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SOCIÉTÉ DES PYRÉNÉES-ORIENTALES,
XIX.
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La Société n'entend approuver ni improuver les opinions
émises dans les travaux qu'elle publie : elles appartiennent à
leurs auteurs qui en sont seuls garants.
Les lettres, mémoires, etc., etc., etc., doivent être adressés
(franc de port) à M. Louis Fabre, Secrétaire de la Société, rue
Traversièré-de-l'Ànge , 4, et les objets. d'histoire naturelle à
M. Companyo, Conservateur du Cabinet, rue Queya, à Perpignan.
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SOCIÉTÉ
AGRICOLE, SCIENTIFIQUE & LITTÉRAIRE
• DES PYRÉNÉES-ORIENTALES.
Composition du Bureau pour l'année 1872.
Prémdent : M. VILALLONGUE (Sylvestre), négociant.
Vice-Président: M. COMPANYO (Louis), docteur - médecin ,
chevalier de l'Ordre national de la Légion-d'Honneur et de
François-Joseph d'Autriche.
Secrétaire-général : M. FABRE ( Louis ) , ancien professeur au
Collège de Perpignan , pfficier d'Académie.
Trésorier: M. SIAU (Antoine), ancien négociant.
Archiviste: M. FABRE DE LLARO (Léon), notaire.
Depuis le 24 décembre 1866, la Société est, suivant ses
différentes qualifications, divisée en trois Sections, ayant chacune
un Directeur* et un Secrétaire particuliers.
Section de l'Agriculture.
Directeur: M. LABAU (Joseph), sous -directeur de la Ferme-
École, professeur d'agriculture à l'École-Normale.
Secrétaire : M. MORER (Sauveur), professeur au Collège,
6
Section des Sciences & Arts mécaniques.
Directeur; M. FERRER (Léon), pharmacien de première classe,
secrétaire du Conseil central d'hygiène publique et de Salubrité,
inspecteur des pharmacies.
Secrétaire: M. ROUFF1ANDIS ( Isidore ) , licencié -es -sciences,
professeur à l'École -Normale.
Section des Lettres & Arts libéraux.
Directeur; M. ESCANYÉ (Frédéric), avocat, membre du Conseil
général.
Secrétaire; M. DEVILLE (Pierre), vérificateur des poids-el-
mesiires.
BIOGRAPHIE
DE IL LOUIS COJfPANYO,
DOCTEUR-MÉDECIN ET SAVANT NATURALISTE,
Né à Céret le 16 décembre 1781, mort à Perpignan
le 10 septembre 1871.
Par M. Louis Faire, Secrétaire général de la Société.
Le 2 octobre 1855, la mort enleva l'illustre François
Arago, notre compatriote, qui, aux plus glorieuses
distinctions ne dédaigna pas de joindre le modeste titre
de président honoraire que loi ^offrit la Société Agricole,
Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales, fondée
à Perpignan le 21 décembre 1835.
On se rappelle encore la pénible émotion causée par
celte perte k tous les membres de la Société qu'il avait
prise sous ses auspices, k la France entière, aux savants
de tontes les parties du monde.
Depnis lors la Société des Pyrénées-Orientales s'est vu
annuellement enlever quelque membre k qui elle a payé
le juste tribut de ses regrets; mais aucune perte ne lui
a été plus sensible, ne lui a laissé un plus grand vide
que le décès tout récent de M. Louis Companyo, docteur
en médecine et savant naturaliste.
Les éminente8 qualités de ce vénérable vieillard, dont
la belle existence mérita et obtint l'admiration de tous
ceux qui eurent le bonheur de le connaître, avaient attiré
8
à ses honneurs funèbres notre population presque tout
entière. Un brillant discours prononcé sur sa tombe par
son collègue, M. le docteur Paul Massot, a été reproduit
par un des journaux de la localité. Chacune des autres
feuilles a publié son article nécrologique, où sont digne-
ment appréciés la vie, le savoir et les travaux de Mon-
sieur Companyo. Mais les écrits des journaux sont trop
souvent éphémères; et le souvenir de celui que nous
regrettons mérite à tous égards d'être consigné dans les
annales de la Société qu'il honora et dirigea si longtemps
sous différents litres.
Cette considération nous a engagé à réunir les notes
que nous avons pu recueillir sur ses services militaires,
sur ceux qu'il rendit à toutes les personnes qui plus tard
réclamèrent ses soins, sur ses recherches, sur ses ouvra-
ges scientifiques, et à essayer d'écrire sa biographie. Si
elle est jugée digne de figurer dans notre plus prochain
Bulletin, a défaut d'autre mérite, elle aura celui de pré-
senter, en abrégé, tout ce qui recommande M. Louis
Companyo à la vénération et k la reconnaissance de ses
concitoyens.
Toutes les fois que nous l'avons vu chez lui et qu'il
nous a entretenu de ses études favorites, il n'a jamais
manqué de nous parler de son père, qui exerça aussi la
médecine, et qu'il avait toujours pris pour modèle.
Aussi, commencerons-nous notre récit par quelques mots
sur celui que notre regrettable collègue vénérait par
dessus tout.
C'était Louis Companyo, docteur en médecine, médecin
consultant du roi, par lettres patentes, membre corres-
* pondant do l'Académie de Médeciue de Paris, médecin-
9
intendant des Eaux d'Arles en Roussillon (aujourd'hui
Amélie-Ies-Bains), auteur de plusieurs travaux scienti-
fiques remarquables, parmi lesquels on peut citer un
Mémoire très étendu sur les Eaux d'Arles, leurs pro-
priétés, leurs applications a la thérapeutique, et la
Relation d'une épidémie de fièvre typhoïde qui désola
la contrée.-
Son fils, Jean-Baudile-Louis Companyo-Lanquine, fut
orphelin de très bonne heure. Celte position malheu-
reuse, qui d'ordinaire est nuisible à l'éducation et a
l'instruction des enfants, qu'elle prive des regards et des
soins paternels, ne fil qu'exciter l'émulation du jeune
Companyo. H se fit désormais remarquer par son ardeur
pour le travail. Ses études classiques terminées, impa-
tient de suivre' la carrière de son père, il commença ses
études médicales k Montpellier. A cette époque de
guerres continuelles, il était rare qu'un jeune homme
pût se dispenser d'y prendre part. Appelé sous les dra-
peaux, Companyo se présenta à un concours, et en
mars 1807, fut nommé chirurgien sous -aide-major à
l'armée d'Espagne, attaché en cette qualité à l'ambu-
lance du quartier-général du prince Murât, commandant
en chef l'armée qui envahit ce pays. 11 s'y fil bienlôL
remarquer par son zèle infatigable et par son intrépidité,
plus méritoire peut-être chez un officier de sanlé que
celle des combattants. Le soldat, en effel, qui brave la
mort est excité pendant la bataille par les cris de ses
chefs, le bruit du canon, l'exemple de ses camarades, la
crainte de paraître manquer de bravoure, par l'espoir de
la victoire et des avantages qu'elle procure. Hien de tout
cela Q'anjmc le chirurgien : courbé sur le corps d'un
40
blessé ou d'un mourant, il brave lui aussi la mort, mais
sans chercher à la donner, sans même apercevoir ce qui
se passe autour de lui, et, comme le soldat, il reçoit
souvent le coup mortel. Eh bien ! personne, mieux que
le jeune Companyo, ne montrait alors un sang-froid et
un héroïsme à la hauteur de sa mission. Aussi, sans
même le soupçonner, il s'attira l'attention de ses chefs,
et au mois d'octobre de la même année, il passa à l'am-
bulance légère de la grande armée d'Espagne, et fut mis,
avec le grade de chirurgien aide-major, sous les ordres
du baron Larrey, chirurgien en chef de l'armée. Il con-
serva depuis avec cet officier supérieur les meilleures
relations. Ce fut avec le même grade que Companyo fit
loutes les campagnes d'Espagne et de Portugal, qu'il
assista à presque toutes les batailles, et même au siège
de Saragosse, si célèbre par l'acharnement de l'attaque
et de la défense.
Personne n'ignore que Napoléon fut forcé de retirer de
ce pays une partie de ses troupes pour aller combattre
dans le Nord un ennemi non moins redoutable. L'armée
d'Espagne, ainsi affaiblie, fut enfin contrainte de plier
devant des forces supérieures. Ce fut en ces circons-
tances que Companyo se trouva attaché à l'ambulance
du quartier-général du comte Dejean. La conformité de
goûts et d'études les lia bientôt, et fit comprendre et
apprécier au jeune chirurgien la passion du général pour
l'entomologie. Ils battaient en retraite devant une divi-
sion ennemie ; marchant côte-à-côte, ils entendaient déjà
siffler les galles espagnoles. Soudain un coup de feu part
du creux d'un rocher qui longeait la route. Au même
instant le général glisse de son cheval et se couche à
11
plal ventre auprès d'un buisson. L'aide-major s'élance
le croyant, sinqp mort, da moins grièvement blessé.
Erreur ; le comte Dejean se relève tout rayonnant de
joie, et montre au chirurgien, surpris d'un pareil sang-
froid dans un moment aussi critique, un superbe carabe,
couleur de feu, en lui disant : « Je le crois nouveau. »
C'était le Carabus nUilans, espèce excessivement rare,
mais qu'on trouve dans plusieurs localités de l'Espagne
et de notre déparlement.
Cependant bos deux amis échappèrent comme par
miracle à la poursuite des Espagnols. Companyo n'ou-
blia jamais celte aventure, qu'il se plaisait à raconter.
Vingt ans plus tard, il s'estima heureux de recueillir
auprès de lui le comte Dejean, interné dans les Pyrénées-
Orientales, après avoir échappé à la peine de mort,
prononcée contre lui dans un procès politique. Les
deux naturalistes étaient toujours ensemble, ils faisaient
de fréquentes excursions dans toutes les parties du Rous-
sillon, ce qui changea le séjour forcé du général dans
notre département en une charmante élude d'ento-
mologie.
Companyo était rentré en France avec un congé de
convalescence pour une affection typhoïde très grave,
contractée dans l'exercice de ses fonctions, et il fut
attaché à l'hôpital militaire de Prades comme chef de
service, en qualité de chirurgien aide-major.
Sa santé, ébranlée par de longues fatigues durant les
campagnes d'Espagne et de Portugal, ne lui permettant
plus de continuer le service militaire; il fut forcé de
donner sa démission. Mais toujours plus avide d'aug-
menter ses connaissances et de recevoir un titre plus
12
relevé, il partit de nouveau pour Montpellier, se remit a
l'élude avec encore plus d'ardeur qu'auparavant, et fut
reçu docteur en médecine par la Faculté de cette ville
le 17 juin 1812. Sa thèse, intitulée: Essai sur les
Hémorragies utérines qui surviennent vers les derniers
jours de la grossesse, avant et après V accouchement , est
un travail remarquable, qui donne déjà une haute idée
de l'intelligence, de l'instruction et des aptitudes de
l'auteur, et fait présager quelle sera sa carrière.
*II s'établit alors à Perpignan, où il exerça la profes-
sion de médecin jusqu'à sa mort, c'est-à-dire pendant
cinquante -neuf ans. 11 signala cette longue carrière
médicale de plus d'un demi-siècle par un dévouement
qui ne se démentit jamais. Affable, prévenant, plein de
bonté, de douceur et de soins pour ses malades, riches
ou pauvres, il allégeait leurs souffrances autant par ses
remèdes que par le lact dont il faisait preuve en s'en-
trelenant avec eux; et quand sa haute expérience lui
apprenait que ses prescriptions devenaient désormais
inutiles, il savait saisir le moment favorable pour les
amener à prendre leurs dernières dispositions et à remplir
leurs suprêmes devoirs, sans leur ôter jamais l'espérance
d'une* prochaine guérison: précautions que les personnes
qui entourent un moribond négligent trop souvent. Il
vécut d'ailleurs en une continuelle et parfaite intelligence
avec ses confrères.
Ses occupations de médecin-praticien ne l'empêchèrent
pas de se livrer successivement avec ardeur et distinction
à l'étude de toutes les branches de l'histoire naturelle,
sur lesquelles il a laissé de nombreux et remarquables
travaux que nous énumèrerons plus tard.
13
De 1822 à 1830, rien de saillant dans la vie de Com-
panyo, sinon son zèle à remplir tous les devoirs de sa
profession, à s'occuper sans cesse de sa jeune famille,
de son intérieur, et à consacrer ses loisirs à l'élude de
sa science favorite, sans perdre ni un instant ni une
occasion. C'est pendant cette période de huit années
qu'il réunit, en quadrupèdes, oiseaux, insectes, papillons,
coquilles et minéraux, cette magnifique collection que les
savants de l'Europe venaient visiter chez lui, qu'il donna
plus tard à la ville de Perpignan, et qui, joinle à la
remarquable collection offerte par M. Eugène Boluix,
capitaine de frégate, actuellement en retraite, forma le
noyau du Cabinet d'Histoire naturelle de cette ville, créé
par la municipalité en 1837, et dont Companyo fut nommé
directeur-conservateur le 21 novembre 1840, par arrêté
de M. le Maire«>.
Déjà le 24 février 1830 il avait été nommé par M. le
Préfet membre de la Commission chargée de recueillir
les éléments de la statistique du département, et après
la Révolution qui éclata cette année, il fut élu, par les
suffrages de ses concitoyens, membre du Conseil muni-
cipal de la ville, et successivement fut, le 17 novembre
suivant, appelé par le nouveau Préfet à faire partie du
Bureau d'administration du Collège; nommé, le 7 octo-
bre 1831, membre de l'Intendance sanitaire du départe-
ment, instituée par M. le Ministre de l'Agriculture et du
Commerce; le 12 mai 1832, membre du Conseil de salu-
brité du chef-lieu du département; en mars 1848, médecin
(1) Voir pour le détail des dons offerts par MM. Boluix et Companyo
le IV« Bulletin de la Société Philomathique de Perpignan. Compte-rendu
des travaux de la Société pendant Tannée 1837 , page 10.
des prisons, et le 10 avril de la même année directeur-
conservateur de la Pépinière départementale. Dans cette
dernière fonction, il se fit remarquer pour ses appro-
priations de terrain pour des essais de culture de végé-
taux et de plantes tropicales, essais dont la plupart
avaient réussi sous sa direction, et doté le Roussillon et
la France de plusieurs arbustes et plantes d'agrément
et d'utilité qui embaumaient l'air, charmaient les yeux et
excitaient l'admiration de tous les étrangers.
Ces deux postes Jui furent enlevés par l'administration
qui précéda, accompagna et suivit le coup-d'État du 2
décembre, et cela malgré les droits acquis par une longue
carrière de travail incessant, de zèle, de dévouement et
d'abnégation. 11 se retira sans murmure; mais avait-il
quelque moment de loisir, il allait, comme auparavant,
parcourir la Pépinière, pour observer les progrès de ses
cbères plantes, pour juger si celui qu'on lui avait donné
pour successeur les traitait convenablement, et cette pro-
menade lui procurait encore quelques moments agréables.
Il fut aussi privé de cette consolation. Retenu auprès
d'un malade en danger, il passa quelques jours sans voir
la Pépinière. Il y courut dès qu'il fut libre: quel spec-
tacle désolant s'offrit alors à ses .regards ! L/eïiclos
entouré de roseaux qui longe d'un côté l'allée des cyprès,
cet enclos renfermant les arbustes les plus rares et les
plus précieux, envoyés à grands frais du Jardin des
Plantes de Paris, cet enclos était entièrement dévasté.
En un jour, toutes ces. plantes avaient été déracinées,
enlevées, transportées sans précaution, sans discernement
dans les préaux des Écoles chrétiennes, où les Frères
les ont vues, dit-on, s'étioler et périr. Companyo, vive-
15
ment ému, interroge le gardien de la Pépinière. Il ap-
prend qu'à la suite d'an léger malentendu, ce square a
été sacrifié par l'autorité supérieure. Le nuage se dissipa
le lendemain. Mais le mal était fait, il n'est pas encore
réparé; peut-être ne lé sera- 1- il jamais. Companyo
racontait toujours avec une nouvelle émotion ce qu'il
appelait un grand malheur, ce J'avais refusé, ajoutait-il,
de souscrire au coup-d'État, j'avais donc mérité d'être
destitué; mais ces pauvres plantes, comment étaient-
elles coupables? »
Il fallait une compensation à l'infatigable activité de
Companyo ; aussi , dès ce moment , il s'attacha tous les
Jours davantage & la Société Agricole , . Scientifique et
Littéraire des Pyrénées-Orientales, dont il fut tour-à-tour
secrétaire, archiviste, vice-président, président et enfin
président honoraire, lorsque son grand âge ne lui permit
plus d'en diriger les travaux. Ce titre honorifique n'avait
été accordé & aucun autre membre depuis la mort de
r
l'illustre François Arago. Ce fut seulement lorsque Com-
panyo demanda avec instances d'être remplacé au fau-
teuil de la présidenoe, que la Société, appréciant tous
les services qu'il avait déjà rendus à la science, songea
à le maintenir à sa tête, en lui offrant la succession du
grand astronome. Cet honneur vint émouvoir le modeste
vieillard dans son humble retraite. Il voulut l'éluder (la
Société possède dans ses archives la lettre qu'il lui
écrivit à ce sujet) ne se croyant pas digne de succéder
h François Arago. Sur -l'insistance de ses collègues, il se
décida enfin à accepter, et leur adressa, pour les remer-
cier de cet insigne honneur, une de ces lettres où se
trouve dépeint le noble caractère du vieillard.
16
Companyo a été d'ailleurs toute sa vie en relation
intime avec la plupart des illustrations scientifiques, en
correspondance suivie avec le célèbre Cuvier, avec
Blainville, Audouin, Chevrolat, Montagne, Roussel, Mi-
chaud, Jourdan, Terrever (de Lyon), baron Kindelan,
comte de Génisson, Schimper, Àndress, Dufour (des
Laudes), etc , etc.
On est étonné, en parcourant la liste de ses diverses
publications, autant de leur variété que de leur nombre.
Voici les titres de ses travaux les plus importants :
I. — Mémoire descriptif et Ostéologie d'une Baleine
échouée le 27 novembre 1828, sur les cotes de la Médi-
terranée, près Saint-Cyprien, Baleine -Rorqual, Balena
musculus (Linné), avec planches représentant les diverses
parties du squelette de l'animal, qui fut monté par Com-
panyo lui-même, que nous avons admiré à Perpignan,
et qu'on peut encore voir dans les galeries du Musée
Saint-Pierre de Lyon. Ce travail important, qui a jeté un
nouveau jour sur l'anatomie encore peu connue des Cé-
tacés, a été publié en 1830.
II. — Rapport sur un Serpent de 11 pieds de longueur
et' 18 pouces de circonférence, tué dans le département
des Pyrénées-Orientales (1836, IIe Bulletin de la Société
Philomathique de Perpignan).
III. — Rapport sur un tableau contenant la collection
des Mollusques terrestres et fluviatiles, offert à la même
Société par M. Aleron, naturaliste distingué (IIIe Bullet.,
1^ partie, 1837).
IV. — Compte-rendu des travaux de la Société pendant
la même année.
V. — Catalogue des Oiseaux, soit sédentaires, soit de
passage, trouvés dans notre déparlement (Classification
de Temmink) 375 espèce».
VI. — Nptice sur les insectes qui ravagent, dans quel-
ques cantons, les vignobles du département des Pyrénées-
Orientales, avec cartes indiquant les cantons les plus
ravagés par la pyrale (en catalan couque) et l'aitioe (bubol).
Conseils aux vignerons pour la destruction de la pyrale.
A. la suite de ce rapport, qui fut envoyé à M. le Ministre
de l'Agriculture et du Commerce, le, Gouvernement s'é-
meut du mal qui sévit et menace de ruiner les pays de
fignobles. Audouin est envoyé dans le département pour
y étudier les mœurs de l'insecte destructeur. Companyo
accompagne ce savant dans, toutes ses .courses, dan* ses
recherches, et lui communique toutes les observations
qu'il a faites lui-même. De retour k Paris, Audouin, en
rendant compte de sa mission, instruit le .Ministre du
concours dévoué, intelligent et efficace qu'il a trouvé
en Companyo. Le Ministre l'en remercie par une lettre
du 22 septembre 1840, très flatteuse, et par le don d'un
grand ouvrage qui venait d'être publié à ce sujet. (Voir
le l\e Bulletin de la Société, 1839.)
VU. — Catalogue raisonné de diverts objets offerts à la
Société des Pyrénées-Orientales pour le Cabinet d'Histoire
naturelle. ( Séance publique tenue exiraordinairement
dans la grande salle du Musée, à l'occasion de l'arrivée
de François Ara go, président honoraire de la Société. —
26 septembre 1840. V« Bulletin, 1841.)
VIII.— Catalogue descriptif des Mammifères qui ont été
observés et qui vivent dans le département des Pyrénées-
Orientales. (V« Bulletin. Supplément, 1841.)
y
18
IX. — Rapport sur l'industrie sétifère du département
des Pyrénées-Orientales en 1842 et 1843. La Société
vote l'impression de ce compte-rendu. Le maréchal Soult,
minisire de la guerre, en fait demander vingt exemplaires
pour les Magnaneries de l'État, en Algérie. ( VI* Bulletin .
1" partie, 1845.)
X. — Compaoyo prononce, en qualité de président de
la Société, le discours d'ouverture de la séance publique
de cette année.
XL — Itinéraire des quatre vallées du déparlement des
Pyrénées - Orientales , suivi du Catalogue des quarante
premières familles de plantes observées dans cette
contrée.
XII. — Observations sur la présence de trois oiseaux
nouveaux pour la Faune du département :
Vullur auricularis (Daudin);
Vultur Colbii (Daudin);
Porhpyrio hyacirUhinus (Temmink).
XIII. — Description d'une nouvelle espèce de Mulette
trouvée dans les eaux douces du département ( Unio
Aleroni, Companyo), en collaboration avec M. Paul
Massot, avec planches.
XIV. — Companyo prononce encore, en qualité de
président de la Société, le discours d'ouverture de la
séance publique du 28 septembre 1845, où furent distri-
buées des primes et des médailles.
XV. — Notice sur l'Histoire naturelle de l'île Sainte-
Lucie (Aude).
XVI. — Rapport sur l'éducation des vers-à-soie Tri-
voltini, et sur le mûrier multicaule.
49
XVII. — Rapport sur les plantations de mûriers et
d'oliviers dans les Pyrénées-Orientales.
XVIII. — Mémoire au sujet de la greffe du chêne liège
sur le chêne- vert, travail qui a Tait décerner par M. le
Ministre de l'Agriculture et du Commerce une médaille
d'or de la valeur de 300 francs à l'auteur de la décou-
verte, M. Torrent, cultivateur h Oms (arrondissement dé
Céret).
XIX. — Mémoire sur deux nouvelles plantes de la
famille des Génistées, genre Sarolhamnus, découvertes
par Companyo même dans les Pyrénées-Orientales :
(Sarolhamnvs Carlierus et 5. Jaubertus, Companyo),
avec deux planches, ( VII» Bulletin, 1848.)
XX. — Considérations sur des ossements fossiles trou-
vés dans le bassin du Roussillon : Mastodonte et Hippo-
potame, et sur deux têtes humaines, l'une trouvée dans
les cavernes calcaires des Corbières, l'autre, tête éburne
de dimensions colossales, trouvée dans le cimetière
d'Oms. (VI1I« Bulletin, 1881.)
XXI. — Considérations sur le gulta-percha et sur les
services qu'il peut rendre à l'industrie.
XXII. — Catalogue des insectes coléoptères (Carabiques)
observés dans les Pyrénées-Orientales, avec indication
des localités.
XXIII. — Notice sur la priorité de la découverte de la
Stibularia aqualica dans les eaux du plateau de Carlite.
Jusqu'à ce moment cette plante était classée dans la Flore
de Norwége. Ce sont les docteurs Reboud et Guinand
qui l'ont découverte.
XXIV. — Note sur la présence de VEider, Anas moUis-
$ima (Linné), dans le Roussillon. (IX« Bulletin, 1854.)
20
. XXV.— Spite do Catalogue des insectes coléoptères
observés dans le département des Pyrénées-Orieatales,
avec indication des localités. Cette partie renferme les
Hydroçanthares et les Lamellicornes. (Xe Bullet., 1856. )
XXyi. — Observations sur les insectes nuisibles aux
oliv^rs.dans le département dis Pyrénées -Orientales.
Cette étude a amené l'auteur à la découverte de l'insecte
parasite du Phlœotribus oleœ (La treille), qui fait tant de
pial aux jeq nés pousses de l'olivier. Cette notice est
accompagnée d'une planche représentant cet insecte
parfait et le parasite qui le détruit, nommé Locusta
arachnQïdea (Companyo).
Ces insectes y.sopt représentés avec un grossissement
de 500 diamètres. (XI« Bulletin, 1858.)
XX VIL — Notice, sur des Cétacés échoués sur les côtes
de la Méditerranée, entre Saint~Laurent-de»la~Salanque
et Leucate en février 1864, Delphinwglo biceps. Descrip-
tion de l'aninal, anatomie et ostéologie, avec i planches.
Le squelette de ce cétacé a été monté par Companyo
pour le Musée de Perpignan. (XV^Bullet., 1867.)
XX VI IL — Discours d'ouverture de la séance publique
du 6 septembre 1868, où la Société à distribué des pri-
ses et des médailles. (XV II* Bulletin, 1868.)
XXIX. — En dehors de ces publications insérées dans les
Bulletins de la Société des Pyrénées-Orientales, Conppanyo
a publié plusieurs travaux scientifiques, dont la réunioD
formerait plusieurs volumes. Les plus remarquables, sont :
1° Un mémoire descriptif d'une Baleine, museau pointu,
Balœna rostrata, échouée sur la pantière de Collîoure,
mesurant S mètres 6Q centimètres. Le squelette en a été
monté par Companyo,. et chacun peut le voir dans une
21
des salles du Musée de Perpignan. 2° Un travail important
sur le reboisement des terrains en peAte.
A ces simples mémoires ne devaient pas se bornet les
travaux de Covpanyo. Une vie, comme la sienne, n'eût
pas été complète s'il n'avait publié le résumé de ses
observations d'un demi siècle, comme couronnement de
ses études. Pour clore sa carrière scientifique, il voulut,
li Tige de quatre-vingts ans, entreprendre la publication
de l'histoire naturelle complète du département. Ce tra-
vail a été mené à bonne On, et les forces du vieillard
n'ont pas trahi son zèle. L'Histoire Naturelle du dépar-
tement des Pyrénées- Orientales, travail remarquable qui
met en évidence toutes les qualités et aptitudes de l'au-
teur, commencé en 1861, et composé de trois forts
volumes în-80, comprenant tons les règnes de la nature,
a été terminé en 1864. Cette publication, dont le Conseil
général du département, ainsi que tous les amis de l'ins-
truction, avaient apprécié l'importance et l'utilité, a été
faite sous les auspices de la Préfecture et de la Munici-
palité, aui frais de la ville et du département.
■ A ce travail, qui aurait épuisé les forces de tout autre
vieillard, est venu succéder- un travail faon moins impor-
tent, qui prouve de plus en plus l'ardeur intelligente de
ce pionnier de la science. C'est un catalogue raisonné
de tous les objets qui remplissent les sept salles du
Musée de Perpignan, avec trois cartes représentant les
trois coors d'eau de notre département, et indiquant les
vallées et les terrains qui les constituent. C'est un travail
très original, oh tout est représenté, et qui permet de
voir d'un simple coup-d'œil la constitution géologique et
iiiioéralogiqne de nos montagnes et de nos vallées, ainsi
22
que les nombreuses sources minérales et thermales
qu'elles renferment. La mort est venue surprendre le
vieillard avant (a publication de celte dernière œuvre.
Espérons que les notes qu'il a laissées permettront de
la faire paraître dans l'intérêt du développement des
sciences naturelles.
Une vie de travail et de dévouement comme celle que
nous venons d'esquisser, devait avoir sa récompense.
Elle a été, à la vérité bien tardive, parce que Companyo,
qui, jusqu'à ses derniers jours, conserva sa taille aussi
droite et aussi élevée que son âme, dont les convictions
furent toujours inébranlables, ne s'inclina jamais que
devant Dieu.... Jamais, ni au milieu des camps, ni pen-
dant sa vie privée, il ne consentit à s'humilier, à faire
acte de la moindre bassesse pour s'attirer la faveur des
puissants de la terre. Aussi a-t-il toujours vécu dans sa
sphère modeste, mais heureux d'avoir su toujours con-
server sa dignité.
Un exemplaire de son grand ouvrage ayant été adressé
au Ministre de l'Instruction publique, fut sans doute
apprécié comme il méritait de l'être, car par arrêté du
4 octobre 1864, M. le Ministre décerna à Companyo le
titre d 'Officier de l'Instruction publique. Deux ans après,
le Conseil municipal de Perpignan, sous la présidence de
M. Tournai, Adjoint au Maire, décida à l'unanimité (19
novembre 1866) d'appeler l'attention de M. le Préfet sur
l'auteur de l'histoire naturelle du département. Le but de
cette assemblée était d'attirer sur lui une nouvelle distinc-
tion honorifique. Ce ne fut toutefois que te 14 août 1867
qu'un décret ministériel vint conférer le grade de Cheva-
lier de la Légion-d'Honneur au docte vieillard.
23
M. le préfet Lapaine se proposait de remettre lai-même
les insignes de cette dernière distinction k notre président
honoraire en présence de tous les membres de la Société,
lorsque le département se vit enlever par une mort sou-
daine son premier magistrat, si digne d'être regretté.
M. le baron Tharreau, qui lui succéda, nommé, sur sa
demande, membre résidant de la Société, et instruit des
intentions de M. Lapaioe, s'empressa de les réaliser, et
proposa à M. le Président une réunion générale. Elle fat
générale en effet, car presque tous les membres se ren-
dirent à l'invitation. Jamais depuis la fondation de la
Société aucune séance n'avait été plus brillante. Pour-
quoi fallut-il qu'uoe subite indisposition empêchai d'y
assister celui qui en était l'objet! If. le Préfet n'en pro-
clama pas moins M. Companyo chevalier de la Légion-
d'Hooneur. Il promit même d'aller lui remettre sa déco-
ration, dès qu'une amélioration se serait produite dans
son état. Les marques de satisfaction que donna l'assem-
blée entière, convainquirent M. le baron Tbarreau de la
haute estime dont jouissait auprès de ses concitoyens le
Président honoraire de la Société Agricole, Scientifique
et Littéraire des Pyrénées-Orientales.
M. Léon Ferrer, directeur de la Section des Sciences,
prenant la parole après M. le Préfet, donna une analyse
rapide des nombreux travaux publiés par M. Companyo,
et rappela tous les services qu'il avait déjà rendus a la
science.
Cependant la réputation du mérite et des œuvres de
Companyo avait franchi les frontières de la France. Un
grand nombre de savants étrangers qui, passant k Perpi-
gnan, avaient admiré notre Musée et s'étaient entretenus
u
avec celui qui l'avait créé» de retour dans leur patrie,
sollicitèrent spontanément pour lui les faveurs des princes
étrangère. «Sur les témoignages de ces hommes d'élite,
l'empereur d'Autriche François-Joseph voulut à son tour
honorer et i récompenser le mérite de notre savant compa-
triote, et, par un décret du 20 mai 18T0, il le nomma
Chevalier ûe l'Ordre impérial de François-Joseph, dont il
lui adressa lé diplôme. A la même époque, la Société
-impériale Zoologique et Botanique de Vienne lui envoya
le diplôme de membre de cette Société savante. Ces deux
dernières distinctions auraient sans doute été suivies de
bien d'autres sans les désastres de la dernière guerre.
Du reste Companyo Taisait déjà partie de presque toutes
les Sociétés d'histoire naturelle de France, et principa-
lement de celles du Midi. * *
La Société Agricole, Scientifique et Littéraire des
Pyrénées-Orientales, qui lui avait décerné une médaille
d'or après le concours régional de 1862, attendait l'occa-
sion de lui donner une nouvelle preuve de son estime.
Ne pouvant attacher une décoration de plus sur la poi-
trine du vieillard, elle a voulu lui témoigner toute sa
sympathie en lui offrant, à titre de souvenir et de recon-
naissance, une chamelte d'or, réunissant, suspendues,
en petit module, la palme d'officier de l'Instruction pu-
blique et la croix de la Légion»d'Honneur, qui, si tardi-
vement ( nous avons déjà dit pourquoi ), était venue
récompenser le profond mérite du savant naturaliste
roussillonnais.
Les derniers jours de sa vie ont été un adieu suprême
k la nature et à la science. Se sentant affaiblir, il voulut
essayer de quelques promenades en voiture, et accom-
85
pagné de sa fille dévouée, il visitait tour-k-tour son petit
jardin (où il soignait encore avee sollicitude quelques
plantes précieuses), et les sites des environs de notre ville
qai lui avaient fourni, chacun, d'abondantes moissons
d'insectes , de papillons, de plantes et de mollusques.
Au retour de ces promenades, il continuait à mettre en
ordre des collections destinées à ses nombreux corres-
pondants étrangers. On aurak dit qu'il vou'ait utiliser
jusqu'à la dernière minute de son existence, mais sa
faiblesse augmentait : il ne se le dissimulait pas.
Le printemps de 1871 n'avait pas eu la puissance de
l'aider, comme les années précédentes, k triompher des
suites d'une bronchite aiguë, qui venait l'atteindre chaque
hiver depuis quelque temps. C'est que Tannée 1870 avait,
hélas! apporté à son âme une de ces douleurs qui n'ont
pas de remède... Il avait perdu sa petite-fille, délicieuse
enfant de viogt-et-un ans, qui était le charme de sa vie,
le dernier rayon de soleil qui la colorait encore. A ce
malheur si grand vint s'ajouter la pensée des événements
désastreux qui semaient l'épouvante et le deuil sur le sol
de notre pauvre France. Il avait reçu le contre-coup de
nos revers et de nos humiliations!... Vers la fin du mois
d'août, ses forces le trahirent tout-à-fait : il devint triste,
mais son intelligence ne l'abandonna pas un seul instant.
Il s'éteignit le 10 septembre {871, dans les bras de ses
enfants désolés, calme, sans agonie, sans murmure et
sans crainte de la mort.. . C'est que sa longue carrière
avait été une suite non interrompue des actions les plus
dignes et des plus nobles sentiments.... C'est qu'il avait
suivi l'exemple de ses pères, et que, sans ostentation, il
était resté fidèle aux vrais principes religieux qu'il avait
26
reçus d'eux»*.. C'est enfla que ses convictions s'étaient
de plus en plus fortifiées par la méditation du grand
livre de la nature? La contemplation de l'immensité de
l'univers, la vue de ces myriades de globes, qui, soumis
à des lois immuables, gravitent dans l'espace sans bornes,
lui avaient d'abord donné une idée sublime de la puis-
sance du- Créateur. Plus tard, les trois règnes de la
nature, qu'il avait étudiés, depuis les. hautes montagnes,
qui renferment des trésors dans leur sein , jusqu'au plus
petit grain de sable; depuis ce colosse monstrueux,
habitant des mers glaciales, qu'il a analysé et reconstruit
par un long et pénible travail, jusqu'aux insectes imper-
ceptibles, qui marchent sur la terre ou voltigent dans
les airs ; depuis les géants des forêts, jusqu'au moindre
brin d'herbe, tout lui -avait appris la sagesse et la provi-
dence de l'Éternel, et lui faisait répéter sans cesse:
Deus est magnus in magnis et maximus in minimis.
Aussi avait-il une foi sans bornes en la bonté divine, et
quand sa dernière heure fut venue, il était dès lougtemps
préparé pour l'éternité. Comme le laboureur, qui a bien
rempli sa journée, se livre sans inquiétude aux douceurs
du sommeil , Companyo s'endormit paisiblement pour se
réveiller devant le Souverain Juge de tous les hommes,
du riche comme de l'indigent, de l'humble comme du
superbe, des sujets comme des rois. Les marques sympa-
thiques de la population tout entière, qui l'a accompagné
jusqu'à sa dernière demeure terrestre, ont témoigné de la
haute estime et de l'affection qu'il avait inspirées à tous
ceux qui vécurent auprès de lui.
27
Les bustes et les portraits des hommes éminents qui
font la gloire do Roussillon, sont un des ornements du
Musée de Perpignan, Coropanyo nVsl-il pas digne d'ob-
tenir une place parmi ces mortels privilégiés, à l'entrée de
ces magoifiques galeries, qui pendant plus de cinquante
ans ont été l'objet de son travail incessant, de ses cons-
umes préoccupations?
La Société Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyré-
nées-Orientales possède, dans la salle de ses séances, une
photographie (grande dimension) de son Président hono-
raire. Son buste Tut essayé, il y a quelques années, par
notre compatriote Farail, devenu depuis un sculpteur
distingué. Ne serait-il pas h désirer que le département
et la ville fissent reproduire sur le marbre, par cet artiste,
les traits de Companyo pour lui donner la place qu'il a
si bien méritée? Les habitants du Roussillon et les nom-
breux étrangers qui visitent journellement notre Musée
d'Histoire naturelle, y contempleraient avec intérêt la
tête vénérée du noble vieillard que nous regrettons, et
son (ils, qui depuis déjà longtemps, marche sur ses tra-
ces, y trouverait un encouragement pour continuer son
œuvre, pour nous consoler et nous dédommager de la
perte que nous avons faite.
2ft
Après avoir rappelé, au commencement de cette
Biographie, le discours prononcé sur la tombe de
M. Companyo par un de ses collègues, M. Paul Massot,
docteur-médecin, nous avons jugé à propos de le rap-
porter ici. Ce sera une nouvelle preuve de l'estime dont
jouissait dans les Pyrénées Orientales le Président hono-
raire de la Société Agricole, Scientifique et Littéraire de
Perpignan.
Messieurs,
Vous venez d'accompagner à sa dernière demeure le
docteur Companyo.
Lorsque la mort l'a enlevé a sa famille et à ses amis,
il allait atteindre sa quatre-vingt-dixième année, et cette
longue carrière, .il l'avait noblement et sérieusement
remplie, comme médecin, comme homme de science et
comme citoyen.
C'est k ce triple point de vue que nous lui devons et
le respect et toutes nos sympathies.
Aussi en esquissant rapidement sa vie et ses travaux,
je ferai tous mes efforts pour être l'interprète fidèle des
sentiments de tous ses confrères et de ses compagnons
d'étude de la Société scientifique des Pyrénées-Orientales,
dont il a été longtemps un des membres les plus distin-
gués, et qui le jugea digne du titre de président hono-
raire, titre qui n'avait encore été donné qu'à un de nos
compatriotes, illustre parmi les illustres, François
Arago.
39
Né à Céret le 16 décembre 1781, orphelin très jeune
encore, Companyo fit ses premières études médicales à
Montpellier.
A peine âgé de vingt ans, sous-aide b l'armée d'Es-
pagne, aide-major plus tard dans les ambulances du
quartier-général , il assista k toutes les grandes batailles
qui se livrèrent dans ce malheureux pays.
Il s'y fit remarquer par son courage et son dévouement
sur les champs de bataille, et surtout pendant le siège
de Sarragosse, siège à jamais célèbre par la détense de
ses habitants, et qui est devenu no exemple à suivre
dans tous les pays envahis par l'étranger.
Après la campagne, du Portugal il rentra en France
avec les débris de l'armée impériale.
Terminant bientôt avec honneur ses études, îl vint
exercer la médecine dans le Roussi lion.
Tout le monde a pu apprécier son dévouement, son
zèle, son habileté à secourir toutes lès infortunes, et
même dans un âge très avancé, jamais on ne l'a vu hésiter
un instant à prodiguer ses soins aux malheureux.
Pendant près d'un demi siècle je l'ai vu à l'œuvre, et
je pnis le dire sans crainte d'être démenti : pas un de ses
clients, pas un de ses confrères, ne lui a refusé le tribut
de son affection et de son estime.
C'est qu'il avait toujours mis en pratique la fraternité,
la confraternité.
Nous pouvons dire de lui :
Transiit benefaciendo.
L'exercice de la médecine ne l'absorbait pas assez
pour l'empêcher de se livrer & ses études de prédilec-
tion.
30
Ses voyages avaient développé en lui la passion de
l'histoire naturelle.
Il savait dérober à ses occupations professionnelles
quelques instants, et il les donnait à l'élude d'une science
si attrayante.
Des travaux remarquables par le travail d'observation
et par la nouveauté des aperçus, attirèrent sur le dépar-
tement et sur Cotnpanyo l'attention de plusieurs sociétés
savantes, qui lui décernèrent des médailles.
La Société scientifique des Pyrénées-Orientales récom-
pensa de la même manière son modeste collaborateur.
Nommé conservateur du Jardin des Plantes, aujour-
d'hui malheureusement supprimé, et de la Pépinière
départementale, il contribua pendant le peu de temps
qu'il en eut la direction, \ la prospérité de ces deux
établissements.
La Municipalité, en le désignant pour être conservateur
du Muséum, ne pouvait lui confier un emploi plus en
rapport avec ses goûts et ses aptitudes.
Le Muséum de Perpignan avait pu avoir autrefois une
certaine valeur scientifique à cause de ses herbiers et de
ses collections minéralogiques et géologiques ; mais il
avait été détruit, dispersé, il n'existait en réalité qu'à
l'état rudimentaire.
Companyo eut l'heureuse et féconde pensée de faire
un appel chaleureux aux enfants du Roussillon : à son
fils, aux officiers de marine, dont quelques-uns m'écou-
tent en ce moment, il leur disait : a Apportez-moi des
« pays lointains que vous allez parcourir tous les objets
« que vous croirez précieux; ils seront tous précieux
« pour le Muséum. »
31
El de jour en jour leurs dons patriotiques vinrent
accumuler autour de l'heureux vieillard les richesses
scientifiques des deux mondes : c'est ainsi que par ses
dons personnels, par ses soins, son intelligence et son
initiative infatigable il est devenu le véritable créateur
d'un Muséum que ne dédaignerait pas une ville d'une
plus grande importance.
Tous ces travaux journaliers ne l'empêchaient point de
mettre en ordre les résultats des études de toute sa vie.
Il entreprit, et il eut le bonheur de pouvoir terminer
la publication d'un grand ouvrage sur l'histoire naturelle
du département des Pyrénées-Orientales, comprenant la
description, la géologie, la paléontologie des vallées qui
le parcourent, ainsi que la numération raisonnée du règne
animal et du règne végétal.
La nomination d'Officier de l'Instruction publique et
d'administrateur du Collège de Perpignan, vinrent lui
prouver à la fois et l'estime de ses concitoyens et l'im-
portance que le Ministre attachait à ses travaux.
La décoration de François-Joseph d'Autriche lui
prouva aussi que son nom élail coonu au-delà des fron-
tières de la France, et si la croix de la Légion-d'Honneur
est venue bien tard orner sa poitrine, c'est parce que
ses sentiments politiques étaient trop connus pour
qu'on n'hésitât pas à reconnaître son mérite scientifique
par une récompense dont on n'était que trop prodigue
envers le seul dévouement. La nature et la multiplicité
de ses travaux l'avaient cependant tenu presque toujours
éloigné de nos luttes politiques; mais tous ses amis
connaissaient la droiture et la fermeté de ses convic-
tions démocratiques.
/
3ft
Tranquille et souriant, ce noble vieillard s'e«4 endormi
pour toujours dans les bras de ses enfants désolés, e»
leur donnant les marques les (dus affectueuses de son
amour.
Que sa famille et ses amis le sachent bien, leur tris-
tesse et leur deuil sont bien compris et bien partagés.
S'il leur laisse l'exemple d'une vie irréprochable, la cité
a pqrdu aujourd'hui un homme de bien et la patrie un
bon citoyen. i
88
ÉNUMÉRAVMN
MOLLUSQUES TERBESTRES & Hl VIAT1LES VIVANTS
DU DÉPARTEIIENT DBS PYRÉNÊE84)R1ENTALES
Par le Docteur Paul Massot, membre résidant.
Le département des Pyrénées-Orientale* est borné mi
sud par les montagnes, qui depuis te cap Cerbère jus-
ques au Penh «s portent le nom d'À Ibères; à partir du
Pertbus, ia chaîne pyrénéenne s'étèvte vers le Canigoti,
s'allonge dosud h l'ouest, et va se joindre aux Corbtètes,
montagnes secondaires, qui s'étendent vers le nord et
l'est, de Mosset à Souruia, de Caudiès à Tantavel, de
Vingrau à Salses, et enfin & l'est, de Salses au cap Cer-
bère, la mer Méditerranée complète le vaste cercle dans
leqoel le Ronssillon est enfermé. Remarquons ici, que
les dunes qui le séparent de la mer sont côtoyées par
des étangs plus on moins considérables et par de nom-
breux marécages.
Trots rivières, le Tech, la Tet et l'Àgly, parcourent
le département de l'ouest à l'est. Ces rivières, ordinai-
rement alimentées par des ruisseaux d'arrosage et pair
les eaux vives d'une infinité de ravins, donnent leur
nom aux trois grandes vallées qui le divisent.
Cette position géographique exceptionnelle permet
d'affirmer, d'une manière relative et peut-être même
d'une manière absolue que, malgré le peu d'étendue de
3
34
sa surface, le département des Pyrénées-Orientales offre
en histoire naturelle des richesses plus nombreuses et plus
variées que ne peuvent en offrir les autres départements
de la Fraqce.
En le considérant sous le rapport malacologique seu-
lement, je dirai que ,si la recherche des mollusques ter-
restres et fluviaiiles vivant dans l'eau, dans certaines
conditions d'humidité, à des altitudes diverses et
déterminées, est souvent fatigante, difficile et sans
résultat, il arrive souvent aussi que des crues d'eau
torrentielles entraînent de toutes les régions du dépar-
tement un grand nombre de ces animaux, qui par leur
habitat et leur petitesse échapperaient aux investigations
les mieux faites et les plus minutieuses, et qu'en les
réunissant dans des alluvioos faciles à explorer, le mala-
cologiste a le bonheur de recueillir sur des espaces très
circonscrits de nombreux exemplaires d'espèces variées
et quelquefois très rares.
Des naturalistes distingués, Farines, Aieron, Compa-
ny^ G. Michaud, dont je m'honore d'avoir été l'élève et
Pami, ont constaté, après de longues et laborieuses
explorations, que le département possédait un certain
nombre de mollusques déjà connus et communs à toute
la Fiance, et s'ils ont essayé vainemertt d'y introduire
certaines espèces, dans l'espoir de les y acclimater, ils
ont eu do moins le bonheur d'enrichir sa Faune mala-
cologique par la découverte d'espèces nouvelles et bien
caractérisées.
Désifeux de marcher sur leurs traces, j'ai utilisé les
voyages que l'exercice de ma profession me faisaient
entreprendre pour explorer certaines localités et collée-»
35
lionoer tontes les espèces que je pouvais recueillir. Uti-
lisant aussi dans le même but quelques rares moments
de loisir, j'ai été ainsi insensiblement amené k remarquer
que les mollusques de la France offraient entre eux dans
les espèces parfaitement identiques certaines différences,
mais que ces différences s'imposaient d'une manière bien
plus sensible quand je les comparais à tous les mollus-
ques du département des Pyrénées-Orientales.
Les observations du docteur Baudon, confirmèrent et
dirigèrent les miennes, et j'ai pensé qu'il était peut-être
intéressant de signaler ce qui n'avait pas encore été
observé.
En effet, nous possédons des variétés très remarqua-
bles. Parmi les timnées, les variétés sont d'autant pins
curieuses que les modifications doivent avoir été pro-
duites sous des influences thermales ou d'altitude. Les
pupas, les pomatias sont presque tons striés, sur quel-
ques-uns les stries sont tellement accentuées, et même
sien relief, qu'ils sont pour ainsi dire côtelés. Certaines
espèces présentent un développement et on relèvement
épidermique très curieux, facile a constater. Je t'ai observé
à l'état rudimentaire sur YAmnicola similis, et il est si
complet sur un Vertigo anti-verligo , que malgré mon
peu de tendance à créer des espèces nouvelles, je n'ai
pas résisté au plaisir de lui donner le nom de mon
excellent confrère et ami le docteur Baudon. Monsieur
de Saint-Simon, h qui j'avais remis des pomatias dési-
gnés avec doute comme des Pomatias patultis^ les a
décrits, à cause d<*s côtes marquées et espacées dont
ils sont ornés, sous le nom de Pomatias Bourguignati.
Ces faits, ces observations constatés, j'ai voulu en recher-
36
cher les causes, et c'est avec une hésitation bien pardon-
nable que je vais exposer mon opinion.
Il est je crois d'observation que Iles mollusques détien-
nent de plus en plus rares, k mesure que l'on s'éloigae
des roches calcaires. Les terrains mélangés de schistes
et de calcaires en possèdent peu; les granités et les
schistes n'en possèdent pas du tout, si ce n*«St quelques
rares exemplaires d'espèees communes, que l'on trouve
autour des habitations pour la construction desquelles
on a dû employer, toujours avec une grande parcimonie,
à cause des frais de transport, des matériaux calcaires.
Si on considère en même temps que le nombre, la vigueur
et la taille des individus coïncident avec la richesse cal-
caire des localités qu'ils habitent, on doit fatalement
arriver & cette conclusion : que la richesse ou la pauvreté
de l'alimentation calcaire est la cause, ou du moins une
des causes, des différences observées sur les mollusques
de la même espèce appartenant à des localités différentes.
Ai- je besoin d'ajouter que le bassin des Pyrénées-
Orientales, étant presque entièrement composé de roches
calcaires, permet à l'animal de nos mollusques d'acquérir
le plus grand développement possible, et de donner à
son test toute la beauté qu'une alimentation incomplète
et restreinte ne lui permettrait pas d'atteindre.
Connaissant toute l'insuffisance de travaux que je réser-
vais pour moi seul, j'ai cependant cédé aux instances de
quelques amis trop bienveillants. Ils ont pensé qu'il serait
utile d'attirer l'attention des naturalistes sur notre dépar-
lement, et j'ai consenti k publier rénumération des gen-
res et des espèces terrestres et fluviatiles qui jusques h
aujourd'hui composent la Faune des Pyrénées-Orientales»
31
bien convaincu que de nouvelles études amèneront de
nouvelles découvertes.
Je n'ai et ne peu avoir aucune prétention k la science.
Je suivrai modestement les conseils que de Candole adres-
sait à ses élèves dans son introduction à V Étude de la
Botanique. « Un simple catalogue, par ordre alphabétique,
« sans phrases, sans descriptions, avec l'indication pré-
« cise des localités, est ce qui vaut le mieux; il est
« très utile pour , la recherche des synonymes, et pour
a Taire trouver les descriptions éparses dans un grand
a nombre d'ouvrages. »
C'est done un simple catalogue par ordre alphabétique
que /ai voulu publier, rien de plus ; cependant, comme
quelques espèces sont nouvelles, peu connues et propres
à notre département, je me trouverai quelquefois dans
l'obligation d'eu donner une description, d'indiquer les
différences qui les distinguent des espèces avec les-
quelles on pourrait les confondre, et de désigner les
auteurs qui en ont publié la description.
L'anatomie éclaire chaque jour davantage la science
malacologique; mais tout le monde déplore que l'étnde
des mollusques soit embarrassée par une synonymie aussi
confuse que nombreuse. Tous mes efforts tendront à
Taire disparaître ce qu'elle présente d'obscur et de vagoe,
et faire cesser ainsi l'incertitude qu'occasionne trop sou-
vent le même nom attribué a des genres et à des espèces
différentes par des auteurs de nationalités diverses, igno-
rant mutuellement leurs travaux, et plus souvent encore
les noms différents donnés à des espèces identiques.
Ce ne sera pas sans regret que je serai forcé de faire
disparaître des noms généralement acceptés et consacrés
38
par l'usage; mais il est nécessaire de se conformer à la
loi de priorité, qui établit un droil parfaitement équi-
table, parce que les noms doivent reposer sur une .base
juste et légitime.
Je conserverai les noms spécifiques que des auteurs
ont créé pour des espèces dont les noms génériques ont
clé changés, et comme Linné a le premier introduit
l'usage de désigner chaque animal par une appellation
générique, suivie d'une appellation $pécifique, je ne
pourrai en accepter aucune d'antérieure aux ouvrages de
l'illustre naturaliste suédois.
Je ne négligerai volontairement aucune des espèces
décrites, même celles que je considère comme de sim-
ples variétés, ne voulant pas me mettre au-dessus d'hom-
mes bien plus compétents que moi. J'indiquerai pour
chacune d'elles le nom que lui a attribué l'auteur qui le
premier en a donné la caractéristique, et je réunirai sur
chaque espèce, autant que faire se pourra, les dénomi-
nations si diverses qui les ont successivement désignées.
Ce travail de patience permettra aux jeunes naturalistes
qui voudront bien le consulter, de déterminer, de classer
facilement les mollusques sous leur véritable nom; il leur
évitera de fastidieuses recherches dans des Traités géné-
raux, rares et coûteux, dans des opuscules difficiles à se
procurer, introuvables souvent, et quelquefois épuisés.
Trop heureux si mon travail leur fait apprécier l'impor-
tance de la Faune malacologique du département des
Pyrénées-Orientales et leur inspire le désir de l'enrichir
par leurs travaux et leurs découvertes.
34
ÉNUMÉMTION .
DES
voLUisps mmim i fiuviatiles vivants
DU DÉPARTEMENT DES PYRÉNÉES-ORIENTALES
Ire CLASSE.
Gasteropoda. — Cuvier, 1798.
ORDO K
PtUmonala, Cuvier, 1817.— Inoperctdata,
Limacidœ ' .
1" FAMILLE. — ARIONÏDJE.
1er Genre.— Arion,, Férvssac, 1819.
1. Arion ater.
Umax ater. Linné, Sysiema nntum. 1768.
— — Draparnaud, Hist. Moll. de France, 1805.
Arion ater. Michàud, Complément à Draparnaud, 1831 •
— — Mabile* Limaciens de Paris, 1870.
Habite les montagnes élevées. Environs de Mont-Louis.
1 Les Limaciens européens comprennent aujourd'hui quatre familles,
les Arionidae, les Limacidœ, les Testacellidae et les Parmacellidae.
Les genres Arion et Lima* étaient autrefois confondus et réunis dans
une seule famille ; aujourd'hui, des études sérieuses et approfondies ont
permis d'en créer deux : celles des Arionidae et des Limacidae.
Le? Arions, animaux subcylindriques. Orifice respiratoire du côté droit
1res près de la partie antérieure du manteau ; orifice reproducteur placé
2. Arion hortensis.
Limacella concava. Bbari), BuU molL de Paris, 1815.
Arion horlensis. Férussac, Hist. des mollusques, 1819.
— — Miciiaud, Compl. Drap. 1831.
— — Habile, UisL rnoll. du bassin de Paris,,
1870.
— — CoMPANYOi Hist. ml. Pyr^Or., *863.
Habite les champs humides et les jardins. Très commun.
3. Arion rufus.
Limax rufus. Linné, Système de la nature. 1758.
— succineos. Muller, Verm. terr. ëtfluv. hist., 1774.
— rufus. Draparnaud* Tabtmu moU. de France, 1 80 1 .
Arion empiricorura. FÉïkwaAC, Hist. des mollu*. 1819.
— rufus. Mighaud, CompL Drap. 1831.
— empiricorum. Companyo, Hist. nat.Pyr.-0. 1865.
— rufus. BotJRGUiGNAT, Malacologie algérienne, 186 t.
— — Mabilb, Annales de malacologie, 1870.
Habite communément les fosses, les jardins, les prairies et les
bois des parties inférieures des* montagnes.
immédiatement au-dessous. Queue, arrondie, tronquée, pourvue d'une.
glande caudale ( mucipare ) , le plan locomoteur déborde lé corps, -très
peu atténué .postérieurement. Coquille interne, ovale, concave, quelquefois
représentée par des granules calcaires irréguliers.
Les Limacidae, animaux subcylindriques, dépourvus de glande caudale
mucipare, à plan locomoteur peu distinct du corps, ne le débordant pas
et très atténné postérieurement. Coquille interne dans l'épaisseur du
manteau.
• La découverte d'une espèce nouvelle à peine atténuée postérieure-
# ment, sans glande mucipare, et que Bourguignat a nommée Lctour-
» neuxia, deviendra probablement plus tard une nouvelle famille intermé-
« diaire entre les deux premières familles. (Mabile. Des Limaciens
t eur&péen*, mars 1868.) »
I
I
41
4w Àfftat Mbàttitts < .
Limât sobfuneoB. Drapawuud, Tableau desmoll., 1601.
Arim sutofinens. Michaud, Cmpl. à Draparnaud, 1831.
Habite la fouet de 8*rède, t ers la tour de la Massane.
2» Genre. — Geomalàcus, Allmann, 1816.
Animal lïmaciforme, orifice respiratoire près du bord antérieur
droit du manteau, pourvu d'une glande muqueuse à l'extrémité
caudale. Le manteau situé très en avant. Coquille unguiforme.
Ce f pare n'a pas encore été trouvé dans le département.
2* FAMILLE. — UMACWJ! *.
1er Genre. — Milax, Gray, 1855.
1. MHax gagates.
Lîmax gagates. Draparnaud, Tabl. moll. de France. 1801 .
Milax — Gray, Annales philosophiques, 1855.
Limax — Companyo, Hisl. nat. jPj/tvOr., 1863.
Milax — Mabilb, Annales de malacologie, 1870.
Habite les lieux humides et abrités.
1 Non limax subfuscus, Pfeiffer.
2 Le genre Milax comprend les Limaces dont le bouclier granuleux est
divisé en deux par une petite ligne, indice de la coquille ou limacelle,
qui offre un nucleus supérieur et bombé ; le dos est caréné depuis le
manteau jusques à la partie postérieure, qui est dépourvue d'un pore
maqueux. La coquille est dans Y épaisseur du manteau.
L'animal du KrynickiUus n'a point de glande caudale. Le manteau,
adhérent à la partie postérieure seulement, est trrs développé et libre en
avant; il est mobile jusques à l'ortfics pulmonaire situé très en arriére.
La coquille plate, lameNeuse, elliptique, est sans nucleus spiral.
L'animal du Limax est Ïimaciforme, à pied poiniu et cari né en arrière.
Manteau en bouclier sur la partie antérieure du dos, granuleux ou marqué
de suies concentriques. Orifice respiratoire sur le côté droit, près du bord
postérieur du manteau ; 'orifice reproducteur près du tentacule oculifère
droit. Carène terminale.
Coquille interne obhmgue, aplatie, ou faiblement concave en-dessus.
Bords membraneux ; nucleus postérieur.
42
2. Milax marginatus.
Umax marginata. Muller, Verm. terr. et fluv, hist. 1774.
— — Draparnaud, Hist. des moll. Fr. 1805.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
Milax marginatus, Bourguignat, Mal. Gr.-Qiarlr. 1866.
. — — Mabile, Annales de malacologie. 1870.
Habite de préférence les vieux murs et lieux humides où sont
déposés les décombres.
2e Genre. — Krynickillus. Kaleniezenko. 1851.
Krynickillus brunneus.
Limax brunneus. Draparnaud, Hist. moll. de Fr. 1805.
— — Michaud, Comf1, de Drap. 1831.
Krynickillus brunneus. Mabile, Archives malacol. 1868.
Habite les lieux humides et ombragés.
3e Genre. — Limax. Linnaws. 1758.
1. Limax agrestis.
Limax agrestis. Linné, Système de la nature. 1758.
— reticulatus. Miller, Verm. terr. et fluv. hist. 1774.
— agrestis. Draparnaud, Hist. moll. de France. 1805.
Limacella obliqua. Brard, Hist. des moll. de Paris. 1815.
Limax agrestis. Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
— — Mabile, Annales malacologiques. 1870.
Habile les jardins et les endroits humides.
2. Limax cinereus l .
Limax cinereus. Muller, Verm. terr. et fluv hist. 1774.
— — Draparnaud. Hist. moll. France. 1805.
1 Cette limace, désignée par Companyo sous le nom de Maximus, est
ainsi désignée par un certain nombre d'auteurs.
Les judicieuses observations de J. Mabile firent cesser toutes mes
hésitations. En effet, ce naturaliste éminent pense que le Umax cinereus
I
i
43
Limacella par ma. Brard, Hist. moll. de Paris. 1815.
Limai antiqaoram. Férbssac, Hist. des mollusques, 1819.
— maximus. Moquin-Tandon, Moll. de France. 1855.
— cinereus. Mabilb, Annales de malacologie. 1870.
Habile les régions humides, ombragées et élevées, à Saint-
Martiiwle-Canigou, vallée deVernet, sous les matières en décom-
position.
3. Limai Companyoi.
Limax Companyoi. Bourgmgnat, Moll. nouv. lilig. jm
confias. 1863.
Habite Collioure et Port-Vendrcs, ainsi que Notre-Dame de
Consolation.
Bourguignat, infatigable conchyologiste, a donné la figure et
la description de cette limace, dans le 2° facicule des Mollusques
nouveaux, litigieux ou peu connus. Elle diflère du Limax variegatus
pur le bouclier, rostre en arrière, tandis que celui du Variegatus
est arrondi.
4. Limax sylvaticus.
Limax sylvaticus. Draparnau», Hist. moll. France. 1805.
— rusticus. Millet, Moll. de Maine-et-Loire. 1813.
— syWaticus. Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
— — Mabile, Limaciens français. 1870.
Habite les châtaigneraies de Saiut-Laurent-de-Cerdans, et en
général les montagnes peu élevées ci humides.
de Muller et le L. cinereo niger de Wolf, 1803, ont été réunis par
Férussac, en 1819, sous la dénomination de Lhnax antiquorum, et plus
tard par Moquin-Tandon , en 1855, sous le nom de Limai maximus.
Il appuie son opinion sur ce que le Limax maximus, spécial au Nord de
l'Europe et à l'Allemagne, est très voisin du Cinereus, espèce répandue
sur presque toute l'étendue de la France.
La lecture de l'ouvrage sur les mollusques terrestres et fluviatiles du
Piémont par lé savant J. Stabile, n'a fait que confirmer ma conviction.
44
Quelques auteurs regardent celte espace comme une variété
de VAgrestis. D'autres l'ont confondue avec le Limas arèortmde
Bouchard-Chantereaux.
5. Limaz variegatus.
Limai variegatus. Draparnaud, IRrt. mott. France. 1805.
Limacella unguiculus. Brard, Hist. mott. de Paris, f 815.
Limax variegatus. Mabile, Annales de malacologie. 1870.
Habite les caves, les puits, les endroits humides.
3* FAMILLE.- TBSTACBLUDAE.
Genre Testacella , Draparnaud. 1801.
1. Testacella bisulcata.
Tcstacellus bisulcatus. Risso, Histoire nat. de l'Europe
méridionale. 1826.
Testacella bisulcata. Dupuy, Hist, mott. de France. 1847.
— Gallo-provincialis. Grateloup, Limac. 1855.
Habite les environs de Perpignan.
C'est â tort que Moquin- Tandon a considéré cette lestacelle
comme une variété de YHaliotidea.
2. Testacella Bourguignati.
Testacella Bourguignati. Massot, Ânn. de malac. 1870.
Habite La Preste, sur les bords du ravin qui fait face à la porte
de la maison du capitaine Cabot, un peu au-dessus des Thermes.
Dans une de mes excursions à La Preste, il y a dix ans environ,
j'avais trouvé une coquille de testacelle, qui me parut intéressante,
et je l'avais mise dans ma collection sans la décrire et sans la
nommer. En 1809, ayant recueilli une testacelle vivante sur la
localité désignée, comparant la coquille de cette testacelle avec
celle que j'avais dans ma collection, je reconnus qu'elles étaient
45
identiques, et j'en donnai la description et la figure dans les
Annales de Malacologie, année 1870. le crois devoir la transcrire
dans cette énuraération.
Animal de grande taille, de forme spatuluire ; épaté, très déve-
loppé à la partie postérieure, allant en se rétrécissant à la partie
antérieure, et rauni à son extrémité caudale, d'une coquille rela-
tivement fort petite; dos et flancs d'un beau vert-foncé uniforme;
bord du pied d'un jaune-canari très accentué ; dessous du pied
également de même nuance, mais passant à une teinte un peu
moins foncée vers la partie médiane ; rides dorsales prononcées,
s'anostomosant d'une façon régulière les unes aux autres; sillons
dorsaux au nombre de deux (comme, du reste, chez toutes les
testacelles), presque noirs, s* écartant d'une manière régulière,
et formant une ellipse très allongée, qui s'efface entièrement vers
le quart antérieur, à environ 15 millimètres des tentacules; tête
petite; tentacules supérieurs oculés, d'un gris -noirâtre, d'une
longueur de 10 millimètres ; tentacules inférieurs exigus, ne
dépassant pas 3 millimètres.
En marche, cet mimai atteint 75 à 80 millim. de longueur,
tandis que lorsqu'il est contracté il a à peine 35 millimètres.
Dans l'alcool, il perd ses riches et brillantes couleurs, le vert
devient d'un noir-grisâtre, et la belle teinte jaune du pied se
change en une nuance jaunacée-sale.
Coquille auriforme, relativement fort petite par rapport à la
taille de l'animal, de forme oblongue-allongée; test peu épais,
strié, d'une couleur cornée en-dessus et présentant une convexité
peu accentuée; sommet lisse, exigu, obtus, recourbé, non proé-
minent, plus distant du bord columellaire et le dépassant d'une
façon assez sensible; i tour V2, le dernier formant presque la
totalité de la coquille ; ouverture énorme, intérieurement blan-
châtre; bord externe, droit et aigu; bord collumellaire assez
faible, arqué, plan, proéminent à sa partie supérieure, et un peu
tronque à sa partie inférieure.
Long. 7 Va» l*rg. 4 V2 millim.
46
Celte espèce que nous nous faisons un plaisir de dédier à notre
ami Bourguignat, qui a bien voulu, pour faciliter notre travail,
mettre à notre disposition sa riche collection, est une des plus
grandes et des plus belles testacelles françaises. La Bourguignati
ne peut être assimilée à aucune des espèces connues : si par
Tanimal elle se rapproche de la Companyoi, elle s'en écarte essen-
tiellement par sa coquille; d'un autre côté, si p*tr la coquille elle
offre quelques traits de ressemblance avec la Bisulcala, la Bour-
guignati diffère complètement de cette testacelle par la taille et
la coloration de Tanimal.
La Bourguignati diffère, en effet, de la Companyoi; 1° au point
de vue de l'animal, par son corps plus petit, moins allongé, de
forme spatulaire, non rugueux vers la partie dorsale, par sa colo-
ration d'un beau vert-foncé uniforme, et non, comme chez la
Companyoi, d'un vert jaspé de points noirs irréguliers, qui
deviennent plus nombreux en s'éloignant de la partie dorsale et
qui finissent, en se réunissant, pour former sur les côtés des lignes
longitudinales noires interrompues; par ses tentacules supérieurs
d'un gris-noirâtre et non verdâtre, etc. 2° au point de vue de h
coquille, par sa testacelle de forme toute différente, infiniment plus
petite, et atteignant à peine la taille des Haliotidea et Bisulcala.
La Bourguignati se distingue également de la Bisuleata : 1° au
point de vue de l'animal, par son corps de plus grande taille, de
forme spatulaire; surtout par sa coloration dorsale d'un beau vert
et par son pied d'un jaune-canari très foncé, tandis que celui de la
Bisulcala est bien plus petit, non spatuliforme, d'un gris-noirâtre
ou roussâtre, marbré quelquefois de taches plus foncées, ou d'un
blanc-jaunâtre ponctué d'un brun-rougeâtre, avec un pied jau-
nacé-sale. 2" au point de vue de la coquille, par sa testacelle un
peu plus forte, plus allongée et moins large; par son sommet
plus recourbé; par son bord columellaire ne présentant pas,
à la jonction avec le bord externe, une déflexion en forme de
gouttière, aussi accentuée; par son bord columellaire plus arqué,
plan et non infléchi en dehors; par son ouverture plus oblongue-
47
allongée, un peu dans le genre de la Test. Pecchioliï, et plus
rétrécie à sa partie inférieure.
3. Testacella Companyoi.
Teslacella Companyoi. Dupuy, Hist. moU. France. 1847.
— — Compakyo, Hist. nat. Py.-0. 1 863.
— — Massot, Ann. de malacoL 1870.
Habite dans les parties humides de la fontaine du jardin des
Moines, ainsi qu'au bord d'un ravin du bois aux Moines, à Saint-
Martin-du-Canigou, et dans les endroits humides de la métairie
Pallarès, sur la montagne de Glorianes, près Rigarda, en Gonflent.
Nerée-Boubée, en 1833; Aleron, en 1842, et Moquin-Tandôn,
en 1855, ont considéré cette testacelle comme une variété de
VHéHoHdea9 et je ne sais pourquoi Grateloup, dans sa dist-géolo
des limaciens, lui a attribué le nom de Testacella Canigonensis.
La coquille de cet animal est, après la Maugei, la plus grande
des testacelles françaises; elle a 17 millim. de long, 8 millim.
de largeur et 2 millim. d'épaisseur. On peut consulter la descrip-
tion qu'en a donnée l'abbé Dupuy.
4. Testacella haliotidea.
Testacella haliotidea. Draparnaud, Tabl. moll. Fr. 1801.
— — Companyo, Hist. ml. P.-O. 1863.
Habite les environs de Perpignan.
Celte testacelle est la plus anciennement connue, parce qu'elle
est la plus répandue. Nommée parRoissi Testacella Eur opta ; par
Oken, Testacella Gallix; par Lafon-du-Cugula, Hélix subterranea,
elle a probablement de nombreuses variétés.
Je croyais avoir découvert une testacelle nouvelle et je l'avais
nommée Flavidula, parce qu'elle était complètement jaune; mon
maître et ami G. Michaud, que je consultai, me dit, que c'était
une variété dû VHaliotidea, et qu'il se souvenait d'en avoir trouvé
une semblable près du fort de Bellegarde (Albères).
48
5. Testacella Pelleti (nobis).
Anim. maximo, antice dilatato, postice attenuato, corpore luteo,
dor&o inagis quam lateribui nigro-vmdnlis relieulatis.
Testa auriformi oblonga, msdiocriter ce fi vexa; apice recnrvo
proéminente; opertura maxma ititm albida.
Animal de grande taille, plus développé à sa partie antérieure
qu'à sa partie postérieure , ayant à son extrémité tâudale une
coquille relativement petite; couleur générale jaune; le dos et
les flancs tachetés de points irrégulierè d'un rert-noirâtre ; ces
points deviennent et plus nombreux et plus serrés vers le centre
du dos, entre les deux sillons que présentent ordinairement les
testacelles; ces sillons sont à peine indiqués; ils commencent à
la coquille, s'écartent régulièrement en prenant la figure d'une
ellipse, s'effacent peu à peu et disparaissent entièrement à 25
millim. environ des tentacules; le dessous du pied est jaune,
mais cette couleur prend une nuance très foncée en ce rappro-
chant de ses bords, ce qui donne à l'animal des teintes vives et
accentuées; les tentacules supérieurs sont oeulés; la tête moyenne;
l'animal au repos a 30 à 35 millimètres de longueur, il atteint
80 millimètres lorsqu'il est en marche.
La coquille est petite : longueur 9 millim., larg. 5 millim. de
diamètre. Elle est oblongue, auriforme, aplatip, sillonnée de
côtes saillantes déterminées par les périodes d'accroissement;
le sommet est recourbé, proéminent et détaché.
Habite Vcrnet-les-Bains. Je me donne le plaisir de dédier cette
espèce remarquable à mon ami Pétri Pellet, entomologiste dis-
tingué, qui l'a recueillie dans son jardin, à Vernet, dans le courant
de l'année 1870 à 1871.
Cette espèce ne peut être confondue ni avec la Boutguignati,
ni avec la Company oi. En effet, si elle se rapproche de la C&mpa-
nyoi par la couleur, elle en diffère par sa coquille, qui est beau-
coup plus petite, et par le sablé des pointes d'un vert-noirâtre,
49
qui chez la première deviennent plus nombreux en s'éloignant
du dos, tandis que chez la Pelleti ces points deviennent plus
nombreux, plus serrés au centre de l'ellipse formée par les
deux sillons dorsaux, qui sont à peine marqués; enfin, l'animal
de la Pelleti, atténué postérieurement, est plus développé à la
partie antérieure, et nous savons que la Bouryuignati, atténuée
antérieurement, est au contraire spatuliforme et développée en
arrière.
6. Testacella Servaini.
Testacella Servaini. Massot, Ann. de malacologie. 1870.
Habite La Preste, aux abords du pont qui conduit à rétablis-
sement thermal.
Animal d'assez petite taille, dilaté à sa partie médiane, allant
en se rétrécissant à ses extrémités antérieure et postérieure,
pourvu d'une coquille fort petite. Dos et flancs d'une couleur
grise-cendrée, surchargée de nuances d'ijn vert-jauuaré très pâle;
bord du pied jaunâtre; dessous du pied jaune-clair, passant, vers
sa partie médiane, en un ton de nuance infiniment plus claire ;
rides dorsales très peu accentuées; sillons dorsaux s' écartant
d'une façon rentière et formant une ellipse fort allongée, s'effa-
çant à quelques millimètres avant d'arriver à la tête ; tentacules
supérieurs et inférieurs transparents.
Coquille auriform ; oblongue, de très petite taille, fragile, d'une
teinte cornée, pale en-dessus, finement silonnée de striations
concentriques et presque aplatie; sommet lisse, excessivement
exigu, recourbé, non proéminent et confondu avec le bord
columellaire; un tour et demi, dont le dernier est tellement
grand qu'il forme à lui seul la coquille ; ouverture ovale, inté-
rieurement blanchâtre et à peine concave; bord externe aigu, droit
et fragile; bord columellaire arqué, non aplati, mais réfléchi en
dehors, très robuste à sa partie supérieure et allant en s'amin-
rissant vers la base, qui se terçnine en s'effilan^ sans troncature.
Lonjr. i Vîi 'arc« 3 millimètres.
i
50
La coloration de l'animal et surtout Pexiguité de sa testacelle,
entièrement aplatie en-dessus, la distinguent de toutes lès autres
espèces françaises et étrangères. Nous la dédions à M. Servain,
docteur en médecine, directeur des Annales de Malacologie.
4« FAMILLE.— PARMACELUDM.
Genre Parmacella. Cuvier, Règne animal. 1807.
Étymologie : parma, petit bouclier.
Coquille oblongue arrondie, presque plate, à sommet sub-spiral.
Ce genre n'a pas encore été découvert dans le département.
5« FAMILLE. — HELlÇWœ.
l«r Genre. — Vitrina. Draparnaud. 1801.
1. Vitrina annula ris.
Hélix imputa. Studer, Faun. hel. Sans description. 1789.
Hyalina annularis. Venets in Studer, Kurzq verzeuhniss^
1820.
Helicolimax annularis. Férussac, Tabl. syst. moll. 1822.
Vitrina annularis. Gray, Annales philosophiques. 1823.
Habite le mas de l'OUastre, sur le bord de la rivière de la
Verdouble, entre Estagel et Tauiavel, vallée de l'Agly.
2. Vitrina diaphana.
Hélix virescens. Studer, Faun, hel. Sans descript. 1789.
Vitrina diaphana. Draparnaud, HisL molL France. 1805.
Helicolimax vitrea. Férussac, Tabl. syst. moll. 1822.
Vitrina diaphana. Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
Habite sous les feuilles et les pierres des terrains frais. Ville-
franche-de-Condent, vaUéedela Tetv^re4)ame-de-Consolation,
près Collioure.
Plusieurs auteurs prétendent que cette vitrine ne peut avoir
été trouvée dans la chaîne des fy rénées.
» • . . ! /
3. Vitrina Drftpumaji^i „
Vilrina Draparoaldi. Cuvier, Règne animal. 1807, , %
Elle est très commune dans un bois de peupliers, à un kilo-
mètre environ avant d'arriver à Amélie-les-Bains, à gauche de la
route nationale, en face du village de Palalda, vallée du Teeji.
Cette vitrine mérite d'être séparée de la V. major^ à cause de
sa forme aplatie.
4. Vitrina e Ion gâta.
Vitrina elongata. Draparnaud, Hist. moll. France. 1805.
— semilimax. Moqum-Tahdon, Moll. France^ 1855,
— elongata. Cohpanyo. Hist. nat. Pyr.rOr. 1863/
Habite dans la mousse des châtaigneraies de la vallée de Saint-
Laurent-de-Cerdans, à Serralongue, La Manère et dans la vallée
de Valmanva.
La Vitrina Pyrenaica n'a pas encore été trouvée dans le dépar-
tement. D'après quelques naturalistes, elle serait une modification
de Y Elongata.
S. Vitrina major.
Vilrina pellucida. Draparnaud, TabL moll. France. 1801.
Helicolimax major. Férussac père, Esêai méthodique de
conchyliologie. 1807:
Vilrina major. K. Pfjmffer, Denlch. moll. 18SM>
— pellucida. Michaud, Compl. Drap. 1831.
Le nom spécifique de Pellucida, donné par Draparnaud, a dû
céder le pas à celui de Férussac, parce que Millier avait déjà
donné cette appellation à une autre vitrine.
Habite Perpignan et ses environs.
5î
6, Vitrifia nivaliô.
Vitrina nivalis. Charpentier, Cvt. moll. terr. et fluv. de
Suisse. 1837.
— — Dumont et Mortillet, Moll. Savoye. 1 852.
— Charpenûeri . Sîabile, Coq.rtouv. ou peu conn.1859.
Habité les endroits humides près des ruisseaux des réglons
élevées. Très rare.
Cette espèce pourrait bien n'être qu'une bette variété de la
Vitrina' mûjar.
7. Vitrina pellucida.
Hélix pellucida. Mullbr, Verm.tfirr. fluv. hisl. 1774.
(non Pellucida £hrap.0 quj est la Y. major).
— limaçoides. Alteh, Syst. Abhandl. 1812.
Vitrina pellucida.. Gcetner, Cofichy. WeUer. 1813.
— — Bourguignàt, Mal. Gr.-Charlr. 1864.
Habite les gjacis de la citadelle de Mont-Louis (rare) ; Château-
Roussillon, près Perpignan, vallée de la Tet; au-dessous de l'er-
mitage de Gases-de-Pène sous les pierres au pied du rocher, vallée
de l'Agly ; environs de Porl-Vendres et Consolation, vallées déver-
sant dans la vallée du Tech.
C'est la seule des vitrines que Ton puisse recueillir h presque
toutes les altitudes.
8. Vitrina subglobosa.
Vitrina subglobpda. Michaud, Suppl. Drap. 1831.
— stibglobosa. Compahyo,.//*^ iM< Pyr.-Or. 1863.
Habite le bols des Fanges, les ravins de Saint -Laurent -de-
Cerdans.
Regardée par quelques auteurs comme une variété de la Pellu-
cida Millier. Cette vitrine, par sa forme bien accusée, mérite d'être
conservée comme espèce.
53
2« Gehrb. ~ Succinea.
1. Succinea debilia.
Succinea debîlis. Morëlet.
Habite les marais de Salses, avec la S. putris et la S. Pfeifferi.
Elle est très voisine de la S. Pfet/fcri, dont elle se distingue par
sa coquille plus large, plus allongée, par sa spire non tordue et
très courte, par son ouverture plus grande, plus oblique et plus
large vers sa base. Elle m'a été signalée parle docteur Penchinat.
2. Succinea oblonga.
Succinea elongala. Stuoer. Sans description. 1789.
— oblonga. Dràparîhaud, Tabl. et hist. des moll.
de France. 1801— 1 805.
Hélix elongata. Férussac père, Essai méth. cotich. 1807.
Soccinea elongata. Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
Habite les prairies sur les bords de la mer, sur les arbustes et
les joncs.
3. Succinea Pfeifferi.
Succinea Pfeifferi. Rossmassler, Iconographie moll. 1835.
— mediolanensis. VilLa, Cat. moll. Lombar. 1844.
— Morlilleli. Stabile, Moll. terr. viv. du Piémont.
1864. "
A. Varietas tninor. Abondante à Pi a, ruisseau dit de la Basse.
B. Yarietasêtba. Salfces.
Cette succmea est très abondante dahs tous leti tevraifts bas et
humides, terres cultivées ou non dans les environs de la mer, et
que Ton désigne sous le nom de Salanque. Elle est attachée aux
piaules qui naissent dans les mares, les flaques d'eau, et sur les
broussailles qui Iwgeut les eaux croupissantes, résultant soit
des eaux vives, soit des fossés d'écoulement ou de dégorgement.
Marais de Salses.
54
4. Succinea pntris.
Hélix pu tris. Linné, Système delà nature. 1758.
Succinea amphibia. Drap arnaud, Hist. mott. Fran. 1805.
— putris. Blainville, Die. de scienc. natur. 1837.
A. Varietaê major. Ma collection.
B. Varietas inlermedia. BauîiON, Moll. de l'Oise. Ma collection.
Le type de la Succinea putris, ainsi que ces deux variétés, sont
communs, surtout dans les marais de Salses, sur les plantes
dont les racines plongent dans l'eau.
3« Genre. ~ Hélix.
1. Hélix acrompsia, Bourguignat.
Habite le fort Saint-Elme, près Collioure.
11 m'a été impossible de retrouver le nom du naturaliste qui
m'a envoyé cette espèce, que je considère comme une variété de
V Hélix variabilis.
2. Hélix acuta.
Hélix acuta. Muller, Vermium terr. et fluv. hist. 1774.
Bulimus acutus. Draparnaud, Hist. moll. France. 1805.
Hélix bulimoides. Moquin-Tandon, Moll. France. 1855.
Cochinella meridionalis.Risso,ifi&. nat. Eur.mériASSS.
Variété allongée et blanchâtre. Ma collection.
Cochinella turricola. Risso, Hist. nat. Europemérid. 1826,
Variété courte, petite et nettement fasciée. Ma collect.
Habite les prairies, les champs, les luzernières du littoral. Elle
se rencontre encore assez abondante au pied des Albères jusques
à Amélic-les-Bains, dans la vallée du Tech. Je l'ai trouvée au
mas de TOIIastre, sur les bords de la Vcrdouble, rivière qui se
jette dans TAgly.
V Hélix acuta est très voisine de YH.itarbara. Elle s'en éloigne
i
55
cependant par sa forme allongée, par ses tours de spire plus
saillants, plus nombreux et le dernier beaucoup moins gr?nd.
UH. barbara devient très rare à mesure que Ton s'élève au-des-
sus du niveau de la mer, tandis que les exemplaires de Y H. aeuta
deviennent et plus fermes et plus beaux, lorsqu'on les trouve à
des altitudes que Y Hélix barbara n'atteint jamais.
3. Hélix apalolena.
Hélix laclea. Muller, Verrniumterr.etfluv.histor.im.
— — Miciiaijd, Comp. Drap. Fig. bonne'. 1831.
— — Compànyo, Hisl. nal. Pyr.-Orient. 1863.
— apalolena. Bourguignat\ Moll. nouv. Ulg. ou peu
connus. 1867.
— punclata. Dupuy. Variété globuleuse.
A. Varietas umbilicata. Ma collection.
B. Varietas. Bouche à gauche. Ha collect.
Habite le littoral de la Méditerranée depuis les plaines de
Canet, CluUeau-Roussillon, Perpignan, jusques aux limites du
département de l'Aude.
Bourguignal a créé celle nouvelle espèce parce qu'il a remar-
qué qu'elle est spéciale aux contrées septentrionales et littorales
du centre hispanique, et Y H. punclata aux parties occidentales
du sud hispanique. Quant à 1' H. laclea elle serait répandue dans
toutes les régions du centre dont elle serait une forme caracté-
ristique. Si VU. apalolena se distingue de la Lactea par son test
fragile, translucide et à peine strié, dé la Punctata par son test
et par sa forme plus déprimée, moins globuleuse, elle présente
des différences très sensibles et très importantes dans l'appareil
reproducteur.
1 Michaud avait seulement remarqué que dans le Roussillon la Lactea
était plus petite et plus colorée.
56
4. Hélix aperta.
Hélix aperta. Born, Test, musœi Cœsarei Vindobonensîs.
1779.
— nalicoides. Draparnaud, Tabl. moll. ei hisL moll.
de France. 1801 et 4805.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
Companyo a recueilli celte hélix dans les champs et les vignes,
dans les haiefc et les broussailles des parties basses des Albères.
Je n'ai jamais pu la trouver dans les localités désignées. Ne
serait-ce pas une espèce qu'on a voulu y acclimater, sans succès
aucun ?
■
5. Hélix apicina.
Hélix apicina. Lamarck, Syst. animaux sans. vert. 1822.
— — Miciiaud, Compl. Drap. 1831.
— — Companyo, HisL nat. Pyr. -Orient. 1863.
Cette hélix a été recueillie par Aleron vers Saint-Anloine-de-
Galamus, au-dessus de Saint-Paul, le long de la vallée de FAgly,
en descendant jusques à Rivesaltes; Espirr, dans les champs et
les luzernes. Je l'ai trouvée dans les prairies du littoral de
l'étang de Salses jusques au Département de l'Aude où elle
est plus commune et très abondante.
6. Hélix arbustorum.
Hélix arbustorum. Linné, Système de la nature. 1758.
•— — Draparnaud, HisL moll, Fran. 180S.
Arianta arbustorum. Leack, Brit. moli. test. 1831.
Hélix arbusloram. Companyo, HisL nat. Pyr.-Or. 1863.
— Canigonensis, Boubée.
L'H. Canigonensis est une variété petite de l'arbustorum ; elle
se trouve à Vernel-les-Bains.
57
L'H. arbustorum coquille d'un bran jaunâtre pins ou moins
foncé, plus ou moins clair, fortement striée, souvent d'une cou-
leur verdétre, avec une bande noire marquée. Habite les monta-
gnes moyennes.
■
7. Hélix aspersa.
Hélix aspersa. Mullrr, Vermwtn terr.tifluv. hisl. 1974.
— — Draparnaud, Hist. mott. de France, 1 805.
— — Companyo, Hùt. nat. Pyr.-Orient. 1863.
A. Variétés sénestres. Ma collection.
B. Variété scalaires. Idem.
C. Monstruosité. Idem.
Habite tout le département.
Cette espèce se fait remarquer par ses variétés de couleur
blonde, fasciée, ombrée, etc., par sa taille, quelquefois très
grande, quelquefois très petite.
8. Hélix barbara.
Hélix barbara. Linné, Système de la nature. 1758.
Bulrmus ventrieosus, Draparnaud, Tabl. desmoll. 1801.
Cochinella ventrosa. Risso, Moll. des Alpes marit 1836.
Habite les \ rés et les luzernes le long du littoral de 1 1 Salan-
que, elle se tnuve rarement au-dessus des montagnes muyennes.
Il est fâcheux que la loi d'antériorité enlève à cette espèce le
nom vulgarisé que lui avait donné Draparnaud.
9. Hélix cantiana.
*
Hetik cantiana. Mootagu, Test. Brit. 1805.
— carthusiana. Draparnaud, Hist. moll. France. 1806.
Theba carthusiana. Risso. Hist. nat. Eur. méritfi. 1826.
Hélix cantiana. Drouet, Mott. terr. et fluv. viv. France
continentale. 185S.
— cartbtisiana. Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
58
Habite dans les jardins, les broussailles, les champs de la
plaine du département surtout aux environs de Perpignan.
La Carthusiâna Muller a été décrite par Draparnaud sous le
nom de Carthusianella.
10. Hélix carthusiâna.
Hélix carthusiâna. Huiler, Verm.terr. fluv. hisL 1774.
— carthusianella. Draparnaud, Hisl. moll.Fran. 1 805.
— — Rossmâssler, Icon. suff. moll. 1837.
Habite les environs de Perpignan et une grande partie du
département.
Non Carthusiâna Drap, qui est Y H. cantiana,
11. Hélix cemenelea.
Theba cemenelea. Rtsso, Hist. nat. Europe mérid. 1826.
Hélix Gallo-provincialis. Dupuy, Hist. moll. Fran. 1848.
w
— cemenelea. Bourguignat, Etude synonimique sur
les mollusques des Alpes maritimes par Risso. 1861.
D'après Bourguignat Y Hélix gailo provincialis décrite en 1848
par Dupuy doit prendre le nom d'/feltx cemenelea imposé par
Risso en 1826.
C'est par erreur que Mortillet et Stabile ont rangé cette espèce
parmi les synonimics de Y Hélix carthusiâna Draparnaud.
12. Hélix cespitum.
Hélix cespitum. Draparnaud, Tabl. moll. France. 1801.
Helicella (varians; échantill. à teinte blanche, Risso) 1826.
— (fasciala ; variété à teinte jaunâtre, Risso). 1896.
Hélix introducta. Ziegler. 1835.
— - cespitum. Companyo. Hist. nat. Pyr.+OrienL 1863.
Très commune à Prats-de-Moll6, dans les environ* de Géret et
dans diverses localités. à la même altitude.
Le capitaine Michel en avait trouvé un exemplaire sénestre.
59
13. Hélix Companyoi.
Hélix Companyoii. Alerok, Bull. Soc. phil. Perp. 1845.
— — Dupuy, Hist. moll. de France. 1847.
- — Compàryo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
Suivant beaucoup d'auteurs, variété de YH. terpentina.
Habite la dernière anse de Banyuls-sur-Mer, sur les bords
d'an ravin de6 Âlbères qui se déverse à la mer au cap Cerbère.
Elle se cache dans les fentes des rochers, dans les broussailles,
et au pied des arbustes.
Companyo avait pris ce mollusque en assez grande quantité
dans la localité ci-dessus indiquée, et l'avait noté comme une
variété de V Hélix ierpentina. Aleron crut pouvoir en faire une
espèce nouvelle qu'il dédia à son ami. Un autre naturaliste M. Canta,
dont il est impossible de contester la sincérité, annonça qu'il l'avait
recueilli dans une localité voisine, et lui conserva le nom donné
par Aleron.
Depuis lors j'ai plusieurs fois exploré cette localité sans avoir
pu découvrir cette hélix. Le docteur Penchinat, botaniste et
naturaliste distingué, qui habite les environs de Banyuls, et qui
souvent a eu occasion de visiter et de faire visiter ces montagnes,
a toujours été aussi malheureux que moi. Cette hélix habite
l'Espagne. En 1818 la contrebande avec l'Espagne était très
active, et les habitants de Banyuls, hardis contrebandiers, ont
bien pu en importer dans les ravins où ils déposaient leurs bal-
lots quelques exemplaires, qui, après s'y être multipliés faible-
ment, n'ont pu s'y acclimater et ont disparu totalement.
Hélix cinctella.
Hélix cinctella. Companyo; Hist. mt. Pyr.-Orient. 1863.
VHelix cinctella n'a pas encore été rencontrée dans le dépar-
tement.
Pendant les diverses stations que j'ai faites à La Preste, j'ai
souvent cherché cette espèce dans les localités indiquées par
60
Companyo. Je n'ai trouvé que YHelw limbata. Je demeure con-
vaincu, et plusieurs naturalistes pensent comme moi, que Com-
panyo a confondu Y Hélix cinctsllû avec Y Hélix limbata.
14. Hélix ctooiflea.
He!ii%>noidea. DrAparnaitd, Hist. trioll. France. 1805.
— Drouet, Enum. rnoll. terr. fl. viv. 1855.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Habite sur les plantes sèches où vertes le long des terrains qui
longent nos prés de la mer. Principalement dans les expositions
méridionales de la vallée de Banyuls.
15. Hélix conspurcata.
Hélix conspurcata. Draparnaud, TabL moU. Fran. 1801.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
Habite tout le département, très commune autour de Perpignan
surtout dans le cimetière de la porte Saint-Martin.
On en trouve de très belles variétés à Latour-de-France, Tau-
tavel et Cases-de-Pène.
16. Hélix cornea.
Hélix cornea, Draparnaud, Hist. molL de France. 1805.
Helicigona cornea. Risso, Hist. moll. Eur, mérid. 1826.
Hélix cornea. Companyo, Hist. nat. Pyr.-Orient. 1863.
Habile la montagne d'Arles-sur~Tech. Dans les bois des Albè-
res, régions inférieures. Elle affectionne les endroits frais, le long
des ruisseaux, vallée du Tech et dans la vallée de la Tet, Serdixiya,
Estoher, Villefranche-de-Conflenl.
17. Hçlij oostatâ.
Hélix costata. Muller, Venmium terr. (luv. hist. 1774.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Oricnt. 1863.
Habite toutes les montagnes des Pyrénées, tous tes pierres,
dans les lieux humides, jamais dans la plaine.
61
Elle a été longtemps confondue avec Y Hélix puUhdU bien que
Muller en eut fait une espèce différente à cause des stries rele-
vées qui la distinguent de la PukheUa avec laquelle elle habite
ordinairement.
♦
18. Hélix Deamoulinaii.
Hélix Desmoulinsii. Farines, Bail. Soc. phil. Perp. 1835.
— Mouliosii. PoTiEzetHiCiuuD, Gal.moU.DouaiA$58.
— Desmoulinsii. Villa, Sysl. conchyliol. 1841.
— cornea yarietas. Pfeiffer, Mon. helv. moîl. viv. 1848.
— Desmoulinsii. Companyo, Hisl. nql. Pyr.-Or. 1863.
— DesmQulînaii. Bourguignat, Moll. de SanrJulia de
Loria. 1863.
Habite Nolre-Dame-du-Casteil près de Sorèdc, Banyuls-sur-Mer,
La Preste, Collioure, montagne des Albères, vallée du Tech,
Saint-Martin-de-Canigou, sur les bords de la rivière qui se déverse
dans la Tel.
On voit par ces divers habitats, que celte hélix ne se trouve
qu'à une altitude d'environ 600 mètres au moins au-dessus du
niveau de la mer.
Rossmassler, Pseifler, et plus tard Moquin-Tandon ont regardé
Y Hélix Desmoulinsii comme une variété de YH. cornea, mais il
suffit de l'examiner avec un peu d'attention pour être convaincu
qu'elle en est distincte, par son dernier tour sub-caréné, par son
test plus mince, par son bord columellaire arqué, jamais gibbeux,
et surtout par son peristome continu. Elle présente souvent des
zonules fauves et brunes.
19. Hélix ericetorum.
Hélix ericetorum. Muller, Verm. terr. fluv. hisl. 1774.
— — x CoMPAflYo, Hist. nat. Pyn-Or. 1863.
— ammonis. Stabilb, Moll. litig, du Piémont. 1864.
Hélix ericetorum. Bourguig., Mal. d'Aix-le&Bains. 1864.
62
Habite les Albères, Céret, Amélie4es-Bains, vallée du Tech ;
Villefranche, vallée du Tech; Saint-Paul, Càudiès, vallée de PAgly.
V Hélix ericetorum présente un grand nombre de variétés. Sa
taille diffère suivant les altitudes, elle est plus petite dans les
régions élevées; son test est orné de zones plus ou moins
élégantes.
20. Hélix explanata.
Hélix explanata. Muller, Verra, terr. fluv. hist. 1774.
— albella. Draparnaud, Hist. moll. dt France. 1805.
Helicella albella. Risso, Hist. nat. Eur. mérid. 1826.
Hélix ex plana ta. Companyo, Hist. nat. Pyr^Or. 1865.
Habite Céret, les environs de Torreilles près le Bordigol, les
environs de Salses. Très rare.
21. Hélix Gigaxii.
Hélix Gigaxii. Charpentier, Calai, terr. fluv. mott. de la
Suisse. 1837.
Je ne crois pas me tromper en disant que cette espèce diffère
peu de YH. striata Draparnaud, et qu'elle devrait n'ôlre citée que
comme une variété; seulement son ouverture est un peu plus cir-
culaire, et le bourrelet interne très épais. Ces formes se relient .
entre elles très bien.
22. Hélix hispida.
Hélix hispida. Linné, Système de la nature. 1758;
— — Draparnaud, Hist.. moll. de France. 1805.
Bradybsena hispida. Beck, Ind. moll. 1857.
Hélix hispida. Stabile, Moll. du Piémont. 1864.
Hélix prevostiana, Variété fasciée.
Habite sous les pierres et les feuilles mortes dans les endroits
63
frais et humides. La Manère, Saint-Martin-de-Canigou, Prats-de-
Mollô, La Preste, Saint-Laurent-de-Cerdans.
23. Hélix hortensia.
Hélix hortensis. Muller, Verm. terr. fluv. hist. 1774.
— — Draparnaud, Tabl. moU. France. 1801.
— hybrida. Poiret, Prod. des coq. terr. et fluv. 1801,
' — — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Orient. 1863.
Variété jaune.
Variété à teinte rose.
Variété à bandes noires ou transparentes.
Assez commune dans les altitudes moyennes.
Ne vivant pas dans des régions aussi élevées que Y Hélix nemo-
raUs, elle y est moins commune. Companyo prétend qu'on ne
trouve pas ces deux espèces dans les mêmes localités; je crois
qu'il est trop affirmatif, car Aleron m'a affirmé les avoir trouvées
accouplées.
24. Hélix intersecta.
Hélix intersecta. Poiret, Coq. terr. et fluv. 1801.
— - - Brand, Hist. moll. de Paris. 1816.
— — Lamarck, Syst . anim . sans vertèbr. 1 822.
— — Mi chaud, Compl. à Drap. 1831 .
Cette espèce décrite par Poiret n' est-elle pas une variété assez
rare de la Variabilis? Toutefois elle est remarquable par la
vivacité de ses fascies interrompues.
Habite Salses notamment, ainsi que les environs de Perpignan.
Hélix lactea.
Hélix lactea. Muller.
— — Michaud.
— — Companyo.
Voir Hélix apalolena.
64
25. Hélix Upicida.
Hélix lapicida. Linné, Système de la nature. 4774.
— — Draparkaud, Tabl. et hist. moll. France.
1801 et 1805.
CarocoIIa tapicida. Lajjarck, S y si. anim< sans vert. 1822.
Helicigona lapicida. Kisso, Moll. Alpes maritimes. 1826.
Hélice Ha mamiNala, Risso. Jeunes échantillons de Y Hélix
lapicida. 1826.
Hélix lapicida. Companyo, Hist. nat. Pyr.-Orient. 1865.
Varietas alba.
Varietas Lecoqii. Puton. Blonde, fauve, maculée de brun,
rouge&lre.
Monstruosité. Mon Catalogue. La bouche offre, bien qu'elle soit
intacte, un prolongement d'environ un centimètre, comme un
morceau du tube d'une serpule.
Habite tout le département, excepté dans les basses régions.
La variété Albinos n'est abondante qu'à La Preste, mais si on
devait faire des variétés des différentes fascies et macules elles
pourraient être très nombreuses. Le diamètre de notre espèce
est pluh grand que celui des espèces de toute la Fiance; je crois
cepend; ni avoir remarqué qu'il varie dans le dépai Icmenl suivant
la riche >se calcaire de la région qu'elle habite.
26. Hélix lenticula.
Helicigona lenticula. Férussac, Tabl. syst. moll. 1821.
Helicella ferruginea. Risso, Hist. nat. Eur. contin. 1826.
Hélix lenticula. Michaud. Compl. Drap. 1831.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Habitat. Très commune dans les fossés des fortifications de
Collioure, se trouve à Cosperons d'après, le docteur Penchinat,
dans les ruines de ChAteau-Roussillon d'après Companyo, très
rare dans les environs de Salses où je l'ai recueillie.
65
Hélix lauta. Voir Sub-marilima.
27. Hélix limbata.
Hélix limbala. Draparnaud, Hist. moll. de France. 1803.
— — Miciiaud, Compl. à Drap. 1831.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Orient. 1868.
Habite Arles-sur-Tcch, Scrralongue, le pied des Albères,
Sorède, le Bnulou, Caudiès, les lieux humides.
Companyo ne signale pas cette espèce à La Preste, et cependant
elle y est très abondante; ce qui nous confirme la confusion que
cet auteur a faite sur YH. cinctella. Variétés blanches, blanches
à bandes brunes ou blondes, fauves à bandes blanches et trans-
parentes.
28. Hélix lineata.
Hélix lineata. Olivi, Zoologie adria tique. 1799.
— maritima. Draparnaud, Hist. moll. France. 1805
— — Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1 863.
Très commune sur tout le littoral depuis Perpignan jusques
à la mer.
29. Hélix Massoti.
Hélix Massoti. BourgUignat, Moll. nouv. litig. ou peu
connus, 2« fascicule, page 31, fig. 5 à 8. 1863.
Très rare dans les environs de Perpignan, assez commune et
vivant avec YH. micropleuros dans les prairies qui se trouvent
entre la route d'Àmélie-les-Bains à Arles, et la rive droite du
Tech.
Malgré tout mon désir, je n'ai pu bien reconnaître les caractè-
res attribués à cette nouvelle espèce par Bourguignat. Ce natura-
liste prétend que dans le département on a toujours confondu
17/. Massoti avec la Pygmœa dont elle diffère par l'accroissement
plus lent et plus régulier, par sa coquille d'un tiers pins petite,
5
66
plus aplatir, plus finement striée, par son dernier lour descen-
dant faiblement vers l'ouverture, et non droit, par son ouverture
plus échancrée, plus ronde, aussi haute que large, tandis que
dans TA. pygmma elle est plus haute que large ; enfin par sa
suture très profonde, et ses tours, qui, vers la suture, sonl
comme canaliculés. D'après Dourguignat, V Hélix pygmœa n'exis-
terait pas dans les Pyrénées-Orientales.
30. Hélix melanostoma.
Ilelix melanostoma. DnAVkiMWbiHist.moll.deFr. 1805.
— — Compaisyo, Hist. nal. Pyr.-Or. 1865.
Habitat. D'après Companyo cette espèce se trouve dans les
haies, les vignes, les plantations d'oliviers et les roches calcaires
des environs de Maurv et de Saint-Paul-de-Fenouillet dans les
Cornières.
Dans mes nombreuses excursions dans ces localités j'ai été nssez
malheureux pour ne l'avoir jamais trouvée.
31. Hélix micropleuros.
Hélix pygmaea. Draparnaud, Hist. moll. de France. 1805.
— micropleuros. Paget, Desc. of. a. niew. Iiel. from.
Montpellier. 1854.
— pygmœa. Moquin-Tandon, MolL de France. 1855.
— — Companyo, Hist. nal. Pyr. -Orient. 1865.
— micropleuros. Bourguignat, MolL nouv. lilig. jmi
connus. 1863.
— pygmaea Stabile, Moll. vivants du Piémont. 1864.
Habite les environs d'Amélie-les-Bains, dans les mômes localités
que la Manoti ou pygmœa.
32. Hélix minutula.
Tetta minutissima, sub-ptflucida, cornea, umbilicata minutu-
simè êtriata, spira convexa, anfraclibus 4, convexh regulariter
67
crescertiibus ad suturam profundam, aptrtura parum rotundata
peristomate recto gimplice ocuto, marginibus remotis.
Coquille très petite, faiblement transparente, d'une teinte cor-
na4, pourvue d'un ombilic évasé. Exposée nu loyer d'une loupe
onpeut à peine deviner des stries que le microscope tait aperce-
voir. Spire proéminente offrant quatre tours bombés, saillants,
d'une croissance régulière, séparés par une suture profonde, ce
qui lui donne une forme globuleuse et conique; ouverture arron-
die, moins haute que large, peristome aigu, simple, droit ; bonis
marginaux écartés.
Hauteur, 4 millimètre. Diamètre, 1 millimètre Vv
Habite Saint-Martin-du-Canigou, au-dessus de Vernel-les-Rains,
sous les pierres et surtout sous les tas de feuilles mortes agglo-
mérées par le remou du vent.
Celte nouvelle hélix vient augmenter le groupe des //. pyymœu,
avec lesquelles elle ne peut être confondue à cause de sa peti-
tesse, de l'extrême finesse de ses stries, et surtout de sa forme
conique et globuleuse, car toutes les espèces de ce groupe sont
plus ou moins déprimées.
33. Hélix neglecla.
Hélix neglecla. bRkVkK&AUhfni&t.moll. de France. 1805.
— — MiciiAim, Compl. à Drap. 1831.
— Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 18H3.
Assez commune dans tout le département.
34. Hélix nemoralis.
Hélix nemoralis. Linné, Système de la nature. 1758.
— — Drapaknaud. Hist. moll. France. 1805.
— — Gras, Desc.'moll. de l'hère. 1840.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 18(33.
Variétés Transalpina, Cisalpina, Apennina. Starile,
Mollusques vivants du Piémont. 1864.
«8
Variétés unicolores, jaunes, rougeâtres, grises.
Variétés avec une, deux, trois, quatre et cinq bandes.
Variétés avec des bandes noires et blanches alternées, et
couvrant tout le lest.
Varjétés scalaires.
Variété bouche à gauche.
Divers auteurs ont déjà établi dos noms pour certaines variétés,
il ne serait pas difficile d'en créer un plus jçrand nombre.
J'ai observé que les couleurs du test deviennent plus ou moins
brillantes suivant que les régions de son habitat sont plus ou
moins élevées.
Habite tout le département sans distinction d'altitude.
35, Hélix obvoluta.
Hélix obvoluta. Miller, Verra, terr. et flttv hist. 1774.
— holosericea. Gmelin. Systema naturœ. 1788.
— obvoluta. Draparnaud, Hist. moll. de France. 1805.
— angygira. Ziegler, Hypsométrie der. Schiveiz. 1825.
— obvoluta. Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1865.
Habite au pied des roches calcaires, sous les pierres humides,
à Yillefranche, Castell, le Vernet et La Preste.
Elle n'est pas commune mÊme dans les localités où on In
trouve. Du reste elle n'existe qu'à de certaines élévations.
36. Hélix Olivieri.
Hélix carlhusiana, variété B. Draparnaud, Hist. moll. de
. France. 1805.
Ile lied la Olivieri. Férlssac, Tabl. syst. des moll. 1821.
Hélix rufilabris. Jeffreys, Syst. test, in trans. linn. 1830.
— Olivieri. Michaud, Compl. à Drap. 1831.
-r- rufilabris. Moquin-Tandon, Moll. de France. 1855.
— — Compaisyo, Hist. nat. Pyr.-Orient. 1865.
69
Habite tout le département.
Beaucoup d'auteurs n'acceptent pas relie espèce, et la regar-
dent comme une variété minima de la Carthnsina Muller, Carthn-
sianella Draparnaud. Micliaud, après avoir étudié la variété 1» de
17/. carthmianella décrite par Draparnaud, se rendant sur les dif-
férences qu'il signale dans son complément en a fait une espèce,
et il a eu raison.
37. Hélix pisana.
Hclix pisana. Muller, Verm. terr. et jluv. hist. 1774.
rhodostoma. Draparnaud, Hist. moll. France i 805.
Theba pisana; Thelia lucostoma. Risso, Histoire nat: de
l'Europe continentale. 1826.
Hélix pisana. Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Variété a bandes noires, larges.
Variété bouche a gauche.
Variété scalaire.
Habile les trois vallées du département. Très commune.
La teinte rose ou rosée qui distingue un grand nombre d'exem-
plaires de celte belle espèce disparaît quelquefois totalement, ou
du moins s'affaiblit beaucoup; il serait difficile d'en signaler
toutes les variétés : Blanches, rosées, jaspées de noir, bandes
pennées et linéaires, bandes noires très larges couvrant tout le
lest; cette variété est fortement striée et coiinne squammeuse.
38. Hélix plebeia.
Ilelix plebeium. Draparnaud, Hist. moll. France. 1805.
— plebeia. Michaud, Compl. à Draparnaud, 1831.
— — Bourne, Moll. de la Grande-Char tr. 1853.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Orient. 1863.
Habite sous les pierres et les feuilles sècbes ; Sainl-Paul-de-
Fcnouillet. Assez rare.
70
39 Hélix pomatia.
Hélix pomalia. Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Companyo a essayé d'introduire cette hélix dans le dépar-
tement. M. Kindelan, colonel du 40e de Iiime lui en fournit les
moyens. Aleron, et plus tard M. Calmétcs déposèrent cette hélix
dans des champs et des vignes, elle s'y multiplia, dit- on, mais
il est aujourd'hui impossible d'en trouver un seul exemplaire.
A-t-eïle été détruite par les paysans qui la recherchèrent comme
comestible, ou bien if a-l-elle pu s'y acclimater à cause de la
sécheresse ou de l'ardeur du soleil ?
40. Hélix pulchella.
Hélix pulchella. Muixer, Verm. terr. et fluv. hist., 1774.
— — Dr aparn àhd, Hist.moll. de France, 1 803.
— — Moqiin-Tandon, Moll. de France. 1855.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Habile les trois vallées du département, au pied des .arbres,
sous les pierres des terrains humides et frais.
Très rare dans la plaine.
41. Hélix pygmaea.
Hélix pygmœa. Draparnaud, Tabl. moll. de France. 1801.
— — Moquin-Tandon, Moll. de France. 1855.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr.- Orient. 1863.
Ilouriuiiiniat aflirniO' que YH. pygmœa n'existe pas dans le
déparlement, qu'elle a été toujours confondue avec son Hélix
Massoti.
42. Hélix pyramidata.
Hclix pyramidata. Draparnaud, Hist. moll. France. 1805.
Tlieba pyramidata. Risso, Hist. nat. France cont in. 1826.
Hélix pyramidata. Miciiaud, Compl. à Draparnaud, 1831 .
— — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
71
Habilail les fossés de la ville et delà citadelle de Perpignan.
Très rare. Plus commune dans les champs qui avoisinerrt les
bords de la mer, abondante, d'après Goni|ianyo, sur les coteaux
qui longent la plage de Banyuls-sur-Mer.
Elle n'existe plus dans les fossés de la citadelle et de la ville
de Perpignan.
43. Hélix Pyrenaica.
Hélix Pyrenaica. Draparnaud, Hist. moll. France. 1803,
— — Miciiagd, Comf1, à Drap. 1831.
— — Moquin-Tàndon, Moll.de France. 1855.
— — Companyo, Hist . naL Pyr. -Orient. 1 863.
— — Bourguignat, mollusques de San-Jtdia
de Loria. 1863.
Habile la vallée du Tech, Arles, Prals-de-Mollo, La Preste,
Villcfranclie, Vcrnct-les-Bains, Castell, Saint-Martin-du-Canigou.
Elle n'a pas été encore trouvée dans la vallée de l'Agly.
44. Hélix Quimperiana
Hélix Quimperiana. Férussac, Hist. des malins. 1819.
— Kermorvani. Moqcin-Tandon, Hist. moll. 1855.
Quimperiana. Companyo, Hist. nat. Pyr.- Orient. 1863.
Déposée au pied des arbres et dans les parties basses sous
Chiiteau-Roussillon par les soins du colonel Kindelan, conchyo-
logiste distingué, elle n'a pu s'y acclimater (pie d'une manière
passagère, malgré les tentatives réitérées de Companyo.
45. Hélix Rangiana.
Hélix Rangiana. Deshayes, in Fer. et in Lam. 1838.
— — Drouet, Erium. moll. Fr. contin. 1855.
— • — Compahyo, HisLnol. Pyr.-Orient. 1863.
Habitat. Rang a le premier trouvé cette espèce dans le ravin
qui descend de l'ermitage de Notre-Dame-de-Consolatiou.
72
M. Uelicu, propriétaire à Port- Vendras, la rechercha et la
découvrit avec assez de difficulté. Plus tard, Hichaud et Com-
pany o eu trouvèrent quelques rares exemplaires. Boubée ne put
la recueillir et s'imagina qu'on lui avait donné des indications
fausses. Je fus assez heureux, à l'aide de quelques habitants de
Colliourc, pour eu ramasser plusieurs milliers, après avoir, pour
ainsi dire, détruit et bouleversé un grand nombre de murs de
soutènement, dans lesquels V Hélix rangiana se cache pour éviter
la chaleur. Mon confrère, le docteur Penchinat, restreint l'habitat
de cette espèce entre le cap Cerbère, Banyuls-sur-Mer, Port-
Vcndrcs, Colliourc et le torrent appelé Ravaner, qu'elle ne dépasse
pas. Elle ne sort que la nuit, évitant les fortes chaleurs, s'enfon
çant profondément dans la terre, et ne paraissant qu'après les
fortes pluies et dans les endroits ordinairement humides. J'en ai
trouvé un seul exemplaire à Vernet-les-Bains ; sa taille est moin-
dre, sou test est brun, tandis que le test de la Rangiana des
Albères est d'un fauve très clair, cendré.
46. Hélix rotundata. ,
Hélix rotundata. Mullbr, Verra, terr. et fluv. hisl. 1774.
— Drap arnaui), Hisl. molL France. 1805.
— — David in A . Dubois, Gr, -Chartreuse, i 845.
— — Moquin-Tandon, Mail, de France. 1855.
— — Companyo, Hisl. nal. Pyr. -Orient. 1 863.
Habite les lieux humides et frais sous les feuilles mortes et les
pierres.
J'en ai trouvé de magnifiques échantillons dans une des cours
du château de Salses.
47. Hélix rupestris.
Hélix rupestris. Studek, Faun. helvi. Sans descrip. 1789.
— — Drap., Hisl. et lab. molL, 1801 et 1805.
— — Miciiaui), Compl. à Drap. 1881.
73
Hélix saxalilis. Hartmann. SysL yitstcropod. 1841,
— spirula. Villa, Dispos it. syst. concliyol. 1841.
— rupicola. Starile, Moll. de Lugono. 1859.
— rupestris. Companyo, Hisl. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Habile sur les roches calcaires dans tout le département ; elle
brave sans se cacher les plus fortes chaleurs ainsi que le Pupa
Farinesi.
Celle espèce offre un grand nombre de variétés de laille diffé-
rente, plus ou moins striées, ombiliquées, coniques ou déprimées.
«
48. Hélix splendida.
Hélix splendida. Draparnaud, Tabl. moll. France. 1801.
— — Companyo, Hist. nul. Pyr.-Oricnt. 1863.
Habite sur les buissons épineux qui garnissent les terrains non
cultivés des Corhieres, à Cases-de-Pène, Salses, vallée de l'Agly ;
à Coustouges, au bas de^ Albèrcs, vallée du Tech ; Corbère,
vallée de la Tel.
Penchinat Ta trouvée au Cap-Bearn près du phare et à Conso-
lation. J'en ai recueilli de très nombreuses variétés, bouche rose,
fa^iées, à bandes jaspées, ponctuées, sablées.
La variété à cinq bandes à été dédiée à Penchinat, Variclas
Penchinat i.
À Coustouges, variété h bandes noires très larges.
J'ai remarqué que la teinte rosée qui la dislingue souvent,
^efface peu à peu et quelquefois disparait totalement.
49. Hélix squammatina.
Hélix squammatina. Marcel de Serres.
— — Companyo, Ilist. nat. Pyr. -Or. 1803.
Habite Saint-Laurenl-de-Cerdans, la Preste, le Verne»!.
Ihipuy, Moquin-Tamlon, Drouet considèrent 17/. squammatina
comme une variété de VHclix cornea. Leur opinion ne me parait
74
pas soulcnablc, car la couleur lie de vin, le relèvement très mar-
que des stries formant des squammes régulièrement superposées,
la distinguent de V Hélix cornea, elle ne vit pas avec elle, et ne se
trouve que dans les régions plus élevées.
50. Hélix striata.
Hélix striata. Draparnaud, Tabl. moll. de France. 1801.
— fasciolata. Poiret, Prod. des coq. terr. et fluv. 1801 .
— caperata. L. Pfeiffer, Monogr. des hélix viv. 1818.
— profuga. Ad. Scumidt. 1854.
— striata. Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
— profuga. Stabile, Moll. vivants du Piémont. 1864.
Mainte les environs de Perpignan, sur les bords de la rivière
la Verdouble près de Tautavel, la vallée, du Uéart, les ravins et
les terrains non cultivés près de Cake.
51. Hélix strigella.
Hélix strigella. Draparnaud, Tabl. moll. France. 1801.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Habile les régions moyennes du département. Penchinat l'a
trouvée aux Àlbères, Companyo à la Preste ; dans les buissons,
les baies ; elle est assez rare. Je l'ai aussi recueillie à La Preste,
à Tautavel, et à Saint-Laurenl-de-Cerdans. Companyo, Aleron et
moi avons recueilli dans les bois taillis de la pépinière de Per-
pignan la variété d'un brun rougeatre avec une bande blanche
sur le dernier tour, ainsi que la variété brune qui est très rare.
L'opinion de Companyo, disant qu'elle a été amenée dans celte
localité parles inondations, est plus que probable, attendu que
depuis quelques années elle y est deveuue introuvable.
52. Hélix submaritima.
Hélix submaritima. Desmoulins, Stippl. aux moll. de la
Gironde. Bull, de la Soc. linn. de Bord., p. 16. 1829.
75
Hélix lanta. Loove, Prim. faun. mader. 1831.
— submarilima. Rossmassler, Iconographie. 1859.
— — Companyo, Hist. nal. Pyr.:Or. 1863.
— lauta. Laixemand et G. Servain, Mail. tcrr. fluv.
des environs de Faulgonnc (Aisne). 1869.
Habite les environs de Perpignan, les prairies, les roules qui
se dirigent vers la nier. Companyo croit pouvoir la désigner
connue se trouvant à Vcrnet, Saint-Antoine-de-Galamus et dans
la vallée d'Eslolicr.
Celle espère est moins commune (pie la Variabilis avec laquelle
elle vit, et avec laquelle elle a été souvent confondue.
J'ai cru devoir conserver à cette espèce le nom qui lui a élé
attribué par Desmoulins ; la loi d'antériorité ne permet pas de
lui donner celui de Lauta. Je m'appuie sur la synonymie établie
par Bourguignal. Malacologie terrestre et fluvialile de la Bretagne,
|Kige 155.
Les naturalistes qui en ont fait V Hélix lauta Loove., 1831, ne
connaissaient pas le supplément que Desmoulins a inséré eul&2'J
au bulletin de la Société Linnceune de Bordeaux.
53. Hélix sylvatica.
Hélix sylvatica. Draparnaud, Tabl. et hisl. moll. France.
1801 et 1805.
Ilelicogena olivacea. Hisso, Mail, des Alpes marit. 1826.
Hélix sylvatica. Miciiaud, Compl. à Drap. 1831.
— — Gras, Desc. des moll. de l'hère. 1840.
— vindobonensis. Dupuy, llisl. moll. de France. 1847.
— svlvatica. Bourne, Desc. Grande-Chartreuse. 1853.
— alpicola. Moquin-Taxdoh, Moll. de France. 1858.
— — Companyo, Hisl. nal. P;/r. -Orient. 1805.
Habite les bois des Albères, où elle est commune, dit Aleron,
76
la montagne de Céret dans les bois du Puits de la neige y cl à
Saint-Laurent-de-Cerdans.
Je crois cette espèce très rare.
54. Hélix terrestris.
Hélix lerrestris. Linné, Système de bx nature. 1758.
— crenatula. Muller, Verm. terr.etfluv. histor. 1774.
— terrestris. Pennant, Brit. zool. 1777.
— elegans. Draparnaud, Tabl. et hist. des moll. de
France. 1801—1805.
Uelicella solarium. Risso, Moll. des Alpes marit. 1826.
Hélix elegans. Companyo, Hist. nal. Pyr.-Orient. 1863.
Habite les prairies, les Hizcrnières, les champs, les roules qui
conduisent à lu mer. J'ai recueilli cette espèce au mas de FOlIas-
tre près Tautavel, et à Opoul.
55. Hélix Terveri.
Hélix Terverii. Michaud, Compl. à Drap. 1831.
Habite avec 17/. variabilis et la Maritima les environs de Perpi-
gnan. Très rare.
56. Hélix trochoides.
Hélix trochoides. Poiret, Prod. coq. ter./luv. Aisne. 1801 .
— conica. Draparnaud, Hist. nat. moll. France. 1805.
— trochoides. Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1 863.
Habite avec V Hélix terrestris et dans les mêmes localités.
Je l'ai trouvée au mas de l'OHaslre. On pourrait facilement se
permettre d'établir plusieurs variétés, la disposition des bandes
étant très variée.
57. Hélix trochilus.
Hélix trochilus. Poiret, Prod. coq. terr. fluv. 1801.
— scitula. Jan.
— trochilus. Companyo, Hist. nal. Pyr. -Orient. 1863.
\
77
Habite avec YHelix trochoidet el Y Hélix terre$tri$.
Celle espèce est bien certainement une variété surbaissée île
YH. terrestris.
58. Hélix variabilis.
Hélix variabilis. Draparnaut>, Tabl. desmolL 1801.
— — Michald. Compl. à Drap. 1831.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Orient. 1863.
Habite but le département, excepté sur les hautes montagnes.
Le nom de Variabilis indique combien cette espèce peut offrir de
variétés, suivant la couleur, le nombre de bandes, de fascics et
de flamules.
Cette espèce a fourni plusieurs variétés dont ou a fait des
espèces. V Hélix lineata Olivi et 17/ suh maritima Desmoulins,
Maritima Draparnaud, YH. acrompsia Bourguignat.
59. Hélix vermiculata.
Hélix vermiculata. Muller, Ver m. terr. fluv. hist. 1774.
— — Draparnaud, Hist. molL France. 1805.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
Variété ombiliquée.
Variété scalaire à différents degrés.
Variété sénestre.
Habite toute la plaine; très commune dans les vignes el dans
les haies qui les entourent. A mesure que Ton s'élève dans les
régions où la vigne est peu cultivée, elle devient de plus en plus
rare, et même introuvable.
Je l'ai recueillie à Vernet-les-Bains.
Celte espèce offre un très grand nombre de variétés, non-seu-
lement par sa couleur unie, blanche, blanchâtre, ou jaunâtre,
mais encore par la disposition de bandes (dus ou moins nom-
breuses, noires, jaspées, interrompues ou fauves.
s
78
60. Hélix Xatarti.
Hélix Xalarli. Farines, Bull. Soc. phil. Perpignan. 1835.
— Canigonensis. Boubée, Bull, d'his. naturelle. 1835,
— Xatarti. Companyo, Hist. tint. Pyr. -Orient. 1865.
Habite toute la chaîne Pyrénéenne xlu département à uue alti-
tude considérable, de 1200 à 2000 mètres au-dessus du niveau
de la mer. Ait-dessus, de Prats-de-Mollo et de La Preste, au lieu
dit coll de las molas, sur le chemin de Notre-Dame de Nuria par
Campredon, sur le pendant de font Lletere. Dans la vallée d'Ôrri,
et de Carença, près de la cullade de las très Creus. Companyo l'a
trouvée à la font de la conque avant d'arriver à Cad}', à la jasse
de la Llapoudère, sur le plateau de Cambres d'Aze, à la vallée
d'Eyne, à la vallée de Llo, près de la fontaine du Sègre.
Je crois devoir accorder à cette espèce une place dans ce cata-
logue, bien que bon nombre d'auteurs la regardent connue une
des plus belles variétés de VArbustorum.
Comparé à l'animal de VArbustorum, celui de 17/. Xatarti est
(Furie couleur plus claire, ai ses points oculaires moins noirs. Le
test, d'une couleur jaune vert-noirâtre foncé, est marqué d'une
bande noire clair-semée de taches jaunes. Le péristome peu
réfléchi est d'une blancheur très pure, l'ombilic est moyen. La
coquille est remarquable par les replis très saillants de l'épi—
derme, plus marqués en dessous qu'en dessus; la spire est pres-
que aplatie, sa taille est constamment la même, tandis que
celle de VArbustorum est très inégale. D'après mon savant
confrère et ami Companyo, « cette coquille dans le jeune âge esl
« transparente et fragile, sans bande ni taches, profondément
« striée, son ombilic en partie recouvert par la col um elle se
« développe et se découvre à mesure qu'il avance en rige. »
Ce naturaliste observateur remarque que la coquille adulte est
très striée et comme côtelée par des replis très saillants, » mais
il donne une fausse appréciation de ce fait, lorsqu'il dit que
ces stries sont probablement des restes d'anciens péristomes,
79
d'après moi, elles sont dues à œs remarquables relèvements
épidermiques que je signale comme étant un caractère propre
l\ un grand nombre de mollusques des Pyrénées-Orientales.
4e Genre. — Z oui tes. Montfokt. 1810.
1. Zonites Algirus.
Hélix algira. Linné, Système de la nature. 1758.
— — Draparnaud, Tabl. et hist. moll. de France.
1801 et 1805.
Zonites algirea. Montfort, Syst. de conchyologie. 1810.
— algirus. Moqmn-Tandon. Moll. de France. 185»").
Hélix algira. Companyo, Hist. naî. Pyr .-Orient. 1863.
Habite encore peut-être sur les bords du ruisseau de las
Canals, au-dessus du pont qui traverse la route nationale de
France en Espagne, en face du mas d'el Conte. Déposée pur
llompanyo dans diverses localités, dans les fossés de la citadelle,
et au-dessous de Château-Roussillon, elle n'a pu s'y acclimater,
j'en ai trouvé un seul exemplaire près la gare du chemin de fer,
il y a déjà longtemps ; je crois que cette espèce ne tardera pas à
disparaître entièrement, si elle n'a pas déjà disparu.
2. Zonites candidissimus.
Hélix candissima. Draparnaud, Hist. moll. France. 1805.
Helicogena candidissima. Risso, Hist. nat. Eur.mér. 182(5.
Zonites candidissimus. Moquik-Tandos, Moll. Fran. 1848.
Hélix candissima. Companyo. Hist. nat. Pyr. -Or. 1863.
Habite à Garrius près de l'étang de Salses où elle est très rare.
D'après Companyo, Aleron l'aurait trouvée près de Laroque,
route de Sorède, et lui-même à la montagne de Céret dans les
gorges exposées au midi. Ces deux localités nie paraissent très
douteuses.
80
3. Zonites cellarius.
Hélix cellaria. Muller, Vermium terr. et fluv. hist. 1774.
Zonites cellarius. Ghay in Tlrton, SheUs. Brit. 1840.
Hélix Dumonti. Mortillet. Varietas plana.
Espèce rare.
Habite sous les pierres, les bois pourris et les débris «le végé-
taux.
Je n'ai trouvé que la variété aplatie, je n'ai pas encore rencon-
tré le type de Millier.
4. Zonites cristallinus.
Hélix cristallina. Muller, Verm. terr, fluv. hist. 1774.
— . — Draparnadd, Hist. moll. France. 1805.
Zonites cristallinus. Leack, Brit. moll. test. 1831.
— — Moquin-Tandon, Moll. France. 1 85o.
Hélix cristallina. Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1865.
A varietas minor.
Habite tout le département.
Commune dans les alluvions.
5. Zonites Farinesianus.
Zonites Farinesianus. Bourguignat, 11e et 12e Décade,
Mollusques nouveaux litigieux ou peu connus. 1870.
Habite les environs de Colliourc et de Port-Vendres, ainsi que
d'autres localités du département.
Le Zonites farinesianus se dislingue du Z. lucidm avec lequel
il pourrait être confondu, par sa coquille plus conVefce, par son
dernier tour h peine plus grand que l'avant-dernier, par son
ouverture plus petite, plus oblique et allongée. Le dessous de la
coquille parait concave à cause de son ombilic large et creusé
comme un entonnoir.
84
6. Zoaittu faWus.
Hélix fblva. Muller, Verminm terr. et fiuv. hist. 1774.
— — Drap arnaud, Hisi. nat. moll. France. 1805.
Zonites trochiformis. Montfort, Syst. conchyoL 1810.
Zonites fulvus. Moquin-Tardok, Moll. de France. 1855.
— — Bourguignat, Malac. des 4 cantons. 1882.
Très rare, dans les environs de la métairie Gaiïard, route de
Villelongue-de-la-Salanque.
Assez commun près d'Amélie les-Bains, sous les pierres et dans
les lieui humides.
7. Zonites gltber.
Hélix glabra. Stcder in Férussac, Tabl. syst. moll. 1821 .
— Charpentier, Cat. moll. 1er. fl. Suisse. 1837.
Zonites glaber. Moquik-Tandon, Moll. de France. 1855.
— — Bourgmgnat, Mal. Gr. -Chartreuse. 1864.
Habite sous les débris des plantes, dans les endroits humides,
dans tout le département.
Cette espèce est très variable quant à la taille.
8. Zonites lucidus.
Hélix lucida. Draparnaud, Hist. moll. de France. 1805.
Helicella Draparnaldi. Bece, Index moll. 1837.
Zonites lucidus. Bourgmgnat, Catal. coq. d'Orient, in
Voyage à la Mer Morte. 1853.
Hélix lucida. Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Habite les environs de Céret et d'Arles (Companyo).
On le trouve dans les alluvions des trois rivières du départe-
ment. Très rare à Perpignan.
9. Zonites nitens.
Hélix nileos. Gmelin, Système dt la nature. 1780.
— — Michaud, Comp. à Drap. 1831.
6
82
Zonites niions. Boir guignât, Calai, coq. d'Orient 1853.
Hélix niteus. Companyo, Hisl. nal. Pyr.^Orienl. 1865.
Habite la vnlKcdeTAglyet.se trouve dans les afluvions de cette
rivière.
10. Zonites nitidulus.
Hélix nitidnla. Draparnaud, Hist. moll. de France. 1805.
Zonites nitidulus. Cray in Turton, Schells. Brit. 1840.
Hélix nilidula. Companyo, Hist. nal. Pyr. -Orient. 1863.
Zonites nitidulus. Bourguignat, Mal. Gr.-Chart. 1864.
Habite La Preste. J'ai été assez malheureux pour ne pas le
rencontrer dans les localités désignées par Companyo, notamment
h la Font dels Comps.
II est facile de le recueillir aprte les fortes crues d'eau, dans
les alluvions du Tech.
11. Zonites iiitidus.
Hélix nilida. Muller, Verm. terr. et fluv. historia. 1774.
Zonites nitidus. Moquin-Tandon, Moll. de France. 1855.
Hélix nilida. Companyo, Hist. nat. Pyr.-Oriént. 1865.
Habite les lieux humides et ombragés, dans les environs de
Perpignan, de Vernet-les-Bains et de la Preste.
*
12. Zonites olivetorum.
Hélix olivetorum. Hermann, exSchrôtler. 1784.
— — Gmelin, Système de la nature. 1788.
— incerta. Draparnaud, Tabl. mo1l.de France. 1801.
— olivetorum. Michaud, Compl. à Drap. 1831.
— Leopoldina. Charpentier, Cat. moll. Suisse. 1840.
Zonites olivetorum. Moquïn-Tandon, Moll. France. 1855.
Ilvalina Leopoldina. Albers in Malak-Blatter. 1857.
Hélix olivetorum. Companyo, Hist. nat. Pj/r.-Or. 1863.
88
Habite sous les pierres dans los lieux frais, parmi les buissons,
et entre les racines, s'enfonçant sous le gazon el daus la terre.
Dans aucune de mes excursions je n'ai pu recueillir cette espèce
que Companyo a trouvée dans la vallée de Rigarda et de Gloria-
nés, dans les ravins du bois des Fanges et de Saint-Martin-de-Fosse.
5e Genre. — Bulimus, Bruguière.
1. Bulimus decollatus.
Hélix decollata. Linné, Système île la nature. 1758.
Bulimus decollatus. Bruguière, Enc. met. vers. test. 1789.
— — Draparïuud, Hist moll. Fran. 180o.
Rumina decollata. Hisso, Hist. nat. Eur. màid. 1826.
Orbitina truncatella. Risso, Hist. nul. Eur. mérid. 1826.
A varietas alba.
Habite tout le département.
2. Bulimus détritus.
Hélix delrita. Muller, Verm. terr. et fluv. hisloria. 1774.
Bulimus radialus. Draparnaud, Hist. moll. France. 180f>.
Bulimulus radiatus. Kisso, Hist. nat. Eur. conlin. 1826.
Bulimus détritus. Deshayes m Lam., an. sans vert. 1838.
— radiatus. Companyo, Hist. mit. Pyr. -Orient. 1 863.
Varietas fui va.
Habile Yernet-les-Bains ; en amont et en aval de Yillefranclie-
tie-Conflent.
Très rare â Saint-Paul-de-Fenouillet où j'ai trouvé la variété
brune.
3. Bulimus montanus.
Bulimus sylvestris. Studer, Faun. helv. Sans descrip. 1789.
— montanus.' Draparnaud, Hist. moll. France. 1805.
— — A. Gras, Descr. moll. de l'Isère. 1840.
— — Bourguignat, Mal. Gr.-Charlr. 1 864.
84
Habite les bois en montant à Cady, la forêt de Salvanère; rare
aux environs de La Preste.
Cette espèce n'est pas commune ; après les pluies on la trouve
sur les arbres à épiderme lisse et sur les bois morts.
4. Bulimus obscurus.
Hélix obscura. Muller, Verm. terr. et fluv. historia. 1774.
Bulimus obscurus. Draparnaud, Hisl. tnoll. France. 1805.
Jaminia edenlula. Risso, Hisl. nat. Europe mérid.. 1826.
Bulimus obscurus. Moquiïi-Tandon, Hist. moll. Fr. 1855.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
Habite les montagnes inférieures et la plaine du département,
dans les plantes qui entourent le pied des arbres sous les amas
de pierre. Je l'ai trouvé dans les vignes arides du haut Yernet,
près Perpignan.
S. Bulimus quadridens.
Hélix quadridens. Muller, Verm. terr.et fluv. hist. 1774.
Bulimus quadridens. Bruguière. Vers, testacés. Enc. 1792.
Pupa quadridens. Draparnaud, Tab. et hist. nat. moll. de
France. 1801 et 1805.
Jaminia beterostropha. Risso, Hist. nat. Eur. mérid. 1826.
Pupa quadridens. Moquin-Tandon, Hist. des moll. 1855.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient, i 865.
Bulimus quadridens. Bourguignat, Mal. Gr.-Char. 1864.
Habite tout le département.
Cette espèce, comme le Bulimus trident, a des formes très
variables, surtout quant à la longueur.
6. Bulimus tridens.
Hélix tridens. Muller, Verm. terr. et fluv. histor. 1774.
Bulimus tridens. Bruguière, Vers, testacés. Encycl. 1792.
85
Pupa trideos. Draparnaud, Tab. et hist. nat. moll. terr.
etfluv. de France. 1801 et 1805.
Bolimus variedeotatos. Hartmanh in Sturn. 1825.
Jaminia tridens. Risso, Hist. nat. deVEur. mérid. 1826.
Pupa tridens. Moqmn-Tàïtooh, Hist. moll. France. 1855.
— — Drouet, Énum. tnoïl. lerr. et fluv. France.
continentale. 1855.
— -«- Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1865.
 varietas bidentata.
Habile tout le département sous les pierres, et dans toutes les
conditions atmosphériques.
Il existe un grand nombre de variétés de taille et de grosseur.
Quelquefois le But. tridens est excessivement court.
6* Genre. — Ferussacia.
1. Ferussacia Bugesi.
Ferussacia Bugesi. Bourguignat, MoU. nouv.litig. ou peu
connus. Janvier 1866.
— — Paladilhe, Mise s malac. Févr. 1866.
Comme toutes les Ferussaem on la trouve sous les feuilles
mortes et les pierres dans les endroits humides et frais, sous les
mousses.
2. Ferussacia cylindrica.
Testa cytindrico elongata; parum pellucida; palHde cornea; apice
obtuso ; anfractibus ff , regulariter crescentibus, supremis parvulis,
antepenultimo maximo.
Apertura oblonga bi-lameHata, peristomate aWidulo margine
externo et columeUari recto, paululum reftexo; marginibus callo
Lctiuijunctis.
Coquille allongée cylindrique, à peine transparente, cornée,
sommet obtus. Six tours de spire s'accroissant régulièrement,
la suture qui les sépare est entourée d'une seconde ligne, les
86
premiers petits, l' avant-dernier grand; ouverture oblongue ornée
de deux plis lamelliformes ; péristome blanchâtre, bords externe
et columellaire presque reclilignes; bords marginaux réunis par
une légère callosité.
Longueur, 5 millimètres; diamètre, â millimètres.
Habite le mas d'Amont, près Coustouges.
La F. subcylindrica avec laquelle je l'avais d'abord confondue
en diffère par sa taille, par son test brillant jaunâtre, par sa
forme obèse; enfin, par son ouverture dont le bord marginal
externe converge vers le bord marginal columellaire.
3. Ferussacia folliculus.
Hélix folliculus. Gibelin, Syst. nat. Cœroli Linnœi. 1789.
Pbysa scaturiginum. Drap., Tabl. hist. etmolL 1801—05.
Acliatina folliculus, Michàud. Compl. à Drap. 1831.
Bulimus folliculus. Moquin-Tandon, Moll. France. 1855.
Ferussacia folliculus. Bourguignat, Aménités mal. 1856.
Zua folliculus. Companyo, HisLnat. Pyr.-Orient. 1863.
Habite les régions les plus basses du département; le Véniel
près de Pia, Cases-de-Pènc, sur le bord des chemins, au pied
des murs de soutènement ; elle se cache dans la terre entre les
racines de plantes qu'elle paraît affectionner. Pour les trouver il
faut arracher ces plantes.
Cette espèce n'est pas commune dans le département mais en
se rapprochant des frontières de l'Aude elle devient plus facile
à rencontrer.
4. Ferussacia gronoviana.
Ferussacia gronoviana. Risso, Hist. nat. Eur. méri. 1826.
— — Boi'RGUiGNAT, Et.syn.Rùso. 1 861 .
Cette ferussacia toujours confondue avec la F. folliculus, habite
les mêmes localités, mais elle doit en être séparée parce qu'elle
est plus grande, plus obèse, plus ventrue du côté gauche que du
côté droit.
87
5. Ferussacia Moitessieri.
Ferussacia Moitessieri. Bourgwgiut. Moll. nouv. lilig.
ou peu connus. 1866.
— — Paladilue, Miscell. mal. 1866.
6. Ferussacia Paladilhi.
Fcrussacia Paladilhi. Boirguignat, Moll. nouv. lilig. peu
connus. 1806.
_ Paladilue, Miscell. malacol. 1866.
7. Ferussacia subcylindrica.
Ilelix subcylindrica. Luuuws, Syslema natum. 1758.
— lubrica. Miller, Vcrm. lerr. et fluv. hist. 4774.
Bulimus iubrieus. BRUGtufcRE, Vers, leslaœs. Kncyc. 1789.
Achatina luhrica. Risso, Hisl. nat. Europe mérid. 1826.
Zna luhrica. Leacîi in Mekke, Synopsis moll. 1851.
Golamna lubrica. Cristofori et Jaïh\ Cal. hisl. nal. 1830.
Acliatina subcylindrica. Deshayes in Lamarck. 1839.
Bulimus subcylindricus. Duiuîy, Hisl. moll. France. 1819.
— Iubrieus. Moql'is-Tandok, Hist. moll. Fr. 1855.
Ferussacia subcylindrica. BotRcnoNAT, Amên.mal. 18*>6.
Zna lubrica. Companyo, Hisl. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Habile loul le département dans les lieux humides ■■! fmi>.
S4ius les détritus des feuilles et des plantes, sous les pierres.
8 . Ferussacia Tescoi.
Ferussacia Vescoi. Bourgi'IGNÀt, Ferussacies de l' Algérie,
Aménités malacologiques.
_ — Bourguignat, Mal. chat. d'If. 1860.
_ — Paladilue, Miscell. malacol. 1866.
Nota. J'avais recueilli dans mes excursions un très praml nombre.
«If mollusques, qui, par leur petitesse et le poli de leur test pou-
88
vaient appartenir aux genres Ferusêoeia et Cœcianella; sachant
bien que la coquille devient opaque et d'un blanc calcaire après
la mort de l'animal, je voulus les examiner et les étudier avec le
plus grand soin. Dépourvu de termes de comparaison suffisants,
je cherchai dans les descriptions et les figures publiées par
M. Bourguignat les moyens de m'éclairer et d'utiliser mes recher
ches. C'est donc avec leur aide que j'ai réussi à classer plu-
sieurs espèces de ces deux genres. Je crois même avoir rencontré
une forme identique à la figure de la F. hohenwarti de Ross-
massler. Cependant dans là crainte d'attribuer involontairement à
des exemplaires incomplets ou plus ou moins âgés, des noms et
des caractères contestables, j'avais d'abord résolu de signaler seu-
lement l'existence de ces différentes espèces dans le département
comme probable.
Plus tard, réfléchissant qu'excepté la F. hohenwarti spéciale à
la Carniole, toutes les autres habitent les régions méridionales,
j'ai cru pouvoir revenir sur ma détermination première, et les
classer comme faisant partie de la faune malacologiquc du dépar-
tement des Pyrénées-Orientales, toujours prêt cependant à recon-
naître les erreurs que j'aurais pu commettre.
5* Genre. — Cœcianella.
Peu de mollusques ont reçu des conchyologistes des noms plus
nombreux et plus variés.
Il suffira de les énumérer.
Hélix Linné 1758.
Buccin uni.. . . Muller., 1774.
Bulimus Draparn aud 1 801 .
Achatina Lamarck 1801 .
Caecilioides.. . Férussac 1807.
Hélix Férussac 1819.
Acicula Risso 1826.
89
Cionella Jeffreys 1830.
Achatina Michauî) 1831 .
Columna Cristofoéi et Jan . . 1832.
Slyloides
Polyphemus. . Villa 1 841 .
Caecianella . . . Bourguignàt 1 854.
Sira Adolphe Schmidt. . . 1855.
Glandina Charpentier 1 857 .
On suppose que ce mollusque est aveugle parce que le bouton
oculaire est presque nul, et qu'à la place du globe oculaire il
existe une petite dépression. Ferussac et Nilsson ont observé
ranimai sans découvrir aucun indice du point oculaire.
Baudon, dans son catalogue des mollusques de l'Oise, 1862,
déclare avoir trouvé une seule fois un individu vivant de la Cutcia-
nella acieula sous une pierre derrière un mur humide.
c L'animal, dit-il, est blanchâtre, à demi transparent, un pou
< rosé à sa terminaison, à cause de la présence des viscères; il
€ n'y a pas apparence d'organe visuel au sommet des tentacules,
c Cependant, j'ai observé que l'animal était sensible à la lumière ;
c H est probable que l'impression de l'air lui est désagréable, et
c qu'il cherche à l'éviter étant toujours habitué à rester caché
« assez profondément, i Quoiqu'il en soit, l'absence ou la singu-
lière conformation des organes visuels chez ce mollusque ont
présenté des caractères assez tranchés pour en faire un genre.
*
1. Cœcianella acieula.
Buccinum acieula. Muller, Verm.terr.et fluv.hist. 1774.
Rulimu8 acieula. Brugmère, Vers. test. Encvclop. 1789.
— — Draparnaud, Tabl. moH. France. 1801 .
Achatina acieula. Lamarck, Hist. anim. sans vert. 1822.
Cionella acieula. Jeffreys, Syst. test, in trans. linn. 1830.
Achatina aciculoides. Villa, Cat. moll. Lombardie. 1844.
— acieula. De Betta, Mal. délia valle di non. 1852.
90
Bulimus acicula. Moquin-Tandon, Moll. de France: 1855.
Caecianella acicula. Bourguignat, Amen, malacolo. 1856.
Achalina acicula. Companyo, ///s/, nat. Pyr.-Orient. 1863.
2. Caecilianella eburnea.
Acicula eburnea. Risso. 1826.
Caecilianella eburnea. Bourguignat, Elude syn. de Risso,
Alpes maritimes. 1861.
— — Paladilhe, Miscell. malacol. 1866.
3. Caecilianella uniplicata.
Caecilianella uniplicata. Bourguignat, M. Aix-l-B. 1861.
— — Paladilhe, Miscell. malac. 1866.
On trouve toutes ces espèces dans les lieux humides ou dans
les alluvions.
8e Genre. — Moilcssieria. Bourguignat. 1863.
Paludina vitrea. Massot, in lilteris. 1812.
— — Moquin-Tandon, Moll. de Toulouse. 1 843.
— simoniana. De Saint-Simon, Mise, malac. 18i8.
Bythinia simoniana. Dupuy, Calai, test. Galliœ. 1849.
Acicula simoniana. Pfeiffer, nette Cyclost. in Zeilsciir.
fur. malak. 1850.
Hydrobia simoniana. Dupuy, Hist. moll. de France. )85l.
Pupula simoniana Charpentier, mss. in Sghed., leste L.
Pfeiffer. 1852.
Acme simoniana. Moquin-Tandon, Moll. de France. 1857.
Hydrobia simoniana. Mich., J. de Couciiy. 18ocl. 1862.
Moilessieria. Bourguignat, Monogr. du Genre. 1863.
Acme simonia. Durreuil, Cal. moll. de V Hérault. 1863.
En 18. . M. Anrrbiel de Montpellier, avec lequel j'avais été mi*
en relation par les soins de mon maître et ami le capitaine
Michaud, avait eu la complaisance de m'envoyer deux exemplai-
res du Cyclostoma vitreum for! rare. Dans le courant de Tannée
91
1842, explorant les Corbières, chaîne de montagnes calcaires peu
élevées qui séparent notre département du département de l'Aude,
je visitai une petite source saline dite fouradada. Cette fontaine
est située à deux kilomètres environ au nord de Tautavel, sur le
bord d'une route qui conduit dans l'Aude.
La chute d'un léger filet d'eau avait formé un petit bassin
d'environ cinquante centimètres de diamètre et de quiilzc à vingt
centimètres de profondeur ; le trop plein s'échappait en traver-
sant la route, et tombait dans nn ravin qui, après un parcours
de deux kilomètres, se déverse dans la Verdouble, petite rivière
jamais i sec qui se jette dans la rivière de l'Agly au-dessous
d'Estagel. Voulant recueillir et examiner à mon aise un assez
grand nombre de paludines, que je supposais être la viridis,
je ramassai toute la mousse qui tapissait le fond et les parois du
bassin. Arrivé chez moi, la mousse desséchée et secouée, je
reconnus à l'aide d'une loupe quelques exemplaires du Cyclottoma
vitreum, et mes recherches .furent assez heureuses pour en
recueillir un millier. Ayant eu l'occasion plus tard d'écrire à
Michaud, je lui fis part de ma trouvaille, en lui disant que je
n'hésitais pas à débaptiser le Cyclottoma vitreum pour en faire la
Paiudina vitrea, puisque j'avais trouvé cette espèce attachée soit
sur la mousse, soit sur les cailloux au fond de la fontaine; c'est
sous cette dénomination qu'elle fut classée dans ma collection,
fe vénérable naturaliste me répondit : « Puisque vous avez trouvé
< en abondance le Cyclostoma vitreum dans une fontaine, c'est
c donc une paludine; lorsque je le découvris, il était dans les
* alluvions et rien ne prouvait qu'il fut plutôt fluviatile que ter-
« restre ; cette question est désormais jugée. »
Simple amateur, j'ignorais le travail de Moquin-Tandon sur les
niollusques de Toulouse (1843), qui indiquait sans distinction de
caractères une Paiudina vitrea.
En 1818, Saint-Simon signala une Paiudina timoniana; plus
tard, en 18-19, Dupuy adopta uruïBythinia simoniana, et lui donna,
en 18.riO,le nom générique i'Hydrobia.
92
Une note de Michaud, insérée dans le journal de conchyologie,
octobre 1862, signalait la découverte que j'avais faite dans la
fontaine de Fouradada. Cette simple note me procura l'honneur
et le plaisir de lier des relations avec plusieurs naturalistes deve-
nus plus tard mes amis. Voulant remplacer les exemplaires que
j'avais très libéralement distribués, je visitai de nouveau la bien-
heureuse fontaine. La route avait été rehaussée, la fontaine était
déplacée, le filet d'eau passait sous les remblais de la route, et
dans le nouveau bassin de la fontaine je ne pus y trouver une
paludine. En 1870, me trouvant au mas de l'OUastre, sur les
bords de la Verdouble, au-dessous du point où se jette le ravin
de Fouradada, je ramassai des alluvions qu'une crue d'eau avait
réunis sur différents points, et j'eus le plaisir d'y retrouver plu-
sieurs de ces paludines dont Bourguignat a fait le genre Moitéê-
• m
stcrm.
Je me propose de renouveler mes recherches soit dans la fon-
taine, soit dans le ravin qui reçoit les eaux de Fouradada.
Moitesseria Massoti.
Moitessieria Massoti. Bourg M Monogr. du Genre. 1863.
Habite la fontaine dite Fouradada près de Tautavel (source
saline).
Elle se trouve aussi dans les alluvions de la Verdouble. (rivière).
9e Genre. — Pupa.
1. Pupa affinis.
Pupa clausiloides. Pfeiffer. Sans description.
— affinis. Rossmassler, '/conot/r. moll. Suisse. 1839.
— clausiloides. Boubéb, Bull, d'hist. naturelle. 1848.
— Companyo, llist. nat. Pyr.-Or. 1863.
Monstruosité avec une bouche supplémentaire. La Preste.
Habite la Preste, principalement sur les roches calcaires, au-
93
dessus l'établissement thermal. Commun. Très rare dansla vallée
de Vèrnet-les-Bains, où je n'en ai tronvé qu'un exemplaire.
S. Pupa avenacea.
Bulimus avenaceus. Brugmère, Vers. test. Encycl. 1792.
Pupa aveoa. Draparnaud, Tabl. moll. de France. 1801.
— hordeum. Studer, var. Kurses verzeichniss. 1820.
— avenacea. Moqua-Tandon, Moll. de Toulouse. 1843.
— avenacea. Companyo, Hist. nal. Pyr. -Orient. 1865.
Habite Salses, la route d'Estagel après Cases-de-Pène.
3. Pupa beileausiana.
Papa boileausiana. Charpentier in Kuster. 1852.
— — Companyo, Hist. nal. Pyr. -Or. 1865.
Pupa boileausiana, varietas rainor.
Habite Villefranche-de-Conflent.
La varietas minor habite Caudiès.
4. Pupa Bran ni.
Pupa Brauni. Rossmassler, Jcon. moU. Suisse. 1835— 59.
— — Drouet, MoU. terr. fl. viv. Fr. cotit. 1855.
Habite le mas d'Amont, près Coustouges. Rare. Les Corbières,
de Salses à Vingrau, très rare.
5. Papa cyiindrica.
Pupa Dufourii. Férussac, Hist. moll. Sans descrip. 1822.
— cyiindrica. Michaud, Compl. à Drap. 1829.
— Dufourii. Companyo, Hist. nat. Pyr.-Orient. 1865.
Habite Villefranche-de-Conflent, Amélie-les-Bains, La Preste,
Saint-Laurent-de-Cerdans.
Férussac, en 1822, donna le nom de Dufourri à cette forme,
sans la décrire et sans en déterminer les caractères. En 1829
Michaud en donna la description et le nomma Cyiindrica. Il m'a
paru équitable de laisser à Michaud l'honneur de la paternité.
94 v *
6. Pupa cylindrica, varietas Polyodon.
Habite Saint-Laurent-de-Cerdans, La Preste.
Celte nouvelle forme cylindrique a été désignée sous le nom
de Pupa cylindrica varietas polyodon.
C'est à regret que j'adopte ce nom, il pourrait faire confondre
cette bonne espèce avec le Pupa polyodon.
Pour éviter cette confusion, possible, ne pourrait-on pas laisser
à Michaud le Pupa qu'il a décrit, et donner h la variété le nom de
Dufourii?
7. Pupa eudolicha.
Pupa eudolicha. Bourguïgnàt, Moll. nouv. litig. ou peu
connus. Dec, 3e décade, p. 74, pi. VIII. 1863.
Habite La Preste avec le Pupa al finis.
Je m'incline devant l'autorité de M. Rourguignat, mais je
ne puis ra'empêcher de faire remarquer que le Pupa eudolicha
est tellement rare , que sur plusieurs milliers d'exemplaires
(V A j finis passés à la loupe, je n'ai pu en trouver que trois exem-
plaires. Cette espèce ne devrait-elle pas plutôt être considérée
comme une Varietas edenlula de Yaffinis?
8. Pupa doliolum.
Bulimus doliolum. Bruguière, Vers. (est. Encycpl. 1792.
Pupa doliolum. Draparnaud, Tabl. et hist. des moll. de
France. 1801 et 1805.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Habite dans les bois, sous les pierres et les broussailles de la
vallée de Conat, de Corsavy et Velmanya.
9. Pupa Fariuesi.
Pupa Farinesi. Desmoulins, Soc. linn. Bordeaux. 1855.
Torquilla Farinesi. Beck. Index moll. 1857.
Pupa Farines. Michaud et Potiez, Mat. Douai. 1845.
95
Siomodonla Fariuesi. Mermet, Moll. Basses-Pyr. 1845.
