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BULLETIN
SOCIÉTÉ FOUR I.\ COf<SERVATION
MONUMENTS HISTOKIQI'KS
D'ALSACE.
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Bl]LLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ POUR LA CONSERVATION
MONUMENTS HISTORIQUES
D'ALSACE.
TROISIiME VOLUME
(1858—1860).
TEDVE BERGER-LETRAOLT ET FILS, LIBRAIRES,
n,g,t,7.dt, Google
t,Googlc
SOCIÉTÉ
CONSERVATION DES MONUMENTS HISTORIOUBS
SéflBce du Conité du 2 aoAt 1858.
Présidanoe da M. 8PACB.
La séance est ouverte à onze heures et demie.
Le secrétaire dépose sur ie bureau huit cahiers de publi-
calions envoyés par la société historique et archéologique
de Darmslâdt, et une livraison du Bulletin de la Société des
antiquaires de Picerdie.^'^;.-
Le procès-verbal de faséance du 5 juillet, et celui de
la séance extraordinaire du bureau, tenue le 19 du même
mois, sont adoptés.
H, le président procède à la lecture de la correspondance.
M. le directeur de l'église de la confession d'Augshourg
le prie d'exprimer ses remercîments à la Société pour le
titre de membre honoraire qui lui a été conféré dqn^-la^ .
dernière assemblée généixde. * '•*■"
M. le Préfet, en réponse à la demande qui lui a été
adressée par le Comité, d'intervenir, auprès de Tadminis-
tration municipale de Strasbourg, pour la conservation du
redan établi en avant de la tour des Ponts-Couverts, qui
est située à l'extrémité de la digue du Wœrthel , fait savoir
que, d'après le rapport de l'architecte de la ville, il y a deux
partis à prendre.
i^ Celui de se borner à des travaux de consolidation, qui
coûteraient 200 fr.;
jM,Googlc
2" Celui (le se livrer à une véritable restauration du
redan , ce qui causerait une dépense de 800 fr.
M. le Maire offre d'exécuter soit l'une soitl'autre combinai-
son, selon que M. le Préfet le jugera convenable. Le premier
magistrat veut bien, à ce sujet, demander l'avis de la Société.
Le Comité , en présence de cette décision , et vu l'impor-
tance de celte partie des anciennes fortifications de la ville,
charge son président d'intercéder, auprès de M. le Préfet,
pour la restauration entière.
Le premier secrétaire dépose sur le bureau une proposi-
tion tendant à provoquer, à six mois de dislance de l'assem-
blée générale tenue à Strasbourg, une seconde assemblée
générale à Colmar, où seraient également convoqués tous
les membres de la Société. Cette proposition est longtemps
débattue. Le Comité, considérant qu'une telle mesure ne
saurait être prise que par l'assemblée réunie, charge son
président de formuler à ce sujet un nouvel article à insérer
aux statuts, lequel sera soumis à la sanction de la prochaine
assemblée générale.
Une lettre de M. Valois, sous-préfet à Schlestadt, adressée
à M. le Préfet et renvoyée au Comité, demande un crédit
de 150 fr. sur le crédit de 1500 fr, inscrit au budget dépar-
temental de 1858 (art. 20 du sous-chapitre XVI , sous la
rahriqne Recherche de monuments antiques), pour faire faire
des fouilles dans les environs d'Obnenheim, d'Heidolsheim et
d'Hilsenheim , tous lieux où se montrent un grand nombre
de débris romains. Le président lit, à ce sujet, un passage
d'une lettre de M. Coste, qui tend à justilier l'opinion qu'il a
émise , lors de la dernière assemblée générale , touchant la
route romaine qui devait entrer du côté sud dans Strasboui^.
M. de Ring observe que cette question lui semble en dehors
des attributs du :Comité, et regarde spécialement la Commis-
sion pour la topographie romaine des contrées rhénanes, à la-
jt,Googlc
quelle devi-ail être adressé tout ce qui la concerne. Néanmoins,
il ne s'oppose pas à ce que le Comité, dans le sein duquel la
' Commission a été nommée, intervienne auprès de M. le Préfet
par Torgane de son président. Cette proposition est adoptée-
M. le baron Alfred de Turckheim , à Truttenhausen , envoie
au président un projet de publication, que l'ordre du jour
de l'assemblée' générale du 19 juin dernier ne lui a pas
permis de produire alors. H expose l'opportunité qu'it y
aurait à faire exécuter un Albwn qui pût servir de base au
classement des monuments par ordre d'importance, et serait
le moyen d'information et de contrôle le plus sûr pour l'allo-
cation des sommes à accorder aux travaux de conservation
et de préservation.
Le Comité, tout en reconnaissant ce que la proposition
de l'honorable membre ofirirait d'intérêt sous le rapport
artistique , regrette de ne pouvoir la prendre en considéra-
tion , vu les grands frais qu'un tel Album occasionnerait ,
et parce que, d'un autre cÔté,ce.qui motive principalement
la demande de M. de Turckheim , est poursuivi avec zèle
par le Comité au moyen de la publication du relevé des
monuments historiques dans chaque canton.
M. le colonel deHorlet, présent à la séance, dépose sur le
bureau un croquis de carte , indiquant l'emplacement des
ruines gallo-romaines, signalées, par M. Alfred Gotdenbei^,
sur les hauteurs duWassenvald et du Baumwald, entre la
Zorn et le Bserenbach. n se plaît à reconnaître toute l'im-
portance des découvertes de M. Goldenberg, qui enverra
un Mémoire détaillé au Comité.
Le croquis est, en attendant, déposé dans les archives de
la Société.
