Skip to main content

Full text of "Bulletin"

See other formats


Google 


This  is  a  digital  copy  of  a  book  thaï  was  prcscrvod  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 

to  make  the  world's  bocks  discoverablc  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 

to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 

are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  maiginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book's  long  journcy  from  the 

publisher  to  a  library  and  finally  to  you. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prcvcnt  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  lechnical  restrictions  on  automated  querying. 
We  also  ask  that  you: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  fivm  automated  querying  Do  nol  send  automated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  laige  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attributionTht  GoogX'S  "watermark"  you  see  on  each  file  is essential  for  informingpcoplcabout  this  project  and  helping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  it  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  lesponsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countiies.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can'l  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  means  it  can  be  used  in  any  manner 
anywhere  in  the  world.  Copyright  infringement  liabili^  can  be  quite  severe. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.   Google  Book  Search  helps  rcaders 
discover  the  world's  books  while  helping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  icxi  of  ihis  book  on  the  web 

at|http: //books.  google  .com/l 


i   i  i   is    i^i   i   it   i   jfe    Jâi    • 

»Sii  *  n  îii  t^itsTf^i^  *  «if  i^  *^ 


jt,Googlc 


p 
i 

■  À: 
5i 


BULLETIN 

SOCIÉTÉ  FOUR  I.\  COf<SERVATION 

MONUMENTS  HISTOKIQI'KS 
D'ALSACE. 


n,g,t,.rJ  M,  Google 


jt,Googlc 


Bl]LLETIN 

DE  LA 

SOCIÉTÉ  POUR  LA  CONSERVATION 

MONUMENTS  HISTORIQUES 
D'ALSACE. 


TROISIiME    VOLUME 

(1858—1860). 


TEDVE  BERGER-LETRAOLT  ET  FILS,  LIBRAIRES, 


n,g,t,7.dt,  Google 


t,Googlc 


SOCIÉTÉ 

CONSERVATION  DES  MONUMENTS  HISTORIOUBS 


SéflBce  du  Conité  du  2  aoAt  1858. 

Présidanoe  da  M.  8PACB. 

La  séance  est  ouverte  à  onze  heures  et  demie. 

Le  secrétaire  dépose  sur  ie  bureau  huit  cahiers  de  publi- 
calions  envoyés  par  la  société  historique  et  archéologique 
de  Darmslâdt,  et  une  livraison  du  Bulletin  de  la  Société  des 
antiquaires  de  Picerdie.^'^;.- 

Le  procès-verbal  de  faséance  du  5  juillet,  et  celui  de 
la  séance  extraordinaire  du  bureau,  tenue  le  19  du  même 
mois,  sont  adoptés. 

H,  le  président  procède  à  la  lecture  de  la  correspondance. 

M.  le  directeur  de  l'église  de  la  confession  d'Augshourg 
le  prie  d'exprimer  ses  remercîments  à  la  Société  pour  le 
titre  de  membre  honoraire  qui  lui  a  été  conféré  dqn^-la^  . 
dernière  assemblée  généixde.  *  '•*■" 

M.  le  Préfet,  en  réponse  à  la  demande  qui  lui  a  été 
adressée  par  le  Comité,  d'intervenir,  auprès  de  Tadminis- 
tration  municipale  de  Strasbourg,  pour  la  conservation  du 
redan  établi  en  avant  de  la  tour  des  Ponts-Couverts,  qui 
est  située  à  l'extrémité  de  la  digue  du  Wœrthel ,  fait  savoir 
que,  d'après  le  rapport  de  l'architecte  de  la  ville,  il  y  a  deux 
partis  à  prendre. 

i^  Celui  de  se  borner  à  des  travaux  de  consolidation,  qui 
coûteraient  200  fr.; 


jM,Googlc 


2"  Celui  (le  se  livrer  à  une  véritable  restauration  du 
redan ,  ce  qui  causerait  une  dépense  de  800  fr. 

M.  le  Maire  offre  d'exécuter  soit  l'une  soitl'autre  combinai- 
son, selon  que  M.  le  Préfet  le  jugera  convenable.  Le  premier 
magistrat  veut  bien,  à  ce  sujet,  demander  l'avis  de  la  Société. 

Le  Comité ,  en  présence  de  cette  décision ,  et  vu  l'impor- 
tance de  celte  partie  des  anciennes  fortifications  de  la  ville, 
charge  son  président  d'intercéder,  auprès  de  M.  le  Préfet, 
pour  la  restauration  entière. 

Le  premier  secrétaire  dépose  sur  le  bureau  une  proposi- 
tion tendant  à  provoquer,  à  six  mois  de  dislance  de  l'assem- 
blée générale  tenue  à  Strasbourg,  une  seconde  assemblée 
générale  à  Colmar,  où  seraient  également  convoqués  tous 
les  membres  de  la  Société.  Cette  proposition  est  longtemps 
débattue.  Le  Comité,  considérant  qu'une  telle  mesure  ne 
saurait  être  prise  que  par  l'assemblée  réunie,  charge  son 
président  de  formuler  à  ce  sujet  un  nouvel  article  à  insérer 
aux  statuts,  lequel  sera  soumis  à  la  sanction  de  la  prochaine 
assemblée  générale. 

Une  lettre  de  M.  Valois,  sous-préfet  à  Schlestadt,  adressée 
à  M.  le  Préfet  et  renvoyée  au  Comité,  demande  un  crédit 
de  150  fr.  sur  le  crédit  de  1500  fr,  inscrit  au  budget  dépar- 
temental de  1858  (art.  20  du  sous-chapitre  XVI ,  sous  la 
rahriqne  Recherche  de  monuments  antiques),  pour  faire  faire 
des  fouilles  dans  les  environs  d'Obnenheim,  d'Heidolsheim  et 
d'Hilsenheim ,  tous  lieux  où  se  montrent  un  grand  nombre 
de  débris  romains.  Le  président  lit,  à  ce  sujet,  un  passage 
d'une  lettre  de  M.  Coste,  qui  tend  à  justilier  l'opinion  qu'il  a 
émise ,  lors  de  la  dernière  assemblée  générale ,  touchant  la 
route  romaine  qui  devait  entrer  du  côté  sud  dans  Strasboui^. 

M.  de  Ring  observe  que  cette  question  lui  semble  en  dehors 
des  attributs  du  :Comité,  et  regarde  spécialement  la  Commis- 
sion pour  la  topographie  romaine  des  contrées  rhénanes,  à  la- 


jt,Googlc 


quelle  devi-ail  être  adressé  tout  ce  qui  la  concerne.  Néanmoins, 
il  ne  s'oppose  pas  à  ce  que  le  Comité,  dans  le  sein  duquel  la 
'  Commission  a  été  nommée,  intervienne  auprès  de  M.  le  Préfet 
par  Torgane  de  son  président.  Cette  proposition  est  adoptée- 
M.  le  baron  Alfred  de  Turckheim ,  à  Truttenhausen ,  envoie 
au  président  un  projet  de  publication,  que  l'ordre  du  jour 
de  l'assemblée' générale  du  19  juin  dernier  ne  lui  a  pas 
permis  de  produire  alors.  H  expose  l'opportunité  qu'it  y 
aurait  à  faire  exécuter  un  Albwn  qui  pût  servir  de  base  au 
classement  des  monuments  par  ordre  d'importance,  et  serait 
le  moyen  d'information  et  de  contrôle  le  plus  sûr  pour  l'allo- 
cation des  sommes  à  accorder  aux  travaux  de  conservation 
et  de  préservation. 

Le  Comité,  tout  en  reconnaissant  ce  que  la  proposition 
de  l'honorable  membre  ofirirait  d'intérêt  sous  le  rapport 
artistique ,  regrette  de  ne  pouvoir  la  prendre  en  considéra- 
tion ,  vu  les  grands  frais  qu'un  tel  Album  occasionnerait , 
et  parce  que,  d'un  autre  cÔté,ce.qui  motive  principalement 
la  demande  de  M.  de  Turckheim ,  est  poursuivi  avec  zèle 
par  le  Comité  au  moyen  de  la  publication  du  relevé  des 
monuments  historiques  dans  chaque  canton. 

M.  le  colonel  deHorlet,  présent  à  la  séance,  dépose  sur  le 
bureau  un  croquis  de  carte ,  indiquant  l'emplacement  des 
ruines  gallo-romaines,  signalées,  par  M.  Alfred  Gotdenbei^, 
sur  les  hauteurs  duWassenvald  et  du  Baumwald,  entre  la 
Zorn  et  le  Bserenbach.  n  se  plaît  à  reconnaître  toute  l'im- 
portance des  découvertes  de  M.  Goldenberg,  qui  enverra 
un  Mémoire  détaillé  au  Comité. 

Le  croquis  est,  en  attendant,  déposé  dans  les  archives  de 
la  Société. 

Deux  Mémoires,  l'un  de  M.  le  curé  SifFer,  à  Weyersheim; 
l'autre  de  M.  le  pasteur  Ringel,  à  Diemeringen,  sont  ren- 
voyés à  l'examen  de  M.  de  Ring. 


jt,Googlc 


_  4  — 

Une  autre  communication  du  mênie  pasteur,  renferiïiant 
les  inscriptions  tumulaires  de  son  église  ,  est  renvoyé  à 
l'examen  de  M.  le  professeur  Jung. 

Le  reste  de  la  séance  est  rempli  par  la  lecture  d'un 
Mémoire  du  même  professeur  sur  les  anciennes  inscriptions 
de  l'église  de  Saint-Étienne,  à  Strasbourg,  travail  d'intro- 
duction aux  inscriptions  tumulaires  des  autres  églises  de  la  cité. 

Cet  intéressant  Mémoire  sera  publié  dans  le  prochain 
bulletin  du  Comité.' 

La  séance  est  levée  à  une  heure  et  demie. 


Séance  do  Comité  An  4  octobre  1858. 

Présidence  de  H.  SPACH. 


La  séance  est  ouverte  à  onze  heures  et  quart. 

Douze  membres  du  Comité  sont  présents. 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance,  lu  par  fe  secré- 
taire, ne  donnant  lieu  à  aucune  réclamation ,  est  adopté. 

M.  de  Ring  dépose  sur  le  bureau  la  deuxième  livraison  du 
Messager  des  sciences  historiques  de  Belgique  (année  J 858); 
la  huitième  livraison  de  la  Revue  de  l'art  chrétien ,  publiée 
sous  la  direction  de  M.  l'abbé  Corblet  ;  les  cahiers  des 
premier  et  deuxième  trimestres  du  Rulletin  de  ta  Société 
des  antiquaires  de  France  à  Paris  ;  et  un  certain  nombre 
d'exemplaires  des  troisième  et  quatrième  comptes  rendus 
annuels  du  Musée  national  germanique  à  Nuremberg  (DriUer 
und  vierler  Jahresberîcht  des  germanischen  Hational- 
museums  in  Nûrenberg). 

Le  président  demande  l'autorisation  d'envoyer,  en  échange 
à  ces  deux  dernières  Sociétés ,  quelques  cahiers  du  Bulletin 

I.  Voy.  T.  H,  p.  38fi  — 308. 


jt,Googlc 


—  5  — 

de  la  Société  d'Alsace.  A  cette  occasion ,  il  communique  au 
Comité  une  lettre  de  M.  Victor  Simon,  président  de  la  Société . 
d'archéologie  et  d'histoire  de  la  Moselle ,  A  Metz ,  qui  demande 
également  l'échange  des  publications  de  cette  Société  contre 
le  Bulletin.  Le  Comité,  qui  voit  dans  ces  échanges  mutuels 
une  preuve  de  sympathie  pour  des  travaux  analogues ,  auto- 
rise le  bureau  à  faire  ces  envois. 

H.  Mertian ,  eous-préfet  à  Saveme,  instruit  le  Comité  que, 
le  3  août  dernier,  informé  par  H.  te  Maire  de  Lobr  que  tes 
ouvriers,  occupés  à  asseoir  les  fondations  de  ta  clôture  d'un 
terrain  acquis  récemment  pour  les  inhumations ,  venaient 
de  découvnr  plusieurs  cercueils  et  dalles  paraissant  remon- 
ter à  une  époque  trèa-reculée,  il  s'est  rendu  sur  le»  lieux, 
accompagné  de  MM.  deMorletetArth,  membres  de  la  Société 
pour  la  conservation  des  mon\iments  historiques,  afm  de 
donner  les  ordres  nécessaires  pour  que  ces  fouilles  se  con- 
tinuassent avec  le  plus  grand  soin ,  et  que  les  objets  et 
les  débris  de  poteries  qui  pourraient  élre  trouvés  fussent  reli- 
gieusement conservés.  M.  de  Horlet,  présent  à  la  séance, 
communique  plusieurs  fragments  de  métal ,  les  uns  de 
bronze ,  les  autres  de  fer  incrustés  d'argent ,  tirés  d'un 
de  ces  tombeaux. 

<  D^x  tombes,  dit -il,  avaient  été  trouvées,  lorsque 
«  nous  arrivâmes  sur  les  lieux.  L'une  d'elle  avait  été  com- 
t  plétement  détruite  ;  les  pierres  tombales  et  les  ossements 
c  avaient  été  disperses  ;  l'excavation  seule  était  encore 
<  visible.  L'autre  tomt>e  n'avait  été  fouillée  qu'en  partie ,  et 
«  nous  pûmes  reconnaître  qu'elle  était  creusée,  à  0'",30 
(  environ ,  dans  un  roc  calcaire ,  qui  en  formait  le  fond. 
«  Les  parois  éUiieot  en  dalles  de  grès  bigarré,  semblables  à 
«  celles  que  l'on  tire  des  carrières  des  environs.  Le  cou- 
«  verde,  d<mt  les  pierres  étaient  enlevées,  se  composait  de 
t  dalles  pareilles.   La  longueur  de  la  tombe  était  de  l^jSO 


jt,Googlc 


«  à  l'intérieur;  la  largeur,  dans  le  haut,  mesurait  (P,60  à 
«  la  tête  et  0'",50  aux  pieds.  Les  parois  étaient  légèrement 
n  inclinées  de  dehors  en  dedans.  | 

4  Ces  deux  tombes,  dont  le  fond  était  à  l'aile  au-dessous 
«du  sol,  étaient  placées,  parallèlement  l'une  à  l'autre,  à 
n  4  métrés  de  distance,  et  orientées,  de  l'est  à  l'ouest,  prés 
t  du  chemin  qui  conduit  de  Lohr  à  Ottenwiller.  D'après  le 
«  dire  des  ouvriers ,  la  tombe  détruite  avant  notre  arrivée 
«  était  divisée  en  deux  compartiments  égaux  par  une  dalle 
«  placée  longitudinalement.  Un  squelette  se  trouvait  dans 
«  chaque  compartiment,  et  les  têtes  étaient  posées  en  sens 
«  contraire. 

0  Quant  à  l'autre  tombe,  que  nous  avons  trouvée  vidée 
«  sur  un  tiers  de  sa  profondeur,  nous  avons  pu  y  constater 
«  la  présence  d'un  squelette  placé  au  fond,  les  pieds  tournés 
«  vers  l'est.  En  déblayant  la  terre  qui  le  recouvrait,  nous 
<  avons  remarqué  des  ossements  appartenant  à  un  autre 
«  squelette ,  posé  au-dessus  du  premier. 

(  Aucun  fragment  de  poterie ,  aucune  cendre  ni  aucun 
«  ossement  calciné  n'ont  été  découverts ,  mais  seulement 
(  quelques  objets  en  fer  et  en  bronze ,  parmi  lesquels  on 
*  remarque  une  pointe  de  ce  dernier  métal ,  en  forme  de 
t  spatule,  d'un  travail  délicat,  et  deux  fragments  en  fer  qui 
«paraissent  provenir  des  débris  d'une  pièce  d'armure,  et 
«  qui  sont  recouverts  d'incrustations  en  aident  et  en  bronze 
s  d'un  travail  remarquable. 

«  Le  village  de  Lohr  faisait  autrefois  partie  du  comté  de 
«la  Petite-Pierre,  et  était  la  demeure  d'un  prévôt  {Schult- 
«  heiss).  Le  seul  édifice  remarquable  qu'il  renferme  est  la 
»  tour  du  clocher.  Cette  tour  est  ronde.  Elle  a  2"',50  seule- 
«  ment  de  diamètre  intérieur.  Ses  murs ,  qui  ont  2  mètres 
1  d'épaisseur,  sont  percés  de  créneaux,  et  annoncent  qu'elle 
ï  a  dû   faire   partie  d'une    construction   défensive   très- 


jt,Googlc 


—  7  - 
<  a&cienoe,  que  l'on  peut  faire  remonter  aux  premiers  temps 
«  de  l'époque  romane. 

«Une  bulle  du  pape  Alexandre  III,  donnée  en  H78  i 
«  l'abbaye  de  Neuwiller ,  fait  mention  du  village  de  Lohr , 
«  qui  est  désigné  dans  cette  bulle  sous  le  nom  de  Lora.  i 

L'honorable  membre,  en  terminant  son  rapport,  foit 
remarquer  que,  malgré  rempressetfl,ent  qu'a  mis  M.  le  Sous- 
préfet  de  Saveme  à  faire  suspendre  les!  teavaux  dès  qu'il 
apprit  la  découYerte  de  ces  tombeaux ,  il  faut  dèptorer  leur 
profanation  et  la  dispersion  de  la  plupart  des  osseinents 
et  des  objets  qu'elles  renfermaient.  Ne  serait-il  p^s  pos< 
sible,  dit-il,  d'obtenir  plus  de  vigilance  de  la  part  des  auto- 
rités municipales,  et  ne  pourrait-on  pas  faire  peser  une 
responsabilité  réelle  sur  les  entrepreneurs  et  leurs  ouvriers  ? 
J'appelle  à  ce  sujet  l'attention  du  Comité. 

M.  Dugas  de  Beaulieu,  membre  de  la  Société  des  anti- 
quaires de  France  et  auteur  d'un  ouvrage  sur  le  comté  de 
-  Dabo,  écrit  au  président,  pour  le  prier  de  vouloir  bien  te 
^e  admettre  au  nombre  des  membres  de  la  Société  pour 
la  conservation  des  monuments  historiques  de  l'Alsace, 
auxquels  il  prend  le  plus  vif  intérêt.  Dans  l'espoir  que  sa 
demande  lui  sera  accordée ,  il  joint  à  sa  lettre  un  bon  de 
50  fr.  pour  sa  quote-part  dans  l'exécution  de  ces  travaux  et 
son  abonnement  de  l'année. 

Le  président  donne  lecture  au  Comité  d'une  circulaire 
du  Ministre  de  l'instruction  publique,  adressée,  à  MU.  les 
présidents  des  Sociétés  savantes  et  à  MM.  les  correspondants 
du  ministère,  pour  les  travaux  historiques  sur  l'exécution 
d'un  Dictionnaire  géographique  de  la  France. 

M.Heitz,  qui  d^à  a  fait  un  pareil  travail  pour  ses  propres 
études  sur  l'Alsace,  veut  bien  se  charger  des  nomenclatures 
demandées  par  le  Ministre  pour  les  deux  départements. 

M.  Schirr  appelle  l'altention  du  Comité  sur  les  restes  de 


jt,Googlc 


—  «  — 

l'ancienne  cbapelle  de  Saint-Jacques ,  située  dans  une  clai- 
rière de  la  forêt  domaniale ,  dite  Pfaffenwald ,  à  «n  demi- 
kilomètre  des  ruines  de  l'abbaye  de  Niedermûnster, 

«  Los  souvenirs  de  ce  monument,  dit-il,  se  rattachent  à 
«  ceux  de  la  célèbre  abbaye  que  je  viens  de  nommer.  Sa 

<  position  sur  un  tertre,  qui  se  termine,  au  nord  et  à  l'est, 
«  par  un  profond  ravin ,  lui  donne  uii  air  très  -  pittoresque. 
«La  chapelle,  qui  appartient  à  l'époque  du  roman  secon- 

•  daire,  est  assez  bien  conservée  dans  quelques-unes  de  ses 

<  parties  pour  mériter  de  fixer  notre  attention.  Le  mur 
«  latéral  du  chœur ,  à  gauche,  subsiste  jusqu'à  la  hauteur, 
«et  même  au-dessus  des  deux  colonnettes  engagées  dans 

<  ses  angles.  Les  fûts,  ainsi  que  tes  chapiteaux  de  ces  gra- 
(  cieuses  colonnettes ,  sont  parfeitements  intacts  ;  et  il  n'y  a 
«pas  de  doute  qu'il  n'en  soit  de  même  de  leurs  bases, 
«  cachées  sous  les  décombres. 

«  Presque  toutes  les  pierres  qui  fomiaient  les  colonnettes 
«  des  deux  autres  angles,  gisent  sur  la  surface  du  sol,  de 
(  manière  qu'elles  pourraient  facilement  être  redressées, 
c  Dans  le  même  mur,  on  voit  une  niche  ou  un  renfonce- 

•  ment  carré ,  de  0'",60  d'ouverture ,  et  qui  ne  pouvait  être 
a  autre  chose  que  la  custode  du  sanctuaire.  Une  feuillure, 
«  taillée  dans  l'encadrement  de  la  niche  ,  était  évidemment 

<  destinée  à  recevoir  la  petite  porte  du  tabernacle.  Le  chœur 
«  pourrait  n'avoir  reçu  le  jour  que  par  deux  petites  fenêtres 
«jumellées  cintrées,  placées  à  son  chevet,  et  dont  l'une 

<  subsiste  encore  en  partie  ;  tes  pierres  de  l'autre  sont 
«éparses  au  pied  du  mur,  et  ne  demandent  qu'à  reprendre 
«  leur  ancienne  place. 

<  Bien  qu'on  ne  rennarque  aucune  trace  de  contre-forts , 
«  on  ne  saurait  douter  que  le  ctweur  n'ait  été  iroûté.  Les 
«  quatre  pUiers ,  engagés  dans  ses  quatre  angles ,  ne  pou- 
8  vaient  avoir  d'autre  but  que  de  supporter  une  voûte 


jt,Googlc 


(  croisée ,  donl  la  solidité  était ,  d'ailleurs  ,  suffisamment 
«garantie  par  Bon  peu  de  développement,  ainsi  que  pai' 
(  l'épaisseur  des  murs,  qui  n'est  pas  moins  d'un  mèb'e  dans 
<  leur  partie  élevée.  Les  dimeasiom  du  chœur  sont  de  S'^iSO 
»  sur  S^.iÔ. 

t  La  nef,  qui  a  9^,45  de  loi^eur  sur  une  lar^ur  pro- 
(  portionnée,  a  beaucoup  plus  souffert  des  ravages  du  temps. 
«  Cependant,  sur  les  côtés  nord  et  est,  ses  murs  présentent 
(  encore  une  hauteur  moyenne  d'environ  un  mètre  et  demi 
1  au-dessus  du  sol,  ou,  pour  mieux  dire,  au-dessus  des 
cdécomhres;  car  il  est  prohahie  que,  ceux-ci  une  fois 
«enlevés,  l'élévation  des  murs  serait  au  moins  douUée. 
(  Du  côté  sud,  on  ne  voit  plus  que  les  assises  inférieures 
«du  monument;  mais  on  distingue  parfaitement  encore, 
(  de  ce  même  côté,  le  soubassement  d'une  porte  latérale, 
«  qui  parait  avoir  été  l'entrée  principale  de  la  chapelle  ;  son 
«  ouverture  est  de  1",60.  » 

M.  Schirr,  qui  a  récemment  visité  ce  monument ,  de  con- 
cert  avec  M.  l'architecte  Klotz,  pense  qu'une  modique  somme 
de  150  à  170  fr.  suffirait  pour  remettre  à  leur  place  les  pierres 
écroulées  appartenant  aux  deux  colonnettes  renversées  et 
aux  fenêtres  jumelles  du  chœur  ;  è  quoi  l'on  pourrait  ajouter 
quelque  peu  d'ouvrages  de  maçonnerie,  pour  empêcher  la 
chute  du  pan  du  mur  dans  lequel  se  trouve  la  custode. 
Le  Comité  vote  cette  somme. 

M,  le  coluneJ  de  Uorlet  annonce  au  bureau  que  les  travaux 
de  consolidation  du  château  de  Guirbaden  seront  entrepris, 
cetie  année  encore,  par  M.  le  baron  de  Wangen,  sauf  ceux 
qui  concernent  la  tour  princqtale ,  dont  l'importance  et  la 
difficulté  exigent  un  ajournement  jusqu'en  1859. 

Le  président  lit  deux  lettres  de  M.  l'architecte  Rijigeisen , 
qui  rend  compte  des  fouilles  exécutées  sur  les  bans  des 
ti'oig  communes  d'IIeidolsheim ,  d'Oluienham  et  de  Hilsen- 


jt,Googlc 


—  10  - 

heim,  sur  une  zone  à  peapi'ès  droite  entre  ces  trois  villages 
et  la  Blind.  Les  terrains,  sur  chacun  de  ces  groupes,  sont 
Uttéralemenl  jonchés  de  débris  de  tuiles  romaines;  et  les 
fouilles  exécutées  ont  donné,  à  0™,30  au-dessous  de  la  terre 
végétale,  une  coucHe  de  béton  sur  un  pavé  en  cailloux,  et, 
au-dessous,  sur  une  profondeur  de  O^.'W  à  0'",80>  des 
couches  de  débris  de  grandes  tuiles  à  rebords ,  décombres, 
terre,  etc.;  pas  de  murs,  pas  de  pierres,  quelques  frag- 
ments de  poterie,  pas  de  monnaies.  —  Le  reste  de  cette 
correspondance  regarde  les  travaux  de  consolidation  dont 
M.  l'architecte  a  bien  voulu  se  charger,  et  surtout  la  visite 
qu'il  a  faite  récemment  au  château  d'Andlau,  pour  lequel, 
dit-il,  il  n'y  a  point  grand'chose  à  faire,  mais  dont  il  serait 
important  de  consolider  la  porte  d'entrée  du  chemin  en 
rampe  de  la  face  est,  qui  est  du  plus  grand  intérêt  comme 
aspect  et  comme  indice.  Son  écroulement  serait  un  malheur. 
Il  estime  qu'une  somme  de  200  à  300  fr.  pourrait  suffire 
à  faire  les  déblais  nécessaires. 

Cette  somme  est  votée  par  le  Comité. 
Le  secrétaire  lit  une  lettre ,  qui  lui  a  été  adressée  par 
M.  Stoffel ,  percepteur  à  Habsbeim ,  Haut-Rhin ,  dans  la- 
quelle le  correspondant  rend  compte  des  fouilles,  que,  de 
concert  avec  d'autres  membres  de  la  Société ,  et  entre 
autres  avec  M.  le  professeur  Stœber,  à  Mulhouse,  il  a  fait 
dans  un  tumulus  situé  sur  le  ban  de  la  commune  de  Rix- 
heim.  Il  promet  dans  sa  lettre  d'envoyer  au  Comité  un 
Mémoire  où  seront  consignées  les  différentes  circonstances 
de  ces  recherches;  il  y  ajoutera  les  dessins  représentant 
les  objets  trouvés. 

Un  Mémoire  de  M.  Siffer,  sur  un  fragment  d'incripUon 
romaine,  trouvé  dans  la  forêt  communale  de  Langensoullz- 
bach,  est  renvoyé  à  l'examen  de  M.  de  Ring. 
M.  N.  Niclès,  membre  de  la  Société,  à  Benfeld,  donne 


jt,Googlc 


—  H  ~ 

quelques  détails  sur  les  tombeaus  d'orbe  celtique ,  qui  se 
trouvent  sur  la  prairie  de  la  banlieue  de  Herbsheim. 

f  Attachant,  dit-il,  au  mot  Grœber  un  sens  traditicmnel , 
«  Dous  soupçonnions  des  tombeaux  sur  tes  emplacements 
«que  les  habitants  désignent  sous  ce  nom  sur  plusieurs 
■  points  du  territoire  de  cette  commune.  Nous  les  compa- 
«  rions  à  ceux  de  Mertzwîller  et  aux  HûDengrseber  de  Fri- 
(  bourg.  Mais,  quoique  nous  ayons  creusé  jusqu'au  gravier, 
s  le  sol  ne  rendit  rien.  La  régularité  des  couches  de  l'allu- 
€  vion  nous  prouva  que  ce  terrain  n'avait  jamais  été  remué 
<  par  la  main  des  hommes.  Quoique  ces  inégalités  rappellent 
«assez  les  buttes  d'un  ancien  cimetière,  il  est  probable 
*  qu'elles  n'ont  été  formées  que  par  un  parcours  de  bétail , 
«  et  que  le  mot  tombeaux  ne  leur  a  été  donné  que  par  ana- 
«logie. 

«Mais  il  en  est  tout  autrement  des  tertres,  dits  Heiden- 
«  bûckel,  qui  sont,  à  n'en  point  douter,  des  tombeaux  d'ori- 
«  gine  celtique.  Un  de  ces  tumiUi  de  la  prairie  a  été  entamé 
«par  une  tranchée  de  I^.SO  de  large,  dans  le  sens  du 
«  sud-ouest  au  nord-est.  A  O^TO  de  profondeur ,  et  à  côté 
a  du  point  central ,  nous  avons  rencontré  un  vase  en  terre , 
«  fendillé  en  tous  sens,  et  rempli  d'argile  constituant  le  sol 
«  ambiant 

«  Le  vase  se  brisa  malheureusement  lors  de  son  extrac- 
«  tion.  n  occupait  le  côté  sud  d'un  foyer,  reconnaissable  par 
«  un  dépôt  de  cendres ,  et  était  placé  aux  pieds  d'un  sque- 
«  lette  orienté  dans  le  sens  de  la  tranchée.  Le  cercle  sacré 
«  était  Irès-bien  indiqué  par  une  traînée  de  cendres  ;  il  pou- 
«  vait  avoir  3  mètres  de  diamètre,  et  renfermait  le  squelette 
-  «  dont  les  ossements  étaient  dans  un  tel  état  de  friabilité 
«  qu'on  n'en  put  retirer  que  quelques  éclats  informes ,  avec 
«  une  dent  molaire  et  quelques  canines.  H  n'y  avait  aucun 
«  vestige  d'ornement  ni  d'ustensiles  en  mêlai  ;  mais ,  à  la 


jt,Googlc 


—  iî  — 

t  région  du  cou ,  on  a  trouvé  deux  jolis  morceaux  d'ambre 
«  bien  conservés.  > 

Quelques  inscriptions  de  l'église  de  Weiterswiller,  récem- 
ment envoyées  par  M.  Jnngbluth,  curé  du  lieu,  sont,  sur  la 
proposition  de  M.  de  Ring,  renvoyées  à  l'examen  de  M.  le 
professeur  Jung. 

M.  Eissen,  second  secrétaire,  rédame  du  Comité  quelques 
fonds  pour  la  tour  de  Niedeck.  Avant  de  pouvoir  répondre 
à  cette  demande,  le  Comité  croit  devoir  charger  M.  Morin 
de  vouloir  bien  visiter  celte  ruine,  et  de  faire  un  rapport 
sur  son  état  et  un  devis  sur  les  travaux  qu'elle  pourrait 
exiger. 

Le  même  membre  appelle  l'attention  du  Comité  sur  plu- 
sieurs dessins  inédits  très  -  intéressants  ,  enfouis  dans  les 
cartons  du  Comité,  et  dont  la  publication  serait  désirable. 
Le  Comité  chaîne  te  second  secrétaire  d'en  faire  le  triage  de 
concert  avec  M.  l'archiviste  de  la  Société. 

M.  de  Ring,  à  l'examen  duquel  ont  été  renvoyés  un  Mé- 
moire de  M.  Siffer,  et  un  autre  de  M.  Ringe),  pasteur  de 
Diemeringen ,  ea  rend  compte  &n  ces  termes  : 

1  Messieurs,  dit-it,  les  détails  que  M.  le  curé  Siffer  nous 
«  a  envoyés  sur  l'autel  quadrilatéral,  trouvé  à  Langensoultz- 
«  bach  en  1847,  manquaient  à  la  notice  fournie  sur  ce  mo- 
tnument  pai'  M.  Siiss,  maire  de  cette  commune.  Le  point 
«  le  plus  important  de  son  travail  est  la  rectification  qu'il  fait 
«  de  la  ligure  de  Jupiter,  qui,  selon  le  premier  correspon- 
idant,  orne  l'une  des  quatre  faces  de  l'autel,  mais  dans 
<  laquelle  M.  Siflèr  reconnaît  un  Hercule.  Cette  rectification 
•  est  imporlaule,  parce  que,  dès  lors,  le  monument  nous 
t  offre  le  cycle  des  quatre  divinités  qui  présidaient  au  déve- 
t  loppement  physique  et  intellectuel  de  l'homme  jusqu'à  sa 
(mort.  Junon,  toute-puissante,  le  reçoit  à  sa  naissance; 
«  Minerve ,  déesse  de  la  sagesse,  éveille  son  esprit  et  guide 


jt,Googlc 


-  is  — 

«  ses  facultés  morales;  Hereule  iui  donne  la  force  et  la  santé; 
i  Mo'cure,  enfin,  l'assiste  à  ses  derniers  moments,  et  le  con- 
(  duit  dans  l'empire  des  ombres.  M.  Siffer,  au  contraire,  voit 
t  personnifié  dans  Mercure  le  commerce  et  l'industrie;  dans 
K  Minerve,  la  paix,  la  sagesse  ;  dans  Hercule ,  la  guerre  et  la 
(  victoire;  dans  Junon,  enfin,  l'hyménée  et  la  vie  de  famille. 
«  ]|  cite  les  différents  autels  de  ce' genre,  trouvés  en  Alsace, 
t  à  Ëll r  à  Wœrth ,  à  Niederbronn.  Il  pouvait  y  ajouter  ceux, 
(  en  plus  grand  nombre  encore ,  découverts  dans  les  pays 
<du  Bas -Rhin  ,  du  Necker  et  du  Mein.  Leur  allégorique 
t  signification  s'est  trouvée  complétée  dans  ces  régions  par 

<  les  figures  qui  recouvrent  le  couronnement  de  l'un  d'eux , 
-  (  Irouvé  dans  les  ruines  romaines  de  Gassel,  vis-à-vis  de 

cMayence,  et  qui  représentent  les  sept  divinités  planétaires 
«  présidant  aux  sept  jours  de  la  semaùie,  en  commençant, 
«d'après  le  rite  égyptien ,  par  le  samedi,  à  l'opposé  des 
«juifs,  dont  ce  jour  était  le  dernier.  Le  corps  de  l'aulel 

<  supporte  donc  les  quatre  divinités  qui  président  à  la  des- 
«  tinée  de  l'homme;  et  le  couronnement,  les  sept  génies  qui 
i  veillent  à  cbacun  de  ses  jours.  ' 

«  Ua  auti-e  Mémoire ,  qui  nous  a  été  adressé  par  M.  Bingel , 
«  pasteur  et  membre  de  la  Société  pour  la  conservation  des 
«  monuments  historiques  à  Diemeringen  ,  traite  du  Burg , 
«ou. enceinte  fortifiée,  qui ,  à  8  kilomètres  de  ce  lieu, 
«  couronne  le  sommet  aplati  d'une  montagne  dont  le  pied , 
«  d'un  côté ,  est  arrosé  par  la  petite  rivière  de  l'Eichel ,  et 
«  doni  le  flanc  nord  s'incline  mollement  vei's  la  montagne 
«adjacente,  et  forme  un  vaste  glacis  triangulaire,  appelé  la 
•iVorder-Stadt,  ou  le  &ubourg.  La  partie  comprise  dans 
«  l'enceinte  porte  elle-même  te  nom  de  Versunkene  ou  Fer- 
t  lome  Sladt  (la  ville  engloutie  ou  perdue).  De  beaux  hêtres 
1.  Voy.  [)e  Ring,  Ëtablissemeots  romaiDS  daRhJD  et  du  Danube;  t.  II, 
p.  261,  U2. 


jt,Googlc 


-  14- 

I recouvrent  ces  ruines,  ainsi  que  tes  vallées  profondes  qui 
«  les  environnent.  Le  mur  d'enceinte  peut  encore  être  étu- 
(dié  dans  tout  son  parcours.  Il  mesure  1073  mètres  dans 
(  sa  périphérie  culminante ,  12  mètres  de  lai^e  à  sa  base,  et 
c  7  mètres  de  haut.  Les  pierres  qui  le  composent,  d'un  grain 
8  de  sable  très-fin  et  très-dur,  ne  portent  aucune  empreinte 
«  de  taille.  À  ses  pieds  s'ouvre  un  large  et  profond  fossé , 
a  au  delà  duquel  se  dessine  un  rempart  composé  avec  les 
(énormes  blocs  de  roches,  qui,  sans  doute,  en  ont  été 
(  extraits.  Plusieurs  de  ces  blocs  mesurent  jusqu'à  3  mètres 
»  de  long'  sur  2  mètres  de  haut  Une  tranchée,  pratiquée  à  la 
«  partie  du  mur  qui  r^arde  le  glacis,  marque  l'emplacement 
I  de  la  porte  principale.  Du  côté  de  l'est  sont  deux  autres 

<  ouvertures  donnant  accès  à  deux  chemins. 

t  M.  Ringel  cite  les  diverses  traditions  qui  se  rattachent  à 
(  ces  lieux,  et  dont  la  plus  importante  est,  sans  contredit, 
€  celle  qui  mentionne  une  défaite  que  César,  pendant  son 
«  expédition  des  Gaules ,  aurait  eu  à  supporter  dans  la  vallée 
«  et  sur  les  bords  de  l'Eichel.  «t  Mon  but  principal,  dit-il, 
a  a  est  d'appeler  l'attention  de  la  Société  sur  cette  antique 
««  enceinte,  et  d'engager  !e  Comité  à  mettre  fin  au  vanda- 
(«  lisme  des  habitants  de  plusieurs  communes,  qui  viennent 
(«  enlever  les  pierres  dont  se  compose  ce  gigantesque  mo- 
(tnument,  d'un  intérêt  palpable,  mais  trop  peu  connu.>> 

«Je  pense.  Messieurs,  que  vous  vous  associerez  au  vœu  du 
s  correspondant.  Comme  le  plan  qui  accompagne  son  Mé- 

<  moire  n'est  pas  géométriquement  levé ,  et  qu'il  serait 
a  important  pour  nous  de  l'avoir,  je  vous  propose  d'écrire 
t  en  même  temps  à  M.  le  Préfet,  pour  qu'il  fasse  cesser  les 
a  mutilations  du  monument ,  et  pour  qu'il  veuille  bien  nous 
a  en  faire  fournir  le  plan  par  l'autorité.  Et,  comme,  d'un 
a  autre  côté ,  M.  Ringel  n'émet  aucune  opinion  sur  l'origine 
a  de  ces  fortifications,  et  qu'il  est  indispensable  que  la  Com- 


jt,Googlc 


—  15  — 

«mission,  pour  la  topographie  romaine  du  départemeat, 
a  s'éclaire  à  ce  sujet,  je  vous  propose  de  renvoyer  ce  Mé- 
«  moire  à  l'examen  d'un  de  ses  membres.  » 

Ces  conclusions  du  secrétaire  sont  adoptées.  M.  le  colonel 
de  Morlet  s' offrant  d'aller  lui-mènie  visiter  ces  ruines,  le 
Comité  lui  fait  remettre  le  mémoire  et  le  plan  du  corres- 
pondant, et  chaîne  le  secrétaire  d'écrire  dans  le  sens  de  son 
rapport  à  M.  le  Préfet. 

La  séance  est  levée  à  une  heure  et  demie. 


SéiRce  di  CemiU  du  8  noTembre  i8S8. 

Présidence  de  H.  SPAGH. 


A  11  heures  et  quart,  H.  le  président  ouvre  la  séance. 

Quatorze  memhres  du  comité  sont  présents. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance,  lu  par  ie  premier 
secrétaire,  est  adopté. 

M.  George,  inspecteur  des  forêts,  et  membre  de  la  société, 
est  invité  par  le  président  à  donner  quelques  détails  sur  les 
travaux  que  l'administration  forestière  a  fait  exécuter  pour 
rendre  plus  abordables  les  ruines  du  château  de  Niedeck.  Il 
espère  que  le  comité,  après  avoir  entendu  le  rapport  que, 
dans  sa  dernière  séance,  il  a  chargé  M.  Morin  de  lui  faire  sur 
l'état  du  monument,  et  sur  les  travaux  que  sa  conservation 
pourrait  nécessiter,  s'intéressera  d'autant  plus  à  ces  vieux 
débris,  qu'ils  forment  l'un  des  points  de  prédilection  des 
touristes  dans  cette  partie  des  Vosges  à  laquelle  ils  prêtent 
leur  charme  pittoresque. 

Le  secrétaire  dépose  sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants  : 


jt,Googlc 


-  16  — 

1"  De  M.  Anatole  de  Barthélémy  :  Tombeau  de  saint  Dizier, 
évêque  et  martyr,  brochure  in-4'*. 

2°  De  M.  d'Otreppe  de  Bouvelle,  à  Liège  ;  Excursion  dam 
le  monde  moral,  petit  îii-12. 

3"  De  M.  Sahourin  de  Nanton,  membre  libre  de  la  société 
d'émulation  des  Vosges  :  Notice  historique  et  archéologique 
sur  les  dames  chanoinesses  d'Épinal  et  sur  la  chapelle  des 
Innocents,  brochure  În-S". 

4"  Du  même  correspondant  :  Notice  sur  l'imagerie  Pelierin 
d'Épinal,  brochure  in-8". 

M.  de  Nanton  demande,  au  nom  de  la  société  d'émulation 
des  Vosges ,  l'échange  des  publications  de  cette  société  contre 
celles  de  la  société  pour  la  conservation  des  monuments 
historiques  d'Alsace. 

Le  comité  charge  son  président  de  répondre  à  ce  vœu. 

Un  cahier  des  AUertkùmer  unserer  keidnischen  Vorzeil, 
publiés  sous  la  direction  de  M.  L.  Lindenschmidt,  et  accom- 
pagnés d'une  lettre  de  ce  dernier  et  de  M.  le  docteur  Witt- 
mann,  président  de  ta  société  d'histoire  et  d'archéologie  du 
Rhin,  à  Mayence,  est  renvoyé  à  l'examen  de  M.  de  Ring. 

M.  Nicklès,  à  Benfeld,  écrit  au  comité  surdifférentssujets 
d'antiquités  des  environs  de  Herbsheim. 

Il  lui  envoie  une  figurine  en  terre  cuite,  trouvée,  il  y  a 
quelques  années,  par  un  adjoint  du  maire  de  cette  commune, 
dans  un  ancien  puits  abandonné,  rempli  de  cendres  et  re- 
couvert de  terres.  Curieux  de  voir  le  fond  de  ce  puits, 
qu'il  atteignit  en  exécutant  un  travail  de  terrassement,  le 
maire,  après  en  avoir  enlevé  toutes  les  cendres,  y  a  trouvé 
cette  figurine  qui,  alors,  él«it  entière,  mais  qui,  depuis,  a 
malheureusement  été  brisée.  La  partie  inférieure  a  disparu. 
La  tête  de  la  femme  est  entourée  d'une  espèce  de  torque  ou 
ruban  et  a  les  cheveux  pendants  en  doubles  tresses  par  der- 


jt,Googlc 


—  J7  — 

rière.  Le  puits  où  cette  figurine  a  été  trouvée,  était  situé  à 
peu  de  distaace  des  tumtUi  de  la  forêt  de  Maily. 

A  un  kilomètre  environ  au  nord  de  Herbsbeîai  est  un 
canton  de  terres  arables,  appelé  Gietzenfeld,  mais  indiqué 
sur  un  plan  du  XMP  siècle  sous  le  nom  de  Geetzenfeld.  Le 
chemin  qui  y  conduit,  longe  la  rivière  du  Zembs,  et  est  lui- 
même  appelé  Gietzenweg.  Une  douzaine  de  pièces  de  terre 
de  ce  canton  sont  désignées  sous  le  nom  de  Kirchstràng.  Le 
sol  y  est,  pour  ainsi  dire,  jonché  de  débris  de  tuiles  à  rebord 
et  de  briques  striées.  En  y  creusant,  au  hasard,  le  corres- 
pondant s'est  trouvé  sur  une  suhstruction  en  béton.  S'il  Ëiut 
en  croire  la  tradition,  on  y  aurait  trouvé  des  monnaies  d'or, 
des  briques  avec  figures ,  des  têtes  d'anges  en  pierre  dorées; 
malheureusement  tous  ces  objets  ont  été  dispersés. 

A  environ  un  kilomètre  plus  loin,  se  trouve  un  autre  can- 
ton, en  nature  de  prés  et  de  terres,  appelé  Môrdsfeld.  Une 
certaine  étendue  porte  le  nom  de  Hafneracker.  Là  aussi  se 
trouvent  des  tuiles  à  rebord  et  des  substructions. 

Kirchstràng  et  Hafneracker  se  dirigent  à  peu  près  en  ligne 
directe  vers  Ebl ,  dont  ils  sont  éloignés,  l'un  à  peu  près  de  trois 
kilomètres,  l'autre  de  deux.  Faut-îi  voir  dans  le  Geetzenfeld 
du  plan  du  XWl"  siècle  une  corruption  de  Gôtzenfeld  (le 
champ  des  idoles),  ou  bien  te  nom  de  Gietzenfeld,  comme 
celui  de  Gietzenweg,  dérive-t-il  de  Giessen  (courant  d'eau), 
à  cause  de  la  proximité  de  la  rivière  de  Zembs,  c'est  une 
question  que  le  correspondant  ne  croit  pas  pouvoir  résoudre. 
Dans  tous  les  cas,  Kirchstràng  implique  bien  l'idée  d'une 
église;  ce  qui  s'accorde  avec  une  andenne  tradition,  qui 
place  en  ce  lieu  la  primitive  égbse  de  Herbsheim.  Ehl  ou  EU, 
l'antique  Hdlenum  de  l'époque  gallo-romaine,  passe  pour 
avoir  été  le  berceau  du  christianisme  en  Alsace,  et  il  serait 
possible  que,  sur  la  place  qui  nous  occupe,  eût  été  placé  un 
ancien  temple,  sur  lequel  la  première  église  de  Herfasbeim 


jt,Googlc 


eût  été  impianlée.  Hafncracker  rappelle  un  établissement  de 
poterie;  Môrdsfeld  celui  d'un  grand  carnage  dont  ce  champ 
peut  avoir  été  témoin  lors  de  l'invasion  des  barbares,  quand 
partout  les  établissements  romains  furent  incendiés  et  pillés- 
Les  fouilles  que  les  membres  de  la  société,  en  résidence  à 
Benfeld,  se  proposent  de  faire  en  ce  lieu  l'année  prochaine, 
lèveront  peut-être  un  coin  du  voile  qui  aujourd'hui  encore 
recouvre  ces  débris. 

Le  même  correspondant  annonce  que,  dans  une  maison 
du  village  de  Herbsheim,  se  trouve  un  carrelage  ancien,  en 
briques  moulées.  Il  envoie  l'estampage  de  deux  d'entre  elles; 
sur  l'une  se  repète  plusieurs  fois  en  lettres  gothiques 
la  légende  im  glaube.  L'autre  est  moins  bien  conservée. 
L'ensemble  du  caiTelage,  dit-il,  produit  l'effet  d'un  joli 
parquet,  malheureusement  usé  au  milieu,  mais  qui  sur  les 
côtés  est  encore  bien  conservé.  Le  propriétaire  de  ce  carre- 
lage, placé  au  grenier  le  plus  élevé  de  sa  maison,  en  ignore 
l'origine.  M.  Nickiès  penche  à  croire ,  qu'après  la  ruine  du  ' 
château  de  Herbsheim,  dont  parle  Schœpflin,  et  qui  appar- 
tenait a  la  famille  de  Oornhausser  et  plus  tard  aux  Grafra- 
slein ,  desquels  il  fut  racheté  en  1 347 ,  ce  dallage  aura  pu  être 
transporté  ici  avec  d'autres  matériaux  du  manoir.  La  maison 
rustique  porte  en  effet  le  cachet  du  XVP  siècle ,  époque  de 
la  destruction  du  château.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  dallage,  dit 
en  terminant  le  correspondant,  est  un  spécimen  d'omementa- 
lation  intérieure  qui  lui  paraît  digne  de  conservation,  et  par 
cela  même  se  recommande  à  l'intérêt  de  la  société  archéo- 
logique. 

Hemercîments  et  dépôt  dans  les  archives. 

M.  Eissen,  chargé  de  concertavec  M.  l'archiviste,  de  choisir 
dans  les  carions  de  la  société  ceux  des  dessins  inédits  qui 
pourraient  trouver  place  dans  les  publications  du  bulletin, 
lend  compte  du  triage  qu'il  a  fait,  et  soumet  au  comité  ceux 


jt,Googlc 


—  19  — 
d'entre  eux  qui  occasionnellement  pourront  être  reproduits 
par  la  gravure.  —  M.  le  colonel  Morlet  promet,  à  ce  sujet, 
d'envoyer  au  comité  un  dessin  du  château  de  Greïfenslein 
qu'il  accompagnera  d'une  notice. 

M.  le  proressear  Jung  rend  compte  d'une  vxcursion  qu'il 
a  faite  sur  les  hauteurs  de  Saverne  explorées  par  M.  Alfred 
Goldenherg. 

Lorsque,  dit-il,  on  monte  de  Lûtzelboui^  au  village  de 
Harbourg,  on  entre  dans  la  forêt,  et  l'on  se  trouve  sur  une 
doubleligne  de  fortifications  prolongées.  Lesdétails  font  même 
voir  le  seuil  d'une  grande  entrée.  Les  murs,  à  environ  trois 
mètres  de  distance  l'un  de  l'autre ,  et  composés  de  pierres 
sèches,  s'étendent  de  là  sans  interruption  pendant  l'espace 
d'environ  six  kilomètres.  Dans  plusieurs  endroits,  il  y  a  des 
fortifications  secondaire»  rattachées  à  cette  ligne;  tantôt  elles 
forment  de  vastes  caiTés ,  tantôt  elles  sont  circulaires.  Deux 
endroits  ont  conservé  des  monuments  funéraires,  qui  ont 
une  forme  étrange.  Ils  présentent  des  sculptures  d'ornemen- 
tation, mais  pas  d'inscription;  les  tombes  elles-mêmes  étaient 
couvertes  par  ces  pieiTcs. 

La  crête  de  ces  hauteurs  se  divise,  vers  Saverne,  en  deux 
branches,  et  la  ligne  de  défense  se  sépare  également,  en 
suivant  l'une  et  l'autre;  elle  se  termine  au  point  où  com- 
mence la  descente. 

Ce  qui  frappe  surtout  l'esprit  de  l'observateur,  lorsqu'il 
considère  ces  trois  hgnes  fortiûées,  c'est  la  nature  des  hau- 
teurs où  elles  sont  assises.  Sur  le  versant  occidental  des 
Vosges,  le  pays  présente  des  conditions  tout  différentes  de 
celles  du  côté  de  la  vallée  du  Rhin.  Le  terrain ,  avec  ses  on- 
dulations plus  ou  moins  sensibles,  monte  presque  en  plaine 
jusqu'à  la  hauteur  des  montagnes;  les  habitations  et  la  cul- 
ture l'ont  pu  suivre  jusqu'au  point  où  commence  la  descente 


jt,Googlc     — 


~  20  — 
raide  dans  la  vallée  d'Alsace.  C'est  fi  ce  point  que  se  trouvent 
ces  murs  si  étendus. 

Le  second  fait  que  nous  devons  constater,  et  qui  semble 
résulter  de  la  position  géographique,  c'est  l'absence  de  toute 
espèce  de  circonvallation,  de  camp  fortifié,  comme  on  les  a 
souvent  cherché  dans  ces  antiques  constructions ,  et  telles 
qu'elles  se  montrent  au  mont  Saint -Odile  et  sur  un  grand 
nombre  d'autres  points.  Mais  il  paraît  que  les  Vosges  ren-  . 
ferment  de  ces  vestiges  qui  n'appartiennent  pas  à  cette  espèce 
de  monuments. 

C'est  ainsi  que  d'anciennes  traditions  locales  sur  une  ligne 
fortifiée,  qui suivailles  Vosges ,  se  retrouveraient  constatées 
du  moins  dans  cette  partie  de  nos  montagnes. 

L'histoire  de  notre  province  ne  commence  pas  avec  César, 
Nous  sommes  certains  que  des  invasions  de  l'autre  côté  du 
Rhin  ont  eu  lieu  longtemps  avant  lui;  qu'Ârioviste  a  trouvé 
en  Alsace  des  peuples  d'origine  germanique,  mais  qui  sous 
son  commandement,  marchèrent  avec  les  populations  cel- 
tiques, et  qui  peut-être  en  avaient  déjà  adopté  la  langue  et 
la  civilisation.  Ce  fut  à  l'occasion  de  ces  invasions  que  les 
habitants  des  plaines  élevées,  au  delà  des  Vosges,  ont  pro- 
bablement construit  ces  défenses  dont  l'étendue  cause  notre 
étonnement. 

Ce  sera,  dit  en  terminant  le  savant  professeur,  un  travail 
et  une  découverte  d'un  grand  intérêt  que  M.  Goldenberg 
présentera  à  la  société. 

L'ordre  du  jour  appelle  M.  Fries  à  lire  son  rapport  sur 
le  mur  païen  de  Sainte-Odile. 

Messieurs,  ditl'architecte,  d'après  l'invitation  que  j'ai  reçue 
du  comité  de  donner  des  éclaircissements  sur  la  nouvelle 
route  de  Sainte-Odile,  à  son  arrivée  sur  le  plateau  central, 
j'ai  l'honneur  de  lui  soumettre  : 

i°  Le  croquis  ou  plan  général ,  fait  d'après  la  carte  de 


jt,Googlc 


—  21  — 

Thomassin,  indiquant  l'état  des  lieux  avant  les  travaux  de 
la  nouvelle  roule. 

â°  Un  (Toquîs  de  détail  de  l'état  actuel,  c'est-A-dire,  dé- 
puis l'exécution  de  ces  mêmes  travaux. 

On  voit  par  le  premier  de  ces  croquis  (A)  que  la  voie  antique 
d'Ottrotl  arrive  sur  le  plateau  central  par  l'entrée  inférieure, 
et  après  un  brusque  retour  sur  elle-mêuie. 

Ce  retour  est  parallèle  à  l'extrémité  de  la  voie  antique  de 
Barr  arrivant  sur  le  plateau  par  l'entrée  supérieure  avant  la 
première,  mais  un  peu  plus  haut. 

Ces  deux  entrées,  inférieure  et  supérieure,  étaient,  avant 
l'exécution  de  la  nouvelle  route,  séparées  l'une  de  l'autre 
par  une  suite  de  rochers,  formant  une  double  gorge  ou  dé- 
filé. En  avant,  vers  le  plateau,  est  un  emplacement  rectangu- 
laire, dominant  de  4  à  5  mètres  la  susdite  double  entrée  et 
entouré  d'une  enceinte  antique,  dont  il  reste  plusieurs  as- 
sises de  hauteur. 

Cet  emplacement  était  la  porte  du  garde  du  casteUum, 
occupant  le  plateau  central.  On  peut  encore  y  reconnaître 
une  cheminée  avec  chute,  sans  doute  pour  latrine,  taillée 
dans  le  rocher  extrême. 

Cet -emplacement  est  isolé  sur  trois  côtés.  Sur  le  devant, 
vers  la  Koss,  est  une  échancrure  ou  un  fossé,  formant  la 
précinction  du  plateau  central. 

Par  le  deuxième  croquis  (B),  celui  qui  indique  en  détail  et 
sur  une  plus  grande  échelle  l'état  actuel,  on  voit  que  l'antique 
voie  d'Ottrott;  après  être  retournée  vers  l'entrée  inférieure, 
est  subitement  interrompue  par  le  remblai  de  la  nouvelle 
route,  placée  à  environ  3  mètres  en  contre-haut  du  dallage 
antique. 

Ce  remblai  est  retenu  par  un  mur  sec,  fait  avec  les  éclats 
de  rocher  de  l'ancienne  double  gorge,  précédant  les  deux 
entrées  inférieure  et  supérieure. 


jt,Googlc 


Par  la  penle  ascendante  de  cette  voie  antique  d'Ottrott,  le 
remblai  du  nouveau  chemin  qui  d'abord  estd'environ  3  mètres, 
est  réduit  à  O^jôS,  de  telle  sorte  que  les  deux  entailles  infé- 
rieures pour  barres  sont  à  fleur  du  nouveau  sol. 

Sur  la  gauche  de  la  nouvelle  route,  on  voit  dans  le  marne 
croquis  B  un  reste  ou  arrachement  de  la  voie  antique  de 
Barr,  venant  se  perdre  dans  la  nouvelle  route. 

Cette  deuxième  voie  antique  arrive,  comme  précédem- 
ment, sur  le  plateau  central,  et  sans  autre  altération  qu'un 
léger  déchaussement  d'environ  0™,20. 

A  droite  et  à  gauche  de  la  voie  antique  d'Ottrott,  on  voit 
les  deux  derniers  rochers  du  défilé  inférieur;  les  autres  ro- 
chers de  ce  défilé  ont  disparu  sous  la  nouvelle  route. 

En  résumé,  l'extrémité  de  la  voie  antique  d'Ottrott  est  de- 
venue, il  est  vrai,  un  impasse,  et  celle  de  Barr  est  noyée  dans 
le  nouveau  chemin.  Les  deux  gorges  ou  défilés  ont  disparu 
sous  la  nouvelle  route,  et  on  n'a  conservé  que  les  deux  der- 
niers rochers  du  défilé  inférieur. 

Par  contre,  l'entrée  supérieure  a  été  entièrement  conser- 
vée, ainsi  que  sa  paroi  de  gauche. 

L'entrée  inférieure  n'a  été  que  rerablayée  de  (ffiS. 

Les  deux  rochers,  formant  cette  entrée,  et  leurs  entailles 
pour  barres  sont  intacts. 

On  ne  peut  disconvenir,  en  un  mot,  que  l'état  ancien  du 
chemin  antique  ne  soit  complètement  changé  sur  ce  point, 
mais  que,  d'un  autre  côté,  l'on  a  conservé  tous  les  éléments 
matériels  et,  qu'à  la  rigueur,  on  pourrait,  sans  peine,  en 
làire  une  restitution  graphique;  ce  qui  est  surtout  important 
au  point  de  vue  archéologique. 

Quant  au  mur  païen,  on  n'y  a  touché  en  aucune  manière. 

Des  remerciments  sont  votés  au  rapporteur. 

M.  Bingeisen  rend  compte  des  travaux  de  consolidation 


jt,Googlc 


—  23  — 
exécutés  au  château  de  Guirbad«nparson propriétaire,  M.  le 
baron  de  Wangen. 

Ces  travaux  consistent  : 

i"  Dans  la  reprise  en  sous-ceuvre  des  deux  angles  de  la 
tour  carrée  du  couchant  dont  l'architecte  avait  signalé  le 
mauvais  état,  et  dans  la  réparation  de  deux  brèches  dans  le 
parement  intérieur  de  ta  muraille  d'enceinte  contre  ladite 
tour. 

2"  Dans  le  rétablissement  d'une  arcade  ogivale  d'entrée, 
portant  au  sommet  les  écussons  qui  paraissent  être  ceux  de 
Strasbourg  et  de  l'évéque  Bertbold  de  Bucheck,  dont  ta 
chute  s'était  opérée  depuis  la  visite  que  l'arctiitectefitrannée 
dernière  dans  ces  ruines. 

3"  Dans  la  reconstruction  d'une  baie  circulaire  dans  le  mur 
d'enceinte  méridional  du  donjon. 

11  résulte  de  ces  premiers  travaux  que  quelques  parties, 
annonçant  un  commencement  de  dégradation,  ont  été  re- 
prises à  temps  pour  les  consolider  et  prévenir  des  dégâts 
ultérieurs,  et  que  trois  auU'es  parties  d'une  importance  ma- 
jeure, très-gravement  compromises,  se  trouvent  dès  à  pré- 
sent sauvées. 

M.  Ringeisen  ne  croît  pas  trop  s'avancer,  en  donnant 
l'assurance  que  ce  qui  reste  du  grand  donjon  de  l'Est  pourra 
être  maintenu.  Il  résulte  d'un  examen  attentif  des  lieux  que 
l'écroulement  du  mur  méridional  doit  être  attribué  à  la  pré- 
sence de  plusieurs  arcades  circulaires,  dont  on  aperçoit  en- 
core les  naissances  à  diverses  hauteurs  de  cette  face,  et  qui 
présentant  moins  de  consistance  que  des  murs  pleins,  ont 
été  plus  facilement  attaquées,  et  ont  entraîné  dans  leur  chute 
toutes  les  maçonneries  au-dessus,  en  laissant  en  encorbelle- 
ment quelques  parties  compactes  et  mieux  travaillées,  qui  se 
sont  maintenues  en  l'air.  En  reconstruisant  un  mur  plein  par 
assises  en  retraite,  depuis  la  base  jusqu'au  sommet,  on  ob- 


jt,Googlc 


—  2-4  — 
tiendrait  un  contre-fort  qui  se  relierait  avec  raiig:le  de  la  face 
du  levant  et  le  consoliderait  contre  les  attaques  du  temps. 
Ce  travail  pourrait  s'élever  de  1000  à  1500  francs.  Il  inter- 
cède auprès  du  comité,  pour  porter  le  généreux  et  intelligent 
propriétaire  de  cette  belle  ruine  à  ne  point  reculer  devant 
cette  dépense,  et  à  conserver  ce  reste  élevé  du  manoir  féodal 
dont  l'aspect  est  si  pittoresque,  surtout  quand  on  l'aperçoit 
de  la  plaine. 

Le  comité  charge  son  président  de  correspondre  à  ce  sujet 
avec  M.  le  baron  de  Wangen,  et  remercie  H.  Ringeisen  de 
cette  intéressante  communication. 

M.  l'abbé  Straub  annonce  au  comité  la  décision  prise  par 
la  société  française  d'archéologie  pour  la  conservation  des 
monuments  historiques  de  tenir,  l'année  prochaine,  à  Stras- 
bourg, le  congrès  annuel  d'archéologie. 

M,  de  Ring  rend  compte  du  contenu  de  deux  communi- 
cations qui  ont  été  renvoyées  à  son  examen,  lors  de  la  der- 
nière séance. 

*La  première,  dit  le  secrétaire,  est  un  cahier  de  l'armoriai 
t  de  la  noblesse  de  France,  accompagné  d'une  lettre  de  M.  le 
«comte  de  Widranges  à  Bar-le-Duc.  Le  correspondant  de- 
<  mande  quelquesrenseignements  sur  le  château  de  Thanvillé, 
a  qui  a  autrefois  appartenu  à  sa  famille.  Je  me  suis,  à  ce  sujet, 
«adressé  à  M.  de  Dartein,  auquel  le  comité  doit  une  notice 
»  sur  ce  château,  et  j'ai  fait  parvenir  à  M.  de  Widranges  l'ex-- 
€  trait  de  la  lettre,  où  notre  collègue  a  bien  voulu  me  donner 

•  quelques  renseignements  nouveaux,  tirés  de  ses  papiers  de 

•  famille,  ainsi  qu'une  lithographie  du  château  dans  son  état 
t  actuel. 

•  M.  de  Widranges  exprimait  le  désir  de  recevoir  le  cahier 
«du  bulletin  où  se  trouve  la  notice  de  M.  de  Dartein.  Nous 
iregrettous  de  ne  pouvoir  obtempérer  à  cette  demande,  vu 


jt,Googlc 


-  25  — 
«  le  petit  nombre  d'exemplaires,  dont  nous  avons  maitieu- 
«reusement  encore  à  disposer. 

iLe  second  renvoi  qui  m'a  été  fait,  est  un  mémoire  de 
iM,  Siffer,  sur  un  fragment  d'inscription  romaine,  récem- 
«ment  trouvé  dans  la  forêt  de  Langensoultzbach,  au  canton 
«  dit  Mattermannsbronn  : 

///'iiv /////// 
///OIVN///// 

llinTLiy/ii 

«Le  correspondant  cherche  à  en  compléter  le  sens.  Le 
«peu  qui  reste  de  l'inscription  rend  celte  restitution  hypo- 
«thélique.  Néanmoins  ce  fragment  est  précieux,  parce  qu'il 
f  confirme  la  prévision  de  M.  le  curé  Siffer  sur  les  ruines 
«romaines  que  le  sol  de  cette  forêt  doit  contenir,  et  qu'il 
«serait  important  de  fouiller.  Je  vous  propose  de  renvoyer 
«  ce  mémoire  à  la  commission  pour  la  topographie  de  la 
«  Gaule.  »  —  Adopté. 

M.  Klolz,  trésorier,  soumet  au  comité  l'état  des  membres 
de  la  société  au  8  novembre  1858  : 

Membres  inscrits  au  1^'' juin  1857  . 

Nouveaux  membres  inscrits  depuis. 


Total  .  .  .  . 
Décès  et  démissions 


267 
58 

,  325 

27 


Effectif  .- 
La  séance  est  levée  à  1  heure  et  demie. 


jt,Googlc 


Séance  extraordinaire  dn  Bnrean  do  îî  novembre  18S8. 

Présidence  de  H.  SPiCB. 

Le  bureau  est  extraordînaireroent  convoqué  pour  entendre 
une  communication  de  M.  le  Maire  de  Strasboui^,  relative  au 
congrès  archéologique  qui  doit  se  réunir  dans  cette  ville,  en 
août  1859.  Le  président  est  chargé  de  donner  à  M.  le  Maire 
les  renseignements  demandés,  après  en  avoir  conféré,  par 
écrit,  avec  M.  de  Caumont,  président  de  la  Société  française 
d'archéologie. 

Le  reste  de  la  séance  est  consacré  à  la  lecture  de  la  pre- 
mière partie  d'un  mémoire  du  président  sur  le  comté  de 
Hanau-Lichtenberg.  —  L'impression  de  ce  mémoire,  avec 
cartes  at  photographies  à  l'appui,  est  votée.* 


Séance  du  Comité  do  6  décembre  1858. 

Présidence  de  H.  SPACH. 


La  séance  s'ouvre  à  onze  heures  et  un  quart. 

Le  secrétaire  lit  le  prOcès-verbal  de  la  dernière  séance, 
dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Il  dépose  sur  le  bureau  : 

1"  Le  3*  cahier,  complétant  le  17*  volume  du  Oberbayeri- 
schen  Archtv  von  dem  kistorisckert  Vereine  von  und  fur 
Oberbayem,  et  le  l*""  et  le  2*  cahier  du  18"  volume  de  la 
même  publication  ; 

1.  Lecture  de  la  seconde  partie  du  mémoire  a  été  donnée  dans  le  cou- 
rant de  décembre  au  burean  convoqué  à  cet  effet. 


jt,Googlc 


—  27  — 

1°  La  V  livraison  du  tome  HI  du  BtMHin  de  l'Institut 
archéologique  liégeois; 

3°  Le  3"  cahier  du  Bulletin  de  la  Société  des  antiquaires 
de  Picardie,  année  1858; 

4°  Un  spendide  volume  de  planches  photographiées,  re- 
présentant les  plus  beaux  sites  et  les  monuments  les  plus 
importants  du  département  du  Haut-Rhin,  par  M.  Adolphe 
Braun,  à  Dornach,  près  de  Mulhouse. 

L'auteur  de  ce  dernier  travail,  dans  une  lettre,  adressée 
au  président,  lui  eiiplique  le  but  qu'il  s'est  proposé  par  celte 
publication,  destinée,  dit-il,  à  conserver  le  souvenir  de  ces 
restes  imposants  du  passé,  dont  la  Société  pour  la  conser- 
vation des  monuments  historiques  d'Alsace  tend  avec  zèle  à 
prévenir  la  ruine  complète.  «  Je  serai  récompensé ,  ajoule- 
f  t-il ,  des  efforts  que  j'aurai  faits  pour  la  rendre  digne  de 
ices  résultats,  si  je  puis  compter  sur  votre  approbation; 
«  votre  patronage  sera  le  plus  puissant  encouragement  que 
«je  pourrai  recevoir.  > 

Le  comité,  unanime  dans  les  éloges  qu'il  donne  à  cette 
vaste  et  intéressante  entreprise,  aussi  remarquable  par  la 
beauté  et  la  perfection  des  photographies  que  par  le  choii 
-des  sites  représentés,  prie  son  président  de  remercier  avec 
effusion  l'auteur,  et  renvoie  l'ouvrage. à  M,  l'architecte 
Morin ,  en  le  chargeant  d'en  faire  un  rapport  détaillé  pour 
être  inséré  dans  la  prochaine  livraison  du  Bulletin. 

M.  Heitz  communique  au  comité  le  travail  qu'il  vient 
d'achever  pour  être  envoyé  au  Ministre  de  l'instruction  pu- 
blique et  des  cultes,  sous  le  titre  de  :  Liste  des  villes, 
bourgs,  villages,  hameaux,  châleaux,  monastères,  etc., 
des  deux  départements  du  Haut-  et  du  Bas-Rhin. 

U-.  ;Iung  est  appelé  à  lire  son  rapport  sur  les  inscriptions 


jt,Googlc 


tumulaires  de  la  famille  de  FleckeosteÎD  à  Dagslubl,  commu- 
niquées par  M.  Jungbluth,  curé  à  Weiterswiller.' 

«Cette  famille,  dit  ie  professeur,  remonte,  selon  les  uns, 
«au  X''  siècle,  selon  d'autres,  qui  ne  veulent  s'appuyer  que 
usur  des  documents  certains,  au  XIIP  siècle  seulement. 
«C'est  une  des  plus  puissantes  dans  la  Basse-Alsace.  Schœptlin 
<i{Alsat.  illustr.,  (I,  240)  expose  ses  ricbes  possessions  elle 
«nombre  de  ses  vassaux  (p.  627);  les  registres  des  tour- 
«nois  la  citent  également;  enfin,  nous  rencontrons  ses 
«tombeaux  dans  les  églises  de  Soultz,  de  Sturzelbronn,  de 
«  Weiterswiller,  etc. 

«Au  XIV*  siècle,  la  famille  se  dirise  en  trois  branches 
«  principales,  fondées  par  les  trois  frères  Wolfram,  Frédéric 
«  et  Rodolphe.  Ce  dernier  avait  accru  ses  possessions  par 
«l'acquisition  de  la  baronie  de  Dagstuhl,  fief  de  l'archevêque 
«de  Trêves,  que  lui  apportait  sa  femme.  Depuis,  cette 
«branche  a  pris  le  nom  de  barons  de  Fleckenstein  à  Dag- 
«  stuhl.  Elle  avait  conservé  sa  résidence  en  Alsace ,  dans  le 
«château  de  Weiterswiller;  car,  dans  le  partage  des  biens 
«d'Alsace,  la  part  qui  lui  était  échue  avait  plus  d'importance 
«que  n'en  avaitle  fiefde  la  vallée  de  la  Moselle.  Cette  branche 
«s'est  éteinte  avec  George  II,  qui  mourut  en  1644..  Les  pos- 
«  sessions  d'Alsace  furent  réunies  à  celles  de  l'autre  branche; 
«  le  fief  de  Trêves  retourna  à  son  suzerain.  Henri-Jacques , 
«  décédé  en  1720,  dix  ans  après  son  fils ,  a  ouvert  une  suc- 
«  cession  qui,  pendant  de  longues  années,  a  été  disputée 
«  devant  les  tribunaux.  Le  roi  de  France  avait  donné  aux 
«  Rohan  -  Soubise  les  fiefs  que  la  paix  de  Westphalie  avait 
«  mis  à  sa  disposition. 

s  Les  quatre  tombes,  signalées  par  M.  le  curé ,  et  conser- 
«vées  dans  l'église  du  village  de  Weiterswiller,  dont  les 
«Fleckenstein  avaient  acheté  le  patronat  de  l'abbaye  de  Neu- 

],  Voir  la  séance  de  Comité  du  4  octobre  p.  13. 


jt,Googlc 


—  29  — 
dwiller,  appartienneiil  à  la  branche  de  Rodolphe.  Trois 
«  rappellent  la  mémoire  des  fils  du  baron  Henri  VI.  L'ainé , 
a  Henri  VII,  qui  est  mort  le  24  septembre  1561  et  que 
s  Schœpflin  désigne  seulement  comme  sous-avoué  (subad- 
«voco/ms)  de  l'Alsace,  a  élé  en  même  temps,  selon  l'inscrip- 
«tion,  conseiller  de  l'électeur  du  Palatinat  et  du  duché  de 
«Deux-Ponts.  Le  second,  Jean,  a  eu  un  commandement 
«militaire,  je  suppose,  dans  l'armée  impériale  (prœfecttis 
tmilitùe);  il  est  mort  en  1552.  Le  troisième,  George  P,  a 
«eu  pour  épouse  la  comtesse  Jeanne,  delà  famille  des  Rhin- 
«graves,  qui  lui  a  donné  plusieurs  enfants,  parmi  lesquels 
«se  trouve  le  baron  Louis,  marié  avec  Sibylle,  comtesse  de 
«Hanau.  Schœpflin  n'a  pas  connu  l'époque  de  sa  mort 
«(1577);  nous  la  trouvons  sur  la  quatrième  pierre  tumu- 
(laire. 

«La  notice,  on  le  voit,  communiquée  par  M.  le  curé  de 
«Weiterswiller,  sert  à  constater  des  faits  connus,  et  à  com- 
«pléler  des  lacunes  dans  la  généalogie  d'une  famille  qui, 
«pendant  plusieurs  siècles,  a  régné  sur  une  pai'tie  notable 
«  du  pays.  > 

Voici  les  inscriptions  : 

1  Anno  Do  4552  uf  dm  4  novembris  starb  der  edel  u. 
wohlgebore  Hanns  von  Fleckenstein,  Freiherr  von 
Dagstuhl,  dessen  Seele  der  Âllmàchtig  Gott  eine 
frôktiche  Vferstentniss  geben  woUe.  Âmm. 

2.  Anno  Do  455S  uf  dm  S7  octo. .  starb  der  edel  u. 

wohlgebore  Jôrg  von  Fleckenstein,  Freiherr  von 
Dagstuhl,  dessen  Seele  der  Allmàchtig  Gott  eine 
frokliche  Vferstentniss  geben  wolle.  Amm. 

3.  Anno  Dom.  iSôiujf  Mitwochden  24  septembris starb 

der  wohlgebore  Ber  Heinrich  von  Fleckenstein 
Freiherr  zu  Dirgstul  churfùrsUicher  Pfalzauch  des 


jt,Googlc 


-  30  — 
Heiiogthumbs  Zweybriickeii  Ratk  und  Ampmann 
iu   Lùttelstein    dessen  Sehelen  der   Allmechtich 
GoU  genedich  und  barmheriich  sein  wolle. 

4.  Anno  Do  4577  dm  mtschlief  selig  in  Christo 

der  woklgebore  Herr  Herr  Ludwig  von  Flecken- 

stein 

Le  reste  de  cette  dernière  inscription  ne  peut  pas  être  lu 
entièrement,  parce  que  le  mausolée  où  elle  est  gravée  a  été 
mutilé  el  caché  par  le  buffet  de  l'orgue ,  que  les  protestants 
ont  adossé  en  1842  contre  le  mur  qui  sépare  le  chœur  de  la 
nef. 

Le  premier  secrétaire  rappelle  au  comité  que,  lors  de  la 
dernière  séance ,  il  a  été  renvoyé  à  son  examen  un  cahier 
des  Alterlhûmer  tinserer  Vorzeil,  publié  sous  la  direction  de 
M.  L.  Lindenschmidt,  conservateur  du  Musée  d'antiquités  à 
Mayence.  _ 

«M.  Lindenschmidt,  dît  le  secrétaire,  de  concert  avec 
«M.  le  docteur  Witlmann,  directeur  de  la  société  d'archéo- 
«logie  et  d'hisloire  du  Rhin,  dans  cette  ville,  en  nous 
«  envoyant  le  premier  cahier  de  cet  ouvrage ,  destiné  à  re- 
8  produire  tout  ce  que  le  musée  de  Mayence  et  les  différents 
«cabinets  particuliers,  avec  lesquels  il  est  en  rapport,  con- 
a  tiennent  d'antiquités  des  époques  celtique,  romaine  et 
«germanique,  y  a  ajouté  une  liste  de  souscription,  en  nous 
<i  demandant  notre  concours.  ï 

«Nos  statuts  ne  nous  permettant  pas  de  souscrire  au  nom 
a  de  ia  société,  à  cet  ouvrage,  je  vous  propose  de  le  recom- 
«  mander  ofliciellemenl  à  tous  les  membres  de  la  société 
«comme  très -utile  pour  les  recherches  qu'ils  auraient  à 
«faire,  et  si  ma  proposition  est  adoptée,  de  m'auloriser  à 
a  envoyer  en  votre  nom  cette  liste  à  MM.  Treuttel  et  Wûrtz , 
«où  les  membres,  qui  voudraient  l'acquérir,  pourront 
«  souscrire  individuellement.  » 


jt,Googlc 


—  3i  - 

Celte  proposition  reçoit  l'assentiment  du  comité. 

M.  Rigaut,  juge  de  paix  à  Wissembourg ,  fait  parvenir  au 
bureau  un  travail  sous  le  titra  à'Enumération  des  ruines  et 
monumenls  historiques  du  canton  de  Wissembourg. 

Renvoi  à  M.  l'abbé  Straub  pour  en  faire  un  rapport. 

Un  dessin  de  l'ancien  baptistère  de  l'église  Saint-Pierre 
et  Paul,  à  Wissemboui^,  envoyé  par  M.  Matusczyoski,  archi- 
tecte d'arrondissement  et  membre  du  comité  dans  celte  ville, 
est  déposé  dans  les  archives  de  la  société. 

Un  mémoire  deM.  Siffer,  curéà  Weyersheim,  snr diverses 
antiquités  romaines  découvertes,  en  1858,àMerlzwiller,  est 
renvoyé  à  l'examen  de  M.  de  Ring. 

M.  de  Dartein  écrit  au  comité  qu'il  existe,  dans  une  salle 
de  l'École  d'artillerie  de  Strasbourg,  un  portrait  à  l'huile 
représentant  un  pacha  fait  prisonnier  par  un  Strashourgeois, 
Florian  Zeiss,  qui  servait  dans  l'armée  impériale  deHongrie, 
en  1599.  L'inscription  qui  entoure  la  fece  du  personnage 
■  explique  l'origine  et  la  conservation  de  ce  souvenir  d'un 
exploit  déjà  ancien.  Le  héros  alsacien,  revenu  dans  sa  ville 
natale  avec  ce  trophée  lui  en  fit  hommage.  Le  portrait  et  la 
canne  du  Musulman  vaincu  furent  placés  dans  l'arsenal  de  la 
cité  souveraine,  d'où  il  passa  avec  toutes  les  richesses  archéo- 
logiques qu'il  renfermait,  dans  l'arsenal  militaire  de  l'Étal,  à 
la  lin  du  siècle  dernier.  Tous  ces  objets  ont  été  absorbés 
plus  lard  par  l'adrainislration  de  la  guerre  qui  les  transporta 
à  Paris  au  musée  d'artillerie.  Si  le  portrait  de  Soliman  est 
resté  à  Strasbourg,  c'est  qu'il  n'a  pas,  sans  doute,  paru  mé- 
riter d'accompagner  les  trophées  d'armes,  conquis  par  le 
vaillant  Strashourgeois  aux  confms  de  la  Turquie.  M.  de 
Dartein  intercède  auprès  du  comité  pour  que  ce  portrait, 
digne  de  l'intérêt  de  la  Société,  soit  placé  à  la  Bibliothèque, 
ou  au  Musée  artistique  du  Broglie. 


jt,Googlc 


Le  comité  décide  que  le  président  écrirait  en  ce  sens  à 
M.  te  Maire  de  Strasbourg. 

Une  lettre  de  M.  Schaller,  avec  l'indication  d'antiquités 
romaines,  est  renvoyée  à  l'examen  de  M.  de  Ring. 

Une  autre  notice  de  M.  Walter,  curé  d'Âltenstadt,  est 
renvoyée  à  l'examen  de  M.  l'abbé  Straub. 

La  séance  est  levée  à  une  heure  et  demie. 


Séance  dn  Comité  du  3  janvier  I8S9. 

Prtsidence  de  H,  SPIGH. 

La  séance  est  ouverte  à  onze  heures  et  quart. 

Quatre  membres  libres  de  la  société,  MH.  de  Schauen- 
burg  et  de  Dartein,  à  Strasbourg;  Goldenbei^,  à  Saverne; 
Rosenstiel,  architecte  à  Riheauvillé,  assistent  à  la  réunion 
du  comité. 

Le  secrétaire  lit  le  procès-  verbal  de  la  dernière  séance, 
qui  ne  donne  lieu  à  aucune  réclamation.  11  dépose  sur  le 
bureau  la  troisième  livraison  du  Messager  des  sciences  histo- 
riques de  Belgique.  Sur  l'invitation  de  M.  le  président,  il 
rend  compte  en  ces  termes  de  deux  communications  de 
VL  le  curé  Siffer  et  de  M.  le  pasteur  Schaller,  renvoyées  à 
son  examen  lors  de  la  dernière  réunion  du  comité. 

«Messieurs,  dit  le  secrétaire,  j'ai  l'honneur  de  vous  pro- 
«  poser  le  renvoi  des  mémoires  de  ces  deux  membres  à  la 
«commission  pour  la  topographie  de  la  Gaule. 

«  Le  ménioire  de  M.  Siffer  contient  une  notice  digne  d'in- 
t  térêt,  sur  des  restes  de  substructions  romaines,  découvertes, 
«au  mois  de  mars  dernier,  sous  le  sol  d'une  prairie,  dite 
iHirUermatt,  à  quelques  pas  des  dernières  maisons  de 
«Mertzwiller.  Au  milieu  de  ces  décombres  se  trouvaient  des 


jt,Googlc 


—  33  — 

«tessons  de  vases,  àool  quelques-uns,  en  terre  rouge, 
<  étaient  recouverts  de  différents  dessins.  A  côté,  gisait  une 
«grande  quantité  de  tuiles  à  rebords.  Deux  vases  étaient 
«entiers;  l'un  en  poterie  ordinaire,  revêtu  d'un  enduit  mat, 
«étroit  par  la  base,  renflé  au  milieu,  et  resserré  à  l'orîtice; 
«l'autre,  en  grès,  garni  de  deux  anses.  Malbeureusetnent  la 
4  cupidité  et  l'ignorance  en  ont  de  suite  amené  la  destnic- 
(tion.  C'est  là,  comme  le  déplore  le  digne  curé,  ce  qui 
«  occasionne  toujours  la  perte  de  tant  d'objets  précieux,  dont 
(la  conservation  ne  pourra  être  gs^'antie  que  lorsque  l'au- 
4  torilé  prendra  les  mesures  les  plus  e£Bcaces  à  cet  égard. 
«  Les  restes  d'un  mors  de  bride  et  un  fragm^t  de  pierre 
«  épigraphiqye,  ne  contenant  que  les  deux  lettres  A  et  T, 
«  espacées  l'une  de  l'autre  de  huit  centimètres,  et  de  près  de 
«quinze  centimètres  de  hauteur,  sont  tout  ce  qui  a  été 
«conservé.  Le  pavé  en  béton,  encore  intact,  trouvé  au- 
«  dessous  de  ces  décombres,  a  été  détruit;  les  assises  d'une 
«muraille,  composée  de  moellons,  mêlées  à  de  grosses 
«pierres,  étaient  encore  d'une  solidité  telle  qu'il  a  fellu 
•  renoncer  à  leur  complète  destruction.  Déjà,  à  une  époque 
«antérieure,  d'autres  pierres  de  taille  avaient  étéreliréesdu 
«même  sol. 

«Si  l'on  se  rappelle  l'inscription,  dédiée  à  Mercure  et  à 
«Maia,  trouvée  à  Mertzvriller,  et  dont  j'ai  rendu  compte 
«  dans  une  séance  précédente;  si  l'on  résume  les  autres  no- 
«tices,  planes  d'intérêt,  fournies  sur  ce  lieu  et  sur  les  loca- 
«lités  environnantes,  par  M.  Sifier,  dans  les  différents 
«mémoires  qu'il  nous  a  adressés,  on  ne  pourra  refuser  à 
«  cette  antique  position  romaine,  une  importance  qui  doit  la 
«  rendre  digne  des  études  de  la  commission  chargée  de  la 
«  géographie  romaine  de  nos  contrées. 

«La  notice,  fournie  par  M.  le  pasteur  Schaller,  de  Stras- 
«  bourg,  doit  aussi  appeler  l'attenlion  de  votre  commission 


jt,Googlc 


—  u  ~ 

t  sur  la  petite  ville  (l'Iagwiller.  M.  Schaller  rappelle  qu'en 
K creusant  les  fondements  de  la  maison  d'école  actuelle,  il  y 
«a  une  quinzaine  d'années,  on  trouva,  à  l'angle  qui  regarde 
«la  maison  commune,  un  autel  en  grès  blanc,  trilatéral,  sur 
«les  trois  faces  duquel  se  montraient  les  ûgures  d'Hercule, 
«de  Gérés  et  de  Bacchus.  Cet  autel,  dit-il,  très-bien  con- 
«servé,  orna  d'abord  le  jardin  de  feu  M.  Cairel,  qui,  en  sa 
«  qualité  d'entrepreneur  des  travauK  de  construction ,  se 
«l'était  approprié.  Les  démarches  de  M.  le  pasteur  Schaller 
«pour  conserver  cet  intéressant  monument  dans  la  localité 
«  même ,  ont  été  infructueuses,  et  la  pierre  se  trouve  aujour- 
(d'hui  placée  à  Brumath  dans  la  collection  d'antiquités, 
(recueillies  par  M.  le  docteur  Schnœringer,  auquel  M.  Caire) 
*le  céda  quelques  jours  avant  de  mourir. 

«Le  gisement  de  cet  autel  dans  le  sol  d'ingwiller,  la  pré- 
«sence  de  monnaies  el  de  tuiles  romaines  près  d'Ober- 
«mothern,  et  les  restes  de  constructions  romaines,  aperçues 
«en  1825,  par  feu  M.  le  professeur  Schweighseuser  dans  la 
«forêt  de  Sparspacb,  toutes  ces  circonstances  prouvent  assez 
«combien  la  colonisation  romaine  s'étendait  le  long  de  la 
«Moder,  où  s'aperçoivent  aussi  les  traces  dévoies  romaines, 
«dont  il  importe  à  votre  commission  de  signaler  l'exis- 
<  tence.  > 

Les  comité  adopte  le  renvoi  proposé  par  le  rapporteur. 

M.  de  Ring  lit  ensuite  un  petit  mémoire  sur  les  tombes 
celtiques  de  Niedemai,  dont  l'insertion  aura  lieu  dans  un 
des  prochains  numéros  du  Bulletin. 

Sur  l'invitation  de  M.  le  président,  M.  Goldcnberg  soumet 
au  comité  les  plans  généraux  et  détaillés  des  fortifications 
romaines,  dont  il  recherche  depuis  plusieurs  mois  les  assises 
sur  le  sommet  des  Vosges  près  de  Saverne.  La  rigueur  de  la 
saison  a  suspendu  ces  travaux  d'exploration,  qu'il  espère 
pouvoir  reprendre  dés  le  retour  du  printemps.  Sur  la  propo- 


jt,Googlc 


"  85  — 

sition  de  M.  de  Itiag,  le  comité  décide  dès  aujourd'hui  que 
ces  plans  d'ensemble,  réduils  à  une  plus  petite  échelle,  se- 
ront joints  au  mémoire  que  M.  Goldenberg  promet  d'envoyer 
dès  qu'il  aura  terminé  ses  recherches. 

M.  Morin  lit  un  rapport  sur  l'atlas  de  photographie  envoyé 
au  comité  par  M.  Braun ,  de  Dornach.  Ce  rapport  sera  inséré 
dans  le  prochain  numéro  du  Bulletin. 

M.  le  professeur  Jung,  chargé  de  rendre  compte  des  inscrip- 
tions tumulaires,  fournies  par  M.  le  pasteur  de  Diemeringen, 
et  renvoyées  à  son  examen,  propose  le  dépôt  de  ces  épi- 
graphes dans  les  archives  du  comité.  11  serait  à  désirer ,  dit 
le  rapporteur,  que,  par  les  soins  de  l'autorité,  ces  pierres 
tombales,  aujourd'hui  abandonnées  dans  les  ruines  de  l'é- 
glise dite  Todtenkircke,  en  fussent  retirées,  pour  être  con- 
servées dans  l'église  même  du  lieu,  pour  lequel  elles  ont 
surtout  de  l'intérêt. 

Le  comité  chatte  son  président  d'écrire,  en  ce  sens,  à 
M,  le  préfet. 

Quelques  questions  d'ordre  intérieur  remplissent  le  reste 
de  la  séance. 


ERRATUM. 

,  pramière  ligjie  :  Saillie- Sftpience,  lisex  Saitite- 


jt,Googlc       


t,Googlc 


SOCIÉTÉ 

CiKVSBRVATION  DES  HONDHENTS  HISTORIQUES 


Séaiee  da  Comité  du  7  fëvrier  I8S9. 

Préliâence  da  H.  SPiCH. 

La  séance  est  ouverte  à  11  heures  et  un  quart. 

Le  secrétaire  dépose  sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants  : 

1°  De  M.  Stœber,  membre  de  la  Société  à  Mulhouse,  Der 
Hûhnerhubel',  ein  galUsches  Hûgelgrab  bei  Rixheim,  br. 
gr.  in- 12; 

2*  Anzeiger  fur  Kunde  der  deutschen  Vorzeit,  in  -  4', 
6®  année;  1859, 1"  cahier; 

3"  De  M.  de  Caomont,  Séances  du  Congrès  archéologique 
de  France,  tenues  à  Mende,  à  Valence  et  à  Grenoble,  en 
4857, 1  vol.  in-8°. 

4°  Un  prospectus  adressé  à  la  Sodélé  sous  le  titre  de 
Feuille  archéologique,  historique  et  provinciale. 

M.  le  Président  procède  à  la  lecture  de  la  correspondance. 

M.  le  recleur  de  l'académie  de  Strasbourg  transmet  l'ex- 
trait d'une  lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'instruction  publique  et 
des  cultes,  dans  laquelle  Son  Excellence  exprime  ses  remer- 
dments  pour  ïa  Nomenclature  des  localités  des  départements 
du  Haut-  et  du  Bas-Rhin  antérieure  à  1789,  rédigée  par 
H.  Heîtz.  Le  Ministre  annonce  que  ce  travail  sera  prochaine- 
ment  examiné  par  te  Comité  des  travaux  historiques  des  so- 
ciétés savantes. 


jt,Googlc 


M.  le  Maire  de  Strasbourg,  en  réponse  à  la  lettre  qui  lui  a 
été  adressée  par  le  président  sous  la  date  du  29  décembre 
1858,  au  sujet  des  dispositions  arrêtées  par  M.  de  Gaumont , 
pour  la  tenue  du  procbaio  congrès  archéologique,  foit  savoir 
que  les  explicalions  données  ont  pleinement  satisfait  le  Conseil , 
qui  a  mis  à'ia  disposition  de  M.  le  Maire  un  crédit  de  3000  fr. 
destinés  aux  frais  de  réception  de  la  Société  française  d'ar- 
chéologie. 

M.  de  Gaumont  adresse  au  président  un  projet  de  pro- 
gramme  des  questions  qui  seront  discutées  pendant  la  durée 
dudit  congrès  à  Strasbourg. 

M.  le  Ministre  de  l'instruction  publique,  dans  une  lettre 
adressée  au  président,  rappelle  que  par  une  circulaire  pré- 
cédente (du  29  mars  1858),  il  lui  a  fait  connaître  le  but  qu'il 
s'était  proposé  en  donnant  une  eilension  nouvelle  à  la  Revue 
des  Sociétés  savantes.  Il  le  prie  de  Vouloir  bien  lui  remettre 
avec  toute  la  régularité  possible,  des  extraits  des  procès- 
verbaux  de  ses  séances,  toutes  les  fois  qu'ils  (Contiendront  quel- 
que indication  utile,  et  informer  eiactement  le  ministère  des 
mutations  qui  peuvent  avoir  lieu  dans  la  composition  du  bu- 
reau ou  du  conseil  d'admlnistratloa  de  la  Société,  des  décès 
et  des  nominations  nouvelles,  en  un  mot,  de  toutes  les  modi- 
fications qui  surviennent  dans  Son  personnel. 

Le  président  se  concertera  avec  le  premier  secrétaire  pour 
qu'il  soit  répondu  en  ce  sens  au  vœu  du  Ministre. 

Un  programme  pour  le  couronnement  de  la  tour  centrale 
de  la  cathédrale  de  Bayeux,  envoyé  par  la  Société  française 
d'archéologie,  est  soumis  à  l'examen  de  MM.  les  arclùtectes , 
membres  du  comité. 

La  commission  administrative  du  Congrès  des  dâégués 
des  Sociétés  savantes,  prévient  le  président  que  la  session  de 
1859  s'ouvrira  à  Paris  le  25  avril  et  seracloee  Le  é  mai.  Elle 
le  prie  de  faire  désigner  par  la  Société  d'Alsace  réunie^  ou 


jt,Googlc 


par  6on  bureau,  ou  de  désigner  lui-même  les  délégués  qui 
dewont  la  re[wé3enler  à  cette  réunion  centrale  des  Sociétés 
académiques  de  France. 

M.  Stahl,  membre  de  la  Socîélé  5  Heiligénstein,  écrit  aa 
comité  pour  que  les  réparations  votées  en  faveur  de  l'ancienne 
chapelle  de  Saint-Jacques,  au-dessus  de  l'antique  abbaye  de 
Niederaiùnster,  s'étendent  aussi  à  l'arceau,  à  la  grande  voûte 
et  aux  deui  escaliers  en  spirale,  derniers  vestiges  de  cette 
abbaye. 

Le  comité  cbarge  M.  lUngeisen  de  constater  l'état  de  ces 
ruines,  sur  lesquelles  M.  l'arcbitecte  donne  dans  la  séance 
même  quelques  détails  plein  d'intérêt.  Il  promet  son  con- 
cours, si,  lors  de  la  prise  des  travaux  de  la  chapelle,  le  co- 
mité, dans  les  limites  de  ses  ressources,  croit  aussi  devoir 
ouvrir  un  crédit  en  faveur  de  ces  vieux  restes. 

M.  Merck,  membre  de  la  Société,  présent  à  la  séance,  est 
invité  i  donner  lecture  d'un  Mémoire  sur  quelques  restes  tu- 
mulaires,  découverts  à  Brumath  en  1854.  11  fait  circuler 
un  plan  de  ces  sépultures,  et  le  dessin  d'une  urne  à  col 
allongé  garni  d'une  anse  et  d'un  type  très  •  élégant.  Sur  la 
proposition  du  secrétaire,  ce  Mémoire  et  une  des  planches 
qui  l'accompagnent  seront  insérés  dans  la  seconde  livraison 
du  Bulletin. 

M.  Ringeisen  dépose  sur  le  bureau  l'état  sommaire  des  dé- 
penses faites  pendant  la  campagne  de  1858  au  château  de 
Hoh-Kœnjgsbourg.  Elles  s'élèvent  à  la  somme  de  968  fitincs. 
Il  avait  été  ouvei'l  par  le  bureau  un  premier  crédit  de  800 
■francs,  plus  un  second  de  200  fr.  ;  il  reste  donc  une  somme 
de  32  francs  à  reporter  sur  l'exercice'  1859,  dans  le  cas  où 
le  comité  jugerait  à  propos  de  continuer  ces  travaux.  — 
Adopté. 

M.  l'abbé  Straub  donne  lecture  d'une  notice  sur  Téglise 
d'Allenstatt  près  de  Wissembourg,  par  M.  le  curé  Waltber, 


jt,Googlc 


—  40  — 
renvoyée  à  son  examen.  Ce  monument ,  des  réparations  du- 
quel il  a  élé  rendu  compte  dans  ane  des  séances  de  l'année 
dernière ,  forme  d'un  bout  à  l'autre  un  rectangle  d'environ 
S4  mètres  de  long  sur  1 6  mètres  de  lai^e,  sans  transept  saillant 
ni  abside  semi-circulaire.  Il  se  divise  en  trois  neis,  séparées 
par  deux  rangées  d'arcades  en  plein-cintre,  qui  reposent  sur 
des  piliers  carrés  et  trapus.  Ces  piliers,  dont  les  arêtes  ont 
élé  écourtées  plus  tard ,  sont  couronnés  de  tablettes  qua- 
drangulaires  en  guise  de  chapiteaux. 

Leclocber,  carré,  est  sans  contredit  la  partie  la  plus  belle 
de  l'édifice.  II  se  compose  de  quatre  étages,  et  est  couronné 
d'une  toiture  en  pyramide  à  quatre  pans.  La  voûte  du  porcbe 
est  en  berceau.  On  peut  considérer  comme  contemporains 
du  clocber  les  sarcophages  monolithes  enrouis  dans  l'alrium 
et  près  des  portes  de  l'église,  sarcophï^es  que  quelques-uns 
ont  voulu  faire  remonter  à  l'âge  gallo-romain. 

Le  transept ,  faisant  usage  de  chœur,  paraît  avoir  été  ajouté 
plus  tard.  Le  chœur  s'incline  à  gauche,  et  les  transepts  la- 
téraux ne  s'harmonisent  point  entre  eux  ;  celui  du  côté  gauche 
s'ouvre  sur  le  chœur  par  deux  arcs  élégants  en  pleia-cintre; 
il  est  enfoncé  en  terre  et  servait  de  crypte  ou  plutôt  de  lieu 
de  sépulture  ;  il  s'y  trouve  adossé  une  chapelle  funéraire  go- 
thique du  XiV°  siècle.  Celui  de  la  droite,  au  contraire,  est  de 
niveau  avec  le  chœur  dont  il  est  séparé  par  un  arc  unique 
surbaissé.  Il  devait  renfermer  la  table  où  les  lldèles  venaient 
déposer  leur  offrande  en  pain  et  en  vin  pour  le  sacrifice. 

Après  quelques  observations  sur  l'âge  présumé  de  l'église 
d'Allenstadl,  et  particulièrement  sur  les  sarcophages  dont 
parle  l'auteur  de  la  notice,  M.  l'abbé  Straub  dépose  sur  le 
bureau  le  dessin  d'une  inscriplion  qui  se  lit  sur  le  couvercle 
d'un  sarcophage  déterré  il  y  a  deux  ans. 

Le  comité  remercie  le  rapporteur  de  celte  communication 
et  charge  son  président  de  prier  M.  le  curé  Wallher,  de  vou- 


jt,Googlc 


—  41  — 

loir  bien  envoyer  l'estampage  de  l'inscription  dont  parle 
M.  Straub,  et  qui  est  un  spécimen  intéressant  de  l'épigraphie 
du  moyen  âge. 

Une  statistique  monumentale  du  canton  de  Wissembourg, 
envoyée  par  M.  Rigaut,  et  sur  laquelle  M.  l'abbé  Straub  pré- 
sente aussi  un  rapport,  est  préalablement  déposée  dans  lesar- 
cbives  de  la  Société.  Le  président  se  cbarge  de  transmettre 
à. M.  Rigaut  les  remerclments  et  les  désirs  du  comité  sur  la 
suite  à  donner  à  ce  travail. 

M.  de  Ring  a  la  parole. 

«Messieurs,  dit-il,  dans  votre  précédente  séance,  M.  de 
tDartein,  membre  delà  Société,  vous  a  présenté  une  aigle 
<de  bronze,  provenant,  selon  les  indications  que  m'a  four- 
«nies  son  propriétaire,  M.  de  Castes,  du  plateau  du  Mont- 
tTerrible,  dit  le  Jules-César,  çù  l'on  a  trouvé  aussi,  à  55 
1  ceotimëtres  de  profondeur,  entre  le  puits  et  la  ruine,  une 
<  inscription  adressée  par  la  seconde  cohorte  de  la  X1V°  légion 
ta  Labiénus, légat  de  Jules-César,  et  pour  la  quatrième  fois 
«tribun',  et  un  médaillon  de  marbre  blanc,  recouvert  d'un 
(bas-relief  de  Mercure,  jouant  d'une  sorte  de  flûte  et  ayant 
«  à  ses  pieds  le  caducée  uni  à  un  glaive. 

«L'aigle,  en  bronze,  mais  présentant  indice  de  dorure, 
«mesure  0"',14  et  avec  son  support,  0",27  de  hauteur;  elle 
«  pèse  2,900  grammes.  Deux  de  vos  membres,  et  principale- 
«ment  M.  de  Schauenburg,  membre  de  la  Société,  assis- 
«lant  à  ladite  séance,  ont  a-u  devoir  s'élever  contre  son 
«authenticité,  principalement  à  cause  du  grand  poids  de 
«ce  signe  de  ralliement,  ensuite  à  cause  de  la  forme  du 
«  support  qui,  selon  eux,  n'était  pas  conforme  en  tout  à  celle 
«  que  l'on  remarque  sur  plusieurs  monuments  antiques. 

«J'ai  cru  devoir  faire  à  ce  sujet  quelques  recherches,  et 
«  ces  recherches  m'ont,  au  contraire,  convaincu  que  la  pose 

1.  ProcèB-Tertwui  de  la  Sociale  jurassienne  d'émulation.  1852. 


jt,Googlc 


_  42  — 
(de  l'aigle  trouvée  sur  le  plateau  du  Hont-Terrible,  est, 
«ainsi  que  ledit  support  et  le  haut  de  la  hampe,  exactement 
e  semblable  à  l'aigle  bien  authentique  qui  orne  le  cabinet  du 
a  comte  d'Erbach,  et  qui  fut  trouvée  sur  les  terres  du  comte, 
«à  deux  pieds  sous  te  sol,  soigneusement  recouverte  de 
(pierres.  Le  comte  d'Erbach,  antiquaire  très-distingué ,  qui 
(3  écrit  un  mémoire  sur  ce  dernier  monument,  pense 
(que  ce  fut  l'aigle  de  la  vingt-deuxième  légion,  laquelle, 
«pendant  de  longues  années  eut  ses  quartiers  en  cette  partie 
(de  la  Germanie  supérieure  transrhénane,  et  qui  aura  été 
«enterrée  par  l'aquilifére,  pendant  une  retraite  précipitée. 
i  Cette  dernière  aigle  est  fortement  dorée ,  et  pèse  plus  de 
(  huit  livres.  Avec  la  partie  du  support  qui  forme  la  hampe, 
«  sa  hauteur  est  de  Q"',S'2.  Vous  pouvez ,  d'après  le  dessin 
s  ci-Joint ,  comparé  à  l'aigle  de  M.  de  Castex  que  je  présente 
(  de  nouveau,  vous  convaincre  que  les  deux  monuments  ne 
(diffèrent  que  par  le  poids  et  la  grandeur,  beaucoup  plus 

<  forts  l'un  et  l'autre  dans  le  monument  de  l'Odenwald  que 

<  dans  celui  du  Mont-Terrible. 

(L'inscription  ci-dessus  citée  parlant  de  la  seconde  co- 
(  horle  de  la  XIV*  légion,  et  les  aigles  des  demi-légions,  des 
(Cohortes  et  d'autres  petits  détndiements  étant  en  général, 
(  chez  les  Romains,  moins  grandes  que  celle  des  légions  en- 
(lièrcs,  ne  serait-il  point  possible  que  l'aigle,  trouvée  près 
(  du  puits  sur  le  Mont-Terrible  ait  été  celle  de  celte  cohorte , 
t  enterrée  là  par  un  événement  qui  nous  est  inconnu,  comme 
(l'aura  été  dans  l'Odenwald,  l'aigle  dorée  qui  a  pu  servir  de 
«  ralliement  à  la  vingt-deuxième  légion ,  ainsi,  que  l'a  soup- 
(çonné  M.  le  comte  d'Erbach.» 

L'aigle  présentée  par  M.  de  Ring  n'ayant  point  été  trouvée 
en  Alsace,  le  comité  ne  croit  pas  devoir  en  reproduire  le 
dessin  dans  le  bulletin.  0  ne  s'oppose  pas  néanmoins  à  ce 
que  la  notice  fournie  par  son  auteur  soil,  comme  document 


jt,Googlc 


hislorique,  insérée  dans  son  procés-verbal ,  sauf  à  entendre 
les  répliques  des  raenabres  opposants,  dans  la  prochaine 
séance. 

Un  mémoire  de  M.  SifTer,  curé  à  Weyersheim,  est  renvoyé 
i  l'examen  du  premier  secrétaire. 

La  séance  est  levée  à  1  heure  et  demie. 


Séinee  dn  Comité  da  7  mirs  <8S9. 

Préildaïufl  i»  H.  SPACR. 

La  séance  s'ouvre  à  onze  heures  un  quai't. 
.Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté  sans  ré- 
clamation. 

Le  président  d^ose  sur  le  bureau  : 

i^  De  la  part  de  H.  Stselin,  conservateur  de  la  bibliothèque 
nationale  de  Stuttgart,  Wùrtemberffisches  Vrkundenbuck, 
2  vol.  in-4"; 

2*  De  la  part  de  la  Société  des  antiquaires  de  Picardie  ; 
une  série  de  bulletins  de  cette  sodété; 

3'^  Une  série  de  dessins  et  de  plans  de  monuments  alsa- 
ciens provenant  de  la  succession  de  feu  M.  le  professeur 
Schwe^hœuser. 

Le  président  procède  à  la  lecture  de  la  correspondance. 

M.  Delaporte,  adjoint,  faisant  les  fonctiona  de  maire  de 
Strasbourg,  informe  le  président  que  S.  Exe.  le  Ministre  de 
là  guerre,  par  une  dépèche  du  15  février,  ayant  annolicé 
avoir  fait  don  à  la  munidpaUté  de  Strasbourg,  du  tableau  du 
XV1°  siècle,  but  lequel  le  comité  avait  appelé  l'attention  du 
m^trat  de  la  ville,  les  démarches  nécessaires  seraient  faites 
pour  en  obtenir  la  délivrance.  B  remercie  le  comité  pour  les 
rfflise^fnwieHits  qu'il  a  bien  vonta  lui  fournir. 


jt,Googlc 


_  44  — 

M.  Rigaut,  membre  de  la  société  à  Wissemboui'g,  écrit  au 
président,  en  réponse  à  la  lettre  par  laquelle  ce  dernier  lui  a 
annoncé  la  décision  prise  par  le  comité,  à  l'égard  de  l'exposé 
des  monuments'  historiques  de  ce  canton  :  qu'il  regrette  que 
ses  occupations  ne  lui  permettent  pas  de  se  rendre  à  la  séance 
du  comité  pour  se  mettre  en  rapport  direct  avec  lui ,  et  y 
défendre  ses  opinions.  Dans  tous  les  cas,  le  comité  peut 
compter  sur  son  zèle  et  sur  sa  sympathie. 

Le  président  donne  lecture  du  rapport  qu'il  a  adressé  au 
Minisire  de  l'instruction  publique  et  des  cultes  sur  les  travaux 
du  comité  pendant  l'année  qui  vient  de  s'écouler. 

A  cet  envoi,  motivé  par  la  circulaire  ministérielle  qui  a  été 
adressée  à  tous  les  présidents  des  sociétés  savantes,  et  dont 
lecture  a  été  donnée  au  comité  dans  sa  dernière  séance,  le 
président  a  joint  le  tome  II  du  bulletin. 

M.  Ringel,  pasteur  à  Diemeringen ,  signale  les  travaux  qui 
ont  récemment  amené  la  découverte  d'antiquités  intéressantes 
non  loin  de  Domfessel  (l'ancien  Domus  vassalorum),  près 
de  la  Heerslrass,  ou  voie  romaine. 

Ces  travaux,  dit  le  correspondant,  avaient  été  entrepris 
pour  conduire  l'eau  pure  d'une  source  dans  ce  village,  afin 
d'alimenter  sa  fontaine. 

Arrivés  à  V^IQ  de  profondeur,  les  ouvriers  se  trouvèrent 
sur  les  débris  d'un  antique  bassin,  encombré  de  restes  de 
tuyaux,  et  au  centre  duquel  se  trouvait  un  tronçon  de  co- 
lonne en  grès  grisâtre,  de  0"',40  de  diamètre,  de  0"',15  de 
hauteur,  et  d'environ  -1  mètre  au-dessus  du  niveau  de  l'eau. 
Ce  bassin,  circulaire,  à  l'exception  delà  partie  tournée  au 
Nord,  où  il  forme  une  ligne  droite,  mesurera  mètres  de  cir- 
conférence. Il  était  revêtu,  dans  tout  son  pourtour,  de  fortes 
pierres  de  taille.  Quatre  pièces  de  monnaie  (le  correspondant 
ne  les  décrit  point),  différents  débris  de  vases,  d'urnes  et 
d'amphores,  une  grande  quantité  de  briques,  dont  quelques- 


jt,Googlc 


—  45  — 
unes  à  rebord,  de  15  à  30  centimèlres  de  long,  sur  3  à  9 
d'épaisseur,  plusieurs  morceaux  de  marbre  blanc,  veiné  de 
rouge,  et  poii  sur  un  des  côtés,  plusieurs  morceaux  de  fer 
oiydé,  étaient  enfouis  dans  le  bassin. 

M.  le  i^steur  a  pris  toutes  les  mesures  nécessaires  auprès 
de  l'autorité  locale  et  auprès  de  M.  le  juge  de  pais  du  canton, 
pour  que  cette  découverte  ne  soit  pas  perdue  pour  la  science. 
n  prie  M.  le  p^résident  de  la  Société  d'user  de  son  influence 
auprès  de  l'autorité  départementale,  pour  que  les  fouilles 
soient  continuées  sous  une  sage  direction  et  soumises  à  un 
esamen  consciencieux. 

Le  président  annonce  avoir  déjà  écrit  à  ce  sujet  à  M.  le 
sous-préfet  de  Saverne,  à  M,  le  maire  de  Domfessel  et  à  M.  le 
préfet,  dont  il  lit  la  réponse.  «J'ai  joint,  dit  le  magistrat  dé- 
«partemental,  mes  recommandations  aux  vôtres,  afm  que 
<  le  meilleur  parti  possible  soit  tiré  des  fouilles  de  Dom- 
c  fessel.  k 

Le  président  ayant  aus^  écrit  à  M.  le  préfet  pour  le  prier 
d'intervenir  en  faveur  de  la  Société  auprès  dé  son  collègue 
du  Haut-Rhin  pour  les  travaux  projetés  dans  ce  département, 
M.  le  préfet  lui  répond  qu'il  a  recommandé  à  la  sollicitude  de 
M.  Odent,  l'exécution  du  vœu  de  la  Société  sur  les  châteaux 
de  Ribeauvillé,  objet  des  communications  que  le  président 
s'est  proposé  de  faire  au  maire  de  cette  localité. 

Le  préfet,  répondant  à  une  autre  lettre  du  président,  assure 
la  société  qu'elle  peut  compter  que  les  allocations  municipales 
en  faveur  des  monuments  historiques  d'Alsace,  seront  toujours 
approuvées  et  encouragées  par  lui,  en  tant  qu'elles  ne  seront 
pas  de  nature  à  compromettre  les  services  obligatoires. 

H.  Riogeisen,  présent  à  la  séance,  demande,  au  nom  de 
M.  le  baron  de  Wangen,  une  subvention  de  400  fr.,  pour 
être  employée  à  la  consolidation  de  la  vieille  tour  du  châ- 
teau de  Guirbaden.  Les  travaux,  d'après  l'estimation  de  l'ar- 


jt,Googlc 


—  46  — 
chitecte,  exigeront  une  dépense  de  800  fr.,  dont  la  moitié 
sera  supportée  par  le  propriétaire,  Le  comité,  en  présence 
de  la  situation  du  budget  présentée  par  M.  KIotz,  (résorier  de 
ta  Société,  vote  cette  allocation. 

M.  le  baron  de  Schauenbui^,  membre  de  la  Société,  pré- 
sent à  la  séance,  demande  à  lire  un  mémoire,  destiné  à 
exposer  ses  doutes  sur  la  destination  de  l'aigie  romaine, 
dont  le  secrétaire  a  entretenu  l'assemblée  dans  sa  dernière 
séance. 

Selon  ce  membre,  celte  aigle  ne  saurait  être  une  aigle 
légionnaire ,  ni  une  aigle  de  coborte.  Il  se  refuse  à  croire 
qu'une  aigle  ait  pu  être  perdue  ou  être  enfouie  sur  un  cbamp 
de  bataille. 

Le  secrétaire  soutient,  au  contraire,  l'opinion  qu'il  a  émise 
dans  la  dernière  séance. 

Le  comité  voulant  laisser  à  chacun  des  deux  membres  la 
responsabilité  de  ses  opinions,  vole  l'impression  du  mémoire 
de  M.  de  Schauenburg  dans  le  bulletin ,  et  autorise  son  secré- 
taire à  ajouter  dans  une  note  les  objections  qu'il  croira  devoir 
faire. 

M.  de  Ring  rend  compte  d'un  mémoire  de  M.  Siffer,  curé 
à  Weyersheim,  renvoyé  à  son  examen.  cDans  ce  mémoire, 
cdit  le  rapporteur,  notre  zélé  correspondant  appelle  l'atten- 
ttion  du  comité  sur  un  nouveau  bas -relief  de  Mercure,  en 
(grès  rouge,  trouvé,  au  mois  de  juin  dernier,  dans  la 
ïcour  du  vieux  diâteau  d'Oberbronn,  dont  on  a  abaissé  le 
€  terrain. 

<  Le  dieu  y  est  représenté  dans  une  niche,  les  cheveux 
«courts  et  frisés,  le  visage  imberbe,  le  corps  nu,  lenanl  levé 
«de  la  main  gauche  le  caducée,  et  drapé  d'un  manteau  qui 
«retombe  de  l'épaule  du  même  côté.  La  partie  inférieure  du 
a  monument  a  disparu.  Ce  qui  en  reste  est  brisé.  Les  deux 
«  morceaui  mesurent  ensemble  0'",72  de  haut  sur  0'°,62  de 


jt,Googlc 


—  47  — 
«lai^e  et  sur  0™,i6  d'épaisseur,  La  pierre  était  destinée  à 
«être  murée,  comme  la  plupart  des  monuments  du  même 
«genre  trouvés  dans  les  environs  d'Oberbronn,  et  donl  le 
«grand  nombre,  ainsi  que  l'observe  judicieusement  le  curé, 
«'semble  indiquer  que  le  dieu  devait,  comme  VHermés  grec, 
têtre  placé  dans  toutes  les  cours,  dans  les  jardins,  dans  les 
«champs,  sur  toutes  les  routes  et  dans  les  carrefours.  Les 
«antiquités  celtiques,  déjà  découvertes  antérieurement  i 
«Oberbronn,  prouvent  évidemment  la  superposition  de 
«l'établissement  romain  sur  l'établ^ment  du  peuple  pri- 
«mitif. 

«Dans  le  courant  de  la  même  année,  l'on  a  aussi  déblayé 
«les  décombres  d'une  cave  que  M.  le  curé  fait  remonter  au 
«Xn*  ou  au  XllI"  siècle.  Les  voûtes  reposent  sur  des  piliers, 
«dont  les  arcs  sont  ornés  d'ancres  héraldiques.  M.  Sifferfait 
«observer  à  ce  sujet  que  les  chevaliers  de  Born,  auxquels  le 
«  château  d'Oberbronn  a  appartenu,  avaient  traditionnelle- 
«  ment  l'ancre  doublée  dans  leurs  armoiries.  > 

M.  Petit-Gérard  présente  un  vitrail  restauré  de  l'abbaye  de 
Wissembourg,  sur  lequel  il  lit  une  notice. 

Le  comité  le  remercie  de  celte  communication,  et  décide 
que  ce  mémoire  et  le  dessin  qui  l'accompagne  seront  insérés 
dans  une  des  prochaines  livraisons  du  bulletin. 

La  séance  est  levée  à  une  heure  et  demie. 


jt,Googlc 


Séance  do  Comité  du  4  avril  1859. 

Préiidenca  da  H.  SPACH. 

La  séance  est  ouverte  à  onze  heures. 

Vu  l'absence  de  M.  de  Ring,  lecture  est  donnée  du  procès- 
verbal  de  la  séance  du  7  mars  par  le  deuxième  secrétaire. 

Le  comité  décide  qu'avant  l'adoption  du  procès-verbal,  if 
sera  renvoyé  de  nouveau  au  premier  secrétaire. 

Le  président  dépose  la  correspondance  qui  comprend  : 

1"  Ua  exemplaire  de  VÉtude  historique  sur  la  ville  de 
Landau,  par  M.  L.  LevrauU,  membre  du  comité,  dont  l'au- 
teur fait  hommage  à  la  Société. 

Le  comité  vole  des  remercîments  au  donateur. 

2*  Fouilles,  recherches ,  etc. 

3"  Beiloffe  und  Anzeigen  fur  Kunde  der  deulschen  Vor- 
zeit. 

A"  Une  lettre  du  président  de  la  Commission  historique 
et  archéologique  de  Maine-et-Loire. 

Le  comité  invite  le  président  à  établir  des  rapports  avec 
cette  société  savante. 

5°  Une  lettre  de  M.  Schœll,  de  Saverne,  membre  de  la 
Société,  proposant  de  se  mettre  en  rapport  avec  la  Société 
d'émulation  des  Vosges. 

Le  comité  se  prononce  pour  cette  mise  en  rapport. 

6"  Un  plan  régulier  du  bassin  romain  découvert  à  Dom- 
fessel,  exécuté  et  envoyé  par  M.  l'agent  voyer  de  Wissem- 
bourg. 

7°  Une  lettre  de  M.  le  curé  d'Altenstadt  concernant  les 
estampages  des  inscriptions  trouvées  dans  son  ^lise. 

Un  membre  appelle  l'attention  du  comité  sur  la  nécessité 
de  bien  étudier  la  l^islatioo  sur  les  monuments,  pour  avoir 


n,g,t,7rdt,G00glc 


la  certitude  que  les  sacrifices  faits  par  la  Société  ne  seront 
pas  perdus  à  la  suite  de  mutations  de  propriété. 

Le  comité  décide  que  cette  question  sera  soumise  à  l'au- 
torité supérieure. 

M.  Ringeisen,  architecte  de  ^'arrondissement  de  Schle- 
stadt,  lit  un  rapport  sur  la  ruine  du  château  de  Saint-Ulrich, 
à  Ribeauvillé. 

Cette  lecture  est  écoutée  avec  un  vif  intérêt;  des  reraercl- 
menU  sont  votés  à  l'auteur,  qui  ne  cesse  de  donner  à  la 
Société  des  preuves  de  son  zélé  et  de  son  talent. 

M.  le  pi'ésident  annonce  à  cette  occasion  qu'il  a  écrit  à 
M.  le  préfet  du  Haut-Rhin  relativement  à  l'allocation  votée 
par  la  Société  pour  la  conservation  de  la  ruine  de  Saint-Ul- 
rich. 

Le  comité  vote  l'insertion  du  rapport  de  M.  Ringeisen  au 
bulletin. 

M.  le  professeur  Opperniann,  membre  de  la  Société,  rend 
compte  d'une  analyse  à  laquelle  il  a  pu  soumettre  quelques 
faibles  parcelles  de  l'aigle  romaine,  qui  occupe  depuis  quel- 
que temps  l'attention  du  comité. 

Il  y  a  trouvé  tous  tes  éléments  du  bronze  antique,  de  plus 
des  traces  de  dorure  inattaquables  à  l'acide  nitrique  fumant. 

M.  le  professeur  Oppermann  prend  du  reste  ses  réserves 
sur  le  caractère  authentique  de  l'objet;  car,  dit-il,  bien  que 
l'analyse  ait  constaté  la  réalité  de  l'antiquité  du  bronze,  elle 
ne  saurait  fournir  aucune  donnée  sur  la  date  de  la  fabrica- 
tion de  l'aigle,  ni  sur  sa  destination  ou  son  usage. 

Le  comité  vote  des  remercîments  à  M.  le  professeur 
Oppermann,  dont  le  mémoire  sera  inséré  au  bulletin  de  la 
Société. 

Un  membre  appelle  l'attention  du  comité  sur  l'intérêt  his- 
torique de  l'église  actuelle  de  la  Robertsau,  qui  va  prochai- 
nement tomber  sous  le  marteau  du  démolisseur. 


jt,Googlc 


—  50- 

Le  comité  reconnatt  cet  intérêt,  tout  en  déplorant  son 
impuissance  à  rien  pouvoir  faire  pour  la  conservation  de  ce 
petit  monument. 

11  charge  une  commission  de  prendre  des  mesures  pour  la 
conservation  des  parties  qui  peuvent  être  sauvées. 


S«inee  di  Conili  di  2  «I  I8S9. 

Préiidenca  d«  ■■  Spacli. 

La  séance  est  ouverte  à  H  heures  et  un  quart. 

L'adoption  du  procès  -  verbal  (le  la  séance  du  mois  de 
mars,  ajournée  pour  cause  d'absence  du  premier  secrétaire, 
a  lieu  après  les  explications  données  par  ce  dernier. 

Le  procès-verbal  du  mois  d'avrii,  rédigé  par  M.  le  docteur 
Eissen,  second  secrétaire,  est  de  même  adopté. 

Les  ouvrages  suivants  ont  été  envoyés  au  Comité  dans  l'in- 
tervalle de  la  dernière  séance  à  la  présente  : 

1"  La  4*  livraison  du  Messager  des  sciences  historiques  de 
Belgique  pour  1858; 

2°  La  V  livraison  du  même  Recueil  pour  1859; 

3"  Les  Mémoires  de  la  Société  (^archéologie  et  d'histoire 
de  la  Moselle  publiés  en  1858,  ainsi  que  le  Bulletin  de  celle 
Société  ; 

4"  29  cahiers  du  Bulletin  de  la  Société  des  antiquaires  de 
la  Morinie  à  Saint-Omer  ; 

5"  VAnzeiger  fur  Kunde  der  deutschen  Vorzeit,  de  Nu- 
remberg, n"  2, 1859; 

6°  La  2°  livraison  du  tome  II  du  Bulletin  de  tliistUat  lié- 
geois ; 

7"  Causeries  de  salons,  par  M.  d'Otreppe  di  Bouvette, 
brochure  in  12. 


jt,Googlc 


—  51  — 

Le  secrétaire  donne  lecture  au  Comité  de  la  lettre  que  le 
'  secrétaire  général  de  la  Société  des  antiquaires  de  la  Morinie, 
H.  de  Lapiane,  a  bien  voulu  lui  écrire,  en  lui  exprimant  le 
désir,  de  la  part  de  ses  collègues,  d'établir  des  relions  litté- 
raires avec  les  membreâ  du  Comité  de  ta  Société  pour  la  con- 
sraralion  des  monuments  historiques  d'Alsace  à  Strasbourg. 
M.  de  Lapiane  lui  annonce  que  l'envoi  qu'il  fait ,  au  nom  de 
ta  Société  de  la  Morinie,  des  39  livraisons  parues  du  Bulletin 
de  cette  Société,  sera  suivi  de  ceux  d'entre  tes  dix  volumes 
de  Mémoires  publiés  par  elle,  non  encore  épuisés.  Il  espère 
plus  tard  pouvoir  compléter  celte  collection. 

Le  Comité  cbai^e  son  secrétaire  de  remercier,  en  son  no  m, 
les  membres  du  bureau  de  la  Société  des  antiquaires  de  la 
Morinie  et  de  leur  adresser  les  volumes  du  Bulletin  de  la  So- 
ciété archéologique  de  Strasbourg  déjà  publiés ,  et  dorénavant 
les  livraisons  des  volumes,  en  cours  de  publication. 

Le  président  communique  une  lettre  de  M.  le  Préfet  du 
Haiit-Rbin  adressée  â  M.  le  préfet  à  Strasbourg,  où  il  lui  fait 
connaître  que  M.  le  maire  de  Bibeauvillé  vient  de  donner  à 
M.  l'architecte  voyer  de  cette  ville  l'ordre  de  prêter  son  con- 
cours le  plus  actif  à  M.  l'architecte  Ringeissen  de  Schlesladl , 
pour  soigner  et  sui^eiller,  sous  sa  direction,  les  travaux  de 
consolidation  que  la  Société  pour  la  conservation  des  monu- 
meots  historiques  se  propose  d'exécuter  aux  ruines  du  châ- 
teau de  Saintr-Ulrich  prés  Bibeauvillé. 

A  cet  e  lettre  est  joint  un  extrait  du  registre  des  délibéra- 
tions du  ConseU  municipal  de  cette  ville,  lequel,  secondant 
tes  intentions  bienveillantes  de  t'assodalirn,  affecte  une 
somme  de  500  fi*,  à  l'établissement  d'un  sentier  qui  permette 
d'aborder  plus  fadiement  les  ruines  pour  lesquelles  les  tra- 
vaux de  consolidation  sont  projetés. 

Le  Comité  prie  son  président  de  remercier,  en  son  nom , 
le  Conseil  municipal  de  RU)eauviUé. 


jt,Googlc 


-52  - 

S.  Es,  le  Ministre  de  rinstruclion  publique  et  des  cultes 
adresse  aux  correspondants  de  son  ministère  une  circulaire 
relative  au  Répertoire  archéologique  de  France,  dont  le  plan 
a  été  adopté  par  le  Comité  impérial  des  travaux  historiques 
et  des  sociétés  savantes,  dans  sa  séance  du  14  juin  1858. 
Lecture  est  donnée  du  programme  adc^té  dans  la  séance  du 
17  janvier  1859  du  même  Comité. 

Le  président  annonce  que  M.  l'abbé  Straub ,  absait  mo- 
mentanément, a  déjà  en  partie  réuni  pour  le  Bas-Rbin  l'in- 
ventaire demandé,  dans  cette  circulaire,  par  le  Ministre.  Il 
réclame  de  quelques-uns  des  membres  du  Comité  présents  à 
la  séance,  leur  concours  pour  la  réponse  à  l'une  ou  l'autre  des 
questions  posées.  M.  le  professeur  Jung  et  M.  l'abbé  Guerber 
se  montrent  particulièrement  disposés  à  répondre  à  ce  nou- 
vel appel  du  gouvernement. 

Les  communes  des  arrondissements  de  Slrasboui^  et  de 
Wissembourg  étant  en  retard  pour  la  transmission  des  ren- 
seignements demandés  dans  l'intérêt  de  l'ouvrage  projeté  de 
la  Topographie  de  la  Gaule,  M.  le  Préfet  a  adressé  aux 
maires  de  ces  communes  une  nouvelle  circulaire,  dont  le  pré- 
sident donne  lecture  au  Comité. 

M.  Richard,  directeur  de  l'établissement  des  aliénés  à 
Stéphansfeld ,  membre  de  la  Société  pour  la  conservation  des 
monuments  histoi'iques,  communique  au  bureau June  collec- 
tion ,  peinte  à  l'aquarelle,  des  urnes ,  vases  cinéraires ,  verre- 
ries et  divers  autres  objets  d'antiquités  romaines  trouvés  sur 
le  territoire  de  l'hospice  pendant  les  travaux  qui  y  ont  été 
faits  à  différentes  époques. 

L'importance  de  cette  collection,  joint  au  mérite  de  l'exé- 
cution des  planches,  porte  le  secrétaire  à  demander  que  tous 
ces  objets  soient  oubliés  au  trait  et  à  petite  échelle  dans  un 
des  cahiers  du  Bulletin. 

Une  commission,  chargée  de  fiiire  un  rapport,  est  nom- 


jt,Googlc 


—  53  — 

mée  à  cet  éflel,  composée  de  MU.  Jung,  Mono  et  de  Ring, 
auquel  est  adjoint  H.  te  baron  de  Scbauenburg,  membre  de 
la  Société, 

M,  Merck  fait  hommage  au  bureau  de  trois  hacbes  de  fer , 
d'une  clef  à  lafjuelle  est  appendue  une  chaînette  de  cuivre, 
et  d'un  éperon ,  à  bouton  du  même  métal ,  trouvés  près  de 
Moromenbeim  pendant  les  travaux  de  creusement  du  canal. 

M.  Waither,  curé  d'Altenstatt,  près  de  Wissembourg,  en- 
voie l'estampage  des  deus  monuments  funéraires  de  son 
église  réclamés  par  le  Comité. 

Le  Comité  vote  des  remerdments  aux  deux  membres. 

M.  le  colonel  de  Morlet ,  présent  à  ta  séance,  signale  te  gi- 
sement d'une  colonne  de  grès,  brisée  et  sans  inscription , 
trouvée  récemment  dans  te  sot  près  de  Weitbrucb,  juste  à 
trois  leucœ  de  distance  de  Brumath,  dans  ta  direction  de 
l'ancienne  chaussée  romaine,  déjà  indiquée  par  feu  M.  te  pro- 
fesseur Schweighseuser.  Le  président  est  chargé  de  remercier 
H.  te  maire  de  WeiUiilicb  des  soins  donnés  à  ta  conserva- 
tion préalable  de  ce  débris  ;  il  écrira  à  l'administration  fo- 
restière pour  la  prier  de  concourir  à  sa  conservation  ulté- 
rieure, 

M.  le  colonel  communique  de  plus  une'petite  figurine  de 
bronze  représentant  ta  Fortune,  et  un  cure-oreille  du  même 
métal,  tous  deux  de  l'époque  romaine,  trouvés  récemment 
dans  le  sol  de  fondation  des  nouvelles  bâtisses  qui  s'élèvent 
autour  de  l'égUse  de  Saint-Étienne  à  Strasbourg, 

M.  Knotl,  membre  de  la  Société,  à  Soullz  (Haut- Rhin), 
envoie  un  Mémoire  sur  le  prieuré  de  Notre-Dame  de  Tliierbach. 

€  La  tradition,  dit  M.  Knolt,  en  fait  remonter  l'origine  au 
I  neuvième  siècle,  époque  où  les  pèlerins  se  rendaient  déjà 
«  en  ces  lieux ,  occupés  alors  par  quelques  religieux  du 
«groupe  de  moines  écossais  qui,  à  quelques  pas  de  là,  fon- 
t  dèrent  en  730  ta  célèbre  abtjaye  de  Murbach, 

m.  4* 


jt,Googlc 


—  54  — 
lEn  1130,  Pierre  le  Vénérable,  troisième  abbé  de  Cluny, 
t  iit  un  voyage  en  Alsace ,  et  visita  Tliiérbach.  Il  conçut  l'idée 
f  d'y  fonder  un  monastère,  et  porta  les  habitants.de  Souitz 
(  et  le  comte  Ulric  d'Ëguisheim  à  lui  prêter  aide  et  assis- 
t  tance.  Le  couvent  surgit  la  même  année  avec  l'approbation 
tde  l'évêque  de  Strasbourg  Guebhard  et  du  comte  Wernher 

<  de  Habsbourg ,  landgrave  de  la  Haute- Alsace.  Deux  cloîtres 
»  y  existaient  alors,  conformément  aux  mœurs  du  temps, 
c  l'un  pour  les  hommes,  l'autre  pour  les  femmes.  Ce  derniet 
(fut  bientôt  après  supprimé. 

«En  1135,  les  habitants  de  SouUz  concédèrent  au  monas- 
Itère  naissant  trente  journaux  de  prés,  trente  de  terres 
«  arables,  et  quatre-vingt  journaux  de  forêts.  Aussi  l'abbé  de 
iCluay,parunelettre,  datée  du  5  mai  1142,  leur  annonça-t- 
«  il  qu'il  les  rendait  participants  des  prières  de  l'ordre ,  en 

<  reconnaissance  de  ce  qu'ils  avaient  fait  en  faveur  du  cou- 
i.  vent. 

a  Pour  alimenter  les  revenus  du  prieuré,  les  communes 
«environnantes  oi^anisèrent  des  processions  annuelles  pour 
«Thierbach.  Souttz  avait  donné  l'exemple.  En  1138,  le  curé 
n  de  cette  ville,  Diethelm,  au  nom  de  la  noblesse,  delà 
«  bourgeoisie  «t  de  tous  les  babitadts  de  la  paroisse,  institua 
«le  pèlerinage  annuel  ou  Gelûbdstag,  au  jour  même  de 
«  Ylnvention  de  ta  Sainte-Croix  (3  mai  ),  afin  d'obtenir  du 
«ciel  la  fécondité  des  vignes  et  des  terres,  et  pour  empê- 
«  cher  le  retour  des  affreuses  famines  qui  désolaient  si  sout 
«  vent  la  contrée. 

«Les  habitants  de  Roufiàch  firent  un  voeu  analogue  en 
*  1142;  ceux  de  Guebwiller,  de  Rimbach ,  de  Wuenheim  et 
«de  HarlraannsTïiller  les  imitèrent.  Les  deux  premières 
«  communes  ont  néanmoins  depuis  longtemps  renoncé  à  ce 
4  vœu,  que  Souitz  au  contraire  accomplit  encore  chaque 
«  année. 


jt,Googlc 


—  55  — 

(  En  1525,  les  paysans  révoltés  saccagèrent  le  prieuré  et 

«en  chassèrent  les  habitants.  C'était  aux  premiers  jours  du 

«mois  d'août.  Après  avoir  pillé  le  prieviré,  ils  se  dirigèrent 

«  vers  le  Freimdstein ,  l'antique  manoir  des  Waldner ,  qu'ils 

<  détruisirent  de  fond  en  comhla  Pendant  la  gueire  de 
«trente  ans,  le  couvent  qui  s'était  relevé  fut  détruit  une  se- 
4  conde  fois.  Les  hénédictins  se  réfugièrent  avec  leurs  ar- 
(chives  à  Saint-Hont  en  Lorraine,  maison  la  plus  proche  de 
(leur  ordre.  Ces  archives  furent  elles-mêmes  détruites  plus 
«  tard ,  dans  un  incendie  qui  dévora  le  couvent  où  les 
a  moines  avaient  trouvé  un  asile.  Its  revinrent  en  Alsace ,  en 
(  1670,  et  défrichant  de  nouveau  les  terres,  relevèrent  l'église 
ï  et  le  couvent,  qui  ne  fut  néanmoins  achevé  qu'en  1734. 

<  En  1697,  il  était  encore  dans  un  tel  état  de  délabrement , 

<  que  sa  suppression  eût  été  décrétée  sans  l'énergique  pro- 
(  testation  de  l'évèque  de  Bâle,  et  surtout  sans  celle  de  la 
«  munidpalité  de  Soullz  qui  fit  valoir  ses  anciens  droits , 
«  déduits  des  dotations  que  la  ville  avait  foites  à  Thierbach, 
«  Vendu  comme  propriété  nationale  en  1793,  il  fut  racheté 
t  par  les  bourgeois.  Actuellement,  le  prieuré  avec  sa  ferme, 
«appartient  à  la  commune  de  Soullz.  Cliaque  samedi  et  sur- 

<  tout  aux  jours  de  fêles  consacrés  à  la  Vierge,  de  nombreux 
«pèlerins  s'y  rendent,  cherchant  des  consolations  aux  pieds 
«  de  l'autel,  et  plaçant  sur  les  piliers  du  temple  les  innom- 
t  brables  eûs'voto  de  la  foi  et  de  la  reconnaisaance.s 

Le  comité  vole  des  remercîments  k  M.  Knoll  pour  cette 
intéressante  communication. 

M.  de  Ring  rend  compte  d'mi  mémoire  de  H.  le  curé  de 
Weyersheim,  envoyé  à  son  examen. 

«  M.  Siffer,  dit  le  rapporteur  dans  la  notice  qu'il  fournit , 
«fait  la  critique  de  la  description  des  deux  bas-reliefs  de 
«Preuscbdorf,  donnés  par  M.  Mûller,  curé  de  Gœrsdorfà 
«la  Société  (Voir  séance  du  comité  du  5  octobre  1857,  t.  II 


jt,Googlc 


tda  Bulletin,  p.  120).  Selon  M.  Siffer,  la  figure  de  Vénus 
(  qui  se  voit  sur  l'un  des  bas-reliefs,  n'est  pas  accompagnée 
f  d'un  agneau,  ni  d'un  bouc,  mais  il  croit  plutôt  reconnaître 
«dans  la  partie  fruste  du  monument  un  cygne.  H  demande, 
c  si  à  raison  de  cet  attribut,  on  ne  doit  pas  voir  dans  la  déesse 
«  une  Vénus  armée. 

<  J'ignore  sur  quoi  Mi  Siffer  fonde  cette  dernière  opinion. 
«Vénus  est  en  effet  représentée  quelquefois,  revêtue  des 
I  armes  de  Mars  qui  préside  aux  décaiis  du  bélier  avec  elle 
«  et  avec  le  soleil  qui  y  a  aussi  son  exaltation.  Mais  le  cygne 
<  reste  dans  ce  cas,  étranger  à  la  représentation. 

«Comme  les  deux  pierres  de  Gœrsdorf  sont  destinées  à 
t  être  transportées  à  Strasbourg,  et  que  nous  pourrons  alors 
«  en  étudier  les  reliefs,  je  pense,  dit  le  secrétaire,  que  toute 
«dissertation  à  ce  sujet  est  en  ce  moment  inopportune  et  je 
«vous  propose.  Messieurs,  de  conserver  dans  vos  archives 
«  la  note  envoyée  par  M.  le  curé  de  Weyersheim ,  laquelle 
«  pourra  plus  tard  être  examinée  de  nouveau  lorsque  ces 
«  deux  pierres  seront  à  notre  portée.  » 

Les  conclusions  du  rapporteur  sont  adoptées. 

M.  Schirr  signale  le  danger  qui  menace  l'arcade  princi- 
pale de  la  ruine  de  Niedermûnsler,  dont  plusieurs  pierres  se 
sont  détachées. 

Le  comité  charge  M.  l'architecte  Ringeisen  de  veiller  à  la 
conservation  de  ce  monument  et  vote  à  ce  sujet  un  crédit 
préalable  de  200  fr.,  pour  être  employés  aux  travaux  d'ur- 
gence. 

La  séance  est  levée  à  une  heure  et  demie. 


jt,Googlc 


Sénce  du  Conilé  du  t  jiii  I8S8. 

PrâBidenot  ds  H.  SPACB. 

La  séance  est  ouverte  ait  heures  un  quart 

Le  président  dépose  les  ouvragées  suivants  : 

l"  Huit  cahiers  des  MiUheilungen  des  historischen  Ver- 
eines  fur  Steiermark,  1850-1858; 

2"  Die  Steiermœrkisdien  Sckûhen-Fi-eïwilligen-Batail- 
lone  tmd  Otre  Lmtungen  m  den  Jahreti  i848-i849,  broch, 
in-8"; 

3"  Schriften  des  historischen  Vereines  fur  Innerœiter- 
reich,  i'^  cahier,  1848  ; 

A**  Essai  de  Tablettes  fie^eot5fis,parM.d'0treppe  de  Bou- 
vette,  27*  livraison; 

5"  BuUelin,  de  la  Société  des  antiquaires  de  Picardie, 
1859,1*' cahier; 

6°  Bulletin  de  la  Société  impériale  des  antiquaires  de 
fronce,  1859,  i"  trimestre; 

7°  Ânzeiger  fur  Kunde  der  deutschen  Vorzeit,  n"'  3,  4  et 
5 ,  1859. 

Le  secrétaire  lit  le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  qui 
ne  donne  lieu  à  aucune  réclamation. 

Le  comité  décide  que,  conformément  au  vœu  exprimé 
par  le  comité  d'administration  de  la  Société  historique  de 
Styrie,  les  publications  de  la  Société  archéologique  de 
Strasbourg  lui  seront  envoyées. 

La  même  décision  est  prise  à  l'égard  de  la  Société  d'ému- 
lation des  Vosges,  dont  le  président  M.  Haud'heux  annonce 
le  prochain  envoi  des  annales  de  cette  Société,  en  expri- 
mant le  désir,  au  nom  du  bureau  qu'il  préside,  de  posséder 
intégralement  la  collection  du  bulletin  de  la  Société  pour  la 
conservation  des  monuments  historiques  d'Alsace. 


jt,Googlc 


—  68- 

Leprésident  donne  lecture  des  différentes  lettres  adres- 
sées par  lui  au  Ministre  de  l'instruction  publique  et  aux  au- 
torités départementales  depuis  la  dernière  séance. 

I!  annonce  avoir  obtenu  de  l'autorité  départementale  pour 
la  Société,  un  crédit  de  1350fr.  sur  celui  de  1500  fr.  inscrit 
au  budget  de  l'exercice  1858  pour  être  employés  à  la  re- 
cherche et  à  la  conservation  des  monuments  historiques  de 
l'Alsace,  150  francs  ayant  été  mandatés  pour  les  fouilles 
exécutées  à  Ohnenheim ,  Heidobheim  et  Hilaenheim. 

M.  l'abbé  Straub  communique  au  nom  de  M.  Zimberlin , 
curé  à  Orschwihr  (Haut-Rhin),  les  inscriptions  qui  se  trou- 
vent sur  les  quatre  colonnes  qui  supportent  la  tribune  de 
l'église  paroissale  de  Bergholz-Zell,  et  celles  qui  recouvrent  le 
couvercle  et  la  partie  antérieure  du  sarcophage  des  sept 
moines ,  massacrés  par  les  Huns  dans  l'élise  de  Murbach. 

Le  comité  prie  M.  Strdub  de  réclamer  du  correspondant 
les  estampages  de  ces  inscriptions,  dont  il  vole  l'insertion 
dans  le  bulletin, 

M.  Ëissen,  chargé,  conjointement  avec  H.  Morin,  de  vi~ 
eiter  le  château  de  Nideck,  lit  un  rapport  sur  l'état  de  ces 
ruines  pour  lesquelles,  dit-il,  l'administration  forestière  a 
déjà  beaucoup  fait,  en  en  rendant  les  abords  faciles  au 
moyen  des  sentiers  qu'elle  y  a  pratiqués.  Il  réclame  de  la 
Société  le  crédit  de  200  francs  déjà  voté  en  principe ,  pour 
être  mis  immédiatement  à  la  disposition  de  M.  Joiivet, 
garde  général  des  forêts  à  Niederhaslach,  qui  se  chaînera 
de  la  direction  des  travaux  de  consolidation. 

Cette  somme  est  définitivement  votée. 

La  parole  est  au  secrétaire  : 

Messieurs,  dit-il,  la  commission  nommée  dans  la  séance 
«précédente,  pour  l'examen  des  planches  d'antiquités  de 
nBrumalh,  communiquées  par  M.  Richard,  directeur  de 
Il  l'asile  des  aliénés  à  Stéphansfetd,  a  jugé  que  25  des  objets  - 


jt,Googlc 


—  59  — 

t  représentés  mérilaient  particulièrement  d'être  reproduits 

<  par  la  g:ravure.  Elle  vous  propose  donc  de  les  publier  dans 
«le .bulletin.  La  bibliothèque  de  Strasbourg  et  le  cabinet 
(d'antiquités  de  M.  le  docteur  Scbnœringer,  àBrumalb,  pos- 
(sédant  aussi  plusieurs  objets  qui  proviennent  de  cette 
f  même  localité,  votre  commission  a  pensé  qu'il  était  op- 
tportun ,  avant  cette  publicatiou,  de  procéder  également  à 
c  l'examen  de  ces  objets  et  de  choisir  ceux  d'entre  eux 
(  qu'elle  croirait  utile  de  joindre  par  la  gravure  à  ceux  de  la 
(  collection  de  M.  Richard.  Tous  ces  dessins,  accompagnés 
t  d'une  courte  notice  descriptive  dont  M.  le  professeur  Jung 
(veut  bien  se  chaîner,  formeraient  une  monographie  des 

<  antiquités  romaines  trouvées  dans  le  sol  de  Bnimatb.» 

M;  Schirr,  vice-président,  rend  compte  des  travaux  de 
déblai  et  de  consolidation  de  l'ancienne  chapelle  de  Saint- 
Jacques  prés  de  Niedermûnster. 

Les  soubassements  de  l'édifice  ont  été  dégagés  dans  tout 
le  pourtour;  le  sanctuaire  a  été  déblayé  jusqu'à  son  ancien 
pavé  qui  est  conservé  en  grande  partie;  les  brèches  qui  exis- 
taient dans  les  socles  extérieurs  sont  presque  entièrement 
réparées;  un  mur  latéral  et  le  chevet  du  chœur  ont  été  re- 
levés jusqu'à  l'appui  de  la  fenêtre;  les  quatre  jolies  colon- 
nettes  romanes,  qui  supportaient  la  voûte  du  sanctuaire  sont 
redressées  et  consolidées  pour  longtemps;  le  socle  intérieur 
sur  lequel  elles  s'appuient ,  est  complètement  remis  en 
vue.  Le  style  de  l'édifice  se  dessine  aujourd'hui  nettement 
dans  toutes  les  parties  qui  ont  échappé  aux  ravages  du 
temps,  et  l'on  devine  au  premier  abord,  comment  il  a  dû 
être  disposé  dans  son  ensemble. 

M.  Schirr  réclame  encore  du  comité  une  somme  de  135 
fVancs  pour  terminer  ces  travaux,  pour  porter  jusqu'à  la 
hauteur  des  corniches  le  revêlement  extérieur  du  mur  laté- 
ral à  gauche  du  chœur,  pour  remettre  à  leur  place,  au  cfae" 


jt,Googlc 


vet  au  chœur,  ce  qui  se  retrouvera  encore  des  pierres  de 
l'encadrement  de  la  fenêtre ,  pour  compléter  le  dallage  et 
pour  achever  les  travaux  de  terrassement  autour  du  mo- 
nument. 

Cette  somme  Jui  est  allouée  en  principe. 

M.  le  colonel  de  Morlet  présente  deux  mémoires,  l'un  sur 
le  tronçon  de  colonne  trouvé  près  de  Weitbruch,  l'autre 
sur  la  statuette  de  la  Fortune,  trouvée  dans  les  décombres 
de  l'ancien  couvent  de  Saînt-Ëtienne,  et  sur  lesquels  il  a 
déjà  appelé  l'attention  du  comité  dans  la  dernière  séance. 
Ces  deux  mémoires  et  les  planches  qui  les  accompagnent 
seront  insérés  dans  le  hullétin  de  la  Société. 

M.  Matusczinski,  présent  à  la  séance,  veut  bien,  sur  la 
prière  que  lui  en  fait  le  président,  se  charger  du  relevé  des 
monuments  historiques  de  l'arrondissement  de  Wissem- 
bourg. 

Le  secrétaire  donne  lecture  au  comité  d'un  mémoire  de 
M.  le  curé  Siffer,  sur  une  ancienne  voie  romaine,  conduisant 
de  Brumath  à  Niederbronn,  par  Mertzwiller.  Renvoi  du 
mémoire  à  la  commission  pour  la  topographie  des  Gaul^s^ 

La  séance  est  levée  à  1  heure. 


Séance  da  Comité  du  4  juillet  18S9. 

Présidence  de  H.  5PACH. 


La  séance  est  ouverte  à  onze  heures  et  quart. 

