ro, au laboratoire d*Anthropologie, Mus6um 

d*histoirc naturellc, Paris. 



BUREAU 

MM. CouTiL, President ; 

r^ ' . Vice-Presidents : 

Ferray, I 

DE Vesly, Secretaire ; 

Izambert, Secretaire-Adjoint et Archiviste ; 

Deglatigny, Tresoricr. 



COXSEIL d'aDMINISTR.\TION 



MM. Vedie ; 

FORTIN ; 



MM. Chedeville; 
Plais.\nce. 



comite de publicite 

MM. COCTIL, xMoNTIER, FoRTlN, ChEDEVILLE, RoMAIN. 

MEMBRES 

[. dWcy, 40, boulevard Maleshcrbes, Paris. 

AxGE rard, notaire, Prc\sident dc la Societti d'Etudes di verses, 

rue du Quai, Louviers. 
d'Ault du Mesnil, conscrvatcur du Musee, President de 

la Commission des monuments m^galithiques i, rue 

de TEauctte, Abbeville. 
Bachelay, E., agriculteur a Bremontier-Mcrval, par Gour- 

nay-en-Bray (Seine-Inferieure). 



-■=1 



136 SOCliTE XORMANDE d' ETUDES PREHISTORiaUES 

MM. Benxer, C, conseiller d'arrondissement, rue de Blainville, 

5, et rue Pouchet, 18, Rouen. 
Bigot, professeur agr^gc* a la Faculte des sciences, 113, 

rue de Geole, Caen. 
BouLE, M., assistant de pal^ontologie au Museum, 57, rue 

Cuvier, Paris. 
BouRY (Comte de), conseiller g6n<5ral, chateau d'Amfre- 

ville-la-Campagne (Eure), et i Rouen, 12, rue Beffroi. 
Bras«^eur, conductcur der. ponts et chaussees k Gournay- 

en-Bray. 
Brunon (D*^), directeur de I'Ecole de m6decinc, i, rue de 

THopital, Rouen. 
BuzoT (F61ix), Saint-Saens. 
Cahaingt, professeur au lycee, Le Havre. 
Cahen, a., 36, rue du Grand-Croissant, Le Havre. 
Carre, Manneville-sur-Risle (Eure). 
Chassakt, conservateur du Musee, Evreux. 
Chauvet, notaire^ President de la Societ6 archeologique 

de la Charentc, Ruffec (Charcnte). 
Chedeville^ chef de service des lignes de TEure, Pacy-sur- 

Eure. 
Collin, E., correspondant de I'Ecole d*Anthropologie, 30, 

rue Saint Marc, Paris. 
CoNTADES (Comte dc), President de la Soci^tehistoriquc et 

archeologique dc rOrnc, St-Maurice-du-Desert (Ornc). 
Costard, artiste pcintre, Verson (Calvados). 
CouTiL, membre du Comit6 des Travaux historiques et 

de la Commission des monuments megalith iques, Ics 

Andelys (Eure). 
Damiens, 32, rue Vilaino, Evreux. 
Dechervois, H., conseiller d'arrondissement. Conches. 
Deglatigny, negociant, rue Blaise-Pascal, 11, Rouen. 
Delcroix, v., entrepreneur de travaux publics, Pont- 

TEveque. 
Deschamps, instituteur a Conde-sur-Rislc (Eure) 
Deslandres, E., Verneuil (Eure). 
Desloges, Rugles (Eure). 
DoBiGNY, les Andelys (Eure). 
DoLLi'US, President de la Societe geologique de France, 

45, rue Chabrol, Paris, 



MM. DouviLLK, E., a Salvertc, par le Gros-Theil. 

DuBL's, ^conome de rHosplce, rue Gustave Flaubert, Le 

Havre. 
DucLOS, insiituteur, Campigny (Eure). 
Ferray, conseiller general, Evreux. 
FoRTiN, R., President de la Societd des Amis des Sciences 

naturelles de Rouen, 24, rue du Pre, Rouen. 
FoucAKiER, A., receveur d'enregistrement, i Saint-Andrd 

(Eure). 
FouQUE, instituteur, Neaufles, par Gisors (Eure). 
FoucHER, fabricant d'orgues, 17-19, rue de la V^ga, 

Paris. 
Fouju, G., menibre de TEcole d'Anthropologie, corres- 

pondant de la Commission des monuments ni6gali- 

thiques, 33, rue de Rivoli, Paris. 
FouauET, C., deputd, 161, boulevard Haussmann, Paris. 
Gadeau de Kerville, H., homme de sciences, 7, rue 

Dupont, Rouen. 
Gallerand, instituteur, Plessis-Sainte-Opportune. 
GiRAUx, L., 22, rue Saint-Blaise, Paris. 
GossART, architecte ddpartemcntal, Evreux. 
GossELiK, 20, route du Havre, h Bolbec. 
GoujoN, P., Notre-Dame-du-Vaudreuil (Eure). 
Gratry (I'abb^), cure de Notre-Dame-de-la-Place, S6es. 
GuEVEL, pharmacien, Houdan (Seine-et-Oise). 
HoMMAis (D'), ni^dccin de THopital, S^es. 
IsAMBARD (D'), d6put6, Pacy-sur-Eurc. 
IzAMBERT, imprimeur-editeur, Louviers (Eure). 
Laine, instituteur a Pont-Audemer (Eure). 
Le Breton, conservateur des Musses d*antiquites, de cera- 

mique et de peinture, rue Thiers, 25 b, Rouen. 
Lecceur, manufacturier a Evreux. 
LECoa(D'), cure de Guiseniers (Eure). 
Le Marchand (Augustin), ingcnicur-constructeur, les 

Chartreux, Petit-Quevilly, pres Rouen. 
Lennier, conservateur du Museum dMiistoire naturelle et 

President de la Societe geologique de Normandie, Le 

Havre. 
Lerenard-Lavallee, juge au Tribunal civil, Bernay. 
Leroux, R., banquier ;\ Saint-Andr^ (Eure). 



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Ml I- .ir l>' , .ri|/;:r.: ;. E r_-*., 
I' . ., . I. , '!•' jiii!r, TMcMi.^rc li: . 1 >:.:-:. ? :, '-; .. -.:r-: _:, 

I'll I .. It ,1 ( i\ ,iir\ I'-iTc . 
I'll Ml . .Ill- II 11 in.i::i .ir.i*, j<i'rc-7^::iir.: >:j .j. C'T.":: i?.:: 

ih . imiMiiiiHii!'. inL";>;.iI;tIii^!.:c"i. K-.r.:*.:':'. Ar«;r.:;.^- . 
I'l -.1 .\- M I '»ii Mill' r (I'arrcjnJiNScrr.w-:::. -iir^- •!;. L\^r." '..^-- 

i li iiM|>ii',iiV. S.iint AiiJrc. 
' Ml ' 'ii II 1 1 , I. . l'iHii-S,iint-Picrrc Eurc . 
' )i I .'.1. \'.. ill- I.I (".iiinMiissiiiii dcs :nonu:r.L:::s Kojv:::m:-. 

Miiiil.inti 'I 'J 1 1 1' J. 

I' I '.Ml I'. ,/. nil ( h.irir.iiiic, Mvrcux. 
Ki\M'i. 1... nr.iiiiitinr .i l\>iU-dc-rArchc «Eurc». 
IwiMM-., ( OIK -.)M>ihl.iiit lie rc'colc d'Aiiiliropolji^ie, 54, rue 
( iiiilli tii.iiil, \x I l.ivif iScinc-Iiilcricurc;. 

Km '.'.II, (J . |»ii»|)iu'i.iiii" aiix CJrandcs-Vcntcs. 
Uoi!\ii , (; , ,,S, ijii.ii Ali-x.iiidrc III, Cherbourg. 
Sanami , I'] , '^M. iiir lU" l.i MaillcTiivc, Lc Havre. 
Sum KOI i|uli'.'. iii-;'.oci.int, S.niU-Andrc 'Eurc). 
TiUNiMiN, nil' ilu ( .'iii'licr. S.iint-Sacns (Scinc-Inlcricurc. 
'ruDiirx, vill.i ill". I luts, S.iinic-Adrcssc. 
V'aim II , I.., .xyswx vouT d'.irroiidisscmcnt, Font-rEvcqiie 
id.ilv.idosi. 

Vauvi.i., L., prok-sseur d'arhoriculturc i Clamnrt. 
Vi'-.Dii:, 2.|, place dii Marclie-Neur, Evreux. 



r= 



LISTE DES .AEMBRES 1 39 

VtoY, A., fabricant de courroies, place du Square du 

Champ-de-Mars, Louviers. 
Vesly (de), architecte, de la Commission des antiquit6s de 

la Seine-Infiirieure, 21, rue des Faulx, Rouen. 
VoisiN, A., antiquaire, secretaire de la Soci6t6 historique 

et archtologique de Cherbourg, r6, rue des Fossfe, 

Cherbourg. 



1 



L 



TABLl: DliS GRAVURhS 



Pages 

J^jcts cn bronze trouves a Gonfreville-rOrcher, prcs 
Harfleur (Seiiie-Inferieure), recueillis i differentes 
^poques par M. Toutain-Mazeville. Notice descrip- 
tive, par A. Dubiis. 

ianchc I. — Trouvailles de Gonfreville-rOrcher. ... 33 
» II. — » » .... 34 

» ni. — » » .... 36 

:tude sur la prehension des silex tailR^s de T^poque 
neolithique, par G. Morel. 

linche I. — Ciseaux n^olithiques 51 

)) II. — » 58 

» in. — » 67 

» IV. — » 74 

'age dii bronze en Normandie. — 11. D^partement de 
la Seine-Inferieure, par L. Coutil. 

lanche I bis, — Epees et poignards du d^pariement de 

la Seinc-Infericure 84 

» II his, — Cachette de fondeur de Deville-l^s- 

Rouen 86 

» in bis. — Cachette de fondeur de Deville-l^s- 

Rouen 88 

» IV bis. — Bracelets en bronze et en or ; ^pees et 

bouterolles de la Normandie 114 





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a.1 



TABLE G£n£RALE 

DES MATIERES 

CONTENUES DANS LE BULLETIN 



Pages 



Resume des seances et des excursions r a 20 

Decouverte d'unc nouvelle station prehistorique, a 
Biville, canton de Beaumont-Hague (Manche), par 

A. Voisin 21-23 

Notes d*arch6ologie prehistorique sur le departement 

de la Manche, par A. Voisin 24-27 

Note sur mes silex taill6s au musee du Vieux-Honfleur, 

par G. Romain 28-31 

Objets en bronze trouves i differentes cpoques i Gon- 
freville-rOrcher, pres Harfleur (Seine-Inferieure), 
recueillis par M. Toutain-Mazeville, notice des- 
criptive, par A. Dubus 3-~36 

Exposition historique et archcologique de Cherbourg, 

par L. Coutil 37-4^ 

Etude de la prehension des silex lailles de I'epoque 

neolithique, par G. Morel 41-80 

L'age du bronze en Normandie, departement de la 

Seine-Inferieure, par L. Coutil 81-116 

Presentation de silex neolithiqucs, fliite a la seance de 
la Societe normande d'Etudes prehistoriques, tenue 
a Rouen, le 25 fevrier 1900, par L. Quenouille. . 117-119 

Necrologie 120-127 

Programme des Cours de I'Ecole d'Anthropologie. . . 128 

Cours de I'Ecole du Louvre 128-129 

» du Museum d'Histoire naturelle 129-130 

» de TEcoIe d'Anthropologie 1 30-131 

» d'Anthropologie de rH6tcl-de-Ville de Paris. . 131-132 

» du Musee Guimet 132-133 

Situation financiere de la Societe 134 

Liste des mem bres de la Societe 135-139 

Table des gravurcs 141 



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BULLETIN 



DE LA 



socii-t£ NORMANDE D'CTUDES pri-historiques 



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BULLETIN 



DE LA 



SOClfiTfi NORMANDE 



D'ETUDES PREHISTORIQUES 



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TOME VIU. — ANNfiE 1900 



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LOUVIERS 

IMPRIMERIE EUG. IZAMBERT, RUE DU MATREY 

1901 



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R£SUM£ DES SfiANCES 



RfeuNioN A Rouen, le 25 FfevRiER 1900 

Le Dimanche 25 Fivrier 1900, la Soci6t6 normande d'Etudes 
pr^historiques s'est r^unie i Rouen, en Thotel des Sociitfa 
savantes, rue Saint-L6. 

La stance a M ouverte, vers 10 heures du matin par 
M. Montier, president enexercice. Yassistaient : MM. Ch6deville, 
Coutil, Deglatigny, Desloges, Dubus, Ferray, Fortin, Fouju, 
Izambert, Morel, Plaisance, Romain, Quesni, Quenouille et 
Lton de Vesly, secretaire. 

M. Coutil demande la parole pour exposer le projet du 
Congrds international d'Anthropologie et d'Arch6ologie prehis- 
toriques qui doit se tenir i Paris, pendant TExposition, sous la 
prisidence de M. Alexandre Bertrand. M. Coutil propose que 
la Compagnie souscrive k ce Congr^s, 011 elle pourra exposer ses 
bulletins. Cette proposition est acceptte. 

II est ensuite statui sur Tadmission de deux nouveaux 
mcmbres : MM. Albert Cahen, du Havre et Lecocur d'Evreux. Le 
premier, pr^sente par MM. Romain et Dubus, ct le second, par 
MM. Coutil et Regnier. 

Puis la parole est donnee i M. Dubus, du Havre, sur la 
dccouverte d'objets en bronze d^couvertsa Gonfreville-rOrcher, 
par M. Toutain-Mazeville. 

Cette interessante communication est icoutie avec une 
grande attention. M. Montier fait observer que le moule de 
lance m^rite les honneurs de la reproduction. 

M. Coutil app.uie cette opinion et fait un rapprochement 
cntre les moules de hachettes trouv^s d Cherbourg et i Rouen 
(Deville). II fait de plus quelques remarques sur les haches k 
bords droits et i talon et il est convcnu que M. Dubus voudra 
bicn faire un resumd des d6couvertes faites a Gonfreville- 
rOrcher, pour que son etude prenne place dans le prochain 
Bulletin. 






M. Qi;c;iKn]iilc qui a apportc une scric dc ::ac::L-::cs nco 
tliiijiics rccuciliics par lui, a Funt-Saint-Pierrc c: a Ro::::".y-su 
Andcllc, lait unc communication sur bc** dccouverrc-s, a:r.i>i qi 
sur dcs pointcs de Heches trouvees a Mesnil-Besnard e: a Osmo] 
par M. Marechal. 

Sur ce dernier objei, M. Montier fail quelques reserve^ e^s-^ 
notamment sur Tepaisseur de la fleclie. 

Apres consultation de Tassemblee, il est decide que le trnvai ^ 
de M. Quenouillc ligurera dans le Bulletin. 

M. I'ortin obtient la parole et soumet a Texamen de sesi=^ 
colle^ues, des silex trouves aux environs de Serifontaine et de - 
Neuimarche, par un de ses amis, qui croit que les silex ont ete 
inleniionnellement retouches. 

Apres une discussion a laquelle prennent part MM. Montier, 
(!outil et Ohedeville, il est bicn c'tabli que les silex examines 
portent les traces de retouches par trop modernes. Cette opinion 
Clair d'ailleurs celle de M. Fortin, qui a tenu i la faire appuyer 
par ses colle*;ucs les plus competents. 

M. I)eslo*;es fait ensuite une communication sur les obser- 
vaiii)ns qu'il a recueillies dans un grand nombre d'excursions et 
qui lendraient A infirmer la classification adoptee dans Tarcheo- 
loijie prehistorique. 

.\piCNune discussion A laquelle prennent part MM. Montier, 
I'iUiju el Clhedevillo, M. l)esloi:c>i reconnait Terreur dans laquelle 
il oiait lomlv et remercio des explications qui lui ont etedonnees. 

M. l-ouju qui lui aussi a opere des fouilles au Campigny 
apuS M.\l. SaiUKMK dWult, 0' Cipitan, etc., etc., a hiit une 
bonne el curieu>e nioisson qu il expose A la Societe. 

11 ciu' !v*s : wlieiviu^s v>;v:\vs par M.M. Frechon et Blin, ce qui 
lu) pv". nK*tv;enu^:r.i\T !es ric!K'>>esarcheoIoi:iqi:escacheesau fond 
des cabano d;i t\urpii::'.y e: qui ont pu etre recueillies apres les 
punuv'^ies e\p!vMa:ions. P;;i> M. CheJeville explique Tetymologie 
dvi n\v^; ^. a'/.v.^'i;-,*\\ iI ^vtVe de rOvi'ccr ::r:o no:c :K)ur le Bulletin ; 
piojVMii^^n qui cs: accoptoo. 

M, Mv»;v*! v^b:.c::: !a :v*ro!c aivCsM. Fou-j e: expose avec une 

)^.»<..\.v \.««.«\ .V > - V ,..,*. s, ,.v.> *.v> vi»...v».>o v.»-.» ^ .a.«L> >ur ue^ 

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^- » '^^ * ,\..».\ — v.-v^ «^.,i.%.^,.vi.> »\k. .o o».«r.eri' prenibto- 

•^u:- i;au^ ;.\ so^o- :\:xue vis .\\:: : c: >o:: j-?lo-. 



RisUMfe DES sfeANCES 7 

M. Dubus a cru remarquer que des per^oirs avaient pu etre 
employes par les deux mains. — Apr^s cette observation, 
M. Montier remercie M. Morel de ses Etudes, quiont ouvert une 
voie nouvelle d Tarchtologie pr6historique. 

M. Plaisance a apport6 un poignard en bronze et deux baches 
du m6me m6tal. M. Coutil d6montre que le poignard est int6- 
ressant; mais que les hachettes sont d'une antiquity douteuse. 

Le m£me membre fait une communication sur deux marteaux- 
haches en diorite polie. 

L'un a 6t6 trouv6 au Camp Harrouard (Eure-et-Loir), au 
cours d'une journee de recherches faites, avec fouilles, par 
MM. le D' Oursel, Vedie et Plaisance, au mois de Janvier 1897. 

II gisait i une profondeur de o'"75 environ dans un terrain 
compost d'humus, d'ossements et de silex. Ce marteau, cass6 au 
niveau du trou destin6 au manche, prisente, d la cassure, des 
aretes absolument vives. 

Cette remarque montre que le marteau-hache n'a pas 6t6 
roul6 depuis sa cassure; les autres arStes sont arrondies; les 
deux faces non bomb6es pr6sentent une surface travaill^e en 
creux suivant la forme parfaitement g^om^trique de Toutil. 

Les ossements au milieu desquels a M trouv6 le marteau- 
hache ont appartenu i divers animaux. 

Le second marteau , absolument du mSme type que le 
premier provient d'une ballasti^re de Pont-l'EvSque (Gilvados). 
II est igalement cass6 au niveau du trou ; les aretes fornixes par 
le fabricant sont aussi 6mouss6es et beaucoup moins lisses que 
celles du marteau d'Harrouard. Les faces non bomb^es pr^sentent 
le m^me travail en creux remarqud sur le premier. 

Les recherches de MM. Oursel, Vedie et Plaisance au camp 
d'Harrouard amenerent aussi la decouverte d'un poids en terre 
cuite de forme pyramidale i base quadrangulaire. 

M. Plaisance termine sa communication en disant qu'il a 
trouvi i Saint-Andr6, dans I'arrondissement d'Evreux, et non 
loin de la gare, trois hachcs du type moust^rien. Ces amies 
gisaient dans une carri6re d'argile, entre le tertiaire et le qua- 
ternaire, leur platine est blanche ou d'un ton ocre clair. 

Pendant cette communication, Ic bureau recoltait les bulletins 
de vote parvenus par la poste ct M. Montier ouvrait imm^diate- 
ment le scrutin. 

L'urne contenait 40 bulletins dont r6 d6pos6s par les membres 



■' ■« •■* ■ 



8 SOCltrfe NORMANDE d'^TUDES PRfeHISTORiaUES 

presents ct 24 ins6r6s dans des lettres. Le d^pouillement pour la 
nomination donne : 

d M. Coutil, 21 voix, 
a M. Ferray, 17 » 
i M. Fouju, r » 
k M. Fortin, i » 

En consequence, M. Coutil est 61u president pour deux ans. 

M. Coutil remercie ses collogues de Thonneur qu'ils lui font 
et de la confiance qu'ils veulent bien lui accorder. 

M. Montier c^de alors le fauteuil au nouvel i\u et la stance 
continue sous la pr^sidence de M. L6on Coutil. 

Uordre du jour appelle Tilection des Vice-Presidents : 
MM. Montier et Ferray obtienncnt chacun 12 suflfrages et sont 
6lus Vice-Presidents. 

II est ensuite decide par acclamation que le tr6sorier, Tarchi- 
viste et le secretaire seront maintenus dans leurs fonctions et il 
ne reste plus i elire que deux membres du conseil d'adminis- 
tration. 

Cette formalite donne onze suffrages a M. G. Morel et neuf 
i M. Bigot. En consequence ils sont proclames administrateurs. 

Avant de lever la seance, M. Ferray, maire d'Evreux, inter- 
pelie par le President, s'offrc a donner dans I'Hotel de Ville 
d*Evrcux un local pour la bibliotheque de la Societ6 et «\ tenir ainsi 
la promesse faite depuis longtemps i M. Montier. Celui-ci reniet 
alors au nouveau President Ics ouvrages appartenant h la Com- 
pagnie, rc«;us pendant ses deux annees de presidence. 

II est midi lorsque la seance est levee. Maitre Caster a deja 
fait sentir ses lois et on se rend a THotel de France pour le 
dejeuner confraternel. 

Suivant Tusage traditionne), M. Montier leve son vcrre i la 
sante de son successeur et a la prosperitede la Societe. M. Coutil 
repond en quelques mots au toast aimable qui vient de lui etre 
porte et dit qu'il espdre avec la collaboration de tous, arriver i 
continucr Tocuvresi bien commencee par Thonorable M. Montier. 

II est deux heures de relevee, lorsque les membres de la 
Societe d'Etudes preiiistoriques sc rendent au Museum d'histoire 
naturelle. — Les uns admirent les types d'armes et d'outils 
nouvellement installcs dans de belles vitrines, par les soins de 
M. le D*^ Pennetier ; les autres plus preoccupes de recherches des 



.■>>ii"^* .*^ 



R^SUMfe DES STANCES 9 

objets similaires i ceux cdntenus dans leurs collections prennent 
une part moins grande h T^tude de Tensemble, mais tous 
reconnaissent les efforts faits par le savant directeur du Mus^e 
pour arriver a faciliter les Etudes. 

Pendant que nous parcourons les nouvelles galerics d'histoire 
naturelle, quelques-uns de nos collogues se renclent chez 
M. Deglatigny pour visiter la collection d'objets pr6historiques 
r^cemment organis^e par notre d^voui trisorier. 

L'assemblee consult^e a 6mis Tavis que la prochaine reunion 
se tiendrait A'Evreux, pour la p^riode d'automne, car avec TEx- 
position universelle, il ne saurait y avoir de reunion d'(^t6. 

Lc congres dont il a ^tc parle au debut du present compte- 
rendu devant en tenir lieu. 

Le President, Le Secretaire ^ 

Signe : L. Coutil. Signi : L. de Vesly. 



Reunion a Evreux, le 25 Octobre 1900 

La seconde reunion annucllc avait etc fixee a Evreux, afin de 
permettre aux membres dc la Socict6 d*dtudier remplacement dcs 
constructions romaines du Vieil-Evrcux. 

Dans la matinee, i onzc heures, les membres du Comite dc 
publicity se sont reunis et ont choisi les mimoires qui doivent 
composer lc tome VIII de nos Bulletins. 

Le Bulletin comprendra : 

I'' Resume des stances de I'annic. 

2° Visite des dolmens de Trye-Chiteau et de de Boury, 
organisie par la Soci6te d'Etudes scientifiques. 

3*^ Note sur un maxillaire inferieur de « Felis leo » trouvc 
dans la balkbticre de St-Aubin-Jouxte-Boulleng, par M. Fortin. 

4° Nouvelles stations neolithiques de la vallee d'Andelle, 
par M. Quenouille. 

5° Station neolithique des Petites-Dalles (Seine-Inferieure), 
par M. Loisel. 

6"* Contribution ii Tctude de la pcriode neolithique dans les 
environs du Plessis-Sainte-Opportune, par M. Gallerand, 



V." 



r , f',''. i' L '_?.'-.> 1 1 1. iT"- I Li ? i_LrII* . I J 1 1- L2 

' r - ■ • • 

10 Q;:r-:r--r.:ci::or. de MM. Foujj , Coutil , Pierre er 
Tr::t-![c:; au Gjr.grcs d'AnrhropcIoirie er d'ArcheoIogie prehis- 
toric lc^ dc 1^00. 

— ho-:!]c-s du Csn:pii:nv (canion de Blansr^'-sur-Bresles, 
SeirK-Infcriture), en i>'97, 1898 ei 1899, par M. Fouju. 

— Passaic du paicolirhique an neolithique, par M. Coutil. 

— Lc^ pierres a Sizures a retouches intentionnelles, a 
I'cpoquc du crcwscmeni des vallecs, par M. Thieullen. 

— Lc premier age du bronze en N'ormandie. (Analyse des 
bronzes), par M. Coutil. 

— Catalogue de^ ob'ets exposes au Trocadero par les membres 
de la Societe. 

BlBLIOGRAPHIE 

La station neolithique dc Ceton ct son mobilier, par Tabbe 
Godot. 

La carte agronomique de Tarrondissement de Bernay, par 
M. Camille Fouquct, depute. 

La seance ttait presidee par M. Coutil, president. Etaicnt 
presents : MM. Chedcville, Dcslandres, Deslogcs, Deglatigny, 
I'ortin, Fouju, Fouquet, Gallcrand, Lcca^ur, Loisel, Izambcrt, 
Plaisance, Qucnouillc et Qucsne. 

SY-taient excuses par Icttres : MiM. Ferray ct Montier, vice- 
presidents ; de Vesly, secretaire ; Cahen , Dauville , Laine , 
Lerenard-Lavallee, Lcroy ct Rouxel, membres. 

Le president donne la parole ii M. Gallerand, instituteur au 
Plessis-Sainte-Opportune, qui presentc unc sirie d'instruments 
niolithiques. Le plus curieux est un morceau de diorite, trouv^ 
^ Sainte-Opportune, en 1900; il mesureo"'2i de longueur sur 
o'»035 d'epaisseur; unc des extremites est cubiquc ctun polissage 
recent se remarquc i unc des extremites; il est impossible de se 
prononcer sur Temploi de ce fragment, qui affecte la forme d'unc 
picrre \ faulx. 

Un autre instrument en silex, sortc dc marteau, trouv6 pres 



RisUMfe DES STANCES II 

de Tiron, ne nous parait pas bien d^termin^. Par centre, une 
hache plate polie, en diorite verditre, trouv6e ^ la Commanderie, 
prfesRenneville, etmesuranto"*i5 est un instrument remarquable. 

La commune de Bare a fourni ^ notre coUdgue une hache 
plate amygdalo'ideetquatemaire, ainsi qu'une autre plus arrondie, 
trouv6e ^ Brosville. 

La p^riode n^olithique est representee par un large grattoir 
en silex, un grattoir concave un peu fruste en silex noir et une 
scie a une seule encoche, trouv^e au Plessis-Sainte-Opportune 
en 1900. Un grattoir ^ bee et une poinre retouch6e proviennent 
de la briqueterie de Beaumontel ; un gros grattoir de Grosley, un 
tranchet ^pais d*Angerville-la-Campagne, un racloir lateral du 
Champ-Doient, une pointe de fl^che d p^doncule un peu ^paisse, 
ainsi qu'un grand 6clat avec encoche au centre, trouv^s tous 
deux au Val-Gallerand, en 1899. 

L'ardeur de M. Quenouille ne se ralentit pas un seul instant 
et, a chacune de nos reunions, nous le voyons nous presenter de 
nouveaux documents. Installs depuis deux ans i peine dans la 
valine d'Andelle, il est peu d*endroits qu'il n*ait d6ja explores et 
nous devons Ten tdiciter. 

M. Quenouille nous a prdsente une s6rie d'instruments n^o- 
lithiques vraiment fort jolis : une hache polie en jad6ite, une 
herminette en chloromdanite, une hache en quartz l^gerement 
verdatre, des pointes de fleches a p^doncules, peu finies comme 
travail, provenant des environs de Pitres, des petits tranchets de 
2^3 centimetres^ des petites pointes allong^es, deux percuteurs 
avec trou naturel, ayant pu servir de marteau, un pic en gres 
lustr6 de Romilly, un poin(;on et un retouchoir, ou la gangue 
est conservce, des grattoirs h pointes et d encoches lat^rales, a 
pointe m^diane ou concave en bee de perroquet, un per^^oir a 
trou (animalise), un ciseau au tranchant tres epais, en roche ver- 
datre (diorite ?), un poignard en silex du grand Pressigny. 

Avec ces instruments, M. Quenouille a expos6 un beau 
poignard i manche, un ciseau poli de forme cubique et un 
marteau-hache de Melgaard (Danemark). 

Apres ces diverses presentations, M. Fortin a resume verba- 
lenient la notice qu'il doit donner au Bulletin sur la branchc 
droite d'un maxillaire infcrieur de lion (Felis leo), trouvee dans 
b ballastiere de Saint-Aubin-Jouxte-BouUcng, vers 1875. En sc 
basant sur Ics aspiritfe que prcsente cet os, et en les comparant 






12 •''-''-.■ L '-' .*. '. 1 • ■'■ .-. :• Z y. '.J L TV I'.L^ • F £ HT STC' ? I o-* t ^ 















-'-.V, u- ia.....-rl , .. - . .. -».= .. .L ■-..0*-. wL> L'>'*w.I.L.-..^ uUJ 

dor it l'or:j:::a: arp.ir::L'": a.. n:u>ce d'Elbeuf. 

O:: J: :C-:l- cn--::e p: j-r v.voir si on doit accepter comxe un 
crn:i]a:jci:-.:rjLnt ncu;i:!:i.^LL-;'.'SL:ueprLser.tL*, soustoiiiLS resenes 
M. I-oriin, et qcii a etc irujvc dans les dra^.ii:es de la Seine 
cntrc Lcry c: louses, c.ms Ils .irLiiles uri^L-s plastiques. 

Aprcs Ccitc intL'rc^'anie cuinmiinication, M. Loi>cI prebenic 
queiqiiLS 'iilc.x L>:rci;x iicuiilLiquej. qu'il a rccucillis cet cie Mir 
les ialaiscSj aux Ktiies-Dalic^. L"outil!ai:e n*a rien de particjlier 
ni de suigTX-^ niai . ii a ccpendaM donne une pointe dc tleche a 
barbelures ct a pL-donciiic rLCianijLlaire a la base, d'un fun de 
taille qui n'a d'eual, en Normandie, que celle du tuinuUis de 
Beaunujnr-Ha^iie |)re^ Ciierbour^, ct de celles trouvce^ aussi 
sous dcs tunuiius du Finistere par M. du Chatellier, ou dan^ 
les dolmens de TAvcyron par M. Cnnailhac. 

II est a souhaiicr que M. Loisel puisse etudier plus comple- 
tenicnt cetie station, qui doit renfermer d'autres instruments 
au.ssi parfaits. 

Afin de ne pas proloui^er la seance et retarder le depart pour 
le \'ieil-Iivreu\, M. Couiil resume en quelques mots les commu- 
nications qu'il voulait laire et qui seront publiees dans le 
Bulletin. Ii prcsente le squclette trouve recenunent au Chantier, 
prCsdes Andelys, sur luqiiel la presse locale a publiedes tantaisies 
bans bornes, qui prouvcnt que leur auteur n'a pas de connais- 
sances surtlj»antes en anatomie et en geologie. Le crane ct la 
cavite thoracique, encore empates dans le depot calcaire des 
pentes, sont ceux d'un enfant d'une dizaine d'annees et non 
d\me vieille I'ennne prehistorique, au protil simiesque, conimc 
Tout pretendu les journalistes. Notre coUirgue montrc les 
epiphyses a peine formes, les cotes tres petites et la canine qui 
est encore dans I'alvcole au-dessus de la dent de lait. Du restc, le 
Journal des Andelys est coutumier deces canards arch6ologiques, 
il a raconte Tannoe derniere la decouvertc, toujours pres des 
Andelys, d'un pretendu champignon fossile...., etc. 

M. Coutil analyse cnsuite la notice sur la station n^olithique 



RfesUMi DES sfeANCES 1 3 

de Ceton (Orne), publi6e par Tabb^ Godet, dont il sera fait 
mention i la bibliographic; il resume sa communication au 
Congrdsde 1900, sur Tindustrie primitive du cuivreetles analyses 
des instruments de bronze de la Normandie ; il esquisse en outre 
une autre notice qu'il doit donner au Congrcs des Soci^t^s 
savantes en 1901 i Nancy, et qu'il reserve pour le Bulletin, sur 
r«ipoque gauloise en Normandie, il pr^sente seulemcnt quelques- 
unes des planches qui doivent accompagner ce travail. 

Notre sympathique collegue, M. C. Fouquet, depute de 
TEure, oflfre k la Bibliothique un exemplaire de sa carte agrono- 
mique de Tarrondissement de Bernay, qui fera Tobjet d'une 
communication ult6rieure. 

M. Fouju donne, au nom de la Society des Excursions 
scientifiques, le medallion de I'^minent professeur, G. dc Mor- 
tillet, ex^cuti par le mouleur de la Society d 'Anthropologic, 
M. Flandinette, medallion qui a 6t6 compos6 d'aprte Ic moulagc 
posthume et qui nous rappellera la sympathie que le maitre 
n'avait cess6 de t^moigner i notre jeune Society et que nous 
retrouvons auprisde son fils, M. Adrien de Moriillet. 

Notre coU^fijue, M. Fouju, nous prescnte aussi des photo- 
graphies. L'une d'elles nous montre latombe de G. de Mortillct, 
avec la couronne que notre Soci^td* avait offerte pour scs funi- 
railles; d'autres reproduisent Tallee couverte de Boury, celle de 
Tryc et une vieillc gravure du mcme monument, reproduite 
dans les bulletins de la Societc polymatique et de la Socicte 
d' Anthropologic de Paris. 

Enfin, M. Fouju resume sa notice sur I'excursion et les 
fouilles des 7 et 8 Octobre 1899, ^^ camp Harrouard, publice 
dans le bulletin de la Socicte archeologique d'Eure-et-Loir. 

L'ordre du jour 6tant <^puisc» la stance est lev6e a midi. 

A une heure et demie, on se met en route, pour les ruines 
du Vieil-Evreux. 

Grdce au plan d'ensemble des ruines, execute au polycopie 
par M. Coutil, d apres celui de TAlbum des Eburoviques de 
Bonnin , on peut se rendre compte de remplacemcnt des 
edifices. 

En arrivant, M. Coutil appelle Tattention de scs collegucs 
sur un dessus de sarcophage, place devant le puits, en avant dc 
b chapelle; cette pierre, orneed'unecroix du xi^'ou du xii'siccle, 
rappelle un autre sarcophage du mus6e de Rouen. 



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... ... . •- 



'.cr.ir^c .1 cau ^ 









..;- = . i.i: E*:--..i i i.r.r.c -:: p!^n exact, et qi 



C-:.: r' ;-'::-'z^-: ..-: r.:-r?. rcjr cr. lever le plan, qu^ 
i^yr..':.'. :r.j.i .= :;:j.- '.r.ic: =: ^w> wlciriPites statuettes dc-^ 
Mi-r:-:., i"A:. -!.-r., J- --r.= ^-r.ic li.c, air.si q^c J'autrcs ligu-^ 
r. :.•.", •••: -i ir.:. ^r.irri:!;.: j. --:t :rC-ei.-!>par le miiscL* J'Evreux. 

A 3;o ir.;:::-.:. _ !\.-;;=: Jc 1^ riiiliq-c e: Je ^cs iiepenJances, 
or. vo;: !-ji :;:L-:n;w=, vi-:^ tiir.Jc dc :2-^' metres Je longueur. On 
tl:\i.r../.uc encore les p:!:eri ies hypocjusies, nuis, hien que ces 
tlierrijc, joriirne !e ii>ea:re, soien: la proprietc Ju Jepartement, 
ijiijrante annee-* ^on: pa>^eeb sur ccs mines et pen Jam ce temps 
le', !joijinie> en ont fa:: plus Jibparaitre que pendant les 1700 ou 
iH*}t} aniiees precedentes. 

lA* la basilique, on ne retrouvc aucun relief de^ fondations ; 
tout a eie rase i>our facilitcr la culture. 

I'res des ihermes existc encore une depression qui a pu etre 
iin rc-.ervoir ; enfin, dans le Champ des os, une sorte de petit 
iK'-niicycle. Dc ce point part un aqueduc se dirigeant vers la 
station dii Vieil-Mvreux, oil se rendent quclques excursionnistes, 
atin d'exaniiner les piles qui existent encore. 

l*onr de plus amples renseigneinents^ nous renvoyons au 
conipic-rendu des premieres fouilles de Rever, publiees en 1827, 
(A/<'///i'//r sur les ruincs Ju Vicil-Evreux^ d^partement de TEure, 
ptiNie par ordre de la Societe de TEure^ Juin 1827). On 
consulieia aussi V Album des Anliquites des Eburaviijues, publie 
en iiS.ji pai Mmuiin, a la suite de ses fouilles dc 1840; la table 
est de M. Chassani. Q.uant au texte, il manque, la mort 
avani surpiis Ronnin avant qu'il ait pu le rediger et ses notes 
ayani eie peulues. 

11 a eie .\ plusieuiN reprises question de reprendre ces fouilles; 
la chose paiaii asNe. dillicile nuintenant. II y a encore beaucoup a 
lunivci. m,^i^ il landrail jalonncr les points fouilles anterieu- 
Kuuiu el laiie des sondages importants. Lorsque Rever et 



RfesUMfe DES sfeANCES 1 5 

Bonnin ont fouilli, Ics substructions existaient encore, tandis que 
maintenaut tout est nivel6. 

Souhaitons nianmoins qu'un arch^ologue, animd de Tardeur 
des Rever et des Bonnin, complete Tdtude de cet ensemble remar- 
quable de constructions et augmente les richesses du mus^e 
d'Evreux. 

Le sol de la basilique contient certainement bien des tresors, 
puisque Bonnin ne cherchait qu*i dresser un plan et s'est born6 
a suivre les miirs. 

Le sous-sol est encore riche et attend les bonnes volontfc 
pour livrer ses secrets. 

Pour le Stcritairtt Le President , 

L. Deglatignv. Sign6 : L. Coutil. 



STANCE TENUE A RoUEN, LE 1 6 DtCEMBRE I9OO 

Le dimanche i6 d6cembre 1900, ^ une heure et demie, a eu 
lieu i Rouen, dans une des salles de THotel des Soci6t6s savantes, 
la reunion de fin d'ann^e de notre Soci6t6. 

Etaient presents : MM. Coutil, president ; Deglatigny, 
iresorier ; Dobigny, Fortin^ Morel, D"" Oursel, Quenouille, 
Quesni, Ternisien et VMie. 

S'^taient excuses par lettres : MM. Angcrard, Desloges, 
Ferray, Fouju et de Vesly. 

Ce dernier a, en outre, inform^ notre President que des 
raisons de sante Tobligeaient i se d^mettre de ses fonctions de 
Secretaire. 

Des remerciements lui sont vot6s pour les services qu'il a 
rendus ^ la Soci^te, en r^digeant ses procts-verbaux avec sa 
competence et son zele bien connus. La nomination de son 
successeur sera port^e i Tordre du jour de la prochaine seance. 

M. Foucanier, receveur de TEnregistrement a Saint-Andre 
(Eure), oblige de s'^loigner de la region normandc, a le regret 
de donner sa demission de membre de notre Societe. 

La lecture du proccs-verbal de la seance du 25 fevrier 1900 
est faite par M. Fortin ; ce proces-verbal est adopte. 

M. le D^ Oursel, adjoint au maire d'Evreux, informe la 



1 6 SOClfexfe NORMANDE D^feTUDES PRiHISTORiaUES 

Soci6t6 que les livres ct documents nous appartenant sont 
maintenant reunis i la Bibliothtque d*Evrcux, dans on meuble 
special. Le catalogue en a it6 fait par M. Lambert, biblioih^caire 
de la ville, auquel on pourra s'adresscr pour les prets. 

Des remerciemcnts sont vot6s i M. Ferray, maire d'Evreux, 
h M. le D' Oursel, adjoint, et i M. V6die, pour le divouement 
dont ils ont fait preuve en cette circonstance. 

Les membres presents sont d'avis qu'il sera bon d'6laborer 
un reglement relatif au prct des volumes et d^cident en memc 
temps que les Statuts de la Society seront ins6r6s dans le Bulletin, 
ce qui n'a pas encore eu lieu. 

M. Ternisien demande si Ton ne pourrait pas choisir, 
comme but d'une des prochaines excursions, le Triport, oil 
Ton pourrait visiter la collection de M. Beaurain, agent-voyer, 
qui contient une grande quantity de fossiles et d'antiquitis pr^- 
historiques. 

M. le President remercic M. Ternisien de ce renseignement, 
qui pourra etre utilis6 plus tard, les excursions de 1901 ayani it^ 
arretees i\ la stance d'Evreux ; il profite de Toccasion pour rappeler 
ce programme. La premiere excursion aura lieu i Bueil, Ivry el 
Garennes, la seconde h. Rugles, et la troisi^me i Fecamp. La 
proposition de M. Ternisien ne pourra done fitre prise en 
consideration que pour 1902. 

M. Quenouille entretient la Soci6t6 d'une station niolithique 
qu'il a ddcouverte h Flcury-sur-Andelle. C!ette station lui a fourni 
tout Toutillage de T^poque : percuteurs, retouchoirs, grattoirs, 
pics^ tranchets, couteaux, per^oirs, baches en silex taillies ou 
polies, pointes de filches en silex parfaites ou 6bauch6es, etc. 

II montrc un aiguisoir portatif en roche d'un gris verddtre, 
de forme rectangulaire, et une hachette ovoide en gres blanc 
siliceux, jauni par le contact de Toxyde de fer. 

Ccst au nord du centre de cette station n6olithique qu'il a 
d^couvert aussi les vestiges d'une fabrication sp^ciale, quia debite 
par morceaux un groupe de blocs erratiqucs de gr^s blanc et 
gris jaundtre. 

Cette fabrication n6olithique a laisse quantite d'iclats de 
taille, ebauches de molleltes et de percuteurs, la plupart de la 
grosseur du poing ou des deux poings, tailles d 6clats courts, 
dont les angles sont restes vifs. A cote de ces pidces en gris, 
se trouvent de nombreux percuteurs en silex, dont les angles 






RfesUMfe DES STANCES 1 7 

^mouss^s indiquent ie service. Ces silex sont ^videmment les 
marceaux qui ont d£bit£ les blocs de gr^s. 

W. Quenouille montre, comme 6chantiIlons, quelques-unes de 
ces mollettes et percuteurs en grts, ibauches ou rebuts, et place 
en regard quelques-uns des marteaux ou percuteurs en silex qui 
avaient pu les produire, le tout ramasse sur un espace relativement 
reint. II fait en outre voir, pres de ces objets, des mollettes et 
uteurs en grts terminus, qui ont servi et qu'il a recueillis, ^ 
pevi de distance, sur le sol de la station. 

II prcsente ensuite quelques objets int^ressants trouves ailleurs : 
d*a.l>ord, de Lyons-la-Foret, une belle hache en roche basaltique 
rioire, longue d'environ o°i6, rugueuse comme une ripe, les 
parries tendres de la surface ayant disparu, rongies par le temps; 
puis, de Pont-Saini-Pierre, une grande pointe de fleche blanche 
tr^s plate, ^ bords legerement denteles, i pedoncule carre et a 
ailerons bien 6vid6s, de 0^037 de longueur; enfin une sorte de 
pointe de flfeche en silex gris, de forme triangulaire, ayant, presque 
^^ centre, un trou naturel de suspension de 2 millimetres de 
diametre. Cette piece, tris finement taill6e, semble avoir 6t6 une 
^mulette, comme Tont 6t6 ces tr^s petites hachettes perches en 
roche grise ou verte, en jade mime, que Ton rencontre parfois 
sur le sol et, plus souvent, dans le mobilier fun^raire des dolmens. 
Aprds cette int^ressante communication, M. G. Morel annonce 
4u il prepare la suite du travail publi6 dans le Bulletin de 1899 
sur 1^^ priihension des outils de silex de la p6riode ntolithique des 
^S^s de la pierre. II continuera Titude des ciseaux choisis non 
seuletYient dans sa collection, mais encore parmi les outils recueillis 
P^r ci'autres personnes s'occupant de pr6histoire. Puis il ddcrira 
*es cjuelques gouges qu'il a pu d^couvrir ou qu'on a eu Tobligeance 
^^ n:icttre i sa disposition. 

Ce travail pourra, comme le premier, employer une quarantaine 
^ pages, illustrtes de quatre planches hors texte. 

^4. Ternisien prfaente un certain nombre de silex taillfe 
^^u v6s par lui dans ses fouilles ou ses excursions. Certaines de 



pierres sont trfes remarquables ; des pointes d^licatement 
^^ill^es, des scies fort curieuses et quelques petits ciseaux attirent 
^^ particuli6rement I'attention. 

-M. Coutil, poursuivant ses recherches arch^ologiques , 



^•-inie son travail sur T^poque gauloise en Normandie qui 
^^*t figurer au Bulletin de 1900; il fait passer sous les yeux 



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N.iLN, v.l ^v: ^ w L ct.. \.:..i.i.L..... II^«. .V.,, ■•I j .L.i...« . >■ 

Lii-Ki\i«lrL-, Jl* !a c-.-liLvtiivi Q'.;r:in l-: Ji: mu^cc Jc Xcutch.ir *— 
cii-Bray CSjiiX'-IirVricLircj. I.l- O.Iv.iJon lsI rcprcscntc par ^ 
dtCi^-ivcrtLS Jls cM^qivS cii hriMi/c Jc BLrriicrLS-J'Ailly, Ics sc 
bracclcis dc Ivovxl Jc S.iiin-riLrrc-sur-Divcs, J».»r.t i:n tie torn 
<)riuiiki!c L-t tL-riniiK- \\\r CcPix ir.ai:i^, Ics bracclctN Jc pronzc Jl 
noiivi'.Ic, Ca:ic!iv, Sa:!U-(JLTinain-!c-Vasson, la Cainbc, C!vu!;\— -^'^ 
k-s bracelets Jc liLMiitcct Ics \a>c>. Jc MonJcvil'c. I/Ornc a Joni ^ 
qiicIqiiLs debris dc puterJLs dc CrocliL-incIiLT c: Ics bracelets de *. 
Lar.dc-de-Goult, Mv)ninu'r:ci ct Wmant-lc-Pin. La Manchc n' 
finirni que le vase marniep. de Gciie^t et Ics torques deSt-Q-aentin^^ 

Les departeineiits de I'C^rne et de la Manciic, trop cIoiun»r-^ 
de la zone de reciierches de M. C\)'jtil, n\)iU etc qiriinpartaiteinen ^ 
eludies j\ir lui. 

M. De^latii^ny fail ensiiite line com nui nidation verbalc ai 
siijet dos nionunienis mcj^alitliiqiies, si intercssants, dWuber — 
L;envi;!e (Seine-et-()ise) et des pier res sciilptees, co nservces dan^ 
le pare de M. Berlin, dont la Socieic a pu constatcr Ic mauvais 
ciat de c«.»nservaiion. 

11 donne lecture d'une notice de M. Giie*;an, coniiiiuniquec 
par M. Cartailhac, sur les nonibrcuscs traces dc monumen'.s 
nie«;aliihiques existant encore sur la rive gauche de la Seine, cntrc 
Kpone et Aubcri^enville. II pensc qu'il y aurait lieu de faire unc 
excursion dans la plaine el les bois en question pour etudier 
I'etat actuel de ces restes intercssants. 

II rappelle ensuite les tentatives infructueuses laiies jadis par 
M. de Mortillet et plus recemnient par notre Societe, pour 
obtenir de M. Berlin qu'il autorisat le transtert au musee de 
Saint-Germain des deux pierres sculptees provenant da dolmen 
appele le Tron aiix Anoluis. Ces pierres, restees couchecs a terre, 
soutlrent beaucoup des pluies et de la ^elee ; les lii^ures gravces 
ou sculptees seront bientot invisibles. 

M. De«»lati^ny a pu se faire presenter a M. Benin par un 
parent dc cc dernier; il en a re^u le meillcur accueil et a obtenu 



RESUME DBS SEANCES 1 9 

cnfin rautorisation d'enlevcr et de faire transporter i Saint- 
Germain les pierres sculpt^es et mOme tout ce qui restc de la 
sepulture en question. 

La premiere pensee de notreTresorier avait et£» de reconstituer 
le monument in situ ; mais M. Bertin ne voulut pas y consentir, 
en donnant comme motif que Ic terrain sur lequel il se trouvait 
allait etre converti en champ d'6pandage par la ville de Paris et 
que, replacees dans les bois, les pierres sculptees ne tarderaient 
pas a etre deteriorees par les touristes. 

En attendant Tenlevement, M. Bertin a bien voulu donner 
les ordres necessaircs pour que les pierres sculptees fussent plac6es 
verticalement de maniere h moins souffrir de la mauvaise saison. 

Muni de Tautorisation donnee par M. Bertin, M. Deglatigny 
a vu ensuite M. Salomon Reinach et s'est, par son entremise, 
mis d'accord avcc M. Bertrand, directeur du musee de Saint- 
Germain. 

Notre musee national recevra volontiers, tout ou partie du 
monument, et prendra a sa charge les frais d'installation dans les 
fosses du Chateau de Saint-Germain. 

Les t'tudcs, en vue du transport des pierres^ seront faites par 
le personnel du musee ; mais elles seront, comme les frais de 
transport, a la charge des archeologues qui s'interessent i la 
conservation de ce curieux monument. 

Bien qu'ayant engage et conduit les pourparlers en son nom 
personnel, notre tresorier a pense qu'il convenait de donner a la 
SociOte Toccasion de s'associer a cette oeuvre. II propose d'ouvrir 
une souscription, en vue de la constitution d'un capital de 
garantie, sur laquelle la Societe normande d'Etudes prc'histo- 
riques pourrait s'inscrire pour une somme minimum de 50 francs. 

Cette proposition est adoptee et la liste de souscription revolt 
aussitot un certain nombre de signatures. 

La somme exacte necessaire au deplacement des restes du 
monument ne sera connue qu'ulterieurement et M. Deglatigny 
aura soin de tenir la Societe au courant de Taffaire qu'il a 
cntamee et tient a mener a bonne fm. 

La seance est levee a quatre hcures et demie. 

Pour le Setrctaiii^ Jj: Vrh'ulcni, 

L. DEGLATKiKV. L. CoUTIL. 



: '..i.:- .*.-»». . • 



1 



VISITE DES DOLMENS 

DE 

TRIE-CHATEAU ET DE BOURY 

ORGANISEE PAR 

LA SOClfiTfi D'EXCURSrONS SCIENTIFIQUES 



A la suite du congrcs d'anihropologie et d'archtologie pri- 
historiques, tenu ^ Paris du 20 au 25 aout, la Society d'Excursions 
scieniifiques avail jugc ;\ propos d'organiser une excursion d'une 
journie permettant aux membres ctrangers du congrcs d'etudier 
quelques monuments m^galithiques de la region de Paris. 

Cette excursion eut lieu ledimanche 26 aoiit, sous la conduite 
de M. A. de Mortillet, president de la Society ; elle se fit dans les 
environs de Gisors, sur les limites des d^partements de TEure et 
de rOise, aux confins de la Normandie. 

Une trentaine de personnes y ont pris part, parmi lesquelles 
nous citerons : M. Georges Grant-Mac Curdy, profcsseur d'an- 
thropologie prehistorique a TUniversitd de New-Haven, (Amt'- 
rique du Nord) ; M. le D"^ Deichmiiller, professeuret conservateur 
du musec pr6historique de Dresde (Allemagne); M. le D^ 
R. Beltz, conservateur du must^e grand-ducal de Schewerin 
(Allemagne) ; M. Lehmann-Niischc, directeur du mus6e d'an- 
thropologie de la Plata (R6publique Argentine); M. V. Boigisic, 
ancien ministre de la Justice du Montenegro ; M. Jean Altchewky 
et M. Th. Volkov, directeur des materiaux pour TEthnoIogie 
Ukraino-Ruthcne (Russie). 

A leur arriv^e i Gisors, les excursionnistes furent rei^us par 
notre coUegue M. Marcellin, geologue et membre du congrcs 
qui, '\ la demande de M. Coutil, notre president, empiche de 
prendre part i cette excursion, avait bien voulu le remplacer et 
guider les excursionnistes pendant tout le cours de la journ^e. 

La Societe normande d'Etudes prehistoriques itait representee 
i cette excursion par MM. A. de Mortillet, Marcellin, Giraux et 
le signataire de cc comptc-rendu. 

Dans la matinee, nous avons visite le dolmen de h Bcllee, 



. ■ >*.. '\ ' . ■ ■ J L *<"-.■# 



nSITE DES DOLMEKS DE TRIE-CHATEAU ET DE BOURV 21 

^ sur le territoirc de Boury (Oise). La course 6tait un peu 
;ue, mais les cxcursionnistcs d^cidtrent neanmoins dc la faire 

NJoiis admirons, en chemin, unc curieuse maison en bois de 
5.enaissance ct nous arrivons peu apres h Textreniiti de la 

- ^ 

Les trois kilometres que nous avions devant nous pour 

indre le hois de la Bellee sont franchis sans qu'il se produise 

de retard dans notre colonne. Nous suivons M. Marccllin, 

Ji'engage sous bois et bientot, au bord d'un petit chemin, 
.*i trouvons le dolmen. 

NJous entourons M. Adrien de Mortillet, afin d'entendrc ses 
i cations concernant ce monument ; il rapproche les reprdsen- 
>x\s feminines qui se trouvent a Tentree du dolmen de la 
^e des curieuses statues-menhirs du Tarn et de TAveyron 
'ites dans une des seances du congres par M. Vahhi Herniet, 

les a decouvertcs. M. de Vesly a pubHe sur ce monument, 
t 882, une notice accompagnee d*une planche, dans le bulletin 
i^x Soci^'t^ libre d'Emulation du Commerce et de Tlndustrie de 
t^ine-Inl*(6rieure et, tout ricemment, M. Coutil a donn6 dans 
re bulletin (t. n, p. 36), un resumi des ditFerentes notes, 
>i que des planches concernant le dolmen de la Belize. 

Xous laissons les photographes prendre quelques cliches et 
IS revenons a Gisors, oii un confortable dejeuner nous atten- 
t, a I'Hotel dc Babel. 

La confusion des langues qui aurait pu se renouveler dans cet 
iroit predestine ne se produisit pas, grace i nos collegues 
angers, qui tous parlaient parfaitement le tVan«;ais. Les conver- 
ons entre voisins de table furent des plus agreables et des plus 
tenues, au point que, sans notre President, nous allions 
)Iier rheure du depart du train. En levant son verre, il nous 
combien il regrettait que le temps lui manquat pour remercier 
savants etrangers qui avaient bien voulu se joindre a la 
:\M d'Excursions scientifiques ; mais comme nous devions 
ore prendre le soir un repas en commun et que le temps 
lit moins limite, il le ferait au diner. Avant de quitter Gisors, 
L-nait a remercier notre devoue guide, M. Marcellin, de son 
'C'me obligeance ct a boire a sa sante. Nous applaudissons et 
mt nos verres, nous nous associons aux sentiments exprim^s 

M. de Mortillet. Quelques pas suffisent pour gagner la gare ; 



'%'J 



S()(Ji;n: NORMANDI. I) l/ILDHS I'RLIllSTORIUUKS 



nous inontuns cii wm^dii ct dix minutes a prcb, nous descended' 
a la i^arc dc 'IVic-CJiatcau. 

Nous cotoyons d\i!M)rd la !ii;nc du chcniin d-j fer, sur 12 - 
longueur dVnviron 500 nutrcs ; puis, nous prcnons un scnr - 
sous U)is. lAs coupes reccntes en ont deti^uire Taspec: habit l 
ct comme les sentiers se croisent, nous nous e^arons. Xc"~» 
sommes obliijes d'envovcr des eclaireurs a la recherciie *- 
dolmen et bientot, des appels jt)yeux annoncent qu'il est retroi;^ 

Xous sommes bieniot reunis autour du monument, pi^ 
duquel plusieurs personnesde Trie-Chateau, prevenucs de nor 
excursion par un journal local, sY'taieni deja donne rep.de/-voir- 
parmi lesquelles Tinstituteur de Trie-Chateau, sa t'amille 
M. Sinoquel, qui mit a la disposition des excursionnistes ^ 
ires jt)Iies photOLjraphies du dolmen. 

Apres ni)us avoir fait remarquer rensemble majestueux Jl 
dolmen et nous avoir donne les dimensions du monumen: 
M. de Moriillet ajouta qu'il y avait pcu de dolmens ayant ct: 
reproduiis autant de t'ois que le dolmen de Trie. Cela tieni 
ce qu*il est connu depuis lort loniitemps; il I'etait deja, de 
I'epoque romaine, puisque des louilles taites dans ce monumen 
p»M" noire colleuue M. de \'esly el M. I'itan ont amene la decou 
veric d'objels romains. Depuis lon^iemps aussi, des legendes e 
lies praliques superstiiieuses sont atiachees a cc monument. 

1/une d'elles nous i'ait savoir qu'il est sorti de terre, proi^rcs 
sivemeni, a la maniere des plantes. Les habitants des commune 
de Trie Clhaieau, de 'lVie-la-\'ille et de Villiers-sur-Trie y amc 
naienl leu is jeunes entanis pour les preserver ou les i^uerir dc 
maladies enlaniines. Cetie preservation ne s'etendait que sur Ic 
enianis des connnunes ci-dessus ; il suttisait de les exposer sur 1 
table ou de les faire passer, de certaine fa^on, par le trou rond d 
Teniree du dv)lmen. 

L'ne ancienne uravure publiee en Tan VII de la Republiqu 
el relunivee par M. Deniker, membre de la Societe d'anthropc 
lo*;ie de l\u is, represente une paysanne t'aisani passer son enlai 
par le trou du dolmen de Trie. 

Conime au dohnen de la Be!lee, les photOi^raphes tiennent 
en emporter un souvenir; nous sommes meme invites a joindi 
a Taspeci severe du mo:n:ment, iu>s mines plus ou moins prehi: 
loriques. 

Nous continuous notrc promenade en pas>ant par la terme d 



VISIT!-: DES DOLMENS I)E TKIE-CHATEAU HT I)E BOURY 23 

llliaurc, oil iincpicrrc figurant un dolmen nous .ivait ctcsignalcc. 

M. Gubtavc Dumouticr, fit quclqucs fouillcs sous cette picrrc en 

1S85 ; cllcs amcncrcnt hi dccouvcrte dc quclqucs osscnicnts de 

cheval. Nous avons vu ccttc picrrc, qui fait saillic sur Ic sol de 

toute son c^paisscur ct qui prescntc unc surface asscz grande pour 

pouvoir etre une table de dolmen ; niais rien, jusqu'a present n'a 

pronvc que d'autres pierres Taccompagnent ct puissent permettre 

cette hypothese. Elle occupe le centre d'une petite station neoli- 

ihique signalee par M. Dumouticr, oii les excursioni?istes, en 

Pcu Je temps, ont pu ramasser a la surface du sol ditFerentsobjets 

^cls que : percuteurs, grattoirs, tranchets, dont un tres beau, et 

^es eclats de baches polies. 

^Test a Trie-Chateau, dans la grande salle des fetes de THotel 
Ue I* J£^i,^ qu'eut lieu notre diner ct c'est la que nous rctournerons, 
^^ *lt-ielque dccouvcrte nous y ramcne. 

-Au dessert, notre president, M. dc Mortillct, prcscnta les 
^"^^Uscs deM"'*^ ctde M.Th. Wilson, de Washington, de M. Leon 
^^^itil, president de la Societe normande d'Htudes prehistoriques, 
'^^^ -Xl. H. Chapelet et de M. I:mile Collin. 

Ensuite, il rappcla les services deja rendus par notre jeune 

^^icte; il parla de nos projcts pour Tavenir et il termina en 

**^^'"tant un toast aux cxcursionnistes etrangcrs, membres du 

*-onj_rr^.i,^ regrettant de ne pouvoir mieux recevoir ceux qui nous 

^^*^^>ivent si bicn, lorsque nous nous rendons dans leur pays. 

^rl. Lehmann-Nitsche prenant la parole, au nom dc nos 

^^^*nipagnons etrangers, rcmercia la Societe d'Excursions scienti- 

^^^Ucs ct en particulier M. de iMortilltt de Tintcrcssante visite 

^^*«-' nous venions de faire aux monuments mcgalithiques des 

^'^'^virons de Paris, dont Tayireablc souvenir Ic suivra dans les 

* -^nipas de TAmerique du Sud. 

« La vie s*cn va, dit-il, il n'en rcste que des souvenirs; cclui 
^^ J'aujourd'hui sera pour moi Tun des meillcurs », 

Ensuite M. Volkov, compagnon assidu dc nos excursions, 
^^Tminant la serie des toasts proposa, avant dc nous scparcr, de 
^oirc a la memoire de notre cher ct rcgrctte maitrc, Gabriel de 
^lurtillet. 

Nous ne pouvions mieux terminer ccttc excursion, dont le 
Jiouvcnir, si poctiqucment exprimc par M. Lehmann, rcstcra grave 
dans la memoire de ceux qui y ont pris part. 

G. Fouju. 






NOTES DE GfiOLOGIE NORMANDE 

Par K. FORIIN 



VIII 

SuR UN FRAGMENT de MACHOIRE 

De feus LEO Lin. (race Spelcea Goldf.) 

DES GRAVIERS QUATERNAIRES DE SAINT-AUBIN-JOUXTE-BOULLLKG 

(Seinc-Inftricure) 



Bien que Tobjet de cette note rentre plutot dans le domaine 
de la paleontologie que dans celui de la geologie et que Ton 
puisse s*6tonner de voir figurer sous le titre de « Notes de gio- 
logie normandc » une 6tude qui intiresse la paltontologie, fai 
tenu cependant i conserver la designation sous laquelle j'ai 
commence la publication de mes observations sur les terrains de 
notre region et les fossiles que Ton y rencontre. 

Dans Tavant-propos du premier fascicule de ces notes, j'ai, 
d*ailleurs, annonc^ qu'elles s'adresseraient aussi bien i la g(iologie 
qu'a la paleontologie ou memo a la pr^histoire, sciences qui, de 
fait, s*enchainent et se complctent. 

Le titre importe peu, du reste, et cc court preambule expli- 
quera que si la concordance entre le titre et Tobjet de cette 6tude 
n'cst pas rigoureuse, ellc est, du moins, conforme i mon pro- 
gramme initial. 

II cxiste au Museum d'histoire naturelle d'Elbeuf une piece 
fort int^ressante pour la faune quaternaire de notre region nor- 
mande, piece dont la decouvcrte n'cst pas toute r^cente. 

II y a trois ans, quand j'ai commence, sur Tinvitation de 
M. L. Coulon, dirccteur de ce musce, «i classer et a determiner les 
ossements fossiles que possede le musee, j*ai trouvd parmi ces 
ossements une mandibulc incomplete de carnivore ne portant 
qu*une etiquette ainsi libellee : Collection Noury. — ElbeuJ, 
Saint- Aubin. 



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SUR UN FRAGMENT DE MACHOIRE DE FELIS LEO 2$ 

Je m'informai auprcs de collegues qui avaient 6te en relations 
avec Noury et j'appris que, lors de TExposition gdologique et 
paleontologique du Havre, en 1877, organisee par la Soci6t6 
geologique de Normandie i Toccasion du congresde TAssociation 
fraovaise pour Tavancement des sciences, Noury avait envoyi i 
cette exposition une collection d'ossements fossiles provenant des 
environs d'Elbeuf, parmi lesquels un maxillaire de carnivore; 
que, dans le Bulletin public par la Soci6t6 geologique de Nor- 
mandie, i la suite de I'exposition, il 6tait fait mention de ce 
maxillaire attribui par M. A. Gaudry k un Felts leo ; et qu'enfin, 
depuis la rentr^e au Museum d'Elbeuf des ossements qui avaient 
figuri a I'exposition, Noury avait consid6r6 comme perdue la 
mdchoire de lion qui nous occupe. 

j'ai done eu la satisfaction, au cours de mon travail de classe- 
ment, de retrouver cette pifice ^gar^e parmi une quantity d'osse- 
ments plus ou moins bien conserves et de la tirer ainsi de I'oubli 
auquel elle paraissait vou^e. 

Ainsi que je viens de le dire, il a it6 fait mention de notre 
mJchoire dans le Bulletin de la Soci^ti geologique de Normandie 
(t. VI, 1879, p. 793). Elle y est indiqu6e comme ossemeiit de 
Felis leo et comme ^tant, ^ titre provisoire, Tune des six pieces 
caract^ristiques qui repr&entaient, i I'exposition, la faune des 
bas niveaux du quaternaire de la Seine-Inf&rieure. 

Depuis cette 6poque, M. L. Coutil, dans une ^tude sur les 
limons des environs de Rouen {Bull, de la Soc, normande d' Etudes 
prehist., T. i, p. 121) signale ce maxillaire d'apres les renseigne- 
nicnts verbaux qu'il tenait de Noury et I'indique comme michoire 
de tigrc, provenant des ballastieres de Saint-Aubin-Jouxtc- 
Boulleng. 

Si les ossements de mammiferes se rencontrent assez fr^ 
quemment dans les d6p6ts quaternaires de notre region, les 
restes de carnivores sont rares. Des d<^couvertes d' ossements 
^'Ursus spelceus ont dti souvent cities, mais il n'en est pas de 
meme de ceux de grands fSlins qui sont d'une extreme rareti. En 
raison de cette raret^ et de I'^tat de conservation dc la michoire 
du musee d'Elbeuf, il m'a paru utile de faire connaitre cette 
piece ct d'attirer sur elle Tattention des chercheurs. Ce sera un 
nouvel apport h nos connaissances sur la faune quaternaire 
normande et peut-etre ces lignes pourront-ellcs coniribuer i 



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SUR U\ IRAGMEXT DE MACHOIRE DE EELIS LEO 27 

Du bord inf(5ricur au bord alvcolaire, hauteur prise au milieu 
e la carnassicrc, du cote interne : o"'o5 1. 

Hauteur de Textremite anterieure, a la naissance de la svm- 
^ys<t : o'"058. 

Distance de Tangle posterieur de la machoirc au bord ante- 
*ur du trou alveolaire posterieur : o"'07i. 
Du bord anterieur du trou alveolaire posterieur ;\ la naissance 
la symphyse : o'"ii6. 

Epaisseur de la mandibule, au niveau du trou alveolaire 
stcrieur : o"'023. 

Epaisseur de la mandibule, a la partie moyenne, entre la 
niolairc et la carnassiere : 0™022. 

Epaisseur de Textremite anterieure, de la naissance de la 
^^physe au bord externe de Talveole de la canine : 0^030. 

Hauteur de la machoire, du bord interieur a rextremiti de 
p^remiere molaire : o'"o58. 

Hauteur de la machoire, du bord inferieur ^ Textremit^ de 
seconde molaire : o'"o65. 

Hauteur de la machoire, du bord inferieur a Textrcmite du 
^ mier lobe de la carnassiere : o"'o65. 

Longueur de la premiere molaire (couronne) : o^oiy. 

Epaisseur — — — : 0^0095. 

Hauteur — — — : o™oi2. 

Longueur de la seconde molaire — : 0^027. 

Epaisseur — — (lobe postdrieur de la cou- 

ronne) : o'^oij. 

Hauteur — — — : o'^oi). 

Longueur de la carnassiere (couronne) : o"'0265. 

Epaisseur — — : o"'oi4. 

Hauteur — — : o"'oi6. 

Diametre transversal de Talveole de la canine : o"'o275.» 

Distance Ju bord alveolaire posterieur de la canine a la pre- 
miere molaire : o"'oi9. 

Distance du bord alveolaire posterieur de la canine a la 
^conde molaire : 0^038. 

Distance du bord alveolaire posterieur de la canine a la 
--^rnassiere : 0^065. 

Espace occupe par les trois molaires : o"'o68. 

I'arrive maintenant a Texamen comparatif de la machoire de 



28 SOCltrfe NORMANDE o'tTUDES PRfeHISTORIQUES 

Saint-Aubin-Jouxte-Boulleng avec les quelques autres machoires 
de la meme espfece qui m'ont ^t^ indiqu^es par M. Gaudry ou 
que j'ai pu 6tudier dans les ouvragcs que je possede. 

Chez le lion, la seconde molaire (4* premolaire) (pi., fig. A, 
B, C, 2) est tres grande proportionnellement h la carnassierc 
(pi., fig. A, B, C, 3). Ce caractere est bien visible sur notre lion 
de Saint-Aubin. 

Le denticule anttrieurde la premiere molaire (3* premolaire) 
(pi., fig. A, B, C, i) est en gintral plus saillant chez les lions 
vivants que sur notre fossile. Le bon etat de conservation de ceite 
dent permet de se bien rendre comjne de cette particularity et de 
voir que ce denticule est fort peu saillant. Sur une machoirc de 
lion fossile trouv6e dans le diluvium de Crenelle (Paris) ce den- 
ticule estaussi plus saillant que sur notre pi^ce. Mais, M. Gaudry 
me fait savoir que M. Filhol lui a montre, dans la collection du 
Museum, un lion actuel oil le denticule antirieur est aussi 
r^duit. 

La saillie plus ou moins prononcde de ce denticule se rctrouve 
done sur les lions fossiles comme sur les lions actuels, mais en 
g^n^ral, la saillie est plus forte chez les lions actuels. 

P. C. Schmerling, dans ses R€cl)erches sur les ossenicnls jossilts 
des Cavernes de la province de Lii^e (183 3-1834), reproduit a la 
planche xiv du t. ii, fig. 5, une premiere molaire inftrieure 
(3* prdmolaire) ou « se trouve une «^I6vation ant^rieure qui est 
surtout visible en dedans ». Le mcnie auteurdonne, \ la figure 1 1 
de la meme planche, la reproduction d'unc machoire infC^rieure 
du cote droit de Felis spetora, ou le denticule antirieur de la 
premiere molaire n'a qu'une faible saillie. 

Cuvier (Recherches sur les ossemevls fossiles, iS}6\ reproduit, 
pi. 198, fig. 6, d'aprcs Coldfuss, un crane de la grande espcce de 
Felis ou Felis spehra. oil ce denticule n'a qu'une faible saillie. 

Dans sa Description des ossevicnls de Felis sPELa:A decouverts 
dans la caverne de Lhertn (Ariige)y 1871^ E. et H. Filhol ont 
figure a la pi. v, Icsdeux faces., interne et externe, d'une machoirc 
de telis spehea, De m^mc que sur les pieces que je viens de citer, 
la premiere molaire possede un denticule anterieur fort peu 
developpe. II en est de meme sur la miichoire reproduite, pi. 6 
du meme ouvrage. 

Notre mfkchoire de Saint-Aubin presente en tout des dinien- 



SUR UN FRAGMENT DE MACHOIRE DE FELIS LEO 29 

sions plus faibles que celles du Felis spelcea de hi grotte de 
Lherin(0. 

D'apres M. Gaudry, notre niichoire est aussi plus faible que 
dans le Felis spelaa de Santenay (C6te-d'Or) et que dans celui du 
diluinum de Crenelle (Paris) et surtout le corps de la mandibule 
est beaucouD moins 61ev6. 

N. Gaudry m'apprend quM y a d*autre part, dans la galerie 
du Museum (anatomie) un crilne de lion actuel avec des dents 
aussi fortes que celles du lion de Saint-Aubin. II existe aussi dans 
la galerie de paltontologie du Museum, le moulage d'une man- 
dibule provenant d'une caverne de Chateau, pres Cluny, que 
M. Bertrand, professeur de geologie a Lyon, avait montree en 
iSy^ d M. Gaudry; cette mandibule indique un lion ;\ dents plus 
Petiies que celles du lion de Saint-Aubin. 

En resume, nous avonsdonc unes^riede lions de dimensions 
J^^oroissantes qui s'itablit ainsi : 

Les plus grands : lions de Lherm (Ariege) ; 
Ensuite : lions de Santenay (C6te-d'Or) et de Crenelle 
CF^iXTis); 

Puis : lion de Normandie (Saint-Aubin-Jouxte-BouUeng) et 
^ ri individu actuel d*Afrique ; 

Enfin : lion de Cluny (Saone-et-Loire) et les lions actuels 
inaires. 



L'etude des ossements du grand Felis quaternaire a donn6 
^*^u ^ diverses interpretations quant i la valeur sp^cifique de ce 
^^«~iiassier. Qiielles conclusions peut-on tirer de cette ^tude ? En 
^ *=i^ litres termes, le Felis spelcea des temps quaternaires constitue-t-il 
^*x<j race distincte, ou bien est-ce une espece interm^diaire entre 
^^ lion et le tigre actuels, ou bien cst-il Tancetre direct du lion 
^^truel? 

II ne m'appartient pas de formuler une opinion a ce sujet, 
'^'^^^isil n'est pas hors de propos de risumer en quelques lignes 
^^^^ conclusions auxquelles ont 6te amends les auteurs qui ont 
^'^^^iti cette question. 

Goldfuss, qui a cree le nom de Felis spelcea, fait de cet animal 
^^ '■^^e espice distincte du lion actuel. 



(i) Voir : E. et H. Filhol, Description des osscmeuts de Felis ipelxa dccou verts 
^^ U caverne de Lherm, 1871. 



30 sOCIlTt XORMANDE D LTUDES PREHISTORIUUES 

Cuvicr '" ctablit la comparaison du crane du Felis speliiw^xmj. 
ceux du lion, du tigrc ct du jai^uar, et Ic considcrc c.ualcnkn 
conimc unc uspccc disiinctc. 

Pour Laurillard, Ic grand Fclis quatcrnaire constitue va^i 
espcce diti'crcntc du lion actucl. 

Pictct a formulc la meme opinion. 

Blainvillc en fait unc c.spccc particulicrc d'aprcs Ics caractcr«_ 
tires dc Tcxamcn dcs diilcrcntcs parties du crane et d'autr^^ 
osscments du squelctte, caractcres qui sc retrouveraicnt en pan : 
chez Ic lion et en partie chez Ic tigrc actuels. 

MM. Boyd Dawkins et W. Avshford, qui ont decrir pli.siciL ^ 
cranes dc Filis spehvi <^', concluent « qu'il \\y a pas lieu *^ 
considercr le Fclis spchva conimc une cspece distinctc du ii*- 
actucl, dont il ne scrait qu'une varietc plus robuste «. lis ajoii:<^" i 
que w si sa taille, souvcnt pareille a ccllc dcs lions actucU, <— 
parfois supcrieure, cc fait s'expliquc sans peine par la plus gran- 
facilitc que cet animal eprouvait pour vivre et sc dcvclopp'-" " 
Taise, a une epoque ou ii n'ctait pas, comnic aujourd'hui, contr-"*- 
dc sc soustrairc continuellemcnt a la poursuite dc riiommc » 

I)\uitre part, MM. H. et H. Filhol, apres avoir fait ^■ 
etude minuticusc du crane dc Fclis spcUva et avoir etabli 
analogies qu'il prescntc avcc celui du lion ct avec celui du \.\^ 
en arrivcnt a cettc conclusion : ^ 11 nous est done impossible^ 
ni>us ranger a Topinion dc MM. Boyd Dawkins ct Aysh^ 
S,indford ; ct, tout en reconnaissant le mcritc ct rexactitude 
observations dc ces savants, nous croyons ctrc autorises, par 
resultats dc nos rechcrches, ^ considercr, d'accord avcc Goldfi 
(luvicr, Blainvillc, M. Gervais, etc., le grand chat dcs caver ^^ 
comme unc cspece distincte, olfrant dcs caractcres proprcs 
lion, dcs caractcres propres au tigrc ct meme au jaguar, ct 
disiinguant dc ces cspcccb par dts caractcres qui lui s 
particuliers » ^■♦\ 

L'ne autre portion dc machoire dc Felis a etc trouvcc dans 



^i> I UN id, Ktifvub. snr hi ossem. fossiUif 4*' oJit., iS?5, i. vii. p. ^S-J- 

^M l».i!i«»iili>^iaphivjlSocicly. vol. xviii, 1864, ct vol. x\i, li^bj.fuU I:, ct ll.Iilht.: 

(0 •'■ I'* 1^' I"»1Ih»1, Dtfscript. dcs ossein, dc Fflis i/»i7»ru decouvcrts dans h cu\trrJ 
J,' I lunn, iS;!. p. ^ 

^|1 I . \i il. I'illuil DcNcript. dcs osbcir. dc /V/n sjulaa decouvcrts duns la cuvcin 
,lr l.hom. iS;i, p. 4^. 



f' 



SUR UK FRAGMENT DE MACHOIRE DE FEUS LEO 3 1 

Caverr^c du Gros-Roc, pr6s de Saintes, ct a tait Tobjet d'une 
etude Je hi part de M. H. Filhol ^0. Celui-ci, apres avoir compare 
cettc r^"iaclioire avec les mimes ossemcnts fossiles connus dc Felis 
spcUi^ ct de Felis tign's, et avoir etabli les rapports et les differences 
que co-tte michoire presentc avec celles que je viens de citer, 
croit J^voir considerer le felin de la Caverne du Gros-Roc comme 

une race du Felis speliea^ tendant a revetir les formes du felis leo 

actuel . 

^^ - Marcellin Boule, professeurde paleontologie au Museum, 

a public une Note stir des rcstes de glouton et de lion jossiles de la 

Caverne de Lberm (Ariige)(^Kl\ termine ainsi son etude: « Pour 

ma parr, aprC-s revision des materiaux que possede le Museum de 

P'^iris, je ne suis guere partisan de cette multiplicite des especes. 

Les documents recucillis un peu partout ne me paraissent se 

^^pporter qu'a une meme forme riclie en variations individuelles, 

n^^is, somme toute, plus voisine, par Tensemble de ses caracteres, 

^^ lion que du tigre. Le mieux serai t, a mon sens, de considerer 

^^ ^rnnd chat des cavernes conmie une simple race tres polymorphe 

^^ lion actuel et de Tappeler FJis leo, race spehea, LY'tude des 

'^ornbreux materiaux recueillis un peu partout nous permet de 

^^^nstater, une fois de plus, la plasticite des especes quand on les 

^^Oiisidere dans les temps geologiques. « 

Enfin, M. Gaudry, dans la lettre qu'il m*a adressee au sujet de 
*''"' michoire du lion de Saint-Aubin, m'ecrit en matiere de 
^^ndusion : « Je pense que le Felis spelcca est un Felis leo dont la 
^-^illc etait d'abord plusgrande et qui a successivement diminue. » 

Avant de terminer cette etude, il me reste maintenant a 
^*^'chercher a quel niveau des alluvions quaternaires il convientde 
'^-^Pporter la maclioire du lion de Saint-Aubin. 

L'etiquette coll6e sur la piece ne contient, en dehors du lieu 
^ provenance, aucune indication a ce sujet et il est fort probable 
^'^^^ Noury ignorait lui-meme a quel niveau elle avait ete 
'^^^^Ueillie/ 

11 existe, dans les graviers de Saint-Aubin, plubieurs niveaux 



^ I ) H, I'lllujl, Note sur une portion Je niacliuire de Felis trouvee dans la caverne 
^-»ros-Roc, pres de Saintes, Bull, ih la Sof. philonuitique de Paris^ S* serie, r. ni, 
^V>-9i, p. 177, Pl- 2. 

k^) L'Antbropologie, 1894, T. v, u" i, Janv.-Fevr., p. 10. 



I 



32 SOClfeTE NORMANDE D*feTUDES PRiHISTORIQOES 

fossiliferes. Dans les couches profondes, on rencontre VEUphas 
primigeniuSf le Rhhtoceros ticljorhinuSy V UrsusspelauSy Y Hippopotamus 
major y le Bison prisons, VEquus caballuSy etc. Dans les couches 
sableuses plus rapprochees de la surface du sol, on trouve, 
independamment de quelques-unes des especes ci-dessus designees, 
le Bos primigeniuSy le Cervus elaphuSy Ic Cervus tarandus, VOvis 
aries et un petit equidc d*une taille beaucoup inferieure i celle 
de VEquus caballus des couches profondes, quoique celui-ci soit 
encore commun i ce niveau. Avec ces derniers, on rencontre des 
silex tailles franchenient neolithiques, qui permettent d*assigner 
un age relatif ;\ ces mammiferes ; ils sont done ntolithiques. Or, 
la majeure partie des ossenients recueillis a ce niveau sup^rieur 
prisentent un aspect un peu diflS&rent de ceux des niveaux 
inferieurs. En outre, beaucoup des ossenients neolithiques portent 
en creux, a leur surface, de petits sillons irr^guliers, simulant 
une sorte de verqiitubtion determinee par les radiceiles des 
plantes. Ce genf^dSlferfrtion ne se remarque jamais sur les 
ossements du niveiwAi?r?eur; il est particulitrement discernable 
sur la m^choire du lion de Saint-Aubin et la vermiculation est 
bien visible sur les d^^^uficl^ dQi^^ement. II est done rationnel 
d'admettre que cittSlliilchSire' pfovient des couches sableuses 
superieures et qu'elle est contemporaine du Bos primigenius, du 
Cervus elaphus et du petit equide. Le lion de Saint-Aubin serait, 
par consequent, un lion ntolithique. 



Explication de la planch e 

Maxillaire inferieur, du cote droit, de Felis leo Lin. (race 
SpeLea Goldf.), de grandeur naturelle. 
Fig. A. — Face externe. 
Fig. B. — Face interne. 
Fig. C. — Vue de dessus. 

1. — Premiere molaire (3* premolaire). 

2. — Deuxieme molaire (4* premolaire). 

3. — Troisieme molaire ou carnassiire. 



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fiTUDES ET RECHERCHES 

NfiOLITHIQUKS 
DANS LE BASSIN DE L'ANDELLE INFfiRIEURE 



ET SUR 

LES COTEAUX DE LA LIEURE ET DU FOUILLEBROC 

Par L. QUENOUILLE 



C'est dans un cadre charmant de cotes bois^cs abritant dcs 
prairies verdoyantes, le plus souvent i la surfiice de coins de 
tcrre cultives en vallee ou surJ;^ molles ondulations lecliees 
autrefois par les crues de TAi^fidhi;^ c'jest tantot sur le sol de 
jardins pleins de fleurs et d*aYSrcs i fruits, pres de cette 
Andelle a nom Sanscrit et de ses derivations plus ou moins 
anciennes, menie au milieu^'des^j^ifea, dcs graviers et des sables 
de son lit, c'est tantot au-dessus (Ctegri^Albouq^ets de bois, debris 
de la vieille foret de Longboei, au sommet des dentelures des 
plateaux qui bordent la valine, entre deux rides de ravins ou sur 
les flancs des longs vallons qui servent d'egouttoirs au bant pays; 
c'est encore dans les ^claircies calmes d'une fraction dc cette 
foret de Lyons, si propice aux reveries, avec ses futaies de hetres 
feuillus ; c'est enfin dans tous ces beaux sites, appreci6s des 
pcintres et des touristes, que nous avons fait de nombreuses 
dccouvertes. 

Nos decouvertes se rapportent en grande partie aux temps 
neolithiques ; aussi, nous occuperons-nous specialemcnt de 
celles-la. 

Deux annees nous ont mis a meme de publier un ensemble 
dc decouvertes qui ne pourront que s'accroitre avec le temps, 
bien que cependant cette belle vallee d'Andelle, a present theatre 
principal de nos investigations, surtout dans son bassin infcrieur, 
ait deja 6te, et depuis de longues annees, etudiee par beaucoup 
de savants et de chercheurs, parmi lesquels nous citerons Leon 
Coutil, president de la Societe normanded'Etudes prehistoriques, 
aux Andelys; Revert, ancicn instituteur ;\ Pont-de-l'Arche ; Leber, 






t 



34 SOCIETl- XORMANDE D ETUDES PREHISTORiaUES 

cultivateiir et antiquaire, a Pitres ; Lancelevee, pr^isident de la 
Socictc des Sciences naturelles d'lilbeuf, i Elbeuf-sur-Seine ; 
Thiculln, des anciennes tonderics de Romilly-sur- Andelle ; 
Sommier tils, cultivateiir a Romill y ; Monneyron, ancien reccveur 
de I'Enre^istrement de Fleury-sur-Aiidelle; Ancourt, instituteur 
h Flcury, et Genelle, instituteur a Pitres. 

Nous mentionnerons seulement, pour memoire, quelques silex 
acheuleens et mousteriens, que nous avons trouves, a la surlace 
du sol, sur Ics avancecs du plateau qui domine Pitres, ^ la 
Neuville-Champ-d'Oibel ; a Pitres et vers le Manoir, au-dessus 
du confluent de la Seine et de TAndelle ; sur le plateau qui 
s'etend cntre Flipou et Amfreville-sous-les-Monts; a Douville, 
au-dessous du cimetierc ; enfln sur le plateau, au-dessus de 
Menesqueville, el a Menesqueville, pres de la garc, dans une 
briqueterie entamant une terrasse argileuse sur la rive gauche du 
Fouillebroc, qui se rounit presqu'aussitot i la Lieure. Ces deux 
modcstes ruisseaux melent ainsi leurs eaux, avant de se joindre a 
r Andelle, a Charleval. 