Deux Mémoires, l'un de M. le curé SifFer, à Weyersheim;
l'autre de M. le pasteur Ringel, à Diemeringen, sont ren-
voyés à l'examen de M. de Ring.
jt,Googlc
_ 4 —
Une autre communication du mênie pasteur, renferiïiant
les inscriptions tumulaires de son église , est renvoyé à
l'examen de M. le professeur Jung.
Le reste de la séance est rempli par la lecture d'un
Mémoire du même professeur sur les anciennes inscriptions
de l'église de Saint-Étienne, à Strasbourg, travail d'intro-
duction aux inscriptions tumulaires des autres églises de la cité.
Cet intéressant Mémoire sera publié dans le prochain
bulletin du Comité.'
La séance est levée à une heure et demie.
Séance do Comité An 4 octobre 1858.
Présidence de H. SPACH.
La séance est ouverte à onze heures et quart.
Douze membres du Comité sont présents.
Le procès- verbal de la dernière séance, lu par fe secré-
taire, ne donnant lieu à aucune réclamation , est adopté.
M. de Ring dépose sur le bureau la deuxième livraison du
Messager des sciences historiques de Belgique (année J 858);
la huitième livraison de la Revue de l'art chrétien , publiée
sous la direction de M. l'abbé Corblet ; les cahiers des
premier et deuxième trimestres du Rulletin de ta Société
des antiquaires de France à Paris ; et un certain nombre
d'exemplaires des troisième et quatrième comptes rendus
annuels du Musée national germanique à Nuremberg (DriUer
und vierler Jahresberîcht des germanischen Hational-
museums in Nûrenberg).
Le président demande l'autorisation d'envoyer, en échange
à ces deux dernières Sociétés , quelques cahiers du Bulletin
I. Voy. T. H, p. 38fi — 308.
jt,Googlc
— 5 —
de la Société d'Alsace. A cette occasion , il communique au
Comité une lettre de M. Victor Simon, président de la Société .
d'archéologie et d'histoire de la Moselle , A Metz , qui demande
également l'échange des publications de cette Société contre
le Bulletin. Le Comité, qui voit dans ces échanges mutuels
une preuve de sympathie pour des travaux analogues , auto-
rise le bureau à faire ces envois.
H. Mertian , eous-préfet à Saveme, instruit le Comité que,
le 3 août dernier, informé par H. te Maire de Lobr que tes
ouvriers, occupés à asseoir les fondations de ta clôture d'un
terrain acquis récemment pour les inhumations , venaient
de découvnr plusieurs cercueils et dalles paraissant remon-
ter à une époque trèa-reculée, il s'est rendu sur le» lieux,
accompagné de MM. deMorletetArth, membres de la Société
pour la conservation des mon\iments historiques, afm de
donner les ordres nécessaires pour que ces fouilles se con-
tinuassent avec le plus grand soin , et que les objets et
les débris de poteries qui pourraient élre trouvés fussent reli-
gieusement conservés. M. de Horlet, présent à la séance,
communique plusieurs fragments de métal , les uns de
bronze , les autres de fer incrustés d'argent , tirés d'un
de ces tombeaux.
< D^x tombes, dit -il, avaient été trouvées, lorsque
« nous arrivâmes sur les lieux. L'une d'elle avait été com-
t plétement détruite ; les pierres tombales et les ossements
c avaient été disperses ; l'excavation seule était encore
< visible. L'autre tomt>e n'avait été fouillée qu'en partie , et
« nous pûmes reconnaître qu'elle était creusée, à 0'",30
( environ , dans un roc calcaire , qui en formait le fond.
« Les parois éUiieot en dalles de grès bigarré, semblables à
« celles que l'on tire des carrières des environs. Le cou-
« verde, d<mt les pierres étaient enlevées, se composait de
t dalles pareilles. La longueur de la tombe était de l^jSO
jt,Googlc
« à l'intérieur; la largeur, dans le haut, mesurait (P,60 à
« la tête et 0'",50 aux pieds. Les parois étaient légèrement
n inclinées de dehors en dedans. |
4 Ces deux tombes, dont le fond était à l'aile au-dessous
«du sol, étaient placées, parallèlement l'une à l'autre, à
n 4 métrés de distance, et orientées, de l'est à l'ouest, prés
t du chemin qui conduit de Lohr à Ottenwiller. D'après le
« dire des ouvriers , la tombe détruite avant notre arrivée
« était divisée en deux compartiments égaux par une dalle
« placée longitudinalement. Un squelette se trouvait dans
« chaque compartiment, et les têtes étaient posées en sens
« contraire.
0 Quant à l'autre tombe, que nous avons trouvée vidée
« sur un tiers de sa profondeur, nous avons pu y constater
« la présence d'un squelette placé au fond, les pieds tournés
« vers l'est. En déblayant la terre qui le recouvrait, nous
< avons remarqué des ossements appartenant à un autre
« squelette , posé au-dessus du premier.
( Aucun fragment de poterie , aucune cendre ni aucun
« ossement calciné n'ont été découverts , mais seulement
( quelques objets en fer et en bronze , parmi lesquels on
* remarque une pointe de ce dernier métal , en forme de
t spatule, d'un travail délicat, et deux fragments en fer qui
«paraissent provenir des débris d'une pièce d'armure, et
« qui sont recouverts d'incrustations en aident et en bronze
s d'un travail remarquable.