Le  secrétaire,  après  la  lecture  du  procès-verbal  de  la  der- 
nière séance,  qui  ne  donne  lieu  à  aucune  réclamation ,  dépose 
sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants  : 

i°  Notice  rédigée  d'après  le  nobiliaire  de  Belgique,  par 
M.  N.  J.  van  der  Heyden ,  2^  édit.  ; 


jt,Googlc 


_  61  — 

S°  Annales  de  FAcadémie  d'archéoloffie  de  Belgique 
(fom.  XV,  3"  et  4*  Uvr.); 

S°  Anzeiger  fur  Kunde  dar  ' deutschen  Vorzeit,  1859, 
ii»6. 

Le  président  lit  une  lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'instruciion 
publiqoe  et  des  cultes,  dans  laquelle  il  le.prie  d'agréer  et  de 
faire  agréer  à  MM.  ses  collègues  l'espr^sion  de  sa  gratitude, 
pour  la  promesse  qu'il  lui  a  faite  du  concours  du  Comité 
historique  d'Alsace  à  la  préparation  de  l'Inventaire  archéslo- 
gique  de  la  France. 

M.  Ingold,  membre  delasociété,  à  Cemay,  demandes] 
les  dames  qui  voudraient  faire  partie  de  la  Société  d'arcbéO' 
logie  d'Alsace,  ne  pourraient  pas,  en  payant  la  cotisation 
prescrite  par  le  règlement,  recevoir  les  bulletins  de  la  so- 
ciété. 

Quoique  ce  cas  n'ait  pas  été  prévu  lors  de  la  rédaction  du 
règlement  intérieur  de  la  société,  le  Comité  est  d'avis  que 
rien  ne  s'oppose  à  l'inscription  des  dames  au  nombre  des 
sociétaires.  Ce  sera  l'objet  d'une  proposition  à  l'assemblée 
générale. 

Cette  réponse  sera  transmise  au  correspondant. 

M.  Ringeisen  ayant  déposé  entre  les  mains  du  président, 
le  relevé  des  édifices  de  Schlesladt  pour  être  envoyé  au 
Ministre  de  l'instruction  publique,  le  Comité  décide  que  le 
travail  serait  transmis,  sans  attendre  les  communications 
ultérieures  sur  le  même  objet. 

M.  Teste,  architecte  à  Vienne,  département  de  l'Isère, 
demande  quelques  éclaircissements  sur  une  question  ar- 
chéologique digne  d'intérêt,  qui  a  rapport  à  Jehan  Lelou, 
dont  le  sceau  avec  les  emblèmes  maçonniques  a  été  décou- 
vert, il  y  a  quelques  mois,  sur  le  teiTitoire  de  cette  ville.  Aux 
détails  contenus  dans  la  lettre  sont  ajoutés  un  numéro  du 
Moniteur  viennois ,  du  11  mars  dernier,  dans  lequel  M.  Teste 


jt,Googlc 


a  rendu  compte  de  celte  découverte,  et  uae  empreinte  du 
sceau,  sur  lequel  se  remarque  une  branche  d'acacia  à.  sept 
ffiuUles,  suivie  d'une  rose  et  de  trois  points,  lesquels  sig^ies , 
dit-il,  sont  encore  aujourd'hui,  dans  la  loge,  caractéristiques 
delamafïm*. 

11  demande  si,  eu  égard  à  ces  signes  maçonniques,  ce 
Jehan  Lelou  ne  doit  pas  être  regardé  comme  twi  architecte, 
maître  dans  la  loge ,  et  si  ^  chef  aux  armes  de  France,  qui 
se  remarque  sur  le  haut  du  sceau,  ne  poun-ait  pas  être  con- 
sidéré comme  héréditaire  des  armes  de  ce  personnage, 
premier  du  nom,  qui  aurait  mérité  cette  insigne  faveur 
héraldique  par  une  longue  carrière  dans  la  constmction  des 
édifices  royaux. 

«  Strasbourg,  dit-il,  est  le  berceau  de  la  franc-maçonnerie 
organisée  régulièrement.  11  pense  donc  que  personne  mieux 
que  le  Comité  de  Strasbourg  ne  saurait  résoudre  ces  ques- 
tions. » 

Renvoi  à  M.  Klotz,  architecte  de  l'Œuvre  Notre-Dame, 
pour  en  faire  un  rapport. 

M.  le  baron  de  Faviers  rend  compte  de  la  déplorable  dis- 
parition d'une  des  portes  de  Châtenois,  récemment  démolie. 
Il  prie  le  Comité  d'intervenir  auprès  de  l'autorité  supérieure 
pour  que  l'autre  porte,  d'un  effet  bien  plus  pittoresque  en- 
core, n'ait  pas  le  même  sort 

M.  Ringeisen  fait  observer  que  la  même  manie  de  moder- 
niser les  villes  a  fait  disparaître  une  vieille  tour  de  Ville, 
et  qu'à'  Andlau ,  où  l'on  a  aussi  démoli  une  vieille  porte 
d'entrée,  une  autre  porte  intérieure  est  de  même  menacée. 

Le  Comité  charge  le  président  d'écrire  à  ce  sujet  à  U.  le 
préfet, 

M.  Schœll,  avocat  à  Saverne ,  membre  de  la  Société,  pré- 
sente l'eslamp^â  d'une  inscription,  scellée  dans  l'iatérieuE 


jt,Googlc 


de  l'anse  de  Monswfller,  près  de  Saverne,  è  gauche  du 
porche.  La  pierre  est  noircie,  les'  lettres  sont  peintes  en 
rouge;  un  écusson ,  taillé  dans  un  carré,  h  la  partie  supé- 
rieure de  gauche,  a  été  entièrement  eOacé. 

D'après  cette  incription,  dit  le-  membre,  Guillaume  de 
Diest,  le  soixante- f|u!nzième  évoque  de  Strasbourg,  aurait 
été  ordonné  prêtre  dans  l'Oise  de  Monswiller,  le  samedi  où 
l'on  chante  Caritas,  de  l'année  1417,  c'est-à-dii-e,  le  samedi 
après  Pentecôte.  ' 

Od  ne  peut,  dit  M.  Schœll,  donner  à  ces  expressions, 
ordinatus  est  in  presbyterium,  un  autre  sens  que  celui,  fut 
ordonné  prêtre.  Cependant  le  père  Laguille,  dans  son  Histoire 
d'Alsace  (t.  1",  p.  317),  affirme  qu'au  concile  de  Constance, 
on  se  contentait  d'appeler  Guillaume  de  Diest,  au  évêque, 
parce  que,  n'étant  pas  pr&re,  it  ne  fut  jamais  sacré. 

Quelque  temps  après  son  élection,  Guillaume  de  Diest 
mécontenta  fort  le  chapitre  et  la  ville  de  Strasboui^  par  ses 
dilapidations  et  ses  prodigalités.  Herzog  raconte  son  arres- 
latîoD  en  1416  par  le  doyen  et  le  camérier  du  chapitre,  qui 
avaient  reçu  des  ordres  du  magistrat.  Jeté  d'abord  dans  la 
tour  aax  pfennings,  l'évêque  fut  ensuite  rélégué  au-dessus  de 
la  chapelle  de  Saint-Jean  à  la  cathédrale,  et  remis  en  liberté, 
après  plusieurs  mois  de  capljvité,  à  la  sollicitation  de  l'em- 
pereur Sigismond  et  des  évéques  de  Worms  et  de  Merse- 
bourg.  Comme  condition,  on  exigea  qu'il  se  rendrait  au 
concile  de  Constance.  Guillaume  y  parut  ta  première  fois  le 
27  juin  1416.  Le  père  Laguille  donne  cette  date.  Le  concile, 
chaîné  de  régler  les  différends  qui  eiiataient  entre  la  ville , 
le  chajMtre  et  l'évêque,  lança,  le  7  novembre  1417,  une 
sentence  d'excommunication  contre  les  chanoines  et  quel- 
ques bourgeois  de  Slrasbourç.  D'après  l'inscription ,  Guil- 

■   2.  Jour  où  en  effet  rinlroit  «munence  par  le  mot  earilas. 


jt,Googlc 


—  64  — 
laume  de  Diest  était  à  Monswiller,  à  la  Pentecôte,  au  mois 
de  mai  ou  de  juin  1417;  d'après  le  père  Laguille,  il  se  trou- 
vait encore  à  Constance  en  ce  moment. 

Or  il  y  a  une  troisième  contradiction.  Le  22  décembre 
1415,  le  chapitre  de  Strasbourg  avait  fait  un  règlement, 
connu  sous  le  nom  de  grande  confraternité,  qui  M  approuvé 
par  le  pape  Martin  V,  pendant  le  concile  de  Constance.  Plus 
tard,  l'évèque  reconnut  aussi  l'utilité  de  ce  règlement,  et 
voulut  le  souscrire  et  s'y  soumettre  parun  acte  célèbre,  daté 
de  Saverne,  le  mardi  d'après  la  Purificaiion ,  i43i.  Par  cet 
acte,  dit  le  père  Laguille,  il  consentit  à  ne  faire  aucune  im- 
position, et  il  promit  de  prendre  les  ordres,  à  se  faire  sacr^ 
dans  l'espace  d'un  an,  et  de  rien  omettre  de  ce  qui  pouvait 
dépendre  de  lui  pour  y  parvenir. 

Si  cet  acte  existe,  dit  M.  Schœll,  dans  les  termes  que  le 
père  Laguille  lui  attribue,  quel  sens  donner  à  l'inscription? 
D'après  la  coïncidence  des  dates,  Guillaume  se  serait-il  con- 
formé à  une  des  clauses  de  la  grande  confraternité, qxà\eul 
que  l'évéque  soit  prêtre  au  moment  où  Martin  V  approuvait 
cet  acte? 

Le  Comité,  laissant  à  l'auteur  du  mémoire  la  responsa- 
bilité  de  ses  assertions ,  écoute  avec  intérêt  cette  communi- 
cation ,  dont  il  ordonne  te  dépôt  dans  ses  archives ,  ainsi  que 
de  l'inscription. 

Le  président  veut  bien  se  charger  de  faire  dans  les  archives 
du  département  des  recherches  qui  pourraient  éclairer  la 
question. 

M.  Ringeisen  donne  quelques  détails  sur  les  travaux  entre- 
pris à  Ribeauvillé  au  château  de  Saint-Uhnc.  Des  déblais  y 
ont  été  opérés  ;  des  chemins  ont  été  établis,  d'autres  sont  en 
cours  de  construction, 

M.  Klotz,  trésorier  de  la  société,  présente  l'état  des  dépenses 
[u'à  ce  jour  pourles  divers  monuments  en  réparation. 


jt,Googlc 


—  65  — 

M.  Morin,  qui  a  récemmail  viaté  Guïrbaden,  décrit  les 
travaux  opérés  dans  cette  magnifique  ruina.  La  porte  ou 
arcade  principale  a  été  relevée;  une  grande  brèche  a  été 
remplie;  une  partie  très-intéressante  des  vieux  murs  encom- 
brés et,  entre  autres,  une beUe porte  romane  ont  été  décou-. 
verts.  On  a  déblayé  la  chapelle,  dont  on  peut  maintenant 
distinguer  la  forme  de  l'abside.  Il  reste  à  soutenir  le  donjon 
pour  lequel  le  Comité  a  voté  des  fonds  dans  son  avant- der- 
nière séance, 

M.  Ringeisen  appelle  rattenlion  du  Comïtésur  le  château  de 
Landsbergjdontl'arcature  romane,  soutenuepar  des  colonneltes, 
tend  à  disparaître.  N'oublions  pas,  dit-il,  d'y  porter  remède, 
et  que  ce  château ,  par  sa  belle  exposition  et  par  ses  motifs 
d'architecture,  est  peut-être  la  ruine  la  plus  intéressante  de 
toutes  celles  qui  couronnent  cette  partie  de  nos  montagnes. 

Le  Comité  vote  pour  ces  réparations,  sur  la  demande  de 
l'architecte,  une  somme  de  300  fr. 

La  séance  est  levée  à  une  heure  et  demie. 


SéUMdii  Comité  do  !«■'  aott  (859. 

Présidence  de  H.  SPACH. 

Depuis  la  dernière  séance ,  ont  été  envoyés  à  la  société  les 
ouvrages  suivants  : 

i"  De  la  part  de  la  société  de  Luceme,  Uri,  Schwytz, 
Unterwalden  et  Zi^,  Der  Geschicktsfr&ind,  14*  et  15*  vo- 
lumes; 

2°  Le  premier  cahier  du  tome  Vin  de  la  société  d'émula- 
tion des  Vosges; 

Ht.  5 


jt,Googlc 


3°  De  la  pari  de  la  société  historique  de  Munich  :  4  cahiers 
du  Oberbayerisches  Ârchiv ,  et  le  20*  compte  rendu  de  cette 
soci^; 

4"  Compte  rendu  et  supplément  de  la  société  d'émulation 
deHontbéliard; 

5°  Revue  de  l'art  chrétien,  n"  3; 

6"  Anzeige  fur  Kunde  der  deutscken  Vorzeit,  n"  6  ; 

■7"  Annales  de  l'Académie  d'archéologie  de  Belgique,  à 
Anveiï,  2  cahiers. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance,  lu  par  le  premier 
secrétaire,  est  adopté. 

Le  président  annonce  qu'en  vertu  de  la  décision  prise  par 
le  Comité,  il  a  fait  l'envoi  à  la  société  historique  de  Styrie , 
des  publications  de  la  Société  pour  la  conservation  des  mo- 
numents historiques  d'Alsace. 

Par  une  lettre,  en  date  du  21  juillet,  M.  le  Ministre  de 
l'instruction  publique  et  des  cultes  fait  remercier,  par  M.  le 
président  de  la  société ,  M.  l'architecte  Ringeisen  pour  l'in- 
dication sommaire  des  monuments  les  plus  remarquables  de 
l'arrondissement  de  Schlesladt,  que  le  président  lui  a  fait 
parvenir.  Son  Excellence,  par  une  autre  lettre,  en  date  du 
29  du  mêine  mois,  l'informe  que,  par  uq  arrêté  du  14  juil- 
let dernier,  et  sur  la  proposition  du  comité  impérial  des 
ti'avaux  historiques  et  des  sociétés  savante,  il  a  décidé  qu'une 
subvention  de  300  fr.  serait  attribuée,  à  litre  d'encourage- 
ment, à  la  Société  pour  la  conservation  dés  monuments  his- 
toriques d'Alsace. 

Le  président  dépose  sur  le  bureau  un  numéro  du  Journal 
hebdomadaire  à\l  canton  de  Ribeauvillé,  qui  rend  compte 
des  travaux  de  fouilles  et  de  déblais  qui  se  pour^iivcnt  dans 
la  ruine  du  château  de  Sainl-Ulric. 


jt,Googlc 


—  67  — 
M.  Dugas  de  BeauUeu  envoie  à  la  société  polir  son  abon- 
nement au  bulletin  et  comme  membre  de  la  sodété,  une 
somme  de  20  fr.  pour  l'année  courante.  —  Remerdments. 
Le  président  prend  la  parole  comme  membre  du  Comité: 
«Messieurs,  dit-il,  dans  la  dernière  séance,  M.  SchœU  fils 

<  vous  a  présenté  l'estampage  d'une  inscription  qu'il  a  décou- 
«verte  dans  l'église  de  Honswiller,  et  dont  il  résulterait  que 
*  Tévêque  Guillaume  de  Diest  aurait  été  ordonné  prêtre  en 
1 1417,  le  samedi  après  la  Pentecôte. 

-  t  M.  SchœU,  à  l'aide  de  cette  inscription, soulève  plusieurs 
«  objections  contre  des  faits  jusqu'ici  admis  sur  la  foi  du  père 
«Laguille,  en  ce  qui  concerne  le  même  évéque,  et,  signalant 
«  les  contradicUons  manifestes  de  ces  faits ,  avec  l'inscription 
ide  Honswiller,  il  demande  au  Comité  des  éclaircissements 
let,  si  possible,  une  solution. 

«Je  suis  aux  regrets  de  devoir  contester  l'exacUtude , 
(peut-être  même  l'authenticité  de  l'inscription  rdatée  par 
(H.  Schœl).  Parmi  les  très-nombreuses  chartes  que  renfer- 
«ment  les  archives  départementales  du  Bas-Rhin  (fonds  de 
aVévêi^éde  Strasbourg)  sur  l'évêque  Guillaume  de  Diest, il 
«eiislfi  une  bulle  de  Martin  V,  à  la  date  du  15  octobre  1420, 
«destinée  à  ^ciliter  à  ce  même  évèque,  à  juste  titre  si  mal 
s  famé,  la  cérémonie  de  la  consécration.  Ainsi,  à  plus  de 
«trois  ans  de  date  de  l'inscription  de  Monswiller  ,  Guillaume 
«n'avait  point  pris  les  CH-dres;  il  continua  ultérieurement  à 
«  s'y  refuser. 

«  Nos  archives  départementales  ne  possèdent  point  le 
«document  du  22  décembre  1415,  auquel  M.  SchœU  fait 
«allusion  dans  sa  note  ou  son  commentaire;  elles  ne  con- 
«  tiennent  pas  non  plus  le  titre  de  1431;  mats  j'ai  pleine 

<  confiance  dans  l'exactitude  du  père  Laguitle  qui,  sans  au- 
«  cun  doute,  a  tenu  en  main  ce  document.  Il  en  résulte 
«qu'en  1431,  Guillaume  ne  s'était  pas    encore  conformé 


jt,Googlc 


«  aux  prescriptions  du  Saint-Siège.  Il  serait  difficile  de 
«  réhabiliter  en  toute  chose  la  mémoire  de  cet  évêque  dilar 
ïpidateur  et  épicurien.  J'ai  tenté  toutefois  de  le  justiûer  d'un 
n  fait  que  Ton  a  mis  à  sa  charge,  bien  certainement  à  tort; 
«je  veux  parler  de  l'invasion  des  Armagnacs,  que  Guillaume 
ï  de  Diesl  aurait  provoquée  pai"  esprit  de  vengeance.  Guil- 
alaume  de  Diest  a  fait  partie  de  l'alliance  conclue  le  5  février 
«1439  contre  les  Armagnacs',  et  rien  absolument  n'autorise 
(ta  penser  qu'il  ait,  d'une  part,  contribué  aux  mesures  de 
«défense,  et,  sous  main,  appelé  en  Alsace  ces  bandes  incen- 
tdiaifes.  Le  traité  de  1439  fut  un  des  derniers  actes  de  sa 
f  carrière  politique.  11  mourut,  laissant  après  lui  un>enom 
adéteslable,  un  domaine  épiscopal  à  peu  près  engagé  en  to- 
«  talité,  et  un  trésor  vide.  Ses  successeurs  passèrent  leur  vie 
«  à  réparer  ces  brèches,  à  dégager  les  châteaux  et  les  vfllages, 
«  à  ramener  à  l'ordre  les  esprits  troublés. , 

«  11  me  reste  à  remercier  sincèrement  M.  Schœll  de  son 
«  intéressante  communication,  à  le  prier  de  vouloir  bien  rester 
ïen  rapport  avec  le  Comité,  et  à  former  des  conjectures 
«sur  l'origine  de  l'inscription  de  Monswiller;  peut-être  est- 
«elle  due  à  un  ami  de  l'évêque;  pour  le  justifier  d'un  des 
a  reproches  les  plus  graves ,  lancé  contre  son  caractère  épis- 
«copal,  on  a  peut-être  eu  recours  à  ce  subterfuge.» 

Le  premier  secrétaire  donne  lecture  d'un  mémoire  de 
M.  StofTel,  membre  de  la  société,  à  Habsheim,surun/umu- 
lus  ouvert  par  lui,  près  de  Rixheim,  et  dont  il  a  déjà  été 
rendu  compte  dans  le  Samstagsblalt,  de  Mulhouse,  et  dans 
une  publication  particulière  de  M.  le  professeur  Stceber. 

Le  Comité  ajourne  à  la  prochaine  séance  la  décision  ô 
prendre  sur  l'insertion  de  ce  travail  dans  le  bulletin. 

Un  mémoire  de  M.  Siffer  sur  deux  sculptures  païennes, 

I.  Une  alliance  contre  les  Arma^aca.  Charte  publiée  en  1840  par  l'ar- 
chiviste du  Bas-Rhin. 


jt,Googlc 


trouvées  en  1845,  enlre  PfafTeiihofien  et  Riogeldorf,  est 
renvoyé  à  l'examen  de  M.  de  Ring. 

M.  l'abbé  Straub  dépose  sur  le  bureau  : 

i"  La  statistique  monumentale  du  canton  de  Ribeauvillé;  * 
%°  la  statistique  monumentale  du  canton  de  Kaysersberg , 
tous  deux  dans  le  Haut-Rhin.  Le  Comité  vote  l'insertion  de 
ces  deux,  mémoires  dans  le  2'  cahier  du  bulletin;  ils  seront 
transmis  par  le  président,  à  S.  Exe.  le  Ministre  de  l'instruction 
publique. 

Le  président  prend  la  parole  pour  une  communication. 

t  Messieurs ,  dit-il ,  la  famille  de  feu  M.  Fries  a  bien  voulu 
«fiiire  déposer  entre  mes  mains,  par  l'un  de  ses  membres, 
«  le  manuscrit  que  notre  collègue  avait  préparé  pour  le  bul- 
uletinde  la  société.  J'ai  examiné  ces  nombreux  feuillets  sur 
«les  monuments  historiques  de  Strasbourg  avec  un  religieux 
«intérêt;  et  celte  revue  des  travaux  que  feu  M.  Fries  avait 
«entreprissur  la  demande  du  Comilé,  m'a  confirmé  dans 
'  «  la  haute  opinion  que  j'avais  de  son  zèle  scrupuleux  et  de 
a  son  activité  désintéressée.  Des  membres  du  Comilé ,  plus 
«compétents  que  moi,  vous  confirmeront,  je  pense,  dans 
aie  jugement  que  vous  avez  porté  sur  l'architecte  et  sur 
«l'artiste,  lorsqu'on  novembre  1857,  il  vous  a  communiqué 
«ses  plans  de  restauration  des  châteaux  des  environs  de 
«Barr. 

«  Depuis  le  mois  d'août  1856,  époque  à  laquelle  le  Comité 
«avait  chargé  M.  Fries  de  l'inventaire  et  de  la  description 
«  des  monuments  de  Strasbourg ,  il  a  donné  à  peu  près  tous 
«ses  loisirs  à  celte  œuvre,  qui  formera,  j'en  suis  sûr,  l'une 
<  des  parties  les  plus  curieuses  et  les  plus  instructives  de 
«nos  publications.  C'est  un  legs  qu'il  nous  laisse,  et  que  nous 
«  devons  chercher  à  faire  valoir  avec  une  pieuse  reconnais- 
«sance. 

«  Le  travail  de  M.  Fries  est  divisé  en  trois  parties  :  raonu- 

III.  5* 


jt,Googlc 


—  70  — 
iments  religieux  et  civils  de  Strasbourg,  —  les  portes,  — 
des  maisons  de  Strasbourg, 

a  Une  notice  historique  succincte  précède  la  description 
€  de  chaque  monument  (église,  hÔtel,  etc.);  des  plans  ac- 
•  compagnent  chaque  édifice  marquant;  quelquefois  des 
«  détails  d'architecture  y  sont  joints.  » 

Une  commission  de  deux  membres  est  nommée  au  sein 
du  Comité,  pour  procéder  avec  le  président  à  l'eiamen  de 
ces  feuilles,  et  pour  s'entendre  sur  le  mode  de  publication 
le  plus  convenable. 

!  Un  relevé  complet  de  tous  les  châteaux  existants  ou  dis- 
parus de  la  province  est  déposé  par  M.  Heitz  entre  les 
mains  du  président,  pour  servir  à  élucider  une  des  ques- 
tions proposées  dans  le  programme  du  prochain  congrès 
archéologique. 

La  séance  est  levée  à  une  heure  un  quart. 


jt,Googlc 


SOCIÉTÉ 

CONSERVATION  DES  MONUMENTS  HISTORIOUES 


Séance  ds  Conité  du  3  wlobre  18S9. 

Présidence  de  M.  SPACH. 

La  séance  est  ouverte  à  11  heures  el  demie. 

Sont  présents  :  MM.  Spach,  président;  de  Ring,  secrétaire; 
Heitz,  archiviste;  Schin-,  Straub ,  Ringeisen ,  Morin  et  Jung, 
membres  du  Comité;  de  Morfet,  membre  libre  de  la  Société. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance,  lu  par  le  secré- 
taire, est  adopté. 

Les  ouvrages  suivants,  ofTerts  au  Comité  depuis  sa  dernière 
réunion,  sont  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  De  la  part  de  M.  de  Ring,  la  2*  édition,  in-folio,  des 
Tombes  ceUiques  d'Ensisheim  et  du  Hiibelwœldele. 

2*  De  la  part  de  M.  de  Caumonl,  Essai  sur  les  poteries 
romaines,  découvertes  au  Mans  en  i859,  par  M.  Daudin. 

3*  Essai  sur  le  système  défensif  des  Rotnains  dans  le  pays 
Éduen,  par  M.  J.  C.  Bulliot. 

4*  Annales  de  la  Société  d'émulation  du  département  des 
Vosges,  t.  X,  1"  cahier,  1858. 

5"  Bulletin  de  l'Institut  archéologique  liégeois,  t.  III,  S," 
livraison. 

6°  Chronik  der  niedrigsten  Wasserstcmde  des  Bheins  vom 
Jahre  70  n.  Ck.  bis  i858,  par  M.  le  docteur  Jos.  Wiltmann , 


jt,Googlc 


—  72  — 
directeur  de  la  Société  d'histoire  et  des  antiquités  du  Rhin , 
à  Mayence. 

1"  Bulktin  historique  de  la  Société  des  antiquaires  de  la 
Morinie,  S"  année,  3^  livraison. 

8°  Bulletin  de  la  Société  des  antiquaires  de  ta  Picardie, 
ann.  1859,  n»  2. 

9"  Le  château  de  Ham  et  ses  prisonniers,  par  M.  Ch.  Go- 
mart,  broch.  in-S". 

10*  Bulletin  de  la  Société  des  antiquaires  de  France, 
1859,2Mnraestre. 

11"  Ânzeiger  fiir  Kunde  der  deutschen  Vorzeit,  1859,  d'^  7 
et  8. 

12"  Vue  panoramique  de  l'Alsace  et  des  Vosges,  éditée 
par  M.  Risler,  à  Sain te-Marie-aux -Mines. 

Le  président  annonce  s'être  mis  en  rapport  avec  M.  Forch- 
hammer,  professeur  d'archéologie  à  Kiel,  et  auleur  de  la 
Topographie  d'Athènes,  qui  lui  a  exprimé  le  désir  de  voir 
des  relaUons  s'établir  entre  la  Société  historique  de  Kiel  et 
celle  pour  la  conservation  des  monuments  historiques  d'Al- 
sace. M.  Spach,  dan«  l'attente  de  l'arrivée  prochaine  despu- 
blicalions  de  cette  Société,  demande  l'autorisation  d'envoyer 
en  échange  les  publications  de  la  Société  d'Alsace.  Le  Comité 
lui  donne  à  cet  égard  plein  pouvoir. 

Le  président  explique  ensuite  le  retard  qu'a  éprouvé  l'ap- 
parition du  deuxième  cahier  du  Bulletin  de  la  Société.  Il  de- 
mande que  les  iravaux  manuscrits  de  feu  M.  Pries,  confiés  à 
ses  soins  par  la  famille  du  défunt,  soient  mis  à  profit  pour  le 
Bulletin,  dans  leurs  parties  les  plus  saillantes.  11  est  d'avis 
que  successivement,  et  à  défaut  d'auti'es  mémoires,  les  des- 
sins et  descriptions  d'éghses,  de  châteaux  et  d'autres  édifices, 
laissés  par  l'auteur,  soient  publiés  par  la  Société.  Il  est  ap- 
puyé dans  cette  proposition  par  plusieurs  membres  du  Co- 
mité, qui  décide  néanmoins  qu'avant  cette  publication  les 


jt,Googlc 


—  73  — 
dessins  et  les  arlides,  choisis  par  la  commission  nommée 
ad  hoc,  seront  soumis  à  sa  sanction. 

Une  lettre  de  M.  de  Tûrckheim,  garde  général  des  forêfcs  à 
NeuwiIler,signaieàraltent)on  du  Comitédeux  pierres  ausquelles 
il  croit  reconnaître  une  origine  druidique.  11  exprime  le  désir 
de  voir  quelques  membres  du  Comité  visiter  ces  monuments. 

Remerdments  et  dépôt  dans  les  archives.  M,  Goldenberg 
promet  de  se  rendre  sur  les  lieux. 

M.  de  Ring  fait  part  au  Comité  de  la  visite  qu'il  a  tout  ré- 
cemment faite  aux  ruines  de  Ribeauvillé,  et  des  travaux  de 
déblayement  qui  ont  eu  lieu  dans  l'intérieur  du  diâteau  de 
Sainf-Ulric.  Il  serait  à  désirer,  dit  le  secrétaire,  que  des 
fonds  fussent  alloués  à  l'architecte  pour  commencer  les  tra- 
vaux d'élayage  et  surtout  pour  reprendre  en  dessous  les 
murs  laissés  suspendus  par  suite  de  déblai.  Le  chemin  qui 
conduit  à  ces  ruines,  naguère  encore  si  délaissées,  est  main- 
tenant parcouru  par  de  nombreux  visiteurs ,  grâce  aux  soins 
pris  par  l'autorité  municipale  pour  en  rendre  l'abord  fa- 
cile. Il  serait  désirable  que  cet  exemple  servit  aux  autres 
localités  qui  possèdent  dans  leui's  environs  des  ruines  histo- 
riques, riches  en  souvenirs,  et  qui,  trop  souvent,  ont  été 
laissées  dans  l'abandon  et  dans  l'oubli. 

Le  président  donne  communication  d'une  lettre  de  M.  le 
Préfet,  adressée  à  H.  le  Maire  d'Ëscbau,  pour  faire  sceller 
dans  le  mur  de  l'église  les  pierres  historiques  qui  se  trouvent 
dans  le  cimetière  et  sur  l'une  desquelles  M.  l'abbé  Straub  a 
déjà  antérieurement  appelé  l'attention  de  M.  le  curé  du  lieu. 

Il  donne  ensuite  lecture  d'une  circulaire  de  M.  le  Ministre 
de  l'instruction  publique  et  des  cultes,  en  date  du  20  août 
dernier,  i-elative  au  Dictionnaire  géographique  de  la  France. 
A  ce  sujet  il  annonce  que,  le  i"'  de  ce  mois,  il  a  fait  parve- 
nir à  Son  Excellence  un  travail  supplémentaire  de  M.  Heitz, 
destiné  à  la  rédaction  de  ce  dictionnaire. 


jt,Googlc 


—  74  — 

Une  aiUi'C  lettre  du  Ministre,  datée  du  27,  annonce  que 
le  travail  de  M.  l'abbé  Straub,  sur  la  statistique  monumen- 
tale du  canton  de  Kaysersberg,  (jui  fait  suite  au  travail  de 
M,  Ringeisen ,  a  été  placé  sous  les  yeux  de  la  commission  du 
répertoire  archéologique. 

M.  de  Morlet,  chaîné  du  travail  sur  la  topographie  ro- 
maine des  arrondissements  de  Strasbourg  et  ^a  Saverne, 
informe  le  Comité  que  ce  travail,  selon  ses  prévisions, 
pourra  être  livré,  pour  l'arrondissement  de  Sti-asbourg,  dans 
le  courant  de  l'exercice  prochain;  que  deux  cantons  de  celui 
de  Saverne  sont  préparés. 

M.  de  Ring ,  revenu  d'une  excursion  archéologique  dans 
le  Haut-Rhin,  lit  un  rapport  sur  les  fouilles  entreprises  par 
lui  les  19,  20  et  21  septembre  dans  un  lumulus  de  la  plaine 
de  Reguisheim.  Ce  mémoire  et  les  dessins  qui  l'accompegnent 
seront  publiés  dans  le  Rulletin. 

M.  le  colonel  de  Morlet  rend  compte  d'urnes  cinéi'aires, 
trouvées  le  long  du  chemin  de  grande  communication  de 
Wœrth  à  Haguenau  (ligne  n"7),  dans  la  banlieue  de  Morsbronn. 

«Ces  urnes,  dit-il,  au  nombre  de  neuf,  formaient  trois 
«groupes,  distant  l'un  de  l'autre  de  i"*,50.  Dans  chaque 
«groupe  les  urnes  étaient  placées  aux  trois  angles  d'un 
«triangle  équilaléral  d'environ  trente  centimètres  de  côté; 
«  elles  étaient  formées  d'une  terre  noirâtre  et  grossière ,  et 
«renfermaient  des  fragments  d'os  calcinés  et  des  cendres. 

«  Ces  urnes  ont  été  complètement  brisées,  et  leurs  fragments 
«  dispersés. 

«  Cette  découverte  ûxe  d'une  manière  précise  la  direction 
«de  la  voie  romaine  de  Brumath  à  Wœrth,  aux  abords  de 
«  cette  dernière  localité.  De  nouvelles  fouilles  permettront 
«sans  doute  de  retrouver  les  traces  de  cette  voie  qui  con- 
•  duisait  à  Brumalh,  soit  en  passant  par  Schweighausen,  où 
«existent  de  nombreux  vestiges  gallo-romains,  soit  en  se  di- 


jt,Googlc 


—  75  — 

<  figeant  sur  Mertzwiller,  et  de  là  sur  Brumolh  pnr  la  Burg- 
t  strass,  qui  est  certainement  une  voie  antique ,  ainsi  que 
I  M.  le  curé  Sifler  l'a  démontré  dans  le  mémoire  adressé  au 
1  Comité  te  30  mai  dernier.  » 

M,  de  Morlel  pense  que,  pour  intéresser  les  ouvriers  ou 
laboureurs  à  la  conservation  des  vases,  urnes  ou  ustensiles  an- 
tiques, il  serait  convenable  de  leur  promettre  une  prime  à  pyer 
sur  les  fonds  que  le  département  afTecte  aux  monuments 
historiques.  Le  président  se  charge  d'en  écrire  à  M.  le  préfet. 

M.  de  Ring,  auquel,  lors  de  la  dernière  séance,  a  été 
renvoyé  un  mémoire  de  M.  ie  curé  Siffer,  sur  deux  pierres 
trouvées  en  1845  au  lieu  dit  Kalkcefen,  prèsdePfaffenhoffen, 
en  rend  compte,  sur  l'invitation  du  président. 

«L'une,  dit  le  rapporteur,  représente  Mercure;  l'autre, 
(fragment  de  bas-relief,  est  surmontée  d'une  inscription 
«adressée  à  Mercure  et  à  Maïa,  dont  les  deux  têtes  sont 
«seules  conservées.  Celle  du  dieu,  à  gauche,  est  recouverte 
«  du  pétase  ailé,  celle  de  sa  mère,  à  droite,  est  ornée  du 
«bandeau.  Le  culte  connexe  de  ces  deux  divinités  parait 
«avoir  été  très-répandu  dans  celte  partie  de  la  province. 

«Remercions  M.  Siffer  de  nous  avoir  appris  la  provenance 
«de  ces  deux  monuments  qui  sont  déposés  sans  indication 
«au  musée  lapidaire  de  Strasbourg.  Quoique  très-fruste, 
«l'inscription  peut  facilement  être  rétablie.  Elle  doit ,  selon 
«moi,  se  lire  ainsi: 

MER  ET  MAIAE 

B.  ITOMARUS  C 

CISSAE  V  S  L  L  M. 

Mercurio  et  MaiœK  Itomarus,  civis  Cissie,  votum  solvit 
lœtus  libms  merito. 
«c'est  à  dire:  B.  Itomarus,  citoyen  de  Cissa,  s'est  acquitté 

<  avec  joie  et  de  bon  gré,  tel  qu'il  convient,  de  son  vœu  en- 
«  vers  Mercure  et  Mata. 


jt,Googlc 


—  76  — 

fCissa  était,  comme  nous  l'apprend  Polybe',  une  ville 
(d'Espagne,  prés  de  laquelle,  pour  la  première  fois,  Scipion 
(  défit  les  Carthaginois. 

«  Le  Heu  où  ces  deux  pierres  furent  trouvées  montre  en- 
ïcore  les  vestiges  d'anciennes  bâtisses  romaines;  il  n'est  pas 
€  douteux,  dit  M.  Siffer,  qu'il  ait  existé  là  un  édicule  sacré. 
f  Si  donc,  ajoute-t-il,  on  veut  placer  cette  position  sur  la  carte 
<t  romaine  de  la  Gaule,  ce  sera  sur  la  nouvelle  route,  formant 
tla  ligne  6,  entre  les  deux  aqueducs,  à  gauche  en  allant  de 

<  Pfaffenhoffen  a  Ringeldorf.  Je  vous  propose  le  renvoi  de  son 

<  mémoire  è  la  commission  pour  la  topographie  de  la  Gaule.  » 

Le  renvoi  est  adopté.     , 

M.  le  gi-and  vicaire  Schir  entretient  le  Comité  de  protubé- 
rances granitiques  dépassant  le  niveau  de  l'ancien  dallage  de 
la  chapelle  Saint-Jacques  de  65  centimètres.  Il  demande  l'avis 
des  hommes  de  l'art  sur  cette  circonstance.  M.  l'architecte 
Riogeisen  se  charge  d'en  faire  l'examen  et  d'en  rendre 
compte. 

La  séance  est  levée  à  une  heure  et  demie. 

1.  m,  20  (en  grec  KtiiTO)  ;  Tile-Livs  l'Ëcrit  fcisin. 


jt,Googlc 


—  77  — 

Séaace  géaérale  du  27  octobre  1859. 

PrËsîdence  de  H.  la  PRÉFET,  présidant  honoraira. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  quart. 

Soixante  membres  environ  sont  présents. 

M.  Spach,  président  de  la  société,  prend  la  parole  en  ces 
termes  : 

t  Messieurs ,  dil-il ,  je  dois  commencer  par  vous  donner 
f  quelques  expUcations  sur  le  relard  que  nous  avons  mis  à 

*  vous  convoquer.  Seize  mois  se  sont  écoulés  depuis  la  der- 
cnière  assemblée  générale;  quelques-uns  d'entre  vous  ont 
ipeut-être  trouvé  que  cet  intervalle  était  un  peu  long  et  que 
€  les  comptes  à  rendre  de  nos  travaux  et  de  notre  situation 
k  financière  devraient  se  suivre  à  des  époques  plus  régulières. 

(La  question  avait  été  débattue  au  sein  du  Comité,  en 

*  mars  dernier.  On  s'est  décidé  à  remettre  jusqu'en  octobre 
(  ou  novembre  la  réunion  â  laquelle  nous  venons  de  vous 
«  convier,  afin  d'être  en  mesure  de  vous  entretenir  des  tra- 
(vaux  de  conservation  entrepris  pendant  la  saison  d'été,  et 
«surtout  afm  d'échapper  à  la  coïncidence  des  fêtes  agricoles, 

<  artistiques  et  archéologiques,  dont  nos  deux  départements 

<  ont  fait,  depuis  le.  mois  de  mai  dernier,  les  frais  et  les 
«  honneurs.  Nos  modestes  réunions  ne  semblaient  pas  de 
a  nature  à  entrer  en  lutte  avec  l'exhibition  des  produits  du 
Bsol  de  huit  départements;  elles  devaient  s'effacer  devant  la 
«solennité  musicale  qui  appelait,  dans  une  ville  voisine,  l'élite 
«des  chanteurs  de  la  vallée  du  Rhin,  pour  exécuter  et  en- 
I  tendre  la  belle  hymne  patriotique  d'un  poëte  alsacien  et 
(d'un  savant  compositeur,  né  dans  nos  murs  et  récemment 
«  appelé  dans  le  sancluairede  l'Institut.  Nos  séances  devaient 


jt,Googlc 


—  78  — 
€  céder  le  pas  au  congrès  archéologique,  organisé  au  nom 
(  d'une  sociélé,  à  laquelle  nous  nous  rattachons  par  une 
«  filiation  presque  directe ,  et  à  laquelle  nous  avions  à  mon- 
*  trer,  dans  nos  mui-s,  et  sur  la  lisière  des  Vosges  quelques- 
<  uns  de  ces  châteaux,  dont  nous  nous  appliquons  à  pro- 
t  longer  l'exïâtence,  quelques-unes  de  ces  églises,  dont  nous 
«  enregistrons  les  richesses ,  et  dont  nous  étudions  les  an- 
t  nales  dans  les  documents  ouUiés  ou  inconnus.  Que  dirai-je 
«enfin?  Pouvions-nous,  devions-nous  venir  avec  nos  rap- 
«  ports  et  nos  travaux  un  peu  austères ,  dans  une  saison  où 
i  Colmar  posait  une  couronne  de  lauriers  sur  la  statue  d'un 
«illustre  aveugle',  d'un  poëte-moraliste,  qui,  Français  de 
t  cœur  et  d'âme,  a  conquis  une  place  dans  les  hautes  régions 

I  du  Parnasse  allemand,  et  dont  l'apothéose  a  fourni  à  nos 
«magistrats  une  occasion  bienvenue  de  proclamer  que  la 
«France  ne  reniait  aucune  de  ses  gloires,  et  qu'elle  conviait 
«ses  voisins,  un  peu  passionnés,  à  une  fête  pacifique  de  la 
a  poésie ,  au  moment  où  des  animosités  irréfléchies  éela- 
«taient  le  long  de  nos  frontières. 

«Nous  nous  sommes  donc  volontairement  et  sciemment 
«retirés  sur  l'arrière-plan;  et  si  nous  comparaissons  mainte- 
«nant  devant  vous,  dans  rarrière-saison,  il  nous  est  permis 
«peut-être  de  vous  présenter  quelques  titres  à  un  accueil 
«indulgent. 

a  En  même  temps,  nous  comptons  fixer  d'une  manière 
«plus  précise  les  réunions  générales  à  venir.  Vous  avez  bien 

II  voulu  me  charger,  en  juin  1858,  de  la  rédaction  d'un  ar- 
aticle  réglementaire,  qui  consisterait  à  nous  réunir,  une  fois 
«par  an  à  Colmar,  dans  l'intention  de  délibérer  sur  place , 
«avec  nos  collègues  du  Haut-Rhin,  sur  la  meilleure  applica- 
«tion  à  donner  aux  fonds  destinés  à  des  travaux  de  conser- 
ftvation  dans  la  Haute-Alsace,  J'ai  donc  l'honneur  de  vous 

J.  G.  C.  Pfeffel,  né  à  Colmar  en  1736;  mort  en  1809, 


jt,Googlc 


—  79  — 
csoumettre  l'adoption  du  [>rojet  suivant,  préalablement  ap- 
«prouvé  pai'  le  Comité: 

La  Société  pour  la  cotiservation  des  motiutnetUa  histori- 
ques d'Alsace,  réunie  en  assemblée  générale, 

Considérant  qu'il  importe  de  donner  aux  membres  de  la 
société  résidant  à  Colmar  et  dans  les  autres  localités  du 
Haut-Rhin ,  une  occasion  officielte  et  facile  pour  émettre  des 
propositions  et  des  vœvx, 
Arrête: 

Une  assemblée  générale  sera  tenue  chaque  année,  dans  la 
seconde  moitié  d'avril ,  à  Colmar,  sous  la  présidence  de 
M.  le  Préfet  du  Haut-Rhin. 

On  y  discutera  les  projets  de  travaux  de  conserr}ation  à 
exécuter  dans  le  Haut-Rhin  pendant  la  saison  d'été. 

Des  mémoires  historiques  ou  archéologiques,  concei'nanl 
de  préférence  le  Haut-Rhin ,  seront  lus  dans  cette  séance. 
Les  sujeh  et  la  dimension  approximative  de  ces  lectures  de- 
vront être  communiqués  au  président  de  la  Société  dans  le 
courant  du  mois  de  mars. 

L'assemblée  générale  de  Strasbourg  aura  lieu  au  mois 
^octobre  ou  de  novembre. 

«Userait  inutile,  je  le  pense,  d'appuyer  sur  la  conve- 
(  nance  de  donner,  par  une  réunion  spéciale,  satîsractîon 
«  aus  intérêts  de  nos  confrères  et  souEcripleurs  de  la  Haute- 
«Alsace.  Les  mesures  financières  demeurent  réservées  au 
«Comité  centra],  el  il  est  bien  entendu  aussi  que  la  présen- 
<  talion  de  la  situation  financière  se  fera  seulement  dans 
«  l'assemblée  générale  de  Strasbourg.  > 

Cette  proposition,  mise  aux  voix,  est  adoptée  à  l'unani- 
mité. 

Le  président  continue  : 

«  Je  saisis  cette  occasion  pour  vous  informer,  Messieurs , 
«que  quelques  membres  de  votre  Comité  ont  émis  le  désir 


jt,Googlc 


—  80  — 

<  que  des  réunions  générales  régulières ,  eussent  lieu  à 

<  Slrasboui^,  de  trois  mois  en  trois  mois.  Une  proposition 
t  analogue  avait  été  faite,  dès  la  seconde  assemblée  géné- 
t raie,  le  5  février  1856,  par  l'honorable  M.  de  Schauen- 
«burg,  et  elle  n'a  point  eu  à  cette  époque  une  solution  fa- 
«  vorable.  Nous  existions  alors  à  peine,  et  nous  ignorions 
«  jusqu'à  quel  point  cette  institution  naissante  rencontrerait 

<  des  sympathies  parmi  nos  concitoyens  et  une  assistance 
ï  soutenue  parmi  les  hommes  lettrés  et  les  artistes. 

<  Je  dois  maintenant  reproduire  celte  mSme  demande , 
€  parce  que  j'ai  l'honneur  d'être  l'organe  des  vœux  de  nos 
«membres,  même  si  ces  vœux  ne  procédaient  que  d'une  mi- 
tnorité.  Dans  la  pensée  de  ceux  de  mes  collègues,  qui  désî- 
d  reraient  établir  un  contact  plus  fréquent  entre  le  Comité 
<et  les  membres  en  général ,  ces  réunions  trimestrielles  ne 
u  seraient  point  destinées  à  des  questions  d'administration 
i  mais  plus  spécialement ,  soit  à  la  lecture  de  mémoires,  soit 
«  à  des  discussions  historiques  et  archéologiques  d'unintérêt 
«général.  Le  bureau  fixerait  ce  programme,  qui  n'empiéte- 
crait  pas  sur  la  tenue  des  séances  mensuelles. 

«J'ai  pour  ma  part  soulevé  une  olyection  timide,  mais 
«sans  avoir  la  prétention  d'en  faire  un  argument  contre  un 
«projet,  très-utile  au  fond,  et  de  nature  à  donner  à  tous  nos 
«souscripteurs,  une  occasion  régulière  de  faire  preuve  de 
ï  leur  zèle  et  de  leur  bienveillant  concours  à  nos  travaux.  J'ai 
«  craint,  je  dois  le  dire,  que  la  matière  ne  nous  fît  défaut , 
«  car  il  ne  semble  pas  jusqu'ici  que  nous  ayons  surabun- 
«dance  de  mémoires  ou  de  notes  à  entendre;  ma  pensée 
«  personnelle  toutefois  se  trouve  complètement  subordonnée 
«  à  ce  que  vous  déciderez.  C'est  un  essai  à  tenter.  Peut-être 
«pourrait-on  se  borner  —  puisque  nous  aurons  désormais 
s  des  réunions  générales  en  avril  et  en  octobre  —  à  des  con- 
«  vocations  de  tous  les  membres  en  janvier  et  juin;  ce  se- 


jt,Googlc 


-  81  — 
c  raient  des  pourparlers  scientifiques  et  lilléraires ,  qui  con- 
i  serveraient  le  caractère  de  réunions  périodiques  (trimes- 
a  irielles)  et  seraient  assez  solennelles  pour  ne  pas  être 
f  mises  au  même  rang  que  les  séances  ordinaires  et  plus  in- 
€  limes  du  Comité  administratif. 
aJe  vous  prie,  Messieurs,  de  vouloir  bien  autoriser  le 

<  Comité  à  débattre  ce  projet ,  et  à  s'arrêter  au  parti  le  plus 
t  convenable,  à  moins  que  vous  ne  préfériez  vous-mêmes 
«élucider  la  question  et  prendre  une  décision,  séance  te- 
«  nante.  > 

Le  premier  secrétaire  combat  la  pn^osîtiou.  11  la  regai'de 
comme  inopportune  avec  d'autant  plus  de  raison,  dit-il,  que 
chaque  membre  de  la  Société  a  le  droit  d'assister,  sans 
prendre  part  aux  délibérations ,  aux  séances  mensuelles  du 
Comité.  Nous  sommes  313  membres  inscrîts,  et  si  je  compte 
ceux  qui  assistent  à  cette  séance ,  leur  nombre  ne  dépasse 
pas  soixante.  Que  sera-ce  dans  les  assemblées  trimestrielles 
dont  la  solennité  est  bien  moins  importante. 

M.  Drion,  de  Schlestadt,  soutient  l'opinion  de  M.  de 
Ring. 

L'assemblée,  consultée  par  le  président,  laisse  au  Comité 
le  soin  de  débattre  ce  projet. 

cUne  proposition  d'une  toute  autre  nature,  continue 

<  M.  Spach ,  m'a  été  adressée  dans  le  courant  de  l'année ,  de 

<  la  part  d'un  membre  du  Haut-Rhiu ,  qui  désirerait  que  l'ad- 

<  mission  des  dames,  au  nombre  de  nos  souscripteurs,  fut 
c  décidée  par  un  article  additionnel  aux  statuts.  Le  Comité 
«  s'est  préalablement  prononcé  à  ce  sujet  ;  il  a  pensé  que 
I  rien  ne  s'oppose  à  ce  que  des  dames  nous  bonorent  de 
(  leur  concoui's.  Leurs  noms  seraient  accueillis  avec  recon- 
1  naissance,  ainsi  que  cela  se  pratique  dans  une  société 
«  vouée  au  culte  des  arts  et  qui  a  son  siège  à  Strasboui^.  Il 
«serait  superflu  de  faire  de  cette  admission   l'objet  d'une 


jt,Googlc 


«décision  officielle.  Je  pense.  Messieurs,  que  vous  mlifierez 

<  celle  dédsion.  ► 

Adopté. 

iJe  passe,  Messieurs,  à  un  acte  d'administration  inlé- 
«rieure,  que  je  n'ai  pas  voulu  reléguer  au  bout  de  l'ordre 
«du  jour,  afin  de  vous  laisser  la  pleine  latitude  de  votre  dé- 
«  cision. 

«  Le  bulletin  de  convocation  porte  les  noms  de  quatre 
I  membres  du  Comité  qui  doivent  sortir  cette  année ,  c'est-à- 
«dire,  ou  recevoir  le  renouvellement  de  leur  mandat  par 

<  votre  suffrage  ou  être  remplacés. 

«Ces  membres  sortants  sont  MM.  Bœrsch,  Schir,  de  Fa- 
it viers  et  Morin. 

«  Mes  collègues  m'en  voudraient,  je  le  sais,  si  je  faisais 
«  ici  l'éloge  de  la  part  active  que  chacun  d'eux  apporte  à  nos 
«réunions  et  à  nos  travaux.  Je  me  borne  simplement,  Mes- 
«  sieurs,  a  vous  prier  de  prendre  une  décision  au  sujet  de 
«  ce  mandat  à  conférer,  n 

L'assemblée,  consultée,  déclare  maintenir  le  mandat  des 
quatre  membres, 

«Deux  de  nos  collègues  du  Comité,  MM.  Arth,  de  Sa- 
it verne  (série  de  1857),  et  Piton  (série  de  1858),  ont  donné 
«leur  démission;  le  premier  comme  membre  du  Comité 
«seulement,  le  second  comme  membre  du  Comité  et  de  la 
«Société.  J'ai  fait,  Messieurs,  vous  devez  m'en  croire,  de 
«  vives  et  sincères  instances  auprès  de  l'un  et  de  l'autre  pour 
«  les  retenir  ;  mes  devoirs  comme  président ,  et  mes  pen- 

<  chants  pei'sonnels  me  portent  constamment  à  concilier 
«  toutes  les  tendances,  à  réunir  toutes  les  forces  vives  de 
«notre  société,  à  maintenir  intact  le  faisceau  qui  a  été,  dès 
«  notre  début,  une  cause  de  réussite,  et  qui  pour  notre  ave- 
«  nir,  devra  être  une  condition  de  durée.  Je  n'ai  donc  cédé 
«qu'à  des  intentions  bien  décidées,  et  à  cette  heure  encore, 


jt,Googlc 


«je  suis  l'organe  du  Comilé,  en  manifeslant  le  regret  que 
«  nous  a  causé  celle  séparation. 

cLa  mort  a  enlevé  récemmenl  un  autre  colique  très-actif 
«  et  très-utile;  je  veux  parler  de  feu  M.  Fries,  ancien  archi- 
«  lecte  de  la  ville  de  Strasbourg.  Vous  verrez  dans  les  livrai- 
«  sons  à  venir  de  noire  Bulletin ,  des  preuves  patentes  de  sa 
«  belle  activité  ;  il  nous  a  laissé  un  legs  auquel  j'ai  rendu  un 
«  solennel  hommage  dans  la  dernière  séance  du  Congrès  ar- 
1  chéologique  et  une  appréciation  plus  intime  dans  nos  réu- 
(  nions  particulières. 

«Il  s'agit  donc  de  remplacer  ces  trois  membres.  J'ai  l'hon- 
«neur  de  vous  proposer,  d'accord  avec  mes  collègues  du  Co- 
«mité: 

*  En  place  de  M.  Arth:  M.  le  colonel  de  Morlet; 

«  De  M.  Fries  ;  M.  le  professeur  Opperraann  ; 

«  De  M.  Piton  :  M.  le  baron  de  Schauenburg. 

«Vos  bulletins  vous  ont  fourni  ta  preuve  surabondante 

<  du  concours  que  nous  ont  prêté ,  pendant  et  en  dehors  de 
«  nos  séances,  MM.  de  Schauenburg  et  de  Morlet. 

<  Depuis  deux  ans  ils  assistent  régulièrement  a  nos  réu- 
«  nions  mensuelles  ;  nous  les  considérons  de  fait  comme  nos 
«  collègues ,  et  nous  serons  trop  heureux  de  trouver  dans 
«  leurs  lumières  et  leur  zèle,  une  collaboration  inappréciable. 
«  M.  le  professeur  Oppermann,  malgré  ses  occupations  offî- 
«  cielles,  nous  a  aussi  donné  des  preuves  d'un  concours  ac- 
«lif,  et  je  compte  bien  sur  son  assistance  suivie,  si  vous 
*  voulez  bien  ratifier,  par  votre  vote ,  le  choix  préalable 'que 
«nous  avons  fait  de  cet  excellent  candidat. 

«Enfin,  je  vous  propose  de  vouloir  bien  adjoindre  au  Co- 
«mité  du  Haut-Rhin  M.  Auguste  Stœber,  professeur  à  Mul- 

<  house.  Son  nom  me  dispense  de  tout  commentaire.  » 

L'assemblée  ratifie  la  nomination  des  ijualre  membres 
proposés. 


jt,Googlc 


„  84  — 

f  Enfin ,  Messieurs ,  vous  avez  à  renouveler  le  mandat  ou 
«  à  décider  du  sotl  de  votre  président ,  qui  attend  voire  dé- 
f  cision  avec  la  déférence  qu'il  doit  à  tout  ce  qui  émane  de 
«vous.» 

L'assemblée  déclare  qu'elle  maintient  le  mandat  du  pré- 
sident actuel. 

Après  avoir  lemercié  ses  collègues  de  cette  nouvelle 
preuve  de  conGance,  M.  Spach  continue: 

»  Je  ne  suis  point  au  bout  de  mes  propositions,  Messieurs, 
«je  dois  donc  réclamer  encore  un  peu  votre  indulgence. 

«J'ai  eu  l'occasion,  il  y  a  un  mois,  d'entretenir  de  nos 
u travaux  un  archéologue  bien  connu,  qui  a  recueilli,  il  y  a 
1  plus  de  vingt  ans  déjà,  sur  le  sol  classique  dej'Italie  et  de 
«la  Grèce,  des  résultats  considérables,  et  dont  le  nom  est 
«  inscrit  depuis  lors,  surtout  comme  restaurateur  du  plan  de 
«l'antique  Athènes,  dans  les  fastes  du  monde  savant  con- 
«temporain.  Je  veux  parler  de  M.  Forchhammer,  professeur 
1  d'archéologie  à  l'université  de  Kiel ,  en  Holstein.  M.  Forch- 
«hammer  m'a  promis  de  nous  mettre  en  rapport  avec  la 
«société  historique  de  cette  lointaine  université,  dont  il  est 
t  l'un  des  centres  et  des  points  d'appui.  Cet  échange  de  nos 
«productions  avec  une  société  savante  sur  les  confins  de  la 
«  Scandinavie ,  ne  pourra  qu'être  profitable  à  notre  avenir, 
«  et  nous  valoir  des  sympathies,  je  l'espère,  dans  une  con- 
«trée,  où  bien  certainement  notre  nom  n'a  pas  pénétré  jus- 
4  qu'ici.  Je  vous  demande  donc.  Messieurs,  de  me  permettre 
(S  d'ouvrir  ces  relations  et  de  donner  à  M.  Forchhammer  le 
«  titre  de  membre  correspondant  Au  moment  de  passer  dans 
«  nos  murs ,  il  venait  de  remercier  à  Nancy  la  société  Sta- 
«nislas,  qui  l'avait  spontanément  admis  au  nombre  de  ses 
«  coliques  honoraires.  C'est  vous  dire  que  nous  ne  serions 
«pas  les  premiers  à  reconnaîlresur  notre  sol  le  mérite  émi- 
«nent  de  M.  Forchhammer.  » 


jt,Googlc 


-  85  — 

Cette  nomination  est  ratifiée. 

f  11  me  reste  à  vous  faire  pai-t,  dit  le  président ,  du  désir 
c  d'un  grand  nombre  de  nos  collègues.  Je  le  répète,  en  cette 
«circonstance  surtout,  je  n'ai  aucun  avis  préconçu,  je  ne 
«prends  aucune  initiative  propre,  je  ne  suis  que  le  rappor- 

<  leur  de  demandes  instantes  qui  m'ont  été  faites  ;  je  repro- 
1  duis  un  vœu  exprimé  pendant  le  congrès  archéologique  el 
«  déjà  formulé  par  l'opinion  publique, 

«  Strasbourg  n'a  point  jusqu'ici  de  local  convenable  pour 
«  un  musée  d'antiquités.  Je  n'ignore  point  qu'à  Strasbourg  il 
t  sera  excessivement  difQcile  d'y  remédier,  qu'il  sera  presque 
a  impossible  de  combler  cette  lacune ,  que  piésente  la  belle 
«série  de  nos  établissements  publics  et  de  nos  collections 
«  scientiliques.  Cependant  il  i^ut  préparer  la  voie ,  et  il  suffira 

<  je  pense,  d'appeler  sur  ce  grave  sujet  l'attention  du  magis- 
«trat  départemental  qui  nous  préside,  du  magistrat  munici- 
«pal  inscrit  parmi  nos  membres,  et  de  plusieurs  de  nos 
î  collègues ,  voués  par-goût  et  par  devoir  à  l'étude  des  anti- 
«quités  et  à  leur  conservation.  Il  appartient  à  noire  Société 
«de  solder  à  l'aggrandissement  successif  des  rudiments  qui 
d  se  trouvent  sous  nos  yeux,  mais  qui  manquent  d'espace 
«  pour  attirer  tous  les  regards;  nous  devons  autant  qu'il  est 
n  en  nous ,  répandre  le  goût  de  ce  genre  d'instruction  dans 
«tous  les  rangs  de  la  société  cultivée,  et  fournir  un  attrait 
«de  plus  aux  étrangers  qui  afDuent  dans  notre  cité.  Il  ap< 
«pallient  surtout  au  professeur  éminent,  qui  a  fait  de 
a  notre  immense  bibliothèque  un  arsenal,  où  tous  les 
«  hommes  d'étude  trouvent  avec  une  étonnante  facilité  des 
«armes  et  des  munitions  scientifiques  à  leur  usage;  il  lui  ap- 
«  partienl,  dis-je,  de  prêter  dans  cette  circonstance  le  con- 
«  cours  de  son  expérience ,  de  couronner  sa  longue  et  utile 
1  carrière ,  en  faisant  pour  les  monuments  ce  qu'il  a  fait 
«  pour  les  livres ,  et  d'inscrire  définitivement  dans  notre 


jt,Googlc 


t  mémoire  et  dans  celle  de  nos  enfants,  son  nom  à  côlé  de 
«  celui  de  Schœpflin.  Il  trouvera  des  disciples,  des  aides ,  et 
cj'en  atteste  toute  l'assemblée  qui  me  prêle  l'oreille,  il 
<  ti'ouvera  de  son  vivant  encore  des  applaudissements  et  des 
«  palmes  civiques.  » 

M.  le  professeur  Jung,  présent  à  la  séance,  accède  à  la 
proposition  du  président.  Il  pense  que  le  meilleur  emplace- 
ment pour  un  musée  d'antiquités  serait  à  côté  de  la  biblio- 
thèque, et  il  propose  de  le  placer  dans  la  salle  du  rez-de- 
chaussée,  qui,  appropriée  à  cet  effet,  pourrait  contenir 
toutes  les  richesses  archéologiques  qui  sont  aujourd'hui  dis- 
séminées. 

M.  le  Préfet  invite  le  président  à  formuler  une  demande 
en  ce  sens ,  afin  de  la  communiquer  à  M.  le  maire  de  Stras- 
bourg. Il  ne  doute  pas  que  le  magistrat  municipal  n'accède 
avec  empressement  au  vœu  exprimé  par  la  Société. 

La  proposition,  mise  aux  voix,  passe  à  une  très -forte 
majorité. 

La  parole  est  à  M.  EJssen.  Le  second  secrétaire  résume 
l'ensemble  des  travaux  du  Comité  depuis  la  dernière  assem- 
blée générale.  Son  travail  est  entendu  avec  intérêt. 

M.  de  Morlet  communique  une  note  sur  l'état  d'avance- 
ment des  études  relatives  à  la  carte  des  Gaules,  dans  les  ar- 
rondissements de  Strasbourg,  de  Saverne  et  de  Wissem- 
bourg. 

(Ce  travail,  dit-il,  se  compose  de  deux  parties  distinctes: 

(La  partie  historique  qui  consiste  à  rechercher  dans  les 
anciens  historiens  et  dans  les  documents  locaux,  les  traces 
de  l'occupation  romaine  en  Alsace. 

«  La  partie  topograpbîque  qui  a  pour  but  de  retrouver  ces 
traces  sur  les  lieux  mêmes,  et  de  les  rapporter  sur  des 
cartes. 

(Le  travail  historiqne  a  été  entrepris  à  l'aide  des  manus- 


jt,Googlc 


—  87  — 
dits  de  Schweigbœuser  ot  de  l'excelleritc  carie  édJIée  par 
M,  le  professeur  Jung.  Les  renseignemetits  iburnis  par  les 
communes,  conformément  aux  circulaires  de  M.  le  Préfet, 
ont  apporté  quelques  utiles  renseignements  qui  ont  été  véri- 
fiés et  rectifiés  par  l'examen  détaillé  des  registres  des  che- 
mins vicinaux  et  ruraux  déposés  à  la  Préfecture.  M.  le  curé 
Siffer  et  M,  le  pasteur  Ilingel  ont  donné  de  leur  côté  de 
précieuses  indications,  le  premier  sur  les  voies  qui  abou- 
tissent à  Mertzwiller,  le  second  sur  celles  qui  se  croisent  à 
Domfessel. 

«Tous  ces  renseignements,  groupés  par  commune,  puis 
par  canton  et  par  arrondissement,  présentent  une  série  de 
documents  bien  incomplets  sans  doute,  mais  sufQsants  ce- 
pendant pour  pouvoir  commencer  les  éludes  topograpbiques. 

(f  Celles-ci  auraient  offert  des  difGcultés  très-grandes  sans 
ie  concoTirs  que  M.  l'ingénieur  en  chef,  directeur  du  service 
de  la  vicinalilé,  nous  a  donné  avec  le  plus  louable  empres- 
sement ;  grâce  à  ce  concours  et  au  zèle  de  MM,  les  agents 
voyers ,  ce  travail  est  entrepris  partout.  Déjà  il  est  très- 
avancé  dansl'arroudissement  de  Strasbourg,  où  M,  l'inspec- 
teur voyer  Mûller  el  MM.  les  agents  voyers  Kopp,  Kléber, 
Beilstein  et  Moritz  ont  retrouvé  sur  différents  points  les 
traces  partielles  de  plusieurs  voies  antiques  ;  les  arrondisse- 
ments de  Saverne  el  de  Wissembourg  ne  larderont  pas  à 
fournir  aussi  leur  contingent  dans  ce  grand  travail  qui  offre 
un  immense  intérêt,  et  qu'il  importe  de  terminer  bientôt, 
car  malgré  tous  nos  efforts,  chaque  jour  voit  disparaître 
quelques  débris  de  cette  antique  civilisation  dont  nous 
chercbons  les  traces.» 

L'ordre  du  jour  appelle  M.  Ringeisen  à  lire  son  rapport 
sur  les  travaux  d'ensemble  entrepris  cette  année  pai'  les  soins 
de  la  Société,  sous  sa  direction  spéciale. 

«Les  sommes  versées,  s'élevaient,  dit-il,  à  2132  francs,  à 


jt,Googlc 


répartir  cnlrc  six  édifices  différents,  donl  je  vais  vous  en- 
tretenir successivement. 

Hohkœnigsbourg  (500  ri.). 

«  Lus  travaux  du  Kœnigsboui-g,  sous  la  bonne  impulsion 
de  M.  de  Faviers,  ont  suivi  celte  année  leur  cours  régulier;  à 
l'aide  des  500  fr.  accordés  et  des32fi-.de  rfiliqualde  l'année 
dernière,  il  nous  a  été  possible  de  consolider:  i"  un  pan  de 
mur  intétieur  du  premier  étage,  immédiatement  au  -dessus 
de  la  porte  d'entrée  du  premier  vestibule,  compromis  par 
suite  de  l'ouverture  après  coup  de  tuyaux  de  cheminée  et  de 
modilicalions  inintelligentes;  2"  la  cage  d'escalier  nord -est. 
Cet  escalier  circulaire  desservant  autrefois  tout  le  corps  du 
bâtiment  Jiord  au-dessus  des  cuisines,  a  été  affreusement 
mutilé;  il  ne  reste  plus  que  des  fragments  de  marches  enga- 
gés dans  les  murailles  de  la  cage,  laquelle  pei'cée  île  baies 
et  dégradée,  menaçait  elle-même  de  disparaître.  Nous  avons 
jugé  très-urgent  de  conserver  ces  indications  précieuses,  et 
à  l'aide  du  rélablisscment  d'une  partie  d'un  grand  mur  ad- 
jacent, sous  forme  de  conlre-foil,  nous  sommes  parvenus  à 
lui  donner  une  solidité  qui  retardera  pour  longtemps  encore 
sa  chule. 

«  A  côté  de  ces  travaux  d'une  importance  majeure  ,  nous 
avons  commencé  des  déblais  extérieurs.  La  première  cour 
d'entrée  a  été  nivelée  ,  l'ancien  passage  par  la  porte  nord- 
ouest  a  été  dégagé ,  ainsi  que  le  chemin  de  ronde  le  long  de 
la  courtine  nord  qui  avait  disparu  sous  les  décombres.  En 
même  temps  on  a  commencé  à  déblayer  les  abords  inté' 
rieurs  des  terrasses  des  deux  grandes  tours  oucsi,  et  cette 
partie  de  l'enceinte  a  été  mise  en  communication  avec  le 
château  principal ,  au  moyen  d'un  pont  rustique  jeté  sur  le 
saut  de  lonp  intérieur.  Le  déblai  de  ce  même  fossé  a  été 
entrepris  et  il  a  donné  ponr  résultat  la  découverte  d'une 


jt,Googlc 


longue  galerie  souterraine  communii{nan(  avec  le  cul  de 
basse-fosse  de  la  grande  lour  ronde  dont  il  a  été  parlé  ci- 
dessus. 

RibeauTÎlU  (500  fr.). 

<  La  ville  de  Ribeauvîllé  a  été  désireuse  de  montrer  l'in- 
térêt  qu'elle  porte  à  son  château.  Par  les  soins  d'une  admi- 
nistration municipale  intelligente  et  dévouée ,  les  cheqiins 
qui  naguère  étaient  impraticables  ,  sont  devenus  commodes 
et  agréables;  les  sentiers  à  travers  les  vignes  ont  été  nivelés 
et  élargis;  de  nouveaux  chemins  à  iravei-s  la  forêt  et  au 
pied  du  château  ont  été  tracés  de  manière  à  ménager  les 
pentes.  Des  reposoirs  garnis  de  bancs  et  d'entourages  rus- 
tiques ont  été  établis  de  distance  en  distance  et  aux  points 
de  vue  les  plus  favorables  pour  la  commodité  des  visiteurs. 
Un  premier  crédit  de  500  francs  el  un  deuxième  de  pareille 
somme,  successivement  votés  par  le  conseil  municipal,  ont 
été  employés  à  ces  travaux. 

«Les  500  francs  accordés  par  la  société  des  monuments 
historiques  ont  été  affectés  aux  déblais  des  décombres  qui 
s'étaient  amoncelés  dans  le  château.  Ces  déblais,  exécutés 
sous  la  surveillance  immédiate  de  M.  Itosensliel,  architecte 
à  Itibeauvillé  et  notre  collègue,  qui  a  fait  preuve  d'un  grand 
zèle,  ont  donné  pour  résultat  le  dégagement  presque  com- 
plet de  toutes  les  parties  du  château.  11  est  facile  de  recon< 
naître  dès  à-présent  deux  constructions  romanes  bien  dis- 
tinctes: la  première  composée  d'un  petit  corps  de  logis 
irrégulier  dans  lequel  on  remarque  plusieurs  petites  baies 
romanes,  portant  un  palmier  dans  le  tympan  plein,  et  une 
cheminée  ornée  de  2  colonnettes  à  chapiteau  cubique,  le 
tout  adjacent  au  premier  donjon  rectangulaire  d'entrée  :  ta 
deuxième,  vers  le  sud,  de  dimensions  plus  grandes,  com- 
posée d'un  soubassement  surmonté  d'une  belle  salle  d'hon- 
neur, décorée  d'une  ordonnance  d'arcades  sur  deux  faces. 


jt,Googlc 


Ati-dessiis  de  ce  deuxième  corps  (le  logis,  à  l'ouest,  esi  ap- 
pliquée la  petite  chiipcllc,  le  lout  dominé  par  une  grande 
conslruclion  rectangulaire,  formant  probablement  autrefois 
un  deuxième  donjon. 

«  Ces  deux  corps  de  logis  primitifs  ont  été  reliés  et  sur- 
montés par  des  constructions  plus  récentes,  établies  suivant 
les  besoins,  le  tout  enclavé  de  murs  d'enceinle  et  d'ouvrages 
avances. 

«Les  parties  romanes  du  château,  en  pierre  de  grès  de 
moyen  appareil  à  bossage,  sont  bien  traitées,  d'un  grand 
intérêt  archéologique  et  sont  généralement  en  bon  état  de 
conservation. 

«Les  autres  parties  plus  récentes,  en  simple  maçonnerie 
de  moellons,  sans  grand  intérêt  de  détail,  ont  été  faites  avec 
moins  de  soins  et  sont  en  ruine. 

«  Nous  estimons  que  quelques  travaux  de  consolidation 
qui  feront  l'objet  de  propositions  spéciales ,  devraient  être 
exécutés  dès  le  retour  de  la  bonne  saison,  entre  autres  la 
consolidation  de  quatre  baies,  d'un  grand  pan  de  muraille 
effondré,  et  le  rétablissement  de  deux  escaliers  pour  per- 
mettre les  communications  entre  les  deux  parties  principales 
du  château. 

(  En  attendant,  les  matériaux  extraits  des  décombres  ont 
été  conservés  et  rangés  avec  soin.  Malheureusement,  excepté 
les  margelles  du  puits,  peu  de  détails  d'architecture  ont  été 
retrouvés,  et  aucune  partie  des  anciennes  galeries  ogivales, 
qu'on  avait  vues  autrefois  au-dessus  de  l'étage  roman,  n'a  pu 
être  découverte, 

Landsberg  (300  k.). 

«Le  château  de  Landsberg  tel  qu'il  se  trouve  actuellement 
au  milieu  de  ses  ruines  et  de  ses  décombres,  laisse  facile- 
ment reconnaître  les  traces  de  deux  constructions  romanes 
bien  distinctes  et  de  dates  différentes. 


jt,Googlc 


—  9i  — 
c  La  plus  aiidenne,  an  nord,  forme  un  rectangle  délimité 
à  l'extérieur  par  trois  faces  en  pierre  de  taille  de  moyen  ap> 
pareil  en  granit  et  en  grès  ,  laissant  apercevoir  les  encadre- 
ments de  baies  plein-cintres  sur  deux  hauteurs  d'étage,  mais 
bouchées  après  coup.  Ces  mêmes  élages  sont  nettement  ac- 
cusés à  l'intérieur  parles  vastes  ébrasements  des  mêmes  fe- 
nêtres également  bouchées,  par  des  corbeaux  destinés  â 
supporter  les  solivages  et  par  des  cheminées  dont  l'une  à 
colonnettes  engagées  formant  montants  de  chambranle,  est 
fort  intéressante. 

i  Ces  murs,  en  fort  bon  état,  sont  arrêtés  à  hauteur  des 
anciens  chemins  de  ronde  par  des  fragments  de  bandeau  en 
saillie.  A  la  rencontre  desdits  murs  s'élèvent  2  tours  rondes 
avec  portes  basses  intérieures.  Ces  tours  en  maçonnerie  de 
moyen  appareil  avec  créneaux  maçonnés  dansia  partie  supé- 
rieure, sont  cventrées  et  dégarnies  de  leurs  parements  du 
côté  du  sud-ouest,  dans  la  hauteur  dépassant  les  murs 
d'enceinte.  Ces  murs  et  ces  tours  reposent  sur  des  rochers 
abrupts  en  granit,  entourés  de  fossés  et  précédés  de  plates- 
formes  arrêtées  par  des  murs.  La  quatrième  face  a  disparu 
et  laisse  ouvert  tout  l'emplacement  servant  autrefois  d'habi- 
tation, pour  former  une  place  intérieure  fortifiée  devant  le 
nouveau  château.  Ce  deuxième  château  plus  récent,  s'appuie 
sur  un  donjon  rectangulaire,  posé  en  diagonale  sur  le  mur 
esl  d'enceinte,  et  forme  après  un  léger  pli  sur  cette  face,  une 
construction  rectangulaire,  de  laquelle  il  reste  encore  deux 
faces ,  à  l'est  et  au  sud  ;  la  première,  percée  d'une  rangée  de 
barbacanes  plein-cintres  à  rez-de-chaussée  et  au  premier 
étage  d'une  rangée  de  4  arcades  également  pleîn-cintres,  di- 
visées chacune  par  deux  baies  accouplées,  surmontées  d'un 
oculus;  à  côté  sont  deux  petites  baies  plus  petites. 

«  La  deuxième  face  au  sud  est  percée  d'une  porte  ogivale 


jt,Googlc 


—  92  — 
au  rez-de-cliaussée  el  de  baies    plein-cinlres  au  premier 
(^tage,  avec  une  petite  absidiole  circulaire  au  milieu. 

*  Les  2  autres  murs  d'enveloppe  ont  disparu  et  leurs  fon-^ 
dations  sont  cachées  sous  les  décombres. 

<  Ce  qui  reste  de  ce  château  est  extrêmement  intéressant: 
une  énorme  brëcbe  sur  la  face  est  pouvant  compromettre 
les  parties  voisines  encore  intactes,  a  été  réparée  avec  bon- 
heur. L'extrémité  de  la  face  sud,  terminée  dans  sa  partie 
haute  par  deux  baies  accouplées,  dont  les  largues  ébrasements 
intérieurs,  portés  par  une  colonnetle  romane,  menaçaient  de 
s'écrouler,  a  été  soutenue  par  une  maçonnerie  de  raccord 
sous  forme  de  contre-fort. 

«Ces  travaux  très-délicats  el  de  la  plus  extrême  urgence 
ont  absorbé  les  fonds  accordés  par  la  Société.  M.  le  baron 
de  Tûrckheîm  ,  qui  apprécie  ces  travaux,  les  a  fait  surveiller 
par  son  garde  et  son  régisseur  et  se  propose  de  les  continuer 
à  ses  frais. 

«Xe  temps  et  l'insuffisance  Je  crédit  ne  m'ont  pas  permis 
d'entreprendre  la  réparation  de  la  calotte  de  l'absidiole  à  la- 
quelle j'attachais  la  plus  grande  importance.  J'aurai  proba- 
blement l'année  prochaine  à  vous  demander  de  nouveaux 
fonds  à  cet  égai'd. 

Andlau  (200  fr.). 

«Le  cliàicau  d'Andlau,  comme  la  plupart  de  nos  châteaux 
d'Alsace,  a  subi  plusieurs  transformations  importantes.  Sa 
forme  d'heptagone  très-allongé  est  déterminée  par  les  gros 
murs  d'enveloppe,  terminés  aux  deux  extrémités  nord  et 
sud  par  deux  donjons  circulaires.  11  ne  reste  plus  de  traces 
intérieures  de  murs  de  refend  ou  de  voâtes  ;  toutes  les  sé- 
parations ont  dû  être  en  cloisonnage,  et  les  solivages  en 
charpente.  Des  corbeaux  en  saillie,  dont  un  aux  armes  de  la 
famille  d'Andlau,  indiquent  les  hauteurs  de  ces  solivages, 
auxquels  correspondent  les  baies  des  façades. 


jt,Googlc 


I  Toute  celle  constmclioli,  en  pierres  de  granil  de  moyen 
appareil ,  est  généralement  en  bon  élaL  de  conservation.  Au- 
cune partie  d'un  grand  intérêt  archéologique  ne  menace 
ruine;  les  toitures  des  deux  donjons,  en  charpente  de  sapin 
recouverte  en  bardeaux  de  châtaigniers ,  ont  été ,  il  est  vrai, 
récemment  enlevées  par  la  violence  du  vent  et  laissent  à 
découvert  les  créneaux  des  deux  tours.  Il  serait  utile  de  vi- 
siter d'abord,  et  de  protéger  au  besoin  leur  sommet,  afin 
d'empêcher  les  murs  de  se  détériorer  par  l'action  des  pluies 
et  du  vent;  mais  cette  découverturc  n'est  pas  à  regretter,  à 
mon  sens,  et  sa  reconstruction  serait  une  déjiense  inutile 
qui  n'ajouterait  ni  à  l'effet,  ni  â  la  conservation  des  tours. 

(Il  serait  plus  ui^ent  de  rétablir  deux  parements  extérieurs 
sur  les  faces  sud-ouest  des  deux  tours  attaquées  par  le 
temps,  et  qui  à  la  longue,  entraîneraient  la  ruine  de  ces 
deux  parties  importantes.  Deux  autres  parties  dans  le  voisi- 
nage de  fenêtres ,  sont  également  attaquées.  Après  avoir  bien 
étudié  les  lieux,  j'ai  la  conviction  que  les  parties  compro- 
mises pourraient  être  consohdées  complètement  moyennant 
2000  fr.  environ.  J'indique  ce  chiffre,  parce  que  j'ai  su  que 
M.  le  comte  d'AndIau,  propriétaire  de  ce  cbâteau,  aurait  été 
effrayé  dans  le  temps  des  sommes  énormes  qui  lui  auraient 
été  demandées  pour  les  réparations.  J'ignore  en  quoi  elles 
consistaient,  mais  je  puis  affirmer,  sans  crainte  d'exagération, 
qu'il  me  serait  possible  d'exécuter  une  consolidation  durable 
dans  ces  limites. 

«  En  attendant,  la  Société  a  entrepris  à  son  compte  la  ré- 
paration de  la  petite  porte  d'entrée  extérieure,  à  l'arrivée  du 
chemin  en  rampe  le  long  de  la  face  est,  qui  allait  dispa- 
raître. 

(  Cette  construction  ajoutée  après  coup,  et  de  même  épo- 
que que  la  grande  porte  inférieure,  reconstruite  en  1524, 
était  disloquée  ;  les  claveaux  du  cintre  étaient  brisés  et  des- 


jt,Googlc 


—  94  — 
cendus  par  suite  de  l'écartemenl  du  piédroit  gauche ,  par  la 
démolition  des  mars  adjacents  et  l'onlèvement  du  seuil  dans 
lequel  a  dû  tourner  un  tourillon  du  pont-levis.  Cette  porte 
Irès-intéressante  en  ce  qu'elle  indique  une  modiGcation  ap- 
portée au  système  de  défense  ancien,  par  suite  de  Tusage 
des  armes  à  feu,  a  été  reprise  à  sa  base,  et  sera  continuée 
cette  année  dans  toute  sa  hauteur  si  le  temps  le  permet  en- 
core, et  en  cas  d'impossibilité,  sera  reprise  au  printemps,  au 
moyen  des  200  fr.  votés  à  cet  effet.  S'ils  étaient  insuffisants, 
la  ville  de  Barrqui  aime  les  magnifiques  ruines  qui  l'envi- 
ronnent, compléterait  la  différence.  M.  le  Maire  a  cru  pou- 
voir m'en  donner  l'assurance.  Ces  travaux  ont  été  surveillés 
par  M.  Girold,  brigadier  forestier  à  Barr,  qui  a  lenu  à  inau- 
gurer son  entrée  dans  la  société  des  monuments  historiques 
par  un  zèle  aussi  dévoué  qu'intelligent. 

Guirbaden  (400  fr.). 

«Des  travaux  de  consolidation  ont  été  entrepris  l'année 
dernière  au  château  de  Guirbaden,  par  M.  le  baron  de 
Wangen  ,  son  propriélairc.  Plusieurs  parties  menaçantes  ont 
été  réparées;  des  déblais  ont  été  effectués  et  si  ceux  au  pied 
de  la  charmante  arcade  romane  n'ont  pas  encore  donné  tout 
le  résultat  que  l'on  était  en  droit  d'espérer,  par  contre  ceux 
exécutés  autour  de  la  chapelle  ont  fait  découvrir  les  fonda- 
lions  d'une  ancienne  construction  romane  a  3  nefs,  termi- 
nées à  l'orient  par  3  absides.  Ces  travaux  devaient  être  con- 
tinuée. Sur  ma  proposition,  la  consolidation  de  la  face  encore 
debout  du  donjon  est  a  été  arrêtée  en  principe,  et  une 
somme  de  800  fr.,  fournie  moitié  par  la  société  et  moitié 
par  le  propriétaire  a  été  mise  à  ma  disposition  pour  ces  ira- 
Toux.  Ces  réparations  étant  très-difficiles  et  exigeant  une 
surveillance  spéciale,  il  m'a  été  impossible  de  les  entre- 
prendre en  temps  opportun.  Des  travaux  communaux  qui 


jt,Googlc 


devaient  s'effectuer  à  Mollkirch  et  qui  devaient  me  conduiie 
souvent  sur  les  lieux,  n'ont  pu  être  commencés  cette  année. 
Cependant  par  suite  de  circonstances  favorables,  M.  Jehu, 
eotrepreneur  des  travaux  de  la  restauration  de  l'église  de 
Rosheim ,  a  bien  voulu  se  cliarger,  par  amour  de  l'art,  de  la 
mise  en  train  et  de  la  surveillance  de  ces  travaux.  Toutes 
les  dispositions  sont  prises,  et  si  le  temps  le  permettait,  peut- 
être  arriverions-nous  encore  à  terminer  complètement  ces 
travaux  cette  année.  Dans  tous  les  cas,  ils  seront  exécutés 
dans  le  courant  de  la  campagne  prochaine  et  j'en  ai  la  ferme 
conviction,  celle  partie  si  intéressante  de  ce  beau  monu- 
ment sera  sauvée  d'une  ruine  imminente. 

Niedermûnster  (200  fr.). 

«Une  somme  de  SOO  fr.  avait  été  votée  pour  la  consolida- 
tion de  la  grande  arcade  encore  debout  de  la  nef  de  Nieder- 
mûnster. Après  uii  examen  attentif ,  j'ai  cru  reconnaître  qu'il 
n'y  avait  pas  péril  absolu  pour  le  moment;  et  afm  de  ne  pas 
multiplier  les  ateliers,  j'ai  cru  plus  rationnel  d'attendre  que 
des  ouvriers  qui  auraient  déjà  fait  leur  apprentissage  au 
Landsberg,  pussent  être  détachés  et  chargés  de  ces  travaux 
moins  importants. 

«Ils  seront  faits  au  printemps  prochain. 

«En  résumé,  les  2132  francs  accordés  celte  année  par  la 
Société  des  monuments  historiques  d'Alsace,  ont  provoqué 
un  concours  étranger  de  1600  fr.  L'attention  publique  a  été 
éveillée;  de  nombreux  pèlerinages  vers  les  endroits  nou- 
vellement réparés  témoignent  de  l'intérêt  qui  se  fait  jour: 
facilitons  les  moyens  de  parvenir  à  ces  monuments  et  de  les 
étudier  dans  leuis  détails;  plus  ils  seront  connus,  plus  ils 
seront  admirés,  et  non-seulement  nous  n'aurons  plus  à  re- 
douter ces  actes  de  vandalisme  qu'il  faut  principalement  at- 
tribuer à  l'ignorance,  mais  nous  serons  récompensés  par  la 


jt,Googlc 


~  m  — 

reconnaissance  de  nos  enfants,  de  la  conservation,  pendant 
qu'il  en  était  encore  temps,  de  ces  témoins  de  notre  his- 
toire. » 

L'assemblée  entend  ce  rapport  avec  le  plus  vif  intérêt,  et 
sur  la  proposition  du  président ,  vote  des  remerciments  à 
son  auteur. 

M,  le  Préfet,  à  celte  occasion,  parle  des  ruines  du  Nideck 
qu'il  a  eu  l'occasion  de  visiter  dans  une  récente  tournée.  Il 
se  plaît  à  rappeler  le  concours  de  l'administration  forestière 
qui  en  a  rendu  les  abords  faciles  jusqu'au  sommet  de  la 
tour. 

Le  président  propose  que  des  médailles  d'argent  et  de 
bronze  soient  données  par  la  Société  à  ceux  de  MM.  les 
agents  forestiers  ou  nutrcs,  qui  par  leur  zèle,  auraient  le 
plus  contribué  a  ta  conservation  des  monuments  historiques. 

Cette  proposition  est  prise  en  considération  et  adoptée. 

M,  Schir  lit  un  rapport  sur  l'ensemble  des  travaux  exé- 
cutés aux  ruines  de  l'ancienne  chapelle  de  Saint- Jacques. 

aMessieors,  dit-il,  vous  venez  d'entendre  ce  que  notre  So- 
ciété a  fait  depuis  sa  dernière  assemblée  générale,  pour  la 
conservation  de  ceux  de  nos  anciens  châteaux  qui  lui  ont 
paru  les  plus  dignes  de  son  intérêt.  Toutefois  sa  sollicitude 
ne  s'est  point  attachée  exclusivement  à  ce  genre  de  mo- 
numents; elle  s'est  étendue  en  même  temps  aux  nobles 
restes  de  plusieurs  anciens  édifices  religieux  que  les  efforts 
réunis  du  temps  et  d'un  stupide  vandalisme  n'étaient  pas 
parvenus  à  détruire  complètement;  il  a  sufii  de  signaler, 
entre  auti'es,  îi  l'attention  de  votre  Comité  d'administration 
les  ruines  de  la  chapelle  de  Saint-Jacques  et  celles  de  l'an- 
cienne abbaye  de  Niedermûnster,  pour  qu'il  s'empressât  de 
voter  les  fonds  jugés  nécessaires  à  la  consolidation  de  ces  in- 
téressants débris.  Nous  n'avons  à  vous  entretenir  pour  le 
moment,  Messieurs,  que  du  premier  de  ces  deux  monuments , 


jt,Googlc 


—  97  — 
leH  travaux  projetés  pour  Nieclermûnster  ayant  dû  élic  vù' 
mis  à  la  campagne  prochaine. 

«La  chapelle  de  Saint-Jacques  est  un  petit  édifice  roman 
dont  une  légende,  accréditée  dans  le  pays,  attribue  la  fonda- 
tion aux  cinq  nobles  chevaliers  bourguignouK  qui,  par  ordre 
du.  comle  Hugues  de  Bourgogne,  avaient  accompagné  jus- 
qu'à Niedermûnster  le  chameau  chargé  du  célèbre  reliquaire 
qui  attira,  pendant  Jes  siècles,  de  nombreux  pèlerins  dans 
cette  église  abbatiale,  et  dont  on  regrette  aujourd'hui  si  vi- 
vement la  perte.  Située  sur  un  mamelon  granitique  dans  la 
forêt  domaniale,  dite  Pfaffcnwald,  à  un  kilomètre  de  distance 
des  ruines  de  Niedermûnster,  la  chapelle  de  Saint-Jacques 
é(ait  peu  connue  dans  ces  derniers  temps,  parce  que  d'épaisses 
broussailles,  qui  l'avaient  envahie  de  tous  côtés,  la  dérobaient 
aux  regards  des  passants  et  en  rendaient  l'accès  extrêmement 
diflicile.  Nous  l'avons  cependant  visitée  à  plusieurs  reprises,  et 
à  chaque  visite  nous  eûmes  quelque  nouvelle  détérioration  à 
constater  dans  t'élat  du  petit  monument.  Nous  étions  vive- 
ment préoccupés  des  moyens  de  conserver  ce  qui  en  restait 
encore  debout,  lorsque  le  digne  chef  du  département  eut 
l'heureuse  idée  de  créer  la  Société  pour  la  conservation  des 
monuments  historiques  d'Alsace.  Dès  lors  la  conservation  des 
restes  du  sanctuaire  des  chevaliers  bourguignons  nous  parut 
assurée,  et  nous  attendions  avec  confiance  le  moment  où  nous 
pourrions  le  recommander  à  la  sollicitude  de  nos  honorables 
collègues. 

(La  proposition  que  nous  eûmes  l'honneur  defaireau  Co^ 
mité  à  ce  sujet  lut  accueillie,  comme  nous  l'avons  dil,  avec 
une  faveur  mai-quée,  et  un  premier  crédit  de  170  fr.  nous 
fut  ouvert  pour  les  travaux  les  plus  urgents.  Mais  avant  de 
mettre  la  main  à  l'œuvre  nous  dûmes  nous  entendre  avec 
l'admiuistration  forestière,  dont  l'autorisation  nous  était  in- 
dispensable pour  opérer  sur  un  terrain  et  pour  toucher  à 
lu.  7 


jt,Googlc 


un  monument  qui  sont  la  proprîélé  de  l'Etat.  L'auloiisalion 
nous  fut  accordée  de  la  manière  la  plus  obligeante,  et  l'hono- 
rable chef  de  celte  administration  voulut  bien  se  rendre  avec 
nous  sur  les  lieux  pour  ordonner  la  coupe  et  l'enlèvement 
des  broussailles  qui  couvraient  le  terrain. 

«Nous  pûmes  dès  lors  y  installer  un  atelier  d'ouvriers  ter- 
rassiers pour  déblayer  le  sol  tant  à  l'intérieur  qu'à  l'extérieur 
de  la  chapelle.  Celte  opération  fut  assez  longue  et,  par  con- 
séquent, assez  dispendieuse,  parce  qu'il  a  fallu  enlever  les 
débris  non-seulement  de  la  chapelle,  mais  encore  ceux  d'une 
maison  forestière  qu'on  avait  élahlic  dans  son  enceinte 
et  qui  fut  consumée  par  le  feu  il  y  a  environ  quarante  ans. 
Il  était  d'ailleurs  recommandé  aux  ouvriers  de  procéder  avec 
la  plus  grande  précaution  et  de  meltre  soigneusement  de  côté 
toutes  les  pierres  portant  quelques  traces  de  moulure  ou  de 
sculpture.  Les  décombres  s'étaient  amoncelés  dans  l'intérieur 
jusqu'à  la  hauteur  d'un  mètre  et  demi. 

sA  mesure  que  ce  travail  avançait,  les  formes  du  monu- 
ment se  dessinaient  de  plus  en  plus  nettement,  et  on  arriva 
enfin  à  meltre  à  découvert  toute  l'enceinte  de  la  chapelle 
jusqu'à  la  naissance  des  socles  tant  intérieurs  qu'extérieurs. 
Alors  se  présenta  un  phénomène  des  plus,  curieux  et  dont  il 
nous  a  été  impossible  de  nous  rendre  compte.  Nous  deman- 
dons à  l'honorable  assemblée  la  permission  de  le  lui  exposer 
tel  qu'il  nous  a  paru. 

«Le  sol  de  la  nef  se  Irouvant  déblayéjusqu'au  niveau  pré- 
sumé de  l'ancien  dallage,  grande  fut  notre  surprise  de  voir 
ce  sol  hérissé  partout  de  protubérances  rocheuses,  grani- 
tiques, d'une  hauteur  variant  de  20  à  60  centimètres.  Com- 
ment s'expliquer  la  présence  de  ces  fortes  inégalités  de  sol 
dans  une  enceinte  qui  a  servi  autrefois  aux  exercices  du 
culte?  Impossible  d'y  faire  quelques  pas  sans  heurter  contre 
l'un  ou  l'autre  de  ces  obstacles.  Dira-t-on  qu'on  a  poussé 


jt,Googlc 


„  09  — 

trop  loin  le  dtîblaiemeiit  et  que  ces  lochers  devaient  rester 
sous  terre?  Mais  l'élat  du  socle  intérieur  et  les  soubassemeiils 
(les  piliers  prouvent  d'une  manière  irréfragable  le  contraire. 
Impossible  aussi  de  supposer  (|ue  les  murs  se  soient  affaissés 
sur  eux-mêmes  au  point  de  rendre  apparents  ces  rochers 
qui  ne  l'étaient  pas  dans  le  principe.  Un  pareil  mouvement 
n'aurait  pu  se  faire  sans  plus  ou  moins  de  dérangement  ou 
de  dislocation  dans  les  parements  des  murs,  et  nulle  part 
on  n'en  remarque  la  moindre  trace.  D'ailleurs,  comme  nous 
l'avons  dit  d'abord,  tout  l'édifice  repose  sur  le  plateau  d'un 
mamelon ,  où  aucune  dépression  n'était  possible.  Reste 
une  seule  hypothèse:  celle  de  dire  que  les  rocheiï  en  ques- 
tion devaient  avoir  dans  le  temps  quelque  signification  sym- 
bolique dont  on  a  perdu  le  souvenir.  Quoi  qu'il  en  soit,  la 
chose  est  assez  extraordinaire  pour  fixer  l'attention  des 
hommes  de  l'art  ;  et  c'est  ce  qui  nous  a  engagé  à  la  porter  à 
leur  connaissance, 

«Nous  reprenons  b  suite  de  notre  rapport.  La  chapelle  se 
trouvant  ainsi  dégagée  de  ses  décombres,  c'était  le  moment 
d'y  appeler  des  ouvriers  maçons.  Mais  le  travail  de  déblaie- 
ment avait  absorbé,  à  peu  de  chose  près,  les  premiers  fonds 
mis  à  notre  disposition;  nous  dames  demander  un  crédit 
supplémentaire  de  125  fr.,  lequel  nous  fut  accordé  avec  le 
même  empressement  que  la  première  allocation.  Voici,  Mes- 
sieurs, le  résultat  qui  fut  obtenu  i\  l'aide  de  ce  nouveau 
crédit  : 

«La  partie  la  plus  intéressante  et  la  mieux  conservée  était 
le  chœur.  C'était  donc  à  la  restauration  de  cette  partie  que 
nous  dûmes  particulièrement  nous  attacher.  Une  des  quatre 
colonnettes  romanes  engagées  dans  les  quatre  angles  du 
sanctuaire  existait  encore  en  entier;  les  soubassements  des 
trois  autres  se  trouvaient  également  à  leur  place.  Il  s'agis- 
sait donc  de  redresser  leurs  fûts  et  leui's  chapiteaux,  et 


jt,Googlc 


—  100  — 
nous  fûmes  assez  Itenreux  d'y  parvenir;  car,  par  un  bon- 
heur inespéré,  toutes  les  pièces  dont  se  composaient  les 
colonneltes  renversées  se  retrouvèrent  parmi  les  décombres, 
à  l'exception  d'une  seule  assise,  laquelle  fut  remplacée  par 
une  pierre  neuve.  Le  mur  latéral  de  l'abside  du  cêté  nord 
qui  existait  encore  jusqu'à  la  hauteur  de  la  corniche,  et 
dans  lequel  on  remarque  une  ancieime  cnstode  ou  taber- 
nacle, était  dépouillé  de  son  revêtement  extérieur.  Ce  revête- 
ment fut  rétabli  par  des  assises  régulières  de  moellons  pi- 
qués, retrouvés,  pour  la  plupart,  au  pied  du  mamelon.  Le 
mur  du  chevet  fut  également  relevé  jusqu'à  la  hauteur  de  la 
seule  fenêtre  qui  éclairait  le  chœur  autrefois.  De  la  fenêtre 
même  on  n'a  remis  à  leur  place  que  la  pierre  d'appui  et  la 
première  assise  des  deux  montants.  La  plupart  des  claveaux 
du  cintre  et  quelques  assises  des  montants  gisent  encore  sur 
le  sol  et  il  n'y  aurait  qu'à  tailler  trois  ou  quatre  pierres 
neuves  pour  rétablir  cette  fenêtre  en  entier.  Le  mur  latéral 
du  côté  sud  avait  souffert  davantage.  On  en  avait  arraché 
les  plus  belles  pierres  pour  les  faire  servir  à  un  abornement 
dans  les  forêts  voisines.  Nous  n'avons  pu,  pour  la  répara- 
tion de  ce  côté  de  l'abside,  que  faire  redresser  quelques  as- 
sises disloquées  et  remplacer  tes  pierres  angulaires  qui  y 
manquaient.  Nonobstant  cette  lacune  qui  reste  à  remplir, 
l'abside  a  repris  un  aspect  de  conservation  qui  fait  désirer 
de  voir  bientôt  complélei"  les  travaux  exécutés  jusqu'à  ce 
Jour  dans  celte  partie  du  monument. 

«Quant  aux  murs  de  la  nef  qui  avaient,  en  grande  partie, 
disparu  sous  les  décombres,  on  n'y  a  fait  autre  chose  que  de 
les  dégager  dans  tout  leur  pourtour,  de  façon  qu'ils  présen- 
tent maintenant  une  hauteur  moyenne  d'un  mètre.  Le  socle 
extérieur  composé  de  deux  assises  subsiste  presque  en  en- 
tier. Nous  avons  cru  devoir  faire  enlever  ce  qui  restait  en- 
core des  murs  de  la  maison  forestière  dont  la  façon  con- 


jt,Googlc 


—  101  — 

ti-aslait  d'anc  manière  clioquanle  avec  ceux  de  la  chopclie; 
La  nef  était  percée  de  deux  portes  latérales,  l'une  de  la  lar- 
geur de  1"',06  l'autre  de  0'",'16.  Les  premières  assises  de 
leurs  montants  sont  parfaitement  conservées,  et  les  mou- 
lures qu'on  remarque  dans  celle  du  càté  sud,  qui  formait 
l'entrée  principale,  attestent  qu'on  n'avait  pas  négligé  une 
certaine  élégance  dans  la  construction  de  la  chapelle.  Celte 
élégance  se  remarque,  du  reste,  également  Hans  les  frag- 
ments de  corniches,  de  soubassements  de  piliers  et  de  cha- 
piteaux qu'on  a  retrouvés,  en  assez  grande  quantité,  et  surtout 
dans  la  belle  pierre  triangulaire  qui  formait  le  couronnement 
du  fronton. 

«Les  soubassements  de  six  piliers,  posés  syméiriquement 
en  saillie  des  deux  côtés  de  la  nef,  montrent  évidemment 
que  ia  voûte  de  celle-ci  consistait  en  deux  berceaux  croises, 
séparés  par  un  arc  doubleau. 

«De  tout  cela  on  peut  conclure,  Messieurs,  que  la  cliapelle 
de  Saint  -  Jacques  était  un  fort  joli  monument  du  style  roman 
secondaire,  auquel  son  site  sur  ce  mamelon  escarpé,  en  face 
de  la  vallée  de  Niedermûnster  et  du  sommet  de  la  montagne 
de  Sainte-Odile,  qui  le  domine  au  nord,  prétait  un  charme 
tout  particulier.  Ses  dimensions  étaient,  pour  la  nef,  de 
<1'",35  sur  6"',90  et  pour  le  chœur,  do  3™,50  sur  S^S?  dans 
œuvre. 

cAu  pied  du  mamelon,  du  côté  sud,  et  à  15™  de  distance 
de  la  chapelle,  on  voit  les  restes  d'une  enceinte  rectangulaire 
de  10"',00  de  long  sur  O^OO  de  large.  C'était,  selon  toute 
apparence,  la  modeste  habitation  des  chevaliers  ermites. 
D'autres  fragments  de  murs  en  maçonnerie  sèche,  qui  se 
développent  dans  une  certaine  étendue  autour  de  l'ermitage, 
marquaient  probablement  les  limites  de  leur  petit  domaine. 

M.  le  premier  secrétaire,  en  l'absence  de  M.  Klotz,  Iréso- 


jt,Googlc 


—  102  — 
rier,  donne  leclui'C  i)u  rapport  annuel  sur  la  siluation  finan- 
cière rie  la  Société, 

«Messieurs,  dit-il  au  nom  de  M.  KIotz,  le  comité  n'ayant 
décide  que  dans  le  courant  de  l'année  1858  que  sa  compta- 
bilité serait  soumise  aux  formes  budgétaires  communément  en 
usage,  j'ai  l'honnenr  de  vous  présenter  les  comptes  du  der- 
nier exercice  dans  les  formes  des  comptes  précédents,  c'est- 
à-dire  par  receltes  et  dépenses  non  astreintes  à  des  chiffres 
fixés  à  l'avance. 

«Sur  le  bureau  sont  déposés  les  registres  de  toutes  tes 
pièces  relative  aux  recettes  et  aux  dépenses  lailes  pour  le 
compte  de  la  Société  des  monuments  historiques  d'Alsace  de- 
puis la  clôture  du  précédent  exercice,  soit  du  1*""  juin  1858 
au  1^  juin  1859. 

cJe  vais  avoir  l'honneur  de  vous  eu  présenter  le  détail 
suivant.  > 

SECTION  \". 


Les  recettes  comprennent: 

i°  Le  solde  en  caisse  au  l^""  juin 
1858 

2"    Deux    subventions    départe- 
mentales délivrées  avec  affectation  . 
spéciale,  la  première  pour  les  tra- 
vaux exécutés  au  château  de  lloh- 

kœnigsbourg 500^ 

la  seconde  pour  aider  aux  frais  de 
publication  du  2"^  volume  du  Bul- 
letin de  la  Société 850 

ensemble 

3"    Le  versement   de  cotisations 
arriérées  de  l'année  1857  pour  .     . 

A  reporter.    .     . 


jt,Googlc 


Report  .    . 
A"  la  cotisation  et  un  don  de  M. 

de  Beaulieu 

5*^  Une  somme  non  dépensée  à 
Hohkœnigsboui^,  ainsi  qu'il  résulte 
de  l'état  précité  par  M.  Ringeisen  . 
6"  Enfin  le  produit  des  cotisa- 
tions de  l'année  1858,  pour  les- 
quelles il  a  été  détaché  du  registre 
à  souche  S87  quittances  ci  287 
dont  5  ont  été  retournés  pour 
diverses  causes  telles  que  dé- 
parts, décès  et  démissions.  .  5 
Reste    282 

dont  le  produit  est 

ToUl  des  Receues 
SECTION  it. 


Les  dépenses  ont  compris: 
1*  Deux  versements  è  M.  Ring- 
eisen pour  la  continuation  des  tra- 
vaux de  consolidation  des  ruines  du 
château  de  Hohkœnigsbourg 


au  2  novembre   .     .     , 
Le  7  février  1859  pour  le  garde 

2"  Une  note  de  la  maison  Berger- 
Levrault  pour  Trais  du  Bulletin 
pour  fournitures  de  bureaux 


A  reporter. 


20    . 

1327 '80' 
m  90 

1020'  ." 

1479  10 

jt,Googlc 


—  104  — 

Itcpûrt 2-499''l0' 

3"  La  fourniture  d'une  armoire 
pour  les  archives  au  prix  de .    .    .       48*^65* 
La  reliure  de  l'Album  Braua ...         6    » 

54  65 
4"  Le  remboursemenl  de  débour- 
sés à  M.  le  président;  3  notes,  en- 
semble        42^95' 

le  port  d'un  paquet  de  Mayence .    .         0  50 

43  45 
6"  Les  frais  de  perceplion  qui  se 
sont  élevés  pour  le  Haut-Rhin  à  8 '80* 

el  pour  le  collecteur  des  cotisations 

dans  Strasbourg 30    » 

38  80 
6°  Enûo  les  gralilications  votées 
par  le  Comité  à  un  jeune  surnumé- 
raire employé  par  le  président    .    .       40^00* 
et  aux  garçons  de  bureau  de  la 

préfecture 80  00 

70    . 
Total  des  dépenses    2706'  »" 

Les  recetles  se  sont  élevées  à 6428'80' 

Les  dépenses  à 2706  80 

Il  en  résulte  un  excédant  de  recettes  de    3722'80'^ 

En  vue  d'une  situation  relativement  si  prospère,  le  Comité 
a  pu  étendre  son  cercle  d'action  et  voter  au  budget  de  1859 
une  somme  dépassant  4000  l'r.  pour  travaux  de  conservation 
aux  monuments  des  deux  départements  de  l'Alsace,  tout  en 
assurant  par  un  crédit  de  2350  fr.  les  frais  du  Bulletin  et  les 
autres  menues  dépenses. 


jt,Googlc 


1 

r 

s  1 
1 

4 

i 
II 

T  5 

lu 
■l! 

:l 
:  s 

3g. 
1 

.1 

r| 
11 

î 

1 

i 
Si 

l 

e 
î- 
f 
1 

il      -ï 

■flMl 
5  ». 

'i  ;■ 

1  i 

F 

B 

\ 

a     a 

s 

i                ss    s  g      s      s 
-    -  -      -      f 

f  _ 

h 

iî 
î 

s 

lu 

r    : 

5  s. 
.s 

'S 

n 

"S  -s 

■3  S 

îî 
"S 

s 

s 

il! 
lii 

il  i 
If-»: 

|}ï: 

il' 

m 

:  Jï 

ijt 
i|  = 

SJ  . 

i 

1 

i 

tl,; 
'il 

i 

1  1 
•.   1 

s 

jt,Googlc    — 


—  106  — 

Le  pri^siilent  prie  tes  membres  présents  de  vouloir  bien 
faire  des  remarques ,  s'il  y  a  lieu.  Aucune  objection  ne  s'éle- 
vant,  il  déclare  régularisés  les  comples  déposés  sur  le 
bureau  par  le  secrétaire  au  nom  du  trésorier. 

La  paroie  est  à  M.  Alfred  Goldenberg  pour  lire  son  mé- 
moire sur  le  costrum  gallo-romain  du  Gross-Limmersbei^ 
près  de  Saverne. 

Déjà  dans  la  séance  du  3  janvier  dernier,  le  comité  d'ad- 
ministration avait  décidé  que  le  plan  d'ensemble  de  ce  tra- 
vail sérail  publié.  L'assemblée  sanctionne  ce  vote.  Le  mé- 
moire ,  avec  le  plan  lopographique  et  les  diverses  planches 
d'antiquités  qui  l'accompagnent  seront  insérés  dans  le  pro- 
chain numéro  du  Bulletin. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  et  demie. 


Séance  do  Comité  du  7  noTenbre  <859. 

Préiidenca  de  H.  SFAGH. 

La  séance  est  ouverte  ô  11  heures  et  demie. 

Présents  â  la  séance:  MM.  Spach,  de  Ring,  Eissen,  de 
Schauenburg,  Schir,  Slraub,  Petit-Gérard,  Oppermann, 
Ringeisen ,  Morin,  Jung,  deMoriet,  Guerber,  HeiLz  et  Bœrsch. 

Le  secrétaire  dépose  sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants  : 

\°  Messager  des  sciences  historiques  de  Belgiqiie,  2*  et 
3*  livraisons,  1859. 

2"  Anzeiger  fur  Kunde  der  devischen  Vorxeit,  1859, 
n^  9  el  10. 

3"  Annales  de  l'Académie  archéologique  de  Belgique, 
t.  XIU ,  2"  livraison. 

4"  Histoire  de  l'industrie  dans  la  vallée  de  Liépvre  et  En- 


jt,Googlc 


—  107  — 

viroiis  de  SahUe-Mwrie-aux-Minei ,  2  Ijrochures ,  par  M.  D. 
lysler. 

5"  Carte  historique  de  F  Alsace,  par  H.  le  comte  Ha)lez> 
Claparède,  député  et  conseiller  général  <Ju  Bas-Rhin,  1859, 
io-folio. 

Remen^nient  et  dépdt  dans  les  archives. 

Lecture  est  donnée  par  le  secrétaire  du  procès-verbal  de 
la  dernière  séance  du  comité  et  de  celui  de  la  séance  géné- 
rale de  la  Société  tenue  le  20  octobre  dernier.  Ces  deux  pro- 
cès-Verbaux sont  adoptés. 

Sur  la  proposition  de  M.  Heitz,  les  noms  des  Douveaux 
membres  reçus  par  le  Comité,  dans  l'intervalle  d'une  séance 
à  l'autre,  seront  dorénavant  insérés  au  procès-verbaL 

Sur  h  proposition  de  H.  l'abbé  Straub,  une  nouvelle  liste 
(le  tous  les  membres  de  la  Société,  par  arrondisseoient  et 
cantons  dans  les  deux  départements,  sera  imprimée  en  tête 
du  prochain  Bulletin. 

Le  président  procède  à  la  lecture  de  la  cturespondancc.  Il 
mentionne  l'envoi  fait  par  H.  le  professeur  Gerhard,  de  Ber- 
lin, de  la  lettre  adressée  à  M.  te  professeur  Welcker,  à  Bonn, 
à  l'occasion  de  son  jubilé,  par  les  membres  de  l'Institut  ar- 
chéologique de  Rome,  et  de  la  lettre  que  le  secrétaire  de  la 
Sodété  des  antiquaires  de  la  Horioie  a  adressée  au  Comité 
pour  le  remercier  de  l'envoi  du  dernier  numéro  du  Bul- 
letin. 

S.  Exe.  le  Ministre  de  l'instruction  publique  et  des  cultes 
accuse  réception  de  l'envoi  supplémentaire  que  le  président 
lui  a  fait  parvenir  le  1*^''  octobre  dernier,  au  nom  de  M.  Heitz, 
membre  de  la  Société ,  pour  la  conservation  des  monuments 
historiques  d'Alsace. 

M.  le  préfet  du  Haut-Rhin  accuse  récepUondelalettreque 
le  président  lui  a  adressée  pour  l'informer  qu'une  séance  an- 
nuelle aura  lieii  dans  te  départemwt  du  Haut^Rbin.  Cette 


jt,Googlc 


—  108  — 
décision,  dit  le  mag:isti-at  départemental,  ne  peut  <jue  res- 
serrer les  liens  qui  unissent  déjà  les  membres  de  cette  So- 
ciété appartenant  au  Haut-Rhin,  à  ceux  du  département  du 
Bas- Rhin. 

Le  secrétaire,  revenant  sur  la  question  ajournée  du  mé- 
moire de  M.  StofTel ,  membre  de  la  Société ,  Â  Habsheîm , 
dépose  sur  le  bureau  les  trois  planches  que  le  correspon- 
dant lui  a  fait  parvenir.  Il  demande  qu'une  décision  défini- 
tive soit  prise  à  cet  égard. 

Le  Comité  renvoie  le  mémoire  à  [' examen  de  M.  Heitz  et 
charge  le  secrétaire  de  faire  faire  un  devis  des  planches  à 
exécuter. 

M.  A.  Goidenberg  fait  parvenir  un  mémoire  sur  les  Hei- 
denmauem  de  la  forêt  du  llaberacker,  territoire  de  Rein- 
hardsmûnster.  Ce  mémoire  accompagné  d'un  plan  est 
renvoyé  pour  la  lecture  à  l'une  des  prochaines  séances. 

Des  remercimenls  lui  sont  adressés. 

M,  Dagobert  Fischer,  à  Saverne,  dans  une  lettre  adressée 
au  président,  présente  quelques  observations  au  sujet  de 
l'ordination  de  l'évêque  Guillaume  de  Diest  dont  il  a  été  ques- 
tion dans  la  séance  du  l"*"  août. 

L'inscription  de  Monswiller,  écrit  le  correspondant,  lui 
avait  aussi  paru  contraire  à  la  vérité,  en  présence  de  l'asser- 
tion formelle  du  père  Laguille,  lorsque  la  publication  de  CAr- 
chiv-Chroiiick  de  la  ville  de  Strasbourg  l'a  fait  revenir  de 
son  opinion  première.  Levéridique  chroniqueur  raconte,  en 
effet,  que  Guillaume,  en  quittant  Constance,  se  rendit  à  Sa- 
verne dont  les  habitants  lui  firent  une  réception  digne  et 
convenable;  que,  peu  de  temps  après,  il  reçut  l'onction  sa- 
cerdotale, mais  qu'il  n'a  jamais  chanté  de  messe  solennelle. 
(Darnoch  wart  der  bysckoff  piiester  geweieht ,  er  helt  aber 
nie  kein  Mesz  [Code  diplomatique  de  la  ville  de  Stras- 
bourg, 2°  partie,  p.  138]).  La  bulle  du  pape  Martin  V, 


jt,Googlc 


-  109  — 
datée  du  13  octobre  1430,  destinée  à  faciliter  à  Guillaume 
la  cérémonie  de  la  consécration,  ne  put  déterminer  ce  pré- 
lat à  se  faire  sacrer;  avec  le  titre  d'évéque,  il  est  resté  toute 
sa  vie  dans  la  position  d'un  évéque  non  consacré. 

Guillaume  n'a  trouvé  que  des  historiens  qui  nous  le  repré- 
sentent sous  les  couleurs  les  plus  défavorables.  Aucun  ne  s'est 
levé  pour  nous  dire  le  peu  de  bien  qu'il  a  fait.  Pourtant  les 
archives  de  Saverne  nous  ont  conservé  plus  d'un  bon  sou- 
venir de  son  administration  et  de  sa  sollicitude  pour  cette 
cité,  depuis  son  retour  de  Constance.  Il  dota  le  magistrat 
communal  de  celte  ville  d'un  remarquable  règlement,  dé- 
créta l'augmentation  de  l'Okmgeld,app\icah]G  à  l'entretien 
du  mur  d'enceinte  et  des  édifices  communaux,  construisit 
une  nouvelle  route  sur  la  montagne  appelée  Za6ern«r-Sfetj7, 
pour  remplacer  l'ancienne  voie  romaine  dont  les  vestiges 
étaient  effacés ,  ainsi  que  l'atteste  l'inscription  suivante  gra- 
vée sur  le  rocher  dit  Saiil  du  prince  Charles: 

Bischoff  Wilhelm  von  Strasburg  der  sweite ,  hat  dise 
Steige  zu  Befùrderung  gemeinen  Nutze  machen  lassen  im 
3orM.CCCC.XXyn. 

Selon  le  correspondant,  l'évêque  n'aurait  pas  été  de  l'il- 
lustre famille  de  Diest  et  ses  armes  étaient  différentes.  La 
maison  de  Diesl  portait  de  gueules  à  deux  lions  léopardés 
d'or,  apmés  et  lampassés  d'azur,  passant  l'un  sur  l'autre, 
tandis  que  l'écusson  de  Guillaume  était  d'or  à  deux  fasces  de 
table.  Cet  écusson  se  trouve  sculpté  sur  l'un  des  points  d'in- 
tersection de  la  voûte  de  l'église  paroissiale  de  Saverne. 

M.  Spach  croit  devoir  combattre  ces  diverses  opinions  de 
l'auteur  de  la  lettre.  De  quelque  secours,  dit-il,  que  soit  une 
chronique  pour  la  vérification  et  l'appréciation  de  fails  con- 
testés, elle  ne  peut  toujours  venir  qu'en  seconde  ligne,  après 
les  chartes  authentiques  et  les  documents  primitifs.  Le  pas- 
sage qui  vient  d'être  cité  peut,  il  est  vrai,  faire  naîti-e 


jM,Googlc 


—  110  — 
doutes  sur  l'asserlion  contraire  contenue  dans  les  chartes 
dlées;  cependant,  d'après  les  r^les  de  toute  bonne  et  sé- 
rieuse critique  historique,  il  y  a  lieu  d'ajouter  plus  de  foi  à 
ces  documents  qu'au  dire  du  chroniqueur,  qui  compile  et  ne 
fait  que  reproduire  en  partie  des  chroniques  antérieures. 

Quant  à  l'orthographe  du  nom  de  l'évêque,  il  ne  peut  y 
avoir  de  doute  à  ce  sujet.  Toutes  les  chartes  énfianées  de 
Guillaume  n,  munies  de  son  sigillé  el  ayant  le  caractère 
d'une  indubitable  auUienlicité  portent:  Diest  et  non  Dielscb 
ni  Dietz.  Guillaume  était  issu  d'une  famille  néerlandaise  de 
Diest;  vous  trouverez  le  nom  ainsi  écrit  sur  toutes  les  caries 
de  la  Hollande.  Dietsch  n'est  autre  chose  que  la  prononcia- 
tion alsacienne  du  nom  hollandais.  C'est  une  raison  de  plus 
pour  me  faire  considérer,  dît  le  président,  l'inscription  de 
Honswiller,  comme  un  fadum  ex  post. 

M.  l'abbé  Guerber  ne  pense  pas  néanmoins  qu'on  puisse 
rejeter  sans  un  examen  plus  scrupdleus  la  véracité  de  l'in- 
scription. Il  est,  soutenu  par  M.  le  colonel  de  Morlet,  qui,  dit- 
il,  voit  ici  en  présence  l'histoire  et  l'archéologie. 

S'il  y  a  entre  elles  contradiction ,  ce  n'est  que  par  Tasser- 
lion  du  père  Laguille  qui  cite  un  document  qui  n'existe  point. 
A-t-il  existé ,  c'est  ce  que  nous  ne  pouvons  croire  que  sur  la 
foi  de  l'historien.  Ici  l'inscription  parle.  Si  cette  ép^raphe 
était  placée  dans  une  église  au  milieu  d'autres  inscriptions, 
dans  un  lieu  peu  apparent,  on  comprendrait  qu'elle  y  ait  pu 
être  mise  par  un  motif  de  réparation  pour  la  mémoire  du 
prélat;  mais  dans  l'église  de  Honswiller  elle  est  seule;  aucune 
autre  inscription  ne  se  trouve  dans  le  temple  ;  elle  est  murée 
dans  le  lieu  où  les  regards  peuvent  le  mieux  l'apercevoir. 
Elle  est  digne  dans  tous  les  cas  de  fixer  l'attention ,  et  il  ne 
croit  pomt  que  le  débat  puisse  être  regardé  comme  irrévo- 
cablement terminé. 

M.  Ëissen  donne  lecture  d'un  mémoire  de  M.  Siffer  sur 


jt,Googlc 


—  i11  — 

une  voie  romaine  de  Grumalh  au  Rhin.  Ce  mémoire  est  ren- 
voyé à  M.  le  colonel  de  Morlet,  chargé  du  travail  sur  la  to- 
pographie romaine  de  la  Gaule. 

M.  l'abbé  Slraub  présente  le  texte  annoté  par  lui  du  tra- 
vail de  feu  M.  l'architecte  Fries,  sur  l'église  de  Sainl-Ëtienne. 
Cette  notice  et  les  plans  qui  l'accompagnent  seront  insérés 
dans  le  prochain  numéro  du  Bulletin. 

La  séance  est  levée  à  une  heure  et  demie. 


SéaiM  du  CMiilé  du  5  déeembre  1859. 

Préudence  de  H.  8PACH. 

Présents:MM.  Bœrsch,  Eissen,  Guerher,  Heitz,  Jung, 
Morin,  de  Morlet,  Oppermann,  Petit-Gérard,  Ringeisen, 
de  Scbaucnburg,  Strauh. 

MM.  Merk  et  Wolf,  membres  de  la  Société,  assistent  à  la 
séance. 

Le  premier  secrétaire  éUint  absent,  lecture  est  donnée 
du  procès-verbal  delà  séance  du  7  novembre  par  le  deuxième 
secrétaire. 

Le  procès-verbal  est  adopté. 

Le  président  dépose  sur  le  bureau  : 

i"  Les  volumes  Vet  VI  des  Mémoires  de  la  Sodêlé  acadé- 
miqtte  de  Maincet-Loire; 

2"  Zeitschrift  des  Vereîns  tur  Erforschung  der  rheini- 
schen  Geschichte  und  Allerihûmer  in  Maint;  1""'  et  2*  iivr. 
du  n*  vol. 

3"  Beitràge  sur  vaterlàndiscken  Geschichte  der  htstori- 
schen  Gesellschaft  in  Basel; 

4°  Vingl-sept  livraisons  de  l'Essai  des  tableUes  liégeoises; 


jt,Googlc 


_  112  — 
-  5"  Anzeiger  fur  Kunde  der  deutschen  Vorzeit; 

6"  Btdtetin  de  la  Société  des  anîiquaires  de  Picardie. 
1859;  n"  3; 

7'  Die  SL-Thomaskirche  in  Strasburg,  don  de  M,  Heitz; 

8"  Das  Ziinftwesen  in  Strasburg;  id.; 

9"  Catalogue  des  principaux  ouvrages  et  des  cartes  im- 
primés dans  le  Bas-Rhin,  id. 

Des  remerdments  sont  votés  à  M.  Heitz. 

Le  président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  Stœber,  qui 
remercie  le  Comité  pour  sa  nomination  de  membre  du  Co- 
mité pour  le  Haut-Rhin. 

Le  Comité  décide  queMM.  Ingold  et  Stoffel  seront  adjoints 
à  M.  Stœber  pour  les  travaux  de  la  topographie  des  Gaules. 

Sont  proposés  à  l'admission  comme  membres  de  la  Société  : 
M.  Barthe  de  Sainte-Fare,  conservateur  des  forêts,  par 
M.  le  colonel  de  Morlet  ; 

M.  l'abbé  Lichtté,  curé  catholique  à  Christiania  (Norwége), 
par  M.  l'abbé  Straub  ; 

M.  Lemaître,  maire  de  Schlesiadt,  par  M.  Ringeisen. 

Ces  admissions  sont  prononcées. 

La  parole  est  à  M.  Heitz,  rapporteur  d'un  mémoire  de 
M,  Stoffel,  intitulé:£e  tombeau  celtique,  dit  Hùnerhubel. 

Le  Comité  décide,  à  la  suite  de  ce  rapport,  quele  mémoire 
de  M.  Stoffel  ne  serait  pas  inséré  au  bulletin ,  des  travaux 
plus  étendus  sur  le  même  sujet  ayant  déjà  paru  dans  d'autres 
publications. 

M.  le  président  annonce  que  dans  l'intervalle  des  deux 
séances,  MM.  de  Ring,  Morin ,  de  Schauenbui^  et  Jung  se 
sont  rendus  â  Brumath  pour  examiner  le  musée  de  M.  le 
docteur  Schnœringer  et  celui  de  Stéphansfeld. 

M.  le  professeur  Jung  fait  obsesverque  cette  visite  néces- 
site un  rapport  circonstancié  et  écrit,  et  promet  de  commu- 


jt,Googlc 


—  H3  — 

niqiier  au  Comité  ce  travail  dans  une  de  ses  prochaines 
séances. 

H.  le  président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  le'pasteur 
Ringel ,  de  Diemeringen ,  annonçant  l'importante  découverte, 
au  Hemst,  près  Mackwiller,  des  fondations  d'une  vUla  ro- 
maine avec  Lfflins.  Cette  lettre  est  accompagnée  d'un  fort 
beau  plan  en  relief  de  ces  antiques  déhris,  exécuté  par 
M.  Ringel. 

La  parole  est  A  M.  Morin  qui  a  visité  les  travaux  déjà  exé- 
cutés, et  qui  présente  le  rapport  suivant  : 
<  Messieurs, 

cLa  subvention  de  100  fr.  accordée  par  la  Société  fran- 
<  çaise  d'archéologie  a  produit  le  meilleur  résultat,  en  per- 
(mettant  h  M.  Ringel,  pasteur  à  Diemeringen,  de  faire 
«exécuter  des  fouilles  dans  un  verger  de  la  commune 
<de  Mackwiller,  et  de  mettre  ainsi  à  découvert  d'impor- 
I  tantes  substructions  romaines,  comprenant  entre  autres 
c  choses  un  bain  avec  tous  les  accessoires  en  usage  chez  le 
«  peuple-roi. 

f  M.  Ringel  a  eu  soin  de  reproduire  en  argile  le  relief  de 
«ces  constructions  qui  ne  se  trouvaient  qu'ù  trente  et  quel* 
•  ques  centimètres  sous  le  sol.  Le  dallage  de  l'édifice  était  à 
«peu près  au  même  niveau;  le  plan  représente,  par  consé- 
«  quent  les  fondations. 

«  On  y  retrouve  les  dispositions  constantes  des  bains  ro- 
(  mains,  telles  qu'elles  sont  décrites  par  Vitruve  ,  qu'elles  se 
(  voient  sur  les  peintures  des  Thermes,  ou  bien  encore  telles 
«qu'elles  se  trouvent  à  Pompéïa,  à  Baden  et  à  Baden- 
«  weiler. 

«  La  construction  générale  est  en  moellons  de  grès  bigarré 
«de  la  carrière  de  Mackwiller;  mais  ces  moellons  sont 
«  taillés  à  petite  dimension  et  appareillés  comme  la  brique. 

«Cette  pierre  de  grès  étant  peu  réfractaire,  on  a  construit 


jt,Googlc 


—  lU  — 
«les  foyers  el  les  piles  des  kypocausles  en  briques  tantôt 
t  rondes ,  tantôt  carrées.  Des  colonnettes  supportaient  im 
«plafond  en  terre  cuite.  On  a  retrouvé  une  aire  en  béton, 
a  et  enfin  le  dallage  de  la  salle. 

«  On  reconnaît  très-distinctement  le  Laconicum  ou  hémi- 
«  cycle  invariable  du  Calidarium,  Les  autres  parties  ne  pour- 
«ront  être  parfaitement  déterminées  qu'après  l'achèvement 
«complet  des  fouilles.  ' 

«Comme  mesure  de  conservation,  il  importe  d'entourer 

<  les  murs  d'une  lisse  en  bois  brut  pour  former  enceinte  de 
«32  mètres  de  côté  environ,  de  recouvrir  provisoirement 
«  les  murs  de  paille  pour  les  préserver  des  dégradations  de 
«la  pluie,  d'intéresser  un  voisin,  le  sieur  Janus,  à  la  con- 
«servation  des  ruines,  d'acheter  le  terrain  où  elles  sont 
«  situées  et  qui  appartient  par  moitié  à  la  fabrique  de  Hars- 
«  kirchen  et  à  deux  propriétaires  pour  l'autre  moitié,  dépense 

-  <  qui  peut  s'élever  à  500  fr.  environ. 

1  De  plus ,  il  faut  enlever  les  terres  et  décombres  el  pour- 
«  suivre  les  fouilles  dans  le  même  emplacement  pour  mettre 
«  toutes  les  maçonneries  à  découvert, 

«  Il  faut  ensuite  surmonter  le  tout  d'une  toiture  légère  de 
((manière  à  garantir  particulièrement  les  deux  Ccdidarium, 
«soit  environ  300  mètres  de  surface  à  5  fr.;  dépense: 
«  1,500  fr. 

«11  conviendrait  aussi  que  la  Société  demandât,  pour  son 
«  Musée,  la  sonnette  à  triple  rangée  trouvée  dans  les  fouilles, 
«  plus  un  échantillon  des  revêtements  et  moulures  en  marbre, 
«des  tuyaux,  carrelages,  grandes  tuiles,  clous,  etc.  Le  sur- 
«plus  pourrait  être  "versé  au  Musée  de  Saverne,  où  ilcon- 

<  viendrait  également  de  placer  le  fragment  de  sculpture 
«  antique  scellé  dans  l'intérieur  de  l'église  catholique  et  une 
«  tête  également  antique  exposée  à  l'angle  du  mur  de  clôture 
«qui  entoure  cette  église. 


jt,Googlc 


—  H5  — 

€  Je  propose  de  plus  de  voter  des  remerctmenls  è  M.  le 

<  pasteur  Itingel  pour  la  bonne  et  intelligente  direction  donnée 
c  aux  fouilles ,  des  soins  tout  paternels  apportés  à  la  conser- 

<  vation  des  murs  et  des  débris,  soins  qui  ont  exigé  de  la 
«part  de  cet  honorable  archéologue  deux  courses  par  jour 
€et  un  séjour  sur  les  lieux  des  travaux  presque  constant.» 

Le  Comité,  adoptant  les  conclusions  du  rapport,  vole  des 
remercîmenls  à  M.  le  pasteur  Ringel ,  et  décide,  de  plus, 
que  tes  résultais  de  ses  travaux  seront  communiqués  à  M.  de 
Cauinonl,  président  de  la  Société  française  d'archéologie,  qui 
avait  pris  l'initiative  pourmelti'e  M.  Rii^el  è  même  d'entre- 
prendre ses  investigations. 

Un  membre  insiste  sur  la  nécessité  de  trouver  un  local 
convenable  pour  le  Musée  de  la  Société,  cl  fait  remarquer 
qu'en  ce  moment  différentes  circonstances  se  présentent,  qui 
pourraient  favoriser  ce  projet. 

Celte  motion  provoque  une  discussion  de  laquelle  il  résulte 
que  la  question  mérite  un  sérieux  examen ,  en  ce  qu'elle 
&it  naître  certaines  difficultés  qu'il  s'agit  de  peser  mûre- 
ment. 

La  proposition  faite  par  le  même  membre  d'autoriser 
M.  le  président  è  faire  à  M.  le  maire  de  Strasbourg  la 
demande  d'un  local ,  sous  de  certaines  conditions  à  ratifier 
par  la  prochaine  assemblée  générale ,  est  adoptée.  Le  Co- 
mité prie  M.  le  professeur  Jung  de  se  joindre  au  prési- 
dent et  de  se  mettre  en  rapport  avec  M.  le  maire  pour 
cet  objet. 

H.  le  président  communique  une  lettre  de  M.  le  sous- 
préfet  de  Schlestadt  à  M.  le  préfet,  proposant  pour  une 
récompense  honorifique  un  certain  nombre  de  personnes 
ayant  concouru  aux  travaux  de  la  topographie  des  Gaules. 

Le  deuxième  secrétaire  rappelle  à  cette  occasion  qu'il  y  a 


jt,Googlc 


—  116  — 
lieu  de  s'occuper  de  la  médaille  de  la  Société ,  dont  la  con- 
fection a  été  décidée  par  la  dernière  assemblée  générale. 

Je  propose  à  cet  effet,  dit-il,  M,  Kirstein,  membre  de  la 
Société,  qui,  comme  artiste,  s'est  déjà  distingué  dans  des 
travaux  du  même  genre. 

Le  Comité  décide  que  l'on  demandera  un  projet  à 
M.  Kirstein. 

La  séance  est  levée  à  une  heure. 


jt,Googlc 


LISTE  DES  MEMBRES 

rAR  DÉPARTUnSITS,  AUOlVDISSEimiTS  KT  CANTONS. 


DÉPARTEMENT  DU  BAS-RHIN. 

ARRONDISSEMENT   DE   SAVERNE. 

CantOQ  de  BonzwUler. 
M.  ScHATTEHiUNN,  membre  du  conseil  général,  ii  Bouxwiller. 

Canton  de  DroUngen. 
H.  BiMCEL,  pasteur  à  Diemeringen. 

Canton  de  Hochfelden. 
M.  Hay,  curé  à  Hochfeldeii. 

CantoD  de  la  Petite  •Pierre. 
H.  GrUnsfelder,  docteur  en  médecine  h  Neuwiller. 

Canton  de  SaTerne. 
MM.  Arth,  propriétaire  h  Saverne. 

FflRST,  architecte  de  l'arrondissement,  à  Saverne. 

GA^CL0FF,  ancien  notaire,  a  Saveme. 

GoLDENBERG  (Alfred),  fabricant  au  Zornhor(prës  Saveme). 

Hertian.  sous-préfet  à  Saverne. 

ScHŒLL  (fils) ,  avocat  â  Saverne. 

ARRONDISSEMENT   DE   SCDLESTADT. 
Canton  de  Barr. 
HH.  DiETz ,  maire  à  Barr. 

GiROLD  (Antoine),  brigadier  forestier  à  Barr. 
Gabgloff,  vicaire  h  Eplig. 
Stahl,  propriétaire  à  Heiligenstein. 
RuHLKANN,  propriétaire  à  Notbhalten. 


jt,Googlc 


—  H8  — 

Canton  dfl  Benfeld. 
HM.  Baehst&hck,  vétérinaire  A  Benfeld. 
DiETRicH,  curé  è  Benfeld. 
GuÉHiN,  garde-magasin  des  tabacs  i  Benfeld. 
Hangenot,  garde  général  des  forêts  b  Benfeld. 
Mev&r,  vétérinaire  â  Benfeld. 
HicKLÈs  (Napoléon),  pharmacien  à  Benfeld. 
RuDOLPHi,  docteur  en  médecine  â  Benfeld. 
Schneider  ,  contrôleur  des  conlributioos  directes ,  h 

Benfeld. 
SiPFERT,  directeur  de  )a  manufacture  il  Ehl,  près  Benfeld. 
Stackler,  propriétaire  &  Benfeld. 
WoHLpAHTH,  juge  de  paix  &  Benfeld. 
HEiHBtRGEH,  propriétaire  et  géomètre  h  Kertzfeld. 
Reibel,  notaire  à  Rhinau. 
Albrecbt,  propriétaire  de  l'usine  à  Sand. 
Barthelmé  (Adolphe),  propriétaire  à  Sand. 
Canton  d'Entein. 
MM.  GiLLiOT  (Alphonse) ,  notaire  h  Erstein. 

Bancalis  (Rodolphe  de),  propriétaire  àGersthêim. 
Martin,  curé  à  Nordhausen. 

BuLACH  (de),  chambellan  de  S.  H.  l'Empereur,  propriétaire 
â  Osthausen. 

Canton  d'Obernaî. 
HH.  Reinach  (baron  de),  membre  du  conseil  général,  maire  à 
Nîedernai. 
Lëvhault,  percepteur  à  Obemai. 
Cleiber,  propriétaire  b  ValfT. 

Canton  do  Roibaim. 
MM.  Florent,  ancien  instituteur,  propriétaire  à  Saint-Nabor. 
Dartein  (Théodore  de),  propriétaire  à  Ottrott. 
Canton  do  ScUastadt. 
HM.  Dovehva  ,  curé  b  Châtenois. 

Mever  (abbé),  vicaire  à  Châtenois. 

Faviers  (baron  de),  propriétaire  b  Kintzheim. 


jt,Googlc 


—  119  — 

HM.  CosTE,  juge  au  tribunal  civil  de  Schlestadt. 

DispoT,  avocat  à  Schlestadt. 

DoRLAM,  avocat  â  Schlestadl. 

Daio»,  président  du  tribunal  civil  de  Schlestadt. 

Lacomble  (de),  receveur  des  finances  à  Schlestadt 

HfiLLEHBEiH  (de),  sous-préfet  h  Schlestadt. 

Ortlieb,  curé  de  Sainte-Foi  de  Schlestadt. 

RiNCEiSEN,  architecte  de  l'arrondissement  de  Schlestadt. 

Vatin,  avocat,  bibliothécaire  à  Schlestadl. 
Canton  de  Tilli. 
M.  Pernot,  curé  b  Fouchy. 

ARRONDISSEMENT  DE  STRASROURG. 

Canton  de  Bmmath. 
HM.  Trautiiann,  membre  du  conseil  d'arrondissement,  maire 
à  Brumath. 
ScHNCERiNGER,  docteur  en  médecine  à  Brumath. 
ScHiPFERSTBiN  (Antoine),  propriétaire  et  maire  &  Hom- 

menheim. 
SiFFER,  curé  à  Weyersheim. 

Canton  ds  Gsûpoliheim. 
H.  FiTCHS ,  propriétaire  à  lllkirch. 

Canton  de  Hagnenan. 
HH.  GuERBER,  curé  de  Saint-George  à  Haguenau. 
Kleinklaos,  notaire  !i  Haguenau. 
Nessel.  propriétaire  à  Haguenau. 
Paganetto,  membre  du  conseil  d'arrondissement  i  Ha- 
guenau. 
PcGHiÈRË,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées  ù  Haguenau. 
RoBERDEAC,  architecte  de  la  ville  de  Haguenau. 
ScHWEissGVTH  (Louis),  il  Haguenau. 
ScHOtLLER  (Eugène),  fabricant  ii  Geisselbronn  (près 
H^uenau). 
m.  8» 


jt,Googlc 


—  120  — 

Canton  de  Holiheim. 
lUH.  AuDÉorD,  .naire  h  Avolsheim. 
BArsiNGEB,  curé  à  Dachsteîn. 
Kraher,  curé  h  Niederhaslach. 

Canton  de  Schiltigheim. 
MM.  Ring  (Haximilien  de),  membre  correspondant  de  l'inslilui 
archéologique  de  Rome,  correspondant  du  minislère  de 
l'instruction  publique  pour  les  travaux  historiques ,  h 
Bischheim. 
HArSER,  instituteur  k  Mundolsheim. 
Greineh,  pharmacien  h  Schilligheim. 
RouDOLPHi,  membre  du  conseil  général,  maire  à  Schil- 

tigheim. 
Stahl  (ûIs),  marchand  de  bois  à  Schilligheim. 

Canton  de  Strasbourg. 
Ville  de  S^a*bowg. 
HM.  Adam  (abbé),  vicaire  â  Saint-Pierre-le-Jeune. 
Arnold,  architecte. 
AuBRï,  doyen  de  la  faculté  de  droit. 
Baltz,  représentant  de  commerce. 
Baltzer,  professeur  au  gymnase. 
Barte  de  Sainte-Farë,  conservateur  des  forêts. 
Barth,  propriétaire. 
Baver,  chef  de  divisions  la  préfecture. 
Bayer. 

Berger-Levbavlt  ,  imprimeur  libraire. 
BERGHAnN  (Fréderic-Guill.),  prof,  a  la  faculté  des  lettres. 
Blanck,  entrepreneur. 
Bœgkel,  libraire. 

Bœrsch  (Charles) ,  membre  du  conseil  général. 
Bœswillwald,  négociant. 
Braunwald,  pasteur. 
Brincard,  colonel  du  génie. 
Bruch  ,  doyen  de  la  faculté  de  théologie. 
Buchhûller,  marchand  de  bois. 


jt,Googlc 


—  121  — 
MM.  Chastëlain,  membre  du  conseil  général. 
Choppin  d'Abnoc ville,  colonel  d'arlillerie. 
CouLAut,  député  au  Corps  législatif,  maire  de  Strasbourg. 
CoDMEs,  ingÉnieur  en  chef. 
CoNRATH,  architecte  de  la  ville. 
CuNTz,  négociant. 
Uacheux  (abbé),  précepteur. 
Dartein  (François-Félix  de),  propriétaire. 
Saubbée,  doyen  de  la  faculté  des  sciences. 
Delcasso,  recteur  de  l'Académie. 
DiEHL  (Bernard),  aubergiste  au  Rocher  des  Sapins. 
DvBHiEU ,  receveur  général  des  fmances. 
DuvAL'JouvE,  inspecteur  de  l'Académie. 
Ehrmann  (Auguste) ,  propriétaire. 
ËHRMAMV  (Maurice),  propriétaire. 
Ehhuann,  doyen  de  la  faculté  de  médecine. 
EissEN,  docteur  en  médecine. 
ËNGELBACH,  propriétaire. 
EsCHBACH,  professeur  â  la  faculté  de  droit. 
Fée,  professeur  â  la  faculté  de  médecine. 
FiNCK,  professeur  à  la  faculté  des  sciences. 
FoRGET,  professeur  â  la  faculté  de  médecine. 
Frantz  ,  avocat. 

FuES  (abbé),  professeur  au  grand  séminaire. 
Georges,  inspecteur  des  forais. 
GiRABDOT,  chef  de  division  h  la  préfecture. 
GoGUEL,  officier  de  l'instruction  publique. 
Grass  (Philippe),  artiste  statuaire. 
Guerre,  ingénieur  en  chef. 
H.GGY  (abbé),  vicaire  à  la  cathédrale. 
Heiseb. 

Heitz,  imprimeur-libraire. 
Hemberger,  aumOnier  de  l'hospice  civil. 
Herbgott,  docteur  en  médecine. 
HuDER,  membre  du  conseil  général,  propriétaire  de  l'AJ- 


jt,Googlc 


—  125  — 
MH.  JuNDT  (Eugène),  négociant. 

Jung,  professeur  à  la  faculté  de  théologie,  bibliothécaire 

de  la  fille. 
Kablé  ,  avocat. 
Kastler,  ancien  notaire. 
KiRSCHLEGER ,  professeur  à  l'école  de  pharmacie. 
Klose,  banquier,  consul  des  Pays-Bas. 
Klotz,  architecte  de  l'Œuvre  NoU-e-Dame. 
Kœtschel  (abbé),  professeur  au  collège  libre  deSaint- 

Arbogast. 
Kr^uter,  libraire. 
Kbàtz  ,  membre  du  conseil  général. 
Kreiss,  professeur  au  séminaire  protestant. 
Kùss ,  professeur  Jt  la  faculté  de  médecine. 
Lad  GEL,  serrurier  entrepreneur. 
Lauth  (Charles),  juge. 
Lebel  (baron),  juge  d'instruction, 
Lerb  (Paul),  propriétaire. 
Lelièvre,  secrétaire  de  l'Académie. 
Lehaistre-Cbabert,  propriétaire. 
Lerbs  (abbé),  professeur  au  petit  séminaire. 
Lereboullet,  professeur  à  la  faculté  des  sciences. 
Levv  ^'élix),  marchand  d'antiquités. 
Letï  (Robert),  architecte. 
Lihder  (père),  avocat. 
HfDER,  président  du  consistoire  réformé. 
Masse,  avocat. 

Maver  (le  docteur),  homme  de  lettres. 
Heyer  (abbé),  vicaire  h  la  cathédrale. 
Herck,  rentier. 

HoRiN,  architecte  du  département, 
MORLET  (oe),  colonel  du  génie. 
MQbl,  docteur  en  médecine. 
MuRy  (Joseph),  professeur  au  petit  séminaire. 
MuRY  (Pantaléon),  professeur  au  petit  séminaire, 
Nœtihger  (Alfred),  avocat. 


jt,Googlc 


MH.  Nœtinger,  notaire. 

Obgrun,  professeur  à  l'école  de  pharmacie. 

OpPEBHAr4>,  directeur  de  l'école  de  pharmacie. 

Petit-Gérard,  peintre  sur  verre, 

Petiti  (Eugène) ,  architecte. 

Perri»,  architecte. 

pROST,  membre  du  conseil  général. 

Rapp,  vicaire  général  du  diocèse. 

Ratisbokne  (Achille),  président  du  consistoire  Israélite. 

Ràu,  professeur  à  la  faculté  de  droit. 

Rbboul,  secrétaire  général  de  la  préfecture. 

RENCKER(abbé),  professeur  au  collège  de  Saint-Arbogast. 

RsMOUARD  DE  BtssiERRE  (baron  A.),  député  au  Corps 
législatif. 

RiGAUD ,  professeur  à  la  faculté  de  médecine. 

RiSTELBVEBER  (Paul),  Hcenclé  es  lettres. 

RiTLENG  (abbé),  professeur  au  petit  séminaire. 

Rœhrich,  pasteur  à  Saint-Guillaume. 

Saglio  (Alphonse),  ancien  député. 

Sauh,  inspecteur  de  la  librairie  étrangère. 

Sarbus,  professeur  h  la  faculté  des  sciences. 

ScH^CK  (abbé),  professeur  au  petit  séminaire. 

ScHAtENBOHG  (baroD  de),  membre  du  conseil  général. 

ScHEFFEB,  pasteur  à  Saint-Pierre-le-Jeune. 

ScHiR,  vicaire  général  du  diocèse. 

Schmitt-Batiston,  avocat. 

SCHNELL  (abbé),  économe  du  collège  de  Saint-Arbogast. 

SCHOTT  (abbé),  au  petit  séminaire. 

ScHWBBEL,  professeur  agrégé  au  séminaire  protestant. 

Sehgekwald  (Jules),  président  de  la  chambre  de  com- 
merce. 

SiLBERHANN,  Imprimeur. 

SiHOM,  imprimeur-lithographe. 

Sfacb,  archiviste  du  déparlement. 

Spach  (Gustave),  secrétaire  en  chef  de  la  mairie  de 
Strasbourg. 


jt,Googlc 


—  iU  ~ 
MM.  St^hling,  négociant. 

Stœbbr  ,  professeur  â  la  faculté  de  médecine. 

Stoltz,  professeur  â  la  faculté  de  médecine. 

Stotz  (Jean-Jacques),  propriétaire. 

Straub  (abbé),  professeur  au  petit  séminaire. 

Teotsch  (Charles),  négociant. 

Thiebaiit,  avocat. 

TouBDES,  professeur  à  la  faculté  de  médecine. 

Ubrin  (abbé) ,  professeur  au  collège  Saint-Arbogast. 

Weyer  (André) ,  architecte. 

WoLFF,  avoué, 

WOLFF  (abbé),  professeur  au  petit  séminaire. 

Zelleb,  curé  h  la  citadelle. 

ZiHHER,  notaire. 

Canton  de  Truchteriheim. 
M.  Ohlmann,  curé  â  Truchtersheim. 

Canton  de  Wauelonno. 
MM.  NoBTH,  membre  du  conseil  général,  maire  è  Wasselonne. 
Lallehakd,  percepteur  â  Wasselonne. 

ARRONDISSEMENT   DE   WtSSEHBOURG. 
Canton  de  Niederbronn. 
M,  KuHPi,  ancien  médecin  cantonal  et  médecin  de  r^i""-''— - 
ment  thermal  de  Niederbronn. 

Canlou  de  Wissembourg. 
MM.  MATtsziKSKi,  architecte  de  l'arrondissement  de  Wissem- 
bourg,  à  Wissembourg, 
PuGHiÈRE,  membre  du  conseil  général,  maire  à  Wis'"'-" 

bourg. 
RiCBEBT,  procureur  impérial  à  Wissemboui^. 
RiCAUT,  juge  à  Wissembourg. 
ScHAUEHBURG  (de)  flis,  juge  h  Wisscmbourg. 
Vernhette  (vicomte  de),  sous-préfet  à  Wissembourg. 


jt,Googlc 


DÉPARTEMENT  DU  HAUT-RHIN. 