Autrefois, une briqueterie, dont le sol appartient ;\ M. Couturier, 
de Fleury-sur-Andelle, etait en exploitation a Radepont et avait 
fourni i Lancelevee, d'Elbeuf-sur-Seine, ainsi qu\^ L^on Coutil, 
de nombreux tchantillons de Tindustrie moust^rienne. 

Les objets recueillis consistaient en gros nuclei, en racloirs ct 
en lames tr^s longues, en silex variant entre 0™i2 et o'"22 de 
longueur sur o"'03 de lari^eur. 

Par exception, une trentaine de lames ou de pointes en 
quartzite ou gres quartzeux de couleur noiratre furent trouvees 
dans un coin de la briqueterie. Ces objets-1^ etaient mal taill«^s, i 
cause de la nature de la roche; ils variaient, comme mesures, 
entre o"'04 et o™2o de longueur (^'. 

Dans son livre sur Le Prchistoriqiie dam la Nortnandiey de 
Pulligny signale la decouvcrie de dents demammoutha Romilly- 
sur-Andelle ^^\ 

Nous croyons que cette decouverte etait due au crcusement 
des fondations de la filature occupee actuellement parM. Gustave 
Peynaud, des habitants de la commune nous ayant assuri 



(i) BiilU'lin ik Li Sc:'h.tc normande d'litiules pnhistoruiui'S^ T. i, aniice 189}, p. p. 46 

el 47- 

(2) Bulletin de la Societe normande d' Etudes prebistoriques, x. i, annee 1893, p. 47. 



RECHERCHES NiOLITHIQUES DANS LE BASSIK DE L*ANDELLE 35 

qu'alors beaucoup de vieux ossements d'nnimaux avaient et6 
trouves. 

Apres ces renseignements preliminaires, voici maintcnant, en 
ce qui concerne les temps neolithiques, Texpose des resultats de 
nos recherches personnelles dans le bassin de TAndelle inf^rieure 
et sur les coteaux qui dominent les ruisseaux de la Lieure et du 
Fouillebroc. Pour la clart^, nous rapprocherons parfois ces resultats 
des decouvertes faites par d'^utres sur les m^mes points, mais, 
dans ce cas, avec toute la briivete possible ; nous ne refaisons pas 
le travail qui a ith fait par L^on Couiil pour les arrondissements 
des Andelys, de Bernay, d'Evreux, de Louviers, et par Montier 
pour Tarrondissement de Pont-Audemer, travail public sous ce 
titrc : « Ateliers et Stations humaines niolithiques du diparlement de 
VEure. » 

Le Bulletin de la Sociite normande d'Etudes pr^historiques 
(t. iv,ann6e 1896) a public cet important travail auquel, en addenda 
si Ton veut, dans le tome viir* et pour une faible portion du 
departement de TEure, pour un coin minuscule du d^partement 
limitrophe de la Seine-Infirieure, nous n'ajoutons que quelques 
documents qui ne pouvaient alors 6tre connus, puisqu'ils 6taient 
la plupart enfermfe dans le sol d'ou la charrue, inconsciemment, 
les a remontes d la surface. 

La Neuville-Champ-d'Oisel (Seine-Inferieure) 

Cette commune est situie sur le plateau 6lev6, qui borde la 
rive gauche de TAndelle. Ses terres de culture, dans la partie 
s'etendant au-dessus des bois de Pitres, restes de la foret de 
Longboel, nous ont livre des objets intiressants, dont le plus 
remarquable est une scie double (pi. A), tres finement taillee sur 
les deux faces qui sont tr^s l^gcrement bombees. Cette scie porte 
une encoche a chacune de ses extremites ; elle est en silex 
gris-bleu fonc6 et lustr6, comme s'il itait verni. 

On connait ce genre de scie double en Normandie ; mais, 
rarement, les ^chantillons, que Ton peut rencontrer, presentent 
la perfection de celui-ci ; g^^neralement, ils sont faits d'une lame 
large, plate en dessous et accourcieaux deux bouts munis chacun 
d'une encoche plus ou moins marquee. 

L'tchantillon de la Neuvilie- Champ -d'Oisel a etc juge 
remarquable par les savants fran^ais et etrangers auxquels nous 



y-ji- ,*Tcjss'-j"" .-. • 



— ^ 



36 SOaferfe NORMANDE D'feXUDES PRfeHISTORiaUES 

Tavons montre, lors du Congrcs anthropologique, lenu i Paris, 
vers la fin da mois d'aout 1900. 

A Rouen, le 25 fcvrier dc la meme annee, a une reunion de 
la Societe normande d'Eiudes prehistoriques, nous avions presente 
divers objets neolithiques ^0, au nombre desquels figurait, 
provenant de la Neuville, une hachctte polie en grcs siliccux 
bleu*\tre, a veincs blanches, ayant, sur la moitie opposce au 
tranchant, conserve la trace d'un fin piquage. Cctte hachette, qu^ 
est dans notre collection, a o'"o6 de longueur sur 0^04 A-^ 
largeur au tranchant et o™oi \ son maximum d'6paisseur (pi. F^ ' 
Depuis cette 6poque, la Neuville-Champ-d'Oisel, outre la sc ^* 
double, nous a donne d'abord un joli nucleus en silex gris-ble^-- 
sur lequel ont 6te enlevees des lames etroites qui, toutes, oc'^ 
atteint les extremites (pi. A); ensuite, des morceaux de lucln — ' 
polies en silex, des percuteurs, des lames-couteaux, des pert^oii — 
rarement, des tranchets et enfin des grattoirs ordinaires. Le:^ " 
grattoirs sont bien les outils neolithiques les plus repandus, parcel 
qu'ilsservaient le plus sou vent au grattage, d Vicbarnage en termc<^ 
de tannerie, des peaux des nombreuses betes tuees a la chasse ; - 
on rencontre les grattoirs presqu'a chaque pas, et ils sont pour 
ainsi dire inevitables. 

II semble qu'il y ait eu, a la Neuvillc-Champ-d*Oiscl, une 
station neolithique, ou tout au moins qu'elle ait existe dans le 
voisinage, des objets que nous venons d'enum^rer ; ce qui 
donnerait i penser qu'ils ont pu etre, les uns perdus, les autres 
jetd's par les hommes neolithiques, li\ ou nous les avons ramasses. 

M. Guiflard, proprietaire-cultivateur i la Neuville, y a trouve 
quelques outils neolithiques qu'il conserve ;\ cote d'anciennes 
faiences de Rouen et de Nevers. 

Flipou et Amfri-villh-sous-les-Monts 

Sur le plateau, en face de celui qui porte la Neuville-Champ- 
d'Oisel, s'etend entre des bois une plaine dont le sol, remue par 
la culture, a r^vele, de place en place, Texistence de haches en 
silex, en diorite, et de divers objets en silex. 

Leber de Pitres, et Revert, ancicn instituteur i Pont-de- 
TArche, y ont recolte des instruments polis et des outils en 
silex. 

(i) Bulletin de la SocUti normande d' Etudes prebiston'tfues, T. vii, p. p. 117 et 118. 



-V.--\i.-» 



RECHERCHES NiOLITHIQUES DANS LE BASSIN DE l'aNDELLE 37 

Pour notre part, nous avons lamass^, aux mcmes endroits, 
dcs grattoirs, des tranchcts, un pcr^oir, un percuteur, des cou- 
teaux, une mauvaise pointe de fl^che en silcx transparent, trois 
hachettes en silex bleuirre et une autre tres endommag^e, vers 
Amfreville, aux Deux-Amants, ou il y avait aux si<icles passes une 
abbaye-prieur^, n6e peut-etre d'une l^gende sentimentale. 

PiTRES 

En redescendant du plateau dans la vailee de TAndelle, vers 
sa jonction k la Seine, nous trouvons Pitres, ou Ton connait, 
dcpuis longtemps, une station nt*olithique. Les grattoirs, grands 
ou petits, ronds ou allonges, les percuteurs en silex et en gres, 
les lames-couteaux, les lames-scies, les ciseaux taill6s, les tranchets 
petits ou grands, les pics 6troits et pointus, etc., y abondent. 

C'est principalement entre T^glise de Pitres et la commune 
du Manoir que, depuis trente ans environ, Leber, tout en tra- 
vaillant h la culture des champs, a recueilli un grand nombre de 
silex n^olithiques, sp6cialement aux Pendants, ou existait un gres 
plein de cavit^s, pierre viner^e de temps immemorial et qui fut 
tiansportee, il y a plusieurs ann^es, dans un herbage de Pitres 
pour continuer i attirer les offrandes des malades et des pelerins. 

L'ccart des Bureaux ou Burots a fourni ^ Leber des baches 
polies en silex et en diorite avcc des grattoirs, des lames, des 
ciseaux et des tranchets semblahles \ ceux des Pendants. 

Lion CoutiKO dit que les baches polies faisaicnt d6faut aux 
Pendants, d'apres les recherches forciment sommaires auxquelles 
il s'etait livre en cet endroit ; mais il mentionne une hachc en 
jade de o"'i5 de longueur, plusieurs baches en chloromilanite, 
une en serpentine et un couteau retouchd en silex du Grand- 
Pressigny ( Indre-et-Loire ), trouves sur divers points de la 
commune. 

Nous avons rencontre, dans nos incessanies recherches, qui 
ne datent par ici que de deux ans, nous avons rencontre aux 
Pendants, comme ailleurs a Pitres, des hachettes et des ciseaux 
retailles a m6me des morceaux dc hnchcs polies en silex ou le 
tranchant subsistant avait et6 soigneusement utilise; cependant 
la plupart de ces instruments retailles etaient en silex differents 
des silex employes habituellement sur la station des Pendants. 



(1) BidUtin de la SocUti normandt d*Etudfs prcbistoriques^ T. iv, ann6e 1896, p. 176, 






38 SOCltvk NORMANDE d'^TUDES PRtHISTORiaUES 

Ainsi nous possedons dcs Pendants un etroit ciscau, fait du 
tranchant d une hache polie en silex, d'un brun violace, avcc 
nuances verdatres ; un cote dc la hache existe avec son poH pri- 
mitif, landis que Tautre cote est trace par un retaillage qui a 
r^treci des deux tiers Toutil nouveau (pi. E). 

De plus, nous avons recueilli, tou jours aux Pendants, une 
hachette en serpentine verdatre (pi. F) et une autre tres plate, 
en diorite (pi. H). 

Les silex de cette station appartienncnt en grande partie au 
sous-sol du coteau, d'ou ils avaient ete tir& par des fouilles, 
probablement plus etendues que profondes. 

Cc coteau, qui va de Pitres au Manoir, en longeant un ancien 
bras desseche de TAndelle, se compose d'alluvions graveleuses 
d'oii les n6olithiques, en les extrayant, choisissaient les nieilleurs 
ct les plus gros silex, gris, bleus, noirs. Wanes, jaunatres, rou- 
geitres, zones et de couleur transparente, pour les employer a la 
confection de Toutillage et de Tarmement de leur 6poque. 

Des silex senoniens, arraches aux coUines crayeuses, q^^ 
forment la bordure du plateau voisin, vinrent bientot s'adjoin^^^ 
aux silex des graviers, comme se taillant plus aisement que cc^^ 
ci et se pretant mieux X la taille de longues pieces. 

Des nuclei ou noyaux, moyens et petits, se rencontrent 
temps ;\ autre ; certains paraissent etre devenus des pierres *^ 
fronde. 

Nous avons essaye de classer methodiquement nos objets J 
Pendants et de la plaine de Pitres; par exemple, les grattoi 
sont ranges par types : lesgrattoirs allonges ; les grattoirs rond^ 
les grattoirs creneles; les grattoirs A pointe (pi. A); les grattoi 
oil r^corce du silex semble, par son contour irrigulier, rcpr 
duirc grossierement des tetes d*hommes ou des animaux, sorte--^ 
de camees volontaires ou involontaires ; les grattoirs tre-^ 
petits, etc. 

Certains grattoirs, dans leur circonf^rence ecrasee, machec^ 
par des chocs repetes, paraissent des percuteurs destines i Ix 
taille des petits objets. 

Nous n'avons trouve qu'un seul grattoir ii fines dents do scie, 
qu'un seul au pourtour poli et qu'un seul tres petit i pedoncule 
comme une pointe de fleche i rctraits ou a double barbclure 
(pi. A). 

Sans exag^ration aucune de notre part^ les grattoirs que 



4^^ 



.. .tf. 



RECHERCHES NiOLITHIQUES DANS LE BASSIN DE L*ANDELLE 39 

iepuisdeux ans, nous avons ramass^s i Pitres, se montent a plus 
d'un millier ! 

Les coureaux, plus ou moins itroits, les lames-scies sans 
encoches ou avec une seule encoche, ne sont pas rares (pi. A); 
ces objets sont petits ou moyens ; nous n'avons de Pitres qu'un 
couteau ^troit en silex noir, retouch^ h la pointe et mesurant 
o™ii de longueur (pi. E). 

Les 6clats ^ dos retouch^, minuscules, petits ou moyens, 
sont frequents; parfois tris arqu^s, ils affectent une forme de 
serpette, de faucille ou de croissant, et alors ils ne sont pas 
communs. Ainsi nous avons rencontre un instrument en silex 
blond et transparent, analogue h la scie danoise qui elle est taillie 
sur les deux faces, tandis que Tinstrument en question n'est 
ju'une lame s;ms ^paisseur, h, dos arqu6 et retouch^ finement, 
ongue de o"o6 avec quelques dentelures de scie espacees sur le 
ranchant tir^ droit et compris entre les deux extr6mites de 
*arc ; ce que Ton peut appeler le dessous de cet objet curieux est. 
ilat et lisse (pi. A). 

Aux Pendants et dans les champs environnants, abondent les 
)ierres de fronde en silex, taill^es a Eclats courts, grosses comme 
les noix ou comme des oeufs de pigeon ; leur grand emploi a nui 
ans doute au d^veloppement en nombre des pointes de fl^che 
:n silex (pi. E). 

Pour tailler les genres d'objets, que nous avons di]h inumeres 
!t ceux que nous ^numcrerons encore, les hommes n^oliihiques, 
*n plus des forts percuteurs qui fcndaient les blocs etles rognons 
ie silex, se servaient de percuteurs circulaires aplatis ou de pcr- 
:uteurs allonges, 6troiis, 6cras6s aux deux bouts; ces derniers 
)utils, confectionneurs eux-memes d^armes et de divers instru- 
ments, arrivent, en perdant Je leur volume, a ctre confectionnes 
^n retouchoirs formes d*une lame peu 6paisse, ^tr6cie sur les 
:6tcs ct que Tusage rendait mousse aux extr<^mitcs. 

Nous avons de Pitres des retouchoirs, de o"'04 ^ o'"o5 de 
longueur sur environ 0"'00) de Inrgeur et d'epaisseur, qui pou- 
^•aient etre employes i cvidcr par prcssion les barbelures des 
pointes de fleche en silex et a regulariser Icurs bords (pi. C). 

Li station de Pitres nous a fourni environ 350 a 400 tranchcts 
en silex, grands, moyens, petits et de divcrses formes, ^'troits, 
triangulaires, larges; nous n*en avons conserve qu'une ccntaine 
2t nous avons donne le surplus (pi. C), 



40 SOClferi KORMANDE d'^TUDES PRfenISTORiaUES 

Quclques tranchets a biseau double marquent un passage, 
lorsqu'Ils sont ctroits, au ciseau arrondi, par la taille d'abord, 
ensiiite par le polissagect, lorsqirils sont larges, a la hache polie. 

Parfois, ce qui est rare, le tranchet a un tranchant arquc en 
dessous ct en dessus une concavite en maniere de gouge. 

Certains ciseaux, etroits et arrondis, se retr6cissent encore 
vers leur tranchant qui se termine par un biseau d'une petitesse 
extreme (pi. H). 

Ce petit biseau ressemble tout i\ fait aux biseaux que Gaston 
Morel a su ddcouvrir sur des Eclats en silex ou souvent dcs 
encochcs, pratiqu6es parde fines retouches, apparaissent, pour ce 
genre d'outils, comme des points de prehension manuelle^O. 

Quelques pics en silex de o'"i2 d o™i6 de longueur figurent 
dans notre collection ainsi que des per(;oirs et des coches- 
grattoirs(^) ou grattoirs concaves ou grattoirs a encoches. 

Certains per^oirs, certains coches-grattoirs sont tres curieux 
et nous en reparlerons dans un instant. 

Nous n'avons trouve a Pitres qu'un fragment de plaque 
piquee en silex, ayant servi h, broyer le grain. 

Cette rarete de la meule dormante, sur laquelle se promenait 
la molctte, Tabondance des grattoirs, des couteaux avec ou sans 
pointe, des lames-scies, des pierres de fronde et de jet, enfin le 
voisinage imm6diat de cours d'eau, sembleraient indiquer, pour 
la station de Pitres, une population adonn^'e plus a la chasse ct a 
la pcche qu'aux travaux d'une agriculture naissante. 

Le genre d'outillage, couteaux, scies, perqoirs, coches- 
grattoirs, indique clairemcnt une partie des travaux auxquels 
cette population se livrait : travail du bois en casse-tetes, en 
manches d'outils et d'armcs ; travail de Tos en poincons, en 
6pingles et travail des bois de cerf en pics, en poignards, en 
marteaux, en gaines de hachcttes polies, de ciseaux, de tranchets 
et en harpons a un ou plusieurs rangs de barbelures. 

En consequence, nous rattacherons a la siation-aielicr des 
Pendants, sinon tout a fait a ses debuts, au moins a une 6poque 
un peu plus avancee dans le neolithique, les pics et les gaines en 



(i) Etude tie hi prehension des silex Uiilles. Ciseaux, par Gaston Morel, dans Ic JUtUe- 
tin de la Societc norwande d' Etudes pre.bistoiiqucs^ r. vii, annec 1899, 

(2) Coches-j;rattoirs est le tcrnic Jont sc servcnt dans Icur Pr^historique^ MM. G. ct 
A. de Mortillel. 



•m. -'.Xs -. 



RECHERCHES NfeOLITHIQUES DaNS LE BASSIN DE l'aNDELLE 4 1 

bois de cerf, trouvees h Pitres au niveau de la Seine, lorsqu'on 
deriva TAndelle pour cr^er Tusinc de Tabbe Vaurabourg, usine 
qui ne put jamais d^passer une certaine hauteur de mav;on- 
nerie. 

Ces objets font aujourd'hui partie des collections Leon 
Coutil et abb6 Lecoq (')• 

On trouva aussi des restes de pilotis, indiquant qu'il y avait 
eu la un groupe dMiabitations elcv^es au-dessus de Teau par 
riionime, pcut-etre plus pour la facilite de son alimentation que 
pour sa defense. 

Les Pendants ont enrichi notre collection de tranchets 
minuscules qui peuvent etre des armatures de fleche ^ tranchant 
transversal (pi. C). 

De Baye, dans une grotte de la Marne, a rencontre une de ces 
cxtremites probables de fleche, encore fix6e dans le crane humain 
qu'elle avait frapp6 aux temps n^olithiques. La connaissance de 
ce fait a bcaucoup contribui a fliirc classer les petits tranchets 
comme des armatures de fleche. 

Parmi nos petits tranchets, nous en remarquerons un en 
silex gris bleu-clair, bien tailUe, etqui prisente, sur sgn tranchant, 
une asperiti centrale. Aupres de cette fine pointe, il y a une petite 
tache noire, entouree de deux courtes lignes blanches ; ce qui 
simulerait, grace a la precision de petites retouches, la pointe un 
ncz, la tache un ceil. Au-dessous de la pointe, on voit des 
retouches qui dessinent une bouche et un mcnton. Au.-dessus de 
la tache ceil, le tranchant a ete un peu coupe de biais comme 
pour tracer le sommet d'une t6te humaine (pi. I). 

Cette figuration semblerait due a autre chose qu'au hasard ; 
nous la decrivons cependant, plutot i titre de curiosite qu'a titre 
purement archeologique. 

Nous pouvons montrer aussi des per(joirs et des grattoirs 
concaves dont les formes, naturellement favorables ;\ des repre- 
sentations, le sont devenues plus encore par des contours s'ecartant 
des types ordinaire^, par de petites taches, de petites cavites ou de 
petites perforations existantes a Tendroit de Toeil (pi. I). 

Nous reunirons ces per(;oirs ct ces grattoirs concaves sous la 
qualification d'oatils figuratifs, sans que cette qualification implique 



(i) Ateltrrj^ et stations humaines moUthiqucs du defmrtemeni dc VEurCy p.ir Leon 
Coulil; *Bulletin d€ la Sociite noriiiainU d'Etudrs prebistoriqHes, r. iv, annec 18*^6, p. 176. 






i 



42 SOCIETE KORMAXDE D'fexUDES PRfeHISTORIQUES 

pour ccla une croyance absolue i unc figuration vouluc, fantaisiste^ 
rituelle ou amulctique. 

Ccttc qualification comprcnJ nocess^iiremcnt Icire humain, 
niais tout au haut de rcchcllc dc la vie, bien que riiomme nesoit, 
aux yeux du transformisme qui sont ccux dMllustres et fiers 
savants, qu'un animal arrive. 

Li planche I rcproduit quelques-uns de nos outils ou silex 
figuratifs qui sont, apres des niilliers d'annecs, comme vivants a 
nos yeux actuels par le souvenir atavique de vraies tetes humaines 
vues, de vrais animaux vus, en depit de tout, que les figurations 
soient dues a une r^alitd d'intention ou a Tcffet d'un hasard de 
taille surprenant. Au surplus, ce que nous voyons, les ouvriers 
n^olithiques ont pu le voir, meme sans avoir provoque, par une 
taille intcntionnelle, des figures sur les silex , en profitant d'accidents 
naturels; des yeux sont des yeux et, aux temps neolithiques, s'ils 
diffcraient des notres, les yeux anccstraux n'en differaient que par 
plus de puissance, n'etant pas distraits, fatigufc comme les notres, 
par tant dc travaux varies, par tant de spectacles mondains, par 
tant de lectures et d'etudes absorbantes. 

Si Ton osait admettre la figuration intentionnelle ou memo 
remarqu^e sur les silex neolithiques, que nous qualifions trop 
prudemment peut-itre d'ouiils figuratifs, il faudrait alors les 
regarder en grande partie, non comme des outils ayant cliacun 
Tapparence de quelque chose, mais comme des pierres-fetiches 
cri*ees par Thomme afin dc suppleer aux hasards des rencontres. 

Cest ainsi que de nos jours, chez les Ouebias, sauvage pcuplade 
de la Nouvelle-Caiedonie, et qui en sont encore a Temploi de la 
pierre polie, il y a des pierres-fetiches recherch^es pour les pro- 
priett'squ'on leur atiribueen raison d'une forme definieet comme 
rationnclley en rapport avec le but a atteindre ou I'aide a obtenir. 

A ce sujet, nous empruntons a Tarticle intitule : « Che^ Us 
Ouebias en Nouvclle'Calidonie », publi6 sous la signature de 
M. Jules Durand, dans le Tour du Mottde, les curieux rensei- 
gnements suivants : 

« Un simple cxamen des pierres-fetiches des Ouebias rivtlc 
« ce i quoi elles sont destinees. 

« Au moment d'une p^che problematique, hasardeuse meme, 
« la pierre-fetiche est placee dans Teau, a Tavant des pirogues, 
« et sa vertu est telle que le poisson sera infailliblement attire 
« dans les filets. 



RECHERCHES NfcOLITHiaUES DANS LE BASSIN DE l'aNDELLE 43 

« Doit-il (le Ou6bia) aller i la chasse aux pigeons caches 
« dans les bois ou aux canards mifiants sur les mares? II cmporte 
« encore son fttiche qui rappelle le canard, le pigeon. II ne se 
« contente niSme pas de la forme, le fetiche a des nuances, une 
« couleur qui le compl^tent. A-t-il besoin de soleil pour vivifier 
« ses champs et d6sire-t-il que sa clarte bienfaisante se repande 
« dans la campagne assombrie? II placera dans la plantation trop 
« humide un bloc merveilleux qui ne laisse aucun doutc sur son 
« intention. On y remarque des veinules quartzeuses, rutilantes, 
« qui partent d'une ligne d'horizon, montent en traits de feu 
« dans Tespace, percent la nue de rayons ardents et 6clairent le 
« ciel de joyeuses et vivifiantes clart^s. 

« Veut-il de la pluie ? La secheresse n'a que trop dur6, tout 
« est grille dans la brousse. Pas de ridicules et vaines incantations, 
« d'al^atoires prieres, la nature ne saurait pour si peu s'dmouvoir ; 
<c ellc n'cst satisfaite que par quelque chose qui vienne d'elle, qui 
« porte sans ambigui't6 et en soi sa signification. Le fetiche est 
4c trouve; on le d^poiie sur le sol calcine et une ondee bienfaisante 
« tombe, inclin^e : telles sont les stries naturelles de la pierrc 
« qui imitent la pluie. On renait il'espoir; les sources couleront 
« pour fournir Teau n^cessaire aux tarodieres canaques, et la 
« brousse, auparavant dess^ch^e, bruise de soleil, s'embellira de 
« pousses nouvelles et de fleurs ^clatantes. Merveilleux espoir ! 
« II scmble qu'a des desirs surnaturels, ici Tobservation s'unit et 
« que le fetiche, bien choisi, a presque sa raison d'etre. 

« Les pierres n'ont aucune portie, aucune influence spirituelle ; 
<c elles n'agissent pas sur les ames des ancctres, n'ont de pouvoir 
« que sur les choses de la terre, ne s'occupent que des besoins 
« imm^diats de Tindigtne. 

« Si les unes fournissent le temps favorable aux pirogues, la 
« brise attcnduc, la mar^e abondante, le gibier i foison, d*autrcs 
« activeni la croissance de Tigname, principal aliment des 
« Cmaques, ou font murir les regimes sur les bananiers. 

« Par exception, il en est une qui possede un sens symbolique : 
« Cest celle qui contient « le gros lezard », expliquent les 
« Ouebias. EUe sert h epouvanter Tintrus. Et, pour faire sortir 
« Taffreux reptile qu'cUe renferme, il suffit de la mettrc sur Ic 
« feu. Comment de TEgypte ou du Gauge — car il s'ngit cvidem- 
« ment ici du crocodile v^nere dans ces regions — cctte croyancc 
« a-t-elle abouti en Nouvelle-Cal^donie ? Les Canaques n'ont 



44 SOCIhTH NORMANDi: d'i-TUDKS PRfeHISTORiaUES 

« jamais vu dc crocodile ; il n'cn cxistc pas dans Icurs rivieres. 
« Mais la crcdulitc au tciichc, traiismisc par d'antiqucs migrations, 
« noLic \c present an passe i^> ». 

Est-il perm is de penser que les peuplades neolithiques do nos 
vicux sols d'Europe, tout comme les peuplades canaques dc in 
Nouvelle-Caledonie, ont eu des pierres-feliches, que Ton pcut 
reconnaitre telles et apprecier, lorsqu'elles sont compld-td'es dans 
leurs figurations par des taillages bien marques accentuant les 
accidents naturels qui y contribuent dans la mcsure la plus 
favorable ? 

II y a la une question qui inspire a beaucoup le desir d'evitcr 
comme une fatigue perilleuse 1 etude des choses nouvelles ct 
controversees. 

Quant a nous, nous traitons la prehistoire avec impartialite ; 
noes decrivons ce que nous trouvons, ce que nous voyons, sans 
imposer rien a personne, puisque nous ne nous imposons rien a 
nous-meme que la recherche paisible de la verite, en examinant 
les documents extraits du sol, quels qu'ils soient. 

Les observations exactes ont toujours leur interet, surtout si 
elles ne sont pasaccompagnees d'idees precon»;ues, qui pourraient 
les denaturer, et c'est ainsi qu'elles peuvent devenir utiles a un 
moment donne, lorsqu'avec le temps elles ont acquis leur valeur 
reelle dans Tapaisement des polemiques. 

Mais bornons la nos reflexions et reprenons la revue des objeis 
neolithiques, que nous a^ons recueillis aux Pendants, en men- 
tionnant beaucoup de petits eclats triangulaires minces. 

Ces eclats semblent, les uns des pointes de fleches grossieres, 
les autres des acheminements a la confection de pieces plus 
parfaites. 

A force de parcourir la station des Pendants, nous avons 
reussi a y decouvrir une pointe de fleche en silex clair et trans- 
parent, a pedoncule et a double barbelure ; une autre en silex 
gris-bleu, mais seulement commencee; puis une troisieme 
triangulaireen silex clair et transparent, taillee sur les deux faces; 
de meme qu*une quatrieme en silex gris-bleu opaque avec veines 
blanches (pi. D). 

II est probable que Temploi habituel de la pierre de fronde. 



(i) Lr Tour du Monde, T. vi. iiouvcllc scrie, 45', liv. du 27 octobrc i9<x), p. p. 508, 
$09 cl 510. 



-.<■!- 



RECHERCHES NfeOLITHiaUES DANS LE BASSIN DE l'aNDELLE 4S 

prouv6 par Tabondance des silex tallies pour le jet, a, comme 
nous I'avons d^ji dit, nui au d^veloppement en nombie des 
pointcs de fleche dans una locality, pourtant si riche en Industrie 
ncolithique primitive. 

Autant les moyennes pointes triangulaires, ressemblant 
vagucment aux pointes mousteriennes, sont communes, autant 
les burins de type magdalinien sont rares ; ces derniers instruments 
paraissent avoir M remplacis par dY»troits ciseaux \ biscau mi- 
nuscule qui, tenus de cote, remplissaient le meme office. 

Nous avons de Pitres un marteau en silex, i trou naturcl, 
ressemblant h un percuteur (pi. B). 

Ce marteau est en silex gris-blanc, ses arfites sont 6mouss6es 
h dessein, plut6t qu'^crasies par une percussion due au service ; 
cette sorte de piquage Idger atteint mSme, pros du trou, une 
partie faible de Tobjet; une fissure qui ne le d^teriore pas 
dans sa forme, s'est produite au bord du trou, mais poste- 
rieurement au piquage, comme on peut s*en assurer par un 
examen atteniif. 

Ce marteau, de o'"o68 de longueur sur o"'o5i de largeur, 
serait done un objet de fantaisie, puisqu'il ne pourrait pas servir 
d*une maniere efficace; peut-etre, au lieu d'titre emmanchc, 
etait-il suspendu ? II a pu ainsi completer un mobilier funeraire, 
d la fagon de ces baches polies sur le tranchant et non coupantcs. 
Notre collection ccmprend dc di verses provenances nor- 
mandes plusieurs marteaux analogues en silex, assez bien taillcs 
et ayant un trou naturel a parois rcsistantes et a diamctre large 
propice a Tentree d'un manche en bois. 

M. le Cure de Vesly (Eure), bien avant nous, vers 1880, 
avait recueilli a Pitres un petit marteau-hache ; mais ce marteau 
tres usi, etait en diorite et son tranchant s'ccartait de ©""O) dc 
Taxe du trou d'emmanclicment, il n'c'tait pas muni d'lme panic 
plate pour frapper a la partie oppos^e au tranchant (0. 

Un autre genre de marteau en silex, un marteau-hache a 
double encoche lat6rale, que sa pctitesse designc comme une 
piece votive ou une'amulette a ete ramasse par nous aux Pen- 
dants (pi. H). 

Dans son ouvrage : « Ateliers et stations humaines ncoli- 
thiques du departement de I'Eure », Leon Coutil parle d'un 



(i) *BulUiin de la Socicti ttornnttuie d'Etiides pribistoriqueSf t. iv, anuec 1896, p. 197. 



46 SOClfeTE KORMANDE d'eTUDES PREHISTORiaUES 

anneau en schiste violac6, de sa collection, mesurant 0™i6 de 
diametre exterieur et o^ii i Tint^rieur, rencontr^ prcs de la rue 
de TAbbaye h Pitres, d'un autre en jade trouv6 entre le sable et 
rhumus dans la ballasticre de la Compagnie de TOuest, situee 
entre Pitres et le Manoir, mesurant o"'072 de diamitre (coll. de 
M. Lecoq) et d'un autre plus petit trouve d Pitres et qui mesure 
o'"075 de diametre exterieur ^galement de sa collection (0. 

M. Coutil a class6 ces anneaux en pierre commedes bracelets; 
il a prouvi cet emploi dans une ^tude communiqu6e au Congr^s 
de r Association fran^aise tenu i Caen en 1893 et par des exemples 
fournis par des localit^s voisines, Notre-Dame-du-Vaudreuil et 
Saint-Pierre-la-Garenne, ou des squelettes furent exhumes portant 
au bras plusieurs de ces disques en schiste (^). 

Le docteur Capitan, dans une communication faite au 
Xn* Congres international d'anthropologie h. Paris en a montre 
un en jade venant du Japon. Quel est, en ce pays, Tusage de ces 
anneaux ? « M. Capitan Ta d<imontri au moyen d'une petite 
« statuette japonaise en bois (netzk^) qu'il met sous les yeux des 
« membres du Congr^a. Elle reprisente un animal h. museau 
« pointu, accroupi, rev6iu de vfitements humains. Une sortede 
« manteau 6troit, pendant dans le dos et devant la poitrine, est 
« retenu au-dcssus du sein gauche par un petit anneau en jade, 
« miniature du grand anneau pr6sent6. Or cette petite statuette 
a repr6sente une Icgende japonaise classique, le blaireau Tanouki 
« qui, poursuivi par un chasseur, a vole les habits d'un bonze 
« qui se baignait, s'cn est revetu et a ainsi pu ^chapper couvcrt 
(( de ce costume sacre. L'anneau de jade caracterise en effet le 
« costume des bonzes. On pent s*en rendre compte sur un grand 
« bas-relief japonais dont Tauteur publiera la reproduction. On 
« retrouve d'ailleurs un anneau tout i tait analogue figure sur la 
« poitrine du grand pretre dims des manuscrits mcxicains de la 
« collection Aubin (Boban). II semble done que ces objets ont 
« un caractcre religicux ; c'est ce qui explique leur presence dans 
« les sepultures en Gaule et ceux d'Extrcme-Orient ou du 
« Mexiquc : grosse question qui souleve des problemes com- 



(1) M'w, p. 177. 

(2) .•ifiiicaitx en pierre trouves en Konuandie et sf^cialement dans U bassin de Ui Seiw, 
par L. Coutil. — Association fraii^aisc pour ravanccincnt des sciences, reunion tcnue a 
k Caen en 1H93. 



RECHERCHES NfeOLITHIQjUES DANS LE BASSIN DE l'aNDELLE 47 

a plexes. II est toujours licite de poser un point d'interrogation, 
a en presence d'unepareilleidentite de forme et peut-etre d'usage 
« d'ordre religieux. 

M. A. de Mortillet afBrme que ce sont li des bracelets purs et 
simples (0. 

L'opinion du docteur Capitan a d*ailleurs et6 contestee par 
plusieurs membres du Congrcs. 

M. Coutil a rapproch^ les anneaux trouves en France des 
anncaux en marbre des Touarcgs qui sont plus ipais. M. le 
docteur Hamy a fait remarquerque ceux-ci ne sont pas i propre- 
ment parler des bracelets, mais des anneaux porttis an haut du bras. 

Si nous n'avons recueilli a Pitres qu'un quart d'anneau en 
schiste gris-bleu fonci, mesurant dans son entier o'"o63 de dia- 
metre intirieur(pl. B), en revanche nous avons trouv^aulieu dit 
les Pendants, en outre de menus debris de poteries n^olithiques, 
deux fusai'olcs perfori^es en terre cuitc, Tune est en terregros^itre, 
rougeatre, avec des gravicrs dans la pate, Tautre en terre grisAtre 
plus fine, sans parcelle aucune de graviers siliceux et orn^e de 
stries rayonnanten biais autour de la perforation centrale(pl. B). 

Certains prchistoriens pensent que ces fusaioles ont servi de 
boutons ; nous ne nous prononcerons pas sur leur usage, laissant 
aux recherclies de I'avenir le soin de Ic determiner. 

Les Pendants nous ont donne aussi deux perles; Tune est 
faite d'une sorte de scorie vitreuse de couleur d'ambre pile, 
avec trou mal pratique ; Tautre se compose du moule int^rieur 
en calcaire d'un petit cidaris, au centre duquel la main de Thomme 
a cvide un trou regulier (p!. B). 

M. Ch^derille, de Gisors, posscde une perle analogue en 
fibrolithe, a veines rougeatres, qu'il a recueillie en examinant 
minutieusement lesdeblaisdu dolmen de Cocherel, pres de Pacy- 
sur-Eure. Cette fibrolithe percee etait certainement une perle ou 
un grain de collier, tout autant ornemental qu'amuletique. On 
sait que le dolmen de Cocherel, fouille en 1685, ^ ^^^ d^cv'xt par 
Lebrasseur, en 1722, avec une precision qui nous etonne pour 
Tepoque. 

Maintenant, il ne nous reste plus qu'a formuler nos conclu- 



(i) XII' Congrh international d' Anthropy^logic ct d'Archiologie prehistoviqiu'S^ Session 
tie Paris, 20-2 j aout 1900, art. public par la Revue de I'EioJe d'Jnthropologie, X* annec, 

P- 394. 



48 SOCII-TE XORMANDE d'lTUDES PREHISTORIQUES 

sions sur la station dc Pitres, les Pendants^ a laquelle nous 
adjoignons divers annexes, Ics BurotSy Ic Manoir et les abordsdu 
pont sur TAndelie, la ou kit commencee Tusine de Tabbe Vaura- 
boiirg, morte a son eclosion. 

Nous la rei^ardons conimc une station presentant des exem- 
plaires de tons les temps neolithiqucs, dcpuis leur aurore jusqu'a 
leur declin. Les alluvions de i^raviers, slurries aux temps paleo- 
lithiques par la Seine et rAndelle,au point oil elles conimenj;aient 
A meler leurs caux, ont attire par leur allleurement, une popu- 
lation neolithicjue de chasseurs et de pecheurs avides de silex 
faciles a exploiter. C'est ainsi que le coteau peu eleve des Pendants, 
sorte de petit plateau secondaire, devint un atelier avec exploitation 
de morceaux de silex varies, jaunes, transparents, blancs, bleu- 
gris, bleuatres, zones et noirs. Le silex noir tin eiait recherchi 
par la facilite avec laquelle il s'eclaiait, se taillait et s'ecaillait sous 
la pression du retouchoir. 

A ces genres de silex s\idjoignirent bientot les silex des 
collines crayeuses qui, a quelque distance, abritaient la station 
au Nord-Ouest. Ce fut un progres : ces silex de la craie se pre- 
sentaient en rognons plus sains que les morceaux de silex ics 
alluvions iluviales de cailloux roules, se taillaient mieux et poU' 
vaient donner dc plus grandcs pieces. 

Au debut cependant, la pi u part des baches polies en silex 
paraissent par la nature de celui-ci, avoir eteimporteesde stations 
plus avancees ; les fragments de gres ayant servi a polir sont 
rares aux Pendants, de memeque les haches polies, veritablement 
en silex local, et ces liaches-h\ sont petites, ce qui indique leur 
insertion dans des gaines en bois de cerf traversees d\m trou pour 
le passage d*un manche en bois qui butait contre le bout pointu 
de la hache. 

Souvent les haches polies en silex etrangcr sont retaillees, 
etrecies en ciseaux ou accourcies; on les employait jusqu'i usure 
prcsque complete : on voit des morceaux courts de haches polies 
qui ont servi de percuteurs ou, plus petits, de pierres de iVonde. 

Ensuite le temps amena des progres sur place; de plus, la 
domcsiicite de I'homme, qui ne comptait que le chien, s'accrut 
du bocuf, de la chevre, du mouton, amenes sans doute par des 
emigrations asiatiques ; entin Tagriculture, niais une agriculrure 
rcstreinte et rudimentaire, prit naissance. 

Cest alors que la population, en augmentant, sc porta sur 



KECHERCHES Nk)UTHlO][JES DANS LE BASSIN DE L^ANDELL£ 49 

les hauteurs bois^es ou buissonneuses^ oii elk promena ses 
troupeaux et dont elle cultiva les fcrtiles clairicrcs, ^ port^e des 
mares naiurelles ; c'est alors aussi qu'elle descendit dans les 
prairies herbeuses, pr^s des eaux poissonneuscs, au-dcssus des- 
quelles, tout proche des rives ou autour des ilos, elle ctablit des 
groupes de huttcs — a Taide de piloiis — dont la maticre 6tait 
empruntie aux chines des forets voisines. 

II se passa done d Pitres ce qui se passa un pcu partout dans 
les vallees, principalement dans celles d'unc ccrtainc largeur : les 
huttes des Petidants^ graducllemcnt abandonnees, peu i peu sur 
leurs terrains graveleux et maigres, fircnt place a des siipultures 
dans lesquelles se deposa un mobilier special plus ou moins riche, 
plus ou moins scmblable a celui des vivants et conforme aux 
usages de la peuplade voisine. 

Les anncaux en pierre, trouves sur certains points et qui 
generalement accompagnent les sepultures de la fin du neolithique, 
semblent en temoigner, quoique bien tiiblenient par ici. 

Mais ce mouvcment d'abandon aux morts d'une partie des 
terrasses et des coteaux dans les vallees n*eut pas i\ Pitres, les 
sepultures s'etant par li dispcrsees davantage, Tintensitd de 
concentration que nous avons signalee a Londinieres sur une 
ondulation de terres en majoritc argileuses, au lieu appele Champs 
ou plaim des Marettes, au-dessus du confluent de TEaulne et de 
la Hehenne(0. 

Au champ des Marettes, Pancienne station des vivants 6tait 
en grande partie de venue une vraie station des morts, bien carac- 
t6risee par des haches polics en silex ou plutot par leurs innom- 
brables morccaux, auxquels parfois un retaillage, peut-etre rituel, 
avait redonne une apparence d*objets entiers : usages qui nous 
font confondre, dans beaucoup de stations, le mobilier ebauche, 
perdu ou n6gligedes ancetres qui avaient vecu la, avec le mobilier 
oflert fides morts, leurs descendants, pnr de nouvellcs gen6rations, 
lorsque les habitations, sous Tempire de certaincs necessites, 
peu a peu ou rapidement se furcnt deplacees. 

Voila pourquoi, sans doute, la partie visible de la station de 
Pitres, celle des champs, dont on retrouve chaque annee les 



(j) Invnitaire des dkotivcrtcs pour Us temps niolithiqucs dans rarrondissemcnt dc 
Ncufchdlcl-cn-Bray (Scinc-Ini'encurc), par L, Q.ucnouillc, t. v, jqiicc ib97, p. p. 81, 
82, 85, 84 cl 85, daub le BnlUiin de la SociiU noniuxtidc d' Etudes prebistoriques. 



I s-^ 



.'«tl> 




so SOClfeli NORMANDE o'tTUDES PR^HISTORIQUES 

vestiges, apres Ics labours et les pluies; voili pourquoi cette 
station, qui coinicnt une infinite dc pieces dcs debuts du ntoli- 
thiquc, en fournit infiniment nioins du milieu et de la fin de 
cette p^riode, les sepultures dcs morts ne s'y £'tant pas successi- 
venr.ent concentrdes comme aux champs desMareittSy ^ LondinidreSy 
par suite du dcplacement des habitations : deplacement tnstinctif, 
qui mettait les hommes encore plus prfes de I'eau, de Teau indis- 
pensable ^ toute civilisiition qui commence, qui dure ou qui 
finit. 

Romilly-sur-Andelle 

Cette commune ctait d'avance designee i notre attention par 
quelques dccouvertes cnrcgistrces au Bulletin de la Sociiti 
normande d'Etudes prchistoriqucs(0 : une hache en diorite, 
entree au musce de Rouen, deo™i2, dcs baches en silex de o"i8. 
Tune pres de la forct de Longboel, au triage du Perruquet^ et 
une autre au bord dc la Fosse-au-Loup, 

M™*-' Toutain, qui habite Tcte au Moult n-Pouchety conserve 
comme lui vcnnnt dc sa mere, M"'* Liunay, une hache en serpen- 
tine, mentionnce il y a peu d'annccs parM. Lancelevied'Elbeuf, 
dans Ic Bulletin de la Societe des Sciences naturelles de cette ville et 
qui aurait etc trouvcc dans les dcfrichements de la foret de 
Longboel. 

M. Sommier fils, cultivateur a Romilly, posstde des baches 
polies brisees, en silcx et une enticre en pierre noire, qu'il a 
ramasscc sur les tcrres de sa fcrmc, vers le lieu dit Ic Perruquet. 

Toutcs CCS hachcs appartcnaicnt probablemcnt a des mobiliers 
dc sepultures ncolithiqucs, demolics par d'anciens dcfrichements 
et echetees par le passage dcs charrues sur des pentes et des coteaux 
caillouteux. 

Une autre dccouvcrtc parait sc rapporter au voisinage d'habi- 
tations dans les ancicns maraisdc Romilly, c'cst celled'une hache 
polie en roclie etrangcrc, composce dc quartz et d'dlCments 
rouges et jaunatrcs, rccucillic par M. Thieulin (*), lors du creu- 
sement d\in canal dcvant les ibndcries que remplacent aujour- 
d'hui divcrses industries, notammcnt une grande vcrrerie appar- 
tenant i M'"*-' Veuve Lasnicr, qui est la providence de ses 
nombrcux ouvriers. 



(i) T. IV, aiiiice 1896, p. 153. 

(2) Bulletin dc la SocieU nonnatide tV Etudes pribistoriques, t. iv, aunce 1896, p. 155. 



RECHERCHES NiOLITHiaUES DANS LE BASSIN DE l'aNDELLE 5 1 

Lorsque, non loin du canal artificiel toujours exisiant, on fit 
les fondations dc maisons ouvrieres, il ne nous fut possible de 
rtcolter, i la surface de deblais tourbeux, que plusieurs grands 
6clats i patine d'un blanc jaunatre, en regrettant de n'avoir pas 
suivi aitentivemcnt, dus leur debut, les travaux de lerrassement. 

A Romilly, ce que Ton appelle U Marais ct ses alcntours 
imm^iats semblcnt avoir et6 trd*s habitus d Tepoque neolithique; 
aussi les jardins et quelques endroits cultiv^^s. au milieu des 
prairies, renfermeni-ils quantite d'eclats de silcx i patine blanche 
ou d'un bbnc jaundtre, au milieu desquels on ne rencontre plus 
gufere que de petits objets. 

Cette patine blanche ou d'un blanc jaunatre, due \ un s<!;jour 
dans des terres charg^es de calcaire ou qui Tont 6te et a des 
contacts ferrugineux, diffdrencie cssentiellcmcnt beaucoup les 
silex travailles de Romilly-sur-Andelle de ceux de Pitres ; i Pitres, 
les silex travailles sont g^neralement sans patine ; souvent aussi 
un simple lustri, une sorte de vernis indique leur gisement tant 
de fois s^culaire, dans des sables et desgraviers depuis longtemps 
remu^s par la culture. 

Romilly contient i peu pres les mfimes instruments que 
Pitres, mais avec des variations en nombre selon leur espece : 
haches polies entieres, bris^es, retaillies ou i\ Tetat de debris ; 
scies avec ou sans un cran i une extreniite ; percuteurs en silex 
de la grosseur d*un poing dMiomme ou d'enfant ; retouchoirs 
dont quelques-uns trfes petits ont pu servir i la confection de 
pointes de fliche ; per^oirs, etc. 

A Romilly, contrairemcnt i ce qui a lieu ;\ Pitres, oil ils 
sont abondants, les tranchets ordinaires nesont pas plus frequents 
que les petits tranchets qui forment transition du type tranchct 
au type du tranchet minuscule regarde comme armature de 
flcche et que Ton qualifie de flechc i tranchant transversal 

(pi. C). 

Les nuclei sont en rapport de petitesse .wxc les couteaux qui 
en ont ^te tir&; il y en a de minuscules (pi. A). 

Les couteaux ^troits allant de o'"o8 ;\ o™02 de longueur, 
parfois retouches sur un cote ou ;\ la pointe, rarement sur les 
deux cotes, paraissent i Romilly plus partiits qu'a Pitres ; jusqu'a 
present, nous avons pu h Romilly ramasser une centaine de ces 
couteaux, choisis avec soin pour leur travail, leur patine ou leur 
couleur(pl. E). 



F 



^ 



52 SOClf-TK NORMANDK o'feTUDES PRiHISTORIQUES 

CcTtaincs lames atlccteiu la forme triangulaire des pointes 
moustcricnncs. 

Les grattoirs dc Romilly, moiiis nombrcux que ceux de 
Pitrcs ct plutot pciits que grands, varieni peu dans leurs types. 

Quant a la pierre de fronde, ellc est infiniment plus rare h 
Romilly quVi Pitrcs, oii elle est d'une abundance extreme. 

En revanche les pointes ou ehauches de fleche, de forme 
amygdalaire ou triangulaire , paraisscnt assez nombreuses n 
Romilly qu'elles distinguent ainsi de Piires, ou 11 est tres difficile 
de trouver une fleclie quelconque avec ou Siins pedoncule et 
double barbelure, par suite, comme nous Tavons deja rcmarqu6, 
de Temploi probablement plus usuel de la pierre de fronde. 

Depuis deux ans, surtout cette annee, nous avons bien 
recueilli i Romilly une quarantaine de pointes de fleche triangu- 
laires ou amygdalaires et nous en recueillerons assurement d'autres 
avec Ic temps; la aussi, depuis quelques mois, nous avons 
commence a trouver des pointes de fleche finics; nous en avons 
diji six : deux sont en silex clair et transparent et une troisicme 
en silex gris-brun, a patine blanche a peine jaunie au contact 
d'oxydes de fer, ces trois la a pedoncule et a double barbelure ; 
une quatrieme pointe de fleche en silex jaune n*a qu'unc seule 
barbelure; puis une cinquieme sans pedoncule possedc une 
entaille a la base et entin une sixieme, egalement sans pedoncule, 
montre une base a deux barbelures qui formcnt entre elles une 
concavite en croissant de lune (pi. E). 

En outre, a Romilly, nous avons rencontre sept petites 
pointes de fleche (?) de type tardenoisien, dont une tres remar- 
quable, legerement losangee, longue de o"'040 et large de o"'oi2 
i son maximum de largeur, p.;rait etre en silex jaune cireux du 
Grand-Pressigny (Indre-et-Loire), a moins qu*elle ne soit peut- 
fiire en silex jaune local d'aspect semblable (pi. C). 

A cote de ces petites pieces, nous classerons d'autres pieces, 
igalement petites, une di/aiiie d'armatures de fleche en silex i 
tranchant transversal (pi. C). 

Parmi les objets les plus interessants de Romilly, qui ont 
pris place dans notre collection, nous citerons un marteau en 
silex gris-blanc, ayant un trou naturel de o"oii de dianictre, 
longde o"\)7«^, non flnement taille, cependant suffisamment pour 
etre reconnaissabIe(pl. B); un petit grattoir en silex i pedoncule 
(pi. A) ; un autre, mais avec trou naturel au point dc depart d*un 






RECHERCHES xfeOLITHiaUES DANS LE BASSIK DE l'aNDELLE S3 

appendice p^donculairc, piece vraiseniblablcmcnt amuietique 
(p!- B); un graitoir carr6 avcc trou naturcl a la base (pi. B); 
unc sorte de toute petite liachetic, surtout bicn laillee prcs d'un 
trou naturel situe vers son bout pointu (pi. B), et un pyin«;on en 
silex gris-brun dont Ic haut est tcrminc par un rognon pouvant 
servir de manche pour la prehension manuelle (pi. E). 

Sur la planche B, ou sont reprcsentcs la plupart des silex 
dont nous venons de parler, niais ;\ titre de comparaison avec la 
petite hachette i trou naturcl, nous avons ajoutc une petite 
hachette en roche etrangurc grise, trouvie dans le dcpartement 
de la Somme, i Gauville, sur la limite de la Seine-Infcrieure, par 
notre regrette collcgue, Gaston Marcchal, qui nous I'avait 
gencreusenient donnee. Cettc hachette est perforce de main 
d'homnie, au bout oppose a son tranchant, et un peu deterioree 
par une fissure qui atteint Ic trou ; nous sommes hcurcux de 
pouvoir la reproduire ici (pl. B), d'autant plus que nous n'avions 
fait qu'en parler sommairenicnt dans notre Inventaire des decou- 
vertespour les temps neolilbiques dans Tarrondissemcnt de Ncufchatel- 
en-Bray (Seine-Infferieure) (0. 

Romilly nous a encore fourni un ciseau ou pic en grcs bleu 
lustre, tr&j ctroit, plat en dessous ct a dessus en dos d'ane ; 
malheureuscment casse, mais long encore dc 0^09, il pouvait 
avoir, entier, de o^iS i o™20 de longueur. 

Nous n'omettrons pas de parler de trois objcts que nous avons 
ramasses a Romilly et qui appartienncnt a une categoric de pieces 
que Ton pent sans peine distinguer d'objets analogues, naturels 
et roules, tris abondants dans Ics alluvions dc silex arrachcs a la 
craic : ce sont irois gcodcs ou boulcs creuscs en silex, ouvyrtes 
comme des vases, dont deux munies d*un rudiment de manche; 
des tailles assez prononcees, autour de Fouverture, les carac- 
terisent toutes les trois. 

A Romilly, Tusage dc la potcrie n'aurait done pas empechi 
Tusage accidentel ou rare des vases ct ecucllcs en picrre 
s^idjoignani aux recipients en peaux de betes et en bois. 

A une epoque trcs historique, les Romains se servaient 
d'outres en peaux pour contenir Ic vin ct parfois d'urnes 
funcraircs en pierre, notamment en marbrcs prccicux, pour 
renfermer les cendres des niorts. De nos jours, les Espagnols, A 

(i) T. V, ann^ '^97* ?• 5^f ^u BnlUtin de la Socieii normande d'Etudes prebistoriques. 



vy« 



54 SOClfeTfe NORMANDE D*feTUDES PRfeHISTORiaUES 

travcrs Ics ages, ont conserve des Romains Tusage antique des 
outres en peaux pour transporter dans les regions montagneuscs, 
a dos dc mulct, le produit de leurs vendanges jusqu'aux gares de 
chcmins de for ou jusqu'aux ports d'cmbarquement oii les vins 
sont mis en barriqucs. 

Afin dc manager la place et dc donncr neanmoins une idee 
des vases siliceux de Romilly, nous reproduisons, seulement a 
Giuse de sa perfection relativement plus grande et de ses 
dimensions moindres, un petit vase semblable qui vient de 
Puiscux-cn-Bray (Oise) (pi. E). 

Ce dernier objet, avant de faire partie de notre collection, a 
figure pendant plus dc trente ans, i Gournay et a NeufchAtel-en- 
Bray, dans la collection, aujourd'liui dispersee, de M. Achille 
Hoart, artiste peintre, dece^e depuis plusieurs annees. 

Lc vase ou ecuellc dc Puiseux en-Bray n'est absolument qu'une 
boule crcusc, a ouvcrture naturclle fort elargie dans le sens de 
Tintericur par une scrie de tailles, de plus en plus fines, qui ont 
formi de nombreuses et courtes marches d'escalier, i patine d'un 
blanc jaunatre. Sur lui, ainsi que sur les vases de Romilly, les 
taillcs a aretes vives, traces des eclats enlevis, n'ont et6 ni 
imoussccs, ni modifiics, si faiblement que ce soit, par aucun 
entre-choquement dc deplacemcnt, par aucun roulement de 
vagabondage, comme ccla se voit sur les silex d'alluvions, charri6s, 
dc siecle en siecle ct de chute en chute, par des eaux rapides. 

Le vasc de Puiseux a pour manche un 6troit rognon siliceux 
qui tient a sa pause et a etc accourci \ dessein. 

Autrefois, sur la station neolithique du Mesnil-Benard 
(commune deSaint-Saens, Seinc-Inferieure), nousavions ramassii 
deux vases en silex, qui nous avaient scmbl6 trop pcu precis pour 
etre mis dans notre collection ou cit6s dans notre hwenlairc des 
dicouvertes pour les temps nwlithiqnes dans Tarrondissement de 
Ncufchatel-cn-Brav. 

Ce qui nous a encouragi a parler de nos trois vases en silex 
de Romilly-sur-Andelle ct a reproduire, comme type, celui de 
Puiscux-cn-Bray qui a une grande perfection de taille, c'est ce 
que nous avons lu dans Le Prehistoriquiy ouvrage r^cemmcnt 
paru, dc MM. G. et A. dc Mortillet, au sujet d'une volumincuse 
gcode siliccusc, comparable a une grange marmite en pierre et 
qui figure au musce de Saint-Gcrmain-en-Laye : « (Vtte gcode 
« siliceuse, recucillie par Lirtct et Christy ^ la Magdaleine 



■■» 



RECHERCHES K^OLITHiaUES DANS LE BASSIN DE l'aNDELLE 55 

« (Dordogne), mesure 0^40 sur 0^41. Les parois sont tr6$ 
« solideSy mais rintirieur 6tait entiiremcnt vide, formant un 
« recipient de 0^23 sur 0^29, d'unc contcnance dc cinq litres 
« environ. Cette gSode 6tait plac6e contre un foyer, comme le 
« d^montrent les alterations produites par le feu sur son c6t6 le 
« plus d^veloppi. Elleservait evidemment i rcchauffer les aliments 
« ou avoir de Teau chaude (0. » 

Nous trouvons igalenient, dans I'ouvrage de MM. de Mortillet, 
sur des especes de lampes en pierre de Tepoque magdalenienne, 
des details qui indiquent qu'elles avaient parfois une sorte dc 
manche comme deux de nos vases en silex de Romilly et comme 
celui de Puiseux, mais beaucoup plus long. 

Ainsi, cet ouvrage mentionne une lampe en grcs cenomanien 
rouge, trouvte dans la grotte de MouthierSy vallce de la Boesme, 
pres d'Angoulfime, et signalce par Trcmeau de Rochebrune : 
« Cest une plaque de grcs h dessous arrondi, i dessus plat, 
« creusee d'un godet trcs pen profond; elle ressemble i un 
« mortier, mais elle s'cn distingue par un appendice qui se 
« proionge d*un cote en forme de manche, long et epais. De 
« Rochebrune, decrivant ce godet, dit: La pierre a etc brulce 
« sur le bord de la courbe opposee au manche et dans un petit 
« espace allant en diminuant vers le centre de la cavite (^). » 

Sur nos trois vases en silex de Romilly et sur celui de 
Puiseux, il n'existe aucune trace de brulure indiquant qu'ils 
seraient des lampes; leurs dimensions moindres les font ressembler 
i des jattes ou i des ^cuellcs i boire ; Tanalogie avec la lampe 
magdalenienne, qui vient d'etre decritc, se borne au manche 
pour ceux de nos vases en silex qui en sont pourvus. 

Nos vases en silex peuvent etre rapproches de « cette moitie 
de petite giode qui a pu servir de jouei ou de godet », trouvee 
dans Tallee couverte de Dampmesnil, lorsdcs fouilles cntreprises, 
en 1895 et 1896, sous la direction de M. Imbert, aveclcconcours 
de M. Collin, et qui ont donne (avec cette geode) trois pointes 
de fl^che triangulaires a pedoncule en silex gris, une perle de 
collier en os, deux haches en silcx dont une brisee, un percuteur, 
des lames de diverses grandeurs, des dents d'animaux, des os 



il) Le PrebistoriqtUy origine et antiquilc de riiommc, par Gabriel ct AJricii dc 
Mortillet, 3' edition, ne comprenaiu que le Paleulithique, p. 191. 

(2) Lt Pribistorique, par G. et A. de Mortillet, 3* edition, p. 191. 



56 SOCIhTfe NORMAXDE n'feXL'DES PRfeHISTORlQUES 

humains, dcs ceniaincs de dents humaines, d^s fragments de 
poieries ncolithiqucs, cnfin deux dcniers romains en bronze 
qui n'nppartenaient pas cvideniment au mobilier funcraire du 
monument '". 

On peut aussi rapprochcr nos vases en silex de cos vases en 
steatite, en forme de i^randes cuillers avec manche grossier, qui 
ont ete recutilli.s en Californie (Amerique), a la suite d'exploi- 
tation de sables auriferes, notamment dans le comie de Tuolumne, 
prisdu village de Sonora, et qui etaient accompagnes dc morticrs 
et de pilons, de pointes de lance et de ileche, d'anneauxet autres 
objets dont Tusage est incertain. Cette Industrie parait corresponJre 
au robenhausien , quoique souvent avec une perfection plus 
grande ^^). 

Dans la Normandie, anx temps historiques, au lieu d'avoir 
itt Rirgies en vases, a un trou formant ouverture, les boules 
creuses en silex ont parfois ete soigneusement bouchees, aprcs 
avoir re(;u dans leurs flancs un precieux depot de monnaies. 

Voici, empruntes a Tabbe Cochet<>^ pour la Seine-Inferieure, 
deux exemples de boules creuses en silex employees commc 
tirc-lires : 

« En 1761, a Neuville-I-errieres, soixante-cinq medailles 
« consulaires (en argent) furent trouvees par un laboureur. Elles 
« appartenaient aux families Julia, Pompeia, (-assia, Marcia, etc. 
« Ces pieces, aujourd'luii perdues, etaient enfermees dans unc 
« tire-lire en silex, bouchee avec du ciment. » 

« En 1 866, :\ Etrimoni, territoire de Fresnoy-Folny, on 
« decouvrit un caillou formant une tire-lire renfermant douze 
« deniers en argent de deux empereurs romains Trajan et 
« Vespasien. » 

Quant au departement de I'Eure, les localites de Bourg- 
Beaudouin et de Paix, pres des Andelys, ont donnd chacune une 
tire-lire en silex contenant des monnaies gauloises qui sent 
signalies dans Vlnventairc, publie par L. Coutil U). 

Les silex tire-lires nous paraissent avoir ete peu employes, le 



(1) Invt'uUiire des mnihiis et tlolinem tlf VEinc^ |\ir L. Coutil (liullctin dr Iti Socivtr 
nonnandc d' Eludes prehistoriqucs.Y. iv, aniico 1X9^, p. 5 j). 

{2) Le Pirhistori.jue, p.ir MM. G. ct A. dc Monillct, 5* edition, p. p. 59 ct 60. 

(3) Repertoire arcbeologit^ne de /.i St'lne'InJerieiire, pjr Tabbc G>clict, p.p. 226 ct 250. 

(4) Inventaire des Monnaies gauloises du departement de I'Eure, par L. Coutil, 1896. 






RECHERCHES NfeoLITHiaUES DANS LE BASSIN DE l'aNDELLE $J 

bronze ct la tcrre cuite pouvant les rcmplaccr avcc avantage et 
sans necessiter aucune recherche. 

Cest ainsi que la commune de Foucarmont (Seinc-Inftrieure) 
a fourni quelques boules en terrc cuite rougefttre, ^paisses, plus 
grosses que le poing et ayant un trou rond pour Tintroduction 
dans leur intirieur de monnaics a fort relief; ccs boules en tcrre 
reproduisent assez exactement les boules en silcx. 

Quelque temps avant sa mort, Gaston Marechal nous avait 
appris la dccouverte, a Dancourt < Scinc-Inferieure\ d'une de cts 
boules en tcrre, remplie dc monnaics gallo-romaines en argent. 

Dans la collection qu'il formait aux Grandes-Ventes, ou il 
habitait en dernier lieu, Gaston Mard'chal, originaire de Fou- 
carmont, conservait deux de ces boules. 

Gn\ce i ses indications, nous ctions arrives a en acqu6rir trois, 
qui provenaient de I'ancicnne collection Parisy-Dumanoir; mais 
nous n'en avons plus que deux, ayant donni la troisicme k 
M. Harel, antiquaire i Longuevillc. Un opcrculc du trou que 
Ton bouchait, quand la boule 6tait remplie, figure dans notre 
collection ; il est de mcme poterie que les boules. 

Par leur matiere et le contenu de celle de Dancourt, ces 
boules en terre cuite nous semblent remonter au V*" siecle de i*cre 
chritienne, a ce moment lamentable des invasions germaniques 
oil la peur faisait cachcr tant de choscs. 

De nos jours, chez les marchands de vaisselle, on voit des 
tire-lires en faience ou en porcclaine, de la coulcur et de la forme 
du fruit qu'elles repr&entent, pomme ou poire; mais leur trou 
ne consiste qu'en une fente etroite par ou passent fiicilcment nos 
monnaics reguliires ct sans relief g6nant. 

La simple tire-lire en si lex est apparentee dc si prcs aux vases et 
aux recipients en silcx ct en picrre des temps paleolithiques, ncoli- 
thiques, mcme des temps actucls, chez les bau vages, que nous avons 
cru devoir citer quelques faits qui montrent comment, dans la suc- 
cession des ages,ellc a pu 6cre rcmplacee d*une maniere analogue ct 
rappelantassez son aspect primitifmalgrclcchangementdc matiere. 

II est cependant un cmploi du silcx crcux que nous nesaurions 
nous dispenser de rapporter, a cause dc son caractcrc special ; 
nous en connaissons un excmple particulier dans le dcpartement 
de la Seinc-Infiricure ct cet excmple nc doit pas ctrc isolc : dans 
i'eglise d*Orival-sous-Bcllencombrc (commune dc Saint-Hcllicr), 
on voit un silex crcux qui contient de Teau b6nitc, 



**! 



58 SOCI^T^ KORMAKDE d'^TUDES PR£HISTX)RianES 



Cc bCMiiiicr pen ordinaire, dans lequel se sont ircnipes les 
doigts dc plusieurs generations, n'est vieux que d'environ deux 
cents ans, du mime temps que I'eglise oil ii est placi, unc eglise 
de briques rouges avec des ch.iines dc silex equarris, d'avant la 
Revolution. 

C'est un fort rognon de silex de la craie senonienne, avec une 
cavitt naturelle a bords regularises par des tallies qui, ayant 
enlcve des portions de son ecorce blanche, mettent a nu la teinte 
noire de sa matiere; il est, par un tenon menagi i cet effet, 
solidement fixe dans le nuir a I'interieur de Teglisc ct prcs de la 
porte d*entree. 

Enfin un dernier fait : aujourd'liui les pctits enfants, dans les 
campagnes, pour leurs buvettes, qu'ils accompagncnt de gaies 
dinettes sur I'herbe, se servcnt de nioities de boules creuses ou 
de boules a large ouveriure rencontrees dans leurs jeux ; mais 
cux les petits enfants conteniporains, en enfants insouciams du 
niicux, emploient tel quel le silex creux qui remplace Ic vcrre a 
boire, pour lequel il faudrait courir a la maison, ils n*ont plus 
que Tinstinct de se servir deces silex dans leurs jeux, difterant en 
cela des magdaleniens ct des neolithiques qui eux paraissent s*en 
ctre servis a TAge adulte dans leurs besoins, meme dans leurs 
fantaisics, en Ty adaptant, parfois, par des tailles plus ou moins 
nombreuses, plus ou moins caracterisees. 

Cest souvent, en etudiant les petits enfants, surtout les petits 
campagnards, que nous nous rendons compte de Tusagc de cer- 
tains objets ayant appartenu a des populations qui, par leur 
existence antique et primitive , etaient, par rapport ^ nous, 
comme des populations de grands eniants. 

Maintenantj il ne nous reste plus, pour completer nos rcnsci- 
gncments concernant Romilly-sur-Andelle, qu'a mentionner la 
dtcouvcrtc de silex travailles s'ecartant des types habituels, tcls 
que des per^joirs ct des grattoirs concaves ou ayant des coches 
multiples, a figurations animalesou humaines, quecreent d'abord 
des contours speciaux de taille et que completent ensuite assez 
heureusement des accidents naturels, taclies, cavitesou trous aux 
endroits ou scrait Tocil. 

Comme nous Tavons dit, en parlantdc silex analogues trouves 
a Pitres, nous constatons un tait, unc resscmblance, quelle qu'en 
soit la cause; d'ailleurs cctte constatation sans pretention ne nous 
sert guere qu'i differencicr ccs silex-la, d^autrcs silex. 



■ -* 



RECHERCHES Mk)LITHIQUES DANS LE BASSIN DE l'aNDELLE 59 

Cest ainsi que parmi nos pergoirs dc Romilly, il s'en trouve 
un, en silex i patine bleufltre, qui rcprcscnte unc tete imprecise 
de quadrup6(le oil I'ocil serait un irou naiurcl conserve (pi. I), 
h cote de ce genre de per^oir, pour scrvir dc comparaison, nous 
en avons reproduit un du Mcsnil-Binard (commune de Saint- 
Saens (Seine-Infcrieure), en silex gris-blanc, simulant unc tfite 
d'oiseau k bee aigu ayant tgalement un trou pour oeil (pi. I). 

Les grattoirs concaves i plusieurs cochcs, donnent lieu i des 
profils humains, accentu^s parfois par des accidents naturels ou 
des tallies qui surprennent. 

lis donnent lieu aussi h des figurations assez parfaites parmi 
Icsquelles nous citerons les suivantes : une silhouette de lapin 
avec son moignon de queue en silex gris-brun ; un canard enticr 
en silex blond; un faisan en silex gris-blcu i longue queue; enfin 
un petit coq en silex de mcme couleur, avec bee, crfite ou huppe, 
ceil marque par une tache noire, cou, poitrine, corps, pivot pour 
les patteset appendice se relevant en panache qui retombe comme 
rctomberaient les plumes flexibles d'une queue, Ic tout dccoupc 
par des ere ux et des contours protub<5rants i fines retouches 

(pi. I). 

Avec ou sans jeu de mot, ce coq est le coq de nos silex-outils 
figuratifs ; lors de la reunion i Pont-Audemer de la Sociiti 
normande d'Etudes prihistoriqucs, le 16 juillet 1893 ; nous 
avons vu un silex-outil du mime genre et semblablement anima- 
lism dans la belle collection de silex neolithiques exposce par 
M. Carre, de Manneville-sur-Risle. 

Pendant que nous icrivions ccs ligncs, en face de nos silex- 
outils a figurations qui, mime dues a des bcsoins de taille et 
d'emploi, 6tonncnt, autour de nous se produisait commc Tillusion 
d'un coup de vent tempetueux, sans qu'il y eut aucun souffle 
dans I'air, et subitement se dressait devant nous commc unc 
vision de Tombre souriante de Boucher de Perthes qui grandissait 
aussitot, grandissait dcmesurement pour disparaitre dans un rayon 
de soleil ou plutot d'immortelle gloire, 

Eflfet complexe d'imagination reconnaissantc ct d'cclatante 
r6alit6 ! 

Cest que Boucher de Perthes, que nous avons connu dans 
notre adolescence, fut un mcrvcillcux et genial prccurseur, en 
fait de palcolithique, en mcmc temps qu'il donnait une vive 
impulsion aux etudes et aux rccherchcs ndolithiqucs; c'est qu'il 



jp 



60 SOCIETH NORMAXDE d'kTUDES PRtHISTORlQUES 

s'cst immortalise par scs belles dicoiivcrtcs enfin apprcciecs ; c'est 
qu'apres lui n siir<:;i line armec de chcrcheurs dont la masse, 
dirigec par d'excellents chefs, a pcrfeciionni d\me maniere 
indestructible la partie indiscutableet la plusfacilement apprtJciable 
dc scs decouvcrtes, tanJis que quelques hommcs, de haute valeur, 
cux aussi -0, ont essaye bravement de reprendre toutes les audaccs 
du maitre, loutc la partie aventureuse de sa science, en se lan^int 
en eclaireurs d'avant-garJe, loin, tres loin, plus loin que lui 
encore, sur un terrain i;liss»int, seme dans la nuit du passe de 
decouvcrtes ct de dangers. 

Pont-Saint-Ph-rre 

De memc que Pontoise est la traduction de Briva ham ou 
Isanv. hriva, de meme le nom de cette commune, aux temps 
gaulois ou gallo-romains, pent avoir ete Briva AfiJehr, Amiela 
briva ou Atuidohrivii en un seul mot, soit en francais, traduit 
du latin, PontanJelle; mais la, le nom dela riviere, auxapproches 
du moyen age, a ete rcmplace par celui du patron de Teglise, un 
des premiers apotrcs du christianisme, s;iint Pierre, dont I'image 
iegravait de jour en jour plus puiss:intc dans des esgrits fervents. 

L'eau a toujours attire les hommes ct contribue a dL-nommer 
leurs habitations. Aux temps ntrolithiques, sur le territoire Je 
Pont-Saint-Pierre et a peu de distance au-dessous des mines de 
labbaye de Fontaiiic-Guerard^ TAndelle parait avoir ete divisee, 
tres anciennement, en deux bras qui, avant de se reunir vers le 
Marais de Romilly, laissaient entr'eux un inegal ct insensible 
renflement de terres calcaires melees do s,ibles et de quelques 
silex d'alluvions. 

C'est vers le centre et sur les pentes si legercs dc ce renflement 
que Pont-Saint-Pierre s'est bati peu a peu, entre deux (iiibles 
derivations de TAndelle grossie, depuis longtcmps, du bras 
disparu qui a laisse comme un sillon dans le voisinage de Teglise, 
non loin de la bordure abrupte du haut plateau qui dominc la 
rive droite. 

Les decouvcrtes neolithiques augmentent i\ mesure que I'on 
approjhe de la place dc Pont-Saint-Pierre situee au centre du 
renflement calcaire. 

(i) Tliicullcn. Le^ Vicrres-Jigiircs li l\'p<Hjue du tieitsnucnt dts lalli'eSy 1900 ct 1901. 
— F. Perot. SiUx taillcs de la perioiie molUbiqiu\ donnant des proliU humains ou d*jiu- 
nuux, iKi^. 



.-■<..-■ 



RECHERCHES N^OUTHiaUES DANS LE BASSIN DE l'aNOELLE 6 1 

A Pont -Saint-Pierre, il semble y avoir eu une station 
ntelithique de valine, qui a pu avoir dcs piiotis d'habitations 
pcrmanentes sur chacun des bras de la riviere d'Andelle. 

Nous pensons 6tre le premier qui ait commence i explorer, 
d'une fa^on suivie, cette station que nous avons signal^e, le 
5 ftvrier 1900, lors d'une reunion i Rouen de la Soci6te 
normande d'Etudes prehistoriques. 

Aux MarelteSj lieu dit de la commune de Pont-Saint-Pierre 
et qui y confine, nous avons trouvi des silex travailles, la plupari 
d patine blanche ou d'un blanc jaunatre et de petite dimension : 
une grande pointe de fleche en silex blanc, trcs finie, tres plate, 
i pedoncule ct a double barbelurc, de o'"037 de longueur; trois 
pointes de fleche amygdalaires, plutot ebauches que pieces 
achevees, et une autre sorte de fleche en silex gris, bicn taillee 
sur les deux faces, assez mince, avec perforation naturelle de 
o"oo2 de diametre ;\ egale distance de ses cotes et a o^oij de la 
base et a o'"oi8 du sommet qui est coupant, presque droit, au 
lieu d'etre absolument pointu (pi. D). 

Cette piece est trcs curieuse en ce que, suspendue, sa tetc 
devient la base ct qu'elle ressemble ainsi aux modernes pende- 
loques polios, en forme de pointes de fleche et reunies en colliers, 
de Costa-Rica. 

Des V^Carettes sont encore sortis des morceaux de poteries 
neolithiques, trois petits tranchets ou armatures de fleche h 
tranchant transversal, de nombreux grattoirs petits ou moyens, 
des couteaux et des lames, des tranchets, un percuteur, etc. 

Mais dans les jardins, pouriant deja bien d'pierres, derriere les 
maisons bordant a droite et i gauche la route nationale qui scrt 
de grande rue, nos investigations se sont montrees plus fruc- 
tueuses, notamment dans les jardins Ligny-Bocquet, Blantron, 
demoiselle Planquois et Saint-Pierre; la nous avons recueilli 
beaucoup de grattoirs, de couteaux, de petits fragments de haches 
polies en silex, de petits eclats ct d'csquillcs de tnille, un ciseau 
6troit, taille a meme une hache polic dont une partie seule du 
tranchant avait et6 conservce (pi. G), et enfin un petit ciseau 
poli en roche d\m vert clair qui ressemble a une des belles 
varietis de la serpentine (pi. G). 

Malheureuscment, cc petit ciseau qui n'a que o"'04 de largeur 
est casse, i peu pros a sa moitie; complet, il pouvait avoir 
environ de o™o8 a o'"09 de longueur, se^ cotis sont i bords 



» > 



1 



62 SOa^T^ KORMANDE d'^TUDES PR^HISTORiaCES 

presque droits, arrondis sur Ics angles ; il nous a iti donn£ par 
M. Saint-Pierre, dcbiiant de tabacs et rcceveur-buraliste, qui 
Tavait trouvc en dcioncjant unc portion de jardin, prcs de la 
berge gauche d'un ruisseau de derivation qui deux pas plus loin 
s'echappe de la riviere d'Andclle. 

Notre collection contient, provenant del'Andelle, deux haches 
en serpentine d'un vert fonci, Tune de o"ii de longueur sur 
o"o6 de largeur (pi. F) et Tautre deo"'075 de longueur sur €"070 
de largeur au tranchant. Ces pieces ont iii pr6senties i la seance 
de la Sociite normande d'Etudes prihistoriques, tenue i Rouen 
le s fevrier 1900. 

Depuis cette epoque, Texanien du lit de TAndelle et des 
affouillements de ses berges nous a donnc une petite hache- 
herminette en roche bcrpcntineuse d*un beau vert clair de o"o7 
de longueur sur o"'045 de largeur au tranchant (pi. F) ; une autre 
hache en meme roche de 0^09 de longueur sur o°044de largeur, 
et une troisieme hache-hcrminette en chloromelanite de 0^074 
de longueur sur o"\)43 de largeur au tranchant (pi. F)et (pi. H). 

On nous a apporte dernierenient une hache en diorite trts 
alterie, longue de o"'o8 ci large de 0^057 au tranchant, trouvee 
dans un coin de jardin dans le bourg meme. 

Au dessus de la rive gauche de la vallee, au sud, un chemin 
pierreux, presqu'inacccssible aux voitures et qui passe pres de la 
Motte-du-^Bourgy conduit, au milieu des bois i une petite plaine 
cultivee, que Ton appcUe le CouJray. 

Sur le sol de ce lieu dit nous avons ramasse en plusieurs 
excursions, une demi-douz;iine de haches polies en silex, entieres, 
retaillees ou fragmentees, dont unc de grandeur moyenne et h, 
tranchant oblique a etc donnd^e par nous au nius^e d'antiquites 
de la ville d'Evreux, avec d*autres pitces prd'historiques. 

Entr'autres pieces dignes de mention trouvees li, nous 
possedons une sorte de martcau i encoches en silex gris-blanchAtre, 
taille grossierement, mais curieux en ce sens qu'au lieu d'avoir i 
un bout une pointe et a Tautre un tranchant ou un tranchant ei 
une tete carree, il a deux pointes aigues; il a o"M02 de longueur 
et une largeur au milieu, en ne tenant pas compte des encoches, 
de o"'o53 ; la profondeur de chaque encoche est de o"oo8. 

Au-dessus de la rive droitc de TAndelle, sur le plateau ou est 
assis rtcart appelc le Cardotmay, nous avons recueilli quelques 
morceaux de haches polies en silex^ une hache taill^e enti^re de 



•" •^*- 



P».'i 



RECHERCHES N^OLITHIQUES DANS LE BASSIN OE L'aNDELLE 63 

o"i3 de longueur sur o™o6 de largcurau tranchant, des grattoirs, 
des tranchets, des couteaux, un ^troit ciseau mal taille, h patine 
d'un gris-rose, long de o"i6, etc. 

Au Cardonnay, on rencontre parfois des silex ntolithiques 
qui ont une patine ocreuse, rougeJtre plutot que jaune. 

L'avenir nous reserve sans doutc, sur le territoire de Pont- 
Saint-Pierre, des series d'interessantes pieces ; nous nous ferons 
toujours un plaisir de les signaler en temps opportun. 

DOUVILU- 

Au-dessus.du cimetiere^ nous avons recueiili trcs peu de 
silex travaillis ; grattoirs, couteaux, un bout de hachc polic, etc. 

Les instruments en silex et les eclats de taille devicnnent 
nioins rares vers la Vallee-Groul. 

Radepont 

M. Langlois, adjoint au maire de Pont-Saint-Piene, posscde 
une hache polie en silex qu'il a ramassec, il y a quelques annecs, 
sur le territoire de cette commune. 

Quand on fit le chemin qui mine au nouvcaii cimeticre, 
au-dessus de Tancienne eglise, on trouva une hache trcs polie en 
silex jaunatre paraissant venir du bassin de la Seine ; die a 
o"i3 de longueflr sur o"'o6 de largeur au tranchant, bien que 
I'autre extr6mit6 ait ite accourcie de plusieurs centimetres, 
probablement pour la commoditc de rcmmanchement. 

Une moiti6 de hache polie en silex bleu provient des champs 
environnants; elle est retaill^e sur un c6t6, de maniere a reformer 
une hache triangulaire n'ayant que 0^065 de longueur sur 0^060 
de largeur au tranchant; nous avons acquis cctte hache Tite 
dernier, en 1899, en mfime temps que celle en silex jaune. 

Le hameau de Bonnemarty situe sur la hauteur qui domine 
la rive gauche de TAndelle, nous a fourni un bout de hache 
polie, des tranchets, des grattoirs et un couteau en silex gris-noir, 
tres mince, long de o"'i3i sur o'"035 de largeur. 

Sur le plateau, au-dessus de la rive droite de la vallee, les 
terres de la ferme des Essarts nous ont donne une petite hacliette 
taillee en silex gris-blanchJtre et quelques lames-couteaux. 

Fleur Y-suR- An dhlll 
A quinze cents metres du bourg, dans le vallon des Vaux, 



r^- ''»3 



64 SOCIETY NORMAKDE d'eTUDES PRfeHISTORIQUES 

nous avons ramasse quclques silex taill^s, sans importance^ prb 
d'un menhir appelc la Pierre Saint-MarliUy et, a soixantc metres 
de li, d'unc pierrc cgalcmcnt vc'neree, ditc la Pierre Saint-Ficior. 
Ces deux pierres, mentionn6es par Leon Coutii dans YInventaire 
des menhirs et dolmens dc France (0 et dans les Ateliers et stations 
humaines neoliihiques du depar lenient de VEure (^), sont des blocs 
calcaircs de Tetage senonicn de d'Orbigny. 

Mais la Pierre Saint-Martin est de beaucoup la plus importante 
et la plus en vue; elle a i"'90 de hauteur, i"50 de largeur et 
o"7) d'epaisseur; dans ses parties moins dures, !a pluie a fini 
par crcuser avec le temps des sillons et des trousa travcrs lesquels 
les pelerins passcnt des cordelettes et des rubans blancs pour nouer 
la maladie. 

Generalement, les menhirs annoncent le voisinage de sepul- 
tures n6olithiques; ccUes que la Pierre S;iint-Martin et la Pierre 
Saint-Victor semblent annoncer soni a decouvrir. 

Sur un autre point du territoire de Fleury-sur-Andelle, nous 
avons etc plus hcureux dans nos recherches qui nous ont amene 
i decouvrir une station neolithique abondante en objets de divers 
genres. La, depuis moins d'un an, nous avons recueilli quelques 
petits silex de type tardenoisien, des percuteurs en silex et en gres, 
des molettes en gres et en silex, une ebauche de fleche triangu- 
laire en silex transparent agatise, une pointe de fleche en silex 
clair, entierc, i pidoncule et a double barbelure (pi. D) et une 
autre triangulaire, egalement en silex clair, mais dont il ne reste 
plus que la moitie, la partie la plus large, des tranchets moyens 
et petits, de forme etroite ou triangulaire, des grattoirs minces 
ou epais, allonges ou ronds dont deux sonr pourvus sur un cote de 
Icur tranchant d'un petit irou naturel qui, par la place occup6e 
ne parait guere avoir ete utilise ; de grands ciscaux-haches tallies 
dont un a le tranchant convexe sur une face, concave sur I'autre 
i la fa«;on d'une gouge ; des hacheties polies en silex, les unes 
entieres et les autres brisees, mais en morceaux indiquant des 
pieces massives et tres polies ; une hache polie en gres blanc-jau- 
nitre siliceux, dont le haut est pique, presqu'aussi rondequ'un 
a-ufde o"'o8 de longueur sur o'"04 au tranchant (pi. G) ; de 
grands et de moyens pics, dont Tun ressemble \ un poignard 



(i) Bulletin til- la Sociilc normande. d' Eludes pit-biilorujius, T. iv, auiiec 1896, p. 47. 
(2) BulUiin de Ui SocUlc ttoniiatide d' Eludes prihisloriiiucs, v, iv, annee 1896, p. 152. 



RECHERCHES NEOLlTHiaUES DANS LE BASSIN DE l'anDHLLE 65 

grossi^r avec maiiche ; des pierres de jet ou dc iVondc ; dcs coii- 
^e^ax moyens ct petits ; dc grands coutcaux mais briscs ; dcs 
noyj-ux ou nuclei ; des perijoirs et des grattoirs concaves en silex 
figurations humaines ou animalcs, dont Tune, avecses cncoches 
e service, reproduirait assez exactement en profil, une tetc de 
leval ayant IVx^il marque par un accident naturel, une cavite 
roiie et en demi-cercle (pi. I), etc. 