« Le village de Lohr faisait autrefois partie du comté de
«la Petite-Pierre, et était la demeure d'un prévôt {Schult-
« heiss). Le seul édifice remarquable qu'il renferme est la
» tour du clocher. Cette tour est ronde. Elle a 2"',50 seule-
« ment de diamètre intérieur. Ses murs , qui ont 2 mètres
1 d'épaisseur, sont percés de créneaux, et annoncent qu'elle
ï a dû faire partie d'une construction défensive très-
jt,Googlc
— 7 -
< a&cienoe, que l'on peut faire remonter aux premiers temps
« de l'époque romane.
«Une bulle du pape Alexandre III, donnée en H78 i
« l'abbaye de Neuwiller , fait mention du village de Lohr ,
« qui est désigné dans cette bulle sous le nom de Lora. i
L'honorable membre, en terminant son rapport, foit
remarquer que, malgré rempressetfl,ent qu'a mis M. le Sous-
préfet de Saveme à faire suspendre les! teavaux dès qu'il
apprit la découYerte de ces tombeaux , il faut dèptorer leur
profanation et la dispersion de la plupart des osseinents
et des objets qu'elles renfermaient. Ne serait-il p^s pos<
sible, dit-il, d'obtenir plus de vigilance de la part des auto-
rités municipales, et ne pourrait-on pas faire peser une
responsabilité réelle sur les entrepreneurs et leurs ouvriers ?
J'appelle à ce sujet l'attention du Comité.
M. Dugas de Beaulieu, membre de la Société des anti-
quaires de France et auteur d'un ouvrage sur le comté de
- Dabo, écrit au président, pour le prier de vouloir bien te
^e admettre au nombre des membres de la Société pour
la conservation des monuments historiques de l'Alsace,
auxquels il prend le plus vif intérêt. Dans l'espoir que sa
demande lui sera accordée , il joint à sa lettre un bon de
50 fr. pour sa quote-part dans l'exécution de ces travaux et
son abonnement de l'année.
Le président donne lecture au Comité d'une circulaire
du Ministre de l'instruction publique, adressée, à MU. les
présidents des Sociétés savantes et à MM. les correspondants
du ministère, pour les travaux historiques sur l'exécution
d'un Dictionnaire géographique de la France.
M.Heitz, qui d^à a fait un pareil travail pour ses propres
études sur l'Alsace, veut bien se charger des nomenclatures
demandées par le Ministre pour les deux départements.
M. Schirr appelle l'altention du Comité sur les restes de
jt,Googlc
— « —
l'ancienne cbapelle de Saint-Jacques , située dans une clai-
rière de la forêt domaniale , dite Pfaffenwald , à «n demi-
kilomètre des ruines de l'abbaye de Niedermûnster,
« Los souvenirs de ce monument, dit-il, se rattachent à
« ceux de la célèbre abbaye que je viens de nommer. Sa
< position sur un tertre, qui se termine, au nord et à l'est,
« par un profond ravin , lui donne uii air très - pittoresque.
«La chapelle, qui appartient à l'époque du roman secon-
• daire, est assez bien conservée dans quelques-unes de ses
< parties pour mériter de fixer notre attention. Le mur
« latéral du chœur , à gauche, subsiste jusqu'à la hauteur,
«et même au-dessus des deux colonnettes engagées dans
< ses angles. Les fûts, ainsi que tes chapiteaux de ces gra-
( cieuses colonnettes , sont parfeitements intacts ; et il n'y a
«pas de doute qu'il n'en soit de même de leurs bases,
« cachées sous les décombres.
« Presque toutes les pierres qui fomiaient les colonnettes
« des deux autres angles, gisent sur la surface du sol, de
( manière qu'elles pourraient facilement être redressées,
c Dans le même mur, on voit une niche ou un renfonce-
• ment carré , de 0'",60 d'ouverture , et qui ne pouvait être
a autre chose que la custode du sanctuaire. Une feuillure,
« taillée dans l'encadrement de la niche , était évidemment
< destinée à recevoir la petite porte du tabernacle. Le chœur
« pourrait n'avoir reçu le jour que par deux petites fenêtres
«jumellées cintrées, placées à son chevet, et dont l'une
< subsiste encore en partie ; tes pierres de l'autre sont
«éparses au pied du mur, et ne demandent qu'à reprendre
« leur ancienne place.
< Bien qu'on ne rennarque aucune trace de contre-forts ,
« on ne saurait douter que le ctweur n'ait été iroûté. Les
« quatre pUiers , engagés dans ses quatre angles , ne pou-
8 vaient avoir d'autre but que de supporter une voûte
jt,Googlc
( croisée , donl la solidité était , d'ailleurs , suffisamment
«garantie par Bon peu de développement, ainsi que pai'
( l'épaisseur des murs, qui n'est pas moins d'un mèb'e dans
< leur partie élevée. Les dimeasiom du chœur sont de S'^iSO
» sur S^.iÔ.
t La nef, qui a 9^,45 de loi^eur sur une lar^ur pro-
( portionnée, a beaucoup plus souffert des ravages du temps.
« Cependant, sur les côtés nord et est, ses murs présentent
( encore une hauteur moyenne d'environ un mètre et demi
1 au-dessus du sol, ou, pour mieux dire, au-dessus des
cdécomhres; car il est prohahie que, ceux-ci une fois
«enlevés, l'élévation des murs serait au moins douUée.
( Du côté sud, on ne voit plus que les assises inférieures
«du monument; mais on distingue parfaitement encore,
( de ce même côté, le soubassement d'une porte latérale,
« qui parait avoir été l'entrée principale de la chapelle ; son
« ouverture est de 1",60. »
M. Schirr, qui a récemment visité ce monument , de con-
cert avec M. l'architecte Klotz, pense qu'une modique somme
de 150 à 170 fr. suffirait pour remettre à leur place les pierres
écroulées appartenant aux deux colonnettes renversées et
aux fenêtres jumelles du chœur ; è quoi l'on pourrait ajouter
quelque peu d'ouvrages de maçonnerie, pour empêcher la
chute du pan du mur dans lequel se trouve la custode.