ARRONDISSEMENT   DE   BGLFORT. 
Canton  de  Csmay. 
H.  Ingold,  notaire  à  Cemay. 

Canton  de  MasseTBiiz. 
M,  BiAM,  manufacturier  à  Sentheim. 

Canton  de  Thaun. 
MM  Mehckun,  greffier  de  )a  mairie  de  Thann. 
KfSTNER  (Charles),  manufacturier  à  Thann. 

ARRONDISSEMENT   DE   COLHAR. 
Canton  de  Colmar. 
Ville  de  Colmar. 
MM.  BussiERRE  (Paul  de)  ,  receveur  général. 
Chauffodr  (Ignace),  avocat. 
.  Cherrier,  juge  suppléant  au  tribunal  civil. 
DOYEK ,  avoué. 
Ebrlën  (Gustave). 

EnnsT  (Antoine),  avoué  à  la  cour  impériale. 
Ehnst  (Ignace) ,  avoué. 
Favdel,  docteur  en  médecine. 
Fleischhauer  ,  négociant,  juge  au  tribunal  de  c 
Gérard,  avocat. , 

Hahberger,  président  de  chambre  â  la  cour  impériale. 
Jenner  (abbé),  professeur  au  collège  libre. 
KocH,  avocat. 

Kohler  (Alphonse) ,  propriétaire. 
Lebert  (Henri) ,  dessinateur  et  propriétaire. 
LiBLiN,  directeur  de  la  Revue  d'Alsace. 
Meyer,  curé. 

OsTERHEVER,  avocat  à  la  cour  impériale. 
PevRiHHOF,  maire  de  Colmar. 
Reinrard  (abbé),  vicaire. 
Rencker,  notaire. 


jt,Googlc 


—  126  — 
StM.  AoBiN,  ingénieur  civil. 

Sandherr  (Charles),  avocat. 

ScHMiTT  (J.  J,),  directeur  de  la  compagnie  l'Union. 

SiMOTTEL,  avocat  il  )a  cour  impériale. 

Stœcklin  (Auguste),  ingénieur  des  travaux  du  Rhin. 

Ulrich  (abbé) ,  vicaire. 

Véhoh-Reville  ,  conseiller  h  la  cour  impériale. 

WmPFBN,  docteur  en  médecine. 

Canton  de  GnebwUlor. 
HM.  Bart  (Albert  de),  manufacturier  i  Guebwiller. 
Baby  (Frédéric  »E),id. 
BouRCART  (Henri),  id. 

Braun  (abbé),  ancien  rédacteur  du  Votkêfreund,  id. 
BuRKARD,  fabricant,  id. 
Frey-Bourcart,  manufacturier,  id. 
Frey  (Henri),  fabricant,  id. 
P£piN,  notaire,  id. 
ScHLUMBERGER-DoLLFus  (Jean),  id. 
Schlekberger-Hartmann  (fils),  fabricAnt,  id. 
ZiUBERUN,  curé  h  Orschwyhr. 

Canton  de  Hftnner. 
MM.  Hartmann  (Alfred),  manufacturier  à  Munster. 

Hartmann  (Frédéric),  ancien  pair  de  France,   président 

du  conseil  général  du  Haut-Rhin,  ii  MOnster. 
Hartmann  (Frédéric),  manufacturier  à  HOnster. 
Hartmann  (Henri),  id. 
Hartmann  (Jacques),  id. 

Canton  de  RllieanTiltd. 
MM.  Feltz  (abbé) ,  aumônier  du  pensionnai  des  sœurs  de  la 
Providence,  à  Ribeauvillé, 
Rosenstiël,  architecte  k  Ribeauvillé. 

Canton  ds  Ronffach. 
H.  Stœcklé,  curé  &  Rouffach. 


jt,Googlc 


—  127  ~ 
Canton  de  Saint«-llari*-au-lIinM. 
MH.  Lesslin  (Adolphe),  h  Sainle-Harie-aui-Hines. 
RiSLER,  auteur  du  Panorama  des  Vosges,  id. 
Canton  do  Sonltt. 
MM.  Heckeren  (baron  de),  sénateur,  â  Souitz. 
Kkoll  (Charles),  artiste  vétérinaire,  id. 
Canton  do  Wintxenhaîm. 
M.  Deybach,  curé  â  Tûrckheim. 

ARRONDISSEMENT  DE  MtJLHODSE. 
Canton  d'AlUàrcb. 
MM.  Chauffoub,  avocat  h  Allkirch, 

BocKEniiEVEH ,  curé  â  Qbermorschwiller. 
HoEH  (abbé) ,  vicaire  à  Carspach. 
Canton  de  Ferrette. 
M.  J^GER,  curé  i.  Fislis. 

Canton  de  Habshelm. 
MM.  Stoffel,  percepteur  à  Habshelm. 

Reinhart  (André),  pharmacien  à  Rixheim. 
Canton  de  Hulhonie. 
Ville  de  Mulhouse. 
MM.  Badeh,  dii'ecteur  de  l'école  professionnelle. 
Chacre,  architecte  de  la  ville. 
Delbos,  professeur. 

DoLL,  directeur  de  la  société  d'assurance  mutuelle. 
Ghosjeam  (Emile),  manufacturier. 
Jancigny  (de),  sous-préfet. 
Kestner-Kœchlih  ,  docteur  en  médecine. 
Lasablière  (de),  professeur. 
Lœderich-Kitz,  négociant. 
Haine,  inspecteur  des  douanes. 
Hevblu»  (abbé),  vicaire. 
MiËG  (G.),  négociant. 
Paraf(B.),  négociant. 
Sandherr,  greffier  du  tribunal  de  commerce. 
SCHLUHBERGEH  (Ëugëno),  manufacturier. 


jt,Googlc 


Stœber  (^sgvste),  proAcMur  au  -egtféga. 
UHLHAîn,  euré. 

ZETTEfi-GBAy ,  rédacteur  du  Samttagtbiatl. 
Zl'ber  (Frédéric),  manutaGtuiw. 

DÉPARTEMENTS  HORS  D'ALSACE. 
MM.  Regel  (de),  ingénieur  en  clief,  aa  château  de  Conlreuil, 
près  Ville-en-Tardenais  (département  de  la  Marne). 
NiCKLÈs,  professeur  ù  la  faculté  desscÉetices  A  Nancy 

(Meurthe). 
Hun  ,  conservateur  des  forêts  h  Bar-le-Duc  (Meuse). 
Vallois,  sous-préfet  à  Péronne  (Somme). 
Babdy,  pharmacien  à  Sainl-Dié  (Vosges). 
Vaulx  (  de  ) ,  premier  président  de  la   cour  impériale 
d'Alger. 

DÉPABT£KEKT   PE   LA   SEINE. 
Ville  de  J'ari*. 
MM.  Becquet,  oMlservatenr  des  forêts,   membre  du  conseil 
général. 
Blanchard,  général  de  br^ade. 
BussiERRE  (baron  Léon  de),  conseiller  d'Étal. 
DuGAS  DE  Beaulieu,  membre  des  antiquaires  de  France. 
Grûn  (AL),  chef  de  section  aux  archives  de  l'Empire. 
Hallez  m:  Claparède,  député  du  Bas-Rhin  an  Corps 

législatif. 
Kastner,  membre  de  l'fnslituU 
Kelleh  (Emile). 
Upperhann  (Louis-ChaHes),  banquier. 

ÉTKANGER. 

MM.  Apprëderis,  abbé  à  Friboui^  (en  Suisse). 

LiCHTLÉ,  curé  catholique  à  Christiania  (Norw^e). 


jt,Googlc 


SOCIÉTÉ 

CONSERVATION  DES  RONIIIIIENTS  HISTORIOIIES 


LISTE  SUPPLÉMENTAIRE 

PAR  DéPARTEHENTS,  ARRONDISSENENTS  ET  CANTONS. 

DES  MEMBRES  DE  LA  SOCIBTB 

qui  ont  élé  inacrils  depuis  U  publication  de  la  3°  tivriison  du  IomIII. 

DÉPARTEMENT  DU  BAS-RHIN. 

AHRONDISSEHENT  DE  SCIILESTADT. 
Canton  de  Bbit. 
HH.  Frev,  secrétaire  de  la  mairie  de  fiarr. 
ScHHiDT  (Jean),  propriétaire  â  Barr. 
Taufflieb  (Auguste),  négociant  i  Barr. 
Taufflieb,  docteur  en  mëdecine  h  Barr. 
Nebinger,  maire  à  Heiligenstein. 

Canton  de  Harckoliheim. 
Kastler  (Jérémie),  notaire  à  Sundhausen. 

Canton  d'Obernai. 
Bi.A>DiN  (César),  notaire  honoraire  i  Obernai. 
Hervé,  percepteur  ii  Obernai. 
MoHLER  (Adolphe),  père,  a  Obernai. 
Stœber  (Louis),  médecin  à  Obernai. 
Wagner  (Richard),  à  Obernai. 

Canton  de  Rothelm. 
BiGEAULT  (Remi-Marc) ,  percepteur  à  Rosheim. 
Schmitt-Batiston  (Emile),  S  Rosheim. 


jt,Googlc 


—  130  — 

ARRONDISSEMENT  DE  STRASBOURG. 
Canton  de  Haguanan. 
HH.  ScHOULLEH  (Eugène),  fabricant  au  Geisselbronn,  près  Ha- 
guenau. 

Canton  do  Straibourg. 
Bernhard  (Joseph-Félix),  receveur  des  hospices  de  Stras- 

boui^. 
Reussner  (Frédéric),  professeur  au  gymnase  de  Strasbourg. 

DÉPARTEMENT  DU  HAUT-RHIN. 

AHRONBISSEMENT  DE  COLMAB. 
Canton  de  Colmar. 
Bahtholdv  (Charles),  h  Colmar. 
BiAN,  conseiller  b  la  Cour  impériale  de  Colmar. 
BOYER,  conseiller  h  la  Cour  impériale  de  Colmar. 
Canferba,  inspecteur  des  forêts  à  Colmar. 
DiLLEHANH,  Conseiller  à  la  Cour  impériale  de  Colmar. 
Galumabd,  conseiller  â  la  Cour  impériale  de  Colmar. 
Ganter  (abbé),  vicaire  à  Colmar. 
Hun  (abbé),  vicaire  à  Colmar. 
HuoT,  conseiller  à  la  Cour  impériale  de  Colmar. 
JfNGER,  docteur  en  médecine  b  Colmar. 
Laurent-Athalin  ,  propriétaire  à  Colmar. 
BbïBLuii  (Wendelin),  aumOnier  Si  l'bOpital  milit.  de  Colmar. 
Mever,  conseiller  ii  la  Cour  impériale  de  Colmar. 
Nevrehand,  conseiller  à  la  Cour  impériale  de  Colmar. 
NoLL  (abbé),  vicaire  ï  Colmar. 

RiEPP,  premier  président  à  la  Cour  impériale  de  Colmar. 
ScHiRHEH,  conseiller  h  la  Cour  impériale  de  Colmar. 
SCHDLTZ,  conseiller  â  la  Cour  impériale  de  Colmar. 
Werner  (abbé),  professeur  au  collège  libre  de  Colmar. 
ZxPTEL  (Ët^ar),  conseiller  de  préfecture  â  Colmar. 
Z£PFEL  (Henri),  conservateur  des  forêts  à  Colmar. 

Canton  de  Wintienheim. 
WiRTH  (abbé),  vicaire  à  Ëguisheim. 


jt,Googlc 


—  i3i  — 

ARRONDISSEMENT  DE  MULHOUSE. 

Canton  d«  Habibaim. 
MH.  Ettlin  (Jacques),  propriétaire  à  Zimtnersheim. 

Canton  da  Hiningan. 
Tallon,  employé  des  contributions  indirectes  à  Hirsin|;en. 

Canton  da  HnUiaiua. 
Chacre,  architecte  de  la  ville  de  Mulhouse. 
Ëhrsam,  archiviste  de  Mulhouse. 
Klenck  (Auguste),  professeur  au  collée  de  Mulhouse. 
Michel,  instituteur  de  l'école  communale  de  Mulhouse. 
RisLBR  (J.  P.),  imprimeur-tibraîre  à  Mulhouse. 
Sandberk,  notaire  honoraire  ft  Mulhouse. 
ScHEiDECKER  (Hathias),  ingénieur  -  mécanicien  à  Mulhouse. 
ScHŒNBAUPT  (Louis),  président  de  la  Société  de  dessin  in- 
dustriel de  Mulhouse. 
Weber-Blecb  (Emile),  à  Mulhouse. 

DÉPARTEMENT  DE  SEINE-ET-MARNE. 
Conrad,  sous-préfet  it  Heaux. 

WURTEMBERG. 
KQhlhann  (Emile),  chancelier  de  la  L^alion  de  France  à 
Stuttgart.  _  _ 

TriMeaUiiimnin». 
MM.  MiCHERET,  préfet  du  Bas-Rhin,  fondateur  de  la  société, 
premier  président  honoraire. 
Odent,  préfet  du  Haut-Rhin,  second  président  honoraire. 


lenkres  kMwnires  i  Stnukanif . 
M*'  Rfss  (André),  évéque  de  Strasboui^. 
MM.  Braun  ,  président  du  Directoire  de  la  Confession  d'Augsboui^. 
Delcasso,  recteur  de  l'Académie  de  Strasboui^. 


jt,Googlc 


—  132  — 
Henkrfli  huwraires  correspoBdaiita. 
MM.  Gerhardt  (Edouard),  membre  de  l'Académie  des  sciences 
il  Berlin. 
WiTTHANN,  président  de  la  Société  archéologique  de  Mayence. 
MoNE,  directeur  des  archives  grand-ducales  de  Bade,  à 

Carlsruhe. 
Keller,  président  de  la  Société  archéologique  de  Zurich. 
De  Longpérier,  membre  de  l'Institut  ii  Paris. 
MoRiN-PoNS,  banquier  â  Lyon. 
FoncHHAHMER ,  professeur  d'archéologie  a  Riel  (en  Holstein). 


Sociétés  laTantes  arec  leigaellM  la  Société  pour  la  congerratloD  dei  mo- 
Diuwiits  Uatoiifnes  d'Aluce  le  trouve  en  rapport.  ' 

1.  Société  historique  el  archéologique  de  Darmeladt. 

2.  Bibliothèque  publique  de  Stuttgart. 

3.  Société  d^arckéologie  de  Bade  à  Carlsruhe. 

4.  Société  d'histoire  et  d'archéologie  rhénane  à  Mayence. 

5.  Société  des  antiquaires  à  Zurich. 

6.  Société  historique  et  archéologique  des  quatre  cantons  fores- 

tiers à  Luceme. 

7.  Messager  des  sciences  -historique»  de  Belgique  à  Gand. 
S.  Institut  archéologique  liégeois  à  Liège. 

9.  Société  des  antiquaires  à  Amiens. 

10.  Académie  ^archéologie  à  Anvers  (Belgique). 

1 1 .  Société  d'histoire  el  d'archéologie  de  ta  Moselle  à  Metz. 

12.  Société  impériale  des  antiquaires  de  France  à  Paris. 

13.  Musée  germanique  à  Nuremberg. 

14.  Société  d'émulation  de  Montbéliard. 

15.  Société  d'émulation  des  Vosges. 

16.  Société  archéologique  de  Maine-et-Loire  à  Angers. 
n.  Société  des  antiquaires  de  la  Morinie  à  Saint-Omer. 

I.  Rangées  par  ordre  d'inscription. 


jt,Googlc 


Séance  ^u  Conité  du  î  janvier  4866. 

Préiidmco  d«  H.  SPACH. 

Sont  présents:  MM.  de  Ring,  Eissen,  Schir,  Oppennann, 
Petit-Gérard,  Straob,  Morin,  de  Morlet,  Heitz,  Jung,  Rîngei 
sen  et  Bœrsch. 

MM.  Saum  et  l'abbé  Gloeckler,  membres  de  la  Société, 
assistent  â  ta  séance. 

Le  secrétaire  dépose  sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants 
offerts  au  Comité  : 

1"  Un  volume  des  Mémoires  de  ta  Sociétédes  antiquaires 
de  France  (t.  XXIV,  3*  série,  in-4"). 

2"  Bulletin  de  la  même  Sociélé,  1859,  broch.  in-ii". 

8"  Mémoires  de  la  Commission  archéologique  de  Maine- 
et-Loire,  1858-1859, 1  vol.  in-S". 

4'^  Ameige  fur  Kunde  der  deutscken  Vorzeit,  n""  11  et 
12,in-4',  1859. 

5"  Notice  sur  deux  cloches  anciennes  d'Obemai,  par 
M.  l'abbé  Straub,  broch.  in-S"  avec  planche. 

Le  procès-verbal  de  la  démise  séance,  rédigé  par  M.  Eis- 
sen, en  l'absence  du  premier  secrétaire,  est  adopté. 

Le  président  annonce  avoir  écrit  dans  l'intervalle  de  la 
séance  du  5  décembre  1859  et  de  la  présente  séance  de  jan- 
vier 1860: 

1"  À  M.  le  préfet  du  fias-Rbin  pour  demander  une  alloca- 
tion de  500  fr. ,  applicable  au  Bulletin.  La  somme  a  été  versée 
chez  le  trésorier; 

â°  Â  M.  A.  Slœber  à  Mulhouse,  au  sujet  de  sa  demande 
pour  l'adjonction  de  MM.  Stoffel  et  Ingold  aux  travaux  de  la 
topographie  des  Gaules  ; 


jt,Googlc 


—  134  ~ 

B"  A  M.  le  pt'él'et  pour  le  remercier  au  sujet  des  disposi- 
tions prises  pour  les  thermes  de  Mackwiller; 

Â"  A  M.  le  pasteur  Ringel,  âDiemeringen,  pour  le  remer- 
cier des  soins  donnés  à  ces  mêmes  fouilles. 

M.  le  Ministre  de  l'instrucUon  publique  et  des  cultes,  par 
une  circulaire  du  10  décembre  dernier,  adressée  au  prési- 
dent, lui  rappelle  le  projet  de  publication  qu'il  lui  a  antérieu- 
rement fait  connaître  du  Répertoire  archéoloffîque  de  France, 
(ju'il  s'est  proposé  de  faire  exécuter,  sous  les  auspices  de  son 
ministère,  par  le  Comité  impérial  des  travaux  historiques  et 
des  Sociétés  savantes. 

Ce  répertoire  sera  divisé,  comme  le  Dictionnaire  géogra- 
phique et  la  Description  scientifique  de  la  France,  en  86 
livraisons.  Son  Excellence  joint  à  sa  lettre  un  spécimen  con- 
tenant la  description  d'un  certain  nombre  de  communes  du 
département  du  Morbihan. 

Renvoi  à  M.  l'abbé  Straub,  occupé  de  réunir  les  matériaux 
qui  concernent  l'Alsace. 

Sur  l'invitation  du  président,  M.  Morin  donne  lecture 
d'un  mémoire  de  M.  le  pasteur  Ringel  sur  les  bains  romains 
récemment  découverts  à  Mackwiller.  Ce  mémoire  et  les  plans 
qui  l'accompagnent  sont  renvoyés  à  M.  le  professeur  Jung , 
chargé  d'en  feire  un  rapport. 

M.  de  Morlet  fait  observer  que  le  crédit  de  100  fr.,  mis  à 
la  disposition  de  M.  Ringel  par  la  Société  française  d'archéolo- 
gie lors  des  séances  qu'elle  a  tenues  a  Strasbourg,  au  mois 
d'août  dernier ,  a  déjà  été  dépassé  par  les  fouilles  entreprises. 
Il  demande,  pour  mettre  M.  le  pasteur  Ringel  en  mesure  de 
les  poursuivre,  qu'un  nouveau  crédit  de  200  fr.  lui  soit 
alloué  par  la  Société  pour  la  conservation  des  monuments 
historiques  d'Alsace. 

Le  Comité,  consulté  par  le  président,  vole  celte  somme 
à  la  majorité, 


jt,Googlc 


—  135  — 

Une  notice,  avec  plan  et  photographie,  sur  une  pierre 
sculptée,  encastrée  dans  la  tour  de  l'église  de  Reutenbourg, 
par  M.  Schcell  fils,  membre  de  la  Société  à  Saverne,  est 
renvoyée  à  l'examen  de  M.  le  professeur  Straub. 

Le  Comité  chaire  son  président  de  remercier  M.  Schœll 
de  cette  communication,  ainsi  que  M.  Hoffmann,  auteur  de 
la  photographie  représentant  cette  sculpture,  et  d'une  se- 
conde représentant  la  façade  de  l'église  de  Marmoutier. 

Sur  l'invitation  du  président,  M.  de  Ring  donne  lecture 
d'un  mémoire  de  H.  Goldenberg  Ois,  sur  les  Heideamauem 
de  la  forêt  de  Haberacker,  territoire  de  Reinhardsmûnster. 

Ce  mémoire,  ainsi  que  le  plan  qui  l'accompagne,  seront, 
par  décision  du  Comité,  publiés  dans  la  prochaine  livraison 
du  Bulletin. 

M.  l'abbé  Straub  soumet  à  l'assemblée  l'estampi^e  de  la 
dalle  funéraire  de  Pierre  d'EpGch,  prévôt  du  chapitre  de 
Saint- Pierre -le- Vieux.  Ce  monument,  dit -il,  rappelle  le 
souvenir  d'un  homme  qui,  en  1400,  a  joué  un  grand  rôle 
dans  le  conflit  élevé  entre  le  chapitre  nouvellement  établi  À 
Strasbourg  et  l'autorité  civile  et  religieuse  de  la  cité. 

Voici  ce  que  l'on  trouve  dans  la  petite  notice  sur  Saint- 
Pierre-le- Vieux  par  Slrobel,  au  sujet  de  ce  dignitaire  ecclé- 
siastique : 

«Le  prévôt  Pierre  d'Epfich  s'était  permis,  en  présence  de 
*  tous  les  membres  du  sénat ,  de  prononcer  des  paroles  in- 
«jurieuses  contre  l'autorité,  et  avait  gravement  manqué 
«d'égard  à  l'évéque.  C'est  pourquoi  celui-ci  fit  saisir  et 
«mettre  en  prison  l'audacieux  prévôt,  et  ne  le  remît  en  li- 
(berté  qu'après  d'instantes  prières  et  des  supplications  réi- 
«térées,  et  après  lui  avoir  fait  prêter  serment  qu'il  ne  se 
«permettrait  plus  aucune  faute  de  ce  genre  ou  d'un  autre 
1  contre  l'autorité  civile  et  religieuse.  > 

Intéi'essanle  sous  le  rapport  de  l'histoire,  continue  M.  Straub, 


jt,Googlc 


—  136  — 
celle  dalle  tumulaire  ne  l'est  pas  moins  sous  celui  de  l'épi- 
graphie  et  de  plusieurs  détails  de  sculpture.  Le  prévôt  est 
représenté ,  revêtu  de  l'aube  et  de  l'ample  chasuble,  et  tenant 
un  calice  à  la  hauteur  de  la  poitrine.  Il  ne  porte  ni  étole,  ni 
manipule.  Toute  la  figure  est  dessinée  au  trait  dans  la  pierre, 
à  l'exception  de  la  tète  qui  est  rehaussée  en  relief,  sans 
toutefois  faire  saillie.  Autour  du  monument  on  lit  en  belles 
minuscules  gothicjues  : 

f  Anno.  dni.  CCCC  o.  petrvs  de  epphicke.  prepositvs. 

ec....  Sanctorv.  pétri,  et  niichahelis.  argentinen. 

Cooime  il  y  a  un  espace  vide  assez  considérable  après  le 
millésime  et  la  lettre  o,  abréviation  du  mot  obiit,  ainsi  qu'à 
la  suite  du  mot  argenlineii. ,  M.  l'abbé  Straub  pense  que  ce 
monument  a  dû  être  sculpté  du  vivant  de  Pierre  d'Epfich , 
d'après  une  coutume  assez  fréquente  au  moyen  âge.  L'indi- 
cation du  jour  de  la  mort  étant  plus  essentielle  même  que 
celle  de  l'année ,  à  cause  des  anniversaires  qu'on  devait  cé- 
lébrer pour  le  défunt  le  jour  du  décès,  elle  n'eût  certes  pas 
été  omise  si  la  pierre  tombale  avait  été  exécutée  après  la 
mort  du  prévôt.  Le  second  espace  vide  a  été  ménagé 
pour  le  cas  où  Pierre  d'Epfich  eût  été  élevé  à  une  nouvelle 
dignité  et  pour  la  clausule  ordinaire,  oratepro  eo.  Des  deux 
côtés  de  la  tête  on  voit  les  lettres  A  et  6  en  majuscules  de 
belle  exécution.  Ces  lettres  peuvent  être  considérées  comme 
l'indication  de  la  place  où  se  trouve  le  tombeau  que  la  pierre 
sépulcrale  ne  recouvrait  pas  toujours;  peut-être  aussi  la  lettre 
B  doit-elle  figurer  un  u  qu'un  sculpteur  ignorant  aurait 
par  mégarde  redressé  et  dont  il  aurait  fait  un  6.  On  sait, 
dit  M.  Straub,  que  les  deux  lettres  a  et  »  se  rencontrent 
ailleurs  sur  un  grand  nombre  de  monuments  funéraires.  11 
est  à  observer  encore  que  saint  Pierre  est  nommé  avant 
saint  Michel,  contrairement  à  ce  qui  se  voit  dans  les  docu- 
ments de  l'époque  et  sur  le  sigillé  de  Saint-Pïerre-ie- Vieux. 


jt,Googlc 


—  137  — 

Au  bas  du  monument  on  lit  la  date  de  1 766,  indiquant  sans 
doute  une  translation  de  cette  pierre  qui  se  trouvait  encore, 
il  y  a  quelques  années,  à  l'entrée  du  chœur,  c'est-à-dire  sous 
la  tribune  actuelle. 

Le  président  adresse  des  remercîments  à  M.  l'abbé  Straub 
pour  cette  intéressante  communication;  par  décision  du  Co- 
mité ,  il  écrira  à  la  ^brique  de  l'église  de  Saint-Pierre-Ie- 
Vieus  pour  demander  le  redressement  de  cette  pieire. 

Vu  l'heure  avancée.  la  lecture  de  quelques  autres  mé- 
moires adressés  au  Comité  est  remise  à  la  prochaine  séance. 


SéHce  di  €oBiUé  du  6  Tévrier  1860. 

Présidence  de  M.  SPACH. 

La  séance  est  ouverte  à  11  heures  et  quart. 

Sont  présents:  MM.  de  Ring,  Eissen,  de  Morlet,  Straub, 
Oppermann,  Petit-Gérard,  Grass,  Jung,  Heitz,  de  Scbaueo- 
bui^  et  Ringeisen. 

MM.  Dacbeux,  Glœckler,  Saura  et  Merck,  membres  libres 
de  la  Société ,  assistent  à  la  séance. 

H.  le  professeur  Jung  propose  l'admission,  comme  membre 
de  la  Société ,  de  M.  Reussner ,  professeur  au  Gymnase  pro- 
testant de  Strasbourg.  Adopté. 

Le  premier  secrétaire  dépose  sur  le  bureau  les  ouvrages 
suivants,  offerts  au  Comité  : 

1"  Annales  de  l'Académie  d'archéologie  de  Belgique, 
1.  XVI,  2*  et  3^  livraisons. 

2"  Mémoires  de  la  Commission  archéologigtte  du  dépar- 
Iftment  de  Maine-et-Loire,  année  1 860 ,  janvier  et  février. 


jt,Googlc 


—  138  — 

3"  BîilleUn  historique  de  la  Sociéié  des  antiquaires  de  ta 
Morinie,  8*  année,  31*  et  32*'  livraisons. 

4"  De  la  part  de  M.  de  Caumont,  Séances  générales  du 
Congrès  archéologique .  tenu  à  Périgveux  et  à  Cambrai  en 
i8Ô8,  i  vol.  in-8°. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté. 

Le  président  annonce  avoir  écrit  : 

i"  A  M.  le  Maire  de  Strasbourg,  en  réponse  à  la  demande 
faite  par  lui,  au  nom  d'un  membre  du  Corps  législatif , .du 
règlement  de  la  Soeiélé  pour  la  conservation  des  monuments 
historiques  d'Alsace  ; 

2°  A  M.  de  Caumont ,  en  lui  envoyant  la  copie  du  mémoire 
de  M.  Ringel  sur  les  fouilles  de  Mackwiller,  ainsi  que  le  plan 
dressé  par  M.  de  Schauenburg,  d'après  l'original  de  l'auteur; 

3"  A  M.  le  curé  de  Saint-Pierre-le- Vieux ,  au  sujet  de  la 
pierre  tombale  de  Pierre  d'Eptîch,  dont  il  a  été  question  lors 
de  la  dernière  séance; 

4"  A  M.  Ringel,  pour  lui  annoncer  le  crédit  de  200  fr. 
alloué  par  le  Comité ,  le  mois  dernier ,  pour  continuer  les 
fouilles  de  Mackwiller. 

Le  premier  secrétaire  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  le 
professeur  Forchhammer  à  Kiel,  contenant  les  remerd- 
ments  de  ce  savant,  adressés  à  la  Société  d'Alsace,  pour  le 
titre  de  correspondant  qu'elle  lui  a  conféré,  et  dans  laquelle 
il  annonce  l'envoi  de  deux  brochures  qu'il  la  prie  de  vouloir 
bien  agréer. 

Dans  l'un  de  ces  opuscules,  dil  l'auteur,  il  a  voulu  appeler 
l'attention  sur  le  style  ogival  qui,  par  ses  colonnes  plus 
minces,  et  un  plus  grand  intervalle  entre  elles ,  donne ,  par 
cela  même ,  une  extension  plus  grande  au  domaine  de  la 
chaire  et  à  l'espace  destiné  aux  auditeurs.  Ce  fait,  selon  lui, 
contient  l'explication  de  la  diRîision  subite  du  style. ogival 
au  moment  où  le  style  plein-cintre  venait  d'atteindre  son 


jt,Googlc 


—  139  — 
point  culminant.  Il  Tait  remarquer  que  la  diffusion  rapide 
du  nouvel  ordre  d'architecture  coïncide,  en  effet,  avec 
rétablissement  des  Dominicains  et  des  Franciscains ,  qui 
avaient  pour  mission  principale  de  prêcher. 

Dans  le  second  petit  ouvrage ,  il  saisit  l'occasion  des  re- 
cherches récentes  sur  les  l^endes  des  Troyens  prés  des 
rives  du  Rhin ,  pour  s'étendre  sur  la  ville  de  Xanten ,  son 
climat  et  son  sol.  Cette  ville,  dit-il,  avant.de  recevoir 
son  nom,  dérivé  du  fleuve  Xanthtis ,  s'appelait  Troja.  Il  est 
porté  à  croire,  que  ce  nom  n'est  pas  dû  à  la  personniflcation 
historique  d'Ulysse  sur  le  Rhin,  mais  qu'il  se  rattache  à  la 
tradition  de  Hsegen  ou  Hagen  des  Niebelungen.  H  demande 
si  la  répétition  de  semblables  traditions,  leur  origine  et  leur 
communauté  ne  seraient  pas  dues  à  des  mythes  qui  ne  sont 
que  les  formules  d'une  cosmogonie  religieuse  antérieure  à 
l'établissement  du  Christianisme. 

Ces  communications  provoquent  de  la  part  de  quelques 
membres  des  objections  qu'ils  se  chargent  de  reproduire 
après  le  vu  des  brochures  annoncées. 

M.  l'abbé  Reinhard ,  à  Colmar,  rend  le  Comité  attentif  sur 
te  projet  de  démolition  de  l'ancien  tribunal,  édifice  de  ta  fin 
du  XIV*  et  du  commencement  du  XV  siècle,  situé  sur  la 
place  de  la  Cour  impériale,  et  qui,  d'après  une  décision  de 
l'administration  municipale  de  cette  ville,  doit  disparaître  pour 
faire  place  à  de  nouvelles  constructions  destinées  aux  écoles 
communales.  Il  exprime  )e  regret  de  voir  disparaître  cet 
édifice,  qui  offre  de  l'intérêt  archéologique,  mais  qui  est 
surtout  remarquable  au  point  de  vue  historique ,  parce  qu'il 
a  été,  pendant  près  de  trois  siècles,  le  siège  de  la  magistra- 
ture de  Colmar. 

Le  Comité  partage  ce  regret,  et  charge  son  président 
d'écrire  en  ce  sens  à  M.  le  Préfet  du  Haut  -  Rhin ,  afin  de 


jt,Googlc 


—  im  — 

snuvercel  cdilice,  tout  en  l'approprianl  à  la  nouvelle  desti- 
nation proposée  par  le  Conseil  municipal. 

L'ordre  du  jour  appelle  M.  le  professeur  Oppermann  à 
donner  lecture  d'un  mémoire  sur  le  Zi^enburg  près  de 
Niederbronn. 

Le  Comité  vote  l'insertion  de  ce  travail  et  de  deux  des 
dessins  qui  l'accompagnent,  dans  la  i^  livraison  du  Bulletin. 

M.  Merck  .communique  au  Comité  le  dessin  d'un  lion 
grossièrement  sculpté,  trouvé,  en  1800,  dans  le  sol  d'une 
maison  située  sur  la  place  du  marché  à  Brumath,  avec  plu- 
sieurs dalles  revêtues  d'inscriptions.  Les  dalles  lurent  mal- 
heureusement brisées  pour  être  employées  aux  murailles  de 
fondation.  Le  lion ,  après  avoir,  lui-même,  trouvé  place  dans 
la  fondation  d'une  étable  à  porcs,  où  il  servit  de  base  à  un 
poteau,  a  pu  en  être  extrait  sur  la  prière  de  M.  Merck  qui 
en  est  devenu  propriétaire.  Le  monument  est  encore  intact, 
sauf  un  morceau  de  la  mâchoire  inférieure  qui  a  été  enlevé. 

Ce  lion ,  en  grès  rouge ,  porte  sur  sa  base  l'inscription 
suivante  : 

.  .  .  .  R  TERTIVS  EX  VOTO. 

Sa  hauteur  est  de  trente-cinq  centimètres  sur  cinquante- 
deux  centimètres  de  long  et  vingt  centimètres  d'épaisseur. 

11  est  couché ,  et  tient  avec  la  patte  de  derrière  une  urne 
cinéraire ,  présentant  la  forme  des  urnes  qu'on  rencontre 
journellement  dans  les  tombes  romaines. 

Ce  monument  funéraire  est  très-curieux,  si  on  le  compare 
au  fragment  d'un  autre  lion  trouvé,  dans  le  courant  de 
l'hiver  de  1853  à  185^,  dans  un  autre  lieu  de  sépulture  de 
l'antique  Brumatli  ',  et  a  d'autres  monuments  analogues 
trouvés  à  Sallzbourg  et  à  Bourbonne.  M.  Merk  combat  avec 
beaucoup  de  raison  l'opinion  de  M.  de  Beaulieu  qui  avait 
pensé  en  faire  un  monument  mythriaque.  Il  est  évident  que 

1.  Voy.  p.  7fi  du  mémoire. 


jt,Googlc 


—  141  — 
l'urne  était  destinée  à  contenir  les  l'cnilres  il'un  mort,  soit 
de  TerUus  même,  d'après  «n  vœu  qu'il  fil  de  son  vivant, 
soit  d'un  ami ,  dont  i)  lîil  l'exécuteur  votif. 

M.  le  professeur  Jung  lit  un  rapport  sur  le  mémoire  de 
M.  le  pasteur  Ringel  à  Diemeringen.  Il  pense  que  les  murs , 
trouvés  sous  le  sol  de  Mackwiller ,  n'appartiennent  pas  tous 
à  des  thermes  romains;  mais  qu'ils  sont,  en  grande  partie, 
les  restes  d'une  vilia  considérable ,  dans  laquelle  se  trou- 
vaient des  salles  de  bains  particuliers. 

Dans  l'intérêt  de  la  question  débattue,  le  Comité  vote,  Jh 
la  fois ,  Finsertion ,-  dans  le  Bulletin ,  du  mémoire  de  M.  le 
pasteur  Ringel  et  du  rapport  de  M.  le  professeur  Jung. 

Un  autre  mémoire  de  M.  Ringel,  sur  les  tuileries  ro- 
maines trouvées  sur  le  Butterberg  près  Rœmersdorf,  con- 
tient quelques  détails  intéressants. 

Ces  antiques  tuileries  sont  situées  sur  le  territoire  de  la 
commune  de  Rimsdorf,  canton  de  Saar-Union.  Les  proprié- 
taires de  la  ferme  dite  Buscherhof  n'ont  cessé  de  démolir, 
depuis  quinze  ans ,  des  ruines  d'édifices  que  le  sol  recèle , 
pour  en  vendre  les  pierres. 

Les  fouilles  opérées  ont  mis  à  découvert  une  série  d'ap- 
parlements  de  toute  dimension ,  ayant  encore  les  revêtements 
colorés  des  murailles.  Partout  on  a  pu  faire  la  remarque  que 
cet  établissement  a  été  détruit  par  incendie.  Les  murs  sont 
construits  en  moellons  d'appareil  moyen.  L'épaisseur  des 
murs  extérieurs  est  de  O^jTS;  celle  des  pans  transversaux 
■de  0",37.  Ils  reposent  sur  un  pavé  en  pierres  calcaires, 
placées  verticalement  et  liées  par  un  ciment  très-é|)ais, 
composé  de  chaux  et  de  briques  pilées.  Selon  les  informations 
soigneusement  recueillies  par  M.  Ringel,  les  propriétaires 
de  la  ferme  ont  vendu  des  quantités  prodigieuses  de  briques 
striées,  de  tuileaus,  de  tuiles  creuses,  de  carreaux  de  toute 
grandeur  et  de  moellons  de  grès. 


jt,Googlc 


—  lis  — 
Le  même  membre  envoie  un  troisième  mémoire  sur  ce 
qu'il  nomme  le  temple  de  Mackwiller.  L'édiûce,  dit-il,  affecte 
la  forme  d'un  rectangle  dont  les  quatre  côtés  font  face  aux 
quatre  points  cardinaux.  Sa  longueur  est  de  19  mètres  sur 
IS^ôO  de  haut.  La  hauteur  de  l'ancien  mur  est  encore  de, 
8  mètres. 

Cet  édifice  est  bâti  sur  le  penchant  abrupte  d'un  mamelon 
et  était  soutenu  du  côté  Ouest  par  un  contre-fort  de  la  hau- 
teur du  temple. 

Le  côté  de  sa  base,  carrée,  mesurait  3  mètres.  Le  mur 
extérieur  est  construit  en  gros  blocs  d'un  grès  bigarré  très- 
dur.  Ces  blocs,  de  différentes  dimensions,  ont  pour  la  plu- 
part 'l'",50  de  long  sur  0'",60  de  haut.  Ils  ne  sont  liés  que 
par  des  queues  d'aronde  en  chêne ,  longues  de  O^.SO  sur 
0°',10  de  laideur  au  milieu  et  O^.i-i  aux  extrémités.  L'épais- 
seur du  bois  est  de  O^fiA.  Il  y  a  absence  totale  de  ciment 
ou  mortier.  Ces  queues  sont  toutes  encochées  dans  les  plans 
horizonlaux.  La  plupart  de  ces  blocs ,  notamment  ceux  qui 
forment  le  socle  de  l'édifice,  ont  au  milieu  un  trou  de  louve 
assez  profond  pour  avoir  pu  les  soulever. 

Les  assises  supérieures  du  côté  Sud  cl  la  moitié  du  mur 
de  l'Ouest  sont  calcinées. 

L'entrée  du  temple  était  au  Nord.  Lors  de  la  dernière  res- 
taurarion  de  l'édifice,  en  1842,  on  avait,  au  dire  de  l'arcbi- 
tecle  chargé  des  travaux,  trouvé  dans  les  décombres  qui 
cachaient  le  socle,  et  près  de  celte  entrée,  une  statue  en 
bronze  doré,  haute  de  0'",'iO.  Elle  fut  vendue  à  un  brocanteur. 
L'idole  en  pierre ,  scellée  dans  le  mur  de  l'édifice ,  n'a  pas 
changé  de  place ,  mais  bien  de  position.  Elle  cache  sa  face 
dans  le  mur. 

L'espace  entre  ce  mur  intérieur  et  le  mur  extérieur  mesu- 
rait 0'",75.  Il  était  rempli  de  terre  rougeâtre  qui  couvrait  une 
vingtaine  de  squelettes  humains.  Des  dalles  les  recouvraient, 


jt,Googlc 


—  143  — 
reliant  les  deux  murailles  et  formant,  à  l'intérieur,  un  trot- 
toir tout  autour  de  l'enceinte.  L'excavation,  produite  par 
les  pieds,  était  profonde  de  cinq  centimètres.  Le  sol  de 
l'édifice  était  dallé  et  caché  sous  des  décombres  provenant 
de  la  voûte  dont  on  trouva  encore  des  débris  en  1843.  Dans 
ces  restes  de  voussures  gisaient  encore  des  ossements  hu- 
mains calcinés ,  mêlés  à  de  fortes  couches  de  charbons ,  de 
cendres,  et  entourés  d'une  terre  grasse. 

Huit  marches  en  pierre  conduisent  è  un  caveau  oii  l'on 
découvrit  deux  sarcophages  dont  l'un  fut  brisé;  il  contenait 
un  squelette.' 

A  la  suite  de  ce  mémoire,  M.  Ringel  fournit  le  plan 
d'un  bassin  de  forme  elliptique,  situé  à  peu  de  distance  de 
ce  temple.  M.  Ringel  le  regarde  comme  la  source  qui  a  pu 
alimenter  les  bains  antiques  qu'il  a  fouillés. 

Lorsque,  dit-il ,  on  découvrit  ce  bassin  en  1730,  le  mur 
d'enceinte  était  écroulé.  La  source  était  comblée  de  débris , 
couverts  eux-mêmes  de  buissons  et  de  plusieurs  vieux  ceri- 
siers sauvages. 

Le  sol  en  est  dallé.  Le  mur,  construit  en  moellons,  liés 
avec  du, ciment,  a  (y°,75  d'épaisseur.  Son  développement 
(forme  ovale)  ouvert  au  Nord  où  se  trouve  le  nouveau  puits , 
mesure  32  mètres.  Ce  puits  fournil  par  jour  240  hectolitres 
d'eau. 
Remerdmenls  et  dépôt  dans  les  archives. 
M.  de  Ring,  chargé  d'examiner  un  mémoire  de  M.  Siffer, 
en  rend  compte  en  ces  termes  : 

«  M.  Siffer  entretient  dans  ce  travail  le  Comité  de  deux 
«fragments  de  sculptiu-e  gallo-romaine,  trouvés,  l'un  en 
n  1833' dans  un  champ  situé  entre  Langensouitzbach  et 
«Mattstall,  l'autre  en  1828  à  Niederbronn ,  à  peu  de  dis- 


jt,Googlc 


—  144  — 
«tance  des  sources  minérales.  Ils  représentent,  comme  les 
«autres  monuments  du  même  genre,  déjà  cités  par  lui, 
«(t.  I,  p.  88  du  Bulletin,  el  t.  II,  p.  105  et  219)  des  guer- 
«riers  qui  combattent  à  cheval.  Ils  n'ont  d'autre  intérêt 
<  que  celui  qui  se  rattache  à  tout  ce  qui  nous  atteste  la  pré- 
«sence  du  grand  peuple  dans  nos  contrées.  Je  vous  pro- 
«pose  simplement  de  renvoyer  ce  mémoire  à  la  Commission 
*  pour  la  topographie  des  Gaules.  »  —  Adopté. 
La  séance  est  levée  à  1  heure  et  quarl. 


Séance  du  Comité  du  S  mars  4860. 

Présidence  de  H.  SPAGH. 

Sont  présents  les  deux  secrétaires  MM.  de  Ring  el  Eissen; 
M.  Schir,  vice-président;  MM.  Heitz,  Oppermann,  Morin, 
de  Scliauenbui^,  Bœrsch,  Ringeisen,  Guerber,  Slraub  et  de 
Morlet. 

MM.  Saum  et  Merck,  membres  de  la  société,  assistent  à 
la  séance. 

Le  premier  secrétaire  dépose  sur  le  bureau  les  ouvrages 
suivants  f 

1"  De  la  part  de  M.  d'Otreppe  de  Bouvette,  la  30^  livrai- 
son de  l'Essai  des  tablettes  liégeoises. 

^  Le  n"  1  de  VAnzeiger  fur  Kunde  der  deutschen  Vor- 
zeit,  pour  1860. 

3"  De  la  part  de  M.  Heilz,  archiviste  de  la  société,  Y  Alsace 
en  i789,  br.  in-4". 

4"  De  la  part  de  M.  le  colonel  de  Morlet,  Notice  sur  les 
anciens  aqueducs  de  Strasbourg,  in-8". 

Cette  dernière  brochure  est  accompagnée  d'une  lettre  de 
l'auteur  dans  laquelle  il  annonce  que  ce  travail  a  presque  en 


jt,Googlc 


—  145  — 
totalité  été  inséré,  par  M.  l'Ingénieur  de  la  ville,  dans  uii  rap- 
port   l'appui  du  projet  de  distribution  d'eau,  soumis  récem- 
ment au  consdl  municipal. 

Remerclments  et  dépôt  dans  les  archives. 

Sur  la  présentation  de  M.  Bingeisen,  HM.  Adolphe  Mohicr, 
père^  Bichard  Wagner,  Am.  Hervé,  percepteur,  César  Blan- 
din,  notaire  honoraire,  Louis  Stœber,  médecin,  tousàOber- 
nai,  MM.  Emile  Schmitt-Batiston  et  Rémi  Bigeault,  percep- 
teur à  Bosheim,  et  Nebinger,  maire  de  Heiligenstein,  sont 
nommés  membres  de  la  société. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance,  lu  parle  premier 
secrétaire,  est  adoptée 

Immédiatement  après  cette  lecture,  un  membre  soumet 
au  comité  les  plans  de  restauration  du  bâtiment  des  anciennes 
boucheries,  dont  le  premier  étage,  suivant  le  projet  muni- 
cipal, doit  être  affecté  au  musée  artistique  de  la  ville  de 
Slrasboui^.  Il  signale  les  innovations  des  pignons  et  de 
l'ornementation  de  la  toiture,  proposées  par  l'architecte,  et 
demande  l'avis  du  comité.  Après  une  chaleureuse  discussion , 
à  laquelle  prennent  part  plusieurs  membres,  il  est  décidé 
qu'une  lettre  serait  adressée  à  l'adminislralion,  par  le  pré- 
sident, au  nom  du  comité,  afin  de  faire  respecter  le  style 
simple  et  sévère  de  l'édifice.  • 

Le  président  annonce  avoir  écrit  dans  l'intervalle  de  la 
dernière  séance  : 

i°  A  Monseigneur  l'évèque  de  Strasbourg,  à  M.  le  Préfel 
du  Bas-Bhin  et  à  M.  le  président  du  consistoire  protestant, 
pour  que,  en  temps  et  lieu,  lors  des  travaux  que  doit  néces- 
siter la  nouvelle  voie  ferrée  départementale,  MM.  les  curés, 
pasteurs  et  agents  du  gouvernement ,  veuillent  bien  porter 
leurs  soins  à  préserver  de  destruction  et  de  dilapidation  les 
annuités,  de  quelque  nature  qu'elles  soient,  qui  pourraient 
être  trouvées  dansJe  sol. 

m.  10 


jt,Googlc 


—  146  — 

3°  A  M.  le  Préfet  du  Haut-Rhin,  en  Taveur  du  bâtiment 
(le  l'ancien  tribunal  deColmar,  afin  de  conserver  le  carac- 
tère (le  cet  édifice  en  l'appropriant  au  projet  municipal  qui 
tend  à  établir  sur  son  emplacement  les  écoles  de  la  ville. 

3^  A  M.  le  Ministre  de  l'instruction  publique  et  des  cultes, 
en  lui  envoyant  un  nouveau  supplément  de  M.  Heitz  pour  le 
Dictionnaire  géographique. 

4"  A  M.  de  Caumonl,  en  lui  accusant  réception  de  l'appel 
fait  à  la  société  d'Alsace  au  Congrès  des  détéçués  dessod&és 
savantes  à  Paris. 

M.  le  pasieur  Ringel,  à  Di^neringen,  anncmce  pouvoir 
reprendre  sous  peu  les  travaux  àe  déblai  dans  les  fouilles 
de  Mackwiller.  H  a ,  sur  la  demande  de  M.  le  colonel  de  Horlet, 
expédié  au  musée  de  Saveme,  une  collection  d'objets  trouvés 
dans  les  ihermes  de  Mackwiller,  semblables  à  ceux  déposés 
à  la  Préfeciure  du  Bas -Rhin,  le  piédestal  d'une  statue,' 
le  tronçon  d'une  colonne,  (rois  fragments  d'un  socle,  un 
tuileau  strié  du  Buscherhof,  un  fragment  d'une  amphore  de 
la  banlieue  de  Rceraersdorf,  et  plusieurs  débris  de  poterie 
rouge,  quelques  clous ,  etc.;  ces  derniers  objets  destinés  au 
musée  de  Strasbourg. 

M.  Doyen ,  avoué  â  Colmar ,  instruit  le  comité ,  que  dans 
le  jardin  d'un  ami ,  il  a  trouvé ,  il  y  a  deux  ans ,  une  pierre 
antique  servant  de  banc ,  et  ayant  la  fonne  bien  accusée 
d'un  autel  romain.  Cet  autel  porte  l'inscription  suivante  : 
SILVANO 
TETEO 
SERVS 
FITAOT 
EXVOTO.  R 

Il  l'offre  à  la  société. 

Le  secrétaire  auquel  sa  lettre  avait  été  renvoyée,  observe 
que  déjà  cinq  autres  monuments  connus,  tous  trouvés  à 


jt,Googlc 


—  147  — 

itheiazabern ,  portait  la  même  inscription.  Quatre  de  ces 
monuments  sont  déposés  dans  la  collection  lapidaire  de 
Spire  ;  le  cincpiième  est  placé  dans  YAntiqiuirium  de  Hunii^.' 
Sur  deux  d'entre  eux  se  lit  le  nom  TëTEO  ;  sur  les  trois 
autres  on  lit  TETTO.  Quatre  de  ces  pierres  et  ailles  portent 
en  entier  te  nom  de  FITAGITI.  Il  faut  donc  lire  : 

SiUnmo  Teleo  ,  servtis  Fitaciti,  ex  volo  rctuUt. 

L'autel  de  Colmar,  dit  M.  Doyen  dans  sa  lettre,  est  in- 
tact, et  d'un  grès  grisâtre.  Il  mesure  en  hauteur  0"',46  sur 
O*",^  de  largeur.  On  ignore  son  origine.  Selon  toute  proba- 
bilité, observe  )e  setrétaire,  il  vient  de  Rheinzabern,  seul 
lieu  où  cette  inscription  ait  été  reproduite.  Il  faut,  ajoute- 
t-il,  n'admettre  son  authenticité  qu'avec  la  plus  grande  ré- 
serve ,  d'autant  plus  que  ces  monuments  répétés  peuvent 
déjà  provoquer  quelque  métiance,  et  qu'on  connai  t  le  honteux 
trafic  auquel  os  s'est  priDcipsIenseol  livré  à  Bbeioeabern  au 
siècle  dernier  et  au  commencement  du  nôtre. 

Le  comité  charge  son  président  de  vouloir  bien  écrire  è 
M.  Doyen ,  afin  qu'occasionnellement  cette  pierre  soit  trans- 
portée à  Strasbourg. 

Un  membre  saisit  cette  occasion  pour  demander  où  en 
est  le  projet  d'installation  du  musée  d'antiquités.  U  exprime 
le  désir  que  le  président  veuille  bien  rappelei-  à  l'administra- 
tion municipale  le  voeu  du  comité  à  ce  sujet. 

Cette  proposition  est  adoptée. 

Un  mémoire  de  M.  Sifler,  sur  une  voie  romaine,  condui- 
sant d'Ingwiller  à  Schweighausen ,  d'où  elle  se  dirigeait  siu' 
Uarienthal,  pour  faire  sa  jonction  avec  la  grande  voie  de 
Brumath  à  Seitz,  est  renvoyé  à  H.  le  colonel  de  Norlet, 
chargé  du  travail  sur  la  topographie  romaine  dans  nos 
contrées. 

Le  président  entretient  le  comité  de  deux  chartes,  l'une 
de  1187,  sur  le  moulin  à  trois  tournants  d'Eckholsheim , 


n,g,t,7.dt,' Google 


—ni  48  - 

l'aulre  de  Martin  V,  datée  du  15  octobre  1420,  et  ayant 
pour  but  de  faciliter  à  l'Évéque  Guillaume  de  Diest  la  céré- 
monie de  sa  consécration. 

La  lecture  de  cette  dernière  bulle  a  d'autant  plus  vivement 
fixé  l'attention  du  comité  que ,  d'après  l'opinion  des  ecclé- 
siastiques ,  présents  à  la  séance ,  elle  tend  à  faire  saisir  le 
sens  de  l'inscription  de  l'église  de  Honswiller,  communiquée 
par  M.  Schœll  fils,  dans  la  séance  du  4  juillet  1859,  où  il 
n'est  parlé  que  de  l'ordination. 

Ces  deui  chartes,  que  H.  Spacb  a  copiées  et  traduites, 
seront  insérées  tâsluellement,  ainsi  que  la  traduction,  dans 
la  4^  livraison  du  Bulletin. 

La  séance  est  levée  à  1  heure. 


Séance  du  ComiU  du  %  avril  4860. 

PréaideacedsH.  SPAGH. 

La  séance  est  ouverte  â  il  heures  et  un  quart. 

Sont  présents  :  les  denx  secrétaires,  MM.  de  Ring  et  Eis- 
sen;HH.  deSchauenburg,  Straub,  Petit-Gérard,  Oppennànn, 
Grass,  Jung,  Ringeisen,  de  Mortel,  Bœrsch  et  Heitz,  mem- 
bres du  comité. 

MM.  Saum,  Robert,  architecte,  et  Glœckler,  vicaire  à 
Saint-Pierre-Ie- Vieux ,  membres  de  la  société,  assistent  à  la 
séance. 

Le  secrétaire  dépose  sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants  : 

1"  Bulletin  de  ta  société  des  arUiqttaires  de  Picardie, 
ann.  1859,n''4. 

2"  Répertoire  archéologique  de  C Anjou,  aan.  1860,  mars. 

3"  Annales  de  {académie  d'archéologie  de  Belgique ,  T. 
XVI,4''livr. 


jt,Googlc 


—  U9  — 

4*  Messager  àes  sciences  historiques  de  Belgique,  1859, 
4"  livr. 

5°  Fûnfter  Jahresbericht  des  Germanischen  National- 
muséums  zu  Nûmberg. 

&*  Ameiger  fur  Kunde  der  deutschen  Voneit.  1860,  n** 
3  et  3. 

H.  Petit-Gérard  ofire  au  comité  de  la  pari  de  H.  Winler , 
une  photographie  du  portail  de  l'andenne  église  de  la  Ro- 
bertsau. 

Remerdments  et  dépôt  dans  les  archives. 

Sont  Bommés  membres  de  la  société  : 

1°  Sur  la  proposition  de  H.  l'abbé  Reinhard,  vicaire  de 
Colmar:  MM.  les  abbés  Meyblum,  aumôoier  de  l'hôpital  mi- 
litaire, et  Werner,  professeur  au  collée  libre,  à  Colmar; 

2"  Sur  la  proposition  de  M.  A.  Stœber,  professeur  à  Mul- 
house; MM.  Sandherr,  notaire  honoraire,  Emile  Weber- 
Blech  et  Nicolas  Ehrsam,  archiviste  de  la  ville,  à  Mulhouse; 

Sur  la  proposition  de  M.  de  Horlet  :  MM.  Henri  Zsepfel , 
conservateur  des  forêts,  et  Edgar  Zaepfel,  conseiller  de  pré- 
fecture à  Colmar. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté. 

Le  président  rend  compte  de  la  correspondance. 
-  A  l'occasion  de  la  séance  générale  qui  doit  se  tenir  le  19 
de  ce  mois  à  Colmar,  il  annonce  (jue,  sur  la  demande  de 
M.  lebaron  de  Russierre,  l'administration  du  chemin  de  fer 
de  t'Est  accorde  une  remise  de  40  %  à  ceux  des  membres  de 
la  société  qui  se  rendront  à  cette  séance.  Ils  devront  justi- 
fier de  leur  qualité  par  la  présentation  de  leur  dipltoe. 

Des  remerdments  sont  votés  à  M.  de  Russierre. 

Son  Excellence  le  Ministre  de  l'instruction  publique  et  des 
cultes  accuse  réception  du  nouveau  travail  de  M.  Heitz  (Se- 
cond supplément  à  la  liste  des  villes ,  bourgs  et  villages  de 
l'ancienne  province  d'Alsace')  qui  lui  a  été  adressé.  Ce  tra- 


jt,Googlc 


—  150  — 
vail  a  élé  transinis  à  la  commission  de  rédaction  du  Diction- 
naire géographique  de  la  France. 

Une  autre  lettre  de  Son  Bieellence,  informe  le  président 
que  [a  commission  de  rédaction  du  Répertoire  archéologique 
de  la  France  a  examiné  avec  un  mf  intérêt  les  documents 
qu'il  lui  a  adressés,  en  vue  de  cette  publication,  de  la  part 
de  MM.  Straub  et  Bingeisen ,  et  qui  ont  été  accueitlis  de  la 
manière  la  plus  fevorable. 

M.  le  président  de  la  Commission  du  Musée  Napoléon  à 
Amiens,  sollicite,  en  feveur  de  l'achèvement  de  ce  musée,  le 
bienveillant  concours  de  la  Société  pour  la  conservatitHi  des 
monuments  tùstoriques  d'Alsace,  avec  laquelle  la  Société 
des  antiquaires  de  Picardie  entretient  des  relations  suivies. 
A  cette  lettre  est  joint  l'Extrait  du  registre  des  délibérations 
de  la  commisaon ,  dont  il  est  l'organe,  et  qui  a  décidé  qu'une 
souscription  publique ,  dont  le  minimum  est  de  300  franca , 
serait  ouverte  pour  concourir  aux  frais  de  l'achèvement  de 
ce  musée. 

Le  comité,  tout  en  reconnaissant,  le  noble  but  que  celte 
commission  poursuit,  regrette  de  devoir  refusn*  sou  concours, 
aucune  souscription  de  ce  genre  n'étant  autorisée  par  les 
statuts  de  la  société. 

M.  le  pasteur  Ringel ,  dans  une  lettre  adressée  i  H.  le  co- 
lonel de  Horlet,  signale  plusieurs  nouveDes  découvertes 
d'antiquités.  Il  a  eu  occasion  de  voir,  dans  la  maison  d'un 
pharmacien  de  Saar>llnion ,  quelques  jolies  briques  à  mou- 
lure ,  et  des  fragments  de  briques  que  ce  dernier  avait  fait 
extraire  lors  de  diverses  constructions  entreprises  sur  sa 
propriété.  Il  a  reconnu  dans  ces  û^gments,  trouvés  à  trois 
mètres  de  profondeur  dans  le  sol,  des  restes  de  càloriISres 
qui  ne  diffêrent  de  ceux  des  bains  de  Hackwilter  que  par  leur 
hauteur  et  leur  forme. 

Les  fouilles  du  Buscherbof  riu'il  a  reprises,  ont  eu  pour 


jt,Googlc 


—  151  — 

résullat  la  découverte  de  deux  hypocaustcs  avec  leurs  piliers 
en  carreaux  sar  un  parquet  en  mastic  cimenté  tj'ès-polL  II 
en  envoie  lé  dessin. 

Une  découverte  semblable  a  été  faite  à  trente  mètres  de 
distance  de  cet  endroit. 

Déjà  quelques  années  auparavant ,  à  huit  mèlres  de  cette 
place ,  le  propriétaire ,  en  faisant  creuser  les  fondements  de 
sa  grange  et  des  écuries,  découvrit  un  grand  par<|tiet  en 
mastic  blanc  poli ,  supportant  beaucoup  de  piliers,  compo- 
sés de  briques  rondes  et,  de  plus,  un  foyer.  Il  est  à  remarquer 
que  L'enduit  des  murs  d'un  des  hypocaustes  est  d'un  blanc  très- 
pur,  parfois  d'un  Uanc  tant  soit  peu  grisâtre,  peint  en  lignes 
verticales  de  couleur  rouge,  taises  environ  d'un  centimètre 
et  dislâutes  de  cinq  centimètres.  Quelques  débris  de  l'enduit 
portent  des  arabesques  en  feuilles,  d'un  vert  assez  frais  et 
d'un  dessin  hardi;  d'autres  encore  sont  ornés  de  bandes  en 
couleur  lilas  et  vert,  bleu  et  rouge.  Les  tuyaux  calorifères 
sont  malheureusement  brisés.  Ha  sont  de  la  même  dimension 
que  ceux  de  Mackwiller. 

Une  dalle  en  terre  cuite  fine,  extraite  d'un  hypocauste, 
mesure  0"',56  de  long,  0°',06  d'épaisseur  et  O'^M  de  lar- 
geur. Elle  est  brisée  dans  ce  dernier  sens.  Les  piliers  sont 
distants  dans  la  direction  du  Sud  au  Nord  de  6'",40  et  de 
0°',30  dans  la  direction  transversale.  Le  mur  de  l' édifice 
épais  de  0'",75  est  construit  en  pierres  calcaires,  en  forme  de 
briques  comme  à  Mackwill^. 

Les  socles  des  murs  sont  peints  en  rouge. 

Le  pasteur  a  engagé  les  propriétaires  à  user  de  prudence 
et  à  suspendre  pour  quelques  temps  ta  démolition  et  la  vente 
des  pierres. 

Une  autre  exploration  signalée  par  M.  ftingel,  a  eu  lieu 
dans  un  mamelon  qui  s'élève  au  milieu  d'une  forêt  sur  la 
pente  douce  d'une  grande  et  large  colline  appelée  ïtiweneck, 


jt,Googlc 


-  152  — 
distante  de  trois  kilomèti'es  de  Saar-Union,  entre  cette  ville 
et  (Ërmingen.  Il  est  connu  sous  le  nom  de  Heidenhûbel.  A 
vingt  centimètres  de  profondeur  des  tuileaux  romains  de  la 
plus  grande  dimension  ont  été  mis  â  jour,  el  bientôt  s'est 
présenté  un  mur  en  pierres  calcaires  et  de  petit  appnreil,  en 
forme  de  briques.  Les  pierres  sont  liées  par  un  mortier 
blanc,  par  lequel  passent  des  lignes  creuses  peintes  en  rouge. 
La  pose  des  pieri'cs  est  d'une  symétrie  admirable.  Cette  pièce 
était  voûtée,  elle  est  profonde  de  trois  mètres,  hauteur  du 
mamelon. 

Des  ossements  humains  se  trouvaient  mêlés  â  des  cendres 
et  à  des  charbons.  Puis,  on  a  extrait  un  fragmenlde  colonne  en 
grès  bigarré,  long  de  0^,50  sur  0",40  de  diamètre.  II  y  a  une 
vingtaine  d'années  on  y  a  découvert  des  monnaies  antiques. 

M.  Mûller,  directeur  de  l'octroi,  signale  à  l'atlention  du 
comité  les  armoiries  d'Etienne  et  de  Erard  Lumtiart  dont 
M.  le  professeur  Jung  a  donné  les  épigraphes  dans  son  tra- 
vail sur  les  inscriptions  du  monastère  de  Saint  -  Etienne  à 
Slrasboui^'.  Ces  armoiries*,  d'un  travail  fort  délicat  et  fort 
intéressant ,  et  dans  un  état  de  conservation  parfaite ,  moins 
la  dorure  que  le  lavage  de  la  pierre  a  Biit  complètement 
disparaître,  ont  récemment  été  retirées  des  décombres  pro- 
venant de  l'antique  temple  parmi  lesquels  elles  avaient  été 
jetées  en  1789,  lorsque  l'église  de  Saint-Étienne  fut  trans- 
formée en  magasin. 

M.  le  professeur  Straub  se  charge  de  les  examiner. 

M.  le  curé  de  Saint-Pierre-le-Vieux  instruit  le  préaident 
que ,  conformément  au  désir  exprimé  par  le  comité ,  ta  pierre 
lumulaire  de  Pierre  d'Epfig  '  sera  adossée  à  un  mur,  et  mise 

1.  T.  UduBuUetiu.p.  28fi. 

2.  FOTner  fliidet  sich  inwendig  gedachter  Stephanskirdi  an  einem  Pfei- 
1er  dsB  Lumhardiscke  Wappen  ganz  vei^oldl  mit  diesen  t>eiden  Uoter- 
scbrifflen  Vatler  uud  Sohn  zti  Elireri  geseizt.  Haber,  p.  19S. 

3.  Voir  EéaDce  du  2  janvier  lM<iO, 


jt,Googlc 


—  153  — 
à  l'abii  de  toute  d^radation.  Le  conseil  de  fabrique  sera  saisi 
de  cette  quesUoD  dans  sa  séance  prochaine  du  15  de  ce  mois. 

M.  le  professeur  Jung,  rapporteur  de  la  commissioD  pour 
^e  choix  et  la  classification  des  antiquités  de  Bnimath,  qui 
doivent  servir  de  base  à  la  monographie  ancienne  de  cette 
ville  sous  les  Romains ,  rend  compte  de  ce  choix. 

Son  rapport  sera ,  par  ordre  du  comité ,  inséré  dans  l'un 
des  prochains  numéros  du  Bulletin. 

M.  ie  professeur  Oppermann,  auquel  M.  de  Ring  avait 
conQé  l'examea  des  matières  trouvées  dans  un  twnulus  de 
Reguisheim,  à  côté  d'un  vase  cinéraire,  en  donne  l'analyse 
chimique. 

cEn  les  examinant,  dit-il,  à  l'œil  nu,  on  y  reconnaît  un 
mélange  de  matières  cbarbonnées  et  de  substances  blanches 
amorphes,  friahtes,  sur  lesquelles,  à  l'aide  de  la  loupe,  on 
distingue  de  petits  cristaux.  L'examea  chimique  a  donné 
les  résultats  suivants  : 

(Les  matières  blanches,  friables,  font  effervescence  avec 
les  acides  ;  l'acide  chlorfaydrique  les  dissout  sans  résidu. 

(Les  réactiÈ  y  ont  démontré  la  présence  du  phosphate  et 
du  carbonate  de  chaux. 

(La  substance  molle  (brune  et  noire)  ne  se  dissout  pas 
(dans  les  acides,  à  froid;  mais  en  la  chauffant  à  la  lampe, 
dans  un  tube  fermé,  après  l'avoir  mélangée  de  chaux  so- 
dée, on  obtient  un  dégagement  abondant  de  matières  em- 
pyreumatiques  et  d'ammoniaque,  preuve  manifeste  d'une 
matière  organique,  azotée,  non  entièrement  détruite. 

(En  résumé,  les  matières  trouvées  dans  le  tumulus  de  la 
plaine  de  Reguisheim,  et  dont  la  découverte  est  décrite 
par  M.  de  Riug  dans  le  tome  HI  du  Bulletin  (p.  liO  des 
mémoires),  est  un  composé  de  cendres,  de  phosphate  et 
de  carbonate  de  chaux  (de  charbons  et  d'os),  et  d'une  ma- 
tière organique  ,  azotée,  non  entièrement  décomposée. 


jt,Googlc 


_  \U  — 

i  Ce  résultat  est  extrêmement  remarquable ,  si  l'on  songe 
que  les  corps  humaùis  dont  ces  matières  sont  les  restes ,  ont 
été  déposés  sous  le  sol ,  il  y  a  plus  de  vingt  sièdes.  d 

M.  le  c(4onel  de  Morlet  met  sous  les  yeux  du  comité  le 
plan  des  nouvelles  constructions  de  Saint-Étienne ,  sur  lequel 
sont  indiqués  toutes  les  traces  des  murailles  romaines  ob- 
servées. 

<  Le  couvent  de  Saint-Ëtienne ,  dit  M.  de  Morlet,  est  le  seul 
lieu  de  Strasbourg  où  les  documents  historiques  indiquent 
d'une  manière  précise  la  superposition  des  monuments  du 
moyen  âge,  sur  tes  ruines  même  d'Ârgentoratum.  Chose  re- 
mai-quabie,  c'est  peut-être  le  seul  point  de  la  ville  où,  jusqu'à 
présent,  aucune  fouille  n'avait  révélé  l'esisteiice  de  l'enceinte 
romaine.  Le  tracé,  donné  par  les  travaux  si  bien  faits  de 
Silhermann,  part  de  Saint-Étienne,  et  se  dirige  vers  la  pré- 
fecture et  de  là  vers  le  Temple-neuf,  puis  sur  les  grandes 
Boucheries,  en  s'arrêtant  à  l'U).  Mais  à  Saint-Étienne,  au 
point  de  départ ,  rien  n'indiquait  la  forme  de  l'angle  sud-est 
de  l'enceinte ,  rien  ne  faisait  préjuger  t'exist^ce  d'un  pro- 
longement de  cette  enceinte  le  long  de  lltl. 

a  Ces  questions  peuvent  être  aujourd'hui,  si  non  complè- 
tement résolues,  du  moins  fort  échircies,  grâce  aux  re- 
.  cherches  qui  ont  été  faites  dans  les  fondations  du  nouveau 
bâtiment  que  l'on  conslroit.  Un  mur  antique  a  été  découvert 
à  l'extrémité  sud-est  du  transept  de  l'église ,  dans  le  prolon- 
gement même  du  côté  de  l'enceinte ,  déterminée  par  Silher- 
mann. Ce  mur  s'arrête  à  4  mètres  du  transept  et  (orme  à 
ce  point  un  angle  obtus ,  en  se  dirigeant  vers  ^a  rue  des 
Veaux ,  de  manière  à  former  le  prolongement  des  façades 
(les  maisons  du  côté  nord  de  cette  rua 

«  Le  mur  dont  il  s'agit,  bien  qu'ayant  un  aspect  d'antiquité 
incontestable,  n'offre  cependant  pas  une  ressemblance  exacte 
avec  les  fondations  décrites  par  Silhermann.  Son  épaisseur, 


jt,Googlc 


—  155  — 

à  la  base,  est  de  3'",10  et  de  1'°,00  seulement  au  niveau  du 
sol.  Sur  beaucoup  de  poiots,  celte  fondation  ne  descend 
pas  sur  le  gravier,  mais  s'arrête  sur  une  coucbe  de  terre 
argileuse ,  à  une  profondeur  de  S  à  3  mètres  seulement. 

f  Ces  dimensions  sont  bien  plus  Taibles  que  cdies  des  fon- 
dations décrites  .par  Silberraann  qui  n'ont  pas  moins  de  A 
à  5  mètres  de  largeur  et  au-dessus  desquelles  s'élèvent 
d'épaisses  murailles  et  des  tours  dont  on  ne  trouve  à  Saint- 
Ëtienne  aucune  trace. 

c  13  mètres  en  dehors  de  l'angle  que  nousavons  signalé, 
on  a  découvert  un  pilotage  fort  remarquable  qui  soutenait 
on  risberme  en  madriers ,  descendant  jusqu'au  gravier ,  et 
destiné  sans  doute  à  protéger  l'angle  saillant  de  l'enceinte 
romaine  contre  les  coiTOsions  de  la  rivière.  Ce  risberme  dont 
l'existence  a  pu  être  par&iiement  constaté ,  donne  un  degré 
de  probabilité  très-grand  au  tracé  que  nous  avons  indiqué , 
lequel  ne  pourra  d'ailleurs  être  regardé  comme  déiinitif, 
qu'autant  que  toutes  les  fouilles  auront  été  terminées. 

«Les  résultats  que  nous  venons  de  signaler,  ajoute  en 
terminant  M.  de  Morlet,  sont  dus  principalement  aux  soins 
persévérants  et  à  l'intelligence  de  M.  Stolz  ,  conducteur  des 
travaux ,  qui  a  consigné  toutes  les  recherches  sur  le  plan 
spécial  que  je  mets  sous  les  yeux  du  comité.  Cet  employé 
mérite  tous  les  éloges  de  la  société ,  qui  doit  aussi  des  remer- 
dments  à  H,  Petili,  enireprraeur,  etavant  tout,  à  Monsei- 
gneur l'Évéque,  quia  donné  les  ordres  les  plus  formels  pour 
que  touteslesdécouvertesfussentsoigneusement  constatées.» 

Le  com^  décide  que  des  remerdments  seraient  adressés 
à  Monseigneur  et  è  MM.  les  entrepreneurs  des  travaux;  pour 
récon^KDser  le  zèle  de  M.  Stolz,  on  lui  alloue  une  gratifi- 
cation de  100  francs. 

La  séance  est  levée  à  1  heure  et  demie. 


jt,Googlc 


Séance  générale  tenve  i  GolHar,  le  U  iytII  486ê. 

FrAsidance  de  H.  Paul  OSENT,  prAfet  dv  Hant-Shin, 
prAaldont  honoraire. 


La  séance  esl  ouverte  à  deux  heures  et  quart. 

Soixante-deux  membres  sont  présents. 

Sur  la  proposition  de  M.  le  Président  Hamberger,  MM. 
SchuUz  et  Gallimard,  conseillers  à  la  cour  impériale  ;  sur 
celle  de  M.  l'abbé  Straub,  M.  Wirlh,  vicaire  à  %uisheim; 
sur  celle  de  M.  Stofîel,  M.  Jacq.  Ettlin,  propriétaire  à  Zim- 
mersheim;  et ,  sur  celle  de  M.  Zœpfel,  MM.  Huot,  conseiller, 
etCanferra,  inspecteur  des  forêts,  à  Colmar,  sont  inscrits 
au  nombre  des  membres  de  la  société. 

M.  Reboul,  secrétaire  général  de  la  Préfecture  à  Stras- 
boui-g,  délégué  par  M.  le  Préfet  du  Bas-Rhin,  M.  Spach, 
président  du  comité,  M.  de  Ring,  secrétaire,  et  MM.  Ham- 
berger, Véron-Réville  et  Chauffour,  membres  adjoints  au 
comité,  prennent  place  au  bureau. 

Sont  en  outre  présents ,  comme  délégués  du  comité  d'ad- 
ministration ,  'MM.  Jung,  Straub,  de  Schauenburg,  Ringeisen 
et  Matuszinsky. 

M.  le  Préfet  du  Haut-Rhin  ouvre  la  séance  par  le  discours 
suivant  : 

«Messieurs, 

«Avant  de  laisser  la  parole  à  votre  digne  et  savant  prési- 
ïdent,  permettez-moi  de  profiter  de  la  première  occasion 
I  où  je  me  trouve  au  milieu  de  vous ,  pour  vous  remercier 
<  de  la  pensée  qui  vous  a  guidés  en  me  proposant  le  titre  de 
«vice-président  honoraire  de  votre  société. 

«J'ai accepté  avec  empressement  cette  honorable  distinc- 


jt,Googlc 


-  157  — 

«  lion ,  non  parce  que  je  croyais  avoir  les  connaissances  né- 
<ces3aires  pour  diriger  vos  travaux  ou  vos  études,  mais 
«  pour  vous  montrer  mon  désir  d'y  concourir,  de  les  fadiiler 
«  même  autant  que  cela  dépendrait  de  moi,  et  surtout  pour 
«  répondre  Â  ce  qui  me  paraissait  être  le  fonds  de  votre  in- 
(tention,  pour  resserrer,  en  un  mot,  les  liens  qui  unissent 

<  déjè  les  deux  départements  de  l'Alsace. 

■  Vous  avez  complété  cette  pensée.  Messieurs,  par  une 
«  autre  proposition  qui  prouve  la  confraternité  de  vos  senti- 
«  ments  et  qui  a  été  accueillie  avec  une  vive  satisbction  par 
«  vos  collègues  du  Haut-Rhin.  Vous  avez  proposé  de  tenir 
«annuellement  à  Colmar  une  séance  générale.  Cet  acte  de 
f  courtoisie  a  été,  comme  je  vous  le  disais ,  vivement  appré- 
«  cié  ;  il  aura  pour  résultat  de  stimuler  le  zèle  des  hommes 
«d'intelligence  et  de  travail  associés  dans  le  Haut-Rhin  à 
f  l'œuvre  commune,  dont  l'idée  première  est  due  è  t'initia- 
«tive  de  l'administrateur  éclairé  qui,  dans  le  Bas-Rhin,  vous 

<  a  donné  tant  de  preuves  de  dévouement  aux  intérêts  de 

<  l'Alsace.  Je  crois  être  l'interprète  de  vos  collègues  du  Haut- 

<  Rhin ,  en  vous  feisani  connaître  les  sen^ments  qu'ils  ont 
t  exprimés  dans  cette  circonstance. 

f  Je  ne  pourrais  vous  donner  des  détails  sur  les  études  et 
«les  recherches  qui  ont  pu  être  faites,  antérieurement,  dans 
<le  département  du  Haut-Rhin;  ils  vous  seront  sans  doute 
•  présentés  dans  le  cours  de  celle  séance  par  des  hommes 
«  plus  compétents.  Pour  ce  qui  me  concerne  comme  membre 
(de  votre  société,  la  nécessité  d'envisager  surtout  les  amé- 
diorations  à  venir,  m'a  peut-être  empêché  de  songer  aussi 
«souvent  aux  choses  des  temps  passés,  et  je  crains,  Je 
tl'avoue,  que  le  soin  des  intérêts  des  vivants  ne  m'ait  un 
c  lieu  détourné  du  culte  des  morts. 

«Toutefois  je  ne  les  ai  pas  complètement  oubliés.  J'ai 
«prescrit  des  mesures  pour  assurer  la  conservation  des  ob- 


jt,Googlc 


—  158  — 
«:jel3  d'antiquité  qui  viendraient  à  être  trouvés  ilans  les 
«  communes. 

«Je  me  suis  entendu  avec  M.  le  Maire  de  Colrnar,  pour 
«  placer  à  la  bibliothèque  de  la  ville  une  collection  de  mon- 
«  naies  d'or  et  d'argent  trouvées  à  Liebsdorf,  et  qui  m'avait 
«  été  signalée  comme  digne  d'intérêt. 

«Il  y  a  quelques  mois  un  grand  nombre  de  pièces  de 
«  monnaies  connues  sous  le  nom  de  bradéates ,  ont  été  trou- 
«  vées  au  Vieus-Thann  ;  j'ai  lieu  de  penser  que  le  possesseur 
«  de  cette  collection  en  donnera  une  partie  à  la  bibliothèque 
a  de  Colmar. 

«Des  tumvli  ont  été  signalés  a  mon  attention  dans  la 
«  commune  de  Friesen  et  dans  la  forêt  de  la  Hait  ;  mais  les 
«  prétentions  exagérées  des  propriétaires  et  d'autres  motifs 
«n'ont  pas  permis  jusqu'à  présent  d'exécuter  les  travaux  de 
«  recherches  qui  avaient  été  décidés. 

«Tout  récemment  des  fouillas  fait»  dans  te  voisinage  de 
«  Soultz ,  ont  mis  &  découvert  des  fondations  ;  des  débris  de 
«  colonnes  qui  permettent  de  supposer  qu'une  construction 
«d'une  certaine  importance,  peut-être  une  villa  romaine, 
a  avait  existé  sur  ces  lieux.  Je  suis  disposé  à  concourir  à  la 
«  dépense  nécessaire  pour  continuer  les  fouilles- 

«Eniîn,  Messieurs,  grâce  à  vous,  quelques  travaux  de 
<i  restauration  ont  pu  être  exécutés  l'année  démise  an  chô- 
«teau  de  Saint-Uliic  par  M.  Rosenstiel,  architecte  à  Bi- 
«beauvilié,  sous  l'a  direction  expérimentée  de  M.  Ringeiseu. 

«L'administration  de  Ribeauviilé  a  voulu  en  témoigner  sa 
«  reconnaissance  et  apporter  sa  part  de  concours,  en  donnant 
<  un  accès  plus  focile  à  ces  ruines  imposantes.  Hais  je  re- 
«grette  d'avoir  à  annoncer  qu'un  éboulemenl,  sui"  lequel 
«je  n'ai  pas  encore  de  détails,  s'est  produit  il  y  a  quelques 
«jours. 


jt,Googlc 


-  159  — 

«Je  pense,  Messieurs,  que  votre  société  voudra  perse- 
f  vérer  dans  cette  voie,  et  qu'elle  consentira  encore  cette 
(  année  à  consacrer,  malgré  l'exiguïté  de  ses  ressources , 
f  quelques  fonds  à  l'entretien  des  n&a  moDuments  du 
t  Haut-Rhin. 

«Continuez  donc.  Messieurs,  une  œuvre  si  bien  com- 
umencée  et  qui,  jeune  encore,  se  recommande  déjà  par 
ï  tant  de  travaux  utiles.  Votre  société  doit  prospérer ,  car 
«elle  a  le  concours  de  tous  les  hommes  qui  aiment  leur 
•  pays;  elle  contribue  è  développer  ce  sentiment,  en  ratla- 
«  chant  les  générations  présentes  aux  souvenirs  des  ancêtres. 
«Nous  voyons  à  côté  des  aspirations  si  vives  de  notre 
«époque  vers  la  satislàction  des  besoins  nouveaux,  s'étendre 
«le  désir  de  mieux  connaître  les  premiers  âges  de  notre 
«pays,  et  de  conserver  les  monuments  qui  en  consacrent  le 
«souvenir.  Sur  toute  la  surface  de  la  France ,  en  effet,  des 
«travaux  analogues  aux  vôtres  sont  exécutés;  de  tous  les 
«points  du  pays,  des  intelligences  d'élite,  soutenues  par  le 
«patriotisme,  apportent  leur  pierre  pour  l'édiiice  élevé  aux 
«souvenirs  historiques  de  notre  patrie  sous  un  augusie  pa- 
«  tronage.  » 

Après  ce  discours ,  chaleureusement  accueilli ,  M.  Spacfa 
prend  la  parole. 

«  Messieurs,  dit-il,  le  vole  du  27  octobre  dernier  qui  nous 
«appelle  à  siéger  au  milieu  de  vous  une  fois  par  année  est 
«  un  vote  de  remercîments.  Il  exprime  la  gratitude  que  les 
«  membres  de  notre  Société  dans  le  Bas-Rhin  doivent  aux 
«membres  résidant  â  Golmar,  à  Mulhouse,  dans  le  Haut- 
«Rhin.  Sa  formule  officielle,  traduite  en  langage  vulgaire, 
«serait  conçue  en  ces  termes:  Messieurs  et  chers  compa- 
«triotes,  vous  êtes  venus  à  nous,  de  confiance,  dans  un 
«moment  où  l'on  ne  savait  encore  si  nous  étions  nés  très- 


jt,Googlc 


—  160  - 
«viables;  vous  avez  doublé  nos  forces  par  votre  concours; 
«au  lieudefonder  une  société  spéciale,  poursuivant  le  même 
«but  que  nous,  avec  des  moyens  pécuniaires  supérieurs  et 
«des  ressources  intellectuelles  toutes  pareilles,  vous  avez 
<  consenti  à  marier  vos  efforts  aux  nôtres,  à  regarder  comme 
«non  esistautes  les  barrières  administratives,  et  à  rétabbr, 
«en  pensée  et  dans  un  but  scientifique,  la  circonscription 
«  de  l'ancienne  province  d'Alsace.  Notre  devoir  élémentaire 
«consistait  donc  à  répéter  ici,  sur  place,  combien  nous 
«étions  toucbés  de  ces  procédés  fraternels,  et  disposés  à 
«  faire  régulièrement  acte  de  présence  dans  les  murs  de  l'une 
«  des  cités,  sœurs  et  émules  de  Strasbourg. 

«Je  viens  comme  organe  de  mes  collègues  ici  présents, 
«et  de  ceux  qui  n'ont  pu  se  joindre  k  nous,  je  viens  vous 
«  dire  merci.  Du  sein  de  notre  air  de  marécage,  nous  venons 
«  respirer  un  moment  l'air  vivifiant  de  votre  belle  plaine  et  de 
«vos  magnifiques  montagnes.  Salut  donc,  au  sol  nourricier 
«  où  fleurissent  les  vignes,  où  mûrit  le  vin  généreux;  à  cette 
«  terre  qui  exalte  le  courage  du  soldat  et  l'imagination  du 
«  poëte  ;  à  la  ville  de  Pfeffel,  de  Rapp  et  de  Bruat ,  triple  sa- 
«lut!  —  Salut  à  la  terre  de  nos  communes  origines  atsa- 
<i  tiques,  à  la  meilleure  moitié  de  nous-mêmes!  Nous  cher- 
«chons  dans  cette  atmosphère  également  féconde  pour  le 
4  travail  de  l'industrie  créatrice  et  pour  celui  de  la  pensée  ; 
«  nous  y  cherchons  un  accueil  indulgent ,  une  adhésion  sym- 
«  pathique  aux  travaux  entrepris  pai'  nous  depuis  quatre  ans 
«  dans  le  domaine  de  l'archéologie  qui  partout  confine  avec 
«celui  de  l'histoire,  et,  par  quelques  points,  il  faut  bien  en 
«convenir,  avec  celui  de  l'hypothèse,  des  fictions  et  de  la 
«poésie.  A  toutes  les  époques,  les  habitants  lettrés  et  les 
«  hommes  de  science  du  Haut-Rhin  se  sont,  comme  leurs 
1  confrères  de  la  basse  Alsace,  jetés  avec  passion  dans  l'étude 
«  détaillée  de  l'histoire  lucale. 


jt,Googlc 


-  161  — 

«Sans  remonter  le  cours  des  siècles  déjà  loia  de  nous,  à 
«ne  prendre  noire  point  de  départ  qu'au  moment  oà  ta 
«province  d'Alsace  commence  à  conrondre  ses  destinées 
«avec  celles  de  la  France,  le  Conseil  souverain  d'Alsace  de- 
«  vient  un  centre  oi!i  la  magistrature  et  le  barreau  scrutent, 
«  par  devoir  et  par  goût,  les  origines  de  nos  anciennes  insti- 
«tuUons,  et  la  connaissance  des  lois  anciennes  et  contempo- 
«  raines  les  introduit  nécessairement  dans  le  sanctuaire  de 
«  l'histoire. 

«Au  milieu  du  XVIIP  siècle,  de  Boug  publie  son  inappré- 
sciable  collection  des  Ordonnances  d'Alsace,  et  donne  dans 
«ce  vaste  répertoire  la  clef  de  ta  transformation  qui,  depuis 
«cent  cinquante  ans,  s'opère  dans  nos  mœurs  privées  et 
«notre  destinée  publique, 

«  Pendant  qu'à  Strasboui^  Schœpflin  el  Grandidier  livrent 
a  au  monde  savant  le  résultat  formidable  de  leurs  laborieuses 
«  recherches  sur  nos  origines  et  notre  sort  dans  le  cours  des 
«siècles,  pendant  que  l'un  et  l'autre  collectent,  copient, 
«analysent,  commentent  des  diplômes  et  marchent,  en  pu- 
«bliant  les  trésors  des  Chartes,  dans  la  voie  qu'Augustin 
«Thierry  et  son  école  ont  suivie  de  nos  jours,  à  Colmar  un 
«homme  modeste  s'applique  à  vulgariser  leur  science;  il 
«change  en  monnaie  courante  l'or  que  ces  grands  maîtres 
«de  l'érudition  amoncëlent.  Billwg,  dans  sa  description  to- 
«pographique  de  l'Alsace,  et  dans  son  recueil  du  Patriote 
<i  alsacien,  met  entre  les  mains  de  la  classe  bourg;eoise  des 
«manuels,  où,  pendant  plus  de  cinquante  ans,  elle  apprend 
(à  connaître,  à  aimer  notre  belle  province,  à  donner  un 
«nom  à  chacune  de  nos  ruines  pittoresques,  à  chacun  de 
«nos  hameaux.  Et  presque  de  nos  jours,  pendant  les  années 
«de  la  Restauration,  un  jeune  savant,  Philippe  de  Golbéry, 
«prend  en  main  le  bâton  do  pèlerin,  l'album  de  l'anliquaire- 
«  dessinateur;  il  escalade  un  à  un  les  donjons  féodaux  de  la 

m.  11 


jt,Googlc 


—  162  — 
€  montagne,  visite  une  à  une  les  basiliques  de  la  plaine,  de- 
«  puis  les  dernières  ramifications  septentrionales  du  Jum 
•ijus(]u'au  pied  de  Hohkœnigsbourg,  tandis  que  son  ami, 
«Geoffroi  Schweighfeuscr,  Tait  des  courses  analogues  dans 
«l'Alsace  inTérieure  jusqu'aux  couGns  du  PalatioaL 

t  Représentants  de  l'union  intellectuelle  des  deux  parties 
«de  notre  province,  les  deux  explorateurs  publient  dans  un 
«seul  et  même  volume  le  résumé  de  leur  tournée  arcbéo- 
tlogique,  de  leur  élégante  et  lucide  érudition.  Sous  nos 
«yeux,  depuis  dix  ans,  la  Revue  d'Alsace,  éditée  à  Colmar, 
«  offre  aux  travailleurs  bénévoles  des  deux  départements  un 
«asile,  un  terrain  {leutre  oii  ils  apportent  les  Truils  de  leurs 
«études  sur  toutes  les  époques  et  toutes  les  illustrations  de 
«notre  histoire  rhénane.  Ainsi,  ce  qu'au  milieu  de  regrettables 
«conflits  de  passions  et  d'intérêts  Strasbourg  n'est  point 
«parvenue  à  organiser,  un  recueil  pour  la  littéi'ature  histo- 
«rique-provinciale,  Colmar  l'a  tenté,  Colmar  a  réussi;  et 
«tous  les  hommes  studieux  de  la  vieille  ville  universitaire 
a  déposent  dans  les  colonnes  d'une  Revue  du  Haut-Rhin  leur 
«offrande  périodique. 

«Tandis  qu'à  Strasbourg  on  s'occupe  encore  de  l'établisse- 
«  ment  et  de  l'installation  d'un  musée,  Colmar,  dans  la  mesure 
(de  ses  ressources,  et  avec  l'assistance  d'un  des  meilleurs  ci- 
doyens  de  l'Alsace,  a  créé  un  musée  modèle;  elle  donne  un 
lasile,  dans  le  charmant  cloître  d'Unlerlinden ,  à  l'art  italique 
IL  et  à  l'art  du  moyen  âge  allemand,  en  recueillant  la  mosaïque 
«romaine  de  Rixheim,et  les  tableaux  naïfs  de  Marlin  Scbœn. 
« —  Depuis  l'organisation  de  notre  Société  archéologique,  le 
«Haut-Rhin  a  fourni  une  belle  part  aux  explorations  des  tertres 
«gaulois;  les  hommes  de  l'industrie,  Mécènes  intelligents, 
«  ont  donné  une  main  secourable  aux  hommes  de  la  science, 
«  et  contribué  par  une  belle  publication  à  illustrer  le  ber- 
«  ccau  de  notre  histoire.  —  Longtemps  avant  que  nous  n'eus- 


jt,Googlc 


«sioDs  songé  à  élayer  et  à  rendre  aboi-dables  nos  vieux 
(cb&leaux,  le  Nestor  illustre  de  vos  industriels  avait  U^ns- 
«formé  eu  vaste  parc  anglais  la  montagne  que  couronne  le 
4  Schwarzenboui^  dans  le  val  Saint-Grégoire.  Les  ruines 
K imposantes,  ornements  historiques  de  l'amphilhéâlre  de 
«montagnes  qui  ferment  votre  horizon  vers  le  couchant, 
■  auront  leur  tonr,  j'aime  à  le  penser.  Nous  allons  entendi-e 
a  les  vœux  émis  par  l'un  de  nos  confrères  sur  le  HoheDack. 
«Peut-être  dans  un  avenir  prochain,' Hohlandsbei^,  le  do- 
<  maine  princia-  de  Lazare  de  Schwendi,  Hohlandsbei^  et 
«ses  murs  forroid&bies  que  l'illustre  aveugle,  que  Pfeffel 
«avait  escaladés  au  risque  d'y  perdre  la  vie,  seront-ils  ren- 
«  dus  accessibles  un  jour  même  aux  promeneurs  nonchalants, 
«  même  aux  obscurs  invalides  de  la  science. 

«A  Dieu  ne  plaise  qu'en  énonçant  ces  espérances,  qu'en 
«relatant  ces  faits,  j'aie  l'air  d'exalter  une  partie  de  l'Alsace 
«  aux  dépens  de  l'autre;  telle  n'est  point  ma  pensée.  J'ai 
«voulu  dire  que  dans  la  poursuite  d'un  but  scientifique, 
«  désintéressé,  tous  tes  hommes,  toutes  les  localités  de  notre 
«province  ont  des  titres  analogues  à  faire  valoir;  tous  et 
c  toutes  doivent  concourir  à  mettre  en  lumière  le  fonds  de 
«nos  antiquités  et  de  nos  annales.  Dans  cette  lutte  cour- 
«  toise  les  dioscures  de  l'archéologie  alsacienne,  Schweig- 
«bseuser  etGolbéry,  seront  notre  symbole  vivant,  le  modèle 
«de  la  confraternité  entre  les  hommes  du  midi  et  ceux  du 
«nord  de  notre  pays.  Leur  devise,  empruntée  à  une  vieille 
«monnaie,  mais  de  fort  bon  aloi  encore  de  nos  jours,  leur 
«devise  doit  être  la  nôtre.  Vous  l'avez  répétée,  mieux  que 
«cela,  vous  l'avez  appliquée  avant  que  je  vous  l'eusse  rap- 
f  pelée  de  ma  faible  voix  :  L'union  fait  la  force! 

La  fin  de  ce  discours  est  reçue  aux  applaudissem^Us  de 
l'assemblée. 


jt,Googlc 


M.  Spach  signale  à  l'ordre  du  jour  cinq  mémoireâ. 

Un,  de  lui  même,  sur  l'abbaye  de  Munsler,  d'après  des 
chartes  inédites,  devenues  propriété  de  Monseigneur  l'é- 
voque de  Strasbourg; 

Un  de  M.  de  Ring,  sur  le  Bollenhei-g,  près  de  Kouffach. 

Un  de  M.  le  professeur  Stœber ,  sur  la  vallée  antérieure 
deTIlI,  sur  le  camp  romain  de  Britzgyberg-  et  sur  le  petit 
château  de  Kuppele. 

Un  de  M.  Knoll,  Statistique  monumentale  du  canton  de 
Soultz. 

El,  enlïn  un  cinquième,  de  M.  Levrault,  sur  le  château 
de  Hohenack.  Il  propose  la  priorité  de  lecture  pour  les  mé- 
moires présentés  par  MM.  les  sociétaires  du  Haut-Rhin. 

M.  Ehrsam,  en  l'absence  de  M.  le  professeur  Stœber,  veut 
bien  donner  lecture  du  travail  de  ce  dernier,  dont  l'inser- 
tion au  bulletin  est  votée. 

M.  Knoll,  appelé  à  lire  son  mémoire,  Statistique  monu- 
mentale du  canton  de  SouUz ,  en  remet  le  manuscrit  au 
secrétaire ,  en  demandant  à  donner  seulement  lecture  de 
son  introduction ,  qui  est  écoutée  avec  intérêt  par  l'assem- 
blée. Il  soumet  à  cette  dernière  une  collection  de  tuileaux 
et  de  débris  de  vases  de  l'époque  romaine ,  ainsi  que  le  torse 
d'un  aigle  en  marbre  blanc,  d'un  travail  supérieur,  trouvé 
dans  le  ban  de  la  commune  de  Hartmanswiller  sur  le  coteau 
du  Scbimmeirain ,  au  bas  duquel  passait  la  voie  romaine. 

Le  mémoire  de  M.  Knoll  sera  inséré  dans  un  des  pro- 
chains numéros  du  Bulletin. 

M.  Levrault  lit  une  partie  de  son  travail  sur  le  château  de 
Hohenack.  U  termine ,  en  appelant  l'attention  de  M.  le  Préfet 
sur  l'exploitation  d'une  carrière  où  la  piodbe  de  l'ouvrier  va 
fouiller  jusque  sous  les  rochers  qui  servent  d'assises  aux 


jt,Googlc 


—  165  — 
murailles,  et  menacenl,  par  leui'  chule ,  d' entraîner  les  der- 
niers vestiges  de  cette  ruine  historique. 

M.  le  Préfet  remercie  l'auteur  de  l'avoir  rendu  attentif  k 
ce  fait,  ignoré  de  l'autorité;  il  promet  son  généreux  appui. 

Le  mémoire  de  M.  Levrault  sera  inséré  dans  le  prochain 
numéro  du  Bulletin. 

M.  )'abbé  Straub ,  revenu  d'une  excursion  archéologique 
dans  le  Haut-Rhin ,  entretient  l'assemblée  de  l'église  des 
Dominicains  de  Guebwiller ,  dont  il  déplore  l'abandon. 

I Messieurs,  dit-il,  je  viens  ici  sous  une  impression  bien 
«  pénible.  Il  ;  a  quelques  heures  seulement  je  visitai  l'élise 
cdes  Dominicains  à  Guebwiller,  aussi  remarquable  comme 
(construction,  qu'intéressante  par  les  nombreux  restes  de 
c  peintures  murales  dont  elle  était  autrefois  ornée.  Le  badigeon 
«les  recouvre  en  majeure  partie;  celles  qui  sont  aujourd'hui 
«  visibles  font  vivement  regretter  l'abandon  de  cette  ^lise 
(devenue  une  soite  de  magasin,  où  des  marchandises  de 
«toute  espèce  sont  entassées  le  long  des  murs,  et  compro- 

<  mettent  gravement  les  peintures  qui  couvj'ent  tes  parois.  A 

<  en  juger  par  celles  que  j'ai  pu  examiner  de  plus  près ,  elles 
«  doivent  être  comptées  parmi  les  plus  belles  productions  du 
«genre,  et  se  distinguent  par  la  fraîcheur  du  coloris,  par  la 
«  pureté  du  dessin  autant  que  par  cette  inimitable  expression 
«de  naïve  candeur,  que  nos  anciens  maîtres  du  XIV^ siècle 

<  savaient  donner  à  leurs  figures.  Je  dois  particulièrement  ap- 
<■: peler  l'attention  sur  la  fresque,  qui,  à  raison  de  son  état 
«  de  conservation  et  de  son  mérite  artistique ,  mérite  peut-être 
«  le  premier  rang  parmi  les  peintures  murales  de  Guebwiller. 
«  Elle  me  paraît  dater  de  la  fin  du  XIV°  siècle  et  représente 

<  sainte  Catherine  de  Sienne  aux  pieds  du  divin  Sauveur,  qui, 
»  d'une  main  lui  présente  une  couronne  d'or,  de  l'autre  une 
«couronne  d'épines,  en  lui  adressant  les  paroles  suivantes, 
«écrites  on  minuscules  allemandes  sur  une  longue  bendei'ole. 


jt,Googlc 


-  166  — 

»  Kathérina  Uebsle  dockter  min.  Diser  Krone  mustu  eine 
•ilragen  sin.  Begerstu  die  dômin  in  dinem  lehen.  In  ewlg- 
tkàt  wvrt  dir  die  guldin  geben. 

«Catherine,  ma  Me  chérie, il  faut  que  tu  portes  l'une  de 
tces  couronaes.  Si  tu  demandes  la  couronne  d'épines  pour 
«cette  vie,  la  couronne  d'or  te  sera  accordée  pour  toute 
«l'éternité. 

«La  Sainte  en  habits  de  pénitente,  tend  la  main  veis  la 
«couronne  d'épines,  eu  disant  : 

«Jfitt  wiUëhab  ich  dir  lib''her.  VH'gebe  hie  icft  beger  nit 
tmer.  Dan  durch  lide  nockzevolge  dir.  Die  dômi  kron 
«  eruiel  ich  mir.  Dos  mtr  in  diner  emgkeii  die  guldin  kron 
«  dort  werd  bereiU. 

(Mon  Maître  bien-aimé,  j'ai  fait  entre  vos  mains  le  sacri- 
«  ûce  de  ma  volonté  sur  celte  terre ,  et  je  ne  demande  tju'à 
«marcher  sur  vos  traces  dans  la  voie  des  soufTrances.  Je 
«choisis  pour  moi  la  couronne  d'épines,  aSn  que  là  haut, 
«dans  votre  éternité,  vous  me  réserviez  la  couronne  d'or. 

(Cette  peinture,  qui  nous  oifre  un  des  traits  légendaires 
«les  plus  sublimes  et  les  plus  riches  en  enseignements  de 
«la  vie  d'une  sainte  qui  a  été  la  thaumaturge  de  son  siècle, 
«est  peut-être  actuellement  la  plus  exposée  de  tout  l'édifice , 
«  et  je  saisis  l'occasion  de  cette  réunion  générale  pour  la  re- 
«  commander  vivement  à  la  sollicitude  de  M.  le  Préfet.  » 

U.  Odent  s'adresse  à  ce  sujet  à  M.  De  Bary,  de  Guebwiller , 
présent  à  la  séance ,  et  lui  demande  quelques  renseigne* 
ments. 

Ce  monument,  dit  M.  De  Bary,  dont  la  ville  a  l'intention 
de  devenir  acquéreur ,  est  en  ce  moment  encore ,  propriété 
lie  M.  Bourcart.  Je  ne  doute  pas  qu'un  mot  de  l'autorité  en 
faveur  du  monument,  ne  soit  favorablement  accueilU  par  le 


jt,Googlc 


-  107  — 
propriétaire.  —  M.  Spacli  pense  qu'il  suflira  <le  charger  M.  De 
Bary  des  démarches  à  faire  auprès  de  M.  Bourcart. 

Cel  avis  est  adopté. 

M.  l'abbé  Straub  communique  ensuite  ses  impressions 
snr  une  autre  ^lise  riu'il  a  visitée,  celle  de  Bûhl.  Il  donne  la 
description  de  l'ancienne  contre-table  et  des  deux  volets  d'autel 
qui  ornent  actuellement  les  murs  de  cette  église.  Les  panneaux 
présentent,  sur  les  deux  faces,  des  peintures  dont  l'une,  appli- 
quée contre  le  mur,  se  trouve  par  la  force  des  choses,  dans 
les  conditions  les  plus  défavorables,  parce  qu'elle  est  à  la  fois 
privée  du  jour ,  si  nécessaire  à  sa  conservation ,  et  exposée 
aux  ravages  de  l'humidité.  Il  saisit  cette  occasion  pour  re- 
commander ce  genre  de  monuments  à  la  sollicitude  de  la 
société,  avec  prière  d'aviser  aux  moyens  d'assurer  l'entière 
consen'ation  de  ceux-ci ,  soit  en  plaçant  les  panneaux  dans  un 
cadre  qui  les  distance  suffisamment  du  mur,  et  permette 
d'exposer  alternativement  et  sans  difficulté  les  deux  faces, 
soit,  comme  le  fait  observer  M.  de  Schauenbui^,  en  les  fai- 
sant refendre;  ce  qui  vaudrait  encore  mieux. 

Le  bureau  intercède  auprès  de  M.  le  Préfet,  et  le  prie  de 
vouloir  bien  user  de  son  autorité  pour  sauvegarder,  autant 
que  possible ,  ces  débris  de  l'art  des  siècles  passés. 

Vu  l'heure  avancée  de  la  séance ,  M.  Spach  propose  la  sus- 
pension de  toute  nouvelle  lecture  de  mémoires,  afin  de  per- 
mettre à  l'assemblée  de  décider  quels  seront  les  monuments 
du  Haut-Rhin  sur  lesquels  se  dirigeront,  de  préférence,  les 
travaux  de  conservation  pendant  la  campagne  prochaine. 

M.  Rosenstiel,  architecte  de  Ribeauvillé,  dépose  sur  le 
bureau  le  plan  de  quel<)ues  éboulements  survenus  aux 
ruines  du  château  de  Saint-Ulric. 

(Après  l'une  des  bourasques  du  mois  de  décembre,  dit- 
cil,  le  pan  du  mur,  isolé  par  deux  brèches,  sur  la  partie  la 


jt,Googlc 


-  168  - 
«  plus  élevée  des  ruines,  perdit  son  équilibre ,  cl  couvrit  de 
«  ses  pierres  à  bossages  el  de  ses  moellons ,  le  so!  déblayé 
«  des  parties  basses  du  château.  La  perte  du  dit  mur  est  beu- 
«reusement  sans  importance  pour  l'archéologie,  comme 
«  pour  le  simple  touriste.  C'était  un  trmneau  entre  une  baie 
<de  porte  et  une  des  fenêtres  disparues;  son  élat  était  te)- 
ftlemeiit  inquiétant,  que,  lors  des  travaux  de  déblai,  en  juillet 
«dernier, , je  défendis  aux  ouvriers  d'y  toucher ,  et,  su  lieu 
«  de  fouilles ,  j'exécutai  un  nivellement  du  sol. 

tMais,  il  y  a  trois  semaines  envii'on ,  un  nouvel  éboule- 
tt  ment  s'est  opéré.  Cette  fois,  ce  n'est  pas  l'ouragan  qui  peut 
«.  être  mis  en  cause,  mais  bien  ta  vétusté  de  la  maçonnerie 
4  écroulée. 

«La  cour  principale,  donnant  passage  à  la  salle  des  che- 
«valiers,  conservait  à  l'Ouest,  c'esl-à-dire ,  à  la  droite  du 
«visiteur,  les  restes  d'un  mur  de  fond,  qui  formait  clôture 
ude  la  cour,  el  enceinte  pour  te  corps  de  l(^s  d'autrefois. 
«Ce  pan  de  muraille,  d'une  date  de  construction,  posté- 
irieure  au  moins  de  deux  siècles  à  celle  du  château,  était 
«:  en  maçonnerie  ordinaire  de  moellons,  petit  appareil.  )l 
«  avait,  vis-à-vis  du  puits,  une  brèche  menaçante  de  plus  de 
«dix  mètres  carrés  de  vide,  plus  une,  moins  formidable, 
«  â  sa  base;  de  plus,  des  lézardes  nombreuses  et  un  mortier 
«  moins  remarquable  que  celui  des  bâtiments  primitifs. 

«L'éboulement,  dont  il  s'agit,  doit  être  attribué,  en  par- 
«tie,  à  la  vétusté  et,  en  partie,  aux  déblais  exécutés  l'an 
«dernier,  et  qui  dépassent,  en  cet  endroit,  une  hauteur  de 
«  deux  mèlres.  C'est  grâce  à  ces  fouilles  et  à  l'enlèvement 
«  des  décombres ,  que  le  puits  a  été  découvert  et  que  la 
«porte  de  la  cave,  sous  la  salle  des  chevaliers,  a  pu  être 
«  déterrée. 

«La  perte  de  ce  mur  esl  toutefois  regrettable,  attendu 
«qu'il  dessinait  parfaitement  la  cour  et  permettait,  au  pu- 


jt,Googlc 


-  169  — 

«blic  mëine,  de  reconnaître  ce  qui  est  cour  et  ce  qui  a  dû 
(  servir  jadis  d'habitation. 

a  Les  travaux  de  consoUdalion  sont  donc  u^ents.  > 

Le  bureau ,  après  avoir  entendu  ce  rapport  et  consulté 
l'assemblée,  décide  que  ces  travaux  seront  repria  immédia- 
tement. 

Uo  membre  appelle  aussi  l'attention  sur  l'une  des  tours 
du  château  d'%uisheim  qui  menace  ruine.  Il  demande  qu'on 
veuille  bien  s'en  occuper.  Sur  la  proposition  du  bureau, 
H.  le  Préfet  veut  bien  charger  un  des  ai'cbitectes  du  dépar- 
tement de  Taire  un  devis  à  ce  sujet,  tout  en  limitant  la 
dépense  à  cette  tour,  en  attendant  que  l'on  puisse,  après 
la  consolidation  du  château  de  Saint-Ulric,  s'occuper  plus 
spécialement  de  celte  ruine  doublement  intéressante  sous  le 
rapport  historique  et  pittoresque. 

Le  président,  oi^ane  du  Comité,  exprime  à  M.  le  Préfet 
le  vœu  de  recevoir  du  département  du  Haut-Rhin  une  sub- 
vention du  même  genre  que  celle  que  lui  alloue ,  depuis  ta 
fondation  de  ta  Société,  le  Conseil  départemental  du  Bas- 
Rhin.  M.  le  Préfet  promet  d'user  de  son  influence  pour 
obtenir  un  secours  à  la  Société. 

Le  reste  de  la  séance  est  consacré  à  la  question  du  Christ 
et  des  deux  statues  qui  l'accompagnent,  sur  le  cimetière  de 
Colmar,  et  dont  t'urgence  de  conservation,  comme  œuvre  d'art, 
est  reconnue  par  le  magistrat  local.  M.  le  Préfet  Ut  à  ce 
sujet  une  lettre  de  M.  le  Maire  de  Colmar,  contenant  un 
projet  de  restauration ,  dans  le  cimetière  même ,  de  la  part 
de  M.  Friederich,  statuaire  de  Strasbourg.  M.  le  curé  de 
Colmar  entretient  l'assemblée  d'un  autre  projet.  Il  désirerait 
que  le  Christ  fût  transporté,  selon  la  demande  qu'il  en  a 
faite ,  dans  l'intérieur  de  la  grande  église. 

L'assemblée  laisse  à  l'administration  municipale  le  soin 
de  décider. 


jt,Googlc 


—  170  — 

Avant  de  clore  la  séance,  le  président  du  Comité  adresse, 
au  nom  de  ses  collègues ,  des  remerclments  â  H.  le  Préfet 
du  Haut-Rhin  pour  le  vif  intérêt  qu'il  a  bien  voulu  prendre 
à  la  prospérité  de  la  Société.  Il  ose  manifester  l'espérance 
que  ce  haut  fonctionnaire  voudra  bien  continuer  ses  bons 
soins  aux  travaux  futurs  ;  les  indications  précieuses  données 
par  M.  lePréfet,  dans  son  discours  d'ouverture,  marquent 
sufiisamment  l'excellente  voie  dans  laquelle  il  s'est  engagé  de 
son  propre  mouvement. 

La  séance  est  levée  après  quatre  heures. 


jt,Googlc 


TABLE  DES  SÉANCES. 


Séance  du  comilé  du  2  août  1858 1 

Séance  du  comilé  du  4  octobre  1858 4 

Séance  du  comité  du  8  novembre  1858 t5 

Séance  extraordinaire  du  bureau  du  22  novembre  1858  ....     26 

Séance  du  comité  du  6  décembre  1858 26 

Séance  du  comilé  du  3  Janvier  1859 32 

Séance  du  comilé  du  7  février  1859 37 

Séance  du  comité  du  7  mars  1859 43 

Séance  du  comilé  du  4  avril  1859 48 

Séance  du  comité  du  2  mai  1859 50 

Séance  du  comité  du  6  juin  1859 57 

Séance  du  comité  du  4  juillot  1859 60 

Séance  du  comité  du  1"  août  1859 65 

Séance  du  comité  du  3  octobre  1859 71 

Séance  générale  du  27  octobre  1859 77 

Séance  du  comité  du  7  novembre  1859 106 

Séance  du  comité  du  5  décembre  1859 111 

Liste  des  membres  par  départentente,arroDdisseinentselcanU»i8.  117 

Liste  sapplémenlaire : 129 

Séance  du  comilé  du  2  janvier  1860 133 

Séance  du  comilé  da  6  février  1860 137 

Séance  du  comilé  du  5  mars  1860 144 

Séance  du  comilé  du  2  avril  1860 148 

Séance  générale  lenne  à  Colmar,  le  21  avril  1860 156 


jt,Googlc 


t,Googlc 


BULLETIN 

SOCIÉTÉ  POUR  LA  CONSERVATION 

MONUMENTS  HISTORIQUES 
D'ALSACE. 


n,g,t,7.dt,  Google 


jt,Googlc 


BULLETIN 

DE  LA 

SOCIÉTÉ  POUR  LA  CONSERVATIOIS 

DES 

MONUMENTS  HISTORIQUES 
D'ALSACE. 


TROISIÈME    VOLUME 

(1«58-1860). 


BHvxiKMii  ■•«&*■£.  — M^naii 


VEUVE  BERGER-LBVRAULT  ET  FILS,  LIBRAIRES, 


n,g,t,7.dt,'G00glc 


jt,Googlc 


LE 

COMTÉ  DE  HANAl-LICHTENBERG. 


En  jetant  un  coup  d'œil  sur  la  carte  d'Alsace  de  Horoann, 
on  aperçoit,  dans  la  partie  septentrionale  et  moyenne  de 
notre  province ,  plusieurs  enclaves ,  qui  portent  la  l^ende 
de  Hanau-Lichtenbei^.  Le  plus  étendu  de  ces  petits  ter- 
ritoires renferme  les  villes  et  bourgades  de  Bouxwiller, 
d'ingwiller,  de  PiafTenhofTen,  de  ReichshofTen ,  de  Wœrth; 
il  occupe  la  belle  plaine  ondulée ,  au  raidi  et  à  l'est  de  la 
montagne,  couronnée  par  le  cbâteau  fort  de  Lichleaberg, 
où  les  premiers  dynastes  de  ce  nom  ont  pris  naissance  '. 
Un  autre  district  se  trouve  un  peu  plus  à  l'est,  versIeRhin, 
au  nord  de  ta  forêt  de  Haguenau  ;  il  est  groupé  autour  de 
la  bourgade  de  Halten  ;  un  autre  lambeau  de  terrain  se 
rattache  à  Brumath  ;  un  quatrième ,  à  Olîendorf ,  sur  le 
Rhin  ;  un  cinquième ,  à  Wolfisbeim ,  presqu'aux  portes  de 
Strasbourg;  un  sixième,  enfin,  se  montre  derrière  le  Kron- 
thal,  autour  deWesthoffen,  el  au  pied  des  ruines  d'Ocbsen- 
stein ,  que  surplombe  le  Schnéeberg. 

Sur  la  rive  droite  du  Rhin ,  on  découvre  encore  quelques 
fragments  du  même  comté,  autour  de  Bischoffsheim  et  de 
Lichtenau,  dans  le  grand-duché  de  Bade  actuel.   Au  nord 

1 .  La  montagne  s'èléve  à  une  hauteur  d'environ  426  métrés  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer,  près  des  sources  de  la  Rothbach. 
m.  (M.)  1 


jt,Googlc 


de  l'Alsace  ou  du  Bas-Hhin  actuel ,  le  nom  du  même  comté 
se  trouve  appliqué  à  un  district,  dont  Pirmasens  et  Lem- 
berg  constituent  le  centre. 

Comment  tous  ces  fragments,  qui  formaient  un  ensemble 
de  douze  bailliages',  se  trouvaient -ils,  au  dix -huitième 
siècle,  réunis  dans  la  même  main  ?  Comment  se  faisait- il 
qu'un  prince  allemand,  le  landgrave  de  Hesse-Darmstadt, 
gouvernait,  sous  la  suzeraineté  du  roi  de  France,  ta  plus 
grande  partie  de  ces  beaux  et  riches  domaines  ? 

Les  personnes  familiarisées  avec  l'histoire  d'Alsace  n'igno- 
rent point  que  trois  ou  quatre  familles  de  dynastes  ont 
successivement  possédé  cette  seigneurie  :  les  Lichtenberg , 
à  partir  des  temps  carlovingiens  jusqu'en  1480;  les  comtes 
de  Hanau ,  par  indivis  d'abord  avec  les  comtes  de  Deux- 
Ponts-Bitche  (1480  à  -1570),  seuls  depuis  1570  à  d736; 
enfin,  les  princes  de  Hesse-Darmstadt,  de  1736  à  1790'. 
On  sait  que  les  transmissions  d'héritage  ont  eu  heu  chaque 
fois  par  les  femmes.  Sans  doute ,  l'histoire  de  ces  petites 
dynasties  n'oflre  point  un  intérêt  dramatique  comparable  à 
celui  des  grandes  maisons  souveraines  ;  des  incidents  ma- 
jeurs, des  catastrophes  tragiques  ne  remplissent  pas  toutes 
les  pages  de  leui's  annales  ;  mais  les  faits  qui  se  sont  pro- 
duits sur  ce  territoire  limité  n'en  méritent  pas  moins  l'atten- 
tion des  écrivains,  chargés  de  conserver  ou  de  ranimer  le 
souvenir  des  événements  dont  notre  province  a  été  le 
théâtre.    Dans  l'antique  famille  des  Lichtenberg,  quelques 

i.  Ce  sont  les  bailliages  de  Boux'willer,  iDgwiller,  Pfaffeiilioren ,  Wœrth, 
Kutzentiausen ,  Hallen,  firumath,  OITeDdorr,  Wesifaaffen.  VolQsIieim,  en 
Alsace  ;  les  bailliages  de  Licbtenau  et  Willstett  sur  la  rive  droite  du  Rbin  ,'et 
celui  de  Lemberg  dans  le  Palaliuat  actuel.  Les  comtes  de  Hanau-Lîclitenbei^ 
possëdaieDt,  en  outre,  une  partie  de  la  Marche  de  Harmoutier,  et,  tempO' 
rairement,  le  bailliage  de  Niederbronn  ou  val  de  ReicbshoITen. 

2.  Voir  mon  rapport  au  préfet  du  Bas -Rhin  sur  le  fonda  de  Hanau- 
Lichtenberg.  Conseil  général  du  Bas-RhiD  de  1 849. 


jt,Googlc 


—  3  — 
prélal£  illustres  ont  surgi  et  ont  occupé  le  siège  épiscopal 
de  Strasboui^ ;  au  XV"  siècle ,  deux  fièi-es  de  Lichtenberg 
se  trouvent  au  premier  rang  des  seigneurs  alsaciens;  parmi 
les  comtes  de  Hanau,  la  réforme,  au  XVI"  siècle,  a  trouvé 
des  adhérents  fervents,  qui  ont  imprimé  le  cachet  de  leurs 
tendances  à  des  institutions  de  charité  et  d'instruction  pu- 
blique, vivaces  au  point  de  surnager  dans  le  grand  cata- 
clysme de  1793;  enfin,  quelques  princes  de  Darmstadt,  qui 
avaient  établi  à  Bouxwiller  un  Versailles  en  miniature ,  ont 
laissé,  de  leur  administration  toute  paternelle,  un  souvenir 
de  reconnaissance  dans  une  génération  maintenant  disparue. 

Je  vais  indiquer  les  points  culminants  de  cette  histoire 
locale,  en  essayant  toutefois  de  foire  tomber  de  préférence 
le  jour  sur  quelques  parties  moins  connues  de  la  maison  de 
Hanau ,  et  sur  la  place  que  ces  dynastes  ont  occupée  en 
Allemagne ,  avant  de  prendre  en  main  l'héritage  des  anciens 
seigneurs  de  Lichtenberg.  Je  serai  concis  autant  que  le  per- 
mettront les  faits  que  je  me  propose  de  mettre  en  évidence. 

La  dernière  partie  de  mon  travail  contiendra  une  appré- 
ciation sommaire  des  nombreux  documents,  qui  forment, 
dans  nos  archives  départementales,  le  fonds  considérable  de 
Hanau- Lichtenberg. 

L  Les  Lichtenbei^  d'Alsace. 

L'origine  de  l'ancienne  famille  des  Lichtenberg  d'Alsace 
se  perd  dans  l'obscurité  de  l'époque  mérovingienne  et  car- 
lovingienne.  Je  ne  ferai  point  l'inutile  tentative  d'y  porter 
le  jour.  Ces  seigneurs  n'existent  pour  nous  qu'à  partir  du 
moment  où  ils  jouent  un  rôle  dans  notre  pays.  La  maison 
de  Lichtenberg  compte  dans  son  sein  trois  évêques  de 
Strasbourg,  dont  l'un  surtout  a  laissé  de  longues  traces 
dans  l'histoire  atsatique.  C'est  d'eux  seuls,  et  des  comtes 
Jacques  et  Louis,  que  je  dois  parler  dans  celte  esquisse. 


jt,Googlc 


—  A  — 
Une  infinie  quantité  île  documents  conservent  les  noms 
d'autres  membres  de  la  famille;  ils  fournissent  la  preuve 
évidente  de  l'extension  que  prit  aux  XIII*,  XIV'^  et  XV^  siècles 
le  domaine  des  Lichtenberg  ;  mais  l'histoire  locale  elle-même 
n'enregistre  el  ne  conserve  que  les  existences  marquées  au 
coin  d'une  forte  individualité. 

Tel  est  Conrad  de  Lichtenberg ,  qui  monte  sur  le  siège 
épiscopal  de  Strasbourg  en  1273,  en  même  temps  que  son 
ami  Rodolphe  de  Habsbourg  prend  en  main  les  rênes  de 
l'empire  d'Allemagne ,  et  met  fin  h  une  longue  anarchie. 

Conrad  de  Lichtenberg  se  présente  à  nous  sous  les  traits 
d'un  prêtre  guerrier  ;  c'était ,  au  petit  pied ,  un  Jules  H 
alsacien ,  moins  la  violence  du  pontife  romain  du  XVI*  siècle. 
Ce  rapprochement  n'est  pas  un  simple  jeu  d'esprit;  car,  de 
même  que  le  pape  issu  de  la  famille  délia  Rovere  donna  aux 
arts  italiques  une  impulsion  toute-puissante,  et  que  son 
souvenir  est  marié  à  celui  de  Raphaël,  de  Michel-Ange  et  de 
Bramante,  le  nom  de  Conrad  de  Lichtenberg  se  trouve  pour 
nous  indissolublement  uni  à  celui  d'Erwin  de  Steinbach.' 

Ce  maître  -  architecte  avait  déjà  fait  ses  preuves  par  la 
construction  de  l'église  de  Fribourg ,  en  Brisgau  ,  lorsque , 
vers  ISTS,  il  vint  présenter  à  l'évêque  de  Strasbourg  le 
plan  du  portail  et  de  la  magnifique  fôçade  occidentale ,  qui 
devaient  compléter,  que  dis-je,  transformer  et  grandir  à 
l'infini  l'œuvre  primitive  de  l'évêque  Werinhar  et  les  tra- 
vaux intermédiaires  de  huit  à  neuf  générations.  Notre-Dame 
de  Strasbourg  est  redevable  de  son  caractère  distinctif  à 
l'évêque  et  à  l'architecte  du  XIIP  siècle.  Sans  la  conception 
de  maître  Erwin ,  sans  la  protection  active  de  Conrad  de 

I.  Voir  :  Hue  cbarle  de  Conrad  de  Licbtenberg;,  éditée  avec  commentaire 
par  l'archiviste  du  fias-IUiia,  auteur  de  cette  monographie.  Strasbourg, 
1841,  in-8°.  Noua  reproduisons,  sous  le  n"  I  des  pièces  Justiflcatives,  la- 
dite charte  et  le  texte  de  notre  traduction. 


jt,Googlc 


—  5  — 
Lichtenberg,  notre  cathédrale  ne  présentemt  pas  le  lype 
exceptionnel  que  l'admiration  du  monde  artistique  tout 
entier  lui  reconnaît.  La  circulaire  épiscopale ,  qui  appelait , 
en  1275,  le  secours  de  tous  les  membres  du  clergé ,  et  qui 
passait  d'abbaye  en  abbaye ,  de  ville  en  ville ,  le  long  du 
Rhin,  des  Vosges,  de  laForèt-Noire,  bien  au  delà  des  limites 
du  diocèse,  est  le  document  majeur,  constatant  la  vive  solli- 
citude de  Conrad  de  Lichtenberg  pour  ia  continuation  et 
l'achèvement  de  cette  œuvre  de  foi. 

Au  haut  de  ta  montagne,  où,  depuis  quatre  siècles,  ren- 
daient ses  aïeux ,  Conrad  a  laissé  trace  de  son  passage  dans 
l'architecture  du  donjon,  qui  forme  encore  le  centre  de  la 
forteresse  actuelle.  C'est  vers  1286  qu'eut  Ueu  cette  restau- 
ration des  murs  cyclopéens,  qu'un  évêque  de  Metz  avait 
ruinés  un  quart  de  siècle  auparavant,  et  que  l'architecte- 
ingénieur  du  XVI*  siècle,  l'illustre  Specklè,  devait  renou- 
veler à  son  tour. 

L'activité  prodigieuse  de  l'évêque  de  Strasbourg  se  pro- 
duisit, au  surplus,  dans  une  sphère  plus  étendue.  Pendant 
les  vingt-cinq  années  que  dura  son  administration  épisco- 
'pale  (de  127â  à  1299),  il  fut  constamment  occupé,  comme 
prince  temporel ,  à  regagner  l'influence  que  quelques-uns 
de  ses  prédécesseurs  avaient  ou  compromise  ou  perdue. 
La  ville  de  Strasbourg,  qui,  peu  d'années  auparavant,  avait 
été  si  hostile  à  l'évèché,  maintenant  ramenée  par  son  intérêt 
bien  compris  et  par  la  force  des  choses,  en  face  de  l'union 
étroite  de  l'empereur  d'Allemagne  et  du  prélat,  Strasboui^  se 
trouvait  très-heureuse  de  baiser  la  main  protectricede  Conrad, 
qui  maniait  au  besoin  l'épée  et  reprenait,  au  sortir  des  combats, 
la  crosse  épiscopale.  Quelques  bourgeois  de  la  ville  avaient  été 
retenus  en  charte  privée  par  le  sh'e  de  Lobegasse;  l'évêque  eut 
la  bonne  chance  de  les  délivrer;  déplus,  il  mit  ûo  aux  courses 
déprédatrices  que  les  seigneurs  de  Ribeaupierre  se  permet- 


jt,Googlc 


taient  sur  le  lerritoire  de  la  ville.  Je  ne  prétends  point  dire 
que  toutes  les  expéditions  de  Conrad  de  Lichtenberg  aient 
été  constamment  couronnées  de  succès  ;  ce  serait  manquer 
à  la  vérité  historique.  Presque  au  début  de  sa  vie  publique 
comme  prélat,  lorsqu'il  était  grand  chantre  du  chapitre, 
il  avait  fait  une  excursion  maltieureuse  en  Lorraine ,  pour 
aller  au  secours  de  l'évêque  de  Metz ,  attaqué  par  Frédéric 
ou  Ferry,  duc  de  Lorraine.  Prisonnier  du  duc,  Conrad  de 
Lichtenberg  fut  obligé  de  payer,  pour  lui-même  et  pour 
son  frère  Frédéric,  nne  rançon  de  400  marcs,  de  donner 
son  neveu,  Louis  de  Lichtenberg,  en  otage,  et  de  promettre 
qu'à  l'avenir  il  serait  prêt ,  à  toute  sommation ,  d'amener  à 
Ferry  soixante  hommes  de  guerre'.  Mais  il  se  releva  bien 
vite  et  bien  haut  après  celte  fâcheuse  entrée  en  scène. 

Dans  ses  rapports  avec  l'empereur  d'Allemagne,  Conrad 
de  Lichtenberg  fut  en  mesure  de  rendre  des  services  signa- 
lés pendant  les  guerres  de  Bourgogne ,  de  Montbéliard ,  de 
Fribourg,  de  Savoie.  Sur  un  simple  signe  de  son  royal 
ami,  l'évêque  de  Strasbourg  courait  sus  au  margrave  de 
Bade-Durlach ,  et,,  lorsqu'à  la  mort  de  Rodolphe  I*'  l'élec- 
tion eut  fait  passer  le  globe  et  le  sceptre  de  l'empire  aux 
mains  d'Adolphe  de  Nassau,  Conrad  resta  fidèle  à  la  maison 
de  Habsbourg,  aux  risques  de  perdre,  par  la  chance  des 
batailles,  le  fruit  des  vingt  dernières  années. 

Un  moment,  toutefois,  il  se  vit  obligé  de  pher  sous  la  loi 
du  plus  fort  Adolphe  de  Nassau  était  entré  en  Alsace,  et 
s'était  femparé  de  Colmar,  que  le  propre  frère  de  l'évêque, 
que  Frédéric  de  Lichtenberg  avait  en  vain  essayé  de  défendre. 
Alors  Conrad,  vaincu  par  les  instances  de  la  ville  de  Stras- 
bourg, consentit  à  faire  la  paix,  avec  la  restriction  mentale, 
sans  doute ,  de  prendre  sa  revanche.  L'insolence  des  délé- 
gués impériaux  en  Alsace  donna  gain  de  cause  aux  prévi- 

1.  Voir  SchCBpflÎD,  AU.  dipl.,U,  p.  b. 


jt,Googlc 


sions  de  l'évêque  ;  aussi  parvint-il  facilement  &  former  une 
nouvelle  ligue  contre  Adolphe  de  Nassau,  et  à  conduire  sur 
le' champ  de  bataille  de  Worms  un  corps  auxiliaire,  qui 
contribua  peut-être  à  décider  la  journée  en  faveur  d'Albert 
d'Autriche,  fils  de  Rodolphe  F  (1298). 

Le  jeune  souverain ,  vainqueur  de  son  rival ,  se  rendit  à 
Strasbourg,  et  combla  de  faveurs  l'évêque  intelligent  et  fort, 
qui  avait  déjà  donné  tant  de  preuves  de  dévouement  à  la 
maison  de  Habsbourg ,  et  qui  continua ,  pendant  les  der- 
niers moments  d'une  carrière  si  remplie,  à  guerroyer, 
tantôt  pour  le  compte  de  son  diocèse,  tantôt  pour  l'avance- 
ment de  sa  propre  famille.  Conrad  mourut,  on  le  sait,  des 
suites  d'une  blessure  reçue  pendant  une  expédition  contre 
Fribou^,  en  Brisgau  {i  299),  et  cette  mort  ne  fut  nullement 
regardée  comme  une  punition  du  ciel.  Son  propre  frère  lui 
succéda  sur  le  siège  épiscopal,  et  l'épitaphe  destinée  à  illus- 
trer la  mémoire  du  défunt,  n'était  point  une  flatterie,  mais 
le  simple  énoncé  de  l'opinion  contemporaine ,  qui  estimait 
dans  le  prélat  l'homme  d'action  aulanl  et  plus  que  le  prêtre. 
Conrad  de  Ucbtenberg  était  le  produit  de  son  époque;  il 
n'avait  pas  cru  manquer  k  ses  devoirs  de  pasteur  en  défen- 
dant son  troupeau  envers  et  contre  tous,  à  l'aide  des  moyens 
que  la  Providence  mettait  entre  ses  mains. 

Des  deux  autres  évêques  de  Strasbourg  qui  appartiennent 
à  la  même  famille,  ni  l'un  ni  l'autre  ne  ressemble  à  Conrad. 

Frédéric  de  Lichtenberg  (1299-1306),  avant  d'arriver  à 
l'épîscopat,  occupait  là  charge  de  prévôt  du  grand  chapitre. 
Il  avait  été  mêlé,  comme  son  illustre  frère,  aux  événements 
gueiriers  de  son  époque;  mais,  évêque,  il  ne  vécut  que 
pour  l'église'  et  pour  des  œuvres  de  piété  y  laissant  à  son 

I.  L'un  des  faits  capitaux  de  son  admiuislralloa  diocésaine',  c'est  le 
traiiBféreiDenl  du  collège  d'ObersteigCD  à  Sayerne,  à  la  date  du  P'^avrll 
1303.  (VoirSchœpmn,  Àls.  dipL.  D,  p.  79.)  les  frÉres  hospilaUers  de 


jt,Googlc 


—  8  — 
neveu,  Jean  de  Lichlenberg,  landvogt  ou  préfet  d'Alsace, 
le  soin  de  conserver  les  bons  rapports  de  sa  famille  avec 
celle  qui  était  assise  sur  le  trône  d'Allemagne.  Il  est  le  res- 
taurateur de  l'église  de  Haslach ,  qui  avait  été  détruite  par 
un  incendie  en  1387,  et  qui  se  releva  en  partie  de  ses 
ruines ,  sous  la  direction  du  fils  d'Ërwin  de  Steinbacb , 
grâce  â  l'impulsion  et  aux  secours  de  l'évêque ,  frère  de 
Conrad  de  Lichlenberg.  ' 

Quant  à  l'évêque  Jean  de  Licbtenbei^  (1355  â  1365),  il 
aurait  eu  grand  besoin  de  la  puissante  organisation  de  son 
grand-oncle,  pour  faire  face  à  de  sérieuses  difBcultés  inté- 
rieures' et  à  l'invasion  des  bandes  aventurières  d'Âmauld 
de  Servole,  dont  l'Alsace  devint  la  proie  à  celte  époque. 
Dous  et  timide,  Jean  de  Licbtenberg  ne  sut  que  prier  pour 
son  diocèse  *,  et  mourir,  le  cœur  brisé ,  â  la  vue  des  bor- 
Sleige  ne  pouvaienl  plue ,  dans  use  localité  infectée  de  brigands ,  remplir 
le  but  de  leur  instltutiou,  qui  leur  Taisait  une  loi  de  soigner  tes  pèlerins 
et  les  malades.  —  Le  même  prélat  Ht  cession  à  l'Empire  de  la  ville  de 
Mulhouse  et  de  la  moitié  de  Vasselomie,  et  reçut  en  échange  les  fermes 
ou  villages  <ie  Uolsheim,  de  Hulzig-,  de  Bennoisbeim  et  le  château  de 
fîeuenbourg  en  Srisgau.  (Voir  Archives  dép.  du  Bas-Rhin;  armoire  des 
chartes ,  aun.  1 307 ,  2S  dot.  et  le  d°  2  des  pièces  JustiflcatÎTes  de  la  pré- 
sente DOtlce,) 

1.  Voir  :  «L'Église  de  Uasiach,  >  monographie  de  l'auleur  du  présent 
mémoire.  Strasbou^,  16â4,  in-S°. 

?.  Qnoigni'il  eCit  dëlirré  Strasbourg  du  ban  pontiâcal,  quipesaitsnr 
elle,  il  se  trouva  en  lutte  avec  la  ville  pour  des  questions  de  Juridiction 
intérieure  sur  les  Vsburger  et  les  Iffahlbwger ,  que  l'autorité  hnpèriale 
parvint  à  peine  à  trancher.  Jean  de  Lichteoberg  songea  surtout  à  l'agran- 
dissement de  sa  maison  et  de  l'évéché.  11  acquit  le  landgraviat  d'Alsace 
des  mains  des  comtes  d'CEtCingea  (1358).  Pour  doter  la  Stle  de  Sigismond 
de  Lichtenberg,  il  engagea  la  ville  de  Bouflteh. 

S.  U  allait  souvent,  pour  faire  ses  dévotions,  dans  l'abbaye  de  Pairis, 
qui  obtint,  en  cette  occasion ,  de  l'empereur  Charles  tV  le  privilège  de  pou- 
voir fermer  ses  portes  à  tout  venant,  comte  ou  baron  de  l'Empire,  toutea 
les  fois  que  l'évêque  y  résiderait.  La  charte  émanée  de  Charles  IV  ouvre 
une  échappée  de  vue  sur  l'hospitahtè  ruineuse  que  le  couvent  était  obligé 
d'exercer,  même  de  nuit.  (Voir  Fonds  de  l'évéché  ce  Strasboui^;,  armoire 


jt,Googlc 


reui's  qu'il  n'avait  pu  ni  préveoir  ni  empêcher.  Sa  mémoire, 
au  surplus,  est  à  l'abri  de  tout  reproche.  Le  soin  de  la 
défense  de  l'Alsace  incombait  à  l'empereur  Charles  IV,  qui 
n'ignorait  nullement  les  projets  d'Enguerrand  de  Coucy, 
dont  Servole  n'était  que  le  lieutenant.  C'est  l'incroyable 
ÎDcurie  de  Charles  de  Luxembourg  qui  livra  cette  belle 
frontière  de  l'Empire  à  toutes  les  atrocités  d'une  véritable 
invasion  de  barbares. 

Près  d'un  siècle  plus  tard,  uu  descendant  collatéral  de 
l'évéque  Jean  (II) ,  le  comte  Jacques  de  Lichtenberg-  fit  au 
moins  preuve  de  courage  et  de  bonne  volonté,  en  opposant 
une  résistance,  inutile  mais  louable,  aus  Armagnacs,  qui 
descendaient  dans  la  plaine  d'Alsace  par  le  col  de  Saveme , 
c'est-à-dire  par  la  même  route  qu'Arnold  de  Servole  et 
Enguerrand  de  Coucy  avaient  suivie.  Jacques  de  Lichten- 
berg s'était  posté  à  Steinbooi^  (1439),  mais  sa  troupe,  bien 
inférieure  en  nombre  aux  bandits  étrangers ,  fut  culbutée , 
massacrée  en  détail  dans  les  forêts  de  Saverne ,  et  Jacques 
de  Lichtenberg  dut  s'abriter  dans  le  château  fort  recon- 
struit par  l'évéque  Conrad.  ' 

Jacques  de  Lichtenbei^  n'était  pas  le  seul  seigneur  pro- 
priétaire des  domaines  alors  ravagés  par  les  Armagnacs. 
Il  avait  pour  co-régent  son  frère  Louis,  avec  lequel  il  vivait 
en  bonne  intelligence.  Les  noms  de  Jacques  et  de  Lude- 
mann  ou  Louis  de  Lichtenberg  occupent  une  place  très- 
grande  dans  les  annales  alsaciennes  du  XV^  siècle.  Ds  avaient 
persisté  dans  le  système  de  leurs  ancêtres,  eu  acquérant, 
surtout  par  des  contrats  de  toute  nature,  des  parcelles  de 
territoire ,  pour  s'arrondir  et  s'étendre  au  midi  et  à  l'est  de 
des  chartes,  année  1359,  22  sept.  Lettre-priTilëgc  de  Charles  IV  en  faveur 
de  l'abbaye  àe  Pairis:  nous  la  donuoDs,  avec  traduction,  sous  le  n°  3  des 
pièces  Justificatives.) 

I.  Voir:  un  traite  d'alliaace  contre  les  Armagnacs;  charte  pubUëepar 
l'archiviste  d«  Bas-Rhin  en  1840. 


jt,Googlc 


—  10  — 
leur  château  palrimonial.  Des  rentes  considérables,  acquises 
par  mariage  clans  le  ban  de  Brumath,  amenèrent  des  dis- 
cussions, puis  un  conflit,  puis  des  hostilités  ouvertes  avec 
la  famille  des  Linange,  qui  avait  aussi  des  prétentions  et 
des  perceptions  analogues  à  faire  valoir  dans  la  même  cir- 
conscription. 

Au  nombre  des  luttes  partielles,  de  seigneur  à  seigneur, 
de  ville  à  ville,  qui  caractérisent  ces  siècles  de  désordre,  et 
qui  font  de  l'histoire  de  ces  temps  un  dédale  souvent  inextri- 
cable et  peu  intéressant  de  faits  microscopiques,  la  guerre 
des  Lichteobei^  avec  les  Linange  (1450  à  1452)  présente 
un  ensemble  plus  digne  d'attention.  Les  intérêts  qui  sont  en 
Jeu,  sans  être  majeurs,  attirent  et  enferment  dans  leur  réseau 
toute  une  ligne  de  dynastes  alsaciens,  lorrains,  badois;  ce 
n'est  plus  seulement  une  querelle  de  détails,  c'est  une  lutte, 
où  sont  engagés,  du  côté  des  Lichlenberg,  les  seigneurs 
Jean  et  Guillaume  de  Fénétranges ,  le  comte  de  la  Petite- 
Pierre,  puis  des  seigneurs  de  l'autre  côté  des  Vo^es,  et 
d'outre-Rhin  ;  tandis  que ,  du  côté  des  Linange ,  on  voit  se 
présenter  en  première  ligne  l'électeur  palatin  Frédéric  le 
Victorieux ,  le  sire  de  Hohgeroldseck ,  George  d'Ochsenstein, 
Jean  de  Fleckenstein  et  le  comte  de  Saanverden.  A  la  seule 
lecture  de  ces  noms,  on  devine  que,  sous  une  question  de 
renies  à  Brumath,  se  cache  une  lutte  de  prépondérance 
dans  les  contrées  de  la  moyenne  Alsace;  la  maison  palatine, 
en  y  prenant  part,  lui  imprimait  un  caractère  spécial,  et 
laissait  percer  ses  projets  ambitieux  sur  le  comté  de  la  Petite- 
Pierre  ,  projets  qu'elle  mit  à  exécution  bientôt  après  cette 
guerre  intestine. 

Le  comte  Schaffrid  (Geoffroi)  de  Linange  avait  commencé, 
en  1450 ,  par  envoyer  une  lettre  de  défi  fort  insolente  aux 
frères  de  Lichtenberg,  quoiqu'il  sût  que  l'un  d'eux,  Louis, 
se  trouvait  alors  en  pèlerinage  à  Rome.   Schaffrid  demanda 


jt,Googlc 


—  H  — 
satisfaclion  pour  des  comptes,  mal  rendus,  disail-il,  et  pour 
de  mauvais  fraitements,  qui  auraient  été  infligés  à  ses  servi- 
teurs par  les  employés  des  Lichtenbei^. 

A  ce  défi  se  joignirent  des  voies  de  fait  ;  les  villages  de  la 
belle  plaine  de  Bouxwilter  furent  incendiés. 

Les  seigneurs  de  Lichtenbei^ ,  de  leur  côté ,  entrèrent  en 
campagne ,  et  prirent  successivement  Marlen  le  château ,  la 
ville  et  le  château  de  Saarwerden ,  le  château  de  Saint-Lau- 
rent ,  près  Dicmeringen ,  et  parvinrent  à  enlever  le  comte 
de  Saarwerden,  beau -frère  de  Schaffrid  de  Linai^e.  Puis 
ils  passèrent  te  Rhin,  et  mirent  le  siège  devant  Schauen- 
burg ,  près  d'Oberkirch ,  où  s'était  réfugié  le  sieur  de  Hoh- 
geroldseck  ;  le  château  et  le  seigneur  tombèrent  en  leur 
pouvoir.  Enfin,  le  29  décembre  1450,  ils  mirent  le  siège 
devant  le  château  de  Brumath,  et  forcèrent,  le  10 janvier 
1451 ,  la  garnison  à  se  rendre.  La  demeure  seigneuriale  des 
Linange  subit  la  loi  du  plus  fort;  elle  fut  livrée  au  pillage  et 
aux  flammes. 

Un  incident  nouveau  compliqua  cette  affaire.  Les  comtes 
de  Uchtenberg'  avaient  libéré,  sur  parole,  le  comte  de 
Saarwerden;  celui-ci  non-seulement  se  parjura',  en  reprenant 
les  armes;  il  mit  le  comble  à  sa  félonie,  en  s'embusquant, 
un  jour  de  vendredi  saint,  près  de  l'église  de  Saint-Jean  de 
Bassel  en  Lorraine,  oti  la  comtesse  de  Fénètrange  avait  fait 
ses  dévotions.  Au  moment  oîi  cette  dame,  l'épouse  d'un 
allié  des  Lichtenberg,  retournait  chez  elle  avec  ses  gens  et 
ses  femmes  de  chambre ,  le  comte  de  Saarwerden  se  rua 
sur  ce  cortège  inoffensif,  et  maltraita,  de  la  façon  la  plus 
révoltante,  sous  les  yeux  même  de  la  comtesse,  les  pauvres 
domestiques,  dont  les  cris  lamentables  troublèrent  la  paix 
du  sanctuaire  voisin. 

I.  Jacques  de  Lichtenberg  porte  ie  premier  de  SBfamille  ce  titre  ho- 
noriflque. 


jt,Googlc 


—  12  — 

Un  acte  aussi  déloyal  ne  devait  point  porter  bonheur  au 
parti  qui  comptait  dans  ses  rangs  le  comte  de  Saarwerden. 
A  la  date  du  21  juin  1451,  il  y  'eut  une  rencontre  décisive 
près  de  Reichshoffen  ;  les  Lichlenberg  restèrent  maîtres  du 
terrain.  SchafTrid  de  Linange ,  les  Ochsenstein  el  vingt-trois 
gentilshommes  tombèrent  entre  les  mains  des  vainqueurs. 
Dans  le  premier  moment  d'exaspération ,  Louis  de  Lichlen- 
berg s'était  précipité  sur  Schaffrid ,  el  il  allait  en  finir  avec 
son  prisonnier,  lorsque  Jacques  de  la  Petite-Pierre  se  jeta 
à  la  traverse,  et  emmena  de  vive  force  l'auteur  de  la  guerre. 
Trois  cents  blessés  furent  transportés  dans  les  donjons  de 
Lichlenberg;  au  milieu  d'eux  se  trouvait  le  seigneur  d'Och- 
senslein ,  qui  ne  se  doutait  guère  que  cent  vingt  ans  plus 
tard  tous  ses  domaines  passeraient,  pacifiquement,  entre 
les  mains  des  seigneurs  du  château  oîi  il  'était  retenu  pri- 
sonnier. 

L'évêque  de  Strasbourg,  Robert  de  Bavière,  intervint,  el, 
sous  sa  médiation ,  le  traité  de  Saverne  fut  conclu  { 2  mars 
1452);  les  prisonniers  payèrent  40,000  florins  de  rançon, 
et  Schaffrid  de  Linange  dut  abandonner  toutes  ses  préten- 
tions sur  Brumath.  Les  deux  frères  de  Lichlenberg  sortirent 
triomphants  et  enrichis  d'une  épreuve  qui  avait  failli  les 
anéantir.  Un  bonheur  constant  sembla,  de  ce  jour,  leur 
tomber  en  partage  ;  l'empereur  Frédéric  IH  les  honorait  de 
sa  faveur,  et  leur  octroyait  de  grands  privilèges.  Louis  de 
Lichlenberg  avait,  pendant  quelque  temps,  occupé  la  chaîne 
de  landvogt  ou  préfet  de  Haguenau,  du  consentement  de 
l'électeur  palatin ,  qui  en  était  le  titulaire.  Jacques  portait  le 
litre  de  grand  maréchal  de  l'évêque  de  Strasbourg  et  d'avoué 
(vogt)  de  la  ville.  Il  avait  établi  sa  résidence  à  Bouxwiller, 
tandis  que  son  frère  continuait  à  occuper,  à  quelques  lieues 
de  là ,  le  château  de  Lichtenbei^.  Des  flatteurs  lettrés  eussent 
pu  les  comparer  à  deux  héros  mythologiques  de  l'ancienne 


jt,Googlc 


—  13  — 
Grèce  j    tant  ils  ne  formaient  qu'un  seul  cœur  et  qu'une 
seule  tête ,  lorsqu'un  événement  inattendu  vint  jeter  le  trouble 
dans  la  famille  et  la  désunion  entre  ce  Castor  et  ce  Pollux 
du  moyen  âge  alsatique. 