Pupa Farinesi. Moquin Tandon, MolL de France. 1855.
— — Company o, Hist. nal. Pyr. -Orient. 1865.
— — Bourguignat, M. San-Julia Loria. 1865.
Varietas allongée étroite.
Yarietas major striée.
Habite toutes les régions du département. Espèce très com-
mune résistant sans se cacher aux plus fortes chaleurs.
10. Pupa frumentum.
Pnpa frumentum. Draparnaud, TabL molL France. 1801 .
— triticuin. Ziegler, Iconogr. in Rossmassler. 1858.
— frumentum. Companyo, Hist. nal. Pyr.-Or. 1865.
Habite, d'après Companyo, les parties basses de Gase*-de-Pène,
KstageU Villefranche.
Je n'ai jamais pu trouver cette espèce dans les localités dési-
gnées par ce naturaliste, je les ai cependant explorées bien
souvent.
11. Pnpa granum.
Pupa granum. Draparnaud, Tabl.moll. de France. 1801.
— — Drouet, Moll. terr. fl. viv. Fr. cont. 1855.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1865.
Habite les environs de Perpignan. Très commun dans tout le
département.
12. Pupa megacheilos.
Pupa megacbeilos. Cristofori et Jan, Cal. hist. nat. 1 852.
— — Rossmass., Icon. moll. Suisse. 1835.
— bigoriensis. Charpentier.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1865.
Habite La Preste, Saint-Laurent-de-Cerdans, les Corhières.
Très commun.
96
13. Papa multidentata.
Turbo mullidentatus. Olivi, Zocl. aériatica. 1792.
Papa variabilis. Draparnaud, Bist. moll. de France. 1805.
Hélix mutabilîs. Fèkvssac, Essai méth. de conchyol. 1807.
Pupa mullideotata. Moquin-Tandon, Hist. moU.Fr. 1855.
— variabilis. Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Habite VHlefrancbe-de-Conflent, les Corbières, surtout à Cau-
diès, Saint-PauJ et Maury.
14. Pupa muacoram.
Turbo muscorum. LnmÉ, Systema naturœ. 1758.
Pupa marginata. Draparnaud, But. moll. France. 1805.
— bi-dentata. Pfeifeer, Syst. ador moll. 1821.
— muscorum. Pfeiffer, Deutsch. moll. 1821.
— bi-granata. Rossmassler, icon. moll. Suisse. 1839.
— Companyo, Hist. nat. Pyr. -Or. 1803.
Habite Amélie-les-Bains, La Preste, TOllastre, près deTautave).
15. pupa partioti.
Pupa partioti. Moquin-Tandon, Hist. moll. France. 1855.
Habite les Corbières. De Salses à Vingrau, très rare.
16. Pupa polyodon.
Pupa polyodoo. Draparnaud, Hist. moll. France. 1805.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Habite la vallée de la Tet, Villefranche ; la vallée du Tech, La
Preste et Prats-do-Mollô ; la vallée de l'Agly, TOllastre près de
Tautavel.
17. Pupa pyrenearia.
Pupa pyrenearia. Michaud, CompL à Drap. 1831.
— saxicola. Moquin-Tandon, Hist. moll. France. 1 855.
— pyrenearia . Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1 865.
91
Habite, d'après Companyo, La Preste où il est rare, commun
à la tour de Mir au-dessus de Prats-de-Mollô, et à La Manère,
près la frontière espagnole.
Boubée a décrit comme espèce une variété allongée du Pyre-
nearia sous le nom de Clautilioidet. Elle a été souvent confondue
avec le Pupa a f finis.
Le jour n'est pas encore fait sur ce pupa.
18. Pupa ringicula.
Popa ringicula. Michaud, Compl. à Drap. 183t.
Habite nos trois vallées; Caudiès, Vingrau, Villefranche, Cous-
louges, Sainl-Laurent-de-Cerdans.
Il diffère du Pupa ringens.
19. Pupa secale.
Pupa secale. Draparnaud, Hist. moll. de France. 1805.
— — Rossmassler, Iconogr. moll. Suisse. 1835.
— — Companyo, Hisl. nal. Pyr. -Orient 1863.
Varielas cylindr froides, Moquin-Tandon. Les Corbières.
Varietas serralina. Les Corbières.
Varielas tninor. Les Corbières.
Accident ou monstruosité : deux bouches.
Habite Yillefranche-de-Conflent, Saint-Paul, Caudiès, Maury,
Tautavel, les Corbières, les basses montagnes de la vallée du
Réart, Thuir, Castelnau, Corbère.
20. Pupa similis.
Torbo quinquedentatus. Born, Testacea musœi Cœsarci
Vindobonensis. 1778.
Boliraus similis. Bruguière, Vers. test. Encyclop. 1792.
Popa cinerca.- Draparnaud, Tabl. et hist. moll. France.
180! et 1805.
7
98
Clausilia cinerea. Risso, Hist. naL Europe mérid. 1826.
Pupa cinerea. Miciiaud. Compl. à Drap. 1831.
— similis. Companyo, Hisl. naL Pyr.-Orient. 1863.
— quinquedentala. Stamle, Moll. viv. Piémont. 1864.
Varietas alba. Tautavel.
Monstruosité allongée.
Habite tout le département. Très robuste, ne craignant ni la
chaleur ni le froid, il est cependant plus commun dans la vaille
de l'Agly.
La plupart des naturalistes donnent à ce pupa le nom spécifi-
que de Rruguicre. Cependant, la loi d'antériorité devrait lui
appliquer celui de Born. Ne vaudrait-il pas mieux dans ce conflit
lui laisser celui de Draparnaud ?
21. Pupa umbilicata.
Pupa umbilicata. Draparnaud, Tabl. et hist. moll. de
France. 1801 et 1805.
Rulimus unidenlalus. Vallot, Moll. delà Côle-d'Or. 1801.
Pupa umbilicata. Companyo, Hist. naL Py. -Orient. 1863.
Habite tout le déparlement.
Je possède dans ma collection plusieurs espèces que je n'ai pu
déterminer, et qui se rapprochent des P. muscorum et granum.
10e Genre. — Vertigo.
1. Vertigo antivertigo.
Pupa antivertigo. Draparnaud, Tabl. moll. France. 1801.
Vertigo septemdentatu. Férussac, Tabl. sy st. moll. 1822.
— antivertigo. Michaud, Compl. à Drap. 1831.
— — Moquin-Tand., Hist. moll. Fr. 1855.
Pupa antivertigo. Companyo, Hist. naL Pyr.-Orient. 1865.
Habite Perpignan. Rare. Chalet du Bac,àS-Laurent-de Cerdans.
9»
2. Tertigo Baudoni (nobis).
Vçrligo Baudoni. Mà&sot, in litteris. 1870.
Habite le mas de l'Ollastre près de Tautavel. Très rare dans
les prairies qui bordent la rivière appelée Verdouble.
Celte espèce nouvelle et inédite que je dédie à mon confrère
et ami le docteur Baudon, diffère du lyre Vertigo antivertigo,
qui est allongé et lisse, par sa forme globuleuse, et surtout par
des côtes saillantes ou relèvements et expansions épidermiques
espacés et distribués d'une manière régulière. Le Vertigo Baudoni
est au Vertigo anliveriigo ce qu'est Vtfelix micropleuro$ à V Hélix
pyqmœa.
' Hauteur, 2 millimètres; diamètre, 1 millimètre.
3. Tertigo columella.
Pupa columella. Benz.
— inornala. Miciiaud, CompL à Drap. 1851.
Habile Amélie-les-Bains.
4. Tertigo edentula.
Pupa edentula. Draparnaiid, HisL moll. de France. 1805.
Vertigo edentula. Stgder, Envies vevieich. conch. 1820.
— nitida. Fêrussac, Tabl. syst. moll. Fvance. 1822.
— edentula. Michai<d, CompL à Drap. 1851.
Habile sous le détritus des feuilles mortes près l'hermitage de
Saint-Martin-du-Canigou, vallée de Vernct-les-Bains.
5. Tertigo muscorum.
Pupa muscorum. Draparnald, Tabl. moll. France. 1801.
— miuutissima. Hartmann, m newe Alpin. 1821.
Vertigo cylindrica. Férussac, Tnbl. syst. moll. Fr. 1822.
— muscorum. Miciiaud, CompL à Drap. 1831.
Habite les Albères, Amélie-les-Bains, l-i Presle, Saint-Marlin-
flu-Oanifrou.
G57164 A
100
6. Vertigo pusilla.
Verligo pusilla. Muller, Verm. ierr. et fluv. Itist. 1774.
Hélix verligo. Gmelin, Syst. nat. Cœsarei Linnœi. 1788.
Pupa verligo. Draparnaud, Tabl. moll. de France. 1801.
Verligo pusilla. Miciiaud, Comp. à Drap. 1831.
Pupa pusilla. Companyo, Hist. nat. Pyr.-Orient. 1863.
Habite Perpignan et ses environs.
7. Vertigo pygmœa.
Pupa pygmsea. Draparnaud, Tabl. moll. France. 1801.
Verligo pygmœa. Férussac père. Essai met h, xonch. 1807.
— — Férussac père. 1807.
— — Micuaud, Compl. à Drap. 1831.
— — Rossmassler, Icon. moll. Suisse. 1839.
Habite Amélie-les-Bains.
8. Vertigo triplicata.
Pupa triplicata. Studer, Kurzes verzeichnder sUnveiz
conch. 1820.
— tridenialis. Michaud, Compl. à Drap. 1881.
— — Moquin-Tandon, Hist. moll. Fr. 1835.
Habite x\mélie-les-Bains, Saint-Martin-ilu-Canigou.
9. Vertigo Venetzii.
Vertigo Venelzii. Charpentier tu Férussac, T. sy. 1822.
— pli cala. A. Miller, Arch. fur, nalur. 1828,
— naoa. Michaud, Compl. à Drap. 1831.
— Venelzi. Charpentier, Cotai, moll. Suisse. 1857.
— hamata. Held, in Isis. 1837.
— venelzii. Stabile, Moll. terr. viv. Piémont. 1864.
Habite Perpignan et Amélie-les-Bains.
j
101
H* Genre.— Baliax
Etymologie. Ba>coç moucheté.
Balia perversa.
Turbo perversus. Linné, Syslema naiurœ. 1768.
Pnpa fragilis. Draparnaud, Hisl. moll. de France. 1805.
Balca fragilis. Prideaux in Gray, Zool. joum. 1824.
Clausilia per versa. Charpentier, Cal. moll. Suisse. 1837.
Balia perversa. Bourguignat, Âmàn. malacologiq. 1857.
Balca fragilis. Companyo, Hisl. nal. Pyr.-Orient. 1863.
Balia perversa, variclas viridula, avec ou sans tubercule.
Sous le pont de Saint-Laurent-de-Cerdans.
Habile La Preste, Prats-dc-Mollo, Arles. Très rare dans les
Orliiï'res.
12e Genre. — Clausilia.
1. Clausilia bidens.
Turbo bidens. Linné. Syslema naiurœ. 1758.
Bulimiis papillaris. Bruguiére, Vers test. Encyclop. 1792.
Pnpa papillaris. Draparnaud, Tabl. moU. France. 1801.
Clausilia papillaris. Draparnaud, Hisl. moll. Fr. 1805.
*
Habile Port-Vendres.
La Clausilia bidens de Draparnaud est la Clausilia laminata.
2. Clausilia laminata.
Turbo laininatus. Linné, Syslema naiurœ. 1758.
Hélix bidens. Miller, Vermium hisloria. 1774.
Biilimus bidens. Bruguiére, Vers leslacés. 1792.
Clausilia bidens. Draparnaud, Tabl. hisl. France. 180J.
Turbo laminatus. Montagu, Test. Brit. 1803.
102
Clausilia lamiuata. Turton, Britisch moll. 1831.
— < — Companyo, Hist. nat, Pyr.-Or. 1863.
La Clausilia fimbriata Ziegler, décrite et figurée par Dupuy sous
ie nom de Phaletala est une variété moins lisse.
Habite Prats-de-Mollô, l'OHastre près Tautavel. Rare.
3. Clausilia nigricans.
Turbo nigricans. Pulteney, Cal. Brids. dorsetshire. 1879.
Pupa rugosa, var. B. Draparnaud, Tabl. hist. Fi\ 1801.
Clausidia obtusa. C. Pfeiffer, Deutch. moll. 1821.
— nigricans. Jeffreys, Syn. test, in Traus, Linn.
Soc. 1828.
Habite avec la Clausilia ftigosa, dont elle estime variété, d'une
teinte plus foncée, et moins striée que le type.
4. Clausilia parvula.
Hélix parvula. Studer, Faun. helvet. Sans descrip. 1789.
Pupa rugosa, var. Y. Draparnaud, Tabl. hist. moll. 1801 .
Clausilia parvula. Studer, Sysl. verzeichniss. 1820.
— minima. C. Pfeiffer. Deutch. moll. 1821.
— parvula. Companyo, Hist. nat.P y r. -Orient. 1863.
— — Bourguignat, Mal. d'Àix-les-Ba. 18fl*.
Habite Tautavel, Amélie-les-Bains, La Preste, Villefrancbe-de-
Conflent.
5. Clausilia rugosa.
Pupa rugosa. Draparnaud, Tabl. moll. de France. 1801.
Clausilia rugosa. Rossmassler, Icon. moll. Suisse. 1859.
— — Gkateloup, Tabl. molL vivants. 18oo.
— — Moquin-Tandon, Hist. moll. Fr. 1855.
#— — Companyo, HisLnal. Pyr .-Orient. 1 863.
Habite les trois vallées du département.
103
6. Clausilia solida.
Pupa solida. Draparnaud, TabL moU. de France. 1801 .
Turbo labiatus. Montagu, Test. Brit. 1805.
Clausilia solida. Companyo, Hist. nat Pyr. -Orient. 1863.
Corapanyo fa recueillie & Cases-de-Pène, à Arles et dans quel-
cjues vallons des Albères.
7. Clausilia ventricosa.
Papa ventricosa. Drapariwaud, TabLmoU. France. 1801.
Clausilia ventricosa. Draparraud, Hist. molL Fr. 1805.
Hélix ventriculosa. Férussac, Essai méth. motl. 1807.
Clausilia ventricosa. Companyo, Hist. nat Pyr.-Or. 1803.
Habite Prats-dc-Mollô, La Preste.
KeFAMlLLB. — AURICUUD/E. Kisso. 18âtî.
Genre Carychium.
1. Charychium bidentatum.
Carychium bidentatum. Moistagu. Test. Brit. 1805.
Saraphia bidentata. Risso, Ilist. nat. Alpes, marit. 1826.
Alexia reflexilahris. D'Orbïgm, in Chemt. 1819.
— bideulala.GRAY in Manuel conch. Woodward. 1870.
Habite les environs de Salses.
J'ai trouvé dans les mêmes lieux un exemplaire d'un individu
plus fort, plus long: d'un millimètre et qui présente quatre tuber-
cules ou dents inégales. Longueur 7 millimètres, diamètre ;$.
Serait-ce une espèce nouvelle ?
2. Carychium myosotis. S. G. Alfxia.
Àuricula myosotis. DraParnaud, TabL et hist. moll. de
France. 1801 et 1805.
Carychium myosotis. Michaud, Compl. à Drap. 1851.
104
Habite les prairies qui bordent l'étang de Salses.
Cette espèce nommée, décrite et dessinée par Draparnaud,
conservée par Nichaud, a été et est encore regardée par des natu-
ralistes distingués comme une espèce marine ou du moins sous*
marine. Je l'ai trouvée vivante, et en très grande abondanee sur
les plantes qui croissent entre l'étang de Salses et la route natio-
nale; ne l'ayant jamais trouvée dans l'eau, j'adopte entièrement
l'opinion consciencieuse de Draparnaud et de Michaud. Si j'avais
conservé quelque doute, la lettre de Moquin-Tandon à M. Petit
de la Saussaie, Jour, conch. 1851, aurait levé toutes mes hésita-
tions, car il déclare que l'animal du Carychium myosotis est un
animal terrestre. ,
3. Carychium tridentatnm.
Saraphia trideutata. Risso, Hist. nat. de Nice. 1826.
Carychium nanum. Anton, Verzeich. der conch. 1839.
— minimum, v. nanum. Kustek, Syst. conc. 1844.
— elongatum. Villa, Cat. moll. Lombard. 1844.
— — L. Pfeiffer, Monogr. auric. 1 856.
— tridentalum. Bouuguignat, Amen, mal. 1857.
— minimum. Compàwyo, Hist. nat. P.-O. 1863.
Habite sous les mousses, et sous les pierres des lieux humides.
Les réflexions que M. Bourguignat a insérées dans YÉtude des
mollusques des Alpes maritimes de Risso, m'ont engagé à donner
à cette espèce le nom de Tridentalum, incertain cependant encore
si le C. minimum n'existe pas aussi.
7c FAMILLE. — ACICUUDœ.
N'a pas encore été trouvée dans le département.
105
8« FAMILLE. — CYCLOSTOM ID/E. Hiegmann. 1832.
OPERCULATA. Operculés terrestres.
1««* Genre. — Cyclosloma.
Cyclostoma elegans.
Nerita elegans. Miller, Vermium hisloria. 1774.
Cyclostoma elegans. Draparnaid. Tabl, moll. Fr. 1801.
— — Companyo, Iïisl. nat. P. -Or. 1863.
Varielas elougata.
Varietas violacea. Très rare.
Habite tout le département, plus commun dans la plaine que
dans la montagne.
2« Genre. — Pomatias.
1. Pomatias apricus.
Cyclostoma apricum. Mousson, Bemerk. nat. Ihermcn
von Âix. 1847.
— obscurum, varietas apricum. Partiot, Mon.
des cyclost. 1848.
Pomatias carthusianum Dupuy, Ilisl.moll. France. 1 851 .
— apricum. Drouet, Énu. moll. France cont. 1 855.
— apricus. Bourguignat, Mal. Aix-lcs-BainsA86i.
Habite les Corbières, Saint-Paul, Caudiès, Tautavcl.
Diffère de YObscurus par sa taille plus petite.
2. Pomatias Bourguignati.
Cyclostoma patulus. Draparnaud, HisL moll. Fr. 1805.
Pomatias Bourguignati. À. de Saint-Simon, Dcscrip. esp.
nouv. pomatias. 1869.
Habite le mas de l'OUastre, près Tautavcl.
Cette espèce se distingue du Patulus par ses tours plus déta-
chés, plus bombés, par ses stries saillantes, par son péristome
plus large, bi-labié et renversé.
106
3. Pomatias crassilabris.
Cyclosloma obscurum. l)RAVkKnkV\>%var. Hi8LmoU%WOo.
Pomatias crassilabrum, Dupuy, Hist. viv. France. 1851 .
Cyclosloma obscurum. Moqcin-Tandon, var. Moll. F. 1855.
Pomalias crassilabris. Stabile, Coq. viv. Piémont. 1864.
Habite Gonstougcs, mas d'Amont; Saint-Laurent-de-Cerdans.
Variété du Pom. obscurus.
4. Pomatias Nouleti.
Pomatias Nouleti. Duply, Hist. moll. de France. 1851.
Cyclosloma Nouleti. Moquin-Tandon, Moll. France. 1855.
— Nouleti, Companyo, Hist. nat. P. -Or. 1865.
Habite Villefranche, vallée de la Tel; Saint-Laurent, vallée du
Tech et les Corbières, sortent de Caudiès à La Pradelle, vallée
de l'Agly.
5. Pomatias obscurus.
Cyclostoma obscurum. Draparnaud, Tablmoll. F. 1801.
Turbo conicuir. . Vallot, Liste moll. Côle-d'Or. 1801.
Pomalias Studeri, varielas. Hartmann, in neve Alpïna*
Syst. gasterop. 1821.
— obscurum. Ciustofori et Jan, Cat. ver. 1852.
— obscurus. \j. Pfeiffer, Mon. des hélix. 1847.
Habite les trois vallées du département, ainsi que les vallées
latérales sans descendre au-dessous d'Arles, Prades et Estagcl.
Les plus beaux exemplaires que j'ai recueillis ont été trouvés
dans la vallée de Saint-Laurent-de-Cerdaus, à Coustouges et près
de la Mouga, frontière espagnole.
6. Pomatias patulus.
Cyclosloma patulum. Draparnaud, HiU. moll. Fr. 1805.
— patula. Lamarck, Hist. ani. sans vert. 1822.
— turriculatum, var. Menke, Syn. moll. 1830.
107
Pomalias patulum. Jak, Calai, lest, in coll. Cristofori cl
Jan. 1832. '
Pomalias palulus. L. Pfeiffer, Monogr. dis hélix. 1847.
Cyclostoma palolam. Companyo, Hist. nat. P. -Or. 1863.
Habite les Corbières, Maury, Saint-Paul, Tautavel.
7. Pomatias septemspiralis.
Hélix septemspiralis. Razoumowsky, Hist. n. Jorat. 1789.
Cyclostoma patulum. Draparnaud, Tabl. moll. Fr. 4801.
— maculalum. Draparnaud, Hist. moll. 1805.
— roaculata. Desrates in Lamarck, Hist anim.
sans vertèbres. 1838.
— septemsptrale. Moqiîin-Tawdon, Hist. moll.
de France. 1855.
Pomalias septemsptrale. Drouet, Enum. moll. France
continentale. 1855.
— seplemspiralis. Crosse in Journ. conch. 1864.
Habite Tautavel, sur les Corbières.
Cette Pomalias est la Maculatut des auteurs modernes.
8. Pomatias striolatus.
Cyclostoma turriculatum. Philippi, Moll. Siciliœ. 1836.
Pomatias striolalum. Porro in. Rev. el Magas. zool. 1810.
— slriolalus. L. Pfeiffer, Pncumonog. viv. 1852.
«kî l'ai trouvé à Saint-Paul. Très rare.
3e Genre.— Truncatella .
Truncatella truncata.
Cyclostoma truucatulum. Draparnaud, Hist moll. 1805.
Truncatella truncata. Risso, Hist. nat. Eur. cont. 1826.
Habite sous les pierres humides le long des bords de l'étang
de Salses dans les parties souvent submergées.
Est-ce un genre sous-marin ? La consistance du test pourrait
le faire croire.
108
Je ne l'ai jamais trouvée dans l'eau. Les Truncatelles habitent
les mêmes localités que le Carychium myosotis, elles vivent sous
les pierres qui avoisinent de très près l'eau de l'étang. Loove
prétend qu'elles peuvent vivre pendant plusieurs semaines après
qu'elles ont été sorties de l'eau.
ORDO H.
Pulmobranchia. — Cuvier, 1817.
9« FAMILLE. — UMNMWM.
1er Genre. — Limnœa.
1. Limuaea auricularia.
Hélix auricularia. LinnjCUS, Syslema naturœ. 1758.
Buccinum auricula. Miller, Vcrmium historia. 1774.
Bulimus auricularius. Bruguière, Vers testacés. 1792.
Limnaeus auricularius. Draparnaud, TabL molL 1801.
Radix auriculata. Denys de Moktfout, Sysl.conch. 1810.
Limnœa auricularia. Lamarck, Anim.sansvert.hist. 1822.
Habite Salscs, la rivière de la Basse à Perpignan.
Cette espèce est peu développée.
2. Limnaea corrugata.
Limnaea corrugata. Grateloup, TabL meth. molL viv.
Habite Vinça.
L'érosion très remarquable que j'ai observée sur les dilîérenls
tours de spire et surtout sur le sommet, ne peut être considérée
comme un simple accident de corrosion dû à l'action des eaux.
3. Limnœa intermedia.
Limnaea intermedia. Lamarck, Hisl.ani. sans vert. 1822.
— — Dupuy, Ilist. molL France. 1851.
Habite Salses.
109
4. Limnaea limosa.
Hélix limosa. Linné. Syslema naturœ. 1758.
Limnseus ovatus. Draparnaud, Hist. moll. France. 1805.
Limnaea ovala. Lamarck, Animaux sans vertèbres. 1822.
limosa. Moquin-Tandon, Moll. de France. 1855.
— ovala. Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Varielas minor. Perpignan.
Varieias minutissima. Fontaine fouradada.
Varielas lenuis. Salses.
Varietas vcntricosa. Perpignan; romaine arlésienne de
Bages.
Varietas membranacea? Amélie-les-Dains, eaux chaudes.
Varietas albinos. Salses.
Habite tout le département.
Plus connue sous le nom de Limnœa ovola.
5. Limnaea marginata.
Limnaea marginata. Miciiaud, Compl. à Drap. 1831.
Habite une fontaine sur le bord de la route d'Amélie, un peu
au-dessous de Reynès. Salses.
6. Limnaea palustris.
Rùccinum palustre. Miller, Vermhtm historia. 1774. .
Hélix corvus. GuEtw^Syst. naturœ. Cœsar. linnœi. 1788.
Bulimus palustris. Bruguière, Vers teslacés. 1789.
Hélix crassa. Razoumowsky, Hist. nat. de Jorat. 1789.
Limnseus palustris. Draparnaud, Hist, nat. moll. 1805.
Lymnsea palustris. Flemming, Brit. ann. 1828.
Varielas minor.
Varietas albinos.
Monstruosité, columelle festonnée. Perpignan.
no
Variété raccourcie. Le dernier tour formant les V6 de la
coquille.
Varielas gibba.
Habite Salses, et certains fossés des mûrirons de Perpignan.
7. Limnœa peregra.
Buccinum peregrum. Muller, Vermium historia. 1774.
Hélix peregra. Gmemn, Syst. naturœ, .Cœsar. linn. 1788.
Bulimus pereger. Bruguière, Vers testacés. 1789.
Limnaeus pereger. Draparnaud, Hist. moll. France. 1805.
Limnœa peregra. Lamarck, Anim. sans vertèbres. 1822.
— — Dupuy, Moll. de la France. 1851.
— . — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1865.
Varietas minima. Puits artésien, mas Sauvy, près Ville-
neuve-de-la-Raho.
Habile Perpignan et au-dessus de Corneilla-de-Conflcnt.
8. Limnœa thermalis.
Limnœa thermalis. Boubée, Bull, d'hisl. naturelle. 1855.
Habite le mas de l'Ollastre près Tautavel. Eaux froides.
La Limnœa thermalis est une espèce qui forme la transition
entre la Limosa et la Peregra. Elle n'habite pas exclusivement les
eaux chaudes. M. Droucl l'avait déjà recueillie dans une fontaine
aux environs de Mouy (Oise).
9. Limnœa truncttula.
Buccinum iruncatulum. Muller, Vermium historia. 1774.
Bulimus iruncatus. Bruguière, Vers testacés. 1788.
Limnœus minulus. Draparnaud, Tabl. moll. Fran. 1801.
Bulimus obscurus. Poiret, Coq. lerr. fi. de V Aisne. 1801 .
Limmcus truncalulus. Jeffreys, Syst. test, in trans. linn.
1822.
111
Limnaea truncalula. Moqijin-Tanbon, Hist. moll. 1855.
— minuta. Compatwo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Varielas minor.
Varietas minulissima.
Varietas de forme particulière. La Presie.
Habite tout le département.
Cette espèce est très commune dans les collections, sous le
nom de Limnœa minuta que lui a donné Drapamaml.
2e Genre. — Physa.
1. Physa acuta.
Physa acuta. Draparnaud, Hist. moll. de France. 1805.
— fluviatilis. Férussag, Hist. des mollusques. 1819.
— acuta. Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1865.
Varietas albinos. Saises.
Habite Saises, le puits artésien de Bages, les eaux chaudes
sulfureuses d'Amélie-les-Bains.
2. Physa contorta.
Physa contorta. Michaud, Compl. à Drap. 1851.
• — — Companyo, l/ûl. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Michaud a trouvé cette espèce entre Collioure etPort-Vendres,
dans un des ruisseaux qui coulent des montagnes.
M. Ganta, amateur consciencieux, possédait cette espèce dans
sa collection, mais il n'avait pu me préciser la localité où il
l'avait recueillie. Le docteur Penchinat de Port-Vendres, ne Ta
jamais trouvée. J'ai, moi aussi, exploré les lieux désignés par
Michaud, mais vainement. Je dois dire que je l'ai vue et examinée
chez Ganta.
3. Physa cornea.
Physa cornea. Massot, Bull. Soc. de Perpignan. 1845.
— — Company o, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
112
Coquille sénestre, très allongée el conique vers son sommet
qui est aigu ; le test, quoique lisse, présente quelques stries lon-
gitudinales légères, il est terne et corné, à peine transparent.
Elle présente cinq tours de spire dont le dernier est plus grand
que les autres; ouverture ovale oblongue, très retrécie supérieu-
rement; sa longueur inégale pas à beaucoup près la moitié de la
hauteur de la coquille ; péristome simple. Hauteur huit millimè-
tres, diamètre trois millimètres.
Cette espèce ne pourrait être confondue qu'avec la Physa hyp-
norum, qui en diffère par sa couleur brillante, par le nombre de
tours de spire et surtout par sa taille qui est plus grande, et
enfin par sa grosseur.
Habite les ruisseaux qui coulent vers la poudrière près de
Perpignan. C!est là que je l'ai trouvée en 1845. Depuis je l'ai
recueillie dans des ruisseaux alimentés par des eaux vives, près
de Sainte-Marie-la-Mer.
Drouet, dans son énumération des mollusques terrestres et
fluviatiles de la France continentale, la regarde comme une
variété de la Physa acuta. Moquin-Tandon ne veut pas l'admettre
comme espèce, et croit qu'elle est une variété de la Physa hypno-
rum, malgré l'autorité de ces deux naturalistes je maintiens la
Physa eornea comme une espèce nouvelle et inédite.
4. Physa fontinalis.
Bulla fontinalis. Linné, Systema naturœ. 1758.
Hélix pellucida. Razoumowsky, Hist. nat. deJorat. 1789.
Physa fontinalis. Draparisaud, Tabl. moll. France. 1801.
Habite Salses, les bords du Tech, environs de Céret.
5. Physa gibbosa et minutissima. •
Coquille sénestre, polie, brillante, mince ; ouverture arrondie ;
péristome aigu et fragile. Sommet mamelonné, 5 tours détachés
les uns des autres par des sutures profondes, les premiers à crois-
«3
sance régulière ei d'apparence cyliiwïrUfue, malgré use forte c on-
vexité^ les deux autres beaucoup plue, grands dans tous les sens
et bombés,.** qui <(onne à cette espèce un caractère de gibbosité
très prononcé , confirmé par les différents diamètres de la
coquille ; en effet :
Longueur totale 2 .millimètres «/,.
Diamètre des premiers tours i millimètre.
Diamètre des deux derniers ...... 1 millimètre ■ U
Habite la Preste. Rare. Je n'ai pu en recueillir que deux exem-
plaires, et l'un des deux est loin d'être complet.
6. Pbysa hypnorum.
Bulla hypnorum. LnwÉ, Syslma naturœ. 1788.
Planorbîs turritus. Mullër, Vermium historia. 1774.
Bulimos bypoomn. Bruguière, VersteH. Encycl. 1780.
Pbysa hypnorum. Draparnaud, Hist. molL France. 1805.
Habite les environs de Thuir, les ruisseaux de la Salanque.
Cea daiis les fossés de la citadelle de Perpignan que f ai trouvé
les plus beaux exemplaires.
t
7. Phyfla TasLei.
Pbysa Tasleh JBoùrgdiqkat, Mal. de la Bretagne. 1860.
Variété entre la Physk acuta et la Physa fontinalis.
Habite Villeneuve-de-la-Raho, puits artésien du mas Sauvv.
3e Genre. — Ancylus.
1. Ancylus capuloides.
Aneylus capuloides. Jan in Sghrd. Porro, Malac. de la
provitèce de Corne. 1838.
— fluviatilis, varietas capuloûka. Gassies, Soc. lin.
de Bordeaux. 1852.
8
m
Ancvlus Janii. Bourgbwnat, Journal de conchyol. 1853.
— capuloides. Drouet, En. moll. Fr.. cont. 1855.
— — Starile, Moll. de Lugano. 1859.
Habite Amélîe-les-Bains.
2. Ancylus costatus.
Ancvlus costalus. Férussac, Dict. d'hist. nat. 1822.
— — Villa, Syst. conch. 1841.
— — Requien, Cat. coq. de Corse. 1848.
— simples, var. Bourguignat, Journ. conch. 1855.
— costalus. Baudon, Cal. moll. de l'Oise. 1855.
— simple*, var. costalus. Bourguignat, Mal. lerr.
el fluv. de la Bretagne. 1860.
Habite les environs de Collioure, dans les petits ruisseaux.
3. Ancylus Fabrei.
Ancylus Fabrei. Dupuy, Cat. Galliœ test. 1849—1851.
— Mortillet, Cat. coq. lerr. fluv. France,
Suisse, AU., îles Britanniques. 1853,
— simples, var. Bourguignat, Journ. conch. 1853.
— fluvialilis, var. Fabrei . Drouet, Moll. F. c. 1855.
— Fabraei. Grateloup, Moll. Fr. conl. et ins. 1855.
Habite Salses et ses environs.
4. Ancylus gibbosus.
Ancylus lacustris. Risso(non lacustris des auteurs), Cotai.
moll. de Nice. 1826.
— spina rosse (non spina rosœ, Drap^. Schmidt,
Teste villa, Syst. conch. 1841.
— deperditus. Dupuy, Hisl. nat. moll. France. 1851 .
— recurvus. Parreys in lia. teste Dupuy. 1851.
115
Ancylu* ttuviatilis. Mortillet, Cat. coq. de Nice. 1851.
— gibbosas. Baudon. Cat. moll. de l'Oise. 1853.
— — Bourguignat, Cat. des ancyles, Jour.
de conchyologie. 1855.
— deperdilus. Mortillet, Cat. coq. ter. fl. France,
Allemagne, Suisse, îles Brit. 1853.
— gibbosas. Strobel, Moll. viv. Gior. malac. 1853.
— — B au don, Descrip. moll. de VOise. 1855.
— — H. Adam, Gênera of recen. moll. 1855.
— — G rate loup et Raulin , Mollusques de
la France. 1855.
— flaviatilis, var. deperdilus. Moquin Tandon, Moll.
de France. 1855.
— deperdilus. Nïhely, Cat. conc. Venet. 1857.
— gîbbosus. Bourguignat, Malac. Bretagne. 1860.
Habile la fontaine Fouradada, près de Tautavel.
5. Ancylus lacastris.
Patella lacastris. Linné, S y stem a naturœ. 1758.
Ancylus lacastris. Muller, Vermium historia. 1774.
— — Draparnaud, Tab. moll. France. 1 80 1 .
— — Michaud, Compl. à Drap. 1831 .
Velletia lacastris. Gray, Manual of. 1840.
Crepidula oblonga. Flemming, Conch. Enc. Édimb. 1840.
Ancylus lacastris. Stabile, Fauna elvetica. 1845.
— — Gassies, Moll. de l'Agenais. 1849.
— — Dupuy, Moll. de France. 1851.
— oblongas. Parreys, Teste Dupuy. 1851.
— lacastris. Baudon, Moll. de VOise. 1852.
— oblongus. Loove, Conch. of Noltingham. 1853.
— lacustris. Bourguignat, Jour, conch. 1853-1855.
116
Ancylus lacuslris. Moquin-Tandgn, Hisl.moll, Fr. 1855.
Acroloxus lacuslris. Adams, The g eu. of rec. moll. 1855.
Ancylus lacuslris. Bourguignat, J*W. de Bretagne. 1860.
Habite les eaux tranquilles et marécageuses, fortement attaché
sur les feuilles et débris des plantes qui flottant à la surface.
Rare à Perpignan, il est très commun à la grande fontaine de
Salses. Il a été trouvé à l'état fossile en Angleterre et en France.
Michaud Ta trouvé dans les environs d'Hauterive (Drôme).
6. Ancylus Moquinianus.
Ancylus Moquinianus. Bourguign at, Journ. conch. 1855.
— — Strobel, in Gior. di malac. 1 855.
— — Grateloup et Raulin, Cat. terr. et
fluv. de France. 1855.
Acroloxus Moquinianus. Adams, The G en. ofrec. moll. 1855.
Ancylus lacuslris, varietas Moquinianus. Moquin-Tandon.
Hist. moll. France. 1855.
— Moquinianus. Drouet, Moll. France, cont. 1855.
Habite Salses et ses environs. .
7. Ancylus radiolatus.
Ancylus radiolatus. Mousson, Coq. t. fl. de Schlœfli. 1859.
— Janinensis. Mousson, Lac de Janina (Schl.) 1 859.
Habite Mont-Louis, Saillagouse.
8. Ancylus riparius.
Ancylus riparius. Desmarest, Note sur Àncy. Soc. philo.
Paris. 1814.
— fluvialilis, varietas radiatus. Charpentier. 1852.
— riparius. Bourguignat, Journal de conch. 1855.
— — Drouet, Moll . ter. fl. France cont. . 1855.
Ancylus fluviaitles, varielas riparius. Moquin -Tandon,
.Jfott. de France. 1835.
— riparius. A dams, The Geneva of rec. molL 1855.
Habite La Preste cl à Palalda le ruisseau qui se jolie dans le
Tech, rive gauche.
Se trouve à Pétat fossile à Canouville près Vincennes.
9. Ancylus simplex.
Lcpas simplex. Bug'iioz Aldrov. Lotharingiœ. 1771.
Ancylus fluvialilis. Muller, Vermium historia. 1774.
Palella cornea. Poiret, Coq. terr, etfluv. de Paris. 1801.
— fluviatilis. Montagu, Test. Bril. 1803.
Ancylus fluvialilis. Draparnaud, H ist. moll. France. 1805.
— pileolus. Beck, Ind. moll 1837.
— thermalis. Roubêe, in litt. Beek. ind. moll. 1837.
Crepidnla lacustris. Flemming, Conch. Eoc. Édimb. 1840.
Ancylus simplex. Bourguignat, Journ. de conch. 1855.
— fluvialilis, var. simplex. Moquin -Tandon, H ht.
moll. de France. 1855.
— Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
Habile dans tout le département el à toutes les altitudes.
11 est ù regretter que la loi d'antériorité ait enle\é à cet ancyle
le nom généralement adopté de fluvialilis.
10. Ancylus tiberianus.
Ancylus tiberianus. Bourguignat, Spiçiléges mal. 1862.
Habite la fontaine de Salses.
I Ancylus tiberianus a été trouvé eu Sicile. Hourguigual l'a
recueilli dans les marais pontins. C'est bien h tort que Dupuy
lui a donné le nom de Deperditus, car eu 1814 Demarest avait
déjà ainsi nommé un ancyle fossile.
148
Nota. VAncylus spina rosœ de Draparnaud, Histoire des molka-
ques de France, doit être retranché du genre.
Je ne puis ra'empêcher de raconter ici. une excursion que je
fis à Canet, près la mer, avec le capitaine Gaspard Michaud,
aujourd'hui mon vieil ami. Nous explorions des terrains maréca-
geux. Draparnaud, me disait-il, a commis une erreur en créant
VAncylus spina rosœ. Presque en môme temps que lui je crus
avoir trouvé en grande quantité cette espèce douteuse. Surpris
d'abord, il se remit bientôt de son émotion et il nous fut facile
de constater que l'épine était placée tantôt à droite, tantôt à
gauche, et ramassant un exemplaire complet du genre Cypris,
nous fûmes bientôt certains que le prétendu Spina rosœ n'était
qu'une valve de ce irustacé.
4e Genre. — Planorbis.
1. Planorbis albus.
Planorbis albus. Muller, Vermium historia. 1774.
— hispidus. Draparnaud, Tabl. moll. Fr. 1801.
— villosus. Poiret, Prodrome coq. de> V Aisne et
des environs de Paris1. 1801.
— bispidus. Vallot, Liste moll. Céte-d'Or. 1801.
— albus. Companyo. Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Habite Perpignan, Salscs, l'Agouille de la Mar à Bages.
2. Planorbis carinatus.
Hélix planorbis. Linné, S y stem a naturœ. 1758.
Planorbis carinatus. Muller, Vermium historia. 1774.
1 Le Prodrome (très rare) sur les coquilles de l'Aisée el des enviions
de Paris par Poiret parut en avril 1801, quelques semaines avant le
tableau des mollusques de France par Draparnaud, imprimé en juillet.
La liste des mollusques de la Côte-d'Or, dont il n'existe qu'un seul exem-
plaire, fut livré au public le mois d'août suivant par Vallot.
119
Planorbis earinato*. Draparnaud, Tabl. moll. Fr. 1801.
— acotos. Poiut, Prod. coq. de l'Aime. 1801.
— sobmargioatos. Cristofori et Jais, Cal. u. 1 832.
— carrnatus. Drouet, Én%. moll. Fr. cont. 1855.
— carenalus. Compahyo, Hist. nat. P. -Or. 1865.
Habite les eaux stagnantes des fossés qui entourent Perpignan,
les mares de la Salanque, Salses. Très rare.
3. Planorbis complanatus1.
Hélix corn plana! a. Linné, Syslema naturœ. 1758.
Planorbis Studer in Coxe, Trav. Schw. 1789.
— marginatos. Draparnaud, Hist. moll. Fr. 1805.
— ' umbilicatus. Férussac, Ess. méth. conch. 1807.
Habite Salses, les fossés et les mares dn littoral.
4. Planorbis compressus.
Planorbis compressus. Michacd* Comf1, à Drap. 1831 .
Habite Salses.
Quelques naturalistes n'adoptent pas cette espèce, parce qu'ils
l'ont confondue avec le Planorbis vortex, et en ont fait une variété.
Je crois qu'il en est cependant assez distinct, et je conserve à mon
premier maître, à mon vieil ami, la paternité de cette espèce qu'il
a décrite et publiée.
5. Planorbis contprtus.
Hélix cootorta. Linné, Syslema naturœ. 1758.
Planorbis contorlns. Muixer, Vermium hisloria. 1774.
— — Draparnaud, Tabl. moll. Fr. 1801.
— — Companyo, Hist. nat. P.-Or. 1863.
Habite Salses, Canet, le Gagarell, la Salanque.
1 Non Compfanortus Drap., qui est le PlanorbU font anus.
120
6. VlanorM* taraéttft.
Hélix cornea. Linné, Sysletàa natxmti. 1788.
Planorbis parpui'ea. Mullbr, Verniivm hùloria. 1774.
— conte us. Draparnavd. Hist. Dwtt.Fran. 1805.
Coèpanyo, SKU. ntti. P.'Or. 1863.
Habite, d'après Gompanyo, le eoniluent de FAgty et de )a Dcsix,
eaux vives et dormantes, moulin d'Ansignatv.
7. Planorbis cr^statiw. .
Nautilus custatus. Linné, Syjtema wlurœ. 1758.
Planorbis çrislatus, Draparnaud, Hist. moll. Fraiu 1805.
— — Drouet, Enutn.fnott.Fr. cont. 1855.
UaVitç les environs de Perpigi^n.
8. Planorbis f on ta nus.
Hélix fontana. Ligdtfoot in Philosop. tr ans a et. 1786.
Planorbis complanatus. Draparnaud, Hist. moll. 1805.
' — ftmtanus. FhtMHimin'Édimboarg Encgc. 181 4.
— complanatus. Companyo, Hist. nat. P.-0-4865.
Habite Perpignan et Salses.
9. Planorbis nautileus.
Turbo nautileus. Linné, Systema naiurçc. 1 758.
Planorbis imbricatus. Muller, Vermium hiti&ria. 1774.
— imbricatus. Draparnaud, Hisl. moll. F. 1805.
— nautileus. Deshayes ïn Iàmarck. 1838.
— nautileus. Companyo, Hisl'. ûrtt. P. -Or. 1869f.
nullité les eaux vives, la poudrière près- de Perpignan, dans
les fossés vaseux et danfc dcs'mhrcs situées au-dessous du local
dit mas delà Miséricorde,1 tenvfrbns'ile' Perpignan.
10. Planorbis nitidus.
Planorbis nilidus. Muller, Vamium hiçtoria. 1774.
Itt
Planorbis nitidus. Draparnaud, Hist. moll. France. 1805.
— — DroueÏ; ÉMtin. moll. Fr. cent. 1855.
— — Boukwignat, Mttitic. Bretagne. 1860.
Habite Perpignan. , ,
11. Planorbis rotundatus.
Planorbis rotundatus. Poirët, Prod.coq* de l'Aisne. 1801.
— vortex, var. B. Draparnaud, HisU moll, 1805.
— leacostoma. Miupr, Moll. Maine-et-Loire. 1 81 3.
rotaodatus. Bouhguiout, Mal. Bretagne: 1 860.
— — Companyo, Hist . nat. P.-Or.i 863.
Habile les eaux vives du littoral, mares ani pied des Albèrcs,
l'anse de Paulilles, entre Port-Vendres et Banyuls.
12. Plaaorbis spîrorbia.
Hélix sptrorbis. Linné, Systerta nalurœ. 1758.
Planorbis sptrorbis. Muller, Vermium hiHoria. 1774.
— — Draparnaud, Hist. moll. Fr. 1805.
— — Companyo, Hist. nat. P. -Or. 1863.
Varietas minutissima. Salues. ,
Habile les ruisseaux de Tbuir, Canoliés, Toulouges.
13. Planorbis vortex.
Hélix vortex. Linné. Syslema nalurœ. 1758.
Planorbis vortex'. MoiXElt, Vermitàm 'historia . 1774.
— — DAapaanaodv Hist. moll. tfraticc. 1805.
— — Companyo, Hist. nat. Ptjr.-Or. 1803.
Habite les eaux vives dans les prairies d'Àlényu, les fossés de la
citadelle de Perpignan, Salses, jet les fossés $ur le bord des routes.
M. le capitaine Michel, naturaliste distingué, ami de Michaud et
de Companyo, a troirté dans les fossés de la citadelle un Planorbis
rortex scalaire delà les tours % de spire* allaient en sons inverse.
ORDO 111.
Pectinibranchia.
9« FAMILLE. — PALUDINIDsE.
Le genre Paludine, établi par Draparnaud en 4805, a depuis
été divisé et subdivisé.
En 4821 . Gray créa le genre Bythinia.
Hartmann le genre Hydrobia.
En 4828. Flemming subdivisa les Bythinies en formant le
genre Amnme*.
En 4844. Pfeiffer les subdivisa encore en établissant le genre
Paludinella.
Gould, le genre Amnicola.
En D'Orbigni désigna sous le nom de Paludestrina les
paludinelles vivant dans les eaux saumâtres.
En 4868. Le genre Belgrandia fut créé par Bourguignal, pour
les espèces très petites, caractérisées par des gonfle-
ments extérieurs, correspondant à des creux internes .
1er Genre. — Paludina.
N'a pas encore été trouvé dans le département.
2e Genre.— Bythinia.
Bythinia Bourguignati.
Bythinia Bourguignati. Paladilhb, Miscell. malac. 1889.
Habite les environs de Perpignan, dans les fossés du jardin
Picas, au lieu dit jardins de Saint-Jacques.
3* Genre. — Hydrobia .
1. Hydrobia diaphana.
Paludina diaphana. Michaud, Compl. à Drap. 4831 .
193
Hydrobia diapbana. Dupuy, Hist. moll. France. 1854.
— — Paladilhe, Miscell. malac. 1809.
Habite la fontaine Fouradada.
2. Hydrobia thermalis.
Turbo thermalis. Linné, Systema naturœ. 1758.
— mnricatos. Beudant.
Bolimos anatinns. Poulet, Prodr. coq. de l'Aisne. 1801 .
Paludina muricata. Lamarck, Anim. sans vertèbres. 1822.
4e Genre. — Amnieola.
1. Amnieola Emiliana.
Amnieola eonfusa1. Moitessier, Hist. nat. Hérault. 1868.
— Emiliana. Paladilhe, Miscell. malacolog. 1869.
.Habite les environs de Salses. Longtemps confondue avec
\ Amnieola similis.
2. Amnieola similis.
Cyclostoma simile. Draparnaud, Hist. moll. France. 1805.
Byihinia meridionalis. Risso, Hist. nat. Eur. mîrirf.1826.
Paludina similis. Michacd, Comf1, à Drap. 1851.
Bytbinia similis. Stein Schneck, Berlin. 1850.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1865.
— — Bourguignat, Moli. de l'Algérie. 1864.
Habite Salses. *
J'ai recueilli cette espèce dans des eaux très limpides qui cou-
lent dans des rigoles, près l'étang de Salses, sur le point où la
route nationale passe sous le chemin de fer du Midi. Sa couleur
bleuâtre m'engagea à lui donner le nom de Paludina cerulea, et
de distinguer deux variétés.
1 Non Amnieola confina de Fraoofeld, qui est YAm*. simili*.
Variétés major.'
Variétés minima, et surtout de signaler une tendance bien
prononcée à une expansion épidermique, si remarquable sur les
mollusques du département.
, - 3. Amnicola sufrproduota.
Amnicola spiral is. Paladiuie, Nouv. tniscell.malac* I8fà9.
~ snbproducta. PALAtuurc, Élude mûnograp/i. des
palud. de France. 1870.
Habite Salses.
Cette espèce se distingue de YAmrricùkt analina (assimittea)
par sa spire et sa forme générale plus élancée; ses tours aplatis
au milieu. Elle diffère de YAss. emiliana par son ouverture pres-
que ronde el son mode d'accroissement, de YAss. lanceolata par
l'aplatissement médian de ses tours et ses sutures presque cana-
liculées.
5e Genre. — Assiminea. Leacb, 1816; Flemming, 1828.
Assiiiityea juiatina.
tyeloplouia anaUnum. DtupiAiuiAVDvH^. dcsmoUASOS.
Paludinawaalina. Kuster, Syst.Gçmh. 1852.
Amnicola aualina, Fkaiie^blu, Vel de Gatl. amn. 1863.
Asftûqinea Gallican Pjuladiiufw Mïsçell. malacologiques,
■ ' P«e37rpl-2» Bg, 1,6. 1867.
Amnicola anatina. Paladilpe, Edude malitcologique mi-
les paludines françaises. 1870.
Habite Salses.
La loi d'antériorité nous engage à donner le nom spécifique
A'Anatim à cette Àssiminée; M. Paladilhe rtous en fait mi devoir,
quand il dit : c L* Assiminée que nous venons de décrire, est
« cette espèce que Ton trouve dans presque toutes les collections
« sous le nom de Oyelostoma analinum Drapurnaud.. »
125
6e GsfiRE. — Paludinella.
■ •
X
1. Paludinella abbreviata.
Paludina abbreviata. Michaud, CompL à Drap. 1831.
Hvdrobia abbreviata. Dupuy, Hist. moll. de France. 1851.
Bvihinia abbreviata. Coupinyo, Uist. nat. P. -Or. 1863.
Paludinella abbreviaja. Faaapwpli», Verzeich. dernamen
paM.< 1864.
— t— Paladilhe, Et. mal. pal. fr. 1870.
Habile Arles-sur-Tech, Saint-Laurent-de-Cerdans, fontaine de
la Cabane et au mas Cremadeils.
2. Paludinella Astieri.
Hydrobia Astieri. Dcpuy, Hist. moll. de France. 1851.
Paludinella Astieri. Frauenfél», Vert. nûm. pal. 1864.
— — Palawlhb, £7. mal. pal. frùnç. 1870/
Habite la fontaine saline Fouradada, près Tanlavel.
3. Patafiuim Jffpyis.
Cyelo*toma brève. Dm|>awV9, T*bLmo# -Fiance. 1801.
Paludina brevis. Micuaud, Cv?npl. à Drap. 1831.
Bjtbinia brevis. Gray, Genre Bythinia. 1821.
Hydrobia brevis. Dupuy, Hist. des moll. de France. 1851 .
Paludinella brevis. Frauenfeld, Verz. namen pal. 1864.
— — Pai*amlii&, Élude mal. pal. fr. 1870.
Habite le mas de l'OUaslre, près de Tantinel.
4. Paludinella bulimoidea.
Paludina bulimoidea. M icqaud , Compl. à Drap. 1831.
Hydrobia bulimoidea. Dupuy, Hist. moll. France. 1851.
Paludinella bulimoidea. Frauenfej^, Verzeich der namen
, . palud. 1864.
/
\
126
Hydrobia bulimoidea. Paladilhe, Miscett. malac. 1867.
Palodinella bulimoidea. Paladïlhe, Étude sur les palud.
françaises. 1870.
Habite les eaux saumâtres de Salses.
S. Paludinella Companyoi.
Paludinella Companyoi. Bourguignat, in litteris. 1869.
— — Paladïlhe, Élude sur les palud.
françaises. 1870.
Habite Salses.
Voisine de la Pal. Regniesi, elle en diffère par sa forme plus
ovoide, sa spire moins cylindrique, plus conoide, par son som-
met plus petit et plus obtus.
*. Paludinella Ferussina.
Paludina Ferussina. Desmoulins, Bull. Société linnéenne
de la Gironde. 1855.
Bythinia Ferussina. Dupuy, MoU. de la France. 1851.
— — Companyo, Hist. nal. Pyr.-Or. 1863.
Paludinella Ferussina. Frauenfeld, Neb. g ait. pal. 1865.
— — Paladïlhe, Etude malacol. sur les
paludines françaises. 1870.
Habite Salses, dans les ruisseaux voisins de l'étang.
7. Paludinella tentaculata.
Hélix tentaculata. Linné, Système de la nature. 1758.
Nerita jaculator. Muller, Vermium historia. 1774.
Cyclostoma impurom. Draparnaud, Tabl. des moll. 1801 .
Palndina impura. Michaud, Compl. à Drap. 1851.
Bithynia tentaculata. Gray, Brit. shells. 1840.
Paludina tentaculata. Dupuy, Hist. moll. de France. 1851 .
Bithinia tentaculata. Companyo, Hist. nal. P. -Or. 1863.
427
Paludinella tentaculata. FrauerteiiD, Vert. nom. pal ASM.
— — Paladilhe, Et. mal. pahtd. 4870.
Habite Perpignan, Satees. Très commune et de grosseur très
variable.
8. Paludinella Tiridis.
Bulimus viridis. Poiret, Prod. des coq. de F Aisne. 4801.
Cyclostoma Tiridis. Draparnaud, Tabl. des moll. 4804.
Turbo griaeus. Vallot, Liste coq. de la Côte-d'Or. 4804 .
Bythinia viridis. Gray, Genre byUiinia. 4824.
Hydrobia viridis. Dupuy, Hisl. des moll. de France. 4854.
Bithinia viridis. Companyo, Hisl. nat. Pyr. -Orient. 4863.
Paludinella viridU. Frauekfeld, Ven.dernam.pal.i9M.
— — Paladilhe, Et. mal. pal. franc. 4870.
Habite Satat-Paul, Saint-Àntotne-de-Galamus, le pont de la
Fou, fontaine Fouradada.
Quelques naturalistes confondent notre Viridis avec YAbbreviata.
Ce que je puis affirmer, c'est que YAbbreviata de Saint-Laurent,
la Cabane et Cremadeils est bien plus, allongée que celle de Saint-
Paul et Fouradada.
7* Genre. — Paludestrina.
1. Paludestrina acuta.
Cyclostoma acotum. Draparnaud, Tabl. des moll. 4801.
Bythinia acuta. Gray, Genre bytkinia. 4824.
Palodina acuta. Micbaud, Comf1, à Drap. 4 831 .
Hydrobia acuta. Dupuy, Hist. des moll. de France. 4854.
Bithinia acuta. Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 4865.
Paludestrina acuta. Paladilhe, Étude mal. palud. 4870.
Varietas allongée. Sa 1 ses.
Varietas raccourcie. Salses.
Habite Saint-Paul. Elle est très commune à Salses.
€28
2, PaliwUstrina procemla.
Paludestrina proeerala. Haladilh*, Miscétt. malac. 4869.
— *— Paladilhb, El. maL paUêdASHi.
Habite Salses.
Elle se distingue de lauPoèuéi^ttim tenta par sa taille plus forte
et par, l'absence presque complète dis perforation ombilicale*
. , ., ,, . % 8« G eh rjs. — Qdqrwdifi.
• - • 1 . Belgrandia çikba.
Cyclosloma gibbum. Draparnaud, Iffci. des mon. t805.
Bythinia gibbtr. Gray, Genre bythinia. 1821 .
Paludina gibba. MiCHAub, ^omp/. -à Drop. 1851.
Hydrobia gibba. Dûpuy, IfcK awtf/ de /*hwa?. 1851.
Belgrandia gibba. Bourguignat, Utnrcbdtfrandia. 1868.
Habite la fontaine appartenant à M. Saïnl-Michet , près le
château de Salses.
• i • • •
2. Belgrandia gibberula.
Belgrandia gibberula. Paladilhe, Miscdl. palud. 1809.
— — Paladilhe, Et. mal. palud. 1870.
Habite Salses, vieille fontaine à Test du chdteau.
Très petite, striée légèrement; Mutant point assez familiarisé
avec l'étude des mollusques* > avais classé cette espèce comme
une variété gibbetwe de la B« tnargimia. , ,
3. Belgrandia marginata.
Paludina marginal?. M [chaud, Compl. à Drap. 1851.
Hydrobia marginata. Dupuy, Hist. moll. de France. 1851.
Paludinella marginata. Frauenfeld, iVefc.ctej^.p. 1865,
Belgrandia marginata. Paladilhe, Et. mal. palud. 1870.
Habite Salses. . . >
129
9e Genre. — Vabvata.
1. Vatoata cristata.
Valvata cristata. Muller, Vermium historia. 1774.
— planorbis. Draparnaud, Tabl. et hisL des moll.
de France. 1801 et 1805.
— cristata. Drouet, Énum. moll. France conl. 1855.
Habite Salses. Rare à Perpignan.
2. Valvata piscinalis.
Nerita piscinalis. Muller, Vermium historia. 1774.
Cyclosloma obtusum. Draparnaud, HisL des moll. 1805.
Valvata piscinalis. Férussac père, Essai syst. œnch. 1807.
— — Companyo, HisL nat. Pyr.-Or. 1865.
Habite Salses et Perpignan. Commune.
3. Valvata spirorbis.
Valvata spirorbis. Draparnaud, HisL moll. France. 1805.
— — Drouet, Enu. moll. France conl. 1855.
— — Paiadilhb, Nouv. miscell. malac. 1BGG.
Habite Perpignan et ses environs.
10« FAMILLE. — mRITIDJE.
Genre Nerilina. — Lamarck.
1. Neritina Bourguignati.
Nerilina Bourguignati. Recmjz in Revue zoologique. 1845.
— — Drouet, En. mol. Fran. cont. 1 855
Habite Salses. Voisine de YInquinata du Portugal.
2. Neritina fluviatilis.
Nerita fluviatilis. Linné, Sijslerna nalurœ. 1758.
— — Muller, Vermium historia. 1774.
9
130
Ne ri ta fluviatilis. Gmelin, Systema naturœ. 1789.
— — Draparnaud, Hist. moll. France. 1805.
Nerilina fluviatilis. Lxwlrck^ Hist. anim. sans vert. \8S2.
— — Michaud, Compl. à Drap. 1831 .
— — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
Habite Salses, la fontaine Estramer. Très commune. Companyo
l'a trouvée dans les eaux vives desbords de l'Agly, à Saint-Paul-
de-Fenouillet.
2e CLASSE.
ORDO UNIQUE. — LAMELUBRANCHIA.
A" FAMILLE. — CYCLACW/E.
1 cr Genre. — Sphœrium.
1. Sphœrium corneum.
Tellina cornea. Linné, Systema nalurœ. 1758.
— rivalis. Muller, Vermium historia. 1774.
Sphœrium corneum. Scopoli, Introd. ad hist. nat. 1777.
Cvclas cornea. Draparnaud, Hist. moll. France. 1805.
— — Michaud, Compl. à Drap. 1831.
— — Companyo, HisL.nat. Pyr. -Orient. 1863.
Spliicrium corneum. Paladilhe, Miscell. malacol. 4866.
Habite dans la Basse (rivière) et les ruissaux vaseux des envi-
rons de Perpignan.
2. Sphœrium lacustris.
Tellina lacustris. Muller, Vermium historia. 1774.
Cyclas calyculata. Draparnaud, Hist. moli. Fran. 1805.
— lacustris. Moquin-Tàndon, Moli. de France. 1855.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient. 1863.
Habite les fossés fangeux des environs de Perpignan.
131
3. Spharium ovale.
Cyclas lacuslris. Draparnaud, Hist. moll. France. 1805.
— ovalis. Fémjssàc, Essai méth.n Calai, coq. IjoI-cI-
Garoiine. 1807.
Sphserium ovale. Bourguignat, Monngr. dessphœr. 18(M.
Habite les environs de Perpignan.
2« Genre. — Pisidium.
1. Pisidium amnicum.
Tellina amnicola. Muller, Vcrmium hisloria. 1774.
Cyclas paltistris. Draparnaud, Tabl. moll. France. 1801.
Cardium amnicum. Montagu, Test. Bril. 1803.
Pisidium amnicum. Jenyiss, Monographie cycl. in Tram.
Cambridge. 1832.
— — Companyo, Hist. nal. Pyr.-Or. 18G3.
Habile la vase des ruisseaux à Thuir, Toulouges (Companyo).
Très rare dans les environs de Perpignan.
Hourguignal pense que Draparnaud, dans son ouvrage des
mollusques de la France, a réuni, sous le nom de Cyclas fouit-
nalis, toutes les petites espèces qui ont été depuis mieux étudiées.
2. Pisidium casertanum.
Cardium casertatium. Pou, Test, ulriusq. Siciliœ. 1791.
Cyclas fontinalis. Nilsson, Moll. 1er. et fl. Sucsciœ. 1822.
Pcra pulchella. Leach, lirit. moll. syn. 1852.
Pisidium casertanum. Bourguignàt, Amén. malac. 1853,
— — Baudois, Essai monogr. des pisid.
françaises. 1857.
Cyclas Mouchousii. Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863.
Habite les étangs de la Jasse de Cadi ', près le Canigou.
1 La Jasse de Cadi, dans la vallée de ce nom, est appelée ainsi parce
132
Companyo n'avait pu me communiquer son espèce Cy. Mou-
chousii, il l'avait égarée après l'avoir décrite comme inédite. Ayant
eu le plaisir de me la procurer je lui reconnus les caractères du
P. casertanum. •
Variétés du Pisidium casertanum.
Varietas pulchellum. Jenyns, Monogr. des cyclas. 1832.
Varietas minima. Perpiguan.
Varietas verdâtre et scalaire. Étangs de Cadi.
3. Pisidium henslowanum.
Tellina henslowana. Sheppakt, Soc. linn. Londres. 1823.
Cyclas appendiculata. Leacii in Turton. 1831.
Pisidium henslowianum. Jenyns, Mon. des cyclades. iSS3.
— henslowanum. Moquin-Tandon, Moll. F. 1855.
— — Baudon, Essai monog. des pisid.
françaises. 1857.
Varietas in appendiculata.
Habite les environs de Perpignan, dans les fossés des fortifica-
tions.
4. Pisidium nitidum.
Cyclas pusilla. Turton, 1851.
Pisidium nitidum. Jenyns, Monogr. des cyclades. 1832.
— incerlum. Normand, Monographie des cyclades
du département du Nord. 1854.
— nitidum. Baudon, Monog. pis. françaises. 1857.
— — Companyo, Hist. nat. Pyr.-Or. 1863,
Le Pisidium nitidum Gassies, Mollusques de l'Ayetiais, 1849,
doit être rapporté au Pis. casertanum.
que Ton donne le nom de Jasse à un abri dans lequel les bergers vien-
nent se réfugier pendant la nuit et autour duquel les troupeaux se grou-
pent. On appelle étangs ou clots de Cadi les mares ou flaques d'eau qui
se trouvent dans cette même vallée.
133
5. Pisidium obtusale.
Cyclas obtusalis. Lamarck, Uist. anim. sans vert. 1818.
Pisidium obtusale. Pfeiffer, DeiUch. moll. 1821.
Pera gibba. Leacii, Bril. moll. test. 1852.
Pisidium obtusale. B au don, Monog. pis. françaises. 1857.
6. Pisidium pusillum.
Tellina pusilla. Gmelin, Systcma naturœ. 1781*.
Cyclas fonlinalis. Draparnaud, Uist. moll. France. 1805.
Pisidium fonlinale. Pfeiffek, DeiUch. moll. 182t.
Euglesa henslowiana. Leacii, Brit. moll. test. 1832.
Pisidium pusillum. Jenyns, Monogr. des cydades. 1832.
— — Bah don, Monoy. pis. françaises . 1 857 .
— — Companyo, Uist. nat. Pyr.-Or. 1863.
7. Pisidium roseum.
Pisidium roseum. Sciioltz.
— tctragoDiim. Normand, Cydades du département
du Nord. 1851.
— roseum. Baidon, Calai, moll. de l'Oise. 1862.
Habite lus étangs do Cadi, près le Cuuigou.
2° FAMILLE. - UNIONWsE.
1er Genre. — Anodonta.
1. Anodonta cygnaea.
Mytilus cygmeus. Linné, Syslema naturœ. 1758.
— ccllensis. Gmelin, Systema naturœ. 1781).
Anodonta éygusea. Draparnaud, Uist. moll. France. 1805.
Habite plusieurs localités du département. Très rare dans la
rivière de Ta Tet, les coquilles y sont plus grandes, plus allongées
134
que celles qui se trouvent communément aux Gratis d'Argelès-
sur-Mer, à l'embouchure du Tech. J'en ai recueilli un exemplaire
vivant, dans les environs de Salses, dans un champ composé
• d'alluvions, très éloigné de l'étang, et à un mètre de profondeur.
2. Anodonta piscinalis.
Mylilus radiala. Miller, Vermium historia. 1774.
Anodonta anatiua. Draparnaud1, llist. moU. Fr. 1805.
— piscinalis. Nilsson, MoU. ter. fl. Suède. 1822.
— auatina. Companyo, llist. nat. Pyr.-Or. 1863.
Habite Argelès-sur-Mcr, embouchure du Tech (les Graus) la
Basse (rivière), Perpignan.
3. Anodonta ventricosa.
Anodonta ventricosa. Dupuy, llist. molt. France. 1855.
Habite les Graus d'Àrgclès-sur-Mer, où notre confrère, le
docteur Pcnchinat, l'a trouvée en abondance.
VAnod. ventricosa de Dupuy diffère trop de Y An. cygnœa,
pour ne pas la considérer comme une espèce distincte, et non
''oinmc une variété, ainsi que le lait Drouet; on ne peut non plus
la confondre avec YAnod. ventricosa de Pfeifier, qui est une
variété de YAnod. piscinalis.
2e Genre. — Unio.
1. Unio Aleroni.
Unio Aleroni. Companyo et Massot, fi. Soc. Pyr.-Or. 1 845.
— — BontGuiGNAT, MolL nouv. Ut. ou peu conn.,
5* Décade, fig. 1.3, pi. 15. 1865.
Habite les ruisseaux de Thuir, Banyuls-dels-Aspres, la Basse,
ù Perpignan, la vieille Basse, près Toulouges.
1 Non Analina Lamarck.
135
Lorsque nous avons dédié à notre ami Aleron celte mulet te,
la ligure que nous avons donnée n'était pas bonne, et la descrip-
tion se ressentait de notre inexpérience. Aussi je n'hésite pas à
emprunter à Bourguignat et ses réflexions sur cette mulette
et la description qu'il en a faite.
c Cette espèce hispanique est une mulette complètement mécon-
c nue. Dupuy, dans son Histoire des mollusques, l'a regardée .
« comme voisine de son Unio rouai, qu'il a à son tour considérée
« comme une variété de YUnio requiert* de Michaud.
« Moquin-Tandon (1855) de son côté, tout en la rangeant parmi
« les variétés de la Requieni, avoue cependant que cette coquille
« est plus petite, d'une couleur pûle, d'une forme oblongue,
c presque droite inférieurement, et légèrement dilatée à sa par-
« tie postérieure.
« Drouet, dans sa monographie, Unios... France, Bulletin de
« la Société de l'Aube, 1857, l'éloigné de la variété Roussi, tout
t en la considérant toutefois comme une autre variété plus petite,
i plus comprimée et à test plus fragile de VUnio requieni.. Enfin
< Companyo, en présence de ces assertions, ébranlé dans ses
c convictions, et n'osant pas conserver une opinion personnelle,
« classe à regret son espèce, parmi les variétés de YUnio requieni.
« VUnio Aleroni, bien qu'elle ait élé décrite comme une espèce
€ française du Koussillon, est une espèce essentiellement hispa-
c nique, abondante dans toute la Catalogne, notamment aux
t environs de Barcelone, et dans les cours d'eau près de Valence.
Description. « Coquille de taille médiocre, oblongue, allongée,
f assez comprimée, fragile, légère, à valves un peu transparentes,
« et recouvertes par un épiderme d'un fauve corné, présentant
c vers la partie postérieure une teinte verdAtre plus ou moins
« prononcée, suivant les échantillons ; partie antérieure courte,
t bien arrondie ; partie postérieure allongée, de forme oblongue,
« paraissant toutefois un tant soit peu rostréc.
«Bords (cardinal et palléal) presque parallèles; nacre inté-
136
c ricure d'un blanc bleuâtre, rarement rosacé, sommets peu
c proéminents, très aigus, très rapprochés de la partie antérieure,
< et offrant de fortes rugosités ondulées. Dent cardinale lamclli-
€ forme, très comprimée, subtrigonale. Lamelle latérale allongée,
« élevée et bien développée. Ligament exigu, d'une teinte marron.»
Hauteur 28 millimètres.
Longueur 56 id.
Epaisseur 14 id.
(Bourgugnat, Mollusques nouveaux litigieux ou peu connus,
5°fasc., 1865, p. 151, pi. X1IL)
2. Unio Moquinianus.
Unio Moquinianus. Companyo, Ilist. nat. Pyr.-Or. 1863.
Habite Banyuls-dols-Asprcs, les ruisseaux de Thuir, la vieille
Basse près Toulouges, la Basse à Perpignan.
Malgré tout mon respect pour l'opinion de mon confrère et
ami Companyo, je ne puis admettre cette espèce comme habitan1
le département.
J'ai souvent exploré l'Agulla de la Mar, et la vieille Basse,
localités désignées comme habitat de Y Unio moquinianus; j'y ai
toujours trouvé Y Unio Aîeroni, jamais L. Moquinianus. Je suis
donc convaincu que Companyo est tombé dans l'erreur qu'il
redoutait pour les autres, lorsqu'il prévoyait qu'il élail facile de
confondre ces deux espèces, l'une javec l'autre.
3. Unio pictorum.
Mya pictorum. Linné, Systema nalum. 1758.
Mytilus pictorum. Geoffroy, 1707.
Unio pictorum. Piiilipps, Nov. test. gène. 1779.
— — Miller, Vermium historia. 177t.
— — Drapaknaud, UisL tnott. de France, i 805.
Habite presque tous les cours d'eau de la plaine.
131
4. Unio Requieni.
Unio Requieni. Compl. à Drap. 183!.
Habite les eaux douces des fonds vaseux creusés par le Tech,
non loin de Banyuls-dels-Aspres.
S. Unio rhomboideus.
Mya rhomboîdea. Sciioeter, Fluss. conch. 1779.
Unio liltoralis. Cuvier, 1798.
— — Draparkaud, Hist. mott. de France. 1805.
— rhomboideus. Moquin-Tandon, Mott. France. 1855.
Cette espèce, plus connue sous le nom de Uttoralis, habite
tous les grands ruisseaux d'arrosage de la plaine. La variété^
Tétragona de Michaud est rare. J'ai recueilli dans le ruisseau
du mas Galîard un exemplaire, monstrueux par l'épaisseur des
valves. La partie nacrée a 2 centimètres Va-
6. Unio Pianensis.
Unio Pianensis. Farines, Bull. Soc. phil. Perpig. 1835.
Habite, comme Y Unio rhomboideus, les grands ruisseaux d'ar-
rosage, lïare dans le ruisseau des quatre Cazals et de Malloles,
inoins rare dans le ruisseau du Vernet et de Pia, où elle a élé
trouvée pour la première fois; elle est très abondante dans le
\ieuxlitde la Basse, en amont de Perpignan. Si dans les différents
ruisseaux l'exemplaire rosé est une exception, dans le lit de 1 1
vaille Basse l'exemplaire nacré est l'exception, car sur cent Unio
pianensis y à peine en trouve-t-on cinq du type Rhomboideus. Je
ferai remarquer seulement que toutes les Unio de cette localité
ont une forme plus petite, subelliptique et à peine sinueuse.
ïl est équitable de conserver comme une espèce distincte
y Unio pianensii, décrite et publiée par notre ami Farines ; elle
mi est digne bien certainement, par la belle couleur rosée
'jui onie le nacre des valves, et la teinte cornée de l'animal ;
138
les auteurs les plus autorisés ont considéré celte mulette comme
une variété remarquable seulement. Je regrette de ne pas devoir
accepter leur opinion.
7. Unio Turtoni.
-Unio Turtoni. Payiwudeau, MolL de la Corse. 1826.
Moquin-Tandon range cette mulette comme une des variétés
de la Requiem.
Le docteur Penchinat a trouvé en abondance, dans les eaux
douces.de l'embouchure du Tech, une mulette qu'il a cru être
la Turtoni; quelque temps après avoir classé l'Unio du Tech
sous la dénomination de Turtoni, j'eus occasion de recueillir
dans le ruisseau dit des Jardiniers, en aval de la promenade
des Platanes à Perpignan, trois exemplaires d'une mulette qui
ne me présentaient aucune des formes des espèces trouvées
dans le département, si ce n'est avec VUnio aleroni. Je les
inscrivis dans ma collection sous le nom de Unio aleroni varietas
gigantea. J'eus plus tard l'occasion d'envoyer un de ces trois
exemplaires à mon excellent confrère et ami le docteur Baudon,
qui, en me remerciant de cet envoi, m'écrivait: « J'ai reconnu
« et trouvé dans celte Unio aleroni varielas gigantea, les carac-
<* lères de YUnio turtoni de Payraudeau. » C'est donc en m'ap-
puyant sur l'autorité du savant Docteur, que j'ai donné ù celte
Unio le nom de Turtoni.
139
DIFFÉRENCE DE TEMPÉRATURE
OBSERVÉE A LA VILLE ET A LA CAMPAGNE, A PERPIGNAN,
Par le Docteur Fines, membre résidant.
Les études météorologiques vont reprendre proba-
blement la marche el le développement que l'association
scientifique de France s'était efforcée de leur imprimer
dès Tannée 1864. Il m'a paru utile, en ce moment,
d'appeler l'attention des observateurs sur la nécessité
de bien choisir l'emplacement que doivent occuper
les instruments. J'ai voulu rendre cette vérité plus
frappante en relevant les différences des obser-
vations ihcrmomélriques faites à Perpignan sur trois
points peu éloignés les uns des autres, mais dont
l'exposition est très différente. Ces trois points sont :
r
l'Ecole normale, un Jardin de la ville el la Gare du
chemin de fer.
M. Béguin, directeur de l'École normale, recommença
en 1850, dans un local nouveau, les observations qu'il
ataitdéjà faites de 1836 à 1841 dans une tour élevée
de (> 45 au-dessus du sol et placée à 31™ 25 des bords
de la rive droite de la Basse.
Lorsque la seconde série fut entreprise, en 1850,
M. Béguin installa les instruments destinés aux observa-
>
/
140
lions météorologiques dans un petit pavillon construit
sur la toiture de l'École normale actuelle. Ce pavillon
mesure intérieurement 2m35 de côté et a une hauteur
de 2 mètres ; c'est un carré parfait dont les diagonales
sont orientées du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest.
La porte d'entrée se trouve sur la face qui regarde le
Sud-Est et reste toujours ouverte. Sur les trois autres
faces se trouvent trois petites fenêtres de 60 sur 72 cen-
timètres de côté; elles sont munies de jalousies pour
empêcher l'accès du soleil.
Les thermomètres sont fixés sur une planchette mobile
autour de deux pivots plantés sur l'un des montants de
la fenêtre qui regarde le Nord-Ouest. Ils sont abrités du
côté du couchant par deux planches éloignées l'une de
l'autre de vingt centimètres. Au-dessus et à une distance
de 75 centimètres s'avance un abri en zinc qui protège
les instruments contre la pluie et le soleil.
Un thermométrographe de Six, gradué sur planchette
de cuivre argenté et deux thermomètres, l'un à maxima
de Ncgretli et l'autre à minima de Rulherforri, tous deux
gradués sur tige sont fixés sur la planchette. Le thermo-
métrographe est en observation depuis 1863, les autres
ont été remplacés suivant les besoins. Nous avons véri-
fié leur zéro et leur graduation une fois par an et les
observations n'ont été inscrites qu'après correction.
Des causes multiples, en dehors de leur position sur
les toits, agissent plus ou moins directement sur les
thermomètres. C'est surtout : une cheminée dont l'ouver-
ture supérieure se trouve a 30 centimètres et à demi-
hauteur de l'angle Nord du pavillon; le mur d'une maison
voisine qui dépasse le pavillon de 2in environ et n'en est
141
éloigné que de 3m30; la toiture elle-même qui, plus ou
moins échauffée par le soleil , devient aussi une cause
d'erreur.
Presque en face de l'endroit où M. Béguin avait
d'abord placé ses instruments, je possède sur la rive
gauche de la Basse un jardin où j'ai installé, en mai
1870, des thermomètres à maxiraa et à minima et un
psychromèlre. Ils sont tous gradués sur tige et construits
par Baudin. Je les ai placés à 1 m50 au-dessus du sol et
à un mètre en avant d'un mur élevé et tournés vers
le Nord. Le jardin a une contenance de 165 mètres
carrés, il est fermé au Nord et au Sud par les murs
des maisons voisines, à l'Ouest par un mur de clôture
haut de 3 mètres et à l'Est par une simple palissade
en roseaux.
Ici l'obstacle le plus important est constitué par les
maisons voisines et surtout par le mur élevé qui domine
les instruments d'une hauteur de trois étages.
Je fais moi-même la lecture des thermomètres le
matin à 9 heures ou je la fais faire en cas d'absence.
En 1866, je plaçai à la gare dans une boite de trop
petite dimension et protégée par des jalousies contre le
soleil et la pluie, des thermomètres que j'ai observés
josqu'en décembre 1871. Frappé des inconvénients du
mauvais abri que j'avais adopté, j'installai au mois
de septembre 1869 de nouveaux thermomètres sous
on nouvel abri, ce sont ceux qui servent seuls, en
ce moment, aux observations que je continue à la
gare.
Ce dernier abri est constitué par deux plans en bois,
parallèles, éloignés l'un de l'autre de dix centimètres et
142
inclinés au Sud de 30°. Le plan supérieur a on mèlre
carré, l'inférieur n'a que qualre-vingt centimètres; ils
sont maintenus l'un et l'autre par deux poteaux solide-
ment Qxés dans le sol. Les faces qui regardent le ciel
sont peintes en gris, et celles qui regardent la terre
sont peintes en noir. Les instruments se trouvent au
niveau de l'arête inférieure de l'abri et h une distance
de 1m50 du sol, qui est gazonné. Une double cloison,
dont les parois sont éloignées l'une de l'autre de dix
centimètres, est vissée sur la face extérieure des poteaux
et empêche le soleil levant et le soleil couchant d'arriver
jusqu'aux thermomètres que je dois encore protéger,
pendant l'été, au moyen d'un écran mobile piaulé en
avant. Enfin pour soustraire ces instruments aux mains
curieuses ou malveillantes, la Compagnie des chemins
de fer du Midi a bien voulu fermer avec une clôture
en bois, peinte en vert, le jardin dont elle me donne
la jouissance, et je les ai placés dans une petite boite
de soixante sur trente centimètres de côté, dont les deux
faces sont fermées par un treillage en fil de fer mince
et à larges mailles.
Les observations ont été faites sous les deux abris,
tous les jours et k 9 heures du malin, par M. Martin,
ancien capitaine d'artillerie, actuellement commissaire de
surveillance administrative à la gare de Perpignan.
Cette double lecture nous permettra d'étudier
l'influence des abris et l'erreur d'observation qu'ils entraî-
nent.
Dans mon jardin et à la gare les thermomètres obser-
vés sont pour chaque poste 2 maxima, un Negretti et un
Walferdin à bulle d'air, et 2 minima de Rulherford, tous
143
construits par M. Baudin et gradués sur tige. Je crois
devoir recommander aux observateurs cette précaution
de doubler les instruments ; il est vrai qu'on peut en
briser deux fois plus, mais non-seulement on a la chance
de ne pas interrompre les observations s'il survient un
accident à l'un d'eux, mais on peut ainsi faire des obser-
vations exactes. En effet, il arrive que les instruments
les mieux construits fournissent à un moment donné
de fausses indications ; celles-ci sont alors tellement
exagérées que l'erreur devient évidente et que l'on peut
inscrire avec toute assurance celles qui sont fournies par
l'instrument qui a bien marché.
Les thermomètres sont placés k 1mo0 au-dessus du
sol, qui dépasse le niveau de la mer de 33 mètres dans
mou jardin et de 38 mètres à la Gare. Ceux de l'École
normale se trouvent à 12 mètres au-dessus du sol, élevé
lui-même de 33 mètres.
Le tableau suivant reproduit les différences de tempé-
rature observées entre les diverses stations; nous ne
prendrons, toutefois, comme termes constants de com-
paraison que les observations faites à l'École normale et
à la Gare sous le nouvel abri. Nous pourrons ainsi com-
parer entr'elles les moyennes des températures extrêmes,
celles des maxima et celles des minima observées aux
différentes saisons et pendant toute l'année.
144
DIFFÉRENCES MOYENNES
DES TEMPÉRATURES EXTRÊMES OBSERVÉES A PERPIGNAN,
SUR TROIS POINTS DIFFÉRENTS.
TEMPÉRATURES
EXTRÊMES
OBSERVÉES.
Moyennes
des maxima.
Moyennes
des minima.
Moyennes
des maxima
et minima.
PÉRIODES
des
OBSERVATIONS
Hiver
Printemps.
Été......
Automne..
Année
Hiver
Printemps.
Été
Automne. .
Année.*. . •
Hiver
Printemps.
Été
Automne..
Année ....
Température
obstinée
à
l'école
Normale.
11<>33
20oG4
29<>3f>
2M9
20o63
3<>61
10°G0
18*02
11Q34
IO088
7<>4G
45°60
23°74
16*26
15o76
DIFFÉRENCES
observées entre l'école normale tt
GARE
Ancien
abri.
+ 0°54
— Oo3i
— <H)t
+ 0o54
+ 0ol9
0°98
lo50
1<>47
0«99
— 1<>23
0°26
0°83
0o79
0o25
0°53
Nouvel
abri.
4.0»35
— 0°09
— <M4
+ 0°46
+ 0*14
1°30
1°65
1<>34
1°16
— lo36
0°47
0>85
0°79
0o36
— :o°6i
JARDIN.
— 1O30
— 1°01
— InGO
— i°47
— lo35
<K>3
■8"69
O>30
0°39
-0o50
0°97
0°83
0°77
0°96
O088
La température moyenne annuelle, d'après la demi-
somme des températures extrêmes observées à Perpignan
sous le nouvel abri de la Gare et à l'École normale, est
plus élevée de 0°61 a l'École normale. Elle est plus éle-
vée de 0°88 sur ce point que dans mou jardin ; la diffé-
rence sons les deux abris n'est que de 0°08.
Les maxima de température observés aux diverses
145
stations et aux différentes époques de Tannée sont plus
bas qoe ceux de l'École normale, excepté les maxima de
la Gare, pendant l'hiver et l'automne. Nous trouvons en
effet que pendant ces deux saisons les thermomètres de
la Gare accusent un excès de chaleur. La déclinaison du
soleil en est la seule cause. Les thermomètres de la Gare
sont influencés de la même manière aux diverses saisons.
Ceux de 1'Éccle normale, au contraire, sont beaucoup
plus directement échauffés pendant le printemps et l'été
qoe pendant l'automne et l'hiver ; aussi nous trouvons
que les maxima de la Gare présentent un excès de 0°46
et 0°35 pendant ces deux dernières saisons, et un excès
moyen de 0°14 pour toute l'année.
La moyenue des maxima observés sous l'ancien abri
de la Gare est plus élevée que celle du nouveau de 0°05
seulement; cette différence est insignifiante, et nous
aurions cru devoir la trouver beaucoup plus importante.
Les thermomètres a maxima placés dans mon jardin,
qui reçoit les rayons du soleil pendant moins de temps,
sont toujours beaucoup plus bas et donnent une moyenne
inférieure de 1°35, comparés à ceux de l'École normale.
La moyenne des minima de la Gare est inférieure de
i°56 à celle de l'École normale. Les plus grandes diffé-
rences s'observent au printemps (1°65) et en été (1°34) ;
et les plus petites en hiver (1°30) et en automne (1°16).
C'est donc au moment où le ciel est le plus pur et l'air
le plus calme que Ton voit les plus grands écarts de
température entre la ville et la campagne. Nous avons
alors des différences qui vont jusqu'à 4°4. Cela tient à
ce que les thermomètres de la ville sont plongés durant
la nuit dans une atmosphère plus ou moins vaporeuse,
10
146
échauffée par le rayonnement des murs qui rendent très
lentement la chaleur du soleil qu'ils ont reçue pendant
le jour, et sont de plus échauffés par la combustion du
gaz, le chauffage des cheminées, la respiration et la vie
de milliers d'hommes et d'animaux, etc. Ces différentes
nous permettent d'expliquer les pernicieux effets de la
lune rousse sur la végétation, et nous montrent pourquoi
certaines récoltes souffrent lorsque cependant les ther-
momètres de l'intérieur de la ville ne marquent qu'un
faible degré de froid.
Les plus grands écarts que nous ayons constatés se
sont produits après les chutes de neige que nous avons eu
en 1869, 1870 et 1871. Depuis que nous sommes entrés
dans la période de froid quarardainaire^ nous avons vu
chaque année ce phénomène, auquel nous n'étions pas
habitués à Perpignan.
Une quantité de neige assez abondante est tombée
trois fois dans trois années consécutives, et a occasionné
des froids très rigoureux qui ont compromis ou tué le
plus grand nombre de nos orangers et des arbres que
nous croyons parfaitement acclimatés. C'est alors que
nous avons eu des différences de 5 et 6 degrés entre
l'École normale et la Gare: le 27 janvier 1870, la
première station donnait un minimum de — 4°, et le len-
demain — 6°, tandis que nous lisions — 10° et — 11° a la
seconde. Pareil fait s'est reproduit encore le 9 décembre
1871 : le minimum de l'École normale n'était que de
— 4°5, tandis que celui de la gare descendait k — 9°5.
Ces fortes différences s'expliquent facilement par
réchauffement continu de la ville, qui représente un
véritable foyer de chaleur; à son pourtour, l'air plus
147
froid qui arrive de l'extérieur condense les vapeurs qui
embrument l'atmosphère, lui voilent le ciel, et diminuent
ainsi le rayonnement nocturne, qui se fait en rase campa-
gne avec d'autant plus d'activité que le pouvoir rayonnant
de la surface de la neige y contribue puissamment.
La construction différente des deux abris placés à la
Gare, ne permet pas au rayonnement direct des thermo-
mètres de se faire avec une égale liberté sons chacun
d'eox. L'ancien abri préservait les instruments du rayon-
nement direct dans tous les sens, puisqu'ils étaient
contenus dans une boite fermée par des jalousies. Le
nouvel abri, au contraire, permet le rayonnement direct
dans tons les sens, excepté vers le zénith. La différence
des températures observées sous chacun d'eux nous
donne le refroidissement occasionné par le rayonnement
direct dans tous les sens, excepté au zénith. Cette diffé-
rence n'a été, pour les deux dernières années, que de
0°15 à la gare de Perpignan.
Il nous reste encore à étudier les écarts des tempéra-
tures extrêmes observés sur les divers points ; nous les
avons reproduits dans le tableau suivant :
ÉCARTS DES TEMPÉRATURES EXTRÊMES
OBSERVÉS A PERPIGNAN.
PÉRIODES
OBSERVÉES.
ÉCOLE
NORMALE.
GA
Ancien abri.
RE
Nouvel abri.
JARDIN.
Hiver.
7o72
10°04
I1°3i
9°88
9*2 i
11023
12°80
11°41
9o37
lloGO
12«5i
11 o50
.7-13
9*76
9*70
7oG3
Eté
*
Aulloft ••■••••«
9o75
liol7
11 «25
1 8o57 I
• 148
Avant de passer à l'élude du tableau précédent, il nous
parait utile d'expliquer ce que Ton doit entendre par
écarts de température.
V écart des températures extrêmes est la différence qu'il
y a entre les maxima et les minima de chaque jour, de
chaque mois, de chaque saison ou de chaque année.
Ainsi, nous avons déjà trouvé que la moyenne des
maxima observés a l'École normale, pendant l'hiver, était
de 11°33, la moyenne des minima au même lieu étant
de 3°61, l'écart des températures extrêmes se trouve
être de 7°72 ainsi que je l'ai marqué ci-dessus.
Ce nombre de 7*72 représente Yécart moyen, c'est la
différence entre les moyennes des températures extrêmes
et non pas la différence absolue qu'on observe entre le
jour le plus chaud et le jour le plus froid d'un mois. Cet
écart absolu serait beaucoup plus fort et atteindrait de
20 à 21 degrés, mais ses effets sur les divers organismes
sont lents et progressifs et par conséquent peu dangereux.
Les écarts diurnes des températures extrêmes sont les
plus importants, à cause de l'action immédiate qu'ils
exercent sur les êtres organisés. Nous sommes beaucoup
plus impressionnés, en effet, par le passage brusque
d'une journée chaude à une nuit froide qui la suit,
que par la chaleur qu'il peut avoir fait huit ou quinze
jours avant une journée très froide. La variation brusque,
instantanée ou très rapide de la température, éprouve plus
ou moins fortement les corps organisés et devient dan-
gereuse pour eux , à cause des modifications qu'elle
apporte dans les solides, les liquides et les gaz qu'ils
renferment. Ces influences amènent, malgré les réactions
vitales, un changement et une perturbation dans l'affinité
149
moléculaire des corps organises à laquelle ils ne résistent
pas toujours.
Le dernier tableau nous montre que les écarts divers
de température sont d'autant plus forts, que les thermo-
mètres sont mieux et plus librement exposés. La diffé-
rence entre les maxima et les minima observés dans mon
jardin ne s'élève qu'il 8°57; celle de l'École normale est de
9°75 et celle de la Gare, sous le nouvel abri, atteint 1 1°25.
L'exposition des instruments dans la direction des
vents dominants est aussi une des causes des différences
de température que nous observons.
L'École normale est située vers le Sud-Est de la ville,
tandis que la Gare se trouve à l'Ouest et à une distance
de 800 mètres de la partie des remparts la plus rap-
prochée. Comme les vents dominants viennent du Nord-
Ouest, la première station reçoit l'air qui se chauffe en
traversant une longue zone de la ville avant d'arriver
jusqu'à elle, et ses thermomètres donnent une tempéra-
turc trop élevée surtout en hiver. La Gare, au contraire,
est située assez loin et à l'Ouest de Perpignan; l'air
arrive en pleine liberté sur les instruments qui y sont
eiposés, excepté quand il souffle de l 'Est-Sud-Est, princi-
palement en été, pendant le jour. Alors la couche d'air
qui vient sur les thermomètres doit traverser la ville,
mais il ne s'échauffe pas parce qu'il y arrive après s'être
déjà échauffé en passant sur l'étendue de terre de douze
kilomètres qui nous sépare des bords de la mer.
La différence de niveau des thermomètres de l'École
normale et de la Gare est de 12 mètres environ. Le
décroissemeut nocturne de la température dans les cou-
ches inférieures de l'atmosphère doit Taire baisser la
150
colonne thermométrique de la Gare. M. Ch. Martins a
trouvé que l'hiver, pendant les nuits sereines, le décrois-
sèment de la température dans le voisinage du sol, c'est-
à-dire entre 0m05 et 2 mètres, est très rapide, en
moyenne de 0°66 par mètre, et il atteint quelquefois
1°1 par mètre. La limite de cet accroissement est habi-
tuellement supérieure à 50 mètres, et l'élévation de la
température à Montpellier et par un ciel serein a été de
1° pour 9 mètres en moyenne et de 1° pour 46 mètres
par un ciel couvert (1).
Une cause d'erreur aussi importante ne doit pas être
négligée lorsqu'on installe des thermomètres, et les séries
météorologiques ne seront comparables que si les stations
sont semblablement disposées et les instruments placés a
la même hauteur au-dessus du sol.
La demi-somme des températures extrêmes a été de
15°76 à l'École normale et 15°15 à la Gare, pendant les
années 1870 et 1871; la moyenne des six dernières
années (1866 à 1871) est de 10 08 pour la première
station et de 15°45 pour la seconde. C'est une différence
de 0°02 entre les moyennes des deux périodes. La der-
nière, qui est la plus longue, est probablement celle qui
se rapproche le plus de la vérité, et nous pouvons dire
que les thermomètres de l'Ecole normale marquent en
moyenne 0°65 de plus que ceux de la Gare.
Huit observations trihoraires équidislanles ont été faîtes
chaque jour à l'École normale de Perpignan pendant trois
ans (1866 a 1868); si nous prenons leur moyenne comme
l'expression de la température vraie pendant les vîngt-
(1) Ch. Martins. — Sur l'accroissement de la température avec la hau-
teur dans les couches inférieures de l'atmosphère. Montpellier, 1861 , p. 25.
151
quatre heures, nous trouverons que la demi-somme des
températures extrêmes est trop élevée de 0°41 .
C'est donc en tout une valeur de 1°04 que nous
devons retrancher de la température moyenne, d'après les
maxima et minima diurnes de l'École normale, si nous
voulons connaître la température moyenne vraie de la cam-
pagne à Perpignan. Celle-ci, calculée d'après les moyennes
des vingt dernières années, ne serait que de 14°ll.
De l'élude que nous venons de faire il résulte :
1* Que la température moyenne annuelle, d'après la
demi-somme des températures extrêmes observées à Per-
pignan, est de 0°61 plus élevée à l'École normale, placée
dans la ville, qu'à la Gare du chemin de fer, qui se trouve
à 800 mètres en dehors de la partie la plus rapprochée
des remparts;
2° Que les maxima de température observés à la Gare
dépassent ceux de la ville de 0°46 pendant l'automne et
de 0°35 pendant l'hiver; au printemps, ils sont plus bas
de 0°09 et en été deO°U;
3° Que les minima tb température de la Gare sont en
moyenne de 1°36 plus bas que ceux de la ville. La
différence arrive assez souvent à 4°, surtout pendant les
nuits calmes et sereines du printemps, et peut atteindre,
dans des circonstances exceptionnelles, jusqu'à 6 degrés;
4° Que la moyenne annuelle des écarts des tempéra-
tires extrêmes diffère de 1°50 entre la Gare et l'École
normale et de 2°68 entre la Gare et un jardin de la
ville situé près des bords de la Basse ;
5° Que la température de la campagne à Perpignan,
toutes corrections faites, et calculée d'après la moyenne
des vingt dernières années, ne dépasse pas 14°ll.
152
DES FROIDS DE DECEMBRE 1871 A PERPIGNAN.
Par le Docteur Fines, membre résidant.
Le mois de décembre 1871 a été froid, humide cl assez
calme. La température moyenne de ce mois , déduite des
maxima et des minima observes pendant vingt années à
l'École normale (1850 a 1869), est de 8°57, tandis que
celle du mois de décembre 1871 n'est que de 4°67. Le
froid qui, pendant la première quinzaine, a sévi sur une
partie de la France est arrivé jusqu'à nous, et nous l'avons
ressenti principalement du 8 au 15. La température
moyenne de cette première quinzaine n'est que de 0°97,
tandis que celle de la seconde est de o°69.
Le 8 décembre, le temps avait été calme, frais et
humide jusqu'à dix heures et demie du matin; en ce
moment, la neige commença à tomber a moitié fondue,
et depuis onze heures trois quarts jusqu'à deux heures
du soir elle tomba épaisse et à gros flocons; alors elle
devint petite et rare et elle cessa de tomber à deux heures
et quart.
La couche de neige tombée en trois heures et trois
quarts avait une hauteur de 9 centimètres, et, fondue
naturellement dans l'entonnoir du pluviomètre de la gare,
elle nous a donné une quantité d'eau équivalente à une
hauteur de 10nim3. Après avoir fait fondre soigneusement
153
la neige restée dans l'entonnoir du pluviomètre placé sur la
terrasse de la maison que j'habite, j'ai trouvé une hauteur
d'eau de 15mm9; la fonte naturelle dans le récipient de
l'École normale n'avait donné que 6mm9. La moyenne
de ces» deux dernières hauteurs est de 10mm4, exactement
celle que nous avons eue a la gare, où le pluviomètre se
trouve exposé b bien moins d'influences perturbatrices.
Les deux journées les plus froides du mois suivirent
cette chute de neige: les moyennes du 9 et du 10 sont
— 2»8 et — 1°9. Dans la nuit du 9 au 10 il y eut, en
rase campagne, — 9°4; en ville, dans un jardin où je
fais des observations régulières, — 5°1, et à l'École nor-
male, — 4°o. Un thermomètre à minima placé sous la
neige ne descendit pas, pendant la nuit, au-dessous de
— 2°3. Le lendemain le froid fut plus intense : a la gare
feus —10°, dans mon jardin —7°, et k l'École normale
on marqua aussi —7°. Du 11 au 15 décembre, le froid,
bien qu'assez vif, fut moins rigoureux et le thermomètre,
qui le 15 descendait encore à — 6°8 à la gare, ne des-
cendait pas le 16 au-dessous de + 0°8. La période de
froid venait de passer
La moyenne des minima observes en rase campagne
pendant sept jours consécutifs, du 9 au 15, a été de
-«*41 .
Cette température rigoureuse, à laquelle trois hivers
successifs d'un froid exceptionnel ne nous avaient pas
habitués, a agi énergiquement sur notre organisme
et a éprouvé surtout les vieillards. Les plantes, généra-
lement protégées par la couche de neige tombée le
8 décembre, ont été préservées, et les arbres seuls, qui
n'étaient pas abrités contre le froid, ont pu souffrir.
154
Sous l'influence du froid humide, les maladies des
organes respiratoires sont devenues graves, surtout pour
les vieillards. Les bronchites, les pleurésies et les pneu-
monies ont été très nombreuses ; ces dernières ont occa-
sionné pendant le mois de décembre treize décès, et
l'âge moyen des décédés est de 63 ans.
La mortalité générale a été assez forte. Dans la ville
seulement, non compris les hôpitaux, la moyenne men-
suelle, qui pour les trente dernières années est de 50,
a été de 67 pour le mois de décembre 1871. Ce nombre
se répartit de la manière suivante pour les différents
âges :
OAlan, 115, 5 à 10, 10120, 20430, 30 à 40, 40 à 50, W à 60, 60à70, 70180, 80 à 90
8, 3, 3, 3, 2, 2, 3, 9, 14, 13, 7.
On voit combien la mortalité a été plus forte aux âges
extrêmes de la vie ; de 0 h 1 an et de 50 à 90 ans, nous
trouvons 51 décès, tandis que, de 1 \ 50 ans, nous n'en
trouvons que 16.
Nous avons dit que les plantes, protégées par la cou-
che de neige, avaient peu souffert; les arbres, au con-
traire, restés exposés au rayonnement nocturne, qu'aug-
mentait encore le rayonnement de la neige, se sont
ressentis du froid rigoureux auquel ilsont été soumis.
D'après les observations faites par M. Labau, sous-
directeur de la Ferme-École de Germainville, qui n'est
éloignée de Perpignan que de dix kilomètres, quelques
vignes paraissent avoir beaucoup souffert; celles qui sont
situées dans les bas-fonds ont particulièrement payé leur
tribut aux derniers froids; presque tous les boutons
inférieurs des sarments ont été atteints plus ou moins
155
gravement, mais ce ne sera guère que vers la fin du
mois de mare, que nous pourrons juger exactement
la gravité des dommages que les derniers froids peu-
vent avoir occasionnés aux viticulteurs.
Pour bien me rendre compte des effets produits par
le froid, j'ai visité quelques-uns des jardins où sont
plantés, en pleine terre, quelques espèces acclimatées
dans notre pays.
Certaines espèces ont bien résisté : Agave amcricana,
PiUosporum sineusc, Nerium oleander (les jeunes sujets
ont eu leurs feuilles roussies, les plus âgés n'ont pas du
tout souffert), Cryplomeria japonica, Eriobolrya japo-
nica, Erythrina cristagalli, Stillingia sebifera^ Bambusa
mitis, Bambusa nigra, etc.
D'autres ont eu leurs feuilles roussies : Nerium olean-
der (les plus jeunes), Orangers, Imutus camphora, Phor-
mium tcnaX) Mdianihus major, Arundinaria falcata,
Bambusa gracilis, etc. On peut admettre que les feuilles
des parties les plus élevées ont été roussies par le vent
plutôt que par le froid. Les feuilles les plus basses, en
effet, n'ont pas été touchées, et, cependant, le froid est
toujours plus intense à mesure qu'on se rapproche du sol
dans les couches inférieures de l'atmosphère. La partie
supérieure des arbres est plus exposée au vent, et c'est
de lui que nous paraissent dépendre les effets observés.
Les Opuntia inermis, incomparablement plus rustiques
que les Opuntia ficus indica, ont été bien touchés dans
les endroits exposés au vent du Nord, et leurs dernières
pousses ont été atteintes. Les Opuntia ficus indica,
même protégés par des murs ou des reliefs de terrain,
ont plus ou moins souffert.
156
Quelques arbres ont perdu leurs pousses les plus
jeunes ; Acacia dealbata, Eucalyptus globulus, Limoniers,
Cédratiers , Pompelmoussiers, etc.
V Acacia dealbata est plus rustique que Y Eucalyptus,
et ce dernier Test plus que les Limoniers. Les deux
premiers ont plus souffert chez M. Jaume, parce que le
sol de sou jardin est humide et qu'ils ne sont pas du
tout protégés contre le froid. Malgré cela des jeunes
Acacia dealbata et des Eucalyptus globulus, qui attei-
gnent une hauteur de douze à quinze mètres, ont résisté
à un abaissement de température qui, pendant huit jours
consécutifs, a été en moyenne de — 5°66 à la campagne,
aux environs de Perpignan.
Chez M. Garrette, les orangers n'avaient pas perdu
toutes leurs feuilles malgré la rigueur des deux derniers
hivers; ils ont été complètement dépouillés celte année;
de plus, les fruits, qui pendant ces mêmes années
s'étaient conservés sur leurs branches, ont été gelés
cette année, et cependant le temps a été beaucoup plus
calme et le froid n'a guère été ni plus long ni plus intense
qu'au mois de janvier 1870(,>.
M. Naudin est convaincu que tous ces arbres, palissés
sur des murs plus hauts qu'eux, résisteraient probable-
ment à tous les froids de notre pays, à moins qu'ils ne
fussent plantés dans un sol bas et humide.
Ces remarques sont bien plus importantes , parce que
l'un de ces arbres, Y Eucalyptus globulus, réussit peu
dans le midi de la France, même à Montpellier, et ne
se développe sans dommages que dans les environs de
(1) Voir les Nouvelles météorologiques, juin 1870, page U4 : Compa-
raison des hivers de 1867-1868 et i869-i870, à Perpignan.
157
Nice. Les succès obtenus en médecihe par l'usage des
feuilles de cet arbre le rendent d'autant plus précieux
que son bois est aussi excellent pour les constructions ;
ce double motif devrait donc pousser à le propager le
plus possible.
Très peu d'arbres sont morts jusqu'au ras du sol.
Nous avons vu néanmoins, chez M. Jaume, un bananier
et un Acacia dealbaia entièrement morts; un Livùlona
sinensis est aussi tout-à-fait perdu.
Le bananier, plante essentiellement tropicale, ne peut
guère s'acclimater ici. Dans l'angle d'un mur bien exposé
au midi, il peut, sans beaucoup souffrir, traverser les
hivers doux, et nous l'avions vu chez M. Jaume résister
jusqu'à présent. D'autres plantes tropicales seraient dans
le même cas, mais la culture en est trop modifiable par
les soins de l'horticulteur pour fournir des données utiles
à la climatologie. Leur succès prouverait mieux l'habileté
et la prévoyance du jardinier que la douceur du climat.
Nous croyons devoir attribuer la perte de V Acacia et
du Livistona au défaut d'abri et à l'humidité du sol.
Les Chamœrops exelsa résistent à des froids de seize
et dix-sept degrés et ne peuvent avoir souffert ici. Les
Chamœrops humilis, bien moins rustiques, ont été rôtis
chez M. À. Jaume parce qu'ils avaient les pieds dans
l'eau. Les feuilles du magnifique Phœnia daclylifera de
M. Garrette ont été brûlées ainsi que celles d'un jeune
Jubœa spectabilis. Quatre palmiers-dattiers et un Jubœay
tous très jeunes, plantés à la gare en rase campagne sur
un sol très sec et sans abri, ont bien résisté.
Quelques tiges A1 Acacia dealbata, hautes de quatre à
cinq mitres, furent courbées par la neige et maintenues
158
appliquées contre le soi, dans l'eau, sous une couche de
glace; elles vonl fleurir et n'ont pas du tout souffert,
tandis que les pousses semblables qui sont restées droites,
exposées au froid, ont eu toutes leurs feuilles roussies.
Bien que le froid très intense eut peu duré chaque
jour, certains arbres ont évidemment souffert, peut-être
parce que les deux derniers hivers les avaient déjà cruel-
lement éprouvés. Le mal peut ne pas être très grand
cette année, mais il faut attendre encore pour apprécier
exactement les effets qu'il a produits.
Nous avions écrit la note précédente le 9 février 1872.
Le 18 mars nous avons parcouru de nouveau les jardins
avec M. Ch. Naudin, membre de la section de botanique de
l'Académie des Sciences de Paris; je les ai revus le 12
juillet.
Nous avons constaté que chez M. Robin, dont la pro-
priété se trouve dans un fonds plus bas de quatre mètres
que le remblai du chemin de fer, les Viburnum tinus,
les Viburnum anafuski, les Eriobotrya japonica, les
Podocarpus nerii folia, les Laurus nobilis et les Nerium
oleander, âgés de quelques années, n'avaient pas du tout
souffert des rigueurs du froid.
Les Myrtes à petites feuilles, les jeunes Lauriers francs,
les Viburnum suspensum ont eu leurs jeunes branches
gelées, parce qu'ils sont plantés dans un terrain bas et
trop humide, par conséquent plus froid. Dans le voisi-
nage, sur des points élevés, ils n'ont pas souffert.
159
Les Iris?... d'Alger, ont eu leurs feuilles roussies, niais
ils ont bien résisté et fleurissent ; les Evonymus fimbriata
ont eu leurs jeunes pousses mortes.
Les Acacia dealbata et les orangers avaient été
emportés par les froids dés dernières années ; les Cassia
corymbasa9 qui avaient résisté en pot et en pleine terre,
sont morts cette année.
Chez M. Jaume et chez M. Garrette nous avons cons-
taté l'exactitude des observations que nous avions faites
el que nous avons consignées ci-dessus» Nous devons
bien noter cependant que les Eucalyptus globulus de
M. A. Jaume, sur lesquels nous fondions de si belles
espérances, sont morts jusqu'au ras du sol; quelques
pousses s'élèvent à peine de leur pied. M. Jaume est
décidé à les arracher pour les replanter, sachant bien
que, dans quatre à cinq ans, ces arbres d'une rapide
venue auront atteint une auteur de dix à douze mètres
et résisteront très probablement aux froids de nos hivers,
pourvu que le sol qui doit les alimenter ne soit pas trop
humide et qu'ils soient un peu abrités contre le vent.
A Rivesaltes, distant de Perpignan de neuf kilomètres
et placé dans les mêmes conditions de température,
M. Passama possède six eucalyptus, âgés de sept ans,
qui n'ont eu que quelques feuilles roussies et sont très
beaux en ce moment. Nous pouvons donc et nous de-
vons encourager l'acclimation de cet arbre qui peut nous
être d'une grande utilité.
Nous craignons que le magnifique Palmier-dattier de
M. Garrette, qui avait déjà beaucoup souffert des hivers
précédents, ne soit lout-à-fait perdu. Cet arbre avait résisté
aux hivers des quarante dernières années, non-seulement
160
parce que ceux-ci avaient été moins rigoureux que les
trois derniers que nous venons de passer, mais encore
parce qu'ayant dépassé l'abri que lui faisait le pavillon
voisin, toute la partie supérieure, la plus impression-
nable, se trouve exposée au vent du Nord-Ouest, par
conséquent au refroidissement que produit une évapora-
lion très active. Cet arbre, déjà bien malade, périra donc
un jour ou l'autre, lors même que les froids seraient
moins rigoureux que ceux auxquels il a résisté, car les
anciens abris qui le protégeaient autrefois ne sont pas
maintenant assez élevés pour le garantir du vent et du
froid.
461
HISTOIRE NATURELLE
«
DU DÉPARTEMENT DES PYRÉNÉES-ORIENTALES.
ENTOMOLOGIE.
Par M. F. PeHet, membre résidant.
«:i
» .:n
' . i
COCCIN ELUDES.
Les Mémoire de l'Académie des sciences, bettes-lettres
et arts de Lyon renferment la monographie des Cocktî-
nellcs par M. E. Mulsant, professeur d'histoire naturelle*
de la ville de Lyon. L'auteur a compris dans sa. moft*~
graphie les Coccinelles exotiques.
Je vais extraire de son beau travail la description des
espèces qui se trouvent dans le département des
Pyrénées-Orientales, afin que, paraissant dans nos
annales, et vu l'absence- presque complète d'ouvrages
d'histoire naturelle traitant des coléoptères du départe*
ment, ceux qui voudront passer agréablement leur temps
a étudier l'entomologie puissent consulter ce travail'
avec fruit.
Nous sommes redevables b M. Mulsant d'un grand
sombre de travaux sur l'entomologie; Ce sont des ouvra-
ges justement appréciés , et leur mérite n'est dépassé
qne par la bonté, TaflabilUé de leur auteur. : f '
lt
m
Les Coccinelles méritaient l'attention d'an pareil
savant ; ce sont, dans l'ordre des coléoptères, les insec-
tes qui rendent les plus grands services aux agriculteurs.
A l'état dç (lar^e,; la Coccinelle vit aux . dépens des
pucerons, terrible famille dont le Phylloxéra vastatrix
fait partie. ■ . '
L'insecte parfait se cache, à l'époque des premiers
froids, sous l'écorce de} artyes} il y passe l'hiver. Au
premier printemps, il dépose ses œufs au milieu des
feuilles déjà envahies par les pucerons. Les larves éclo-
sent au milieu d'eux, et le nombre qu'elles en détruisent
est incalculable. C'est sans doute à cause de son utilité
bien reconnue que les cultivateurs l'ont surnommé La
Bêle a Dieu.
- J'ai observé des larves de Coccinelles avec beaucoup
d'attention et h plusieurs, reprises, afin de pouvoir affir-
mer, «g que; je fais en ce moment, qu'elles se nourris-
sent de pucerons, au lieu de les traire comme le fait la
Fourmi.
La Foujrmii que notre grand fabuliste M. de La fontaine
nous a dépeiut sous des aspects par trop séduisants, tend
aujourd'hui à devenir notre bête noire.
Dans, les champs, elle remplit de nos blés ses vastes
magasins; dans les jardins, elle attaque nos fruits avant
leur oomplète maturité. Chaque arbre renferme une
fourmilière sous ses racines. Dès que les premières
feuilles des pêchers se montrent, l'on aperçoit desuite
s*r «leur tronc w va-et-vient continuel de Fourmis. Elles
commencent .par .traire de tous petits pucerons, noirs,
lujsants,, satisfaite*
Je ne puis çqQore l'affirmer, mais je ne suis pas loin
103
de croire que ces placerons protfenrïcht de <feux"qu1i
l'arriére-saison les Fourmis ont placés dans leurs maga-
sins, à Pabri du froid.
En enlourant le pied d'un arbre avec uif linge imbibé
d'huile el en continuant de l'imbiber tous les deux ou
trois jours, l'on empêche les fourmis d'y monter ; Ton
ne remarque les pucerons quç lorsqu'il* onl des ailes,
et le mal, qu'ils font sur l'arbre* n'est pas grand, ,
J'ai fait cette expérience pour être bien sûr que, déli-
vrés des Fourmis, les pucerons ne sont plus redoutables,
mais je ne donne pas ce moyen confine bon; il est pire
que le mal. Les Fourmis ne peuvent traire, les pucerons,
cela est vrai ; mais, l'huile interceptant l'air aulQur dç
r&torce, Tannée suivante la peau se fend, se boursoufle
et la gomme étouffe l'arbre.
Quand les pucerons attaquent les branches des pêchers
et les font se recoquiller, c'est qu'à force de les trair*)
les Fourmis les affament. La Fourmi est donc un des
insectes les plus nuisibles aux arbres fruitiers.
Revenons à nos petites poules, les Gallinelcs.
Qui ne s'est amusé à faire grimper Te long de son
doigt, tourné vers le ciel, la petite Bétè-à-Dieu, en lui
disant :
Gallintte, fallinete, mottra me lo cami (Tel cel,
Que té donaré pa y mel.
Chose étrange, l'enfant, qui martyrise* avec tant de
plaisir le hanneton, la mouche, la' cigale, respecte d'ins-
tinct la €pet»neite. » » ' ' ' '
Le» Cttttinellkles comprennent I* section dei Trnmèrcs;
du comte Dejean, celle des Sëcuripalpes, de M. Molsant.
Elles offrent, presque toutes, la- forttte ovale plus os
\
\
\
\
164
mojn^ ^llpng^c. Le pratborai $'a4?pte aux élytres sans
lais^ d^vid^.; ,|e$ î^rsçs.&ofytfle trois articles. Elles se
divisent en deux groupes : 1° les Gymqopomides ; 2° les
Xrichoso(ni(jps,;: ., ,, _ ;
.. , : . i, ... , -, PSEWRR GROUPE, i,
tés Gymnosomitfés comprennent trois familles :
i° les Coccinellicns; 2ét les Ctlilocoriens; 3* les Hypé-
rasplens. '
La prefoîèfé ftmille fbrmëdëu* divisions.
' La première diVisibri, qui renferme tous les Coccinel-
iréhè' d'Europe,' se divise en cinq branches, la dernière
Composée seulement d'exotiques, ainsi que toute la
iècbnde division.1 ' ' '
Les quatre branches dont noua avons à nous occuper
sont : 4° les Hippodamiaires ; 2° les Coccihellaires ; 3° les
Halyziaires; 4° les Micraspiaires.
* PREMIÈRE BRANCHE.
Les Hippodamiaires renferment quatre genres, dont
un seul, le genre Hippodamia, Mulsant, renferme des
espèces européennes; ce Sont :
1° L'Hippodamia tredecim punctaty, Linné;
2° — ' septem maculata, Linné.
■ Quoique n'ayant pas encore été trouvée dans le midi
de, la ,Frqn<;ç, j.'Hippodamia tredecim. punctata peut
habiter les hautes montagnes du département, puisqu'elle
'\ est répapdue non seulement en Europe, mais encore
dans le? États- Ujiis d'Amérique; c'est pour ce motif que
j'en, dppne la description .
165
Hippodamia uredeetro punctau, Linné.
Oblongue. Prothorax noir, avec le bord antérieur, et pins lar-
gement les latéraux d'un jaune fkuve : ceux-ci marqués d'un
point noir dans leur milieu. Élytres d'un fauve jaune, parée*
ordinairement chacune de six taches poacliforwft&ftoire^d'ton^
<cutel!airc non prolongée jusqu'au, ijivoau de la juxta-suturale
antérieure. Jambes et les deux, premiers articles des tarses d'un
fauve jaune.
Longueur, 5 mil. — Largeur, 3 mil.
Patrie : L'Europe et les États-Unis d'Amérique.
Je l'ai prise en nombre au sommet de la. falaise de Trouville-
sur-mer (Calvados), sur les tamarix. La ponctuation varie beau-
coup; il en est de même chez presque toutes les Coccinellides.
DKCXIKME BRANT.HK.
Les Coccinellaires se divisent en deux, rameaux:
1° les Ad on ia tes; 2° les Coccinellales.
Premier rameau.
Les Adoniatcs se répartissent dans les genres suivants :
1° les Anisoslicla ; 2° les Adonia; 3° les Hysia (genre
exotique); 4° les Adalia; 5° les Nésis (genre exotique);
6° les Bulica.
■ • i<
Genre Amsosticta, Ciievrolat.
1. Amsosticta novemdecim punctata, Linné.
Oblongue; peu convexe; flave'ou d'un llavi* rosé, en dessus*,
parée sur le prothorax de six taches ponctiformes noires, et de
dix-neuf sur les élytres, savoir ^une sculcjlaire et neuf sur cha-
que étui. Pieds d'un tlave testacé.
Longueur, 2 mil. à 3 mil. — ^ ■Lbrgeury 1 rt>ii.» à 9»tmly »
Patrie: La plupart des parties de l'Europe, dans les lieux
marécageux.
166
J'ai pris cet insecte sut* tout le littoral du départORtent, prin-
cipalement sur les tamarin
Observations. Quelquefois des points des élytres manquent, ou
bieu ils sont liés à. leurs voisins.
2. A ni sos tic ta strict a, Thunberg.
Quoique cet insecte soit originaire de la Laponie et de la
Hongrie, j'en donne la description parce qu'il a été trouve par
mon ami le docteur Grenier, dans les environs d'Aix (Bouches-
du-Rhône). Si cet insecte se rencontre jamais dans notre dépar-
tement, ce sera, bien sûr, soit h l'étang de Cagarciiï, soit au
Grau d'Argelès-sur-ïfer.
Ovale-oblongite. Prothorax noir, paré de deux grosses taches
trilobées, laissant les bords antérieurs et latéraux de la ligne
médiane, flaves. Élytres flaves, ornés d'une bordure sulurale et
chacune d'une bande longitudinale et d'une ou deux taches noi-
res: la bordure à peine prolougèe au-delà de la moitié, comme
formée d'une tache scutullaire parallèle, suivre de chaque coté
de deux taches poncliformes : la bande, naissant sur le calus,
inégalement plus large jusqu'aux trois cinquièmes, liée. à une ou
deux taches poncliformes plus postérieures : Lu dernière, parfois
isolée, située près de l'angle suturai : l'autre tache ponctilbrmc,
située aux trois quarts, près de la suture.
Etat normal. Tache ponctiforme des élytres voisine de l'angle
suturai, liée à la^ h^de ljon^ituijinale.^ /
UAnisosticta Dohrniana, Mulsant, est une variété de la Strigata,
dont la tache pornliforme', voisine de Fangle suturai, est isolée
de la tache pouctifonne qui turmiuela bande longitudinale.
Longueur, 3 mil. — Largeur,. 2 mil. .
Cenue Adonia, Mulsant.
1. Adonia mutabilis, Sciuba.
Ovate-oblongue. Prothordxnoir, part en devant etsurlescùlés
d'une bordure, d'un trait postérieurement raccourci sur la ligiiv
167
médiane, et d'un point de chaque côté de celle-ci, httfne. Hytres
d'un rouge fauve, marquées d'une tache flave 6 côté de l'écus-
son, ordinairement d'une tache scutellaire ovale, et lo plus sou-
vent chacune de six points noirs. Pieds noirs : jambes de devant,
partie des intermédiaires et tarses, fauves.
Longueur, 3 mil. à 5 mil. — Largeur, 2 mil. à 2 mil. V?*
Patrie : La plupart des parties de l'Europe. Cette espèce varie
beaucoup.
Elle se trouve sur les hauteurs, dans les lieux secs ut tfrides ;
je l'ai prise abondamment sur les glacis des fortifications.
Genre àdalia, Mulsant.
i. Adalia obliterata, Linné (Livida, de Geek).
■
Corps ovale ou ovale-oblong; d'un flave cendré, en-dessus.
Prothorax ordinairement marqué d'une M noire ou noirâtre.
#
Elytres souvent parées de deux bandes longitudinale^ Mu- gris
olirôtre, dont l'externe est parfois terminée par une tache noire;
quelquefois même brunes ou noires, avec quelques taches d'un
jaune testacé.
Longueur, 3 mil. à 4 mil. — Largeur, 2 mil. à 3 mil.
Cette espèce, que je n'ai pas encore trouvée dans le départe-
ment, vit sur les sapins, les pins, les hêtres; il faut donc la cher-
cher sur nos hautes montagnes.
V Adalia bothnim, Paykull, ([ni a beaucoup d'analogie avec
Y A. obliterata, est rare en France ; elle diffère de YObliterata par
la forme de la marque noire du prothorax et surtout par la for-
me moins allongée et plus convexe du corps.
2. Adalia bipunctata, Linné.
Ovale; médiocrement convexe. Prothorax itoir, bordé plus ou
moins largement de blanc, parfois paré en outre d'une double
lâche au milieu de la base. Élytres, soit rouges, avec un point
168
di$c»l ou dos dessins noirs, soit noires avec des taches rouges et
le rebord rougeâtre. Épimères noires.
. Longueur, 5 qiil. à 5 */i- **- Largeur, d l/^ki mil.
■ Patrie : L'Europe, l'Amérique du Nord.
Parmi les variétés bien tranchées de cette espèce, qui sont au
nombre do trente environ , je citerai celle dont le dessin des
élytres se rapproche le plus de la GoccineUa hieroglypkica, Linné.
Deux bandes noires partent de Fécusson et vont se réunir, en
s'écvrtant de la suture, à deux petits points noirs placés au quart
de la longueur des élytres; c'est absolument le dessin d'une
paire de besicles. Vient ensuite une bande noire formant un
parallélogramme dont les coins débordent et dont le milieu est
formé par deux points rouges séparés par la suture. UAdalia
bipunctata est très commune; sa l^rve vit aux dépens des puce-
rons qui attaquent les feuilles des poiriers et rendent les jeunes
pousses stalionnaires.
5. Adalia unclecim notata, Schneider.
Ovale ; subacuminée postérieurement. Élytres d'un rouge fauve,
ornées d'une tache scutellaire dilatée, et chacune ordinairement
de cinq points noirs: Le premier sur le calus; le deuxième,
réduit à une moitié sur le bord externe; le troisième, le plus
gros, en ovale transversal, un peu après le milieu, triangulairc-
ment disposés avec les deux postérieurs. Épimères blanches.
Long. 5 mil. 1/2 h f> mil. V2. — Larg. 3 mil. V2 à * niil- lIv
Patrie : La France, V Autriche, efc.
Celle espèce vit sur les chardons.
Le genre Bulœa, Mulsant, ne se trouve pas en France.
Second rameau. — Les CocciNtXLATES.
A ce rameau se rapportent les genres suivants :
1° Harmonia, Mulsant; 2° Coccinclia, Linné; 3° Cisseis,
Mulsant (exotique).
169
Genre Haumoma, Mulsant.
1. Harmonia margine punclata, Scu aller.
Brièvement ovale, peu convexe. Dessus du corps variant du
flave cendré au roussâtre, paré de neuf points noirs sur le pro-
thorax, et de huit au plus sur chaque élylre, un sur le calus,
trois en rangée transversale au tiers; trois en rangée transver-
sale aux quatre septièmes ; les deux externes des rangées fixés
au bord externe et plus constants : Plusieurs des autres souvent
effacées. Dessous dit corps et pieds d'un fauve testacé. Sternums
épimères et postépisternums (laves.
Longueur, 5 mil. *l2 à 6 mil. l/v — Largeur, 4 mil. à 5 mil.
Patrie : La plus grande partie de l'Europe, sur les pins et les
sapins. J'en ai pris deux exemplaires a la font del Caball mort,
au-dessus du village de Casteil (arrond. de Pradcs).
Cette espèce varie beaucoup ; j'en possède deux exemplaires
qui n ont que deux taches sur les élytres.
2 Harmonia impustulata, Linné.
Ovale; tantôt flave ou rose, en dessus, avec sept points noirs
sur le prothorax, et huit, dont six disposés par paires, sur cha-
que élytre (l'externe postérieur au moins toujours lié à son
voisin); tantôt noire, avec les côtés du prothorax (laves, marqués
d'un point noir, et quelques taches (laves sur les élytres, ou avec
m
celles-ci noires. Dessous du corps noir. Epimères du médipectus
et pieds de couleur variable.
Long. 3 mil. l/2 à 4 mil. *lv — Larg. 2 mil. V?. a 3 mil. {/2.
Patrie : Toute l'Europe. Elle se trouve, dès les premiers
froids, sons les écorces des platanes. C'est une des espèces les
plus communes.
5. Harmonia Doublieri, Mulsant.
Uvale, d'un (lave rose en dessus, avec sept points noirs sur
le prothorax, et neuf sur chaque élytre ; les six premiers de ceux
170
ci, disposés par paires; l'huméral postérieurement et oblique-
ment prolongé au côté interne : Ceux de la troisième paire unis
en un demi-cercle, de l'extrémité interne duquel part un pro-
longement dirigé vers l'écusson ; les trois dernielrs en rangée
obliquement transversale. Dessous du corps fauve.
Longueur, 3 mil. à 3 mil. */2. — Largeur, 2 mil. Va--
Patrie : Le midi de la France, PItalie et l'Espagne. Elle habite
les tamarix de tout le littoral de la Méditerranée.
4. Harmonia duodecim puslulata, Fabricius.
Brièvement ovale. Dessus du corps noii\ Prolhorax paré, en
devant, d'une étroite bordure flave faiblement tridentée et pro-
longée presque jusqu'aux angles postérieurs. Élytres ornées cha-
cune de six taches flaves : trois marginales, dont la dernière
apicale, liée à une bordure extérieure flave;- trois internes,
suborbiculaires, sur une rangée longitudinale et en quinconce
avec les précédentes. Trochantcrs, tarses, partie au moins des
jambes, testacés.
Longueur, 3 mil. 1/2 à 4 mil. — Largeur, 2 mil. {l2 à 3 mil.
Espèce rare ; je l'ai prise en battant les chênes, les ormes, mais
accidentellement.
Genre Coccinella, Linné.
1 . Coccinella quatuordecim pustulata, Linné.
Ovale. Pro thorax noir, paré en devant et sur les côtés d'une
bordure jaune ou flave; l'antérieure tridentée en arrière; les
latérales, graduellement rctrécies jusqu'aux angles postérieurs.
Elytres noires, ornées chacune de sept taches jaunes : les six
premières disposées par paires; les deux antérieures liées à la
base, séparées jusqu'à celte dernière par le^réseau noir; l'interne,
semi-circulaire ; le réseau noir étendu jusqu'au bord marginal ;
la septième, subapicale, échancrée ou tronquée à son côté interne.
171
Long. 3 mil. V2 * * mi'- *lv — Lar8- 2 mil. V* à 3 mil. Vj-
Assez commune sur les arbres et lus plantes. Je l'ai prise sur
Faune, sur les bords de la Tôt.
2. Coccinella variabilis, Illiger.
Ovale; variablcment colorée en dessus. Élylrcs chargées, vers
l'extrémité, d'une ligne transversale élevée; tantôt d'un roux
flave ou cendré, soit sans taches, soit marquées de un a sept
points noirs ; tantôt ornées de cinq taches subarrondies d'un roux
flave, séparées par un réseau noir; tantôt noires avec une lunule
humérale d'un rouge jaune. Épimëres du médipectus, blanches.
Pieds, en grande partie au moins, d'un fauve livide.
Patrie : Presque toute l'Europe, le nord de l'Afrique.
Je l'ai prise sur les ormeaux et sur les aunes.
3. Coccinella undecim punctata, Linné.
Ovale. Prolhorax noir, paré aux angles de devant d'une tache
flave irrégulièrement quadrangulaire ; prolongée latéralement en
se rétrécissant jusqu'aux trois cinquièmes. Élytrcs d'un rouge
jaune, flaves sur les côtés de l'écusson, marquées d'une tache
sculellaire ovalaire ou obeordiforme, et chacune de cinq points
noirs: Le premier sur le calus; les autres disposés par paires
obliques; plusieurs de ces points sujets à faire défaut. Epimères
des médi et postpectus blanches.'
Long. 3 mil. l/2 à 5 mil. — Larg. 2 mil Va « 3 mil. Vo-
J'ai trouvé cette espèce sur le chêne vert, sur le chêne blanc,
sur l'ormeau et sur les saules, au premier printemps. Elle u'est
pas rare sur les bords de la Basse.
4. Coccinella hieroglyphyca, Linné.
Ovale; convexe. Prothorax noir, paré aux angles de devant
d'une tache flave ou jaune obtriangulaire. Elylrcs d'un roux
jauue, ornées d'une tache sulurale et ordinairement chacune de
\
172
cinq autres, noires; la lâche ou bordure suturale prolongée jus-
qu'au quart; la première tache en forme de trait naissant du
calus, prolongée jusqu'aux six septièmes, souvent unie à une
tache ponctiforme externe, et à une tache transversale interne,
un peu plus postérieure, constituant une tâche naissant du çalus
et postérieurement bifurquée: Les 4° et 5°, en rangée transverse,
vers les deux tiers, souvent unies; l'interne grosse; l'externe
ponctiforme, plusieurs de ces taches parfois nulles; d'autres
fois, la branche interne de celle du calus unie à la suturale, et
la quatrième unie à la branche précitée. Élylres parfois entière-
ment noires.
Long. 4 mil. à 4 mil. */2. — Larg. 2 mil. l/2 à 3 mil. xl2.
Je l'ai prise à Vcrnet-les-Bains, sur la bruyère et sur d'autres
arbustes. Elle est assez rare.
5. Coccinella quinquç punctata, Linné.
Subhémisphérique. Prothorax noir, paré aux angles de devant
d'une tache flave irrégulièrement quadrangulaire, prolongée
latéralement jusqu'aux trois quarts. Elytres d'un rouge roux
ou d'un roux fauve, flave sur les côtés de l'écusson ; ordinaire-
ment marquées d'une tache scutellaire et chacune de deux points
noirs : l'un, presque à la moitié, sur le disque, plus rapproché
de la suture que du bord externe; l'autre, voisin de ce bord, aux
deux tiers : l'un de ces points parfois nul. Épimères du médipec-
tus, blanches.
Longueur, 4 mil. ù 5 mil ■/a- — Largeur, 3 a 4 mil.
Je l'ai prise sur différentes plantes, surtout sur les chardons;
elle n'est pas commune.
6. Coccinella septera punctata, Linné.
Subhémisphérique. Prothôrax noir, peu émoussé aux angles;
paré à ceux de devant d'une tache quadrangulaire subéquilaté-
rale, blanche. -Élylres d'un rouge fauve, flaves sur les côtés de
473
l'écusson, ornées d'une tache scutellaire, et chacune ordinaire-
ment de trois points noirs : Deux* également rapprochés du bord
externe; l'antérieur, aux deux septièmes ; le postérieur, aux deux
tiers; le troisième, aux deux cinquièmes de leur largeur, plus
rapproché de la suture que du bord externe. Épimères du médi-
pectus, blanches.
Long. 5 mil. à 7 mil. V*- — Larg* 4 mil. f/i à 6 mil.
Patrie : L'Europe, le nord de l'Afrique, etc.
Cette espèce est la plus commune et la plus grande du genre;
C'est à elle que s'applique le doux nom de bétc-ft-Dteu.
7. Coccinella raagnifica, Redt. — Labilis, Muls.
Subhémisphérique. Prothorax noir, subarrondi aux angles,
parés à ceux de devant d'une tache blanche, quadrangulaire,
iniquilatérale, prolongée latéralement jusqu'aux deux tiers.
Élytres d'un rouge jaune, (laves sur les côtés de l'écusson,
marquées d'une tache scutellairc, et "chacune ordinairement de
trois points noirs : Deux, inégalement rapprochés du bord externe;
l'antérieur, plus extérieur, au tiers; le postérieur, aux deux
tiers de leur longueur; le troisième, aux trois septièmes, plus
rapproché de la suture que du bord externe. Extrémité du post-
épisternum, épimères des médi et postpectus blanches.
Patrie : La France, l'Allemagne, etc.
Celte espèce est facile à confondre avec la Septempunctata sur-
tout en chasse, car sa taille, sa forme et sa couleur sont presque
les mêmes. Elle s'en distingue par le prothorax plus long dans le
milieu, plus court sur les côtés, pli\s subarrondi aux angles
antérieurs et postérieurs, les élytres sont plus déprimées; les
taches postérieure et subdiscale sont plus grosses ; le point
externe antérieur est plus rapproché du bord extérieur que le
postérieur.
J'ai pris cette espèce, mais ne l'ayant pas reconnue en chasse,
je ne puis fixer la localité.
474
TROISIÈME BRANCHE.
Los Halyziairês se partagent en deux rameaux :
i° les Myziates, 2° les Halyziates.
Premier rameau.
Les Myziates renferment neuf genres, dont cinq con-
tiennent des insectes européens; ce sont les genres
Anatis, Mulsant; Mysia, Mulsant; Sospila, Mulsant;
Myrrha, Mulsant , Calvia, Mulsant.
Genre Anatis, Mulsant.
1. Anatis ocellata, Linné.
Brièvement ovale. Prothorax noir, paré de deux taches hasi-
laires, et d'une bordure de chaque côté, blanches : celles-ci notées
d'un point noir. Élytrcs d'un roux ou rouge fauve bordées de
noir; marquées d'une tache scutellaire, et ordinairement chacune
de sept à neuf autres, ponctiformes noires, généralement entou-
rées d'un cercle (lave.
Long. 8 à 9 mil. — Larg. 5 mil. f/2 à 6 mil. 72.
C'est le plus grand de tous les Coccinelliens européens. Je ne
l'ai pas trouvé dans le département, mais sa larve vivant sur
l'aune, le chêne, le pin et le sapin, l'insecte sera découvert, sans
doute, sur nos hautes montagnes.
Genre Mysia, Mulsant.
i. Mysia oblonga gutlata, Linné.
Ovale. Prothorax largement bordé de blanc $tty tes côtés, d'un
roux fauve vers la moitié médiaire et marqué sur ceUq-ci d'une M
noirâtre plus ou moins distincte. Elytrcs blondes ou fl'un roux
fauve, parées chacune de trois ou quatre lignes e^, partie inter-
rompues, d'un blanc flavescent: La première ligne formée de
115
deux taches (à la base et vers le tiers) et d'une ligne non pro-
longée jusqu'à l'extrémité : la première souvent réduite 5 une
tache vers le tiers, et parfois d'une autre vers la base; la troi-
sième naissant après le calus, ordinairement unie postérieurement
à l'extrémité de la première, souvent annexée vers la moitié de
la longueur des étuis à une tache extérieure presque carrée ; la
quatrième sur la gouttière. ,
Long. 6 à 8 mil l/2. — Larg. 4 mil. t/t à 5 mil. Vî-
Patrie : Diverses parties de l'Europe.
Elle vit sur les pins; j'en ai pris un exemplaire à Vernet-les-
Bains, sur la montagne qui sépare la vallée de Vernet de ccllo de
Sahorre, en face le village de Fnilla.
Genre Sospita, Mulsant.
1. Sospita trigrina, Linné.
Subhémisphérique. Noire, brune ou rousse, en dessus. Pro-
thorax orné de chaque côté d'uile bordure réniforme, de deux
taches au milieu de* la base, et d'une au bord antérieur, blanches.
Elytrcs parées chacune de dix taches de môme couleur : les
quatre antérieures en croix ; les six suivantes sur deux rangées
transversales; la dernière, terminale.
Long. 4 mil. 1/2 * 6 mil. — Larg. 3 mil. t/2 à 4 mil t/1.
Patrie : La plupart des parties de l'Europe.
Je l'ai prise en battant les aunes sur les bords de la Tet et de
la Basse.
Genre Myrriia, Mulsant.
1. Myrrha octodecim guttata, Linné.
Ovale. Dessus du corps d'un roux ou fauve testacé foncé ou
pâle. Prothorax paré latéralement d'une bordure lunulée et à la
base de deux gouttes, jaunes ou blanches : une dorsale, au tiers :
176
trois transversalement placées vers le milieu ; deux, aux quatre
cinquièmes; une subtcrminale.
Long. 4 à 5 mil, — Larg. 2 mil. V2 * 3 mil. Va»
Patrie : Presque toute l'Europe.
Je l'ai prise sur les pins, sur les genévriers; elle est commune.
Genre Cal via, Mulsant.
i. Calvia quatuordecifti guttata, Linné
«
Brièvement ovale. Dessus du corps d'un roux fauve. Prothorax
paré latéralement d'une bordure blanche. Élytres ornées chacune
de sept gouttes blanches : une juxta-scutcllairc ; trois disposées
transversalement un peu après le quart de leur longueur; deux
aux trois cinquièmes ; une près de l'extrémité.
Long. 4 à 5 mil !/a- — Larg. 3 mil. Va à 4 mil. V2.
Cette espèce est assez commune ; je l'ai prise sur les chênes,
les pins et principalement sur les aunes.
2. Calvia decem guttata, Linné.
Subhémisphérique. Dessus du corps d'un roux jaune. Élytres
ornées chacune de cinq taches blanches ou d'un blanc flave, assez
grosses, la plupart 'subarrondies : Deux près de la base ; deux
un peu après le milieu ; une presque carrée et subterminale; les
internes des deux paires un peu plus rapprochés de la suture,
que les autres du bord externe.
Long. 5 mil. V2. — Larg.' 4 mil. 72.
Patrie : l'Europe.
Je l'ai prise dans le bois de Meudon, près Paris sur des saules ;
et sur les bords de la Tet, sur des aunes.
3. Calvia bis-septem guttata, Sch alleu.
Subhémisphérique; d'un roux fauve, en dessus. Prothorax
paré latéralement d'une bordure lunulée blanche. Élytres ornées
chacune de sept taches subarrondies d'un blanc (lave : Deux à la
477 .
base (l'externe souvent nulle) ; deux, obliquement situées (l'in-
terne plus postérieure aux deux cinquièmes); deux autres un
peu moins obliquement placées (l'interne plus postérieure aux
trois cinquièmes) ; une, subterminale.
Long. 5 mil. 1/2 à 6 mil. «/*• — Larg. 3 mil. Va à 4 mil. «/s-
Cette espèce est assez rare; je l'ai prise en battant de jeunes
chênes, dans les environs de Vernel-les-Bains.
Second rameau.
Les Halyziates renferment quatre genres, ce sont :
i° les Halyzia, Mulsant; 2° les Vibidia, Mulsant; 3° les
Thea, Mulsant; 4° les Propylea, Mulsant.
Genre Halyzia, Mulsant.
1. Halyzia sedecim gultata, Linné.
Ovale; médiocrement convexe, et d'un roux jaune tendre, en
dessus. Elytres munies d'un rebord large et subtranslucide;
parées chacune de huit gouttes blanches : quatre près de la
suture; une, apicale; deux, près du bord externe; une, sur le
disque.
Long. 5 à 6 mil. — Larg. 4 à 4 mil. V2.
Elle vit sur les sapins, les noisetiers ; je l'ai prise à Vernet-les-
Bains sur cet arbuste.
Genre Vibidia, Mulsant.
i . Vibidia duodecim gultata, Poda.
Subhémisphérique ; d'un roux jaune en dessus. Protorax paré
latéralement d'une bordure blanche. Élytres ornées chacune de
six gouttes blanches : deux près de la suture ( près de l'écusson
et aux trois cinquièmes) ; deux liées au bord externe (sous l'épaule
12
118
et aux trois cinquièmes) ; une, discale (aux deux cinquièmes);
une subterminale.
Long. 3 mil. 1/2 à 4 mil. — Larg. 2 mil. à 2 mil. V*.
Cette espèce est assez commune; elle se trouve sur les pins,
les aunes. J'en ai pris un exemplaire à Vernet-les-fiains qui n'a
que 1 mil. de longueur sur 1 mil, V2 de large. Elle est beau-
coup plus oblongue que le type ; les taches sont proportionnelle-
ment plus grandes; la couleur est d'un roux très brillant; elle a,
de plus, une petite tache noire entre les deux yeux.
Genre Thea, Mulsant.
1 . Thea vigintiduo punctala, Linné.
Brièvement ovale; d'un jaune citron en dessus; ornée de cinq
taches ponctiformes noires sur le prothorax, et de onze sur chaque
élylre : trois le long du bord externe; une, petite, marginale,
près de la seconde des précédentes ; trois le long de la suture;
quatre, longitudinalement sur le milieu ; les trois antérieures de
celles-ci en quinconce avec celles des rangées voisines, la posté-
rieure plus éloignée, subterminale.
Long. 3 mil. Vs & 4 mil* Va- — ^arg- 2 mi^ !/« * 3 mil. V2.
Elle est commune partout; sur les plantes vivaces, dans les
haies d'aubépines, sur les arbres.
Genre Propylea, Mulsant.
1 . Propylea quatuordecim punclata, Linné.
Brièvement ovale. Prothorax flave au moins en devant, sur les
côtés et sur les parties latérales de sa base. Élytres flaves avec
sept taches noires presque carrées, ou noires avec des taches
jaunes. Épimères des médi et postpectus flaves. Base des cuisses,
jambes, tarses et taches sur les côtés du ventre, d'un flave
teslacé.
179
Long. 3 mil. V2 & 5 m^- Vq- — Larg. 3 m^- * 3 mil. il7t.
Patrie : Tout l'ancien continent.
Cette espèce est très commune sur les chênes; moins sur les
peupliers.
Le dessin des élytres varie beaucoup, aussi sa synonymie est
fort embrouillée.
QUATRIÈME BRANCHE.
Les Micraspiaires ne renferment que le genre Micraspis,
Chevrotât.
i. Micraspis duodecim punclata, Linné.
Subhémisphérique; ilave en dessus. Prothorax orné de six
points noirs : quatre en demi-cercle au devant de la base, et un
près du milieu de chaque bord externe. Élytres à suture et à
points noirs : quatre le long de la suture ; un sur le calus; quatre
formant près du bord externe une ligne longitudinale noueuse,
en quinconce ou obliquement croisée.
Long. 3 mil. l/2- — Larg. 2 mil. Va-
Patrie : L'Europe. Elle est très commune sur les bords des
étangs, au pied des tamarix.
Deuxième Famille.
Les Chilocoriens forment deux genres : 1° les Chilo-
corus, Leacb; 2° les Exochorous, Redtenbacher.
*
Genre Chilocorus, Leach.
1 . Chilocorus renipaslulatus, Scribà.
Dessus du corps d'un noir brillant, très convexe et subcom-
primé. Tête noire. Élytres parées chacune sur leur disque d'une
tache rouge en ovale transversal, occupant le tiers environ de la
180
largeur, et ordinairement moins distante de la suture que du bord
externe. Dessous du corps noir, avec les côtés du premier arceau
du ventre et tous les suivants rouges.
Long. 4 ù 5 mil. — Larg. 3 mil. à 3 mil. xjv
Ce genre est un de ceux qui se nourrissent de Gallinsectes,
dans tous leurs états. Par un beau soleil de février, visitez les
pêchers, vous trouverez leur tronc couvert de Chilocorus renipus-
tulatus. P'après M. Mulsant, cet insecte serait peu commun et
vivrait sur les aunes, les saules, etc.
2. Chilocorus bipuslulatus, Linné.
Dessus du corps noir, brillant, très convexe et subcomprimé.
Tête rouge. Élytres parées transversalement, aux deux cinquièmes
de la longueur, de trois taches rouges ou rougeâtres, ponctiformes,
presque continues, et dont l'interne est beaucoup plus rapprochée
de la suture que l'externe du bord extérieur. Dessous du corps
noir; côtés et cinquième arceau du ventre d'un rouge fauve.
Long. 3 à 4 mil. — Larg. 2 mil. l/2 à 3 mil. *l2.
Se trouve sur les genévriers et autres végétaux. Elle serait
plus commune que la précédente.
Genre Exochomus, Redtenbacher.
1. Exochomus quadripustulatus, Linné.
Dessus du corps convexe et luisant, ordinairement noir, parfois
brun ou d'un brun rouge, avec deux taches rouges ou orangées :
Tune réniforme, embrassant à moitié le calus; l'autre, plus
petite, subarrondie, près de la suture un peu après la moitié do
la longueur; quelquefois entièrement d'un rouge fauve. Côtés du
prothorax et de la base des élytres relevés en rebord.
Long. 4 à 5 mil. — Larg. 3 mil. Va-
Cette espèce est commune sur les chênes. La variété à élytres
rouges est plus rare. Le comte Dejean l'avait cataloguée sous le
nom de Chilocorus meridionalis.
181
2. Exochomus auritus, Scriba.
Dessus du corps convexe et d'un noir bronzé, luisant. Côtés du
prolhorax et pieds d'un jaune orangé. Ventre en partie de la
même couleur. Côtés du prothorax et de la base des élytres non
relevés au rebord.
Long. 4 à 6 mil. — Larg. 2 mil. V2 à 3 rail-
Patrie : L'Europe. Elle se trouve sur différentes sortes d'arbres.
Je l'ai prise sur les pêchers, en compagnie du Quadriputtulatus
et du Chilocorus renipustulatus. Elle est assez commune.
Troisième Famille.
Elle est réduite, pour les espèces de France, au genre
suivant :
Genre Hyperaspis, Chbvrolat.
1. Hyperaspis Hoffmaoseggii, Mulsant.
En ovale allongé, assez faiblement convexe et d'un noir brillant
en dessus. Prothorax paré sur les côtés d'une bordure large et
parallèle, d'un rouge jaune. Élytres obliquement tronquées à
l'extrémité; ornées d'une tache orangée, subterminale, en ovale,
transversal ou plutôt en forme de virgule transversale, lice d'une
part au rebord externe et prolongée de l'autre au-delà de la
moitié.
Long. 4 mil. l/2 à 5 mil. — Larg. 3 mil. 1/2-
C'est Y Hyperaspis marginella du catalogue de Dejean. Cette
espèce est assez rare ; je l'ai prise sur les dunes de Canet. Elle
est tout-à-fait méridionale et se trouve, d'après Nuisant, sur la
luzerne (Medicago offieinalis, Linné).
2. Hyperaspis reppensis, Herbst.
Ovale, obtusément arrondie à l'extrémité, médiocrement con-
vexe et d'un noir brillant en dessus. Prothorax paré sur les eûtes
182
d'une bordure large et parallèle, d'un rouge jaune. Élytres ornées
d'une tache de même couleur, subtcrminale, en ovale transversal,
de la moitié environ de la largeur, non liée au rebord externe.
Celte espèce est assez commune dans les endroits secs qt arides.
Long. 2 mil. V2 à 3 mil. */2. — Larg. 2 mil. à 2 mil. */*•
3. Hyperaspis campestris, Herbst.
Brièvement ovale, convexe et d'un noir brillant en dessus.
Prolhorax paré sur les côtés d'une bordure d'un rouge jaune,
large, parallèle et n'aboutissant ordinairement à la base que
d'une manière incomplOTl. Élytres obtusément arrondies à l'ex-
trémité, souvent subangulaires à leur partie postero-externe,
ornées presque aux deux tiers d'une tache subdiscale, poncti-
forme, rouge. Palpes maxillaires noirs.
Long. 3 mil. — Larg. 2 mil.
Cette espèce est très commune sous les plantes vivaces. Je l'ai
prise en grand nombre sur les remparts entre la citadelle et le
cimetière.
* DEUXIÈME GROUPE.
Les Trichosomid.es comprennent trois familles :
1° les Epilachniens ; 2° les Scymnieos; 3* les Cocci-
duliens.
Première Famille. — Epilachniens.
Cette famille comprend deux genres : 1° les Epilachna,
Chevrolat ; 2° les Lasia, Hope.
Genre Epilachna, Chevrolat.
1 . Epilachna Argus, Fqurcroy.
Presque gibbeuse; pubescente et d'uti fauve jaune en dessus.
Elytres rôtrécies à partir du tiers de leur longueur; marquées
\
183
chacune de six points noirs : un sur le calus, un autre lié à
l'écusson, les quatre derniers obliquement croisés, les deux pre-
miers internes de ceux-ci disposés en ligne droite avec celui du
calus.
Long. 7 à 7 mil. Va* — Larg. 4 mil V2 à 5 ™1. {lv
Cette espèce est très commune sur tout le littoral de la Médi-
terranée; elle vit, ainsi que sa larve, sur la Momordka elaterium.
D'après Mulsant, elle vitsurlabryone (Bryonia dioicu), et parfois
sur l'ormeau. En juillet 1867 j'en ai pris un exemplaire sur un
peuplier, sur les bords de la Tel.
2. Epilachna ebrysomelina, Fabricius.
Sa b hémisphérique; pubescente et d'un fauve jaunâtre eu des-
sus. Éljtres rétrécies à partir des trois septièmes de leur longueur;
marquées chacune de six taches poncliformes noires : une sur le
calus ; une autre entre celui-ci et l'écusson ; les quatre dernières
obliquement croisées; les deux plus internes de celles-ci, dispo-
sées en ligne droite avec le milieu de l'intervalle de celles de la
base.
Long. 7 à 8 mil. — Larg. 5 mil. '/a i 6 mil.
Celte espèce est propre au littoral de la Méditerranée. Je ne
lai jamais prise dans le département de l'Hérault où j'ai beaucoup
chassé. Elle est très commune sur la Momordica elateriuiny à
Collioure, à Port-Vendres surtout dans les environs de l'établis-
sement des bains. J'y ai récolté la larve et la nymphe. La larve
ressemble beaucoup plus h celle de V^Argus qu'à celle de la Lasia
globosa. Elle est deux fois plus grande q&c celle de cette dernière.
Lors de son plus grand développement les épines, qui recouvrent
son corps, en suivant les segments qui sont au nombre do- douze,
ont un millimètre de longueur; de chaque épine partent cinq à
six petits dards qui lui donnent l'aspect d'un tout petit hérisson.
Elle s'enroule, comme lui, au moindre mouvement que J'air
imprime à la plante dont elle dévore les feuilles.
184
, Ainsi que le prétend M. Mulsant, les variétés E et F à taches
liées (Coccinella elaterii, Rossi), sont fort rares en France, du
moins dans le département des Pyrénées-Orientales ; car, sur au
moins cinq à six cents types, je n'ai pris que quatre variétés.
La nymphe de cette espèce diffère de l'argus en ce que les poils
au lieu d'être noirs sont jaune paille; et au lieu d'être parsemés,
ils sont très épais et longs. On la trouve sous les pierres, sous
les feuilles sèches tout près de la Momordica.
Genre Lasia, Hope.
\ . Lasia globosa, Scheneid.
Subhémisphérique, subarrondie postérieurement; gibbeuse et
pubescente en dessus. Tête d'un rouge fauve un peu livide. Ély-
tres, soit de cette couleur et marquées de points noirs plus ou
moins nombreux, soit noires, avec quelques espaces ou seulement
l'extrémité d'un fauve rouge.
Long. 3 mil. Va à 4 mil. Vj. — Larg. 3 à 3 mil. Va-
J'ai pris cette espèce sur la Brionya dioica, ainsi que ses varié-
tés à élytres sans taches (la Coccinella impundata, de Géer), et
à élytres noires marquées de quatre petites taches d'un fauve
rouge (la Coccinella liœmorrhoidalis, Fabricius). Ces variétés sont
bien plus rares que le type ; j'ai pris trois des premières, et une
seulement de Yhœmorrhoidalis.
Je ne connais pas la Lasia meridionalis, Mulsant.
Seconde Famille. — Scymniens.
i
Les Scymniens se divisent en deux branches : 1° les
Pfatinaspiaires ; 2<> les Scymniaires.
PREMIÈRE BRANCHE.
Les Plalynaspiaires ne renferment qu'un seul genre :
les Platynaspis.
185
1. Platynaspis Villosa, Fourcroy.
Brièvement ovale, obtuse postérieurement; médiocrement con-
vexe, noire et pubescenle en dessus. Élytres parées chacune de
• deux taches ou points d'un rouge jaune, placés l'un après l'autre
sur le milieu de celles-ci : l'antérieur arrondi, plus grand, occu-
pant du quart à la moitié de la longueur; l'autre, un peu oblique,
des trois quarts aux cinq sixièmes.
Long. 2 mil. Va à 3 mil. — Larg. 2 à 2 mil. Va-
Celle espèce se trouve sur les chênes et sous les plantes viva-
ces dans les endroits secs et arides. Je l'ai prise sur les remparts
de la citadelle.
DEUXIÈME BRANCHE.
Les Scymniaires se divisent en deux rameaux : 1° les
Scymniates; 2° les Rhizobiates.