Le Comité vote cette somme.
M, le coluneJ de Uorlet annonce au bureau que les travaux
de consolidation du château de Guirbaden seront entrepris,
cetie année encore, par M. le baron de Wangen, sauf ceux
qui concernent la tour princqtale , dont l'importance et la
difficulté exigent un ajournement jusqu'en 1859.
Le président lit deux lettres de M. l'architecte Rijigeisen ,
qui rend compte des fouilles exécutées sur les bans des
ti'oig communes d'IIeidolsheim , d'Oluienham et de Hilsen-
jt,Googlc
— 10 -
heim, sur une zone à peapi'ès droite entre ces trois villages
et la Blind. Les terrains, sur chacun de ces groupes, sont
Uttéralemenl jonchés de débris de tuiles romaines; et les
fouilles exécutées ont donné, à 0™,30 au-dessous de la terre
végétale, une coucHe de béton sur un pavé en cailloux, et,
au-dessous, sur une profondeur de O^.'W à 0'",80> des
couches de débris de grandes tuiles à rebords , décombres,
terre, etc.; pas de murs, pas de pierres, quelques frag-
ments de poterie, pas de monnaies. — Le reste de cette
correspondance regarde les travaux de consolidation dont
M. l'architecte a bien voulu se charger, et surtout la visite
qu'il a faite récemment au château d'Andlau, pour lequel,
dit-il, il n'y a point grand'chose à faire, mais dont il serait
important de consolider la porte d'entrée du chemin en
rampe de la face est, qui est du plus grand intérêt comme
aspect et comme indice. Son écroulement serait un malheur.
Il estime qu'une somme de 200 à 300 fr. pourrait suffire
à faire les déblais nécessaires.
Cette somme est votée par le Comité.
Le secrétaire lit une lettre , qui lui a été adressée par
M. Stoffel , percepteur à Habsbeim , Haut-Rhin , dans la-
quelle le correspondant rend compte des fouilles, que, de
concert avec d'autres membres de la Société , et entre
autres avec M. le professeur Stœber, à Mulhouse, il a fait
dans un tumulus situé sur le ban de la commune de Rix-
heim. Il promet dans sa lettre d'envoyer au Comité un
Mémoire où seront consignées les différentes circonstances
de ces recherches; il y ajoutera les dessins représentant
les objets trouvés.
Un Mémoire de M. Siffer, sur un fragment d'incripUon
romaine, trouvé dans la forêt communale de Langensoullz-
bach, est renvoyé à l'examen de M. de Ring.
M. N. Niclès, membre de la Société, à Benfeld, donne
jt,Googlc
— H ~
quelques détails sur les tombeaus d'orbe celtique , qui se
trouvent sur la prairie de la banlieue de Herbsheim.
f Attachant, dit-il, au mot Grœber un sens traditicmnel ,
« Dous soupçonnions des tombeaux sur tes emplacements
«que les habitants désignent sous ce nom sur plusieurs
■ points du territoire de cette commune. Nous les compa-
« rions à ceux de Mertzwîller et aux HûDengrseber de Fri-
( bourg. Mais, quoique nous ayons creusé jusqu'au gravier,
s le sol ne rendit rien. La régularité des couches de l'allu-
€ vion nous prouva que ce terrain n'avait jamais été remué
< par la main des hommes. Quoique ces inégalités rappellent
«assez les buttes d'un ancien cimetière, il est probable
* qu'elles n'ont été formées que par un parcours de bétail ,
« et que le mot tombeaux ne leur a été donné que par ana-
«logie.
«Mais il en est tout autrement des tertres, dits Heiden-
« bûckel, qui sont, à n'en point douter, des tombeaux d'ori-
« gine celtique. Un de ces tumiUi de la prairie a été entamé
«par une tranchée de I^.SO de large, dans le sens du
« sud-ouest au nord-est. A O^TO de profondeur , et à côté
a du point central , nous avons rencontré un vase en terre ,
« fendillé en tous sens, et rempli d'argile constituant le sol
« ambiant
« Le vase se brisa malheureusement lors de son extrac-
« tion. n occupait le côté sud d'un foyer, reconnaissable par
« un dépôt de cendres , et était placé aux pieds d'un sque-
« lette orienté dans le sens de la tranchée. Le cercle sacré
« était Irès-bien indiqué par une traînée de cendres ; il pou-
« vait avoir 3 mètres de diamètre, et renfermait le squelette
- « dont les ossements étaient dans un tel état de friabilité
« qu'on n'en put retirer que quelques éclats informes , avec
« une dent molaire et quelques canines. H n'y avait aucun
« vestige d'ornement ni d'ustensiles en mêlai ; mais , à la
jt,Googlc
— iî —
t région du cou , on a trouvé deux jolis morceaux d'ambre
« bien conservés. >
Quelques inscriptions de l'église de Weiterswiller, récem-
ment envoyées par M. Jnngbluth, curé du lieu, sont, sur la
proposition de M. de Ring, renvoyées à l'examen de M. le
professeur Jung.
M. Eissen, second secrétaire, rédame du Comité quelques
fonds pour la tour de Niedeck. Avant de pouvoir répondre
à cette demande, le Comité croit devoir charger M. Morin
de vouloir bien visiter celte ruine, et de faire un rapport
sur son état et un devis sur les travaux qu'elle pourrait
exiger.