Jacques  de  Lichtenberg ,  après  la  mort  de  sa  femme  — 
une  comtesse  de  Saarwerden  —  crut  pouvoir  se  permettre 
nne  distraction  illégitime ,  d'aurant  plus  qu'il  n'avait  point 
d'enfants.  Il  établit  dans  le  château  de  Bouiwiller  une  belle 
paysanne  bàdoise,  Barbe  d'Ottenheim ',  qui  exaspéra,  par  ses 
prétentions  en  feil  de  corvées  injurieuses ,  les  habitants  de 
la  bourgade.  Ceux  -  ci ,  d'un  commun  accord  ,  allèrent 
porter  plainte  au  château  de  Lichtenberg ,  où  le  seigneur 
Louis  les  accueillit  avec  faveur.  Mais ,  pendant  l'absence  de 
ces  délégués  mâles  de  Bouxwiller,  la  châtelaine  illégitime 
s'était  livrée  à  de  nouvelles  exactions  à  l'endroit  des  femmes 
et  des  filles ,  à  tel  point  que  ces  malheureuses  —  ainsi  le 
veut  la  tradition  —  se  révoltèrent ,  et  parvinrent ,  avec  des 
armes  improvisées ,  à  refouler  dans  le  château  les  sergents 
seigneuriaux.  Les  détails  de  cette  levée  de  bouclier  fémi- 
nine sont  burlesques  e(  prêtent  le  flanc  à  la  critique.  H  parait 
que  les  huissiers  de  Jacques  de  Lichtenberg  servaient  aussi 
à  contre-cœur  et  leur  maître  et  sa  «demoiselle  d'honneur,» 
pour  avoir  perdu  courage  en  face  d'une  bande  de  paysannes, 
armées  de  fourches,  de  balais  et  d'ustensiles  de  cuisine. 

Louis  de  Lichtenberg  ne  se  borna  point  à  consoler  les 
plaignants;  il  vint  mettre  lui-même  le  siège  devant  le  châ- 
teau de  Bouxwiller ,  et  fut  assisté  dans  cette  entreprise 
morale,  mais  peu  fraternelle,  par  des  cavaliers  strasbour- 
geoîs  et  des  soldats  du  margraviat  de  Bade*.  Jacques,  poussé 

1 .  D'autres  données  raltachent  la  belle  Barbe  à  la  famille  noble  d'DHen- 
heim. 

2.  A  peu  prés  à  la  même  ëpoqae,  en  H67,  Louis  de  Lichtenberg  était 
intervenu,  mais  d'une  manière  toute  pacillqne,  entre  l'évéqne  Robert  de 


jt,Googlc 


—  14  — 
à  bout,  ne  pouvant,  d'ailleurs,  ig:norer  que  l'opinion  pu- 
blique flétrissait  sa  propre  conduite  el  les  caprices  tyran- 
niques  de  sa  jeune  maîtresse ,  consentit  à  renvoyer  cette 
nouvelle  Hélène.  Barbe  d'Ottenheim  se  retira  dans  la  ville 
de  Hagueuau,  et  les  deux  frères,  ofTiciellement  reconciliés, 
réglèrent  leurs  affaires  de  succession  ;  car ,  tous  les  deux , 
ils  étaient  avancés  en  âge;  ni  l'un  ni  l'autre  n'avait  d'héri- 
tiers mâles  ;  mais,  tandis  que  le  vieil  aman)  de  Barbe  d'Otten- 
heim était  san_s  enfants,  Louis  étaiL  père  de  deux  filles, 
Anne  et  Elisabeth,  l'une  mariée  à  Philippe,  comlcdeHanau; 
la  seconJe,  à  Simon  Wecker,  comte  de  Deux-Ponts.  Une 
éventualité,  prévue  déjà  deux  siècles  auparavant,  allait  se 
réaliser.  En  1289,  sur  les  instances  de  l'évêque  Conrad, 
l'empereur  Rodolphe  de  Habsbourg  avait  confirmé  le  pri- 
vilège des  dynastes  de  Lichtenberg,  de  pouvoir  transmettre 
au  besoin  leurs  domaines  à  la  lignée  féminine'.  Pour 
assurer,  toutefois,  à  ses  gendres  la  succession  de  la  sei- 
gneurie ,  Louis  de  Lichtenberg  ne  se  borna  point  à  évoquer 
les  souvenirs  et  les  titres  historiques,  il  fit  à  son  frère 
toutes  les  concessions  compatibles  avec  ses  droits  et  son 
honneur  ;  et  le  pacte  nouveau ,  qui  donnait  a  chacun  des 
deux  frères  la  survivance  de  l'autre ,  fut  scrupuleusement 
observé.  En  1471 ,  le  comte  Louis,  se  sentant  à  la  vedie  de 
quitter  le  monde,  fit  prier  le  seigneur,  en  résidence  à  Boux- 
willer,  de  se  rendre  auprès  de  lui;  en  face  de  l'éternité,  le 
mourant  demanda  pardon  à  son  frère  de  l'avoir  violenté , 
même  pour  une  cause  qui  lui  semblait  juste  ;  il  lui  recom- 
manda ses  deux  filles,  ses  gendres,  ses  sujets.  Jacques  de 

Strasbourg  et  les  comtes  d'Ochsenslein ,  dont  le  frère,  doyen  du  grand 
chapitre,  avait  été  emprisonoè  par  le  prélat.  (VoirArch.  dép.  du  Bas-Wiiii, 
armoire  des  chartes,  année  1467,  30  juinetii''4despiécesjustillcatiïes.| 
I.  Charte  de  Rodolplie  de  Habsbourg,  datée  d'EssIiugeo,  29  mars  1389. 
Le  prJTilége  est  accordée  un  parcnl  do  l'évêque  et  se  rapporte  à  tous  les 
flefs  qnelafainilletenail  de  l'Empire.  (Voir  Schœpttin,  Àh.dip.,\\,  p.  43.) 


jt,Googlc 


—  15  — 
Lichtenberg,  profondément  ému,  et  comme  s'il  avait  prévu 
que  son  amour  extravagant  devait  porter  malheur  à  la 
pauvre  paysanne  exilée,  Jacques  promit  de  regarder  comme 
ses  filles  et  héritières  légitimes  les  dames  de  Ilanau  el  de 
Deux-Ponts. 

Sa  verte  vieillesse  se  prolongea  pendant  huit  ou  neuf  ans 
encore  ;  si ,  dans  cet  intervalle ,  qui  s'écoula  entre  la  mort 
de  son  frère  et  la  sienne,  il  continuait  à  voir  à  la  dérohée 
la  belle  Barbe  d'Ottcnheim ,  il  est  certain  ,  du  moins,  que 
les  habitants  de  Bouxwiller  n'eurent  plus  de  plaintes  à  for- 
muler. Les  matrones  et  les  filles  ne  ûlèrent  plus  de  lin  pour 
elle,  et  ne  portaient  plus,  gratuitement,  la  meilleure  de 
leur  crème  au  château.  Il  faut  que  les  rancunes  suscitées 
par  l'élévation  subite  et  par  l'outrecuidance  de  cette  étran- 
gère aient  été  bien  profondes,  pour  qu'au  bout  de  dix  ans, 
lorsque  Barbe  se  trouva  sans  protecteur,  la  réprobation 
publique  réclamât  sa  mise  en  accusation.  La  pauvre  pay- 
sanne badoise  fut  brûlée  vive  pour  crime  de  sorcellerie, 
comme  s'il  avait  fallu  un  autre  charme  que  celui  des  sens 
pour  expliquer  la  faiblesse  d'un  vieillard  passionné.  ' 

Avec  la  mort  de  Jacques  de  Lichtenberg,  un  nouvel  ordre 
de  choses  commence  pour  la  seigneurie.  Je  dois  dire  d'oii 
sortait  le  principal  de  ses  successeurs,  celui  dont  la  famille, 
au  bout  de  quatre-vingt-dix  ans,  réunira  dans  ses  mains 
à  peu  près  la  totalité  de  l'héritage  des  Lichtenbei^. 

1.  Les  bustes  de  Jacques  de  Lichlenberg  et  de  sa  maitresse,  qui  se 
trouveul  à  la  bibliothèque  de  la  ville ,  sont  dus  au  ciseau  de  Nicolas 
TanLe;eu;  ils  fureut  placés,  au  XVI"  siècle,  au-dessus  de  l'escalier  de 
l'ancien  bOtel  de  ville.  La  physionomie  de  Barbe  est  loin  d'être  belle  dans 
l'acceptioa  ordinaire  du  mot;  ou  ne  peut  cependant  refuser  à  ses  traits 
une  expression  d'énergie,  qui  explique  l'influence  exer(;ée  par  elle  sur  son 
protecteur,  dont  la  tête  u'ofTre pas  non  plus  le  type  d'tm  preux  chevalier. 
Voir  la  traduction  que  nous  donnons  du  récit  de  Bernard  Herzog  sur  Barbe 
d'Ollenheim,  au  n*  5  des  pièces  iustificallves. 


jt,Googlc 


16  - 


II.  Les  Banaa-lfluenberg;  et  les  Hanan-LichtenbeiK. 

Au  nord-ouest,  au  nord  et  à  l'est  de  Francfort-sur-le- 
Mein,  dans  l'ancienne  Welteravie,  s'étend  une  longue  lisière 
de  territoire,  depuis Bockenheim,  parBei^en,  Hanau.Geln- 
hausen,  vers  Florsbach  ;  c'est  le  principal  domaine  des 
anciens  comtes  de  Hanau,  qui  joignaient  à  cette  possession 
centrale  plusieurs  autres  enclaves  du  cercle  du  Rhin  supé- 
rieur, telles  que  Babenhausen,  au  midi  de  Francfort  et  de 
Hanau;  le  château  de  Mûnzenberg  et  Orlenberg,  plus  au 
nord;  enfin  Schlûchtern,  Steinau,  elc,  un  peu  au  nord-est. 
Ces  territoires  disséminés  formaient  un  ensemble  de  treize 
bailliages,  riches  en  partie,  arrosés  par  le  Mein,  la  Kintzig, 
laWetter,  la  Nidda;  couverts  de  boui-gades,  de  villages,  de 
cbâteaux,  de  couvents,  et  renfermant  quelques  villes,  au 
nombre  desquelles  se  trouve  Hanau.  C'est  elle  qui  a  donné 
son  nom  à  la  femille  ;  les  premiers  possesseurs  des  terres 
qui  environnent  cette  localité,  se  nommaient,  au  XID'  siècle, 
tantôt  sires  de  Biîcben,  tantôt  sires  de  Hagenowe  (par  con- 
traction :  Hanau),  et  se  trouvaient  en  rapport  d'intérêt  et 
d'intimité  avec  les  derniers  HohenstaufTen. 

Avec  René  ou  Reinbard  de  Hanau  (vers  1248),  le  jour  se 
fait  dans  l'histoire  de  cette  famille.  Rcinhard  avait  épousé 
Adélaïde  de Mûnzenherg ,  et  bérita,  en  1255,  après  la  mort 
de  son  beau-frère,  d'une  partie  de  la  seigneurie  de  ce  nom. 
Eh  relation  de  constante  amitié  avec  Wemer,  archevêque 
de  Mayence,  qu'il  accompagna  à  Rome,  et  avec  l'évêque  de 
Bambei^,  il  obtint  des  concessions  matérielles  très -impor- 
tantes de  ces  princes -prélats'.  H  entra  hardiment  en  lutte 
avec  la  ville  libre  de  Francfort  pour  des  questions  de  juri- 
diction féodale  et  aboutit  à  une  transaction  toute  à  son 

I .  Un  flet  castrai  à  Aschaffenbourg  ;  400  marcs  de  Cologne  sur  le  péage 
du  Rhin:  la  charge  honorlfiqne  de  grand-édianson  à  Harence. 


jt,Googlc 


—  17  — 
avantage'.  Ëaûii,  il  sut  aaïuérir  les  bonnes  grâces  de 
Rodolphe  de  Habsbourg,  et  l^er  à  ses  descendants  des 
domaines,  non  compactes,  il  est  vrai,  mais  assez  considé- 
rables pourconféreràleurs  possesseurs  une  place  distinguée 
parmi  les  dynastes  de  cette  partie  de  l'empire  germanique.* 

Son  fils  Ulric  sut  maintenir  de  bonnes  relations  avec  la 
maison  de  Habsbourg  et  obtenir  d'Albert  \"  la  cbarge  de 
préfet  {landvogt)  des  villes  rhénanes  deiaWelteravie.après 
avoir  été  libéré ,  par  Tintercession  de  ce  souverain ,  de  la 
prison  de  Bingen,  où  l'arcbevëque  de  Mayence  le  retenait 
captif! 

Ses  descendants,  les  Ulric  et  les  Reinhard  de  Hanau, 
suivirent  au  XIV^  et  pendant  une  partie  du  XV^  siècle,  la 
même  politique  habile,  se  rattachant  tantôt  aux  empereurs, 
tantôt  aus  dignitaires  ecclésiastiques  des  bords  du  Rhin  et 
delà  moyenne  Allemagne,  etne  dédaignant  pasde  procéder, 
dans  cette  sphère  aristocratique,  comme  fait  le  prolétaire 
économe,  c'est-à-dire,  de  gagner  du  terrain  par  petits  mor- 
ceaux. Une  autre  circonstance,  qui  forme  l'un  des  traits 
caractéristiques  de  cette  famille,  c'est  que  tous  les  puhiés 
passent,  à  peu  près  invariablement,  comme  chanoines  ou 
prélats  dans  l'état  ecclésiastique.  Au  milieu  de  la  tendance 
au  morcellement  féodal,  les  dynastes  de  Hanau  pressentaient 
la  force  que  leur  donnerait  un  système  contraire;  et  lors- 
qu'au milieu  du  XV^  siècle,  ils  dévièrent  de  cette  ligne  de 
conduite ,  dans  la  personne  et  en  faveur  de  Philippe ,  frère 
puîné  de  Reinhard  ID,  qui  obtint  la  permission  de  se  marier 
en  vue  de  la  santé  compromise  de  son  neveu,  cette  excep- 
Uon  tourna  encore  à  l'avantage  de  la  maison.  Philippe  de 

I .  Il  contestait  à  Francfort  le  droit  d'admettre  sur  le  territoire  de  la  ïille 
des  sujets  de  Haoau,  avant  cfue  œuï-ci  enaaenl  payé  un  droit  de  radiât  â 
leur  seigneur  primitir, 

3.  Reinhard  de  Hanau  est  ausBi  le  constructeurducbàleau  de Tellentaeim 
ou  de  Windecben ,  qui  deviat  la  résidence  de  plusieurB  de  ses  snccesseurs. 
2 


jt,Googlc 


—  -18  — 
Haoau,  en  épousant  Anna  de  Lichtenberg  (en  1452),  devLu 
le  fondateur  de  la  branche  de  Hanau-Lichtenberg,  en 
Alsace,  tandis  que  les  domaines  de  la  Wetleravie  germa- 
nique restèrent  à  la  branche  aînée ,  à  celle  de  Hanau-Mûn- 
zenberg. 

Philippe  I*""'  avait  été  destiné  à  la  cléricature;  mais,  quoi- 
que dévot  au  point  de  ne  jamais  voyager  sans  autel  portatif, 
il  répugnait  à  se  lier  par  des  vœux  irrévocables ,  et  embrassa 
de  vive  force  la  carrière  des  armes.  C'était  une  nature  droite 
et  loyale.  Dans  ses  rapports  avec  son  neveu,  dont  il  fut  le 
tuteur  pendant  quinze  ans,  il  flt  preuve  de  sentiments  vrai- 
ment paternels  ;  toute  sa  conduite  fut  empreinte  d'honnêteté. 
Deux  souverains  rivaux,  Frédéric  m,  empereur  d'Allemagne, 
et  Frédéric  le  Victorieux,  électeur  palatin,  apprécièrent  l'un 
et  l'autre  ce  rare  caractère;  l'empereur  usa  de  l'assistance 
de  Philippe  de  Hanau  contre  Charles  le  Téméraire,  sans  que 
l'électeur  palatin  cessât  de  le  protéger. 

Philippe  l'aîné  mourut  le  10  mai  1480  à  Ingwiller,  en 
Alsace,  peu  de  mois  après  Jacques  de  Lichtenberg,  dont  il 
venait  d'hériter,  du  fait  de  sa  femme,  Anna  de  Lichtenbei^, 
cinq  bailliages  alsaciens'.  De  sept  en&nts,  issus  du  mariage 
de  Philippe  de  Hanau,  avec  la  riche  héritière  de  Louis  et  de 
Jacques  de  Lichtenberg,  un  seul,  Philippe  II,  son  succes- 
seur, lui  avait  survécu.  Celui-ci,  pieux  comme  son  père, 

I.  Od  l'appelle  aussi  Philippe  l'alué,  pour  le  distinguer  de  Philippe  le 
jeune  qui  continua  la  brancbe  de  Uanau-MUnzenberg. 

t.  Ce  sout  les  bailliages  de  Bouxwiller,  FfatTenhofea ,  Hatten ,  Westhofen 
et  WolftsheiiQ.  Les  autres  bailliages  d'Alsace  furent  eu  partie  le  loi  de  Si- 
mou  Wecker,  comte  de  Deux-PoQts,  beau-iWre  de  Pbilippe  de  Hanau  ; 
quelques-uns  fureul  admiuistrés  par  indivis.  Cet  état  de  choses  dura  jus- 
qu'en 1540,  où  un  nouvel  acte  de  partage  vint  y  apporter  de  notatiles 
modiH cations.  Eu  1 590,  Philippe  V  de  Hanau-Licblenberg  réunit  entre  ses 
mains  la  presque  totalité  des  anciens  domaines  des  Licbtenberg  d'Alsace. — 
Voir  plus  bas ,  p.  21. 


jt,Googlc 


—  -19  — 
fil,  en  1491 ,  le  pèleriuagc  de  Jérusalem,  et  suivit  la  même 
ligne  politique,  en  s'altachant  aux  empereurs  Frédéric  III 
et  Maximilieii  V^. 

Son  fils,  Philippe  III  (comte  régnant  de  1504  à  1538), 
n'eut  pas  la  même  prudence.  Dans  sa  jeunesse,  il  avait  été- 
lié  d'amitié  avec  l'électeur  palatin  Philippe  l'Ingénu,  et,  clans 
la  lutte  de  ce  pnnce  avec  l'empereur  Maximilien  I",  il  ne 
voulut  point  renoncera  ses  affections  premières;  aussi  fut-il 
rois  au  ban  de  l'empire ,  et  quelques-unes  de  ses  propriétés, 
confisqaées,  passèrent  à  Hesse-Cassel.  Plus  tard,  rentré  en 
grâce  auprès  du  souverain  chef  de  l'Empire,  il  appliqua  ses 
soins,  comme  ses  devanciers ,  à  s'arrondir,  prit  une  part  active 
à  la  compression  de  la  révolte  des  paysans  (1535),  s'abstint, 
en  face  des  premiers  essais  de  réforme  relig'ieuse  tentés  dans 
ses  domaines,  et  abdiqua,  maladif,  en  faveur  de  son  fils,  Phi- 
lippe IV,  en  1538.  De  ses  six  filles,  pas  une  ne  s'était  mariée; 
toutes  avaient  pris  le  voile;  l'une  d'elles,  Christophora,  était 
morte  abbesse  de  Marienbom. 

Dix  ans  avant  son  abdication ,  Philippe  III  de  Hanau  avait 
jeté  les  fondements  d'une  institution ,  qui  existe  encore 
aujourd'hui,  vivace  et  florissante;  je  veux  parler  de  l'hos- 
pice de  Bouxwiller.  Ses  commencements  furent  modestes  : 
une  somme  de  500  florins  avait  été  affectée  par  le  comte 
Philippe  a  l'entrelien  de  bourç:eois  invalides  nécessiteux,- 
incapables  de  gagner  leur  vie,  et  un  receveur  spécial  (spit- 
klmeister)  avait  été  préposé  à  la  gestion  de  cette  œuvre 
naissante.  Bientôt  des  dotations  plus  fortes  augmentèrent  ce 
premier  patrimoine,  et,  au  XVIIl*  siècle  (  vers  1740),  tous 
les  biens  de  fabrique  d'église  furent  placés  sous  l'adminis- 
tration hospitalière'.  Ainsi  le  moindre  germe,  confié  à  un 
terrain  favorable  et  soigné  par  des  mains  intelligentes,  peut 
prospérer  et  porter  des  fi'uils, 

I.  L'hospice  de  Bouxwiller,  par  un  anonyme.  Strasbourg,  IS49.  Ii)-8°. 


n,g,t,7.dt,'G<">Oglc 


Avec  l'avénemenl  de  Philippe  (W),  une  ère  nouvelle 
commence  pour  la  petite  principauté  de  Hanau-Lichten- 
berg. 

Studieus,  précoce,  mêlé  déjà  comme  jeune  homme  au 
mouvement  intellectuel  de  son  pays,  Philippe  IV  se  jeta, 
non  tête  baissée,  mais  avec  le  pressentiment  raisonné  de 
l'avenir,  dans  le  courant  qui  entraînait  les  hommes  et  les 
choses  vers  de  nouvelles  destinées ,  vers  l'innovation  en 
matière  religieuse.  A  Bouxwiller,  d'ailleurs,  la  Réforme 
avait  déjà  pris  racine  sous  son  père;  l'eùt-il  voulu ,  Philippe 
ne  pouvait  plus  arrêter  sa  croissance;  au  lieu  de  couper 
l'arbre  naissant  par  le  pied,  il  pensa  qu'il  valait  mieux  l'ar- 
roser à  son  profit.  Par  sa  coopération  active  à  la  paix  de 
religion  (1555) ,  le  comte  de  Hanau-Lichtenberg  acquit  des 
titres  et  des  moyens  pour  asseoir  la  Réforme  dans  ses  do- 
maines sur  des  fondements  solides  '.  Un  r^lement  ecclé- 
siastique, émis  en  1573,  a  fait  loi  pendant  plus  de  deux 
siècles  à  Bouxwiller ,  oix  se  trouvfùt  le  siège  du  consistoire 
général,  c'est-à-dire,  l'autorité  centrale  qui  réglementait  el 
dirigeait  les  affaires  ecclésiastiques  de  tout  le  comté. 

Sur  le  terrain  des  intérêts  mondains,  le  comte  Philippe  (IV) 
termina  une  lutte  presque  séculaire  avec  l'archevêque  élec- 
teur de  Mayence  ,  au  sujet  de  Brumath ,  fief  de  ce  prince 
ecclésiastique.  Dans  sa  famille,  il  suivit  la  tradition  de  droi- 
ture et 'd'honnêteté  dont  ses  ancêtres  lui  avaient  donné 
l'exemple;  deux  fois,  il  exerça  la  tutelle  des  comtes  mineurs 
de  Hanau-Mûnzenberg  (en  1561  et  1580),  sans  songer  à 
tirer  le  moindre  profit,  pour  sa  lignée,  de  celle  paternité 


1.  Ed  I52S,  il  introduisit  oGQcieUemeat  le  uouTeau  culte  à  Bouxwiller 
ea  y  ÎDStituant,  comme  pasteur,  Thiébaul  Qrooher,  l'ami  du  rëfonnatear 
Buc«r.  Celui-ci  indiquait  au  comte  les  missionueires  aptes  à  propager  la 
nouvelle  doctrine  daus  les  campagnes.  (Voir  fiœhrich,  Histoire  de  la  Ré- 
torme  en  Alsace,  II,  p-  230.) 


jt,Googlc 


—  a  — 

jurîdiquejeltâ  lui  valut  mèmedegi'aves  démtlés  avec  le  comte 
Jean  de  Nassau  et  avec  Frédéric  IV,  électeur  palatin,  au 
point  de  le  forcer  à  recourir  â  l'empereur  Rodolphe  11,  qui 
lui  permit  de  transférer  la  tutelle  des  Mnnzenberg  à  son  (ils 
(Philippe  V). 

Après  une  carrière  administrative  et  seigneuriale,  pro- 
longée au  delà  d'un  demi-siècle,  Philippe  IV  mourut  à 
Lic^tenberg,  le  19  février  1590,  dans  ce  même  château , 
où,  cent  vingt  ans  auparavant,  les  premières  dispositions 
avaient  été  prises  pour  faire  passer  aux  Hanau  une  partie  du 
domaine  des  Lichtenberg. 

Philippe  V  (1590  à  1599),  en  prenant  en  main  les  rênes 
de  ce  petit  gouvernement,  réunissait  de  nouveau  tout  le 
territoire  de  ces  anciens  dynastes.  Il  avait  épousé  en  pre- 
mières noces  Louise-Marguerite ,  tille  de  Jacques,  comte  de 
Deux-Ponts-Bitche  ;  ce  mariage  lui  valut,  dès  1570,  après 
la  mort  de  son  beau-père,  les  bailliages  lichtenbergeois, 
dont  Simon  Wecker,  comte  de  Deui-Ponts-Bîtche,  épous 
d'Elisabeth  de  Licbtenbei^g,  avait  hérité en1480'.  PhilippeV 
était  aussi  une  nature  très-distinguée;  élevé  à  l'université 
de  Tubingue,  bon  mathématicien,  astronome,  mécanicien, 
il  avait,  dit-on,  confectionné  un  globe  d'argent;  il  veillait 
lui-même  à  l'éducation  de  son  fils  Jean-Beinhard.  Dans 
cette  famille  de  Hanau,  un  eoseigoement  solide  et  religieux 
faisait  partie  de  l'héritage  paternel.  Au  moyen  âge ,  les  clercsi 
les  prélats,  les  abbesses,  les  religieuses  avaient  abondé 
dans  la  maison;  après  la  Réforme,  on  s'appUqua  è  ne  point 
déchoir  sous  le  rapport  intellectuel  et  moral  ;  et  une  vie  de 
famille  puritaine  remplaça  les  austérités  du  cloître.  Sous 
ses  deux  fUs,  Jean-Reinhard  (1599-1635,  fondateur  du 

I .  Il  bérita  de  plus ,  aussi  du  fiùl  de  sa  femme ,  la  seigueurie  d'Ocbeen- 
stein  et  le  comté  de  Bitche.  LouiEe-Uarguerite  Étant  morte  eu  1569,  un  an 
avant  son  père,  son  époux,  Philippe  V,  se  remaria  deux  fois  encore. 


jt,Googlc 


gymnase  de  Bouxwiller) ,  et  Wolfgang-Phiiippe  (1 626-1641) , 
la  guerre  de  trente  ans,  avec  toutes  ses  horreurs,  vint 
fondre  sur  ce  petit  territoire,  disséminé  dans  l'Alsace  et 
rOrlenau.  Au  début  de  cette  lutte  terrible ,  les  comtes  de 
Hanau-Lichlenberg  avaient  eu  l'inutile  précaution  de  faire 
déclarer  la  neutralité  de  leurs  domaines;  comment  pouvaient- 
ils  espérer  qu'il  fût  possible  de  la  respecter  dans  un  conflit 
pareil ,  qui  s'étendait  sur  toute  l'Europe  centrale?, . ,  Le  comte 
Jean-Reinhard  s'était  posé  comme  médiateur  entre  catho- 
liques et  protestants,  lorsque  la  conflagration  n'était  pas 
encore  générale ,  et  il  était  parvenu  à  prolonger  la  durée  de 
la  convenlion  pacifique  de  Haguenau;  mais  lorsqu'il  mourut 
à  Lichtenberg  (en  1626),  son  œil  défaillant  avait  déjà  pu 
compter,  du  haut  de  sa  montagne ,  les  villages  dévastés  par 
les  troupes  de  Mansfeld  et  par  l'armée  épiscopale.  Sous  sou 
fds,  Phîlippe-Wol%ang,  rien  ne  pouvait  plus  arrêter  la 
marche  fatale  des  événements.  Le  comte  de  Lichtenberg, 
studieux  comme  ses  ancêtres,  maladif,  mais  énergique 
comme  plusieurs  d'entre  eux,  se  mit  à  la  tête  d'un  corps 
de  partisans,  attaqua  les  batteries  impériales  près  de  Drusen- 
heîm  et  de  Lichtenau ,  les  démolit  sur  les  deux  bords  du 
Rhin ,  et  ne  se  retira  dans  les  murs  de  Strasbourg  que  lors- 
que toute  résistance  uUérieure  eût  été  un  coup  de  folie. 
Dans  la  ville  hospitalière,  où  il  avait  fait  ses  études ,  il  se 
recueillit,  déposa  l'acte  de  sa  dernière  volonté  en  des  mains 
sûres  (1636),  et  atlendil  avec  résignation  l'issue  de  cette 
interminable  guerre.  En  1640,  il  put  quitter  son  asile,  et 
s'appliquer,  à  Bouxwiller,  à  cicatriser  les  plaies  des  survi- 
vants. Ma^  les  cruelles  émotions  de  ces  années  de  massacre 
avaient  usé  sa  frêle  constitution  ;  il  mourut  en  1641 ,  à  peine 
âgé  de  45  ans. 

Les   mêmes  désastres   avaient  fondu  sur  le  territoire 
hanauien  de  la  rive  droite,  et  sur  les  domaines  de  la  Wet- 


jt,Googlc 


_  23  — 

teravie,  où  résidaient  les  comtes  de  Haiiau  •  Mûnzenberg. 
Les  dynastes  de  cette  branche  avaient  aussi  embrassé  le 
parti  de  la  Réfonne  et  suivi ,  en  toutes  choses ,  des  errements 
analogues  Â  ceui  des  comtes  alsaciens  de  leur  famille.  Les 
jeunes  princes  étaient  élevés  magistralement,  tenus  de  s'ap- 
pliquer a  de  fortes  études  à  Strasbourg  et  à  Tubingue, 
puis  de  faire  leur  tour  d'Europe  pour  connaître  les  monar- 
ques et  les  peuples,  les  hommes  d'État  et  les  savants.  Un 
prince  de  cette  Tamille,  Philippe-Louis ,  s'était  trouvé  à  Paris , 
au  moment  de  la  Saint-Barthélemî,  et  n'avait  échappé  au  mas- 
sacre que  par  un  miracle.  Charles  IX  se  montra  courtois  à  son 
égard  et  lui  fit  délivrer  un  passe-port  gratuit,  quoique  le 
grand  seigneur  chez  lequel  le  jeune  comte  de  Hanau  s'était 
abrité,  exigeât  une  rançon  énorme.  L'impression  de  cette  nuit 
de  terreur  parait  avoir  attaqué  la  source  de  la  vie  de  Philippe- 
Louis,  car  il  mourut,  en  1580,  à  l'âge  de  S?  ans,  laissant 
un  enfant  du  même  nom  que  lui ,  sous  la  tutelle  de  son  pa- 
rent collatéral ,  le  comte  Philippe  (IV)  de  Hanau-Lichtenberg. 

Louis-Philippe  II  fut  accepté  comme  gendre  par  Guillaume 
d'Orange ,  et  adopta ,  on  le  pense  bien ,  la  ligne  politique  de 
son  beau-père.  En  ouvrant  un  asile  i  tous  les  exilés  réformés 
de  France  et  des  Pays-Bas,  en  leur  garantissant,  par  une 
capitulation  formelle,  tous  les  droits  religieux,  civils  et  poli- 
tiques, il  fit  de  sa  petite  capitale  de  Hanau,  une  ville  indus- 
trielle, et  presqu'une  ville  universitaire,  par  un  gymnase 
établi  sur  le  modèle  de  celui  de  Bouxwiller. 

Ce  fut  sous  son  fils  Philippe -Maurice,  que,  pendant  la 
guerre  de  trente  ans,  une  armée  suédoise  prit  possession  de 
Hanau,etque  Gustave- Adolpbelui-méme  vint  y  résidertempo- 
rairement(16âl),  comblant  de  ses  bienfaits  le  jeune  seigneur, 
qui,  par  sa  mère,  se  trouvait  allié  avec  les  grandes  fa- 
milles protestantes  souveraines.  Ce  bonheur  passager  devait 
coûter  cher  à  la  ville  de  Hanau.  Des  troupes  impériales  lui 


jt,Googlc 


—  24  — 
tirent  subir,  en  1635,  les  malheurs  d'un  siège  prolongé,  et 
après  la  délivrance  de  la  ville,  le  commandant  suédois 
Ramsay  continua,  sans  égard  aux  épreuves  subies  pour  son 
maître ,  à  la  tyranniser.  Il  fallut  exfHilser  de  force  ce  gouver- 
neur étranger;  lorsque  Philippe ^ Maurice  revint  prendre 
possession  de  la  demeure  de  ses  aïeux ,  ce  ne  fut  que  pour 
se  coucher  auprès  d'eux  dans  leur  caveau  funèbre.  D  mourut 
en  16â8,  à  peine  âgé  de  â3  ans,  après  une  courte  carrière, 
pleine  d'agitation  et  de  malheurs  de  toute  nature. 

Quatre  années  plus  tard  (1642),  la  branche  de  Hanau- 
Mûnzenberg  s'éteignît,  et,  en  vertu  d'un  traité  de  famille, 
qui  avait  été  conclu  dès  1610,  entre  Jean-Reinhard  de  Hanau- 
Lichtenberg  et  Philippe-Louis  II  de  Hanau-Mûnzenbei^,  les 
domaines  de  la  Wetleravîe ,  cruellement  labourés  par  la 
guerre,  furent  réunis  à  ceux  des  comtes  alsaciens. 

Ce  fut  le  comte  Frédéric-Casimir  qui  opéra  cette  fusion. 

Né  au  milieu  d'une  époque  désastreuse,  élevé  à  l'école 
du  malheur,  issu  d'une  famille,  dont  les  représentants 
étaient  à  peu  près  tous ,  sur  le  théâtre  restreint  de  leur  acti- 
vité, des  hommes  remarquables,  époux  d'une  princesse 
d'Anhalt,  femme  accomplie  et  dévouée,  Frédéric  -  Casimir 
semblait  avoir  réuni  autour  de  lui  tous  les  points  d'appui , 
qui  soutiennent  dans  la  Intte  entre  le  devoir  et  les  penchants. 
Et  cependant  il  déjoua  toutes  les  prévisions,  et  donna, 
dans  son  Ëtat  de  Hanau,  le  fâcheux  exemple  d'un  petit  sou- 
verain, livré  sans  contrôle  à  tous  les  caprices  de  son  bon 
plaisir,  de  ses  mauvaises  passions  et  de  l'impulsion  de  quel- 
ques courtisans  malhonnêtes.  Frédéric -Casimir  ne  résidait 
ni  à  Rouxwiller,  ni  à  Lichtenberg.  Ses  débuts  avaient  été 
excellents.  Aussi  longtemps  qu'il  avait  fallu  songer  à  combler 
le  déficit  laissé  par  la  guerre  de  trente  ans,  à  payer  les 
énormes  contributions  dues  à  la  Suède  (60,000  écus  de 


jt,Googlc 


_  25  — 

Taxationsgdder) ,  à  réclamer  s  Munster  et  à  Osiiabruck 
contre  des  lésions  d'intérêts ,  et  tâcher  de  sauver  tous  les 
débris  du  grand  naufr^  que  les  deui  comtés  de  Lichten- 
berg  et  de  Mûntzenberg  venaient  d'essuyer,  Frédeiic-Casimir 
fut  au  niveau  de  sa  tâcbe;  le  souvenir  de  son  père  et  de  son 
beau -père  le  protégeait  Ami  et  conseiller  de  l'empereur 
Ferdinand  111 ,  adonné  k  l'étude  comme  ses  ancêtres,  membre 
de  l'ordre  du  Palmier  ou  de  la  Société  frugifère,  sous  le 
pseudonyme  d'Eicelsior  {Erkœhender'},  construisant  des 
églises  ou  des  presbytères,  il  suivait  la  voie  tracée  par  d'ho- 
norables antécédents,  lorsqu'après  avoir  assisté,  en  1658, 
au  couronnement  de  l'empereur  Léopold  à  Francfort,  son 
caractère  subit  une  transformation  inexpliquée.  Peut-être 
s'était-il  déjà  jeté  dans  de  folles  dépenses  pour  Mve  &ce  aux 
exigences  de  la  solennité;  bref,  il  commença  dès  lors  à  alié- 
ner et  à  eng^er  ses  domaines,  à  donner  des  fêtes  splendides 
à  sa  petite  cour  de  Hanau,  soit  par  un  amour  inné  d'osten- 
tation, soit  par  la  manie  d'imiter  Louis  XIV  même,  qui 
commençait  alors  à  gagner  les  souverains  allemands. 

Trois  flatteurs  se  partagèrent  ses  bonnes  grâces  et  contri- 
buèrentà  nourrir,  à  développer enlui les penchanlsruineus: 
le  conseiller  Cretschmar,  médecin  charlatan,-  et  méchant 
homme,  qui,  pour  se  rendre  nécessaire,  excitait  les  unes 
contre  les  autres  les  coteries  religieuses,  entre  lesquelles  le 
petit  État  de  Hanau  était  fractionné  ;  à  côté  de  Cretschmar,  un 
aventurier  suédois,  nommé  Skylte,  chassé,  pour  athéisme,  de 
son  pays  natal,  et  admis  dans  le  service  intime  du  comte  Fré- 
déric-Casimir; enfmun  fol  enthousiaste.  Bêcher,  très-savant, 
au  dire  de  ses  contemporains,  mais  amateur  de  chimères,  dupe 
de  ses  propres  illusions,  et  entraînant  avec  hji  sur  cette  pente 
fetale  te  comte  de  Hanau.  On  entrait  dans  la  période  des 
grandes  colonisations.  Les  puritains  d'Angleterre  cherchaient 
un  asile  an  delà  de  l'Océan;  la  France  et  la  Hollande  suivaient 


jt,Googlc 


la  voie,  que  l'Espagne  et  le  Portugal  avaient  ouverte  depuis 
près  de  deux  siècles. 

Bêcher  persuada  à  son  maître  que  dans  les  régions  inex- 
plorées de  l'Amérique  méridionale,  il  lui  serait  facile  de  fonder 
une  colonie  allemande,  qui  pourrait  devem'r  le  noyau  d'une 
principauté  ou  d'un  royaume.  Sous  le  charme  des  rêves 
fonlastiques  évoqués  par  son  favori,  Frédéric-Casimir,  acheta 
à  titre  de  ûef  de  la  compagnie  hollandaise,  de  vastes  terrains 
situés  dans  la  Guyane  entre  l'Orénoque  et  la  rivière  de  l'Ama- 
zone, et  pour  couronner  celte  n^ociation  insensée,  il  fit 
proclamer  dans  sa  résidence  de  Hanau-Lichtenberg,  au  son 
des  cloches,  et  avec  des  décharges  d'artillerie,  la  ratificalion 
de  ce  tiaité. 

Bêcher,  qui  avait  été  envoyé  en  Hollande,  comme  ambas- 
sadeur, fut  largement  récompensé  pour  avoir  été  l'artisan 
d'une  entreprise,  contre  laquelle  s'élevaient  les  agnats  de  la 
maison  de  Hanau,  les  sujets  indignés,  quelques  conseillers 
ûdèles,  que  Fon  disgraciait,  et  le  bon  sens  que  l'on  outra- 
geait. ' 

Pour  satisfaire  à  ces  obligations,  Fréderic-Gasirair  procé- 
dait à  des  ventes  de  domaines;  il  se  préparait  à  engager  le 
comté  de  Hanau-Lichtenberg  au  duc  de  Lorraine;  mais  le 
point  d'arrêt,  fixé  par  la  Providence  à  ses  extravagantes 
folies,  était  venu;  une  faible  femme  allait  être  l'instrument  du 
salut  de  Frédéric-Casimir. 

Anne  -  Madeleine  de  Hanau-Lichtenberg,  belle-sœur  du 
comte  régnant,  était  veuve;  mais  elle  avait  à  défendre  l'hé- 
ritage éventuel  de  ses  deux  (ils,  qui  se  trouvaient  être  les 
héritiers  présomptifs  de  leur  oncle,  le  comte  Frédéric-Casimir, 
Appuyée  par  son  frère  le  comte  palatin  Chrétien  de  Birkenfeld, 
elle  porta  plainte  devant  ta  chambre  impériale  de  Spire,  alin 

1.  Schlœzer,  dans  sa  correspondance  historique,  Iraile  d'insensé  ce 
projet  de  coloniEatloii. 


jt,Googlc 


—  27  — 
de  prévenir  la  ruine  totale  des  deux  comtés;  et,  ne  se  ûant 
pas  trop  à  la  justice  officielle  de  l'empire  germanique,  dont 
elle  redoutait  avec  raison  les  lenteurs,  elle  fit  un  acte  que 
l'intérêt  du  pays  lui-même  expliquait  et  justifiait;  les  délégués 
des  bailliages  alsaciens  furent  convoqués  par  elle  au  château 
de  Lichtenberg,  et  mis  en  demeure  de  prêter  un  nouveau 
serment  de  fidélité  aux  héritiers  fubirs  du  comte  régnant. 
Celle  épreuve  réussit.  L'empereur  lui-même  intervint,  en 
nommant  des  commissaires  chargés  de  mettre  un  terme  aux 
désordres  de  Frédéric-Casimir.  Une  conférence  eut  lieu,  à 
Hanau,  entre  les  parties,  et  il  en  sortit  une  décision  régu- 
latrice de  l'avenir  des  comtés. 

De  ce  moment,  un  nouveau  revirement  s'opéra  dans  les 
allures  du  seigneur  fourvoyé;  Frédéric-Casimir,  dont  l'épouse 
commençait  à  regagner  du  terrain,  congédia  ceux  de  ses 
conseillers  que  la  voix  publique  désignait  comme  la  peste  du 
pays;  il  fit  mieux,  il  paya  ses  dettes,  désengagea  ses  domaines 
et  adopta  librement  ses  neveux.  Si  le  bon  sens  naturel  du 
prince  s'était  pendant  longtemps  éclipsé,  il  revint  assez  à 
temps  pour  projeter  une  bienfaisante  lueur  sur  ses  der- 
nières années.  Frédéric -Casimir  mourut  en  1685,  après 
avoir  prêté  hommage  au  roi  de  France  pour  ses  terres 
d'Alsace. 

Après  sa  mort,  ses  neveux  partagèrent  les  seigneuries 
conformément  au  traité  de  succession.  Phihppe-Reinhard 
gouverna  le  comté  de  Mûntzenberg;  Jean-Beinhard  fut  placé 
à  la  tète  du  comté  de  Lichtenberg. 

C'étaient  deux  princes  accomplis ,  formés  par  une  mère 
intelligente  et  vertueuse,  par  des  études  commencées  à  Stras- 
bourg, poursuivies  à  Paris,  à  Genève  et  pendant  le  coursde 
leurs  longs  voyages.  A  Rome ,  il  avaient  été  accueillis  par  le 
pape  Innocent  XII ,  et  par  la  reine  Christine  de  Suède ,  et , 
lorsque  très-jeunes  encore,  ils  succédèrent  à  leur  oncle. 


jt,Googlc 


l'empereur  les  distingua  bien  vite  dans  cette  nuée  de  seigneurs 
immédiats,  qui  avaient  alors  le  droit  de  siéger  aux  diètes  de 
l'empire.  Philippe- Rein hard  fut  officiellement  élevé  à  la 
dignité  de  prince  par  Léopold  d'Autriche,  et  nommé  direc- 
teur des  nobles  de  la  Wetteravie.  Plus  lard,  jl  concourut  à 
l'élection  de  Charles  VI ,  qui  vint  même  résider  pendant 
quelque  temps  au  château  de  Hanau.  Il  est  du  devoir  de 
l'historien  d'appuyer  sur  Ib  constante  bienveillance  que  les 
souverains  de  la  maison  d'Autriche  et  ceux  de  la  maison  de 
Bourbon  témoignèrent  aux  comles  de  Hanau ,  quoiqu'ils 
fussent  protestants  zélés,  et  qu'ils  eussent  ouvert  un  asile 
aux  fugitifs,  quelarévocation  del'édit  de  Nantes  avait  cba^s 
de  France.  Cette  faveur  significative  vient  à  l'appui  de  notre 
jugement,  qui  nous  porte  à  trouver  dans  cette  maison  mo- 
deste, une  série  dedynastes,quiauraient,àpeu  d'exceptions 
près,  fait  l'ornenient  d'un  trône. 

Lorsque  Philippe-Reinhard  mourut  en  -1712,  sans  laisser 
d'enfants,  la  guerre  de  succession  troublait  encore  les  deux 
rives  du  Rhin,  et  Jean-Reinhard,  son  frère,  en  réunissant 
de  nouveau  tous  les  domainesde  ses  ancêtres,  avait  à  panser 
bien  des  blessures.  A  une  époque  nullement  prospère,  il 
avait  trouvé  le  moyen,  sans  pressurer  ses  sujets,  de  Êùre  de 
sa  résidence  de  Bouxwiller  une  miniature  de  Versailles,  et 
de  construire  dans  le  lieu  de  sa  naissance,  à  Bischofsheira , 
sur  la  rive  droite  du  Rhin,  un  château  considérable,  de 
même  que  son  frère  avait  élevé  dans  ses  domaines  allemands, 
le  beau  château  de  Philippsruhe,  et  créé  l'établissement  de 
Wilbelmsbad. 

On  a  souvent,  et  avec  raison,  blâmé  le  faste  des  petits 
princes  d'Allemagne,  qui  prétendaient,  au  XVÏU®  siècle, 
lutter  avec  les  magnificences  de  la  cour  de  France,  et  qui 
se  ruinaient,  eux  etieurs  sujets,  par  des  constructions  splen- 
dides.  Cette  remarque  ne  s'applique  point  aux  princes  de 


jt,Googlc 


—  29  — 
Hanau;  économes  et  calculateurs,  ils  appliquaient  seulement 
le  superflu  à  leurs  châteaux.  Jean-Ueinhard  surtout  visait  au 
solide.  Lorsqu'en  1707  il  obtint  de  l'empereur  Joseph  V^,  le 
renouvellement  de  l'investiture  pour  les  fiefs  qu'il  tenait  de 
l'empire,  il  acquit  en  même  temps  le  droit  de  conduite  très- 
productif,  depuis  Strasbourg,  par  le  Luxembourg,  jusqu'en 
Brabant.  Avec  des  revenus  de  cette  nature,  il  lui  était  facile 
d'embellir  le  château  de  Hanau,  d'agrandir  les  jardins  de 
Philippsruhe ,  de  jeter  un  pont  magnifique  sur  la  Kintzig  et 
de  laisser  tomber  des  miettes  sur  la  table  du  pauvre  en  Alsace 
et.en  Allemagne. 

Jean  -  Reinhard  s'était  aussi  fortifié  par  une  belle  alliance 
matrimoniale.  Il  était  le  mari  de  Dorothée -Fréderique  de 
Brandeboui^,  sœur  de  Caroline,  reine  d'Angleterre,  par 
conséquent,  allié  à  deux  maisons  souveraines;  raison  de 
plus  pour  l'empereur,  et  même  pour  le  roi  de  France,  d'a- 
voir des  égards  pour  ce  petit  prince,  dont  les  ancêtres, 
d'ailleurs ,  remontaient  au  temps  des  Hohenslauffen. 

Une  circonstance  toutefois  devait  assombrir  cet  intérieur 
de  Jean-Reinhard  de  Hanau-Lichtenbei'g.  De  son  mariage 
avec  la  princesse  de  Prusse,  aucun  héritier  mâle  n'était  issu; 
des  discussions  irritantes  avec  Hesse-Cassel,  sur  le  mode 
d'interpréter  le  traité  de  succession  del643,devaientblessei' 
et  inquiéter  un  prince,  qui  avait  pour  ses  sujets  une  afi'ection 
paternelle,  et  désirait  leur  épargner  les  tiraillements  et  les 
incertitudes  d'une  succession  contestée. 

Amélie- Elisabeth,  sœur  de  Philippe- Maurice  de  Hanau- 
Miînzenberg,  avait  épousé  pendant  la  guerre  de  trente  ans , 
le  landgrave  Guillaume  de  Hesse-Cassel,  et  cette  alliance 
avait  valu  en  ces  temps  désastreux,  une  protection  assez 
eËBcace  au  comté  de  Mùnzenberg.  En  retour  des  services 
rendus,  la  convention  de  1643  assurait  à  l'État  de  Hesse- 
Cassel  des  droits  éventuels  à  la  possession  de  Hanau-Miinzen- 


jt,Googlc 


—  30  — 
berg.  Des  règlements  postérieurs  (de  1714  et  1718)  avaient, 
il  est  vrai,  modifié  en  faveur  de  Hanau  ces  disposilioDS  pre- 
mières; mais  Hesse-Cassd  ne  voulait  en  tenir  compte;  on 
troiTvait  Jean-tteinhard  fort  ingrat  de  se  refuser  à  acquitter 
une  dette  contractée  par  la  branche  aînée  de  sa  maison.  Une 
guerre  de  brochures  semblait  n'être  que  le  prélude  d'un 
conflit  plus  sérieux. 

Au  milieu  de  ces  démêlés,  Jean-Reinhard  se  tourna  vers 
un  autre  protecteur  et  donna  la  main  de  sa  tille  CharloUe- 
Christine  à  Louis  (VIII)  prince  héréditaire  de  Hesse-Darm- 
sladt.  C'était  un  coup  diplomatique  fort  habile-,  qui  devait 
au  moins  mettre  les  possessions  alsaciennes  à  l'abri  des 
prétentions  de  liesse  -  Cassel ,  et  garantir  aux  sujets  de  ces 
domaines  vosgiens  la  continuation  d'un  gouvernement  pa- 
ternel. Rien  n'autorise  d'ailleurs  à  penser  que  ce  mariage 
ait  été  le  simple  résultat  de  convenances  politiques,  et  que 
l'union  des  cœurs  n'ait  pas  cimenté  les  arrangements  de 
famille  entre  Hesse-Darmstadt  et  Hanau-Lichtenberg. 

Ponr  prévenir  des  discussions,  et  sauver  à  son  gendre  toute 
espèce  d'embarras  en  Alsace,  Jean-Reinhard  contracta 
quelques  emprunts,  à  l'aide  desquels  il  dégagea  les  fiefs  qui 
relevaient  de  l'évêché  de  Metz.  Pour  consolider  dans  les 
mains  de  sa  fille  ou  de  son  gendre  un  autre  domaine ,  le 
beau  bailliage  de  Bruniath,  sur  lequel  l'électeur  de  Mayence 
continuait  à  élever  des  prétentions  comme  ancien  seigneur 
direct,  Jean-Reinhard  sacrifia  une  somme  de  25,000  florins 
Des  arrangements  analogues  furent  pris  par  lui  avec  le 
cardinal-évêque  de  Strasbourg  (1717)  pour  les  liefs  qui  rele- 
vaient de  ce  pouvoir  épîscopal.'  11  avait  fait  plus,  et  je  dois 
appuyer  sur  cette  circonstance,  parce  qu'elle  se  rattache 
plus  spécialement  a  notre  histoire  nationale.  Par  nn  article 

).  Le  chAleaii  de  Lichteoberg,  par  exemple,  Bouxwiller,  Ingwiller.  etc. 


jt,Googlc 


—  31  —  . 

du  traité  de  Westphalie',  les  comtes  de  Hanau  étaienl  restés 
exemptés  de  toute  cession  faite  à  la  France.  Cependant  la 
chambre  de  réunion  siégeant  fi  Metz  avait  sommé  les  bail- 
liages alsaciens  de  Hanau  de  reconnaître  la  suzeraineté  de 
Louis  XIV.  Lorsque  la  guerre  de  succession  éclata ,  Jean- 
Reinhardj  effrayé  sans  doute  des  chances  aléatoires  qu'il 
allait  courir,  demanda  formellement  et  obtint  des  lettres 
patentes  du  roi,  qui  lui  attribuaient  d'ailleurs  tous  les  droits 
régaliens  compatibles  avec  la  souveraineté  de  la  France. 

Ainsi  il  pouvait  se  flatter  d'avoir,  en  père  de  famille  pru- 
dent, pourvu  à  toutes  les  éventualités  ;  et  lorsque ,  le  28  mars 
1736,  il  mourut  à  t'âge  de  71  ans,  il  savait  que  l'affection 
de  ses  sujets  alsaciens  accueillerait  le  successeur  qu'il  leur 
destinait. 

La  princesse  Charlotte-Christine  était  morte  dix  ans  au- 
paravant, à  la  fleur  de  l'âge;  cette  circonstance  ne  changea 
en  rien  la  pacifique  transmission  du  comté  de  Hanau-Lich- 
tenberg  a  la  &mille  de  Hesse-Darmstadt. 

Dans  le  comté  de  Hanau-  Mûnzenberg,  les  choses  ne  se 
passèrent  point  ainsi.  Frédéric,  landgrave  de  Hesse-Cassel, 
qui  cumulait  avec  sa  dignité  landgraviale ,  celle  de  troi  de 
Suède,»  avait,  en  1730  déjà,  exigé  qu'une  garnison  hessoise 
fût  admise  à  Hanau.  Après  la  mort  du  comte  Jean-Reinhard 
(1736),  lesdomainesdelaWetteraviepassèrent,  sans  réplique 
ultérieure,  à  la  maison  de  Hesse-Cassel. 

m.  Hesse-Dannstadt  i  BooxTilIer  [1736  &  1790). 

Le  prince  héréditaire  de  Darmstadt,  qui  succédait  à  Jean- 
Reinhard  de  Hanau,  descendait  en  ligne  directe  de  George 
le  Pieux,  fils  puîné  de  Philippe  le  Magnanime,  c'est-à-dire, 
de  l'un  des  acteurs  principaux  dans  le  grand  drame  de  la 

1,  article  XII,  î  87. 


jt,Googlc 


Réforme.  Il  était  lui-même  protestant  Fervent,  mais  sans 
étroitesse  d'esprit,  et  il  subordonnait,  dans  tes  questions 
politiques,  ses  convictions  personnelles  à  l'iotérél  de  ses 
États.  Au  milieu  du  conflit  entre  la  Priisee  protestante  et 
l'Autriclie  catholique,  il  demeura  l'allié  lidële  de  cette  der- 
nière puissance  et  du  cabinet  de  Versailles  ;  il  prescrivit 
même  à  son  fils  (  Louis  IX) ,  qui  était  alors  au  service  de 
Frédéric  le  Grand,  de  quitter  les  drapeaux  prussiens.  Il 
partagea  nos  revers  à  Rossbach  (ITS?),  et  fut  loyal,  sans 
sourciller,  sans  porter  sa  pensée  sur  les  invasions  françaises 
du  Palatinat,  qui ,  à  la  fin  du  XVIl^  siècle,  avaient  porté  le 
ravage  jusqu'à  Darmstadt,  sans  se  laisser  ébranler  par  les 
fléaux  de  la  guerre  de  sept  ans  elle-même,  qui  tombaient 
sur  ses  Étals  de  la  rive  droite  du  Rhin.  ' 

Je  dois  croire  au  surplus  que  ses  penchants  étaient  d'ac- 
cord avec  celte  ligne  de  conduite.  En  1745,  il  avait  porté  à 
François  V^  de  Lorraine  le  diplôme  qui  le  nommait  empe- 
reur d'Allemagne,  et  il  avait  été  royalement  récompensé  de 
cet  acte  de  courtoisie.  Dix-neuf  ans  plus  tard  (19mars  1764.), 
vieillard  septuagénaire  et  déjà  penché  vers  la  tombe,  il  s'é- 
tait ^tt  porter  sur  le  passage  de  ce  même  empereur  qui 
allait  présenter  son  fils  Joseph  II,  roi  des  Romains,  aux 
délégués  de  l'empire  réunis  à  Francfort  Cette  entrevue  tou- 
chante eut  lieu  dans  les  belles  forêts  qui  s'étendent  entre 
Darmstadt  et  l'ancienne  ville  libre  impériale.  Lorsque  Fran- 
çois I*'  vit  approcher  le  vieux  landgrave,  appuyé  sur  deux 
serviteurs,  il  se  précipita  au-devant  de  lui ,  te  serra  dans  ses 
bras  et  dit  à  son  flis  :  «  Voila  mon  meilleur  ami  1  » 

Il  est  évident  qu'à  part  les  affections  personnelles ,  il 
y  avait  pour  Louis  de  Darmstadt  un  motif  d'intérêt 
bien  marqué,  qui  devait  le  maintenir  inébranlable  dans 

1.  L'ouvrage  intiluléPtf/dawjf  (fer  Beicftjarnteeeoîi  1757  contredit  noire 
assertion  basée  sur  des  appréciations  de  M.  de  Ttlrctheim  et  de  Schlœier. 


jt,Googlc 


—  3â  — 

l'alliance  austro-française.  La  principaulé  de  Hanau-Uchten- 
berg  renfermait  alors  quatorze  villes  ou  bourgades  et  cent 
soixante  villages;  à  peu  d'eïceplions  prés',  toutes  ces  loca- 
lités  étaient  placées  sous  la  suzeraineté  française.  A  moins 
de  bouleversements  radicaux,  les  États  héréditaires  de 
Darmstadt,  sur  la  rive  droite,  ne  pouvaient  lui  échapper, 
tandis  qu'en  Alsace  le  maintien  du  statu  quo  dépendait  du 
bon  vouloir  français. 

On  vit  ainsi  se  prolonger,  pendant  plus  d'un  demi-siècle, 

la  sitJiation  anormale,d'un  prince,  qui  siégeait,  d'une  part, 

dans  les  diètes  de  l'empire,  et  qui  était  lié  cependant  par  des 

liens  féodaux  au  roi  de  France,  pour  la  partie  la  plus  belle 

-  de  ses  domaines. 

Louis  Vni,  comme  prince^  et  comme  seigneur,  avait  de 
grandes  et  incontestables  qualités.  Amides  pauvres,  il  donna, 
sur  les  deux  rives  du  fleuve,  une  extension  notable  aux 
bospices  et  aux  fondations  pieuses;  ami  des  études,  il 
protégea  les  écoles,  les  gymnases,  l'université  de  Giessen, 
fondée  par  l'un  de  ses  ancêtres  (Louis  V,  en  i  607)  ;  il  étendit 
sa  protection  spéciale  sur  les  chapitres  destinés  à  ouvrir  un 
asile  et  à  former  des  établissements  convenables  à  des  exis- 
tences qui,  sans  des  ressources  de  celte  nature,  auraient 
été  ou  déclassées  ou  meurtries. 

A  une  époque,  où  les  questions  d'économie  politique 
n'étaient  pas  encore  tombées  dans  le  lieu  commun,  lorsque 
des  esprits  distingués  seuls  les  devinaient,  Louis  VIII  avait 
fait  honneur  à  son  éducation  première',  en  cherchant  à 
doter  ses  États  de  créations  en  harmonie  avec  leurs  besoins 
présents  ou  futurs.  C'est  ainsi  que  dans  une  pensée  d'avenir, 
il  avait  créé  te  port  de  Freystett,  sur  la  rive  droite  du  Rhin. 

1 .  Le  petil  bailliage  de  Lemberg  ëlait  dans  le  PalaOnat;  les  bailliages  de 
Willetett  et  de  Lichlenau  sur  la  rive  droite  du  Rbin. 

2.  H.  de  Hellitz  avait  été  son  gouverneur. 


jt,Googlc 


—  34  — 

Quant  à  ses  domaines  alsaciens ,  il  en  abandonna  la  gestion 
directe  à  son  fils  (Louis  IX),  qui  Justifia  pleinement  la  con- 
fiance que  te  prince  mettait  en  lui. 

Quatre  années  après  sa  dernière  entrevue  avec  le  chef 
de  l'empire,  Louis  (VUI)  mourut  presque  subitement 
(le  -17  octobre  1768),  à  Darmstadt,  au  moment  où  il 
venait  de  prendre  congé  de  deux  de  ses  petites-filleg.  ' 

Louis  IX  (landgrave  de  ilQQà  1790)  avait  passé  plusieurs 
années  de  sa  jeunesse  dans  la  petite  ville  de  Bouxwiller  ; 
puis  il  avait  littéralement  créé,  dans  ujie  solitude  des  Vosges 
du  Palatinat,  la  résidence  de  Pirmasenz.  C'est  de  là  qu'il 
expédiaitavec  promptitude,  avec  un  exquis  sentiment  d'é- 
quité,  avec  un  laconisme  qui  devint  proverbial,  les  affaires 
de  la  principauté  de  Lichtenberg.  Dans  cette  capitale  impro- 
visée ,  il  vivait ,  entouré  d'un  bataillon  superbe  de  seize  cents 
gardes  de  haute  stature,  et  d'un  corps  de  hussards,  qu'il 
faisait  manœuvrer  avec  une  précision  étonnante ,  au  dire  de 
tous  les  contemporains  compétents*.  Avec  ces  tendances,  il 
devait  être  un  admirateur  enthousiaste  de  Frédéric  le  Grand; 
aussi  se  mit-il  à  son  service  (de  1743  à  1757),  et  il  ne  le 
quitta,  pendant  la  guerre  de  sept  ans,  que  sur  les  injonc- 
tions formelles  de  son  père.  Fils  et  sujet  obéissant,  il  sacrifia 
ses  goûts  personnels  à  la  raison  d'État  et  à  des  devoirs  de 
vasselage  nettement  définis,  puisqu'après  lapaisdeRyswick, 
les  comtes  de  Hanau  avaient  librement  reconnu  la  suzerai- 
neté de  la  France,  et  que  deux  fois  déjà  (1717  et  1736),  le 
roi  leur  avait  donné  l'investiture  des  fiefs  qui  relevaient  au- 
trefois de  l'évêché  de  Metz.* 

1.  Teuthorn,Hisloire  de  Hesse.  Auifûhrliche  Geschickle  der  Kessm. 
Bodenkopt,  (780.  Onze  yol.  in-S".  T.  Wpassim,  p.  i-J69. 

?.  De  Tllrckheim ,  Hisloire  généalogique  de  la  maison  souverjdne  de 
Hesse.  T.  n.passim. 

3.  le  landgrave  Louis  IX  eut  néanmoins,  comme  prince  héréditaire ,  de 
yives  discussions  arec  l'évêque  de  Metz,  (pii  ne  renonçait  pas  à  ses  pré- 


jt,Googlc 


-  35  — 

Cette  abnégation,  jointe  à  son  incontestable  capacité 
militaire^  lui  valut  au  service  d'Autriche  le  grade  de  lieute- 
nant-général d'artillerie,  celui  de  feldniaréclial  au  service  de 
Russie ,  et  le  commandement  de  deux  régiments  irançais 
(celui  de  Royal-Allemand  cavalerie  el  celui  de  Darmstadt.) 

A  ne  voir  que  la  surface  des  choses,  ce  goût  pour  les 
exercices  militaires,  qui  touchait,  dans  l'organisation  de  la 
garnison  dePirmasenz,  à  la  pédanterie  prussienne,  on  serait 
tenté  de  penser  que  le  prince  Louis  (IX)  de  Darmstadt  n'était 
que  l'imitateur  d'un  grand  modèle,  et  l'un  de  ces  princes 
allemands  qui  dévoraient  les  meilleures  ressources  de  leur 
trésor  dans  les  parades  et  les  manœuvres.  L'erreur  de  ce 
jugement  précipité  serait  radicale;  Louis  IX  s'entendait  par- 
faitement en  matière  de  ûnances;  il  administrait  avec  une 
sage  économie  les  revenus  de  ses  domaines,  donnait  des 
soins  particuliers  h  l'agriculture,  et  partageait  ou  faisait 
défricher  lui-même  les  teirains  vagues.  D'excellentes  routes 
reliaient  les  centres  de  ses  possessions;  les  chemins  vicinaux 
étaient  nombreux,  et  sur  ces  routes,  sur  ces  chemins,  cir- 
culaient les  produits  d'une  culture  surabondante,  et  d'une 
exploitation  minière,  germe  des  beaux  établissements  qui 
alimentent  aujourd'hui  la  population  de  ces  districts. 

Bienveillant,  affectueux,  d'une  politesse  toute  française,  le 
prince  de  Darmstadt  n'était  ni  faible,  ni  dominé  par  sa  petite 
cour;  si  des  domaines  considérables  lui  étaient  échus  en 

tentione,  et  avait  accordé  l'iovesliliire  desDefs  de  Bouxwiller,  d'iDgwiller, 
d'OchsensteîQ,  aux  ducs  de  Fleury  et  de  Saist-SimoD.  li  fallut  l'interven- 
lion  directe  de  la  couronne  de  France  pour  y  mettre  un  terme.  En  vain 
l'éTÈiiue  de MetzTOulut-il  s'appuyer deTesemplederéTêque de Strast)ourg, 
qui  avait,  sous  la  suzeraineté  française,  conservé  sa  cour  féodale.  Le  cas 
était  différent;  l'article  TO  du  traité  de  Muusler  cédait  à  la  France,  sans 
clauseB,  l'évéclië  de  Metz,  tandis  que  l'article  87  du  même  traité  réservait 
à  l'ëvéqae  de  Strasboui^  son  inunédiateté,  comme  prince  de  l'Empire  ger- 
manique. 


jt,Googlc 


partage,  il  aui'ail  sans  aucun  doute  fait  preuve  de  talents  de 
gouvernement,  qui  n'ont  point  trouvé  à  se  déployer  dans 
une  sphère  modeste,  et  sous  ta  surveillance  nécessairement 
ombrageuse  du  gouvernement  français. 

Louis  IX  mourut,  le  6  août  1790,  à  l'âge  de  71  ans,  au 
moment  où  la  Révolution  française  marchait  déjà ,  enseignes 
déployées,  à  tel  point  que  son  successeur,  le  landgrave 
Louis  X  n'eut  guère  d'autre  souci  que  de  prendre  des  me- 
sures de  conservation  préventive,  en  évacuant  d'un  sol 
ébranlé  ce  qui  pouvait  encore  être  sauvé. 

Ainsi  Louis  IX  était  mort  en  temps  opportun;  il  semble 
qu'il  y  aurait  eu  désaccord  dans  cette  longue  carrière,  qui 
ouvre  avec  le  XVllI*  siècle,  et  finit  pour  ainsi  dire  avec  lui , 
si  les  terreurs  de  1793  avaient  projeté  leur  ombre  sur  une  , 
existence  si  pleine  et  si  heureuse. 

Le  prince  hessois  avait  eu ,  comme  père  de  famille ,  des 
satisfactions  bien  grandes.  Il  avait  épousé,  en  août  174:1, 
une  princesse  palatine  de  Deux -Ponts,  dontl'esprit  énergique 
et  cultivé  se  trouvait  à  l'unisson  de  celui  de  son  mari.  De 
quatre  filles,  issues  de  cette  union  heureuse,  l'une  avait 
épousé  le  roi  Frédéric-Guillaume  II  de  Prusse;  une  seconde 
le  prince  Charles-Louis  de  Bade;  une  troisième, Wilhelmine, 
devint  l'épouse  de  Paul  F  de  Russie,  et  mère  des  empereurs 
Alexandre  et  Nicolas;  enfin  Louise,  la  perle  de  la  famille, 
épousa  Charles -Auguste,  duc  de  Saxe-Weimar,  l'ami,  Je 
protecteur  de  Schiller  et  de  Gœthe.  Que  la  philosophie  chré- 
tienne insiste  sur  le  néant  des  grandeurs,  elle  est  dans  son 
incontestable  droit;  mais  l'historien  manquerait  à  son  devoir 
en  ne  faisant  point  ressortir  les  succès  mérités  et  la  situation 
prospère  d'une  famille  de  princes  modestes,  qui  arrive  par 
une  attitude  simple,  à  la  fois  honnête  et  habile,  à  conquérir 
un  rang  considérable,  à  placer  quelques-uns  de  ses  rejetons 
sur  des  trônes,  et  à  conquérir  pour  l'une  de  ses  filles  une 


jt,Googlc 


—  37  — 
gloire  plus  grande  encore,  celle  d'avoir  posé  sur  le  front  du 
génie  ses  premières  couronnes. 

Au  moment  où  Louis  X  succédait  à  son  père,  les  posses- 
sions de  Hanau-Lichtenbei^  renfermaient  en  Alsace  une 
populaliond'environ90,000habilants,  et  donnaient  unrevenu 
de  près  d'un  million  de  livres. 

La  régence  qui  siégeait  à  Bouxwiller  dirigeait  les  affaires 
des  bailliages  alsaciens;  elle  était  formée  d'un  président  et  de 
six  conseillers  (les  uns  conseillers  privés,  les  autres  conseil- 
lers de  régence),  d'un  secrétaire,  d'un  conseiller  archiviste, 
d'un  procureur  liscal,  de  plusieurs  buralistes,  avec  l'appen- 
dice inévitable  d'un  huissier  et  d'un  sergent.  Neuf  avocats 
étaient  attachés  au  conseil. 

Mais  indépendamment  de  cette  petite  préfecture  locale, 
qui  réunissait  à  ses  pouvoirs  administratifs  des  pouvoirs 
judiciaires,  trois  autres  corps  siégeaient  à  ses  côtés,  sous  le 
titre  de  «  Chambres  des  fiefs,  des  comptes  et  des  eaux  et 
forêts.»  Le  personnel  des  fonctionnaires  et  des  employés  de 
la  chambre  féodale  était  le  même  que  celui  du  conseil  de 
régence;  mais  les  deux  autres  chambres  avaient  une  orga- 
nisation spéciale,  conforme  à  la  nature  du  travail  qui  se  ^sait 
dans  leurs  bureaux.  Un  directeur,  des  assesseurs,  un  rece- 
veur général,  des  réviseurs  de  comptes,  des  buralistes ,  un 
garde  général  des  forêts,  complétaient  celte  organisa- 
tion, dont  les  rouages  fonctionnaient  avec  beaucoup  de 
précision. 

Que  l'on  ajoute  à  ce  personnel  celui  du  consistoire  géné- 
ral, de  l'instruction  publique,  etc.,  etc.,  et  l'on  se  trouvera 
en  face  d'un  mouvement  assez  considérable,  hors  de  pro- 
portion peut-être  avec  l'exiguïté  des  domaines.  Lorsque  la 
cour  du  prince  héréditaire  habitait  le  château,  Bouxwiller 
ressemblait  à  ces  petites  résidences  princières  ,de  l'Alle- 
magne, dont  ta  confédération  germanique  conserve  encore 


jt,Googlc 


-  38  - 
de  nos  jours  quelques  traces,  et  qui  répandaient,  daos  un 
espace  élroit,  une  vie  quelquefois  factice.  Quant  à  la  princi- 
pauté de  Hanau-Lichtenberg ,  elle  échappe,  je  l'ai  déjà  dit, 
à  celte  critique;  la  situation  prospère  de  l'agriculture  autour 
de  ses  villages  alsaciens  portait  bon  témoignage  en  faveur 
de  ce  petit  gouvernemenl  patriarcal.  Les  beaux  jardins, 
l'orangerie',  les  volières,  les  fontaines,  n'étaient  point  entre- 
tenues aus  dépens  des  campagnards;  une  comptabilité  par- 
faitement réglée  permettait  de  voir  clair  dans  les  finances, 
et  de  ne  point  manger  le  fonds  avec  le  revenu. 

A  Strasbourg,  ces  princes  avaient  fait  construire  vers  1 740, 
le  bel  hôtel  deDarmstadt;ilsy  résidaient, lorsque  les  devoirs 
de  leur  charge  de  colonels  au  service  de  France  les  appe- 
laient au  chef-lieu  de  l'Alsace.  C'est  de  là  que  sortit  le  prince 
Louis  (X),  lorsque  à  la  tête  de  son  régiment,  il  vint  rétablir 
l'ordre  à  l'hôtel  de  ville  envahi  le  2i  juillet  1789  par  une 
bande  de  pillards  et  de  démolisseurs. 

Il  ne  devait  pas  jouir  longtemps  du  succès  de  ses  efforts 
loyaux.  Les  temps  de  la  vieille  monarchie  étaient  accomplis, 
et  le  prince  de  Hesse-Oarmstadt  ne  subit  que  la  loi  de  la 
destinée,  en  quittant  le  territoire  français  passagèrement 
livré  à  l'anarchie. 

Au  nombre  des  fonctionnaires  de  Hanau  qui  n'émigrèrent 
point,  se  trouvait  le  receveur  du  bailliage  de  Wolfisheim. 
Cet  agent  comptable  demeurait  à  Strasbourg  même;  il  avait 
le  titre  et  le  rang  de  conseiller,  et  parait  avoir  conservé  pour 
son  ancien  maître  un  attachement  que  les  lois  révolution- 
naires ne  parvinrent  point  à  ébranler.  Henri  Rausch  fut 
accusé,  en  décembre  1793,  d'avoir  entretenu  une  corres- 
pondance avec  le  landgrave  de  Hesse,  et  d'avoir  &it  passer 
des  fonds  en  Allemagne, 

I,  Les  orangers  de  Bouxwiller  oui  été  Iraosportés,  après  la  terreur,  à 
Strasbou^,  où  ils  font  l'ornement  de  l'orangerie  Joséphine. 


jt,Googlc 


—  39  — 

L'inculpation  étaîl  peut-être  fondée;  le  receveur  de  Wol- 
fîsheim  restait  sans  doute  dépositaire  des  dernières  rentrées. 
Ce  crime  fut  puni  de  mort.  Henri  Rausch  tomba  l'une  des 
premières  victimes  de  la  terreur  à  Strasbourg,  et  paya  de 
sa  tête  une  généreuse  imprudence,  qui,  s'il  avait  atteint 
des  temps  plus  heureux,  lui  aurait  valu  une  couronne 
civique. 

An  moment  où  son  procès  s'instruisait ,  les  églises  venaient 
d'être  fermées;  tous  les  pasteurs  cependant  n'étaient  pas 
encore  emprisonnés;  l'un  d'eux  prêta  son  assistance  au 
condamné,  qui  voulait,  au  milieu  d'une  société  sceptique  et 
désorganisée,  mourir  dans  la  foi  de  ses  pères. 

Le  landgrave  Louis,  pendant  ce  temps,  avait  fourni  son 
contingent  de  troupes  au  siège  de  Mayence,  et  chaudement 
épousé  la  cause  de  la  monarchie  proscrite.  Lorsqu'arrivèrent 
les  temps  réparateurs  de  l'époque  consulaire,  il  réclama 
une  indemnité  pour  la  perte  de  ses  domaines  alsaciens  et 
de  ceux  de  l'Ortenau, et  obtint,  le  25  févrierl805, plusieurs 
bailliages  mayençais ,  les  restes  de  l'évéché  de  Worms  et  le 
duché  de  Westpbalie,  qui ,  depuis  la  dépossession  de  Henri 
le  Lion,  avait  fait  partie  de  l'archevêché  de  Cologne. 

Entré  dans  la  confédération  du  Rhin  et  placé  sous  l'égide 
de  Napoléon  Y",  il  fut  fait  grand-duo  de  Hesse  avec  les 
honneurs  royaux  (■l'"'  août  1809),  et  prit  le  nom  de 
Louise.' 

IT.  Le  fonds  de  Hansu-Lichtenberg  dans  les  archives 

dn  Bas-Rhin. 

'  Ces  données  historiques  sur  lamaison  deHanau-Licklen- 

berg  sont  en  partie  contenues  dans  le  fonds  qui,  dans  les 

archives  départementales  du  Bas-Rhin ,  porte  ce  litre  ;  mais 

1.  Le  grand-duc  actuel  de  Hesse  Louis  III  est  le  petit-llls  de  Louis  I".  Il 
règne  depuis  I84S. 


jt,Googlc 


—  -iO  — 
elles  pourraient,  à  la  rigueur,  se  reconstruire  à  l'aide  de 
documents  déjà  imprimés  ou  des  récits  déjà  publiés'.,.. 
Quels  sont  les  éléments  nouveaux  que  les  titres  du  dépôt 
départemental  peuvent  fournir  à  l'histoire  religieuse,  civile 
et  administrative  de  la  seigneurie  de  Hanau  -  Lichtenberg  ? 
J'essayerai  de  l'indiquer  en  quelques  pages ,  de  caractériser 
d'une  manière  succincte  les  parties  principales  de  cette  vaste 
collection,  que  j'ai  fait  connaître  pour  la  première  fois  dans 
un  rapport  adressé,  en  1849,  au  préfet  du  Bas -Rhin. 
Essayer  d'aborder,  dans  celte  revue  rapide ,  les  détails  de 
160,000  pièces  de  toute  nature  qui  forment  le  fonds  de 
Hanau-Lichtenberg ,  serait  une  œuvre  dérisoire ,  où  l'ennui 
des  redites  et  des  affaires  minimes  ne  serait  point  compensé 
par  l'utilité  du  résuilat.  Je  ne  puis  effleurer  ici  que  des  têtes 
de  chapitre.  ' 

Le  fonds  est  classé  par  bailliages,  qui  tous,  même  ceux 
d'outre-Rhin  et  duPalatinal,  sont  représentés  par  des  titres 
nombreux.  Les  affaires  qui  concernent  l'ensemble  de  la 
seigneurie,  ou  quelques  bailliages  simultanément,  suivent 
dans  une  rubrique  spéciale  ;  un  millier  de  volumes  de  comptes 
clôt  la  collection. 

Le  caractère  général,  uniforme,  de  toutes  ces  liasses,  de 
tous  ces  parchemins ,  de  tous  ces  volumes ,  c'est  d'embras- 
ser, dans  sa  totalité,  la  vie  d'une  fraction  de  province;  les 
titres  de  propriété  s'y  reproduisent  sous  toutes  les  formes  ; 
les  constitutions  de  rente,  qui  remontent  au  XIV^  et  même 

1 .  Un  ouvrage  capital  sur  la  matière,  d"un  auteur  anonyme,  est  intitulé  ; 
Geographische  Beschreiltang  der  Grt^scha/l  Banau-Munzenberg  uni 
Geschichte  der  ekemaU  regierertden  Berren  tind  Gr<(fen  zu  Banati  itber- 
haupt,  mit  den  daher  enlUandenen  XtimenbergiieheK  UTid  Lichtmi- 
bergiichen  tinien , .  nebsl  eïTitr  nemn  landkaHe  und  Geschlechtst^el.  - 
Hanau,  1782.  1  vol.  in-S". 

2.  L'inventaire  Aa  fonds,  que  J'ai  refait  et  complété  en  18^7,  comprend 
quatre-vingt  cahiers  in-folio,  chacun  d'environ  20  pages. 


jt,Googlc 


—  41  — 

au  XllF  siècle ,  remplissent  le  plus  d'espace  ;  les  ventes  et 
les  échanges ,  les  donations  et  les  actes  testamenlaires ,  les 
emphyléoses  et  les  baux ,  les  obligations  et  les  créances ,  les 
pièces  de  procédure  et  les  transactions,  les  dossiers  qui 
'  concernent  les  travaux  publics ,  les  édifices  et  les  routes , 
les  neuves  et  tes  cours  d'eau  pullulent ,  et  dans  les  actes 
civils  de  toute  nature  dominent  les  noms  des  seigneurs  de 
Lichtenberg  eux-mêmes;  mais  autour  d'eux  se  groupent 
les  noms  des  seigneurs  laïques  et  ecclésiastiques ,  des  cor- 
porations civiles  et  religieuses  de  l'Alsace,  de  la  Lorraine, 
du  Palatinat,  de  Bade,  de  Wurtemberg  et  de  Hesse,  et 
leur  font,  incidemment,  au  milieu  de  ce  dédale  d'aflaires 
civiles,  un  cortège  vraiment  bislorique.  ie  ne  parle  des 
(vilains»  que  pour  mémoire,  quoique  les  noms  les  plus 
obscurs,  lorsqu'ils  remontent  à  quelques  siècles  de  dis- 
tance ,  aient  aussi  une  valeur  relative,  et  constituent,  pour 
une  province,  des  espèces  d'annales  domestiques,  que  l'ou- 
trecuidante ignorance  peut  seule  couvrir  de  dédain.  A  l'aide 
de  ces  documents  de  Hanau-Lichtenberg,  on  pourrait  l'econ- 
struire ,  pour  beaucoup  de  villages  de  l'Alsace  moyenne , 
de  petites  notices  spéciales ,  qui  auraient ,  pour  chaque  clo- 
cher, l'incontestable  mérite  de  montrer  que,  dans  chaque 
petit  groupe  communal  s'agitaient,  à  toutes  les  époques, 
des  passions,  preuve  de  vie  et  de  fécondité;  que,  sur  le 
point  le  plus  imperceptible  du  territoire,  il  existait  de  mo- 
destes travailleurs,  qui  acquéraient  lentement,  péniblement, 
qui  défendaient  ce  qu'ils  avaient  acquis ,  et  se  trouvaient  en 
relations  régulières  et  multiples  avec  des  hommes  d'épée 
ou  des  magistrats,  avec  des  prêtres  et  des  couvents.  En 
lisant  avec  attention  ces  actes  passés  devant  le  prévôt,  le 
bourguemestre  et  ses  assesseurs ,  en  parcourant  les  nom- 
breux règlements  municipaux,  on  arrive  à  reconstruire, 
par  la  pensée ,  cette  oi'ganisation  primitive  de  nos  munici- 


jt,Googlc 


paillés,  si  longtemps  ignorée  des  historiens,  prônée  oulre 
mesure  peut-être  par  les  modernes,  mais,  en  tout  cas, 
source  féconde  d'aperçus  nouveaux  sur  la  vie  de  nos  ancêtres 
les  plus  obscurs. 

Je  prends ,  pour  expliquer  ma  pensée,  un  genre  de  pro- 
priété spéciale ,  les  moulins  et  les  usines.  Les  cours  d'eau 
et  les  petites  rivières  qui  traversent  les  divers  bailliages  de 
Hanau-Lîchtenberg  sont  nombreux  ;  la  Zorn,  la  Zinael,  le 
Sauerbach ,  le  Seizbach ,  la  Mussig ,  arrosent  ces  domaines , 
et  chacun  de  ces  courants  est  utilisé  par  ces  établissements 
qui  préparent  la  nourriture  première  de  nos  populations , 
ou  qui  contribuent  à  mettre  en  œuvre  les  richesses  miné- 
rales du  sol.  Dans  les  liasses  du  fonds  de  Hanau-Lichtenbei^, 
chaque  moulin  a  son  histoire  domestique  —  je  l'ai  déjà  fait 
remarquer  dans  mon  rapport  de  1849  —  histoire  qui 
remonte  quelquefois  très-haut,  et  qui  se  traduit  en  emphy- 
téoses  ou  baux ,  en  discussions  des  meuniers  avec  les  sei- 
gneurs et  les  communes,  en  correspondances  ou  rapports 
de  fonctionnaires  et  d'hommes  d'aSaires,  en  questions  d'in- 
térêts quotidiens ,  qui  ouvrent  des  échappées  de  vue  sur 
l'existence  publique  et  privée  des  habitants.  Ce  sont  des 
perles  qu'il  faut  découvrir  dans  des  matériaux  intimes  et 
diffus  ;I  mais  les  vrais  résultats  de  l'érudition  ne  s'acquièrent 
partout  qu'au  prix  de  beaucoup  de  travail. 

Parmi  les  villages ,  .je  prends  celui  de  Geudertheim ,  qui  a 
eu ,  pendant  toute  la  durée  du  moyen  âge ,  et  même  pen- 
dant les  derniers  siècles  avant  la  révolution ,  le  triste  sort 
d'être  partagé,  comme  la  plupart  des  communes  alsaciennes, 
enti-e  plusieurs  seigneurs.  Mais  ce  fractionnement  même 
devient,  dans  nos  archives,  la  source  d'une  grande  variété. 
Les  actes  relatifs  à  la  copropriété  de  Geudertheim  rem- 
plissent plusieurs  liasses,  et  fout  passer  sous  les  yeux  de 
l'explorateur  la  famille  d'Ochsenstein ,   qui  acquiert ,   au 


jt,Googlc 


—  43—1 
Xlli''  siècle ,  le  village  des  mains  des  Goi^enheim  ;  puis  les 
Ratbsamhausen ,  les  Mûllenheim ,  les  Linange  et  les  Lichten- 
berg  eux-mêmes,  qui  arrivent  à  acquérir,  par  cession  vo- 
lontaire des  Linange ,  une  partie  des  villages  après  leur 
lutte  avec  cette  dernière  famille  (1452).  Plus  tard,  vient 
le  tour  des  Ramstein ,  auiquels  les  Lichtenberg  revendent 
leur  part  ;  puis  celle  d'Emmerich  Bitter ,  de  ce  receveur 
général  de  la  préfecture  de  Haguenau ,  qui  remplit  de  son 
nom  les  titres  de  la  landvogtei  '.  Ritter  acquiert  une  partie 
de  Geudertheim  des  mains  des  Ramstein ,  et  reprend ,  en 
1490,  à  ce  sujet,  des  engagements  vis-à-vis  des  deux  gen- 
dres du  comte  Louis  de  Lichtenberg. 

Au  commencement  du  XVI*  siècle,  l'empereur  Masimi- 
lien  I^,  seigneur  de  la  moitié  du  village,  annonce  son  inten- 
tion de  la  céder  à  son  secrétaire ,  Matthieu  Wurm ,  de  Geu- 
dertheim; de  là ,  un  litige  de  ce  nouveau  co-seigneur  avec 
René,  comte  de  Deux-Ponts-Bitcbe  (1528);  des  émeutes 
villageoises ,  suscitées  par  Isaac  Wurm  (  1 571  ) ,  et  l'empri- 
sonnement de  ce  perturbateur  de  l'ordre  public  ;  enfin ,  aux 
XVIP  et  XVIU'  siècles ,  des  litiges  incessants  entre  Hanau- 
Lichtenbcrg  et  les  Gottesheim,  qui  entrent,  à  leur  tour,  dans 
le  condominium  de  ce  riche  village. 

Le  moulin  de  Geudertheim  possède  des  annales  du  Xni' 
au  XYin*  siècle  '.  Des  affaires  de  cours  d'eau ,  de  droit 
de  cabaret  et  de  mouture  se  rattachent  à  son  exploitation. 
Les  habitants  du  village  Ggurent  dans  plus  d'un  acte  de  pro- 
priété; quelques-uns  d'entre  eux  —  c'est  la  très -petite 
minorité  —  inscrivent  leurs  noms  dans  les  dossiers  criminels 
de  la  localité  ;  des  investitures  impériales ,  accordées  aux 

1.  Voirmonrq)port  sur  la  préfecture  de  Hagueoau.  Session  du  Conseil 

général  de  ISaii. 
3.  Le  nom  de  Rodolphe  de  Habsbourg  est  consigné  daos  l'acte  le  plus 


jt,Googlc 


—  44  — 
Gotlesheim ,  attestent  le  droit  de  blutbann,  ou  de  vie  et  de 
oiort ,  sur  les  malfaiteurs. 

Dans  ce  même  bailliage  de  Brumalh,  où  Geudertheim  est 
situé ,  il  n'y  a  presque  point  de  communes  dont  les  titres 
ne  remontent  au  moins  au  XV*  siècle.  PourBrumath  même, 
les  nombreux  actes  d'engagement  et  de  rachat  qui  s'en 
suivent,  mettent  en  relief  l'instabilité  de  ces  seigneuries. 
A  partir  de  1321,  les  Lichtenberg  donnent  successivement, 
à  titre  de  gage,  Brumath  le  château  et  la  bourgade  aux 
sieurs  de  Fénétranges,  aux  Bock,  auxLinange,  auxZoïn, 
aux  Windeck ,  aux  Fegersheim. 

Enfin  ,  les  cliarges  et  les  corvées ,  les  obligations ,  les 
réclamations  de  toute  nature,  les  marchés  et  leur  privilège, 
forment,  à  la  suite  des  communes  isolées,  une  série  de 
liasses,  qui  se  reproduisent,  sinon  identiques,  du  moins 
analogues  dans  les  autres  bailliages. 

Si  les  usines ,  les  hameaux ,  les  villages  ont  leur  place 
marquée  dans  la  colleclion  archivale  du  Bas-Bbin  ,  il  est 
bien  entendu  que  les  bourgades,  les  villes,  et  surtout  les 
châteaux ,  ne  sont  point  privés  de  titres  qui  constatent 
leur  origine,  et  leurs  destinées  diverses,  heureuses  ou  mal- 
heureuses. Les  demeures  seigneuriales  surtout ,  qu'elles 
soient  sur  la  montagne  ou  dans  la  plaine ,  apparaissent  — 
je  ne  dirai  pas  toutes,  mais  plusieurs  d'entre  elles  —  tantôt 
comme  objet  de  transaction  ou  de  construction,  tantôt 
comme  des  localités  où  se  concluent  des  traités  castrenses. 
Aux  noms  de  Beichshoffen  et  de  Windeck,  de  Geroldseck 
et  d'Ochsenstein ,  de  Hatten  et  de  Niederrœdern ,  de  Brumath 
et  de  Bouxwiller,  se  rattachent  ou  de  longues  séries  d'in- 
vestitures, de  lettres  reversâtes,  de  pactes  de  famille,  de 
conventions  publiques,  ou  de  simples  affaires,  des  détails 
d'administration  et  de  comptabilité.  ' 

I.  Le  château  de  Liclitenberg,  malhcureusemeut,  est  mal  partagé  daus 
ces  liasses;  les  doujiées  sur  le  compte  de  cet  édillce  sont  presque  uulles. 


jt,Googlc 


—  45  — 

Un  genre  de  propriété  qui  apparaît  plus  nombreux  que 
tous  les  autres,  c'est  la  propriété  foi'estiére.  Beaucoup  plus 
étendue  avant  la  révolution  que  de  nos  jours ,  les  forêts 
appartenant  à  Hanau-Lichtenberg  sont  l'objet  de  nombreuses 
procédures  que  la  seigneurie  soutient  contre  les  communes 
ou  contre  des  seigneuries  voisines.  Le  Vier^emeindewald 
(forêt  des  quatre  communes  de  Dossenheim,  Saint-Jean- 
des-Cboux  ,  Ernolsheim,  Monswiller),  la  forêt  de  Herren- 
steîn ,  l'Aspruch ,  les  forêts  de  Haguengu  et  de  Brumath , 
deviennent,  pour  l'affouage,  la  chasse,  la  péclie  dans  les 
étangs  et  les  ruisseaux ,  le  champ  illimité  où  se  débattent 
des  intérêts  plus  ou  moins  graves ,  souvent  à  l'aide  de  docu- 
ments historiques  anciens. 

Pour  les  questions  d'histoire  générale,  c'est  invariable- 
ment la  guerre  de  trente  ans  qui  occupe  la  première  place 
avec  son  inévitable  cortège  de  massacre  et  de  misère.  Les 
pièces  de  la  plupart  des  bailliages  confirment  les  faits  déjà 
connus  de  cette  efiroyable  période,  ou  contribuent  à  en 
varier  les  scènes  ruineuses  et  les  désolants  tableaux'.  Deux 
siècles  auparavant,  la  guerre  des  Armagnacs,  aussi  funeste 
que  celle  de  trente  ans,  mais  sur  un  rayon  moins  étendu , 
laisse  aussi  quelques  traces  dans  les  titres  des  fonds  de 
Hanau*.  La  Réforme,  au  contraire,  n'y  apparaît  que  très- 
incidemment  ;  ce  n'est  point  ici  que  l'on  pourrait  en  suivre 
l'établissement  et  les  progrès. 

Quelques  individualités  déjà  connues  se  dessinent  dans  ce 
dédale  de  papiers.  Dans  le  bailliage  de  Wcerth ,  plus  d'un 
rapport  est  écrit  de  la  main  de  l'historiographe  Herzog; 
plus  d'une  lettre  que  ce  fonctionnaire  adresse  à  ses  maîtres, 

1.  J'M  cilë,  dans  mon  rapport  de  1649,  les  chiDïes  qui  conslaleat  la 
niioe  et  le  dépeuplement  de  certains  Tillages,  d'Ernolshelni ,  par  exemple, 
où  il  ne  restait  que  huit  à  dix  habitants. 

2.  Par  exemple,  dans  les  titres  du  bailliage  de  WeslhofTeii. 


jt,Googlc 


Philippe  V  et  Jean  Reinhard ,  porte  sa  signature.  Il  acquiert 
des  maisons  et  des  terrains,  soit  de  ses  propres  deniers, 
soit  de  la  munifîcence  de  la  seigneurie  ;  quelquefois  on 
entrevoit  des  dissentiments  entre  elle  et  lui,  preuve  de  l'in- 
dépendance de  son  caractère;  d'autres  fois  il  est  délégué  par 
le  comte  auprès  d'autres  seigneurs,  amis  ou  antagonistes. 
C'est  ainsi  qu'il  prend  part,  vers  la  fin  du  XVP  siècle,  aax 
conférences  de  Strasbourg,  ou  l'on  discutait  avec  les  copro^ 
priétaires  de  la  Marche  de  Marmoutier  des  questions  de  juri- 
diction très-complexes. 

Cette  Mark  ou  Marche  de  Marmoutier,  patrimoine  pri- 
mitif du  monastère  du  même  nom,  occupe,  dans  les  papiers 
de  Hanau-Lichtenberg ,  l'un  des  premiers  rangs,  quoique 
tes  comtes ,  loin  d'en  être  les  seigneurs  uniques ,  parta- 
geassent avec  six  ou  sept  autres  «  puissances  n  ce  domaine 
historique ,  ancien  fief  de  l'évêché  de  Metz  '.  Les  noms  de 
plusieurs  évêques  de  Metz  et  de  Strasbourg ,  de  quelques 
abbés  -  prélats  de  Marmoutier,  de  plusieurs  dynastes  alsa- 
ciens, lorrains  et  allemands  (de  la  Petite-Pierre,  de  Ribeau- 
pierre ,  de  Fleckeustein,  de  Wangen ,  de  Wurtemberg) ,  se 
rattachent  aux  engagements,  aux  négociations,  aux  litiges, 
aux  traités,  auxquels  donne  lieu  le  condominium  de  la  Marche 
ou  sa  transmission  morcelée.  A  première  vue,  le  chaos  de 
ces  rapports  multiples  engendre  le  découragement  et  trouble 
la  vue;  peu  à  peu,  cependant,  on  arrive,  par  l'analyse  con- 
sciencieuse des  pièces,  à  dégager,  à  juxtaposer,  à  comprendre 
ces  intérêts  croisés,  à  bénir  surtout  la  simplification  moderne. 
A  ce  point  de  vue ,  la  correspondance  des  divers  seigneurs, 
la  nomination  des  fonctionnaires  (baillis,  directeurs  de  bâti- 
ments, châtelains  ou  employés  inférieurs),  est  loin  d'être 

1.  C'est  au  XVI'  siècle  qu'une  partie  de  la  Marche  de  Marmoutier  arrive 
avec  la  seigneurie  d'Odiseuslein  aux  Hanau-Uctiteubei^  des  luaios  des 
comtes  de  Deux-Ponis-Bilche,  qui  l'avaieut  acquise  par  mariage  en  148-^. 


jt,Googlc 


sans  valeur.  Dans  ces  conflits  du  XV1°  siècle  surgissent  les 
noms  de  l'abbé  Giselbert,  de  l'évéque  Jean  de  Mander- 
scheid,  d'Ëgenolphe  dcBibeaupicrre,  de  Philippe  de  Hanau- 
lichtenberg,  et  celui  de  Bernard  Herzog,  qui,  simple  secré- 
taire des  conférences  de  1575,  ne  se  doutait  point  que  son 
nom,  maintenant  acquis  à  la  science,  oflrirait  un  jour  autant 
et  plus  d'attrait  que  les  noms  des  grands  seigneurs,  dont  il 
était  alors  le  trés-humble  sujet. 

La  vallée  de  ReichshofTen  ou  le  bailliage  de  Niederbronn , 
quoique  ce  ne  fùl  qu'une  propriété  temporaire  (de  1570 
à  1707)  des  Hanau-Lichl«nberg,  attire  aussi  l'attention  à 
raison  de  la  ville  aux  eaux  thermales,  qui  en  était  le  chef- 
lieu.  L'ammodiation  de  la  maison  des  bains,  l'accueil  â  faire 
aux  membres  de  la  famille  seigneuriale  ou  à  d'autres  per- 
sonnages hauts  placés,  forment  le  sujet  de  quelques  rapports 
de  baillis.  Dans  le  voisinage  immédiat  de  celte  remarquable 
locaUté ,  le  Jsegerthal  et  ses  usines  qui  n'avaient  pris ,  sous 
les  comtes  de  Hanau ,  qu'un  développement  modeste ,  pré- 
sentent ,  dans  les  diverses  phases  de  leur  exploitation 
première,  un  genre  d'attrait  que  n'ont  pas  d'autres  papiers 
de  cette  collection. 

Le  château  et  la  ville  de  ReichshofTen ,  indépendamment 
des  I  paix  castrenses  >  conclues  dans  leur  enceintes ,  ofli'ent 
une  correspondance  variée  de  la  seigneurie  avec  les  élec- 
teurs palatins ,  les  évêques  et  le  grand  chapitre  de  Stras- 
bourg, avec  le  margrave  Jean -George  de  Brandebourg, 
administrateur  protestant  de  i'évêché  pendant  les  trente 
années  de  scission  confessionnelle ,  qui  forment  la  clôture 
du  XVP  siècle  dans  l'histoire  de  Strasbourg. 

Dans  cette  ville,  la  maison  de  Hesse-Darmstadl,  héritière 
de  Hanau ,  possédait ,  on  le  sait ,  plusieurs  immeubles. 
L'acquisition  de  quelques  maisons  attenant  à  l'hôtel  de 
Tiarmsiadt  (  la  mairie  actuelle  )  est  constatée  par  des  docu- 


jt,Googlc 


—  48  — 
menls  authentiques;  mais  il  n'existe,  dans  notre  vaste  collec- 
tion, aucun  titre  sur  la  reconstruction  de  cette  demeure 
vraiment  princière ,  qui  occupe  l'emplacement  de  l'hôtel 
des  Ochsenstein,  riche  en  souvenirs  du  moyen  âge.  Je 
m'arrête,  pour  ne  point  tomber  dans  une  sèche  nomencla- 
ture de  titres,  et  laisser  entrevoir  au  lecteur,  â  l'aide  de 
ces  données ,  le  genre  d'intérêt  qui  peut  se  rattacher  à  ces 
débris  des  archives  de  Hesse-Darmstadt. 


jt,Googlc 


PIÈCES  JUSTIFICATIVES. 


CoJiradu*  dei  gratia  argenlittemit  tceUtie  hutnilU  minuter.  owuU- 
bus  eccleiie  dei  prtlatU  abbatibui  preporititd^anii  plcbanU  et  «oruM 
vicaHis.  iahitem  el  /rateittaut  in  domifio  dUectiOneiii.  Quanta  reve- 
rentia  excolendui  lit  locut  argeiUinenns  ecelesie  in  qua  tneiaoTia 
béate  dei  genitrieis  veneratur  et  cotitur.  dileetioni  vettre  notum/ore  no» 
ambigimui.  Bec  enim  ipiritalit  (sic)  mater  vestra  itUutem  vobis  corporit 
et  anime  per  baptismi  myslerium  et  conseeraiionem  taneti  crismali* 
et  saerati  olei  jagiter  adminitlrat.  Bec  eliam /acit  judicium  omnibut 
ityuriam  patientiàus.  tutelam  rerum  et  corporum  cajiferens  omnibui 
ad  se  con/ugienCibut.  Prelerea  guaja  sumptuoso  et  labofioio  opéra 
ipsa  eccleaia  in  mehorem  statum  reedificelur  notvm  esse  omnibus 
ipsum  locum  frequeTitantibus.  Ad  guod  perfiàendum  quando  urba- 
norum  nostrorum  matius  non  sujjtciunt.  a  vobis  tanguam  a  piisfilii*. 
mata-  vestra  argeniinensis  eeelesia  auxilium  duici  petit  ojfeciu.  Unda 
pesiram  rogamus  fraternitateta  et  in  retHissionem  peeeatorum  vobit 
tj^ungimut-  quatinus  latores  presentium  eum  tettimonio  sigiUi  nottri 
ad  vos  venienles  bénigne  reeipiatis.  et  in  quantum  potestis  htlariter 
eis  assisiatis,  ut  per  eos  nobis  et  JrtUribas  et  urbaMi  nostris.  boni 
odoris  /Mia  de  vobis  renuneietur  et  vestre  benivolentie  el  largitaHi 
muttera  eoUaudentur.  Sutgeetos  quogue  vestros  instaTder  ammaneatis. 
ut  hanc  printam,  liifiut  eeclesie  petiiionem.  bénigne  suteipiani.  et  ad 
perjiciendam  d»mum  béate  dei  genetricis.  dona  et  oblationet  suas  Ittla- 
riter  tribuant.  ut  ipsa  eis  domum  elernam  in  ceUs  preparare  dignetur. 
Omnibus  ergo  qui  dona  et  oblationet  suas  ad  opusjam  dictum  contuie- 
rint.  per  gratiam  spiritus  sancti  et  aucloritalem  béate  Marie  induigen- 
tiam  a  domino  peeeatorum  tuorvm  optamtis.  et  omnium  bonarum  que 
infra  ambitum  argentinenns  dvitatis.  tam  in  misais  guam  in  diumis 
et  noctumis  horis  fiunt  eommunionnit  eis  damus.  Si  qui  vero  quod 
abnt  bUores  presentium  impedirevel  molestare  presampserint.  ofen- 
swm  dei  et  nostram  graviter  te  ineurrisse  sciant,  el  iitsuper  intotltra- 
bilem  béate  dei  genitrieis  vindietam.  et  IHc  et  infuturo  récipient.  Qui 
vero  aliquod  supplemenCitm  jam  diète  ecelesie  contuJerint.  centuplant 
mereedem  ab  ipsa  beata  virgine  et  a  filio  suo  récipient.  Prestante  domino 
nostro.  Amen. 

m.  (h.)  4 


jt,Googlc 


Conrad ,  par  la  grâce  de  Dieu ,  humble  ministre  de  l'égLise  de  Strasbourg. 
à  tous  les  prélats,  abbés,  prévdls,  doyens,  curés  de  l'Église  de  Dieu,  et  à 
leurs  vicaires,  salut  et  amour  fraternel  dans  le  Seigneur.  Vous  savez  de 
quelle  vénération  on  doit  entourer  le  lieu  sur  lequel  est  sise  l'église  de 
Strasbourg,  où  la  mémoire  de  la  sainte  mëre  de  Dieu  est  cultivée  et 
vénérée.  Votre  charité  connue  ne  nous  permet  point  d'en  douter;  car  cette 
bonne  mëre  spirituelle  vous  procure  abondamment  le  salul  du  corps  et 
celui  de  l'âme  par  le  mystère  du  baptême,  par  la  consécration  du  saint 
chrême  et  de  l'huile  sainte;  elle  rend  aussi  justice  à  quiconque  soulTTe 
une  iujure.  puisqu'elle  couvre  de  sa  protection  les  corps  et  biens  de 
quiconque  cherche  auprès  d'elle  un  asile.  En  outre,  combien  de  frais  et 
quels  labeurs  sont  nécessaires  pour  réédiller  cette  église  dans  un  meil- 
leur étal,  personne  ne  l'ignore  de  tous  ceux  qui  fréquentent  ce  lieu  saint. 
Pour  terminer  cette  œuvre,  puisque  les  mains  de  nos  habitants  urbains  ne 
suffisent  plus,  c'est  à  vous,  comme  à  de  pieuï  enfants,  que  votre  mère 
l'Église  de  Strasbourg  demande  afTectueu sèment  aide  et  assistance.  C'est 
pourquoi  nous  prions  votre  fraternité,  et  lui  enjoignons  pour  la  rémis- 
sion de  vos  péchés,  en  tant  que  les  porteurs  de  ces  lettres  se  préaenle- 
ronl  à  vous  avec  le  témoignage  de  notre  scel,  que  vous  les  receviez 
béoignemeni ,  et  leur  veniez  en  aide  de  bon  cœur ,  atln  que  par  eux  nous 
arrtve  et  à  nos  frères  et  habitants  de  notre  ville  le  parfum  de  votre 
bonne  renommée,  et  aussi  que  les  œuvres  de  votre  largesse  et  de  votre 
bienveillance  soient  proclamées.  Avertissez  instamment  ceux  que  vous 
diriges  qu'ils  accueillent  cette  première  pétition  de  notre  église,  et  contri- 
buent de  bon  cœùr,  par  dons  et  offrandes,  à  terminer  la  demeure  de  la 
Sainte-Mére  de  Dieu ,  laquelle  à  son  tour  daignera  leur  préparer  dans  les 
ciein  une  habitation  éternelle.  Pour  tous ceni donc,  qui  auront  contribué 
par  dons  et  offrandes  à  l'œuvre  susdite ,  nous  sollicitons  l'Indulgence  du 
Très-Haut  pour  leurs  péchés,  au  nom  de  la  s^nte  Tierge  Karie  et  par  la 
grâce  du  Saint-Esprit:  et  les  rendons  participanls  au  mérite  de  toutes 
les  bonnes  œuvres,  qui  s'accomplissent  dans  l'enceinte  de  cette  ville 
de  Strasbourg,  tant  messes ,  que  prières  diurnes  et  nocturnes.  Hais  si 
quelques-uns,  ce  qu'à  Dieu  ne  plaise,  osaient  molester  on  empècherles 
porteurs  des  présentes,  qu'ils  sachent  avoir  gravement  offensé  Dieu  et 
noire  épiscopal,  et  avoir  encouru  de  plus,  Ici-bas  et  à  l'avenir,  la  redou- 
table vengeance  de  ta  bienheureuse  mère  de  Dieu.  Mais  ceux  qui  auront 
déjà  contribué  par  quelque  secours  à  la  construction  de  ladite  église. 
Dieu  aidant,  ils  recevront  leur  récompense  au  centuple  desjnains  de  la 
bienheureuse  Vierge  elle-même,  et  de  celles  de  son  Fils.  Ainsi  soit-il. 


jt,Googlc 


n. 

Wald^narui ,  Dei  gracia  Brandeàurgensit  et  Lutaeie  Marehia  , 
univerjti  Chritti  jlttelibu»  ad  quos  preieniet  pervenerinl ,  saluteta  et 
eredere  iubnolatis.  Dignum  et  conveniem  arbitranur  ut  que  Regalit 
dignitai  dignit  pertonU  teu  lacis  àonalionii  vel  gracie  imparliri 
decreverit,  nostre  et  eoUegarwm  -nostroTum,  voluntate*  et  contensut 
benepiaeito  /uleiantur.  Cum  itaque  sereniinmus  dotnintu  nùtter 
domiTiu*  Henricus,  Eleetvt  in  Romanorum  Regem  pie  cOTuideratU 
meritii  et  oàteguiit  quiàvt  RevereMut  Pater  dctninui  Johannes  Argen- 
Hnenfis  Bpiscopui  Romano  non  abti/ue  laboribus  et  expeniit  tnuttipli- 
citer  lervivit  Imperio ,  et  al  inantea  ad  beneplacita  Regia  peremptio- 
ribus  auurgat  affectibut  et  ad  Imperii  procurandot  pro/ectus  itrictiu* 
ailfingatur,  quahdam  permutaeionem  de  opido  tive  villa  MoUeiheim 
et  de  viliij  MtUàche,  Bermottiiteim  et  Wege ,  Argentinentis  dyocesit , 
neenon  de  cattro  NutUnirg  sito  in  Briscowe  prope  Eyralat  Conston- 
ciensis  dyoeeiis  Ttomine  Romani  Imperii ,  cum  eodem  Episeopo ,  et 
eeeletie  Argentinentis  fecerit  ,  ad  oppidum  MuUenhusen  BatiHensit 
dyocesis  et  medietatem  vilieWasselen/teim  site  prope  Cronenberg  Argen- 
tinentis dypcesis  cum  universis  eorundem  bonorum  attinentiis  hine 
et  inde  cumçue  ex  amplioris  dono  gracie  Judaoi  habitantes  in  opidis 
Rynowe  et  MoUesheim  Argentinentis  dyocesis  ,  neenon  in  Rubiaco  et 
SultTi  Busiliensis  dyocesit  predicte  Argeniinensi  eccletie  donaverit  ae 
providerit  eidem  eccletie  Argentinenti  ne  /lataines  ministerialet  aut 
iTicole  opidorum  et  villarum  iptiut  eccletie  recipiajitur  ad  aliqua  loea 
pro  civibus  teu  Imrgentibut  qui  Phalbwger  vulgariler  nunciipantur. 
Notpredieti  Argentinentit  episcopi  el  eccletie  tue  commodit  quantum 
ad  nos  perlinel  salwbriler  providere  cupienies  permutaeionem ,  dona- 
cionem  ac  provisionem  httjutmodi  per  ipsum  dominum  Benricum  in 
Romanum  regem  eleclum  de  coniilio  nottro  recognoidmut  eise  /aclat 
prout  in  Utteris  suit  Regaliùus  super  eo  confettis  el  tradilis  expri- 
mitur  et  lucide  continetur.  Et  ad  omnia  premitta  contenium  nottrum 
expressum  et  benevolum  adhibemus.  In  ct^ut  rei  testitnonium  pré- 
sentes litleras  aigillo  noslro  jussirmis  comntuniri.  Dotum  in  Franken- 
/urt  quarto  Ealendat  Decembris  anno  Vomini  iinlleaimo  Irerentetimo 
ociaoo  (1308,  ?s  novembre). 


Waldemar,  par  la  grâce  ùe  Dieu,  margrave  de  Brandebout^  et  de 
Lusace,  à  tous  les  fidèles  en  Christ  aiiiquels  parriendront  les  présentes , 
s«lut  et  prière  d'ajouter  foi  à  ce  qui  suit  :  Xous  jugeons  digne  et  conte- 
nable  d'appnyer  du  hon  plaisir  de  notre  ïolonlè  et  de  notre  consente- 


jt,Googlc 


—  52  — 
meiil,  ainsi  que  de  celui  de  nos  collèg'ues,  les  douations  et  ^ices  dont 
la  Mitjeslë  Royale  a  décidé  de  Faire  largesse  à  des  personnes  et  à  des 
localilés  émiuentes.  Or  donc,  puisque  notre  trés-illustre  seigneur  Henri , 
élu  roi  des  Romains,  après  avoir  pris  en  pieuse  considération  les  mëriles 
el  fleirices  iofliiis  que  le  révérend  Père  le  seigneur  Jean  ,  èvêque  de 
Strasbourg  a  rendus  A  l'Empire  romain  non  sans  peine  et  dépense .  et 
»fln  de  Tencourager  à  eiéculer  dorénavant  avec  plus  d'ardeur  et  d'em- 
pressement encore  les  décrets  royaui,  el  afin  de  l'attacher  par  des  liens 
plus  élroils  aui  iutèrèts  de  l'Empire  ,  a  ralilié  certaine  permutation 
faite  au  nom  de  l'Empire  romain  avec  le  même  évéque  el  avec  l'église 
de  Strasbourg ,  «avoir  :  des  villages  de  Muizig,  Hennolsheim ,  Wege ,  sis 
dSDS  le  diocèse  de  Strasbourg  el  du  château  de  Keunbourg,  situé  dans  le 
firisgau ,  prés  d'Eynstat ,  du  diocèse  de  Constance ,  contre  la  viQe  de  Mal- 
lenhusen  (  Mulhouse) ,  dans  le  diocèse  de  Bâie ,  et  contre  ta  moitié  du 
village  de  Wasselenheim  (  Wasselonne) ,  sis  prés  de  Croneuberg ,  dans  le 
{Uocèse  de  Strasbourg,  avec  tous  les  biens  qui  eu  dépendent,  de  ci  et 
de  là,  et  comme, par  bienveillance  el  grâce  plus  grande  encore,  (notre  dit 
seigneur)  a  donné  à  la  susdite  église  de  Strasbourg  les  Juifs  habitant  la 
ville  de  Byno^te  (Rbinau)  et  de  Molsheim,  dans  le  diocèse  de  Strasbourg, 
et  Ronffach  et  Sultz,  dans  le  diocèse  de  Bâle,  et  conameî!  a  ,  enfaveur  do 
la  même  église  de  Strasbourg ,  fait  défense  qu'on  reçût,  en  d'autres  lieux, 
comme  citoyens  ou  comme  bourgeois  de  la  classe  de  cbui  vulgairement 
nommés  Phalbvrger,  les  ministèriaux  ou  les  babilaots  des  villes  el  villages 
de  ladite  église  ; 

Nous,  désirant,  pour  notre  part,  pourvoir  efficacement  auï  intérêts 
dndlt  èïèque  et  de  son  église ,  avons  reconnu  que  lesdites  permutation  , 
donation  et  défense  ont  été  faites  par  notre  seigneur  Henri,  élu  roi  des 
Romains,  selon  le  teste  et  le  contenu  lucide  des  lettres  royales,  rédigées 
àces\i]et.  Et  à  tout  ce  que  dessus  avons  donné,  de  notre  plein  gré,  notre 
consentement  explicite.  En  foi  de  quoi  avons  prescrit  d'apposer  notre 
scei  aux  lettres  présentes.  Donné  à  Francfort,  le  4<  jour  des  Katendea  de 
décembre  l'an  de  grâce  mil  trois  cent  huit  (28  novembre  1308). 


m. 

Karolvs  gvartus  divina  favente  clementia  Romamrum  Iniperalor 
temper  auguitui  el  Bcemie  Rex.  Venerabili  lohanni  JirgentinensU 
Bpiscopo,  principi  cûnsangitirteo  et  devolo  mo  dileelo  gfotiam  tuavt  et 
omm  bonum.  Sicat  virtiiosis  ac  piis  operitnii  operom  libenter  impar- 
Hmur  accomodam,  aie  el  in  lacrU  locit  inquibut  ad  preces  ItumiUum 
bénéficia  gratit  preital  altitiimut,  tratiquiUilatem  et  guietetn  libenler 
providel  noilra  serenitas  oporlunam ,  ut  lanto  timus  iiberius  opervm 


jt,Googlc 


-  53  — 

èonorum  participes,  quatUo  dulciui  viri  eonUmplaeioni  oatanUi, 
noslromfiUHfiOfraçio,mundanorunistrepihi7n{Bic}3unlexperiet;quia 
igilur,  ticuti  de  eerto  didicimus,  oportunitate  captaln,  tepiut  ad 
monasteriam  de  Paryi,  ordinis  cystercicnsis ,  SaiiUentis  diocetis,  ex 
eauta  devotionis  et  amore  eontemplacionis  accedere  eonsiieniiH ,  et  id 
impotterum  ex  émisa  simili  denideraa  visitare,  eupientes  ut  idem 
monatlerittm  Quique  persone ,  quod  et  quai  grato  in  Christo  domiao 
/avore  prosequimur ,  pro  taa  presentia,ubeHori  paee,eomodoet  quiète 
letentur,et  in  'ordinatus  aliorumaeeessus,  intérim  conquieaeat  volumut 
et  imperiali  edicto  slatuimua  in  Mis  seriptis,  ut  quotieteumque  ae 
qaandocunque  in  eodem  monasterio  remorari  eontigerit,  a  die  tut 
ûceessus ,  vsque  dum  blinde  diteeueris,  non  lieeat  àticui  FHneipi , 
Comiti,  BaTOai,vel  atteri  euSuseumque  gradus,  dignxtaHs  vel  eondi- 
eionis  exitlat,  dictum  monasleriwm  inlroire,  vel  ipsum  aul  <tffle\alet 
et  persùnas  ^iisdem  [noelamis  kospitaeionibus  aul  quibuseumque 
aexacitmibui ,  fatigis  vel  sumptibus  onerare ,  sedidem  monasCerium, 
oJSciales  pariter  et  persane,  pro  tua  preseneia,  omni  iUa  Hbertatê 
fruaniur,  qua  in  nostre  majestatis preieneia potirentur.  Damus  enim 
tibi  liberam  aactoritate  preseneium  facnUatem ,  et  omnimodam  potes- 
Catem,  omnei  qui  sine  tua  votuntate  benivola  dictum  monasterium ,  te 
inipso  manente,  attemptaverint  intrùire ,  ab  ingressu  ipsius,  tua, 
ymmo  nostra  auctoritaie  firmiter  prohibendi,  mandantes  firmiter  et 
expresse  umversis  Prineipibus,  Comitilnis,  Baroniùus  officiatis  et 
fidelibus  nostris  et  saeri  Imperii  univertis,  guibuscumque  nominibuj 
appellentur,  guatenui  hanc  nostram  gratiam  et  impériale  edietum 
nulto  lempore  andeani  per  se  vel  alios  directe  vel  indirecte,  quomodo- 
libet  viotare,  prout  gravem  nostre  mojestatis  indignaeionem  et  penam 
promode  transgressionii  debitam  voluerint  evitare. 

Preseneium  sub  Imperialis  Mnjeslatis  notre  sigiUo  testimonio  litte- 
rarum.  Datum  in  Ruttingen,  anno  Domitii  nillesitno  Irecenlesimo 
texagesimoindicHane  teetiadeeima  deeimo  kaletidas  octobres.  Regnorum 
nostrorum  anno  quiniodeeimo  Imperii  vero  sexto  per  Dominum  eaneel- 
larium. 

NlCOLAUa    DE    CUBEHSIB. 

(  Avec  le  grand  Bigille  Impérial.) 


Ourles  IV,  par  la  gràee  de  Dieu,  Empereur  des  fiomains.  toujours 
auguste,  et  Roi  de  Bohême,  à  oolre  bien-aimé  et  dëvouë  parent,  au  véné- 
rable Jean,  prioce-évéque  de  Strasbourg,  salut  et  prospérité  iuflnie.  De 
même  qu"auï  OMiTres  pies  et  méritoires  nous  aimons  à  appliquer  une 
assistance  efficace,  ainsi,  dans  les  lieux  saints,  où  le  Très -Haut  exauce 
à  titre  gratuit  les  prières  des  humbles,  notre  sérénité  pourvoil^olontiers 


jt,Googlc 


—   54  — 

à  la  tranquillité  et  à  la  paix  ;  et  ce  afin  de  participer  aux  mérites  des  boones 
œuTres,  dans  une  mesure  d'autant  plus  large  que  des  bommes  adonnés  à 
la  coutemplatioD,  pourront,  appuyas  de  notre  suSïage,  échapper  avec 
plus  de  douce  facilité  aux  liruils  de  ce  moude  ;  or  donc ,  puisque  ,tu  as 
coutume,  atosi  que  nous  l'avous  appris,  de  te  rendre  assea  souvent,  en 
temps  opportun ,  par  dévotion  et  amour  de  la  contemplation,  aumonastëre 
de  Parya  (Pains),  de  l'ordre  de  Citeaux  et  du  diocèse  de  Bâle,  el  que  tu 
as  l'intentioa  de  visiler  ce  lieu  doréoavaat,  pour  semblables  motifs,  nous 
désirons  que  ce  même  monastère  et  ses  habitants,  auxquels  nous  accor- 
dons, pour  l'amour  de  notre  Seigneur  Ghrisl,  une  faveur  bienveillante, 
puissent  à  raison  de  ta  prëseuce.  Jouir  d'une  paix  plus  complète  et  d'un 
repos  profitable,  et  que  pendant  ce  temps,  les  allées  et  venues  désor- 
données du  dehors  viennent  à  cesser,  voulons  et  statuons  par  ëdit  impé- 
rial en  ces  présentes  que,  toutes  les  fois  et  à  quelque  époque  que  tu 
demeureras  dans  ledit  couvent,  il  soil  défendu,  à  partir  du  jour  de  ton 
entrée  Jusqu'à  celui  de  ton  dépari,  à  tout  Prince,  Comte,  Baron  ou  à 
toute  autre  personne,  de  quelque  degré,  condition  ou  dignité  que  ce 
soit,  d'entrer  dans  leditmonastëre,  et dele  troubler,  lui  ou  ses  dignitaires, 
ou  ses  habitants,  par  des  hébergements  nocturnes  ou  par  des  vexations, 
fatigues  et  dépenses  quelconques,  voulons,  au  contraire,  que  ledit  cou- 
vent, ses  dignitaires  et  ses  habitants.  Jouissent  de  toute  la  liberté,  dont 
ils  seraient  participants  en  présence  de  notre  majesté.  Car  nous  te  don- 
nons en  vertu  des  présentes,  libre  faculté  el  plein  pouvoir,  de  fermer 
d'une  manière  absolue,  en  Ion  nom,  et,  au  besoin,  en  notre  nom,  l'en- 
trée dudil  monastère,  toi  y  demeurant,  à  toute  personne  qui,  sans  ta 
gracieuse  volonté,  tenterait  d'y  pénétrer. 

Uandons  péremptoirement  et  expressément  à  tous  nos  Princes,  Comtes, 
Barons,  officiers  et  ildètcs  quelconques  du  saint  Empire,  de  ne  point 
enfreindre,  ni  eux-mêmes,  ni  par  d'autres,  directement  ou  indirectement, 
de  quelque  façon  el  en  quelque  temps  que  ce  soit,  le  présent  Édit  et 
Privilège  Impérial,  en  tant  qu'Us  veulent  éviter  le  grave  déplaisir  de 
notre  majesté,  et  une  peine  correspondant  au  degré  de  leur  désobéis- 
sance. 

En  foi  de  quoi  avons  fait  cqtpliquer  aux  présentes  le  sigillé  de  notre 
majesté  impériale.  Donné  à  Butlingen  (Beutiingen),  l'an  de  grâce  mil  trois 
cent  soixante,  indiction  xm,  le  dix  des  kalendes  d'octobre,  la  quinzième 
année  denotrer^ne,  el  de  notre  Empire  lesixième.  (22  septembre  1360.) 

Délivré  par  le  seigneur  chancelier  : 

Nicolas  de  GuREUsm  (Kremsier.) 
(Avec  le  grand  sigillé  impérial  eu  cire  jaune.) 


jt,Googlc 


IV. 

WirFrieierichundLudwiggravensuHsIffenitein,  geàriider, àekennen 
unns  in  crofft  dis  briitffs  nach  dent  u-nd  der  molçepome  unnter  lieber 
vettere  Ludwig  herre  zu  Lichienberg,  herr  Jokanns  von  Westernach, 
Altprobit  xu  Stuttgarten ,  vnd  herr  JoTtant»  von  HeliHSlat ,  ondoie  su 
Slratisburg,  mithoheta  ernslUcfiem  vliss  betedigel  mengerley  eriucM 
httnt  ail  mir  vemommen  habene  swischen  deta  hochwirdtgen/iirsten  «mt 
herrn  kerrn  Ruprecbten  byschûven  su  Strauiburg  vnd  landtgraven  su 
Elsas  unnserm  gnOdigen  kerrn  und  dem  wUrdigen  wolgeporrten  herm 
Johannsen  graven  su  Eelffemtein,  deehant  su  Slramburg ,  unserm 
Ueben  kerrn  und  àritder  und  ao  vil  an  sinen  gtiaden  erbetten  und  her- 
langt  kaben  das  ine  sin  gnade  wyder  gnœdiglick  von  kandes  un  viser 
Gefangniii  kmnmen  lassen  hat.  Ikirumà  so  globen  tmd  versprcchenwir 
in  erofft  disi  briçffs  aïs  fromme  graven  und  als  kohe  wir  solchs  ver- 
spreeken  sollen  und  mtegen  dass  tcir  die  ge/angniss  den  handeU  und 
was  sich  in  dien  dingen  gemacht  und  begeben  hat  unnsers  bruders  in 
ieynen  loeg  noch  wyse  mider  den  obgemellen  /Uriten  unsem  gnœdigen 
berrn  von  Strausburg  und  aile  die  sànen  su  ewigen  iilien  nimmerme 
e/ern  recken  noek  andern  weder  dureh  nns  selbs  noch  yemantt  andert 
von  unnsertl  wegen  heimlick  oder  offelieh  in  dheinen  weg  ane  aile 
_  geverde.  und  obe  es  were  dai  unnser  bruder  grave  hanna  obgenannl  in 
kUtfffligen  sytten  wider  den  genanten  unserti  gnmdigen  herrn  von 
Strausburg  seiner  gnauden  stifft  oder  die  sinen  deCe  oder  tkun  wurde, 
da  vor  got  sin  violle  dos  wir  Ime  dann  des  in  dAeinen  weg  bgtiandt 
Ratt  hilff  oder  zulegunge  thun  wœllen  durch  uns  oder  yemants  von 
unserntviegen  sonder  sin  undstnem  fumemen  gein  dem  genanten  unserm 
gnmdigen  herrn  und  den  sinen  der  aaehen  halb  goniz  mussig  gène  und 
ëlene  geverde  und  argtist  kirinn  genlzlir/iusgescheiden.Desztiurkunde 
so  haben  wir  obgenant  Fridrich  und  Ludwig  graven  su  Be\ffenstein 
unnser  oigne  Insigele  (fffelich  thun  hanken  an  disen  bri^ff  der  geben 
ist  vff  o£termentag  neehst  nach  Pétri  et  Pauli  apostolonim  aU 
man  sait  voa  der  geburl  Chriiti  vierxehïOiuTtderl  sechCsig  und  tyben 

(3  juin  HSl.) 


Nous  Frédéric  et  Louis,  comtes  de  HelffeDslem,  frères,  reconnalssonfi 
en  vertu  de  cette  lettre  qu'ayant  appris,  que  notre  bien-aimé  cousin  le 
noble  sire  Louis  de  Licbtenberg,  le  sire  Jean  de  Westernach ,  ancien  prévdt 
à  Stuttgarten,  et  sire  Jean  de  Hehnslatt,  JugedeToiDcJalité  à  Strausbourg 
(Strasbourg) ,  ont, avec  toute  espèce  de  diligence  et  d'application,  amené 


jt,Googlc 


—  se- 
nne trtuiBactloD  sur  divers  points  entre  le  Irës-TënËrable  seigneur,  le 
sQjgneur  Robert,  ÉTèque  de  Strausbourg  etlandgrave  d'Alsace,  noire  gra- 
cieux seigneur,  d'une  part,  et  le  noble  sire  Jean  de  Helffenstein,  doyen 
à  SlrauBbourg,  noire  cher  seigneur  et  frère,  d'autre  part,  el  que,  par 
instances  et  prières,  ils  ont  obteiiu  de  Sa  Grâce  (l'ëvèque)  qu'elle  voulût 
bien  le  libérer  gracieusement  de  sa  prison,  promettons  el  prenons  l'en- 
gagement à  notre  lour  en  vertu  de  cette  lettre,  ainsi  qu'il  convient  à  de 
pieux  comtes  de  bonne  maison,  de  ne  point  tirer  vengeance  publique  ou 
secrète,  par  nous-mêmes  ou  par  quelqu'un  d'autre  en  aucune  manière, 
ai  de  cet  emprisonnement,  ni  de  celte  querelle  de  notre  trère ,  ni  de  lout 
ce  <|ui  s'est  passe  en  celle  occurrence,  et  le  promettons  sans  arrière- 
pensée.  Et  s'il  arrivait  un  Jour,  ce  qu'à  Dieu  ne  plaise,  que  notre  frère  le 
comte  Jean  susdit  agit  contre  notre  gracieux  seigneur  (l'évèque)  de 
Strausbourg  ov  contre  son  chapitre,  ou  contre  les  siens,  nous  ne  lui 
prêterons  alors  ni  aide,  ni  assistance,  ni  conseil,  ni  secours  quelconque, 
soit  par  nous-mêmes,  soit  par  quelqu'un  d'autre,  bien  au  contraire,  nous 
nous  tiendrons  tranquilles  et  éloignés  de  lui  et  de  son  enlreprise  contre 
notre  gracieui  seigneur  et  ies  siens ,  et  agirons  ainsi  sans  dol  ni  arrière- 
pensée.  En  foidequoiavons,  nous  ies  susditsFrédericetLouis, comtes  de 
Helffenstein,  tait  appendre  officiellement  notre  propre  scel  à  cette  lettre, 
laquelle  a  été  donnée  le  premier  lundi  après  le  jour  des  apdires  Pierre  et 
Paul,  l'an  du  Christ  oui  quatre  cent  soixante- sept. 
(Slniii  U6T) 

(San»  tigiUe.j 


Récit  de  Bernard  Herzog  (Chronique  d'Alsace ,  p.  32}  sor 

Barbe  d'Ottenheim. 
Après  la  mort  de  la  comtesse  (de  Saarwerden ,  épouse  légitime  de 
Jacques  de  Lichtenberg),  le  conjte  s'adjoignit  Barbe  d'Ottenheim,  avec 
laquelle  il  tint  maison  à  Bouxwiller.  Cette  femme  illégitime  fit  beaucoup 
de  mal  aux  pauvres  gens ,  comme  porie  le  proverbe  : 
Une  ealin  daos  un  château, 
Un  manant  à  cheval. 
Un  pou  dans  *•"  i , 
Sont  les  êtres  les  plus  insolsnts. 
El  furent  les  pauvres  gens  obligés ,  deux  ou  trois  Jours  par  semaine ,  de 


jt,Googlc 


—  67  - 

bire  la  corvée  pour  elle ,  semer ,  sarcler ,  hire  Is  diaodelle ,  Hier  ;  et  m 
leur  donnait-on ,  pour  ce  ,  pas  une  miette  de  pain.  Les  femmes  durent 
lui  donner,  tous  les  aus,  une  livre  de  Ln  filé,  et  tous  les  Jours  la  crème 
du  lait,  et  quiconque  disait  un  mot  contre  elle  ,  était  mis  sous  les  ver- 
roui.  Or.  il  advint  qu'elle  Ht  emprisonner  une  femme  et  en  mettre  une 
au  carcan ,  qui ,  l'une  et  l'autre ,  étaient  avancées  en  grossesse.  Et  lors- 
qu'elle Ht  publier  de  nouveau  un  jour  de  corrëe,  ceux  de  Bouiviller  se 
rèunireut,  et  s'en  allèrent  devaut  leur  scig-neur  et  portérenl  plainte: 
•  Ne  pouvant  pas  plus  longtemps  endurer  cbose  pareille,  ils  étalent  prêts 
à  quitter  plutôt  la  ville.  >  —  Le  comte  Jacques  ne  leur  fit  point  de  ré- 
ponse ;  alors  ils  s'emparèrent  d'une  porte,  prirent  leurs  armes ,  et  sor- 
tirent de  ta  ville,  à  six  liorames  près. 

El  ils  s'en  allèrent  ensemble  chez  le  seigneur  Louis,  frère  du  comte 
Jacques,  porlèreut  plidnte  contre  la  femme  ,  et  lui  Qrent  part  de  toutes 
ses  violences  et  méchancetés,  et  demandèrent  qu'il  voulût  bien  être  leur 
seigneur  et  curateur,  li  leur  lit  bonne  réponse  et  les  engagea  à  rester. 

A  BouxwUler,  en  attendant,  la  méchante  Barbe  pensa  que,  puisque  les 
maris  étaient  loin ,  les  femmes  et  les  enfants  devaient  aussi  quitter  la 
TiUe.  Hais  les  femmes  (de  Bouxiriller)  l'apprirent ,  et  se  réunirent  dans 
une  maison,  et  jurèrent  de  rester  unies  et  de  se  défendre.  Alors  elles 
rentrèrent  chez  elles,  et  cherchèrent,  chacune,  quelque  arme;  et  lorsque 
la  méchante  Bartw  réunit  les  valets  du  chftteau  ,  et  voulut  chasser  de 
vive  force  les  femmes ,  celles-ci  accoururent  avec  hallebardes,  fourches, 
massues,  hâtons  et  haches,  se  défendirent  vigoureusement,  et  refou- 
lèrent la  méchante  Barbe  avec  ses  aides  Jusque  dans  le  château.  Sur  ces 
entrefaites,  sire  Louis  vint  avec  les  siens,  â  main  armée,  devant  la  ville 
et  s'en  empara.  Après  cela ,  le  comte  Jacques  fit  dire  â  son  frère  Louis , 
qu'il  devait  garantir  la  vie  et  la  fortune  â  Barbe,  et  exiler  delà  seigneurie 
ceux  qui  avaient  abandonne  Bouxwiller,  sinon  il  l'eihéréderait. 

Sur  ce ,  le  sire  Frédéric  de  Flcckenstein ,  Égenolphe  de  Lûtzelbourg  et 
les  deux  stettmeistres  de  Strasbourg,  ont  mis  toute  espèce  de  soin  et  de 
diligence  à  se  porter  médiateurs  entre  les  deux  frères,  et  à  arranger,  par 
voie  de  doucetir,  leur  querelle,  et  les  ont-ils  aussi  réconciliés  sous  les 
conditions  suivantes  : 

I"  Le  comte  Jacques  jurera  de  ne  point  amoindrir  ni  aliéner  sa  sei- 
gneurie à  moins  d'avoir  le  consentement  de  son  frère. 

2°  Tous  les  sujets  du  comte  Jacques  jureront  de  n'accepter,  après  sa 
mort,  d'autre  seigneur  si  ce  n'est  le  sire  Louis,  et  de  lui  obéir  eu  toutes 
choses. 

3°  Barbe  a  dû  promettre  de  se  rendre  â  Hi^enau  ou  â  Spire ,  et  de  ne 
point  revenir  sa  vie  durant. 

Enfin  ,  le  comte  Jacques  a  dû  promettre  de  ne  point  tirer  v^geance 
des  pauvres  gens  qui  ont  quitté  la  ville  en  haine  du  gouvernement  de 


jt,Googlc 


-  58  ~ 

Barbe,  et  de  les  laisser,  au  coutraire,  jouir  de  leurs  aaciena  us  et  privU 
léges. 

Celle  Barbe  d'OtleDheim  ■  s'est  ensuite  reodue  à  Hagaenau ,  et  lorsque 
le  sire  Louis  fut  mort ,  elle  a  de  nouveau  troublé  le  comte  Jacqu^ ,  au 
poial  de  le  porter  à  vouloir  soustraire  sa  seigneurie  aux  QUes  de  Louis. 
Hais  le  comte  Philippe  et  le  comte  Simoa  ■  (Weckër)  se  sont  de  nouveau 
réconciliés  anucalement  avec  le  comte  Jacques.  Barbe,  après  la  mori  du 
comte,  a  Été  arrêtée  à  Hagiienau  pour  cause  de  magie  et  d'autres  mé- 
faits, et  a  Ëté  exécutée,  de  manière  à  recueillir  le  prix,  que  méritaient 
ses  méfaits. 


'Oint  de  Lenit  de  Llchl 


Louis  Spach, 

Archivitle  du  El>i-Rliiii. 


jt,Googlc 


LES  TOMBES  CELTIQUES 

DBS  BOIS  DE  NIEBERNAI. 


En  sortant  de  Niedernai,  du  côté  des  montf^es,  on  se' 
trouve  sur  la  route  départementale,  désignée  sous  le  nom 
de  Heerstrass,  nom  qui  semble  indiquer  que  la  route  mo- 
derne parcourt  la  même  direction  qu'avait  suivie  l'ancienne 
voie  militaire  des  Romains ,  qui  avaient  fait  de  ce  lieu  un  de 
leurs  établissements.  M.  le  baron  de  Reinach,  maire  de  Nie- 
dernai, a  lui-même  trouvé  dans  son  parc,  à  deux  mètres  de 
profondeur  sous  le  sol,  uu  vase  romain,  aujourd'hui  placé 
dans  sa  coUeclion.  Des  monnaies  romaines  ont  été  rencon- 
trées en  grand  nombre  à  Niedernai  même  et  dans  ses  envi- 
rons. Une  brique  portant  le  chiffre  de  la  VIII*  légion  y  a  été 
déterrée.  ' 

C'est  donc  sur  les  débris  de  l'ancien  établissement  romain 
que  se  sont,  au  moyen  âge,  élevés  les  tours  fortes  et  les 
murs  d'enceinte  de  la  ville  de  Niedernai,  qui,  après  le  bom- 
bardement qu'en  fit  le  général  Uorn ,  pendant  la  guerre  des 
Suédois,  vit  renverser  ses  fortifications  et  ses  deux  châ- 
teaux. Elle  est  descendue,  depuis,  au  rang  de  simple  village. 
Ses  vieilles  tours  et  les  débris  de  ses  créneaux  et  de  ses 
,  meurtrières  attestent  seuls  encore  son  ancienne  importance. 

Mais  les  Romains  eux  -  mêmes ,  lors  de  leur  conquête  de 
la  Gaule,  avaient  déjà  dû  trouver  en  ces  lieux  un  centre  de 
population ,  qu'ils  relièrent  par  la  route  militaire ,  qui ,  par- 

I,  LEG.  Vdl.  AVG.  Legio  oclava  augusla. 


jt,Googlc 


tant  d'Arçeittoratmn,  allait  joindre  le  penchant  des  mon- 
tagnes, et  servait  au  transport  de  leurs  troupes  dans  les 
divers  postes  fortifiés,  placés  sur  les  hauteurs  pour  la 
défense  des  vallées.  Si  l'on  parcourt  la  forêt  qui  s'étend 
au  sud-est  du  village,  à  environ  un  kilomètre,  on  ren- 
contre dans  son  fourré  trois  buttes,  couronnées  de  chênes 
touffus,  qui  recèlent  incontestablement  les  restes  mortels 
de  celte  antique  population,  A  l'opposé  de  Niedernai,  du 
côté  de  l'ouest,  dans  le  Ettenhœkel,  petit  bois  dont  le  nom 
est  significatif,  se  distinguent  trois  autres  tumuli,  d'une 
élévation  plus  grande  encore,  et  dont  il  est  impossible  de 
méconnaître  la  nature.  Le  premier  tertre  du  dernier  groupe 
mesure  vingt-sept  mèti-es  de  diamètre  sur  cinq  mètres  de 
haut;  le  troisième  en  mesure  vingt-trois  sur  cinq  et  demi; 
entre  eux  se  trouve  le  plus  étendu,  dont  le  diamètre  est 
de  vingt-huit  mètres,  mais  qui  n'a  que  deux  mètres  et  demi 
de  hauteur.  Malheureusement  des  recherches  n'ont  pu  être 
faites  dans  leur  intérieur,  parce  que  le  bois  qui  les  cache 
est  la  propriété  de  particuhers ,  qui  ne  consentiraient  pas  à 
voir  détruire  ces  tertres  sans  une  indemnité. 

Dans  la  forêt  du  sud-est,  deux  des  tumuli  sont  placés 
dans  le  canton  dit  Fuchsenrain ,  nom  qui ,  incontestable- 
ment, lui  a  été  donné  du  grand  nombre  de  renards  qui  ont 
choisi  ces  tertres  pour  leurs  terriers,  et  dont  on  trouve  les 
ossements  jusqu'à  deux  mètres  de  profondeur.  Le  troisième 
est  silué  dans  le  Bannmalt. 

Le  plus  grand  de  ces  tumuli,  qui  ne  mesure  pas  moins 
de  quarante  mètres  de  diamètre  sur  deux  mètres  de  haut, 
appartient  à  M.  le  baron  de  Reinach,  qui  a  bien  voulu  le- 
mettre  à  ma  disposition.  Le  sommet  a  perdu  sa  forme  co- 
nique ,  soit  par  suite  des  coupes  successives  du  gros  bois , 
soit  (ce. qui  me  parait  plus  probable)  parce  qu'on  l'aura 
déjà  exploré  à  une  époque  reculée.  L'excavation,  de  quatre 


jt,Googlc 


-  61  - 
mèti'es  can'és ,  que  je  tis  pratiquer  dans  sa  partie  centrale , 
ne  conduisit  à  aucun  résultat.  Je  n'y  trouvai  que  des  osse- 
ments et  des  crânes  de  renards ,  et  d'autres  os  et  crânes  de 
lièvres,  que  ies  premia's,  sans  doute,  pendant  leur  vie, 
y  avaient  entraînés  et  dévorés.  A  un  mètre  de  profondeur , 
je  recueillis  un  fer  à  cheval,  les  débris  d'une  grande  écuelle, 
des  temps  modernes,  et  un  autre  petit  fragment  de  poterie 
qui  m'a  semblé  antique.  La  profondeur  oîi  les  premiers 
objets  étaient  déposés,  ne  laissait  aucun  doute  sur  les  bou- 
leverseraents  antérieurs  de  ce  terrain ,  que ,  cependant ,  je 
continuai  à  faire  fouiller  jusqu'à  deux  mètres  de  proibn- 
deur,  et,  par  conséiiuenl,  au  niveau  du  sol  environnant, 
sans  rencontrer  aucun  vestige  d'inhumation. 

La  vue ,  du  milieu  de  cette  clairière  de  la  forêt ,  s'étend 
sur  la' chaîne  des  montagnes  vosgienues,  et,  principalement, 
sur  les  châteaux  de  Lûtzelbourg  et  de  Rathsamhausen ,  et 
sur  le  mont  de  Sainte-Odile,  où  s'aperçoit  le  monastère, 
et  dont  on  distigue,  jusqu'au  Mennelslein,  l'antique  enceinte 
fortifiée  qui  entourait  la  montagne.  Plus  à  gauche ,  on  dé- 
couvre les  tours  fortes  du  château  d'Ândlau,  et  celles  de 
Landsberg ,  dont  les  châtelains,  au  moyen  âge,  étaient 
possesseurs  de  la  seigneurie  de  Niedemai.  Toutes  les  époques 
de  l'histoire  d'Alsace  sont  donc  représentées  dans  ce  cadre 
pittoresque  ,  depuis  le  Celte  agriculteur  et  guerrier,  depuis 
le  Romain  qui  lui  succéda  et  mit  à  profit  ses  primitifs  éla- 
blisseraenls,  jusqu'au  Bourgonde  vainqueur,  et  a  l'AUe- 
mane,  dont  la  noblesse  choisît  les  vieilles  tours  romaines 
pour  proléger  ses  demeures,  et  qui,  devenu  chrétien, 
fit  de  Sainte  -  Odile  la  protectrice  de  la  province  ,  près 
des  heux  mêmes  où  le  Druide,  aux  temps  primitifs,  avait 
déployé  le  mystérieux  appareil  de  son  culte.  Si  je  n'ai  pu 
rien  extraire  de  ces  tumvii,  si  j'ai  dû  laisser  debout  sur 
leurs  sommets  les  arbres  qui  les  ombragent ,  la  constatation 


jt,Googlc 


que  j'ai  faite  de  l'existence  de  ces  tertres  i  côté  de  l'antique 
voie  romaine,  et  à  peu  de  dislance  de  l'établissement  du 
grand  peuple,  confirme  ce  que  j'ai  dit  antérieurement  de  la 
superposition  des  établissements  romains  en  général  sur 
ceux  du  peuple  primitiF.  Car  ce  sont  incontestablement  les 
restes  de  la  population  celtique  que  ces  tertres  funéraires 
renferment.  Ils  devaient  se  succéder  dans  toute  la  plaine, 
avant  que  la  culture,  faisant  disparaître  successivement  les 
bois  qui  la  recouvraient  ii  y  a  dix-neuf  siècles,  abaissa  leurs 
sommets  jusqu'au  niveau  des  prairies  et  des  champs  qui 
s'étendent  entre  les  deux  points  où  j'ai  retrouvé  ceux  qui 
se  montrent  encore.  C'est  une  position  de  plus  à  consigner 
sur  la  carte  comme  antérieure  à  l'occupation  romaine  dans 
nos  contrées. 

Max.  de  RING, 


jt,Googlc 


RAPPOBT  de  I.  Iftrii.  mmhn  di  e«ilé.  sor  l'aUis 
photographique  de  M.  Brann.  à  Doraaeh.' 


La  société  pour  la  conservation  àes  monuments  histo- 
riques de  l'Alsace  a  reçu  de  M.  Ad.  Braun,  de  Dornach,  un 
allas  composé  de  quarante-huit  photographies  de  grande 
dimension. 

Ces  planches  représentent  les  édifices  les  plus  remar- 
quables et  tes  sites  les  plus  intéressants  du  département  du 
HauL-Hhin,  tels  que  châteaui  en  ruines,  monuments  reli- 
gieux ,  villes  modernes ,  vues  pittoresques. 

Nous  citerons,  comme  intéressant  plus  particulièrement 
la  société,  l'ancien  hôtel  de  Mulhouse,  rare  spécimen  de 
conslnictions  municipales  du  XVI"  siècle ,  dont  nous  avons 
un  exemple  de  moindre  dimension  à  Molsheim  ;  le  balcon 
renaissance  de  Colmar;  l'église  de  Thann,  dont  le  charmant 
clocher  du  XIV"  siècle  est  placé  latéralement  au  chœur,  et 
prouve  que  la  beauté  d'un  édifice  est  indépendante  d'une 
symétrie  trop  absolue.  Le  portail  de  cette  même  église  est 
un  livre  complet  d'iconographie  chrétienne ,  qui  mérite  une 
étude  spéciale. 

L'église  de  Guebwiller,  à  trois  clochers  romans,  laisse 
voir  dans  sa  partie  basse  des  arcs  en  tiers-point,  vulgaire- 
ment appelés  ogives ,  déjà  employés  comme  un  puissant 
moyen  de  construction  avant  de  prévaloir  comme  type  de 
l'architecture  dans  les  Xlll"  et  XIV*  siècles. 

Le  chevet  rectangulaire  de  l'église  de  Murbach,  le  plus 
complet  et  le  plus  beau  style  roman  qu'on  puisse  voir,  est 

1.  Voir  :  Procès-verbal  de  ta  séance  du  6  dfrrembre  l8Sa,  page  57. 


jt,Googlc 


—  64  — 
décoré  d'aicatures  et  de  la  galerie  aveugle ,  spéciale  aux 
édifices  des  bords  du  Rhin.  L'inexorable  précision  de  la 
photographie  indique  ici  (lue  l'aroMtecte  doit  s'empresser 
de  faire  enlever  des  plantes  parasites  qui  rongenl  les  cor- 
niches, et  faire  ses  éfTorts  pour  rétablir  la  sacristie  en 
harraonia  avec  l'ancien  édifice. 

Au  milieu  de  ces  magnifiques  paysages,  reproduits  par 
H.  firaun,  on  remarque  encore  les  ruines  des  anciens 
châteaux  d'Engelbourg ,  âé  Freundstein ,  d'Eguisheim,  de 
Hohiandsberg  ,  de  Schwartzenboui^  ,  de  Kaysersberg , 
d'Eschery ,  d'Onsberg  ,  et  surtout  du  château  Saint-Ulrich , 
au-dessus  de  RibeauviUé. 

Ces  vues,  d'une  exactitude  que  le  dessin  ne  pourrait 
égaler,  permettront  à  la  société  de  proposer  des  moyens  de 
conservation. 

Comme  exécution  photographique,  l'œuvre  de  M.  firaun 
atteint  h  là  dernière  limite  de  cet  art;  Femploi  du  collodioo 
humide  a  permis  d'introduire,  dans  ces  différentes  vues, 
des  personnages  qui  donnent  de  l'échelle  et  du  mouve- 
ment; les  lignes  sont  admirables  de  netteté  et  de  précision  ; 
femploi  d'un  instrument  colossal  a  fait  dispardlre  les  incon- 
vénients ordinaires  de  l'aberration  des  bords  de  l'épreuve; 
enfin ,  te  choix  heureux  des  motifs  et  l'emplacement  judi- 
cieux des  points  de  vue,  beaucoup  plus  difficiles  à  obtenir 
qu'on  ne  le  pense  généralement,  font  de  cet  atlas  une  œuvre 
très-remarquable  et  d'un  immense  intérêt  pour  l'étude  des 
monuments  de  la  haute  Alsace. 


jt,Googlc 


t,Googlc 


jt,Googlc 


t,Googlc 


jt,Goo^lc 


t,Goo<^lc 


jt,Googlc 


t,Goot^lc 


n,g,t,7.dt,'G00glc 


„:,iP,.-iM,G00glc 


itQîiV-' 


t;  Google 


À*^k 


.} 


© 


n,g,t,7.dt,'G00glc 


■r-i.^'il>i»tji».v  i 


—  65  — 

NOTE 

SVR  CNG  AIOLK  KN  BRONZK, 

FHiSENTiE  AD  COMITi. 