Premier rameau.
Les Scymniates ne renferment qu'un seul genre :
Genre Scymnus, Kigelaisn.
1. Scymnus nigrinus, Kugel.
Brièvement ovale; pubescent; entièrement noir, moins les
antennes et les tarses qui sont d'un rouge brun. Elytres obtusé-
ment arrondies postérieurement.
Long. 2 à 2 mil. Vî» — Larg. 1 mil. Vî-
Cette espèce est assez commune sur les chênes ; elle y vit aux
dépends du Phylloxéra du chêne ; c'est sans nul doute la pré-
sence du Phylloxéra qui attire sur cet arbre un aussi grand nom*
bre de Coccinelliens.
2. Scymnus pygmœus, Fourcr.
Brièvement ovale ; pubescent. Élytres et abdomen entièrement
186
noirs. Pieds d'un rouge jaune (mûlc); base des caisses ordinai-
rement obscure ou noire (femelle).
Long. 2 mil. - Larg. 1 mil 1/2-
Cette espèce est peu rare dans toute la France.
3. Scymnus marginalis, Rossi.
Subhémisphérique ; pubescent. Élytres noires, parées chacune
d'une tache d'un .fauve jaune, ordinairement en triangle, éteudue
sur le côté externe depuis l'angle humerai jusqu'aux deux cinquiè-
mes de la longueur, mais parfois dilatée au point de couvrir toule
la partie postérieure. Bouche, antennes, jambes, tarses et extré-
mité au moins des cuisses, d'un fauve jaune.
Long. 2 mil. — Larg. t mil. t/2.
Cette espèce est commune sur le chardon à petite fleur. La
couleur des élytres varie du rouge au noir. Je Taj prise aussi sur
le chêne.
4. Scymnus Apetzii, Mulsaht.
Brièvement ovale; pubescent. Élytres noires, ornées, peu après
le sommet du calus humerai, d'une tache subarrondie, d'un fauve
jaune. Cuisses intermédiaires et postérieures noires, au moins en
très grande partie. Jambes et tarses d'un fauve jaune.
Long. 2 mil. à 2 mil. {lv — Larg. 1 mil. Va-
Cette espèce se trouve dans toute la France, sur différentes
plantes vivaces.
5. Scymnus Ahrensii, Kuster. (Inédit.)
Ovale ; pubescent. Élytres marquées de points cyeloïdes, plus
gros que ceux du fond et presque striémeiit disposés; noires,
parées d'une tache d'un rouge jaune, subtriangulaire, couvrant
le côté externe depuis les épaules jusqu'aux deux cinquièmes de
la longueur, obtuse vers la suture qu'elle n'atteint pas. Pieds
d'un rouge fauve, avec les cuisses postérieures noires au moins
en grande partie.
187
Cette espèce, assez commune en Sicile, en Sardaigne et même
en Toscane, 3 été prise dans le midi de la France. Je ne l'ai pas
encore rencontrée dans les Pyrénées-Orientales.
Long. 3 mil. — Larg. 2 mil.
6. Scymnus frontalis, Fabb.
Ovale ; pubescent. Élytres noires, très rarement immaculées,
ordinairement ornées d'une tache rouge ou de deux taches libres
longitudinalemenl réunies. Jambes, tarses et la presque totalité
(mdle) ou le tiers apical (femelle) des cuisses d'un fauve jaune.
(Mâle) tête entièrement rouge. (Femelle) tôle noire, avec le labre
rouge ou rougeâtre.
Long. 2 mil. — Larg. 1 mil. Va-
Cette espèce vit sur le chêne et sur l'ormeau principalement.
7. Scymnus quadriluoulatus, Illig.
Ovale; médiocrement convexe; pubescent; noir en dessus,
paré sur chaque élytre de deux taches orangées: l'antérieure
oblique, rétrécie dans son milieu; la postérieure transversale,
irrégulière, sublunulée. Bouche et majeure partie au moins des
pieds, d'un fauve jaune. Plaques abdominales subterni maies.
Long. 1 mil. Vj- — Larg. '/i mil-
Cette espèce est commune sur le chêne et sur l'aubépine.
8. Scymnus biverrucatus, Pànz.
Ovale, pubescent; noir. Élytres parées d'une tache ronde d'un
fauve jaune, située sur leur milieu, un pou après la moitié de
leur longueur. Jambes et tarses d'un fauve livide. Plaques abdo-
minales atteignant les quatre cinquièmes de l'arceau.
Long. 4 mil. — Larg. 2 mil.
Vit sur le hêtre; assez rare.
9. Scymnus Redtenbacberi, Mqlsajit.
En ovale allongé ; pubescent et noir, en dessus. Élytres parfois
188
avec une bande d'un brun rougeâtre ou d'un fauve jaune dans
leur milieu. Bouche, jambes et tarses d'un fauve jaune.
Long. 1 mil. - Larg. i/a mil.
Cette espèce est assez rare; je l'ai prise en battant sur les saules.
10. Scymnus fasciatus, Four.
Subhémisphérique; pubescent. Prothorax d'un rouge fauve, au
moins sur les côtés ; bissinueux postérieurement près de l'écus-
son. Élytres d'un rouge fauve, souvent parées chacune d'une bor-
dure noire dans leur périphérie, et d'une bande transversale de
même couleur dans le milieu, ou n'offrant parfois de celles-ci
que des traces peu ou point marquées. Plaques prolongées jus-
qu'aux trois quarts au moins de l'arceau.
Long. 2 mil. — Larg. 1 mil. l/v
Cette espèce est assez commune; je l'ai prise sur le chêne el
sur l'ormeau.
1 1 . Scymnus arcuatus, Ros&i.
Ovale; pubescent. Prothorax d'un blanc (lave, au moins sur
les côtés. Élytres noires ou brunes, parées chacune de deux arcs
blanchâtres concentriques, unies par leur partie postérieure h la
suture et dirigées ensuite en avant; quelquefois roussâtres avec
un point noir vers la moitié de la suture. Antepectus et pieds d'un
(lave roussâtre. Plaques abdominales arquées, presque liées au
bord de l'arceau.
Long. 1 mil. llv — Larg. 1 mil.
M. Mulsant a pris cette espèce dans un petit bois de chênes. H
la donne comme rare en France ; je l'ai pourtant prise en grand
nombre mais sur le grenadier seulement, c'est-à-dire dans le
Midi. J'en ai pris un exemplaire à Vernet-les-Bains, en battant
sur l'épine noire.
12. Scymnus abietis, Payk.
Ovale; assez longuement pubescent et entièrement d'un roux
189
blond en dessus, sauf les yeux qui sont d'un brun noir. Dessous
du corps moins clair, surtout sur la poitrine. Plaques abdomina-
les prolongées jusqu'aux deux tiers ou un peu plus de l'arceau.
Long. 2 mil. — Larg. 1 mil. Va-
Celte espèce vît sur les sapins ; je l'ai prise sur le chêne.
15. Scymnus capitatus, Fabr.
Brièvement ovale; pubescent. Tête, cinquième arceau du ventre
el pieds d'un rouge jaune ou livide, sauf la base des quatre cuisses
postérieures des femelles. Élytres noires, avec l'extrémité parée
d'une bordure d'un rouge jaune, parfois peu distincte chez la
femelle.
Long. 2 mill. — Larg. 1 mill. !/2.
J'ai pris cette espèce sur les bords de la Tet. Je l'ai prise
aussi à Yernet-les-Bains, en battant sur les chênes. Mulsant la
dit peu commune.
14. Scymnus analis, Fabr.
Ovale; pubescent; noir, subsemicirculairement sur le tiers
médiaire et postérieur du prothorax, obliquement des deux tiers
aux quatre cinquièmes postérieurs des élytres, sur la poitrine et
le premier segment du ventre; d'un jaune rouge sur le reste.
Plaques abdominales en arc obtus, à peine prolongées jusqu'aux
trois quarts de l'arceau.
Long. 2 mill. — Larg. 1 mill. Va-
Cette espèce doit se trouver sur les montagnes élevées du
département; je ne l'ai pas encore prise. •
15. Scymnus Binotatus, Charles Brïsàut.
D'une forme ovale assez courte ; assez densément couvert d'une
pubescence pas très courte, d'un gris blanchâtre.
Tête transversale, à ponctuation fine, pas trop serrée. Yeux
noirs. Palpes et antennes d'un testacé ferrugineux. Corselet
transversal plus de deux fois plus large que long, rebordé sur
190
les côtés, très finement au bord postérieur, légèrement arrondi
latéralement, assez fortement rétréci en avant; surface convexe,
couverte d'une ponctuation fine et assez serrée. Écusson trian-
gulaire, ferrugineux. Élytres plus de trois fois plus longues que
le corselet et plus larges que lui à leur base, élargies sur les
côtés, leur plus grande largeur avant le milieu, arrondies ensem-
ble à l'extrémité ; épaules avec un calus assez saillant ; surface
assez convexe, couverte d'une ponctuation fine et assez serrée,
mêlée de quelques points plus forts; d'un jaune testacé, avec
une grande tache triangulaire ferrugineuse à leur base, partant
des épaules et aboutissant environ au quart de la suture ; elle se
prolonge étroitement le long de cette dernière, souvent jusqu'à
l'extrémité; les côtés latéraux sont aussi quelquefois plus ou
moins ferrugineux; après le milieu, à quelque distance de la
suture, on remarque une petite tache transversale noire. Dessous
du corps ferrugineux, avec la poitrine et la base de Tabdomen
noirâtres, couvert d'une ponctuation fine et serrée, et revêtu
d'une pubescence grisâtre assez courte et assez serrée; plaques
abdominales incomplètes, légèrement courbées, atteignant à plus
des deux tiers du premier arceau ventral ; le point où s'oblitère la
plaque abdominale se trouve près du bord extérieur de l'abdomen.
C'est M. Marquet, naturaliste à Toulouse, qui a découvert
cette jolie petite espèce, sur des cyprès des environs de Béziers.
J'en ai pris plus tard quelques exemplaires dans la même localité
et un seul individu à Perpignan, en battant sur les cyprès de la
Pépinière.
Cette espèce parait fort rare, et son habitat est assez extraor-
dinaire pour un insecte entomophage.
16. Scymnus Iwemorroidalis, Herbst.
Ovale; pubescent; noir, avec les côtés plus ou moins largement
et souvent la partie antérieure du protorax, transversalement le
tiers postérieur des élytres, l'anus et les pieds d'un rouge jaune ou
191
d'un rouge fauve. Plaques abdominales en arc subsinueux au côté
externe, à peine prolongées jusqu'aux trois quarts de l'arceau.
Long. 2 mill. — Larg. 1 mill. Va-
Assez commun sur le chêne et l'ormeau.
17. Scymnus ater, Kigelann.
Ovale; médiocrement convexe, noir et pubescent. Antennes,
tarses et quelquefois jambes d'un rouge brun. Élytres rétrécies à
partir du tiers, chargées d'un calus humerai saillant. Plaques
abdominales en angle postérieurement dirigé, prolongées jus-
qu'aux deux tiers.
Long. 1 mill. — Larg. Va mill.
Je n'ai pas pris cette espèce qui parait fort rare ; elle a été
trouvée dans les environs de Lyon.
18. Scymnus discoideus, Schneid. Inédit, Illiger.
Ovale ; pubescent. Élytres fauves, avec une bordure noire, soit
embrassant toute la périphérie de chacune d'elles, soit inter-
rompue, soit réduite à la base et à la suture, soit même nulle ;
plaques abdominales atteignant ou dépassant à peine les deux
tiers de l'arceau.
Long. 1 mill. Va- — !*?£• 1 mill.
J'ai pris cette espèce à Vernet-les-Bains, sur les pins de la
route de Sahorre.
19. Scymnus fulvicollis, Mulsant.
Brièvement ovale; pubescent, noir : labre, menton, prothorax,
antepeetus et pieds d'un fauve rouge. Élytres postérieurement en
ogive; fortement ponctuées. Plaques abdominales atteignant à
peine les deux tiers de l'arceau.
Long. 4 mill. — Larg. V2 miU-
Je n'ai jamais pris cette espèce qui parait vivre sur les char-
milles. Elle a été prise dans le département de l'Aude.
192
30. Scymnus minimus, Payk.
Subhémisphérique; pubcscent, noir: labre, antennes, palpes,
jambes et tarses d'un (lave fauve ou d'un fauve livide. Plaques
abdominales ogivales, dépassant à peine la moitié de l'arceau.
Long, i mill. !/î- — Larg. \ mill.
Cette espèce se trouve dans le nord de la France; elle peut se
rencontrer sur nos hautes montagnes.
21 . Scymnus rufipes, Charles Brïsout.
D'une forme ovale, assez courte et assez large, médiocrement
convexe; couvert d'une pubescence grise, courte et assez serrée,
mi-redressée. Tête transversale, d'un ferrugineux obscur, cou-
verte d'une ponctuation très fine et écartée. Bouche, palpes et
antennes testacés. Corselet transversal, à son bord antérieur un
peu plus large que la tête avec les yeux, élargi d'avant en arrière
en ligne légèrement courbe, angles postérieurs obtus, bord pos-
térieur en arc, noir avec le bord antérieur d'un brun ferrugineux ;
couvert d'une ponctuation fine et assez serrée. Élytres moins de
trois fois aussi longues que le corselet, un peu plus longues que
larges, arrondies sur les côtés et à l'extrémité ; épaules avec un
calus humerai distinct, couvertes d'une ponctuation assez forte
et assez serrée ; sur la partie antérieure du disque avec quelques
vestiges d'impressions longitudinales en forme de stries, et vers
les trois quarts postérieurs de chaque élytre, on remarqne sur
le disque une transparence rougeâtre. Dessous du corps noir
avec le bord du dernier segment abdominal ferrugineux. Plaques
abdominales complètes, larges, arrondies postérieurement, pro-
longées presque jusqu'au bord postérieur du premier arceau
ventral, et atteignant par la partie basilaire de leur bord externe
le côté latéral de l'abdomen ; courtes, d'une ponctuation un peu
plus forte, mais moins serrée que celle des bords latéraux du
premier arceau ventral. Pattes d'un rouge ferrugineux ; cuisses
en ellipse un peu allongée.
193
Voisin du Capitaiut femelle; s'en distingue par sa taille un peu
moindre, sa forme moins large, son aspect moins brillant, sa
ponctuation plus serrée et moins forte, son calus humerai moins
saiHant, ses pattes rouges et ses plaques abdominales plus larges,
arrondies au côté externe.
Trouvé à La Nouvelle, près de Narbonne.
»
22. Seymiu» atricapillua, Chaules Bmsodt.
D'une forme ovale, assez large, couvert (Tune pubescence
blanchâtre, brillante, mi-redrcssée, courte et peu serrée. Tête
■
subcarrée, noirâtre, à ponctuation extrêmement fine et écartée.
Bouche, palpes et antennes testacés. Corselet transversal plus
large que la tête au bord antérieur, fortement élargi d'avant en
arrière, en ligne à peu près droite; angles postérieurs presque
droits, bord postérieur dirigé en arriére en angle très ouvert ou
en arc ; ferrugineux avec le milieu du disque un peu plus obs-
cur, couvert d'une ponctuation extrêmement fine et peu serrée.
Élytres plus larges que le corselet, convexes, plus de trois fois
plus larges que le corselet, un peu ôbtusément arrondies à l'ex-
trémité, ferrugineuses avec la suture plus ou moins noirâtre
dans sa partie médiahro ; couvertes d'une ponctuation assez forte
et un peu écartée ; épaules avec un calus distinct. Dessous du
corps noirâtre avec le dessous du corselet et l'extrémité de l'ab-
domen d'un rouge ferrugineux. Plaques abdominales complètes,
prolongées un peu au-delà des deux tiers de la longueur de
l'arceau, arrondies et atteignant par la partie basilaire de leur
bord extertie un peu âù-delà des hafiches postérieures ; couvertes
d'une ponctuation plus forte que celle du premier segment abdo-
minal, sans ponctuation vers sa partie postérieure. Pattes ferru-
gineuses; cuisses en ellipse allongée.
De la forme du Fubicollis ; a'en distingue par sa couleur, ses
élytres plus larges, sa ponctuation moins forte, moins profonde,
13
m
un peu plus serrée et ses plaques abdominales un peu plus pro-
longées sur le premier arceau ventral.
Trouvé à Bézîers.
(Extrait dés matériaux pour servir à la Faune des
Coléoptères de France, par le docteur À. Grenier).
Second Rameau.
Les Rhizobiates ne renferment qu'on sent genre, tes
Rhizobius, Stephens.
i . Rhizobius litura, Fabk.
Subelliptique ; pubescente, d'un roux testacé ou d'un fauve
roux. Élytres parfois sans taches, quelquefois avec un arc noir
ou noirâtre, dirigé en arrière, et commun aux deux étuis, le
plus souvent ornées chacune de deux lignes noires ou noirâtres :
celles-ei raccourcies en devant et en arrière, libres ou liées entre
elles, ou même dilatées au point d'obscurcir presque tout l'es-
pace compris entre la suture et le bord externe.
Long. 2 mill. — Larg. 1 mill. Va*
Cette espèce est très commune sur les pins, sur l'aubépine
surtout et sur beaucoup d'autres végétaux. La couleur et la
ponctuation des élytres varie beaucoup.
TROISIÈME FAMILLE.
Les Cocciduliens qui ne comprennent que le genre
Coccidula, Kugblann.
i. Coccidula scutellata, Hérbst.
OMongue, pubescente et d'un rouge jaune en dessus» Élytres
ornées d'une tache scutèllaire et chacune de deux tâches ponc-
195
tiformes, d'un noir bleuâtre : celles-ci formant une rangée obli-
que, vers le milieu de la longueur. Poitrine noire.
Long. 3 mill. — Larg. 2 mill.
J'ai pris cette espèce sur les joncs, au bord des étangs de Salses
et du Cagarell. Elle est assez commune mais dans les étangs du
littoral seulement.
2. Coccidula rafa, Herbst.
Oblongue; pubescente et entièrement d'un rouge très vif tant
qu'elle est vivante, passant an jaune après la mort. Poitrine noire.
Long. 3 mill. — Larg. 4 mill. 7j-
Cette espèce est infiniment plus rare que la précédente. Je l'ai
prise au premier printemps en battant sur les saules, mais en
un très petit nombre d'exemplaires. Elle se prend encore sous
les détritus amoncelés au pied des tamarix, et sous les écorces
des platanes, pendant l'hiver.
196
NOTE
SUR ONE INSCRIPTION ROMAINE DE CORNELLA DU BEROOL
Par M. Alart, membre résidant.
On vient de découvrir, en faisant des réparations dans
une chapelle de l'église de Cornella du Bercol, une
inscription romaine qu'il faut ajouter aux sept échantil-
lons de l'espèce que possède notre département. On ne
saurait trop faire ressortir l'inconcevable pauvreté de
monuments de ce genre, découverts jusqu'ici, dans un
pays que les Romains ont occupé pendant plus de cinq
cents ans. « Dans ce petit nombre, dit M. de Bonnefoy,
a deux sont intéressants, l'inscription de Saint-André de
« Sorède laissée par les Decumani Narbonenses, et celle
« de Theza, un des rares monuments relatifs aux per-
« cepteurs de l'impôt du quarantième dans la Gaule. La
« colonne de Saint-Hippolyte est une colonne milliaire,
« sans doute, mais dépourvue malheureusement de mar-
« que numérale. Le marbre de Polybias (à Angostrina)
« est votif, celui de Rustica (à Theza) funéraire; les sigles
« de la dalle du Puig de Tallaferro (près de la tour de
« Madeloch) demeurent un mystère; les plombs votifs
« des Bains d'Arles ne sont pas moins hiéroglyfiques. »
La nouvelle inscription de Cornella ne serait peut-être
pas la moins intéressante de la collection, mais malheu-
reusement nous n'en avons qu'un très court fragment,
« le mot de la fin, » et tout le commencement, qui
aurait pu donner le sens de ce qui nous reste, semble
détruit pour toujours.
197
La partie restante de la pierre qui portait l'inscription
a la forme d'un cippe, c'est-à-dire d'une colonne carrée
assez semblable a nos bornes kilométriques ; c'est une
pierre de grès commun et facile à décomposer, comme
celle de l'autel d'Angostrina, et le tout a été fortement
maltraité par le frottement et par d'autres accidents. Il
oe reste qu'une partie des deux dernières lignes de l'ins-
cription : l'écriture, en belle majuscule romaine, est
presque entièrement effacée à la fin de chaque ligne, et
voici tout ce qu'on peut y lire d'une manière sûre :
LAEInI
CArTAB
La haste du t de la seconde ligne est formée avec la
troisième barre de la lettre n, et la lettre b est suivie de
quelques traits qui peuvent appartenir aux lettres r ou e.
On distingue d'ailleurs, à la fin de chaque ligne, les traits
de deux ou trois lettres qu'il est impossible de déchiffrer
et que nous marquons par des points.
Ce reste d'inscription occupe l'extrémité supérieure
de la colonne, et le haut de la première lettre (l) a même
été enlevé, bien que la lecture n'en soit pas douteuse.
Au-dessous de la seconde ligne, il y a de la place pour
huit ou dix lignes qui n'ont jamais été gravées, et le tout
se termine en bas par un léger rebord sculpté qui mar-
que la base du monument. Nous n'avons donc ici que la
partie inférieure d'une colonne dont la partie supérieure
a disparu, et malheureusement la séparation de la pierre
en deux tronçons date de loin, car celui qui subsiste est
légèrement creusé en forme de cuvette, immédiatement
au-dessus des premières lettres, et il est probable que,
198
pendant de longs siècles du moyen-âge, il a dû servir
de support k quelque bénitier dans l'église où il vient
d'être retrouvé. Ce n'est pas là, d'ailleurs, le seul acci-
dent subi par ce modeste monument, car M. le colonel
Puiggari présume avec toute raison que la pierre a été
sciée à gauche des lettres l et c, de sorte que l'inscrip-
tion peut être complétée de la manière suivante :
[A]LAEInI....
..CANTABR[ORVM].
Ce serait donc un monument votif élevé par quelque soldat
« de la quatrième aile » de la légion « des Cantabres. »
Cette interprétation et la forme des lettres rapporteraient
cette inscription au premier siècle de notre ère.
Le lieu de Cornella, dont le nom (Cornelianum) indi-
que évidemment un ancien domaine de l'importante et
nombreuse famille Cornelia, est mentionné dès le ixe siè-
cle, et son dernier seigneur, Raymond de Cornella, Gt
vente de son castel et des droits qu'il avait sur ce village
à l'hôpital des pauvres de Perpignan, le 5 des calendes
d'août 1205. L'église paroissiale sous l'invocation de
Saint-Christophe, est aussi mentionnée dès l'an 1087.
Enfin, l'ancienne voie romaine de Ruscino à Iliberri, si
elle ne passait pas h Cornella, ne pouvait guère en être
écartée que d'un kilomètre tout au plus k l'est.
Nous ne terminerons pas cette note sans exprimer le
vœu que ce débris soit recueilli et conservé au musée
de la ville de Perpignan, ou plutôt dans le cloitre d'Elne
dont l'admirable musée, récemment enrichi de trois
objets précieux pour l'histoire de l'art dans notre pays,
ne possède cependant rien d'aussi ancien que le fragment
que nous venons de signaler.
8 avril 1870.
199
NOTES HISTORIQUES
SUR LA PEINTURE
ET LES PEINTRES ROUSSILLONNJUS
Par M. Alart, membre résidant
La Société des Pyrénées-Orientales donna an jour
comme sujet de concours V Histoire des Beaux-Arts en
Raussillon* mais celte question resta malheureusement
et devait rester sans réponse, et il est facile de s'expli-
quer ce silence, quand on songe seulement au manque
presque complet de publications descriptives ou de
documents mis au jour sur ce sujet intéressant. L'his-
toire de nos monuments religieux ou civils, pour ne
prendre que cette branche des beaux-arts, ne pourra
être connue et avoir un sens et quelque intérêt, que
lorsque l'on aura fait l'histoire des communautés religieu-
ses ou autres qui les ont élevés, et dieu sait ce qui
reste encore k faire avant que nous connaissions les
annales, on pourrait presque dire l'existence elle-même,
de la plupart des communautés, corporations et établis-
sements de diverses sortes, qui ont été les premiers et
presque les seuls propagateurs et protecteurs des beaux-
arts dans l'ancien pays de Roussi 11 on.
400
L'histoire de l'architecture et de ia sculpture se fera
surtout par la description et l'élude des nombreux
monuments et débris qui etr existent encore, el bous
avons la conviction que, pour cette partie, la publication
de* documents! écrits ^'apportera quelques spcburs utiles
qu'à partir du xve siècle seulement; car, jusqu'il celte
époque, les actes ne désignes! gy$re le? architectes et
sculpteurs que sous les noms de maîtres d'œnvre, lapi-
cides, peyrers et fus 1er s, sans les< distinguer des simples
artisans ou ouvriers maçons, tailleurs de pierre ou
menuisiers ordinaires.
L'histoire de la peinture sérail au contraire très diffi-
cile à traiter au moyen des spécimens qui en existent
encore, car ils sont extrêmement rares pour les siècles
reculés, et souvent on n'en saurait même déterminer
l'époque et l'origine ; ils ne portent presque jamais de
date ni de signature, de sorte qu'on aurait une bien
triste idée de cette branche de l'art en Roussillon si on
devait la juger d'après les quelques débris qui s'en sont
conservés. Ces débris, il y a tans doute grand intérêt à
les signaler et à ne pas les laisser anéantir; mais, nous
le répétons, on n'en pourrait pas faire aujourd'hui l'his-
toire, el c'est la publication des anciens documents
écrits qui pourra seule l'éclairer. Or, nous sommes, sous
ce rapport, plus favorisés que pour l'histoire monumen-
tale, car, dès le xiir* siècle, nos documents donnent aux
peintres le titre de pictor ou pinclor, qui les distingue
parfaitement de tous lés autres artistes ou artisans, et
nous nous empressons d'ajouter que, pour la peinture,
les détails abondent dans nos anciens actes notariés,
surtout à partir de Tan 1350. C'est là principalement que
204
nous avons recueilli des reosagtttBents souvent très
étendus sur la série des peintres roussilloonais, ou du
moins ayant vécu et travaillé en Roussi Itoo, et sur les
procédés de l'art depuis Tan 1260 jusqu'à nos jours <4>.
Il est vrai que, pour le xiu* siècle et pour toute la
période des rois de Majorque, nos renseignements ne
contiennent guère autre chose que des dates, des noms
propres ou des notes biographiques. Mais ces renseigne-
ments ne seront pas tout-à-fait dénués d'intérêt, car ils
établiront au moins l'existence et la succession non
interrompue en Roussillon d'un certain nombre d'artistes
peintres, et peut-être serviront-ils un jour k faire recon-
naître l'origine d'oeuvres déjà signalées ou qui pourront être
retrouvées et dont les auteurs sont aujourd'hui inconnus.
Peut-être aussi craindra-t-on que nous ne donnions
ici comme artistes peintres, de simples ouvriers ou pein-
tres en bâtiments, qui n'auraient Tait alors comme
aujourd'hui que de la peinture au mètre, et nous devons
une explication à cet égard. Nous n'avons certes pas
(1) Nous avons souvent entendu dire qu'il avait existé dans les archives
de la commune de Perpignan un U*re dit des Peintres contenant les
œuvres de maître des peintres de la ville. Il existait en effet, à Perpignan,
une corporation de peintres dont l'origine remontait peut-être au com-
mencement du xiv* siècle et qui fat réorganisée le 11 juin 1630. On y
«tait admis, comme dans les autres corporations, par diverses preuves-
d'aptitude ou de connaissances et surtout par la composition d'un chef-
d'œuvre, mais ces chefs-d'œuvre ne demeuraient pas au siège de la cor-
poration et il est fort douteux que celle-ci en conservât même un dessin
dans ses archives. Aussi n'avons-nous jamais pris au sérieux la préten-
due tradition du Livre des. peintres de Perpignan et, s'il a existé quelque
document de ce genre, ce ne pouvait être qu'un recueil de dessins ou
fessais de quelque peintre en renom ou de quelque amateur et, dans
tous les cas, il ne saurait remonter bien loin, car les statuts de la corpo-
ration des peintres reconstituée en 1630, n'en font aucune mention.
«02
besoin de dire que nous ne prétendons nullement donner
comme artistes de talent loua ceux que noua citerons ici
et dont les oeuvres nous sont d'ailleurs inconnues; mais
on peut tenir pour certain que tous étaient ce que nous
appelons des artistes peintres. Tout le monde sait qu'au
moyen-âge et longtemps après, puisqu'il en était encore
de môme en France à la fin du xve siècle, la limite qui
sépare l'artiste de l'ouvrier n'était pas tracée, et le même
homme qui ornait de peintures historiques ou religieuses
les châteaux et les églises, se livrait en outre à toute espèce
de travaux de décoration, même k ceu* d'un travail pure-
ment matériel, tels que peintures de portes, plafonds et
autres boiseries, écussons, armoiries, armures, boucliers,
freins, selles et autres harnachements de chevaux pour fêtes
ou tournois, etc. Le métier du peiutre avait d'ailleurs k cette
époque des rapports fréquents et intimes avec les métiers
d'armurier et de sellier, et l'on verra que pendant toute
la période du royaume de Majorque, presque tous les
peintres de Perpignan avaient dans leur ouvroir un atelier
de peinture, de sellerie et de freneria. Tous ces travaux,
aujourd'hui séparés, constituaient alors le métier on les
métiers fministeria) d'un seul individu qui les transmet-
tait ordinairement ainsi que son ouvroir à son 61s ou à
ses parents, comme on le faisait pour les autres métiers.
Au xme siècle les peintres de Perpignan semblent avoir
été tous fixés dans le quartier du Puig où les artisans
de divers métiers s'étaient également établis à partir de
l'an 1242; mais au xive siècle, et des l'an 1317, on les
trouve tous dans la rue de la Freiieria* paroisse de la
Real, où toute la corporation avait encore sa résidence
au siècle suivant.
m
Dm anciennes signatures on dates artistiques
en RooMillcm.
Us pins anciennes peintures aujourd'hui existâmes ou
signalées en Rotssillon, ceHes do la petite église de
Saint-Martin 4e Fonollar, sont rapportées au xiie sièeie
par H. de Bonnefoy; mais elles sont sans date ni signa-
ture, et ii n'est guère possible d'eu déterminer l'époque
que par les caractères archéelegiques de leur composi-
tion et par la forme des lettres des inscriptions qui s'y
trouvent. Ce n'est pas que, dès cette époque, les artistes
architectes, peintres et sculpteurs n'eussent généralement
l'habitude de dater et de signer leurs oeuvres; mais
malheureusement» ces indications se trouvaient souvent
dans la partie la moins apparente de leur œuvre, fe l'an-
gle d'un chapiteau, sur le rebord d'une moulure, quel-
quefois sur une pièce détachée de l'ensemble de la
composition et la plus exposée à des dégradations, lors-
que le monument lui-môme n'a pas péri en entier.
Ainsi l'on peut citer comme date de monuments d'ar-
chitecture ou de sculpture du xie siècle en Roussillon,
l'inscription qui accompagne les sculptures du linteau de
l'église de Saint-Genis des Fontaines (1020) :
Anno vide&imo qvarto reennante Rotberto rege
Wilielmvs gratta dei aba ista opéra fieri ivssit
in onore sanctïGenesii cenobii qve vocant Fon-
tanas.
On peut citer aussi comme signature, une colonne des
plus hautes fenêtres de la façade de l'église du monastère
d'Arles portant l'inscription suivante :
Amelivs Mavrellvs monaevs Clodesindvs près-
biter qvi fwcfecervnt,
204
que M. de Bonnefoy rapporte h l'époque de la première
consécration de cette église, en 1046, ou bientôt après.
Les beaux travaux d'architecture et de sculpture des
monastères de Cuxa et de Serrabona, qui sont probable-
ment de la fin du xie siècle, ne portent aucune date
inscrite ni aucun nom d'artiste, et il faut présumer que
ces indications se trouvaient contenues dans quelque
partie de ces monuments aujourd'hui détruite.
Au reste, les artistes du xie siècle ne se contentaient
pas d'inscrire leur nom sur leurs œuvres, ils y ajoutaient
quelquefois leur portrait ou une figure qui était censée
en tenir lieu. Il existe dans l'église abbatiale de Tournus
(Saône-et*Loire), consacrée le 29 août 1019, un petit
monument sculpté représentant, en bas-relief, un person-
nage revêtu d'une saie, qui semble bénir de la main
droite, tandis que de la gauche il s'appuie sur un mar-
teau. Il est accompagné d'une inscription ainsi conçue :
Gerlannvs abbate isto monderivm elle. Ces quatre
dernières lettres sont encore inexpliquées, mais on pense
que le personnage représenté n'est autre que Gerlannus,
maître de l'œuvre, lequel tient son marteau au repos et
semble bénir son église, comme pour indiquer qu'elle
est parfaite et consacrée (1). Il existe également dans
l'église de Saint-Ouen-de-Rots en Normandie, un petit
monument qui représente, sous deux arcades, un prélat
mitre bénissant, et un personnage armé d'un marteau.
L'on peut soupçonner qu'il s'agit ici d'un artiste et d'un
évéqne ou abbé consécrateur <*>. Les représentations
(1) Bulletin monumental, année 1872, page 87.
(2) Bulletin monumental, année 4871, page 432.
205
analogues n'étaient pas tout-à-fait inconnues en Catalo-
gne, et Villanoeva a reproduit une intéressante inscription
. du cloître de Saint-Cucufat en Vallès, qui se construi-
sait au commencement du xie siècle, d'après une vente
faite par l'abbé en 4013, ut ex eorum predo, dit l'acte,
edificarent ipsa claustra quod habebant inchoata. L'ins-
cription gravée à l'un des angles du cloitre est ainsi
conçue :
Hec est Amolli scuptoris forma Gatelli
qui claustrum taie construxit perpetuale,
et ces deux vers désignent sans doute le portrait ou
l'image du sculpteur Arnald Gatell ou Cadell, construc-
teur du cloître, existante en effet sur un bas-relief d'un
chapiteau voisin qui représente un ouvrier travaillant à
un chapiteau (i).
Pour le xmc siècle, nous connaissons en Roussîllon
les deux inscriptions inexpliquées jusqu'à ce jour, qu'on
voit gravées, l'une au cloitre d'Elne, auprès de la statue '
en bas-relief d'un évéque et que nous lisons R. f. hec
opéra d. Bia.; l'autre sur un marbre du prieuré de l'Eule,
portant à la gauche de la figure de Ferrer du Soler, che-
valier décédé le 16 des kalendes de janvier 1205, son
épitaphe, et à sa droite, sur le biseau qui part du cadre
et vient s'amortir contre les vêtements, des caractères
que nous lisons de la manière suivante : R. d. Biaia me
feei (fecit ?). mazestre. D'après des considérations qui
pourront être développées ailleurs, la première pierre
appartenait à la sépulture d'un évêque d'Elne nommé
Raymond et dont l'existence ne nous est révélée que par
(1) Vioge Uterario, tome XIX, page 27.
206-
un acle do 8 dès ides de janvier 1202, et l'inscription
qu'elle porte peut se traduire par R. a fait celle œuvre,
de Bianya. Ce n'est qu'une signature artistique. La
seconde peut se traduire par : R. de Bianya me fil.
maître. Raymond de Bianya gravait le latin eomme il le
savait, et nous considérons même sa seconde signature
comme rédigée en langue vulgaire; quant au texte, il
l'insérait comme il le pouvait, en le complétant après
coup, selon l'espace plus ou moins grand qui restait à sa
disposition. Ainsi/ sans admettre en aucune façon que
cet artiste eût conçu, avant de le graver, le texte complet
de la signature qu'il devait mettre à son oeuvre de l'évê-
que Raymond, il commença par mettre d'abord, ainsi
que c'était assez l'usage à cette époque, son simple pré-
nom : Raymond a fait celte œuvre, et ce ne fut que pour
remplir la seconde ligne qu'il mit après coup et en
abrégé son nom de. Camille ou d'origine : (R.) de Bianya.
De même, pour l'épitaphe de Ferrer du Soler, il ne mit
d'abord que sa signature avec nom et prénom Raymond
de Bianya m'a fait, en y ajoutant ensuite, pour remplir les
lignes qui restaient, la qualification de maître qui aurait
dû précéder le tout. II ne faut chercher ici ni intervention
fantaisiste ni exercice de style, mais l'expression naïve
d'additions ou de surcharges faciles à comprendre chez
un artiste du xuie siècle mieux exercé à manier le ciseau
et le marteau qu'à composer de belles phrases.
Les signatures ou mentions d'artistes deviennent beau-
coup plus fréquentes k partir du xmc siècle. Villanueva
cite l'inscription tumulaire de Pierre de Penyafreita,
maître d'oeuvre de la cathédrale de Lerida, encore exis-
tante à l'entrée du cloître :
20?
Anno Dm .11. oc. Isaa. vi. xi. toi. octobri* obiit
Petms de Pennafreile magister operi$ huius
ecclesie, etc.
Une inscription gratte sur bois* au-deasus d'une stalle
de l'ancien chœur de la cathédrale d'Elue, portail une
ioscriptioo de l'an 1284, ainsi conçue:
o o o o o
Anno Domïni m. esc ne. un. m. idus eeptembris
Bartholomeuê eut* duobm fiUi* de
Perpiniano fftit partent isiam chori.
Les antres oeuvres de ce Barthélemi de Perpignan nous
sont iAcomnies, mais nous ne croyons pas nous tromper
en pensant que c'est le même sculpteur qu'un certain
Berengarius Bartholamei fmterins que nous trouvons à
Perpignan en 1280.
Les dates et les signatures abondent à partir du xrr«
siècle et, pour ne pas sortir de la sculpture, bornons-
nous à rappeler l'inscription de maître Jacques Cascall
de Btrga, auteur du rétable en marbre blanc de l'autel
principal de l'église de Cornella de Gonflent :
[Anno Dhi M] ecc xL v. idibiis madii fuit i&tud
retrotccbulum ùompletum per magisttum Iaco-
hum Cascalli de Berga, etc.
Peintures murales de Saint-Martin de Fonollar.
(XII* siècle.)
M. de Bonnefoy a le premier signalé et décrit les
peintures murales qui ornent aux quatre cinquièmes le
développement du chevet, de la voûte et des parois laté-
rales de ce qui était autrefois l'abside de l'église de
Saint-Martin de Fonollar. Notre éminent archéologue les
attribue au xn* siècle et, bien qu'elles aient souffert du
208
temps et 4e la main des hommes surtout, il en reste
assez pour faire bien comprendre l'ensemble de la
composition. Un tiers de la voûte est occupé par la
représentation de Dieu le fils* accompagné des quatre
évangélistes ; à droite et à gaocbe de oe tableau central,
sont assis quatorze personnages. couverts d'amples vête-
ments et les yeux tournés en haut, vers l'image du
Sauveur. Sur la paroi verticale, du côté de l'évangile, la
mort de la sainte Vierge (?) et celle de saint Joseph (?):
la peinture est très altérée. Du côté de l'épitre, les rois
mages conduits par l'étoile; ailleurs, la sainte Vierge
assise dans une auréole en losange, les mains élevées,
et dans le bas, l'adoration des bergers W. Tout porte à
considérer comme sûre la date attribuée à ces peintures
par M. de Bonnefpy; quant k leur origine, nous devons
rappeler qu'au xue siècle, l'église de Saint-Martin était
encore une dépendance de l'abbaye d'Arles qui y avait
établi une cellule. dès le IXe siècle, et il faut bien croire
qu'à l'époque où l'on ornait ainsi cette modeste chapelle,
l'église de l'abbaye et ses autres dépendances devaient
déjà avoir des peintures semblables ou plus importantes.
Peintres qui ont vécu ou travaillé en Roussillon
sons les Rois de Majorque
(1261 -13M).
I.— Maître Alexandre.
C'est encore M. de Bonnefoy qui a découvert dans
l'église de l'ancienne abbaye de Saint-Genis, dans la
chapelle dite de Notre-Dame de Montserrat, le nom de
(1) Xlb Bulletin de la Société des Pyr:-Or. 1860, page 41.
209
cet artiste et un de ses tableaux dont il a donné In
description (1).
Nous ne sommes pas en étal de décider par des consi-
dérations archéologiques la question de date de cette
peinture, car les moyens de comparaison nous manquent
en Roussillon en fait d'œuvres de peinture du xuie siècle;
mais nous pensons que le tableau de maître Alexandre
doit être rapporté à la première partie du règne de
Jacques ier de Majorque, et notre opinion se fonde non-
seulement sur la forme des lettres de l'inscription, mais
encore et surtout sur le titre de maître suivi du prénom
seul de l'artiste.
Pendant le xme siècle le titre de maître est pris en
Roussillon par des médecins, tels que magisler Gnifar-
dm ou Guinardus fisicus en 1261 et 1270, et magisler P.
de Orlaphano fi siens en 1284, même par des médecins
juifs comme magisler Salomon judevs pliisicianus de
Sarbona en 1277; par des clercs gradués en droit, comme
magisler P. de Villalonga capellanus de Verneto en 1261 ;
par des grammairiens», tels que magisler P. Jaubeiii gra-
malicus en 1283, et magisler Andréas Vaquerii grama-
licus Perpiniani en 1311 ; par des artisans, ciriers et
autres, tels que magisler Johannes Angksii candelerius et
magisler Gauterius candelerius, en 1284; par des indivi-
dus qu'on peut considérer comme de simples menuisiers
et maçons ou tailleurs de pierre, tels que magisler G.
fusleritis en J286, Pondus de Collo magisler de pelre el
calcis appelé aussi Pondus de Collo lapicida en 1283.
(i) A7/e Bulletin de la Société des Pifr.-Or. i8l»0, pa^e 58, et VUl*
Hnlletin, 1851, page 277.
U
210
Quant aux architectes et sculpteurs, si souvent confon-
dus d'ailleurs avec les tailleurs de pierre et les menuisiers,
ils prenaient aussi le titre de maître, comme on Ta vu
pour mazestre R. de Bianya en 1203, et ils continuèrent
à le faire dans la suite, ainsi qu'on le voit pour maître
Jacques Cascall en 1345.
Les peintres avaient aussi adopté cette qualification et
nous trouvons magister Simo7i pictor en 1272 et 1282, et
magister G. Jordani pictor en 1285. Mais, sur un grand
nombre de peintres que nous trouvons à Perpignan à
cette époque, ce sont les deux seuls dont le nom soit
accompagné de ce titre ; tous les autres ne sont appe-
lés que de leurs simples nom et prénom avec la qualifi-
cation de pictor. On ne trouve plus de traces du titre de
maître appliqué aux peintres du Roussillon après les
deux exemples que nous venons de citer, tous les deux
antérieurs à 1290, et il en est de même pour la désigna-
tion par le seul prénom, dont on ne voit pas d'exemple
après l'an 1300. Il parait donc certain que le peintre
maître Alexandre appartient à la même période <*>.
Une seule chose pourrait affaiblir notre conviction a
cet égard, c'est la préparation matérielle de l'enduit sur
lequel est appliquée la détrempe du rétable de Saint-Genis,
que M. de Bonnefoy déclare absolument conforme aux
prescriptions d'une commande de retable pour l'église
(1) Il y avait alors une famille Alexandre à Perpignan et, entre autres,
un G. Alexandri surgicus (chirurgien) en 1276, dont les descendants
étaient apothicaires vingt ans après. Mais le nom du peintre Alexandre
semble être un prénom plutôt qu'un nom de famille. Il est vrai que l'on
trouve à la fin du xme siècle, à Perpignan, un peintre Amfos (Alphonse)
de Bruges, dont le prénom Amfos fut pris comme nom de famille par
ses descendants.
214
de Cabestany, faite par-devant notaire le 10 nov. 1403.
« Boiseries fortement assemblées, toile tendue a la colle
« forte, double couche de plâtre, tout s'y retrouve (1), »
et Ton peut se demander si, dans l'espace d'un siècle et
demi peut-être, il ne s'est pas produit quelques change-
ments dans la préparation et les procédés matériels de la
peinture roussillonnaise ? Cependant la question ne sem-
ble pas pouvoir embarrasser. Il n'y a qu'à se rappeler
avec quelle persistance les sujets religieux ou autres se
sont répétés pendant des siècles avec les mêmes person-
nages et les mêmes accessoires fidèlement conservés,
pour être persuadé que les procédés de l'art si fidèle-
ment transmis, pour ainsi dire de père en fils, en ce qui
locche la composition artistique, n'ont dû faire non plus
aucune espèce de progrès en ce qui concerne la pratique
purement matérielle, de sorte que le rétable peint de
Saint-Genis a pu être préparé au xiue siècle d'après des
procédés absolument conformes a ceux qui furent em-
ployés pour celui de Cabestany en 1405.
D'ailleurs, il ne faut pas oublier les conditions d'exis-
tence auxquelles se trouvaient assujettis au xiue siècle
ceux qui prenaient le titre et exerçaient la profession de
peintre. Les peintres en Roussillon, comme dans la
France du Nord, étaient alors et restèrent longtemps des
décorateurs, dorant, enluminant et vernissant les colon-
nes, les voûtes et les statues. Une partie d'entre eux
figurent dans le Livre des métiers d'Étienue Boileau con-
jointement avec « les selliers. » Ils peignaient, en effet,
les selles et les harnais des chevaux, les panonceaux, les
(1) VII fr Bulletin de la Société des Pyr.-Or. 1851, pa<re 277.
212
armures., les bannières el les boucliers aux couleurs et
aux armoiries des gens de guerre. Un certain « maislre
« Girart d'Orléans, painlre demourant à Paris » qui, en
1344, peignait des litières ou chaises à porteur, était
employé peu après à de grands travaux de peinture, tels
que l'bistoire de César, des sujets religieux, des chas-
ses, etc. La même communauté de travaux existait en
Roussillon, où tous les peintres du xme siècle faisaient
indifféremment de la peinture, de la sellerie et de la
« (Vénerie, » et la plupart des peintres du siècle suivant
étaient des fils ou petits-fils d'anciens selliers ou «freners »
qui, sans doute en leur temps, avaient aussi fait de la
peinture. C'est ce que Ton verra par les notices des pein-
tres que nous allons donner en suivant autant que pos-
sible Tordre chronologique (1).
II. — Bernard Bertoli.
(12G5.)
Cet artiste ne nous est connu que par un acte du 2
des noues de mars 1265 par lequel, se disant peintre
habitant de Perpignan ( Bernardus licrtolinus pictor,
habit. Perpiniani), il s'engage pour cinq ans, à partir
de la fête de Pâques, envers un certain Raymond (un
(1) Outre les noms des freners et selliers qui seront cités dans le
cours de ces notices, nous croyons devoir donner ici d'autres noms d'ha-
bitants de Perpignan, qui ont exercé ces professions sans qu'ils se ratta-
chent par aucun autre souvenir à l'histoire de la peinture. Ce sont : en
1278, P. Ferriol et P. de Garrius, freners; en 1279, un certain Lau-
rencius celerius cruce signatus (croisé ?) ; en 1283, R.Domenech, sel-
lier, ainsi que A. de Grasels et son épouse Stéphanie ; en 1286, B. de
F.ibesaltes, frener; en 1321, Pierre Sala, sellier ; en 1339, Jean Cabes-
tany et Pierre Causit, freners ; enfin Mathieu Colomines, frener, qui (il
son testament en 1351.
213
autre peintre sans doute, dont le nom est effacé, R.
Lodrigo? ou R, de Sainte- Croix?), pour peindre des
armures, des selles, épées, etc., moyennant un salaire
déterminé (quoi ego depingam arma, cellas, ences, etc.).
Comme nous l'avons dit, et on le verra encore bien
mieux par de nombreux exemples, les professions de
peiutre, sellier et freiier, étaient à celte époque exercées
par le même individu.
Bernard Bertoli, en admettant qu'il ne fût pas origi-
naire de Perpignan, y faisait sa résidence en 1265 et il
y laissa postérité, puisque l'on y retrouve en 1286 (9 des
rai. de juin) un clerc qui s'appelle Berlolinm Bertolini
tlerieus et était sans doute son lils, et plus tard le peintre
suivant, qui pouvait êlre son petit-fils.
III. — Jacques Bertoli.
(1321.)
Jacques Bertoli, peintre, n'est connu que par un acte
du 3 des noues de juin 1321 où il figure comme associe
d'autres peintres de Perpignan ( Jacobus Bertoli pidor
habilalor Perpiniani).
IV. — Raymond Lodrigo.
(1276-1277 )
Lr nom de Unlrigo est la forme catalane, encore usi-
tée vulgairement en Roussillon au xve siècle, pour le
prénom de Rodrigue, et le peintre qui le portait et en
avait fait un nom de famille, est aussi appelé quelquefois
Rodrigo. Nous le trouvons mentionné pour la première
lois dans un acte du 5 des cal. de décembre 1276
iego Lodrigo pintor et Jacobus filins meus) par lequel il
2U
empruntait, de concert avec son fils Jacques et Berenger
Ermengau, peintre, son gendre, une somme de 137 sols
6 deniers barcelonais au juif Jacob de Montpellier. Il est
donc évident qu'il devait être alors d'un âge assez
avancé et on pe.ut le considérer comme un des plus
anciens peintres connus de la ville de Perpignan. H
mourut en effet l'année suivante puisque, le 10 des
calendes d'octobre 1277, il fit donation de ses droits
sur une maison sise au Puig, à son fils Jacques <4> et
celui-ci dit son père déjà décédé, le 7 des ides de
novembre suivant.
V. — Jacques Lodrigo.
(1276-1286.)
Jacques Lodrigo, fils et héritier du précédent, ne se
donnait pas encore la qualification de peintre, après le
décès de son père, le 7 des ides de novembre 1277, en
donnant procuration à un coutelier de Réziers, pour
recouvrer une somme de 17 sols de Malgone dus à sa
famille p^r Pons de la Balme, habitant de cette ville :
Jacobus Lodrigo, filius et hères condam fl. Lodrigo pin-
toris de Perpiniano. Cependant il exerçait la profession
de peintre, d'après un acte du 13 des cal. de mars 1278
(c'est-à-dire de février 1279), par lequel il affermait pour
quatre ans à une femme nommée Saurina Gros un ouvroir
ou boutique qu'il possédait au Puig de Perpignan : Jaco-
(1) Ego Rodrigo.... dono tibi Jacobo Rodrigo Glio meo omne jus quod
habeo in quadam domo mea si tua la in villa Perpiniani et in Podio eius-
dem ville. — Un acte de 1286 mentione encore sur la place du Puig des
maisons qui avaient appartenu à feu Lodrigo, peintre : in domibus que
fuerunt Lodrigo picloris q°.
215
bus Lodrigo pintor habilator Perpiniani. Il est encore
mentionné comme peintre vivant en celte ville à la date
du 7 des calendes de septembre 1286.
VI. — Maître Simon.
(1272-1284.)
Maître Simon, peintre biterrois, est cité comme vivant
à Perpignan dans deux actes de Tan 1272, dont l'un,
dn 12 des calendes de décembre, l'appelle simplement
magister Simon pidor, et l'autre, du 4 des nones de
décembre, magister Simon pidor Bilcrreii. On peut pré-
sumer qu'il s'agit encore de lui dans un contrat passé a
Perpignan le 6 des ides d'avril 128i où il figure comme
témoin, sans autre qualification que celle de maître :
magisla* Simon.
•
VII. — Arnald de Barcelone.
(1277—1286.)
Cet artiste est toujours qualifié de peintre habitant de
Perpignan, A. de Barchha pidor, a partir du 12 des
calendes de mai 1277. Une personne, qui peut-être
appartenait aussi à une famille artistique (1), lui fil dona-
tion d'une maison sise à Perpignan, comme récompense
de grands services qu'il lui avait rendus et qu'il lui ren-
ft ) IU film (f* Martini Burgada habituions Perpiniani. Dans la notule,
I*' nom de Burgada est suivi du mot pintor. que le notaire avait sans
«toute écrit par erreur et qu'il a barré de sa propre main. On ne saurai!
donc sur la foi d'une pareille et unique mention, inscrire Martin Burgada
dans la série de nos peintres, bien que les rapports de sa fille Raymonde
avec le peintre Arnald de Barcelone portent à penser que ledit Martin
n'était pas tout-à-fait étranger à cette profession.
216
dait encore en 1278 (kal. novemb.). Le peintre Arnald
figure ensuite parmi les témoins du testament d'un cer-
tain F. de Banyuls, tailleur de pierre (piqucrius) de Per
pignan, le 6 des calendes d'octobre 1285. Il faisait un
emprunt de 60 sols au juif Samuel Salomon Natan, le
13 des calendes de février 1285 (janvier 1286), et un
acte du 15 des calendes de juin 1286 rappelle qu'un
marchand de cette ville nommé Guillaume de Bardol,
avait baillé en emphytéose a notre artiste, un ouvroir
dont nous ne pouvons plus reconnaître la situation, mais
confrontant avec l'ouvroir d'un cordonnier et le manse
d'un bâtier : opwatorium quod tu dedisli ad accapitum
Ar. de Barchinona. Cet acte prouve, dans tous les cas»,
qu'Arnald était encore vivant à cette époque.
VIII. -- Berenjjer Ermengau.
(1276-1277.)
Tout ce que nous savons de Berenger Ermengau,
peintre de Perpignan, c'est qu'il avait épousé une fille
du peintre Lodrigo, d'après un acte du 5 des calendes
de décembre 1276. Peu après, aux ides de janvier 1276
(1277), un marchand ou apprêteur de peaux (pèlerins)
de Perpignan, nommé Bernard de Codalet, reconnais-
sait que ledit Ermengau (profileor tibi Berengario Ermen-
qaldi pictori habilatori Perpimant) lui avait payé de ses
propres deniers (de luo proprio) 7 livres o sols barcelo-
nais que P. Cerda, marchand, et Simon Sariera, tous les
deux de Barcelone, et ledit peintre avaient reconnu lui
devoir.
217
IX. — Maître Guillaume Jorda.
(Avant 1286.)
Maître Guillaume Jorda, peintre de Perpignan, était
décédé en instituant héritier son fils unique nommé
Nicolas, auquel il substituait « notre seigneur Jésus-
Christ, » si ledit fils décédait en bas-âge, comme il
advint. En conséquence, par acte du 2 des ides de sep-
tembre 1286, Jean de la Serra, chanoine de Perpignan
el Pierre de Ripoll, manumisseurs de dit maître Guil-
laume Jorda, défunt (manumissores magistri G1 hrdani
picloris habilaioris Perpiniani q°)y firent vente à dame
Boneta, sœur du chanoine Laurent Pages, de « certaines
« maisons qui furent dudit maître Guillaume » sises dans
ladite ville, pour le prix de 300 sols de Malgone, qui
ont été donnés « par amour de dieu pour l'âme dudit
« testateur. » On peut présumer que les décès de maitre
Guillaume et de son fils avaient eu lieu dans la même
année où fut faite la vente de leurs maisons.
X. — Jacques Torrellà.
(1280-1321.)
On trouve déjà Jacobus Torrelani pidor cité comme
témoin d'un acte du 5 des ides de septembre 1280, et on
le voit encore exerçant la môme profession dans la ville
<!e Perpignan le 5 des nones de juillet 1321. Il mourut
avant Tan 1333, selon une reconnaissance faite le 5 des
ides de mars 1333 par Guirauda, épouse d'André Bar-
râu, tailleur, fille de feu Jacques Torrelani^ peintre de
Perpignan, et de Cécile, son épouse, encore vivante.
Nous verrons en 1354 un certain Pierre Barrâu, peintre
218
de Perpignan, qui élait peut-être Ois du tailleur André
Barrau et petit-fils du peintre Torrellk. Ces alliances et
successions entre peintres et tailleurs furent fréquentes
à Perpignan, et Hyacinthe Rigau était fils du tailleur
Mathias Rigau qui était lui-même allié à la fille d'un
peintre.
XI. — Bernard Frener.
(1286-1277.)
Le mot catalan frener désigne un ouvrier en freins
ou brides de chevaux, et nous connaissons au moins
quatre générations d'une famille de ce nom qui a existé
à Perpignan dans l'espace d'un siècle. Trois de ses
membres seulement sont désignés comme peintres.
Le chef de la famille semble avoir été un nommé Jean.
dont la profession n'est sans doute indiquée que par le
nom de Frenerius, pris comme nom de famille par ses
descendants; sa femme s'appelait Andrma, et ils étaient
tous les deux décédés avant Tan 1286. Les actes de
l'époque mentionnent trois de leurs fils, Bernard, Ray-
mond et Jean.
Bernard Frener faisait déjà une vente de selles cl de
brides pour 237 sols 6 deniers à Guillaume de Clayra, le
16 des calendes d'avril 1265 ftibi Bernardo Frener io
racione cellarum et frenorum), FI faisait une autre vente
d'articles de morne nature au chevalier Ravmond de
Palauda le 2 des nones d'octobre 1276 (libi Berna rdo
Frener habitatori Perpiniani). Mais, outre la sellerie et
freinerie, il exerçait aussi le métier de peintre, comme
on le voit par un acte d'affermé qu'il consentit, d'accord
avec son épouse Guillemet, le 5 des calendes de fév. 1276
219
(janvier 1277). Par cet acte il louait à Jean d'Àlenya,
barbier, un ouvroir conlign à sa maison sise dans Per-
pignan, avec la réserve expresse que le preneur ne four-
nirait à personne le moyen de lui faire concurrence,
c'est-à-dire qu'il ne pourrait sous-louer ledit ouvroir à
aucune personne exerçant son métier de freinerie, de
sellerie ou de peinture : Salvo quod non possis dictum
operalorium conducere... alicui vel aliquibus de minislerio
ineo scilicet de frenayria sive de celayria vel de lpinctoria
sine voluntale mea. Bernard Frener fit encore une quit-
tance pour le loyer de cet ouvroir le 16 des calendes de
décembre 1277. Il laissa deux fils du nom de Jean et
Vidal mentionnés en 1286 <'>.
XII. — Raymond Frener.
(1283-1299.)
Raymond Frener, frère du précédent, est qualifié de
peintre dès Tan 1283, bien qu'il exerçât également le
métier de sellier ainsi que son frère, auquel il avait sans
doute succédé pendant la minorité de ses enfants; il était
d'ailleurs associé avec deux autres peintres. En effet, le
6 des ides de septembre 1283, Jean S'Oliva et son fils
Bérenger d'Oliva, d'tJHastret en Catalogne, s'engageaient
à travailler pendant cinq ans de leur métier de sellier
(rie minesterio nostro scllaric) pour le compte de H. de
Oou, sellier, de Raymond Frener, peintre et d'Àmfos de
(1) On trouve une quittance du 8 des ides de janvier 1278 faite par
un sellier de Perpignan à un certain Bcrenger Frener, de (ierona (Beren-
fjûrio frenerio de Gerunda) ; mais le nom de Frener semble désigner ici
tout simplement la profession de ce Bérenger qui ne paraît pas appartenir
ri la famille Frener de Perpignan.
220
Bruges, peintre, moyennant un prix fait de 3 sols 9
deniers pour chaque selle de cheval (sella equi) , 2 sols
G deniers pour chaque selle de palafroi peinte ' sella
pala/redi pictandi)^ et 3 sols et 5 oboles pour chaque
selle a bât et selle nue de palafroi (pro quolibet sella
baslera et pro qualibet sella rasa palafredi). Le premier
septembre 1286, Jean Frener, clerc, âgé de plus de 2o
ans, iils de défunts Jean Frener et de dame Andréua, son
épouse, de Perpignan, lit donation à son frère Raymond
Frener, peintre, de ses droits sur la maison de leur père
située au Puig de Saint-Jacques, ladite maison confron-
tant avec la place dudit Puig, avec deux rues, avec les
maisons qui furent de feu Lodrigo, peintre, et avec tenanec
de Jean et Vidal, leurs neveux, fils de leur frère Bernard
Frener. On retrouve encore les mêmes Raymond et Jean
Frener, frères, fils de feu Jeap Frener, à la date des nones
de février 1292 (1293), réclamant diverses sommes du
domaine royal qui avait confisqué les biens de Dalmau
de Castellnou et de son fils Guillemo, à la suite de l'expé-
dition du roi de France Philippe III en Roussillon. Le
premier réclamait une créance de 23 sols de Malgone
dus pour des armes ou armoiries (racionc armorum )
qu'il avait faites pour ces deux nobles personnages, le
second une dette de \ .008 sols 5 deniers de la même
monnaie, pour une paire d'éperons dorés (calquarinm
(leauratorum) qu'il leur avait vendue, et pour d'autres
articles de son métier de freineric qu'il leur avait faits
(et racione aliarum operarum minisferii freneyrie qwis
sibi feci). Enfin, un dernier acte nous fait connaître les
noms de l'épouse du peintre Raymond et de leurs deux
fils. C'est une vente faite le 5 des ides de janvier 1299
221
(1300), par laquelle Raymond Freuer, peintre, habitant
de Perpignan, cède à Arnald Alassot, sacristain de Sainl-
Jean, une renie annuelle de 60 sols barcelonais qu'il
recevait sur quatre maisons contiguës à lui appartenant,
situées au Puig de Saint-Jacques, confrontées avec les
maisons de Jean Frener, frère du vendeur, de Jacques
Lodrigo, peintre, et autres tenanciers, pour le* prix de
1.100 sols; cette somme fut payée, au nom de la sacristie
de Saint-Jean, par les pareurs de la rue de la Parayria
nouvellement ouverte près la porte Notre-Dame. La vente
est consentie et confirmée par « Jean Frener et Bernard
« Frener sellier (celerius), frères, fils dudit Raymond et
« par Guillema, son épouse. » Comme on le voit, Jean
Frener, qualifié de clerc en 1286, exerçait le métier
de freinerie avant 1285 et sans doute encore en 1299,
quoique son frère Raymond le nomme à cette date sans
parler de sa profession. Quant aux deux fils du peintre
Itaymond, l'un d'eux, Bernard, est déjà qualifié de
sellier en 1299, et on le retrouve avec la même profes-
sion (Beniardus Frenerii celerius) en compagnie de divers
peintres de Perpignan le 5 des nones de juillet 1521.
Son' second fils, Jean, parait avoir exercé la même pro-
fession que son père.
XIII. — Jean Frener.
(1300?)
Tout ce que nous savons de Jean Frener, c'est qu'il
était fils de Raymond Frener, peintre, et de Guillema,
son épouse, d'après l'acle déjà cité du 5 des ides de
janvier 1299 qui n'indique pas sa profession, quoiqu'il
soit qualifié de peintre après son décès. Il épousa Rie-
222
sende, qui lui survécut, et dont il eut un fils, Bernard
Frener, qui exerça le métier de pareur et mourut avant
sa mère. Celui-ci épousa Stéphanie, qui se maria en
secondes noces avec G. Raynard, de Baixas et vivait
encore en 1371. C'est ce qui résulte d'une donation
faite le 4 avril 1357 à ladite Stéphanie, sa belle-fille, par
Ricsendis uxor Johannis Frener q° pictoris de Perpiniano,
succédais in bonis que fuemnt Bemardi Frenerii q° paw-
toris filii sui, tnariti dicte Stéphanie.
XIV. — Pintor d'Elne.
( xme siècle ? )
Comme on l'a vu pour la famille Frener, au xuie siècle
le nom de la profession d'un membre d'une famille (levé-
nait souvent un nom de famille pour ses descendants, et
il n'est pas douteux que certains noms de famille si fré-
quents en Roussillon, tels que ceux de Fabre, Sabaler,
Calcer, Sartre, Mazeller, Ferrerai autres, ne proviennent
du métier exercé par quelqu'un de leurs ancêtres. C'est
ce qui nous porte à croire que le nom de Pintor, porté
par une famille que l'on trouve à Elne et plus tard à
Perpignan, vient aussi de la profession de peintre exer-
cée par quelqu'un de ses membres au xuie siècle. Un
acte de 1511 mentionne un Berengarius Pictoris, d'Elne,
père de Sibille, épouse de Pierre Saval, de Perpignan;
il est encore cité en 1319, ainsi que son épouse Galarda,
fille d'un certain Paschal, de Saint-Cyprien. D'autres
actes de 1338 et 1343 mentionnent encore Berenger
Pintor d'Elne.
On voit aussi en 1343 un Barthélemi Pintor, cordon-
nier de Perpignan, et c'est peut-être a ce dernier que
223
se rattachent des peintres de même nom qui vécurent
dans cette ville an siècle suivant et dont un, Arnald Piu-
tor, fut père de Jean Pintor, évêque d'Elne sous Louis XL
XV. — Guillaume de Sancta Crôu.
(1276.)
Ce peintre ne nous est connu que par un acte fort
endommagé des ides d'octobre 1276 par lequel' un habi-
tant de Perpignan, dont le nom a disparu en partie
(ego ...saual de Gcrunda habilalor Perpiniani), pardon-
nait à Guillaume de Sancta Crou, peintre, fils de Ray-
mond de (Sancta Crôu?), une blessure qu'il était accusé
de lui avoir faite (racione cujusdam vulneris quod dice-
butur quod michi feceras). Il n'est pas douteux que R.
de Sanda Cruce ou de Cruce, père de cet artiste, ne fût
le même que Raymond de Cruce qui, dès Tan 1265 %
prenait à gages le peintre Bernard Bertoli pour peindre
des armes, selles, épées et autres objets. En effet ledit
Raymond se retrouve, toujours qualiGé de sellier, dans
divers actes de 1276, 1278 et 1285, tantôt sous le nom
de R. de Cruce, tantôt, et notamment le 8 des ides de
janvier 1278, sous celui de R. de Sancta Cruce selerius.
On trouve également à Perpignan depuis l'an 1278 jus-
qu'en 1284 un Etienne de Sancta Cruce qualifié de gan-
tier cl de pèlerins, marié avec une nommée Ray monda,
et c'était peut-être un frère du peintre Guillaume. Ce
dernier laissa sans doute des descendants qui ne portent
plus que le nom de Créas ou Crans, car le nom latin
crux, crucis prenait alors en catalan les formes Crôu ou
Crotz et Cruz, et aujourd'hui Créu. Il n'y a d'ailleurs
rien de plus commun dans la formation des noms des
224
familles perpigoanaises, que la suppression du qualificatif
de saint dans les noms de famille tirés des lieux d'ori-
gine, el Ton trouve aux xiii» et XIVe siècles des individus
qui s'appellent indifféremment Sent Geli ou Geli (Gilles),
Sent Genis ou Genis, Sent Marsal ou Marsal, Sant Fdiu
ou FeUu, etc.
XVI. — Jean Créas.
(1308)
La profession de peintre étant alors, ainsi que les
autres, généralement transmise de père en fils, on peut
considérer comme fils de Guillaume de Sancta Crdu un
peintre cité dans un acte du 6 des ides d'octobre 1508
relatif à une maison située à Perpignan au lieu dit a la
Vinya del Rey, confrontant avec une tenance de Johan
Creus pintor. Nous n'avons pas l'original de cet acte,
mais seulement une analyse du xvi" siècle, el il se pour-
rait que le prénom ne fût pas exact, bien que, d'après
les dates, le peintre Jean ait pu être le fils du peintre
Guillaume de l'an 1276 et être lui-même le père des
deux peintres suivants. Il faut remarquer aussi que les
peintres de Perpignan qui, au xuie siècle, avaient tous
leur habitation au Puig de Saint-Jacques, paraissent,
dès l'an 1308, établis dans d'autres quartiers tels que la
Vinya del Rey, quartier voisin de l'église de la Real ;
peu après nous les verrons tous domiciliés dans une rue
de la même paroisse.
XVII. — Pierre Crôu.
(1321—1333.)
Le nom de Pierre Crdu (crucisy croix), peintre, habi-
tant de Perpignan, se trouve dans une reconnaissance
faite le ?> des nones de juillet 1321 au juif Viues Ahraam
225
Sescalela pour une somme à lui empruntée par Bernard
Frener et Pierre Sala, selliers, Pierre Crdu, Bernard
Crôu, Barlhélemi Emfos, Jacques Torréfia et Jacques
Bertolj, peintres» tous habitants de la mêaie vtUe, en
présence de Jacques Fanjius et d'Àrnald, Boas, peintres.
Ils reconnaissent qu'ils ne 4oi*ent plus que 34 sol* tara*
louais sur la somme empruntée et cet acte, bien însigni
fia* par lui+méme* semble contenir un premier indice de
l'existence d'iue corporation*, ou du moins d'une asso-
ciatioa,.c)Mrç gens de métiers qui, d'après lea faits déjà
citep, avaient autre eux las rapports les pics in limes. Il
est certain d'ailleurs qu'en 1321, les peintres n'étaient
pas assez nombreux à Perpignan pour former a eux seuls
une corporation, importante, et jusqu'au xvm siècle on
les voit associés tantôt avec les selliers, tantôt avec les
merciers, les sculpteurs et les orfèvres. Quoi qu'il en soit,
il est difficile de voir dans l'acte ci-dessus autre chose
qu'jan emprunt fait en commun par des gens de métiers
presque, identiques ï cette époque, en faveur d'une asso-
ciation que Ton peut considérer .comme déjà existante,
ou bien en vue de quelque entreprise d'un travail impor-
tant que bous ne saurions déterminer aujourd'hui.
Pierre Crôu, que l'on peut supposer 61s du peintre
Jean, se retrouve tomme témoin le 8 des ides de novem-
bre 432! (texlibus Petro Çrou piitlore) et le 3 des calen-
des de septembre 1333 (Peirus Cruscis piclor). Son
épouse Johaoa, qui se remaria ensuite avec Guillaume
Mates, vivait encore le 13 avril 1362, époque où le juif
Vidal Salomon Natan lui fit quittance d'une somme
qu'elle loi devait (vos Johanam uxorem Pétri Crueis q*
pintoris, postea uxorem G'1 Mates de Perpiniano).
15
226
XVIII. — Bernard Crôus.
(13)1—1334.)
Bernard Grdus, qui était petit-être un frère du précé-
dent, figure avec lui dans les mêmes actes de l'an 1821,
ainsi que dans deux autres du 3 des nones et des ides
de juin iZ8£ (Bemardus Crucis, et ailleurs Crou pinctor de
Perpinimo). Il était marié avec une nommée Dulcia, don(
il eut une fille du nom de Michel le, vivante en 1554 et épouse
de Guillaume Font, cordonnier. Rais H est probable que
dès l'an 1323 le peintre Bernard était déjb remarié et qu'il
avait eu de Béatrix, sa seconde épouse, une fille de même
nom, puisque ce second mariage ne fut célébré qu'en 1325
et sa fille Béatrix se trouve «dix ans après» déjà mariée
avec un cordonnier nommé Jean Ferret. Au reste, dans
cette seconde union, le peintre Bernard ne fit pas preuve
de sentiments purement artistiques, car dans son contrat
de mariage, reçu le 4 des calendes de février 1524(1325),
Béatrix, fille de feu Jean Pons, autrement appelé Ordivejl,
de Saint-Laurent de la Satanca, déclare qu'elle a déjà con-
tracté mariage avec ledit Bernard (siens me malrimonium
conlraxisse c\m Bemardo Crous pintore de Perpiniano) à
qui elle a promis d'apporter certaine dot en argent ; mais
son mari, dit-elle, ne veut pas célébrer le mariage i
l'église tant que ladite dot ne lui aura pas été comptée
(et dictas marilus meus non vult tnecum malrimonium in
fade eedesie celebrare donec dos promissa fuerit sibi
soluta), en conséquence elle vend pour le prix de 50
livres une terre située à Juhègues, et c'est après avoir
reçu ces espèces sonnantes que l'artiste consent à légiti-
mer son union.
227
Bernard Crdus (0. Cruscis pinctor) fit son testament
aux oones de juillet 1534; il déclare vouloir être enseveli
au cimetière de Sainte-Marie de la Real, qui était sans
doute t»& paroisse et celle des autres peintres de cette
époque; il fait divers legs k sesdeuf filles upariées et
institue pour héritier universel son fils Jacques qu'il avait
eu de sa seconde épouse Béatrix encore vivante alors.
Cet eofant mourut sa?$ (Joute $n bas-âge ou ne suivit
pas la profession de son père, car nous n'en trouvons
plus aucune mention.
XIX. — Amfos de Bruges.
( 1383-1*309.)
Le nom d9 Amfos, forme catalane du prénom Alphonse,
était devenu, comme la plupart des prénoms, un véritable
nom de famille en Houssillon, où II. était assefc commun
au xme siècle et où Ton trouve un Anfassius de Harkis
déjà décédé en 4262, et en 1285 un Bernardus Amfos
a Perpignan et à Salses. Cependant le peintre Amfos
semble originaire de ia Belgique, et on le trouve associé
avec le peintre Raymond Frener, le 6 des ides de sep-
tembre 1283 (Amfos de Brugiis pic for habitator Perpi-
niani). On le voit propriétaire d'une terre sise à Vilanova
de Raho dans un acte du 15 des cal. de décembre 1309
(in tenencia Anfosii pictoris). Son épouse Boneta vivait
encore en 1331, avec ses trois fils, dont le cadet, Martin
Amfos {Marlinns Anfos argenterius) était déjà argentier
ou orfèvre en 1525, et le plus jeune, du nom de Pierre,
se disait clerc cl âgé de plus de 25 ans en 1551.
228
£&. — Barthélemi Ajnfos.
(1381—1331.)
Barthélemi Amfos, fils aine du précédent, est qualifié
de peintre dès Pau 1521 (5 des nones de juillet et 8 des
ides de novembre). Son nom est écrit Emfossiw, Amjfos
et Amfos. On le retrouve dans un acte do 5 des nones
de juillet 4331 par lequel, d'aceord avec sa mère et
ses deux frères, il vendit à un tisserand la maison de son
père, située au Puig de Saint-Jacques, pour 15 livres
10 sols.
XXI. — Guillaume Camprodon.
(1317.)
Ce peintre n'est connu que par deux actes do mois
de novembre 1317 relatifs à des maisons situées à Perpi-
gnan rue de la Fu$lei*ia, sur lesquelles des rentes étaient
perçues pour Guillaume Camprodon pintor de la même
ville.
D'autres artistes du même nom, et peut-être de la
même famille, ont existé a la même époque, entre
autres, le sculpteur Arnald Camprodon, l'un des auteurs
ou sculpteurs des stalles du chœur de la cathédrale de
Majorque, qui, d'après VillanuevaW, furent construites
de 1327 à 1339 par meslre P. Joltan fusler, e mestre
A. de Camprodon, ymaginayre de les ca dires. Il faut
rappeler à ce propos, que le siège épiscopal de Majorque
fut occupé entre les dates ci-dessus par deux évêques
perpignanais, Guido Terrena et Bérenger Baille, et il se
(4) Viage Hterario, tome XXI, page 106.
289
pourrait qu'ils eussent attiré un artiste, leur compatriote,
qui pourrait ainsi être le fils ou le frère du peintre Guil-
laume Camprodon.
XXII. — Bartbélemi Camprodon.
(1336-1361.)
Barlhélemi Camprodon, peintre de Perpignan, cité
comme témoin dans un acte du 4 des nones de juil-
let 1530, était probablement le fils du précédent et l'on
peut supposer qu'il était frère de Jacques Camprodon ,
cordonnier, puisque leurs maisons élaient contiguës en
1553 dans la rue de la Seller ia, et qu'en 1350 le peintre
Barlhélemi se trouvait tnteor « de Marguerite, fille de feu
Jacques Camprodon, cordonnier. » On cite aussi en 1337
une de ses propriétés sise au territoire de Perpignan
( Barthctomei Campirolundi pinctoris). Le 8 des ides
d'avril 1339 il fit, en qualité de tuteur et administrateur
des biens et de la personne de Barthélémy son fils, quit-
tance de la dot de son épouse Francisca, fille de Boneta
et de Pons Catala, peyrer de Perpignan, tous les deux
défunts. Il figure aussi comme témoin dans un testament
fait pendant la grande peste de 1348, le i8 des calendes
de juillet, et dans un autre testament fait & Perpignan
le 10 décembre 1361. Un autre acte du 26 mai 1376 le
dit déjà décédé à cette époque.
Nous n'avons aucun autre renseignement sur Barlhé-
lemi, fils mineur du peintre, mentionné en 1339; mais
la famille Camprodon continua d'exister à Perpignan, où
elle occupa? Dne des premières positions commerciales
dans les deux siècles suivants, et plus tard un rôle des
plus importants dans la noblesse roussillonnaise.
230
XXIII. — Bernard Boas.
i
(1321—1323.)
On connail à Perpignan dès l'an 1280 un certain Pierre
Boas dont on ne donne pas la profession. Le peintre
Bernard Boas, mentionné dans l'acte de 1321 déjà cité,
reparait aux ides de juin 15?5 {Bernardus Bois pinclor
de Perpiniano), pqur le payement de 20 livres que le
tailleur Jacques Xatmar lui avait prêtées,
XXIV. — Arnald Boas.
(1335-1337.)
Nous ne savons quel pouvait ê\re le degré de parenté
existante entre le précédent et Arnald Boas, pinlor de
Perpignan, cité dans une pièce de procédure des ides de
février 1354 où on le dit fils et héritier de feu Guillaume
Boas et de sa première épouse Tatzona. Nous le retrou-
verons dans un acte des ides d'août 1337 par lequel il
prit comme élève Guillaume Fagnalo.
XXV. — Jacques Fanjàus.
(1321.)
Ce peintre n'est counjj que par un acte du o des
uones de juillet 1321 où il figure comme témoin : Jaco-
bus Fan j ans pictor.
XXVI. — Bernard de Bell ver.
*
(Avant 1334.)
On ne connaît son existence que par le testament du
peintre Bernard Crdus, des nones de juillet 1334; dans
lequel il dit un legs de 3 sols « à son filleul Bernard de
231
« Beilver, tils de feu Bernard de Bell ver, peintre de
« Perpignan : » letju Bernardo Ptdcri Visus filiola meo,
fUio fkrnardi Pukri Visus q° pincloris Perpiniani, etc.
XIV II. — Jacquet Canal.
(1829-1334.)
Jacques Canet est cilé pour la première fois, en qua-
lité de témoin, aux nones de février 1338, avec le titre
rie « peintre de Perpignan. » Il prend le même titre, le
6 des nones de mars suivant, en donnant procuration à
Pierre de Vilardell, peintre de Gerona, pour réclamer et
recouvrer d'un peintre de la même ville nommé Raymond
— le reste du nom est effacé dans l'acte original — deux
manuscrits sur papier; enfin, on le trouve encore comme
témoin à Perpignan le 10 des cal. d'août 1532, avec le
titre de pintor. N'est-ce pas encore lut qui figure au tes-
tament du peintre Bernard Crôus, aux nones de juill. 1334,
en compagnie d'un autre peintre, mais avec la qualifica-
tion de «sellier?» (lestes R*9 de Perauia pinlor, Jacobm
Caneli sderius, omnes de Perpiniano). La question ne
peut laisser une ombre de doute, vu l'affinité des deux
métiers à cette époque, à moins que le scribe ne lui ait
attribué par errenr la profession de sellier.
XXVIII. — Bernard Daui.
(1301-133i.)
La famille Daui exerçait la profession de sellier au \uic
siècle à Perpignan où Ton trouve, de l'an 1261 b 1286, un
Pons Daui cderitis, appelé aussi Dauin* Dauin:' et Dauid,
et son frère Arnald exerçant aussi la même profession
in
de 1367 à 1283. Bernard Dtai, pintor de Perpignan, est
eité dès Tan 1501. Faut-il considérer comme ses fils les
deux peintres Bernard et Arnald; frèreà) qui prenaient
toutefois le nom de Giraud-Daui? Bernard Dâui, l'un
d'eux, qualifié de pintor, avait sa 'maison dans la rue de
la Celkria d'après un acte dn 4 des ides de mai 1353,
cl il est probable qu'il vivait, encore çn 1344(16 avpl),
d'après un acte qui le nomme coflune frère du peintre
Arnald Giraud-Dâui, sans indiquer sa profession.
. . XXIX. — Arnald Giraud-Dàul.
(1944.)
*
Le peintre Arnald Giraud-Dâui (Àrnaldus Gtraudi
Dauini pintor) n'est connu que par un acte du 16 avril
1344, où il se dit âgé de plus de 25 ans, en faisant quit-
tance du loyer d'une maison a lui appartenant sise à
Perpignan et confrontant avec tenance de Bernard Giraud,
son frère [in tenencia Bemardi Gtraudi fralris met).
XXX. — Raymond de Peralta.
(1333—1347.)
Un acte du 4 des ides de mai 1333 mentionne, daps la
rue de la Celleria à Perpignan, un obrador lo quai es d'en
Gm Peralia pintor^ confrontant avec K maison du peintre
Pierre Gras, et plus loin, dans la même rue, une casa que
fou den Jacme de Peralta confrontant avec celle do pein-
tre Barthélemi Camprodon. On serait donc porté à croire
qu'il y avait déjà alors un Guillaume de Peralta, peintre,
qui serait le fils ou successeur de Jacques de Peralta que
cet acte semble désigner comme défunt a cette époque;
233
mais ce document ne nous est parvenu que de seconde
mais, et l'auteur de la* note qui on est testée a pu se
tromper pMr le prénom eh lis»! GuMatome au lieu de
Raymond. En effet, Ifeipeintté Raymond de Peiduta
figure avec d'autres peintres au testament de Bernard
Créus, des noues de juillet1 \ 9i84. 'Ne serait-ce pas ce
peinire Raymond [ ] de Gerona, dont II a1 été
question en 1329 à propos de Jacques Canet? Au reste,
le testament du clerc Jean Ramon fait le 7 des calendes
de novembre 1347 — ou 1348? — le désigne encore comme
son exécuteur testamentaire ( Ragmundum de Pèralta
pinctorem Perpiniani), et une vente d'un champ iris à
Cabestany, dn 16 octobre 1350, le dit déji décédé à
cette époque : cum tenencia den Perauta q° pinclùris.
XXXI. — Pierre Gras.
(1332-1337)
Comme nous l'avons déjà dit, I» profession de peintre
avait anciennement : beaucoup de rapports avec tout ce
<fà concernait la sellerie et l'équipement militaire. On
en voit un exemple dans un acte du 47 des calendes
de juillet 1332, par lequel les consuls de TorreHes
achètent de Pierre Gras, peintre1 de Perpignan, pour te
prix de 67 sols 6 deniers, quinze boucliers ou écus en
bois {clipea seu scula fusli), que cette commune achète
pour se défendre contre les Génois ou d'autres ennemis.
Ce peintre est encore < nemmé dans un acte des nones
de septembre suivant, et le 4 des ides de mai 1383 on
mention oe sa maison située dans ta rue de la Seller ia,
qui était alors le quartier des seIKers, freners et autres
peiûires, Le 5 des ides d'août 1887, Pierre Gras vendit
234
une maison sise près la porte Sainle»Marie du Pool, en
qualité de curateur donné par la cour du bailli de Per-
pignan à Jean et Guillaume, fils mineurs de sa fille Sau-
rina, épouse de défunt Matbîep Estève, pareur. de celte
ville. Nous retrouverons plus tard deux autres peintres
du nom de Gras, qni étaient, sans doute les descendants
de Pierre Gras.
XXXII. — Guillaume Fagalo.
(1337.)
Aux ides d'août 1337, Guillaume Fagualo ou Fagalo,
se qualifiant de peintre, fils de feu Guillaume Fagalo,
pareur de Perpignan et de Saurina, son épouse, présente
à cet acte, se met en apprentissage chez le peintre Arnald
Boas, qui s'engage h lui apprendre son métier pendant
deux ans (quod lu doceas me tuum ministcrium), pendant
lesquels ledit maître devra le pourvoir de tout ce qui lui
sera nécessaire et lui fournir deux habillements complets.
L'apprenti peintre se disait âgé de 17 à 25 ans et peut-
être abandonna-l-il cette profession ou mourut-il jeupe,
car nous ne connaissons aucune autre mention de lui, à
moins qu'il n'y ait eu quelque erreur de prénom el qu'il
ne soit le même personnage que le suivait.
XXXIII. — Pierre Fagalo.
(1338.)
Le 7 décembre 1338 le procureur d« roi. de Majorque
ordonna d'enlever (amovere) tous les écossons el armoi-
ries [signa picla ) peints sur les piliers de la place du
Blé de Perpignan, et ce fut le peintre Pierre Fagalo qui
fut char é de cette opération avec l'assistance d'ua huis-
335
sier. Neus ne saisissons pas, ooos l'avouons, le sens de
Tordre donné par la procuration royale, car s'il ne s'a-
gissait que « d'effacer » les ëeussons en question, le
premier barbouilleur venu pouvait parfaitement s'acquitter
de la besogne. Peut-être ne s'agissait-il qae de faire
disparaître tous les écussons autres que ceux du roi de
Majorque, ou même d'enlever les décors de quelque fête
et, dans ce cas, l'intervention d'un artiste ou d'un ordon-
nateur d'embellissements publics pouvait avoir son utilité
(Procuracio real, reg. XVII* P> 98 v«).
XXXIV. — Jacques Rocha.
( 1343. )
C'est le seul artiste qui nous soit connu comme au-
teur de peintures religieuses, pendant toute la durée du
royaume de Majorque. Le 17 des calendes de juin 1342
le couvent des Carmes de Perpignan avait déji payé les
dépenses laites pour la chapelle que le donzell Berenger
de Saint- Paul avait fait construire dans l'église de ce
monastère, pour l'autel et ses ornements, et 12 livres
10 sols pour le rétable (pro relrotabulo diète capeUe).
Us peintures exécutées par Jacques Rocha se ratta-
chaient peut-être à cette fondation de Berenger de Saint-
Paul, mats malheureusement l'acte qui en a conservé le
souvenir est en fort mauvais état, et voici tout ce qu'il
nous est permis de lire dans le manuscrit :
« Je [Jacjqnes Rocha, peintre de Perpignan, conviens
« et promets à vous [procureur] du couvent des frères
« de Sainte-Marie du Carme de dite ville, que, d'ici i la
« prochaine fête de [ ], je peindrai toute
« l'histoire de l'Annonciation de la Bienheureuse Marie
236
a Vierge, c'est-à-dire un ange et une ima[ge de b Vierge?
« él aussi] toute l'histoire du Jugement du Seigneur,
* c'est-à-dire un Sedes MageslatisW avec quatfe anges
<r et douae sépulcr[efe. . . .], le tout fait de ma main, avec
« mes méritoires et plus convenables couleurs et k mes
« dépens ; et le champ ou sorftrce des sépnlères [de la-
r dite] histoire, je le peindrai de la meilleure et plus
<r convenable confenr noire, en le parsemant d'étoiles,
« té tout pour le prix de 9 livres 40 sols barcelonais : »
Ego [Jaco\bus Roca pintor Perpiniatti . . . profnilo . . .
quod ego hinc ad insians festum [ ] depiclus
fuero tolam insloriarn Anunciacionis B. M. Virginis,
sciltcet unum angelum et unam ym [ ] tolam
insloriarn judiài domini, viddiœt unum Sedem Meeges-
talis et quatuor angelos et duoiUcim $ep\da\ ]
mets manibus ae de mets ac de oplimis et sufficientibus
ooloribus et expensis; et campum seu planiciem $epid[ ]
inslorie depinguam de Uvido colore optimo et suflicienti
signatum de et cum sleUis. Cet acte est du 20 nov. 1343
et, te même jour, Jean Oliver, écrivain de Perpignan,
frère et héritier de sa sœur Garsende, éponse de Jean
Pages, marchand de ladite ville, reconnaissait devoir à
Jaeqoes Rocha, peintre, 8 livres, en vertu du transfert
(1) On entendait au xiv« siècle par Sedcs àîageslatis l'image de Dieu
le Père • assis » more judicantis, et c'est ainsi que Ton désipait aussi
la figure de la Royale Majesté assise et rendant la justice, telle qu'elle
est représentée sur les sceaux de l'époque. Au reste le mot magestas
s'appliquait aussi alors à la figure d'un saint quelconque, et Ton voit
danâ un testament du 10 juillet 1375 (de Jacques Gueroart, serrurier de
Perptgrian ) un legs « de deux anges en bois et bien peints, valant quatre
« florins d'or ou environ, qui seront placés et resteront en l'autel de
« Sainte-Marie de l'église de Prunet et devant la majesté de Saint-
« Etienne » et ante mageitatem Beati Stcphani.
237
que venait d'en faire frère Arnald Sure) ha, religieux du
couvent des Carmes, à qui elles étaient dues pour célé-
bration de messes, et ledit religieux les devait audit
Rocba «pour certaines histoires qu'il devait lui faire;
ration* quçrumdaw isfayarum, ppr te &4m jifndamm. p
» • » ■ * * '•
Nous ajootoM ici les noms de quelques autres peintres
on sculpteurs, contemporains de ceux qui précèdent, mais
vivant ou signalés seulement dans les pays voisins.
D'après VillanuevaO on trouve en 1305 à Barcelone
un magister Pujol qui fecit retrotabidum S" Eulalie,
mais le titre de « maître » semble se rapporter k un
sculpteur; il s'agirait donc ici d'un rétable sculpté.
Selon le même auteur W, on voit « d'après les registres
« de la fabrique de la cathédrale de Majorque, que oer*
« tains tableaux de cette église furent peints de l'an 188fl
« Il 133» par Martin Mayol^K G. Scardon, Bmtërd Des
« Dous (ou Dontf et Jacques Pdicer^K quoique' les textes
« portent à croire qae c'étaient plutôt des doreurs. Lte
« rétable de la chapelle du Corpttà Chrtiti fit peint ptfr
« En Loert en 1828. »
(1) Viage literario, tome XVII, page 141,
(2) Ibid., tome XXI, page 107.
(3) On trouve bien à Perpignan en 1304 un certain Bernard Mallol
qualité de peintre (Bernardi Malleolis pictorii), nuis nous avons quel-
ques rayons de croire que c'est une erreur du copiste de ce document»
qui a écrit pictoris pour paratoris ( pareur de draps ).
(4) Il y avait un Arnald Pelicer, frener, â Perpignan en 1286, et il se
pourrait que le peintre Jaques PeHker, qui travaillait à Majorque en 1327,
fût un de ses descendants.
238
MONUMENTS CELTIQUES
DE LA PORTEILLA ft DE LAS CLAUSAS
SITUÉS SUR LA MONf AGNfi DE MOLNQ,
» i
Signalés et décrits, en septembre 1861, par M. Rouffiandis,
licencié ès-sciences, professeur à l'École-Normale
de Perpignan , membre résidant.
Las Monuments celtiques du département des Pyrénées-
Orientales n'ont été connus que, fort tard. C'eat en 1832
que M. de Jaubert de Réart donna, pour la première fois,
la description et le dessin de deux de ces monuments,
situés sur la montagne de Molilg, aux lieux du col dd
Triba tiiàu fia de VArca. Ne soyons donc pas étonnés
du silence que gardent les auteurs classiques d'histoire
gauloise, sur les pierres druidiques de l'extrémité orien-
tale de la chaîne des Pyrénées, tandis qu'ils parlent lon-
guement de tous les monuments celtiques de la Bretagne
et des Vosges.
A quel genre faut-il rapporter les monuments de la
montagne de Molitg? Aux menhirs, aux dolmens ou aux
tumuli?
M. de Jaubert de Réart classe parmi les dolmens, les
deux qu'il a décrits. Le 3« monument druidique, connu
sous le nom de Tomba dels gentils de Pinéda, ainsi que
les deux qui font l'objet de celte notice, ne doivent pas
239
être compris dans cette catégorie. Ce qui caratérise Te
dolmen, c'est le relier extérieur, formé presque tonjours
par trois grosses dalles, placées de champ, et une quatrième
supérieure, formant la table ou l'autel druidique. Pour
les deux premiers, il n'y a aucune incertitude; ce sont
des dolmens parfaitement définis ; mais pour les autres,
leur configuration extérieure, leur position et leur état de
conservation ne permettent pas de les classer ainsi.
Cn doit les rapporter aox tumolK espèces de cônes
de terre suririontant un tombeau, dans les tumuli de
MoKtg, la pente et la nature des terrains ont facilité l'ac-
tion destructive des eaux, le cône de terre a été enlevé,
et il est resté la partie massive du tumulus. Je ne passe-
rai pas aujourd'hui en revue certaines affirmations erro-
nées qui ont été écrites sor l'orientation et la conservation
des premiers monuments, je me contenterai de décrire
deox tumuli qui n'ont pas encore été signalés : le tumu-
lus de la Porteilla et celui de Las Qausas.
Tumulus de la Porteilla.
Ce tumulus se trouve a 2 kilomètres environ au nord-
ouest du village de Molitg, non loin des nombreux
zigzags que forme le vieux sentier de Jincla, après avoir
franchi le ravin du Colleil. Celte région, connue sous le
nom de Porteilla (portes), est inculte et presque sans
valeur; ce sont des terres vagues abandonnées pour le
parcours des troupeaux; sans aucun doute elles ont été
autrefois boisées, car à chaque plateau on remarque des
traces d'anciennes charbonnières. Le monument celtique
L_
240
de la'Porlei|la, situé siif.b g*qch$ du spptier, presse
dans l'angle formé par lp . cbqmin dç Camporae,npat
ealpi|r|é. de hlocp informes, de granit qpi sont de vériMtytas
nieqhirsqaturels. Il 9 peq d'ftpparenfp extérieure; il est
fonpé, , comiqe tous cem qui exigeât dans ( la même
localité, <fc trois pierres |qpgpe& t& étroit ,pla«fos dp
champ,. „
L'epaçiphle des tr#is . pierres ligurç unp tombe gros-*
sièrpipefU construite;. De làt le ,pom traditipon^l de
Tiimul oi^ tombe. L'ouverture est dirigée viqjblement au
midi ; , les pierres pat une inclinaison sensible du dedans
au, dehprç. Voici . quelques-unes djes dimensions mesurées :
la pierre. A (voir la figure), ccjUe dp droite .pour un obser-
vateur placé dans l'intérieur 4a monument, a lm,2,4 de
long, celle de gauche lm,02 et celle du chevet Om9pO.
Elleq ont toutes une épaisseur con)priç$ entre Ora, 15
et 0m,30. La pierre supérieure qui est encore bien con-
servée dans les dolmens 4u col dfil Triba et du pla de
VArca* manque ici.
Le tumul était sans doute plus long que les dalles
existâmes. On voit tO||t autour d,ç grosses pierres en
désordre, des restes de pavés, constituant un plateau
légèrement incliné, wtouré de rochers granitiques dont
la, plupart imitent des. pain* de sucre gigantesques, carac-
tère dUtinctif des menhirs.
Dans le dessin ci-joint, nous donnons la projection
horizontale de l'ouverture du lumulus. jQqant ï l'éléva-
tion elle n'a aucune importance* le relief étant peu
visible*
i «
ili
Tumulus de Las Clausas.
Ce tumulus, désigné par certains touristes sous le nom
de col (jd Pi et confondu avec celui de Pineda, décrit
dans le Guide en Rous sillon, est placé & quelque distance
de là, dans la direction du nord-ouest. Il est situé dans
la partie du territoire qui porte le nom de Clausas, à
une centaine de pas sur la droite de la bifurcation du
sentier de Balasc et de celui de Pineda. Son orientation
diffère de celle du tumulus précédent : l'ouverture est
an nord et non au midi; ses pierres sont perpendiculaires.
À l'est, le terrain cultivé est de niveau* avec la pierre
principale; & l'ouest, il y a des pierres amoncelées, sans
aucun ordre apparent, et au midi, des masses granitiques
très élevées. Comme on peut le voir dans le dessin ci-
joint, les pierres principales ne formaient pas la longueur
totale; d'antres moins grandes continuaient l'ouverture,
et il est difficile de préciser la longueur vcritable du
monument. Du reste, voici les dimensions exactes des
dalles qui sont encore dans leur position primitive:
dalle À, placée à Test, lm,45, prolongée par la dalle D,
de Om,55; dalle B, h l'ouest, prolongée par la petite
dalle E, de 0m,50; dalle C, du chevet, 1*,16. Comme
a la Porleilla, la dalle supérieure manque.
La profondeur moyenne apparente du tumulus est de
0m,70 et l'épaisseur des pierres varie de 0m,20 à 0m,30.
Si l'on compare dans leur ensemble les deux derniers
monuments celtiques aux deux décrits par M. de Jaubert
de Réart, on ne peut s'empêcher de reconnaître qu'ils
16
m
sont plutôt des iumuli que des dolmens. Par leurs
dimensions, ils s'éloignent peu d'un tombeau ordinaire.
On peut bien objecter que dans d'autres pays, les iumuli
sont presque lous surmontés par une bulte de terre,
souvent de plusieurs mètres; mais est- il surprenant
que par la suite des âges, dans un pays si accidenté
que la montagne de Molilg et dans un terrain si mou-
vant que les détritus graniques, les eaux aient enlevé
la partie supérieure du monument? 11 nous a été d'ail-
leurs impossible de reconnaître la forte dalle supérieure
parmi les débris environnants. Les pierres éparses peu-
vent avoir formé un dôme ou une pyramide sur le
tumulus; mais leur contexture ne permet pas de croire
qu'elles aient fait partie d'une forte dalle. Une remarque
qui n'est pas sans quelque valeur, c'est que dans les
traditions locales, on désigne toujours les monuments
celtiques de Pineda, de las Clausas et de la Porteilla
sous le nom de tombas dels Gentils. Ce nom n'est jamais
attribué aux deux classés parmi les dolmens. Les habi-
tants les désignent par la dénomination vague de llozes,
c'est-à-dire pierres plates.
Nous avons dit, en commençant, que certaines erreurs
ont été commises par les premiers observateurs. Par
exemple, l'orientation n'est pas unique et dirigée vers
l'Orient. Le premier dolmen observé, celui du pla de
VArca, est bien dans ces conditions; mais tous les
autres ont une orientation variable. Ce qu'on peut affir-
mer, c'est qu'ils sont toujours orientés dans l'axe d'un
vallon principal, sur un site admirablement découvert,
ce qui est en harmonie avec l'esprit des Celtes, adora-
teurs des forêts.
Les monuments celtiques aujourd'hui connus sur la
montagne de Moliig, sont au nombre de cinq :
1° Le dolmen du col de la Triba; la dalle supérieure
pèse 20 quintaux métriques ;
2° Le dolmen du pla del'Arca; la dalle supérieure
pèse 60 quintaux métriques ;
3° Le tumulus de Pineda;
4° Le tumulus de las Clauses;
5° Le tumulus de la Porteilla.
m
résume:
des travaux de la section d'agriculture
PENDANT LA FIN DE L'ANNÉE 4&71.
Par M. Morer, professeur au Collège de Perpignan, Secrétaire.
Quelques mots sur les vers-à-soie, dans la séance du
14 juillet 1870, clôturèrent les séances de la Section
agricole, car la Société, justement émue de la guerre
qui venait d'éclater contre la Prusse, suspendit ses
réunions.
Ce ne fui qu'en octobre de Tannée suivante qu'elle
reprit ses paisibles travaux, sous la présidence de son
directeur, M. Lai) nu.
En présence de l'infériorité intellectuelle de la France,
infériorité que la guerre terrible* et à jamais néfaste dont
nous sommes victimes, venait de constater d'une manière
si déplorable, toutes les aspirations furent pour le déve-
loppement de l'instruction, afin de relever notre patrie
bien -aimée de l'état d'abaissement moral dans lequel
nous sommes tombés.
La Section d'agriculture surtout, plus en contact avec
les travailleurs, jugeant mieux encore les calamités
qu'entraîne l'ignorance, ne pouvait rester indifférente à
245
ce mouvement des esprits; aussi déeida-t-elle, dès sa
première réunion, qu'il serait demandé au conseil muni-
cipal de la ville un carré de terrain d'une certaine éten-
due pour des essais de culture. Son directeur, M. Labao,
s'est offert pour foire des leçons sur le terrain même.
Tous cens 'dont les besoins professionnels on le gofrl
des cultures utiles ou d'agrément invitent à l'étude de
la botanique et de l'agriculture, iront écouler le savant
directeur de la Section agricole. Ils rapporteront d**ses
leçons ce qu'il font savoir pour aider au développement
de notre agriculture et mettre à profit notre soleil si
chaud, notre ciel si pur, nos eaux si limpides.
La Section d'agriculture acquittera ainsi, par cette ini-
tiative, une partie du tribut que nous devons tous nous
imposer, et coutribuera à relever, par l'étude de la nature,
les intelligences et les cœurs trop longtemps engourdis.
Ainsi se développeront les idées morales, qui sont la
meilleure sauvegarde de la tranquillité publique et les
vrais fondements de l'avenir d'un grand peuple.
Après cette question d'intérêt national, dont la solu-
tion est pour nous une question de vie et de mort, celle
qui devait le plus préoccuper la Section agricole est,
sans contredit, l'invasion du Phylloxéra, si destructive
aujourd'hui pour les riches vignobles d'une partie du
Dauphiné, de la Provence, du Languedoc et de la
Guienne. Cet insecte dévastateur, qui ne laisse pas même
repousser l'objet de sa voracité, s'avance menaçant vers
notre Roossillon, couvert en grande partie de champs
de vignes vastes et productifs, qui font avec ses fruits
délicats et savoureux sa richesse et sa prospérité.
246
Malgré le désir bien vif el bien naturel pour noire
Section d'agriculture de prévenir l'ennemi et de l'atta-
quer avant qu'il ail franchi les limites dé notre ciel, la
Société n'a pu former jusqu'ici que des vœux, car ses
trop faibles ressources l'empêchent de s'adonner, comme
elle le désirerait, aux études nécessaires pour reconnaître
facilement le Phylloxéra et se livrer & des essais qui
pourraient peut-être combattre son action malfaisante et
mortelle.
A ce sujet, la Section prend acte avec plaisir de la
communication du Président de la Société, qui croit
arriver à la destruction du nuisible insecte par un dou-
ble système de sulfuration : sulfuration aérienne en vase
clos et sulfuration souterraine.
M. le Directeur de la Section annonce à son tour qu'il
s'occupe sérieusement de celte question , et pense trou-
ver un moyen sûr de détruire le redoutable ennemi de
la vigne par le système de l'inoculation.
Les divers renseignements que la Section a recueillis,
pendant ce trimestre, sur les vignobles du Roussillon
se m bleui faire pressentir que le froid les a sérieusement
atteints. Cependant la grande vitalité de la vigne dans
notre pays fait espérer que le mal ne sera pas aussi
grand qu'on Je craint, et que le Roussillon pourra
compter sur une récolle répondant à ses travaux et à
ses efforts.
La Société a arrêté, pour l'année 1871. la liste des
laboureurs el des éducateurs de vers-à-soie qui lui ont
été signalés comme méritant des encouragements.
247
Tableau dès Laboureurs et des Éducateurs signalés
et des Primas qae la Société leur a accordées.
LABOUREURS.
. Acsseil (Baptiste), 81 ans, & Saint-André. . . 25 fr.
Malê (Martin), 82 ans, h Velmanya 25
Delunca (Louis), 81 ans, & Velmanya 25
Mfruc (Raymond), 36 ans, à Thuir 25
ÉDUCATEURS.
MM. Mirabeau, de Perpignan 20 fr.
Balada (Valentin), de Perpignan 20
Izarn (Ferdinand), de Latour-de-Francc 25
MmcsFRAissE (Marie), de Perpignan 20
Baleine (Victoire), de Thuir 20
Madeleine (Marie), de Saint-André 20
Quant aux horticulteurs, une commission a été nom-
mée pour désigner ceux qui lui paraîtraient les plus
dignes de l'attention de la Société.
La Section a décidé, en ce qui les concerne, que des
ouvrages d'horticulture remplaceraient les primes en
argent qui leur étaient annuellement distribuées.
Nous devons faire ressortir la pensée qui a inspiré la
Section en prenant cette décision. Elle a voulu que les
procédés d'horticulture, étrangers à notre pays, s'y intro-
duisissent peu à peu. Le meilleur moyen, pour obtenir un
pareil résultat est évidemment la propagation des ouvrages
où les nouvelles méthodes sont présentées et expliquées.
L'anné 1871 s'est terminée, pour la Section agricole
par une bonne action :
2tt
Les déparlements envahis ont été ravagés par l'ennemi
avec une rage, peut-être sans exemple dans les guerres
de notre siècle. Après la paix, ie gouvernement a fait
appel à tous les départements épargnés par l'invasion
pour venir en aide à leurs frères malheureux, en leur
envoyant des semences de toute çspèçe.
La Soc i té s'est mise à l'œuvre. Elle s'est adressée à
tous ses membres, aux municipalités et aux instituteurs.
Elle a été heureuse de recueillir d'abondantes offrandes.
Parmi les instituteurs qui lui ont envoyé des graines
de semence, elle s'est plu à reconnaître l'activité et le
dévouement qu'a déployés M. Mitjaville, instituteur public
h Argelès-sur-Mcr. Elle a signalé ce fonctionnaire k M. le
Ministre qui lui a envoyé, par l'intermédiaire de la Société,
un bel ouvrage d'arboriculture.
La Section a revu, dans le courant de ee trimestre,
cinq nouveaux membres :
MM. Course (Joseph), propriétaire- horticulteur à Arles-
sur-Tech, lauréat des dernières expositions de
concours régionaux.
Gauthier (Médard), propriétaire, négociant en vins.
Calauet (Joseph), propriétaire.
De Guardia-Calmètes (Auguste), propriétaire.
Casteil (Joseph), propriétaire.
Perpignan, 31 janvier 1872.
m
ENQUÊTE PARLEMENTAIRE SLR L'AGRICULTURE.
MÉMOIRE DE M. UBAU,
Soua-DiNetwde ki Fera*£fol6de GennainviOc, Direcleur de la Section
d'Agriculture. .
CHARGES DIVERSES DE LA Cl LTURE.
1. D. Aspres ou terres non irriguées. — Assolement
biennal avec jachère pure (Système extensif).
A. Impôts, labours, semeoee, moisson, dépiquaison,
sarclage des céréales, frais généraux, transport de fumier
et épeodage, intérêt du capital d'exploitation à 10 p. %.
Valeur du capital d'exploitation pour un hectare.. 1 15r
Produit brut par hectare 143
Bénéfice net par hectare 30f
l-a valeur moyenne de Thectare est de 900 à 1.000 fr.;
les capitaux engagés donnent un intérêt de 3 p. %•
»
ARROSAGE.
Le capital d'exploitation, représenté par toutes les
charges ci dessus, est de 500 francs.
L'hectare a une valeur moyenne de 5.000 francs.
Le prix de fermage est de 200 fr. l'hectare. L'argent
est placé entre 4 fr. et 4 fr. 50 c. p. % ne,i Pour 'e
propriétaire de l'immeuble.
250
Dans ce centre, le plus riche do département, la pro-
priété est très divisée : les fermes ont une étendue
moyenne de 10 hectares; l'eau d'irrigation ne fait jamais
défaut en été; la population y est nombreuse, intelligente
et laborieuse. La terre est arrivée à un haut degré de
fertilité, en période jardinière.
Les deux systèmes de culture que nous venons d'ex-
poser : le premier, essentiellement e&lensif, représente la
culture de nos aspres, terres chaudes, sèches et pauvres;
le second, représente les riches cultures du bassin de la
Tel, avec application du système extensif le plus riche
et le plus actif. Si le cultivateur de cette contrée, réel-
lement généreuse, peut augmenter par son intelligence
le capital d'exploitation de 300 francs à 1 .000 francs, il
pourra lutter avec avantage avec les contrées du Nord
qui ont joui de tout temps d'une réputation européenne.
Tous les systèmes intermédiaires sont plus ou moins
appliqués dans notre Roussillon.
2. D. Salaire, main-d'œuvre, personnel agricole.
R. Les salaires des domestiques h gages, au mois ou
à l'année, ont augmenté de 40 p. °/©; 'a main-d'œuvre
de 25 p. %' et ce'a depuis une quinzaine d'années.
Les nombreuses plantations de vignes sont la cause
directe de cette augmentation dans le salaire.
3. R. Le personnel agricole n'a pas diminué sensi-
blement ; à certaines époques, il est insuffisant; néan-
moins la pénurie est loin d'être extrême.
4. R. Le mouvement d'émigration à l'intérieur comme
251
il l'extérieur peut éire considéré comme ï peu près nul,
tout an plus de i p, %•
5. R. L'emploi des machine* est très lent à se vulga-
gariser; celui des instruments aratoires perfectionnés ne
rencontre pas les mêmes difficultés ; leur emploi se gêné-*
ralise dans toutes les exploitations agricoles bien dirigées.
6. R. La somme de travail obtenue par les ouvriers
est moins grande que par le passé.
7. R. Les conditions d'existence de cette partie de la
population se sont améliorées; elle est mieux nourrie,
logée et velue.
L'instruction primaire est dirigée dans un sens favo-
rable à l'agriculture.
Un professeur d'agriculture est chargé de faire, deux
fois par semaine, des leçons tlworiques et pratiques aux
élèves -maîtres de l'École* Normale de Perpignan. Ce
même professeur est cbargé d'un cours d'agriculture au
Collège (Division de l'enseignement spécial). Son influence
est déjà incontestable dans le choix des professions;
l'agriculture est plus largement représentée, quoique
l'institution ne date que de quatorze ans.
D. Les Sociétés de secours mutuels sont-elles suffi-
samment répandues dans nos campagnes?
R. Non.
D. L'assistance publique y est -elle convenablement
organisée?— il. Non.
Î5Î
8. D. S'est-il opéré des changement dans l'état moral
des ouvriers de la campagne?
H. Oui.
Leurs relations sont moins faciles qu'autrefois; les
causes sont : une aisance relative plus grande par suite
du surcroit du travail, et aussi à un esprit d'indépen-
dance mal compris.
9. D. Y aurait-il avantage à établir la facullé do livret?
R. C'est douteux.
ENGRAIS. — AMENDEMENTS.
10. R. La production du fumier e6t insuffisante par
suite du faible capital d'exploitation; il serait urgent et
utile d'y suppléer par une chmi-fumurc d'engrais naturels
ou artificiels pour obtenir des rendements maxima. Tous
les deux ans, les terres à l'arrosage reçoivent 20.000 kilo-
grammes de fumier, elles devaient en recevoir 40.000 à
l'hectare. Ce n'est que par l'emploi des engrais artificiels
que te cultivateur pourra donner la dose d'aliments indis-
pensables aux plantes et obtenir de bons résultais de son
industrie agricole.
1 \ . D. Quelles sont les dépenses nécessitées par le
chaulage, le marnage et autres amendements?
11. Les gisements de marne sont très rares dans le
pays, la chaux est trop chère pour qu'elle puisse être
appliquée comme amendement à nos terres. Les dépenses
nécessitées par le chaulage cl le marnage ne peuvent pas
cire établies d'une manière pratique, puisque ces deux
opérations n'ont jamais été mises en application.
io3
PROCÉDÉS DE CULTURE.
12. D. Quels ont été depuis un certain nombre d'an-
nées les progrès accomplis dans la culture du sol, et
dans quelle mesure ces divers procédés agricoles se
sont-ils perfectionnés?
R. L'extension des prairies artificielles, l'augmentation
du nombre d'animaux de vente et de travail, des modifi-
cations heureuses introduites dans l'outillage agricole, et
surtout dans les trois principaux instruments : la charrue,
la herse, le rouleau. Les labours profonds qui commen-
cent à être compris. Toutes ces causes réunies ont per-
mis aux propriétaires de letres de les affermer de 30 à
40 p. % plus cher qu'il y a 20 ans.
ANIMAUX.
\
13. D. Quelle a été l'influence sur les frais d'achat, d'éle-
vage et d'engraissement sur le prix de vente des animaux
de diverses espèces, du régime économique établi en 1860
par comparaison avec la période décennale précédente?
R. Deux espèces de bétail , le bœuf et le mouton ont
augmenté de 30 p. %. Il est difficile de savoir si cette
augmentation doit être attribuée à la loi de 1860, ou bien
à l'extension énorme qu'a prise la viticulture* dans le Midi
de la France; avec elle l'aisance est devenue relativement
générale, et a permis h chaque ménage de consommer une
plus grande quantité de viande qu'anciennement.
14. D. Existe-t-il un trop grand écart entre le prix
du bétail sur pied et le prix dé vente au détail ?
/?. Non. La liberté de la boucherie niveHe tout.
254
15. D. Quel parli les cultivateurs tirent-ils des produits
provenant des animaux, tels que le lait, le beurre, le
fromage?
R. Ces diverses industries n'ont pas d'importance.
D. Quelles ressources trouvent-ils dans l'élevage de
la volaille?
A. De très petites.
LAINES.
16. D. Quelles variations a subies le prix des laines
dans les trois dernières périodes décennales? A quelle
causes doivent être attribuées ces variations?
R. Le prix des laines a baissé de 40 à 50 p. %• Cette
baisse doit être attribuée à la concurrence des laines
étrangères, à celles de l'Amérique méridionale et de
l'Australie.
17. D. Quelle influence ces variations ont-elles exercé
sur les troupeaux de la race ovine en France? La quan-
tité de moutons a-t-elle augmenté on diminué dans cette'
triple période décennale?
? R. Dans notre zone, la population ovine a diminué de
50 p. °/o* La mévente de la laine n'a pas été la seule
cause, mais bien le défrichement d'étendues considé-
rables de terres incultes envahies par les plantations de
vignes principalement et autres petites cultures.
18. D. La substitution des races étrangères aux races
indigènes, a-t-elle donné des résultats qui compensent la
diminution des prix?
*55
R. Ces expériences ont été tentées sur une $i petite
échelle, qu'elles n'ont exercé aucune influence ; quelques
rares croisements ont été opérés avec la race soulhdown,
la seule qui par sa rusticité puisse s'acclimater et donner
de bons sujets par croisement.
19. D. Quels sont les moyens pratiques proposés par
la culture pour la mettre & même de soutenir la concur-
rence des laines étrangères et de conserver les troupeaux
de moutons?
R. Une seule méthode peut être mise en application ,
c'est d'améliorer nos troupeaux par la sélection ou par le
croisement, de manière que par un accroissement plus
rapide ces animaux puissent être livrés i la boucherie
à l'âge de Quinze à trente mois, au lieu de les attendre
quatre ou cinq ans. Tous ces progrès ne peuvent être
obtenus qu'avec le perfectionnement de l'agriculture, qui
du reste est en bonne voie dans notre département.
D. Quel a été le prix par tête de mouton de boucherie
à rage d'un an, de deux et de trois ans pendant les trois
dernières périodes décennales?
R. Ce prix a augmenté de 20 à 50 p. % dans les
derniers temps. ,
CÉRÉALES.
#
20, D. Quel a été le rendemeot par hectare et depuis
vingt ans de chaque espèce de céréales?
R. Blé, 14 hectol.; avoine, 25; orge, 30; seigle, 15.
A la Ferme-École, la moyenne du rendement est pour le
blé, de 13 hect. 20; le prix de revient de 16 fr. 65 c; —
pour l'avoine, 25 hect.; prix de revient, 8 fr. 35 c.
D. Dans quelle proportion la production a-t-elle aug-
menté on diminué?
R. La production, comme la quantité, sont restées à
peu de chose près les mêmes.
21. D. La formation des réserves de grains dans la
grande culture, est-elle aussi importante que par le
passé?
R. Non.
VIGNES, VINS ET EAUX-DE -VIE.
25. D. La culture de la vigne a-t-elle reçu de l'exten-
sion depuis trente ans?
R. Oui; du double h peu près. Il y a aujourd'hui en
Roussillon de 50 à 60.000 hectares en vignes.
D. Quelles modifications a-t-elle subies, ei quelles
sont lés causes de ces modifications?
R. Tous les travaux de la vigne se font aujourd'hui
d'une manière plus intelligente. La viticulture est la
branche agricole qui donne les meilleurs revenus aux
propriétaires, aussi d'accessoire qu'elle était dans notre
agriculture est-elle devenue, depuis quinze ou vingt ans,
l'industrie principale en même temps que la plus lucrative.
La moyenne de rendement à la Ferme-École par hectare,
dans la dernière période décennale, est de âl hectolitres;
le prix de revient de 8 fr. 60; le prix de vente, 22 fr. 50.
*57
ENQUÊTE PARLEMENTAIRE SUR t/AGRICULTBRE.
MÉMOIRE DE M. MÔRER,
Professeur au Cotiége de Perpignan , Secrétaire de la Section
d'Agriculture.
§ 2. — Salaire.— Main-d'œuvre. — Personnel agricole.
7. — Les conditions d'existence de celle partie de la
population (les ouvriers du sol) se sont-elles améliorées?
Les conditions d'existence de celle partie de la popu-
lation se sont notablement améliorées; mais les progrès
accomplis ne figurent pas toujours dans la balance en
faveur de l'actif. S'il y a augmentation de salaire, il y a
augmentation de besoins, de sorte que l'amélioration se
chiffre rarement en recettes.
Les conditions morales ne sont pas en rapport avec
les conditions matérielles, malgré le, développement de
l'instruction. Cela peut provenir de la. direction donnée
primitivement à cette instruction, et du manque d'en-
tente et d'uuité pour l'application des questions morales
qui s'y rattachent.
En général, tes autorités locales et autres restent trop
étrangères au mouvement intellectuel qui entraîne notre
époque. Qoe Ton se garde de l'ignorance, le plus grand
ennemi de l'homme; mais qu'on ne laisse pas aller au
hasard renseignement.
17
458
Pour faire rechercher et aimer l'instruction, il faut
avant tout entourer de considération celui qui la dispense.
Mais il ne faut pas pour cela se payer de mots. La mai-
son d'école doit devenir, après l'église, le plus bel établis-
sement de la commune; la classe fraîche en été, chauffée
en hiver, doit attirer, par le confortable, les élèves le jour,
les adultes le soir, tous, quelques heures le dimanche et les
jours de fêtes, pour se livrer il quelques lectures substan-
tielles et morales que leur offrira la bibliothèque scolaire.
On pourra se promettre alors de voir la famille devenir
peu à peu l'auxiliaire le plus utile et le plus intéressé de
l'école. Retenu un peu plus au milieu des siens, le chef
de lamille ne fréquentera pas si assidûment les cabarets
et les cafés. Les idées d'économie et d'ordre se répan-
dront insensiblement dans les masses, les conditions
d'existence morale s'amélioreront alors, et en réformant
la commune, celle petite société, vous transformerez
l'Empire, cette grande société française.
S'est-il produit des modifications favorables dans la
manière dont elle est nourrie, vêtue, logée?
Elle est mieux nourrie, mieux vêtue, souvent mieux
logée.
L instruction primaire est" elle dirigée dans un sens
favorable à V agriculture?
Oui, en général. Les élèves des écoles normales
apportent dans les campagnes les connaissances agri-
coles qu'ils ont acquises sous la direction d'un professeur
éclairé, et répandent insensiblement les bonnes doctrines.
Leur influence n'est cependant pas assez prononcée pour
se faire aisément écouter de gens routiniers et ignorants.
-259
Si dans chaque chef- lieu de canton s'élevait un établis-
sement d'instruction sérieuse, on pourra il y faire un
cours d'agriculture , qui , dans beaucoup de localités, ne
tarderait pas à être fréquenté par les adultes et peut-être
par les hommes faits. Un champ d'expérimentations vien-
drait prouver la bonté des doctrines et des procédés
indiqués. Au milieu des campagnes, répandus sur toute
l'étendue de l'Empire, ces établissements auraient une
influence heureuse qui se ferait immédiatement sentir
partout.
Quelle est son influence sur le choix des professions ?
L'instruction primaire, telle qu'elle est encore com-
prise aujourd'hui, influe assez sur le choix d'une profes-
sion; mais nous n'oserions affirmer que ce soit dans un
sens favorable à l'agriculture.
Le jeune élève qui a un peu d'instruction et d'intelli-
gence se croit déjà un personnage, et les parents, pour peu
qu'ils le puissent, ne trouvant pas k la campagne ce qui est
nécessaire pour développer les premiers rudiments chez cet
enfant privilégié, l'envoient au chef-lieu du déparlement
acquérir une instruction dont il n'aura pas souvent besoin,
et qui le détournera de la profession qu'il aurait embrassée.
S'il doit revenir au village, il s'y décide à contre-cœur,
et pense toujours à ces plaisirs de la ville qu'il a entrevus
et dout il voudrait jouir. C'est ainsi que les enfants du
village s'éloignent de leur berceau, et abandonnent les
champs pour le comptoir, l'atelier, l'administration ou
l'armée.
Il s'est ainsi établi et il se maintient un cercle vicieux.
Les enfants de la campagnent quittent le foyer paternel
2f,0
qui ne leur offre pas ce que donnant généralement les
villes : plaisirs faciles, loisirs agréables, travaux moins
pénibles et considération, et alors l'agriculture n'a pas
de considération réelle, parce que ceux qui s'y adonnent
sont relativement les ignorants.
Nous concluons encore que les grands cenlrcs des
campagnes devraient posséder une instruction complète,
réelle, pour garder leurs enfants dans leur sein.
Les conditions physiques des parents nf ont-elles pas m
d'influence sur le choix des professions? (Question ajoutée.)
Les conditions physiques des parents ne sont pas étran-
gères au choix des professions. Le contact trop répété
des villes, le retour a la campagne de jeunes gens qui
ont élé envoyés trop tôt au chef-lieu dont ils n'ont rap-
porté que le goût des plaisirs, souvent de la débauche,
ont eu une influence délétère sur les mœurs des villa-
geois, et nous donnent des générations où se comptent
en trop grand nombre encore les rachitiques et les
scrofuleux, malgré les améliorations très sensibles de la
vie matérielle.
Qu'arrive-l-il alors? Un grand nombre de jeunes gens
qui n'ont pas la force de tenir la pioche et de conduire
la charrue, ont dû être forcément éloignés du travail des
champs pour embrasser une profession moins pénible et
souvent plus lucrative, de sorte que la partie la plus
virile de la population rurale, celle que les conseils de
révision prennent de préférence, se trouve par le fait la
portion deshéritée. Les rachitiques et les scrofuleux sont
les privilégiés. Exempts de l'impôt du sang et du pénible
travail du sol, à eux sont encore réservés les loisirs
îfti
agréables et les salaires élevés, tandis que k paysan
sage et robuste n'a pour lot que le travail de la terre
et un salaire moindre.
Il faut donc à tout prix retenir a la campagne ceux
qui y soat nés, et Ton ne pourra y parvenir qu'en entou-
rant de considération le travail des champs, en relevant
la dignité de l'agriculteur par uue instruction solide
donnée au sein même des campagnes. L'instruction est
aujourd'hui le plus puissant levier pour relever le sens
moral des travailleurs du sol.
Les Sociétés de secours mutuels sont-elles suffisamment
répandues dans nos campagnes?
Les Sociétés île secours mutuels ne sont pas suffi-
samment répandue* dans nos campagnes. On n'en com-
prend pas assez l'utilité. Ce qui s'oppose a leur organi-
sation, c'est encore leur ignorance. *
Ce qui précède présente assez le tableau des campa-
gnes. Comment donc espérer qu'il y ait une initiative
quelconque vers le bien dans un milieu ignorant et par-
lant indifférent. Le propriétaire lui-même, n'ayant que
de très vagues notions des grandes idées de solidarité et
d'association, n'engage pas les pajsaus à se réunir pour
s'cotr'aitlor et se secourir.
Caisse d'épargne (Question ajoutée).
A côté des Sociétés de secours mutuels devrait partout
s'élever la Caisse d'épargne, qui ferait bientôt comprendre
la bonté de la Caisse des retraites pour la vieillesse.
Caisse des retraites pour la vieillesse (Quest. ajoutée).
2&2
Mais, que penser d'un département qui ne compte pas
dix livrets de la Caisse des retraites pour la vieillesse <".
C'est cependant aux sociétés de secours mutuels, aux
caisses d'épargne et à la caisse des retraites pour la vieil-
lesse que se rattachent les grandes, nobles et morales
idées d'association , d'économie et de consolant avenir
d'où naissent les vertus qui font l'honnête homme et le
digne citoyen. •
On conclut aisément que c'est encore à l'ignorance qu'il
faut attribuer le manque d'extension des sociétés de se-
cours mutuels, des caisses d'épargne et des idées sur la
caisse des retraites. C'est à l'instruction bien comprise et
sagement développée qu'est réservée le soin d'aider puis-
samment à la propagation des institutions qui devraient
partout dominer, et qui donneraient à notre société tour-
mentée la sécurité et le bonheur.
L'assistance publique y est -elle convenablement orga~
irisée?
En général, l'assistance publique n'est pas convena-
blement organisée dans nos campagnes, ou plutôt elle
n'y est pas organisée.
À quoi attribuer ce manque de charité, si l'on veut?
Le vrai philanthrope est celui qui comprend le mieux
ses propres intérêts. En faisant le bien .et toujours le
bien, il se met a l'abri des entreprises des méchants,
parce qu'il a fait autour de lui une société de bons. S'il
y a quelques ingrats, il y a mille cœurs reconnaissants :
il peut dormir tranquille, sa porte est gardée par ses
(i) Je veux dire livrets pris volontairement.
m
bienfaits. Instruisons doue pour que Ton comprenne
partout que l'intérêt particulier se lié intimement à l'in-
térêt général, et que lorsque celui-ci est méconnu le
premier doit souffrir.
S'est-il opéré des changements dans l'état moral des
ouvriers de la campagne ?
Oui, ils soot . en général travaillés par des idées qui
les poussent vers des aspirations inconnues, peu rassu-
rantes pour l'avenir, si on ne les éclaire pas sur leurs
vrais intérêts et sur les moyens de réaliser les désirs
d'amélioration de toute nature, désirs que Ton ne peut
condamner s'ils sont raisonnables et si les moyens de
les satisfaire sont avouables et légitimes.
9. — Y aurait-il avantage à établir la faculté du livret
pour les ouvriers agricoles?
Il est évident qu'il y aurait avantage; mais il est dou-
teux qu'on en fit un long usage.
Pour les travailleurs a la journée, il serait impossible
de s'en servir, à cause du changement fréquent de pro-
priétaire; quant au travailleur à gages, on trouverait peu
de propriétaires qui consignassent sur le livret toutes les
observations qu'ils croiraient devoir faire.
$ 5. —^ Animaux.
Concours d'animaux (Question ajoutée).
La Société agricole avait formé le vœu d'une meilleure
et plus rationnelle organisation des concours d'animaux
(race bovine), et de voir des primes en animaux étran-
/
2fU
gers, propres h des essais qui pourraient devenir fructueux,
se substituer de temps en temps aux primes en argent.
Ne serait-il pas utile aussi d'organiser des concours
pour les autres animaux ( races ovine, porcine, etc.) ?
On pourrait alors se livrer sans trop de dépenses à
l'éducation de toutes nos races d'animaux utiles ( races
chevaline, bovine, porcine, etc.); mais d'une manière
modeste, et comme il convient pour des animaux élevés
dans nos fermes. Un conrs spécial pourrait être organisé
k cet effet, où la pratique, la meilleure des démonstra-
tions, viendrait appuyer constamment la théorie.
II. — Circulation des produits agricoles.
36. — Quelles facilités et quels obstacles rencontrent
l'écoulement et le placement des produits agricoles de la
contrée, leur circulation, leur transport?
I^e département est traité, sur le Chemin de fer du
Midi, avec une partialité qu'on ne s'explique pas.
Il paie, pour n'importe quel prodnit, plus cher que les
autres pays de production.
Ainsi les vins qui nous viennent de Cette paient 7 cen-
times par tonne et par kilomètre; ceux du département
pour Cette, 15 centimes.
Les farines et farineux paient sur toutes les lignes i
et 5 centimes par tonne et par kilomètre; sur le Midi,
8 centimes.
Des blés partis d'Argelès (Pyrénées-Orientales) pour
Bayonne payent 8. centimes par tonne el par kilomètre;
les mêmes blés en destination d'Espagne et passant par
Bayonne, 4 centimes.
265
Nos tins voyagent sur ton les les lignes à des prix
variant entre A et 6 centimes par tonne et par kilomètre.
Les vins d'Espagne, de l'Aude et de l'Héraut jouissent
du même avantage sur le Midi; le vin do Koussillon n'y
peat voyager qu'au prix de 7 k 9 centimes.
Les fourrages paient sur tontes les lignes de 25 à 30
centimes par wagon et par kilomètre; même prix sur le
Midi, de Tartes en Espagne. Les fourrages do Roussillon
paient 40 centimes, par wagon et par kilomètre.
III. — Capitaux. Moyens de crédit.
40. — Les propriétaires de biens ruraux ou ceux qui
les exploitent possèdent-ils des capitaux suffisants pour les
besoins de la culture, le perfectionnement des procédés et
l'amélioration des terres?
S'il n'eu est pas ainsi, comment pcnvciit-ih se procura*
ces capitaux? Quelles facilités ou quels obstacles rencon-
trent-ils à cet égard?
On peut diviser en quatre catégories les propritaires
de biens ruraux et ceux qui les exploitent :
1° Propriétaires exploitants et possédant assez de capi-
taux pour leur exploitation.
Quelques-uns, comprenant que le meilleur placement
de leurs capitaux est l'amélioration d* sol, les consa-
crent aux besoins de la culture, au perfectionnement des
procédés; mais leur instruction agricole étant plus routi-
nière que scientifique, l'initiative qu'on doit attendre de
leur part ne se fait presque pas sentir. Leur nombre est
d'ailleurs très limité, et l'indifférence des autres nuit
d'une manière sensible à l'agriculture.
266
2° Les propriétaires exploitant par des fermiers.
Ne demandant que le prix d'affermé, sans s'enquérir
s'ils pourraient l'élever par des améliorations réelles
auxquelles ils intéresseraient leurs fermiers, cette seconde
catégorie de propriétaires consacre à autre chose qu'aux
besoins de la culture les capitaux don! elle peut disposer.
Un grand nombre de ceu*-là peut-être qui désireraient
se livrer à des amélioration», se trouvent arrêtés par le
manque de capitaux, et, lorsqu'ils ne peuvent s'empêcher
d'emprunter, ils s'adressent aux sources ordinaires de
crédit, c'est-à-dire anx notaires qui, dans notre dépar-
tement, sont les intermédiaires entre le prêteur et l'em-
prunteur. L'hypothèque est la conséquence obligée de ce
mode d'emprunt, ce qui est assez naturel pour garantir
la sûreté du prêt ; mais comme ces emprunts sont faits
pour des termes très limités, ils obligent à en contracter
de nouveaux, et conduisent ainsi à exagérer d'une ma-
nière ruineuse le taux de l'intérêt.
3ft Petits propriétaires exploitant leurs terres.
Les petits propriétaires, à la fois dirigeant et exploitant
eux-mêmes en tenant le manche de la charrue, n'ont pas en
général assez de capitaux pour leur exploitation. Comme la
catégorie précédente, ils recourent aux mêmes prêteurs, et
se ruinent par les emprunts successifs qu'ils sont obligés
de contracter pour faire face a leurs engagements.
4° Fermiers.
Les fermiers forment la dernière catégorie des exploi-
tants du sol. A peu d'exceptions près, ils ne possèdent pas
les capitaux suflisants pour les besoins de la culture, ils
ne peuvent donc pas se livrer au perfectionnement des
procédés et à l'amélioration des terres.
267
Pourquoi d'ailleurs ajnélioreraienl-ils? Sont-ils sûrs de
jouir de leurs améliorations? Un concurrent vient offrir
une légère augmentation d'afierme, el il e*t généralement
accepté. Aussi au lieu de s'améliorer, les exploitations
affermées s'appauvrissent, car les fermiers n'ont qu'un
bot, retirer tout ce qu'ils peuvent d'un terrain qu'ils
quitteront demain, et auquel ils se gardent de confier
des germes de prospérité pour l'avenir.
Ainsi donc tous ceux qui sont obligés de recourir a
l'emprunt s'adressent aux sources les plus onéreuses.
Ils ignorent presque tous quelles sont les institutions de
crédit qui pourraient leur venir en aide. Sauraient- ils
cependant que le Crédit foncier a eu pour but principal
d'aider l'agriculture, ils ne peuvent s'adresser à lui tant
sont grandes les difficultés pour coutraéter un emprunt.
On croirait que ces difficultés ont été crées à plaisir
pour éloigner la petite propriété de cette source de
crédit.
La petite propriété se trouve ainsi par le fait toujours
sacrifiée. Le gouvernement a tout intérêt à mettre a la
portée de tous une grande institution de crédit national,
soit en réorganisant le Crédit foncier, soit en créant une
institution nouvelle.
IV. — Législation. Règlements.
43. — Quelle influence le développement el la prospérité
de V industrie exercent-ils sur V agriculture?
Le développement et la prospérité de l'industrie ne
peuvent qu'être favorables à l'agriculture, pourvu que
l'agriculture soit considérée comme la première et la plus
/
268
importante des industries. C'est elle qui, par les octrois,
fouroit seule à l'amélioration des villes, c'est-à-dire
qu'elle donne à pleines mains à l'industrie le soin de se
développer et souvent de lui nuire ; car l'industrie
demande constamment aux villes des améliorations qui
lui permettent de se montrer aussi luxueusement que
possible, et c'est aux octrois que s'adressent les villes
pour répondre aux désirs de l'industrie.
V. — Traités de commerce.
44. — Quelle action ont pu exercer les divers traités de
commerce au point de vue du placement, des prix de vente
et des débouchés extérieurs des divers produits agricoles?
L'action qu'ont pu exercer les divers traités de com-
merce au point de vue du placement, des prix de vente
et des débouchés extérieurs des divers; produits agricoles
a été très sensible dans notre département.
Nos vins, celle industrie de premier ordre pour nous,
se sont vus sacrifiés sur les marchés français par l'entrée
en franchise 'des vins étrangers dosés à un haut degré
d'alcoolisation. La loi de 1869 est heureusement venue
mettre un terme à cet étal de choses.
Quant aux marchés étrangers, nos vins ont été arrêtés
par les droits excessifs dont ils sont encore frappés aux
frontières.
Pour laisser divers autres produits circuler librement,
on a surchargé les vins qui auraient du être considérés
au contraire comme objet de première nécessité, et jouir,
à cause de cela, d'une liberté pleine et entière.
Ces droils frappent même nos vins sur les marchés
269
intérieurs français, chose qui* serait inexplicable, si
Ton ne savait que relativement aux octrois, les villes
sont forcées d'imposer toujours les produits agricoles.
Nos fruits n'ont pas souffert puisqu'ils sont tous on
presque tous consommés en France.
Les laines ont ôh supporter une dépréciation trop
sensible par suite de l'admission en franchise des laines
étrangères. Celte dépréciation n'a pas peu contribué à la
diminution des troupeaux.
Deux autres causes ont peut-être été plus détermi-
nantes pour cette diminution des troupeaux : l'extension
de la vigne qui envahit les terroirs propres k l'engrais-
sement, et l'insouciance de nos agriculteurs qui ne se
sont pas aperçus assez à temps et ne s'aperçoivent pas
encore assez que les troupeaux & viande compensent
largement la perte des troupeaux à laine partout où
l'engraissement peut facilement s'opérer.
Les fers, surtout ceux qui provenaient de nos forges
a la catalane, sont complètement tombés par suite de
l'introduction des fers étrangers, contre lesquels sont
maintenant appelés à lutter nos bauts-fourneaux.
Les céréales ne promettent plus au propriétaire une
rémunération suffisante, et cependant, malgré l'introduc-
tion continue des -farines et des blés étrangers, le prix
du pain se maintient toujours à un prix relativement
trop élevé.
Est-ce à dire que, parce qu'au premier abord les traités
de commerce semblent nous avoir été plus défavorables
qu'utiles, il faille les dénoncer ou tout au moins demander
des modifications dans le sens restrictif de la liberté?
Je ne le pense pas. Au contraire : que la liberté corn-
ili)
raercialc devienne réellement le libre-échange, c'esl-a-dire
réciproque; que les droits d'octroi disparaissent ou s'abais-
sent au point de devenir presque illusoires en s'étendant
aussi aux produits de l'industrie, ce qui permettra d'ob-
tenir alors les mêmes résultats pour les villes; que Jes
droits sur les alcools soient insignifiants, et alors nos
vins pourront lutter avantageusement sur les marchés
français et étrangers, et la richesse publique s'accroîtra
dans notre déparlement, comme elle s'est accrue 'chez
nos voisins de l'Aude et de l'Hérault.
L'aisance chassera peu à peu l'ignorance. Les troupeaux
2i viande remplaceront rapidement les troupeaux à laine;
les produits de nos hauts-fourneaux surpasseront ceux de
nos anciennes forges, et la dépréciation de nos charbons
sera largement compensée par le maintien ou l'accroisse-
ment des bois de tonnellerie donnant de beaux produits.
On ne s'apercevra pas du prix relativement élevé du
pain, car l'équilibre nécessaire se rétablira par la liberté
de la boulangerie dont on comprendra plus tard l'utilité.
45. — Quelle influence ces mêmes traités ont-ils pu avoir
sur les prix de vente et de location des terres qui sont à
portée de profiter des nouveaux débouchés extérieurs qu'ils
ont créés?
Les terres ont augmenté de valeur d'une manière sen-
sible; les prix de fermage également.
46. — Quel a été l'effet de ces traités sur l'importation
étrangère et par suite sur le prix de revient des matières
premières servant à l'agriculture^ notamment les fers et
par suite les machines agricoles et les instruments ara-
211
foires, les engrais ou autres substances servant à l'amen-
dement des terres, les étoffes et les vêtements, etc.?
Les traité» de commerce n'ont pas énormément con-
tribué k rabaissement des prix de certaines matières.
Cependant les prix des fers étrangers on! favorisé l'ex-
tension des instruments aratoires; les engrais artificiels
se multiplient; les étoffes et les vêtements, même les
étoffes de laine, deviennent d'un emploi général par une
assez grande diminution des prix.
VI. — Questions générales.
47. — Quelles sont dans la législation civile et générale,
et dans les traités existants, les points auxquels il parai-
trait y avoir lieu d'apporter des modifications dans Vin*
ter et de l 'agriculture \f
Il conviendrait de simplifier toutes les procédures, et
surtout de diminuer les frais de droits de succession,
qui ne devraient être payés que sur l'actif net de la soc-
cession; d'introduire un jury auprès du juge de paix
pour toutes les questions qui en seraient susceptibles. '
48. — Quels sont dans la législation fiscale et les tarifs
de douane les points auxquels il y aurait lieu d'apporter
des modifications dans l'intérêt de V agriculture?
Le gouvernement devrait faire tous ses efforts pour
rendre la législation fiscale moins exigeante, moins tracas-
sière, moins vexatoire.
Quant aux tarifs de douane, il est bon qu'on les abaisse
progressivement, jusqu'à ce qu'on les supprime tout-à-»ait.
49. — Quelles sont les autres causes qui ont pu influer
272
dans un *ens favorable ou nuisible sur la prospérité
agricole?
Le Crédit foacier était appelé à relever l'agriculture de
son état d'abaissement où la tiennent les emprunts pins
on moins usuraires qu'ette est -obligée de contracter.
Mais celte belle institution., sur laquelle on fondait tant
d'espérances, a été déviée de son but. La grande propriété
peut seule s'adresser à elle; la petite propriété, la plus
intéressante, la plus nombreuse, en est éloignée par suite
des difficultés sans nombre, des frais extraordinaires
qu'entraine le moindre emprunt.
Toutes les grandes idées sont paralysées en France
par cette tendance funeste qiie nous avons à tout niveler.
Un grand propriétaire emprunte 100.000 fr., un inspec-
teur est chargé de vériGer, de contrôler toutes les don-
nées du propriétaire, de visiter les immeubles qui doivent
être hypothéqués : ce sont là des frais assez considérables
i la charge de l'emprunteur; un petit propriétaire veut
emprunter 2.000 fr., ce sent à peu près les mômes frais.
Voilà où est Tabsorde.
Mais ce qui influe surtout d'une manière nuisible sur
la prospérité agricole, c'est toujours le manque d'instruc-
tion générale. L'ignorance est la lèpre de tous les temps,
mais plus encore de notre siècle. Notre enseignement à
tous les degrés est inférieur à celui de nos voisins du
Nord et de l'Est : l'Angleterre, la Belgique, la Hollande,
la Suisse, surtout l'Allemagne. Cette infériorité dépend de
l'école primaire. Si les écoles élémentaires étaient forte-
ment organisées, leur programme serait mieux étudié,
les élèves arriveraient dans les établissements secondaires
mieux préparés et en sortiraient plus capables et plus
J
273
aptes 2i recevoir un enseignement supérieur plus sérieux
et répondant k la place que la France doit occuper dans
le monde, surtout au point de vue intellectuel et moral.
N'est-il pas honteux pour notre pays de voir des cours
de ferme et des écuries mieux appropriées, plus propres,
mieux disposées que les1 écoles appelées à recevoir nos
enfants. Quand je passe devant le splendide établissement
des Haras, je me demande si la race chevaline est supé-
rieure à la race humaine? Je me demande s'il est plus
utile d'élever de beaux édifices pour se livrer à une édu-
cation luxueuse, dont on a contesté ailleurs les résul-
tats et que Ton a abandonnée,, que d'entourer de soins,
d'intérêt et de sympathies les établissements destinés à
l'éducation de nos enfants, appelés à devenir des hommes.
Que faut-il pour qu'il en soit autrement? Le vouloir.
Le jour où Ton étudiera sérieusement et sympathique-
ment cette grave et grande question de l'éducation, tout
changera, tout s'élèvera, parce que f'école occupera la
première placé dans le concret de nos institutions natio-
nales.
• • •
18
276
32. — fjes existences des bois de service tendent-elles à
s'augmenter ou à s'amoindrit?
He serail+il pué utile, même nécessaire, que les forêts
de l9État\ partout otï le sol le permet, fussent converties
en haute futaie pour ne pas se trouver un jour dans la
dépendance de l'étranger pour des bois d'oeuvre ?
Il est indispensable que l'État, qui peut, sans compro-
mettre sa situatioo capitaliser certains revenus, conver-
tisse eu haute futaie la plus grande partie de ses forêts.
Il pourrait ainsi s'affranchir totalement de la dépendance
de l'étranger, dont il a toujours été tributaire à de très
onéreuses conditions.
33. — Quelle influence ont exercée sur les produits
forestiers :
i° Im substitution du fer au bois pour la charpente?
2° La substitution de la houille au bois, tant pour
l'usage domestique que pour les besoins de V industrie,
notamment des hauts-fourneaux?
i° La substitution du fer au bois n'a pas produit un
effet sensible sur le prix des bois de charpente, mais
elle a amené une dépréciation sur fe bois feuillard, em-
ployé dans la tonnellerie.
2° L'inauguration des hauts- fou maux, dont le fonc-
tionnement exige, en grande partie, l'emploi de la houille,
a causé le chômage de presque toutes les forges dites
catalanes, très nombreuses dans le Midi de la France,
principalement dans l'Ariége et dans les Pyrénées-
Orientales. Elle a eu pour résultat l'avilissement du prix
des charbons de bois, seul combustible de ce mode de
fabrication dtf fer.
217
34. — Le régime économique inauguré par les traités
de commerce est-il cause de la dépréciation partielle du
sol forestier, si elle existe ?
Le régime économique inauguré par les traités de
commerce, en facilitant l'importation des fers étrangers,
a rendu très précaire la situation des forges en France.
Il a accru par conséquent la diminution du prix des
charbons de bois. Ce produit forestier subit aujourd'hui
une réduction des '/» dans le chiffre auquel son cours
était étabK antérieurement aux traités de commerce.
38. — Les traités de commerce ont-ils porté atteinte à
la valeur des bois, à celle de leurs produits résineux cl
de leurs écorces ?
Les traités de commerce, dans la région qui nous
occupe, n'ont pas porté d'atteinte sensible à la valeur
des bois ni des écorces. Celles d'yeuse, ou chêne-vert,
sont utilisées dans le pays pour les tanneries, qui doi-
vent déjà réclamer de l'Algérie un important tribut.
Le liège n'a pas subi de grandes variations.
QoaBt aux produits résineux, l'extraction n'en est pas
pratiquée dans le pays, et leur consommation est sans
importance.
Observations.
Par des circonstances exceptionnelles dues à la situa-
tion troublée par la politique, l'Espagne, depuis trois ou
quatre ans, a dû faire dans notre département des achats
assez considérables de merrains et de bois feuiHard pour
servir au transport de ses vins, assez abondants dans
celte dernière période, et pour les expéditions desquels ses
ressources forestières étaient insuffisantes ou inexploitées.
-278
Dans l'année 1869 le chiffre de l'exportation pour nos
voisins fournie parle déparlement des Pyrénées-Orientales,
s'est élevée à 100.000 merrains et à 120.000 pièces de bois
fçuiUard. Dans Tannée 1870, le chiffre n'a été jusqu'au-
jourd'hui que dp 56.000 merrains et de 450.000 pièces de
bois feuillard.
L'Amérique; qui exportait h destination de France une
quantité considérable de bois de fente et de construction
(chêne), 9 employé en 1869 pour les besoins do commerce
de ses produits résineux et de son pétrole, une quantité
de bois dont le prix s'est élevé & vingt-cinq millions de
francs. Cette consommation , qui ne peut tendre qu'à
augmenter, doit faire présager l'arrêt prochain de toute
provenance des bois de cette contrée.
L'attention du gouvernement français devrait être fixée
sur les moyens à employer pour faire face, par nos pro-
pres ressources, à ce déficit important.
La création de roules et chemins, pour atteindre ce but,
serait d'autant plus efficace que l'Etat ne peut en quelque
sorte tirer aucun parti de ses propres richesses, et que,
faute de moyens d'extraction, des arbres d'une fort belle
venue doivent souvent être sacrifiés pour du charbon ou
vendus à vil prix, ainsi que Palteste l'enchère qui a eu
lieu en 1869 pour la vente de 180 pins de la forêt de
Balatg (Pyrénées-Orientales), vendus ensemble 670 fr., soit
3 fr. 75 c. environ le pied. Un taillis de chênes de la forêt
de Velmanya, âgé de 25 ans, d'une étendue à peu près de
6 hectares, a été vendu 300 fr., chiffre qui réduit à 50 fr.
le prix de la superficie à l'hectare, soit un, revenu de .2 fr.
par an, ce qui, déduction faite des frais de I? conservation
et du prix de l'intérêt du sol, constitue pQur l'Etat une
propriété très onéreuse.
279
PREMIÈRE SATIRE D'HORACE.
■ ■ i i ■ i ■
TRADUCTION
DE BL LOUIS FABRE,
Secrétaire général de la Société.
Cher Mécène, d'où vient qu'on ne trouve personne
Satisfait de l'état que le hasard lui donne.
Ou bien que de lui-même à son choix il a pris;
Personne qui ne soit d'un autre sort épris ?
« 0 bienheureux marchand! * dit, courbé sous les armes.
Le soldat, tout brisé de fatigue et d'alarmes ;
A son tour le marchand, quand Pauster révolté,
Assiège le navire en tout sens balotté,
Dit : c Heureux le soldat! car enfin vers la gloire
Il s'élance joyeux ; la mort ou la victoire
Dépendent d'un instant. » Le légiste, en son lit,
Vante le laboureur, quand un client maudit
Avant le chant du coq vient frapper à sa porte, * :
Et l'homme qui des champs à Rome se transporte,
Arraché de son toit pour une caution
Qui le tient engagé, mettrait sa passion
A mener dans la ville une existence heureuse.
De tous ces mécontente la race est si nombreuse
Qu'elle pourrait lasser le bavard Fabius.
Pour ne point t'arrèter un seul instant de plus,
Mécène, écoute bien quel but je me propose :
2p0
Si quelque Dieu puissant leur disait, je suppose :
« Je veux, dès aujourd'hui, vous faire à tous plaisir ;
Toi, jusqu'ici soldat, au gré de ton désir*
Tu peux être marchand, et toi, jurisconsulte, '
De Flore et de Gérés tu vas suivre le culte.
Eh bien ! levez-vous tous ! échangez donc vos lots !
Quoi! vous ne bougez pas? tous gardez le repos? »
Nul ne veut être heureux quand la chose est facile?
Pourquoi donc Jupiter de colère et de bile
Aussitôt tout gonflé, ne leur dit-il : « Non, non,
N'espérez pas me voir désormais assez bon
Pour ouvrir mon oreille à de pareils caprices. »
Mais laissons de côté tous ces*vains artifices,
Pour ne point jusqu'au bout traiter en plaisantant
Un si grave sujet, ne peut-on cependant
Dire la vérité même avec un sourire,
Comme aux petits enfants qu'ils enseignent à lire
Les Magisters adroits prodiguent des bonbons
Qui les rendent soumis aux premières leçons?
Mais parlons gravement et sans plaisanterie.
Le rude campagnard qui consacre sa vie
A creuser un sillon dans un terrain ingrat,
Le tavernier malin, le belliqueux soldat,
Le hardi matelot, qui court la mer immense,
Prétendent travailler par simple prévoyance,
Afin de pouvoir, vieux, dégagés de tout soin,
Vivre dans le repos à l'abri du besoin,
Près de sacs entassés dans un coffre bien ample,
Ainsi fait la fourmi qu'ils prennent pour exemple.
4
Ce petit animal, par le travail si grand,
Entraîne sans répit ce que partout il prend*
Pour ajouter au tas qu'il augmente sans cesse,
Prévoyant l'avenir avec zèle et sagesse.
341
Oui, mais quand le verseau vient, attrister le* jours,
Et que l'an révolu recommence, ^on cours,
La fourmi ne sort plus, et tranquille, en retraite,
Savoure sagement la moisson qu'elle a faite ;
Tandis que les frimas, pi l'été, ni l'hiver,
Ni le feu dévorant, ni l'hoinjjçide fer,
Rien ne peut s'opposer à ton avide rage.,
Tant qu'un autre en richesse a sur toi l'avantage»
Quel plaisir d'entasser de l'argent et de l'or
Sous terre, en un caveau creusé ppur. ton trésor,
Loin de tous les regards, par ta main méfiante.
Tu crains qu'en y touchant, cette somme .attrayante
Ne se réduise à rien? Mais, s'il ne te sert pas,
D'un argent enfoui quel sera donc l'appas?
Des cent mille boisseaux que ton aire dépique,
De prendre plus que moi ton ventre on vain $e pique ;
Et si valet de pied sur ton dos tu portais .
Le lourd fardeau du pain, certes tu nYii aurais
Pas plus qu'un autre esclave, exempt de toute charge,
Et quand ton appétit est tout juste aussi large
Que le veut la nature. Eh ! que t'importe à toi
De labourer dix mille, ou cent arpens? — r Crois-y *oi,.
11 est doux de puiser dans un ainps immense, —t
Pourvu que nous ayons le droit et la licemxv
De prendre tout autant dans un coffre d'osier*,
Dois-tu moins le louer que Ion vaste gre.nier?
Comme si pour avoir une cruche d'eau claire, , ,.,
Ou même une burette au logis nécessaire, ,.
Tu la faisais remplir dans un fleuve puissant,
Plutôt que d'un ruisseau de la terre naissant.
Aussi l'homme imprudent, de l'excès trop avide,
Est-il avec la rive entraîné par l'Aufide.
Mais qui sur ses besoins sait régler son désir.
iip
y
r
J
D'une onde sans limon s'abreuve avec plaïsir,
Et ne craint point la mort au milieu du naufrage.
Mais des hommes, hélas ! la grande part, peu sage,
Que trompent le mensonge et la cupidité,
Dit : c Je n'ai pas assez, car sur la quantité '*
Du bien que chacun a, l'on mesure l'estimé. »
De s'abuser aibài leur feréz-Vous un crime ? ~
Qu'ils soient donc malheureux, puisqu'il leur plait ainsi !
Comme un Athénien, qui, dit-on, tout farci '
D'avarice et d'à'rgeht, était daris rh&bittàde :
De mépriser les cris', de fuir la multitude.
« Le peuple, disaïf-il, me siffle, me poursuit;
Et moi, je m'applaudis, sitôt que loin du bruit
Je contemple mon or bien rangé dans mon coffre. *
Tantale, fou de soif, veut saisir l'eau qui s'offre
Et qui fuit tnur â tour, Tu ris ? Change le nom ;
Tantale, c'est toi-môme, il te sert de leçon,
Sur des sacs entassés tu dors, la bouché ouverte,
Comme si tu -devais, pour prévenir leur perte
Garder et respecter des objets consacrés
Ou réjouir tes yeux de tableaux encadrés,
Sais- tu bien d'un écu la valeur et l'usage ?