La plupart de cesobjets ont etc tires de forts rognons de silex 
int^rieurgris, gris-bleu et meme noiratre, appartenant i un 
leurement de la craie au sommet de la station. L;i, il y a moins 
^bjets, mais les eclats et les dechets dc taille sont innombrables. 
Sur le sol de la station, on rencontre quelques petits couteaux, 
roits et reguliers, en silex noir ou en silex transparent provenant 
• graviers d'alluvions; ils sont presque tous depourvus dc patine 
^nche ou bicuatrc, et, comme ccux de Pitrcs, contraircment it 
plupart de ccux de Romilly-sur-Andelle ct de Pont-Saint- 
tirre, ils ont conserve, a peu de chose prcs, la teinte des silex 
I i les ont fournis. 

Enfin nous avuns rccueilli un grattoir concive tres mince, 
^ri tiill^, avec trcs petit trou naturel vers la base (pi. A)et une 
-icjuette roulec en roche dun gris verdatre, de forme rcctan- 
^ Inire, a bords droits ct qui est Icgcremcnt polieaux deux bouts, 
*i"nme si on avait voulu les fairc coupcr, mais cette plaquctte, 
li a o"*095 de longueur, o"'o62 de largcur, sur ©""oiSason 
^ximum d'epaisseur, nous parait un aiguisoir mobile pour le 
ii-n chant des instruments polis. 

C*est au nord de Flcury-sur-Andcllc, h une distance d'cnviron 

QO metres du centre de la station ncolithique, dont nous vcnons 

^^* parlcr, que dcrnicrement, nous avons fait une curieuse dccou- 

"*'crtt;; ellc consiste simplement a avoir apcr(,'u et appr^cic, sur un 

^pace relativcmcnt restreint, quantitc de pcrcuteurs en silex aux 

atiglcs plus ou moins c'mousscs ct ccrases, melc-s i des cbauches 

i^ percuteurs et de molcites en gr^s blanc jaunatre ou grisatre, 

q^e la charrue a indistinctemcnt, silex ct grcs, ccartcs dans tous 

IcS sens a la surface du sol; sculemcnt ccs pieces, gcncralcmcnt 

ii^ lagrosseur du poing ou des deux poings, sont lourdcs ct n*ont 

pi^lecoup d'oeil s^duisant des belles pieces ncolithiqucs; c'cst 

Jcur reunion sur un petit espace, qui fait Icur interct avec les 

deductions que Ton pent tirer dc Icur aspect. 

Les angles 6mouss6s ou ecrasis des percuteurs en silex 



66 SOCItTE SORMANDE d'eTUDES PREHISTORiaUES 



1 



indiquent Icur service, tanJis que les aretes vives des percutcurs ] 
et dcs molettcs en ^rcs montrent que ceux-ci et celles-ci etaieni 
fabriqucs avcc ccux-la : c\st tout naturel que Ton trouve en- 
semble Its ouiils-marteaux tt leurs produits, p'liccb ebauchteou 
manquees (pi. J)/ 

La plupart des ebauches de percuieurs et de molettes engris^ 
conservent une portion quelconque, toujours lisse de la surface 
des blocs nrrondis de i^res erratiques, desquels el!cs ont ete dcta^- 
chC-es par des coups violents, avant d'etre taillees a eclats court^s- , 
bien diffi-rents, quand on les examine, descalles plates des carrier: s 
modernes. 

Ces i'bauches de percuteurs et de moletres en gres, qu'accoin=i 
pagnent des percuteurs-marteaux en si!ex, sont evidemment It: — '-' 
vestiges d'une fabrication de pieces spcciales pour lesquellcs i> "^ 
avait utilise un groupe de gres erratiques en s.iillie sur le solo— ^ ^ 
que des extractions de silex avaient decouverts. 

II est probable que, dans toute la contree environnant^^, 
d'autres blocs de gres ont etc* scmblablement utilises, i mesui < 
sans doute que les hommes des temps neolithiques les rencor* ' 
traieni epars dans Targile a silex qui precede la craie dont ellee^t 
une decomposition tassee et souvent ravinee. 

Cest ainsi que de nos jours encore les ouvriers carriers briser»t 
et taillent pour d'auires besoins les gres que Ton trouve de plac^ 
en place dans divers iravaux de tcrrassenient. 

A Fleury-sur-Andelle dans le voisinagc immidiat des noiri^ 
breux percuteurs-marteaux en silex et des ebauches de percuteurs 
et de moieties en gres, que nous venons d'apprecier, nous n'avons 
rencontre que deux percuteurs de gres pouvant avoir servi, un 
morceau de forte hache polic en silex gris, quelques longs fclats 
t'galemeni en silex et de nombreux fragments ou d^chets de taillc 
en gris. 

A TExposition de 1900 ^ Paris, au Trocadiro, rEcoled'aH' 
thropologie avait plac6 dans une vitrine quelques exemplaire^ 
d'objets laillt's en gres blanc i teinte grise ou jaundtre, grands 
tranchets, pics et sortes de baches grossieres provenant d*un^ 
d^icouverte laite dans la foret de Fontainebleau, pris de Nemours, 
par M. Fouju, en remuant des dichets amoncelfa. Avec ces gris 
travaillis ou pres d'eux on n'avait rencontr^ que des percuteurs 
en gres contre un seul en silex ramass^ beaucoup plus d I'&rart. 

Cette decouverte forestiire, qui concerne le travail du gris 



KECHERCHES NiOLITHiaUES DANS LE BASSIX DE l'aNDELLE 67 

iux temps niolithiqucs, ne prdsente qu'une lointaiiie analogic 
avecnotre decouverte champitre d'un coin d*atelier iitilisant la 
meme nuticre ct oil Ton rencontre dcs percutcurs et dcs molettcs 
engrcs h Tetat d'ebauches ou de pieces nianquees, prcs de percu- 
reurs ou outils-marteaux en silex qui cux avaicnt scrvi a les 
>rodirtre, comnie ie icmoignent Temoussement et rccrasenient 
iolents de leurs angles primitifs. 

Charleval 

Cette localite industrielle doit son nom a Charles IX, roi de 
*ance, et d la vallee oil elle est assise; mais antcrieurement son 
)m fran^ais, Noyon-sur-AndelUy indique unc originc gauloise : 
oviodunum ; dans les idiomes gaulois novi, novio signific ncuf, 
)uvcau, aussi prairie, et duniim, duUy dm, villc, fortcresse. 

Noviodnnum ou Noyon scrait done la fortcresse des prairies ou 
forieresse ncuvc. Un linguiste eminent, Arbois de Jubainville 
>iine a ce nom la signification dc fortcresse neuve et il cite des 
W/oJwwww dans tousles pays occupcs par la race gauloise; citons 
'ulcment Koyon-sur-Aisne^ dont il est parlc, dans les Commen- 
^ires de Jules-Cesar^ sous le nom de NiX'iodunumy environ une 
inquantaine d'annces avant Tere chretienne. 

On voit dans les prairies, a gauche du Ponl-d'Andelle^ des 
louvemcnts de terrain, dont quclques-uns pcuvent remonter 
u^cli de cette epoque et etre en panic les traces, avec Icurs 
^ses, des fortifications gauloises, indiquees par retymologie. 

Nous avons fait i Charleval deux excursions, au cours des- 
luelles nous avons ramnsse dans les champs, au-dessus du cime- 
:icre actuel, un beau tranchant de hache polie en silex, quelques 
Sfattoirs, quelques lames, trois tranchets, deux pcr(;oirs courts 
ctun percuteur en gres, grand comme un cijuf de dinde et qui 
porte des traces d'usage. Pour du neolithique, c'est peu par 
rapport a un pass6 illustredans Thistoire. 

Leon CoutiH') ne mentionneegalemcnt que peu a Charleval, 
^^ux haches pres du Pont-d'Andelle. Scion lui, entre Charleval 
ctTransieres, il existerait des cavitcs, sortes de cavernes qui ont 
puetre habitues. On fiiit en cc moment dcs etudes de Charleval 
i Serqueux pour le trace d'un chemin de fcr qui doit entamer la 
oJtede Transieres ; dans dix-huit mois environ, les travaux de 

(i) BulUiin de la SociiU normande d'Etudes prebistoriqua, t. iv. auude 1896, p. 15?. 



7' 



• « 



68 SOClfeTt NORMAKDE o'tTUDES PRfeHISTORiaUES 

cette ligne coinmenccront, on pourra sans doute alors donaer 
unc cpoque aiix cavites signalies. 

Mlnesqueville 

Jusqu'ii present Menesqucville mcme ne nous a donn6 que 
d'insignifiants silex neolithiques ; en nous portant siir le plateau 
qui domine la gare, au dessus des bois, les silex travaillcs augmen- 
tent, sans pour cela etre encore hien nombreux ; mais alors il 
faut les attribuer, en raison de la distance et de la topographic, 
i la commune suivante. 

Gaillarbois (Le) 

A droite et a gauche de la route qui vient de Menesqueville, 
daus les tcrrcs qui la bordent sur le plateau, on rencontre Jes 
silex travailles. 

En deux excursions, nous avons ramasse une demi-douzaine 
de baches polies en silex, bouts ou tranchants, des tranchets,des 
couteaux dontquelques-unsa dos retouche, un nucleus^ des pcr^oirs, 
des percuteurs en silex, des grattoirs ronds ou allonges, etc. ; 
mais la plus interessante piece que nousayons rencontree avecces 
objets, c'est un grand marteau-hache a encoches, pointu a un 
bout et formant hachette a Tautre ; il a figure avec des pieces Ju 
canton de Saint-Saens et du meme genre, parmi les objets que 
TEcole d'anthropologie avait exposes en 1900, au i" 6tage d»i 
Palais du Trocadero ; car nousavionsenvoyedes marteaux-haches 
neolithiques et quelques pointesmousteriennes, trouvees ACritot 
dans les limons de la briqueterie. Tous ces objets onteti donees 
par nous a iM. A. de Mortillet et a I'Ecole danthropologie. 

Rappelons bien haut ici que le Jury des recompenses ^^ 
TExposition universelle de 1900, a decern^ une m^aille d**'*"' 
pour son exposition particuliere et retrospective ^ I'Ecole d'^^' 
thropologie de Paris. 

Nous autres prehistoriens normands nous avons rhonncuO 
si faiblement que cc soit, d'avoir piirticip6 h ce r^sultat m6rit^ • 
en effet, outre nos objets, on pouvait voir dans les vitrinesu^ 
I'Exposition organisee par TEcole d'anthropologie, desspecimen5 
de la station paleolithiqucde Saint-Julien-de-la-Liegue et d'autres 
de lacurieuse station neolithique du memcterritoire, envoy6spar 
M. Coutil ; un lot important de haches acheulcennes, granJes 
et moyennes, de la plage du Havre, propri6t6 de M. Romain et 






RECHERCHES NtoUTHiaUES DANS LE BASSIN DE l'aXDELLE 6$ 

deux grandes haches amygdalaircs dcs depots de gravicrs, Tune 
d'Oisscl, Tautre de la ville "d'Eu, appartenant a M. Giraux de 
Paris, membre de la Soci^tc normande d'Etudes prihistoriqucs. 

LiSORS 

C'est la premiere station de cliemin de fer aprcs Mcnesque- 

ville. Lisors est situe sur le Fouillebroc, petit ruisscau qui, vers 

Menesqueville, va se joindre i un autre ruisseau non moins petit, 

la Lieure. Autour de la gare et en remontant le vallon le long de 

la ligne du chemin defer, sur les pentes qui dominent legeremcnt 

la rive gauche du Fouillebroc, nous avons ramasse des silex 

travailles consistant en couteaux-lames, grattoirs, tranchets, 

percuteurs, pierres de jet, deux tranchants de haches polies, un 

en diorite, Tautre en silex gris-blanc et pert;oirs dont Tun assez 

grand est en silex gris-bleu avec de larges veincs roses. 

Assurement il y a a Lisors des silex travailles ; mais on ne les 
J trouve pas en nombre qui permette d'y placer une station nco- 
lithique suffisamment caractcrisee. 

En avani;ant dans la plaine, vers le Mcsnil-Verclives, nous 
n' avons presque plus rencontre de silex travailles. 

Mesxil-Verclives 

Le Mesnil-Verclives est comme etage, entre les herbages ct 
Icsarbres, sur les pentes d'une butte qui de loin ressemble a une 
lie de verdure au milieu de la plaine. 

Sachant que Tabbe Lecoq, Leon Coutil et Dobigny avaient 
acquis des haches et des instruments decetie localite, nousavions 
1* conviction, en y allant, que nous en trouverions sur les pentes 
^f dans les alentours. Une deception nous attcndait : les beaux 
^l^jets, ramasses par d'autres personnes peut-etre, etaicnt partis 
ou etaient restes caches dans la terre ; notre recolte ne fut que 
^^ qudques lames et de quelques grattoirs. Enmanlcre dedcdom- 
^gement, nous Times Tascension facile de la butte du Mesnil- 
^crclives et nous pumes admirer a notre aise de son sommct, 
pr un temps clair, le vaste panorama qui se deroule sur hi plaine 
environnante jusqu'i\ Etrepagny. 

ROSAY 

Dc retour a Menesqueville, nous gagnons a pied Rosay, qui 
est assis sur la Lieure. 



:i 



SOCltTt XORMANDE o'tTCDES PR^HISTORiaUES 



Notre coiirte visite en cette commune ne nous a montre que 
dc rarcs silcx mal travaillcs ou plutot dcs eclats dc taille, cparsya 
et la, prcsquVn face du chateau. 

Lyons-la-Forkt 

En cettc localite, nous avons rcussi i rencontrer une belle 
hache en roche basaltiquc noire de o"*i63 dc longueur sur o"^55 
de largeur au tranchant; ses parties tendres ayant 6t6 rongto 
par Ic temps, sa surface est devenue rugueusc comme unc 
rape (pi. G'. 

Dcs haches polics en silex ct en dioritc avaient dc]h. ftiren- 

contrces h Lyons-la-Foret par divers chercheurs. Le musie dc 

Saint-Germain -en-Lave conserve une hache verdatre en dioritc 

donntie par Bv)ucher de Perthes ; elle est mentionnee dans les 

Ateliers et stations humaines neolithiques du dep.irteuient de FEuni^l 

Chez M. Vardon, aimable collectionneur qui demeuresurli 

place de Lyons, nous avons remarque, au milieu d'une foulcdc 

pieces curieuses et d'inieressants bibelots de toutes les epoques, 

une grande hache polie en silex, malheureuseniLnt abim^eau 

tranchant et une sorte de marmite ronde en silex avec son cou- 

vercle. 

Voici la description sommairede cette gfodequia 6ti trouvic 
et ouverte de nos jours et qui eut pu Tetre, pour servir dc vase, 
soit aux temps magdalcniens, soit meme aux temps ndolithiques; 
c'est pour cela seultmcnt que nous la citons, puisque nous avons 
deja parli de vases analogues dans notre etude consacreea Romilly- 
sur-Andelle. Son inierieur prtsente une vaste cavit6 i parens 
tapissc'es de concretions transparentes, ressemblant h des grains 
de raisin ou i de grosses gouttes d'eau subitement figies ; elk 
est munie d'un couvercle qui s'adapte parfaitement et qui s'enlivc 
a volonte ; car ce couvercle arrondi, qui comprend d peine Ic 
quart de Tobjet, a C*te horizontalement et regulierement d^colU 
par plusieurs coups sees et pr6cis donnes sur lescot^s de la panse. 
Nous pensons que des recherches neolithiques seraient 
tructueuses a Lyons-la-Foret et dans les terres des triages 
environnants, noiamment dans celles du triage dc la Basse; aa 
nord et a Test de Lyons, dans les pieces de terre cultiv6es, nous 
avons trouve sur le sol des morceaux de haches polies en silex, 



(i) lUilldin de Ut Societe nonuande d" Etudes prebistoriqun, T. iv,annie 1896, p. i;}. 



RECHERCHES VtoUTHIQlCJES DANS LE BASSIK DE l'aNDELLE 7 1 

dc nombreux grattoirs, des tranchcts, des pervoirs, des couteaux, 
des nuclei, des percuteurs, des molettcs en silex et une pointe de 
flcche triangulaire en silex transparent. 

Avant nous, M. Predion, artiste peintrc de talent, en vill6- 
giaturant ik Lyons, avait ramasst les mJmes genres d'objets, toute 
une serie qui fait partie de la belle collection d*objets palcoli- 
thiques et neolithiques rassemblee par ses soins, rue Coquerel, 
ii Saint- Aignan-lte-Rouen. 

L'origine de Lyons est gauloise; c'^tait un Lugdunum, le 
nom antique m^me de Lyon sur le Rhone ; des idiomes gaulois, 
lugy lough, loch, lac, amas d'eau, 6tang, et de dunum, don, dun, 
din, bourgade sur un coteau, ensuite tbrteresse et enfin toute 
espece d'aggloni^ration topographiquc humaine. 

Dans ces interpretations, on retrouve Tenscmble du site 
actucl de Lyons-la-Foret, bati sur un coteau baignc par la Lieure 
qui, i ses pieds, dans les temps gaulois, pouvait former une sorte 
d'itang naturcl. 

L'^ti, on voit accourir i Lyons et s'etablir dans ses hotels, 
en villegiature bienfaisante, des citadins fatigues du bruit des 
grands centres et amateurs de bonnes et saines promenades, le 
plus souvent sous Timmense et protecteur velum des arbres de la 
belle foret environnante. 

Ainsi, ils se retrempent, corps et amc, avant de rcntrer dans 
I'agitalion continuelle des villes et sans avoir remarque le simple' 
prehistorien qui, pres d'eux, a pu passer, presse dc gagner les 
champs qui Tattirent ct ou il espere faire de savantes rccoltes, 
insoup^onndes de la foule ct qui n'amoindriront en ricn les 
r&oltes trcs materielles en grains, en fourrages, des cultivateurs. 



Telles sont les etudes qui r6sument deux anndes d*incessantes 
recherches. 

Si elles ont compl6t6 seulement par des rcnseigncments 
nouveaux ou des aper^us personnels les rcnseigncments publics 
preci'demment sur Pitres, Romilly-sur-Andcllc, Lyons-la-Forct, 
en revanche elles ont fait surgir deux stations neolithiques 
ignorees : Pont- Saint-Pierre et Flcury-sur-AndcUe, cclle-li avec 
ses instruments polis en roches ctrangcres, ccUc-ci avec ses 
vestiges de fabrication d'objets spiciaux en gr6s, tels que 



72 SOCIETfc NORMAKDE d'eTUDES PR^HISTORIQUES 



/- 




pcrciitcurs ct molcttes, i\ Taidc de p^rcutcurs ou d*outils-inarteaoz 
en silcx ; cllcs oiu signalc en diverses Iocalitcs,.ou elles itaienc 
inconnues, des pointes de fleche en silex et elles ont rdv6l4 priy 
de nous, a Koniilly-sur-Andelle, un petit atelier, ou se coaftpt . 
tionnait la niajorite de ces pointes de Heche, dont diff<^reDts typtf,-/ 
ont d'le recueillis par nons avec de nombrcuses pieces, pr£parCcs i^ 
ou manquees; enfin, elles n'ont pas oublie, partout ou elles lei - . 
ont rencontres, niais en les appreciant avec la plus 
prudence, ces per(;oirs en silex et ces grattoirs k ei 
multiples qui, par leurs figurations humaines ct anil 
etonnent etranj^ement, si on ne les attribue qu'a des 
d'usage, a des hasards de taille autour d*accidents naturd% 
taches, petites cavites ou perforations. 

Nous avons tait de notre mieux ; ceux qui viendront apris 
nous pourront iaire mieux encore, avec des renseignemenis plus 
amples, avec des resultats de fouilles desirables qui apprcndraient 
beaucoup et qu*il leur serait loisibled'interpreteravecles ressour- 
ces d'une science toujours grandissante. 

Peut-etre nous saura-t-on gre de nos reclierches, ou nous 
avons employe trois elements essentiels de succes et d*etude : 
perseverance, temps et reflexion ? 

Pont-Saint-Pierrc, 12 deccmbrc 1900. 

L, QUENOUILLE. 



EXPLICATION DES PLANCHES 



Planch E A 

T. Kuileus, de la Neuville-Cliamp-d'Oisel iSeinc-Infcrieure). 

2. Autre ires petit, de Romilly-sur-Andelle (Eure). 

3. Scie double taillee sur les deux faces, avec encochc a chaque 

extremite, de la Neuville-Champ-d'Oisel. 

4. Scie a encochc en silex blond, de Pitres (Eure). 

5. Scie a encochc en silex zone, de Pitres. 

6. Petite scie a encochc, de Romilly-sur-Andelle. 

7. Lame a dos arque retouche, avec quelqucs dents de scie sur 

la partie coupante, de Pitres. 



•-.^A-5 



eOLLRCTION QUHNOLlLl.i; 




Nucld, xk do„Mc, Kin. 1,«„„ .i,.,„to. jratiulr, i ,,„imc. i ,„«„ „ „,„„ 
. di>:it ini A petit trou natiirtl 



COLLECTION QUEKOUILLE 




Objcts trou^s, de tiiverses provenances 



..r 












COLLECTION QLEXOLILLH 




ObJL-cs twuis, lie tiivcrses provenances 



:-« ". 



COLLECTION QUENOUILLE 




Petics silcx, petits tranchels nu armatures dc flcche k tranchant iransversal, 
t iranchenet raoochohs, iciilloirs, de J'oni-Saini-PicTTt, RomiWy-jsw-hwAeWt w^vt«.'^^w^^l 






.•n « 



V 



RECHERCHES Nk)LlTHIQXJES DANS LE BASSIN D£ l'aNDELLE 73 

8. Autre lame i dos retouch^, de Romilly-siir-AnJelle. 

9. Grattoir i pidoncule, de Pitres. 

10. Grattoir concave minuscule, de Romilly-sur-Andellc. 

11. Grattoir h pcdoncule, de Romilly-sur-AndcUe. 

12. Grattoir concave avec petit trou naturel, de Fleury-sur- 

Andelle (Eure). 

13. Grattoir k pointe, de Pitres. 

Planche B 

1. Marteau taille en silex gris-blanc, a trou naturel, deRomilly- 

sur-AndclIe. 

2. Marteau en silex gris-blanc, forme percuteur, ^ trou naturel, 

de Pitres. 

3. Grattoir carre, a trou naturel, de Romilly-sur-Andelle. 

4. Fusaiole cotelce en tcrre cuite, de Pitres. 

5. Autre cgalcment en terre cuite, de Pitres. 

6. Petite hachette en roche grise, a trou perform de main 

d'homme, de Gauville (Somme). 

7. Silex blond, taille en forme de hachette, i trou naturel, de 

Romilly-sur-Andelle. 

8. Perle en scorie vitreuse jaune ambre pJle, de Pitres. 

9. Perle faite d'un petit cidaris en calcaire perform au centre, 

de main d'homme, de Pitres. 

10. Quart d'anneau ou de bracelet en schiste gris-ardoise, indi- 

quant pour I'objet entier environ o"o65 de diametre 
interieur, de Pitres. 

1 1 . Grattoir h, queue en silex gris-blcu, avec perforation naturelle, 

de Romilly-sur-Andelle. 

Planchk C 

r* rangcc : Sept petits silex dc type tardenoisien, de Romilly- 
sur-Andelle. 

2^ rangee : Deux petits tranchets ou armatures de fltche i tran- 
chant transversal, de Pitres, et trois petits tranchets ou 
armatures de flcche, de Romillv-sur-Andelle. 

y rangee: Un petit silex, de Pitres ; un petit silex, dc Fleury- 
sur-Andelle; un petit silex, de Romilly-sur-Andelle; un 
petit rranchet ou armature de flcche^ du meme lieu, et un 
autre, de ^itres. 






4 

.i 
■ I. 



[\oniiuf 
itsobjdn 



74 SOaili NORMANDE d'^TUDES PR^HIsnrOUQJDES 

4* rangce : Tninsition du petit tratichet ou armature tie fltehe 
uii iranchet orUimire: un de Romilly-sur-Andelle, un aatie 
dc Pont-S-iint-Pierrc ct deux petits tranchets de Pitres. 

3* rjnL:cL- : Un petit trjnchet, du Pitres, un autre, de Romil^ 
sur-Andolli.-, ct, superposes, deux rctouchoirs ou ^Uloii 
par prcssion, outils employes ^ la confection des petits objt 
ft des poinles de fleche, I'un dc Romilly-sur-. 
I'autre de Pitres, 

Plasche D 
Au comtnencement dc la i" rangt'c, on voit une pointede 

tiL'che irian^^ulaire, bicn taillce, en silex {jris, avec trou oaturel 
d'environ u^oo; de diametrc vers le ccntr.; de I'objet ; c'iuit 
probablement une amiilctie. Provenance : Pont-Saint- Pierre. 

Reiiurquons aussi painii beaucoup de piices, dont plusieurs 
evideinment ne soni que des preparations a des pieces plus 
partaites ec ait amiincneement dc la j' rangee, une gruide 
poiniu amvi^dala ire en silex gris-blcuatre , de Romilljr-sur- 
Andelle. 

Li 4'' r.ini:ee conipte une pointe de (lt:clic a p^doncole eti 
barbelurcs, piece nianqiice ou non achcv^, de Pitres; 
grandc pointe de tlOclie en silex Wane, tres plate, dont les 
i)nt des dentclurcs Jc sctc, avec pedoncule carri, mais doot fl 
des deux b.irl''i.liiri.> est leijOrement eiidoniinagee, de Pont-SiinlS? . 
Pierre, puis une tieclic a retraits ei ^ pedoncule, de Fleury-sap& 
Andelle, et entin une autre tieclie avec entaille 1 la base^^K 
Ri.milly-sur-AndclIc. 

Li )° ct dcrniere ran|;ee coniprcnd une petite pointe it- 
Hcclie, tres cvasec, ;\ patine d'un blanc jaunAtre ct i I imnB[ 
il manque tin pen dii pedoncule, de Komilly-sur-Andelte; oiK 
fleclie avec ecliancrurc a la base en croissant de lune compris 
entre les barbelures, dn niemc endroit ; puis une pointe de 
Heche en silcx clair et transparent, tres mince, avec pedoncule et 
barbelures, ct entin une pointe dc tlcclie en silex transparent, 
bicn taillce, quoiqu'i faible pedoncule et a retraits laicraux, plutil 
qu'.'i bark-litres, de Uomilly-snr-Andelle. 

pLAXCHt E 

1. Sortc de vase, eenellc on i^odet en silex, a manche, anal 
aiix vases dc Roinilly-sur-Andelle, qu'il remplace sur ( 



lot Bill' 



COLLKCTIOX QLKXOLIl.l.l-: 




04/i-f« m vVcv 11 c..[ik;ius cli' Ji. 



lTsl-s nriiVL'ii.ui.-.'. 



COLLECTION QUENOUILLE 




i polies tn roclifs di\crses (Seine-lnfeneuie wtwt^ 



I 



ii 







COLLECTION QUENOUILLK 




Granilcur Hufur.H^ 



Haches polies et objets divers, 
de Lyons-la-ForOt. dt Poot-S.iini-Pierre ei de Fkurj'-sut-KndcWi; ^ihc"! 




., 



1 



COLLECTION QL'EXOUILLI! 



>v 




■P. i«i.i, uun dniriiU-ur .i.ifH.vllr 

Hachcs polies, ciseaux ct hac/ie-ni,irtcaii ji ciicochts, vaWic A'KnitW ^y.\l^^£^ 



In 



ii 




RECHERCHES KiOLITHIQjUES DANS L£ BASSIN DE l'aNDELLE 75 

planche, i, cause de ses dimensions moindres^ de Puisetix- 
en-Bray (Oise). 

2. Grand couteau en silex noir, de Pltres. 

3. Pierre de fronde, de Pitres. 

4. Ciseau ^troit fait avec un c6t6 et une partie de tranchant 

d'une hache polie en silex d'un brun violac6, de Pitres. 

5. Poin^on en silex avec rognon naturel pour manche, de 

Romilly-sur-Andelle. 

6. Petit per(;oir trt» pointu, de Pitres, et quelqucs petits couteaux 

en silex, dont un retouch^, de Romilly-sur-Andelle. 

Planche F 

1. Hache polie, en serpentine d'un vert fonc6, de Pont-Saint- 

Pierre. 

2. Herminette polie, en serpentine d*un vert clair, du mfime 

lieu. 

3. Hache polie, en grSs bleu-siliceux, d veines blanchitres, de 

la Neuville-Champ-d'Oisel (Seine-Inferieure). 

4. Herminette polie, en chlorom6lanite, de Pont-Saint-Pierre. 

5. Hache polie, en serpentine v^;tlitre, de Pitres. 

PlA^Che G 

1. Hache, en roche basaltique d'un gris-noir, de Lyons-la-For6t 

(Eure). 

2. Ciseau-hachette, en silex i patine blanche, poli au tranchant, 

de Pont-Saint-Pierre. 

3. Petit ciseau poli, itroit, en roche d'un beau vert d'herbe, 

cass6 et semblable pour la forme, avec ses cot^s i bords 
presque droits, aux ciseaux du Danemark, de Pont-Saint- 
Pierre. 

4. Hache polie, en gres blanc siliceux, de Fleury-sur-Andellc. 

Planche H 

1. Hache polie, en serpentine, de Pont-Saint-Pierre. 

2. Ciseau taille, en silex gris, h petit biseau, de Pitres. 

3. Ciseau, en silex blanc, ligfercment poli, de Romilly-sur- 

Andelle. 

4. Hache en diorite, trCs plate, de Pitres. 

5. Hache- marteau, en silex blanchitrc, a encoches, du meme 



1!^. 



76 SOCliTE NORMANDE d'^TUDES PRfcHISTORIQJDES 

Plakciie I 

Sur ccttc planchc, qui reiinit quclqucsoutils ct silex figuratifs, 
les objcts n'ont pas d'etiquettcs pouvant nuire a leur aspect; il 
y a seulcment, prcs de chacun d'cux, dcs num6ros d'ordre, 
auxquels correspondent les numeros ci-dessous avec les prove- 
nances et Tindicaiion des sujets qui paraissent etre rcpresentes en 
silhouettes, soit par des intentions, soit par des hasards de taille 
compl^tant des accidents naturels, tels que taches, cavit^s ou 
trous, a I'endroit de Ta^il : 

.\umrrus 

1. Silex a pointes et a concavites, rcpresentant grossieremcnt 

un quadrupede, de Roniilly-sur-Andelle. 

2. Sorte de quadrupede, meme provenance. 

3. Lapin arretc contre terrc, avec sa queue couric, roreille au 

vent, le wr:j pointu et TcX'il niarqui par deux cavites, 
meme provenance. 

4. Tetc de chien (?) en silex gris-bleu clair, avec tache d'un 

blanc jaunatre pour Toeil, m^mc provenance. 

5. Petit quadrupede, en silex noiraire, de Romilly-sur-Andellc. 

6. Sorte de quadrupede, en silex jaunfttre, de Pitres. 

7. Espcce d'oiseau, peut-^tre un faisan (?), avec bee et petite 

cavite pour Tceil, de Romilly-sur-Andelle. 

8. Sorte de tele d'oiseau, avec oeil marque par un trou naturel, 

et avec bee trcs bicn taille, du Mesnil-Benard, communcr 
de Saint-Saens (Seine-Inferieure). 
i;. Canard en silex blond, de Roniilly-sur-Andelle. 
10. Quadrupede en silex gris-clair, entierement a patiner 
bleuatre, ayant Toreille au vent, le museau carre et un 
tron naturel pour evil. 

Trou nalhrel n'est pas tout a fait exact; car il y avait a 
Tautre lace, c'est-A-dire a mC'me le dessous de Tobjet par 
rapport a notre dcssin, il y avait, traversant presque le 
silex peu cpais, unc cavite, a parois d'ecorce, ayant environ 
o"'oi de diametre. Alors, le fond de cette cavite naturelle a 
ete perfore, de main d'homme, par Tenlevement d'une 
esquille circulaire due au choc violent, sec, precis, produit 
verticalement de haut en bas et par consequent portant 
dans tons les sens, d'une pointe en os dur sans doute, 
tenue droite et sans deviation entre des parois qu'il ne 



COLLECTION QUENOUILLE 




Silc, BBuraiifi. dc Km,. Bomilly, Hcurv-sur-Ai.Jdlc (Horci 
et J« M„ail.Bi„.„J, commune J^ Smii-&™ (Stmt-Mte™,-, 



Til' '-■* ' '0*««.'»'^ 




RECHERCHES NtoUTHiaUES DANS LE BASSIN DE l'aNDELLE 77 

fallait pas qu'elle touchit, sous peine de s^parer en deux 
parties Tobjet; pour plus de silret6, celui-ci devait etre 
plac6, sa caviti au-dessus d*un trou de degagement pratiqui 
a m£me un morceau de bois plat, h, la surface duquel il 
6tait nicessaircqu'il posAt bien, afin d*6viter un contre-coup 
dangereux. 

Ainsi done, d6ji determine dans ses contours par des 
tailles communes i tous les silex iravaill^s, le silex, dont 
nous parlons, presentc trace certaine d'une volontd humaine 
primitive, ayant appris a r^aliser ses intentions, h privoir 
des effets speciaux dans un genre de travail exceptionnel, 
comme nous le voyons ici dans Tenlivement adroit d'une 
simple csquille qui a cre6 un trou parfait Ih oil il n'y avait 
qu'une cavit6 et qui, au-dcssous do cette cavite naturelle, 
autour de Touverturc artiiiciclle de moindre diametre 
(environ 3 millimetres), a laissc une depression regulicre, 
tres visible sur le dessin,'une sorte de petite cuvette 
evasec, temoignage assure d'un tour de main ncolithique 
ayant reussi. 

A Tarticle Romilly, nous avians oubli6, en mentionnant 
ce curieux silex figuratif, d^-uonner a son su]et ces details 
minutieux, rigoureusemcnt exacts, dont I'interet n*cchap- 
pera a personne. En Ics donnant maintenant, nous reparons 
un oubli qui n*aura eteque momentani et nous satistaisons 
notre conscience de prehistorien. 

Provenance : Romilly-sur-Andelle. 

. Petit coq en silex gris-blcu. Ses contours sont delimites par 
de fines retouches formant presque partout des bords droits. 
Par ce mode de taille, lorsque Ton ne Texaminc pas de tres 
prcs, il parait fait comme a Temporte-piece ; nous avons 
decrit cet objet d Particle Romilly et cela nous dispense de 
plus amples explications. 

Provenance : Romilly-sur-Andelle. 

. Tete de cheval en silex gris-clair, tres reconnaissable et bien 
taillce, surtout sur la face opposee i la face reproduite. 
Provenance : Fleury-sur-Andelle. 

. Profil humain en silex gris-bleu clair, trace sur le coupant 
d'une armature de fleche a tranchant transversal. 
Provenance : Pitres. 



r8 



SOCILli NORMANDE D'^UDES PRfeHISTORIQIUES 



14. ProliI humain en si1c\ de rn^me nuance que le | 
Commc il n'a p^s cic dccric k I'artide Pitr«s, 
Jciiriviiiii iizi. Hoar II- (com, trd-i tinci retouches; la I 
e^t inJiquce pjr uiii: iriU-iilli.' qui s:: r^pjte plus fi 
J'lint- KirbiiiliL' Jmii Li pointL-L-st legircnient e 
1.1 Suu.:iii.' CI II' iu-/ sum Uits ^ peiics ^dacs; 
ti.itiiri.-l iii'iiiiisluIl- Jans une toute petite vcine traiu 
tiLirqui.' I'tvi!. Ca'I ubjct est encore plus renurquable quaod 
on le ref^.irJo ,1 contrt-jour, 
Hrovenance : Pitres. 



Pl.wciie J 

A vJiKe iJo leur i^russL-ur ct du nombre que nous y faisont] 
liilufLT, !i> iibjets repriiduits tt qui provitnnL'nt tons de Fleury-fl 
Mir-Andi.Ii(.' Mint rOJiiit> de nioitie sur ccite pLinclie. 

l.lle amiprend : 
r- r.ini^iv: L'ne OKiiiche dc pcreutcur ou de molctte engresii 

alll;ll-■^ viK; une nn>U'i;i.' eii i;res, li surface pl.ite portani 

ti".i,.i.s J'uN.i;;!.' ; une niolette en yros de I'ornie genOrali; 

I'iMide, .iLix angles .irroiidih et polis. 
2' r,i;iiii!e : Une moiettc en firm's, ;\ surface plate porunt traces 

d'u-.i^e; un petit pcrcuteur en i;res, au\ anyles tvrjses; 

line eKnivlie en i;res de percutour ou de molette, a JUi^ies 

y r.mi^ie : \.'\^ percuteur en silcx, trcs ccrase; un percuteur 
pl.it ell siltx, ecrast- sur son pourtoiir, avcc une seule 
dij'res-i(in ceiitrale naiurello, le taisant rcbsembter auz 
niarteaux Itwiistris en quart/ite dc la Suisse, niarteaux qui 
out, uite sur cliaque face, deux depressions circuUircs 
perniettant de les lenir d'une ecrtaine maniere, enire le 
pouce et riiuie.\ ; une molette allongec en yres, .\ surfice 
plate ]i(.iriant traces d'us.ij;e. 

4' ranj^ie: Un pcrcuteur en silcx ecrasO -seulement aux angles ; 
nil peiit ptrciueiir plat en silex yris uairitre, legerement 
Oerase Mir s,iii piiLirti)ur ; un autre percutcur en silex, rond 
et ecr,iie sur loute s.i surface. 



COLLECTION QUENOUILLK 





Molettes ct percuteurs ibauchb ou ayant servi, c 
, mutaiux et percuteurs en silex, de Fleury-s 



grts gris-blanchatrc. 



1ERCHES NiOUTHIQVES DANS LE BASSIK DE l'aNDELLE 79 



TABLE DES LOCALlTfiS 

EXPLOR^ES 

E BASSIN DE l'aNDELLE INptRIEURE ET SUR LES COTKAUX 
DE LA LIEURE ET DO FOUILLEBROC 



Page* 

nlle-sous-les-Monts (Eure) 36 

i'al id 67 

le id. . . 63 

■sur-Andelle id 63 

id 36 

bois (Le) id 68 

lu • • ■ • • • mk^ • ••••••• ^y 

•la-Foret id. . . . ^•^^* ...... .. •. 70 

]ueville id 68 

-Verclives id 69 

le-Champ-d*Oisel (La) (Selne-Inferieure) 35 

(Eure) 37 

aint-Pierre id 60 

)nt id 63 

y-sur-Andelle id 50 

id 69 



i 



82 SOClHi XOKMAMIE d'^TUDES PKiHISTUBlOL'ES 

suit vsi naturelle puisqu'cllc est encore couvcrte pir b gsDgue du 
silcx. I.e ilessus, t-pais a gauche, s'amiiKit en alljnt vers le hord 
drL.it. 

F. F. — Unie, nuis incurv^e Jc gauche a Jroiie. 

pKbiibssios-. — M.]in drjtle. — Scrre entre Ic ponce el 
r index. 

Ob .NERVATION. — L-imc j I'extrtmite ijaache du Iwrd s'jpi- 
riuur. 

Phovenasce. — Moni-Saini-Aignan, pri.s Roui-n. 

S" ^3. — Silex cpjis ^ris jjunitre avcc paiine irOs hi'.Kt. 

DK5CRIPTI0X. — Absolumcnt plate tri Jl-ssous, ccvx pi;rre 1 
uiie itsscx gr:inde cpaisseur i^iii attcint son maximum a !.i [urtl^ 
inOdianL- dii premier tiers 5v;perieiir, 

F. A- ~~ I.imitee, en liaut, par une lejii-re coiicavitc Jontia 
cirde serait It-s^ertnieni ohlique de jiauclie a droiie. ClTIc in;!i- 
naisoii de larc provient de ce que son c^trC■^lite ji-ujc'ie l'sI 
depassile par i:nc ptiiie lame de ciseau dont Ic tranirliaui, ohenu 
par line seiilc taille habilement laite, est tres actTe. ^LeborJ 
gaiiche diinne une lunpue direction vcnicalc suivic d'uiiepi'iiti; 
areie s'oMiqiiant vers le hord interienr qui e^l cxirememcni 
coiirt puisqu'il n'esi consiiiue que par la liniite anteritureiiii 
pl.iii de trappe. — Le bord droit est compose de trois arcics. La 
jirtiuiere esi jiicliiue de yauche a droiie ; la dcuxiejiie, 1j plus 
lonyiie des trois, a une direction oblique inverse dont la nioitii 
su|£rieiire contient une pttilr Jepression echaitcra; la troisiiiM 
s'inclinant davantaj-e, dans le mvine sens que la preciJenK, 
rejoint le petit bord inferieur. 

I.C dessus du silex est sectionni^ en deux parties ine^ales pat 
une arete qui partant de la lame du ciseau, moiiie rapidemcntau 
point culminant de la pierrect redesccnd plus lentement au bord 
inierieur oil elle se bifurque pour contourncr un petit triangle 
de ganyue. On peut ajouter, pour completer la description, que 
ces deux versants principaus coiitienneni autant de surfaces de- 
clives ou de sillons quele poly^'one limitatifa de cotes. II est bon 
ccpendani de rcmarquer la longue cavile digilale a droite de 
I'arOte m^diane. 

F. P. — Tres plate, avec conchoi'de de percussion prfes du 
bord inferieur. 



frrUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILU&S 83 

Prehension. — La forme, Tipaisseur de ce silex ne contri- 
buent pas h en faire un outil de maniement tr^s facile. De plus, 
je pourrais ajouter que des marques pr6hensibles indiscutables 
lui font d^fauc. N^anmoins il pourrait 6tre pris de la main droite, 
comme je vais Tindiquer. La moitii infirieure de sa face plate 
6tant appuy^e sur les deux dernidres phalanges de I'index et les 
deux premieres du m^dius, la premiere phalange du premier de 
ces doigts se replierait alors contrc la petite dipression ichancrie du 
bord droit et la phalangette du m^dius embrasserait le bord 
gauche. Le pouce en s'opposant prendrait son point d'appui, soit 
sur la partie la plus saillante de la face ant^rieure, soit dans la 
caviti digitale dont il a ^x.k question. 

Observation. — Lame i gauche du bord sup^rieur. 

REMARauE. — Get outil, probablement fait avec un nucleus, 
a une lame si bien taill^e qu'il ne peut y avoir doute sur I'inten- 
tion de son fabricateur. Mais peut-6tre n'a-t-il pas.6t6 termini 
quant d son adaptation ^ la main qui devait s*en scrvir ? 

Provenance. — Champs de la Madeleine, faubourg d'Evreux 
(Eure). 

N** 44. — Eclat de silex gris jaunlktre avec bord 6pais couvert 
de gangue. 

Description. — F. A. — Cette face a la forme d'un quadri- 
lat&re irregulier limitant une surface convexe dont lesbords 
sup6rieur et droit seraient reduits i une arSte, tandis que les 
bords gauche et infirieur iraient en augmentant d'ipaisseur 
jusqu'fl leur intersection. — Le bord sup6rieur, oblique de 
gauche i droite, est dipassi d son extrimiti gauche par uue lame 
de ciseau dont le tranchant est inclini dans la m&me direction. 
Le biseau est tris nettement decoup6 par des tallies dont de 
fines retouches avivent le tranchant. La difference de niveau des 
deux ar&tes supirieures produit une ichancrure de digagement 
de la lame. — Le bord gauche oblique en arrifere et augmentant 
d'ipaisseur i mesure qu'il descend est reconvert de la croAte du 
silex. II forme done un grand plan triangulaire favorable i la 
prise de I'outil. — Le bord inf6rieur i peu pres parallile au bord 
supirieur, prisente une 6paisseur d6croissante limitee par trois 
lignes. La surface enfermic entre ces limites a servi certainement 
de plan de frappe. — Le bord droit, sans ipaisseur, se dirige 



J 



84. SOClferfe NORMANDE D'feTUDES PRfeHlSTORIQUES 

presque parallelement au bord gauche. Decoup6, par des chocs, 
en quatre encoches succcssives, seule, la pretniire de ces ichiin- 
crures doit ctre intentionncUe parcc qj el!e est obliquement 
excavd'c en arriere. 

Le dcssus ayant une coiivexite generale se creuse, cependant, 
un pen en arrivant vers Ic bord inferieur. 

F. P. — Unie, mais donnnnt une concavity qui fait saillir le 
dessous de la lame nettement d<^coup6 de ce c6t6. 

Prehension. — Main droite. — Poucc centre le grand plan 
iriangulaire formant le bord gauche. Base de Toutil s'appuyant 
sur Ics plis que la peau forme entre le pouce et I'index lorsque 
ces deux doigts se rapprochent Tun de I'autre. — Premiere pha- 
lange de Tindcx traversant obliquement le dessus de la face 
antcricure du silex, repliant son articulation phalango-plulan- 
ginicnnc sur la premiere echancrurc du bord droit, et serrant la 
picrre en dessous avec sa phalangine et sa phalangette. - 

Observation. — Lame saillant de Textrimiti gauche du bord ^^^ i 
superieur. Mile a une obliquitiJ asscz prononcee de gauche i^^r^ 
droite. 

Provenance. — Blosseville-Bonsccours. 

N° 45. — Eclat plat, provenant d'un rognon de silex n 
avcc tachcs grises. Croiite sur I'epaisseur droite et inferie 
avant la forme d'une dcmi circonfcrence. 

Description. — 1'. A. — Lc bord superieur commence *^ 
gauche par un tran chant de ciseau tres lubilemcnt aiguise f"'^^ 
une taille rctouchec de chaque cote, et donnant ainsi un bis^^ ^^ 
tres net. Ce tranchant est suivi par une longue concavity (orvrx ^"^ "^ 
et dcgagoant lc cote droit de In lame de Toutil. — Le bordgau ^^ 
est vertical. Reduit a une simple arete en haut, il augmtr ^^ ^^ 
d epaisscur ;\ mesure qu'il se rapproche du bord inferieur. ~ 
Celui-ci et le bord droit, qui se confondent en une conve>^-^^^' 
commune, sont asscz epais et recouveris de U gangue du si'*^*^ 
primitifdans lequcl Tinstrument a ete taille. 

Le dessus est uni ct forme un vaste conchoide en creux f*-'^ 
favorable a la prise de Toutil. 

F. P. — Plate, convexe en sa totalite moins le dessous Ac ^^ 
lame du ciseau qui devient legerement concave. Cette courburf 
favorise singulierement Taction de Tarete coupante. 




ferUDE DE LA PREHENSION DIS SILEX TAILLfes 85 

Prehension. — Main droile. — Entre les phalangettes du 
pouceen dessus, et de Tindex et du medius en dcssous. 

Observation. — Lime tres saillante ;\ rcxtrimiti gauche du 
t>oir<l sup6rieur. 

Provenance. — Bihorel, pr6s Rouen. 

N** 46. — Petit ^clat de silex gris jaunitre avec gangue sur 
* ^TDaisseur du cot't droit. 



Description. — F. A. — C.e ciseau possddc une lamed6pas- 

t du colt gauche, le bord supirieur qui, prcsque rcctiligne, 

^ 5X qu'une assez faible epaisscur. — Le bord gauche contient, en 

^*^iat, une petite ar6ie coupante qui forme le long cote de la lame 

^^ ciseau et qui descend en se dirigeant vers le grand axe dc 

^ Outil. Cette arete est suivie d'une depression relouchie qu'une 

^Ouvelle arete verticale continue pour se terminer a une dernicre 

direction oblique parallcle i la premiere. — Lc bord droit est 

sissez 6pais et bien que sa limite postcricurc soit presque verticale, 

^1 s'oblique vers la fiice antcrieure. — Le bord inftrieur est petit 

eta pcu pr^s horizontal. 

Le dessus forme un long sillon median dominant trois versants 
allant vers les bords gauche, droit et inferieur. 

F. P. — Plane, mais lig^rement arqucc de haut en bas. 

PRfeHENSiON. — Main gauche. — Pos6 perpendicuhiirement i 
la direction des deux phalangettes de I'index et du medius, le 
pouce serrant le dessus en se pla^ant, soit danslc sillon median de 
la face ant(irieure, soit dans la depression reloiichde du bord gauche. 

En pla(;ant cet outil entre lc pouce ct TinJcx et presque paral- 
lelement aeux on peut Cicilement faire couper la lame superieure 
du bord gauche. 

Observation. — Lame depassant le cdt6 gauche du bord 
supirieur mais avec inclinaison du mime cdte du tranchant de la 
lame. 

Provenance. — Bihorel, pr^s Rouen. 

N** 47. — Tres petit 6clat de silex blanc. 

Description. — F. A. — Bord sup6rieur retouch^ sur son 
ipaisseur en toute son 6tendue et depasse, i gauche, par una 
petite lame de ciseau, dont le biseau est d^Ucatement oeuvri. — 






86 SOa^T^ NORMANDE D^ihUDES Pr£hISTORIQ.U£S 

Bord gauche pr&entant d'abord une petite concaviti pouvant 
fitre accidentelle ou ayant eu pour but de d^gager la lame de 
Toutil, suivie d'une ar^te assez rectiligne, qui a pu servir de 
lame coupante, puis d'une nouvelle concavit6. — Bord droit de 
direction verticale. — Bord inftrieur formant un angle obtus a 
sommet saillant. 

Le dessus est divis6 en deux parties inegales par une arSte se 
dirigeant irriguliferement de haut en bas. La plus large division, 
celle de droite, forme un conchoide en creux. 

F. P. — Unie, mais convexe de haut en bas. Cetie convexity 
est donn6e par le conchoide de percussion, qui parait en relief 
de ce edit. 

Prehension. — Main droite. — Extr6miti du pouce, dans le 
conchoide en creux de la face antirieure ; phalangettes de Tindex 
et du m^dius, Tun au-dessous de Tautre sur la face postirieure. 

Lorsqu'on examine, avec attention, le biseau du ciscau appar- 
tenant au bord sup6rieur, on voit que le coi^, formant un angle 
droit avec lui et commen^ant le bord gauche, a 6ti igalement 
taille par de petites retouches. La nettete de cette nouvelle lame 
est cependant alt^r^e en arriire. Si Ton croit que ce deiixidme 
tranchant a scrvi et que I'usagc soit la cause de sa deterioration, 
on est oblige d'admettre que pour faire couper cette deuxieme 
lame il fallait qu'on tint Touiil de la main gaudXy le pouce en 
dessus, Tindcx et le medius en dessous, le grand axe du silex 
prenant alors une position horizontale. 

Observation. — Pour la premiere position sculement. Lame 
occupant I'extr^mite gauche du bord supirieur. 

Provenance. — Ce minuscule outil a ete recucilli par 
M. Quenouille, i Fleury-sur-Andelle (Eure). 

N° 48. — Silex gris blond. 

Description. — F. A. — Semblant etre la contre-partie du 
ciseau d^crit sous le n° 41, cet instrument est fort intelligemment 
fabriqui et possMe une lame xxbs saillante. Vu ant6rieurement, 
il pr^sente un bord supcrieur oblique de haut en bas et de droite 
h gauche. Du c6t6 le plus eleve de ce bord, sort une assez longue 
lame terminee par un biseau de coupe triangulaire. — Les bords 
gauche ct infcrieur formcnt un angle droit, dont Ic sommet est 
abattu. Ces deux limites sont amincies. — Le bord droit commence 






iTUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILLts 87 

au tranchant du ciseau et se dirige verticalement jusqu'au bord 
/nferieur qu'il rejoint par une asscz courte obliquite. 

Le dessus a et6 obtenu par renlivement d*6clats ayant 

P'"c>iluit, a gauche et a la base de la lame, une cavite triangulaire 

cf deux sillons obliquement et parallelement juxtaposes sous le 

'^c>ird sup^rieur. Ces trois creux donncnt d'excellentes surfaces de 

P'^^liension. 

F. P. — Unie. Le bord, continuant la saillie de la lame, dont 
^^paisseur est visible de ce cote, est suivi d'une depression 
^^rticale tr6s favorable ^ la prise de Toutil. En allant vers la 
^^oite, cette cavite se comble par la convexit6 d'un conchoide de 
Percussion. 

Prehension. — Main gauche. — Place sur les deux phalan- 
gvttes reunies de Tindex et du mcdius, le pouce vient s'opposer 
^n se pla^ant, selon la force i exercer sur Toutil, dans la caviti 
triangulaire ou dans Tun des dtux sillons indiqu6s plus haut. 

Observation. — Lame a rextr6mite droite du bord sup6rieur. 

Provenance. — Bihorel, pres Rouen. 

N° 49. — Eclat epais de silex gris blanch Jtre avec trace de 
gangue en-avant. 

Description. — F. A. — La forme de ce ciseau serait i pen 
prts rectangulaire si son cot^ droit n'etait, en son tiers sup6rieur, 
d^passe par une protuberance formant un angle droit saillant et 
si son bord sup^ricur, formant la lame du ciseau, n*6tait tris 
ligerement oblique de haut en bas et de droite ^ gauche. — Le 
bord gauche, de direction verticale, est un peu saillant en haut, 
puis creuse tr6s l^gtremcnt, en son milieu, par une ichancrurt 
retouchie sur toute sa longueur. — Le bord inf^rieur a une coupe 
Ug^rement arqute. — Le bord droit ne presente d'intiressant 
que Tangle saillant dont il a cte question. 

Le dessus possfede une arete saillante qui, partant de Tangle 
droit de la lame, se dirige vers le bas ou elle aboutit presqu*i 
rextr^miti gauche du bord inf^Jrieur. Cette ligne saillante partage 
done la face ant^rieure en deux vcrsants allant vers les bords 
gauche et droit. Sur le premier, le plus large des deux, rien i 
dire. Le second est interrompu dans sa partie supirieure par une 
sorte de plateau triangulaire formant le dessus de la protuberance 
saillante. Sous ce plateau et appartenant i T(ipaisseur du silex, il 






^ 



88 soci£t£ kormande d'^tudes pr£historkiues 



y a un plan qui rcunit Ic sommet de Tangle sailbnt avec la Imgue 
portion infcrkure du versant droit. Ce plan et cettc surface donnent 
unc excellence place pour mettre le pouce dans la prehension de 
Toutil. 

F. P. — Plane, avec, pres de la base et centre le coii gauche, 
une caviti ayant un bard infirieur se relevant brusquement. 

PHfeiiENSiOK. — Main gauche. — Entre le pouce, centre la 
longue portion inferieure du versant droit, Tongle butant conirele 
plan formant Tangle supcricur de cette surface. L'index pone 
son articulation phalango-phalanginienne centre la longue 
ichancrure retoucbie du bord gauche et replie ebliqucment en 
arricre scs deux dcrnicres phalanges, pendant que Textremite 
interne de cc doigt vient s'appuyer dans la caviti de la face poste- 
rieure, ou le bord inferieur Tempiche de glisser. 

II serait possible de se servir de ce ciseau de la main drmte^ 
mais il couperait avec assez de difficult^ et ne fournirait, certcs, 
pas un travail aussi franc que celui que permettrait d'obtenir la 
prehension senestrc. 

Observation. — Lame occupant la totality du bord supirieur, 
avec Icgcre inclinaison de droite i gauche. 

Provhnancf. — Mont-aux-Malades, pris Rouen. 

N" 50. — Demi-section d'un long rognon de silex engangue 
sur la plus grande partie d*une de scs faces. 

Description. — A premier examen, cette pierre ne semble 
pas meriter qu*on y prcte une grande attention, mais lorsqu'en 
analyse les diverscs tallies qu'elle contient, et tout pariiculiercinent 
cellos situccs sur scs bords; quand on constate combien les cavites 
et ks protuberances de la face couverte de croute sent favorables 
k la prise de Toutil, on n'hesitc plus h le classer parmi les ciseaux 
longs a lames larges. 

F. A. — La face anterieure est plate, mais semble avoir subi 
unc torsion. — Son bord sup6rieur forme un angle obtus i 
sommet arrondi. Cest d'ailleurs un simple eclat qui a produit la 
lame coupante et le fabricaicur n'a ricn fait pour ^galiser ou 
rd'gulariser cette arete tranchante, au-dessous de laquelle il est 
bon de remarquer une cavity digitale obtenue par Tenlivement 
d'un 6clat, suivie, plus bas et d droite, d'une petite cupule 
triangulaire donnee par trois tailles contigues. — Le bord gauche 



\^ 



ETUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILLfes 89 

pr^sente trois directions. L^ premiere, tres I6g<}rement oblique 
de haut en bas et de droite a j^auche, est trcs retaill^e sur son 
dpaisseur, ainsi qu^en revenant vers la face anterieure. La 
deuxieme direction, inversement inclinee et plus longue que la 
pr^cedente, est 6galement rctoucli6e sur son bord, mais avec 
retaillcs profondes en arriere. II n'y a rien a ajouter pour la 
troisi^me direction ainsi que' pour le bord inftrieur, qui sont 
simplement determines par la forme naturelle du silex de la 
croute, duquel ils sont encore cnveloppes. — Le c6t6 droit serait 
presque vertical si le bord n'dtait comme martel6 par des retailles 
avec aretes ccrasees, produisant deux longues (ichancrurcs i peine 
creusdes, plac6es Tune sous Tautre. 

F. P. — La face postirieure est largement d^gagee de la 
gangue sous la lame, ainsi que sur la plus grande partie du bord 
gauche et du bord droit. Sous la partie superieure denudee, existe 
un creux nature! non degarni de la croute du silex. Cette cavit6 
donne une excellente surface de prise. 

Prehension. — Main droite. — Face post^rieure, moins la 
partie superieure taillee, pos^e obliquement sur la phalange de 
Tannulaire, I'articulation phalahgo-phalanginienne du medius ci 
Tarticulation phalangino-phalangettienne de Tindex. Les deux 
dernieres phalanges de ce dernier doigt embrasse le dessous de 
Toutil en passant dans le creux naturel de !a face post6rieure, 
pendant que la phalangine et la phalangette du medius, (cette 
derniere revenant sur la face anterieure), serrent \x partie inf'trieure 
du manche du ciseau. Selon la force n employer, le pouce vicnt 
s'opposer aux doigts en sc portant : soit sur Tarete oblique et 
retaillee du bord gauche, soit dans ceite cavite digitate existant 
au-dessous du tranchant formant le c6t6 droit de Tangle coupant 
de la lame du ciseau, soit encore dans la cupule iriangulaire. 

Get instrument pourrait aussi servir de la main gauche^ en 
posant sa face post^rieure sur Ics premieres phalanges de Tindex, 
du medius et de Tannulaire, le cote gauche contre le pH de la 
peau qui se forme dans Tint^rieur de la main, i la naissance des 
doigti, lorsqu'on ferme ceux-ci ; les dernieres phalanges des 
memes doigts maintcnant le dessous et serrant le bord droit. Le 
pouce viendrait alors s'appliquer dans la cavite digitate ou dans la 
cupule triangulaire, deja citees dans la prehension dextre. 

Dans cette occurence, ce serait le c6t6 droit de Tangle coupant, 



-. 1 



90 SOCIETE NORMANDE d'^TUDES PRiHISTORIQjaES 

dont le bord extreme gauche forme, peut-6tre, une troisi&me ar&te 
tranchante, qui aurait pu servir avec cfficacirt. 

Observation. — Deux lames obliquies invcrsement. 

Remarque. — Outil double pour usages identiques. 

Provenance. — Ce ciseau, appartenant i la collection de 
M. Coutil, des Andelys, a M trouv6 dans la briqueterie Liorel, 
prcs dc ceite ville. 

N° 5 1. — Long morceau de silex entierement blanc mat. 

Description. — Comme pour le pr^cident echantillon, c< 
grossier silex n'appellerait gutre Tobservation du pr^historien, si 
un examen attentif des tailles existant sur ses surfaces ne venait:: 
reveler combien la nature aurait et6 pr^voj'ante si, seule, elle 
avait produit ci groupc des accidents ayant pour resultat un -«'x\ 
outil si facilement utilisablc, aussi bien de la main droite que de -^^ . 
la main gauche. 

F. A. — En haut, un tranchant dc ciseau. formant un arc o^ 
peu acccntue, ou plutot un angle obtus tris ouvert, i sommet :j ^ 
arrondi. — A gauche, une arite allant du haut au bas de Toutil, ^ j 
en donnant unc ligne brisce, composte dc quatre droites, formant ^r ,r^ 
deux angles saillaius. De la premiere dc ccs droites appartenant^* ^-j. 
a la fois a la face antcricurc ct au coic oppjsi, rien a dire, mais^ y • 
la deuxicmc arete separe la premiere flice du bord qui va cm- -zz^n 
s'epaississant et donnc alnsi naissance a un dcssous iriangubir':^ j.^, 
que prolongcra, cnchangLMiit dj direction, Tepaisscur a peu pru!IZI^-s 
rcctangiilairc adjacente a Ja troisilMU droicc. La quatrienic arc^ to 
s'inclinc vers la trcs courtc direction oblique formant le bo tJ 
infcrlcur. Lcs trois dernicrcs areccs de la ligne brisie, det.t-==" •'" 
niinant la direction gincrale dc cctte liniitc gauche dc la C^ *--^ 
antcricurc, sont guillochccs par des retouches et des tailles as»=^ ^^ 
grossicrcs. — A droite, en partant de la lame du ciseau, exi^ ^ 
d'abord unc convcxitc, suivie d'une convexiie se raccordan t: 
I'angle infcrieur par un dernier renflcment. Tout ce bord ^^ 
asscz cpais. 

Le dcssus de cettc face conticnt, sous la lame, une fac^^^ 
hexa^oihik et au-dessous de celle-ci, pres du bord droit qu'e/'^ 
pcnctrc asscz profondcment, unc cavite digitule. 

l\ P. — Le dcssous dc la lame est convexe et cette courburc 
est le resultat d'un clivage special qu'on remarque sur un certain 



.« 



iTUDE DE LA PPiHENSION DES SILEX TAILL^S 9 1 

noixibre de silex. Imm^diatement apr^s ce biseau inftrieur de 
J*outil, vient une cavitd triangulaire, dont un sommet louche le 
l^rd gauche et un des cdtfc forme unc partie du bord droit. 
^ gauche et contigue a la premiere, une secondc cavitdtrap^oidaUy 
^ont la grande base appartient au bord du mfime c6t6. Sous la 
cavit6 triangulaire, on aper^oit, tourneesobliquement de ce c6t6, 
^^s ^paisseurs du deuxi^me angle saillant, dont les limites 
^titirieures ont 6t6 d&rites ^ I'analyse de la face pr6cfedente. 

Prehension. — Main droiu, — Face post6rieure, pos6e 
obliquement sur le m^dius et Tannulaire, Tangle infirieur appuyS 
centre le fond de la main, la phalangette de I'index venant se 
placer dans la cavit£ triangulaire de la face post^rieure, pendant 
que le pouce s'oppose sur la faceite hcxagonale de Tautre c6t6. Les 
extr^mit^s de I'index et du midius se replient sur le bord gauche 
de I'outil, tandis que le bord droit pose obliquement sur les 
m^tacarpiens des trois doigts medians. 

Main gauche. — Manoeuvre absolument oppos6e, mais, dans 
ce cas, Textremiti de I'index devait se placer de prif&rence contre 
la cavitd trap^oidale de la face postirieure. 

Lorsqu'on voulait donner plus de force k Taction et faire agir 
en levicr le ciseau, on devait sortir davantage des doigts Toutil, 
afin de placer le pouce dans la cavitd digitale commune au bord 
droit et i la face antirieure. 

Li main droite agissait-elle ainsi qu'il vient d'etre dit ? C'6tait 
le c6t6 gauche de Tangle coupant qui devait inciser la mati^re Ji 
oeuvrer. Cest, au contraire, Tautre c6t6 qui taille lorsque la 
main gauche servait de moteur. 

II n'est peut-fitre pas inutile d'ajouter qu'en tournant un peu 
la main, soit d droite, soit \ gauche, on aurait pu faire agir les 
cdtte tranchants opposes, mais ces mouvements eussent certai- 
nement 6t6 moins naturels et, consSquemment, le rtsultat disirfe 
n'auraii pu se produire qu'avec plus de difficult^. 

L'examen attentif de cet outil, d'aspect si fruste et dont 
Tex6cution semble, i premiere vue, si grossitre, indique une 
troisifeme manicre de s'en servir, en faisant agir alors la totality 
de la lame. La moiti6 inf6rieure de la face postirieure, pos6e 
presquc perpendiculairement i la direction des deux premiers 
doigts, dont les phalangines sc replient contre le bord droit ou 
le bord gauche, selon que Tune ou Tautre main agit, le pouce 



-.^i-* * -■'-. 



92 SOCI^T^ NORMAKDE d'^TUDES PRiHISTORiaUES 

aii-clessus, dc fli^on i]ue son ont;le vienne butcr contre la saillie 
supcriLiirc do la cavite Ji\ntiilc iiidiqiice sur la fiice antcrieurc. 

Dans ccttc hypoilicsc, Touiil agit non plus comme un ciseaa 
i deux tranchants, mais commc une gouge. Peut-ctre a-t-il Uk 
flibriquii a ccs deux fins ? 

Obskkvation. — Get outil pouvant donner lieu h, deax 
interpretations sur son ou scs usages probables, je ne ferai pas 
sur son comptc une observation me permettant de d6gager des 
consLL]uences, de formuler des probabilites, ayant pour but de 
pouvoir distinguer, a priori, Tusage ct le maniement d'un 
outil quelconque, a la seule condition qu'il soil complet et qu'il 
reponde a des sortes de travaux ayant des rapports avec ceux 
qu'on execute encore. 

Pkovf.nanci:. — Get outil, appartenant a M. Desloges, de 
Rugles, a ete trouv6 par lui dans le departement dc TOrnc. 

PI. VI. — N** 52. — Assez grand silex gris mat, avec lame 

a patine lustree. 

Di-scKinioN. — Le grand axe de cet outil doit etre considM 
comnie hori/ontal, en raison de la position que doit occuperk 

silex dans la main. 

I*. A. — Gctte face est divisce en deux parties par une arte 
formant un arc irregulier, doni le grand axe de Toutil serait h 
c^iide. Aii-JesMis dc ccrtc arete, existe, a gauche, la plus gnnde 
partie du corps de la lame du ciseau, dont rextrimitd se termine 
par iin biseau dont le trancliant est ^mousse. A droite de ce 
biseau et un pen au-dcssous, on voit une petite lame tr^rs acirfc 
qui donnait un second ciseau i\ cote du premier. Puis viennent 
une petite encoche de degagement ct une gratide ichancture de 
prehension retouchee sur tout son pourtour. Gette echancrure, 
remontant jusquW la partie la plus haute du silex, est suivie par 
un bord convexe s'arrctant a la surface de frappe que forme !e 
bord droit de Toutil. Au-dessous de i'arete niediane, on trouve 
trois plans succcssifs : Tun oblique a gauche sous la lame des 
ciseaux, Ic second rnoirisinclitic dans Ic meme sens, enfin le dernier 
oblique inverscment et se terminant a la surface de frappe. 

P. P. — Unie avec conchoide de percussion. 

PRiHENsiox. — Main droit: seukmcnt. — Pour se servir de b 



COLLECTION'S DIVHRSKS 




CisLMUx iicolitliiqiics 






1 .ru. ;f.'. ■ ^;NU>^.p**i 



frrVDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILL^S 93 

lame de ciseau, dont le tranchant n'existe plus, on devait mettre 
la face interne du pouce contre le plan moins inclini at^-dessous 
de I'arfite du c6t6 antirieur de Toutil, Tindex et le m^dius, 
repliant chacun leur articulation phalango-phalanginienne sur le 
bord de la grande Schaticrure. 

Lorsqu'on voulait se servir ais^ment de la seconde petite 
lame, les doigts restaient dans la mSme position, mais le pouce 
devait se porter sous le plan oblique h gauche^ situ6 au-dessous 
d'eiie. 

Observation. — Lame ^ gauche de Toutil. 

REMARauE. — Outil multiple servant tr^s probablement i des 
actions identiques. 

Provenance. — Collection de M. Coutil, des Andelys. 

N° 53. — Silex gris i raarbrures blanchitres. 

Description. — En raibon deVsa forme g^nirale, on peut 
prendre cette pierre pour une pointe moustirienne. En effet, ne 
contient-elle pas tous les caract^res observes sur les silex taillfis 
pendant cette p6riode paleolithiquc-?- Face ant^rieure d6termin6e 
par deux longs Eclats que s^pare une arSte m^diane ; c6t6 
post^rieur uni et contenant un conchoide de percussion, ainsi 
qu'une cavit6 produite par Tcsquille d'^clatement ; surface de 
frappe formant le bord infirieur : tout semble concourir d lui 
donner cette haute antiquity. Je ne crois, cependant, pas que ce 
silex ait 6t6 fa^onn^ i une ^poque anterieure ^ celle de la pierre 
polic. 

F. A. — Le sommet de la pointe est abattu par une taille triangu- 
laire dont le sommet coincide avec Tarcte traversant la pi^ce de haut 
en bas. La base de ce petit triangle devait former une assez grande 
lame de ciseau dont plus de la moiti6 a du 6tre intentionnellement 
6moussee, car la fracture forme une suite de petites retouches. 
La petite lame coupante restee intacte, ainsi que T horizon tali t6 
retouch^e forment le bord sup6rieur. — Le bord gauche prcsente 
une ichancrure, profondement retouch^e, d^gageant non-seulement 
la lame mais formant une excellente surface de prehension. Puis 
vient une longue convexity retaillee avec moins de soin allant 
jusqu'au bord inf^rieur. — Celui-ci, presque rectiligne, est form6 
par le bord ant^rieur du plan de frappe. — Le bord droit com- 
men^ant k la lame du ciseau donne une longue direction oblique trds 



1 



94 SOClfeli NORMANDE d'^TUDES PR^HISTORiaUES 



legfcrement concave, soigneusement retouchee sur toute son 
£tendue, suivie d'lme arite creusie sans retouche ; il se terminc 
par une petite lame de grattoir assez rigulierement convcxc. 

F. P. — Comme je Tai ddji dit, la face postirieure est relati- 
vement plate. Elle ne contient rien qui nitrite d'etre signald. 

Apr^s avoir examine avcc soin ce tris interessant silex j'ai 
acquis la conviction qu'il ser\'ait ^ la fois de ciseau, de scie et de 
grattoir. Cest done un triple outil. Aussi, devrais-je examiner a 
prehension k. ces divers points de vue si ne m'occupant en ce 
moment que des ciseaux, je ne me rfaervais de revenir plus urd 
sur cet instrument. 

PRfeHENSiON. — Comme ciseau il pouvait servir de Tune ou 
I'autre main. — Main droite. — Presque toute la face anterieure 
couverte par la main : le pouce s'appuyant contre Vichancrun 
supcrieure du bord gauche, I'index, le medius el Tannulairese 
recourbant sur le bord droit et maintenant I'outil en dessous. 
— Main gauche. — II est probable que cette position ctait celle 
qu'avait eu particulierement en vue le fabricateur car elle explique 
la diminution 2i gauche de la lame du ciseau et Tutilisation de 
V&hancrurey ainsi que de Varite creusie. La moitie inftrieure de 
la face posttrieure de Toutil seposaitsurles phalanges mi-ployte 
des trois derniers doigts, pendant que I'extremite de I'index 
s'appuyait contre Vichancrure du bord gauche et que la phalangette 
du pouce serrait Varite creusie du bord droit. 

Observation. — Lame horizonule, le grand axe deroutil 
d'tant consid6r<J comme vertical. 

REMARauES. — Outil multiple : ciseau, scie, grattoir. 

L'instrument qui vient d'etre analyst et dont le maniement 
probable a 6t6 indiquea, je le rtpite, toutes les apparencesd*une 
pointe du Moustier. Pour . priciser la discussion i laquelle " 
pourrait donner lieu, il est de mon devoir d'ajouter que toutes 
les retouches et tailles de ses bords ont exactement la mime 
patine que le rcste du silex. Cet outil n'a done pas klk le rfaultat 
de Tappropriation, aux temps niolithiques, d'une lame de la 
p6riode mousterienne. Si rtellement sa taille complete remonte k 
une 6poque trcs anterieure ^ celle de la pierre polie, eela nous 
donnerait i supposer que d6s les premiers Jges Tart de tailler les 
pierres et la perfection de Toutillage auraient kik les mSmes qu i 
I'aube des temps protohistoriques. Cette idie n'oflPrira certaines 



irUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILL^S 95 

probabiiitis que lorsque de nombreuses preuves, prises en des 
milieux intacts, seront venues ^lucider cette question. 

Provenance. — Lillebonne (Seine-Inferieure). 
Ce silex a 6t6 recueilli par M, Raoui Fortin. 

N** 54. — Silex gris i parties blanchitres. 

Description. — F. A. — Get outil possede un focies ir6s 
special. Qu'on suppose une sorte de carr6 dont les diagonales 
seraient. Tune verticale et Tautre horizontale. L'angle supirieur 
de ce carr6 serait prolong^ au-deli du quadrilatere par une lame 
prismatique d'une longueur presque 6gale i la hauteur du corps 
de Toutil. Cette lame est terminie par un tranchant l^gferement 
arrondi en arc. Les deux bords supdrieurs du corps de Tinstrument, 
formant d'excellentes surfaces de prises, sont arrondis. II en est 
de meme des cotes et du dessus de la lame. 

F. P. — Plate, avec conchoide de percussion. 

PRtHENSiON. — Main droite. — Phalangette du pouce sur le 
bard supcrieur gauche du corps de Toutil; Tindex passant en dessus 
et recourbant son articulation phalango-phalanginiennesur lebard 
supirieur droit porte ses deux derniires phalanges en dessous 
pendant que le bord inferieur droit s'appuie sur le cdt6 lateral, en 
regard du pouce, de la i^* phalange du midius. 

Oiiain gauche. — Maniement exactement inverse au pr6c6dent. 

Observation. — Tranchant en arc dont la cordeest horizon- 
tale. 

Provenance. — Mainemare, commune de Sainte-Genevi^ve- 
en-Bray. Appartient ^ la collection de M. Ternisien, de Saint-Saens. 

N** 55. — Silex gris i mouchetures noiratres. 

Description. — F. A. — Ge ciseau a Taspect d'un tranchet 
dont la lame, extrtimement mince, forme un angle difedre trfes aigu 
avcc la face posterieure. Gette lame est arrondie en arc. Les deux 
bords gauche et droit, s'obliquant Tun vers Tautre, sont 
entiferement retouches. Le bord inf^rieur, fort aminci, donne 
naissance a un second tranchant de ciseau beaucoup plus petit que 
le premier mais aussi coupant. 

Le dessus taille par 6clat contient au-dessous de la lame, mais 
du c6t6 gauche seulement, une dipression cupuli forme, 

F. P. — Plate. Les retouches des bords ont abattu Tarfite 









9« 


SOOETE VOUUSDE d'eTUDCS PlimSTOBlQCC 1 


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Dn-i KVATToxv. — Gr.t!iJ tranclu:;; m jr.: Jon: !j ::.-;lii; 
ciiiiuiikr.iit iUl'i: Ic ^r.mJ .ixi? lio Toi;::!. 

KrM.MiijiT. ~ Co Ji'iinlc outil a ;:vL'r::f:.;>:i:;::^:v. ".:^pi;i 

iii-:iii!Kr .]iril .1 ]mi 0:rt miiiii d'tin ni.inji;f d-t<.:: c!!ts ;..;ra;!.n: 
r.uiliii' 1.1 li;;.i;uiv. M.iis I.1 tOiuiitc Je sj ijrJiiJi; h:y.e; \'c\':>'.^.:Ki 
till ■iioiiii ir.iiKli.im ijiii [I'.mrait plus alor.-i d-j -\i:v.[i:c.\'\i"^ ; U 
ii-iKi'nI,iiK\' JiN uIIIls Jfs borjs ct Jc i.i {.Ki: .intL-ricL'.re .iv.iU 
il.iiii-K- ii[i!:s.i[iiiii nic jioiiNScnt ,1 Ii; cLisslT [-.iriiii lis cl-eaus qui 
liiu'i.E iiitii-.Os >ans cinniiinclK'mcnt. 

I'liuvi vAM.i:. -Mor.iy,comiiiuncilcSaint-Mar:in-Oinonvi!'n;. 

(!i lie |iii-LC .iiijurtit'iK a la collection Je M, Teriiisicn, dc 



N" id. ■■ IVtii hik'x gris. 

! )i M KM'! lus. — V. :\. — A\-ant I'aspcct d"iin trumyle iMVt-lc 
jiii>..;iif iiV.iiliiT. plus liaiit iiiic large, Jont le somiiict :iorait 
(H.iij'L- |'.ii- line I'l'iiic Imic lu>rizontale fori bicn aiyuiscf, ctdont 
1.1 Im.i' MT.iit toniicL- p.ir iiiiL" autre lame tres tniiich.inte. Les 
univ. I.ii0i.iii\, lie peu (.^epais^cu r en Iciir |':irtie iiiediaiie, s"ani:n- 
k I'M III .iii\ lM''e.iu\ ik'.s biiie.s; sunt retoiicliil-s dans tuutc leiir 
i'U'iiiliie et le^ereiiient tn-usis eii Icurs milieux. 



irUDE DE LA PRiHENSION DBS SILEX TAILlis 97 

Le dessus est produit par quatre tallies se succidant horizon- 
taltment. La premiere et la derni^re de ces facettes forment les 
biseaux des deux lames de ciseau ; la deuxicme, assez petite, n'a 
rien d'int^ressant, mais la suivante^ la plus grande de toutes, 
produit une sorte de plateau ayant une concavitS tres favorable i 
la prehension de Tinstrument. 

F. P. — Unie, avec petite incurvation. 

PRtHENSiON. — Grande lame, — Lune ou r autre main : 
pouce sur le plateau du dessus, index sur la face post^rieure. 

Petite lame. — !\Cain droite, — Pouce sur le plateau ; index 
contre le creux retouch^ du bord droit ; midius en arri^re. — 
!hCain gauche. — Pouce sur le plateau; index et m^dius en 
arri&re. 

Observation. — Tranchants horizontaux. 

REMARauE. — Double outil pour travaux presque identiques. 
J*aurais certainement classe cet outil dans les petits tranchets ou 
les pointes de fleches a tranchants transversaux, si Thabileti avec 
laquelle a ^te obtenue la petite lame du sommet du triangle ne 
m'avait pouss^ i croire qu'elle avait du servir de ciseau. 

Provenance. — Cet outil a M trouvi i Sainte-Agathe- 
d'Aliermont (Seine-Infferieure), par M. Ternisien, de Saint- 
Sa6ns. 

N** 57. — Silex noiritre ayant quelques parties du dessus et 
de la base recouvert de sa gangue. 

Description. — Sorte de prisme triangulaire de forme assez 
irriguli^re k grand axe un peu courb6. Le cdtd antirieur est 
compost de deux versants obliques stparfe par une ar^te rugueuse, 
se bifurquant, en haut, pour produire un assez long biseau de 
lame. Le cdt6 gauche contient une caviti de d^gagement de la 
lame suivie d'une khancrure de prehension. En face, du c6ti droit, 
existe une encoche analogue ayant la m^me fonction. 

F. P. — Cette face, plane sous la lame est ensuite irrigula- 
risie par des cavitis permettant de tenlr Toutil plus solidement 
lorsqu'on veut Temployer avec une certaine force. 

Prehension. — V^ain droite. — Pouce dans Yichancrure 
gauche : index replie contre V encoche droite; base de Toutil 
maintenue contre la main par rextr6mit6 du mWius. — Main 



gauche. — Poucc en dessus sur une pariie oil I'atite s'^largit en 
pt-litu table; phalange ungucjledel'indexeR dessous; haseconcrc 
la premiere phalange du medium. 

Ohm-KVatiox. — Ijime A peu pris perpend rculaire a I'lie 
reL-tilic. 

Phovhsance. — Blangy-sur-BresIc (ScJnc-lnterieure), lieu Jit 
du Campifjny, fond Jc cabaiic fouill^ par M. Cli. Frei'ion, Je 
Rouen, 

KtAiAKat'K. — L.I plupart des outils trou%'es dans Ics fonkisJc 
jabanes de Tepoquc neoHtliiquc soni tacilemeni rcconnai^sibles 
p;ir la neitete de letirs tailles et leurs patines noires peu lustres. 
l\> senibU-iU prcsque toujuurs qu'ils vleiiiieni de sortir Jes mains 
de Ifurs fabricaieurs. — Cclui-ci a un aspect tout different. G 
par.ru avoir biaucoup servi ct ses aretes sont probablernent 
jrroiidie^ par un Ion-; usa^e. Pcut-etre, lors des tbuilles i-t-jl 
}ili^s6delacouc]1e^upe^lil:iellcdu sol dans le tbnd de U trancfiii:? 

N" )S, - Silex Hf's noir.itrc mouchet^ Je blanc. 

Drsi Kii'Tiox, — Cet outil qui pcut aussi bien apir comrai 
Liiin que coninie t:i^eau n'csc pas un silex plat nuis une pierrc j 
assez epaisse. Son fM aiileriiur cotnprend en sa panic m^diaiie, 
une faiTc ubliquement dirigee vers le tranchani. Cctte (kcM | 
siiivie par deux tallies continues tbrniant une sortc Je petit 
plateau aitqiiel succedc une grandc surface unie allant jus>]u'ili 
base de I'Lutil. 

CluiLiue cote est ibruie p.ir deux directions obliques inver«i 
allant vers les bords gauche et droit. A gauche, et assez pres A; 
la lame exi>te un crcus t'orniant une sorte de cavite digitaU. h 
droite, tout contre Ic tranchant une premiire lailU incurvie su'ivlc 
d'une secondt de nienie nature. Ces trois excavations ont d'escel- 
lentes ^urlaces de prehension. - he bord infericur a une assei 
grande ipai^seur regutaristx' par I'enlevenient de quelques eclats. 

r. 1*. — FlatC) avec retouches assez grossicrenient exccutees. 

i*Ki-:iiKSSKis. - Ce silex pouvait ctre utilise des deux mains. 

De la main droite : le poucc dans la caviU digilate gauche ; 
la plialangine de I'index contre la seconde faille incurvee du coti 
droit, la phalangette se repliant en dessous; la base de routil 
s'appuyant contre le fond de la main. 



£tude de la prehension des silex taillEs 99 

S'il est vrai que de h main gauche, on pouvait employer ce 
ciseauy en lui donnant une position syni^triquemcnt oppos^e ^ 
celle qu'il occupait dans la main droite; je crois qu'il devait 
plutdt servir en le posant dans le creux que forment Tindcx et 
le midius iorsqu'iis tendent k rapprocher leurs phalangettes de la 
paume de la main. Le pouce s*opposait alors a ces doigts, en 
pla^ant la face interne de sa phalange ungueale sur la grande 
surjace unie du cdt6 antcrieur du silex. 

S'agissait-il de faire agir Toutil comme coin ? II etait pris 
entre le pouce et I'index de la main gauche ; la main droite 
appuyait ou frappait avec un maillet sur T^paisseur du bord inft- 
rieur. 

Observation. — Lame horizontale dont une petite partie h, 
droite a dA dtre abim^e par T usage. 

Provenance. — Blangy-sur-Bresle, lieu dit du Campigny, 
surface du sol. (Appartient ii la collection de M. Ch. Frechon, 
de Rouen. 

N° 59. - Silex plat blond reconvert de sa gangue dans la 
plus grande partie de sa face ant^rieure. 

Description. — F. A. — En forme de disque tres irregulier 
d^pass^ en sa partie sup^rieure^ par une lame de ciseau termin^e 
en biseau arrondiqui est aiguis^ par plusieurs petites tallies plates. 
La gangue n'a kit enlev6e que sur la lame du ciseau et le bord 
du cote droit. 

F. P. — Unie dans sa plus grande ^tendue. Le tranchant du 
ciseau a 6t6 retouchd et aminci de ce c6t6. Les portions sup4- 
rieures des bords gauche et droit sont retaill^es pour faciliter h 
prehension. 

PRtHENSiON. — S^ain droite. — Le pouce en dessus, Textri- 
init6 de Tindex affermie dans les tallies du bord sup^rieur gauche 
de la face post^rieure, et le m6dius place i cdtc. — Main gaucl)e. 
— Position symitriquement inverse a la pr6c6dente. 

Observation. ~ Tranchant arrondi, coupant sur tout son 
contour. 

Provenance. — Mont-Saint-Aignan, pr^s Rouen. 

Get int^ressant outilqui est presque semblable fi celui que j'ai 
decrit dans le bulletin de 1899, sous le n° 29, appartient i la 
collection de M. Abel Blondel^ de Rouen. 

• ■ . * ^ 



loo socikrk kormande o'i^tudes PRi^HisroRiOjOES 

N" 60. — Silex gris mat sans aucune patine lustrie. 

Description. — F. A. — Sorte de trapeze dont la petite base 
donnerait, a ses deux extr^mites, naissance i deux petites lames 
de ciseau s'obliquant leg6rement en sens inverse. Les deuxcotis 
lat^raux se terminent cliacun par deux autres lames : cellc de 
gauche tres 6troite et coupant plus particuliferement sur son 
6paisseur, celle de droite plus large et pouvant lailler comme les 
deux premieres, le silex pos^ h plat sur le bout des doigts. 