S'il  est  difficile  d'imaginer  comment  l'aigle  en  bronze 
coulé,  qui  est  mise  sous  les  yeux  du  comité,  s'est  conservée 
sans  ia  moindre  trace  d'usage  antérieur  à  son  enfouissement 
et  dans  l'état  même  où  elle  est  sortie  du  moule;  si  l'on  peut 
admettre ,  à  raison  de  la  pureté  de  ses  formes  et  du  caractère 
antique  de  son  dessin,  que  sa  fabrication  remonte  à  l'époque 
de  la  présence  des  Romains  dans  nos  conli'ées,  il  est  bien 
plus  difficile  d'admettre  que  ce  bronze  ail  été  l'aigle,  c'est- 
à-dire,  le  drapeau  d'une  légion  romaine. 

L'aigle  d'une  légion  romaine  ne  saurait  avoir  été  perdue, 
ni  se  retrouver  de  la  même  manière  que  tel  autre  vestige  de 
l'antiquité. 

Il  est  difficile,  sinon  impossible,  d'admettre  cette  supposi- 
tion, quand  on  se  reporte  àce  qu'étaient  les  légions  romaines, 
à  leur  esprit  militaire  et  à  l'importance  de  leur  principal 
signe  de  ralliement. 

La  I^on  romaine,  en  effet,  a  été  la  plus  grande  unité  de 
commandement  en  usE^e  dans  les  armées  anciennes  et  mo- 
dernes. Plus  que  double  en  force  numérique  de  nos  régiments 
actuels,  son  moindre  effectif,  susceptible  d'une  grande  aug- 
mentation, était  de  six  mille  hommes,  répartis  en  dix  cohortes 
et  soixante  centuries. 

Elle  n'avait  qu'une  aigle,  portée  par  Vaquilifer,  et  qui  avait, 
comme  le  drapeau  de  nos  régiments,  une  garde  composée 
d'h(Knmes  d'élite. 

Chaque  cohorte  avait  un  signe,  ou  guidon,  porté  par  le 
draconnaire;  chaque  centurie  avait  un  fonion  ou  jalon. 

lU.  (M.)  5 


jM,Googlc 


Tous  ces  signes,  y  compris  l'aigle,  mais  surtout  l'aigle, 
jouaient,  à  la  guerre  et  dans  les  évolutions,  les  mêmes  rôles 
que  nos  drapeaux  et  guides,  servant  de  bases  d'alignement 
dans  les  formations,  de  points  de  direction  dans  les  marches 
et  de  points  de  ralliement  dans  le  désordre. 

Comme  tels,  ces  signes  devaient  avant  tout  remplir  les 
conditions  de  s'élever  au-dessus  d'armes  plus  hautes  que 
les  nôtres,  telles  que  le  ;ii7um ,  et  d'être  très-làciiement 
visibles  de  loin,  par  conséquent  brillants,  ou  tout  au  moins 
polis. 

L'aigle  qui  est  mise 'sous  vos  yeux  ne  peut  pas  avoir  rempli 
ces  conditions. 

Comme  nos  drapeaus,  pour  nos  régiments  d'aujourd'hui , 
l'aigle  était,  pour  les  légions  romaines,  le  symbole  et  le 
gage  de  l'honneur  du  corps.  Sa  perte  dans  le  combat  devait 
être  quelque  chose  de  plus  qu'un  malheur. 

Dans  ce  cas  même,  elle  ne  devait,  elle  ne  pouvait  pas  se 
perdre,  s'abandonner  et  être  enfouie,  comme  un  objet  quel- 
conque; sa  conservation  était  plus  précieuse  que  celle  de  ta 
vie  des  hommes;  elle  ne  pouvait  se  perdre  que  pour  devenir 
un  trophée 'entre  les  mains  d'un  ennemi  vainqueur  et  après 
avoir  été  défendue  avec  acharnement. 

La  trouvaille  d'une  aigle  de  légion  romaine,  faite  comme 
celle  d'une  monnaie,  d'une  médaille  ou  d'un  débris  de  vase, 
semble  donc  devoir  être  rangée  non-seulement  au  nombre 
des  faits  inouïs,  mais  au  nombre  des  faits  impossibles. 

A  ces  considérations  qu'il  serait  aussi  facile  que  superflu 
d'étendre  davantage,  viennent  s'en  joindre  d'autres,  pour 
rendre  inadmissible  la  supposition  que  le  bronze  présenté 
au  comité  ait  pu  être  l'aigle  d'une  légion  romaine. 

En  effet,  l'aigle  des  légions  romaines  a  été  assez  souvent 
reproduite  sur  des  monuments  du  temps,  colonnes,  bas- 
reliefs,  etc.,  par  des  artistes  qui  devaient  les  avoir  vues,  et 


jt,Googlc 


-  67  — 
elles  affectent,  snr  ces  monuments,  une  fonne  différente  dé 
celle  qui  est  sous  vos  yeus. 

Dans  presque  toutes  ces  représentations  de  l'aigle  des 
légions  romaines,  l'extrémité  supérieure  est  munie  d'une 
lance  pointue,  pouvant  servir  de  dérense,  circonstance  con- 
forme à  sa  destination.  La  figure  même  de  l'aigle  ne  parait 
qu'au-dessous  du  fer  âe  lance,  à  la  hampe  duquel  est  atta- 
chée une  bannière  en  étofîe,  et  dans  un  écusson,  rond  ou 
ovale,  qui  surmonte  des  couronnes  de  laurier  et  d'autres 
écussons,  emblèmes  commémoratirs  de  sièges  et  de  batailles^ 
sigfnes  d'honneur,  décernés  aux  légions,  équivalant  aux 
noms  de  batailles  écrits  sur  les  drapeaux  de  nos  régiments, 
et  qui  rendaient  ces  aigles  encore  plus  précieuses  aux  légions. 

On  ne  trouve  guère  que  dans  les  images  de  Montfeucon 
des  figures  d'aigles  légionnaires  ressemblant  par  la  forme 
au  bronze  qui  vous  est  présenté;  mais  on  ne  trouve  pas  dans 
son  texte  sur  quelle  autorité  il  s'est  appuyé  pour  produire 
ces  figures.  Il  donne  en  même  temps  les  figures  des  aigles 
légionnaires  telles  qu'elles  viennent  d'être  décrites,  et, 
pour  celles-ci,  il  s'appuie  sur  l'irrécusable  autorité  des 
monuments. 

D'après  les  auteurs  anciens  (Vegèce,  etc.),  l'importance 
et  l'honneur  attachés  aux  aigles  des  légions  romaines  ne  de- 
vaient pas  être  moindres  que  l'importance  et  l'honneur  at- 
tachés aujourd'hui  â  nos  drapeaux;  le  caractère  religieux  en 
était  beaucoup  plus  marqué  ;  et  tandis  que  la  conservation 
du  drapeau  est  aujourd'hui  indéfiniment  confiée  à  l'honneur 
du  régiment,  qui  en  reste  en  possession  aussi  longtemps 
qu'il  existe,  la  possession  de  l'aigle  était  limitée  pour  la  lé- 
gion :  les  aigles  légionnaires  étaient  déposées  pour  être  con- 
servées, pendant  la  paix ,  dans  le  temple  de  Mars  à  Rome  et 
confiées  seulement  aux  légions  pour  la  guerre.  La  remise 


jt,Googlc 


—  68  — 

s'eu  faisait  solenn^emant,  aina  qu'en  témoignent  les  mo- 
numents sur  lesquels  elle  est  repréeenlée. 

Le  rôle  même  de  raquilifôre  paraît  avoir  été  plus  impor- 
tant que  celui  de  notre  porle- drapeau,  et  lorsque  le  com- 
mandant supérieur  d'un  corps  formé  de' plusieurs  légions 
avait  des  exhortations  â  faire  et  à  transmettre,  les  aquilifères, 
portant  les  aigles  et  accompagnés  de  leurs  gardes,  étaient 
réunis  pour  les  entendre  et  les  rapporter  à  leurs  légions , 
usage  également  reproduit  sur  les  monuments,  où  les  aigles 
elles-mêmes  sont  figurées  comme  elles  sont  décrites  plus 
haut  (colonne  Trajane,  etc.). 

Pour  admettre,  contrairement  aux  témoignages  des  écri- 
vains et  des  monuments  du  temps,  que  le  bronze  que  vous 
avez  sous  les  yeux  puisse  être  une  aigte  de  légion  romaine 
qui  se  serait  perdue  et  aurait  été  retrouvée  comme  un  tron- 
çon de  glaive  ou  un  fragment  d'amphore,  il  faudrait  ad- 
mettre auparavant  comme  des  faits  établis  ou  du  moins  vrai- 
semblables, une  série  de  suppositions  évidemment  hasar- 
dées :  celle  d'une  grande  action  militaire  dans  laquelle  les 
Romains  ayant  été  vaincus,  une  légion  eût  perdu  son  aigle  ; 
celle  d'un  ennemi  vainqueur  ignorant  la  valeur  d'une  aigle  ro- 
maine et  laissant  sur  le  champ  de  bataille  le  plus  beau  et  le  plus 
précieux  trophée  de  sa  victoire;  ou  bien  celle  d'un  trait  ana- 
logue à  celui  du  grognard  qui,  dans  un  de  nos  désastres, 
voyant  que  son  drapeau  ne  pouvait  plus  être  sauvé ,  arracha 
l'aigle,  abandonna  la  hampe,  et  répondit  à  son  colonel,  lui 
demandant  ce  qu'il  avait  fait  du  drapeau:  ail  est  perdu, 
mais  j'ai  le  coucou  dans  mon  sac;  >  celle  de  l'enfouissement 
de  l'aigle,  après  avoir  été  sauvée  de  la  sorte;  celle  enfin  de 
sa  trouvaille  sur  un  point  où  l'histoire  ne  marque  pas  d'évé- 
nement de  nature  à  avoir  pu  causer  la  perte  d'une  aigle  de 
légion. 

La  circonstance  qu'une  autre  aigle,  semblable  à  celle  qui 


jt,Googlc 


nous  occupe,  a  été  trouvée  près  de  la  sépulture  d'un  individii 
appartenant  à  une  légion  romaine,  repousse  bien  plus  qu'elle 
ne  confirine  la  supposition  que  le  bronze  ainsi  trouvé  puisse 
être  une  aigle  de  légion. 

Pas  plus  chez  les  Ronoains  que  âiez  nous  l'usage  n'a 
esisLê  d'enterrer  le  drapeau  avec  le  chef  du  corps,  et  si  le 
légionnaire  ou  le  chef  de  légion ,  près  ou  dans  la  tombe  du- 
quel on  aurait  trouvé  nue  aigle  en  bronze ,  avait  péii  dans 
une  bataille  où  sa  légion  aurait  été  vaincue  et  anéantie,  il 
est  plus  que  probable  qu'on  n'aurait  pas  plus  retrouvé  un 
monument  qui  n'aurait  pas  pu  lui  être  élevé ,  que  l'aigle  de 
sa  légion.  Et  encore,  si  l'on  voulait  supposer  que  l'aquilifère 
d'une  légion  étant  mort  dans  un  quartier  romain,  on  aurait 
enterré  avec  lui  une  aigte  de  bronze  comme  attribut  de  sa 
qualité,  cène  serait  pas  davantage  une  aigle  de  légion  qu'on 
aurait  trouvée  dans  sa  sépulture. 

Sauf  la  différence  des  armes,  la  guerre  était  du  temps  des 
Bomains  ce  qu'elle  est  de  nos  jours. 

Les  soldats  de  l'Empire  ont  retrouvé  à  l'arsenal  d'Insbruck 
et  dans  d'autres  les  drapeaux  perdus  par  ceus  de  la  Répu- 
blique; ils  ont-  trouvé  à  Vienne  les  drapeaus  perdus  par  les 
Turcs;  et  ce  n'est  pas  sous  terre,  mais  sous  le  dôme  des 
Invalides  que  les  armées  de  l'Europe  coalisée  auraient  pu 
retrouver  leurs  drapeaux  perdus  dans  tant  de  batailles. 

La  France  a  compté  plus  de  cent  cinquante  régiments, 
qui  ont  parcouru  avec  une  gloire  aussi  grande  une  aussi 
grande  partie  du  monde  que  les  légions  romaines ,  dont  le 
nombre  connu  ne  s'élève  pas  à  trente.  On  n'a  pas  encore 
entendu  parler  d'une  aigle  française  perdue  et  retrouvée, 
dans  le  sens  propre  de  ces  mots,  et  on  voudrait  admettre, 
■dans  ce  sens,  la  perte  et  la  trouvaille  d'une  aigle  romaine? 

Mais,  s'il  est  si  peu  probable  que  le  bronze  qui  est  sous 
vos  yeux,  de  même  qu'ua  autre  tout  semblable  qui  e&iste 


jt,Googlc 


—  70  — 
dans  la  collection  d'un  savant  aiitiquairè,  puisse  être  une 
aigle  de  légion,  et  le  fait  serait  encore  moins  admissible 
pour  dèui  que  pour  une,  il  est  moins  difficile  d'admettre, 
malgré  la  Irop  parfaite  conservation  de  ce  bronze,  que  sa  fa- 
brication soit  ancienne  et  puisse  remonter  à  l'époque  de  la 
présence  des  légions  romaines  dans  nos  contrées. 
-  En  eflet ,  dans  les  localités  occupées  par  des  légions  ou 
des  détachements  de  légions  romaines,  ou  seulement  par 
des  troupes  romaines  n'appartenant  pas  aux  légions,  comme 
ai^ourd'hui  dans  nos  villes  et  dans  nos  villages,  d'autres 
aigles  que  les  aigles  des  légions  devaient  exister  en  grand 
nombre  et  servir  à  désigner  les  logements  des  chefs,  les 
magasins,  les  édifices  publics,  etc. 

Plusieurs  d'entre  nous  se  souviennent  d'avoir  vu  l'aigle 
française,  glorieuse  imitation  et  plus  glorieuse  émule  de 
l'aigle  romaine,  décorer  nos  édifices  el  se  multiplier  comme 
symbole  de  patriotisme  et  de  dévouement  jusque  dans  l'in- 
térieur de  nos  habitations;  ils  se  souviennent  sans  douté 
aussi  de  nos  revers  ;  ils  ont  vu  ta  proscription  de  ces  nobles 
emblèmes  et  savent  combien  en  ont  été  alors  cachés  ou  en- 
fouis, que  de  pieux  souveuii's  ont  dû  faire  retrouver,  ou 
auxquels  le  hasard  pourrait  encore  faire  revoir  le  jour. 

11  est  donc  plus  que  probable,  il  est  hors  de  doute  à  nos 
yeux  que  l'aigle  qui  vous  est  présentée ,  de  même  que  celle 
dont  on  vous  a  envoyé  le  dessin,  si  elles  sont  romEÙnes,  ne 
sont  pas  autre  chose  que  des  objets  de  cette  nature,  c'est-à- 
dire  des  sigriaux  ayant  servi  à  marquer  la  demeure  d'une 
autorité  ou  un  établissement  militaire. 

Gardons-nous  donc  d'en  faire  légèrement  des  aigles  de 
légions  romaines;  sachons  résister  à  la  tentation;  ne  don- 
nons pas  un  mauvais  exemple  aux  antiquaires  qui  nous  sui- 
vront à  quelques  siècles  de  distance  et  qui,  retrouvant  sous 
terre  un  de  ces  aigles  qui  désignent  aujourd'hui  une  mairie 


jt,Googlc 


_  71  — 

de  campagne  ou  le  prétoire  d'un  commissaire  de  police, 
seraient  tentes  à  leur  tour  d'en  faire  une  aigle  de  légion  ro- 
maine, sinon  une  aigle  d'Austerlitz  ou  d'Iéna. 

Si,  contre  toute  attente,  cette  sage  réserve  devait  être 
vaincue  par  des  preuves  évidentes ,  le  baptême  de  glorieuse 
antiquité  qui  serait  alors  donné  aux  bronzes  en  question 
deviendrait  valable,  en  cessant  de  s'appuyer  sur  des  hypo- 
thèses trop  peu  solides  pour  autoriser  un  pareil  acte  de  la 
part  d'une  société,  à  laquelle,  outre  sa  mission  de  conser- 
vation, on  reconnaît  aussi  une  mission  de  critique  et  d'exa- 
men, puisqu'on  lui  soumet  des  objets  dont  l'antiquité  ou  la 
destination  paraissent  douteuses.' 

B""de  Schauebborg. 


1.  SuiTanirautorisattoa  donnée  parle  Comité,  dans  sa  séance  du  T  mars 
dernier,  U.  de  Ring  fait  observer  ; 

Que,  jamais,  il  n'a  prétendu  faire  de  l'aigle,  présentée  par  lui  à  l'at- 
tention de  ses  collègues,  une  aigle  de  légion.  11  a,  au  contraire,  soutenu 
que,  prol)ablenient,  ce  bronze,  moins  grand  qu'une  aigle  légionnaire,  et 
trouvé  à  peu  de  distance  du  monument  élevé  sur  le  Mont-Terrible  par  la 
2*  cohorte  de  la  X[V°  légion  à  Labiénus,  légat  de  Jules  César,  avait  pu 
appartenir  à  celle  cohorte.  Probablemment,  a-t-il  njouté,  elle  aura  été 
perdue,  ou  enterrée,  par  son  aquilifère,  à  la  suite  d'un  événement  qui 
nous  restera  toujours  inconnu,  comme  t'a  été,  dans  l'Odenwaldi  l'aigle 
bien  authentique  d'une  légion,  trouvée  sur  les  terres  du  comte  d'Ërbach; 

Que  jamais  les  légions  romaines  n'aient  pu  perdre  leur  aigle,  c'est  ce 
que  l'histoire  dément.  Je  citerai  l'aigle  que,  avant  de  mourir,  un  aquilifère, 
blessé  à  Trasimèue,  enterra  pour  qu'elle  ne  tombât  point  au  pouvoir  de 
l'ennemi;  celle  qu'enterra  un  autre  aquilifère  pendant  la  retraite  duTeuto- 
bourg,  dans  la  Germanie,  et  que  les  Germains  eux-mâmes,  qui  la  retrou- 
vèrent, rendirent  aux  Romains  lors  d'une  expédition  postérieure;  celle 
encore,  que  la  V»  légion,  qui  eut  pendant  nn  temps  l'éléphant  pour  en- 
seigne, en  mémoire  delà  valeur  avcclaquelle,  pendant  les  guerres  civiles, 
elle  combattit  les  élépbants  de  Scipion,  mais  qui,  sur  le  Rhin,  avait  repris 
l'aigle,  perdit  dans  un  combat  contre  les  Germains ,  qui  avaient  passé  le 
fleuve  près  de  Cologne ,  1 6  ans  avant  l'ère  chrétienne  ;  je  pourrai  y  ajouter 
l'aigle  trouvée  dans  le  comté  d'Erbach,  et  qui,  sans  doute,  fut  cachée  avec 
tant  de  soin  à  deux  pieds  et  demi  sous  le  sol  par  celui  qui  la  portait.  Ces 


jt,Googlc 


~  72  — 

exemples  mifSeent  pour  nous  prouver  que  plus  d'une  fois  chez  les  RomainB 
ces  signes  de  ralliemeul  ont  pu  être  perdus. 

i  Ouant  i  la  forme  de  l'aigle  qui  fail  le  sujel  de  celle  uole,  elle  est  si 
eiactemeut  la  reproduction,  sur  un  moindre  module,  de  celle  de  la  col- 
lection du  comte  d'Ërbach,  qu'il  est  impossible  que  les  deux  monuments 
n'aient  pas  eu  la  même  destination.  Les  deux. trous  qui  se  remarquent  à 
l'un  et  à  l'autre  sous  le  support,  au  bronse  de  la  hampe,  étaient  évidem- 
ment destinés,  tout  en  retenant  le  bois,  àmaiutenir  la  couronne  de  laurier 
ou  de  chêne  dorée  qui  entourait  l'aigle  elle-même ,  teLe  que  nous  le  voyons 
sur  les  monuments. 

L'auteur  du  mémoire  à  contesté,  en  séance,  au  secrétdre  la  jn^sence 
d'aigles  coliortales,  et,  comme  il  l'a  écrit  ci-dessus,  l'enseigne  d'une  co- 
horte était,  dit-il,  porté  par  un  draconnaire. 

J'observerai,  à  ce  sujel,  que,  pendant  la  guerre  civilCj  Harius  donna 
une  aigle  à  la  3<  cohorte  d'une  légion,  placée  sous  ses  ordres,  ce  qui 
annonce  évidemment  que  les  cohortes,  i  cette  époque,  possédaient  ce  signe 
de  Talliement.  te  dragon  n'apparut  dans  les  armées  romaines  qu'après  la 
campagne  de  Trajan  contre  les  Daces,  peuple  chez  lequel  ce  signe  était 
généralement  adopté.  Mais  s'il  en  faut  croire  Ammien-Harcelliu,  il  n'aurait 
principalement  servi  dans  les  années  impériales  que  pour  la  cavalerie 
légère.  Ce  dragon,  qui  dt  donner  lenomdedraconnaireàceluiquile  por- 
tail, était  en  cuivre  creux,  de  manière  que  le  vent,  en  s'y  engoufitant, 
lui  faisait  rendre  un  son  retentissant.  Or,  du  temps  de  Labiénus,  légal  de 
Jules  César,  et  à  l'époque  par  conséquent,  où  l'aigle  de  la  2*  cohorte  de 
la  XIV' légion  a  pu  être  perdue,  comme  je  l'ai  écrit,  ce  signe  de  ralliement 
n'existait  point  encore.  Nous  ne  trouvons,  sous  la  République,  que  le 
loup,  le  minotaure,  le  cheval,  le  sanglier,  et,  plus  lard,  le  lion,  signe  de 
la  légion  Félix  instituée  par  Auguste,  et  le  bélier  qui  se  remarque  sur  la 
colonne  Trajane.  Les  aigles  légionnaires  étaient  plus  grandes,  les  aigles 
cohortales  plus  petites. 

{Note  deX.de  RiTtg.) 


jt,Googlc 


ANALYSE 

DC  BKOMZE  rilNB  AIGU  ROH&IIE, 

TKODTtE  ÂC  MONt-TEllWLS  (jBil). 


Cette  aigle  pèse  3  kilog.  900  gr. ,  elle  a  la  pose  de  l'aigle 
qui  est  en  possession  du  comte  d'Erbacb.  Elle  est  recou- 
verte, ainsi  que  la  hampe,  d'une  coudie  très-adhérente  de 
patine  (vert-de-gris).  L'intérieur  même  de  la  hampe  est  for- 
tement oiydt^ ,  mais  cette  couche  d'osyde  n'adhère  que  fai- 
blement ;  rébranlement  causé  par  (quelques  coups  de  lime  a 
suffi  pour  en  faire  tomber  la  m^eure  partie. 

L'aualyse  qualitative  du  bronze  a  été  faite  en  présence 
de  M.  le  colonel  de  Morlet.  II  aurait  fallu  pour  l'analyse 
quantitative  ou  pour  un  dosage  exact,  opérer  au  moins  sur 
1  é  2  grammes;  on  s'est  contenté  dequetques  centigrammes. 

Ce  bronze  est  vivement  attaqué  et  dissous,  en  partie, 
par  l'acide  nitrique;  la  liqueur  prend  une  teinte  bleu  ver- 
dâtre  et  abandonne  à  ta  filtration  un  composé  blanc  inso- 
luble de  bioxyde  d'étain. 

La  liqueur  filtrée  donne  avec  l'acide  sulfurique  un  préci- 
pité blanc  assez  abondant  de  sulfate  de  plomb. 

En  enlevant  ce  dernier  par  la  filtration,  et  en  traitant  une 
partie  de  la  liqueur  filtrée  par  l'ammoniaque,  une  autre  par 
l'hydrogène  sulfuré,  on  a  obtenu  dans  le  premier  cas,  une 
liqueur  bleu  céleste,  troublée  par  Xoccyde  ferrique,  dans  le 
second,  un  précipité  noir  de  sulfure  de  cuivre.  La  dissolu- 
tion finale  ne  renfermait  plus  que  du  fer,  dont  la  présence 
a  été  démontrée  par  les  réactifs.  L'argent  et  le  zinc,  métaux 
qui  se  rencontrent  assez  fréquemment  dans  les  bronzes  an- 
tiques, n'ont  pu  être  révélés  dans  le  bronze  de  l'aigle.  Peut- 


jt,Googlc        — 


—  74  — 
être  la  quantité  d'alliage  sur  laquelle  on  a  opéré,  était-elle 
trop  faible  pour  qu'on  pût  y  retrouver  des  métaux  qui,  de 
toutes  manières,  ne  devaients'y  rencontrer  qu'en  très-faible 
proportion.  D  ne  faut  pas  oublier  que  l'on  n'a  opéré  que  sur 
quelques  centigrammes. 

En  examinant  cette  aigle  avec  soin,  nous  avons  cru  re- 
connaître, cachés  en  partie  sous  la  patine,  des  points  plus 
brillants  que  le  bronze  usé  par  le  frottement.  La  loupe 
nous  a  fait  reconnaître  que  c'est  un  métal  superposé.  Ce 
dernier,  traité  par  l'acide  nitrique  fumant,  n'a  point  été 
attaqué;  il  a  conservé  son  éclat  métallique,  d'où  nous  con- 
cluons que  ce  ne  peut  être  que  de  l'or,  dont  une  partie  est 
recouverte  par  la  patine. 

En  résumé,  ce  bronze  est  composé  de; 

Cuivre, 

De  plomb, 

D'étain,  et  de 

Fer,  ce  dernier  en  faible  proportion. 

L'aigle  a  été  dorée;  des  traces  de  dorure  existent  encore 
sur  certaines  parties  saillantes. 

Opperhanh. 


jt,Googlc 


DESCRIPTION 
D*u]!V  cihetiëbb:  RonAim. 

icteuTirl  diu  li  unnit  it  l%m  i»  liEl  i  MU. 


En  allant  de  Strasboui^  à  Bi'umatb,  entre  l'établissement 
de  Stéphansfeld  et  à  100  mètres  è  peu  près  des  dernières 
maisons  de  Brumath ,  à  gauche  de  la  route,  se  trouvait  il  y 
a  quelques  années  un  terrain  inculte,  enclavé  dans  les  prés, 
et  servant  de  pâturage,  appelé  communément  ZiegeUœcker, 
nom  qui  lui  fut  sans  doute  donné ,  à  cause  du  grand  nombre 
de  tuiles  et  de  briques  dont  le  terrain  était  jonché. 

La  commune  y  établit  dans  le  courant  de  l'hiver  1853  à 
•1854  un  atelier  dechaiilé,  fit  déblayer  et  niveler  le  ter- 
rain pour  le  transformer  en  pré;  pendant  l'exécution  de  ce§ 
travaux  et  à  environ  50  cenljmètres  sous  terre,  on  décou- 
vrit une  grande  quantité  d'urnes  cinéraires,  les  unes  ren- 
fermées dans  des  pierres  de  grès,  les  autres  simplement  po- 
sées dans  la  terre,  mais  toutes  plus  ou  moins  brisées. 

Prévenus  à  lemps  par  les  ouvriers,  nous  nous  rendîmes 
sur  les  lieux ,  mon  ami  M.  Schnœringer  et  moi,  et  nous  filmes 
assez  heureux  pour  recueillir  quelques  vases  qui  méritaient 
d'être  conservés. 

Parmi  les  pierres  qui  renfermaient  tes  urnes  et  qui  étaient 
la  plupart  en  grès  et  de  forme  ronde,  s'en  trouvait  une  car- 
rée en  albâtre,  dont  le  vase  manquait,  mais  au  fond  duquel 
nous  trouvâmes  un  petit  lacryraatoire  en  verre,  assez  bien 
conservé;  cette  pierre  fait  partie  du  cabinet  de  M.  Schnœ- 
ringer, ainsi  qu'une  palère  en  terre  légèrement  jaunâtre,  les 
restes  d'un  vase  cinéraire,  rempli  encore  d'os  calcinés,  une 


jt,Googlc 


_  76- 
vinglaine  de  médailles  romaines,  grand  et  moyen  bronze, 
depuis  Agrippa  jusqu'à  Fausiine  la  Jeune,  mais  toutes  plus 
ou  moins  détériorées. 

Je  fus  assez  heureux  de  recueillir  pour  ma  part  un  ma- 
gnifique vase  en  terra  sigiUata,  dont  je  domie  la  figure  et  qui 
est  conservé  dans  mon  cabinet.  Ce  vase  ainsi  que  la  patère 
et  les  fragments  d'un  lion  en  grès  rouge,  se  trouvaient  près 
de  la  pierre  carrée  en  albâtre  et  paraissent  avoir  fait  partie 
de  la  même  sépulture,  qui,  à  en  juger  d'après  les  restes, 
devait  avoir  appartenu  à  un  personnage  de  distinction. 

La  pierre  avec  son  urne  cinéraire  que  je  donne  à  la  So- 
ciété avec  prière  de  la  joindre  aux  autres  objets  que.  nous 
avons  pu  recueillir  jusqu'à  présent,  est  une  de  celles  que 
BOUS  avons  trouvées  la  mieux  conservée. 

Il  paraîtrait  que  ce  cimetière  était  jadis  entouré  d'un  mur 
carré,  car  on  y  découvrit  encore  plusieurs  chaperons 
(Mauerdeckel) ,  dont  l'un  par  sa  forme  devait  avoir  recou- 
vert le  coin  du  mur;  ces  pierres,  du  reste,  très -grossière- 
ment taillées,  se  trouvaient  empilées  les  unes  sur  les  autres, 
et  paraissent  avoir  été  placées  ainsi  par  quelque  habitant  de 
Brumath,  pour  déblayer  la  terrain,  après  que  ce  mur  eût 
été  démoli. 

Merck. 


jt,Googlc 


RAPPORT 
SUR  LE  CHATEAU  DE  SAINT-ULRICH. 


Messieurs ,  conformëinent  à  votre  désir,  j'ai  visité  le  châ- 
teau de  Saint-Ulrich,  un  des  trois  châteaux  situés  au-dessus 
de  Ribeauvillé. 

Son  étendue  est  petite,  si  on  le  compare  à  son  voisin  le 
Hoh-Koe]iig:sbourg;  on  n'y  remarque  aucun  des  moyens 
stratégiques  déployés  chez  ce  dernier,  ni  les  modifications 
successives  apportées  è  ses  défenses  par  l'art  de  la  guerre , 
surtout  depuis  l'emploi  de  l'artillerie.  Par  contre ,  il  conserve 
les  traces  d'une  habitation  luxueuse  que  l'on  chercherait  en 
vain  dans  la  plupart  de  nos  châteaux  d'Alsace.  A  l'heure 
qu'il  est,  toutes  les  différentes  parties  qui  le  constituent, 
présentent  un  amoncellement  de  ruines  qui  encombrent 
les  soubassements  et  confondent  tous  les  accès.  Les  murs 
principaux  seuls  sont  debout,  quelques-uns  assez  bien  con- 
servés, la  plupart  effondrés;  il  est  facile  de  reconnaître  à 
l'aspect  de  ces  ruines  les  causes  générales  qui  ont  concouru 
à  la  dévastation  de  la  plupart  de  nos  châteaux  d'Alsace  ;  un 
système  de  destruction  prémédité,  l'abandon  prolongé  et 
enfin  l'incurie  ou  le  vandalisme  qui  les  a  exploités  comme 
des  carrières  pour  les  usages  les  plus  vulgaires. 

Cependant,  malgré  ces  ravages,  il  est  facile  d'y  reconnaître 
encore  les  dispositions  principales. 

Toute  cette  construction  est  élevée  en  amphithéâtre  sur 
le  versant  oriental  d'un  monticule  dominant  le  fond  de  la 
vallée  et  se  rattachant  â  la  chaîne  de  droite,  un  peu  au-des- 
sous et  en  arrière  du  château  de  Giersbei^. 


jt,Googlc      — 


—  78  — 

En  bas  et  en  remontant  vers  le  midi,  s'étendent  d'abord 
les  murs  d'enceinte  qui  ont  dû  contenir  les  dépendances  et 
les  communs;  au-dessus  à  droite,  au  pied  du  donjon,  est 
une  première  porte  ruinée,  commandant  un  chemin  en 
rampe  vers  le  château,  intercepté  par  deux  autres  portes 
également  en  ruine. 

A  cette  hauteur  se  trouve  te  principal  corps  d'habitation 
de  style  roman,  composé  de  plusieurs  compartiments  en- 
trecoupés de  cours  étroites  et  dominé  du  côté  de  la  mon- 
tagne par  le  donjon  dont  nous  avons  parlé. 

Au-dessus  de  ce  groupe  principal  apparaissent  sur  la 
crête,  des  murs,  des  traces  de  pignons,  des  portei,  des 
chemins  de  ronde,  indiquant  desconslruclioiis  importantes, 
élevées  après  coup  pour  de  nouveaux  besoins,  mais  entiè- 
rement en  ruine.  Heureusement  ces  dernières  parties, 
comme  les  premiers  murs  d'enceinte  dont  il  a  déjà  été  ques- 
tion ,  ne  présentent  rien  de  bien  intéressant  sous  le  rapport 
de  l'art  ;  et,  si  ce  n'était  l'effet  pittoresque  de  leurs  dente* 
lures  vues  de  loin,  elles  laisseraient  peu  à  regretter.  Il  n'en 
est  pas  de  même  de  la  partie  centrale,  du  principal  corps 
d'habitation,  mais  heureusement  aussi,  tout  cet  ensemble 
est-il  mieux  construit  et  mieux  conservé.  On  remarque  en- 
tre autres  la  salle  d'bontieur,  s'annonçant  vers  Rjbeauvillé 
par  une  ordonnance  de  7  arcades  plein -cintre  d'un  fort  joli 
dessin  et  par  2  autres  arcades  semblables  se  retournant  vers 
le  nord.  Chacune  de  ces  arcades,  d'une  profondeur  consi- 
dérable ,  est  arrêtée  sur  la  face  par  deux  petites  baies  gémi- 
nées, surmontées  d'une  imposte  en  pierre  percée  d'une 
manière  variée  â  chaque  arcade,  d'un  oatlus,  d'un  losange, 
d'un  quatrefeuilte  ou  d'une  combinaison  de  ces  deux  figures. 
Les  deux  ébrasements  sont  garnis  de  seâes  en  pierre.  L'ap- 
pareil des  pierres  est  bien  combiné  et  les  ornements  qui 
enrichissent  les  moulures,  leur  donnent  un  cachet  très- 


jt,Googlc 


_  79  — 

'  original.  Dans  la  même  salle  se  trouve  en  eatrani ,  é  hauteur 
d'appui,  deux  petits  ar»uir/um  accouplés,  surmoiités  chacun 
d'uoe  niche  ogivale. 

Dans  une  petite  pièce  en  commiinication  un  peu  plus  éle- 
vée, nous  8T0DS  remarqué  au-dessus  d'urie  arcade  romane 
ruinée,  une  baie  de  la  même  époque,  d'une  foime  très-bi- 
zarre, dans  laquelle  il  sera  peut-être  facile  de  reconnaître  le 
rudiment  de  la  forme  trilobée  des  siècles  suivants.  Nous  si- 
gnalerons encore  les  tympans  de  deux  fenêtres  romanes 
dans  le  petit  corps  de  bâtiment  au  pied  du  donjon. 

Ce  donjon,  de  forme  carrée  est  sans  acres;  ses  pierres 
d'appareil  à  bossages  rustiques  se  sont  bien  conservées.  On 
peut  voir  encore  à  son  sommet  des  traces  de  créneaux. 

Nous  ne  croyons  pas  nécessaire  d'entrer  pour  le  moment 
dans  de  plus  grands  détails  ;  nous  estimons  que  cette  partie 
du  château  présente  le  plus  haut  intérêt,  tant  pour  les  restes 
de  sa  belle  architecture  romane  que  pour  son  bon  élat  de 
conservation.  Nous  pensons  que  les  premiers  soins  à  donner 
doivent  consister  dans  le  déblai  de  toute  cette  partie  cen- 
trale. Les  matériaux  résultant  de  cette  opération  devraient 
être  rangés  avec  soin  ;  peut-être  trouvera-t-on  enfouis  les 
débris  des  galeries  supéneures  de  style  ogival  de  transition, 
que  des  dessins  faits,  i!  y  a  une  vingtaine  d'années,  nous  re- 
présentent encore  en  place  à  cette  époque.  Dans  tous  les  cas, 
toute  pierre,  portant  quelque  trace  d'architecture,  devrait 
être  consei-vée  sur  place,  et  peut-être  reposée  si  son  état  de 
conservation  et  les  ressources  affectées  à  ces  travaui  le  per- 
mettaient. Les  autres  pierres,  sans  caractère  particulier, 
pourraient  servir  à  consolider  des  parties  que  les  déblais  au- 
raient démontré  compromises. 

Un  point  important  surtout  serait  de  faciliter  les  abords 
depuis  le  pied  du  monticule  sur  lequel  reposé  le  château. 
L'accès  en  est  impraticable.  Déjà  des  chemins  très  -  pittores- 

III.  (M.)  5* 


jt,Googlc     — 


ques,  ont  été  ménagés  avec  intelligence  par  la  municipalité  ' 
et  par  l'administration  forestière ,  le  long  des  coteaux  et  des 
bois  qui  conduisent  de  la  ville  jusqu'aux  rochers  abruptes 
qui  se  dressent  sous  le  premier  château  comme  des  men- 
bii's.  11  serait  indispensable  de  continuer  ces  ouvrages  si 
bien  commencés.  J'ai  cru  devoir  à  ce  sujet  me  mettre  en 
rapport  avec  M.  le  Maire  qui  m'a  semblé  parfaitement  dis- 
posé et  qui  m'a  assuré  de  l'excellent  concours  de  l'adminis- 
traLion  foreslière.  J'aurais  désiré  aussi  me  concerter  avec 
mon  collègue  de  Ribeauvillé;  malbeureusement,  je  n'ai  pu 
le  rencontrer. 

J'ai  reçu  depuis  une  lettre  gracieuse  de  H.  Roseostiel  qui 
nous  assure  son  concours  dévoué. 

Mais  je  tiens  à  vous  soumettre  au  préalable  une  question 
préjudicielle  :  le  château  de  Saint-Ulrich  appartient  à  l'Élal. 
Serait-il  prudent  d'entreprendre  des  travaux  de  consolida- 
tion sans  son  autorisation?  Comme  mes  propositions  ten- 
draient avant  tout  de  déblayer  et  à  reconnaître  ensuite  l'état 
des  lieux  avant  de  commencer  la  moindre  construction,  je 
pense  qu'une  fois  cette  première  opération  faite,  avec  tout 
le  soin  et  la  prudence  que  comportent  des  travaux  de  cette 
nature,  il  serait  plus  facile  alors  de  présenser  un  projet  de 
consolidation  s'il  y  avait  lieu  et  de  provoquer,  au  besoin, 
l'action  bienveillante  du  gouvernement, 

Schlesladt,  le  3  avril  1S5S. 

RiNGEISEN. 


jt,Googlc 


NOTE  SUR  lES  VITRAIX  D'ALSACE 

ET 

sut  11  ANCIEN  VITRilL  M  L'ÉGLISE  ABBiTIALE  DE  WISSEMBOURG. 


L'Alsace  peut  être  fière  Â  juste  titre  des  vitraux  qu'elle 
possède  et  qui  lui  ont  été  consenés  malgré  le  mauvais  goût 
'  qui,  comme  partout,  s'est  acharné  sur  eus;  —  mauvais 
goût  qui,  il  faut  bien  le  dire,  a  détruit  plus  de  nos  vieux 
monuments  que  les  colères  ou  les  passions  humaines.  Cepen- 
dant ce  qui  nous  en  reste  sufGt  encore  laidement  pour  prouver 
que  dans  cette  grande  branche  de  l'art  catholique,  notre 
province  peut  montrer  l'équivalent  des  plus  beaux  échantil- 
lons connus. 

Notre  ville  seule  possède  des  trésors  inappréciables.  La 
CBtlièdrale,  que  chacun  connaît,  renferme  des  morceaux  du 
XIP  et  du  XIII"  siècle  aussi  beaux  que  toute  autre  mé- 
tropole. Mais  nous  avons  encore  Sainte -Marie -Madeleine, 
que  M.  l'abbé  Straub  vous  a  si  remarquablement  analysée 
et  décrite;  Saint-Guillaume,  qui  conserve  un  monogiammc 
transposé  aujourd'hui ,  mais  que  l'on  pourrait  sans  doute 
attribuer  au  grand  Albrecht  Durer,  et  dont  les  magnifiques 
légendes  de  Sainte- Apolline  et  de  Saint-Antoine  peuvent  être 
sans  hésitation  attribuées  à  son  admirable  pinceau. 

Les  belles  mosaïques  de  Saint-Thomas,  presque  uniques 
dans  leur  genre;  Saint-Pierre-le-Vieux  et  les  vitraux  de 
l'ancienne  église  des  dominicains,  dont  les  plus  belles  par- 
ties sont  aujourd'hui  consei'vées  dans  les  baies  de  la  cathé- 
drale; et  enfin  les  délicieux  panneaux  conservés  à  la  bihlio- 

ui.  (M.)  6 


jt,Googlc     —  " 


thèque  de  la  ville,  dus  en  parlie  aux  frères  Linck ,  provenant 
de  la  chartreuse  de  Motsheim:  ces  peinlures  sont  ce  que  le 
XVll^  siècle  et  la  peinture  en  aprét  ou  en  émaux  translu- 
cides ont  produit  de  plus  savant  et  de  plus  ravissant  comme 
finesse  de  dessin,  d'exécution  el  de  perfection  de  couleurs. 
Toutes  ces  richesses  forment  pour  Strasbourg  une  splendide 
Collection,  qui  suflirait  à  illustrer  toute  une  province.  Mais 
il  est  dans  notre  pays  peu  d'églises  anciennes  qui  ne  conser- 
vent au  moins  quelques  fragments,  témoignages  de  leur  an- 
cienne splendeur. 

Citons  enire  tous,  à  Haslach,  le  plus  beau ,  le  plus  com- 
plet style  légendaire  que  le  gouvernement  lui  -  même  veut 
réparer  el  contribuer  à  conserver;  les  belles  verrières  de  la 
fin  du  XV^  siècle  de  Walbourg,  dans  la  forêt  de  Haguenau, 
WestholTeu,  Hosenwiller,  de  la  même  école  que  la  dernière 
et  la  plus  belle  époque  de  Haslach,  Saverne,  Schlesladt, 
Mulzig.  —  Et  dans  le  Haul-Kbin  :  Colmar,  dont  les  panneaux , 
quoique  dépareillés  et  transposés,  témoignent  de  quel  vif 
.  éclat  l'art  du  verrier  y  a  brillé  jadis; — Thann,  Vieux-Thann, 
Kaisersbet^ ,  Lautenbach  ;  à  Bouflàch  encore  quelques 
beaux  restes  de  légendes  et  de  grissailles;  et  avant  tous  Mul- 
house, dont  les  verrières  déposées  il  y  a  peu  de  temps,  lors 
de  la  démolilion  de  l'ancienne  église,  doivent  être  replacées 
dans  le  nouveau  temple,  et  qui  sont,  à  part  leur  riche  har- 
monie et  leur  valeur  historique  et  archéologique,  remar- 
quables entre  toutes  par  leoi-  agencement  el  le  symbolisme 
le  plus  ingénieux  et  le  plus  grandiose. 

J'espère  bien,  sitôt  que  j'en  aurai  l'occasion  ou  le  loisir, 
vous  présenter  une  série  de  travaux  sur  ces  œuvres  d'ai-t  si 
remai'quables ,  el  qui  mettent  l'Alsace  au  niveau  des  pro- 
vinces les  plus  richement  dotées.  Je  viens  en  allendant  sou- 
mettre au  Comité  un  de  nos  échantillons  les  plus  intéressants 
pour  l'histoire  de  l'art,  parce  qu'avec  une  date  certaine,  il 


jt,Googlc 


—  83  — 
peut  servir  à  préciser  l'époque  de  toute  une  série  de  nos 
monuments. 

L'église  de  l'antique  abbaye  de  Wissembourg  possède 
encore,  quoique  horriblement  mutilés  et  transposés,  quel- 
ques fragmenls  épars  du  XII^  siècle,  des  molifs  précieux  et 
très-originaux  de  mosaïques  â  entrelas  de  ta  lïn  du  Xll^  ou 
de  la  première  moilié  du  Xlll°  siècle ,  une  série  de  beaux 
panneaux  de  style  légendaire  et  de  belles  et  riches  grisailles, 
d'un  agencement  très-ingénieux,  du  XIV*  et  du  XV  siècle. 

Ce  qui  m'a  surtout  frappé,  c'est  tout  un  système  d'or- 
nementation spéciale  que  j'avais  déjà  remarqué  à  Saint- 
Pierre-le-Jeune  de  Slrasboui^,  mais  qui  se  trouve  ici  sur 
une  échelle  beaucoup  plus  grande.  Celte  ornementation, 
dont  de  notables  morceaux  existent  encore  dans  les  baies 
de  la  haute  nef,  est  composée  de  verres  de  couleur  sans 
peinture,  recouverts  seulement  d'un  léger  mat  qui  déti'uit 
la  trop  vive  transparence  des  verres  et  la  crudité  des  Ions, 
et  arrive  par  ce  moyen  à  un  ensemble  plus  harmonieux; 
ces  verres  sont  assemblés  par  simples  formes  géométriques 
indiquant  franchement  la  mise  en  plomb,  ou  formant  d'élé- 
gants entrelas  sur  fond  blanc;  l'agencement  général  est  de  la 
plus  grande  simplicité,  et  l'on  peut  se  convaincre  que  ce  parti 
hardi  devait  produire  dans  son  ensemble  l'effet  le  plus  heu- 
reux et  le  plus  monumental.  Enfin,  Wissemboui^  conserve 
encore  quelques  beaux  panneaux  du  XV^  siècle,  remarqua- 
bles  surtout  par  l'extrême  finesse  qui  caractérise  cette 


Mais  c'est  surtout  la  grande  rose  placée  au  transept  du 
c6té  de  l'Ëpttre  qui  me  semble  digne  du  plus  haut  intérêt. 
L'ossature  se  compose  de  huit  lobes  géminés  terminés  cha- 
cun par  un  trèfle  inscrit  dans  le  lobe  môme.  Toute  la  baie 
est  ornée  de  grisailles  qui,  par  l'ampleur  du  dessin,  et  même 
par  les  détails,  appartiennent  encore  à  la  belle  tradition  du 


jt,Googlc 


-  84  — 
XIl"  siècle;  mais  n'oublions  pas  que  c'est  ici  un  monument 
de  l'école  bénédictine ,  qui  a  conservé  bien  longtemps  les 
souvenirs  de  cette  époque;  même  la  couleur  qui  a  servi  à 
peindre  les  traits  est  ici  encore  composée  d'osyde  de  cuivre, 
ainsi  que  l'indique  le  moine  Théophile  dans  son  Traité  des 
divers  arts,  composé  au  XIP  siècle,  tandis  que  l'oxyde  de  fer 
l'avait  déjà  presque  partout  remplacé  au  XIII*  dans  les  mo- 
numents qui  n'appartiennent  pas  à  celte  école. 

Ce  qui  donne  à  cette  verrière  son  importance  historique 
et  archéologique,  c'est  le  trèfle  inférieur  qui  représente  le 
donataire  lui-même,  l'abbé  Ëdetinus,  à  genoux,  avec  sa  crosse 
abbatiale,  en  adoration  devant  l'Annonciation  de  Notre- 
Dame,  représentée  immédiatement  au  -  dessus  de  lui  ;  il  est 
donc  évident  que  c'est  lui  qui  a  Jait  exécuter  ce  travail  pen- 
dant le  temps  qu'il  gouvernait  l'abbaye,  à  la  splendeur  de 
laquelle  il  a  tant  contribué  et  qu'il  avait  aussi  fait  entourer 
de  solides  fortifications,  de  1262  à  1293. 

Ainsi  que  nous  l'avons  fait  remarquer,  ce  grand  vitrail  est 
composé  presque  en  entier  de  verres  blancs,  disposés  en 
rinceaux  d'un  dessin  large  et  simple ,  indiquant  parfaitement 
les  lignes  de  construction  ou  la  mise  en  plomb  ;  un  étroit 
filet  de  couleur  alternant  jaune  ou  bleu,  vient  seulement 
contourner  chaque  lobe  ;  les  trèfles  mêmes  sont  en  verre 
blanc  avec  quelques  points  de  couleur  dessinant  des  roses, 
excepté  celui  qui  nous  occupe  et  son  pendant  à  la  partie 
supérieure  dans  la  verticale,  et  qui  représente  notre  Sei- 
gneur Jésus-Christ  étendant  les  mains. 

L'harmonie  générale  est  produite  sans  verres  verts ,  ce 
qui  est  un  exemple  unique  à  ma  connaissance. 

Ce  vitrail  a  subi  dans  son  ensemble  différentes  restaura- 
tions, dont  la  première,  assez  intelligente,  indique  par  les 
traces  encore  visibles  le  XIV  siècle.  La  plus  malheureuse  et 
la  dernière  en  date  appartient  au  siècle  passé,  alors  que  les 


jt,Googlc 


traditions  de  l'art  verrier  étaient  si  obligées,  qu'on  a  pu 
(aire  croire  que  les  secrets  en  étaient  perdus  ;  aussi  peut-on 
dire  que  celle-ci  a  été  un  véritable  'vandalisme. 

Cest  donc  surtout  par  suite  de  cette  malheureuse  restau- 
raUon,  plus  encore  que  par  l'action  du  temps,  que  toute 
cette  verrière,  comme  toutes  celles  qui  ont  passé  par  les 
mains  des  barbares  de  cette  époque,  est  tombée  aujourd'hui 
dans  l'état  le  plus  déplorable. 

Justement  frappé  de  la  dégradation  et  de  la  ruine  qui 
menaçait  un  monument  si  intéressant,  je  résolus  de 
demander  à  M.  le  maire  et  à  M.  le  curé  la  permission 
de  procéder  à  la  rcparalion  du  panneau  trilobé  que  j'ai 
l'honneur  de  soumettre  au  Comité.  Un  calque  exact  constate 
l'état  dans  lequel  je  l'ai  trouvé  et  prouvera  que  je  n'ai  rien 
exagéré.  Il  servira  aussi  à  donner  une  idée  des  difQcultés  qu'il 
y  avait  à  vaincre  pour  lui  redonna  sa  disposition  primilive; 
car  il  s'agissait  surtout  de  maintenir  consciencieusement  ce 
qui  restait  des  inscriptions  et  tout  ce  qu'il  était  possible  de 
conserver  des  verres  anciens  sauvagement  transposés,  afln 
de  ne  rien  compromettre  de  son  antique  authenticité. 

Quoique  fendue,  j'ai  dû  surtout  conserver  la  tète  de  l'abbé, 
car  elle  est  empreinte  d'un  caractère  si  particulier,  d'une 
individualité  si  marquée,  que  je  n'hésite  pas  à  croire  que 
c'est  bien  son  portrait  qu'on  a  voulu  peindre  et  que  vous 
avez  sous  les  yeux. 

Il  est  sans  doute  intéressant  à  constater  que  dans  les  frag- 
ments de  vitraux  conservés  à  l'abbaye  royale  de  Saint-Denis 
et  exécutés  par  ordre  de  Suger,  il  se  trouve  un  sujet  iden- 
tiijue  à  bien  peu  de  chose  près  à  celui  qui  nous  occupe.  Il  re- 
présente, comme  à  Strasbourg,  le  grand  abbé  à  genoux  et 
invoquant  aussi  l'Annonciation  de  la  Sainte- Vierge,  dont  les 
figures  sont  placées  au-dessus  de  lui.  N'est-ce  pasià  une  preuve 
de  ce  que  j'ai  indiqué  plus  haut,  c'est-à-dire  ta  constante 


jt,Googlc 


tradition  qui  réliait  les  écoles  bénédictines  en  fait  d'art  ca- 
tholique, Biir  lequel  on  sait  qu'elles  ont  jeté  un  si  vif  éclat 
pendant  le  XIP  et  le  XIIP  siècle. 

Disons  en  terminant  que  nous  retrouvons  ici  une  marque 
de  la  dévotion  pîirliculière  qu'avaient  nos  pères  à  la  protec- 
tion de  la  Sainte- Vierge.  On  voit  dans  la  cathédrale  un  des 
plus  beaux  vitraux  de  la  basse-nef  placé  sous  la  touchante 
protection  de  Y  Ave  Maria,  qui  y  est  écrit  en  magnifiques 
caractères  du  XIII*  siècle.  Au  XIV  siècle  un  sire  d'Eckrich, 
donnant  à  Saint-Georges  de  Schlesladt  une  rose  représen- 
tant en  10  lobes  les  commandements  de  Dieu,  fît  peindre 
dans  les  écoinçons  l'Annonciation  de  Noire-Dame  au-dessus 
de  son  écusson  et  de  celui  de  sa  femme.  Et  partout  où  se 
trouve  représenté  un  donataire,  c'est  presque  toujours, 
comme  à  Hasiach  au  XI1I°  siècle  ou  à  Sainte-Marie-Made- 
leine en  HSI,  avec  un  phylactère  disant  une  pieuse  invoca- 
tion à  la  mère  du  divin  Rédempteur. 

Baptiste  Petit-Gérabd. 


jt,Googlc 


NOTE  SUR  UNE  COL0^^E, 

décoBtcrlc  dans  lu  fvrél  d«  Veilbrncli  (lit-Khii),  sur  li  Tsit  de  Brixtnignt. 
Saielii)(dcBrDiialïiSclta). 


Saletio  .  .  . 
Tabemis  .  . 
Noviomagus 


La  carte  théodosienne  dite  carie  de  Peutinger ,  indique , 
ainsi  qu'il  suit,  l'ilinéraire  de  la  voie  romaine  d'Argentorat 
à  Noviomagus. 

Ârc/etilorale.  .  ,  Strasbourg.  .  » 

.  Brumalh .  .  .  Vn. 

.  Seitz XVIU. 

.  Rheinzabern  .  XI.  • 

.  Spire XK. 

Le  monument  qui  fait  l'objet  de  la  présente  notice  se  rap- 
porte à  la  partie  de  cette  voie  comprise  entre  Brocomagus 
(Brumath)  et  Saletio  (SeItz).  Nous  remarquerons  d'abord 
que  l'idenlité  d'Argentorat,  de  Brocomagus  et  de  Saletio, 
avec  les  villes  de  Strasbourg,  Brumath  et  Seltz,  qui  est 
prouvée  par  la  tradition  et  par  les  historiens,  l'est  aussi  par 
la  carte  théodosienne,  dont  les  mesures  milliaires,  calculées 
en  lieues  gauloises',  cadrent  parfaitement  avec  les  distances 
qui  séparent  ces  villes. 

Quant  aux  traces  matérielles  de  la  voie  romaine,  elles 
manquent  presque  totalement  sur  la  partie  que  nous  avons 
examinée  entre  Strasbourg  et  Seltz ,  mais  la  tradition  et  les 
monuments  romains  trouvés   le  long  du  tracé  présumé 

I.  Ammien  Harcellin,  11t.  XV,  chap.  Il  :  'qui  locvs  exordium  eil 
çaliarum  exinde  que  non  millesis  passibut,  sed  leugis  iCinera  meli- 
uniur.  —  Idem,  Ut.  XVI ,  chap.  1 5  :  «  qtiarta  leuga  signabatvr  etdeeima 
id  estunum  viginli  millia  passuum ,  v  quatorze  lieues  équivalent  donc  à 
Tiogt  et  nu  milles,  ce  qui  porte  la  lieue  gauloiae  à  2222  mètres 


jt,Googlc 


fournissent  des  preuves  suffisantes  pour  admettre  ce  tracé, 
tel  qu'il  est  indi(|ué  sur  le  dessin  ci-joint. 

La  voie  romaine  sort  d'Argentorat  par  la  Porta  septen- 
trionaUs'  qui  se  trouvait  à  l'extrémité  de  la  rue  du  Dôme 
vers  le  Broglie  et  suit  la  rue  de  ta  Nuée-Bleue,  le  faubourg 
de  Pierres  et  la  route  impériale  jusqu'à  Brumalh.  Cette  route, 
en  s'appliquant  exactement  sur  la  voie  antique,  a  dû  né- 
cessairement en  faire  disparaître  tous  les  vestiges;  mais  sa 
direction  presque  rectiligne,  etle  grand  nombre  d'antiquités 
recueillies  dans  tout  son  parcours,  ne  permettent  pas  de 
supposer  un  autre  tracé. 

Outre  les  staluetLes,  médailles,  tombes  et  urnes  cinéraires 
trouvées  sur  celte  ligne,  tant  à  Strasbourg  que  le  long  de 
la  roule  impériale ,  on  remarque  les  tumuli  de  la  forêl  de 
Brumath,  et  la  nombreuse  collection  d'antiquités  recueillie 
à  Slépbansfeld',  beu  désigné  par  Scbweigbœuser,  comme  un 
camp  romain  placé,  près  de  Brocomagus,  dans  une  position 
analogue  à  celle  du  camp  de  la  Chartreuse  près  d'Argentorat 
La  voie  sort  de  Brumatb,  à  l'angle  de  la  rue  Ostergasse, 
près  du  lieu  où  a  été  trouvée  la  colonne  élevée  par  la  cité 
des  Triboques  sous  l'empire  de  Valérien  ;  en  partant  de 
ce  point  elen  mesurant  troislieues gauloises  de  2,222  mètres 
sur  le  tracé  qui  est  indiqué  parScbweigbseuser'  et  dont  le 
souvenir  est  consacré  par  une  antique  tradition ,  on  arrive 

1.  Silbermano,  Lokatgeschiehte,  chap.  n,  Ul,  IV.  —  Schveigh^user, 

Uémoires  maouscrits. 

2.  Le  monaslére  de  StëpbaaBfeld ,  fondé  au  XIII'  siècle,  par  les  De  Verde, 
leudgraves  d'Alsace  sur  les  ruines  d'un  établissement  romain ,  était  desserri 
par  les  chanoines  hospitaliers  du  Saint-Esprit,  souslarégledes  Augustiits; 
il  est  remplacé  aujourd'hui  par  un  asile  d'aliènéB.  M.  Richard,  directeur 
de  cet  asile,  a  mis  récemment  sous  les  yeux  du  comité  une  coUeclioD  de 
beaiis  dessina  représentant  les  précieux  restes  d'antiquités  recueillis  par 
Ees  soins  dauE  cette  localité. 

3.  Hémoires  manuscrits  de  M.  Sdiweiglueuser. 


jt,Googlc 


juste  3u  lieu  où  glt,  dans  la  forêt  de  Weïtbruch,  un  tronçon 
de  colonne  réceoiment  découveii'. 

Le  long  dé  ces  trois  lieues,  le  sol  recèle,  comme  dans 
Brumath  même,  une  grande  quantité  de  médailles,  des  sta- 
tuettes et  des  restes  de  constructions  romaines  que  les 
mdndres  fouilles  mettent  à  découvert. 

A  la  sortie  de  Brumath,  on  trouve  d'abord,  au  lieu  dit 
Steiner-Frœhn,  des  ruines  de  bains  romains  et  d'aqueducs; 
puis,  au  delà  du  Sellenbacbgraben,1e  canton  Pfaffenbrûckel 
fournit  de  précieux  bronzes,  des  médailles,  du  verre,  etc.  ;  à 
partir  de  ce  point,  la  voie  longe  le  chemin  dit  Spitzholtzweg 
et  passe  près  d'une  hauteur  appelée  Consulentzbei^  (mon- 
tagne des  consuls),  qui  doit  peut-être  ce  nom  à  un  camp 
occupé  par  les  légions  de  Julien,  lore  de  la  bataille  qu'il 
livra  aux  rois  allemanes  pour  délivrer  Brocomagus  *. 

La  voie  traverse  ensuite  le  Hocbgraben  près  duquel  on 
retrouve  encore  la  trace  des  lignes  de  gravier,  signalées 
par  Schweighseuser  ;  puis  elle  pénètre  dans  la  forêt  de 
Weitbruch  où  ont  été  irouvés  il  y  a  plusieurs  années,  des 
bronzes,  des  médailles  romaines  et  où  l'on  a  découvert  tout 
récemment  la  colonne  dont  i!  s'agit. 

Cette  colonne  n'est  malheureusement  pas  entière  et  la 
partie  inférieure  du  fût,  qui  a  été  seule  retrouvée,  ne  pré- 
sente aucune  trace  de  chiffres  ou  de  lettres;  elleétaitcouchèe 
sur  le  sol,  recouverte  à  peine  de  terre.  On  remarque  sur 
une  de  ses  feces  une  partie  creusée  et  usée  qui  était  restée 
apparente,  et  dont  les  bûcherons  se  servaient  pour  repasser 
leurs  bâches.  La  colonne  est  formée  d'un  grès  des  Vosges 

1.  Le  mnsëe  de  la  bibliotliéque  de  Strasbourg,  le  cabinet  d'antiquités 
de  H.  Le  docteur  SdmŒriiiger,  el  celui  de  U.  Merck,  reafermeut  un  grand 
nombre  d'objets  remarquables ,  recueillis  à  Bnimatb  et  aux  enviroas. 

2.  Ammientlarcellln, liv. XVI,cbap.  2:  •primam omnium Brocomagum 
oeeupavit  H,  quijam  aiD«ntanii  Germanorum^  manus  pugnam  inten- 
tant oecurrit.  ■ 


jt,Googlc    -" 


renrermant  beaucoup  de  petite  cailloux  de  quartz:  sa  seclion 
est  une  ellipse  dont  le  grand  aie  a  69  cent.,  et  le  petit  60  c.  ; 
le  socle  a  30  c.  de  hauteur,  il  est  taillé  plus  grossièrement 
que  le  fât. 

Si  l'on  considère  la  position  de  cette  colonne  à  trois  lieues 
gauloises  précises  de  Brumath,  dans  une  direction  qui,  en 
se  prolongeant  presque  en  droite  ligne  jusqu'à  Seitz,  est 
marquée  sur  tout  son  parcours  par  de  nombreux  vestiges 
d'antiquité ,  il  semble  que  l'on  peut  difficilement  assigner  a 
ce  monument  une  autre  destination  que  celle  d'une  pierre 
milliaire;  ce  ne  peut  être  un  fragment  d'édifice  ruiné,  car 
on  ne  trouve  à  l'entour  aucun  vestige  qui  s'y  rapporte  ; 
d'ailleurs  la  forme  elliptique  ne  se  prête  pas  à  cette  suppo- 
sition; c'est  donc  certainement  une  colonne  isolée.  Le 
chiffre  milliaire  manque,  il  est  vrai ,  mais  on  peut  admettre 
que  ce  chiffre  se  trouvait  soit  sur  la  partieusée  que  nous  avons 
signalée ,  soit  sur  le  tronçon  supérieur  qui  n'a  pas  été  retrouvé. 

Ce  qui  conûrme  notre  opinion ,  c'est  la  ressemblance  de 
cette  colonne  avec  les  pierres  milliaires  que  l'on  voyait  en-  . 
core  au  siècle  dernier,  le  long  de  la  voie  romaine  de  Gharti-es 
(Autricum)  à  Orléans  (Genabum);  elles  avaient  la  même 
forme  elliptique,  et  on  n'y  voyait  ni  chiffres  ni  inscription'. 

D'après  ces  motifs,  nous  pouvons  regarder  avec  certitude 
la  colonne  de  Weilbruch  comme  étant  une  pierre  milliaire 
de  la  voie  romaine  d'Argentoratuni  à  Noviomagus. 

Ce  monument  retrouvé  au  lieu  même  où  les  Romains 
l'avaient  érigé,  est  précieux,  non-seulementàcause  de  sa  rareté 
en  Alsace,  mais  surtout  parce  qu'il  Hxe  d'une  manière  précise 
la  direction  d'une  voie  dotit  les  traces  matérielles  ont  disparu. 

I.  Caylus,  tome  IV,  p.  3S[,pl.  114.  CeB  colonnes  odI  7  pieds  de  bau- 
teur,  leur  section  est  elliplique,  le  grand  aie  a  22  pouces  et  le  petit  18 
pouces. 

De  Mohlet,  colmcl. 


jt,Googlc 


NOTE  SUR  UNE  STATUETTE  EN  BRONZE, 

IniTét  isr  l'«flit«Kiil  ie  l'utici  iwaislèrt  ie  Suil-Élknnt  k  Siruboirj. 


La  statuette  qui  fait  l'objet  de  cette  notice  a  été  découverte 
à  cinq  mètres  au-dessous  du  sol,  dans  les  fouilles  faites  ré- 
cemment pour  la  construction  du  petit  séminaire  près  de 
l'église  de  l'ancien  monastère  de  Saint-Klienne. 

Cette  ^lise,  précieux  reste  du  IX"  siècle  ' ,  sauvée  de  la 
destruction  par  les  soins  de  M^''  l'évéque  de  Strasboui^,  se 
trouve  à  l'emplacement  du  casteUum  (heijdischen  Burg)  ' , 
où  la  tradition  place  la  demeure  du  comte  d'Argentoratura 
{cornes  argentoraleiisis)' ,  dont  le  pouvoir,  indépendant  de 
celui  des  ducs  de  Mayence  et  de  Séquanie,  s'étendait  sur  la 
partie  de  la  basse  Alsace  comprise  entre  Sellz  {Saletio)  et 
Marckolsbeim. 

Cette  statuette  a  118  millimètres  de  hauteur;  sa  pose  est 
noble  et  gracieuse,  les  détails  sont  finement  sculptés;  elle 
est  complètement  drapée,  la  léte  est  couverte  d'un  diadème; 
sa  main  gauche  tient  une  corne  d'abondance  et  la  droite 
s'appuie  sur  un  gouvernail  où  sont  fixés  un  serpent ,  signe 
de  la  prudence,  et  un  dauphin,  emblème  de  la  navigation, 

Près  de  ta  statuette  on  a  trouvé  un  globe  en  bronze  de 

1.  Altatia  Ulualrata. — Gh^te  de  l'empereur  Lolhairc  de  S45.—Cbarle 
de  rèïêqiie  Wernber. 

2.  KcenigaholTen,  p.  338':  '  der  hei/dischen  burg  di  do  stant  an  der 
Brûsehe  bey  Sant  Stephans  Brucke  zu  Slraisburg. 

3.  La  notice  des  diguités  de  l'empire  s'exprime  aïDSi  :  •  sub  dispositione 
viri  ipectabilis  comilis  argentorarenais  :  Iractatus  argentoratentù.  • 
Cette  formule  est  la  même  que  celle  emplojée  ponr  les  ducs  de  Mayence 
et  deSéquanie  quid^peudaieat,  ainsi  que  le  comle  d'Ar^ntorat,  du  tî- 
caire  des  Gaules  résldaul  à  Trêves  (Cette  organisation  militaire  date  de 
Constantin  le  Grand.) 


jM,Googlc 


—  92  — 
0,030  millimètres  de  diamètre  ;  l'un  et  l'autre  étaient  encroûtés 
d'une  épaisse  couche  de  terre,  mêlée  de  quelques  pai*Licules 
de  charbon. 

La  patine  laisse  apercevoir  des  parties  dorées. 

Ce  bronze  représente  la  fortuna  videns  ou  ridms  des 
Romains  (  fortune  clairvoyante)  ;  ses  atlribuls  annoncent  la 
divinité  qui  gouverne  le  monde  et  dispense  les  richesses, 
c'est  la  dominatrice  des  mers  {te,  dominatrix  ac<iuoris, 
Horace).  ' 

On  retrouve  son  image  sur  les  revers  des  monnaies  impé- 
riales* (allusion  &  un  bon  gouvernement);  le  Muséum  ro' 
manum*,  le  Recueil  de  Caylus  et  celui  des  antiquités  d'Her- 
culanum*  présentent  d^  statuettes  semblables  à  la  nôtre, 
sauf  qu'elles  ont  presque  toutes  sur  la  tête  une  corbeille 
d'abondance  appelée  modius ,  ou  un  panache  semblable  à 
celui  d'Isis.  Caylus  *  afCrme  que  ces  ornements,  qui  se  rat- 
tachent au  culte  de  Sérapis,  n'ont  pas  été  admis  par  les 
Romains  avant  le  règne  d'Adrien,  qui  date  de  l'an  117  de 
l'ère  chrétienne. 

Ainsi,  noh'e  statuette  serait  antérieure  à  celte  époque. 
Or,  on  sait  que  les  arts,  qui  étaient  tombés  en  décadence 
sous  les  successeurs  d'Auguste,  ne  reprirent  quelque  vigueur 
que  sous  Trajan,  prédécesseur  d'Adrien;  il  semble  donc  que 
notre  statuette ,  dont  le  style  annonce  une  bonne  époque 
de  l'art,  peut  dater  du  règne  de  Trajan,  c'est-à-dire  de 
la  &D  du  V^  ou  du  commencement  du  IP  siècle." 

I.  Odes  d'Horace,  lir.  I",  Àd  fortunam  Antiat^. 
!,  Caylus,  l.  ï,  p.  187. 

3.  Muséum  Romanum,  tome  1,  table  29,  p.  73. 

4.  Recueil  des  antiquités  d'Herculanum,  de  David  et  S.  Haredial,  1.  VU. 
B.  Caylus,  tome  V. 

6.  Cette  date  coïncide  ivec  celle  attribuée  aux  fragments  d'inscriptions 
romaines  découTerta  par  Silbermann  dans  les  foodaUons  de  la  tour  de 
l'encelote  romaine,  située  près  des  ancieDS  magasins  à  blé,  aujourd'hui 
le  magasin  du  théâtre.  Lokalgetehinhtt ,  p.  13.  planctie  (V. 


jt,Googlc 


•  La  forttma  vidms  a  été  décrite  par  Lactance',  écriYtin 
chrétien  du  commencement  du  IV°  siècle,  avec  les  mêmes 
attributs  que  ceux  que  présente  notre  statuette.  C'est  la 
déesse  qu'Apulée'  représente  répandant  son  éclat  radieux 
sur  les  autres  divinités,  et  mettant  les  mortels  qu'elle  pro- 
t^e  j>  l'abri  des  coups  de  la  mauvaise  fortone;  celle-ci, 
appelée  forluna  cœca ,  avait  d'autres  attributs  :  on  la  repi'é- 
sentait  les  yeuK  couverts  d'un  bandeau,  déployant  ses  ailes 
et  parcourant  le  monde  un  po%nard  à  la  main;  c'est  Neme- 
sis,  c'est  elle  que  Pindare  nommait  la  plus  puissante  des 
Parques. 

Le  culte  de  la  fortune  n'a  pas  été  adopté  par  les  Gaulois, 
et  c'est ,  je  a>ois,  la  première  fois  qu'une  image  de  cette 
divinité  a  été  trouvée  en  Alsace  ;  celte  découverte  est  donc 
précieuse  par  sa  rareté  dans  notre  province,  et  aussi  parce 
qu'elle  constate  un  culte  purement  romain  sur  ce  point  du 
vieil  Argentorat,  où  la  tradition,  qui  se  trouve  ainsi  confir- 
mée, place  le  casleUum.  D'après  ces  motifs,  nous  croyons 
utile  d'entrer  dans  quelques  détails  sur  un  culte  dont  les 
monuments  n'ont  pu  être  jusqu'à  présent  étudiés  en  Alsace. 

1^  culte  de  la  fortune  a  été  donné  aux  Romains  par  les 
Grecs,  qui  l'avaient  emprunté  aux  religions  mystérieuses 
des  cabires  de  l'Ile  de  Samothrace  *.  Ces  cabires  étaient  les 
dieux  puissants  (dit  po^/es  des  augures  romains),  qui  ani- 
ment et  gouvernent  le  monde. 

Denis  d'Halicamasse',  dans  ses  Antiquités  romaines,  fôit 

I.  Laclanttus,  De/aUU  religionibut,  liv.  XIV,cliap.  29;  tSimulacrum 
^us  eum  eornU'Copia  et  gubemaeiUo  fingunt ,  tanquam  hœe  et  opes 
triàuat  et  humatwrum  regimen  obtineat.  • 

3.  Apulée,  Mëth.,  XI  :  tin  tutelamjam  reeeptvt  et  forluttte  led  vi- 
denli*  qufB  Muœ  lueit  sptendcre  eœteros  eCiam  deot  illuminât.  • 

3.  Creutier  et  Guigniaul,  BeligionB  de  l'antiquilë,  tome  11, 1"  partie, 
p.  385,  386,  506. 

4.  Crentzer  et  Ouigciaiit.  tome  II,  I"  partie,  p.  535. 


jt,Googlc   — 


—  94  — 
ressortir  l6  sens  profonilément  expressif  de  ces  traditions 
étrusques  et  pélasgiques  qui  furent  Is  base  de  la  religion  des 
anciens  Romains,  et  il  les  oppose  à  ce  brillant  Olympe  que 
les  Grecs  peuplèrent  de  divinités  d'une  majesté  toute  bu- 
maine. 

Sous  les  empereurs,  Rome  imita  la  Grèce  et  abandonna 
ses  anciennes  croyances;  on  vil  alors  succéder  au  culte  mys- 
térieux de  la  fortune -cabire,  une  multitude  de  cultes  les 
plus  bizarres;  nulle  divinité  n'eut  autant  de  temples;  nulle 
ne  fut  adorée  sous  autant  de  noms  divers,  tels  que  :  forltma 
j/rimigmiia ,  viriplaca,  muliebris,  redux,  manens,  obse- 
qu&ns,  manuosa,  viscosa,  barbota,  calva,  etc. 

Pline'  fait  bonne  justice  de  ces  folles  erreurs  :  «  En  tous 
«  lieux,  à  tout  instant,  dit-il,  c'est  la  fortune  qu'on  adore, 

c  elle  qu'on  accuse à  elle  s'adressent  les  louanges,  les 

«reprocbes,  les  adorations,  les  blasphèmes Déesse 

«  mobile,  aveugle,  clairvoyante,  vagabonde,  etc.  » 

Plularque'  attribue  à  la  fortune  tous  les  triomphes  des 
Romains;  il  nous  montre  cette  divinité  parcourant  le  monde 
en  traînant  après  elle  les  royautés  détruites;  puis  s' arrêtant 
sur  le  mont  Palatin  et  y  déposant  ses  ailes  pour  se  fixer  dans 
Rome,  où  Tullus  Hostilius  (ce  mignon  de  la  fortune,  comme 
l'appelle  Amyol),  lui  élève  un  grand  nombre  de  temples. 

Outre  ce  culte  général  de  ta  fortune,  chaque  peuple*, 
chaque  province,  chaque  maison,  chaque  lieu,  chaque  indi- 
vidu eut  sa  fortune,  son  dieu  tutélaire,  qui  se  confondait 
avec  les  Pénates  et  les  Lares.  ' 

Ce  sont  ces  génies  tutéiaires  que  les  Phéniciens  transpor- 

1.  Pline,  liv.  11,  chap.  a. 

2.  Œuvres  morales  de  Plularque,  trad.  Amyol,  De  la  Fortune  des  Ro- 
mains. 

3.  Serriufl,  Oeorg.,  I,  303  :  «  nataralem  Deum,  unitu  cvjusque  loci 
vel  rei ,  vet  kominis.  <• 

4.  Creuizer  et  Qui^iaut,  (omcll,  I"  partie,  p.  412. 


jt,Googlc 


-  95  — 
(aient  sur  leurs  vaisseaux  :  c'est  le  génie  du  lieu  (geniui 
loci);  c'est  enfin  la  fortune  d'or  (fortuha  aurea),  statue  que 
les  empereurs  plaçaient  dans  le  lieu  le  plus  secret  de  leur 
appartement  et  que,  d'après  le  récit  de  Capitolîn*,  Antonin 
le  Pieu  s,  prêt  à  mourir,  fit  remettre  à  Marc-Aurèle,  son 
successeur. 

Notre  statuette,  à  raison  de  sa  faible  dimension,  semble 
rentrer  dans  cette  catégorie  des  dieux  domestiques;  elle 
serait,  dans  cette  hypothèse,  l'image  de  la  divinité  tuté- 
laire  de  la  citadelle  du  vieil  Argenlorotum,  tombée  il  y  a 
quatorze  siècles  sous  les  coups  des  barbares,  et  dont  les 
ruines  recelaient  ce  témoin  irrécusable  de  leur  antique 
origine. 

1.  Cs[MfoiiD,  Vie  d'iutonia  le  Pieux,  cTiap.  (!  :  'fortunamqtte  auream 
gua  in  cuiiiculo  princijmm  pont  solebal,  trans/erri  justit  (a  Marco 

Antonio).  Le  même  récil  Be  retrouTe  dsas  la  \ie  de  Harcus  Antouiua 
cbap.  7. 

De  Moblit  ,  colonel. 


jt,Googlc 


INSCUIPTIONS 

qui  se  IroDTciil  sar  les  qualre  colonaes  qui  supporleol  la  Iribune  de 
l'église  paroissiaie  de  Bergholliiell. 


PREMIÈRE  COLONNE. 

t  Anno.  Domini.  millesimo.  sexto,  fvndata.  est. 
Ecclesia.  issta.  in.  honore.  sancU.  Bened^di.  ahbatis. 


{Crux,) 


Nix  glacies.  et.  aqva.  tria,  nomina.  res.  tamen. 
vna.  -^  sic.  in.  personis.  trtnvs.  Devs.  est.  tome», 
unvs. 

DEUXIÈME  COLONNE. 

Isstam.  ecclesiam.  consecrauil.  pivs.  papa.  Léo.  in. 
bona.'e.  sancli.  Benedicti.  egregii.  abbatis. 
Insvpei.  consecravil.  tria.  aUaria.  et.  qvoUbel. 
aUare.  dédit  centvm.  quadraginta.  dies. 
indulgenciarum.  Ame». 

TROISIÈME  COLONNE. 

In.  ecclesia.  issta.  inveniuntur.  cettlum.  anni.  cvm. 
uiginli.  annie.  el  quadraginta.  carrene.  et.  in. 
dedîcacionc.  ecclesie.  qvaluor.  festiuUalibus.  in. 
die  sancti.  Benedicti.  qui.  hic.  est.  patronus. 
Ora.  pro.  me. 


jt,Googlc 


—  97  — 

QUATRIÈME  COLONNB. 

f  Hanc.  scvlptvram.  fecit.  Sifridvs.  de.  Wormacia. 
capeUanvs.  hvius.  ecclesie.  drca.  annos.  Dotnini. 
M.CCC.qradragesimo.  Vf. 


{Crux.) 


■f  Triste,  cor.  ira.  frequens.  hominis.  mens.  raro. 
qviescens.  f  hec.  Iria.  consvmunt.  uHa.  fine,  brève,  f 
Dans  la  même  église  on  trouve  encore  l'inscriplion  sui- 
vaote : 

Celi  regina 
nos  salva 
ftos  sine  spina. 
Au  mur  estéi'îeur  de  celte  église,  on  lit  sur  une  pierre: 
Anno  Domini  millesimo  sexlo  fundata  est  ecclesia 
issla  in  die  Mard. 
Le  clocher  de  l'église  porte  le  millésime  :  1405. 


INSCRIPTIONS 

qai  st  IroDTCDl  sor  le  garupb^e  des  st^l  moines  massacre  par  li 
DuiË,  dans  l'^list  de  Narbacli. 


lucripUon  qui  se  trouve  aar  le  couvercle. 

NOSTRORD  FRAÏHU  lACET  HIC  FUNUS  TUMILSTIM 

-•-  VIM  ROSEI  FIMS  PERTUUT  ISTE  CINIS-»- 

HINC  BENE  MIGRADANT  QUOS  IIUNl  MORTIFICABANT. 

HOS  DEUS  IN  CŒLIS  L^TIFICARE  VELIS. 

C(ELEST">"L.B.A.BER0L01NGEN  COAD"'  MURR  ET 

LUB.  l'Vs  7  FRATIlUil  MAN™  HOC  MAUSOL^tM 

POSUIT  AN.  MDCCV  V  lUOS  SEPT. 

11.  (M.)  1 


jt,Googlc 


Soslrorum  fratrum  jacet  hic  funus  lumiUatum 

Vim  rosei  finis  pertulit  iste  cinis- 
Hinc  bene  migrabanl  quas  Hunni  morti/icabarU. 

Hos,  Deus,  in  cœlis  lœtificare  velis. 
Cœleslinus  liber  baroaBeroldingen  coadjutorMurbacensis 
elLudrensis  pUs  septem  fratrum manibus hoc mausolœum 
posuil  anno  flOS,.  quinlo  idus  septembris. 
IntcripUon  ipd  le  trovve  inr  la  partie  antérieore  du  montMent. 
CLAVDIT  MVLTXgt;  fôENS  \.ms  OSSA  VIRO^ 
IN  tEPLO  VETEW  l  PRItE  DIGNA  TENERI. 
HORVM  PLACATV  SI  SVNT  TEGE  XfE  REATV 
NOS  VICE  DA^DO  PAI  f  E(^  VOTA  IVVARl.  _ 
Ctaudit  muUorum  prœsens  lapis  ossa  virorum, 
In  templo  veterijam  pridem  digna  teneri. 
Horum  placatus,  si  sunt,  tege,  Christe,  reatus; 
Nos  vice  dandû  pari  per  eorum  votajuvari. 

Le  couvercle  est  fait  d'une  pierre  jauoâlrc,  tandis  que  le 
sarcophagu  est  de  grès  vosgien;  aussi  les  caractères  de  îin- 
scription  du  couvercle  sont-ils  beaucoup  plus  récents  que 
ceux  du  sarcophage.  11  est  à  supposer  qu'en  ouvrant  le  mo- 
nument, on  y  trouve  raitnon-seulemenl  les  reliques  des  sept 
moines,  mais  encore  qudque  écriteau. 

ZlHBEBLIH, 
curÉ  à  Orschwihr  (Haut-Rhia). 


jt,Googlc 


STATISTIQUE  MONUMENTALE 

DES  C4NT0MS 

DE  KAYSERSBERG  ET  DE  RIBEAUVILLÉ. 

(HAt'T-BHlH.) 


Dans  la  rédaction  de  ce  Mémoire,  l'auteur  s'est  appliqué 
9  suivre  le  programme  tracé  par  le  comité  impérial  des  Ira- 
vaux  historiques  et  des  sociétés  savantes  pour  le  Répertoire 
archéologique  de  la  France,  dont  le  ministère  prépare  la 
publication.  Ce  programme,  accompagné  d'une  lettre  circu- 
laire de  M.  le  Ministre  de  l'instruction  publique  et  des  cultes, 
a  été  adressé  à  M.  le  président  de  la  Société  pour  la  con- 
servation des  monuments  historiques  en  Alsace,  sous  la 
date  du  30  mars  1859.  Nous  en  eiftrayons  le  passage 
suivant  : 

<  Il  ne  peut  être  question  d'énumci'er  tous  les  monuments 
c  de  l'anliquilé  qui  se  rencontreront  dans  chacune  des  loca- 
*  lilés;  il  est  évident  qu'on  ne  mentionnera  que  ceux  qui 
«mériteront  d'être  signalés,  soit  sous  le  rapport  historique, 
«soit  sous  celui  de  l'art.  On  ne  fera  pas  l'histoire,  même 
«abrégée,  des  localités;  il  suffira  de  dire  à  quelle  époque 
«présumée  remonte  l'endroit  nommé;  puis  après  l'indication 
(du  nom  antique,  viendrait  une  description  des  monuments 
I  et  objets  d'art  très-brève,  mais  cependant  assez  précise 
«pour  que  le  lecteur  puisse  savoir  facilement  tout  ce  que 
«la  France  renferme  ou  a  renfermé  jadis  de  richesses  ar- 
«  chéologiques.  La  concision  de  chacun  des  articles  n'ira  pas 
«jusqu'à  faire   négliger  des  renseignements  importants; 


jt,Googlc       — 


-  m  - 

«ainsi,  toutes  les  fois  que  la  chose  sera  possible,  l'âge  des 
«  monuments  sera  indiqué;  mais  on  comprend  que  lesrédac- 
<  leurs  ne  pourront  consigner  dans  leur  travail  que  le 
«résultat  de  leurs  recherches,  sans  jamais  le  grossir  de 
<i  dissertations.  Chacun  des  articles  sera  terminé  par  des 
acitations  bibliographiques,  c'est-à-dire,  qu'on  y  donnera 
u  l'indication  des  ouvrages  dans  lesquels  ces  monuments 
«  seraient  décrits  in  extenso,  et  surtout  figurés.  On  n'omet- 
«  trait  pas ,  toutes  les  fois  que  faire  se  pourrait,  la  désignation 
«des  tableaux,  des  estampes  et  même  des  lithographies 
«  offrant  des  représenlations  fidèles  des  monuments  existants 
1  ou  disparus.  » 

Les  principales  sources,  où  l'auteur  a  puisé  les  noms  an- 
ciens, sont  indiquées  par  les  abréviations  suivantes: 

B.  Chronique  de  Malerne  Berier  (Code  hist.  et  dinlom. 

de  la  ville  de  Strasbourg,  18i2). 

C.  Chronique  de  Closener,  ibid. 

Gr.       Grandidier,  Histoire  de  l'Église  de  Strasbourg 

(pièces  justificatives). 
.fi.        Kœnigshoven  (Code  hist.  et  diplom.  de  la  ville  de 

Strasbourg,  1842). 
M.        Munslcrii  Cosmographey ,  1550. 
Sch.      Schœpflin,  Ahaiia  diplomatica,  éd.  Mannheim, 

1772-75. 
Sp.       D.  Speckel,  grande  carte  de  l'Alsace. 
TV,       Trouillat,  Monuments  de  l'histoire  de  l'ancien 

évêché  de  Bàle.  Porrentruy,  1852-58. 
W.  V.     Wiirtembergisches   JJrkundeiibuch.     Shdlgarl, 

1849-58. 


jt,Googlc 


CANTON  DE  EATSERSBERG. 
Alspach. 

lits  UwUbuk,  W.  V.  l  3SI.  —  llit  ÙMkMb,  Tr.  Il,  709.  —  1184 
JiHpacb.  im..  Il,  711.  —  1M4  ilupiak,  Sch.  Il,  ZH.  —  Ittt  Al«u- 

paah.iM/.,  11,363. 

Ancien  couvent  de  Bénôdictitis,  fondé  au  comaienceinent 
du  Xl^  siècle,  habité  depuis  1283  jusqu'à  la  Révolution  par 
des  religieuses  de  l'ordre  de  Sainte -Gloire.  II  ne  reste  plus 
de  l'église  de  ce  monastère  que  ta  nef  du  milieu,  avec  le 
collatéral  et  le  transept  sud ,  présentant  les  caractères  de 
l'architecture  du  XI"  siècle.  Des  piliers  carrés,  ornés  de 
colonnetles  engagées  dans  les  angles,  portent  l'édifice  qui  a 
dû  être  voûté  dès  le  principe.  Le  chœur,  aujourd'hui  démoli , 
était  ogival,  peut-éire  de  la  fin  du  XIII^  ou  du  commence- 
ment du  XIV^  siècle,  à  juger  par  une  clef  de  voûte  et  par 
quelques  daveaux  qui  se  trouvent  parmi  les  décombres. 

Dans  la  nef  centrale,  traces  de  polychromie  ancienne, 
notamment  une  figure  de  saint  Christophe,  à  l'entrée  occi- 
iJentale;  cette  peinture,  en  assez  bon  état  de  conservation , 
remonte  au  XII*'  siècle. 

Au  nord  de  l'église,  ou  a  encastré  dans  le  mur  du  jardin 
quelques  chapiteaux  historiés  du  plus  grand  intérêt.  Dans 
l'allée  du  cldtre  qui  subsiste  encore,  on  voit  de  nombreuses 
dalles  tumttlaires,  malheureusement  en  partie  mutilées  et 
usées  par  le  frottement. 

Voir  :  Notes  manuscrites  de  Silbenuann  s  la  Bibliolbéqae  publique  de 
Slrasboui^t.  —  Ootlitry.  Antiquités  de  l'Alsace,  ï"  sect.  —  Schiiéegans, 
Bullelin  du  comité  de  la  laugue,  de  l'Iiisloire  et  des  arts  de  France, 
tome  11,  395. 

Dessias  inédits.  —  Trois  vues  à  l'encre  de  Chine,  par  Siltwrmano,  ala 
Bibliollièque  publique  de  Slrasbouig;  une  ïiie  du  portail  occidental,  le 
dessin  de  plusieurs  cliapitcauï ,  etc.,  dans  la  collection  de  l'auteur  de  ce 
ménooire. 

lithographie.  —  Antiquités  de  l'Alsac»,  1"  sect.,  pi,  T. 


n,g,t,7.dt,' Google 


AUHERSCHWIHB. 
ill  Umuw11«,  Or.  Il,  p.  j.  n>  136  —  ITT  AaalitokHwlln,  8cb.  I,  ISO. 
—  IIIS  iBalrtA*  tUU,  Gnnd.,  HUl.  d'Àliaee,  p.  J.,  tit.611.  — llil 
ABUrlsUnrlUrt,  Tr.  1[,  710.  —  IISS  iMUahMwUre,  Scb.  I,  379.  — 
me  iBaunwUia,  ibid. ,  11,43.  —  lltl  tmMiwllr,  Tr.  111,  5S.  — 
lElOlBHtnbwUM,  AMMTMihwiltr,  B.,  74.-'lEiaiwM»w«lIer,  Sck.  H, 
473.  —  1S6>.  iMMMwrlw,  M.  —  lS7<lMnw  (Uir),Sp.  —  IBlSiB- 
r,  Ecta.  Il,  4H6. 


Celle  petite  ville,  dont  l'origine  remonte  au  delà  du 
VII*  siècle,  a  conservé  en  grande  partie  ses  fortificcUions  du 
XV*  el  du  XVI"  siècle.  On  remarque  surtout  VOberlhor  et  ta 
triple  enceinte  du  côté  le  plus  vulnérable  de  la  ville,  vers  la 
montagne.  Une  des  plus  belles  tours  de  défense,  appelée 
Schelmentknrm ,  porte  la  date  1535,  au-dessous  des  trois 
écus  du  Saint-Empire,  deLandsperg  et  de  Ribeaupierre. 

L'église,  en  style  ogival,  est  de  deux  époques.  La  nef, 
portée  par  des  colonnes  rondes,  et  le  chœur  au  chevet  droit 
remontent  aux  dernières  années  du  XV*  ou  au  commence- 
ment du  XVP  siècle.  Le  clodier  est  du  XIV'.  On  y  voit  deux 
cloches  anciennes,  l'une  appelée  Meywihrglœckel  (petite 
cloche  de  Meywihr,  village  détruit),  et  fondue  au  commen- 
cement du  XV*  siècle,  par  maître  Jean  de  Strasbourg;  l'autre, 
de  1471,  appartenant  autrefois  à  l'église  de  Kaysersberg  ; 
c'est  une  de  nos  plus  remarquables  cloches  de  l'Alsace.  Dans 
l'église.  In  rampe  d'escalier  de  la  chaire  et  la  cage  de  l'es- 
calier qui  mène  aux  orgues,  toutes  deux  du  milieu  du 
XVI*  siècle,  méritent  de  fixer  l'attention.  On  y  voit  également, 
outre  quelques  statues  en  bots,  de  la  même  époque,  plusieurs 
travaux  de  serrurerie  ancienne,  noiamment  un  porte-béni- 
lier  en  fer  forgé  (XVI*  siècle),  et  les  penlures  qui  garnissent 
la  porte  de  la  sacristie;  ta  forme  de  ces  dernières  accuse  le 
XIII*  siècle. 

A  l'extérieur  de  l'église,  près  du  chœur,  s'élève  un  Christ 
colossal  en  bois,  de  1609,  avec  inscription  pieuse,  ' 


jt,Googlc 


-  108  — 

Parmi  tes  monuments  de  l'architecture  dvJle ,  il  Tant  citer: 

Vancieti  hôtel  du  commerce  (Bujourd'hni  coq»  de  ^rde 
et  magasin  de  bois),  dont  la  façade  h  pignon  est  couronnée 
par  un  gracieux  campanile  gotbiquc,  découpé  i  jour'  et 
orné  de  crochets.  On  y  voit  une  petite  cloche  du  XVI*  siècle. 
Sous  le  cadran  de  l'horloge  on  lit  la  date  1538. 

L'hôlel  de  ville,  belle  construction  de  la  Renaissance  (1552>. 
On  remarque  surtout  l'escalier  tournant  et  la  grande  salle. 
Les  arcbires  renferment  de  nombreux  et  intérossanis  docu- 
ments. 

Plusieurs  maisons  du  XVP  siède  (nuison  Hérold,  maison 
Schwindenhamraer  1574,  etc.). 

Deux  fonUâites  du  XVI*  siècle. 

Près  de  la  ville  et  sur  le  chemin  de  Kientzhelm  s'élèvent 
deux  croixen  pierre,  l'une (le16S4;  rautredel666,appelée 
Pef/Arewz  (croix  de  la  peste),  remarquable  par  la  prière  contre 
les  épidémies,  dont  les  sigles  sont  entaillés  sur  ses  deux 
foces. 

Voir  :  latkotisehet  Kirehen-  und  SehiMlatt  JAr  dai  mtaii ,  i.  XVI, 
10  et  SUIT. 

Peiiim  iaéditt.  —  Vue  de  l'Oberlhor,  du  Schelmenlhor;  dessins  de 
quelques  déWls  des  forliflcatiDQB,  de  quelques  travaux  de  serrurerie  aq- 
cienoe;  etlan^^gu  des  inscriptions  des  deux  cloches  incleones,  etc. , 
dans  la  coUectiou  de  l'auteur  de  ce  mémoire. 

Gravure,  —  Vue  générale  des  trois  villes  d'Ammerschwilir,  de  Kienti- 
heim  et  de  Eaysersberg,  dans  la  Topographie  de  l'Alsace,  par  Uériso, 
1644. 

Beblenheeh. 

1118  BaUlMhdM,  Grand,  sm.  d'Ahaee.  p.  J. ,  til.  61 1.  —  1111  MmU- 

hM.Ech.  11,63  — 1816  BabelaktiB.fAirf.,  Il,  135.  —  IBTS  ■•Um,  Sp. 

Oji  voit  dans  ce  village  une  Tontaine  en  style  gothique  du 
inBieu  du  XV*  siècle.  Malheureusement  les  statuettes  quis'a- 
hrilent  sons  de  jolis  pinacles  sont  fort  mutilées. 

L'église,  qui  date  à  peu  près  de  la  même  époque,  n'ofli^ 


jt,Googlc 


. —  lOi  — 

plus  rien  ite  remarquable  sous  le  rapport,  archilectonïque. 
On  voit  sur  l'autel  sculpté  en  bois  (XVll*  siècle)  et  pro- 
venant de  l'ancieBiie  abbaye  de  Pairis,  six  chandeliers  an- 
nelés  fort  simples  et  d'inégale  hauteur,  qui  remontent  au 
moins  au  commencement  du  XVP  siècle.  La  cloche  porte  la 
date  de  1598,  et  le  monogramme  S.  H. 

Benmwihr. 

.  ll(8B*BwUn,Tr.  Il,  HG.— iitittiumOn,  ibUi..  II,  r40.  —  1G7I 
BelDwibT,  Sp. 

Dans  l'étage  inférieur  du  clocher,  qui  servait  autrefois  de 
chœur  el  qui  depuis  la  reconstruction  a  perdu  sa  voûte,  on 
remarque  l'ancienne  réserve,  fermée  avec  son  grillage  pi'i- 
mitif  et  couronnée  de  clochetons  d'un  travail  fort  délicat; 
c'est  un  beau  monument  du  genre,  pouvant  remonter  au 
commencement  du  XV*  siècle.  Les  murs  intérieurs  de  cette 
partie  du  clocher  laissent  encore  voir  quelques  bibles  traces 
de  l'ancienne  polychromie. 

Ingershëim. 

Fin  du  di\iMe  siècle,  Bn|liiigeliglm ,  Grand.,  Hist.  ii'AJsace,p.i.,tit.i37, 
'—  1131  Hangartlulm,  Tr.  H,  T06.  —  13tt  On|erilielB,  ibid.,  Il,  693.  — 
'lS<i  Osiifarslialin,  Tr.  111,  âS?. 

Le  pignon  de  l'hôtel  de  ville  est  couronné  d'un  joli  cam- 
panile g-othique,  découpé  à  jour  (XVI^  siècle). 

L'auteur  de  cet  article  possède  un  petit  dessin  de  ce  mo- 
nument. 

Kaïsersberg. 

1S8G  Eslilribarg,  Srh.  11,  33.  —  1316  X«ytgripeT|,  Tr.  III,  360.  —  ISSl* 
1416  KBlïMsberg,  G.  etK.,  75.  —  1417  I.HH«w«r(,Sch.  U,  328.  — 1610 
Kaustsperg,  KejiMTBparg,  B.,  47.  —  tG7B  Kclsariperg,  Sp. 

Les  monuments  actuellement  existants  de  Kaysersberg, 
qi|i  passe  pour  avoir  été  une  station  romaine,  ne  remontent 


jt,Googlc 


~  105  — 
pas  au  delà  du  XIP  siècle.  Le  plus  jincien  esl  YéffUse  parois- 
siale, dont  les  piliers  de  la  grande  ncfet  le  portail  occidental 
datent  de  la  première  nioilié  du  Xll' siècle.  Le  tympan  de  ce 
porlail,  auquel  se  rattache  une  légende  fort  curieuse,  repré- 
sente le  couronnement  de  la  mère  de  Dieu.  Un  examen  at- 
tentif m'a  fait  reconnaître  sous  te  badigeon  des  inscriptions 
relatives  au  sujet,  et  les  noms  des  archanges  (|ui  offrent  de 
l'encens  au  pied  du  trône.  Le  chœur  ogival,  avec  quelques 
restes  de  vitraux  peints,  appartient  à  la  fin  du  XIV"  ou  au 
commencement  du  XV",  comme  les  bas-côtés  (1422).  La  nef 
latérale  nord  paraît  avoir  été  remaniée  un  peu  plus  tard. 
Nous  remarquerons  dans  l'église: 

1"  Deux  baptistères  du  XV"  siècle; 

2"  Un  saint  sépulcre  en  pierre.  Le  Christ  et  la  niche  dans 
laquelle  il  se  trouve  sont  du  XV^  siècle.  Les  trois  Maries, 
d'une  exécution  parfaite,  datent  de  1514  Deux  figures 
d'anges,  qui  se  trouvent  près  de  ce  groupe,  sont  plus  an- 
ciennes. Observons  que  le  Sauveur  présente  une  cavité  carrée, 
entaillée  dans  la  poitrine  et  fermable  avec  une  petite  porte 
en  métal.  Cette  cavité,  que  je  n'ai  rencontrée  que  dans  les 
saints  sépulcres  de  l'Alsace,  n'aurait-elle  pas  servi  autrefois 
de  réserve  é  l'Eucharistie  pendant  la  semaine  sainte?  Dans 
quelques  localités  elle  tient  aujourd'hui  lieu  de  tronc. 

3"  Derrière  le  maître-autel  un  grand  retable  du  commen- 
cement du  XVI"  siècle,  orné  de  sculptures  et  de  peintures 
très-remarquables,  attribuées  par  la  tradition  à  Holhein;  un 
des  panneaux  esl  signé  par  Michel  Ergothing,  1677.  Les 
scènes  de  la  Passion,  traitées  en  haut-relief,  sont  très-ani- 
mées et  d'une  richesse  de  composition  qui  dénote  un  artiste 
de  premier  ordre.  Le  retable  passe  pour  avoir  appartenu 
anciennement  à  la  cathédrale  de  Bâle. 

A"  Dans  le  collatéral  Nord,  un  retable  plus  petit,  présen- 
tant la  Descente  de  la  Croix  et  les  quatorze,  saints  auxiiiateurs 


jt,Googlc 


-  106  — 

delà  même  époque,èrexceplion(!edeuxou  de  irois  %ures 
qui  sont  modernes. 

Sous  le  chœur  s'ouvre  une  sorte  de  crypte  basse  en  Biyle 
c^val ,  servant  de  sacristie.  La  porte  qui  y  mène  est  ornée 
de  penturee  du  XV^  siècle.  On  y  voit  un  babut  très-ancien, 
dont  les  ferrements  accusent  le  XID^  siècle. 

Près  de  l'église  on  voit: 

i°  La  chapelle  de  Saint- Michel,  au-dessus  d'un  ossuaire 
de  1463.  Dans  celte  chapelle,  dont  la  voûte  peinte  repré- 
sente les  quatre  évangélistes  et  les  quatre  docteurs  de  l'église 
latine,  on  conserve  un  Cbrist  colossal  en  bois,  avec  les 
figures  de  Marie  et  de  saint  Jean,  dans  les  mêmes  propor- 
tions (milieu  du  XV^  siècle).  Ce  crucifis  devait  être  ancien- 
nement placé  à  une  grande  élévation,  peul-èlre  sous  l'arc 
triomphal  du  chœur  de  l'église.  Dans  l'ossuaire  on  montré 
comme  curiosité  le  cercueil  en  bois  dans  lequel  les  cadavres 
étaient  portés  dans  la  fosse,  lors  de  quelques  maladies  épi- 
démiques  du  XV  siècle. 

2*  Va  jardin  des  Oliviers  en  pierre;  bon  travail  de  sculp- 
ture du  XVl"  siècle.  Tout  près,  on  voit  sous  une  sorte  de 
hangar  de  jolie  structure  l'ancien  Palmesel,  groupe  en  bois 
sculpté,  représentant  le  Sauveur  assis  sur  une  ânesse  et 
figurant  autrefois  dans  l'église,  le  dimanche  des  Rameaux. 

Parmi  les  monuments  de  l'architecture  civile,  il  faut 
noter  : 

L'ftôte/devïMe,  de  laRenaissanceallemande  du  XVIl*  siècle, 
biscription  et  date  de  1 604.  La  distribution  intérieure  de  cette 
maison,  dans  laquelle  on  conserve  plusieurs  curiosités,  mé- 
literait  une  étude  particulière. 

Un  puOs  remarquable,  avec  inscription  et  date  de  1618. 

Un  grand  nombre  de  maisons  fort  intéressantes  de  la  se» 
conde  moitié  du  XV^  et  surtout  du  XVP  siècle  (maison 
Schmoderer,  etc.). 


jt,Googlc 


—  107  — 
L'architecture  nùlilEàre  du  moyen  âge  est  représentée  par 
de  beaux  et  nombreux  restes  de  fortiûcaUons  anciennes, 
notamment  par  le 

CBÂTEAtr  DE  KaVSERSBBRG. 
Il»  Cutm  IriHispars,  Sch.  [,  3S4. 

Ce  manoir,  qui  remplaça  au  XU"  ou  au  XIIP  siècle  les 
rorliricalions  romaines  qui  ont  dû  protéger  ce  point,  ne 
présente  plus  que  quelques  courtines  et  son  imposant  don- 
jon cylindrique.  Des  galeries  souterraines  fort  remarquables 
viennent  d'être  comblées. 

Près  de  l'entrée  ouest  de  la  ville,  on  voit  un  crucitix  en 
pierre  de  1511. 

Entre  Kaysersberg  et  Kientzheïm  se  trouvait  l'ancien  cou- 
vent des  capucins  de  Weinbacb,  dont  un  moulin  rappelle 
encore  le  nom. 

Voir  :  Levrault,  UosÉe  hUtorique  et  pittoresque  de  t'AIeace,  t"  sect. 
Detsin*  ittédiu. — DesstD  du  tympan  de  la  porté  oecideotale,  des  deux 

baptistères,  d'une  porte  ancienne,  etc.,  de  l'Ëglise  paroissiale,  dans  la 
coUection  de  l'auteur  de  ce  mémoire. 

Gravure)  et  lithographies.  ~~  Oravure  par  Weiss  dans  Scti<epflin, 
AUal.iUttitr.,  1761.  —  Gravure  par  Walther  daos  Grandidier  et  Sdioti, 
Vues  pittoresques  de  l'Alsace,  1T8&.  —  Lithographie  dans  Golbèry,  Àntl- 
quitÉ«  d'Msace,  pi.  8. —  3  lllhographies  par  ItothmilUer,  Vues  pittoresques 
del'ÂlsacG,  183G;  ARmm  alsacien.  1838;  Uusëe  historique  et  pittoresque. 
etc.,  1859.  —  Lithographie  par  ttUller  dans  Filon,  Strasbourg  illustré, 
1855,  etc. 

KlENTZHEIU. 
7UailBil«ka,  Tr.  I,  71.  —  S77  Ctatibata,  lauuhala.  Grand.,  Hliloire 
deCÉgUitde  Strasbowg,  II,  p.  j.,  14?.  --  SSBGLaaasbaLa.Sch.  1,94.— 
llS4llMMlitlB,  Tr.  Il,  711.  — 1308  bukaln,  tbid.,m,  52.  —  IMl 
KOuOtla,  md.,  m,  355.  —  IMS  luiiula,  Sch.  H,  4eO.  —  14a> 
IIiMilMlB,  Alsatia,  1854-1855,  p.  384.  —  OmaMMm,  Svh.  Il,  40T.  — 
IGIO  CamihalB,  B.  73.  —  IGGO  EamiMai,  M.  —  IBTI  Elra«k*l«,  8p.  — 

laiti 


jt,Googlc    — 


—  108  — 

KîeDtzheim,  dont  le  nom  paraît  pour  là  première  fois  dans 
une  charLe  du  VIU^  siècle,  possède  deux  monuments  reli- 
gieux du  moyen  âge.  Le  plus  important  est  Véglise  basse  de 
Sainte  -  Régule ,  aujourd'hui  chapelle  de  pèlerinage.  L'élage 
inférieur  du  clocher  date  de  l'époque  romane,  moins  la 
voûte,  qui  est  du  XIV*  siècle.  A  gauche,  dans  le  massif  du 
mur,  s'ouvre  une  niche  carrée,  garnie  d'un  grillage;  c'est 
l'ancienne  réserve.  Le  campanile  au-dessus  du  pignon  occi- 
dental renferme  une  jolie  clochette  du  commencement  du 
XV*  siècle,  avec  les  noms  des  évangélistes. 

L'ancien  autel  fine  se  trouve  cache  sous  un  autel  moderne. 
La  nef,  comme  la  partie  supérieure  du  clocher,  est  du  XV* 
siècle.  On  y  remarque  : 

1"  Une  chapelle  intérieure,  qui  parait  dans  sa  forme  ac- 
tuelle de  la  fin  du  XVI*  siècle,  et  renferme  les  images  mira- 
culeuses de  la  Vierge  et  de  saint  Jean,  ainsi  que  le  crucifix. 

Ces  statues  paraissejit  de  la  première  moitié  du  XV®  siècle; 
trois  autres  images  un  peu  moins  anciennes,  parmi  lesquelles 
on  distingue  saint  Roch,  couronnent  la  bizan'e  corniche  de 
celte  chapelle.  A  l'entrée  on  voit  un  intéressant  tronc  en  fer 
forgé  de  la  fin  du  XVI^  siècle, 

2"  Vaiitel  de  l'immaculée  Conception  de  Marie;  beau 
Iravail  de  sculpture  en  bois  du  XVIU*  siècle,  sans  dorure  ni 
couleurs. 

3"  Un  Christ  au  tombeau,  près  de  lui  les  trois  Maries  et 
deux  anges  avec  bénilier  et  encensoir;  sculpture  assez  mé- 
diocre du  XVI*  siècle. 

4°  A  la  petite  porte  d'entrée  sous  le  porche,  serrure  du 
XVi*  siècle. 

Véglise  paroissiale,  dont  la  nef  est  moderne  et  dont  le 
clocher  formant  chœur  a  élé  plusieurs  fols  remanié,  n'a  rien 
deremarquablequelespi'e*T*!s/onii(7/esdumaréclialLazarede 


jt,Googlc 


Schwendi,  mort  en  1583,  de  son  fils  Jean -Guillaume  de 
Schwendi,  baron  de  Hoh-Landsperg,  mort  en  1609,  et  d'une 
dame  de  la  même  famille. 

A  côté  de  l'église,  on  a  conservé  un  ancien  ossuaire. 

Les  murs  intérieurs  du  cimclièt'o  de  Kientzheim  étaient 
autrefois  ornés  d'une  danse  macabre,  altiibuée  a  Ilolbein. 

Une  notable  partie  des  fortifications  anciennes  (XV^  XVF 
siècles)  ont  été  conservées.  On  remarque  surtout  la  porte 
d'entrée  du  côLé  de  l'est  et  le  château  qui  est  attenant. 
Tous  deux  sont  du  XVI*  siècle;  le  château  a  subi  différentes 
modifications  ultérieures. 

Voir  :  Levrault,  Musée  hisL  et  pitL,  etc.,  I"  parlie.  p.  Sel  suir. 

Dessins  de  plusieurs  travaux  de  serrurerie  audenne  daas  t'ég-tisc  basse. 

Estampages  de  l'inscription  tumulairc  du  flis  de  Lazare  de  Schwendi, 
et  de  celle  de  la  cloche  aucienne.  (Coll.  de  l'auteur  de  ce  mémoire.) 

Lithographies.—  2  vues  du  dkâleau  par RothmU lier  (Vuespitt.  pi.  I0&; 
Musée  hist  elpitL,  pi.  35).  —Pierres  tombales  des  Schwendi,  dans  filon, 
Strasbourg  illustré,  et  dans  le  Musée  pitl. ,  etc. ,  pi.  38. 

MlTTELWIHB. 

t7C  HUawilTB,  Sch.  I,  127.  —  lOSO  nitelnwllia,  Gallia  Chritt,  t..V, 

col.  4T4  des  litres.—  1114  Utitlr,  Gr.  Hiit.  dAU.,  p.  j.  lit.  564.  —  liaa 

ntt«iDilT«,Tr.  Il,  TOG.  -1184  nttlTllra.Sch.  1,381.- tSUWtUlwUr, 

Tr.  III,  562.  —  1576  UtalwUu,  Sp. 

Ce  village,  dont  le  nom  parait  déjà  au  X*  siècle,  possède 
une  église  de  la  seconde  moitié  du  XV^  siècle.  La  nef  fort 
simple  est  plafonnée;  le  cbœur,  qui  s'ouvre  dans  l'étage 
inférieur  du  clocher,  est  voiité.  L'amortissement  des  fenêtres , 
malheureusement  murées,  donne  de  cuiieux  spécimens  des 
formes  tourmentées  de  la  dernière  époque  de  l'architecture 
ogivale.  Cette  église  a  une  très-belle  cloche  fondue  en  1506 
par  maître  Jean  Lanprecht  de  Donievre;  elle  porte  trois  in- 
scriptions en  belles  lettres  gothiques  et  deux  médaillons.  Le 
mouton  est  de  1022.  La  porle  d'entrée  a  encore  son  auvent 
en  bois  du  XVP  siècle. 


jt,Googlc 


I.  I,  4TS.  —  13M  llcbmrfn,  Abf.  H, 
!50.  —  ISl*  IklMnniUr,  llthMmU,  S.,  46,  47.  —  ISU  taM«w«Ur, 
H.,  &S6.  —  167*  l«leknwiht,  8p. 

Il  n'existe  plus  aucune  des  trois  églises  anciennes,  tou- 
diant  an  même  cimetiëi*e  et  devenues  proverbiales.  Par 
contre,  Riquewilir  est  riche  m  monuniënls  de  l'architecture 
civile  et  militaire.  It  faut  compter  parmi  les  plus  beaux  t-âftes 
de  fortifications  du  moyen  âge  dans  nos  pays,  tes  deux  portes 
d'entrée  du  côté  de  l'ouest ,  VOberthor  (porte  haute).  La  porte 
extérieure,  marquée  du  miHésime  1500,  est  encore  protégée 
par  son  moucharaby  ;  l'aulre  est  remarquable  par  l'élévation 
extraordinaire  de  la  tour  qui  la  surmonte.  Citons  encore  le 
Schelmenthurm ,  servant  autrefois  de  prison,  et  quelques 
parties  du  mur  d'enceinte,  bien  conservées. 

Parmi  les  monuments  de  l'architecture  civile,  nous  noie- 
rons : 

.  i"  Les  restes  de  Vancien  château  des  ducs  de  WurtMi- 
berg-Montbéliard,  du  XVl*  et  du  X¥H^  siècle. 

T  Plusieurs  maisons  de  ta  Renaissance  aHemande  de  la 
même  époque ,  avec  dates  et  inscriptions  en  vers  allemands. 

8*  Plusieurs  fontaines. — Près  du  temple,  dont  le  clocher 
renferme  une  cloche  de  4732,  on  voit  un  puits  et  une  fon- 
taine  ornés  de  quelques  beaux  travaux  de  serrurerie  en  fer 
forgé  du  XVn"  siècle. 

Voir  ;  Lerrault.  Musée  hi st.  et  pitl. ,  1"  secl.  p.  tl  et  suiv. 

Deisint.  —  2  Tacs  de  la  Porle-haute,  le  croquis  d'une  fontaine;  es- 
tampage  de  l'inscriptiOD  de  la  clocbe  (coll.  de  l'auteur  de  ce  mémoire). 

Granurcf .  —  MériaB ,  Topogr.  del'Alsace,  1644;  Neuetter Saat ,  ITI7. 

Lithographiu.  —  4  vues  par  RothmUiier  :  1°  HbIboil  du  XVI*  siècle; 
2°  Intérieur  d'une  maison  du  XÏL"  siècle;  3°  Tour  intérieure,  et  4'  Porte 
de  la  tour  extérieure  de  la  Porfe-haute.  (Uusée  hist.  et  pill. ,  etc. ,  pt.  ?3  , 
!4,  2h,  26.) 


jt,Googlc 


SlGOLSUEIM. 

ïM«c«lt,  Sch.  I,  Al.  —  H>  »i»aab»lM.ar.,  mtl.de  rÊfUie  de  Sir., 
t.  11,  p.  j.  n«  SG.  —  814  ll|>UlitwlB ,  Ibid.,  n°  S7.  —  8M  <ls*ll«Mk«(a, 
Sch.  I,  71.  —  8BB  Km»  SifoUw,  Gr.  Bitl.  d'AU.  p.  J.  lit.  200.  —  H(. 
SlgolduB  iiid. ,  tit.  223.  —  tel  tiaf\»tiv.ibid.  Ml.  28S.  lB61SI(*ll«k*iia, 
Sch.  I,  166  —  IttI  8l|«ltUb^,  Tr.  710.  —  1111  Blctltldwia,  W.  V.  Il, 
3H3.  —  Slgdbb»,  Sch.  Il,  69.  —  1303  BlB«»tk*U,  Tr.  111,  51.  —  1803 
Blgtltdieim,  lAiiJ.  386.  —  lETB  Blfiltkaln,  Sp.  — lS1381|«IUh«lM,Sch.  [I, 
486.  —  g«?uioiit,  BdBt-Tiimont,  Doms  en  patois  ft^nc^is -employés  de 
temps  immémorial  dans  le  val  de  Kaysersberg. 

Village  déjà  mentionné  au  VIP  siècle.  Il  possède  une  belle, 
église  romane  de  l'époque  de  transition  (milieu  itu  XII"  siècle). 
Des  piliers,  dont  le  plan  présente  une  croix  grecque  avec  des 
colonnettes  engagées  dans  les  angles  saillants ,  alternent  avec 
des  piliers  carrés,  ornés  de  la  même  manière.  Le  transept 
et  les  arcs-doubleaui  de  la  grande  nef  sont  en  ogive,  tandis 
que  les  arcs  formerets  de  la  nef  principale  sont  en  plein 
cintra  Le  tiers-point  ne  paraît  pas  encore  dans  les  bas-côtés. 
Le  clocber  qui  s'élève  sur  l'intersection  du  chœur  avec  le 
transept  porte  aux  étages  supérieurs  deux  corniches  ornées 
de  billettes;  ses  fenêtres  ogivales  n'ont  eu  leur  forme  actuelle 
qu'au  milieu  environ  du  XV^  siècle.  Il  renferme  une  clocbede 
1467.  Le  portail  occidental  est  d'une  très-belle  ordonoauce 
et  qrné  de  sculptures  fort  soignées. 

Près  de  l'église,  on  voit  une  maison  en  bois  de  1617  avec 
galerie  soutenue  par  des  jolies  colonnes  torses. 

Hors  du  village,  sur  la  route  de  Bennwilir,  se  trouve  une 
chapelle  du  commencement  du  XVI'  siècle,  dédiée  à  sainte 
Anne.  Une  belle  statue  de  cette  sainte  orne  la  niche  en 
pierre  qui  s'élève  au-dessus  de  l'autel  fixe.  On  remarque 
au-dessus  de  celui-ci  le  Christ  sur  l'arbre  de  la  croix  eutre 
deux  anges  qui  portent  des  llambeaus.  Tous  ces  travaux  de 
sculpture  datent  de  la  construction  de  la  chapelle. 

111.(11.)  7* 


jt,Googlc 


—  112  — 

Voir  :  H.  l'abbé  Guerber,  Mémoire  arcbéologique  sur  l'église  de  Sîgols- 
heim  (Journal -l'imparlial,  ayril  lS4j).  —  Levrault,  Musée  hifil.  et  pitl.  de 
l'Alsace,  I"  seclion;  p.  49  et  suiv. 

Detsin  d'uoe  Iravëe  de  l'église;  eitampage  de  la  cloche  ancienne  (coll. 
de  l'auteur  de  ce  méiooire). 

lithographie.  —  Vue  du  portail  occidental ,  par  Rolhinliller  (Musée  hJat. 
etpltL,etc.,pl.  !8). 


Trois -Épis. 

1B76  8  Ahn,  Sp.  —  DnliD-iUrMi,  désomiDation  ordinaire. 

Trois-Ëpis  était  un  prieuré  jusqu'à  la  Révolution. 

L'église  de  ce  pèlerinage  de  Notre-Dame-des-DouIeurs 
remonte  à  la  première  moitié  du  XV*  siècle.  La  nef,  percée 
de  sii  fenêtres  ogivales ,  dont  l'amortissement  oflre  des 
motifs  du  style  flamboyant  développé,  est  à  plafond  ainsi 
que  le  chœur.  Celui-ci  a  dû  être  voûté  primitivement,  comme 
l'indiquent  les  contre-forts  qui  s'appuient  contre  les  angles 
extérieurs;  il  est  probable  qu'il  ait  perdu  ses  voûtes  lors  de 
rincendie  dont  l'église  devint  la  proie  en  1635.  La  sacristie 
seule  a  conservé  la  sienne. 

On  remarque  dans  l'égKse  : 

1"  La  Vierge  douloureuse,  avec  le  divin  Sauveur  sur  les 
genoux.  Les  figures  de  ce  groupe  en  terre  cuite  ont  beau- 
coup souffert.  Autant  que  l'état  actuel  de  l'image  en  partie 
cachée  aux  regards  permet  d'en  juger,  elle  est  à  peu  près 
contemporaine  de  l'édifice  actuel. 

2"  L'ancienne  custode  pratiquée  dans  le  mur  et  fermée 
par  un  élégant  grillage  en  fer  forgé. 

L'auteur  de  ce  mémoire  possède  un  dessin  inédit  de  l'extérieur  du  chœur. 
—  Ha  paru  une  vue  lithogrspblée  de  l'égUse,  par  HothmOUer,  daos  les 
Vues  pittoresques  de  l'ilsace,  pi.  31. 


jt,Googlc 


CfliTEAU  DE  WiNECK. 
tlSl  CMtniBVliidiiika.Bib,  1,406.  —  1671  Wtt^vok,  Ip. 

Château  ruiné  au-dessus  du  village  de  Katzenlhal;  donjon 
carré. 

Vue  lilhographiëe  da  ch&teau,  par  RothmilUer  (Vues  pill.  de  l'ilsace, 
pi.  24). 

Zellembebg. 

Ul*  CallambsTob,  Sch.  I,  198.  —  ltl8  CalUnb«r|«,  Gr.,  Bisl.  d'Àh.  p. 
j.  Ut  611.  — IISI  lallenbari,  Scb.  I,  408.  — 1187  Galllabach,  Celllnb»r(, 
timilius,  Scripi.  rer.  germ..  Il,  p.22et49.^1lt8CellMk«r|, Scb.  11,69, 
—  IGTSItllinbns,  Sp. 

11  n'existe  plus  rien  du  château  ni  des  fortirications  de 
Zellenberg,  qui  paraît  n'avoir  été  qu'un  ermitage  au  com- 
mencement du  XIP  siècle.  Dans  l'église  moderne,  on  voit 
une  belle  cloche  de  14)0.  Le  mouton  esl  de  1596.  Sur  la 
tribune  aux  orgues  se  trouve  un  bafiut  avec  serrure  an- 
cienne du  XV^  siècle. 

Gravure*.  —  tJne  vue  dans  Uerian,  T<^ogr.  Alsatiœ,  1644.  Pur  Wal- 
Iher,  daos  Grand.  (Vuespitl.,  elc,  1785). 
Lithographie,  par  Rothintlller  (Vues  pitt. ,  elc,  pi.  48). 


IH.  (m.) 


jt,Googlc     — 


CANTON  DE  RIBKADTILLË. 

Bérgheih. 

Ï18  FhoUisIb,  Scb.  I,  9,  Qi.,giit.  d'Àls.,  p.j.  Iit.24.  —  ïISBBrDbriB, 
Sch.  [,  41.  —  lalS  Duibein,  ibid..  Il,  69.  —  1301  Bifebela,  Tr.  111,  21. 
lElO  ItnUulB,  B.,  43.  ~  1E7B  Benkwi,  8p.  —  1644  Dbar-BncUuiiu, 
MeriaQ. 

A  l'enlrêe  sud-ouesl  de  la  ville,  on  a  trouvé,  en  1849 
une  mosaïque  gcdlo-romaine ,  transportée  depuis  au  musée 
de  Colmar.  Des  fouilles  auraient  sans  doute  misa  jour  d'autres 
restes  de  la  villa  gallo-romaine. 

Véglise  paroissiale  date  du  XV^  siècle.  A  l'ouest  s'élève 
un  clocher  très-simple  et  ne  présentant  aux  étages  inférieurs 
d'autres  moulures  que  les  corniches  qui  marquent  les  re- 
traits; l'étage  supérievir  est  orné  d'une  galerie  à  jour.  Le 
tympan  de  la  porte,  qui  a  conservé  ses  belles  pentures  pri- 
mitives présente  en  bas-relief  l'adoration  des  mages.  La  nef, 
soutenue  par  des  colonnes,  dont  les  chapiteaux  sont  décorés 
de  motifs  de  l'ordre  dorique,  a  été  remaniée  à  différentes 
reprises,  notamment  lors  de  la  restauration  de  1718,  où 
elle  fut  de  nouveau  plafonnée.  Derrière  le  maître- autel  et 
sur  la  corniche  du  chœur,  on  remarque  deux  statues  en 
bois  sculpté  de  la  fm  du  XV^  siècle,  représentant  saint 
Joachim  et  sainte  Anne  avec  la  vierge  Marie. 

La  sacristie  actuelle  est  voûtée;  sur  la  clef  de  voûte  se  volt 
une  main  divine  bénissant. 

A  l'extérieur  de  l'église,  près  de  la  porte  sud,  dont  le 
trèfle  a  été  mutilé ,  le  mur  présente  deux  niches.  L'une  -est 
ornée  de  quelques  figures  en  relief,  en  partie  brisées  (quatre 
anges  sonnant  de  la  trompette,  Christ,  etc.),  et  des  restes 
de  peintures  murales  d'un  beau  caractère;  dans  l'autre,  on 


jt,Googlc 


—  H5  — 
reconnaît,  outre  qu^ques  figures  de  saints,  une  adoralion 
des  mages  d'un  dessin  foi*!  gracieux  (fin  du  XV°  siècle). 

Au-dessus  de  la  porte  Jatcrale  Nord,  on  voit  une  cruci>- 
fision  peinte  sur  le  mur,  avec  la  date  1639, 

A  Tentour  du  chœur  se  distingue  encore  une  litre  peinte, 
du  milieu  ou  de  la  fîb  du  XVII^  siècle,  à  en  juger  par  le 
caractère  de  quelques  lettrés  qu'on  voit  dans  un  cartoucbe. 

Au  sud-ouésl  de  l'église,  l'aRciân  hôpital  de  1550  pré- 
sente quelques  beaux  motifs  de  décorations  de  la  Renaissance 
allemande. 

Bei-gheim  est  encore  entouré  dé  ses  fortifications  du  XV* 
siècle;  on  remarque  surtout  la  porte  haute  vers  Ribeauvillé, 
avec  des  restes  de  barbacanes  el  d'ouvrages  avancés. 

Deisin  et  estampage  dea  pentures  andenneà  de  ta  grande  porte  de 
l'église  (coll.  de  l'auteur  de  ce  mémoire). 

SraruredansHèrian,  Topogr.de l'Alsace,  1644;  lieuester  Staat,  iT i2 ; 
Grand.,  Vues  pitt.,  etc.,  1785. 

Lithographies.  —  Vue  de  la  Ville,  par  RothmtlUer  (Vues  pitt.  del'Als., 
pi.  51);  de  la  moealqne,  par  le  même  (Rerne  d'Alsace,  ISâO,  et  Musée 
Ust.  el  pittoresque  de  l'Alsace,  IS&S,  pL  ]9|. 

Château  de  Bilstein. 

13*3  BlliUlD,  Tr.  III,  53.  —  ISli  Oaitmm  BUnitefi,  Sch.  Il,  110  ~ 
1314IIUit*lB,t6td,  [1,  13Î. 

Les  restes  de  ce  château  ruiné  paraissent  être  du  XIll" 
siècle.  On  y  voit  un  donjon  carré  et  des  murs  d'enceinte  en 
partie  revêtus  de  belles  pierres  à  bossage. 

Vues  lithograpkiées  par  Roflunllller  {Vues  pitt  de  l'Alsace,  pi.  13; 
Musèehist,  etpitt.;ela,pl.  27). 


Commencement  du  XVI"  siècle,  Taaenbadi,  Chr.d' AU.manusc.de Pierre 
Herrmann  d'Ândlau.  —  lE7t  3  lir^,  Sp.—  1711  DialXlTelMii,  Ichters- 
heim,  Elixss.  Topogr. 


jt,Googlc 


—  H6  — 

Ruines  d'un  pèlerinage  très-célèbre  en  l'honneur  de  Notre- 
Dame,  fondé  vers  1221 ,  par  un  seigneur  de  Ribeaupierre, 
ô  son  retour  de  la  croisade  de  Dainiette.  Les  restes  actuels 
sont  en  partie  de  la  fin  du  XV°  siècle ,  en  partie  des  deux 
siècles  derniers.  On  remarque,  outre  une  chapelle  qui  pré- 
sente encore  des  traces  de  son  ancienne  polychromie,  une 
tour  carrée,  dont  la  partie  supérieure  est  posée  en  diago- 
nale sur  les  assises  inférieures.  La  date  1494  est  entaillée 
sur  une  des  pierres  de  l'ancien  jardin  des  Oliviers. 

Voir  :  Berohardl,  Notice  sur  rancleo  péterîaage  de  Notre-Dame  de  Du- 
senbach ,  dans  la  Rerne  calh.  de  l'Alsace.  1589,  Livr.  Juin  el  sniv. 

Gravures.  —  Gravure  par  Aubry,  de  1667,  reproduite  dans  la  Serae 
calh.  de  l'Alsace;  Neuester  Staat,  ni2;  grav.  piur  Walther,  dans  Grand., 
Vues  pitt,  etc.,  1785;  grav,  de  1791. 

Lithographie» .  —  Par  Villeneuve  {Antiq.  d'Als.,  I"  section,  pi.  15};  — 
par  Rotfamtlller  (Vues  pitt.  de  l'Als. ,  pL  1  ;  Uusée  bist.  et  pitt.,  etc.,  pi.  1 1). 

GUÉHAR. 

7e8ffiHMiri^Gr.  II,p.  j.  n*5S  — T77  6«lnuri,  StiBMil,  W.VA,  18, 
Gr.  Il,  p.j.  n»  Itbit.  —  SOaOenar,  ibid.,  II,  p.j.  n°  83.  —  8SB  lamu, 
Gr.,iHst.  (r^/f.,p.  ].,  lit.  227  —  *e3B«>r«,  Scb.  I,  113.  —  la*8Be- 
m«re,  ibid.,  Il,  G9.  —  1381—  tilS  ««ner,  K.  88. 

Guémar,  qui  existait  déjà  au  VIII"  siècle  comme  village,  a 
conservé  dans  les  restes  de  son  architecture  militaire  l'indice 
de  son  importance  comme  ville  du  moyen  âge.  Je  signalerai 
à  l'attention  des  archéologues  la  tour  d'entrée  du  côté  de 
l'ouest  (06eri/ior,  porte  haute);  elle  a  conservé  en  paiMt 
état  le  moucharaby  qui  défendait  l'enlrée  ;  plusieurs  bastions 
avec  parements  à  bossages  hémisphériques,,  simulant  des 
boulets;  les  restes  de  l'aïiciff»  c/irffeflM,  dont  une  porte  est 
marquée  du  millésime  1528.  L'ensemble  des  fortifications 
actuelles  doit  être  peu  antérieur  à  cette  date. 

Dans  l'église  paroissiale,  construite  en  1741,  on  conserve 
une  statue  de  saint  Maximin,  en  grande  vénération  parmi 


jt,Googlc 


—  117- 

les  habitants  de  la  contrée.  C'est  une  bonne  sculpture  en 
bois  du  milieu  du  XV  aède.  Le  clocher  {de  la  même 
éjioque),  sans  importance  sous  le  rapport  de  l'architecture, 
abrite  une  belle  cloche  de  1597.  Les  sujets  représentés  par 
quelques  médaillons  d'un  travail  fort  délicat,  sont  en  partie 
religieux,  en  partie  empruntés  à  la  mythologie.  Le  mouton 
porte  ta  date  de  16S0. 

Dans  la  nef,  on  voit  plusieurs  torchères  en  bois  sculpté 
de  formes  irès-gracieuses  et  d'une  exécution  soignée;  elles 
datent  de  la  tin  du  XVII°  siècle. 

A  l'entrée  du  jardin  de  M.  te  curé,  on  voit  une  pierre 
tombale  du  XVI*  siècle,  aux  armes  de  Marx  von  E!ckwers- 
heim;  elle  sert  de  marche. 

Gravures  dans  Mérian,  Topogr.  de  l'ilsace,  1644;  —  Neuesler  Slaat, 

ni2:  — Grand.,  Vues  pitt.de  TAlB.,  1785. 


Saint-Hippolyte. 

7MAadaId0TUtre,Gr.  n,p.j.  n"  b».~  JH  kaioUoia»n,ibld..  n<>6T. 
—  S54  AadgldlTHUre,  i6id.,  a"  IJû  — IISO  luotl  TpoKtl  •pïMom,  Sch.  I, 
371.  —  116D,  8.  IlppoUtl  opldu,  ibid.,  f,  40a.  —  18<t  lutrut,  ibM., 
Il,  169.  —  13G1  llDd  B«lt«n,  ibid.,  1S9.  —  1881— lilE  SâBt  FUtt.K., 
109.  —  1B0«  8utOIMt,.4rcA,  de  la  pré/,  de  Slrasb.  —  1G7B  S.  Bilt.Sp. 

L'origine  de  cette  petite  ville  remonte  au  VIII"  siècle.  Parmi 
ses  monuments  encore  existants  it  faut  citer: 

1"  L'église  paroissiale,  dont  le  ctiœur  paraît  du  XIV* 
siècle.  La  nef ,  portée  par  des  colonnes  sans  cliapiteaux,  a 
été  remaniée  et  n'a  plus  sa  voûte.  Dans  la  tour  est  suspendue 
une  cloche  de  1532,  fondue  par  maître  Geoi^es  de  Stras- 
bourg. On  conserve  à  la  sacristie  un  ornement  brodé  du 
milieu  du  XVliP  siècle,  en  assez  mauvais  état  de  conserva- 
tion. 

2"  Non  loin  de  l'église  une  ancienne  chapelle  abandon- 


jt,Googlc 


—  H8  — 

née,  ornée  d'un  ba6-relief  de  la  fin  du  XV^  on  du  comnaet)'- 
cernent  du  XVP  siècle,  avec  inscriplion. 

3°  Des  reRles  notables  des  anciennes  fortifications,  du 
XIV*  et  du  XV®  siècle,  généralement  peu  conservés. 

Vuelilhogr.  par  RoDimlUler  (Album  alsai^D,  1839). 

HUNAWIHR. 

IIK  HvuItUIi,  St.,  BHt.  d'Àls.,  p.  j.  lit.  564.  —  lllt  ImUDDllra, 
Ir.  il,  T06.  —  111>  IhmctUm,  Gr,  Hitl.  d'Als.,  p.  j.  tit.  592  —  11*1 
IniuMwilT,  Ann.  de  Colmar.  ~  1301  Incwllr,  Tr  III, !  1.  —  1837  luuM- 
■wllrs,  Scb.  II,  ICO.  —  157S  Hsiuawllir,  Sp. 

Ce  village  doit  son  origine  au  château  qui  se  trouvait  au- 
trefois à  la  place  de  l'église  actuelle,  et  qui  fut  habile  par 
sainte  Hunne,  parente  de  sainte  Odile  (VU*  siècle).  L'église 
reconstruite  immédiatement  après  la  canonisation  de  la 
sainte,  est  un  des  rares  exemples  d'églises  fortifiées  que 
présente  l'est  de  la  France.  Elle  est  située  sur  une  petite 
hauteur,  à  l'extrémité  sud  du  village  qu'elle  domine,  daiis 
une  enceinte  protégée  par  six  bastions  semi- circulaires  et 
par  une  tour  d'entrée,  aujourd'hui  en  partie  démolie.  Tous 
ces  travaux  de  fortifications  datent  de  la  première  moitié  da 
XVI'  siècle. 

Le  clocher  de  l'église,  qui  servait  à  la  fois  de  tour  de 
vigie  et  de  donjon,  remonte  au  moins  au  XIV^  siècle.  La 
voûte  du  rez-de-chaussée  paraît  du  commencement  du  XV' 
siècle. 

La  nef  plafonnée,  d'une  construction  assez  irrégulière 
(elle  est  double),  est  selon  toute  apparence,  contemporaine 
du  chœur,  terminé  en  ISSi.  Celui-ci  présente  trois  clefs  de 
voûte  avec  armoiries,  malheureusement  méconnaissables 
sous  le  badigeon  qui  les  recouvre  depuis  peu,  et  huit  armoi- 
ries servant  de  consoles  aux  nervures  de  la  voûte.  La  chaire, 
très-remarquable,  est  de  la  même  époque.  La  date  1525 


jt,Googlc 


—  119  — 

«st  eoCaillée  dans  la  porte  àe  la  sacristie.  La  cloche ,  fondue 
par  Jean-Pierre  Edel ,  esl  de  1700. 

A  uoe  petite  distance  de  l'église  se  trouve  la  fontaine  de 
sainte  [lunne ,  autrefois  sans  doole  suroiontée  de  la  statut 
de  la  saitUe  lavandière. 

Hunawihr  était  un  pèlerinage  très- fréquenté  avant  la 
Réfonne. 

Deaiin*  inédils.  —  Deux  Tues  de  l'égiise  forliflée;  vue  de  la  porte 
d'entrée  des  forliUcatiODs;  de  la  fontaùie  de  sainte  Bunne;  deealn  de  la 

chaire,  etc.  —  Estampage  àe  i'inscriptioii  de  la  clocbe  (coU.  de  l'auteur 
de  ce  mémoire). 

Château  de  Reichgnsteih. 

laiS  Caitrom  llehudalo,  Anne  de  Golmir;  Vrstilius,  p.  II.  —  ISIf 
KayoksniUln,  Kjsbeaiteln,  B.,  7t,  SI. 

Châleaii  ruiné,  paraissant  remonter  au  XIE"  siècle.  Donjoa 
penlagonal  et  quelques  dépendances  sises  sur  le  roc 
Lithographie  par  RofluBUlier  (Vnes  pilL,  pi.  92). 

Château  de  Reichenberg. 

Restes  peu  considérables  d'un  château  situé  près  de  Berg^ 
heim  et  appelé  ^Ueiv-T/iurm  (vieille  tour),  dans  quelques 
documents  du  XV^  siècle. 

Destin  à  l'aquarelle,  daus  la  coU,  de  H.  Heilz. 

Lithographiei  par  Hothmllller  (Vues  pitl.  de  l'Als.,  1836;  Musée  hist. 
etpitt.,etc.,pl.  17). 

RlBEAUVILLÉ. 
7MaatbaU«Tllare,  Scti.  I,  41.~lKtb«t»  VUlire,  Qr.  II,  p.  J.d'SS.— 
777  ladbtrtonlllare,  Tf.  f.  1,  1S,  Gr.  II,  p.  j.  71.  —  Stt  RatpoldBmnUatt, 
Scb.  1,97.—  IIM  topiltiwUr.  ibid. .  1(,  45.—  1103  tapptriohwUtr, 
Ckr.  de  Colm.  SO.  —  11»  Mention  des  quatre  quartiers  actuels,  di  nutre 
Statt  (ville  meycnne),  dat  obère  dorf  {y'ille  haute).  €liaUeStait{y\Uev\e\l\t 
comprenant  aussi  dans  celte  dénomination  la  ville  basse). — 1801  tap*ltm>lr, 
Sch.  II,  7g,  —  1310  Kapoltinllr,  Tr.  III,  3G6.  —  1311  aappelUweïUw, 
Sch.  Il,  ISl.  — 1B60  HapoltEwU,  M.,  556.  — ISÎOtaprtawlùr,  Sp.— Ifl« 
tapolUweyei,  Uerian. 


jt,Googlc 


A  en  juger  par  un  assez  grand  nombre  de  monnaies  an- 
tiques trouvées  ddns  le  territoire,  il  parait  y  avoir  eu  des 
habitations  dans  la  localité  dès  l'époque  romaine.  Néanmoins 
ta  ville  actuelle  ne  date  que  de  l'époque  franque. 

L'architecture  religieuse  y  est  représentée  par  les  monu- 
ments suivants  : 

-1°  Église  paroissiale,  terminée  en  1473,  d'après  la  date 
sculptée  sur  la  dernière  clef  de  voûte  de  la  nef.  C'était  autre- 
fois le  lieu  de  sépulture  des  seigneurs  de  Ribeaupierre,  dont 
les  monuments  funèbres  décoraient  le  pourtour  duchœur.  Le 
tympan  de  la  porte  principale,  qui  est  encore  garnie  de  ses 
anciennes  pentures  du  XV^  siècle,  présente,  en  bas-relief, 
la  Vierge  assise  tenant  l'en&nt  Jésus  sur  les  genoux;  au- 
dessous  on  voit  le  Sauveur  en  croix  entre  Marie  et  sainte 
Catherine  d'un  côté,  le  disciple  saint  Jean  et  Jean-Baptiste 
le  précurseur  de  l'autre.  Dans  une  chapelle  moderne,  du 
côté  nord,  se  trouve  depuis  la  Révolution  la  Vierge  doulou- 
reuse de  Dusenbach ,  sculpture  en  bois  du  XV*  siècle  (Ggure 
de  la  Vierge  très-expressive,  mains  parfaitement  modelées). 
Au-dessus  de  la  porte  de  la  sacristie,  on  voit  un  des  volets 
d'un  retable  d'autel,  orné  sur  les  deux  (âces  de  peintures 
sur  fond  d'or;  elles  sont  de  l'école  allemande  et  portent  le 
millésime  1512. 

On  conserve  à  la  sacristie  un  ostensoir  en  style  néo- 
gothique, exécuté  en  1803  d'après  les  dessins  de  Léon 
Lichlenberger ,  ncaire  de  la  paroisse. 

Sur  un  des  contre-forts  du  chœur,  restes  d'une  peinture 
murale  du  XV*  siècle.  (Christ  en  crois  entre  Marie  et  saint 
Jean.) 

Entre  les  contre-forts  et  tout  autour  du  chœur,  faibles 
traces  d'une  litre  du  XVIP  ou  du  XVIll*  siècle. 

Un3  belle  cloche  de  la  seconde  moitié  du  XIV*  siècle  vient 
d'être  refondue. 


jt,Googlc 


—  12*  — 

3°  Église  des  Augustins  {aujourd'hui  chapelle  des  sœurs 
de  la  Providence).  Cel  édifice  est  contemporain  de  la  fonda- 
tion du  couvent  attenant  (1297);  mais  il  a  été  remanié  à 
différentes  époques  et  se  trouve  niyourd'liui  dépouillé  de 
son  caractère  ai-chitectural  primitif.  Plusieurs  seigneurs  et 
dames  de  Ribeaupierre,  dont  les  armes  étaient  autrefois 
peintes  euf  les  parois,  y  trouvèrent  leur  lieu  de  sépulture. 
Parmi  les  anciens  monuments  funéraires,  on  remarquait 
celui  de  Henri  II,  seigneur  de  Ribeaupierre,  fondateur  du 
couvent.  Sur  un  autel  latéral,  on  vénère  une  statue  en  bois 
de  la  Vierge  douloureuse  du  XW  siècle,  préservée  du  feu 
lors  des  guerres  suédoises;  au  portail  méridional,  se  voit 
une  aulre  statue  de  la  Vierge,  des  premières  années  du  XV* 
siècle,  d'une  belle  exécution. 

S"  Chapelle  de  l'ancien  hospice  (aujourd'hui  halle  aui 
blés).  Jolie  construction  des  dernières  années  du  XV  et  du 
commencement  du  XVI"  siècle.  La  voûte  du  chœur  est  fort 
remarquable. 

A  proximité  de  la  ville  : 

A"  Prieuré  d'Aiigustins  de  Saint-Nicolas  de  &//o.  Ruines 
assez  considérables  d'un  monastère  situé  dans  la  vallée  de 
ce  nom.  11  fut  occupé  au  XllI*  siècle  par  des  religieuses  de 
l'ordre  de  saint  Augustin,  puis  par  des  ermites  du  même 
ordre,  mentionnés  pour  la  première  fois  en  1317. 

5"  Prieuré  de  Bénédictins,  dit  Klein- Morand,  situé 
près  de  la  ville  haute.  Il  fut  fondé  en  1431  et  sécularisé  à 
l'époque  de  la  Réforme. 

Parmi  les  monuments  de  l'architecture  civile ,  il  faut  men- 
tionner : 

1"  Le  Metzgerlhurm  (tour  des  bouchers),  sorte  de  bef- 
froi, servant  autrefois  d'entrée  et  de  défense  aux  diverses 
cités  qui  subsistent  encore.  La  partie  inférieure  est  contem- 


jt,Googlc 


—  192  — 
poraine  de  la  conversion  du  village  en  ville.  La  partie  supé- 
rieure ,  ornée  d'une  galerie  à  joint  et  de  quatre  gargouilles 
fort  curieuses,  est  du  XVI°  siècle.  On  y  voit  trois  cloches 
anciennes  avec  des  inscriptions  et  les  dates,  1468,  1626  et 
1699. 

2"  L'ancien  hospice  (armett  Ivlt  ktisz),  bâti  ou  du  moins 
doté  de  nouveau  en  1342;  reconstruit  d'après  deux  inscrip- 
tions, en  1542  et  1739.  C'est  aujourd'hui  une  propriété 
particulière. 

3"  Un  grnnd  nombre  de  maisons  du  XV*  et  du  XVI" 
siècle,  formant  autrefois  des  fiefs  dits  de  domicile  (sesslehen) 
accordés  par  des  seigneurs  de  Kibeaupierre  à  des  familles 
nobles,  à  condition  qu'elles  demeurassent  à  jamais  dans  le 
chef-lieu  de  la  seigneurie.  Plusieurs  maisons  sont  ornées 
d'inscriptions  curieuses. 

4"  Quelques  fontaines  fort  remarquidiles  du  XVP  siècle , 
comme  celle  de  la  place  du  marché  portant  la  date  1536; 
celle  de  la  place  de  la  Jauge,  de  l'année  1576;  une  autre  de 
1582,  etc. 

A  l'hôtel  de  ville,  édifice  moderne,  sont  déposées  les 
archives  qui,  à  part  quelques  titres,  ne  remontent  pas  au 
delà  du  XV'  siècle.  On  y  conserve  des  couverts  en  argent 
avec  figurines  ciselées,  et  sept  coupes  en  vermeil  et  autre 
métal,  donnés  par  les  anciens  seigneurs  de  Ribeaupierre , 
pour  servir  dans  les  repas  publics  du  magistrat.  La  plus 
ancienne  (1638)  a  la  forme  d'un  globe  supporté  par  Atbs 
et  surmonté  d'une  sphère  armillaire. 

L'architecture  militaire  compte  encore  dès  restes  assez 
notables  de  fortifications  du  XIV*  au  XVI*  siècle.  Une  grande 
partie  des  murs  d'enc^nte  a  été  conservée. 

Dessins  ùiédits.  —  Vue  du  Metzgerthurm  ;  dessin  de  quelques  traTaux 
de  Eermrerie  aadeniie;  deesins  et  eitampages  de  la  pecture  ancieime  de 


jt,Googlc 


—  123  — 

l8  porte  occidentale  de  l'église,  de  la  clocbe  dnXIV  Biôcte  de  l'ÉgliEG  p>- 
rotssiale  et  des  trois  cloches  auciennes  du  Metigerthurm,  dans  la  collec- 
tion de  l'auteur  de  ce  roémoirG. 

Gravures.  —  Tue  de  HiI>eauTiilè,  par  Hërian  (Topogr.  d'Alsace,  1644);' 
—  Neuetter  Sfaat,  1712;  —  par  WeiES,  dans  SohŒpdJn  (ils.  UbulK., 
1761);  —  par  Wallber,  dans  Qrand.  (Vuespitl.  del'Als.,  1785),  etc. 

Lithographies.  —  Plusieurs  vues,  par  RotlmUiler,  dans  le  Musée  tûst 
et  pilt,  etc  ;  1°  Vue  de  Ribeanvillé,  pi.  6';  2"  Maison  de  réunion  des  mè- 
nëtriefB,  pi.  7  ;  3*  Tombeau  d'un  cheTSiier  de  Riboaupierre  au  clottre  des 
iugustios,  pi.  8;  4<>  Bas-relief  et  inscription,  pi.  12;  a*  Porte  haute  i 
fiibeauTillé,  démolie,  pi.  13. 

GhXteaux  de  Ribeauvillé. 

i.  chateat  de  bibeaufierre. 

10B41ap«Ut«la,  Bergolt,  Généal.  Sabsb. ,  Il ,  12S.  — llISlltMdutIri, 

{Vieux cbiteau),  Scb.  11,  69.  —  1338  H^«  Upalitain,  iUtt.,  i\,  16î.  — 

lS>l-141Glopp«llut*ln,  K.,  100.— 138e  Uboupltm,  H. Radius,  Disserl, 

de  origine  comitom  napolsl.  Oecutn.,  p.  104.  —  IGl*  Kapalttela,  B.,  54. 

Ruines  d'un  château  avec  formidable  donjon  cylindrique. 
La  majeure  partie  des  constructions  ne  semblent  pas  remon- 
ter au  delà  du  XIV^  siècle.  Les  avant  -  corps  paraissent  plus 
récents.  Ce  manoir  cessa,  au  XV*  siècle,  d'êlre  babité  par  les 
seigneurs  de  Ribeaupierre,  mais  on  y  voit  des  châtelains  jus- 
qu'en 1507, 

Dessirts.  —  Une  Tue  du  chitcau,  par  Silliermann,  1768  (BibL  publiqne 
de  Strasbourg);  plusieurs  vues  du  cMteau,  par  Imlin,  1817  -  I8I9;  un 
dessin  très -intéressant  des  trois  cbAteaui,  par  PfeCQnger,  d'après  une 
peinture  ancienne  {coll.  de  M.  Heitz). 