Achètes-en du pain, des herbes de potage,
Un peu de vin, auquel tu devras ajouter
Tous ces soins rigoureux dont ne peut s'exempter
Tout mortel ici-bas' sans blesser la nature.
Se consumer de peur, veiller outré mesure, '
Et la nuit et le jour, redouter les voleurs1,
Incendie et valets, emportant tes valeurs ;
Voilà ce qui te plait ! D'une telle fortune
Pauvre, j'éviterais la faveur importune.
888
Niais d'un frisson fiévreux, si ton coq>s *e raidie
Si tout autre accident te fait garder te M, ' < .
Tu dois avoir quelqu'un qui te Veille, qui t'aldo*
Appelle un médecin, te préparé *n aretnlède*
Te ranime, et te rende aux tiens, à 1cm.ii» aeaoui!?
.. ■ • •.
Non, ta femme sans pleurs verrait ton dernier jour,
Et tes enfants aussi: Tes voisias, tout l'aUBst&,
Valets, filles, garçond, oui, chacun te déleste, t
Faut-il donc s'étonner, lorsqu'à ted chers éctts-
Tu ne préfères rien, si tu ne trouves plus » • •
Chez personne un amour dont tu* te ilends indigne ?
La nature, envers toi libérale et bénigne*
T'a donné des parents, dtea amis : «Si tu veux
ïjn agissant ainsi conserver chacun- d'eux,'
Tu t'abuses autant 'que l'insensé qui tente
De régler d'un ènon la course pétulante.
Cesse enfin d'amasser ! Plus riche devenu, !
Grains moins la pauvreté. Jouis du Tuveuw
Que tant tu désirais, et songe à là retraite, ■ •
Ou crains, ô malheureux! -qu'un jour «on ne te traite
(Le récit n'est pas long) aSnsi qu'Umidius,
Riche, qui mesurait, à boisseaux ses* écus, i
.Mais si ladre, dit-on, qu'un esclave sordide
Portait auprès du sien, un vêtement splendide.
Il craignit de mourir de misère et -de feira
Jusqu'à son dernier jour. Une affranchie enfin, .
Tigresse au cœur de fer, terrible Tyndaride,
Le coupa net en deux d'une hache homicide. —
Que me conseilles-tu ? D'imiter Mœnius.
De vivre en débauché, comme Nomentanus? —
Tu vas ainsi tomber dans un excès contraire;
Mais quand je te défends de faire maigre chère.
I»
Î84
Je ne t'impose pas de minent festins.
Bien loin de Tanaïs, la fleur des libertins,
Est de Visellius le trop ladre beau-père.
En toute chose enfin il faut qu'on se modère ;
D est certaine borne. En tout sens au-delà
Ce qu'on appelle bien jamais ne se trouva.
Je reviens à ma thèse ! Oui, pas plus que l'avare
Personne n'est content ; chacun même déclare
Tous les autres états plus heureux que le sien :
Qui ne sèche d'envie, en remarquant combien
La chèvre du voisin en lait est plus féconde ?
Aux plus pauvres que soi, dont l'univers abonde,
Qui jamais se compare, et ne travaille afin
De l'emporter sur l'un, puis su* l'autre, et, sans fin?
Uï\ plus riche toujours devant vos pas se dresse.
Ainsi, lorsque des chars, conduits avec adresse,
S'élancent dans la lice, on voit chaque 'cocher,
Poursuivre son vainqueur, à lui seul s'attacher,
Et dédaigner tous ceux qu'il a laissés derrière.
Aussi, bien rarement, dans l'humaine carrière,
Rencontre-t-on quelqu'un disant : Je fus heureux ;
Quelqu'un qui, satisfait du succès de ses vœux,
Comme d'un bon repas sorte de cette vie.
Mais c'est assez : Craignant qu'il ne vous prenne envie
De m'accuser d'avoir du chassieux Crispus
Compilé les papiers, je ne dis rien de plus.
» • ' »
GUILLAUME DE CABESTANY
i / i
opéra coMwm m tm acte
Paroles de M. J. MERCADIER, membre résidât jM
Musique de M. Joseph COLL.
PERSONNAGES :
GUILLAUME ife* bÂBÈSTANV," troubadour.
LE COMTE RAYMOND, seigneur dç Rusciop.
DON BELPAS, parent du comte Raymond.
GUILLELMINE, fille du comte Raymond.
INÈS, amie de Guillelmine.
PAYSANS ET PAYSANNES CATALANS.
SOLDAT&; ' ••••-'»»' • '
ii» i \ •• •»
I . » *
• *1
GUILLAUME DE CABESTANY.
II. Il H |l
~!
La scène est au parc du castel Raussillon , dans le treizième siècle.
Au lever du rideau, une troupe de paysans et de paysaùnes achèvent
de dresser un arc de triomphe. J ' * - *
SCÈNE PREMIÈRE.
*
le ghœur;
Semons des fleurs sur son passage,
Et célébrons en ce beau jour,
L'heureux retour
Du guerrier vaillant et sage:
Il est digne de notre hommage;
Il est digne de notre amour.
SCÈNE II. ' x ' ' "
DON BtTLPAS. ■' ' ■•
Bourgeois, artisans, paysans et manants, je suis content de
vous... (à part: et de moi..*) Vous avez bravement dévasté
les jardins des alentours, rossé les £çrmiers, et emporté, sous
leurs yeux, les plus belles fleurs, pour ériger un arc de
* * ♦ i
288
triomphe en l'honneur de votre seigneur et maître, le comte
Raymond, dont je vais devenir le gendre ; car, j'aime la noble
et belle Guillelmine, mon adorable cousine, et je puis me
flatterd'erpfj^;];-. j,j J / ./ j ; ; .
Le Comte arrive aujourd'hui de la Palestine, où il s'est
couvert de gloire. Dès qu'il paraîtra, vous chanterez cette
chanson qu'il aimait tant.
Si vous ne voulez pas être rossés à votre tour, tâchez de
chanter avec accord, sinon je battrai la mesure sur votre dos
avec ma rapière. ,
Attention ; je vais commencer.
Montagne fortunée, j le chœur.
A la robe de fleur ) bis.
Et d'argent couronnée,
Que j'aime tes splendeurs
•s! )
id.
îd..
Adieu, chère montagne ; . . \
Adieu, ma Léon<or$ )
Adieu; doticë compagne r )
Vous revcfrrai-jë fcndôr?' $
■ ■
SCÈNE III.
Les mèites, GÛfLLAUME.
. ' : i
GUILLAUME («ta fond de la icène),
Chantez, amis, chante^ encore;
Chantez, vos accents sont si doux !
Chantez là chanèori que j'adore :
Je veux la chanter avec vous.
BON BE1PAS.
la peste soit de l'homme!
' C'est Guillaume,
Jecrôi!...
289
GUILLAUME (t'tviiKUt).
Oui, c'est moi.
Mais bientôt va paraître
Votre maître,
Dont chacun chérit la loi.
Nous avons visité les lieux où naît l'aurore,
Les cités du poète-roi,
Le Thabor, que le soleil dore,
Et le saint temple où Ton adore
Celui qui nous porta la foi.
LE CHŒUR.
Ciel!...
GUILLAUME.
Oui, j'ai vu ces grandes merveilles,
Et pourtant durant mes veilles,
En pensant à mes amours,
Amis, je chantais toujours :
En quels lieux trouverai-je
Une autre Léonor,
Des fleurs parmi la neige,
Un ciel d'azur et d'or?
LE CHŒUR.
Pour quelle Léonor
A-t-U bravé la mort?
GUILLAUME.
Ah I qu'il est doux de revoir sa patrie.
Et le hameau où l'on reçut le jour,
Quand nous attend une amante chérie,
Unique objet de notre tendre amour!
19
290
Je vous revois, montagne au front sublime.
Ciel fortuné, que regrettait mon cœur !
A votre aspect, mon amour se ranime :
Un doux espoir m'enivre de bonheur !
Allons, amis, je vous en prie,
Chers amis, répétons en chœur
Cette douce mélodie
Qui fait battre mon cœur !
LE CHŒUR.
Chantons la douce mélodie
Qui fait battre son cœur.
Adieu, chère montagne,
Adieu, ma Léonor, •
Adieu douce compagne;
Vous reverrai-je encor ?
DON BELPAS.
Par la joie que vous ressentez en arrivant, Messer Guil-
laume, on peut se faire une idée de la peine que vous avez dû
éprouver en partant.
GUILLAUME.
Elle n'a pu cependant m'empêcher de suivre le comte
Raymond. Tandis que vous, Don Belpas...
DON BELPAS.
Un maudit rhumatisme m'a forcément retenu au château.
GUILLAUME.
Il se déclara la veille même de notre départ !...
DON BELPAS.
Précisément. Ah ! le maudit rhumatisme !...
291
GUILLAUME.
Compliqué, je crois, d'un amour malheureux, qui vous
sollicitait invinciblement; en sorte que, contrairement aux
lois de la nature, c'était le fer qui attirait l'aimant.
DON BELPAS.
Ne vous tourmentez pas à cet égard, beau troubadour : vous
serez prochainement convaincu que l'attraction est mutuelle.
GUILLAUME.
Je suis plus sceptique que saint Thomas.
DON BELPAS.
Vous serez bientôt édifié... Mais voici le Comte.
LE CHŒUR.
Vive le comte Raymond !
SCÈNE IV.
Les mêmes, LE COMTE RAYMOND, escorté de soldats armés de lances.
Les soldats restent en ligne au fond de la scène.
RAYMOND ( t'arrêtait ion* l'ire-4t-trloaplic )
Salut, noble castel, au donjon séculaire,
Où dorment à jamais tant d'illustres aïeux !
Où vit, présent du ciel, une fille si chère,
Qui guidera mes pas et fermera mes yeux !
LE CHŒUR.
Tendre père !
RAYMOND (s'mnçtnt).
Salut à vous, amis !
Après une longue absence,
Je revois mon pays I
Divine Providence,
Je te bénis!...
292
En retrouvant ce frais ombrage,
Où je rêvais dans mon jeune âge,
De bonheur je frémis,
De bonheur je tressaille,
Comme en un jour de bataille,
En revoyant tant -d'amis !
LE CHOEUR.
Sur son front la gloire brille ; •
Elle rayonne, elle scintille,
Gomme une étoile qui pétille
Dans les abîmes d'un ciel bleu.
RAYMOND.
Mais je ne vois pas ma fille
En ce lieu!
Où donc est-elle?
DON BELPAS.
A la chapelle,
Où chaque jour l'appelle
Un vœu.
LE CHŒUR.
Un vœu !
RAYMOND.
Oui, j'en ai reçu l'aveu.
LE CHŒUR.
Écoutons...
GUILLELMINE (dans les coulisse*).
Vous m'avez rendu mon père,
Merci, merci, mon Dieu !
Il combattait pour vous sur la terre étî angère,
Et je priais pour lui touç les jours en ce lieu.
293
LE CHŒUR.
Il combattait pour Dieu sur la terre étrangère;
Elle priait pour lui tous les jours en ce lieu.
RAYMOND.
Sa douce voix fait tressaillir mon être !
Je vais bientôt la voir paraître,
Bientôt la pres'ser sur mon cœur
Et m'enivrer de son bonheur!...
Ciel fo; tuné, vertes campagnes,
Que fe tilise le soleil ;
Riants vallons, douces montagnes :
Non, j< n'ai rien vu de pareil !...
LE CHŒUR.
L'a nour de la patrie
L'e nbellit à nos yeux...
(Reprise de Sa doice voix, etc.; après Je n'ai rien vu de pareil,
éclairs et tonnerre.)
*
RAYMOND.
Quelle douce harmonie :
Elle descend des deux!...
LE CHŒUR.
Un oiseau chante et soupire
Sur l'oranger.
Sa chanson, je vais la dire,
Pour le berger.
RAYMOND.
Que j'aime les doux chants de mon beau pays ! . . . Quand
mes soldats les fredonnaient dans le désert, les sables brûlants
disparaissaient, et le Roussillon, d^ns un magique mirage,
s'offrait à ma vue dans toute sa splendeur !...
294
Mes amis, cette fête sera suivie d'une autre, à laquelle je
vous invite tous. Allez organiser les danses devant le château.
J'ouvrirai le bal avec ma fille.
Restez, Don Belpas, et vous aussi Guillaume.
SCÈNE V.
RAYMOND, GUILLAUME, DON BELPAS.
RAYMOND.
Je brûle de la voir, cette chère enfant I... Il faut être père
pour comprendre les ineffables émotions que Ton éprouve en
retrouvant, après une longue absence, une fille adorée !... Les
dangers qu'on a courus, les périls qu'on a bravés, vous font
alors frissonner!... Mais elle est là: tous mes vœux sont
comblés.
GUILLAUME.
C'était notre ange gardien : son image nous suivait partout
et nous protégeait dans les combats. C'est par elle, Comte,
que nous avons échappé à tant de périlleuses rencontres. Je
tremblais pour vous et pour elle en .vous voyant affronter
dédaigneusement le danger.
RAYMOND.
Et vous étiez toujours à mes côtés, frappant d'estoc et de
taille les Sarrasins. Ah ! si vous l'eussiez vu, Don Belpas !
DON BELPAS.
Oh! sans mon rhumatisme!... Mais je vous suivais... en
esprit...
GUILLAUME.
Nous avons laissé là-bas beaucoup de monde... et...
295
RAYMOND ( * Dw BelpM )•
Votre esprit n'y est pas resté ?
DON BELPASl
Que n'ai-je pu vous suivre !:.. Il est vrai que ma présence
ici n'était pas inut le : les Maures menaçaient le pays. Mais
j'étais là, et ils n'ont eu garde d'approcher.
RAYMOND.
Bien leur en a v du... Parlez-moi de Guillelmine. Est-elle
toujours belle ?
DON BELPAS.
Si elle est belle ! . . . Écoutez :
Ce. t une fleur éclose,
Un lis tombé des cieux ;
Sa touche est une rose;
Deux astres sont ses ye\ix.
RAYMOND.
Mais, si j'ai bonne mémoire, ce sont là des vers de Guil-
laume?
DON BELPAS.
Les vers sont composés de mots et les mots appartiennent *
à tout le monde. Je choisis ceux-là parce qu'ils expriment ma
pensée. On prend son bien où on le trouve.
RAYMOND.
. Quoiqu'il en soit, le portrait est trop flatteur. Qu'en pensez-
vous, Guillaume?.
GUILLAUME.
Comme un ange aux cieux
Guillelmine est belle.
Dans ses jolis yeux
Son cœur se révèle.
296
Son regard divin
Fait tressaillir l'âme,
L'astre du matin
A bien moins de flamme.
Est-elle une femme ?
Non, un séraphin.
DON BELPAS.
C'est parfaitement cela : Guillaume n'a fait que dire ce que
je pense ; on ne parle partout que de la beauté, de la grâce et
de l'esprit de ma cousine. Huguet d'Ille, Bérenger deTerrena,
Guillaume d'Orfila et tous les seigneurs du pays en perdent la
tête... Si je ne les avais tenus à distance !...
RAYMOND.
Je vous remercie de votre sollicitude, Don Belpas.
DON BELPAS.
Ne suis-je pas son... cousin?... Et, tenez, Comte, j'atten-
dais votre retour avec une impatience ! . . .
RAYMOND.
Ma fille ne peut tarder à sortir de la chapelle. Allons l'atten-
dre au château.
SCÈNE VI.
GUILLELMINE (arrivtnt du côté de la chapelle).
Ils sont ici !.. . Mon cœur palpite !
Je vais enfin les voir tous deux !
Quel est ce trouble qui m'agite !
Les larmes inondent me6 yeux !
— Je vais revoir mon doux poète,
Le doux poète de mon cœur !
Je tremble, et mon âme inquiète
Frémit d'amour et de terreur !
Î97
Les voici ! Je chancelle !
0 doux espoir!
Amant fidèle,
Je vais te voir!...
— Pourrai-je dans mon âme,
Qu'assiègent les douleurs,
Éteindre avec mes pleurs
Ma vivç et sainte flamme?
— Le ciel le veut...
Ah ! s'il l'exige,
Par un prodige
Dieu seul le peut !
Les voici !... Je chancelle !
0 doux espoir!
Amant fidèle,
Je vais te voir!
Un attrait irrésistible m'entraîne vers Guillaume. Je devrais
éviter sa présense. Mais mon père m'attend et je suis impa-
tiente de me jeter dans ses bras... Que Dieu me donne la
force de maîtriser mon cœur... (Elle sort par le fond de la
scène.]
SCÈNE VIL
DON BELPAS, INÈS.
DON BELPAS (arrivant le prenier du côté opposé à la chapelle).
Guillelmine n'a pas encore paru au château. Guillaume
s'est éclipsé. Il y a là un mystère...
INÈS ( arrivas! do coté de la chapelle ).
(Sans voir Don Belpas } lie Comte attend sa fille. Elle a
quitté la chapelle et...
DON BELPAS.
Que faites- vous ici, belle Inès? Et par quel hasard?...
298
INÈS.
J'allais vous adresser la même question, seigneur Don
Belpas.
DON BELPAS.
N'y allons pas par quatre chemins. Vous cherchez Guillel-
mine ou vous courez après Guillaume.
INÈS.
Votre supposition est bien gratuite, jfe vous assure.
DON BELPAS.
Soit. Vous êtes l'amie et la confidente de ma cousine. Elle
n'a pas de secret pour vous. Vous a-t-elle quelquefois parlé
de moi ?
INÈS.
Oh! souvent.
DON BELPAS.
J'en étais sûr. A mon tour, je veux vous faire une révélation
qui vous intéresse.
INÈS.
Moi?
DON BELPAS.
Vous! On vous aime; on vous adore.
INÈS.
Vous voulez rire?
DON BELPAS.
• Voulez-vous que je nomme votre adorateur?
INÈS.
Je serais curieuse...
DON BELPAS.
U est. . .
INÈS.
C'est?
299
DON BELPAS.
Guillaume.
INÈS.
Guillaume!... Ha! ha! ha! (Elle éclate de rire.)
DON BELPAS.
Si ce n'est vous, c'est un autre qu'il aime : les poètes ont
toujours un amour dans le cœur, quand ils n'en ont pas
plusieurs.
» INÈS.
Est-ce de Guillaume que vous tenez le secret que vous
venez de me révéler?
DON BELPAS.
Non, car il me fuit. Je crois que je lui fais peur.
INÈS.
Oh ! c'est qu'il n'a pas peur, lui ! ... On ne parle que de son
courage et de ses exploits en Palestine.
DON BELPAS.
La belle affaire! Tout le monde est brave en Terre Sainte,
car on l'est impunément, attendu que les Anges protègent les
chrétiens et leur font un rempart contre les infidèles... Ah! si
j'avais pu m'y rendre, moi !...
INÈS.
Vous avez trouvé plus prudent de rester...
DON BELPAS.
C'est fort heureux pour ma cousine et pour vous. Si je
n'avais été là pour vous protéger...
INÈS.
C'est pour cela que vous avez refusé de vous battre contre
Huguet d'Hle, qui vous avait défié?
300
DON BELPAS.
La trêve de Dieu le défendait ce jour-là; et, quand on tient
au salut de son âme. . .
INÈS.
Bérenger de Terréna vous avait aussi, provoqué, et vous
avez essuyé cet affront, bien qu'il eût pris rengagement de ne
pas loucher le cœur, afin que la blessure ne fut pas mortelle.
DON BELPAS.
C'est justement pour cela que j'ai refusé de me battre avec
lui.
INÈS.
Comment ?
DON BELPAS.
• Parce que je suis tout cœur !
INES.
Parce que vous avez eu peur !...
DON BELPAS ( dégtlnant son épée ).
Peur, moi!... Impertinente! Je vais vous le montrer.
Allons, alignez- vous ! . : .
• INÈS («'échappe» criant ) :
Aï! aï!!...
SCÈNE VIII.
DON BELPAS («ni).
Lâche ! . . . Elle fuit ! . . . C'est elle qui a peur ! . . . Ah ! si j'étais
allé en Palestine, quel salmigondis d'hérétiques!... Il me
semble que j'y suis !... (Il frappe à droite et à gauche avec
son épée). En prenant ma place, ce maudit Guillaume a frus-
tré ma gloire !... Ah ! s'il était là !... (Il fait le simulacre de
le larder J.
301
SCÈNB IX.
DON BELPAS, GUILLAUME.
GUILLAUME (ippraiiiut toodaiMBent ).
Me voici!...
DON BELPAS f *n).
J'en suis ravi, gentil troubadour. Je vous cherchais pour
vous demander un épithalame à l'occasion de mon mariage
avec Guillelmine.
GUILLAUME.
De l'ironie, Don Belpas ?
DON BELPAS.
Nullement, illustre poète. Je sollicite de votre obligeance
quelques vers bien sentis. Et comme il faut le calme et la
solitude pour trouver l'inspiration, je vous laisse et je retourne
auprès de mon adorable cousine.
GUILLAUME.
Restez!... Vous demandiez à vous battre: je suis votre
homme...
DON BELPAS.
Y pensez-vous ?
GUILLAUME.
Sur cette pelouse verte,
La poitrine découverte,
Et croisant le fer
Qui retentit dans l'air,
Chacun se mesure,
Et d'une main sûre,
Par un coup franc
Cherche le flanc !...
302
Et le sang coule
A gros bouillon,
Et puis l'un roule
Sur le sillon!...
DON BELPAS.
Ah ! mon sang coule
A gros bouillon!...
Et puis je roule
Sur le sillon !...
GUILLAUME.
En garde !
DON BELPAS.
Dieu m'en garde!...
GUILLAUME.
Craignez-vous le trépas ?
DON BELPAS.
, Non pas...
GUILLAUME.
Battons-nous donc et sans réplique !
DON BELPAS.
Souffrez que je m'explique.
GUILLAUME.
Parlez vite, parlez.
DON BELPAS.
Puisque vous le voulez,
Je vous dirai que je me pique
D'être bon catholique :
Or si vous me blessiez,
303
Vous mêleriez
Mon sang au sang de l'hérétique,
Dont votre glaive est teint...
C'est certain!..-.
GUILLAUME.
La raison est singulière !
Il faut nous battre à l'instant ! ...
DON BELPAS.
Non, calmez votre colère,
• Car Guillelmine m'attend...
GUILLAUME.
Et moi dans la poussière, '
Je t'étendrai sanglant I...
GUILLAUME.
Oui le sang coule
A gros bouillon.
Et puis l'un roule
Sur le sillon!...
DON BELPAS.
Ah ! mon sang coule
A gros bouillon,
Et puis je roule
Sur le sillon !
(Don Belpai s'enfuit et s'écrie du fond de la scène : )
*
Ce n'est pas la peur qui me fait partir, non : Un Belpas peut
s'éloigner, mais fuir, jamais !... non jamais !... (Il disparait
précipitamment }.
SCÈNE X.
GUILLAUME.
Voilà le lâche que préfère la perfide!... Elle n'a osé paraître
devant moi... Le pouvait-elle sans rougir?... Mais ne suis-je
pas vengé par le choix qu'elle a fait?... Et pourtant les fureurs
de la jalousie s'amoncellent dans mon sein comme les flots
304
irrités d'une mer houleuse!... Elles déchirent mon cœur!...
Amour! Protée insaisissable!... Femme! énigme désespé-
rante!... C'est sur ces mouvantes chimères que j'édifiais ma
félicité, pauvre fou que j'étais !!...
Aux brises de l'amour, ma lyre frémissante
Confiait mes soupirs.
Les échos murmuraient ma tendresse constante
Sur l'aile des zéphirs ! . . .
Je disais aux ruisseaux, aux vallons, aux montagnes,
Les secrets de mon cœur,
Et comme les oiseaux qui peuplent nos campagnes,
Je chantais le bonheur !...
Interrogeant les fleurs, autrefois dans la plaine
Je venais le matin ;
Dans la nuit maintenant je voilerai ma peine
Et mon triste destin ! ! . . .
0 rêves ineffables, pourquoi vous êtes-vous dissipés comme
la rosée du matin?... Pourquoi n'ai -je pas trouvé dans les
combats une mort glorieuse? (R cache sa tête dans ses
mains et va s'appuyer contre un arbre).
SCÈNE XI.
GUILLAUME, GUILLELMINE.
GUILLELMINE.
(Elle arrive par le fond de la scène, où elle s'arrête, sans voir Guillaume).
La joie et la douleur
Se heurtent dans mon âme,
Et je sens dans mon cœur
Se raviver ma flamme ! . . .
Guillaume.
Elle !... Dois-je espérer encor ?
M'apporte-t-elle ou la vie ou la mort?
(// va vers (îuilleJmine)
«
OUILLELMINE.
Quand partout on proclame,
Guillaume, votre valeur,
Quand mon père vous réclame
Vous fuvez triste et rêveur î...
GUILLAUME.
Je fuis, car l'espérance sainte
Tombe de mon cœur embrasé,
Comme une eau pure qui suinte
A travers un vase brisé î . . .
OUILLELMINE.
Comptez sur ma reconnaissance.
GUILLAUME.
Peut- elle apaiser ma souffrance?
OUILLELMINE.
Mon père fut par vous sauvé dans les combats î...
GUILLAUME.
Que n*ai-je en le sauvant rencontré le trépas î...
OUILLELMINE.
Pourquoi ce souhait impie?
v GUILLAUME.
l)evais-je à mon retour
Vous trouver asservie ?
OUILLELMINE.
Demandez-moi la vie,
Mais ne me parlez plus d'amour !...
20
306
GUILLAUME.
Il est donc vrai, votre cœur n'est plus libre ?
GUILLELMINE.
Non !...
GUILLAUME.
Malédiction !
J'ai senti de mon cœur se briser chaque fibre î...
Quand j'allais de ces lieux m'éloigner sans retour,
Accablé sous le poids de ma douleur mortelle,
Pourquoi, cruelle !
Venir réveiller mon amour?...
Autrefois l'espérance
Apaisait ma douleur ;
Désormais la souffrance
Accroîtra mon malheur ! . . .
GUILLELMINE.
Près de moi l'espérance
Apaisait sa douleur;
Désormais la souffrance
Accroîtra son malheur î . . .
GUILLAUME.
Après une ombre vaine,
Je courais, pauvre troubadour !
Car l'orgueilleuse châtelaine
Rougit de son premier amour !
GUILLELMINE.
0 blasphème !
0 douleur I *
Dieu sait si je l'aime î . . .
Il remplit mon cœur ! . . .
307
GUILLAUME.
Bonheur suprême !
C'est moi qu'elle aime !
Ah î le bonheur
Comble mon cœur!...
GUILLELMINE.
Malheur suprême !
C'est lui que j'aime !
Ah ! de terreur
Frémit mon cœur !
Guillaume, je vous en conjure,
Fuyezrmoi !
J'ai donné ma foi :
Dieu punit le parjure ! ! . . .
GUILLAUME.
Serment fatal !
Mais dans la poussière
J'étendrai mon rival !...
(Reprise des couplets ci-dessus : Bonheur suprême, etc. et le suivant).
GUILLELMINE.
Silence ! . . . Voici mon père ! . . .
SCÈNE XII.
(Le Comte, entre Inès et Don Belpas, est suivi des paysans.
Il arrive par le fond de la scène).
RAYMOND (l'arrêtant).
Quelle guerre ! quelle guerre! mes amis... La peste et la
famine avaient déjà décimé nos rangs. Le fanatisme des
Musulmans croissait en raison de notre affaiblissement
Tous les fléaux se déchaînaient sur nous. Si j'ai le bonheur
de vous revoir, c'est à Guillaume que je le dois.
TOUS.
A Guillaume?
RAYMOND.
A lui-même. J'étais tombé dans une embuscade. Les Sar-
rasins m'entouraient. Les lances effleuraient déjà ma poitrine,
quand Guillaume fondit sur l'ennemi, comme la foudre, et le
dispersa. Mais le voici avec Guillelmine.
/ S' adressant à eux en s'en approchant } Savez-vous que
j'ai pris l'engagement d'ouvrir le bal avec vous ? Venez donc,
car on est impatient de danser.
GUILLAUME.
Daignez m'en dispenser.
RAYMOND.
Vous étiez à la peine, il est juste que vous soyez à l'honneur.
Mais d'où vient votre tristesse quand tout le monde est dans
la jubilation ?
DON BELPAS.
Plus séduisantes sont les illusions dont se bercent les poètes,
plus cruelles sont les déceptions qui les suivent. Il me semble
que ma belle cousine est aussi bien mélancolique.
RAYMOND.
Chère enfant ! . . . Elle avait promis de se consacrer à Dieu
s'il protégeait mes jours... J'en ai été heureusement prévenu,
et voici le bref du Saint-Père, qui la relève de son vœu.
[Il remet un parchemin à Guillelmine],
GUILLAUME (4 part).
Et moi qui l'accusais ! . . .
DON BELPAS.
Ma cousine n'a donc qu'à choisir celui...
RAYMOND.
Ma fille,
Espoir de mes vieux jours,
Tu soutiendras toujours
L'honneur de ma famille.
Que ton cœur choisisse l'époux
Qui doit embellir ta vie.
Ce choix me sera doux :
D'avance je le ratifie.
GU1LLELMINK.
Mon pt»re, je m'en rapporte à vous.
RAYMOND.
Guillaume, je vous dois la vie. l*i main de ma fille acquit-
tera ma dette.
DON BELPAS.
Votre choix ne saurait être approuvé par Guillclinine, que
j'aime et qui partage ma tendresse.
GUILLELMINE.
Moi?
DON BELPAS.
Ne vous en défendez pas : cette écharpe [Il la prend sur
son sein), où, à côté de mes armoiries, vous avez brodé deux
cœurs
GUILLELMINE.
Je ne puis comprendre...
DON BELPAS.
N'est-clle pas sortie de vos divines mains?
310
INÈS.
Des miennes, Don Belpas. Pardonnez -moi ce stratagème
auquel j'avais eu recours pour vous déterminer à suivre le
Comte en Palestine, où tout bon gentilhomme devait se rep-
dre, et où vous vous êtes dispensé d'aller.
DON BELPAS.
Eh bien! je vais entreprendre à moi seul une nouvelle
croisade.
RAYMOND.
C'est inutile : tous les hérétiques sont morts.
DON BELPAS.
Tant mieux ! Je tuerai les autres. (Il sort .)
RAYMOND ( mettant U main de Gnillelmioe dans celle de GnlUanme ).
Voilà la fête que je vous avais annoncée. Tous, vous y
prendrez part. Faites des vœux pour le bonheur des époux.
LE CHŒUR.
I^e génie et la beauté,
La noblesse et le courage
Sont de la félicité
Dans l'hymen un sûr présage.
3M
L'ARABE ET SON CHEVAL,
Par M. J. Mercadier, membre résidant.
LÉGENDE.
Sous les pas d'un coursier, qui dévorait l'espace,
Un nuage poudreux sillonnait le désert,
Et sur son flot léger, comme un oiseau qui passe,
Glissait un cavalier : on eût dit un éclair.
Son glaive et ses kandjars, plus polis qu'une glace,
reflétaient le soleil et scintillaient dans l'air :
C'était Ali -ben-Marsch. Panoplie ambulante,
Le fusil sur l'épaule, il vole vers sa tente,
Où l'attire l'amour, où le cœur le conduit.
Dédaignant le péril, il l'affronte, il le brave,
Car la nuit approchait, et du désert, la nuit,
L'ombre même est mortelle. Ali c'est plus qu'un brave :
Il est père : J'ai dit — pélican et lion. —
Du courage l'amour double l'expansion.
— Le lion a franchi le désert. Dans une heure,
Le pélican prendra l'essor vers sa demeure :
C'est là que, déversant les trésors de son cœur,
Etreignant dans ses bras ses enfants et sa femme,
Il sera, doux héros, reçu comme un vainqueur
Et se délectera du tribut de leur âme.
— Le danger est passé : Zelbul, noble coursier,
Repose- toi. Le vent, secouant ta crinière,
Te rendra ton ardeur. Le yatagan d'acier
:U-2
N'agace plus tes lianes, maculés de poussière :
Repose -toi. Ton frein te gêne, il tombera.
Ton maître dans sa main t'apporte le doura.
Voici d'un clair ruisseau l'onde fortifiantes
Courte sera la halte : éloignée est la tente,
ï^a lune viendra tard : c'est le dernier quartier.
Le crépuscule est sombre, ardu l'étroit sentier;
Mais ton pied est léger, et ton œil, qui flamboie,
Aidé de ton instinct, éclairera ta voie...
— Ali se disposait à partir, quand soudain,
Assailli par les Turcs, il se défend en vain :
Il est blessé, meurtri... Zelbul devint leur proie.
Ils sont conduits au camp, vaincus, mais non soumis :
Les maîtres imposés restent des ennemis.
— Quand un hideux serpent, au regard délétère.
Dans l'antre ténébreux assiège une panthère,
lia panthère frémit, elle montre les dents
Et, le poil hérissé, pousse des cris stridents :
Ainsi faisait Zelbul au .sein de cette horde.
Il bondit, on l'entraîne, on l'attache : une corde
Enlace son jarret. — Mourant et garrotté,
Près d'une tente Ali par les Turcs fut jeté.
Le silence se fit, et la bise mordante
Étouffa du captif la plainte gémissante.
— Bientôt dans le sommeil tout le camp fut plongé.
Mais l'Arabe veillait : sa blessure et sa chaîne,
Dans son cœur abattu, par l'amour partagé,
Ravivaient à la fois sa tendresse et sa haine.
Il pense à son pays qu'il ne doit plus revoir,
A ses fils, à sa femme adorée, à ses charmes ;
Il entend leurs soupirs, il voit couler leurs larmes :
Qui les étanchera? Qui leur rendra l'espoir ?
— Zelbul hennit. Ali, par un effort suprême,
Se traîne auprès de lui, marchant sur ses genoux :
31 a
11 veut revoir encor son compagnon, qu'il aime.
Esclave, comme lui, d'un ennemi jaloux :
— Cher et vaillant coursier, dit-il, un sort funeste
De ceux que nous aimons nous sépare tous deux;
Mais, dans notre infortune,- un doux espoir me reste :
Tu seras libre, toi, tu reviendras vers eux.
Tu reverras les miens. Ils pleurent sous la tente :
Tu les consoleras; tu lécheras leur main,
Quand ils t'apporteront, manne rafraîchissante,
Le lait de mes chameaux, sur le bord du Jourdain.
Tu verras ses flots bleus et ses rives fécondes :
Ton blanc poitrail encor pourra fendre ses ondes.
Et, pareil au Simoun, à travers les déserts,
Tu porteras mes fils qui vengeront leur père.
Qui sait ? Allah peut-être entendra ma prière :
Ils viendront en vainqueurs, ils briseront mes fers î...
Va, va, mon pauvre ami, recevoir leur caresse.
Aime les bien ! Dis-leur qu'Ali captif ne peut
Que les bénir î Dis-leur qu'ils chassent leur tristesse.
Car si je dois mourir loin d'eux, Allah le veut ! ..
— A son cheval ainsi parlait le sombre esclave,
Tandis qu'avec ses dents, il rongeait son entrave.
Zelbul est libre, lui ; mais son libérateur
Reste enchaîné. Peut- il le quitter? Son malheur,
Il veut le partager, s'il ne peut l'y soustraire.
Ses flancs sont agités, son pied frappe la terre ;
Des torrents de vapeur sortent de ses naseaux ;
Frémissant, vers son maître il se penche, il le flaire :
L'instinct lui dit qu'il peut mettre un terme à ses maux ;
Et soudain s'arc-boutant — ceci parait un rêve - -
Il happe sa ceinture avec les dents, l'enlève,
Et partant comme un trait, il fuit à la faveur
Des ombres de la nuit, et sauve son sauveur...
— Un tigre, que poursuit pour lui ravir sa proie.
% 3U
Un lion, est moins prompt que Zelbul; un oiseau,
Moins diligent. 11 porte un précieux fardeau.
— Que Dieu, noble coursier, aplanisse ta voie !
Puisses-tu, franchissant et ravins et torrents,
Après avoir ravi ton maître à ses tyrans,
Le porter dans les bras de ses petits enfants !
Rends l'époux à l'épouse et comble-la de joie.
De ton maître et de toi Ton parlera longtemps.
— Mais le jour est venu : le soleil va paraître.
On aperçoit dlAH la tente : c'est le port !
Zelbul s'y précipite, y dépose son maître,
Et, brisé de fatigue, il tombe : il était mort !!!
315
REVERIE
Par M. Alfred de L'Hôpital, d'Aii^r.
Pn«Y\c i\u\ a o\)Ui\u wi\t meuttcm toi* WotoMc.
Ces temps sont passas,
i V. Hrr,o. )
Tandis qu'au jour brumeux succède la nuit sombre.
Nuit sans lune, où les monts vont se mêler aux cieux,
Que tout devient étrange en se revêtant d'ombre,
Que l'horizon voilé disparait à mes yeux ;
Tandis que le vent siffle aux branches des vieux chênes,
Qu'en son rapide essor le vol de l'ouragan
Amoncelle la neige aux collines prochaines,
Et les semble couvrir d'un vaste manteau blanc ;
•
Assis tristement seul auprès de ma fenêtre,
Je songe à mes beaux jours, dès longtemps écoulés,
Je songe à toi, ma sœur, qui maintenant peut-être,
Pleures ainsi que moi nos bonheurs envolés.
316
Bonheurs évanouis qui furent sans mélange !
Temps de paix et de joie, où berçant mon sommeil
Mon rêve m'apportait les doux accents d'un ange
Qui ne s'envolait pas quand venait le réveil !
Il semble qu'en ces jours de deuil de la nature,
Où le soleil répand des rayons sans chaleur,
Il semble que tout meure et que la créature
Soit maudite à jamais du divin créateur !
Mais non, car le printemps, sur l'univers immense,
Après l'hiver viendra, tout couronné de fleurs,
• Et l'on se sentira revivre à l'espérance,
Et la joie avec lui renaîtra dans les cœurs.
Nous sommes désolés, ainsi que la nature,
Qui n'a plus ni rayons, ni roses, ni verdure,
Et nous plions, ma sœur, sous le souffle des vents...
Mais ne pourrions-nous pas un jour, aussi bien qu'elle,
Voir se lever sur nous une aurore plus belle :
Ne pourrions-nous avoir un retour de printemps ?
1*1 /
LE DEVOIR
ÉPITRE
A MON JEUNE COUSIN LÉON DE M.
Par M"" Ernest Barntel, née Adolphine Bonnet, de Muret.
Poltu qui a obUuu une mtulum Itit toumbU.
Être homme, c'est marcher noblement dans la vie!
(N. Martin.)
Je no veux pas, enfant, courber ta tête blonde
Sous ce mot tout empreint d'austérité profonde :
Le devnr !... et ma voix ne t'appelle aujourd'hui
Pour éveiller en toi ni l'effroi ni l'ennui.
Mais connaissant, ami, la trempe de ton âme
Que toute grandeur vraie émeut, transporte, enflamme,
Il m'est doux de venir près de ton cœur aimant
Exalter du devoir le noble sentiment,
Saluer des vertus l'auréole sans tache,
Acclamer l'homme fort et condamner le lâche.
Il m'entendra, ce cœur qui n'a jamais trompé,
Qui n'a trahi personne et n'a rien usurpé !
318
Ton front que les printemps n'ont effleuré qu'à peine
Est fait pour ne subir ni les plis de la haine,
Ni le joug de la honte au stigmate infernal,
Et pourtant je te dis : Oh ! prends bien garde au mal î
As-tu vu le follet, cet esprit de l'abîme,
Dans le gouffre, à grands pas, entraîner sa victime ?
As-tu vu le serpent guetter dans le gazon
L'oiseau qu'il va brûler de son mortel poison ?
Tel, et plus dangereux, veille, autour de notre âme,
Pour la découronner, le tentateur infâme !
Le connais-tu?... prends garde! il parle dans la voix
Qui raille à ton oreille, enfant, de saintes lois î
Le connais-tu?... prends garde! il sourit sur ces lèvres
T'offrant des plaisirs fous aux consumantes fièvres.
Aux jours de dévoûment, il viendra t'avertir
Que l'existence est lourde à qui souffre en martyr.
Quand tu t'engageras dans les sentiers augustes
Que Dieu même a tracés et que suivent les justes.
Il surgira dans l'ombre, et, te prenant la main.
Te dira qu'il fait noir dans cet étroit chemin.
Que l'ennui près de vous y marche sur la ronce
Et que son dard cruel au fond du cœur s'enfonce.
Il te nommera ceux qui, héros méconnus,
Ont sillonné ce sol du sang de leurs pieds nus ;
Puis, détournant les yeux vers des routes lointaines.
Il te découvrira dans de riantes plaines
La foule qui redoute et la mort et les pleurs.
Et qui vole à son but en passant sur des fleurs.
Son but, c'est ce palais aux pompes fastueuses
Où, de l'ambition les traces tortueuses
Conduisent ses élus ; — son but, c'est ce trésor
Dont l'éclat donne aux yeux le vertige de l'or ; —
Son but, c'est ce jardin dont les senteurs exquises
Montent dans l'air ému sur les ailes des brises.
310
Bouillante de désir, elle hâte le pas,
Tendant sa main avide... enfant, ne la suis pas !
Avec les déserteurs ne fais point d'alliance ;
Écoute, voix de Dieu, parler ta conscience,
Et, quelque douloureux que te soit son arrêt,
Tache qu'à l'accomplir ton cœur soit toujours prêt.
Ne crois pas toutefois que broyant sa victime,
L'inflexible devoir, ce despote sublime,
Soit un amer bourreau torturant notre cœur
Sans le récompenser alors qu'il est vainqueur.
Non ! il garde aux vaillants, rois par le sacrifice,
Des heures de bonheur payant de tout supplice ;
Et réserve à leurs yeux pleins de sérénité
Des visions de gloire et d'immortalité.
Dilatant de leur cœur toutes les nobles fibres,
Vois comme ils passent fiers : ils se sentent si libres !
Laissant crier en bas, et se tordre, et gémir
Les vils instincts qu'en lui tout homme sent frémir,
Dédaignant les frondeurs, renversant les entraves,
Ils s'élèvent, ardents, majestueux et graves,
Bravant la solitude et les vents conjurés,
Vers l'idéal divin dont ils sont altérés.
Oh ! quand ton tour viendra d'entrer dans l'existence,
Quand ton dernier adieu sera dit à l'enfance,
À travers tous tes jours, de l'aube jusqu'au soir.
Sans défaillance enfin, sois l'homme du devoir î
Qu'à toute heure celui dont l'âme resta pure
Puisse toucher ta main sans y voir de souillure;
Et que jamais de Dieu l'infaillible regard,
Qui plonge au fond du vrai sous le masque et le fard,
Ne trouve en toi, drapé dans un faux héroïsme,
lin cœur empoisonné d'orgueil et d'égoïsme.
Souviens-toi que l'amour est frère du devoir ;
Que celui qui ne donne est indigne d'avoir ;
Qu'au front l«* rlévomnent imprime un sceau suprême*
Moins fragile et plus beau qu'un royal diadème.
Si tu deviens de ceux que le triomphe attend
Et que. la renommée accompagne en chantant,
Sache que la puissance à plus de force oblige
Et que sur les hauteurs réside le vertige.
Mais si dans la retraite et dans l'obscurité.
Sans entendre ton nom par l'écho répété,
Tu dois vivre ignoré de la foule qui gronde
Sans tracer d'un sillon ton passage en ce monde,
Que le regard de Dieu suffise à tes combats !...
Songe que ta couronne est ailleurs qu'ici-bàs.
Quelle que soit enfin ta mission sur terre,
Inconnu, glorieux, apôtre ou solitaire,
Ne dusses-tu jamais t'endormir ni t'asseoir,
Vis et meurs, intrépide, en solda^du devoir !
321
HYACINTHE RIGAUD
Par M. Ernest Delamont, de Prades.
Mémoue quV a tmiiçotU uut mldaWU d*aTQtnt gtatvd moduU
au àttuuT eoutoun dtttalo\Tt.de \a Soctttf AQneoVt,Sc'\ttvU^qut et \AUiwwrt
de» P^Tétvéa-OntwVaVw.
LISTE DES OUVRAGES CITÉS.
Archives de la Mairie de Perpignan. Livre des Baptêmes de la
paroisse Saint-Jean des années 1654 à 1669, p. 147.
Mémoires du duc de Saint-Simon. Paris, 1842, T. II, p. 224 et seq.
Mercure de France de janvier 1702 et de novembre 1744. Article sot
Rigand par Coliin de Vermont , peintre du Roi et professeur en son
Académie royale de peinture.
Journal de Dangeau. T. IV, p. 157 et seq.
Bibliothèque française du Père Lelong. T. V.
Abrégé de la Vie des pins fameux peintres, par Dezellières d'Argen-
ville. Paris, 4 vol. in-8°, 1762, T. II, p. 315 et T. IV, p. 310 et seq.
Description de la Province de Roussillen, par Garrère. 1787, p. 410.
Annuaire du département des Pyrénétarûrientales pour 1834,
p. 234.
Mémoires inédits sur la Vie et les ouvrages des membres de l'Académie
royale de peinture, et de sculpture, par Dussieux, Montaiglon, etc., etc.
Paris, 1854, 2 vol. in-8<>, T. II, p. 114 et seq.
21
322
^Histoire des Peintres de toutes les Écoles, depuis la Renaissance
jusqu'à nos jours, par Charles Blanc, 142® livraison de la publication,
54© de l'École française.
Revue contemporaine, n° du 15 mars 1860, p. 119 etseq. (Étude sur
Largilltère et Rigaud , par Arsène Houssaye. )
Abecedario de Mariette. T. IV, p. 258.
Archives de l'Art français, par Chenevière et Montaiglon. T. I, p. 159,
T. II, JIII, etc., Documents. T. IV, p. 25.
Gazette des Beaux-Arts, etc. Paris, 1859, T. I et seq.
Curiosités de l'Archéologie et des Beaux-Arts, p. 468.
Le Trésor de la curiosité , par Charles Blanc. 2 vol. in-8°, T. I ,
p. 159, 187,208.
L'Almanach royal pour 1741, p. 326.
Description des beautés de Gènes (sans nom d'auteur). 1823, p. 114.
Dictionary ol Painters, par Pilkington. London, 1798, in -8°,
p. 553, 772.
Catalogue de M. Paignon-Dijouval. Paris, 1810, n<* 3048 et seq.
Notice des tableaux dans le Musée royal (Louvre). Paris, 1847, in-18,
p. 40, 244.
Notice des tableaux exposés dans les galeries du Musée impérial du
Louvre, par Frédéric Viliot. In-12, Paris, 1857, p. 307 et seq.
Musées de France, par Viardot. P. 240.
Musées d'Espagne, par Louis Viardot. P. 92.
Musées d'Allemagne, par Louis Viardot. P. 85, 207, 334.
Musées de Russie, par Louis Viardot. P. 281.
Catalogue des tableaux composant la collection du lieutenant-général
vicomte d'Espinoy, p. 358 et seq.
Divers Catalogues de ventes, etc., etc., etc.
m
HYACINTHE RI6AUD,
On dirait qu'il peint avec une arrogance castil-
lane et qu'il est venu pour cela des Pyrénées, p. 3.
11 a poussé aussi loin que possible la qualité
essentielle d'un peintre de portraits, la vérité, p. 8.
(Histoire des Peintres, etc., par Gh. Blanc.
Art. BlGAUD.)
Rigaud (Hyacinthe) et non Rigaud naquit & Perpignan
le 18 juillet 1659 de Mathias Rigaud et de Marie Serre,
c'est 2i tort que Carrère le fait naître le 25 de ee mois,
puisqu'il fat baptisé le 20 comme il conste de son acte
de baptême ainsi conçu :
« Vui als vint de jxdiol mil sis cents cinquanta nou jo
Joseph Moral domer de S1 Joan de Perpinya fay fe corn
he balejat segons rito de sancta mare Iglesia a Hyadnto
Fran™ Honorât Matias Père marlirf Andreu Joan fill de
M. Matias Ri g au y (Rore ?) y de Maria conjuges foren
padrins mussur Andreu Langlel y la Sn Rosa Casais. »
Le père de Rigaud était tailleur, établi dans la paroisse
saint Jean de Perpignan; d'Argenviile et Carrère lui-
(i) Quoique l'auteur de l'article sur ce peintre, inséré dans Y Annuaire
du département des Pyrénées-Orientales pour 1884, suivant l'ortographe
que donne l'acte de naissance de Rigaud ait écrit Rigau, nous adopterons
la première forme : d'abord parce que l'artiste roussillonnais signait Rigaud
et en second lieu parce que c'est sous ce nom qu'il s'est illustré.
32i
même sont dans l'erreur en prétendant que Malbias
Rigaud était peintre, certains auteurs ajoutent même que
l'aïeul de Rigaud était également peintre et que ce fut ce
vieillard et son fils qui inspirèrent a Hyacinthe le goût
de la peinture; celte dernière- assertion n'est guère
admissible, car Hyacinthe Rigaud n'avait que huit ans
lorsqu'il perdit son père. Quand il eut atteint sa quator-
zième année sa mère l'envoya à Montpellier où il étudia
quatre ans chez Pezel, puis chez Verdier et travailla
aussi chez Ranc Antoine, dit le Vieux, dont les portraits,
selon d'Àrgenville, approchaient de ceux de Van-Dyck;
ce serait alors que Rigaud aurait conçu une forte incli-
nation pour la manière du peintre que son maître imitait.
Il passa ensuite à Lyon où il ne séjourna que quelque
temps et toujours occupé de Van-Dyck il vînt h Paris
en 1681, comptant sîms doute trouver de plus nombreux
ouvrages de son grand modèle.
L'auteur de la notice sur Rigaud insérée dans V An-
nuaire des Pyrénécs+Orientales de 1854, raconte tout
différemment la jeunesse de noire peintre.
« Guerro- le- Vieux, dit- il, peignait le mur d'une ter-
« rasse que Ton voit encore dans l'ancien hôtel de M. le
« comte de Ros. Un enfant, fils d'une pauvre veuve
« employée dans la maison, considérait assidûment le
« travail de l'artiste : anchio son pittore, se dit-il enfin
« en lui-même, comme autrefois le Corrége, et profitant
« d'un moment où il se voit seul, il charbonne un dessin
« sur la parroi opposée. M. de Ros s'emporte à la vue
« de ces traits, il veut en punir l'auteur et les lui faire
« effacer, « Arrêtez, monsieur, dit le peintre, ce dessin
« est bon, et si bon que je n'en suivrai point d'autre. »
3Î5
a Le lecteur a déjà nomné cet enfant prodigieux. 11. de
« Ros, qui l'aimait auparavant a cause de la gentillesse
« et de la vivacité de son esprit, redoubla d'affection
a pour lui et prit soin de tui faire enseigner avec les
« lettres l'art pour lequel il semblait né.
« Quelques années plus tard, Riga» apprend qoe
a M. le Comte vient de partir subitement pour Paris,
« il court aussitôt, ses bardes sous le bras, après la
« voilure, et la suit. « Ou vas-tu, lui dît le cocher ? —
« A Paris, puisque mon bienfaiteur y va. » M. de Ros,
« touché jusqu'aux larmes de tant d'attachement, le
« prend dans son carrosse, le presse dans ses bras,
« l'emmène avec lui et le place dans on atelier de pein-
er ture ou il pourvoit i ses besoins. »
« Voilà ce que rapporte nne tradition constante de
« famille. »
« Certains ont avancé que cet
« artiste se forma & Montpellier, à l'école de Ranc,
« peintre de portraits a la manière de Van-Dyck ; mais
« Ranc, né en 107 i, n'avait que cinq ans lorsque Rigau
« en comptait vingt. Il est plus vrai de dire avec d'au-
« très que Ranc fut son élève et l'on peut croire que lui
« n'avait pas eu d'autres maîtres que Guerra quand il
« arriva à Paris. »
Sans vouloir toucher le moins du monde à cette res-
pectable tradition, et sans nous extasier sur l'agilité de
Rigaud, capable d'atteindre la voiture de M. de Ros,
nous nous permettrons seulement de faire observer en
passant qu'il est fort probable que si Rigaud n'avait reçu
des leçons que de Guerra, et s'il n'avait un peu développé
son talent, soit en copiant nos grands peintres, soit en
326
se formant sous d'habiles maîtres, il n'aurait pas, un an
& peine après son arrivée à Paris, remporté le premier
prix de l'Académie de peinture; et nous remarquerons
aussi que l'annuaire de 1834 pour prouver que Rigaud
ne peut avoir travaillé chez Ranc, donne la date de la
naissance du peintre languedocien qu'il fixe à 1674; si
cette date était celle de la naissance du Ranc qu'on dit
avoir été le maître de Rigaud, nous partagerions entière-
ment sur ce point l'opinion de l'auteur de l'article Rigaud
dans l'annuaire précité ; mais malheureusement cette date
1674 est celle de la naissance de Jean Ranc<4>, fils de
Ranc-le- Vieux, chose dont on peut facilement se convain-
cre par la lecture de la biographie de Jean Ranc dans
d'Argenville {Vie des Peintres, T. II, p. 324) et dans
Mariette (Abecedario, T. IV, p; 28). Ce dernier auteur,
ainsi que Degrefeuille citent Rigaud comme élève de
Ranc-le- Vieux.
Ce fut en 1681 que Rigaud vint a Paris, et il avait
déjà acquis une habileté telle que l'année suivante (1682)
il remporta le premier prix de l'Académie royale de
peinture, le sujet était Caïn bâtissant la ville d'Enoch.
Le jeune peintre roussillonais sut plaire à Charles Le
Brun qui était alors le dominateur absolu des arts, et de
qui tout dépendait, commandes, places, renommée
même; jaloux de ne point laisser aucun homme de
mérite en dehors de son influence, l'Académie de pein-
ture dont Le Brun était l'âme, attirait à elle tous les
(1) Jean Ranc, né à Montpellier en 1674, élève de Rigaud , dont il
épousa une nièce, fille de Gaspard Rigaud , fut en 1724 nommé premier
peintre du roi d'Espagne, et mourut à Madrid en 1735.
327
jeunes talents ; Rigaud prit part au concours et remporta
le premier prix de Rome en 1685. Il était sur le point
d'entreprendre le voyage d'Italie, mais il en fut détourné
par Le Brun qui, voyant en lui une vocation décidée
pour le portrait, l'engagea à renoncer à ce voyage qui
ne lui étant pas nécessaire pouvait même lui devenir
dangereux, en lui inspirant des ambitions déréglées.
Etabli peintre de portraits à Paris, Rigaud commença
par peindre de simples bourgeois, « Sou premier mor-
« ceau, dit d'Argenville, fut le portrait d'un nommé
« Maleron, joaillier, qu'il fit dans le goût de Van-Dyck, »
mais possédant l'art à un si haut degré il fut bientôt
connu et recherché. Peu après, vers 1682 ou 1683, il
fit le portrait de l'auteur du Cid « l'air fort simple et
a fort commun, toujours négligé et peu curieux de son
a extérieur » dit Fontenelle en parlant de son oncle.
En 1786, il peignit M. de Trobat, intendant du Rous-
sillon; vers 1688, Le Brun et Mignard, ainsi que Monsieur
frère du roi; l'année suivante (1689) il fit !e portrait
d'Anne-Marie-Louise d'Orléans, la grande Mademoiselle*
l'héroïne de la Fronde, qui vivait alors retirée et presque
oubliée. En 1690 il avait peint La Fontaine, Fléchier, etc.
Il fit aussi le portrait de M. de Ros; et le duc Anne-Jules
de Noailles, maréchal de France, gouverneur du Rous-
sillon ayant vu cette dernière toile, voulut être peint de
la même main (1691). Cette même année, notre peintre
fit le portrait de Golbert et du prince royal de Danemarck,
roi en 1699 sous le nom de Frédéric IV; en 1692 il
peignit Saint-Simon, et fit l'année suivante un second
portrait du maréchal de Noailles (gravé en 1699 par
Edelinck), ainsi que celui du duc de Luxembourg.
328
Dès lors commença k s'étendre la réputation de
Rigaud. Il peignit les artistes de son temps, les célèbres
sculpteurs Girardon, Martin Bogaërt (plus connu en
France sous le nom de Desjardin) 1692, Coysevox,
Nicolas Coustou; les peintres Sébastien Bourdon, Glande
Halle, Lafosse, Louis de Boullongne, Joseph Parrocel, etc.;
les architectes Robert de Gotle, Mansart, etc., et l'auteur-
comédien Baron.
Rigaud fit aussi son portrait de plusieurs manières, mais
toujours dans un négligé pittoresque, tantôt il s'est repré-
senté regardant à une fenêtre, le crayon à la main, la
chemise ouverte et le cou nu (1692, gravé par Edelinck
1698); tantôt appuyé sur le perron d'un palais, recouvert
d'un manteau de velours élégamment jeté sur l'épaule,
ou bien encore à son chevalet, avec un clair-obscur à la
Rembrand (1698, gravé par Dcvret, 1700, 1703). Rigaud
fit encore son portrait en 1712 le plus souvent avec un
bonnet de fantaisie; dans son portrait qu'il fit en 1742,
il s'est peint jusqu'aux genoux, paraissant travailler au
portrait de sa femme (gravé la même année par J. Daublé).
« C'étaient, dit Charles Blanc, ses meilleurs portraits, en
« ce sens que c'étaient ceux où la solennité du costume
« le gênait le moins, tandis que c'était tout le contraire
« quand il avait à peindre un de ces personnages du
« grand siècle qui posaient et se drapaient devant le
« peintre comme devant la postérité même, et en outre
« Rigaud leur prétait une certaine dignité empha-
se tique. »
Rigaud était plus naturel dans ses portraits de fem-
mes; celui qu'il fil d'Henriette -Marguerite Le Bret de
l»a Briffe, quatrième femme du président Pierre Cardin
320
Le Bretf', dans lequel elle est représentée assise, coiffée
d'épis comme une Cérès, tenant d'une main une fau-
cille, de l'autre un bouquet d'épis et de coquelicots;
ainsi que le portrait d'Elisabeth de Gouy, sa femme, dans
lequel il Ta placée à une fenêtre et lui a prêté un ajus-
tement de fantaisie simple et de bon goût, sont deux
toiles exquises.
L'année du mariage de Rigaud avec Elisabeth de Gouy
ne nous étant pas connue (nous pensons cependant que
Rigaud qui n'était pas marié en 1707, épousa Elisabeth
de Gouy Tannée suivante), nous placerons ici l'aventure
qui lui procura celte union et dont nous emprunterons
le récit au fantaisiste Arsène Iloussaye, dans la brillante
imagination duquel elle a, craignons-nous t2', seulement
existé.
Un matin sa voisine (de Rigaud), femme du meilleur
« monde, ordonna à son laquais d'aller lui chercher un
« barbouilleur pour peindre son plancher et lui vernir
« ses meubles. Le laquais va au plus proche et frappe à
« la porte de Rigaud, le peintre était en belle humeur,
« il avait d'ailleurs trop d'esprit pour s'offenser de la
« méprise, il promet d'aller peindre le plancher et vernir
(1) Le portrait du président Le Bret(quc Rigaud fit en 1697) et celui
de sa femme, furent vendus en 1847, à la vente Legrand. « Ils ont été",
dit le Catalogue, recueillis par M. de La Bourdonnais. »
(2) Faisant son testament, le 30 mai 1707, Rigaud léguait (à demoi-
selle Elisabeth Gouy » sa ferme de Vaux ; il connaissait bien avant son
mariage sa future épouse, car il n'aurait pas, à la veille de s'unir à elle,
fait en sa faveur un legs, insuffisant le lendemain. Dans le registre que
tenait Rigaud des portraits qu'il exécutait, nous voyons qu'en 1698 il fit
» gratis » les portraits de M. et de Mme de Gouy, le père et la nrôrc de
sa future.
330
« les meubles. Comme s'il allait faire le portrait du roi
i
« il s'habille dans ce beau style étoffé, avec tout le fracas
« des magnifiques. La dame ne comprend pas, elle
a répond à ses révérences par les plus profondes révè-
re rences, elle croit que c'est un homme de cour, quel-
ce que marquis égaré , quelque chercheur d'aventures :
c< Voulez-vous me dire, Monsieur, à qui j'ai l'honneur
« de parler? » — ce À Rigaud, le barbouilleur voisin. Je
ce viens, Madame, peindre votre plancher et vernir vos
ce meubles selon vos ordres transmis par votre laquais;
ce je vais me mettre à l'œuvre. »
ce La dame partit d'un éclat de rire si franc, avec des
ce dents si belles, avec un tintement de voix si clair, que
ce Rigaud devint soudainement amoureux d'elle, ce Cette
ce méprise, Monsieur, reprit-elle avec une grâce parfaite,
ce est une bonne fortune pour moi. — Je voudrais pou-
ce voir dire la même chose, s'écria Rigaud. — Monsieur,
ce puisque vous êtes venu pour peindre, je ne vous per-
ce mets pas de vous en aller sans rien faire, aussi bien
ce il y a longtemps que je demandais où vous demeuriez
ce pour vous prier de faire mon portrait. — Volontiers,
ce Madame, si vous êtes toujours aussi belle. — Est-ce
ce que vous me trouvez belle aujourd'hui? Rigaud s'inclina
ce profondément : « Dépêchez-vous donc de me peindre,
ce car je ne réponds pas d'être belle demain.
ce Et ainsi on égrenait les perles fines d'une galante
ce conversation. On ne commença pas ce jour-là, mais
« on prit rendez-vous pour le surlendemain. Dès la
ce première séance il n'y avait ni peintre ni modèle, il y
ce avait deux amoureux. — Quand nous marierons-nous ?
ce demanda un jour Rigaud. — Quand vous aurez fini
331
a mon portrait, répondît la dame. — Eh bien ! Madame,
« je ne finirai votre portrait que quand vous serez
« madame Rigaud, parce que je suis jaloux du nom que
« vous portez. — Oh ! ne soyez pas jaloux, mon mari
a ne m'a pas épousée » et la belle veuve se mit à rire
« de son beau rire. « Quand je songe qu'il me faut
« épouser mon peintre pour avoir mon portrait! » Rigaud
« lui prit les mains et l'embrassa : « Voilà une rude
« extrémité sans doute, mais comme cela le portrait ne
« vous coûtera rien. — Le prenez-vous ainsi ? il me
0 semble au contraire que ce portrait me va couler cher :
« comptez-vous donc pour rien ma liberté, la liberté que
« j'avais d'envoyer chercher un barbouilleur.
a Ce fut ainsi que se maria Rigaud. »
Nous ne savons si c'est du portrait dont nous venons
de parler qu'il est question dans les mémoires inédits
sur les peintres de l'Académie de peinture, dans lesquels
on cite un portrait d'Elisabeth de Gouy, peint par Rigaud
en 1742, vers la fin de la vie de sa femme, et dont il
avait commencé la tête quelques trente-cinq ans avant,
vers 1707 ou 1708 (gravé en 1743 par J. G. Willi).
En 1695 Rigaud fit un voyage en Roussillon pour
revoir sa mère et remporta soû image. « Rien n'est plus
« admirable, dit Charles Rlanc ; le modèle le plus savant,
« le plus attentif, le plus ferme, la finesse d'une peau
a sous laquelle on voit transparaître le sang, la clarté de
« l'œil, l'attendrissement des tempes et des paupières, la
« morbidesse des carnations, font de celte tête un des
« beaux morceaux de l'art français. »
Ce ne fut pas assez pour Rigaud d'avoir le portrait, il
retourna à Perpignan chercher l'original, il ramena sa
332
mère et voulul qu'elle conservât a Paris l'habillement du
Roussillon, disant : ce Je ne veux pas qu'on me change
ma mère. » Il fit exécuter en marbre, par le fameux
Coysevox, le portrait de sa mère d'après son tableau (ce
buste se trouve au Louvre, sculpture moderne n° 202),
qu'il fit encore en 1702 graver par Pierre Drevel, et que
dans la suite, afin d'en assurer la conservation et d'en
garantir l'authenticité, il légua a l'Académie de peinture.
La renommée de Rigaud allait grandissant, son talent
était exalté, et, briguant l'honneur d'être peints' de sa
main, artistes, savants, magistrats, marquis, prélats,
'princes venaient poser devant lui. Le trait suivant, que
raconte Saint-Simon, nous donnera une idée de la répu-
tation et de l'habileté de notre peintre.
« Il y avait longtemps, nous dit l'aristocratique écri-
er vain, que l'attachement que je portais h M. de La Trappe
« (l'abbé de Rancé), et mon admiration pour lui me iai-
« saient désirer extrêmement de pouvoir conserver sa
« ressemblance après lui; comme ses ouvrages en per-
ce pélueraieut l'esprit et les merveilles; son humilité
« sincère ne permettait pas qu'on put lui demander la
« complaisance de se laisser peindre. » Cette dernière
considération engagea le duc a avoir recours à la ruse.
« Rigaud, continue Saint-Simon, était alors (1896) le
or premier peintre de l'Europe, pour la ressemblance des
« hommes, et pour une peinture forte et durable; mais
ce il fallait persuader à un homme aussi chargé d'ouvrage
« de quitter Paris pour quelques jours, et voir encore
« avec lui si sa tête serait assez forte pour rendre une
« ressemblance de mémoire; celte dernière proposition
« qui l'effraya d'abord, fut peut-être le véhicule de lui
333
« faire accepter l'autre. Uo homme qui excelle sur tous
« ceux de soo art, est touché d'exceller d'une manière
« unique; il en voulut bien faire l'essai et donner pour
« cela le temps nécessaire. L'argent peul-êlre lui plut
<c aussi; il voulut mille écus comptant à son retour, être
« défrayé de tout, aller en poste en un jour et revenir
« de même. Je ne disputais rien et le pris au mot de
« tout. »
Le marché conclu, les deux voyageurs arrivent à La
Trappe. Rigaud avait endossé l'uniforme d'officier du roi.
Dans une première entrevue* Saint-Simon demande à
l'abbé de Rancé la permission de lui présenter un gen-
tilhomme de ses amis, qui désirait vivement le voir et
qui parlait très peu en étant empêché par un fort bégaie-
ment. L'abbé de Rancé consentit, quoique avec quelque
hésitation, a recevoir l'officier, qui put par trois fois, entrer
avec Saint-Simon dans l'austère cellule de l'illustre péni-
tent. L'artiste ne parlait que très rarement, concentrant
toutes les forces de son intelligence à étudier M. de
Rancé, à épier ses gestes et à apprendre les finesses de
sa physionomie. « Il fit, ajoute Saint-Simon, un chef-
ce d'œuvre aussi parfait qu'il eut pu le réussir en le
« peignant a découvert sur lui-même... La ressemblance
« dans la dernière exactitude, la douceur, la sérénité de
« son visage, le feu noble, vif, perçant de ses yeux, si
« difficile à rendre, la finesse et tout l'esprit et le grand
« qu'exprimait sa physionomie, celte candeur, celte
« sagesse, paix intérieure d'un homme qui possède son
« âme ; tout était rendu jusqu'aux grâces qui n'avaient
« point quitté ce visage, exténue par la pénitence, l'âge
« et les souffrances. »
334
Eq 1697 Rigaud fit « gratis, » comme le dit son
registre, le portrait du comte d'Albaret, intendant du
Roussi II on.
Il venait de terminer (1697) le portrait de Louis, dau-
phin de France, lorsque le prince de Conti fut, celte
même année, élu roi de Pologne. Ce prince, avant de
partir pour son royaume, se fit peindre par Rigaud qui.
Tannée suivante (1698), fit les portraits du duc de Ven-
dôme, de Villeroy, de Mgr Jean Hervieu Razan de
Flamenville, évéque d'Elue, dont il fit « présent » à ce
prélat<!> (gravé en 1701 parfSarrabat ; la lithographie insé-
rée à la page 118 de I'épiscopologie d'Elne de Puiggari
est une reproduction de cette gravure) ; précédemment il
avait peint La Fontaine, Racine, Santeuil, etc., le duc
de Cambray, l'Évêque de Troyes, PÉvêque de Mirepoix,
l'éloquent Fléchier, etc., et dans un de ses chefs-d'œuvre
il nous a conservé l'Aigle de Meaux qu'il a représenté
avec ses habits pontificaux, debout dans un cabinet,
entouré des ouvrages qu'il a composés (1699) (gravé par
Drevet le fils (Pierre) en 1723). « Ce portrait, dit Charles
a Blanc, est le plus beau portrait du maitre et un de
« ceux qui s'élèvent h la dignité de l'histoire; la tête est
« grave, puissante et fière, elle est éclairée par l'intel-
« ligence » et l'on reconnaît la belle tête de Rossuet
« si fortement marquée à l'empreinte du génie. »
Le portrait qu'avait fait Rigaud du prince de Conti et
surtout sa haute réputation, le fit choisir par Louis XIV
(1) Rigaud avait fait précédemment le portrait de Mgr de Flamenville,
puisque son registre porte, sous la date de 1697, la mention suivante :
1697, deux copies de l'Évêque de Perpignan, 50 livres.
335
quand il voulut avoir le portrait du duc d'Anjou, son
petit-fils, qui allait quitter Versailles pour régner sur
l'Espagne sous le nom de Philippe V (1700), et le grand
roi fut si satisfait qu'il daigna permettre au peintre rous-
sillonnais de reproduire ses traits (1701).
Par lettre du 2 janvier 1700, l'Académie de peinture
reçut Rigaud en qualité de peintre de portraits, et non,
comme le dit d'Argenville, en qualité de peintre d'his-
toire, «r et elle agrée pour ouvrage de réception le por-
« trait historié de feu M. Desjardins. » En 1702, Rigaud
fit les portraits de Fonlenelle et de Mansart (gravé par
Edelinck, 1704), et l'année suivante celui du duc de
Bourgogne (1703). En 1704, notre peintre se vit honoré
d'une visite du duc de Mantoue qu'il peignit ainsi que
sa femme; cette même année il fit les portraits de Vau-
ban, de Boileau, du futur vainqueur de Denain, et en
1708, du Comte de Toulouse.
Justement fière d'un enfant tel que Rigaud, la ville de
Perpignan le mit au nombre de ses bourgeois -honorés
par une lettre du 18 juin 1709, honneur que le peintre
reconnut plus tard (1736) en offrant à ses concitoyens
un splendide portrait en pied de Louis XV. En 1713,
Louis XIV fit inscrire Rigaud parmi les nobles du royaume
et le 3 novembre 1723, Louis XV confirma sa noblesse
par un édit par lequel notre peintre est « maintenu dans
« la noblesse à lui confirmée, tant en considération de
« la réputation qu'il s'était acquise, que pour avoir eu
« l'honneur de peindre la maison royale, jusqu'à la qua-
« trième génération. » (Arrêt du Conseil d'État du
8 novembre 1723); il avait, en 1715, fait le portrait du
jeune roi (gravé en 1723 par Drevel) que, d'après une
336
anecdote que nous racontons pins bas, il dut faire de
nouveau vers 1722. Cette même année 1715 il avait peint
Auguste H, roi de Pologne, et l'année suivante il fit le
portrait de Jean- Baptiste-Louis Picon, chevalier, seigneur
d'Andrezel, etc., intendant do Roussillon (gravé en 1719
par F. Cheveau) et cette même année la princesse Pala-
tine, mère du régent, posa devant lui.
Le 22 juillet 1727 Louis XV nomma Rigaud chevalier
de Tordre de Saint-Michel à l'occasion d'un nouveau
portrait de lui que venait de faire ce peintre. « Monsieur
« Rigaud, lui écrivit le Roi, l'estime particulière que je
« fais de votre personne et de votre habileté dans la
« peinture dont vous m'avez donné de savantes marques
« par vos ouvrages, m'ont engagé, pour vous en marquer
« ma satisfaction d'une manière distinguée, à vous nom-
« mer Chevalier de mon ordre de Saint-Michel, en satis-
« faisant à ce qui est requis par les statuts, dont vous
« serez informé par mon cousin, le maréchal duc d'Es-
« trées, Chevalier et Commandeur de mes Ordres, qui
« vous fera rendre celte lettre de ma part ; et me pro-
« mettant que l'honneur que je veux bien vous faire vous
« sera très sensible. Je prie Dieu, Monsieur Rigaud, qu'il
« vous ait en sa sainte garde.
« Écrit à Versailles, le 22™ juillet 1727.
« Signé : Louis. »
Et plus bas : « Phili peaux. »
On raconte que pendant que Rigaud peignait pour ta
seconde fois Louis XV alors fort jeune, le royal enfant
lui demanda s'il était marié et s'il avait des enfants.
« Je suis marié, répondit Rigaud, mais je n'ai pas d'en-
337
« fant, Dieu merci ! » Surpris de ces dernières paroles,
le roi en demanda l'explication; a c'est, reprit le peiu-
« tre, que mes enfants n'auraient pas de quoi vivre,
a voire majesté héritant de tout ce que j'ai pu gagner
« au bout de mon pinceau. » Le jeune souverain qui ne
pouvait comprendre ces paroles en parla au Régent et
au Cardinal Dubois qui lui firent entendre de. leur mieux
que Rigaud était une victime du système de Law. On fit
pour Rigaud ce qu'on n'avait jamais fait pour personne
et malgré la rigueur du visa on lui conserva le même
revenu qu'il avait sur l'Hôtel-de-Ville avec celte différence
que ses rentes perpétuelles furent converties en viagères.
Rigaud eut encore l'honneur en 1730 de faire de
nouveau le poriraii de Louis XV, qu'il représenta en buste
et cuirassé (gravé en 1737 par F. Daullé). Cet illustre
peintre était alors dans sa soixante-dix-septième année.
Les hommes du grand siècle, les Bossuet, les Boileau,
les Fléchier, les La Fontaine, les Colbert, les Vauban,
les duc de Luxembourg, etc., n'étaient plus; la main du
peintre roussillonnais avait transmis leur image à la
postérité. Les lion. mes du xviue siècle ambitionnèrent
aussi l'honneur d'être peints par Rigaud; tonr-k-tour
posèrent devant lui les ministres, Law, le cardinal Met-
chior de Polignac, le cardinal Gaston de Rohan, grand
aumônier de France W, l'archevêque de Paris Gaspard de
Vintimille, le cardinal Fleury, le cardinal Dubois, gravé
(1) Au commencement du premier volume de l'édition du Thésaurus
de Dom Martenne, (1717, 5 vol.), se trouve une gravure de ce portrait,
avec cette inscription : « Le prince Armand Gaston de Soubise, cardi-
nal-évéque prince de Strasbourg, landgrave d'Alsace, grand aumônier de
France. »
22
:*38
par Drevel, in- fol., etc., et la spirituelle Adrienne Le
Couvreur, ainsi que le maréchal de Saxe.
Eu 1741 l'Académie de peinture élut Rigaud recteur
pour le dernier trimestre et Tannée suivante elle le reçut
en qualité de peintre d'histoire. Cette même année (1742)
un grand malheur vint le frapper, il eut la douleur de
perdre sa femme; cette perte lui causa une affliction
profonde, et Ton peut dire que ce fut même la cause de
sa mort, la fièvre ne le quitta plus. Comme il entrait
après la levée du scellé dans la chambre où sa femme
était morte, il fut tellement ému qu'il s'écria en levant
les bras au ciel : « Ah ! je vais bientôt vous suivre. »
En effet, il se mit au lit et mourut peu de jours après,
le 29 décembre 1743, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans,
cinq mois et onze jours.
Voici en quels termes la Gazette du 4 janvier 1744 et
le Mercure de France du mois de février de la même
année, p. 405, annonçaient sa mort. « Le sieur Hyacinthe
Rigaud, chevalier de Saint-Michel, peintre ordinaire du
Roi, ancien recteur et directeur de l'Académie royale de
peinture et de sculpture, lequel s'était acquis une grande
réputation par ses ouvrages, et qui était regardé comme
un des premiers peintres du siècle, mourut en cette ville
(Paris) le 29 décembre, âgé de quatre-vingt-quatre ans
ou environ. »
Entre de nombreuses anecdotes concernant Rigaud
nous choisirons les deux suivantes qui font connaître
l'homme et l'artiste. L'abbé Lambert rapporte que notre
peintre n'étant pas encore devenu célèbre avait fait un
portrait qui lui était resté; il avait l'habitude de fixer le
prix des portraits qu'il faisait et inscrivait le nom avec
339
la somme à côté sur un registre destiné à cet usage. In
des héritiers de la personne qui s'était fait peindre se
présente longtemps après chez Rigaud afin de retirer ce
portrait; après s'être informé en quelle année il avait été
peint, c'était en 1685, le peintre prend son registre et
trouve sous la date indiquée la mention du portrait
qu'il cherchait; il va le quérir et demande 50 écus
à son interlocuteur. A ce chiffre celui-ci, ébahi, croit
à une plaisanterie et demande au peintre s'il paile
sérieusement; sur la réponse affirmative de Rigaud,
l'héritier se récrie en disant qu'un aussi grand peintre
que Rigaud ne faisait pas des portraits pour 50 écus. —
« Quand j'ai fait ce portrait, répond sévèrement l'artiste,
je n'étais pas encore un grand peintre et vous ne devez
me donner que le prix convenu. » L'héritier s'exécuta et
quand il partit, Rigaud alla le reconduire de la meilleure
grâce du monde.
Après l'homme, voici l'artiste : son premier morceau
à Paris fut, ainsi que nous l'avons dit, le portrait d'un
joaillier nommé Materon, qu'il avait peint dans le goût
de Vau-Dyck ; ce portrait passa successivement au fils et
au petit-lils de ce joaillier : ce dernier, voulant s'assurer
s'il était bien de Rigaud, l'envoya chez le peintre, qui
reconnut son ouvrage : « La tête, dit-il, pourrait être de
Yan-Dyck, mais la draperie n'est pas digne de Van-Dyck,
et je veux la repeindre gratuitement. »
« On a appelé Rigaud le Van-Dyck français, dit uu criti-
que, mais on lui refuse la même distinction, la même finesse
qu'au peintre flamand ; il est moins souple, il fait moins
bien connaître ses personnages et n'évite pas la monoto-
nie. L'Art ne s'efface pas dans ses ouvrages comme dans
340
ceux de Van-Dyck, mais il brille dans les draperies,
dans le faste qui caractérise le règne du grand roi. »
Quoique très poli avec Ie3 dames, Rigaad n'aimait pas
à les peindre, ne voulant pas leor sacrifier la vérité :
« Si je les fais telles qu'elles sont, disait-il, elles ne se
« trouveront pas assez belles, si je les flatte trop, elles
« ne se ressembleront pas. » Aussi, répondit-il a une
dame chargée de rouge, dont il faisait le portrait et qui
se plaignait qu'il n'employait pas d'assez belles couleurs,
« Je crois, madame, que c'est le même marchand qui
nous les vend à tous deux. »
« Ses qualités personnelles dit, en parlant de Rigaud,
« Collin de Vermont, l'ont fait chérir de tous les hon-
« nêtes gens ; il avait le cœur admirable, il était époux
« tendre, ami sincère, utile, essentiel,' d'une générosité
« peu commune, d'une piété exemplaire, d'une couver-
te sation agréable et instructive, il gagnait à être connu,
« et, plus on le pratiquait, plus on trouvait son commerce
« aimable. Enfin, un homme qui avait su joindre à un
« si haut degré de perfection dans son art une probité
« si reconnue, méritait bien pendant sa vie les distinc-
te tions et les honneurs dont la Cour et toute l'Europe
« l'ont comblé, et, après sa mort, les regrets de toutes
« les personnes vertueuses et la vénération que les artis-
te tes auront toujours pour sa mémoire. »
Rigaud était lié avec La Fontaine, Boileau, Santeuil,
Coysevox et surtout avec le peintre de Troy et le por-
traitiste Largillière ; il Ait l'un des plus beaux ornements
de cette brillante pléiade de génies du siècle de Louis XIV
et le meilleur portraitiste français du xvn* et du xvme
siècles. « Il est, dit M. Arsène Honssaye, onctueux
:ut
« et Soi, son pinceau est abondant et délicat» il ose
« s'aventurer dans le cbaos de la pâte, parce qu'il y va
« toujours avec la lumière; jam^js l'éclat de son coloris,
« jamais la transparence de son clair-obscur, jamais les
« oppositions sagement amenées ne lui font oublier les
« droits du dessin. »
« Rigaud, le Van-Dyck français, dit Viardot (Musées
« de France), étudia la nature, chercha la vérité, non-
« seulement dans ses ligures vivantes, mais jusque dans
« les détails minimes des ajustements, et donna, comme
c< le vrai Van-Dyck, assez de noblesse et de dignité à
« ses modèles pour que Ton put croire aujourd'hui qu'il
« leur en faisait souvent un cadeau gratuit. Sous son
« pinceau, le cardinal Dubois lui-même semble avoir la
« grandeur morale d'un homme de bien. »
« Rigaud, dit encore Collin de Vermont, a répandu
« dans ses compositions eette grandeur et cette magni-
« licence qui caractérisaient la majesté des rois et la
« dignité des grands doat il a été le peintre par prédi-
te lection,... Personne n'a ponssé plus loin que lui
« l'imitation de la nature dans la couleur locale et la
« touche des étoffes, particulièrement des velours, pér-
ir sonne n'a su jeter les draperies plus noblement et d'un
« plus beau choix. »
Les couleurs, les teintes de Rigaud sont d'un effet mer-
veilleux, d'une fraîcheur et d'une vivacité admirables,
aussi l'abbé de Villard a-t-il pu dire :
Rigaud non moins savant en l'art des draperies,
Des habits qu'à ton choix tu peins et tu varies
On se trompe à l'effet, et l'on croit que Gautier,
Te la fournit brillante au sortir du métier.
342
L'œuvre de Rigaud a été gravée par différents graveurs,
principalement par le célèbre Gérard Edelinck, les Pierre
Drevet père et fils, Loir et F. Daullé; elle se compose
de 3286 pièces (Paris grand in-folio 1753). Ce célèbre
peintre tenait un registre des portraits qu'il faisait et
nous y voyons qu'en 1681 il exécuta dix-huit portraits
qui lui furent payés 484 livres, et l'année suivante quinze
portraits et cinq copies, ces dernières loi valurent
193 livres et le tout 704 livres.
L'œuvre de Rigaud est répandue dans les musées de
l'Europe, mais la France possède la majeure partie de
ses tableaux.
Le Louvre possède du Van-Dyck français :
La Présentation au temple. Ce tableau est le dernier
ouvrage de Rigaud (n9 473).
Saint André, appuyé sur une croix, les yeux tournés
vers le ciel (n° 474).
Portrait de Louis XIV (n° 475). C'est un des plus
beaux tableaux de Rigaud ; le roi est représenté debout,
tourné à gauche, la tête nue, couvert du manteau royal
et s'appuyant sur son sceptre. La couronne et la main
de justice sont posées auprès de lui à gauche sur un
coussin, à droite, derrière le roi , le trône et un rideau
de velours rouge. On lit au fond de ce tableau, en carac-
tères très-fins : Peint par Hyacinthe Rigaud, 1701. Nous
trouvons dans les mémoires de Dangeau : « Jeudi,
« 10 mars 1701, à Versailles. La goutte du roi conti-
« nue; il se fait peindre l'après-diné par Rigaud pour
« envoyer son portrait au roi d'Espagne à qui il Ta
« promis. — Vendredi, H mars. La goutte du, roi a un
3W
« peu augmenté, et au sortir du sermon, où on le porta,
« il se fit reporter chez madame de Maintenou, où
« Rigaud travailla à son portrait, — 19 janvier 1702. — Le
« roi eut le matin la patience de se faire peindre chez
« madame de Maintenon par Rigaud ; il envoie ce por-
« trait au roi d'Espagne qui l'en avait instamment prié. »
Mais ce portrait étant terminé, le roi le trouva d'une
ressemblance si parfaite et si magnifiquement décoré
qu'il ordonna à Rigaud d'en faire une copie de même
grandeur pour l'envoyer au roi d'Espagne à la place de
l'original qui fut placé à Versailles dans la salle du trône.
Dans le Mercure de janvier 1702 on lit au sujet de ce
portrait : « On a exposé le portrait du roi dans le grand
« appartement de Versailles, il est en pied avec l'habit
« royal. Cet ouvrage est de M. Rigaud ; jamais portrait
« n'a été mieux peint ni plus ressemblant, tout le monde
« le loue et tout le monde l'a admiré. (Ce portrait a été
« gravé par Pierre Drevet en 1712). »
Portrait en pied de Philippe V, roi d'Espagne (n° 476).
Portrait en pied de Bossuet (n° 477), gravé par Pierre
Drevet fils en 1723. Acheté 5.000 francs en 1821 a la
vente Crawford.
Portrait de Marie Serre, mère de Rigaud (n° 478),
gravé en 1702 par P. Drevet.
Portrait de Martin Van den Bogaërt, sculpteur, connu
en France sous le nom de Desjardin (n° 479), gravé par
Gérard Edelinck en 1698, in-fol.
Portraits de Charles Le Brun et de Mignard (n° 480).
Portrait de Mansart (n° 481), gravé par Edelinck en
1704, in-fol.
Portraits de personnes inconnues (n« 182).
344
Portraits de deux femmes et d'un homme inconnus
(n° 483).
Portrait du duc de Lesdiguière, provenant de la galerie
Lacaze.
Au cabinet des estampes de la bibliothèque nationale
existe une ébauche du portrait d'Edelînck par Rigaud.
Le Musée de Tours a de Rigaud un portrait de
Louis XIV; celui de Montpellier, le portrait de Marc
Pierre, de Voyer-d'Ârgenson; celui de Toulouse, le por-
trait de Racine et du duc d'Orléans ; celui de Besançon,
le portrait de Rigaud et de Coysevox, et Perpignan pos-
sède de Rigaud son portrait en costume de chevalier de
Saint- Michel; le cardinal de Bullion, ouvrant Tannée
sainte, peint en 1700, gravé par Preisler, in-fol. Nous
avons le regret d'ajouter que le portrait de Louis XV
que Rigaud avait envoyé à sa ville natale fut en 1793
brûlé sur la place publique.
A l'étranger, nous trouvons de Rigaud : son portrait
à la Galerie de Florence; le grand duc de Toscane l'avait
demaudé au peintre qui le lui envoya avec un abrégé de
sa vie.
Au Belvédère k Vienne, le portrait d'Elisabeth-Charlotte
d'Orléans, duchesse de Lorraine, tille de Philippe l<:r,
% duc d'Orléans, dans sa 40e année; portrait d'un cardinal.
A la galerie de Dulwick, près de Londres, un portrait
du « Contrôleur-général du Parnasse » sous Louis XIV,
comme dit Sainte-Beuve.
A la Pinacothèque de Muuich, un portrait de Chris-
tian III, duc des Deux-Ponts.
Au Musée de Casscl, un portrait de Rigaud.
34r»
A la Galerie royale de Copenhague, un portrait de
Louis XIV.
A la Galerie royale de Dresde, un portrait d'Auguste II
roi de Pologne.
A StaffordrHousc (Angleterre), les portraits de François
Mansart, du cardinal Melchior de Polignac et de La
Bruyère.
Au Musée Rath à Genève, le portrait d'Elisabeth Char-
lotte, princesse Palatine, la mère du Iiégent.
Au Palais Philippe Durazzo à Gênes, le portrait
d'Hippolyte Durazzo.
A la Gâterie royale à Berlin, un portrait du sculpteur
Desjardin et de Marie Mancini ; « en voyant cette char-
« mante et calme figure, dit Viardot (Musées d'Allemagne,
« page 334), ces grands yeux si doux, cette bouche ten-
te dre et souriante, on comprend sans peine la passion
« de Louis XIV qui voulut, à vingt ans, épouser la nièce
« bien-aimée de son njnistre. »
- Au Museo del Rey à Madrid, un beau portrait de
Louis XIV en pied et de grandeur naturelle; c'est le
portrait que le grand roi avait envoyé à Philippe V.
A la Galerie de VHermitage à Saint-Pétersbourg, les
portraits de Kontenelle et de Louise Lainel à 77 ans.
Au château dit le Palais de Madame à Turin, le por-
trait de la duchesse de Bourgogne (Marie-Adélaïde de
Savoie); la jeune duchesse est représentée debout, les
cheveux épars sur les épaules et vêtue d'une robe de
satin bleu. Voici le portrait qu'en a tracé Saint-Simon :
« Elle avait le plus beau teint du monde et la plus belle
« peau; peu dégorge mais admirable, un port de t<Hc
346
« galant, majestueux ei le regard de même; le sourire
« le plus expressif... »
A la Galerie grand-ducale de Carlsruhe, portraits de
Louis XIV et de Rigaud.
Au Musée ducal de Brunswick, portrait du général de
Jordan .
Des œuvres de Rigaud se trouvent encore dans les col-
lections particulières suivantes :
Dans la Galerie du prince Liechsleulein à Vienne :
Portrait du prince Venceslas-Joseph de Liechstentein
debout, en babil de cérémonie de Tordre de la Toison
d'Or; dessin original du portrait de Samuel Bernard, peint
en grisaille.
Dans la Galerie du prince Eslerhazy à Vienne :
Portrait de Rigaud.
Portrait de Fr. Léonard, chez M^Gatteaux.
Portrait du provincial des Augustins, chez le marquis
de Las Marismas.
Mais de toutes les Galeries privées, celle qui possédait
le plus d'ouvrages de Rigaud, était sans contredit celle de
feu le lieutenant-général comte d'Espinoy, dans laquelle
on remarquait de ce peintre :
Portrait de Louis-Alexandre de Bourbon, comte de
Toulouse, représenté en grand-amiral après la bataille de
Malaga en 1704.
Portrait de Philippe V, roi d'Espagne.
Portrait de François-Louis de Bourbon, prince de
Conli.
Portrait de Sebastien Le Preslre, marquis de Vauban.
347
Portrait du comte de Testé, maréchal de France.
Portrait du comte d'Avaux.
Portrait de Louis-Charles Fouquel, duc de Belle-lsle.
Portrait de la duchesse de Bourgogne.
Portrait de Louis Boucherai , chancelier, en costume
de président. « C'est un très beau portrait. »
Portrait de Gourville, financier.
Portrait de Revel, ingénieur.
Portrait du maréchal 4e Saxe.
Portrait de Pierre Corneille.
Portrait de Benserade.
Portrait d'Armand Jean le Bouthelier de Rancé ; c'est
une copie exécutée par Rigaud ; l'original est à la Trappe.
Portrait de Jean-Baptiste Lully.
Portrait de Boileau, gravé par Drevel, in-fol.
Portrait de Regnard, gravé en 1788 par Pierre-Alexan-
dre Tardieu.
Portrait de Louis de Boullongue.
.Portrait de Charles de La Force.
Portrait d'Etienne Materon (mori en 1686), joaillier
de Monsieur, frère de Louis XIV.
Portrait de d'Aguesseau.
Voici le nom de quelques personnages peints par
Rigaud et dont nous n'avons pas parlé :
Louis d'Enghien, duc de Bourbon.
Frédéric, Électeur de Brandebourg.
Maximilien, Électeur de Bavière.
Guillaume, Roi d'Angleterre.
D'Hozier. .
Le cardinal de Bull ion.
Henri Oswald, cardinal d'Auvergne, gravé par Drevet,
in -loi.
Dangeau.
J. N. Colberl, archevêque de Rouen.
L. A. de Noailles, archevêque de Paris.
L. A. de Pardaillan de Gondrin, duc d'Antin, gravé
par Tardieu, in-fol.
Marc de Beauvau, prince de Craon.
Jean Balthazar Keller, célèbre fondeur.
L'abbé Pucelle, etc., elc.
Nous pourrions facilement allonger celle liste, mais
nous ne pensons pas qu'il soit utile de le faire car « le
reste ne vaut pas l'honneur d'être nommé. »
Nigaud légua au roi Louis XV son dernier ouvrage,
la Présentation au Temple; à l'Académie royale de pein-
ture, le portrait qu'il avait fait de sa mère et à son filleul
Hyacinthe Collin de Vermond (né en avril 1692, mort en
1761) qu'il affectionnait beaucoup, tous ses dessins, tou-
tes ses estampes et tous ses usteusilcs de peinture.
A la vente de Collin de Vermond, en 1761, il y avait
de ltigaud : — deux dessins sur papier bleu, au crayon noir
et blanc, une dame et un jeune homme, vendus 24 livres ;
— deux tableaux faisant pendant; un homme en pied, une
femme en pied d'après Van-Dyck, 30 livres. — Un petit
portrail en pied, 24 livres. — Esquisse du portrait de
Louis XV, petit tableau, 58 livres. — Un homme en
cuirasse, d'après Van-Dyck, 54 livres. — Deux petits
tableaux, esquisses d'échevins, pour l'Hôtel* de -Ville,
GO livres. — Un nègre portant des fraits, 24 livres. —
349
Portrait du cardinal de Tencin, non fini, 22 livres, —
Une femme tenant des fleurs avec un nègre, 48 livres.
— Le duc de Mantoue , la bataille est de Parrocel ,
125 livres.
En 1827 à la vente Legrand parurent les portraits de
M. et de M1»» de La Briffe, gravés par Drevet. « Ils ont
été recueillis par M. de La Bourdonnais. »
En juillet 1860, lors de la vente de la Galerie Delà-
marche, à Dijon, le portrait de Baron fut vendu 240 fr.
A la vente du prince de Gonli en 1777, un portrait
de La Fontaine, ainsi désigné : « Vu de face, la tête
dirigée vers la droite, aux trois crayons sous glace » sur
papier gris, fut vendu 220 livres; le même prix à la vente
Prault en 1780, et deux ans après, à la vente de Ménard
en 1782, 299 livres 19 sous.
Voici maintenant le prix de quelques gravures d'après
Rigaud :
En 1769 à la vente Cayeux, le Bossuet gravé par
Drevet en 1723, in-folio, 48 livres.
En 1817 à la vente Logette, une maguifiqoe épreuve
de ce Bossuet, 400 francs.
En 1798 à la vente du Dr Cochu, le portrait de Des-
jardin, gravé par Edelinck, 96 livres; le même 108 livres
à la vente Charles de Valois, en 1801.
En 1808 à la vente Augustin de Saint-Aubin, le por-
tant d'Auguste II, roi de Pologne, gravé par Balecbou,
288 francs. Certaines épreuves de cette gravure se sont
vendues 2 et 3,000 francs.
3.V)
En 1859, Marie de Nemours, gravée par Drevct, in-fol.
23 francs.
En 1859 à la veole de M. L... Bossnet, gravé par
Edeliack, in- 4° 61 francs.
En juin 1860, cardinal Dubois, 44 fr.
En mai 1861, le comte de Toulouse, gravé parDrevet,
61 francs.
Nous avons nous-méme acheté, il y a deux ans, deux
gravures d'après Rigaud, exécutées par Drevet, au prix
de 60 francs les deux; Tune représente Louis XV, la
seconde Samuel Bernard. Le jeune roi est assis, couvert
du manteau royal, la tête nue, les pieds posés sur un
coussin, de sa main gauche, il fait un geste indicatif, sa
tête est légèrement tournée de ce côté, de la main droite
il tient son sceptre qui repose sur son genoux; sur une
table, recouverte d'une draperie fleurdelisée, à côté de
lui, se voient sur un coussin la couronne et la main de
justice. Le manteau royal se déroule avec grand fracas.
Un des plus magnifiques portraits de Rigaud est celui
qu'il lit du roi de la finance à cette époque, Samuel
Bernard ; le riche financier est représenté assis, dans son
cabinet, la partie inférieure du corps perdue dans des
flots de velours rouge, le bras gauche appuyé sur une
table sur laquelle se trouve une sphère terrestre, des
plumes et quelques papiers; de la main droite il indique
la mer qui se voit dans le foud avec quelques vaisseaux.
Rigaud eut pour élève Nicolas Desportes, neveu du
célèbre peintre de ce nom; Legros, frère du sculpteur, etc.
et Jean Ranc, fils du maitre de Rigaud à Montpellier.
;
351
M. Feuillet de Conches, dans un article intitulé : Les
Apocryphes de la Gravure, raconte que le portrait dû
Comte de Toulouse, gravé par Drevet, a été plus tard
vendu en plus petit format, comme le portrait et avec le
nom de Lauzun, Vaimé de la grande Mademoiselle, et un
autre éditeur, du Fonletielle, gravé en 1783 par Delvaux,
a Tait un Mathieu Elzevier (Gazelle des Beaux-Arts, T. Il,
juin 1859).
Nous allons terminer celte étude sur Rigaud par quel-
ques notes sur Gaspard Rigaud et les Guerra.
Gaspard Rigaud naquit en 1661, comme il constate de
son acte de baptême ainsi conçu :
« Vuy al primer de juny any mil sis cents xexâte hu
« jo lo doctor Emmanuel Boria he batejat segons lo us
« de santa mare Iglesia Gaspar Francisco Joseph Joan
« Mathias Baldiri 611 de Mathias Rigau y Rore y Maria sa
« muller foren padrins lo lllm Sr don Gaspar de Sagar-
« riga y la S2 dona Joana Pons muller de 1*111°™ don
« Joseph Pon Baro de Montclar. (Llibre de Batismes de
a S* Joan de 1654 à 1669 p. 197 — Arch. municipales
« de Perpignan). »
Comme son frère, Gaspard était peintre de portraits et
agréé k l'Académie royale de peinture. On cite de lui quel-
ques portraits : Au palais Brignole, à Gènes, ceux de Jean
François Brignole en militaire, et de la signora Battina
Ragi Brignole (Inslruzione de quanto puo vedersi di pin
:)52
belto in G e nova, par Giuseppe Raili, 1780, p. 260). La
nowétte description des Beautés de Gènes (1823), après
avoir cité les deux tableaux ci-dessus, indique aussi dans
le même palais comme étant du même auteur : Portrait
d'une dame en habit blanc. — Portrait ovale en demi-
figure d'un homme en perruque double. Il existe sans
doute bien d'autres œuvres de Gaspard Rigaud, et il est
plus que probable que de tous les portraits attribués à
Hyacinthe Rigaud, il y en a bien quelques-uns qui sont
de la main de son frère. Gaspard Rigaud mourut à Paris
le 28 mars 1705; voici son acte de décès : « Paroisse
« Saint-Eustache — Dudil jour 29me (mars 1705) Gaspard
« Rigaud peintre du Roy, âgé de 45 ans ou environ,
« demeurant rue Montmartre, décédé du 28 du présent
« mois a esté inhumé dans noslre église en présence
« d'Hyacinthe Rigaud son fils et d'Hyacinthe Rigaud
« peintre ordinaire du roy et professeur de son académie.
« Signé : Rigaud, Rigaud, Secousse. »
Gaspard Rigaud, outre une fille qui épousa Jean Ranc,
élève d'Hyacinthe Rigaud, laissa encore un fils nommé
Hyacinthe, sur lequel nous ne connaissons aucun détail
et dont la pins grande gloire fut d'être le neveu de son
oncle.
Rigaud avait en outre une sœur, Claire Rigaud, qui
avait épousé M. de La Fite, bayle de Perpignan et qui,
en 1707, était morte laissant des enfants.
Antoine Guerra dit le Vieux, peintre perpignanais, pei-
gnait dans le genre italien; on cite de lui une Sainte
353
Rose de Lima, une Descente de Croix, an Saint Mathieu,
un Saint Jacques, an Saint Simon Stock, etc.
Antoine G a erra, fils atné du précédent, naquit à Per-
pignan en 1666. Voici son acte de baptême :
« Vui als set de mars del any mil sis cents xexâte sis
« jo Joseph Morat domer de S1 Joan de P.Pa fay Te cô
« he batejat segon Rito de sancla mare Iglesia a Père
« Martir, Thomas, Joseph, Fran", Ramon, Àntoni, fill
a de Anton Guerra pintor y de Teresa mnller sua : foren
« Padrins M° Joseph Gonzales assonador y Maria Thomas.
« (Llibre de Balismes de S» Joan de 1654 à 1669
« page 319). »
Antoine Guerra, s'adonna avec plein succès à la pein-
ture et son compatriote Rigaud tenta mais en vain de
le décider à venir k Paris où honneurs et fortuoe l'atten-
daient ; Guerra ne put se décider k quitter son pays
natal, où le 18 avril 1694 il avait épousé Josèphe Ribera,
et en secondes noces Thérèse Barba, le 28 janvier 1705
(Arch. munie, de Perpignan). En 1706, sur les instances
de Philippe Y, roi d'Espagne, il consentit k le suivre k
Madrid en qualité de premier peintre, mais regrettant sa
vie tranquille et simple, Guerra revint bientôt dans sa
patrie, où il continua de s'adonner à la peinture jusqu'à
sa mort, arrivée le 8 avril 1711, comme il conste de son
acte de décès, que voici :
« Vny als nou de abril del any mil set cens y onze es
« estât enterrât al sementeri de la Iglesia de Sant Joan
« Bapttsta de la vila de Perpinya lo cadaver del honor*
23
354
« Anton G u erra Pintor, loqual niori lo die s antes, au
« asystit al enlerro Anloni Ortosa y Thomas Malet fos-
» sers los quais cridats à firmar an déclarât no saber,
« en fe de que ûrmo jo.
« Emanuel Rodrigues p,re Curât. »
(Llibre de Balismes, de Matrimonis y de Fuueraries
de Tlglesia Major de S1 Joan Batista, etc., an 1711,
p. 551, verso.)
Joseph Guerra, second iils d'Antoice Guerra-le- Vieux,
naquit également à Perpignan, le 17 décembre 1685.
« Vuy, dit son acte de baptême, desanon de dezembre
ce any mil sis cents vuytanta sinch jo Joseph Boscalin
« p. bre y curât de sant Joan Baptista de la bila de Per-
te pinya he batejat segons rito y formas de Santa Mare
« Iglesia a Joseph, Antoni, Cajetano, fil 1 llegitim y natu-
« rai de Anloni Guerra Pintor y Thérèse conjuge loqual
« nasque al desasel de dit mes y any foren padrins
« Joseph Escayola causidich y la Sra Maria Amalrich tots
« de la présent bila los quais cridats a firmar han decla-
« rat lo padri saver escriurer y ce es firmat y la padrina
« en fe de que firmo yo.
« Gaspard Boscatin, curât.
« Joseph Esayola.
(Llibre de Batismes de S1 Joan. An 1685 p. 119.)
Joseph Guerra, peu partisan, ainsi que Tétait son
frère, d'une vie calme, passa en Italie, fut élève du
peintre napolitain François Sol i mène (1657-1747) et
355
s'établit ensuite î* Rome, où il entreprit avec grand
succès la fabrication et le commerce de fausses pein-
tures antiques. Le Père Pacciaudi, dans sa LXHe
lettre au comte de Caylus, entre dans de très curieux
détails sur Joseph Guerra : « Il fait, dit-il, chaque jour des
« peintures de diverses grandeurs, selon le désir des
« acheteurs, tout le monde le sait. Mais lui soutient
« fermement qu'il les a trouvées hors de Rome dans des
« ruines qui sont à sa seule connaissance... Les Anglais
c et les Allemands ont été les victimes de leur crédulité,
« les Allemands surtout. » (Curiosités de l'Archéologie et
des Beaux- Arts, p. 468). Nous ne connaissons pas l'épo-
que de la mort de Joseph Guerra.
i
»
356
PREMIER TESTAMENT DE RlfiAUD.
Fut présent sieur Hiacinthe Rigaud, peintre ordinaire du
Roy et de son académie royalle de peinture demeurant à Paris
rue Neuve des Petits- Champs11), parroisse Saint-Eustache,
sain de corps, d'esprit, mémoire et entendement, comme ii
est apparu aux notaires soussignés par ses paroles, gestes et
maintien, allant et vacquant par la ville à ses affaires, lequel
a dit qu'entre les choses qui doivent faire souvenir les créatu-
res raisonnables du terme de la vie, son incertitude doit les
exciter à s'y préparer, sans attendre les avertissemens que les
maladies causent, pourquoy il s'est transporté de ladite maison
où il demeure en l'étude de de Beauvais l'un des dits notaires
rue Coquillière, pour faire son présent testament qu'il a dicté
et nommé aux dits notaires soussignés ainsi qu'il ensuit :
Premièrement comme bon crétien, ledit sieur Rigaud tes-
tateur recommande son âme à Dieu, le suppliant en toute
humilité et par l'intercession de la Sainte Vierge, de saint
Hiacinthe son patron, de tous les saints, saintes et esprits
bienheureux, de la recevoir en sa grâce et lui faire miséricorde,
Si ledit sieur testateur décède en une maison qui soit de la
paroisse Saint-Eustache, il désire être enterré sous les char-
niers de ladite église, près la chapelle de la communion et
près la sépulture de défunt M. Rigaud son frère.
Ledit sieur testateur se rappporte au sieur exécuteur ci-après
nommé, de la dépense de ses frais funéraires, le priant d'ob-
server une modestie et une simplicité crétienne,
(t) Rigaud demeurait rue Neuve-des-Petits-Champs dans la maison
qui fait l'angle de la rue Louis-loGrand.
/
357
Ledit testateur se rapporte aussy à luy des hautes et basses
messes, annuel, et autres prières qu'il jugera à propos de faire
célébrer pour le repos de son âme,
Ledit sieur testateur donne et lègue tous ses habits, hardes
el nippes à son usage, à Jacques Champagne, à présent son
domestique, en cas qu'il soit encore avec luy au jour de son
décès, à l'exception de son linge, et outre ses gages,
Donne et lègue ledit sieur testateur aux pauvres honteux la
somme de mil livres, laquelle sera distribuée par la discrétion
et prudence dudit sieur exécuteur testamentaire sans qu'il soit
obligé d'en rendre aucun compte,
Donne et lègue ledit sieur testateur au sieur Balu raaitre de
luth la somme de trois cens livres une fois payée,
Pour reconnaissance de l'estime et de la considération que
plusieurs de Messieurs de l'Académie Royalle de peinture et
de sculpture ont eu pour ledit sieur testateur, il donne et
lègue à leur compagnie son portrait avec sa bordure et celuy
de feu M. Mignard aussi avec sa bordure,
Ledit sieur testateur supplie monseigneur le Dauphin de
trouver bon qu'il lui présente le buste de marbre blanc de
damoiselle Marie Serre, sa mère, fait par M. Coisvox avec la
gaisne ou le scabellon sur lequel il sera trouvé au jour du
décès dudit sieur testateur qui espère de la bonté de Monsei-
gneur qu'il accordera à ce buste une place dans la gallerie de
son château de Meudon ou dans celle de Versailles,
Ledit sieur testateur désirant inspirer le même respect et
la vénération qu'il porte à la d. damoiselle Marie Serre, sa
mère, à Hiacinlhe Rigaud son neveu, il lui donne lègue et
substitue le portrait de la d. damoiselle sa mère en trois faces
à la charge qu'il le conservera religieusement, et après lui à
l'aîné de ses enfants mâles nés en légitime mariage, lequel ne
pourra non plus s'en défaire qu'en faveur de son fils aîné les
^
358
ainez préférez aux cadets et les garçons aux iilles pour la pos-
session et conservation dudit portrait,
Donne et lègue à damoiselle Elisabeth Gouy, veuve du
sieur Le Juge, la jouissance et usufruit tant qu'elle vivra de
la ferme et dépendances siz à Vaux près Triel, appartenant
en propriété audit sieur testateur, concistant en batimens,
terres labourables, prez, vignes, jardins, vergers, avec tous
les bestiaux et meubles qui se trouveront en ladite ferme le
jour du décès dudit sieur testateur, sans rien en exepter, et
sans que la d. damoiselle Le Juge soit obligée de donner
caution pour lad. jouissance, mais le tout retournera aux
héritiers ou légataires dud. sieur testateur en l'état que lad.
damoiselle Le Juge le laisserai ,
Donne et lègue à damoiselle Hiacinthe Geneviève fille âgée
d'onze ans ou environ à présent pensionnaire au monastère de
Vaucouleurs en Lorraine la somme de quatre mil livres une
fois payée, laquelle somme servira et contribuera à son établis-
sement, soit qu'elle souhaite d'ettre religieuse ou pour vœu
par mariage, pourquoy jusqu'aud. tems ou jusqu'à ce que lad.
damoiselle Hiacinthe Geneviève ait atteint l'âge de majorité,
ladite somme sera employé par ledit sieur exécuteur ci après
nommé en acquisition d'héritages ou ventes au proffit de lad.
damoiselle,
Donne et lègue aux enfans restez après le décès du défunt
sieur Gaspard Rigaud, frère dudit sieur testateur, tous les
biens, effets et fonds qu'il dellaissera et qui se trouveront
situez tant en cette ville de Paris qu.'à Vaux près Triel après
que tous les legs cy-dessus auront été acquittez, pour en jouir
par eux égallement; à cet effet ce qui proviendra du présent
legs sera employé par ledit sieur exécuteur en acquisition
(i) Ce paragraphe e&t barré dans l'original car Elisabeth Gouy épousa
plus tard Rigaud.
y"
y
:*59
d'héritages ou rentes à leur proffit, dont les arrérages ou
revenus leur seront conservez pour être joints avec le princi-
pal et leur être délivrez lorsqu'ils se pourvoieront par mariage
ou autrement ou bien lorsqu'ils seront majeurs, en sorte que
lesdits arrérages et revenus augmentent la masse du principal.
Donne et lègue ledit testateur aux enfans de défunte damoi-
selle Claire Rigaud sa sœur et du sieur de La Fite à présent
bailly de Perpignan son beau-frère, tout ce qu'il leur peut
donner suivant la coutume de ladite ville ou de la province de
Catalogne, des biens, meubles, immeubles, héritages, fonds
de terres, rentes ou autres choses qui luy appartiennent pré-
sentement ou qui pourront luy appartenir ci-après à quelque
titre que ce soit, soit propres, acquits, hérédité, legs, soit
donnation et autrement, les instituans es-dits biens légataires
universels, sans qu'ils puissent avoir aucune prétention sur
ce qui se trouvera situé hors lad. province, comme aussy les
enfants dud. défunt Gaspard Rigaud ne pourront rien préten-
dre esd. biens de Catalogne,
Et pour exécuter et accomplir le présent testament l'aug-
menter plustot que le diminuer, ledit sieur testateur a choisy
le sieur Charles Collin ingénieur et professeur de mathémati-
ques, qu'il prie d'en prendre la peine, et de lui rendre ce
dernier ofûce, se dessaisissant à cette fin entre ses mains de
tous ses dits biens jusqu'à son entière exécution, et le priant
d'agréer le présent don et legs qu'il lui fait de sa pendule
de la façon du sieur Oudry sur laquelle est pour devise :
Transeunt et imputant, avec une petite urne de porcelaine
encienne garnie de bronze dorée et sa console qui est aussi de
bronze dorée, et au défaut dudit sieur Collin de pouvoir vac-
quer à lad. exécution testamentaire, ledit sieur testateur
nomme et choisit à sa place le sieur Bourdin peintre en
mignature auquel il fait la même prière et le même legs que
ci-dessus,
^.
360
Révoquant ledit sieur Rigaud tous testamens et codiciUb
qu'il pourrait avoir ci -devant faits, même ceux qu'il pourrait
l'aire ci-après s'il n'y a ces mots (adveniat regnum tuumj,
s'arrêtant ledit sieur testateur à celuy-cy qui est sa dernière
volonté,
Ce fut ainsy fait, et passé, dicté et nommé par ledit sieur
testateur ausdits notaires, et à luy par l'un d'eux, l'autre pré-
sent, lu et relu qu'il a dit bien entendre, et y a percisté en
l'étude dudit de Beauvais notaire, ou il s'est comme dit est
transporté, Tan mil sept cens seqt le lundy trentième jour de
may sur les huit heures du soir et a signé. (La signature man-
que sur l'original).
NOTE.
Le testament qu'on vient de lire ne doit pas être considéré comme
l'expression des dernières volontés de Rigaud, nous avons cité dans le
cours de cette notice quelques legs faits par Rigaud au roi Louis XV, à
Collin de Vermond et à l'Académie de peinture, ce qui implique suffisam-
ment l'existence d'au moins un autre testament fait peu do temps avant
la mort du peiutrc, puisqu'il léguait au roi sa Présentation au temple,
qui fut son dernier ouvrage.
361
RAPPORT
SUR
LE DERNIER CONCOURS DE POÉSIE
ET D'HISTOIRE,
Par M. Léon Fabre de Llaro, \rchiviste, ancien Secrétaire de ta Section
des Lettres et Arts libéraux.
»
Sons les heureux auspices des deux précédents Con-
cours de Poésie et d'Histoire, noire Société, jalouse de
continuer ses premiers succès, a rouvert une troisième
fois 'a lice à ces luttes pacifiques de l'intelligence. Elle a
toujours à cœur de raviver les anciennes ardeurs de notre
pays pour les lettres et les beaux-arts et de rammner
ainsi la génération nouvelle aux bons exemples que lui
ont légués nos ancêtres, trop délaissés, fiélas ! pour dès
attractions plus actives, mais aussi plus décevantes et
plus dangereuses. Quoiqu'il eu soit du résultat de ses
efforts, la Société ne sVcartcra pas de la voie que lui
tracèrent ses philanthropes fondateurs. Son œuvre,
comme l'œuvre de ses sœurs et de ses rivales des autres
départements de France, doit être toujours celle dés
Vestales antiques : Conserver le plus possible intact le
feu sacré à l'abri du souflle des querelles et des divisions
du dehors qui menaceraient de l'éteindre.
362
Pour concourir à celte tâche honorable, que ceux-là
viennent à nous qui, par une communauté d'émulations
et d'encouragements réciproques, veulent réchauffer et
ranimer leur jugement, leur esprit et leur imagination,
alimenter les germes d'une première éducation scientifi-
que et littéraire, leur donner l'essor, en recueillir les
fruits et mesurer le véritable seeret de leurs forces en
recherchant, avec une pieuse attention, tout ce que leurs
aïeux ont pu obtenir de grand et d'élevé de la nature des
choses et des institutions humaines. Ils seront toujours
les bienvenus.
Rapprocher autour d'un même centre, éloigné de toute
autre passion, les amis de l'éducation de l'esprit, les
chercheurs du vrai et du beau dans te passé et pour
l'avenir, attirer à notre contrée quelque estime, tel est
le but que notre Société se propose d'atteindre. Pour
cela, quoi de mieux qu'un concours qui étend ses rela-
tions et agrandit le cercle de son activité?
Le dernier concours de poésie, il est vrai, n'est pas
de nature à en faire renouveler l'expérience. Et peut-
être faudra-t-il attendre encore quelque temps. Vingt-
trois pièces nous ont été adressées. C'est beaucoup. Mais
si le nombre y est, la qualité est bien inférieure au con-
cours précédent et les récompenses ont dû nécessaire-
ment aller aussi en déclinant.
La première poésie qui a été remarquée est intitulée :
Rêverie (Ces temps sont passés. V. Hugo).
Cette élégie touchante, d'une naturelle simplicité, qui
semble appartenir à un adepte de l'école d'André Ché-
nier, était accompagnée d'autres compositions qui ont
été jugées moins bien réussies. Uaus la pièce mention-
née, elle-même, il parait y avoir trace de quelque inex-
périence. Mais ces vers d'un frère h une sœur ont un
parfum d'iotime tendresse, de pureté de sentiments, qui
ajoute à leur harmonie et leur prèle une véritable séduc-
tion. Les brumes de l'hiver, les ombres de la nuit, le
vent neigeux de l'ouragan sont évoqués dans toute leur
tristesse et se marient mélancoliquement aux lointains
souvenirs de bonheur perdu, du poète séparé du toit
paternel.
Assis tristement, seul, au bord de sa fenêtre, il songe,
dit-il, aux beaux jours du passé :
Temps de paix et de joie, où, berçant mon sommeil,
Mon rêve m'apportait les doux accents d'un ange,
Qui ne s'envolait pas quand venait le réveil!
Idée heureuse et poétique que cet ange, celle sœur,
que le poète voit seulement en rêve et qui, jadis, par
sa bienvenue au jour, continuait le bonheur du doux
rêve envolé de la nuit !
Qu'est-ce à dire? Faut-il en croire le deuil de la
nature qui semble, avec son linceuil pâle de l'hiver,
annoncer la malédiction du Créateur contre la Créature?
Non, bientôt la fleur, bercée par les zéphirs du prin-
temps, va renaître, comme l'espoir, au cœur rasséréné
du poète :
Nous sommes désolés, ainsi que la nature,
Qui n'a plus ni rayons, ni roses,. ni verdure,
Et nous plions, ma sœur, sous le souffle du vent.
Mais ne pourrions-nous pas, un jour, aussi bien qu'elle,
Voir se lever sur nous une aurore plus belle ;
Ne pourrions-nous avoir un retour du printemps?
3M
Cette modeste rêverie, qui puise ses inspirations dans
les souvenirs de la famille absente, celte douce plainte
de l'exil devait trouver un sympathique écho dans le
cœur de ses juges. Toutefois rien de bien original, de
bien saillant, rien qui sorte du cadre dans cette poésie
intime. Elle n'a donc mérité à l'auteur qu'une mentiou,
mais très honorable, avec insertion dans notre Bulletin.
Cette élégie est due * M. Alfred de l'Hôpital, résidant k
Alger.
Plus mâle et plus sévère de ton est l'autre poésie,
objet d'une pareille distinction. Ce n'est plus une plain-
tive mélodie. Ce sont des notés graves, harmonieuse-
ment mariées qui répondent aux inspirations dictées
par ce mot austère qui en forme le titre : Le Devoir.'
D'autres ont pu donner à ce sujet de plus amples pro-
portions, y faire entrer plus d'air, plus de lumière, plus
de vie, mettre dans la conception de l'œuvre plus de
nerf et de vigueur. Mais la composition soumise à notre
jugement n'en a pas moins de précieuses qualités. Elle
s'adresse à un Enfant et lui fait entrevoir toutes les
luttes, tous les dangers auxquels va être trop tôt expo-
sée sa vertueuse innocence. Qu'il se tienne en garde
contre toute surprise. La voie droite est parsemée d'obs-
tacles; ils surgiront à tout instant sous ses pas :
As-tu vu le serpent guetter, dans le gazon,
L'oiseau qu'il va brûler de son mortel poison?
Tel, et plus dangereux, veille, autour de notre âme,
Pour la découronner, le tentateur iufâme.
Le connais-tu? Prends garde; il parle dans la voix
Qui raille, à ton oreille, enfant, de saintes lois.
365
Il cherchera, le traître, k capter ta confiance par ses
paroles mielleuses, par ses décevants sourires ; il t'allé-
guera que le chemin tracé par ta destinée à la vertu est
étroit, rude, hérissé de ronces. Et, d'autre part, il te
montrera la foule des heureux du monde qui fuit toutes
les tristesses de ce sentier abrupte, qui t'éptod dans de
riantes plaines semées 4e fleurs* embaumées do parfums,
suivant la route enivrante qui mène aux plai$wsT aux
richesses, aux honneurs.
Avec tes déserteurs ne fais pas d'alliance,
ajoute le poète. Que la voix seule de ta conscience te
dirige. Est-il vrai que le Devoir soit pour le Juste un
tyran qui se plaise à torturer sa victime ? Ne le crois pas,
entant. Tels sont les conseils tout paternels du poète.
Il y a là une suite de beaux vers :
Non, il garde aux vaillants, rais par Je sacrifice,
Des heures de bonheur, payant de tout supplice.
Souviens-toi que l'amour est frère du devoir.
Qu'au front le dévouement imprime un sceau suprême,
Moins fragile et plus beau qu'on royal diadème.
Que si tu es destiné à triompher et à jouir d'une belle
destinée, poursuit-il,
•
Sache que la puissance à plus de force oblige,
Et que sur les hauteurs réside le vertige.
Que si ta destinée est de vivre ignoré,
Que le regard de Dieu suffise à tes combats;
Songe que la couronne est ailleurs qu'ici-bas.
366
Quelle que soit, en8n, ta mission sur terre,*
Inconnu, glorieux, apôtre ou solitaire,
Ne dusses-tu jamais t'endormir ni t'asseoir,
Vis et meurs intrépide, en soldat du devoir.
Quel est donc ce poète, intrépide aussi, qui a eu le
courage d'aborder une thèse si souvent traitée et déve-
loppée, avec grand talent, par les anciens et les modernes?
Aux vers que j'ai cités vous avez tous reconnu une
plume exercée, douée d'une abondance, d'one facilité
qui se trahit peut-être trop quelquefois. Mais, s'il s'est
glissé, dans la forme, quelques petites faiblesses sur
lesquelles nous ne voulons pas appuyer; dans le fond,
quelle solidité de jugement, quelle saveur de maturité !
On n'oserait attribuer à une jeune femme une aussi
sérieuse poésie. On se tromperait. Notre lauréat est
Madame Ernest Barutel, née Adolphine Bonnet, à -qui
nous avons aimé déjà à décerner nos récompenses. Nous
serons toujours heureux d'ouvrir les pages et de faire
les honneurs de notre Bulletin aux œuvres d'un talent
si varié et si persévérant.
La troisième pièce, qui a attiré l'attention de la Com-
mission du concours, est aussi inspirée par l'intérêt qui
s'attache k l'âge le plus tendre. Ils ont bien raison nos
lauréats, de se préoccuper de l'irçnocence de l'enfant.
Elle porte bonheur.
Près du foyer d'hiver, une jeune fille, ainsi l'affirme
notre nouveau poète, aperçoit au milieu des flammes une
lueur, une apparition étrange. Avoir peur et fermer les
yeux pour ne point voir, c'est un premier et naturel
mouvement. Mais de gais pétillements se font entendre
\
367
et une donce voix rassurante murmure k l'oreille de
l'enfant ces simples paroles :
Je suis, sachez le bien, un esprit du foyer;
C'est moi que le Seigneur daigna tous envoyer
Lorsque vous vîntes à la vie.
C'est moi qui, depuis lors, vous ne le pensiez pas,
Du matin jusqu'au soir accompagne vos pas,
Charmante enfant que Ton envie.
Il a charge, poursuit l'Esprit, charge de l'âme de la
jeune fille. De ses actes, de ses pensées, de ses propos,
les moindres comme les plus sérieux, présent ou absent,
rien ne lui échappe; tout est mentionné sur un livre qui
ne s'efface jamais, qui reste toujours soumis an regard
de l'Eternel. S'il n'y a que du bien, tout paraîtra à l'en-
fant allégresse et sourire. Si, au contraire, le livre devient
accusateur, adieu rêves attrayants, franche gailé; la
douce espérance elle-même s'évanouit. Restez donc,
enfant, belle et charmante de modestie, de sagesse et de
bonté. Vos actions, que l'œil le plus sévère puisse les
voir; vos paroles, qu'elles soient, par leur pudique har-
monie, agréables à entendre ; vos pensées, qu'elles por-
tent la joie dans tous les cœurs.
Tels sont les sages avis de l'angéliquo moraliste.
Mais ce conte bleu imaginé pour mieux faire passer
la leçon, l'enfant peut-elle y croire ? La jeune fille n'a
pas été assez crédnle et, d'un petit air boudeur, elle
adresse au poète ce reproche :
Pourquoi mentir ainsi? Vous avez donc rêvé?
D'où vous vient ce récit? Où Tavez-vous trouvé?
Je n'ai pas dit toutes ces choses.
368
Car jamais un latin ne m'apparat le soir,
Et je n'ai jamais vu briller un grand œil noir
Dans l'àtre plein de flammes roses.
L'inventeur do conte n'est pas désarmé, et répli-
que:
Je répondrais alors : Vous ne m'avez rien dit,
Mais, pour votre bien seul, j'ai rimé ce récit,
Dont vous rirez comme d'un conte.
Croyez bien cependant qu'un bel ange, ici-bas,
Vous écoute toujours, qu'il suit toujours vos pas,
Et qu'au Seigneur il en rend compte.
Aia&j finit la pièce. On la trouverait peut-être, en son
entier, un peu enfantine, pas assez logique dans sa sim-
plicité,, ni j£&ez poétique. dans ses expressions. Les cita-
tions, que nous venons de faire prouvent néanmoins qu'en
somme, le genre est respecté; il y a du laisser-aller et
une naïveté charmante. On reconnaît dans l'auteur un
lecteur de Trilby, de Charles Nodier et des meilleurs
conteurs de notre littérature. La Commission a été heu-
reuse de trouver dans la mystérieuse enveloppe recou-
verte de l'épigraphe : « Tout est devant ses yeux comme
si rien n'était » le nom d'un Roussilloonais et de pouvoir
ainsi accorder une mention à M. S. Esquerre, de Prats-
de-Mollô, le spirituel auteur de ce petit poème : L'Esprit
du Foyer.
La quatrième: pièce, également honorée d'une simple
mention, est tout autre. C'est aussi un conte, mais il ne
met pas en jeu l'enfance, avec son visage rose et mobile,
que la joie fleurit, que pâlit la frayeur» que rend toute
pensive sa charmante bouderie.
3Û9
Ici c'est la vieillesse avec les regret* de sou brillant
passé, qui se plonge à souhait dans le souvenir comme
pour y retrouver les forces défaillantes et les jeunes
impressions évanouies. L'eotrée en matière de ce conte,
inlitulé : Les cheveux de la Présidente avec l'épigraphe
Meta laboris hotxos, est alerte, sautillante et vive comme
il convient k ce genre tout français. Le salon d'une
vieille marquise y est dépeint avec un brio, un entrain
remarquable, une véritable réminiscence de la simple
gaité, de la franche bonhomie, de la causerie élincelante
de nos bons aïeux, aujourd'hui bien éteintes et oubliées
pour la fumée étourdissante des cigares, la commode
liberté des cercles et les exigences effrayantes d'un luxe
tout de parade et d'ostentation.
Ce début est, du reste, à citer; vous allez en
juger :
Dans le salon d'une vieille marquise,
Quelques amis galants, à tête grise,
Après le thé s'entretenaient gafment.
Comme on se connaissait, on pariait librement.
Tout y passait : et le Gouvernement,
Et le Sénat, et l'Armée, et l'Église,
Sur l'Institut même on glosait,
Et Dieu sait ce qu'on en disait .
Quand du présent on eut fait la critique,
Quelqu'un se mit à parler jlu vieux temps,
De ce bon temps où l'on avait vingt ans,
Où l'on ne connaissait ni gaz, ni sciatique,
Ni catarrhe, ni République.
C'est un sujet toujours cher aux vieillards
Que les beaux jours de la jeunesse.
Mettez-les sur ce point, les voilà tous gaillards.
Le sang remonte à ces masques blafards,
24
370
i
La parole soudain sur les lèvres se presse,
Les cheveux ont blanchi, mais le cœur bat toujours,
Et le plus cassé se redresse
Quand il parle de ses amours.
Les voilà donc, ces bons vieux, rajeunissant a l'envi
leur mémoire, chacun ressuscitant ses plus doux souve-
nirs et se rappelant les gracieux visages qui brillaient du
temps de sa jeunesse. Des beautés d'alors, celle qui
réunissait le plus de suffrages, c'était une charmante et
aimable femme, depuis enlevée, pendant l'émigration,
par une cruelle maladie. On l'appelait la belle Présidente.
Ses cheveux blonds, surtout, étaient vantés. Ils couron-
naient si bien sa séduisante personne. Et cependant,
par ordonnance du médecin, ils durent tomber sous les
ciseaux. La pauvre malade y fut si sensible qu'elle n'en
voulut pas garder la moindre mèche et les lit tous
anéantir. Ce dur sacrifice était à peine consommé, avec
quels regrets ! je vous le laisse à penser, qu'un des amis
de la jeune émigrée, laissé en France, lui réclama une
de ses belles boucles de cheveux. Avant de s'exposer
aux aventures de la guerre, il désire, dit-il, emporter
avec lui ce gage d'amitié, ce présage de bonheur. Pour
le coup, c'en était trop. Avouer qu'elle avait perdu son
plus bel ornement, détruire toute illusion et porter le
deuil dans ce cœur, ignorant de son malheur et tout
rempli d'espérance, la languissante Présidente ne put
s'y résigner. Précisément, la soubrette, qui était auprès
d'elle, avait pareillement reçu du ciel une splendide
chevelure. Au tendre ami de France on envoya des che-
veux de la soubrette.
Ainsi, dans le salon de la marquise, se racontait, à
371
soixante ans d'intervalle, cetle coquette supercherie d'une
jeune mourante, quand un vénérable vieillard, dont les
traits indiquaient encore les restes d'une brillante
jeunesse, s'évanouit. C'était le héros de l'histoire. À ses
pieds glissait un médaillon,
Le gage de la moribonde.
Et du médaillon, entr'ouvert,
S'échappait une boucle blonde.
Là se termine le conte, d'abord très vif, très alerte,
ensuite un peu refroidi par des détails malheureux, enlin
allongé, j'allais dire alourdi, par d'inutiles discours el
des explications superflues. C'est vraiment dommage,
ridée-mère du petit poëme était bonne et pouvait mieux
donner. Toutefois la facilité coulante des vers, le naturel
de l'expression ont mérité la juste récompense d'une
mention à l'auteur, M. Jules Bonnet, de Lyon.
Là se sont bornées nos récompenses et doivent s'ar-
rêter les citations. La Commission du concours de poésie
a bien lu avec intérêt d'autres pièces, dans lesquelles un
certain souffle d'inspiration morale, des sentiments res-
pectables.d'honneur et de dignité, el des élans d'espoir
religieux auraient mérité des éloges. Mais que de faiblesse
dans l'exécution, quelle inexpérience dans la forme !
En somme, ce concours n'a pas péché par le choix
des sujets, en général féconds el poétiques : Ici, c'est
l'amour de la famille, le premier appui de la créature
humaine, si faible dans ses débuts. Là, le sentiment du
devoir, noblesse dont une àmc, qui veut enlrer dans la
véritable vie sociale, ne saurait trop s'honorer. Ailleurs,
c'est la modestie et la grâce juvéniles que chante le
372
poêle. D'autre part, ce sont les entreprises de jeunesse
dont l'homme aime à se ressouvenir à son déclin. Enfin,
dans diverses autres pièces soumises à notre apprécia-
tion, on voit tomber la toile sur la scène du monde et
planer, au-dessus de tout, l'espoir en la Justice divine
au-delà du cercueil. C'est là tout parcouru le cercle des
meilleures inspirations de la pensée humaine. Mais le
style, Télocution n'a pas assez répondu a l'invention.
Qu'est-ce à dire ? Est ce que les bonnes expressions ne
s'allient pas, le plus souvent, aux grandes idées par une
association presque instinctive, dont la vérité est quel-
quefois bien étonnante? Sans doute; mais il n'en faut
pas moins savoir chercher aussi l'expression, parfois
rebelle, et remettre pour cela son ouvrage au pétier,
suivant le précepte de Boileau. Il faisait mieux que le
donner, il le pratiquait lui-même. Et cependant,... que
dis-je? Et pour cela même il était vraiment un maître.
Ainsi procédait l'habile et savant poète Perpignanais,
M. Jacques Argiot, dont nous regrettons la perte. Dès
son jeune âge, voué au doux commerce des Muses, il
s'était donné la lâche laborieuse de traduire en vers des
poèmes étrangers à notre langue : David, Horace et Pope
eurent ses prédilections. Ce goût littéraire, pour ainsi
dire iuné en lui, il l'a entretenu, épuré et perfectionné
jusqu'à ce qu'il ait pu nous donner ses belles traductions,
titre glorieux pour notre Société. Comme le poète Batlle,
son ami, dont la plume autorisée de M. le président de
Chambre, Aragon, son ami, fera, nous a-t-on dit, sentir
tout le mérite, il fut un de ses membres fondateurs.
Nous ne chercherons pas plus loin d'autres modèles à
proposer à nos futurs lauréats.
373
Le premier pas a été donné dans ce rapport k la Poé-
sie, il ;ufrait dû appartenir à l'Histoire.
Sans vouloir déprécier, bien loin de là, le mérite de
celui qui s'adonne au premier des arts, à la Poésie,
reconnaissons que celui qui aborde l'Histoire, dans un
temps comme le nôtre, où tout a été dit, est digne de
beaucoup d'encouragement et même d'indulgence. Il
entreprend une tâche bien lourde, bien ingrate. Que de
manuscrits couverts d'une poussière protectrice a déter-
rer, que d'écritures impossibles à déchiffrer, que de pro-
blèmes à résoudre ! Des recherches sans nombre, des
efforts parfois impuissants, des pas, des faux pas, des
soucis de toute sorte, et des pertes d'un temps bien
précieux, voilà souvent le lot de l'audacieux érudit.
Le poète peut être personnel dans son œuvre, cela est
défendu à l'historien. Son rêve, le poète peut le faire
aussi consolant, aussi énergique, aussi vengeur, aussi
mélancolique que le demande son inspiration du moment;
l'historieu, lui, est toujours en face de l'homme réel, il
faut qu'il le représente tel qu'il a été, ondoyant et divers,
comme dit Montaigne. Tantôt dans «les périodes heureu-
ses de Ma vie de l'humanité il pourra rencontrer de
grandes âmes, de beaux caractères, des talents distin-
gués, une inépuisable science, et, à côté cependant, une
humble modestie, une bonté à toute épreuve, tout ce
qui montre il quelle hauteur peut s'élever le génie de
l'homme. Dans d'autres temps, au contraire, il faudra
être témoin de déloyautés, de parjures, de massacres,
d'oeuvres de despotisme et de barbarie qui font songer à
quel degré de bassesse l'humanité peut tomber.
Ces deux points de vue annoncent les deux travaux
historiques qui ont été envoyés au concours.
374
Nous dc parlerons guère du sujet le moins consolant
parce qu'il n'a pas été couronné. L'auteur y traite de
l'expédition de Philippe-ïe-Hardi contre Pierre III, roi
d'Aragon, de l'invasion des Français dans notre contrée.
Au jugement de la Commission du concours, une pareille
production, pour avoir un cachet de nouveauté, aurait
mérité des détails plus topiques, plus circonstanciés,
plus de temps, sans doute, que l'auteur n'a pu y consa-
crer. Le style aurait pu alors se trouver plus dégagé,
plus austère, et revêtir cette forme historique que Ton
remarque dans nos maîtres contemporains : les Thiers,
les Guizot, les Thierry et les Henri Martin. Àmare quie-
tem et odisse inerttam, telle est la première épigraphe
dc notre concurrent. Dans son récit on ne croit pas
trouver le qiiiclus animus qu'elle parait présager, mais
plutôt une certaine inquiétude de travail, des traces de
préoccupations personnelles, qui non-seulement nuisent
à la forme, mais sont en dehors de la première qualité
que l'on demande a l'historien : une calme impartialité.
Nous ne félicitons pas moins notre laborieux narrateur
de s'être attaché à un des plus curieux chapitres de notre
histoire. Entr'auvres documents peu connus, il cite le
poème de la Branche des royaux lingnages, de Guillaume
Guiart. Il y aurait des réserves à faire sur plusieurs
points historiques qu'il avance : Et d'abord sur la route
par laquelle le roi Philippe entra en Espagne, pour en
revenir mourant par le pas de l'Ecluse, dit Guiart. Que
noif, ne vent, ne glace n'use; ensuite sur le lieu où le
roi rendit le dernier soupir; eufin sur la prétendue
défense de l'héroïne de Montesquiu.
Les quatre principaux auteurs des graves événements
qui avaient amené les Vêpres^ Sicilien nés et cette Croi-
I
375
sade, si calamiteuse, en Aragon, de 1285, qui en fut la
suite, la même année les vit aller de vie à trépas : Char-
les d'Anjou, roi de Sicile, mourut le premier, a Foggia,
le 7 janvier 1285; le pape Martin IV, à Pérouse, le
28 mars; Philippe-le-Hardi, à Perpignan ou mieux, dit-on,
à Villenova, près Castilloo d'Empories, le 5 octobre, et,
à son tour, Pierre III d'Aragon, à Villefranche de Pana-
dés, le 10 novembre, d'un refroidissement, ditMuntaner.
On aime à voir relever, comme conclusion à de grands
mouvements de peuples, de pareils rapprochements qui
se trouvent dans l'histoire; d'autres qui n'y sont pas et
que Ton fait à plaisir n'ont par le même succès.
Le second travail qui nous a été adressé, qui est bien
roussillonnais celui-là, et qui doit, à ce titre, recevoir
un favorable accueil de tous les cœurs amis de leur
pays, raconte la vie de notre grand portraitiste Hyacinthe
Rigaud.
Bernard Palissy, cité par un de nos concurrents, a
dit : « Je trouverois bon qu'en chacune ville il y eust
<c personnes députées pour escrire fidèlement les actes qui
« ont esté faits. » Ce sont paroles d'un des plus grands
citoyens de notre ancienne France. Mais souvent il y a
mieux que les faits à mettre sous les yeux de la posté-
rité; c'est la biographie complète des grands hommes
qui sert, d'une manière plus vive, de leçon et d'exemple.
Quand un petit Département comme le nôtre a eu l'hon-
neur de donner naissance à des illustres, pour emprun-
ter à la cité Toulousaine sa courte expression, tels que
Gérard de Roussillon, Guillaume de Cabestany, l'infant
Ferdinand de Mayorquc, Gui de Perpignan, Delpas de
Saiut-Marsal, Rigaud, dom Brial, François Arago et
37ti
l'archevêque Naudo, pour ne citer que les plus remar-
quables; c'est un pieux hommage rendu h la Patrie que
de signaler leur bienfaisante existence et leurs œuvres
pour Tédiflcation des générations qui ne les ont pas per-
sonnellement connus.
Notre compatriote H. Ernest Detamont, résidant à
Bordeaux, en nous envoyant sa biographie de Rigaud, a
donc bien mérité la médaille d'argent, grand module,
avec insertion au bulletin, que notre Société a été heu-
reuse de pouvoir lui décerner. Son opuscule est dos
plus complets. •
La première éducation de notre peintre, la réfutation
de la légende qui le fait partir tout enfant pour Paris, à
la suite du comte Ros ; la nomenclature de ses portraits
les plus connus, hauts personnages, littérateurs et artis-
tes, têtes couronnées, femmes et enfants; son mariage,
qui ressemble à un roman ; le portrait de sa mère et le
récit de Saint-Simon sur celui de l'abbé de Rancé, ceux
du duc d'Anjou, de Louis XIV et de Louis XV, quatre
générations de la maison de France; la confirmation de
lettres de noblesse par le Grand Roi, la pension de
Louis XV sur sa cassette ; le désintéressement du pein-
tre, son louable amour de la renommée et ses disposi-
tions testamentaires; la liste des graveurs de ses œuvres,
des collections et des Musées qui les possèdent, des prix
qui en ont été offerts et des ouvrages qui en ont parlé;
notre lauréat a fait de tous ces détails un travail qui
intéresse. Il a fait plus, nous lui devons quelques ren-
seignements sur d'autres peintres RoussiHonnais, entr'au-
tressur un frère cadet du célèbre artiste, Gaspard Rigaud,
mort, agréé de l'Académie de peinture, en 1705, a Paris;
377
8or Antoine Guerra, dit le Vieux, réputé avoir donné les
premières leçons de peinture k Rigand; sur Antoine
Guerra-le-Jeiine, un moment devenu premier peintre de
Philippe V; et sur Joseph Guerre, son frère, qui quitta
Perpignan pour l'Italie.
On a seulement reproché à ce consciencieux Mémoire
quelques légères négligences, échappées à la rapidité de
la plume, et puis l'absence trop apparente en pareille
matière, de critique esthétique. Mais, à défaut de pro-
gramme tracé d'avance, l'auteur a cru devoir se borner
à un travail purement historique et pouvoir éviter de
traiter son sujet au point de vue de l'art.
Quoiqu'il en soit, puisqu'on a soulevé cette question,
je vais me permettre d'y satisfaire et de combler cette
lacune de la biographie de Rigaud, par un coup d'œil
général jeté sur ce grand homme, en tant qu'artiste, et
sur son œuvre. En cola, je rendrai hommage à la nouvelle
critique de nos jours, celle des influences et des milieux,
si brillamment représentée par Sainte-Beuve et M. Taine,
et recommandée pour les œuvres littéraires : Ut pidnra
poesi$% par le savant professeur M. Cambouliu, encore
un Roussillonnais, qui s'est fait distinguer à force de
chercher à élever son esprit et à êire utile à son pays.
Il a succombé à la peine, et notre Société a doublement
regretté sa perte, car il avait encore devant lui un ave-
nir plein de riches promesses !
Généralement quand on est jeune (il en est qui restent
jeunes d'ignorance et d'inexpérience toute leur vie), on
croit que, pour réussir, un artiste a besoin d'être un
peu un héros de roman, impétueux, plein de fougue et
d'ardeur, passionné, même déréglé. A la lecture des vies
378
de nos grands peintres français, soit I ogres ou Delacroix,
Lesueur oo Rigaud, ou voit qu'il eu faut bien rabattre
et qu'une nature modeste et naïve, un cœur simple, unis
à un esprit sagace, à un vif sentiment du beau, à une
intelligence laborieuse et persistante, sont bien plus pro-
pres à former les grands artistes, pourvu que des préoc-
cupations extérieures ne viennent pas les détourner de
leur indispensable activité. Qu'un peintre d'histoire ou
de genre doive être un peu surmené par son imagination
et jeté en dehors d'une voie trop droite, trop uniforme.
Soit. Mais un peintre de portraits, l'homme de la réaliié,
doit être tout à son art et réserver l'énergie de sa volonté
et l'attentive application de son esprit à observer rigou-
reusement la nature et à la rendre dans l'éclat de son
originale vérité. Rigaud eut cette chance de pouvoir
donner toute la mesure de son talent, de pouvoir s'y
livrer tout entier, tant il fut bien préparé et bien servi,
toute sa vie, par les circonstances :
Né dans une petite ville de province, d'une famille
plus que modeste (son père était simple tailleur d'habits),
il put cependant devenir ainsi le peintre recherché du
Grand Roi, de la Cour de France et des têtes les plus
hautes, et mourir à Paria, décoré du noble cordon de
Saint-Michel, jouissant d'une renommée européenne et
laissant un des nom.* les plus célèbres d'un grand siècle
dans les annales jes Beaux-Arts.
Son grand- père était peintre. Perpignan possédait,
depuis plusieurs siècles, une corporation de peintres et
de sculpteurs à laquelle notre ville a dû de beaux mis-
*rJii et cartulaires enluminés comme son Livre Vert
ptajeur, al bien d'autres richesses, aujourd'hui perdues
379
à la suite des événements qui ont bouleversé la fortune
de notre pays-frontière. Cette corporation entretenait le
goût des arts. À cette école, sans doute, s'était formé
le grand- père de Rigaud qui, à s<»n tour, put lui donner
les premières notions de peinture. D'autre part, auprès
de son père qui, bientôt, le laissa orphelin, l'enfant put
s'émerveiller de l'éclat des étoffes, de leurs nuances, de
leurs reflets dont plus tard il sut tirer un si bon parti
dans ses ouvrages. Il babille fort bien ses personnages,
a-l-on remarqué. Il n'a fait peut-être en cela, ajouterons-
nous, qu'imiter son père. Les souvenirs de l'enfance
comptent beaucoup dans la vie de l'homme. Le beau
ciel (In Roossillon qui l'avait vu naître, ce ciel, pur et
serein comme celui d'Italie, chaud comme celui de
l'Espagne, deux climats qui oui fait de grands artistes,
ces montagnes qui se dessinent si bien et cette mer
dont le bleu se nuance sur les couleurs changeantes de
l'horizon, tout cela dut rester dans la mémoire du jeune
Rigaud et avoir son influence sur les riches productions
de sa palette. Il y a plus. Ces premiers germes de goût
furent développés, dans notre ville même, d'abord par les
leçons d'Antoine Guerra père, l'habile peintre à la
manière italienne d'un Saint Mathieu et d'une Sainte
Rose de Lima, qui se voyaient naguère à notre Musée.
Mais, pour la première éducation, pour discerner la
vocation d'un fils, rien ne vaut une mère intelligente de
son avenir. Les plus grands hommes <xH puisé les pre-
miers encouragements dans le sein maternel. Comme
Arago, Rigaud eut ce bonheur. Sa mère consentit, mal-
gré son jeune âge, à se séparer de lui. Elle l'envoya à
Montpellier étudier la peinture chez Ranc-le-Vieux, un
380
admirateur idolâtre de Van-Dick, puis à Lyon. Ainsi,
comme par étape et par gradation, il arriva à Paris, si
bien préparé qu'un an après, à vingt-deux ans, il rem-
portait le premier prix Ce l'Académie de peinture et, en
1685, le grand prix de Rome, le premier des Roussillon-
nais. Nous avons en depuis deux autres Grands prix, il
est vrai dans une autre branche des Beaux-Arts : Georges
Bousquet, malheureusement enlevé k la fleur de son âge,
n'ayant pu développer son talent, éctos à peine, et
M. Taudou à qui une active persévérance, d'heureuses
aptitudes et un fond riche d'idées et de sentiments, pré-
sagent un brillant avenir. Dix-neuf ans après, Rigaud
était Académicien, aussi le premier de nos compatriotes .
Do m Brial, à l'Académie des Inscriptions, et François
Arago, à l'Académie des Sciences, ont trouvé depuis une
place aussi honorable.
Ce n'est pas tout d'arriver, il est plus difficile souvent
de savoir se maintenir et suivre sa véritable voie. Rigaud
garda, du caractère roussillonnais un des meilleurs côtés,
une persévérante énergie. Portraitiste il était, portraitiste
il voulut rester. A Paris, comme ailleurs, il pouvait pren-
dre pour modèle la nature, et puis, à celle époque, il s'y
trouvait au milieu de rares talents qui avaient mûri sous
l'intelligente protection du Grand Roi. Où aurait-il pu
recueillir de meilleurs éléments de travail, d'étude et de
renommée? Où pour lui un plus grand théâtre? Il sut
se soustraire à la coutume, il n'alla pas en Italie. Les
maîtres italiens auraient d'ailleurs dépaysé son génie.
Par goût, il était plus porté vers l'école de Rubeos et
des peintres flamands. Il demeura donc bourgeoisement
là où il recueillait des succès.
381
Heureux dans se» débols, grâce i des labeur» inces-
sant», il le fut encore dan» son mariage. La belle damoi-
selle Elisabeth de Gouy ne dédaigna point d'unir sa des-
tinée k celle d« fite du tailleur de Perpignan. Elle ne
fut pas de ces femme» qui, d'après la pittoresque expres-
sion de La Bruyère, dominent et enterrent leurs maris.
Loin de le diminuer, elle ne gêna en rien son talent, et
le laissa s'épanouir en pleine liberté. Un artiste ne doit
point prendre femme, dit-on vulgairement. Soit, répon-
drons-nous, à moin» de trouver une Elisabeth de Gouy.
Le peintre lui rendit bien tout son attachement jusqu'au
dernier jour; et, inconsolable de ha perte, il ne lui sur-
vécut que quelques moi».
Famille, mère, maître», épouse tendre et dévooée,
tout avait aidé Rigaud dans le développement de ses
solides et brillantes faculté». L'amitié s'y ajouta : Bos-
suet, Lafontaine, Racine, Boileau ! Quels amis ! Qui
n'aurait gagné fe la fréquentation de ces grands homme» ?
Une seule chose, un moment, avait paru ternir le bonheur
de notre peintre. H fut une des victimes du système de
Law. Mais la munificence royale fit œuvre de providence
et répara ce malheur. Sa patrie, qui, bien que de loin,
se ressentit du mouvement artistique du grand siècle,
ne l'oublia pas non plus : Elle usa en sa faveur d'un de»
ancien» privilège» dont il est rendu compte dans la
Rigaudine, recueil d'un ancien notaire de Perpignan,
Rigau, peut-être un ancêtre, cité par notre savant juris-
consulte coutumier, M. le premier président Massot-Rey-
nier. Et elle lui conféra le titre de Citoyen Noble,
confirmé par Louis XIV et couronné par la croix de
Saint-Michel.
382
Nommé professeur, pois directeur de l'École des
Beaux- A ru, il Tut élu, chose rare, Académicien pour la
seconde fois, comme peintre d'histoire, un an avant sa
mort; lorsqu'il eut produit dans ce genre de beaux
tableaux, dont le plus remarquable est la Présentation au
Temple, petit chef-d'œuvre de facture â la manière de
Gérard Dow. Enfin, après avoir appartenu k deux grands
siècles, n'ayant plus rien à attendre de ce monde où il
avait recueilli gloire et bonheur, il exhala sa pieuse et
belle âme, en rendant grâces à Dieu de le rappeler auprès
de ceux qui l'avaient aimé.
S'étonnera-l-on à la lecture de ce petit résumé d'une
noble existence, que Rigaud ait comblé tcutes les espé-
rances qu'il avait fait concevoir? Ses seuls défauts,
l'excès d'apparat, une pompe irop théâtrale, un luxe
minutieux, l'exubérance d'ornementation qu'on remarque
dans quelques unes de ses œuvres, sont les défauts de
son siècle. On n'aurait point à lui faire pareil reproche
si, au lieu de vivre auprès de la fastuense Cour de
France, il eût passé sa vie, comme Van-Dick, sous des
gouvernements plus putilains, celui qu'à juste titre on a
surnommé le Van-Dick français. Comme le peintre d'An»
vers, il avait le talent de rendre la ressemblance, de
saisir sur le fait le caractère, les nobles qualités, la
physionomie, l'esprit même de ses personnages; comme
lui il avait conscience de peindre pour la postérité.
Après l'homme, analysons l'œuvre. Nous le pouvons
dans notre propre ville. Bien qu'un vandalisme ignorant
ait détruit le portrait en pied de Louis XV, un chef-
d'œuvre de naturel et de grâce enfantine que Bigaud
avait envoyé à sa ville natale, en reconnaissance de son
383
litre de noblesse, il esi resté au Musée quatre toiles de
notre célèbre compatriote, qui marquent, chacune, un
trait caractéristique de son génie.
El d'abord, A Jove principium : le splendide portrait. ...
non, je dirai : le tableau du cardinal de Bouillon ouvrant
Tannée sainte» Voltaire en a fait dans une simple phrase,
le plus grand éloge possible : « C'est, dit-il, un chef-
« d'œuvre égal aux plus beaux ouvrages de Rubeas. »
Itigaud y a mis un enthousiasme inspiré, une fougue de
pinceau, un éclat de couleur, une puissance de relief,
qui paraissent dénoter de quelle respectueuse vénération
était animé notre peintre pour les cérémonies religieuses,
et aussi, peut-être, toute la satisfaction qu'il ressentait,
dans son cœur patriotique, de l'honneur réservé au Grand
aumônier de France. Quelle touche moelleuse, quelle
fraîcheur de carnation, quelles poses charmantes chez
les génies angéliques, qui symbolisent l'édification de
l'œuvre sainte et le trésor d'indulgences qu'elle va
répaudre ! Quelles richesses ! Ceci est bien du satin, cela
de la soie, ici surtout c'est du velours, et là des torsades
de 61 d'or. Il n'y a pas à s'y méprendre. Depuis Titien
et Véronèse, nul ne s'était éludié avec plus de soin, nul
n'avait réussi à rendre avec plus de souplesse et de
naturel l'ampleur, le jet et l'éclat des draperies. Une
sérénité vivante éclaire le visage du cardinal, une exquise
dignité accompagne son geste. C'est, comme le majes-
tueux portrail de Bossuet, du salon carré du Louvre, un
véritable tableau d'histoire qui, en un seul personnage
et en ses brillants accessoires, rend tout un caractère et
un des beaux côtés du génie d'un siècle.
Le portrait du cardinal Fleury est plus modeste, il est
en buste. Mais comme le cadre est bien rempli! La
figure même semble ei> sortir, tant eMe est parlante,
tant elle respire le calme et la finesse; les yens brillent,
la bouche va s'ouvrir, une noble bienveillance rayonne
dans la physionomie. Entre ce portrait il les beaux
bostes qui se trouvent an Musée, quelle est la tête qui a
le plus de relief? La toile l'emporte peut-être sur le
marbre. C'est la nature prise sur le bit, habillée sans
raideur, avec une aisance magistrale, une simplicité de
pose incomparable. La couleur, le dessin, la gamme des
tons, tout s'accompagne, se combine et se marie pour
faire une œuvre d'une harmonieuse perfection.
Quant au portrait de Rigaud peint par lui-même, c'est
la difficulté vaincue, une touche correcte, franche et
déliqate, qni se joue de ce qui effraierait tout autre.