Le même membre appelle l'attention du Comité sur plu-
sieurs dessins inédits très - intéressants , enfouis dans les
cartons du Comité, et dont la publication serait désirable.
Le Comité chaîne te second secrétaire d'en faire le triage de
concert avec M. l'archiviste de la Société.
M. de Ring, à l'examen duquel ont été renvoyés un Mé-
moire de M. Siffer, et un autre de M. Ringe), pasteur de
Diemeringen , ea rend compte &n ces termes :
1 Messieurs, dit-it, les détails que M. le curé Siffer nous
« a envoyés sur l'autel quadrilatéral, trouvé à Langensoultz-
« bach en 1847, manquaient à la notice fournie sur ce mo-
tnument pai' M. Siiss, maire de cette commune. Le point
« le plus important de son travail est la rectification qu'il fait
« de la ligure de Jupiter, qui, selon le premier correspon-
idant, orne l'une des quatre faces de l'autel, mais dans
< laquelle M. Siflèr reconnaît un Hercule. Cette rectification
• est imporlaule, parce que, dès lors, le monument nous
t offre le cycle des quatre divinités qui présidaient au déve-
t loppement physique et intellectuel de l'homme jusqu'à sa
(mort. Junon, toute-puissante, le reçoit à sa naissance;
« Minerve , déesse de la sagesse, éveille son esprit et guide
jt,Googlc
- is —
« ses facultés morales; Hereule iui donne la force et la santé;
i Mo'cure, enfin, l'assiste à ses derniers moments, et le con-
( duit dans l'empire des ombres. M. Siffer, au contraire, voit
t personnifié dans Mercure le commerce et l'industrie; dans
K Minerve, la paix, la sagesse ; dans Hercule , la guerre et la
( victoire; dans Junon, enfin, l'hyménée et la vie de famille.
« ]| cite les différents autels de ce' genre, trouvés en Alsace,
t à Ëll r à Wœrth , à Niederbronn. Il pouvait y ajouter ceux,
( en plus grand nombre encore , découverts dans les pays
<du Bas -Rhin , du Necker et du Mein. Leur allégorique
t signification s'est trouvée complétée dans ces régions par
< les figures qui recouvrent le couronnement de l'un d'eux ,
- ( Irouvé dans les ruines romaines de Gassel, vis-à-vis de
cMayence, et qui représentent les sept divinités planétaires
« présidant aux sept jours de la semaùie, en commençant,
«d'après le rite égyptien , par le samedi, à l'opposé des
«juifs, dont ce jour était le dernier. Le corps de l'aulel
< supporte donc les quatre divinités qui président à la des-
« tinée de l'homme; et le couronnement, les sept génies qui
i veillent à cbacun de ses jours. '
« Ua auti-e Mémoire , qui nous a été adressé par M. Bingel ,
« pasteur et membre de la Société pour la conservation des
« monuments historiques à Diemeringen , traite du Burg ,
«ou. enceinte fortifiée, qui , à 8 kilomètres de ce lieu,
« couronne le sommet aplati d'une montagne dont le pied ,
« d'un côté , est arrosé par la petite rivière de l'Eichel , et
« doni le flanc nord s'incline mollement vei's la montagne
«adjacente, et forme un vaste glacis triangulaire, appelé la
•iVorder-Stadt, ou le &ubourg. La partie comprise dans
« l'enceinte porte elle-même te nom de Versunkene ou Fer-
t lome Sladt (la ville engloutie ou perdue). De beaux hêtres
1. Voy. [)e Ring, Ëtablissemeots romaiDS daRhJD et du Danube; t. II,
p. 261, U2.
jt,Googlc
- 14-
I recouvrent ces ruines, ainsi que tes vallées profondes qui
« les environnent. Le mur d'enceinte peut encore être étu-
(dié dans tout son parcours. Il mesure 1073 mètres dans
( sa périphérie culminante , 12 mètres de lai^e à sa base, et
c 7 mètres de haut. Les pierres qui le composent, d'un grain
8 de sable très-fin et très-dur, ne portent aucune empreinte
« de taille. À ses pieds s'ouvre un large et profond fossé ,
a au delà duquel se dessine un rempart composé avec les
(énormes blocs de roches, qui, sans doute, en ont été
( extraits. Plusieurs de ces blocs mesurent jusqu'à 3 mètres
» de long' sur 2 mètres de haut Une tranchée, pratiquée à la
« partie du mur qui r^arde le glacis, marque l'emplacement
I de la porte principale. Du côté de l'est sont deux autres
< ouvertures donnant accès à deux chemins.
t M. Ringel cite les diverses traditions qui se rattachent à
( ces lieux, et dont la plus importante est, sans contredit,
€ celle qui mentionne une défaite que César, pendant son
« expédition des Gaules , aurait eu à supporter dans la vallée
« et sur les bords de l'Eichel. «t Mon but principal, dit-il,
a a est d'appeler l'attention de la Société sur cette antique
«« enceinte, et d'engager !e Comité à mettre fin au vanda-
(« lisme des habitants de plusieurs communes, qui viennent
(« enlever les pierres dont se compose ce gigantesque mo-
(tnument, d'un intérêt palpable, mais trop peu connu.>>
«Je pense. Messieurs, que vous vous associerez au vœu du
s correspondant. Comme le plan qui accompagne son Mé-
< moire n'est pas géométriquement levé , et qu'il serait
a important pour nous de l'avoir, je vous propose d'écrire
t en même temps à M. le Préfet, pour qu'il fasse cesser les
a mutilations du monument , et pour qu'il veuille bien nous
a en faire fournir le plan par l'autorité. Et, comme, d'un
a autre côté , M. Ringel n'émet aucune opinion sur l'origine
a de ces fortifications, et qu'il est indispensable que la Com-
jt,Googlc
— 15 —
«mission, pour la topographie romaine du départemeat,
a s'éclaire à ce sujet, je vous propose de renvoyer ce Mé-
« moire à l'examen d'un de ses membres. »
Ces conclusions du secrétaire sont adoptées. M. le colonel
de Morlet s' offrant d'aller lui-mènie visiter ces ruines, le
Comité lui fait remettre le mémoire et le plan du corres-
pondant, et chaîne le secrétaire d'écrire dans le sens de son
rapport à M. le Préfet.