Lithographie  par  Rothmtlller  (Musée  bist,  et  pitL,  etc.,  pi.  22). 

II.    CHATEAD  RE  SAINT-ULHICH. 

1S71  i;utniB  Kappoltutclna  Inftrtui,  Niederburg,  Acte  d'invesL,  Ali. 
iUmlr.  —  Itifl  bon  vMtl  ltppolti«tela,  Scli.  il,  363.  —Plus  tard ,  Salnt- 
Ulrtoh,  ï  cause  d'une  chapelle  dédiée  au  saint  évéque  de  ce  nom  et  coDSlriiits 
dès  1435.  Ann.  manuacr.  de  Ribeaupierre. 
.  Ce  qui  reste  de  ce  château  appartient  en  majeure  partie  au 
commencement  du  Xin^  siècle.  Un  corps  d'habitation  est  situé 
au  sud-ouest.  La  partie  orientale  du  château,  considérée 


jt,Googlc 


—  iU  — 
ordinairement  comme  la  chapelle  de  saint  Ulrich,  me  parait 
avoir  été  la  grande  salle,  dont  la  disposition  est  parraitement 
reconnaissable.  On  y  admii'e  tes  neufbelles  fenêtres  géminées 
en  plein  cintre;  les  ouvertures  du  sommet  de  l'embrasure 
afïectenl  allernalivement  la  forme  d'un  ovale,  d'un  losange, 
d'une  étoile  ou  d'un  trëlle. 

Cette  forteresse,  dominée  par  deux  donjons  carrés,  fut 
appropriée,  au  XV''  siècle,  au  nouveau  système  de  défense 
amené  par  la  découverte  de  la  poudre  à  canon.  Ei\e  n'a  été 
abandonnée  qu'à  la  guerre  de  trente  ans. 

Voir  :  Piton,  Promenades  eu  Alsace,  p.  33  et  34. 

Deaiim  inédits.  —  Trois  vues  du  château,  par  Imliu,  1813,  1817, 
1818;  une  Tue  par  Gimpel  (coll.  de  H.  Heilz). 

Lilkograpkies.  —  Vue  d'intérieur,  par  Villemaun  (Antiquités  de  l'Al- 
sace, 1"  section ,  pL  4  );  par  Rothmtlller  (Musée  hist.  et  pitt.,  1"  partie, 
pL  21).  —  Vue  eitérieure  du  château,  par  Richebois  (Antiquités  de  l'Als., 
I"  section,  pi.  3);  par  Rothmuiler  (Vues  pitL  de  l'Als.,  pi.  4;  Musée  hist. 
el  pltt.',  etc.,  I"  partie,  pi.  9);  etc.,  etc. 


13ST  ittbi,  Ann.  dei  dominicains  de  Co/ntar,  dans Urstitlus,anno cit.— 
131S  Syrferi,  Sck.  It,  1 18.  —  iai4  «nperf.Tr.  III,  569.  —  13Bf  Bytn- 
fttg,  ibid.,  11,  29â.  —  1410  Qlnptrg,  ibid..  11,  319. 

Restes  d'un  château  construit  sur  une  roche  presque  in- 
accessible. Donjon  carré.  Traces  d'embrasures  de  canon 
pratiquées  dans  les  murs  au  XV*  siècle. 

Dessins.  —  Vue,  par  SUbermana,  17G8  (Bibl.  publique  de  Strasbourg}; 
trois  vues  par  Imliu,  1812,  1817,  1818  (coll.  de  M.  Heilz). 

Gravure  par  Walther,  dans  Graud.  (Vues  pitt.  de  l'Alsace,  1785). 

lîïAojwopAiM.  —  Par  Alhalin  (Antiq.  d'Alsace,  1"  section,  pt.  2);  par 
F.  Voulot  (L'Alsace  et  Bâle  artistiques,  1"  série,  pi.  10);  par  RolhmUUer 
(Musée  hiaL  et  pitt.,  etc.  pi.  10,  20)  ;  etc. 

RODEREN. 
Fin  du  X*  siècle,  tnoduiHkelB,  Or.,  Wit.  d'i'j.  p.  j.  tll.  437.  —  1198 
Stdun,  Seh.  H,  69. 


jt,Googlc 


—  125  — 

Le  nom  de  ce  village  pamlt  dans  les  documents  dès  la  fin 
dii  X^  siècle.  Les  étages  inférieurs  du  clocher  de  l'église 
semblent  remonter  au  milieu  du  XIU^  siècle. 

On  conserve  actuellement  au  presbytère  les  deux  battants 
d'un  retable  de  la  fin  du  XV'  siècle;  sur  les  faces  extérieures, 
on  remarque  une  Annonciation  et  une  Adoration  des  bei^ers, 
peintes  sur  bois  :  beau  travail  de  l'école  allemande  rap- 
pelant les  meilleures  œuvres  du  genre. 

Les  faces  intérieures  sont  ornées  de  quatre  figures  de 
saints  en  demi-relief  sur  fonds  d'or,  repr'ésenlant  sainte 
Marguerile,  un  saint  evêque  sans  autre  attribut  qu'une  église 
qu'il  porte  en  main,  saint  Sébastien  couvert  de  son  armure 
et  tenant  deux  flèches,  et  sainte  Dorothée  dans  le  riche  cos- 
tume de  l'époque. 

L'église  possède  un  ornement  brodé  et  un  calice  ciselé 
(style  rocaille)  du  XVII^  siècle;  une  cloche  de  IVIG,  fondue 
par-  Charles  Auger  de  Saint-Dié. 

L'autel  latéral  du  côté  de  l'évangile  est  orné  d'un  tableau 
des  premières  années  du  siècle  actuel.  C'est  un  travail  d'un 
certain  mérite  et  particulièrement  intéressant  pour  l'étude 
des  costumes  du  temps. 

RORSCHWIHR. 

lllilodaUlTlUan,  Gr.,ffm.  d'Jb.,p.  j.  tit  5fi6.  — lUO  ladavilUri, 
Hi»t.  de  Moyenmoutier,  p.  287.  —  llSl  t«nwll»,  Scb.  tl,  69.  —  ISit 
loTiwlli,  Tr.  III,  5&9.  —  1G76  iDnwUiT,  Sp.  ~  laiUlar,  nam  en  palais 
rrançaU. 

Existait  déjà  comme  village  au  douzième  siècle.  L'étage 
inférieur  du  clocher,  qui  parait  être  du  XIV^  siècle  a  autre- 
fois servi  de  chœur.  On  y  voit  l'ancienne  réserve  fermée  par 
un  grillage;  elle  est  du  milieu  ou  de  la  fin  du  XVI"  siècle, 
.  et  présente  les  formes  1res -abâtardies  de  la  décadence  du 


n,g,t,7t.dtyG00'<n_'" 


—  126  — 

style  og;ival. —  Près  du  village,  au  Kreuzweg  et  non  IoÎd  du 
Galgenwàldet,  se  trouve  une  croix  en  pierre  avec  un  Christ 
mutilé,  de  1499. 

Ti:NKICHEL. 

Sur  le  sommet  de  ce  pic,  etaurdessusdu  village  de  Tban* 
nenkirch,  se  trouvent  les  restes  d'une  ancienne  muraille, 
construite  en  pierres  sèches  de  moyenne  grandeur  et  se  dé- 
veloppant de  i'est  à  l'ouest  le  long  des  montagnes  voisines 
sur  une  longueur  de  1030  mètres  environ.  C'est,  selon 
Schœpfltn  et  Grandidier,  un  fragment  de  la  gigantesque  ligne 
de  défense  établie  le  long  des  Vosges  pour  arrêter  les  inva- 
sions des  Germains  dans  la  Gaule.  Quelques  archéologues 
modernes  considèrent  ce  mur  comme  une  œuvre  du  moyen 
âge,  élevée  peut-être  par  les  seigneurs  de  Ribeaupierre, 
moins  dans  un  but  stratégique  que  comme  ligne  de  démar- 
cation. 

Lithographie  par  RolhmQller  (Musée  hiator.  et  pilt.,  etc.,  1"  partie, 
pi.  15). 

Tempelhof  (prés  Bergheim). 


Autrefois  siège  d'une  commanderie  de  l'ordre  des  Tem- 
pliers, puis  cour  collongère  de  l'ordre  de  Saint-Jean ,  aujour- 
d'hui maison  habitée  par  des  agriculteurs.  Construction  du 
XV!'  siècle,  dans  laquelle  on  remarque  l'escalier  el  une  belle 
salle  d'honnenr,  marquée  sur  fuu  des  trumeaux  de  la  date 
1558. 

lithographie  par  HolhmiUler  {Uusée  bistor.  et  pilt.,  etc. ,  1"  partie, 
pl.18).. 

L'abbé  A.  Straub, 

PraniHur  EU  pElU  liminiire  ,  ÏDIptcleur  lit  11 


jt,Googlc 


VASE  ROMAIN  DE  BRUMATH. 


lilk.itV^Biijerlttvaàécfé.SiKihm,^ 


jt,Googlc 


FRAGMENT  DE  LAYOIE  ROMAINE  DE  BROCOMAGÏÏS  A  SALETIO. 


jt,Googlc 


jt,Googlc 


M^âe  Ring  del^  i'apnBun  dïssiiv  communi^é  par  M.lft  colimal  it  MarleL 


riigiti.rJt/GoOglc 


jt,Goôglc 


CASTRUM  GALLO-KOMAIN 

DU  GROSS-LIMMKB.SBERG. 


Les  marques  d'intérêt  que  j'ai  reçues  de  notre  honorable 
président  et  de  plusieurs  membres  de  la  société  m'ont  en- 
couragé à  poursuivre  mes  recherches  sur  les  établissements 
gallo-romains  des  environs  de  Saverne, 

J'ai  donc  l'espoir  que  vous  voudrea  accueillir  avec  bien- 
veillance la  notice  que  j'ai  l'honneur  de  vous  soumettre 
aujourd'hui. 

J'y  joins  un  plan  des  anciennes  fortifications  couronnant 
le  massif  de  montagnes ,  qui  s'élèvent  entre  les  vallées  de  la 
Zorn,  de  la  Bœrenbacb  et  du  Schacbeneck,  massif  qui  peut 
être  regardé  comme  la  clef  de  \a  vallée  de  la  Zorn. 

Les  villages  deGarrebourg,  deHildenhausen  et  le  château 
de  Lutzelbourg  se  sont  élevés  sur  ce  plateau  et  sans  doute 
ont  été  en  grande  partie  construits  avec  les  débris  du  camp 
gallo-romain ,  sur  l'emplacement  duquel  ils  ont  été  établis. 

Une  grande  partie  de  ce  plateau  porte  le  nom  de  Gross- 
Limmersbet^ ,  et  deux  des  vallons  formés  par  ses  contre- 
forts se  dés^ent  sous  les  noms  de  Klein-  et  Gross- 
Limmerslhal.  Ce  nom,  qui  a  déjà  été  trouvé  dans  des 
circonstances  pareilles,  est  celui  sous  lequel  je  désignerai 
l'ensemble  du  camp,  tandis  que  les  noms  de  Wasserwald, 
Kreutzkopf,  etc.  désigneront  les  parties  du  camp  qui  se 
U'ouvent  dans  ces  cantons. 

Je  ne  vous  donnerai ,  Messieurs,  qu'une  simple  description 
des  lieux,  tels  que  je  les  ai  rencontrés  lors  de  ma  première 
exploration ,  persuadé  que  tout  ce  que  l'on  pourrait  dire  de 
l'époque  de  leur  construction  et  de  l'usage  auquel  ils  ont 

m.  (M.)  »• 


jt,Googlc 


—  128  — 
servi,  sera  toujours  un  peu  hasardé,  avant  qu'une  étude 
générale  et  approfondie  de  toutes  les  enceintes  qu'on  ren- 
contre dans  nos  Vosges,  n'ait  fait  tomber  une  partie  du 
voile  qui  couvre  cette  époque  de  noire  histoire. 

En  effet,  lorsqu'une  fois  nous  saurons,  dans  quelle  région 
commence  le  système  de  fortifications  qu'on  rencontre  dans 
nos  environs  et  où  il  finil,  nous  auroDS  peut-être  trouvé  la 
frontière  d'une  des  peuplades  qui  habitaient  autrefois  notre 
pays.  Les  différents  systèmes  de  défense,  les  divers  modes 
de  constructions  qu'on  y  aura  employés,  les  monuments 
qu'on  y  sur»  trouvés  comparés  entre  eux  nous  permettront 
sans  doute,  lorsque  l'opération  se  sera  faite  sur  une  grande 
échelle,  d'établir  avec  quelque  certitude,  l'époque  et  le  but 
de  leur  construction. 

Il  y  a  dans  nos  environs  des  enceintes  dont  l'étendue  varie 
beaucoup;  ainsi  tandis  que  les  unes  ne  pouvaient  contenir 
qu'une  cinquantaine  d'hommes  à  peine,  d'autres,  comme 
celle  dont  nous  nous  occupons  en  ce  moment,  pouvaient 
offrir  un  refuge  spacieux  à  plusieurs  milliers  d'habitants. 
Aussi  est-il  probable,  que  ces  enceintes  ont  été  construites, 
les  unes  pour  servir  de  refuge  lors  des  invasions  des  peuples 
transrhénans,  tandis  que  d'autres  n'étaient  que  de  simples 
postes  d'observation,  du  haut  desquels  on  dominait  parfaite- 
ment la  plaine  et  d'où  l'on  pouvait  par  des  signaux  donner 
l'alarme  aux  peuplades  menacées.  Ces  enceintes  ont-elles  été 
construites  par  les  habitants  de  la  plaine  d'Alsace  qui  venaient 
s'y  réfugier  lorsque  des  hordes  ennemies  menaçaienl  leurs 
foyers?  Ou  bien  sont-ce  les  Médiomatricîens,  qui,  refoulés  par 
les  Triboques  au  delà  des  Vosges  auraient  fait  de  ces  mon- 
tagnes une  vaste  citadelle,  destinée  à  mettre  une  barrière  à 
leur  envahissement?  Le  nom  de  Gross-Limmersberg  qui 
probablement  dérive  de  Limes  (limite)  serait  favorable  à 
cette  dernière  supposition. 


jt,Googlc 


-  129  — 
Aujourd'hui  encore  la  crête  de  ce  plateau  forme  la  limite 
entre  les  départements  de  la  Meurthe  et  du  Bas-Rhin. 

Je  le  repète,  une  étude  d'ensemhie  nous  permettra  seule 
d'en  juger  avec  une  certaine  apparence  de  certitude.  Lors- 
que ce  travail  sera  terminé  et  rapporté  sur  une  carte  d'en- 
semble, on  pourra  s'initier  au  sysième  employé  pour  la  dé- 
fense de  celte  partie  de  notre  pays,  ce  qui  permettra  encore 
de  reconnaître  quels  sont  ceux  de  nos  châteaux  qui  se  sont 
élevés  sur  les  ruines  d'une  forteresse  gallo-romaine. 

La  nature  s'est  chaînée  de  construire  la  première  enceinte 
du  camp  du  Gross-Limmersberg  ;  tout  le  plateau  est  entouré 
d'un  mur  de  rochers  escarpés,  ne  laissant  entre  eux  que  de 
rares  intervalles  formant  des  talus  à  pic. 

Nous  visiterons  d'abord  la  parlie  qui  couvre  le  Wasser- 
wald  et  qui  est  non-seulement  la  mieux  conservée,  mais 
aussi  la  mieux  fortifiée  et  la  plus  caractéristique. 

M.  le  colonel  de  Morlet  qui  ne  s'est  pas  laissé  rebuter  par 
de  longues  et  pénibles  courses,  pourra  sans  doute  se  charger 
de  faire  une  étude  spéciale  de  ces  lignes  fortifiées;  il  vous  en 
donnera  alors  une  description  au  point  de  vue  de  l'ingénieur 
militaire. 

L'extrémité  de  ta  pointe  orientale  du  Wasserwald  est  dé- 
fendue par  un  double  mur  de  rochers,  qui  dans  leur  pre- 
mière ligne  présentent  plusieurs  parties  saillantes,  ayant  fort 
bien  pu  être  occupées  par  les  vedettes  avancées.  En  effet, 
on  peut  communiquer  de  là,  avec  le  camp,  dil  la  ville  sans 
nom  qui  se  trouve  sur  la  rive  gauche  de  la  Zorn,  avec  le 
Kœpfel,  avec  Saverne,  et  on  y  voit  même  une  partie  de  la 
plaine  d'Alsace  et  les  montagnes  de  Wissembourg.  Du  côté 
delà  Basrenbach  on  voilleSchneeberg,  le  Schsefferplatz,  les 
Heidenmauern  et  le  hameau  de  la  Hube  près  de  Uabo  ;  de 
plus  on  pouvait  de  ce  même  point  communiquer  avec  la 

Hl.  (M.)  0 


jt,Googlc 


—  1^0  — 
parlie  du  camp  qui  finit  an  Dil^chelberg,  au  bas  duquel  se 
trouve  le  Kempel. 

Sur  deus  des  rachers  de  la  ligne  supérieure  on  voit  encore 
deux  pierres  cubiques  de  G'",50  à  0'",60  de  côté  paraissant 
avoir  servi  de  siège  a  des  sentinelles  qui  de  là  auraient  sur- 
veillé des  alentoui's:  vers  l'angle  nord  de  cette  enceinte,  au 
point  A  on  aperçoit  une  entrée  taillée  dans  le  rocher,  au 
haut  de  laquelle  se  trouvent  des  ruines  qui  font  croire  que 
c'était  une  des  portes  de  l'enceinte.  Le  sommet  du  plateau 
est  en  cet  endroit  couronné  par  un  rempart  de  pierres  dont 
la  plate-forme  ei-l  pavée  en  gros  blocs  irréguliers  et  jointifs 
(voir  coupe  transversale  n"  0). 

A  l'endroit  où  finit  ce  rempart  on  remarque  beaucoup  de 
gi-andes  pierres  de  taille,  à  moitié  enfouies  en  terre;  j'en  ai 
l'ait  arracher  un  certain  nombre,  mais  elles  ne  portaient  au- 
cune trace  d'inscriptions  ou  de  sculptures;  j'ai  trouvé  parmi 
elles  plusieui's  pierres  taillées  en  dos  d'âne,  telles  qu'on  en 
voit  encore  beaucoup  couvrir  les  murs  de  jardins  dans  nos 
montagnes  (voirfig,  i). 

C'est  près  de  cet  emplacement  qae  commence  le  mur 
double  qui  fait  suite  à  la  première  enceinte  de  rochers  et 
qui,  à  quelques  pas  de  là ,  arrive  sur  la  crête  qu'il  longe  alors. 

Le  mur  est  construit  en  pierres  sèches  non  appareillées  et 
présentant  cependant  une  certaine  régularité.  Sa  plus  grande 
épaisseur  est  de  l^jSO  et  sa  plus  faible  de  0'",80,  mais  géné- 
ralement elle  esl  de  l^jOO  à  l^.SO,  avec  un  écartement  de 
Smètres  entre  les  deux  murs;  la  hauteur  actuelle  varie  de 
0™,80  à  1",60  (voir  coupes  1  et  2). 

On  remarque  le  long  de  ces  murs  deux  masses  de  pierres 
demi -circulaires  qui  paraissent  avoir  été  deux  tours. 

De  ce  mur  double  il  en  descend  un  autre  vers  la  vallée 
de  la  Zorn  ;  il  fait  un  petit  retour  vers  l'ouest  et  c'est  dans 
l'angle  B  dn  trapèze  qu'il  forme,  dans  une  petite  enceinte 


jt,Googlc 


—  131  — 
circulaire  dont  on  peut  eucore  apercevoir  les  fondations  que 
j'ai  trouvé  le  bas-relief  (fig.â)  représentant  un  Mercure.  Sa 
pose,  son  relief  et  son  exécution  annoncent  des  intentions 
artistiques  qu'on  ne  rencontie  pas  ordinairement  dans  les 
autres  sculptures  trouvées  dans  nos  forêts.  Le  Mercure  est 
appuyé  de  la  main  gauche  sur  le  caducée  et  tient  la  bourse 
de  la  maîn  droite;  un  manteau  flotte  sur  ses  épaules  et  sa 
tète  est  couverte  du  pétase  ailé.  Ce  bas-relief  a  1"',82  de  hau- 
teur et  0'",70  de  largeur,  son  épaisseur  est  au  haut  de  0'",25 
et  au  bas  elle  atteint  40  à  50°°*,  ce  qui  permet  de  maintenir 
le  bas-relief  debout. 

A  côté  se  trouvaient  les  fragments  d'un  autre  bas-relief 
(voir  fig.  3)  dont  les  jambes  seules  ont  pu  être  retrou- 
vées, malgré  toutes  les  recherches  que  j'ai  faites  sur  le 
versant  de  la  montagne.  En  me  dirigeant  vers  la  droite 
j'ai  trouvé  dans  l'angle  C  d'un  mur  simple,  quatre  stylobates 
{voir  fig.  i). 

Au  point  où  ce  mur  double  descend  vers  la  vallée  de  In 
Zorn,  il  s'en  projette  un  autre,  mais  simple,  se  dirigeant 
vers  la  vallée  de  la  Bserenbacb;  ce  mur  est  flanqué  d'un 
grand  carré  rempli  de  fortes  pien'es  de  taille  semblables  a 
celles  qui  se  trouvent  sur  le  sommet  du  plateau:  un  peu  en 
avant,  au  point  i),  se  trouve  une  porte  taillée  dans  le  rocher. 
Cet  ouvrage  a  été  fait  de  telle  manière,  que  la  portion  non 
taillée  du  roc  forme  clavicule  et  masque  en  même  temps 
qu'elle  défend,  l'entrée  du  camp.  Le  pocher  formant  clavi- 
cule, est  lui-même  couronné  par  un  mur,  destiné  à  en  faci- 
liter la  défense. 

Des  tours  flanquent  le  mur  double  en  plusieurs  endroits; 
dans  d'autres  il  s'en  détache  des  murs  descendant  vers  les 
deux  vei'sants  de  la  montagne;  seulement  il  est  à  remarquer, 
que  ces  murs  sont  toujours  simples  et  que  ce  n'est  que  le 
premier  qui  est  double. 


jt,Googlc      — 


-  132  — 

Près  du  Bannwald  le  mur  double  disparaît  et  le  plateau 
est  couvert  de  décombres;  mais  il  reparaît  sur  la  partie  du 
Bannwald  qui  forme  le  Mundelthal  et  nous  montre  un  système 
de  défense  analogue  â  celui  du  Wasserwald.  La  source  S 
qui,  autrefois  alinicnlait  une  partie  de  ce  camp  est  aujour- 
d'hui une  de  celles  qui  aprovisionnent  l'aqueduc  cimenant  les 
eaux  dans  la  place  forte  de  Plialsbourg.  En  longeant  ensuite 
les  terres  de  llildenhauseii,  on  remarque  un  ancien  pavé 
près  duquel  il  y  a  une  mare,  E,  où  j'ai  trouvé  le  Mercure 
{n^à};  il  est  nu  et  sans  distinction  de  sexe;  il  lient  le  caducée 
de  la  main  gaucbe  et  a  la  bourse  dans  la  main  droite,  à  ses 
pieds  est  un  bouc  au-dessus  duquel  on  voit  un  coq. 

De  ce  point  on  jouit  d'une  vue  très-étendue  sur  la  plaine 
de  Lorraine.  Un  peu  plus  loin  et  près  du  chemin  qui  con- 
duit su  village  de  Hildenhausen,  j'ai  trouvé  au  pied  d'un 
talus,  F,  un  troisième  bas-relief,  très-brut  d'exécution  (fig.5) 
dont  la  forme  rappelle  ceux  du  Donon.  —  Ses  attributs  ne 
sont  pas  clairement  définis,  ce  qui  peut  le  faire  prendre 
pour  un  Vulcain  ou  pour  un  Mercure. 

Les  champs  de  Hildenhausen  sont  entourés  d'un  mur 
moderne,  derrière  lequel  la  culture  a  fait  disparaître  les 
vestiges  des  anciennes  constructions  qui  bien  certainement 
s'étendaient  de  ce  côté.  En  les  suivant  nous  arrivons  à  des 
talus  assez  élevés  et  garnis  de  pierres  qui  sont  de  ce  côté  les 
derniers  ouvrages  subsistants.  J'y  ai  trouvé  au  point  G  la 
partie  inférieure  d'un  bas-relief.  Après  avoir  cherché  en  vain 
les  autres  fragments  de  cette  pierre,  j'appris  que  M.  le  colonel 
Uhricb,  qui  habitait  autrefois  Phalshourg,  avait  également 
étudié  cette  enceinte  et  en  avait  enlevé  plusieurs  monuments 
dont  il  a  fait  don  au  musée  lorrain  de  Nancy.  Je  me  suis  em- 
pressé de  faire  enlever  ce  fragment  que  j'ai  envoyé  au  même 
musée  pour  pouvoir  recomposer  le  bas  relief  (voir  fig.  6). 

M.  le  colonel  Uhiicli  a  encore  trouvé  dans  des  endroits  que 


jt,Googlc 


—  133  — 
Je  ne  puis  exactemenl  précisep,  deux  autres  bas-ietiefs  dont 
je  donne  le  croqnis  sous  les  n"'  7  et  8;  ils  ont  été  également 
déposés  par  lui  au  musée  de  Nancy. 

La  science  archéologique  doit  vivement  regretter  que  M. 
le  colonel  Uhricti  ait  quitté  le  pays  avant  d'avoir  pu  achever 
le  travail  qu'il  avait  commencé,  car  il  aurait  pu  signaler  bien 
des  choses  qui  aujourd'hui  n'existent  plus. 

En  revenant  sur  nos  pas,  pour  nous  diriger  vers  le  poste 
forestier duBannwaid,  nous  traversons  la  partie  du  camp  la 
moins  bien  conservée,  ce  qui  n'est  pas  étonnant,  en  pensant 
au  voisinage  des  deux  villages  de  Ilildenliausen  et  de  Garre- 
bourg,  dont  les  habitants  auront  trouvé  beaucoup  plus  aisé 
de  prendre  des  pierres  toutes  préparées  que  d'avoir  la  peine 
de  les  extraire  d'une  carrière.  C'est  dans  cette  partie  du 
camp  que  se  trouvent  les  tas  de  pierres  les  plus  élevés;  les 
uns  tes  ont  r^ardés  comme  les  ruines  d'habitations;  les  autres 
les  ont  pris  pour  des  tumuli  :  j'en  ai  fait  ouvrir  un  certain 
nombre  sur  plusieurs  points  et  je  n'ai  rien  pu  trouver  qui 
conhrmàt  ces  hypothèses.  —  Je  croîs  que  ces  tas  ont  été 
élevés  peu  à  peu  en  accumulant  les  pierres  des  murs  et  des 
antres  constructions,  soit  pour  faciliter  l'exploitation  de  la 
forêt,  soit  pour  pouvoir  plus  tard  les  enlever  plus  aisément. 
J'ai  été  confirmé  dans  ces  hypothèses  par  le  levé  du  plan  de 
la  ville  sans  nom  que  j'aurai  sous  peu  l'honneur  de  vous 
communiquer. 

Arrivé  au  canton  Thiergarten  on  voit  une  assez  grande 
mare,  H,  au  milieu  de  laquelle  j'ai  trouvé  un  fragment  de 
colonne  (voir  fig.  9)  et  deux  pierres  dont  les  entailles  font 
voir  qu'elles  ont  dû  servir  à  maintenir  les  barres  d'un  gril- 
lage placé  à  la  sortie  d'un  étang.  Au  bas  de  cette  mare  et 
sur  le  versantnord,jaillitunesource,J,  en  amont  de  laquelle 
on  a  construit  deux  enceintes  rectangulaires,  à  l'intérieur  des- 
quelles on  remarque  aussi  des  pierres  de  taille. 


jt,Googlc 


—  134  — 

La  plus  grande  de  ces  enceînles  a  33*"  de  long  sur  17""  de 
lai^eetlesniursontenvironl""  d'épaisseur  etl^jâDdehauteur. 

Ces  deux  carrés  sont  connus  sous  le  nom  de  SchiefTerey, 
provenant,  soit  de  l'usage  qu'en  faisaient  les  pâtres  en  y 
parqnant  leurs  troupeaux,  du  temps  où  le  droit  de  parcours 
s'exerçait  encore,  soit  de  leur  forme  qui  ressemble  à  un  parc 
à  moutons.  D'un  autre  côté,  le  nom  de  Thiergarlen  donné 
à  ce  canton  de  forêt,  autorise  peut-être  la  supposition  que 
c'est  dans  cette  partie  du  camp  qu'on  parquait  autrefois  les 
troupeaux  lorsque  les  habitants  de  la  plaine  venaient  s'y  ré- 
fugier. La  construction  de  ces  murs  est  d'ailleurs  en  tout 
semblable  à  celle  des  autres  points  et  révèle  la  même  origine. 

Remontant  la  pente  vers  le  point  K,  où  j'ai  trouvé  un  cha- 
piteau carré  orné  de  moulures  (voir  fig.  10)  nous  rencon- 
trons de  nouveau  notre  mur  double.  Celui-ci  se  dirige  de  là 
vers  le  Ditschelbei^,  au  bas  duquel  et  au  pied  du  versant 
opposé,  se  trouve  le  cimetière  gallo-romain  duKempel, 
dont  M.  Hugo,  le  bibliothécaire  de  Colmar,  a  fait  enlever 
et  transporter  au  musée  de  Colmar  plusieurs  bas-reliefs 
vêtus  du  Sagum  gaulois.  Un  bas-relief  du  même  style  et 
provenant  également  du  Kempel  a  été  donné  par  M.  Greuell 
au  musée  de  Saverne  (voir  fig,  11), 

M.  Schweighâuser  en  a  donné  la  description  (voir  tome  I, 
page  19  du  Journal  de  la  Société  des  sciences,  agriculture 
et  arts  du  Bas-Rhin). 

On  a  également  trouvé  au  Kempel  un  très-curieux  bas- 
retief  (iig.  1S)  que  je  ne  saurais  attribuer  qu'à  une  divinité 
pénate  ou  à  une  déesse-mêre. 

Suivons  maintenant  le  Kritzkopf  sur  lequel  nous  retrou- 
vons notre  mur  double,  à  l'entrée  duquel  on  voit  le  seuil 
d'une  porte,  L. 

Sur  la  gauche  du  mur  on  remarque  un  cimetière.  M,  dont 
les  tombes,  de  formes  pnsma[ii|ues,  ne  présentaient  aucune 


jt,Googlc 


—  135  — 
trace  de  sculpture  ou  d'inscription.  Grâce  à  la  généreuse 
subvention  delà  Société  archéologique  française,  des  fouilles 
pourront  être  exécutées  dans  cet  emplacement.  Il  ne  serait 
pas  impossible  qu'on  y  trouvât  quelques  médailles  ou  autres 
objets  qui  permettraient  de  déterminer  approximativement 
la  date  de  la  construction  ou  de  l'occupation  du  camp. 
'  Je  me  propose  de  faire  un  relevé  exact  des  différentes 
tombes  qu'on  retrouve  dans  les  cimetières  de  ces  enceintes, 
et  je  vous  en  transmettrai  alors  une  description  plus  détaillée 
et  plus  complète  que  celle  que  je  pourrais  vous  donner  au- 
jourd'hui. 

Au  bout  de  ce  cimetière  on  retrouve  encore  un  petit 
emplacement  pavé  :  un  peu  en  avant,  on  remai-que  une  en- 
ceinte carrée,  A,  du  haut  de  laquelle  on  voit  parfaitement  le 
rocher  de  Dabo  et  le  pays  environnant. 

Les  ruines  se  perdent  près  de  là  dans  les  champs  de 
Garrebourg,  et  n'offrent  plus  rien  de  saillant  qu'un  seuil  de 
porte,  P,  qui  se  trouve  un  peu  en  arrière  de  la  maison  fores- 
tière du  Kritzkopf  (voir  iig.  14).  Ce  seuil  a  été  arraché  depuis. 

J'ai  encore  trouvé  près  de  là  une  pierre  de  couronnement 
(voir  fig.  13)  et  quelques  tombes  éparses  au  point  if. 

On  a  récemment  détruit  un  bas-relief  qui  se  voyait  encore, 
ilya  quelques  années,  dans  cette  partie  de  la  forêt,  pour  en 
faire  une  pierre-borne. 

Ce  plateau  dont  la  plus  grande  longueur  en  ligne  droite, 
est  de  deux  lieues  et  le  pourtour  d'environ  6  lieues,  a  pu 
servir  de  refuge  à  une  population  tout  entière.  Elle  pou- 
vait même  y  mettre  ses  troupeaux  à  l'abri  des  hordes  pil- 
lardes, puisque,  chose  assez  rare,  sur  les  plateaux  de  nos 
montagnes,  on  y  rencontre  de  nombreuses  et  abondantes 
sources,  et  qu'il  en  découle  en  outre  d'assez  forts  ruisseaux. 

L'étendue  de  ce  refuge  était  d'ailleurs  assez  considérable 
pour  que  les  troupeaux  aient  pu  y  trouver  pendant  quelques 


jt,Googlc 


—  136  — 
temps  une  nournlure  suffigante.  De  plus  par  sa  position,  il 
tlominait  une  partie  des  plaines  de  Lorraine  et  d'Alsace  et 
peimellait  de  coirespondre  par  signaux  avec  le  pays  de 
Dabo,  dans  lequel  on  rencontre  de  nombreux  vestiges  gallo- 
romains,  qu'il  serait  très -intéressant  de  comparer  avec  les 
restes  que  nous  possédons  dans  nos  environs. 

Dans  l'enceinte  du  Gross-Limmersberg,  les  parties  du 
Bannwald  et  duWasserwald  sont  .les  mieux  fortifiées.  Est-ce 
puisqu'elles  font  face  à  la  plaine  d'Alsace,  d'où  l'on  pou- 
vait avoir  à  craindre  les  attaques  les  plus  sérieuses  1  ou 
bien  étaient-elles  dans  le  principe  moins  bien  fortifiées  et 
ont-elles  été  reconstruites  par  un  ingénieur  romain  ou  in- 
digène, mais  formé  à  l'école  romaine?  —  il  me  parait  fort 
difficile  de  résoudre  cette  question  en  ce  moment,  surtout 
puisque  les  monuments  que  nous  y  avons  rencontrés  parais- 
sent appartenir,  les  uns  à  cause  de  la  grossièreté  de  leur 
exécution  à  l'époque  gauloise,  tandis  que  d'autres  ornés  de 
moulures  saillantes  et  d'un  travail  assez  artistique  peuvent 
fort  bien  être  attribués  aux  Romains  ou  au  moins  à  leur 
influence. 

En  conséquence,  Je  crois  devoir  insister  sur  une  étude  de 
comparaison  entre  les  difierenls  camps  que  les  siècles  passés 
ont  épargnés;  mais  cette  étude  ne  devrait  pas  être  différée, 
car  chaque  jour  pour  ainsi  dire  nous  en  enlève  un  jalon, 
lila  effet,  il  y  a  peu  d'années  encore,  des  cantons  entiers  de 
nos  forêts  n'étaient  pour  ainsi  dire  pas  exploités.  Mais  au- 
jourd'hui, que  les  forêts  sont  percées  de  bonnes  routes,  la 
valeur  des  bois  a  renchéri.  Pour  abattre  un  arbre  qui  s'élève 
au  milieu  d!un  mur  et  dont  les  racines  enlacent  un  bas- 
relief  ou  un  tombeau,  il  pourra  bien  arriver  que  le  bûcheron 
qui  n'attache  aucune  importance  à  ces  monuments  que  tant 
de  siècles  ont  épargnés,  les  brise  pour  hâter  sa  besogne. 
J'en  connais  un  exemple  récent. 


jt,Googlc 


—  437  — 

De  plus,  l'esprit  utilitaire  liu  siècle  qui  cherche  n  tirer  parti 
de  chaque  coin  de  terre,  fera  bon  marché  d'un  mur  occu- 
pant au  milieu  d'un  champ  quelques  mètres  carrés  de  terrain 
et  qui,  aux  yeux  du  cultivateur,  ne  serait  que  le  berceau  de 
toute  espèce  de  plantes  parasites.  Il  démolira  donc  ce  mur, 
non-seulement  pour  augmenter  la  superûcie  de  sa  terre, 
mais  encore  pour  y  trouver  des  pierres  toutes  préparées, 
qui  lui  serviront  soit  à  clore  son  champ  soit  à  réparer  sa 
demeure. 

Certes  cette  tendance  de  notre  époque  n'est  point  blâ- 
mable, mais  il  faut  mettre  à  profit  dans  le  délai  le  plus  court 
toutes  les  ressources  que  nous  offre  la  science,  pour  décrire, 
reproduire  et  conserver  à  la  postérité  les  monuments  de 
l'anliquité,  tels  qu'ils  existent  encore  en  ce  moment. 

Pour  moi.  Messieurs,  en  réclamant  toute  votre  indulgence 
pour  un  premier  travail,  je  ne  puis  qu'expiimer  le  sincère 
désir  de  pouvoir  contribuer  à  votre  œuvre,  en  me  faisant 
votre  pionnier  et  en  mettant  à  votre  disposition  tout  ce  que 
je  puis  avoir  de  zèle,  à  défaut  de  talent. 

Qu'il  me  soit  permis,  avant  de  terminer,  d'exprimer  ma 
reconnaissance  à  M.  le  professeur  Jung,  pour  la  bienveillance 
avec  laquelle  il  a  accueilli  mes  premières  recherches  et  mis 
à  ma  disposition  sa  grande  expérience  et  sa  vaste  érudition; 
à  M.  le  colonel  deMorlet,  pour  le  concours  obligeant  et  actif 
qu'il  a  bien  voulu  me  prêter;  à  M.  Lepage,  président  de  la 
Société  d'archéologie  de  Lorraine  et  à  M.  le  colonel  Uhrich 
pour  l'empressement  qu'ils  ont  mis  à  me  donner  tous  les 
renseignements  dont  j'ai  eu  besoin. 

Sous  peu.  Messieurs,  je  compte  vous  transmettre  la  suite 
de  mon  travail  sur  les  enceintes  gallo-romaines  des  environs 
de  Saverne. 

Alfred  Goldenberg. 


jt,Googlc 


LES  HEIDENMÂUERN 

DE  U  FORET  de  HABERAUER 
(tehbitoihe  de  beinhardsmunstbr). 


Messieurs, 

Peimettez-moi  d'altirer  voire  bienveillante  altentJon  sur  le 
rocher  de  KrappenfeUen,  qui  termine  la  crêle  des  montagnes 
partant  du  château  d'Ochenslein  et  s'élevant  entre  les  deui 
vallons  de  Langenlhal  et  de  Birckenthal,  qui  tous  deux  sont 
des  embranchements  de  la  vallée  de  la  Bœrenbacb. 

Ce  rocher  est  divisé  en  trois  enceintes  par  deux  murs  qui 
le  coupent  transversalement  et  qui  ont  été  signalés  par 
Schweighseuseï',  p.  104  de  son  grand  ouvrage  sur  les  Anti- 
quitésdu  Bas-Rbiii.  La  première  partie  (F)  n'est  point  carac- 
térisée et  est  à  peine  indiquée  par  le  rocber  qui  s'affaisse  en 
cet  endroit  comme  pour  en  permettre  l'entrée.  Un  grand 
nombre  de  petites  roches  sont  éparses  sur  cet  emplacement 
et  ont  des  excavations  de  formes  très-irrégulières ,  désignées 
généralement  sous  le  nom  de  Schûsselen.  Elles  paraissent 
toutes  devoir  leur  origine  aux  eaux  de  pluie  qui  auront  dé- 
lavé les  veines  tendres  de  la  pierre. 

Mais  bientôt  ce  rocher  se  rétrécit  et  ses  bords  forment  un 
mur  naturel  et  à  pic  dont  le  passage  est  barré  par  la  pre- 
mière Heidenmauer  (A). 

Ce  mur  est  dirigé  du  nord-est  au  sud-ouest  et  fait  un  re- 


jt,Googlc 


—  139  — 
tour  il'angle  vers  le  nord-ouest,  empêchant  ainsi  de  profiter 
des  bibles  fissures  que  le  rocher  présente  en  cet  endroit. 

Cette  muraille  de  2'",50  d'épaisseur  présente  du  côté  ex- 
térieur une  hauteur  de  3"',50,  tandis  qu'à  l'intérieur  elle  est 
seulement  de  1'*',50,  puisque  cette  seconde  partie  du  pla- 
teau est  un  peu  plus  élevée  (voy.  fig.  1). 

De  gi'ands  amas  de  pierres  qu'on  remarque  à  sa  base  font 
penser  que  ce  mur  a  dû  être  primitivement  bien  plus  élevé. 

n  est  construit  en  deux  parements  de  grosses  pierres  non 
taillées  et  posées  à  sec  sans  mortier;  le  remplissage  entreles 
deux  parements  est  fait  en  pierres  de  plus  petites  dimen- 
sions. 

Un  peu  avant  d'arriver  au  second  mur,  on  voit  à  droite 
une  roche  de  S"*,^  de  long  sur  l^jSO  d'épaisseur  et  d'une 
laideur  à  peu  prés  égale  de  1'",50  à  I^.ÔO  (voy.  fig.  2).  Elle 
est  posée  sur  deus  quartiers  de  rochers  plus  petits,  mais 
qui  me  paraissaient  être  disposés  à  plat  et  de  60  ceiitim. 
environ  plus  élevés  que  le  sol. 

Ce  qui  distingue  surtout  cette  roche ,  c'est  qu'on  y  a  taillé 
une  excavation  exactement  hémisphérique  du  côté  tourné 
vers  le  mur  C ;  elle  a  0™,90  de  diamètre  et  environ  0^45 
de  prorondeur,  et  elle  est  placée  à  égale  distance  des  trois 
bords  du  rocher. 

Cette  excavation  difTère  essentiellement  de  celles  qu'on  re- 
marque dans  les  rochers  qui  se  trouvent  à  l'entrée  du  pla- 
teau; celles-ci  sont  irrégulières  et  peu  profondes,  tandisque 
celle-là  est  parfaitement  ré(çulière  et  sa  profondeur  est  pro- 
portionnelle à  son  diamètre. 

De  plus,  la  pierre  dans  laquelle  elle  a  été  taillée ,  est  pour 
ainsi  dire  le  seul  rocher  qu'on  rencontre  après  avoir  fi-anchi 
le  mur  A,  Tout  semble  indiquer  qu'il  a  été  posé  par  la  main 
des  hommes  sur  les  deux  pierres  qui  lui  servent  de  fondation. 


jt,Googlc 


—  140  — 

Le  second  mur  (C)  est  moins  bien  conservé  que  le  premier, 
mais  les  pierres  qui  sont  couchées  contre  le  parement  inté- 
rieur et  qui  proviennent  d'un  éboulemenl  sont  une  preuve 
ostensible  que  ce  mur,  de  même  que  le  premier,  avait  été 
originairement  plus  élevé;  leur  construction  est  du  reste 
identique.  A  partir  de  ce  mur  le  plateau  va  en  s'élargissant 
et  prend  la  forme  d'un  triangle.  De  deui  côtés  il  est  bordé 
de  rochers  à  pic,  mais  sur  une  portion  du  troisième,  entre 
les  points  Ë  et  F,  ce  rempart  naturel  manque;  on  y  a  sup- 
pléé en  taillant  la  rampe  de  la  montagne  en  talus  qu'on  a 
protégé  par  un  revêtement  en  pierres. 

C'est  au-dessus  de  ce  mur  que  j'ai  trouvé  une  demi-meule 
à  bras  en  grès  des  Vosges,  servant  à  moudre  le  grain;  je 
l'ai  déposée  au  musée  de  Saverne  (voir  fig.  0).  Il  ne  me  reste 
plus  à  signaler  à  votre  attention  que  quelques  pierres  tail- 
lées en  bossage ,  éparses  aux  points  A  B  C  D.  Quoique  ce  ro- 
cher couronne  l'une  des  montagnes  de  laseconde  ligne,  une 
échappée  permet  de  jouir  d'une  vue  restreinte  sur  une  par- 
tic  de  ta  plaine  d'Alsace. 

De  l'extrémité  C  de  cette  enceinte  on  voit  parfaitement  le 
rocher  sur  lequel  s'élevait  autrefois  le  château  de  Dabo. 

Ce  rocher  qu'on  aperçoit  de  la  plupart  des  enceintes  de 
nos  environs  et  du  pays  de  Dabo,  semble  avoir  été,  par  sa 
position  dominante,  un  point  central  vers  lequel  conver- 
geaient nos  forteresses  gallo-romaines.  Il  me  paraît  permis  de 
le  considérer  comme  un  des  postes  les  plus  importants  pour 
la  réception  et  la  transmission  des  signaux  en  usage  à  cette 
époque. 

Ce  qui  m'a  frappé  dans  la  construction  des  murs  dont  je 
viens  de  parler,  c'est  qu'ils  sont  les  plus  épais  de  tous  ceux 
que  j'ai  rencontrés  dans  nos  environs.  Ils  semblent  révéler 
l'esprit  d'un  peuple  encore  barbare,  ignorant  l'art  de  bien 
appareiller  les  pierres  et  de  les  relier  avec  du  mortier.  Ces 


jt,Googlc 


—  Ui  — 
peuples  se  croi/aient  sans  doute  obligées,  pour  assurer  ladu- 
rabiltté  d'une  construclion,  de  lui  donner  des  dimensions 
extraordinaires. 

D'après  cette  considéralion  je  crois  pouvoir  classer  l'éta- 
blissement de  cette  enceinte  dans  la  période  purement  cel- 
tique. 

Dans  quel  but  a-t-elle  pu  être  construite? 

Elle  n'a  pas  pu  servir  comme  point  stratégique,  car  elle 
ne  défend  en  cet  endroit  qu'un  seul  de  ces  passages  des 
Vosges  qui  tous  aboutissent  vers  le  camp  du  Gross-Lim- 
mersberg ,  dont  l'occupation  constituait  une  défense  telle- 
ment ef&cace  qu'elle  rendait  inutile  l'établissement  de  ces 
petits  postes  avancés. 

Comme  poste  d'observation  cet  emplacement  eût  encore 
été  assez  mal  choisi,  car  d'une  foule  de  points  de  la  pre- 
mière ligne  des  Vosges  on  domine  presque  toute  la  plaine, 
tandis  que  de  là  on  n'en  voit  qu'une  très-faible  partie. 

Le  manque  d'eau  et  le  peu  d'étendue  de  cette  enceinte  ne 
permettent  pas  de  supposer  qu'elle  était  destinée  à  servir  de 
refuge  à  une  population  obligée  de  fuir  ses  foyers.  On  n'y 
retrouve  non  plus  ni  tombes,  ni  vestiges  d'habitations  qui 
sont  les  signes  ordinaires  du  séjour  de  l'homme. 

Cependant  la  meule  à  bras  trouvée  dans  celte  enceinte 
nous  indique  une  occupation  au  moins  momentanée. 

Le  rocher  6,  placé  dans  la  partie  de  l'enceinte  enclavée 
entre  les  deux  murs  A  et  C,  semble  être  resté  la,  poumons 
révéler  une  partie  des  mystères  qui  environnent  cette  en- 
ceinte. 

J'ai  fait  remarquer  tout  à  l'heure  qu'il  était  pour  ainsi  dire 
le  seul  qu'on  rencontrât  sur  le  plateau;  la  cuvette  taillée  dans 
une  de  ses  extrémités  démontre  par  sa  forme  exactement 
concentrique  qu'elle  n'est  point  un  jeu  de  la  nature,  mais 
qu'elle  a  été  creusée  parla  maiti  de  l'homme. 


jt,Googlc 


_  U2  — 

Je  me  crois  donc  autorisé  à  considtïrer  cette  pierre  re- 
marquable comme  un  vieil  autel  druidique. 

L'absence  de  bas-reliefs  représentant  les  divinités  impor- 
tées en  Gaule  par  le  polythéisme  grec  et  romain  ,  me  semble 
confirmer  cette  supposition. 

Peut-être  cette  enceinte,  où  le  cliêne  est  encore  l'essence 
dominante  avait-elle  été  consacrée  par  les  druides,  qui  ve- 
naient y  célébrer  les  mystères  de  leur  culte  et  y  juger  les 
querelles  et  les  crimes  de  nos  ancêtres. 

Nous  signalerons  en  passant,  comme  une  circonstance  re- 
marquable, que  dans  le  voisinage  des  deux  extrémités  du 
camp  du  Gross-Limmersberg ,  nous  retrouvons  les  vestiges 
de  deux  cultes,  tous  deux  persécutés,  l'un  à  son  déclin  et 
l'autre  à  sa  naissance. 

L'un  est  le  temple  celtique  que  nous  venons  de  décrire  et 
qui  fait  face  au  Wasserwald ,  tandis  que  du  côté  opposé,  au 
pied  du  Kirchberg  et  près  de  la  ferme  de  Schacheneck  (ter- 
ritoire de  Ilasselbourg,  département  de  la  Meurtbe),  on  voit 
encore  les  restes  d'une  cba()elle  baptismale  construite  auprès 
d'une  source  abondante  et  où  l'on  baptisait  sans  doute  tes 
néopbytes  de  ce  culte  naissant,  qui  fut  obligé  de  chercher  à 
l'écart  un  abri  contre  les  persécuteurs.  De  cette  chapelle  il  ne 
reste  plus  que  les  fondations  et  un  baptistère  romain  orné 
de  neuf  arcatures  dont  l'une  plus  large  que  les  autres ,  porte 
un  Christ  en  croix  d'une  exécution  très-brute.  Ce  liiiptistère 
a  un  diamètre  de  1'",30  et  une  hauteur  de  0"',75;!a  profon- 
deur de  son  excavation  est  de  0'",50  et  son  diamètre  de 
0",90.  Il  y  a  au  fond  un  petit  trou  de  0°,10  de  diamètre  qui 
parait  avoir  été  feit  depuis  pour  ménager  l'écoulement  des 
eaux  de  pluie. 

Un  peu  au  bas  de  cette  chapelle  on  voit  les  vestiges  d'une 
hutte  circulaire  qui  pouvait  avoir  été  la  demeure  d'un  céno- 
byle.  Un  tronçon  de  colonne  engagée,  qui  est  couché  sur 


jt,Googlc 


—  143  — 
l'un  (les  murs  de  clôture  des  terres  avoisinantes,  est  le  seul 
fragment  d'architecture  encore  subsistant. 

Le  baptistère  est  rempli  de  petites  croix  en  bois  déposées 
par  les  pèlerins  qui  y  viennent  encore  aujourd'hui  de  loin 
pour  se  guérir  de  la  gale. 

Les  seuls  renseignements  que  j'ai  pu  obtenir  sur  cette 
chapelle,  je  les  dois  à  M.  Klein,  curé  de  Dabo,  qui  a  recueilli 
tout  ce  qui  peut  intéresser  l'histoire  de  cet  ancien  comté. 

Il  est  à  regretter  que  M,  le  curé  de  Dabo ,  qui  joint  à  sa 
science  un  talent  d'artiste,  n'ait  pas  publié  les  nombreuses 
notes  qu'il  a  consciencieusement  recueillies  et  fait  repro- 
duire les  dessins  des  monuments  qui  gisent  dans  ces  forêts 
explorées  par  lui  depuis  une  trentaine  d'années. 

Voici  en  quels  termes  M.  le  curé  de  Dabo  parle  de  cette 
chapelle  : 

«H  est  certain  que  cette  construction  était  une  chapelle 
«  baptismale;  le  baptistère  qui  s'y  trouve,  les  fondements  du 
«bâtiment,  sa  situation  au-dessus  d'une  source  et  son  éloi- 
«gnement  de  toute  église  paroissiale  tendent  à  le  prouver. 
<ll  est  certain  que  sa  construction  remonte  au  sixième  ou 
«septième  siècle,  puisqu'on  y  baptisait  par  immersion,  la 
«circonférence  et  la  profondeur  du  baptistère  semblent  le 
■  constater. 

«Il  est  probable  que  Saint-Fridolin  a  été  le  fondateur  de 
<  cette  chapelle;  voici  les  expressions  de  Balthérus  dans  la 
«  vie  de  Saint-Fridobn  :  Venit  ad  quoddam  (lumm  Mosella 
inuncupatum  ibique  quodam  monasterio  sub  honore  S" 
iHitarii  construdo . .  . .  Progrediens  intcr  qtiœdcmi  con- 
icavia  montium  convalHa  m  monte  Vosa(/o  nuncupato 
iconsirtixit  ecclesiam  in  ejusdem  sancH  honore...!)  (sic). 

<  Si  à  ces  expressions  de  Balthérus  on  ajoute  la  tradition 

ni.  (M.)  9* 


jt,Googlc 


—  144  — 
i  du  pays  qui  veut  que  celte  chapelle  ait  eu  Saint-Hilaii'e  pour 
«  patron ,  il  y  a  de  fortes  conjectures  pour  croire  t\\ie  Saint- 
fFridolin  a  été  son  fondateur.  > 

Celle  notice  sur  les  Heidenmauern  termine  mon  travail 
sur  les  enceintes  de  la  partie  du  canton  de  Marmoutier,  com- 
prise entré  les  vallées  du  Mosselbach  et  de  la  Zorn. 

Sous  peu  j'espère.  Messieurs,  pouvoir  vous  soumeltre 
mes  recherches  sur  les  fortifications  gallo-romaines  du  can- 
ton de  Saveme. 

Alfred  Gqldenberg. 


jt,Googlc 


—  145  — 

LES  TOMBES  CELTIQUES 

PRÈS  DE  REGDISHEIM  (HAUT-RHIN). 


A  quatre  kilomètres  environ  au  nord  d'Ensisheim ,  dont 
la  forêt  communote  renferme  hstumuli  que  j'ai  décrits  dans 
un  Mémoire  spécial,  se  remarquent  près  de  Reguisheim, 
villE^e  très-ancien  du  Haut-Rhin,  dont  le  clocher  d'architec- 
ture romane  est  d'un  effet  très-pittoresque,  les  traces  de 
l'antique  voie  romaine  qui ,  d'Augmta,  descendait  par 
Geispitzheim ,  Rixheim,  Battenlieim  et  Oberhergheim , 
joindre  la  station  à'Argentovaria,  et  de  là,  passait  par  Hei- 
dolsheim  dont  j'ai  aussi  étudié  les  monuments  funéraires, 
pour  joindre  Hellenum.  Celte  voie,  connue  des  hahitants  de 
Reguisheim  sous  le  nom  de  Allstrœsle,  se  dessine  comme 
une  longue  traînée  au-dessus  de  toute  la  plaine  ;  à  l'époque 
romaine,  elle  dut,  près  de  ce  village,  relier  un  établissement 
celtique  primitif.  Les  tumiUi,  alors  sans  doute,  étaient  encore 
cachés  sous  l'ombre  protectrice  des  forêts.  Depuis  les  longs 
siècles  que  la  culture  a  fait  dispaïaître  ces  bois,  la  plupart  de 
ces  monuments  funéraires  ont  été  nivelés;  l'on  ne  distingue 
plus  aujourd'hui  dans  la  vaste  plaine  qui  les  recelait  que 
trois  d'entre  eux ,  dont  un  même  ne  se  reconnaît  qu'à  une 
faible  ondulation  circulaire  du  terrait]. 

Du  haut  de  ces  ossuaires,  l'on  jouit  d'une  vue  immense 
sur  toute  la  plaine  du  Rhin ,  bornée  à  l'est  par  la  vaste  Fo- 
rêt-Noire ,  et  à  l'ouest  par  les  Vosges  dont  on  suit  toutes  les 
ramiûcations  depuis  les  hauteurs  qui  dominent  Schlestadt 
jusqu'aux  premières  collines  du  Jura,  Au  sud,  les  montagnes 
qui  suivent  le  cours  du  Rhin  près  de  Râle,  celles  plus  éloi- 

ni.  (m.)  10 


jt,Googlc 


—  146  - 
gnées  de  l'Argovie,  les  sommets  intérieurs  qui  s'élèvent  en 
arrière,  et  plus  au-dessus ,  les  crêtes  éterneHemenl  blan- 
chies de  ta  Suisse  se  perdent  dans  les  vapeurs  du  vaste  ho- 
rizon. 

A  deus  cents  mètres  environ  de  la  plus  grande  des  trois 
tombelles,  s'étend  un  vignoble ,  là  où  aulrefois  s'étendait  la 
nécropole.  En  nivelant  l'un  de  ces  monuments  pour  y  plan- 
ter ses  ceps,  le  propriélaire  actuel,  Antoine  Keller,  trouva 
quelques  parties  encore  intactes  d'un  squelette,  et  un  pot, 
rempli,  me  dît-il,  d'une  matière  noirâtre.  Dans  une  autre 
pièce  de  vignes ,  située  à  un  kilomètre  plus  loin ,  un  autre 
cultivateur  Xavier  Weiss,  rencontra  aussi  les  restes  de  plu- 
sieurs squelettes  ,  et  entre  autres,  de  celui  d'un  enfant. 

Ces  données  ne  pouvaient  laisser  de  doute  sur  la  nature 
des  monuments  que  j'avais  sous  les  yeux,  et  sur  le  plus  grand 
desquels  la  veuve  de  feu  Etienne  Gœchter,  avait  aussi ,  il  y 
a  plus  de  vingt  ans,  me  dit-elle,  trouvé  sur  son  sommet  des 
débris  d'ossements.  Elle  avait  pu  reconnaître  l'os  frontal,  la 
mâchoire  à  laquelle  tenaient  encore  trois  dents,  les  vei^ 
tèbres  du  cou  et  des  fragments  des  os  des  bras  et  des 
jambes.  Tous  les  habitants  que  j'interrogeai ,  s'accordèrent  à 
me  dire  que  de  leur  mémoire  encore,  tous  ces  tumidi 
avaient  été  d'un  mètre  au  moins  plus  élevés  qu'ils  ne  le  sont 
aujourd'hui.  J*en  augurai  que  la  charrue,  en  enlevant  chaque 
année  la  terre  du  sommet,  en  avait  insensiblement  abaissé 
le  sol  et  que  tes  restes  d'ossements  trouvés  pai"  cette  femme, 
devaient  avoii'  appartenu  à  la  couche  supérieure  des  morts, 
inhumes  là,  sans  doute  comme  cela  avait  eu  Heu  dans  la  forôt 
communale  d'Ensisheim  et  du  Hûbelwœldele,  à  peu  de  pro- 
fondeur sous  le  gazon  primitif  La  femme  néanmoins  n'avait 
rencontré  aucune  trace  de  poteries,  aucun  débris  de  bronze, 
rien  qui  eût  frappé  ses  regards.  Mais  ta  peur  l'avait  saisie,  et 
jamais  depuis  ce  temps,  me  dit-elle,  ses  pas  ne  foulaient  le 


jt,Googlc 


—  147  — 
revers  du  monumenl  sans  qu'elle  se  signât  pour  cliasser  le 
mauvais  esprit  qui  sans  doute  l'habitait. 

Je  résolus  de  fouiller  le  monument ,  non  dans  l'espoir  d'y 
rencontrer  beaucoup  d'objets  (car  l'immidité  du  terrain,  par 
la  facilité  que  la  culture  donnait  aux  eaux  pluviales  de  s'in- 
flllrer  jusqu'au  fond  de  la  tombelle,  devait  avoir  tout  ab- 
sorbé), mais  dans  la  prévision  de  trouver  des  s^nes  cer- 
tains d'inhumation  qui  me  prouvassent  une  communauté 
d'origine  et  d'époque  entre  ces  tertres  funéraires  et  ceux 
que  j'avais  fouillés  dans  la  forêt  communale  d'Ensisheim ,  il 
y  a  dix-sept  mois. 

Le  19  septembre,  j'ouvris  donc  une  tranchée  de  six  mè- 
tres de  lai^e  sur  douze  mètres  de  long,  dirigée  du  nord  au 
sud.  Le  sol,  composé  de  terre  glaise,  était  çà  et  là  grave- 
leux ,  circonstance  qui  prouvait  que  pour  élever  ces  tertres, 
on  avait  rapporté  des  terres  de  différents  endroits.  Ce  ne 
fut  qu'après  avoir  enlevé  toute  la  masse  supérieure duÏMmu- 
i«s  jusqu'à  un  mètre  de  profondeur,  que  je  distinguai  pour 
la  première  fois  des  traces  certaines  d'inhumation,  sans 
néanmoins  rencontrer  d'ossements.  Des  charbons,  des  cen- 
dres, et  surtout  une  matière  noire,  mélangée  de  fiions 
blancs  visqueux  ,  qui  s'étendait  dans  toute  la  longueur  qu'a- 
vait occupée  le  cadavre,  étaient  des  signes  certains  d'autant 
de  sépultures.  Je  ne  rencontrai  dans  toute  cette  première 
fouille  qu'un  seul  tesson  de  vase  noir,  exactement  semblable 
par  la  pâte  aux  vases  du  même  genre  trouvés  dans  la  forêt 
d'Ensisheim. 

Ces  mêmes  traînées  de  matière  noire  et  blanche,  grasses 
au  toucher,  mais  devenues  graveleuses  en  séchant ,  se  répé- 
tèrent le  lendemain  et  le  surlendemain  à  des  profondeurs 
diiTérentes,  comme  naguère  dans  les  tumuli  du  Hubelwœl- 
dele,  j'avais  à  différentes  hauteurs,  rencontré  au  milieu  des 
charbons  les  nombreux  vaisseaux  cinéraires  à  forme  évasée. 


jt,Googl( 


c         _ 


—  148  — 
Ici  comme  là,  j'en  augurai  que  les  inhumations  avaient  eu 
lieu  successivement  à  difTéreotes  époques,  jusqu'à  ce  que  les 
derniers  corps  auxquels  la  lombelle  était  destinée,  ayant 
trouvé  leur  place,  le  tertre  avait  irrévocablement  été  fermé. 
Ce  fut  au  centre  même  du  monument  et  à  trois  mètres  de 
profondeur,  par  conséquent  au  niveau  du  sol  primitif,  que  je 
trouvai  l'unique  produit  céramique  digne  d'être  remarqué. 
11  était  enfoui  près  de  la  paroi  de  l'est  de  la  tranchée  et  avait 
dû  être  posé  aux  pieds  du  mort  dont  je  ne  rencontrai  aucun 
débris ,  mais  dont  la  position  me  fut  indiquée  de  l'ouest  à 
l'est,  c'est-à-dire  les  yeux  tournés  vers  l'orient,  par  la 
masse  noire,  friable  et  humide  qui  s'étendait  à  1",80  sur 
une  largeur  de  0™,25  environ.  Toutes  mes  recherches  pour 
trouver  quelques  parcelles  d'ossements  ou  de  bronze  furent 
infructueuses,  et  j'en  conclus  que  si,  conformément  aux 
coutumes  celtiques  et  en  rapport  avec  le  rang  du  person- 
nage que  semblait  me  révéler  la  belle  poterie  qu'on  lui  avait 
donnée,  il  avait  été  inhumé  revêtu  de  ses  ornements  et  de 
ses  bijoux,  le  terrain  destructeur  dans  lequel  il  avait  été  en- 
foui avait  dans  la  longueur  des  siècles,  tout  absorbé. Autour 
du  vase  le  sol  était  visiblement  imprégné  de  cendres.  Il  con- 
tenait à  l'intérieur  les  débris  d'une  petite  tasse,  égale  à  celle 
trouvée  dans  un  des  tumuli  de  la  forêt  d'Ensisheim,  et  con- 
servant encore  son  vernis  métallique.  On  y  avait  déposé  des 
ossements  calcinés,  mais  qui  avaient  ensuite  été  concassés 
en  parcelles  trop  minimes  pour  qu'il  me  fût  permis  de  con- 
stater si  c'étaient  des  restes  d'ossements  humains  ou  d'anir 
maux.  Leur  masse  assez  peu  considérable,  était  restée 
intacte.  Il  est  probable  que,  placé  aux  pieds  du  mort,  le  pot 
qui  contenait  cette  écuelle,  d'une  argile  du  plus  beau  rouge, 
mais  dont  plusieurs  tessons  ont  revêtu  une  teinte  brun-ver- 
dâtre,  par  suite  de  leur  long  séjour  dans  le  sol  imprégné  de 
charbon,  aura  pendant  de  longues  années  soutenu  le  poids  des 


jt,Googlc 


—  149  — 
terres  qui  l'étreignaient,  jusqu'à  ce  que  l'huinidité  l'ayant 
pénétré  et  ayant  détruit  sa  solidité,  il  a  fini  par  se  rompre 
et  par  s'aplatir  sur  Ini-même,  en  provoquant  la  cassure  du 
petit  vase  qu'il  contenait.  Les  dessins  qui  entourent  le  ventre 
du  grand  pot  ont  été  prorondément  entailles  dans  la  pâte  par 
l'ouvrier  à  l'aide  d'un  instrument  tranchant;  les  dentelures 
striées  rappellent  celles  de  la  grande  écuelle  trouvée  dans  la 
tombe  ouverte  du  Hûbelwseldele ,  avec  celte  différence  que 
les  stries  sont  autrement  disposées.  Elles  sont  toujours  réu- 
nies par  cinq,  foimant  de  grands  carrés,  partagés  en  croix. 
Tout  autour  du  col  de  l'orifice  qui,  lui-même,  est  noir,  se 
montrent  de  distance  en  distance  de  petits  trous  qui,  sans 
doute,  ont  àù  servir  à  maintenir  par  une  ligature  le  cou- 
vercle. C'est  la  première  fois  que  cette  particularité  m'a  été 
offerte.  Ce  couvercle,  brunâtre  et  en  forme  d'écuelle  pro- 
fonde, présente  sur  les  rebords  extérieurs  une  suite  de  raies 
noires  appliquées  au 'pinceau,  et  quelques  bizarres  ornemen- 
tations jaunes  sur  ses  flancs,  circonstance  qui,  dans  toutes 
mes  recherches  sur  la  céramique  celtique ,  est  ici  venu  me 
frapper  pour  la  première  fois. 

11  est  indubitable  que  la  même  fabrique  qui  'H  fourni  les 
poteries  que  j'ai  eu  l'occasion  d'étudier  sur  les  tumuli  de  la 
forêt  d'Ensisheim,  a  aussi  fourni  ceux  des  monuments  funé- 
raires de  Reguisheim.  Les  habitants  des  deux  localités  ap- 
partenaient incontestablement  à  la  même  tribu. 

Dans  un  temps  assez  rapproché,  la  charrue  qui  chaque 
année  déplace  la  terre  du  haut  de  ces  tertres,  aura  fait  dis- 
paraître les  derniers  vestiges  de  la  population  celtique  de  ces 
environs.  H  était  donc  important  de  consigner  avant  leur  to- 
tale disparition,  la  présence  de  ses  tombeaux  encore  exis- 
tants. 

Max.  DE  Ring, 
Sterifairt  de  la  SoaMi. 


jt,Googlc 


Église  et  abbaye  de  Saint- Etienne. 


L'abbaye  fut  fondée  en  717  par  Adalbert,  duc  d'Alsace, 
frère  de  sainte  Odile.  Sa  fille,  sainte  Athale,  en  fut  la  pre- 
mière abbesse.  L'église  actuelle,  eu  pierre  de  taille,  posté- 
rieure à  cette  date  et  dont  il  ne  reste  que  le  transept  avec 
ses  trois  absides,  les  murs  des  deux  petites  nefs  et  la  partie 
inférieure  de  la  façade,  est  un  des  plus  anciens  spécimens  de 
la  transition  du  plein-cintre  à  l'ogive. 

Un  lieau  socle  roman  (fig.  i)  composé  d'un  grand  tore 
sur  sa  plinthe  et  de  plusieurs  assises  à  retraites  plus  saillantes 
aux  plates-bandes  qu'aux  murs,  règne  sur  les  quatre  faces 
de  l'église. 

Au  droit  des  absides  (fig.  2),  le  tore  est  brustjuement  ré- 
duit de  hauteur  et  surmonté  d'un  petit  cavet  compris  dans 
la  même  hauteur  d'assise. 

Ce  même  socle  forme,  au  droit  de  la  porte  principale,  un 
retour  vertical,  encadrant  la  porte,  et  se  liant  avec  plusieurs 
colonnes  et  pilastres  des  embrasures,  pourlournant  de  même 
le  tympan  plcin-cintre  (voir  le  dessin  du  portail  et  le  plan). 
A  la  naissance  du  plein-cintre  régnent  deux  cordons  de  cha- 
piteaux, d'un  dessin  riche  et  des  plus  gracieux,  mais  brisés 
en  majeure  partie.  Un  seul  reste  intact,  et  ses  belles  formes 
font  vivement  regretter  la  mutilation  des  autres. 

Le  tympan  plein  de  la  porte  était  garni  d'un  bas -relief 
sculpté  dans  la  pierre;  celui-ci  est  de  même  enlevé  à  coups 
de  ciseaux.  Cette  porte  était  comme  celle  de  Saint- Thomas, 
surmontée  d'une  grande  rose,  éclairant  la  nef  centrale,  et 


jt,Googlc 


_  m  — 

dont  il  ne  reste,  par  suite  de  la  ilémolltion  de  la  partie  supé- 
rieure du  clocher ,  que  la  moitié  aujourd'hui  murée. 

Lors  de  la  transformalion  de  l'église  en  théâtre  au  com- 
mencement de  ce  siècle,  les  voûtes  des  trois  nefs  avec  leurs 
deux  rangées  de  supports,  ont  été  démolies  et  oo  n'a  con- 
servé que  les  murs  des  nefs  latérales ,  chacun  percé  de  deux 
petites  ténêtres  plein- cintre.  La  petite  nef  du  nord  a  con- 
servé son  couronnementancien,  consistant  dans  le  talon  ro- 
man, les  murs  ont  alors  été  exhaussés,  et  on  a  pratiqué  plus 
tard  de  chaque  côté  un  rang  de  fenêtres  supérieures,  égale- 
ment en  plein-cintre,  mais  plus  grandes. 

La  nef  unique,  d'une  largeur  inusitée  par  suite  de  ce 
changement,  a  été  couverte  d'un  plafond.  Les  trois  absides, 
en  saillie  sur  le  transept,  sont  placées  dans  les  axes  des  an- 
ciennes nefs. 

Le  transept  est  couvert  de  voûtes  d'armes  :  celles  du  milieu 
et  du  sud  ont  des  nervures  à  boudins  (fig.  3),  celles  du  nord 
n'a  que  des  vives  arêtes.  Ces  boudins  vives  arêtes  reposent 
dans  la  travée  centrale  sur  quatre  demi-colonnes  et  dans  les 
deux  travées  latérales  sm*  huit  tronçons  de  colonnes  ou  con- 
soles, terminées  en  quart  de  sphères  et  surmontées  les  unes 
et  les  autres  de  plinthes  arcaturées  et  de  talons  romans 
(fig.  3  et  i). 

Les  moulures  des  bases  pattées  des  demi -colonnes  sont 
continuées  sur  les  piliers  et  montants  correspondants  (fig.  5 
et  6).  Les  deui  arcs  ogives  aux  extrémités  des  nefs  latérales 
ont  été  conservés  au  droit  des  transepts,  mais  celui  delà 
nef  centrale  a  été  démoli  jusqu'à  l'imposte  et  remplacé  par 
un  arc  surbaissé,  se  logeant  sous  le  plafond  moderne. 

Ces  arcs  ogives,  ainsi  que  ceux  correspondants  des  ab- 
sides, ont  des  plates-bandes  en  retraite,  se  rétrécissant  vers 
les  naissances  oi!i  elles  se  terminent  par  un  ajustement  en 
forme  de  console  renvei-sée,  ce  qui  dispense  de  contre-pro- 

in.  (M.)  g" 


jt,Googlc 


—  152  — 
fiier  les  impostes.  Un  ajustement  analogue  garnit  les  retoin- 
bées  des  boudins  et  arêtes  sur  les  impostes  (fi}?.  7). 

A  l'extérieur,  les  trois  absides  sont  couronnées  d'arcatures 
plein-cintre  et  d'un  grand  talon  régnant  à  la  naissance  des 
toits  coniques  couvertes  de  tuiles  creuses  (fig.  8). 

Le  transept  a  aussi  un  couronnement  d'arcatures  plein- 
cinlre,  mais  celles  du  pignon  nord  semblent  indiquer  un  ex- 
haussement du  toit- 

L'établissement,  après  coup,  des  deux  grandes  fenêtres 
postérieures  du  transept,  a  nécessité  l'enlèvement  des  pilastres 
intermédiaires. 

En  résumé,  cet  édifice  peut  être  classé  au  XP  siècle.  ' 

Parmi  les  détails  postérieurs  à  cette  époque,  on  peut  citer 
une  fenêtre  à  quatre  lobes,  dans  un  renfoncement  à  cintre 
surbaissé  dans  l'encognure  nord-ouest  du  transept. 

Une  inscription  avec  caractères  du  XVP  siècle  à  l'intérieur 
du  même  transept,  cachée  aujourd'hui  par  un  autel. 

L'interruption  du  socle  sur  la  face  nord  indiquant  l'exis- 
tence à  celle  place  d'une  porte  latérale,  murée  aujourd'hui. 

Sur  l'un  des  deux  anciens  autels  latéraux  de  l'église  de 
sainte  Magdeleine,  se  trouvait  un  tableau  représentant  l'apo- 
théose de  sainte  Athale,  dans  lequel  un  ange  tenait  en  main 
le  modèle  de  l'église  de  saint  Etienne,  avec  sa  façade  plein- 
cintre  de  la  largeur  des  trois  nefs ,  et  conforme  à  un  ancien 
dessin  de  Silbermann  reproduit  dans  l'ouvrage  de  M.  Piton'. 
L'étage  supérieur  du  portail  à  fenêtres  géminées  ogivales 
était  de  construction  plus  récente. 

1.  11  est  dilUcite  d'admettre  qu'un  monumcut  dans  lequel  les  voùles 
liaient  toutes  au  tiers-point,  cl  qui  présente  dans  ses  parties  décorallTes, 
tels  que  les  chapiieauï  du  porlail,  tuui  de  motifs  du  système  ogival,  re- 
monte jusqu'à  celte  époque.  .Nous  le  reporterions  volontiers  au  milieu  ou 
au  commencement  de  la  seconde  moitié  du  XII'  siècle. 

(Note  de  M.  l'abbé  Slraub.) 

S.  Ce  dessin  est  conservé  à  la  bibliothèque  publique  de  la  Tille. 


jt,Googlc 


—  153  — 

Quant  aux  bâtiments  du  couvent,  ils  ont  été  complètement 
défigurés  par  suite  de  leur  transformation  en  manufacture 
de  tabacs. 

Au  midi  de  l'église,  on  trouve  encore  le  cloître  entouré 
de  portiques  voûtés,  ayant6arcades  à  l'est,  autant  àl'ouesl, 
et  7  sur  chacune  des  deux  autres  faces. 

Feu  M.  FniES. 


jt,Googlc 


jt,Googlc 


AU  10'  Dl  l'ORIClNAL 


jM,Googlc 


jt,Googlc 


L:lb    E    Simin  k  S:rishaiirg 


i,Googlc 


t,Googlc 


I,  Google 


jM,Go.oglc 


it  B.Fi|  2 

!ileâeO,OIt'l 


M,Googlc 


jM,Googlc 


ù 


M,Googlc 


jt,Googlc 


iM,Googlc 


i,Cooqlc 


m 


;,Googlc 


t,Googlc 


riigiti.rJt/GoOglc 


n,g,t,7.dt,'G00glc 


LES  ANTIQUITÉS  DU  ZIEGENIÎERG , 

AUX  ENVIRONS  DE  NIEDERBRONN. 


Au  nord-ouest  de  Niederbronn,  à  deux  ou  trois  kilomètres 
de  rétablissement  Ihermal  et  presque  à  l'entrée  de  la  grande 
vallée  que  parcourt  la  route  de  Bitche,  s'élève  la  montagne 
conique  du  Ziegmberg  (Seckenberg  de  la  carte  de  l'élat-ma- 
jor) ,  une  des  quatre  ramifications  qui,  du  Gross-Winterberg 
descendent  dans  la  vallée.  Le  sommet  de  cette  montagne, 
couvert  de  chênes  presque  séculaires ,  forme  un  plateau  de 
peu  d'étendue,  mais  assez  uni.  On  y  jouit  d'un  fort  beau 
point  de  vue  du  côté  de  la  plaine  du  Rhin  et  de  )a  Forét- 
Noire;  des  montagnes  plus  élevées,  an  nord  et  à  l'ouest, 
ferment  l'horizon  et  cachent  complètement  cette  partie  du 
pays. 

Mais  ce  qui  donne  à  ce  point  un  intérêt  tout  particulier  , 
ce  sont  les  monuments  d'un  autre  âge  qui  s'y  trouvent  dis- 
séminés ;  t'antique  enceinte  surtout  qui  entoui'e  le  plateau 
d'une  façon  continue  quoique  peu  régulière.  Cette  enceinte, 
assez  bien  conservée  dans  quelques-unes  dé  ses  parties ,  est 
presque  entièrement  renversée  dans  d'autres,  et  ce  n'est 
qu'aux  nombreux  débris  qui  jonchent  le  sol ,  qu'on  en  peut 
reconnaître  la  direction. 

On  se  rend  facilement  compte  de  cette  destruction  en 
voyant  la  végétation  vigoureuse  des  arbres  qui  ont  pris  ra- 
cine dans  les  interstices  des  pierres;  mais  la  main  des  hommes 
n'y  est  pas  restée  étrangère.  Dans  les  coupes,  qui,  à  de  longs 
intervalles  sans  doute,  ont  été  ^tes  sur  cette  montagne, 
les  bûcherons ,  peu  soucieux  de  la  conservation  d'un  mur 
dans  lequel  ils  ne  voyaient  qu'un  obstacle  fort  incommode  à 

Hl.  (M.)  10** 


jt,Googlc 


-  156  — 
l'enlèvement  ôes  troncs ,  se  sont  empressés  de  le  faire  dis- 
paraître. 

Ce  mur  n'a  aucune  analogie,  quant  au  mode  de  construc- 
tion, avec  celui  de  Sainte-Odile.  Il  n'est  formé,  en  grande 
partie,  que  de  pierres  de  petites  dimensions ,  recouvertes  en 
quelques  endroits  de  pierres  plus  larges ,  en  forme  de  dalles, 
telles  qu'elles  se  rencontrent  naturellement  dans  les  assises 
du  grès  vo^ien  et  du  grès  bigarré.  Quelques-unes  de  ces 
grosses  dalles  ont  glissé  le  long  du  mur,  dont  aujourd'hui 
elles  cachent,  en  partie,  la  base;  quelques-unes  des  petites 
pierres  qui  forment  le  mur ,  présentent  l'aspect  de  moellons 
grossièrement  taillés. 

En  descendant  ensuite  du  plateau  dans  la  direction  de 
l'Elst,  et  à  la  distance  d'environ  dix  mètres  de  l'enceinte ,  on 
rencontre  deux  pierres  levées ,  placées  à  l'extérieur  du  mur 
dontlesdébrisjonchentlesolà  leurs  pieds.  Ces  deux  pierres, 
réunies  à  leur  base ,  ont  une  hauteur  de  trois  mètres  environ, 
et  en  les  examinant  de  plus  près,  on  reconnaît  facilement 
que,  dans  l'origine,  elles  n'en  devaient  former  qu'une.  En 
effet,  les  deux  côtés  qui  se  font  face  présentent  les  mêmes 
fissures  et  les  parties  saillantes  et  rentrantes  correspondent 
entre  elles  sur  toute  l'étenduedes  deux  surfaces.  Des  influences 
atmosphériques ,  la  gelée  très-probablement,  auront  déter- 
miné une  disjonction  dans  le  sens  vertical ,  parallèle  aux 
deux  faces  extérieures.  Les  contours  de  ces  deux  pierres  sont 
du  reste  presque  identiques.  Elles  ont  la  forme  d'obélisques 
et  on  est  tenté  d'y  voir  un  men~hir,  tant  elles  ressemblent 
à  ces  monuments  si  nombreux .  dans  le  nord-ouest  de  la 
France. 

En  contournant  entin  le  plateau  du  Ziegenberg  et  en 
prenant  la  direction  de  la  vallée  de  Durstbach,  à  la  base  du 
sommet  du  Gross-Winterberg ,  à  l'endroit  même  où  com- 
mence ,  par  une  légère  dépression  de  la  crête ,  la  ramiiica- 


jt,Googlc 


—  157  — 
tion  du  Ziegenberg ,  on  se  trouve  en  face  d'un  gros  bloc  de 
gr^  Tosg^en ,  qui  présente  un  intérêt  tout  particulier.  En 
effet,  sur  l'une  des  faces  de  ce  bloc,  est  sculptée  en  relief, 
presque  de  grandeur  naturelle ,  une  figure  féminine  assise. 
Cette  sculpture ,  la  tête  surtout,  a  été  malheureusement  très- 
mutilée.  La  partie  inférieure  du  corps,  seule,  est  couverte 
d'une  draperie,  le  buste  est  nu;  on  dirait  qu'elle  tieni ,  des 
deux  mains ,  déposé  sur  ses  genoux,  un  objet  qui  parait  être 
un  bassin.  On  voit  h  la  partie  supérieure  de  la  tête  quatre 
ou  cinq  entailles  carrées ,  d'un  centimètre  environ  de  côté, 
disposées  très-régulièrement  au-dessus  du  front. 

Serait-ce ,  par  hasard ,  une  représentation  dlsis ,  comme  . 
on  le  prétend  ? 

n  serait  désirable  que  celte  sculpture,  connue  dans  le  pays 
sous  le  nom  de  Gailer-Liss,  fût  étudiée,  avant  que  la  manie 
de  destruction ,  si  commune  aujourd'hui ,  ne  l'ait  fait  entiè- 
rement disparaître. 

M.  F.  Engelhardt,  directeur  des  forges  de  Niederbronn, 
qui  a  bien  voulu  me  diriger  dans  mes  courses  aux  environs 
de  cette  ville  et  à  qui  je  dois  la  connaissance  de  ces  curieux 
monuments ,  m'annonce  que  tout  récemment  encore  on  en 
a  découvert  d'autres  dans  la  forêt  du  Reckenberg  et  du 
Crross-  Winterberg. 

Je  pense  pouvoir  les  visiter  avec  lui  dans  le  courant  de 
l'été. 

15  février  1860. 

Opperhann. 


jt,Googlc 


UNE  CHARTE  DE  1187 

CONCEBWAHT  LE  MOULIN  A  TBOB  ROl'ES  A  ECKBOLSHEIM. 


Dans  les  rapports  que  j'ai  soumis  au  Conseil  général  de 
notre  déparloment,  j'ai  eu  plusieurs  fois  l'occasion  de  faire 
remarquer  les  nombreux  documents  et  actes  de  toute  nature 
qui  se  rattachent  aux  moulins  de  la  plaine  d'Alsace  et  qui 
forment  les  annales  domestiques  de  ces  indispensables  auxi- 
liaires du  «  salut  public.  »  Je  viens  tout  récemment  de  mettre 
la  main  sur  une  charte,  relative  à  un  moulin  d'Ëckbolsbeim, 
qui  fait  remonter  l'existence  de  cet  établissement  au  temps 
de  Frédéric  Barberousse.  C'est  le  fonds  du  cbapiti-e  de 
Saint-Pierre-le- Vieux  qui  en  est  dépositaire  et  ajuste  titre, 
car  le  couvent  lui-même  est  partie  obligée  dans  le  contrat, 
dont  je  vais  donner  le  texte  et  la  traduction. 

C'est  la  fondation  d'un  anniversaire,  auquel  s'engage  le 
chapitre,  par  reconnaissance  envers  le  Lombard  Humbert, 
père  de  l'un  des  chanoines.  Ce  Lombard  a  eu  la  bonne 
chance  de  fournir  des  fonds ,  à  l'aide  desquels  le  chapitre  est 
parvenu  à  arranger  à  l'amiable  un  litige  avec  les  usufruitiers 
du  moulin  à  trois  roues  d'Eckbolsheim.  A  la  même  occasion, 
et  du  même  coup,  le  Lombard  rachète  une  redevance  qu'il 
payait  au  couvent  pour  une  maison  et  un  moulin  à  Illkirch. 

Jepuis,dèscemoment,laisserparlerle  document  lui-même. 

«In  nomine  sancte  et  individue  trinitatis.  Notum  esse  vo- 
«lumus  lam  futuri  quam  presentis  seculî  hominibus  quod 
s Humbertus ,  natione  Longobardus,  professione  medicus, 
«dignitate  civis  Argentinensis,  ab  omni  obligatione  scilicet 
«  domus  inter  sellatores  et  motendini  in  Illekirchen  se  suosque 


jt,Googlc 


—  159  — 
«  he['tïijt<g  solvit  qua  convenlui  sancti  Pétri  aïKe  portam 
a  Argentioensem  obligalus  Cuil.  Hoc  autem  fecit  in  quadam 
(dite  dirimenda  quse  versabatur  inter  conveotuin  predictum 
a  et  Eberhardum  quemdam  clericum  suosque  coheredes.Litis 
»  aulem  forma  talis  fuit.  Prepositus  cum  convetitu  dicebal  se 

•  locatorem  esse  moleiidini  trium  rolarum  et  ejus  appeiidtcium 
ascilicet  saltus  trium  mansuum  et  qiiarta  parte  matisi  fru- 
i  giferi  et  quadani  areola  in  villa  Ekkebotdesheim  sîla.  Hoi'um 
e  autem  enumeratorum  usufi'uctuarJos  disit  esse  conductores. 
«  Ëberhardus  vero  et  ejus  coheredes  e  coutra  terlie  parlis 
«  molendini  videlicet  unius  rote  cum  suis  appendiciis  dixerulU 
«  se  possessores  bereditarios  esse.  Hanc  litem  Episcopus  Hein- 
«  ricus  consulenle  Berhloldo  caiitore  diremil  in  hune  modum 
«  quod  prefôtum  capilulura  XVII  Itbras  Argentinensis  monelti 
a  Eberhardo  suisqne  coberedibus  tradidit.  E  contra  prenotaU 
«  conlraversores  quicquid  juris  in  predicta  parte  molendini 

*  suisque  appendiciis  videbantur  babere  unanimiter  capitulo 
«  resignaverunL  Sicque  tercia  pars  molendini  et  ejus  appen- 
ïdicla  que  convenlus  prius  quasi  nude  posséderai  per  con- 
0  solidationem  obtinuit.  Predicte  vero  pecunie  prenotatus 
«  Humbertus dedil  octo  talenta  liberans  se  suosque  ut  diximus 
i  beredes  a  qualibet  obUgatione  predicti  claustri.  Gonvenlum 
«  vero  taliter  obligando  sibi  uL  yigilias  et  missam  pro  defunctis 
esemel  in  anno  tribus  continuis  diebus  decantet  tribus  per- 
«  sonis  adbuc  in  carne  vivenlibus.  Humberto  sciticet  pecunie 
«datori  et  fierbte  uxori  sue  aput  (sic)  pontem  beati  Arbo- 
«.gasti  incluse,  et  filio  ejus  Humbeito  in  predicto  claustro 
€  sancti  Pétri  canonico.  Cum  autem  hee  très  persone  universe 
€viam  Garnis  fuerint  ingresse,  conventus  ut  spopondit  eas 
«sepeliat  et  anniversarii  eorum  celebrando  vigilias  et  missam 
«  pro  defunctis  numquam  immemor  existât.  Hee  autem  stjli 
aofficio  et  sigilli  inpressione  (sic)  conflrmavimus  ne  tem- 
<  poris  prolixilate  possenl  a  memoria  posterorum  cadere. 


jt,Googlc 


—  160  — 

(Acta  suiit  autefnhecannoabincamationedoniinimitlâsimo 
«  centesimo  octogesimo  sepUmo  indictione  quinla  tesUbus 
«subnotatis  Heinricus  episcopus  Berchloldus  cantor.  Moran- 
(du8  scolasUcus.  Ëberhardus  custos  majoris  ecclesîe.  Cano- 
t  nici  sanctî  Pétri  Ëberhardus  preposilus.  Ëberhardus  decaaus. 
€  HartuDgus  magister  scolarum.  Heinricus  custos.  Gernodus. 
(Humbertus.  Hugo.  Willeheimas.  Ëberhardus.  Ânshelmus 
f  porlarius.  Willehelmus  cellerarius.  Burchardus.  Golefridus.  * 

Au  nom  de  la  sainte  et  indivisible  Trinité  :  nous  tenons  à 
l^re  connaître  aux  hommes  des  siècles  présent  et  futur  que 
Humbert,  Lombard  de  nation,  médecin  de  profession,  ayant 
la  qualité  de  citoyen  strasbourgeois,  s'est  libéré,  lui  et  ses 
héritiers,  de  toute  obligation  dont  il  était  tenu  à  l'endroit  du 
couvent  de  Saint-Pierre  devant  la  porte  de  Strasbourg,  pour 
une  maison  entre  les  selliers  à  Strasbourg  et  pour  le  moulin 
d'Illkircb. 

Et  il  a  fait  cela,  en  terminant  un  litige  pendant  entre  le 
susdit  couvent'  et  un  certain  Eberhard,  clerc,  et  ses  cohé- 
ritiers. Voici  quel  était  le  sujet  du  litige; 

Le  préposé  et  le  couvent  se  disaient  locateurs  du  moulin 
aux  trois  roues  et  de  ses  appartenances,  savoir,  d'un  bois 
de  trois  manses,  et  du  quart  d'une  manse  frugifére,  et  d'un 
certain  terrain  surbâtj  dans  le  village  d'Eckbolsheim,  elles 
usufruitiers  des  biens  énumérés ,  il  les  disait  simples  loca- 
taires. A  cela  Eberhard  et  ses  cohéritiers  répliquaient  qu'ils 
étaient  possesseurs  par  droit  héréditaire  de  ta  troisième  partie 
dudit  moulin,  savoir  d'une  roue  et  de  ses  dépendances.  Ce 
litige,  l'évêque  Henri,  assisté  du  chantre  Berthold,  l'a  ter- 
miné en  cette  manière  que  le  susdit  chapitre  (de  Saint-Pierre) 
eut  à  livrer  il  livres  monnaie  de  Strasbourg  audit  Eberhard 

1.  Ici,  Saint-Pierre-le- Vieux  est  désigné  par  eonveniut ,  plus  bas  par 
«opf (ufttm. 


jt,Googlc 


'"        -"  —  161  — 

et  à  ses  cohéritiers.  Par  contre,  la  susdite  partie  adverse  a 
résigné  à  l'unanimité  entre  les  mains  du  chapitre  tous  les 
droits  qui  pouvaient  lui  compéler  sur  la  susdite  portion  du 
moulin  et  de  ses  dépendances.  Ainsi  le  tiers  du  moulin  et  de 
ses  dépendances  que  !e  couvent  tenait  auparavant  à  titre  de 
nue  propriété,  fut  aussi  consolidé  entre  ses  mains.  0r  le  sus- 
nommé Humhert  livra  huit  talents  de  ladite  somme,  se  libé- 
rant ainsi,  lui  et  ses  cohéritiers,  comme  nous  l'avons  dit,  de 
toute  obligation  vis-à-vis  du  susdit  cloître;  et  obligeant  au 
contraire  le  couvent  à  célébrer,  une  fois  par  an,  pendant 
trois  jours  consécutifs,  les  vigiles  et  une  messe  pour  les  morts, 
pour  les  trois  personnes  eu  ce  moment  encore  revêtues  de 
leur  corps  charnel,  savoir  Humbert  (lui-même),  bailleur  de 
l'argent,  et  son  épouse  fierthe ,  récluse  près  du  pont  de  Saint- 
Ârbc^st,  et  son  fils  Humbert,  chanoine  dans  ledit  couvent 
de  Saint -Pierre.  Mais  lorsque  ces  trois  personnes  auront 
toutes  suivi  la  voie  de  la  chair,  le  couvent,  ainsi  qu'il  ^n  a 
pris  l'engagement,  devra  les  ensevelir,  et  ne  jamais  mettre 
en  oubli  leur  anniversaire,  en  célébrant  les  vigiles  et  la  messe 
des  morts.  Et  nous  avons  confirmé  ces  conventions  à  l'aide 
de  ce  document  et  par  l'impression  de  notre  sigillé,  afin 
qu'elles  ne  pussent,  dans  le  courant  des  années,  échapper  & 
la  mémoire  de  la  postérité. 

Ainsi  fait  l'an  de  l'incarnarion  mil  cent  quatre-vingt  sept, 
indiction  cinquième,  et  en  présence  des  témoins  ci-après 
désignés:  Henri,  évéque.  Bertbold,  chantre  de  la  cathédrale. 
Horand;,  écolâtre.  Ëberhard,  custode  de  la  cathédrale.  Cha- 
noines de  Saint -Pierre  :  Eberhardus,  prévôt.  Eberhardus, 
doyen.  Hartungus,  directeur  des  écoles.  Henri,  custode.  Ger- 
nodus.  Humbertus.  Hugo.  Willehelmus.  Eberhardus.  Anshel- 
mus,  portier.  Willehelmus,  cellerier.  Burchardus.  Gotefridus. 

Le  sigillé  manque. 

m-  (K.)  11 


jt,Googlc 


—  162  — 

Je  n'ai  pae  besoin  d'insister  sur  l'intérôl  local  que  présente 
ce  document;  c'est  un  vrai  titre  de  noblesse  pour  le  moulin 
reltilé  dans  la  charte;  il  nous  &iL  connaître  en  même  temps, 
à  cette  époque  reculée,  l'admission  au  nombre  des  citoyens 
de  Strasbourg,  d'un  médecin  lombard,  réfugié  peut-être 
dans  notre  cité  h  la  suite  des  convulsions  dviles  qui  agitèrent 
son  pays  sous  le  règoe  de  l'empereur  Frédéric  1,  dont  il  fut 
sans  doute  partisan.  J'aurais  du  moins  quelque  peine  à  m'ex- 
pliquer  la  présence  d'un  Guelphe  à  Strasbourg  et  encore 
moins  l'inscription  de  cet  ennemi  de  l'empire  dans  le  livre 
d'or  de  notre  cité. 

L'évëque  Henri  (I)  de  Hasenbourg  administra  te  diocèse  de 
Strasbourg  de  1181-1190;  il  était  l'ami  de  l'illustre  empe- 
reur de  la  maison  de  HoheostaulFen,  et  l'accompagna  dans 
sa  cr(H8ade;  mais  trop  fortement  éprouvé  par  les  ^ligues  de 
la  campagne,  il  revint  mourir  à  Strasbourg,  presque  au 
même  moment  oîi  son  ami  Frédéric  I  périssait  dans  les  eaux 
glacées  du  Cydnus. 

La  cberte  dont  je  vous  ai  communiqué  la  teneur  est  anté- 
rieure de  (rois  ans  à  cet  événement  tragique. 

Parmi  les  noms  des  témoins  vous  avez  sans  doute  remar- 
qué ceux  de  touslesdigmtairesetfotictiouuaires  du  couvent, 
situé  A  celte  époque  près  des  murs  de  la  ville  et  n'ayant  pas 
encore  l'importance  qu'il  acquit  deus  siècles  plus  lard,  lors- 
que le  cbapitre  de  Saint-Michel  de  Rhinau  lui  fut  incorporé. 

L  Spach, 
archiviste  du  ttépartemetit. 


jt,Googlc 


BULLE  DE  MARTIN  V 

(du    15  OCTDBGG   1430), 

t  l'InUntloD  d«  t*allft«rk  th)lll*UBigdeai«ft,  itiqjyt  de StTMlwiiii, 
la  oérteMale  d«  U  Mnticntlu.  ■ 


(Martinus,  episcopus,  servus  servonim  Dei,  Wilhelmo 
«  electo  Argentinensi  salutem  et  apostoticam  benedictionem. 
(Quum  nnper  ecctesi%  Argentinensis  tune  pastoris  regi- 
«mine  destitute,  de  persona  tua  nobis  et  fratribus  nostris 
«  ob  tuorum  esigenti'ani  meritorum  accepta  de  eorundem 
<  fratrem  consilio  auctorilate  apostolica  duserimus  provi- 
«  deodum  preûciendo  le  illi  in  Episcopum  et  pastorem  prout 
(in  nostris  inde  confectis  litteris  plenius  contineUir.  Nos  ad 
«ea  que  ad  tue  comoditatts  augmentum  cedere  valeant  là- 
«vorabiliter  jntendentes  tuis  supplice  tionihus  inclinati  tibi  ol 
la  quocumque  malueris  cstholico  antistite  gratiam  et  comu- 
«nionem  aposlolice  sedîs  babente  astitis  (sic)  et  in  hoc 
«tibi  assistentibus  duobus  vel  tribns  catholicis  Episcopis 
€  similem  gratiam  et  comunioDem  habentibus  munue  con- 
«secralîonis  recipere  valeas  ac  eidem  Antistiti  nt  munue 
«  predictum  auctorilate  nostra  impendere  libère  tibi  possit 
«  plenam  et  liberam  concedimus  tenore  presentium  facult»- 
(tem,  volumus  autem  quod  idem  Antistes  qui  tibi  prefatum 
«  munus  impendet  postquam  ilhid  tibi  impenderît  a  te  noslro 

1-  La  publication  de  cette  balle  de  Hartiii  V  a  été  motivée  par  la  dts- 
ousaion  proloDgèe,  à  Itquedle  a  dosnë  lieu  un  eoToi  de  M.  Scbœil ,  (Ils, 
deSaTerne.daDelaBÉBocediiCiuiiUéâujuillel  18S9.  ^Voirfiultetiu,  vol.lU, 
p.  62-64,  67-68,  108-110,  enfin  p.  T48.) 

Par  ces  expltiailions  contradictoires,  il  demeure  prouvé  que  revêque 
Guillaume  de  West  svât  en  eSetélè  ordonne,  maiï  non eoiuaer^. —  Ainsi 
seeonaiiient  riiia»i()liandet'ËslieedeHonawiller«t  lacbartede  liiO. 


i>,Cooglc      _ 


—  164  — 
f  et  Romane  ecclesie  nomine  fidetitatis  débite  solitum  recipiat 
tjuramentum  juxta  formam  quam  sub  bulla  nostra  mitlîmus 
(  interclusam  ac  formam  juramenti  quod  te  prestare  con- 
«tigerit  nobis  de  verbe  ad  verbum  per  tuas  patentes  litteras 
f  tuo  sigillo  signatas  par  proprium  nunlium  quato  cius  {sic) 
<  destinare  procuret.  Quodque  per  hoc  venerabili  fra  tri  nostro 
«Archiepiscopo  Magiintinensi  cui  prefata  ecclesia  metropoli- 
«  tico  jure  subesse  dinoscitur  nullum  in  postenicn  prejudicium 
«generetur.  Dalum  Rome  apud  Sanctum  Petrum,  Idibus 
f  Octobris  pODtiûcatus  nostri  anno  terUo. 

P.  DE  PiSTORIO.  » 

Martin,  évéque,  serviteur  des  serviteurs  de  Dieu,  à  notre 
bien-aîmé  lîls,  Guillaume  (évêque),  élu  de  Strasbourg,  salut 
et  notre  bénédiction  apostolique. 

Puisque  naguère  nous  avons  jugé  convenable,  en  vertu 
de  notre  autorité  apostolique,  de  pourvoir  l'église  de  Stras- 
boui^,  alors  privée  d'une  direction  pastorale,  en  te  met- 
tant à  ta  tête  d'icelle  en  qualité  d'évêque  et  de  pasteur,  ainsi 
qu'il  est  dit  plus  au  long  dans  nos  missives  écrites  à  ce  sujet; 
après  avoir  recueilli  l'avis  de  nos  frères  sur  ta  personne  qui 
nous  {^[réait  à  nous  et  à  nos  frères,  à  raison  de  l'éminence 
de  tes  mérites; 

Accueillant  avec  faveur  tout  ce  qui  peut  tourner  au  profit 
de  tes  convenances  personnelles,  et  nous  rendant  à  tes 
prières,  nous  t'octroyons  par  les  présentes  pleine  et  entière 
faculté  de  te  faire  assister  par  tel  prélat  catholique  que  tu 
préféreras,  jouissant  de  la  grâce  et  communion  du  si^e 
apostolique,  et  que  tu  puisses  recevoir  le  bénéfice  de  la 
consécration  par  les  deux  ou  trois  évêques  catholiques  qui 
t'assisteront  en  cette  occasion,  pourvu  qu'ils  jouissent  de  la 
même  grâce  et  communion,  et  octroyons  par  la  teneur  des 
présentes  au  prélat  de  ton  choix  pleine  et  entière  acuité  de 


jt,Googlc 


—  165  — 
te  conférer,  en  verlu  de  notre  autorité,  la  même  consé- 
cration; 

Voulons  aussi  que  le  même  prélat  qui  te  conférera  ledit 
bénéfice  de  la  consécration,  après  te  l'avoir  conféré,  reçoive 
de  la  bouche,  en  noire  nora  el  au  nom  de  l'Église  romaine, 
le  serment  habitue)  de  fidélité,  selon  la  formule  contenue 
dans  la  bulle  que  nous  avons  envoyée  à  cet  effet,  et  qu'il 
ait  soin  de  nous  ^re  parvenir,  le  plus  tôt  possible,  par  un 
messager  spécial,  au  moyen  de  lettres  patentes,  scellées  de 
ton  sigillé,  la  formule  littérale  du  serment  que  tu  auras  prêté; 

Voulons  en  outre  que  par  celte  faveur  il  ne  résulte  aucun 
préjudice  éventuel  à  notre  vénérable  frère  l'archevêque  de 
Mayence,  dont  relève  ladite  église  (de  Strasbourg),  en  vertu 
du  droit  métropolitain. 

Fait  à  Rome,  près  Saint-Pierre,  aux  Ides  d'octobre,  la 
troisième  année  de  notre  pontificat. 

■Signé  :  P.  DE  PiSTORio. 

L.  Spach, 
artlUvUle  du  dipiartemeiU. 


jt,Googlc 


RAPPORT  SDR  LES  BAINS  ROMAINS 

DËGOUVERTS  A  MÀU[W[LLER,  BH  tS59. 

Ce  villag;e,  appuyé  sur  la  pente  occidentale  d'un  coteau  de 
la  Lorraine  allemande,  à  6  kilomètres  de  Drulingen,  chef-lieu 
du  canton,  offre  aux  regards  un  labyrinthe  de  mamelons  et 
de  maisons,  habitées  par  des  cultivateurs  et  par  des  tailleurs 
de  pierres. 

Les  rues,  creusées  par  les  pluies ,  soot  sillonnées  par  des 
murs  qui  affleurent  le  niveau  du  sol  et  qui  indiquent  l'exis- 
tence antérieure  d'une  série  de  bâtiments  régulièrement  con- 
struits. Ces  fondements  qui  ne  débordent  pas  le  coteau,  se 
rencontrent  partout,  dans  les  maisons,  dans  les  jardins  et 
dans  les  champs  avoisinant  le  village  à  une  aire  de  9  hectares. 
Mais  plusieurs  raisons  défendent  de  restreindre  leur  péri- 
phérie dans  ces  limites. 

Près  du  mamelon,  appelé  Spielgasse,  on  remarque  sur  sa 
pente  un  mur  formant  un  arc  d'un  grand  cercle  et  traver- 
sant une  partie  de  la  rue. 

Un  second  mamelon  est  ceint  d'une  rue  nommé  Burggasse. 

L'église,  dominant  un  troisième  mamelon,  est  incontestable- 
ment bâtie  sur  des  débris  d'un  édifice  romain  :  une  partie  des 
pierres  portent  les  traces  du  oseau  des  ouvriers  gallo-romains. 

Le  bassin  qui  sert  d'abreuvoir  a  été  découvert  par  hasard, 
il  y  a  70  ans.  Il  affecte  la  forme  d'un  fer  à  cheval.  Le  puits 
qui  y  verse  son  eau  limpide,  est  placé  au  milieu  du  segment. 
Le  mur  du  bassin  est  construit  en  pierres  calcaires  de  moyen 
appareil  ;  son  étendue  mesure  3%  mètres  sur  3  mètres  d'élé- 
vation. L'enceinte,  jadis  remplie  de  décombres  couverts  de 
broussailles  et  de  quelques  vieux  cerisiers  sauvages,  est  dallée. 


jt,Googlc 


—  167  — 
L'ensemble  du  village  présente  de  loin  el  de  Ions  les  côtés  tiri 
coup  d'œil  pitloiesque  que  les  Romains  durent  lechercher. 

En  somme ,  la  situation  de  Mackwiller  est  si  favorable  que 
les  Romains  durent  être  facilement  engagés  à  s'y  établir  ou 
à  fonder  une  villa  splendide  et  peuplée  de  citoyens  aisés. 

On  ignore  le  nom  qu'elle  portait  au  temps  de  sa  splendeur 
el  répofjiie  de  sa  destruction.  Était-ce  l'invasion  des  .allemands 
a»  111*  siècle  ou  la  fureur  aveugle  des  Huns,  au  V*,  qui  avait 
promené  sur  ce  Tusculom  vosgien  le  fer  et  le  feu  ?.. . 

En  fouillant  dans  te  sol  du  Hemst  jusqu'à  l'église  on  voit 
qu'un  incendie  généra)  a  tout  consumé.  Sous  les  décombres, 
recouvrant  l'enceinte  de  l'ancien  temple  voûté  et  à  une 
hauteur  d'un  mètre  50  cent. ,  on  retrouva  des  ossements 
humains  mêlés  aux  débris ,  aux  charbons  et  à  la  couche 
épaisse  des  cendres.  Les  énormes  moellons  de  grès  du  mur 
qui  fait  face  aux  bains  sont  calcinés  par  l'action  du  feu  au 
point  que  les  queues  d'aronde  qui  lient  ces  blocs  en  sont 
carbonisées.  Ce  feu  iconoclaste  n'a-t-il  pas  i-avagé  les  statues 
du  temple  el  des  bains? 

Plus  tard  je  communiquerai  au  comité  un  plan  exact  et 
complet  de  ce  temple  et  du  bassin,  accompagné  d'un  rap- 
port détaillé,  où  entrera  la  description  de  l'aqueduc  qui  four- 
nissait les  eaux  aux  bains  et  des  égouts  qui  les  déchai^eaient. 
Du  haut  du  coteau  te  spectateur  jouit  d'un  magnifique 
panorama.  A  l'ouest  il  a  devant  lui  les  belles  prairies  du 
vallon  recourbé,  emaillées  de  fleurs;  à  droite  les  hauteurs 
boisées  de  Rimsdorf,  des  vignobles  et  la  gorge  appelée  Hôll. 
Vis-à-vis  du  village  s'étend  une  chaîne  de  collines  et  de 
coteaux  cultivés  dont  le  pied  repose  sur  un  tapis  de  prés, 
à  travers  lesquels  serpente  un  ruisseau  charmant.  A  gauche 
el  sur  la  pente  douce  du  Blieningerberg,  véritable  musée 
d'antiquités  romaines,  l'œil  plonge  dans  la  vallée  vaporeuse 
de  Berg  et  de  Thaï  entourée  de  leurs  côtes  voûtées,  avec  la 


jt,Googlc 


Berg-^irche,  élevée  sur  un  cône  dominant  tous  les  environs. 
Au  sud-ouest  se  montre  la  longue  crête  d'une  montagne 
boisée  ,  qui  étend  ses  pieds  jusqu'au  Lupbei^  contre  lequel 
s'adosse  Dûrstel  {Durum  Castellumî). 

Au  fond  du  tableau  se  découpent  en  ligne  bleuâtre  le 
Climonl,  la  coupole  du  Donon,  le  jardin  des  Tées,  le  Nollen, 
le  Schneeberg,  le  Champ  du  feu  et  le  reste  de  la  chaîne  des 
Vosges  jusqu'à  l'enceinte  antique  du  Limersberg,  découverte 
par  M.  A.  Goldenberg.  Au  sud  et  à  1  kilom.  de  Mackwilier 
le  Todtenberg  sert  de  repoussoir  à  ce  tableau  ravissanL  A 
l'est  et  au  delà  des  collines  de  Ilambach,  de  Diemeringen  et 
de  Grunenwald  se  dessinent  sur  l'horizon  les  contours  ondulés 
des  Vosges  jusqu'au  fort  de  Bitscfae.  Le  Burg  et  les  fortifica- 
tions antiques  du  plateau  du  Scheid  accusent  par  des  couleurs 
d'un  vert  sévère  la  vallée  étroite  et  profonde  du  Spiegel, 
qui  seule  dans  ces  contrées  servait  de  passage  à  ceux  qui, 
venanL  de  la  vallée  du  Rhin,  voulaient  pénétrer  dans  les 
Gaules.  Au  nord  de  Mackwilier  le  paysage  prend  un  aspect 
plus  riant,  mais  moins  pittoresque.  La  voie  romaine,  dite 
Hochstrasse ,  se  dessine  sur  la  crête  des  collines  jusqu'à 
perle  de  vue.  Dans  le  courant  de  l'été  dernier  Je  cherchai 
à  renouer  le  fil  de  cette  voie  qui  s'eflàce  dans  les  champs  de 
Mackwilier,  appelés  Hemst  ou  Hembst,  au  sud  de  ce  village 
et  se  déroulant  ei^ pente  douce  sur  te  coteau,  Tout  le  monde 
supposait  que  les  princes  de  Nassau-Weilbourg  avaient  là  un 
château.  C'est  par  celte  raison  qu'on  appelle  ces  ruines  le 
Hemsterschloss.  On  avait  porté  sur  ce  château  des  jugements 
singuliers.  On  parlait  beaucoup  d'un  souterrain  par  lequel  ces 
princes  pouvaient  s'échapper  en  cas  d'attaque  et  se  .dérober 
ainsi  aux  poui-suites  de  l'ennemi.  Une  tradition  populaire, 
conservée  jusqu'à  nos  jours  cachait  d'immenses  trésors  dans 
ces  décombres.  Je  suis  assez  heureux  de  les  avoir  trouvés. 

Le  cantonnier  communal,  ancien  militaire  et  actuellement 


jt,Googlc 


—  169  — 
garde  des  bains,  m'ayant  indiqué  plusieurs  endroits  où  le  soc 
de  la  charrue  avait  louché  à  des  fragments  du  pavé,  je  me 
i-endis  sur  les  lieux.  Je  trouvai  que  l'élévation  n'étaîl  pas  na- 
turelle, mais  qu'elle  touchait  à  nne  espèce  de  talus.  Plus  loin 
je  découvris  une  portion  de  mur  de  quelques  centimètres 
d'élévation  et  d'une  maçonnerie  remarquable.  Çà  et  là ,  sur 
une  grande  étendue,  le  sol  était  jonché  de  débris  de  briques 
striées  et  de  tuiles  à  rebords. 

C'est  la  raison  qui  me  détermina  à  commencer  mes  re- 
cherches aux  abords  du  mur  et  la  vue  d'un  morceau  de 
marbre  blanc  parfeitement  poli  me  décida  à  fouiller  en  divers 
endroits.  Ce  que  j'y  vis  présentait  tous  les  caractères  de  l'an- 
tiquité romaine.  Bientôt  je  découvris  une  construction  bien 
cimentée,  puis  une  quantité  considérable  de  fragments  de 
tuileaux ,  des  éclats  de  porphyre  et  des  plaques  de  marbre 
poli  de  couleurs  diverses  et  de  différentes  dimensions. 

Le  terrain  composé  d'argile  sablonneux  étant  de  bonne  qua- 
lité et  tes  murs  nuisant  à  la  culture,  les  paysans  dans  leur 
ignorance,  s'empressèrent  de  les  détriùre  partout  où  ils  exis- 
taient encore,  d'emporter  les  plus  belles  briques  pour  les  con- 
vertir aux  usages  du  ménage,  de  ramasser  les  plus  grands 
débris  de  briques,  de  marbre  et  de  tuiles  et  d'en  combler 
les  trous  des  chemins.  Plusieurs  maisons  du  village  ont  été 
élevées  avec  des  débris  de  murs.  Personne  ne  s'occupa  plus 
du  Hemsterschloss,  sinon  les  enfônts  qui  s'amusaient  à  re- 
cueillir le  marbre  et  les  morceaux  de  plomb  dont  ils  se 
servaient  en  guise  de  crayons.  Les  plus  gros  blocs  de  métal 
qu'on  exhuma  par  hasard  furent  vendus  à  des  brocanteurs. 

C'est  par  leurs  mains  que  passa  aussi  une  statuette  en 
bronze  qu'on  avait  trouvée  en  1842  lors  de  la  restauration 
de  l'église. 

On  m'a  rapporté  qu'un  prince  de  Nassau,  seigneur  du 
village,  avait  fait  exécuter,  quelques  lustres  avant  la  grande 


jt,Googlc 


—  170  — 
révolution ,  des  fouilles  sur  le  Hemst  pour  en  retirer  des 
trésors;  que  n'en  ayant  pas  trouvé,  il  fit  enlever  beaucoup 
de  belles  pierres  qu'il  employa  à  la  construction  de  son 
château  à  Nen-Saarwerden,  annexe  de  Saar-Union,  puis  des 
cuves  et  des  dalles  en  niarlH'e  pour  en  orner  son  ctiâteau. 
Les  marbres  ont  disparu  lors  de  l'abandon  du  château  au- 
jourd'hui en  ruines.  Des  personnes  très-âgées  se  rappellent 
encore  les  parois  des  salons,  revêtues  de  marbre  et  de  belles 
peintures  ainsi  que  des  parquets  en  mosaïque.  Je  me  hfttai 
d'informer  M.  le  colonel  de  Morlet  de  mes  découvertes  et 
de  lui  remettre  quelques  échantillons  de  cette  imposante 
trouvaille. 

La  société  archéologique  a  bien  voulu  répondre  à  l'em- 
pressement de  mes  vœux  et  accorder  aux  sollicitations  actives 
de  M.  de  Moriet  une  allocation  de  100  fr.  pour  des  fouilles 
par  lui  proposées. 

Après  la  rentrée  des  moissons  et  muni  du  consentement 
des  propriétaires,  je  fis  creuser  d'abord  pour  trouver  les 
angles  de  l'édifice. 

Le  mur  ouest  fut  découvert,  puis  le  côté  sud.  Mais  lors- 
qu'on eut  déblayé  de  chaque  coté  une  viu^ine  de  mètres 
d'étendue,  on  dut  s'arrêter  parce  que  les  sous-constructions 
se  prototigeaient  dans  un  champ  voisin,  sur  lequel  je  n'avais 
pas  obtenn  la  permission  de  fouiller.  Aujourd'hui  les  pro- 
priétaires sont  plus  conciliants. 

Ces  deux  murailles,  garnies  de  distance  en  distance  par 
des  contre-forts,  sont  d'une  construction  solide  et  admirable- 
ment conservées  à  l'intérieur  et  à  l'extérieur.  Elles  sont  bâties 
en  assises  de  moellons  de  grès,  d'un  grain  très-fin  et  tirés 
d'une  carrière  voisine,  appelée  Morst,  abandonnée  depuis  des 
siècles.  L'épaisseur  des  murs  est  de  0''',75,  la  longueur  des 
moellonsdeSOcent.surlOde  haut;  ils  alternat  avec  des  as^ses 
de  pierres  calcaires,  presque  polies  et  reliées  entre  elles  avec 


jt,Googlc 


_  171  — 
une  symétrique  élégance.  Le  tout  est  intact,  et  le  ctmenl  si 
frais  qu'on  croirait  voir  un  ouvrage  de  noire  siècle. 

La  largeur  des  petits  conlre-forts  est  de  70  cent.,  la  pro- 
fondeur de  90.  Les  couches  de  ciment  de  tuiles  pilées  dont 
ces  murs  sont  revêtus  intérieurement  et  extérieurement  ont 
une  épaisseur  de  5  à  S  cent,  et  un  poli  parfait.  Tous  les  murs 
remplissent  la  première  condition  de  solidité;  ils  sont  d'a- 
plomb. Leurs  socles  peints  en  rouge  {rubrica}  de  diverses 
nuances,  varient  en  vivacité  et  en  fraîcheur. 

Pendant  qu'une  partie  des  ouvriers  dégageait  une  pièce 
percée  d'une  porte  et  qu'on  eut  exhumé  un  piédestal  en 
grès,  fait  au  tour,  mutilé  à  sa  base,  d'ordre  toscan ,  je  ils 
continuer  les  fouilles  du  côté  Est;  elles  nous  conduisirent 
d'abord  à  un  mur  bâti  en  briques  striées,  retenues  par  des 
crochets  en  fer,  puis  à  un  mur  formant  un  arc  de  cercle, 
construit  en  moellons  de  moyen  appareil  proprement  taillé. 
Hauteur  de  chaque  assise  :  9  cent.,  longueur:  35  à 65  cent. 

N'ayant  trouvé  que  le  sol  naturel  à  une  profondeur  de 
-  2  mètres ,  mon  principal  soin  fut  de  déblayer  les  partiçs  at- 
tenantes qui  comprenaient  des  solia  et  me  firent  connaître 
par  là  que  j'étais  sur  l'emplacement  d'un  bain. 

Le  plus  petit  de  ces  compartiments  (B')  affecte  la  forme 
d'un  parallétipipède  rectangle  dont  on  aurait  coupé  une 
partie.  Le  plan  transversal  de  cette  coupure  servit  de  siège; 
le  plan  vertical  est  la  paroi  faisant  face  au  gras  de  la  jambe. 
L'ouverture  mesure  en  longueur  l'",30  sur  49  cent,  de  lai'ge. 
Le  siège  est  long  de  60  c,  son  dossier  de  73  cent.  Les  pa- 
rois et  le  siège  sont  recouverts  d'un  mastic  épais  de  12  cent, 
et  poli.  Les  angles  sont  fermés  par  des  quarts  de  cylindre 
habilement  travaillés.  Le  tout  est  enduit  d'une  couleur  cen- 
drée. Au  fond  les  deux  parois  sont  percées  et  donnaient  issue 
à  l'eau,  servant  aux  bains  de  pied. 

Le  relief  qne  j'ai  exécuté  en  terre  plastique  caraclérise 

m.  (M.)  H* 


jt,Googlc 


-  172  - 
iieltement  la  structure  des  autres  solia ,  qui  ne  diffèrent  du 
petit  que  par  leur  forme  et  leur  profondeur  ;  l'un  à  l'Est  du 
tepidarium,  les  quatre  autres  entre  les  arcs  de  l'hypocausle 
au  Nord  et  du/ri^iffartumauSud,  et  entrele  iniiren  briques, 
construit  presque  tangrenliellement  aux  ai-cs  des  bains.  Je  dis 
presque,  car  il  en  est  distant  de  30  cent.  Je  penche  à  croire 
que  ce  mur  en  briques  devait  soutenir  ie  poids  des  t^res. 
Son  épaisseur  est  de  30  cent.  Laideur  des  4  solia  :  6â  cent. 
Les  murs  des  solia  sont  revitus  de  briques  striées  fisées  aux 
murs  moyennant  des  crochets  en  fer. 

Dans  la  partie  plane  du  mur  nord  du  frigidarium  se  trouve 
un  canal  carré  de  18  cent.  La  corde  de  l'arc  a  4°',15,  la  hau- 
teur du  segment  65  cent.,  la  profondeur  jusqu'au  sol  pri- 
mitifs mètres. 

Au  sud  de  cette  pièce  on  en  voit  une  autre  longue  de 
S^.SO  sur  S^.SS  de  large.  Je  la  nommerai  ceUa  unguentaria. 
Elle  prend  ouverture  de  la  façade  sud.  La  cathedra  est 
attenante  à  une  pièce  couverte  d'une  demi -voûte  appuyée 
contre  un  mur.  Cette  voûte,  dont  il  ne  reste  qu'une  portion, 
est  construite  en  bri<)ues  de  moyen  appareil  posées  à  plat 
dans  un  ciment  très -épais  et  extrêmement  dur.  Elle  avait 
4" ,52  en  longueur.  Voûte,  parois  polies  et  peintes,  couleur 
cendrée. 

Le  mur  Ouest  de  cette  voûte,  profonde  de  2  mètres,  est 
percé  d'une  porte  par  laquelle  on  entre  dans  un  compartiment 
qui  est  à  déblayer.  Au  Nord  de  cette  pièce  se  trouve  le  tepi- 
darium, où  on  entre  par  une  porte  et  qui  avait  un  parquet 
construit  en  ciment.  Largeur  de  la  porte  :  65  cent.,  longueur 
du  compartiment:  8"',20.  Était-ce  la  natatiof 

Vers  le  Nord  se  présente  une  pièce  formant  rectangle, 
qui  servait  probablement  de  réservoir  d'eau  chaude. 

A  cette  pièce  touche  l'hypocausle.  Profondeur  :  1  mètre. 


jt,Googlc 


—  173  — 
largeur  :  7"*,25 ,  longueur  5  métrés  y  compris  la  hauteur  du 
segment,  qui  a  les  mêmes  dimensions  que  celui  du  frigi- 
darium.  La  partie  sud  du  parquet  est  enfoncée,  une  autre 
recouverte  de  décombres.  Le  parquet  est  formé  d'un  mastic 
compacte,  composé  d'un  ciment  très-dur  auquel  on  a  donné 
un  parfait  poli.  Onze  séries  de  piliers  de  briques  rondes  et 
carrées  s'élèvent  siu-  ce  parquet.  Ces  piliers  en  partie  ren- 
versés ou  détruits  ont  âO  cent,  d'épaisseur.  Épaisseur  des 
briques  :  6  cent.  Les  plus  hauts  piliers  avaient  60  cent.  Ils  sont 
espacés  entre  eux  de  35,  40  et  55  cent,  et  éloignés  du  mur  îi 
^n  décimètre  de  distance.  L'élévation  de  l'hypocauste  ne  saurait 
â(re  précisée.  Je  lui  suppose  une  hauteur  de  75  cent.  Les 
parois  sont  parfaitement  polies  et  enduites  d'un  vernis  gris, 
ressemblant  à  de  l'émail  dur  comme  du  marbre.  En  haut, 
au  milieu  de  l'arc ,  on  avait  ménagé  une  ouverture  large  de 
33  cent,  pour  laisser  échapper  la  fumée  et  la  chaleur.  Le  feu 
s'allumait  dans  le  foyer,  à  l'angle  nord-ouest  de  l'hypocauste. 
Ce  foyer  a  une  ^ceinte  de  forme  trapézoïdale ,  trois  piliers 
en  briques  carrées  et  un  en  briques  rondes.  On  n'a  trouvé 
que  des  fragments  des  Uihes  calorifères.  Us  sont  en  argile 
et  percés  de  trous  de  forme  rectangulaire.  Epaisseur  de  la 
paroi  :  3  cent.,  hauteur  :  !28,  largeur  :  10  et  12.  La  coupe 
horizontale  est  un  rectangle  arrondi  aux  arêtes.  La  pose  des 
tubes  échappe  à  l'examen  ainsi  que  la  construction  du  sol 
supérieur ,  tout  étant  ruiné  jusqu'aux  dalles.  Longueur  :  54 
cent.,  épaisseur:  6.  Les  fragments  sont  baignés  dans  un  ci- 
ment épais. 

Passons  à  l'angle  sud-ouest  de  cet  édifice.  Voici  un  com- 
partiment plus  spacieux  que  l'hypocauste  et  ayant  le  même 
caractère;  ce  qui  m'a  fait  supposer  qu'il  pourrait  bien  former 
un  arc  de  cercle.  En  effet  une  partie  de  cet  arc  vient  d'être 
mis  à  nu.  Construction  du  parquet,  arrangement  des  piliers, 
tout  comme  dans  l'hypocauste.  Il  appert  par  l'absence  de 


jt,Googlc       — 


—  174  - 
lieiiiicuii])  ik'  piliei's,  dont  ou  remarque  encore  In  base  ci- 
inentée  snr  le  parquet,  qulls  furent  anéantis  dans  les  fouilles 
exécutées  pai-  le  prince  de  Nassau.  La  série  longeant  le  mur 
ouest,  est  presque  intacte.  Le  parquet,  composé  d'un  mastic 
de  chaux  et  de  pierres  de  grès  pilées,  à  une  épaisseur  de  15 
cent.,  repose  sur  des  pierres  calcaires  dressées  verticalement 
et  laissant  le  vide  entre  elles. 

Le  foyer  est  sur  le  çôlé  nord  et  séparé  du  mui'  en  pierres 
taillées,  par  un  mur  en  briques  carrées  couchées  à  plat. 
Épaisseur  rie  ce  mur  :  25  cent.  Le  côté  opposé  est  d'une 
maçonnerie  pareille  contre  laquelle  s'appuient  3  piliers  en 
carreaux  de  terre  cuite.  Hauteur  des  piliers  :  70  cent.  Deux 
piliers  en  briques  appuyés  contre  un  mur  en  pierre  de 
taille  s'élèvent  des  deux  côtés  de  la  cheminée,  large  de  14 
cent.  Longueur  du  foyer  i'",40sur  55  de  large  à  partir  d'une 
plus  grande  brique  pentagonale.  On  y  a  trouvé  des  cendres 
et  des  charbons  en  assez  grande  quantité. 

Dans  l'angle  nord-ouest  de  cette  pièce,  qui  était  peut-être 
le  calidarium ,  se  trouve  un  pilier  construit  en  briques  car- 
rées ,  laides  de  35  cent.  Un  pareil  pilier  occupait  l'angle  sud. 
A  en  juger  par  les  vestiges  de  ciment ,  la  seconde  série  de 
piliers  du  côté  méridional  avait  des  carreaux  de  même  di- 
mension. Tous  les  murs  sont  polis  el  enduits  d'une  couche 
épaisse  de  couleur  grise.  Dans  les  décombres  on  a  trouvé  des 
fragments  de  plâtre  peints  en  bleu  de  ciel.  Il  m'est  impos- 
sible, jusqu'à  présent,  de  me  faire  une  idée  exacte  de  la  dis- 
tribution et  de  la  destination  des  compartiments  que  l'on 
remarque  dans  la  partie  déblayée  du  nord -ouest.  Peut-être 
avaient-ils  servi  aux  gardes  des  vêtements  et  aux  divers  em- 
ployés. La  plus  grande  a  pu  être  Yapodyterium. 

Un  peu  plus  vei-s  l'ouest  nous  rencontrons  uneseconde  série 
de  compartiments.  L'intérieur  en  est  sillonné  par  des  murs, 
qui  se  coupent  à  angles  droits  et  qui  relèvent  des  habitations. 


jt,Googlc 


—  175  — 
Des  débris  de  frJse  en  mai'bre  et  en  pierres  calcaires,  des 
éclats  de  pdrphyre,  des  plaques  d'ardoise,  des  baguettes  en 
marbre  blanc  et  noir,  des  ornements  sculptés  en  marbre 
blanc,  des  IVagmenls  de  verre  épais  et  minces  dénotent  une 
construction  pleine  d'élégance  el  dé  goût  ;  j'ai  surtout  re- 
marqué un  fragment  de  stuc. 

La  feçade  mesure  33  mètres.  Les  murs  sont  garnis  de  dis- 
tance en  distance  par  de  solides  contre-forts,  formés  de 
plusieurs  assises  de  moellons  plus  grands. 

L'un  de  ces  contre-forts  consiste  en  un  monolithe  nette- 
ment travaillé  et  porte  dans  son  plan  supérieur  ta  trace  de  la 
louve. 

Entre  le  2°  et  le  3°  contre-fort  gll  une  grande  pierre  de 
taille,  de  forme  trapézoïdale  portant  la  trace  de  la  louve  et 
d'une  excavation  circulaire  à  grand  diamètre,  mais  peu  pro- 
fonde. Le  compartiment  extrême  au  sud  est  percé  d'une  porte 
lai^e  d'un  mètre.  Longueur  de  la  pièce  :  S"'fi5  sur  2f",iO  de 
large.  Le  parquet  est  couvert  d'un  mastic,  composé  de  chaux 
el  de  briques  pilées.  Un  trottoir  en  pierres  de  taille  fait  le 
tour  de  l'intérieur ,  oii  l'on  a  trouvé  une  quantité  considé- 
rable de  fragments  de  marbre,  des  débris  de  poterie  qui  at- 
testent la  beauté  de  leur  forme  primitive  et  le  talent  des 
ouvriers. 

Dans  le  coin  extérieur  à  l'ouest  gisait  un  tas  de  sable 
jaune  très-pur,  qui  semble  avoir  été  tiré  des  environs  de 
Harskirchen. 

Dans  le  compartiment  attenant ,  on  exhuma  trois  clo- 
chettes en  métal;  la  plus  grande  abritant  les  petites.  Elles  pa- 
raissent avoir  subi  l'action  du  feu.  L'anse  de  la  grande  était 
corrodéeau  point  qu'elle  se  détacha  après  un  léger  contact. Puis 
le  déblai  mit  à  nu  plusieurs  morceaux  de  bronze  artistement 
façonnés,  du  verre  bleuâtre,  des  fragments  de  frises,  du 


jt,Googlc      


—  176  — 
marbre  blanc  poli,  beaucoup  de  clous  eu  fer,  des  ossements 
humains  et  une  def. 

La  loute  petite  pièce  rectangulaire  dans  l'angle  de  la  fa- 
çade mesure  en  longueur  l^^.ôS  sur  1"',S0  de  large.  Son 
fond  est  une  maçonnerie  aussi  dure  que  la  pierre  calcaire. 
Je  ne  préciserai  pas  la  destination  de  cette  eeUa.  Les  dé- 
combres qu'on  en  retirait,  couvraient  une  grande  quantité 
de  longs  clous  en  fer,  des  plaques  de  porphyre,  des  frag- 
ments de  frises  en  marbre  et  un  Gragment  d'un  grand  vase  en 
grès.  Au  Dord-est  de  ces  trois  compartiments  on  voit  un 
masfflf  de  maçonnerie  qui  se  prolonge  jusqu'à  la  façade.  Elle 
est  construite  en  moellons  posés  verticalement  et  liés  avec 
an  ciment  très-épais  et  très-dur.  Près  de  là  gisaient  des  frag- 
ments d'amphores,  d'une  terre  assez  fine.  Sur  une  anse  on  Ut 
l'inscription  suivante  :  [=  CCAECf.  |  C'est  la  seule  u-ouYée 
jusqu'à  ce  jour.  Point  de  médailles  ou  de  tuiles  légionnaires. 

Un  fragment  d'une  pierre  en  grès,  long  de  31  cent,  sur 
Il  cent,  de  hauteur  et  15  de  largeur  est  le  seul  qui  dénote 
un  travail  architectural.  Voici  le  profil  de  la  coupe  verticale 
de  celte  pierre. 


La  conservation  des  bains  de  Mackwiller  étant  désormais 
assurée,  je  me  félicite  de  trouver  dans  les  fouilles  à  opérer 
dans  le  courant  de  l'année  prochaine,  des  richesses  monu- 
mentales qui  intéresseront  les  amis  de  l'antiquité  romaine. 

Diemeringeii ,  le  â1  décembre  1859. 

HiAGEL. 


jt,Googlc 


_  177  — 

Rapport  de  1.  le  profuient  Jang  anr  les  dicoBvertes  de 
inines  romûnes  &  IickTÎllei  par  I.  le  pasteur  Ringel. 

(Si>sn<:e  du  6  TËvrier  IftâO.) 


M.  Ringél  a  été  autrefois  attaché  à  M.  le  professeur  Schweig- 
hseuser  comme  dessinateur  pour  les  antiquités  de  cette  pro- 
vince. Initié  par  ces  travaux  aux  études  archéologiques ,  il  a 
constamment  voué  son  attention  aux  objets  qui  se  rapportaient 
soit  aux  temps  de  la  domination  romaine,  soit  au  moyen  âge. 
Placé  depuis  peu  d'années  dans  un  centre  riche  en  b'aditions 
historiques  et  peu  exploré ,  il  a  été  en  mesure  de  recudllir 
des  informations  utiles  à  ses  recherches.  L'été  dernier  un 
cantonnier  intelligent  l'a  rendu  attentif  à  des  murs  enfouis 
près  du  village  de  Hackwiller;  M.  Itingel  s'est  immédiate- 
ment occupé  de  fouilles  sur  le  terrain  indiqué.  Encouragé 
par  la  société  des  antiquaires  de  France,  il  a  poursuivi  les 
premières  découvertes.  Le  comité  historique  d'Alsace  a  eu 
communication  de  ces  intéressantes  trouvailles  par  une  no- 
tice sommaire,  appuyée  d'un  plan  dessiné  et  d'un  plan  en 
rdief,  qui  indiquaient  la  situation  et  les  détails  du  monu- 
ment romain. 

Ces  ruines  se  trouvent  à  fleur  du  sol  ;  la  tradition  rapporte 
qu'un  château  des  princes  de  r^assau,  seigneurs  territoriaux, 
avait  existé  dans  cet  endroit;  ce  qui  est  plus  exact,  ce  sont 
les  souvenire  de  fouilles  entreprises  par  un  de  ces  princes 
et  l'enlèvement  d'un  grand  nombre  de  matériaux  employés 
à  des  constructions  dans  sa  résidence  deNeu-Saanverden.  Ce 
fait  explique  l'état  dans  lequel  se  trouvent  aiyourd'hui  les 
ruines  de  Hackwiller. 

On  savait  déjà  que  le  village  de  Hackwiller,  dans  le  can- 
ton de  Drutingen ,  renfermait  dans  sa  banlieue  des  tombeaux 

HI.  {M.)  12 


jt,Googlc 


—  178  — 
(>allu-runiiiing.  Nous  devons  peul-ètre  y  chercher  le  Macho- 
nevillare,  Macune-villare ,  le  villare  Madione,  que  nous 
rencontrons  dans  les  chartes  de  l'abbaye  de  Wissembourg 
des  années  712  à  715,  publiées  par  Zeuss ,  N^'  201 ,  234, 
237,  265,  et  par  M.  Pardessus,  Diplomata,  t.  Il,  1849,  p. 
■435,  444,  445.  Pour  établir  cette  identité,  qui  nous  i-amè- 
nerait  presqu'à  l'époque  de  la  chute  de  l'empire  romain,  il 
n'y  aurait  qu'une  difficulté  à  résoudre  ;  quelques-unes  de 
ces  charte^  placent  le  village  sur  la  livière  Isca ,  Hisca  ,.  ou 
Isch,  qui  en  est  éloignée  et  qui  se  jette  dans  la  Sarre  a  Wolfs- 
kii'chen. 

Mackwiller  est  situé  sur  une  hauteur ,  au  pied  de  laquelle 
coule  le  Hôllbach  ou  le  Riraershach ,  venant  de  Himersdorf, 
que  les  chartes  citées  appellent  Villa  Rimoni.  Le  village  lui- 
même  est  privé  d'eau  et  M.  Ringel  n'indique  qu'un  seul 
puits  pour  toute  la  population,  qui  monte  à  prés  de  800  âmes. 
A  quelque  distance  du  village ,  la  rivière  traverse  la  roule 
départementale  de  Diemeringen  et  se  réunit  à  l'Eichel , 
VAquila  des  lemps  carlovingiens. 

Au  sud  du  village,  sur  la  pente  de  la  hauteur,  se  trouvent 
les  ruines  :  ce  sont  des  restes  de  mors  qui  atteignent  pres- 
que la  surface  du  sol.  M.  Ringel  est  parvenu  d'abord  à  dé* 
couvrir  un  mur ,  long  d'environ  30  mètres ,  et  qui  fermait 
les  bâtiments  du  côté  de  l'orient.  Il  y  a  renconli'é  ce  qu'on 
appelle  dans  la  construction  des  bains  romains  des  Sellce , 
ou  Solia  (sièges  pour  les  baigneurs),  et  le  caractère  du  bâti- 
ment s'est  ainsi  révélé  aiix  premiers  coups  de  pioche.  Le 
peu  de  mots  que  la  notice  contient  sur  ces  Sellœ  manque  de 
précision  ;  on  ne  peut  s'expliquer  leur  position ,  tournée  en 
dehors  des  salles  qui  pouvaient  servir  de  bain;  peut-être  en 
reprenant  de  ce  côté  ses  recherches ,  M.  Ringel  découvrira- 
t-il  plus  tard  ie  but  de  cette  partie  des  ruines. 

Si  tes  restes  des  bôtimenis  se  trouvent  si  près  de  la  sur- 


jt,Googlc 


—  179  - 
l'ace ,  l'urcliéologue  remarquera  par  contre  avec  regret  qu'il 
li'a  devant  lui  que  les  sous- constructions  indiquant  la  dislri- 
bulioD  des  diverses  parties  de  l'édifice,  maïs  sans  (race  pré- 
cise de  leur  destination.  En  deux  endroits  nous  trouvons  des 
hypocaustes  :  c'est-à-dire  le  dessous  des  salles ,  avec  les  pe- 
tites colonnes  formées  de  briques  rondes  et  carrées  qui 
supportaient  le  dallage  du  Lacontcum  ou  Sudalorium.  M. 
Ringel  a  même  trouvé  la  place  des  fours  qui  servaient  à 
chauffer  ces  hypocaustes  ;  mais  les  dalles  qui  les  couvraient 
ont  disparu, ainsi  que  les  traces  des  tuyaux  qui,  en  montant 
le  long  des  murs,  chauffaient  ces  salles  servant  d'étuves. 

Il  est  également  impossible  de  dire  quelle  était  le  Tepida- 
rium  (la  salle  pour  les  bains  chauds) ,  ou  le  Frigidarium 
(bains  froids)  et  de  déterminer  les  autres  localités. 

L'entrée  que  M.  Ringel  nous  indique  sur  le  plan,  diflëre 
des  vestibules  des  grands  bains  romains.  Elle  renferme,  non 
l'autel,  mais  une  colonne,  qui  a  peut-être  été  le  soubasse- 
ment de  la  slalue  du  dieu  ou  de  la  déesse  présidant  à  cet 
établissement.  C'est  ainsi  que  nous  pourrions  nous  expliquer 
pourquoi  la  moitié  de  cet  atrium  est  fermée  par  le  grand 
mur  d'enceinte.  Lorsqu'on  aura  mis  à  jour  les  communica- 
tions des  canaux  qui  distribuaient  les  eaux  chaudes  et  froides, 
on  acquerra  une  notion  précise  sur  ces  distributions  inté- 
rieures: jusque4à  nous  en  sommes  réduits  à  des  conjectures. 
Dans  les  bains  romains,  les  salles  destinées  aux  deux  sexes 
étaient  soigneusement  séparées.  Celui  de  Mackwiller  ne  con- 
tient aucune  trace  de  cette  double  distinction,  à  moins  que 
la  partie  de  sous-construction  du  côté  occidental,  séparée 
du  corps  principal,  n'ait  fait  partie  des  bains  mêmes. 

Les  demi-cercles  dans  les  salles  marquées  par  D  el  G , 
peuvent  avoir  servi  de  base  à  des  Orchestrœ  ou  sièges  dans 
des  salles  de  bains  :  mais  quel  était  le  but  de  cet  arrange- 
ment dans  ta  salle  D,  dont  nous  n'avons  que  l'hypocauste  ? 


jt,Googlc     — 


—  180  — 

Les  archilecles  romaÎDs  prescrivaienl ,  il  est  vrai ,  de 
gnndes  salles  pour  les  Apodyteria  ou  les  Spolialoria,  salles 
où  les  baigneurs  se  déshabillaient;  cependant  le  local  que 
H.  Ringel  voudrait  affecter  à  cette  destination,  nous  parsûl 
trop  vaste  pour  un  établissement  aussi  restreint  que  celui  de 
Mackwiller. 

Il  sera  utile  de  comparer  ce  monument  à  d'autres  qui , 
plus  ou  moins  rapprochés  de  Mackwiller ,  pourront  diriger 
M.  le  pasteur  Ringel  dans  les  fouilles  qui  restent  encore  à 
faire.  SchœpÛin  a  décrit  les  ruines  de  salles  de  bainsâBonx- 
willer  et  a  Licbtenberg;  les  plus  vastes  sont  celles  de  Badeo- 
waler  (grand-duché  de  Bade) ,  établissement  complet ,  qui 
a  pu  être  étudié  dans  ses  nombreux  détails,  lors  de  la  dé- 
couverte en  1784. 

On  demandera  peut-être  quel  a  été  le  motif  pour  établir  cette 
construction,  qui  semble  trop  vaste  pour  la  villa  d'un  parti- 
culier, et  trop  restreinte  pour  une  destination  publique. 

Ëxislait-il  à  Uackwiller  une  source  minérale?  Il  y  a  dans 
celle  banlieue  des  sources  salines ,  et  l'exposé  d'un  décret 
récent  concernant  les  eaux  minérales,  cite  Mackwiller;  mais 
aujourd'hui  ces  sources  se  trouvent  dans  la  vallée  et  il  était 
impossible  de  les  amener  au  haut  de  la  commune.  M.  Ringel 
nous  indique  une  source  à  une  distance  assez  considérable  : 
il  fera  les  recherches  nécessaires  pour  trouver  la  direc- 
tion d'un  aqueduc,  qui  aurait  pu  amener  les  eaux  vers  les 
ruines;  mais  avant  de  se  prononcer ,  il  tâut  attendre  le  ré- 
sultat de  ces  recherches.  En  prenant  en  considération  le 
manque  absolu  d'eau  à  cette  élévation  du  sol ,  il  est  difficile 
de  s'expliquer  le  motif  qui  aurait  wgagé  les  anciens  habi- 
tants à  établir  sur  ce  point  des  bains  aussi  considérables.  S'il 
n'existait  point  de  SoUa  et  quelques  autres  détails  qui  ont 
décidé  M.  Ringel  à  voir  dans  ces  ruines  un  bain  romain ,  on 
serait  peut-être  plus  près  de  la  vérité  en  admettant  ici  une 


jt,Googlc 


_  181  ~ 
grande  villa,  bâtie  par  un  seigneur  romain.  Les  hypocaustes 
se  trouvent  égatement  dans  d'autres  bâtimenls  de  ce  genre  : 
ils  étaient  un  besoin  urgent  dans  ces  contrées  ,  un  peu 
froides. 

Dans  tous  les  cas  il  foudra  attendre  des  fouilles  ultérieures, 
et  savoir  gré  à  M.  Ringel  des  eiTorls  qu'il  a  faits  et  au  cbef 
du  déparlement  des  soins  qu'il  a  voués  à  cette  découverte  et 
â  la  conservation  do  monument  de  MackwîHer. 

L'édilice  appartient  à  une  époque  où  ce»  contrées  étaient 
très-cultivées,  comme  toutes  les  parties  des  Vosges  vers  les- 
quelles les  invasions  d'outre-ïthin  avait  refoulé  la  population 
àe»  plaines.  C'étaient  les  demeures  du  peuple  puissant  des 
Médiomatridens,  dont  le  nom  se  trouve  si  souvent  mêlé  aux 
luttes  entre  les  populations  romaines  et  germaniques. 

Ces  habitations  compactes  expliquent  encore  la  découverte 
récente  de  M.  le  pasteur  de  Diemeringen:  c'est-à-dire  les  tui- 
leries étendues  dans  les  environs  de  Mackwiller.  Il  y  a  là  encore 
une  analogie  avec  Badenweiler,  qui  avait  également  des  lit- 
briques  de  tuiles,  à  l'usage  des  habitations  adjacentes;  les 
traces  en  sont  conservées  dans  les. localités  dont  les  noms 
sont  terminés  en  villa,  et  qui  entourent  ces  baii|S  grandioses. 


jt,Googlc 


NOTES 

SUR  LA  VALLÉE  ANTÉRIEURE  DEL'ÏLL, 

IB  CANP  ROMAIN  MI  BItITZGYBERG 

BT  I.B  PBTIV  CHATBAV  JDB  KvrPKIii. 

(Mpirl«MHiHiil-Mii,  irnitiiMiat  Je  HilbMK.) 


La  vallée  antérieure  de  l'Ill  est  cette  partie  du  Sundgau 
comprise  entre  la  ville  d'Altkircii,  comme  limite  méridio- 
nale ,  el  les  dernières  ramilîcations  du  Jura  qui  se  confondeat 
avec  la  grande  plaine  du  Rhin  au-dessous  de  Mulbouse, 
comme  point  extrême  au  nord.  Elle  est  traversée  par  la  route 
de  Paris  à  Mulhouse,  par  le  canal  du  Rhône  au  Rhin  et  par 
le  chemin  de  fer  de  l'Est. 

Bien  qu'elle  soit  privée  de  ces  ruines  grandioses  d'archi- 
tecture civile  ou  religieuse ,  dont  d'autres  parties  de  noire 
province  sont  si  richement  pourvues,  et  qu'elle  présente 
plutôt  des  sites  gracieux  que  romantiques,  la  vallée  anté- 
rieure de  riU  ne  laisse  pas  que  d'offrir  de  l'intérêt  à  ceus 
qui  aiment  à  remonter  le  cours  des  temps  et  à  faire  revivre 
dans  leur  esprit,  à  l'aide  de  quelques  monuments  épars,  un 
état  de  choses  qui  n'existe  plus  en  réalité. 

Je  n'apprendrai  rien  de  nouveau  aux  honorables  membres 
de  notre  Société,  en  leur  disant  que  les  Romains  ont  connu 
la  vallée  antérieure  de  1111  et  qu'ils  y  ont  eu  quelques  éta- 
hlissements.  La  simple  inspection  d'une  carte  de  l'Alsace  ro- 
maine nous  montre  celte  vallée  renfermée  dans  le  réseau  de 
routes  romaines,  limitée,  au  Sud  et  au  Sud-Est,  par  la 
ligne  de  Mandeure  à  Cambete,  qui  se  dirige  de  là  vers  Ar- 


jt,Googlc 


—  188  — 
g&Uovaria,  elc;  bornée  à  l'Ouest  et  au  Nord  par  une  aulre 
voie  qui  se  détache  de  celle  de  Mandeure ,  coupe  ta  lotite 
des  Leuciens,  à  Vrunca,  et  va  joindre ,  près  de  cette  dernière 
localité,  l'embranchement  de  la  route  A^Larga  qui  traverse 
la  vallée  antérieure  de  l'ill.  La  topographie  de  la  Gaule  éta- 
blira la  direction  de  plusieurs  tronçons  de  ces  difTérenles 
routes,  tels  qu'ils  existent  encore  aujourd'hui  sous  les  dé- 
nominations de  RÔmerwege ,  Herrenwege,  aile  Wege. 

La  vallée  antérieure  de  l'IU  présente,  en  outre,  plusieurs 
églises  anciennes ,  telles  que  celle  de  Saint-Morand  ,  autre- 
fois de  Saint-Christophe ,  prés  d'Altkirch ,  et  celle  de  Burn- 
kirch,  dédiée  à  saint  Martin  ,  au  sud  d'Illfurlh. 