Voyefc quelle fierté dans la pose. C'est bien un homme à
qui sa mère, comme la femme Spartiate, confiante dans
l'avenir, avait donné du courage pour toute la vie, en lui
disant: «Va, tu reviendras quand tu auras vaincu.» Il le
fit et fit bien, il ne revit sa ville natale que lorsqu'il eut
gloire et honneur. C'est bien lui. Il s'est dit : « Rien de
trop pour ma patrie » et il a pris l'obstacle de front. Il
s'est peint en costume noir, et cependant il n'a pas
assombri le tableau, tout en lui donnant une chaude
couleur. Les reflets da velours sont si bien saisis, le
chatoiement de la soie du cordon de Saint-Michel si
rende, l'habit si aisément ajusté, les traits si vrais, les
nœuds du cordon si habilement éclairés au-dessous de
cette tête, maîtresse, si je peu* m'exprimer ainsi, fière,
satisfaite de l'œuvre adressée à la ville natale ; tout en
an mot est si hardiment pris sur le vif que l'on ne
:j85
serait pas étonné de voir le peintre se retourner et dé
ses main* délicatement dessinées, avec une habileté dont
it avait le secret, la palette toute prête, reprendre, devant
le spectateur, le travail interrompu. Après ce tour rie force,
celui do portrait du révérend père de Rancé, dont parle
Saint-Simon, lui-môme, avec éloge, n'a plus .lieu de
surprendre. Jusqu'au croquis du dessin, jeté sur la toile
et esquissé par le peintre, qui est à remarquer. C'est
enleVé & la pointe du pinceau, s'il m'est permis de parler
ainsi, avec une svelte élégance, une légèreté, une sûreté
de touche des plus saisissantes.
Nous arrivons enfin au Christ expirant sur la croix,
tableau d'un modelé, d'une science anatomique qui
étonne de la part d'un peintre de portraits. A demi
Espagnol, car Perpignan était alors h peine Français,
Rigaud n'a cependant pas voulu suivre les errements des
peintres des flagellations et des martyrs, des pâleurs
ascétiques et des écorchés. Ici rien de décharné, tout
est parfait de forme et beau de carnation, f'œil est divin.
Des sentiments de religion intelligente, ceux de Bossnet
ou de Racine peut-être, ont guidé le peintre. Pour lui
te corps Au Christ ne doit pas être un cadavre, il a
triomphé de la mort, il doit donc avoir gardé, malgré la
mort, sa pleine beauté et sa couleur. Ainsi Rigand a tou-
jours voulu avoir son originalité k loi, it n'a appartenu &
aucune école; tout en étant de son temps, it est resté
son maître* et n'est l'élève de personne. Comme les
grands littérateurs dont il a fait le portrait, et qui l'ont
honoré de leur amitié, il a eu la fierté de son talent. H
l'a affirmé et grandi peu h peu pour ta Postérité. Elle
s'aperçoit maintenant, devant des toiles, splenéides de
25
386
coloris, que le temps a respectées, qu'elle a, comme Fa
dit un critique, un arriéré d'admiration à lui payer.
Éclat de la couleur, fini de la touche et vérité des
accessoires ; exquise ressemblance et naturelle distinction
des personnages; fierté de la pose, correction du dessin
et ménagement de la tonalité; modelé irréprochable et
sentiment religieux; telles sont les grandes qualités de
Rigaud, bien distinctes dans les quatre œuvres que nous
possédons. Dans sa nomenclature, M. Delamont a oublié
le portrait du cardinal Fleury et le Christ.
Ce dernier tableau est, du reste, une œuvre peu connue
et qu'on doit nous envier d'autant plus qu'il a failli nous
être enlevé. La pieuse mère de Rigaud l'avait donné au
couvent des Grands-Augustins de notre ville. Au milieu
du pêle-mêle causé par la sécularisation et par la
disparition révolutionnaire des édifices religieux, cette
œuvre de maître avait eu la chance d'échapper à la des-
truction. Quand les choses tendirent à reprendre leur
niveau, et que l'on voulut rendre à Paris une certaine
splendeur, en y reconstituant un ensemble d'œuvres
d'art et des écoles dignes d'une capitale, plusieurs
démarches furent faites dans les provinces afin de les
dépouiller de leur patrimoine artistique, au profit du
grand centre. Alors, cette toile et on cuivre représentant
le même tableau furent trouvés par un inspecteur des
beaux-arts, dans les galetas de notre Hôtel-de- Ville.
Heureusement, l'habile sculpteur roussi lion nais, Boher,
accompagnait l'émissaire du gouvernement. Ne voulant
point permettre que notre ville fut déshéritée de ce beau
tableau, et mettant toute sa finesse d'artiste au service
de son patriotisme, notre sculpteur n'eut pas de peine à
387
prouver à l'ignorant inspecteur le contraire de la vérité,
que le cuivre était l'original et la toile la copie. Qu'est
devenu le cuivre? Sans doute il a seulement changé de
galetas et se trouve enfoui dans ceux du Louvre, peut-
être même est-il tout-à-fail perdu, tandis que, grâce à
Boher, nous pouvons être Cers de montrer la belle toile
aux étrangers qui viennent visiter nos modestes richesses.
Que d 'œuvres remarquables n'aurions-nous pas à leur
faire admirer si les Roussi donnais les plus intelligents
avaient eu le zèle patriotique de cet artiste dévoué!
Pourquoi n'a-t-cn pas mieux secondé les premières
intentions des fondateurs de notre Société, qui furent
aussi ceux du Musée, en y réunissant peu-à-peu, à l'aide
de legs, de dons, et, s'il eut fallu, d'achats et de faibles
sacrifices pécuniaires, toutes Jes œuvres artistiques d'un
pays où les Guerra, les Rigaud et les Boher n'avaient
pas été les seuls à voir le jour et à produire ? Bien loin
de là. On a vu des œuvres de mérite ne paraître au
Musée que pour, bieotôt, s'éclipser. Aussi, bien des villes
voisines, quelquefois moins considérables, soit en France,
soit en Espagne, fout honte à la nôtre pour le goût et
le respect qu'on y professe des choses de l'esprit.
Rigaud qui avait laissé les arts dans un état relativement
prospère en Roussillon, qui avait vu s'y fonder des centres
d'instruction, s'y élever des monuments remarquables,
s'y préparer la reconstitution d'une Université, Rigaud
avait sans doute mieux auguré de sa Patrie.
•'
"*.
»**
\
LISTE DES MEMBRES
COMPOSANT LA
SOCIÉTÉ AGRICOLE, SCIENTIFIQUE ET LITTERAIRE
DES PYRÉNÉES-ORIENTALES.
Membres honoraires.
1836. M. Guizot, C. #, membre de l'Académie Française.
1836. M. Mathieu, 0. #, membre de l'Institut.
Nombres résidants. #
1853. M. Alart (Bernard), archiviste de la Préfecture.
1868. M. Albar (Joseph), propriétaire.
1833. M. Alzine (Jean-Baptiste), propriétaire (F)\
1868. H. Amouroux (Adolphe), notaire.
1867. M. Aragon (Osmin), propriétaire.
1867. M. Aragon (Edouard), propriétaire.
1868. M. Astors (François), propriétaire.
1853. M. Audusson (Olivier), propriétaire.
1846. M. Azémàr (Joseph), propriétaire.
1836. H. Bxcri (Etienne), 0. *, colonel d'artillerie en retraite.
1865. M. Balanda (Joseph de), propriétaire.
1 857 . M . Barberet (Chartes), & , inspect. d'Académie honoraire .
1867. H. Bardou (Joseph), lithographe.
1867. M. Bardou (Pierre, imprimeur.
1866. M. Bauby (Justin), juge.
* Les fondateurs de la Société saat désignés par la lettre F qui est à la
suite de leur nom.
i •
390
1869. M. Batlle (Jqs0if), propriétaire.
1855. M. Bédos (Stéphane), avocat.
1833. M. Béguin (Louis); #, directeur de PÉcole-Normalc.
1853. M. BmpRAK~BALANDA{Bo!)aveiiture), propriétaire.
18Î6. M/Borr (Emile), pharmacien de lre' classe. "
1858. M. Bonafos (Emmanuel), docteur-médecin.
1857. M. Bonnefoy (Louis de), propriétaire.
1867. M. Bonnet (Joseph de), propriétaire.
1855. H. Boucabeille (l'Abbé Isidore), chanoine honoraire.
1868. M. Brieudes (Théodose), avocat.
1868. M. Brugière (Ernest de), avoué.
1867, M. Çagarriga (Raymond de), #, propriétaire.
1855. M. Calvet, agronome.
1867. M. Camp (Aimé), *, inspecteur d'Académie.
1867. M. Canavy (Alphonse), professeur de dessin.
1872. M. Carcassonxe (Maurice), propriétaire.
1867. M. Cargolès (Vincent), propriétaire.
1760. M. Cazes (Prosper), propriétaire.
1866. M. Chefdebien (Fernand de), propriétaire.
1870. M. Companyo (Louis), #, docteur-médecin.
1840. M. Costa (Léon de), homme de lettres.
1870. M. Coste (Philippe), professeur au Collège.
1872. M. Cruchandeu (Joseph), homme de lettres.
1817. M. Cuillé (Germain), &, directeur de la Ferme-École.
1866. M. Dalbiez (Joseph), entrepreneur.
1866. M. Daumerny (Baptiste), propriétaire.
1853. M. Dedins (Sauveur), propriétaire.
1855. M. Delhoste (l'Abbé Julien), chanoine honoraire.
1848. M. Desprez (Antoine), propriétaire.
1860. M. Desprez (Jules), propriétaire.
1867. M. Beville (Pierre), vérificateur des poids et mesures.
1865. M. Drogard (César), architecte.
391
1869. M. Donnezan (Charles), #, docteur médecin.
1854. M. Durand (Justin), #, banquier.
1866. M. Durand (Laurent), #, propriétaire.
1866. M. Esganyé (Frédéric), avocat:
1868. H. Escarra (Jacques), propriétaire.
1849. M. Fabre (Louis), professeur en retraite.
1866. H. Fabre de Llaro (Léon), notaire.
1872. M. Farochon, (Paul), professeur d'histoire
1866. H. Faure (Louis), propriétaire.
1856. M. Ferrer (Léon), pharmacien de 1™ classe.
1866. M. Fines (Jacques), docteur-médecin.
1868. M. Florimont (Albert), avocat.
1867. M. Galaud (Jacques), professeur de langues.
1853. M. Garrette (Pierre), propriétaire.
1872. M. Gauthier (Médard), propriétaire.
1859. M. Granier de Cassagnac (l'Abbé Louis), #, principal du
Collège.
1848. M. Gouell (Pierre), docteur-médecin.
1867. M. Janer (Augustin), propriétaire.
1868. M. Jaubert de Passa (Henri), licencié en droit.
1854. M. Jaume (Amédée), propriétaire.
1868. M. Jaume (James), propriétaire.
1868. M. Jaume (Edouard), propriétaire.
1857. M. Jouy-d' Arnaud (Eugène), *, propriétaire.
1850. M. Labau (Joseph), propriétaire.
1860. M. Lacombe Saint-Michel (Romain), propriétaire.
1854. M. Lacroix (Ferdinand de), avocat.
1867. M. Lafabrègue (Paul), propriétaire.
1867. M. Laffitte (Paul), propriétaire.
1853. M. Lamer (Jules de), secrétaire général de la préfecture.
392
1872. M. Lanûuinedk Liabo (François), propriétaire.
1868. M. Latrobe (Charles), imprigieur4ibraire.
1841. M. Lazerme (Charles), propriétaire.
1853. M. Llobet (Joseph de), propriétaire.
1867. M. Llobet (Michel de), propriétaire*
1868. M. Malbes (Alexandre), #, ingénieur des Ponts-et-Chaus-
sées.
1835. M. Massot (Paul), docteur-médecin.
1868. M. Massot (Justin), docteur-médecin.
1862. M. Mercadier (Jean), homme de lettres.
1867. M. Molimer (Adolphe), propriétaire.
1861. M. Morer (Sauveur), professeur au collège.
1853. M. M ix art (Auguste), avocat.
1867. M. Parés (Jules), #, avocat*
1869. M. Passama (Joseph), 0. #, capitaine de frégate en
retraite.
1869. M. Pelissier (François), maître-adjoint à l'Ecole-Normale.
1866. M. Pellet (Pierre), naturaliste.
1871. M. Picas (Léon), vice-président du tribunal civil.
1868. M. PmcGARi (Antoine), 0. #, colonel du génie.
1867. M. Nérel (Simon), propriétaire.
1868. M. NoÊ (Michel), avocat.
1867. M. QrÈs (Jean), professeur de physique.
1857. M. Reynès-Audussox, négociant.
1868. M. Rivals (Louis), avoué.
1853. M. Robin (Louis), propriétaire.
1867. M. Romeu (François d$), avocal.
1858. M. Roitfia (Joseph), instituteur.
1867. M. RorFnAN&is (Isidore), professeur.
393
1872. M. Kdouckort (Jacques), artiste.
1867, M. Rouzau0 (Vincent), médecin- Vétérinaire.
4859. M. Saignes (Justin), lithographe.
1868. M. SiiNT-MAATofti (Honoré), libraire.
1854. M. Sauvy (Joseph), père, négociant.
18&7. H. Sauvy (Joseph), Gis, négociant.
1867. M. Sèbe (Aleiis), propriétaire.
4867. M. StxvA (Charles de), propriétaire.
1853. M. Siav (Antoine), propriétaire.
1872. M. Sipikre (Clément), employé à ta direction des Douanes
à Perpignan.
4
1854. M. Tàlayiuch (Joseph), avocat.
1855. H. Tarrês (Gustave), docteur-médecin.
1867. H. ïastu (Antoine), #, ingénieur en chef des Pdut$~el-
Chaussées.
1867. M. Terratô-d'Aguiiaon (Jacques), propriétaire.
1873. M. Jerrit (Eugène), commissionnaire.
1872. M. Tisseyre (Justin), &, capitaine d'État-Mqjor.
1866. M. Tournai, (Joseph), avoué.
1841. M« Vilallongik (Sylvestre), négociant.
1866. M. Vilaixongue (Camille), juge.
Membres résidants n'habitant pas Perpignan.
1868. M. Acézat (Omer), propriétaire à Prades.
1867. M. Baillo (Charles), propriétaire à Thuir.
1867. H. Barrera (Michel), propriétaire à Bagos.
1868. M. Boaça (Asprer de), propriétaire à Prades.
1856. M. Carbonnell (Joseph), propriétaire h Gases-de-Pène.
1857. .M. Conte (Joseph), propriétaire à Estagel.
1866. M. Cornet (Joseph), propriétaire à Rodez.
j
394
4867. M. Durand (Jacques), propriétaire à Saint-Nazaire.
1856. M. Duverney (Adolphe), propriétaire à Espira-de-TAgly.
1867. M. Farines (Achille), négociant à Rivesaltes.
1867. M. Ferriol (Antoine), *, notaire à Millas.
1868. M. Gauze (Joseph), notaire honoraire à Rivesaltes.
1868. M. Gauze (Charles), propriétaire à Rivesaltes.
1846/ M. Ginestous (marquis de), propriété Latour-de-France.
1847. M. Girvês (Sauveur), propriétaire à Vînça.
1868. M. Gonzalvo (Ange de), propriétaire à Vinça.
1871. M. Gource (Joseph), propriétaire à Arles.
1867. M. Jacomet (Louis), Juge à Prades.
1867. M. Lazerme (Auguste), propriétaire à Vinça.
1856. H. Halègue (Vincent), à Pézilla-de-la-Rivière.
1868. M. Juua (Joseph), propriétaire à Arles-sur-Tech.
1868. M. Marquié (Jules), notaire à Rivesaltes.
1868. M. Modat (Jean), ancien élève de la Saussaye, § Thuir.
1868. M. Mas (Auguste), avocat à Prades.
1867. M. Maria (François), propriétaire à Thuir
1869. M. Monteilla (Bonaventure de), propriétaire à Sainte-
Léocadie.
1865. M. Nicolas (Emile), négociant à Rivesaltes.
1872. M. Oliver (Paul), naturaliste à Port-Vendres.
1843. M. Pages (Sébastien), propriétaire â Palau-del-Vkire.
1867. M. Pams-Boher (Raymond), propriétaire à Vinça.
1867. M. Penchinat (Charles), docteur-médecin à Port-Vendres.
1868. M. Pech (François), propriétaire à Lalour-de-France.
1868. M. Reig (Bonaventure), propriétaire à Port-Vendres).
1868. M. Jacomy (Bémy), propriétaire à Prades.
1865. M. Salvo (François), notaire à Vinça.
1868. M. Soubirane (Joseph), notaire àSaint-Laurent-de-Cerdans.
1868. M. Triillès (Joseph), notaire à Me.
1865. M. Vilar-Soubirane (Jacques), propriétaire au Boulou.
1867. M. Vilar (Edmond), propriétaire à Thuir.
1872. M. Delamont (Ernest), employé des postes à Bordeaux.
395
Membres coireepondasts.
1839. Mm« Lafabrègve, naturaliste à Lyon.
M»« Tastu (Amable), à Parts.
M»« Vien (Céleste), à Pari*.
1840. M"* Faure, (Anafs), née Biu, à Rocliefort.
1842. H110 Favier (Eulalie), ù Marseille.
1833. M. Fraisse de Perpignan, à Cette (F).
N. Ferrus, ancien Principal du Collège de Perpignan (F).
1834. M. César-M oreau , directeur, fondateur de la Société
française de Statistique à Paris.
N. Cros, avocat à Narbonne.
M. Delestre, président de l'Athénée à Paris.
M. Godpebk Liancourt, président de la Société univer-
selle de Civilisation à Paris.
M. Salin, contrôleur de la Monnaie des Médailles,
1835. M. Àrago (Etienne), homme de lettres à Paris.
M. Breghot du Lut, membre de F Académie de Lyon.
M. Cachelièvre, ingénieur des mines.
M. Ghevrolat (Auguste), membre do la Société entomo-
logique de France.
M. Combes, docteur-médecin à Toulouse.
M. Delocre, docteur-médecin à Lyon.
M. Denizart-Hurtzel, propriétaire à Lille.
M. Duffourc, #, colonel du Génie.
M. Ensely, docteur-médecin à Castelnaudary.
M. Guinard aîné, pharmacien à Bordeaux.
M. Guiter (Théodore)j de Perpignan, député.
M. Guyot de Fère, secrétaire perpétuel delà Société d'en-
couragement à Paris.
M. Itier, naturaliste à MarseiHe.
M. Merch, trésorier de la Société linéenne de Lyon.
3%
1835. M. Mulzant, professeur d'entomologie au Lycée et à la
Faculté des sciences de Lyon.
M. Péricaud, bibliothécaire de la ville de Lyon, membre
de l'Académie dé la même ville.
M. Rigaud (Esprit), de Perpignan, ancien avocat à la
Cour de Cassation à Paris.
"M. Rouffia (Côme), de Perpignan, maître de pension.
M. Thurbert, ingénieur des mines.
H. Walter, ingénieur civil, professeur à l'École des arts
et manufactures à Paris.
1837. M. Barrait, homme de lettres à Toulouse.
M. Mêrcamer aine, lithographe à Toulouse»
1838. M. Durosoy, inspecteur des mines.
M. Grenier, docteur-médecin, professeur d'histoire natu-
relle à Besançon.
M. Vaillant, dessinateur, attaché au Muséum d'histoire
naturelle à Paris.
1839. M. Brochier, capitaine du Génie.
M. Câdilhac (Désiré), à Puisségur, près Béziers.
M. Coubarî-d'Aulnay, memb. del'Aibén. des arts à Paris.
M. Terre vert, naturaliste à Lyon.
1840» M. Arago (Alfred), inspecteur des Beaux-Arts h Paris
M. Monzic-Lasserre, docteur -médecin à Coût.
1841 . M. François, inspecteur général des mines.
M. Vienne, bibliothécaire de la ville de Toulouse.
1842. M. Bénet de Péraud, docteur-médecin à Paris.
M. Gellé, professeur de l'École vétérinaire de Toulouse.
M. Pongy, ouvrier-maçon, homme de lettres à Toulouse.
M. Selva, (Prosper), 0 #, capitaine de vaisseau.
1843. M. D'Ombre-Firmas, d'Alais.
M. Massot-Reynier, #, 1" président de la Cour de Rouen.
M. Solliers (Félix), homme de lettres à Paris.
1844. M. Bouts, *, de Perpignan, professeur à l'École de Phar-
macie de Paris.
3»7
4844. H. Didier-Petit, de Lyon.
M. Perey (Alexis), professeur de mathématiques & Dijon.
M. Robinet, membre de l'Académie de médecine.
1847. M. Irat, avocat h la Cour do Paris.
M. Renard-de-Saint-Malo , avocat à la Gourde Cassation,
député.
1818. M. Laurence, principal de collège en retraite.
M. Lefranc (Pierre), homme de lettres, député.
M. Perris (Edouard), naturaliste à Mont-de-Marçan.
M. Reboud, docteur-médecin.
1849. M. Autheman, économe des hospices à risle-sur-Sorgue
(Var).
M. Pietta (Lucien), à Montesquieu, près Toulouse.
1853. M. Faure, docteur-médecin en Algérie.
M. Bonnet (Edmond), ingénieur civil.
M. Carvallo (Jules), ingénieur civil, membre fondateur
de F Institut archéologique et historique du Limousin.
1854. M. Danjean (Firmin), professeur au Lycée de Montpellier.
M. Maurice, agent-voyer en chef du département de Loir-
et-Cher.
M. Thevenin, conseiller ^ la Cour d'Appel de Paris.
1855. M. Barthélémy (de), ancien conseiller de préfecture.
M. Calisti, inspecteur d'Académie.
M. Cortie, professeur à Paris.
M. Chaurand de Malarce, homme de lettres à Paris.
M. Crova (André), professeur à la Faculté des sciences h
Montpellier.
M. Soubeyran (Paul de), ancien préfet.
1856. M. Mercader (Ernest), docteur-médecin à la Magistrad
(Tarn-et-Garoiroe).
1857. M. Soubeyran (Léon), professeur agrégé à l'École de
Pharmacie de Paris.
1858. M. Caralp (Raymond), directeur des cultures du Péniten-
cier à Marseille.
m
1858. M. Chambei (l'abbé), de Perpignan, dominicain.
M. Dardé, avoué à Carcassonne.
M. Demlle, directeur de la Ferme-École de l'Aude.
M. Desalle, agent-voyer en chef de l'Aude.
1859. M. Gourrier de Fraisse, à Cabardès (Aude).
M. Guilhaume, inspecteur général des Ponts-et-Chaussées.
M. Guiter, de Saint-Laurent-de-la-Salanque, directeur
de la Société artistique de l'Isthme de Suez.
M. Lespiau (Henri), de Perpignan, docteur-médecin des
armées.
M. Lassus de Saint-Génies (le baron de), ancien préfet.
M. Mara val, vice-président de la Société d'Agriculture de
l'Aude.
M. Mares (Henri), membre de la Société d'agriculture de
l'Hérault
M. Rendu (Victor), inspecteur général de l'agriculture.
M. Salaman, propriétaire à Carcassonne.
M. Talrich (Jules), artiste préparateur d'an ato mie en
cire à Paris.
M. Valayer, propriétaire à Avignon.
1860. H. Aragon (Victor), #, de Perpignan, président de Cham-
bre à la Cour de Montpellier.
M. Fouchier (de), capitaine d'infanterie. ,
M. Martin (Joseph de), docteur-médecin àNarbonne.
M. Noguès (A. F.), professeur d'histoire naturelle à Lyon.
M. Pagezy, ancien député à Montpellier.
M. Ratheau, *, capitaine du Génie.
M. Ricard (Alphonse), avocat à Montpellier.
1861. M. Amas, employé des Douanes à Marseille.
M, Bataillard, naturaliste à Andeux (Doubs).
M. Boissonnet, général de brigade.
M. Bonnel (Gabriel), Avocat à Narbonne.
M. Bonnet, juge de paix à Aubagne.
399
1861. M. Bounin, vice-président de la Société d'Agriculture de
Nice.
M. Bovis (de), propriétaire à Avignon.
M. Fernand-Lagarrigue, membie de l'Institut historique
de France.
M. Fissiaux (l'Abbé), directeur du pénitencier des Bou-
cbes-du-Rhône.
M. Hardy, directeur de la pépinière centrale du gouver-
nement, près d' Alger.
M. Heuzé (Gustave), inspecteur général d'agriculture.
M. Labeaume (de), président de la Société d'agriculture
du Gard.
M. Leymérie, professeur à la Faculté de Toulouse.
M. Rougemont, président de la Société d'horticulture des
Bouches-du-Rhône.
M. Salles (Isidore), ancien préfet,
H. Sicard, secrétaire de la Société d'horticulture des
Bouches-du-Rhône).
1862. M. Chardon, président de la Société d'horticulture et de
botanique du déparlement du Gard.
M. Eloffe (Arthur), naturaliste à Paris.
M. Ville (Ludovic), 0. #, de Rivesaltes, ingénieur en
chef des mines (Algérie),
1865. M. Fuix, #, de Perpignan, ingénieur en chef des Ponts-
et-Chaussées à Amiens.
M. Caraven (Alfred), naturaliste à Castres.
M. Capin (Léopold), professeur au Lycée d'Alby.
M. Pugens (Eugène), professeur de dessin au Lycée de
Montpellier.
1866. M. Bouschet (Henri), secrétaire de la Société d'horticul-
ture de l'Hérault.
H. Fabre (Gustave), professeur au Lycée de Montpellier.
1861 . M. Harant (Henri), chef d'institution à Paris.
M. Soucaille (Antoine), professeur au Collège de Béziers.
400
1S67. M. Pasteur, chimiste, membre de l'Institut de France.
H. Buzaibies, docteur-médecin à Limoux.
M. Desrivières, docteur-médecin h Paris.
M. Lagarrigue, (Fernand), consul du Chili et de la Répu-
blique argentine à Nice.
1868. M. Autié (Fernand), professeur au Collège de Béziers.
M. Lamotte-Tenet (Joseph), professeur d'histoire.
M. Guerrier de Haupt, directeur du journal Y Union des
Instituteurs à Paris.
M. Delpech (Henri), avocat à Montpellier.
M. Maillot (Eugène), agrégé à l'Université de Paris.
M. Léotard (Saturnin), sous-bibliothécaire ù Montpellier.
M. Bonvouloir (vicomte de), naturaliste, membre de la
Société entomologique de Frauce.
1869. M. Lafargue (Albert), professeur à Aix.
M. Taudou (Antonio), grand prix de Rome.
M. Guillon (Anatole), naturaliste.
M. Donnezan (Albert), docteur-médecin à Montpellier.
1871 . M. Ménétrier (Louis), ancien agenk-voyer chef.
M. Chasseloup-Laubat, ancien ministre de la marine.
M. Gablin, #, chef du matériel du ministère de la marine.
1872 . M. Rouville (Paul de), professeur de géologie à la Faculté
des sciences de Montpellier.
M. Cayrol (François), de Béliers, licencié ès-sciences.
Correspondants étrangers.
1847. M. le marquis de Belpuig, duc de Savella, à Palma.
M. Joachim Maria Boyer ôe Rossello, à Palma.
M. Nicolas Brozedo y Zafortera, à Palma.
M. Jules de Gababkus, consul de France à Palma.
M. Rasilio Sésastiano Castellano, bibliothécaire de la
bibliothèque royale h Madrid .
401
1847. M. Luis Maria Ramires las Casas Deza, président de
l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Cor-
doue.
M. Nodesto La Fuente, homme-de-lettres à Madrid.
M. Isidore Chaussât, homme de lettres à Barcelone.
1848. M. Martinez (Antoine), à Palma (îles Baléares).
M. Medel (Raymond), à Palma (lies Baléares).
1849. M. Fages de Roma, inspecteur général d'agriculture dans
la province de Gérone.
1851 . M. Vidal, professeur d'histoire naturelle à l'Université de
Valence (Espagne).
185*2. M. Macdonald, président do l'Académie britannique à
Londres.
M. le comte Mêlano, secrétaire perpçtuel de l'Académie
britannique à Londres.
1853. M. Reume (Auguste), capitaine d'artillerie en Belgique.
M. Rubio y Ors, professeur de littérature espagnole à
l'Université de Castille à Valladblid.
M. Fadeille (de), membre de l'Académie britannique.
M. Florencio Janer y Graells, à Madrid.
M. J. Trujillo del Parraso, à Madrid.
M. Gens (Eugène), professeur de l'Athénée d'Anvers.
M. le vicomte de Kercroy-Varent, président de l'Acadé-
mie archéologique de Belgique, grand-croix et com-
mandeur de plusieurs ordres.
M. le vicomte Eugène de Kerckoy-Varent, fils, chargé
d'affaires de l'Empereur de Turquie près le gouverne-
ment Belge.
M. Alexandre Schaepkem, peintre de paysages, professeur
de peinture à Maestrich.
M. Léonard de Cuyper, statuaire à Anvers.
M. Nicolas Van-der-Heyden, généalogiste à Anvers.
M. Raphaël Astienza, marquis de SalvatiçrrAjÙ Ronda.
M. Thomas Aquilo, professeur universitaire h Palma.
403
1 859 . M . Alexandre Schaepkens, directeur de l'École des beaux-
arts, chevalier de la couronne de chêne à Maëstrich.
1861. M. le docteur Don Juan de Dios Montesimos y Neyra,
à Cordoue.
M. Dam\so Calvet, ingénieur à Figuères.
1872. M. Francisco Cardona y Orfilà, docteur en théologie et
en droit canonique, professeur d'histoire naturelle à
l'Institut de Mahon.
M. Jean J. Rodriguez, botaniste à Mahon.
M. Jean Pons y Soler, malacologiste, numismate et
archéologue à Mahon.
M. Andreu Hernandez, docteur en médecine à Mahon.
M. Coronado Francisco, Zavier, docteur en médecine
à Barcelone.
M. Manuel Martorell y Pe$a, propriétaire, agronome,
entomologiste à Barcelone.
M. Francisco Martorell y PeSa, propriétaire, conchyo-
logiste, archéologue, numismate à Barcelone.
M. Cotxet, homme de lettres, archéologue à Barcelone.
M. Marti, pharmacien, archéologue, numismate à Bar-
celone.
M. Victori, professeur de nautique à Mahon.
Sociétés correspondantes.
Aisne Comice agricole de Saint-Quentin.
Société industrielle de Saint-Quentin.
Société académique des Sciences, Belles-
Lettres, Agriculture et Industrie de Sl-
Quentin.
Société Historique et Archéologique de
Château-Thierry.
Alpes (Basses-) Société centrale d'Agriculture et d'Accli-
matation, à Digne.
403
Aube Société Scientifique et du Commerce , à
Troycs.
Société d'Agriculture, Arts et Belles-Let-
tres, à Troyes.
Aude Société d'Agriculture, à Carcassonne.
Comice Agricole, â Limoux.
Société des Arts et Sciences, à Carcassonne.
Comice Agricole de l'arrond1 de Narbonne.
Ariége Société Agricole et Littéraire de Foîx.
Alpes-Maritimes Société des Sciences naturelles, des Lettres
et des Beaux-Arts de l'arron1 de Grasse.
Société des Lettres, Sciences et Arts des
Alpes-Maritimes, à Nice.
Alsace Soriété d'Agriculture de Colmar.
Société d'Histoire naturelle de Colmar.
Société des Sciences, Agriculture et Arts
de Strasbourg.
Algérie Société algérienne de Climatologie, Sciences
physiques et naturelles, à Alger.
Société d'Agriculture d'Alger.
Aveyron Société des Lettres, Sciences et Arts de
l'Aveyron, à Rodez.
Société d'Agriculture, à Rodez.
Bouches-du-Rhône. . Société d'Horticulture de Marseille.
Académie des Sciences, Belles-Lettres et
Arts de Marseille.
Société de Statistique de Marseille.
Calvados Société Linnéenne de Normandie, à Caen.
Académie des Sciences, Arts et Belles-
Lettres de Cacn.
Société d'Horticulture du Centre de la
Normandie, à Lisieux.
/
/
404
Calvados Société d'Agriculture , Sciences et Belles-
Lettres, à Bayeux.
Société d'Agriculture et de Commerce, à
Caen.
Cantal Société Agricole du Cantal, à Aurillac.
Charente Société d'Agriculture, Sciences, Arts et
Commerce de la Charente, à Angoulême.
Charente-Inférieure. Académie de la Charente-Inférieure, à La
Rochelle.
Société d'Agriculture, Sciences, Arts et
Belles-Lettres, à Rocheforl.
Cher Société Agricole du Cher, à Bourges.
Côte-d'Or Académie des Sciences et Arts, à Dijon.
Société d'Horticulture et d'Arboriculture,
à Dijon.
Creuse Société des Sciences naturelles et \ archéo-
logiques, à Guéret.
Doubs Société d'Émulation, à Besançon.
Société d'Agriculture et d'Horticulture du
Doubs, à Besançon.
Drôme Société d'Agriculture, à Valence.
Société de Statistique des Arts et des Scien-
ces, à Valence.
Eure Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts
et Belles-Lettres, à Évreux.
Gard Société d'Agriculture du Gard, à Nîmes.
Académie des Sciences du Gard, à Nîmes.
Société Scientifique et Littéraire, à Alais.
Garonne (Haute-). . . Académie des Jeux-Floraux, à Toulouse.
Société Archéologique du Midi de la France,
à Toulouse.
\
\
405
Maronne (Haute-) . . . Sociétés réunies d'Agriculture de la Haute-
Garonne et de l'Ariége à Toulouse.
Académie des Sciences, Arts et Belles-Let-
tres de Toulouse.
tiers Société d'Agriculture et d'Horticulture du
Gers, à Auch.
Gironde Académie des Sciences , Belles-Lettres et
Arts de Bordeaux.
Société d'Horticulture de la Gironde, à
Bordeaux.
Société Linnéenne, à Bordeaux.
Hérault Société d'Horticulture et d'Histoire natu-
relle, à Montpellier.
Société Archéologique de Montpellier.
Société Archéologique, Sciences et Lettres
de Béziers.
Société d'Horticulture et de Botanique de
l'Hérault, à Montpellier.
Indre Société d'Agriculture de Chateauroux.
Indre-et-Loire...... Société d'Agriculture, Sciences, Arts et
Belles-Lettres du département d'Indre-
et-Loire, à Tours.
Isère Académie Delphinale, à Grenoble.
Société de Statistique des Sciences natu-
relles, à Grenoble.
Société d'Agriculture, à Grenoble.
Jura Société d'Émulation, à Lons-le-Saulnier.
Landes Société d'Agriculture, à Mont-de-Marsan.
Loir-et-Cher Société d'Agriculture à Blois.
Loire Société d'Agriculture, Industrie, Sciences,
Arts et Belles-Lettres du département de
la Loire, à Saint-Étienne.
406
Loire (Haute-) Société d'Agriculture, Sienceset Commerce
au Puy.
Loire-Inférieure Société Académique de Nantes.
Loiret Société d'Agriculture, à Orléans.
Société d'Horticulture, à Orléans.
lorraine Société d'Histoire naturelle de Metz.
Académie de Metz.
Ut Société Agricole et Industrielle, à Cahors.
Lot-et-Garonne Société d'Agriculture et d'Arts, à Agen.
tozére Société Agricole, Scientifique et Littéraire,
à Mende.
Maine-et-Loire Société Académique de Maine-et-Loire, à
Angers.
Société Industrielle d'Angers et du dépar-
tement de Maine-et-Loire.
Société d'Agriculture, Sciences et Arts, à
Angers.
Manche. Société d'Agriculture , d'Archéologie et
d'Histoire naturelle du département de
la Manche, à Saint-Lo.
Société Académique de Cherbourg.
Marne Académie de Reims.
Société des Sciences et Arts de Vitry-lc-
Français.
Société d'Agriculture, Sciences et Arts du
département de la Marne, à Châlons.
Meurthe-et-Moselle . . Académie Stanislas, à Nancy.
Société des Sctaicfts, Lettres et Arts, à
Nancy.
Société Centrale d'Agriculture, à Nancy.
407
Nord Société d'Agriculture, 4e Sciences et d'Arts,
à Douai. <
Comice Agricole de Mlle.
Société d'Émulation de Cambrai.
Société des Science*, de l'Agriculture et
des Arts de UUe.
Oise Société d'Agriculture de Compiègne.
Société Académique, Sciences et Arts du
département de l'Oise, à Beauvais.
Pas-de-Calais Société d'Agriculture de Boulogne-sur-mer.
Académie des Scieaces, Lettres et Arts
d'Arras.
Société Académique de Boulogne-sur-mer.
Société Centrale d'Agriculture, à Arras.
Puy-de-tome Académie des Sciences, Lettres et Arts de
ClermonUFerrand.
Pyrénées (Basses-) . . Société des Sciences, Lettres et Arts, à Pau .
Rhône . . Société Littéraire, Historique et Archéolo-
gique de Lyon.
Académie des Sciences, Belles-Lettres et
Arts de Lyon.
Société d'Agriculture, Sciences naturelles
et Arts utiles de Lyon.
Société de la carte géologique de France,
àLyofl.
Sarthe Société d' Agriculture, Sciences et Arts de
la Sarthe, au Mans.
Seine , . . . Société Zoologique et d'Acclimatation , à
Paris.
Société Pàilotochnique de Paris.
Société centrale d'Agriculture de France,
à Paris.
408
Seine Société protectrice des animaux, à Paris.
Société Franklin, à Paris.
Revue des Sociétés savantes des départe-
ments, à Paris.
Institut de France, à Paris.
Académie de Médecine, à Paris.
Tribune des Linguistes, Philosophie des
langues, à Paris.
L'Apiculteur, — Journal des cultivateurs
d'abeilles (Rédacteur), à Paris.
Seine-Inférieure.... Société Havraise d'études diverses, au
Havre.
Cercle pratique d'Horticulture et de Bota-
nique de l'arrondissement du Havre.
Société libre d'Émulation . du Commerce
et de l'Industrie, à Rouen.
Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres
de Rouen.
Société d'Horticulture de Rouen.
Seine-etrNarne Société d'Agriculture et Sciences morales,
à Melun.
Seine-et-Oise Société des Sciences morales, des Lettres
et Arts, à Versailles.
Sèvres (Deux-) Société de Statistique, Sciences et Arts des
Deux-Sèvres, à Niort.
Société Centrale d'Agriculture, à Niort.
Maître Jacques, Journal populaire d'Agri-
culture, publié à Niort.
Somme Société des Antiquaires de Picardie, à
Amiens.
Société d'Agriculture, à Amiens.
409
Somme Société Linnéenne du Nord de la France, à
Amiens.
Académie des Sciences, Belles-Lettres,
Arts, Agriculture et Commerce du
département de la Somme, à Amiens.
Tarn Société Littéraire et Scientifique de Castres.
Tarn-et-Garonne. . . . Société des Sciences, Belles-Lettres et Arts
du Tarn-et-Garonne, à Montauban.
Yar Société d'Études Scientifiques et Archéolo-
giques, à Draguignan.
. Comice Agricole, Horticole et Forestier
de l'arrondissement de Toulon.
Société Académique du Var, à Toulon.
Société d'Agriculture, de Commerce et
d'Industrie, à Draguignan.
Vaucluse Société Littéraire, Scientifique et Artistique
d'Apt.
Société Académique d'Avignon.
Société d'Agriculture et d'Horticulture
d'Avignon.
Vienne Société Académique de Poitiers.
Société d'Agriculture de Poitiers.
Vienne (Haute-) Société d'Agriculture, des Sciences et Arts
de Limoges.
Vosges Société d'Émulation, à Épinal.
Yonne Société des Sciences historiques et natu-
relles, à Auxerre.
Société Archéologique, à Sens.
110
Sociétés étrangères.
Angleterre Académie Britannique, à Londres.
Belgique Revue de Belgique, à Bruxelles.
Société de l'Union des Artistes liégeois, à
Liège.
Société Archéologique de Bruxelles.
Espagne Académie des Jeux-Floraux, à Barcelone.
Hollande Académie Royale des Sciences, à Ams-
terdam.
Suisse Société Vaudoise des Sciences naturelles,
à Lausanne.
OMISSIONS
Membres résidants.
1871. M. Calaret (Joseph), propriétaire.
1871. M. (ïiïarma (Auguste de), #, ancien sniis-piél'H.
181*10. M. Lloi-rks (Numa), propriétaire.
TABLE DES MATIÈRES.
Page*.
Composition du Bureau pour l'année 1872 5
Biographie de M. Louis Companyo, docteur-médecin el savant natu-
raliste, par M. Louis Fabre, membre résidant 7
Enumération des Mollusques terrestres et fluviatiles vivants des
Pyrénées-Orientales, par M. le docteur Paul Massot, membre
résidant 33
Différence de température, observée à la ville et i la campagne, à
Perpignan, par M. le docteur Fines, membre résidant 139
Des froids de décembre 1871 à Perpignan, par M. le docteur Fines,
à Perpignan 152
Histoire naturelle du département des Pyrénées-Orientales, Ento-
mologie, par M. Pellet, membre résidant 1G1
Note sur une Inscription romaine de Corneilla-du-Bercol, par M. Alart,
membre résidant 190
Notes historiques sur la peinture et les peintres roussillonnais, par
M. Alart, membre résidant liM
Monuments celtiques de La Porteilla et de Las Clusas, situés sur la
montagne de Molitg, par M. RoufÛandis, membre résidant 238
Résumé des travaux de la Section d'Agriculture pendant la fin de
Tannée 1871, par M. Morer, secrétaire de la Section 244
Enquête parlementaire sur l'agriculture :
Mémoire de M. Labau, sous-directeur de la ferme-École de Germain-
ville, directeur de la Section d'Agriculture 249
Mémoire de M. Morer, secrétaire de la Section 257
Mémoire de M. Jules Desprez, membre résidant 274
412
Première satire d'Horace, traduite en vers français par M. Louis
Fabre, professeur en retraite, membre résidant
Guillaume de Cabestany, opéra comique en un acte, paroles de
M. Mercadier, membre résidant, musique de M. Josepb Coll . . .
L' Arabe et son cheval, par M Mercadier, membre résidant 311
Rêverie, par M. Alfred de L'Hôpital 3ll
Le Devoir, par Mme Ernest Barutel 31'
Hyacinthe Rigaud, par M. Ernest Delamont, membre résidant 3&(
Rapport sur le dernier Concours de Poésie et d'Histoire, par M. Léon
Fabre de Llaro, membre résidant 3611
Liste des Membres composant la Société :
Membres résidants 389
Membres résidants n'habitant pas Perpignan 393 !
Membres correspondants 395
Membres correspondants étrangers 400
Sociétés correspondantes 402
Sociétés étrangères 410
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SOCIÉTÉ DES PYRÉNÉES-ORIENTALES.
xx.
La Société n'entend approuver ni improuver les opinions
émises dans les travaux qu'elle publie : elles appartiennent à
leurs auteurs qui en sont seuls garants.
Les lettres, mémoires, etc., etc., etc., doivent èlre adressés
(franc de port) à M. Louis Fabre, Secrétaire de la Société, rue
Traversière-de-1'Ange, 4, et les objets d'histoire naturelle à
M. Companyo, Conservateur du Cabinet, rue Queya, à Perpignan.
lilll
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:sr9^Ù^.v8ât>k!|>e(^reii»>, dont k>
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.^.j. . .»..£.
M-*o*>î-
SOCIÉTÉ
AGRICOLE, SCIENTIFIQUE & LITTÉRAIRE
DES PYRÉNÉES-ORIENTALES.
Composition du Bureau pour Tannée 1873.
Président : M. VILALLONGUE (Sylvestre), négociant.
Vice- Président : M. COMPANYO (Louis), docteur -médecin,
chevalier de l'Ordre national de la Légion-d'Honncur et de
François-Joseph d'Autriche.
Secrétaire-général: M. FABRE (Louis), ancien professeur au
Collège de Perpignan, officier d'Académie.
Trésorier: M. S1AU (Antoine), ancien négociant.
Archiviste: M. FABRE DE LLARO (Léon), notaire.
Depuis le 24 décembre 1866, la Société est, suivant ses
différentes qualifications, divisée en trois Sections, ayant chacune
un Directeur et un Secrétaire particuliers.
Section d'Agriculture.
Directeur: M. LABAU (Joseph), sous-directeur de la Ferme-
École, professeur d'agriculture h l'École-Normalc.
Secrétaire: M. MORER (Sauveur), professeur au Collège.
Section des Sciences & Arts mécaniques.
Directeur: M. FERRER (Léon), pharmacien de première classe,
secrétaire du Conseil central d' hygiène publique et de Salubrité,
inspecteur des pharmacies.
Secrétaire: M. ROUFFIANDIS (Isidore), licencié-ès-scienccs,
professeur à FÉcolc-Normale.
Section des Lettres & Arts libéraux.
Directeur : M. ESGANYÉ (Frédéric), avocat, membre du Conseil
général.
Secrétaire: M. CRUCHANDEU (Joseph), homme de lettres.
RÉSUME
DES TRAVAUX DE LA SECTION D'AGRICULTURE
Tendant Tannée 1872,
Par M. Morer, Professeur au Collège de Perpignan,
Secrétaire de la Section.
Séance du 25 janvier 4872. — Présidence de M. Labau,
directeur.
Le procès-verbal de la dernière séance est la et adopté.
ÉLECTIONS.
M. Labau est maintenu comme directeur de la section,
et H. Morer comme secrétaire.
Séance du 29 février (872. — Présidence de M. Labau,
directeur.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté.
SERVITEURS RURAUX.
M. Siau revient sur une observation faite dans une
précédente séance, par M. Durand Laurent, sur les
garanties à prendre pour récompenser les serviteurs
ruraux.
Après quelques observations de M. Morer, l'incident
est clos.
ENVOI DE BROCHURES PAR M. LE MINISTRE
DE L'AGRICULTURE.
M. Vilallongue fait part à la Société d'une lettre de
M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce, annon-
çant l'envoi prochain des publications sur l'agriculture,
et exprimant le regret de ne pouvoir envoyer les médail-
les demandées. M. de Balanda désirerait que la Société
désignât elle-même les ouvrages à distribuer. M. Labau
propose le Bon jardinier.
RAMIER.
M. Siau lit une note sur la culture du Ramier. M. Pams-
Boher est le premier qui, dans notre pays, a essayé la
culture du ramier. Quoique ne pouvant encore donner
des renseignements complets, on a pu constater le déve-
loppement extraordinaire qu'a pris cette plante, à Palau-
del-Vidre, puisqu'elle a atteint, en un an, une hauteur
de près de 1 mètre 50 à 1 mètre 75 c; quelques pieds
ont même mesuré 2 mètres.
BOUTURES PLANTÉES DANS LA SCIURE DE BOIS.
Le même membre ajoute que M. Garréta , dans une
excursion dans l'Est de la France, a visité quelques jar-
dins où il a remarqué des boutures plantées dans de la
sciure de bois.
M. Garréta, ayant répété l'expérience, a parfaitement
réussi.
Séance du 48 avril 4872). — Présidence de M. Labau,
directeur.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté.
9
RAMIER.
M. Sian lit une note sur le ramier, extraite du Messa-
ger agricole du Midi.
culture de la vigne (brochure).
M. Labau fait hommage à la Société de deux exem-
plaires de son Traité sur la culture de ta vigne.
correspondance.
M. Vilallongue communique deux lettres de M. le
Ministre de l'Agriculture et du Commerce, annonçant
Tune et l'autre l'envoi de publications sur la sérici-
culture.
PRÉSENTATIONS.
M. Siau présente comme membre résidant, M. Benoit
Azémar.
Séance du S}/ avril 4872. — Présidence de M. Com-
panyo, fils, vice-président de la Société.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté.
CORRESPONDANCE.
M. le Préfet demande a la Société de nommer deux
membres, dans la Commission départementale de séri-
ciculture, pour remplacer MM. Companyo, père, et Mas-
sot Aimé, décédés.
ÉLECTIONS.
MM. Massot Paul et Companyo, fils, docteurs-méde-
cins, sont élus.
10
M. RouAia est nommé membre de la Commission du
bulletin, en remplacement de M. Escanyé, élu directeur
de la section des lettres.
ÉCOLE D'AGRICULTURE DE MONTPELLIER.
Sur la proposition de M. Labau, la section émet le
vœu que l'Ecole d'Agriculture de Montpellier ne soit
pas exclusivement un externat.
DEMANDE A LA MUNICIPALITÉ D'UN TERRAIN POUR FAIRE
L'ESSAI DE CERTAINES CULTURES.
M. le secrétaire est chargé de faire connaître au
président de la Société un vœu émis par la section ,
avec prière d'écrire à M. le Maire pour demander un
terrain propre à l'essai de certaines cultures.
Séaiice du 30 mai 4872. — Présidence de M. Sylves-
tre Vilallongue, président de la Société.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté.
PLANTATIONS.
M. Lloubes Numa désire que l'on encourage les plan-
talions de mûriers.
COMMISSION SÉRICICOLE.
M. Vilallongue lit une circulaire adressée aux éduca-
teurs de vers-à-soie pour les mettre en garde contre les
marchés léonins que certains spéculateurs leur propo-
sent.
11
Séance du 25 juillet 4872. — Présidence de M. Labau,
directeur.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté.
SERVITEURS RURAUX.
M. Siau donne lecture d'une lettre adressée au prési-
dent de la Société par le Maire de Saint-Laurent-de-la-
Salanque, relative aux longs et loyaux services ruraux
rendus par la nommée Marie-Rose-Thècle Carloux, âgée
de 86 ans.
SÉRICICULTURE.
Le même membre lit une note sur la sériciculture
déjà communiquée k l'assemblée générale le 15 novem-
bre 187t.
Séance du 5 novembre 4872. — Présidence de M.
Labau, directeur.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
PLANTS D'AUBERGINES PRÉSENTANT POUR FRUITS
DES TOMATES.
M. Labau présente trois plants d'aubergines dont les
tiges, les aiguillons des tiges et les feuilles caractérisent
parfaitement l'espèce. Mais ce qu'il y a de curieux, c'est
qu'à la place des aubergines, ce sont de belles tomates
que portent les plants.
PRÉSENTATIONS.
Sont présentés comme membres de la Société :
MM. Escarguel Lazare, Député et Maire de la ville, et
Roux, capitaine de douanes à Port-Vendres.
12
Séance du S décembre 4872. — Présidence de M.
Labau, directeur.
Le procès-verbal de la dernière seau ce est lu et adopté.
OBSERVATIONS DE. M. SI AU.
M. Siau se plaint de l'oubli qui est Tait dans le dernier
bulletin de ses travaux sur la sériciculture.
Il rappelle qu'il s'est particulièrement occupé de la
statistique séricicole et de l'histoire de celte branche de
l'industrie roussillonnaise .
LE RAMIER.
M. Siau ajoute que les plantations de ramier à Palau-
del-Vidre présentent les plus belles espérances en 1872.
M. de Balanda, qui a fait aussi une plantation de
ramier, dit que sa culture est loin de présenter les
mêmes chances de succès. M. de Chefdebien, son beau-
frère, n'a pas non plus réussi. M. de Balanda donne
pour raison de cette non-réussite les mauvaises condi-
tions dans lesquelles se trouvaient les plants à leur
arrivée.
PLANTS D'AUBERGINES PORTANT DES TOMATES.
M. Labau fait l'historique des plants d'aubergines qu'il
avait présentés dans une précédente séance. Il est porté
beaucoup à croire que le phénomène observé serait le
résultat d'une hybridation naturelle ou artificielle.
13
RÉSUMÉ
DES SÉANCES DE LA SECTION DES SCIENCES,
Depuis mars 1870 jusqu'en janvier 1873,
Par M. Rouffiandis, licencié-ès-sciences, professeur & l'Ecole Normale
de Perpignan, Secrétaire de la Section.
Vous savez, Messieurs, quels terribles désastres ont
interrompu les séances habituelles de la section des
sciences. Jamais notre histoire n'a eu des pages aussi
noires, aussi douloureuses que celles qu'elle aura à
écrire sur les tristes événements de 1870-1871. C'est
après le cauchemar affreux de l'invasion prusienne, que
nous nous sommes réunis de nouveau, pour essayer de
retrouver nos forces et nos anciennes occupations. Rap-
pelez-vous le découragement profond , l'affaissement
extrême de nous tous, lorsque, après les malheurs de la
patrie, notre digne président nous a convoqués afin de
rechercher quels seraient les moyens les plus effi-
caces pour procurer des graines et des semences à
nos départements de l'Est, si cruellement ravagés par
les barbares modernes.
Nos travaux de l'année 1870 sont peu nombreux;
quelques séances du premier semestre, c'est tout ce qui
nous reste de cette année si tristement célèbre.
14
Séance du 46 mars 1870. — M. le docteur Fines
communique ses observations physico -médicales des
deux mois précédents; il lit aussi une notice détaillée,
relative à la chute abondante de neige du mois de jan-
vier; il parle des nombreuses variations de température,
de leurs effets sur l'organisme humain et sur les végé-
taux. M. Lloubes Numa et M. Ménétrier signalent h
M. Fines divers renseignements sur les ravages que le
froid rigoureux a exercés dans les jardins d'agrément et
les pépinières.
Séance du 20 avril 4870. — La section a écouté
avec un intérêt soutenu la lecture des observations
météorologiques du mois de mars, par M. Fines. Cet
habile observateur poursuit sans relâche la comparaison
des maladies régnantes et des variations barométriques.
Séance du 48 mai 4870. — jtf. le docteur Fines
apporte le recueil des observations du mois d'avril, con-
tenant des aperçus intéressants sur la hauteur du baro-
mètre, la température moyenne du printemps et la
quantité de pluie tombée en Roussi II on.
M. le Président exprime ensuite le regret que l'her-
bier de M. Aimé Massot ait été cédé a l'Académie des
sciences de Montpellier. C'est une perle immense pour le
Musée de notre ville ; elle serait un peu compensée si
on pouvait obtenir l'herbier local de M. Xalard, dont
Madame veuve Massot a la libre disposition. L'initiative des
démarches à faire est laissée aux membres de la Société
qui sont en relation avec la famille Xatard.
15
Séance du 8 juin 4870. — Le résultat des observations
de M. Fines, sur les maladies régnantes et l'ensemble
des phénomènes météorologiques, est le seul travail com-
muniqué dans cette séance.
Les désastres de la guerre, les ravages de l'invasion,
l'appel de plusieurs de nos membres dans l'armée mobi-
lisée et dans la garde nationale sédentaire, interrompent
bientôt nos réunions pacifiques. Du mois de juin 1870 au
mois de juillet 1871, la section n'a pas été convoquée :
la science était muette, le sang de la France coulait et
les wagons allemands emportaient cinq milliards. Malheur
aux victorieux ! Deux cent cinquante mille quintaux d'ar-
gent séparent désormais la science allemande du génie
français, toujours vivace, toujours généreux.
Séance du 26 juillet 4874. — On nomme le directeur
et le secrétaire pour l'année courante.
Séance du 4 4 octobre 4874. — M. Ménétrier, agent-voyer
chef et secrétaire de la section , annonce qu'il quittera
prochainement les Pyrénées-Orientales. Avant son départ,
il croit donner h la Société une preuve de son zèle , en
lui communiquant on dernier mémoire sur les observa-
tions qu'il a faites pendant ses tournées dans le déparle-
ment. Ce long travail est intitulé : Etude sur les mouve-
ments de Vair en général, et en particulier dans le
Roussillon ; Conséquences de ces mouvements. La pre-
mière partie est consacrée à la théorie ; la seconde, &
l'application.
Séance du 20 décembre 4874. — M. le docteur Corn-
panyo donne lecture d'un mémoire sur un gisement de
16
lignite, placé entre Estavar et Llivia. Dans un récent
séjour en Cerdagne, il a recherché quelle était la nature
des lignites exploités autrefois à Saillagouse. Ses recher-
ches géologiques lui ont permis de constater combien
les lignites du bassin de la Cerdagne française sont
riches et puissants. M. Companyo pense que ce combus-
tible, bien exploité, serait supérieur au lignite que les
habitants du canton de Saillagouse achètent dans la
Cerdagne espagnole. Le lignite du bassin d'Estavar appar-
tient probablement à la même formation que celui ée
Sanabastre, situé à deux lieues et demie de Puycerda.
M. Companyo espère que notre compatriote, M. Noguès,
pourra faire les études préliminaires pour évaluer approxi-
mativement les premiers frais d'ouverture des galeries et
le prix de revient du combustible. M. Chasseloup-Laubat
a promis aussi son concours pour l'exploitation des
lignites de la Cerdagne. Des occupations sérieuses l'ont
empêché de visiter les liçox. Notre industrie du fer déjà
fort développée dans le Confient, pourrait, selon M. Com-
panyo, prendre une plus grande extension. Un chemin
de fer américain porterait facilement le lignite d'Estavar
aux hauts-fournaux de Ria et de Villefranche.
M. Companyo fait aussi, dans l'intérêt de notre
Musée, un appel aux membres de la Société qui pourront
lui procurer quelques objets de l'âge de pierre, recueillis
daus le département.
m
Séance du 40 janvier 4872. — M. RoufGandis demande)
si M. Companyo a recueilli des échantillons du lignite des
nouveaux gisements d'Estavar. On pourrait les comparer
avec les échantillons des anciens sondages ainsi qu'avec
17
ceux très-peu connus du bassin du Capcir, déposés à ta
collection de l'Ecole Normale Primaire. Le directeur de
la section dit que M. Companyo n'a pas apporté des
échantillons des nouveaux lignites d'Estavar.
Après la nomination du bureau pour l'année 1872,
M. Léon Ferrer présente le premier fascicule du travail
de M. Paul Massot sur les mollusques vivants du dépar-
tement. Il se contente de lire la préface où le savant
docteur expose, avec autant de modestie que de talent,
ses découvertes particulières et ses observations nou-
velles sur des espèces déjà décrites par d'autres auteurs.
Le mémoire de M. Massot est une monographie parfaite,
un guide précieux pour les naturalistes qui voudront
connaître les richesses malacologiques des Pyrénées-
Orientales.
Séance du 9 février 487%. — Une notice sur le phé-
nomène des deux voix ou la production de deux
accords simultanés est lu par H. l'abbé Boucabeille. Les
deux voix ne' se suivent, ne se succèdent point, elles
chantent ensemble ; elles ne dialoguent pas, elles réson-
nent, elles parlent simultanément.
M. le docteur Fines donne un long résumé sur les
observations physico-médicales du mois de décembre
1871. Nous ne suivrons pas l'habile observateur dans la
patiente comparaison de toutes les observations météo-
rologiques faites simultanément k la gare, à son propre
domicile et à l'Ecole Normale. La température est des-
cendue en rase campagne à 9°4 sous zéro. La tempé-
pérature moyenne a été de 4° centigrades 67, tandis
que pour les 20 dernières années, de 1850 k la Un de
9
18
4869, elle est de 8°37. Les variations brusques de tem-
pérature expliquent les ravages nombreux des maladies
des organes respiratoires chez les vieillards et les
enfants. La mortalité générale a été grande ; pour la
ville seulement, non compris les hôpitaux, la moyenne
mensuelle qui, pour les 30 dernières arfnées, est de 50
décès, s'est élevée celte année au chiffre de 67.
Ce travail se termine par une énumération des effets
du froid sur les plantes acclimatées dans notre région ;
ce sont des documents précieux, qui, joints à ceux des
années précédentes du même observateur, permettront
de connaître un jour la véritable climatologie végétale du
Roussillon.
Séance du 45 mars 4872. — Divers objets d'histoire
naturelle sont présentés à la section par M. le docteur
Companyo. Il les a recueillis dans sa récente excursion
aux îles Baléares ; il fait aussi part de ses impressions
de voyage ; il énumère les riches collections qu'il a visi-
tées ; il constate que les Espagnols, nos voisins, sont
au niveau de la science, et ne négligent aucun sacrifice
pour enrichir leurs collections scientifiques et pour
entretenir la vie dans leurs Sociétés savantes.
M. Rouflîandis lit une notice sur deux tumuli, encore
inconnus, situés sur la montagne de Molitg et à l'ouest
des premières pierres druidiques. Les deux tumuli de La
Porteilla et de Las Clausas, lui ont permis de faire plu-
sieurs observations nouvelles. Il établit parfaitement que
l'orientation n'est pas toujours à l'orient comme l'ont
prétendu les premiers observateurs. L'axe du tumulus
49
es! dirigé vers un point quelconque de l'hori&on ; mais
toujours dans la direction d'un vallon principal parfaite*
ment découvert.
La eontiniation des observations physico-médicales h
été présentée par M. le docteur Fines ; il a en outre
communiqué deux travaux fort importants : 1° Un
tableau comparatif sur la plus haute température a la
ville et a la campagne ; 2° Un résumé des observations
anémométriques, faites avec un appareil enregistreur
pendant les années 1870-1871. Ce second travail est
une véritable nouveauté dans la science météorologique.
Aucun observatoire, pas même celui de Paris, ne
possède encore une année complète de pareilles obser-
vations.
Séance du 40 avril 4872. — La Commission, nommée
pour examiner le mémoire de M. Ménétrier sur le mou-
vement de l'air, dépose son rapport. Elle reconnaît que
Fauteur a recueilli un grand nombre de documents; mais
la section, approuvant les conclusions du rapport, décide,
à cause de la longueur du travail, de n'imprimer que la
seconde partie qui traite des mouvements de l'air dans
le département des Pyrénées-Orientales.
M. Rouffiandis présente la carte de l'instruction des
cantons du département, classés d'après le nombre total
des conscrits illettrés. La moyenne des jeunes gens tout
à fait illettrés varie entre 20 et 60 pour 100.
Un exemplaire de cette carte a été distribué à tontes
les communes de l'arrondissement de Perpignan.
Séance du S mai 4872 — Une notice scientifique sur
S
20
la grande aurore boréale du 4 février 4872, est le seul
travail lu dans cette réunion. Cette notiee est Pœuvre
collective de M. Arnaud, employé des télégraphes et de
M. Rouffiandis, secrétaire de la section des sciences. Elle
a une grande étendue et se divise en deux parties : Tune
consacrée à la description physique du météore; l'autre h
l'analyse des perturbations causées sur les appareils
télégraphiques du poste de Perpignan. Ce travail établit
d'une manière irrécusable que l'éclat lumineux n'est
qu'une partie du phénomène ; l'aurore se manifeste sur
les appareils électriques longtemps avant qu'elle appa-
raisse dans le ciel à la vue distincte.
Séance du 43 novembre 4872. — M. Naudin, membre
de l'Institut et membre correspondant de notre société,
fait communiquer une note relative à une nouvelle
espèce de piment dont les fruits ont une certaine res-
semblance avec ceux de la tomate ordinaire. Ce piment
appartient k la variété désignée sous le nom de Capsicum
grossum Licopersicoïdes ; il est cultivé au Mexique, dans
les jardins potagers.
M. Naudin a aussi envoyé le fruit d'une cucurbitacée
de l'Inde qu'il a introduite dans son jardin potager à
Collioure. Celte cucurbitacée, le Beniixcasa cerifa, est
comestible dans l'Inde et la Cochinchine ; elle pourrait
être cultivée dans notre pays et devenir une nouvelle
ressource pour les maraîchers du Roussillon ; celte
plante donne un fruit qui se conserve plusieurs mois et
qui pourrait être facilement exporté à Paris et k Londres.
M. Rouffiandis lit une notice sur les terrains tertiaires
des environs de Perpignan et de la plaine haute du
21
Roussillon, connue sous le nom d'Aspres. Ce travail
sera imprimé dans le prochain bulletin de la société.
Séance du 4 4 décembre 4872 — Notre savant entomo-
logiste, M. Pellet, dont le zèle est infatigable, a pré-
senté la première partie d'un ouvrage sur les insectes
du déparlement. M. Pellet a déjà publié plusieurs travaux
descriptif* d'espèces nouvelles ou fort rares : il se
propose de faire de son livre le manuel de tous ceux
qui, dans les Pyrénées-Orientales, voudront entreprendre
l'étude si attrayante de l'entomologie.
Après celte analyse bien imparfaite des travaux de la
section, qu'il nous soit permis de remercier tous les
membres qui, au milieu d'occupations multiples et des
découragements de toutes sortes, ont bien voulu hono-
rer de leur présence nos réunions mensuelles des sciences.
22
RÉSUMÉ
DES TRAVAUX DE LA SECTION DES LETTRES
Du 0 mars 1870 au 24 janvier 1873»
Par M. Cruchandeu, Secrétaire de la Section.
Séance du 9 mars 4870. — M. Brieudes lil une notice
sur le roi d'Aragon, Jayme le Conquérant.
«
Séance du 30 avril 4870. — La section délègue un
de ses membres , M. Camps, au concours académique
annuel, fondé a Montpellier. L'archéologie doit être, celte
année, Pobjet de ce concours. — M. Mercadier donne
lecture d'une pièce de vers : V Arabe et son Coursier. —
M. Morer communique un projet de collège cantonal.
Soumis au conseil d'Etat en 1856, en 1860 développé
devant le ministre lui-même par son auteur qui fut
mandé, ce projet laisserait les élèves auprès de leurs
familles, pendant qu'ils sont encore très jeunes, et aux
matières qui composent l'enseignement actuel il joindrait
des notions pratiques bonnes pour la ville et les champs.
— M. le colonel Puiggari lit une nolice sur une inscrip-
tion romaine trouvée à Corneilla-del-Vercol et que
M. Alart avait déjà signalée dans une précédente séance.
M. Alart lil sur Elne un travail plein de détails topo-
graphiques.
Séance du 4iT juin 4870. — Apres s'être occupé
d'Elne, 11. Àlarl en vient 2k s'occuper de Perpignan dont
il détermine la première enceinte. Le morne donne cou-
naissance de l'ordre qu'il a adopté pour le classement
des archives de la Société. — M. Hercadier lit quelques
unes de ses fables : le Naturaliste, le Pâtre et le Pivir,
la Glousse et le Renard, Y Ortie et la Sensilive.
Séance du 48 octobre 4874. — Après une longue inter-
ruption trop bieu justifiée par tes désastres publics, la
section reprend le cours de ses travaux et M. Ménétrier,
dont elle regrette le départ prochain , lui lit des notes
qu'il a prises sur les anciennes routes construites le
long de la mer.
Séance du 24 janvier 4872. — M. Pellet lit une notice
sur M. Companyo, père, notre regretté président.
Séance du 28 février 4872. — M. C. Villalongue
communique sur M. P. Baille un travail de M. le Prési-
dent Aragon.
Séance du 5 août 4872. — M. Capin, professeur au lycée
du Puy, donne lecture d'une comédie : La Chasse à
l'Empereur (Othon.)
Séance du 22 mai 4872. — M. Louis Fabre lit sa traduc-
tion en vers d'une satire d'Horace. C'est la lrc du 1er
livre. — La section exprime le vœu qu'il soit pris un
abonnement k la Revue des langues Romanes dont les
articles offrent pour nous tant d'intérêt et dont le prin-
cipal fondateur fut M. Catnbouliu, notre compatriote.
24
Séance du 24 juillet 1872. — Le directeur de la
section rend compte des communications qui lui ont été
faites et des publications qui lui ont été envoyées. —
M. Louis Fabre lit une poésie : Le Chevalier Paulet, et
M. Alart communique un mémoire sur l'industrie du
veVre en Roussillon.
Séance du 40 janvier 4873. — M.* Louis Fabre lit une
nouvelle traduction des satires d'Horace, la sixième
du Livre II.
Séance du 24 janvier 4873. — M. Alart lit un pre-
mier mémoire sur les plus anciens documents que le
département possède et le secrétaire résume les travaux
de la section.
25
ENQUÊTE AGRICOLE DE 187(1.
MEMOIRE DE M. DURAND LAURENT
Membre résidant.
§ 1. — Charges diverses de la culture,
i . — Quelles sont les charges diverses de la culture ?
Les charges diverses de la culture sont : Les travaux,
la surveillance, les engrais, les semences, l'entretien du
matériel agricole, la moins-value des bêtes de travail, les
contributions de toute nature, telles que contribution
foncière, contribution extraordinaire, contribution pour
association syndicale pour l'assainissement des terres et
cours d'eau, prestation en nature pour les voies de com-
munication.
§ 2. — Salaires. — Mains-d'œuvre. '— Personnel Agricole.
2. — Quelle est la situation de la culture au point de
vue de la question de la main-d'œuvre ? Cette situation
s est-elle modifiée depuis un certain nombre d'années i
Dans quel sois ? Quelles sont les causes de ces modifica-
tions ?
Cette situation s'aggrave de jour en jour par l'aug-
mentation des prix, dont le manque de bras est la
cause.
26
15. — Le persoiuiel agricole a-t-il diminué i Le nombre
des ouvriers ruraux est-il en rapport avec les besoins de
la culture ou est-il devenu insuffisant ?
S'il y a insuffisance d'ouvriers agricoles, quelles en sont
les causes ?
Le personnel agricole a considérablement diminué
et tend à diminuer davantage, il est loin d'être en rap-
port avec les besoins de la culture, il est insuffisant.
L'insuffisance des ouvriers agricoles tient à la dépo-
pulation des campagnes. Le goût du luxe, des plaisirs
qui conduisent à la ruine de leur santé, à la dégrada-
tion de leur intérieur de famille, ont porté vers la ville
celle population agricole de vignerons, de laboureurs,
de bergers qui se sont transformés en ouvriers terras-
siers des grandes entreprises. Il faudrait les ramener à
une vie plus normale et plus régulière en leur faisant
sentir le besoin de reprendre les travaux des champs
qu'ils ont désertés ; mais en attendant cette transforma-
tion, le travail dits champs ayant doublé, le propriétaire
ne peut cultiver qu'à demi, parce que les salaires qu'il
serait obligé de payer, comparativement au peu de tra-
vail que rendent les ouvriers, ne seraient pas couverts
par ses produits.
4. — Dans quelle proportion s'est effectué, dans la der-
nière période décennale, le mouvement d'émigration des
populations rurales, tant à l'intérieur que vers l'étran-
ger ?
Quels ont été les effets de cette double émigration, et
quels moyens pratiques proposerait-on pour la modérer ?
Le mouvement d'émigration des populations rurales
s'est effectué dans les grandes villes et en Algérie.
•i
il
Aujourd'hui c'est dans les villes et en Californie que
celte émigration a lien. On peut la porter à 2 0|0.
Les effets de ces émigrations ont occasionné l'aug-
mentation du prix de la journée, par suite, l'ouvrier
rend moins de travail et il le fait moins bien.
Les moyens pour la modérer pourraient être de
réduire partout la mendicité, de fonder des asiles pour
la vieillesse laborieuse, en un mot, chercher à foire
renaître le goût des travaux des chamqs, en ralentissant
un peu les grands travaux publics et le luxe des villes.
5. — Quelle a été l'influence exercée sur le personnel
agricole, wr le taux des salaires et de la main d'œuvre
par l'emploi des machines dans V agriculture? L'emploi
de ces machines s'est-il. déjà étendu dans la contrée et
a-t-il une tendance à se vulgariser ?
Le personnel agricole a vu avec la plus grande indif-
férence arriver les machines ; il les a immédiatement
jugées en disant : On ne les emploiera pas longtemps.
Les salaires n'ont pas diminué, la main d'œuvre non
plus. L'emploi de ces machines tombe tous les ans.
6. — La somme de travail obtenue des ouvriers agricoles
est-elle plus ou moins graiide que par le passé ?
La somme de travail des ouvriers agricoles a diminué
d'un tiers et le travail est moins bien fait.
7. — Les conditions d'existence de cette partie de la
population se sont" elles améliorées?
S' est-il produit des modifications favorables dans la
manière dont elle est nourrie, vêtue et logée ?
28
L'instruction primaire est-elle dirigée dans un sens
favorable à V agriculture ? Quelle est son influence sur le
choix des professions?
Les sociétés de secours mutuels sont-elles suffisamment
répandues dans les campagnes ?
L'assistance publique y est-elle convenablement organisée?
On reconnaît une notable amélioration d'existence de
notre population rurale, elle est mieux nourrie, mieux
vêtue et mieux logée, seulement elle n'est pas aussi
bien pourvue de linge qu'auparavant .
L'instruction primaire n'a pas été fa\orable à l'agri-
culture. Nombre de jeunes gens dont les pères sont
ouvriers agricoles ont abandonné la commune et sont
allés dans la ville y apprendre un élat.
Les sociétés de secours mutuels ne sont pas trop
répandues, elles seraient organisées dans chaque com-
mune, s'il ne fallait pas payer la cotisation mensuelle et
cire soumis an règlement.
L'organisation de l'assistance publique n'existe dans
aucune commune. Les nécessiteux ne sont point à
plaindre, il y a toujours assez de bonnes personnes cha-
ritables qui surviennent à leurs besoins.
8. — S'est-il opéré des clxangements dans l'état moral
des ouvriers de la campagne ?
Leurs relations avec ceux qui les emploient sont-elles
moins faciles qu'autrefois ? Quels sont les causes et les
effets des changements survenus sous ce rapport ?
C'est sur l'état moral des ouvriers qu'il faut en partie
attribuer les souffrances de l'agriculture ; leurs relations
avec ceux qui les emploient sont très-froides parce que
•
29
le journalier vaudrait gagner plus et travailler moins et
le propriétaire parce qu'il voudrait, an moins en payant
pins cher, avoir le droit de Taire des observations quand
le travail est mal fait.
9. — Y aurait-il avantage à établir la faculté du livret
pour les ouvriers agricoles ?
Le livret serait inutile, on se garderait bien d'y ins-
crire la moindre note. On est bien heureux de trouver
des ouvriers en supportant toutes leurs exigences.
§ 3. — Engrais. — Amendements.
10. — La production du fumier est-elle suffisante? Y
a-t-il besoin d'y suppléer par l'achat d'engrais naturels ou
artificiels.
Les fumiers sont insuffisants. On achète des fumiers
naturels et artificiels.
11. -— Quelles sont les dépenses nécessitées par le chan-
tage, le marnage et les autres amendements 9 Quelles dif-
ficultés éprouve-t-on à se procurer les matières les plus
propres à améliorer la qualité du sol?
L'amélioration du sol se prodoit par les fumiers, le
chaulage ni le marnage ne s'emploient pas. La dépense
pour un hectare est de 500 francs. Cet amendement doit
se répéter tous les quatre ans.
§ 4. — Procédés de culture.
12. — Quels ont été, depuis un certain nombre d'an-
nées, les progrès accomplis dans la culture du sol, et dans
quelle mesure les divers procédés agricoles se sont-il per-
fectionnés?
30
Tandis que tout progresse, il est pénible d'avouer
que ta culture du sol laisse beaucoup à désirer, et qu'au
lieu de se perfectionner elle s'opère moins bien, malgré
un meilleur outillage dont elle peut disposer.
§ 5. — Animaux.
13. — Quelle a été l'influence sw les frais d'acluit,
d'élevage et d'engraissement et mr le prix de vente des
animaux dp diverses espèces, du régime économique, éta-
bli en 1860, par , comparaison avec la période décennale
précédente ?
Aucun changement n'a été produit par l'élévation du
haut prix du bétail.
14. — Existe~t-il un écart trop élevé entre le prix du
bétail sur pied et le prix de vente au détail ? A quelle
raison doit-on attribuer cet écart, s'il existe?
L'écart entre le prix du bétail sur pied et le prix de
vente en détail est de 3 p. 0/0.
15. — Quel parti les cultivateurs tirent-ils des produits
provenant des animaux, tels que le lait, le beurre, fro-
mage>etc? Quelles ressources trouvent-ils dans V élevage de
la volaille? Quelle a été l'influence du traité de commerce
sur le prix de ces diverses denrées ?
Rien à répondre.
§ 6. — Laines.
16. — Quelles variations a subi le prix des laines dans
les trois périodes décennales ; à quelles causes doivent être
attribuées ces variations ?
31
Dans les années de 1840 5 1860, la variation des prix
a été de peu d'importance ; mais de 1860 2à 1866, les
prix ont constamment baissé, et de 1866 à ce jour, la
baisse a été désastreuse, puisque Ton ne peut obtenir
aujourd'hui que la moitié, même le tiers du prix de
1866.
La cause principale de cette baisse provient de l'énorme
quantité de laines étrangères qui ont été vendues à vil
prix, et de la diminution des droits a l'entrée.
Quelle perte immense le déparlement n'éprouve-t-il
pas en ee qui concerne les laines ! Le dernier droit éta-
bli de 33 p. 0/0 protégeait assçz ce produit pour que le
propriétaire pût maintenir sur son fonds le plus grand
nombre possible de têtes de bétail ; mais depuis la sup-
pression des droits protecteurs, le prix des laines est
tombé si bas que, malgré l'extension donnée aux plantes
fourragères, le bétail, au lieu d'augmenter dans la pro-
portion donnée à celte culture, a diminué de plus de
moitié, et les qualités de laines fines, jadis si recher-
chées , que nous avions obtenues à force de soins et de
dépenses, et à l'aide du gouvernement, sont complète-
ment délaissées.
Le prix exhorbitant de la viande, quoique tendant
toujours à augmenter, ne donne pas un revenu suffisant
pour nourrir des troupeaux ; c'est sur le prix de la toi-
son que le propriétaire comptait. Ces conséquences ont
été d'autant plus funestes que le nombre de bergers a
considérablement diminué et qu'il sera bien difficile d'en
trouver à l'avenir. On trouve aujourd'hui que celle pro-
fession rabaisse trop l'individu pour qu'il veuille l'exer-
cer.
32
47. — Quelle influence ces variations ont-elles exercé
sur les troupeaux de la race ovine en France ? La quantité
de moutons a-t~elle augmenté ou diminué dans cette tri-
ple période décennale ?
Depuis 1866, les troupeaux de race ovine ont diminué
de plus de moitié, à cause du bas prix des laines et de
la difficulté qu'il y a de trouver des bergers.
48. — Ijz substitution de races étrangères aux races indi-
gènes et les croisements de races ont-ils donné des résultats
qui compensent la diminution du prix des laines ?
Dans les premières périodes de 1840 à 1860, les croi-
sements des races étrangères (mérinos) donnèrent un
résultat avantageux pour les prix ; mais dans la dernière
période de 1860 k 1870, l'introduction des laines d'Aus-
tralie et de Buenos-Ayres, a complètement annulé cet
avantage.
49. — Quels sont les moyens pratiques proposés par la
culture pour la mettre à même de soutefnir la concurrence
des laines étrangères et de consemer ses troupeaux de mou-
tons?
Quel a été le prix par tète de mouton de boucherie à
l'âge d'un, de deux et de trois ans, pendant les troispério-
des décennales ?
De rétablir les droits à l'entrée comme ils existaient
avant 1860. Le prix par tête de mouton a été de 1840 à
1850, de : mouton de 1 an, 10 francs; de 2 ans, 13 fr.;
de 3 ans 17 francs. De 1850 à 1860, ces prix n'ont pres-
que pas varié ; mais de 1860 à ce jour, et surtout depuis
1866, les prix sont arrivés à : mouton de 1 an, 15 fr.;
de 2 ans, 20 francs ; et de 3 ans, 25 francs ; et Dieu
sait où ils s'arrêteront !
S 7. — Céréales.
20. — Quel est le rendement par hectare et depuis vingt
.am, de chaque espèce de céréales ?
Dans quelle proportion la production a-t-elle augmenté
ou diminué ? La qualité s'est-elle améliorée ? A quelles
cause doit-on attribuer ces variations ?
Le rendement des céréales est de 16 hectolitres par
hectare pour le froment, de 14 hectolitres pour le seigle,
de 30 hectolitres pour l'orge, et de 24 hectolitres pour
l'avoine.
La production a diminué de moitié, c'est-à-dire des
terres affectées à cette culture; la qualité a quelque
peu dégénéré à cause de la suppression de l'échelle
mobile.
24. — La formation de réserves de grains dans la
grande et la petite culture est-elle aussi importante que
par le passé ?
Sans réserves.
Traité de Commerce.
44. — Quelle action ont pu exercer les divers traités
de commerce au point de vue du placement des prix de
vente et des débouchés extérieurs des divers produits agri-
coles ?
Les traités de commerce en ce qui concerne les
céréales et les laines ont été désastreux et doivent con-
tinuer de l'être, en présence des arrivages de tous les
pays qui, ayant produit des céréales et des laines avec
des salaires à bas prix, viennent et viendront toujours
faire concurrence aux blés et laines de France.
«>
3-i
En ce qui concerne la production vinicole, il y aurait
nombre d'objections à faire et d'observations à recueillir.
On disait aux prodocteurs : Avec le traité Tait avec l'An-
gleterre, les vins de la France, et ceux du Midi particu-
lièrement, vont trouver un débouché qui les absorbera.
L'Angleterre, la Belgique, tout le Nord de l'Europe voudra
les consommer et la production des vignes, si impor-
tante en France, trouvera des acheteurs plus qu'elle
n'en voudra.
Cette promesse pleine de faste n'était qu'une illusion.
Les habitudes séculaires des peuples ne changent pas
au gré des faiseurs de théories. L'Angleterre, la Belgi-
que, la Hollande, l'Allemagne, etc., etc., ont leur bière,
et il y en a pour longtemps avant que le vin puisse en
remplacer l'usage habituel. Le vin, chez le riche même,
n'y est considéré que comme un objet de luxe; aussi
quelles déceptions n'ont pas éprouvé ceux de nos com-
patriotes qui ont essayé de porter leurs vins à Londres.
Il n'y en a pas un qui soit tenté de recommencer
l'épreuve. Mais il y a pis que cela : il y a encore le
droit écrasant sur les alcools et le libre-échange qui
permet aux vins espagnols de débarquer dans nos ports,
fortitiés à 18 degrés, moyennant un droit de 25 centi-
mes par hectolitre W.
Questions générales.
M . — Quels sont, dans la législation civile et générale
et dans les traités existants , les points auxquels il parai-
(1) Les vins espagnols ont été frappés depuis d'un droit de i IV. 85
pur hectolitre
35
trait y avoir lieu d'apporter de» modification» dans Vintê-
rèt de l'agricultme.
C'est sur cette question ainsi posée que doivent se
porter toutes les mesures qui peuvent relever l'agricul-
ture de l'état de misère auquel sont condamnés les agri-
culteurs.
Toutes (es autres questions ne sont que secondaires
et ne peuvent amener que des palliatifs, quelle que soit
leur solution.
Il conviendrait d'apporter des modifications dans :
1° La législation civile, dans les partages judiciaires et
licitations. Simplifications de la procédure, et par suite
diminution des frais. Autoriser notamment que les par-
tages judiciaires de succession et les licitations d'immeu-
bles au-dessous de cinq mille francs devront avoir lieu
devant le juge de paix sans le ministère d'avoués.
Le chiffre de frais énorme comparativement à la valeur
des successions ou des immeubles indivis condamne les
ayant-droit à une indivision qui, par suite des événe-
ments peut se prolonger indéfiniment, et, pendant cette
indivision, la propriété reste le plus souvent inculte, ou
du moins, si elle se travaille, elle n'est jamais amé-
liorée.
Ventes judiciaires sur saisies immobilières, mêmes
modifications. Cette modification en pareille matière faci-
litera le prêt sur la petite propriété.
Élargissement des chemins ruraux, application de
l'expropriation pour cause d'utilité publique.
2° Dans la législation générale : modifications.
> Dans les traités existants : modifications.
4° Dans la législation fiscale : modifications.
Diminution des droits de vente.
Diminution des droit d'échange d'immeubles contigus.
Diminution des droits d'obligation et de quittance.
Distraction des dettes et charges sur le capital des
héritiers.
Remplacement de ce droit par un impôt direct sur le
capital mobilier.
Pour la prospérité agricole, le remède qu'a présenté le
rapport Tait, il y a quelques années, par M. le sénateur
Dumas, et qui consiste à dire aux cultivateurs à propos
du bas prix des céréales : changez votre agriculture, et
au lieu de cultiver des céréales, livrez-vous comme en
Angleterre à la production du bétail, est très facile à
indiquer ; mais les hommes pratiques n'y ont vu qu'une
sorte d'échappatoire et une impossibilité. Ne change pas
qui veut son mode de culture. Est-ce que toutes les terres
qui produisent des céréales sont susceptibles d'un autre
genre de production ? Peut-on partout convertir des
terres arables en prairies quand on n'a pas des eaux
capables de fournir à des irrigations, quand les eaux
manquent pour Pabreuvement du bétail ?
Le sol du Roussillon avait été jusqu'ici sagement
aménagé et distribué par ceux qui le possèdent, pour
qu'on puisse dire que l'intelligence de chaque proprié-
taire n'a pas besoin d'être stimulée pour lui apprendre
ce que son intérêt bien compris lui aura dit de faire.
Le déparlement a donné à la vigne ainsi qu'aux four-
rages une grande extension de culture, parce que le sol
lui indiquait que c'était là les produits qui convenaient
a sa nature. Ce n'est donc pas dans le remède proposé
37
par M. le sénateur Dumas que l'agriculture trouvera son
salut.
C'était pour concilier tous les intérêts que l'échelle
mobile avait servi à maintenir cet équilibre nécessaire,
qui veut d'un côté, que le producteur puisse trouver un
prix rémunérateur dans la venté de ses produits, et de
l'autre qu'une hausse subite, qui serait désastreuse, ne
puisse faire élever trop haut le prix du pain. Mais passer
subitement et sans transition à cette liberté commer-
ciale qui n'a été propre qu'à porter la perturbation dans
toutes les situations et dans tous les intérêts, c'est
avoir livré le pays aux aventures. Le rétablissement de
l'échelle mobile modifierait la situation fâcheuse du plus
grand nombre des agriculteurs et des ouvriers agricoles
qui manquent de travail pendant les deux mois qu'ils
étaient employés aux récoltes des céréales (du io juin au
)o août.)
38
ENQUÊTE AGRICOLE DE 1870.
NOTE DE M. SI AU,
Trésorier.
§ 12. — Arbres et fruits
28. — Quelle est l'importance de l'exportation des fruits!
Quel accroissement a-t-elle reçu depuis 20 ans par pério-
des décennales ?
En 1869 l'exportation des fruits s'est élevée dans les
Pyrénées-Orientales à 6.525.000 kilog. et la valeur à
3.150.000 francs.
En 1849, à 3.300.000 kilogrammes et la valeur a
3.200.000 francs,
En 1859, l'exportation fut de 4.500.000 kilogrammes
et la valeur de 1.800.000 francs.
En 1849, l'exportation pratiquée à cette époque, par
diligences et charrettes, s'éleva à 3.000.000 kilog. et la
valeur à 950.000 francs.
Nota. — Les pêchers entrent pour le 1/3 dans la cul-
ture des arbres fruitiers ; et, dans nos potagers, la cul-
ture des artichauts occupe la moitié de la surface.
L'industrie fruitière donne lieu à l'emploi des osiers
et des roseaux pour la fabrication des corbeilles, dont
l'importance est de 65,000 francs, et à la fabrication de
boites en bois pour les fruits primeur et l'expédition
d'une partie des pêches.
§ 13. — Sériciculture.
29. — Quelles sont les conditions actuelles de la culture
des mûriers et de V éducation des vers à soie ?
Quelle différence y a-t-il entre V ancien état de choses et
la situation actuelle ?
L'épidémie attaqua nos magnaneries en 1847 et 1848;
elle devint plus intense en 1849.
L'industrie séricicole fut abandonnée en 1850 dans les
Pyrénées-Orientales; une partie des mûriers fut arrachée.
Avant l'invasion de l'épidémie, l'élevage des vers à soie
avait pour but la production des cocons. Les magnane-
ries étaient composées de 5 à 30 onces dé graine ; le
rendement moyen en cocons, pour 25 grammes de graine,
était de 25 kilogrammes.
Le prix de vente des cocons était de 4 francs le kilo-
gramme.
L'industrie sétifère était répandue dans 34 communes,
la production en cocons était de de 15.000 kilogrammes.
Les améliorations obtenues, depuis 4 ans, dans la
sanité des vers, ont engagé nos éducateurs à n'élever de
petites chambrées qu'avec 5, 10, 15 et 25 grammes.
Le but principal de l'éducation est la production de la
graine.
Les succès obtenus font donner une plus grande
extension à notre sériciculture; elle est répandue aujour-
d'hui dans 58 communes.
Le rendement moyen en cocons a été en 1869 de 31
kilogrammes pour 25 grammes de graine, 40 et même
50 kilogrammes ont été obtenus dans quelques magna-
neries.
-10
Les cocons pour la filature ont été vendus a 8 francs
le kilogramme.
Le tiers de la production sélifère a été consacré au
grainage.
Les graines ont été vendues de 15 à 18 francs les 25
grammes.
L'ancienne race Milanaise jaune améliorée dans nos
contrées, est la seule élevée dans les Pyrénées-Orientales,
elle est connue sous la désignation de race Roussillon-
naise.
Les cocons sont réguliers, d'un jaune doré clair, ils
sont déprimés vers le centre. La couleur, la finesse et
la force des brins les font rechercher pour la filature.
Des plantations nombreuses ont été pratiquées, depuis
trois ans, dans le département, principalement dans les
contrées montagneuses.
Les soins désirables sont donnés à la culture des
mûriers. Nos popplations rurales se livrent avec goût à
Télevage des vers h soie, qui, dans l'espace de 40 à 50
jours, leur donne un surcroit de revenu.
La plupart de nos contrées sont favorables à Télevage
par leur position topographique et climatologique ,
notre département étant sous l'influence des trois
zones.
Il
ENQUÊTE AUIUCOLE DE 1870.
NOTE ÛE M. NUMA. LLOUBES,
Membre résidant.
g 11. — Vignes, vins et
25. — La culture de la vigne a-t-elle reçu de l'exten-
sion depuis trente ans ?
Quelles modifications a-Uelles subies, et quelles sont les
causes de ces modifications ?
Quelle influence a exercée la dernière loi sur le vinage'f
Nous répondons affirmativement en ce qui concerne
le département des Pyrénées-Orientales.
Les vignobles, en 1849, occupaient une superficie de
47.939 hectares ; à partir de 1851, par suite de l'inva-
sion de l'oïdium, cette superficie tend à diminuer de
5.000 hectares environ jusqu'en 1859. Nais, en 1860,
elle commence à atteindre le chiffre de 54.502 hecta-
res, pour s'accroître d'une manière progressive jusqu'en
1869 où elle est évaluée a 57.044 hectares.
Une grande surface de terrains fertiles plantés en
vignes donnent la quantité au détriment de la qualité.
Les modifications qu'a subies cette culture intensive
da seule profitable au propriétaire) sont le résultat d'une
42
taille mieux raisonnée, de l'emploi des fumures, et de la
charrue permettant de donner à la terre un plus grand
nombre de façons.
Le département des Pyrénées-Orientales était autorisé
à viner les vins en franchise de tout droit, jusqu'à 18°
p. 0/0 alcooliques; mais, la loi du 8 juin 1864 lui a
enlevé ce privilège et a causé une grande perturbation
dans le trafic commercial.
Le commerce proteste, avec une loyauté qui l'honore
contre la surélévation exagérée des droits, donnant lieu
à une fraude inévitable au grand préjudice du Trésor, et
demande, avec instance, l'abaissement des droits à
20 francs par hectolitre (sans préjudice, s'il était possible,
de la suppression de tous droits.)
Cet impôt ainsi régularisé fournirait au Trésor, dans le
département, une recette de un million cinq mille francs,
au lieu de 20.000 francs que perçoit la régie.
Une seconde cause milite eu faveur de cette réduc-
tion : la petite propriété, par défaut d'outillage ou de
ressources pécuniaires, ne peut pas soutenir la lutte con-
tre le riche propriétaire.
20. — Quels sont les prix de vente des vins et des eaux-
de-vie et quels changements ont-ils subi depuis vingt ans ?
Le placement des vins et des eaux-de-vie des diverses
qualités est-il plus ou moins facile que par le passé ?
Les variations dans les prix proviennent des bonnes
ou mauvaises récolles. Depuis 1860 jusqu'à ce jour, la
moyenne des prix a été de 25 francs l'hectolitre pour
les premiers crûs et de 18 francs pour les deuxièmes
qualités.
i3
— Oui, grâce aux chemins de fer, a l'entretien des
routes et aux traités de commerce.
27. — Quel changement s'est-il opéré dans V exportation
des vins et des eaux-de-vie dans les trois dernières périodes
décennales, aux divers points de vue du mode d'expédition,
du transport et des quantités ?
L'exportation, par Port-Vendres, des vins pour le
Brésil et les États-Unis, a été de 1860 a 1865 de 80.000
hectolitres.
A dater de cette époque elle est réduite au chiffre de
20.000 hectolitres seulement par an.
Circulation deB produits agricoles. — Débouchés.
♦36. — Quelles facilités et quels obstacles rencontrent
V écoulement et le placement des produits agricoles de la
contrée, leur circulation, leur transporta
Les voies ferrées inachevées et celles qui devraient
être créées dans la direction centrale du déparlement,
les taxes exagérées des tarifs des chemins de fer.
37. — Quelle est la direction donnée aux produits agri-
coles, et quelle variation cette direction a-t-elle éprouvée
depuis trente ans, par périodes décennales'!
La direction des principaux centres de la France.
38. — La facilité et la rapidité plus grande des commu-
nications ont-elles donné de l'extension aux expéditions
à des distances éloignées ?
Quels sont les produits qui ont plus particulièrement
pris part ù ce mouvement ?
u
1° Oui, une 1res grande extension.
2° Les vins, les huiles, les fromages, les pailles, les
roseaux, les artichauts, les pêches et autres fruits.
39. — Quelles sont les améliorations qui pourraient
être apportées dans les voies de transport et dans les tarifs
qui leur sont appliqués, au point de vue de V agriculture Y
Le système économique n'admet pas en France deux
poids et deux mesures.
On devrait supprimer tous ces tarifs spéciaux, et
rétablir l'égalité des prix des transports, par série de
marchandises, par tonne et par kilomètre, sur toutes
les lignes des chemins de fer français et étrangers, avec
réduction progressive de 100 en 100 kilomètres jusqu'au
lieu de destination.
i.">
ENQUÊTE AGRICOLE I»E 1870.
NOTE SUR LE MICOCOULIER,
Pour la fabrication du manche de fouet.
Il y a quarante ans, le micocoulier était regardé par
les propriétaires comme production toute secondaire.
Il n'en existait que dans certaines contrées, et princi-
palement dans une commune du nom de Sorède, située
au pied des Albères. A cette époque, de rares proprié-
taires soignaient cet arbre et en fabriquaient eux-mêmes
quelques manches de fouet pour leur usage personnel.
Plus tard, vers 1845, un industriel, M. Philippe Massot,
de Perpignan, exploita la fabrication du manche de fouet,
et dès ce jour une sérieuse industrie fut par lui créée
dans le département.
C'est il cette époque que remontent les plantations
importantes qui se sont faites, et l'on voit de nos jours
des propriétaires spécialement adonnés à la culture du
micocoulier. On peut évaluer à 300.000 la quantité de
pieds de cet arbre cultivés et soignés pour la fabrication.
Aujourd'hui on peut compter près de 250 ouvriers
occupés par celte industrie, dont les produits sont expé-
diés non seulement dans toute la France, mais encore h
l'étranger.
46
ENQUÊTE AGRICOLE DE 1810.
NOTE DE M. MERCADIER,
Membre résidant.
24. — Quelle est l'importance de la fabrication des
sucres indigènes dans la contrée ?
La production des alcools y joue-t~elle un rôle consi-
dérable ? Quels ont été les progrès réalisés dans ces deux
industries ?
En ce qui concerne l'industrie du sucre et l'industrie de
Valcool, les inégalités dans le mode de perception de la
taxe dans les pays d'origine constituent-elles un désa-
vantage pour l'industrie française et la placent-elles ,
pour les importations étrangères, devant une prime de
sortie déguisée ?
Quelles sont les observations que vous avez à présenter
sur les tarifs concernant l'industrie de la brasserie, et sur
le mode de perception de l'impôt qui frappe cette fabri-
cation ?
La fabrication du sucre est nulle dans les Pyrénées-
Orientales. L'alcool fabriqué dans ce département pro-
vient de la distillation des marcs de raisin ou de vins
médiocres, que les propriétaires font biûler dans le but
de viner ceux destinés à la vente.
17
L'industrie de la brasserie a peu d'importance dans le
Roussillon, bien que la consommation de la bière ait une
certaine activité, non comme boisson ordinaire, mais
comme boisson de luxe. La production annuelle n'at-
teint pas 4000 hectolitres, et si la consommation est
bien supérieure à cette quantité, c'est que les limona-
diers s'approvisionnent dans d'autres départements.
Le droit sur les bières (2 francs 40 en principal
par hectolitre) est inférieur au droit de détail sur les
vins. Ce tarir ne saurait donc motiver de plainte
légitime.
Quant au mode de constatation de cet impôt,
(l'exercice) il n'a suscité, jusqu'ici, aucune réclamation.
25. — Quelle influence a exercé sur la culture de la
m
vigne la dernière loi sur le vinage ?
L'élévation des droits sur l'alcool rendant les vinages
impossibles quand la taxe ne peut être éludée, cl les
viticulteurs ayant la faculté d'effectuer les mixtions en
franchise, lorsqu'ils fabriquent l'alcool, quelques proprié-
taires se sont décidés, depuis la promulgation de la loi
du 8 juin 1864, à affecter à la culture de la vigne
des terres propres à d'autre cultures. La fertilité de
ces terres et la fécondité des plans choisis, font augurer
d'abondantes récoltes.
La loi précitée, avantageuse pour le grand proprié-
taire, est préjudiciable au petit, qui , ne pouvant produire
de l'alcool, se trouve dans l'impossibilité de viner son
vin. Les négociants donnant la préférence à ceux qui
sont alcoolisés^ délaissent ceux qui ne le sont pas.
De fait, la loi de 1864, en enlevant un privilège à sept
48
départements du Midi, le confère a la grande propriété,
sur tous les points oit la vigne est cultivée.
Ses effets seraient, sinon détruits, du moins atténués,
si le droit sur les spiritueux destinés au vinage était
réduit à 15 ou 20 francs par hectolitre, car alors les
viticulteurs n'auraient pas un grand intérêt à distiller des
vins qui pourraient être écoulés pour la consommation.
Le trésor y trouverait son avantage et le petit produc-
teur également. Le consommateur pourrait aussi s'ap-
provisionner a des conditions moins onéreuses.
CORRESPONDANCE.
M. Vilallongue communique deux lettres de H. le
Ministre de l'Agriculture et du Commerce annonçant Pune
et l'autre l'envoi de publications sur la sériciculture.
PRÉSENTATIONS.
M. Siau présente comme membre résidant M. Benoît
Azemar.
»-25>^
10
FLORULE DES PYRÉNÉES-ORIENTALES.
ITINÉRAIRE DE PIERRE BARRERA.
AUTOGRAPHES INÉDITS DES BOTANISTES MÉRIDIONAUX.
Communication faite à la Société Botanique de France, •
en session extraordinaire i Prades,
le 5 juillet 1872,
Par M. G. Romneguère, membre de ladite Soeiété.
Je détache de mon Album Botanique <*> une lettre
autographe du docteur Barrera adressée le 22 avril 1803
à l'auteur de la Flore abrégée des Pyrénées. Je désire que
ce document offre à la Société mieux qu'un intérêt de
circonstance, mais une occasion, qui ne s'était pas
encore présentée, de payer à Barrera un sympathique
souvenir dans ce pays où il esl né, où il a fait le bien,
où ses œuvres lui survivent. La plupart d'entre nous
allons peut-être pour la première fois porter nos pas
dans ces sentiers pittoresques, pierreux et abrupts que
l'œil découvre déjk de notre première halte. C'est la
vallée de Taurynia, celle de Fillols, celle de Moligt, pro-
longée jusqu'au Col de Jau, ce sont les vallons de
Conat et de Corneilla que pendant un demi-siècle le
botaniste-médecin de Prades parcourut en interrogeant
sans cesse les secrets de la nature, en soulageant tout
i
50
les jours les souffrances physiques de ses concitoyens,
auxquels il avait consacré ses forces et sa vive intelli-
gence. Barrera avait hérité de l'amour de l'étude que
possédait si profondément son maître et son ami , Pierre
liarrère, aiitènr du Topographia Bolanica Ruscinonensis,
qui ne fut jamais publié.
« Ce dernier avait projeté,» dit Séguier, dans une lettre à
Lapeyrouse en date du 25 juillet 1778, où il mentionne
les détails les plus précis et les plus complets sur les
anciens botanistes qui ont parcouru les Pyrénées (ma
collection), « d'y joindre celle de la chaîne entière; » le
manuscrit que j'en ai ne contient que V Index de seize
endroits des Pyrénées qu'il se proposait de visiter. « Je
ne sais point, ajoute Séguier, s'il avait exécuté son des-
sein. » Pierre Barrera fut trois fois lauréat de l'ancienne
Académie Royale de médecine, avant d'en devenir mem-
bre ;. son Mémoire analytique si^r les eaux du Vernel,
publié à Perpignan en 1799, est cité avec éloge dans le
livre de Carrère sur les eaux minérales de la France. A
Prades, les bonnes traditions se conservent. A la
mémoire du cœur, le Roussillonnais joint une sincère
obligeance. On me l'avait dit, je l'ai éprouvé moi-même,
à votre tour vqiis ne larderez pas a en juger. Aussi
tout botaniste est nécessairement médecin ; pour l'ha-
bitant de Prades, tout botaniste est encore un dis-
ciple de Barrera, et comme tel, il est accueilli par-
tout à l'égal d'un bienfaiteur de l'humanité.
Lapeyrouse a indiqué les secours qu'il trouva dans
son obligeant correspondant. Il dit, dans la préface de sa
Flore, en parlant de Barrera : « C'est le Nestor des bota-
nistes dans les Pyrénées-Orientales. » En effet, notre
51
savant devancier lut pendant longtemps médecin' militaire
à l'hôpital de Mont-Louis. Sa carrière avait commencé a
Perpignan, qu'il quitta bientôt pour aller résider à Nar-
bonne; là il connut fe docteur Pech, ami rie Sauvages et
*
correspondant du grand Linné, et eut occasion de voit*
Lapeyrouse, Pabbé Pourret, Séguier de Nîmes, Villars,
Gouan et Palassôu, qui tous recherchèrent son précreux
concours. Il fournît pour FEssai sur la minéralogie dek
Pyrénées dé ce dernier savant le catalogue qui à pouh
titre : Plantes observées sur les Pyrénées et au pied àe ces
montagnes. Fixé à Mont-Louis, il accueillait' et accompli
gnait fréquemment les naturalistes que le1 'désir de faire
d'intéressantes récoltes de plantes alpines amenait' dans
la vallée de la Tel, au plateau d'Èynes, au mont de'Llàu-
renti, etc., etc. Pendant quarante années il parcourut ces
4
eontrées si fertiles en plantes et l'herbier important qu'il
avait formé* au moment où Lapeyrouse coordonnait sa
flore fut pour ce dernier d'une utilité qu'il ri'ofca proba-
blement pas avouer tout entière, caf il ne mentionné
qu'une seul* fois dans ses citations, son généreux cor-
respondant de Prades <*>. Lapeyrouse reconnaît en 1#13
(un an aprè§ la mort de Barrera) Flore, page XXXV,
que son dernier voyage aux Pjvénées a eu lied en 1797,
et il est permis de penser que Piffoétaïre qu'il demandait
en 1803 à Barrera, était plutôt pour fixet d'anciens
souvenirs que pour sa propre instruction. D'ôutres ver-
ront peut-être dans cette circonstance un appui favorable
à l'assertion de Decandolle (Rapport sur un voyage Bota-
nique, etc., 1808, p. 9), vivement contestée par Lapey-
rouse, qui, d'après fauteur de Ta Flore française, se
serait borné à visiter le département de TÀriége. Les
5*
nombreuses correspondances que j'ai sous les yeux,
notamment les lettres de Barrera, témoignent des mul-
tiples voyages du Botaniste Toulousain dans toutes les
parties de la chaioe à partir de Tannée 1763 où il débuta
par le Donnezan, petit pays situé entre l'Ariége et les
Pyrénées-Orientales.
Quand vous visiterez les herbiers du muséum de Per-
pignan, vous trouverez, Messieurs, le témoignage des
pérégrinations de Barrera dans ces riches contrées « qui
offrent à la fois les plantes des Alpes, non loin des
plantes des Pyrénées, celles des régions arctiques au
voisinage des végétaux propres aux climats brûlants de
l'Orient » i3). Pierre Barrera a laissé divers manuscrits sur
toutes les parties de l'histoire naturelle du Roussi lion.
Son principal ouvrage est une Flore topographique et
méthodique des Pyrénées -Orientales en deux forts
volumes. Le tome second est de Clément Barrera,
neveu du collaborateur de Lapeyrouse , qui exerça
aussi la médecine h Prades et étudia la botanique avec
succès.
Un zélé botaniste Italien que les événements politi-
ques de son pays ont amené en France et- dont vous
connaissez tous les premières et remarquables recher-
ches sur la Flore Pyrénéenne, plus exact et plus juste
même que Lapeyrouse, rendra sans doute à chacun ce
qui lui appartient dans la Flore générale qu'il prépare,
et Barrera, comme ceux qui l'ont suivi, prendront dans'
son œuvre la place que leurs découvertes leur assignent.
M. Bubani dispose du reste d'un monument précieux
dont chacun de nous a pu reconnaître l'érudition et
l'extrême loyauté, c'est V Histoire naturelle des Pyrénées-
53
Orientales du savanl docteur Companyo, où la Flore
Roussillonaise occupe une place étendue.
Voici la Lettre-Itinéraire do Pierre Barrera dans les
Pyrénées-Orientales. Je conserve scrupuleusement le
texte qui est dans ses détails, même après 70 ans, .d'une
vérité rigoureuse, et, par des renvois, j'essaye de I e
rafraîchir, si toutefois il m'est permis de m'exprimer
ainsi, a propos de la mention que je fais des principales
raretés botaniques que ce beau département offre
aujourd'hui à l'exploration des amis de Flore.
« Prades, le 2* avril 1803.
« Mon cher Monsieur,
« En réponse à la lettre toujours amicale et flatteuse
pour moi que vous avez eu la bonté de remettre k
M. Granjac, je me suis occupé à former l'espèce d'Itiné-
raire ci-après que les voyageurs botanistes pourraient
suivre en venant herboriser sur nos montagnes et celles
qui leur sont contiguës. Vous trouverez dans cet Itiné-
raire les noms et les positions des lieux que j'ai par*
courus et que vous me demandez.
« En entrant dans notre département par RiveBftlfes,
Estagel et de là par Sournia, oo peut en faire le tour
en se rendant successivement dans les différentes corn*
mones dénommées ci-après ponr faire, des dites
communes, les herborisations aux montagnes qui les
avoisinent le plus.
« De Rivesaltes, Estagel, Latour et Sotmiia, on peut
herborise}' : •
« Le long de la rivière de l'Agly qui passe an nord et
près de C3S trois premières communes W ;
54
« Sur les petites montagnes de Noire-Dame de Pena,
au nord-est d'Estagel (5) ;
« Aux enviroos de Sournia(Gj ;
«Au bais de Boucheville, à l'ouest de Soarnia^ ;
« De Sournia on se rend à la commune de Mont fort,
d'où Von peut parcourir :
1 « Le grand et riche bois de Salvanère, au sud de
Montions ;
« La groseille à côté au nord-ouest de ce bois ;
« La montagne Haze par dessus au sud-ouest.
« De Mont fort on va à Roquefort ou en, Donnezan,
n\aist wvnt d'y. arriver on peut herboriser :
, «.^ftiflol dei Jaw^ et à ses environs (col et passage
trè^ (Vfîcile l'Iiher^wais, bien connu) ; ,
i,;a,.Efl(re(las- commujnescde Moatfort et de Roquefort ;
. *> A la Roquets «au ,^u4 du col de lai ;
A A|u .bois 4$ LçpesAuil el,à la BalroeMe, au sud de ce
« A la belle et grandç .Qwntpgne.de Madrés (i0> au sud
de ft^q^fark à «l'e^t (Jw ,Dowa*an #i au nord-est du
C^poir, Sur, towte$,ce|S ^artie^^ montagnes il y a des
jaçfiï.a \mA^ms. qu*,;p&rlittU lôiirs noms, comme la
jaofttiet la bar^qqe deJUpesoujl, de Madras* et, où l'on
d#it c^ctier poun les parcourir < .
« Rendu en Donnezan, on s'auberge à Querigut où à
Ar tiques, au pied/ de la moiïtagne ; de là on pat£OUH en
plusieurs jours :
«: La farceuse edigrailde tiwkilQgne <de. LlawrenlK11), à
l'ouest de Querigut ;
l ■ t • i ; •
55
« La montagne de Mijanès^ qui en est ia suite el
où esl le port de Paillère, au nord-ouest de Querigut ;
« La montagne de Llaurenti comprend la Benlaillole,
par dessus Querigut, où. est le bois de Llaurenti ou bois
nègre, elle Pla de l'Ours (13>;
« La montagne d'Àrligues, où est le Pla de Barnet.
au dessus de la Bentaillole, la jacc et baraque de Bou-
tadiol, l'étang qui est par dessus el ie Roc Blanc (U> qui
est le sommet de la montagne du Donnezan el qui le
dispute en élévation au pic de Canigou ;
« De Querigut on peut. aussi faire une belle herbori-
sation dans le Carcanel, le long de la rivière d'Aude, au
sud-est de Dounezan.
« Du Donnezan on passe au Capcir, au village Je
Fontrabiouse où à celui de Fourmiguères, d'où Von peut
parcourir :
« Toute la plaine de Capcir, les environs du village de
Real, où est le Cineraria Siherica.
« Le bois de la Malle qui est au milieu de celle
plaine;
« La montagne de Balcère et l'enlour de l'étang de ee
nom;
« De Foolrabiouse on peut aussi aller a Llaurenti qui
n'en est pas plus éloigné que de Querigut ; on passe
as pla de Remet et à la Bentaillole, de là aui Alguettes.
Tool ce trajet, d'environ trois ou quatre heures nord-
ouest de Fontrabiouse, est très intéressant aussi par les
belles productions. C'est par dessus ee village et il un
qnarl-d 'heure à peu poès que se trouve k beau CUicus
cenlaurwides.
56
« Du Capcir on se rend en deux ou trois lieures à
Mont-Louis ou au village d'Eynes, à une petite lieue au-
delà, d'où Von est très à portée de parcourir :
* La Qaillane, au nord de Mont-Louis^ où j'ai vu
aussi le Cineraria Siberica ;
« La métairie de Girvès et le Bac de Bolcaire<i6), à
l'ouest de Mont-Lonis ;
« La fameuse vallée d'Eynes<*7>, au sud de Mont-Loois,
où l'on doit remarquer les belles et riches prairies qui
se trouvent h l'entrée de cette vallée attenant au village;
« La Jasse de Delmau, à la gauche et à moitié vallée,
où il y a toujours une baraque vis-à-vis de laquelle se
trouvent une infinité de belles et rares plantes ainsi que
par dessus la Jasse, à droite et à gauche ;
« Le sommet de la vallée appelé la Pujade ou le col
d'Eynes, très riche aussi ;
« La montagne de Cambres d'Aze(18\ vis-à-vis et au
sud de Mont-Louis», qui forme le côté gauche de la vallée
d'Eynes ;
« La vallée de Llou <i0>, ainsi appelée du nom du vil-
lage qui se trouve à son entrée, h la droite de la vallée
d'Eynes, h demi-lieue et au sud-sud-ouest d'Eynes et de
Mont-Louis, intéressante par quelques plantes rares qu'on
y trouve, telles que le Géranium pelrœum, etc.
« De Mont-Louis on peut aller à Ut vallée de CarU
même, d'où Van peut faire deux herborisations intéressan-
tes :
« L'une au sommet de. ladite vallée à Picmorens et
aux Minières, au nord-ouest de la commune de CaroM*0*,
l'autre à la Mouline et à Jau , sur une montagne de la
57
Cerdagne espagnole, au sud-ouest de Carol el de Puy-
cerda ;
a Delà Cerdagne, revenant sur ses pas à Mont-Louis,
on descend à Villefranche^ à cinq lieues de distance Est ;
on parcourt à droite el à gauche le chemin qui conduit le
long de la rivière de la Tel et d'un grand vallon jusques à
Villefranche, centre d'intéressantes herborisations à faire :
a A la montagne de Canîgou, du côlé des bains du
Vernet**1) qui se trouvent au pied de cette montagne, a
l'extrémité du vallon.
« A l'ancien monastère de Saint-Martin du Carâgou qui
était placé sur la montagne à une heure des dus bains M;
« Au sommet et au pic de Canîgou *23), à quatre ou
cinq heures de Villefi anche et de Vernet, toujours au sud
de ces communes.
« A la montagne et à la Trancada d'Amboulla<*4), au
sud-est de Villefrancbe et à la rive droite de la Tel ;
« El enfin à la montagne de Nohèdes<*5) et de BeiHas
et k la Font de Comps(2°) qui se trouve au sommet, à
deux ou trois heures au nord de Villefrancbe el .de son
château, herborisation qu'on peut faire à la rigueur dans
un jour, quoique une des plus intéressantes que je con-
naisse en plantes alpines el sous alpines.
« Voilà, mon cher Monsieur, quelles sont les monta-
gnes et les parages que je connais pour y avoir herbo-
risé peu ou prou ; j'ai cru qu'avec celte espèce d'itiné-
raire je remplissais mieux vos vues comme je le désirais.
« Les environs de Perpignan <*7> fournissent aussi
beaucoup de plantes intéressantes ainsi que notre côte,28),
et ai parcouru plusieurs morceaux depuis Canet^ à
58
Test de Perpignan, jusque^ à Collioure<30> el à Port-Ven-
dres<3,), au sud-est de Perpignan.
« Nous avons de plus la montagne de l'Albère^ au
sud-est de Perpignan où je n'ai point herborisé; elle
divise la France de l'Espagne par ses deux versants et
est une suite de celles du Vallespir qui sont plus hautes
et au sud-ouest.
« Je suis bien mortifié, tant par rapport h vous que
par rapport h moi, que vos grandes occupations ne vous
permettent point de placer dans votre herbier la quantité
de plantes que vous avez pour y ajouter ni de détermi-
ner et baptiser les espèces numérotées que je vous ai
envoyées dans le temps pour pouvoir rendre le mien plus
correct, mais j'ose espérer que cela viendra le moins
que nous y periserons.
« II me tarde bien aussi de voir la belle monographie
des saxifrages dont vous voulez bien me gratifier, que je
recevrai avec reconnaissance. En attendant, acceptez,
je vous prie, l'expression du sincère dévouement
« De votre affectionné serviteur el ami,
« Baruéiu, médecin. »
5«J
NOTES.
(J) Mon Album, comprend aujourd'hui douze cartons et plus de i.500
fascicules concernant un même nombre de savants appartenant à. tout es les
époques et à tous les pays. Je me suis appliqué depuis trente années à
recueillir les correspondances autographes, les manuscrits et les portraits
des botanistes Français notamment. J'ai recherché ( au point de vue
des biographies à compléter ou des faits scientifiques à constater ) et
j'ai trouvé des correspondances qui renfermaient des discussions intéres-
santes, des appréciations sur les hommes ou sur des œuvres, des traits
piquants, des détails narrés au courant de la pensée, sans apprêt comme
sans réserve et tels qu'on ne les trouve guère dans les publications ordi-
naires où l'on cherche à tempérer parfois la pensée ou à voiler même la
vérité. J'ai été puissamment aidé dans mes recherches par de .généreux
et bienveillants amis parmi lesquels je me permets de citer de Ërebîsson,
L. Companyo, Léon Dufour, de Flotow, Hepp, Lenormand, Moquin-
Tandon, Schœrer; MM. E. Duby, Durieu de Maisonneuve, de Franque-
ville, Fée, Le. Jolis, Roussel et Van-Hcurck . Ma première série des
correspondants de Picot de Lapeyrousc à laquelle appartient Barrera est
précieuse par les communications nombreuses et inédites des célébrités
botaniques du commencement de ce siècle ; eîle comprend aussi la
minute de la main de Lapeyrouse de tous les écrits échangés par l'his-
torien de la Flore des Pyrénées avec ses correspondants tels que Acha-
rkts, Allioni, Buffon, Des fontaines, L. Dufour, S. Gay, Gottan, de
Lamarck, G. Linné. Jaequin, A. L. de Jussieu, Ptrsoon, Hamond, C.
Richard, Thumbtrg, Stopoli. Schwœegrichen, Séguier, Ventetutt,
Vittars, Wildenow, etc., source féconde d'étndes à entreprendre. Ce
rocueil qui occupe deux grands cartons complétera un jour la deuxième série
de ces mêmes correspondances placée récemment par les soins de M . Des-
noyers, membre de 1 Institut, son conservateur, à la bibliothèque du Muséum
d?histoire naturelle de Pans.
« Un album- de botanique, comme me récrivait il y a peu de temps
mon vénérable ami M. le professeur Fée, est une source de jouissances,
il met en rapport avec le passé ; moins durable que les médailles, il
(H)
consacre des faits qui ont leur intérêt. On regarde avec un sentiment
pieux les caractères tracés par les botanistes qui nous ont précédés dans
la carrière et avec un sentiment bienveillant et souvent affectueux
récriture de- ceux de nos contemporains avec lesquels nous avons été en
rapport », voilà la part du sentiment. La collection des autographes offre
aussi la part utile s'il s'agit de remarquer au passage dans l'examen des
anciens herbiers où les collecteurs ne se nommaient pas avec le même
soin qu'ils prennent aujourd'hui de le faire, les étiquettes les plus dignes
de confiance. Les nombreux visiteurs du Musée Delessert, (fondu en partie
aujourd'hui dans les collections du Jardin des Plantes de Paris) ont tou-
jours tiré un très-grand avantage de la collection d'autographes formée
par II. Lasègne. qui leur permettait de citer sans hésitation le nom de
l'auteur d'une étiquette ou d'une observation dont l'écriture n'était pas
toujours bien connue. M. le comte Jaubert, dans un écrit récent, recom-
mande de se familiariser avec les diverses écritures des maîtres et
exprime le vœu que le recueil d'autographes les plus autorisés soit pro-
pagé par la lithographie. En effet, on ne peut espérer de travailler soi-même
avec profit dans les grandes collections botaniques qu'après s'être bien
rendu compte des dispositions matérielles quelquefois défectueuses que
ces collections peuvent présenter.
(2) Le 10 juillet 1811 (lettre autographe de ma collection), Barrera dit
à Lapeyrouse : « Parmi les plantes que nous vous envoyons et que Coder
se charge d'arranger entre deux planches, vous trouverez je crois de nou-
velles espèces, ne les ayant point vues décrites dans Linné ni dans quel-
ques autres au'eurs modernes; je vous en fais hommage et vous les cède
avec d'autant plus de plaisir que j'ose espérer que vous voudrez bien
les donner en mon nom (celles que vous reconnaîtrez réellement nou-
velles, espèces ou variétés). 11 y a déjà quelque temps que je les avais ;
je les gardais pour rendre plus intéressant mon catalogue des plantes des
Pyrénées-Orientales dont j'ai fait insensiblement un ouvrage volumineux
dans lequel je m'avise de donner des descriptions, la plante sous les
yeux, avec ses noms vulgaires, Français et Latins , les plus caractéristi-
ques et spécifiques d'après Linné, Tournefort, Villars et souvent Wilde-
nu w, de façon que ce travail m'ayant paru assez intéressant et utile pour
notre département, j'avais eu quelque velléité de le rendre public, mais
persuadé que l'ouvrage que vous allez mettre suis presse et que nous
attendons avec impatience, suppléera plus parfaitement au désir et à l'uti-
lité du public, je renonce à un pareil projet trop hardi pour moi et je
vous fais passer mou petit dépôt avec une belle collection de beaux
échantillons de YAlystum tant désiré auxquels j'en ai ajouté un beau que
61
j'avais depuis longtemps avec le fruit, tous les autres n Y tant qu'en
fleur. »
Deux magnifiques exemplaires de cette plante rare sont annexas par
une bandelette gommée à la lettre que je mentionne. Il y a lieu de
s'extasier devant la parfaite conservation de la cueillette de 1811, bien
laite pour surprendre les collectionneurs que le besoin d'empoisonner
périodiquement les plantes est toujours le sujet d'un véritable décourage-
ment. On sait que l'herbier de Lapcyrouse, donné par ses héritiers à la
ville de Toulouse a été si fort maltraité par les insectes et par le temps
que l'étude actuelle de ses types est sinon impossible du moins très dif-
ficile Un certain nombre de plantes sont totalement absentes, d'autres
sont représentées par des débris de feuilles ou une simple tige nue lors-
que toutefois ce n'est pas une plante étrangère pour l'étiquette qui accom-
pagne le fascicule ! Faut-il rechercher la cause de ces détériorations dans
l'oubli prolongé de la précieuse collection au grenier de l'établissement
public qui en avait le dépôt ?
Le Campanula Mulikaulis de Barrera n'est autre que le Campanula
Lancenlata, Lapey, décrit par cet auteur dans sa Flore abrégée, page 105.
Lapeyrouse décrivant une plante nouvelle qu'il avait reçue de Barrera et
provenant de la montagne de Mijanès devait à son correspondant mieux
qu'une mention qu'il ne lui accorde cependant pas, aussi je cite avec
quelque à-propos le passage suivant d'une lettre de Lapeyrouse à Barrera
qui remonte au début de leurs rapports, au 12 septembre 1789 : t Vous
ne me connaissez pas encore tout entier, mon cher Monsieur, dit Lapey-
rouse, et je suis fâché que vous m'ayez prévenu. Je n'aime pas à me
parer des plumes du Paon ; et je rends volontiers à un chacun ce qui lui
appartient. J'avais destiné votre nom à cette belle Campanule que j'ai
vue sèche chez vous. Si j'établis quelque nouveau genre, ce qui pourrait
bien arriver, il vous sera dédié ; et dans ma préface déjà prête, en faisant
Ténumération de tous les savants qui ont parcouru les Pyrénées pour y
observer les plantes depuis Bauhin et Burser, vous y avez votre place, et
comme ce n'est pas une simple liste, mais que j'entre dans les détails
des travaux d'un chacun, j'ose croire que guidé par l'amitié, la recon-
naissance et la justice, j'ai parlé de vous d'une manière propre à vous
concilier plus de suffrages que les Eryngium et les Angéliques n'en ont
mérité aux Bourgat et aux Razouls. Sûrement, lorsque vous verrez cet
article, vous en, serez content, vous ne me taxerez pas d'ingratitude ; ce
vice n'est que trop ordinaire à nos pareils. ■ Barrera n'était pas exigeant,
il se dépouillait volontiers de ses propres découvertes pour enrichir le livre
de Lapeyrouse et il souhaitait, chose bien légitime , que son nom fut
acquis à la plante intéressante qu'il avait produite ou retrouvée le premier!
62
(3) Pendant mon court séjour dans cette ville, }'ai pu visiter les
Hefiquiœ de Pierre Barrera, pieusement conservés par son parent,
M. Lacroix, notaire, homme du monde, plein d'obligeance et tout dispos»
à permettre aux amis des sciences l'examen des écrits du botaniste
Roussillonais. Je signale à mes confrères attachés à l'étude des plantes
Phanérogames, les espèces suivantes du manuscrit de Barrera, toutes
suivies du Nobis : Alchemilla villosa, Campanula mullicaulis, Dianthus
acaulis, Buplevrum latifolium, Echium pyramidale, Saxifragaocaulis,
Géranium trilobatum, Salix alnifolia. La simple lecture des descriptions
m'a représenté ces plantes comme critiques. Furent-elles communiquées à
Lapeyrouse? Je serais porté à le croire, car il m'a semblé voir dans la
première espèce Y Alchemilla alpina du botaniste Toulousain. Le temps
m'a manqué pour faire ces constatations.
J'ai retrouvé dans les manuscrits de Lapeyrouse la copie faite par
Barrera d'un Catalogue des plantes Pyrénéennes avec indication de»
localités tracé en 1781 par l'abbé Pourret. Cette copie est intéressante
par elle-même, elle l'est peut-être encore davantage parce que l'ori-
ginal, conservé autrefois par Séguier, n'existe plus aujourd'hui. L'auteur,
comme il Ta dit lui-même dans sa préface, destinait ce travail à la Flore
de Narbonne, commencée. Voici ses divisions, toutes précédées de certains
détails sur le pays et* sur les personnes : Hermitage de Saint-Paul
(Saint-Antoine de Galamus); pont de la Fou ; bois du Vivier ; bois de
Salvanère; Rabouillet, où est cité le Scrophularia lucida, Linn., plante
napolitaine signalée à Nice par Allioni (Bertolini a avancé que la plante
d'Allioni n'était que le Scr. canina, Lin.,) et de nos jours à Marsei.lc par
M. Kralitk. Cette dernière localité était la seule connue et avérée eu
France en 1859 ; mais MM. Grenier et Godron, qui la rapportent, disent
que le Scrophularia lucida. Lin., doit se trouver sur tout ou partie de
notre littoral Méditerranéen. Le docteur Compnyo a mentionné depuis
(Histoire naturelle des Pyrénées-Orientales, Tome H. page 493) le Scro-
phularia luteat Lin., dans les fossés humides des châtaigneraies du vallon
deSaint-Laurent-de-Ccrdafis. La citation de Pourret, habile et consciencieux
botaniste, est néanmoins importante. Voici les autres localités du
catalogue : Bois de Boucheville; Croix de Platlloubi; montagne de la
Groseille ; sources de la Boulsane ; Quérigut ; la Bcntaillole ; Bois et
montagne de Llaurcntf. On remarquera, comme Lapeyrouse l'avait indiqué
à propos du Chloris Narbonensis, que Pourret avait, par extension de
ses explorations, compris dans l'annexe de la Flore de Narbonne dont je
parie, comme dans la Chloris, un plus grand nombre de plantes des
Pyrénées que de Narbonne.
Je ne peux m'empécher de citer ici une boutade humoristique de
Barrera à propos de cette dernière étude qui est heureusement bien
moin9 fondée aujourd'hui qu'elle ne devait l'être à l'époque où il écrivait :
« 11 serait à souhaiter pour les progrès de l'histoire naturelle que ceux
qui se consacrent à l'étude de cette aimable science s'occupassent un
peu mieux de la connaissance des lieux qu'ils habitent. Depuis quelque
temps on dirait qu'on a renonce à ce qui y touche de près, on semble ne
s'intéresser qu'à ce qui vient de l'étranger. Si le Gouvernement favorise
quelques naturalistes, ce n'est que pour aller faire leur moisson au-delà
des mers. D'où peut donc venir cette tendance à fouler aux pieds les
richesses qui nous environnent ? Cependant quel profit ne retirerions-nous
pas de la connaissance exacte de toute* les productions de notre pays,
quels avantages n'en résulterait-il pas pour l'histoire naturelle, si ceux
qui honorent les sciences en les protégeant voulaient aider de leurs moyens
ceux qui les cultivent, les engager à nous fournir chacun une histoire
particulière de leur pays et contribuer ainsi à la perfection de l'histoire
générale de la nature, ouvrage absolument indispensable pour nous fixer
sur la manière d'envisager chaque individu selon la place qu'il occupe
dans l'immensité de la chaîne qui lie tous les êtres créés. •
(4) Dans la plaine de Rivesaltes, près du mas de la Garrigue, on
retrouvera le Clematis recta, Lin., signalé par M. Legrand dans les canaux;
le Polamogeton pectinatus , Lin.; dans les haies et les champs des rives de
l'Agly, trois plantes intéressantes, YAnacyclus Valentinus, Lin., le Crépis
hulbosa, Cass., et le Fumaria média, Lois. Dans les vignes, les coteaux
pierreux, le Silène Lusitanica, YAira curta, Jord., et le Yeronica
didyma.
%(5) Sur les rochers de l'ermitage de Notre-Dame, le Parietaria lusita-
nien. Lin., et les cinq nouveautés suivantes pour la localité, découvertes
encore par M. Legrand : Galium decipiens, Jord., Lavandula ktifblia,
VilL, Si/ene in fiât a et carnet floru, Le Gr., (forme du Silène Terwreana,)
et le Dianthus virginew, Gr. et God.— Dans la direction d'Estagel, deux
Lichens remarquables, un de la zone méridionale, le Dirina repanda, Fr.,
l'autre de la zone alpine, le Lecanora hœmatomma, Ach., fréquemment
chargé lui-même d'un autre parasite, le Calicium parotcum, Ach. Sur les
coteaux pierreux de Baixas, Y Al sine conferta, Jord., le Narcissus junci-
folius, Rcq., le Gladiolus Illy riais, Roch» récoltés par M. Legrand. On
trouve aussi le Lavatera Cretica, Lin. — Sur les schistes, YAnthyllis
qjtisoides, L., et les Parmelia Oreina et Gypsacea de Fries au voisinage
d'une mousse peu commune, le Barbula inermis, Mont. — A St-Antoine
de Galamus, dans les pâturages des bords de la rivière, le Cyclamen ver-
num, Gay, qui se montre au premier printemps et disparaît vite.
6-i
(0) Au bas du plateau granitique de Sournia, sur la route de Prades,
le Geum imelinatum, Sch.
(7) Au bois de Boucheviilc, le Squamaria Smithii, Dec; le GlechoriM
hirsuta, Godr.; au revers oriental du bois, le Jurinea Bocconi, Guss., et
tout à côté, dans le vallon de Rabouillet, le Liparh Lœse/», Rich., qui
couvre les prairies.
(8) Au bois de Salvanèrc, VHieracium approximatum, Jord., et sur
les pentes méridionales, l'élégant Cypripedium calceolus. Lin.
(9) Là s'arrête la vallée de Molilg aux portes de Prades, où l'on trouve
dans les champs, parmi les récoltes, le Medicago turbinata, Willd., qui est
cependant rare. Prades, la ville hospitalière où la Société botanique de
France vient de recevoir un si gracieux accueil, m'a fourni un Lichen fort
rare en France, le Chiodecton myrticola, Fée. Cette belle cryptogamme
des iles de la Méditerranée est parasite sur l'écorce d'un Myrte
séculaire dans le jardin de M. Tixador. Là j'ai encore retrouvé sur le
Laurier rose, qui prend dans cette station un développement luxurieux,
deux modestes hypoxilées qui me rappellent deux savants et bienveillants
amis, le Sphaeria oleandri. Dur. et Mont., parasite des rameaux^ et le
Sphaeria olœe, var. Nerii, Mont., parasite des feuilles. C'est aux environs
de Molitg que YAldovranda vesiculosa, signalée par Pourret, est encore
l'objet de recherches assidues mais infructueuses, probablement à cause
de la transformation du sol, où l'on ne voit plus de mares d'eau.
(10) La montagne de Madrés est la station à peu près unique dans le
département du Mecanopsis cambrica, Vig., observé pour la première fois
par MM. Companyo et Colson. Au tronc des arbres, on rencontre les
Collema ruginosum, Duf., et verruciforme, Schaer., ainsi que le Pan-
naria conop'ea, Delise, et le Chlorea vulpina, Nyl., dont Companyo a
signalé la fructification hivernale. On sait que ce dernier Lichen fructifie
très rarement en Europe.
(11) A la Jasse d'Autournan (Llaurenti) , le Potentilla pyremica,
Raim. in Dec. ; vers l'étang d'Artigues, le Potentilla nitida, Lin., d'appa-
rition récente dans le département.
(12) Aux pâturages de Mijanès, Villemetia apargioxdes, Cass.
(13) Au Pla de l'Ours, le Coralhrhiza innata, Brion.
r>r>
(14) Au Roc Blanc, (seul habitat du Roussillon), VA ha gène alpina,
L., et h la Jasse d'en Barnet, une autre rareté du pays, le Ranunculwt
Bellardi, Vill. Aux environs de Quérigut, YHieracium aurigeranum,
Timb., nouvelle espèce détachée des formes connues de TH., Umbel-
latum, L.
(15) Aux environs de Mont-Louis, le Campanula Reboudiana, Gr. et
God. À l'étang Llarg, Ylsoetes lacustris et à l'étang Ebuda, Ylsoetes
Echinospora, signalés pour la première fois en 1864 par MM. de Salve
et Senot de la Londe. Sur le plateau de la Perche, le Genista tinctoria ,
V. Genuina, Gr. et Goo\, remarquable par sa tige et ses fruits glabres.
Sur les rochers près de la grande Bouillouse, le Potentilla nitida, L.,
signalé par Company o. A la montagne de Carlite, une grande rareté ori-
ginaire de la Norwège qui n'est pas inscrite dans la Flore de France de
MM. Grenier et Godron, le Subularia aquatica, L. , découvert par le
docteur Reboud en 1849, à l'extrémité de l'étang Llarg.
Les escarpements de Fontpédrouse ont donné une seule fois le C/e-
matis integrifolia, L. Les bords de la Tet à la Cassagne, vers Sauto,
ont donné à M. Reboud YHyssopus aristatiu.
(16) Le bac de Bolquère est l'habitat de la var. pyrenaica, Gr. et God.,
de la Brunelle à grandes fleurs, ainsi que du Campanula Baumgartenii .
Beck.
(17) Les pelouses de la vallée d'Eynes contiennent Y A Ichemil la pyre-
naica, L. Sur les pentes rocailleuses de Llo, on recueille Je Scabiosa
pyrenaica, AH. Au fond de la vallée, sur les rochers de Notre-Dame de
Nuria (Espagne) , est le Saxifraga lingulata, Bess. ; ainsi que le
Jurinea pyrenaica, Gr et God., et le Leontodon aurantiacus, Koch.
Sur ces mêmes rochers, vers laCollada,8emontrele Afte/tdta/eria nitida,
Hornsch., mousse fort rare signalée pour la première fois par C. Monta-
gne, et qu'on n'a pas encore retrouvée ailleurs en France ni dans les
Pyrénées. Montagne a rapporté aussi de la même localité une autre
mousse également recherchée par les botanistes, YEncalypta pihfera ,
Lemch.
(18) Le guide Noux a retrouvé en 1872 le Saxifraga biflora, Ail.,
qu'on cherche en vain au Llaurenti, où il a été signalé par Lapeyrouse.
Les Lecidea atrobrunea. Duf., et armeniaca, Fr., décorent de leurs
thalles bruns les roches de la montagne en communauté d'un autre beau
Lichen, le Squamaria chrysoleuca, Ach., dont la nuance orangée et verte
présente à l'œil une agréable marqueterie.
5
G6
(19) A l'entrée de la vallée de Llo, le Saxifraga luteo-purpurea, Lap.;
sur le roc de San-Feliu et sur les rochers humides plus élevés, le Phy-
teuma Company onis, nob. in Litt.
(20) Dans la vallée de Carol, un Lotier alpin, pour lequel le docteur
Companyo a proposé le nom de Lotus minutissimus, et sur les rochers
de la Tour, un beau Licheu, le Lecidea sqmiida, Ach.
(21) Sur les rochers de la colline de Fuilla un autre beau Lichen, le
Squamaria cartilaginea, Dec; au bord du ruisseau deCastetl, pi es de
Vernet, le Valeriana pyrtnaica , Lin., plante indiquée constamment
comme sob-alpine, et acclimatée depuis peu, suivant la remarque laite
par le docteur Companyo, dans la région champêtre. Les bois couverts de
Corneilla produisent une mousse curieuse, le Buxbanmia apkylla. Lin.,
et sur les rochers d'Olctle un beau Lichen qui attire le regard par la
couleur jaune et orangée de ses rosaces arrondies, c'est le Lecanora
chlorophana, Ad)., et sa variété oxytona à apothecies rougeàtres, que
Ramond découvrit le premier dans les Pyrénées et qu'on retrouve avec
les mêmes traits spécifiques dans les localités les plus diverses, en Lapo-
nie, dans les Gévennes, dans les Alpes et au centre de l'Espagne.!
(22) Dans les cavités des rochers où est encaissé le chemin de Vernet
à Saint-Martin, végète une mousse rare, le Fabronia pusilla, Retldi.,
signalée par Montagne.
(23) Sur les rochers du Ganigou, le Lecidea glamerata, Ach. Aux
Jassesde Gadi, YUmèilicaria atro-pruinosa, Schar. Parmi les Pha-
nérogames de cette région des neiges, citons le Leucantkemum tomento-
ëum, Gr. et God., dans les sentiers qui conduisent au plateau de Los
Basihés. Dans la vallée de Taurinya, les cryptogamistes recueilleront les
Grimmia elatior, Br. et Sch., et Atrata Hornsch., ainsi que le Verru-
caria Schœreri, Ny!.f recueilli dans cette partie des Pyrénées par Mon-
tagne.
(21) La Trencade d'Ambouilla a donné une variété intéressante du
Campanula persicifolia, Lin., le Campanula stib-pyrenaica, Timb., le
Saxifraga média et YAchillea divarieata.
(25) Le Campanula elatinus, Lin., habite les rochers de la vallée de
Nohèdes. Au bas de la montagne on trouve la variété jaune de Y Ane-
67
motte alpina, Dec., dont Linné avait fait son Anémone sulfurea. Au
bois de Pinat, la principale rareté qui s'offre au collecteur est le Lotus
villosusâe Companyo; une autre rareté, le Clemati* integrifoHa, Lin.,
indiquée par Tournefort et qui existe dans l'herbier du Muséum de
Perpignan avec le même habitat, doit se trouver encore aux Graus
d'Oiette.
• (26) Le 10 juillet 1811 (lettre déjà citée) Barrera écrivait à Lapey-
rouse : • Vous recevrez enfin avec celle-ci un certain nombre des plus
beaux échantillons qu'il est possible d'avoir de YAlyssum fruticosum des
'rochers de Comps. Il a fallu le zèle et le désir de vous être utile pour
que cet infatigable pharmacien (Coder) allât sur le lieu avec un paysan
chargé de deux perches qu'ils ont bien attachées afin d'atteindre à l'inac-
cessible rocher et avoir quelques pieds de cette belle plante. Leurs
premiers efforts ayant été inutiles, il a fallu user de coups de perche pour
en détacher les échantillons que nous vous envoyons et qui sont des plus
beaux ; il faudrait des moyens plus pénibles et plus coûteux pour avoir
des pieds entiers. » VAlyssum que Lapeyrouse avait qualifié dans le
principe du nom spécifique de fructicosum, devint YAlyssum pyrenaicum
dans sa Flore. Il a été maintenu au rang d'espèce par tous les Aoristes,
malgré l'opinion de Decandoie qui ne considérait dans la plante nouvelle
des Pyrénées qu'une forme à feuilles obtuses de YAlyssum halimifolium,
Lin. (Flore française, vi, p. 594.) Il ne restait plus il y a quelques
années, en 1863, que trois pieds de l'intéressante plante, placés sur les
escarpements inaccessibles de la partie supérieure du rocher qui domine
la Font de Comps (localité unique en Europe avant la découverte de cette
espèce en Espagne par Bubani), et qui se trouvent hors de la portée de
la main de l'homme. Les guides dévalisent au printemps toutes les plantes
venues de graines aux abords du rocher. La Société Botanique vient d'en
avoir un exemple dans la déconvenue qni l'attendait dans son excursion
et dans le magnifique fascicule de plantes desséchées que le guide Noux
offrit à M. le docteur Cosson. 11 faut attribuer la miraculeuse conservation
de la rare touffe YAlyssum qu'on voit aujourd'hui à quinze mètres du
pied du rocher, à l'impossibilité qu'il y a de l'atteindre. On connaît la
boutade très excusable de Lapeyrouse, à la suite de l'opinion émise par
Decandolle : « Un trait de plume, dit le botaniste pyrénéen (après avoir
décrit minutieusement la prétendue variété qu'il défendait,) une idée,
suffisent pour créer des variétés ou identifier des synonymes. Cette marche
peut satisfaire l'amour-propre, mais elle ne conduit ni à la lumière, ni à
la vérité. • (Suppl. FI. Pyr.t p. 90.)
On trouve sur les plateaux supérieurs de Comps, le Biscutella apula,
y
08
Lin., les variétés Scabra, Fenz, et Gtutinosa, Koch, de VAremria ser-
pil i folia, Lin., et le Ginesta tinctoria, P., Laâocarpa, Gr. et God.
Cette féconde contrée offre encore sur les escarpements des rochers
YAlchemilla pyrenaica, Lin., et la variété Decipiens de YAquilegiapyre-
naica, Dec. Au roc de la Goba del Falj, localité unique du département,
on récoltait il y a quelques années encore le Dracocephalum austriacum.
Lin., que la rapacité de quelques botanistes étrangers semble avoir tota-
lement fait disparaître aujourd'hui. V Endocarpon Guepini, Mont., habite
les hauts plateaux ; plus bas on trouve sur les Conifères l'élégant Pla-
tysma Juniperinum, Hoflm., et sa variété Pinastri, Ach.; dans les bois
de la même zone, YHieracium nemorense, Jord.
m
(£7) Sur les remparts de Perpignan, vers la porte Canet, on a trouvé
depuis peu de temps YErodium chium, Wild. En suivant le cours de la
Tet jusqu'au plateau de Regeille, on recueillera près d'flle une Papilio-
nacée nouvelle, le Saroihnmnus Carlierus, découvert par le docteur
Companyo et dédié par lui au docteur Cartier, zélé explorateur botaniste
des Pyrénées-Orientales. Cette plante a élé retrouvée depuis par le
docteur Penchinat dans le vallon de Banyuls.
Sur les rochers voisins de la chapelle de Força-Réal, trois Lichens
alpins les Lecanora chloropkana, Ach., et Carphinea, Schaer., et YUr-
ceolaria actinostoma.
Non loin de la cdte et en remontant au sud la source du Tech, on
devrait rencontrer aux environs d'Elne les Erica multiflora elumbelliflora.
que Loiseleur cite sur ce point unique du département, mais qu'on y
cherche aujourd'hui en vain, les cultures ayant envahi les terrains vagues
que ces plantes occupaient.
Entre Val Richer et la mer se montre le Sagittaria sagittœ folia, Lin.
A la butte de l'Esparrou , on trouvait au siècle dernier, ainsi que le
témoigne un échantillon de l'ancien herbier départemental, Y Erica tetra-
lix. Lin., complètement absente aujourd'hui. Le cours du Tech amène à
Céret ; à l'ouest de cette ville, au bois d'Oms, existe une Génistée dédiée
à Jaubert de Passa, le Sarothamnus Jaubertus, Comp. VAstragalus
glaux vit sur la montagne de Céret. Après une journée de' marche, on
parvient de cette dernière station aux collines du Perthus et de Bellegarde,
où l'on peut récolter la variété Macrantkus du Dianthus bruchyanthus,
Boiss.
(28) Les sables des bords de la mer produisent les variétés Vulgarix.
Gracilis et Aretiaria formées par MM. Grenier et Godron aux dépens
de YOrwnis ramosissimus, Desf. , qui habite sur les dunes ; et encore
69
dans le même habitat les variétés Gtnnina, Gr. et God., etMinor, Moris ,
de YOnonis reclitiala, Lin.
Plus avant, dans les vignes voisines de l'étang de Salses, une variété
maritime du Lotus comiculatus, (e Lotus Delorti, dédié par M. Timbal, au
botaniste de Narbonne Delort Miailhe. Dans les pâturages de la même loca-
lité, le Statice cuspidata, Delort Mrs., omis dans la Flore de MM. Gre-
nier et Godron. Dans les marais formés par le canal de la fontaine
d'Estramar, YArundo pliniana, Tur. ; c'est encore dans le gouffre de
cette fontaine (seule localité en Europe ! ) que vit le Phalaris gigantea,
Gav.
Si nous franchissons la ligne de démarcation du département des
Pyrénées-Orientales, pour entrer dans l'Aude, dont les prairies maritimes
sont unies cependant au % territoire de Salses, nous rencontrerons le
Statice Company onis, Gren. et Bill., omis dans la nouvelle Flore fran-
çaise, et dans les escarpements des Salins, touchant à l'ile de Sainte-
Lucie, deux plantes peu communes, le Viola arborescent, Lin., et la
variété Geminus, Gr. et God., du IHantusJtrachyanlus.
M. Legrand, qui pendant son séjour dans les Pyrénées-Orientales a pu
ajouter de bonnes plantes à la Flore locale, a rencontré le premier les
espèces suivantes aux environs de Leucate : dans l'étang, le Spergularia
diandra, Guss. ; sur les rochers maritimes, le Sideritit Scordioïdes,
Lin., et dans les sables, le Psamma australis, MabiL, le Planta go
crassifolia, Forsk., le Statue ferularia, Lin., échappé de Sainte-Lucie,
enfin le Vulpia ligustica, LK.
(29) Sur la terre sabloneusc à Canet, le Lecanora scheleickeri, Gr. ,
distribué jadis copieusement par Montagne et qui abonde en Algérie.
(30) On trouve dans les vallons de Collioure et de Banyuls, le Dian-
thus Requienii, forme locale du Dianthus hirtus, que MM. Grenier et
Godron ont élevé au rang d'espèce; le Scatiosa s!e-îatat Lin., et le Cré-
pis bulbosû, Cass.
Mais le botaniste court avec hàtc à la Preste, où se développent les
Primulu suaveolens, Bert., et le Buplevrum aljrinum, de Colsou et
Company o. A Cosla-Bona, il retrouvera le Dianthus pungenst Gr. et
God., et au bord des sources. YEpilobium alsinifolium , Vil!., sur le
calcaire, le Lecanora chalybœa, et le Physcia ftavicans, qui, selon
(ioii)panyo, fructifie en été. Je n'ai jamais vu des apothecies sur les exem-
plaires pyrénéens ni sur ceux d'autres contrées européennes. Les exsiccata
de Sctuercr,de Hepp, de M. LcightontdcM.Rabenhoist, etc., sont stériles.
Les rochers de la Tour du Wir ont donné encore d'intéressantes pha-
nérogames à M. Legrand, entr'autres, YHieracium pseudocerinthe, Koch.,
70
et le Saxifraga média, Gouan. Le même botaniste a rapporté des ravins
de la montagne YEpilobium collinum, Guss., et le Sedum anopetalum,
Dec, variété à fleurs jaunes Les sables de la plage du Barcarès offrent
le Corrigiola telephiifolia, Pourr.
Quand M. Bubani distribua une plante curieuse appartenant à un genre
qui n'avait jamais été découvert en Europe, le Dioscorea pyrenaica, on
lui attribua (peut-être intentionnellement et dans l'intérêt de la conser-
vation de la nouvelle plante dans l'habitat où elle s'était offerte) une
station aux environs de Prats-de-Mollô où elle n'a jamais existé. On
sait depuis, par la propre déclaration de son inventeur et par les heureuses
recherches de M. Bordères, que le Dioscorea [Borderca, Mieg.) a été
trouvé dans les Pyrénées méridionales, vallées de Pinède et d'Otal
(Hautes-Pyrénées).
Si une journée de marche n'effraye pas le voyageur et qu'il veuille
atteindre à l'ermitage de Saint-Angel (Espagne), il rapportera le Lithos-
permum oleœfolium, de la seule localité où il croît en Europe. Sur la
limite des deux États, à Coustouges (Bac del Fau), se montre YErinncea
punjjens. En remontant vers le bois de Montrcrrer (bois renommé par un
gîte de Tuber cibarium, d'autant plus estimé que le précieux tubercule
ajoute à son arôme propre celui de la rose), puis en descendant au Roc de
las Abellas, commune de Cortsavy, on recueillera sur l'écorce du mûrier
un curieux Lichen signalé par Montagne, plus difficile à distinguer que
rare, le Myriangium Duriœi, Bk. et Mont., que nous avons rencontré
sur les jeunes branches de l'ormeau, à Garcassonne.
(31) Dans le vallon de Port-Yendres, la variété Anguslifolius, Comp.,
de YEvonymus Europœus, Lin.
(32) La crête des Albères fournit YHieracium Gougetianum, épervière
nouvelle dédiée par MM- Grenier et Godron à M. le docteur Gouget son
inventeur, et le Dianlhus brachyanthus, Gr. et God , signalé par
M. Olivert.
Pendant la correction des épreuves de cette notice, notre gracieux
ami, M. le docteur 0. Debeaux, nous a offert les prémices de ses décou-
vertes botaniques dans le fécond territoire des Pyrénées-Orientales. Nous
enregistrons donc deux nouveautés pour le département et aussi pour la
France: 1° VAntirrhinum Ruscinonense, Dcb. (Variété de YAnt. Sicu-
lum, de Gussone), abondant depuis 1872 sur les vieux remparts de la
Ville-Neuve à Perpignan ; 2° Un Cyperas inédit que M. Bubani distribua
en 1860 sous le nom de C. Lividus et que M. Debeaux vient de retrou-
ver dans les prairies humides du Tech à Amélie-les-Bains et qu'il a
décrit dans le Bull, de la Soc. Bot. de France, sous le nom de C. Bubanii.
•"
71
HAMOND tt PICOT DE LAPEYROUSE,
LEURS DÉMÊLES
A PROPOS DE L'HISTOIRE NATURELLE DES PYRÉNÉES
EXPLIQUÉS PAU DES CORRESPONDANCES INÉDITES,
Par M. C. Ronmeguére.
Les Pyrénées, cette belle suite de montagnes qui
semblent surgir du sein de* eaux de l'Océan, rivaliser
avec les Alpes par leur cime la plus élevée pour aller
se perdre ensuite graduellement dans les eaux de la
Méditerrannée , ont excité à toutes les époques les
recherches des savants. Il n'est peut êlre pas en Europe
de montagnes plus pittoresques ni plus dignes d'être
connues que cette magnifique chaîne sous le rapport de
sa constitution géognostique, de sa végétation variée et
de ses eaux thermales si justement célèbres.
Palassou et Picot de Lapeyrouse ont consacré h la fin
du XViil* siècle le cours d'une laborieuse vie ï
étudier et a décrire ces montagnes; ils oot avec
Ramond, Dralet et Charpentier, déterminé les ressour-
ces scientifiques de celte partie de la France que les
observateurs plus rapprochés de nous et parmi eux, l'in-
génieur François et les professeurs Leymerie et Filhol se
sent appliqués et s'appliqoent encore a développer.
12
Ramond et Lapeyrouse s'étaient proposé de recon-
naître la nature des cimes les plus élevées des Pyrénées W.
Mais rien encore avant la 2me voyage de Ramond au
Mont-Perdu n'était venu infirmer celte croyance assez
répaudue de son temps et partagée par eux, que cette
chaîne de montagnes avait été formée sous l'Océan.
Quelques débris de corps marins pétrifiés recueillis dans
la houle du Marboré firent accroire aux savants que les
(lots avaient dû accumuler un jour des masses énormes
dans la partie centrale de la chaîne et que les espèces
d'animaux terrestres de cet âge géologique mêlées aux
débris des espèces propres aux fond des mers avaient
servi à la formation de ces immenses rochers, à contours
si bizarrement lacérés, de ces pics sourcilleux servant
de jalons pour s'orienter au voyageur étonné qui cherche
une issue dans ces vastes et sombres solitudes.
Ramond et Lapeyrouse se trompaient, les bords du
lac du Mont- Perdu ne donnèrent point d'ossements de
grands animaux W. Si les connaissances actuelles ont fait
disparaître les systèmes de ces deux naturalistes, si les
coquilles bivalves de Ramond, les ossements prétendus
découverts par lui, ceux que Lapeyrouse cita ont repris la
place que la nature leur avait assignée, ces naturalistes
occupent dans l'histoire de la science le noble rang qui
appartient aux observateurs qui ont tenté les premiers
efforts pour parvenir k la vérité.