La séance est levée à une heure et demie.
SéiRce di CemiU du 8 noTembre i8S8.
Présidence de H. SPAGH.
A 11 heures et quart, H. le président ouvre la séance.
Quatorze memhres du comité sont présents.
Le procès-verbal de la dernière séance, lu par ie premier
secrétaire, est adopté.
M. George, inspecteur des forêts, et membre de la société,
est invité par le président à donner quelques détails sur les
travaux que l'administration forestière a fait exécuter pour
rendre plus abordables les ruines du château de Niedeck. Il
espère que le comité, après avoir entendu le rapport que,
dans sa dernière séance, il a chargé M. Morin de lui faire sur
l'état du monument, et sur les travaux que sa conservation
pourrait nécessiter, s'intéressera d'autant plus à ces vieux
débris, qu'ils forment l'un des points de prédilection des
touristes dans cette partie des Vosges à laquelle ils prêtent
leur charme pittoresque.
Le secrétaire dépose sur le bureau les ouvrages suivants :
jt,Googlc
- 16 —
1" De M. Anatole de Barthélémy : Tombeau de saint Dizier,
évêque et martyr, brochure in-4'*.
2° De M. d'Otreppe de Bouvelle, à Liège ; Excursion dam
le monde moral, petit îii-12.
3" De M. Sahourin de Nanton, membre libre de la société
d'émulation des Vosges : Notice historique et archéologique
sur les dames chanoinesses d'Épinal et sur la chapelle des
Innocents, brochure În-S".
4" Du même correspondant : Notice sur l'imagerie Pelierin
d'Épinal, brochure in-8".
M. de Nanton demande, au nom de la société d'émulation
des Vosges , l'échange des publications de cette société contre
celles de la société pour la conservation des monuments
historiques d'Alsace.
Le comité charge son président de répondre à ce vœu.
Un cahier des AUertkùmer unserer keidnischen Vorzeil,
publiés sous la direction de M. L. Lindenschmidt, et accom-
pagnés d'une lettre de ce dernier et de M. le docteur Witt-
mann, président de ta société d'histoire et d'archéologie du
Rhin, à Mayence, est renvoyé à l'examen de M. de Ring.
M. Nicklès, à Benfeld, écrit au comité surdifférentssujets
d'antiquités des environs de Herbsheim.
Il lui envoie une figurine en terre cuite, trouvée, il y a
quelques années, par un adjoint du maire de cette commune,
dans un ancien puits abandonné, rempli de cendres et re-
couvert de terres. Curieux de voir le fond de ce puits,
qu'il atteignit en exécutant un travail de terrassement, le
maire, après en avoir enlevé toutes les cendres, y a trouvé
cette figurine qui, alors, él«it entière, mais qui, depuis, a
malheureusement été brisée. La partie inférieure a disparu.
La tête de la femme est entourée d'une espèce de torque ou
ruban et a les cheveux pendants en doubles tresses par der-
jt,Googlc
— J7 —
rière. Le puits où cette figurine a été trouvée, était situé à
peu de distaace des tumtUi de la forêt de Maily.
A un kilomètre environ au nord de Herbsbeîai est un
canton de terres arables, appelé Gietzenfeld, mais indiqué
sur un plan du XMP siècle sous le nom de Geetzenfeld. Le
chemin qui y conduit, longe la rivière du Zembs, et est lui-
même appelé Gietzenweg. Une douzaine de pièces de terre
de ce canton sont désignées sous le nom de Kirchstràng. Le
sol y est, pour ainsi dire, jonché de débris de tuiles à rebord
et de briques striées. En y creusant, au hasard, le corres-
pondant s'est trouvé sur une suhstruction en béton. S'il Ëiut
en croire la tradition, on y aurait trouvé des monnaies d'or,
des briques avec figures , des têtes d'anges en pierre dorées;
malheureusement tous ces objets ont été dispersés.
A environ un kilomètre plus loin, se trouve un autre can-
ton, en nature de prés et de terres, appelé Môrdsfeld. Une
certaine étendue porte le nom de Hafneracker. Là aussi se
trouvent des tuiles à rebord et des substructions.
Kirchstràng et Hafneracker se dirigent à peu près en ligne
directe vers Ebl , dont ils sont éloignés, l'un à peu près de trois
kilomètres, l'autre de deux. Faut-îi voir dans le Geetzenfeld
du plan du XWl" siècle une corruption de Gôtzenfeld (le
champ des idoles), ou bien te nom de Gietzenfeld, comme
celui de Gietzenweg, dérive-t-il de Giessen (courant d'eau),
à cause de la proximité de la rivière de Zembs, c'est une
question que le correspondant ne croit pas pouvoir résoudre.