D'Altkirch  à  Brunstatt,  sur  les  deux  côtés  de  l'ill,  dont 
nous  ne  quitterons  pas  les  bords,  nous  en  écartant  au  plus 
d'une  lieue,  soit  à  l'Est,  soità  l'Ouest,  nous  avons  pu  relever 
vingt-deus  châteaux  ou  maisons  seigneuriales ,  construites 
tant  au  moyen  âge  qu'au  17^  et  au  18*  siècle.  Quelques-uns 
de  ces  châteaux  ont  disparu  complètement,  d'autres  ne  pré- 
sentent plus  que  des  ruines  ;  ceux  qui  existent  encore  de  nos 
jours,  n'offrent  aucun  caractère  particulier,  digne  de  fixer 
l'attention  de  l'archéologue. 

Parmi  les  familles  nobles  qui  ont  fourni  des  dynasties  aux 
différentes  localités  de  la  vallée,  nous  signalerons  :  les  comtes 
deMontbéliard,  ceuxde  Ferrette,  lesHageobach,  les  barons 
de  Beinach ,  les  nobles  de  Flachslanden ,  les  Zu  Rhein ,  les 
Bathsamhausen  zum  Stein ,  les  Waldner  et  les  Besenwaid. 

Plusieurs  abbayes,  celles  de  Remiremont,  de  Massevaux  , 
de  Hurbach,  de  Hohenbourg,  et  la  prévôté  d'Œlenberg, 
possédaient  également  des  domaines  dans  cette  contrée,  y 
avaient  établi  des  cours  colongères  ou  exerçaient  d'autres 
droits  seigneuriaux. 

La  tradition  populaire  place  à  Heidwiller   a  une  grande 


jt,Googlc 


-   iU  ~ 
ville  foniltie  pdr  les  païens  (Heiden)  et  ilétruile  par  les  IIuiis,» 
et  une  autre  «ville  Irès-impnrrante,»  au  sud  de  Brunstair. 

La  vallée  antérieure  de  l'Ill  fut,  à  difTérenles  époques,  ra- 
vag:ée  par  les  hordes  guerrières  des  Armagnacs,  par  les 
Suisses ,  les  Suédois  et,  en  dernier  lieu ,  par  les  Français , 
BOUS  kl  conduite  de  Turenne.  Les  plus  grands  ravages  y  furent 
exercés  par  les  Armagnacs  et  les  Suédois  ;  ce  furent  aix  qui 
démantelèrent  les  châteaux ,  détruisirent  les  églises,  brûlèrent 
et  saco^ërent  les  villages.  Plusieurs  de  ces  derniers  ne  se 
relevèrent  plus  de  l«ur8  cendres  ;  les  seuls  moiiumrals  qui 
nous  en  restent  sont  d'anciens  litres,  des  églises  ou  des 
croix  qui  en  indiquent  encwe  les  emplacements,  enfin  les 
dénominations  de  certains  cantons  ruraux. 

Voici  le  relevé  de  ces  villages  détruits  ; 

1  et  2.  Crispinifen  et  RoUngen,  qui  forment  aujourd'hui 
ta  commune  de  Walheim.  (Trouillal,  I,  p.  79,  oii  ces  villages 
sont  cités  comme  localités  inconnues;  coiif.li ,  p.  13^;  Chri- 
stophorus.  Revue  d'Alsace,  1858,  p.  50()  et  509,  et  une 
note  de  la  mairie  de  Walheim.) 

3.  Bumkilch  ou  Bumkîrch.  (Trouillal,  I,  p.  79.)  Il  n'en 
reste  plus  que  l'église  qui  s'élève  sur  le  cimelière  d'illfurl. 

i.  Kippingen.  (Revue  d'Alsace,  p.  506.)  Il  existe  encore 
dans  la  banlieue  de  Brûnighofen  un  puits  nommé  IRppin- 
gerhrmvnen. 

5.  Turnhausen,  près  de  Spechbach-le-haut,  ancienne- 
ment Dorrenkusin,  cité  dans  un  litre  de1139.  (Trouillat,  1, 
p.  273.) 

6.  Vswiller ,  près  de  Reiningen;  la  cour  coloogére  de  ce 
village  dépendait  de  celle  de  Bernwiller,  soumise  elle-même 
à  la  prévôté  d'Œlenberg.  (Horrer,  Dictionnaire  de  l'Alsace, 
p.  159;  Revue  d'Alsace,  p.  510.) 

7.  Gildheim,  près  de  Hoclistatt.  (Revue  d'Alsace,  p.  5H , 
et  une  note  de  la  mairie  de  Hochstatt.) 


jt,Googlc 


—  185  — 

8.  DùrrgebwiUer ,  près  de  Dùlenheim.  (Revue  d'Abace , 
p.  570.)  Un  canton  rural  de  ce  dernier  village  se  nomme 
GebwiUerboden  (Note  de  la  mairie)  ;  dans  la  banlieue  de 
Hochstatt ,  adjacente  à  celle  de  DideDheim ,  se  trouvent  les 
GebtmllermaUm  et  le  GebwUlerallmend.  (Noie  de  la  mairie.) 

9.  BuTTten,  au  sud  de  Brunstatt.  (IVouitlat,  I,  p.  80,  où 
cette  localité  figure  comme  inconnue.  (Revue  d'Alsace,  p. 
504.)  Le  Bumenbrtaifien  et  le  Bumenkreuz ,  croix  oiiracu- 
leuse  où  se  font  encore  de  nombreux  pèlerinages,  indiquant 
l'emplacement  de  ce  village  détruit 

Dans  la  crainte,  Messieurs ,  d'abnser  de  votre  temps  et  de 
votre  indulgence,  je  passe  sous  silence  quelques  autres  parti- 
cularités historiques  ou  topographiques  qui  se  rattachent  à 
la  vallée  antérieure  de  l'IIl.  Je  me  propose  de  les  consigner 
dans  un  essai  spécial  sur  cetle  partie  du  Sundgau,  assez  peu 
connue  dans  le  reste  de  l'Alsace,  el  qui  pourtant,  sous  plus 
d'un  rapport,  mérite  d'être  examinée  avec  soin. 

Permetlez-moi ,  Messieurs,  d'appeler  votre  attention,  en- 
core pendant  quelques  instants  ,  sur  deux  points  de  cette 
contrée  auxquels  des  découvertes  récentes  ont  donné  quel- 
que importance.  Je  veux  parler  du  Britzgyberg  avec  son 
camp  retranché  romain  et  du  petit  château  de  Kûppelé,  si- 
tués l'un  et  l'autre  entre  les  communes  d'illfurt  et  de  ZiUis- 
heim.  M.  Briscard ,  percepteur  à  lllfurt ,  en  a  &it  lever  les 
plans  qu'il  a  envoyés,  il  y  a  quelques  années,  à  la  préfecture 
du  Haut-Rhin. 

L'origine  d'illfurt  et  de  Zillisheim  est  fort  ancienne.  Le 
premier  de  ces  villages,  nommé  autrefois  Hlenvuorl,  figure 
déjà  en  837  dans  une  charte  donnée  par  Louis  le  Débon- 
naire en  faveur  de  l'abbaye  de  Hohenhoiirg  (Schœpflin,  trad. 
p.  Elavenèz,  Als.  illustr.  III,  p.  483);  le  second,  appelé  an- 
ciennement ZuUineshmtn,  dépendait,  en  792,  de  l'abbaye 
de  Hurbach.  (Schœpflin,  ibid.  111 ,  p.  512.) 


jt,Googlc 


Illlurl  est  la  première  station  du  chemin  de  fer  qui  relie 
Mulhouse  à  Paris  et  i  laquelle  nous  arrivons  déjà  !âO  ou  35 
minutes  après  avoir  quitté  le  débarcadère  de  notre  cité  in- 
dustrielle. Nous  traversons  le  village  et,  arrivés  à  la  hauteur 
de  la  maison  d'école,  nous  suivons,  à  main  gauche,  un  sen- 
tier qui  conduit  d'abord  à  travers  les  vignes,  puis  s'enfonce 
dans  un  bois ,  au  sortir  duquel  nous  nous  trouvons  sur  un 
des  points  les  plus  élevés  de  cette  chaîne  de  coteaux  qui , 
v^s  le  levant ,  ferment  la  vallée  antérieure  de  l'Ill.  C'est  le 
mont  Saint-Pris ,  signalé ,  sous  ce  nom ,  sur  la  carte  de 
Cassini ,  et  nommé  par  les  habitants  du  Sundgau  Sant  Brikgy 


A  quelques  pas  au-dessous  du  plateau ,  et  encore  dans  la 
forêt ,  on  remarque  les  fragments  d'une  croix  en  pierre  qui 
s'élevait  autrefois  près  des  ruines  d'une  petite  chapelle ,  dé- 
diée à  Sainl-Prir;  elle  a  été  remplacée,  depuis  peu,  par  un 
poteau  en  bois,  surmonté  d'une  vitrine  qui  renferme  une 
image  de  la  sainte  Vierge. 

Saint-Prix  est  l'abréviation  altérée  du  nom  de  Sainl-Pré- 
jecte  (S.  Prœjedus)*,  évèque  de  ClermQnt,  qui  vécut  au  1" 
siècle  et  souffrit  le  martyre  avec  le  jeune  acolyte  Élidius  et 
avec  Saint-Amarin,  le  27  janvier  674'.  Il  existe  Clément, 
près  d'Oltîngen  (canton  de  Ferrette) ,  une  chapelle  dédiée  à 
saint  Préjecte  ou  Britzgy  ;  elle  est  confiée  à  la  garde  d'un 
ermite  et  a  donné  son  nom  à  la  magnifique  forêt  de  Britz- 


II  se  rattache  au  Brilzgyberg  plusieurs  légendes  populaires 
qui  remontent  à  une  haute  antiquité;  mais  ce  qui  le  rend 

1.  Cette  dernière  dé  nom)  nation  lui  est  aussi  donnée  sur  les  plans  dti 
cadastre,  ainsi  que  sur  la  carte  de  l'État-jnaJor. 

2.  Voy.  la  légende  dans  Eunkler ,  Leben  der  Eeiligen  des  Etsasses. 
Colmar  1839,  p.  8— 12,  el  surtotil  dans  Dora  J.  P.  Pitr<i ,  histoire  de 
aaiut  Léger,  Paris  1846,  p.  382,  349. 

a.  Dom  Pitru,  I,  C.  p.  3t9,  cf,  p.  28!. 


jt,Googlc 


—  187  — 
important  pour  l'archéologue ,  ce  sont  les  traces  non  équi- 
voques  et  nettement  accusées  d'un  camp  retranché  romain. 
La  partie  du  Britzgyberg  à  laquelle  on  arrive,  après  avoir 
quitté  le  sentier  de  la  forél ,  présente  un  plateau  de  forme 
rectangulaire ,  bordé  au  sud  et  à  l'ouest  par  la  forêt  ;  au  nord 
par  les  restes  d'une  élévation  continue  ou  rempart,  formé 
de  terre  rapportée,  et  d'une  hauteur  moyenne  de  i  mètre 
à  1  Vi"";  'e  côté  de  l'est  est  ouvert  et  touche  à  des  champs 
cultivés.  Le  rempart,  dont  il  n'existe  plus,  comme  nous  ve- 
nons de  lé  faire  remarquer ,  que  quelques  restes  au  nord  dn 
plateau,  entourait  également,  il  y  a  une  vingtaine  d'années, 
les  trois  autres  côtés  du  rectangle  et  dominait  un  fossé  qui 
disparait  de  plus  en  plus,  soit  que  le  vent  ou  la  pluie  y  trans- 
portent la  terre  végétale,  soit  que  le  soc  de  la  charrue  en  rase 
les  bords. 

A  l'exception  des  ruines  de  la  chapelle  de  Saint-Prix,  il 
n'existe  aucune  trace  de  pierres  taillées,  ni  dans  l'inlérieur 
de  l'enceinte  ni  sur  les  côtés.  li  n'y  avait  donc  pas ,  sur  cette 
partie  du  Britzgyberg,  un  fort  ou  castellum ,  mais  un  sim- 
ple camp  retranché,  assez  vaste  pour  servir  de  relai  ou  de 
refuge  en  temps  de  guerre  ou  bien  de  point  d'observation. 
Du  sommet  le  plus  élevé  de  la  montagne,  un  peu  plus  vers 
le  sud,  à  l'endroit  où  les  ingénieurs  de  l'État- major  avaient 
dressé  le  signal d'Olfurt,  correspondant,  d'un  côté,  avec  celui 
d'Altkirch  et,  de  l'autre,  avec  la  pyramide  placée  sur  la  route 
impériale,  entre  Sausheimet  la  forêt  de  la  Hart, — de  ce  point 
culminant,  le  regard  domine  le  cours  de  l'Ill  et  de  la  Largue, 
les  collines  environnantes  ,  vers  l'ouest ,  et  une  grande  par- 
tie de  la  route;  à  l'est  il  embrasse  les  nombreuses  ondula- 
lions  qui  se  projettent  du  Jura  supérieur  vers  la  plaine,  et 
sur  le  versant  méridional  de  cette  chaîne  de  montagnes,  on 
découvre,  dans  le  lointain,  la  ville  et  le  château  de  Ferrette. 
Dans  un  canton  du  Britzgyberg,  appelé  Burgfeld,  plus 
m.  (M.)  12  • 


jt,Googlc       — 


—  188  - 
rappl'oché  du  Kùppelé  que  du  camp  retranché  qui  nous 
occupe,  on  a  déterré,  il  y  a  quelques  années,  une  urne 
romaine  et  plusieurs  pièces  de  monnaies  romaines  qui  furent 
vendues  à  vil  prix  à  un  brocanteur;  de  plus,  en  remuant  la 
terre  d'une  vigne,  située  à  mi-côte  du  Britzgyberg,  le  pro- 
priétaire a  trouvé  deux  bracelets  en  bronze,  d'un  travail 
élégant  qui  depuis  sont  heureusement  tombés  entre  les  mains 
d'un  zélé  colleclionneur. 

Nous  dirigeons  maintenant  nos  pas  vers  le  nord,  en  lais- 
sant à  notre  gauche  la  petite  forêt  communale  d'IIlfurt,  diffi- 
cile à  traverser  â  cause  des  nombreuses  broussailles  qui 
s'opposent  à  notre  passage.  Dix  à  douze  minutes  suffisent 
pour  nous  placer  en  face  d'un  monticule  auquel  la  forme 
arrondie  de  son  sommet  a  i^t  donner  le  nom  de  Kûppelé- 
berg  ou  simplement  Kûppelé',  qui  répond  à  celui  de  Kœpflé 
ou  Kcepfel,  connu  dans  d'autres  contrées  de  l'Alsace.  Il  est 
plus  rapproché  de  Zillisheim  que  d'IIlfurt  et  situé  vis-à-vis 
du  village  de  Frœningen  qui  s'élève  sur  une  colline  de  l'autre 
côté  de  rill.  Nous  dirons,  en  passant,  qu'un  tronçon  de 
roule  romaine  se  détache  à  Schweighausen  de  la  route  des 
Leuciens,  traverse  Frœningen  et  vient  joindre  à  illfurt  la 
voie  deLarga;  et  nous  ajouterons  que  la  tradition  populaire 
rapporte  qu'une  galerie  souterraine,  passant  au-dfôsous  du 
lit  de  l'Dl,  reliait  entre  eus  le  château  de  Frœningen  et  celui 
du  Kûppelé  dont  nous  allons  parler. 

Pendant  de  longues  années,  et  jusqu'au  mois  de  jan- 
vier 1857,  le  sommet  du  monticule  ne  présentait  qu'un 
amas  de  décombres  recouverts  d'une  couche  végétale  où 
poussaient  quelques  aibres  rabougris  et  de  nombreuses 

1.  La  carte  de  rÉtal-nuOor  a  Kuppeiien;  Cassini  y  place  un  «  Vendan- 
geoir.  B  H.  Uoné,  Ceititehe  Forschungen ,  signale  uu  KtibeUberg,  près 
d"EtttiDgen ;  il  fait  dérÎTer  Kiibel,  comme  (orme  gennaaisèe,  defVj  ïHiT 
ou  Kvff,  sonunet. 


jt,Googlc 


—  189  — 
broussailles  qui  en  renilaient  l'accès  difficile.  Mais,  de  géné- 
ration en  génécalion,  le  peuple  avait  conservé  le  souvenir 
de  l'existence  d'un  château  qui  s'était  jadis  élevé  en  ces 
iieux,  et  les  données  historiques  lui  faisant  défaut,  ii  y  sup- 
pléa par  quelques  légendes  pleines  de  ^âce  et  de  poésie. 
Permettez-moi,  Messieurs,  de  vous  raconter  celle  qui  se 
rattache  à  la  destruction  du  château;  je  l'extrais  d'un  rapport 
adressé  par  M.  Briscard  à  M.  le  sous-préfet  d'Altkirch,  à  la 
date  du  17  août: 

«D'après  la  tradition  ce  château  aurait  été  détruit  lors 
a  d'une  invasion;  tous  les  habitants  y  auraient  été  mas- 
«  sacrés  à  l'exception  de  trois  demoiselles  qu'au  dire  des 
«anciens  du  pays,  l'on  voit  encore  circuler  de  nutt,  habillées 
«en  blanc,  nolamment  lorsqu'elles  se  rendent  des  ruines  du 
«château  à  la  rivière  de  l'ill  pour  y  puiser  de  l'eau  et  qui, 
<  lorsqu'elles  ont  besoin  de  sortir  le  jour,  ont  soin  de  se 
«métamorphoser  en  renards.  De  plus,  et  toujours  selon  la 
«tradition,  il  devrai!  se  trouver  dans  des  caves,  que  l'on 
«  suppose  exister,  une  grande  quantité  de  vin  que  l'on  n'a 
«  pu  enlever  lors  du  pillage  et  de  la  destruction  du  château.  » 

Les  vagues  souvenirs  historiques,  quelques  autres  rensei> 
gnements  plus  précis,  ainsi  que  les  légendes  populaires  qui 
sont  venues  se  grouper  autour  du  Kùppeté,  enfin  la  singu- 
lière conformation  du  monticule  lui-même:  toutes  ces  cir- 
constances réunies  ont  attiré  l'attention  de  M.  Briscard  sur 
ce  point  intéressant  de  la  vallée  antérieure  de  l'Ill.  Aidé  du 
concours  des  frères  Hirlh,  de  Richwiller,  entrepreneurs  des 
travaux  de  terrassement  pour  la  construction  du  chemin  de 
fer  de  Mulhouse  à  Paris,  qui  ont  mis  à  sa  disposition  les 
outils  nécessaires,  M.  Briscard  a  su  intéresser  aux  fouilles 
projetées  du  Kûppeté  un  certain  nombre  d'habitants  d'Illfurt. 
Grâce  à  leurs  prestations  volontaires  et  au  ti'avail  de  plusieurs 
ouvriers  intelligents  qu'il  a  rémunérés  à  ses  frais,  M.  Briscard 


jt,Googlc 


-  190  — 
est  parvenu  à  établir  d'une  manière  incontestable  l'existence 
d'un  petit  fort  ou  cbâteau  qui  couronnait  le  monticule  du 
Kûppelé  et  qui  était  entouré  d'un  fossé  assez  profond  dont 
nous  aurons  encore  à  nous  occuper.  Dès  le  troisième  jour 
des  travaux  de  déblai,  H.  Briscard  a  eu  la  satis^tîon  de 
découvrir  le  mur  intérieur  d'une  chambre  rectangulaire, 
longue  de  13  mètres,  sur  5'",50  cent,  de  large,  et  d'une 
hauteur  moyenne  de  3  mètres'.  Cette  chambre  fait  face  an 
sud-ouest;  on  y  remarque  encore  (deux  petites  ouvertures 
«  ayant  la  forme  de  meurtrières  et  prenant  jour,  l'une  au  nord 
tf  et  l'autre  à  l'ouest,  t 

Les  murs,  construits  en  calcaire  jurassique  extrait  des 
carrières  d'IUfiirt,  présentent,  à  différentes  hauteurs,  et  sur 
les  quatre  côtés,  trente  et  un  trous  de  6  centimètres  de  dia- 
mètre à  l'ouverture,  et  se  rétrécissant  en  forme  d'entonnoir; 
ils  s'enfoncent  dans  le  mur,  parallèlement  au  sol,  ai  mètre 
ou  l^iSO. 

Lors  du  déblai  de  cette  pièce  qui,  selon  M.  Briscard,  ta, 
«sans  aucun  doute,  été  surmontée  d'un  ou  de  plusieurs  (?) 
•  étages,»  on  a  trouvé,  recouverts  d'une  terre  noire  et 
grasse,  un  grand  nombre  d'ossements  de  gibier ,  entre  autres  . 
une  hure  de  sanglier  avec  ses  défenses  et  une  corne  de  ceif. 
Quelques  restes  de  charbons  et  la  couleur  noire  de  la  terre 
qui  recouvrait  ces  objets,  témoignent  sufiîsamment  de  l'ac- 
tion du  feu  et  portent  â  supposer  qu'après  la  destruction  du 
cbâteau  cette  partie  des  ruines  a  servi  de  rendez-vous  aux 
chasseurs  des  environs  qui  y  ont  fait  leurs  repas  champêtres. 
(A  cette  chambre,  dit  M.  Briscard  dans  son  rapport,  se 
«trouve  adossé,  du  côté  de  l'est,  un  couloir  d'une  largeur 
(  de  deux  mètres ,  encore  rempli  de  décombres,  lequel  pro- 

1.  Ces  dimensions  dilfèretit  de  celles  indiquËes  dans  le  rapport  de 
H.  Briscwd;  Je  les  ai  soumises,  il  y  a  quinze  Jours,  à  une  contre- 
Èpreave  qui  m'a  conduil  à  tes  maintenir  telles  que  Je  les  donne. 


jt,Googlc 


—  191  — 
«  bablement  doonail  accès  dans  des  pièces  basses.  E)n  faisant 
a  fouiller  au  pied  du  château,  du  côté  de  ce  couloir  et  dans 
aun  large  fossé  d'une  profondeur  d'environ  12  mètres,  j'ai 
«trouvé  un  mur  en  grosse  maçonnerie  qui  semble  s'être 
«affaissé  avec  te  temps  et  dont  une  partie  a,  dit-on,  été 
Il  détruite  il  y  a  environ  quarante-cinq  à  cinquante  ans, 
«  lorque  l'on  y  a  extrait  de  grosses  pierres  pour  l'établisse- 
>  ment  du  canal  du  Rhône  an  Rhin  qui  passe  près  de  la 
«montagne  sur  laquelle  est  situé  ce  vieui  château,  dont 
1  l'origine,  que  j'avais  pensé  pouvoir  faire  remonter  au  Xn° 
•  «siècle,  semble  devoir  être  plus  reculée  encore,  suivant 
«  l'avis  de  personnes  beaucoup  plus  compétentes  que  moi  en 
u pareille  matière  et  qui,  pour  asseoir  leur  opinion,  se 
«  fondent  principalement  sur  les  objets  antiques  qui  y  ont  été 
<  trouvés.  K 

Quant  à  ces  objets,  ce  sont,  outre  les  ossements  de  gibier 
que  nous  avons  déjà  signalés ,  trois  éperons  en  acier;  deux 
fragments  de  fer  à  cheval;  une  grande  boucle  en  fer;  une 
clef;  six  fragments  de  ferrements  de  porte;  quatre  fragments 
de  boucles  et  anneaux  en  cuivre;  une  grande  lame  de  cou- 
teau ;  enfm  un  fer  de  flèche. 

Fayle  de  fonds  ultérieurs,  les  fouilles  du  Kûppelé  ont  dû 
être  suspendues  depuis  le  printemps  1857;  je  le  dis  avec 
regret,  car  tant  que  l'on  n'aura  pas  pu  dégager  compléte- 
menl.le  côté  occidental  du  château  qui  est  encore  tout  re- 
couvert de  terre  végétale  et  de  décombres,  il  sera  impossible 
de  donner  une  idée  exacte  de  la  forme  et  de  l'ordonnance 
des  différentes  parties  de  ces  constructions,  bien  que  leurs 
limites  soient  parfaitement  indiquées  par  les  versants  mêmes 
de  la  butte  et  par  le  fossé  qui  l'environne. 

«Une  chose  remarquable  c'est  que  le  chemin  qui  condui- 
«  sait  au  château  existe  encore  aujourd'hui.à  l'état  de  chemin 


jt,Googlc     — 


«lie  dérruitenieiiC,  et  qu'il  vient  aboutir  à  une  plaie-forme 

*  assez  vaste  qui  se  trouve  située  à  l'est  où  cerlainement  on 
«avait  dû  élablir  des  dépendances.  Ce  qui  me  porte  à  cette 
f  supposition ,  c'est  que  la  plate -forme  n'est  séparée  du 

*  château  que  par  un  large  fossé;  que  le  sol  se  compose  en 
«grande  partie  de  pierres  et  de  chaux  provenant  de  dé- 
a  molilions  et  que  sur  cet  emplacement,  qui  est  classé  comme 
K  sol  forestier  depuis  plus  de  trente  ans,  aucun  des  repique- 
«ments  qui  y  ont  été  opérés  à  diverses  époques  n'a  pu  y 
■  prospérer,  malgré  ies  soins  de  l'administration.» 

Ces  renseignements,  que  j'emprunte  encore  au  rapport 
de  M.  Briscard,  sont  d'une  grande  importance,  car  si  je  ne 
m'abuse,  ils  nous  conduisent  à  chercher  sur  cette  plate- 
forme même  l'emplacement  de  l'ancien  fort  ou  château  d'Ill- 
furt  que  Schœpflin  signale  de  la  manière  suivante  ;  t  Sur  une 
«coUine  voisine  on  aperçoit  à  travers  les  broussailles  et  le 
«  bois  taillis  les  ruines  d'un  très-vieux  château  que  les  habi- 
tuants voisins  appellent  simplement  das  alte  Schtoss.*  » 
L'historien  Tschudi,  lorsqu'il  parle  de  l'expédilioa  des  Bâiois 
en  1355,  le  désigne  sous  le  nom  de  Vesti  Ylfurl.' 

Ce  qui  me  confirme  dans  mon  opinion,  c'est  que,  un  peu 
plus  haut,  vers  le  nord-est,  entre  la  plate-foime  dont  il  vient 
d'être  question  et  le  Kûppelé,  il  existe  un  enfoncement 
nommé  Burglache,  qui  se  présente  comme  un  îlot  au  milieu 
des  champs  cultivés  et  n'est  couvert  que  de  roseaux  et  d'autres 
plantes  palustres.  J'ai  appris  depuis  que  la  tradition  locale  y 
place  un  ancien  étang.  Les  eaux  de  cet  étang  pouvaient  ser- 
vir à  alimenter  et  le  fossé  situé  au-dessous  de  la  plate-forme 

I .  Il  esl  nommé  sur  le  cadastre  et  par  les  babitanls  d'illfurt  der  \Ueweg. 
(Sole  de  l'auteur  de  cel  essai.) 
?.  A/î.  illuslr.,  IV,  p.  93. 
3.  Chronic.  helvet.,  I,  fol.  442, 


jt,Googlc 


—  193  — 
sur  laquelle  s'élevait  le  château  d'illfurt,  et  le  fossé  qui  en- 
toure le  Kûppelé,  point  que  l'on  pourrait,   si  je  ne  me 
trompe,  considérer  comme  ayant  été,  par  rapport  au  châ- 
teau, une  espèce  d'ouvrage  avancé. 
.  Mulhouse,  avril  1860. 

AuG.  Stœbeh. 


jt,Googlc 


STATISTIQUE  MONUMENTALE 

C'AJWTOAI   VK   SVUIjXZ   (haut-bbih). 


Dans  la  rédaction  de  ce  mémoire,  l'auteur  s'est  appliqué 
!i  suivre  le  programme  tracé  par  le  comité  impérial  des  tra- 
vaux historiques  et  des  sociétés  savantes  pour  le  répertoire 
archéologique  de  la  France  (progi'amrae  qui  a  été  si  nette- 
ment formulé  par  M.  l'abbé  Straub)  et  dont  le  ministère 
prépare  la  publication.  Les  principales  sources,  où  l'auteur 
a  puisé  les  noms  anciens,  sont  indiquées  par  les  abréviations 
suivantes  : 

B.  Chronique  de  Materne  Berler  (Code  historique  et 

diplomatique  de  la  ville  de  Strasbourg  1842. 
Le  texte  allemand  date  de  1510). 

C.  Chronique  des  dominicains  de  Colmar. 

Ckr.  B3}.  Chronique  d'Ebersheim,  publiée  en  1717,  par 
Dom   Marlenne  (se  trouve  dans  la  biblio- 
thèque de  Schlestadt). 
Gr.       Grandidier,  Histoire  de  l'Église  de  Strasbourg. 
Sch.      Schœptlin.  Ahatia  diplomattca,  traduit  parRa- 

venèz.  Mulhouse  1851. 
TV.       Trouillat.  Monuments  de  l'histoire  de  l'ancien 
évéché  de  Bàle.  Porrentruy,  1825-58. 
Mégi.      Méglin*.  Notice  sur  Souitz.  Strasboui-g,  1817. 
Par.      Parchemins.  Vieux  titres,  cartulaires,  elc. 

I.  Még-lin  prétend  que  la  chronique  d'Ebersheinimllnster  (Chroaicum 
novientenie)  se  trouve  dans  la  bibliotbéque  de  Scblestadt,  dans  le  Code 
diplomatique,  Notice  sur  Berler.  p.  fl.  Elle  élail  pendant  quelque  temps 
entre  les  mains  de  feu  M.  Reiner. 


jt,Googlc 


ALSCMWII.LER. 
(Village  détruit  «n  I37&  par  les  Armagnacs.) 

1116  iltTlUM-,  UfwUn,  Scb    —  1M7  Umnltr.  Tr.  U  11,  p.  174.  — 

ll«>  Utwilr,  Tr.  t  H,  p.  193.  —  ISÏl  llnwllr,  Tr.  El,  p.  ZIS.  — 

ISH  iUwilr,  Tr.  I.  Il ,  p.  40a.    —  liSI  Anwllra,  Tr.  t.  II ,  p.  498.  — 
ISIO  Allauhwllgr,  ycliunder  Sanst  Joifin,  B.  20. 

On  rencontre  énormément  de  fondations  au  canton  de 
Souitz,  dit  Orschvil1erburg<Alschwilterbui^),  à  un  kilomètre 
sud  de  la  ville  où  jadis  s'élevait  ce  village.  Près  de  cet  em- 
placement se  dessine  la  butte  de  Saint-George,  que  Schœpflin 
à  pris  pour  un  tumulus  et  qui ,  d'après  les  fouilles  qu'on  y  a 
foites,  ne  renferme  que  les  ruines  d'un  burg.^  A  côté  de  cette 
motte  se  voyait  la  chapelle  de  Saint -George  et  la  statue 
équestre  de  ce  saint.  (  1292  capellanus  in  Alswilr  sandi 
Georgii).  Tr.  l.  Il ,  p.  524. 

Voir;  KnoU.  Let/ouilleadu  lumulatdeSouUtjKeyueà'Klawx,  1S&8, 
p.  157,  elfierler,  p.  20. 

De  BiiiK-  Butte  de  Saini-George ,  prit  de  Sotûtz  {Baut-MtinJ ,  dans  le 
t.  Il  du  Bulletin  de  la  8i>ciÉtë  pour  la  conservation  des  monumenta  histo- 
riques d'Alsace,  p.  I4I'H4. 

Albichswiller. 
(Antre  Tillage  détruit  h  une  époque  inconnue,  ) 
SlSilrioluwmw,  Scb.,1.  IV,  p.  209.—  ilnnvUn dicilur,  Sch.,  t.  Il, 
p.  313.  DiplOroede  Louls-te-DAbonnaire ,  p.  220.* 

Je  suppose  que  ce  hameau  dépendait  d'ÂIschwitler  et  qu'il 

était  situé  près  du  petit  ruisseau  appelé  le  Hechtengraben. 

L'élise  d'AIschwiller ,  d'après  Berler,  était  une  des  plus 

1 .  Il  est  question  en  l'an  1 34T ,  d'nue  vigne  située  irt/ra  cattrum  et 
eccleiiam  in  Alsviihr ,  Tr.  t.  111,  p.  842.  —  Faut-il  chercher  ce  castrum 
sur  les  hauteurs?  Alors  les  ruines  renfermées  dans  la  butte  de  Saint- 
George  seraient  dues  à  une  autre  construction,  et  auraient  peut-être 
appartenu  à  ud  burg  inférieur,  —  M.  de  Ring  est  persuadé  qu'elles  n'ap- 
partiennent pas  à  l'époque  romaine. 

2.  Trouillat,  I.  1",  p.  105,  et  Orandidier,  Histoire  de  l'Église  de  Stras- 
bourg, considèrent  cette  pièce  comme  fausse. 


jt,Googlc 


-^  196  — 
anciennes  de  notre  contrée.  Jadis  il  y  avait  certaines  églises 
centrales  desquelles  dépendaient  plusieurs  communes  et  qui 
remontaient  à  une  liante  antiquité;  ces  temples  furent  géné- 
ralement élevés  pour  christianiser  les  lieux  profenes.  On 
peut  citer  dans  cette  catégoiie  l'église  d'AIschwiller  qui  des- 
servait Souitz,  Wisenheira,  Hartmanswiller,  Berrwiller  et 
Alrichswiller;  celle  de  Feldkirch,  de  laquelle  dépendaient 
Bollwiller,  Bedersheim,  Ungersheim,  Palversheim;  et  cette 
ancienne  église  détruite  du  Bollenberg  où  se  réunissaient 
les  fidèles  d'OrschwJhr,  de  Gundolsheim,  de  Ber^hollz  et  de 
WesthalLen  (Pierre  était  recteur  de  l'église  d'AIschwiller  en 
1340.  Tr-,  t.  III,  p.  307). 

Berrwiller. 

tISOBanwUr,  Sch.  i.  IV,  p.  241.  —  ll)&Bw«*wU«,  Tr.  t.  Il,  p.  599. 

L'église  est  de  1766;  elle  n'offre  rien  d'intéressant;  les 
gens  de  ce  village  ont  édifié  beaucoup  de  leurs  maisons  avec 
les  pieiTes  provenant  du  Schimmelrain. 

A  un  kilomètre  au  sud  de  Berrwiller  se  voient  les  ruines 
de  l'ancien  château  du  Weckenthal  qu'Anastase  de  Waldner 
avait  restauré  à  grands  frais  en  15^2  et  qui  fut  incendié 
en  1652  par  René  de  Rosen.  Ce  n'est  plus  de  nos  jours 
qu'une  ferme,  appartenant  à  la  famille  d'Anlhès  de  Souitz, 
qui  possède  une  magnifique  vue  ancienne  de  ce  château. 

Le  hameau  de  Bertgchwiller  (anciennement  Berollzwiller, 
1473)  fait  partie  de  cette  commune. 

Bollwiller. 

7«B«ltowlli»,Tr.  I.  I,p,  72.— ItaBB»Uiuiwili»,Sch.  t.  V,p.  61Î. — 
1181  Bollcwllr,  Tr.  I.  Il,  p,  33SeI462.  —  11>1  Mwlrs,  Tr.  1.  H,  p.  498. 
tlKBftUewUn,  S«h,  t.  IV,  p.  613,  el  BiUwdlr,  Sch.  t.  IV,  p.  ?43.  — 
14S0BoUwUt,  Sch.  I.  IV,  p,  244.  —  lEH  laUwayllar.  Inscrlplion  sur  la 
'porte  d'enIrÉe  du  château. 

Ce  village  n'avait  pas  d'église  jusqu'en  1848;  l'église  pa- 
roissiale et  le  cimetière  se  trouvaient  à  Feldkirch.  Le  châ- 


jt,GoogIc 


—  197  - 
leau,  recoitsli'iiil  à  neuf  en  1599  {on  lit  sur  la  porle  d'entrée  : 
Rudolfus,  Freyherr  von  PoUweyller  und  im  Weyller- 
thal,  1599),  a  été  converti  en  fabrique.  En  1819,  MM.  Bau- 
mann  découvrirent  dans  leur  pépinière ,  en  faisant  des 
travaux  d'amélioration ,  un  grand  nombre  de  tombeaux.  Les 
cercueils  renfermaient  chacun  plusieurs  squelettes  et  des 
armes ,  des  dagues  qui  furent  envoyées  au  pasteur  Graff  de 
Mulhouse.  Ces  tombes  étaient  construites  avec  des  pierres 
plates,  juxtaposées  et  cimentées,  et  formaient  des  rangs 
plus  ou  moins  régulièrement  alignés.  Us  dataient  proba- 
blement de  cette  époque  (XII*  au  XIII^)  où  chacun  voulait 
se  ménager  après  sa  mort  un  coffre  de  pierre  pour  garantir 
son  corps  de  la  pourriture.  Peut-être  appartinrent-ils  même 
à  l'époque  mérovingienne. 

Au  sud  du  village,  qui  lut  brûlé  par  les  Suédois,  il  y  avait 
.  une  chapelle  dédiée  à  sainte  Catherine,  au  lieu  dit  Calhari- 
nenmatlen  vers  Staffelfelden,  et  une  localité  que  Cassini,  sur 
sa  carte  nomme  MuUenhusencapell,  et  que  je  n'ai  pu  retrou- 
ver. J'ignore  aussi  où  était  située  l'ancienne  petite  ville  for- 
tifiée de  Bollwiller. 

Feldkircu. 

78e  FcliUtdka,  r«l«  Xli«Uiii».  Gbarle  deMurbacb,  Scb.  t.111,  p.  S04.  ~ 
9S7  TaltUrolM.  —  117<  TeltUltb,  Tr.  I.  Il,  p.  2T0.  —  1417  FaMklndi,  Sch. 
t.  V,  p.  720. 

L'église  date  de  1725;  elle  a  ta  forme  d'une  croix  latine, 
le  clocher  est  surmonté  d'une  Sèche  très-hardie;  la  chapelle 
de  droite,  dite  des  Rosen,  possède  un  caveau  où  les  nobles  de 
cette  famille  reposent;  une  plaque  en  marbre  blanc  rappelle 
le  souvenir  de  Conrad  de  Rosen  qui  a  contribué  à  élever  ce 
temple.  La  paroisse  de  Feldkirch  est  une  des  plus  anciennes 
de  la  contrée;  là  fut  l'unique  église  (à  l'exception  de  celle 
d'AIschwiller,  démolie  en  1375)  entre  Murbach  etEnsisheim; 


jt,Googlc 


—  198  — 
les  (^ens  de  BoUwillei',  d'Ungersheim  el  de  Redersheim  y 
allaient  à  l'oflice. 

Il  s'y  trouve  une  maison,  appelée  le  Châtelet,  qui  était 
habitée  quelquefois  par  le  seigneur  de  Bollwilier;  elle  date 
de  1604 

Le  Freundstein. 

Le  bourg  du  Frundeslein  0355,  Berler,  p.  36),  détruit 
de  fond  en  comble  lors  de  la  guerre  des  paysans  en  1535, 
fut  le  berceau  des  Waldner,  c'est-à-dire  de  la  famille  la  plus 
ancienne  de  l'Alsace  (sauf  les  Habsbourg).  Quoique  les  ruines 
qui  s'y  voient  encore  soient  situées  sur  le  territoire  du  can- 
ton de  Saint-Amarin ,  leur  bistoire  ne  se  rattache  pas  moins 
intimement  à  celle  de  la  ville  de  Souitz. 

Ilf7.  Le  Fnudartela  est  déclaré  ganerbiat.  Sdi.  I.  IV,  p.  21?. 

Voir  :  Les  ruines  du  Fréundslein,  par  M.  Braun  de  Doroach  (photogra- 
ptalèes).  Le  cbàteau  du  Fréundslein  et  la  famille  des  Waldaer,  par  Knoll, 
Reçue  d'Alsace,  année  1857,402. 

Harthanswiller. 

'  lit?  iBdwuwwllT*,  Tr.  t.  I ,  p.  408.  ~  1IS8  lutBauMWlIr,  îr.  t.  Il, 
p.  462.  —  IISB  ArtlMBaniwllr,  Tr.  (.  II,  p.  455.  —  1381  lartBauwUar», 
T.  [.  Il,  p.  209,  210.  ~  ItmtndiwylM*,  Berler,  p.  T  (manuscril  p.  340), 
du  lemps  de  Thurlng  vtm  Haboyler,  vogt  sw  Rt^aeh. 

L'église,  qui  était  fortifiée  avec  le  cimetière,  date  de  1495- 
On  y  voit  un  tableau  représentant  la  sainte  Vierge  dû  au 
pinceau  d'un  des  meilleurs  artistes  de  l'Ilalie  ;  une  belle  com- 
tesse de  Waldner  avait  posé  à  cet  effet.  Les  Waldner,  qui 
étaient  propriétaires  de  ce  hameau,  y  possédaient  un  petit 
château  qui  existe  encore  et  qui  date  de  l'année  1562. 
On  y  remarque  une  cave  voûtée  dont  les  murs,  épais  de 
3  mètres,  sont  à  l'épreuve  de  la  bombe  el  formulaient  une 
véritable  casemate  dans  laquelle  pouvaient  se  retirer  les  ha- 
bitants en  cas  de  sinistre,  et  en  descendant  des  étages  supé- 


jt,Googlc 


—  199  - 
rieurs  par  un  escalier  secret  qui  est  eng^agé  et  caché  dans 
le  mur.  Un  lion  massif  en  bronze  doré  occupait  jadis  le  faîte 
de  cet  édifice;  au  temps  de  la  révolution  on  voulut  le  des- 
cendre et  l'on  fit  si  bien  qu'il  s'enfonça  tellement  dans  la 
vase  des  fossés  du  château  qu'il  fut  depuis  impossible  de  le 
retrouver.  L'ancien  château  est  déjà  cité  en  1308:  Castrum 
suum  in  Hartmanswilr ,  Tr.  1. 111,  p.  134. 

Les  croisées  du  clocher  et  de  l'église  accusent  le  système 
ogival  en  décadence  (XV^  siècle);  une  cloche  datant  de  cette 
époque  s'y  trouve. 

Dans  la  forêt  de  cette  commune  exisle  une  pierre  très- 
curieuse  en  porphyre  ;  elle  a  1  mètre  de  diamètre ,  sur 
0'",80  cent,  d'épaisseur  et  porte  une  excavation  demi-sphé- 
rique  à  sa  face  supérieure;  peut-être  servail-eile  aux  sacri- 
fices druidiques. 

Herckheih, 
(Village  détroil  Jt  une  époque  inmniiue.) 

Était  situé  très-probablement  au  nord  -  ouest  d'Isenheim, 
le  long  de  ta  Lauch ,  vers  Guebwiller.  Les  fondations  et 
substructions  qu'on  y  a  rencontrées  donnent  une  certaine 
valeur  à  notre  supposition. 

Voir  :  Sch.  l.  rv,  p.  169.  —  Berler,  p.  Î8.  Dielerieh,  VogI  von  Berch- 
heim  (13S5).  Item  XU  sehilHng  uad  VIII  basler  p/eimig  Weritng,  weiche 
Dieterichj  Vogl  von  BerehAeim  ,  geben  vnd  autrichien  dem  elosler  sti 
Vnterlinden. 

La  Host,  boubg  he  la  Hœst. 
Cette  localité  fut  détruite  à  une  époque  fort  reculée;  elle 
était  située  vers  Redersheim  sur  une  hauteur.  La  tradition 
seule  nous  en  a  conservé  le  souvenir.  Peut-être  était -ce  là 
Hœsten  dont  parle  une  charte  de  Trouiltat,  t.  11,  p.  510 
(année  1384);  en  tout  cas  les  fondations  ici  abondent;  on  y 
a  aussi  trouvé  beaucoup  de  médailles  romaines  portant 
l'eiligie  de  l'empereur  Gordien  II. 


jt,Googlc 


—  200  - 

ISEMIEIH. 

Im,  Seli.  t.  IV,  |).  Ifi7,  el  l.  V,  p.  683.  —  114)  Itanbalo,  Tr, 
I.  I[,  p.  TIO.  —  llE9bgiibalB,  Scli.  I.  IV,  p.  IÛ7,34!,  ele.  --  1131  Imd- 
hM,  Tr.  L  I,  p.  538.  —  llHIiMih«lii,  Tr.  t.  II,  p.  610.  —  1303  beolun, 

Sch.  t.  IV,  p.  no. 

L'église  date  de  1826;  la  tour  carrée,  à  plein  cintre,  à 
base  massive  en  pierres  de  taille,  remonte  a»  XII*  siècle. 
Une  cuve  baptismale,  portant  le  millésime  de  1142,  s'y 
trouve;  cette  piscine  certes  servait  aus  baptêmes  par  immer- 
sion, en  usage  lors  des  premiers  siècles  du  christianisme; 
cette  cuve  a  un  mètre  de  dimension.  On  sait  que  jadis  l'en- 
fant était  placé  nu  et  debout  dans  la  cuve  baptismale,  dont 
l'eau  pouvait  dans  les  fonts  ordinaires  monter  jusqu'au 
ventre,  il  y  avait  baptême  par  immersion;  la  forte  dimension 
de  cette  cuve  confirme  entièrement  cette  opinion.  Cette  lonr 
qui  va  être  démolie  est  de  celte  construction  grossière  qui 
est  le  propre  de  beaucoup  de  ces  édifices  qui  n'ont  de  com- 
mun avec  les  belles  tours  romaines  de  Murbach  ou  de  Gueb- 
willer  que  le  plein  cintre  et  la  forme  caiTée  (telles  sont  les 
tours  de  Reguisheim,  de  Rumersbeira,  etc.). 

Isenheim  possédait  un  Dinghof  {curiam  dictam),  un  petit 
château,  acLuctlement  la  fabrique  Gast,  et  une  commanderie 
d'Antonites  de  Vienne.  Les  bâtiments  de  cette  confrérie 
existent  encore,  mais  ils  sont  occupés  par  les  pères  jésuites, 
qui,  à  la  place  de  l'ancienne  église,  ont  élevé  un  superbe 
petit  temple  du  style  gotbique  le  plus  pur  et  qui  fait  l'ad- 
miration de  tous  les  connaisseurs.  Près  de  la  porte  d'entrée 
on  aperçoit  un  monument  sculpté  représentant  saint  Antoine 
et  une  énorme  pierre  tumulaire  qui  figure  un  sire  de  Hausen. 
L'ancien  maître  -  autel  de  l'église  de  cette  commanderie, 
que  l'on  voit  maintenant  au  musée  Schœngauer  à  Colmar, 
est  on  chef-d'œuvre  de  peinture  et  de  sculpture;  il  repré- 
sente la  vie  du  grand  saint  Antoine. 


jt,Googlc 


JUNOHOLTZ ,   ANNEXE   DE   SOULTZ. 
lias  Jaiuliolt,  Tr.  I.  I,  p.  527.  —  1161  Idem,  Sch.  t.  IV,  p.  84.  ~ 
lias  JnsM,  Sch.  t.  IV,  p.  209.  —  117»  JtmMi,  Tr.  I.  [[,  p.   196.  — 
lUl  JnnUMU,  Tr.  I.  N,  p.  509. 

Celle  localité,  fortifiée  avec  Habsbeim  sous  Frédéric  IV, 
est  revenue  depuis  à  son  premier  état  de  village.  A  sa  gauche 
se  voient  les  ruines  de  son  ancien  château  féodal  qui  date 
du  commencement  du  XIV  siècle,  et  qui  fut  habité  après 
l'extinction  des  nobles  de  Jungholtz  par  les  Schauenbui^. 
Un  vaste  cimetière  Israélite  entoure  les  ruines  de  ce  château. 


lias  ■•reliMilialB,  Scti.  t.  IV,  p.  228.  —  IISB  ■«rokanbaln,  Tr. 
p.  403.  —  IIBÏ  ItrkMulMUi,  Tr.  1.  I,  p.  433.  ~  1116  iMfcilihalB 
L  IV,  p.  170.  —  1803  Kutanhelm,  Tr.  1. 1,  p.  433.  —  13*3 
Tr.  t.  m,  p.  SI.  —  16ie  MwokuibciB,  B.  20. 

La  tradition  raconte  qu'à  une  époque  fort  reculée  un 
meunier  se  nommant  Marx,  Merx,  s'établît  à  l'endroit  où 
s'éleva  plus  tard  ce  village,  et  en  fut  le  fondateur;  de  là 
vient,  dit-on,  le  nom  de  Marxheim,  plus  tard  de  Merxheim. 
L'église  porte  le  millésime  de  1 772  ;  le  clocher,  plus  ancien , 
date  de  la  seconde  époque  ogivale  (XVI"  siècle);  Merxheim , 
possédait  une  chapellenie.  Ses  archives,  comme  celles  de  la 
plupart  de  nos  villages,  ne  remontent  pas  au  delà  de  l'an- 
née 1600.  Le  sieur  Schmitt,  secrétaire  de  la  mairie,  possède 
un  sachet  rempli  de  grains  de  froment  noircis  et  comme 
grillés  ï»ar  la  flamme,  que  l'on  conserve  religieussment  dans 
sa  famille  depuis  plusieurs  siècles;  ces<  débris  doivent  avoir 
été  sauvés  lors  de  l'incendie  générale  de  ce  village,  à  l'épo- 
que de  l'invasion  des  Armagnacs  (1375). 

Au  nord  de  Menheim  et  vers  Gundolsheîm  existait  jadis 
un  autre  village  nommé  Bleyenheim;  le  canton  rural  porte 
encore  ce  nom.  Cette  localité  n'est  mentionnée  dans  aucun 


jt,Googlc 


—  202  — 
éci'il,  la  tradition  seule  nous  en  a  conservé  le  souvenir,  et 
ce  qui  lui  donne  un  certain  poids  historique,  c'est  la  pré- 
sence de  vastes  fondalions,  de  tombes  et  d'urnes  funéraires 
qui  y  ont  été  signalées  et  qui  font  présumer  qu'andennement 
il  y  avait  là  un  étabbssement  fiie,  d'une  réunion  d'hommes 
plus  ou  moins  nombreusa 

Une  pierre,  en  forme  de  meule  appelée  le  Trottstein,  se 
trouve  enfouie  â  moitié  sur  l'extrême  limite  sud-est  de  la 
forêt  de  Memheim  ;  on  n'est  pas  d'accord  sur  son  or^ne  ; 
mais  ce  qui  est  frappant,  c'est  que  cette  pierre  soit  restée  là 
isolée,  aux  bords  d'une  forêt;  un  certain  préjugé,  quelque 
légende,  l'a  probablement  prot^ée  el  a  empêché  qu'elle  ne 
lut  utilisée;  car,  et  cela  est  triste  à  dire,  un  certain  vanda- 
lisme inspire  nos  cultivateurs ,  et  des  colonnes  qui  Jtidis 
formaient  le  péristyle  de  quelque  villa  romaine,  servent 
actuellement  de  louleaux  aux  paysans  de  Berrwiller;  il  est 
donc  étonnant,  dis-je,  que  le  Trottstein  n'ait  pas  eu  une 
destinée  pareille. 

OSTEIN. 
(Village  détruit  à  Tépoque  des  Armagnacs,  1375,  mais  qui  n'a  luitièreinent 

disparu  que  depuis  l'année  1SO0.) 
811  HMtâba,  Sdi.  t.  )ll,p.  493.  —  lOtllMtkidB.  Scb.  t.  lV,p.  ITO. — 
IISG  iNtMB,  Sch.  t  IV,  p.  327.  —  11S4  iMtra,  Tr.  t.  Il,  p.  403.  — 
13B«  OithalB,  Berler,  p.  38. 

Le  petit  château  d'Ostein  qui  datait  du  XI'  siècle  n'existe 
plus.  Le  monticule  qui  se  trouve  sur  l'emplacement  du 
village  détruit  et  que  Schœpflîn  a  pris  pour  un  tumulus,  recèle 
probablement  les  ruines  de  ce  petit  castel,  à  côté  duquel  il 
y  avait  une  chapelle.  Beaucoup  de  tombes  mérovingiennes 
ont  été  trouvées  en  ces  lieux,  et  les  coffres  en  pierre  servent 
actuellement  d'abreuvoir  au  bétail  d'isenheim.  Les  fondations 
indiquent  que  le  village  détruit  s'étendait  du  côté  de  Merx- 
heim.  Une  pierre  tumulaire,  rappelant  Rudolf  d'Ostein,  dé- 


jt,Googlc 


—  203  — 
cédé  en  1594,  a  été  transportée  dans  l'église  d'Isenlieini  par 
l'auteur  de  ce  mémoire  et  ce  pour  rappeler  aux  générations 
futures  ie  nom  de  cette  localité  détruite. 

Voir:  Revue  d'Alsace,  année  1859,  page  380.  Du  rlllage  détniil 
d'Oateln ,  par  Cli.  Knoll. 

Redersheih. 

7Î(  UttoruliaiB,  Charte  de  Hurbach,  Sch.  I.  III,  p.  460.  —  B18  Irte- 
TMbelB,  wcatur,  Sch.  I.  li,  p.  313.  ~  USE  leU«rtbalB,  Sch.  t.  IV, 
p.  2TS.  —  1171  latlnbate,  Tr.  I.  Il,  p.  215.--11>1  KttnMbn,  Tr.t.ll, 
p.  518.  —  llSl  laUtih«ba,Tr.  t.  Il,  p.  âlO.  -- ISOSIgtenhelD.Tr.  l.  Kl, 
p.  51. 

La  tour  est  carrée  et  provient  de  la  seconde  époque  ro- 
maine; l'église  date  de  1490;  elle  était  fortifiée  ainsi  que  le 
cimetière  et  servail  de  lieu  de  refuge,  lors  des  temps 
calamiteux. 

Ce  village  fut  entièrement  brûlé  par  les  Suédois  en  1630. 

SCHIMMELHAIN,  LE  COTEAU  DU  ChEVAL  BLANC. 

Sur  ce  monticule,  qui  fait  face  au  soleil  levant,  s'élevait, 
il  y  a  quatorze  ou  quinze  siècles,  une  immense  villa  gallo- 
romaine.  Les  fondations  des  colonnes  cylindriques,  des  tuiles 
et  des  briques  romaines  et  le  torse  d'un  aigle  en  marbre 
blanc  ne  laissent  aucun  doute  à  cet  égard.  Les  fouilles  com- 
mencées seront  probablement  continuées  incessamment  et 
promettent  un  beau  résultat. 

Près  de  cet  établissement  passait,  d'après  M.  de  Golbéry, 
une  voie  romaine'.  Elle  venait  d'Offemont,  passait  à  Cham- 
pagney,  à  Souitz  et  à  Rouffach  et  menait' dans  le  Bas-Rhin. 

<Je  ne  fais  nul  doute,  dit-il,  que  cette  voie  ne  fât  celle 
nqui  venait  del'inténeurdes  Gaules  et  qui  longeait  les  Vosges 
«jusque  dans  le  Bas-Rhin.  De  Cbampagney  jusqu'à  Souitz 

I.  Mémoire  sur  les  voies  romaines,  couronné  par  l'InstitQl  en  I8S4, 
par  H.  de  Qolbéry. 

HI.  (M.)  -  13* 


jt,Googlc 


-  904  - 
(je  n'en  connais  aucun  Tragment.  L'ancienne  roule  de  poste 
1  passait  dans  Soultz  et  «e  qui  me  confirme  dans  l'c^inion 
«que  ta  voie  romaine  est  précisément  cette  vieille  route  de 
«poste,  c'est  la  nécessité  de  cette  direction,!  et  il  aurait 
pu  ajouter,  mais  h  cette  époque  il  l'ignorait,  la  présence  de 
l'établissement  du  Schimmelrain  qui  Ait  détruit  probable- 
ment lors  de  l'invasion  des  barbares. 

Voir  :  Revue  d'Alsace,  anaéë  1851,  p.  553  et  554.  Origioe  de  Sonlti. 
par  Knoll. 

Soultz.  Sultz.  Ober-Sultz,  Le  Sultz  du  Haut-Mundat. 
SBT  SsU,  Snlu,  Chr.  Eb.  t.  IH,  p.  II3S.  —  TOO  Snlu,  Gr.  I.  I,  p.  iliv. 
—  lt?9  lalu,  la  talu,  Gbr.  Eb.  p.  1114.  —  lllB  la  tlUa  lulu,  Hég. 
p.  7.  —  me  SalM,  Tr.  L  1 ,  p.  456.  —  llGl  ApU  BUilUaBsH  talu, 
Sch.  t.  IV,  p.  207.  —  1IB4  IB  «ipU*  InlM,  Mégi.  p.  16.  ~  1181  a>U, 
Tr.  L II ,  p.  4T0.  —  13S1  GiiteUud  Inltai,  Scb.  t.  IV,  p.  208.  —  1164  Tm 
4«r  Btatt  Snlti  nnd  éxm  ScUou,  B.  p.  30.  —  lllS  In  Snltsa  rarrà  lnb««aiu«, 
Hég.  p.  19.  —  ISll  IB  BnUta  «apelU  «t  hilut,  Tr.  XJII,  p.  170.  —  ISSB 
liiIii«,Tr.  t.  III,  p.  39.  —  1380  Snlt*  In  Insdftt  ObaMluM  kIbrm.  Par  — 
1880  lenlti,  Piriode  française ,  litres  divers. 

Le  nom  de  cette  localité  dérive  des  sources  salées  qui  s'y 
trouvent  et  a  peu  varié.  Il  en  est  question  dès  l'année  667, 
époque  à  laquelle  Adalric,  duc  d'Alsace,  accorda  à  l'abbaye 
d'Ebersl-munster  la  cour  seigneuriale  de  Soultz  (curtis  do- 
minica),  dont  on  voit  encore  quelques  traces  au  lieu  dit 
Capell-kof.  Là  s'élevaient  jadis  une  belle  église,  consacrée 
aux  Trois  rois,  et  un  couvent  occupé  par  des  moines  cister- 
ciens relevant  de  l'abbaye  du  Luis  croissant.  ' 

En  1079,  le  district  de  Soultz  fut  incorporé  au  haut-mun- 
dal  et  resta  la  propriété  de  l'évêque  de  Strasbourg ,  jusqu'en 
1789.  L'église  paroissiale,  placée  sous  le  vocable  de  Saint- 
Maurice,  fiit  commencée  vers  l'an  1278  et  achevée  en  1489 

I .  C'est  en  raonèe  1253  que  l'abbaye  du  Luis  croissant  fut  autorisée 
à  fonder  noe  cbapeUe  à  Soultz  dans  la  cour  dominicale;  Tr.  1. 1 ,  p.  596. 
Celte  chapelle  devint  pins  tard  rëgllse  des  Trois  rois. 


jt,Googlc 


—  205  — 
à  la  période  tïnale  de  )'<^ve.  La  riche  efflorescence,  les 
rormes  sveltes  des  parties  avoisinant  le  chœur,  comine  le 
dit  M,  Bavelaër,  dont  nous  empruntons  ces  lignes,  accusent 
le  XIV°  siècle,  la  noble  simplicité  de  l'époque  ogivale  primi- 
tive ;  mais  les  choses  n'allaient  pas  vite  en  ces  temps  de 
lutte,  les  terribles  irruptions  des  routiers  arrêtèrent  les 
constructions  qui  furent  reprises  au  XV*  siècle;  à  cette  épo- 
que appartiennent  deux  chapelles  et  une  fort  remarquable 
sacristie.  Enfin ,  et  c'est  par  là  que  le  monument  fut  clos, 
on  ajouta  en  1489  une  travée  dans  toute  la  largeur,  avec  !e 
porche  du  portail  principal  qui ,  par  un  travail  alambique  et 
sans  importance,  contraste  péniblement  avec  ce  que  pro- 
mettaienl  les  premières  parties  de  l'édifice. 

Le  clocher ,  placé  sur  la  partie  centrale  de  la  croisée 
d'une  feçon  très-hardie,  est  terminé  eu  flèche  octogonale. 
Il  renferme  une  cloche,  qui  date  de  l'année  1454 

Saint-Maurice  est  représenté  armé  de  toutes  pièces  en 
chevalier  du  XIV*  siècle,  sur  le  tympan  de  la  porte  latérale 
du  sud ,  qui  représente  aussi  l'adoration  des  mages.  Près  de 
cette  même  porte  on  voit  une  règle  en  fer  solidement  fixé 
dans  le  mur  et  qui  servait  d'étalon  pour  la  vérification  de 
l'aune,  en  cas  de  hlige.  A  la  gauche  de  la  grande  poi-te,  on 
distingue,  attachée  par  une  chaînette,  le  Klappcrstein  (la 
pierre  des  médisants),  que  les  femmes  médisantes  devaient 
porter  à  travers  la  ville,  suspendue  au  cou  (raconte  la  tra- 
dition) par  un  fort  lien  en  paille  (mit  einem  Strokband). 

Constatons  en  dernier  lieu,  et  ce  avec  beaucoup  de  re- 
grets, que  le  monument  qui  représentait  dans  cette  église 
Hermann  de  Waldner  (XIV* siècle)  a  disparu  lors  de  la  révo- 
lution de  1789;  heureusement  Schœpflin  l'a  reproduit  dans 
son  ouvrage. 

Une  belle  commanderie  de  l'ordre  de  Malte  existait  en 
cette  ville,  elle  remontait  à  l'année  1200;  il  n'en  reste  plus 


jt,Googlc       ^ 


—  206  — 
iin'une  chapelle  convertie  en  grange  et  où  cependant  l'on 
constate  plusieurs  pierres  turaulaires,  et  surtout  les  deux 
inscriptions  suivantes  : 

La  première  concer'ne  le  baron  Jean  de  Svinzbell ,  lue  en 
duel  le  33  décembre  1693  par  Hcné  de  Rosen.  La  seconde 
est  relative  au  commandeur  Conrad  de  Schvalbacti ,  mort  le 
17  mars  1568.  Comme  c'est  là  la  plus  importante  nous  la 
reproduisons  textuellement: 

Avno  Domini  i56S,  den  il.  Men,  ist  in  goU  verschieden 
der  ekrvûrdige  adel.  und  gestrenger  herr ,  Conrad  von 
Sckvatback ,  ritler  sand  Johanns  ordens ,  deutscker  Landen- 
Commentkur  zu  Francfvgt,  Sultz  und  Colmar,  des  und 
allen  Ckristglaubigen  Seelen ,  der  almechtige  gott  durai 
Verdienst  und  Mitleideii  eine  chrislliche  Aufersteung  gebe. 
Amen. 

Le  couvent  des  capucins  construit  en  d^ors  de  la  ville  en 
1632,  a  depuis  été  converti  en  hospice  civil;  à  côté  existait 
jadis  la  Léproserie. 

Quant  à  l'architecture  militaire  au  moyen  ftge,  elle  est 
représentée  par  de  nombreux  restes  de  fortifications,  par 
des  toui's  et  des  murailles.  De  l'antique  caatel  du  Buchneck, 
la  citadelle  de  Sultz,  dont  parle  le  dominicain  de  Colmar, 
il  ne  reste  plus  qu'une  jolie  demeure  appartenant  à  un  in- 
dustriel. 

Une  quinzaine  de  maisons  portant  toutes  le  millésime  du 
XW  siècle  (de  1515-1590),  offrent  celle  particularité,  que 
l'escalier  spiral  se  trouve  encadré  dans  une  tourelle  qui 
rappelle  le  donjon  des  anciens  châteaux. 

Nous  devons  dire  du  reste,  et  ce  en  thèse  générale,  que 
dans  notre  circonscription  (et  nous  entendons  parier  des 
cantons  de  Souitz,  Guebwiller,  Cemay,  Ensisbeim  et  Rouf- 
fach)  ta  plupart  des  maisons  particulières  ont  été  construites 
pendant  le  XVI*  siècle.  Après  la  guerre  des  paysans,  nous. 


i>,Coot^lc 


—  207  - 
n'avons  jamais  pu  constater  une  date  plus  ancienne;  par 
contre,  la  plupart  des  églises  des  villages  portent  celle  du 
quinzième.  Toutes  ces  constructions  sont  faites  en  grès  vos- 
gien,  tantôt  rouge,  tantôt  jaune,  tes  murailles  des  villes 
renferment  beaucoup  de  briques  et  de  gros  cailloux  roulés. 

Il  existait  jadis  à  Souitz,  dans  une  rue  collatérale  qui  con* 
duit  vers  la  porte  deBolIwiller,  un  bâtiment  d'une  structure 
très-ancienne  et  gothique,  désigné  sous  le  nom  de  Heiden- 
tempel.  Je  n'ai  rien  pu  trouver  concernant  l'origine  de  Cet 
édifice,  près  duquel  se  voit  le  Menenbrunnm,  dont  le  nom 
est  celtique ,  car  d'après  Mone,  m«n«n  veut  dire  hauteur,  et 
cette  source  effectivement  provient  des  hauteurs  d'AIsch- 
willer  (Mone,  CeUische  Forschungen  ,  p.  115). 

Dans  la  forêt  immense  qui  appartient  à  cette  ville,  et  qui 
s'étend  jusqu'au  Ballon ,  on  rencontre  une  pierre  énorme 
appelée  le  Hexenstein,  le  Breitenstein.  Cette  montagne,  qui 
dépasse  de  1414  mètres  le  niveau  de  la  mer,  et  qui  appar- 
tient depuis  un  temps  immémorial  à  la  commune  de  Soultz, 
était,  sans  aucun  doute,  et  ce  d'après  les  études  de  Mone  et  de 
M.  Stœber,  consacrée  au  culte  du  Dieu-Soleil,  au  culte  de 
Bélus,  deBaal,  comme  son  nom  l'indique  évidemment.  (Voyez 
les  études  de  M.  Stœber  et  de  Mone  sur  l'origine  du  mol  Ballon, 
Beldien.) 

Voir:  Btrter.  Von  der  Stait  SuUi  und  dem  Schloa,  p.  30. 

Origine  de  la  ville  de  SoulU,  par  Knoll,  revue  d'Alsace,  IBS7  ,  p.  bib. 

La  conunanderie  de  Souitt,  par  le  même,  I8â8,  p.  !90. 

Le  Freunditein  etlafatnilie  des  Waidner,  par  le  même,  ISâT,  p.  401, 

LeafouiUe»  du  tvmulm  de  SouUt,  par  le  même,  ISàS,  p.  IST. 

L'auteur  de  ce  mémoire  posaéde  une  vue  ancienae  de  Soultz ,  une  autre 
trèB-lDComplète  existe  à  Thierbach;  od  est  à  se  demander  le  motiT  pour 
lequel  MériaD,  daos  sa  Topographia  Atiatiœ ,  ti'a  pas  donné  le  dessin  de 
cette  petite  ville  ëpiscopaie. 


jt,Googlc       — 


—  208  - 
Le  Prieuré  de  Notre-Dame  de  ThieRbach. 

USE  TkiHMkMli,  Exlraetum  ear  etMjtio  miitaU  abàatiK  cluniacen- 
tlt,  fol.  CGV.  —  usa  Olnmbaeh,  et  1140  Direabuli,  Ctironique  par  Befer 
(texte  ilteilKiad),  I8S0.  —  1184  Tbyannbasli,  Tr.  I.  U.  p.  402.  — 
1119  ntrukMb,  Tr.  1. 1(,  p.  51».  ~  11<3  Tyeranbteb,  Tr.  t.  II,  p.  402.  — 
lut  nikr«iba«h,  Tr.  t  It,  p.  i,63. 

Fondé  en  1135  par  le  comte  Ulric  d'Éguisheim  et  les  ha- 
bitants de  Soultz.  Ce  pneuré,  relevant  de  l'abbaye  de  Cluny, 
fui  détruit  tors  de  la  guerre  de  trente  ans,  puis  réédifié. 
L'Église  actuelle  date  de  1700  et  n'offre  rien  de  remarquable 
qu'une  collection  innombrable  d'ex-voto  qui  rappellent  tous 
les  désastres  auxquels  est  sujette  la  nature  humaine.  Il  est 
bon  de  signaler  ici  un  curieux  tableau  de  l'année  1680  qui 
représente  une  vue  ancienne  de  Soultz  et  de  Thierbach;  au- 
dessus  de  cette  toile  sont  suspendues  deux  menottes  en  fer 
i:ouvcrtes  de  rouille  et  de  vétusté,  et  dont  la  tradition  nous 
a  conservé  l'histoire.  Ce  pèlerinage  est  un  des  plus  fréquentés 
de  l'Alsace.  A  la  gauche  de  l'autel  de  la  Vierge  se  ti-ouve  le 
vceu  solennel  (votum  sol^mne  dvium  urbit  Sulzœ)  que  les 
habitants  de  Soultz  firent  en  1138. 

Voir  :  Notice  de  l'auleur  de  ce  mëmoire  aur  le  pâlerioage  de  Tblerbadi. 
BullellQ  de  la  Sodétë  pour  la  conservalion  des  monumenti  historiques 
de  l'Alsace,  t.  01,  p.  53-&â;  et  Kurzer  Berichl  iiber dot  WaUfahrtort  su 

Thierbach,  parl'abbè  Beyer,  1850. 

Uhgersheih. 
Ï9i  Oncraihala,  Charte  de  Mufbaeb,  Sch.  1. 111,  p.  460.  ~  813  Oagnai- 
beln,  Tr.  t.  1,  p.  lOS.  —  1118  DB(r«ub*iB,  Tr.  1.  I.  p.  242.  ~  1«0  len- 
(eniMffl,  Sch.  t.  IV,  p.  220.  ~  lIGi  Oii(NikBlB,  Tr.  L  I,  p.  eiï.  — 
IISS  ai«crilielB,  Scb.  t.  V,  p.  T2I.  —  lliaautanbrtB,  Tr.  t.  Il,  p.  62 1. 
1303  Dngaiibeln,  T.  L  111,  p.  49. 

La  nouvelle  église  d'Ongersbeim  a  été  achevée  en  1749; 
l'ancienne  existait  sur  le  même  emplacement;  mais  elle  se 
dirigeait  du  nord  au  sud.  La  tour  carrée  date  du  XI*  siècle  et 
servait  de  forteresse;  les  embrasures  appropriées  à  l'arc  le 


jt,Googlc 


déuolent  éviileniment  ;  l'étage  supéneur  est  d'une  époque 
plus  récente  et  a  élé  sur-clouté.  Les  annales  de  Colmar 
rapporteat  qu'en  1330  on  avait  fortifié  la  tour  attenante  à 
une  chapelle,  et  que  lors  de  cette  fortification  la  chapelle 
avait,  été  démolie  (Merklen,  I.  ),  p.  93). 

Le  petit  chât«au  féodal  de  ce  village  s'élevait  sur  les  prés 
qui  conservent  encore  le  nom  de  Scklossmalten,  sur  la 
gauche  du  firûcklebach,  à  500  mètres  nord  du  pont  qui  se 
trouve  sur  la  route  d'Ungersheim  à  Roadersheim.  A  la  droite 
de  ce  pont,  en  venant  de  Soultz,  on  remarque  une  émiuence 
diffuse  appelée  BiUingheïmer-hiirsl;  la  tradition  rapporte 
que  là  existait  le  Bittingkeimer  Schloss. 

VUENHEIH. 

1184  Vnnil»,  Tr.  t.  Il,  p.  390.  —  IIX  Vn»,  Tr.  I.  11,  p.  &T7  et 
p.  4T0.  —  tass  WDuh  [ta  «anno  ville  de),  Tr.  L  H,  p.  S4&.  —  1116 
WiwD««b,  Ir.  t.  Il,  p.  681.  —  ISISWÔBUb,  Tr  I.  III,  p.  3tS.  —  ItOS 
WoDbela,  Hé«l.  p.  22.  —  1I7T  VMiluiBi,  Sch.  t.  IV,  p.  209.  —  14M  Wim- 
MDlitlai,  Parch. 

Robert,  comte  palatin  etévëque  de  Strasbourg,  sordonné 
rétablissement  d'un  ermitage  du  tiers -ordre  et  de  Saint- 
François  à  Wunnenheim  par  des  lettres  datées  de  RouHach, 
vers  la  fin  de  l'année  1400.  L'église  de  ce  village  a  été 
construite  en  1 788  et  n'offre  rien  de  saillant.  Dans  la  banlieue 
de  ce  hameau,  qui  jadis  dépendait  de  Soultz,  se  trouve  en- 
globé le  beau  château  d'OUwiller,  la  villa  de  plaisance  des 
Waldner. 

IIW  OlwUn,  Sch.  t.  IV,  p.  213.  —  1164  OnewUn,  Sch.  t.  IV,  p.  209. 
—  I16«  Olvllr,  Tr.  t.  II,  p.  99.  —  UTl  OUiwllr,  Tr.  t.  Il,  p.  2lâ.  ~ 
1111  OUIdwUt,  Tr.  t.  Il,  p.  &09.  —  13BB  OUtwilm,  die  burg  oUewUere, 
Berler,  p.  29  et  p.  36. 

L'ancienne  forteresse  d'Ollwîller  fut  rasée  en 
Dagobert  de  Waldner,  et  à  sa  place  fut  élevé  le  i 
lu.  (M.) 


jt,Googlc 


—  910  — 

chàleuu  actuel.  Dans  une  des  vastes  salles  de  cette  villa 
princière  se  trouve  figuré  le  drame  lugubre  qui  s'accomplit 
à  une  époque  inconnue  au  manoir  du  Preundstein  :  un 
Waldner,  ne  voulant  pas  céder  sa  fille  à  un  sire  de  Ge- 
rolseck,  se  précipita  avec  elle  dans  l'abîme  qae  surplombe 
ce  chAteau  du  c6té  de  Goldbach,  au  moment  o£i  le  préten- 
dant amoureux  forçait  la  poleme. 

Plusieurs  anciennes  vues  de  cette  demeure  sont  entre  les 
mains  de  son  propriétaire  actuel,  M.  Gros,  fabricant  a  Wes- 
seriîDg. 

Gh.  Knoll, 

tnëilecin  -  vétérinaire. 


jt,Googlc 


LE  CHATEAU  DE  HOHENACK. 

I  COMMUNE  DS  LABAHOCHB,  SAUT  -  EIHIH.  ) 


Le  château  de  Hohenack  ou  du  HoheDack  (Hohen-Acker?), 
aomaié  aussi  Hotmc  dans  les  anciens  titres ,  a  pour  base  un 
tertre  que  l'on  croirait  presque  factice ,  tant  ce  mamelon  se 
détache  du  plateau  au  milieu  duquel  il  se  dresse.  C'est  une 
situation  toute  exceptionnelle  pour  un  château  de  la  féoda- 
lité, car  d'ordinaire  ces  derniers  se  montrent  sur  les  escar- 
pements de  la  montagne,  au-dessus  des  vallées,  sur  des 
points  qui ,  vus  de  la  plaine ,  paraissent  presque  inaccessibles 
et  d'où  le  regard  plonge  sur  un  vaste  territoire  ou  sur  des 
goi^es  profondes.  Le  chAteau  de  Hohenack ,  au  contraire , 
ne  domine  point  la  plaine  ou  ne  la  domine  pas  immédiate- 
mant;  à  peine  est-il  visible,  quoiqu'il  s'élève  sur  le  pre- 
mier plan  des  montagnes  entre  les  vallées  de  Kaysersberg 
et  de  Munster.  11  laisse  même  entre  la  plaine  et  lui ,  non-seu- 
lement tous  les  contre-forta  de  la  montagne,  mais  un  large 
espace  sur  le  plateau  qui  lui  sert  en  quelque  sorte  de  glacis. 
On  dirait  un  lumule  sommé  d'une  couronne  murale. 

Une  tour  isolée  dans  une  enceinte  qui  de  loin  parait  cir- 
culaire, voilà  tout  le  chftteau  de  Hohenack.  La  tour  est  car- 
rée, en  grandes  pierres  à  bossage  très-frustes,  si  frustes  ou 
si  travaillées  par  les  intempéries  des  saisons ,  qu'on  serait 
tenté  de  reconnaître  dans  les  reliefs  de  quelques-uns  de  ces 
bossages  des  restes  de  sculptures.  Son  mur  a  au  moins  sept 
pieds  d'épaisseur,  aucuns  disent  neufs  pieds.  Scbœptlin  va 
plus  loin  et  mesure  dix -huit  pieds,  mais  peut-être  enten- 
dait-il parler  de  l'épaisseur  de  l'enceinte  bastionnée  du  sud, 
car  au  sud  le  mur  d'enceinte  s'appuie  à  une  sorte  d'avant- 


jt,Googlc 


—  212  ^ 
tour,  el  ces  deux  constructions  réunies  ont  bien  dh-huit 
pieds  d'épaisseur.  Ce  bastion  du  sud  est  d'apparence  moins 
ancienne  que  la  tour  carrée,  ou  du  moins  il  lémoigae  de 
beaucoup  plus  de  remaniements.  Quant  à  l'enceinte,  elle 
couronne  assez  régulièrement  le  tertre ,  et  a  ce  point  de  vue 
elle  peut  être  appelée  circulaire,  mais  ses  courtines  très- 
courtes  sont  ménagées  de  façon  à  fournir  aux  ariûes  de'  iet 
te  moyen  de  prendre  les  assaillants  d'écbarpe,  ce  qui  donne 
à  l'ensemble  la  forme  d'une  couronne  étoilée.  Un  puits,  com- 
blé aujourd'hui ,  passe  pour  avoir  eu  au  moins  80  toises  de 
profondeur. 

Beaucoup  de  pierres  de  l'encetnle  portent  des  entailles , 
qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  les  entailles  pour  tenons  en 
fer  ou  bois  des  murs  ilaliotes  et  gallo-romains  ;  car  les  en- 
tailles qu'on  voit  sur  les  pierres  du  Hohenack  ne  sont  pas 
faites  pour  joindre  les  pierres,  mais  pour  aider  à  les  soule- 
ver el  à  les  appareiller.  On  rencontre  assez  souvent  cette 
sorte  d'entaille  de  mise  en  -œuvre  ou  d'appareil  sur  les  mo- 
numents du  moyen  ége ,  et  communément  elle^  témoignent 
d'une  reslauration  ou  réparation.  Au  Hohenack,  les  pierres 
è  bossage  qui  paraissent  les  plus  anciennement  posées  n'en 
portent  pas  de  trace,  et  c'est  surtout  sar  les  coostmctioDs 
accessoires  que  ces  petites  entailles  sans  pattes  de  queue 
d'aronde  se  laissent  v«r.  Toutefois,  on  en  voit  aussi  quel- 
ques-unes sur  le  plein  des  pierres  de  la  tour  carrée ,  mais 
elles  doivent  y  caractériser  des  retouches. 

C'est  pour  n'avoir  pas  pris  garde  à  cette  différence  que 
quelques  personnes  ont  voulu  établir  une  analogie  eatre  les 
murs  du  Hohenack  et  ceux  de  l'enceinte  païenne  de  la  nnon- 
tagne  Sainte-Odile. 

Speckie  rapporte  que  près  du  château  de  Hohenack  on 
voyait  an  long  prolot^einenl  de  murs  qu'il  attribue  aux 
Romains,  et  M.  <le  Gott)éry  fait  remarquera  cette  occasion 


jt,Googlc 


—  2iâ  — 

que,  si  ce  mur  existail,  il  servait  peul-êlre  de  limite  â  des 
peuples  restés  oubliés  de  l'Iiisloire.  Pour  ces  deux  hypothèses 
il  faudrait  avant  tout  constater  l'existence  du  long  mur  cité  par 
Speckle,  ell'on  cherche  ce  mur  vainement  aujourd'hui.  Peut- 
être  existait-il  et  peut-être  les  amas  de  rochers  qu'on  rencontre 
sur  quelques  points  de  la  montagne,  étaient-ils  reliés  par  des 
assises  de  pierres  sèches  semblables  plus  ou  moine  aux  murs 
du  Tœnnicbel  ou  à  ceux  de  la  montagne  Sainte-Odile.  Il  est 
fort  possible  que  ce  plateau  du  Hohenack ,  tout  moucheté 
aujourd'hui  des  chaumes  épars  du  village  de  la  Baroche,  ait 
servi  de  refuge  aux  jours  sinistres  des  invasions  d'outre- 
Rhin ,  et  ait  été  muni  d'une  enceinte  formée  de  quartiers  de 
roche  et  de  pierres  superposées  :  mais  les  échantillons  man- 
quent pour  juger  de  l'étendue  ou  du  dévdoppementde  cette 
enceinte.  U  est  vrai  que  lorsqu'on  remonte  la  colline  depuis 
l'église  de  la  Baroche  pour  aller  dans  la  direction  du  château 
de  Hohenack,  on  aperçoit  è  sa  gauche  une  ligne  de  roches 
peu  saillantes  au-dessus  du  sol  et  qu'on  pourrait  prendre 
de  loin  pour  un  mur,  mais  il  suffît  de  s'en  approcher  pour 
s'assurer  que  c'est  là  un  jeu  de  la  nature.  D'ailleuis  cette 
ligne  ne  se  prolonge  pas  au  delà  du  raviu  et  ne  se  lie  à  au- 
cun reste  d'assises  de  pierres. 

Ce  qu'il  y  a  de  plus  probable,  c'est  qu'avant  le  château  du 
moyen  âge  féodid  il  y  avait  sur  SDà  emplacement  un  fot't  ro- 
main, un  burgus ,  en  communication  avec  celui  qui  com- 
mandait la  voie  du  mons  Brisiacus  à  TuUum,  Aaîtuut  et 
Scarpone,  la  Petrosa  via  (La  Poutroye),  pi'ès  du  BonhmiHQe, 
-et  qui  prit  par  la  suite  le  nom  du  cblteau  de  Jmlenbarg  ou 
Gutenburg.  L'éparpillement  sur  plus  d'une  lieue ,  des  mai- 
sons de  la  Baroche ,  comme  en  général  celui  des  maisons 
des  autres  villages  de  langue  romane  groupés  dans  cette 
partie  des  montagnes,  semble  indiquer  que  dès  l'époque  cel- 
tique ou  gallo-romaine,  le  platenu  où  est  situé  k  Hoheneok 


jt,Googlc        _ 


—  214  — 
était  habité  et  colonisé.  Le  Burgus  qui  aurait  été  élevé  sur 
ce  point  aurait  donc  eu  sa  raison  d'être.  H  se  liait  dés  lors 
peut-être  au  même  système  de  défense  qui  fut  l'origine  du 
chAteau  de  Wineck  près  de  Katzenthal ,  petite  ruine  qui  a 
beaucoup  de  rapports  de  contruction  et  de  dispositions  avec 
le  cbfiteau  de  Hobenack  et  que  nous  voyons  plus  tard,  dans 
le  moyen  âge  ,  faire  partie  de  la  méme.inféodation  à  la  mai- 
son de  Ferrelte  par  Henri  de  Stahleck ,  landvogt  d'Alsace  et 
évéque  de  Strasbourg. 

Cette  origine  romaine  du  Hobenack  peut  aussi  s'élayer  de 
quelques-unes  des  pierres  des  assises  inférieures  de  la  tour 
carrée,  pierres  beaucoup  plus  massives  et  de  taille  plus  ré- 
gulière que  les  autres.  Le  réduit  romain  ,  nécessairement 
ruiné  BU  plus  lard  dans  le  cinquième  siècle,  fîit  relevé,  selon 
toute  apparence,  par  les  comtes  d'Éguisheim,  premiers  pos- 
sesseurs de  cette  partie  de  l'Alsace  au  commencement  de 
l'ère  féodale.  Les  documents  historiques  font  mention  du 
château  de  Hobenack  comme  existant  déjà  en  1079,  c'est-à- 
dire  à  l'époque  de  la  plus  grande  puissance  de  la  maison 
d'Ëguisbeim.  Il  est  vrai  que  les  annales  de  Colmar  attribuent 
la  construction  de  ce  château  à  SigfHd  de  Gundolsbeim , 
prévôt  impérial  de  Colmar  en  1279,  mais  il  est  évident  qu'il 
s'agit  là  plutôt  de  la  reconstruction  que  de  la  construction 
du  Hobenack,  car  dès  1S51  Henri  de  Stabledc  inféoda  , 
comme  nous  venons  de  le  mentionner,  mburg,  déjà  ancien 
de  son  temps  selon  toute  probabilité,  à  Ulrîc  I^"",  comte  de 
Ferrette  (Voyez  Schœpfiin). 

Comme  le  fait  remarquer  M.  de  Golbéry ,  Henri  de  Stahl- 
eck devait  le  droit  d'investiture  de  Hobenack  et  de  Wineck 
à  Henri,  roi  des  Romains,  fils  de  l'empereur  Frédéric  II, 
qui  avait  acquis  par  droit  de  confiscation  les  terres  de  Louis 
de  Ferrelte  dit  le  pearicide.  Ulric  de  Ferrette  était  le  fils  du 
parricide  et  son  investiture  du  Hobenack  par  le  landvogt- 


jt,Googlc 


—  215  — 
évê(|ue  pouvait  n'être  qu'une  restitution.  Les  comtes  de  Fer- 
retle  ne  paraissent  pas  d'ailleurs  avoir  possédé  Hohenack  à 
titre  de  domaine  dont  ils  se  seraient  réservé  la  jouissance, 
car  dès  cette  époque  il  existait  une  famille  équestre  du  nom 
de  Hohenack,  dont  l'un  des  membres,  Theoderick,  châle- 
lain  de  Hohenack  et  de  Gutenburg ,  fut  enseveli  avec  sa  fille 
Gertrude  dans  l'abbaye  de  Pairis,  comme  ie  lémoigne  une 
pierre  tumulaire  de  cette  église.  Cette  famille  de  Hohenack 
était  sans  doute  une  famille  de  ministériaux  des  comtes  de 
Ferretle  et,  avant  eux,  des  comtes  d'Éguisheim. 

Les  annales  de  Colmar  font  connaître  aussi  qu'en  1S79, 
c'est-à-dire  l'année  même  de  la  construction  ou  reconstruc- 
tion du  château  par  Sigirid  de  Gundolsheim,  le  sire  de  Rap- 
polstein  enleva  par  fraude  Hohenack  à  ses  parents  (cognatû 
suis),  et  en  fit  remise  ou  cession  à  la  ville  de  Colmar.  Ce 
feit  parait  se  rapporter  aux  premières  entreprises  d'Anselme  II 
de  ïtibeaupierre  ou  Rappolstein ,  pour  étendre  ses  posses- 
sions  au  détriment  de  ses  frères  et  de  ses  voisins.  Dés  lors 
on  voit  les  Ribeaupierre  posséder  Hohenack  à  titre  de  do- 
maine utile,  tandis  que  le  domaine  direct  ou  d'investiture, 
d'origine  impériale  sous  les  Hohenstaufen ,  oblat  ensuite  pour 
l'évêché  de  Bàle,  était  effectif  ou  de  tradition  pour  les  Fer- 
rette.  Suivant  Luck  ,  l'enlèvement  de  Hohenack  par  le  sire 
de  Rappolstein  (probablement  par  Anselme  H)  aurait  eu  lieu 
peu  après  la  destruction  du  château ,  ce  qui  expliquerait  la 
facilité  de  la  surprise  ;  mais  le  château  surpris  par  Anselme 
de  Rappolstein  parait  avoir  été  repris  la  même  année  par 
Sigfrid  de  Gundolsheim  à  la  tête  des  troupes  colmariennes 
et  après  un  siège  qui  dut  occasionner  des  dégâts  aux  murs, 
et  aux  bâtiments  d'habitation.  Ce  fut  alors  que  le  prévôt  im- 
périal de  Colraar  restaura  le  château  par  ordre  ou  au  nom  de 
Rodolphe  de  Habsbourg,  et  la  cession  du  sire  de  Rappolstein 
â  la  ville  de  Colmar  n'aurait  donc  été  qu'une  capitulation. 


jt,Googlc 


—  2ie  — 

Au  reste  ce  n'est  pas  la  seule  fois  que  les  annales  de  Col- 
mar  imputent  à  un  Rappol8teJn  d'avoir  pris  par  fraude  le 
château  de  Hohenack ,  car  dix-neuf  ans  après,  en  1388,  i  la 
suite  d'un  violent  or^e  qui  renversa  tous  les  arbres  de  la 
forêt  voisine  et  fit  apparemment  quelque  brèche  aux  mu- 
railles, elles  nous  montrentHerrmandeRappolstein  s' empa- 
rant par  luse  de  ce  château  :  {OhsedU  caslrum  Hohinnac  et 
per  promissiones  obtinuit  (raudulmter).  Cette  seconde  ou 
troisième  prise  du  Hoheiiack  dans  le  dernier  tiers  du  XID" 
siècle,  fut  aussi  un  épisode  de  la  guerre  soutenue  par  An- 
selme de  Ribeaupierre  contre  les  forces  impériales;  mais  en 
1394 ,  par  suite  du  partage  entre  les  membres  de  sa  Emilie, 
Hohenack  échut  à  Henri  D,  frère  puiné  d'Anselme. 

Ce  dernier  avait,  en  1317,  resdtué  le  château  aux  fils 
d'Anselme,  et  cette  cession  avait  été  ratifiée  par  le  dernier 
comte  de  Ferrette ,  ainsi  que  par  son  héritier  le  duc  Albert 
d'Autriche,  tous  deux  comme  sous-cotlateura  du  fief  oblat 
de  l'évéché  de  B&le.  A  l'extinction  de  la  lignée  d'Anselme  le 
château  étant  revenu  à  la  branche  de  Henri  de  Rsppolsteîn, 
cette  dernière  paraît  l'avoir  inféodé  ou  sous-inféodé  à  une 
famille  qui  prit  le  nom  de  Hohenack.  Du  moins  Irouve-t-on 
un  Henn  de  Hohenack  admis  en  1352  en  participation  d'un 
lîef  de  Ribeaupierre  (Voyez  Schœptlin,  Familles  nobles 
éteintes). 

En  1371 ,  la  possession  de  Hohenack  fut  disputée  de  nou- 
veau. Ulric  VU  de  Rappolstein  avait  laissé  une  fille ,  Hertz- 
lande,  qui,  mariée  d'abord  à  un  comte  de  Habsbourg,  avait 
épousé  en  secondes  noces  Henri  de  Sasr-Wei'den  et  en  troi- 
sièmes noces  Jean  de  Lupfen.  Son  lils  du  second  lit,  Conrad 
de  Saar-Werden,  ayant  été  investi  du  fief  de  Hohenack  par 
l'archiduc  Rodolphe ,  Brunon  de  Rappolstein  contesta  cette 
investiture  et  il  en  résulta  une  prise  d'armes  qui  ne  fut  pas 
sans  incidents  sanglants  Pour  trancher  la  difficulté ,  ta  mai- 


jt,Googlc 


—  317  — 
son  d'Autriche  n'avait  rien  su  trouver  de  mieux  qtiè  de  con- 
férai' le  fief  au  fils  du  troisième  lit  d'HertzIande ,  Jean  de 
Lupfen,  mais  cela  ne  fit  qu'ajouter  un  compétiteur  de  plus. 
Hohenack  resta  néanmoins,  par  suite  d'une  transaction ,  à 
Jean  de  Lupfen ,  qui  posséda  le  château  sa  vie  durant  ;  mais 
à  sa  mort,  en  I'i37 ,  le  domaine  fit  retour  à  la  maison  de 
Bibeaupierre. 

Celte  dernière  l'a  conservé  sans  nouvelles  contestations 
jusqu'à  la  guerre  de  Trente  ans.  Elley  entretenait,  non-seu- 
lement un  vogi  ou  bailli  de  la  vallée  d'Orbey,  mais  uiie  pe- 
tite garnison.  Ce  fut  précisément  cette  garnison  qui  servit 
de  prétexte  en  1634  ou  1635  pour  l'en  déposséder.  M.  de 
Mannicamp ,  qui  commandait  à  Colmar  un  détachement  de 
l'armée  du  maréchal  de  la  Force,  crut  utile  au  service  du  roi 
de  France  de  ne  point  laisser  au  Hobenack  les  soldats  d'un 
seigneur  alsacien  du  parti  de  l'empereur,  La  ruse  de  guerre 
dont  il  se  servit  pour  s'emparer  sans  coup  férir  du  château, 
paraît  avoir  causé  quelque  scandale  même  en  un  temps  où  ces 
sortes  de  ruses  étaient  assez  d'usage.  On  peut  en  lire  les  dé- 
tails dans  Schœpflin  et  dans  le  recueil  des  légendes  et  chro- 
niques d'Alsace  publié  à  Mulhouse  en  1849.  Mais  peut-éire 
la  maison  de  Bibeaupierre  essaya-t-elle,  en  accréditant  ces 
rumeurs,  d'excuser  la  trop  feciJe  reddition  du  château. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  château  lui  fut  rendu  après  la  con- 
clusion de  la  paix  de  Munster,  mais  sous  condition  de  n'y 
plus  tenir  garnison.  Eniin  en  1655 ,  Louis  XIV,  irrité  des  ef- 
forts des  villes  impériales  et  de  quelques  dynastes  d'Alsace  pour 
échapper  aux  conséquences  de  la  cession  du  pays  a  la  Fi-ance, 
et  prévoyant  la  reprise  des  hostilités  sur  le  Bhin,  ordonna 
de  démanteler  le  vieux  fort  des  Ëguisheim  et  des  Rappolstcin. 

Là  s'arrête  son  rôle  militaire  et  politique ,  mais  son  histoire 
archéologique  est ,  i)  faut  l'espérer,  loin  de  finir  encore.  Des 
fouilles  entreprises  sur  une  trop  petite  échelle,  il  y  a  quel- 


jt,Googlc      _ 


-  2i8  — 
ques  années,  ont  Tait  découvrir  avec  quelques  ai'mes  el  us- 
tensiles de  l'époque  féodale  ,  une  monnaie  de  Valenlinîen  et 
une  lame  è  double  tranchant  qui  parait  avoir  été  un  glaive 
l^ionnaire. 

Malbeureusement  les  restes  du  château  de  Hohenack  sont 
de  plus  en  plus  menacés,  moins  encore  par  le  temps,  cet 
ennemi  né  des  nobles  ruines,  que  par  les  envahissements  de 
la  spéculation.  Après  avoir  décapité  aux  environs  du  château 
ce  pic  du  grand  Hohenack,  oîi  une  poétique  légende  fait 
dormir  le  géant  qui  creusa  la  vallée  de  llunster ,  les  tailleurs 
de  pierres  sont  venus  s'attaquer  à  la  base  loéme.du  vieux 
burg.  Une  vaste  carrière  est  établie  à  l'ouest  sur  les  fiancs 
du  mamelon  que  couronnent  ces  ruines.  Elle  se  creuse  tou- 
jours davantage  sous  elles;  et  cette  sape  poussée  sens  m«'ci 
ni  trêve ,  ne  pourra  manquer  d'amener  dans  un  avenir  trop 
prochain ,  l'écroulement  de  l'enceinte  el  de  la  grande  tour 
carrée.  Il  serait  à  désirer  que  le  comité  de  la  société  de  con- 
servation des  monuments  historiques  de  l'Alsace  pût  appeler 
l'attention  de  M.  le  préfet  du  Haut-Rhin  sur  les  dangers  de 
celte  exploilalion.  L'administration  municipale  de  la  Baroche 
ne  saurait  vouloir  la  destruction  d'une  de  nos  plus  intéres- 
santes ruines  casirales ,  mais  elle  aurait  peut-être  besoin 
d'être  stimulée  par  l'autorité  supérieure.  Il  n'y  aurait  pas  de 
temps  à  perdre,  car  la  cognée  et  la  pioche  ne  se  lassent 
pas  de  fouiller  sous  les  rochers  qui  servent  d'assises  au  châ- 
teau. Un  de  ces  jours  on  apprendra  que  le  dernier  mur  de 
Hohenack  a  disparu ,  et  les  archéologues  n'auront  plus  qu'è 
se  lamenter ,  comme  c'est  d'ailleurs  leur  usage  antique  et 
solennel ,  sur  l'impitoyable  vandalisme  des  âges. 

Obernai,  12  octobre  1859. 

L.  Levrault. 


jt,Googlc 


LES  TOMBES  CEUmiJI'S 

DE  LA  FORÊT  COHHflNALE  DS  HATTFM  (DAS-(I«Im). 


D«  tous  tes  groupes  de  tumuli  celti<(ues  de  la  Basse- 
Alsace,  répandus  dans  les  forêts,  il  n'en  est  pas  dont  le 
nombre  soit  plus  important  que  ceux  qui  se  remarquent 
dans  les  deus  forêts  de  Seltz  et  de  Halten.  M.  le  conservateur 
des  forêts  de  Colmar,  qui,  pendant  de  longues  années,  a  eu 
ces  deux  districts  sons  son  administration,  a  compté,  près 
de  ta  dernière  localité,  dans  on  rayon  de  trois  à  quatre  kilo- 
mètres ,  au  moins  soixante-dix  à  quatre-vingts  de  ces  tertres 
funéraires.  Il  en  a  ouvert  un  en  1851 ,  dans  le  canton  de 
Bùsch  de  la  forêt  communale  de  Halten.  Le  résultat  de  celte 
fouille  m'a  paru  d'un  si  grand  intérêt,  que  j'ai  cru  devoir 
demander  à  M.  Zsepfel  la  permission  de  communiquer  à  la 
Société  pour  la  conservation  des  monuments  historiques 
d'Alsace  les  dessins  et  la  description  des  objets  qui  y  ont  été 
trouvés. 

M.  Zœpfe),  avec  son  empressement  ordinaire,  a  bien  voulu 
mettre  à  ma  disposition  ces  antiquités  et  les  notes  qu'il  a 
prises.  C'est  d'après  ces  notes  et  d'après  rinspecttoii  des 
objets  mêmes  que  je  vais  avoir  l'honneur  de  vous  entretenir 
des  fouilles  de  la  tombelle. 

Le  monument  funéraire,  dans  lequel  eurent  lieu  les  re- 
cherches de  M.  Zœpfel,  mesurait  quatre  mètres  de  haut  sur 
huit  mètres  de  diamètre  moyen.  Vous  voyez,  Messieurs, 
qu'ici  encore  mes  observations  précédentes  sont  justifiées, 
et  que  c'est  toujours  dans  les  tumuli  de  petite  dimension 
qu'on  trouve  le  plus  d'objets  intéressants,  pai'ce  que  ces 

m.  (K.)  14* 


jt,Googlc 


-  220  — 
tombelles  ont  généralemenl  été  destinées  a  un  petit  nombre 
de  personnages ,  et  que  ces  personnages  ont  joué  un  rôle 
dans  leui-s  ti-ibus. 

Lesol  de  la  Torët,  dans  le  canton  de  Bûsch,  est  un  com- 
posé de  sable  siliceux ,  assez  blanc  et  sans  aiple.  Néanmoins 
le  tertre  gazonné  élait  mélangé  d'une  argile  jaune;  ce  qui 
semble  prouver  qu'après  le  dépôt  funèbre  sur  le  terrain  con- 
sacré et  purifié  par  le  feu,  c'est  d'un  lieu  plus  éloigné  qu'a- 
vait été  amenée  la  terre,  qui  devait  recouvrir  et  cacher  la 
mystérieuse  dépouille. 

L'explorateur  opéra  par  une  tranchée  en  croix ,  d'un  mètre 
cinquante  ceDlimètres  de  largeur,  dirigée  de  l'Est  à  l'Ouest 
et  du  Nord  au  Sud.  Ce  fut  au  centre  environ  de  la  jonclion 
des  deux  branches,  qu'à  tieux  mètres  de  profondeur  et  à 
deux  mètres,  par  conséquent,  au-dessus  du  niveau  du  sol 
environnant,  se  montrèrent  à  ses  regards  les  divers  objets 
.  qui  témoignent  d'une  sépulture  iinpoHante. 

Les  traces  de  cadavres  n'oni  pu  être  observées.  Le  terrain 
de  la  forêt  est,  en  eflet,  d'une  nature  destructible,  et  si 
quelques  restes  de  la  matière  organique  s'y  sont  trouvés , 
ils  ont  bellement  pu  échapper  à  l'œil  de  l'observateur,  sur- 
tout quand  les  objets  d'antiquités  qui  venaient  frapper  ses 
regards,  absorbaient  toute  son  attention.  Il  est  certain  qu'une 
inhumation  a  dû  exister  là  même  où  les  objets  recueillis  ac« 
cusent  une  sépulture  très-somptueuse. 

Au  centre  de  la  tombelle ,  et  sans  doute  au  sein  du  cerde 
sacré  (car  évidemment  nous  avons  sous  les  yeux  uoe  tombe 
celtique,  où  fut  déposé  un  chef  guerrier),  avaient  été  placés, 
près  de  sa  dépouille  mortelle,  les  divet-s  vases  contegaot, 
avec  le  dernier  repas  et  la  dernière  boisson,  les  bijoux  que 
le  mort  avait  portés  au  jour  de  sa  gloire.  Au-dessus  de  ces 
vases  avaient  été  brisés  les  deux  chars  qui  avaient  servi  au  dé- 
funt, et  dont  nul  reste  n'est  plus  apparu  que  les  quatre  bandes 


jt,Googlc 


—  m  — 

de  kr  qui  prolégcaienl  les  janles  des  roues,  et  à  l'une  des- 
quelles étaientencoreinhérents  plusieurs  desclousquil'avoient 
maintenue.  Cette  af^arilîon  de  chars  dans  les  tumuli  cel- 
tiques de  t'Alsace  nous  est  ici  offerte  pour  la  première  fois. 
M.  deBoDsletten  a  ea  occasion  d'en  cit«r  des  exemplesdans 
les. rouilles  d'Anet  et  de  Tiefenau,  en  Suisse';  M.  Caslan, 
dans  les  fouilles  du  massif  d'Alaise,  dans  le  département  du 
Doubs';  M.  Jahn,  dans  des  futnu/t  ouverts  à  Graecliwyl,  entre 
Elerne  et  Aarberg,  qu1l  regarde  comme  appartenant  à  l'é- 
poque étrusque*.  Selon  le  rapport  de  M.  Zœpfel,  deux  de 
ces  bandes  étaient  d'un  diamètre  sensiblement  moins  grand 
que  les  deux  premièi%8  ;  ce  qui  semblerait  indiquer  que  les, 
deux  véhicules  appartenaient  aux  genres  appelés  esseda  et 
eovini,  dont  les  premiers  étaient  élevés  plus  haut  que  les 
autres  sur  Irurs  essieux.  On  sait  que  ces  chariots,  Â  timon, 
et  le  plus  généralement  attelés  de  deux  chevaux,  n'iélaîcnt 
montés  que  sur  deux  roues. 

C'était  au  -  dessous  de  ces  débris  que,  dans  un  coffre  de 
bois  dont  les  fragments  en  poudre  vinrent  encore  se  mon- 
trer (comme  se  montrèrent  ceux  que  je  recueillis  ilans  la 
forêt  de  Brumalh,  dans  celle  d'Ensisheim,  et  dans  le  petit 
bois  de  la  censé  de  Saint  -  George) ,  avait  été  placée  une 
lapine  de  bronze,  à  laquelle  étaient  encore  adaptés  des 
lambeaux  d'une  toile  de  lin,  saturée  d'oxyde.  Cette  toile  avait, 
dû  l'entourer,  sans  doute,  avant  qu'elle  ne  fût  placée  dans  le 
coffi'e,  La  bassine  était  remplie  de  cendres  pures  d'un  foyei', 
sans  le  moindre  vestige  ni  fragm^t  d'ossements.  On  y  ^^^ 
déposé  deux  aiguières,  également  en  bronze,  dont  l'une, 

1.  NotieeasurlestombélleBd'iBel.  l84D,iii-4°. — Notice £iir des annes 
el  des  ctiariols  de  guerre  découreits  à  Tiefenau  prés  Berne.  I.iiiaaniie , 
18SÏ,  in-4". 

2.  les  tombes  celti<|Des  du  massir  d'Alaise,  ("cahier;  p.  8. 

Z.  KUiheilvngen  der  atdiquarischen  Gesetttehaft  in  Zurich  :  «  Die 
Àu*grattmgen  zu  Griichwyt  im  Kanton  Berno,  t.  \ll,  p.  109-1 IS. 


jt,Googlc       


—  232  — 
malhenreusemeiil,  élail  réduite  en  poussière,  à  l'exception 
(l'une  partie  àe  l'anse*  el  du  col.  L'autre  est  tout  à  fait  in- 
lacte,  saut'  une  fissure  près  du  bec.  Ses  dimensions ,  d'un 
cinquième  moins  fortes  que  celles  de  la  précédente,  sont  de 
(P,2'i  de  haut,  et  de  O^.^S  de  dismètre  à  la  panseV  Sa 
forme  est  très-éléganle.  L'attache  supérieure  de  l'anse  repré- 
sente une  tête  de  lionne  ou  dé  panthère ,  et  l'attache  du  bas 
une  espèce  detleuron  de  très-bon  style.' 

Près  du  vase  et  de  ces  aiguières  était  un  cercle  d'or  fin  , 
enroulé,  du  poids  de  32  grammes  et  5  décigrammes ,  mesu- 
rant en  circonférence  ^".Tâ,  0,016  de  laideur  et  O.^OOOS 
d'épaisseui-.  Cette  espèce  de  bandeau  (  car  je  ne  saurais  lui 
prêter  une  autre  destination)  est  uni  et  ne  présente  aucun 
ornement.  Il  était  placé  près  d'un  fer  de  lance  très-oxydé  , 
el  pi'ès  d'une  défense  de  sanglier,  ornement  de  parure  très- 
commun  parmi  les  populations  celtiques,  qui  portaient  ces 
dents  soit  réunies  eu  colliers,  soit  parfois  seules,  comme 
talisman. 

La  bassine,  d'une  minime  épaisseur  (comme,  en  général , 
tous  les  bronzes  celtiques,  beaucoup  moins  épais  que  les 
bronzes  romains),  mesure  O^'.SS  de  haut,  O^jôô  dans  son 
plus  grand  diamètre ,  et  0°',40  à  son  oriûce.  Le  fond  est 
ajusté  à  la  partie  évasée  par  une  pièce  de  rapport  fixée  par 
des  clous  rivés  en  bronze.  Les  deux  anses,  du  même  métal, 
sont  d'une  forme  très-élégante*.  Malheureusement  le  vase  n'a 
pu  être  ex,trait  tout  entier  du  sol,  malgré  les  précautions  les 
plus  minutieuses.  Ce  qui  subsiste  encore  de  ces  débris  per- 
met cependant  d'en  reconstituer  la  forme*,  qui  cwrespond 
exactement  à  celle  du  vase  de  la  même  espèce,  trouvé,  il  y 

1.  PI.  I.flB.  5 

2.  PI,  I,  Bg.  r 

3.  Pl.l.Bf.  2. 

4.  PI.  1,11g.  3. 

s.  PLU, Or- 


jt,Googlc 


—  223  — 
a  environ  vingt-six  iins,  de  l'autre  côté  du  Rhin,  au  pied 
d'un  squelette,  dans  un  tumulus  d'Ihringen'.  Ici,  comme  là, 
se  montraient,  iodépeDdamment  des  deux  anses  de  bronze 
précitées,  deux  autres  anses  à  anneaux  en  fer,  très-oxydés*. 

Le  diamètre  extérieur  de  ces  anneaux  est  de  O'",07  et  demi, 
et  la  long:ueur  du  fer  qui  les  retient,  deO°',33.  A  l'arc  du  fer- 
remen(,  correspondant  à  la  forme  du  vase,  se  montre  encore 
l'oxyde  du  bronze  qui  lui  a  communiqué  sa. verte  couleur. 

Du  reste,  nulle  trace  de  poterie;  mais  on  trouva  troisboulons 
de  bronze,  idenliquement  semblables ,  présentant  à  leur  parr 
tie  inférieure  un  tenon  en  fer,  sur  lequel  se  remarquent  des 
rainures  qui  permettent  de  le  prendre  pour  une  vis'.  Un 
quatrième  boulon,  exactement  pareil,  fui  rencontré  le  sur- 
lendemain à  peu  de  distance  dans  une  autre  partie  du7uT 
tnulus,  où  a  dû  exister  le  foyer  d'où  provenaient  les  cendres 
renfermées  dans  le  bassin  ,  et  où  il  sera  tombé  pendant  les 
cérémonies  de  l'inhumation.  A  quel  meuble  ces  boulons  ont- 
ils  pu  appartenir?  c'est  ce  que  rien  n'a  pu  indiquer.  Peut-être 
ont-ils  servi  de  pieds  au  coffre  qui  contenait  ces  débris. 

Les  fouilles  faites  dans  le  reste  des  deux  tranchées,  n'ayant 
amené  aucun  autre  résultat,  ta  personne  que  M.  Ztepfel avait 
chargée  de  présider  aux  travaux  pendant  son  absence,  rao- 
menlanémenl  nécessitée,  fit  déblayer  tout  le  triangle  du 
tumuius  formé  par  elle  au  Sud-Ouest.  Les  recherches  furent 
longtemps  infructueuses;  mais  arrivé  à  environ  l'",50.  du 
niveau  du  sol  de  la  forêt,  l'on  parvint  sur  les  traces  de  ce 
foyer,  composé  de  tuiles  plaies  à  rebords,  de  60  ceotimètres 
de  longueur  sur  30  de  large,  posées  bout  à  boutdans.le  sens 
de  leur  longueur,  le  rebord  en  dessous.  Le  feu  avait  été  si 

t .  Toi/.  Schreib»",  Die  KeUengr&ber  am  Oberrhein,  dans  le  TateheTibueh 
fiir  Gesehidtteuwl ÀUerthum in Sûddêuttchiafid,  année  1839, p.  I T3-I T4. 

2.  PI.  I.fig.  4. 

3.  PI.  T,flg.  6. 


jt,Googlc       _ 


_  224  — 

violent  que  ces  tuiles  i^laieiiL  presque  calcinées  et  que  le  saLle 
ai^ileui  sur  lequel  elles  reposaient  était  comme  vilritié. 

Autour  de  ce  foyer  se  découvrirent,  avec  le  boulon  de 
hronie  cité  plus  haut,  un  fer  de  lance  qui ,  dans  son  état 
fVimitir,  avait  dt  mesurer  0'°,â5  de  loi^',  et  plnsiears  dé- 
bris de  colliers',  de  viriotes*,  de  fragments  très-minimes  de 
fibules,  et  un  anneau  contenant,  symétriquement  posées  i 
l'intérieur,  tout  autour  de  son  cercle,  quinze  dents  hu- 
maines*. Quelques-un»  de  ces  fragments  de  colliers  créai  en 
bronze  étaient  aolidifiés  à  l'intérieur  par  un  bois  d'if  assez 
bien  conservé.  Un  autre  était  en  fer  que  le  bronze  recouvrait. 
Les  premiers  avaient  la  forme  bien  connue  des  torques  de 
ce  genre  qui,  sur  les  pi'airies  d'ObneabeimS  avaient  reçu  à 
l'intérieur  one  matière  bitumineuse  coulée,  tandis  qu'ici  te 
bois  était  recouvert  de  cuivre. 

Comme  dans  toutes  les  fouilles  que  j'ai  entreprises ,  j'ai 
trouvé,  autour  du  foyer  sacré,  des  urnes,  des  byoux, 
des  lassée  ou  autres  objets  qui  ont  dâ  y  être  déposés  dans 
un  but  religieux  que  je  ne  saurais  deviner,  je  ne  puis  douter 
que  ces  torques,  ces  virioles,  cette  lance,  et  surtout  cet 
anneau  renfermant  ces  dents ,  qui  provenaient  peut-éU'e  d'une 
victime  humaine,  n'aient  été  placés  ici  dans  un  butanalc^e. 
H  fôut  en  conclure  que  c'est  de  ce  foyer  que  les  cendres, 
renfermées  dans  la  bassine  où  étaient  les  deux  aiguières , 
avaient  été  tirées,  et  que,  à  côté,  a  dû  nécessairement  repo- 
ser lu  coi^s  du  personnage  auquel  avait  appartena  la  ban- 
delette, la  lance  et  le  boutoir  de  sanglier;  évidemment  le  sol 
ttltceuK  de  la  forêt  en  avait  fait  disparaître  tous  les  restes,  au 
point  que  les  parties  de  la  matière  organique  qai  pouvaient 

I,  PI.  ir.fig.  «. 
3.  PI.  i(,ng.  ï-3. 

3.  PI.  Il.fig.  4. 

4.  PI.  Il,  Bg.  5. 

5.  Rnllcliit  (le  !«  Socictr  pour  Ja  cons.  (tes  mon.  hist.  rt'Als.,  I.  II,  p,  1 2ô- 


jt,Googlc 


-  335  _ 

eocore  exister,  n'ont  plus  été  aperçues.  C'est  ainsi  que, 
prés  du  Kaiserstuh),  le  vase  d'Ihringen  était  posé  aux  pieds 
du  squelette  du  guerrier,  au  côlé  gauche  duquel  gisait  le  fer 
de  la  lance  qu'il  avait  maniée*.  Qu'il  y  ait  eu  incinération, 
comme  l'a  pensé  M.  Zœptèl,  c'est  une  opinion  que  je  ne  sau- 
rais partager,  vu  l'abseace  d'ossements  calcinés  au  milieu  des 
cendres  pures  que  renfermait  la  bassine,  et  dont  la  nature, 
OMiuae  provenant  du  foyer  sacré,  après  qu'on  en  eut  distrait 
lescharboDE,  ne  saurait  être  incertaine. 

Blokis  incertaine  eucore,  d'après  ces  domiées,  est  pour 
moi  la  nature  du  moaument,  qui ,  incoalestablestent,  comme 
tous  les  tumuli  de  notre  province,  depuis  k  Sud  jusqi^au 
Nwd ,  date  de  l'époque  c^tique,  soit  aatérieare,  soit  cou- 
temporaine  aus  premiers  établissements  ronsÛDs.  Les  deux 
routes  romaines  qui,  de  la  cité  de  Brocomagns  as  àiri^ea^nl, 
l'unepar  Weilbruch  et  SchirboQen,  sur  Saietio,  ou  Seitz, 
l'autre  sur  la  gauche  de  Hatten,  vers  Altutadt  près  de  Wissem- 
bourg,  reliaient  incontestablement  les  établissements  cel- 
tiques ,  antérieurs  à  la  prise  de  possession  du  pays  par  tes 
Romsàns,  et  dont  les  forêts  de  SeItz  et  de  Hatten  sont  les 
vastes  nécropoles.  L'importance  des  découvertes  de  H.  Zsepfel 
dans  l'un  des  tumuli  de.  cette  dernière  forêt,  peut  faire  juger 
de  l'intérêt  qui  se  rattachei-ait  à  des  fouilles  entreprises  sur 
une  plus  vaste  échelle. 

1 .  Der  Keuel  tland  tu  den  fiitstn  eine*  Gerippei,  welehet  von  Otlen 
naeh  Weitea  laç,  und  lintt  mben  iick  itaeh  BrudutUekt  einer  eitemen 
larue  undinder  Lendengegeitdeiim  SçhmUlevongleichem  Metallehatte. 
Dieser  Kessel  haC  iwei  massive  Handhaben  von  Brome  mit  niedlichen 
Kettchen  von  gleichem  Melall,  vrtd  swei  grosse  Tragrittge  von  EUen. 
er,  oDvrage  cité,  p.  178. 

H.  DB  une, 

secrétaire  de  la  Société  pour  la  contervatton 
det  numvment»  historiques  d'Alsace- 


jt,Googlc 


L'ABBAYE  DE  MONSIEB. 


Parmi  les  abbayes  alsaciennes,  celle  de  Munsler,  au  va) 
Sainl-Grégoire,  occupe  une  place  dietiuguée.  En  énonçant  ce 
lieu  commun,  je  ne  fais  allusion  ni  à  son  origine  mérovin- 
gienne, ni  à  sa  position  dans  l'une  des  vallées  les  plus  pit- 
loresques  de  nos  Vosges,  mais  à  la  connexité  de  son  histoire 
avec  celle  de  la  ville  de  Munster,  avec  l'une  des  dix  cités  de 
la  préfecture  ou  landvogtey  de  Haguenau. 

L'abbaye  et  la  ville  de  Wissembourg  étaient  dans  une  si- 
tuation analogue;  seulement  l'histoire  de  celle-ci,  présente 
plus  d'incidents,  plus  de  détails  dramatirfues,  plus  de  carac- 
tères remarquables  que  les  annales  de  l'abbaye  du  val  de 
Saint-Grégoire;  quant  au  reste,  similitude  complète  :  des 
anachorètes  qui  viennent  avant  l'ère  carlovingienne  fonder, 
dans  la  solitude  des  Vosges,  un  refuge  pour  les  âmes  avides 
à  la  fois  de  calme  moral  et  de  travaux  utiles;  — .un  village 
qui  s'établit  au  pied  du  sanctuaire ,  et  qui  grandit  à  vue 
d'œil,  abrité  par  lui,  soutenu  et  encouragé  par  lui;  —  une 
bourgade,  enfin  une  cité  qui  remplace  le  hameau  primitif, 
et  qui,  semblable  à  un  enfant  gâté  réclamant  sa  légitime, 
demande  à  l'abbaye  maternelle  des  garanties  d'existence 
indépendante;  une  longue  lutte  entre  le  pouvoir  abbatial  et 
le  pouvoir  municipal;  l'un  fort  de  son  passé,  l'autre  devan- 
çant l'avenir  et  trouvant  dans  l'alliance  avec  d'autres  villes, 
un  secours  formidable;  puis  des  traités,  des  transactions, 
une  vie  côte  à  côte  aussi  tolérable  que  possible,  et  après  un 
temps  d'arrftt,  à  une  certaine  hauteur,  pour  l'une  et  pour 
l'autre,  pour  l'abbaye  et  la  cité  impériale,  le  déclin.  Telle 


jt,Googlc 


—  227  — 
est,  en  peu  de  mots,  Ib  carrîèi'e  que  parcourent  Wissem- 
bûui^  ^  Munster. 

J'ai  fait,  dans  une  autre  occasion,  le  récit  des  destinées  de 
Wissembourg:'  ;  je  voudrais  aujourd'hui  faire  passer  sous 
vos  yeux  celles  de  la  seconde.  Je  n'aurais  point  osé  faire 
celte  tentative,  en  face  d'un  auditoire  dont  la  plupart  des 
membres  connaissent  mieux  que  moi  l'histoire  de  leur  pays 
natal,  si  une  circonstance  particulière  ne  m'avait  donné 
quelr{ue  espérance  d'apporter  un  tïiible  contingent  de  plus  à 
leur  savoir. 

Il  y  a  quelques  semaines  à  peine,  H*'  l'évéque  de  Stras- 
bourg m'a  permis  de  parcourir  une  série  de  documents, 
prov^ant  des  archives  de  l'ancienne  abbaye  de  Munster,  et 
qui  se  trouvent  entre  ses  mains.  La,  j'ai  pu  m'assurer,  de 
visu,  que  les  chartes  carlovingiennes,  les  actes  de  donation 
de  Louis  le  Débonnaire,  de  Lolhaire,  de  Zwentibold,  les 
privilèges  impériaux  en  partie  édiles  par  Schœpflin,  existaient 
encore;  que  plusieurs  traités,  témoins  de  la  longue  lutte  à 
laquelle  j'ai  fait,  tout  à  l'heure  allusion ,  se  trouvaient ,  inédits 
en  partie,  dans  celte  collection  précieuse,  et  j'ai  pensé  que 
l'indication,  l'analyse  seule  de  ces  titres  aurait  déjà  quelque 
intérêt  pour  vous,  et  vaudrait  à  mon  imparfaite  esquisse, 
un  indulgent  accueil.  Dans  les  archives  du  Bas-Rhin,  le 
fonds  de  la  préfecture  de  Haguenau,  que  j'ai  eu  la  satisfac- 
tion de  classer  et  d'inventorier  pour  1»  première  fois,  il  y  a 
quelques  années,  renferme  aussi  quelques  lettres  échangées 
entre  la  cité  de  Miinsler  et  l'autorité  préfectorale.  Ce  n'est 
point,  j'ai  hâte  de  le  répéter,  une  série  ayant  une  importance 
majeure;  mais,  telle  quelle,  sa  présence  seule  parmi  les  actes 
de  notre  passé,  mérite  une  mention  sommaire;  et,  au  point 
où  en  sont  tes  études  historiques  sur  l'Alsace,  il  faut  bien  se 

I.  Voy.  L'abbaje  de  Wlssembou^.  —  Builetin  de  la  Société  pour  la 
conservation  des  monuments  historirpieG  d'Alsace,  t.  I.p.  149  à  331. 


jt,Googlc 


contenter  de  g\anw  sur  an  champ,  où  d'autres  ont  déjà  en- 
levé les  moissons. 

La  ville  et  l'abbaye  de  Munster  se  présentent  donc  natu- 
rellement dans  le  mâme  cadre,  et  tout  en  accordant  plus 
d'attention  è  rétablissement  rdigîeui,  il  est  indispensable  de 
faire  entrer  un  peu  la  dlé  dans  le  même  récit.  Sc)i(^)âiDj  à 
raison  du  plan  qu'il  s'était  tracé,  donne  même  la  préférence 
à  la  dté  de  la  décapote,  et  l'abbaye  ne  trouve  qu'incidem- 
ment place  dans  son  ouvrag;e. 

Grandidier  et  dom  Calmet  y  ont  en  partie  sup[riéé.  Je  n'ai 
point  la  prétention  ridicule  de  Mre  autrement  ou  mieux  que 
ces  illustres  devanciers;  je  n'apporte  que  quelques  pierres 
de  jointure  ou  d'ornem^tation  à  un  édJQce  <{éjà  construit. 

Il  demeure  aussi  bien  entendu  que  pour  ne  pas  empiéter 
sur  le  peu  de  moments  que  vous  aurez  à  nous  donner,  je 
relègue  parmi  les  pièces  justificatives  les  documents  qui  se 
prêtent  mieux  à  l'étude  du  cabinet  qii'à  l'ensemble  de  cette 
narration. 

Le  point  de  départ  de  l'abbaye  de  Mtinsler  est  celui  de 
son  histoire  qui  nous  inspire  le  plus  de  sympathie.  Dans  la 
première  moitié  du  VII"  siècle ,  il  s'est  passé  à  quatre  lieues 
de  la  localité  où  nous  siégeons,  un  fait  pareil  à  celui  que 
nous  voyons  se  reproduire  maintenant  dans  les  savanes  ou 
les  forêts  vierges  du  nouveau  monde.  D'épais  fourrés  de  sa- 
pins et  de  chênes  couvraient,  sous  tes  rois  francs,  les  hau- 
teurs et  les  revers  des  Vosges  ;  l'oui-s  et  le  buffle  sauvage 
s'y  promenaient  en  maîtres  souverains,  et  c'est  à  ces  bétes 
sauvages,  que  les  disciples  du  pape  saint  Grégoire,  qui  vin- 
rent construire  les  premières  huttes  au  confluent  des  deux 
bras  supérieurs  de  la  Fecht,  durent  disputer  le  terrain  im- 
prégné de  vapeurs  humides  et  malsaines.  Les  torrents  de  la 
montagne  roulaient  alors  leurs  eaux  tourbeuses  à  ti-avers 
une  vaste  solitude  :  la  hache  des  anachorètes  -  pionniers  fit 


jt,Googlc 


pénétrer  la  lumière  et  le  soleil  dans  l'obscuriLé  des  bois  ; 
quelques  prairies ,  péniblement  conquises  sur  les  torrents 
endigués,  donnèrent  pAture  à  un  peu  de  bétail;  des  rudi- 
ments de  jardinage  eatourèrent  les  cellules  des  ermites  dis- 
persés dans  la  forêt,  et  inquiétés  pendant  la  nuit  par  les 
loups  qui  remontaient  de  la  plaine,  en  quête  d'une  proie 
facile.  Au  bout  d'une  trentaine  d'années,  vers  660,  ces 
moines  disséminés  dans  les  deux  vallées  supérieures,  furent 
réunis  sous  l'abbé  Godwin,  au  continent  des  deux  tori-ents, 
et  le  monastère  où  s'observait  la  règle  de  saint  Benoit,  prit 
tantôt  le  nom  de  iConfiwns*,  tantôt  celui  de  Saint-Gré- 
goire, qu'il  conununiqua  rapidement  à  toute  la  vallée. 
.  Des  dooatioas  princîères  vinrent  en  aide  A  ces  pieux  et 
Intrépides  laboureurs.  Dagoberl  II  ou  III  avait  doté  l'abbaye 
bénédictine  de  Wissemboui^;  Cbildéric  11,  i-oi  d'Austrasie, 
fut  le  premier  bientaiteur  de  Munster  au  val  Saint -Grégoire 
el  de  son  abbé  Valédius;  il  lui  donna  en  673'  des  domaines 
à  Munzenheim  et  Onenbeim ,  probablement  à  la  suite  d'une 
donation  antérieure,  dont  le  couvent  conseiTait  la  tradition, 
mais  sans  document  authentique  à  l'appui. 

Cent  ans  s'écoulent,  sans  qu'un  autre  titre  révèle  les  ac- 
ci'oissements  probables  du  domaine  abbatial.  En  760,  lé 
nommé  Sigefrid  donne  à  son  fils  Altramnus  des  biens  situés  è 
Tiffenbeim  (stc),  Berkeim,  Sasheim,  Alteim,  Niderkeim,  Ra- 
penchwyr,  Sigolsheim,  Fetzenheim,  Tanguimesbeim,  He- 
rinckheim  et  une  note  manuscrite,  du  XVIP  siècle,  jointe  à 
cette  charte  carlovingienne  apocryphe,  porte  que  la  donation 
s'adressait  par  feinte  à  cet  Altramnus,  qui  voulait  peut-être  se 
retirer  dans  le  monastère  ou  qui  s'y  trouvait  déjà  ,  et  que  le 
but  de  ce  subterfuge  était  évidemment  celui  d'empêcher  le 

I.  Voy.  SdiœpBlii,  AIiia(;e  diplomatique,  tA,p.  i.  la  cbai'le  origtDalea 
péri;  la  copie  oïl  cariovingienuc;  elle  eïisic  dans  la  colleetioii  de  H"' 
l'Étiïque. 


jt,Googlc 


-  230  - 
roi  ou  le  gouvernement  talque  de  réunir  les  revenus  de  ces 
terres  à  son  domaine. 

Si  je  cite  ce  document.',  ce  n'est  pas  que  j'attache  une 
haute  importance  à  sa  valeur  historique  réelle,  mais  parce 
qu'il  constate  comme  un  témoin  fort  ancien,  les  traditions 
conservées  au  monastère  même  sur  l'origine  des  diverses  pro- 
priétés de  la  congrégation  bénédictine  du  val  Sainte  Grégoire. 

Soixante -trois  ans  s'écoulent;  nous  sommes  dans  la  prer 
mière  moitié  du  règne  de  Louis  le  Débonnaire.  Depuis  l'é- 
poque de  la  fondation  du  couvent ,  sis  évêques  de  Strasboui^ 
avaient  été  choisis  au  sein  de  ces  moines',  c'est-à-dire  que 
depuis  693  &  730  et  de  734>  à  8i5,  notre  siège  épiscopal 
avait  été  exclusivement  occupé  par  des  religieux  de  Munster. 
C'est  une  analogie  de  plus  avec  l'abbaye  de  Wissembourg, 
dont  les  prélats  Au-ent  plus  d'une  fois  appelés  à  échanger  ou 
à  confondre  leur  dignité  avec  celle  d'évêque  de  Spire. 

Le  fils  de  Charlema^ne  confirme  et  augmente  les  libéra- 
lités de  son  père  é  l'endroit  du  cloître  du  val  Saint-Grégoire, 
qui  portait  encore  à  cette  époque  le  nom  de  monaslerium 
Confluais.  Il  commence  par  donner  une  partie  des  forêts 
domaniales  de  Columbarium  (Colmar) ,  et  définit  scrupuleu- 
sement les  limites  du  territoire  octroyé ,  i  depuis  l' endroit 
«où  le  ruisseau  dit  Breidenbach  (Breitenbach)  se  jette  dans 
«la  Fachinia  (Fechl)  jusqu'à  l'endroit  où  la  Fechl  prend  sa 
«source;  puis  le  long  d'un  sentier  ou  chemin  appelé  Isneida, 
«jusqu'à  la  montagne  dite  Schwartzenbet-g ,  ensuite,  en 
«prenant  par  le  milieu  de  la  même  montagne  jusqu'à  la 
«grande  pierre  (borne)  située  au  pied  de  la  montagne,  et 
«  de  là  jusqu'à  la  Fecht.  »  '  . 

1.  ArcbiTQE  de  U"  l'éTêque. 

2.  AnBOalde,  e93  à  710.  — Justen,  710  à  712.  —  Maiimia  H,  7IZà 
7R0.  —  Heddon,  734  à  776.  —  Femy,  776  à  783.~Rac]iioii,  783  à  81  ô. 

3.  Clwte  de  Louis  le  Débonnaire,  BDnëe  833.  ^~  Yoy.  SchœpOiii,  Ala. 
dipl.,  1. 1,  p.  66.  L'original  se  trouve  dans  la  collection  de  H*'  l'éTêque. 


jt,Googlc 


Trois  ans  plus  tard,  le  même  empereur,  de  concerl  avec 
sot)  fils  Lolbaire,  émel  une  charte  â  Ingelheim  (Ingilinheim, 
dans  le  texte),  en  826,  le  6  des  kalendes  de  novembre,  la 
13"  année  de  Louis,  la  5*  du  règne  de  Lothaire.  Rappelant 
dans  cet  acte  les  libéralités  de  Gbarlemagne  et  des  rois  ses 
prédécesseurs,  il  confirme  la  juridiction  Ti-anche  de  notre 
abbaye,  le  droit  de  ne  payer  ni  impôts,  ni  amendes,  et  d'é- 
lire librement  ses  abbés*;  privil^es  considérables  qui  de- 
vaient mettre  la  congrégation  à  l'abri  de  toute  exaction 
inique  et  de  toute  influence  étrangère  à  son  administration 
particulière  et  à  ses  intérêts  spirituels. 

Trois  ans  après  la  mort  de  l'empereur  Louis,  son  fils  Lo- 
thaire, fidèle  sur  ce  point  aux  traditions  de  son  père  et  de 
son  aïeul,  augmente  les  revenus  du  tmonasteriumCon/luens*, 
alors  gouverné  par  l'abbé  Bertholdus,  en  lui  accordant  l'im- 
munité d'impôts  pour  la  saline  de  Marsal  en  Lorraine.* 

En  856,  Lothaire  )l  confirme  les  immunités  accordées  par 
son  père  et  ses  aïeux  au  monastère  de  Saint-Grégoire  (in 
pago  kelisacensi):  (Aucun  juge  public,  est-il  dit  dans  le 
«  charte,  n'aura  le  droit  d'entrer  sur  les  terres  dudit  mo- 
<  nastère,  ni  dans  ses  églises  pour  y  rendre  justice  ou  pour 
«ex^r  des  impôts,  ou  pour  distraire  les  hommes  du  cou- 
«vent  de  leur  juridiction  naturelle*.»  La  fiberté  d'élection 
est  de  nouveau  garantie. 

Enfin,  sur  la  limite  extrême  de  l'époque  carlovingienne , 
l'an  de  ces  souverains  qui  avaient  découpé  à  leur  usage  des 
royaumes  dans  les  lambeaux  du  manteau  de  Charlemagne, 
Zwenlibold  (appelé  Zwentibulchus  dans  la  charte  de  S96), 
roi  de  Lorraine,  arrière-petit-fils  de  Charles  le  Gros,  donne 

1.  Charte  delà  collectton  de  Me  l'évSque  Bvec  deux  sceaui  d'une  belie 
coDaeiraUon  à  l'effigie  des  deni  empereurs. 

3.  Voy.Sch(eplIiD,Als.dipl.,t.t,p.80.^Charlede843.MdesKal.deiiMi. 

3.  Charte,  arec  ud  sceau  bien  conservé,  dans  les  arctiives  du  ld>'  l'évëque  ; 
aauée  h:>I>,  ides  de  révrier. 


jt,Googlc 


_  232  _ 

h  Strasbourg  une  clwrle-privilége  en  Ùxvvav  i)e  notre  monas- 
tère cl  de  l'abbé  Engilfrid*.  Mais  ici  déjà,  la  scène  des  do- 
nations est  agi'andie.  Sous  les  empereurs  et  rois  carlovin- 
giens,  prédécesseurs  de  Zweulibold,  et  bienfaiteurs  comme 
lui  de  l'abbaye  de  Munster,  la  bourgade  de  Wiler  ou  Wihr 
n'a  point  été  nommée;  ici,  elle  apparaît  pour  la  premièi*e 
fois,  sous  le  nom  de  BonifacU  viilare,  peut-être  en  souvenir 
du  comte  ou  duc  Boniface,  qui  gouvernait  une  partie  de  la 
[MTovince  d'Alsace  au  moment  où  Ghilpéricli  d'Austrasic  assié- 
rait à  notre  monastère  ses  premières  propriétés*.  A  côlé  de 
Wiler,  nous  voyons  figurer  dans  la  charte  de  Zwentibold  les 
localité  de  Thurinheim  (Tûrckheim) ,  Hononham  (Ohnen- 
heim),  Melis  ecclesia  (Mâhibach) ,  Palgovia  (Balgau  prés 
Neufbrisacb),  et  la  Harl,  le  tout  situé  dans  le  pa^us  d'Alsace, 
puis  Ratpoldeviliare  <Ribeauvillé),  des  localités  dans  le 
Brîsgaa,  dans  le  Zomgau  et  la  saline  de  Marsal. 

Quatre  ans  après  la  dat£  de  cette  libéralité,  Zwentibold, 
dont  le  souvenir  historique  n'est  d'ailleurs  guère  recommui- 
dable,  périt  dans  une  bataille  livrée  sur  les  bords  de  la 
Meuse  aux  généraux  de  son  frère,  Louis  de  Germanie*.  Ln 
charte,  copiée  par  SchœpElin,  et  henreusemenl  conservée 
dans  les  archives  de  l'évêque,  forme,  je  dois  le  eroire,  un 
des  documents  les  plus  remarquables  de  ce  r^e  éphémère. 

Ttois  siècles  se  passent  sans  qu'une  date  ou  un  monument 
nous  révèle  les  destinées  de  l'abbaye  et  de  la  ville.  Mais  l'jm- 
portance  de  cette  dernière  se  manifeste  alors  tout  à  cou}^ 
L'empereur  Frédéric  II,  le  petit-fils  de  Frédéric  Barberousse, 

1.  Voy.  ScfaœpiliQ,  Âls.  dipl.,  1. 1,  p.  97.  Elle  se  Irotive  aussi  dans  ta 
eollecitoo  de  M"' l'ëvèque.  —  Cbarle,  émise  en  896,  le  3  du  mois  de  fé.- 
vrier  à  Argenlaria. 

2.  Vùy.  Als.  dipl.,  1. 1,  p.  3. —  Peut-ëlrcce  nom  s'aj^ique-l-i)  h  Booi- 
face,  frère  de  Faidrad,  alrfië  de  Saint-DenlB.  —  Foy.  Schœpflin-RaTenëz  , 
I.  Ill.p.  4eO,ett.  IV,  p.  279. 

3.  Vojr.  L'art  de  Tëriller  les  dates,  I.  Xlli,  3' partie,  p.  3S3. 


jt,Googlc 


—  233  — 
accorde  en  1235  au  couvent  de  Munster  sa  prolection  spé- 
ciale; il  le  déclare  Immédiat,  en  retour  d'une  cession  qui 
dénote  jusqu'à  quel  point  les  bourgeois  avaient  grandi  à  côté 
de  l'abbé. 

L'empereur  possédait  un  tiers  du  droit  d'advocatie  et  de 
la  levée  des  mpdfs  dans  le  val  de  Saint-Grégoire,  c'est-à-dire 
qu'un  tiers  de  la  vallée  seulement  relevait  d'une  manière 
immédiate  de  l'Empire.  Le  couvent,  propriétaire  des  deux 
autres  tiers,  consentit  à  les  céder  au  souverain  temporel,  en 
réservant  toutefois  ses  métairies  franches',  et  provisoirement 
encore  la  moitié  des  deux  tiers  des  levées  d'impôt. 

Ce  n'était  là  que  la  moitié  d'une  grande  opération  poli- 
tique, dont  la  portée  devait  être  incalculable  pour  l'abbaye. 
k  peine  la  cession  faite ,  Frédéric  H  renonça  en  faveur  de  la 
ville,  à  ce  droit  de  juridiction  et  de  levée  d'impôt;  il  déclara 
de  plus  que  la  cité  de  Mîinster  était  désormais  au  rang  des 
villes  libres  impériales.  L'aiïi'anchissement  était  complet  :  de 
vassale,  la  ville  devenait  l'égale  de  l'abbaye;  les  cloches  qui 
jusqu'ici  n'af^laient  que  les  fidèles  au  service  divin,  allaient 
aussi  servir  à  un  usage  profane,  et  convoquer  le  petit  sénat 
local  à  la  discussion  des  intérêts  mondains;  les  clefs  de  la 
ville  ne  devaient  plus  désormais  être  suspendues  exclusive- 
ment dans  le  cabinet  de  l'abbé;  les  murs,  les  fossés  et  les 
tours  allaient  subir  une  espèce  de  condominium,  source  de 
nombreux  et  inévitables  conflits  ;  et  la  noblesse  guerroyante 
des  environs,  enhardie  par  la  libéralité  impériale,  allait  par 
des  actes  significatifs  prouver  à  l'abbé  de  Saint^Grégoire 
qu'elle  ne  redoutait  plus  sa  puissance  temporelle. 

Ainsi  en  1361 ,  pendant  les  troubles  de  l'Interrègne  qui 
suivit  l'afiaiblisseraent  et  la  dépossession  des  Hohenstaufien, 

1.  foy.  la  charte  émise  par  Frédéric  U.  en  décembre  1235  àHaguenau, 
duiB  Sdiœpflin,  Als.  dipK,  L  1,  p.  279.  —  L'original  de  la  charte  est  con- 
serré  dans  la  collection  de  M*''  l'éyéque. 


jt,Googlc      


-  234  — 
un  seignour  de  Gerolilseck  prit  possession  lie  la  monlagiie 
iJe  Schwarizenbonrtr  r|iij  duniine  pour  ainsi  dire  le  couvent 
et  lui  ferme  le  passage  vers  la  plaine.  Leseigneurdederoldseck 
y  construisit  un  château  fort  {novum  opus),  malgré  les  pro- 
testations de  l'abbé  Gerhard,  consignées  dans  une  charte 
authentique'.  Par  menace  el  par  ruse,  le  seigneur  de  Ge- 
roldseck  parait  avoir  obtenu  une  trêve  de  trois  semaines 
dans  la  lutte  que  l'abbaye  n'avait  point  ciainl  d'entamer 
avec  lui.  A  l'ombre  de  cette  irève  tulétaire,  il  avait  continué 
les  travaux  de  fortification.  Alors  l'abbé,  â  ila  tète  de  son 
clergé,  s'était  rendu  au  haut  delà  montagne  pour  renouveler 
sa  solennelle  protestation  contre  cet  abus  de  la  force  maté- 
rielle. Il  est  évident  que  le  château  ne  demeura  point  ina- 
chevé. Les  ruines  pittoresques  de  Schnarlzenbourg  qui  font 
aujourd'hui  le  plus  bel  ornement  d'un  parc  moderne,  révè- 
lent dans  les  gracieux  détails  de  leur  construction  le  luxe  de 
cette  demeure  féodale,  construite  au  miheu  d'une  époque  de 
désolation. 

Peu  de  temps  après  la  déclaration  d'immédialeté  accordée 
à  la  ville  de  Munster,  l'abbaye  s'était  dépouillée  d'une  autre 
partie  de  ses  revenus  sans  qu'on  puisse  donner  à  ce  renon- 
cement un  autre  motif  que  celui  du  déclin  de  son  influence 
et  de  son  pouvoir.  Depuis  des  temps  immémoriaux,  elle  avait 
exercé  le  droit  de  patronage  sur  l'église  paroissiale  de  Col- 
mar;  en  1237.  en  vertu  d'une  lettre  de  Henri,  évêque  de 
Bàle,  Saint-Martin  de  Colmar  fut  érigée  en  collégiale  indé- 
pendante. L'abbé  de  Mûnsler  se  réservait  seulement  le  droit 
de  donner  l'investiture  au  prélat  choisi  par  les  chanoines, 
et  de  nommer  le  doyen  qui  serait  en  même  temps  curé  de 
Colmar.  Une  fois  par  an,  l'abbé  de  Munster  devait  à  l'avenir 
se  rendre  à  Colmar  avec  une  suite  de  douze  chevaux,  et  être 
traité  avec  son  cortège  par  les  chanoines  de  Saint- Martin 

1.  Féjr.  Sch<Bpllin,AlE.  dtpl.,  1. 1,p.  ISI.  La  charte  est  du  !l  avril  1^61. 


jt,Googlc 


^  235  — 
qui,  à  leur  tour,  jouïssaîenl  de  la  réciprocilé  dons  l'abbaye 
du  val  Sainl-Grégoire'.  C'élak  une  réparation  bénévole  qui 
^'opérait,  mais  dans  laquelle  l'abbaye  ne  sauvait  que  des 
droits  honorifiques,  tandis  que  les  avantages  réels  de  l'ar- 
rangement étaient  pour  la  riche  église  de  la  plaine. 

Pendant  les  guerres  de  l'interrègne,  le  monastère  s'était 
évidemment  appauvri.  Une  bulle  d'Alexandre  IV,  qui  permit 
l'union  ou  t'incorporalion  de  l'église  de  Saint*Léger  (paroisse 
de  Munster)  avec  celle  de  l'abbaye,  relate  comme  motif  de 
cette  fusion,  les  troubles  qui  ont  amoindri  les  revenus  de  la 
communauté.' 

A  la  même  époque  désastreuse  se  rapporte  un  acte  que 
l'on  ne  peut  pas  davantage  envisager  comme  un  événement 
favorable  à  l'abbaye.  Richard  de  Cornouailles  avait  été 
nommé  roi  des  Romains  par  une  partie  des  électeurs  de 
l'empire  et  il  promenait  sa  nouvelle  dignité  le  long  du  Hhin. 
En  passant  à  Schlesladt,  en  novembre  1362,  il  atlrïbua  à 
l'église  de  Bâie ,  des  droits  sur  le  mont  Brisac  et  sur  te  val 
Saint-Grégoire.  La  rédaction  de  cette  charte  avait  été  pro- 
voquée par  Henri  de  Neubourg,  prévôt  de  l'église  de  Saint- 
Marc  de  BâIe,  sur  la  foi  d'anciennes  traditions.  Fille  valut, 

1.  Cbarte  des  archives  àe  H*'  l'^vëque. 

2.  Bulle  du  13  mars  1261.  —  Archives  de  M''  l'évêque.  Voir  de  plus  ; 
Pline  no  Itf!  cation  du  prévdldela  collÉg'iatedeGolmarùrabbédeUunsler, 
portant  •  que  lui,  prévôt,  r  reçu  la  mission  d'unir  l'église  inférieure  de 
■  Uunster  à  l'abbaye,  après  la  mort  ou  la  cession  du  curé  actuel.  °  Année 
1261 ,  veille  des  Mes  de  mai.  Charte  de  la  collection  de  M('  i'éveque  ; 

2°  Une  transaction  entre  Udeger  (sic),  prévOt  de  la  collégiale  de  Cohnar, 
et  le  curé  de  MUnsCer,  au  sujet  des  dîmes  novales,  année  1261.  Archives 
de  U«f  l'évéque; 

3°  Procès  -  verbal  de  l'union  de  l'église  de  Saint-Léger  avec  l'abbaye; 
acte  émis  psr  Rudiger  (sic),  prëvAI  de  la  collégiale  de  Colmar,  et  conte- 
nant le  tiMimus  de  la  bulle  d'Alexandre  IV,  de  plusle  vidtmuf  de  la  lettre 
de  Henri,  évfque  de  BâIe.  Année  1285,  12  des  lai.  de  décembre.  —  Ar- 
chives dp  M"  lévéque. 

ii[.  (>i.>  15  * 


/t,Googlc 


onze  ans  plus  lard  (1373),  à  la  vallée  de  Munster  une  incur- 
sion hoîlile  de  l'empereur  Rodolphe  de  Habsboui^,  qui 
étail  en  guerre  avec  l'évéque  de  Bâie.' 

Avec  le  XIV"  siècle,  nous  touchons  à  une  ère  qui  nous 
semble  meiUeure.  Des  letti-es  de  protection  d'Elisabeth,  reine 
des  Romains,  épouse  d'Albert  d'Autriche,  ouvrent  en  i306' 
la  série  des  chartes  protectrices ,  émanées  du  pouvoir  impé- 
rial, et  cherchant  à  réparer  les  maui  qui  avaient  afOigé 
l'abbaye  à  partir  de  la  déclaration  de  Frédéric  H.  Si  la  lutte 
avec  les  villes  de  Munster  et  de  Tûrckheim  ne  cesse  guères, 
du  moins  elle  ne  tourne  pas  constamment  au  désavantage  de 
l'abbé,  qui  parvient,  grâce  à  de  puissantes  intercessions,  à 
maintenir  une  partie  de  ses  anciens  privil^es,  même  après 
que  sous  Charles  IV  la  ville  eut  obtenu  des  privilèges  iden- 
tiques à  ceux  de  Colmar,  et  eut  été  admise  à  faire  partie  de 
la  décapole.' 

Dès  1315,  après  de  vives  discussions  avec  Tûrckheim 
pour  les  droits  collongers,  on  en  vint  à  un  arrangement, 
portant  que  personne  à  l'avenir  n'aurait  le  droit  de  pèchei* 
dans  la  rivière  de  Tûrckheim  appartenant  à  l'abbé ,  sans  sa 
permission  spéciale.' 

En  1339,  l'abbé  Marquard  émet  pour  les  coUonges  de 
l'abbaye  un  long  règlement,  mais  l'histoire  de  la  locahté  ne 
nous  dit  point  si  cet  acte  a  été  respecté*.  Le  grand  objet  des 
litiges  entre  les  deux  puissances  locales,  c'était  la  perception 

1.  Vop.  la  diarte  de  Richard,  dans  SchoBpflin,  Als.  dipl.,  I.  I.p.  442. 

2.  La  charte  d'Elisabeth  est  émise  à  firlEOch,  le  6  des  ides  d'octobre 
1306-  —  Vos.  ScbœpOlD.  ils.  dipl.,  t.  Il,  p.  82.  —  La  charte  est  dans  la 
collectian  de  Hi'  l'éTëque. 

3.  Actes  émanés  de  Charles  IV  en  1347  el  I3à4.  —  foff.  Sdiœpflin- 
RsTeoéi ,  Aie.  illuslfée,  t.  V,  p.  283. 