C'est dans ce paisible théâtre de la grave nature, au
milieu des masses colossales des Pj rénées, que Lapey-
rouse et Ramond s'étaient connus. Guidés l'un et l'autre
par une noble émulation mais jaloux aussi de conserver
chacun la priorité de leurs découvertes, ils firent ensem-
73
bie et aussi séparément des excursions parfois périlleuses
dont ils communiquèrent au public les résultats louchant
la botanique et la géologie. Lapeyrouse avait div ans de
plus que Ramond. Sa première excursion aux Pyrénées
remontait à Tannée 1763 tandis que Ramond, jeté par la
Révolution dans les Hautes-Pyrénées, nç parcourut ces
montagnes que vingt-quatre ans après son ami, c'csl-à-
dire uu peu avant que le botaniste Toulousain se fut
pour ainsi dire contraint au repos <3>. Le double assaut du
Mont-Perdu Gt la réputation de Ramond et amena aussi
une querelle avec Lapeyrouse qui aigrit pour toujours les
rapports de ces deux hommes cependant bien faits pour
s'entendre et pour s'estimer. Lapeyrouse avait guidé
Dolomieu dans les Pyrénées, il lui avait sauvé la vie sur
le .pic de VHieris; ils avaient visité ensemble le Mont-
Perdu en 1.782. Lapeyrouse renouvela cette ascension
en 1798(4>, il avait rapporté de ces régions restées jus-
qu'alors vierges du pied de l'homme une précieuse col-
lection de plantes, de minéraux et d'insectes dont il fit
part à Ramond<5>. Etait-il parvenu au sommet du Mont-
Perdu ? cela ne devait pas être. A partir de 1782 Lapey-
rouse tvait entrepris dans le Recueil de l'Académie des
scie'nces de Toulouse la description des nouveautés bota-
niques de nos montagnes, travaux qu'il poursuivit dans
sa Flore des Pyrénées en 1795, interrompue en 1801 et
reprise en 1807 quoique publiée seulement en 181 3 sous
le titre d'Abrégé ! Lapeyrouse avait reçu de Lemonnier
un précieux manuscrit de Tourneforl^ la Topographie
botanique des Pyrénées qu'il utilisa pour faire revivre dans
la nomenclature Linnéenne les plantes que le célèbre
auteur du Genre avait observées.
74
A l'époque où Ramond professait l'histoire naturelle
aux Ecoles centrales et qu'il passait la moitié de Tannée
2) Barèges, il consultait souvent Lapeyrouse, se servait
de ses livres et grandissait en science sous le patronage
éclairé de ce savant qu'il appelait son maitre.
Ramond publia dans la Décade philosophique (1794) la
description de quinze plantes qu'il avait observées sur le
pic du Midi, dans une excursion h laquelle il avait convié
Lapeyrouse w. L'auteur de la Flore Pyrénéenne fut sobre
d'encouragements, il dut dire ou laissa comprendre que
celle publication manquait de nouveautés et là commença
le premier froissement avec Ramond. En l'an VIII (1800)
le Bulletin de la Société philomaliquc édita la descrip-
tion et la figure de quelques plantes « inédites » des
Pyrénées. Ramond, uu peu téméraire, avançait dans ce
travail que ces plantes inédites « avaient échappé à tous
les botanistes anciens et modernes. » Lapeyrouse déclara
« qu'il n'était aucune de ces plantes (elles étaient au
nombre de neuf) qui n'eût déjk été découverte et indiquée
par Fagon et Tournefort(8>. » La bonne harmonie était
rompue et Itamond, en publiant Tannée suivante (1801)
ses Voyages au Mont-Perdu, céda h un sentiment regret-
table d'exagération en racontant qu'il avait procuré en
un mois à Lapeyrouse plus de 700 plantes ! Les récrimi-
nations de Lapeyrouse furent vives et les deux botanis-
tes vécurent dès ce moment dans une mésintelligence
d'autant plus regrettable qu'ils formèrent deux camps où
se retranchèrent, vis-à-vis les uns des autres, les adhé-
rents de chacun prêts à soutenir le cas échéant les pré-
tentions plus ou moins justes de leurs amisi*'. Lapey-
rouse disait avec une apparence de raison : « Les
75
Pyrénées soot-elles donc lotîtes autour de Barèges a
Sont-elles la propriété exclusive de personne? Le livre de
la nature n'est-il pas ouvert à tout le monde? N'est-il pas
immense, et chacun ne peut-il pas y trouver son sujet?»
Avant ces événements Ramond avait échangé avec
Lapeyrouse 17 lettres empreintes toutes de la plus affec-
tueuse déférence et d'une certaine admiration pour
l'historien de la Flore Pyrénéenne. Ces lettres sont datées
de Barèges, de Bagnères et de Tarbes ; elles embrassent
la courte période de trois années, de 1795 à 1798, époque
du conflit que je rappelle. Il ne serait jamais venu à ma
pensée de remémorer les querelles de ces deux savants si
la possession de leur correspondance inédite et des lettres
de leurs contemporains sur le même objet ne m'eût paru
offrir un certain intérêt historique capable de Taire appré-
cier les véritables caractères de ces deux hommes.
Je choisis une lettre de Ramond en date du 18 novem-
bre 179i>. Ramond occupait, ou le sait, une place
distinguée parmi nos orateurs éloquents à l'Assemblée
législative, son style renferme tout le charme, toute la
sensibilité que nous offre dans ses écrits le célèbre philo-
sophe de Genève. On peut en juger par la page qui suit :
« Barèges, 2»e jour complémentaire, an III
* f de la République française.
« Ramoud. t
« Au citoyen Picot Lapeyrouse, Inspecteur des Mines de la République.
« Citoyen,
•< Une lettre de vous adressée au citoyen Saint-Amaus
« et que vous aviez en la bonté de me rendre commune,
« m'avait flatté d'une bien douce espérance. Je vous
76
« attendais à Barèges dont je n'osais m 'écarter de crainte
« d'y manquer un seul de vos pas. Je me voyais déjà à
« la suite du savant qui a acquis sur toutes les richesses
« naturelles des Pyrénées une sorte de droit de pro»
« priélé. J'allais apprendre de vous a les voir. Vous alliez
« corriger mes aperçus, lever mes doutes, rectifier mes
« conclusions. Mes dessins minéralogiques, mon herbier
« prenaient sous l'œil du maître une nouvelle impor-
« tance. Il m'était permis de jeter un regard sur cette
« Flore magnifique dont vous enrichissez la bibliothèque
« des savants. C'était le plus beau des jours que j'eusse
« passé aux Pyrénées.
« Quel a été mon regret de voir arriver sans vous les
« compagnons de votre voyage ! Si la difficulté du temps
« et la rareté des subsistances vous ont arrêté, com-
« ment avez-vous pu redouter des obstacles et la pénurie
« dans un département que vos travaux honorent et où
« les autorités seraient allé au devant de vos besoins ?
a Et eussé-je été le seul à faire les honneurs de ces
« montagnes, je suis pauvre, mais j'ai des amis et nous
« aurions écarté de vous tous les soucis qui auraient pu
« ralentir vos savantes recherches.
< Vos compagnons se sont adressés à moi pour leur
« ouvrir le labyrinthe des hautes Pyrénées. Ils ont dû
« sentir tout ce qu'ils perdaient à ne vous avoir plus.
« J'ai peu fait pour eux, Tétai de ma sairté ne m'a per-
ce mis de partager qu'une faible portion de leurs travaux,
a et le sentiment que j'avais de la comparaison qu'ils
« devaient faire entre leur nouveau guide et celui qu'ils
« avaient perdu ajoutait à la défiance que mes propres
« connaissances devaient m'inspirer.
77
<* Je les ai introduits toutefois au sein de la région
« de granit. Je leur ai montré cette roche en place, et je
a laisse h leur sagacité à tirer de cette vue les inductions
« qu'elle peut suggérer.
« Je les ai conduits sur les rochers de Sers, le long
« du pic d'Ereslitz et au pic du Midi. Je leur ai montré
« cet étonnant mélange de matières que les auteurs sys-
« lématiques ne voyent que distinctes et j'ai désiré ainsi
« les faire lire dans cette page du livre de la nature qui
« commanJe si impérieusement la circonspection h qni-
<i conque se dévoue à l'élude et a la description des
o montagnes.
« Ils ont vu la vallée de Gavarnie où je leur ai
« recommandé les bases du pic de Bergons, du Cou-
ce mélie et du Marboré.
« Ils vous auront communiqué leurs observations, les
« belles études de Lithologie dont ils emportent les
« pièces, et les dessins pleins d'exactitude que le dessi-
« nateur Milhert a faits sur les lieux avec une prestesse
« qui fait honneur à son talent.
<* J'ai* peu fait mais j'ai Tait ce que j'ai pu, et en
« recevant ces citoyens comme un ami des sciences
« doit recevoir ceux qui les cultivent, j'ai désiré les
« recevoir aussi comme les compagnons du savant dont
« j'avais souhaité la présence.
« Recevez, Citoyen, les remerciements que je comp-
« tais vous faire, de bouche, pour les témoignages de
« bienveillance et d'estime que vous me donnez dans la
« lettre que Sl-Àmans m'a communiquée. Un suffrage tel
« que le vôtre compense bien de faux jugements, et j'ou-
« blie de longues souffrances en goûtant un plaisir aussi
78
a pur ; mais en m'imposant la tâche d'en mériter de
« semblables, il rend peut-être la seconde partie de ma
« vie plus difficile que la première.
a Vous avez vu entre les mains du Professeur Des-
« fontaines, quelques fragments de plantes, tels que j'ai
« pu les lui envoyer dans de simples lettres , faute
« d'occasion de transports. C'est une bien petite partie
« de celles que j'ai recueillies, car j'en possède actuel-
« lement plus de quinze cents espèces. Je suis fort
« riche en Saxifrages, mais ce genre a besoin de nom-
a breux éclaircissements et c'est a vous à les donner.
« Puissé-je éire bientôt en état d'aller faire un pèleri-
« nage ou chez vous, ou vers le premier dépôt public
« qui possédera votre ouvrage, vous rendre ainsi celles
« de mes plantes nouvelles sur qui vous exercez le
« droit de premier occupant et faire participer ainsi
« mon petit travail ~à l'éclat que vous doit la botanique
« des Pyrénées.
« A la lecture de votre prospectus, j'aurais abandonné
« mon entreprise si j'avais aspiré à faire une Flore des
« Pyrénées, mais mes modestes herborisations accom-
« pagnées de quelques vues philosophiques et économi-
es ques , des observations sur le climat, l'échelle végè-
te taie, la formation de l'humus ; un itinéraire propre à
« guider le voyageur, m'ont paru propres encore à faire
« rechercher les Pyrénées et à y faciliter l'élude des
« plantes. Ma brochure ne sera qu'une modeste iotro-.
«r duclion a l'histoire naturelle de ces montagnes et un
« hommage de plus à vos travaux.
« Mon livre a la main, je ne serai ici qu'un autre
« Jacoti, un peu plus au courant que celui d'esté des
79
« principes de la science. C'est & le but où j'aspire, el
« si le gouvernement accordait h mon travail on regard
a de protection, s'il voulait me faciliter les moyens de
<c naturaliser un peu l'instruction publique en ce dépar-
te tement, je bornerais mes vœux à y être berborisateur
« en titre el correspondant du jardin des Plantes de
« Paris. Avec cet avantage, je serais bien malheureux
a si je ne finissais pas par établir un jardin botanique en
« ce pays, et je croirais n'avoir pas mal mérité des
a sciences et de ce département une fois que j'aurais
« ainsi conclu un traité d'alliance entre l'établissement
ce central de Paris et ces montagnes qui en sont Tan-
ce nexe naturel.
« Voilà, Citoyen, les projets d'un homme dont la (en-
ce dance fut toujours dirigée vers les sciences naturel-
ci les qu'il a néanmoins plus aimées que cultivées et* qui
« s'y renferme aujourd'hui pour obéir enfin à sa voca-
ce tion. L'esprit brisé par les affaires, la santé altérée
a par l'infortune, il lui reste seulement ce qui lui est
ce nécessaire pour un genre de travail où le goût ranime
ce le courage. Ainsi, je serai encore membre utile de la
ce société el je payerai ma dette à ma Patrie selon la
« médiocrité de mes moyens.
ce En quelque moment donc que vous jugiez a propos
te de revoir ce pays, soyez sûr d'y trouver un disciple,
« un ami. Puissé-je, par mes exemples, vous en prépa-
ie rer ici beaucoup d'autres.
<c Salut el Fraternité.
« Ramond. »
Dralet, qui avait déjà voyagé dans les Pyrénées, fit la
rencontre de Ramond en 1797, devint son ami et le sui-
80
vit dans plusieurs de ses explorations, notamment dans
le second voyage au Mont-Perdu, et Ramond écrivit qu'il
lui devait la plus belle observation faite dans cette
exploration périlleuse <10). La prétendue découverte de
Ramond fut aisément adoptée par les maîtres de la
science. Lapcyrouse, intrigué plus que personne, s'adressa
à Dralel, à Frizac son élève , qui devait accompagner
Ramond, et je rapporte ici les renseignements inédits
qui lui parvinrent. Dralet observait avec génie, il écrivait
avec élégance et sa lettre qui suit est pleine d'intérêt.
Cette lettre fut le prélude de l'excellent livre sur les
Pyrénées 'H> qu'il publia plus tard' et dont il avait sans
doute conçu le plan dans sa course de Tannée 1797.
« Auch, 21 vendémiaire, an VI.
« Citoyen,
« Je reçois a l'instant une lettre du citoyen Boussés
« qui me Tait part de celle que vous lui avez écrite rela-
ie tivement au Mont-Perdu. Je voudrais bien pouvoir
« répondre d'une manière satisfaisante à vos questions,
« mais le peu de connaissances que j'ai sur l'histoire
« naturelle, et le peu d'habitude que j'ai de faire des
a observations sont cause que je ne remplirai vos vues
« que d'une manière très imparfaite.
« La neige qui remplit la Honrque de Tuquarouille
« s'étant trouvée beaucoup plus dure que ne l'avait cru
« le citoyen Ramond, il fut plus difficile et plus long
« d'y creuser des marches, et nous employâmes quatre a
« cinq heures h nous élever à travers cette neige, tandis
81
« que nous avions pensé que c'était l'affaire de deux heu-
« res. Arrivés au sommet de cette Hotirque, nous eûmes
« le spectacle imposant du sommet du Mont-Perdu et du
« Cylindre du Marboré. Noos descendîmes vers le lac
« par un éboulis qui se trouve à peu près vis-à-vis l'in-
« tervalle qui est entre le Cylindre et le Mont-Perdu.
« Vers le tiers de celle descente, je fls à la bâte le mau-
« vais croquis qne je joins ici. On trouve daus les roches
« calcaires qui avoisinent ces éboulis des coquillages
« dont on ne peut guère définir l'espèce , pétrifiés de
«c matières siliceuses. Au pied de cet éboulis se trouve la
« partie occidentale du lac. H a la forme d'un fer k
« cbeval dont l'arrondissement se trouve vers* l'orient, et
« les branches sont terminées vers l'occident. Sa plus
« grande largeur, du nord au midi, me parut pouvoir
« être estimée à cent toises, et sa longueur, du levant à
« l'occident, à cent cinquante. Ses eaux, couleur aiguë-
« marine, étaient couvertes de gros glaçons ; et nous
« reconnûmes bientôt que son trop plein versait en
« Espagne par la vallée d'Eousse. Descendus au bord de
« ce lac, nous calculâmes le temps qui nous restait, et
« nous reconnûmes l'impossibilité de nous approcher
« soit du Cylindre, soit du Mont-Perdu. Au reste , nos
« guides sont persuadés qu'il est possible de parvenir à
« l'un et à l'autre, en tournant le lac, soit du côté du
« levant, soit du côté du couchant.
a Le Cylindre ne présente qu'une masse énorme de
« glaces, accumulées par couches parallèles, jusques au
« sommet qui est lui-même entièrement de glace. C'est
« ce Cylindre et les glaciers qui se trouvent à son côté,
« au couchant, qui alimentent le lac qui fournit les eaux
G
82
« de la fameuse cascade de Gavarnie, et tonséqueniment
« celles de l'Adour. C'est ce qui nous a été assuré par
« le citoyeo Ramond et par nos guides.
« Vous demandez, citoyen, si nous avons approché
« des glaciers ? Non : nous en avons toujours été sépa-
« r es par la largeur du lac; mais on ne peut les con-
« fondre avec la neige, soit à cause de leur couleur
«r bleuâtre, soit a cause de I ur cassure, soit à cause de
« leurs fentes i peu près perpendiculaires.
« Nous voilà donc au bord du lac, nous croyons qu'il
a serait trop dangereux d'aller descendre la Hourque de
« Tucairouille, par laquelle nous étions venus, et nous
« prenons le parti d'aller descendre dans la vallée
« d'Eoosse, pour revenir par le pont du Pinel. Cepen-
« danl, le plus hardi de nos guides nous quille et va
a repasser par la Hourque, pour avoir soin de nos che-
« vaux et de nos équipages.
« Nous tournons le lac au nord, nous dirigeant vers
« l'Est. (I faut traverser des neiges inclinées d'environ
a 50 degrés, sur une largeur de plus de deux cents pieds,
« et aboutissant immédiatement an lac. Le pied manque
ce à un de nos guides, il fait une glissade de plus de 50
« pieds, et se retient heureusement à quelques toises du
a lac. Nous touchons terre au levant. Les rochers qui se
« présentent au-dessus des neiges, comme des îles, sont
« remplis d'huitres pétrifiées. Toutes sont adhérentes aux
« rochers. Leur forme est très bien conservée ; mais il
« est difficile de les en détacher, de manière que celles
ce que l'on emporte sont très défigurées. Les Madrépores,
« Millipores, etc., se détachent plus facilement, et on les
« a avec une plus belle conservation. On trouve isolément
83
ci au pied de quelques rochers, des pétrifications siliceu-
« ses, que Ton est tenté de prendre pour des os. Elles
« sont cylindriques, et on remarque dans leur centre
« une substance réticulaire semblable à celle des os ;
« mais la forme extérieure ne ressemble k celle d'aucun
« os d'animaux connus.
m Le soleil commence à baisser et nous avertit qu'il est
« temps de quitter ce beau théâtre. Nous y jetons un
ce dernier coup d'oeil, et nous remarquons que l'ensem-
« ble de tout ce que nous avons vu présente une espèce
« d'ovale allongé, dont le grand diamètre est borné au
« couchant par des rochers peu élevés, «formant une
« sorte de balustrade, derrière laquelle doit être le lac
« de la Cascade de Gavarnie; au levant par d'autres
« rochers à travers lesquels s'échappent les eaux super-
ce flues du lac du Mont-Perdu. Le petit diamètre de cet
ce oiale a au midi le cylindre et la calotte du mont, et
ce au nord des rochers élevés couverts en partie de neige.
« Nous voilà sur la limite d'Espagne ; nos regards se
« plongent sur l'inconcevable vallée d'Eousse, et jouis-
ce sent du contraste le plus frappant. Cette vallée, dirigée
« du levant au couchant, se prolonge en ligne droite
ce sur une longueur de près de deux lieues. Des rochers
ce noirs, secs, nuls pour la végétation, coupés perpen-
ce diculairement, la bornent dans sa largeur; ils sem-
« bleut des remparts dont la formation merveilleuse a
ce été produite par l'art et la nature. Le fond de la
« vallée est un sable blanchâtre, dont la monotonie n'est
ce interrompue que par un filet d'eau alimenté par le lac
ce du Mont-Perdu, par quelques pins, et par de rares
« pâturages. Cependant ces lieux sauvages ne sont pas
84
« lout-à-fail déserts. On remarque à quelque dislance
« quatre à ciuq maisonnettes et une chapelle.
« Nous descendons avec grande peine dans cette
« vallée. La montagne du haut de laquelle nous avons
a l'air de nous précipiter, n'a rien d'intéressant que
« son extrême escarpement, et quelques belles cas-
« cades; plusieurs ont tari avec la fin de la fonte des
« neiges.
« Nous nous tournons vers le nord pour aller joindre
« le port du Pinet (ou Pinède). Nous nous élevons a
« travers des masses de grès remarquables par des
« protubérances siliceuses, affectant diverses formes.
« Le citoyen Ramond y découvre et détache de la roche
« une coquille bivalve connue communément sous le
« nom de Peigne.
« Nous arrivons dans la partie Espagnole du port du
« Pinet; une espèce de chemin y est pratiqué dans des
a éboulis très divisés. Prévenu que Ton soupçonnait
« dans ces éboulis, des pétrifications osseuses, je les
« considère avec beaucoup d'attention. Bientôt je trouve
« une pierre arrondie d'un côté et cassée au côté
« opposé. Sa forme et ses dimensions me font penser
« que ce peut être une tête humaine, elle me parait
« cependant un peu plus grosse que la tête des hommes
or ordinaires. Je cherche les scissures des pièces osseuses
« du crâne, je n'en trouve aucune trace. J'examine si
« les orbites paraissent, et je ne remarque qu'un faible
« linéament qui m'annonce assez l'intervalle de la cavité
« d'un orbite, et de la matière étrangère qui a pu le
« remplir. Je ne trouve ensuite aucune marque d'orga-
« nisation à la partie que je suppose la base du crâne.
85
« J'abandonne avec quelque regret celle pièce qu'il m'a
« été trop difficile d'emporter.
a A quelque distance j'en trouve une autre, dont
« la (orme bizarre me rappelle celle des parties des
« Innominés que l'on appelle Mon ou Ischion (un
«des trois os); mêmes doutes, mêmes difficultés que
« pour la première, et même parti.
« La seule chose que j'ai amassée est une pétriiica-
« tion calcaire dont la forme approche beaucoup d'an
« calcaveum (os du talon). Elle en diffère cependant en
ce ce quelle est un peu aplatie dans sa longueur, mais
<c cela n'empêche pas d'y remarquer des apophyses
« et des cavités qui ne sont propres qu'au calcaneum ;
ce ce qu'il y a de plus frappant, c'est la contexlure de
« la partie compacte de ces os, qui me parait fort bien
ce conservée. Je croyais avoir perdu cette pétrification,
ce J'ai eu d'autant plus de plaisir à la retrouver que je
ce me propose de vous l'offrir, et je profiterai, citoyen,
ce de la première occasion pour vous l'envoyer.
« J'oubliais de vous dire qu'en allant k Gavarnie j'ai
c< trouvé près de Gèdres, dans un éboulis, une pétrification,
ce oa pour mieux dire, une incrustation fort intéres-
cc santé; elle présente un groupe de trois moules plus
ce grands que les moules fluviatiles. La forme extérieure
ce est très bien conservée. Le citoyen Ramond, à qui
ce j'en ai fait cadean, croit comme moi, que ce sont
or effectivement des moules.
« Voilà, citoyen, une longue lettre, mal écrite, mal
ce ordonnée, mal griffonnée. Je la livre à votre indol-
ce gence. J'ai été obligé de l'écrire très à la hâte afin
ce de pouvoir profiter du départ du courrier. Telle
a qu'elle est, mon but serait bien mal rempli si vous ne
« la receviez pas comme une marque du désir bien
« sincère que j'aurais de vous être agréable.
« Agréez, je vous prie, citoyen, l'hommage de mon
« respectueux attachement.
« Dralet. »
Lapeyrouse tira probablement parti de celte lettre du
compagnon du nouveau voyage de Ramond , qu'il avait
attendue pour mettre la dernière main à son mémoire sur
le voyage au Mont-Perdu. Mais il n'en lira sans doute
pas tout le parti utile, car il lui répugnait trop d'aban-
donner son premier sentiment sur l'existence dans les
Pyrénées de restes de grands quadrupèdes. Voici ce que
son ami Gillet-Laumont, membre du conseil des mines
et de l'ancienne Académie des scienees, lui écrivit le 20
frimaire an VI (10 décembre 1797) :
. a Mon cher ami,
« J'ai reçu ton mémoire. Je n'ai pas perdu un instant
et il a été annoncé et lu à l'Institut. Mais le citoyen
Ramond avait écrit environ huit jours avant toi une let-
tre sur ses deux voyages qui venait d être lue lorsque
j'ai reçu ton mémoire. J'ai Tait les changements que tu
as désiré. Ton étude m'a fait beaucoup de plaisir. Elle
contient des observations fort importantes, entr'autres
celle des feuillets verticaux des bases calcaires horizon-
talcs, qui forment le sommet du Mont-Perdu et des mon-
tagnes environnantes; il se pourrait que dans quelques
occasions on eût pris pour des couches redressées ce
que tu y indiques fort bien pour les avoir trouvées en
87
place. On aurait peut-être pu le faire le reproche d'avoir
voulu laisser croire que lu es monté aussi haut que le
citoyen Ramond par la manière que tu décris le voyage
que l'on y a fait (et plusieurs personnes l'ont observé à
la lecture), mais tu ne parles que du premier et d'un
seul voyage, tandis que Ramond parle d'un premier et
d'un deuxième voyage, dans lequel il a trouvé le lac
dégelé. Tu recevras ton mémoire imprimé dans un des
prochains numéros du journal. »
La publicité donnée aux voyages du Mont-Perdu et
l'aurait que Ramond sut donner à sa narration excita
partout une vive curiosité, et créa des émules plus ou
moins heureux de ses ascensions périlleuses. Parmi les
récits qui furent adressés à Lapeyrouse et demeures
inédits, jç puise encore dans les lettres autographes lais-
sées par le savant naturaliste celle d'un érudit Toulou-
sain, Auguste d'Aldéguierf*', qui joignait au talent de
l'historien l'art du peintre fidèle et qui avait coopéré
avec Redouté à faire revivre dans la Flore des Pyrénées,
les plantes nouvelles décrites par Lapeyrouse. Voici cette
lettre datée de Toulouse, le 4 octobre 1805 :
<
« Je crois vous faire plaisir, Monsieur, en vous eu voyant
une notice d'un petit voyage qui vient d'être entrepris
sur le Mont-Perdu avec une hardiesse et une rapidité
dont l'on trouve peu d'exemples dans les voyages. Elle
vous intéresse en ce que elle contrarie les observations
faites par M. Ramond dans son premier voyage sur celle
principale élévaiioo du globe; et qu'elle se trouve d'ac-
cord avec ses secondes observations faites avec plus de
88
soin et sur les lieux mêmes, observations dont il a rendu
compte dans le Journal des mines du mois de thermidor
an II. Ce voyage n'ayant été qae de pure curiosité et
ayant été fait sans projet, ne contient ni observations
météorologiques, ni botaniques, ni géologiques. Son auteur
se propose de le refaire l'année prochaine avec quelques
amateurs de ces sciences qu'il prétend être aussi intré-
pides piétons que lui, ce qui ne laisse pas que d'iotri-
goer un peu H. Ramond. Il craint qu'on n'ait de meil-
leurs yeux ou de meilleurs instruments que lui, d'autant
que le jeune homme dont il est ici question parait être
instruit et très capable d'examiner l'état de ces monta-
, gnes de sang-froid et sans système ni prévention, ce qui
est beaucoup pour démêler et faire connaître la vér té.
« Ce voyage a été entrepris par M. Charles de Béran-
ger, qui se trouvait à Cauterets à la suite de Mlle Xascber,
nièce de l'Impératrice. Il est parti de Cauterets, le
mercredi 10 fructidor, à trois heures du matin, par la
vallée de Entou, a monté la montagne d'Osson, est arrivé
à Gavarnie à deux heures de l'après-midi ayant toujours
marché. (J'oubliais de vous dire qu'il avait pour guides
le nommé Martin, porteur de Cauterets, Michel Pins,
chasseur d'izards de Cauterets, et Rondeau, de Barèges,
le même qui accompagna M. Ramond dans sa première
ascension et dont il est souvent fait mention dans la
relation qu'il en a faite, dette particularité doit être notée,
car elle devient une circonstance aférante en raison des
prétentions de M. Ramond et de ses amis qui disent que
M. de Béranger n'a pas été conduit sur le dernier som-
met du Mont-Perdu). Il est reparti à quatre heures de
Gavarnie, après y avoir pris un potage. A cinq heures il
89
a été rendu ao pied de la grande cascade, et ' est arrivé
à hait heores sur la brèche Rolland sans avoir pris de
repos et ayant marché demi-heure de nuit sur les glaciers.
Il a passé la nuit sur la brèche Rolland, du côté de
l'Espagne, s'est reposé huit heures, et à quatre heures
du matin il était sur pied et a recommencé son voyage
vers le pont de Gnatis qu'il a traversé ; après quoi il a
recommencé à gravir sur le Mont-Perdu par le chemin
le plus droit et le plus court, (ce doit être par la partie
du sud dont parle M. Ramond, qu'il dit être découverte
et très escarpée, puisque les neiges ne peuvent s'y sou-
tenir et qu'elles forment un glacier h neuf mètres au
dessous) et le plus difficile? Le voyageur est arrivé h six
heures et quan à 60 toises de la cime. Après avoir
traversé les glaciers, le vent a été constamment impé-
tueux ; il a séjourné trois-quarts d'heure & cette hauteur
de 60 toises au dessous de la cime pour attendre que le
vent se calmât, mais voyant que son attente était inutile,
il a pris le bras d'un des guides qui lui-même s'est
attaché h ses compagnons, et se soutenant ainsi les uns
les autres pour n'être pas emportés, se cramponnant aux
rochers, ils ont triomphé d* tous les obstacles et à onze
heures et demie du matin leurs quatre têtes ont dépassé
la cime altière de ce mont. M. de Béranger a gravé son
nom et celui de ses trois guides sur la roche de cette
cime et après y avoir séjourné un quart-d'heure par un
vent tempétueux, il a gagné les tours du Marboré en
longeant par la crête toutes les murailles extérieures du
cirque de Gavarnie a travers des neiges, des pics et des
précipices affreux inconnus aux contrebandiers et inabor-
dés jnsqn'à ce jour'. Il est arrivé a nouveaU'stfr la brèche
nu
Rolland par la muraille même. Arrivé à quatre heures
à ladite brèche, il eu est descendu et est arrivé fe sept
heures et quart au village de Gavarnie, où il a passé la
nuit; il a été diner le lendemain k St-Sauveur, et est
rentré aCauterets par le pic de Viscos et la montagne de
Lisay.
« Ce voyage est le plus remarquable qui ait encore
été fait sur les Pyrénées. Michel Pin et Rondeau, dont
l'intrépidité est connue daos ce pays, ont été souvent
effrayés de celle du jeune voyageur. Ils n'avaient jamais
rien vu d'aussi affreux que l'aspect de certains chemins
qu'ils se sont pratiqués à travers les rochers et les pré-
cipices. La première journée ils ont marché douze
heures sans s'arrêter qu'une heure à Gavarnie, et la
seconde a été peut-être plus fatigante encore.
« M. de Béranger ne connaissant pas la notice que
M. Ramond fil insérer dans le Journal des mines de
Thermidor, an II, et n'ayant lu que le premier voyage
où il est dit que la dernière cime du Mont-Perdu est
couverte de neige, assura que ce voyageur s'était trompé,
que ses flancs seulement élaieut couverts de glace, ce
qui se trouve d'accord avec les secondes observations.
« La présente notice est de la plus grande exactitude
et vérité. Il vous sera aisé de juger vous-même du peu
de fondement des allégations que font à M. de Béranger
les amis de M. Ramocd ; et que c'est réellement la
cime du Mont-Perdu sur laquelle il a gravé son nom et
celui de ses guides. D'abord les observations qu'il a
faites sur ce pic se trouvent d'accord avec les secondes
observations de M. Ramond ; en second lieu, Rondeau*
qui avait été un des conducteurs de Ramond, avait vu
91
le Mont-Perdu, en connaissait la dernière cime. Il y a
par conséquent de la mauvaise foi, du ridicule même, à
vouloir assurer qu'il a été mal. conduit. D'ailleurs oa
aura toujours le droit de renvoyer les sceptiques à la
dite cime pour y vérifier si les noms du voyageur et de
ses trois guides se trouvent gravés sur le rocher.
« J'ai cru vous obliger eu vous envoyant cette petite
relation; rien de ce qui intéresse les sciences et les arts
ne vous est indifférent et la témérité ou plutôt la noble
audace du jeune voyageur n'ayant eu pour but que
l'acquisition de nouvelles connaissances doit nécessaire*
ment faire plaisir a celui qui en possède de si étendues.
« J'ai l'honneur de vous saluer, et vous prie de me
croire, avec considération et amitié, votre dévoué ser-
viteur,
« Auguste d'Aldéguier. »
On avait cru que Taxe de la chaîne des Pyrénées
était calcaire parce que dans ces montagnes la zone
calcaire est plus élevée que la zone granitique. Ramond
prouva par ses observations que les Pyrénées ne diffèrent
pas des autres chaînes alpines par l'ordre de succession
des bandes grauitiqaes, schisteuses et calcaires, mais
seulement par les rapports de hauteur de ces bandes.
A son second voyage, Ramond détermina les limites des
neiges permanentes et celles de la végétation dans cette
portion remarquable de la chaîne des Pyrénées. Les
neiges s'arrêtent à 2,440 mètres ; les bois, notamment
les Pins, finissent à 2,150 mètres. Parmi les arbris-
seaux qui leur succèdent, le Genévrier est l'espèce qui
croît à la plus grande hauteur. A 2,760 mètres on
9*
trouve le Rannnculus parnassiœfolius , les Saxifraga
Grœnlandica, androsacea et oppositifolia le Ranunculus
glaciaUs, etc., qui fleurissent au milieu des frimas.
Résumant les droits que Ramond et Lapeyronse ont
acquis k la reconnaissance dés géologues, on pent dire
que Lapeyrouse est le premier naturaliste français qui a
distingué le calcaire primitif du calcaire secondaire, et
que Ramond a démontré le premier l'existence du ter-
rain de transition dans les Pyrénées.
Sous le rapport des droits de ces deux savants à la
reconnaissance des botanistes, la somme de travaux la
plus importante revient à Lapeyrouse, qui a décrit une
grande quantité de plantes ayant survécu aux vicissitudes
de la nomenclature et qu'on retrouve sous son nom
dans les Flores les plus récentes. UÂreixaria ceraslifolia,
le Medicago suffruticosa, etc., appartiennent à Ramond,
et le Ramondia Pyrenaica, Rich., que Ramond a
signalé exclusivement sur les rochers des Pyrénées-
Orientales et centrales qui se dirigent du Nord au Sud,
consacre à jamais sa mémoire. Les dédicaces de l'amitié
n'ont pas tait défaut b Picot de Lapeyrouse. Roemer, son
zélé correspondant, a donné le nom de Piœtia à une
Borraginée qui est représentée en France par deux
espèces et une Lapeyrousia rappelle un sous-arbrisseau
du Cap que le savant Thumberg, successeur de Linné,
décrivit sôus ce nom pour honorer le Professeur de
Toulouse, son ami. Plus près de nous, M. Jordan a
fait le Galium Lapeyrousiamm d'une nouvelle Rubiacée
Prrénéenne.
93
NOTES.
(1) Le pic granitique de Nétkon qui lait partie de la Maladette, le'
poiot le plus élevé des Pyrénées, s'il faut croire l'auteur de l'article
Pyrénées du Dictionnaire de la Conversation , deuxième édition,
mesurerait 2,574 mètres Bien queReboul, en 1816, n'assigne à ce pic
que 3,483 mètres, il était encore le point le plus élevé de la chaîne et
Ramond s'était trompé en indiquant le point d'élévation extrême au
Mont-Perdu. Des évaluations faites en 4844 par MM. Koflenser et
Btentzicoff donnent au pic de NeLhou 3,543 mètres et au Mont-Perdu
3,346 et non 3,426 comme l'a écrit Ramond. Reclus en 1870, d'après
Y. Petit, fixe la hauteur du Mont-Perdu à 3,351 mètres.
A une époque que l'état de nos connaissances nous empêche de pré-
ciser avec exactitude et qui doit se perdre dans la succession des âges,
les Monts-Pyrénéens, ces montagnes de transport, devaient avoir une
élévation bien supérieure à celles qu'atteignent aujourd'hui leurs cîmes les
plus élancées. La Providence a seule le secret de ces grandes catastro-
phes qui ont brisé les sommets et les ont fait retomber sur leurs bases.
Si l'on est encore loin de s'entendre sur l'origine des vallées, des gorges,
des ravins, on doit cependant admettre d'une manière générale que
parmi ces dépressions des saillies terrestres, les unes commencèrent par
être soit des plissements de strates, soit des failles de rochers, soit des
cavernes intérieures, comme l'a dit avec logique M. Desnoyers, graduel-
lement é vidées, tandis que les autres ont été peu à peu fouillées par le
temps, excavées par les neiges, les glaces, les pluies et les eaux cou-
rantes.
•
(2) Palassou avait en quelque sorte mis les naturalistes sur la voie de
la vérité en observant avec un soin minutieux les degrés de l'inclinaison
des couches au-dessus de la direction de la ligne horizontale, observation
importante qui devait écarter la présomption du soulèvement des masses
du centre de la chaîne. Le calcaire alpin renferme une immense quantité
de débris de corps organisés (mollusques mr.iins univalves et bivalves
ou polypiers) mais nullement des débris d'ossements. J. de Charpentier,
94
qui chercha ces ossements avec un soin minutieux dans les lieux où l'on
prétendait en avoir découverts, croit que Ton a pris pour ces sortes de
détritus des Quartz néoptères. Ramond, moins enthousiaste que Lapey-
rouse, et plus réservé, ne pouvait admettre que ceux que Ton découvrit
en sa présence fussent véritablement des os. Il doutait....... Lapeyrouse
ne partageant pas cette incertitude écrivit : « Frizac et mon fils ont
recueilli une belle suite d'ossements pétrifiés sur les bords du lac du
Mont-Perdu, ils ont rapporté des vertèbres dorsales, des fragments de
tibia, d'humérus, de fémur ; le tissu osseux n'est point dénaturé : dans
les uns ou dans les autres il est converti en silex ou agathe ; la cavité
médulaire est souvent creuse, et l'épaisseur des parois osseuses forte-
ment prononcée, et surtout dans des coupes heureusement accidentées.
Les dimensions et la figure de ces os prouvent qu'ils ont appartenu à
des quadrupèdes de la taille au moins, d'un mulet de moyenne force. »
Cette déclaration fut une très-grave imprudence.
(3) La première publication de Ramond, Observations faites dans les
Pyrénées, parut en 1789. Il n'est point question de botanique dans cet
ouvrage. • •
(4) La relation de ce voyage parut dans le Journal dis mines, vendé-
miaire an VI (1798).
(5) « Nous découvrîmes à la Piquette d'Endrelilz et au cirque &Arec,
non loin des sources de l'Adour, lieu si ignoré et si intéressant, qu'un
de mes disciples, M. Bouffés, a seul visité après nous, des substances peu
connues alors et qu'on n'y avait pas soupçonnées avant nous. Des grou-
pes magoifiques de cristaux à'Adulaire. é'Axinite, de grenats de diver-
ses couleurs, de Chabasie, de Preknite, que je retrouvai ensuite autour
du lac de Leou , de Koupholtthe, qui en est le premier. rudiment ; de
cristaux de roche accidentés de plusieurs manières, KEpidole et d'Har-
motomn, dont je donnai un fragment à M. Ramonl qui en parle, il est
vrai , mais qui ne veut plus se souvenir de la main qui le lui a pré-
senté. » (Lap., not. des aut. qui ont voy. dans. les Pyr.)
(6) Tournefort est le botaniste qui a parcouru le premier les parties les plus
considérables des Pyrénées. Il débuta en 1680 parla visite du Rotissillon.
Il séjourna à Perpignan, Collioure, Géret ; il vit la Gerdagne, le Gon-
flent et le Gapcir ; il s'établit sur le Canigou et au Mont-Louis, puis,
passant par Mossst et Bellegarde, il traversa la Catalogne et vint stationner
dans le rovaume de Valence.
95
(7) Le Journal des mines (août 1803) contient l'indication des plantes
observées autour de Barèges, dans un troisième voyage de Ramond. Un
an avant sa mort, en 1826. (Lapeyrouse était mort depuis huit ans.)
Ramond publia dans les Mémoires du Muséum, une statistique de la
végétation du pic du midi de Bigorre. A la première époque il signale au
sommet 40 espèces phanérogames, parmi lesquelles se trouvent plusieurs
espèces cosmopolites. A la seconde, il a porté le chiffre de ce* espèces à
71. En 1844, M. C. Des Moulins, qui a écrit une relation très-pittoresque
de son ascension à ce pic, ne trouva à son sommet que 10 plantes
phanérogames. Toutefois, sa visite était tardive, et à la fin d'octobre, la
végétation des sommets pyrénéens est la plus reculée de la saison. En
septembre 1843, Léon Dufour rapporta de cette curieuse station 55 espè-
ces sans y comprendre les phanérogames triviales de la première récolte
de Ramond.
(8) Voici Yètat civil, s'il est permis de s'exprimer ainsi, de ces plantes
controversées :
1° Crocus multifidus, Ram., cité comme synonyme par Lapeyrouse du
Crocus nudiflorus, Smith. Espèce typique commune dans toute la chaîne
des Pyrénées. L'opinion de Lapeyrouse a prévalu. MM Grenier et
Godron ont suivi le sentiment de ce dernier dans leur Flore de France.
2° Scilla umbellata, Ram., cité seulement comme synonyme du Scilla
verna, Huds, par Lapeyrouse qui mentionne cette plante dans sa Flore
abrégée, opinion acceptée par tous les auteurs.
3° Asperula hirta, Ram. Lapeyrouse rapporte cette espèce à une
plante pyrénéenne recensée par Tournefort. 11 rappelle, et Ramond le
déclare aussi, que Saint-Amans a signalé cette aspérule dans son Bou-
quet des Pyrénées.
4° Passerina nualis, Ram. Espèce primitivement décrite par Lapey-
rouse et figurée dans les actes de l'Académie de Toulouse, 1172, sub.
Daphne calycina, puis rapportée comme forme par le même à sa variété
B. du Passerina juniperifolia, Flore Pyr., fig. 88. Cette espèce conserve
aujourd'hui le nom de Passerina calycina de Lapeyrouse. Elle est poly-
game et quelquefois dioique ; cet ce dernier état qui servit à Ramond
pour établir sa Passerina nivalis, état qui ne saurait constituer même
une variété.
5° Geum Pyreneum, Ram. Lapeyrouse renvoie cette prétendue espèce
nouvelle dans la synonymie de son Geum Tournefortii de la Flore
abrégée; mais le nom de Geum pyrenaienm, Willd., que Ramond ne
connaissait pas lui a été préféré comme étant antérieur aux deux autres.
6* Bartsia spicata, ham. Lapeyrouse donne à cette espèce le nom de
Bartsia Fagonii dans sa Flore abrégée, du nom du botaniste qui selon le
%
Topographiawùl trouvé le premier cette plante dans les Pyrénées.
Ramond, es la décrivant comme sa propre découverte, avait dit « qu'elle
avait échappé k tous les botanistes anciens et modernes. » On a con-
servé le n m donné par Ramond, malgré l'argument sérieux de Lapey-
rouse, à cause de l'antériorité de la première description. Ce qui a pu
donner une nouvelle force à ce jugement, c'est l'opinion de Bentham qui,
révisant l'herbier de Lapeyrouse, trouva sous le nom de Bartsia F agonit,
un exemplaire du Bartsia alpina. N 'est-il pas permis de douter de l'au-
thenticité de cet exemplaire lorsque l'on sait que l'herbier du Aoriste
Pyrénéen a subi des maniements et des remaniements qui ont jeté
depuis nombre d'années, la plus grande confusion dans tous ses fascicules?
7» Senecio persiccefoliu*, Ram. Décrit par Lapeyrouse sous le nom
de Senecio Tournefortii. La qualification donnée par Ramond à ce Séne-
çon avait déjà été imposée par Tumberg à une autre Sénécionnée du Cap
et le nom donné par Lapeyrouse pour rappeler le maître -qui avait ins-
crit la plante dans la Topographie botanique des Pyrénées a été adopté.
8* Mœrendera bulbocodium, Ramond. Cet auteur résuma ainsi la défi-
nition du nouveau genre Mérendère qu'il a fondé sur une espèce unique
du joli genre Bu bocode : germe, style et fruits du colchique ; anthères
du Safran, corole ou pour mieux dire calice du Bulbocode. Lapeyrouse
n'admettait pas ce démembrement du genre Bulbocode qu'il avait figuré
quant à l'espèce Pyrénéenne dans sa Flore in-fol. sous le nom de Bulbo-
codium autumnale, sur un échantillon fourni par les Pyrénées-Orientales e(
que son ami Barrera « avait payé 46 livres au guide qui avait été les chercher
à Cambredases . » Dans le genre Bulbocode conservé, trois styles sont soudés
presque jusqu'au sommet, tandis que dans le .Mérendère ils sont libres;
les trois carpelles (capsules) sont soudées dans presque toute leur lon-
gueur dans le Bulbocode, tandis que dans le Mérendère elles sont seule-
ment soudes par la suture ventrale . Les graines du premier genre sont
chagrinées, à la loupe, dans celui de Ramond elles le sont presque à
l'œil nu. Voilà lés différences qui ont motivé la conservation du genre
Mérendère.
9° Chrysanthemum maximum, Ram. Lapeyrouse avait publié et
figuré cette espèce longtemps avant Ramond sous le nom de Chrysan-
themum grandi florum dans sa Flore Pyrénéenne ; il la maintient dans sa
Flore abrégée en rappelant qu'il se serait bien gardé, lui, de changer le
nom d'une espèce très-ancimnement connue, faisant allusion aux repro-
ches qu'on Jui avait adressés vaguement peut-être! Le nom de maximum
est resté dans les Flores, même récentes, comme Rappliquant à la fleur
seulement. On a considéré que le nom donné par Lapeyrouse s'appliquait
à la forme de la plante dont la cnlathide atteint dans certains habitats
une. grandeur anormale.
r
97
(9) Villars, l'auteur de la Flore du Dampkiné, écrivait à Lapeyrouse
le 22 janvier 1800 : • Et Ramond! Qu'est-ce donc qui vous arrive
encore? Il a envoyé aussi beaucoup de vos espèces neuves ou douteuses à
Desfontaines. » — Ramond devint le pourvoyeur assidu des auteurs de
la Flore Française qui parut en 1805. Mit -il toute la bonne foi désira-
ble dans ses communications? Je laisse à d'autres le soin de le recon-
naître. Lapeyrouse renouvela, dans sa Flore abrégée, ses reproches à
l'égard de Ramond; il constatait l'absence à cette époque (1813) de
rémunération complète des plantes des Hautes-Pyrénées annoncée en
1800 par l'auteur du Voyage au Mont-Perdu. Appelé à rendre comptai
l'Académie des sciences, du livre de Lapeyrouse, Mirbel, rapporteur, qui
avait accompagné Ramond dans le second voyage au Mont-Perdu, et qui
avait déjà créé le genre Ramondia pour deux fougères de l'ancien genre
Qphioglossum de Linné, hésitait à communiquer son sentiment personnel
à Lapeyrouse, mais il céda aux instances de ce dernier sans songer à
cacher ses amitiés pour Ramond. « On m'avait demandé, dit-il, un
rapport verbal, je me suis conformé rigoureusement i cet ordre. Il m'a
semblé que vous aviez changé saus nécessité les noms de beaucoup
d'espèces ; que vous aviez introduit mal à propos de nouveaux genres ;
que vous avez eu tort de supprimer le Merendera que tous nos botanis-
tes reconnaissent comme un genre bien distinct', qu'enfin vous aviez
traité durement et injustement des hommes d'un mérite avoué de tout le
monde. Voilà, autant que je me le rappelle, les points sur lesquels roulait
ma critique. D'ailleurs, j'ai loué l'ordre et l'importance, de votre travail.
On m'avait demandé mon opinion ; mon devoir était de la dire. Il ne s'est
élevé aucune réclamation contre mon rapport. C'est tout ce je puis rois
apprendre. J'ai l'honneur, etc. »
Léon Dufour qui fut l'ami de Lapeyrouse, mais aussi qui fut l'ami et
l'admirateur de Ramond, qu'il avait accompagné en 1799 dans une
de ses dernières excursions aux Pyrénées, a écrit dans ses Souvenirs,
les lignes suivantes au sujet de l'ascension au Mont-Perdu ; • Je
voyais l'intrépide Ramond et le guide Laurent qui le suivait comme son
ombre, suspendus à l'aide de leurs crampons sur ces murs de glace qui,
d'ici ont le poli du verre. Je vous apercevais vous et Mirbel sondant de
toutes parts les abords de la redoutable forteresse Je voyais aussi
mon ami Lapeyrouse, reculant avec regret devant l'escalade, accusant
son impuissance et gisant accablé de fatigue au bas des premiers étages
du pic dont il épluchait la botanique avec son fidèle Ferrière. » Lapey-
rouse n'était plus quand Dufour écrivit ses Souvenirs. Evidemment ce
dernier ne voulait pas parler du voyage avec Dolomieu, mais seulement
du second voyage de Lapeyrouse, et le rapprochement qu'il fait de
Ramond et de Lapeyrouse, réunion insolite d'époques doit s'entendre par
9K
la certitude acquise depuis la publication de Lape) couse, que ce bota-
niste n'était pas parvenu à la même hauteur que Ramond, lors de son
second voyage.
(10) Frizac, élève de Lapeyrouse, dont la collection minéralogique
importante est conservée au Musée d'histoire naturelle de Toulouse, écri-
vait de Bagnères, le 28 septembre 1797, à son maître : « Il y a au
« moins une douzaine de jours que je vous ai envoyé un rapport sur le
« deuxième voyage du citoyen Ramond, au Mont-Perdu, avec une des-
« cription de quelques fragments d'os cylindriques que Dralet a eu la
• complaisance de me laisser choisir dans sa partie da butin qu'il avait
« soustraite à tous les yeux. Je'vous ferai même part de ma colère outrée
f contre Dralet au sujet d'un morceau sphéroïde ressemblant, me dit-il,
t à une tête humaine qu'il a trouvé et jeté à cause de sa pesanteur au
« sommet du port de Pinède. Quel sujet de dissertation zoologique ! Quel
« rare et précieux échantillon ! »
(il) Description des Pyrénées, considérées principalement sous les
rapports de la géologie et de l'économie rurale. 2 vol., 1813.
(12) Voir ma dissertation sur les figures de la Flore des Pyrénées dans
les Mémoires de l'Académie des Sciences de Toulouse, 1857, page 411,
qui a fourni une addition au Thésaurus litteraturœ èotnnicœ de Pritzel.
M. Auguste d'Aldéguier publia une Histoire de Toulouse en 4 volumes
in~8<>. 11 était bibliothécaire de la ville de Toulouse lorsqu'il est mort.
99
UNE VISITE
AU JARDIN D'ACCLIMATATION
BT
D'EXPÉRIENCES BOTANIQUES
DE COLLIOURE.
A Monsieur le Docteur LOUIS COMPANYO, Directeur du Muséum
d'Histoire naturelle de Perpignan.
Toulouse, le 24 Janvier 1873.
Mon cher Docteur,
Je réunis ici, un peu à vol d'oiseau, ce que J'ai vu et
retenu dans le pèlerinage scientifique que j'ai fait avant-
hier à Collioure; impressions et souvenirs que vous
m'avez fait promettre de vous donner sur le papier, et
qui se rapportent tous an savant que nous aimons et à
ses utiles travaux, sur lesquels vous avez été le premief
à attirer ma curieuse attention.
A l'entrée de la' ville de Collioure, et ati débouché de
la gare du rail-way du Midi, le visiteur suit à sa gauche
un sentier encaissé dans un chemin fort pittoresque qui le
conduit en quelques instants à la demeure de M. Ch.
Naudin. L'étiquette d'usage à la ville paraît bannie dès
qu'on a franchi le seuil de la demeure du maître ; nul né
stationne à la loge du concierge et, comme les habitués
de la maison, j'ai parcouru le premier jardin, celui (fins*
lallation ancienne, où vivent, sous leor ciel de prédilec-
100
lion, des orangers et des citronorers toujours verts, à
demi séculaires, chargés encore de beaux et nombreux
fruits, et dont les branches semblent atteindre le niveau
des bâtiments qu'ils précèdent. J'ai contourné l'habita-
tion et gravi les échelons du jardin supérieur réservé aux
expériences de culture. Ce jardin étage occupe une
ravissante petite colline. J'ai pu dire avec Delille :
Oui, j'aime ces hauteurs où sans orgueil domine
Sur un riche vallon une belle colline.
Là, le terrain est doux sans insipidité,
Élevé sans raideur, sec sans aridité.
Vous marchez, l'horizon vous obéit ; la terre
S'élève ou redescend, s'étend ou se resserre.
Vos sites, vos plaisirs, changent à chaque pas.
La vue de la mer, un tertre plus ou moins élevé, des
ombrages habilement distribués, un filet d'eau, des bas-
sins, puis des accidents naturels, un rideau de rochers
formant un abri chaud, et, au second plan, une hauteur
plus imposante encore et une forêt de ebénes-liéges qui
se prolonge *ur les pentes escarpées de la montagne,
décors taries qui donnent toujours des sensations mélan-
coliques et que l'art cherche difficilement à imiter ailleurs;
enfin la voie ferrée qui coupe îk travers les jardins, voilà
le vallon du Douy, la campagoe de Collioure, voilà le
rêve de l'ami de la nature!
M. Naudin me tendit cordialement la main, il quittait
son observatoire où l'appellent à chaque heure du jour
ses multiples observations ; et après avoir couché sur ses
tables les annotations de midi, il fut tout à mon indis-
crète et exigeante admiration, faisant mieux que de m'ex-
primer des sentiments sympathiques, me montrant par
nne effusion de sincère cordialité qu'il aimait qu'une
iOl
visite le reposât quelquefois de ses labeurs ordinaires.
J'essayai de lire dan* ses chiffres. J'appris qoe l'obser-
vatoire de Collioure, relié à d'autres observatoires météo*
rologiques correspondant entr'eux, permettait de coor-
donner les observations faites sur divers points les plus
opposés et de suivre désonnais ï l'aide de la télégraphie
les phases des grands phénomènes atmosphériques. Là
est je crois une des belles institutions de l'administration
de M. Leverrier. Des faciles explications du maître, de
ses lucides raisonnements, j'ai pu apprécier ce que vous
avez déjà senti vous-même, mon cher docteur, que la
météorologie éclaire et enrichit la botanique, qu'elle
vivifie et perfectionne l'agriculture en même temps qu'elle
fait de la sylviculture une science intelligente, et qu'elle
force la géologie à dire ses secrets. Ne doit-on même pas
avancer avec certitude que cette science moderne est le
point de départ de l'hygiène et de la médecine bien
comprises? Ces réflexions s'emparaient de mon esprit
déjà tout attentif aux chiffres alignés en diverses catégo-
ries que j'avais sous les yeux, et que mon hôte enregis-
trait et conservait avec ce soin minutieux, précis, que
l'amour de la science a seul le don d'inspirer.
Je commence ma pérégrination de détail dans les jar-
dins et je demeure émerveillé en présence de tous ces
végétaux à faciès tropical. Je juge mieux par la vue de
la pratique savamment expliquée par M. Naudin dans le
Traité général d'Horticulture qu'il a publié avec M. De-
caisne, de la facile conservation en plein air des arbres
et arbustes réputés d'orangerie, et de serre tempérée
ailleurs. Cette végétation à Collioure, oà il y a cependant
des jours froids, s'explique par la chaleur dn soleil que
le sol a largement emmagasinée pendant l'été, et qu'A
103
conserve en hiver a on degré bien plus tftevé que ne le
fait le sol septentrional. C'est la culture géothermique,
fournie ici par la nature elle-même, et que les horticul-
teurs pratiquent artificiellement chez nous.
Les Palmiers, appelés dans le langage poétique les
Princes du règne végétai, représentent chez M. Naudin
une spécialité de ses essais d'acclimatation. Le nombre
des espèces qui prospèrent à Gollioure est relativement
considérable, quelques-unes même, quoique fort jeunes,
sont déjà de taille respectable. La Pépinière est bien
fourme; elle doit rassurer les amateurs pour la propa-
gation de ces élégantes conquêtes de l'horticulture. Tous
ces enfants des Tropiques se recommandent par leur
beauté, leur port léger et élance qui contraste si nette-
ment avec la végétation Européenne. Indubitablement
ces arbres ne seront jamais chez nous que des végétaux
d'ornement. Le Dattier fleurit bien dans le (toussillon,
ses régimes se chargent de fruits, mais hélas! ils ne
mûrissent pas, peut-être faute d'être fécondés. A Tou-
louse le Dattier est un objet de curiosité qui se développe
mal, même avec les meilleurs abris. Les ressources indus-
trielles de ces beaux arbres dans leur pays sont nom-
breuses. Vous savez que la littérature indienne a évalué
celles du cocotier a un nombre qui égale celui des
jours de l'année !
Je rappelle les espèces de Palmiers qui ont le plus
attiré mon attention dans ma visite. C'est d'abord le
Livistona auslralù, Coryphinée appartenant à la section
des palmiers à tiges renflées à la base, et qui atteint à
une très grande hauteur. C'est une espèce monumentale
de la Nouvelle-Hollande, plusieurs fois représentée chez
M. Naudin par des sujets de la plus belle venue et pro-
10.1
venant de ses semis. Une autre Corjphinée, le Sabot
palmettO) est remarquable quoique jeune el lent à croître.
Les Chamœrops appartiennent encore à la même section ;
ils fourmillent à Collioure. J'ai vu le Ch. Martiana de
l'Himalaya, provenant d'un semis Tait k Montpellier; les
Ch. Forluneï el 67t. ezccba, splendidcs de développement;
le Phœnix pusiUa mâle, on des exemplaires les plus
beaux qui existent en Europe, et qui portait alors plu-
sieurs inflorescences prêtes a s'ouvrir; ce rare palmier de
la Chine mériterait le prix de la culture si on pouvait
en décerner un à M. Natidin. C'est un semis de douze
ans, très bien acclimaté aujourd'hui. Le Cocos liomanzof-
fiana, du Brésil austral, qui n'a encore passé qu'on hiver
en pleine terre, est de belle apparence. Un autre cocotier
de l'Amérique du Sud, qui n'est pas déterminé, en est à
son troisième hiver de transplantation et il promet de
bien résister. Toutefois, les palmiers les plus intéressants
de Collioure sont les cocotiers du Chili, ou Jnbea speda-
biliSi aussi rustiques que les chamaerops d'Afrique, et qui
seront peut-être un jour des arbres fruitiers et sacchari-
fères en Roussillon comme dans leur contrée natale.
Une H ha m née fort curieuse, le CoUelia cruciata du
Chili, qui vient de bouture el qui atteint rapidement de
grandes dimensions, est une intéressante acquisition pour
encadrer les grands massifs. Ses fortes el larges épines
en feront un jour une plante défensive de premier ordre.
Deux plantes utiles, deux Papilionacées, excellentes
fourragères, rapportées Tune et l'autre des Canaries par
M. Paul Sagol, le Lathyrus TingUunus et le Cytisus pro-
liferus, offrent une ressource nouvelle pour l'alimentation
des bestiaux dans les Pyréuées -Orienta les.
J'ai rencontré avec plaisir voire Ramie, le ci-devant
104
Urtica nivea de Linné, aujourd'hui le Bœherneria tena-
cissima, le sujet de vos préoccupations et que vos fer-
vents conseils finiront par vulgariser dans le Roussillon.
Là est pour votre beau pays, partout où la vigne et le
mûrier n'offrent pas des avantages marqués, une nouvelle
source de richesse. Il en existe même, paraît-il, une
belle culture dans le domaine de M. Pams-Bohé, à Palau-
del-Vidre, entre Argelès et Elne, et ce commencement
promet. Vous m'avez dit vous-même que les planteurs
américains* remplacent déjà le Coton par la culture du
Ramie. Cette plante est très rustique à Collioure. Ses
touffes, qui commençaient à sortir de terre, seront sans
doute bonnes à couper dans deux mois, et cette tonte
pourra être répétée deux (ois encore dans l'année.
Y a-t-il réellement dans la culture deux espèces distinctes
de cette Urticée, dont l'une aurait des qualités textiles
inférieures à l'autre? En fait de controverse scientifique
tout est possible jusqu'à preuve du contraire, et cette
preuve je l'ai cherchée inutilement. Les fibres de la pre-
mière espèce seraient dit-on verdàtres et d'une certaine
raideur, tandis que celles de l'autre seraient blanches et
comme nacrées, de plus infiniment soyeuses. M. Naudin,
si je l'ai bien compris, n'a aucune opinion arrêtée sur
ce point; il attend, pour se prononcer, d'avoir vu les
différentes formes du Ramie cultivées simultanément,
seul moyen d'en juger avec connaissance de cause.
Je reviens aux plantes agréables; elles se trouvent sous
mes pas. C'est le Rosa rugosa, du Japon, bel arbrisseau
qui parait devoir bien réussir chez vous. Les graines
envoyées en France par M. l'abbé David, correspondant
de l'Institut, ont levé, dit-on, en huit jours, au Jardin
Botanique de Bordeaux, d'où les plantes ont été envoyées
105
à Collioure par les soins de M. Durien, le savant et
habile directeur de ce jardin. C'est l'inverse du résultat
qu'obtiennent les Chinois dans l'ensemencement des grai-
nes apportées d'Europe. Nos espèces ne donnent, à ce
qu'il parait, a la première récolte, que des produits infé-
rieurs et dégénèrent complètement ensuite.
La vue du Delphinium nudicaule m'a singulièrement
intéressé en me rappelant la germination encore peu
connue de certaines composées américaines. Celle de ce
Delphinium n'est pas moins singulière, et M. Naudin en a
transmis l'observation à M. le professeur Duchartre, qui
l'a rapportée dans un des derniers numéros du Journal
de la Société centrale d'Horticulture. La planlule, à sa
sortie de terre, se termine par deux cotylédons épanouis
en feuilles séminslles entières, persistantes, pendant qoe
de véritables feuilles trilobées, partant successivement du
collet an-dessous de la terre, accompagnent l'évolution
d'une seconde ligelle destinée celle-là à se développer.
Vous trouverez dans ce phénomène physiologique une
explication rationnelle, sans doute, du rôle de la ligelle
cotylédonnaire qui parait être purement et simplement la
nourrice de l'autre.
Une graminée gigantesque, un Bambou de la Chine,
encore peu connu, et qui prospère à Collioure, semble
devoir faire un jour une concurrence victorieuse h notre
ancien roseau de Provence, pour tous les usages domes-
tiques. Les Bambusa milis, nigra et arundinacea , s'ac-
comodent fort bien du climat du Roussillon, ainsi que le
démontrent les soperbes exemplaires que Ton en voit au
jardin de M. Jaume, de Perpignan. L'art du vannier et
du bâtonnier devra tirer un grand profit de ces plantes
acquises maintenant à vos cultures.
10)
Les Cucurbitacées exotiques, utiles ou ornementales,
sont bien représentées chez le savant monographe de celte
Famille, L'une d'elles m'a surtout Trappe ; je la comparerais
volontiers a une sorte de madrépore fossile d'où sortent
de nombreuses pousses à foliation brillante. Cette madré-
pore n'est autre chose que le singulier tubercule ou
mieux le renflement épigé de l'axe (il a bien 40 centi-
mètres de large dans son grand diamètre) du Gerrardan-
Ihus portenloms^ de la Cafrerie, que je croyais n'exister
qu'au jardin de Bordeaux. Ce bel échantillon est proba-
blement encore le seul qui ait montré ses fleurs en
Europe; malheureusement il est unisexué et femelle et
la plante mâle manquant il n'y a pas d'espoir d'en voir
les fruits se former et donner des graines. Le Gerrar-
da ni h us, se multiplie donc par bouturds, mais le renfle-
ment de la base de la tige n'apparait qu'avec I âge.
Les Àurantiacées, qui supportent si facilement dans le
Roussillon les abaissements ordinaires de température,
sont admirables à Collioure. Une espèce extrêmement
rustiquç, qui souffre la taille et se reproduit aisément de
greffes, le diras triplera, du Japon, a feuilles trifoliloées,
caduques ou demi-caduques, peut rendre dans cette con-
trée de bons services comme clôture. H est vigoureux,
bien garni, et porta de formidables aiguillons. De belles
raretés de citronniers, d'orangers, de cédratiers, de
poncires végètent ici avec vigueur. Le tronc de quelques
sujets mesure ch^z M. Naudin lm 50 ou plus de circon-
férence. Je mentionne 1° le Cilrus decumana\ couvert
de gros fruits rugueux, qu'on cueille avant maturité pour
les conGre; 2° le Cilrus auslralis de la Nouvelle-Zélande,
provenant de greffe; 3° les Mandariniers, tous jeunes
encore mais poussant vigoureusement ; 4° le Bigaradier
107
de la Chine ; 5° le Glronnier doux, île Corté, à fruits
très délicats (non aigres), provenant de graines données
par le docteur Pietra-Santa ; 6° enfin, le Gibus myrti-
folia, de la Chine, qu'on dit atteindre de grandes pro-
portions dans son pays natal, mais «pii n'est encore
connu en Europe que par de misérables avortons d'oran-
gerie. Le jeune sujet qui en représente l'espèce à Col*
lioure est un don de M. Thuret, le célèbre amateur et
savant botaniste d'Amibes.
Ces dernières espèces végétales occupent le jardin
tropical, séparé du jardin d'acclimatation par la route
départementale, à laquelle l'un et l'autre sont adossés. On
passe pour aller de l'un a l'autre sous un arceau fort pitto-
resque. Je retrouve encore là un charmant amphithéâtre
où se développent une multitude de végétaux exotiques
abrités par un rideau de rochers élevés, taillés naturel-
lement presque à pic, que les rayons du soleil dorent
pour ainsi dire sans Cesse et que caressent les saines
effluves de la mer. Je distingue une magnifique Sa potée,
L'Ârgania ou Sideroxylon, du Maroc, d'un semis de
trois an6; des Dracena auslralis arborescents de près de
troi* mètres de hauteur quoique semés depuis six ans
seulement et prêts à fleurir; des Proteacées innommées
encore, de la Nouvelle-Hollande, élégantes par leur feuil-
lage glauque marginé de pourpre ot couvert de longues
soies argentées. Une troupe nombreuse A' Opuntia*, iner-
mes ou à brillants aiguillons, a raquettes diversement
nuancées, quelques-uns à fruits comestibles, d'autres
propres à nourrir la cochenille. Au jardin tropical de
Collioure les raquettes se multiplient d'elles-mêmes.
Un article vient-il à se détacher par une cause quelcon-
que, aussitôt il émet des racines au centre de la face
108
qui louche le sol, les deux extrémités se relèvent en
barque et les jeones pousses ne tardent pas à se succé-
der aux deux extrémités à la fois, quelquefois même, ce
qui est cependant plus rare, au centre de la raquette
ainsi détachée do pied mère. Cette dernière remarque
a amené M. Naudin & me faire part d'un fait intéressant.
La température descendit un jour d'hiver k Collioure à
7 degrés et les tiges succulentes de l'Oponlia Figue*
d'Inde (les autres espèces sont beaucoup plus rustiques)
gelèretot; au premier soleil les raquettes supérieures
rompirent l'articulation qui les soudait sur les raquettes
inférieures et se détachèrent nettement ; puis ce fut le
tour des secondes, puis des troisièmes articulations, et
la raquette primitive, celle qui avait donné naissance à
la plante, resta isolée et fut la dernière h s'affaisser sur
les débris qui jonchaient le sol. Je ne sache pas que celte
désarticulation successive et graduée ait encore été obser-
vée ni expliquée. La rupture résulte-t-elle du poids de
l'article le plus élevé et de la résistance moins grande de
la soudure d'une foliation relativement récente? Dans les
Opuntia comme dans d'autres plantes à tiges noueuses,
M. Naudin a observé des pauses ou arrêts de végétation
alternant avec des périodes d'activité, qu'il a qualifiés de
Rhythmes daus un article de la Rtvue Horticole du mois
de novembre dernier, où il a développé celte remarque
neuve de physiologie des plantes.
Maigre la rapidité de mon excursion, je n'avais pas
encore tout vu. Le temps fuyait, ma curiosité ne se
lassait pas ! Je m'acheminai vers le petit jardin botanique
conligu aux deux autres jardins que je venais de par-
courir. Les plantes indigènes rares de la localité sont
rangées, non point systématiquement, mais selon Yhabital
100
qui doit leur être le plus favorable et les accidents du
terrain. Des vignes de l'Orient occupent les gradins
élevés et étalent des sarments d'une vigueur surprenante,
puis viennent quelques-uns des ceps les plus renommés
du Midi de l'Europe. Un bassin, trop petit malheureuse-
ment, est réservé aux plantes aquatiques. J'ai retrouvé dans
ce gite artificiel le fameux Phragmiles, de Salces, décrit
par J. Gay sons le nom degiganiea, et qui bienlét n'aura
plus cet habitat unique en Europe, puisque M. Du val-Jouve
et M. Richter l'ont trouvé dans l'Hérault, et que noire
ami, M. le docteur Debeaux, l'a rapporté de Corse. Je
présume que M. Naudin cultive cette intéressante plante
locale pour mettre un peu d'ordre dans les distinctions
sy non) iniques publiées par M. Mabille, qui a établi, à
tort ou à raison, le Phragmiles ruscinonensis.
Une dépendance du jardin est consacrée aux expé-
riences proprement dites. J'ai vu une plaie-bande de
terre jaunâtre il laquelle a été mélangé du sable ramassé
par le docteur Reboud au fond d'une mare desséchée* du
Sahara. Si ce sable, comme on le suppose, contenait des
graines, celles-ci germeront peut-être sous le soleil de
Collioure, moins ardent que celui du Sahara. Ailleurs, c'est
la culture des h) brides, question que M. Naudin considère
comme encore loin dîélre épuisée. Je pourrais signaler
d'autres expériences en cours d'exécution, mais je ne veux
pan anticiper sur les notes que leur auteur ne manquera
pas de publier quand il en croira le moment venu.
Ma visite était trop rapide et mon séjour à Collioure
trop réduit peur qu'il m'ait été possible d'atteindre au
Roc de lasAbeillas et d'arriver jusqu'il la Massane, station
privilégiée des beaux lichens. Privé de récolter en ce
moment mes chères cryptogames, M. Naudin a bien
«'
i
110
voulu me dédommager en me communiquant l'épreuve
qu'il venait de recevoir des Observata lichenographica
dans les Pyrénées-Orientales, du docteur Nylander, qui
était à Collioure en juillet dernier. Cette épreuve est dn
Flora, je crois; il s'agit de l'excursion à La Preste et à
Costabona qui ont donné une dizaine d'espèces nouvel-
les. C'est une contribution locale que vous accueillerez
avec plaisir. Dans la préface de son travail M. Nylauder
rappelle que Fries écrivait en 1830 [Lichênographie
réformée) « qu'il serait difficile à l'investigateur le plus
diligent de rencontrer eu Europe dix espèces nouvelles
de Lichens en un an, » et il déclare qu'il a, lui, dépassé
ce nombre, en bonnes espèces, dans quelques heures et
dans le même jour (decem species novas per paucas horas
unîus diei). » Cette dernière circonstance témoigne de
l'habile perspicacité de l'auteur du Synopsis lichenum,
mais sans vouloir le moins du monde infirmer les
découvertes dont H s'agit, car il n'est pas de plus sin-
cère admirateur que moi des idées scientifiques de
M. Nylander, il est venu cependant à ma pensée que
Fries avait eu dans ses travaux un point de départ diffé-
rent de celui choisi aujourd'hui par son compatriote.
M. Nylander accorde avec raison un rôle important aux
spores et aux spermaties (organes de reproduction),
tandis que Fries, suivant une méthode moins anatomique,
s'était borné à l'examen du thalle, de la forme, de la
couleur et de la place occupée par l'apolhécie; c'était
presque l'examen des seuls caractères extérieurs.
Aujourd'hui c'est avec le tranchant délié, le microscope
et les réactifs qu'il faut aborder l'étude des lichens, et
ces éléments, utiles dans une main exercée et conscien-
cieuse, peuvent malheureusement devenir la source d'une
\\\
nouvelle confusion pour ceux qui se bisseront entraîner,
même de très bonne foi, à multiplier les distinctions
spécifiques. Fries réforma Acharius qui avait introduit
le chaos dans l'étude des Liebens par la multiplicité
démesurée des types, el il fut loué. M. Nylander a fait
justice à son tour des écarts de Schaerer dans la distinc-
tion des formes. N'est-il pas à craindre que nous nous
trouvions bientôt, par l'appréciation de détails organi-
ques presque insaisissables, en présence d'une confusion
nouvelle? Ce que je dis là ne peut s'entendre précisément
des nouvelles découvertes de M. Nylander. J'ai hâte de
déclarer que je n'ai en vue que la voie où il entre et
dont je reJoute l'application moins intelligente par d'au-
tres que lui. Voici les nouvelles espèces de Im Preste et
de Coslabona que vous désiriez connaître :
i° Parmelia atricha, forme saxicole, fort rapprochée
du P. carporhizariSi mais à apothecies nues par dessous.
La Preste. AU. 1.200"™.
*
^Lecanora subradiosa^ saxicole, mêlé au L. glaucoma
et distinct par son thalle roussàlre el son épithécium
jaune. 1.900»».
5° Lecanora prœsistens, thalle blanchâtre, rugueux, à
marge apparente ; apoihécies brunes, petites. Espèce
voisine du L. scrufulosa, Ach. Sur les frênes à 1.150m.
A0 Lecanora straminescens . Thalle limitée, jaunâtre;
apothecies noires, innées. Forme voisine du L. straminea,
Anzi, dont le thalle est moins vivement coloré. Saxicole,
2.000™
5° Ucanora komosema, thalle blanchâtre, indéter-
miné; apoihécies noires; espèce facile à confondre avec
le L. tessellala. Saxicole; Coslabona, 1.900m.
142
6° Lecanora slrepsodea. Thalle cendré, plus ou moins
limité; apothécies noires, planes, parfois agglomérées;
saxicole, ail. 2.000™.
7° Vemtcaria truncalula. Thalle incolore, apothécies
innées, à périlécium tronqué. Saxicole. La Preste.
La cloche de la gare annonçait l'arrivée du train de
Por\-Vendres et peu d'instants m'étaient encore accor-
dés, puisque lié envers la Société Agricole je devais ren-
trer le même soir à Perpignan pour ma conférence. J'eus
de la peine à échapper aux mille politesses de la famille
Nandin et il fallut tout le sentiment d'un devoir à accom-
plir pour opposer à sa gracieuse volonté ma volonté
un peu portée & capkuler. La promenade dans les jar-
dins n'avait nullement épuisé mes forces, et s'il en eût
été ainsi, le goût des fleurs, comme le dit Ramond à son
ami Lapeyrouse, eût ranimé mon courage, mais Madame
Naudin, avec une grâce exquise, fut au devant de mes
besoins imaginaires et me convia à une collation toute
Orientale. Je lis honneur aux cédrats conflts, à une
marmelade 4e poncires, aux bigarades chinoises que nous
arrosâmes souvent avec un vieux grenache doré des
rochers de Collioure. Je proclame cet é'ixir le meilleur vin.
de liqueur de l'Europe, car son velouté et son bon goût le
rapprochent des vins de Rota, et permettent même de le
confondre avec les vins si renommés de Chypre. C'est
avec celte généreuse liqueur du crû que j'ai porté un
toast à la prospérité des cultures de M. Naudin et que
votre gracieux ami a répondu : à la santé des amis de
Flore! à la prospérité du Musée et de la Société Agricole
de Perpignan !
CASIMIR ROUNEGUÈRE.
113
POSITION GÉOLOGIQUE DE PERPIGNAN
ET SES ENVIRONS,
Par M. Rouffiandis, licencié ès-sciences, professeur à l'École-Normale,
membre résidant.
A quelle époque géologique faut-il rapporter la haute
plaine du Rouseilloo, connue sous le nom général
d'aspres ? On a souvent écrit que le terrain tertiaire ne
s'y montrait point, qu'on ne* le rencontrait qu'à la
naissance de certaines vallées ; nous nous proposons de
montrer que le terrain tertiaire est l'élément principal
de la plaine du Roussillon; que les terrains quaternaires
et d'alluviona y sont relativement restreints. Nous com-
mencerons aujourd'hui par donner nos observations
récentes sur le terrain de Perpignan fit sc$ .environs. Il
est indispensable de faire précéder cqtte notice de quel-
ques considérations générales.
On compte aujourd'hui 17 systèmes ou soulèvements
qui ont donné aux .continents leur relief actuel ; les
montagnes du 1er système caractérisées par les environs
de Vannes, sont dirigées N.-N.-O ; celles du 17e et der-
nier système sont caractérisées par le Mont-Téoare et
quelques îles de l'Archipel Grec. Notre départ«meoA /doit
aa configuration principale au 13e système de soulever
ment, connu sous le nom de système des PyréPéft?*l#s
8
114
montagnes de celle formation ont une direction de l'est
à l'ouest avec une inclinaison de 18° N. Le système
Pyrénéen marque le commencement des terrains ter-
tiaires et termine la période crétacée ; il est remar-
quable par son énergie et son élendue. Outre # la chaîne
française des Pyrénées et les Asturien, il est alors sorti
du sein des mers les Monts Apennins, les Alpes julien-
nes, les Karpathes, les Balkans et un grand nombre des
chaînes de la Grèce. Le terrain crétacé s'est trouvé
transporté à des hauteurs considérables au-dessus du
niveau des mers. C'est ainsi qu'ont été produites ces
gigantesques vallées calcaires qui garnissent les flancs
des Pyrénées, soit du côté de la France, soit du côté
de l'Espagne. Daus notre région, on voit alors appa-
raître les montagnes crétacées qui vont d'Opoul vers le
col Saint-Louis, et forment le bassin de l'Agly ; les mon-
tagnes de Belloc et de Villefranche, les massifs crétacés
des Corbières et les diverses ramifications qui forment le
pourtour oriental du Canigou vers le bas Vallespir. Le
terrain tertiaire est divisé en trois grandes formations ;
l'étage inférieur ou éocène, l'étage moyen ou miocène
et l'étage supérieur ou pliocène. Les deux premiers
étages sont-ils bien développés dans notre pays ? C'est
ce que Ton ignore. Le golfe du Roussillon est très
étendu, et sans doute que ces deux terrains sont cachés
par les dépôts postérieurs. On ne trouve une série bien
nette des terrains tertiaires que dans le bassin de Millas
et de Neffiach. M. de Rooville, professeur de géologie k
la Faculté des Sciences de Montpellier,* avec qui j'ai
visite ces terrains, pense que le bassin' de Millas appar-
tient au miocène supérieur. Ce bassin a un développe-
415
ment considérable; il commence en amont d'il le et se
continue en' suivant le court de la Tel, vers MIMas,
Pétilla e* le Seier^Lea atrasies de cette époque tertiaire
apparaissent visiblement sur tontes les falaises de la rive
gauche ,de la Tetv tandis- que des dépôts plus récents
les cachent totalement sur là rive droite. .Nous altoes
donner (fig. i) «ne coupe approximative, prise dans le
ravin de Força-Réal. En allant de la surface do sol vers
le lit de la Tel, en trouve : 1* une couche a, de im
d'épaisseur environ, formant le sol arable, un peu argi-
leux et renfermant des eatMoux roulés assez menus h
éléments de quartz et de grank ; 2" une couofcla 6, d'an
gile rouge, d'environ 4* d'épaisseur ; 3» -'une couche
c, de S» d'épaisseur, formée de sables blancs et grfe à
éléments de quartz; 4» une* couche de- marne grise
avec grande quantité de mica-doré, c'est la couche à
fossiles.
Elle est d'une richesse étonnante; elle renferme par
milliers, les pectens, les cardias et des coquillages
microscopiques dans un état de conservation parfaite.
Lfc où les eaux de la Tet ont creusé plos profondément,
apparaît une cinquième couche de marne- dure.
La emstitution dont nous venons de parler est-elle
particulière h la partie supérieure de h plaine du Rous-
silton, et faot-il, comme on l'a souvent cru, attribuer
aux phénomènes du diluvium et aux alluviôns modernes
la formation du bas Roussillon et particulièrement tou<
le bassin du Réart ? Je crois que non. Jetons un coup
d'œil sur la position de Perpignan et des principales
collines qui forment son territoire. Mous trouvons une
Série d'ondulations qui sont, on n'en peut douter, le*
116
débris des couches se raccordant d'an cftté avec
el E$pira*de-FAgly, de l'autre avec Ponteilla, Banyufe-
dels-Aspres el le Boni ou. Ces cauchfcs foriftaieM l'étage
dn mîocbn* supérieur.
A la sortie de la porte Canet, on a me première
preuve de celte assertion. La coupe do terrain, aox 'bri-
queteries qui longent le chemin de Cabestany, présente
les assises sortantes : (flg. 2.) ' • ■
i»a. —Couche atgtto~ealcaire cultivable. Demi-mètre
environ.
2ft a bis, ~ Dépôt tumultueux de- sable grossier, divers
petits catMoni de grès et de quartz*
5° b. —Sable granitique.
4° c. — Argile ronge à briques, S01 de hauteur sur
certains points,
5° d. — Couche de sable blanc sans gros caillons,
avec quartz très menu.
6° e. — Marne argileuse compacte, souvent en dis-
cordance.
7° f. — Sable gris, couche à épaisseur variable.
Sur la route qui commence à la porte Ganet et suit
l'escarpement des jardins de Saint-Jacques, sons le nom
de promenade de Lassos, il est facile de retrouver les
mêmes assises de terrain avec la même puissance.
On doit néanmoins se mettre en garde contre .les
intrusions formées par des phénomènes postérieur phé-
nomènes qui ont produit cette dépression de plusieurs
mètres .séparant le Bas-Rontsillou en de** plaines* la
Salanque et les Asprea.
C'est pendant les travaux du tracé da la ppomenade
de Lassos, que notre «avant compatriote* M. Crova, a
m
recueilli des ossements ei dents fossiles dont la des*
cription se trouve dans m Bulletin de notre Société.
Examinons, maintenant des collines situées dans une
direction opposée aux terrains précédents. Quelques-
unes de ces Collines atteignent 80 et même 95m d'al*
tHode.
Au monticule de la Justice, à Mailloles et à la bri-
qoeterie qoi, sur la roote de Port-Vendres, sépare le
bassin du Réarl de celui de la Tel* on remarque une
symétrie parfaite dans Tordre et le nombre des couches;
mais dans aucun de tes points les excavations n'ont
franchi les couches de sables blancs et gris. Par consé-
quent nulle part les ouvriers n'ont recueilli des fossiles
semblables à ceux de Millas.
Aux briqueteries en face du cimetière, la situation
des couches ne présente par de changements sensibles;
elles peuvent être ainsi classées : (tig. 3),
1° a. — Marne argileuse avec gravier, 1™.
4° b. — Même terrain avec cailloux plus gros, hau-
teur variable de 2 h 5».
8° c. — Marnes grises friables, exploitées, absence
complète de cailloux roulés.
4° d. — Sables blancs et gris très Gofe, hauteur indé-
finissable.
Les argiles rooges sont moins développées que précé-
demment.
La roule d'Espagne jusque Palestres et les talus du
chemin de fer de Port-Vendres depuis les Arcades jus*
qu'as versa ùt du Réart offrent le même ordre dans la
situation des couches. On voit seulement émerger , de
temps à autre, une eoocbe boueuse, placée entre les
118
argiles rouges et les marnes grises. Celle couche marque
nécessairement l'existence d'un lac qui a couvert le
Roussillon vers la fia de la période tertiaire. Celle cou-
che, boueuse a influé d'une manière considérable sur la
fertilité de plusieurs points du territoire du haut Roussil-
lon. Partout où elle forme le sous-sol, les cultures sont
médiocres, et là où /elle forme le sol cultivable , il y a
stérilité à peu près complète. En étendant notre étude
aux. terrains qui .forment Je monticule d'En Baqué, à une
altitude de 95°\ hauteur la plus considérable des envi-
rons de Perpignan, nous avons retrouvé une disposition
de couches tout à fait identique à celle des divers points
précédemment signalés. Si on examine toutes les colli-
nes et les monticules qui forment les Àspres, depuis
Perpignan jusqu'à Banyuls-dels- Aspres et la petite plaine
du Boulou, on a toujours les mêmes assises et les mêmes
formations. En remontant le cours de la Valmanya,
depuis son confluent avec le Tech jusqu'à 3 kilomètres
en amont de la route de Céret, on retrouve le véritable
raccordement des diverses couches du système tertiaire.
On voit (la as le lit de la Va I ma u y a les mêmes marnes
grises de Millas, et sur les escarpements se montrent
des couches analogues k celles que nous avons précé-
demment décrites. C'est dans les marnes grises du Bou-
4
lou que l'çn a découvert le gite fossilifère de Nidolères.
Ainsi il n'y a pas a en douter; à la (in de la période
tertiaire, le Roussillon, depuis Opoul jusqu'au pied des
Albères, formait une seule et même plaine. On y recon-
naît plusieurs formations bien distinctes : les marnes
grises, les sables blancs et gris, les argiles rouges, les
marnes boueuses et ensuite un dépôt de marnes argilo*
H9
calcaires avec grand dépôt de petits cailloux. Les trois
premières formations ont dû être déposées dans des
périodes fort tranquilles; les cours d'eaux tumultueux y
étaient certainement inconnus, car on ne trouve ni cail-
loux roulés, ni même de gros sables.
Les formations supérieures sont plus tourmentées ;
les cours d'eaux diluviens et les transports de la grande
époque glacière ont profondément modifié les assises les
plus récentes, Mais nous examinerons plus tard, quand
nos documents seront complets, les divers cataclysmes
qui ont changé le faciès des dernières couches tertiaires.
Nous montrerons les vallées produites par les cours
d'eau et les transports nombreux des glaciers.
Les phénomènes glacières ont changé le faciès de
plusieurs points des Pyrénées-Orientales, notamment dans
les vallées de la Valmanya, du Réart, du Boules, du
Riu-Fagès et de la Lentilla.
Dans cette première notice nous avons voulu montrer
que dans notre déparlement, si bouleversé par les diffé-
rents cataclysmes géologiques, on peut néanmoins trou-
ver on grand nombre de points de répère qui serviront
à établir un système rationnel d'agriculture, basé sur les
lois véritables de la géologie.
Depuis la rédaction de celte notice, nous avons décou-
vert dans les marnes grises de la lin de la période ter-
tiaire, des feuilles fossilles dans un état parfait de con-
servation. Nous en donnerons la description dans un
prochain bulletin.
MO
AURORE BORÉALE DU 4 FÉVRIER 1872
SON INFLUENCE SUR LES APPAREILS TÉLÉGRAPHIQUES
DU POSTE I>E PERPIGNAN
NOTICE
Communiquée par M. Arnaud, employé des Télégraphes,
et par M Rouffiandis, licencié ès-sciences, professeur à l'École -Normale
de Perpignan, membre résidant.
Les aurores boréales parfaitement visibles sont assez
rares dans les contrées méridionales de l'Europe ; on
en compte à peine une ou deux par an sous la latitude
des climats tels que le Roussillon. Au contraire, dans
les régions polaires du nord et du sud de la terre, la
fréquence des aurores est presque journalière. Tout le
monde sait que certaines peuplades de la Laponie et de
la Sibérie utilisent la lumière des aurores boréales pour
voyager sur leurs routes de glace. Quelle est la cause
de ce phénomène lumineux qui à toutes les époques a
tant préoccupé les esprits timorés ?
Les opinions des savants sont diverses et la véritable
cause ne sera peut-être pas encore connue de longtemps*
Mairan attribuait ce phénomène à l'atmosphère lumineuse
du soleil; Culer, à des particules de l'atmosphère ter-
121
restre sollicitées par l'action de la lumière solaire. Biot,
prétend l'expliquer par la combustion de molécules
métalliques infiniment petites, suspendues autour des
pôles magnétiques et rendues incandescentes par l'élec-
tricité. Les physiciens modernes s'accordent presque
tous à reconnaître l'électricité comme la' cause de ce
curieux météore qu'Âristote décrivait déjà avec assez de
précision dans son livre des météores. Cette théorie est
basée sur les faits suivants : Pendant les aurores boréales
l'air est fortement chargé de fluide électrique, l'aiguille
aimantée éprouve des perturbations extraordinaires et
même une agitation violente, Tare météorique a un rap-
port constant de position avec le méridien magnétique.
H. de La Rive explique l'aurore boréale par des déchar-
ges électriques qui s'opèrent dans les régions polaires,
entre l'électricité positive de l'atmosphère et l'électricité
négative du globe terrestre.
De toutes ces opinions, laquelle choisir? À priori,
les unes ne sont pas plus plausibles que les autres. Mais,
si dans l'état actuel de la science, on ne peut pas don-
ner une théorie complète et irrécusable de l'aurore
boréale, on est cependant parvenu à pouvoir prédire
l'arrivée de ce météore, car la manifestation lumineuse
n'est qu'une portion du phénomène naturel. M. Àrago
a remarqué le premier, qu'à Paris, dès le matin du jour
où une aurore boréale doit se montrer, l'aiguille de
déclinaison dévie vers l'occident et le soir vers l'orient;
cette déviation, dit-il, va quelquefois jusqu'à un quart de
degré. M. Àrago a aussi essayé d'observer si les aurores
australes ont une influence pareille; mais il est arrivé
que toutes les fois qu'une aurore australe était signalée,
lii
elle coïncidait avec une aurore boréale. Que penser de
cette coïociden ce ? L'illustre astronome n'a pas eu des
observations assez nombreuses pour en tirer des conclu-
sions satisfaisantes au point de vue scientifique. Depuis
la mort de notre savant compatriote, les télégraphes
électriques ont reçu une extension immense ; le réseau
télégraphique embrasse de ses fils merveilleux toutes les
Sous-Préfectures de France, et Ton cause de Dunkerque
k Perpignan avec autant de facilité que dans un salon.
Le télégraphe électrique permet d'étendre les prévisions
d'Arago déduites de la boussole. Lorsque le phénomène
apparaît à la vue, la science Ta déjà prévu et observé en
partie. C'est ce que nous nous proposons de démontrer
pour Perpignan, un des points les plus méridionaux de
la France.
On sait qu'une aurore boréale a été aperçue à Perpi-
gnan, le dimanche & février 1872. Vers cinq heures du
soir les premières lueurs apparurent dans la région nord
de la voûte céleste. L'arc météorique embrassa bientôt la
zone habituelle des aurores boréales, c'est-à-dire un
grand espace terminé par un arc de cerele montant de
l'horizon N.-E. vers la polaire et allant disparaître à
l'horizon N.-O.
Dans la première période, de cinq heures et demie à
sept heures, les phases furent fort variables : tantôt les
raies lumineuses se déployaient par bandes cramoisies
ou blanchâtres du sommet de l'arc vers l'horizon nord;
tantôt des parties s'assombrissaient et devenaient presque
instantanément rouge-cerise. Par intervalles, entre huit
et neuf heures, le phénomène a présenté un faciès qui ne
sera pas certainement reste inaperçu des observateurs des
423
étoiles filantes. Tandis que la région principale de l'au-
rore n'élait colorée que par places el avec des intensités
de tontes les nuances, depuis le blanc pâle jusqu'à l'in-
carnat, la région céleste de la constellation du Lion a
déployé une véritable couronne de rayons magiqueâ lan-
cés dans toutes les directions, mais principalement vers
l'occident. Toute la région des étoiles filantes présentait
un éclat féerique, et si la chute des étoiles filantes avait
coïncidé avec l'aurore, je demande qui n'aurait pas attri-
bué aux rayons de l'aurore et aux traînées des étoiles
une seule et même cause. Les poussières cosmiques
peuvent bien être la cause principale des aurores boréales.
De neuf heures à onze, le météore a continué, tout en
conservant son éclat et sa beauté; il embrassait par
moments pins des trois quarts de la voûte céleste, et,
chose extraordinaire pour notre climat, il dépassait le
zénith d'un grand nombre de degrés vers le sud. L'occi-
dent a été, vers la fin, la portion du ciel la plus colorée.
Passons maintenant à l'influence de l'aurore boréale
sur le télégraphe électrique. Il est nécessaire de rappeler
les influences qui, en temps ordinaire, sont exercées par
l'atmosphère sur les appareils télégraphiques.
On sait : 1° que par un temps serein, l'atmosphère
renferme une quantité plus ou moins grande d'électricité
généralement positive; 2° que par un temps orageux,
presque tous les nuages sont électrisés, les uns négati-
vement, les autres positivement, mais à des tensions
diverses. Il y a encore quelquefois des masses considé-
rables d'électricité accumulée par influence et par places
2i la surface du sol.
L'observation de tous les instants démontre que dans
le premier cas, l'influence exercée sur les fils télégra-
phiques est très-faible et n'entrave point le service des
transmissions. Des galvanomètres très-sensibles n'indi-
quent que de faibles courants dont les actions mécani-
ques sont inappréciables.
Dans le second cas, les choses se passent tout autre-
ment. L'influence des nuages sur les fils se traduit
d'abord par une accumulation lente d'électricité, ce qui
dépend surtout de ce que les fils en service sont en
communication avec le réservoir commun.
Dans le principe, cette accumulation lente ne gêne
que peu ou point les transmissions, mais il vient an
moment où l'électricité se trouve accumulée à haute
tension. Alors il se présente deux cas bien différents :
si le nuage qui tient un fil sods son influence vient k
s'éloigner lentement, ou bien s'il perd son électricité par
l'intermédiaire des milliers de gouttes de pluie en
0
lesquelles il tend à se résoudre, l'électricité des fils
alors tend à s'écouler vers le réservoir commun. Cet
écoulement a lieu par masses intermittentes, dont la
- durée appréciable des effets est bien d'une minute et
demie. Ces masses qui sembleot se comporter comme
les courants dynamiques, se traduisent & l'appareil écri-
vant de Morse par des traînées d'encre ne présentant
jamais la régularité géométrique des signaux transmis.
Ces traînées rendent les transmissions illisibles et la
cause qui les produit gène le réglage des appareils. Ces
espèces de courants, intermittents et b courte durée, ne
peuvent se confondre avec les autres courants étrangers
que Ton constate sur les fils et dont la cause est presque
toujours suffisamment connue.
125
Si le nuage, au lien de s'éloigner, se décharge subi-
tement, il se produit 110 choc eu retour dont les effets
se présentent sous trois aspects divers. Premièrement,
le chee en retour peut se traduire par ud fort courant
instantané qui s'écoule en partie par les pointes du
paratonnerre de ligne et par Je paratonnerre préser-
vateur des appareils. Le fil de fer de ce dernier ins*
trvmeat est foiràu en partie, ou au moins son enve-
loppe de soie est brûlée. La décharge instantanée est,
dans cette première hypothèse, en comeiuoicatipn immé-
diate avec le sol. Les appareils sont préservés.
Dans le second ces, epe partie plus ou moins grande
de la décharge s'écouje par les pointes du paratonnerre
de ligne et la partie restante traverse les bobines de
Péleetro-aimanl de l'appareil placées dans le circuit du
fil. Si l'écoulement s'effectue, en grande partie, par les
pointes du paratonnerre, l'attraction subite de l'arma-
ture de l'électro-aimant n'offre rien de particulier ; si,
au contraire, l'écoulement s'effectue, en grande partie,
par les bobines de l'électro-aimant l'attraction de l'ar-
mature produit un son très distinct, particulièrement
remarquable, et qui peut être comparé au bruit d'une
grosse pierre lancée dans un puits profond, ou bien à
celui d'une bouteille vide renversée subitement dans une
eu ve remplie d'eau. L'aiguille de la boussole est alors
ou désaimantée ou aimantée en sens contraire.
En troisième lieu, il arrive que le fil des bobines de
l'électro-aimant est fondu sur une petite longueur de un
millimètre environ- Ce fait de la fusion du fil des bobines
est très remarquable, si l'on considère la résistance que
ce £1 offre au passage de la déeljarge, et d'un autre
420
côté, le peu de résistance offerte par le fil du paraton-
nerre préservateur. C'est cette grande résistance du fil
des bobines, qui produit les fortes étincelles constatées
à un moment donné, dans un bureau télégraphique. Un
télégraphiste attentif prévoit ce moment et établit aussi-
tôt tous les fils en communication immédiate avec le
réservoir commun.
Telles sont, en résumé, les perturbations que les phé*
nomènes atmosphériques exercent sur les fils soos
l'action de causes qui sont relativement tangibles. Nous
disons tangibles parce qu'il y a une autre cause de per*
turbations, Tort remarquées, mais peu expliquées encore.
Sous l'influence d'actions thermo-électriques, les fils
deviennent subitement impraticables sans cause apparente.
Celte perturbation varie souvent de trois k quatre heures
de durée; on l'observe par tous les temps el à toutes
les saisons. Si au moment où elle se produit, on isole,
pour une cause quelconque, un fil à Tune de ses extré-
mités, un courant de retour plus ou moins faible se
constate k l'extrémité opposée. Celte neutralité subite
et intermittente des fils, ou, si l'on aime mieux, celte
résistance particulière que les fils offrent au passage des
courants dynamiques, n'existe que sur «quelques points
de leurs parcours, c'est-à-dire par places. On l'attribue
assez généralement h des vibrations moléculaires. Rien
ne prouve encore d'une façon irrécusable que ce phéno-
mène soit le résultat d'actions exclusivement thermo-
électriques. D'ailleurs, quelle est la cause de ces actions!
Comparons maintenant les phénomènes dont nous
venons de parler, avec les effets que l'aurore boréale du
dimanche 4 février 1872, a exercés sur les fils télégra-
127
phiques de la station de Perpignan. Ce jour là, dès huit
heures du malin, les observatoires de Perpignan, du
cap Béarn, de Leucate et de Cette, constatèrent chacun,
pour la direction et la force du vent, des résultats fort
disparates. H n'y avait pas l'analogie habituelle - entre
les divers renseignements. Que pouvait indiquer une
pareille discordance? Personne ne songeait à une aurore
boréale. Vers trois heures du soir arriva unejwurrasque
subite de vent du N-O. Elle dura quinze minutes envi-
ron et tout retomba dans un calme relatif. Les prome-
neurs en furent quittes avec une désagréable, bouffée, et
ils ne se doutaient pas que celte rafale était comme
le coup de canon qui annonce la fête. Tandis qu'elle se
produisait, les fils télégraphiques et notamment ceux qui
se dirigent vers Narbonne, commencèrent à devenir d'une
difficile pratique. Les intermittences de résistance étaient
fort variables, mais l'obstacle qui s'opposait au passage des
courants dynamiques, surtout entre Perpignan elToulouse,
tendait h acquérir une force de plus en plus grande. Les
télégraphistes, enfermés dans leur bureau, purent croire,
en dépit de la saison, que les fils étaient sous l'influence
d'actions orageuses.
Cependant le ciel était d'une limpidité parfaite. Les
fils se trouvaient donc sous l'influence de ces vibrations
moléculaires que nous avons mentionnées. Les der-
niers rayons du soleil couchant doraient l'horizon, rien
encore ne pouvait faire soupçonner l'action d'une aurore
boréale. Ce ne fut qu'à partir de 4 heures 25' que le
phénomène se dessina d'une façon précise. Dès ce
moment, des conrauts étrangers parfaitement percepti-
bles, circulèrent dans les fils télégraphiques. Cependant,
128
on attribua d'abord ces courants étrangers à ces mélan-
ges de fils qui se produisent fréquemment non loin de
la bifurcation de Narbonne. Nous avons dit plus haut que
lorsque un nuage orageux s'éloigne et se résout en pluie,
il se manifeste, dans les fils que ce nuage tient sons son
influence, un petit courant ayant presque les caractères
des courants dynamiques continus ; nous avons ajouté
que ces faibles courants se produisent par intermittences
et que leur durée peut aller jusqu'à une minute et demie.
Ces courants, avons-nous encore dit, se traduisent à
l'appareil écrivant de Morse par une traînée d'encre
seulement. De plus, on constate de temps à autre, aux
paratonnerres à pointes, de petits bruits secs provenant
des étincelles échangées entre les pointes et les plaques
de cet appareil. Sous l'influence de l'aurore boréale, les
faits observés furent un peu différents : la continuité du
courant de décharge, au lieu d'être d'une minute et
demie, eut une durée moyenne de dix minutes et attei-
gnit même un maximum de 15'. Ce courant fut assez
régulier pour permettre, à l'appareil écrivant de donner
un long trait d'une régularité parfaite et semblable à
ceux des transmissions ordinaires. L'intensité du courant
était très forte; mais à rencontre des courants que nous
nommerons statiques continus, on ne constata jamais la
moindre étincelle aux pointes des paratonnerres. A Tou-
louse, point terminal du (il sur lequel on observait, les
manifestations étaient identiques.
Est-ce tout ? Non. Supposons un disque partagé en
26 divisions, par exemple ; si ces divisions correspondent
dans un ordre alternatif à une émission ou à une inter-
ruption de courant, de façon que les divisions paires
soient J'ititetruptiM,' ti les. diattiensiimpap^iréautsiop
de* c*NJtao4t ♦ eM'oa iateaéuit ce^ieqde éMuxib cmi
téWswi|iW<l»fc,,<le telle sorte qetal painio ler fime fceamet
qaead fC'eet nécessaire; « h l'autre' tient du il. de ce
ciqewl oniJMtw appareil écrivant* on reoecittera aet
la bae4e* de pep*# de eet appareil, totites tes lob qwlé
mouvement *Je> wtatieti d* disque sert trop HÉpèdte, ane
sépe, potttiaae <}e pbimiidonl la feroneue et ^espacement
sopip^Hement réf^liere. .- . . i- »
Si l'on rewplace te disque c* la pile de* ce disqoe
éweWtitl* «aeeaait par «ne paire pile 4a«t. la force
étaetWTm#iritQ soii telle que. l'intensité: du «aqnfttae
trouve hors de proportion avec {la résktanee totale (te
cirwrt, il »e sa produira >pa* k J'y ppereU de Morte,
comité il iwiil> logique 4e le croice, un ceuraat continu
pcodpiaNtt mrç attraction, coati*** de rawatore*. et! pan
suite donnant lieu à un long trait très-régaHer* ^o co*^
tsaife, JfyiWtwq s# /comportera coiafte deae (l'hypothèse
4* dpqw,;. li^ attractif*, ,alteroattv*a da Hamster*
efgntfreroot, q*# séri* de points d'une téeeilé tastséaia.
avec uq espacement proportionnel k cette ténuité. Il est
facile d'e*pl*t*er la ténuité de t& pavots retativemeaâ à,
cepa.qae f<wotf le disque : i'artaetei* pawonrt à >eine
le 4ixi&f*P 4& l'are daaa l'éteadae. duquel oa Nmtia ses
osjçilMiona, pour an appareil conveapMeoient iséglé1 en
vue 4e besoins oormaux.
La substitution d'an roulewerU contint* à'ua* attrae*
tioft eoptino*, s*w l'action d'an courant hâ-ménie coihi
tiafl* résulta dft.Je wmtHA*Ueo de deux raisons : 1'«mj
taéWWfUO* l'a**!* physique* L'action mécanique «et
engendrée par le .choc dto levier supportant l'arma tare;,'
430
quittent frappera ^ia»fanham: b cotwsada Je*ier taf-
nèaiet; itiaotâsè physique ett^eadréepar léfc'tifevatie&è
MltadMfèfi fioéaiiÊQ dansfleftiMloui sdus >ta pbissanecf
da efeiiiiftituiCttidèii&ttlioBs me résument • en ! un nimet'
sain t vibratoire mixto 4ont léaeftef* dîffèPMt 'essentiel
Mnatft des Sereine Dt* Cataire* (qae#M* 'Déletennë
GeUe é»yeidbiaMe*Mi^l6i spécial* b Fpp^at e» tAHMorte?
jusqu'à ce jour, c'est là seulement*^ wbuartftakli'fcdna*
faites Ajouta** Id'aillpinfc qtteepsvibëatioife.iom >ffif&d1es
à» netitKiliief (sN'icp nfe'pas-'b s» 4isposMotf dés 'ecMkM*
aaéoaniqueB saflisaates. Cette peuttalifttion'detietttift&nfe
■iposbibtê dansleds qui va nous • occuper: v> • '
Noèfe afrofa»>p«tlé' piusr'tjaifttdte l'attraction '«coAtnine
de» Vaunaiiire eous l'action du Pouvant cbtkltiir développé
par) Uaorore boréale i mus avons ajouté que tort de m
bornaiUpas Ik. , ■•» ■>.-' •< - - -
Sous il'ènfluenee 4* cette phase dtr phébottiène, Fat-
traotte* > dootlnue 'do l'armât are se transïorift* ;ett utfe
aUfaetreo -alternative qfci-BO traduisit, à^rappaPéirééW+â*»,'
paa Une série* de points d'une itenàfae grosseur: Osé
potat* étaient cotnpataMes à téo* que pro&ritarft h tiis1-1
que 4ont uoue avons parlé ci-detisu*. Rien «o ' leén dffi&»
renctait. Cependant I'ai*naiute parcourant à peiné, dans*
oe detoier casi, le q«art de l'are dans lequel eHe pouvait'
se mouvoir, alors que dans le cas du disque; elle oscillé'
dans-toute Téttodue da même are. Get arc est fért
petit* saitangati levant enti ton T millimètres. En corn*
pataoft les*' oscillations vibratoires du coûtant des pflt*s-
avec ee^csdu iCourailt> de Faorore; boréale, oh expliqué'
facilement la différppce du dixième au quart d« Part.
«31
Eu etftt, sous l'action de l'aurore, l'armature se trouvait
influencée par tne force magnétique telle que jamais
imms n'avions été a même d'en constater une pareille.
Noos essayâmes eo tara de neutraliser cette action puis»»
santp; tous les moyens à notre disposition furent
impuissants; nous redoutions la raptnre de tons le*
ressorts. Qnant an son produit* sons la puissance de
cette farce, il peut être comparé k celui d'un tonrne*
brocbé animé d'un rapide mouvement de rotation. Nous
connaissions depuis longtemps les divers soda nu bruits
causés par les actions orageuses, mais nous ignorions
tout à lait le bruit étourdissant qne produit le phéno*
mène de l'aurore.
Pria an dépourvu par l'apparition subite dp ce météore
et agissant surtout sous le mobile de préoccupations
essentiellement administratives, nous avons laissé passer
bien des petites observations, insaisissables presque,
mais qui, reliées h un certain nombre d'autres, auraient
pu avoir pour la < science une importance considérable.
Cette réflexion nous est suggérée d'abord par ce bit sur
lequel nous insistons, fait qui consiste dans l'absence de
tonte trace d'étincelles» Gomment cela pent-il êtne con-
cilié avec ce que nous avons remarqué maintes fois
dans le cas de vibration continue dn courant d'une ptfe?
Il y a eu presque toujours de très-petites étincelles
échangées entre l'armature et les noyaux de Pélectra-
ahnant. Sous l'action de l'aurore boréale ces étincelles
ne se sont pas produites. Disons ensuite que nous avons
omis d'essayer l'action du courant sur te système ner-
veux. Cet essai pouvait être fait sans danger aucun.
De ce qui précède il semble résulter que les inani-
*8è
teaiaiion» élwlriiwnes observée* ourles 61* télégraphiques*
pendant l'aurore berisle* n'ont aotua rapport ft*w le$
dftbirçes étatique* occasionnées parles ioAntnees #ra-
«entée» Ces manifestations, an contraire , par aiaeettt avoir
«ne grande apologie aaeo le» courant* dynamiques;
meioftsrauie Dww.i,0vans.faii!|tfeaaeinirvil peut y «voir
des diflértnqes» que non* ne poprene tentes > de définir
Xauled'Qbservatioes sortantes. QueMeq W* **i*M ces
différences, M *'en séentte ipas= rooîoa que pendant II
durée Ai phénomène, ta 4H» ne setot trpnvéseons. qoa*
II* état* éleetaiqoestp^ieultef*» Ces quatre dt|ts élec-
trique* peuvent wrraipoadre h quatre phases générales
du phénomène. Durant la première pbaao, que ooes
appellerons phase prinekm, ies ily se trfvvèrent sous
l'iofloenee de ce» vibnlUoos moléculaires qae imbi avons
déjà ftil connaître, Cette phase commença ters trois
heures du «oit et nembla prendre fie vers 5 heures 50'.
Disons encore, pour naicnxpréetserv que pendant toute
sa durée, le sémite dpi Jroosmiseioofr fut presque tout k
AK suspend*. A t>eine si de tempe k autre quelques
mots pouvaient «être dchnnflfr par les fils. .
. Ce ne fia qu'fapfcès B heures» 30' que le Hsvail put être
repris d'une mapièfe sérieuse sur* le fil de Toulouse^ le
ptatq impressionné de tous.-Ce tna*ad resta encore inter-
mittent. C'est ici le lieuf do idire que les trois dernières
-phase» du jphénomèoe furent (Constamment alternatives.
Les besoin* du service nous empêchèrent de prendre «des
notes 4oiMiesiiqorMU6 permettraient aujourd'hui >de pvd-
WW i06s alternatives. Dans éa deuxième phase, les fils
paraissaient! être rentrés dans leur, état de oûMinirité
uoamale, le travail s'opéflnt sans aucunq entrave. Noos
133
remarqué que dans cet état, I» lueur rougeàtre dé
l'aurore sembfait s'éteindre el disparaître complètement
» l'befiz*n.
Dans la troisième phase eiietait eel état électrique du
fil peodiDt lequel le passage d'un courant asser intense fce
traduisait par une attraction èontinue de l'armature* Cette
atttactioo, avons-nous dit, durait parfois 15V C'est aters
que l'aurore déptoycrit- son are immense, en bandes ron»'
geàtres, paraissant embraser tout l'horiaon du côté nond.
C'est enfin dans la quatrième phase que se produisait
cette pnissaote force magnétique dont il esc parlé e*-des-
sus, force si grande que l'armature, attirée et repeussée
avec une vitesse considérable, imitait te roulement per-
pétuel do tourne-broche. Cet état de choses se produisait
lorsqu'une partie de la lueur dé l'aurore se transformai
en ces stries noirâtres entre lesquelles on voyait appa-
raître les magnifiques rayons d'une lumière argentée
augmentant et diminuant à vue d'oeil.
Dans la troisième et ta quatrième phase, l'état élec-
trique du fil ne changeait pas immédiatement; ee nfest
que lorsque l'une de ces deu* dernières phases venait Jr
cesser pour se transformer en la seconde, que l'éceu~
lement électrique avait lieu; la quatrième phase se
transformait dans la troisième. -Le mouvement étee-
trique était le même, sauf les différences que nous
avons signalées. D'ailleurs la quatrième phase, si non
souvenirs sent fidèles, ne s'est produite d'one ma-
nière bien sensible que deur fois, entre trois et neuf
heures du soir. Notre division cri quatre phases n'est
pas d'ailleurs d'une prétisfen» mathématique ; nous
l'avons adoptée seulement parce qu'elle nens a permis
134.
de mieux rendre notre pensée el d'établir une espèce de
concordance enlre les aspects physiques 4n phénomène
et les perturbations des fils télégraphiques. Avant de
otare cette note nous esposerooa quelques observations
faites sur les boussoles, observations qni sont malheu-
reusement trop peu nombreuses pour en tirer des
conclusions rigoureuses an point de vue scientifique.
Ces observations sont presque exclusivement concentrées
sur le fil* de Perpignan h Toulouse. Rappelons d'abord
que le cadre des boussoles est toujours orienté dans le
plan du méridien magnétique, et que l'aiguille aimantée
est, à l'état de repos, placée dans le plan du cadre. Lors»
qu'un courant passe, le pèle austral de l'aiguille est
constamment dévié vers la gauche du courant, et la
direction de cette déviation tient au sens de l'enroule-
ment du fil autour du cadre. Dans la pratique, toutes
les fois qu'une nouvelle boussole est mise dans le circuit
du fil, on ne s'inquiète nullement de savoir quel est le
sens de l'enroulemenl, pourvu que l'aiguille dévie d'une
façon convenable sous l'action du courant. Disons en
outre, que si, en théorie, an admet un seul courant
allant du pôle positif au pôle négatif de la pile, par
l'intermédiaire du fil conjonctif, dans la pratique il existe
deux courants de signes contraires qui remplissent
chacun les actions qui leur incombent. Faisons remar-
quer encore que dans tout circuit principal de télégra-
phie) le fil de ligne est de part et d'autre en communi-
cation constante avec le réservoir commue, toutes les
fois que ce circuit se trouve & l'état de repos.
Les piles font partie d'un circuit secondaire toujours
ouvert, et qui ne peut se- fermer que par l'intermédiaire
136
du* oîfouUi|MÙncipaL: U,.forainwei du ****** de^nnedas
dompta conirtiittftityaMMtiaéqûttlij lefUi ItfMfcd'aolwH
. Rendant il^roro ièofl<atevr«oiK)iU»«li^iiSi Ai
cadfedttli tovssole lélaf t teln^iiQiicûfma^ poaîtifVâp
départ 4e flerpignij < faisait, délier ilfripéleMjatfstfsItdf
^igniUeiv^r» la d^e«jic'fiat-)tadwo k l.'ett ,ihti mendie»
magnétique* $** l'iofloene* 4e, l'.a*r*fte totéafc, Ae,pôk
nnsârô deJ'aigiiilfe.fe»^ l'biMH
du méridien ato§aétiqi*<.. EHe p* fat pas affolée *<wn*
dan* d'autre» dwmalaocea, etotià-dire. tantôt >fc dr#f te,
tantôt ii gftucèe do méridien*. Si qu m. e#«vientj de<te
que noua airpM dit plue bâtit à.ltégar^^ i*oi*ièwe«et
4natrièsie. phases, on «ait 406 le» W, se trouvai alifernaUr
vemtot à l'état d'action «et il l'état id* repos» >U déviation
restai* lonjour*à l'ouest* mm le. to tria*)» de déviationie*
produisait quand le iil était à r<ét*t,é'actioiÉl. Ceiinaaiinain
eai aHé quelquefois, jnsqu'^ 80°. Pendant. Métal, de tap^f
ia déxiatioo a varié. :e*tre fU ai 80?, .C'est ** qt*&. aous
avons par tienliirtuttpt; *b|**rvét,v*ifrAiiit; heurta ><j»itseîft
A l>rigtw de r*ucore boréal^,Jad^alaiiqi>^eata iwjDtra
inférieure à 4Bp. Il y a toujours,*» onè^tteinehceSneit
denee entre .la. déviation de l'aigoille «A^la peéttioi} aatror
poroiqije d|« jsqgwent liimÎDen^ V^s. n#tf <fa*ww. dl>
Wff.il ^e pr9dMÎ3it ^ a#pjllaiM>ps,p4ritWJtft«>wi xi#pbk&p
qyi étaient fa 4 i,6°» . • ■ •; ' ♦•
Noua regr^ton* de 0 'avoir pas eu.joiw U rçwo de?
galvauopièjtre* de précision de# Inius&ole» de. sinus qt
de tangenjea, ,<#r. n*us etyiow Pi» jalor* jtyiltiptitr >ms
observations et expérimenter |p signe et le. sens.dps
courants développés.
D'un autre côté, pour que nos observations eussent
136
une tuteur meentesta We; il aurait fallu expérimenter à
l'autre ettrèmité du filfe Toulouse* Mai» bous» manquons
et renseignements sur bette 'dernière stalioÉ. Toot ce
que noue savons de ce >pds<te peut se résumer ainsi :
contact toterimitetU ; décharges fréquentes phxtoitfe* par
l'aurore boréale. Comme m 4e voit, ee laconisme se
restent des eiigefteee du service télégraphique. Tons le*
(ife du département des Pyréoéet-Orientate* furent plus
nu moins impressionnés par f aurore boréale.
H résulte de cette crottée que l'aurore boréale ne con-
siste pas uniquement dans le météore krmtneux. Les
courante développé* dans les fils télégraphiques, les
perturbations variables de la boussole, la marche capri-
cieuse des tenta* sont les signes avant-coureurs de Paurore
lumineuse* C'est far l'observation attentive de tèos ces
phénomènes, la plupan encore peu connus, que l'on
pourra aborder In vraie théorie dus aurores boréales.
L'obseratioa èérieuse doit frire quitter le vaste champ
des hypothèses ; observons toujours; et lorsque des auro-
re* boséaAès se produisent, pendant que* des esprits super*
tioiets ou intéressée y cherchent une interpréta lion souvent
grotesque des: misères de notre planète, que les obser»
tuteurs aérièftt se màltiplient, que les uns notent pas i
pas* les" èh»cotf6tatte*8 physique, (jtfe les autres, munis
d'appareils électriques, enregistrent les toutaftts ûiulti-
pies et qu'enfin, da*s les observatoires ad hoc, ob saisisse
au passage toutes les ressources optiques de l'analyse
spectrale. Alors seulement ou devinera on des chapitres
grandioses du livre sublitne qui s'appelle le ciel.
Î37
•. I « I • I I ■
« •
HISTOIRE Mil BELLE
DU DÉPARTEMENT DES PYRÉNÉES-ORIENTALES.
i • *
•••''.■ i /
ENtOStÔL&SlË
Par M. ¥. Fsllst, Membre fWdaat
J'ai commencé, en 1866, dans le quinzième veteme
de nos annales, le Catalogne des insectes coléoptères
qui se trouvent dans le département dés PyrénéesJOrten-
takfr. Ce catafogue ne contient que les espèces rion
citées par le ftoctetar Louis Coihpanyo. J'ai donné Ifc
desértptfrm, d'après leurs *o?etfrfc, dte* espèces nouvel-
lement ddcoutefies.
Dans le seizième volome, j*ai eu la satisfaction de
décrire » la larVe dé la Zygia oU<mga, de Fabricius.
L'insecte parfait ne se trente que sous les tories des
toifc de Bto habitations, dûtes le nid de la guêpe Gau-
toisè, ItyÀidnoptère quf foumrttlè dans tout le midi de
h Ftance.
En 1871, dans le dfx^btrifiètne téltrme, Je décrivis
detrr insectes tellement rares jusqtfes alftr* dans les col-
lections, que je les supposai notrreaut; ce sont : le 7W-
chius ffoui et le Cailidium Verneti. Le premier est une
variété très tranchée du Irichius Fasciatus de Linné,
d'après M. E. Mulsant, professeur d'histoire naturelle au
Lycée de Lyon, celui de nos auteurs entomologistes dont
le mérite égale fceul ta tôcbrfdiUj m ' ' ' ' ! i
Le second serait U Symmezocera Laurasi de Lucas,
insecte trouvé pour la première fois en Algérie, et en 1835
à Auteuil, près Paris, par mon excellent ami Henri de
Bonvouloir, le savan^a^^^ (topographies des famil-
les Throscides et Eucnémidss.
C'est dans le résumé des 4wrvaax d^ la section des
sciences que renferme ce dix- huitième volume, à la
page 15, que M. le secrétaire de la section des sciences
dit: « Dans la séance du mois d'avril, M. Pellet s'élève,
« dans un intéressant travail, contre la destruction des
« hawietam; il prétend qpe 3*iU paient à dfcparajtre
* tout-k-fait, nous seriops inondés par des n\\ée? d'in-
, Je n'ai pas besoin de ,d&lwer ^pe, le té%mi 4* WftP
iravaMt 9insi compris, meSvx .d^re. pop #llç q^su-j^
site qu'elle se détruit d'eUe^puype,: U /tapt^fc^ ^,Jt
l'état parfait, passe sur la terre juste le, tejqps Aécessajug
pour l'aclç de la reproduction et toucf^ tout {tu pluf à
quelques {brins de feuille, nevpept être classé par ohm
parmi les insectes carnassiers,
. Su je n'avais été absent de Perpigqan et qp '3,0*113
déplorable époque dé aoire guerre av,ec lj* Jprjisse l*
commission de publication eût pu fonctionner,, pprqille
énormité n'aurait pas été imprimée.
Ce. que j'ai dit, le voici; et je ne suis pas fâché de le
consigner en entier dans nos annales puisque j'avais
remis en 1870 ce petit travail pour qu'il y fut inséré.
139
USTE DES HANNETONS
(Genres Melobatha, PolyphyHa et Anoriaj
* 001 SS TROUVENT
DANS LE DÉPARTEMENT DES *YRÉNÉES-ORlENTALÉS.
Ce sont :
1° Mdolonlha Albida, de Frivaldsky ;
2° — Hippocastani% de Pabricius;
3° Polyphylla Fullo, de Linné ;
4° Anoxia A us traits, de Schonheer;
5° — ScuteUaris, de Mutant;
6° — Villosa, de Fabricius.
Comme pouvant nuire ï l'agriculture, je citerai le
Mdolonlha aUrida* V Hippocasiani et V Anoxia villosa; les
autres espèces sept trop rares, ou bien elles vivent sur
les dunes.
A l'état parfait, les hannetons se nourrissent, pendant
quelques jours, des feuilles des arbres ; il ne font alors
aucun mal sauf les années où ils abondent. C'est leur
larve, principalement celle du Mdolonlha vulgarité
(6g. 3) Fabricius, appelée ver blanc, qui est un vrai fléau
pour les agriculteurs du centre et du nord de la France.
La larve du hanneton passe quatre ans en terre avant
de subir sa dernière métamorphose. Tous les moyens
que Ton peut employer pour détruire un insecte qui
pond un nombre d'oeufs qui varie de quatre-vingts à
cent et dont la larve vit pendant trois ans sous terre aux
dépens des racines des plantes et de celles des arbres,
resteront sans résultats appréciables. Une année se passe
140
sans que les hannetons signalent leur présence ; il en est
de même d'une secondé, dtiné taokiièftie' année, et a la
quatrième ils fourmillent. C'est un phénomène, dira-t-on;
nullement : le moment de la ponte ou bien celui de
l'avanHeraière métatypwhwfi, lor?qije la larve ^e trans-
forme en nymphe, a été contrarié par certaines cir-
constances atmosphériques. En effet, le hanneton peut
être appelé vers la surface de la terre par certifies cha-
leurs factices du premier printemps et il périt imman-
quablement s'il survient des froids tardifs. La sécheresse
peut encore rendre la superficie du sol tellement dure
que l'insecte meurt avant de s'être frayé le chemin qui
doit l'amener au jour.
Ces circonstances exceptionnelles ne pouvant se renou-
veler pendait quatre années consécutives, dans nos
départements méridionaux surtout, nous pouvons regar-
der comme impossible la destruction de» hannetons.
Je passe à un autre ordre d'idées : sommes-nous bien
dftrs qu'uni fora les hannetons Maternent détruits nous
n'aurions pas à nous en repentir ? Est-ce que nous ne
tournerions pas, par hasard, dans mr cercle vicieux en
parlant toujours de détruire les insectes nuisibles, les
animaux nuisibles, et de conserver les insectes utiles,
les animaux utiles?
En 1866 le* insectes nuisibles aux jardins potagers ne
se montrèrent presque pas ; pourtant, lés petits diseaux,
auxiliaires, arrivèrent. Plusieurs maraîchers, mes voisins,
rtie portèrent leurs plaintes et me prièrent mfitne de
tirer sur les oiseaux qui bien plus nombreux que lés autres
années, attaquaient les bourgeons dé leurs arbres à fruit,
dévoraient téorfe légumes. Ericere une ânttée pareille, et
• . I» * s t t
444
Us petit» ekcaax, moi grtMtifrtlmiitat édieniltpom, pa*-
wifttt fow pUn ootoihHs que les Gb*Dilles4tte*4mé0el.
Ctei ntue prouve quotas a*inoa*x et Je» ineante*- nui-
sible* ne Je daviftQneni réellement que lorsque le nombre
4e «eu* qui s'en uoenriseent est pur trop diminue; si,
4P contraire, le* aaiMee* et les iuéeetea nifisiblfs se
wffisent plee à retimenfafian de nos prétendus a initia*
re*, ceux-ci devienpent, forcément, née ennemis à Ienr
Que conclure?
Si nous parvenions a déttaire les insectes
les animaux nuisibles, d'accord arec nos^anxiliaires, ne
serions?nens ps* obligés de faire disparaître ces derniers
qui noue deviendraient inutiles, qui remplacement
même les premiers l N'enrienet-noof pas réfopu tféquili*
bre étaibli par je grand ordonnateur de tentes choses?
et tout en reconnaissant aa<tfotfc-puiqMuioey sa sagesse, ea
bonté infinies, ne pesserionntnooa pas les Irais qu&ru
de notre existence 2i critiquer, sans h vouloir^ Je*; actes
de cette lMterppiseanoe, que nous venions feieo loi
accorder?
Je voulais m'en tepfar k tes petits travaut, il des des-
cription* isolées, letaque plusieurs de mes celiègnes m'en
eut démontré J'insuftsaneeu a Noos n'avons* ni'ont*ife
dit, a notre disposition, aacmt ouvrage 4'èistoire natw-
velle traitant des insectes coléoptères du département.
L'ouvrage de M.. Louia Companyo est très précieux en
ce sens qu'il précise . if endroit *h tel insecte se trouve,
mais1 il '.n'en est pas moins vrai que <* ntatqa'oQtrès
eptalogue local. >
«La Bibliothèque de la tillè» possède faieu'la'préèieoae
148
iin genre BmbifUmm 4e M» Jacqueiio d*
VaK naturaliste, originaire de Prade*< Pyrénéen-Orien-
tales, maie, cet ouvrage^ qui a plaûé son aateer à b tête
des entomologistes Français, ne traite que d'un seul genre.
a Noos voudrions bien répondre, à votre appel, et noua
occnper de cette branche d'histowe naturelle qui nous
parait fort agréable ; nous comprenons tout l'agrément
de ces promenades eato Biologiques que vons nous dépei-
gnez sous des aspects si attrayants et qui fournissent le
délassement à l'esprit tout en fortifiant le corps; qui
amènent les désœuvrés fa se donner d'agréables distrac-
tions tout en se créant des amitié* durables parce qu'elles
reposent sur une communauté de goûts; de' ces pro-
menades qui deviennent d'autant plus fréquentes qu'el-
les sent de pios en plus instructives, et qui finissent par
être indispensables parce que la passion s'en mêle bien-
tôt, et qu'il n'y a pas de passion plus absorbante que
celle qae nous communique le goût des collections.
« Puis arrive, nous dites-tous, le moment où tes pro-
menades entomo logiques ne peuvent pins suffire; il faut
alors avoir recours aux échanges qui procurent non-
seulemerrt de nouveaux insectes pour les collections,
mais sortent de nonveanx amis. New voilà donc grands
collectionneurs ! hélas, ce n'est qu'un rêve, rêve char-
mant, sans doute, mais q» pèche par la base, puisqu'il
nous manque les ouvrages qui pourraient nous permettre
d'étudier cette science si attrayante ; que ne faites-voris
imprimer cet ouvrage dans nos annales? s
Après avoir longtemps hésité fa. entreprendre un travail
que je sais au dessus de mes forces, je me suis pourtant
décidé. Je faciliterai l'étude de l'entoipologie fa mete col-
us
lègtes detaSortéfé Agrtcote, <ScienîMqwe et tittérafre,
* &s'Wrtbrkamatébr* qui triettrttat enflt* un terne 1 nfroti
fctifetftent, qiii tfou veroht, péftt-ftrfe, que ma eblléetiM
fa'cftt pas ï dédaigner, et <)ui me fa rendront bien ptot pté«
cféttée: si elfe m« fournit ftctâfthm de leur venir1 eif aide.
Dâtttiè diî'^ neuvième ' volume de nôtre 9Miéf« j'ai
donné, d'après mon excellent ami M. E. Mulsant, fràés**
cHptiotf Ides <%tonétttoiy'qfii 8e trouvent dfcfts lé dëpir-
téttiènf ; détail eortmédcèr par où tous te* auteurs flafo-
senl ; le iribtif ett est qbé malgré leur taille exiguë, les
CôécintUiènJ sont nos prias précieux auxiliaire» contre la
fournit, le revièudtoi, pltas taM, srtr celte intétessaiite
fllmMIè. ■ .»
Aujourd'hui, j'entreprends la description dés Catafthptea,
insectes tons utiles & fagricuWure. Cette fotoîffe eat très
Adttibi'éttse et plusieurs dés genres qu'elle renferme pré-*
sentent leà pitia grahdëè difficultés aux de&tfiptétrrs. Un
certain nombre est : reécfuvtfft de Couleur* métallique*
4oi'le£ fbrtt rivaliser avec les plus beaux coléoptères exo-
tiques; tels dont le* Carabes; et, parmi eux le Carùfmi
Rutilans, Dejeaii, très abondant sur nos montagnes àé
moyenne hauteur et qui, pourtant, est fort recherché par
les collectionneurs parce qu'il ne se trouve en France
que dans notre département.
<
Avant de décrire les carnassiers terrestres, les Carabi-
que*, je dois me rappeler que j'ai entrepris le présent
travail pour faciliter l'élude de l'entomologie aux jeunes
étudiants, aux élèves de l'Ecole Normale, surtout; il est
donc nécessaire de leur donner l'explication des termes
propres à cette science. Je le ferai d'une manière com-
plète, mais aussi brièvement que possible.
m
wenhrftpeaafp -qqi, a l'élil de rej»»,, ftoqt retyfflmm
par deux. #>i» . fUuft «if anoipa dm», et .qui s/app^lent
éljjftes, . M» aile? ^a^p^^g pepefll faire d^CpU
flopilM d*»z JLp iaj(ab«s, par. e^^qy»^, ,^ janvtj* Jes
1^9* «plwplèfles «ont dilM^iVw^ j»aa/:ç flqe.JeiH-»
Offapet iplériepr* apal rfupWfM ,4'W| WMpUftllH»
divisé «o piusjenra parties. rejj飫,ejptre.ejl£a.p3r, de» 4^
çtat mepj>rawu*e*. Ce SflPÇ^e e^t4rinar rajtpfpcjb*.
donc le* Coléqptéres, dea &u&tacis, desMolInaquo», des,
Reptiles (la tortue). Ce squelette extérieur sera seul, .(a,
sujet de notre élude, . ......,.«
Ue iqirçi^ ejAéripur, Ja tégwqeQt eitfirigflr, J'ejn*er
loppe immédiate qqi apnt syooj) y/ne* , . ae aeryent fju'ji
recouvrir l'appareil dig^ltf w ca^Upiesiirçal dei'iqs^çie
parfait. 1) dojme I* (orme pi. «si presque toujaup phi*
ou awiw allonge*,, et, la wtfepr qui varie .i'ua. jpseate. *
l'acre. Jl *e .djvjae en troia parles. wrintypaJe» qui sont :
la téfe, le Jfaww: « l>(W«««. ........ \
TÊT*. ■•
I « • I •
La tête est composée de pièces fioces et de pièces iholri*
les; les unes sont placées & h' face supérieure, et les
autres h la face inférieure. Les pièces fixes de la face
supérieure sont : :
/ 4
L'épislome} eu cAa/?ejy??$ \e posl-éflislçme et Y faneront
qui renferme le /[rouf, le veriex, IVcftp^, Jes j0t^% J^.
tempes, les yeu#.
445
Les pièces fixe&deb|>.faee inférieure sont t la fièce
batilairei la pièce préktsëaire; le cou* * . . < •
Les pièces mobiles sont la bonckey les ratenn* . « •
Kfcectf itesidfeilauéto, f*c& yipértiure. <»\ -
"da £pûttmë ou t /beffléf dnf (figure^, /). 11 est têtue à
l*>partfe Mtërietoievii) relit leilabrq em a tant et ltépicrine
en anrièîti. 11 ua*iei|fa ferme et de grosseur* « . . u
2° Post-épis tome. Il vienl aps es Tépjstome et se joip t à
l'épicrâme; il esi souvent invisible.
3° Epier âne. Placé aprèsle ^ost-épistome, l'épicr&ne se
subdivise ;. ..,, , ..t. ., . ( , i
1* En frmtt (tig> A,.$r)b&'anrélant h l'epiatooia au 414
postrépietoiDe en,a<vant,.aux yeo* sur les côtéSy aq ver-
Ua-ea arrière; /.«:-• . - - <..(!
,2» fyi tierter/tfig. 1„ /i)> partait du front en avant* ^'ar-
rêtant à S'occiput en arrière, ayant peur imites sut 4es
côtés les yeux iét tes tempes ; - *
S* En 0€cipué partant du .verlex, aboutissant au thorax,
limité sur le& côté» par les tempes. IL n'est bien visible
que isliez les insectes fMorvus d'un cou (les caatbarides);
■ 4p Eo joues (fig.% c) placées entre la bouche en avant,
les tempes en arrière,, les»>yepx et la baqe île la pièce
prébastlaire. Les jêues varient beaucoup de forme, de
dimension; lorsqqe le prolongement des joues a lien
en arrière, on donne feqe prolongement le nom de ami
thus; H sépare les yeux en deux parties (les aieuchuft,
les gyrinus), et Fou • dirait que ces insectes ont quatre
yeux ; 1 • • * ...
Bs En tempes (fy. S, «) après les joues et qui les eou-
ttnqeut eb formant les angles postérieurs de la tète tour
chant au thorax,
10
Uft
Pièces lise» de la télé, face inférieure
1° Pièce basilaire (fig. 2, A) se tènqinant, au cou, très
visible chez les hannetons;
2° Pièce prébasUaire placés eu avant' 4e la bastiaire,
rarement visible, mais très développée ebei les ha options;
8* Cfla (flg. % m) partant de la pièce èasiltore et uyant
pour limite le trou occipital dansi telqueliil •s'enfonce; il
est pltts ou moins apparent. ■!••*.
Les yeux, (flg. I , a) (fig. 2, l) que nous avons désignés
peut-être à tort comme placés & la face supérieure de la
tête, puisqu'ils sont tantôt dessus, tantôt sur les côtés,
tantôt dessous, sont an nombre de deux, lia se divisent
en yetfx il facéties ou composés et ea yeux lisses portant
aussi le nom 4'oceUes on stemmates. .. •
Les yeux à facettes sont pinces entre * la joue, le front
ejt l'antenne. La cornée des yedxà facettes est/ divisée
en ccméules innombrables» Les yeux lisses placés sar le
vertex et formés de points proé»jnen*s, lisses, appelés
octUeSy au nombre de un on dpux/.nese reoGOûtnent
que cher, fort peu de coléoptères (famille des Staptitins).
Certatns coléoptères sont privés d'yeux; d'autres ne
possèdent qu'un rudiment de nerf opaque. N*4re bien
regretté ami et collègue M. Lespès, professeur d'hietoite
naturelle à Marseille, possédait une habileté incompara-
ble pour la dissection des organes visuels des insectes;
il parvenait à trouver un rudiment de nerf optique chez
un insecte de moins d'un mjliimètte (Je longueur ;. c'est
un tour dé force que pop vent se permettre bien peu
d'analomistes.
Depuis quelques années seulement, les insectes 'aveu-
gle* q»4 été recherchés. On les trouve soil enfouis scpis
les grosses pierres» s#U dan* le fend des cavemes* L'on
conçoit que la attpre qui ne erée rien d'inutile , , ail
renoncé k donner des yen* à des 4*res qui, y» Jeur. babi*
tat, sont condamnés à ne pas jouir de la clarté du jour.
En revanche, elle leur a donné des antennes etciçs jettes
tcès longues afin qu'ils puissent éviter facilement les
obstacles qui s'opposent k leur marche.
PIÈCES MOBILES DE LA TÊTE.
Les pièces mobiles de la tête sont les différentes par-
lies de la bouche et les antennes.
La bouche se compose de plusieurs parties qui sont
d'excellents caractères pour la classification des coléop-
tères ; ce sont :
■
1 ° Le labre ou lèvre supérieure ;
2° Deux mandibules ;
o° ïteux mâchoires;
4° La lèvre inférieure, comprenant le menton et Ja
Ifinguelle.
1° Le labre ou lèvre supérieure (Jig. 1, p) est, fllaw
au-dessus, des mandibules, et s'adapte à l'épistome ;
2t> Les mandibules (tig. \< e) (fig. % j), au nombre de
deux, servent à appréhender et a triturer la nourriture
des insectes; aussi, leur partie intérieure est toujours
tranchante et plus ou moins dentelée ; chez le Lucamifc
cervus mâle, les mandibules deviennent un véritable
ornement, comme le bois cher le cerf ;
148
fahés -mâchoires < nu nombre de deux, sont aplatîtes,
terminées en pointe, fonctionnent horizontalement, pas*
sèdént tfrt palpe et se composent de plusieurs pièces
dont lès principales sont : Beat Lobes, l'a* interne,
l'âotre externe (fig. % y); deux palpes wutxiUaires (fig.
2", ft) composées de plnsienrs articles ressemblant à de
petites antennes;
4° La* fêvr* inférieure supportée par le mente», ferme
la bouche avec la Fèvre supérieure absolument comme
chez les mammifères. Elle renferme plusieurs pièces
dont les principales sont : Le menton, la languette;
1° Le menton (fig. z, d) plaque présentant un grand
nombre de fprmes se joint à la pièce prébasilaire ordinai-
rement glabre, c'est-à-dire sans poils ;
2° La Languette (fig. 2, e), petit cartilage de forme très
variable donnant accès a l'ouverture du Pharynx qu'elle
défend 1° par ses paraglosses (lig. 2, gr'), appendices
membraneux, ayant l'aspect d'oreillettes, qui sont au
nombre de deux, placés de chaque côté, et 2° par ses
palpes labiaux (fig. 2, f) au nombre de deux placés sur
les côtés et vers sa partie supérieure. Le nombre des
articles des palpes labiaux est de un à quatre.
Antennes. Les antennes (fig. i, b) (fig. 2, k) au nombre
de deux, sont placées sur les deux côtés de l'épfcrâne,
en avant, en dessous et entre les yeux:. Elles sont com-
posées de plusieurs articles mobiles h forme, nombre
d'articles et longueur très variables* te nombre «les arti-
cles est le plus ordinairement de anse. L'endroit de
l'épierâneou s'adapte le premier article sfeppelie point
d'insertion.
Les quatre premiers articles s'appellent basilaires; Us
149
forment la lige; les derniers prennent différents noms,
suivant ietv forme.
Les antennes sont dites ;
Clavicomes, lorsque les derniers articles s'épaississent
en massue ;
Flabettées, lorsque les articles qui suivent tes basilairbs,
sont aplatis et stihufent de petits paéathes soper posés; ;
Filiformes, , lorsque les articles sont h peki près les
mêmes en forme et longueur; i
Mmiliformes, lorsque les articles ont la fonne ronde
de grains à chapelets ;
Peclinces, lorsque les articles sont formés de dents
placées sur la même ligne comme celles d'un peigne.
Sern formes, lorsque les articles sont triangulaires ' et
placés comme les dents d'une scie;
Sétacées, forsqne les articles diminuent insensiblement
à partir du point d'attache.
Telles sont les formes les plus ordinaires que présen-
tent les antennes.
Thorax. Le thorax est la partie du eorps qui part de
la tête et arrive jusqu'à l'abdomen. En dessus \\ com-
prend le conelet ou prothorax, qui représente le dds, les
éptfules ; le mésothorax, pièce intermédiaire, et W mèta~
thorax qui vient après. Le dessous du thorax Comprend
la poitrine, jteclus.
Le prothorax comprend, en dessus, le bord antérieur
(fi g. 1; i) qui reçoit le cou, le bord postérieur (Gg. 1, q)
qui s'emboite aux élytres, deox côtés oo bords latéraux,
qoatre angks : deux antérieurs (fig. i , o) deux postérieurs
(fig. i, m), et la partie du centre Vjui prend le nom de
disque (fig. i, n).
450
Endettons* te prothora* se divise : 1° en pvos(&*u*i
(Gg. % o) qui porte la première paire de panes ; 2° en
cpislernum, (flg. 2, p) et épimèrt* (fig. 8, r), pîèfces
latérales.
Le mésothorax, vu eu dessus, renferme :
1° Le £<mfeliiim ou éc«5ion (fig. 1, j), pièce platée
après le qeutre d» bord postérieur tk Prothorax et à la
naissanoe des élvtre»;
2° Les élytres ou étuis des ailes.
En dessons le mésothorax (méaesternum) (fig. % s),
porte la deuxième paire de pattes (fig. % K). Gomme le
prosteroum, il renferme deux pièces latérales: l'épister-
uum el l'épiraère (Kg. 2, J).
\jo métathorax porte en dessus les ailes membraneuses;
en dessous (métasteroum) fig. % x)% la troisième paire
de paites. Il se divise en épisterniim (fig. % v), et épi-
mère (fig. 2, y) pièces latérales en double»
Les appendices du Ihorax sont :
1° Les ailes m dessus du corps; 2° les élytres pardes-
sus; &> en dessous do corps, les pattes.
i° Ailes. Les ailes sont tnembramuses et servent au
vol. Elles sont presque toujours repliées transversale*
ment. Les coléoptères chez lesquels les ailes ue sont pas
repliées (Buprestes) sont d'une agilité merveilleuse pour
échapper au coup de filet du naturaliste ;
2° Elytres. Les élytres, qui font partie du squelette
extàiem, recouvrent presque toujours l'abdomen; elles
sont rudimentaires chez certains genres de Longicornes
et de Staphylins ; elles paraissent plus courtes que l'ab-
domen, dans le genre Cymindis, surtout chez les femelles
qui sont sur le point de pondre.
151
Lq fytrp (Ijfl., 4f1/) ne sont pais plus des ailes que le
fourreau un «a6r^; ce sont les ému, les gardiennes de*
ailes propres a m vol,
L'ipsect?, pour prendre son essort, esl obligé de faire
jpuer le ressort qui les fixe sur les ailqs membraneuses ;
lorsqu'il vole, ces dernières seules sont mises en mou*
vemept, las élytrçs restent ipimobiles. t
Dès que l'iosectç cesse son vol, les ailes membraneuses
s'abattent immédiatement sur l'abdomen tandis que les
clytres ne se ferment qu'en depx temps, en se jetant sur
les côtés extérieurs, au premier temps, pour se rappro-
cher au second. Lorsqu'il s'agit d'ouvrir les élyùres^ le
mouvement inverse doit avoir lieq.
Nous avons dit que les ailes manquaient chez certains
genres (genre Carabus et la grande famille des mélaso-
mwj • les élylrcs peuvent même èlre soudée* (fig. 1, k)
el recouvrir les bords de l'abdomen; ces bords des
élyires recourbés en dessous prennent le nom A'épipleu-
res. (fig. 2f T)
Lorsque les élylrcs ne sont pas soudées, elles peuvent
servir au vol, mais accidentellement. Je citerai comme
exemple un Vesperus Xatarlii femelle qui, par un vent
assez fort, passa par une fenêtre du château de Colliourç
et vint s'abattre dans la cuvette de la salle ï manger du
commandant Poôzau.
3° Pâlies. Les pattes servent aux coléoptères à se mou-
voir sur terre ou à nager.
Elles sont toujours au nombre de six ; deux antérieures
placées au prosteKnum (dessous du prothorax ou corselet) ;
deux intermédiaires placées au mésosternum (dessous du
mésothorax), et deux postérieures placées au mélastcrnvm
iû
(dçssèus du métathokax). Elles se divisent en èincj par-
lies qui sont :
Lz hanche (fi %. 2, zz) qui s'articule a(if corps, èl qui
Varié de forme et de position ;ièà leitrés i} élu (ftg. 3)
indiquent les cavités qui reçoivent lès kknchés (les deux
premières paires de pattes.
Le troçhanter [fig. % f) la plus pftlle partie M ta patte,
qui vient après la hanche, il devient', par exception,' long
et pointu chez les cârabiqùes et d'aubes genres, mais
aux pattes postérieures seulement.
ÏA cuisie ou 'fémur (fig. % ef) Vient après 'lé Yrochan-
ter; elle varie beaucoup de forme.
La jambe ou tibia (fig. 2, à') vient après la cuisse,
elle est très variable dé Forme et de grosseur, cl chez
Içs insectes fouisseurs (histérides^ scarabœides) , elle se
■ • ♦ * ■ *
courbe intérieurement et prend extérieurement la forme
d'une scie.
Le tarse (fig. 2, c) qui s'adapte à la jambe dans une
cavité sur le bord intérieur de laquelle sont fixées deux
fortes épines, qui permettent 2i l'insecte de grimper
perpendiculairement. Il se divise en plusieurs parties,
qui s'appellent articles. Us paraissent varier de 2 à 5.
Il est terminé ordinairement par deux drochels (fig. % b*).
4° Abdomen. V abdomen (fig. 2, a') qui suit le meta-
thorax en dessus et le métasternum en dessous, termine
le corps. Il se divise en neuf segments plus ou moins
visibles extérieurement. Les segments portent de chaque
côté une agglomération de petits trous nommés stigma-
tes ; ce sont les organes respiratoires; les huit premiers
segments en sont seuls pourvus. Vu ep dessus, le der-
nier segment s'appelle pygidium.
153
Nous mentionnerons certairis caractères excèftio&nels
soft à l'entête des' genres, soit à la ddscripiîôii des
espèces.
Pour ta classification, je renvoie mes lecteurs an cëtah
logue de M. de Marseftl, naturaliste à Paris, (édition de
f86(M807 (Catàlogus Cokôpterorwn EUtopœ et cèn/l-
ûium). Boulevard Pereîto n° fcTt, aui termes-Paris.
Cette classification est celle d'Erichson, mais avec des
modifications qui augmentent le nombre des fa m H tes, '
L'ordre des coléoptères se divise en :
Famille, exemple : Carabides; qui se subdivise en
Tribu, exemple : Elaphritlae ; qui se subdivise en
Genre, exemple : Omophron; qui se subdivise en
Espèce, exemple : Omophron Limbatum. La treille.
La grande famille des carabiques comprend tous les
carnassiers terrestres. Elle se compose d'insectes qui
vivent aux dépens des autres, c'est-à-dire qu'ils en font
leur nourriture habituelle, indispensable. C'est h eu* que
nous pouvons appliquer sans ermite la dénomination
d'auxiliaires de l'homme; ceuk-fa mourraient s'ils ne
trouvaient pas leur nourriture spéciale qui «consiste en
larves, chenilles, insectes parfaits de tous les ordres,
tandis que nos prétendus auxiliaires, les petits oiseaax,
dévorent la plante si elle n'est pas dévorée perses para-
sites; c'est-à-dire qu'entre deux nourritures ils choisis-
sent la plus friande. L'hépithète de gourmands paraîtrait
leur convenir à plus juste titre que ta qualification
A* auxiliaires.
Les larves des Carabiques sont aussi carnassières que
l'insecte parfait. Il est malheureusement ansez difficile
de les distinguer d'avec les larves des tasectes nuisibles
154
à l'agriculture. Voici pourtant des données générales qui
permettront de ne pas trop sacrifier des premières :
n'écrasez jamais les larves noires en dessus, jaunâtres
en dessous; glabres (sans poils), luisantes, tangues d'un
pouce et plus, ai grosse lé le, avec fortes mâchoires; à
sii pattes, eouram assez vile sur la terre; respectes
surtout celles cachées sous les pierres, ce sont les larves
des car abus.
4
Epargnez encore les larves qui fréquentent les plantes
pourries; ce sont celles des Staphylins (Og. 4) qui. sont
plus utiles que nuisibles. Réservez votre colère pour toute
larve blanche, à télé orange, recourbée en forme de 6, a
abdomen transparent et bourré de céréales; c'est le fameux
v«t blanc (fig. 3), la larve du hanneton. Écrasez sans
pitié toutes les fausses larves à corps cylindrique, pres-
que aussi grosses ï la queue qu'à la télé (c'est la forme
de la vipère), à anneaux apparents, ayant six pattes et
des moignons ï la suite ; se ramassant pour avancer ;
ces fausses larves s'appellent des chenilles (lîg. 7) et
donnent naissance aux Lépidoptères (papillons). Toutes
sont plus ou moins nuisibles. Quant aux larves qui sont
dans le bois vivant ou mort, dans l'intérieur ou sous
l'écorce des tiges, il faut les détruire toutes; elles don-
nent naissance aux Buprestes (fig. 5), aux Longicornes
(fig. 6), qui font périr les arbres. Je m'explique : Quand
je dis que les Buprestes, les longicornes font périr les
arbres, j'entends parler seulement des arbres qui ont
reçu des mutilations provenant du bris accidentel de
branches ou de coups de hache donnés par l'homme.
Si Poo ne prend pas la précaution de badigeonner avec
du coaltar les plaies qui eu résultent, les Buprestes, les
ta*
Lotigicftrnes y déposent leurs œofe et Fasbre «sttwdu.
La nature ne va ni*parsa«is ni par bonds* Ceci admit,
ne chercher pas à lerre les iaseeie* nuisibles ï leur étal
parfait; ils se tiennent sur les arbres* sur les plantes*
sur les graminées surtout. Il où tous aviez eeoeoateé
leurs larves ; vous pouvez les détruire tous» il n'y en a
pas un d'utile.
Vous ne verrez courant sur' le sol ou cachés sous le*
pierres que les carabines ei les fouisseurs (Lamellicor-
ues); respecte*-les. Les premiers sont nos auxiliaires,
les autres les fossoyeurs des champs.
PREMIÈRE FAMILLE.
cicmaÉLiDBs*
Ijà (été des dcindèles u'est guère plus grosse, propor-
tionnellement, que celle des autres carabiques, mais
leurs yeux qui sont énormes et saillants la font paraître
plus large que le corselet. Les mâchoires ont leur lobe
articulé et mobile; la languette n'a- pas de parsglosses,
elle est très courte. Les mandibules sont remarquables ;
elles sont longues, recourbées en dedans en forme de
serpette, terminées en pointe aiguë et armées dans leur
partie intérieure de fortes dents. La vue seule de eetlç
énorme paire de ciseaux k deots en scie explique le rang
qu'occupe ce genre dans noire classification des espèces
carnassières.
Les antennes sont filiformes, composées de onze
article»; les quatre premiers sont métalliques. Le corselet
156
est ordibairenrienl cfcrré et divisé eh deux lunules. L'écns-
son est triangulaire, lies élytfés sont parallèles et an peu
plti* larges à leur partie inférieure, au point où elles
commencent h s'arrortdir ; elles sotit ponctuées et parées
de taches allant da blafne au jaonte paiHe; leor suture et
Ifetft* pourtour est presque toujours métallique; elles
recouvrent des ailes membraneuses, par conséquent pro«
près au vol. ' L'abdomen eit métaHiqoe, composé de sept
segments dhez les môles, le sixième très échantré. Les
femelles n'en ontqne six. Les pattes sont très longues,
grêles; chez les miles lés trois premiers articles des
tarses sont dilatés aux pattes antérieures.
Cette famille ne renferme qu'un seul genre qu'il est
facile de reconnaître aux formes élégantes des insectes
qui le composent. Ils ont des mouvements très rapides,
semblent glisser plutôt que marcher, volent rapidement
mais à de faibles distances. Ils fréquentent les endroits
sablonneux où vivent leurs larves. Les uns ne s'éloignent
guère du bord de la mer, les autres se trouvent sur le
sable qui borde les cours d'eau et les sentiers des mon-
tagnes. !
La chasse aux dicindèles doit se faire au lever du
soleil ; elles sont alors lentes à prendre leur essor et on
les capture facilement avec le filet à papillons. Dès que
le sable est échauffé par les rayons du soleil, la chasse
est finie, surtout si le vent est on peu fort. Ne jetez pas
ces insectes dans l'eau-de-vie, ils tourneraient au gras%
c'est-à-dire que leurs belles bandes blanches disparaî-
traient; leurs pattes tomberaient; il faut les piquer sur
place, ou bien les enfermer dans un flacon & moitié plein
de sciure de bois légèrement benzinée, on mieux encore
457
dans un -flacon dont te bouchon renferme du colon
benzine.
Les espèces françaises sont au nombre de douze panai
lesquelles sont des variétés très tranchées. Notre dépar-
tement en renferme dix qui sont :
1 . Cicindela campestris. Lmnée.
Dessus: Sa couleur d'un vert mat, ses élytres planes, les
taches des élytres, qui varient d'un individu à Vautre, la sépa-
rent nettement des autres espèces françaises. Sa plus grande
longuenr (qui se mesure de l'extrémité du labre à celle des ély-
tres), est de treize millimètres; sa plus; grande largeur (qui se
mesure d'un bord latéral des élytres* à l'autre), est de 6 milli-
mètres. Les premiers sujets, qui apparaissent fin février» sont
d'un vert bleuâtre beaucoup plus clair que ceux qui éclosent en
juillet-août; ils ont les taches des élytres au grand complet,
c'est-à-dire sept points sur chacune, soit ; cinq taches sur le bord
extérieur et qui se suivent perpendiculairement; la première est
humérale (sur l'angle antéro-externe des élytres, au-dessous dans
l'angle postérieur du corselet); les 2e, 3e, 4e viennent après,
toujours sur le bord extérieur; la 5e est upicale (sqr l'angle
postéro-iiUeme des élytres), et arrive jusqu'à la bande métallique
de la suture des élytres ; la 6e est noire, plus ou moins apparente,
placée entre la 2e et la suture des élytres, au tiers de leur Ion -
gueur; la 7° est sur le disque, entre la 3° et la suture, et
entourée d'un cercle noir souvent interrompu sur le bord exté-
rieur et le bord suturai.