Dans tous les cas, Kirchstràng implique bien l'idée d'une
église; ce qui s'accorde avec une andenne tradition, qui
place en ce lieu la primitive égbse de Herbsheim. Ehl ou EU,
l'antique Hdlenum de l'époque gallo-romaine, passe pour
avoir été le berceau du christianisme en Alsace, et il serait
possible que, sur la place qui nous occupe, eût été placé un
ancien temple, sur lequel la première église de Herfasbeim
jt,Googlc
eût été impianlée. Hafncracker rappelle un établissement de
poterie; Môrdsfeld celui d'un grand carnage dont ce champ
peut avoir été témoin lors de l'invasion des barbares, quand
partout les établissements romains furent incendiés et pillés-
Les fouilles que les membres de la société, en résidence à
Benfeld, se proposent de faire en ce lieu l'année prochaine,
lèveront peut-être un coin du voile qui aujourd'hui encore
recouvre ces débris.
Le même correspondant annonce que, dans une maison
du village de Herbsheim, se trouve un carrelage ancien, en
briques moulées. Il envoie l'estampage de deux d'entre elles;
sur l'une se repète plusieurs fois en lettres gothiques
la légende im glaube. L'autre est moins bien conservée.
L'ensemble du caiTelage, dit-il, produit l'effet d'un joli
parquet, malheureusement usé au milieu, mais qui sur les
côtés est encore bien conservé. Le propriétaire de ce carre-
lage, placé au grenier le plus élevé de sa maison, en ignore
l'origine. M. Nickiès penche à croire , qu'après la ruine du '
château de Herbsheim, dont parle Schœpflin, et qui appar-
tenait a la famille de Oornhausser et plus tard aux Grafra-
slein , desquels il fut racheté en 1 347 , ce dallage aura pu être
transporté ici avec d'autres matériaux du manoir. La maison
rustique porte en effet le cachet du XVP siècle , époque de
la destruction du château. Quoi qu'il en soit, le dallage, dit
en terminant le correspondant, est un spécimen d'omementa-
lation intérieure qui lui paraît digne de conservation, et par
cela même se recommande à l'intérêt de la société archéo-
logique.
Hemercîments et dépôt dans les archives.
M. Eissen, chargé de concertavec M. l'archiviste, de choisir
dans les carions de la société ceux des dessins inédits qui
pourraient trouver place dans les publications du bulletin,
lend compte du triage qu'il a fait, et soumet au comité ceux
jt,Googlc
— 19 —
d'entre eux qui occasionnellement pourront être reproduits
par la gravure. — M. le colonel Morlet promet, à ce sujet,
d'envoyer au comité un dessin du château de Greïfenslein
qu'il accompagnera d'une notice.
M. le proressear Jung rend compte d'une vxcursion qu'il
a faite sur les hauteurs de Saverne explorées par M. Alfred
Goldenherg.
Lorsque, dit-il, on monte de Lûtzelboui^ au village de
Harbourg, on entre dans la forêt, et l'on se trouve sur une
doubleligne de fortifications prolongées. Lesdétails font même
voir le seuil d'une grande entrée. Les murs, à environ trois
mètres de distance l'un de l'autre , et composés de pierres
sèches, s'étendent de là sans interruption pendant l'espace
d'environ six kilomètres. Dans plusieurs endroits, il y a des
fortifications secondaire» rattachées à cette ligne; tantôt elles
forment de vastes caiTés , tantôt elles sont circulaires. Deux
endroits ont conservé des monuments funéraires, qui ont
une forme étrange. Ils présentent des sculptures d'ornemen-
tation, mais pas d'inscription; les tombes elles-mêmes étaient
couvertes par ces pieiTcs.
La crête de ces hauteurs se divise, vers Saverne, en deux
branches, et la ligne de défense se sépare également, en
suivant l'une et l'autre; elle se termine au point où com-
mence la descente.
Ce qui frappe surtout l'esprit de l'observateur, lorsqu'il
considère ces trois hgnes fortiûées, c'est la nature des hau-
teurs où elles sont assises. Sur le versant occidental des
Vosges, le pays présente des conditions tout différentes de
celles du côté de la vallée du Rhin. Le terrain , avec ses on-
dulations plus ou moins sensibles, monte presque en plaine
jusqu'à la hauteur des montagnes; les habitations et la cul-
ture l'ont pu suivre jusqu'au point où commence la descente
jt,Googlc —
~ 20 —
raide dans la vallée d'Alsace. C'est fi ce point que se trouvent
ces murs si étendus.
Le second fait que nous devons constater, et qui semble
résulter de la position géographique, c'est l'absence de toute
espèce de circonvallation, de camp fortifié, comme on les a
souvent cherché dans ces antiques constructions , et telles
qu'elles se montrent au mont Saint -Odile et sur un grand
nombre d'autres points. Mais il paraît que les Vosges ren- .
ferment de ces vestiges qui n'appartiennent pas à cette espèce
de monuments.
C'est ainsi que d'anciennes traditions locales sur une ligne
fortifiée, qui suivailles Vosges , se retrouveraient constatées
du moins dans cette partie de nos montagnes.
L'histoire de notre province ne commence pas avec César,
Nous sommes certains que des invasions de l'autre côté du
Rhin ont eu lieu longtemps avant lui; qu'Ârioviste a trouvé
en Alsace des peuples d'origine germanique, mais qui sous
son commandement, marchèrent avec les populations cel-
tiques, et qui peut-être en avaient déjà adopté la langue et
la civilisation. Ce fut à l'occasion de ces invasions que les
habitants des plaines élevées, au delà des Vosges, ont pro-
bablement construit ces défenses dont l'étendue cause notre
étonnement.
Ce sera, dit en terminant le savant professeur, un travail
et une découverte d'un grand intérêt que M. Goldenberg
présentera à la société.