F. P. — Plate, sans rien pouvant appeler Tattention. 

PRfenENSiox. — La main droite fait agir la lame sup^rieurc 
gauche et le petit ciseau coupant dans le sens de Tipaisseur. Da^ 
le premier cas, Toutil est pris entre les extr6mit6s du pouce ^^ 
dessus et de Tindex et du m6dius en dessous. Dans la seco^^^ 
occurrence, Toutil devait etre retourne, de sorte que la ^ 
posterieure s'appliquJt centre lepouceet que les deux autres dc^"^®" 
pussent maintenir le silex de Tautre cote (le bord inferieur ay^=^* 
pris la place du bord superieur). 

La wain gauche pouvait utiliser les deux autres lames, 
tournant le silex entre le pouce en dessus et I'index et le micf^^ . 
en dessous. Le plus large de ces deux derniers ciseaux de\-^^^ 
alternativement servir de Tune ou Tautre main. 

REMARauE. — Ce tres curieux outil, rappelant b clef multic^ *P 
des horlogers, est un quadruple instrument dont les divei — "^^ 
Limes ont des fonctions identiques. II rappelle, comme forme, 
per<;oirs a plusieurs poiiues, trouv6s en assez grande quant 
dans la station ncolithique de Baron (Calvados). 

Provenance. — Mont-Saint-Aignan, pris Rouen. Apparti 
i\ la collection de M. Abel Blondel, de Rouen. 



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itc 

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N® 61. — Long eclat de silex blond translucide en sa par 
superieure. 

Description. — Le bord superieur est oblique de haut 
bas et de droite a gauche. La partic la plus 61ev6e forme une tr 
jolie lame de ciseau a deux versants coupant aussi bien Tun q 
Tautre. Le versant gauche est suivi d'une petite ichancrure 
degagement qui est obtenue par une taille concave r6gularis6e px -^ 
deux retouches; une sorte de petite arfite, qui est la continuatior^ 
de celle du ciseau situie du meme c6t6, termine la limite supi- 
rieure deToutil. — Le bord gauche donne une convexity ginirale 



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ferUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILL^S lOI 

qu on peut diviser en trois directions ci pen pris rcctiligncs. La 
premiire, la plus conrte, est produite par une petite lame trcs 
coupante se terminant par un trcs court bord oblique infiirieur 
TOnnant un petit cran d'arret. La deuxicme, un peu en retrait 
^r la premiire, s'incline d'abord trts peu en dehors pour 
'cvenir ensuite en dedans. La dernierc est prcsque verticale. — 
*-C bord droit commence au tranchant droit du ciseau, suit 
^*abord une direction verticale, puis saillit un peu, s'arrondit en 
longue convexity dont la courbure est peu sensible. II se termine 
Verticalement. — Le bord inferieur, presque horizontal ct de tr6s 
petite dimension, est la limite ant^rieure de la surface de frappe 
de r^clat ayant servi i fabriquer Toutil. 

Le dessus de la fiice antirieure est form6 par trois longs 
idats, dont le median, plus large que les deux autres, produit 
un sillon tres favorable k la prehension. 

PRfeHENSiox. — !^Cai1l droite, — Pouce en dessus, dans le 
silloriy index et m^dius s'opposant en arriere. Dans ce cas, c'est 
la lame droite du ciseau qui peut tailler. 

!SCain gauche, — Position symitriquement semblable i la 
pr6c6dente, permettant alors de faire couper la lame gauche. 

Observation. — Lames saillant au bord sup6rieur droit du 
silex, mais formant deux tranchants de directions oppos6es. 

Remarque. — La partie supirieure du bord gauche, lermindc 
en bas par un petit cran d'arrct, forme une tres bonne lame 
coupante qui a pu servir en tenant Toutil de la main gauche, le 
pouce en dessus, Tongle butant sous la saillie inferieure ou cran, 
I'index ct le m^dius soutenant le silex en arriire. Dans cc cas, 
l*outil serait triple; deux lames auraient servi d produire dcs 
eflfets semblables, mais opposes de direction, et la troisieme h un 
effet difftrent. 

Provenance. — Trouv6 par M. Quenouille, i Pitres (Eure). 

N** 62. — Petit silex gris brun admirablement taill6. 

Description. — F. A. — Cette trfes jolie petite pierre est, 
antirieurement, taillie par trois longs Eclats, dont Tun se ramifie, 
en haut et k droite, pour former une petite lame de ciseau 
aiguisie par un petit plan oblique. A la gauche de cette lame, on 
remarque une ichancrure, qui^ en raison de sa position, semble 




102 SOCIETfe NORMANDE d'^TUDES PRfeHISTORIQJUES 

avoir 6t6 faite pour degager la lame ou faciliter la prehension i^ 
Toutil, mais un attentif cxamen porte Tobservateur k suppo^^ 
piutot que cctte concavitc, donnant une arfite tres vive avec ^^ 
tace posterieure, est une lame creuse comme j'aurai, plus la '^^» 
Toccasion d'en presenter de nombreux exemples. A la suite ^^ 
cette echancrure, une arete d'abord verticale, puis ligferem< 
oblique, continue et termine le bord gauche de I'outil. — Le b< 
inferieur, tres court, est forra6 par la limite antirieure du p[ 
de frappc. — Regarde de profil, le bord droit, trfes coupai 
produit un S allongi dont lacourbure inferieure donne naissan 
h une sorte de gou^e. 

Le dessus du silex est creus6, au milieu par un silica -*^^ 
formant un plateau qu'entourent, i gauche et i droite, deu^ — ^^ 
versants allant vers ces bords. 

de 
m. 

PRtHENsiON. — Main droite, - Phalangettes de Tindex et 4^ ^^ 
midius placees en dessous de Toutil; pouce s'opposant sur "" ^^ 

plateau de la face antirieure. 

Observation. - Lame en haut et obliqu^e vers la droite. 

Remarque. - Si T^chancrure \ gauche de la lame a ser^ "^ ^^^^ 
d'outil ainsi que la base de TS en gougey dans ces deux cas, t * 
silex n'aurait pu servir qu'6tant tenu par la main gauche. 

Provenance. — Recueilli i la surface du sol, au Campigny^^^^y^ 
pres Blangy-sur-Bresle, par M. Ch. Frdchon. 

N° 63. — Petite lame en silex noir. 

Description. — F. A. — Admirablement taill6e par long^^^'^^ 
eclats obtenus dans le sens du grand axede Toutil qui est vertical ^ ^^ ' 
— Le bord superieur est leg^rement oblique du c6ti droit er '^^ . 
forme le tranchant d'un petit ciseau dont le biseau a 6t6 produit^ ^ ^ 
par une taille ayant donnc une petite coupe trap^zoTdale. — t.^=i» 



F. P. — Concave sous la lame et les deux tiers sup^Jrieurs 
Toutil ; convcxe sur le reste forme par un conchoide de percussiotK 



bord gauche comprend irois aretes dont la premiere oblique i^^ 
gauche et assez petite dtgage la lame du ciseau ; la deuxi^me^^^ 
beaucoup plus longue est verticale ; la troisifeme, \ peu pris de "^ 
mcme dimension que la premiere, s'incline en sens opposi pour 
aboutir au bout inferieur qui est tres petit et remonte oblique- 
ment vers le bord gauche. — Celui-ci est form6 par une arfitc 



ETUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILLES IO3 

coupante de direction presque verticale. Le dcssus du silex 
contient en sa partie mediane deux tallies contigucs (formant 
plateau) entour6es de tous les c6t6s par des versants allant vers 
les bords qui son: tous tranchants. 

F. P. — Unie avec incurvation courbant la lame dans le sens 
de la hauteur. 

PRfeHENSioN. — Main droite. Extremity de Tindex en dessous 
dans Vincurvation et pouce en dessus pose sur le plateau. 

Observation. — Tranchant du ciscau oblique i droite. 

REMARauE. - Ce petit ^clatest uneexemple deciseau obtenu 
avec un simple 6clat sans aucune rctouchc. C*est certainement 
une des formes les plus simples d*un de ces genres d*outils. 

Provenance. - J'ai choisi ce silex parmi quelqucs idats 
venant des sables de TOued-R'ir (Algerie) que je dois i Tobli- 
geancede M. Monticr. Ilsemble indiquer qu'i Tipoque ntolithique 
les hommes habitant le nord de TAfrique, aussi bien que ceuxqui 
vivaient en Europe, devaient avoir, dans la confection de leurs 
outils, des preoccupations identiques. 

N° 64. — Petit silex ocreux trts lustr^ et translucide. 

Description. - F. A. — Ce tres petit outil a un bord 
sup^rieur arrondi ^ gauche et oblique 4 droite, coupantsur tout 
son pourtour. II n'y aurait rien a dire sur les bords gauche et 
droit s'ils ne contenaient Tun et Tautre dans leurs tiers infferieurs 
deux petites encoches situees Tune en face de Tautre. — Le bord 
inf(§rieur est presque horizontal. 

Le dessus est taiI16 par 6clat. 

F. P. — Unie. Conchoide de percusion sous le bord sup^rieur. 

Prehension. — Les deux encoches et la diminution delargeur 
du silex a partirdeces deux ^chancrures sont peut-^tredes indices 
que cet outil etait emmanch6. Si j'en excepte le ciseau que j'ai 
pr6c6demment public sous le n° 4, sur lequel on pourrait faire 
une observation i peu pres identique, c'est le seul outil de cette 
catdgorie qui porte des traces d'un emmanchement probable. 

N^anmoins pris entre le pouce, L'index et le midius de la 
main droite ou de la main gauchi, il aurait, tcl quel, pu fournir un 
excellent travail donn6, selon Toccurrence, par Tune ou I'autre 
lame. 



»J: 



I06 SOCIETE NORMANDE d'eTUDES PRiHISTORIQjDES 



CHAPITRE I 



Gouges 



Les ciseaux analyses dans lY^tude pr^c^dente, ne sont-ils pas 
des prcuves ^vidcntes que les homnies de la p^riode ntolithiqae 
des ages de la picrre se rcndirent compte et surent profiler de 
toutes les ressources que presentaientdesoutilscontenant une ou 
plusieurs lames rectilignes, plus ou inoins ^troitcs, qui saiUatent 
d'un corps allonge qui tenait lieu de poign^e, ou des bords de 
silex plats, facilement prehcnsibles ? 

Cest avec ces instruments qu'ils purent creuser, £vider, 
d^grossir, inciser les maticres qu'ils ^prouv&rent le besoin de 
fa^onner. Avec leurs ciseaux de pierre, prototypes de nos ciseaux 
h. lames m^talliqucs, ne durent-ils pas ex&cuter des travaux ana- 
logues k ceux que, dej«\ depuis des siecles, nous taillons avec nos 
tranchants d'acier ? 

Mais de m^me que nos ouvriers moderncs ne seraienc pas 
sans ^prouver quclque embarras pour creuser de courbes conca- 
vites ou pour arrondir des saillies convexes, s'ils n'avaient h 
leur disposition que des outils h. lames plates, les ntolithiques, 
bcaucoup plus artistes, i mon avis, qu'on ne se plait k le supposer 
durent rencontrer les memes difficultcs dans Texicution de 
quelques travaux que leur commanda moins un reel besoin que 
le desir de satisfaire un certain iddal. 

lis invcntirent alors la gouge : c'est-i-dire le ciseau k tran- 
chant curviligne. 

L*cxistcnce de cet outil ne laisse aucun doute car les grandes 
collections paleoethnographiques contiennent de superbes sp&i- 
mens dont les tranchants polis ont la forme cxacte de nos gouges 
metalliques. 

Le Musce prchistorique de MM. de Mortillet donne sous les 
n°' 478 el 479 deux cxcmplaires remarquablesdece genre d'outil. 
L'un, en dioritc, a M recueilli en Finlande et appartient k Tuni- 
versite d*EIsingfors. L*autre vient du Danemarck et figure dans 
les vitrincs du Musee de Saint-Germain sous le n** 178. 

Ces deux grandes gouges mesurant : la premiere, o°^i5 de 



4tUDE DE la prehension DES SILEX TAILLfes IO5 

PRfeHEXsiON. — Main gauche, — Pouce en dessus, index en 
ms dans la caviti du conchoidcy Textrimite du medius appuy^e 
contre le bord concave inferieur. 

Observation. — Lame en saillie en haut et a droite de Taxc 
de routii. 

Provenance. — Bihorel, pris Rouen. 

Avec le n° (>(> se termine Tetude des ciseaux. 

Les differentes formes sur lesquelles j*ai appel6 Tattention de 
Tobservateur ne sont, certainement, qu'une faible partie de celles 
qu*ont pu prendre ces sortes d'outils dont on pent recueillir tant 
de specimens diff^rents vakXks \ la poussiere du pass^. 

Entre les nombreux ciseaux que j*ai ramass6s ; parmi ceux que 
quelques-uns de mes confreres en pr6histoire ont obligeamment 
mis ii ma disposition ; je n'ai choisi, comme exemples, que ceux 
de moyennes ou de petites tailles, parce qu'on les trouve plus 
friquemment que les grands ; qu*ils ont 6t6 tailles avec plus de 
soin ; et que n'offrant pas ou peu de resistance aux chocs des 
instruments aratoires, ils ont pu parvenir presque intacts jusqu'i 
nous. 

Peut-etre me reprochera-t-on, ou la minutie des descriptions 
que j'ai donnies, ou les nombreuses repetitions dans lesquelles je 
suis fatalement tombe ? 

Qu'on veuille bien consid^rer, d'unepart, Taridite d*un sujet 
encore tout d'observation et, d'un autre coti, Tobligation que 
j'ai moralement contract^e de donner a ceux qui disirent me 
suivre dans ces etudes nouvelles, non consacrees par des autorites 
scientifiques, tous les renseignements pouvant les guider dans 
leurs recherehes personnelles. 

Sous le titre Observaiion, j'ai indique, pour chaque ciseau, la 
position et la direction dts tranchants afin de pouvoir, par des 
rapprochements, des comparaisons, faire des deductions qui, je 
le pense, pourront presenter quelque interSt. Je renvoie ce petit 
travail statistique apr^s le court chapitre des gouges : ces outils 
n'etant en realite, que des ciseaux ^ tranchants curvilignes. 







— •■•-u 



cA>i.l.:-Clu>>- ■ V, 




Gouges iKoliiliiquc^ 



Io8 SOCI^T^ KORMAMDE d'£tUDES PSbilSTORiaCES 

plan pcrpcndiciilaire a la face postcrieure de routil, mais encore 
arquc dans Ic plan mcme dc cette face. 

Pkovekance. — Boisguillaume, pres Rouen. 

N" 2. — Silex grix. 

Dkscription. — C. A. — Get outil est fait avec un fragment 
dc hachc polie, plus haut que large, aminci du cote de la lame par 
un scul eclat ayant donne une civitd assez r^guliere. Vers le milieu 
du bord droit existe une protuberance : sorte de sommet d'unc 
pyramidc trcs irriguliere d'ou partent quatre tifrjjif/j allani dc 
chaquc cote des limitcs de la face postirieure. Quatre plans 
iriangulaires sont ainsi determines. Le versant superieur contient 
Ic tranchant dc la gouge. Grlui de (gauche est un peu concave. 
Cclui dc droite, presque perpendiculaire h la face post^rieure est 
rendu rugucux par quelques tailles assez grossieres. Ces deux 
dcrnicrs plans donnent d'excellentes surfaces de prehension. Le 
triangle infcrieur est poli dans sa plus grande partie. 

1'. P. - Assez plate mais contenant, n^anmoins, desconca- 
vitcs trcs pcu profondes siparies par des arfites h peine accuste. 
Deux traces de polissage sous la lame que quelques lucres retou- 
ches contribuent h arrondir. 

Fri:1!i:nsio\. - Pour la main droite seulement. Tenu entrek 
pouce dont rcxtrimite est appuyde contrelc vfrsant gauclxdncb^^ 
antcricur ct Tindex repliede telle sorte que le t^friaw/ droit cdinci^^ 
avcc la face interne de la phalange de Tindex pendant que ^ 
phalangine du nuime doigt se replie contre la &ce posterieurc 
que la phalangette prend un solidc point d'appui sur la \\m0^ 
infcricurc du bord gauche du silex vu par son cote anterieur. 

Obskrvation. — Lame ^ gauche du bord superieur. 

Provknanci: . — Saint-Leger-du-Bourg-Denis, pres Rouer"^ 
(Hamcaudcla Bretcque.) 

N*' 3. - Silex gris assez epais. 

Description. — F. A. — Get outil fabrique avec unfragmen ^ ^. 
de silex assez informe, n'offrirait, sur ce cote rien de tres inte-- "^^^^ 
ressant si son bord le plus haut n'etait aminci de Tinterieur^ ^^^ 
;\ Textcrieur, d'abord par de largcs edats auxquels succedent des^ ^^ 
tailles beaucoup plus fines destinees a parfaire le tranchant de la 
gouge. 



^TUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILL^ IO9 

F. P. — Rendue principalement convexe au coupant de 
I'outil par un clivage particulier que Ton remarque assez friquem- 
ment sur les silex. 

Prehexsion. — Pour les deux mains. — Le pouce en dessus ; 
I'index appuyant sa phalange sur le bord droit si c'est la main 
droite qui agit, sur le cdt6 gauche dans le cas contraire ; les deux 
autres phalanges du mime doigt en dessous. 

Observation. — Lame coupante occupant le bord supirieur. 

RExMarq.U£. — Cest i un clivage spicial qu'est due la courbure 
de la lame. 

Provenance. — Mont-Sain t-Aignan, prte Rouen. 

N^ 4. — Eclat de silex gris jaundtre tris lustr^. 

Description. — F. A. - Cest le c6t6 uni de Tcclat qui 
forme la face ant^rieure parce que ce c6t£ serait en dessus si Ton 
essayait de se servir de la gouge situce ^ Tcxtremit^ gauche du 
bord supirieur. Cette lametres coupante est excav^e par de petits 
Eclats. EUe occupe Textr^mite gauche du bord superieur qui 
descend obliquement vers le bord droit. Celui-ci ainsi que le 
bord gauche se dirigent i peu pris verticalement vers le bord 
inferieur d6termin6 par trois petits c6t£*s. A I'exception du bord 
gauche qui, sous la lame de Toutil, contient une suite de retouches 
qui le rendent un peu concave, les autres limites ext^rieures ne 
contiennent rien miritant de fixer Tattention. 

II en est de mime du dessus de la face antirieure qui est 
completement unie. EUe posside cependant, presdu bord infirieur 
un petit conchoide de percussion avec la caviti produite par 
Tesquille d*6clatement. 

F. P. — Cette face est taillie par trois longs iclats. Celui du 
milieu part du dessous de la lame, traverse obliquement le silex 
dans sa plus g.ande longueur etaboutit au bord inf6rieur. II forme 
un long et itroit plateau dont les deux autres tailles au-dessus ct au- 
dessous sont les versants. Le bord supirieur qui dececoti, descend 
obliquement vers le bord gauche, est retouchi dans toute sa lon- 
gueur. 

PRfeHENSiON. — Main droite, — Pour pouvoir se servir assez 
facilement de cet outil, il est necessaire de le saisir entre les 
phalanges ungu^ales du pouce ct du medius serrant, le premier 



^■■"r^ D'tlPDES PUfeHISTXJWQCH 

la rartiff inftrieure ie Yoo^^ 



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..; ; rcr; .r.:'L-..-r '.Ir.: po-r .\in>i iii:i 



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:. o: o'ricncc pjr 

pr:>^-. — Lc -Mjra 
-.c siirte Je pc:ite 



£tUDB DE la prehension DBS SU.EX TAILL^S III 

crosse recouverte de gangue. — Le borJ droit, descendant presque 
paralldlement au bord gauche, est dentel^ par des chocs. 

Le dessus, taiII6 par trois longs Eclats, donne naissance h 
un long sillon median et k deux versants. 

F. P. — Unie. Incurvie comme si elle avait subi unc sorte 
de torsion. Conchoide de percussion en haut. 

PRfeKENSiON. — Gouge. — Main droiie. — Entre la phalange 
ungu6ale du pouce^ en dessus, et les phalangettes de Tindex et 
du midius, en dessous. Le silex cevait ctre l^girement inclin6 
du c6te gauche afin que I'aretc coupante p^t prendre une 
direction i peu pres horizontale. 

Ciseau. — Main draite. — En retournant Toutil de telle 
sorte que la face postdrieure devienne la face ant^rieure, et que 
le grand axe prenne une direction horizontile. Pouce sur b 
partie concave de la foce unie ; index sur Tautre c6t6 et dans 
Vechancrure pr6s de la lame ; midius contre Tindex. 

Observations. — Lame de gouge inclin^e i droite du bord 
superieur. Lame de ciseau ayant la m^me direction puisque 
I'outil doit 6tre retourn^ pour utiliser ce taillant. 

Provenance. — Mont-Saint-Aignan, pris Rouen. 

N** 6. — Silex gris, assez plat, except^ en sa partie supi- 
rieure. 

Description. — F. A. — Get outil est certainement un des 
plus curieux qu'il m'ait 6t6 donn6 de recueillir. Son grand axe 
doit &tre suppose legerement oblique de droite i gauche. II forme 
extirieurement, une sorte de pentagone trfc irr^gulier. Le plus 
haut cdt6 de ce polygone constitue le bord superieur et est de 
position horizontale. Ce bord, comment^ant vers le milieu de la 
largeur du silex, est ipais tout d'abord et va vers la droite en 
s'amincissant. La plus grandc epaisseur produit an plateau trian- 
gulairey auquel succide le profil d'une lame de gouge semblant 
decoupee, comme k Temporte-piece, en arri^re aussi bien qu'en 
avant. — Le bord gauche, oblique de haut en bas et de droite 
a gauche, produit, sur son Epaisseur reeouverte de la gangue de 
la pierre, deux triangles sipar^s par le profil d'une cavit6 en 
forme de V. — Le bord droit, de direction verticale est assez 
mince. — Le bord inf6rieur donne un angle obtus concave, dont 



112 SOClfeT^ NORMANDE d'£tUDES PRtHISTORtdUES 

le premier cdt^ ^gauche, est moiti^ plus long que Tautre litni 
de Tangle et contienc en son milieu une petite encoche arrond i 
L*autre cdti remontant vers la droite, est retoucM dans loute scr^n 
^paisseur. 

Le dessus prisente, i la jonction du bord superieur avec: le 
bord gauche, une petite Eminence qui est le sommet d'une pjr x:^^- 
mide quadrangulaire dont les deux triangles juxtaposes app^s-^- 
tenant i ces bords sont les deux premieres faces. La troisifemrx:^e 
face de ce solide saillant est tres importante. Placie au-dessous ^^ 
celles qui viennent d'etre dicrites elle produit un talus dont ^^ 
base, partant du point le plus bas du profil en V, traverse hor*/-" 
zontalement plus de la moiti6 du silex. Parallfelement d cetr^ 
base existe un assez profond sillon. La quatri^me face de l^ 
pyramide n'a pas de limite inf6rieure parce que de ce cdt^ eli^ 
se confond avec le plan qui descend lentement vers le bord droit. 
A Tintersection des bords superieur et droit est situte la lame de 
gouge, dont la caviti, vue de ce cdti est si nettement circonscrite. 

F. P. — Unie, avec convexite gdnirale. Une profonde rainure 
isole la lame du reste. II a fallu une extreme habileti pour pro- 
duire d'un seul coup la convexity de la gouge. 

Prehension. — Cette gouge pour la main gauche a dii 4tre 
tenue de deux Simons differentes selon les genres de travaux qu'on 
voulait lui faire accomplir. 

V hypothise. — Portion de la face postirieure opposie ^ la 
lame posee sur la phalangine et la phalangette pliees de Tindex 
ainsi que sur la premiere phalange du midius qui repliait son 
articulation phalangino-phalangetticnne dans Y encoche du bord 
inf6rieur ; poucc sous Ic talus forme par la face inf&rieure de la 
pyramide. 

2* hypothise. — Le silex itait serre entre : Tindex place sur le 
plateau triangulairc du bord superieur et le pouce s'appuyant sur 
Ic cdle reiouchi du bord infirieur. Le sommet de Tangle produit 
par Tintcrsection du bord gauche avec le bord infirieur prenait 
son point d'appuidansTinterieur de la main contre Tarticulation 
de la phalange de Tindex avec son mitacarpien. 

Observation. — Lame i Textrimiti gauche du bord 
sup6rieur. 

Remarque. — Paraissant spicialement faite pour un gauchcr 



trUDE DE LA PRtHENStON DES SILEX TAIIxfes II3 

gouge a tres bien pu servir i un droitier qui la inaintenant 
dans la position senestrc fiiisait agir en arriere, en se servant de 
la main droite, la matiere qu'il voulait creuser. 

Provenan'CE. — Blosseville-Bonsecours, pres Rouen. 

N** 7. — Silex ipais dont les parties dicouvertes sont trcs 
lustr^es et marbrtes de noir, de gris et de Wane. La gangue 
recouvre la plus grande partie du c6t6 antericur. 

Description. — Fabriquce avec une moitie de rognon de 
sileXy cette gouge pr^sente uneassez grande epaisseur, qui va en 
s'amortissant tout particulierement sur le bord supirieur et le bord 
gauche. Son grand axe doit etre considcrc comme etant horizontal. 

C. A. — Ses limites ext^rieurcs donncraient assez Taspect 

d*une surface rectangulaire dont les angles auraient iii doucement 

arrondis, a I'exccption de Tangle inftrieur gauche dont la longue 

section oblique determine un cinquiime c6t«J, a la base duqucl 

on voit une echancrure peu profonde. En dehors de cette remarque, 

il n'y a rien dMnteressant a signaler relativement aux bords de 

Toutil. Cest a Tintersection arrondie du bord superieur avec le 

bord droit qu'a ^te flibriquee la lame de la gouge. Cette lame est 

creus^e par un sillon assez profond et d'autres tailles ayant 

permis d'obtenir une concavite d*une certaine r^gularite; une 

suite de petites retouches a rendu coupant son bord arrondi. 

Le dessus du coit superieur de Toutil n'est d^couvert de sa 
croute que sous trois directions convergeant vers la lame de la 
gouge et formant trois sillons produits par Tcnlevement de longs 
^lats. 

F. P. — Assez plane, except^ sous la lame de la gouge, ou la 
fracture a donn6 une convexitc' naiurelle dont le fiibricateur a su 
profiter habilement. 

PRfeHENSiON. — Main gauche. — Moitii gauche du bord 
superieur appuy^e contrc la premiere phalange de Tindex, dont 
les phalanges suivantes passent en dessous; le medius soutient 
Toutil en bas de sa face posterieure et plie son articulation 
phalangino-phalangettienne dans Vechaticrure du cinquieme bord. 
Le pouce s'oppose aux deux premiers doigts en portant la face 
interne de son extremity dans un des irois sillons qui occupent le 
dessus de Toutil et son cot^ droit. 

Observation. — Lame k Tangle gauche du bord superieur. 



IP^1, 



( SOatrt XOUUSDE D*fen.'DES PKtHISrOHIQDEI 

RemarojiE' — CoQvnitJ de ta tame obtenue par un dnisf I 
PiovKXAvcK. - .Moni-aux-MLiladcs, prcs Rouen. 



N' s. -■ Rojiiion Jc silcx plat, dcfjagc dc s-i ^ani;ue *i,ini!f 
h.iu: lii: sj t'jcc jntcriturt' et siir la plus i;r.iiidi; partif dc '.i l'j« 

Dt>i:RiiTUiN. - F. A. - Li lace ami-ricuic de ci;i'.e j;ouge 
«•;[ iiiiiitL-e par >ix izott-^, lormant un lifxayoTic trils irrciiulitr. - 
I.f Ki'\: -tipL-riciir wi'iiiprcnd deux dc tts arctts avivL-es par urt 
!.'. i;..- :a:!!i;, av.uu lli'i^-vc la tzroLilc s'jr iiiii.- Kindt de silex i.i;j!jnt 
eir. iri-u ^t- cin^'jiCuu- Je s.i supcrtkie. Get e.sp.ue deiiuJO lornic, 
a ,i.;.-..'V, un f.'.ri de prelii.n>itm suivi, a droiii.-. par une pariiv 
vr^„>.;e, d.Tit U- bord extreme est le Era:ic!iant de la '.aiiic. — U 
■i v.::! jai:*;ie d.' h pierri.' est verticale ct proJiiite par l.l izanjac 
r'.'^v.-i::: .:ii r.rJ .•.rror..::. - L.t limite druile, sou-; !e trj:KlMi;t 
de !.'. ili'Liiie, a une dire^^tion a peu prcs parallele a Ce!le <}ui vient 
I.:'.;-!- dev-r'.:e. s,v.:t" en haul, oil sal'lit une petite piv'.ulirzma 
fr.'.;,.'i; in dLx>.i;:s et >itiiee a rcxtreniiie de la pariie coupjrK. 
— l.e'.'o;d i".!..:;eur, pn'diiilpar lesdeiix aiitres liniites oi.iliqui'o 
i:-.vi.:>i.;;:e:it. ne presents rien de particiilierement intercsiint. 

1'. P. - il?:i.:iac par ii;i sluI eeUit a clivajie amvexe ;jui i 
!.!;-^.' i:ne nvMi'ie fortion de la i;ani;ue a droite et en Kii du sil«. 

i'i>; MIAMI'S. - .\t.iiit ^Jiiil.v. — I,a la^e posterieure po^L■e 
s;:r le lOle interne de> phaUnj^ines et plial.niijettes de !'inJ"i.'t 
il.i n;edii.;>, \.\ plialjntje uni^iieale dc i:e dernier doiiii so repliant 
s;.r la paitie la plus elevee du bord interieur, alors que le I'Oi-i 
,;'j.7:,;; iiaiielie .•■"appuie conire !es phalanges des nienies Joig's- 
I.e pout'c vient a:o^^ s'oppnxr, se'.oii loccurreiiire, soic en poriani 
Si>n cxtreniite siir 'e f\iii I'liw.v'v Ju Ivrd superieur, so:: sous k 
i'ord extreme droit de la !anic, oil Tonfjle irouve un point J'appui 
soi.i> la /"■.'.'M.VrjK.'c j-.7.j;.7f(' en dessous. 

OnsicKVATiiix. — Lanx- :ui I'ord superieur droit de i'outil, 

KuMARiiL'K, — Convexite de la Ia:iie obtenue par un clivai;: 
iiaturel. 

Provknanxe. — Netrcville, hameau d'Evreux. 

N' 9. — Edat de silex i^ris avce marbruros noires et blanclie-i. 
Gani;ue sur les bords <;aui:lie et inlerieur; traces sur Ics K.>rds 
Mipcneur et droit. 



HTUDE DE LA PREHENSION DES SILKX TAILLES II5 

Description. — Le grand axe de cct outil doit ctre considcre 
commc avant une direction voisine dc riiorizontalitc. 

F. A. — Le bord superieur pent se scctionner en trois parties, 

dont la plus longue, situee au milieu, est horizontale, alors que 

les deux autrcs s'obliquent inversement. L'extremit6 gauche de 

ce bord est assez fortenient creusee par Tenl^vement d'un eclat, 

ce qui a form^ la concaviti de la gouge, dont Tavivement de 

I'arete coupante a 6te obtenu par une suite de petites retouches. 

— Le bord gauche est arrondi par les limites naturelles de la 

croute du silex. — II en est de menie pour le bord inferieur qui, 

assez 6troit en conimengant, s'elargit de plus en plus en sc 

dirigeant vers le bord droit. — C',elui-ci presente, en haut, une 

sorte dc concavite, suivie d'une plus grandeconvexite. Des tallies 

assez grossieres occupent toute Tetcndue de ces deux courbures. 

Le dessus se reduit a un long sillon horizontal, obtenu par 
I'enlcvement d'un seul iclat. 

F. P. — Unie, mais se creusant doucement pour se relever 
en bossc du cote droit. Cette derniere convexite est un concho'ide 
de percussion ayant servi i former la convexite du dessous de la 
lame de gouge. 

PRtHENSiON. — Main droile. — Index et m6dius dans la 
concavite de la face posterieure ; phalangette de ce dernier doigt 
s'appuyant contre la partie la plus large du bord inferieur. Pouce 
dans le sillon horizontal du dessus de la face anterieure. 

Observation. — Lame au bord superieur gauche. 

REMARauE. — Conchoide en relief, produisant naturellement 
la convexite de la lame. 

Provenance. — Blosseville-Bonsecours, pres Rouen. 

N** 10. — Petit silex gris noiratre. 

Description. — F. A. — Bord superieur horizontal contenant, 
en commen^nt par la gauche, une petite lame de gouge :\ peine 
creusie par de lines retouches, suivie d'une encoche de dega- 
gement i laquelle succede une arete horizontale. — Le bord 
gauche est forme par deux aretes donnant un angle tres obtus. 
— Le bord inferieur, legerement convexe, est produit par la 
surface de frappe qui donne un peu d'epaisseur h ce bord et n'est 
sculement visible qu'en arriere. — Le bord droit a une direction 
verticale sans rien appelant spicialement Tatiention. 



^iC />V 



I > 



It6 



SOCltrt KORMAXDE d'^TUDES PRiHISTORIQUES 



Ix dcssus est laillt- pnr cizlats, proiluisanl a la partie meJiane 
ft siipcriturtf unc sorte it: pliileuu, 

V. v. — Eclaicmk'nt ayant prodiiit un coiicIioiJl- de per;i;!sion. 
l.L- Ji.s:,iius Jt b latiic a ciO incurve par dcs rirtoudits. 

l'Ki;in;NMOX. — .Vfji;i dmiu. — Li phaluni;c unu'^vale Ju 
pdiicc sur lir pliiUau Ji.' l.i Ui\- .iiitijricuri.', 1j pIi-il-iuiTL't:..- k 
rinJ(.-\ toiiiri.' la Ijc- postoricurL' l-i telV' dit iiitdius, io.'.;c[iaii; 
I'll Ji-hMJUs, la Skirfack- dc Irappi; ^■piis^i^^all! I'- KirJ inft-riL-i;:. 

OHSiiRv.vnox. — Lime a rcxtriimitcgauiiht; Ju bjrd supcricur. 

Kkmahuvm. — I-i 1.1I11C Jl- la gouyc est .ir^^uOt' par des 
ri'iou^rlK's. 

I'HoviiNAXCE. — Sainl-Jaizqucs-sur-DLirnL-tal, pnls Rouen. 

X" II, — ^ Gro.ssiLT I'r.isinicut Ji; roiinon Jf silc\ i;ris iVMi 
consLiVL- sj .i;.in^iiL- Mir prf^qiif la moiciO dc ,sj supL'rli.:ic, 

IJi-M.Kri'iios, — Happelmt luMuiToup, par son aspvci j;t-ni;rji, 
Ic jiMMii iltiint prci:i.'dL-in lilt: lit sows Ji: n" 37, Ct'ito iinufie 1% 
i.ii,uiiK iTC ilcniLtT, un cxcnipU- Irappant Jc rintftli^L-n'.c uiilisjiiini 
d'lMK' ruriiiL- iiaturuUc. C'cnc uv silfs asM.vOpais, siirtout .lUpirtie 
pouv.ini OiTL- CDDsiJLTiJc i:oninic I.1 poii^nco uii le dos Jc riibiru- 
iiKiit ; il LSI sL'Lili.'iiii.'m ;uiiinci .lu tr.incliant Jl' la laniL- <i au borJ 
supt-riL-iir. 

CiVr' aiilerieur. — Dc IbrnK- quaJrangulaire, il i-.st limite, Jjns 
Ic li:iiK, par un I'Ord dc diroLiiiin liori/nm.ilif iiontcii.int b Uw 
df 1.1 t;ougo, une t'L-liaiiL-rure dc dcf^ayciiicnt, line convcxiU'. puis 
line M'Ciindc ccliancrurc. — Ia" bord y.iuclic lornic d'aborJ \i 
iViic j^aiiclic ct Ic dcssous dii corps dc la lame, Ji-j^aj^cs Jc b 
croitic dii silcx qui cnvdoppe la cuiuiiuiatioii dc cc bord jusqu'ju 
siiiiiiiii.t d'anylc qii'il forme awe la sccondc liniitc du bord Jroii- 
— Celui-ci, tris cpaiSj commence par une direction presquf 
vcrticilc, dil-nudee, stricc et piquctec par dcs chocs repcti-s, 
pronvaiit que cette cpaisseur a dii scrvir commc surLicc iVappamc 
de I'outil anterieurement employe comme marteau on jwrcutcur. 
("etle cpaisseur venicale est suivie d'une plus longoc limiie se 
dirigeaiil obliqucmcnt vers Tangle iuf^rieur. 

Le dessus du memc coti comicnt, en liaut ct ;"i gauche, le 
tranchunt creus£ par une asse/. grandc retouche et une autre plus 
petite, puis deux longues uillcs A peu pr^s parall^les, formant 



tTUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILL^S II7 

le dessus du corps de la lame. Le milieu est couvert de la gangue 
et forme une longue depression naturelle, qui donne une excellente 
surface de prehension. Le c6t6 droit prisente le silex mis ^ nu 
par de grandes tailles assez grossierement ex^cut^es, dont une 
plus creus^e servait i maintcnir le pouce en TempSchant deglisser. 

Cdie postirieur. — Tres epais a gauche et en has, ou la croutc 
existe encore; fortement creus6 en son milieu par une seule 
taille puissamment enlevde qui, d'abord concavCy devientconvexe. 
L'6chancrure de d^gagement, precedant le tranchant de la gouge, 
p6n^tre profond^ment de ce c6t6, obliquant le bord et lui 
donnant ainsi une arete vive. 

Prehension. — Le bord epais droit du c6t6 ant^rieur 
s'appuie contre les deux premieres phalanges et le mitarcapien de 
I'index, pendant que la phalangette de ce doigt se replie dans la 
concaviti diU cote postirieur; le midiussoutient et serre Toutil en 
dessous, pendant que le pouce vient placer sa phalange ungueale 
dans la dipression naturelle ou la taille la plus creusie du desssus du 
c6x& superieur. 

Observation. — Lame i Textrimite gauche du bord supirieur. 

Remarque. — Si Ton compare cct outil avec le ciseau dicrit 
sous le n** 37, on est frappi de I'analogie de construction et de 
forme existant entre ces deux instruments; on pourrait les croire 
produits par le mime fabricateur, s'ils avaient ktk trouvis au 
m£me endroit, mais ils gisaient dans des terrains distants 
d'environ 6 kilometres. Ceci me donne occasion de riparer un 
oubli relatif a la provenance du ciseau en question que j'avais 
trouv6 au Mont-aux-Malades, pris Rouen. 

Provenance. — Bihorel, pris Rouen. 

PI. VIIL - N° 12. - Silex noir d'un si beau lustrage qu'on 
pourrait le prendre pour un iclat d'obsidienne si quelques petites 
traces de gangue blanchatre ne venaient rappeler Tobservateur ^ 
la rialiti. 

Description. — F. A. — Get admirable outil peut s'inscrire 
dans un triangle scalane obtusangle. II a, consiquemment, trois 
bords principaux. Le premier, ou bord gauche, supposi vertical, 
£gale, h lui scul, presque la sommc des deux autres ; il presente 
d'abord, dans sa premiere moitid supirieurc, une direction ires 
rectiligne n'ayant qu'une tresfaible ipaisseur visible seulement en 



Il8 SOOfrA KOUUMD8 D'trUDES PSiBtSTOUQDtS 

irriire, puis une Ubattcrure trte allonge arrivant prcsquc ii sui» 
h son masintDm dc crcuscmcnt pour rcvcnir, par uqc loagut 
obliquiii dans la conitnuation cxaae dc la pretnifere direaim 
rtaili.Lini'. I.'ciiliantrriiri: duiit il vant dV-trL' qticstion tst retouiirt 
dAiis tinitf Sim Otcndiic, .iiissi bien en .ivaiit i^u't-n anitrt. - Le 
biird Jroil (.nviloppc p.ir Tanf^lc ohius du irbngld' dr^onscrii ea 
rfHiiiiili^- J'liii lnHic a TaiitrL- tt sc coiiiposc dL- deux p-irtie-. prino- 
p.ili.s Kpuiidam ;ui\ cMi:s dc I'.inglc. La prtniiiTe »:oin;';i.n;c, lu 
pi'Liit k- phis iiJiit du bord ^'auchc, par une tri.'s pe:ite cbiiquite 
Hui di,"«ctnJ prcsque horizonuk-mcnt vers la droite, en t'orraant 
une lame dc i;ougc, Celtc petiti; arctc cojpante est >uivie June 
direction, se rapproeliant de l.i verticilue, iqui sc raccorJe ivK 
une inclinaison t'onnaui avec t-llc un anyle obtus J sonioiet 
renirant dimt le second ci'ne w.- terniine au sonimei arrunJ: qui 
raCiTorde les deu\ dii'ections principak's du bord droit. Cesirois 
obliquites sunt retoucliees en dessus conime en Jessous. U 
p.iriie interieure de ce memo Kird efjak" en kiUiiueur envirun 
line I'ois ft demit la premiere : tlk reproduii a peu pris, mai> 
inversenieni, l.i forme Je la precedente pin:r se leruiine: a 
Kis a line poinic eoupant i droite et i j-auehe. II est bon Je 
reni.iri]utr ijue ce bord droit est tres amine! i ses deux exre- 
uiites, et i^ii'it va en auf;mentant d'epaisseiir jusqu'au sominei 
arrondi de Tansile. 11 ne I'aut pas non plus oublier de cniistJKt 
Vf.wiiivtioii ilu hrd inlcrieur droit enlace de \' ichancrurt du hni 

I.e dessiis de i'outil est separi en deux versants par uiv; arc:e 
Uirmaiu une courbe prcsijue re^uliere comiiienijaiii, en liau:, an 
bord gauche de la lame de t;oui;e pour se terminer en b;is en;re 
les deux pt tiles lames coupante-s tornunt unepoinie. Cette cuiirbe 
diiiiiie line sorie d'arcdoni le Ixirdgaucbe du silex seraitla curdc. 

On peut dire que cette pierre est un outil aj-ant un corps 
median d'oii sort, en liaut et en bas, deux assez lonyucs lames. 

1'. P. — Si la lace postirieure a presque entjercmcnt cw 
reiDiicliee a\<:c un suin adniiiMble, le maniemcni de rinstrunient 
prouve que la lautaisie de I'ouvrier n'est eutrte pour rien dans sa 
consiriictioii si soi{;iiee. Ainsi la eonvexite du desso-s de la hint 
de fjOLi^e a ete, eontrairement a beancoup de cas, obtenue pat 
plusieurs retouches qui torment des plans contiyus d'obliquiics 
diverses ; I'arete correspoiidautdece coteavecla(//r('.7/i'H reclilij^ite 
de la parlie supericurc du bord gauche de la face antOricure, esc 



trUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILLis II9 

flouch^e dnns toute sa hauteur par de petitcs tailles contigucs 
in de donner une excellente lame de scie ; Tcspace compris entre 
schancrurc dc la panic infcricurc du bord dont il vicnt d'etre 
iiestion et Yamincisscmait du bord oppose est creuseassez profon- 
frment pour qu'en diverscs positions dc prehension, le multiple 
atil soit saisi avec plus dc force ; cnfin, toute Tepaisscur de 
angle i sommet arrondi est soigneusenient creus^ en concavites 
ixtaposecs dour les aretes empechent les doigts de glisser quand 
n se sert du silex pour accomplir un des genres de travaux 
jxquels il etait destin^. 

Prehension. — Les qualites prehensibles de cet instrument, 

curieux, doivent etre analysecs en raison des divers usages 

jxquels il devait servir. Aussi verrons-nous successivement 

3niment on devait le tenir lorsqu'on faisait usage de la gouge, 

es deux ciseaux ou dc la scie. 

Usage de la gouge, - Ccrait de la main droite qu'on pouvait 
tiliscr avec avantagc la gouge. La f;ice posterieure de la lame du 
iseau double 6tait poscc prcsque verticalement contre la face 
iterne des phalangeitcs des trois dcrniers doigts, rapprochies 
orizontalement. La phalange ungueale de I'index s'appuyait en 
"riere de Tepaisseur situ«Je au-dcssus tt pres du sommet arrondi 
jparant les deux portions du bord droit, Le pouce s'opposait aux 
oigts reunis en prenant son point d'appui sur Tarite mediane 
e la face anterieure. 

Usage du ciseau droit, — Lorsqu'on voulait fliire usage du 
seau place a la droite de la ligne mjdiaue (Poutil ayant chang6 
t position, c'est-i-dire la double lame des ciseaux 6tant en haut 
: la lame de gouge en bas), on obliquait le silex de fa^on que la 
me du ciseau et celle de la scie occupassent une situation presque 
jrizontale. Alors Tarete de la scie se plagait sous I'articulation 
lialango-phalanginienne du medius, et Tindex pla^ait la mSme 
ticulation dans Vichancrure du hord gauche de la description. Li 
lain se fermant, le pouce venait s'appliquer dans Vexcavationdu 
^rd droit placee vis-i-vis Tencoche dont il vient d'etre question. 

Usage du ciseau gauche. — Si c'etait le ciseau oppose qui 
.'vait agir il ne le pouvait utilement qu'en changeant de main, 
ans le cas precedent la main droite 6tait motrice. dans celui-ci 
ntc tache revenait a la main gauche. 

Le bord de la lame de la gouge oppos6e ^ la scie se pla^ait 



I20 SOCl^ KORMAKDE D'trUDES PR^ISTORIQCES 

djHN Iv crt'iix ioTmi par rarticulaiion de h phabtis^c du miSJius 
.ivc*: soil iiKtatarpicn, Ic borJ cpjjs prtctil-int Ic somniet .irronJi 
t^-Viipani iiiK- siluacion analu^iic relativcmcnt a linilLX qui repliji: 
S.1 plia'..;iii;ftU' d.iiis rC-clLUKnirc situcc ptcs de ij scit. I.c pouce 
s'jp','<iiyjii sur 11- burd ilpais suiviint 1l- sommct nrrondi. I..1 idhId 
L-(;iTit I'l. niur In lame dcs ci^lmun dcpassait les dois^ts cl edit Jjrs 
utik' disposition trcs favorahlt: ar(.-!cci:Litioiid'unniinutiL'iJ\trav,iil. 

£.'ii7^v Ji* In siU. — Sans parU-r, par av.iiiiiL-, J"i:nc sortf 
d'outil doni jc doniKTai plus tard dc noiiibrcux i:c1ianiil!L<ns Je 
toniKs itls diticrtnies niais kOnu-nant ions ceruirs caratliin"; ne 
piTmccunt pas dc sc mcprcndn; sur Icur destination, je liini, 
di's a pri-scm, \\\i'i\ nVst pas ^oiitcux, pour moi, tjiii; ctim Ijnie 
aniincii.', taillcc d'un seul cote ct de direction absolunien: r«ti- 
li^ne .lit ete construiie pour pouroir scier. I.orsqu'on Peniplmait 
.linsi ille devait etre tenue, \X ires pen de chose prcs, ammt 
ii>rsLiii\iii viuilait se scrvir de la (;oUf;e : la lame des ciseaus 
eiitre le police J'lin cote ; le medius et I'annulaire de I'jutrc; 
rcMreiiiite de i'index siir le borJ epais. I.es seules diftrcnciis 
ciiiisist.iieiit en ceqiie le troisiemect le qiutrienie doii;;s doaient 
eire, dans Ic cas nous occupant en cc moment en une pojiiion 
nn^ins perpendiculaire a la direction de la lame des cisciux 
et ijue la j'li.ilanjjette de I'indcx s'.ippuyait non pas en .irriiK 
m.iU sui' le I'lud epais precedant le soniniet arrondi, SidJiisIe 
pivmier ca-, !es os dc Tavant-bras claicni en demi-proiution, 
dans Ic second, le mouvemeni crois-itu les deus os s'^uit 
encoic jccenuie. 

Oiisi:KVAno\s. — Collide. — Lime occupant le bord supcrieur 
et inclinee vers la droite. — Ciscaiix. — Limes obliqiiees invcr- 
sement et situecs au bord supericur. 

UlMAKQUi:. — Quadruple outil ayant deux fonctions simi- 
laires et trois ditrerentcs. 

I'kovi:nas(.K- — Saint- Macloii, arrondisscment dc Pont' 
Audenier. Cei admirable oiilil apparticnt i M, Moniier, nuircJ* 
Foni-Audemcr. 



Lc |Klit nombrc de j'ou^esqiic j"ai recueilHes en plus dc *^'^ 
ans dc reciicrclies, semble prouver I'extremc raretc dc cet on*-' 



COLLECTION A. MONTIER 




[■iiiploi dt' la Rougc 



Gouge-ciseau-scic neolithique 



RK 






\ 



ferUDE DE LA PREHENSION DES SILEX TAILLfes 121 

En effet, si dans le mcine espace de temps, j'ai pu ramasser 
des ciseaux complets par centaines je ne suis parvenu i reuuir 
que quelques instruments i lames coupantes curvilignes. 

Encore m'a-t-il fallu, ])our pouvoir decrire des eclianiillons 
remarquables, user de la complaisance de quelques collogues en 
prihistoire. 

La difficult^ de taille de cet outil est certainement unc des 
principalcs causes de la penurie de cet instrument. Je ne doute 
pas cependant que des cherchcurs aitcntifs n'en trouvent des 
ichantillons qui leur permettront a leur tour, de faire de curieuscs 
remarques. 

Aprcs la description et la prehension de chacun des outilu succs- 
bivement analyses, j*ai donne, sous le tiire d'OssEKVATiON la 
position qu'occupe la lame du ciseau ou de la gouge par rapport ^ 
Taxe principal ou au corps de Toutil. 

Si Ton veut sc donner la peine de comparer ces diffcrentes 
petites notes on verra qu'elles permettent de determiner presquc 
imm^diatement de quelle main Ics hommes de la piriodc n6oli- 
thique devaient se servir de ces divers instruments. 

Pour mettre un peu d'ordre dans' ces observations il est bon, 
je crois, de parler d'abord des outils dont la plus grande dimension 
diffcre beaucoup de la petite. Je qualifie ces picrres de silex hauis 
leur grand axe (^tant, dans la plupart des cas, suppose vertical. 

Un des petits c6t6s de ces outils, forme, presque toujours, la 
lame coupantc. Cette lame est-elle perpendiculaire au grand axe 
du silex c'est-ii-dire a la verticale imaginaire qui partagerait en 
deux sa largeur ? Est-elle arrondie en demi-circonference coupant 
sur tout son pourtour ? Enfin, ce m^me bord sup^rieur contient- 
il Ji la fois deux petites lames obliquies en sens inverse ? L'outil 
servait tr6s vraisemblablement des deux wains. 

Si la lame, au lieu d'etre horizontale est obliquee vers la 
gauche : l'outil ne pouvait etrc avantageusement utilise que de la 
main gauche, L'obliquite est-elle inverse ? C*est la main droite qui 
etait le moteur du ciseau ou de la gouge. 

Apres ces outils dont la hauteur est la dimension dominante, 
qui sont quelquefois minces lorsqu'ils ont6t6 faits avec un simple 
6clat de silex, et souvent (ipais lorsque le manche doit agir avec 
une ceriaine puissance viennent les outils dont les deux axes 
different peu ou ne different pas de grandeur. J'appellerai ces 



1^4 SfX:itTE XORMANDE D ETUDES PREHISTORIQjLES 

ilocuincius rccucillis par TEcolc d'An:hropc»!ogie. '.ors une ic»uillc 
iUUcriciirc, dans Ic ton J Jc cab.inc ncoliihicjc d^ On:p:^nv: 
on voul.iii pruuvcr que Ic^ tonds de caranirs dc !.i Scir.c-In:cr:Cure, 
dc IMimc, dc I'Oise ci avitrcs dcp.iricir.enis voi>ir.>. cl: ie :rinchet 
SL- rencontre ^cncralcmen:, en plus ou nioir.s ^rande cuantiie, 
sont anterieurb a Tapparition de la pierre rolic e: quV* scrair 
utile dViablir une coupure dire pcriode campi^nicnne , pour 
desii^ner ceite pretendue epoque de transition. 

La touille du 19 aout a donnc quelques objLts en bronze, 
rencontres a la surface et dans un fover, de> cratroirs allonges, 
i^raitoirs doubles, a bee, grattoirs-racloirs, lames a dos abaitu, 
cinq irancliets (ce qui est bicn peu, relativement a la proportion 
des autre*, instruments), un tres petit tranchct dit ficchc i 
iranchant transversal, des burins ^rossiers, per*;oirs, pics, per- 
cuieurs, broyeurs, moieties, debris de poterie tine et dc poicrie 
i^rossien , pas de debris de baches ou de baches entiercs, nuis 
un poin.'on en os poli^ ce qui est cependant bien ca ractcristiquede 
la periode neolitliique. 

Des osstnients humains turcnt recueillis dans le voisinage. j 

M. Clapit.ui a insiste sur I'abscnce de baches poiies d.ins Ics 
.| nicnvs cubes de terre remuc'S, mais il a neglige de dire que, 
\us iSjiJ, M. Ponibieux tit de nombreuses touilles an meme 
uuiroii lI di'couvrit de ires belles baches polies et memc des 
imIik's d'enim.inchement. 

i-orsque des touilles completes auront eu lieu au Campigny, 
,m »..tmp de Clatenoy et sur divers autres points, et non unc 
simple apparition de quelques heures, alors des theories pourront 
el re j^reseniees el discutees serieuscn.ent. 

l*our nous lous, archeologues ct chercheurs normands, qui 
observons les labours executes i 50 centimetres de protondeur 
sur nos plaieaujv de la Normandie, qui suivons attcntivemcnt 
les ir.mcbees de nos chemins vicinaux et des chcmins de fer, les 
ires nombreuses briqueteries et tous les terrassemcnts, nous 
avons a opnoser aux .| metres cubes dc tcrre remues des innom- 
brables observations en contradiction avec ces hypotheses. Nous 
n'insistons pas |)lus longtemps ici sur cetie question que nous 
avons discutee, avec M. Adrien de Mortillet et M. Fouju, au 
(!on»;res. lA)rsque la verite aura etc diimontrce, nous nous 
inclinerons devant de nombreuses et patientcs rccherches, mais 
non devant unc seule observation faite dans une excursion. 



CONGRts d'aNTHROPOLOGIE ET D'ARCHfcOLOGIE 1 2$ 

Siafice (Touverture, du Lundi 20 Aotit 

M. Alexandre Berirand, president du Comit^ d'organisaiion, 
a rappel6 revolution de la science prihistorique et njontrc Ics 
progr^s successifs que Ton pcut constater, du reste, dans les 
divers programmes des Congres ; il a souhaite la bienvcnue aux 
delegu6s Strangers, aux membres pr6sents, et a declare ouvert le 
XII* Congres d'anthropologie et d'archdologie pr6historiques. 

M. le D' Verneau, prcnant ensuiie la parole, a rendu 
hommage a la m^moire des membres du Comite d'organisation 
rtcemment ddccdc's : MM. Milne Edwards, le general Pothier et 
Ph. Salmon. 

M. Verneau a indiqui ensuite, sommairement, les difftrentes 
phases suivies par Torganisaiion du Congres et le succes qu'il a 
obtenu (250 souscriptions dont 153 d'6trangers, parmi lesquelles 
24 delegations (imanaient de gouvernements et de Societes 
savantes). 

Un des doyens du Congres et Tun des fondateurs avec 
M. G. de Mortillet et M. le D*^ Hamy, le professeur Capellini, de 
Bologne, a pris ensuite la parole ; il a rappel^ Tintervention du 
roi Humbert, lors du Congres de Bologne, en 1891, ainsi 
qu'aux fouillesdc Marzabotto ; ils'est associeau deuil national de 
ritalie et a ajoute que le jeune roi Victor-Emmanuel III, 
fervent numismate, s'interessait aussi aux Etudes traitees par 
le XII* Congres d'anthropologie. 

Le comte Bobrinskoy a ensuite salue la France et ses coUtgues 
du niond^ entier, en montrant Timportance toujours croissante 
des etudes pr6historiques. 

Sir John Evans, un des habitues de nos Congres, a exprimc' 
aussi, avec son humour habituel, ses souhaits i tous ses collegues 
ct, s'inspirant des recherches recentes et si curieuses de son tils, 
en Crete, il a appel6 Tattention sur les origines de Tecriture, 
sujet qui nous promet d'interessantes revelations pour le prochain 
Congres. 

M. Capellini a it6 elu president d'honneur de ce Congres, qui 
aura lieu sans doute en Autriche. 

L. C. 



26 SOCltr£ KORMAXDE d'£tUDES PR^HtSTORIQ^CS 

IV* QUEsnos 

PASSAGE DU PALtOLITHIQL'E AU XtOhlTHIQUE 

( itr Catiipigmen > 

I'AK l.£<.s COCTIL 



1,0 fond de cabane Je Canipigny-sur-Brfslc (Sc*inc-Inferit;ureJ 
propose iTominc coupure cntre le pal^olithiquc ct le ncoHthquc 
so troiiv,in[ dans la zone de Kclicrches do la Socitte normanJc 
d'Htiidc-s prolii'toriqiifs, il ctail asso/. raiioiincl qu'iin Jl' sei 
membrt'S viiit voiis confier les impressions dc scs nonibreui; 
coIlO.niics, dont pluskurs assistcnt au Conjircs. 

II est utile do votis rappeler qu'avant los fouilles reccntcs 
C'xcciitvi.-saii (;ampi£:ny, on parlait iii]\d\ini; epoqiie Campignkmu. 
Plusicursdo mis a)IK't;iies iiormands, connus p;ir icurs reclierciics 
person iK-Iles re^-uront dcs k-tircs de M, Pli, Salmon pour L-spa's- 
stntir siir cette coupnre ; m;iis son questionnaire n'avail jiors 
pour Inii qu'iine simple enquelc scientitique, sans aucun pan! pri>; 
M. Siilmon siipposait que l.i presence du ir.inchet pouvait if^'^ 
a Jeierniiiier raniriennetii dcs stations ncolithiques. 

I..I niort de M. Salmon etant survcnne pen df temps apri"^ 1^ 
reprise des louilles quo M. di- Morgan avait entrepnscs jadis Jj"* 
nn fond de caKmo a Campigny, on voulut imposcr cotte coiipu'"'^ 
i toils les preliistoriens, 

("eries, nous serious flattes qu'im des giscments do nO'^^ 
pays servit de type a une evolution dans rindustrie do la pior^^- 
HoLis ! pour nous, qui depuis pres do vingt ans peinons et iii^'^^' 
rogeons les labours profonds, les nombrousos briqueteries ot ^'-^ 
trancliees de routes especes, rien ne nous permet d'etre ai-'^"'' 
ariirmatifs. I.os cnquotes qui furcnt faites aupros de nos eolli;jr>J^^ 
ont roveleque nartont les tranchocsoii cisoaux tallies s'y trou\"'^*"^ 
en plus on moiiis grande proportion, associts aux grattoi'"^' 
reiouoboirs, li.iclics taillees asse/ rares ct aux instruments pi.»''- 
representes par qnelques pioiios seulenient, tandis qu'on comp"^ 
les autres par eentaines ei par milliers. 

Nous pouri'ions presenter de nonibreux tableaux offrant '■' 
proportion des instrmnontsrecuoillisdans nos stations neolitliiqui^s 
normandos. 



». ♦ 



CONT.RHS D ANTHROPOLOGIK ET D ARCHEOLOGIE 127 

Aprcs avoir solliciic ces rcnscignements pour ctablir Icur 
hypoihcse, les parrains dc la nouvclle division palcthnologiquc 
essaieront peut-etre de les rccuser, sous pretextc qu'ils provien- 
nent dcs couches sup^rieures (gcneralcment de o"'40 ;\ o"'50 do 
profondeur, sauf toutefois pour les stations observ(Jes dans des 
tranchees de briquctcries.) 

Alors nous repondrons qu'a cot^ de nos centaines d'observa- 
tions, les parrains du Campignien n'ont a nous opposer qu'une 
modeste fouille faite au Campignyi^Scinc-Infcrieure) et une autre 
au camp de Qucnoy (Oise). Le fond de cabane du Campigny 
(Seine-Inierieure) explore jadis par M. de Morgan, ct repris en 
1897, n'a ct(i explore que sur une fliible partie, deux autres 
fouilles y ont ete executees aprcs, au meme endroit, et ont fourni 
d'auires series ; ce fond de cabane mesure 2^90 de dianietrc sur 
I "20 de profondeur, ce qui est une faible surface. 

Nous pouvons rapprochcr dc cette fouille, celle du camp de 
Catenoy, qui a porte seulement sur 4 metres carres ; ces deux 
fouilles n'ayant pas fourni de haches polies, mais tout I'outillage 
neolithique, on en a conclu que la hachc polie est apparue plus 
tard. 

A notre tour, nous rappellerons une autre fouille faite aussi 
dansun oppidum, aucamp Harrouard, pres deMarcilly-sur-Eure, 
i la limite de TEure ct de I'Eure-et-Loir. Les arch6ologues de 
Dreux ont fait avec beauconp de soin des recherches '\ la surface 
en ce point, dcpuis 25 ans, lours collections rcnferment dc nom- 
brcuses series ; les haches polies y sont aussi extrememcnt rares 
et les tranchets abondants. Les fouilles que nous y avons 
executees ne nous ont pas prouvc autre chose. 

Que pouvons-nous en conclure ? c'est que les haches taillees 
sufHsaient et qu'on les polissait dans certains cas trcs rares ; ce 
travail etait fort long, tandis qu'en quelques minutes on pouvait 
cx^Jcuter un outil taille dont on avait besoin. 

La presence du tranchet ne peut done servir de base pour 
classer nos stations ; le nombre des instruments variait suivant 
les besoins. 

L'exposition de 1900, si restreinte pour le prihistoriquc, 
montrait revolution extrememcnt variec de ces stations : si 
Tespace cut ete plus grand les progres de Toutillage eusscnt etc 
mieux representes. 

Nous avions exposi la station de Saint-JuIien-de-Ia-Licgue 



'-• !-■ 



Ill ioatrt souusoe o'kmom nimsroucpu 

fKMr oioatrer r^ogicdenodustriepaUoIitbique inootaimoiR ' 
pu (si b pbce cot tit moins restrcinte) exposer h sutiondi 
Vinu-Rouen, prts Saiat-Picne-du-Vauvny, situ^ sur leswgilal 
Kn-int i fbulo- to inpt n ivposant sur les sables gnniuquts, f 



.:■. ..■■:■ .: 1,1 k:!i.n;c:'i.T. p'-s loin J.i:is !,i >;.hki:i iv i'Oi:.^', 

N. ..- .i..L r- ,. \;\ ':■».■ !t'- J;:ii!TL'ii!- tyjurs t:'irl^trl:[ljL■n;^ J. .\:i- 
.: . ■ Ji v.; "i. ■■..:':.'..i-^\: i.>: irjiii'licnii-n: iiai!i:!i;^i;i.', !l> :r,'.iK'.i.^ 
■ ; ;■.- -...riv? di.- :,>riiK-, on _\ J trouvc jiis>i i^^i-l^ucs lucres 



■. - vt lii' i'-.'-Ti." (iiiiri') ^o!lt .iii>Mi J.iiis Ils niil-mfs ■.■iii:Ji:'kMi-,. 

. - "^ ^.',.!^.l:!^ pa> [iro!o:ij;i:r k-s cit.uians, l-i, junir i\>ii> 
.-. !;. ;:s J;ri':i> ^uc ''(.'nscmNtr Jc routili.iili.- Jc IlOs^;JI:ol!^ 
.:j:..- lii "f:.;rL-, Jt- Ij SciiiL'-Inli-riciirf c[ dt i'Ois*. ;.-t ic 

: !l- -i^v M-.i! ,1 .inifiii: iqiicluntcs JitttTi.-nL:i's d'ii>pcci a 
.: !.; ;TOivr::>iii Jfs insrruniciils, I'llu cm due .'i riudiis'.rii' 
;m:- !(.-■» Ii.ii'ii.ini^ : rinstri[mi:iit po'.i e>t limioiirs u'Il' 
i':r (.: :'.(.- jv.:: .-.ervir dc Kim;, p.ts plus que [mil auni:- 
:.■■; ;;i.ii!:[)ii^iiL- conipris Jam I'L-nstmbk- de Jct outillaiJic 



r: 



FOUILLES AU CAMPIGNY 

Commune de BLANGY-SUR-BRESLE 

(Seinc-Infi^rieurc) 

En 1897, 1898 et 1899 



Les silex et les diffcrents objets que j'ai Thonneur de presenter 
h la Socictc normande d*Etudes prehistoriques proviennent du 
fond d^ cabane de Campigny, fouille en 1897 par TEcole 
d'Anthropologie de Paris, j?race i une subvention accordce par 
rAssociation tVan^aise pour raranccment des Sciences. 

Pour ctre juste, je dcvrais dire h demi fouille, puisqu'en 1898 
M. Fr^chon, de Rouen, continua la fouille, et qu'cn 1899, 
M. Charles Blin et moi, nous avons pu recueillir, toujours dans 
le fond de cabane, plus de 600 silex tailles, parmi lesquels ceux 
que j'ai Thonncur de mettre sous vos yeux. 

1897 — FOUILLES DE l'ScOLE 

Les fouilles de I'Ecole d'Anthropologie ont duri deux jours, 
les 24 et 25 juillet 1897. J'y pris part, en compagnie de 
MM. d'Aul: du Mesnil, Capitan et Salmon. M. Gabriel de 
Mortillet se rendit aussi au Campigny, mais n'assista qu'aux 
travaux du premier jour. Le deuxieme jour, nous eumes la visitc 
de plusieurs personnes d'Amiens, parmi lesquelles M. le Conser- 
vateur du Musee de cette villc. 

Le travail de la premiere journee consista i enlever, sur une 
surfiice de 2 c^ 3 metres carres, la terrc vegetale et le gravicr qui 
sc trouvaient au-dcssus du fond de cabane, dont Templacement 
ctait indique, sur la coupe de la carritre, par une terre un peu 
plus foncce que la terre environnante. On trouva, pendant ce 
travail, quelques silex neolithiqucs dans la couche vegetale et un 
assez beau coup de poing acheuleen dans la couche de graviers. 

Ce fut Taprfes-midi de la deuxieme journ6e que les ouvriers 
arriverent ;\ la couche archeologiquc proprement dite, d'une 
epaisseur de o'"35 h. 0^40, form<^e d'une terre grisatrc, onctueuse, 
melangie de cendres et de charbons, dans laquelle se trouvaient 
empatfe des silex et des poteries. Cette terre se soulevait par 



r 
i 




130 SOClirfc XORMAKDE d'^TUDES PREHISTORIQ.UES 

plaques epaisses ec plusicurs blocs de cette terre furent recueillis 
et emport^s ; Tun d'eux, mesurant environ 25 centimetres carres, 
figure actuellement dans une des vitrines du Musee d' Amiens. 

Cest par petites pelleices que les ouvriers nous jeterent cette 
terrc qui nous passa par les mains et tout ce qui fut trouvfc 
fut soigneusement cmporte, par M. le D' Capitan, a TEcole 
d'Anthropologie. 

La decouverte des terres au-dessus du fond de cabane^ malheu- 
reusement, n'avait pas iii assez itendue. Nous voyions tres bien 
que la couche arcli^ologique se prolongeait sous les graviers, 
mais, obliges chacun de rentrer le soir meme, soir i Amiens, 
soit a Paris, la fouille resta inachevte. Quelques-uns de mes 
collcgues de fouille devaient rcvenir i Campigny pour la terminer 
au plus vite. 

Cela scmblait avoir cii fait, puisque dix-huit mois plus tarJ, 
dans Ic numero de Jccembre 1898 de la Revue de VEcole tTAnthro- 
fwlogie^ parut un memoire dii i la collaboration de MM. d'Ault 
du Mesnil, Gipitan et Salmon, intituli : Le Campignien. Qx 
mcmoire fut, a la seance du 19 Janvier 1899 de la Societe 
d'AnthropoIogic, Tobjct d'assez vives critiques. 

A la suite de cette publication qui me rendait libre vis-i-vis 
de mes compagnons de fouille, j*eus la curiosite de rctourner a 
Blangy. M. Charles Blin, secretaire de la Societi d'Excursions 
scientifiqucs, voulut bien m*y accompagner. 

Le 2 avril 1899, nous etions au Campigny. De suite, je vis 
que la fouille avait cte agrandic et que la couche archeologique 
que nous avions laissce, se prolongeant sous les graviers, n'cxistait 
plus. Mais quelle fut notre surprise lorsque, grattant un peu les 
dcblais, nous mimes a jour de magnifiques grattoirset d'irrepro- 
chables tranchets ! 

Devant ces objets si caracteristiques, il itait Evident que la 
fouille avait 6te termin6e par quelqu'un ne connaissant pas les 
silex, surtout les tranchets. Ce ne pouvait done etre Tun des 
premiers fouilleurs qui Tavait terminee. L'ouvrier qui travaiile a 
la carriere de Campigny et, plus tard, M, Fr^chon, de Rouen, 
nous fournirent a ce sujet des renseignements intiressants. 

1898 — FOUILLES pRtCHON 

Dans le courant de septembre 1898, M. Charles Frechon, 
artiste peintre et palethnologue rouennais, se trouvant en ville- 



•k • 



FOUILLES AU CAMPIGNY 13I 

giature a Blangy, son pays natal, apprit, par Touvrier de la 
carriire du Campigny, que des pcrsonnes venues de Paris avaient 
£iit des fouilles dans la carriere pour avoir des silex, qu'cUes en 
avaient emportc, mais qu'elles en avaient laisse, et Touvrier 
conduisit M. Predion devant la fouille qui se trouvait telle que 
nous Tavions abandonn^e le 25 juillet 1897. 

M. Predion, qui s'est inieresse aux premieres recherclies 
Elites au Qmpigny par MM. de Morgan, qui, lui-meme, depuis 
plus de vingt-cinq ans, recueille avec soin les silex de cette 
station, prit immediatemcnt Touvrier avec lui et, toute une 
journee, fouilla sans arriver encore a la fin de la couche archtiolo- 
gique. 

Un peu plus tard, une personne venant d'Aniiens, qui 
connaissait I'existence du fond de cabane, manifesta devant 
Touvrier Tintention de reprendre la fouille et de la terminer 
completement. 

Craignant que cette reprise se fit avant le retour de M. Predion 
i Blangy, par consequent, au detriment de ce dernier, I'ouvrierse 
mit a faire la fouille lui-meme. II y consacra deux journees 
entidres, recueillant la poterie et ce qui, dans les silex, lui 
semblait bon a conserver. Le tout fut emballe et envoye h 
M. Predion. C*est grace a cet ouvrier, ignorant les formes des 
silex tailles, que nous devons, M. Blin et moi, cliacun une belle 
s^rie d'objets venant du fond de cabane de Campigny. 

Recoltes Prechon 

M. Predion, qui a eu Textreme obligeance de me montrer ce 
qu'il avait recueilli dans ses fouilles et ce que lui a donne depuis 
de nombreuses ann^es la surflice de la station, a bien voulu 
ni'adresser Tinventaire des objets provenant du fond de cabane. 

Le voici : 

r Silex 

Nuclei 3 

Percuieurs .- 9 

Broyeurs ou molettes en silex 4 

Gratloirs a dents 2 

» Carres, deux cotes retouches 2 

» allonges 19 

>► doubles 4 



r*-^-^ 



i:; XXIIbTE NOKMANDE D'tn.DF.S PFEHISTORIQlL> 

(■■;::.■;-- -i.ti?c;hcs pri,s«iUL- luul juiour 5 

!:j^!t.:N.rn^LS ; 



c: iri> ;rav.i:lk' 



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- ■.•.:■> :'..^"i:':- Jc i^turt.; mi df coqiiillv^ jiilC-i.^. '[':k<\- 
■:- •. ■■: I'.'i* Cc dv'Nsiiis ^Onmi'triijucs tr.icf-i .nw uiii.' 
■■. ■■, ...' '.; :^-r^' .iv.uii !.i ciiisson Jii v.isc. IK sunt Jl' •.r.vm-- 
.-. ^...\ ::!:;;rtN JjDN 1.1 Rcviic Jc I'H^-olf ; tij;.S7,.vS,; 
. \ -.:■: -:■;!.-«.: ill i:x [lortfiit lics iiiamcloiis JlU■ill^. 
. s, ■\/.-:.;;:u .:\l\i:> I'll pjic riuijic ^-]Mis^^.■ i-. [--icn moins 
. . !i- j':,.in:.::> si.iiU'li,'ni provciiir d'uiic Mirtc ii'.issi^';:k; 
.: J.' :.'.n\'iv L'. M. i-Vivltaii, jir-ki; A sa k-lk- rL-iinhf, a 
i;;-.::::;v: . -.i:i> !i roiiJ qui ni.iiiqiio, unc Jc ccs sujiposccs 
s I-.:!.' iiKMirc o- n Jc diamcirc. Avcc dcs iVa^iiK-ms Jc 
Ic \.i^c, ,\\.mi !c nicnic iiallv, M. l-rcclioii n rccoiistituc Ic 
11 Jc CCS v.i>fN Icquc! nicMirc o^'lS dc diamctrc. Avcc U-Lirs 



FOUILLES AU CAMPIGNY 1 33 

dimensions respectives on voit que ces poteries pouvaient bien 
servir, Tune de converclc i Tautre, 

Dans ce fond de cabane oii tant d*objets, presque 3,000, ont 
6tfi trouves, M. Predion pense qu'il devait y avoir un rangemcnc 
relatif a seule fin que les habitants puissent s'y reconnaitre. II se 
base pour cmctire cet avis que dans la partic qu'il a fouill^e, il y 
avait des endroits plus ou moins riches. Un de ces endroits lui a 
donnc tout un amas de poteries, dans un autre les grattoirs ctaicnt 
plus nombreux et que s'il a trouve peu de tranchets et aucun 
objet en gres, c'est que ces objets se trouvaient dans une partie 
qu'il n'a pas fouillte. 

1899. — FouiLLES Blin et Fouju 

Nos fouilles ont eu lieu les 2 et 3 avril 1899. Je les ai tcrmi- 
necs seul le 11 mai suivant. Elles ont simplement consiste i 
rcprendre les deblais provcnant des fouilles de M. Fr6chon et de 
de I'ouvrier dc la carricre. Nous avons neglige les deblais pro- 
venant des fouilles de I'Ecole, sachant avec quel soin nous les 
aurions examines en 1897. 

Si notre recolte en silcx a ete nombrcuse, temoin I'inventaire 
que nous en avons dresse, notre recolte en poterie a 6t6 moins 
bonne. EIlc consiste, en majoritii, en petits fragments bris6s au 
courant des fouilles precedentes ou negliges, vu leurs modestes 
dimensions, par I'ouvrier de la carritre. Cependant ils sont bien 
suffisants pour avoir une idee de cette poterie ntolithique, nous 
avons des bords de vases et des fragments de ces sortes d'assieites 
ou de couvercles dont M. Predion a pu determiner la grandeur. 
Nous avons aussi parmi nos poteries un fragment portant une 
ornementation formcede petites lignes paralleles tracies en creux. 

RfecoLTES Blin et Pouju 

I** Silex et Gris 

Grattoirs dc toutes formes et grandeurs 126 

» cassds 3 

» 6pais, irreguliers, dits nucleiformes 4 

Tranchets de toutes tailles 19 

Pics 2 

Retouchoirs ou petits pics entiers et brisis 16 



1 



134 SOCIETE NORMAKDE d'eTUDES PRtHISTORiaCES 

Lames ou couicnux a dos abattu 4 

» rctouchces a la poinie 4 

Pcr<;oirs ' 5 

Racloirs 4 

XuclcLlS I 

Pcrcutcurs et blocs marteles sur les aretes i6 

I:clats avec bords marteles 7 

Debris, objets briscs mais retouches 4 

Lames et eclats avec quelques retouches, dils outils de 

fortune 17 

Lame avec bord adouci par usure 1 

Broyeurs et molettes en gres 4 

Lragment de meule en gres i 

Eclats sans aucune retouche, silex craqueles 400 

Total gin^ral 636 

Parmi les eclats sans retouches, figure une belle lame en 
silex de meuliere. 

2° Poteries 

Un fragment orne. 

Une centaine s;ins ornements, parmi lesquels des bords de 
vases et des bords d'assiettes. 

Comme complement au memoire publie par la Revue de 
THcolc, j\ii dresse un inveniaire complet des objets provenaiu 
des ditrerentes fouilles qui ont ete faites au fond de cabane de 
Campi^ny. On arrive au chitTre de 2,837 objets en silex et en 
grcs, sur lesquels aucune trace de polissage n*a ete observee. 

On n'y a pas trouve de baches polies, ni d'eclats provenant 
de hachcs pi)lies, ni de haclies prepar^es pour le polissage, ni de 
baches simplement ebauchees. 

(^e fond de cabane etait tres riche, plus richj, je crois, que 
tous ceuxqui out ete fouilles par MM. de Morgan, si richc menu 
que, vu la quantite d'un seul ouiil (330 grattoirs), je me demande 
si ce n'etait pas la Thabitaiion ou Tatclier d'un nijolithique habile 
a taiiler des outils bien determines, tels les grattoirs et les tranchets. 
lis sont si frais, les aretes sont si vives, qu'ils semblent n'avoir 
jamais servi. C'est une supposition que, timidcment, j'cmets et 
qui m'expliquerait Tabsence de hachcs polies dans cet atelier 
special. 



FOUILLES AU CAMPIGKY I35 

Nous savons que dans divers ateliers de taille, au Grand- 
Pressigny, par exemple, la taille de certains outils etait localis^e; 
il pouvait en etre de mSme au Campigny. II y a au Grand- 
Pressigny des ateliers oii Ton ne trouvc pas de haches polies et 
qui sont cependant des ateliers neolithiques. 

Avant de terminer cette trop longue presentation, je dois 
rectifier la coupe et les dimensions du fond de cabanc publices 
par la Revue de I'Ecole. La coupe figuree reprcsente unc sortc 
d'entonnoir, avec 4^30 de largeur au sommet et 2™io dc largeur 
a la base sur i™20 de hauteur. Si la hauteur est exacte, la base ne 
Test pas, Touverture est hypothitique ainsi que la statigraphie 
du sous-sol du fond de cabane, puisque les fouilles de I'Ecole 
n'ont pas et6 jusque li. 

M. Frdchon a pris soin de relever les dimensions du fond de 
cabane, et les voici exactes et non reproduites de m^moire : 
Profondeur : i™2o; comprenant terre vegetale et graviers : o'"8o; 
couche archeologique: 0^40; largeur de la couche archiologique, 
par consequent largeur du fond de cabane : 2"90. Je dois ajouter 
que lorsque je suis retourne au Campigny en compagnie de 
M. Blin, le trou ou se trouvait le fond de cabane, de forme 
arrondie, mcsurait 3"'25 dans son plus grand diametreet3 metres 
dans son plus petit. Les parois, sur lesquels ne s'^tait pas encore 
produit d'eboulis, ^taient presque perpendiculaires au fond. 

G. Fouju. 




JX^liKTAlRE Dl-S OBJETS PROVEXANT DES DIFF£rEXTES FOUItiES 
FA1TES AU t'OND DE CA8AKE DE C.\MPICXY 



licolc I-'nchon Diin-FoDJn gaiaii 

Rncloir!. I2 2 4 iS 

Encuchcs 22 * ■» 21 

Burins 19 » * 15 

I'rojcctilcs luiclciformcs. . 8 » » 8 

LiiiK's A Jos abattu 20 9 4 3} 

Fcri;oirs 16 4 3 2; 

Bees pcrroqiict 6 7 » i; 

Scks 6 3 » 9 

Gnitujirs siiiiplos 127 78 126 351 

Graitoirs dmiblcs 2 4 ; 9 

CiMHoirs niiclcilbrmes. ■ . 8 2 4 14 

Fics 14 » 2 16 

Fics-ci^callx 7 18 » 2) 

Tianc lifts 36 9 19 64 

I'oiiUL's 21 » » 21 

Rapes II » » II 

Ptrciitturs 20 9 16 4j 

N-'i^l^i S 3 ■ 9 

Biovcurs 6 4 » 10 

I;cl,Us sans rL-loiichcs . . , 1003 145 400 ij^S 

HcIjis a bords cbrtchcs , . 421 109 33 563 

KLtouchoirs » » 16 16 

Mciilc I * 1 2 

MoU-ttcs 4 » 4 8 



179s 406 636 



I'utcric, fraf'"oriiinnircs. . 


300 


r-o 


» orncs ct strips. . 


S 


s 


» niuniL-loiis irmics. 


2 


w 


» inann-'lons plcins . 


» 


2 



L'INDUSTRIE PRIMITIVE 

DU CUIVRE ET DU BRONZE 

EN NORMANDIE 

ANALYSES DES PRINCIPALES FORMES o'lNSTRUMENTS 

Par L. COUTIL 



La reccntc chronologic de Tcpoque dii bronze dans TAlle- 
magne du Nord et la Scandinavic proposee par M. Montclius, a 
ct6 divisee en cinq pcriodes : 

i*^ Celle du cuivre a pen prcs pur; 

2° Cellc du bronze ou IV'tain se trouve en plus ou moins 
grande qnantite, se subdivisant clle-memc en quatre autres 
categories, bas6es sur la concordance de formes identiques, 
recueillics dans les m^mes cachettes. 

Jusqu'ici, en France, nous avons tres peu d^malyses de 
bronzes permcttant d'etablir une classification, ou du moins des 
rapprochements basds sur la presence ou Tabsence de retain. 

Cest pour remedier a cette lacune que nous offrons aujour- 
d'hui quelques documents recueillis dans les ddpartements de 
TEure et de la Seine-Infcricure. 

I" Instruments en cuivre. — Nous connaissons peu d'ana- 
lyses de haches plates, sans bords droits, dont la forme rappelie 
celle des haches polies en pierre. 

Le muscc dc Carcassonne en possede trois de cette forme, 
provenant de I'Audc et trouvees a Fouilhe et Plavilla, la troisitme 
vient des or. virons de Faujeau, en 1835, elle a Hi analys6e par 
M. Berthelot, en 1894, Taspect rougeiitre du mital semble indi- 
quer qu'elle est en cuivre rouge. 

Ces haches sont identiques de formes a celles de Lcubicourt, 
prts For^t-la-Fole (Eure), dont nous donnons I'analyse : 

Haches plates arrondies sur les cdtis : 

Leub^court, commune de Foret-la-Folie (Eure), cuivre : 
98,8, etain : 0,4. 



138 socitrt NORMASDE d'£tudes pr£histoiuques 

Lcubecourt, commune de Fortt-!a-Folie (Eure), — cu'ivre : 
9j,4,i-t.iMi : 3,8. 

On rcmarqiiiTa I.1 ditTL-rcnce trC-s srnsiblcr dcs Irois cenncnus 
d'll-t^iiii, tntrc ccs deux h.iciics, de mcme provenance, ayant j peu 
pfL's Ics mOmes tbrmcs et Ics mtlmes dimensions. 

Ccttc dirtcrcncc pcut prownir dcs impurctts aciziucntcllL-s it 
I'owdc dV-tain ; car I'analYst: cx^aitee a I'Ecule dcs Mines, sou; 
1.1 dirL'Ction dc M. Girnut, par M. Goutal, a cii taitc avc: imc 
<)uantite tri,-s laiblc dc mcul, (]ut ne lui a pas pcnnis Jl- iioiiirijlcr 
la tTonMitiition dc Towdc. 

I'.ir la Miiu', nous tspilrtms fairc analyser Its autrts luirlit-Jc 
nKUK- fiirnic que noun connaissons, ainsi qu'un poi^nard i soic 
dii nul^L■l.■ dir ChcrKnirti; car M. Montcliiis a chsse ccne lorme 
.ircliaiqiiv dans I'aiie du ciiivrc. Malliciirctiseincnt, jusqu'ici, il est 
flirt ditlk-ik- d'obifiiir dcs collcctionncurs 011 des conscrvati-urs 
dts nniwl-es qu'ils prelcveiit sur leiirs instruments quelqunpar- 
i:elle> de meial ; ils craigneiit de le.s detbrniE-r. 

2" Inmkimi-nts ks hronvk. — Nous avons fait au.ilywr tm 
ainris iiisirunKiii>, aux formes voisines des prccedcntcs, ti liesi- 
i;iKL'- i>rdin.tirenietit sous le nom de ltai:lies a bords dmits. 

Hiiiivs a hrJs droits : 

Iresne-rArjlieveqiie (Hure), collection Dobigny, ~ cuivre: 
tf;,2, etain : 12,7. 

(Jiveniy (Kure), collection CoutJI ; cuivro, Sj.o, etain : ij.S- 
Gasny (I-tire), * " « 84,6. » 13.6- 

Comine on pourra le voir plus loin, I'analvse de ces luchcs, 
d'lin lypi- Je transition entre Ics baches plates ct Ics haclii"!>^ 
talon (bcaiicoiip plus perfect ionnecs comnic disposition ci «"^* 
douie d'un emplui plus recent) n'esi p;is concluante, puisqu'i'Ucs 
contienneiit presi^ii'autanl d'etaiii que cos dernieres, 

Quelques baches a lalon paraisscnt former un autre lypt u^' 
transition eiitre la hacbe ;■( bords droits et la bacbe a talon ; ^'^^ 
baches interniediaires coniiennent plus de cuivre que Its baclit* 
a talon bien caracterist^es, oriiets ou non de dcsuns triangubi'''-'^ 
sous Tcpaulement. 