Lorsque les bords antérieur et postérieur du corselet sont d'un
beau cuivré brillant, il en est de même de l'écusson, et les ély-
tres sont d'un vert gai ; si, au contraire, les élytres et les bords
du corselet sont noirâtres» l'écus&n est de la même couleur et
n'est bien visible- qu'à la loupe. \
L'extrémité des mandibules est noire, le reste blanc sale ainsi
158
que le labre ; ce dernier «si entoura d'une ligne noire. Pourtour
de la tête et lunules du corselet cuivreux, le reste vert jo*t. La
tète, le corselet et les élytres sont fortement rugueux ; le corselet
rétréci vers les angles postérieurs..
Dessous: D'un superbe vert métallique; joues, prosternum,
épisternum et pattes ornés d'un duvet blanc, long et clair-semé ;
pièce basilaire, mésosternum, mélasternum et abdomen d'un beau
bleu métallique; hanches postérieures largement et très forte-
ment ponctuées ainsi que le bord des anneaux de l'abdomen ;
dernier segment aplati et d'un bleu très foncé.
Cette espèce se trouve sur tous les points du départe-
ment; les sujets les plus sombres se rencontrent sur Les
montagnes au-dessus de 800 mètres; elle est très com-
mune.
% C. hy brida. L.
Le mot hybride, lui est mal appliqué; hybride veut
dire qui tire son origine de deux espèces différentes,
taudis qu'ici, il signifierait que cette espèce varie;
Yariabilis devrait donc être son vrai nom.
Notre type des Pyrénées est la C. Montana. Charpentier. Elle
est beaucoup plus grande que Campêstris, 46 mill. sur 1; d'une
couleur plus sombre ; le corselet est carré, l'écusson plus grand,
les élytres proportionnellement plus longues; les taches, au nom-
bre de quatre sur chacune, plus grandes; la l1* et la 2e toujours
séparées ; la 3e joignant le bord extérieur, qu'elle n'absorbe pas,
forme une bande angulée se terminant en pointe émoussée vers
la suture ; la 4e en y joignant sa pareille placée sur l'antre élytre,
à l'angle apical, représente une paire de moustaches retroussées
et à extrémité ronde. En dessous, la couleur est pareille à celle
de Campntrn; les hanches postérieures ne sont pas aussi forte-
ment ponctuées.
450
Celle espèce ne se trouve que sur le» inouJagues
de moyenne hauteur; je ne l'ai jamais rencontrée en
plaine.
3. C. sylvatica. L. •
Taille de la précédente ; 16 à 17 mill. sur 7.
Dessus : Tête, corselet et élytres d'un beau velours* bronzé.
Mandibules noires à leur extrémité, d'un blanc sale à leur base.
Labre noir. Antennes de la même couleur que le corps. Bords de
la tète, du corselet et pourtour des élytres d'un cuivre plus clair;
une ligne traverse le milieu de la tête, du labre au cou; elle est
couverte de stries très fuies entre les yeux. Le corselet, de forme
trapézoïdale est fortement rugueux, surtout sur les lunules.
L'écusson est recouvert de stries très légères qui, partant du
corselet, vont aboutir au même point, en face la suture des éLytim
Les élytres se terminent en ogive renversée ; elles sont ornées
de quatre taches : la lre numérale, en lunule, ainsi que la 2e
qui vient après en suivant le bord extérieur; la 3e part du bord
extérieur et arrive presque à la suture ; c'est une bande coudée
au milieu allant s'aflaiblissant du bord à la suture ; la 4e est uu
point parfaitement rond, placé au-dessous de la bande sur le
bord extérieur et à égale distance de la bande et de l'extrémité
des élytres.
C'est la seule espèce (sauf Ctmpalri* par variété très rare),
qui soit privée de la bande apicale se joignant au point. Il existe
pourtant, à la place que devrait occuper cette bande, un reflet
d'un cuivreux beaucoup plus clair. De la naissance des élytres à
leur extrémité, et sur chacune d'elles, court une chaîne de gros
points, à trous brûlés qui, tantôt double, tantôt simple, forme
de véritables arabesques.
Dessous : nuance générale, bleu et violet. Épisternum, seg-
ments et pattes recouverts de poils blancs, hanches postérieures
ponctuées.
ioo
Je n'ai pas encore capturé celte magnifique espèce
qui, d'après M. Companyo, se trouve à la Fonl>de Comps,
avant d'arriver au plateau , dans les prairies de la Bardt
Girvès et au Pla dels Abellans, au-dessus de Mont-Louis.
Elle est assez rare.
4. C. Trisignata. Dejean.
Il est évident qu'il y a confusion lorsque l'on catalo-
gue celte espèce comme étant une variété de la Simiala,
Panzer; elle se rapproche bien plus de la Lilterata% Sul-
zer, par sa taille, sa forme générale et la finesse du des-
sin dos élytres ; nous prétendons même que les sujets
un peu forts se rapprochent bien plus de la Circumdata%
fiejean, que des deux espèces précitées.
Taille; 9àH mil!., sur ià 5.
• Dessus : Bronzé assez brillant. Mandibules à base blanche et à
extrémités noires. Tète striée longitudinalement, yeux énormes.
Corselet carré, plutôt plus large vers les élytres; finement ponc-
tué et recouvert d'un duvet blanc sur les côtés. Écusson bleu,
presque tisse. El y très parallèles et se rétrécissant brusquement
par une ligne droite qui s'infléchit en arrivant à la suture; elles
sont ornées de trois bandes : la 1re part du bord humerai, suit
le bord externe et s'arrondit vers la suture en remontant vers
Técusson ; la 2* suit le bord externe jusqu'aux trois quarts de sa
longueur, court vers le milieu des élytres en ligne très légère-
ment recourbée, descend à angle droit à partir du disque pour
finir en un petit crochet à extrémité séeuriforme, atteignant la
suture aux deux tiers de sa longueur; la &• part de la suture, au
bord apical, remonte, en diminuant, le bord externe, et se
recourbe vers le centre pour se terminer en pointe ; souvent cette
dernière bande se joint à la 2e par un trait très fin qui suit le
bord extern»».
161
Desww : D'tro vert très brillant avec toutes las parties en
dehors des pattes recouvertes d'un duvet blanc. Palpes velues* à
premiers articles rougeâtres et les derniers noirs. Les trochanters
sont rougeâtres.
Cette espèce est localisée sur la plage et ne s'en
éloigne jamais. Elle est méridionale.
5. C. Gircumdata. Dejean.
Taille: 13 à U mill. sur 6.
Dessus : Couleur de la précédente allant, mais rarement, jus-
qu'au bleu vendétre. Mandibules blanches à extrémités noires.
Labre blanc. Articles des antennes terminés par deux poils
courts, placés de chaque côté ; le premier article n'en possède
qu'un intérieur et deux fois plus long que les autres. Télé légè-
rement striée entre les yeux, rugueuse en arrière. Corselet cilié,
légèrement ponctué, large en arrière. Écusson ponctué, peu
apparent. Élytres rugueuses, allant en ^élargissant; les bandes
des élytres suivent, sam fnterruption, le bord externe, d'où le
nom de cette espèce ; la 1" bande humérale part de l'écusson,
contourne le bord humerai et remonte en s'élargissent vers la
suture; la 2* suit le bord externe, au moyen d'une ligne exiguë,
et va rejoindre la 3°; elle remonte dans son milieu, par une
ligne courbe, jusqu'au disque qu'elle abandonne brusquement
pour descendre perpendiculairement à la suture jusqu'aux trois
quarts des élytres et elle se termine en un petit crochet qui va
en grossissant jusqu'à la suture ; la 3e bande ressemble à celle
de Tritignata, seulement elle se termine par un point rond.
Dessous : Pareil à Trisignata, mais les segments de l'abdomen
sont plus sombres.
Cette espèce, absolument méridionale, vit en société,
aiosi que la Tri$ign*la% sur les bords des étangs * salés
les plus proches de la mer ; elle est peu commune, très
41
difficile \k prendre quoique volant à <te faibles distancés,
parce qu'on la confond facilement avec les petits objets
sombres h côté desquels elle a soin de s'abattre.
Il existe une variété chez laquelle le blanc des bandes
absorbe plus de la moitié des élytres', ce qui fournit le
dessin d'une croix dont la branche transversale serait
double et arrondie en boule aux extrémités ; au pied de
cette croix seraient deux bras recourbés à angle droit
vers les branches et terminés par une main sécuriforme.
Cette variété, rare sur nos côtes françaises, serait la
Dilacerata, Dejean; elle serait commune et deviendrait
espèce sur les bords de l'Archipel Turco-Grec.
*
6. C. Liitoralis. Fabricius.
Synonymie de NemorcUis, Olivier, car Littoralis, Fabri-
cius, ne se trouve qu'en Algérie, en Grèce, et notre
espèce française est bien plus grande. Quoiqu'il en soit,
n'embrouillons pas davantage les catalogues, et accep-
tons C. Liitoralis, Fabricius.
Taille: 16 à 17 mill. sur 6 à 7.
Dessus : D'un vert presque toujours foncé sauf la tète et le
corselet qui sont cuivreux. Mandibules noires, un peu moins à
leur naissance. Labre roux. Lf* qui sépare les lunules du corselet
est bleu métallique, ce dernier est carré, et les lunules recou-
vertes d'un duvet noir serré. Écusson petit, cuivreux tout le tour
avec une ligne transversale bleue. Élytres rugueuses, parallèles,
ornées de taches qui varient beaucoup; nous pourrions, comme
pour hy brida, les réduire à quatre quoiqu'elles puissent arriver
à huit par leur, dédoublement, mais le point parallèle à la
3* tache ne se joignant jamais avec elle, et le dédoublement des
autres n'étant qu'une exception, nous en compterons cinq.
16;j
La iw est absolument pareille a celle A'hybrida, sans être pour-
tant aussi large en arrière; les w2* et 3e se joignent presque tou-
jours au bord externe; deux points s'en détachent parallèlement,
le premier est sur le disque, presque toujours réuni à la tache
latérale et le second, qui reste toujours séparé de la 3e tache,
forme la 4e tache; il est un peu plus rapproché de la suture ; la
«V tache, apicale, est absolument pareille à la 4e A'hybrida.
0
Dessous : D'un beau bleu, surtout à l'abdomen dont le dernier
segment est plus sombre; pattes et épisternum cuivreux et bour-
rus, mésosternum et hanches postérieures verts, ces dernières
ponctuées.
Cette espèce se trouve dans les mêmes lieux que la
précédente ; elle s'écarte un peu plus du littoral quoi-
qu'elle s'appelle Littoralis; il est vrai que Dejean lui a
donné le nom de JSémoralis, ce qui veut dire habitant
les forêts, mais, bien entendu, les forêts de pins mariti-
mes situées sur le bord de la mer.
7. C. Flexuosa. Fabricius.
Taille: 14 mill. sur 6.
Dessus: D'un cuivreux passant exceptionnellement au vert ou
au bleu. Mandibules, labre, tête pareils à Littoralis; corselet un
peu plus rétréci en arrière, légèrement rugueux; élylres rugueu-
ses, plus larges dans leur milieu; sept taches sur chacune; les
lre et 2e forment deux virgules dont le sommet regarde l'écus-
son; la 3e, représentée par une lunule humérale qui abandonne
l'angle externe pour rentrer jusqu'au centre de Télylre où elle
se termine en G majuscule ; la 4e est une bande pareille à la 3e
de Circumdata; les 5e et 6e pareilles à Littoralis; la 7e est une
virgule dont l'extrémité touche la suture et qui est placée à la
moitié de la longueur des élytres.
Dessous: D'un vert bleuâtre brillant, sauf les épisternums et
164
les pattes qui sont d'un beau rose métallique ; trochanters noirs;
corps entouré de poils blancs.
Bord des étangs salés, rives sablonneuses des rivières;
bien plus commune vers la mer.
8. C. Paludosa. Dufour. Scalaris. Dejean.
Taille: 11 mill. sur 4. •
Dessus : D'un beau bleu légèrement verdalre ou d'un bronzé
obscur. Mandibules blanches à la base, noires à l'extrémité;
labre blanc; antennes foncées. Corselet déprimé en arrière avec
les lunules un peu plus sombres. Écusson petit. Élytres parallè-
les, ornées d'une bande qui part de l'angle humerai, suit le bord
externe et s'arrête à la suture, à l'angle apical; elle incline un
peu vers la suture, au quart de sa longueur, se recourbe en cro-
chet sur le disque et se rapproche ensuite du bord externe pour
finir en une bande apicale ù peu près pareille à celle d'hybrida.
A partir de l'écusson, et suivant la suture, l'on remarque une
ligne de gros poinls enfoncés qui arrive jusqu'à la tache apicale ;
il existe quatre a cinq points pareils entre la lro ligne et la tache
humérale.
Dessous : Corps bleu ; pattes vertes ; organes buccaux roux.
Cette espèce méridionale vit isolément; elle se trouve
dans les blés nouvellement coupés, près ou loin de la
mer, mais en plaine. Elle se sert rarement, ou mieux,
je ne l'ai jamais vue se servir de ses ailes; il en est de
même de l'espèce suivante.
9. C. Germanica. L.
Taille de la précédente.
Dessus : Corselet plus cylindrique que Paludosa; élytres
allant en s' élargissant à partir de leur base; leur plus grande
165
largeur, 4 mill., est à leur point d'inclinaison vers le boni apical.
Mandibules et labre pareils ii Paltidaa; tète et corselet velours
vert, ce dernier déprimé en arrière. Écusson ponctué, ainsi que
les clytres qui sont d'un bleu plus ou moins foncé ; elles sont
parées de trois taches : la lre est un point rond placé à l'extré-
' mité du bord humerai ; la 2e un point long placé sur le bord
externe, à moitié de la longueur des élylres ; la 3e est la moitié
d'un point circonflexe, qui prend naissance à la courbe des ély-
tres pour s'arrêter à l'extrémité de leur suture au bord apical.
Dessous : D'un bleu sombre; pattes vertes; palpes et trochan-
ters ferrugineux.
Celle espèce parait moins commune dans le départe-
ment que la précédente; elle fréquente les mômes lieux.
La Cicîndela maura L., qui est cataloguée en tête des
espèces européennes, n'a encore été prise par aucun
entomologiste de passage dans les Pyrénées-Orientales.
Je n'ai pas exploré le Cap Cerbère aux mois de juillet et
août, mois pendant lesquels les Cicindèles maiitimes
abondent.
Le docteur Companyo précise trop bien ses différents
habitats pour que je puisse avoir le moindre doute sur
l'espèce qu'il a eu le rare bonheur de capturer sur les
côtes d'au-delà Banyuls-sur-Mer; c'est bien la Cicîndela
maura. L.
En attendant que pareille bonne chance m'arrive, je
donne la description de Maura, sur des sujets espagnols
et africains.
10. C. Maura. L.
Taille : M mill. sur 5.
Dessus : D'un beau velours noir, bronzé sur lu lôte et le cor-
selet. Mandibules blanches à leur base, noires à leur extrémité.
me»
Labre blanc et entouré de poils; un bouquet de poils blancs entre
les antennes. Corselet cilié, plus fortement sur les côtés, carré,
mais un peu plus étroit en arrière. Écusson grand, légèrement
ponctué, cuivreux. Élytres à points soulevés comme ceux d'une
râpe, armées de belles taches blanches que font admirablement
ressortir leur couleur velours noir; ces taches sont au nombre
de six sur chaque élytre, et elles se réduisent souvent à cinq
lorsque les deux parallèles du centre se réunissent pour former
une bande transversale : la lre est un point humerai; la 2e un
point plus gros que le premier et placé au-dessous; les 3e et 4P
deux points parallèles et de forme pyramidale; la 5e est un gros
point parfaitement rond, et la 6e un triangle, dont le sommet est
à l'extrémité apicale.
Dessous : Violet tirant sur le noir, recouvert de duvet aux épi-
mères; pattes garnies de poils blancs.
Cette intéressante famille des Cicindéliles a été étudiée
avec le plus grand soin par les entomologistes; ses for-
mes élégantes, son utilité incontestable en tant qu'espèce
carnassière de premier ordre, soit a l'état de larve, soit
comme insecte parfait, lui ont valu d'être classée à la
léte des carabiques.
Nous allons terminer cette famillç en parlant du genre
Tetrachdi Hope ; il ne renferme qu'une seule espèce qui
soit européenne, c'est la T. Euphratica. Dcjean.
Celle espèce, trouvée en premier lieu en Orient sur
les bords de l'Euphrate, a été rencontrée plus tard sur
les bords du Nil, puis en Algérie, non loin d'un lac,
et, depuis quelques années seulement, en Espagne, en
Andalousie.
Cette marche régulière nous amène naturellement à
nous créer cette douce illusion, que celte espèce a ailes
propres au vol, pourrait bien se montrer un jour aussi
1*7
aimable que Paussus Favieri, en enrichissant notre
Faune locale de sa présence enviée. C'est cette espé-
rance, chaudement entretenue, qui me fait tous donner
la description de cette superbe espèce.
Genre Tetracha, Hope.
Espèce Euphratica. Dejean.
Taille : 22 à 24 mil!, sur 8.
Dessus : D'un beau vert métallique, cuivreux sur le disque du
corselet et des élytres, passant au bleu sur les bords latéraux.
Tète énorme; mandibules très développées, avec quatre dents
intérieures, l'avant-dernière est très forte et noire, ce qui donne
à cette horrible arme offensive l'aspect delà main du Cr^bc;
base fauve, extrémité noitfe ; labre fauve à la base, noirâtre à
l'extrémité, qui est divisée en petites dents aiguisées, armé de
poils raides et longs. Antennes de la même couleur que le labre:
1er article placé au coin du labre et de l'œil, allant en grossissant
jusqu'au second, quatre fois plus long que ce dernier; 9e, 5e et
suivants de la même longueur; 4e d'un tiers plus court. Des poils
tout le long des antennes. Nous avons dit que la tète était verte;
elle est, de plus, légèrement striée en avant des yeux et d'un
beau rose immédiatement après ces stries, c'est-à-dire sur son
sommet. Corselet cuivré sur le disque, vert sur les bords, bords
antérieurs remontant en pointe aiguë vers l'œil ; il diminue insen-
siblement et en demi-cercle jusqu'à une faible distance du bord
postérieur, après quoi il suit une ligne droite jusqu'au bord posté-
rieur, qui se termine en pointe émoussée ; lunules séparées par
une ligne droite. Écusson représenté par un très petit point
enfoncé paraissant triangulaire. Élytres fresque parallèles, très
convexes, légèrement déprimées après leur bord humerai, en
râpe qui va s'affaiblissant jusqu'à la tache fauve qui envahit leur
sommet; elles sont ponctuées, ou mieux, gauffrées sur cette tache ;
168
la couleur verte des élytres suit la suture et touche presque au
bord apical, à travers la tache fauve.
Dessous : Tète et épisternum d'un bleu métallique, ainsi que
le premier segment de l'abdomen, sur les côtés; toutes les par-
ties bleues recouvertes d'une ponctuation écailleuse. Différentes
parties de la bouche et pattes d'un ferrugineux pareil à celui des
antennes. Prosternum, mésosternum, métasternum et segmente
de l'abdomen noirâtres, sauf le dernier qui est ferrugineux;
toutes ces parties lisses.
Cette belle espèce, à faciès exotique, est nocturne.
Elle se blottit pendant le jour au bord des étangs, sous
les croutefc qui se fendent et se soulèvent à l'ardeur du
soleil.
L'embouchure du Tech, les étangs de Saiot-Nazaire,
du Cagareil, l 'embouchure de la Tet et les étangs salants
sont les localités où nous l'acclimaterons un jour.
169
VENT,
SA DIRECTION ET SA FORCE
OBSERVÉES A PERPIGNAN
AVEC UN ANÉMOMÈTROGRAPHE ÉLECTRIQUE.
. Par le Dr FINES, membre résidant.
Vent, sa cause, ses effets, utilité de son élude. — Le
soleil, source de chaleur, de circulation et de vie sur la
terre, échauffe plus on moins les différentes masses d'air
qu'il traverse. Celles qui sont devenues phis chaudes et
moins deftses produisent un vide relatif que l'air moins
chaud et plus lourd des parties voisines vient combler
immédiatement. Cet afflux, ce mouvement de l'air, s'ap-
pelle le vent, et nous pourrons le définir : une quantité
d'air mise en mouvement par une altération d'équilibre
de température de l'atmosphère.
Ce déplacement établit une immense circulation autour
de la terre : il repouvetle les diverses couches d'air en
chaque endroit, modifie h chaque instant leur tempéra-
ture et leur degré d'humidité, mélange les vapeurs et les
gaz et disperse les exhalaisons impures qui, sans cela,
rendraient notre globe inhabitable pour les hommes, les
animaux et les plantes qui vivent à sa surface.
170
Le vent, agent principal de la circulation vitale sur
notre planète, peut, lorsqu'il prend trop de force et
devient impétueux, promener partout la destruction.
Il anéaulit les récoltes, il brise ou déracine les arbres,
ébranle les édifices, renverse les trains de chemin de fer,
fait sombrer les «navires et devient alors une cause .de
désastreuses ruines.
Le sens dans lequel se fait le déplacement de l'air
détermine la direction du vent, et c'est grâce à sa con-
naissance sur la surface de l'océan que l'illustre lieutenant
de la marine américaine, Maury, dont la science déplore
la perte récente, diminua la longueur des traversées dans
d'étonnantes proportions.
La théorie des bourrasques tournantes donne aujour-
d'hui, à ceux qui la connaissent, les moyens de fuir,
pendant la tempête, le demi-cercle dangereux où les deux
vitesses de translation et de rotation s'ajoutent et pousseut
invinciblement le navire vers la ligne que le centre des
mauvais temps va parcourir, pour atteindre le demi-
cercle maniable dans lequel les deux vitesses se neu-
tralisent, en partie, et permettent au navigateur de se
mettre à l'abri.
C'est enfin par la connaissance des mouvements, mais
surtout de la pression de l'air, que l'on indique un peu
à l'avance le temps qu'il va faire, et que l'on donne des
avis salutaires aux marins que pourrait surprendre la
tempête, et aux agriculteurs dont les récoltes pourraient
être compromises.
L'étude de la force et de la direction du vent est donc
utile et devrait être faite, sans interruption, sur le plus
grand nombre de points possible. Des appareils enregis-
471
treurs qui fonctionnent d'une manière conlinue rendent
à présent ce travail plus facile.
Depuis le mois de décembre 1869, deux anémomètro-
graphes électriques ont été rois ii ma disposition par le
ministère des travaux publics, sur la demande de M. Tastu,
ingénieur en chef des Pontset-Chaussées. Le premier que
j'ai reçu a été installé dans mon domicile, el je donne
maintenant les trois années complètes d'observations que
j'ai recueillies avec lui. Le second me sertjh faire des obser-
vations comparatives, simultanées sur divers points. Enfin
M. Salva; ingénieur du service hydraulique à Celte, m'a
prêté un troisième anémomètre, semblable aux deux pre-
miers, et nous avons pu ainsi faire fonctionner et obser-
ver en même temps trois appareils semblables.
Je commencerai par donner la description des appa-
reils et de la position qu'ils occupent, puis je résumerai
les observations comparatives que j'ai faites sur divers
points. Les tableaux de moyennes diurnes et tri-horaires
ainsi que des plus grandes vitesses viendront après.
Je terminerai ce travail par l'élude, dans notre région,
de la direction el de la vitesse du courant d'air inférieur,
de ses rapports avec les différents agents atmosphériques,
el des accidents qui ont été occasionnés par le vent.
DESCRIPTION DE I/ANÉMOMÈTKOGKAPHE.
L'anémomètrographe (avcfxoç, vent; furcov, mesure;
yoa<pa>, j'écris); est un appareil destiné à inscrire d'une
manière continue la direction et la vitesse du vent, ainsi
que l'heure à laquelle elles ont commencé ou fini. Il se
1" L'anéiuoatè(re
directe do vent;
leiion el sa vitesse.
lËrgjSTtnèlre t'ont nous nous
■^^I.S^S^'g- ii a été construit
Ipjlj 9 Ejleron, qui l'a décrit
|<j^%s»ï?«>tice que nous repro-
Iq'^-jJ^EJ partie, el qui a gra-
|i HiSfca mis à noire disposi-
jQJâ^gJichés des figures qui
0#:r,!!*flïytil l'instrument et ses
i'Mpâ^Dt^ parties. Un moulinet
'feiiî,^i"câi))leiir ^' destiné» à la
'^eilc^la vitesse, constituent
jrù^.wiïjg! de l'appareil qui, est
*rSËjf|âïgîulre,dans laquelle les
!>r||ko4|t>^' inarquent la direc-
■iD^ôî^îc&oyeii d'un laraudage.
"C§j^iï^é A est creuse et coni-
^Ê*-S£tt*?îixer l'anémotnètre au
■sSnrgït^in mal plus ou moins
!|^3Sîa*Krion a adopté, pour la
jJ^Epiiî.'S'.^r©©^!;!» vitesse, le moulinet
É"i^ii3*Hî-:l**i??&*M*'!P l'Observatoire d'Ar-
*^SbSSÏ«W»WC^ de cet appareil ont
=«'^œ,Itis^ Hfttaïf^Nrîiîfde l'Académie Koyafe
473
Irlandaise. Il présente sur les appareils du même ^ enre
l'avantage de donner immédiatement le chemin parcouru
par le vent, sans aucun calcul et sans expériences préa-
lables.
H se compose d'un axe vertical supportant quatre
rayons horizontaux égaux, rectangulaires entre eux, et à
l'extrémité desquels quatre demi -sphères creuses sont
soudées, de manière que : 1° le grand cercle qui termine
chacune d'elles soit toujours dans un plan vertical, et
que 2° la partie convexe de Tune quelconque regarde la
partie convexe de la suivante.
Quand ce moulinet se trouve dans un courant d'air,
le vent rencontre toujours deux demi-sphères concaves
et deux autres convexes. Comme il a plus d'action sur
les premières que sur les secondes, il imprime à tout le
système un mouvement de rotation.
M. Robinson a démontré que le nombre des tours
de ce moulinet est proportionnel à la, vitesse du vent,
quelle que soit cette vitesse; en d'autres termes, que le
chemin parcouru par le centre des sphères est toujours
une fraction constante du chemin parcouru par le veut.
En appliquant celte loi aux anémomètres dont les sphères
ont un diamètre suffisant et sont fixées à l'extrémité de
rayons assez longs pour que les frottements de l'axe
soient une fraction très petite de la force avec laquelle
le vent agit sur les sphères, on a trouvé que le nombre 3
représente assez exactement le rapport qui existe entre
le chemin parcouru par le vent et celui parcouru par les
ailes.
Ainsi, en multipliant par 3 la longueur de la circonfé-
rence du cercle parcouru par le centre des hémisphères,
174
on trouve le chemin parcouru par le veut pour chaque
lour de moulinet. Dans l'instrument que nous décrivons,
cette circonférence est de lm,66 qui, multiplié par 3,
donne 5 mètres pour chaque tour des ailes.
Mesure de la vitesse. — La figure 2 donne les détails
du compteur destiné à mesurer la vitesse.
L'axe A B du mouli-
net a, a\ a9\ a"\ porte
une vis tangente qui
engrène sur une roue
a dentée C, de 200 dents.
Chaque Ibis que Taxe
fait un lour une dent
passe et, comme la roue
a 200 dents, une révo-
lution complète de celle-
ci correspond à 200
tours du moulinet.
Cette roue porte deux
Fig. 2.
chevilles en platine fixées aux extrémités d'un même
diamètre, qui viennent successivement toucher un ressort
isolé fixé à droite du compteur. Ce contact établit une
communication électrique au moyen de laquelle on ins-
crit le nombre de tours, c'est-à-dire l'espace parcouru
par le vent.
Indication de la direction. — La partie inférieure de
l'instrument donne la direction du vent.
Le constructeur a abandonné la disposition des ancien-
nes girouettes qui, si elles sont peu sensibles, n'obéissent
175
pas au vents faibles, et, si elles sont trop légères, ne
restent jamais immobiles et enregistrent une foule de
directions au milieu desquelles il est souvent très difficile
de discerner la véritable. Il a mis h profit une nouvelle
disposition qui a déjà été employée par M. Piazzi Smith,
le savant directeur de l'observatoire d'Edimbourg.
Deux roues k ailes  A (flg. 3), de
soixante centimètres de diamètre,
sont calées sur un arbre horizontal ;
leurs rayons sont formés de petites
palettes inclinées, maintenues dans
deux plans verticaux parallèles, ce
qui permet à un vent très faible de
les faire tourner aussitôt qu'il les
frappe obliquement.
Ce mouvement de rotation est
transmis par l'arbre horizontal au
moyen d'un pignon p qui engrène
avec la couronne dentée fixe 1 1, fai-
sant corps avec le bâtis qui supporte
tout l'instrument. La partie mobile
supérieure et la partie inférieure fixe
sont réunies par Taxe vertical a, autour
Fig- 3- duquel se fait le mouvement de rota-
tion de la partie mobile de l'instrument. Une bague en
laiton, maintenue par une vis, empêche l'arbre de sortir
de sa crapaudine c et les deux parties de se séparer.
Il résulte de ces dispositions que les roues se mettent
à tourner aussitôt que le vent change et impriment à la
partie supérieure de l'anémomètre on mouvement de
rotation dans un plan horizontal autour de l'axe a jus-
176
qu'a ce qu'elle* se trouvent placées dans la - nouvelle
direction du vent.
Deux ressorts li en forme de fourchette (plan, fig. 3)
sont fixés sur Taxe a et frottent successivement sur
quatre segments métalliques séparés les nus des autres
et incrustés dans un disque isolant en bois. Ces seg-
ments correspondent aux quatre directions du tept N9 0,
S, E et communiquent respectivement à quatre fils des-
tinés à établir les communications électriques entre le
segment en contact avec la fourbette et l'enregistreur.
On voit dans le plan de la Fig. 3 que l'ouverture des
ressorts l, l\ est telle qu'ils peuvent être en contact soit
avec un seul segment soit avec deux segments consécutifs
k la fois, ce qui permet d'enregistrer les huit rhumbs
principaux.
Enregistreur. — L'enregistreur, construit par M. Bré-
guet, inscrit la direction et la vitesse du vent en mar-
quant des points et des lignes sur use bande étroite de
papier, animée d'un mouvement de translation uniforme.
Ces inscriptions sont faites par des pointes mises en
mouvement par cinq électro-aimants correspondant à la
vitesse et aux quatre aires principales de vent. La fig. 4
représente un de ces électro-aimants, véritable trembleur
de sonnette électrique. Un contact en fer doux C, placé
au-dessus de l'éleclro-aimant B, soutient d'un côté une
mince tige qui porte un petit marteau M armé d'une
pointe de fer; de l'autre côté est fixée une lame d'acier
R destinée à jouer le rôle de ressort par rapport à la
pièce C et au marteau M.
Le courant amené dans la pièce métallique F, s'élève
en suivant ce corps bon conducteur, puis rencontrant un
il
... SI.»*
isse par le
loïde b qui
'S^'^^H* il rctonnie
j|3« électro*
j est attirée
binle de fer
IBe* papier P.
£ -fSfilus de con-
SsorL R, par
_ *è3P'H8 dans le
j|î^s^^^K^ l'influence
"^^j^^^ÏÈre position.
'" J*^£ç|^hgàblis; le fer
-'^'■'0^'^"et ain8' de
*™S3gR:2K3*i le coerant
* des chef il-
. ^fl^ c'est-à-dire
^a*iwO^*»É't"^'êl^'*^^'«i,»t on, par
178
des qipre segments correspondants aux q»w3j|ires de
vent.
Comme ce dernier contact est permanent, un ou deux
des électro-aimants fonctionneraient constamment, ce qui
fatiguerait assez vite les piles et les divers organes de
l'appareil. Pour le conserver davantage et aussi pour
marquer le temps sur la bande de papier et s'affranchir
de mesurer des longueurs, on n'observe la direction du
vent que pendant une minute environ, de 10 minutes en
10 minutes. A cet effet, le fil qui va de la pile h l'ané-
moscope porte un ressort isolé qui rencontrer toutes les
10 minutes une des chevilles métalliques implantées sur
\i circonférence de l'un des mobiles de l'horloge. Peu*
dattt le contact do ressort et d'une des chevilles le cou-
rant passe, et l'électro-aimant correspondant à la direction
ttovent qui règne frappe sur le papier. Qpand la cbwlle
échappe,- te cornant est interrompu, la pile et Téiectfo-
aitnant se reposent jusqu'au contact de la cheville
suivante. *
• *
>. Jjcciam et- relevé des» observations enregistrées. — La
bande. de papier enlevée chaque jour de l'appareil forme
le* registre minute des observations, mais il convient de
traduire sens une forme plus usuelle ses indications.
Pour cela on marque d'abord sur la bande des lignes
droites et parallèles correspondantes aux traees des direc-
tions qui s'impriment toutes les 10 minutes, et comme
cette bande porte, à son origine, l'indication de i'Jieuce
du remontage de l'appareil, on peut noter les heures et
les demies sur les lignes droites. On doit retomber ainsi
479
sur l'heure à laquelle oo a marqué le trait de» crayon
avant de couper et de retirer la bande.
Celte opération faite, on relève :
4P Le nomfare de pointa marqués dans chaque espace
compris entre deux lignes, c'est-à-dire le nombre de fais
que 500 mètres ont été parcourus par le vent; 2° la
direction du vent également imprimée sur la bande,
Si on désigne par n le nombre de points compris dans
dix minutes, la vitesse moyenne du vent par seconde,
déduite de ces dix minutes d'observations, est :
_ 500 n ___ 500n_ j>
V ~ 10X<>Ô ~ 600: ~ 6 *•
Pour rendre ces relevés plus Tacites h faire, j'ai disposé
sur une planche de bois, longue d'un mètre et large de
CM 6, deux rouets qui servent à rouler ou à dérouler h
bande; et pour tracer les lignes parallèles, j'ai découpé
convenablement une feuille de corne. Enfin, pour simpli-
fier les calculs, j'ai inscrit sur un tableau les vitesses
par seconde que représentent les différents nombres de
points.
Mes Occupations ne m'auraient pas permis de continuer
longtemps ce travail sans le concours bienveillant de
mon père, qui emploie avec plaisir et dévouement, pour
me faire ces relevés et les moyennes, tous les loisirs que
lui laisse sa verte vieillesse. Si ce travail a quelque
mérite, c'est donc à lui qu'en revient la plus grande part.
H ne nous était pas possible de publier les observations
complètes, o'est-k-dire les inscriptions qui sont faites
toutes les dix minutes. Les relevés par heure sont très
utiles, mais leur publication deviendrait trop dispen-
dieuse. Nous nous sommes borné à donner la moyenne
180
des vitesses obtenues dans chaque période de 3 heures
pendant chaque jour, durant 5 ans. Dans un tableau
résumé annuel, nous faisons connaître la journée et la
période de la plus grande vitesse, ainsi que le maximum
absolu de la vitesse pendant les divers mois de Tannée.
Qoant à la direction du vent, il ne nous parait pas
possible de trouver des moyennes vraiment exactes. Noos
avons donc inscrit la direction suivant laquelle soufflait
le vent au moment du milieu de chaque période, sans
tenir compte de sa fréquence. Sur nos cahiers, nous
avions d'abord marqué la direction dominante du vent
pendant chaque période, et lorsque la fréquence de deux
vents était égale, nous les notions tous les deux. De plus,
afin de rendre nos indications plus complètes, si le vent
n'était pas le même, au commencement et k la fin de
chaque période, que celui de la plus grande fréquence,
nous marquions ceux-ci sous forme d'exposants; ceux
qui étaient en avant ou à gauche indiquaient la direction
du vent au commencement et ceux qui étaient à droite
indiquaient la direction de la fin. Mais il n'était pas
possible de conserver cette notation et nous n'avons pu
donner que l'inscription de la direction du vent marquée
par l'enregistreur au moment du milieu de chaque
période. Ce moment arrive à minuit, 3, 6, 9, 13, etc.
L'indication de la direction est exacte et correspond k
une heure bien déterminée.
Position et installation des appareils. — Un anémomè-
trographe, pour être placé convenablement, devrait être
installé sur un mât élevé en rase campagne. Cette condi-
tion n'est pas facile h obtenir, parce que l'anémomètre
181
doit être visité et nettoyé assez fréquemment, et parce
que l'enregistreur a besoin d'être surveillé constamment
et doit se trouver, le plus possible, sous les yeux de
l'observateur. De cette façon, le réglage de l'appareil,
difficile surtout lorsqu'on commence & s'en servir, devient
moins pénible et se Tait plus rapidement; de plus les inter-
ruptions sont moins fréquentes et moins loogues.
C'est donc en ville et dans la maison que j'habite que
j'ai installé mon appareil, en prenant les précautions
nécessaires pour le placer le moins mal possible.
Appareil placé sur la chapelle Saint-Dominique. — La
maison que j'habite est adossée au mur de l'ancienne
chapelle du Tiers-Ordre de Saint-Dominique, qui sert en
ce moment de magasin militaire. Le faite de cette cha-
pelle dépasse la partie la plus élevée de ma toiture de
o mètres euviron et se trouve à 18m, 45 au-dessus du
seuil de ma porte d'entrée. Après avoir obtenu l'autori-
sation du Ministre de la Guerre, j'ai scellé contre ce mur
un fort plateau de bois, qui sert à maintenir un mât de
7 mètres de longueur. Ce mât, fortement consolidé par
des barres de fer et soutenu par desjiaubans, peut, au
besoin, tourner sur un axe; une corde, attachée à son
extrémité inférieure, est mise en mouvemeut par un tour
et permet à un homme seul de le baisser et de le relever.
L'anémomètre est solidement fixé k la partie supérieure
du mât, et la masse métallique qui le constitue est pro-
tégée par un paratonnerre.
Le moulinet dépasse le faite de la chapelle, que nous
pouvons considérer comme le sol par rapport à l'appareil
qu'il supporte, d'uoe hauteur de 7 mètres. Il se trouve
182
élevé de 25m,45 au-dessus du sol de la rue; son altitude
au-dessus du niveau de la mer est de 54m,05.
L'enregistreur est placé dans une des pièces du rez-
de-chaussée, et se trouve relié a l'anémomètre par un
cable . composé de six fils de cuivre rouge, recouverts
d'une triple enveloppe et parfaitement isolé».
Les irrégularités des toitures et surtout les construc-
tions diverses qui les surmontent sont un obstacle a la
facile propagation du vent. Un appareil placé sur les
toits donnera donc une vitesse différente de celui qui
sera librement exposé en rase campagne. Celte différence
est importante à connaître. Nous y sommes arrivé en
faisant des observations simultanées avec un instrument
Semblable, placé en dehors de la ville. Nous avons trouvé
que les irrégularités et les saillies des toitures de la ville
ralentissent la vitesse de l'anémomètre placé à 7 mètres
au-dessus du faite de la chapelle qui domine la maison
que nous habitons, et la rendent égale ii celle d'un
moulinet placé dans un endroit bien découvert à un ou
deux mètres seulement au-dessus du sol.
OBSERVATIONS COMPARATIVES FAITES SLR DIVERS POINTS
ET A DIFFÉRENTES HAUTEURS AU-DESSUS DU SOL.
Pour nous rendre compte, le plus exactement possible,
de l'influence que peut avoir la position d'un anémomètre
sur un point déterminé et à différentes hauteurs au-dessus
du sol sur un même point, nous avons observé, en même
temps, des anémomèlrographes semblables que nous avons
placés a divers endroits, et nous avons pris comme terme
constant de comparaison celui qui fonctionne au-dessus
183
de notre maison d'habitation, sur le l'aile de la chapelle
du Tiers-Ordre de Saint-Dominique. Nous en avons donné
plus haut la description.
Observations faites sur le sommet du clocher de Saint-
Jacques. — Après avoir fixé un anémomètre de Robitison
à l'extrémité d'un mât de 4 mètres de longueur, nous
l'avons installé au-dessus du clocher de Saint-Jacques,
dont la plate-forme se trouve a 26m,795 au-dessus du
sol, élevé lui-même de 48 m, 063 au-dessus du niveau de
la mer. Le moulinet se trouvait donc à une altitude de
78»\858 et à 30(0,795 au-dessus du sol.
Le clocher de Saint-Jacques est un long prisme qua-
drangulaire ; bâti sur la partie la plus haute de la ville,
aucune construction ne l'avoisine du côté de l'Est.
Comme il dépasse le sol de près de 27 mètres et que le
sommet du mât le dépassait encore de quatre mètres, la
résistance à la propagation de la vitesse du vent produite
par le relief du sol et des maisons doit être bien moins
forte que sur l'appareil placé a 7 mètres seulement au-
dessus du faite de la chapelle Saint-Dominique, qui
constitue le sol par rapport à l'appareil qu'il supporte.
Les premières. expériences ont doré depuis le 25 juin
jusqu'au 6 août 1872, en tout 43 jours, pendant lesquels
les vents ont soufflé avec une force très variable et de
»
directions différentes.
Les vitesses moyennes observées pendant cette période
ont été : ,
Sur le clocher de Saint-Jacques de i,l,,79 par seconde;
Sur la chapelle Saint-Dominique de 2m,65 —
Le rapport entre ces vitesses est de lm>à l,n,8l.
184
La plus grande vitesse, pendant la durée de ces expé-
riences, a en lien les 3 et 26 juillet.
Les vitesses moyennes diurnes ont été, le 3 juillet,
Sur le clocher de Saint-Jacques de 8m,69 par seconde;
Sur la chapelle Saint-Dominique de 4">,88 —
Le rapport est de im k lm,78.
Le maximum de vitesse de ce jour a été observé entre
13h,40' et 16h,40'; le vent avait une vitesse
Sur le clocher de Saint-Jacques de Um,53 par seconde;
Sur la chapelle Saint-Dominique de 6», 71 —
Le rapport est de lm k lm72.
La journée de la plus grande vitesse du vent pendant
le mois de juillet a été le 26. La moyenne diurne a été :
Sur le clocher de Saint-Jacques de llm,65 par seconde;
Sur la chapelle Saint-Dominique de 5m,62 —
Le rapport est de lm k 2m,06.
Ce même jour, le maximum absolu de vitesse s'est
produit k la même heure que le 3 juillet, entre 13h,40'
et 16\4©\ Nous avons eu une vitesse:
Sur le clocher de Saint-Jacques de 15m,97 par seconde;
Sur la chapelle Saint-Dominique de 7m,9(i —
Soit encore le rapport de lm k 2m.
La vitesse du vent, sur ces deux points, a donc été dans
le rapport de 1 k 2, si on compare entre elles les plus
grandes vitesses observées le 26 ; et dans le rapport de
1 k 1,86, si on compare entre elles les journées des 3 et
26 juillet. Ce dernier rapport se rapproche beaucoup de
celui des moyennes de toutes les observations faites pen-
dant celte période sur le clocher de Saint-Jacques et sur
185
la chapelle de Saint-Dominique; d'où nous pouvons con-
clure que la vitesse du vent, sur ees deux points, est dans
le rapport de 1 Si 4 ,81 .
Observations faites sur la plate-forme de la gare du
chemin de fer de Perpignan. — M. le Directeur de la
Compagnie des Chemins de Fer du Midi, nous a permis
d'installer sur le terrain de la gare de Perpignan les appa-
reils nécessaires pour faire des observations sur un même
point, mais à des hauteurs différentes au-dessus du sol.
Nous avons observé, en même temps, l'anémotnètro-
grapbe qui fonctionne toujours chez nous et deux autres
appareils semblables placés k la gare.
Celle-ci se trouve k l'ouest de la ville, k 800 mètres
de la partie la plus rapprochée des remparts et à 1200
mètres environ de notre domicile. Le sol, eu ce point,
est a 38m,074 au-dessus du niveau de la mer, il est plus
élevé que les propriétés voisines de 3 mètres en moyenne.
Les deux mâts sur lesquels sont fixés les anémomètres
sont élevés, l'un de 7 mètres et l'autre de 18 mètres.
Pendant une période de cinq mois nous avons eu les
moyennes suivantes :
Vitesse moyenne mensuelle du vent par monde et par jour :
A LA CHAPELLE
A LA
GARE
ST.-DOMNiaUE.
à7n»
klfr
au-dessus du sol.
au-dessus du sol.
En novembre 1872 2*, 12
2», 32
3«, 56
En décembre 1872 2, 25
3, 92
4, 77
En janvier 1873 2, 28
2, 33
3, 25
En février 1873 3, 51
3, 96
5, 23
En m» 1873 2, 81
3, 42
4, 30
Moyenne des 5 mois : 2, 59
3, 19
4, 22
18<ï
Plus grandes vitesses diurnes du vent :
A LA CHÀFBLLE A LA GARE
ST. -DOMINIQUE.
JSnov. 1872," voit d*0. 4*, 62
23nov. 1872, vent <FE. 6, 11
18déc. 1872, vent d'O. 6,
25c«c. 1878, vent d%E. 5,
12janv,1873,ventd'E. 3,
25janv. 1873, vent d'O. 5,
13 fév. 1873, vent d'O. 9,
2 mars 1873, vent d'O. 8,
24 mtt* 1873, vent d'E. 8,
16
50
19
48
63
30
94
à 7«
Les moyennes sont : 5, 77
6", 23
7, 31
0, OS
6, 77
3, 22
6, 23
10, 76
9, 59
5, 08
6, 81
à 18»
au-dessus du sol . au-dessus du sol <
8», 88
8, 18
8, U
7, 53
4, 40
8, 14
14, 20
12, 97
6, 48
8, 77
Maximum absolu de la vitesse.
*
A LA CHAPELLE
6T.-D0MINIQUK.
A LA G*SE
4 7-
1
à 48»
*
•
au-dessus du sol.
au-desf us du sol
I0et30nov, 1872.
11«», 67
13*, 33
14"», 17
2 décembre 1872.
10, 51
•12, 17
13, 33
24 janvier 1873.
11, 67
14, 17
18, 33
13 février 1873.
15, 00
17, 50
20, 83
2 mars 1873,
15, 00
15, 83
20, 00
Les moyennes sont :
12, 77
14, 60
17, 33
On voit par ces tableaux que la vitesse moyenne du
vent observée sur la chapelle Saint-Dominique, dans la
ville, est à celle de la gare, dans la campagne, suivant le
rapport de 1 à 1,23 pour 7 mètres de hauteur et de 1 à
1 ,63 pour 18 mètres au-dessus du sol, lorsqu'on compare
entre elles toutes les moyennes diurnes mensuelles.
1*7
Ces différences diminuent par les vents Torts, et, dans
ce cas, les vitesses sont comme 1 H. 18 pMr 7 mètres
et comme 4 : 1,52 pour 18 mètres. Nous trouvons enfin
qu* les tnaxima absolus de vitesse sont *tens les rapports
de 1 à 1,14, à 7 mètres, et de i à f ,36 i! 18 mètres.
Nous reproduisons tous ces rapports dans le tableau
suivant :
i , t • • • i
Rapporte des vitesses des rente à diverses hauteurs.
CHAPELLE A LA GARE. CLOCHER
H^^^— i SLjACQUKS.
Sl-DOMINIQUE, à 7m à 18» à 31*
, au-4es.Ausol. au des. dtuol. au-de*.duiol.
•Moyenne générale : 1"» , irç, 23 lm, 63 Jn\ 81
Vfiils forts; 1 1, 18 1, 52 1, 92
Maxima absolu : i f,'li' 1, 3fi • i, 82
. • • * • •• h * . ,
" Ces nombres nous montrent commertt5 la vitesse (te&
vents se ralentit dans les couches les plus îtrférièfofcs'de
ralmosphèrc, à mesure qu'on se rapproche du sol. La
vitesse augmente avec la hauteur.
Les résultats que nous avons obtenus nous ont permis
de tracer une courbe assez régulière (PI. 1, Fig. 1 ).
On pourrait encore trouver, au moyen de ces mêmes
résultats, une formule qui permettrait de déterminer, avec
une suffisante exactitude, dans les pays plats ou peu
accidentés, comme la plaine dn Roussillon, la vitesse
correspondante à la hauteur, dans les limites comprises
entre les hauteurs que nous avons observées. Néanmoins,
comme la résistance que le, sol et les obstacles divers
188
qui le surmontent opposent à la libre circulation de l'air
dépend, non -seulement, de la hauteur mais aussi de
la configuration du sol de la forme, de la saillie, de la
direction des obstacles et d'une foule de circonstances
diverses, la loi de l'augmentation progressive du vent
suivant la hauteur, dans les couches d'air les plus basses,
peut varier en chaque lieu et doit être étudiée sur chaque
point pour être exatemenl connue. Ce ne sera, peut-
être, qu'après une série d'observations en des points
différents que la loi de progression du vent suivant la
hauteur pourra être formulée bien exactement.
On nous objectera peut-être que nous avons fait nos
expériences dans le voisinage d'une ville et daus un pays
entouré de montagnes élevées. Nous ne les donnons que
pour ce qu'elles peuvent valoir réellement; si elles n'ont
pas eu lieu dans des conditions de perfection absolue,
bien difficiles à trouver, nous les avons faites le mieux
qu'il nous était possible.
TABLEAUX
DIS OBSERVATIONS TRI-HORAIRES
DE LA DIRECTION ET DE LA VITESSE DES VENTS
PENDANT LES ANNÉES
1870, 1871 & 1872.
190
JANVIER 1870.
Vitesse moyenne «
;
' PAR SECONDE ET H
DATES
22 h 40'
à 1 h 40*
lh40\
UhW
4h4O'à7h40'
7h40' àtOUJ
m
•
m
m
m
\
0.23
SO
0.23
SO
0.51
S
0.09
SO
2
2.36
S
1.02
S
0 51
S
0.05
3
0.14
NO
0.23
NO
0.23
N
0.69
Nu
4
0.05
E
0.05
:! À
0.32
N
0.23
N
5
0.28
N
0.'4f
0.74.
N
0.37
NE.
6
0.55
N
0.69 ■
N
0.65
NE
0.55
M.
i
0.83
N
0.55
N
0.78
N
0.74
N
8
0.40
0
0.41
0
0.28
0
0.37
n
9
0.51
0
0.55
0
0.23
0
0.23
il
10
1.71
NO
3.01
NO
2.64
NO
4.07
No
11
0.92
SE
2.92
E
4.16
S
6.20
M'
12
2.08
-\0.
£.32
N .
1.25
NO
5.88
No
13
4.03
NO
2.50
NO
1.67
S
1.71
S
•14
4.30
NO
1.85
NO
1.71
S
1.53
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15
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0.
1.94
0
2.87
0
17
G.2n
3.33
N
6.29
N
6.38
NO
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NC
18
NO
3.93
0
6.85
E
5.97
NE
19
4.72
NO
2.59
NO
5.24
0
6.43
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20
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3.17
N
3.38
N
3.33
N
3.75
\
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N
1.48
N
2.36
S
2.18
s
22
4.21
SO
5.09
NO
5.83
0
6.06
0
23
4.15
NO
4.81
NO
7.54
NO
6.99
N«i
, Si
4.77
NO
1.99
NO
1.67
0
2.13
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1
2.13
NO
1.93
NO
3.05
NO
4.67
N i»
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4.27
NO
2.87
NO
2.64
0
1.85
il
i 27
1.71
NO
1.02
NO
0.97
0
1.67
0
i 28
1.81
NO
2.22
N,0
2.73
0
2.32
II
; 29
1.67
0
2.32
0
0.79
0
0.69
n
1 30
2.92
S
3.10
S
1.34
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31
Moyen.
5.51
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2.21
2.54
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191
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PÉRIODES DE 3 HEURES
>.
Par
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O.01
80
1.71
SO
2.50
S
2.27
S
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S
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N
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NO
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N
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NE
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s
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NO
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NO
8.24
* NO
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NO
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NO
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NO
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NO
3.44
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S
7.22
NO
7.03
NO
5/83
NO
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0
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S
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N
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0
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so
1.85
0
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0
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N
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N
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NO
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NO
5.69
NO
4.45
NO
6.62.
8.66
NO
7.08
NO
6.94
NO
6.71
NO
6.18
7.68
NO
6.89
NO
5.74
NO
3.84
NO
5.39
3.94
N
4.14
N
2.68
N
1.58
N
3.32
1.25
S
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S
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1.61
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0
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NO
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NO
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NO
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NO
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5.18
NO
5.97
NO
1.99
0
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NO
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NO.
7.5*4
NO
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NO
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0
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1.62
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2.08
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SE
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s
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•
5.69
S
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S
1.99
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2.57
2.72
192
FÉVRIER «870.
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1
1.39
S
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1.16
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2
1.48
S
2.96
S
2.82
S
4.86
S
3
7.36
s
5.37
s
5.51
S
5.46
s
4
0.30
s
0.60
s
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s
0.97
s
5
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s
1.99
NO
1.53
NO
2.13
NO
6
3.61
NO
2 41
NO
2.96
N
1.67
N
7
0.97
NE
1.25
NE
1.16
s
1.16
S
8
0.51
NO
1.53
NO
1.30
NO
0.78
NO
t
9
1.29
NE
1.22
S
389
N
4.49
NO
1 .10
1
1.99
N
1-90
N
1.53
NO 1.11
NO
11
1.76
N
1.36
N
0.97
NO
1.90
NO
12
1.30
NE
1.11
NE
2.31
NE
1.09
NE
13
3.29
NE
3.61
NE
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SE
14
2.22
SE
1.66
SE
1.20
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1.39
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15
3.47
NO
5.14
NO
3.89
NO
5.83
NO
16
2.18
NO
2.27
0
0.93
0
1.25
0
» 17
0.83
NE
1.39
NE
0.79
N
0.23
N
18
0.79
NE
0.74
NE
0.46
N
1.02
N
19
2.50
SE
2.04
SE
1.72
E
1.11
E
20
3.47
NO
3.61
NO
6.57
NO
7.96
NU
21
8.93
N
11.57
N
7.91
NO
7.64
NO
! 22
6.06
N
7.22
-NO
8.42
NO
9.40
No
1 23
1.34
NE
0.32
NE
1.11
NE
1.76
NI
24
0.88
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0.42
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2.55
S
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0.88
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1.11
S
0.97
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26
0.60
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0.14
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0.18
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S
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S
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S
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S
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193
Direction du T©nt..
FÉVRIER 4870.
PÉRIODES DE TROIS HEURES.
Par
seconde
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13b 40' à 161140'
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19 h 40' s
l Si h 40'
jour.
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m
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0.79
S
1.43
SE
0.42
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0.37
SE
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7.63
S
8.29
S
8.29
S
8.98
S
5.66
4.63
s
2.96
S
2.18
S
1.02
S
4.31
3.93
s
4.03
s
2.59
s
1.02
s
1.78
5.55
NO
6.71
NO
4.63
NO
4.81
NO
3.61
1.48
N
1.90
NE
1.67
E
0.51
E
2,03
1.81
S
3.06
NO
2.82
NO
1.62
NO
1.73
3.89
NO
2.36
NO
1.12
N
0.74
N
1-53
i . 35
NO
2.87
NO
4.47
NO
2.59
NO
3.11
0.74
NO
1.57
NO
0.51
NO
1.62
NO
1.37
3.84
E
1.85
E
2.08
E
1.71
E
1.37
1.11
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0
3.61
NO
3.61
0
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NO
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NO
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0
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1.44
NE
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NE
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1.44
N
2.08
N
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1.25
N
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N
1.90
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E
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1.32
1 . 62
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2.08
E
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NO
3.89
NO
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11.71
NO
9.99
' NO
9.30
NO
6.80
NO
7.43
8.01
NO
11.53
NO
7.31
NO
5.83
NO
8.59
7.22
NO
.7.27
NO
5. .28
NO
2.73
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MARS 1870.
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N
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N
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: 10
0.13
NO
2 00
NO
3.00
NO
4.03
NO
n
6.57
N
5.97
N
4.21
N
3.19
NO
i '12
2.36
N
3.75
N
3.57
NO
4.95
NO
1 13
1.06
N
2.59
N
2.45
NO
4.77
NO
i 14
5.05
NO
4.86
NO
6.66
NO
5.69
^iO
15
0.05
N
0.32
N
0.65
NO
0.46
N
1 16
1.06
S
1.48
S
1.48
S
0.60
S
17
1.02
N
1.03
0
1.85
0
1.94
NO
: 18
4.33
NO
4.73
NO
5.09
X
7.91
NO
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5.37
NO
5.51
N
5.14
NO
5.92
NO
! 20
3.57
N
4.04
N
4.71
NE
5.28
N
! ^1
3.84
NO
3.56
NO
4.58
NO
5.92
NO
1 22
5.51
N
5.97
N
4.81
NO
6.34
Nu
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2.64
NO
4.95
NO
8.52
NO
6.99
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i 24
5.97
NO
10.42
N
10.23
NO
11.44
NO
; 25
i
5.65
N
3.70
N
3.47
NO
6.43
N
| 26
1.20
NO
1.76
NO
1,30
NO
2.87
0
27
5.09
NO
5.92
N
7.64
NO
8.61
0
1 28
6.29
NO
7.36
NO
7.91
NO
9.77
NO
29
10.56
NO
7.87
NO
9.78
NO
8.33
NO
30
8.29
NO
6.25
NO
5.92
NO
7.96
NO
31
lloven.
7.40
NO
6.85
NO
7*78
NO
8.70
NO
3.68
i
3.78
4.14
4.85
19,1
Direction du vent.
MARS 1870.
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PÉRIODES DE TROIS HEURES.
10 h 40' à 43 h 40'
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2.91
5.37
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2. 30
1.39
E
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SE
N
E
2.08
N
4.91
NO
4.21
NO
0.71
NO
7.03
NO
0.20
NO
3.98
NO
0.91
NO
0.75
NO
1.39
E
1.53
S
2.30
NO
8.00
NO
0.29
NO
5.85
NO
5.05
NO
5.09
NO
9.72
NO
10.42
NO
0.2i
NO
2.88
N
8.47
NO
10.69
NO
10.46
NO
8.29
NO
9.31
NO
5.67
m
3.38
E
6.80
E
6.99
S
2.18
E
1.95
E
2.45
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0.06
NO
3.01
NO
1.99
S
7.40
NO
4.35
NO
3.89
NO
8.47
NO
7.31
NO
0.97
E
2.92
S
3.19
NO
6.94
NO
6.94
NO
6.43
N
4.95
NO
4.58
NO
7.10
NO
9.30
NO
5.42
NO
6.66
NO
10.42
NO
11.02
NO
10.42
NO
8.65
NO
NO
9.72
5.90
16h 40* &19h40*
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2.6i
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5.07
9.12
3.43
5.74
9.35
9.21
8.75
7.73
6.85
i.81
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NO
12
3.G6
NO
3.05
NO
3.56
NO
5.00
NO
1 13
2.18
NO
2 22
NO
2.92
NO
4.03
NO
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4.21
NO
4.03
NO
3.10
NO
5.65
NO
15
4 21
NO
4 45
N
6.06
NO
7.82
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4.35
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NO
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1.62
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1 11
NO
2.08
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1.30
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1.39
NO
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0
2.13
N
3 52
NO
6.29
NO
27
9.58
NO
8.61
NO
8 05
NO
8.10
NO
28
8.8i
NO
9.07
NO
10.28
NO
9.54
M'
29
3.98
NO
2.64
NO
1.06
NO
1.44
NO
30
0.00
0
0.88
NO
1.11
N
1.25
NO
31
Moyen.
•
1.20
E
1.67
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1.02
E
1.06
ni:
3.68
383
3.78
3.83
217
irection du vent.
JANVIER 1871
ÉRIODES DE TROIS HEURES.
1 Par '
seconde
et par
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1 13 h 40'
1311-40' !
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NO
8.17
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•
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NO
9. il
N
9-91
NO
9.17
NO
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3.28
NO
1.03
0
1.21
0
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NO
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0
120
N
2.18
NO
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0
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3.38
0
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0
3.51 :
9.72
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NO
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NO
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NO
9.31
NO
10.11
NO
1112
11.67
NO
10.12
NO
10.88
NO
9.51
NO
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NO
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NO
1 . 13
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0
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NO
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NO
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NO
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1.02
NO
1.39
NO
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NO
1.06
NO
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1.85
NO
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NO
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1.46
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1.99
N
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NO
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NO
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NO
9.72
NO
9.82
NO
8.91
NO
9.12
8.98
NO
8.17
NO
6.11
NO
3.61
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Vitesse meyense
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NO
6.99
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NO
9.77
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3.16
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2.83
2.88
219
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NO
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NO
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NO
9.58
NO
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NO
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S
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NO
1.95
NO
2.28
3.80
NO
4.35
NO
1.93
NO
2.22
0
2.86
5.23
0
3.61
NO
3.47
N
1.99
NO
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3.21
3.30
220
MARS 1871.
Vitesse moyenne et
DATES
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22 h 40'
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NO
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0.97
N
17
8.93
NO
7.63
NO
9.16
NO
11.16
NO
18
8.29
NO
8.10
NO
8.66
NO
9.86
NO
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5.51
NO
4.63
NO
5.51
NO
6.99
NO
1 20
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1.26
NO
1.06
NO
1.30
NO
3.29
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3.98
NO
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N
1.76
N
29
0.83
NO
4.40
NO
8.48
NO
10.18
NO
30
11.34
NO
10.69
NO
8.01
NO
8.52
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221
Direction du vent.
MARS 1871.
PÉRIODES DE TROIS HEURES.
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NO
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NO
4.44
NO
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N
8.15
NO
8.33
NO
3.75
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S
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S
10.92
NO
10.23
NO
9.47
NO
8.56
NO
i.58
NO
4.81
NO
4.54
NO
6.43
N
6.20
NO
5.65
NO
5.1 i
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0
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N
1.62
N
1.48
N
10.60
NO
10.46
NO
9.81
NO
9.35
NO
7.53
NO
6.06
NO
5.38
5.06
16h40' à 19 h 40'
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19h40'à22h40'
m
1.43
2.27
1.11
2.18
5.37
6.85
3.75
4.12
5.37
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1.48
6.71
0.88
1.34
2.78
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8.47
5.88
1.58
4.12
6.94
0.78
2.27
5.88
1.02
3.15
1.71
2.36
10.46
6.43
3.93
3.93
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SE
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0
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SE
SE
S
S
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NO
NO
Par
seconde
et par
jour.
m
1.54
2.20
4.08
1.55
3.18
7.51
3.66
4.51
6.96
3.46
2.09
2.58
1.91
3.40
1.74
3.18
9.64
8.35
4.58
3.34
5.50
4.71
2.48
4.48
4.49
3.38
1.38
1.46
8.22
9.00
6.25
4.22
m
AVRIL 1871.
TiUtse mojma* «t
DATES
PAR SECONDE ET PAR
22 h 40*
àlh40%
Ih40'à4h40'
4h 40' à 7b 40'
7h40,àlOèiÛ
m
m
m
m
1
3.05
NO
3.78
NO
4.21
NO
6.71
NO
2
305
• NO
3.78
NO
4.21
NO
6.71
NO
3
1 95
N
1.71
SO
1.67
N
0.65
N
4
1.85
NO
0.92
N
0.93
NO
3.15
NO
5
1.62
N
2.55
NO
2.18
NO
3.94
NO
6
1.67
SO
0.46
SO
0.37
NE
1.67
NE
7
1.20
SE
1.58
SE
1.76
0
1.06
0
8
1.16
E
0.78
E
1.11
NE
2.64
NE
9
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E
0.78
E
1.57
NO
3.10
NO
10
1.67
S
0.69
S
0.37
S
1.11
S
11
1.02
E
0.69
E
1.76
E
1.62
E
12
1.71
SE
1.25
SE
1.11
SE
2.08
SE
13
0.88
S
0.92
S
0.74
SE
0.97
SE
14
1.53
S
1.11
NO
1.30
SE
2.04
E
15
7.45
NO
4 72
2.36
NO
4.31
NO
16
0.88
NO
1.11
NO
1.25
NO
1.06
NO
17
1.76
NE
1.25
NE
1.02
E
1.15
E
18
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E
097
E
1.39
E
2.27
E
19
1.85
NE
0.92
S
1.16
NE
2.73
NE
20
4.77
NO
8.33
NO
5.55
NO
4.95
N
i
! 21 .
1.53
SE
1.16
SE
3.01
NO
7.36
N
22
5.37
NO
2.73
NO
2.22
N
3.38
NO
23
1.53
SE
1.34
S
1.90
S
1.62
SO 1
2-4
1.39
NE
0.65
NE
1.06
. N
4.21
NO
25
1.76
SO
1.06
SO
1.62
0
2.27
0
26
2.55
NO
3.38
NO
4.58
NO
5.65
NO
27
2.73
NO
2. ai
NO
2.87
0
6.57
0 !
28
4.72
NO
6.34
NO
6.25
NE
4.95
N
29
0.92
0
1.16
SO
1.06
N
1.71
N
30
Moyen.
6.01
NO
7.70
NO
6.08
NO
6.48
NO
2.30
2.23
2.22
3.27
223
Direction du vent.
AVRIL 1871
PÉRIODES DE TROIS HEURES.
Par
seconde
et par
•
10h40'àl3h40'
13h40'àl6h40'
16h40'àl9h40'
19h40'à22h40'
jour.
m
m
m
m
m
6.86
NO
6.06
NO
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NO
3.93
NO
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8.33
NO
7.22
0
4.72
0
2.55
N
5.07
2.08
N
3.42
SE
2.18
E
3.70
NO
2.17
2.87
NO
3.75
N
3.15
N
0.55
N
2.15
4.40
0
4.26
N
1.71
NO
1.39
NO
2.76
3.19
E
5.41
SE
3.19
SE
0.92
SE
2.11
2.87
N
4.72
E
1.71
E
1.53
E
2.05
3.01
NE
1.99
E
1.57
E
1.02
E
1.66
2.18
0
3.43
S
3.15
S
2.18
S
2.16
2.13
S
2.08
SE
2.25
E
1.90
E
1.40
2.68
E
3.19
SE
1.34
SE
1.44
SE
1.72
2.18
SE
2.04
SE
0.74
SE
0.18
SE
1.41
1.77
SE
2.27
SE
0.69
S
1.67
S
1.24
2.87
E
2.59
E
1.53
N
3.56
NO
2.07
5.00
NO
3.75
NO
2.45
NO
0.55
NO
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E
2.55
E
1.34
E
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E
1.45
1.85
E
1.90
E
1.11
E
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E
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E
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E
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E
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E
1.99
4.82
NE
4.31
E
4.49
N
3.99
N
3.03
2.41
.0
3.05
S
1.25
E
0.32
E
3.83
8.15
N
6.71
NO •
7.54
NO
6.48
NO
5.24
3.01
N
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E
1.90
E
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E
2.76
2.22
E
4.68
N
4.21
NO
3.33
NO
2.60
4.81
NO
6.01
NO
4.26
NO
1.81
NE
3.02
2.15
0
3.01
NO
3.61
0
3.52
NO
2.37
5.74
NO
6.62
NO
5.14
NO
1.94
NO
4.45
0.43
0
6.29
NO
5.00
NO
6.97
NO
4.94
i-91
NO
4.95
NO
1.94
N
0.65
NO
4.34
3.05
E
3.15
NE
2.78
E
6.39
NO
2.53
5.28
NO
5.55
0
4.49
0
5.23
NO
5.85
3.75
4.01
2.87
2.43
2.88
m
MAI 1871.
Vitesse moyenne i
1 '
DATES
-
PAR SECONDE ET P\
22h40' àlh40'
1 h 40' i
•
Si 4h 40'
4h 40' à 7 h 40'
7h40'àlOH
m
m
m
m
1
4.35
NO
352
NO
3.38
E
3.19
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0.09
NE
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NE
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E
1.85
F
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0.46
NE
1.06
E
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1.25
NO
0.88
NE
1 53
N
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5
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NO
1.16
NO
1.76
NO
3.70
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6
1.30
NO
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0.46
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1.53
NO
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NO
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N'»
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NO
4.21
NO
4.21
NO
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19
2 41
0
2.36
NO
2.96
NO
4.35
N(»
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0
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N
1.71
NO
1.18
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0
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h
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SE
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SE
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SE
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SE
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SE
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S E
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SE
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NO
3.70
No
28
0 60
NO
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NO
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NO
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0.87
NO
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NO
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NO
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N'
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F
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SE
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SE
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E
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1.38
1.52
2.5-1
i
225
iraction du vent.
MAI 1871
^^p^
ÉRIODES DE TROIS HEURES.
Oh 40' à 13 h 40'
m
2.27
1.94
2.27
1.69
3.70
2.36
1.81
3.24
3.05
1.48
2.87
1.62
3.66
2.0i
5.00
1 . 48
4.68
6.20
3.94
2.73
2.78
4.03
2.82
5.74
5.74
3.90
3.56
2.45
4.21
2.32
1.81
3.14
N
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NO
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13h40'àl6h40'
m
2.45
1.85
2.50
2.04
3.89
1.99
2.04
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1.95
1.39
1.76
1.99
3.98
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3.89
2.64
5.28
6.48
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2.90
3.42
4.08
1.95
7.03
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16h40'H9h40'
4.68
SE
4.07
E
1.58
NO
1.48
NO
3.80
E
2.27
E
1.80
E
2.98
m
2.50
0.97
1.48
1.43
2.87
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1.85
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1.90
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1.30
2.82
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3.10
1.34
1.85
1.67
2.36
0.92
1.16
2.19
NO
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m
1.53
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3.01
3.47
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0.83
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1.30
0.27
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1.63
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seconde
et par
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1.54
1.40
1.27-
1.45
1.14
2.17
1.84
3.28
1.81
3.65
4.80
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1.96
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3.83
3.23
2.00
2.18
1.39
2.04
1.21
1.07
2.10
15
K -
m
JUIN 1871.
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1
PAR SECONDE ET P.\l
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m
m
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0.46
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NO
2.08
N
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1.30
SE
0.37
SE
0.92
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1.76
XL
3
3.70
NO
5.18
NO
10.19
NO
10.56
X"
4
4.91
NO
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NO
5.14
NO
7.27
N"
5
4.45
NO
3.79
NO
5.41
NO
6.06
Xu
6
3.98
NO
3.89
NO
4.77
NO
5.92
Ni.
7
4.77
NO
4.63
NO
5.05
0
4.07
M
8
3.47
NO
3.15
NO
3.80
0
7.36
Mi
9
1.76
NO
1.95
NO
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NO
4.45
XU
10
1.53
0
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NO
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xn
li
1.11
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SO
1.30
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12
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E
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E
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N
13
2.82
NO
1.85
N
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0
2.08
XO
14
1.16
•N
1.67
N
0.92
NO
1.02
N
15
2,08
E
1.39
E
1.53
N
2.59
NE
16
1.71
N
1.94
SE
2.27
E
3.91
S
17
4.63
SE
4.44
SE
1.67
S
3.98
SE
18
1.30
NO
1.39
NO
1.25
NO
2.55
XE
19
1.85
NO
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NO
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NO
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Xn
20
0.79
N
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N
1.25
NO
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0
21
5.09
NO
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NO
7.17
NO
8.2i
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22
4.03
NO
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NO
1.67
NO
1.67
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26
6.53
NO
7.03
NO
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NO
6.52
Xn
27
4.35
NO
5.28
NO
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NO
6 11
Xn
28
3.98
NO
3.43
NO
5.6i
NO
4.17
Xo
29
3.43
NO
3.29
NO
2.87
NO
2.50
0
30
1.16
S E
0.46
SE
1.30
'E
2.6i
E
Moyen.
2.67
2.57
3.22
4.08
227
rection du Ttttt.
JUIN «71
IRIODES DE TROIS HEURES.
h 40' à 13 h 40'
m
2.41
E
2.27
N
U . 68
NO
6.38
NO
5.88
NO
6.43
NO
3 . 43
0
6 . 52
NO
3.94
NO
2. gh
NO
2.36
E
4.49
NE
2. 45
NO
2 . 59
N
3.24
E
4.95
E
6.94
S
4.58
E
3.03
0
3.33
NO
6.52
NO
i.90
N
4.44
E
3.29
E
4.35
NO
6.80
NO
5.51
NO
5.83
NO
2.27
SO
2.04
E
4.35
13h40'àl6h40'
m
2.22
1.44
10.09
6.75
5.83
5.14
2.50
4.58
2.68
2.82
2«04
5.51
2.54
2.18
2.96
7.87
6.85
2.82
3.01
4.26
6.11
2.82
5.00
3.84
6.79
7.27
5.37
5.74
3.47
1.95
4.41
E
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NO
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E
E
16h40*àl9h40'
m
2.36
2.36
7.36
5.28
5.97
5.05
0.82
2.22
1.95
3.75
1.05
5.00
1.34
1.34
1.48
7.36
2.78
1.76
1.20
7.17
5.83
2.96
1.95
2.41
6.15
7.54
6.85
3.70
1.11
1.62
3.59
E
N
NO
NO
NO
NO
E
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NO
E
E
E
SE
N
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O
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NO
S
E
E
NO
NO
NO
NO
E
E
19 h -40' à 22 h W
1.62
4.44
5.74
4.86
4.30
4.81
2.50
2.18
1.67
1.30
0.83
4.58
1.25
1.85
1.30
4.63
1.34
1.25
0.92
6.57
5.37
0.97
1.81
1.39
6.52
4.95
4.54
3.66
0.74
0.92
2.96
E
NO
NO
NO
0
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0
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Par
sepoode
et par
jour.
m
1.59
1.86
7.81
5.65
5.21 I
5.00
3.47
4.16
2.73
2.87
1.43
3.05
2.11
1.59
2.07
4.33
4.08
2.11
3.05
3.45
6.09
2.30
2.30
2.09
3.46
6.60
5.51
4.52
2.46
1.51
3.48
228
JUILLET 1871
Vitesse moyenst (
PAR SECONDE ET h
DATES
t?hW
à1h40'
Ih 40* àihiO*
4 )i 40' à
i 7 h 40'
7h40'àlOhl
ra
m
m
m
1
0.00
E
0.32
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0.05
E
1.53
E
2
0.37
NE
1.48
NE
1.25
NE
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F
3
1.71
SO
1.10
NO
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NO
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\
4
0.74
NO
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NO
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NO
1.70
\
5
1.10
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>!■
0
1.02
NO
2 18
NO
2.59
NO
2.27
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1.30
NO
0.05
0
1.34
0
2.08
Nr
K
0.92
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0.79
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0.09
NE
1.02
M
II
1199
NO
1.72
NO
1.70
NO
2.13 >
10
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ï.
11
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NE
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NE
0.92
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5.23
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12
7.45
NO
5.40
NO
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NO
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>.
13
2.59
NO
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SO
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0
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14
1.70
SE
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SE
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S
2.13
E
15
1.00
NE
1.25
NE
3.01
NO
4.30
Nu
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2.9G
NO
2.92
NO
2.09
NO
3.93
Nu
17
1.81
SE
1.00
SE
0.97
S
2.04 F
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2.27
SE
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SE
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NO
3.10
NO
5.41
NO
5.28
V
21
2.55
NO
2.18
NO
3.10
NO
4.20
N"
22
1.90
S
1.25
S
1.02
NO
2.08
M
23
1.25
NE
1.02
NE
1.85
0
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Y
24
4.08
NO
3.00
NO
2 41
NO
1.71
\
25
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0
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0
1.10
0
3.29
ii
20
5.41
NO
3.70
NO
2.82
NO
2.04
V
27
1 . 44
E
1.57
E
148
S
2.92
\
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S
1.02
S
1.72
SO
3.47
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29
0.97
NO
0.74
NO
1.11
NO
2.73
i
30
4.07
, NO
4.03
NO
3.70
NO
2.55
[
31
Moyen.
i •
4. 91
NO
4.80
NO
4.31
N
4.40
\
2.00
1.87
•
2.01
2.87
229
traction du vent.
JUILLET 1871
ÊRIODES DE TROIS HEURES.
Par
seconde
et par
3h 40' à 13 h 40'
13h40'àl6h40'
16h40'al91i40'
19 h 40' i
i 22 h 40'
jour.
m
in
m
m
m
2.78
E
5.60
SE
2.78
E
1.94
E
2.02
4 . 05
E
3.66
E
1.96
. SE
2.73
0
2.39
t 17
NO
2.78
NO
1.67
N
1.34
. N
2 10
2.7:3
NE
3.61
E
2.18
E
1.30
E
1.77
5.05
NO
5.00
NO
4.12
NO
2.59
0
2.96
2.01
N
2.08
NE
1.16
NE
1.11
0
1>88
2.45
E
2.96
E
2.08
E
1.71
E
182
0
2 13
0
3.10
0
3.38
0
1.82
3. 5(3
E
3.70
E
2.78
NE
1.58
NE
2.40
3.19
E
4.63
E
3.05
E
0.87
E
2 11
7.78
NO
8.93
NO
5.97
NO
6.16
NO
4.62
4.35
NO
1.80
NO
2.78
NO
2.59
NO
4.44
2 45
E
3.47
E
1.90
SE
1.43
SE
2. 07
3.98
E
3.0f
E
1.85
E
0.69
E
1 88
4.81
NO
4.77
NO
3.9i
NO
2.92
NO
3.26
3.05
E
2.78 ,
E
1 .99
SE
0.79
SE
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3.70
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2.15
2. (H
E
2.55
E
1.39
E
1.85
E
1.51
2.04
E
3.138
SE
2.22
S
1.90
0
2.21
0.99
NO
6.25
0
5.18
0
3.33
NO
4.66
3.29
NO
1 . 99
0
1.90
0
1.53
NO
2.60
3.21
E
2.27
E
1.30
E
1 .25
E
1.91
2. il
NO
1 . 76
NO
3.80
NO
3.80
0
2.36
3.10
NO
3.01
NO
1.81
NO
1.53
NO
2.74
mé m iH.»
0
4.41
NO
5.46
NO
6.25
NO
3.16
3.29
SE
3.29
S
1.11
S E
0.88
SE
2.89
2.68
E
1.71
E
2.27
•E
3.15
NO
2.15
3.98
NO
3.66
N
2.82
NO
0.97
NO
2.45
2.82
E
3.01
E
3.75
- S
2. 96
NO
2.31
4 . 40
NO
i.21
N
4.91
NO
6.11
NO
4.25
3.93
N
3.66
N
2.92
N
1.81
N
3.85
3.oo
3.55
2.80
2.31
2.62
230
AOUT 1871.
Vitesse moyenne
<
PAR SECONDE ET PI
DATES
1
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à 11140'
Ih40'à4!i40'
4h40' à7h40'
7h40' àlOlH
m
m
m
m
1
1.53
SO
1.39
SO
1.44
0
1.02
II
2
0.32
S
0.05
S
1.72
N
2-68
V
3
1.02
N
0.83
N
1.39
N
1.58
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4
1.58
NO
1.11
0
0.60
NO
0.88
\
5
5.37
NO
4.40
NO
4.49
NO
6.57
N
0
3.75
NO
1.99
NO
2.82
NO
3.47
N-
7
0.88
SE
1.76
SE
1.20
S
3.28
E
8
1.76
N
1.30
N
1.53
N
2.04
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9
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NO
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NO
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NO
4.31
NO
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1.06
NO
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1.16
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SE
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NO
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N
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0
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SE
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SE
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S
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1.64
J.60
1.71
2.44
231
Direction du vent.
«
AOUT 1871.
»
PÉRIODES DE TROIS HEURES.
Par
seconde
et par
10 h 40' i
k 13 h 40'
13h40'àlGh40*
16h40'à19)i40'
19h40\
1221140'
jour.
m
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ni
3.05
E
3.38
S
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E
0.69
E
1.74
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E
2.31
E
4.44
S
2.73
0
2.19
2.45
N
3.14
NO
' 3.29
0
2.41
0
2.01
2.27
0
2.27
S
3.01
N
5.78
NO
2.19
5.05
NO
6.66
NO
5.60
NO
4.17
NO
5.29
2.87
N
2.31
N
1.80
E
0.83
E
2.48
3.80
E
5.41
E
3.19
S
2.04
N
2.69
2.59
NE
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0.65
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0.60
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E
3.47
SO
1.57
0
2.13
0
1.88.
3.56
NO
3.70
NO
2.96
NO
2.45
0
2.87
3.57
E
3.10
SE
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0
1.53
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1.48
0
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0
2 37
0
1.48
NO
1.71
3.15
NO
3.05
NO
2.45
NO
0.55
NO
3.23
2.91
E
2.41
E
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NE
3.98
E
1.92
3.10
NO
2.91
NO
2.73
NO
2.27
NO
2.51
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NE
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0
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0
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0
3.57
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E
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E
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E
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E
1.79
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S
1.06
E
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S
3.41
6.06
S
7.02
E
4.40
SE
1.30
SE
3.50
3.19
3.27
2.43
1.80
2.26
•
232
SEPTEMBRE 1871
Vitesse moyenne *
■dates
PAR SECONDE ET f AI
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SEPTEMBRE 1871.
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NO
8.05
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NO
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NO
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NO
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NO
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NO
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NO
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NO
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NO
7.78
NO
8.49
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NO
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NO
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NO
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NO
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4.35
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3.54
3.48
3.75
238
DÉCEMBRE 1871.
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DATES
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NO
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NO
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NO
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N
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NO
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NO
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N
2.22
NO
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NO
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NO 1
21
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NO
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NO
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NO
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NO
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N
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NO
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NO
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NO
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NO
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NO
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9.54
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NO
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NO
2.04
NO
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NO
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NO
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NO
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6.62
NO
5.60
NO
4.12
NO
3.33
NO
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NO
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5.74
NO
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NO
5.88
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NO
4.12
NO
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NO
1.68
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S
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S
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NO
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NO
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E
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NO
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NO
2.08
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NO
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NO
4.59
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NO
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NO
7.22
NO
9.17
NO
6.97
1 1.16
NO /
9.03
NO
6.76
NO
8.57
NO
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8.29
NO
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NO
7.78
NO
6.38
NO
7.75
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NO
4.72
N
5.09
0
5.78
NO
5.44
J0.05
NO
10.37
NO
8.89
NO
8.75
NO
7.43
7.40
NO
6.52
NO
5.05
NO
3.56
NO
6.45
2.22
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MAI 1871.
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DATES
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NO
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NO
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NO
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NO
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NO
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0
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NO
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NO
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2 96
SO
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0
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NO
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NO
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Direction du vent.
MAI 1873.
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2.19
3.84
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2.04
N
1.48
NO
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SE
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1.62
NO
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0
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NO
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NO
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NO
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NO
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NO
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0
4.01
4.32
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4.52
3.70
3.03
3.47
252
JUIN 1872.
Vitesse moyenne c
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NO
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6.01
NO
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2.18
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NO
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253
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*. . 0»/
NE
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1
254
JUILLET 1872.
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19
20
21
22
23
24
25
26
27
29
30
31
Moyen.
PAR SECONDE ET V\
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yo
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NO
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E
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E
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E
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SE
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NO
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NO
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E
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N
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N
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E
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NO
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NO
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NO
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0
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SO
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NO
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NO
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2.97.
255
irection du vent.
JUILLET 1872.
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Par
seconde
et par
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•o
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2.53
256
AOUT 1872.
Vitesse moyenne i
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•
PAR SECONDE
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S o
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2.14
2.08
2.44
257
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AOUT 1872.
ÊRIODES DE TROIS HEURES.
Par !
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seconde)
et par
Oh 4O'àl3h40'
I3h40' à
I6h40'
16h40,àl9h4O>
I94i40'&2ih4<r
jour.
m
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.
m
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NO
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so
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NO
2. il
N
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' E
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NO
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NOVEMBRE 1872.
PÉRIODES DE TROIS HEURES.
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1
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NO
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NO
0.60
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NO
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SO
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S
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NO
3.57
NO
2.87
NO
4.33
NO
2.55
5.97
0
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3.33
NO
4.77
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5.66
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NO
4.63
NO
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NO
2.50
NO
2.69
NO
4.62
5.14
NO
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0
1.90
0
0.97
NO
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NO
0.05
NO
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NO
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SO
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0.49 ,
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NO,
1.41
NO
0.48
NO
0.49
NO
0 87 t
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NO
0.14
NO
1.41
NO
0.71
NO
0.79 î
0.46
NO
0.42
NO
0.14
NO
1.04
NO
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5.74
NO
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-268
DIRECTION ET FORCE DU VENT.
Lorsque nous avons décrit ranémomèlrographe élec-
trique doul nous nous servons, nous avons dil que cet
appareil enregistrait, toutes les dit inimités, la force et
la direction du vent : soit 144 inscriptions par jour.
Ce nombre est beaucoup trop grand pour la discussion,
et la moyenne des observations faites à chaque heure
parait généralement suffisante. Ce travail serait encore
trop long pour le temps dont nous pouvons disposer, et
nous ne nous sommes servi que des observations tri-
horaires, ou de la moyenne des dix-huit observations
faites pendant chaque période de trois heures.
La première période commence à 10 h. 40rn du soir
(22 h. 40™) et finit à 1 h. 40™ du matin (1 h 40 «>). Le
milieu tombe donc à minuit précis? c'est-à-dire au moment
où une journée finit et une autre commence. Chaque
jour compreod huit périodes de trois heures chacune.
Nous comptons Tannée météorologique du 1er décem-
bre au 30 novembre suivant; la journée, d'un minuit h
celui qui le suit, et les heures de 0 à 24.
Notre appareil marque seulement les huit directions
principales de la rose des vents. Nous avons dit que nous
ne tenions compte que de la direction inscrite au milieu
de chaque période : à minuit, 5, 6, 9, 12, 15, 18 et
21 heures.
DIRECTION DU VENT.
Le vçnt, malgré son renom de variabilité, est soumis
a des l'ois qui règlent sa direction. Celle-ci dépend tou-
jours de la rupture de l'équilibre thermique sur un point
déterminé, et nous pouvons, aujourd'hui, grâce à nos
269
connaissances et aux correspondances télégraphiques,
prévoir quelques jours à l'avance le changement de
direction des courants atmosphériques.
Nous étudierons successivement la fréquence des veuts
aux divers mois de l'année, aux différentes saisons et
aux heures critiques de la journée.
Fréquence des vents par mois et par saison. — Pour
nous rendre compte de la direction des vents à chaque
saison, nous avons cherché d'abord* leur fréquence aux
divers mois, en comptant combien de Fois chaque vent
avait souffle pendant les* mêmes mois aux diverses heu-
res; nous avons ainsi obtenu douze sommes' égales au
nombre de jours de chaque mois multiplié par 8, nom-
bre des périodes diurnes, et par 5, nombre des années
étudiées. Ces 12 sommes, correspondantes aux 12 mois
de l'année,* ont été rendues comparables entre elles eu
les faisant proportionnelles à 1000.
Fréquence mensuelle des vents.
(Somme = 1000)
N. N>0. 0. &-0. S. S.-E. E. fl.-K.
btemb. 120.97 32258 263.55 50.97 84.8i 40.32 92.58 24.19
Janvier.. 115.48 346.77 298.39 33.55 70.00 18.71 68.39 48.71
Février.. 61.59 267.91 142.57 24.75 185.32 92.84 130.60 91.42
Mars 100.65 410.00 106.13 24.19 95.48 91.29 154 84 17.42
Avril 79.00 345 67 132.00 22.33 57.00 116.67 205.66 41.07
Mai 52.26 228.39 189.35 02.26 52.58 67.10 334.84 43 22
Juin.... 61.00 375.00 190.33 23.67 29.00 50.00 227.67 43.33
Juillet... 60.32 331.52 154*84 24.19 52.26 39.03 255.48 79.36
Août 88.71 271.61 182.58 39.03 52.58 69.68 231.29 64:52
Septemb. 76.33 130.67 182.00 43.00 104.33 98.07 304.60 61.00
Octobre. 65.81 272.90 228 39 49.68 87.42 .84.84 188.06 2?.90
Novemb. 72.00 377.67 186.00 43.00 109.67 51.33 133.00 27.33
Année... 79.76 306.97 188.01 34.22 81.70 68.38 193.37 47. (H*
270
Fréquence des vents par saisons.
(Somme = 1000)
N. N.-O. 0. S.-O. S. S.-E. E. N.-E.
Hiver.... 100.35 312.4% 234.84 36.42 113.39 50.62 97.19 54.77
Print.... 77.30 328.02 142.49 26.26 68.36 91.69 231.78 34.10
Été 70.01 327.04 175.92 28.96 44.61 52.90 238.15 62.40
Autom.. 71.38 260.41498.80 45.23 100.47 78.28 208.35 37.08
Avec lefi nombres des tableaux précédents nous avons
tracé des courbes (PI. 1, fig. 2) qui montrent la fréquence
moyenne des venu .pendant toute Tannée et aux diffé-
rentes saisons.
Ces courbes présentent deux inflexions principales, dont
les sommets répondent aux vents qui viennent du Nord-
Ouest et de l'Est. Une petite inflexion correspond aux
vents du Sud. Si nous divisons la circonférence compre-
nant toutes les aires de vent en deux parties égales, du
Nord au Sud, en passant d'un côté par l'Ouest et de
l'autre par l'Est, nous voyons que dans la première partie
de la courbe annuelle (PI. 1, lig. 2, A) les vents du N
V îooo" J augmenlenl rapidement de fréquence el atlei-
gnent leur maximum au N-0 f 100^ )\ M* diminuent en-
lôoo ) el 'ear n"l"muin tombe
auS-OT-^Y Dans la demi- circonférence des vents
qui vont du Nord au Sud, en passant par l'Est, nous
voyons encore les vents du N-E f~10^* ) augmenter de
fréquence en tournant vers l'Ef-^-J, et diminuer
ensuite en allant au S-E (-£ ),
Les vents du Sud ont soufflé assez souvent, pendant
les dernières années, pour produire une inflexion seçon-
271
daire. Nous voyons en effet la courbe qui devrait des-
cendre eu passant du Sud-Ouest au Sud -Est remonter
légèrement.
La prédominence des vents varie suivant les saisons»
(PI. 1, fig. 2 A, p, e, a). Les vents du N-0 qui soufflent
seulement - — en hiver, soufflent — en été et — au
printemps. La différence est bien plus accentuée pour
les vents d'E; ils soufflent en effet assez rarement en
97
hiver ~m , mais leur fréquence augmente beaucoup
pendant les autres saisons et surtout au printemps ---
QQO
et en été . - . Au printemps et en été les vents soufflent
iUUv
presque constamment d'Ouest à Nord-Ouest et de l'Est
au Sud-Est ; rarement ils viennent des aires intermé-
diaires.
La cause de la fréquence et de la succession régu-
lière de ces vents est bien connue. C'est toujours la
rupture de l'équilibre thermique sur un point quelconque,
plus ou moins élevé, qui produit le vent. La direction du
vent dépend de la position où se produit cette rupture,
par rapport au point où se trouve l'observateur.
Pendant les belles et chaudes journées du printemps
et surtout de l'été, le soleil échauffe très activement,
pendant le jour, le sol continental et les couches d^ir
qui l'avoisinent, tandis que la Méditerranée conserve à
peu près la même température. Aussi, dès le matin,
lorsque les terres commencent à être assez échauffées, il
se produit une véritable aspiration de l'air moins chaud
et plus dense de la Méditerranée vers les régions con-
tinentales, où l'élévation de température a produit des
272
courants ascendants, qui entraînent l'air plus chaud el
plus léger dans les espaces plus élevés. Lorsque, vers la
tin du jour et pendant la nuit, les terres se refroidissent
par rayonnement, la Méditerranée conserve la même
température, et il se produit un courant en sens con-
traire qui va de la terre à la mer.
Dans notre région, sous J'influence des circonstances
locales, les courants circulent ordinairement dans le sens
de rOuest-Nord-Ouest à l'Est-Sud-Esl et réciproque-
ment. Les vents de mer souillent vers la terre depuis
neuf heures du matin environ , jusqu'à l'heure du cou-
cher du soleil. Les vents de terre se lèvent alors avec
une force variable, el durent jusqu'au lendemain matin.
La succession de ces deux courants ne se fait pas
toujours d'une manière lente et progressive; elle peut se
faire brusquement. Alors l'équilibre est rompu et la per-
turbation atmosphérique qui en résulte amène la pluie et
les orages locaux. La succession de ces mêmes courants
peut être encore troublée par des mouvements généraux
de l'atmosphère qui viennent de loin, arrivent quelque-
fois animés d'une grande vitesse de translation et peu*
vent occasionner des pluies et des orages généraux éten-
dus sur de longues zones.
Les mêmes vents agissent différemment sur notre
organisme pendant les diverses saisons, bien qu'ils con-
servent toujours les caractères qu'ils empruntent aux
régions qu'ils traversent.
Pendant l'hiver et au commencement du printemps les
vents d'entre. Ouest el Nord-Ouesl sont très fréquents,
ils acquièrent quelquefois une grande violence et durent
souvent plusieurs jours sans interruption. Comme ils ont
#73
traversé les hautes montagnes, qui se trouvent <le ces
cotés, ils se sont refroidis en $ç frottant sur leurs flancs
neigeux et ils nous arrivent âpres, froids et secs. Lés
vents d'eu M'? Est et Sud-Est qui viennent de la mer
nous apportent au contraire les cbaudes et humides
haleines de la Méditerranée, pendant ces mêmes saisons.
A la (in du printemps et en été, ces mêmes vents
jouissent de propriétés toutes différentes. Les brises
marines nous permettent alors, grâce à leur fraîcheur
relative, de passer sans trop de souffrances les brûlantes
journées des' mois de juillet et d'août. Les vents de terre,
refroidis par le rayonnement, adoucissent la chaleur des
nuits et nous permettent de prendre un repos réparateur.
Noms catalans et caractères des différents vents (PI. 1,
fig. 6). — Les vents portent en Roussillon des noms
particuliers, locaux, qui sont tirés de l'endroit d'où ils
viennent.
Le vent du Nord est appelé : Tramontana, vent d'au-
delà des monts; Narbonés, vent qui vient de Narbonne;
c'est le Mestral de la Provence. H se précipite sur la
plaine, impétueux, incisif et froid, et « se déchaîne
violent et redoutable, renversant les hommes et leurs
chars et les dépouillant de leurs armes et de leurs vète-
jnentsf1). »
La tramontana jouit d'un grand renom de salubrité.
Ce vent froid et sec possède des propriétés toniques et
reconstituantes. Il est néanmoins désagréable à cause de
sa violence et de sa persistance, et peut devenir dange-
reux principalement pour les poitrines délicates.
il) Strabon, Géotf. livr*» III.
18
274
Le Nord-Ouest, aussi appelé Noruest, meslral, tramon-
tana est souvent confondu avec le précédent, dont il
partage les caractères.
Le vent d'Ouest: Poftent, vent du Couchant, Canigo-
nenc, vent du Canigou, haute montagne qui se trouve à
l'ouest, conserve aussi les caractères des deux précédents.
Dans la vallée de Prades, on conuait sous le nom de
Ponent un vent chaud qui peut même brûler les récoltes,
lorsqu'il dure trop longtemps.
A Perpignan on donne indifféremment le nom de ira-
montana à tous les vents qui souillent d'entre Nord et
Ouest; non pas à cause de leur direction vraie, mais
surtout parce que tous ces vents nous arrivent après
s'être plus ou moins refroidis sur les montagnes placées
de l'ouest au nord du déparlement et qu'ils onl tous les
trois les mêmes caractères.
Le Sud-Ouest se nomme* Llebelg, en arabe sud-ouest;
d'où le nom catalan: llebeljada, coup de vent du Sud-
Ouest1*'; Garbi, encore en arabe sud-ouest, vent du Cou-
chant; vent d'Espanya, vent d'Espagne; Albè, vent des
Àlbères, petite chaîne de montagnes qui constitue l'ex-
trémité orientale des Pyrénées et s'étend du sud-ouest
du département jusqu'il la mer.
Ce vent est chaud et humide, par conséquent doué de
propriétés énervantes ; il amène assez souvent la pluie,
d'où le proverbe catalan : « Albè pluja al darrè, vent
des Albères, pluie à la suite. »
Le Sud est désigné sous le nom de Mitgjorn, vent de
midi, vent du milieu du jour.
(2) PuiGGARl, Dictioft. Catalan.
275
Ce vent est toujours chaud et plus ou moins sec,
agréable en hiver, pénible et dangereux pendant la belle
saison. Il nous arrive des plaines sablonneuses d'Afrique
après avoir traversé la Méditerranée dans sa partie la
plus rétrécie, et possède les propriétés du Sirocco. Lors-
qu'il souffle, « les individus bien portants se sentent
accablés, leurs mouvements musculaires sont pénibles,
leur léte est pesante et douloureuse, la somnolence con-
tinuelle, l'appétit va en déclinant, les convalescents tom-
bent Tacitement en rechute, et les malades voient leur
tétat s'aggraver^. »
Le vent du Sud-Est, appelé Marinàda^ vent de la mer,
est chaud et humide, toujours favorable aux progrès de
la végétation, mais hyposlhénisanl ; il déprime les forces
et nuit à l'activité du corps et de l'esprit.
Le vent d'Est se nomme Llevant, vent du Levant. 11 a,
à peu près, les caractères du précédent; cependant il est
généralement plus frais et plus fort. Il coïncide souvent
avec de fortes pluies et peut occasionner des inondations.
Le Nord-Est est appelé GregaU qu'on prononce gargal,
vent Grec. « Vent Grech, entre Uevant y Tramontana.
segons la rosa naulica usada en lo Medileranéo®. » Ce
vent possède une température moyenne assez élevée,
néanmoins il produit sur nous une impression pénible
de froid humide et nous amène souvent la pluie.
Direction moyenne des vents aux différents mois. —
Dans le tableau suivant nous avons calculé d'abord la
(1) Salvagnoli, Statistica medica délie maremme Toscane, primo
bieunio.
(2) LA6ERNIA, IHction. català.
îlft
direction de la résultante des vents pendant tous les mois
de l'année* afin d'obtenir celle des saisons et la direction
rooveune annuelle. Nous y sommes arrivé au moyen de
la formule de Lambert qui, pour la trouver, a commencé
par diviser l'horizon en 360 parties allant du Nord vers
l'Est; Il a admis ensuite que tous les vents soufflent
avec la même intensité, ce qui n'est pas exact, et il n'a
tenu compte que de leur fréquence relative, qu'il a, dans
tous les cas, reudue proportionnelle à 1000. Alors Lam-
bert, coosidéranl Iq vent comme des forces qui mettent
l'air en mouvement, a cherché leur résultante, <?, d'après
les lois de la mécanique et il a ainsi obtenu la direction
moyenne du vent qu'on trouve par la formule suivante :
E— 0+±-l/~ï (NE + SE — NO-SO)
Tang. A= ; m
N — S-f-l-j/* (NE + NO — SE — SO)
Direction moyenne mensuelle du vent.
9
ANNÉES DES OBSERVATIONS. MOYENNES DES $ ANNÉES.
1870 1871 1872 Résultante <f* Temp. raojea.
Dé<\. 318° 17\ 5" 304°56\24" 3tl°36\44M 5«9
Janv. 294*40' 50" 315 10 47 293 14 10 301 1 50 t. 5
Fév.. 3i 27 25 317 59 50 222 57 59 191 48 25 10 5
Mars 327 27 1 341 58 31 270 0 54 315 8 49 117
Avril. 8 21 0 0 32 15 297 5 38 101 59 38 15 7
Mai.. GO 58 20 59 2 55 280 li 0 133 2425 18 1
Juin. 325 4 40 332 0 50 320 10 39 325 47 27 21 9
JuiL. 341 51 15 358 10 21 316 9 38 338 43 45 25 0
Août. 325 21 23 22 59 8 311 7 0 219 49 10 23 7
Sept. 85 30 14 72 20 29 288 14 39 148 43 47 21 4
Oct. . 303 23 21 46 12 43 263 43 29 194 26 31 15 8
Nov.. 311 42 42 309 31 31 274 55 20 298 43 11 11 0
277
Direction moyenne du vent aux diverses saisons.
Hiver 268*. ï)\ 2" 7°6
Printemps 183 30 57 15 2
Été 294 40 47 23 5
Automne 213 57 50 16 1
Année 240 i 39 15 G
Les tableaux précédents, que nous avons calculés au
moyen des tableaux de la fréquence des verts (p. 209),
nous permettent de tracer sur une rose des vents les aires
correspondantes aux diverses saisons. Nous voyons (PI. I,
fig. 4) qu'au printemps la résultante coïncide presque
avec la direction du méridien géographique; elle s'en
écarte de 34 degrés en automne, de 65 degrés en été et
de 88 degrés en hiver.
Par conséquent, la loi suivant laquelle, d'après le pro-
m
fesseur Ragona, directeur de l'Observatoire de Modène,
la résultante se rapprocherait du méridien à mesure que
la température s'élève, ne se trouve pas confirmée h
Perpignan.
Quant à la rotation du vent, elle a lieu h Modène et à
Perpignan dans le même sens, aux mêmes saisons. La
rotation s'est faite en sens direct de l'hiver au printemps et
de l'été a l'automne; la rotation s'est faite, au contraire, eu
sens inverse du printemps à l'été et de l'automne à l'hiver.
Les considérations dans lesquelles nous venons d'en-
trer ne présentent pas le caractère d'exactitude scienti-
fique que nous aurions voulu, mais que nous ne pouvons
pas leur donner. Nous avons dit, au commencement de
cet article, que l'on admettait d'abord que tous les vents
soufflent avec la même intensité, ce qui est faux. Ce qui
est plus grave, c'est que la résultante peut, dans certains
278
cas, être marquée an Nord ou au Sud indistinctement.
Il suffit pour cela que les vents d'Ouest et d'Est aient
soufflé un égal nombre de fois. La résultante coïncidera
exactement alors avec la ligne du Sud, parce que nous
avons admis que la rotation se .faisait toujours en sens
direct, c'est-à-dire de gauche à droite, comme marchent
les aiguilles d'une montre, en allant du Nord vers l'Est.
Mais si elle se faisait en sens inverse, de droite à gauche,
comme cela est très possible et comme cela arrive assez
souvent, la résultante coïnciderait avec l'aire diamétra-
lement opposée, c'est-à-dire qu'elle serait sur le Nord.
Il ne nous parait donc pas possible d'obtenir une
direction moyenne du vent exacte, et nous croyons qu'il
faut se borner à marquer la direction h un moment pré-
cis, de manière à connaître exactement la fréquence des
vents à des heures déterminées.
Fréquence moyenne des venls aux diverses heures. — Nous
avons employé pour connaître la fréquence moyenne des
vents aux différentes heures du jour, la marche que nous
avons suivie pour déterminer la fréquence mensuelle des
vents, et nous avons réuni les résultats dans le tableau
suivant :
Fréquence horaire des
Heures. N N.-O
3.... 98.63 302.75
6.... 86.30 325.76
9.... 92 87 339.73
12.... 69.86 289.87
15.... 61.10 278.91
18.... 71.23 30137
21 ... . 68.22 309.05
24. . . . 92.05 31&.34
venta, moyenne
O S.-O
190.14 77.53
256.72 29.58
223.57 30.14
167.95 13 42
140.00 9.86
146.03 16.16
206.30 20.82
178.09 76.44
annuelle (Somme =r 1000).
S
57.53
86.03
66.03
87.67
100.55
106 85
85.75
56.16
S.-E
105.48
38.35
38.35
42.74
72.05,
71.23
72.87
104.39
E'
106.30
134.25
164.93
275.6?
303.56
252.61
202.26
113.42
N.-E
61.64
43.01
44.38
52.87
33.97
34.52
34.79
67.11
279
Pour mieux nous rendre compte de la fréquence des
vents suivant les heures du jour, nous avons, avec les
nombres précédents, tracé des courbes qui représentent
la fréquence moyenne annuelle pour la période diurne et
aux quatre heures critiques, c'est-à-dire à midi et minuit,
à six heures du malin et à six heures du soir (6'\ 12'\
18h, 2ih). Lorsque le soleil se lève ou se couche, au
milieu du jour et au milieu de la nuit (PI. 1, Gg. 3).
Ces courbes se suivent assez régulièrement dans toute
cette partie de la demi-circonférence qui va du Nord
au Sud en passant par l'Ouest, les divers vents soufflent
à peu près le même nombre de fois à toutes les heures
du jour. Dans l'autre moitié de la circonférence qui du
Nord va au Sud en passant par l'Est, la fréquence des
vents varie beaucoup aux diverses heures. Pendant la
nuit et le matin, les vents d'Est soufflent bien plus rare-
ment que pendant l'après-midi; le maximum de fré-
s 303 \
quence se produit à 3 h. du soir l - J. Les mêmes
influences qui agissent aux différentes époques de la
période annuelle agissent aux diverses heures de la pé-
riode diurne. C'est toujours le soleil, ce grand régulateur
de l'atmosphère, qui détermine la direction et la vitesse
des mouvements de l'air.
VITESSE nu VENT.
Vitesses moyennes : annuelle^ des saisons, mensuelles,
diurnes et horaires. — La vitesse du vent obéit, comme
sa direction, à certaines lois, dont une partie seulement
nous est connue; elle dépend des mouvements de la terre
et suit la marche des saisons et des jours.
280
Noire anémamètrographe électrique inscrit la vitesse
du vent, c'est-à-dire l'espace parcouru toutes les dix
minutes, mais il ne nous était pas possible de reproduire
toutes ces observations. Nous avons fait la somme des
kilomètres parcourus pendant huit périodes diurnes de
trois heures chacune, nous avons divisé le nombre de
mètres par le nombre de secondes, et nous avons eu la
vitesse moyenne, par seconde, correspondante a chacune
de ces périodes. Les tableaux précédents contiennent
ces relevés, pour tous les jours de Tannée, pendant
trois ans (Voir pages 190 à 267).
Dans le tableau suivant nous reproduisons la vitesse
moyenne, par seconde, correspondante à chaque mois;
nous l'avons obtenue eu divisant la somme des vitesses
des mêmes mois par le nombre des années d'observations.
Vitesse moyenne mensuelle des vents (Y\. i, fig. (i).
D. J. F. M. A. M. J. J. A. S. 0. N. Année
3.01 3.10 i.22 3.53 2.i7 3.1H 2.03 2.37 2.15 2.75 2.81 3.02 2.92
A Perpignan, février est le mois de la plus grande
vitesse des vents, et août, celui de la plus faible. Il ré-
sulte des observations faites a Modène par le professeur
Ragona, que le maximum survient au mois d'avril et le
minimum au commencement de janvier. M. Quételet,
directeur de l'Observatoire de Bruxelles, a trouvé que le
maximum arrivait en décembre et le minimum en sep-
tembre. Il est donc impossible, quant à présent, de dire
exactement à quel mois correspondent, dans chaque lati-
tude, le maximum et le minimum de la force du vent.
A Perpignan, le maximum se produit un peu avant l'cqui-
noxe du printemps et le minimum un peu avant l'équinoxe
-281
ci 'automne. Mais il est évident, d'après les observations
faites dans ces trois stations, que le vont est plus intense
pendant les jours les plus courts et plus faible pendant
les jours les plus longs. Pendant les six mois de l'année
où le soleil se trouve au-dessous de l'équateur, l'intensité
du vent dépasse la moyenne, et pendant les six mois qu'il
esl au-dessus, l'intensité du vent est inférieure à la
moyenne.
Le second maximum, que nous trouvons au mois de
mai, est un fait accidentel, qui disparaîtrait probablement
si la moyenne comprenait un plus grand nombre d'années.
Nous voyons également que la vitesse du vent suit la
marche des saisons. Le maximum arrive au printemps
et le minimum en automne (PI. 1, fig. 7).
Vitesse horaire des vents. — Pour connaître la moyenne
horaire du vent aux diverses heures de la journée, nous
avons fait la somme des vitesses correspondantes aux
mêmes heures pour chaque mois, et nous avons divisé
par le nombre des années d'observation.
Vitesse horaire des vents suivant les différents mois :
Mois.. Minuit. 3'' tfh i)h 12»» i5h 18*> 21b Moyenne diurne.
Décembre. 2.65 2.59 2.75 3.01 3.64 3.49 3.'0 2 97 3.02
Janvier. . . 2 78 2 83 2.93 3.05 3.43 3.30 2 79 2.96 3.01
Février .. 2.81 2.81 2.93 2 76 3.68 3.77 3.22 2.84 3,10
Mars 3.49 3.49 3 67 4. if 5.27 5.31 4 31 3.83 4.22
Avril. ... 2 89 2.64 2 91 3.91 4.67 4.73 3.56 3.02 3.53
Mai 1.85 1.75 1.90 2.80 3.44 3 39 2.61 1.99 2.47
Juin, .... 2.40 2.37 2,69 3.56 3.84 3.85 3.02 3 58 3.04
Juillet.... 2.00 1.76 1.93 2 92 3.61 3.66 2.92 2 25 2.63
Août 1.95 1.88 1.92 2.45 3.15 3.15 2.43 2.03 2 37
Septembre. 1.67 1.50 1.65 2.30 3.21 3.23 1 98 1.68 2.15
Octobre. . . 2 2i 2.30 2.38 3 04 3.72 3.39 2.63 2.34 2.75
Novembre. 2.57 2 63 2.57 2.84 3.43 3.18 2.72 2.56 2.81
Année.... 2.44 2.38 2 49 3.08 3.76 3.70 2.91 2 58 2.92
282
Ce tableau nous montre quelle est la vitesse du vent
aux différentes heures du jour. . Le maximum s'observe
entre midi et trois heures du soir, et le minimum vers
trois heures du matin. Si, pour voir plus clairement la
marche de la vitesse pendant une journée, nous traçons
avec les nombres précédents des courbes représentant
la moyenne diurne annuelle et les moyennes diurnes
par saisons (PI. 1, fig. 8 et 9), nous voyons que la courbe
annuelle se rapproche beaucoup de l'horizontale pendant
la nuit. Entre 18 heures et 0 heures, l'écart le plus grand
est de 0"\56 par seconde. Pendant le jour, au contraire,
entre 6 heures et 18 heures, nous voyons cet écart s'é-
lever à lm,27. La courbe monte d'une manière rapide
et régulière de 6 heures à 13 heures 30 et descend avec
la même forme de 13 heures 30 a 21 heures. C'est
une courbe dont les ordonnées diminuent de hau-
teur presque également de chaque côté et tendent à
se rapprocher d'une ligne droite qui en jpst l'asymptote.
Le tableau suivant nous montre que l'écart diurne, c'est-
à-dire la différence entre la plus petite et la plus grande
vitesse, qui est de lm,27 entre 6 heures et 18 heures,
pour la moyenne annuelle, n'est, pendant la même pé-
riode, que de lm,2o en automne et de 0m,71 en hiver,
pendant que le soleil est au-dessous de l'équateur; il
s'élève, au contraire, a lm,65 pendant le printemps et
à lro,37 pendant l'été, lorsque le soleil chauffe davantage
notre hémisphère. Durant la nuit, entre 18 heures et 6
heures, l'écart n'est que de 0m,30 en hiver et en automne,
il est beaucoup plus Tort aux autres saisons et s'élève à
0m,87 au printemps et à 0m,79 en été.
283
Vitesse horaire des vents suivant les saisons :
Saisoni. minuit 3»» Oh «h i2h I5h 18h 2 ih Moyenne diurne.
Hiver 2.75 2.74 2.87 2.94 3.58 352 3.04 2.92 3.0i
Printemps. 2.74 2 63 2.83 3.71 4,46 4 48 3.50 2.95 3.il
Été 2.12 2.00 2 18 2,98 3.53 3.55 2.79 229 2.(58
Automne.. 2.1G 2.14 220 2.73 3.i5 3.27 2.41 2.19 2.57
Année.... 2.ii 2.38 2.i9 3.09 3.76 3.70 2.94 2.59 2.92
Nous voyons aussi dans ce tableau que le moment du
maximum arrive vers 13 heures 30 minutes en hiver el
en automne, et un peu plus tard au printemps el en été;
l'heure de ce maximum dépend donc aussi de la hauteur
du soleil.
Il résulte des études de M. le professeur Ragona, qu'à
Modènc, la plus petite vitesse du vent arrive a 2h,5i
après le lever du soleil, c'est-à-dire que le maximum se
produit, <>n ce lieu, à 8h,5 du matin; la plus grande
vitesse arrive à ih,43 après le coucher du soleil, c'est-
à-dire à 7!',29 du soir. Le savant professeur en conclut
que le soleil met en moyenne deux heures environ pour
rendre évident son effet sur l'air et accroître sa mobilité.
En d'autres termes, le plus grand effet du refroidissement
nocturne de l'air se manifeste, pour ce qui est de sa
mobilité, deux heures après que le soleil s'est levé sur
l'horizon; au contraire, rabaissement produit par l'ab-
sence du soleil met deux heures environ peur se mani-
fester en commençant à diminuer la vitesse de l'air,
c'est-à-dire que le plus grand effet du réchauffement
diurne de l'air, cause de sa mobilité, arrive deux heures
après que le soleil est couché. ^Rapprochant ensuite les
effets produits par le soleil sur réchauffement el la
mobilité de l'air, il trouve que le minimum de vitesse
-284
arrive environ trois heures après e minimum de tempé-
rature, et le maximum de vitesse cinq heures environ
après le maximum de température.
M. Quételet a fait, à Bruxelles, vingl années d'obser-
vations, et il trouve que la plus petite vitesse arrive vers
le milieu de la nuit et la plus grande vers deux heures de
l'après-midi. C'est presque les mêmes heures que nous
avons trouvées. A Perpignan, comme à Bruxelles, le
maximum de vitesse suit donc de très près le maximum
de température; mais le minimum de vitesse précède
d'un temps notable lé minimum de température
PRESSSION ATMOSPHÉRIQUE, TEMPÉRATURE,
HUMIDITÉ RELATIVE ET NÉRlJLOSITÉ DU CIEL
PAR LES DIFFÉRENTS VENTS.
Les vents de même nom ne conservent pas les mêmes
caractères dans tous les pays; ces caractères dépendent
des régions qu'ils ont traversées. Lorsque les vents
d'Ouest arrivent sur le? côtes françaises de l'Océan, ils
sont chauds et humides; en arrivant dans le Roussillon,
ils sont froids et secs, parce qu'ils se sont refroidis sur
la chaîne des Pyrénées et qu'ils ont déposé une partie
de l'humidité dont ils étaient chargés.
La climatologie a grand intérêt k connaître les carac-
tères des mêmes vents dans les différents pays; aussi
nous avons relevé la pression barométrique, la tempéra-
ture et l'humidité de l'air, ainsi que la nébulosité du ciel
qui correspondent à chaque vent dans le Roussillon.
Nous avons choisi les observations faites à neuf heures
du matin comme terme de comparaison, parce que c'est
285
h celte heure que le plus grand nombre d'observateurs
inscrivent leurs lectures, ei parce que la moyenne an-
nuelle de la température et de l'humidité de l'air se rap-
prochent beaucoup de la moyenne de neuf heures du
malin.
Pression barométrique par les différents vents. — Dans
le tableau suivant nous avons inscrit la moyenne de la
pression atmosphérique correspondant à chaque mois et
pour chaque saison.
Pression barométrique mensuelle par les différents vents.
N N.-O 0 S.-O S S-E E N.-E.
Déce. 754.99 756.86 75i.60 754.61 752.09 • » 756.72 » »
Janv.. 758.54 757.04 754.53 753.53 756.52 761.33 749.02 756.42
F<!V... 761.74 756.00 757.45 752.52 758.50 753.15 7JH.66 757.33
Mars.. 756.83 756.24 756.33 763.81 756.53 756.15 756.31 755.14
Avril.. 760.18 757.36 757.15 » • 751.12 759.14 756.58 754.78
Mai... 758.69 757.92 754.11 753.33 755.67 758.53 756.24 756.31
Jum.. 756.90 759.71 758.48 755.74 755.12 759.50 758.01 757.78
Juil... 756.62 758.71 756.83 757.52 752.90 754.87 757.03 757.75
Août.. 759.56 758 30 758.05 756.42 762.18 758.61 757.56 756.91
Sept.. 760.22 757.07 756.18 760.70 757.56 763.13 758.65 761.67
Oct... 759.10.758.08 755.00 761.46 753.79 753.74 756.28 752.76
Nov.. 757.67 756.75 753.96 754.43 750.46 756.91 754.73 745.88
Pression barométrique saisonnière par les différents vents
Hiver. 758.42 756.63 755.53 753.55 755.70 757,24 753.47 756.87
Print. 758.57 757.17 755.96 758 57 754.44 757.94 756.38 755.41
Été... 757.69 758.91 757.79 756.56 756.73 757.66 757.53 757.48
Aut... 759.00 757.30 755.05 758.86 753.94 757.93 756.55 753.44
Année 758.42 757.50 756.08 756.73 755.20 757.73 755.98 755.70
Avec les valeurs des tableaux précédents nous avons
tracé les roses barométriques annuelle et des diverses
saisons (PI. 2, lig. 10) et la courbe de- la pression atmos-
286
phérique par chaque vent (PI. 2, fig. 14, courbe B). Nous
voyons que la plus haute pression existe par les vents du
Nord; le baromètre descend ensuite régulièrement en
allant du Nord au Nord-Ouest et à l'Ouest. Il remonte
un peu par le vent du Sud-Ouest et il atteint le mini-
mum par le vent du Sud. La pression augmente par le
vent du Sud-Est, mais elle est de 0mm,69 plus basse que
par le vent du Nord. Elle diminue ensuite par les vents
d'Est et de Nord-Est; ce dernier vent correspond cepen-
dant à une pression de 0mm,50 plus haute que celle des
vents du Sud. En somme, il y a deux maxima qui sont
observés par les vents du Nord et du Sud-Est, et deux
minima qui arrivent par les vents du Sud et du Nord-
Ésl.
Si, au lieu de considérer seulement la moyenne
annuelle, nous prenons les hauteurs barométriques des
divers vents correspondants à chaque saison (PL 2, fig.
10, /i, p, 6, a), nous voyons que les roses du printemps, p,
et de l'automne, a, se suivent dans leurs inflexions. La
rose d'hiver, /t, est irrégulière h cause de la diminution
de la pression par les vents d'Est et du Sud-Ouest pen-
dant cette saison. La rose de Télé, au contraire, est très
régulière; dans celte saison les deux maxima arrivent
par les vents du Nord-Ouest et du Sud-Est qui sont les
plus forts, et les minima par les vents du Sud-Ouest et
du Nord-Est.
Température de Vair par les différents vents. — Nous
donnons ci-dessous la température moyenne de l'air pour
chaque vent pendant tous les mois de Tannée et les
diverses saisons.
287
Température mogtnne mensuelle par les différent» vents.
N N.-O 0 S.-O S S.-E E N.-E
Décembre 8.6 5.7 4.6 5.5 12.7 »t 7.0 *»
Janvier. ...... 7.0 0.4 4.9 0.0 6.9 5.4 4«2 5.6
Février 8.3 9.5 9.7 10.3 9.8 11.6 9.7 12.9
Mars 11.6 10.4 11.3 8.2 12.4 13.7 13.0 11. f
Avril '. 18.6 15.4 18.2 »» 16.1 15.4 17.8 16.5
Mai 18.9 18.4 18.3 20.2 18.3 23.5 19.9 18 0
Juin 22.3 21.7 21.0 19.5 20.3 24.6 24.4 24.8
Juillet 25.2 25.3 24.5 34.8 28.4 26.8 26.3 26.7
Août.... 21.0 24.0 26.2 21.9 25.3 25.6 25.6 25.8
Septembre 24.7 24.2 22.8 20.9 23.3 20.3 22.8 25.8
Octobre 16 3 16.3 16.4 16.7 16.1 18.0 18.5 19.0
Novembre 7.5 10.0 9.7 11.3 13.8 13.3 10.6 17.0
Température moyenne par saisons par les différents vents.
Hiver 8.0 7.2 6.4 7.3 9.8 8.5 7.0 9.3
Printemps 16 4 14.7 15.9 14.2 15.6 17.5 16.9 15.2
Été 22.8 23.7 24.9 25.4 26.7 25.7 25.4 25.8
Automne 16.2 16.8 16.3 16.3 17.7 17.2 17.3 20.6
Année 15.8 15.6 15.9 15.9 17.4 18.0 16.7 18.5
La rose thermométrique que nous avons tracée (Pi 2,
fig. 11), avec les nombres ci-dessus, esl très régulière.
Les seuls écarts que nous constatons correspondent au
vent du Nord-Est pendant lequel nous trouvons une tem-
pérature anormale exceptionnellement élevée. Cette irré-
gularité est accidentelle; elle peut dépendre du petit
nombre d'années d'observations et elle disparaîtra peut-
être dans une plus longue série.
La rose de la température moyenne annuelle, A, se
rapproche beaucoup de la rose du printemps, p, et de
l'automne, a. La rose .de l'été, £, s'éloigne beaucoup du
centre mais elle reste bien régulière et les différences
de température sont progressives d'un vent à l'autre.
488
Le maximum correspond au vont du Sud : 26° 7, el le
minimum au vent du Nord : 22°8. Pendant l'hiver la
rose des vents prend un peu la forme ovalaire; le vent
du Sud est le plus chaud, 9°8, et le vent d'Ouest est le
plus froid, 6°4.
Humidité de Vair par les différents vents. — Nous
avons calculé la quantité d'humidité contenue dans l'air
au moyen des indications du psychromètre; les tableaux
suivants donnent l'humidité relative par les différents
vents, à neuf heures du matin, pour tous les mois de
Tannée el pour toutes les saisons.
Moyenne de l'humidité relative de chaque mois
par les différents vents,
N N.-O 0 S.-O S S.-K E N.-E
Décembre 81.0 68.2 80.0 77.7 72.6 •* 81.6 ■ ■
Janvier 67.7 75 2 79.6 88.0 75.2 91.0 80.0 78.6
Février 79.2 71.0 80.5 83.0 87.5 83.8 83.5 79.8
Mars 66.0 58.0 62.1 72.0 79.3 79,0 80.1 77.5
Avril 48.7 53.5 i8.0 »» 25.8 64.3 62.8 69.0
Mai 48.5 55.9 56.1 59.7 57.3 41.0 67.4 51.7
Juin 64.3 46.9 43.5 63.0 35.2 53.0 60.9 53.3
Juillet 42 6 495 52.6 24.0 56.0 73.0 58.-4 56.U
Août 72.6 51.6 53.6 74.8 71.0 66.0 58.7 66.2
Septembre 57.5 60.0 62.5 75.0 73.1 72.0 72.3 56.5
Octobre 64.8 64.1 68.8 68.1 72.7 67.7 76.6 86.0
Novembre 69.0 64.7 73.7 80.6 80.4 78.3 80.3 85.0
Moyenne dt l'humidité relative de chaque saison
par les différents vents.
Hiver . 76.0 71.5 80.0 83.0 78.4 87.4 81.7 79.2
Printemps 54.4 55.8 55.4 65 9 67.5 62.4 70.1 66.1
Été 59.8 49.3 49.9 53.9 54.1 Ol!.0 59.3 58.5
Automne 64.4 62.9 68.3 74.6 75.4 72.7 76.4 75.8
Année 63 5 59.9 63.4 69.6 08.8 70.2 71.9 69.0
289
Pour mieux saisir les rapports que les nombres précé-
dents peuvent avoir entre eux et les relations qui existent
entre l'humidité de Pair et les autres phénomènes atmos-
phériques, nous avons tracé les roses hygrométriques des
vents (PI. 1, flg. 7).
En comparant la rose hygrométrique avec la rose
thermométrique, nous voyons qu'elles ont entre elles les
plus grands rapports : La régularité est la même, la
moyenne de Tannée se rapproche des moyennes du prin-
temps et de l'automne, mais les écarts de l'hiver et de
l'été ne sont pas aussi grands pour l'humidité que pour
la température.
Si nous divisons la circonférence en deux parties allant
du Nord-Ouest à l'Est, par le Sud, et de l'Est au Nord-
Ouest, par le Nord, nous voyons que l'humidité va en
augmentant dans la première moitié et en diminuant dans
la seconde. La courbe de l'humidité de' l'air (PI. 2, fig,
14, H), atteint son minimum par le vent du Nord-Ouest,
qui est le plus sec, 0,60; elle s'élève ensuite et arrive
au maximum, 0,72, par le vent d'Est. La progression est
très régulière en allant du Nord-Ouest vers le Nord et le
Nord-Est jusqu'il l'Est, mais en descendant de l'Est vers
le Sud et l'Ouest, la courbe subit une inflexion légère
par les vents du Sud-Ouest ; la moyenne correspondante
à ce vent devrait être de 0,66 environ, tandis qu'elle
s'élève à près de 0,70.
Les roses hygrométriques des saisons conservent, à
peu près, la même forme que la rose annuelle; cepen-
dant les«maxima qui devraient survenir par les vents
d'Est, arrivent par le vent du Sud-Est en hiver et en
19
290
été. Au printemps, ce n'est pas le vent d'Ouest qui est
le plus sec, comme dans les autres saisons, c'est le veot
du Nord.
Nébulosité du ciel par les différents vents. — Dans les
tableaux suivants nous donnons la movenne de la nébu-
losité du ciel pendant les différents mois et les diverses
saisons. Pour cela nous avons cherché quelle était l'éten-
due du ciel qui, le matin à 9 heures, était voilée par
des nuages, et nous avons admis que 0 correspondait à
un ciel sans nuages et 5 k un ciel complètement couvert.
Nébulosité du ciel aux divers mois,
par les différents vents.
N M.-O 0 S.-O S S.-E E N.-E
Décembre 3.7 2.4 2.8 2.7 3.3 ■ » 3.6 »•
Janvier 3.7 2.6 2.9 5.0 4.2 50 0.0 3.2
Février 1.9 3.1 3.3 37 3.7 4.1 4.0 2.7
Mars 2.1 2.7 3.1 0.0 3.5 3.0 3.1 4.5
Avril..., 1.8 22 2.1 •» 3.0 2.6 2.6 3.3
Mai 2.6 2.9 3.7 2.5 4.0 1.0 3.2 3.2
Juin 3.3 2.3 2.1 5.0 0.8 0.5 2.3 2.5
Juillet 1.3 24 2.6 2.0 1.0 1.0 2.4 2.2
Août ..* 3.5 2.3 2.0 2.8 4.0 3.0 1.9 2.4
Septembre 2.6 2.3 2.3 2.5 2.2 2.0 2.8 1.5
Octobre 3.0 2.6 3.0 2.2 2.3 4.6 3.5 i.O
Novembre '2.7 2.1 2.9 3 0 3.9 3.5 3.7 5.0
Nébulosité du ciel aux diverses saisons
par Us différents vents.
Hiver 3.1 2.7 3.0 3.8 3.7 4.6 2.5 2.9
Printemps 2.2 2.6 3.0 2.5 3.5 2.2 3.0 3.7
Eté. .».«•••••»••••••• "•' «J.o z.Z o.o l.«7 l.o Z.Z 2.4
Automne 2.8 2.3 2.7 2.6 2.8 3.4# 3.3 2.5
Aanée..., 2.7 2.5 2.7 2.8 3.0 2.7 2.8 2.9
291
Avec tes nombres ci-dessus nous avons tracé les roses
de nébulosité (PL 2, fig. 13), et une courbe (PL 2,
lig. 14, N). Elles font voir l'étendue du ciel qui est voilée
par des nuages par chaque vent. La dernière courbe,
(Gg. 14-, N) a, comme celle du baromètre B, deux maxima
et deux minima. Le ciel est surtout voilé par les vents
du Nord-Est et du Sud ; il s'éclaircit principalement' par
les vents du Nord-Ouest et du Sud-Est. Les roses de la
nébulosité ont beaucoup de rapports avec les roses du
baromètre et présentent, comme ces dernières, de gran-
des irrégularités dans les diverses saisons.
VENTS FORTS.
Vmts forts : leurs causes, leurs carattères, persistance,
rafales. — Le vent d'Ouest à Nord prend souvent, dans
le midi de la France, une grande violence et devient
froid. Les caractères dominants qu'on lui reconnaît ne
sont pas seulement la violence et l'âpreté, mais encore
la persistance et les rafales qui l'accompagnent.
La cause de ce vent a pendant longtemps été attribuée
au refroidissement subit de Pair qui, en passant sur les
cimes neigeuses des Alpes et des Pyrénées se refroidis-
sait et devenait plus fort. M. Marié-Davy montra le pre-
mier, en 1864, que la cause de ce vent n'est pas essen-
tiellement locale et que les mouvements qui lui donnent
naissance se transportent de l'Ouest & l'Est comme les
bourrasques. M. Kaemtz Ta démontré plus clairement,
et, dans une communication à l'Institut, en juillet 1865,
il a fait voir que ce vent est une véritable tempête venant
de loin et que toutes les fois qu'il souffle avec violence
292 /
il y a aussi un excès de pression à l'ouest du golfe du
Lion. Dans son livre sur l'atmosphère, M. Flammarion a
fort bien esquissé la cause et les caractères de ce vent,
a Sa violence est due à la forme de l'isthme pyrénéen. Dès
que la direction générale du mouvement atmosphérique
dépasse un peu l'ouest vers le nord, le plateau central
et le massif des Alpes dévient le courant vers le golfe
du Lion. Ce courant, rétréci entre les Alpes et les Pyré-
nées dans le sens de la largeur et parles Cévennes dans
le sens vertical, constitue un rapide sur les cotes du
Languedoc; de là une des causes de l'excès de pression
sur le versant nord-ouest des Cévennes et la diminution
de pression sur la Méditerranée, là où le vent conserve
une vitesse qui n'est plus en rapport avec la largeur du lit.
De là aussi la violence du vent du Nord dans la vallée
du Rhône, entre les contre-forts des Alpes et ceux du
plateau central.
Le mistral est le vent le plus sec de ces parages,
parce qu'il s'est asséché en passant sur les Cévennes;
il est en effet pluvieux sur le versant nord-ouest de ces
montagnes; les vents des régions E. ou S. y amènent
de la pluie, parce que ce sont des vents marins sur les
côtes et sur le versant sud-est des Cévennes; ils sont
secs sur le versant opposé. »
La ville dé Perpignan est bâtie au centre d'une assez
grande plaine limitée à l'est par la mer et circonscrite
des autres côtés par de hautes montagnes. Le massif du
Canigou, haut de 2785 mètres, s'élève à l'ouest et reste
couvert de neige pendant la plus grande partie de l'an-
née. L'air qui passe sur ces sommets neigeux s'y refroi-
dit, des courants locaux s'établissent vers les vallées plus
293
basses et plus chaudes et leur vitesse s'ajoute à celle du
courant priocipal.
Aussi les vents d'O. à N. nous arrivent plus froids et
plus violents qu'ils ne le sont sur les versants septentrio-
naux. Les vents d'E. viennent de la mer et ne rencon-
trent avant d'arriver jusqu'à nous qu'une bande de terre
presque horizontale qui oppose très peu de résistance au
passage de l'air; aussi ces vents marins, chauds et humi-
des, conservent, même lorsqu'ils sont assez forts, une
vitesse assez uniforme et peu variable d'un moment à
l'autre. Les vents d'ouest, au contraire, gênés par les
froids massifs des hautes montagnes, soufflent souvent
par secousses et comme par une succession de rafales
dont chacune représente un effort et la victoire du cou-
rant d'air sur l'obstacle que l'élévation du sol oppose à
son passage.
Dans les latitudes plus élevées les vents soufflent quel-
quefois avec une grande violence, mais ordinairement ils
durent peu; ici, au contraire, nous les voyons assez
souvent durer pendant quatre, six, huit et même dix
jours, sans aucune interruption eti devenir très impétueux.
Pour nous rendre mieux compte de la valeur de ces
deux caractères nous avons relevé la durée et l'intensité
des vents les plus forts de chaque mois; divisant ensuite
le total par le nombre tannées d'observation nous avons
fait le tableau suivant :
*
Persistance des vettis forts de chaque mois.
Mois: D. J. F. M. A. M. J. J. A. S. 0. N.
Nombre de jours: 1.3 5.3 3.7 8 3 6.0 1.7 7.3 3.0 1.3 1.7 4.0 4.3
Vitesse moyenne : 5.4 7.2 6.8 6.2 6.0 5.0 5.4 4.7 5.3 4.8 6.4 6.2
294
C'est doue du mois de janvier au mois d'avril que
nous trouvons les périodes de vent les plus longues et
les plus fortes. Elles durent de quatre à huit jours en
moyenne et conservent une vitesse de vingt à vingt-six
kilomètres à l'heure.
Ces nombres et principalement ceux de la vitesse ne
paraissent pas bien forts. Ils ont cependant une très
grande importance parce qu'ils produisent une sorte
d'acclimatement momentané er que le passage d'une
période de froid sec à une période de chaleur humide
ne s'accomplit pas sans que notre organisme en soit
péniblement impressionné. Ces brusques variations de
température et d'humidité qui sont un des caractères
essentiels de noire climat sont aussi son plus grand
défaut.
Vents très forts : leurs effets, renversement des trains,
précautions à prendre contre ce* accidents. — Les vents
exceptionnellement forts cl persistants durent un ou deux
jours au maximum et ne dépassent pas une vitesse de
36 kilomètres à l'heure. Celle vitesse augmente considé-
rablement quelquefois pendant la nuit, ordinairement
sur le milieu du jour, mais alors elle ne dure que peu
de temps.
Assez rarement le vent, dans notre climat, souille en
tempête : alors il déracine les arbres, ébranle les édifi-
ces el renverse même les trains du chemin de fer.
Des ouragans d'une violence tout à fait exceptionnelle
ont sévi quelquefois dans notre région et ont amené des
accidents qui lui ont donné une triste célébrité. Cinq
fois des trains ont été renversés sur l'embranchement
295
de Perpignan à Narbonne : les 27 février 1860, 19 jan-
vier 1863, 11 février 1865 et 5 décembre 1867.
Deux trains ont été renversés dans la soirée do
27 février 1860.
Le premier, un traiu de voyageurs, parti de Perpignan
à 4 h. 15 m. du soir, a déraillé à 1200 mètres au -delà
de la station de Salses on allant vers La Nouvelle. Ce
train, composé de six voitures, avait laissé aux stations
de Rivesalles et de Salses la majeure partie des voya-
geurs venus à Perpignan pour le tirage au sort de la
classe de 1859. Il n'en restait plus qu'une trentaine.
Le train marchait avec une vitesse de 15 kilomètres
environ à l'heure. Les voyageurs assurèrent qu'ils avaient
d'abord senli le train soulevé puis retomber. Peut-être
un déraillement précéda-t-il le renversement des voitures
qui roulèrent et allèrent se briser au bas dn remblai,
sans occasionner aucune blessure aux voyageurs.
Un train de marchandises parti de Perpignan, ce même
jour à \ h. 25 m. du soir, a déraillé à 200 mètres avant
d'arriver à la station de Rivesalles, du côté de Perpignan.
Le mécanicien avait été obligé de s'arrêter trois fois, sur
une longueur de 8 kilomètres, pour relever les poteaux
télégraphiques renversés sur la voie par le vent. Six
wagons vides présentaient une grande prise au vent; ils
furent renversés et entraînèrent un wagon chargé; qua-
tre plate-formes chargées de fonte de fer et trois wagons
chargés de marchandises diverses ne furent pas ren-
versés.
Le 19 janvier 1863 a 10h50œ du matin, 16 wagons
vides qui étaient placés sur la voie de garage de la station
de Leucate furent renversés par le vent.
296
Dans cette même station, onze wagons de marchandi-
ses, qui étaient placés sur la même voie de garage,
furent encore renversés par le vent dans la nuit du 10
au 11 février 1865.
Enfin un cinquième accident, le plus grave de tous,
est arrivé le 5 décembre 1867 à 6 h. 20 m. du malin.
Le train de voyageurs parti de Perpignan à 5 h. fut ren-
versé a 6h 20ra entre les stations de Lencate et de Filou,
au poteau kilométrique n° 441 ! « Ce train se composait
d'une locomotive et de sept voitures, dont un fourgon
de queue; il marchait à une vitesse de 30 à 35 kilomè-
tres à l'heure sur un palier en ligne droite et le vent
soufflait du nord-ouest dans une direction sensiblement
perpendiculaire à la voie. Le mécanicien regardait juste-
ment en arrière et a vu les voitures culbutées par un
mouvement de rotatiou; elles ont été projetées dans
l'étang placé a trois mètres en contre-bas de la voie,
moins le fourgon de queue, qui, giâce ï son poids supé-
rieur, a été entraîné hors la voie, mais sans tomber, le
mécanicien croyait un instant que le tender suivrait aussi,
mais l'attelage s'est rompu à temps. » Il y avait dans le
train une trentaine de voyageurs ; dix reçurent des con-
tusions et quelques égralignures sans importance; un
seul, le surveillant télégraphique F fut très griève-
ment blessé, et je dus pratiquer, sur le lieu même de
l'accident, l'amputation de la cuisse droite.
Les ingénieurs, vivement préoccupés du danger que
peuvent courir les voyageurs, ont cherché a se rendre
compte de la pression que le vent avait dû exercer pour
renverser les trains. Deux notes relatives à ces accidents
se trouvent dans les annales des Ponts-et-Chaussées.
297
La première note a été publiée en 1864 (4e cahier,
page 68). Noos la reproduisons en parlie :
« A notre connaissance, le renversement des trains de chemin
de fer ne s'est encore produit que trois Fois, toujours dans la
même contrée, connue pour la violence de ses ouragans, sur
l'embranchement de Narbonne à Perpignan, savoir:
1° Près de Salses, le 27 février 1860;
2° Près de Rivesalles, —
3° Dans la station de Leucate, le 19 janvier 1863.
Dans les trois cas, les véhicules renversés étaient complètement
vides, et les wagons chargés restèrent sur la voie. Encore n'est-on
pas certain que, dans les deux accidents du 27 février, le ren-
versement ne fut pas précédé d'un déraillement. Dans le troi-
sième cas, toutefois, les 17 wagons renversés étaient au repos
dans une voie de garage et il est impossible dès lors de contester
un certain minimum d'effort, facile à calculer, que le vent à dû
exercer. Effectué sur les types des wagons du Midi, ce calcul a
donné 119 à 160 kilogrammes par mètre carré (1). Pour des
wagons du Bourbonnais, nous trouvons 149 kilogrammes, et il
est probable que le matériel des autres compagnies ne donne-
rait pas des résultats bien différents.
Nous concluons donc qu'un vent exerçant une pression de
170 kilogrammes par mètre carré doit déjà être réputé une
exception presque inouïe sur le réseau français, moins la région
de Perpignan.
La seconde note a été communiquée aux Annales des
Ponls-et-Chaussces par M. Nordling; elle a été publiée
en 1868 (2e cahier, page 219), après l'accident du
5 décembre 1867. La voici :
»
t Un quatrième accident s'est produit sur le réseau du Midi,
jeudi 5 décembre 1867, à *ix heures vingt minutes du matin,
(1) Traversée des Alpes, par £. Flachat, 1860, p. 115.
508
entre les stations de Leucale et de Pitou, a un train de voyageurs
allant de Perpignan à Narbonne.
t Le tableau suivant l'ail connaître aussi exactement que pos-
sible le poids et la forme des wagons ainsi que les résultats sta-
tiques que le calcul permet d'en déduire :
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kilo,?.
1
AB mixte, voyageurs
6280
0,75 4710
17,50
2,05
131
2
5874
— .1406
14,40
2,05
119
3
AB mixte, voyageurs
6767
—
5075
17,50
2,05
141
4
AB —
6767
— 5075
17,50
2,05
lit
5
C 3° clas. voyageurs
6770
— '5078
16,50
2,00
154
6
C —"
6770
*— 15078
16,50
2.00
154
7
UT fourgon d« qaeoe dé-
j
raillé, oon renversé. ...
6954
- ^
5216
12,20
1,68
254
c 11 résulte de ce tableau que l'intensité du veut a dépassé
154 kilogrammes par mètre carré, puisque les 2 wagons n° 5
et 6 ont été renversés ; mais qu'elle n'a pas atteint 254 kilogram-
mes puisque le fourgon n° 7 a simplement déraillé, ce qui peut
s'expliquer par l'action de l'attelage. L'excès de force du vent
ayant été plus grand sur les premières voitures que sur les véhi-
cules suivants, on comprend que l'attelage entre le tender et la
voilure n° 1 se soit rompu.
« Ces chiffres semblent confirmer que le coefficient de 170
kilogrammes par mètre carré appliqué au calcul de stabilité des
viaducs (y compris la surface d'un train) n'a rien d'excessif,
mais qu'il semble néanmoins suffisant, puisque le calcul entrepris
sur les wagons vides de différentes Compagnies montre qu'ils
devraient se renverser sous une pression de 170 kilogrammes et
que ce phénomène ne s'est encore produit qu'à Narbonne cl au
Karst Centre Adelsberg et Trieste). »
299
Le rédacteur des Annales continue :
« rajouterai une observation à la note fort intéressante que
Ton vient de lire. — D'après les formules, très discutables d'ail-
leurs, que Ton trouve dans tous les aide-mémoires, pour calculer
la pression du vent en fonction de sa vitesse, les wagons du che-
min du Midi ont dû céder à un vent dont la vitesse était de 30 et
quelques mètres par seconde. Celte vitesse est atteinte et même
dépassée à Paris à des intervalles qui ne sont pas fort éloignés.
Pour ne citer que deux exemples, j'ai observé le 27 février 1860
une vitesse de 41 mètres par seconde, et le 8 mars dernier, à
9 h. 25 du malin, une vitesse de 33m, 5. (Annales des Ponts-et-
Chaussées, 1868, 2e cahier, page '219). »
M. Nordling a trouvé que lis wagons vides des diffé-
rentes Compagnies devaient se renverser sous une pres-
sion de 170 kilogrammes par mètre carré, ce qui
représente une vitesse de 34 mètres environ par seconde;
soit 126 kilomètres à l'heure. On a dit, sans preuves a
l'appui, que la pression pouvait s'être élevée à 400 kilo-
grammes, ce qui représenterait une vitesse de 55 mètres
par seconde, à doux mètres au-dessus de la surface du
sol, en dehors de toute probabilité.
Le rédacteur de la note insérée a la (in de l'article
des Annales fait remarquer que la vitesse susceptible de
renverser les trains a été atteinte et même dépassée à
Paris où l'on a observé des vitesses de 33m,5, le 8 mars
1868, et de 41 mètres, le 27 février 1860, le même jour
que deux trains étaient renversés sur notre embranche-
ment. Aucun wagon n'a cependant été renversé par le
vent ce jour-là ni à Paris ni dans les environs. Les
wagons auraient donc résisté à une pression de 280 kilo-
grammes, lorsque d'après les expériences qui ont été
300
faites, il suffit d'une pression de 170 kilogrammes pour
les renverser. Ils ne pouvaient pas l'être, en effet/ car,
d'après les expériences que nous avons faites (page 187),
nous savons comment la vitesse du vent diminue avec la
bautour. Nous avons trouvé qu'a 51 mètres au-dessus du
sol un anémomètre avait une vitesse de 1,81 fois plus
forte, en moyenne, que celui qui était placé à 2 ou 5 mè-
tres seulement au-dessus de la surface du sol. Nous avons
même trouvé que quelquefois celte vitesse était double.
L'anémomètre de Paris qui a servi à mesurer ces
vitesses est semblable aux nôtres ; il est fixé à la pointe
d'un mal de 13m,80 de haut, installé sur une tour haute
de 16m,20 et située au sommet de la place du roi de
Rome (Trocadéro) plus élevée elle-même de 23m,909
que les quais de la Seine voisins. Le moulinet se trouve
donc à 53m,909 au-dessus des quais et a 30m au-dessus
du seuil de la tour qui est le sol véritable. Nous pou-
vons en conclure que la force du vent qui agissait en ce
moment sur les trains dans les plaines voisines était
environ moitié moindre que celle qui faisait tourner le
moulinet placé de beaucoup au-dessus, et qu'elle ne
dépassait pas une vitesse de 20 mètres par seconde ou
une pression de 54k,16 par mètre carré.
Jusqu'h présent les trains n'ont été renversés qu'une
seule fois au Karst, et cinq fois sur l'embranchemenl
*
de Perpignan à Narbonne. Evidemment le vent a, dans
la région où se sont produits ces accidents, une plus
grande violence que celle que nous lui connaissons dans
les plaines du Houssillon et dans les autres parties de
notre littoral. Cela lient, croyons-nous, d'abord à ce que
des courants locaux s'établissent, ainsi que nous l'avons
301
explique ci-dessus, et ajoutent leur vitesse au courant
principal; mais, l'excès d'impétuosité qui leur est parti-
culier vient surtout de la disposition orographique du sol.
Lorsque nous sommes allé porter les secours de notre
art aux victimes de l'accident du 5 décembre 1867, nous
avons examiné attentivement les lieux où cet accident
s'est produit et nous avons étudié la disposition des
montagnes voisines. D'un côté la voie touche h l'étang
de Leucate, et de l'autre elle touche presque à la route
nationale n° 9, construite elle-même au pied des contre-
forts des Corbières qui forment, en cet endroit, un goulet
dont In direction fait avec la voie un angle de 90 degrés.
C'est un entonnoir par où passe le vent.
Les courants atmosphériques constituent des fleuves
aériens que nous pouvons comparer aux grandes rivières;
les mêmes lois leur seront applicables. Nous savons que
le changement de vitesse de l'eau est occasionné par le
changement des dimensions transversales de la rivière
soit en largeur, soit en profondeur, et que plus son lit
sera resserré et profond, plus l'eau sera animée d'une
grande vitesse. De même le fleuve aérien augmente de
vitesse en passant dans ces gorges des Corbières, hautes
de 200 mètres, et il se trouve en sortant animé d'une
grande impétuosité. Celle-ci est eucore augmentée parce
qu'à la sortie il y a une véritable chute produite par
l'arrivée d'une masse d'air relativement dense dans un
milieu plus humide dont l'air est plus raréfié. Le courant
acquiert en ce moment sa plus grande violence et peut
aussi renverser le premier obstacle qu'il rencontre, le train
qui lui barre le passage.
On observe ces mêmes effets de Salses à Leucate. Le
302
côté gauche de la voie touche les montagnes sur une
assez grande longueur et sur les autres parties il en est
peu éloigné; de l'autre côté se trouve l'étang, c'est-à-
dire une surrace unie qui oppose ?u vent le moins de
résistance possible. Aussi dans to:ite celte étendue la
force du courant d'air est plus grande parce que l'effet
de barrage ou de chute se produit toujours, soit que les
crêtes des montagnes se dirigent parallèlement au che-
min de fer, soit que leur direction quelquefois inclinée
sur la voie, mais le plus souvent normale, forme une
succession de goulets par où s'engouffre le vent. H s'éta-
blit ainsi une suite plus ou moins interrompue de points
dangereux dans lesquels les wagons peuvent être sou-
levés et renversés.
M. Malbes, ingénieur des Ponls-et-Chaussées, attaché
au chemin de fer du Midi, ancien ingénieur de la marine
h Toulon, m'a cité deux faits qui viennent h l'appui des
explications que nous venons de donner.
Un bâtiment de grandes dimensions et très élevé se
trouvait k peu de distance d'une petite construction
beaucoup plus basse mais également placée dans la direc-
tion du vent. Pendant un ouragan la toiture de la petite
bitisse fut enfoncée par la violence du courant. Ce fait
ne peut être expliqué que par la chute brusque sur ce
point abrité, où l'air raréfié produisait une non-pression,
d'une masse d'air animée d'une grande vitesse.
L'amiral Romain-Desfossés a remarqué que depuis que
le bas de la vallée du Rhône est devenu plus humide,
parce qu'il est arrosé par le canal de la Durance, la zone
du mistral a remonté la vallée et le vent est sensible-
ment plus fort à la hauteur d'Avignon qu'à Marseille.
303
Pour que les trains ne fussent plus renversés à l'ave-
nir, il fallait donc améliorer les conditions de stabilité.
Celles-ci dépendent: 1° Du poids des wagons; 2° de
l'écartemenl des essieux ; 3° de Tétai des roues qui doi-
vent être bien centrées et à peu près également chargées;
4° de l'attelage; 5° du rapprochement des wagons de
même hauleur afin de diminuer la résistauce de l'air.
M. Simon, directeur de l'exploitation des chemins de
fer du Midi, a prescrit, dans un ordre de direction en
date du 12 novembre 1868, toutes les précautions à
prendre contre les ouragans sur la section de Narbonne
à Perpignan. « Les mesures prescrites doivent être
appliquées sur celte section : 1° d'une manière perma-
nente pendant la période comprise entre le 15 novembre
et le 15 mars de chaque année; 2° à toute époque, cha-
que fois que le chef de l'une des stations extrêmes ou
intermédiaires redoute un ouragan. »
Depuis celte époque nous avons eu des vents violents
mais, grâce a ces sages mesures, aucuu train n'a été
renversé. i
304
CONCOURS.
MÉDAILLE DE BRONZE ET MÉDAILLE D'ARGENT
PROPOSÉES POUR LA CONSTRUCTION DES CARTES MURALES
DU VILLAGE ET DU CANTON.
La Société Agricole, Scientifique et Littéraire des
Pyrénées-Orientales, adoptant les conclusions d'un excel-
lent mémoire sur l'enseignement géographique lu par
M. Rouffiandis, dans la séance du 8 janvier, met au
concours pour Tannée 1873 la question suivante :
« Une médaille d'argent cl une médaille de bronze
« sont proposées pour deux instituteurs publics ou libres
«du département, qui, d'ici au 31 décembre 1873,
a auront peint avec plus de talent sur les murs de l'école
a la carte comprenant le village et la commune et la
« carte du canton. »
Ces cartes devront avoir un mètre cinquante centimè-
tres de côté. La première sera faite d'après le plan du
cadastre; la seconde, d'après la carte de l'Élat-Major.
Les cartes seront dessinées à grands traits et renfer-
meront les montagnes, les cours d'eau, les chemins de
fer, les routes et les grandes masses de culture. Tous
ces objets devront être indiqués par les signes topogra-
phiques convenus et sans teintes outrées. On exigera
surtout dans le jugement des épreuves la régularité des
montagnes et des cours d'eau ainsi que la justesse des
échelles employées. Il ne faut pas que ces cartes repro-
305
dirigent ces lignes grotesques et ces pains de sucre
monstrueux qu'on voyait autrefois sur de vieilles cartes
peintes sur les murs de certaines écoles.
Une Commission de cinq membres, dont feront néces-
sairement partie les professeurs de géographie du collège
et de l'École normale, prendra les mesures les plus con-
venables pour juger les épreuves.
Les instituteurs qui seront dans l'intention de concou-
rir, devront, avant le délai flxé ci-dessus, adresser au
secrétaire de la Société, un spécimen sur papier des
cartes peintes sur la muraille.
Si les cartes construites en 1873 ne répondent pas
aux conditions exigées, la question sera remise au con-
cours en 1874.
Les instituteurs trouveront des renseignements détail-
lés pour la marche à suivre et les moyens d'exécution
dans la note suivante insérée au Bulletin de l'instruction
primaire des Pyrénées-Orientales.
Le Président ,
Sylvestre VILALLÛNGUC.
Le Directeur de la section de* science* f
Léon FERRER.
INSTRUCTION
RELATIVE A LA CONFECTION DES CARTES MURALES
DU VILLAGE ET DU CANTON.
Les instituteurs trouveront, pour la confection de ces cartes
murales, des renseignements fort utiles dans la note suivante due
à M. Rouffiandis, qui vient d'inaugurer à l'École normale pri-
maire les promenades à l'aide de la carte de l'Étal-Major, ainsi
que la rédaction des croquis à main-levée des promenades
lopojçraphiques.
20
m
1° Préparation du mur.
On l'ail passer une première couche de plaire de bonne qualité
sur la partie du mur destinée à recevoir la carte. Après quelques
jours cette couche est sèche; on fait alors passer une second*»
couche très mince, de demin-millimèlre environ, avec du plâtre
bien fin, et on enduit de colle blanche.
Le- mur est ainsi suffisamment préparé pour y dessiner la carte.
Quand le dessin est terminé, on passe de nouveau une couche de
colle blanche, et enfin on vernit légèrement.
2° Documents à consulter.
On trouve dans le plan du cadastre la carte du village et la
carte d'ensemble de la commune. La première contient les rues,
les pâtés de maisons, les places et les monuments publics; la
seconde renferme le plan d'ensemble du territoire avec les cours
d'eau, les routes, les grands chemins d'exploitation et les prin-
cipales métairies. Le plan d'ensemble est habituellement à
l'échelle de ttt- Il suffira dans beaucoup de communes, pour
construire la carte exigée, de tripler ou quadrupler les dimen-
sions du plan d'ensemble.
La carte du canton doit être tracée en se servant de la carte
de l'État-Major (feuille correspondante à la région où est la com-
mune). On peut à la rigueur se servir des anciennes caries de
ilassini et môme de la carte du département, carte dont le Con-
seil général a récemment fait don à toutes les communes.