4.  Charte  émise  le  jour  de  sainte  Marguerite,  JO  juillet  1315.  —  ktch, 
de  H"  l'èTèque. 

5.  ArchiTBB  de  Uf  l'èTéque. — Var  un  traité  de  la  méine  époque ,  il  est 
couvenu  que  l'abbé  et  la  rille  se  prëteut  un  serment  mutuel. 


jt,Googlc 


—  237  — 
(les  impôts  el  leur  répartition.  Sous  ce  rapport,  la  charte 
impériale  de  Fiéderic  11  laissait  tant  de  latitude  à  l'interpré- 
tation, qu'il  n'y  a  pas  lieu  de  s'étonner  que  chaque  parti  ait 
cherché  à  s'attribuer  ou  le  plus  d'exceptions,  ou  le  plus  d'a- 
vantages possibles.  Â  toutes  les  époques  de  l'histoire,  les 
questions  de  budget  ont  été  comptées  au  nombre  des  plus 
controversées.  Les  otBciaux  de  l'abbaye,  c'est-à-dire  le  ma- 
réchal, le  prévôt,  le  receveur,  le  caraérier,  le  péager,  les  fo- 
restiers, les  appariteurs,  etc.,  etc.,  étaient-ils ,  oui  ou  non , 
sujets  aux  charges  publiques  de  la  ville?  Une  convention  de 
1363,  rédigée  sous  l'influence  arbitraire  de  Berwart,  ancien 
bailli  (vogt)  de  Riquewihr,  les  déclara  exempts  des  impôts 
envers  l'empire ,  mais  tenus  tie  contribuer  aux  chaînes  d'u- 
tilité publique  et  de  défense  commune  du  val  Saint-Gré- 
goire'.  Un  second  traité,  entre  la  ville  et  l'abbaye,  conclu  en 
1411  '  sous  la  médiation  de  Wallher  de  Thann ,  sous-landvogt 
ou  vice-préfet  de  Hagoenau,  règle  de  nouveau  des  questions 
de  finance  et  de  juridiction  assez  complexes.' 

(.  Yoy.  Schœpflin-fiaveûèz,  t.  V,  p,  282  et  lacharte  de  1363,  quiexiate 
sous  forme  de  fiiimus  de  1415,  délivré  par  Heori  de  Gerlruu^ii .  TOg;t 
de  Kaysersl>erg,  daus  les  archives  de  M'*'  l'évêque. 

3.  Document  des  archives  de  M'^l'évÈque.  Voirpiéce3justiIicatives,u''l, 

3.  Sont  réglés  dans  ce  traité ,  en  premier  lieu  :  le  paiement  des  intérêts 
d'mi  emprunt  contracté  pour  faire  un  don  de  1 500  florins  à  remperenr 
Bo1)ert-le-Palaliii.  L'abbé  de  Mtluster  se  refusait  de  laisser  à  la  cbarge  de 
ses  baillis  le  solde  d'une  partie  de  ces  intérêts.  Par  le  jugement  arbitral 
de  Wttlther  de  Thann,  les  baiUis  qui  étaient  eu  fonctions  au  momenl  où 
l'empruut  fut  contracté,  devaient  rester  libérés  de  cette  contribuliou;  ceux 
au  contraire,  qui  Étaient  entrés  en  fonctions  postérieurement,  allaient  être 
tenus  de  payer  leur  part  et  portion  •  nach  margsal  ii  . 

En  second  lieu  :  les  dépenses  faites  par  Mtinsler.  conmie  ville  de  la 
Décapole  et  alliée  de  Straslwurg;  tes  baillis  abbatiaux  devaient  contribner 
à  ces  frais. 

Troisièmement  :  les  frais  de  voyage  et  de  nourriture  du  préfet  de  Ha- 
gueuau  ;  les  baillis  de  l'abbé  y  contribueronl. 

Quatrièmement  :  l'acquittement  d'un  don  fait  i  l'Électeur  palatin  et  à 
sou  épouse;  les  baillis  abbatiaux  en  fonction  au  moment  ou  le  don  .i  été 


jt,Googlc       ^^ 


—  238  — 

Les  questions  de  juridiction  litigieuse  sont  traitées  dans 
une  convention  de  1416,  conclue  entre  les  deux  pouvoirs 
locaux  par  les  soins  de  Bernard,  comte  d'Eberstein'.  Un 
demî-siécle  plus  tard ,  des  discussions  analogues  se  repro- 
duisent et  sont  terminées  par  un  traité  qui  règle  la  compo- 
sition des  tribunaux  locaux  et  le  recours  à  l'obervogl  ou 
préfet  de  Kaysersperg,  qui  fonctionnait,  comme  juge  délégué 
de  la  préfecture  de  Haguenau,  pour  les  trois  villes  de  Mun- 
ster, Tûrckheim,  Kaysersperg.  Dans  ie  même  acte,  ia  que- 
relle sur  la  clef  des  portes  de  la  ville ,  clef  que  le  sénat  local 
voulait  confisquer  à  son  profit  exclusif,  est  terminée  à  l'a- 
miable et  à  l'avantE^e  de  l'abbé  ;  on  y  réglemente  la  nomi- 
nation des  sei^ents  de  ville  et  la  perception  de  certains  im- 
pôts ;  l'administration  de  l'hôpital  et  de  la  maison  de  refuge, 
etc.,  etc.  ' 

A  l'époque  des  guerres  de  Boui^ogne,  nous  trouvons 
pour  l'histoire  de  notre  vallée  et  de  notre  abbaye  un  docu- 
ment, témoignage  éloquent  de  ta  misère  du  temps  et  instructif 
pour  la  connaissance  de  l'administration  intérieure  des  pe- 
tites villes  qui  étaient  en  rapport  journalier  d'intérêt  avec 
l'abbé.  C'est  une  déclaration  émise  par  Nicolas  Ruffelin , 
prévôt  de  Tûrckheim ,  et  par  Jean  Wickram,  inspecteur  des 
poids  et  mesures  de  l'abbaye  (kengism).  La  charte  dit  que 
Jean-Rodolphe,  abbé  de  Munster,  avait  par  grâce  spéciale 
accordé  à  la  ville  la  perception  d'un  péage  ou  d'un  tribut 

fait,  lie  sont  pas  tenus  d'y  coniribuer;  il  n'en  est  pas  de  même  de  ceux 
qui  sont  entrés  eu  fonctions  depuis  lors. 

Cinquièmemenf  :  la  restitution  à  faire,  par  l'abbé,  de  certaine  revenuB 
appartenant  à  t'hûpital  et  au  refuge  des  pauvres  gens  de  Utlnsler. 

Enfln  l'acte  de  14 1 1  traite  aussi  les  afTaires  de  jurisdiclion,  les  rapports 
de  l'abbè  avec  l'ëvëque  de  Bàle;  il  confirme  les  privilèges  des  habitants 
de  HUnster  et  du  val  de  Saint-Grégoire, 

I .  Voi/.  Arcbives  de  M''  lèvêque. 

2:  TrailédeHSt.— ArchiYesdeMfTéïequeelpiècesjnslincaliTes.  n"3. 


jt,Googlc 


—  239  — 
pour  deux  ans;  que  le  prévôt  et  l'inspecteur  en  étaieiil 
exempts  à  raison  de  leurs  charges;  que  néanmoins,  ea  con- 
sidération des  misères  de  la  ville  de  Tiirckheim,  ils  s'étaient 
soumis  volontairement  à  ce  paiement,  sans  préjudice  des 
droits  de  l'abbaye.' 

Autour  de  cette  commune  se  trouvaient  des  biens  consi- 
dérables que  l'abbaye  pendant  longtemps  conférait  à  titre  de 
fiefs  à  la  làmille  de  Berckheim.  Ces  lettres  d'investiture 
forment,  dans  les  archives  de  M^  l'évêque,  une  série  de 
lettres  où  sont  cousig-nés  les  droîls  et  les  devoirs  des  vas- 
saux. Dans  cet  heureux  pays  de  vignobles,  le  vin  forme  tou- 
jours une  partie  considérable  des  revenus,  et  nous  appre- 
nons par  une  chaitedel49i,  que  J.  J.  de  Berckheim,  investi 
par  l'abbé  Christophe  de  ces  biens  féodaux,  avait  la  faculté 
de  prendre  au  pressoir  de  l'abbaye,  dans  la  maison  de 
Tûrckheim  un  foudre  de  bon  vin  rouge,  faculté  dont  le  bé- 
néficiaire n'aura  probablement  pas  manqué  de  profiler. 

Ce  qui  prédomine  dans  ces  réglementations  des  droits 
mutuels  entre  le  pouvoir  clérical-seigneurial  et  les  habitants 
de  la  vallée,  ce  sont  les  questions  de  cours  d'eau  et  de 
pêche,  de  chasse ,  de  marchés  publics.  Une  sentence  de 
Pierre  Hunlin,  prévôt  de  l'abbé,  en  1499*,  détermina  les 
redevances  des  coUongers  sur  les  vannes  et  les  digues;  un 
traité  entre  l'abbaye  et  la  ville,  de  150â',  règle  la  police  du 
marché  Vnter  der  Lauben  Â  Munster  ;  et  au  sortir  de  la 
courte,  mais  terrible  échauffourée  de  la  guerre  des  paysans, 
(1523)*,  un  autre  traité  entre  les  mêmes  pouvoirs,  fixe  les 
dommages-intérêts  à  payer  par  la  ville ,  sauf  recours  pour 

1.  Charte  de  1474,  avec  sigillé  de  la  ville  de  TurcJiheûn.  —  Aicbiveit 
de  H"  l'éTéque  et  pièces  juBtlflcatives,  n»  3, 

2.  Archives  de  M''  l'évêque. 

3.  Idetn. 
i.  Idem. 


jt,GoDglc 


—  240  — 
règlement  détinitifà  l'&utoritédu  landvoglde  Haguenau;  les 
droits  de  chasse  et  de  pêche  de  l'abhé ,  la  situation  des  offi- 
ciauK  de  l'ahbé  qui  pendant  ta  durée  des  troubles  avaient 
prêté  serment  à  la  ville  ;  la  position  des  membres  du  chapitre 
qui  pendant  la  même  époque  avaient  été  admis  comme 
bout^eois;  de  plus ,  cet  acte  de  médiation  portait  le  réta- 
blissement des  armoines  de  Teu  l'abbé  Christophe  de  Mont- 
jusliii ,  abattues  ou  endommagées  pendant  les  troubles.  En 
dernier  lieu,  le  magistrat  delà  ville,  comme  organe  de  ses 
concitoyens,  promet  de  nouveau  fidélité  et  obédience  à 
Tabbé.  Cette  convention  avait  été  dictée  par  Jacques,  baron 
de  Morimont  et  de  Béfort,  sous-préfel  (unter-landvogl)  de 
Haguenau.'  L'intervention  arbitrale  de  plus  en  plus  fréquente 
de  la  landvogtey  indiquait  que  l'abbaye  ne  répugnait  nulle- 
ment à  recourir  au  chef  de  ta  décapole,  dont  la  ville  de 
Munster  faisait  partie,  qu'elle  trouvait  même  un  point  d'appui 
tutélaire  dans  le  représentant  de  l'autorité  impériale  en  Al- 
sace, au  milieu  de  l'ébrantement  de  toutes  les  positions  à  la 
suite  de  la  Réforme. 

Le  mouvement  qui  agitait  alors  l'Europe  centrale  tout  en- 
tière, avait  lini  par  gagner  le  vallon  écarté  de  Saint-Gré- 
goire ;  les  vagues  de  la  marée  montante  avaient  atteint  le 
seuil  du  monastère ,  au  sein  duquell'évéché  de  Strasbourg 
nrail,  pendant  l'époque  mérovingienne  et  cariovingienne 
plus  d'une  fois  choisi  ses  prélats.  En  1526,  Burkard  Nage) , 
l'abbé  de  Miinster  avait  donné  sa  démission  et  s'était  retiré 
à  Mulhouse  pour  s'y  marier;  quelques  années  plus  tard,  la 
ville  de  Munster  (en  15i3)  et  le  village  de  Mùhibach  (en 
1559)  se  déclarèrent  en  laveur  des  novateurs,  et  lorsqu'en 
1563,  l'archiduc  d'Autriche,  préfet  de  Haguenau,  eut  dé- 
fendu l'exercice  de  la  religion  protestante  à  Munster,  des 
conflits  violents  se  produisirent  pendant  six  années  consé- 

1.  Archives  de  M* ■■  l'éïê(|iie. 


jt,Googlc 


—  241  — 
cutives  (du  2â  février  1563  jusqu'en  décembre  1569).  Il  y 
eut  dans  le  temple  même,  des  scènes  regrettables  et  des  em- 
piétements réciproques  ;  Tabbé  Henri  de  Jestetten  et  le  mi- 
nistre proleslanl  Paul  Leckstein  luttèrent  pour  obtenir 
tantôt  une  influence  exclusive,  tantôt  une  tolérance  t«npo- 
raire;  mais  le  magistrat  de  la  cité  impériale  s'était  nettement 
déclaré  pour  la  Réforme ,  avait  démoli  le  pont  qui  conduisait 
au  monastère  par-dessus  les  fosaés  de  la  ville,  et  placé  des 
gardes  aux  portes  pour  prévenir  toute  surprise.  On  resta 
ainsi,  des  deux  côtés,  l'arme  au  bras,  jusqu'en  1575. 

Cette  année  fut  décisive  :  c'est  l'année  du  traité  de  conci- 
liation, conclu  entre  les  deux  partis  sous  la  médiation  bien- 
veillante de  Lazare  de  Schwendi,  seigneur  de  Holilandsper^ 
et  préfet  ou  bailli  impérial  de  Kayserspei^. 

j'ai  dit  dans  une  autre  occasion,  l'influence  de  ce  noble 
seigneur'  sur  les  affaires  générales  de  l'Allemagne,  ses  ac- 
tions d'éclat  dans  les  campagnes  de  Gharlcs-Quinl,  ses  né- 
gociations auprès  du  parti  protestant  pendant  et  après  les 
guerres  de  religion,  son  commandement  et  ses  luttes  en 
Transylvanie  et  en  Hongrie,  la  place  de  contîance  qu'il  occu- 
pait dans  les  conseils  de  l'empereur  Maximilien  II.  A  l'époque 
dont  nous  parlons,  Lazare  de  Schwendi  touchait  au  seuil  de 
la  vieillesse;  il  vivait,  non  point  au  château  de  Hohlandsperg, 
mais  dans  la  ville  de  Kaysersperg'  qu'il  tenait  depuis  1573  à 
titre  de  gage  de  l'archiduc  Ferdinand  d'Autriche,  préfet  de 
Haguenau.  La  plume  du  diplomateremplaçait  déjà  dans  samain 
l'épée  du  commandement.  Fidèle  au  rôle  de  médiateur  qu'il 
avait  rempli  pendant  toute  sa  vie  avec  une  rare  habileté  et  avec 
une  persistance  digne  de  résultats  plus  durables,  il  réunit, 
dans  la  circonstance  présente ,  les  représentants  de  la  ville 
et  de  l'abbaye  de  Munster  dans  le  château  de  Kientzheim.  A 

1.  Voy.  Deux  voyages  d'Elisabeth  â'Aiilricbe,  Épouse  de  Charles  IX,  fol 
de  Frauce;  correspondance  inédite  du  XVI»  siècle.— Colmar,  1S&5,  p.  S-9. 
ni.  (H.)  16 


jt,Googlc     


—  242  — 
côté  de  lui,  qui  fonctionnait  comme  commissaire  impérial, 
siégeaient  à  titre  de  juges-arbitres:  Philippe  de  Gottesheim  , 
RochuE  Botzheim ,  l'un  et  l'autre  stettmeister  de  Haguenau , 
et  André  Scholl,  syndic-grefSer  de  la  même  ville. 

Devant  ce  tribunal,  qui  devait  offrir  aux  deux  partis  toutes 
les  garanties  d'impartialité,  comparurent  du  15  au  19  mars 
1575  Adam  HoItzapPel,  administrateur  de  l'abbaye  de 
Munster,  agissant  en  son  nom  et  en  celui  de  son  prédéces- 
seur, l'abbé  Henri  de  Jestetten  ;  puis,  Jean  Syttericb,  officiai 
de  l'évêché  de  Bâie;  Michel  Textor,  conseiller  de  l'archiduc 
Ferdinand  d'Autriche  et  procureur  de  la  chambre  de  régence 
à  Ensisheim  ;  George  Streitt,  receveur-général  de  b  préfec- 
ture de  Haguenau;  enân  les  délégués  de  la  ville  de  Mûnsler. 

Les  commissaires  procédèrent  à  une  enquête  contradic- 
toire, prêtant  l'oreille  aux  griefs  réciproques  des  deux  partis, 
les  discutant  article  par  article;  ils  aboutirent  fort  heureuse- 
ment à  une  conciliation  complète  des  intérêts  hostiles  qui 
étaient  en  présence. 

Ce  traité  du  19  mars  1575  reproduit  ou  résume,  de  fait, 
toutes  les  conventions  précédemment  conclues  entre  l'abbaye 
et  la  ville  de  Munster,  mais  il  termine  aussi  une  s^e  de 
discussions  qui  n'avaient  point  occupé  les  arbitres  précé- 
dents. 11  touche  en  un  mot,  et  dès  le  début,  à  la  question 
confessionnelle,* 

Les  abbés  Petermann  d'Apponex  et  Joachim  Breuning, 
prédécesseurs  de  Henri  de  Jestetten,  ne  s'étaient  point  re- 
fusés au  paiement  de  la  compétence  des  pasteurs  luthériens 
de  Munster  et  de  Mûhibach,  et  du  traitement  du  maître  d'é- 
cole, tandis  que  l'abbé  Henri  avait  opposé  une  fin  de  non 
recevoir  à  toute  réclamation  de  cette  nature. 

I.  L'un  des  originaux  se  trouve  dans  la  colIectioD  de  H('  l'éTëque;  il 
forme  un  cahier  de  30  pages  in-folio  sur  parctiemin  avec  les  sigillés  des 
commissaires  et  des  parlies,  c'est- à- dire,  de  Lazare  de  Schwendi,  de  la 
ville  de  HagueJiau,  de  celle  de  MUosler  ef  de  l'admiuistrateur  rie  l'abbaye. 


jt,Googlc 


—  243  — 

Maintenant,  dans  celte  conrérence  de  Kientzheira,  il  Tut 
convenu  f  que  l'administrateur  de  l'abbaye  paierait  à  l'avenir 
quarante  florins  par  an  au  prédicant  de  Munster;  qu'il  lui 
livrerait  deux  foudres  de  vin,  une  certaine  quantité  de  cé- 
réales, un  boisseau  de  sel,  un  boisseau  de  pois  et  de  fèves; 
que  le  prédicant  aurait  l'usufruit  de  la  cure,  d'un  pré,  d'une 
terre  à  chanvre,  et  d'un  jardin  à  choux  (Krautgarlen).  Des 
dispositions  analogues  furent  prises  pour  le  pasteur  de 
Mùhlhach  et  pour  le  maître  d'école;  on  établit  enfin  le  dé- 
compte pour  l'arriéré.  L'abbé  conserva  le  droit  de  patronage 
et  on  stipula  que  les  prédicants  s'abstiendraient  à  l'avenir  de 
toute  injure  contre  la  religion  catholique  et  contre  le  prélat 
de  Munster;  ceux  des  bourgeois  de  Munster  qui  denleuraient 
fidèles  au  culte  antique,  auraient  la  bberté  de  fréquenter 
l'église  abbatiale;  la  dîme  traditionnelle  devait  être  régu- 
lièrement payée  à  l'abbaye. 

Après  l'arrangement  de  ces  questions  d'intérêt  très-mon- 
daines ,  mêlées  aux  questions  de  culte  et  de  croyance,  on 
s'était  occupé  de  la  juridiction  abbatiale,  du  droit  banal,  de 
la  haute  justice,  du  droit  forestier,  de  la  pèche  et  de  la 
chasse,  des  portes  et  clefs  de  la  ville,  des  questions  dîmières 
et  de  corvée ,  de  la  tenue  du  conseil  municipal  et  du  droit 
de  l'abbé  d'y  foire  siéger  des  personnes  de  confiance.  Tout 
ce  qui  de  loin  ou  de  près  touchait  aux  contributions  volon- 
taires ou  involontaires  ,  traditionnelles  ou  d'origine  plus  ré- 
cente, toutes  les  redevances  spéciales,  les  amendes,  toules 
les  fournitures  à  faire  en  nature  à  la  cuisine  abbatiale ,  avait 
trouvé  place  dans  ce  petit  code  d'assurance  mutuelle.  Les 
agents  de  l'autorité,  les  sergents  de  ville,  les  collecteurs 
d'impôts,  les  gardes  champêtres,  les  grefBers  de  la  ville, 
occupent  dans  ces  nombreux  articles  une  place  plus  ou 
moins  grande,  selon  l'importance  de  leurs  attributions.  La 
plupart  des  anciennes  conventions  étaient  maintenues  ou 


jt,Googlc     — 


—  244  — 
légèrement  moditiées,  preuve  patente  que  dans  ce  grand 
naufrage  de  toutes  les  institutions,  Lazare  de  Schwendî  te- 
nait, au  nom  de  l'empire,  à  sauver  du  passé  tout  ce  qui  était 
acceptable,  et  que  la  ville,  à  raison  des  avantages  réguliers 
qu'elle  obtenait  ou  qu'elle  consolidait,  ne  se  montrait  ni 
récalcitrante,  ni  opposée  aux  concessions. 

Les  deux  partis  promettaient,  en  dernière  analyse,  de  re- 
noncer â  toute  innovation,  de  tenir  fidèlement  tous  les 
points  du  traité ,  et  de  vivre  désormais  côte  à  côte ,  en  bonne 
paix  et  harmonie  ;  cet  engagement  était  pris  en  son  propre 
nom,  par  Adam  Holtzapfel,  successeur  de  Henri  de  Jestetlen 
et  par  cinq  délégués,  au  nom  de  la  ville  de  Munster.  Ces 
citoyens,  dont  \es  noms  méritent  d'être  conservés,  étaient 
Michel  Bœrniger,  le  bourguemestre  de  Munster ,  Frédéric 
Zeuninger  et  Zacharie  Nitscbelm,  conseillers;  Nicolas  Rolland 
de  Metzeral,  et  Jérémie  Schintz,  greffier  de  la  ville  de 
Munster. 

Ainsi  se  terminait  au  bout  de  trois  siècles  et  demi,  ce 
litige  incessant  entre  la  ville  et  le  clotlre,  litige  qui  bit  le 
fonds  de  l'histoire  de  l'abbaye  et  du  val  de  Munster,  et  qui, 
prenant  son  origine  dans  les  questions  municipales  et  d'im- 
pôt, avait  au  XVI"  siècle  dégénéré  en  lutte  religieuse,  com- 
pliquée par  les  vieilles  questions  d'argent  et  de  juridiction. 

Le  traité',  négocié  par  Lazare  de  Schwendi,  eut  force  de 
loi  pendant  une  cinquantaine  d'années.  Nous  touchons  à  une 
autre  commotion  plus  violente  que  celle  du  XVF  siècle. 
Comment  la  guerre  de  trente  ans,  qui  remua  de  fond  en 
comble  notre  pays,  se  serait-elle  arrêtée  devant  cette  paisible 
vallée  de  Miinster,  et  pourquoi  aurait-elle  respecté  un  pacte 
particulier,elle, qui  renversait  les  traités  séculaires  et  le  droit 
public  de  l'Europe.  Les  deux  parties  belligérantes  affligèrent 
également  de  leurs  cruelles  exactions  tantôt  la  ville,  tantôt 

I.  Coji.  n"  ,î  des  pièces  jusUBcatiïes. 


jt,Googlc 


—  345  - 
l'abbaye,  tanlôt  l'une  et  l'autre  à  la  fois.  En  16.^0,  le 
magistrat  de  Munster  se  plaint  à  la  préfecture  de  Haguenau, 
et  la  prie  d'iatercéder  en  sa  faveur  près  le  commissaire  de 
guerre  impérial ,  le  coloael  d'Ossa,  pour  obtenir  une  réduc- 
tion  dans  l'impôt  mensuel  dont  elle  est  frappée,  et  qui  mon- 
tait à  la  somme,  alors  exorbitante,  de  1348  florins.' 

Lorsque  les  Suédois  envahirent  l'abbaye  de  Mimster,  le 
prélat  Grégoire  Blatter  avait  déjà  cherché  un  asile  à  la  cour 
impériale;  et  une  administration,  composée  en  partie  de  ma- 
gistrats délégués  de  Colmar,  en  partie  de  conseillers  locaux, 
maintint,  autant  que  ces  temps  d'anarchie  le  permettaient, 
un  simulacre  d'ordre  dans  ces  contrées  désolées. 

Après  la  guerre  de  trente  ans ,  la  ville  de  Munster  recon- 
naît le  comte  d'Harcourt  en  qualité  de  grand-bailli  de  la 
préfecture  de  Haguenau;  elle  passe  donc ,  dès  ce  moment 
(1653)  sous  la  suzeraineté  française.' 

Pendant  les  campagnes  de  Turenne  en  Alsace,  la  ville  el 
l'abbaye  de  Munster  subirent  de  nouveaux  outrages  de  la 
part  des  armées  brandebourgeoises  et  lorraines  {1674); 
mais,  à  partir  de  là  jusqu'à  la  révolution  de  1789,  qui  ferma 
ou  qui  enfonça  les  portes  de  toutes  les  abbayes,  aucun  inci- 
dent nouveau  ne  vint  troubler  la  pais  de  la  vallée  de  Saint- 
Grégoire. 

A  plusieurs  reprises,  dans  le  cours  des  siècles,  l'abbaye 
de  Mîînster  avait  été  incendiée  et  reconstruite.  Le  dernier 
aggrandissement  datait  de  1686;  à  cette  époque,  on  avait 
renversé  une  partie  des  murs  de  la  ville  pour  donner  plus 
d'étendue  aux  bâtiments  du  monastère,  qui  a  passé  depuis 
lors  à  une  toute  autre  destination.  Le  silence  du  cloître  ab- 

1.  Vog.  Fouds  de  la  préfecture  de  Haguenau,  série  C,  art.  \.  {ATchives 
'déparCemen laies  du  Bas-Rhin. i 

i.  Voy.  Fonds  de  la  préfecture  de  Haguenau,  même  série,  même  arliclc 
que  dessus.  —  N»  li,  acte  du  lajiiiUet  I65a, 


jt,Googlc       ^^ 


—  246  - 
batial  est  remplacé  par  les  mille  bruits  et  par  les  merveilles 
de  l'industrie  moderne;  les  murs  et  les  fossés  de  la  cité  im- 
périale ont  disparu  ainsi  que  les  magistrats  qui  rendaient 
justice  dans  celte  enceinte ,  ou  qui  discutaient  leurs  droits 
et  leurs  prétentions  séculaires  avec  les  délégués  de  la  pré- 
fecture d'Alsace  et  avec  les  envoyés  impériaux.  Tout  est  re- 
nouvelé ,  le  sol ,  les  édifices ,  les  hommes  et  les  institutions  ; 
seules,  les  montagnes  qui  dominent  la  cité  moderne  et  ses 
jardins,  ses  villas  et  sa  fourmilière  de  travailleurs,  seules  les 
montagnes  sont  restées  assises  sur  leur  base,  et  forment 
avec  leurs  gracieux  contours  un  digne  cadre  à  ce  magnifique 
tableau.' 

I.  Foy,  pourrengemlile  derhistoirederabbayeet  delacitédeHllDster: 
Orandidier,  Bisloire  de  rÉgliee  de  Strasbourg,  M,  p.  I90-)9S;  Schœplljn- 
BaveDés.  Alsace  illustrée,  t.  V,  p.  2T8-2B9.  Je  renroie  surtout  à  SchœpAiD 
pour  lODl  ce  qui  coticerue  la  constitutioD  de  la  cilé  impériale.  Je  me  suis 
appliqua  à  faire  uo  rétàt  basé  sur  des  titres  en  grande  partie  iaédits. 

L.  Spacm, 

ardiiviste  du  département. 


jt,Googlc 


PIECES  JUSTIFICATIVES. 


Ich  Walther  vod  than  vnder  Lantfogt  in  Eiisasz  tan  Kunt  aller  meug- 
licbem  mit  disem  briefe  vmbe  aoliche  Z'weyunge  luid  misselielle  so  gewesen 
ist  iwuschent  Erwurdigen  geistlictaeD  breo  hren  Weroher  Api  àes  Gloaters 
zu  Munster  in  Sani  QregorieDtal  get^en  von  sio  vnd  sines  Gloslers  wegen 
ufT  eine  site  vnd  dem  Meïsler  Rate  vnd  dea  burgergemeinlichen  derselben 
Stat  vnd  den  luten  desselben  talea  zu  Munster  anderslte  von  solicber  slucke 
vnd  artickel  wegeo  sis  hie  nachgescbriben  stat  Derselben  Zweyiinge  vnd 
mlssefaelle  babe  ici  sy  mit  ir  beider  sile  wissen  vnd  willen  fruntlichen 
mit  einander  gerihteC  vnd  werCragea  in  dise  wise  als  bie  nachgeschrïben 
stat  Vas  iet  zu  wiszende  Des  erslen  von  der  fnnrzehen  hondert  ^Iden 
wegen  die  dem  durcblubtigistea  hochgeborue  fursten  vnd  bren  bren  Rii- 
prechle  rOmlscbem  Kunige  seliger  gedchtaieze  geschencket  wurdenl  vnd 
limbe einen  Jerlicben  zins  u/  eine  abelosungeufbrabi  vodentleliel  wor^en 
sint  vnd  der  stat  vou  Munster  vorderunge  wbbz  das  luinK  hren  des  Aptes 
Ampilute  in  dieselben  zinse  och  solten  geben  vnd  dienen  wan  sy  doby 
geseszen  verent  vnd  dartzu  mit  vrleil  geraten  bettent  Dowider  aber  min 
bre  der  Api  spracb  daz  sine  Amplute  nlltùt  schuidig  werent  darin  zu  die- 
nende  nachzugebende  vnd  es  were  ein  us^getrag^ne  Sacbe  vnd  zuge  sich 
des  uf  einen  spruchbrief  der  zu  ziteu  von  soliclicn  und  andcrn  sacben 
uszgesprochen  vnd  versigeit  were  Des  babe  ich  sy  enischeiden  in  soliche 
wise  Aiso  ver  zu  den  Ziten  Amptman  gewesen  ist  da  daz  geit  ufbraht  vnd 
enttebenl  wart  daz  die  nutzil  darin  scbuldig  sint  zu  gebende  Aber  aile  die 
die  uf  die  zite  nil  Amptiute  warenl  vnd  sylhar  Ampliule  worden  sint  die 
sollent  ir  anzal  nach  mat^zai  darin  geben  und  dienen  Es  sie  in  das  h01>er- 
gelt  der  fUnfzeben  huudert  g-uidin  zu  der  abelosunge  vnd  zinse  die  dovon 
gefallen  sint  vnd  fnrbaszer  vallent  Oucli  also  van  suliches  Gostens  wegen 
den  die  slat  zu  Munster  geh^ct  banl,  Oder  furbaszer  habende  werdenl 
des  bundes  balp  so  die  Hicbes  slelle  in  Eilsasz  mit  minem  giiedige  bren 
herlzog  iudwige  vnd  mit  der  stat  zu  Strasburg  liabent,  Do  habe  icb  sy  och 
umbe  enlscbeiden  daz  mines  hereii  des  Aptes  Ampilute  ire  AnzaI  iiach 
margzal  ouch  darin  geben  suiienl  So  dan  umbe  soiicbe  zerunge  so  min 
giiediget  herre  der  herlzoge  vnd  ich  als  ein  lanUogt  zu  Munster  gelan 


jt,Googlc      


—  548  — 

hsnt,  1)0  cntselieitle  ich  sy.  das  aile  Amptliile,  die  by  soliciter  zeniiige 
t^weaen  sint,  vnd  der  geralen  vnd  g«noBBCD  hant ,  daz  die  ire  aiizsl  och 
darin  gebeu  solteut,  Itein  aiio  dao  iimbe  huodert  vod  Ahte  guldin  vnd 
umbe  vjere  stiere  bo  die  Talliite  voii  MuDsler  miDem  guedigen  herren  dem 
berlzogeii  vnd  minre  fro«-en  suligeii  voii  Eugelland  geschenckel  habent, 
Do  enlscheide  ich  sy  des,  daz  aile  die  die  uf  die  zile  do  die  sclienclninge 
bescbach  nit  Amptiule  warei^t  ire  auzahl  nacii  raargzal  darin  geben  soUeot, 
Welicbe  aber  Amptiule  uf  die  zite  vâreKl  die  sollent  nutzil  scbuidig  sien 
dariu  zu  gebeude.  Ouch  aiso  die  Blal  von  Uunster  miaem  herren  dem 
Apte  zugesprochen  haut  umbe  eleliche  guite  vnd  ziiise  die  er  vod  die  sineii 
ingeuommen  solieii  habeo ,  die  dem  spitlal  vnd  deu  armeii  siechen  znge- 
hOreal,  do  abor  min  hre  der  Apt  sprichet  daz  er  niïtzil  do  vonenwisBe 
Do  entscheide  ich  sy  oech  in  dise  wise  gehflreut  mij  cm  hreii  dem  Apte 
soljche  ziase  vnd  guKe  nit  zu,  waz  dann  er  Oder  die  sjneii  des  ynge- 
Domen  haut  daz  soi  er  widerliereii ,  vnd  sollent  er  nnd  der  Rat  der  stat 
zu  Uunster  dozu  orden  vnd  acbiclien  daz  soliche  gulte  vnd  zinBe  furbasaer 
inbraht  vnd  ane  geieit  werdeut,  dem  Spittal  vnd  den  armen  luleu  des 
taies  zu  Nutze  vnd  notdurft  sum  besteu  als  ey  danae  bedundiel  Ouch  aIso 
daue  der  stat  vou  Uuneter  vorderunge  waz  daz  sy  von  minem  hren  dem 
Apte  vnd  sinen  Glosterbren  mil  geistlichem  gerihle  ettelich  maseen 
beswerel  wurdent  des  doch  nit  sien  solte,  Do  aher  min  hre  der  Apt 
sprichet,  daz  er  nit  dovon  euwisse  vnd  ocb  vogerne  anders  dete  dauu  er 
Hilicheo  tun  Eolte,  des  eutsdbeiden  ich  sy  oucb  waz  ziuse  vnd  gulle  die 
lute  der  stat  vnd  des  taies  minen  bren  dem  Apte  oder  sines  Ctosters  bren 
scbuidig  vnd  gihtig  sini  do  sol  in  der  vnderfogt  zu  Huuster  botten  nmbe 
gel)en  vnd  do  von  ribten  als  daz  von  alter  harkomen  ist  Daran  aber  sy 
gespan  liabenl,  oder  gewiunent  die  nit  Tnr  den  vndervogt  geborten,  des 
solleii  sy  beidersile  fur  deu  obervogt  komen  vnd  der  sol  gemetue  lute  von 
der  stat  vod  tod  dem  taie  dozu  nemeit  die  die  sache  nit  ane  gant  zu  ge- 
wione  Dodi  zu  verluste  vngeuerlichen  vnd  sic  des  beideràte  eotscbeid^ 
Wo  aber  der  obervogt  des  nit  dete  vnd  die  sache  verznge  sa  mag  min 
bre  der  Apt  vnd  sins  Closters  hren  ir  rehl  furbaszer  suclien  Were  och  daz 
ein  Bischoff  von  Baset  minen  bren  deu  Apt  nmi>e  disen  Artickel  beknm- 
berte  vnd  in  danimbe  rebtfertigen  wolte  waz  sich  daune  ândet  daz  min 
bre  der  Apt  von  rebteswegen  dem  Bisotaove  geborsam  sien  sol  daran  sol 
in  diser  articliel  furbasz  nil  binden  Dvgegen  sol  och  der  slat  vnd  den 
luten  des  taies  zu  Munster  aile  ire  rehle  vnd  friheite  behalte  sien  Item 
umbe  die  Ambahtlute  so  min  hre  der  Appet  zn  setzeiide  bat  die  mag  vnd 
sol  er  fiirbasser  nemen  vnd  sel^en  usser  dergemeinde  vnd  an  den  endeii 


jt,Googlc 


—  249  - 
als  daz  voit  AllerttarkomeJi  ist  doch  nit  von  den  Hichensien  rod  och  nll  vou 
den  ArmeBten  uageuerllchen  vod  uber  ailes  dai  in  dieaem  briefe  gescbrlben 
stat  30  sol  docti  der  L'szBpnicbbrief,  den  Berwart  eiQ  Togl  vod  Richen- 
w[lre  ni ziten  ge tan  vnd  yersigeit  liât  mit  ftllen  puDlen  und  BTtJclceln  in  alleu 
sioeo  KrefleD  bliben  vnd  sien  vod  sol  fme  dls«  brief  vod  waz  luraa  ge- 
scbriben  atal  lieiDen  scbaden  bringeD  Id  debeinea  weg  one  aile  genaûe 
Diser  entacbeidimge  vud  sachen  allée  zu  eime  Vrkunde  so  habe  icb  der 
obgenantWaltbervoD  tan  derVnderlantfogtuinbebeteit'illeDder  obgeaant 
belder  partlen  min  Insigel  getan  bencken  an  disen  brief  der  geben  ist  de> 
Samstagea  vor  dem  Suntag  balpvaste  des  Jares  (lo  man  zelte  nacb  Crîstus 
geburte  vieraehenhundert  \nd  in  dem  Eilften  Jahre,  vnd  sint  diser  briefe 
îwen  glicb  der  ye  die  partie  einen  bat. 


II. 

Wir  Johann  Wildegrave  ïu  Thune  w  Kerburge  Bingrave  lum  Stein  un- 
derlantfaugt  lu  Eilsas  lun  kunt  meugelicb  mil  disem  briefe  und  bekennent 
aiso  spenne  und  xweyunge  gewesen  sint  «wisclient  dem  erwurdigen  hemi 
Johanns  HudolCT  Apt  zu  Hunster  in  santé  gregorientale  uff  eiii  und  den 
ersammen  Heister  und  Rate  doselbst  andersit  daran  wir  den  partMen  ein 
gnllicben  tag  fur  uns  alher  gen  bagenaw  gesetzt  hani  und  also  die  par- 
tbien  nir  uns  erscbynnen  sint,  wir  bU  umbealle  ire  spenne  und  gebredie 
geiueinander  verhort  haut  so  habent  wir  mit  beiden  partblen  sovil  gerett 
das  su  eoljche  ire  speuue  utid  gebreche  gantz  zu  uiis  gestait  hant  wie 
wir  sU  darumbe  setzen  und  eutscbeiden,  daa  su  es  doby  blitieu  und  àem 
von  beiden  teilen  one  intrag  nacbgon  woUen.  baruff  so  babent  wir  su 
enlscheiden  setseu  und  eutscbeiden  su  oucb  inn  uud  mit  craftl  dis  briefh 
in  massen  bemodb  geschriben  folget.  Vorabe  und  des  ersten  also  der  apt 
meyoet  die  von  munster  baben  das  geriht  by  innen  verandert  uud  besetzt 
one  Bine  wissen  und  willen  desglichen  baben  su  das  ungell  entpfollien  lu 
vertiuwen  oudi  one  siu  wisseo  und  willen.  So  baben  sie  zwene  gewerifer 
in  irer  stat  gesetzt  one  sine  wisseu  und  willen ,  das  allés  sU  nit  eu  tbunde 
baben  «mder  er  mit  Ine  das  lu  tbunde  und  su  ^leln  one  binen  des  ni) 
zu  vertiandejn  baben  Do  entscheiden  wir  su  umbe  die  obgemelten  drige 
puncten  das  die  von  Hunster  das  geribt  so  sU  das  besetzen  oucb  das  uu- 
gelt  zu  verbuwen  enlpf^eo  oder  geverCTer  setzen  woUen  das  sU  das 
in  Irem  Kate  in  bysin  eina  apis  von  Munster  uud  mit  imme  furuemen  und 
handelii  solleni  lu  aller  massen  und  wie  das  von  alCer  her  geweseu  und 


jt,Googlc 


—  350  — 

liarkiinicii  isl.  Hem  aiso  etiiche  des  Aplx  amptlute  uss  dem  Rate  zn 
MUnstcr  (rewesen  sist  ein  E)t  Entscbeiden  wir  bU  âas  dieselben  Amptiute 
wlder  in  gelossen  werden  und  den  Rat  beEiUen  helfTen  und  tbun  sollen 
vie  da£  vod  aller  berkumm  nnd  gewesBn  ist.  Item  vou  der  messe  der 
galbe  uud  nOBse  sesler  w^d  so  die  von  Hunsler  one  eins  aptz  visseo 
iind  willen  zu  besetzen  iindersUmdeii  bttût  Batschelden  wir  su  daa  Ein 
apt  melster  nnd  Hat  sanunenthafR  solicbe  messe  besetzen  und  verseben 
siiUenl  nach  billidten  dingen  als  das  TOn  alter  harknmmeD  Ist.  Hem  von 
der  nahteynongen  der  Brolbecke  und  wurte  wegen  Entscbeiden  wir  sn 
das  die  in  drii  geteilt  ein  Apt  eineD  (eil  eia  uDderfaugl  den  andern  teil 
nnd  meister  und  Rate  zu  HUnsler  den  dKllen  tfaeil  nemen  soHent  vie  das 
von  aller  her  geweseu  ist.  Item  von  der  Badstoben  w^eu  so  die  von 
UuiiBler  eime  gegonnent  haut  zn  machen  und  der  apt  mejnel  des  oit  sin 
solte  diviie  do  ein  ubertrsg  Tur  zilen  zu  Basel  danimbe  beacbeen  isl  Das 
danne  die  partbien  sollchen  uberirag  aoseben  und  wie  der  Innhalt  dem 
aochgoQ  sulleii,  obe  aber  lisin  ubertrag  dovon  were  so  sol  es  domit  oudi 
nacbharkummen^halten  werden.  Hem  vonderzweyerwabele  wegendie 
eb  Apt  zn  setzen  bal  eatscheiden  wir  slt  das  durcli  einen  jeglichen  Apt 
der  zu  ziten  ist  oder  sin  wurt  solich  welbeiampt  besetzt  werden  sollen 
VOD  frummen  luten  die  do  stathaRt  sient.  Das  maii  der  gewerffe  so  su 
sammeln  von  In  sicber  sie  oucli  das  sU  der  geribte  warten  Ueister  und 
Rate  in  z^lichcn  Ziten  und  billicben  dingen  geborsam  sien  und  sicb  eins 
Apis  pescbeffte  daran  nit  verhindern  losseu  ungeverlicb  als  das  von  aller 
berhnnmieD  ist.  Item  von  des  spittals  wegen  der  sol  furrer  durcb  ein  apt 
meister  nnd  Rate  sammenthafl  versehen  und  in  Ereu  gehalten  werden. 
Item  von  dem  obe  einîchcr  Priester  io  dem  Closter  zu  Huneter  ihti  an 
ernicben  biirger  zu  fiprecbeo  hette  entscbeiden  wir  sfl  was  ztDSe  und  gt>lle 
die  Liite  der  slatt  nnd  des  taies  mimster  dem  Apt  oder  sinen  doslerberren 
schuldig  und  gibtig  sint  Do  soll  inc  der  unterfaugi  zu  Munster  botlen  umb 
geben  und  dovon  ribten  also  von  alter  barkummen  ist  woran  aber  sD 
gespann  bant  oder  gewynnent  die  nil  fur  den  underfougt  gehorenl  des 
sollen  sQ  beidersits  fur  einen  oberfaugt  kummen  und  der  sol  gemeine 
lute  von  der  stett  und  laie  dozu  nemen  die  die  sacben  nil  angont  zu  ge- 
wynne  oder  zu  verluste  ungeverlich  und  sU  des  beidersits  entsdieiden 
wo  aber  ein  oberfaugt  das  nit  dele  so  mag  ein  Apt  oder  sine  Glosterherren 
das  furrerhalten  wie  das  dann  zu  ziten  durch  ein  tantfaugt  gênant  Wal- 
dier  TOn  tban  ouch  ubertragen  und  verscbriben  ist.  Hem  von  der  Scbencke 
wegen  so  meister  und  Rate  da  duni,  sollen  sU  also  UBsniffen  das  ein  apt 
meister  und  Rate  die  tugent  aleo  das  von  aller  her  oncb  also  gewesen  ist. 


jt,Googlc 


—  251  - 

llein  TOI!  eiusÂpk  ampliite  wegen  die  do  fry  aiu  soellenl  Enscheideii  wif 
su  das  die  selben  Amptlule  den  zebenden  pfennig  aiso  von  alterher  geben 
solleDl  und  dozu  furter  des  ponclen  h^  sicb  geineioander  haltea  sollent , 
wie  faugl  Berwarls  Spruche  m  ziten  Zuschent  iue  begriffen  inDhalt  und 
eigentlich  usswiset.  Item  von  der  malien  wegen  so  des  Cappittels  isl  gê- 
nant der  BrOl  zu  Wiger  gelegen  imd  ïiertzehen  tage  fur  Andern  matten 
verbannen  sId  soi!  Entscheiden  wir  su  bringent  die  von  Uuoeter  by  das 
die  maHen  die  viertzehen  tage  nie  verbaunen  gewesen  sint  In  zitcn  so  die 
herren  des  egenannteu  Cioslers  die  malien  nil  gebruchet  sunder  anderji 
hingelulien  baben,  so  sollen  su  furrer  doby  bliben  und  die  matten  also  . 
ander  malien  unTcrbanncn  sin,  Bringenl  sii  aber  solicbes  Dit  by  so  sullent 
die  matteu  verbsDuen  sin.  Item  von  der  sliissel  wegen  so  eiu  Apt  m 
sinem  thore  an  der  stat  Munster  haben  sol,  Entscheiden  -wir  sU  das  der 
Âpt  furrer  also  bitï  lier  die  selben  slussel  in  siner  gewarsam  haben  ouch 
das  Ibor  und  slussel  nach  aller  notdtirCtl  sorgen  und  verseben  sol  das  der 
stalt  dovon  kein  brosle  (sic]  oder  schade  nlTerslande  ungeverlich.  Hem 
von  der  Hatsluben  und  Stubenknehls  wegen  zn  Munster  Enlsclieiden  wir 
su  das  EIn  Apt  oupn  meister  und  Haie  zu  Munster  furrer  die  slube  ge- 
meinlich  miteinander  bnicben  ouRh  die  mit  linebten  und  andern  noldurff- 
ligen  Dingen  besetïen  verseben  und  sammcnlbaflt  bcslellc.]  soellen  so  stt 
aller  nehsle  zymlJcbsl  und  billigsl  vermoegenl.  Item  also  die  von  Munster 
aller  bande  Aospraohe  und  forderuoge  von  etlicbar  Irer  bur^r  wegen  an 
den  su  meynenl  der  vorgeoanlen  api  uberfaren  und  su  wider  biUichs 
beswert  haben  soll  Entscheiden  wir  sU  das  der  Apt  sicb  nU  furrer  in  allen 
dingen  so  gebUrlich  zymiich  und  glympflich  gegen  statt  und  tal  MQnster 
und  den  iren  erîoigen  und  bewisen  sol  das  Inoen  der  oder  dergliche  clage 
nil  mee  not  sin  werde  obe  aber  solichs  nil  gescbee  das  danne  den  von 
Uunster  desbalb  Ir  Rebt  zu  eîner  jeglichen  zit  gegen  bnme  behalten  sin 
sol  umbe  ein  jegliche  sache  wie  die  an  Ir  seibst  gestalt  oder  geschaffen 
Ist,  und  doch  nil  witer  danne  solichs  fur  uns  oder  eime  Jeglichen  under- 
lantfaugt  der  dan  zo  ziten  sin  wurt  mil  Rehl  sicb  benugen  lossen  solleul 
one  wiler  hersucben.  Es  sol  ooch  diser  unser  gullicher  ubertrag  unschede- 
Mch  sin  lieiden  parlhien  an  allen  andern  Iren  ubertregen  vormols  zwnscbeut 
In  begrilTen  und  beledingt  und  haruff  so  soilenl  die  obgeoantea  parthien 
der  obgiemettc  sperme  ouch  aller  Sacben  daruss  ujid  dovou  rurende 
gentilich  und  gar  gesunet  gerath  imd  ubertragen  sin  fur  sich  und  aile  die 
Iren  und  die  von  beider  parthien  w^en  har  Inné  verdoht  oder  gewant 
sin(  und  Ir  deheinteil  kein  ansprache  oder  forderunge  dovou  mec  an  den 
andern  haben  Ihnn  nach  schaffen  geton  werden  In  deheinenweg  bar  Inné 
m.  (m.)  Ifi* 


jt,Googlc      _ 


—  352  — 

uBSgescheiden  argclisie  uiid  geverde.  Uod  des  zu  urkuade  habeut  wir  di;r 
Dbgenanle  Johaan  Wildegrave  unser  Ingesigel  m  dieaen  brieff  Ikim 
hencken  der  iwene  glicbe  siol  uad  jeder  parthien  einer  ubei^ebeo  ist  ulT 
Dometag  nscb  Saaie  Faiilue  beberuDgetag  In  dem  Jare  aiso  man  scbreib 
TOQ  CriBtii  uosere  berren  gebnrte  Tusenl  Tierbundert  «efatiig  nnd  Eehis 
Jaie. 

{U66.  —  Jeudi  après  coDvefBion  de  artnt  Paul,  30  janvier,  avec  sigillé 
brisé ,  en  eacbet.) 


III. 

Wir  Glaus  Hofelin  SchnlIbdB  und  baniiE  Wickram  hengisen  des  gogedigen 
berrn  beira  banns  Rudolfb  Apptes  zu  Uunster  im  Sanct  Grégorien  Ibale 
UQoaers  ^edigen  berrn  In  der  statl  zu  Tbitringbeim  Bekennent  uns 
oITeimUidi  mit  discm  brieffe  als  der  genanat  unneer  gnediger  herre  EineD 
ZoU  g^onot  bat  Den  Ersamen  viaeu  SchulCbeiss  Ueister  und  Rate  und 
der  gemeinde  gemeinlicb  der  Slalt  Thuringbeim  tod  sanct  Martinslag  nadi 
detum  diss  Briefs  uechskompt  oba  zwei  Jor  das  do  sin  wuri  uatz  Sanct 
HartiiiBtag  im  sechs  vind  subentsigsten  Jore  uechst  nach  dem  dann  das 
tih  guusbrieff  Ton  unnserm  gncdigen  berrn  von  HIluBter  tmd  sinem 
gotibuES  obgenaonl  clerllcb  uBwiset  und  Innhalt  Und  waun  'wir  nU  von 
unnserm  gnedlgen  berrn  von  Hunster  und  siuem  Gotïbusi  obgenannt  di 
friheit  habent  das  wir  solicbs  Zolles  fry  sint  und  nuTerbunteu  zn  gd>eD , 
da  babent  wir  angeseben  Kumber  usd  nolt  der  obgemelten  statl  Sonder 
der  obgenannten  Scbultbdsseo  Meister  nnd  Rate  und  der  gemeinde  zn 
TbOringbeim  flissige  und  ernsUicbe  bette  und  von  unsenn  eigenen  willen 
verwilligst  oudi  solicben  ZoU  vorbestimpte  zit  uss  zu  gebende  Docfa  unn- 
serm  gnedigen  berrn  von  Uunster  ^em  Gotibuss  imd  nitns^m  nacb- 
konunen  an  allen  Lren  fribeiten  brieveu  bullen  privilegien  Conllrmattooen 
und  barkommen  nu  und  bienacb  nnvergriffen  nnd  unscbedUch.  Und 
des  zu  warem  slelen  nrkund  so  bant  wir  obgenannten  beyde  Amptmann 
mit  Ernst  so  vil  berbellen  der  obgenannten  Ersameo  viaen  Scbultheissen 
Meister  und  Rate  zu  Tburin^eim  das  In  dersdben  ir  sielte  secret  Inslgel 
bant  geton  bencken  an  disen  Biief  unns  des  obgemelten  Punclen  und 
frfen  kgangs  so  vorgeschriben  s(ot,  vesteukbcb  zu  besagend.  Der  geben 
ist  uff  donrstag  vor  dem  sonntag  Occuli  In  der  vasten  nacb  Cristi  unsers 
lieben  berrn  gepurt  viertzebenbundert  slibentzig  und  vier  Jobre. 

(Avec  sigillé  de  la  ville  de  Turckheim.) 


jt,Googlc 


KuDdt  vnnd  zu  wissen  scy  mencklichcn  die  dlsea  brieff  sehen  lesen  oder 
liorcn  lesen  Als  Irrung  vnndl  speno  geweeen  zwuschen  dem  Erwnrdigen 
EerreD  Surckhartten  kbl  zu  Uitiuiter  In  sanci  Gregorienta)  vnnd  ainem 
cappillel  an  eincm,  So  dan  dcD  Ersamcn  vnnd  wisen  Heyster  vnnd  rath 
auch  ganizer  gemeind  egemelter  alat  vnnd  [m  tal  zu  HUnsler  andertheilia 
belan^nd  ettlîch  beschwerden  harin  zu  meldcn  en  not,  so  gemelter  Her 
von  MOnsler  diser  anffrurischeû  leuff  halben  vor  rair  WCTnher  WOIfflin 
beider  rechten  Ooclor  ala  kayserlichen  Commissarien  an  stat  vnnd  Inn 
nammen  des  Wolgeborn  Hern  Haans  Jakoben  Freyherrea  zu  Horszper^ 
vnndBefforl,  ROmîseher  kayseriicher  Majestat  Landhogls  In  vnler  Elsas 
turtragen  lassen ,  Doruff  ich  dan  nachdem  beide  theil  genugsamlich  ver- 
borel  worden,  sic  Inn  der  gute  nachuolgender  Wysze  mit  Irem  gntenn 
Wyasen  ¥illen  vnnd  getell,  gutlich  verlragen  hab,  vnnd  aiso  Namiich 
nacbdem  gemelter  Her  von  Hunsler  sidi  beclagi  eitlichs  coslens  den  sin 
Erwurd  sins  abwicbens  halbgelidteu,  oucb  den  schaden  so  Imean  eszner 
spisz  In  stnem  golzhus  zugefiigt  vnnd  dan  die  von  Munster  sicb  oiich 
hOren  lassen  an  menglichen  costen  egemelts  closlers  halb  zu  Munstet 
cmpfan^n  haben,  [st  abgeredt.  Vo  min  Her  von  Munster  siner  anuorde 
rung  den  costen  vnnd  scbaden  betrefFen,  nil  gullicb  abstan  will,  das  sie 
zu  beiden  theilen  solicher  anoordening  zu  rechtiicher  vnnd  gvllicher 
Verhore,  tllr  myn  gnedigen  Herren  den  Landuogt  Tnnd  iayr  Mt  Rate  der 
Lantuogty  Hagnauw  kommen  soUent,  vnnd  «as  aIso  rer.htlich  gesprochen 
oder  gutlich  vermiltelel  Wurdt,  da  by  soi  es  on  'Weiler  Weygenmg  ver- 
liben,  Znm  andern  den  Wijdbaod  Voglen  vnnd  Visch  Wasser  betreffen  ist 
abgeredt  das  die  von  Uunslèr  sampt  Irenn  zugewanten  Inn  stat  vnnd  lai 
solcher  sachen  abslon,  Toad  min  Hern  voD  Munster  an  sinem  Wildband 
ïoglen  vimd  Visch  Wassern  ungehinderet  vnnd  ungesumet  laszeon,  Es 
soll  ouch  ein  oberkeyt  dorab  vnnd  doran  sin  das  solidiem  aiso  nach- 
kommen  vnnd  gelebel  werd,  vnnd  welicbe  der  gebotl  so  bilahar  alwegen 
am  palmtag  von  minem  Herren  von  Mnnster  des  Wildband  Vischen  vnnd 
Vogiens  halb  vffgeleet,  veUig  vnnd  vngehorsam  befunden,  sollent  von 
innen  als  VberlreHer  gestrafll  Wei'den  Wie  von  alferhar,  Zum  drllten  ist 
abgeredt  daa  aile  die  Ambtleul  so  ein  Abbtt  von  Munster  zu  setzen  vnnd 
enisetzen  batt  Irer  gelubd  vnnd  eyd  mit  deueu  sie  sicb  In  abwesen  mins 
Herren  von  MUnslers  zu  eim  Rath  der  stat  KUnster  verpflicbt,  ledig  ge- 
laszen  werdeo  sollent,  vnnd  min  Her  von  Munster  machi  baben,  wie  von 
aller  har  der  gebmch  ^wesen,  dieaelben  oder  andero  lawgiiche  personen 


jt,Googlc 


—  254  — 

ail  Irp  Etall  zii  xeUea  vngetiUnâert  eirte  rais  ader  meiiglichs  Kiuii  vierdteii 
isl  beledingt  diwyl  die  rapitlel  Herren  su  Munsler  iCT  ire  ansucheo  zii 
burger  angeDonunen ,  auch  den  biirgerlichen  eid  ^acbworn,  das  dieselben 
Ku  welcben  Zeulea  sie  ein  Burger  Meisler  zu  HUastcr  aasucben  rond  Ime 
dea  eyd  domil  sie  der  slat  zngetbao,  vl^agen,  das  sie  solichs  âdts  eok 
sehlageo  vnnd  furterhin  als  frey  cappittel  Herren  vie  vod  aller  har  der 
gebruch  geweun  gehalten  werden  sollent,  Zuin  funfftean,  nacbdem  ein 
Rath  gampl  gantzer  gemeind  In  slat  vnnd  tel.  \S  nechsl  verschinen 
Wihenacblea  layserlicher  Maiestal  Lanlvogt  ynn  Vuder  Elsasz  aucii  miDem 
HerreD  von  Munster  gewonlichen  burger  eid  geschworea,  Ist  aiigeredl, 
da£  sie  zu  keiner  weilern  Huldigung  gctrungeii  werden  Bolient,  souder 
by  ïerbInduDg  vorgethanen  eydls  myn  Herren  von  Munater  by  allen  sinen 
vnnd  ^ns  gotzbuszs  privilegien  gerecbtigkellen  oberheiten  beriichdten 
alten  gewonheiten  vnnd  barkonunen  oucb  DingkhofT  «nnd  desselben 
recbten  wuten  liosen  gulten  vDod  froudieusten  oiicli  zehenden  vnnd  alleo 
geuelleD  vie  von  altem  bar  blybeu  lassen  SJn  Erwurd  doby  irs  Vermo- 
gens  baulhaben  schutzeu  vnnd  scbirmeon,  doch  mit  dem  geding  so  die 
Zyt  kommet,  das  die  von  Uilnsler,  In  statt  vnnd  tal  wie  tod  aller  bar  der 
gebrucb  gewesen  schweren,  das  sie  îu  ailenn  molen  elnem  Ibtt  mît 
sampl  kayserlicber  Uaiestal  scbweren  vnnd  sicb  des  nit  wideren  sollenl 
one  aile  geuerde ,  Zum  letsten  als  elUicb  deren  von  Uunster  angehûrige 
wylaDdt  seliger  gedecbtnusz  Abtl  GristolK  von  Monschatin  scbitt  eltlicber 
masiea  bescbedigt,  vnnd  zerschlagen,  Ist  abgeredt,  das  ein  Ratb  zu 
HQnsler  deu  Oder  die  seibigen  doran  balteri  soUent,  das  sobcber  schill 
wlder  restauriert  vnnd  geraacht  werde  wieuor  Viind  domit  dester  mer 
einigkeit  fryd  vnnd  guter  Wyl  zwuschen  beiden  Iheilen  entslon  mCge  taatt 
sicb  min  Herr  von  Munster  vernemmen  lassen  das  gin  Erwurd  den  Erbern 
von  HitnEter  Idd  statt  vnnd  dal  gnedigea  fnintlicben  vnnd  guten  Wytien 
bewfsen  vnnd  erzeigen  voUe ,  audi  in  ailem  Irem  anligeu  darxu  sie  recbt 
habeiit  sins  Vermogens  behoIfTen  vnnd  beraten  sin,  Wie  dann  sin  Wurd 
achte  biilbar  von  Ime  vnnd  sinen  Vorfaro  nit  anders  bescbeben,  Dagegen 
erbieten  sicb  Ueister  «nod  ratb  aucli  der  auszscbutz  von  Wegen  ir  selbs 
vnnd  ganlzer  gemeind  In  stat  vnnd  tbal  minem  Heiren  von  Munster  als 
Irem  Herren  aile  gehorsamkeyl  dienst  vnnd  gutenn  Wyllen  zu  bewisen, 
vnnd  ailes  xa  tbun  das  sie  von  rectit  oder  gevonbeil  sinenn  Erwurden 
zu  thuD  schuldig,  Hiemit  sollent  bede  tbeil  Irer  Irrung  vnnd  apeim  so  flir 
mich  kommeu  vnnd  in  diesem  verirag  gemelt  sint  gentzlich  vereynel  ge- 
ricbt  vnnd  vertragen  sin,  Des  zu  Warem  Vrkbund  sind  zwen  gHcblntend 
VerlragsbriefT  rail  mins  gnfidigen  Herren  des  lantuogls  vorgenant  vnnd 


jt,Googlc 


beJder  partbieii  auhangenâen  Insi^leu  bewardt  u^«riclit  vntid  yedem  iheil 
«ner  gegebea  rff  dea  tlerzebenden  tag  des  monats  luly  als  man  zall  uach 
Ghrlfitl  geburi  Dusent  ffinlThuiiderl  zwenizig  vnnd  fUnlT  iar. 


ta  wisfien  Afa  sich  etiich  zeiHiaro ,  z^-isuheu  dem  EbrwUrdigeu  und 
Edein  HecTD  Adamen  Holtzapfelln  vnad  seinen  Vorfarn,  HeiDricbeo  von 
Jestetten ,  Abbt  vnnd  Couueut  desz  ûottszîiaiiBz  zu  MUiisler  In  S.  Orego- 
rienOial ,  an  einem ,  Sodann  denn  Ërssmen  vnnd  weisen  Heîster  vnod  Ralb 
dersellMn  Statt  fond  îbalsz  Miloster,  Annderszlbeils  Vilerbannd  Irrungen 
vnd  Spenn  erhalten  Dabâr  dann  der  Allerdurcbleuditigtst,  Groszmftcb- 
ligist  viind  VnUberwindtlicbisI  FUrst  vnnd  Herr,  Herr  HaiimiliaDus  àa 
ander  disz  NameQS ,  ROmischer  Kbaiser ,  vnnser  AUergnedigisler  Herr ,  vr 
Helster  loud  Ratb  der  Stall  Monsler  aUervnndertbanigist  ansuchea  Elo 
Commissioii  vf  denn  Wolgebomnen  Herren,  Herrn  Lazarum  von  Sdiwenndi. 
Fre;Iie[TD  zu  Hoben  Laundlsperg,  Tryburg  vnnd  Burckheim  Irer  Ka;.  Ht 
Rath,  Sodann  vf  einen  Ersamea  Ralb  der  Statt  Hagcoaw,  AUergnedigisI 
vsigeealaaseQ.vnnd  Ire  guadeo  vnnd Sy  zu  ConuniEsarieu.solicheSpeiiii 
guetlicben  oder  recblLcben  bintiulegenn  snnd  zu  erOrltern  verordnet, 
Daa  demnacb  Ire  gaaden  vnnd  ein  Ersamer  Rath  gedactater  Statt  Hagenaw 
zu  guettlicher  Hiaiegung  angeregter  Speon,  beide  Tbeii  vf  Zinstaga  den 
ntDffKebenden  Hartij,  diaz  nocb  lanfeuden  fltnffvnnd  Sybenzigisten  Jars, 
allbar  geen  KbieQazbeimb  filr  lie  gnaden  vnnd  eines  Ebraanien  Ratbs 
ersigedacbter  Statt  Hagenaw  abgeordaete,  die  EhniuOsteti  Hocbgelerten 
HerrQ ,  Philipsen  voqd  QolteEzbeim  vnnd  Bocbium  Botzbeim ,  beede  aitc 
StettmeiBter  Vnnd  Ândream  Schollen  der  Recbten  Doctoni,  Stattscbreiberxi 
vund  Sjndicum  daselbst,  vertagt,  Vnnd  alsz  Sy  zu  beiderseits  geborsamb- 
licb  erscbiennen ,  Vnnd  Nambiicben  von  vegen  des  tiottszbauSB  Milnstei, 
der  obgemelt  EbnvUrdig  Herr  Adam  Holtzapfell,  Adminiatrator  erslge- 
dachls  Ooltszhatisz  ,  Sambt  denn  aucb  EbrwUrdigen,  Ëbruntaten  vnnd 
Hochgelerten  Johann  Sytlericb  der  Rccblen  Licentialen ,  Ofllial  desz  fii- 
iicbofillicben  Hofs  zu  BaaeU.  Sodann  Herrn  Michael  Textorn ,  beider  Rech- 
len  Doclom,  Fb.  Dht  Erlzhartzog  Ferdisanden  zu  (£sterreicb  Ralb  vnnd 
Cammer  Frocurator  der  Regieruog  zu  Ënssiszbeim,  Aucb  Herr  Geoig 
Streillen  Uodigedachler  Fb,  Dht.  Rath  vnnd  Zinsameister  der  Lauudtuogtey 
Hagenaw  ,  Alsz  beysteuuder  viiod  zugeorduete,  So  daiin  eines  Ersameii 
Balba  der  Statt  NUnsler  abgesannte,  vnnd  alsz  dieselben  uacb  erofueteui 


jt,Googlc        


—  356  - 

lag,  vund  gemacblem  «ngamtg,  zubeiderseitsIregraTammaïuQdsIrelt- 
lige  Piiacten  Inti  schrifflen  tlbergeben  vnnd  fllrgcbracht  Aucb  bine  isk^e 
fcrnner  mUjLdtlich  derNoCburin  Qach.  verhOrl  wordeuu  Seind  dieselbige 
iiach  lamig  gepfl^ter  fleissiger  TimderhaniidluQg  nachfolgender  geslalt 
durcli  Iregoaden,  vnnd  erslgedacbte  eines  EnsameD  Ralhsder  StatlHage- 
uaw  abgeordoete,  alsz  Kayserlicben  Commissarij  In  der  gruete,  vie  Tolgt . 
vergli(Aeo  worden. 

Vnd  als  Bu^ermeiBler  Tnd  Rath  der  Stalt  HUnster  Inn  Ireu  gravaminibus 
vond  bescbwerdarticul  Eretlidieii  fUri)rBclil,  Wiewol  ein  Abbl  zu  HUosler 
ia  3L  Gre^rienlbal ,  ïe  vnnd  allweegen  beidea  Pfarrlierrn  eu  Htlnster 
vnnd  UUIbaidi,  Aucb  dem  SdiubneisterlrgebûrendeGoiiipetentzeDdlricht. 
vund  dasselb  nit  aJlein  zu  Zeiten ,  alaz  nocb  die  alte  Chatolisdie  Reiigiou 
lu  HUnster  lu  Vbung  gewesen ,  Sonnder  aucli  seydthâr  alsz  Heister  vnud 
Rath ,  eambt  g^nein»  fiurgerscbain ,  Alsz  ein  Statt  des  Heyligen  Reichs, 
vennOg  des  Hejlsamea  vl^erïcbten  vnnd  bestettigten  Religionfrtdens , 
die  Angspurgiscbe  Confession  vf  vnnd  angenomen.  Wie  dann  die  hieuor 
gewesene  zwenn  PreJaten,  UM  PeUermann  von  Appeaez,  vnnd  Joacbim 
fireiming,  ohne  aile  verwaigerung  guttwillig  getbonn ,  dasz  docb  desseo 
vnangeseben,  der  gcwesen  Abbt  Hdnrlcb  vonJestetten,  Nacbdem  Er  new- 
licben  zur  Abbtey  Idiomen ,  sich  dessen  alsobaldt  verwaigerl ,  vnnd  Iren 
Pfarrberrn  vDdd  Sdiuoimeistera,  dieweil  sy  nU  seiner  ReUgion,  be  vo- 
rige  Gompetenlz  Dit  endlrichten  vollen,  vnnd  derolialben  begertt,  denn 
yetJrfgen  Admimstralorem  daliien  mi  weisen,  das  Er  beiden  Ptarrberm  in 
der  Statt  vnnd  MUIbach ,  aucb  dem  Scbuolmeister  Ire  Gompctentz  nie  vonn 
alters  bâr,  vn'waigerlîcb  raiche,  Hârgegen  aber  der  Herr  Adminislralor , 
sambl  seinea  Herm  beyslendem  vennainlen,  dasz  Sy  das  nil  schiildîK.Die- 
weil  solches  dnrcb  die  beide  bierobuermeite  ïorgeende  *bbt,  obn  Zu- 
Qum  bevrilligung  vnnd  vorwiEsen  der  damais  Fb.  Dht.  Aucb  FUrstlichen 
ânaden  xa  fiasell  bescbeben  Ist  Letsdicben  solicber  atrilt  dises  Pnnctens 
halben  der  vnnderhaitung  nacbtolgender  gestallt  verglichen  Namblidien 
Sonil  erEtlichcn  die  vnndcrballung  elnes  Ffarrberrs  in  der  Slatt  MUnsler 
belanngl,  das  der  yetzig  Herr  Administrator,  aucb  ein  yeder  nacbfolgeo' 
der  Prélat  vortbin  |InnhaH  vnnd  vermûg  obangeregler  desz  heyligen 
Rdcbs  ReligionMdena  Disposition  nacb.)  vuwaigerUdi  einem  yeden  Pre- 
dicannten  in  der  Stalt  HUoster  Jârlicben  raicben  soli  Vjcrtzig  gutden  an 
geltt,  zehen  Vjeribell  waitzen,  lehen  Yiertbell  Rockhen,  RloiT  Vierlhell 
gersien,  fQnfT Viertbell  Habent.zweifuoderwein,  EinMatten,  ein  Hannlf- 
lannd,  Ein  sester  Saitz ,  Ein  Erautgartteo ,  Ein  sesler  Erbsen ,  Ein  sesler 
bonen,  vnnd  dann  dass  gewonlich  Pfarrbausz. 


jt,Googlc 


—  257  — 
Etnein  Sdinelmeister  aber  fUniT  gulden  an  Gelt,  Âcbt  Ohmen  weioi, 
vDod  Acbl  Vierthell  Komus. 

SouU  aber  &e  Compétent!,  So  ein  Prélat  de&z  Gottsibausa  einem  Capton 
lu  HUlbacb  geraichl ,  al»  zehen  gulden  ann  geltl ,  iden  Vtertfaell  frUch- 
ten.Einhalb  fuod^vdn  belanugt,  tel  beredt  Das  fiuTgennelster  Tond 
KathderStatt  UUnstersolichgellt,  frUchtmnd  weiD.falleosoUeQlasHeo. 
Vnnd  dèmoacb  Ein  Ersamer  Rath  der  Stall  HQnster  Vonwegen  nlt  rai- 
chung  aoUcber  des  Pfarrherra  Caplona  zu  MUlbacb  tond  des  Scbnolmei- 
siers  Competeotz,  ao  sich  vf  die  fllaSIsdienbunderl  golden  angeloffëD , 
HS^egen  dem  Qottsihaiis  denn  lehenden  sécha  lar  laong  elngetiogeii ,  da 
sich  dans  ann  dem  Vberschuti  solidies  elogenomenen  Zebemidenn  Bin 
TnndÂchtzigPfuadI,  Sechtiehen schilling,  Sechs  Pfaoing  mehrbefunden. 
Sali  der  yetzig  Herr  Adininiatrtior  soUchen  Vberschuti  der  Ein  und  ichtzlg 
PfuadI ,  Sechtiehen  adiilling,  Sedis  Pfening  ancfa  tatlen  lassen,  Tnnd  alao 
obbemelter  Spann  lugleich  auch  vfgehebt  vnnd  verglychea  sein. 

Darneben  ist  audi  AuistnidceaUdien  àbg««dt  irorden.  Das  dnem  Pre- 
lalen  desz  Qotlszhaus  HQnster  bierdurch  sein  Jus  patronatua  vnnd  OoUa- 
tur,  Wie  sich  disz  ortts  die  fall  autragen  mftditen ,  Nlchts  benomenn , 
Sonnder  Memil  per  Eipresaum  Reseruiert  Tnd  vorbehaltai  aoll  sein. 

Es  soll  auch  Hdster  vnnd  Ralh  der  Statt  HUnater  ïedertaell  denn  Ange- 
nomenen  Predicanten  einem  f^latea  desz  Gottsshaus  Presentieren  oder 
NamhaQt  mai^en.  Dessgleichen  auch  dieaelbige  dahin  halten  das  gj  sidi 
des  H<dhipenB  vnnd  Schmahens  hm  Predigen  oder  Aundersiwa  wldw  Inné 
denn  Herrn  Adminislralorn ,  Oder  anndere  der  alten  Rdigion  anbeni^ige , 
gentzlich  abadiatTHi ,  auch  Ire  Burger  souil  deren  Yedeneil  in  deaa  Gottac- 
haua  zu  Kurchen  gen  lïtiUen ,  nil  abbalten ,  Sonnder  sy  Ion  demsdben 
frey  lassen. 

Es  sollen  audi  Burgermeister  vnnd  Rath  da  Statt  MOnsler  eéneca  Yedm 
Prelaten  desi  Oottsabaus  MUoster  yedertzeit  t)diilflich  vnnd  RSthlich  sein, 
das  [re  burger  denn  groSen  und  Klileinen  Zebenden ,  AniA  gnindtiinsi 
vnnd  andere  gefSll  dees  Oottsihaus ,  so  Sy  in  geben  Bchnldig ,  Trewlieh 
vnnd  Deisaig  raicben  vnnd  be^alen ,  Vnnd  darin  aile  geuahr  vmid  venvù- 
gerung  venneiden. 

Vnnd  soliche  hierobuermelte  des  Predlcannten  vnnd  Sohuehneisters  t»e- 
willigte  Competenti  vnnd  vnnderbaltung  Soll  ein  yeder  Prélat  ybz  des 
GDtlsihaus  gefâllen  vnnd  ËInbhomen  Vngewaigerllch  aile  vierthell  Jar  pro 
rato  Burgermeister  vnnd  Rath  Ltiffein. 

Als  sich  auch  Burgermeister  vnd  Rath  zum  anndern  beschwerdt,  dasi 
der  negst  gewesen  Prélat ,  Herr  Hcinrieb  vonn  Jesteden  sich  vennaintllch 
m.  (M.)  n 


jt,Googlc 


—  258  — 

viiiiderstiuiiideii,  Sy  vuud  tto-setben  Burger  m  StattvuDdTbal  mit  AltkUr- 
chlBcben  Qeistlidiea  Processeti  zu  molestieren  vnnd  dahin  zu  Citiero , 
Ynsogesebeii  das  àeax  Heyligen  Heiclis  ReligionfrideD  die  Qeistliclie  Juris- 
dlctlon  wider  die  so  der  Aiigspurgigclien  GoofessioD'  seindt ,  geolzlich 
Suspendiere,  Hftrgegen  aberderHerr  Admiiiiatrator  ne^ii  des  Gottszhaus 
nirbring^n  lossen,  dos:;  alhceeg  zwo  Oberkheitcn,  Ein  Welttlictae  vnnd 
GeiBtliclie ,  vnnderBcliiedliclien  gewesen  vnnd  ein  yede  Ire  soiindere  tail 
zu  berecbtlgen  habe  vnnd  der  angesogen  HeligionsTriden,  Hit  Suapendie- 
rung  der  Jiistitîeii  vf  disen  fall  oit  zu  uersteea,  Aucb  mehr  gedachl^ 
Uerr  Administralor  soUdie  aogestelte  GeisUiclie  Procesi  ablziischaffen , 
vnnd  fiich  sonnsten  vortfaieu  dern  ao  uil  [mer  mllglicli  zu  endlbaiten ,  an- 
eiiiotlen,  Ist  eolidier  Clagpunct  seinem  erblelten  uach  dahin  gemittlet, 
Dasz  soliche  angestelte  AltkllrchisiAe  pFOcesz  aile  Tnuerziigenlicb  al^e- 
schatn ,  vfgebebt  vnnd  Casaierl ,  viind  In  khllnSIigen  fSllen  dem  Religions' 
friden ,  Reichs  Conatitiitionen  vnnd  ordnungcn,  Irem  alten  Hirkbomemi 
vnnd  v/gcricblen  vertrage  gemaaz ,  beiderseits  geliamidJet  vnnd  Procediert 
werdeo  soll. 

Zum  dritten  Alsz  auch  die  gesanndte  eine»  Braamen  Ralhs  der  Slall 
Mllnsler  fUrbracht,  Wie  sy  vnnd  Ire  vorfam  von  ROmischen  Kbayseni 
vnnd  Khllnigen  dermaaseu  Priultegiert ,  dasz  khein  fiurger  Inn  Statt  vnnd 
Thaï  zu  HUnsler  Aunderszwo  nit,  daDD  alleln  vor  desz  Heiligen  Reidis 
Riditer  daseibsten  zu  RechI  sleen  sollen ,  deszgteicben  aucb  durcti  «ey- 
laimdl  denn  Wolgebornen  Heiren  Herrn  Johann  Wildt  vnnd  Reingnifen , 
viinder  Uaduogt  In  Elsasz ,  In  Anno  I4e6ïwisclien  der  ibbley  vnnd  der 
Stalt  MUnater  ein  zierlîcber  vertrag  ïfl^richt.  vnnd  hârnaclier  in  Anno 
1549  diirch  Herrn  Heinrichen  von  Flelihenslein  aucb  gewesuen  vnnder 
LanduogC,  dnrch  einen  Rechtlichen  auszsprueh  zu  Rechl  erkiiannl,  daaz 
ein  Abbl  zu  HUnster  Utein  Burger  vab  BChUldt  vnnd  annderc  Bnrgerlicbe 
fiacben  Niergendt  annderszvFO,  dann  zu  Mllnsler  vor  Vogt  Hdsler  vnnd 
Rath  beclagen  noch  nimemeno  soU.  Dem  aber  zngegen  der  geweecn  Pré- 
lat, Heiiiricb  ïon  Jesletlen  die  Armen  Thajieul  vmb  Liederlicher  geringer 
vFBach  willen  mit  Vszlànndischen  frOmbden  Gericbten  Molestiert,  denn 
eiuen  zu  AlUtiircb,  denn  aundern  vor  der  Lanndtuogtey  Hagenaw,  vnnd 
denu  dritten  zue  Rotwyl  fUrgenomen,  vmid  souil  an  ime  solicbe  Atte  ver- 
trSge  gentzUcbean  zuuernicbligen  vanderstannden,  Ist  Boiicber  deren  vomi 
MUnster  Clagpunct  dahin  abgebandiet  vnnd  vergillchen  Dieweil  tieide  Iheil 
sich  Vf  denn  hierobaugezognen  ReingrSuiacbeu  vertrag  Aueh  Fleckbenslei- 
iiiscben  vEzspruch  ReTerieren ,  deonselben  aucb  fUr  Gonftirmiert  vnnd  be- 
bbaont  angenomen,  das  es  demnach  nacbmals  bey  angeregtem  Reitigrï- 


jt,Googlc 


-  259  — 

uiiichem  vertrag  vnDil  FleckLensteinischen  vszïprucb  dises  strils  balbeu 
allerdingsTerbteiben  soll,  TnndLaulendt  soliche  worlt  Im  KeiDgranischen 
Verirag  wie  folgl  Hem  voq  dem  Ob  ainicher  Priester  in  dem  Closter  zii  MUd- 
ster  Tcbts  mi  aîDichen  Burger  zn  Bprecheu  befle ,  Endtscbddea  wir  sy  was 
Zinezvimd  gUIH  die  Leul  der  Statlvand  desz  Ttiats  UUaster,  dem  Abbt 
Oder  seiuen  Oosterberren  schuldig  vnd  gichtlg  seind ,  da  soll  lonen  der 
vnnderuogt  zu  UDnster  botl  umbegeben  vund  daruOD  Ricbten  alsz  vonu 
Aller  fiitrkbomeQ.  Waran  s;  aber  gespann  handl  Oder  géwlnend  idie  nit 
fur  denu  vnnderuogl  gebdrenl ,  desz  soUen  sy  beiderseits  fur  ein  Ober- 
uogt  khomen ,  vnnd  der  soll  gemein  Leutt  vonn  der  Slatt  Tnnd  Thaï  dami 
nemeo .  die  Aie  sacheii  nit  augebeot ,  zu  gcv/yan  Oder  zu  uerlust  vnge- 
uarticben,  vDnd  sy  desz  beiderseils  endtscheidea  WOIicber  ïctzuermeller 
vertrag  anfacht.  Wir  Jobann  Wildtgraue  zu  Tlmne,  zu  Kerburg,  Reingraf 
zum  SteiD,  Vnnder  Lanndluo^  zu  Ëlsasz  etc.  Tnod  desz  datum  sleelb  t[ 
donoderstag  nachS.  Pauls  Tag  desz bekherers,  desz  JaresalszmaQschreibl 
von  Christi  vnnsers  Herrn  geburlt  U66  Jar.  So  lautendt  die  wortt  Im  Fle- 
ckhensteinischeu  vszspruch  wie  foigl,  Vber  denn  vicrten  Bllrgenneisler 
viind  Rbal  zu  HlJnster  Cla^uncten  Ercl^ea  vuud  aprecheii  Herr  Lanndt- 
uogt  vond  Râtb,  das  ein  ïeder  Abbt  z\i  Miinster  vnnd  die  seineu  Inu  allen 
Burgerlichen  sacheu,  die  sy,  Auch  die  Burger  vnnd  Tbalgeoossen ,  hin 
vnnd  wider  gegBa  eiuannder  habeD,  oder  kllufiligciich  vberkhomeQ  mjt- 
gen,  Zuforderst  dieselbeu  fUr  desz  Reichs  vnnderuogt  zu  Miinster  guetciicb 
gelanogen  lassen  vnd  derobalben  guetllichen  eadlscbeidts  gcwartten  soi- 
len.  Wa  Sy  aber  in  der  guette  deren  nit  verglychen  werden  mOgen,  80 
sollen  in  denn  geriugen  vnnd  BurgerUcbeti  sachen  Âlsz  so  vonweegen 
Lidlobns,  Schulden,  Zeningen,  vnniitzer  worlt  vnnd  annderer  dergleichen 
diog  balbeu  Fordmngen  fUrfolJen,  dieseiben  vor  BurgermeisteT  vnnd  Ralh, 
Oder  desz  Reichs  Geridil  daselbsten.  An  wolichcm  ortt  dergleicben  sa- 
ciiengerechtuertiget.Eutadiaidtserwarttet  werden,  So  aber  wichtige  unnd 
deuu  Personen  anhaungende  Geistliche  sactien  zwiscben  Innen  stcb  zu- 
tragen  wilrde ,  Oder  so  es  Abbt  vnnd  Conuenl,  Auch  Burgcnueister  vnnd 
Rath  vnnd  gautze  gemeind  gemeinlichen  belanngen  tbette,  Derhalb  soll 
ein  yeder  ibeyl  denn  hieuorïfgericbteQn  Vertriigen  g«lebeu ,  oder  sich 
ordeulicbs  Rechlens  beuegen  lassen,  wôlicber  yezuermelter  Fleckheustei- 
niscber  vszsprucb  anfacht  wie  folgt. 

Wir  Heiurjch  conFleclihensteîu,FreyherrzuTagBtul,  vunderLannduogt 
in  Elsas  Thun  Kbund  mOnigclicheu  hiemit  etc.  desse  datum  steth  Freitags 
nach  Lucie  et  Othilia,  denn  zwanitzigisteu  Tag  Decembris  Im  I549ten  Jw. 

Was  dann  gebott  vnud  verbott  betrjm.  Auch  das  sich  der  bieuor  gewe- 


jt,Googlc 


—  260  — 

sen  h«lat  vonn  JcBtellen  sich  angcmasst  dasz  iwing  iniid  Bann  der  Stalt 
NUiiBter  )in  iniiebOrif^,  à»&  Er  auch  gebott  vnnil  verbotl  Vber  wuD,waid 
vnnd  wasser  habe ,  Vnd  aber  dargeg^D  die  vonn  HUnster  fU^eweiidt ,  das 
ein  Pr&lat  y/eàer  geboU  nocli  verbott,  nocb  liobe  Oberkheil  Idd  Stalt  oder 
Thaï  bette,  Sonder  dasz  dieselben  dem  Heyligen  fieich  zugehOrtte,  ver- 
raOg  Khsleer  Friderlchen  schQnnbrleff  de  Anno  f  23b ,  daruon  sy  Copey 
fUrgel^,  vnnd  Stalt  miid  Thaï  solJch  Recbt  vnnd  gerecbligkheit  vonn 
dem  Heyligen  Reich  iogdiabt  vnDd  nocb  Auch  daruon  demselbeD  JSriicb 
Einhundert  lund  Actat  vnnd  zwanitzig  guldeu  Luffert,  Laut  Burgenneister 
vood  Hatha  der  Statt  HUnster  rierten  beschwerd  Artlcul ,  Wie  weli  nuhn 
eines  Prdalen  Recbt  vnnd  gerediti^heit  mit  verboll  vood  gebott  sicb 
erstreckbe,  dasi  vQrt  hn  nachfolgenden  des  Administrators  GraTaminihuE 
vnnd  heschweidea  vonn  stnckh  xn  stiickh  verglidien. 

Dann  Ton  wE^en  Burgameistera  vnnd  Rafhs  m  HUnster  fUnfflen  gra- 
vamen ,  der  waidt  halhen,  dasi  der  vorig  Prélat  Herr  Heiortch  vonn  Je- 
Etetteo  sicb  gdtotts  vnnd  vertwtts  Dber  der  Statt  rond  des  Thaïs  aigne 
Waidt  anganaszl ,  Auch  in  dennselben  aigens  Gewaltls  Holtz  gehawcn , 
der  Herr  Administrator  aber  ba^iegen  sidi  vf  denn  Marquartiachen  vertrae 
Rereriert,  lat  derselbige  Glagpunct  dennassen  verglychen  vnnd  vertragen 
vorden,  Dieweil  die  le^ste  tell  vnnd  lannge  Jar  hâr  mit  denn  wËlden,  so 
vermOg  anger^en  Harquartischen  vcrtrags  dem  Goltazbausz  allein  luge- 
hdri,  verendrnng  aich  zugetragea,  AIso  dasz  vsz  bewilligung  der  alteii 
Prelaten ,  Statt  vnnd  Thalfleckcbea  Ire  sonndere  w^dl  beeitzen  vnnd  Niea- 
ecu,  vnnd  dem  Gottszhausz  allein  vier  wSldl,  Als  Glpisch,  GeisEpadi. 
Feseneckh  und  SchweiDspadi  frey  vood  voUkhomeuUch  mit  allen  gerech- 
ligjiheiten ,  geboKen  vond  veAotten,  verblyben  seindl,  darin  Biemandt 
weder  dUir,  nocb  grieuEz  holx  hauwen  oder vfmachen  soll,  dasz  es  dem- 
jiach  bey  snlicbem  verblybeo,  Vnd  Stalt  vnod  ThalOeckben  Ire  sonoder 
Tvfildt  Nuzen  vnnd  niessen  solleo,  Docb  dergestaitt  da  khUuiniger  Zeit  ein 
Prélat  die  Statt  vmb  Bawholtz  vsz  Ircn  ^'àlden  zu  seiucr  iiothurflt  auspre- 
(d>en  wUrde,  dasz  Ime  solidies  von  binen  vnueraagt  soll  sein. 

Denn  Sechsien  fiurgcrmeister  vnnd  Raths  vonn  MUnster  Striltige  Punc- 
Icn,  desz  Abbts  Stattportlen  belanugend,  dasz  der  liieuorig  Abbt  Hcinrich, 
soliche  Port  oit  allein  bey  Tag,  Soiinder  aiicb  bel  flacbt,  gar  offen  vnnd 
vnbescblossen  gelasses,  vnnd  doch  nichlB  dcstoweniger  die  forder  Port 
iun  die  Statt  zugchalten  vnnd  der  BurgerscbaITt  denn  Uurchgang  gantz 
vnnd  gar  abgestrickht.  Haben  die  beide  Partheyen  sich  daliin  bewiUigl, 
dasz  es  solicher  Portien  halben  Imi  allweeg  bey  dem  bierobuermelten 
Reingrauischen  vnnd  Erpaciiischen  verirag  vcrbleybcn  sollc.  Doch  soll  dom 


jt,Googlc 


—  261  ~ 

HctTu  Admiulslrator  der  vsz  viind  eingaug  durcli  die  Hindef  Porllea  vuge- 
spert  sein  Docb  dasz  Er  die  Idd  allweeg  nacb  Ime  widcr  zutliue ,  WOlicbe 
wortl  der  Portten  lialbcn  aiso  LajlcDdl  Voa  der  Schllissel  wegea.  So  ein 
Abbt  zu  seinem  Tbor  todu  der  Statt  Htlnsler  haben  soll.  Endtacheiden  wir 
Sy,  dasï  der  Abbt  fUrther  aTs  biszhSr  dieselbeu  SchIusseU  nach  aller  Ho- 
tliurin  verseben  lund  versorgena  soll.  Das  der  StiUt  daruon  breste  oder 
kheia  stdiade  vITersUmide.  Vngcuahrltciica  So  facbt  der  Erpachisch  Ter- 
trag  aa.  Zu  wisseu  Als  verscbieuner  Jarn  zniscbeQ  dem  EbrwUrdigeu 
Herrn  Pettermau  Abbl,  vnnd  danu  dcsz  Oalum  donndersta^  deao  zwen 
uud  EwanitzigiBleo  oclobris  Im  ISâtilenJar.  w6Iicbe  worttenneltsTertrags 
alao  Laulendt,  Souil  daan  die  YbcrllifeniDg-  der  ScblUsBell  Tnnd  OfTaung 
der  tortlen  belaungt,  Solleu  Burgermeister  vund  RaLb  zu  HUnster  Laut 
dess  ergfmngaea  Spnichg  gcliuldig  sein,  dem  Abbt  die  aageregte  SchlUs- 
sell  zu  lU/em,  dte  soll  der  Abbl  zu  tifauD^  deraelbeu  Purtten  gebrauclieu 
vQDd  Inhandts  babeu  «ie  von  ait  herkhomcn,  docb  soll  der  Abbl  scbuldig 
sein,  so  Er  die  Hiiideru  Portlea  durci  dieSlattmaiirzurnotburfit  sngebrau- 
cben  vftbun  lassea  wUrde.dasxdarbeyyedcszmalsdiefordern  PorttgEgen 
d  Statt  aucb  TfgelbODO  werde,  vnnd  OITen  bleibcu,  Aucb  aIso  kbeine  ohne  die 
anndere  offnen  lasaen,  damit  die  Burger  der  Slalt  MQnslcr  daselbst  Irenn 
vszgaung  vnnd  einganng,  wie  vonn  allem  Hârkbomen  aucb  haben  mOgen. 
Vnud  dieweil  diser  Zeit  die  bruckb  deraelbea  Portt  gar  ablbomcQ ,  voiid 
uil  zur  Nothurin  gebraucbt  werdcnkhan,  Soll  der  Abbtdieselben  Pruckbeu 
jets  voa  Newera  macben  lassen,  vnnd  da  sicb  in  mittler  wcil  beilndcji 
wUrde„daaBurgermei3ter  und  Ratb  zu  MUusler  ein  soliches  zu  (buu  scbul- 
dig  sey,  Alszdaiu)  dieaelben  bruckben  in  baw  vnnd  besserung  erbalteu. 

Von  wegen  Burgenneisler  vnd  Ratbs  zu  UUnstcr  Sybenden  Gravameu 
dasz  Allmuosen  so  eiu  yeder  Prélat  des  GoKszhausz  MUuster,  deun  Jeiii- 
gen  60  mit  der  Kraucklieit  desz  vssatz  betaden,  vf  geoaunte  Tag  vond 
zeit  Im  gravamen  Angezogeii ,  raicben  vnnd  gebei)  soll ,  Namblicb  yede 
wucb  am  Mflnlag ,  Mitwuchs  vnnd  Freytags  yedeszmal  Auderlhalb  raasz 
weiu  vnnd  zwen  Laibbrott,  Dieweil  abcr  crmeller  Herr  Administrator  sioh 
erbotten,  solicb  Allmuosen,  wie  von  alter  barkhomen,  zu  raicbeu,  Isl  er 
bey  solicbem  seinem  erbielen  gelasse»  worden. 

Denn  Acbten  vnnd  Lctzsten ,  Burgermeister  vnnd  Ratb  zu  MUusler  gra- 
vamen, etiiche  der  Pfarrkbllrcbeu  zu  St.  1/Codogarieu,  deszgleichen  Aucb 
Saunct  Anlhanien  Rait,  uocb  Âuszslcnudiger  Zinsz  vnnd  anndersz  betre- 
fendt,  dieweil  gedacbte  Burgermeisler  vuud  Ratb  solicbe  Zia»z,  so  Ijdch 
das  Goltszbaus  schuldig  geweseii,  fallen  lassen,  Ist  es  darbey  verblyben , 
Docb  Eolleit  vorlbin  dieselbigc  Ziiisz  Karablicben  gedadier  Pfarr  zu  SI.  Léo- 


jt,Googlc 


dogai'ieii,  die  fOnlT  guldeii  vIT  Harlini ,  deszgleicben  aucb  SI.  ADlbouien 
rait  tf  Thome  Ap"  vier  schilling  Pfening  Rappenmdnlï  JSrlichen  von  dein 
GollszhauSE  vQwaigerlich  geraicbt  werdeu.  Vnnd  gedachtc  Burgermeisler 
Tund  Ralh  hSrgegeu  aucb  dem  Gottïzhaus  sctnu  geMi  folgeii  lassen,  viud 
HoUen  sonnslen  aile  Aimdere  Scbulden  vnnd  Anspracben  dîser  Hatmdlung 
fUi^loffen,  gegen  einannder  itTgebaben  und  verglicben  sein. 

Vnd  ala  aucb,  wie  bieoben  gemell,  mebr  gedacbler  Herr  Adam  Holti- 
aptell  AdfflinUtrator  desz  Gottazbaos  HUasler  seine  gravamina  gescbrifll- 
licbeu  elngebrscbt ,  SeJod  dleselbige  glelcbcrgestallt  denn  abgesanndteu 
einesErsamen  Ralbs  der  Stadl  KUnsCerfUrgelialten,  innddurch  derHerrn 
Kh^erlicben  CommiBgarien  fletssig  TnnderhanndluDg,  wie  folgl,  vergly- 
chen  ïiind  vertragen  worden. 

Denniadi  Souil  ErstUcb  belaimgt,  Dasz  dem  Closter  vnnd  Gottszhaus 
HttDsler  der  grosi  Tnnd  Ibleln  zehenndenn  vraid  wasi  demseiben  àu- 
henglg,  daseibsten  vnnd  im  Tba!  zustemidig  sey  elc.  Dieveil  die  Ab- 
gesaondtc  der  Statt  HUuster  des  groszeu ,  deszgleicben  auch  desz  Kbleloen 
z^eiiden,  von  dem  gemuesz,  vom  Bindeniich,  deun  Kâlber  auch  Hanf- 
zeheaden  gestenndig  seindt ,  Aber  des  aondern  vnnd  Ebleinen  Vjchs , 
.  Item  Hew,  Ruoben,  Ops  vimd  Nuszzeheiiden,  Niemals  was  gereicbt  sein, 
beslendigcljch  fUI^gebea  Der  Herr  Admiuistrator  aber  auch  vonn  solicheii 
sbickben  den  Khleineii  Zeheoudeu  die  vonn  MDnster  zu  raichen  schuldig 
sein,  vermaint  etc.  Ist  desz  Khiemen  zeheûden  halben  die  sach  dahin 
ïei^ilycben ,  das  es  bey  der  gasanndlen  vonn  Mllnsler  fllrgeben ,  vnnd 
altem  gebraudi ,  des  Kbleinen  zehennden  allerdings  verbleihen  soll. 

Was  dann  die  Rathssatzung  belaungl,  die  soll,  wie  vonn  aller  liSr  ge- 
brucbig  ,  mil  Znthun  eines  Lanndtuogis  zu  Hageitaw,  oder  Reicbsuogt  zu 
Khaiserspei^,  vnnd  dann  des  Herrn  Frelatcu  vnnd  Abbts,  Neben  denuen 
vom  Ralb  fui^nomen  werdeii. 

Wie  dann  auch  die  beide  Theil  eiuander  nit  abredig  gewesen ,  das2  ein 
Prelal  seincn  Ambtman  lu  dem  Ratb  vond  bey  dem  Vmgatt  silzen  hab. 
Doch  mit  diser  bescbddenbcit,  dasz  Ër  bey  der  waal  der  Vngeltl  FDeger 
gleicb  anndern  Statt  Râthen  abtrette- 

So  seind  aucb  eines  Ërsanien  Raths  abgesanndle  bekhaontlicb  ^  daS2 
ein  Prélat  zu  Mbnster  eineu  Sdiiillheissen  au  setzen,  vnnd  noch  drey  Per- 
sonen  Im  Rath  silzen  hahe. 

Item  demi  Bannwein  belanngend,  dasz  ein  Priilat,  dreynial  Im  Jahr 
Banwein  ohne  Vngeit  zu  uerschenckben  hab,  Laul  des  Sechsten  desz  Herrn 
Adminislralors  Arlicul,  Seind  die  Abgesannte  der  Slatt  Mûnsler  nit  Inn  ab- 
red  gewesen.  Doch  dergestaill ,  dasz  der  HillT  Pfening  der  Slatt  bleibe 


jt,Googlc 


—  863  — 

Vnnd  dcm  wUrtt  vîer  masz  wetii  fltr  denn  Vszschennckli  Lohii  geraicht 
werde. 

DeDn  Sibeanden  des  Heirn  Administralors  Articul  der  froa  halbeo.  das 
Hambljchen  ïedermann  zu  Slall  vrind  Tbal  eincm  Prâlaien  mitt  der  Hau- 
wen  drey  Tag,  mil  der  Mxl  einen,  vnnd  die  so  Bosz  mit  dem  Pflnog 
eioen,  mit  der  SegesseD  zweeo,  mit  dem  Pferd  eioen,  Ohoe  des  Gotlsz- 
hausz  freye  Leiit  zu  diennen  schuldig  etc.  Hiawider  abcr  die  abgesaotidte 
vonn  Miinsler  forgeben ,  dasz  Namblichen  ein  yeder  burger  zu  Slall,  so 
Pferd  heit,  schuldig  sey  dem  Gollsdiausz  Jarlicben  einen  Tagmildem 
wagen  oder  Karch.  Nacbdem  Er  Pferdl  liait,  zu  fronen,  Hargegeu  aber 
das  GoHszhaos  Pflichtig ,  Innen  den  Frûnnem  ïnud  Iren  Pferdeu,  Fuetter 
Tond  mahl ,  sambl  einer  Legell  mil  wein  ynnd  ein  Laibbrotl  zu  gebeu  , 
Deszgleichen  aucU  die  Burger,  so  kbeine  Pferd  hallen,  jârlicti  ein  fronlag 
mil  der  Hawen  thuen,  deunen  mau  auch  essen  vnnd  drinckhen  geben 
muosi.  Gleichergeslallt,  das  die  zu  Mezeral,  Jarlich  mil  der  .Hit  zween 
tag,  die  zu  Scandera  aben ,  HUlbach  vnnd  Breitenbacli  vnnd  aundere 
Khlei[ie  QOrffer  Im  Thaï,  Auch  zwen.  tag  mil  der  Segessen,  Namblichen  ein 
tag  im  Hewet,  den  aimdern  Em  Omat,  docb  ailein  vf  des  Gottszhaus  guet- 
ter, Item  die  DOrfer  Sultzhorach,  Sloszweyber  vnnd  Ampferszbach  in  desz 
Gottszhausz  Hoff  geen  SchweioHpacli  zu  fronen  pllegen  etc.  Isl  soUcher 
Punct  aiso  verglichen.  Dieweil  der  Herr  Prélat  vf  solidieo  deren  vonn 
Ulknster  bericht  weilem  gegenberichl  nitl  thun  IfhOnndeu,  dasz  es  bey 
deren  vonn  MUnster  Weoben  Specillcierten  fUrgeben  bleyben,  vnnd  hin- 
turo  aIso  gehalten  werden  soU.  HSrgegen  soll  der  Herr  Prélat  auch  denn 
gebiettweelchea  oder  Brott  deuen  von  der  Statt  vnnd  Im  grossen  Thaï,  wie 
vonn  aller  Rarlihomen,  nil  verwaigern. 

So  seiud  auch  beide  Theii  desz  Achlen  vnnd  Neunlen  ArticuJsz  ainig 
vnnd  verglychen,  das  Nambiicben  Inn  desz  Prelalen  aignen  wassem  vonn 
Schwenndeszmatlen  bisz  geen  Kilchblibell  ann  der  bruckhen  Memandts 
ohne  erlaubnus  eines  Abbts,  vîschen  soil.  Dasz  auch  des  Gottszhausz 
Baawasser  zu  Breitenbacb  anfàbe,  vnnd  bisz  zu  dem  dicbben  BUrenbaum 
gehe, 

Wie  dann  auch  des  Herrn  Administralors  zebender  Articul,  das  dem 
Gottezbaus  Jeerbchen  vonu  der  Stall  vnnd  Thaï  dreyssig  Marckh  Sylbers 
vnnd  zwey  Pfund  Pfening  fllr  das  gewerfT  zu  erlegen  vnnd  zu  raichen, 
,  dermassen  verglychen  isl  Dieweil  soUcbe  Suma  vor  der  Zeil  der  Stall 
verliaufFl  worden,  Laut  eines  sonudern  demhalben  hierilber  aufgericbten 
Kaufbrieffs,  das  es  demnadi  uachmaln  bey  soUcbem  KanfTverbleyben  soll, 
Dnch  dem  Gottszbausz  der  widerkhauf  vnnd  Losiing  vorbehallen  sein. 


tvGooglc..^        I 


-  264  — 

UeGzgleicben  aucli  (1er  Aiin  Articul,  das  NJemandls  in  dem  Tbal  ohue 
vorwiBSCR  eincE  Abbis,  Wsidt  zu  freyen  niacht  soll  haben,  fortbin  allein 
vr  des  Gotlezhaus  vier  aigne  wicldt ,  tk:nn  Gippich ,  Ceiszpach ,  Feseneekh 
ynnd  Schweinspoch  Limilierl  isl. 

Ebenennagsen  daan  auch  der  dreytzeheDdt  Articul,  dasz  Meisler  vnnd 
Ralli  fUr  sicli  eelbelen  khein  Vngeltt  ïnnd  ZoU  TCfzurichlon  haben  Termœg 
des  bierobaDgezognen  Fleckheingtciiiischem  Vszspnichs  AUerdlugs  Richti^ 
isl. 

So  selnd  audi  die  perïbeyen  zu  beiderseits  Ino  dem  Ainig  vnnd  yet- 
glychen  dasz  vermœg  Tfgeritftler  Tertrteg  drei  Vnngeltter,  darunder  «ner 
T8Z  desz  Abbts  Rœlben  zu  setzen  seye,  Laut  des  Herrn  Administrators 
Viertzehendea  Articulsz, 

SouU  deiin  tUaStzehenden  Articul,  Hll  dem  ScMUsEêll  za  der  Vugeltt 
vnnd  daim  Zot  Laden  belanngl ,  lat  dermassen  rerglycheo,  dasz  es  hlnfilro , 
wie  vonn  aller  liter  mit  eolichen  SchlUsseln  gehalten  werden  soll. 

Sa  isl  der  Sechlzeliend  desz  Heirn  Admimstrators  Articul,  dasz  etu  Abbt 
aucb  eioen  SchlUssel  soll  haben  su  der  Slatt  Ladea,  darinen  die  Freybeilen, 
Srief  vmid  Sygbligen  Ricb^,  doch  das  er  darmit  Iqq  aUweeg  nach  ausz- 
weisuDg  der  Slalt  HOnster  Aiuungsbnch  gehalteo  werde. 

Es  selnd  auch  die  pariheyen  lun  dem  Ainig  dasz  ettwann  ein  Prelall  Idd 
desz'Vngeltl  ein  grif  getbODn  VDd  demiselben  behalten,  Vnd  dasz  Im  ein  Zeit- 
bter  fltr  BOlichen  grilT  zu  AnzeigseinergerechtigkheitTierguldeDgegeben 
wordea ,  wœUche  Irae  aucb  vorlbin  gelOffert  sallen  werden,  vnnd  also 
des  Achtzchennden  Artlcuis  auch  verglîchen. 

Wle  dann  auch  die  partheyen  einandergestenndig.  dasz  die  Brott  vnnd 
Fleischschauwer  Inn  beysein  vnnd  mît  Znllran  eines  Abbls  geordnet 
werden  sollen ,  Laul  desz  Herrn  Administralors  Neuntzebendenn  Articulsz . 

So  selnd  auch  Burgermelsler  vnnd  Hath  der  Slatt  Htlnster  bekhantlich , 
dasz eincmPnelalen  von  âerEuoltalnigungdcrhalbcTheyl,  Auchsonnslen 
die  SchlUssell  zu  der  Statt  Tboren  znuersorgen,  Auch  die  Tbor  zu  beselzeii 
heifen  gcbtlrc  vnnd  vonn  Alterhaer  auslannde,  Laul  des  Syben  vnnd 
zwanitzlgisten  Artlcuis. 

Es  seind  aucb  fiurgenneisler  vnnd  Ralh  gestenndig,  dasz  die  Almendt 
innderSlatt  Zwing  vnndfiann,  Ohne  Yorwissen  vnnd  Inn  abwesenn  eines 
Abbts  nît  auszgeOieilt  sollen  werden. 

Sa  haben  aucli  die  Abgesanndie  eûtes  Ersamen  Ratbs  bewiUigt  dasz  dem 
flottszhausz  vonn  dem  erlœssten  geltt  ausz  denn  AUmenden  so  verkhaum 
solten  werden ,  der  drit  theyl  daran  gebtlre ,  Laul  Keunund  Ewanltzigisten 
ArticulBi. 


jt,Googlc 


—  265  — 

Uer  zwen  vnnd  drcissïgisl  irticul,  die  Tcuch  iii  Slad  vuiid  Thaï  be- 
lujiugcad,  iBt  dahiu  verglychen,  dasz  die  Teuch  so  rono  alteraziiier  dem 
Gotlszhauaz  zinsel,  Auch  fUrobin  zioBseii  soUen. 

Derdrey  vimddre^ssi^sl  Arlicul,  dielbeller  jndSchQssIenbdBDDgeQd, 
so  die  Treher  in  Slatl  Tnnd  Thaï  vf  Weihennachl  dem  Gotiaihauss  raichen 
fiollea,  Habeo  loneu  die  gesanndten  der  Slatt  UUuster,  da  Treher  vor- 
hanuden ,  Inoeu  dssz  getalleu  laaseii. 

So  JslaucbLautdess/UDfFTimddreyszigisten  Articula  abgeredtworden, 
daSE  Niemaimd  machi  Inn  desz  Gottszhausz  fœratlicher  Oberlibeit  HaseS' 
gruoben  zudelben. 

Wie  dann  aucli  Abgeredt,  dasx  ein  yeder  frœmbder,  &o  zu  ItUnsler 
QewUrIz  fail  hall,  dem  Gottsihausz  1d  die  Hoffkuchen  zwez  Ffuodt  WQrtz 
KU  geben  schuldig  seiu  soll.  Laut  des  Secbs  viiod  dreissigisten  Articulsi. 

SouU  dCD  Siben  vnd  dreissigislen  Arlicu)  belanngl,  das  Namblich  beîde 
waibeil  der  Abbley  einem  Abbt  solien  gehorsam  sein,  ta  gebletten  viid 
zu  gohu,  otan  geitt,  ist  in  disem  puacteD  abgeredt,  dasz  es,  Termœgdesz 
ofTt  angezogneo  Heingrxuischeu  verirags  gehallen  soll  werdeim ,  wœlidier 
Toon  wort  zu  wortt  Iqd  disem  FuucEen  Lautel  wie  folgt.  item  von  der 
iweyen  Waibell  wegen  die  ein  Abbt  zu  setzen  hait,  Eiitschaiden  wir  Sy, 
dasz  durcb  cinca  yedtlichen  Abbt,  der  zu  der  Zeitt  ist,  oder  sein  wltrdt, 
Solich  waibellambt  besetzt  werden  solien,  vonn  fromen  Leullen  die  so 
statthain  seind,  dasz  mann  der  gew^tf,  so  sy  samblen  vonn  Innen 
Eicher  sey,  Aucb  dasz  Sy  der  Gericbtwartten,  Ueister  vond  Rath  In  zlm- 
blichen  Zeitten  vond  billichen  Diugeu  gehorsamb  seyen,  vnnd  slch  ciues 
Abbts  gescbefft,  daraon  nit  verhiudern  lassen,  Tngeuabrllcb,  Alsz  das 
vonn  aller  HerUiomenu  ist. 

So  haben  aucb  die  AbgesaDudte  der  Statt  HUnster  Inuen  gefallen  lassen , 
dasz  bey  dennen  vona  Giaspach  viuid  Grispach  dasz  Erst  gericht  fUr  der 
Abbtey  Scbultheissen  gehcerig,  der  Sy  dann  filr  das  Annder  Gericht  biuausz- 
weiset,  Laut  deffi  Acbt  rond  dreyssigisten  ArticulB. 

Also  ist  aucb  der  Neun  vnnd  dreyssigtst  Artjcull  ynstrîttig,  das  die 
Waibeil,  wie  anndere  Ambtieutt  dem  Prélat  zu  scbwœren  schuldig  soltea 
sein. 

Dean  Tiertzigislen  Articul  belaungendt,  dasi  Vnnderuogl  schuldig  d»u 
Herrn  Abbt  vnnd  den  Capitelherrn  mit  dem  wùbèll  vmb  glchtige  schuldeo 
Ansztzuweisen  Mit  geltl  oder  Pfanndl  elc.  Soll  es  Idd  disem  Puncten  vermœg 
desz  hierob  otll  alle^erleo  RdugrKuiscben  Vertrags  vnnd  Fleclibenslei- 
nischeD  Vszspruchs,  vie  der  hie<^D  1m  dritlen,  deren  vonn  HUnster 
gratamen,  vonn  worlt  zu  wortt  Ingefuerl  gehallen  werdeti. 


jt,Googlc     — 


So  haben  die  gexanndlen  der  Slatt  UUasler  auch  bewUligt  rnad  eiii- 
tranngen  dui  eln  Prélat  bej  ailen  Becliaungeii,  Ton  desz  GoUszhausz 
weegen ,  ymb  dea  geœeinen  Nutzenewillen ,  silzen  soll ,  Laul  des  Eio  Tnnd 
Viertzigslen  Articuls. 

Wie  dann  aucb  die  (reBanodte  decea  vonn  HUneler  oit  abredig  seindt 
àa&  vber  allesz,  so  )n  des  StiSts  Diuckhoff  gehœrtt,  Niemandt  dana  ein 
Abbt  Tnnd  Gapitlell  zu  richten.  Auch  vonn  solicheu  erklianntuuBsen  nil 
AppeUiert  werden  soll. 

Dessgleichen  auch  das  die  RathBlub  zu  HUnsler  mit  elnes  Prelsten 
wiUen  gehatten  rani  verseben  werden  soll,  Laul  des  zwenn  Tnnd  viert- 
ligisten  Tnnd  drey  Tuad  Tierlsigisten  Articuls. 

Der  SecbsTnnd  Vlertzigist  articul,  daszeinesAbts  waibell  redem  Dorff 
ein  Waihell,  mît  willen  desz  Abbts  gesetit,  die  aucb  bey  Iren  aiden 
Buogen  sollen ,  was  sy  floden ,  das  denn  vyldtbann  TQod  wasser  beruerl 
Tnnd  bescbedigel,  Ist  dleser  Arlicull  ako  verglicben  vnnd  AbgeredI, 
Dîeweiles  Diebreucblicb,  dasz  eines  Abbis  waibell  Inn  yedem  Dorffeiu 
waibell  soll  selzea,  Sonnder  solicbes  ïederxeit  durch  eioen  VoQderuogt 
geacbeben,  Sosoll  es  demnach  uacbmais  darbey  verbleiben.  Aber  sonnsten 
soUen  die  Waibell  Inn  Dœrffern  bey  Iren  aiden  Huogen ,  was  ay  fladen , 
dasz  denD  Wildtbaun  Tnnd  wasser  beruerl  Tnndt  bescbedigel. 

Also  soll  es  aucb,  Laut  des  Acht  vnnd  Viertzigtsten  vnnd  Neun  Tund 
Tiertzigrsteo  Articuls  geballeo  werden ,  dasz  Namblichen  niemand  vf  der 
EInben  GrautlIaulTbaben,  Kochen  oder  Zudanutz  machen  soll ,  dann  mil 
desz  PrelaEen  rond  des  Ralhs  zu  HUnster  witlen ,  deszgleichea  aucb  m 
Slatt  Tnnd  Thaï  die  Pfeiffer  mil  desz  Abbts  Timd  Ballis  willen  bestellt  Tnnd 
gebalten  werden. 

Was  daun  belanngt  denn  fâuCrtzigislen  Articul,  dasz  aile  desz  Abbts 
Amblent  yonn  ailen  Dicnsten  vnnd  Steuren  frey  silzen  sollen,  Ist  abge- 
redl  worden ,  dasz  es  diszortts  allerdinga  nach  Tszwelsung  Tnnd  Termœg 
desz  Vogt  Berwarts  Spruch ,  ynnd  desz  hierobuermeiteQ  [teingrsuEscben 
vertrags  gehallen  soll  werden,  Wœlicher  Berwarts  SpriRb  anfabet,  Ich 
Berwart  der  allé  Vogt  zu  Reicbenweyler,  Ein  burger  zu  Schletslatt,  Tund 
dann  desz  Dstum  ann  unserfrauwennAbendt,  derJtlngern,  Nach  Goltesi 
geburtt  1363  Jar,  vnnd  desse  worti  Laulcnd  wtc  hEernacli  folgt.  Sosprich 
Icb  derselbe  Bernartt  tsz  Inn  Obmans  weise  vonn  desz  vorgenanten 
stuckbs  Tnnd  Arliculsz  wegen,  .ilsz  TOrgenannIen  Abbts  Ambtleutte 
Bollend  treylich  frey  seyn  aller  Dicnnsle ,  Tnnd  darumb  auch  die  misz- 
belti  darruerel  das  dasz  also  zu  uermœrkliende  Tnndzu  uersian  se  y,  Was  die 
flemeinde ,  heide  Tonn  der  Stalt  vnnd  dem  Thalsz  zu  HUnsterzu  gewerff, 
zu  Sieur,  zu  boll  oder  ïonn  gebollon,  oder  Raisen  zuziebende,  Oder 
gczoge  abizukhaurende ,  oder  scheniickhung  Ircn  Herrn  zut  blinde,  Oder 


jt,Googlc 


gemetne  fuerunge  âieay  Iren  hem,  KcemiaidMii  Kbaisern  oder  KUnlgeo 
Ihun  sollend,  oder  Ihun  muessoidt,  Inn  dieseuelben  stuckbendast  die 
vorgonaimteD  Asubtleutt  deaBcn  fref  soUeDi  sein,  darbu  oit  djeunen 
Mllendt,  Vund  ver  es  audi  dasï  der  LsDodluogt  dar  àam  lu  Zeitten  ist, 
die  Stett  besuiidle ,  oder  toiid  aeiuer  getiBlse  weegeii  betanodl  wUcdenl, 
Iim  wœtielie  Slalt  dui  were,  dau  dos  Bei<A  aogieDDge,  daiu  soiiDdl 
die  Amblieult  aber  nit  dieDDen  VDod  wast  Tonn  denitaelben  alnciiliea 
d>  TorgeDaDnteDD  weegen  v/ersclunidâ  JoU  Ketteu ,  odec  mit  gohndc ,  da 
sond  diesellieii  Ambtteittt  aach  ail  xa  diemieQ ,  aber  wer  dasz  ein  SIntt 
desz  fteichs  die  aondera  Stett  besanodlen  oder  aber  die  voua  Hflnstei 
die  Stett  bestndtet,  durcblreNoiburlTt,  Es  wergeen  MUnster  oder  anu- 
dersEWa,  darzu  Gondl  die  Ambtleutl  nacb  Hartzal  diennea  vand  denn 
Costen  belfeo  trageo.  Wie  aucb  die  Statt  mud  die  QemeiDde  Iqq  dem 
Torgenanten  Tbal  achaden  oder  Oosteo  betteDdt,  Inu  aiuichen  weeg, 
BUndtnussen  wegen  die  sy  ImieD  muottwilligclicbea  machtend  eu 
sler<dberuog  Tond  duioh  dess  willeos,  daas  &j  Leib  vond  guott  desto 
bui  gefrigen  mœchtand ,  datzu  sond  auch  die  Ambtleut  helfTen  tragea 
Tegelicher  nach  UarzaI  vngeuarUchen ,  Wcr  es  aucfa  dasz  Sy  die  Stalt 
besserente  Hit  baw  der  da  Notburftig  were ,  durcb  dasi  sy  Ir  Leib  vond 
guti  gemeingclicb  fristenden.  Wass  das  Coslel,  darzu  sonnd  aucb  die 
imbUeutt  nacb  Uartzal  belffen  Iragen  vnd  geben,  ilsi  yegclicbem  an- 
gebUret,  Kaufeu  sy  aucb  gemeine  Almende  das  Ir  Vicb  ailes  nuzele, 
darau  BOad  auch  die  Ambtleut  nadi  der  Hartzal  helffeu  trageu  vnnd  ge- 
ben ,  Obogeuerde ,  Was  auch  Kriege  die  vorgenanle  Statt  Tund  Thaï  zu 
MQnster  beteiid  ynd  aigentlich  erhubendt  Ton  lo  selber ,  oder  von  Irer 
burger  wegea  In  wœlchem  weg  sy  coste  oder  schade  danion  Tferbube , 
darzu  sond  aucb  die  Ambiteut  mil  der  Oemeinde  aucb  trageu  vund  geitteo, 
Tedermau  nach  der  Harzal,  obne  geuerde,  Vnnd  was  aucb  Tonn  disen 
vorgenaunlen  sluckhen  darzu  die  Anibtleut  sollen  helffën  tragen  md 
geben,  sich  erhuebe  Tnnd  vferaluende,  Bit  Ritende  oder  gobtide,  oder 
Inn  wœldieveisz  es  darzu  khseme,  da  sond  die  Amblleutt  auch  Li^ 
Tond  Leid  mit  der  IJemeind  leiden ,  Tnnd  uach  der  Martzal  dartzu  geben 
nnd  belfeu  tragen,  geuerde,  Was  auch  vonn  der  Torgenannten  stnckhen 
weegen  der  Qemelnd  eu  Hllff  oder  zn  steur  khœme,  Inn  woeilchen  weeg 
dasz  gehiegte,  dasisoUe  deun  AmbtlenteaaochiublKrkhomen,  vnnd 
Ihr  Recht  dartzu  bebaltensein,  ohngenerde,  9o  Lantel der Tsztzug dises 
pnnctcnna  lun  dem  neingrECuEscheti  Tertrag ,  Wle  fbigt,  Item  von  cines 
Abbts  Amblleute  wcegen,  die  da  trcy  sein  sollend,  Gudtsdiciden  w!r  Sy, 
dasdjeselben  Ambfleut  denn  zehcnnden  Pfening ,  AIso  vonn  alterhter, 
geben  sollend,  vnnd  dartzu  fUrthcr  dcsz  punctcns  halb  sich  gcgertclnann- 
m.  (M.)  17* 


jt,Googlc 


derbalteDSOllend,  WieVogllierwsrttsSpracbzu  Zeilen  xwiBchen  luneu 
)}«grifeD,  Infasltl  Tod  aîgentlich  Tuweiset. 

Denn  E!d  und  FUnffUigislen  deu  HermAdminisIralors  irlicttl.das  aile 
die  K  an  Iren  Clagea  verlieren ,  die  Yor  eiaem  kbbt  vnDd  Ralb  eu  Recht 
sUnnd,  Neun  Pfenlag  dent  ibbt  zat  besgenm^  schuldig  soUen  sein  , 
diewelt  diss  orts  der  flerr  Prélat  l[beiii  aatteu  bericlit  Ibun  KOimdea  , 
Ist  soUi^eT  Pnnct  vllgehaben. 

Der  Zwen  TDdFûiiflUigist  vnd  drey  Tnnd ninffbiiglBt  Articul,  dfts Namb- 
lichen  aile  Scliaomacher  Tonn  Olnepacb  >iind  Griesibach  Tond  bfireia  bis 
an  die  rursl  dem  OoltisbausE  aile  Jar,  desiglsicheii  auch  aJle  Schnei- 
der, sowol  aile  Weber,  hierobuermelte  FroDdlenst  mit  Irer  arbeit  thnn 
■ollen ,  Ist  alBO  verg'lycheD ,  dasi  NamblicheQ  dieselbena  Schneider  Tmtd 
Schnsler,  Ion  Stitt  Tnnd  Thaï  (gegen  geborendem  limblicbem  eseen  , 
Trlnckhen  Tnnd  gebiett  brott.  )  rf  dest  Hemi  Abbis  begern  mit  Iren 
Hanndtwerckhen  Terrichten ,  Aber  dftrgegea  desi  anodern  Froadiensts 
LBdlg  sein  soUen,  vnnd  aollen  die  toqd  der  Statt,  die  Ironner  vnnd 
HanndtwerclihB  Leut  todr  Irea  Tagwan  rnod  froodiensten ,  rermOg  desz 
Sehzigisten  Articulai  nit  abballen. 

80  BOlle  auch  souil  dena  Vier  vnnd  FODfftzigisten  Arlicul  belanngl,  der 
Abbt  von  dem  Banweln  Icheia  Vngeltt  zu  geben  schuldig  sein,  Ausserhalb 
des  Hilf  FfeningB  rand  der  vier  massea ,  so  er  dem  wQrtt  gibL  Wie  daD 
hieoben  auch  bemeltt. 

Desigleicfaen  soll  auch  VermOg  des  FUnff  vnnd  ninffliigislen  Articuls 
eis  yeder  ordenlicher  Ffarrherr  zu  St.  Leodogarien ,  wie  Toun  Aher  hâr, 
bey  der  EOrchen  Aechnuug  sein. 

Dod  dan  eia  yeder  Stallschreiber  schwCren  flach  Tszweisung  des  ¥le~ 
ckh^isteiniscben  VsEBprucba ,  wle  vonn  alter,  AlsoLautend,  inm  ann- 
dern  ni  des  Henn  Abbts  sweyten ,  Tnnd  der  Statt  HUnster  Achleu  Clag- 
pimcteu ,  Sprechen  inod  ErcISren  Herr  Lanndtuogt  viiDd  Mth ,  dasi  ein 
Stattflchreiber ,  bo  ye  xu  Zeitten ,  durch  Bargermeister  vnnd  Rath  zii 
HUnster  Tf^enomeu  wQrdt,  denn  Eid,  Laul  élues  begrilb,  so  beiden  Far- 
theyen  gleidilauttendts  Inhaltts  mitgetheilt  vorden ,  lu  erstatten ,  Auch 
Termflg  desaelhen  Aidts  schuldig  sein  soll  Das  VngelH  vnnd  andere  dem 
Herrn  Abbt ,  Statt  vnnd  Tbsls  UUnster  Eustenndige  gemelne  gefïll ,  Ohne 
dest  Herm  Abbts  besonudere  belobnuug  Tbuscbreiben ,  vnnd  vie  vonn 
aller  hâr,  zu  uerzeichuen ,  Aber  in  anudem  des  Herni  Abbts  vnnd  Oollsz- 
hansi  beaondem  geschefften,  nit  weiter  gewarttig  oder  Terbunden  sein, 
dana  sooer  Inné  cân  Abbts  guettlich  dahin  vennag  Tnnd  ein  willen  da- 
ruDib  macht.  Dast  auch  dameben  ein  Statlschreiber  zu  Hilnster  hm  alleu 
Tnnd  yeden  habenden  Tnod  ftlrfallenden  Spennen ,  sachen  Tund  gescbâff- 


jt,Googlc 


ten,  Heislsr  vDDd  RathzD  HOnsler,  alsaeiDenordenlichen  Obern,  toiid 
dennenEr  besoldet  wUrdI,  wieslchgebUrtt,  elnes  Uibts  miid  augereK- 
ter  a^nerPflichlTnuerbinderl,  vnuerweiulich  lu dleneu  frey  steeuBoU, 
Tnnd  alao  der  Séchai  Tnnd  tllDlTUiglsl  desi  Herra  idumiiatratora  uich 
Terglychen  sein. 

AIso  ist  aucb  abgeredt  iast  dem  Gotiszhausz  vonn  den  freuelln ,  So  et 
Toaa  aller  bâr  gebabt ,  aeinen  gebOrendeno  drytlea  Tbeyl  gehôm  Tnnd 
geroigt  BoU  werden ,  Wie  dans  todd  aller  hâr  khoraen  ist,  TnDd  also  der 
Syben  vund  fUnfftzigiat  Articnl  auch  verglychea. 

Es  soll  Meister  vnnd  Hath  des  Gottszbausz  dienner  gefengcUch  dit  ein- 
Iziehoii,  aussechalb  iu  Halefissacheu,  Oder  da  eltivano  eiaerTm])  vnfuor 
vuud  freuell  witlea  Eingezogen  vQrdt,  Soll  eln  Ralh  dennselbeo  dem 
Abbl  ff  sein  beger  zur  straff  vider  insteUenn,  doch  die  freuell  vorbe- 
balten ,  vnnd  also  biemlt  der  Acbt  Tnnd  runUtElglsl  àrtîcull  auch  vertn- 
gen  sein. 

Souil  die  Slatlgriben  belanngt  Laut  des  Neuu  Tnnd  MnAtzigisteQ  Arti- 
ciilsz,1stabgeredt,  dasz  der  Abbl  die  seinen ,  so  Er  Tezimd  Ina  Posseaz 
vund  besitz  bat,  Vnnd  die  Slalt  die  Iren  Nulzen  vnd  erballen  soll. 

Dei  Vier  und  Secbtzigist  Articnl ,  die  Ornaten  Inn  der  KUrchen  zn  S. 
Leodogarlen  belauugend.  Demnach  dieselben  KUrch  Trgebrochen  rnnd 
die  Ornaiec  zum  tbeyl  eudtwOrt,  Solleo  durch  BurgermeisEer  Tnnd  Baih 
der  Statt  UUnster  souil  dercn  nocb  Torhanaden,  Tfgezeicbnet ,  Vnnd  dem 
HerrnPrelalen  Souil  sydereninlrerKllrchen  nil  bedOrfftig,  gegen  einen 
Reuesz  Kugeslellt  ^verdeu. 

Den  FtlnffTnnd  Sechlzlgjsten  Articul,  Die  Sayler  an  deon  glockhen  be- 
langend,  Ist  dersclbige  l'unci  Efacbtolgendergeslallt  verglychen.  Dleweil 
ein  Gemeind  dte  grosz  glockb  Im  UUasIer  auch  brauchi,  Sa  soll  derHerr 
Prélat,  Anch  Statt  mnd  Thaï,  ye  einer  umbdenn  anodera  die  Sayler 
daizu  geben  vnnd  zu  erbalten  scbuldig  sein. 

Was  dann  den  Neun  vnd  SechtzigtBiea  Articnl ,  die  geclagte  Ëinhnndert 
rnd  NeuD  rnod  AcfaUlg  Pfund  Pfenicg  KUrcheofâll  lona  dem  negsten 
Sterbet  de  Anuo  61  Ist  die  sacb  dataia  gnettlich  gemittlet,  Ifachdem  die 
^esancten  eiuea  Ersamen  Ratbs  fUrgeben ,  dasz  solich  KUrchengfâll  m 
VandertjaJtungderKIirchenzu  S.  Leodogarlen,  Item  in  dasz  Alhnuoseii 
vnd  gnttleuthaosz  vonQ  altem  hâr  bewenndt  worden  seyen ,  Vnnd  dasz 
solich  KUrchenftli  JSrliCben  inu  beyaein  eines  Abbls  yerrechnet  werden 
Sichaocherbotten,  die  Rechnung  deszbalb  turtzulegen,  Ist  verglychen, 
dasz  es  Torlhin  darbey  bleiben,  rnuddesHertn  Prelalen  forderuog  desz- 
tais  gefallen  sein  soll. 


jt,Googlc 


—  270  — 

Deno  Bin  Tnnd  SlbenlislgisCea  Artlcul  betrelIeDiU  Dass  Heieter  Tnud 
Rttb  ni  HDiuler,  Auch  S.  BarthoLomei  Timd  anndera  Plrundea  vaiider- 
ftumgeDD  Tond  derhalb  ReduiBiig  Tond  eraUtliiDg  xu  thoa  begert  vor- 
den.  fflrgeten  aber  die  gasanndtan  der  Stail  UUnster  fll^ewenndt;  dan 
sollche  Pfruaden  za  vnnderhaltuDg  der  Pfarr  zu  MiUbach  bewenDdl  woc- 
deu ,  Auch  Bicb  das2  mil  deou  Rechaungea  beyliubringen  erboUec ,  So 
iat  demnach  die  sacb  dabin  gemiltlel  wordeo ,  daai  ea  darbey  verbley- 
bauQ,  daai  Burgermeister  vnnd  Ralh  der  Stalt  MUuslei  htnfDro  die  KUr- 
cben  EU  MQlbach  daruon  ttetseis  vond  eiballeo  aoUen. 

Hit  demWildtbaimvnd  Forât,  daiz  detaelb  dcm  Galtazhausz  xugebOrig, 
LauldeszEweDTDDdSybeuzigisteD Articula,  Seind  die  gesanndlen  der 
Statt  UUnater  sit  in  abred  geneseQ. 

Es  ist  aucb  Abgeredt  daai  binfUro  weder  Prélat  Noch  Ueisler  Tond 
Batb  EU  MUaster  fur  sich  selbst  vaud  ohoe  desz  annderu  zutbun  Ainicbe 
HewmDg  tUruemen  Tund  macben  solien,  Tennâg  IrerAldlvnnd  also  des 
731eii  Arliculs  aucb  verglychen  sein. 

SoQJt  daun  den  Idu  dem  Vler  Tnod  Sj'bentzigiâten  ArticuU  geclagteoD 
ZlDSzbabern  antriffi ,  da  sgll  es  bef  altem  flârkhomen  verbleybea ,  iDud 
fur  dagz  Ime  ein  doppellvierer  geraicht  verdeD. 

Was  danu  die  Vbrige  des  Herrn  Admieistrators  vberraicbte  Ciagpunc- 
tenoderArticuibetreffeo  tbult,  Alsi  Nambllcfaenda  Im  zwOlfiten  Articul 
geseUl  wUrdt,  dasz  ein  Prélat  eiiieu  EUrcbeuwarl  2U  ordnen  vund  su  se- 
tienn.  Item  be;  dem  Sybenlzebeodea ,  dasz  ein  Abbl  eu  Eeilt  der  Togeltt 
Rechnung  einen  grif  in  die  Vngellt  Laden  gelhonn ,  terer  bey  dem  Ein 
uad  zwaintzigisten ,  dasz  ein  Ersamer  Hath  der  Stalt  Ullnster  eiuea  Pre- 
lalen  >jnb  Ratbbolz  ansprecheu  mucssen.  Item  bey  dem  zwen  nnd  zwain- 
tsigsteu,  dasejQ  Prélat  nacbseinerbestetligung,  TouDorffzu  Dorff  Inn 
StatI  Tund  Tha]  vmbgeritteu ,  vnud  Ime  die  GemeiudeD  schwOrea  Aucb 
Bawbollz  zu  bauven  bitlen  muesaen.  Weitler  bei  dem  drej  vuDd  iwaoi- 
tziglfileu,  dasz  ein  yeder  Helster  io  Siatl  Tbal  einem  Prelatea ,  ein  Theil 
daaa  Geitt,  so  Sy  tbz  dem  HoJz  in  Irea  aigneu  WMdeiui  gelôazt,  gelûfert. 
ItembeydemVleruodtwauitzliristen.daszlIeisterTDDd  Ratb  zu  UUualer 
TCTsa^enner  Zeilt  ohaeTorwieeenTUDd  bevilligung  eines  Prclalen,  geltt 
it  die  Almend  Ttgenomcn.  Item  bey  dem  fllnff  Tnnd  ïwanitzigiaten  Ar- 
ticul ,  das  ein  Hath  in  A.°  Sybeazig  tund  zwey,  an  allerheyligen  Tag  Em 
vond  dreissig  atackb  bolz  in  des  fioitwhausz  vàldt,  der  Qeiszbadi  ge- 
unnt ,  gebauwen.  Ilem  dasz  er  taul  des2  Secbaz  vond  ziraintiigtaten  Ar- 
tlcnlsz  Tt  bemellen  Allerbeyligen  Tag  deiin  Wassergraben  zerrisaea,  iton 
bey  dem  dreyEsigislen ,  dasx  kbeinem  Rurger  lu  der  Stalt  Hansler ,  obne 
eins  Prelatea  vorwisseu ,  einen  Scbopff  ati  seioem  Hauaz  zu  macben  ge- 


jt,Googlc 


-  27!  — 

bUre.  Item  bey  dem  vier  usd  drejsa^isten ,  àast  aile  die  Barger  eo 
fiebsteckhen  toi  Mtlnster  Thaï  machea,  todh  yedem  fuoder  iweybu»- 
derU  Bteoklien  in  dasz  Closlra  zu  geben  scbuldig.  Hebr  bey  dem  Syben 
Toad  viertiigisten  Articol ,  die  HofFhiltung'  balitQDgand.  Item  bey  dem 
Eia  vDDd  Secbzi^lea  Arlical ,  das  Ein  Ptond  Pfennig  fiapprai  tur  àast 
lleyeiil>ad  ;  Item  bey  dem  Eweo  nmd  Se<Atzigtsteil ,  das  dis  Brieff ,  so 
an  Herni  Heiater  miid  Bath  steeo ,  Ohoe  Tonriasen  eines  Prelalen  oit  er- 
ofbett  iverden  solleo.  Item  bey  dem  drey  TDod  Sechliigiateo ,  dasz  ein 
Ratb  zae  MUnsler  Im  dorff  HdOlbach  einen  Jarmarkht  aogericht  Tnnd  su 
Nachtbeyl  des  Ctoslers  gerecbtigkheit  eiu  Stanndgeltt  vnod  zoll  geno- 
menn ,  nind  dann  LetistUclieD ,  bey  dem  Âcht  Tnnd  Sechlzigisien  Arti- 
cul,  die  geclagle  Syben  scbilliog  zeben  PfeDing,  so  die  Siatt  dem 
Oollsïfaausz  ru  raicbea  sdiuldig  sein  soll.  Da  aeind  soliche  irticul  aile 
TQod  yede  samlil  Iren  anheangen ,  tsz  erhebllcheu ,  Recbtmesslgen  Tr- 
sachen,  Tnnd  nacb geliabfer  gnugsamer  eriiliundiguQg  Tnnd  [ntormalion 
alIerdiDgB  durcb  die  Gooimissarien  mil  beydertbeyl  gutlem  witlen  v/ge- 
bebl,  Cassiert  Tnnd  abgelboan.  Wie  dann  der  Herr  Administrator  gicb 
derselbeu  sambi  rnod  sonnders  &eywilligclicli  Terzigen  vnd  begeben  batc. 

Vnnd  dann  auch  ettliche  anndere  vbrige  irticull,  So  anndere  Par- 
tbeyen  belanngen ,  Vnnd  bieb&r  Inn  disen  vertrag  nil  gebdreu ,  aisz  der 
Vier  uud  VieiDsIglst  Arljcul ,  belanngen  denn  Herrn  zu  Fronboffen ,  wasz 
er  JârUchen  dem  Goltszhaugz ,  Wann  Er  Jagt,  zu  geben  schuld!g  ist,  vund 
aandere  mebr,  so  fitirgermeister  vnnd  Ratb  Tonn  MUnster  oit  beruereu 
Oder  angobndC ,  So  gJeicher  geslallt  Tszgesetzt  vorden. 

Vnnd  sollen  also  beide  tbeil  Irer  gehabteu  Spenn  vnnd  Irnmgen  blê- 
mit rerglich  en  sein,  AuchtiinfUro  diser  Spenn  halbea,  fridiich,  Ruewig 
vnnd  Nachbarlicb  bel  eioanderwonen  Tnnd  Lebeu,Wolcbes ailes  Sy  bei- 
derseits  mil  guttem  wissen  Tnnd  villen  AIso  angenomen ,  Der  bierobge- 
nanalAdmintslratorlUrsichTnndsGineriacbtbomendeszCloslersUUnster, 
Vnnd  dann  die  Ersamen  Tnnd  Weisen ,  Hicbae)  BOrlnger ,  Burgermeisler, 
Fridrich  Zeuninger,  Zacbarias  Nitscbelm  ,  beide  desz  Raibs,  Ciausz  Rol- 
lannd ,  Meister  zu  Uezeral ,  Tnnd  Hieremias  SchUlz ,  Stattscbreiber ,  Alsz 
abgesaundte  von  weegen  elnea  Ersamen  Ratbs  zu  HQusler  Inn  S.  Grego- 
rienlbal,  beyPeen  gemeiner  gescbriebnen  Rechten,  waar,  steet  Tnnd 
Test  zubaltenMitHanndgegebenerTrewbcyderseits  Herrn  KbaisGrlicben 
Commissarien  zugesagt,  gelobl  Tnnd  Tersprochen ,  Darwider  nil  zu  Ibun, 
nocb  scbaSen  odergestatlen  gelhonn  zuwerden,  Inn  Gaiinz  khein  weisz 
oder  weeg,  Allesz  getrewllch  Tnnd  Tngeuabrlicli.  Dessen  zu  Vrkbund 
seind  diser  Verlâg  zwenn  gleicbs  InhaltU  vfgericbt ,  Vnd  mit  Woige- 
dacbls  Herrn  Latzari  Ton  Scbwenndi,  Freyberrn  zu  Hohen  Lanndsperg , 


jt,Googlc 


—  272  - 

Trfburg  Tond  Burckheiin,  ingebornen  Inglg^l,  So  âaun  Herrn  Heister 
VDDdRathdesibeylIgenReicha  CammeTTiiDd  SlattHageiutnSygeU,  Aise 
der  Khayserlictaen  Commissarien,  VDnddaDn  tu  noch  mebrer  becreff- 
tlgiiDg  mit  hierobuermelleQ  Hemi  idminislntors  mnd  GotlBEbaust 
HOnsCer,  Dergleichea  Bargermeister  Tnad  Rath  erstgedacbter  Slatl  HOn- 
■ler  Ion  S.  Gr^orien  Tbal ,  Sigilen  endis  dieser  geacbriOt  begigelt  rand 
geben  Sambslags  den  Neuntiehenden  Marti]  Nacb  Cbristi  vonaers  ErlOs- 
sen  Tnnd  Seligmacbers  geburtt  Ein  Taïusendt  runflhuadert  Sfbeiuig 
Tnud  ninir  Jar. 


jt,Googlc 


ABBËS  DE  HOKSTEB. 


.  Coldain.  661. 

:.  Valede.  669. 

;.  S.  Ansoald.  676.  t  eSO. 

i.  S.  Jusle.  680.  t68l. 

>.  S.  Haiiine.  1  686. 

;.  Walagion.  693. 

r.  WolfchiBe.  712. 

I.  Adelrick  734. 

I.  01ton(ouHeddoD),comledeHab£- 

bourg.  -j-  773. 
I.  S.  Rémi  t  783. 
I.  Hestwin.  783. 
•..  Orolphe.  784. 

I.  S.  Rathon  (Radiion),  803.  f  812. 
1.  Godefroid.  815. 
i.  Berthold  I.  829. 
î.  Winidolphe.  836. 
r.  Buchton.  851. 
).  Ratbold  875. 
I.  Crimon,  879. 
).  Engelfridcl.  895. 
I.  Héric.  900. 
!.  Diethère.  919. 
i.  AdelberoQ.  937. 
{.  Hezemaun.  959. 
i.  Wichard  (ou  Ouichard).  983. 
S.  Adelhard.  1004. 
7.  Tmmon.  1020. 
B.  Ghonon.  1039. 
9.  AboD.  1084. 

0.  Reginher.  "t"  1087. 

1.  Samuel.  1 1090. 

2.  Rupert.  i  1098. 
3-  Adelhertl.  iIU. 

4.  Eggelhard.  t  1120. 

5.  Conrad.!  "22. 

6.  Adelbertn.  ■[■1125. 

7.  Cogehard.  -^  1129. 

8.  Conradn.  "t-llSS. 


.  BgUolphel.t  lis*. 

.  Orthlieb.  1 1158. 

.  Egllolphell.  t  1169. 

.  Thuringe,  résigna  l'abbaye  en 

1178. 
,  Henri.  Il83.t  1194. 
.  fieroard.  1203. 
.  Beriboidn.  1220. 
.  Frédéric.  1252. 
.  Gerhard.  1260. 
..  Stenungna.  1278. 
I.  Jean.  1308. 
>.  Blarquard.  1326. 
.  Richard.  1345. 
'..  Cbarles.  1348. 
;.  Oaoa.  1366. 
I.  Engelfriden.  1396. 
I.  Guillaume  SteinuDg.  f  1403. 
I.  WeniIierdeH«!kurt.l404.-|-l422. 
r.  André  Zypolt,  gOQveraa  pendant 

24aD8.  t  1446. 
t.  Thomas  de  Ramslein.  ■[■  1447. 
).  Jean  -  Rodolphe  du  Laubgass.  ■[ 

1485. 
I.  ClirifitopbedeUonl-Justin.^t'1514. 
I,  Burcard  Naget  deAllen-SchoBuen- 
stein,  abjura  le  calbolicisme 

en  1536. 
!.  Conrad  de  fluost.  1536. 11544. 
).  Petennann  de  Aponei,  Savoyard, 

1 1554. 
I.  Joacbim  Breuning.  1556. 
ï.  Henri deJestelten.  1568, abdiqua 

en  1573. 
Henri  Holtzapfei,  administrateur 

de  l'abbaye  en  1575. 
B.  Jean-Henri  Brimsin.  ■[  1630. 
7.  Grégoire  Blaater.  -f  1649. 
g,  Henri  de  Stuben. -j-  1653. 
9.  Alphonse  tCIetnhans.  1653. 


jt,Googlc 


Uneinesactilude,  que  nous  devons  rectifier,  se  trouve 
page  36,  alinéa  3  du  présent  volume  : 

La  princesse  Wilhelmine  de  Hesse ,  fille  de  Louis  IX,  land- 
grave de  Hesse-Darrastadt,  fut  la  première  épouse  de  Paul  I*' 
de  Russie,  mais  non  la  mère  des  empereurs  Alexandre  I^'' 
et  Nicolas  I^.  Ces  deux  souverains  sont  issus  du  second 
mariage  de  Paul  P  avec  la  princesse  Marie  de  Wurtemberg. 


jt,Googlc 


TABLE  DES  MÉMOIRES,  NOTICES  ET  RAPPORTS. 


Lo  comté  de  Hanau-Lichteoberg 1 

I.  I.CS  Liclitenbei^  d'Alsaco 3 

11.  I.CS  Hanau-MûnzoDborg  et  los  UaDau-Licblenliei-g  .  .  lt> 
m.  Hesse-Darmsladl  a  Bouxwilter  (1736  h  1790)  ...  31 
IV.  Le  foDds  de  Hanau-Lichlenberg  daos  tes  archives  du 

Bas-Rhin 39 

Pièces  juslifica  tires i'è 

)j3s  tombes  celliqiics  des  bois  de  Niedornai 59 

Rapport  de  M.  Moriii,  membre  du  comité,  sur  l'atlas  photo- 
graphique de  M.  Braun,  à  Dornach 63 

ISolo  sur  une  atgtc  en  bronze,  présentée  au  comité 65 

Analyse  du  bronze  d'uae  aigle  romaine  trouvée  au  Hont^Toirible 

(Jura) 73 

Description  d'un  cimetiâro  romain,  découveit  dans  le  courant 

de  l'hiver  de  1853  a  1854 75 

Rapport  sur  le  cbàteau  de  Saint- Ulrich 77 

Noie  sur  les  vitraux  d'Alsace  et  sur  un  ancien  vitrail  de  l'église 

abbatiale  de  Wisscmbourg 81 

INole  sur  une  colonne  découverte  dans  la  forêt  do  Weitbnich 
(Bas-Rliin),  sur  la  voie  de  BrocomagwskSaletio  (de  Brumath 

à  Sella) 87 

!Volc  sur  une  statuette  en  bronze,  trouvée  sur  l'emplacement 

de  l'ancien  monastère  de  Saint-blienne  à  Strasboui^   ....     01 
Inscriptions  qui  se  trouvent  sur  les  quatre  colonnes  qui  supportent 

la  tribune  de  l'église  paroissiale  de  Bei^holtz-Zcll 90 

Insci'ipLions  qui  se  trouvent  sur  le  sarcophage  des  sept  moinex 

massacrés  par  les  Huns,  dans  l'élise  de  Murbach  ..'....    97 
Statistique  monumentale  des  cantons  do  Kaysersborg  et  de  Ri- 

beauïillé  (Haut-Rliiu) 99 

Canton  de  Kaysersbcrg 101 

Canton  de  Ribeauvillé 114 

Castrum  gallo-iomain  du  Gioss-Limmershorg 137 


jt,Googlc    — 


—  276  — 

Les  Heidenmauern  de  la  forêt  de  Haberacker  (territoire  de  Rein- 

hardsmun$l«r) 138 

Les  lombes  celtiques  situées  près  de  Réguislieim  (Haut-RhiD)  .  145 

Église  et  abbaye  de  Saint-Étienne 150 

Les  antiquités  du  Ziegenberg,  aui  euvirons  de  Niederbronn  .  .  155 
[Jne  charte  de  1187  concernant  le  moulin  à  trois  roues  à  Eck- 

bolsheim 158 

Bulle  de  Martin  V  (du  15  ocL  1420),  émise  dans  l'iatentioa  de 
facililer  a  Guillaume  de  Dîest,  év&jue  de  Strasbourg,  la  cé- 
rémonie de  la  consécration 163 

Rapport  surlesbainsromainsdécouTertsàMackwiller,cnl859.  166 
Rapport  de  M.  le  professeur  Jung  sur  les  découvertes  de  ruines 

romaines  à  Mackwiller  par  M.  le  pasteur  Rii^el 177 

Notes  sur  la  vallée  antérieure  de  l'Ill,  le  camp  romain  du  Britzgy- 
bers  "^  '^  P^^''  château  de  Kûppelé  (département  du  Haut- 
Rhin,  arrondissement  de  Mulhouse) 183 

Statistique  monumentale  du  caaton  de  Souitz  (Haut-Rhin).  .  .  194 

Le  château  de  Hohenack  (commune  de  Labaroche,  Haut-Rhin),  âll 

Le  Bollenberg  (près  de  Rouffoch,  Haut-Rhin) 219 

L'abbaye  de  Munster 226 

Pièces  justiHeatives  ,      247 


jt,Googlc 


jt,Googlc 


jt,Googlc 


jt,Googlc 


jt,Googlc 


jt,Googlc 


jt,Googlc 


Lith.deV'Bic^nr-Liïpault  1  Ffls.  SlTïS^imrf . 


lilh-di  VTBBrJetliïrsuk  B;  Hls.  SlrisliinrJ .  \* 


t,Googlc 


Bronza.        (1). 


lilh.ae  V'Bernc-LevrinbaFiLg,  Elriilinr^. 

;;,C.OOt^lC 


jt,Googlc 


i>,Coot^lc 


PLASK 

BES   BAINS   eu 
A    MACS 


'^n 


Cooqlc