Hacfjes it lalon sans desstiis : 

Gisors (Eure), coll. Coutil, -- cuivre : 86,3, 6tain : 10,1. 



L INDUSTRIE PRIMITIVE DU CUIVKE ET DU BRONZE 1 39 

Mont-Roty (Seine-Infcrieure), coll. Coutil, — cuivre : 87,3, 
etain : 12,4. 

Pres Eragny, rive droite de I'Eptc (Eure), collection Coutil, 
cuivre : 88,9, etain : 11,4. 

Dans une autre strie de quatre haches plus ornees, plus per- 
fectionnees comme mode d'cmmanchement, la proportion de 
cuivre est plus faible et celle d'etain est plus elevce ; le bronze 
sc rapproche davantage de la s^rie des haches Ji bords droits ct la 
tcneur en etain tend aussi ;\ etre sensiblement plus forte; nous 
la trouverons encore plus elev6e pour d'anciennes analyses d'ins- 
trumcnts analogues. 

Haches i talon avec triangle en dessous : 

Orival (S^^-Inf^*), coll. Coutil, — cuivre: 85,0, etain : 14,6. 

» » » — » 85,3, » I4i4- 

Boulay-Morin (Eure) » — » 85,0, » ^5A- 

» » » — » 82,3, » 18,1. 

A ces analyses recentes de haches i talon, il convient d'en 
ajouter trois autres, faites en 1846 et 1852, par un chimiste 
roucnnais, M. Girardin, sur des haches scmblables. 

Haches a talon avec triangle en dessous : 

For6t de Roumare (Seine-InKrieure), mus6e de Rouen <0, 
cuivre : 77,77, etain : 19,61, zinc : 1.44, plomb : 1,18. 

Environs d*Elbeuf(Seine-Inf")(^), cuivre 174,9, 6tain : 25,1. 

Le Tilleul, commune d'Antifer (1852), musee de Rouen (3), 
cuivre : 85,85, toin : 14,15, fer et plomb : traces. 

Girardin comparait la teneur metallique de cette hache b. celle 
d'un poignard antique provenant de Passalacqua (Egypte), 
appartenant aussi au musee de Rouen, il contenait : cuivre, 85 ; 
6tain, 14,0; fe.*, 1,0 

Cette analogie avait ete dej*^ constatde, au d6but du si^cle par 
le chimiste anglais, Clarke, qui avait compart les bronzes de la 
Grande-Bretagne et de la Gaule, avec ceux de la Grece ct de 
TEgypte. (^Arch(wlogia, vol. xix, p. 57.) 



(i) Rectteil de VAcaJ. des Inscript. et belles-lettres ^ t. vi, i'« partie. Seance du 29 
mai 1846. 

(2) Bulletin monumental. 

(3) Girardin. Analyse de plusuurs produits antiques^ 2« m^nioirc. p. 16. — Precis 
analytique des trav.^ Acad, de Rouen, 1852, p. 157. 



140 SOClfeli XORMANDE D*feTUDES PRfeHISTORIClUES 

Nous .irtirons rattcniion sur les traces de for relev^es, d^ 
184(1, p;ir Cliirke ft Girardin ; car recemaiem, en unil)'sant 
quiurc dc nos cpies pisiillilormes, M. Gouta!, chimisic a I'Ecole 
dcs Mines, y .1 trouve jusm dcs traces de ter trd-s apprcciables; 
tandis qu'ii ii'cn .1 pas consiate dans les doui^e h;iches, ci-dcssus, 
mal^rc Ic sojn tout special qu'il a mis J rechercher cc m^tal. 

Aussi, nous nous proposons dc voir, si sur d'autrcs epecs, il 
t-n SL-rait de jncnie. On sail que ca, lames fort mincei avaieni 
besoin d'etre tres resistantes; niais nous ii'osons supposer quele 
fer ait ete ajout^ intcntiounellcment, car cela inipliquerait li 
connaissance de ce metal; nous avons etc frapp^ de la dureie 
tri:s grande de cet alliagc, en le perijant avcc un forei d'acier. 

Trois des ep^es signalees ci-dessous, sont i poignees taisanl 
corps avcc la lame, on Iv^ designe sous le nom de pistilliformcs; 
uiie seule n'a pas de poigiiee, elle pone des encochcs ;\ la ba^e Je 
1:1 lame ; cette forme est consideree commc plus anciennc tt, 
cliose curieubc, sa proportion en fer et en etain est aussi plus 
fortequepour Icsaiitresepecs pistil lifornies plus recentes, comme 
cmploi. 

Epdes It ciicocIks : 

Dans la Seine, les Andelys {V.Mi:), musce dcs Andelys, 
cuivre : So.j, et:iiil : 12,4, fer : 4,2. 

Epit-s pisliUifoniii-i : 

Pom-Je-rArclieCluire). nuisec des Andelys, cuivre : 87,1, 
etain : 8,9, fer : 2,0. 

lie KutLiganilv, les Andelys (luire), nmsee dcs AnJcijs, 

VVrmm (luire), cuivre : 86,2, etain : 11,8, fer : r,8. 

I.es coellicieius 4, 2 et 1,9 de fer retrouves d.uis ces qii.urf 
epOes sont superieurs a ceux que I'ou rcncoiUre d.ins tons nci 
cuivrcs lirms, laiiuns uu brun/.es modernes. Les cuivres bruts 
■ iiciuels peuvfiit conienir dii fer 0,8 o,'o ; de raniimoine 0,5 00; 
de I'arsenic 2 o,u, en meme temps que de petiies quaiiiiiil^ de 
soufrej d"iltLiiii, de zinc, de bisinmli, de plumb, etc. I. a presence 
simult.mee de ces metaux donnerait, par la iiietliode d'analvse 
employee pour ces essais, un residu complexe d'oxyded'antinioini' 
ei d'etain, ainsi que de sulfate dc plomb, i^ui serait conipte 
comme ox ydc d'etain pur, cequi pourrait fournir par consequent 



l'industrie primitive du cuivre et du bronze 141 

une teneur en itain plus 61ev6e que la veritable ; et comme les 
proportions de metal fournies 6taient tres faibleb, il etait impos- 
sible d'effectuer des separations cxactes dc ces divers metaux 
(antimoinc, plomb, zinc, bismuth); c'est ce qui cxpliquerait 
peut-^tre la teneur un peu extraordinaire en etain de la hache de 
Leubicourt 3,8, dont Taspect du mdtal semble cependant indi- 
quer qu'elle est aussi en cuivre rouge pur. 

Ces quelques analyses nous montrent qu'il y a encore beaucoup 
d'essais a tenter et que la classification des instruments par leur 
teneur en etain n*est pas decisive. 

Les remarquables travaux de MM. Chantre, pour la France 
et le Caucase, de M. Montelius, Masdcn et Hildebrand pour la 
Su^de, la Norvege, le Danemark et TAllemagne du Nord, ont 
ouvert des horizons nouveaux aux travailleurs; il rcste i verifier 
si leurs classifications rtsisteront aux nouvelles decouvertes; mais 
il faut leursavoirgre dc leurs trcs importants travaux sur I'appa- 
rition des metaux a I'aurore des temps historiques. 



OSSEMENTS HUMAIXS 

1)1- I.T-FOQUE GAr.LO-KOMAlNE 

ninnVLHIS AL- ClIAXTlhR, PKES LtS AVDta- El'EE 



il ,u-. 

MS J 

J.' S 



■>rr'-: 



. joiirii;iiis aviiit piirlc J'uiil- JlColvlt:;. i;"o-.-*::y.eT!;> 

lis miii^. sommcMmprfShi- Ji- vlti'rt !li.". ci'f.:,";;* 

.li ii'.ivaicnt mallicureuM;nK'iu p.is i'imj'i.-'7:,i-!Ci.- cie 

hhJli.- \i: Ji'iintiil Jis Andflsi. 

'nil willun sitiiO pri.s df la Ri)>:Iu-,i-!'E:::;;:.', ^r.K 

.iiiU-1'ii.Trc-Jii-V.uivrjy iiiix AiiJclvs ci Li roLrt, I'li 

S Oktobiv i*)<Ki, plusitrurs M^iiL*it;[;LS, au li.imi.Mj liu 

ii> 1.1 jMOjiriOiO di.' M. MonliiT. 

.itiKiii i]i;'il y i-ii .ivait cinq, nuis il \w result i^-Jclv 

i\ iii- iliiiiMiiiiiiL- J'uii ciil'.iiit qui a l-cc ciiltvc .ivc; Ic 

!i[M>.iit. a I'jo df profondfiir. 

cunv asMTtioii que nous avioii> piiblite Ii.' 14 
,111 ''. noi;^ avuiisprcsL-iitcdcpuis, an D' Mimoiivr'.i.T, 
iMti'iiv J'aiiilirnpolLiyic ;\ l'K(:olt.-di.'sh.iiitcs I^tuJen, '.o 
-li'itl^iii.' ; il amllrma iimre di;tcriiii 11,1 lion ct .ijoiiu 
:: :';i.ii J'liii LiiLuit de 8 a 10 ans. 
ivis il•.^i^[t.' Mir Ic pcu d'tpaisstiir du irranc qui n'av.iii 
l.i j':\-sioii dc 1.1 tcrrc ft s"ctait aplaii ; sur It: faiblc 
'-; ii'v.^s, vi sur k's epiphyses a pt-inc turniecs ; l:i 
,Uii:iTioii, HI] vi>y.ut que les molaires n'eraieiu p.is 
i;i;i.' !.i canine de la secuiide denliiion etaii dan^ 

^;l;c Ic l.'iinuil Ja Andelys Junnait conimc anormal. 
aiic I'icu ciuiloruic et ne puiivnil etrc attribuO a uiie 



1.1 daic dc I'enkuii.ssenient Je ccs ossements, It mcmc 
,i: i;i;"il c[.;it •.•.ii'.irhtir mix I'fxijucs Ctllujues ft i^alh- 
cst encore la uno orreiir, car les os etaient dans le 
11 inicniiediaire, d'aspect iioinitre, ou furcnt recuciliis 






OSSEMENTS HUMAINS DE L'fePOdUE GALLO-ROMAINE 1 43 

les debris de tuiles et de poteries romaines (fragments d'olla en 
terre noire). 

Puisque cette seconde couche renfernie des vestiges pouvant 
appartenir a Tun des quatre premiers siecles de notre ere, c'est-i- 
dire i I'^poque romaine, le squelette n'est pas plus ancien ; il 
pourrait toutefois etre plus recent, si on Vy avait plac6 aprts 
coup. 

Nous avons tenu a deposer dans le petit mus6e prehistorique 
que nous avons fondi h THotel-de-Ville des Andelys ce squelette 
qu'un reporter ignorant voulait classer de suite dans la s^rie ditc 
n^anderthalo'ide. 

Deux cranes presentant la nieme deformation ont bien ite 
trouves dans une rt^gion voisine; Tun d Marcilly-sur-Eure ct 
Tautre dans la meme vall(^e de I'Eure a Brechamps; ils sont 
tous deux au Mus6um de Paris. 

Malheurcusement, le squelette du Chantier ne pent rcntrer 
dans cette int^ressante serie. 

Nous avons dejasignaled'autres squelettes inhumes a Tepoquc 
frnnque, i peu de distance, dans le meme c6teau,a la Vacherie; 
Icur decouvcrte remonte i 1846. Pres de Tusine h gaz des Andelys, 
nous avons recucilli, pour le musie des Andelys, un crine gallo- 
romain egalement determine par les poteries qui I'accompagnaient. 

Nous avons cru devoir mentionner ces decouvertes pour 
t'viter plus tard des recherches inutiles, si par hasard Tarticle 
fanuiisiste du Journal des Andelys venait h frapper les yeux do 
quelque personne s'interessant a Fanthropologie. Ce journal a du 
reste le monopole des canards scientifiques et quelque temps 
avant, il a publie la decouverte sens;uionnelle, au Petit Andely, 
d'un champignon fossile, qui a eu le don de provoquer I'hilarite 
de nombreux geologues. 



1 




ANALYSE 

IJKS Ll.MONS BKLGKS 



D'.iprCs Ics ri.-i:i;nti."s analyses du D' Pctcniiinn, liirivtejr 
1.1 ^t,lti^ln aurniifiiiiitjUk.' Jc I'Ht.u, X GL'int*Ioiix '" l.i p.irtif tI 
r.ili; Jii liiiion liL-sKufii sf compose dt : 

1 1 j j 211^ povir milk- d'arisilc, 
71S1 ;i S67 pour miiif dc s-iMi;, 
I j 27 pour mille dc ciLairc. 

I. a moytmn; di.' 16 analysL's a doiiiiL' : 
I J7 pour iiiilli; d'ari^ik-, 
H50 pour luillc di; i;iblc. 
Suit I d'arf-ilu pour 5 dc sabL-. 

l.'ori,i;iiii.' Ju liiiiou iiL-slia_\i.'ii doit iitri: aitrilniil-L', d'aprL-s MM. 
Rucot ct \'jin den HroLvk, a la prccipiution vertic.ile d'clcmcms 
limoneLi^ en .suspeiiMon dans ks e.uix d'inoiidation ; on iie pout 
cxpliiiuer la rk-liesve urolssante en aryjlt vers le kis dcs dtpot* 
que par rentraincnicnt de celle-ci, upres It depot du limoii. 

(^e i]ui caraiiterise le linion, en dehors de sj riiiliessc en argile, 
c'esi I'extrenie leiuiitO du f.tWc. I.e s;ihle {jrossier ne pass.uit pas 
ail taiiiis de j lo dc niilliinecro, el Ic siblc fin ne passant pns au 
tamis de 1, 10 de mitlimetre, entrent dansla composition du limon 
poLir urie route laitilc proportion, Iin elFet, 98 0/0 du ^ablc total 
passe au taniis de 2 10 de millinieire, produit qui, dans ks 
Lin.ilvses, a ete demininie « poiissienux v. 

I'liur de plus ampk's renscif^ncmcnts, nous renvovons aus 
liiilhliiis ,u- la SAiele Oeologiijuc de 'Jielgiijui t, xi\, p. jo, note de 
M. liriart ; - aux analyses du D' Pelermann publiees dans cc 
nieme recueil(2'- mIt. t. iv, i^'annee, T, xiv, 1900, p. 262 a 204), 
et aussi a la Nolc siir /<; formation des Unions, de M. Jaiinuni, 
publiee daus le liiiUcllii <U rAcuJfmU ties Sciences de Bcl^^iqiic {1' 
ser, T. XXXI. 1X71, n" C>, seance du 3 jnin 1871, |>. p. 48,(-49.:). 



H) Rnhoibts ,/i 



■ cl .1, pbpMfi.' .,ffli,i^ 



EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1900 



lRCHEOLOGIE et anthropologie 

pr£historiques 

(Music d'Elhnographie du Trocadiro.) 

CATALOGUE SOMMAIRE DES OBJETS EXPOSES 
FAR LA SOCIETt NORMANDE d'^TUDES PREHISTORIQUES 

Par L. COUTIL 



Li Societd' normnnde d*Etudcs pr^historiqucs titait representee 
a TExpositiun univcrscUe par sept de ses mcmbres, MM. Collin, 
Coutil, FouJLi, Giraux, Piettc, Quenouille et Romain. 

Organisee au dernier moment dans les salles disponibles du 
musee d'ethnographie, gracieusement offcrtes par M. le D*^ Hamy, 
membre d'honneur de notre Soci^te, cette exposition n\i pas ete 
aussi visiteeqiic cellesde 1867, 1878 et surtout 1889; il est permis 
de se demander pouiquoi on n'a pas donne a la Societe et a 
I'Ec'ole d'Anthropologie, la vastc s;ille d'entree du Petit-Palais, 
qui etait resiee vide et qui cependant ^tait toute designee, car 
tout le monde a remarque que les series pr^historiques et gau- 
loises faisaient a peu pres d6taut a Tcxposition retrospective du 
Petit-Palais. 

Nous commencerons Tenumiration rapide des collections 
cxposees, par la plus interessante. 

M. Piettc avait choisi dans ses precieuses collections une serie 
remarquable de statuettes callipiges, aux handles et a Tabdomen 
proeminents, aux seins pendants : ccs figurines en ivoire de 
mammouth proviennent de ses fouilles dans des grottes du Midi 
de la France ; elles ont eu le plus grand succes de curiosite, mais 
si elles avaient ete au Petit-Palais, les nombreux visiteurs en 
auraient profite pour leur instruction artistique. 

Notre Eminent collegue avait joint a ccs sculptures si curieuses, 
des animaux en bas-relief et en simple gravure, pour montrer les 
phases de Tart de la sculpture primitive. 



I4(i 



SOa^t NORMAKDE o'trUDES Pl£KISTOiUQ.CES 



ipkrcs Si4[ii.'-c[-0i«i.), I 
ijlL-ulilliiiaiies ii< S.iiu!- 1 



L'nc sltil' lii: lisrpon^, montrait jussi Ics pi.'rfeaiLinDe3ien& 

int;i.niL'ii\ apponcs jioiir l.i iMpiurc Jcs poisson.^. E:iliii, '.i.-.(hijr- 
iiicvpiitiTiL-s JL•^tllImllllsd'AM.■/J^:, i:oiTipiciaii.-nr LZftrcriTnjrqui'jk 

A clMiTiinc lie inisj;r.indfscxposiiiiiiis, M. Picnf nous iruntre 
iiL'M.!i!coi;vi.'rifs.ibsi>liiiiifniscnN.iiioiiiK!!i-.>; onst so'.;\ii:iit fii-vrj 
Jv* :ja'L-i-' tiiliirii;-. dii \Ia>.-iJ'A/i!, qui ohtinrL-nt t,i!;: Ji- ^u;:i> i! 
iSS.). M-i'i^rO Mill .ii^L", iiiniSMHili.iitiiii> ijiii.' tmirf Ci,'i!i.'i;ui. r.:.:r^'i. 
siir li's tr.iLL's lit.- M. MiiriMu, li mms ti-sltvi.- ciKMru J.- iioi/.uif 
Mi^pri^L■^ J.iiis Jix aiis. 

M. CaUin avait L'xpost- qiielqiiL's instrirnK'n^s .iklK'jiati! 
pruvL-ii.iiu Jl' S.iinl-Airiieul (Summc) ft inOiiiL' Jfs hilL-*: Li^q'.;.'!-. 
p.ir II- U-u, lie Tlu'iuv (Loir-ei-CluT) ; Ji-s c;Kip^ .'x y^\i^^ c. 
IViii-l'arc [.ot-u-t-(;.iro!iiK-). Je la a-lli-.-us-Morit (Su:---ii 
Mann), Sanroiivilk- (SeinL-et-Oi-CL-), Jti Moii-tii-r. a IVra; 
.lJo;J.'^iK-), dv Vi:iijii:r Si-ine), U-l^Ta-nxfSi-iiii-},^^ li.-r^i--- 
i|)..i\l.v4iu-),dcS..liiire;l"oiiJsdL-cali.ini.'siiOoli[h^UL-sdL-Vill 
ul'jv-iN p-uVi-iLini dc ralicc iMiivcrie Jc Coppi 
V-. dis lia>;!ic.i--iC)ti.!iK-s. 

M. Oiuiti! a\ait iihoUi dans scs scries pjli 
)iilien-df-la-I.ii.:jiie, piibliees d.ins Itf i-' Iniiletin dc iSi)?. tn 
i^roiipc d'iiistriinieiiis tallies sur Its deiix (".K-es, depiiis la lu^ii; 
e\Li'piiiiniKl!e de o"-i5 de long.ieiir, jus^iraiix plus petit^ iii'-irL- 
iiiLii:s nuMiiaiit senlenieiit o"'*)?, aiix foniici ovales. laiiceo'.i:i:^ 
nianiiiilaires on diM-oidales, taiilees siir Ics deux t'.w^:<-, des sees 
(HI t;!".iiioirs lateiaiix, des poinics trianjiulaires plus ou nioiii-. 
alliiiiiu'es el des iiistriinieiits tallies d'un se'ul cote, orVrant Ics 
IUel^e^ toniK's que ci-dcssus. 

])c la >iatiiii] iieoliihiqiic de I'Orticr, sitiiec aussi a Saiiir- 
hilieii-dc-Li-Mej^iie, on vnyait uiic sericdepics, tninchets, rctou- 
cliiiirs, fjraiEuirs, lames iriaiifjulaircs, percirteiirs, scics ct haciics 
polics [\uinces priiriwidcnieiit en Riiif^e ocreiix ; cc qui prouvc 
hiiii que la liaclic pi>lie est coiiteiiiporainc dc.s tranclicts ct autres 
insiriinicius [ruuvc^ dans la mcme station. 

I-aitin eiLiicni i^wiipcs 41 pics tres varies de fi)rmcs at[eii;naiit 
iusqu'a o'"::;, ils out eie rccucillis dans les siatii>ns iicoiithiqiies 
des environs des Audclys (pi. iv des stations nco'itliiques du 
depanenicnt de IKiuv, T. iV dir hiilletin), 

M. I'ouju avait eiivoye un ensemble ibrt interessam de silex 
palcoiilliiques venant du rocher de Beauregard, prcs Nemours 



ARCHtOLOGIE ET ANTHROPOLOGIE PREHISTORiaUES l^J 

(Seine-ct-Marne); Icurs formes rappclaientcelles de Solutrc etde 
la Madeleine : c'ctaient dcs burins simples ou doubles, burins 
avec grattoirs, grattoirs simples et doubles, etroits, tailles i 
I'extremitc* d'une lame allongee, des per^oirs, dcs racloirs, des 
pointes retouchees dans le genre de celles du Moustiur ct dcs 
nucleus portant remprcinte de fines lames, minces et allongees, 
si communes dans la izrotte de la Madeleine. 

Un autre groupe d'instruments consistait en gres tailles 
recueillis egalement par M. I-ouju dans les sables, au rocher de 
la Vignette, commune de Bouron iSeine-et-Marne) ; plusieurs 
instruments ont ete recueillis brises ; mais avec des rccherches 
minutituses, M. Fouju a pu rctrouver les fragments ; plusieurs 
de ces instruments brises en tiois morceaux et recoles etaient 
exposes. Les gres tailles de la Vignette affectentla forme de coins, 
de pics, un seul ressemble i\ un percoir, un unique percuteur en 
silex a etc trouve. Ces instruments proviennent du rocher de la 
Vignette; ils ont cte tailles sur place avec des elements locaux. 

A cet interessant gisement il en avait joint un autre dtrcou- 
vert aux environs de la station neoliihique des Monis-Gagnants, 
commune de la Madeleine (Seine-et-Marne\ compost de silex 
extraits du poudingue, roche egalement locale, comp/enant des 
haclies polies, tranchets, grattoirs, retouchoirs, per<;oirs. percu- 
teurs, pointes de Heches et d'ebauches d'instruments portant 
presque tous des parties greseuses plus ou moins apparentes. On 
se rappelle que M. Fouju a presente ces instruments a la reunion 
de Rouen, en 1899. 

Notre collegue avait ajoute des grattoirs venant des environs 
de Beauvais, des grandes lames de Pressigny, des tranchets de 
Spiennes, etc.. 

M. Giraux avait envoye des coups de poing du Pctit-Parc 
(Lot-et-Garonne), de la Somme, de grands disques de la Dordogne, 
d'Eu 1 Seine-Inferieure) et de grands eclats du Pecq ( Seine-et-Oise;. 

M. Quenouille exposait des pointes mousteriennes de Critot 
et des marteaux a encoches de diverses formes provenantdu Lihut, 
du Quesnay et du Mesnil-Besnard, prcs Saint-S;iens, ainsi que 
de Saint-Manin-Osmonville. 

La station sous-marine de la plage du Havre, exposce par M. 
Georges Romain, etait parfiitement representee — 56 instruments 
en silex, choisis parmi les plus typiques, donnaient un aper^u de 
la richesse de Tindustric dite acheuleenne ; ils etaient pour la 



yr'* 



148 SOCI^Ti NORMANDE d'^TUDES PRiHISTORIQjQES 

plupart rccouverts de productions marines, relies que serpules, 
balancs, bryozoaires, cryptogames, bysusde moules, etc.. ouileur 
donnaient un cachet particulier et indiquaient par consequent la 
profondeur approximative ou ils avaient 6te recueillis. 

Plusieurs ossements quaternaires y figuraient cgalement, afin 
dc montrcr letat de tbssilisation auquel ces os etaient parvenus : 
ces debris d'animaux font partie d'une suite d'ossements tels que 
bassin, cote, fragment de crinc, dent d'Elephas primigenius, 
ossements divers de cheval, boeuf, cerf, etc... qui n'ont pu etre 
exposes faute de place. 

Cettc station ayant ete I'objet de plusieurs communications de 
M. Romain a la Societe normande d'Etudes prehistoriques et a 
I'Ecole d'AnthropoIogie de Paris, nous n'cn parlerons que trCs 
bricvement. 

Get important gisement quaicrnaire sous-marin, situc surla 
plage oucst du Havre, entrc la nou velle digue et la villa des Falaises, 
juste en tace le boulevard Maritime, occupe unesupcrficie d'envi- 
ron 300 metres de largeur sur plus de 800 metres de longueur, et 
se continue meme au-dela de la limitc des plus basses mers 
dY-quinoxe. 

Visible autrefois a presque toutes les marees, il a perJu 
aujourdMuii les trois quarts de son etendue, par suite de I'ensa- 
blement des bancs. 

Unc vucet une coupe ideale du gisement quaternaire drcsscL-s 
par M. Romain, nous guidaient sur Templacement etTimportance 
du niveau gcologiquc, dans Icqucl un nombre considerable Je 
coups dc puing, d'insiruments, de racloirs, etc., ont cte reciiciilis 
el fabriqucs avcc le silex de la craie cenomanienne des falaise> de 
la lieve. 

Donner une description detaillee de chaque piece nous 
entrainerait trop loin ; notons simplement quelques rensei^ne- 
ments sur les pieces exposees. 

Xous avons remarque tout d'abord que ces instruments sont 
pluiot inass'fs et volumineux, ce qui n'exclut pas Telegance, les 
bords sont fortenient ondules, la taille est a grands eclats, genc- 
ralementst)ignee. Les coups de poingou baches preseiitent dive, ses 
formes ; ils sont lanceoles, oblongs, en forme de poignard ; a 
sonimet arrondi, ovale, en pointe et epointes. 

Les faces sont tantotbi-convexeSjtantotconvexesetquelquefois 
plates. 



ARCHtoLOGIE ET ANTHROPOLOGIE PRfeHISTORIQ.UES I49 

Ces instruments ont un talon situ6 i la base, au milieu du 
bord droit ou gauche; beaucoup n*ont pas dc talon, ils sont 
arrondis a I'extrcmitd infericurc. 

Nous avons egalcment rcmarqui, d'6normes grattoirs ct 
racloirs, dc gros ct grands eclats, des lames et certaines pieces 
indeterminies. 

Lii dimension des coups dc poingou baches, varie beaucoup ; 
a cote de pieces mesurant o'"234 dc longueur eto"i 54 de largeur, 
nous en avons vu qui mesuraient a peine 0^083 de longueur et 
o"056 de largeur. Neanmoins, la moyenne des instruments est 
d'envirjn 0^15 5 i o"'o68. Quand au poids de cessilex, il est fort 
curieux, on constate en r^alite des coups de poing de 100 gr. et 
a cote, d*autrcs qui nc pescnt pas moins de 2 i 3 kilos. 

Les silex ne sont point cacholonnes, ils sont simplement 
lustres et ont conserve leur couleur primitive, la plupart sont 
noirs ou jaunes, quelquefois gris ; certains posstdent encore 
leur gangue, qui est toujours cenomanienne. 

Cette collection a ete des plus remarquees et faisait honneur 
aux etudes prdhistoriques de la Normandie. Nous regrettons que 
M. Dubus n'ait pas envoye aussi quelques-uns deses remarquables 
instruments paleolithiques des limons des plateaux du Havre et 
prouve ainsi la richesse de nos gisements paldolithiquesdes limons, 
puisque la Normandie est une des regions oil cet outillage a M 
le plus souvcnt et le mieux 6tudi6. 



^•Ai 



ff ■ 



BIBLIOGRAPHIE 

Par I. COiniL 



Gabhii-.l v:v Ahkikn oi* Mortillkt. — Le Prehistoriquc. Origiue 
et antiquite ik Fhomfne. (Bibliothcque des sciences coniem- 
poraines', 3'" edition, 1900. Paris, Schleicher frercs. 

Depiiis pliisieiirs annees MM. G. et A. de Mortillet preparaicnt 
la troisienie edition du Prehistoriquc^ dont la premiere remontc a 
1895 ; niais line ophtalmie avait retarde M. G. dc Mortillet et sa 
mort \ int en suspendre la publication. 

Son ills a tenu a apporter a roiuvre commune de nouvellcs 
niodilications et des documents nouveaux ; il en a fait le livre Ic 
plus coniplet que nous ayons actucllemcnt sur cette science si 
recente. 

Xous ne parlcrons pas de leur classification, si claire pour 
les debutants et qui a rendu tant de services aux savants pour 
s'entendre dans leurs descriptions. 

M. (j. de Mortillet, qui etait tres bienveillant, avait admi^ les 
nouvellcs divi^ions de Carmneen et de Cainpignien, qui cependant 
ne Uii paraissaient pas bien etablies et ce sont precisement ceux 
auxquels il aplanit les premieres difiicultes, qui aujourdMuii aita- 
qucnt ses theories pour les remplacer par d'autres qui sont 
de pures lantaisies archeoloi;iques basees sur des fouilles 
soniniaircs. 

Xous n'entreprendrons pasTanalyse de cet ouvra«T:e qui, nous 
en soninics assure, se trouve aujourd'hui entre les mains du toi:s 
les j^rehisioriens. 

Xmi.s rapjKllerons que plusieurs pai^es sont consacrees a -a 
Xorniandie ; au.s-^i nous tenc)ns .\ les reproduire. A la pa^e 506, 
nous iisons : <s Les coups de poin^ en si'ex continuent a etre 
aiMiiidants ^ n descendant la Seine. Xous en connaissoiis de viiiL^: 
comni.ines de 1 arrundi^ser.unt de>. Andelys (liure), grace s'..rtout 
ai.x .utives reclierches de L. (^outil. C^est lui qui a decrit le curicux 
el important <;isement de Saint Julien-de-la-Liegue (liurc), gise- 
ment qui se iait surtout remarquer par les petites dimensions de 
ses Cviups de poin:; ; il a sii^n.ile aussi un coup de poin.; triangu- 
laire des Andelvs el un de Gamaches. 



BIBLIOGRAPHIE 15 1 

En descendant encore la Seine, Ics carriercs de sables et 
graviers de Sotteville-lez-Rouen 'Seine-Inferieure.', nous ranienent 
aux grandes dimensions. Cochct et Thaurin ont signale de cette 
localite, des i86n, des coups de poing analogues h ceux dWbbe- 
ville et de Saint-Acheul. On a recueilli des pieces semblables dans 
les gravelieres de Saint-Aubin, pres Elbcuf. Dans Rouen m^me, 
on en a rencontre un, a 6 metres de profondeur, dans la rue 
Jeanne-d*Arc. Les environs de Rouen et tout le departement de la 
Seine-Inferieure contiennent aussi d\ibondants coups de poing 
dans les argiles a brique, beaucoup plus elcvees que les graviers 
du fond de la vallee, comme d Darnetal et a Saint-Leger du 
Bourg-Denis, gisements les premiers cites par Bucaille, qui y a 
fait d'amples recoltes. D'autres points ont ete depuis explores par 
R. Fortin, Gallois, Dcglatigny, etc. 

Les coups de poing en silexse rencontrent jusqu'au Havre, oil 
Romain a indique un riche gisement, actuellement recouvert par 
la mer, non loin du boulevard Maritime, pres de la batterie des 
Huguenots. D'autre part, Lennier et Dubus ont recueilli de beaux 
echantillons venant de la briqucterie de Frileuse d loo metres 
environ au-dessus de la mer. Les briqueteries de Bleville et de la 
Mare auv Clercs ont egalement fourni de nombreuses pieces ». 

Plus loin (page 570», nous lisons encore : « Les valltes de 
TEure ct de la Risle, ouvertcs dans la craie abondent en coups de 
poing en silex. On en a recueilli en grand nombre dans les allu- 
vions caillouteuses et plus encore dans les argiles d brique du 
quaternaire ancien. Beaucoup ont ete ramasses d la surfoce. Ce 
sent surtout Dore-Delenteet Coutil qui ont signale les 6chantillons 
dc la vallee de TEure et A. Montier, ceux de la vallt'c de la 
Risle. Un coup de poing triangulaire a ete trouve i Gauciel, 
pres d'Evreux. 

Plusieurs petites vallees des trois departements normands du 
Calvados, de TOrne et de la Manche debouchent directement 
dans la mer. Mais elles sont bien moins riches en coups de poing 
que les diverscs parties du bassin de la Seine. Malgre la puissante 
impulsion donnee par la Societe normande d'Etudes prehisto- 
riques, depuis 1863, les departements du Calvados ct de I'Orne 
n'ont fourni des coups dc poing que dans dix communes et la 
Wanche seulemcnt dans trois. Lc gisement le plus interessant est 
cclui d'Olendon, dans Tarrondissement de Falaise, si bien etudi6 
par C. Costard ». 



--j^.v ..- 



*' .».' 




152 SOCIETH NORMAXDE d'^TUDES PREHISTORiaUES 

A la pai^'c 600 nous rclcvons encore des notes prdviscs sur la 
Xormandic : ^< Lcs carricres ouvcrtcs dans le limon des plateaux 
ct des vcrsants de Li vallec dc la Seine, pour la fabrication des 
briques, donnent presque toutes des silex acheuleenb et plus 
souvent encore des instruments mousteriens : dis.]ues, pointes ct 
racloirs. 

On n'a jamais trouve dans la terre i briques Ic veritable 
chelleen, mais elle renterme toutes les industries intcrmediaires 
entre le chelleen et le mousterien. 

La oil on a fait attention aux niveaux, on a constate la super- 
position d\ui moins deux industries. Cliedeville, a Saint-Pierre- 
les-Elbeuf (Seine-Inferieure), et Perrier du Carnc, a RoUeboise 
(Seine-et-Oise», out signale la superposition du mousterien sur 
Tacheuleen : un lit superieur de caillouiis contenant des pointes 
et des racloirs mousteriens, avec des coups de poing finement 
lailles et un lit inferieur avec des coups de poing plus grossiere- 
rement taconnes et des grands eclats non retouches. A. Dubus a 
meme reconnu a la briqueterie de Frileuse (Seinc-Infcrieure , 
Texistence, a des niveaux differents, de trois petits lits de caillouiis, 
qui se retrouveiit aussi dans d'autres briqueteries situees a flanc 
de coteau. 

Dans la Seine-Inferieure, outre les pieces isolees, on peut citer 
un certain nombredetrisementsassez riches en instruments mous- 
tcriLnN. Dubjs, Babeau, Roniain, etc., en ont recueilli de fort 
beaux a iTileuse, Hleville et la Mare aux Clercs, dans les environs 
du Havre. II tn a egalement ete recolte dans Tarrondissement de 
Roulm : a Blo^seville-Bonsecours, a Boisguillaume, aux Essarts, 
a Xotre-Dame de I-ranqueville, a la Brtttque, etc., par Bucaille, 
Bcnner, de Vesly, R. Fortin, Gallois, Lancelevee, Lemarchand 
et autres chercheurs. 

Ambroise Milet a decouverta Saint-Pierre-d'Epinay un atelier 
mousterien et Levezier a ciialement trouve du mousterien dans 
rarrondi.ssement de DiepjK^ a Lamcrville. Entin, L. Quenouille 
poshede de Critot, arrondissement de Neufchatel, dc trcs jolis 
instruments dc plus petites dimensions et de travail plus dclicat, 
appartenant a une industrie mousterienne plus avancec ». 

EiiHn 'page 606) : ^< La Normandie etant une region riche en 
silex naturels est egalement liche en silex tailles. Les types mous- 
teriens y ont ete rencontres sur divers points, mais generalement 
meles a des pieces d'epoques diverscs. On les distingue habituel- 



BIBLIOGRAPHIE 1)3 

Icment dcs silcx plus recents par iinc patinc beaucoup plus 
acccntuee, raltcration des surfaces itant bicn plus profonde. 

Nous citcrons particulicremcnt, pour TEurc, parmi Ics gisc- 
mcnts qui ont fourni des formes mousteriennes : les briqucterics 
de Saint-Ouen-du-Tilleul 'arrondissemcni de Pont-Audemer) et 
des environs d'Evrcux, explorces par Montier ; la briqueteric dc 
Radepont, qui a donnc a Lancelevce, des pieces en silex et en 
quartzite gris fonce ; la ballastiere d'Amecourt (arrondissement 
des Andelys) sur la rivedroite de TEptc, signal6e par de Vesly et 
enfin, celle de la briquetcrie de TEcolc militaire des Andelys, qui 
a fourni des quantites de lames, quelques tres grandes pointes 
triangulaircsrctoucheeset seulement deux pieces plates retouch^es 
sur les deux faces, avec quelques enormes nucleus, d'oii onr ete 
detachees ces lames : une faune variee accompagnait ces instru- 
ments recueillis depuis plus de dix ans par L. Coutil. 

La Bretagne est Tinverse de la Normandie ; le silex naturel y 
fait delaut. Aussi les stations y sont beaucoup plus rares etant 
d'un aspect tout particulier ». 

La lecture de ces quelques extraits niontre qu'Adrien dc 
Moriillet a analvsj avec soin nos bulletins et examini nos collec- 
tions, c'est la meilleure demonstration que nous puissions offrir 
de la grande sincirite scientifique de ce travail, qui repr^sente 
le travail Ic plus important et le plus complet que nous poss6- 
dions ; sa place est indiquee dans toutes les bibliothtques des 
prehistoriens et devrait se trouver aussi dans les bibliothiques 
scolaires. 

Nous attendons tous, avec impatience, le volume qui traitera 
du neolithique et du bronze ; mais on comprend aisiment que 
des etudes de ce genre ne peuvent 6tre publiSes simultaniment, 
bicn que I'auteur y travaille depuis plus de vingt ans. 

A. Thihullex. — Les pierres figures a retouches intentiomulles i 
ripoquedu creusetfient des valines, 

Notre collegue vient de nous offrir, un nouveau travail sur 
un sujet trait^ jadis par Boucher de Perthes, mais qui depuis avait 
tit presque d^laisse. 

Jusqu'ici, nous avions et6 plutot un adversaire des thdories 
de M. ThieuUen, mais nous devons reconnaitre la parfaite sinciriti 
de ses recherches. 






154 SOClfeTK NORMANDE d'^TUDES PRfeHISTORiaUES 

Notre colliguc est un patient chercheur ; il vcut sortir «ies 
sentiers baitus et comme Boucher de Perthes qui a cu, lui aiissi, 
des luttes a soutenir contre la routine, il depense une grange 
energie et beaucoup de talent pour fliire triompher sa cause. 

L'originalite de ses theories nous surprend, maisnous croyons 
qu*il est impossible deles nier, comme font tait trop aisemcnt 
des prehistoriens eminents ; car de nos jours encore, en Xou- 
velle-Giledonie, les Ouebias out des pierres fetiches qu'ils choi- 
sissent parmi cellcs qui affectent naturellement la forme des 
animaux ou oflVent un sens symbolique. 

Parmi les silex neolithiques, il existe incontestablement des 
silhouettes nombreuses danimaux, car on ne peut s'expliqiicr 
leurs contours sinueux et leurs bords abrupts, comme instru- 
ments tranchants. 

iMais tandis que M. Perot et quelques autres prehistoriens, 
croient voir des silhouettes humaines ou animates, parmi certains 
grattoirs ou racloirs, M. Thieullen cherche les pierres figures 
dans les alluvions caillouteuses de nos vallees : ses silex ont gene- 
ralement conserve lour gangue ; quelques retouches sommaires 
precisent leurs contours. 

Doit-on aflirmer que ce sont des retouches intentionnelles ? 
toute la question est la. 

Nous reconnaissons la valeur de ces recherches personnelles, 
qui ont provoque en Belgique les observations de M. Rutot et 
d'autres geologucs beiges sur le meme sujei. 

M. L\\HP.i: GoDKT. — Lit stalion iieolilhiqiie de Ceton ct son mohi/ier. 

Un des derniers numeros de la Revue normande ct per- 
cheronne a publie une notice consacree a la station neolithique de 
Ceton iOrnc' ^", debutant p:ir la phrase suivante : «L*art que Ton 
est convcnu d'appeler prehistonquc, bien qu'il appartienne tout 
entier aux tem|\s historiques est peu etudie dans rOrne...» 

Cette phrase nous rappelle la notice consacree par M. Tabbe 
llaniard au giscnient qnaternaire du Mont-Dol, ou parlant des 
debris osscux appartenant a environ Too elephants etudics par 
M. Siraudot, Tauteur pretend que ces elephants quaternaires sont 
ceux que Cesar a designes uans ses Comtuenlaircs et plus loin, 



(i) M. r.ibbvi Godot. — LaI Station mvlithiijut' de G'/o« cf son mobilier, [\L\i. Jc la 
Rci'uc normande et percberontu — n" 5, scpiembrc ct octobre 1899, p. 294 i, 3o>. 



BIBLIOGRAPHIE I55 

parlant du grand menhir du Champ-Dolent, d Del, il ajoute que 
c'est une stele relative i un combat du moyen-age. 

II est impossible de ne pas voir le parti pris avec lequel 
sent ecrits ces travaux. Du reste, d'autres pretrcs pretendent 
trouver dans la Genese Texplication de toutes les decouvertes 
pal^ontologiques. L'archede Noe ayant sauvedu deluge uncouple 
de tous les animaux, cet 6venement appartenant a Thistoire, il 
doit etre dati (0. M. de Royaumont a fix6 la date du deluge en 
1656 ou en 3344 (av. J.-C), tandis que THistoire Sainte dc 
Til. Bennrd, admise dans nos ^coles chretiennes, fixe cette date, 
en 3308 ; il est done permis de se dcmander si chaque historien 
peut ainsi varier une date aussi importante. 

Mais puisque Noe passe pour avoir conserve un couple 
de tous les animaux, comment se fait-il que nous n'ayons 
plus dans nos regions ceite race d'^lephants de 6 metres de 
hauteur retrouvee k Durfort, en entier, et par fragments dans 
de nombreuses localites ou encore des lions, tigres, hy^nes, ours, 
hippopotames, rhinoceros, dont les especes ont disparu de la 
terre, et qui etaient contemporaines d'une civilisation des plus 
primitives representee par des amies de pierre taillee. Si, 
comme le pretend M. Tabbe Haniard, ces animaux vivaient en 
Gaule, sous Cesar, que viennent faire ces arnics tres primitives 
en silex qui sont associ^es i leurs debris osseux ; ce sont des 
nrnies en fer et des riches parures romaines qui devraient les 
accompagner, si ces animaux etaient reellement contemporains 
de Cesar. 

En Armenie et en Babylonie, on a retrouve les vestiges d'un 
art des plus florissants : la sculpture, la gravure sur pierres fines, 
I'emaillerie y etaient en honneur, 3,000 ans avant J.-C. 

Dans les couches archeologiques contemporaines de cette 
periode, on ne retrouve aucun vestige de deluge, ni d'armes 
grossieres en silex : la date de 3344, comme celle de 3308 est 
done absolumont inexacte. 

M. FabbeGodet s*est abstenu de taire de la chronologic pour 
les temps qtiil pretend historiques, et il a ete bien avise ; mais il a 
ete fort temeraire, lorsqu^il a divise les silex de la station neoli- 



(1) IJi^ioire du I'kux rt du Xoiivctiu Tcsstanient, par Jc Uoy.iuinotil, pricur dc Som- 
brcval. chez Pierre Aiibouyn, libr.iirc dc S. M. catlioliquc, Philppn: V, cic, 1702. 
^4brrge de Cbronologie sainte , p. $35. 



>^.. .■ . ''. j—M...' 



156 SOCIETi NORMANDE d'eTUDES PRfeHISTORiaUES 

thique dc Ccton en mobilier civile tnobilier guerrier et mobilier 
rcli^ieux ce hont dcs hypotheses que ricn ne justifie. 

Dans Ic chapitrc consacrc aux Objets de Vage du bron:^c ; trois 
pieces sans caraciero, sont designees cnsuitecomnie ix^.m wcrovin- 
gicnnesi L'auteur nous reproche d'avoir appeledans noire Diction- 
naire pakthuohgique de rOrne, (p. 62), un de ces instruments une 
kichc a douille. Nous nous eiions base sur le dessin que nous 
avaitenvoye M. Godct, niais nous ignorions que cei instrument 
avait quatre trous a sa douille : nous Tavions decrit du reste 
eomme ciscauci non comme hache trouveeau Pas-Saint-Lhomer, 
parce que M. Godet avait indique lui-mOnie cette provenance. Si 
quelqu'un s'est trompe, c'est I'auteur, qui nous a fourni alors 
un dessin incomplet et une provenance inexacte. 

Ainsi que nous I'avons maintes fois repete, nous avons fait 
tout notre possible pour donner des renseignements complets 
et exacts ; nous n'avons pu controler tous les renseignements 
et par suite, il reste encore du travail pour ceux qui voudront 
developper nos travaux, les premiers qui aient ii& tenths pour la 
Normandie. 



NfiCROLOGIE 



M. IZAMBERT 

Nous avons eu ladouleiir de pcrdre, le 28 fcvrier 1901, notre 
archiviste, M. E. Izambert, qui fut un des seize fondaleurs de 
notre Soci6t6. 

Ses multiples occupations professionnelles ne lui permettaient 
pas souvent, i son grand regret, de poursuivre ses gofits pour la 
botanique et la geologic ; ce n'est qu'aux excursions de la Societc 
des sciences naturelles de Rouen ou aux notres, qu'il pouvait se 
livrer a ses chores 6tudes. 

Dans Texcursion que nous avons faite h Louviers, le 16 juin 
1895, nous avons pu voir sa belle collection d'orchidees, en 
flours, prcs de son imprimerie. 

Notre coUegue avait du reste publie un travail, lire i petit 
nombre et illustre des photographies, sur ces flcurs si ctranges et 
sur les fougeres. 

A la meme excursion g^ologique de la briqueterie du cime- 
ticre et de la cote Blanche, les geologucs purent fairc unc ample 
recolte de fossiles de la craie senonienne, grace aux nombreux 
excmplaires qu'il avait fait rccucillir par les carriers et les doubles 
exemplaires de sa collection qu'il nous offrit. 

Avec sa grande activite, il ne prenait aucun soin de sa same 
un pcu ebranlee, et il se confia a un mcdccin qui ne comprit pas 
sa maladie. A partir de ce moment, nous vimes ses forces decli- 
ner lentement ; il fit alors tout pour se prolonger et transmettre 
i ses chersenfants la maison a laquelle il avait consacretoutesses 
forces et sa sant6. 

Ses derniers moments furent remplis de tristessc pour Icssiens 
et pour lui-meme, car il vit la mort Tctreindre lentement. 

Notre coUegue ^tait aussi secretaire et fondateur de la Societe 
d'Etudes diverses de Louviers, a laquelle il avait donn^ une etude 
sur le Here d'Incarville, botaniste normand, ne :\ Rouen, au 
commencement du XVIII'-* siecle. 

Sa competence commerciale Tavait fait nommer membre de 
la Chambre de commerce d^Evreux ; ses confreres le reelurent 
meme quelques jours avant sa mort, sachant bien qu'il ne pour- 
rait plus sieger, mais voulant lui temoigner jusqu'au dernier 
jour leur estime. L. Coutil. 



COURS DU MUSEUM D'HISTOIRE XATURELLE 



CoLRS Di; i>.VLi-.o\T()i.c>GiE. — M. Albert GauJrv, profesuur, 
iiKnilirc Jc riiistitut, a commenci;' ce cours le mtrLrciii i; 
niar.s i^ot, ;i 3 hcurcs et demie, et I'a cuniinuf- le vcndredi 
ft Ic mcrcrcdi dt cliaqiie sctnainc ;'i la mcme lieuri;. 

Dans la premiere partie du cours, M. Albert Ca-.;Jry a 
parlti des applications de li theoric de revolution i Ij dtter- 
minntiun des terrains. Les Icijons ont hii: t'lJtes les mcr^rtdis, 
dans I'amplii theatre des nouvellcs jjalenes, place Wailiubcrt, 
ft les vcndrt'dis, dans la jjalcric dc paU'ontologic. 

Dans lasecotide partie ducourSjM.MarcellinBoule, docteur 
es-scieiices, prolesseiirinteriinairc,afait I'histoiredes aniniaiiTc 
quaternaires. Les leijons ont cu lieu les lundis, inercrcdis, 
vtnJredis, a 3 lieiires et demie. 
CouKS d'aniuroi'duxiu;. — M. E. T. Hamy, /iro/wwar, menibre 
de I'liisiitut, a commence ce cours, ic mardi 19 in.irs 1901, i 
3 lieures, dans i'ampliitheatre des nouvelles >;a1eries, rue de 
Billion, n" 2, el I'a conii[Uie les s;imedis et jeiidis siiivaii:s, j 
la ineme lieiire. 

I.e.s lei;oiis de cette amiee ont i'te coiis-icrec^ a I'etiidc Je 
de rAiitliropulOjiie de IWsie et de ses dependances. Le pro- 
I'e^seiir a insisie plus particulierenient sur I'etude de:i r.ictj 
de riixireme-Orieiit, Chine, Indo-Chiue, etc. 



CouKS \>v. MisiiKAi.OGii:. — M. A. \.i.c{o\\,prti}i-ss(iir , a comjiieii. 
ce cours le \endreJi 15 mars 190I) a 4 heiircs troi; 



t-', 



dansramphithe.itrede la jialeriede mineratoj^ie et racomiiun.- 
les inercredis et vendredis suivants, a la meiiie hciire. 

Le prot'esseDr a traiie ile la niineraloyie de Madagascir et 
lie l.i Ni)u\elle-Caledonie. Apres avoir expose dans se.s frauds 
traits la constituiiun miiieraiogique de ce^ deii\ coloiiLe>, 11 :i 
p.isse successivemeiit en revue les mineraux, de leurs roches 
eruptives, metamurpliiiiiies, -sedimentaires et cntin de kurs 
^ites iiietallilercs, en insistant surtoul sur ccux I'jui otit un 
iiiteret theorique ou une iitilite pratique. 

Des conferences, desilnees a developper quelqucs parties 
du cours, ont eu Heu au laboratoire de mineralogic, rue de 



COURS DU MUSfeUM I 59 

Buffon, 11° 6 1, les jeudis, :\ lo heures du matin, i partir du 
21 mars 1901. 

CouRS DE cfeoLOGiE. - M. Stanislas Meunier, professcur. — Le 
professeur a 6tudie les formations cruptivcs et les formations 
filonicnnes, il a resume les theories auxquclles ellesontdonne 
lieu. Ce cours a eu lieu les mardis et samcdis, :\ 5 heures, 
dans Tamphitheatre de la galcrie de geologie, pendant le 
semestre d'ete ; il a f te complete par des excursions geolo- 
giques annoncees par des affiches speciales. 

CoURS DESTINfes AUX VOYAGEURS NATURALISTES 

18 avril. — M. Hamy : LMiomme dans ses rapports zoologiques. 
2oavrii. — M. Verneau : LMiomme dans ses travaux et son 

Industrie. 
21 mai. — M. Stanislas Meunier : Notions geologiques. 
23 inai. — M. Lacroix : Notions mineralogiques. 
25 mai. — M. Martel : Spek^ologie. 
30 mai. — M. Boule : Paleontologie. 
13 juin. — M. J. Dybowski : Outillage et organisation d'un 

voyage. 



BIBLIOGRAPHIE DES ANN£ES 1898 et 189^ 



Lisif des <.iii-.TagfS deposes par M. Manlier h sa sortie rfc Jaiclim 
Je priiidence. It 2j jeirier 1^00. 



SOCnlTfiS CORRESPONDANTES 

Si.i;iilti} bcIi^L- Je yi-ologic dc Bru\c!!ts, lomc s, fjsii 11, 111, iv 

Lt i!Lniii.T. 
SociCti.- kliic do i^cologie Je Brusellcs, tome xi, fasc- i, li, m. 
SoLiCtc d'jrcliLologiL' dt la Maiiiihc, ij* er 16' vuIuiiil's. 
Kiviitii lit 1.1 SiKiL-iil' libre d 'Agriculture dc I'Eure, 1S97 ti 189S. I 
SociitO dts SciciK'cs ii^mirtfUisiJc Rouen, i"ct 2'scmcstrcs 1S97. 
BuIIliIii dc 1.1 Socictc po'yiii.niquc du MorHluii, 1895, 1890, 

1S97. 
Hulli-tin ill- 1.1 Sociiic n-iturcllc d'Autiin, 10' bulletin, 2* p.irtie, 

XI' bullctiit, r- pnrtic. 
Hiillctiii Jc 1.1 SiKictc .irclicoloyict uc dc I.1 Ch.ircntc, 1897. 
l^iillciiii iriiiictiicl dc la SiKictc dc Macon, 11- iS, 9, 10, 11, 12, 

H. M. 
dnijiiilN .irilKnlit^iquc dc It.uicc. Slmiilcs tcnucs en 1891. 
Midictiii dc 1.1 Siici.^tcd".itithro|io!oi;ic dcP.iri.s, 1897. t'asc, 5 ut 6. 

— — 1898,1". I..,, ictfi. 

— — 1899, tJSC. 3, ?. 

Rcvuc dc riiiTolc d'.intliropoloyic, dcpuls Ic [j fcvricr 1S9S, 
iii;uii]iic k' I" iiunicro, ij jiinvicr. — 1S99, complete. — 
i9<)(), t'.i>ciciilcs du t) Janvier ct ij tcvrier. 

(Somite dc^ trav.uix liiNtoriijiies. Bulletin dc .sei. publications ju 
;i dcvTcinbrc 1S97. 



- Iiivcnta; 



DONS 
c des doliii 



s dc la Scine-Inleri 



Rir M. Cmitil.- 

I.. Couiil. — Don ,1 la bibliotbeque de^i Andelys de's ttuvrcsde 

M. Hoiviii-Cliampciux, 189S, 
I.. Comil. — Notes pour servir a I'iiistoirc des Andelvs, 1S9S. 
I.. Coiitil. — Notice bioi-niphique surlc pcintrc Chaplin, 1893. 
H. Bernard. — Notice biograpliique sur M. Coutil pi:re, 1871. 



BIBLIOGRAPIIIE 1 6 1 

Par M. le general de la Noc. — Principes dc la fortification 

antique, 1898. 
Fouilles exccuteesdans trois enceintes fortifieesde I'Aisnc, 1890. 
Principes dc la fortification antique pour scrvir au classement 

des enceintes, 1890. 
Compte-rendu des fouilles exi*cutees dans la Somme, 1891. 
Compte-rendu d'unc exploration de quelques enceintes fortifi^es 

antiques, 1893. 
Les enceintes vitrifiees et les enceintes calcin6es, 1893. 

Par M. de Vesly. — L^gendes, superstitions etvieillescoutumes. 
— I** Les megalithes tournants, 1895. — iii* Le Buisson 
Saint- Sauveur a Boos, 1896. 

Par M. Fortin. — Dix notices sur la geologie normande. 

Par M. Piette. — Fouilles de Brassempouy en 1896. — 
Secondes fouilles de 1897. 

Par M. Fouju. — Excursion aux environs de Dreux. Conriptc- 
rendu, 1898. 

Par M. Adrien dc Mortillet. — Vases en pierre ollaire de 
Tepoque mcrovingienne. (Extrait du bulletin de la Soci6t6 
d'anthropologie de Paris). 

Gimpigny et le Campignien, (Ext. du bull. Soc. d'anthrop. de 
Paris). 

Par M. Chauvet. — Silex taiUis du Nil et de la Charente (com- 

paraison), 1899. 
Chauvet et E. Riviere. — Station quaternaire de la Micoque 

(Dordogne), 1898. 

Par M. Thieullen. — Les v^ritables instruments usuels de I'ige 

de la pierre, 1897. 
Lettre i M. Chauvet, pour faire suite aux veritables instruments 

de Tage de la pierre, 1898. 
S. Meunier. — Lettre de M. Stanislas Meunier sur les theories 

de M. Thieullen. 
Silex anticlassiques prcsentes i la SociȤt6 normande d'Etudes 

pr^historiqucs. 



^OCIF.TE NORMAVDE D'tlVDES PaEH!STORIQ.CES 



BIBLIOGRAPHIE DE L'AXXEE 1901 

Ol'VRAGK'; htMI-i I'AR M, COl^TIL tT OFFERTS PAR LES ALTRO 



C. Fi^L'QVLT. — Cirii.' .iijrononiiqiJi: Ji." ''.irronJi^sciiien; Je 
BcriLiy, notice cxpIicjtivL', t.iblcm rctjpimb-.il Jts .iiulrtc* 
Jl'^ uTfL's, Jcscripiion soniiii.iire Jl- <:[i.iquc cintnn, dcscripuon 
i;L-o!oi;iijin.' Jc irli.iqui: i;o!iimune, 6 drti-s, — Brionnt, 
Ameloi, 1 9011. 

A. DtBfs, — N'oce sur Jes ihouIls tie luchenes di: broiwe 
rtciieiilis par M, Toutain-M.ii:evillc a Gonlrcvilk'-rOrcliec, 
pri:s Hartlcur, Lc Havre, 1900. — Rxt. du bul. Soc, nor- 
m.jEnif d'Etudcs pnihistoriques, 1900 ci public egalemcnt 
dans !c bul. Soc. iiorniande dc geologic, Le H-ivri;, 1900. 

M. Capitas. — I-a science prehiMorique. — Ext. Revue de 
lEcole d anihropoloi-ie, 1S99. 

A. »i. .MoRTiii.i.T. — Catalogue de I'exposition do h Socie:e 
d'aiitliropologie de Paris (Exposition univtrselle de 1900), 
4I p. — Em. des bul. ct mem. de la Societe d'.imliropologie 
de Paris, 

'riiiEli.i.E>.-. — Les pierrcs figures a retouches intcmionnclles it 
I'epoqiie dii creusenientdes vallees.(Congresd'antliropologie 
et d'archeologie prehisiuriquo de 1900). 

— Deuxienie etude sur Ics pierres figures il retouclics ititention- 
nelles a I'epi>quc dit creusement des vallecs quaternaircs. 
Paris, Larousse, 1901, 2<S p., tig. Seance des 21 tevrier et 
7 mars 1901 de la Societe dantliropologie de Pari,<!. 

A, Voisix. — Iiiventaire des dccouvertes arclieolugiques du 

departenient dc la Manclic, Cherbourg, Lc M.iout, 1901, 

19S p. 
A. IUtht. — Sur des silex pliocenes trouves en Birmanie, 

Bru.xelles, i!S9.S, 2 p. — Ext. bul. Soc. anthropologic dc 

IJruxetles, iSyj-iH^X, t, xvi. 

— Materially pour letuJe du quaternairc et des industries 
paleolithiques de Bruxelles, 1900, 12 p. — Ext. bul. Soc. 
beige de geologic, T. xiv, 1900, 



BIBLIOGRAPHIE 1 63 

A. RuTOT. — Sur Taire de dispersion actuellement connue dcs 
pcuplades paleolithiques en Belgique, Bruxelles, 1900, 11 p. 
— Ext. bul. Soc. d'anthropologie de Bruxelles, t. xix, 
1900-1901. 

— Sur riiomme prcquaternairc. Bruxelles, 1901, 18 p. — 
Ext. Soc. anthropologic de Bruxelles, t. xix, 1900-1901. 

— Sur la formation des champs ou tapis de silex ayant fourni 
aux populations paleolithiques primitives la matiere pre- 
miere des in:»truments et outils constituant leurs industries. 
Bruxelles, 190 1, 48 p. — Ext. bul. Soc. beige de geologic de 
Bruxelles, t. xv, 1901. 

— Sur une preuve de Texistence de Thomme sur la crctc de 
TArtois avant la fin du plioctnc. 5 p., Bruxelles, 1901. — 
Ext. bul. Soc. beige de geologic dc Bruxelles, t. xv, 1901. 

— Nouvclles observations sur le Flandrien. — Ext. bul. Soc. 
beige dc geologic de Bruxelles, t. xi, 1897, 6 p. 



soci£t£s CORRESPONDANTES 

BELGiaUE 

Annales de la Sociite d'Archiologie dc Bruxelles. 

T. xii. livr. ni et iv. 

T. xni, livr. i, 11, m et iv. 

T. xiv, livr. 1, II, III et iv. 
Annales de la Soci6t6 d'Archeologie de Bruxelles, — Annuaires 

de 1898, 1899, 1900. 
Tome XIV, livr. i et 11, 1900. 
Annuaire 1901, t. xii. 
Bulletin de la Soci^ti beige de Geologic, de PaWontologie et 

d'Hydrologie (Bruxelles). 
2' Serie, t. i, ii« annee, t. xi, fiisc. iv, 1897. 
2« Serie, t. 11, 12* annte, T, xii, fasc. 11, 1898. 
2' S^ric, T. Ill, 13* ann^c, t. xiii, fasc. i etn. 1899. 
2* S6rie, T. IV, i4« annee, t. xiv, fasc. i, n, in, iv, 1900. 
2' Siric, T. V, 15* annee, t. xv, fasc. i. 



f -.. . 



'^^c1^ 







164 SOCIETE NORMAKDE o'tTUDES PR^HISTORiaUES 

Italie 

Bullettino di palethnologia italiana. 

S6rie in, t. iv, anno xxiv^ 1898, frontespizio n**' 4 i 6, 7 a 9, 
10 a 12. 

Sirie HI, T. V, anno xxv, 1899, frontespizio, n" i a 3, 4 i 6, 
7^9, 10 a 12. 

Serie ni, t. vi, anno xxvi, 1900, frontespizio, n"» 1^3,4^6, 
7 ;\ 9, 10 i 12. 

Serie ni, t. vi, anno xxvii, n°* i ^ 3. 

AUTRICHE 

D' Janko Janos. — Magyar typusok, Elso sorozat : A balaton 
mellekcrol. — Magyarische typen ersie serie : die umgebung 
des balaton zusammcngestellt von D' Johann Janko. 

France 

Revue dc TEcole d'Anthropologie de Paris, 10* ann^e, in. 

n"' de mars, avril, mai, juin, juillet, aout, septembre, octobre, 

novembre, decembre. 
Bulletins et memoires de la Soci6t6 d'Anthropologie de Paris, 

V sirie, T. 1, fiisc. i, 11, in, iv, de 1900. 
Bulletins de la Socicti d'Anthropologie dc Paris, t. x^ iv* 

s6rie, 1899, fasc. 6*. 
Bulletin de la Society des Amis des Sciences naturelles de 

Roucn^ I" ct 2*-' sem. 1898, i" et 2* sem. 1899. 
Bulletin trimestriel dc la Soci6te d'Histoire naturelle de Macon, 

n'' 15 dc 1899 ^^ ^^'s n"* 16 et 17, 1900. < Specimens). 
Bulletin et mcnioircs de la Soci6t6 Archeologique de la Cha- 

rente, anncc 1899, 6' s<ir., t. ix. 
Notices, memoires et documents publics par la Soci^ti d' Agri- 
culture, d'Archeologic et d'Histoire naturelle du departemcnt 

de la Manchc, 17* vol. 1899, — i8* vol. 1900. 
Bulletin de la Socictc Polymatique du Morbihan, annfees 1898 

ct 1899. 
Bulletin de la Socicte Geologique de Normandic, t. xviii, 

annees 1896, 1897. — t. xix, ann^es 1898 et 1899. 
Congres des Sociites savantes. Discours prononces par M. 

Babclon, membre de Tlnstitut et M. Rambaud, ministre de 

rinstruction publique. 



ft 



SITUATION FINANCI£RE 

DE LA SOClfeTt NORMANDE d'^TUDES PRfeHISTORiaUES 



Recettes : 

En caisse le 31 mars 1900 Fr. 1.122 67 

Vente dc bulletins 16 10 

Cotisations encaissdes : 

Exercicc 1899- 1900 Fr* 10 

» 1900-1901 660 

» 1901-1902 60 730 »» 

Intirdts dc la Caisse d*epargnc (31 die. 1900). . . 27 20 

Fr. 1.89s 97 

Dipenses : 

"acture Izambcrt, imprimeur Fr. 480 60 

» Lecerf, » 267 20 

•mis de poste et de recouvrement 35 *^ 

Depenses diverscs 8 »>► 

ispcccs en caisse 1 1 1 78 

» a la Caisse d'tpargne 993 39 

Fr. 1.895 97 

Rouen, le 31 mars 1901. 

Le Tresorier, 

Louis Deglatigny. 

Vu : Lt President, 
L. COUTIL. 

Nous rappelons aux mcmbres de la Sociite que pour simplifier 
a comptabilitd et la redaction des proces-verbaux, on a d6cid6 Jt 
'unanimite, i la seance tenue a Rouen, en 1900, et rappel6 i 
ellede Pacy, en 1901, qu'a Tavenir Texercice financier commen- 
lerait chaque ann^e le i" Janvier, au lieu du i" avril, comme 
:ela avait lieu pr^c^demment. 



LISTE DES MEMBRES DE LA SOCI£t£ 



MEMBRES D HONNEUR 

MM. Cartailhac, ridacteur de la Revue V Anthropologies corres- 
pondant de TAcad^mie des Inscriptions et Bcllcs- 
Lcttrcs, 5, rue de la Chaine, Toulouse. 

Gaudry, mcmbre de I'lnsiitut, professeurde Paliontologie 
au Museum, 7 biSy rue des Saints-P^res, Paris. 

Hamy, membre de Tlnstitut, professeur d' Anthropologic 
au Museum, directeur du Muste d'Ethnographie du 
Trocaddro, 40, rue de Lubeck, Paris. 

bureau 
MM. CouTiL, President ; 

MONTIER, ) ... ri / • J 

^, > Vice-Presidents ; 

Feray, ) 

FoRTiN, Secretaire ; 

D' OuRSEL, Secretaire-Adjoint et Archiviste ; 

Deglatigny, Tr6sorier. 

CONSEIL d' administration 



MM. Chedeville ; 
Morel ; 



MM. Fortin ; 
Bigot. 



COMITE DE PUBLICITY 
MM. CoUTlL, MONTIER, FORTIN, ChEDEVILLE, RoMAIK. 

MEMBRES 

MM. d'Acy, 40, boulevard Malesherbes, Paris. 

Ang^rard, notaire, President dc la Soci^ti d'Etudes divcrses 

rue du Quai, Louviers. 
d'Ault du Mesnil, conservateur du Musee Boucher de 

Perthes, i Abbeville, 228, Faubourg Saint-Honorc, 

Paris. 
Bachelay, E., agriculteura Bremontier-Merval, par Gour- 

nay-en-Bray (Seine-Inferieure). 
Benner, C., conseiller d'arrondisscment, rue de Blainville, 

5, et rue Pouchet, 18, Rouen. 
Bigot, professeur de giologie a la Facult6 de Caen. 






1 68 SOCltTE NORMANDE D'tlUDES PRiHISTORIdCES 

MM. BouLH, M.^ assistant de paltontologie au Museum, 57, rue 

Cuvier, Paris. 
BouRY iComte de), conseiller g^niral, chateau d'Anifre- 

ville-la-Campagne (Eure), et rue Marbeuf, i Paris. 
Brasseur, conducteur des ponts et chaussies h Goumay- 

en-Bray. 
Brunon (D'), directcurde TEcole de mfdecine, i, rue de 

I'Hopital, Rouen. 
Cahaingt, professeur au lycee, 117, rue de Monti villiers, 

Lc Havre. 
Cahek, 36, rue du Grand-Croissant, Le Havre. 
Carrey, D., Saini-Paul-sur-Risle (Eure). 
Cuassant, conservateur de Musie, Evreux. 
CiiAUVET, notaire. President de la Societe Archeologique et 

Historique de la Charente, Ruffec (Charente). 
Chedeville, inspecteur des lignes de TEure, Gisors. 
Collin, E., correspondant de TEcole d' Anthropologic, 33, 

rue des Petits-Champs, Paris. 
Costard, artiste peintre, Verson (Calvados). 
CouTiL, mcmbrc du Comiti des travaux historiques et de 

la Commission des monuments migalithiques, Les 

Andclys (Eure). 
Damikns, 32, rue Vilaine, Evreux. 
Dhchervois H., conseiller d'arrondissement, Conches. 
Deglatigny, rue Blaise-Pascal, 11, Rouen., 
Delcroix, v., entrepreneur de travaux publics, Pont- 

TEvcque. 
Deschamps, instituteur, Conde-sur-Risle. 
Deslandres, E., Vcrneuil (Eure). 
Desloges Armand, publiciste, Rugles (Eure). 
DoBiciNY, Les Andelys (Eure). 
DoLLius, President de la Soci6t6 giologiquede France, 45, 

rue Chabrol, Paris. 
DouviLLE, i Salverte, presle Gros-Theil. 
DuBUs, econome de I'Hospice, rue Gustave-Flaubert, Le 

Havre. 
DucLOS, instituteur, Campigny (Eure). 
Ff:rav, conseiller general et maire d'Evreux. 
F(^KTiN, R., ancien President de la Societi des Amis des 

Sciences naturelles de Rouen, 24, rue du Pr6, Rouen. 



LISTE DES MEMBRES 1 69 

MM. FouauE, instituteur, Neaufles, par Gisors (Eure). 

FoucHER, fabricant d'orgues, 17-19, ruede la V6ga, Paris. 

Fouju G., membre de la Sociili d' Anthropologic, Vice- 
Prfeident de la Soci6t6 des Excursions scientifiques, 
correspondant du Comit6 des monuments migalithiques, 
33, rue de Rivoli, Paris. 

FouauET, C, D6put6, 161, boulevard Haussmann, Paris, 
et chdteau du Chamblac (Eure). 

Gadeau de Kerville, H., homme de sciences, 7, rue 
Dupont, Rouen. 

Gallerand, instituteur, le Plessis-Sainte- Opportune (Eure). 

Giraux, L., secretaire de la Socifite des Excursions scienti- 
fiques, 22, rue Saint-Blaise, Paris. 

GossART, architecte departemental, Evreux. 

GossELix, 20, route du Havre, a Bolbec. 

GoujON, Notre-Dame-du-Vaudreuil (Eure). 

Gratry (I'abbe), cur6 de Mac6, prfe S6es. 

GuEVEL, pharmacien, Houdan (Seine-et-Oise). 

HoMMEY (D*), mddecin dc IHopital, Sies. 

IsAMBART (D*^), deput6, 4, rue Brochant, Paris, et ^ Pacy- 
sur-Eure. 

IzAMBERT, Archiviste de la Societ6 des Amis des Sciences 
naturelles de Rouen, imprimeur, Louviers (Eure). 

LAixi, instituteur a Pont-Audemer (Eure). 

Launay, Saint-Aquilin-de-Pacy (Eure). 

Le Breton, G., conservateur des Musses d'Antiquitfe, dc 
ceramique et dc peinturc, rue Thiers, 25 B, Rouen. 

Lecceur, manufacturier i\ Evreux. 

LECoa (D0> chanoine honoraire, Guiseniers (Eure). 

Lehardi, Rots, par Bretteville-Norrey (Calvados). 

Le Marchand (Augustin), ing^nicur-constructeur, Ics 
Chartreux, Petit-Quevilly, prcs Rouen. 

Lennier, conservateur du Museum d'histoire naturelle du 
Havre et President de la Sociite giologiquc de Norman- 
die, Le Havre. 

IjBRENARD-LAVALLfeE, jugc au Tribunal civil, Bernay. 

Leroux, banquier d Saint-Andre (Eure). 

Leroy, 88, rue Saint-Germain, Pont-Audemer. 

LoiSEL, A., architecte, rue du Fardeau, Rouen. 

Marcellik, geologue et chimiste, Gisors (Eure). 




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BULLETIN 

i)i; i.A 
SOCIETfi NORMANDE 

DETUDES PREHISTORIQUES 



•|i)Mi: i\. ANXi^i; ..!.,i 



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BULLETIN 



DE LA 



SOafiTI^. NORMANDE D'l-TUDES PR£HIST0RIQ.UES 



BULLETIN 



DE LA 



SOClfiTfi NORMANDE 



D'ETUDES PREHISTORIQUES 



^^^^^ 



TOME IX. — ANN£E 1901 



LOUVIERS 

IMPRIMERIE BUG. IZAMBERT, RUE DU MATREY 

1902 



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R£SUM6 DES SfiANCES 



Excursion de Pacy-sur-Eure, le Dimanche 28 Avril 1901 

La premiere excursion annuelle a eu lieu k Pacy-sur-Eure. 
Des Tarrivie, nous avons visits le bourg et la coquette iglise 
b^tie d'un seul jet au d^but du XIII^ si^cle et remarquable par la 
vari^t^ de ses chapiteaux. 

Apr& le dejeuner, servi i rh6tel du l/aw-d* Or, a eu lieu une 
courte stance i laquelle assistaient : MM. Coutil, president, 
Blin, Cahen, Chideville, Deschatres, Deslandres, M. et M"'Des- 
loges, M. et M"« Dulud, Ferray, Fouju, M. et M"* Giraux, 
MM. Graves, Langlass6, Normand, D' Oursel, Quenouille, 
Thierry, de Vasconcellos, directeur du musee d'Archtologie de 
Lisbonne, et Vidie. 

S*6taient excuses par lettre : MM. Douville, Fouquet, d6put6, 
Gallerand, Lecoeur, Montier, A. de Mortillet et Ternisien. 

M. Coutil, president, remercie les membres de la Soci^ti des 
Excursions scientifiques, en regrettant I'absence de M. A. de 
Mortillet, leur sympathique president, qui s'6tait excus6, et en 
priant les membres du Bureau de cette Soci6t6, MM. Blin, Fouju 
et Giraux, de lui transmettre les regrets unanimes de la Sociitd. 

II est tout d'abord proced6 k Telection d'un Secretaire. M. de 
Vesly ayant fait savoir qu'il lui 6tait impossible, pour des raisons 
de santi, de continuer ses fonctions de secretaire, le president se 
fait Tinterprete des soci6taires et exprime ses vifs regrets de cette 
decision irrevocable. 

M. R. Fortin est elu a T unanimity des membres presents pour 
le remplacer jusqu'au renouvellement du bureau, en 1902. 

M. Chedeville presente quelques objets, eclats, outils cntiers 
et fragments de poterie recueillis par lui, k la surface du sol, sur 
les plateaux de Giillouet et d'Orgeville ; il croit qu'il s'agit de 
fends de cabanes neoliihiques qu'il se propose d'explorer. II 
remet aux membres presents une notice extraite du Bulletin de la 
Societe des Sciences naturelles d'Elbeuf et intituiee : Giologic et 



6 SOCl^t NORMANDE d'^TUDES FRtHlSTORlQUES 

Paleonlologie des environsie Pacy-sur-Eure, renfermanl la descriptiim 
di nouveaux gisements fossili/c'res du Inusin de Paris, a laquclle soni 
joiiitus plusieiirs coupes tt etitin une cane au 80.000* sur laquelle 
sont indiqucs Ics points oil I'on doit s'.irriter. 

M, Couiil sij;iialc Ics dccouvertes rt-centcs, fjiies pir M. Gal- 
iLTJtid, aiix L-nviroiis dc Ik.-i iitii an t-le- Roger, dans Li valU-c, oti il 
a rocijcilli environ une qiiin^'.aine do couteaiix en silcx noir, deui 
muUus, iMio pointo de flecho ayant la forme d'un triangle tres 
allonge el tinement tailliie, mesurant 40 millimetres de longucut 
sur 27 de large; les ^irattoirs, si eoinmuns d'ordinaire, font 
detaut en ce point. — Egalement ^ la surface, il a recueilli une 
pointe du type dii Moustier ei une hache acheulecnne; ccs ins- 
truments se troiivaient melanges par suite des denudations du sol. 
Dans le voisinagc, it avait precedemment trouve d'autres pii:i:es 
paleiiltthiqucs egalement associecs ^ des instruments neolithiqu«. 

A une lieure nous partions en excursion. On distingue tout 
d'akird sur la liauieur, une butte dominant Saint-Aquilin, situfe 
a la pointe d'une sorte de cap; comme elle n'a pas £te louillie, 
on ne pent Hen dire de son origine ; loutefois clle pouviil 
ct)rrespiindre a celle de Mt'rey, miciix caractiris^e par sonvalium 
qui Tisole du pl.iieau. 

Devant le hameau de Fains, M. Coutil rappelle qu'il a cite 
dans ^on Iinriilaire des Mfgalilfhs di I'Eiire, d'apres MM. A. U 
I'revosi, de Futligny et Pellaton, la presence, au bord de lEurc, 
Je dtuv ineniiirs jumeaux en poudingue, d'environ 2''^0 it 
liauteiir. Dans une preniitrc visile, il n'a pu obtenir de rensei- 
gnenients sur ces pretendus menhirs. M. Chedeville, qui connait 
hii,-n la regiiin, aliirnie que cespierrcs nc lui ont jamais Ctesigna- 
lees et qu'il est necessaire de Ics rayer de la liste. 

I'.n .nrivant a Merey, nous gravissons un coteau, au sommet 
duquel exisie une butle Jeprimee au centre ct stparec du plateau 
par nn v.ilUim; qnelques t'ouilles peu profondes ont ite Uit« 
dans les talus formes ydv le rcjtt des terres; on y a revueilH 
quelqiies ossements lium.iins; ceu\ qu'on nous presente soni trop 
lr.ti;nieiUes pour pouvoir etre etudies utilemcnt. Les photographes 
repri)duisL-ni la fulaise er.iyeuse supportant la buttc au sommet de 
laquelle furent trouvi-sles ossements; les amateurs dc monuments 
reproduisent un vieux nianoir cntoure de fosses pleins d'eau et 
flanque dc tours. 

On remoiite en voiturc et h deux kilometres plus loiu, on 



R^SUM^ DES STANCES 7 

s'arrcte au chateau de Lorcy pour ^tudicr la Pierre friU; die a 
ete decrite par M. Coutil dans Ic Bulletin (t. iv, p. 41) ; c'est un 
gr&S'poudingue, miplat, bien orient^ nord-sud dans son grand 
axe et parallelement i la riviere; il mesure 3^20 de hauteur sur 
2"8o de largeur a sa base, et i mitre d*6paisseur. Cette pierre 
se trouve a 60 mitres de TEure et a environ 200 mttres du 
chiteau. 

Plus loin, d 2 kilometres, nous gravissons le coteau, ou, sous 
un bloc calcaire, furent trouves en 1856, treize squelettes ranges 
sur des pierres plates. 

M. Izarn a rendu compte de cette ddcouverte et sa notice a 
iit reproduite dans notre Bulletin (t. iv, p. 81 et 82), dans 
VInventaire des momwients migalithiques de VEure, A c6t6 de ces 
ossements, on trouva une trentaine de fragments de poterie 
appartenant d des vases en forme de tronc de cone ; trois petites 
baches en silex et diorite et des poignards remarquables par leur 
taille regulicre ; le seul qui ait etc conserve se trouve au mus6e 
d'Evreux; il est en silex brun noiratrc et mesure 25 centimetres 
de longueur. 

Continuant de suivre la rive gauche de I'Eure, i 1500 metres 
plus loin, nous observons au centre d'un vallon une butte ren- 
fermant de nombreux squelettes ; d'apres une legende ce serait 
une partie des soldats tucs d la bataille d'lvry ; cette butte sc 
trouve i la limite des communes dc Neuilly et de Garennes et 
sur cette derniere commune. 

Nous rcndons ensuite visite d la Mire Jeanne situie a 80 metres 
environ de la ligne du chemin de fer, prcs d'une Stable; c'est 
un bloc de gr6s, incline vers TEst, sa longueur est de i™7S, sa 
largeur \ la base de i"'65, le sommet offre un peu Taspect d*une 
tfite humaine, c'est ce qui lui a valu son nom. 

En revenant vers Bueil, M. Chideville nous montre des Emi- 
nences situ6es ii flanc de coteau ; il en a perfore une qui n'offrait 
rien de particulier et nous croyonsque Ics autres sont de formation 
naturelle. 

Enfin, en face de la gare et dans la cote, pr6s de la ferme de 
Chanu, nous voyons Templacement d'un cimetiere merovingicn 
qui doit 6tre assez vaste. Dans une tranchcc, une pierre attire 
notre attention ; en degageant la tcrre avec nos cannes, nous 
d<^couvrons un cercueil carri d' enfant, loxmh par la reunion de 
quatre blocs iquarris. 




■1 



8 SOCl^T^ NORMANDE d'^UDES Pr£hISTORIQ.UES 

Cette excursion a laissi un excellent souvenir parmi les 
membres de la Sociiti, qui se sont promis de revenir dans ces 
parages ; il y a, en eflfet, beaucoup de recherches k faire done 
pourrait profiter notre archtologie normande. 

L. COUTIL. 



Excursion a Laigle et a Rugles (Eure) 
Le Dimanxhe 30 Juix 1 90 1 

L'excursion de Rugles a eu lieu k la date fix^e aux reunions 
tenues ^ Rouen et k Pacy-sur-Eure, c'est-A-dire le 30 Juin. Les 
nombreux et violents orages qui sivirent dans la region i cette 
date en ont compromis le succte. 

La Soci^td etait reprisentte par M. Desloges, organisateur de 
Texcursion, par MM. Gallerand et Giraux, ainsi que par M. 
Normand, de Paris ; M"* et M"* Desloges, ainsi que M"' Giraux 
suivaient aussi Texcursion. 

S'itaicnt excuses : MM. Coutil, Deglatigny, Montier, Fouquct, 
depute, A. de Mortillet, Blin, Qhen, Douville et Lecceur. 

Aussitot aprcs Tarrivce i Laigle, on a gravi le coteau du 
Jarricr, dominant la commune de Saint-Sulpice-sur-Risle, oiise 
trouve Ic dolmen situ6 dans Tangle d'un bois de sapins, i 200 
metres d'un vieux manoir. La table en poudingue mesure 4 
metres dc longueur sur 2^45 de largeur et o"50 d'^paisseur; elle 
portc sur quatre supports, dont deux sont enfonc^s dans le sol, 
cc qui lui donnc une inclinaison prononc6e. Ce monument a txi 
fouill(^ en 1828 par Galeron qui trouva deux lits d'argile reposant 
s.ir un pavagc de silex plats sur lequel il y avait des debris de 
charbon, de vases et des 6bauches de baches brisies. 

De la on s'est rendu au menhir de la Chevrolifcre, h 3 kilometres 
de Teglisc dc Siiint-Sulpicc, h i kilometre de Laigle ; il est situ6 
sur le vallon oppose au dolmen, c'est un poudingue siliceux, un 
peu pointu, de 2™8o de hauteur, de i"5o fi 2 metres de largeur 
a la base et de o"6o au sommet. 

Ces deux m.onuments ont it6 dicrits et reproduits par M. 
Coutil dans son Dictionnaire paleiJmologique dc FOrne (Bulletin, 
T. Ill, page 75 et 76). 






R^UJft DE5 STANCES 9 

Le retour s'est efFectui par Rugles, et aprfe le d£)euner A 
rhdtel de PEtoile, on est alii visiter la nouvelle collection pr^his- 
torique de M. I'abbfi D^hais ; I'ancienne est, commc on le sait, 
au Mustie d'Evreux, qui I'a acquise au d^c^ de M. Perdrix ; eile 
est surtout riclie en instruments n^oliihiques recucillis h Manne- 
ville-sur-Risle, et en pointes de fleches qui furent observies pour 
la premii:re fois par lui dans cette region. 

Ensuite, on se rend chez M. Desloges pour ^tudier ses 
instruments pnleolithiques et n^olithiques. II pr^sente une mcule 
dormante recueillie par M. Potrier. Ses documents fort curieux 
sur I'industrie du fer dans la region, une nombreuse sfirie de bois 
destines jadis i imprimer les enveloppes des paqucts d*6pingles. 

La visice de I'^gHse avec sa chrpelle Renaissance et sa tour 
remarquable, classic comme monument historique, rctienncnt 
ies visitcurs. 

On se rend ensuite au dolmen de la Forge, i Ambenay, 
actucllement compost de deux tables : I'une de 3 metres sur i^jo, 
portant sur irois supports, et I'autre de 3'"20 sur i^io reposant 
sur un support et s'afiaissant vers le Nord sur le sol ; I'axc de la 
chambre est orient^ Nord-Sud. Ce dolmen classd comme monu' 
ment historique se trouve A la limite des communes de Rugles et 
d'Ambenay, mais c'est i tort qu'on I'a souvent class6 sur la 
commune de Rugles ; il est presquc au niveau de la Risle, dont 
il n'est eloigniqued'environ 30 metres (Bulletin, t. iv, p. 64-65, 
planche III). 