La construction de la carte du canton n'offre pas plus de dif-
ficultés que celle de la commune; ce sont les mémos principes
avec le même tracé, car la carte de l'Etat-Major renferme pour
le canton les mêmes renseignements que le plan d'ensemble pour
la commune. — On ne doit pas manquer de mentionner sur la
carte du canton et de la commune les altitudes principales.
Certaines altitudes sont données sur la carte de l'Etat-Major; ou
peut se procurer les autres auprès de MM. les Ingénieurs des
Pnnts-et-Chaussées et les Àgents-Voyers. L'étude des altitudes
a été jusqu'ici trop oubliée dans l'enseignement géographique.
l-n petit nombre de couleurs : le noir d'ivoire, le vermillon,
l'ocre jaune, le bleu de Prusse et la laque carminée suffisent
pour peindre les cartes du canton et de la commune.
307
L'ANCIENNE INDUSTRIE DE LA VERRERIE
EN RÛUSSILLON.
Par M. Atari, membre-résidant .
Parmi les industries qui onl autrefois prospéré en
Roussillon el dont on ne conserve plus même le sou-
venir aujourd'hui, il faut compter celle de la verrerie
qui a été exercée pendant des siècles dans la partie
inférieure du bassin du Tech, au voisinage de l'Albera.
Tous les sables amenés par les cours d'eau du Rous-
sillon sont propr.es h la fabrication du verre et celte
industrie a pu être pratiquée dans ce pays dès l'époque
de la domination romaine; mais nous n'y connaissons
aucune trace certaine d'établissements de verrerie avant
le \me siècle, a moins de rattacher à quelque exploi-
tation de ce genre la dénomination de la cella de Saint-
Martin in valle Vitraria dont il est fait mention dans un
diplôme de l'an 850 environ t*>. On trouve aussi, entre
(1) D'après ce document, le monastère de Saint-Hilaire au diocèse de
Carcassonne possédait, vers Tan 850, trois cellules situées au diocèse
d'Elne, savoir : celle de Saint-Martin in Monte Furcato (Saint-Martin de
Coll Forçat au territoire de l'Albera), celle de Saint-Etienne de Nitola-
rifts (Nidolères, sur la rive gauche du Tech, au-dessous du Volo), et
308
la Bastida el Valmanya, un quartier dit de Crislal qui
avait encore des habitants en 1212 el que les actes du
\viie siècle appellent lo casttU de Cristal; mats nous
ignorons l'origine de cette dénomination el le rapport
qu'elle peut avoir avec la fabrication du verre.
L'industrie de la verrerie existait en Roussillon au
milieu du \iu° siècle, puisque cette époque on trouve
à Perpignan une famille portant le nom de Vcyriei\ qui
en catalan désigne un verrier, et ce nom professionnel,
comme ceux de Ferrer, Fusler, Parayre^ Texidor, Ma-
tertia est in monte Albaria in loco qui vocatur Valle Vitraria ubi *$t
ecclesia constrneta in honore Sancii Martini cum ipso villare qui dicilur
ad Casa Sationi cum terminis vel ndjacentiis earum (Baluze, Caputularia
reg. Fromomm tome II, col. 1462 ; — Histor. rerum Franc, to. VIII,
pag. 535 ; — Gallia Christian, to. VI, pag. 41 G). On connaît en outre,
à la même époque et dans la même région, la cellule de Saint-Martin de
Montbram qui appartenait au monastère de Saint-André de Soreda. Il
semble donc que la seconde cellule de Saint-Martin dépendante de Saint-
flilaire ne pouvait être que l'église de Saint-Martin de Tatzo-d'arall qui se
trouve précisément encore plus rapprochée des lieux de Palau et de Vall-
bona où la verrerie fut réellement exercée dans la suite. Cette coïnci-
dence porterait donc à penser que le verre fut fabriqué dès les temps les
plus reculés a Tatzo ou aux environs des vallées de la Massana et du
Kavaner. Cependant, sans rien préjuger quant au fait de l'ancienne
fabrication du verre dans cette région, h dénomination de Yallis Vitrariu
ne nous paraît pas avoir la moindre autorité pour cette question. Ce nom
ne se retrouve plus en aucun temps, le document qui nous Ta transmis
n'est qu'une copie informe et sans date, et les auteurs du Gallia chris-
tiana, qui Tout aussi publié en le rapportant à Tan 855 environ, en don-
nent un texte un peu différent, puisqu'ils lisent ad Casas Tationi au
lieu de ad Casa Sationi. Cette leçon doit être plus exacte, car elle se
rapproche bien davantage du véritable nom de Tatzo (Tacionum dans
l'ancien temps). Mais, après tout, le texte original n'aurait-il pas été mal
lu par les éditeurs, et au lieu de valle Vitraria ne faudrait-il pas lire
valle Vitraria, qui se rapporterait à l'ancien castrum Vulturaria, appelé
Ultraria dès le x° siècle, et aujourd'hui Oltrera ou Titrera 1
zeller, Sabater, Melge^ Trayiner et attires, prouve que
les Veyrier avaient dû exercer le métier de verrier bien
avant l'époque où ils adoptèrent celte qualification comme
nom de famille. L'existence de celle industrie résulte
d'ailleurs d'un acte de vente fail dans la ville de Perpi-
gnan le 4 des calendes de juillet 1261, en vertu duquel
les nommés G. Marti et G. Rebugassa, tous les deux de
Sainlc-Marie-la-Mer, fonl vente à Bertrand Veyrier et à
Guillaume Veyrier (vobis Bertrando Ycirierio et G. Vei-
risrio) de quinze quintaux de soude (de souda), au poids
du quintal de Perpignan et au prix do trois sols moins
deux deniers barcelonais couronnés le quintal (Manuel
de Pierre Calvel de l'an 1261).
Dans tous les cas, et en dehors de la fabrication locale,
le commerce extérieur fournissait, alors comme à toutes
les époques, une partie des ustensiles de ménage en
verrerie commune que l'on trouve mentionnés dans les
anciens tarifs de leude et dans les inventaires.
Les ustensiles de verre sont déjà énumérés dans le
tarif de la leurle de Collioure de 1248 où Ton trouve le
quintal de sosa (soude) et celui de veyre, et plus loin :
centenar d'ampoyles, paga nu. ampoyles et gorp de veyre
paga nu. anaps. On lit dans le tarif de la leude de Per-
pignan, qui était peut-être encore plus ancienne :
Item de cifis de vitro et de ampolhs et de omni opère
vitreo. xx.i\ den.
Le tarif de la leude de Puigccrdà en 1288 porte :
Item de cascuna somada de veyre que sie porlada a
PugcenLi per home qui no sie stadant de la dila vila —
i. dîner.
MO
Le nouveau larif des leudes de Collioure de Tan 1500
s'exprime ainsi :
Item, pren lo senyor rej/, de somada de olles o de tola
altra obra de terra , una olla.
Item, pren de somada de scudelles e de lêlladors e de
anaps e de tola altra obra de torn, lo vinle.
E axi meteix s'enlen de vidre com de la dila fusta.
Le 7 des calendes de juillet 1321, un certain Restayn
de Borda, verrier (veyrierius), de Calms (au diocèse de
Narbonne), achetait pour 56 sols barcelonais de soude
(de s end a) au nommé Colin del Rech, habitant de Per-
pignan, dont le prénom semble indiquer un individu
étranger au Roussillon et probablement français d'ori-
gine. On peut présumer que le verrier Restayn exerçait
alors son métier en Roussillon, et dans ce même siècle
on trouve la verrerie en plein exercice a Palau.
En effet, il v a un acte du 17 novembre 1562 dans
lequel figure Guillema, veuve en premières noces de
Guillaume Juher, de Spulga<4), et alors épouse de Ray-
mond Xatarts, veyrier* de Palau. On trouve aussi à la
date du 21 août 1572 le testament Tait a Perpignan par
Blanca, veuve de François Fosla, veyritr.
Le commerce ou débit de la verrerie était exercé à
cette époque* dans la ville de Perpignan par des tenders
(boutiquiers, étalagistes) spéciaux qui débitaient les objets
fabriqués et rachetaient aussi les verres cassés qu'ils
revendaient à des Juifs et autres regrattiers ou aux fabri-
cants. Ainsi, le 18 mai 1575, Gerald Raolf, tender de
(1) H y a en Catalogne un lieu 4e Spluga on Spulga de Franeoli.
Perpignan, vend à Issach Dora», Juif de Thuir,. une
charge de verre ouvre de diverses façous fdiversorum
opemm) n deux quintaux de verre casaé (vilri fracli),
pour le prix de 9 liv. bareel. On ne saurait dire, d'ail-
leurs, quel élail à celle époque le nombre des Tours à
verre existants, ni leur importance, et, pendant long-
temps, on ne voit pus d'autre verrerie en Roussillon que
celle de Palan, qui, dès Tan 1377 au moins, était exploi-
tée par le verrier Bereuger Xatarl, sans doute le fils de
Ravmond Xatarl de 1502. Il existe de lui un marché
passé le 9 juin 1379, avec Gerald Radolf, Pierre Oliver,
Bernard Figuères et deux autres tenders de verre, de
Perpignan, par lequel ceux-ci s'engagent à lui fournir
chacun un quintal de douze livres de verre cassé, moyen-
nant quoi ledit Berenger se charge de leur livrer « six
« douzaines de vases ou bouteilles eu verre blanc fsex
« dotzencs amphorarum nilidarum vilri) pesant un
« quintal. » Dans cet acte, Berenger Xatart s'intitule
« maître du four a verre de Palau » : magisler furni vilri
de Palacio. Ce verrier et son fils Antoine sont encore
cités dans nu acte du 27 mars 1391.
C'est dans le siècle suivant (1442) que le lieu de
Palau commence à être désigné sous le nom «le Palau-
del-Yïdre (Palacium Vitrii qui lui est resté, et la ver-
rerie de cette localité continua d'être exploitée par la
famille Xatart jusqu'au \vie siècle au moins.
Le 5 juillet 1425 on trouve François Xatart, de Palau,
sans autre qualification, et, à la même date, Martin
Xatart, verrier dudit lieu<n. Martin Xatart remplissait les
(I) L'acte qui nous fournit «t ri'iisuignriiifnl fut pris on WXS avec
fondions de bailli de Palan le 6 février 1448, el il obtîol
à cette date une importante concession de terres dans
celte localité; il est encore cité le 13 janvier 1449 en
compagnie de Laurent Xatart, de Palau.
Il y avait encore d'autres membres de cette famille
exerçant alors la même profession, car on trouve un
acte du 1er mai 1431 concernant Jean Xatart vidrierius
de Palau, oncle et tuteur de Pierre Xatart, fils mineur
et héritier de feu François Xatart. C'est sans doute ce
Pierre Xatart, mineur en 1431, qui figure encore dans
le contrat de mariage passé le 17 novembre 1501 entre
en Johan Xalarl% vidrier, (M del senyer en Père Xalnrt,
vidrier, e na Anna, filla de Johan Dauder q° de Palan.
Le verrier Jean Xatart et son épouse sont encore cités
le 18 août 1523; il était second consul de Palau en
septembre 1530 et vivait encore en 1538, mais après
celte date nous ne connaissons plus aucune trace de
lui ni de sa famille à Palau-del-Vidre. C'est précisément
à cette époque, au commencement du \viH siècle, que
la famille Xatart est signalée à Prats-de-Mollô.
Les documents du xvc siècle mentionnent trois autres
familles de verriers de Palau. Le 11 janvier 1448,. Bar-
thélemi Barrera, prêtre, vendait deux maisons dans la
força ou enceinte fortifiée de Palau, dont une située
une masse d'autres parchemins des Pyrénées-Orientales, pour le service
de l'artillerie. Plus tard, le gouvernement fit vider tout ce qu'il restait de
vieilles gargousses dans les arsenaux, pour en retirer les vieux parchemins
qui y avaient été employés pendant les guerres de la Révolution, et Pacte
en question, qui se trouvait alors dans le département de Seine-et-Marne,
fut renvoyé aux archives des Pyrénées-Orientales, avec une quinzaine
d'autres compagnons aussi mutilés les uns que les autres à la suite de
leurs glorieuses et patriotiques pérégrinations.
313
près du cimetière, à André Baudouin (Baldomni), verrier
du dit lieu, encore cité l'année suivante. Malgré son
apparence étrangère ou française, le nom de Baldovini
appartenait cependant à une famille déjà signalée à Palau
au xme siècle.
Le M janvier 1448, le procureur de frère Jean de
Cardona, commandeur du Mas-Deu et seigneur de Palau,
inféoda à Jean Cardona, vitriarius dudit lieu, un palus
sis dans la força, au lieu dit Lo Palau: c'était une partie
de l'ancien « palais » dont l'origine est inconnue et qui
avait donné son nom à cette localité (t). Ce n'était pins
qu'une masse de ruines dont les terrains furent inféodés
à cette époque à divers particuliers. En effet, le 5 jan-
vier précédent, le même commandeur avait déjà concédé
à Pierre Montroig, verrier de Palau, une autre partie de
ces mêmes ruines au lieu dit lo Palau (patiium subscrip-
tum diu est dirulum , situ m inlus fortalicium dicli. loci
vocalam lo Palau). La famille Montroig existait encore à
Palau au \vic siècle, mais les actes ne qualifient plus
ses membres du litre de verriers.
Enfin, le 2 mars 1448, le seigneur de Palau confir-
mait toutes les ventes ou acquisitions de propriétés faites
par Jean Bonet, a verrier » dudit lieu, et celui-ci laissa
sans doute un fils qui exerça le même métier, puisque
l'on trouve le 1er janvier 1510, Catherine, veuve de
Guillaume Bonet, « verrier » de Palau, et leur fils Jean
Bonet qui vécut longtemps encore mais dont la profes-
sion n'est jamais indiquée.
(1) Le château de Palau, ancienne propriété des comtes de Roussillon,
lut Mgué à l'ordre du Temple par le comte liuinnrd H en 11 72.
In nouveau four à verre fut établi vers Tau \ H8 au
. milieu d'une forêt, en face de Vallbona, dans la vallée
du Ravauer. Le créateur et « maître » de ce four était
un Barcelonais nommé Jacques Roger, qui, peu après,
fut frappé d'aliénation mentale (mente captus) et porté
dans un hôpital de Barcelone où il fut attaché et enchaîne
(rompedibus et cathena alligatus). On lui donna comme
tuteur et curateur le marchand François Seslret, citoyen
de Barcelone, et une provision du roi Alphonse d'Àragou
en date du 21 octobre 1419 mil tous les biens du mal-
heureux verrier sous la sauvegarde royale et ordonna
d'apposer le pennon aux armes d'Aragon « en signe de
protection royale » sur le four à verre nouvellement
fondé (furnum vilrearium per Jacobum jamdictum novi-
ler constructam), ainsi que sur un boscliabje ou partie de
forêt au territoire d'Argelès que l'abbé de Vallbona avait
affermé audit Roger pour l'usage de sa verrerie. Quatre
jours après, une autre provision royale défendit de faire
aucune coupe dans ladite forêt, soit pour faire cuire, le
verre (advilritm decoquendum) soit pour tout autre usage,
^lais, sur la réclamation du curateur Seslret, le roi l'au-
torisa, par une autre ordonnance du 5 novembre 1419,
à couper et prendre dans cette même forêt tout le bois
nécessaire pour son four à verre, conformément aux
conventions particulières qui avaient été faites a ce sujet
entre l'abbé de Vallbona et Jacques Roger qui dichtm
furnum comtruxit et edifficavit. •
Par suite de la situation désastreuse où se trouvait
cette propriété, elle ne tarda pas à être aliénée. Elle fut
acquise par le donzell Jean de Pau, seigneur des A belles
et par dame Marguerite, veuve du docteur Pierre Beren-
I
:n:>
gucr, qui s'associèrent par acte du 12 septembre 1421
le nommé Pierre Galselm, natif des Abelles et habitant
de Caslellô d'Empories, à qui ils concédèrent le tiers
des bénéfices avec le titre de <r garde, surveillant ou
directeur » dudit four à verre de Vallbona. Le 28 sep-
tembre suivant, les trois associés firent de nouvelles
conventions avec Jean Coloma, de Barcelone, qui prit
le titre de « maître du four à verre de Vallbona » et se
chargea d'y exercer son métier de verrier (utendo officio
nieo condendi vilrum)^ moyennant des gages dont on
n'indique pas le chiffre et une avance de 50 florins d'or
d'Aragon comme entrée en œuvre. On. peut présumer
que le four à verre de Vallbona put désormais fonction-
ner sans nouvelles difficultés, mais nous n'avons aucun
autre renseignement qui le concerne.
Ce four de Vallbona formait dans tons les cas une
entreprise particulière, mais on voit que les documents
relatifs à la verrerie du Houssillon dans la première
moitié du xve siècle se rapportent presque exclusive-
ment aux verreries de Palan. Les habitants de ce village
se trouvaient dans une situation exceptionnellement favo-
rable pour l'exploitation de cette industrie, puisqu'ils
pouvaient en écouler les produits, non-seulement en
Houssillon* mais encore en Catalogne et dans toutes les
dépendances du royaume d'Aragon, sans être soumis
aux leudes, péages et autres droits de douanes qui entra-
vaient alors a chaque pas les relations commerciales.
Ils jouissaient en effet, comme vassaux du commandeur
du Mas Deti, de toutes les franchises accordées aux
Templiers et à l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de
Jérusalem qui leur avait succédé en Houssillon.
310
Vers le mois de mai 1442, les leuders royaux du Volo
voulant soumellre aux droits ordinaires les articles en
verrerie qui passaient par leur leudaire, saisirent au nom
du roi un chargement de verre appartenant aux nommés
Jacques Robiola et Jean Blanquet, de Palau, et le pro-
cureur du domaine royal ordonna la mise en vente des
objets saisis (Procuracio real, reg. XXIX, fol. 131). La
communauté de Palan et les consuls, en son nom, pro-
testèrent contre cette violation de leurs privilèges. « Vous
« savez, dirent-ils au procureur royal et au juge du
ce domaine, que lés vassaux de l'Hôpital Saint-Jean de
<( Jérusalem, en quelque lieu qu'ils soient, qu'ils aillent,
« qu'ils achètent, et pour quelque contrat que ce soit,
« ainsi que leurs biens et marchandises, sont libres,
« francs et quittes de toute leude, péage, collecte, impôt
« ou autre contribution royale quelconque, en vertu de
« leurs privilèges et libertés. Cependant, des lettres éma-
« nées de votre cour ont ordonné de saisir en raison du
« droit de leude une certaine quantité de verre a vendre,
« au préjudice de deux habitants de Palau, vassaux dudil
« Hôpital. En suite de quoi, le bailli et les leuders du
« Volo leur ont saisi et vendu ledit verre et, en outre, ils
« tiennent les susdits m arrest, avec obligation dé four-
be nir des cautions considérables, sans préjudice d'une
« réclamation des arrérages de deux années de leude,
« toutes choses qui n'avaient jamais été exigées et encore
« moins perçues ni des susdits ni d'aucun autre homme
« de la communauté de Palau. En conséquence, les con*
« suis de Palau, défenseurs dudit lieu et de ses habitants,
« protestent contre de pareils actes et prétentions, comme
« contraires a leurs privilèges cl libertés, etc. »
317
Un procès s'engagea donc à celte occasion, dans lequel
il lut exposé, d'une part, que le verre saisi au Volo avait
été fabriqué à Palau et était la propriété privée de Ro-
biola et de Biauquet, vassaux de l'Ordre de l'Hôpital W.
De son côté, le procureur fiscal cherchait à faire voir que
cette propriété provenait non pas des hommes de l'Hô-
pital, mais d'une personne qui n'avait aucun rapport de
dépendance avec cet ordre privilégié et qui jouissait en
outre de privilèges personnels étrangers aux franchises
des Hospitaliers. « Le verre en question, disait-il, est
« d'En Vivers de Palau, qui est donzell, et non pas de
« ceux qui se disent des hommes de l'Hôpital, car ces
« hommes ne possèdent pas ce verre et il n'y a qu'En
« Vivers, propriétaire du four, qui puisse en réclamer la
« propriété. C'est notoire et clair pour tout le monde,
« et nous en concluons que la saisie a été biéïi et juste-
ce ment faite par le leuder du Volo(2). » Cependant le
procureur de la communauté de Palau répliqua que ledit
verre était en effet fabriqué et cuit dans le four d'En
Vivers, « mais, dit-il, du moment qu'il est acheté par
« des habitants de Palau qui le transportent et en font
« commerce en divers lieux, c'est une marchandise qui
« leur appartient en propre et qui, comme tout autre
a article de commerce, doit être, en venu de leurs pri-
« viléges, franche et quitte de toute leude et imposition
(i) Proprium vitrum ope ratura in dicto loco de Palacio.
(2) Vitrum est d'En Vivers de Palacio, qui est doniiccllus, et non
corum qui se asseruni hommes Hospitalis, nec illi homines habent vitrum,
sed dictus En Vivers cujus est furnus, et hoc est clarum et nolorium,
quare concludilur quod bcne et juste fuit facta pignoraeio per lezdarium
de Yolono.
318
« royale quelconque dans tous les Étals du Roi {1'. »
Nous n'avons pas la suite de ce procès, mais, selon tome
apparence, la sentence définitive dut être conforme aux
anciens privilèges des habitants de Pal au.
Cette procédure ne mentionne qu'un four à verre de
Palau, celui d'En Vivers, et quoique nous n'ayons pu
en recueillir aucune preuve, on peut croire qu'il devait
exister d'autres fours dans cette localité. Il est cer-
tain que le donzell Dez Vivers ne fabriquait pas lui-
même, et on peut se demander s'il était « propriétaire »
de tous les fours de Palau et si les Xatart, les Baldoviu
et autres n'étaient que des ouvriers verriers travaillant
pour le compte de ce personnage: c'est ce qu'il nous est
impossible d'éclaircir. Quant au propriétaire de celle
usine, c'était le donzell Raymond dez Vivers, et il appar-
tenait a une branche de l'ancienne famille seigneuriale
du lieu des Vivers près de Céret, qui s'était établie depuis
plus d'un siècle à Palau. D'autres branches de celle
famille établies à Alenya, Pia, Caslell Rossello et Canet,
jouèrent à cette époque un rôle considérable en Rous-
sillon.
La possession d'un four à verre h Palau par un don-
zell, pas plus que celle du four à verre de Vallbona acquis
en partie par le seigneur des Abelles, ne prouve rien
quant à la considération dont l'industrie verrière pouvait
(i) Quamvis vïtrum ûat et decoqualur in iurno dicti Vivers, allamen
cura emitur per homines dicti loci et hinc in de mercantiliter vehilur el
Iransferlur, mercancia est et propria dictorum hominum ; et ideo, juxta
privilégia predicta, velnti «lie merces sunt quitte et libère a dicta leuda et
a quavis exaccione regia, non solum in Rossilione sed unique in domina-
nonereïîin.
jouir dans l'ancien Roussillon. C'était une simple spécu-
lation industrielle et rien ne peut assimiler ces donzells-
propriétaires aux gentilshommes-verriers qui existaient
, alors en France et dont on peut trouver un seul exemple
connu à Perpignan, en 1476, lorsque ce pays était sous
la domination française.
Quoi qu'il en soit, il résulte des indications qui précè-
dent, qu'au xv' siècle l'industrie verrière du Roussillon
s'était principalement concentrée à Palau-del-Vidre; mais
cet art s'était déjà répandu dans le voisinage et l'on
fabriquait du verre à vitraux à Elne tout aussi bien qu'a
Palan, puisqu'un marché de l'an 1470 prescrit, pour les
verrières de l'église Saint-Matthieu de Perpignan, l'em-
ploi du verre fabriqué a Palau ou à Elne.
dépendant la verrerie fabriquée à Palau ei dans les
lieux circonvoisins ne devait guère s'appliquer qu'à des
ustensiles communs de ménage, car la vitre était alors
un objet de luxe qui n'était guère employé que pour les
églises et les palais, et beaucoup de châteaux ne rece-
vaient encore le jour qu'à travers la toile Une et le papier
huilé. Il n'y a donc pas à songer aux vases en verre,
incrustés d'or, et encore moins aux glaces dont la fabri-
cation était monopolisée, et le fut longtemps encore, par
l'Italie et surtout par les Vénitiens à Murano. Cependant
les vitraux peints étaient depuis longtemps usités en Rous-
sillon; le verre en était fourni par les fours d'Elne et de
Palau en 147CM1) et il se fonda même à Perpignan, vers
(1) L'histoire de la peinture sur verre n'est pas suffisamment éclairrie
et, en Roussillon, pas plus qu'en France, on ne voit point de distinction
bien établie entre les vitriers ou fabricants de verre, les maîtres verriers
3!20
celte époque, un établissement qui était peut-être destiné
à donner des produits d'une qualité un peu plus relevée.
En effet, le 15 mars 1476, le procureur royal de Louis XI
concédait « au magnifique seigneur et vaillant chevalier
« Barthélemi Jaubert, domicilié à Perpignan, » qui venait
de construire un four à verre dans celle ville au lieu dit
Ij) Safranar^ deux petites rues situées, Tune derrière
ledit four, l'autre à côté « vers le monastère des Frères
« Mineurs, » avec faculté de clôturer et fermer ces deux
dites voies qui n'étaient jusque-là qu'un dépôt d'ordures
et d'immondices <*>. Le chevalier Jaubert était peut-être
un de ces gentilshommes-verriers, comme il y en avait
alors dans beaucoup de provinces de la France, qui pou-
vaient sans déroger exercer l'art de la verrerie, et il serait
intéressant de connaître les résultats de son établissement
industriel de Perpignan. Mais nous n'avons aucun autre
et les maîtres peintres-verriers. Autrement dit, les peintres- verriers
avaient-ils des fourneaux pour l'opération de la cuisson? des ateliers
pour la préparation des couleurs et des substances métalliques quf les
composent et que modifie l'action du feu ? Nous n'avons aucun renseigne-
ment à ce sujet pour la peinture sur verre en Roussillon, mais on est
forcé d'admettre que les artistes peintres devaient coopérer aux travaux
pratiques qui constituent l'art du verrier. Au XVIe siècle, « Jean Cousin
« donnait à ses draperies les couleurs les plus éclatantes ; il les formait
« avec des chaux métalliques d'or, d'argent et de cuivre, qu'il rendait
o transparentes en les faisant pénétrer dans le verre par l'action du feu.
« Il revenait une seconde fois sur les ombres, qu'il composait avec des
« oxydes de fer, et fondait le tout ensemble au fourneau. » (Alex. Lenoir,
Histoire des arts par les monuments, 1810.)
(1) Quia vos, magnifficus vir et strenuus miles, dominus Barlholomcus
Jaubert in villa Perpiniani domiciliatus, noviter edifûcaslis intus villam
predictam in loco vocato vulgariter lo Saffranar quoddum clibanum sive
furnum vitreum, etc. — Le quartier du Safranar était situé entre l'hô-
pital militaire actuel et la porte Saint-Martin.
321
renseignement à cet égard et peut-être faut-il considérer
comme un de ses maîtres ouvriers le nommé Jean Bar-
rera* vedrier, qui figure dans un testament fait il Perpi-
gnan le 15 octobre de cette même année 1476.
L'industrie de la verrerie se maintint encore pendant
tout le \vie siècle et partie du xvu° dans la région de
PAIbçra, mais elle semble avoir complètement cessé à
Palau-del-Vidre après 1540, du moins n'en trouvons-
nous aucune trace dans ce village après cette époque.
■
Mais cet art avait pris des développements dans le voi-
sinage.
On trouve en 1505 un nommé Pierre Claramont,
mlrier de Saut Andreu de Soreda.
Un acte du 19 mars 1542 mentionne tneslre Johan
Sujus, de Sevinyach, vedrier, habitant en la loch del Vilar
au territoire de Vilailonga-dels-Monts. Il y avait à la
même époque un four à verre a la Junquera.
Nos derniers renseignements se rapportent au lieu de
la Koca d'Albera où l'ou trouve en 1540 un jardin dit
fort del forn del vidre. On y voit, Tannée suivante, En
Johan Perdiguer, vedrier de dit loch et, en 1596, Gabriel
Marot, vitriarim de la Koca d'Albera. Enfin, il v a un
acte du 12 décembre 1655 par lequel Baldiri Roura et
Pierre Sabaler,' vitriarii, habitants du lieu de la Koca
s d'Albera, achètent d'Antoine Deviu, vedrier et lender de
Perpignan, 55 quintaux de salicom (potasse, soude?;
livrable à Collioure au prix de 22 réaux le quintal.
Nos recherches ne vont pas au-delà de celte date et
il est probable que la verrerie se continua encore quel-
if
322
que temps !i La Roca ou aux environs, mais elle ne fil
plus que végéter et elle finit par disparaître complètement
devant les produits du Languedoc, après la réunion du
Roussillon à la France.
Ce serait aujourd'hui une industrie à créer, el les
difficultés seraient grandes en face d'une concurrence
supérieure établie depuis plus d'un siècle, mais l'exem-
ple du passé pourrait exciter des tentatives heureuses et
renouveler peut-être avec succès l'exploitation de nos
richesses naturelles.
323
JUGEMENT INÉDIT DE L'AN 865
CONCERNANT LA VILLE DE PRADES.
EXAMEN CRITIQUE
DES
DOCUMENTS RELATIFS A LOME DES POSSESSIONS
DE L'ABBAYE DE LA GRASSE
EN ROUSSILLON ET CERDAGNE
ET A L'HISTOIRE DE LA MAISON COMTALE DE CERDAONE
ET DE BARCELONE,
Par H. Alart, membre résidant.
1
Les documents historiques du Roussillon et de la Cer-
dagne ne remontent pas au-delà de Tan 801 et, bien
qu'ils soient assez nombreux pour certaines parties du
ixe siècle et des deux siècles suivants, ils ne deviennent
réellement abondants qu'a partir du milieu du xiue siècle,
de manière à permettre de suivre désormais, et pour
ainsi dire d'un jour à l'autre, les faits qui constituent
l'histoire de cette province.
Mais les originaux des documents antérieurs au
xie siècle ont en général disparu de bonne heure, et
presque tous ceux qui ont été publiés depuis le xvu*
siècle, ne l'ont été que d'après les cartulaires ecclésias-
32 i
tiques, e'esl-a-dire, d'après des copies qui remontaient
tout au plus au xnc siècle, comme pour le carlulaire
d'Elne, et le plus souvent aux deux siècles suivants
La plupart de tes anciens carlulaires ou copies sont
aussi perdus aujourd'hui, et les documents qu'ils renfer-
maient ne nous sont guère connus que par des trans-
criptions faites à diver^ époques, souvent par des gen*
peu expérimentés en paléographie, ou bien par des
érndits a qui le sens de la philologie historique faisait
complètement défaut. Ces derniers seyant a transcrire, par
exemple, un texte du i\e ou du xe siècle rempli de fau-
tes de syntaxe et d'orthographe, corrigeaient, souvent
d'après les règles du latin de Cicéron ou de Tite-Live,
la plupart des sotécisroes, des barbarismes et autres
incorrections qu'ils pouvaient y remarquer, sans se
douter que le texte original nous aurait donné dans sa
forme barbare les indications les plus intéressantes sur
la prononciation et la langue vulgaire de l'ancien temps.
Raluze, Sirmond, dom Vaissète et d'autres de leurs
émules et contemporains, ont certainement reproduit
beaucoup de nos documents d'après les originaux encore
existants à leur époque; mais malheureusement, ces
érudits ne pouvaient ni tout voir ni tout vérifier par eux-
mêmes, et, pour beaucoup d'autres pièces de leurs savan-
tes collections, ils ont dû accepter les copies de nombreux
correspondants qui n'avaient ni leur savoir ni le sens
historique qui les avait guidés dans leurs immense*
recherches. Enfin, à ces causes d'imperfection, il faut
encore ajouter la maladresse de divers éditeurs qui ont,
à leur tour, dénaturé les documents qui leur arrivaient
ainsi de troisième on de quatrième main. Sans doute.
:)'>:>
<;cs diverses opérations et transmissions n'uni altéré ni
le fond, ni la pensée, ni la substance des actes primitifs,
mais elles leur onl enlevé la couleur historique, la mar-
que propre qui caractérise l'époque d'une langue, et il
en résulte qu'un petit nombre seulement de ces docu-
ments, tels qu'ils nous sont parvenus, peuvent être
utilisés pour une discussion philologique. On ne saurait
donc les employer qu'avec beaucoup de précautions cl
avec des réserves infinies comme textes de langue.
Les documents diplomatiques ou actes notariés oui
une importance capitale pour les études philologiques,
car l'pn en connaît presque toujours la date précise et
la provenance, et d'un autre coté, les actes de ce genre
dont les originaux nous sont parvenus, quoique rédigés
en latin, nous décèlent presque à chaque mot, pour clia-
que époque et pour chaque pays, les altérations succes-
sives et les variations du sens, de l'orthographe et dç la
syntaxe, subies par le latin classique. Ou y retrouve en
même temps les iniluences de jour en jour plus appa-
rentes de la langue vulgaire, facile a reconnaître malgré
l'enveloppe étrangère du latin qui la recouvre et qui se
trouve, fiour ainsi dire, percée à jour. Ce ph.'nomène se
manifeste dans les actes latins écrits dans les Gaules
dès le Ve siècle, et on le retrouve dans tous les jtays où
il exisïe une langue parlée, usuelle et vulgaire, a côté
de la langue écrite, officielle ou littéraire.
Il n y a certes aucune comparaison a établir entre nos
notaires et ceux du ixc siècle, car nos tabellions pos-
sèdent et écrivent correctement la langue française qu'ils
emploient. Tous leurs actes sont d'ailleurs rédigés d'après
un formulaire presque immuable et l'on ne trouverait, sous
326
ce rapport, aucune différence entre une donation rédigée
à Perpignan ou à Amiens; le texte et le fond de l'acte
seraient les mêmes dans les deux cas. Mais lorsqu'il y a
des noms propres de personnes ou de lieux à insérer
dans le document, si ces noms sont catalans ou roussil-
lonnais, le notaire de Perpignan les écrira ou pourra les
écrire selon les règles connues de la lingue catalane,
tandis que celui d'Amiens les reproduira bien différem-
ment et aussi bien qu'il le pourra, à l'aide de la phoné-
tique et de l'orthographe du français classique ou <lo
dialecte picard. Les tabellions du moyen-âge cherchaient
aussi à rédiger leurs actes en langue latine classique,
mais leur instruction étant extrêmement bornée, ils
étaient souvent obligés de transcrire des formules qu'ils
ne savaient ni lire ni comprendre, car il leur arrivait de
couper un mot en trois ou quatre parties, ou bien ils le
dénaturaient (comme quoque gentis pour cogentis), de
manière à prouver qu'ils ne savaient plus parfois ce
qu'ils écrivaient. Enfin, dans bien des cas, ils ignoraient
l'orthographe ou même la forme classique d'un mol, el
alors ils employaient le mot usité dans la langue vulgaire
avec une orthographe conforme à la prononciation
en usage dans leur pays et à leur époque. Ils étaient
encore bien plus embarrassés lorsqu'ils avaient à écrire
des noms d'homme ou de lieu complètement étrangers
à la langue latine : ils cherchaient alors à les transcrire
tels qu'ils les entendaient prononcer, en donnant aux
lettres latines une valeur particulière souvent éloignée
de celle qu'elles avaient à l'origine.
Ce sont donc les noms propres des actes antérieurs
au xue siècle qui, joints aux variantes orthographiques
327
de certains mots, purement latins, fournissent les éléments
les plus intéressants pour l'étude historique de nos langues
modernes. Mais malheureusement, les anciens documents
du Roussilloo, c'esl-a-dire les copies qui nous en sont
parvenues, sont surtout défectueux dès qu'il s'agit des
noms propres. En effet, quelquefois les copistes des xm*
et xive siècles ne savaient pas lire ces noms qui n'avaient
plus aucun sens pour eux, et ils les dénaturaient en les
transcrivant, sans y attacher d'ailleurs aucune importance.
Il leur arrivait aussi de transcrire ces noms sous la forme
nouvelle qu'ils avaient reçue dans la langue vulgaire qu'ils
parlaient, car les règles des langues modernes n'étaient
pas encore lixées; de sorte qu'en modiliant ainsi la forme
des anciens noms propres d'homme ou de lieu, le scribe
savait fort bien qu'il n'altérait en rien l'authenticité de
l'acte original, et qu'il ne faisait que donner, sous une
forme intelligible pour ses contemporains, un nom qu'ils
n'auraient pas sans doute bien reconnu sous sa forme
archaïque. Bien entendu, il ne s'agit ici que des copistes
qui se rendaient compte de leur travail de rectification, et
non pas de ceux, bien plus nombreux, pour lesquels un
nom archaïque n'était plus que du pur hébreu qu'ils trans-
crivaient comme ils savaient ou pouvaient le lire, c'est-à-
dire sans intelligence et ordinairement tout de travers. Une
transcription idiote ainsi faite se trouve absolument dénuée
de valeur, s'il n'v a aucun autre moyen de la contrôler.
Dans le premier cas, au contraire, il nous reste un indice
de la leçon d'un nom dans la forme qu'il avait à l'époque
où la copie a été faite, et si l'original s'est conservé, la
comparaison du texte primitif et de la copie suffit, le
plus souvent, \ indiquer les modification» subies par une
m
loculiou de la langue parlée, dans rinleivallt dtm ou «le
deux siècles.
En dehors de leur valeur historique, les copies des an-
ciens documents latins peuvent donc servir comme textes
de langue pour l'époque où elles furent faites, mais elle»
ne sauraient remplacer entièrement les documents origi-
naux. Il y a donc, h tous les points de vue et surtout
pour la philologie historique de notre ancienne langue,
le plus grand intérêt h publier les textes originaux qui
ont été rédigés en Roitssillon avant le xnc siècle, c'est-
à-dire jusqu'à l'époque où la langue vulgaire déjà depuis
longtemps employée dans les chants populaires et par
les troubadours, commence à se manifester dans (les
compositions écrites assez nombreuses.
il existe une trentaine de documents originaux du
\r siècle aux archives départementales; il y en a un à
l'hôpital Saint-Jean de Perpiguan, et nous eu avons vu
un autre à la mairie de Puigcerda.
Pour le Xe siècle, nous n'en connaissons que deux,
l'un de Ton 989, provenant de Cornella-de-Conllent,
l'autre de 945, concernant le lieu de Salses; on peut \
joindre le texte des. deux inscriptions d'Krr et de Saint-
Martin d'Empories, qui sont de Tan 951 environ.
Quant au IXe siècle, il n'existe qu'une seule pièce de
l'an 86o dont la copie seulement, signalée au public
lettré des Pyrénées-Orientales depuis quarante ans au
moins, a même été publiée eu 1851 par M. P. Tastu,
sans que cet éditeur ait dit un mol de l'acte original
dont il ne semblait même pas soupçonner l'existence.
Cependant le parchemin relatif a la délimitation du ter-
ritoire de Pradcs, eouservé dans les archives de cette
commune, csl le doyen de nos monument* paléogroplèi»
ques el le seul spécimen de l'écriture roussillonaatse que
l'ou puisse cilcr après dos inscriptions romaines* c'«st-à-
dire après une lacune de quatre siècles au mains.
Le document ée l'an 8t>5 dont nous avons entrepris
la publication servira de texte à des observations paléo-
graphiques, philologiques, topographiques et historique
qui, nous l'espérons, en feront ressortir l'importance et
rintérét.
Nos observations philologiques seront réservées pour
une étude ultérieure où nous étudierons, a la l'ois* ce texte
et ceux des antres documents originaux antérieurs au
xue siècle que nous nous proposons de publier fe la suite ,
de celui-ci. Quant aux questions historiques que soulève
ce document, elles seront traitées dans un travail spécial,
faisant suite à celte première communication qui sera
exclusivement consacrée à l'examen de l'amie de 865 an
point de vue de la paléographie.
L'acte original de la délimitation de Pi ailes est écrit
sur un parchemin large de 0m,7(), long de 0m,58, for-
tement endommagé par deux plis dont l'un le conpe pres-
que eu deux de haut en bas, et dont l'autre, a droite,
a mis en fort mauvais état presque toute la moitié infé-
rieure du parchemin. Le document comprenait 44 lignes
de texte et, à la suite* quelques signatures sur deux ou
trois lignes plus espacées.
On remarque aussi sur quelques points des trous et
des déchirures produits par le frottement, mais Tact* a
surtout souffert de l'humidité qui l'a couvert de taches
330
d'un violet-rose qui s'étendent au milieu du parchemin
dès la première ligne, se multiplient dans tous les sens
à partir de la 30*, et ont complètement détruit diverses
parties du parchemin àr partir de la 52* ligne. Tout le
bas de l'acte n'offre plus que de véritable lambeaux dont
quelques-uns, réduils à la plus simple expression, se
prolongent cependant jusqu'à l'extrémité inférieure do
parchemin dont ils indiquent ainsi la dimension primitive;
mais on ne peut plus y distinguer que quelques traits
de signatures extrêmement altérées et à peine recon-
naissais, sur des débris décomposés et presque réduits
en pourriture.
On lit au dos du parchemin la marque A A E, en carac-
tères du xe on du xi* siècle ; c'était sans doute la mar-
que particulière du parchemin classé dans les archives
de la Grasse ou du bailliage de Prades.
Dans un autre endroit, on lit, en écriture du xuie siè-
de : Instrumenta lerminalia de Prada et au-dessous,
même écriture, mais d'une encre différente, les mots de
Mata.
Enfin, en écriture du xvi° siècle :
carta molt vella que tracta
dels termens de Prada e
divisio de aqùells.
Il est à présumer que ce document rédigé en Confient,
sinon à Prades même, en faveur de l'abbé de la Grasse,
dut être d'abord déposé aux archives de cette abbaye
d'où il fut ensuite rapporté à Prades par les religieux
de la Grasse, seigneurs de cette ville, qui le conservè-
rent en leur pouvoir comme titre esseqtiel de leurs
331
droits sur ce territoire*1). Il était là à sa véritable place,
parce que c'est Ik surtout qu'on avait à le produire
devant la justice locale pour les difficultés qui pouvaient
s'élever avec les lieux cire on voisins. Il est donc proba-
ble que cette pièce resta en dépôt, peut-être dès le
Xe siècle, dans les archives particulières du camérier de
la Grasse, seigneur de Prades, ou de son bailli dans
cette ville, jusqu'à la Gn du xvi* siècle, époque où la
haute justice de Prades fut acquise par le roi Phi-
lippe II(*>. Ce titre intéressait désormais le domaine
royal devenu haot justicier de Prades, tout aussi bien
que le camérier de la Grasse, demeuré simple seigneur
foncier ou direct de cette ville. Or, ce fut précisément
vers cette époque que la communauté de Prades fit
commencer son cartulaire ou Livre ronge destiné à la
transcription des titres alors existants aux archives com-
munales, et ce fut sans doute à celie occasion que l'acte
original de 865 sortit des archives du bailli de Prades
pour passer dans celles de la commuue. Mais le titre
original fut remis avec une copie sur parchemin dont il
sera parlé ci-après, et qui fut seule transcrite dans le
Livre rouge, soit parce que l'original était déjà peut-être
détérioré ou difficile à lire dans certaines parties, soit
(1) C'est ce qui explique pourquoi le titre de Prades ne se trouve
mentionné ni dans V Inventaire détaillé des archives de la Grasse fait au
commencement du xvie siècle, ni dans aucun autre document des archives
de celte abbaye, dont le fonds a été retrouvé dans ces derniers temps à
la Préfecture de l'Aude.
(?) La justice haute, moyenne et basse de la ville de Prades fut inféo-
dée aux habitants par le camérier de la Grasse le 25 mai 1588; elle fut
cédée par les habitants au roi Philippe H qui arc?pta cette cession par
ses lettres patentes du 5 septembre 1589,
parce que l'autour dn earlolàiffc pHt la cn|fie pour r ori-
ginal. Cependant les deux parchemirifc sont atyounThni
aussi maltraités Ton qufe l'dutre, car il est probable que,
depuis des siècles, ils étaient plies ensetrilrie, et c'est
évidemment h même cause qui les a dégradés d'une
manière h peu près identique dàiis la partie inférienrfc.
Quoi qu'il en soit, ni Baluze, rii ses correspondants, ni
iïdssa, ni aucun dé ceux qui ont exploré les archive*
dû RoÙHsillon avant 1789, n'ont itientiontié ut l'acte
original de Prades, ni hiéme le carlulaire qui en contient
la edpte. Vers t839, H. Mélart, de Villefrënche, signala
ce document à M. P. Pttïggari et loi eh adressa même
troe copie d'après le cartulaite. M*. P. TastùW le publia
eu 1851 d'après le cartulaire, comme on peut le recon-
naître par lé texte de son édition, mais sans dire ftfl mot
ni de l'acte original ni de la copié sror parchemin:
cependant, il donne, jtonr quelque* mdts, la leçon de
cette dftrnièré copie qui avait dû évidemment pa^sdr sons
ses yen*, et îl est étonnant qn'rl n'ait tenn aucun compte
ni mente fait atacime mention de l'acte original, pimqu'k
cette époque ces deux ptèoeè étaiefrt sans doute réunit»
ensemble aon» la même enveloppe où fions les avons
retrouvées <*•'.
(I) lYote sur ïofiijine dts vomies héréditaire* de Barcelone ef
<l Euipoties-RouxsHton par P. L E. Taslo, (Montpellier, 1851), page 29.
(4) Eh 1805 j'ai signalé l'acte de Prudes U M. Lucé, chaire de copier
dans les départements les actes orîginatix inédits antérieurs a H&2,
qui doivent être publiés par l'Institut, et je présume qu'il a dû être pri*
«opta de cette pièce u la suite de cette indication.
En 1871 jîar communiqué une copie que j'avais faite de l'acte de 8ft5
h mon savant ami Bfadé, connu par d'importants travaux d'érudition Sur
la langue basque et ta linguistique méridionale, et par ses recherches
• fttto*
Ancienne cçyte sur varçhen\in*
A?çc ^çte Qjci^înat d& 865 se trouvait u« nuire pv-
cfeewin, <k Opi,4^ de longueur m 0<j\63 de largeur
Il es* en aussi QKmvak éiai et dégc^dé, da#& Iq3 «j&ne*
p^rlçies quç, VorigMftl, ce qui prouva qu'ils étaient ptiés
eftsgmhle dfipMÎs longtemps et q^ils Q#|t étë ^od^ffi/pia-
^ P^r les, marnes cause*. Au premier aspect récriture
liçs dep^ p^ççs semble identique, I* plupart, <k$ mot^ el
des lettres ont les mêmes, foçmçs. Hais un wmrm pjufc
approfondi et la transcription (jgwée qqet qoj)* avons
ïpite pouf les, dçu,\ piôcçs, peuvent iui« w la foiwe.dfç
certaines l^ltre^ ç&t presque toujours la, mome. et sj; le
copiftip s'est, pept-être étudié % reproduire <M b, imiter la,
torq^ de*, letton <të raqtç Qrigiqal, cepepdftpfc Qe* fpwns*
WlsM PW q^elqMOÉi Ifitvçs. d«q^ qeriatos.ça*, l'çflriUire
est plus négligée, plqft menue, quelquefois pta& ^pAgéc*
et, daps toqs, les. C2\s, asse? disjûf)cl£ de. celle de, l'original
qjij a conservé tpjus les cajrafiMMÇÊ de la. hçl|^: éficinjfe
ca^qliijgiçifnjB, D$w* tous le% cas* cette éqrjMjre ij'est, pw
dq lf|4 m^çe. ip,iinA quift celle <|fi l'original, et» biça, qji'qii
ne Pjuisse.d-uue moitae. stfwhip iMAJSlm dp, i*e ^iôcie,
nous croyopà pouvoir l'attribM/çr, \ la, première moitié du
\ft siècle. Noqs nous, fopdops en. ceci non pqs, sur la
l'ofnpe ^oje de$ lettres, car la forme, des, lettres q!*
si)l)j aucune altération notable eji Roupillon, enfoe
historiques sur la république d'Andorre. C'est à l'aide de ceUe communi-
cation et des explications historiques que, j'y. ayais ajoutées, que M, Bladé
a pu faire a, l'Académie des Sciences et Belles- Le tires de Toulouse, une
*"t» é ' » * ' « f *• *•
lecture qui fait ressortir l'importance de la.charjc de Prades pour Thiftoire,
des pays de fîerdngne. d'Ur^el! et d'Andorre
334
865 et Tan 1000(i\ mais surtout sur certaines varian-
tes et modifications orthographiques que le copiste
a 'fait subir il quelques mots de l'original. Elles seront
toutes indiquées dans notre édition, et nous nous
bornons à signaler ici les mets Laie condUione que le
copiste écrit Lacla condUione, absolument comme dans
un acte original de 943 que nous publierons un jour.
Dans tous les cas, cette copie ne peut avoir été faite que
d'après l'acte original encore existant, ainsi que le prouve
la particularité suivante. Le scribe de l'acte original
avait écrit par erreur à la 6e ligne Mcita au lieu de Mata
qu'il donne partout ailleurs, et, au lieu de corriger sa
faute, il s'est borné à ajouter un c dont il a uni le haut
au trait du t suivant, de manière à figurer un a de forme
assez irrégulière. Le copiste n'a pas manqué de répéter
la même erreur en cet endroit, tandis que partout ailleurs
il a écrit Mata comme dans l'original.
Ce n'est pas que la copie sur parchemin soit une
reproduction rigoureusement exacte de l'original, car elle
ajoute ou retranche des lettres dans certains mots, elle
omet des mots dans certains passages, elle en ajoute
d'autres quelquefois, et, dans un certain endroit, h pro-
pos des limites des territoires de Prades avec les lieux
d'Eus et de Catllar, elle ajoute toute une ligne d'indica-
tions détaillées, et même superflues, qui ne figurent pas
dans l'acte priginal. Le copiste a fait encore plus; il a
rectifié des lapsus calami de l'original, par exemple le
(1) Dans l'acte original de la donation d'un alleu faite par la comtesse
Ermengarde au monastère de Saint-Martin de Canigo en 1007, la forme
des lettres g et % est déjà tout-à-fait différente de celle qu'elles ont dans
l'acte de 865 et dans la copie sur parchemin.
335
»
root resideret au lieu de residere de la première ligne,
et quelquefois ce sont des corrections heureuses pour le
sens, entre autres qualiter de la 29e ligne de l'original,
judicieusement changé en taliler par le copiste. Il y a
surtout le mot preceplum impériale de la 39e ligue, que
l'original avait écrit par pure inadvertance, puisque par-
tout ailleurs il. a mis preceplum regale, et qui dans la
copie est changé en preceplum regale avec pleine raison ;
en effet, il s'agit ici d'un précepte de Cbarles-le-Chauve
qui n'avait pas encore reçu le titre d'empereur en 865,
époque où l'acte fut rédigé. Enfin, outre ces corrections
qui se rapportent au sens, le copiste a transformé l'or-
thographe et la forme de la plupart des noms propres,
tandis que d'autres mots qui sont en abrégé dans l'ori-
ginal, ont été dénaturés de manière à prouver que le
copiste n'avait pas su les lire ou ne les avait pas compris.
Le parchemin de la copie ne porte au revers aucune
marque de classement dans un dépôt d'archives, mais
seulement les mentions suivantes :
En minuscule du xme siècle : Carta terminatoria de
Prada (et au-dessous, d'une encre différente) et de Mata
que sunt unum cum alio.
Ailleurs, en cursive du xiv siècle : Donaciones et privi-
légia que faciunt ad ostendendum lerminos de Prada.
Cette désignation s'applique sans doute aux deux par-
chemins, original et copie, qui, dès cette époque, ont
dû demeurer, plies ou joints ensemble.
Puis, en écriture du xvi* siècle : Caria de la rodalia
e terminacio dels termens de Prada-IUl.
EnGn, en écriture du xvne siècle : Esta buydat al
llibre ciel registre.
Ç*Mt tacfttèri' moM> <& rapporte à rin&ectiov d«* ceu»
cop** daj*s !a twuriwa où n# la trouve en *Se4 au
Mo «ft
La copie, contenue d9a$ te />nw iwtyre a été faite et
«Mtéo c|i|, 3% mar* 1ÔU par Antoine ToxKlor» notaire
apostolique et. royal de Pradas. et secrétaire de la com-
mujMNAé dfr cette vilte, d'après << un acte sur parchemin
conservé, dit-il, aux archives communales et nullement
u Itéré en aucuue de ses parties, & comme il est dît au
pxéajnbulq : H/oc est exemplum tive translatum bene et
/ùMifer... sumplurn cl exewpUilum... e quodam publico
itislruwfiièio ptrgqm&MQ c&aralo clause ci subsignato, in
itrcJiiyo scriplwwujn dicte universitatis 'econdito et beno
cu$lûdUo, non viciato neque. in aliqw parte suspecta, sed
owni pror,$u$ vMq et suçpicione carente, ut primis vid&-
halur aspùUibus, expedito% cujut thenor talis est. Le tout
est oecliltô PW ledit Texidor, assisté de R&pba^l Palau,
notaire, de tterpignan et de Louis Troyarl, uolaire ilo
Millas. Il résulte de celte déclaration qu'en ffili laco|>w>
sur parcltémitv était encore parfaitement conservée, ainsi
que le prouve d'ailleurs la copie- du Livre Rouge qui
contient racle in extenso, sans indication ni mention
d'aucune Ucuoç* et se terrqipe par une espèce de fac-
similé- des signeras, y compris celle du sf.ribe lionis-
sittUfs qui. % écrit l'acte sub. die et anno quo supra. I)
Toute* l$& variantes, ou inexactitudes» que Ton pourrait
signaler dans cette traqscrip^jon de Ucopie sur parchemin,
s$ réduisent h quelques mots» ma] lus que nous nous
abstiendrons même de signaler. Il n'y a h tenir aucun
compte <ie cette dernière leçon, saur pour un très petit
nombre d* mots qui sont aujourd'hui détruite dans Tarte*
337
original aussi bien que dans la copie, car les deux anciens
exemplaires suffisent pour rétablir le document primilif
dans presque toute sa teneur.
A propos d'exemplaires manuscrits, nous devons dire
un mot des trois extraits de la Lex Wisigothorum cités
dans le jugement de 865. Ce n'est pas la partie la moins
curieuse du document que nous publions; on a vu rare-
ment des textes latins plus barbarement corrompus, et, s'il
fallait les prendre tels que le copiste nous les a donnés,
on pourrait affirmer que les judices du plaid de Prades
ne devaient pas comprendre un mot des textes de lois
qu'ils invoquaient à l'appui de leur décision. Faut-il met-
tre l'ineptie de cette grossière transcription sur le compte
du scribe qui, cependant, se fait comprendre suffisam-
ment et s'explique partout sans trop de difficulté dans
son compte-rendu judiciaire ? Nous ne le pensons pas,
et il nous parait évident que ces textes ont été pris, ou
bien dans quelque manuscrit du vin* ou du ix« siècle,
ou bien d'après des extraits qui furent copiés et produits
par les juges pour être insérés dans le corps du juge-
ment. Quoi qu'il en soit, il nous aurait été impossible de
comprendre ces extraits, si nous n'eussions eu recours
au document que le scribe a prétendu transcrire, à la
Ijoi des Wisigoths dont nous donnerons' le texte dans
les notes de notre édition.
La Lex Wisigotherum^ que la charte de Prades appelle
tantôt Lex Gotorumn tantôt le Corpus ou tout simplement
Lex, était la loi nationale des populations romano-gothi-
ques du Roussillon au viue siècle et longtemps après.
Ou peut remarquer que, dès l'an 865, ce code était déjà
divisé en livres, titres et ères ou articles tels qu'on les
22
338
trouve dans l'édition de Pierre Pithou (Paris 1579). Notre
document en cite un extrait pris in lege Gotorum in libro.
V. tilulo primo, era frima, vbi dicit de donationibus
.Ëclesiis datis* et toutes ces indications correspondent
exactement aux divisions et au texte de la Lex Wisigo»
thorum éditée par Pithou, pour les numéros du livre, du
titre et de l'ère, et même pour la rubrique de donalio-
nibus œcclesiis datis. Il est donc certain qu'à l'origine, ou
du moins des le ixe siècle, les divisions du code wisigo-
thique étaient déjà établies dans la l'orme du texte actuel.
Le texte que nous donnons ici est conforme à celui
du document original, tel qu'il est possible de le lire
encore aujourd'hui. Il en .est de même des signes de
ponctuation, en observant toutefois que quelques-uns de
ces traits de ponctuation cnl pu s'effacer depuis mille
ans, surtout dans un documents aussi maltraité, et qu'il
a pu en exister, à partir de la 30e ligne, dans des endroits
où il n'est plus possible de les distinguer. Nous metlroos
en italique les lettres marquées par des abréviations dans
l'original .
Les lacunes de l'original seront remplies avec le texte
de la copie sur parchemin, rais entre crochets.
Enfin, lorsque l'original et la copie font également
défaut, c'est-à-dire pour une vingtaine de mots des trois
dernières lignes, nous serons forcé d'emprunter le texte
delà copie de 16H qui avait suivi d'ailleurs la copie sur
parchemin. Tous les mots ainsi empruntés au cartulaire
seront imprimés en italique entre crochets.
On pourra trouver étrange et même ridicule le soin
que nous avons pris de relever et de signaler, pour éta-
339
. blir un mauvais lexte latiu du i\« siècle, mieux qu'on ne
l'a fait souvent pour un texte classique, les moindres
variantes orthographiques ou autres qui ne donnent en
définitive que des barbarismes, des solécismes ou des
non sens. Mais les personnes qui sont au courant des
travaux de la philologie moderne savent parfaitement que
toutes ces fautes, ces barbarismes, ces grossières dic-
tions ont leur importance pour la linguistique, et que,
pendant quatre ou cinq siècles, ce sont les seules lueurs
qui nous permettent d'entrevoir la forme et la couleur
de la langue vulgaire à travers l'enveloppe irrégulière du
latin.
«
Notitia judicati pro abbate Crassensi,
adversùs Salamonem corn item.
865.
Cum in dei nomine1 residere2 Salamoh comis in castruwi
sancti Stephani . una cum Saroardo . seu et indices qui iussi
sunt causas audire dirimire xxei iudicare . Id est . Castellanu?/ia.
Fedanciuw * . Trasbadum . Godmare . Mirone . Scluane & .
Recaredo . Manzonem6 . Absalon . Uuiliricum" . Odolbalduw &.
1 Les mots in dei nomine sont omis dans la copie sur parchemin.
- Residere, inadvertance, pour resideret, comme le porte la copie.
* La copie porte Castelanum.
4 La copie porte Fedaniium.
*> Scluuane dans la copie. Sclua est le nom du premier abbé de Canigo,
au commencement du xie siècle.
6 Mancione dans la copie.
" Uuilricum dans la copie.
* OdaJballum dans la copie.
340
Audberium . Uuitlzane1 et Argefredum2 saione3 . seu in pre-
sentia . Fridisclo abba . Eldeberto abba . Amancio presbttero.
Candiganô ipresbitero . Clueifario presbitero . Contefredo *
presbitero . Àlarico presbitero . Audesindo presbitero . uel
aliorum multorum5hominum6 qui in ipso iudicio residebant
Ibique ueniens omo 7 nomine Longobardtts in eorum iudicio
mandatarius Andedato8 abbate . in reclamatione dicens; Iubele
me audire uiri onorabiles**. cornes . et iudices . quiatalem
uillarem «> . qui dicitur . Mata . qui est in ualle Confluentana .
infra fines de uilla Prata . et super alueum Tede. dum relineret
iamdictus Andedatus . ipsum uillarem11 Mata . per uocem.
Eliani l2 abbati . antecessori suo . qui ipsum uillare ,3 edificauit.
prius per donitum Suniefredo14 comiti ad proprium cum omne6
fines suas15 et aiacentias16 illorum et per preceptum régis
I Uuitixanum dans la copie. •
* Aicfredum dans la copie. Le premier e est un peu dégradé dans
l'original, mais il n'est pas douteux : la copie porte d'ailleurs Argefredum.
vers la fin de l'acte.
3 La copie donne saionem en toutes lettres, mais l'original ne porte
aucun signe d'abréviation sur Te.
* Gondefredo dans la copie.
5 La copie ajoute bonorum : multorum bonorum kominum.
6 C'est, dans l'original, un des trois ou quatre exemples de Yh con-
servée au commencement d'un mot.
7 Homo dans la copie.
8 Andœdate dans la copie.
9 Honorabiles dans la copie. Le rédacteur de l'original avait aussi mis
Yh, mais il Ta visiblement effacée et on en reconnaît a peine la partie
inférieure des deux barres qui semblent figurer un petit u.
io et it •Vilarem dans la copie.
II Eliane dans la copie.
13 Vilarem dans la copie.
14 Seniofredi dans la copie.
16 Suos dans la copie.
16 Aiacencia* dans la copie.
341
Karoli . sic uenit1 iste Saroardus et tulit nobw ipsum uillarem5
Mata3 . absque iuditio4 . at cui ego uoce prosequero; Cumque
nos comis5. iudices tali6 réclamations . Longobardi audissemus.
interrogauimus 7 iamdicto . Saroardo . quid 8 ad hec respon-
deret. at Ole in suo responso dixit ; Ipsum- uillare9 . qui dicitur
Mata . ego eum prendidi de potestate . de Andedate abbate ue\
de suôs monacos . et nimquarn débet esse . proprius ipse
uillare 10 Mata de monasterio sancte ll Marie . set partibu*
régis eum retineo. Nam nos iudices cum tali I2 responso
Saroardo audissemus interrogauimus Longobardo . causilicum .
si abebat cartas donationis . de ipsas uiilas . Prata . et Mata l3 .
sicut te reclamasti . quod Suniefredus u comis eas dederat ad
domum sancfa Maria . monasterio . qui situs est infra comitatu
Narbonense . et Carcasense . super fluuio Urbione. Sed ,5 ille
presentaliler obtulit ipsam cartam donationis î quod Sunie-
I Uemt est omis dans la copie.
s Vilarem dans la copie.
3 La copie ajoute et après Mata. *
4 Iudicio dans la copie.
5 Cornes dans la copie.
6 Au lieu de tali reclamatione la copie porte talem clama tionem.
7 Interogauimus dans la copie.
8 Quit dans la copie.
9 et 10 Vilar e dans la copie.
" Sanctae dans la copie.
II Taie dans la copie.
13 Ce mot, qui est écrit Mata dans tout le cours de l'acte, a été ici mal
écrit dans l'original qui mit d'abord Mtta, par erreur, et corrigea ensuite
en ajoutant un c devant le premier t : ces deux lettres ont été jointes de
manière à figurer une espèce d'à. Le copiste a exactement imité les
mêmes signes en cet endroit, et ce simple fait prouve que la copie sur
parchemin a été faite sur l'original que nous possédons encore, car par-
tout ailleurs elle a écrit Mata de même que l'original.
14 Suuiofredus dans la copie.
16 Set dans la copie.
342
fredus ■ cornes 2 fecit cum sua uxore Ermesinda . de iamdictas
uillas Prata . et Mata, ad proprium. Àt3 hee4 nos iudices cut/i
audissemus ipsam cartam legentem . et relegentem . et reso-
nabat ibidem Prata . et Mata . cum terminis5 et limitibie,?
earum . et cum oimtes aiacencias illorum6 . seu et œclesias .
cum domibus curtibus ortos 7 . arbores . pomiferis 8 . et inpo-
miferos . oliueta . fonlibu* pratis . pascuis . siluis . garricis . ad
proprium . ad domum sancte Marie . que vocant drossa . uei
ad ipsos monacos . qui ibidem militant . propter remedium
anime illorum. Et ibidem ostendit preeeptum régis Karoii .
quod fecif ad Suniefredum 9 comiti de ipsas uillas Prata et
Mata supra scriptas ,0 ad proprium; Cumquenos iudices taîi l *
rei ueritati audissemus uel cognouimus et iusticia de Longo-
bardo causilico ' precepimus ei . ut dedisset testimonia ante
nos sicutet fecit . qui12 ipsum proprium cum sua terminia ,s
cognitum abuissent uiros onorabiles . et circum manentes omi-
nes ,4 . qui ante nos boc testilicauernnf . uel in eclesia Semc£i
Stephani martyris . Xpi et15 îurauemnl dicentes . qui sita est
1 Senio fredus dans la copie.
* Comis dans la copie.
u Ad dans la copie.
4 Haec dans la copie.
* Termines dans la copie.
fi harum dans la copie.
7 Ortis dans la copie.
* Pomiferos dans la copie, qui a omis ensuite les mots et inpomiftros
9 Suniofredum dans la copie.
10 La copie porte dictas au lieu de .scriptas.
a* Taies dans la copie.
&s Quia dans la copie.
13 Testimonia dans la copie.
'* Homine8 dans la copie.
15 Le mot et, d'abord omis par le scribe, a été mis ensuite devant le
mol Xpi, qui commence la 13e ligne; nous l'avons rétabli après ce mot»
à la place marquée par le sens.
343
in castrum i\uod nuneupatur1 aancli Stephani . et noniina
lestium *ec 2 sunt. Id est ['Trasemir]us . lJarem . Uuitizane3.
Calastus . lllericus . Bonissimus . Sisenandws * . Spera in deo .
Amaucius . Àlbemirus . Sancio 5 . Ermesindus . Mengo . Aurio-
lus . Arreco . Candiganus. Stabiles . Eles. Uuistrillus . Auen-
eius0. Quia nos supra scripti testes . scimus et bene in ueritate
sapemus7. et occuliss nostris uidinu/s et depresentes erauuts.
quando uenit Suniefredus y Comis in uilla Prata. et ostendit
ibidem preceptum régis Karoli ,0 . quod il le dignatus est lacère
' propter suam merçedem de uilla Prata .et Mata cum om/tes
Hues suas et aiacentias suas11 .sic uidimtes ipsum preceptum.
et audiuiniMs relegentem . et uidimtes ipsasuillas Prata . et Mata
abentem . et possidentem ad proprium . cum omnes suas fines
s'icut ipsum preceptum regale resonat; Et cum retinuisset
ipsas uillas cum suas fines . sic tradidit eas ad domum sauefa t?
Marie13 que uoeant Crassa . et ad ipsum abbatem Eliane . uel
ad suos monacos . qui in ipsum mouasterium militant: Et
pusquam ipse abbas retinebat per carta donationis . ipsas
uillas . sic nos uidentes uenit Elias abbas . et adtraxit ibidem
1 La lettre u de nuit a été mal formée dans l'original et serait plutôt un o,
triais la copie donne nuncupafur.
* Haec dans la copie.
3 Uuitisàno dans la copie.
I Sesenandus dans la copie.
h Sanciwt dans la copie.
0 Auuencius dans la copie.
7 La copie porte sapiemus.
* L'original avait d'abord occulos. mais If fond* a mis ensuite nn t
sur le second o.
9 Suniofredtts dans la copie.
10 Caroli dans la copie.
II Aiacencias dans la copie.
12 Sanctae dans la copie.
l> Mariât dans la copie.
m
omines 1 ad abitandum . per beneficium suum in locuw ubi
dicitur Mata . his nominibus Ildesindum2. Daconem . Ilde-
ricum 3 . Atilanem . aut ceteros 4 pares illortcm . et nos qui
hoc testificamus . et sic edificamus ipsam uillam Mata . et
fecimus ibidem . domos curtes . ortos cum suos arbores .
molendinos per beneficium iamdicto abbate5 Eliane . eum
suo adiutorio. In ea uero ratione . ut seruitium exinde illi
fecissemus ad domum sancta Maria monasterio . et ipsum
beneficium qui eum6 retinuissemus. Et niagis débet odie7
esse ipsam uillam Mata de apendicione Prala* . de monasterio
sancte9 Mariae10 sicut Suniefredus11 Cornes dederat . per
cartam donationis ad proprium quam de Saroardum qui eam
retinebat per partibus Salamonis comiti . per causa régis et 12
per beneficium . et contra lege contendit ipsa uilla Saroardus .
et ea que testificamus recte et ueraciter testificanu/s pern
m
* Homines dans la copie.
2 Eldesindum dans la copie.
:l Illcricum dans la copie.
4 Caeteros dans la copie.
6 La copie met abbate après Eliaiit.
* Le scribe de l'original a écrit eum avec un petit f sur l'e, comau»
s'il avait voulu corriger en tum. La copie porte eum.
7 La copie porte audientem au lieu de odie esse. H est frai que le
commencement de esse est aujourd'hui fort dégradé et incertain, mais les
lettres odie... se sont sûres et la leçon que nous inscrivons doit être
préférée à audientem qui n'a ici aucun sens.
8 La copie ajoute ici et.
9 Sancta dans la copie.
10 Maria dans la copie.
11 Suniofredus dans la copie.
" L'original semble avoir porté d'abord per seulement, mais le scribe Ta
corrigé en et et a ensuite ajouté per. La copie donne et beneficium avec deux
points devant et; au-dessus du même mot on a marqué un trait d'une encre
différente, en signe de doute, de renvoi ou de correction à faire.
13 Per est omis dans la copie.
345
super adnixum* iuramentum in domino. Late2 condi[cio]ne3
sub die idus mârci anno XXV . régnante K[arulo] * rege .
Saraordws 5 qui hune iuramentum recep[iss]et . Abebat ipsa
carta donationis in uinculo qui ad disrumpendum uenîsset
conposuisset ipsas uillas in duplo quantum eo tempus melio-
ratas6 fuerant. Cumque nos iudices tali condicione an te nos
firmata esse uideremus perquisiuimws? in lege Gotormn et
inuenimtis in libro . V . titulo primo 8 . era prima . ubi dicit 9
1 Nixtm dans la copie.
* Laeta dans la copie.
3 La copie donne condictione, mais la lacune qui existe dans l'original,
pour une partie de ce mot, ne laisse guère de place pour quatre lettres,
condi[ ]tie. La copie ajoute ensuite le mot ista : lacla condictione ista
sub die. On Ht plus loin dans l'original, tali condicione.
4 L'original a écrit ordinairement Karolo, mais, comme on trouve
Karulo à la dernière ligne, nous adoptons, pour la lacune de ce mot, la
leçon de la copie.
5 L'original a écrit par inadvertance Saraordus, mais la copie n'a pas
répété cette erreur et a écrit Saroardus.
6 Immelioratas dans la copie.
7 Perquisimus dans la copie. ,
8 La copie porte titulo . ; . era prima.
0 Voici le texte de la loi des Wisigoths d'après l'édition de Pierre
Pithou (Codicis legum Wisigothorum libri XII. Isidori Hispalensis
episcopi de Golhis, WandaHs et Suevis historia seu chronicon, Paris
1579),* et l'on pourra juger, en le comparant à la leçon de notre docu-
ment ou de la copie, combien il devait être difficile, pour les juges ou
légistes roussillonnais du IXe siècle, d'étudier et de connaître un Code
judiciaire déjà suffisamment emphatique et embrouillé par lui-même. —
(Legis Wisigothorum lib. V, titul. I, era prima) : « De donationibus
« ecclesiis datis. Si famulorum mentis iustè corn pelli mur debitœ com-
» pensare lucra mercedis, quanto iam copiosiùs pro rcmediis an imam m
■ divinis cultibus, et terrena debemus impendere, et impensa legum
« soliditate servare ! Quapropter quaecunque res sanclis dei basilicis, aut
« per principum, aut per quorumlibet fidelium cognationes collatae repe-
« riuntur, votive ac potentialiter pro certo censemus ut in earum iure,
« inrevocabili modo, legum aeternitate firmentur. »
340
de donation il ws aîdesiis > datis Si fauiulorum nieritis ut2 iuxta
eompellimur3 débitai compensais lucra mercedis quanto
iam-5 copiosius pro remedium animarum diuinis cullibi/8 et
terrenum debemus inpendere . et inpensa legimt soliditate
seruare. Quam proptei* quoscunqtie res6 suucti dei uaselicis.
aut pro principum7 aut pro quorum libet fidelium donations
coulate8 reperiunlur uotiue9. hac potencialiter pro certo cen-
sctur . ut in earum iura inreuocabili modo . legum ternitatc10
firmentur. Iterura inuenimus in alia le^e infïa corpore . ubi
dicrt11. Iain12 uero quod ad die huius lat[aj legis uel tempora
quicuuque pontificum de his qui ad13 fidelibits in dei aeccle-
siiQi* testata uel conlata esse noscuntur . aliquit exindeabstu-
I La copie porte sEclesis.
- Ut est omis dans la copie.
3 Conpellimur dans la copie.
* Débita dans la copie
" Iam est omis dans la copie.
" La copie porte rei.
7 La copie porte par distraction princi (à la fin de la ligne) et ctpum a
la ligne suivante.
s Conlatœ dans la copie.
9 Uoliuœ dans la copie.
10 Sic, pour œtemitate.
II Dicitur dans la copie.
'- Legis Wmgothorum lib. IV, titul. IV. era VI. In nomme FLS.
GLS. VVamba Rex : «... Iam verô à die huius latac legis vol tempore,
« quicunque pontiûcum de his quœ à fidelibus in Dei ecclesiis testata vel
* collata esse noscuntur, aliquid exinde abstulcrit, suoque.iuri vel
« ecclesiœ principali, seu cuicunque persona? quolibet modo quodcunqur
• taie coucesserit, nulla temporum longaniitate securus juxta prœmissuin
« ordinem quandocunque et per quemeunque talia fuerit commisiss*»
« detectus, ea ipsa quœ prxsumpsit, unà cum légitima satisfactione
« rei proprice, ecclesiae cui tulit, vel in quam deliquit, refonnare cogeti-
« dus est. Quod si de rébus propriis non habuerit unde componat, in
« omni integritatc ea quœ prxsumpsit, ecclesiae cui tulit, restituât. »
13 Ai dans la copie.
i-t La copie porte aecelesie.
347
leritsuo.quod iuri uel œcclesiae principali1 amplificauerit seu
quicunque persone . quolibet modo quodcunque taie conces-
serit2 . nulla temporum longeuitate securtim ut iusta permissuni
ordine quartdocunqu*? et p<?r quocunque talia fuerit commi-
sse3 detectum eam ipse qui presumsit una cum légitimas
satisfactione rci4 propria il li ajclesta cui tulit ulla '. in q[uam
deljiquit5 reformare cogendus6 est ; Quoà et si de rébus pro-
priis non abuerit unde componat . et in omnfr tn]tegritate . eo
que presumsit œclesie cui tulit restituât ; Et reperimws in alio
ioco7. Hœcîgitur . lex. . non soluw pro rébus quod in eclesiis*
absolutis . ucl diocesanis conlata sunt obseruabitur set sub géné-
rale nomme9 omnium a»cl&?îar[ um10 . id | ost a monesfterium1 *
ni]rorum quam etiara n feimnarunt .oniiii modo in istitutione
implebitur; Et inueninw* in lege quomorlo Karolus rex dédit
1 Principaliter dans la copie.
- Cotisenserit dans la copie.
3 Comisisse dans la copie.
I La copie porte ne au lieu de ni.
"» Il y a ici une lacune de trois ou quatre lettres (uam del) facile à
remplir avec le texte de la loi Wi si gothique ; la copie, qui n'a rien com-
pris a ce passage, a ajouté deux mots qui n'existaient pas dans l'original
et encore moins dans le texte de la loi. Elle porte: cui tulit ulla inquît
reformare quogendus est.
" Quogendus dans la copie.
7 Cette citation est extraite de la suite du paragraphe qui précède
Mib. IV, lit. IV, cm VI): a Haie igitur lex, non sulum pro icbus, qua»
« in ecclesiis absolu lis vel diocœsanis collala» sunt, observabitur : sed
- sub gencrali nomine omnium ecclesiarum, id est, tam in monasteriis
' virorurn quàm etiam feminarum, omnimoda constitutione complebilur. .»
8 Ecclesiis dans la copie.
iJ La lecture de ce mol est un peu douteuse, quoiqu'elle soit indiquée
par le texte de la loi : la copie donne nostrum an lieu de nomine.
10 La copie porte atcclesiarum.
II Momsterium dans la copie.
14 La copie porte aetiam.
348
ipsos alodes Prata . et Mata . ad Suniefredo 1 comiti qualiter2
eum débet 3 abere * . sicu* 4 lex Gotorum comm[emorat ;
Djonatio5 régis potestatis quod in quibus personis conferuntur
uel conlate sunt . in eorum iure persistant . in] quorum
nomine eas potestas contulerit regia 6 ea uidelifcet] ratione.
Ita ut huiusinodis [regalis mani]ficentia co[nlatio . attributa
in nomine eius qui] hoc promeruit . transfusa' permaneat . ut
quiquit de oc facere voluit iudicare uoluerit potestatem in
omnibus abeat; Tune nos iudices in ? tanta lege inuenissemus .
et in testimonio Longobardo ueni[sent8 precipimus ei ut ipsos
testes] qui ante nos testificauerunt an te nos uenire9 fecisset
sicut et (ecit . et ipsos terminos sine dilatatione ,0 nobis
monstrasset . sicut iuratum abebant ; Et nos iudices unacum
saifone] . et cum plures bonis [hominibus qui ipsa termin]ia
1 Suniofredo dans la copie.
1 La copie porte pariter.
3 La copie porte dedet, omet abere et sicut, et ajoute ad benefieium :
eum dedet (sic) ad benefieium lex Gotorum.
4 Abere sicut sont remplacés par ad benefieium dans la copie.
5 La loi des Wisigolbs (lib. V, tit. II, era II), porte : • Donationes
« regiae potestatis, quae in quibuscunque personis conferuntur, sive col-
« latae sunt, in eorum iure consistant, in quorum nomine eas potestas
« contulerit regia: ea videlicet ratione, ut ita huius regalis munificent»
>• adtributa, in nomine eius, qui hoc promeruit, transfusa permaneant .
• ut quicquid de hoc facere vel iudicare voluerit, potestatem in omnibus
« habeat »
6 La copie porte rega.
7 L'original semble avoir porté d'abord vel, corrigé ensuite en in : la
copie porte et in sans correction. Le sens paraît exiger eum in et c'est
sans doute l'omission du mot cum par le premier rédacteur qui a ament
sa rectification incomplète.
8 La leçon de la copie, la seule qui reste pour la fin de ce mot, ne
porte qu'une s : uenisent.
9 Uenire est omis dans la copie.
40 L'original portait delatatione, mais le scribe a lui-même corrigé le
premier e en i.
349
cognitam i abebant . circumdabiraus ipsa[ [te]rminia . et est
terminas unus de parte occidente usque in medio alueo2 Tedo .
de alia parte usque in medio 3 riuo Literano; de tercia parte
in stfrata franeisca in petra fita a sancti Felici4; et de ipso]
termino5 uadit usque in monte Bo[uar]ia6 sicut aqua uertitur7.
et inde subtus* uillare que9 dicitur Arbocia10 et inde uadit
per ipsa aecclesiola J i que dicitur Fullonicus . et inde uadit per
ipsos term[inos qui diuidit inter] Prata et uillare12 Auelaneto1'.
e[t inde uadit] per ipsa terminia ad ipsa pariete que diuidit
inter Prata . et Lusconem . et diuiserunt per ipsa pariete14
ipsas uillas Suniefredus15 et Argila comités18 . usque in m[edio
I Cognitum dans la copie.
* Alueo est omis dans la copie.
3 Medio est omis dans la copie.
4 La copie a quelquefois employé le point et virgule pour marquer
des abréviations (comme absq; — cumq; — eaq; — dix;), mais, le
plus souvent, ce signe ne marque que la ponctuation et il y a lieu de
croire que le mot Felici est complet.
6 Terminio dans la copie.
6 La copie ajoute ici ad ipsa elzina.
7 La copie porte ici uergitur et le Livrt rouge ajoute immédiatement :
ad cacumino (sic) moniium. Au reste, pour tout ce passage de la délimi-
tation, le Livre rouge est plein de répétitions et de transpositions qui
détruisent entièrement le sens. Le notaire lui-même en a ensuite barré
•une partie.
8 Subdilus dans la copie.
9 Quoi dans la copie.
10 Arbucia dans la copie.
La copie porte sEclesiola.
II Uillare est omis dans la copie.
13 Auellaneto dans la copie.
14 Parietem dans la copie.
15 Suniofredu* dans la copie.
16 Après comités, la copie ajoute : per petrafila peruemt in Luscone ad
ipsa elzina, et de ipsa elzina uadit ad alia petra fita, et d\e petrafita
uadit per ipsa pariete in m]edio Tedo. Les mots entre crochets, détruits
350
Tedo . et term]inaucrimt ad ipsa uilla Pratà [ipsis caput aqjuis l
in riuo Literano . cum suo rego qui inde [disciirit]2. Cumque
tanta rei in ueritate inuenissemus altercauimws inter nos et
invenimus in loge Golortirr? s Sit quod[cunque ante aduentum
Gctorum de alijcui fundi iurare mo[tum est et alii cum po]s-
sessionem aut uindictionefm] aut do[nationem] . aut diuisio-
nem . aut aliqua transacttone transla[tum estj ut in eius fundi
[ad quod] Romanis antiqu[ttus probatur jure justum con-
sistât]. 'Cum autew proprietas fundit . nu[llus fortissimisj
signis aut limitibus proban[tur que debeat obseruari] . eligat
inspectio iudi[cantium] quos par[cium consencio elegerint ut
iudex quod certiores agnouerit uel seniores faciat ejos
sacramenta prebere quod terminos s[ine ulla fraude de]mon$-
trauerint terminfos et limites.] lapides erigi fecimws sicti/
dans la copie, sont donnés d'après le cartulaire ou Livre rouge qui Pavait
reproduite ; le mot usque encore lisible sur l'original se trouvait par con-
séquent omis dans la copie. Les additions de la copie ne sont en somme
que des mentions de bornes ou limites placées entre les territoires de
Piades et des lieux d'Eus et de Gatllar, dans un quartier encore désigné
de nos jours sous le nom de Pera fila, mais ces mentions ne modifient
en rien la ligne des limites indiquée par le jugement original. Ces addi-
tions furent sans doute insérées d'après quelque procès-verbal de bornagt
qui fut pris, peut-être, à la suite du jugement de 865 , conforme, dans
tous les cas, à cette décision. Le texte ainsi ajouté est surtout intéressant
par l'emploi qu'on y fait du mot ekina qui, en Roussillon, désigne encore
un chêne-vert.
1 La copie ajoute qui sunt.
* Discurit est ainsi écrit dans la copie ; ce mot est détruit dans l'ori-
ginal.
* Le texte de la loi des Wisigolhs est ainsi conçu (liv. X, lit. 3, ère 5«)
» Si quodeunque ante adventum Gothorura de alicuius fundi jure remotum,
* et aliqua transactions translatum est : id est fundi, ad quem a Romanis
■> antiquitus approbalur adiunctum, iure constat. Cum autem propriété
» fundi nullis certissimis signis aut limilibus probatur, quid debeat
» observari eligat inspectio iudicum quos partium consensus elegeril; îLt
• ut iudex quos certiores agnoverit vel seniores, faciat eos sacramenlum
» piroberc, quôd terminos sine ulla fraude demonstraverint. •»
351
antiquitu[s canstituerunt. Cumque nos] eûmes aut iudices
tanpa rei ueritate et iustitia et veritate sancta Maria inu]e-
nissemus qteod tr[ad]itum abet per scriptufras . et per pre-
' ceptum] impériale l ordiaauimws [saionem nostrum ArgeJ-
fredum qui reuestire feci^set [de i]psum alodem cum om[«es]
terminos suos Longol»ar[dum mandatarium sicut nos sir-
cumdatum liabemus . et congaudé]dnl se [in nostro iudi]c\o
illorum per[cepisse iusti]cia Dato iudicio . sub die [XI. Kal.
aprjilis2 anno XXV . régnante Karulo [rege*. Hec . s et al. .us. .
quia.... Godmarus .... ubleson arzsebado. . . . Tedacncius
. . . Miro .... Bonissimus rogitus et sacerdos qui hune iuAcium
scripsi etïfisub die ànno quo supra. D.]
1 La copie a mis regale à la place <T impériale de l'original, et c'est
une de ses plus heureuses rectifications.
* La copie donne âpre... la fin du mot est détruite.
3 Après le mot rege, la copie du Livre rouge donne, d'après l'ancienne
copie sur parchemin, une espèce de fac-similé des signatures qu'il est
impossible de faire concorder avec les quelques traits extrêmement altérés
de deux ou trois signatures dont on voit tout au plus les traces sur des
lambeaux du parchemin original. La forme des signatures originales avait
dû d'ailleurs être déjà altérée par l'ancien copiste. Nous donnons dans le
texte les quelques lettres qu'il est possible de démêler au milieu des
paraphes de la copie de 1611, en marquant par des points ces mêmes
paraphes ou signets. On y retrouve les noms de Godmarus, Miro et
Bonissimus qui figurent au procès, et Ton peut rattacher les lettres
arzsebado au nom de Trasbado, Ubleson à celui à'Absalon, Tedacncius
à celui de Fedancius. Les lettres iu.xium appartiennent à iudwium.
La copie sur parchemin n'a conservé que la fin du nom |Traseba]rfo.
PLANCHES.
Les planches jointes à l'édition du document de l'an 865
contiennent le fac-similé d'un certain nombre de signes et
de mots dont voici la lecture :
Planche I. (Acte original.)
Cum in dei nomine residere Salamon comis in caslrum —
sancti Stephani . . Fedancium . Trasbadum . Godmare . Mirone .
352
— Scluane . Recaredo . Manzonem . Âbsalon . Uuitiricum —
Odolbaldum . Audbertum . Uuitizane et Argefredum saione .
Seu — in présent ia Fridisclo abba . Eldeberto abba . Amancio
presbitero — Candigano .. Clueifario presbitero . Contefredo..
aliorum multorum — hominum ...residebant . Ibique ... et
iudices . quia talem . . Eliani — abbati antecessori suo . . régis
Karoli .. dixit Ipsum .. Mcita (Mata) — Ego .. de Andedate ..
cartam donationis f quod Suniefredus — cornes fecit cum sua
uxore Ermesinda . de iamdictas uillas Prata . — et Mata . ad
proprium... At ... Et magis .. Et reperîmus...
Planche II. (Copie sur parchemin.)
Cum resideret Salamon comis in castrum sancti Stephani...
— Fedantium . Trasbadum . Godmare . Mirone . Scluuane
Recaredo . — Mancione . Absalon . Uuitricum . Odalballum .
Audbertum . Uuitizanum . — et Aicfredura saionem. Seu in
presencia Fridisclo abba .... Eldeberto abba . Amancio presbi-
tero . Candigano presbitero . . . Clueifario presbitero . — Gonde-
fredo ..residebant. Ibique .. et iudices quia talem ... Eliane —
abbate . antecessori suo . . régis Karoli . . dixit Ipsum . . . Lacta —
condictione ista sub die jdus marcii anno XXV régnante.,
pariter — eum dedet ad benefirium Lex Gotorum comm...
Literano; de tercia... — in strata francisca in pctra fila a sancti
Felici ; Et de . . . usque — in monte . . quod dicitur Arbucia et
inde uadit per ipsa œclesiola que dicitur.
Planche III.
1. Extrémité inférieure de la copie sur parchemin (à gauche):
paraphes commençant une signature.
2. Extrémité inférieure de la copie sur parchemin (adroite):
fin de la signature de [Trasba]do, suivie de paraphe.
3. Alodem cum (dernière ligne de l'original) et, au-dessous,
les lettres H? C...
4. (Original) régnante Karulo et, au-dessous, des restes de
signatures illisibles.
5. (Original) terminos suos .. Longobar.. au-dessous, des
restes de signatures illisibles, sur deux lignes.
La suite de ce travail contiendra la traduction du juge-
ment de Van 865, avec les explications historiques, topo-
graphiques et autres annoncées par le titre du mémoire.
X
353
LETTRE A M. CAMP
SUR
SES POÉSIES NATIONALES
Lue à la Section des Lettres par M. Léon FaJbre de Uaro,
Archiviste de la Société.
Messieurs,
La plupart d'entre vous ont manifesté le regret de ne
pas avoir vu quelques-unes des belles Poésies Nationales
de M. Camp, un des membres qui lui font le plus d'hon-
neur, notre Inspecteur d'Académie, illustrer les bulletins
annuels de notre Société. Mais, quand elles virent le
jour, notre Section des Lettres était, pour ainsi dire, en
sommeil; des préoccupations, plus actives que celles de
la Littérature, nous travaillaient; et celte œuvre remar-
quable a dû être imprimée ailleurs que dans notre
Recueil, qu'elle ne pouvait attendre, car c'était Vu pu s
momenti du poète.
A défaut de l'œuvre, vous m'avez prié d'en faire, pour
notre prochain bulletin, l'analyse. Encouragé par vos
indulgentes appréciations, je ne saurais faire mieux que
de reproduire, en partie, la Lettre par moi adressée, lors
de l'impression, à l'ancien et digne professeur de quel-
ques-uns d'entre nous. Heureux serai-je si je peux ainsi
être au niveau de la tâche que vous m'avez imposée :
23
354
Moin cher Maître,
Vertes plaines, superbes monts,
Mer, aux flots bleus que nous aimons,
Doux bords, où la vague s'apaise !
Quel est le poète patriote qui, en trois coups de pin-
ceau, a si habilement rendu toute la beauté de notre
Roussillon ?
Qui, avec une grande vérité, a défini notre caractère
ensoleillé dans cette harmonieuse mesure :
Sous ces beaux cieux, où l'âme a l'ardeur du soleil?
C'est vous, c'est vous, poète aux vives sympathies, qui
avez prêté toutes les émotions de votre âme aux mur-
mures de la Tet, au feuillage de nos platanes, à la séré-
nité de notre ciel, aux neiges de nos montagnes et aux
(leurs de nos prairies; qui, si délicatement, avez su les
assortir et plier aux doux accents de votre lyre; qui en
avez harmonisé, éclairé et coloré vos nationales mélodies.
Et ces accents n'iraient pas droit à nos cœurs ! Et
cette lyre ne serait pas pour nous la bienvenue!
Après vos paternelles leçons, jadis doucement données
par votre jeunesse k notre enfance, et si précieusement
répétées, depuis peu, en termes tour à tour éloquents
et poétiques, par votre expérience mûrie a notre jeune
virilité, combien nous serions injustes et ingrats de nous
taire, quand, avec tant de succès, vous venez dTétre le
merveilleux écho de nos craintes, de nos douleurs et de
nos espérances patriotiques !
Pour moi, à qui vous sûtes prêcher l'exemple de nobles
355
sentiments, je ne mériterai pas ce reproche. Vite un
accueil reconnaissant à votre Muse, un bouquet de ces
fleurs que vous chantez si bien.
Le silence gardé jusqu'à ce jour, vous en connaissez
la cause : Quand parut la belle édition de vos Poésies
Nationales, ma plume sommeillait sous les abris peu
poétiques du camp de Toulouse. De retour maintenant,
grâce a de nouveaux loisirs, je peux enfin songer h vous.
Jaloux de cette amicale confiance dont souvent vous me
files honneur, sans vous crier gare, j'ose m'en emparer,
et, au risque de blesser votre modestie, je vais jeter sur
votre œuvre quelques rayons de vérité.
N'ayez aucune crainte, maître. Les éloges que vous
avez déjà reçus ne sauraient être suspectés de partialité
ni d'exagération. Comme ces moissonneurs aimés de
Jéhova, dont parle la Bible, vous avez réussi à former
votre gerbe, et vos poétiques épis sont des plus beaux.
Si même, au lieu de rimer sur nos humbles rives, rare-
ment honorées de semblables concerts, vous aviez fait
retentir de vos chants les échos de la Seine, si au lieu
d'être affilié à de simples sociétés de département, vous
aviez eu l'auréole d'un Institut parisien, si votre titre
universitaire avait été plus élevé encore, oh alors ! qui
sait quels éloges outrés auraient exclamés les encenseurs
du succès et les badauds littéraires de la province. On
eût peut-être comparé vos nouvelles productions aux
lamentations d'un Jérémie ! Que jsais-je ? A un chant de
Dante ou du vieux Mil ton!
Patience, l'heureux instant d'une juste appréciation n'a
pu venir encore. Mais laissez un temps plus calme, un
ciel plus serein succéder à la tourmente et à l'orage, et
356
l'on sera étonné d'avoir laissé s'élever, dans l'ombre et
sans l'entendre, à l'heure du silence littéraire, «ne voix
si pure, si claire, si sympathique, d'un registre si riche
en éclatantes intonations.
Il ne sera pas difficile, en effet, à chacun de nos dilet-
tanti littéraires de trouver dans votre recueil une page,
une phrase, un mot du cœur qui fasse vibrer son âme.
Votre main a été si habile à toucher toutes les cordes :
Celui-ci, à l'imagination vive et entraînante, a déjà
marqué sa prédilection pour Le Poète et la Voix Divine,
ce chant Lamartinien, qui couronne si dignement votre
œuvre par des vers tels que ceux-ci (en critique sincère
je ne peux m'empêcher de citer ceux qui nie touchent
le plus) :
Si le bien sort du mal, et l'aurore de l'ombre,
Si le Dieu bon n'agit qu'avec mesure et nombre,
Si, pour rendre la vie à ces bois, à ces prés,
11 exile l'hiver des vallons diaprés ;
Justice sainte, amour, liberté, fleurs divines,
Voudra-t-il vous laisser périr sous les ruines?...
Console-toi, poète, espère en l'avenir,
Et vois, sans l'affliger, le doux printemps venir.
Un autre, aimaut la puissante énergie du genre de
Barbier, disait naguère que les ïambes sur le Droit et
ce que j'appellerai votre Messénienue de la Statue de
Kléber sont vos meilleures productions.
Et en effet, entr'auires passages, quelle plus belle
sanctification du droit?*
De l'esprit infini qui fait mouvoir les mondes
Magnifique émanation,
Le Droit ne fléchit pas aux fugitives ondes
De chaque génération.
357
L'Humanité l'adore, il est impérissable;.
Tout passe, et lui ne passe pas ;
Ce qu'il ne fonde pas est bâti sur le sable,
N'est qu'un vil jouet du trépas.
Le Droit décrit aux deux sa radieuse orbite,
. La lumière sur nous descend ;
Et, de près ou de loin, chaque peuple gravite
Vers ce foyer incandescent.
Si le peuple Français est si grand dans l'histoire
C'est qu'ardent défenseur du Droit,
II repousse du pied les ambitions vaines
De qui n'est que fort et qu'adroit.
Pour une nature tendre et délicate, les préférences
seront pour les harmonieux et frémissants sonnets des
Bords de la Tel, des Platanes et de l'Hirondelle, pitto-
resques échos de votre Lafontaine, qu'il faudrait repro-
duire en entier.
Une nature ardente, énergique, aimera mieux les
sonnets de Kœrner, de Dagobert et Dugommier, dont,
si opportunément vous évoquez les ombres vengeresses,
les stances de la Cloche dont je ne peux m'empécher de
citer ces beaux vers :
Je sonnerai les fiançailles
De la vaillance et du trépas
El aussi la belle élégie Heureux les Morts, où Ton
gémit à des strophes si touchantes :
lia honte est à nos fronts, l'abîme à nos pieds s'ouvre,
Seuls, vous fûtes heureux, vous que la terre couvre.
Le devoir accompli, c'est l'oreiller des morts.
Chacun de vous, lutteurs, eut le trépas d'un brave.
Dans votre fosse, au bruit de nos chaînes d'esclave.
Goûtez un sommeil sans remords.
358
L'amant des mélancoliques rêveries se laissera molle-
ment attendrir par la lecture du Jeune soldat blessé et
prisonnier et de ces déchirantes lamentations :
Ignorer tout ce qui se passe
Là-bas, là-bas où vit mon cœur,
Interroger l'immense espace,
Et n'entendre qu'un vent moqueur !
Qui dira ce qu'un captif souffre
De son désespoir si profond ?
Et de sa peine, orageux gouffre,
Quelle sonde atteindra le fond ?
Les sonnets du Soir de la Bataille, de Loocoon, de
La Mort pour la Patrie, du Soldat Mourant arrêteront
son attention et humecteront sa paupière. Quelle émotion
sentie et admirablement traduite dans ce poignant adieu
du jeune mourant à sa mère !
Dis-lui que, pour sauver la Patrie en émoi,
Tant de jeunes Français sont tombés comme moi,
Et que par notre mort la France est immortelle.
Celui qui ne se laisse pas décourager, qui, à un vou-
loir mâle et .généreux unit un sentiment national pro-
noncé, qui ne désespéra jamais ni de la Patrie ni de
Dieu, celui-là aimera Y Hymne Religieux du Travail, La
France Régénérée, les Odes à Paris et sur Le Devoir et
la Chanson des Ecoles primaires, ces encourageantes
pièces, où toutes les idées fortifiantes ont fait jaillir leurs
étincelles.
Ici cette belle paraphrase de la devise Dieu protège la
France :
Notre palladium, frères, c'est la Justice,
Et nous ne craignons pas qu'en nous s'anéantisse
Le peuple qui pour elle a combattu toujours.
359
Du sang de nos martyrs féconde est la semence.
Dieu conduit notre histoire ; elle est le fleuve immense
Dont rien ne détourne le cours.
Notre patrie aura grandi par ses désastres.
Là ces vers consolants sur l'immortalité de l'âme :
Ils sont bénis de Dieu ceux que la Providence
Moissonne au milieu des combats.
Ils retrouvent là-haut ce qu'ils cherchaient sur terre :
L'amour, la liberté que ne voile et n'altère
Aucun nuage d'ici-bas.
Et ailleurs cette morale instructive pour tous les âges:
Le paresseux tend son embûche,
Et veut vivre aux dépens d'autrui ;
Il traîne, importun, son ennui. »
C'est le frelon dans une ruche.
Dans la ruche humaine soyons
Non des frelons, mais des abeilles.
Pour moi qui, même en poésie, désormais, voudrais
le moins de rêve, le plus de juste et de vrai possible,
une conciliante pondération dans les idées; moi, pour
qui le mot de Platon : Jx beau est la splendeur du vrai
doit être le mot d'ordre de toute littérature saine et
nationale ; pour qui notre desideratum le plus néces-
saire serait le respect absolu des fortes idées renfermées
dans ces deux grandes expressions Honneur et Patrie,
c'est votre ode La Concorde qui doit avoir la palme:
Le même péril nous rassemble,
Chassons tout sentiment haineux ;
Lorsqu'on lutte et qu'on meurt ensemble,
On est uni par de saints nœuds.
360
Notre sang en ruisseaux se mêle ;
De la concorde fraternelle
Il cimentera le pouvoir.
Devant le drapeau Germanique,
Soyons Français ; ce titre unique
Révèle à chacun son devoir.
Voilà qui est toucher la véritable corde. Poètes ou
hommes politiques, c'est là, pour notre salut commun,
c'est bien là que tous doivent viser.
Je ne déleste pas, non plus, votre prédiction terras-
sante, votre assimilation si trouvée entre le sort d'Ugo-
lin et celui de Paris ou de la Franpe, — la France
et Paris étaient tout un alors, — lancées au nouvel
empereur d'Allemagne, lors de son avènement, l'ïambe :
IJarchevéque Roger et le roi Guillaume, si remarquable
par son retentissant cri de terreur.
J'aime aussi, et beaucoup, les strophes A la jeune
génération : Enfants, souvenez-vous. Oui, ils se souvien-
dront de vos salutaires conseils qui se résument si bien
dans un de vos plus beaux vers :
Gardez à l'âme son pouvoir.
Ce sont accents qu'on n'oublie pas ceux-ci :
Devoir, patrie, honneur sévère,
Et liberté, qui ne meurt pas ;
Tout ce que votre cœur révère
Vous convie aux sanglants combats.
De tant de cités ravagées,
Et de familles outragées '
La vengeance est Tunique vœu.
Vengeance ! dit le vent qui passe,
L'étoile brillant dans F espace,
Écrit : Vengeance ! en traits de feu.-
361
Mais par le tour simple et touchant de la cadence,
par la pensée ingénieuse qui l'éclairé, par la vérité des
vœux patriotiques qui l'ont dicté, vérité malheureusement
encore déçue aujourd'hui, le dialogue entre La France
et la Liberté m'a ému du même coup que nos premiers
désastres. Je garde cette bonne impression quand je relis
cette pièce où si harmonieusement alternent des cris de
désespoir et d'espérance :
Regarde en-bas, à sœur divine ;
Que vois-tu du haut de la tour 1
m
— Je ne vois que sang et ruines.
Tes enfants meurent tour à tour.
Le courage au nombre succombe,
Sur toi se déchaîne le sort.
0 chers martyrs ! noble hécatombe ! . • .
Je ne vols rien venir encor.
0 Liberté, fais sentinelle,
Que vois-tu du haut de la tour 1
— De la Concorde fraternelle
Tes fils bénissent le retour ;
L'honneur, le dévouement sublime
Prennent un héroïque essor.
Bientôt se fermera l'abîme
Je ne vois rien venir encor.
Quant au Chant des Francs-Tireurs, c'est la première,
en date, de vos productions. Pour le mouvement, le
rhythme, la couleur et l'émotion, à mon avis, c'est la
première encore. Toutes les qualités que le genre exige
s'y rencontrent. C'est une marche militaire accompagnée
de pittoresques images. Celui qu'anime l'amour du pays
natal ne peut que sentir une ardeur guerrière se réveiller
en lui quand retentissent d'aussi chaleureux appels :
362
Prométhée, en proie au vautour,
Le grand peuple est dans la souffrance,
Elle saigne, la noble France,
Amis, courons à son secours.
Par expérience maintenant, je ne suis plus étonné,
cher maître, qu'un objet matériel, une diligence montant
bruyamment, à une heure matinale, une côte d'une de
nos plus belles routes départementales, et un jeune
franc-tireur de la première levée, qui, alerte et fringant,
grimpait sur la voiture, vous aient si bien inspiré :
Devant vous, les hauteurs du Ganigou blanchissaient
sous la neige. Des deux côtés, se dressaient de vastes
rideaux d'arbres, des jardins s'allongeaient en échiquier:
des ruisseaux s'épandaient, en murmurant, au milieu des
champs et des prés, en partie couverts d'une riche ver-
dure, en partie d'herbes desséchées, d'un jaune d'or.
Des pampres de vignes serpentaient çh et là. Plus bas,
du haut de la côte, on apercevait, dans le lointain, les
eaux tranquilles et bleuissantes de la mer. Au-dessus de
vous, l'azur du ciel. Quel beau paysage, estompé qu'il
était des vapeurs tremblantes de l'aube, doucement com-
battues par les effluves de l'aurore rougissante !
C'était l'heure aimée du poète. Vous en avez écouté
les harmonieuses brises. Vous avez bien fait. Car ce
n'est pas seulement le chant des francs-tireurs que nous
lui devons; ce sont aussi les autres fleurs de votre cor-
beille poétique qui, toutes fraîches, sentent encore la
rosée du matin.
363
HORACE.
LIVRE II — SATIRE M
PARALLÈLE
DE LA VIE PAISIBLE DE LA CAMPAGNE
ET DES TOURMENTS DE LA VILLE.
Traduction <Io M. Louis Faire, Secrétaire général
île la Société.
L'objet de tous mes vœux, le voici : Fonds de terre,
Pas trop grand, pré, jardin, avec petit parterre,
Et fontaine d'eau pure à côté du logis,
Bois de quelques arpents :... Que les dieux soient bénis !
Ils m'ont donné cela, même bien plus encore.
Je n'ai qu'un seul désir, pour lequel je t'implore,
Noble fils de Maia : Conserve-moi ces biens,
S'ils me sont parvenus par d'honnêtes moyens,
Si je ne les réduis par quelque folle ivresse,
Et ne forme jamais ces vœ.ux à ton adresse :
Oh ! que n'ai-je de terre encore ce lopin,
Qui rend irrégulier le sol de mon jardin ! -
Que ne puis-je trouver une urne d'argent pleine.
Gomme ce mercenaire, au travail, à la peine
Dès longtemps asservi, qui, déterrant de Por,
Grâces au bon Hercule, au prix de ce trésor,
364
Du champ qu'il labourait put devenir le maître ;
Si je suis satisfait de mon petit bien-être,
Et ne suis point ingrat, engraisse, à petit bruit,
Mon troupeau, tout le reste, excepté mou esprit,
Et sois, comme toujours, mon gardien tutélaire.
Lors donc que de la ville exilé volontaire,
J'ai regagné ces monts, ainsi qu'un boulevard,
Où de l'ambition je ne crains pas le dard,
A l'abri de l'Ausler et du funeste automne,
Alors que sans pitié Libitine moissonne
Ma muse, en cheminant, peut-elle faire mieux
Que de versifier un repos si joyeux?
0 Père du matin ! ou, si tu le préfères,
Janus ! par qui chacun prélude à ses affaires,
Comme à tous ses travaux (Le ciel le veut ainsi),
C'est par toi que mes vers commenceront aussi ;
Dans Rome, dès l'aurore au palais tu m'entraînes
Pour une caution... Tes excuses sont vaines,
« Alerte ! ou bien quelque autre ira te prévenir ! «
La bise sur le sol ne cesse de gémir,
Et la neige qui tombe attriste nos journées
Autour d'un cercle étroit dans leur course traînées.
N'importe, il faut marcher. Puis lorsqu'en termes clairs,
J'ai signé ma ruine, il me faut à travers
La foule m'esquiver, maltraiter qui m'arrôte. —
« Que veut cet insensé? qu'a-t-il donc dans la tête? »
Et le fâcheux s'emporte en imprécations : —
« Vous heurtez devant vous tout sans précautions,
« S'il vous vient à l'esprit de courir chez Mécène. >
Ce reproche m'est doux et j'en conviens sans peine.
365
Cent affaires alors, qui ne m'importent pas,
En face et par côtés me tombent sur les bras
Sitôt que j'aperçois les noires esquilies :
« Roscius est venu, pour que tu ne l'oublies,
« Te prier d'assister au Prétoire avec lui,
« Vers huit heures demain ; souviens-toi qu'aujourd'hui
« Tu dois venir encore auprès des secrétaires
« Qui t'attendent, Quintus, pour de graves affaires;
« Par Mécène il faudrait faire signer ceci, —
« Je tâcherai, dirais-je; — Oh ! je suis sans souci,
«c Si lu veux t'en charger; » on me presse, on insiste.
Depuis plus de huit ans, Mécène, dans la liste
De ses meilleurs amis m'admit, uniquement
Pour me prendre en voiture, afin qu'à tout moment
11 pût me faire en route au tuyau de l'oreille
Ces graves questions, ou tout autre pareille :
« Quelle heure est-il ? Dis-moi, le Thrace Gallina
« Vaut-il le Syrien ? L'hiver approche; on n'a
« Qu'à se bien garantir des froides matinées ; »
Propos sans importance, et phrases surannées
Qu'on verse d'ordinaire en un vase sans fond,
Cependant, chaque jour, chaque heure, sur moi fond
De plus en plus l'envie, on dit : « Avec Mécène
« Il était au théâtre, au cirque ; quelle veine !
« 0 fortuné mortel, fils bien-aimé des cieux ! *
Un bruit sinistre court des rostres en tous lieux;
Chacun s'adresse à moi : « Mon cher, daignez nous dire
« (Personne, mieux que vous, ne pourrait nous instruire,
« Vous qu'on voit près des dieux), des Daccs que sait-on ?
t — Moi rien. — Toujours plaisant et sur le même ton !
« — Que je sois confondu si j'en sais quelque chose !
« — Mais vous savez du moins si César se propose,
366
< Ainsi qu'il Ta promis, de donner aux soldats
« Des terres d'Italie ou de Sicile ? — Hélas !
«c Par Pollux ! je l'ignore. * À ces mots on m'admire,
Comme le plus discret des hommes de l'empire.
Ainsi, pour mon malheur, s'écoule tout le jour,
Non sans que je m'écrie : 0 fortuné séjour,
0 ma maison des champs, quand donc te reverrai-je?
Quand pourrai-je, affranchi de l'ennui qui m'assiège,
Lire nos vieux auteurs, après avoir goûté
Les douceurs du sommeil ou de l'oisiveté,
Et vivre sans tracas? Quand verrai-je la fève,
Que le grand Pythagore à sa nature élève,
Et quelque autre légume, assaisonnés de lard,
Sur ma table servis sans appareil, sans art ?
Délicieuses nuits ! Soupers de l'Empyrée,
Où mes amis et moi, nous passons la soirée
Près de mon Lare, à table, avec mes serviteurs,
Qui, gais et familiers, partagent les douceurs
De ces repas, après l'offrande des prémices.
D'une folle étiquette oubliant les caprices,
Chacun boit à sa soif, vide, comme il lui plaît,
Un grand cratère, ou bien un petit gobelet.
On jase, on s'entretient, jamais sur le domaine
Ou la maison d'autrui. Nul ne se met en peine
Du talent de Lépos, s'il danse bien ou mal.
Ce qui nous touche mieux, et que c'est un grand mal,
Mes amis, d'ignorer, voilà ce qu'on discute :
On cherche, quand l'argent contre la vertu lutte,
Lequel des deux partis peut donner le bonheur,
Si l'utilité doit nous lier, ou l'honneur,
Où réside le bien et quelle est sa nature.
Sur cela, Cervius, mon voisin, s'aventure
367
A nous Taire, à propos, un conte des vieux temps.
Si quelqu'un, en effet, parmi les assistants,
Vante d'Arellius l'ennui dans le bien-être,
Genius parle ainsi : — Jadis un rat champêtre
Reçut un rat de ville en son pauvre logis;
C'étaient deux bons vieillards, deux hôtes, deux amis.
Le premier fort rangé, d'ordinaire économe,
De ses provisions savait, en rat bonhomme,
Pour l'hospitalité se relâcher parfois
De son épargne. Bref, il apporte des pois,
Raisins secs, longue avoine, et même une parcelle
De lard demi rongé, qu'à part son trou recèle ;
Il les sert de bon cœur, par la variété
Cherchant à provoquer son ami dégoûté
Dont la dent dédaigneuse effleurait chaque chose.
Tandis que du logis le maître se dispose
Sur de la paille fraîche et gruge quelques grains
D'ivraie et de froment, il abandonne en vain
Des mets à son ami lu portion meilleure.
Knlin celui-ci dit : « Quelle triste demeure !
«c Trouves-tu du plaisir à vivre dans ces lieux,
« Parmi tous ces rochers? N'aimerais-tu pas mieux
« Quitter ce bois sauvage et venir à la ville
« Au milieu des humains? Crois-moi, d'un pas agile
« Sans hésiter partons ! — Ainsi le veut le sort, .
<* Quiconque vit sur terre est sujet à la mort;
« Grands et petits, personne à son arrêt n'échappe ;
« Quand tu le peux, jouis avant qu'elle te frappe,
«c Et songe que la vie est fort courte. » Ces mots
Touchent le Campagnard; léger et bien dispos,
De sa loge il s'élance : Ils se mettent en roule,
Désirant tous les deux, avant le jour, sans doute,
Se glisser sous les murs La nuit déjà du ciel
Occupait le milieu, quand dans un grand holel
368
Us pénètrent. D'abord, leur vue est éblouie
De tapis somptueux dont la pourpre s'allie
A l'ivoire des lits. Ils sont ratis de voir
* Les restes d'un festin, donné la veille au soir,
Sur un brillant buffet dressés en pyramide.
Dès que le Citadin, sur un tissu splendide
A placé son convive, en hôte diligent,
Retroussé jusqu'aux reins, d'un air intelligent,
Il remplace les mets, et pour remplir sa tâche,
A déguster les plats, comme un valet s'attache.
L'étranger, tout joyeux, étendu mollement,
Rend grâce au Citadin de ce doux changement,
Lorsque le bruit soudain des battants d'une porte,
Qu'on ouvre avec fracas, d'épouvante transporte
Nos deux amis. Chacun s'élance de son lit,
Court autour de la salle... A l'instant retentit,
Dans la maison, l'aboi d'un dogue formidable,
«c Cette vie à mes yeux cesse d'être agréable, »
Dit alors le rustique, c adieu, porte-toi bien !
« A ton sort, cher ami, je préfère le mien;
« L'abri de mon cher trou, ma forêt, mes lentilles
« Me dédommageront des palais où tu brilles. «
LISTE DES MEMBRES
COMPOSANT LA
• 9
SOCIETE AGRICOLE, SCIENTIFIQUE ET LITTER41RE
* t
DES PYRENEES-ORIENTALES.
Membres honoraires.
*
1836. M. Guizot, C. #, membre de l'Académie Française.
1836. M. Mathieu, 0. &, membre de l'Institut.
Membres résidants.
1854. M. Ablard (André), inspecteur des Écoles primaires,
1853. M. Alart (Bernard), archiviste de la Préfecture.
1868. M. Albar (Joseph), propriétaire.
1833. M. Alzine (Jean-Baptiste), propriétaire (Ff.
1868. M. Amouroux (Adolphe), notaire.
1867. M. Aragon (Osmin), propriétaire.
1867. H. Aragon (Edouard), propriétaire.
1858. M. Astors (François), propriétaire.
1853. M. Audusson (Olivier), propriétaire.
1846. M. Azémar (Joseph), propriétaire.
1836. H. Bach (Etienne), 0. #, colonel d'artillerie en retraite.
1865. M. Balanba (Joseph de) propriétaire.
1857. M. Barberet (Charles), *,inspect. d'Académie honoraire.
1867. M. Bardou (Pierre) , imprimeur.
1873. M. Bartissol (Jean), propriétaire.
1869. M. Batlle (Justin), propriétaire.
1866. H. Bauby (Justin), juge.
* Les fondateurs de la Société sont désignés par la lettre F qui est à
la suite de leur nom.
24
< \
370
1855. M. Bédos (S(épbone), avocat.
1833. M. Béguin (Louis), #, directeur de TÉcole-Norroale (F),
1853. M. Bertrand-Balanda (Bonaventure), propriétaire.
1873. M. Bertran '(Hyacinthe), notaire.
1850. M. Boix (Emile), pharmacien de lro niasse.
1873. M. Boluix (Henri), notaire.
1873. M. Boluix (Léon), #, vice-consul de Portugal.
1858. M. Bonafos (Emmanuel), docteur-médecin.
1857. M. Bonnefoy (Louis de), propriétaire.
1873. M. Bonnet (Louis), C. #, général.
1867. M. Bonnet (Joseph de), propriétaire.
1855. M. Boucabeille (Isidore), chanoine honoraire.
1868. M. Brieudes (Théodose), avocat.
1868. M. Bruguère (Ernest de), avoué.
1867. M. Çagakriga (Raymond de), $, propriétaire.
1871. M. Calaret (Joseph), propriétaire.
1867. H. Camp (Aimé), # inspecteur d'Académie.
1867. M. Canavy (Alphonse), professeur de dessin.
1872. M. Carcassonne (Maurice), propriétaire.
1867. M.Cargolès (Vincent), propriétaire.
1860. M. Cazes (Prosper), propriétaire.
1866. M. Chefdebien (Fernand de), propriétaire.
1870. M. Companvo (Louis), #, docteur-médecin.
1840. M. Costa (Léon de), homme de lettres.
1870. M. Costk (Philippe), professeur au Collège.
1872. M. Crouchandeu (Joseph), homme de lettres.
1866. M. Dalbiez (Joseph), entrepreneur.
1866. M. Dauderny (Baptiste), propriétaire.
1873. M. De beaux, pharmacien en chef à l'Hôpital militaire,
1853. M. Dedins (Sauveur), propriétaire.
1855. M. Deluoste (Julien), chanoine honoraire.
1818. M. Desprez (Antoine), propriétaire.
371
1860. M. Desprez (Jules), propriétaire.
1867. H. Deville (Pierre), vérificateur des poids et mesures.
1865. M. DnoGARD (César), architecte.
1869. M. Donnezan (Albert), docteur-médecin.
1854. M. Durand (Justin), #, banquier.
1866. H. Durand (Laurent), #, propriétaire.
1866. M. Escanyé (Frédéric), avocat.
1873. M. Escarguel (Lazare), député du département. v
1868. M. Escarra (Jacques, propriétaire.
1849. M. Fabre (Louis), professeur en retraite.
1866. M. Fabre de Llaro (Léon), notaire.
1872. M. Farochon (Paul), professeur d'histoire.
1866. M. Faure (Louis) propriétaire.
1856. H. Ferrer (Léon), pharmacien de lre classe.
1866. M. Fines (Jacques), docteur-médecin.
1868. M. Florimont (Albert), avocat.
1867. M. Galaud (Jacques), professeur de langues.
1853. M. Garrette (Pierre), propriétaire.
1873. M. Gauthier (Médard), propriétaire.
1873. M. Gizolme (Georges-Alfred), Préfet du département.
1859. M. Granier de Cassagnac (l'Abbé Louis), *, principal du
Collège. ,
1848. M. Gouell (Pierre), docteur-médecin.
1871. M. Guardia (Auguste de), #, ancien sous-préfet.
1867. M. Janer (Augustin), propriétaire.
1868. H. Jaubert de Passa (Henri), licencié en droit.
1854. H. Jaume (Amédée), propriétaire.
1868. M. Jaume (James), propriétaire.
1868. M. Jaume (Edouard), propriétaire.
1857. M. Jouy-d' Arnaud (Eugène), *, propriétaire.
372
1850. M. Labau (Joseph), propriétaire.
1860. M. Lacombe-Saint-Michel (Romain), propriétaire.
1873. M. Lacroix (Edouard de), juge-suppléant.
1867. H. Lafabrègue (Paul), propriétaire.
1867. M. Laffitte (Paul), propriétaire.
1853. H. Lamer (Jules de), propriétaire.
1872. M. Lanquinede Llaro (François), propriétaire.
1868. M. Latrobe (Charles), imprimeur-libraire.
1841. M. Lazerme (Charles), propriétaire.
1853. M. Llobet (Joseph de), propriétaire.
1867. M. Llobet (Michel de), propriétaire. .
1866. M. LutUBES (Numa), propriétaire.
1868. M. Malbes (Alexandre), &, ingén. des Ponls-et-Chaussées.
1835. H. Massot (Paul), docteur-médecin.
1868. N. Massot (Justin), docteur-médecin.
1862. H. Mercadier (Jean), homme de lettres.
1867. H. Molinier (Adolphe), propriétaire.
1861. M. Morer (Sauveur), professeur au Collège.
1853. M. Muxart (Auguste), avocat.
1867. H. Nérel (Simon), propriétaire.
1868. M. Noé (Michel), avocat.
1867. M. Parés (Jules), &, avocat.
1869. M. Passama (Joseph), 0. *, capitaine de frégate en
retraite.
9 1869. M. Pélissier (François), maître-adjoint à l'École-Normalt*.
1866. M. Pellet (Pierre), naturaliste.
1873. M. Pépratx (Eugène), banquier.
1871. M. Picas (Léon), vice-président du Tribunal civil.
1868. M. Pciggari (Antoine), 0. *, colonel du Génie.
1867. M. Quès (Jean), professeur de physique.
313
1857. M. Reynès-Audusson, négociant.
1868. M. Rivals (Louis), avoué.
1853. H. Robin (Louis), propriétaire.
1867. M. Romeu (François de), avocat.
1858. M. Rouffia (Joseph), instituteur.
1867. H. Rouffiandis (Isidore), professeur.
1872. M. Roquefort (Jacques), artiste.
1867. M. Rouzaud (Vincent), médecin-vétérinaire.
1873. M. Rovira (Henri), licencié en droit.
1859. M. Saignes (Justin), lithographe.
1868. M. Saint-Martori (Honoré), libraire.
1854. M. Sauvy (Joseph), père, négociant.
1867. M. Sauvy (Joseph), fils, négociant.
1867. M. Sèbe (Alexis), propriétaire.
1867. M. Selya (Charles de), propriétaire.
1853. M. Siau (Antoine), propriétaire.
1873. M. Taulêra (Jean), docteur-médecin.
1854. M. Talayrach (Joseph), avocat.
1855. M. Tarrès (Gustave), docteur-médecin.
1867. M. Tastu (Ant.), #, ingén. en chef des Ponts-et-Chausées.
1867. M. Terrats-d'Agwllon (Jacques), propriétaire.
1872. M. Territ (Eugène), commissionnaire.
1872. M. Tisskyre (Justin), &, capitaine d'Etat-Major.
1866. M. Tournal (Joseph), avoué.
1841. M. Vilvllojsgue (Sylvestre), négociant.
1866. M. Vilallongue (Camille), juge.
Membres résidants n'habitant pas Perpignan.
1868. M. Acézat (Orner), propriétaire à Prades.
1867. M. Baillo (Charles), propriétaire à Thuir.
1873 M. Baillo (François), propriétaire à Thuir.
374
1873. M. Batlle (Jean), propriétaire à Arles.
1867. M. Barrera (Michel) propriétaire à Bages.
1873. M. Baylac (Armand), propriétaire à Céret.
1868. M. Boaça (Asprer de), propriétaire à Prades.
1856. M. Carbonnell (Joseph), propriétaire h Cases-de-Pène.
1873. M. Carbonnell (Barthélémy), métairie Saint-Joseph, can-
ton de Saillagouse.
1868. M. Conte (Joseph), propriétaire à Estagel.
1866. M. Cornet (Joseph), propriétaire à Rodez.
«
1873. M. Deit (Jules), propriétaire à Corsavy..
1873. M. Debrieu (Pierre), propriétaire à Thuir — Mas Claret.
1872. M. Delamont (Ernest), employé des postes ù Bordeaux.
1867. M. Durand (Jacques), propriétaire à Saint-Nazaire.
1856. M. Duverney (Adolphe), propriétaire ft Espira-de-rAgly.
1867. M. Farines (Achille), négociant à Rivesaltes.
1867. M. Ferriol (Antoine), *, notaire à Millas.
1871. M. Foxonet (Etienne), prop. au Mas Conte, banl. de l'erp.
1871. M. Garéne (Eugène), h Saint-Laurenl-de-la-Salanque.
1868. M. Gauze (Joseph), notaire honoraire à Rivesaltes.
1868. M. Gauze (Charles), propriétaire à Rivesaltes.
1846. M. Ginestous (Marquis de), prop. à Lalour-de-France.
1847. M. Girvès (Sauveur), propriétaire à Vinça.
1868. M. Gonzalvo (Ange de), propriétaire à Estagel.
1871. M. Gource (Joseph), propriétaire â Arles.
1868. M. Guiter (André), directeur de la Société Artistique de
l'isthme de Suez, à Saint-Laurent-de-la-Salanque.
1867. M. Jacomet (Louis), juge à Prades.
1868. M. Jacomy (Rémi), propriétaire à Prades.
1868. M. Julia (Joseph), propriétaire à Arles-sur-Tech.
375
1867. M. Lazerme (Auguste), propriétaire à Vinça.
1856. M. Malègue (Vincent), propriétaire à Pézilla-de-la-Rivière.
1867. M- Maria (François), propriétaire ù Thuir.
1873. M. Maria (Joseph), propriétaire à Thuir.
1868. M. Marquié (Jules), notaire à Rivesalles.
1868. M. Modat (Jean), ancien élève de la Saussaye, à Thuir.
1867. M. Mas (Ernest), instituteur à Thuir.
1869. M. Mas (Auguste), avocat à Prades.
1869. M. Monteilla (Bonaventure de), propr. à Sainte-Léoeadie.
1865. M. Nicolas (Emile), négociant à Rivesalles.
1873. M. iNoguer (Jean-Jacques), instituteur à Corsavy.
1872. M. Oliver (Paul), naturaliste à Porl-Vendres.
>
1813. M. Pagks (Sébastien), propriétaire à Palau-del-Vidre.
1867. M. Pams-Boher, propriétaire à Vinea.
1867. M. Penchinat (Charles), docteur-médecin à Port-Vendres.
1868. M. Pech (François), propriétaire â Latour-de-France.
1868. M. Reig (Bonaventure), propriétaire à Port-Vendres.
1873. M. Rotgé (Pierre), juge-de-Paix à Sournia.
1867. M. Rondony (Bonaventure), négociant à Prats-de-Mùllo
1873. M. Roux, capitaine de Douanes en retraite à Saint-Génis.
1865. M. Salvo (François), notaire à Yinça.
1868. M. Soubirane (Joseph), notaire à* S^Laurent-de-Cerdans.
1873. M. Tolra (Henri), avocat à Prades.
1868. M. Truillès (Joseph), notaire à Ille.
1367. M. Vilar (Edmond), propriétaire ù Thuir.
1865. M, Vilar-Soubwane (Jacques), propriétaire au Boulou.
376
Membres correspondants.
1839. Mrae Lafabrègue, naturaliste à Lyon.
Mme Tastu (Amable), à Paris.
Mme Vien (Céleste), à Paris.
1840. Mmc FAURE(Anaïs), née Biu, à Rocliefort.
1842. M"« Favier (Eulalie), à Marseille.
1833. M. Fraisse de Perpignan, à Cette (F).
M. Ferrus, ancien Principal du Collège de Perpignan (F).
1834. M. César-Moreau , directeur, fondateur de la Société
française de Statistique à Paris.
M. Cros, avocat à Narbonne.
H. Delestre, président de l'Athénée à Paris,
M. Gqdde de Liancourt, président de la Société univer-
selle de Civilisation à Paris.
M. Salin, contrôleur de la Monnaie des Médailles.
1835. M. Arago (Etienne), homme de lettres à Paris. -
M. Breghot du Lut, membre de l'Académie de Lyon.
M. Cachelièvre, ingénieur des mines.
M. Chevrolat (Auguste), membre de la Société entoiuu-
logique de France. -*
. M. Combes, docteur-médecin à Toulouse.
M. Delocre, docteur-médecin à Lyon.
M. Benizart-Hurtzel, propriétaire à Lille.
M. Duffourc, #, colonel du Génie.
M. Ensely, docteur-médecin à Castelnaudary.
M. Guinard aîné, pharmacien à Bordeaux.
M. Guiter (Théodore), de Perpignan, député.
M. Guyot de Fêre, secrétaire perpétuel de la Société
d'encouragement à Paris.
M. Itier, naturaliste à Marseille.
M. Merçh, trésorier de la Société linnéenne de Lyon.
377
1835. H. MiLS.vNT, professeur d'entomologie au Lycée et à la
Faculté des sciences de Lyon.
M. Péricaud, bibliothécaire de la ville de Lyon, membre
de l'Académie de la même ville.
H. Rigaud (Esprit), de Perpignan , ancien avocat à la
Cour de Cassation à Paris.
M. Rouffia (Côme), de Perpignan, maître de pension.
M. Thurbert, ingénieur des mines.
M. Walter, ingénieur civil, professeur à l'Ecole des arts
et manufactures à Paris.
1837. M. Barrau, homme de lettres à Toulouse.
M. Mercadier aine, lithographe ù Toulouse*
1838. M. Durosoy, inspecteur des mines.
M. Grenier, docteur-médecin, professeur d'histoire natu
relie à Besançon.
M. Vaillant, dessinateur, attaché au Muséum d'histoire
naturelle à Paris.
1839. M. Brochier, capitaine du Génie.
M. Cadilhag (Désiré), à Puisségur, près Béziers.
M. CoiîBART-D'AuLNAY,memb. del'Athén.desartsà Paris.
M. Terrevert, naturaliste à Lyon.
1840. M. Arago (Alfred), inspecteur des Beayx-Arts à Paris.
M. Monzic-Lasserre, docteur-médecin à Coux.
1841. M. François, inspecteur-général des mines.
M. Vienne, bibliothécaire de la ville de Toulouse.
1842. M. Bénet de Péraud, docteur-médecin à Paris.
M. Gellé, professeur de l'École vétérinaire de Toulouse.
M. Pongy, ouvrier-maçon, homme de lettres à Toulouse.
M. Selva (Prosper de), 0 *, capitaine de vaisseau.
1843. M. D'Ombre-Firmas, d'Alais.
M. Massot-Reynier,0. #,lorprésid. de la Cour de Rouen.
M. Solliers (Félix), homme de lettres à Paris.
1844. M. Bouis, & , de Perpignan, professeur à l'École de Phar-
macie de Paris.
378
1844. M. Didier-Petit, de Lvon.
M. Perey (Alexis), professeur de mathématiques h Dijou,
M. Robinet, membre de l'Académie de médecine.
1847. M. Irat, avocat à la Cour de Paris.
M. Renard-de-Saint-Malo, avocat * la Cour de Cassation,
député.
1848. M. Laurence, principal de collège en retraite.
M. Lekranc (Pierre), homme de lettres, député.
M. Perris (Edouard), naturaliste à Mont-de-Marsan.
M. Reboud, docteur-médecin.
1849. M. Autheman, économe des hospices à l'Isle-sur-Sorgue
<vVar).
M. 'Pietta (Lucien), à Montesquieu, près Toulouse.
1852. M. Belleville, vice-président de la Société d'histoire
naturelle de Toulouse.
1853. M. Faure, docteur-médecin en Algérie.
M. Bonnet (Edmond), ingénieur civil.
M. Carvallo (Jules), ingénieur civil, membre fondateur
de Tlnstitut archéologique et historique du Limousin.
1854. M. Daxjean (Firmin), professeur au Lycée de Montpellier.
M. Maurice, agent-voyer en chef du département de Loir-
et-Cher.
M. Thévenin, conseiller à la Cour d'Appel de Paris.
1855. M. Barthélémy (de), ancien conseiller de préfecture.
M. Calistï, inspecteur d'Académie.
M. Cortie, professeur à Paris.
M. Chai-rand de Malarce, homme de lettres à Paris.
M. Crova (André), professeur à la Faculté des sciences à
Montpellier.
M. Soubëyran (Paul de), ancien préfet.
185(3. M. Mercader (Ernest), docteur-médecin à la Magislrail
Tarn-et-Garonne).
1857. M. Soubëyran (Léon) , professeur agrégé à l'École de
Pharmacie de Paris.
319
1858. M. Caralp (Raymond), directeur des cultures du Péni-
tencier à Marseille.
M. Chambeu (l'abbé), de Perpignan, dominicain.
M. Dardé, avoué à Carcassonne.
M. Denille, directeur de la Ferme-École de l'Aude.
M. Desalle, agent-voyer en chef de l'Aude.
1859. M. Gourrier de Fraisse, à Cabardès (Aude).
M . GuiLHAiME, inspecteur général des Ponts-et-Chaussées.
M. Lespiau (Henri), de Perpignan, docteur-médecin des
armées.
M. Lassus de Saint-Génies (le baron de), ancien préfet.
M. Maraval, vice-président de la Société d'Agriculture
de l'Aude.
M. Mares (Henri), membre de la Société d'Agriculture
de l'Hérault.
M. Rendu (Victor), inspecteur général de l'agriculture.
M. Sal.vman, propriétaire à Carcassonne.
M. Talrich (Jules), artiste préparateur d'anatoraie en
x cire à Paris. *
M. Valayer, propriétaire à Avignon.
1860. M. Aragon (Victor), #, de Perpignan, président de Cham-
bre à la Cour de Montpellier.
M. Fouchier (de), capitaine d'infanterie.
M. Martin (Joseph de), docteur-médecin à Narbonne.
M. Noguès (A. F.), professeur d'histoire naturelle à Lyon.
M. Pagezy, ancien député à Montpellier.
M. Katheau, *, capitaine du Génie.
M. Ricard, (Alphonse), avocat à Montpellier.
1861: M. Amas, employé des douanes à Marseille.
M. Bataittard, naturaliste à Andeux (Doubs).
M. Boissonnet, G. #, général de brigade.
M. Bonxel (Gabriel), avocat à Narbonne.
M. Bonnet, juge de paix à Aubagne.
380
1861 . M. BoumN, vice-président de la Société d'Agriculture de
Nice.
M. Bovis (de), propriétaire à Avignon.
M. Fernand-Lagarrigue, membre de l'Institut historique
de France.
M. Fissiaux (l'Abbé), directeur du pénitencier des Bou-
ches-du-Rhône.
M. Hardy, directeur de la pépiuière centrale du gouver-
nement, près d'Alger.
M. Heuzé (Gustave), inspecteur général d'agriculture.
M. Labeaume (de), président de la Société d'agriculture
du Gard.
M. Leïmérie, professeur à la Faculté de Toulouse.
M. Rougemont, président de la Société d'horticulture des
Bouches-du-Rhône.
M. Salles (Isidore), ancien préfet,
M. Sicart, secrétaire de la Société d'horticulture des
Bouches-du-Rhône.
1862. M. Chardon président de la Société d'horticulture et de
botanique du département du Gard.
M. Eloffe (Arthur), naturaliste à Paris.
M. Ville (Ludovic), 0. #, de Rivesaltes, ingénieur en
chef des mines (Algérie).
1805. M. Fuix, #, de Perpignan, ingénieur en chef des Ponts-
et-Chaussées à Amiens.
M. Caraven (Alfred), naturaliste à Castres.
M. Capin (Léopold), professeur au Lycée d'Alby.
M. Pugens (Eugène), professeur de dessin au Lycée de
Montpellier .
1866. M. Bouscbet (Henri), secrétaire de la Société d' horticul-
ture de l'Hérault.
M. Fabre (Gustave), professeur au Lycée de Montpellier.
" 1867. M. Harant (Henri), chef d'institution à Paris.
M. Sougaille (Antoine), professeur au Collège de Bcziers.
384
1867. M. Pasteur, chimiste, membre de l'Institut de France.
M. Bi'zàiries, docteur-médecin à Limoux.
M. Desrivières, docteur-médecin à Paris.
M. Lagarrigue (Fernand), consul du Chili et de la Répu-
blique argentine à Nice.
18f>8. M. Autié (Fernand), professeur au Collège de Béziers.
M. Lamotte-Tenet (Joseph), professeur d'histoire.
M. Guerrier de Haupt, directeur du journal YUnion des
Instituteurs à Paris.
M. Delpegh (Henri), avocat à Montpellier.
M. Maillot (Eugène), agrégé à l'Université de Paris.
M. Léotard (Saturnin), sous-bibliothécaire à Montpellier.
M. Bonvouloir (vicomte de), naturaliste, membre de la
Sociélé entomologique de France.
1869. M. Lafargue (Albert), professeur à Àix.
M. Taudou (Antonin), grand prix de Rome.
M. Guillon (Anatole), naturaliste.
M. Donnezan (Albert), docteur-médecin à Montpellier.
1871. M. Ménétrier (Louis), ancien agent-vojer chef.
M. Ghasseloup-Laubat, ancien ministre de la marine.
M. Gablin, $ , chef du matériel du ministère de la marine.
1872 . M. Rouville (Paul de), professeur de géologie à la Faculté
des sciences de Montpellier.
M. Cayrol (François), de Béziers, licencié ès-sciences.
M. Cahen, grand Rabin, à Constantine.
M. Roumeguère (Casimir), botaniste à Toulouse.
M. Fervel (Léon), colonel du Génie à Nancy.
1873. M. Robin (Charles), membre de l'Institut.
M. Pouchet (Georges), docteur, professeur agrégé au
Muséum.
M. Pages, ingénieur de la Compagnie de Bességes.
M. Ailliaud (Louis), pharmacien à Marseille. -
M. Bourguignat, conchyologue à Saint-Germain-en-Laye,
M. Littré, membre de l'Institut.
382
M. Gautier (Armand), professeur agrégé à l'École de
Médecine de Paris.
M. Monné (Jean), employé aux Ponts-el-Chaussées à
Marseille.
M. Morer (Sauveur), médecin militaire.
M. De Lapeyrouse ( Henri), agronome h Lézi«nan.
Correspondants étrangers.
1847. M. le marquis de Belpiig, duc de Sayella, à Palma.
M. Joachim Maria Boyer de Rossello, à Palma.
M. Nicolas 3rozedo y Zafortera, à Palma.
M. Jules de Gabarrus, consul de France à Palma.
M. Basilio Sêbastiano Castellano, bibliothécaire de la
bibliothèque royale à Madrid.
M. Luis Maria Ramires las Casas Deza, président de
l'Acad. des sciences, arts et belles-lettres de Cordoue.
M. Modesto la fuente, homme de lettres à Madrid.
M. Isidore Chaussât homme de lettres à Barcelone.
4848. M. Martinez (Antoine), à Palma (îles Baléares).
M. Medel (Raymond), à Palma (îles Baléares).
1 849 . M. Fages de Roma, inspecteur général d'agriculture dans
la province de Gérone.
1851. M. Vidal, professeur d'histoire naturelle à l'Université de
Valence (Espagne).
1852. M. Macdonald, présid. de l'Acad. britannique à Londres.
M. le comte Mélano, secrétaire perpétuel de l'Académie
britannique à Londres.
1853. M. Reume (Auguste), capitaine d'artillerie en Belgique.
M. Rubio y Ors, professeur de littérature espagnole à
l'Université de Castille à Valladolid.
« M. Fadeille (de), membre de l'Académie britannique.
M. Florencio Janer y Graells, à Madrid.
M. J. Trujillo del Parraso, à Madrid.
383
M. Gens (Eugène), professeur de l'Athénée d'Anvers.
M. le vicomte de Kerckoy-Varent, président de l'Acadé
mie archéologique de Belgique, grand-croix et com-
mandeur de plusieurs ordres.
M. le vicomte Eugène de Kerckoy-Varent, fils, chargé
d'affaires de l'Empereur de Turquie près le gouver-
nement Belge.
M. Alexandre Schaepkem, peintre de paysages, profes-
seur de peinture à Maëstrich.
M. Léonard de Cuyper, statuaire à Anvers.
M. Nicolas Van-der-Heyden, généalogiste à Anvers.
M. Raphaël Astienza, marquis de Salvatierra, à Ronda.
M. Thomas Aquilo, professeur universitaire à Palma.
1859. M. Alexandre Schaepkens, directeur de l'École des
beaux-arts, chevalier de la couronne de chêne à
Maëstrich.
1861. M. le docteur Don Juan de Dios Montesimos y Neyra,
à Cordoue.
M. Damaso Calvet, ingénieur à Figuères.
1872. M. Francisco Gardona y Orfila, docteur en théologie et
en droit canonique, professeur d'histoire naturelle à
l'Institut de Mahon.
M. Jean J. Rodriguez, botaniste à Mahon.
M. Jean Pons y Soler, malacologiste , numismate et
archéologue à Mahon.
M. Andreu Hernandez, docteur en médecine à Mahon.
M. Coronado Francisco Zavier, Dp méd. à Barcelone.
M. Manuel Martorell y PeSa, propriétaire, agronome,
entomologiste à Barcelone.
M. Francisco Martorell y Pena, propriétaire, conchyo-
logiste, archéologue, numismate à Barcelone.
M. Cotxet, homme de lettres, archéologue à Barcelone.
M. Marti, pharm. archéologue, numismate à Barcelone.
M. Victori, professeur de nautique à Mahon.
384
Sociétés correspondantes.
Aisne Comice agricole de Saint-Quentin.
Société industrielle de Saint-Quentin.
Société académique des Sciences, Belles-
Lettres, Agriculture et Industrie de Sl-
Quentin.
Société Historique et Archéologique de
Chûtcau-Thierry.
Algérie Société algérienne de Climatologie, Sciences
physiques et naturelles, ù Alger.
Société d'Agriculture d'Alger.
Société Archéologique de la province de
Constantine.
Alpes (Basses-) Société centrale d'Agriculture et d'Accli-
matation, à Digne.
Alpes-Maritimes. . . . Société des Sciences naturelles, des Lettre*
et des Beaux-Arts de Farrond. de Grasse.
Société des Lettres, Sciences et Arts des
Alpes-Maritimes, à Nice.
Alsace Société d'Agriculture de Colmar.
Société d'Histoire naturelle de Colmar.
Société des Sciences, Agriculture et Arts
' de Strasbourg.
Ariége Société Agricole et Littéraire de Foii.
Aube Société Scientifique et dh Commerce, à
Troyes.
Société d'Agriculture, Arts et BeHes-Let-
tres, à Troyes.
Aude Société d'Agriculture, à Carcassonne.
Comice Agricole, à Limoux.
Société des Arts et Sciences, à Carcassonne.
Comice Agricole de Parrond. de Narbonne.
Avevron Société des Lettres , Sciences et Arts de
l'Aveyron, à Rodez.
Société d'Agriculture, à Rodez.
385
Bonches-du-Rh(Sne • . Société d'Horticulture de Marseille.
Académie des Sciences, Belles-Lettres et
Arts de Marseille.
Société de Statistique de Marseille.
Calvados Société linnéenne de Normandie, à Caen.
Académie des Sciences, Arts et Belles-
Lettres de Caen.
Société d'Horticulture du centre de la
Normandie, à Lisieux.
Société d'Agriculture, Sciences et Belles-
Lettres, à Bayeux.
Société d'Agriculture et de Commerce, à
Caen.
Cantal " Société Agricole du Cantal, à Aurillac.
Charente Société d'Agriculture, Sciences, Arts et
Commerce de la Charente, à Angoulême.
Charente-Inférieure. Académie de la Charente-Inférieure, à La
Rochelle. *
Société d'Agriculture, Sciences, Arts et
Belles-Lettres, à Rochefort.
Cher Société Agricole du Cher, à Bourges.
Cfite-d'Or Académie des Sciences et Arts, à Dijon.
Société d'Horticulture et d'Arboriculture,
à Dijon.
Creuse Société des Sciences naturelles et archéo-
logiques, à Guéret.
Do u b s Société d'Émulation, à Besançon.
Société d'Agriculture et d'Horticulture du
Doubs, à Besançon.
Drôme Société d'Agriculture, à Valence.
Société de Statistique des Arts et des Scien-
ces, ù Valence.
Eure Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts
et Belles-Lettres, à Évreux.
Gard Société d'Agriculture du Gard, à Nîmes.
Académie des Sciences du Gard, à Nîmes.
Société Scientifique et Littéraire, à Alais.
25
386
Garonne (Haute-) .. . Académie des Jeux-Floraux, à Toulouse.
Société Archéologique du Midi de la France,
à Toulouse.
Sociétés réunis d'Agriculture de la Haute-
Garonne et de l'Ariége à Toulouse.
Académie des Sciences, Arts et Belles-Let-
tres de Toulouse.
Société d'Histoire naturelle de Toulouse.
Gers Société d'Agriculture et d'Horticulture du
Gers, à Auch.
Gironde Académie des Sciences, Belles-Lettres et
Arts de Bordeaux.
Société d'Horticulture de la Gironde, à
Bordeaux.
Société Linnéenne, à Bordeaux
Hérault Société d'Horticulture et d'Histoire natu-
relle, à Montpellier.
Société Archéologique de Montpellier.
Société Archéologique, Sciences et Lettres
de Bézicrs.
Société d'Horticulture et de Botanique de
l'Hérault, à Montpellier.
Indre Société d'Agriculture de Chateauroux.
Indre-et-Loire Société d'Agriculture, Sciences, Arts et
Belles-Lettres du département d'Indre-
et-Loire, à Tours.
Istfre Académie Delphinale, à Grenoble.
Société de Statistique des sciences natu-
relles, à Grenoble.
Société d'Agriculture, à Grenoble.
Jura Société d'Émulation, à Lons-le-Saulnier.
Landes Société d'Agriculture, à Mont-de-Marsan.
Loir-et-Cher Société d'Agriculture, à Blois.
Loire Société d'Agriculture, Industrie, Sciences,
Arts et Belles-Lettres du département
de la Loire, à Saint-Étienne.
%
387
Loire (Haute-) Société d'Agriculture, Sciences et Com-
merce, au Puy.
Loire-Inférieure. . . . Société Académique de Nantes.
Loiret Société d'Agriculture, à Orléans.
Société d'Horticulture, à Orléans.
Lorraine Société d'Histoire naturelle de Metz.
Académie de Mets.
Lot Société Agricole et Industrielle, à Cahors.
Lot-et-Garonne. . . . Société d'Agriculture et d'Arts, à Agen.
Lozère Société Agricole, Scientifique et Littéraire,
à Mende.
Maine-et-Loire Société Académique de Maine-et-Loire, à
, Augers.
Société Industrielle d'Angers et du dépar-
lement de Maine-et-Loire.
Société d'Agriculture, Sciences et Arts, à
Angers.
Manche Société d'Agriculture , d'Archéologie et
d'Histoire naturelle du département de
la Manche, à Saint-Lo.
Société Académique de Cherbourg.
Marne Académie de Reims.
Société des Sciences et Arts de Vitry-le
Français.
Société d'Agriculture, Sciences et Arts du
département de la Marne, à Chdlons.
Meurthe-et-Moselle. . Académie Stanislas, à Nancy.
Société des Sciences, Lettres et Arts, à
Société Centrale d'Agriculture, à Nancy.
Nord Société d'Agriculture, de Sciences etd'Àrls,
à Douai.
Comice Agricole de Lille.
Société d'Émulation de Cambrai.
Société des Sciences, de l'Agriculture el
des Arts de Lille.
388
Oise *. Société d'Agriculture de Compiègne.
Société Académique, Sciences et Arts du
département de l'Oise, à Beauvais.
Pas-de-Calais Société d'Agriculture de Boulognc-sur-roer.
Académie des Sciences, Lettres et Arts
d'Arras.
Société Académique de Boulogne-sur-mer.
Société Centrale d'Agriculture, à Arras.
Puy-de-Dôme Académie des Sciences, Lettres et Arts de
Clermont-Fcrrand.
Pyrénées (Basses-) . . Société des Sciences, Lettres et Arts, à Pau.
Pyrénées (Hautes-). . Société d'Encouragement pour l'Agricul-
ture et l'Industrie dans l'arrondissement
de Bagnèrcs-de-Bigorre.
Rhône Société Littéraire, Historique et Archéolo-
gique de Lyon.
Académie des Sciences, Belles-Lettres et
Arts de Lvon.
Société d'Agriculture, Sciences naturelles
et Arts utiles de Lyon.
Société de la carte géologique de France,
à Lyon.
Sarlhe Société d'Agriculture, Sciences et Arts de
la Sarlhe, au Mans.
Seine-Inférieure.... Société Havraisse d'études diverses, au
Havre,
Cercle pratique d'Horticulture et de Bota-
nique de l'arrondissement du Havre.
Société libre d'Emulation du Commerce
et de l'Industrie, à Rouen.
Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres
de Rouen.
Société d'Horticulture de Rouen.
Seine-et-Marne Société d'Agriculture et Sciences morales,
à Meliiii.
Seinc-et-Oise Société des Sciences morales, des Lettres
et Arts, à Versailles.
389
Seine Société Zoologique et d'Acclimatation, à
Paris.
Société Philotechnique de Paris.
Société centrale d'Agriculture de France,
à Paris.
Société protectrice des animaux, à Paris.
Société Franklin, à Paris.
Revue des Sociétés savantes des départe-
ments, à Paris.
Institut de France, à Paris.
Académie de Médecine, à Paris.
Tribune des Linguistes, Philosophie des
langues, à Paris.
V Apiculteur, — Journal des cultivateurs
d'abeilles (Rédacteur), à Paris.
Sèvres (Deux-) Société de Statistique, Sciences et Arts des
Deux-Sèvres, à Niort.
Société Centrale d'Agriculture, à Niort.
Maître Jacques, Journal populaire d'Agri-
culture, publié à Niort.
Somme Société des Antiquaires de Picardie, à
Amiens.
Société d'Agriculture, à Amiens.
Société Linnéenne du Nord de la France,
à Amiens.
Académie des Sciences, Belles-Lettres,
Arts , Agriculture et Commerce du
département de la Somme, à Amiens.
Tarn Société Littéraire et Scientifique de Castres.
Tarn-ct-(iaronne. . . . Société des Sciences, Belles-Lettres et Arts
du Tarn-et-Garonne, à Montauban.
Var Société d'Études Scientifiques et Archéolo-
giques, à Draguignan.
Comice Agricole, Horticole et Forestier
de l'arrondissement de Toulon.
Société Académique du Var, à Toulon.
Société d'Agriculture, de Commerce et
d'Industrie, à Draguignan.
390
Vaueluse. Société Littéraire, Scientifique et Artisti-
que d'Apt.
Société Académique d'Avignon.
Société d'Agriculture et d'Horticulture
d'Avignon.
Vienne Société Académique de Poitiers.
Société d'Agriculture de Poitiers.
Vienne (Haute-). . . . Société d'Agriculture, des Sciences et Ails
de Limoges.
Société Archéologique et Historique du
Limousin, à Limoges.
Vosges Société d'Émulation, à Épinul.
Yonne Société des Sciences historiques et natu-
relles, à Auxerre.
Société Archéologique à Sens.
Sociétés étrangères.
Angleterre Académie Britannique, à Londres.
Belgique Revue de Belgique, à Bruxelles.
Société de l'Union dos Artistes liégeois, à
Liège.
Société Archéologique de Bruxelles.
Annales de la Société Malacologique de
Bruxelles.
Espagne Académie des Jeux-Floraux, à Barcelone.
Hollande Académie Royale des Sciences, à Ams-
terdam.
Norwége Université Royale de Norwége, àChristhnia.
Suisse Société Vaudoise des Sciences naturelles,
à Lausanne.
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TABLE DES MATIÈRES.
Composition du Bureau pour Tannée 1873 5
Résumé des travaux de la Section d'Agriculture pendant Tannée
1872, par M. Morer, professeur au Collège de Perpignan et
secrétaire de la Section 7
Résumé des travaux de la Section des Sciences, depuis mars 1870
jusqu'en janvier 1873, par M. Rdjuffiandis, licencié-ès-sciences,
professeur à T École-Normale de Perpignan, secrétaire de la
Section , 13
Résumé des travaux de la Section des Lettres, du 9 mars 1870 au
21 janvier 1873, par M. Cruchandeu, secrétaire de la Section.. 22
Enquête agricole de 1870 :
Mémoire de M. Laurent Durand, membre résidant 25
Mémoire de M. Siau, trésorier de la Société • . . 38
Note de M. Numa Lloubes, membre résidant 41
Note sur le Micocoulier pour la fabrication du manche de fouet.. . . 45
Note sur la fabrication des sucres indigènes dans la contrée, par
M. Mercadier, membre résidant 46
Florule des Pyrénées-Orientales : Itinéraire de Pierre Barrera, —
Autographes inédits des Botanistes méridionaux. — Communica-
tion faite à la Société Botanique de France, en Session extraor-
dinaire à Prades, le 5 juillet 1872, par M. Casimir Roumeguère,
membre de ladite Société, membre correspondant de la Société
Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales 49
Ramond et Picot de Lapeyrouse, leurs démêlés à propos de PHistoire
Naturelle des Pyrénées, expliqués au moyen de correspondances
inédites, par M. C. Roumeguère 71
Une visite au jardin d'acclimatation et d'expériences botaniques,
de Collioure, par M. C. Roumeguère 99
i
392
Pa
Position géologique de Perpignan et ses environs, par M. Rouf-
fiandis, licencié-ès-sciences , professeur à l'École Normale de
Perpignan, membre résidant 1
Aurore boréale du 4 février 1872 : Son influence sur les appareils
télégraphiques du poste de Perpignan. — Notice communiquée
par M. Arnaud, employé des télégraphes et par M. Roufôandis. 1
Histoire Naturelle du département des Pyrénées - Orientales. —
Entomologie, par M. Pierre Pellet, membre résidant I
Vent, sa direction et sa force, observées à Perpignan avec un
anémomètrographe électrique, par M. le docteur Fines, membre
résidant j (
Concours : Médaille de bronze et Médaille d'argent proposées pour
la construction des cartes murales du village et du canton 3(
L'ancienne industrie de la Verrerie en Houssillon, par M. Alart,
membre résidant :Ui
Jugement inédit de l'an 805 concernant la ville de Prades.— Examen
critique des documents relatifs à l'origine des possessions de
L'Abbaye de La Grasse, en Roussillon et en Cerdagne, et à
l'histoire de la Maison comtale de Cerdagne et de Barcelone,
par M. Alart 3i:
Lettre à M. Camp sur ses Poésies Nationales, par M. Léon Fabre
de Llaro, membre résidant :r>:
Traduction en vers français de la 6e Satire du 2e livre d'Horace inti-
tulée : Parallèle de la vie paisible de la campagne et des tourments
de la ville, par M. Louis Fabre, secrétaire général de la Société. %'A
Liste des Membres composant la Société :
Membres honoraires 3M
% Membres résidants 369
Membres résidants n'habitant pas Perpignan 373
Membres correspondants 370
Membres correspondants étrangers 382
Sociétés correspondantes 38i
Sociétés correspondantes étrangères 3W
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