En remontant la riviere on arrive a Xeauflcs-sur-Kisle et 
dans la prairie on admire le beau menhir portant Ic nom de PUrre 
de Garganlua ou Pierre affilaloire de Garganlua; c'est un bloc de 
grfs mesurant ^"90 i 4 mi;tres de hauteur, sur j^'io dc larfjciir 
moyenne et o"8s d'^paisseur. Cette picrre est designee sur un 
titre de 1298 sous le nom de Lffnga petra <>> ; c'est un des plus 
beaux menhirs de la Normandie. 

Le retour s'est cffectue par la Xeuve-Lyre et on doii ref^rcttcr 
que des empichements nombreux aient prive les Mcmlvts dt la 
Socifett de cette tris int^ressante et fort pittoresqin- tycur-.ion 
qu'il sera, du reste, possible de reprcndrc une autre .iiin-'i; 



!t PUnihe : L. U-.Tit, /« 




10 SOCIETE NORMANDE D'feTUDES PREHISTORIQUES 



Reunion a Fecamp le 29 Septembre 1901 

Dcs Tarrivic a Fecamp, les Mcmbres de la Society, auxquels 
sc joi^ncnt quelqucs personnesde la villc, sc rendcnta rHoielde 
Villc pour la vis>ite des collections municipalcs. 

Parmi une grandc quantiic d'objets prcsentant un veritable 
inierct au point de vuc dc Thistoirc retrospective de Fecamp, mais 
n'ayant avec les etudes prehistoriques aucun rapport direct, je ne 
retiens que ce qui a trait a la prehistoire ct j'en donne ici un rapide 
aper«;u. 

Une tibule en forme de C et un stylet en argent, deux penJe- 
loques triangulaires dont la forme rappelle celle de I'epoque Ju 
bronze, deux tetes d'epingles (?) en or, des fils d'or avec un 
coulnnt egalement en or, trouves vers 1880 dans une sepulture 
decouverte dans la propriete appelee a Les Capucins » appartcnanl 
alors a M. Hmile Le Borgne. 

Une epee en bronze, du type de Ilallstad, des hachettes, un 
poignard ; un marteau de forme naviculaire, de provenance 
inconnuc, oll'ert par Madame veuve Paul Vasselin. 

Une hachette en bronze trouvee en 1863, aux Grandes-Ventes, 
dans la foret d'Kawy ; don de Tadministration forestiere. 

Une hachette cnsilex, trouvee A Montigny, hameaudcBailly- 
en-Riviere, canton d'Envermeu, donnee par M. Lt-ger. 

Une meule en poudinguc, provenant du Bec-de-Mortagne, 
curieuse a cause de la forme particuliere du trou. 

Un angon, un couteau et deux scramasaxes en fcr, une boucle 
en bronze, cinq petiis vases en terre, dont un de teinte blanche, 
et quatre de teinte noire, provenant d une sepulture merovingienne 
decouverte pres du chemin des Murs-Fontaine, dans la propricti 
de M. E. Delauney, lors de la construction du chemin de fcr du 
littoral. 

Tels sont les objets des epoqucs prehistorique et proto- 
historique que nous avons pu voir dans les vitrines du Musie, 
oil nous etions guides par le Conservateur, M. Dieterle. 

En sortant de I'Hotel de Ville, la Societe s'est rcnduc a Tita- 
blissement de la ^Benedictine^ ou elle a pu visiter, avec i'autorisation 
de MM. Legrand, les caves, les ateliers et le Mus(^e ou ceux-ci 
ont su reunir des collections interessantes. La composition de la 
liqueur que Ton fabrique dans cet etablissemeni serait due, si Ton 



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12 SOCl^Tfe NORMANDE d'^UDES PRiHTSTORiaUES 



Au sujet de cette communication, M. A. Montier dit qu'il ne 
partagc pas entierement la mani^re de voir de notre collogue sur 
la station de Saint-Ltonard ; il pense qu'il y a un melange, ar, 
avec Ic ncolithique on trou ve des pieces pal^olithiques, notammem 
moust6riennes. 

La mcme communication donne lieu, de la part de MM. 
Quenouille, Fouju, Montier et Coutil, k d'int^rcssantes observa- ^ 
tions sur la taille du silex. | 

M. RouxEL, de Cherbourg, a ensuite la parole pour la lecture 
d'un travail sur la Station prihistoriquedeBiville'Vastemlle (0. Cette 
lecture, portant sur un grand nombre d'observations, est accom- 
pagn^e do la presentation de nombreu:^ silex taill^s. 

M. Montier attire Tattention de ses collogues sur les caracteres 
sp^ciaux des silex de la station de Biville, qui sont tous tr6s petits. 
Le facics de ces silex les rapproche de ceux de TAfrique. 

M. L. Coutil communique une lettre de M. Gallerand^ 
empcclic d'assister ^ la r6union, dans laquelle celui-ci signale la 
dccouvcrte de deux eclats de silex ; Tun trouv^ d Bare (Eure), 
est donnc comme t'tant une pierre-figure. Le second eclat a 6ti 
trouvi i Grosley (Eurc), et porterait, d'apr^s M. Gallerand, des 
traces de retouches intcntionnelles pour figurer un ceil. La des- 
cription qui est foite de ces deux pieces laissesubsister des doutes 
sur leur attribution. Dans la meme locality, a etd recueillie une 
giode brisce en deux ; une protuberance, qui existe sur le cote, 
aurait servi dc poignce, et Tobjet aurait hit ainsi une coupe a 
boire. 

Au sujet des picrres-figures et des giodes, ou silex creux, 
Topinion dc plusieurs des mcmbres presents est que Ton ne saurait 
etre trop prudent en leur attribuant une destination ou un usage 
aux temps prchistoriques. 

M. L. Coutil resume ensuite deux chapitres d'une communi- 
cation qui avait d'te annoncie par M. Tabbi Gratry, de Maci, pres 
sees (Orne), mais qui n'a pas etc envoy^e. — Cette communi- 
cation a trait i la decouverte aux environs de Sees, de onze 
haches de bronze et d'une hache enorme trouvte dans la forfit 
d'Ecouves. 

M. le President donne ensuite la parole i M. le docteur 

(i) Cette note est public in exttmo dans le Balletin. 



-> --'' SlW 



r^um£ des stances t) 

Dufoar pour sa communication sur la prince de rhamme h 
Fkamp depuis Its temps prihistoriqnes jusquh la piriode proio- 
histarique (')• 

M. ie docteur L. Dufour s'excuse de ce que ne connaissant 
pas les limites dans lesquelles se renferment les communications 
&ites h la Soci^t^, il avait eu Tintention d'indiquer les difF4§rentes 
manifestations du passage, k peu pr&s ininterrompu, de Thomme 
k Fecamp, dans sa valine et ses environs les plus immMiats, depuis 
les temps les plus recul6s. Arch^ologue d'un jour et tort ignorant, 
dit-il avec une grande modestie^ il remercie M. le President de la 
bienveillance qu'il a eue de lui donner la parole et reclame de 
tous une grande indulgence. — Cette communication est accom- 
pagn^e de I'exposition sur le bureau d*un certain nombre d'objets 
fort intiressants, notamment d'objets en bronze : gouge polie 
pour Tusage, hachettes en bronze unies k anneau, hachettes k 
nervures saillantes, culot de fondeur et enfin un poignard en 
bronze. Cette dernifere pi^ce est unique en son genre^ k cause 
de son mode d'emmanchement, tout k fait different de ce que 
beaucoup d'entre nous ont pu voir dans les collections nor* 
mandes. 

M. Montier engage vivement M. Ie D** Dufour k continuerles 
recherches concernant la cachette du bois d'Yport. 

M. L. QUENOUU.LE pr^sente une nombreuse collection de 
silex tallies et polls comprenant des baches, des pointes de fleches, 
des ciseaux, des pierres-figures, etc., provenant de Saint-Saens, 
Fr6ville prte Daubeuf, Pitres, Romilly-sur-Andelle, Pont-Saint- 
Pierre, Radepont, Lisors, etc. (0. 

M. DuBUS expose de trSs beaux specimens d'outils et d'armes 
en silex appartenant aux ^poques pal^olithique et n^olithique et 
provenant de B16ville et de la Mare-aux-Clercs (0. 

M. GossELiN prisente un crine d'Inca, provenant de fouilles 
actuellement en cours an Pirou. Ce crine ofFre au D*^ Dufour 
Toccasion de faire d'intiressantes et instructives observations. 

M. L. Coutil communique une demande de M. Tabb^ Gu6ry, 
aumdnier du Lycte d'Evreux, tendant k obtenir des membres de 
la Soci^ti le don des pieces pr^historiques qu'ils pourraient avoir 
en double^ afin de former^ pour le Lycie, une collection d'ensei- 
gnement. 

(i) Cette note est publide in exUnso dans le Bnlletin. 



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14 SOClfeli NORMANDE D*feTUDES PRtHISTORiaUES 

Cette demande est prise en consideration par la Socifet6 parce- 
qu'elle est de nature k preparer, pour nos Etudes, des adeptes qui 
pourront continuer I'oeuvre que nous avons entreprise et M. le 
President la recommande d la g6n6rosit6 des soci^taires. 

M. R. Fortin annonce que notre coll^ue, M. G. Morel, Ta 
chargi d'informer la Soci6t6 qu'il sc propose de donner prochaine- 
ment la suite dc ses Etudes sur la preJjcnsion des silex. 

M. A. Montier, h I'occasion de T^rection d'un monument i 
la m6moire de Gabriel de Mortillet, fait appel aux souscriptions 
privies. 

M. L. Deglatigny annonce que le monument d'Aubergenville, 
pour le d^placement et la conservation duquel la Sociit£ a voti 
une subvention, a ti& transftri k Saint-Germain-en-Laye. Nous 
devons nous feliciter de Theureux risultat obtenu gr5ce aux 
d-marches et k la generosity de M. Deglatigny et h rinitiative de 
la Society. Des remerciements sont adress^s k notre collogue. 

Notre dcvou6 trtsorier, M. L. Deglatigny, donne lecture de 
la proposition suivante, relative h la fixation de I'^poque od 
commenccront dcsormais les exercices du bureau de la SociM : 



Proposition de hxation au premier Janvier 
DU commencement des exercices 

La Socii^ti normande d'Etudes prfehistoriques a 6t4 fond^ le 
26 mars 1893. 

L'articlc 10 des statu ts dit que les Membres du bureau sont 
soumis a la reflection tous les deux ans. 

Les prcniieres Elections ont eu lieu le 26 mars 1893, niais ce 
premier bureau n'a et6 soumis d la r661ection que le 16 juin 
189s, soit avec un retard de pris de trois mois sur la date rigle- 
mentaire. 

Les elections suivantes eurent lieu le 3 octobre 1897 (au lieu 
du 26 mars) c'est-d-dire avec plus de six mois de retard. 

Et enlin, les dcrnicres Elections n'onteu lieu quele 25 fevrier 
1900 (au lieu du 26 mars 1899), c'est-a-dire avec un retard de 
13 mois. 

Les difRrents bureaux sont done restfc en fonctions 26, 27 et 
28 mois, au lieu des deux annees pr^vues par les statuts et aucun 
de ces bureaux n'a &t€ elu k la m^me 6poque. 



r^sumA des stances 15 

Ce manque de regular! t£ dans les dates de renouvellement 
des bureaux pr^sente des inconvenients et est de nature k nuire 
au d^veloppement de notre Soci6t6. 

En admettant qu'd I'avenir les elections aient lieu de manicre 
k ce que les bureaux nouveaux puissent entrer en fonctions h 
I'anniversaire de la fondation de la Soci6t6, c'est-i-dire le 26 mars 
tous les deux ans, Tadoption de cette date laisserait encore subsistcr 
un inconvenient grave au point de vue financier. 

Depuis Torigine de notre Sociii6, les cotisations ont porti sur 
deux ann^es. 

La premiere cotisation encaiss^e s'appliquait k la p6riode 
comprise entre le 26 mars 1893 et le 2j mars 1894 I '* derni6re 
va du 26 mars 1900 au 25 mars 1901. 

II en risulte un peu de confusion dans les comptes et Tobliga- 
tion pour votre tr6sorier, d'entrer souvent dans de longues 
explications pour faire comprendre ^ ses collegues que la cotisation 
d'unc annte, 1901 par exemple, porte aussi sur les trois premiers 
mois de I'annte 1902. 

En revanche, nos bulletins ne publient que les proces-verbaux 
des stances comprises entre le i" Janvier et le 31 d^cembre de 
I'annte dont ils portent le mill&ime. 

Nous vous proposons, pour porter remede aux inconvenients 
que nous venons d'exposer, de decider qu'^ I'avenir le point de 
depart de nos exercices sera toujours le i" Janvier et que les 
elections pour le renouvellement du bureau auront lieu dans la 
derniere s6ance de I'ann^e. 

Comme mesure transitoire, nous conviendrionsquel'exercice 
financier de 1901 prendrait fin le 31 d^cembre 1901, au lieu 
d'etre prolonge jusqu'i fin mars 1902, et en outre, qu'une assem- 
blee ginerale serait convoquee le plus tot possible, soit vers la fin 
de I'annee 1901, soit dans les premiers jours de 1902, afin de 
proceder k I'eiection du bureau pour une periode de deux annees, 
mais que ce nouveau bureau, quelle que fut la date de son election^ 
cesserait ses fonctions le 31 decembre 1903. 

Le bureau appeie k lui succeder, serait eiu dans la derniere 
Assemblee de 1903, pour entrer en fonctions le i" Janvier 
suivanc. 

II nous a paru necessaire de vous faire cette proposition, afin 
d'apporter un peu plus de regularite dans le fonctionnement de 
notre Societe. Les raisons qui justifient cette fixation d'un point 



t6 SOCliri MORMANDE D'frTUOBS Fk£hiSTOIU(]VES 

non pr6cis£ par nos sututs sont trop ividents pour que nous les 
d^veloppions plus ionguement. 
Septembre 1901, 

1/ Trfiaritr. 

L. Deglatioty. 

Aprcs tlivcrscs observations, la proposition de M. L. DegU- 
tigny, misc aux voix, est adoptee i I'unaniraite par mains levies, 

II est en outre decide que la prochainc reunion aura lieu le 
1 J d^cembre prochain ei qu'elle seta tenue ^ Evreux. 

M. L. Coutil dunne ensuite lecture du coniptc-rendu que M. 
Marcellin Boule, assistant au Museum dc Paris, a public sur notre 
Sotiitt- dans I'Anlhropolagie, 1901, T. Xll, n"' 3 et 4, p. 439. II 
annonce ensuite que notre collogue, M. L. de Vesly a fait, dans 
Ij foret du Rouvray, des fomlies qui ont eu pour resultat la 
decouvcrie d'un petit fijnum analogue 1 celui qui a 6te trouv^, il 
V a quclques ann^cs, dans la propriit^ de M. Power, a Saint- 
Ouen-de-Thouberville. M. de Vesly a aussi retrouv^, au cours 
de ses touillcs, unc ^rande partic de I'ancienne voie romaine. 

Sont proposes pour fairepartiede la Society : M"" E. Izamhert, 
MM. Uicterle, conseiller d'arrondissement, conservateur du Mus6e 
de Fctamp, le docteur L. Dufour, Legros et Lhonore. Leur 
admission est prononeee stance tenante. 

Avant de lever l.i stance, M. le President adresse i M. le 
maire de Fecamp ses renierdeinents pour la bienvciUance qu'il 
nous a til'inoif^nil' en mettant i notre disposition une des salles de 
la niairie. 

Enfin, M. V. Qucsnt demande que la Sociit£ ^mette un voeu 
pour la conservation du Marbre dt Thorigny, qui est ckssi parmi 
les monuments historiques. 

La Societe s'associe au disir cxprim^ par notre colleguc, et M. 
Montier propose de signaler au Mus£e de Saint-Gerinain ['abandon 
dans lequel est laisse ce marbre, afin que le n^cessaire soit fait au 
plus t(k pour en assurer la conservation. 

L'ordre du jour ecant C-puise, la stance est le%'£e i 4 heures. 

U SttriUin, 

R. FORTIN. ' 



R^SUM^ DBS STANCES 1 7 



STANCE TENUE A EVREUX, LE 1 5 DfeCEMBRE I9OI 

La Stance est ouverte i 2 heures 1/2, dans une des salles de 
la Mairic, sous la prcsidence de M. L. Coutil. 

Sont presents : MM. L. Coutil, president, Damiens, L. Degla- 
tigny, tresorier, Desloges. Dobigny, Ferray, vice-pr6sident, 
R. Fortin, secretaire, Fouju, Fouquet, A. Le Marchand, G. Morel, 
D' Oursel, Plaisance, V°^ Quesni, Regnier, Rouxel et Vcdie. 

Sont excuses : MM. le Comte de Boury, Cahen, Ch^deville, 
Dubus, Lerenard-Lavall6e, A. Montier et G. Romain. 

Le compte-rendu de la reunion tenue d Fdcamp, le 29 Sep- 
tembre dernier, est lu et adopts. 

M. Desloges, qui n'a pii assister «\ la reunion de Fecamp, ou 
il a 6t6 donne lecture du compte rendu de la reunion de Rugles, 
demande qu'il soit fait mention de Toffre que lui avait faite 
M. Poirier, juge de paix; celui-ci avait, en effet, propose de 
montrer aux excursionnistes sa collection de prehistorique. 
Quoique les circonstances s'y soient oppostes, il est certain que 
les membres de la Soci6t6 auraient 6t6 heureux de voir cette 
collection. — M. Desloges ajoute que, d'ailleurs, M. Giraux a 
bien voulu prendre Tengagement de proposer a la Society des 
Excursions scientifiques, pour Tann^e prochaine, une nouvelle 
excursion d Rugles, et il pense que la Soci6t(i pourra s'entendre 
avec nos coUegues de Paris, pour refaire en commun cette 
excursion. 

Au sujet des votes par correspondance adress^s pour la reunion 
de ce jour, M. L. Deglatigny fait observer que ce mode de vota- 
tion n'est pr^vu par les statuts que pour le President ; il demande 
que Ton s'en tiennc h la lettre des statuts et qu'en consequence 
les votes, autres que ceux 6mis pour Tdectiondu president, soient 
annul^s. 

M. L. Coutil, president, qui a rtdigc Tordre du jour de la 
pr^sente stance et a fait adresser les bulletins de vote, repond 
qu'aux elections qui ont cu lieu a Saint-Saens, k Louviers et d 
Rouen, le vote par correspondance a 6t6 admis pour la totalite 
des membres du bureau ct demande que les bulletins dc vote 
re^usaujourd'hui soient valables, comme ils I'ontetepar le pass6. 

M. le D' Oursel dit que si les choses se sont pass^es ainsi que 



r 

%■ 



tS SOCltrt NORMANDE d'^TUDES Plt£lllSTORIQ.OBS 

le dit M. le President, il y aura lieu, en raison de I'absence de 
dispositions prf-vues aux statuts pour les Elections des membres 
du bureau, autrcs que !c President, i! y aura lieu, dis-jc, d'exami- 
ncr celte question etdclanicttrc i I'ordredu jourd'une procluine 
seance, mais il pensc que Ton doit, en la circonstance, suivre les 
prccWems errements. 

M, L. DcglaiiHiiy ajoute qu'ayant echange plusicurs lettres 
avec M. le President, au sujet Uu vote par correspondance, il a 
eu le regret de troiiver d;ins Tune de ces lettres im passage sur 
lequcl il est oblige de dcmander des explications en presence de 
ses collefjues. 

D'apri'S Ij lenre en question, des bulletins provenant dc votes 
anterieurs auraient perniis de constater certains a^issements pen 
corrects dans les elections du bureau. 

M. DejiUtif^ny proteste d'aburd contre Tirregulante comitiise 
en conscrvant des bulletins de vote et tient a declarer hautement 
qu'il n"a absohuncnt rien ;i se reprochcr ct que sa conduitc a 
tuu)ourb M correcte en toutes circonsiances. 11 insiste pour 
obtenir, de la part de I'auteur de I'allusion, une retractation 
formelle de I'allusion qu'il a cru dirigee conirc lui. 

I.es mcnibas presents sont d'avis que rirregnlarite commise 
par le President est tres regrettable et sont ires heureuK d'entendre 
celui-ci declarer que I'accusation conteiuic dans une phrase de 
M lettre ne vise nullenient M, Deylaiigny et que, dans la circons- 
tance, I'expression dont il s'est servi a depasse sa pensce. 

l.'assemblee constate I'erreur qui s'cst pruduiie Jans le mode 
de votation par correspondance, decide qu'i I'avenir on s'en 
tiendra a robservaiion stricte des statuts et est d'avis que, pour 
celte Uiis, les votes par correspondance seront aJniis lels quels. 

La seance est alors siispendue pendant quelques instants et 
est ensuite reprise pour proceder aux elections, 

I.e depouillenient des votes par correspondance et de cenx des 
membres presents Jonne le resultat suivant, le nonibre des votes 
exprimes etant de jd ; 

M. II. I'erray est elu president par 20 vols. 
M. A. Montier est elu vice-president par 22 voix. 
Pour I'electiun d'un deuxieme vice-president, au premier 
tour, M. I.. Coutil obtient 15 voix et M. G. Romain 11 voix. Au 
second tour, iM, L, Coutil est elu vice-president par 8 voix des 
membres presents, contre 7 a M, G. Romain. 



R^SUM^ DBS STANCES 1 9 

Sont ensuite nommfis : secretaire, M. R. Fortin, par 24 voix ; 
trfesorier, M. L. Deglatigny, par 25 voix; archiviste, M. le 
D»" Ourscl, par 19 voix. 

Sont en outre 6lus membres du conseil d'adniinistration, 
pour la partie renouvelable : MM. G. Romain et A. Desloges. 

M. Rouxel demande que le resultat des Sections soit commu- 
niqu6 a chacun des membres de la Sociit^. Cette proposition est 
adoptee et il est decide que ce renseignement sera joint h la lettre 
de convocation pour la premiere reunion de 1902. 

M. L. Coutil demande que Ton ajoute aussi Tindication des 
reunions pour le courant de Tannie prochaine. Cette proposition 
est igalenient adoptee et il est decide que les reunions auront 
lieu commc suit : 

La premiere i Saint- Germain-en-Laye ; 

La seconde ^ Rugles ; 

La iroisifeme i F6camp. 

Les dates en seront fixies ult^rieurement. 

M. G. Morel prisente une nombreuse s^rie d'outils en silex 
tailI6, adapt^s d un mode de prehension determine, et expose, 4 
ce sujet, de tr^s interessantes observations W. 

M. RouxEL presente une serie de silex taillfe niolithiques et 
paltolithiques provenant de la station de Saint- Vaast-la-Hougue, 
station qui a d6jd ^t^ signal^e, et accompagne cette exposition de 
ses observations. 

M. L. Coutil fait passer sous les yeux de ses colR'gues une 
hache en silex, polic, longue de 0^36, un type de hache ^ bouton 
provenant de Bretagnc, ainsi qu'une grande hache-marteau. 

M. le D*^ OuRSEL expose une hache en diorite, rcmarquable 
par deux saillies circulaires, en forme de bourrelet, niinagies sur 
la partie destin^e 4 Tcmmanchement. 

M. Desloges pr6sente une grande hache chell^enne, une autre 
hache chelltenne, de forme amygdaloide, un broyeur en diorite 
provenant de Lauray-le-Bocage (Seine-et-Marne), et un silex 
taille, provenant de Rugles, identiquc au coup-de-poing figur6 par 
G. de Mortillet dans ses Origines de la Nation fran^aise. 

M. le President communique une lettre de M. L. Quenouille 
r6clamant un de nos Bulletins^ en remplacement d'un Bulletin 



(i) Ce travail est public dans le present Bulletin. 



.-'1 



20 SOClferfe NORMANDE o'tTUDES PRfeHISTORiaUES 

dct^riort. L'assemblie decide dans quelles conditions il pourra 
6tre fait droit i cette demande. 

M. Ic President donne lecture de la proposition suivante, qui 
lui a etc adressee par notre colldgue, M. G. Romain, empeche 
d'assister i cette stance : 

Ilavrc, 13 D^cmbre 1901. 

Messieurs et chers CoUtgues, 

Vous avez dfi remarquer, a notre belle reunion de Fecamp, 
combien il 6tait regrettable d'avoir un ordre du jour si charge. 

Tout notre temps a iii pris par les communications diverses, 
et, certainement la tres int^ressante 6tude de notre colligue de 
Cherbourg, sur les petits silex taillds provenant des dunes, moritaii 
qu'on s'y arrfitit un peu plus longuement ; de plus, une excursion 
avait cte projetce h. deux pas de la ville, et une excursion a la 
recherche de silex taillcs plait i tout le monde ; c'est, du reste, le 
meillcur moyen de se former une opinion lorsqu'on est sur le 
terrain m^Jme ; mais elle n'a pu avoir lieu. 

Ccci dcmontrc que nous devrions rem^dier i cet accroissement 
de choses interessantes, qui montrent toute Tactiviti de notre 
Societ(^, par une reunion supplcmentaire. 

Nous ne nous voyons pas assez, c'est li le point faible; aussi, 
veuilicz mc pcrmettre, mes chers collcgues, de vous soumettre 
les quatre propositions suivantes, pour lesquelles, je m'empresse 
dc le dire, je n'y attache aucun amour-propre exageri. 

I** Sur la necessity de faire, tous les ans, une reunion supple- 
mentaire i la fin de Tannec, pour y discuter les interfits de la 
Societe, entendre toutcs les communications qui n'auraient pu 
6tre lues aux dirt6rcntes reunions de Tannte, et presenter toutes 
les pieces scicntifiques que le peu de temps de nos stances ne 
nous laisse pas le loisir d'examiner. — Cette reunion aurait lieu 
i Rouen, et on s*entcndrait avcc la Compagnie de I'Ouest pour 
obtenir le rctour gratuit. 

2° Pricr nos collcgucs qui auraient des travaux i presenter 
dans nos reunions ditcs dVwcursion, de les faire aussi courts que 
possible, lorsquils ne conccrnent pas la localiie oti la Societe se troirve 
reunie, afin de ne pas trop charger la seance — ce qui est gintra- 
lement le cas — et pcrmettre ainsi de faire uue excursion apres 



RESUME DBS SEANCES 21 

le dijeuner, ou de visiter sans trop se presser les musses ou col- 
lections particu litres. 

3** Ne jamais changer, en aucune fagon, le programme de la 
reunion, sauf bien entendu dans le cas de force majeure, afin 
d'6viter parfois des froisscments et une perte de temps. 

4° Fixer, h la fin de Tannee, les mois ou la Soci6t6 se r6unira 
pour tenir ses stances. 

Agreez, Messieurs et chers collogues, Tassurance de mon 
entier d6vouement. 

G. ROMAIN. 

L'assemblte se rallie h la demande de notre collogue, notam- 
ment en ce qui concerne le respect de I'ordre du jour arr6t6, et il 
est d6cid6 que Ton prendra b. I'avenir les mesures propres h. 
donner satisfaction a cette juste reclamation. 

M. L. Deglatigny rappelle qu'^ la reunion tenue le 29 septcmbre 
k Ficamp, il a annonce que le transfert du monument d'Auber- 
genville h, Saint-Germain-en-Laye avait 6t6 effectui. A ce sujet 
notre collfegue dit qu'il a re(;u, du conservateur-adjoint du Musde 
de Saint-Germain, une lettre dans laquelle celui-ci le charge de 
transmettre les remerciements du Mus6e ^ ceux qui ont contribu6 
aux frais de dtplacement. Les frais se sont 61ev6s k Li somme de 
570 fr., qui ont etc fournis comme suit : 

Louis Deglatigny Fr. 255 

Subvention de TAssociation fran^aise pour 

Tavancement des Sciences 200 

Societd normande d'Etudes prihistoriques. . . 50 

A. Montier 20 

L. Coutil 10 

L. Quenouille 10 

V. Quesn6 10 

A. Dobigny S 

R. Rortin S 

Ternisien 5 

Total Fr. 570 

Sont tins membres de la Socicte : 

M. Apel, chef de section a la construction des chemins de fer 
de rOuest, present^ par MM. R. Fortin et A. Le Marchand. 






jocnt soajunc o'trvots tatmsroaKSiBS 



M. TiTOe D=>;ls, cur« ie MenocTal, pres Bsraay, present^ 
X MM. LsrTr^ri-Livi::« « L. CootU. 

A-ir: Z: '.i^tr !i st^sr.;;. M. It President adresse, au nom it 
li Joit:;. * M. Firrir. vzsirt i'Evreux, tous ses remerciemenis 
7t:-z: iTzi' iCi-tii'd Li S\xic:c dins une des salles de I'Hotd itc 
VZt 

Li asz^ze siZ ezis:iiz£ Ifvce i 4 heures et demie. 

U Sf^ritairr. 

R. FORTLS. 



STATIONS NEOLITHIQUES 

DANS 

LES ENVIRONS DE FECAMP 

Par G. ROMAIN 



\y 



Les vestiges de Tindustrie niolithique se rencontrent un peu 
partout dans les environs de F6camp, et notamment, dans les 
communes de Faiietoi-sur-Mery de Froberville, d^Yport, de Cn- 
quebeuf-en-Caux, de Saint-Leonard , de Gan^^evillty et enfin de 
Setineville'Sur-Mer ; mais en r6alit6, on ne trouve de vferitables 
stations humaines que sur les plateaux situ^s au sommet des 
falaises, depuis Yport jusqu'i Senneville-sur-Mer, sur une lon- 
gueur de 12 kilometres environ. 

Les silex tallies sont g6n6ralement diss6min6s i la surface du 
sol, et presque tous trfes soigneuscment ouvrag6s ; de couleurs 
varices ils pr6sentent un cachet particulier. 

D'Yport i Fecamp, deux stations sont i signaler sur les 
communes de Criquebeuf et de Saint-Lionard ; et de F6camp k 
Senneville- sur-Mer, un vaste perimetre qui s'6tend depuis le champ 
de courses jusqu'aux 6chelles de Senneville ; maii, Tendroit le 
plus intircssant i explorer, est incontestablcment sur la commune 
de Saint-L6onard, au lieu dit La Fertne-cT Argent , occupie par 
M"* veuve Alexis Recher, cultivatrice, qui, avec une grande 
amabilit6, a bien voulu autoriser notre Soci6t6 i cherchcr sur ses 
terres les pierres taill^es qui Tintiressent. 

Cette station se trouve i vingt minutes environ de la gare de 
F6camp ; elle occupe, au-dessus du Casino, tout le plateau S.-E., 
entre la valine de Fecamp et le vallon de Grainval ; situie i 
85 metres d'altitude, elle repose sur la craie blanche i silex zon^s. 

J'ai eu deji I'occasion de citcr la richesse de Tindustrie ntoli- 
thique i Saint-Leonard, comme une des plus intiressantes de la 
contr6e, et^ si j'y reviens aujourd'hui, c'est uniquement pour vous 
donner un aper^u de tout ce que vous pourrez y trouver lorsque 
nous explorerons cette locality. 

L'outillage en g^n^ral, a des dimensions plus volumineuses 



^ 



24 SOClixfe NORMANDE D*feTUDES PREHISTORIQ.UES 

que celui de nos autres stations, et, certaines pieces, rappellent 
assez bien des formes pal^olithiques. 

On trouve dans cette station, un grand nombre de ciseaux, 
tranchets, perijoirs, lames de silcx^ percuteurs et nuclei. 

La pointe de flt;che, la fl^che i tranchant transversal et la 
pierre polie y sent assez rares ; par centre, la pointe de silex s'y 
rencontre plus sou vent, ainsi que legrattoir en creux, le retouchoir 
et le racloir. 

On y recueille igalement en quantity, une tres grande variety 
de grattoirs tres bien taillis. 

En dehors de ces outils connus, il existe un certain nombre 
de pieces ind^termin^es dont la plupart sont admirablement 
fa^onn^es. 

L'importance de la station de la Ferme-d'Argent est due 
certainenient k sa situation exceptionnelle et A la nature de son 
sol, qui permettait au tailleurde pierre d'extraire assez facilement 
les materiaux nicessaires pour fabriquer son industrie. 

II est du reste h remarquer que les stations ou ateliers qui 
reposent sur la craie Turonienne ou S^nonienne, sont trte riches 
en silex tailles, et offrent une vari^tfe de formes et de coloris que 
Ton trouve rarement dans les stations reposant sur un tout autre 
gisement g^ologique. 

J ai le plaisir de vous soumettre un certain nombre de silex 
tailles qui rcpr&entent a peu pris Tensemble de I'outillage de cette 
station. 

Tout d'abord, vous remarquerez de jolis ciseaux et tranchets, 
i biscau droit, arrondi ou oblique, ^ poign^e plus ou moins longue 
ou d'paissc ; d'6l6gants pcr^oirs dont la pointe retouchee est, soit 
rectiligne^ soit tournt'e i droite ou d gauche, quelquefois elle est 
rccourbie en avant, la poignde est plate, large ou massive. 

Ensuite une serie de beaux grattoirs de forme allongi*e retou- 
ches avec soin, quclqucs silex i encoche, de belles lames i double 
tranchant ou simplement tranchant sur un des bords, des nuclei 
et des percuteurs assez vohimineux. 

Enfin une st^rie d*instruments et outils trts bien ouvr6s qui 
attendcnt un nom proprc ^ leur usage. 

Void 6galcmcnt quelques hachettes polies et des objetspr6par6s 
probablcment pour le polissage. Je m'empresse de dire que les 
picrrcs polies sont assez rares dans nos stations, et mSme ici oil 
I'industrie est tr& vari6c, sur 3,000 silex taill& que M. Dubus 



rt^j: 



STATIONS NtOLlTHiaUES DES EK VI RONS DE pfeCAMP 2$ 

et moi avons recucillis, nous en comptons une demi-douzaine k 
nous deux. 

Quant i la pointe dc fldche, de forme triangulaire, ovale ou 
lanc6ol6e, avec ou sans barbelures et p^doncule, elle s'y rencontre 
plus fr^uemment que la hachctte polie. 

En dehors de cts pitces de choix, la pointe de silex, qui 
assurdment est unc sorte de flSche moins luxucusement travaillie, 
y est tres abondante, il est assez naturel de penser qu'un simple 
idat en pointe, pouvant ^tre emmanch6, devait suffire au chasseur 
n^olithique. 

A c6t6 de ces dernicres, vous remarquerez un certain nombre 
de pointes de silex de grandes dimensions, plus epaisses que les 
pr6c6dentes, et qui devaient servir de t6te de lance. 

Enfin la fleche h tranchant transversal, dont voici quelques 
specimens, est tres rare ici, il en est de mfeme dans toutes nos 
stations, sauf ^ La Coudraye, pr^s de Montivilliers, ou elle cons- 
titue avec le tranchet un veritable atelier. 

Si nous quittons Saint-L6onard, pour nous diriger sur la 
commune de Criquebeuf-en-Giux, nous attcignons un vaste 
plateau apriis avoir gravi le vallon de Grainval par un sentier 
rocailleux et escarpi. 

En explorant les champs jusqu'i Yport nous retrouvons la 
meme industrie qu'a Saint-Lionard, les silex sont plus clairsemes 
et en moins grande quantite, ntanmoins c'est encore un endroit 
tres int6ressant i explorer. 

Maintenant voulons-nous parcourir les champs sur la commune 
de Scnneville cntre le phare et la Valleuse appclte les 6chelles de 
Senneville, il faut d'abord escalader la c6tc N.-O. de Fecamp 
dont le sommet est a 125 mfetres d'altitude par suite du relivemcnt 
de la faille de F6camp. 

Nous retrouvons li, dans une grande itendue de terrain, les 
memes formes et les mfimes types d'outils que sur la cote S.-E., 
cependant nous avons cru remarquer qu'on y trouvait en plus 
grande abondance des nuclei, des percuteurs et surtout des lames 
de bilex. 

En r6sum6, c'est sur la region cotifere de Fecamp, que je viens 
de signaler, et plus particulicrement sur cclle de Saint-L6onard, 
oil I'industrie ncolithique acquicrt des formes que nous n'avons 
pas rencontrecs aillcurs dans Tarrondissement du Havre, et il est 
certain que les champs avoisinants la cote fournissent un bien 



26 



SOClM KORMANDE d'^TUDES PR^STOUOtTES 



plus grand nombrc de silex taill^, que ceax siiuis dans rint^rieor 1 
du pays. 

Le chcrcheur y fera toujours une ample moisson d'outils de 
toutes sortes, surtout lorsque les terres auront iti labouries, 
hcrstl-es ct kv^es par dc fortes pluies, de plus, les charmants envi- 
rons de Fecamp lui offriront un vaste champ d'^tudes um la 
point de vue pr^historique que g^ologique, et de jolies promenades 
dans ces d^licieux petits coins et recoins verdoyants, dont il 
conservera un bien bon souvenir. 



Septembre 1901. 



LA 



STATION PR£HIST0RIQUE 



DE 



BIVILLE-VASTEVILLE (Manche) 



Par Georges ROUXEL 



La presence de rhomme primitif sur le coin de terre que 
nous habitons est demontrde aujourd'hui d'une manifere p6remp- 
toire. En efFet, depuis quelques anntes, de belles d6couvertes 
sont venues attester que notre pays avait eu non seulement son 
age de la pierre, mais encore qu'une population trts dense y 
vivait dans ces temps si reculfe. 

D'abord, en 1879, tandis que Ton procfedait au creusement 
du bassin des Subsistances de la Marine, M. I'ingdnieur Clavenad, 
charge de la direction de I'ouvrage, recueillit a une grande pro- 
fondeur, dans un lit de sable entrecoupant la tourbc, un 6clat 
de silex en pointe de fidche, des ossements strips, fendus et des 
des cornes de bos primigenius, une corne de cervus elaphus et un 
crdne humain duquel il ne restait guire que la calotte (0, 

La m6me ann^e, M. Henri Menut rencontra i Bretteville-en- 
Saire, pendant la construction de la batterie de la Pointe-du- 
Heu, une station pr6historique qui fournit i son inventeur une 
certaine quantity de silex travaill^s (^). 

En 1886, M. Bigot d6couvrit i la Pointe de la Hougue une 
autre station avec foyers (3). 

M^'^ Le Nordez transmit, en 1898, ^ TAcad^mie des Sciences, 
une notice intitul6e : « Une station prihistoriqueau mont de Huber- 

(i) Note sur les objcts prdhistoriques trouv6s dans Ifs fouilles r^cemment opcrees k 
Cherbourg ou dans les environs et notammeut dans Ics deblais du bassin des Subsis- 
tances de la Marine. — Mimoires de la SocUU dei Sciences naturelles et malbeuuitiques de 
Cherbourg, t. xx, 1879. 

(2) Henri Menut. Essai sur la station prebistorique de Bretteville. 

(3) Memoires de la Societe des Sciences naturelles et matbimatiques de Cherbourg . t, xxv, 
1886. — A. Bigot. De I'existence d'une station prebistorique a la Hougue (Mancbe), 



28 SOCin'E KORMANDE o'^TCDES PBtHlSTOIIQVES 

vilU, pres I'aloguts*. II ressorc du triMil lie I'erudi: prthr qu'une 
picLt dc tcrrc dvpcndini dc \i fermc des Brulins foarnic, lorsque 
|j cli.irruc y p.iwc, dc nombreux objcis de I'Agc de pierre, tcls 
que tjrattoirs, izoutcjux, etc. ■' . 

Hnlin, M, Harmois, ndjudanr an 2j* de ligne, durant deux 
scjours au camp de Biville en 1897-189S, rcconnut une vaste 
station ou plutot un itcliL-r dc fabriiration d'outils en silcx. 
M. Harmois voulut bicn nous fairc part dc sa trouvaille et ensuite 
guidcr le dtbut dc nos recherclics. Nous nous arrcterons davan- 
tagc sur cttte dernitre dccouverte parce qu'cllc est moins connue 
quf k's prcc^dcntt-s et qu'clle nous semMe devoir les dipas^er 
conime importance. Notre collcgue, M, Voisin, Ta signalee a la 
Socicic normande d'litudes prehisloriquesW. 



I.cs sables ont envahi dans I'ansc de Vauvillc une grande 
elendue de terrains ; ils torment Ic long du littoral des communes 
dc Sionville, }Kauville, Vasteville, Biville et Vauvillc, des mon- 
ticules eleves en maintes places a une hauteur considerable. 

C'est sous Biville et Vasteville que les dunes atteignent leur 
maximum de puissance ('I ; la, elles sont parvenues jusqu'au 
-sommet des cotcaiix qu'elles ont francliis et menie U masse de 
sable s'est repandue sur le vcrsant oppose. Un travail lent mais 
incessiint agite Ics dunes; sous I'influence des vents du large, 
elles sc desagri^gcnt pour se reformer plus loin, mena^ant de 
couvrir de tertiles vallons. A peine si quelques rares planies 
marines piiusseiit ; seules des touffes de « milegrcu.x » (psamma 
arfHiiriii) ornent de-ci de-li, de leur maigre vegetation, le 
gigantesque bou le verse m en t. 

Sur divers points de cctte solitude, on constate un mouvement 
retrograde des sables. Des plateaux rocheux et leurs premieres 
inclinaisons dn cute de la mer sont i present dtgages ; or le sol a 
nu se niontre tout joncbO d'eclats de silex qui accusent une taillo 
inientionnelle des plus manitestes. 

I.a nouvelte station prehistoriquc, telle qu'il nous est permis 



■nirinilr JTludn frihiiloriijh 



STATION PRfeHISTORiaUE DE BIVILLE-VASTEVILLE 29 

de r^tudier i, i'heure actuelle, est situ^e h deux kilometres de 
rtglisede Biville, pardeld r^ininence ou, pour les tirs de combat, 
les troupes de la garnison de Cherbourg dressent leurs tentes. 
EUe est i cheval sur les communes de Biville et de Vasteville. 

Le premier gisement remarqud occupe la surface d'un plateau 
dont la partie deblay^e mesure 150 metres de long et 50 mitres 
de large. Un ravin contigu descend a la plage ; T^pais lit de sable 
qui le couvre renferme de nombreux 6clats amends sans doute li 
par Tecoulement des eaux de pluie. 

Moins etendus^ les autres gisements sont dissemin6s un peu 
partout h travers les dunes. On les observe au sud sur un long 
espace, prcsque en ligne droite, avec des intervalles variant entre 
300, 400 et 500 metres. Leur base est toujours une portion de 
plateau i laquelle souvent s'adjoint la pente d'un ravin. 

Chaque fois qu'une parccllc de terrain affleure, on trouvc, 
nieles d la pierraille, des indices appr6ciables de continuity, la 
prcuve qu'il y eut dans ces lieux, i Tipoque n^olithique, un 
centre considerable d'activit^. 

Toute la region avoisinante fournit d'ailleurs des restes de 
la primitive industrie de Thomme. A Siouville, une petite 
falaise argileuse livre de tres intiressants debris; Vauville qui 
a donn<§ bon nombre d'objets prdhisroriques ofFre d notre itude 
les ruines curicuses de ses m^galithes; les landes de Sainte- 
Croix et de Beaumont font voir des vestiges de tombelles d'ou i 
plusieurs reprises on a extrait des pointes de fliches finement 
taill^es et barbelics, viritables bijoux. 

D'innombrables Eclats, debris et d6chets de silex caractirisent 
le vaste atelier de Biville-Vasteville. Beaucoup d'instruments 
^bauchds s'y rencontrent, mais les pieces termin6es et entiires 
sont rares ; n^anmoins nous avons pu recueillir d'assez jolis 
specimens. 

A I'extrimiti Est et sur le versant de Tilevation au pied de 
laquelle coule le ruisseau de Clairefontaine, les silex ouvr^s 
abondent davantage. Notre sentiment est que nous touchons ici 
a Tun des points essentials de Tatelier. Malheureusement de ce 
cote, le sable n'a encore gutre ete balaye. 

La grande majorite des silex sont recouverts d*unc epaisse 
patine : blanche lorsqu'ils sont en contact avec le sable pur, et 
jaunJtre si celui-ci est milang6 d'argile. Les autres sont de 
diverses couleurs ; gris, rouges, roses, jaunes, bleus, laiteux. 



30 SOClirk KORMANDE D'trUDBS PB^HISTOMOVES 

panaches ; it y en a d' opaques et ie translucidcs. Le frottement 
du sable Ics a lustres et .1 quclque peu £inouss£ leurs aretes. En 
^eii^ral, ils sont dc dimension cxigOe. Jusqu'ici aucun gros mor- 
eeaii fji^unne n'est sorti des fouillcs. Les principau\ types que 
nousavons r.iniasscs au cours de nos explorations se composent 
de graitoirs, poin^ons, raeloirs, pergoirs, himes et pointts de 
toutcs formes et de toutes j-randeurs. A cetie nomencLuure, il 
faut ajouter une serie d'objets doiit Ic but nous echappe, objets 
dignes pour la plup^irt de fixer I'attention, Nous parlerons touci 
riieurc des uns ct des autres. Nombre d'eclats ayant sub! Taction 
du feu sont craqueles. 

I. 'atelier de Biville-Vastevillc appartient d la p^nodc neoli- 
tliique bien determinee par une accumulation de pointes de 
flechcs. Kous ii'avons releve nucunc trace de paleolichique de 
nature a faire croire a une succession des differentcs epoques de 
1 af-e de la jiierrc. 

D'oii la peuplade qui avait cKoisi ce lieu pour y exerccr son 
industrie tirait-elle la maticre premiere, car le terrain qu'elle 
foulait, constiiue par des |>res siluriens traverses dc tilons de 
quartz est dcpourvu de tome pierre de silcx ? 5>ans doute du 
rivage de la met qui alors etait eloignib. Nc voit-on pas du rcsie 
le lonii de la plage actuelle, au milieu de galcts que le flot a 
rouK-s, de gros rognons de silex semblables a ceux qui gisent, a 
Tesi des dunes, dans le fond de plusieurs ravins. 

Nous avons observe, tant sur le vcrsant ouest que sur le ver- 
sani est, des caiUoux que le feu a rougis, des morceaux de poterie 
grossiere ; des coquiUes friables notamment de patelles qui toni- 
bent en poussiere; des fragments d'os qui s'tmiecteni, veritables 
rejeis de cuisine qui indiquenc des foyers doni il serait fort inte- 
ressjiu de retrouver la place. 

LVxLunen de^ dilferents objets que nous avons reunis montre 
des armes, outils, instruments caracteristiques ct des modeles 
indetLTuiinilrs, Li premiere categoric dc bcaucoup la plus nom- 
breuse se divise en : 

Gralhiirs, ladolrs. — Les grattoirs atfecient une forme dis- 
coi'dale plutot qu'allongee, nc depassent guere o^ofiS- Leur 
pounmir est retaille. Par racloirs, nous comprenons des instru- 
ments, les uns quasi-rectilignes avcc un seul laillant longitudinal, 
o"o6o sur o^ojo; les autres, triangulaires, ont un trzncliant 
concave, hauteur o^'ojo, largeur ;\ la base o'"045. 



STATION PRiHISTORiaUE DE BIVILLE-VASTEVILLE 3 I 

Tranchets, — lis ont un ou deux taillants droits k simple 
biseau. Un fragment parait appartenir i une sorte de couperet. 
Dimensions restreintes ; d peine o"035 de taillant. 

Per(oirs, poingons. — Diverses especes : i° simples eclats de 
silex dont une extremite a 6t6 appointie ; 2° 6clats entieremcnt 
travailles, larges de base, la pointe en titon est bien d6gag6e. 
Tiennent entre le pouce et Tindex. Les pointes allong6es et 
arrondies denotent des poin^ons. 

Lames, pointes. — Si les instruments ou outils que nous 
venonsd'6num6rersont clairsem6s, il n'en est certes pasde mime 
des pointes et lames dont on rencontre i profusion les 6bauches 
et les debris. L'atelier confectionnait surtout des pointes de 
fleches. Tous les genres et toutes les dimensions (depuis o^oij) 
sent rcpresent^s. II y a des pointes triangulaires, ellipsoidales, 
ovoi'dales, a faces parallfeles, i p6doncules, en forme de feuilles, 
h pointes effil6es, ^ pointes rondes, i bases droites, convexes ou 
concaves. Un modele a une grande analogie avcc le canif-grattoir 
du moderne bureaucrate, c'est-i-dire que I'un des bords est plus 
arrondi que I'autre. 

Certaines pointes, trop grandes pour ctre confondues avec les 
pointes de fleches, devaient garnir des armes lanc6es i la main, 
soit des javelots. De ce nombre sont des pointes mesurant entre 
o"o6o et o'^oyo de longueur, o"020 et o'"030 de largeur, i deux 
tranchants avec ar6te mediane et quelquefois un ou deux crans. 
Notons une belle pointe ovoidale de 0^055 sur o"033 ^^'^^ p6don- 
cule; ses bords ont 6te retouches. 

Quant aux lames qne nous poss^dons, nous n'h^sitons pas 
i les assimiler aux pointes de javelots, tellement leur exiguit^ ne 
nous semble pas s'approprier a des couteaux par exemple; elles 
sont triangulaires avcc un seul coupant et une coche pour fixer 
remmanchement. Un specimen intact mesure 0^059 suro"oi2 
et a une entaille de o'"o2o a la base. Divers fragments rentrent 
niieux par leurs dimensions dans le genre des couteaux. 

Nuclei. — Les nuclei sont nombreux mais petits. lis n'offi'ent 
ricn de particulier ; c'est toujours le noyau de silex duquel ont etc 
dctachees des lamelles qui, ensuite retouch^es, se transformaicnt 
en delicates pointes de fleches. 

Nous avons relate que Tusage de differents objets se dcrobait 
a notre comprehension mais que ceux-ci affectant des caracterc 



32 SOafrii KORHANDE d'^DES PR^HISTORIQiDES 

particulicrs m£ritaient d'etre signalis. Nous cttcrons done enire 
autres : 

Un petit morccau de silex rouge de o'"040 sur 0^20, bien 
^vidc ct uill6 en biscau h Tunc dcs extr6mi[6s ; 

Un instrument en silcx patin^ blanc ivoirc(o'"035 suro'='03o) 
6}>.-tlt.'mcnt tivido. L'un dcs bouts est laille en biscau, I'autrc est 
diminucsur Ics cotes comme pour un emmanchement. Le blseau 
porte cin^ cntailks tres regulieres en forme dc deius; 

Dcs iVa^nients de silex rose, de pen d'epaisseur ct ^ surface 
unie, montrent cliacun une cupulc que Ton a essavc de creuser. 
Les cupules parl'aitenient ovales ont dc o^ojo i o"'ois I'c lon- 
(;ucur. On a tente de perccr une petite rondelle dc mOme nature 
de o^oiy dediametrc; au centre, sc voit le commencement de 
deux troiis minuscules ; 

Des cailloux de quartzite uses par le frottemcnt ont des 
formes allongees, presquc d'ulivcs. lb ont plusieurs faces, ^ene- 
ralenicnt troi>.. lis niesurent entre C'Dio et o"'030 de long, 
o^oi) et o^oi) de larj'c. Etait-ce des pierrcs de fronde ? Quoi 
qu'il y en ait de bien modiques, on serait tente de le croire si 
t'examen d'une iisure accentuee cxisiant ^\ certaines places ne 
suscitait la notion dun outil qui aurail ser\'i a untr, a polir 
quelque chose. 

Mais les deux pieces capitalcs que nous avons recueillies sonc 
deux iVaymenis de silex portani des traces indeniablcs d'ornemen- 
tation. I.'liomme primitif a en etTct reproduit avec exactitude, 
iiiLine .\wc an, une tete de chien et une tOte de clieval. C'est la 
premiere lois, du moins que nous sachions, que semblable ceuvre 
est cunsi.itee sur pareille pierre. Selon nous, Ics deux fragments 
apjuriieimeiit a des poii;nees de lames. Les tetes sont de protil ; 
celle lUi cliien tournce J droite n'est qu'unc ebauclie cir les 
details maukiueni, neanmoins les contours du crane, I'orbite de 
I'lvil, le nuiseau et le cou sont lailles avec hardiessc par eclats 
successifs, le niuseau est ioiyne. L'aspect j-enerai esi Irappant, 

I,i>nL;i;eur du lrj_i;ment de silcx, o^oifi. 

LarLiLiir, du bout du niuseau au derriere de la teie, o-ojj, 

lipaisseur : au soitimet Je la tetc, o^o^; au cou, c'e^t-j- 
dire a la cassuie, o"'oo6. 

Muscau : longueur, c^oij ; larj^eur a la base, o"ot3. 

La tete Je clieval, allon>;ee et touriiee a gauclie, accuse un 
travail plus tini. Le petit tnorceau de silex dans lequel elle est 



STATION PRfeHISTORIdUE DE BIVILLE-VASTEVILLE 33 

taillte mesure 0^032 de long et o^oiy de large. La partie inf(§- 
rieure est droite et tranchante ; la partie sup6rieure ipaisse de 
o"007 est droite pendant 0*009 puis remonte 16g6rement, mais 
^ partir de o"oi6, c'est-i-dire du sommet frontal elle s'abaisse en 
s'amincissant jusqu'^ Textr^miti du naseau lequel a au bout 
0*005 de largeur. L'orbite de I'oeil est bicn fouille, le naseau est 
marqu^; la mkhoire, la region frontale et Toreille, d'une 
execution parfaite, sont formies par dcs eclats enlev6s a vecadresse. 

En resumi, ces deux dernit^res pieces offrent un grand int^rSt 
au point devue des preoccupations artistiques de rhumanit^ i son 
enfance. 

Voili, quant k pr&ent, les r&ultats obtenus. Nous sommes 
assuri que le vaste atelier pr6historique que nous avons essayfe 
de d6crire n*a pas dit son dernier mot et que les dunes cachent 
encore plus d'un secret. Aussi nous proposons-nous de suivre 
attentivement la marche des sables et de completer, autant qu'il 
nous sera possible, Tetude du sejour que nos vieux ancetres firent 
sur les plateaux rocheux de Biville et de Vasteville. 

Cherbourg, Juin 1901. 



•J'. - 



DIFFfiRENTES MANIFESTATIONS 



DC PASSAGE 



DE L'HOMME A FfiCAMP 



Pak le Docttur DL'FOL'R 



Le D' Dufour sWcuse di cc que ne connaissant pas les 
limitcs Jans lesquclU-s so rent'tfrment les communications taites 
a la SiiciCtO, il -ivjit cu riiitcniion d'indiquer Ics Jiffcrcnics 
nun i first a: ions du passai-f, a ptu prts ininierrompu, de rhomr..e 
a Kcanip, dans sa vallOo ut sis environs Ifs plus immcdiats, 
dL-puis dcs temps trcs rt-culcs. 

Arcliirolo^ued'un jour, ct fort ignorant, il renicrcle Monsieur 
\c Frijsidcnt do la bii.'nvcill3ncc qu'il a eue de lui donner k 
paroli' i'! ri.cla;ne di- lous line i;rande indulgence. 

All Tti'ii (i l.i Moiiitiiic; sis sur la cote Xord de la ville, pris 
du champ di.' courses, il a irouvc queli^ucs silex manitostenient 
tailk's vu:on:.urcnn.'nt i.t qui paraissent ctre de la periodo aclicu- 
Ktnni.-. Cut LmplacciiKnt scnible avoir cte un atclior dc fabrication, 
car Ils piiJCL-s tinies iK s'v rcncontrcnt guire, landis que celles 
qui ijui sub! un commencement d"ebauclie sont les plus frequcntes. 

I.es belles collections que vient de presenter aux membres de 
la Socieie leur distiniiuc colleyuc M. Romain et qui proviennent 
de S.iint- Leonard et du plateau de Senneville immediatemenc au- 
desMis de I'endroit indique, sniit, i ce qu'il senible, la confir- 
mation de ceite idee, et en tout cas la prcuve de la presence dc 
riiommc dans ces regions a U periode clielleo-mousterienne. 

A I'extremite Kst de la vallee de Fecamp, dans la briqiietcrie 
dc M. Gavant, on a trouvc divers silex tallies de facture elegante 
et figurant des trancliels et autres instruments coupants : ils sont 
en beau silex turonien (periode mousterienne). 

Des silex polh ont etc trouves sur difiercnts points de U ville, 
dans des champs et dans des jardins, par MM. Gayant, Dessoles, 
Leroux, 

Ldge du bron:;e a fourni de beaux fichantillons appartenant i 
quclques personnes de la ville et provenant tous du bois que 



MANIFESTATIONS DU PASSAGE DE l'hOMME A FECAMP 35 

M. Dieterle, maire de Criquebeuf, possfede sur la c6te d'Yport. 
Ce sont, diverses hachettes (quatrej et un poignard, malheureu- 
sement en quatre morceaux. A ces objets, vient s'ajouter la 
d^couverte, au meme endroit, d'un culot dc fondeur que poss£*de 
M. Lccourt et qu'il veut bien presenter aux membres de la 
Soci6t6. 

Les objets pr6sent6s appartiennent i MM. Dieterle, Lhonor6 
et Dufour. 

Au milieu de ces divers instruments figure une belle hachette 
en silcx poli, trouv^e au mfeme endroit. 

La plriode Gauloise a laiss^ des traces de son existence ^ 
F6camp, a la cote du Canada, ou dans un camp retranchi, on 
a trouv6 des monnaies d'or et des armes de bronze actuellcment 
d^pos^es au musie de Rouen. 

La periode Gallo-romaine vient i son tour fournir la preuvc 
que notre pays etait habitc : cette fois c'est tout un cimctierc 
qui en fait foi. II a etc mis au jour dans le vallon dit le Val-aux- 
Vaches, sur le cote gauche de la route de Dieppe, par Tabbi 
Cochet, qui y a trouv^ quantite de sc^pultures de corps inhumes 
jusqu'i 7 ans ct incintres npres cet 5ge. II a indiqu6 que ce 
cinietiere devait exister dans la periode comprise cntrc le T"" et 
le IV siccle. 

Plus tard, c'est une sepulture dejeune filledont les ossements, 
les bijoux, un coffret ont ^it presentos ce matin meme aux 
membres de votre Society dans le mus^e de la ville. 

Ces difffercnts objets ont tii trouv^s dans la propriety de 
M. Augustin Le Borgne. Au milieu d'eux vous avez remarqui 
une belle monnaie d'argent portant Teffigie d'Eugdne, tyran de 
Tempire, qui permct d'indiqucr que la sepulture date de 400 
environ. 

Viennent cnsuitc les invasions dc Saxons, Le cimetiere dcxou- 
vert dans Tusine de M. Delaunay, au bas de la cote du Qmada a 
mis a d^couvcrt une quinzainc de tombcs renfermant des osse- 
ments, des armes, des vases d'eau lustrale, etc., qui sont tres 
neitement de la periode franquc (vi*' siccle). 

Enfin les temps protobistoriques continucnt a laisser des traces 
parmi nous, mais celles-li plus precises avec le due Angesire, 
trisaieul de Charlemagne (vi'^ siccle) et Woneng, secretaire et 
favori de Clotaire III (vii^' siccle). 

On voit encore les vestiges importants du couvent que ce 




36 SOClint NORMANDE d'^TUDES PRiHISTORIQUES 

dernier fit construire et qui se rencontrent sur la route de 
Valmont. 

A pariir de cette epoque commence ITiistoire du monast^e 
dc Fecamp autour duquel s'ileve peu k peu, trfe timidement, 
notre ville. Soudain la Revolution ruine le cloitre, la ville ren- 
fcrmant une population aaive, ind^pendante et industrieuse, 
prend une vive extension^ et en moins d'un siecle, passe du 
simple au double, laissant prevoir un essor beaucoup plus puissant 
dans le si6cle actuel. 



'■■■ ■.•\'' 



NOTE 

SUR DE 

RfeCENTES DfiCOUVERTES D'OBJETS PRfiHISTORIQUES 

DANS LES DfePARTEMENTS 

DE LA SEINE -INFfiRIEURE ET DE L'EURE 

Par L. QUENOUILLE 



Dans le Bulletin de la Sociiti ncrmande d' Etudes prihistoriques, 
tome VIII, k la fin du compte-rendu de nos recherches sur 
Pont-Saint-Pierre, nous avions promis de signaler, en temps 
opportun, les d6couvertes n^olithiques que nous pourrions faire 
encore sur le territoire de cette belle commune. 

La reunion de Fecamp, le Dimanche 29 Septembre dernier, 
6tait une occasion toute naturelle de tenir cette promesse que 
nous n'avions pas faite i la legere ; d'ailleurs on connait assez nos 
habitudes de chercheur, et, pour la science pr^historique, leurs 
risultats, souvent heureux, qui, en r6compensant nos efforts, 
augmentent de jour en jour nos collections. 

Seulement nous avons compris, et tous I'ont compris comme 
nous, que notre promesse de communiquer nos decouvertes 
successives ne devait pas se borner exclusivement au territoire de 
Pont-Saint-Pierre, mais s'^tendre, ^ tous les riants et fertiles 
pays que nos simples promenades pouvaient atteindre; car nous 
sommes un peu de Ticole de MM. Romain et Dubus, du Havre, 
ces consciencieux et infaiigablcs pionniers excursionnistes. 

Depuisque le Bulletin a public noire travail intitule : « Etudes 
et recherches niolithiques dans le bassin de TAndelle inf^rieure ct 
sur les coteaux de la Lieure et du Fouillebroc », nous avons, soit 
trouvi nous-meme, soit acquis des charrctiers et des fermiers, 
environ 150 baches polies et taill6es, surtout dans Tarrondissement 
des Andelys et dans celui de Louviers. 

Nous ne mentionnons ici que les objets les plus int^ressants, 
pr6sent6s i la reunion de Fecamp : 






i; jcutejux 






i- H: ■■.;::;; 






NOTE D'ARCHEOLOGIE 

pr£historique W 

SUR LES 

STATIONS DE BLfiVILLE ET DE LA MARE-AUX-CLERCS 

(Pres le Havre) 
Par a. DUBUS 



Ainsi que nous Tavoris d6clar6 d la reunion de Fecamp, en 
presentant quelques-uns des types provenant dc Bliville ct de la 
Mare-aux-Clercs, notre intention itait de soumettre i la Soci6t6 
pr^historique de Normandic i'cxpos6 de nos observations sur les 
pieces qui ont kxk recueillies dans ccs stations et de faire connaitre 
les niveaux ou elles ont ete trouvtes. 

Disons tout d'abord que nous n'avons cess6 de visiter assi- 
dument les travaux d'exploitation des terres i briques \ Bliville, 
jusqu'au jour oii cette briqueterie a kik fcrm^e. 

De meme qu'a Blcville, nos visites i la Mare-aux-CIercs ne 
sont pas moins frcqucntes et ce sont les observations dicrites au 
jour le jour sur notre catalogue, que nous nous proposons d'ana- 
lyscr. 

I. — Station de Blcville 

Altitude 1 01 mitres 

L'exploitation de la lerre d briques a 6t6 faite k Bl6ville sur 
une superficie d'environ six hectares. 

D6jd, dans une communication que M. Gabriel de Mortillet 
voulut bien faire en noire nom ik la Soci6t6 d'Anthropologie de 
Paris (0, nous signalions les nombreux outils provenant de cet 
endroit. 

Commc dans cette note, nous allons donner un relev6 strati- 
graphique des diffcrentes couches dans lesquelles les outils ont 
6t6 trouv6s. 

(i) BulUtin de la Sociiti d'Anthropologie (ann^ 1898, tome ix, tv* s6rie). 



40 SOCltlE XOUIAXDE o'^TiniES ntiHlSTOUQlL'ES 

Grs ilifTil-rcmcs couchtrs peu%'aii se resumer comme suit dans 
leur ensemble : 

1. Tcrre vegcule. 

2. Limon dccalcifit. 

j. Limon jjune mcUniie it sable. 
4. Lit dc cailloutis angulcux. 

J . Limun rouge avcc rognons de silex et petits blocs de craie 
en diicompoMtion . 

6. Lit de cailloutis plus epais que 1e premier. 

7. Limon rouge plus compact avec nombreux ri^nons de 
silex et de craie. 

8. Argile a stiex. 

II nous est arrive de trouver souvent h la base de li terre 
v^gctalc, une petite couclie de limon bbnc jaunatre tr^s melange 
de sable, d'une epaisseur variant cntre cinq et huit centimetres. 
C'est dans cette couchc que nou3 avons recueilli la tres granJe 
partit: dcs outiis appartenani a I'lJpoque neolithique ct un certain 
numbre aus!>i se rapportant, par les types, a I'cpoque magdale- 
nienne. 

Nous avuns rccolte de ce niveau plus de Irois mille pieces 
parmt lesquelles nous avons fait un clioix que nous avons 
catalogue. 

II nous est arrive asscz souvent de trouver dans le sens hori- 
;!untal des couches, plus particulicrenient vers le premier lit de 
cailloutis, boit un talon, soit une pointe de hache ou coup de 
poing et I'autre partie plus ou moins rapprochee ct quelquefois 
menie a une distance de dix et vingt mitres. Les deux morceaux, 
suit cachuloniis ou p.itin6s, aussi bien h la cassure d'^poque, que 
sur les autres parties, se completent parfaitemeni en les rappro- 
cliant. Nous conscrvons d'ailleurs un certain nombre des outiis 
ainsi casses eonime pieces de demonstration. 

Nous avons trouvu par contre, ^ une difference de niveau de 
dix metres, dans le sens verticil, deux fragments d'outils se 
conipletanl au^si parfaitemcnt. II convicnt de dire que nous 
n'avoiis fait cette remarque qu'une scule iois. 

L'explicatiun est simple pour qui a I'habitude de suivre ces 
terrassenienls de pres. 

Diiions de suite que la pointe de cette liache ou coup de poing 
de forme tres lanc^olee, cacholon^e, blanc jaundlre et de plus 



NOTE d'aRCH^OLOGIE PR^HISTORiaUE 4 1 

bien patiniCy a tih trouvie dans le niveau 4 alors que le talon, 
cacholond, blanc grisdtre et tris peu patin6y reposait sur Targile 
i si lex. 

Nous avons constat^ h cet endroit, ainsi que sur deux autres 
points restreints de la briqueterie, qu'un affaissement ou ravine- 
ment s'est produit dans les couches inftrieures, entrainant les 
couches sup^rieures jusqu'a Targile i silex, puis, le nivellement 
de la cavit^i s'etant tait avec les apports des couches sup6rieures, 
rien d'^tonnant par consequent, que le talon de la pifece en 
question quoique trouv6 sur Targile d silex, appartienne en rialiti 
au niveau 4, ou la pointe 6tait rest^e en suspens. 

ENUMfcRATION 

1° Instruments Chelliens ou Acheuliens : 
Du niveau 3 = 19 outils. 
» 4 = 43 » 



» 



5 = 66 » 
» 6 = 24 » 

/ dont 2 dans Targile h. silcx remaniee ; z 4 o"*20 
» 8=4 » / et I a o'"40 dans Targile k silcx ne paraissant 

( pas remaniee. 

Ces 156 outils, haches ou coup de poing, sont repr&entfa 
par les formes suivantes : 

34 amygdaloides. 

7 triangulaires i talon ipais. 

I triangulaire plate. 

9 torses. 

31 lanc6ol6es h talon brut. 
19 lanc6ol6es i talon arrondi. 

3 grands ct gros tranchets. 

1 ovale allonge. 
10 talons biais. 
30 discoides. 

9 formes di verses. 

2 broyeurs, dont Tun provient de la couche 4 et Tautrc 

de la couche 5. 



43 SOCltli KOUUNDE d'^TODES PE£hI5TOMQ!DES 

Les longueurs de cinq en cint] centim^res sont tes suit-aniet : 

dc 6 a 10 centtmitres 62 

de II i 15 a 52 

de 16 i 20 M 29 

de 21 ^ 2j s 7 

de 26 a 30 » s 

au-dessus 1 

Le poids varie enire cinquante-sept grammes et deux kilog. 
six cents grammes. 

2° Instruments Moust&ietis : 

Du niveau 2 (base), 9 outils divers. 
» 3 = IS * 

» 4 = 121 * 

S = 83 
» 6 = SI * 

* 7 = L 

280 

Ccs 280 pieces sc diviscnt comme suit : 

76 (I'clats dits dc Ixvallois, dt o^o? ii o"'2S dc longutur. 
1 10 pointt's df o"'()4 u o"'i4 de longueur. 
J3 gr.indcs Limes droitcs Jc 0"'07 a o"l6 de longueur. 
;6 racloirs de 0"'04) i O^lfi dc longueur. 
2 scics. 
7 pointcs J (TOiiper. 



.[ divers. 
2S0 

?■' 0:i!i!i .V niCpCTtjnt plus paTlieuliihment par la forme a 
ifux »V U M.i.:,U:>ie. lis pr^iiennent de la base de la terre vegiUile. 
(_l it de •I'wVy \ iuiit centimetres blanc-jaunatre) ; 
10 bi'.'.o droitcs. 

10 '..iir.is A dos rctouclie pour main droite. 

11 ■• -* pour main gauche. 

; l'i^.-;t> ;:i-^ rins .lyanc pu ser\'ir au chas des aiguilles. 



NOTE d'aRCH^OLOGIE PRl^HISTORiaUE 43 

4** Instruments Niolithiques, (Terre v6g6tale). 

9 tranchets. 

5 per^oirs longitudinaux. 

6 » pour main droite. 

5 » pour main gauche. 

6 percettes. 

44 couteaux i dos retouch^ pour main droite. 
47 » » pour main gauche. 

62 lames diverses. 

13 retouchoirs. 

63 6clats en forme de pointes. 

II pointes de lances de difKrentes formes. 
25 pointes de filches diverses, i barbelures et pedoncules, 
etc., etc., absolument remarquables par le fini du travail. 
6 pointes de ftcches i tranchant transversal. 

4 outils epais retouches en forme de croissant. 

14 pointes a couper h dos 6pais. 

2 burins. 

5 ciseaux. 
I javeline. 

9 haches polies. 
I lissoir. 
5 pierres de jet. 
1 1 couteaux grattoirs courts. 

3 percuteurs. 

138 grattoirs longs de tOUteS formes ) ^ choix de grattoirs com- 
■^00 \ portc 18 senes de formes 

122 » courts » ) difierentes. 

103 » discoides. 
3 » en creux. 

15 outils divers. 



738 

5** Epoque Romaine. 

Une sepulture i incineration comprenant (0 : 

1° Trfes jolie coupe en verre bleu fonc6 renfermant les os 
incin6r6s et 

2° Une petite fibule. 



(i) Communication de cette decouverte a M faite k la Sorbonue, en 1898, par 
M. Coutil, Pr^idcnt do notre Soci^e. 



'HI 



44 SOCIETfe NORMANDE d'eTUDES PRtHISTORIQUES 

3** Une bouceille en verre vert. 

4** Une bouteille en verre bleu (bris^e). 

5** Une grosse perle en verre blanc orn^ de filets de pate dc 
verre blanc. 

6° Une seconde grosse perle en verre grenat ornie aussi de 
filets pate de verre blanc. 

Plusieurs autres vases en verre bleu ont ii& brisks par les 
ouvriers. 

Nota. — Le musie de Saint-Germain poss^e une grosse 
perle de verre blanc exactement sembbble 4 celle d^rite sous le 
n*» 5, elle a iti trouv6e i Saintes (Charente-Infifcrieure), elle est 
inscrite sous le n^ 24.639. 

II. — Mare-aux-Clercs 
Altitude ^2 mitfts 

On peut evaluer ^ environ douze hectares la superficic sur 
laquelle sc fait aujourd'hui I'exploitation de la terre \ briques ^ 
la Mare-aux-Clercs. 

Sur les six fouilles plus ou moins importantes ouvertes aux 
terrassemenis, une seule, dont les travaux remontent \ plusieurs 
annies a present^ des divisions de terrain que nous n'avons ren- 
contrt*es nuUe part aillcurs. Nous remarquons depuis quelque 
temps deji, i certains endroits de cette fouille que ces divisions 
disparaissent pour fairc place aux couches normales que nous 
rencontrons sur les autres points. 

Ayant recueilli un grand nombre d'outils, des premiers de 
cette station et de cette fouille, entrds dans notre collection, nous 
nous proposons d'cn donner une coupe sp^ciale avec indication 
des niveaux ainsi que la provenance des outils recueillis au fur et 
\ mesure de Tavancemcnt des travaux. 

Nous ferons de m^me pour Tensemble des cinq autres fouilles 
qui rcpresentent les mimes divisions stratigraphiques que celles 
reconnues .^ Blcville. 

Premiere fouille. 

1. Terre v6g6tale. 

2. Limon d6calcifi6. 

3. Limon jaune d'ocre. 

4. Limon jaunitre avec ledgers melanges de sable. 






KOTE D*ARCH^OLOGIE PR^HISTOHiaOE 45 

5. Lit irr^ulier et non constant de petits cailloutis anguleux. 

6. Limon blanc grisdtre milangd de sable. 

7. Limon jaune avec melange de sable. 

8. Limon blanc tr6s gras au toucher m6lang6 de sable. 

9. Lit irrcgulier et non constant de cailloutis. 

10. Limon rouge. 

11. Sorte de glaise, gris bleut^, avec concretion ferrugineuse. 

12. Limon jaune mdangd de sable et gros silex. 

13. Argile i silex et sable. 

Outils recueillis dans cette fouille : 

Chellden MoustMen 

Du niveau 4 46 44 

» 5 » I 

» 8 65 18 

» 10 2 » 

» II 23 22 

» 12 19 24 

15s 109 

Coupe sur r ensemble des cinq autres fouilles : 

1. Terre vig^tale. 

2. Limon d£calciii6. 

3 . Limon jaune mdang^ de sable. 

4. Lit de cailloutis anguleux. 
3. Limon rouge. 

6. Lit de cailloutis ou quelquefois de cailloux variant de 
cinq ^ dix centimetres d'6paisseur. 

7. Limon compact avec nombreux rognons de silex et craie. 

8. Argile d silex et poches de sable. 

De ces fouilles nous avons r^colt^ : 

Chell^n Moustirien 

Du niveau 4 41 72 

» S 14 5 

» 6 10 I 

» 7 9 2 

» 8 I » 

Niveaux ind6termin6s ... i 3 

"76" 17 

Soit en tout 231 instruments chelleens et 192 moust^riens. 



• **"' 



46 SOClferfe NORMANDE D'feTUDES PRfeHISTORiaUES 

l"" Lts 2} I instruments Chelliens se divisent par les forms 
comnu suit : 

23 amygdaloides. 

15 triangulaires d talon 6pais. 

1 triangulaire plate de o"20 sur o"i4. 
6 torses. 

53 lanctol^s ^ talon brut. 
22 » i talon arrondi. 
28 grands et gros tranchets. 

24 ovales allonges. 
22 talons biais. 

6 discoides. 
31 formes diverses. 

231 

Lcs longueurs de cinq en cinq centimdtres sont les suivantes : 

de 6 i 10 centimetres 43 

de II ^ 15 » 91 

de 16 i 20 >► 76 

de 21 i 25 >► 18 

de 26 i 30 y> 2 

de 305 millimetres i 

231 
Le poids varie entre 73 gtammes et 2 kilog. no grammes. 

2° Instruments Mousteriens. 

Les 192 instruments sont repr6sent6s par : 

28 iclats dits de Lcvallois, de o"07 d o"i7 de longueur. 

36 pointes de o"03 d o"i6 de longueur. 

39 racloirs de 0^07 i o"i6 de longueur. 

67 grandes lames droites et d dos retouch^ h larges 6clats de 

o"07 i o™23 de longueur. 
10 grandes lames i extr6mii6s tronqutes. 

3 grandes lames avec larges retouches sur un bord. 

2 pointes ^ trancher. 

2 grattoirs d tr6s larges retouches. 
5 divers. 

192 



NOTE D'ARCHfeOLOGIE PRfeHISTORiaUE 47 

3** Epoque Niolithique. 

Cette6poque, tr^s peu reprfcentte i la Mare-aux-Clercs, nous 
a procur6 seulement 83 outils divers dont 7 haches polies, une 
deo"'25, 14 pointes de flfeches i p6doncule et barbelure, d base 
verticale, en amande, etc., etc. 

4^ Epoque Ronuiine, 

Une sepulture i incineration avec bouteille en terre jaune et 
vase de terre grisdtre. Plusieurs autres vases en terre de cette 
sepulture ont 6te d^truits par la pioche des ouvriers. 

Patine et Cacholong. 

En gSn^ral toutes les pitees trouvees dans nos briqueteries 
provcnant, soit de la base du limon jaune m61ang6 de sable, soit 
du premier lit de cailloutis ou immidiatement au-dessous, sont 
cacholonees ou patinees de diverses couleurs indistinctement. 

Celles provenant des assises inferieures sont gfin^ralement 
patinees gris et celles reposant sur les argiles ft silex, ou s'y 
trouvant milang^es, sont cacholonies blanc porcelaine. 

Nous avons recueilli i la Mare-aux-Clercs, vers la base de la 
premiere fouille, quelques pieces chelliennes couleur cire, ainsi 
que toute une sSrie de pitces moust6riennes de couleur jaunitre, 
ccla ticnt au milieu ou elles ont 6te trouv6es en raison des oxydes 
de fer que nous y rencontrons. 

Jusqu'i present nous n'avons d6couvert aucun ossement pou- 
vant nous venir en aide pour bien confirmer I'dpoque de ces 
deux stations. 

Industrie, 

Toutes les formes dicrites dans les ouvrages sp6ciaux parus, 
soit en France ou en Angleterre, tant pour le Chelleen que pour 
le Moust^rien, sont representees, sans exception aucune, dans les 
gisements de Bleville et de la Mare-aux-Clercs. 

Nous y avons aussi recueilli toute une sirie fort interessante 
d'outils de passage de la pierre taill^e des deux c6t4s jusqu'aux 
outils edatis du Mousterien. 

I*' Octobre 1901. 



\l 



L'£POQUE GAULOISE 

DANS LE SLD-OUKST DE LA BELGIQUE 

ET I.F. 

NORD-OUEST DE LA CELTIQUE 



S£PCLTURES ET MOBILIER FUN'fiRAIRE 
DEs Caletes, ^'EL!OCAssEs, Eblrovices, Lexomi, Esf\ir 

VlDLXASSES, BaTOCASSES, AmBHARETI ET UxELtl 



Aprcs avoir ctuili^ les JitTerentes pluses Jes industries pal^ 
lithiquc et ncotithique tlans les cinq dcpartemcnts de la Xormandic 
et dc-jril Ics dicouvcrtcs :^ ratuchani J lindusirio primitive du 
cuivrc et du bron^tc, nous sommes amene J dc^rire les armes, les 
jururcs e: b ^vran-.i^ue rccucillics dan> cette region, dont les 
analogues on: etc re:roi:vees dans les necropoles dassiqucs ou 
le t'er app.ira;:, J Ihl^su::, dans la A/iirw ei VAisru, ^ la Tine et 
au Mm: &-i.:fjv. 

Le ame-.iLTe d'Ha'.'.sud:. s:ti:c dans la Haute-Autriche, auprfe 
de miiu's de scl j;cni:r.e expliv.iees depuis un temps immemorial, 
seiT.bie I'orxtr !a ^-on::r:;;a::on de Tindiistrie myccnieone et 
remo:i:er j- v si^rc'.; jva:'.: :'.o:rc Ore ; ii est considere conime 
i;:'.c sort; di- :r.ins;;:o:T entrc Tindustrie primitive du bronze et 
I'j:'rar:::i.'r, du :;.■:. "irnir.-.entaiion csi c:rusque et les formes 
adoruts four '.es ,ir:r.i> de bror.;e s'v reirouvent en ter. Von 
S.u'::.':". a iiv:;:;i ;in:»:-i;rec,;i ri'r,:err.:aitunm:i;icrde sepultures; 
c:".\:;^':: c.^vo or c;>. *:•.: o:. b:or-:e, ve:re c: ambre ; 1S2 vases 
iV. ';'ro~."i', do"; cui'c/^i's- !;■-"> po^er.; de? !et:res etrusques ar- 



P.:".i \> j^r;-,':urij c; ',.; Mirr.e. dccr-ies et rcproduites par 
MV. M.';^".. \:J.iis. -: Fourdr-.^r.-.cr. e: celles de TAisne, par 
MM. r!»:"y ;: Mori.-^... 'a ;r^r.j:or:ra::on ir.dnsirielle est plus 
.■.^\-.>.. : i'.',' .; ;-.: ?^ ::-">:"i::r; ra: '.ts a:Si:er.: s du P6, les Alpcs 
»•: '.■. \aV.>.: i:: K"-,".:;. L'.-.>Si:-;; df ~or.2a:e>, la presence des 



L*fePOQUE GAULOISE 49 

triques distingue cette nouvelle transformation de la prdc^dente, 
qui pent remonter au ni' siMe, avant notre 6re. 

L'industrie retrouvie ^ la Tene, prfes de Neufchatel, et i la 
Tlefenau, prfes Berne, sont un peu similaires; elle est surtout 
caract6ris6e par Tabsence de Tindustrie ancienne du bronze, la 
premiere ipoque du fer et par la presence de monnaies gauloises, 
et celle des ornements k figures humaines ou d'animaux styli- 
form^s, qui existent dans les s<^pultures de la Marne ; elle se 
poursuit jusqu'i rarriv6e de Cesar en Gaule. 

G. de Mortillet a disignd cette ^poque sous le nom de Periode 
de la Monnaie. 

A partir de cette ipoque, jusqu'i la d^faite d'Al6sia et m6me 
jusqu'au second sidcle de notre ere, on retrouve dans la Celtique 
et en Belgique une l6gire modification, d&ignie sous le nom 
^'Industrie Breuvaysienne, que Ton a constatie aussi dans les 
valines du Rhdne et du Doubs, surtout dans la Nifevre, au mont 
Beuvray {Bibracte\ dans la Campine Beige et dans un centre que 
nous signalons pour la premiere fois, au confluent de TEurc et 
de I'Andelle dans la Seine, entrc Pont-de-fArche, Pitres et 
Notre-Dame-du-Vaudreuil, arrondissement de Louviers (Eure). 

Dans la description des sepultures de la Normandie, nous 
aurons i comparer certains objets avec ceux qui ont 6t6 trouv& 
^ Hallstatt, dans la Marne ou TAisne, i la Tine et au mont 
Beuvray; mais comme giniralement ces objets ne proviennent 
pas de touilles m^thodiques et qu'ils ont ^t^ d^couverts dans des 
tranch6es faites pour la culture et des travaux de vicinalit6, nous 
ferons seulement quelques rapprochements, qui s'imposent, par 
exemple les grosses fibules i arc de Notre-Dame-de-Livoye et les 
poteries i d6cor de Genest (Manche), qui sont de style Marnien, 
tandis que les groupes de sepultures des Veliocasses decouvertes 
dans le canton de Pont-de-l'Archc, sont de style Beuvraysien, ct 
par les moyens bronzes romains des regnes de Trajan (98-117) a 
Marc Aurele (161 ^ 180), trouvds dans les incinerations, nous 
savons que Tindustrie gauloise se perpitua presque sans melange 
dans ce canton, jusque vers la fin du n* siecle de notre ere. 

Ethnographie et Topographie 

Les cinq d^partements de la Normandie etaient habitus, 
plusieurs siicles avant notre ere, par deux races distinctes ; les 
Beiges occupaient la rive droite de la Seine et les Celtes, la 



.. * 



VXttrt NOII3LU>-DE o'tTLIKS PtimSTOUOTES 



r:ve gau;he ; ccitc region cuit connue des Romiiiis, lore de 
Li bOr..;uc:r. ious le nom dc Ligue Amiorique on des Onze 
G:es ia Belgium. 

Seint-lnferieure 
Li -ir.-.t tie territoire t'ormant julourd'hui !e depirtenieni 
dt 'a St:r.=-I:::trl.;Lrc cui: j'.ori hj'ritcc par les Bilge:, c-i se 
i^Silvi^ier.: en t'e-ixassi: e: c:i Cjtius ; ;es derniers occ;;?a:e:;: 



= i;: au: 



:L:rs pi^i c:j:e-: CALEnw 



(Ci-i=?-zz\ (vi:.5.;sA (L:"vrjr^:ii') ;; !■: port Je C^kacotivvm 
(Hjrr!;-:;:). Or. i -.ou'.i: aririr-er. ijns preuves sulEiante*, U> 
rr.jr.r.iLv? j3^.o;sci poru:^: It- !e^cnJcs Calei>v, Senodon c: 

Li.? Ci-iU- :.-:r.:r;;.'.: 6,'»J !:ommcs pojr la guerre de 



Li-^ rV:.v^;,f; ■ , lior.: la nieEropoIe ou pjgui ctaii R0TOMAGV5 
(Re.:-:". ■ .r,; i^r.r.c '.t.:7 r.on: au Voxin, leurs juires villes ou 
/.:.-J i-ii:tr.: Vj^^^i. O-ierec-Ici-E'beut' , Riti-magvs que nous 

Lv: C:.':-.!-; t: '.0 rj.V.vj;-;-?/ :jiii:ent pjr:ie des qumze peuples 
^C„L':.i.i ^ir >::.■.'?,". ;o:r.r,:L- vO:iipoijnt le Belgium, avan: Ccsar. 
p;:::;; !l-. li;!.-^:^::.- -t.ii:> '.;.> r.or.ii dt Gailt:i et de I'ellicaaes, dans 
.j Lu:d:iKin::: ^rx ■•:::.:. 

Lti Ci'.r.ii pr^rriirer: j Ctsar, 10,000 homnies pourla guerre 
dc Bt!j;ic_uc. cr. 57, t-: fi:re:>t imposes, pour la revolte ginerale 
do Gaulii, ;.:'. 52, i. 6,000 hom:iiei. 



.1; .■■ i\--"- 



Lvj-Y, y.Lxi.L,w>. l-.vix-j 


Uf,. l\ll,;ai«:. 


;j. :< ajm d< Vendnvj 


«L Les nunav 


.1.:;-. ^i (Vi*..;« : ;«i 


nnfc:rip;ioa do 


iJoplii ieunitivfnicDI. 




Am Dicux Miiii» 


1:1 i ti mCTiioirc etcmelle 


d'll!iomi» Aper ion 


Apriui) 


jbriilnl it Miles, urtgini 


ice i< li cite 


d« VcIiOCJMCJ. IDSCril 1 


... BorobK 


iln imIoc) de Lyoo, 


iacorpore dipt l"jss«iJli< 


>D Ju £ibri- 


^nti J-sutKS ^iblis 


1 Lyon. 


II X i-^u Sj ini un: 


iiucun 


^liiMissciscnl dc set 


ticulles. 


Apriut III:>>nure, ion tili, 


, X pri. ^n 



L*iPOaUE GAULOISE 5 I 

Les Veliocasses promirent ^ C6sar 9,000 hommes, en 57, et 
furent imposts pour la guerre nationale, en 52, i 3,000 hommes. 

Eure 

Les Veliocasses n'occupaient pas seulement une partie du 
territoire du ddpartement de la Seine-Infcrieure, mais aussi 
Tarrondissement des Andelys, appartenant au d6partement de 
TEure, dans la region duquel se trouvait le pagus de Ritv- 
MAGVS, que M. Desjardins et beaucoup d'autres auteurs ont 
fixt sans aucuns documents archdologiques, ^ Radepont, mais 
que nous croyons plut6t devoir Stre placi i Richeville (Eure), 
ou les s6pultures et constructions romaines sont abond^ntes. Les 
Veliocasses devaient aussi occuper les cantons de Pont-de-l'Arche 
et d'Amfreville-la-Gimpagne de I'arrondissement de Louviers. 

Les Veliocasses fournirent 3,000 hommes h Vercingetorix en 
32 av. J.-C, pour Tindipendance nationale. 

Les Aulerci-Eburovices avaient pour ville principale Medio- 
LANVM, la CiviTAS Ebvrovices dc la Notice des Provinces ; les 
autres villes 6taient Condate (Condc-sur-Iton), Breviodvrvm 
(Brionne), Gisacvm (le Vieil-Evreux) et Canetonvm (Berthou- 
ville) ; ils occupaient une partie de I'arrondissement de Louviers 
et d'Evreux. 

L'Evrecin et le pays d'Ouche correspond i leur ancien terri- 
toire ; ils formaient avec les Cenomani (Manceaux) et les 
Z)jflWi«/fej (habitants du Bas-Maine), la confederation des Aulerci. 

En Tan 57 avant T^re chretienne, Publius Crassus, lieutenant 
de Cisar, profitant des troubles et des divisions qui existaient, 
non seulement entre les citis, mais encore entre les villages et 
m6me entre les chefs de chaque famille, envahit la Gaulc et 
soumit les Unelli, les Esuvii, les Aulerci et les autres peupladcs 
armoricaines. 

Un an s'6tait i peine ^could que les Unelli, les Lexovii et les 
Curiosolitay impatients du joug romain se soulevtrent ; les sdna- 
teurs des Lexovii et des Eburovices d6voues aux intcrets de Rome 
ayant refus6 de prendre part au mouvement national furent 
^gorges par les habitants de ces deux cit6s, qui all^rent grossir 
les rangs de I'armie de Viridovix et attaquer le camp de Titurinus 
Sabinus ; ils s'6taient allies aux Unelli et aux Esuvii^ aux RedoneSy 
aux Curiosolitay aux Osimi et aux Yeneti. 

Cisar qui se trouvait alors aux environs de Vannes, accourut 



'^ 



52 SOCI^ri NORMANDE d'^TUDES PR^HISTORiaUE^ 

ii la t6tc de ses legions, battit Ics revolt^, ramena sous son ob^is- 
sancc les cit^s armoricaines et prit chez elle ses quartiers d'hiver. 

En 51, les Aulerques (Eburovices), les Caldtes, les Velio- 
casses, les Ambiens ct les Atrebates s'unissent aux Bellovaques 
contrc les Suessions, ils ctaient 7,000, command<^s par Correus 
et Commius. Mais C6sar disposait de 10,000 hommes aguerris, 
il battit les Bellovaques et tua leur chef Correus (0. 

En Tan 52, les Eburovices , les Ltxovii et les Veliocasses se 
joignirent ;\ Tarmte de Vercingetorix, qui avait soulevi son 
peuplc et sM'tait fait investir du commandement militaire. Ce 
soulCvcment ne reussit pas mieux que le pr&edent. L'Aulerque 
Cimulogcne, qui commandnit Tarmte du Nord, voulut prtcipiter 
dans la Seine les legions dc Labicnus, mais il fut vaincu et pent 
avec prcsque tous ses guerriers. Vercingetorix assez heureux 
d'abord, fut completement battu sur les bords de la Saone et se 
refugia a Alesia, ou apres cinq semaines, il fut oblige de se rend re 
d Cesar. 

Pour faire accepter son pouvoir, C6sar laissa aux Gaulois 
Icurs lois, leurs magistrats, leur administration civile et reli- 
gieuse ; les changenients ne commencirent que sous Auguste. 
La religion des druides, prohibec d'abord, fut abolie ensuite et 
remplacee par le paganisme romain dont les idoles furent i leur 
tour renversees par Taurin, Nicaise et les autres apdtres de la 
Normandie. 

Auguste divisa la Gaule en trois provinces et comprit le 
territoire qu'occupent les departements de la Seine-Inferieure, 
Eure, Orne, Qilvados et Manche, dans la Lyonnaise. Lorsque 
Diocletien divisa cette province en deux, les cinq departements 
normands furent englob6s dans la Seconde Lyonnaise, qui avait 
Rotomagus (Rouen) pour ni6tropole, avec les Feliocasses retranch^s 
dans la Bclgique et qui embrassait en outre la Touraine, TAnjou, 
le Maine et la Bretagne. 

La subdivision en pagi reser\'ait pour le dipartement de 
TEurc, Ic pcigiis Ebroicensis integralement et, en partie, les pagi 
LexoviensiSy Miidriacensis, Rotomagencis et Filcassinus. La Neustrie 
devint ensuite la Normandie. La partie orientale de la Normandie 
appelee Haute-Normandie et la partie septentrionale du Perche 
provenant de la Moyennc-Normandie, ont composi depuis le 

(1) Livrc VIII, chap. 7 i 23. 



L*iPOQUE GAULOISE 53 

dipartement de TEure ; elles comprenaient des subdivisions 
presqu'aussi connues, I'Evrecin, le comt6 d'Evreux, le Vexin 
normand, le Roumois, le pays d'Ouche et de Madrie ou Longue- 
ville, les campagnes du Neubourg et de Saint-Andri, ainsi qu'une 
part considerable du Lieuvain et des terres frangaises du Perche. 
Les Carnutcs ont pu aussi occuper une partie des cantons de 
Saint-Andr6, de Damville, Verneuil, Breteuil, Rugles, Beau- 
mesnil, car Tabondance de leurs monnaies trouv6es dans ces 
regions, surtout aux environs de Verneuil, perraet de supposer 
que les rives de TAvre et de nombreuses sources qui alimentent 
TEure furent occupies par les Carnutes. 

Calvados 

Les Lexovii, les Esuvii, les Viducasses et les Baiocasses 
occupaient jadis le territoire composant aujourd'hui le d6par- 
tement du Calvados. 

Le pays des Lexovii correspond de nos jours au Lieuvin et au 
pays d'Auge ; il faisait partie jadis de la Celtique transligerine et 
des vingt-deux cit6s d'Auguste. Les Lexovii, entrain^ par les 
V6netes, comme auxiliaires, se joignirent aux Unelli dans la 
troisieme campagne et prirent part i la guerre nationale de 52, h 
laquelle ils fournirent 3,000 hommes : ils avaicnt rang de Civitas 
et leur territoire devint cit6 romaine, comme le prouve le texte 
de Ptolimie, qui le disigne sous le nom Lexoubioi et lui donne 
pour chef-lieu Noiomagos (Iasiqux), Strabon, Cisar et Pline citent 
Noviomagus comme chef-lieu de la Civitas des Lexovii ; son nom 
a dil disparaitre au iv* siecle, pour faire place h celui du peuple ; 
aussi dans la Notice des Provinces ^ lit-on Civitas Lexoviorum, 
Noviomagus devait dijd exister au temps de Cisar, puisqu'il dit : 
(^Bell. galL in, 17.) « Aulerci Eburovices, Lexovii que, Senato 
suo interfecto, quod auctores belli esse nolebant, portas clau- 
serunt seque cum Viridovice conjuxerunt. » 

Les Lexovii habitaient les cantons de Lisieux (Calvados) et 
dans I'Eure, une partie des cantons de Beuzeville, Cormeilles, 
Saint-Georges-du-Vievre, de Tarrondissement de Pont-Audcmer 
et du canton de Thiberville, c'est-i-dire a Tancien diocese de 
Lisieux. 

Les monnaies recueillies dans la region des Lexovii font 
connaitre le nom de deux chefs ou vergobrfetes, Mavfennos et 

QSIAMBOS. 



I- 

■ 1 



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'-■% 



54 SOCILTE NORMASDE D ETUDES PREHISTORIU.UES 

Lcs nducjsses ct Esuvii ^'^ se contondent dans les recits des 
ji::cur>, .: cau>c dc Icur proximite. Dans C^sar, (Chap. 34 du 
livrc 11} its Esuvii =\ Sesuvii ou Essui tiennent le rang d'une 
iivitas. Dans deux auires passavics, ou leur nom est cite, ils 
litjurcn: conimc un peuple dc quelqu'importance, chez lequel on 
envoie !'.r.rc lcs approvisionncmenis de blc etou Ton fait hiverner 
une Iccio!"!. 

Dan> Flinc, Ic scul nom qu'on puisse rapprocher des Esuvii 
ou Esui de Cesar, est cc:ji des Etesui ; dans Plotem^e, il n*en est 
aucun, !i moins qu'il s'ji^issc des \ iducasii qm se trouvaicnt sur 
le bord de h mer, que scs Tables noniment deux fois. Dans le 
premier pass.ii:e {j 2 du chap, viii, al. vii, liv. n) : « Aregenua 
riJ'M'Jsioruffs, iS'-jo"', 50' » dans le second (J 5), il cite les 
Cz/V/«, lcs Lcx.kH et les Unelli : « Aprts ces derniers, dit-il, 
sont les Vidiicasii. * Ces deux mentions se rapportent a une 
mcme cite, dont le chef-lieu, Arae^enuae^ VAregenue de la Table 
dc Peutingcr ^laii a Vieux, prts de Caen. Ptolimee cite parmi 
les positions de la cote Arigenses des Viducasii ; le mot de 
Biducasii doit etre interpret^ par Xiducasses; TArigexus des 
ndutasses, TAraegence de la Table de Peutinger a 6te place h 
Vieux, oil Ton a trouve le fameux marbre dit de Thorigny, avec 
Tinscription ordo civitatis \iducassiumy remontant i 238, sous 
Gordien III. 

La cite des Viducasses dut s'etendre, pendant les trois premiers 
sieclcs, sur toute la region maritime comprise entre les Unelli 
(Cotentin), les Lcxovii Lieuvin » a Test, et le territoire des ^odio- 
casses, avcc son vicus S%^-lugustodurus, ne formait alors qu'un 
simple pagus ou canton, place dans sa dependance. 

Ce fut seulement au debut du iv* siecle que Timportance 
si'^-lugustodurus se developpe au depens d* Aeregenuetl s'y substitua 
comme chef-lieu de Civitas. 

Les Baiccasscs dont le chef-lieu romain fut Augustomagtis 
(Biiyeux), n'apparaisseni comme cite distincte, qu'a une epoqiie 
assez basse et dans un temps oil les Viducasses cessent d'etre men- 
tionncs ; ils se seraicnt done substitues i ces derniers avec un 
centre different ^3). 



(1; L. DcsjarJins. Giogmphie hut. tt adn:ini$tr. d€ Ut GauU romaine, T. II, p. 491. 

(2) Cc nom sc rctrouvc sur une monnaie troavcc k Jersey et portant : ESVVIOS 
dapris M. A. de liarthclcmy. et ESVIOS (Rc\-. Celt., iii, p. 249.) 

(3) E. Desjardins. Loc. cit.. t. 11. p. 492. 



L'iPOaUE GAULOISE 5 J 

Les Vaiacasses sont mentionn^s dans Pline sous le nom de 
^BodiocasseSy mais ils ne le sont pas par Strabon, ni C6sar. 

Si les Fiducasses et Bodiocasses, pour ^aiocasses^ figurent dans 
Pline, cela n'implique nullement qu*il y ait eu deux civitates; 
il n'y en aurait eu qu'une seule alors, celle des Fiducasses^ qui 
aurait eu pour cliente la peuplade des Bodiocasses ou Baiocasses. 
Or, le territoire de ces FiducasseSy qui 6tait assez vaste, sans doute, 
pour coraprendre aussi le pays de S6ez {la civiias Sagiorutn du 
IV* sifecle, dimembrement de la prte6dente), ne peut correspondre 
qu'au domaine des Esuvii, Sesuvii ou Essui de C6sar. Le pays 
des Esuvii devait done comprendre le Bessin, la valine de TOme, 
le Socage, le Houlme et correspondre k la partie midiane et 
occidentale des d^partements du Calvados et de TOrne. 

Les Esuvii itaient conipris dans les vingt-deux peuples de la 
Celtique Transligerine, comprise entre le Belgium, la Loire et la 
Province, qui ont form6 les vingt-deux cit& sous Auguste : les 
Unelli et les Ambivaretiy dont nous allons nous occuper iaisaient 
partie de cette confederation. 

Manche 

Les Unelli qui occupaient le Cotentin, aujourd'hui ripondant 
aux arrondissements de Coutances, Cherbourg et Saint-L6, 
formaient aussi une des Civitates maritimae xArmoricae (0 ; ils 
6taient ^troitement unis avec les Lexovii et les Eburovices, les 
Calites et les xAmbivareti, ainsi que nous I'avons montr6 pr6c6- 
demment pendant la guerre des Bellovaques. 

En Tan 56 avant J.-C, unis aux Aulerci-Eburovices , aux 
Lexovii et commandos par Viridovix, ils vinrent se camper k 
deux milles (2 kil. 962 m.) de Sabinus qui s'itait retranch6; un 
gaulois, espion du 16gat romain persuada i Viridovix de tenter 
I'attaque, alors qu'elle 6tait pr6vue et ordonn6e par Sabinus, 
aussi elle ichoua. On a voulu voir dans le camp du Petit Celland, 
ou celui de Chdtel-Ogi, pris Gavray, les retranchements des 
legions romaines. 

Les Unelli furent imposes, comme les cit6s armoricaines, i 
3,000 hommes dans la guerre nationale (2). 

Les noms de Crociatonum ou Crouciaconnum (Carantan), dont 

(i) C^r, BeU Gull., u. 34 ; vu, 75. 
(2) Cdar, Bill Gall, vn, 75. 






S^ iOCIETE VORMASOE d'^UDES PIi£hISTOUQ]UE5 

Piolcmcc tjit Ic chvf'lieu <le li cit^ ronuine au if siide n de 
C.fj.i/A'. Jails U [Mrtie enfermte dans le Hague-Dicke, soni 
Gju1i.<:s it rjppcUoiit probablement, I'un et I'autrc, des iubli&- 
seiucnis ion ancii-ns. 

l"'Ai.i.'.''!:<"; .1 tic idtmirte ju port de Barbaflor, situi sur un 
dt> mus dc li \'irt, dans Ic :inis Carentonus. 

No'.;^ ;ic >Ji::ii'ns .itfirnitr i^uc Coriallo signalc seulement sur 
h '\'i\-W dc I\ i::iri;t.T miii uiic villc woniemporaine de la conquece. 
Oi! u:r.",:\t it:;*.- villc encore iiicntioiince au viii' siccle de notre 
t;t J..iv^ !a t'i'.ioiii^uv Jc Fonuncllc (c. xivj, sous le nom de 
,M;:ji.' ('.'■;,■: .:.'.'. '.■■:.'. >!:iicM:r Ic riv.ij>c occidcnul du Cotcntin aux 
e!i\!!on> Jc l\T:-lt.i''., Cc>i plus ,iu Nord que nous conduisem 
li> n'.i>i;:^> lic !.i TjMt. M.iis <\at:\'.v litiit exjctement la situation 
dt I ".■■ .■.;.■.".• ." D".\n\:!'.c Ic pb.;3it dans Ics environs du cap de la 
M.ii;i:c 1-; *M ti.ti: Jcn^oii:rc que ce lui un port, comnie I'a pre- 
w.'-i:: M di- Ki>>t.iinj;. cc .Ncrait dans Panic de Saint-Manin- 
Il.ii;i:c, Ji !"oppi'>i'.c dc Goury. ou J'Anville proposait de le placer. 
L'cj't:id.i;i; on n'a irouvc .iiicime substruction romaine, ni ^ 
tu'iivv, '.v. a Si:;i:-Martin-Majiut. D".iutres auteurs ont fait des 
:.uviV''='-'"-'^''''"*-"^'''"^== ; •■■ '■^* ■'■"^i *i"^ Sanson et de Fonccmagne 
i'oiii i«'.ic..- .;l":'i:;vi-.:i; ; V.-.bl-t Bti'ty a rcpris la iliesc de Sanson 
v: dt lv:i»\;i;ai;::c. i!". I'awi.r Je Cherbuurj;. Dans ses Recherches 
Si*' -V H.!i::.:-!\:<.\ M. dt tiervillc a aitaque I'hypothcse de 
d'.\in:!'.e. M, lVva:d;ii>, v:ii> prciiscr. fait remarqucr qu'a cause 
dii /-..vi-j C."i.-..:'>'!':.'s.i. »i.::<: livaliic sc trouvait forccment dans 
lCIIl- iv.r;^- d^- '.:. \hc::^\ s.::i> doute limitcc par la H.igue-Dicke, 
a !i;o::i> <\:-x !c iv.o: C-'j.:.'.'.- oi: CmctaHum ait precede cclui de 
r..y:ij ('.■•;.•:..■">.•.■:.•,'.■. derriirc I'ar-.ic du mot rappelant le vallum 
d::"l!.ij;i:c-l>.;e. 

l.iN I V'-i::; .:■.',': iX\:L:\iie:'.: i'Avranchin, arrondissement 
J Av rare ;•..■■.. :i!:'0!". .-.iii. s;:i\.i!i: Piineet Plotemee. etait occupce 
par !i.> I i ■•':>:.. :::.:. iro: ^-.li >c r.if.irociie du reste davantage du 
nom :; od^i'.u , :'.> o::; d;: uiic partic Je la famille AeSxAulerci. 

NLMISMATI^H.!-: GALLOISE 

Si };racc a:!\ ai;:ci:r!. ar^cien*. I'hisioire primitive des Grecs et 
des Roniai:i> e>t >u:V:>.i!n:r.er.: e:a^Ue et prccisee par que^ucs 
detaiU tourni> p.i: '.f-'^n. monn.iies : par conire, les hi>tonens et 
geoyraphes ronia::i> nous apprcnncnt peu de chose sur les Gaulois. 



L'fePOaUE GAULOISE 57 

La plupart de leurs monnaies sont an^pigraphes et les quelques 
Ifegendes qui s'y trouvent parfois sont trfes concises et souvent 
incompletes, par suite de la frappe difectueuse. Les symboles 
nous fournissent d'utiles renseignements pour Tart et la decoration 
et c'est en vain qu'on y a cherche des indications sur les idies 
religieuses ou philosophiques entre les peuplades, car C^sar nous 
apprend qu'elles diff^raient non seulement par la langue, mais 
aussi par les lois. 

La numismatique gauloise est loin d'etre assez ^tudi^e pour 
que Ton puisse dasser par peuples la s^rie d^j^ nombreuse de 
pieces qui la compose. Les attributions proposies par MM. de 
Saulcy, Muret, Chabouillet et de La Tour, dans le catalogue des 
monnaies gauloises de la Bibliothique Nationale ne sont pas 
definitives. 

Les noms de chefe et de villes, surtout ceux-ci, sont de v6ri- 
tables exceptions et il est indispensable d'indiquer les deux ^poques 
bien caract^ris^es pendant lesquelles ont ^t^ frapp^es les pieces 
qui portent des vocables de peuples ou de villes. 

La premiere p6riode comprend le temps 6coul6 entre le 
commencement du monnayage en Gaule et Tapparition des 
monnaies romaines dans la Transalpine, deux si^cles environ 
avant T^re chritienne. 

A Texemple de Marseille et de Rhodes, les peuples de la Gaule 
miridionale gravaient leurs ethniques en caractferes grecs sur 
leurs monnaies. 

A Tappui de ce qui prtcfede, M. de Barthelemy cite douze de 
ces peuples et ajoute : « Sous I'influence romaine, I'usage des 
caracttres latins s'6tablit et se ripandit dans I'Est et dans le Nord. 
Nous trouvons alors : Avlircvs, Avlirco, Ebvrovico, Cabe-Col, 
Lexovio, LixoviATis, LvGDVNi, Medioma, Nem-Col, Ratvmagvs, 
Remo, Segvisiavs, SEavANOioTvos, SoTioTA, Veliocati, Vol, 
VoLCAE Arec. Dans son travail intituli : Les ligendes des monnaies 
GauloiseSy public en 1887, M. de Barthelemy (0 signale aussi 
Ebvrovico pour les Eburovices et Ratvmagos au lieu de Ratv- 
magvs ou Ratvmagvs C^) pour les Veliocasses et il y ajoute la forme 
Lixovio pour les Lexovii (5). 



(i) a. de Barthelemy. L^gendcs des monnaies gauloises. Revue Cellique, 1887. 

(2) L. Coutil. InvetUaire des monnaies gauloises de VEure, p. 6, 7, 55. 

(3) L. Coutil, loc. cit. p. 9 et 46. 



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-1-^ rr-c-r-iii i z'.l ::c-'.ce pre? de Lc-vier? et reproduite par 
E- Li-.rtr: v^M-?«to it RoL=n), uon: u Icgende a c:e rixee par M. 
A ii rith^ltorr."' ' 

C^-- to-. .;-;:? :jn5:i.''i:::r.f cxposce>, nous Jiterons les diffc:- 
:.::.'? .to^tor.^;> to-: :r.: c:.- -::r.r-ees provisoircmen: jux groupcs 
i:'"..to-.> i-j.;r? IzT.: r..-- jvo::^ rc::oLvc Ics monnjies sur le 
?x:. ^. : N:--:-ni:= ; ur. z;:TZi\r. r.crr'.rrc >c irouvent indiquees 

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: .J Ni-vs:-.'. y,-. .. :. li^-.ff^-j-*.'. :?;-. r. I £t suiv. ou ce saviai ciie les 
V\.*'" "» ■■* ■"."^ --■ Jist: 



^^ '. . v\'-: . "-I .-. . ? ?.«.*;. 



^•* '. s.V^v. vi . ■ 7 :-. :? i: ;- 

^ji' \ Jc ?>a-t'^ -•!*—■■ ^l,-:^..< ;x-'.-.j>s Scl^i:*. Ex:r. Congrcs internitioiUi 
«U* '•.■.;w;v:tia;:^iv-. tJkV 

^^^ \.*.i* ix\::2> r.;.v: 1 71-?^^ -s» rsiKi^zsaiaL* qui voni suivre, dans Ic 



l'^pociue gauloise 59 

M. de Lagoy regarde le mot Caledv comme le nom d'un chef 
inconnu et la I^gende Senodon comme celle de la ville principale 
des Senons, 

M. de la Saussaye estime que pour adopter Topinion du 
marquis de Lagoy, il faudrait rapporter la fabrication de la 
monnaie a Tepoque i laquelle la ville d'^gedicum perdit son nom 
particulier pour prendre celui de la cit6 elle-m6me. Or, on ne 
pent admettre que le droit de monnayage fut rest6 aussi tard en 
possession d'aucune cit6 des Gaules. II vaudrait mieux supposer, 
suivant M. de la Saussaye, qu'une autre ville du S^nonais portait 
le nom de Senodununiy car il parait impossible de meconnaitre le 
rapport frappant qui existe entre la l^gende Senodon et le nom 
des Senons. 

M. Duchalais a vu dans Caledv et Senodon, deux noms de 
chefs et il fait ensuite Tattribution de Caledv b, un lieu nomm6 
Caladvnvm du pagus Dablinticus ; mais comme les monnaies 
armoricaines sont sans l^gendes, cette version n'est pas admissible. 

M. L. Fallue a attribu6 ces ligendes a Tancienne cit6 des 
Cal^tes. 

M. de Longp^rier a relevi le nom de Senodouna, fille de 
Cintugnatus et de Gematua, sur une inscription de Bordeaux et 
croit difficile I'application de sa l^gende Senodon i un nom de 
lieu. 

M. de Saulcy, a propose aussi d'attribuer difiniiivement les 
legendes Senodon, Caledv et Atevla Vlatos aux Calfetes. 

M. Hucher a rapproch6 ces monnaies de celles de Svncos, 
Ratvmacos (Veliocasses) et de Magvrix (Carnutes), qui offrent 
la mCme particularity ; il y aurait li une afiinit^ de types mon6- 
taires provenant du voisinage de ces peuplades. 

A ces observations, nous rappellerons que M. le D^ Gu^roult a 
affirm^ aussi cctte determination, parce qu'un coteau de Caudebec- 
en-Caux, sur lequel se voit un camp compost de foss6s entourant 
environ 25 hectares et prfes duqucl se trouvent les chemins des 
Caillouets et la fosse Caillot, on y a recueilli environ une dizaine 
des monnaies portant la l^gende Caledv et Atevla. 

Le premier, M. Lesage, qui a 6crit une hisioire de Caudebec- 
en-Caux en 1837, {272 p. avec plan et 20 planches) avait attiri 

public par M. Chabouillet, en y ajoutant qos observations personnelles sur les d^u- 
vertes faites en Normandie. 






::- ~ -zT.^i e: a'ors ri^n ne prouve que 
,; r.=: i ,;:: opp:iatn des Caletes. 

■!. i: '.; Tocr, or. a classe jussi parmi !« 
^=: IciCEJei CvaxAClos, i cause du revers 



. '.'. J. .;;-rrr.ie E:-:aAC. 



-: iei A:>t:4' •!' NanmnJic, p. lui. 7* inn. r. r 
;jil.->>i Ji CluJtbit-in-rtHx. Le Havre, Upellcti 



L*iP0aUE GAULOISE ^I 

Quant aux monnaies portant la 16gende Atevla vlatos, elles 
se rapprochent des monnaies attributes aux Remi (n^ 8084 et 
n** 8085 du Catalogue de M. de La Tour). Pour la premiere, 
notamment, il est impossible de ne pas reconnaitre le m^me 
profil tourni i droite, au lieu de la gauche, avec un torques k 
boules au cou, deux mamelons sur la poitrine et desailes ouvertes 
fixtes derri^re le cou ; le revers est identique et porte la 16gende 
Atesos, (trouv6e i Reims) ; sur la seconde, la ligende Kraccvs 
se lit sur le droit. 

En rfcum6, un petit nombre seulement de monnaies k la 
ligende CALEDVont iih trouv6es jusqu'ici dans le pays des Calfetes, 
(10 environ au Calidu, prfcs de Caudebec, et environ autant k 
Limesy et il Cailly ; d'autres ont 6t6 trouvies dans la region 
des V61iocasses. Mais comme on en a trouv6 tout autant 
dans d'autres regions, on ne pent jusqu'ici attribuer plus spicia- 
lement cette Itgende aux Cal^tes. L'attribution de MM. Lesage 
et D*" Gu6roult repose sur des indications peu precises, surtout 
ces dernicres, et on ne doit m6me pas tenir compte de ses 
monnaies^ puisqu'il a donnt au muste de Giudebec deux 
haches de bronze fausses comme ayant 6t6 trouv6es au Calidu. 

' Quinze monnaies, avec les Itgcndes pric6dentes, que Ton a 
propos6 d'attribuer provisoirement aux Calttes, figurent sur 
I'AtlasdeM. de La Tour, pi. xxvm, n°» 7169, 7170, 7171 et 
pi. xxix,n°* 7173 k 7224. 

Viliocasses, — Parmi les monnaies attributes aux Viliocasses^ 
il en est deux qui sont indiscutables ; celle qui porte d'un c6t£ 
Svncos et de Tautre Ratvmacos et une seconde, avec le mfime 
nom SvTicos et au revers Eliocati ou Veliocati, la premiere, 
trouv6e i Louviers (Eure), la seconde d Rouen, dans le pays des 
Veliocasses. 

Le Cabinet des mtdailles en posside d'autres, avec les m6mes 
Itgendes. Le dipartement de TEure a fourni plusieurs Svncos, 
une ^ Heudreville, trois i Verneuil (0, une d Brionne, une au 
Vieil-Evreux ; une i Sainte-Beuve-Epinay (Seine-Infcrieure), et 
la I6gende Veliocati trouvte \ Rouen. La legende de Stratos a 
At6 trouvec une fois a Verneuil. 



(i) L. Contil. Loc. cit,, p. 6, 30, 46. 



1 



62 SOCI^T^ NORMANDE D'^TUDES PR^HISTORiaUES 

II convient d y ajouter Epadvka, qu'il ne faut pas confondre 
aveC Epad (Epasmactvs), chef arverne, ami de Cisar ; cettc 
l^gcnde n'existe pas sur une monnaie trouvee pits de Louviers 
dont le droit et le revers £tant identiques aux trois qui ont ^e 
reproduites par M. de Barthelemy (0. 

Le monnayage gaulois avec caract^res latins ayant tti en usage 
jusqu'a Tann^e 28 av. J.-C, date ii laquelle I'Assembl^e de 
Narbonne organisa ies cit6s de la Gaule et les Belgiques ; nous 
sommcs ainsi iixcs sur Icur emission dans le Belgium. 

On a trouvc de ces monnaies k Louviers (Eure) (^) et dans la 
Seine-Inferieure a Cailly, a Epinay, Sainte-Beuve-en-Riviere ; 
dans rOise, i Hermes, i Saint-Georges-la-Chauss6e. 

Le catalogue du Cabinet dcs mcdailles mentionne aussi 
Athdiac (en grecj ; il dicrit 143 monnaies des Veliocasses, des 
numeros 7229 i 7373 inclus, et TAtlas de M. de La Tour en 
reproduit 31, des numiros 7230 d 7372, pi. xxix et xxx. 

Eburovices, — Ccrtaines monnaies de ce peuple sont abso- 
lumcnt caract6ris<5cs par les legendes ; on lit d'un cdti Avurcvs 
ou AvLiRCO ct de I'autre Ebvrovicos (Verneuil), Ebvrovices 
(Vicil-Evreux), que nous avons decrites dans notre Invenlaire de 
VEure, Ebvroricom ^Pellcrin, Recueil, t. i, pi. m, n° 12), Iibrmx 
(Vieil-Evrcux), Iibvrovix (Verneuil). 

La legende Biiikoc a et^ signal^e dans les catalogues des 
monnaies gauloises ; elle a 6tc ainsi interprttieBpimoc, forme qui 
rappelle le nom de Brcnnus ; on I'a aussi interpr6t6e par Belinoc. 
Ces monnaies offrent beaucoup d'analogie avec celles de Pixtilos 
ct dc S\Ticos, ce dcvait etre une locality ou un nom de chef. 

La 16gende Pixtilos a 6t6 friquemment trouvie, nous en 
avons signale i a Evrcux, i i Louviers, 46 d Verneuil. Les envi- 
rons de Chartres en ont donni aussi beaucoup. M. de Barthelemy 
croit, pour ces motifs, qu'il s'agit bicn d'un chef des Eburovices. 

Li I6gcndc Aka a 6t6 aussi parfois trouvie dans cette region. 

Lc Catalogue dc MM. Muret et Chabouillet mentionne 126 
md'daillcs, n®" 7013 i 7141, et TAtlas de M. de La Tour en 
reproduit 24, pi. xxvii, n«* 7013, et pi. xxviii, n° 7017 \ 7139. 

(1) a. dc Barthelcmj'. Monnaies gauloises beiges. Extr. du Congres intern, denumis- 
matique, 1900. 

(2) L. Coutil. Loc. cit. p. 31, sans I.1 l^gcnde Epad, mais avec les m6mes indications 
sur les deux c6tcs. 



L'^POaUE GAULOISE 63 

Lixovii. — Ainsi que nous Tavons indiqu^, plusieurs peuples 
ont eu leurs noms mentionn^s sur leurs monnaies, les Veliocasses 
(Veuocati), les Aulerci-Eburovices (Avurcos-EbvrovicosJ ; les 
Lexovii eurent aussi des monnaies rappelant le nom de leur 
pays ; d'un c6t6 on lit : Cisiambos Cattos Vercobreto et de 
Tautre SiMissos P\^blicos Lixovio, avec un aigle ou un coq aux 
ailes 6ploy6es ; ou encore Mavfennos Arcantodan et Simissos 
P\'blicos Lixovio. On a trouv6 des monnaies avec ces ligendes i. 
Jort, prfcs Falaise, i la citi de Limes, prfes Dieppe, k Caudebec- 
Ifes-Elbeuf ; nous en avons signals deux h Berthouville et une k 
Verneuil, dans notre Inventaire de VEure. 

La l^ende Tova se trouve aussi signalie dans ce groupe sur 
le Catalogue des monnaies des Lexovii appartenant au Gibinet 
des mfedailles comme ayant 6ti trouv^es ^ Berthouville, prte 
Bernay (Eure). 

A propos de cette ligende, on doit rappeler Tarticle public par 
M. de La Saussaye, en 1841, dans la Revue de Numismatique 
(t. VI, p. 345) sur les monnaies in6dites des Lexovii; il n'avait 
lu sur Texemplaire en sa possession que ....ovix et au revers 
Lixovio qu'il avait traduit par Viridovix, chef de la cit6 des 
Unelles. En 1862, ayant eu un exemplaire portant sur les deux 
faces la I6gende Lixoviatis (n° 714 il reconnut son erreur 
d'identification. Get exemple est souvent cit6 pour les essais trop 
prompts d'identifier des l^gendes dans la numismatique gauloise. 
Le Catalogue de MM. Muret et Chabouillet mentionne 28 
monnaies des Lexovii, des num^ros 7 141 a 7168, et PAtlas de 
M. de La Tour les reproduit, pi. xxviii, n°* 7143 k 7166. 

Essui. — Une 16gende grecque Cep se voit au revers d'une 
monnaie du Cabinet des m^dailles dont nous ignorons la prove- 
nance exacte, et une autre plus complete igalement en grec 
Ecovagegi, trouvie dans la Seine i Paris; ces documents, on 
I'avouera, ne sufEsent pas pour attribuerces monnaies aux Essui. 

L' Atlas de M. de La Tour en reproduit 6, pi. xxviii, n*** 7166 
i 7169. 

^aiocasses. — Les monnaies des Baiocasses sont sans I6gendes, 
sauf sur les n°* 6952 et 6954 de TAtlas de M. de La Tour, mais 
elles n'ont pu encore ctre interpr6t6es ; sur le droit, une tfite de 
profil d'ApoUon Belenus ou d'Ogmius et au revers parfois Tan- 
droc^phale avec le tableau quadrangulaire. Ces monnaies ont it6 



^4 SOCI^Ti NOUUNDE o'trODBS FliinSTOKIQpES 

trouv£es dans le Calndos, t i Caeo, i i Aunay, 8 i Castiltoo 
prcs Bayeux, et i i Cherbourg dans le pays des Unelli. 

Ccs monnaies, au nombre de 44, figurent au Caulogue des 
monnaies gauloises de MM. Muret et Chabouillet sous les n" 
6947, ct sur t'Atlas des monnaies gauloises de M. de La Tour, 
pi. XX, 6947 i> 6954, pi. XXIV, 6947 i 6954 el pi. xxv, jusqu'au 
698s. 

Viducasses. — Un seul exemplaire a ilk jusqu'ici attribu^ \ 
cctte peupladc, il a tth trouvi ^ la Maladrerie, prb de Caen ; la 
tfttc est informe, de profil, avec des chc\eux en desordre ; au 
rcvers, un cheval \ droite, aveccercle perle, n' 6946 du Catalc^e 
des monnaies gauloises de la Biblioth^quc nationale de MM. 
Muret ct Chabouillet, reproduite par Lamben, (i" partie, pi. n, 
24), ct pi. XXIV, n" 6946 de 1' Atlas de M. de La Tour. 

UruUi. — Les monnaies sont aussi sans Ifgendes, 24 sont au 
Cabinet des medaillcs, elles prt^senteni au droit une jolie lOtc 
d'Apollon de profil i droite, les clieveux frisis ; le revere parait 
imitc des monnaies de Milct d'lonie, lion sc retournant pour 
rcgardtr un astre ; d'autres revers rcprescntent un cavalier et 
sous les pieds du cheval sc trouve une fipie, ou un martezu. Une 
de ces monnaies, n° 6941, trouv£e dans le Calvados (pr^s de 
FalaLse) est curieusc, au revers on voit un personnage dansant 
avec un torques i la main devant une 6pic fichie dans le soL 
L* Atlas de M. de La Tour en rcproduit 6 ^ la planche xxiv, n" 
692416935. 

A propros des Unelli, on pent rappelcr qu'en 1841, M. La 
Saussaye avait attribu^ la Itgende Lixovio i Viridovix, chef de la 
cite des Unelli, qui fut £lu g6n£ralissimc des Etats conf^deres 
centre 1.-1 domination romaine, I'an j6 avani notre ^re. Cette 
these fut soutenuc jusqu'cn 1862 par M. dc Saulcy ; mais alors, 
il trouva la Itgende complete qui le forga ii I'aitribuer aux Lexovii, 
il sc rejcui sur une monnaie portant la legende Urjore (Revue 
nunusmat. T vii, p. 186) qu'il altribua tout d'abord a Viridovix 
et ensiiitc au chef Eduen Viridomare ; actuellemcnt, cette attri- 
bution n'est pas encore admise. 

lAmbivareti. — Les monnaies des Ambivareti, comme celles 
des Essui, n'ont pas encore fitd* d^termin^es d'une nuniire pre- 
cise, aucune l^ende n'ayant kth trouvte. 



L'iPOQPE GAULOISE 65 

Nous donnerons une description plus complete des monnaies 
gauloises dans des inventaires sp6ciaux, analogues i celui que nous 
avons consacri au dtpartement de TEure, en 1896. 

CAMPS ET TUMULUS 

Apr^s avoir parl^ des peuplades qui habitaient primitivement 
la Normandie, au moment de la conqu&te de la Gaule et du 
Belgium, nous devons indiquer les vestiges de fortifications en 
terre ou en pierre qui leur ont 6t6 attribufe. 

Pour cette region, le premier travail qui ait M fait remonte 
k 183^, il est dil i M. Fallue (0 ; il rejette Thypothise des oppidum 
et croit que ces remparts primitifs remontent i la fin du in* si^cle, 
alors que Constance Chlore avait i lutter contre les Saxons qui 
envahissaient la Seine et ses affluents. 

Aramien Marcellin a parl6 des camps de Constance (^) ct 
Zozyme a signals des clausurae qui pourraient designer aussi 
nos camps. 

L'historien Bede rapporte que sous Honorius, on fit ex6cuter 
contre les Pictes et les barbares du Nord des retranchements de 
pierre gazonn6s(3); nos camps scraient done du ni* ou iv* si^cle ? 

Plus r^cemment, M. le g6n6ral de La Noe, dans ses Principes 
de fortification antique^ apris avoir pass6 en revue les textes ancicns 
et itudii les retranchements les plus connus, conclut aussi que la 
plupart ne sont pas des oppidum ; cette designation 6tant employee 
par C6sar pour designer les villes fortifiies importantes oil se r6fu- 
giaient des peuplades, ce qui n'aurait pu avoir lieu dans la plupart 
de nos Cateliers, dont les dimensions varient g^niralemcnt entre 
50 et 100 mitres de diamfetre. 

Les principaux oppidum gaulois nous sont du reste connus 
par C^sar, ce sont : ^ibractCy S^CurcenSy vAlesiUy Uxellodunum, 
Gergovie, xAvaricuniy etc.. Aussitot la conqufite, les villes de la 
Gaule dont les noms nous sont transmis par Titin^raire d'Antonin 
et la table de Peutinger, furent aussi fortifiies i la romaine. 

Parmi nos enceintes, il en est dont les remparts sont calcines, 

(z) Fallue. — Memoirc sur les travjux militaircs antiques et sur ceux de la rive 
Saxonique. (Extr. des Mim. de la Soc. aniiq. de '^ZjOrmandie , 1855, p. 180 h. 527). 

(2) Ammien Marcellin. Lib.i^, « clausurae dicebantur ipsae niuuitiones quaefossis, 
maris et nggeribus alte cxtructis cingcbantur 9. 

(3) Bede. Hist, eccles. gentis Anglorumj chap. v. 



'^ 



66 SOCIETE NORMAXDE o'feTUDES PRfeHISTORiaUES 

telsqae ceux de b Courbe, prcsd'Argenun ( Orne), ou de Freneuse- 
sur-Risle ^Eare*, ce sont les plus anciennes ; leur construction 
scmblc s'ctrc inspiree dcs murailles des oppidums connus. Cecte 
calcination a pu se produire, soit par les feux allumes sur les talus 
pour dcs signaux ; ou plutot, a la suite d*une attaque, les assiegcs 
ayant allumc dcs fagots auprcs des palissades pour eniraver 
Tapproclic des assicgcants et faciliter leur fuite. 

Ce sont les camps dont les dimensions sont vastes et per- 
mettaient d'abritcr un grand nombre de combattants et qui ont 
en outre donnc des substructions ou dcs objets gaulois ou 
romains qu'il sera permis dc supposer contemporains de la con- 
quete ou ayant pu scrvir aux Gaulois. 

Les nonis dc Camps de Cesar donncs i plusieurs retranchements 
dc Li Normandic, nc peuvent scrvir a les dater, car il existe aussi 
dcs huiUs Jcs Sarra^ins, bicn que ccs dernicrs n'aient pas pcnetre 
en Normandic ; quelqucs-uns s'appcllcnt aussi Camps des Anglais, 
cc qui est admissible, puisquc plusieurs dc ccs ouvragcs ont cte 
construits ou utilises aux xi*" et xii* sieclcs. 

Dcs dccouvcrtcs d'objets romains ct mcme gaulois, dans ces 
enceintes, permettent dc les faire remonter a Tcpoque gauloi:3 
et romainc; mais on y a rccueilli aussi des silex ncolithiques, qu: 
prouvcnt la succession de I'habitation en ces mimes endroits. 

Nous indiqucrons seulcmcnt les camps oil des dccouvertes 
d'objcts gaulois ou romains ont eu lieu, notamment dans la Seine- 
Infcricurc, la Cite de Limes ou Camp de Cesar, mcsurant environ 
56 hectares, situcc sur les communes de Dieppe et de Bracque- 
mont (0, au bord de la mcr ct sur les falaises de Puys. Les fouilles 
(iiitcs par Feret, en 1S25, lui ont donne dcs debris de poteries et 
un vase cnticr (pi. v, iig. i). 

Michel Hardy les a continu^cs, en 1874, pour s'assurer des 
traces d'habitations gauloiscs, notamment contre les remparts et 
dans la pr^tendue chainc de tumulus situee i la pointe, vers 
Toucst, ct qu'il a cru n*ctre qu'un rempart intirieur. En 1891, 
M. Vauville les a encore reprises et il a vu que ces pretendues 
tombellcs ctaicnt dcs vestiges d'habitations ncolithiques dont 
les foyers renfcrmaicnt dc nombreux instruments en silex et 

(1) Griitinofhi. Station dc la Tabic Tli(!^odosicunc, auniit etc situcc, d'aprcs M. Liger, 
ciitre Dieppe ct Arqucs ? ? Cctic idcntiiication dc Grannona avec Arques ou Dieppe est 
luin dV'trw ctablie. (Voycz I:. Dcsj.irdins. (icog. hist, ct admin, de la Ganlr, t. i, p. 29 j, 
2^.\, 21^6, 297, 504 ct T. III. p. 492, pour (iiannoium ct Grannona (Gu&^ndc?). 




l'^poqub gauloise 67 

des fragments de poterie ; dans.ces trois fouilles et les n6tres, 
de 1898, on a trouvi des poteries, des monnaies gauloises et 
au-dessous d'une habitation gallo-romaine, un casque en bronze 
de forme gauloise. 

Les Caletes ont peut-fitre occup6 ce camp, mais il est difficile 
d'affirmer s'ils ont construit les remparts. 

Parmi les autres camps importants de la Seine-InfSrieurc, 
nous citerons le Camp de Cisar de Sandouville, pris du Havre, 
qui a donn6 une monnaie gauloise en or et des poteries romaines; 
on a pr6tendu qu'il aurait servi ^ Publius Crassus com re U*s 
Caletes. 

Le Camp de Cisar ou du Canada^ d'une superficie d'environ 
20 hectares, dTint^rieurduquel se trouvent deuxautres enceintes 
carries. Tune de 100 mitres sur 82 et Tautre de 87 mitres de 
coti se rapproche des enceintes gauloises de la Somme ; on y a 
trouve des monnaies d'or gauloises. 

A Saint-Nicolas-de-la-Taille, le camp de Boudeville porte 
aussi le nom de Camp de Cisar et de Catelier. 

Le Camp de Mortagne, pris Eu, a donni des incinerations et 
des vases gaulois. 

Dans les talus du Chdteau Robert^ pris de Moulineaux, on a 
trouvi de nombreuses sepultures gauloises, avec armes en fer el 
vases (pi. IV, fig. i d 8). 

M. le D^ Guiroulta voulu voir dans les fossis du Mont Calidn 
pris de Caudebec-en-Caux, Toppidum des Calites, parce qu'on y 
a trouvi quelques monnaies gauloises portant la ligende Caledv, 
mais ces simples indications sont insuffisantes. 

Enfin le Camp de Bon-Secours ou du Mont-Thuringe, pris 
Rouen, est classi, sans preuves, comme un camp contemporain 
de la conquite ; car jusqu'ici, aucune decouverte nepermet dc lui 
attribuer cette origine. 

Pour le dipartement de TEure, M. de PuUigny a citi deux 
Camps de Cisar et d'autres camps gaulois, mais rien ne prouve 
ces attributions assez timiraires (0. 

Dans la liste qu'il a donnie, nous ne devons prendre que des 
indications topographiques, car il se trouve danscetouvragetrop 
d'erreurs et d'amplifications. 



(i) De Pulligny. Vart prihistoriquc dam VOuest et notaminent en Haute Kormandie, 
Evreux 1880, p. 4x5 &419. 



• T 



68 SOClferfe NORMANDE d'^TUDES PRfeHISTORiaUES 

Le camp du Thuit^ pr6s des Andelys et Vtncdnie dt la collint 
dcs FigturonSy prts de Brionne, pourraient 6tre romains, ainsi que 
quelqucs autres ; des fouilles seules pennettront de preciser. 
Nous y ajoutcrons la lev^ calcinie dc Frcneuse-sur-RisU, qui 
pourrait bien ecre contemporainc de la conqucte. 

Dans le d^partement du Calvados, on signale beaucoup de 
camps romains sur la carte d'itat-major; quelques-uns peuvent 
remonter d la conqucte, mais il en est dont les foss6s n'existent 
plus, si toutefois ils ont exists jadis, lors de la confection de la 
carte. Les plus vastes sont ceux d'Escurcs et de Castillon^ dans 
la valine de la Drome ; ceux de CourseulleSy de Banville et dc 
Combet'Saiut'Ursin sur les bords de la Seulc; ceux de Moult- 
ArgeficeSy dOue:^y et de Quevrue pros de la Dive, et enfin ceux du 
Mottt'Heleri ct de Saint-Desir sur la Touque, qui mcsure 1600 
metres de longueur, de Campandre, d'Hottol et de Benouville ; non 
loin de Falaisc, sur la commune de Sousmont-Saint-Quentin, 
nous citerons, sous reserves, le uUNpdu Motit-J-^ly ou de la ^Breclx- 
du'Diiibley sur des rochers cscarpes dominant le Laizon et defendu 
du cote de la plaine par deux tranchecs laterales et un talus en 
pier res scches. 

Nous ne les indiquerons pas tous, la liste en serait trop 
longue, ct les autres n'oflfrent pas assez d'intiret. 

Dans le departcment de TOrne, nous citerons celui de Af^n, 
portant le nom de Chdleau'dc-BaiierCy il est plus connu sous 
celui de Campde BiereSy il mcsure environ 565 metres de longueur, 
il est entourc' par deux ruisseaux sur trois cotes ; celui de Mont- 
merrei est connu sous le nom de Cbatelier ou Cavip dc Cesar y il 
forme un segment d'ellipse dont le grand axe est de 452 metres, 
les talus ont 13 mitres de hauteur, d'un cote il est defendu j\ar 
les marais de Blanche-Lande. A peu de distance, se trouve le Camp 
de Goulty qu'une legende pretend avoir etc occupe par Titurius 
Sabinus. V Enceinte vilrifiee de la Courhcy peut-etre conteni- 
poraine de la conquete, elle domine TOrne et se trouve egalemeui 
dans I'arrondissement d'Argentan. 

Entin, pour la Manche, le Cbatelier pres du Petit-Celland, que 
Ton pretend avoir etc occupe par le lieutenant Titurius Sabinus, 
en Tan 56 av. J.-C, envoye par Cesar, avec trois legions, pour 
soumcttre les Undliy \ts K.-lulerci'Eburovi:es etles Lexavii revoltcs 
et commanJes par Viridovix. Ce camp est situe pres du Petit- 
Celland, a la limiie dcs cantons de Pericrs et de la Haye-du-Puys, 



Cc ?■::■.:■■ 






Jes p.ui :.;-.-- . 

loppexer.:, ;: j.,;. 
9 kilomc::;! ;; i; 



(Jjlil. Cc'itt. £r.-i-;i 



70 SOCI^T^ KORMANDE d'^TUDES PR^ISTORIUJUES 

Dans I'int^rieur du Coriovallensis pagus du Moyen-Age, 
Ijmitt par Ic Hagut-Dtch, existent ptusieurs camps, des mines 
nombreuses, et i'cm placement dc deux villes, dc Coriallo et sans 
doutc ait!>si d'ALAVN\ ; Ic camp le plus important est le Caste!, 
pres du Nez-de-Jobourg, marqu6 sur la cane d'6tat-major sous 
le nom de Gimp Romain, a 5 kilomC-tres au sud de !a pointe de 
la Hn^ue et que M. Desjardins a propose d'idetuitier au Gramo- 
num de la Noiiredes Provinces, a moins que ce ne fut remplacement 
de (ioRiALLO, que M. Liger place a Corseul, dans les Cotes-du- 
Nord, Nous rappellerons, qu'en 1820, on a irouvi un grand 
nombre de monnaies .irmoricaiiies an6pigraphes, a Urville- 
Haeuc. 

Dans cettc liste d'eneeintcs antiques, nous n'avons pas 
mentionne les Mottes ; les unes sent cntourees de fosses remplis 
ou non d'eau : quelques-unes sont apiaries et portent an sommei 
des constructions plus ou moins ancienncs ; d'autres renfemient 
des caveaux du xr' ou xii'^ siecle, en forme dc croix, ou Ton accede 
par des escaliers. Nous en avons explore plusieurs aus environs 
des Andelys (Eurc) C. Enlin d'autres rcstent h explorer et daus 
le nombre, tres probablement, il s'cn trouvera de gauloiscs, 
comme le prouvent les quelques decouveries effeciuees jusqu'ici. 

Les tumulus ont ete peu etudies en Normandie, nous 
n'avons a signaler que ccux dc la foret d'Eu'^' qui ont etc 
meiitionnes, des 1883, p;ir ClufEiu, .^ deux liilomelres du Bois- 
I'Abbii, pres d'Aoustc, ils avaient etc fouill^ deji, en 1820, 
par M. Hstancelin. 

En 1867, I'abbe Gxhet a donn^ lecture, au Congres dc la 
Sorbonne, d'une fouille de toEiibclle faitc, en 1865, a Varimprc, 
dans la foret dTu : cllc avait b forme d'une ellipse de 10 metres 
sur 7, un petit iosse I'entourait et un liger talus faisait saillie sur 
le sol ; elle avait etc signalce par M. de Girancourt, qui fit execuier 
les fouillcs. A i^S", on trouva sous des charbons, une sepulture i 
incineration avec dix vases, un couteau i douille, des fibules i arc 
en fer, une liache identique ressemblant A un merlin et une sorte 
dc marniitc en bronze mince ccrclee de fer avec des oreilles, a 

(1) L. Coulil. ^IrilMogif laultist. galli'-reiiiaiut tl /ruHqut. DcpartemuDI dc I'Eure, 
ArronJUsciiicnl dus AnJdys, p. i], Cicry; j;. Li Uuciilk ; ;i, huuiges : j), Mi:iKn.-i ; 
SS, Tourny ; jg, I^ LonJc-I-jrctJui. 

(1) CliJiTiH. /Ji tiimnhi .It I., farel i'Ua. (Extr. bul. Six. inliq. de Norm. ■■,• jiium. 
■r. 1... .864. p. )S». 



L'fePOQUE GAULOISE 7 1 

moins que ce ne fut un casque ? car le m6tal 6tait en fort mauvais 
6tat et la forme difficile i pr^ciser. 

Une autre sepulture avait 6ti pr6c6demment fouill^e i la 
Mare-auX'Cendriers, en 1863. 

Au sud de Criel (Seine-Inferieure) se trouvent plusieurs 
monticules, i Taltitude de 103 metres; ces buttes ressemblent d 
des tumulus, on les nomme rocs-aux-Os, parce qu'en labourant, 
la charrue retourne des ossements. 

Les M^moires de TAcad^mie celtique nous apprennent que, 
vers 1770, on fouilla la partie sup^rieure de la Motte-du-Pougard, 
situte sur la commune d'Auppegard, canton de Bacqueville 
(Seine-Infferieure) ; on ouvrit la partie sup6rieure du tumulus, 
jusqu'i^ 2 ou 3 mitres de profondeur et ondicouvrit desmorceaux 
de fer aplatis qu'ils prirent pour des fragments de marmite et 
que d'autres soutenaient etre des fers de piques : en dessous se 
trouvait un grds de i m6tre de longueur (*). 

II reste done encore beaucoup de recherches i faire pour 
preciser Torigine de ces enceintes et de ces mottes. 

EdUIPEMENT DES GUERRIERS 

LE Casque, l^Ep^e, la Lance, le Toropes, les Fibules 

La Normandie qui occupait jusqu'ici une place assez effac^e 
dans Tarcheologie gauloise, surtout h c6t& des d^partements de la 
Marne et de TAisne, de la Savoie et du Jura, a cependant donne 
des objetsremarquables; il suffit de rappeler les casques de bronze 
dits de Falaise (Calvados), Ic casque d'or d*Amfreville-sous-lcs- 
Monts (Eure), Ic casque dc fer de Notre-Dame-du-Vaudreuil et 
le casque de bronze de la cit6 de Limes, pr^s de Dieppe (Seine- 
Inferieure). 

CASQUES 

Les casques de Berniires-d' Ailly (Calvados) (2) 

En 1823, un laboureur nomm6Maline, en labourant un champ 
voisin du chdteau d'Ailly, situi au pied du mont d'Eraincs et pres 

(1) M.-S.-B.-J. Noel. Memoire sur la motte du Pougard, (Ext. Mem. acad. celt., n" ii, 
T. IV, XI* de la collection, p. 231 ii 241. 

(2) Ces casques ayant 6t6 cites souvent comme gaulois, nous ne les avons ddcrits dans 
cette 6tude que pour essayer de prouver qu'ils sont plus ancicns et probablement contem- 
poratns de Tcpoque du bronze. 



72 SOClferfe NORMANDE o'tTUDES PRfeHISTORlQUES 

du hameau de Sainte-Anne d'Entrcmont (Calvados), trouva, a 
10 metres du fosse du chateau, neuf casques en bronze engages les 
uns dans les autres, la pointe en Tair; ils itaient dispose en 
triangle, par groupes de trois. Deux casques furent ofFerts par 
M. de Vauquelin, propri^taire du chiteau d'Ailly, Tun, k M. de 
Glanville, de Rouen ; un autre a M. d'Acy, de Paris ; les six autres 
casques sont au mus6e de Falaise (I'un d'eux a appartenu au D' 
Canivet, de Falaise), le neuvieme est au musee de Rouen. 

Ces casques sont executes par le proced6 de Testampage, ils 
sont rives et non soudc^s ; or on sait que ce proced6 fut en usage 
i Hallsiatt pour les seaux, les vases m6talliques et pour les objets 
analogues les plus anciens trouvfe en Etrurie. Ce detail est 
important, car Herodote(iv' siecle), nous apprendque la soudure 
qui constitue un progres, aurait^t^ inventee par Glaucusde Chios, 
qui vivait vers le vi' siecle ; mais la rivure dut continuer i, etre em- 
ployee, puisqu'on s'en sert encore de nos jours, pour des objets 
usuels. La trempe des feuilles minces de bronze, durcies aprfes 
Testampage, fut un progres immense dans Tindustrie m6tallurgique. 

Ces casques sont formes de deux feuilles minces de bronze 
legerement jaunatrc, de un millimetre d'ipaisseur, estampeessur 
un calibre et reunies vers le sommet du timbre, en forme de cone 
elliptique, contourne dans !e sens du grand diamitre par une 
Crete aplatie et saillante d'environ o'"02, brusquement arrette ^ 
angle droit, a la naissancc du rebras, et ray^eau burin de plusieurs 
stries parallelos, ;\ rinclinaison du rampant : sur certains casques, 
cette Crete est ornee de trois groupes de 4 et 5 lignes parall^les; 
elle se termine en pointe aigue, ce qui donne au casque, vu de 
profil, I'aspect d'un triangle isocele. Les demi crctes sont reunies 
a Taide d*un rabattu non rive; mais dans la partie basse, les demi 
rebras ou bandeau sont fixes par six pivots ou longues goupilles 
cylindro-coniques riv^es en dedans du casque et saillantes de 
o'"022 i\ TextcTieur (trois sont en avant et trois derrifere). Deux 
ou trois filets repousses et paralleles ornent le rebras mesurant 
o"o5 de hauteur moyenne. Les flancs du timbre prfesentent au 
centre un leger rcnflement en arete, disparaissant au sommet et 
vers la base, ou il aboutit i des ecussons elliptiques bomb^s, fixis 
au casque par quatre clous rives et servant de base ^ une oreille 
rectangulaire, evidee, que traverse une ouverture en ellipse tris 
allong6e. Ces oreilles en mital epais, longues de o"04, hautes en 
moyenne de 0^036, saillantes de 0^028, oni une Ifevre retouchie 










2 S I 







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. •. .^ • 



TILLLN FOUN^.A I 




L'fePOQUE GAULOISE 73 

k la lime, la partie collie i T^cusson est g^n^ralement courbe et 
ornte d*un bourrelet strii. Ces appendices ont pu servir i fixer 
desornements, plumes, ailes, crin, ou autres objets, au moyen de 
un, deux ou trois trous ; car, sur chaque casque, les trous sont 
difFeremment places et ces appendices varient aussi un peu de 
forme et de grosseur : il y a aussi un trou en dessous d'un des 
appendices dont Temploi est difficile a justifier. (Casque dumus6e 
de Falaise, pi. ix, fig. d*). 

M. E. Grasset a tente une restitution de ces appendices, en y 
pla^ant des plumes et m£me en indiquant la forme d*un couvre 
nuque en peau(0. 

A Tintirieur de la coiffure et juste en arridre des appendices, 
pr6s du bord des deux c6t6s opposes, se trouve une bande etroite 
ou bride de bronze mince, longue de o™o8 et riv6c aux cxtr6- 
mitfe, ellea pu servir i fixer une jugulaire; une troisifeme bande 
ou passant intirieur se voit sur plusieurs casques, des musses de 
Rouen et de Falaise. Au centre dela bordure existe, en outre, un 
trou qui a pu servir i fixer cette jugulaire et h maintenir un 
ornement mobile, d moins que ces pattes n'aient servi d retenir, 
it I'int^rieur, une bande decuir ou d'^toife pour amortir la duret6 
du m^tal contre la t&te, comme cela a ^t^ observe sur deux 
casques trouvis en Etrurie. 

Ces casques offrent une 16g6re difference entre les dimensions 
transversales extremes, ce qui permet d'ajouter qu'ils ont appar- 
tenu k des dolicocephales. La moyenne des mesures varie peu, 
les hauteurs entre o™26 et 0^283; lesdiam^trcsant6ro-post6rieurs, 
entre o"*i6o et o"2i5 ; les diam6tres transverses, entre o'"i20 et 
o"i65. Deux casques (pi. ix, fig. c c et pi. x, fig. V) n'ont pas 
d'appendices lateraux ; Tun est au musie de Rouen et I'autre au 
musie de Falaise. 

Un des casques du musie de Falaise porte une reparation prds 
d'une des oreilles ; le morceau est fix6 par des rivets, derriSre et i 
cot^de Tappendice gauche, il mesure o"i2 sur o"o6 (pi. ix, fig. i), 

Le premier, en 1837, Ed. Lambert (2), de Bayeux, a public 
une description de ces casques, sans parler de leur origine. 

(r) E. Grasset. Costumes de guerre de I'dge du bronze et de Vere gauhnse. — Caliicrs 
d'enseignement illustres, n* 7, pi. i et p. i. Age du bronze guerricr, pi. 5, p. 5, 
detail des costumes. 

(j) Ed. Lambert. }\ote sur des casques tronves au moni d'Eraines (Calvados). Ext. 
Bui. moHumentaly 1. in, 1837, p. 203-204, pi. rv, fig. i. 



74 SOClfeTE N'ORMANDE D'feTUDES PRfeHISTORIClUES 

Dans le rapport sur Ics travaux de la Societ*^ des Antiquaires 
de France, pendant I'anncc 1840, on signale la descripiion donnee 
par M. Achille Dcvillc de pluswur^a casques ddcouverts pris deFalaise^ 
dont un a etc achetc pour Ic niusce de Rouen. « lis ctaient 
tous de (ornic conique, sans nasal, faits dc deux feuilles de cuivre 
battu, et couvcrts d'une belle patinc. M. Allou, ecrivit que « ces 
casques avaient pr6ced6 la forme par lui designee sous le nom de 
casques normands et qu'ils devaient dater dii x* siecle » (0. 

M. Allou <2) a signale, dans sa premiere epoque : ^casques 
francO'gauloiSy de J07 a 1066 », un casque ayant quelque rapport 
avcc ceux de Falaise; mais Tauteur le donnc plus loin, avec 
juste raison, comme anglo-saxon ; il se voir sur une peinture du 
vu* siecle et il a ete reproduit dans rAngleterre aticienne, de Strutt, 
en 1789, dans Ancient costumes of England d'Hamilton Smith, 
en 1813, et par d'autres autcurs. 

Dans son ouvrage, M. Allou indique et reproduit aussi les 
casques normands ct anglo-saxons de la tapisserie dc Bayeux 
qu'il place dans la 2' epoque : « Casques normands ^ de 1066 a 
//90 ». 

Nous ne rappelons ces onvrages que pour Thistorique de la 
question et parce que M. dc Linas a fait un rapprochement avec 
ce casque sur sa planchc II (J). 

M. dc Linas ayant vu deux de ces casques, a Texposition 
univcrsclle de 1867, lit une enquete trC:s minutieuse, et comme 
la Dive coule i pcu de distance de I'endroit ou ils furent decou- 
verts, il supposa que c'ctaicnt des casques des Normands de 
Tarmcc dc Rollon ou de Guillaume le Conquerant. 

Son etude est trcs document^, mais on y trouve souvent des 
contradictions; c'est ainsi qu'il a pr^tendu (p. 25) que le nasal 
ct le garde nuque apparurent en Scandinavie, vers le commen- 
cement du xn* siecle. Aux pages suivantes, il cite les casques 
normands d*origine scandinave reprcscntcs sur la tapisserie de 
liayeux qu'il attribue i\ la rcine Mathilde, c'est-i-dire i la seconde 
moitic du XI* siecle, et rapproche ces casques (qui se voient aussi 

(i) Mimoirci de la SccuU royalc des Antiquaires de France^ t. xvii, 1844, p. xxxtj 
et XXX VI J. 

(2) Allou. Casqtus du Moyen Agv. (Fxt. M^ni. Soc. royale Antiq. de Frjinc*, t. x, 
1834, p, 286, pi. Ill, fig. I ct 14). 

(3) I)e Linai. Armures des bommes du Nord. Les casques de Falaise et d'AmJreiilU' 
ouS'les-Monts [Eure), Arras, 1869. Tire a 100 exemplaircs. 



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LEPOQUE GAULOISE 75 

bien sur la tetc Jes normands que des anglosaxons), de ceu.v de 
Bernieres d'Ailly. Or, on salt aujourd'hui que cette tapisserie est 
plus r^cente et de la findu xii% sinonduxiii*siccle*0. L*exactitude 
de Tequipemenr, deja bien sommairement indique, ne peut done 
&ITC invoquee, puisqu'elle fut executee deux siecles plus tard; 
et c"i. reste, il n*y a aucun rapport entre les casques de cette 
tapisserie et les casques de Bernieres d'Ailly. Plus loin (p. 35), 
M. de Unas, oubliant cette citation, dit que I'usage des casques de 
bronze avait disparu dans Tarmee de RoIIon, lorsqu'il assiegea 
Rouen, a la fin du ix^ siecle, et qu'ils etaient remplaci&s par des 
« casques solides en fer forge ». 

Pourquoi alors avoir rapproch^ ces casques de bronze de ceux 
des normands et des anglo-saxons de la tapisserie de Bayeux ? 

Nous ne citeronspas toutes les contradictions de cei ouvrage, 
ni la date 8s Si ^^^^ P^r I'auteur pour « V enfouissement des casques 
motive pour V accomplissement Sun acte reli^ieux * (p. 37 et 38). 

M. de Linas a pousse sa theorie normande tres loin, puisqu'il 
a classe dans la meme periode les casques d'Amfreville-sous-les- 
Monts et meme celui de Xotre-Dame-du-Vaudreuil, qu'i! cite 
ailleurs (p. 17), comme etant de h periode imperiale romainc 
et qui s'ecartent encore plus, p:ir ieurs formes, des casques rcpro- 
duits sur la tapisserie de Bayeux. 

M. de Ciumont a reproduit piusieurs planches et analyse le 
travail de M. de Linas. en adoptant sa thcoric normande'*/; 
tandis que M. Fallue, s'eionne qu'un sculpteur ait coiffc Ambiorix 
avec une peau d'animal au lieu ^*\ir\ de ct^ casques >^ 

M. Darcel croyair aussi a i'origin-j normande ^k 

L'Almanach archeoIOi::quL- frar.ciis, de 1868, a donnc unc 
note et une planche sur un des cas^'jei du musCe de Falaise. 

Dans les AntiquiUs ^auloisi: du depirtement dela Ilaute-Marne, 
M. Flouest signale la ditterenct cxistant entre la forme des 



(i) A. Marignan. La tiT'.y.irU u Bzy .x. r.::t ir:r.',-/v^ii ;•: t*. ir>: ; .- . 

(2) Dc Caumont. Lr: .-j;-vf; U /■-■."-:.-? '.' i A^-frrilU-y. r.-'^i-Sf.^.l: f '^\r:. ifjii,. 
Extraii de VAnnu^ire de: r.ns dtZ-irUfur.:: S* . -»i;.>r:w *,'i'rmui^i e, \K' *. . . I'-I^t^ p. 
488-490, planchcv et dc La ll2l,:\,.^i F»i.>:-.»r.rr-.> iu f il.LAi, A.Tor. i, i'; i i i:.c. 

(3) Fa!Iue. i2f: :*/ -•■.■^:..*.J':^u^ z..y..".: ..r:; :. -.;::. ;'-^.. \.. i',o. - ^.'^ttUt^ui >!< 
I'Ifistoirt du tra:jil j I ix;:-::ii:r. uk.: **::'..< it ."j^;, y. iCr.. -- Fr u* urti:t:;u* tt i.tU- 
raire, r. xiv, i86^, -. ir. 

(4) E. F. Dirct'. .-i'... : .» 1: '.:^ .-•: ;/ 1 -.■ ::.:.:r, H^ lrA:t,\t» da tra- (.'A ;. ziv, 
p. 310, ct CommisswH it: An:-^\^iU: it la ',v.rji,lnf»y.v*rt, :. :, p. iyz. 



i 






78 SOCltrfe NORMANDE d'^TUDES PRfeHISTORIQUES 

d'un cote ou de Tauirc, pour varier Ics effcts d'ombre et de 
lumifire; le cimier s'arrfite i pcu pris i mi-hauteur du casque 
pour faire place i trois pivots tubulaires, places parall element, 
I'un au-dcssus del'autre. Labombe porte une riche dteoraiionde 
bosses alternant avec des rang6es paralleles de points et quelque- 
fois de cercles concentriques avec des oiseaux affront^. Lintmeur 
itait garni (Tune coiffe en tissu grassier dont on a retrouvi quelqm 
lambeaux (0. 

La forme la plus simple, sans ornements, est plus basse, plus 
aplatie, 6galement ogivale, sans filets, ni pivots sur la calotte ; un 
exemplaire est au mus^e Kircher i Rome, il a it4 trouvi i 
Corneto, en Etrurie ; Tautre est semblable, quoique plus aplati 
encore, il provient de la mcme localite et fait partie du musee 
municipal de la petite ville de Corneto, ancienne Tarquinia ; ces 
deux excmplaires sont en terre cuite, ils servaient de couvercle a 
des urnes cinerairesC^). 

En effet, dans Ics tombes itrusqucs les plus anciennes, au lieu 
de placer des casques de bronze, on y dcposait parfois un casque 
symbolique en terre cuite imitani les casques de bronze, il 
scrvait souvcnt de couvercle aux urnes ciniraires. 

Nous citerons encore celui du musie municipal de G)rneto 
Tarquinia, n** 218, qui resscmble beaucoup pour la richesse el 
la similitude du d^cor au casque de bronze du mus6e du Louvre; 
il a 6tc trouvc parmiles sepultures les plus anciennes de Tarquinia 
(Corneto). 

Le mfime musCe en posside un qui lui ressemble, n** 217. 

Le musie municipal de Bologne en posstde une autre ana- 
logue, aussi en terre cuite, n** 496, trouvi dans une tombe a 
Verucchio, prcs Rimini (0, il servait de couvercle ^ une ume 
cineraire. 

Les autres casques sont de forme analogue, mais en bronze; 
le plus richement d6cor6 provient aussi d'Etrurie, il est au musie 
du Louvre, son cimier est oxnk de trois rang6es paralleles de 
bosses strparees par des lignes de points dans la partie centrale sont 

(i) J. Martha. Loc. cit.. p. 6061, fig. 40, ct Annali. 1883, tav. d'agg., R, i. 

(2) Nous en reproduisons un des deux, extrait de V%Art Etrusque, dc M. Martha,, 
cdit<l* par MM. Firmin-Didot, qui nous ont gracieusexncnt prct^ le cliche. 

(5) Ri'viti' de Vluole d^ anthropologic de Paris ; Alcan, 6ditcur, 5* anncc, 1895. p. 126. 
M. Alcan a cu robligcanic de nous prctcr lo cliche qui a paru dans cctte rcvuc, et 
que nous reproduisons ci-contre. 



L^ipoauE gauloise 79 

des cercles concentriques disposfe symitriquement. Sur le casque 
lui-meme, se trouvent deux zones de cinq lignes paralldement 
s6par6es par des raies pointillees ; sur le c6t6, deux gros boutons 
saillants ; en avant et en arridre, trois pivots saillants, comme sur 
les casques du mont d'Eraines. Le timbre est rond, tandis que sur 
d'autres ilse termine en pointe, il provient de la vente Castellani 
k Rome; mais la bombe est fortement r^par^e, si bien qu'il est 
devenu rond et trop grand pour un crdne humain ; il aurait M 
trouv6 dans Tltalie du Nord ; il est trfes orn6 comme le casque en 
terre cuite de Corneto et porte des oiseaux affront&CO. 

Le mus6e municipal de Turin possede un casque de bronze 
trouv6 k Tanaro, prfes d'Asti (Pi^mont), qui fait partie des 
collections des antiquit^s royales de Turin, il a 6t6 reproduit par 
G. et A. de Mortillet. {Musie prihistorique, pi. lxxxiv, fig. 955). 

Un troisifeme casque existe chez un antiquaire de Paris, M. 
Canessa, il offre le meme dicor, mais il est beaucoup moins 
orn(i, il porte seulement deux rangs de bosses au cimier, s6paries 
par une double rang^e de petits points ; Tornementation est 
r^petee sur la base de la bombe, mais les bosses sont plus 
grosses, il mesure o°32 de hauteur, le cimier 5 centimetres de 
largeur; le diamfetre ant6ro-post6rieur 0^215, et le transverse 
o°225, il est done arrondi, et Tint^rieur devait Stre garni d'une 
coiiFe. La provenance est Sala-Consilina, prfes de Salerno, i 
41 kilomdtres de Naples. 

Le quatridme casque a 6t6 trouvi fort loin de TEtrurie, et 
nous nous expliquons difficilement sa presence en Podolie 
(Russie) ; il a 6t6 pr&enti au Congrfes international d*archtologie 
et d'anthropologie pr^historique de Moscou (T. ii, 1892, p. 348); 
il fait partie de la collection Poulaski. Son ornementation 
ressemble aussi au casque pr6c6dent, mais il est encore plus 
simple ; le cimier porte une seule rang^e de grosses bosses, sans 
petits pointings et le pourtour du timbre, deux rangs des mSmes 
bosses s6par6es par un simple filet repouss^, comme sur le cimier : 
le bord porte unesirie detrous regulidrement espac^s ayantservi 
^ fixer la coiffe : il porte aussi, en avant et en arriere, trois petits 
tubes et il fut pr6sent6 i ce congrts, sans doute d'aprte Tattri- 
bution proposte par M. G. de Mortillet, comme appartenant a la 
premiire periode du bronze. 

(x) M. A. Bertnnd. ^rcbeologie. Cflt, et Gaul., 2* edit., 1889, fig. 103, p. 355. 



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L'fePOQUE GAULOISE 8 1 

primitifs forgerons 6taient capables de faire des casques. Nous ne 
pouvons Preiser k quoi servaient ces ornements mutil6s ou 
replifc, mais il peut s'y trouver des fragments de casques, de 
boucliers, de bassines, sur lesquels se rctrouvent des rang6es 
paralldes de boutons ou de points, de cercles conccntrlqucs et 
m6me d'ornements en S opposes, comme on en voit sur Ics 
casques trouv6s en Etrurie, que nous venons de signaler, ou encore 
sur les deux plastrons de cuirasses trouv^es, en 1900, a Fillinges, 
canton de Reignier (Haute-Savoie) (0 ; celle de Grenoble, du 
mus^e d'artilleric de Paris, porte un d6cor analogue, sans les 
oiseaux; ainsi que deux feuillesde bronze du mus^ede Chanib^ry, 
trouv^es dans la station lacustre de Gr^sine (lac du Bourget, 
Savoie). 

Les ornements en S ou en forme de serpents, k tfite d'oiseau, 
trac& au pointing, par paires, accompagnant la m6me decoration 
au repouss^ se voient sur un vase de bronze trouv6 en Scanie (^), 
et sur un vase semblable, decouvert dans une tourbiere de Ron- 
ninge (iledeFionie) (3) renfermant onze vases d'or. M. Montelius 
attribue cette trouvaille i la dernitre partie de T^ge du bronze et 
considere ces vases comme import^s d'ltalie. 

L'album de M. Worsae contient plusieurs figures analogues. 
Un bouclier danois reproduit encore le mSme motif, un peu 
plus compliqu^. 

Un vase de forme tronc-conique, trouvi en Hongrie (4), offre 
aussi la mfeme ornementation. On la retro uve, en outre, sur 
des ceinturons estamp^s d'Este, de Corneto et du Predio-Benacci, 
^ Bologne. 

Mais ce qui n'est pas sans nous embarrasser, outre la rivure et 
I'estampage et une partie du d6cor retrouv6s sur des plaquettes, 
dans des cachettes de bronze, ce sont deux objets qui ont M 
trouv^s dans la cachette de Larnaud et se voient sur ces casques. 
Le petit pivot de bronze que M. G. de Mortillet a reproduit sur la 
planche Lxxxiv, fig. 957 de son ^Alburn prdhistorique, lui a servi 



(i) O. Costa de Beauregard. Les cuirasses celiiques de Fillinges. Extr. de la Rev. arch., 
1901. 

(2) Montelius. Les temps pribistoriques en Suede, p. 123, fig. 171. 

(3) Montelius. Op. cit., p. 120 et 121. 

(4) Mittheilungen der xAntbropolog, Gesellscbafl in Wien^ Band., zxi, p. 113, cite par 
M. Hoemes ; il a ixi mentionn^ par M. S. Reinach, La Sculpture en Europe, p. 119-124. 



83 SOaM NORMANDE d'AtOOBS PliHISTOUQpES 

pour dasser les casques de Berniires d'Ailly et leurs analogues 
iiana I'^ge du bronze, lo Larnaudien ; or sur cette in£me planche 
est represent^, fig. 962, un crochet agrafe en bronze, dont le 
swmmet figure aussi une tcte d'oiseau, repr^sentfc sur le casque 
en terre cuite de Corneto ot en bronze du Louvre. 

l-n terminant, nuus avons tenu a faire ces divers rapproche- 
mciiis, qui combatteiu I'origine gauluisedes casques de Bernicres 
d'Ailly, et duivcnt trcs probablement les fairc rcnionier A la fin 
de I'age du bronze. 

Aussi, nous croyons que le grand sculpteur Fremiet, qui a 
consacre son bca'.i talent a reproduirc des scenes d'arch^ologio 
prcliistoriquc basees sur les documents scientifiques et archeolo- 
giques, et qui a place, en 1863, sur la ti-te du cavalier Ju mus^ 
de Saini-Gerinain Ic casque du inusiie du Louvre, trouv6 dans 
ritalie du Nord ct la cuirasse de Grenoble, du music d'artillcrie 
de Paris, ne devra plus h I'avenir appeler ce groupe Cavalier 
gaulois, niais plutot Cavalier de I'epoquedu bronze. 

Nous ferons I.1 mime observation pour le Costume de guerricr 
gauhns du Sud-Esl de la France reproduil par M. E. Grasset ; 
il pone 1l- casque du musiie de Turin et aussi la cuirasse de 
Grenoble. 

Ces amies npjurtieunent par leur ornementalion d I'age du 
bron/e ; mais cependunt, cc d^cor a pu ^tre en usage jusqu'au 
comniencenient de I'art gaulois, avant I'emploi des palniettes et 
des urnements en S adosses, si frequents sur les casques, les 
(uiiochoi's, et mOme les bracelets gaulois trouves dans la Marne 
et I'Aisne, dont nous allons parler. 

Casque d'or d'Am/reville-sous-les-Monis (Eure), 

Au prinlemps de I'annee 1841, les ouvriers de M. Bizet, 
propriijlaire au chateau de Ointeloup, a Amfrevillc-sous-les- 
Mouts (Hure), trouverent un casque antique, ;\ 3 ou 4 metres 
dc profondeiir, dans la vase d'un ancien bras de la Seine. II est 
compiise d'une premiere calotte intericure, d'un scul morceau, en 
bronxe battu, sur laquelle sont appliquees deux zones d'imaux 
retenus par des cloisons et une bande de bronze repouss^ ; le 
sommet se termine en cone, it est orni d'une rosace polylobee, 
au centre de laquelle sc trouve un trou pouvant servir i ajuster 
un tube supportant une aigrette ou plutot une petite boule, dans 



L^iPOQpE GAULOISE 83 

le genre de celle qui surmonte le casque de Tronoen, en Saint- 
JcaunTrolimon (Finistfire), et toute une sirie de casques aflfectant 
la forme des casquettes de jockey. 

Le couvre nuque ou visifere est 6galement revStu d'un lame 
de fer, maintenue au moyen de rivets. Au milieu descotfc, et au- 
dessus de Templacement des oreilles, on reconnait la trace d'orne- 
ments en S surmont^s de palmettes, fr^quemment employees 
dans Tart £tr usque. 

Au centre, est un turban en bronze battu, excessivement 
mince, sur lequel est appliqu^e une plaque d'or, qui a &t& repoussee 
en m6me temps que le bronze, les deux pieces 6tant riv6es Tune 
4 Tautre. Au contraire, dans le haut et dans le bas, existent des 
pdtes r6sin6es, qui par suite de leur sejour dans le sol se sont 
alt^r^es difKremment. MM. de Linas, VioUet-le-Duc (0 et 
Darcel (^) ont cru y reconnaitre des imaux de diverses couleurs, 
blanc, vert, bleu et rouge. Tous les details du dessin que devait 
avoir le casque y sont encore parfaitement conserves, avec une 
ddicatesse 6tonnante, dans certaines parties; tandis que M. Bapst 
croit que le tout 6tait reconvert d'une feuille d'or repouss6e et 
cisel6e en dernier lieu sur la r^sine, sur laquelle nous distinguons, 
h. la partie inferieure du casque, les clous qui iSxaient, en haut et 
en bas, le turban d'or repoussi. Ces clous ont une t^te en or 
fondu et ciseli tr6s finement, repr&entant de petites margue- 
rites. Dans les parties d6t6rior6es, on voit sur la coifFe les trous 
oil 6taient riv& les petits clous en question. 

Pr^s de la pointe se trouve un detail qui a 6t6 signals par 
M. G. Bapst (3) : 

« L'ornementation de la partie composant cette pointe est 
form6e d'une suite de turquoises fixies sur la rfaine, qui devaient 
fetre embJties dans la plaque d^or recouvFant le tout. Ces 
turquoises se sont d6compos6es avec le temps et leur coloration 
s'est pour ainsi dire uniiS^e avec le ciment. Leur position indique 
sufEsamment que tout ce ciment a dfl se soulever de plusieurs 
millimetres et que, lors de la fabrication de I'objet, son drpaisscur 
devait Stre excessivement mince ». 



(i) VioUct-le-Duc. Rei'ui arcbeologique, 1867, P- 225, T. v. 

(2) Darcel. V Illustration n" du 15 juiu 1861, T. xxxvii, p. 384, planchc. 

(5) M. Germain Bapst. La Bossette d'Auvers et le catque d'AmfrcvilU. (Ext. dc la 
Revtu arcbeologiqut, mai-juin, 1884, p. 5. 



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84 SOCI^T^ NORMANDE d'^UDES PRI&HISTORIQ.UES 

Nous avons dit pric6demment que M. Bapst, qui connait 
admirablement la technique du travail des m^taux avait 6tudi£ 
longuement le casque en presence des Q)nservateurs du mus^e du 
Louvre et cru que le pr6tendu 6mail n'itait qu'un ciment sur 
Icqucl furent modeles et ciselfc les ornements en or. Actuel- 
lemeni, le ciment employ^ par les orfevres se compose d'un 
melange de cire^ de r^sine et de brique pil^e ; c'est au-dessus de 
cette mati(^re qu'on applique la plaque de m^tal destin^e k £tre 
repouss^e. Dans le cas actuel, la plaque de bronze de dessous 
aurait d'abord &ti repouss^e et enduite, en dessus, d'une couche 
mince de r^sine^ sur laquelle on aurait appliqu^ la feuille d*or^ et 
le dernier fini aurait M donn^ i la place mSme que la ciselure 
devait occuper. La plaque d'or enfin, itait fixte d'une mani^re 
durable ^ Taide de petits clous. 

M. Bapst a pr^tendu que toutes les parties recouvrant le 
bronze sont de la meme mati^re, tandis que M. de Linas a 
cru voir de fines cloisons de fer. 

Nous avons obtenu de M. de Villefosse, Tautorisation d'exa- 
miner le casque et le savant Conservateur du Louvre a remarqu^ 
avec nous, notamment sur la visi^re oil Temail s'est d^tach^ en 
partic, de fines cloisons en cuivre ou en bronze. 

Du reste, si tout avait du 6tre dor6, pourquoi aurait-on 
employ^ deux m^thodes ? on aurait aussi appliqu6 Tor directement 
sur un seul bandeau de bronze estampi, comme cela a ^t^ fait 
pour la partie centrale, sans employer pour les deux zones inter- 
mddiaires de fines cloisons et tout un travail d^Iicat de pdtes 
embat^es, qui ofFrait beaucoup plus de difficult6 d'ex6cution et 
moins de solidit^. 

Le casquemesureo^iyde hauteur; le diamfetre de Textrfemiti 
du couvre nuque au frontal o"235 et vers la nuque o°i6. 

Apr6s avoir analyst la technique du travail, nous allons 
r6sumer les diifirentes hypotheses 6mises au sujet de son origine. 

Pour M. Thaurin, qui en a le premier parl6, dfes i86o(0, ce 

(i) J. M. I'hauxin. — III. Sotfs et communications. Note surun c.isque en bronze omi 
d'emaux cloisonnes ct d'or, du iV si^clc. (Ext. Bid. Soc. Ant. de Sormandie, 1^ ann^, 
I" trimcstre. Caen 1864, p. 599 k 404, et Jourtial de Rouen^ n** du 2 juin i86r, Wotict 
bisiorique et arcbhlogique d'un casque en broniey par M. Thaurin, In-8", Rouen, 1861. 

Anonyme. Le casque d'Amfreville^ 30* congris de I'Association nonnande. Session de 
i862,tcnueii Llbeuf, p. 257. 

De Caumont. Les casques de Falaise et d'AmfrevUlc'Sous-Us-'Monts (Normandie). 
Extr. Annuaire des cinq d^partcments de la Normandie, 56* annie, 1870, p, 488, fig. 



L'fePOQUE GAULOISE 85 

casque remonterait a la premiere invasion des barbares, sous le 
r^gne de Constantin I""; il s'est bas6 sur une d6couverte de 15 d 
20 kilos de monnaies romaines, presque toutes en bronze sauc6 
lies rfignes d'Aurelien et deTacite i Constantin I", faiteen Janvier 
1852, a 200 mitres environ de la ! en face le chdteau de Canteloup, 
au pied de la cote des Deux-Amants ; il s'appuyait aussi sur ce que 
dans le sol voisin du casque, on trouva un grand nombre de fers 
de chevaux, de boeufs et de mulets, d'armes en fer, entre autres, 
une sorte d'angon franc ? assez mal caraa6ris6 ; sur la hampe, on 
a cru remarquer des piquants^ ce qui la ferait ressembler d un 
spiculus ; sa longueur totale ^tait de 52 ou 53 centimetres : nous 
croyons que les pritendus piquants sont tr^s probablement des 
boursouflures d'oxyde, comme cela se voit friquemment. 

Nous avons vu la photographie de cetie arme au music 
d'antiquitis de Rouen, a c6t6 d'un fragment d'ornement d'or du 
casque ; la lance parait normande ou scandinave et peut remonter 
au xn*^ ou au xm* siecle. 

M. Viollet-le-Duc a suppose que le casque « avait appartenu 
bi un chef des hordes venues d'Orient k la suite d'Attila »('). 

M. Darcel a indiqui le casque d'Amfreville comme itant 
probablement du Bas-Empire (^) ; et plus loin, il Fa cii6 comme 
6tant persan ou byzantin (p. 38). 

M. Penguilly THaridon, ancien Directeur du mus6e d'artillerie, 
le croyait aussi byzantin, il se basait sur un texte latin (qu'il a 
oubli6 de citer), ou Ton rapporte que le comte des domestiques 
d^un empereur d'Orient itait coifR d'un casque d'or orni 
d'imail ? (3) 

S'appuyant sur Thypothese d'6maux retenus par des cloisons 
de fer, imise par M. de Linas, on a proposi aussi de Tattribuer 
au III* ou rv* siecle de notre 6re, parce que les fibules 6maill6es 
gallo-romaines retrouvtes aux environs de Namur se trouvaient 
accompagnies de monnaies de cette ipoque. 

En 1869, ^- ^^ Linas consacra une 6tude spiciale et tr^s 
documentie aux casques antiques trouvis en Normandie (4) ; il les 

(z) Viollct-le*Duc. Revue arcbiologiquef p. 226-227. 

(2) A. Dared. Exposition d'art tt d'arcbiologie iU*Rpuen. — D. Uricre, p. 2. 

(5) Darcel. hoc, cit. p. 58. 

(4) C de Linas. %Armures des bommes du Word. Les casques de Falaise tt d* Amfrevilli' 
souS'les-Monts (Normaodie), p. 61. 



86 



SOCltTfe KORMAKDE d'eTUDES PREHISTORIQUES 



a rapprochcs de tous les casques connus alors et de ce que ces 
casques avaient 6t6 trouv(Js dans le voisinage ou dans les rivieres, 
il concluait qu'ils avaient appartenu idesenvahisseursnormands. 
Pour celui d'Amfreville-sous-les-Monts, sa thiorie avait quelque 
vraisembLince, par la proximite de Pistis, oil Charles le Chauve 
avait fiiit construire unc estacadc pour arreter Tincursion des 
pirates campesa peu de distance^ dans Tile d'Oscellum, oil Bjoern 
et Sidroc eurcnt leur quartier general; le voisinage de Tangon 
en fer du xn* ou xiii* siecle pouvait aussi Taider a soutenir sa 
these. 

M. de Linas, il faut bien Tavouer, possedait deja des docu- 
ments permcttant de classer le casque d'Amfreville dans Tart 
gaulois ; mais il poussa le parti pris jusqu'i vouloir que le 
casque trouve i quelques kilometres de la, a Notre-Dame-du- 
Vaudreuil, dans des sepultures gauloises ii incineration et datd-es 
par des monnaies romaines de la fin du i" siecle fut normand 
aussi, ainsi que les casques trouv6s i Bernieres d'Ailly ^Calvados). 

Depuis la publication de ce travail, de nombreux documents 
nouveaux permettent de fiiire des rapprochements entre Tome- 
mentation du casque d'Amfreville et des casques ou ornements 
trouves en Etrurie ou en Gaule. 

Nous citcrons particuliirement le fragment d'un casque 
trouve par M. du Chatelier dans une habitation gauloise, a 
Tronoen, en Saint-Jean-Trolimon (Finisttre), qui oflfre une 
analogie frappante avec lui et sur lequel est appliquee unc feuille 
de bronze richement decoree au repouss6, offrant cinq zones 
separees par une rangec de cercles, avec point central place entre 
deux lignes paralleles en relief. Ces zones aliernent, comme 
dessin ; la premiere, en haut, est compos^e de sortes d'ampoules 
au long col, et en dessous dV; minuscules ressemblant aussi aux 
casques grecs i haut cimier rabattu en avant. 

Sur ce fragment, la bombe du casque est munie d'une boule, 
comme sur celui de Martres-de-Veyres (Puy-de-D6me) et beau- 
coup d'autres que nous d^crirons plus loin. 

Bicn que Tornementation differe peu de celle du casque 
d'Amfrevillc, la richesse du decor et Tensemble compost de zones 
paralleles formces de lignes saillantes et de rang6es de cercles 
avec point central et ornements en forme dV;, ofFrent un rappro- 
chement frappant. Des fragments de fer ornes de plaques decorees 
aussi au repousse et d'autres debris trop informes de fer n'ont 



L'fePOQUE GAULOISE 87 

malheureusement pas permis de restituer le casque dans son 
entier (0. 

Nous pouvonsaussi rapprocher le casque d'Amfreville de celui 
du mus6e de Berlin, trouve en Ombrie. Au dessus de Toreille se 
voient des ornements en S surmont6s de palmettes, qui se re- 
trouvent sur les deux jugulaires, et le pourtour de la bordure (^). 

Nous retrouvons des palmettes plus petites sur la jugulaire 
d'un casque de mSme forme trouv6 a Weisskirchen, pres Unter- 
krain, en 1882. (Muste de Laibach) (J). 

Nous citerons aussi les autres casques aflfectant la forme dite 
casquette de jockey, trouvfc en Gaule. 

1° Le casque trouv6 dans la cit6 de Limes, pr^s Dieppe 
(Mus^e de Dieppe); diametre ant6ro-post6rieur 0^205, diamfetre 
transversal o^iyS, la visifere et le pourtour sont orn& de deux 
ranges de petits cercles. 

2° Casque trouvi, en 1882, dans les fondations du pont de 
chemin de fer, a Breuvannes, canton de Clcfmont (Haute-Marne), 
le sommet a 6t6 d6prim6 par des chocs accidcntels et non par 
des coups contondants, ayant amen^ la mort du guerrier qui le 
portait, comme Font pr6tendu MM. Morel et Flouest. A Tintfe- 
rieur, il mesure -du bord de la visifere i la nuque 0^205, son 
diametre transversal est de o°i75, sa hauteur est de 0^13 ; mais 
il a perdu son bouton terminal; son poids est de 737 grammes; 
son ^paisseur varie entre 6 millimetres au bord et seulement un 
millimfetre au sommet. II se trouve au mus6e de Saint-Germain- 
en-Laye (4). 

Ce casque ayant I'intirieur de la coifFe trte 6pais et oblong, 
comme celui d'Amfreville, et par suite n'ayant pas subi de defor- 
mation dans I'ovale primitif, on constate du c6te de la visi6rc une 
partie plus ^troite correspondant forciment h la partie frontale, 
tandis que la partie la plus large doit naturellement correspondre 
^ Toccipital. Ce casque et celui d'Amfreville fournisscnt des 
indications ind^niables sur I'appendice des casques dits en forme 
de calotte de jockey; ils avaient done des visifcres et non des 
couvre nuques. 

(i) p. DU Chatelier. — Une habitation gaiiloise a Tronof n-en- Saint' Jran-'Vtolimon 
{Finistere). Extr. du Bulletin archtologiquc, 1896, p. 22, pi. iv. 
(a) Franz Freiherrn. Jntike belme, p. 227, n' 550. 
(?) Franz Freiherrn. Antike belmtf p. 231, n» 524. 
(4) Flouest. — Antiquitis gauloises dicouvertts dam le departnnent df la Uante'Matme, 



.£^-«> 



88 SOClfexfe NORMANDE o'feTUDES PRfeHISTORiaUES 

3° Casque trouv6 d Coolus, dans la Marne, en 1873, ^ '^ 
suite de dragages ; il mesure d'un bord de la nuque au bord 
anterieur de la visiere 0^215 ; son diam^tre transversal est de 
o^iyo ; la forme int6rieure est ovale, mais pas aussi tranchSe que 
sur les pr6c6dents et ne permet pas d'etre aussi affirmatif pour la 
visiere ; sa hauteur est actuellement de o"i20, parce qu'il est 
bossui, comme celui de Breuvannes ; son ^paisseur varie entre 
un et quatre millimetres ; deux trous existent sur les oreilles et 
un sur le devant ; il p6se 710 grammes. Ce casque ofFre des di- 
mensions int^rieures assez grandes et a reconvert un crine assez 
fort ; il est orni d'un dessin au pointill6. M. Morel a cru qu'il 
portait des traces de dorures ; il faisait partie de sa collection, 
acquise par le British Museum (0. 

4° Le d6partement de la Marne en a fourni un au musee de 
Saint-Germain, trouvi k Vadenay ; il est trop d6form6 pour que 
Ton puisse donner des renseignements precis sur les diam&tres 
int^rieurs. 

5 et 6° Le mcme muste de Saint-Germain-en-Laye en 
possede un analogue, trouv6 aux environs de Lyon, il est orn6 
sur les bords de festons composes d'S. Diamfetre longitudinal, 
o'"2i et diamet re transverse, o"i75; forme ovale, sans indication 
pour le frontal. Un casque analogue trouv6 ii Lyon est au musee 
d'artillerie de Paris. 

7° Le mus6e de Clermont-Ferrand en conserve un ayant la 
mcme ornemcntation, trouve i Martres-de-Veyres, en fais;int les 
travaux du chemin dc for; hauteur, o™i8 avec le bouton, dia- 
mctre antero-postcricur o™22, et diametre transverse o"i8, 
(n° 88 du catalogue de ce musee). 

8° Le mus6e de Saint-Germain possede un autre casque, de 
provenance inconnuc, Tintcrieur est tres allongi et ovale; dia- 
metre antero-postLTieur 0^235, et transverse 0™i9. 

9° Enfin,le cabinet des Medailles, a la Biblioth^ue nationale, 
en possede un de mcme forme. 

L'Autriche en possede deux, identiques de formes, reproduits 
dans les Antikc helme. 

10° Un casque trouve dans le Sud du Tyrol est au musee 
Ferdinand, i InspruckO). 



(i) L. MoKHL. — La Champagne sou Icrraine, pi. 39, fig. 2, p. 168 a 172. 
(2) FraDz Frcihcrrn. — %Antike belme, p. 229, fig. 459. 



L'^POaUE GAULOISE 89 

11° Un autre casque trouve k Kastelrut^ dans le Sud du 
Tyrol (0. 

VAllemagne en a Journi quatre : 

12° Casque de rAntiquarium de Munich, p. 252, n° 38. 
13° Casque du mus6e de Karlsruhe, p. 253, n° 25*. 
14° Casque du mus6e Frid6rick, ^ Berlin, p. 257, n° 231*. 
15° Casque de Burgrheinstein, prfes Lingen, p. 239, n° 432. 

IJ Italic en a donni six : 

16° Casque de Talmone, du mus6e 6trusque de Florence, 
p. 233, no 17. 

170 Casque de Talmone, du mus6e du commandant Castel- 
lani, )l Rome, p. 234, n° 92. 

18° Casque de Talmone, du mus6e Grigorien, d Rome, p. 
236, n° 84. 

19° Casque de Talmone, du mus6e Grigorien, bi Rome, p. 
258, n° 83. 

20° Casque de Talmone, du mus6e Kircher, i Rome, p. 250, 
n° 83. 

21° Casques analogues (^) de la n^cropole de Montefortino, 
prte d'Ancdne (Ombrie), dicrits par M. Drizio. 

Soit actuellement, plus de 21 casques offrant de grandes 
analogies de forme et de d6cor avec celui d'Amfreville, et trouv6s 
en Gaule, en Etrurie, dans le Tyrol ou en Bavifire, c'est-i-dire 
dans une zone assez restreinte. 

Avantd'aborder la comparaison de Tornementation du casque 
d'Amfreville, nous ajouterons que dans les cimetiires proto- 
^trusques de la Cisalpine, on a trouv6 une situle qui fait partie 
du mus^e civique de Bologne, ou des soldats sont coifiiis de 
casques analogues, dans des corteges mi-partie militaires et rcli 
gieux (3). 

Si on £tudie les casques places sur la t£te des chefs gaulois 
repr&entes sur les monnaies gauloises, on ne trouve pas exacte- 
ment la forme de casque ^ visiire, mais plut6t celle du casque en 
fer du Vaudreuil. Dans VArt gaulois de Hucher^ 1'' vol., on voit 
un stature d'or, trouv6 aucamp de Bonneuil sur la Vicnne, attribuc 



(i) %Antikt belmtf p. 230, fig. 457. 

(2) Drizio. Manumenii dei Lincei, vol. ix, iir, 1901. 

(5) Zanaoni. Gli Scaii deUa Certasa di Bologna, in-folio. 



90 SOCI^T^ NORMANDE o'tTUDBS PXiHISTDRIQlUES 

aux Pictons ei Armoricains et dans le 2* volume, une monnaie 
dc Magurios, p. 45, ii" 63 ct n" 85 de la page 131, sur laquelle 
sont lies teles oniiJcs Jc casques St visiires. L' Alias de monnaies 
gauloises, dc M. do La Tour, en figure aussi pour les Arvcrtus, 
n" J77> ; les A:Jui, 5253, 5267, 5277; les Sajuani, 5629; les 
Caniittes, 6295; les Eburovices, 7046; les CaUtes, 7221; les 
Meidi, 7658 ; ks Bellovaci, 7951 ; les Alrebalts, S671, S67;. 

M. Morel a signale une plaque de bronze du cimetiere gaulois 
de Watscli (Camiole) fai-sant partie de ia collection du prince 
Ernest dc Windiscligraetz"', oil se trouve figur^ un cavalier 
portant un casque avcc une vtsiere. 

Cette question d'attribution de I'appendice des casques est 
r^solue, croyons-nous, car nous avons examine si k Tinicrieur 
des casques, la partie itroite correspond bien i la partie frontale. 
Comme I'appendice du casque otfre peu de saillic, il aurait J 
peine abrit^ lanuque, tandisqu'en consid^rantcette panic comme 
une visiere, son utiliie scmblc dcmontr^c pour prot^ger lft> yeux 
du soleil ; ia courbe sus-auriculaire et non deformec des casques 
d'Amfreville et de Breuvanncs prouve qu'il s'agissait certainement 
d'une visiere, car il est impossible d'enfonccr le casque autrement 
sur b tete ; la partie correspondani i I'appendice est trop ctroite 
pour occupcr la partie occipitale. 

11 nous restc d i:tudier ies ornements d'ur estamp6 trouves 
dans des sepultures gauloises et dont le decor rappelle cclui du 
casque d'Amfreville ; nous citcrons : 

I" Lc bandeau d'or estampc et cJrculaire, d'Eygenhilsen, 
village situe- i 12 kilometres de Tongres et it 8 kilometres de 
Macstrich, sur la rive gauche de la Meu:.e ; sa largeur est de o"'o6. 
Get ornement possOdc trois nones d'ornemcnts que Ton reirouve 
sur lc casque, pcrlcs, fleurs caliciformes, trifles, cercles doubles, 
godrons, courbes, torsades W. 

2' La phalere d'or, d'Auvers (Seine-ei-Oise) (J). 

3" Lc hausse-coi, ou croissant en bronxe, d*Etrechy (Marne). 

4° Les colliers d'or de Bcsscrlngen, pris Treves, et dc 
DiirckbcJm, au sud de Maycncc '■•). 

(ij 'Ki'ur ardwUfgiiiiir it fvvmr lf*^. 

(1) \\.f<yiaeinaia.OlifliilrHSquriiU^fH\^itin!i/lf«{ni.\\tWK\'\sf., 1K71, p. 4, p], 1. 
I)) U. Ju Lanuyric. riulrrr in or houfii i ^luctis [Stimil-lXi/). — Hit. Guctlu 
in:)).. iKH). 

(4) LiQdcnKhmil. Dit allirtbumer. 11, U». n, pi t. 



L'^poauE gauloise 91 

5® Le bassin d'Armsheim, pris de Mayence, sur les anses 
duquel se trouve la fleur k deux lobes. 

6° La bordure du casque, de Berru (Marne). 

7** La passoire h manche d'or et le vase en terre noire de style 
grec, sur lequel sent appliques, trois par trois, de petits ornements 
en or, qui ont une certaine analogie avec les palmettes du casque 
d'Amfreville ; ces objets ont et6 trouv^s dans le tumulus de 
Klein-Aspergle (Wurtemberg). 

8° Un vase en bronze avec applique d'or de style 6trusque^ 
trouvi i Wald-Algesheim (Prusse rh6nane). 

9° Un fourreau de poignard orn6 d'une plaque d'or trds mince 
d6coupie, avec ornements trilobis, trouv6 k Weisskirchen, dans 
la m6me province (0. 

10** Un bandeau d^or avec fleur trilob6e, trouv6 pr6s de 
Doerth, en 1852, dans un tumulus de la forSt de Gallscheid, 
(cercle de Saint-Goar), prfes Mayence (Prusse rhdnane) C^). 

1 1° Nous noterons tout particuli^rement la similitude existant 
entre Tensemble de Tornementation du casque d'Amfreville et 
celle qui a 6t6 fr6quemment employee sur les fourreaux des 
ipies de la Tene (3). 

Le premier, M. Bertrand, s'appuyant sur la forme et Tome- 
mentation des vases de bronze et des oenocho^s trouv^s dans les 
sepultures gauloises, n'a pas hcsit6 d les reporter au uv ou iV 
siicle, avant notre 6re, c'est-i-dire i cettc 6poque oil les peuplcs 
de la Gaule dtaient en rapports suivis avec les peuples de la Hautc- 
Italie. Les palmettes et les S adossis, qui se voient au-dessus de 
la jugulaire, sont un des motifs d'ornementation tr6s friquemment 
employes dans Tart 6trusque; nousciterons les nombreuses st^es 
fun^raires, les pieds de cand^labres, les frises de cistes du mus^e 
Gr6gorien et Kircher ; on les retrouve surtout i\ la partie infdricurc 
des anses d'cenocho^s ou elles sont cercl6es ou non de grenetis : 
or, ces palmettes sont form^es de sortes de larnies que Ton voit 
sur la plupart des objets indiquis pr6c6demment. 

Nous ne citerons pas ici, car la liste en serait trop nom- 
breuse, les objets trouv^s en Italie, mais seulcment ceux qui 

(i) Lindcnschmit. Die altcrtbiimer. ii, fas. 2, pi. i. n» 6. 

(2) Schucrmaus. Encore Us oitjets elr usque i d'Eygenbilsen, i, p. 9, fig. 4. 
Objets etrusques decouverts en iSelgique, Bruxelles, 1872, p. 5 ct 6. 

(3) E. Vouga. Les Jlelvetes a la Tene, pi. i, n** 11, 23, 26, 27, jo, n. H« J^ ct 57, 
pi. II, fig. 3. 4, 7, PI III, fig. 6, et la lance, pi. r, fig. i, 




j.c 



•- „r*\'^-*; 



92 SOClferfe NORMANDE o'tTDDES PRfeHISTORiaUES 

portent ces ornements et qui ont M trouvis en Gaule, notam- 
ment une anse recueillie et achetie i Lyon pour le musie de 
Saint-Germain (0. 

M. Schuermans a signali seize cenocho6s avec anses a 
palmettes^ decouverts en Suisse, dans la region du Rhin, de la 
Moselle et du Hanovre (*). 

Pour la Gaule, nous citerons les oenocho^s de Somme-Bionne 
(Marne), de Pouan (Aube), Mercey-sur-Sadne CO, d'Eygenbilsen 
(Belgique) (4), de Rodenbach (Bavi^re Rhinane) (s), de la Hesse 
Rhinane, reproduit par H. Schuermans (^>, le vase en bronze 
de Graeckwyl, pr6s Berne (7). 

Le timon de char trouv^ dans la sepulture gauloise de la 
Bouvandau, commune de Somme-Tourbe (Marne) (^), ofFre 
un 616gant revfetement en bronze ajour6 dont la terminaison 
16g6rement arqu6e est orn6e d'une habile gravure repr^sentant un 
fleuron polyp^tale.allong^, analogue aux ornements situ^s au- 
dessus des oreilles du casque d'Amfreville. Nous retrouvons sur 
les plaques triangulaires appos^es bout d bout, qui garnissent le 
timon, TafFrontement et Tadossement alternatif de figures sineuses 
rappelant la forme de la lettre S, constamment reproduite i 
r^poque gauloise, mSme sur les monnaies et qui pouvait peur- 
etre, k cause de cela, avoir une valeur symbolique ; tandis que 
depuis, eLe est devenue accidentellement un simple motif de 
decoration. Du reste, pour ce genre de d^cor, il faut cherchcr 
plus loin et comme les Gaulois avaient p6n6tr6 en Grece, il ne 
serait point etonnant qu'ils Taientcopi^ sur les objetsde luxe que 
le commerce ou le biitin de guerre apportaient des contr^es ou 
Tinfluence du g(inie artistiquc de la Grice r6gnait sans partage, 



(i) S. Kciiiach. Anliqintes nationah's. Description raisonnec du musec dc Suint- 
Gernuin-cn-I^yc. Bronzes figures de la Gaule roniair.e. p. 325, fig. 4i'>. 

(2) Schuermans. Ohjds etrusques tUcoinrrts en 'Belgique, 1872, p. 57. 

(5) Rente arch. Fevrier 1882. 

(4) H. Schuermans. Ohjets etrusques decouverts en Belgique, 1872, p. 18, pi. 111 el iv, 
fig. 2. 

()) Lindeiischmil. Alterthumer, r. in, liv. 5, pi. iii, fig. 5. 

(6) H. Schuermans. Encore les objets etrusques d'Eygenhilsen, p. 9, fig. 3. 

(7) A. Bertrand. Loc. cit., fig. 89, p. 326, {le Village de Graecku'gl, commune de 
Meikirch, cerfle d'Attrberg, canton de *Berne}. 

(8) E. Flouest. Mcmoires de la Society des antiquaires de France, 5« scric, t. 6, i88>. 
p. 99 ii III, plan. 



\ 



L^fepOaUE GAULOISE 9} 

car il est plus d'un produit de style classique ou la mSme alter- 
nance des figures est un 6l6ment de d6cor (j) . 

L'omementation gauloise n'est pas toujourssym^trique, ainsi 
dans le timon de char, les dimensions d'un dessin ne corres- 
pondent pas i celui qui lui fait pendant. A Taide de lagers 
refoulements de bronze, on a m6nag6 des bites oblongues entre 
les moulures marginales trac^es au repoassS, elles avaient re^u 
des vitrifications rouge cerise, dt']k signal6es pour des pieces de 
luxe de la Marne (^). 

La richesse de dicor de ce timon et Timail qui le recouvrait 
ivoque le souvenir du luxe des chars et des parures des chefs 
gaulois que Ton enfermait dans des sepultures, suivant le timoi- 
gnage de Cisar : (Funera sunt pro cultu gallorum magnifica) i^\ 

La palmette trifoliie sert de base, fr^quemment, ^ une suite 
d'ornements en S, que Ton retrouve encore sur le torques en 
bronze de Cernay-1&-Reims, appartenant h. M. Bosteaux-Paris (4). 

Cette palmette se voit aussi sur le casque de Berru, dans la 
partie situ^e au dessus du point d'attache de la jugulaire (5) et sur 
des plaquettes de bronze trouvies i La Gorge-Meillet, commune 
de Somme-Tourbe (Marne) (^). 

Un autre objet m^tallique, la buire en bronze du tumulus de 
Wald-Algesheim, du mus6e de Saint-Germain-en-Laye, porte une 
d&oration analogue (7), La palmette se voit au bas de Tapplique 
ornementale du vase de Graeckwyl, sous les pieds de la femme, 
sorte de diviniti protectrice des animaux. 

On la retrouve encore plusieurs fois r6p6t6e sur la pause 
d'un vase en terre noire lustr^e, trouv6 en 1882, dans un tumulus 
prfe de Saint-Pol-de-L6on (Finisiire), d6pos6 au musie de 
Morlaix. Les fieurons opposes k polyp^tales limit^s par un d^cor 



(1) R. de Lasteyrie. La phalire en or trouwe a Auven^ (Extr. Gnzette archeologique, 
1883). liul. Soc. antiq. de France^ 188), p. 164. 

(?) J.-G. Bulliot. L'art de VimailUrie cbei les Eduens aiant Vere chretienne. Oppidum 
du Mont-'Beuvray. (M^m. de la Soc. Eduenne, p. 107^. 

(3y Cesar. De bello-galUco, vi, 19. 

(^) J. de Baye. Sujets decor atifs empruntes au regne animal dans F Industrie gauhtse. 
M^m. Soc. des Antiq. de France, 5* siric. t. vi, 1885, p. 1 16-1 17. 

(5^ A. Bertrand. Arcbeol. gaul, et celt., p. 356, pi. xi et xii. 

(b) E. Fourdrignier. Double sepulture gauloise de la Gorge-Meillet (iAArnc) pi. iv, 
6g. 8 et 9. 

(•;) 'Upme arcbeologique, 3* s^rie, t. ii, 1883, p. 20Z. 



i-i; 






94 SOCI^^ NORkANDB D'^TUDES Pr£hISTORIQ.UES 

ondul^, sont plusieurs fois figur^ sur ce vase et m^me sur le 
fond. M. du Chatelier qui I'a reproduit et d^rit croit que le 
d<^cor du fond est la reproduction de celui qui ornait le couverde 
d'un vase en bronze; car gtntralement, ces gravures compliqufes 
orncnt des objcts en bronze : il I'a rapproch^ d'un vase gaulois 
de sa collection, trouv6 h K6lour-cn-Plouhinec (^Finisrcre), qui 
n'a pas de palmcttes^ mais seulement des ornements en S rappe- 
lant les zones trac6es sur le vase de Saint-Pol ''>. On peut aussi 
citer le vase pcint de la Cheppe, dicouvert par M. Nicaise (*). 

En Italie^ ces ornements sont des plus caract^ristiques et se 
montrent fr^'quemment sur les vases ^trusques, commc on peut 
le verifier, notamment sur plusieurs vases de cette categorie au 
music Ravestein 0), et au music etrusque Grigorien du 
Vatican (4) ; celui-ci possede notamment plusieurs cartels d'anses 
identiqucs d cclui d'Eygcnbilsen ou la palmette est associee aux 
doubles spirales cntrcmclces et opposccs les unes aux autrcs, en 
sens inverse. 

G;t orncmcnt sc rctrouve aussi, mais plus compliqui, sur les 
vases de Pompci (>). 

On rcmarquc sur la zone ccntrale dor6e dii casque d'Amfre- 
villc un motif tormi d'un S, au centre duquel s'attache une 
troisicmc volute enroulie. On doit rapprocher cet ornement du 
principal motif de decoration du bracelet de bronze du tumulus 
de Montsaugeon (Haute-Marne). 

Outre la description des fouilles de ce tumulus^ M. Ed. Flouest 
a consacri une itude au signe symboliquc en 5, oil il rcmarquc le 
triskile, ou signe en S d la troisicmc puissance, accostant de droite 
ct de gauche le signe initial, Icqucl, se doublant par une ing6- 
nicuse disposition dc la volute ccntrale, se constitue ainsi lui- 
niimc dc trois ilimcnts, sans modiiScation de la forme essentielle. 



( i,^ F. du Clutclicr. Vas^ trouve d, ns un tumulus a SaiHt-Pol-de-Leon (VinistcKt. 
Kcvuc arclicol. 1S91, ct reproduit dans I.i Poterie aux ([Hyques f*rebisforit/ues ft giiulohts 
en Jnnoritfut', 1897, pi. 14 ct 15. 

(2) Augustc Nicaise. L'ffHhjue gaulotse dans U drparUinent de la ^arne. 

(i) Dc Mccstcr de Ravestein. Catalogue descriptif, n"* 672, ct suiv., 1, p. 478. 

'4) Museum ctruscum grcgorianum niusei ctrusci quod GKEGORIUS Pen. Max. 
in x'dibus Vatic.mis constituit monumcnta f Rome, 1K42) pi. lviii ; voy. aussi t., jJ. \i, 
fig. 3 ; pi. XVI, fig. 5 ft 5 ; II, pi. LVii fig. 2. 

(5) Heal musco borbonico. vi, pi. .\\i, Uurrc et Roux, Herculanum et Pompei. Recueil 
general des pcintures, bronzes, mosaiques, etc., d6couverts jusqu*^ ce jour, vu, pi. lxxi. 



L^iPOaUB GAULOISE 9$ 

C'est un exemple du prestige que la combinaison ternaire a eu 
dis les temps les plus recul&(0 et souvent reproduit i la Tine, 

MM. Schuermans, de Meester de Ravestein, de Wiite, A. de 
Barthelemy et A. Bertrand, ont cit6 les diff6rentes hypotheses 
pouvant expliquer la presence de ces objets de style 6trusque (^). 
Du voisinage de ruines ou de sepultures romaines, on a pr6- 
tendu que ces objets avaient ^t^ introduits en Gaule par de riches 
Romains^ qui s'y 6taient fixes et avaient tit inhumisavec quelques- 
uns des objets qu'ils afFectionnaient ; en se basant sur un passage 
oil Cisar dit que les Nerviens, Eburons et autres Germains qui 
habitaient la Belgique ne connaissaient pas^ ou connaissaient peu 
Temploi du fer et, de plus, qu'ils 6taient hostiles au commerce 
Stranger. 

Quant d la loi des xii tables « Neveaurum addito... » elle a 
6te trop souvent violie pour etre rappel6e. 

Lindenschmit a combattu le premier cette hypothese, en 
faisant remarquer qu'aux objets de style 6trusque pur devraient 
alors etre associes les objets usuels de Tipoquc gallo ou belgo- 
romaine des trois premiers si^cles. 

M. A. de Barthelemy a suppose que les Gaulois les avaient 
rapportes de leurs expeditions en Italie ; hypothese admissible, 
puisque de nos jours, les guerres coloniales introduisent en 
Europe des objets, qui non seulement se meiangent k notre art 
indigene, mais que nous imitons parfois. 

M. A. Bertrand a fait tres judicieusement observer que les 
Gaulois, d'apres le temoignage de Polybe, (ii, 17) n'avaient pas 
de demeure fixe 0) et se tenaient toujours prits k plier bagage 
pour courir 4 une expedition nouvelle et que, par suite, des objets 
artistiques semblables h ceux qui ont ete trouves en Gaule n'ont 
pu etre executes que par un pcuple jouissant d'une civilisation 
avancee et en pleine paix intericure ; il a rappeie introduction, 
en France, au xvi* siede, des objets d'art italien, i la suite de nos 
expeditions d'ltalie. Ce qui s'cst passe en Gaule, vers Tan 400 
avant notre ere, est un fait tres probablement analogue. Entre 
la premiere invasion gauloise en Italie, et I'arrivee dc Cesar 



(i) E. Floucst. Deux stria dc Laraire ; Le signe syuiltolique en S. — I^s tumulus 
de Sioutsaugeon (llautc-Marne), pi. i, fig., p. 23. 

(2) H. Schuermans. Objets etrusques dccouverts en liel^iqw, 1872. 

(3) A. Bertrjod. Arcbeol. gauL et celt, p, }2y. 






$6 SOa^T^ NORMANDB D^^TUDES PRiHISTORIdUES 

en Gaule, 30 av. J.-C, les Gaulois du Nord-Ouest et de TEst 
ont pu apprendre aussi k copier les modMes italiques, puisqu'ils 
ont bien imit6 les monnaies grecques et consulaires, et peut-etre 
d'autres objcts, qu'ils avaient rapportfe. 

La region qui a le plus fourni jusqu'ici de documents remar- 
quables, est la vall6e du Rhin, qui est du rcste signalee par 
C6sar (0 comme une des plus riches de la Gaule. 

Pour dimontrer les relations commerciales, nous avons groupe 
les d^couvertes d'objets de style 6trusque par regions : 

I® En Suisse, celles des d6fil6s du Grimsel, de Grauholz, 
Grachwyl, le miroir d'Avanches, le fragment de vase de 
Zurich, etc. 

2° Le long du Rhin, les trouvailles de Wiesbaden, d'une 
locality non d6sign6e de la Hesse-Rhinane, de Brumath, Remmes- 
weiler, Otzenhausen, Weisskirchen (2 trouvailles), du Gallscheid, 
^ Donh prts de Saint-Goar, d'Hermeslccil, Schwarzembach (2 
trouvailles), Besseringen, Durckheim, Armsheim, Tholey, 
Beaumarais et Wallerfangen, Wald-Algeisheim, Weaweiler, et 
trois autres d^couvertes d'cenochofe 4 anses, dans les environs de 
Kempen, d 5 lieues de la Meuse, etc. 

y Dans le Hanovre, les six seaux de bronze de Nienburg, de 
Verden, etc., sur le Weser, vers lequel, en quittant le Rhin, 
devaient se dinger les chercheurs d'ambre qui, venus du Midi, 
tendaient vers la Baltique. 

Nous devons ajouter que les peuples anciens, indipendamment 
des emigrations connues de I'histoire, entretenaient en temps de 
paix, des relations internationales. 

Aristote parle d'une route sacrte, ou de commun accord, 
s*6tait etablie une sorte d'immunit6 territoriale sanctionn^e par 
des peines contre ceux qui Tauraient viol6e en portant prejudice 
aux voyageurs (2). 

Polybe rappelle aussi que les Gaulois avaient franchi les Alpes 
avant Annibal (11, 18) et que par suite, ils avaient dija ^tabli des 
itineraires, qui pouvaient meme exister avant eux. Get historien, 
au II* si^cle avant Tere chretienne, a signals quatre routes a 
travers les Alpes : 1° par la Ligurie, prfes de la mer Tyrrhen^enne ; 
2° celle d' Annibal par le pays des Taurini ; 3° par le pays des 

(i) Cesar. De hello gallico, i, 31. 

(2) Deadmirab. auscult., Lxxxv (^it. Didot, p. 88. 



L*iPOQUE gacloise 97 

Salassi ; 4® enfin par la Rh^tie (0. Strabon (iv. 6) a conserve ces 
itiniraires, auxquels il ajoute un embranchement vers le Rhin. 
Nous savons, en outre, par Cesar C^) que la route du Valais itait 
devenue dangercuse, onereuse et qu'il dut envoyer Galba pour en 
assurer le passage; il signale plus loin (iv, 3) la route du Rhin, trts 
fr6quent6e des marchands, se rendant chez les Ubiens. Tacite M 
indiquela route de TElbe, comme ayant 6t6 jadis tr^s fr^quent^e. 
Nous nous sommes un peu 6cart6 du casque d'Amfreville- 
sous-lesMonts, en groupant les diverses considerations qui 
prouvent son origine gauloise et augmenteront encore par la 
suite; car en arch^ologie, lorsqu'il s'agit de classer des objets 
trouv6s isol6ment, il est n6cessaire de presenter de nombreuses 
comparaisons avec d'autres objets de m&me style dat6s par des 
monnaies ou un mobilier fun^raire important. 

Le Casque en fer de Notre- Dame-du-Faudreuil (Eure) 

A quelques kilometres i peine de I'endroit 011 fut trouvfe le 
casque d'Amfreville, on dicouvrit, en 1858, un cimeti^re gaulois 
qui fut explore avec soin par le D^ Goujon et Tabbd Cochet, au 
lieu dit la Conninifere, il renfermait une fepie ploy6e et un 
casque. 

Le timbre est arrondi et la base un peu etrangl^e est munie 
de deux bourrelets separis par deux gorges et des rebords saillants, 
deux jugulaires arrondies d'un cote avec deux echancrures sur le 
devant pour les yeux et la bouche et deux anneaux rl la base 
permettent de les r6unir sous le men ton. 

Ce casque a quelque rapport, comme forme, avec les casques 
de bronze d'Amfreville, de Coolus et de Brevannes ; il ressemble 
compietement ^ ceux qui furent trouves ^ Alise, lors des fouilles 
ordonndes par Napoleon HI, et aujourd'hui places au muste de 
Saint-Germain. M. Verchere de Reffye les a dicrits dans les 
Armes d^ Alise (photographie i, p. 17), il y eut dans ces fouilles 
plusieurs debris de casques analogues, avec plusieurs mentonnieres 
ou jugulaires identiques ^ celles du Vaudreuil (pi. x), mesurant 
iTinterieur o°20suro™i8, tandisque celui d'Agen mesure 0^215 
sur o°i8; ces casques tres largest Tinterieur etaient garnis d'etoffe. 

(i) Polybe, 6d'n. Didot, p. iz6. 
{i) De hello gallico, la, i. 
(5) Mor. Otrm, xu. 



r-' «•■ - 



98 SOCltr^ MORMANDE d'^TUDES PR^HlSTORtQlLrES 

Cctte forme $e rapproche beaucoup des casques romaios, mais 
il ne faut pas en £tre £tonn^, puisqu'on a trouvi dans Ics 
sepultures du Vaudreuil, une monnaie de Tibere (756 i 790), et 
unc autre, avec Urbs Roma et I'autel de Lyon. Nous pouvons le 
rapprocher des casques dccrits dans le Hradisch de SlradonU 
(BoliOmc) et d'un casque trouve i Bibracte (Mont-Beuvray). 

Le casque defer de Notrc-Damc-du-Vaudrcuil a el£ rcproduit 
et decrit par M. dc Linas <0 qu'JI classc comme romain, ainsi que 
Tabbi Codict W. 

Lc casque d'Amfreville possede une d^oration gauloisc, mais 
sa forme est italiquc. Dans Ics Monumtnli da Unci (vol. ix, y 
1 901), on y trouve plusieurs casques dem^me forme, mais moins 
richcmeni oriiiis ; ils provicnncnt de la nicropole de Montefortino, 
dans rOmbrie, priis U'Aiicone. M. Drizio qui les a dicrites les 
croit ^aulois. M. Oechclctte doit combattrc procliainemeiit cette 
hypotliose dans la Revue ^rcljeologique, il les croit 6trusques t'). 

Nous pouvons rapprocher de ce casque, celui du musee 
d'Agen (Lot-et-Garonno), le sommet cependant est pointu et 
diffirrc sur ce point scul. 

Dans les Unlike Helmt fp. 27, 5, n" i8i il s'en trouve un, 
offrant des analogies, it se trouve au musee ^trusque de Florence. 

Dans le niOine ouvrajjo ip. 276^281), on voit six casques 
olTrant des analogies avec celui du Vaudreuil ; la visJere ou couvre 
nuque i.-st plus proeminente. 

Casque en bronze de la citi de Limes, 
commune de Braiqucmont, prls Dieppe iSeine-Inferieure) 

Un casque ;\ pcu prcs semblable a kli trouve, en 1827, par M. 
Feret, en fouiUant une sorte de fanum ou edifice a deux enceintes 
rectangulaircs concentriques, dans le Camp de Cisar ou Citi de 
Limes, au bord dc la faliisc qui dominc le hameau de Puys, pres 
Dieppe. Ce casque est mallieureusemcnt mutile et diformd, ce 





A. 


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, p. 


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m, p. 6.1. fig. 






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A. ItuItMllJ. 

A. Joliii Jiv« 
Wi.scr. 4. J, 


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>s. / J.M, 
Jahrb. :-. C 


!-, Chr. 


(1 gti«. 


l«st 


, 1* tdition, 


hriJ 1889. fig. 


106, p. 


J70. 



l'^poque gauloise 99 

qni emp&he actuellement de le reproduire ; il se trouvait h peu 
de disunce d*un squelette, i proximitfi duquel on dicouvrit cinq 
passoires de bronze dont les trous sont tr^ fins ; Ic m6ul en est 
tres mince. Tons ces objets sont au mus^ de Dieppe. 

Le casque 6tait k plus d'un mdtre en dessous dus fondations 
de la construction romaine datie par dcs monnaics allunt depais 
Augustc(i4) jusqu'i Valens(378). Le squelette est au.s,si date par 
une tnonnaie de Constantin If (J37) ci unc autre de Constant l" 
(3S01, elles furent trouv6es pris des ossements <■>. 

L'auteur de la dtcouverte a oubli^ de pri-ciser si Its vinyt- 
quatre monnaies gaulolses trouvi^es aussi dans les nii!nics totiillos 
^taientau niveau et presdu casque oudissemtneesdanslcsdc'hiais 
de I'edifice gallo-romain. Ce groupo important dc munnaics 
gauloises, dont deux avec Taigle ei la Ic^onJc Cisiamhos (^AiTtts 
Vehcobreto et au revers Simissos Caitos Li\ovio, imritiiit inu- 
attention particuliire, ce qui aurait pcrmis de datcr ce casque de 
bronze, au timbre arrondi, muni d'une visiere asse/ saillaiue 
oniie de deux rang^es de cercles paralleles, qui a l.i t'i)rnie il'ini 
chapeau et se voit sur un certain ntmibrc de unmiiaies n-nilni'.e'.. 
Le diameire antiro-posicrieur est de (;'"20S et le dianu-tre tr.ni'.. 
verse, d'une oreille a I'autre, de ()"'I7S, un trou exisie '.ui' 
chaque cdt£ pour fixer la jugulaire ou itne garniture inti'iieuie. 

Epies replies 

L'abb^ Cochet a eu ptusicurs fois I'occasion de tt-in.inpit'i ei 
de signaler le premier, la presence dans les sipnlluiv., d'l'pi'i'. en 
fer ployies inientionnellemcnt ; cc travail elait sanr. (Iinin- tjil .ni 
moment de Tincin^ration du corps ; I'ep6e ^-l.iit mi > iLni'. li- 
brasier et repliec sur cUe-meme pour indiquer, peui 1I11-, i|iii l.i 
carri^re du guerrier ttant ttrniinee, tile ue dfv.iil ]>lir. mivii ,i 
d'autres, ou plus simplemcnt pour h fairc iriiicr li.iii'. nin' nine, 
ou encore pour I'entourer, c<imnie iluir. un di-. iniiiulii'. iTAvc/.n 
Prat (Hauies-Pjreni-fcs.i. 

L'abbc Cochet a jusicment renwrqin': pour I.1 pM-mirie li>i., 
en i8j8, Tusage de ce rite funtraire d.nr. K-. m'|hiIiiih-. ;;.ni!i.i'.<-. 
du Vaudreuil fEurc). Deux i,pee'. inf- rmn ■. d.iii-. Iiiirli.iiiii-.iii 
fiuient ployiics en troissur elle-.-ineiinr. et plaicr"..! piii^^iitiii;- il'iin 

(I) P.-J. HM. So(«« a..Wa;.,»' J. l..,.«J....m.«, A. t>..ii*, 

I'Abbi Cochet. Lt Stint- liijiru^.'^ hiiltnjui'l ur. Wl.^i^-, j* fJit.-.ii i«W,, j. 



^ 



^ 



102 SOCIETfe NORMAXDE d'eTUDES PRfeHISTORIClUES 

Une cinquantainc dY*p<ies ont 6t6 rencontr^es a Ticfneau 
(Suisse), lors de la dccouverte qu'il s'y fit, en 185 i, d'armes et 
dc chariots dc guerre. M. de Bonstetten a reproduit dans son 
ouvrage consacre h cette dccouverte deux 6p6es recourbCes et 
ajoute que « l\isage de ddposer une 6pee ployee au feu dans les 
sepultures des guerriers, etait encore commun chez les anciens 
habitants du Danemarck et chez les Vendes. » 

M. de Saint- Venant a signals plusieurs ipdes repli^es inten- 
tionnellement dans des sepultures gauloises ArCcomiques^ de la 
rigion du Bas-Rhone et sp6cialement dans le Gard : 

I" A Saint-Siffret, pris Uz6s, une Cpie de o™88, ployee en 
deux dans une urnc (pi. x, fig. i) ; 

2^ A Camp.^gnac, commune de Sainte-Anastasie, canton et 
arrondissement d'Uzes, une CpCe de i°os ployie en quatre pour 
entrer dans un vase ; 

3° Sepulture de Beaucaire ^ Nimes, une ep6e de 1*09 courbee 
en quatre ; 

4° Sepulture de Complanier, pres Nimes, une 6p6e de 0^87 
arquee en demi-cercle ; 

5** Sepulture de Pissevin, pres Nimes, longue de ©'"85 et 
ployee en trois ; 

6*" Sepulture de Cavilsson, prt^s Sommiires, de i mttre de 
longueur, ployee en deux, comme celle de Saint-Siffret. 

M. de Saint-Venant ajoute que presque toutes les epics 
trouvccs dans cette region avaient dil 6tre rougies au feu violent 
et que neuf exeniplaires portaient des traces de courbure, en arc, 
en V, en S ou mSme en quatre parties (0. 

Deux autres ipees gauloises replites, ont etc signal^es et 
reproduites par M. Vergnaud Romagnesi, elles ont iii trouvees 
dans le tumulus de Mezi(ires, pris de Clcry (Loiret) (^). 

Cette coutume a du fitre observie ailleurs ; elle parait friquenie 
i Tepoque gauloise. 

£p^ en Jer non ployies 

Ury (Eure). — A un kilometre du cimetifere gaulois du 
Vaudreuil, qui adonnC une 6pee repliee, la sepulture gauloise de 

(i) J. Jc Saint- Venant. Us da men arecomiqtus, tracts de la civilisatiou celtiqut dans 
Id rt'gion du lias-Rbdney spccialemcut dans le Gard. Ext. dn 'Bulletin arcbeolagiqiie, 1897. 

(2) C. 1''. Voignault-Romagncsi. Memoire sur la bulte {tumulus) de Me^ieres et celle Je 
Moncey, f>res de ("Ury {Loiret), Orleans 18^9, fig. i 



L'fcPOQPE GAULOISE 103 

Lery a iJonni une ip6e engagee dans son fourreau, mais I'extrimiti 
du fourreau et de la lame sont brisks, il a pu 6tre aussi replie. 

Cette ^pee ressenible d celle d'Eslcttes (Seine-Inf6rieure). On 
peut la rapprocher de celles qui ont iii dicrites et reproduites 
par M. Verchtre de RefFyc, dans les Armes d'Alise (pi. i6, fig. 14, 
2* photographie) ; cette dernitre mesurc ©"57, elle provient des 
fouilles faites, en 1863, sur I'ordre de Napolton III. 

Des ipees analogues ont 6t6 trouvtes k Zurich et i Mayence. 

Dans les fouilles de la T^ne, M. E. Vouga a reproduit un 
certain nombre d'^pees analogues (0. 

Au mus^e de Naples, parmi les 6p6es trouvies i Pomp6i, on 
en voit un certain nombre qui sont analogues. 

De sorte que Ton peut admettre qu'un siicle avant et un 
siede ou deux apr^s Ttre chr^tienne, en Gaule aussi bien qu'en 
Italic, les 6pees 6taient semblables, ce fait n'a pas lieu d'^tonner ; 
puisque de nos jours, la forme de Tarmement est i peu prts le 
meme parmi toutes les nations de TEurope. 

Aliiay (Eure). — A deux ou trois kilometres de Lery, mais 
sur la rive droite de la Seine, on a trouvi une autre 6pie en fer, 
au milieu des sepultures gauloises d'Alizay, explortes par Tabbi 
Cochet, en 1870, elle se trouve au muste de Rouen, dans la salle 
de la mosaique de la foret de Brotonne : elle est engagee dans son 
fourreau et mesure actuellement 74 centim<}tres, sans la soic, qui 
est presqu'enti^rement bris6e et pouvait mesurer 6 centimetres ; 
la largeur du fourreau est de 5 centimetres, il porte une petite 
bordure sur toute sa longueur et trois petites bandes transversales 
et paralleles, vers la pointe, et une seule vers la garde, comme 
ceki se remarque sur le fourreau de Tepie de Bouelles (Seine- 
Inf6rieure). 

Sommery (Seine-In ftrieure). — L'abb6 Cochet rendant compte 
d'une dicouverte d'antiquit6s gauloises et franqucs faite h, 
Sommery, signale une 6p6e en fer trouv^e dans cette localite en 

1865 <">• 

£pde de branie d'Oissel 

Dans notre 6tude sur VAge du bronze en Normandiey Timpri- 

(1) E. Vouga. Lfs IlelvHes a la Te}u\ Ncuch.itel, 1885, (pi. i, fig. 14, 19. 20, 38 a, 
et pi. n, fig. I by pi. Ill, fig. I, III et iv, fig. 2. Sur la plancho in Ics fig. i ct $ rcsscm- 
blent entiercment aux epees d'Alizay ct d'EsIettcs, ainsi que la fig. 4 do la planchc iv. 

(2) Abbe Cochet. KAntiqititcs gauloises et franqucs decouvertes a Sommery (Seine- 
Inferieurej, Ext. du Bui. Soc. ant. de Sormandie 7* annee, 1866, t. iv, p. 594. 



i 



1 



104 SOCIETE NORMANDE D'feTUDES PRtHISTORiaUES 

meur a laissi subsister par mdgarde sur b pi. i bis, fig. 6 des 6pees 
de bronze du mus^e de Rouen, une epce trouvee dans la Seine, a 
Oissel, en 1853. Cette arme est pistiliforme, elle porte des crans 
k la naissance de la lame, d'ou partem des filets se prolongeant 
vers la pointc. 

La poign^e porte trois rivets h tite concave, et deux de 
chaquecote de la garde, pr6s de Tattache de la lame; sx longueur 
est deo™72, mais comme la pointe manque, ainsique Textrfimit^ 
de la poignee, cette arme pouvait mesurer environ 76 ^ 78 cen- 
timetres (0. 

Cette 6pce resscmble complctcment h celles de Sainte-C6cile 
et dc Jonquiircs (VaucluseJ reproduites par M. Morel, dans son 
album de la Champagne souicrraine (pi. 42, fig. 5 et 6); ce qui 
donne de Tint^rct A ces deux epces, c'est qu'elles possedent leurs 
bouteroUes en forme d'accent circonflexe. 

Prd-s d'Orange ( Vauclusei et de la Rochette (Dr6me\ on en 
a trouve d'analogues signalecs par M. Morel dans le Congris 
arcbeologiqiie de France^ xux' session d'Avignon, 1882. 

L'ep^^e d'Oissel ressemble aussi i celles du tumulus des 
Barricrcs, ;iMicrs(Lot), des tumulus de Gramat (Lot), de Baresia 
(Jural ct do la Combe d'Ain <Jura), et i une autre tgalement du 
musce de Saint-Germain, trouvee dans Ics environs dc Besan^on 
(Doubs) ; cllcs sont reproduites dans Ic Musi: prihistorique de 
MM. G. ct A. de Moriillct (pi. xcvi, fig. 1199 et 1200). Le 
cimcticrc ga' lois de Villement C^) en a donni d'autres, le n** 6 
reproduit pi. i, provicnt dc Diols, pr6s de Chateauroux. 

M. Buhot dc Kcrscrs a d^crit une autre ipee en fer, de m^me 
forme, de Luney (Loir-et-Cher). Une cpie trouvee ^Bargia Jura) 
lui resscmble cgalcment. 

Le Dictionnaire arch^logique de la Gaule a reproduit des ep6es 
semblables sur la planche 59, trouv^es dans les tumulus de 
Magny-Limbert ct des Chaumes d'Auvenay, pres de Nolay 
(Cotc-d'Or). 

On pourrait en indiquer d'autres analogues. Ce genre d*6p)6es 



(1) Abbe (lochct. La Scinf-lnfnietirf hist, et arch.^ p. 154, i Tarticle la Bouille, 4 
reproduit cette eiK'e. a cote de celles de la Ik)uiIIe et dc Rouen ; il l*a simplement signal^c 
A la pa^e ^uivallte, sans la decrire, .ninsi que dans scs differcntes editions du Catulogne 
tin mmec d'aiituiuith df Rouen, edition dc 1868, p. 71 ct celle de 1875, p. 105. 

(2) A. des Meloises. Un cimetiere gaulois ii epees de hion^e, decoui'eri a ViUcthenl, 
coiiimuut' dc Sdint-Onstrille et Tbisay (ludre), pi. i, fig. i, 5, 5. 



L'fePOaUE GADLOISE IO5 

doit £tre de la fin de I'^ge du bronze et son emploi s'est continue 
au d^but du premier dge du fer (p^riode des tumulus). 

LES TORQUES 

Un des arch^ologues dont les nombreuses fouilles ont enrichi 
le musie de Saint-Germain de documents pr^cieux pour les debuts 
de notre histoire, Fr6d6ric Moreau, a termini son Album Caranda 
par un Dernier mot sur le part des torques par les Gauloises dans les 
deux d^partements limitrophes, TAisne et la Marne. 

Rendant hommage k M. Nicaise qui, le premier^ signala dans 
les sepultures de femmes gauloises explordes par lui, la presence 
de torques d leur cou^ il cite un passage consacr^ par le baron 
Charles R^my, b, la description de la coUeaion de M. L^on Morel 
et au port des torques par les femmes, a Fepoque de la Gaule 
indipendante (0. 

Dans le principe, Ic torques ^tait le signe de Tautoriti ; les 
chefs des tribus et de famille le portaient. Dans la suite, il fut 
donn^ par un prince i un particulier qu'il voulait clever en 
dignitd. Joseph aurait re^u ainsi le torques des mains dePharaon, 
en r^tablissant le second de son empire ? 

Plus tard, nous savons qu'il fut accords pour unc action 
d*eclat, il Manliiis Torquatus. 

Dans la partie de la Gaule-Belgique correspondant ^ la Cham- 
pagne, la coutume de porter des colliers ^tait aussi en honneur, 
puisqueM. L. Morel a pu en r6unir cent dix, nombre considerable 
et qui n'existe qu'au mus6e de Saint-Germain. S*il a (:ih a peu pr6s 
6tabli qu'en Champagne, les femtnes gauloises, comme leurs6poux, 
portaient le torques. M. Morel a pu constater plusieurs fois, que 
les cnfants le portaient 6galement ; sa collection reunissait en 
effet, trm torques (fenjants recueillis par lui. La sepulture dc 
Somsois (Marne) qu'il explora, renfcrmait, outre les petits 
crampons d'un ccrcueil d'enfant, un petit couteau en fer, deux 
fibules jumclles, un bracelet rond et unpetu torques ovale, forme 
peu usitie ; ces trois objets ^taient en bronze. A Courtisols 
(Marne), dans deux tombes fiminines, le grand cercle de bronze 
que nous appelons torques n'etait pas pass^ au cou, mais reposait 
au dessus de la tete, a quelques centimetres du crane, formant 
ainsi une sorte de couronne fun^raire. 

(i) Description di U colUclion Lion Mcrtl (insullcc a Reims, rjc tie Sedan. 5;. 
Keims, 189;. 



I06 SOCIETE NORMANDE D*tTUDES PREHISTORiaUES 

Les deux torques Ics plus remarquablcs de la collection Morel, 
acquise rccemment par le British Museum, ctaient ornes de tctes 
humaincs. Li coquetterie feminine etait en outre representee dans 
cette collection par plus de 250 bracelets ou anneaux de jambes, 
en bronze, en verre, en lignite, et par plus de 80 fibules en 
bronze richement dicores de gravures, ornies de coraux, d'emaux 
ou d'ambre; plusieurs itaient jumelles, c'est-i-dire r^unies par 
paires, au moyen d*une chainette de bronze ; les fibules en fer 
Ctaient aussi nombreuscs. Les perles de verre multicolore, les 
grains de verre bleu, d'ambre, de corail, au nombre de plus de 
300, constituaient les bijoux ou parures des dames gauloises, 
ainsi qu'unc paire de boucles d*oreilles d*or de Marson, et d'autres 
en bronze ; des anneaux de doigt, aussi en or, Tun de femme^ de 
la sepulture du Mesnil-les-Hurlus, Tautredu chef gaulois inhumi 
sur son char i Sommc-Bionne (Marne). 

U rt^sulte de cette analyse du mobilier funeraire de la Marne, 
qu'a r^poque de la Gaule indcpendante, les femmes^ les hommes 
et les cnfants portaient le torques ; cette opinion est confirmee par 
les nombreuses observations faites pendant vingt annics, de 1873 
d 1893, par Frederic Morcau, dans une r<^gion voisine, nonmoins 
riche, le dfipartement de TAisne. 

Get archcologue avait pris soin d*inserer dans ses procis- 
vcrbaux de fouilles, les deux mentions que voici : Torques sans 
artneSy Artnes sans torques ; cette precaution itait cepei>dant 
insuffisante, car les hommes inhumes n*etaient pas toujour^ des 
guerricrs ; un examen anatomique s'imposait done pour priciser 
le sexe, mais F. Moreau ajoutait que la confusion n'^tait pas 
possible « les sepultures de Jemtues etant separies de celles des 
hommes (0. » 

Sur ce point seul, il a recueilli quarante torques de diifi&rentes 
formes ct dimensions proportionnes sans doute d I'f^ge ou i la 
fortune de chaquc defimte, il n'y avait pas d'armes avec eux. 

Les arrondissements de Soissons et de Chateau-Thierry ont 
fourni plus de cent torques. Dans ce nombre, on en remarque 
une trentaine, au moins, de faibles dimensions et sans aucun 
ornement, trouves au cou des jeunes fiUes. Une sepulture de 
femme exploree i Ciry-Salsognc (Aisne), en 1892, a meme fourni 



(\) F. Moreau. Supplement a V Alhum Caratula. Un dernier mot sur Ic port des 
torques par les Gauloises, Saint-Quentiu, 1894, p. 5. 



USTR DKS »EMBRRS 1 79 

MM. FoRTiN, R., ancien Fr^idem de la Soci£t6 des Amb des 

Sciences naturelles de Rouen, 24, rue du Pri, Rouen. 
FouQUE, ins ituteur, Neaufles, par Gisors (Eure). 
FoucHER, fabricant d'orgucs, 17-19, rue de la V^a, Paris. 
Fouju, G., membre de b Sociitfi d'Anthropologie, Vice- 

Frfeident de la Soci6t6 des Excursions scientifiques, 

corresponds HI du Comit^des monuments m^alilhiques, 

33, rue de Rivoli, Paris. 
FouQijET, C., d^put6, 161, boulevard Haussmann, Paris, 

et chateau du Cliamblac (Eure), 
Gadkau de Kerville, H., homme de sciences, 7, rue 

Dupont, Rouen. 
Gallerand, instituteur, lePlessis-Sainte-Opportune(Eure). 
GiRAUX, L., secri;tairc de In Socidt^ des Excursions scienti- 

fiques, 22, rue S:iint-Blaise, Paris. 
GosSART, architecte d^'partemental, Evreux. 
GossELiN, 28, route du Havre, d Bolbec. 
GoujoN, avocat, Notre- Dame-du-Vaudreuil (Eure). 
Gk.viry (I'abbe), curii de Mac6, prcsS^es (Orne). 
GuEVEL, pliamiacien, Houdan (Seine-et-Oise). 
HoMMEY (D'). medccin de I'Hopiial, Sies (Orne). 
IsAMBART (D'), d^puti, 4, rue Brochant, Paris, et d Pacy- 

sur-Eure. 
IzAMBERT (M""), impriiucur, (Louviers (Eure). 
I-AINE, instituteur i Pont-Audcmcr (Eure). 
Le Breton, G., conservateur des Musees d'Antiquitcs, de 

ccraniique et de peinturc. rue Thiers, 25 b, Rouen. 
Lecoxr, nianutlicturier a Evreux. 
Lecoq (D'), chanoinc Iionoraire, Guisenicrs (Eure). 
Lkgkos, K., II, pbcc de rH6tel-de-Villc, Fecamp, 
Le Marchand (Augustiu), iiigcnieur-constructcur, Ics 

Chartreux, Petil-Qucvilly, prt:s Houen, 
Lf.nxii-:k, G., conservateur du Museum d'liistoire naturelle 
du Havre cl President de I.1 Society fjcologiquc de 
Norniandic, Le Havre. 
LEBF.NARD-LAVAi.LfeE, juge au Tribun.il civil, Bernay, 
I-EROUx, banquier i Saint-Andre (Eure). 
LnoNORfe, agrcfi, avenue Gambeita, Fecamp, 
LoisEi., A., arciiitecie, 19, rue du Fardeau, Rouen, 



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I t . b- IN t. w. 1 v./." J\ 

PUBLIC LIHRAK i' 



A?TCR.l f NOX ANO 
TILWlN f OONLATK'N? 




\ 



L'fePOQUE GaULOISE IO7 

avec un torques plac£ au cou> des bracelets, fibulcs, pendeloques, 
vases a decors incis^ et un mors de bride plac& aux pieds; ce qui 
prouve que les gauloises niontaient h cheval et aussi qu'elles 
portaient le torques (0. 

La Normandie est bien loin d'apporter pour ses cinq d^par- 
tements un contingent semblable i ceux de la Marne et de TAisne. 

Nous allons passer en revue les differentes formes. 

1° Grand torques uni dont les extremites soudies portent un bouton 
exterieur. 

Les sepultures de L6ry (Eure) (pi. ii, fig. i6) en ont donni 
deux, en 1898, mesurant o"2i de diamttre ; Tun de notre 
collection porte un petit anneau destin^ ^ suspendre une amulette. 
Dans VxAlbum Caranda, on voit un torques uni, muni de trois 
petits anneaux analogues supportant chacun un gros anneau en 
verre i^\ il provient des grevieres de Ciry-Salsogne (Aisne). 

Notre collection et celle du D"" Marseille, i Notre-Dame-du- 
Vaudrcuil, renferment deux torques de L6ry (Eure). 

A quelques kilometres, aux Damps, en 1883, on en a trouvi 
un semblable, (pi. \ii, fig. i) et plus loin, un autre analogue, 
trouv6 a Alizay, (pi. vi, fig. i) ; il existe au mus^e de Rouen, qui 
en poss^de un autre analogue, mais un peu plus petit, de Saint- 
Vaast-d'Equiquevillc (Seine-Inferieure) (pi. vi, fig. 3). 

Des torques unis de m^me grandeur, sans bouton, ont &t€ 
recueillis au Manoir (Eure) (pi. vii, fig. 5, collection de La 
Potterie i Rouville), et i Jouy-sur-Eure (pi. vni), mus6e d*Evreux, 
et i Mondevillc (Calvados) (pi. xi, fig. 14), music de Caen. 

Nous pouvons rapprocher ces torques de ceux du Val Thibault 
(Bui. Soc. arch, du Chitillonnais, I'^annie, 1881), et ceux du 
tumulus de Mont-Saugeon (Haute-Marne), decrits par MM. C. et 
J. Royer et Flouest, dans le 3' vol. M6m. Soc. hist, et arch, de 
Langres, 1888, pi. 6 et du tumulus de Cosne (Cote-d'Or), et dc 
Saint-Etiennc-du-Temple (Marne), au musie de Saint-Germain. 

Des torques unis mesurant seulement o"i6 sur 0^17 de 
diamitre ont M trouvis dans le Calvados, mais n*ont pas de 
provenance sp6ciale de commune (Mus6e de Caen, pi. xii, fig. 112 
et 112 bis) ; un autre a et6 trouvi i Saint- Vaast-d*Equiqueville 

(i) F. Moreau. Loc. cil. KouvelU srrie, pi. 158 a 14J; la planchc 159 raontrc la 
pbcc respective de chacun dc ccs objets. 

(2) F. Moreau. Lk. at., pi, 1x7. Noavellc s^rie. 



I08 SOCliTfe NORMANDE d'^TUDES PRiHISTORlQUES 

(Seine-Inferieure) (pi. vi, fig. 3) on peut les rapprocher de ceux 
du tumulus de Mont-Saugeon (Haute-Marne), dicrit par C. et 
J. Royer et Ed. Flouest. 

2° Grands torques creux, 

Les sepultures de Jouy-sur-Eure (pi. viii), ont fourni deux 
torques creux^ un assez epais comme tige et I'autre plus petit 
(muste d'Evreux, n°* 592 et 593); nous pouvons les rapprocher 
des bracelets de Saint-Aubin-sur-Mer (Calvados), de notre pi. xii, 
fig. 109, du torques d'Armenti^resCO, de Bussy-le-Chiteau, des 
Crous de Berg6res-les-Vertus et autres localites de la Marne, au 
musee de Saint-Germain, et de ceux d'Anet, pris de Berne (2). 

3° Grand cercle tris mince formi iunt tige fine aux extriniitis 
auvertes et terminies par une boule. 

Les sepultures d'Alizay (Eure), ont donn6 une sorte de torques 
dont nous n'avons vu d'analoguc nuUe part, il mesure 0^23 de 
diamttre (pi. vi, mus^ede Rouen). Les sepultures de Mondeville 
(Calvados) (pi. xi, fig. 4), ont donne une tige mince formant 
un arc de cercle, moins ouvert, dont Temploi est difficile i 
formuler, mais qui, ^ cause du trop grand ecartement des branches 
lors de la d^couverte, ne peut 6tre classt comme torques ou 
bracelet ouvert. On en a trouv^ un analogue, mais avec une 
variante aux extremit^s, dans le tumulus de Magny-Lambert n). 

Quant au cercle ouvert (pi. vii, fig. 2), trouvi au Manoir 
(Eure), dont Tcxtrcmite gauche est brisec et dont on voit seule- 
ment la partie droite, terminee par un bouton, doit-on y voir 
egalcment rextrcmitc d'un bracelet? Lc d^partement dc la Marne 
a fourni deux bracelets s'enrapprochant, ils proviennent de Bussy- 
Ic-Chateau et Thusy (music de Saint-Germain). 

4'' Torques a fcrmoir. 

En 1832, des sepultures deJouysur-Eure (pi. viii)ont fourni 
un torques dc moycnne grandeur forme d'une tige mince terminee 
d'un c6t6parun bouton coude etde Tautreparune plaquette avec 
ouverture, dans laquelle s'ciigage ce bouton (musee d'Evreux). 
Les sepultures du Manoir (Eure) (pi. vii, fig. 2), en ont donne 
un a peu prcs semblable, celles de la Cambe (Calvados), (pi. xii, 

(i) F. Morcau. Ijx. cit., pi. j8, Nouvcllc >cric. 

(2) G. dc I^onstcttcn. Soiice sur Us tontheUes d' Anet ^ canton de Berne, 1849, pi. i\. 
r^. I ct 2. 

(5) A. Bertrand. %Arcbiologie uUiqut et gauloise^ pi. ix, s, p. 292. 



L^iPOaUE GAULOiSE 10^ 

fig. 93 A/V), un autre. Enfin un bracelet de cette forme existe sur 
notre planche vi, fig. 3, il provient dc Saint- Vaast-d'Equiqueville 
(Seine-Inferieure). 

Sur notre planche xii, fig. 93 bis, se trouve un fragment de 
bracelet avec agrafe, ressemblant au pr6c6dent, il a 6t6 trouvi k 
la Cambe (Calvados). En Sudde, on en a trouvi d'i peu pr6s 
semblables (^\ 

5° Torques ornis de tnayenne grandeur, 

Les sepultures des Damps (Eure), en 1885, ont donn6 un 
torques orn^de perles saillantes s^par^es partrois ouquatre lignes 
paralldes(pl. vii, fig, i, coll. Dupont, des Damps), deux d'Alizay 
(Mus6e de Rouen, pi. vi, fig. i) ; deux de Jouy-sur-Eure (pi. viii, 
mus^e d'Evreux) ; deux provenant du Calvados (pi. xii, fig. 
112 bis, mus6e de Caen); ils rappellent les bracelets de Saint- 
Jean-de-Belleville (Savoie). 

6** Torques avec ornetnents h jour. 

Ce qui manque surtout aux torques de la Normandie, ce 
sont les ornements ext^rieurs ^ jour, qui accompagnent ceux 
de la Marne et de TAisne ; le seul qui s'en rapproche, provient 
de la Cambe (Calvados), (pi. xn, fig. 93 bis, mus6e de Caen). 
On remarque sur trois points deux annelets accolis en dehors 
du cerde ; il est permis de se demander s'il n'y en avait pas un 
troisiime au-dessus, comme sur celui des sepultures de Flavigny, 
canton d'Avize (Marne), d6crit et repr^senti par J. de Baye dans 
la Revue Arcbiologiquey 1877 (pi. xiv) ; le torques de Servigny 
(Doubs), du musie de Besan^on (^), s'en rapproche aussi^ ainsi 
que celui de Connantre (Marne) (3). 

7° Torques i tampons. 

Les musses et collections particuli^res de la Normandie 
possident seulement deux torques de cette espfece et trts simples, 
sans aucun d6cor, ni gravures. L'un a iii trouvi au Manoir 
(Eure) (pi. VII, fig. 8, collection de La Potterie, k Rouville), il 
est compost d'une petite tige cylindrique terminie par deux 
disques pr6c6d6s d'un bourrelet, il rappelle celui du tumulus de 

(i) Manadsblad. 1880, p. 101-105, mais ils sont generalcment stries ou en spirale. 
— 1884, p. 183, 184, 186, 187, 189. 

(2) Chantre. Loc. cit., PI. xxix. 

(3) L. Morel. Loc. cit.^ PI. xxxu, fig. 2. 



. » .1 



tlO SOahi NORMAHDE D'tTDDES PllfcHISTOKl()!tmS 

Servigny (Doubs), du music de Besan^on (Chantre, pi. xxix, 
fig. I), qui a fourni aussi un autre torques it ttge cyltndrtque 
d6cor£e dc moulures, I'extr^miti de ses branches est terming 
par deux petites spheres 6vid^es, pricM^es d'un bourrelet. Nous 
reirouvons exacicment cette forme sur notre planche viii, pour 
un torques provenant des sepultures de Jouy-sur-Eure. 

Lc torques du Manoir, d^crit ci-dessus, se rapproche aussi de 
celui de la grande forC-t de Cliatillon (0, de Sorasois (Marnei <", 
dc Connantrc f'', de Bussy-le-Chiteau U) et d'un torques trouvi 
en Sutde (en 1883) (0. 

8" Torques ariicules. 

Les sepultures du Manoir ont donn^ une sorte de torques 
form^- de deux branches dntriL-cs et articitl^cs au moyen d'anneaux 
places 3 ux extr^mites (pi. \\i, fig. 4, collection de La Potterie). 
Nous n'osons cependant affirmer que ce soit un torquL-s. 

9" Torques enjer. 

La sd-pulture dc Liry dccouvertc, en 1S90, au champ des 
CorvL'cs, contenait une si^rie d'objcts en fer, 6pie, lances, bridons, 
mors, bride ct deux coutcaux, ainsi qu'un torques en fer cpais 
dont Ics extr^miti-s sont termintes par des tfites d'animaux assez 
frustes, d'une forme incdite jusqulci. II est regrettable que I'un 
n'ait pas controle cctte fouillc, qui pouvait £tre une sepulture 1 
char. 

En terminant la description des torques gaulois, nous avons 
encore prt-seni I'l la m^moirc lc grand et beau torques achemcnide 
en or ttrminii par des tfitcsi dc tigre, trouv6 ^ Suse par M. J. dc 
Morgan ct qu'il attribue au iv* siicle av. J.-C. ; il n'y aurait rien 
d'elonnant que cettc parure ne fut d'origine orientale. 

Bracelets 

Bracelets a (xtites bosses extirieures. — La forme de bracelets 

la plus frcqucmment recueillie en Nurniandic se compose d'une 

tige dc bronze rondc ou legcrement aplatie en dedans, ornce dc 

petilcs bosses extcrieures separiics par trois, quatre ou mcme 

(1) Uul. Sx. artb. Ja Cbtlilhamit, »• annfc, it)S8. 
(1) L. Mord. La Cbamfagtu leulrrraint, ji. xvii, Rg. K. 
(0 Idtm. pi. xxxii, liR. ). 
(4) Urm. pi- XXXIV, fig. 17. 
0) Manidiblid. 1IJS4, p. i. 



-. i?-UJ-i ;»» .. 



est composes i 'ir tci: t- ' :«: 7 trz:^::^z .irr:? -t t ^ -.:i :-jt >:.<;. 
Xous pouTc-5 nrr*:c-i'ir ::±!= r^-ir=? i-i ci_i5 ^i 5i^T>'i-.iz-<.i- 
Belleville I SiTcit ziz.zrzrri. ti :••:.. r^ Iwji z<:r-i. i: vl^>ci 
de Beaure^iri . t^ti irr-irm- i^i 1 iz.i -yirt Ztz =cr«.r-:-^;s i.^r: 

Basses-AIpes. irs Hi-tif-.f^re:. ^ .Irc-r. •; -i S^^.-.i. i; .'A.::, 
de h Co:c-i Or, i^ 3:.^?. it -1 >i^-s:. ii rii.:-?.^— . i:^. 

gauloises, sa"s zz'tzi 'i^j^z.:^ -.- -- 7 






>f« ..... .»... «... 

(714 J 67: IV. J.-C : :r 7 r-— i^: .*= irrpr. nili ".;? :r.j'r:l:er 

^ • • _ . ' 

oil les tombcs euier.: i.::ri i: r.r-^^ ie -p.trrt ^:jii-o ie 1-40 
en movenr.e : cr. r.'cr. ecr^jri ;.: iix c inucits, '.es iu:res 

riguHcrej les rri? tuier.: il.cr.zt^ .= '.:r^ i- ccrrs cu rer'.ies s-r 
le bassin. Les anr.eiux cuiez: r'-ijrs. u*::: i- hiu: ies bras, 
tantot au bis du rc:zr.=:. rir itux :» r^r irourcs de :ro:> : on 
y a rccueilli auss: des :c'.'.:tr5 d'arr/rre. 

En Xormar-die, les o"r>cr-.a::cns on: e:e moir-s precises ; 
gineralement, on brulaiile niilic- d- ccrps, sansdou:e pour faire 
disparaitre les entrailles e: les crimes exposes a se corrompre 
le plus vite. 

On a retrouve ce::e iozznc de bracelets, en 1S70, h, Alizay, 
(pi. vi), et en 1858, aux Damps (Eure), localite qui en a foumi 
d'autres, en 1885 (pi. vii, ng. i). Dans le voisinage eta quelques 
kilometres, i Lerj-, au triage des Vignettes, en 1898, on en a 
recueilli d'autres; et cinq reunis ensemble, au Champ des CorvieSy 
lis ne figurent pas sur nos planches ; a Jouy-sur-Eure, en 1839, 
on en a trouve deux autres, qui sont au musee d'Evreux. Comme 
on le voit, la vallee de TEure en a donne un certain nombrc. Les 
sepultures du Calvados, decouvertes a la Cambe et i Benouvillc 
en ont donni aussi quelques-uns. 

Des parures analogues sont rcproduites dans Touvrage dc M. 
Chantre (0 ct dans celui de B. de Kersers (2). 



(i) Chantre. Le premier age du hronie dans la vallie du Rbotu^ pi. xvni, fig. 5 ct 6. 
(2) Buhot dc Kersers. Tumuli et forteresses en terre dam U departement du Cher, 




tI4 SOa^T^ NORMAMDE d'^TURES PRlbflSTOUQlOES 

Tourbc. On f>cut rapprochcr notre numfiro 23, du bracelet da 
catalogue du music de Troves, (pi. Lviii, fig, 768 et 772), orni 
de 34 pei'ics, termini par unc plusgrosse boule. 

Bracelets a perUs tris saillaiites. — Une autre analogic de nos 
fcvnics avec cellcs dc la Savoic ct des tombes de Samt-Jean-de- 
Bcllcville, mnis toutcfuis asscz rare dans ces localitis eloignies, 
rebtivcment nux formes prccedcntcs, c'cst le dicor composi de 
petites pedes saillantcs au dehors, plus ou moins espacies, awnt 
en moyenne, commediam0tri;o'"65, ilsitaient par pa ires achaque 
bras. M. Morel a prcccndu que iies anneaux dtaicnt toujours 
pbcis aux pieds et il los a rapproclies des khol-khal des femmes 
d' Orient. 

Cette forme a ete trouvie dans les sepultures de la Cambe, 
notre pt. xii, fig. 97, se rapproche aussi du n" 129 pi. xv du 
catalogue du musee de Troves, de M. Leclerc, trouve X Antigny- 
la-Toux (Vosges) et du n° 193, pi. ux, trouve X I'lle-d'Amnont 
(Auhc), dc Somsois (Marne) <", ct de la Vigne-aux-Morts, i 
I.oisy-sur-Marne. Le n" 98 de notre planclie xil de la Qimbe 
(Calvados) rappelle aussi ctux dc la planche xvn, fig. 141 et 142 
du niusce de Troycs, plats cii dcssous, avec grosses perles sail- 
lantts et Lcartees. Kous pouvons encore le rapprocher de ceux 
de I'rosnes, de Somsois et de Cuurcisols (iMarne) l'>, ou encore de 
ceuxdfla valleede Barcelonnettel'* et des sepultures du Valaist4l. 

M. H. Corot en a trouve dans les scpulturesdeMinot, tumulus 
de la Moloise, des Vendues de Fraignot (pi. 6 et 6 ,) et des 
Vendues de Montniorot (Cote-d'Or). 

Bnudcti tors en or. — Cettc foniic a ete observie quelquefois 
en Normandie ; uoui citerons le gros bracelet creux en or avec 
lejjer mouvemcm de torsion, trouvd- a Boisemont (Enre), en 1866, 
il pLsait 6) grammes d'or, nous I'avons d^crit et rcproduit (i); il 
faisjiit panic des collections du music d'antiquites de Rouen, 
mais il a itc vole, tn 1901, avec Ic iresor gallo-romain de Cailly. 

Deux autres bracelets en or, ;1 tiges torses, existent au musee 

|j) L. Mgr,:!. /..v. .■;(. pi. wii . 11^. ■» cl [•!. xxrx. lig. 34 « ij. 

(0 Cliiutre. /jv. .il. pi, is, %. 4 « pi. x, %. ;. 

(4) U. i,/. pi. xsi, %. 7 CIS. 

(i) L. Cou^il..^l.W,./. gii«l. i:.illB-t.'i'i. fl /.h;(j. Ji. drp,irirme»t Jr rEnrt. r. .Irrtm.1. 
,ki.hul'i\i. p. )>.[<!. V^'lr Jii%<i |>rin;L't-v<;rhjui. I urn. depart. dti aiUiq, dr Im Saiu-lnf. 
■I . II. iS4y i iHoo. p. i^i, ail il lut [.restut^ jut M. I'ollier. le iB Dui 1866. 



L*fePOaUE GAULOISE IlS 

de Caen, ils ont 6t6 trouv6s k Cl6cy-la-Bataille, prte Trun 
(Calvados), (pi. xi, fig. 93); ils rappellent celui de Marson (Marne), 
reproduit par M. Morel, (pi. in) et celui des Greviires de Ciry- 
Salsogne (Aisne) (0. 

Un bracelet en or a 6t^ trouv6 in Carteret (Manche), en 1896. 

Un bracelet en bronze, igalement i tige torse, est reproduit 
sur notre pi. xn, fig. 93 bis ; les extr6mit6s sont mal soud6es, il 
a 6t6 trouv6 dans les sepultures gauloises de la Cambe. On en 
retrouve d'analogues dans la Marne. 

Bracelets de bronze jormis d'une simple tige unie. — Notre pi. n 
reproduit cinq petits anneaux ou bracelets d'enfant, presque tous 
ou verts, formes d'une simple tige unie, de bronze, provenant de 
sepultures trouvies aux Vignettes, pr^s L6ry (Eure), en 1898, et 
recueillies par nous ; d quelques kilometres plus loin, les sepul- 
tures gauloises d'Alizay ont donne, i Tabbe Cochet, en 1870, 
des anneaux semblables; notre planche vi, fig. i, reproduit ceux 
du musee de Rouen. 

On a retrouve cette forme i Saint-Audebert, canton de 
Braisne, arrondissement de Soissons (^); plusieurs autres bracelets 
sont reproduits sur la planche 154, des fouilles de 1892. 

M. Chantre en a reproduit aussi provenant des sepultures de 
Saint-Jean-de-Belleville (Savoie). 

Bracelets creux. — Nous avons parie des deux torques creux 
formes d'unefeuille mince de bronze enrouieetrouves, en 1832,^ 
Jouy-sur-Eure. En 1839, on a trouve un bracelet fait de la mSme 
maniere, pi. vni. Nous en rapprocherons les deux anneaux 
n° 109 de notre pi. xn, trouves i Sain t-Aubin-sur-Mer (Calvados). 
Suivant M. Morel, ce seraient des anneaux de jambcs : nous 
supposons que son attribution repose sur des observations faitcs, 
lors de la decouverte. Ces anneaux creux ressemblent i ceux de 
Marson, pi. m; de Charvais, pi. 36, fig. 3; de Saint-Remy-sur- 
Bassy, de Wargemoulin et de Corroy (Marne), reproduits par 
M. Morel, dans sa Champagne souterraine, pi. 33, fig. 7; ces 
anneaux portent generalement de fines gravures au burin. 

On en voit aussi d'analogues dans la sepulture de Corveissiat 
(Ain) (3) et du Val-Thibault (4). 



(i^ Moreau. Album Caranda, fouilles 1891, pi. 157, fig. 2 
{2) Moreau. Loc. cit., pi. ii^, n'^ serie, fig. 2. 

(3) Chantre. Loc. cit. pi. xxiv bisy fig. 41. 

(4) Bui. Soc. arcb, du Cbitillonnais, i" annte, n* i, z88z. 




it. -• • ' • 

prwi.h 1.;, ..'..^v 



M.IK 



^TUDE DE LA PREHEXSIOS DES SILEX TAILLES l6^ 

N° 37- - Silex gris j.iunatre translucide. 

Description. — F. A. — Cest encore uq ontil de mSme 
esp^ce que les deux precedents mais de forme trisdifKrenie. Plat, 
en sa partie interieure ct gauche que limite, en haut et du meme 
coti, Tarctc coupante et quelque peu creuse d'un bee tranchant, 
alors qu'a droite, la pierre s'epaissit et se prolonge, au-dessus, 
en une sorte de pyramide triangulaire qui forme un court manche. 
Une des aretes de la pyramide sectionne en deux versants 
Tappendice de prise. 

F. P. — Plate. A signaler seulement dn^ caviti khancrec situ6e 
au-dessous de la pyramide de prehension. 

pRfenENsio>:. — Main droite. Face postcricure posce contre 
les faces internes des phalangettes de Tindex et du medius : cette 
derniere entrant dans la cavite echancree ; pouce s'opposant en 
dessus, plus paiticulicrement surle versant gauche de Tappendice 
pyramidal. 

Remarque. — L'arete coupante du I»ec est tris alt^rde. Est-ce 
accidentel ou intentionnel ? Est-ce le resultat d'up long usage ? 
Je ne saurais le dire. II n'y a gucre que Textrcmite qui donne un 
angle diedre d'une acuite suffisante pour pouvoir tailler sans 
qu'on soit oblige d'employer un effort exag^r^. S'il en atoujours 
(ite ainsi, cet outil fut plutot un ciseau qu'une lame tranchante. 

Provenance. — Mont-Saint-Aignan, pres Rouen. 

N° 38. — Beau silex noir lustre. Traces de cortex en arriere. 

Description. - F. A. - Cest un ovale assez r^gulier dont 
on aurait, en haut et i!i gauche, enlev^ une petite portion ayant 
laisse une echancrure en forme d'angle obtus rectiligne. La 
regularity de la forme de ce silex provient de ce qu'on a taille cet 
outil au dos d'un superbe grattoir presque discoi'de. Cest un des 
cot^s de Tangle rentrant, soigneusement retouche et dress6, qui 
sert de lame tranchante. 

Un conchoide de percussion rend convexe, le haut du dessus 
de la pierre alors que la moitii inftrieure est concave. 

F. P. — Un tres beau grattoir dont la limite coupante est tres 
regulierement taillee et retouchte. — Trainee de gangue entou- 
rant deqx c6t& d'une htWt goutiiire de prehension. 

PRfeHENSiON. — Main droite. - Le silex placi de fa^n que la 



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