L'ordre du jour appelle M. Fries à lire son rapport sur
le mur païen de Sainte-Odile.
Messieurs, ditl'architecte, d'après l'invitation que j'ai reçue
du comité de donner des éclaircissements sur la nouvelle
route de Sainte-Odile, à son arrivée sur le plateau central,
j'ai l'honneur de lui soumettre :
i° Le croquis ou plan général , fait d'après la carte de
jt,Googlc
— 21 —
Thomassin, indiquant l'état des lieux avant les travaux de
la nouvelle roule.
â° Un (Toquîs de détail de l'état actuel, c'est-A-dire, dé-
puis l'exécution de ces mêmes travaux.
On voit par le premier de ces croquis (A) que la voie antique
d'Ottrotl arrive sur le plateau central par l'entrée inférieure,
et après un brusque retour sur elle-mêuie.
Ce retour est parallèle à l'extrémité de la voie antique de
Barr arrivant sur le plateau par l'entrée supérieure avant la
première, mais un peu plus haut.
Ces deux entrées, inférieure et supérieure, étaient, avant
l'exécution de la nouvelle route, séparées l'une de l'autre
par une suite de rochers, formant une double gorge ou dé-
filé. En avant, vers le plateau, est un emplacement rectangu-
laire, dominant de 4 à 5 mètres la susdite double entrée et
entouré d'une enceinte antique, dont il reste plusieurs as-
sises de hauteur.
Cet emplacement était la porte du garde du casteUum,
occupant le plateau central. On peut encore y reconnaître
une cheminée avec chute, sans doute pour latrine, taillée
dans le rocher extrême.
Cet -emplacement est isolé sur trois côtés. Sur le devant,
vers la Koss, est une échancrure ou un fossé, formant la
précinction du plateau central.
Par le deuxième croquis (B), celui qui indique en détail et
sur une plus grande échelle l'état actuel, on voit que l'antique
voie d'Ottrott; après être retournée vers l'entrée inférieure,
est subitement interrompue par le remblai de la nouvelle
route, placée à environ 3 mètres en contre-haut du dallage
antique.
Ce remblai est retenu par un mur sec, fait avec les éclats
de rocher de l'ancienne double gorge, précédant les deux
entrées inférieure et supérieure.
jt,Googlc
Par la penle ascendante de cette voie antique d'Ottrott, le
remblai du nouveau chemin qui d'abord estd'environ 3 mètres,
est réduit à O^jôS, de telle sorte que les deux entailles infé-
rieures pour barres sont à fleur du nouveau sol.
Sur la gauche de la nouvelle route, on voit dans le marne
croquis B un reste ou arrachement de la voie antique de
Barr, venant se perdre dans la nouvelle route.
Cette deuxième voie antique arrive, comme précédem-
ment, sur le plateau central, et sans autre altération qu'un
léger déchaussement d'environ 0™,20.
A droite et à gauche de la voie antique d'Ottrott, on voit
les deux derniers rochers du défilé inférieur; les autres ro-
chers de ce défilé ont disparu sous la nouvelle route.
En résumé, l'extrémité de la voie antique d'Ottrott est de-
venue, il est vrai, un impasse, et celle de Barr est noyée dans
le nouveau chemin. Les deux gorges ou défilés ont disparu
sous la nouvelle route, et on n'a conservé que les deux der-
niers rochers du défilé inférieur.
Par contre, l'entrée supérieure a été entièrement conser-
vée, ainsi que sa paroi de gauche.
L'entrée inférieure n'a été que rerablayée de (ffiS.
Les deux rochers, formant cette entrée, et leurs entailles
pour barres sont intacts.
On ne peut disconvenir, en un mot, que l'état ancien du
chemin antique ne soit complètement changé sur ce point,
mais que, d'un autre côté, l'on a conservé tous les éléments
matériels et, qu'à la rigueur, on pourrait, sans peine, en
làire une restitution graphique; ce qui est surtout important
au point de vue archéologique.
Quant au mur païen, on n'y a touché en aucune manière.
Des remerciments sont votés au rapporteur.
M. Bingeisen rend compte des travaux de consolidation
jt,Googlc
— 23 —
exécutés au château de Guirbad«nparson propriétaire, M. le
baron de Wangen.
Ces travaux consistent :
i" Dans la reprise en sous-ceuvre des deux angles de la
tour carrée du couchant dont l'architecte avait signalé le
mauvais état, et dans la réparation de deux brèches dans le
parement intérieur de ta muraille d'enceinte contre ladite
tour.
2" Dans le rétablissement d'une arcade ogivale d'entrée,
portant au sommet les écussons qui paraissent être ceux de
Strasbourg et de l'évéque Bertbold de Bucheck, dont ta
chute s'était opérée depuis la visite que l'arctiitectefitrannée
dernière dans ces ruines.
3" Dans la reconstruction d'une baie circulaire dans le mur
d'enceinte méridional du donjon.
11 résulte de ces premiers travaux que quelques parties,
annonçant un commencement de dégradation, ont été re-
prises à temps pour les consolider et prévenir des dégâts
ultérieurs, et que trois auU'es parties d'une importance ma-
jeure, très-gravement compromises, se trouvent dès à pré-
sent sauvées.
M. Ringeisen ne croît pas trop s'avancer, en donnant
l'assurance que ce qui reste du grand donjon de l'Est pourra
être maintenu. Il résulte d'un examen attentif des lieux que
l'écroulement du mur méridional doit être attribué à la pré-
sence de plusieurs arcades circulaires, dont on aperçoit en-
core les naissances à diverses hauteurs de cette face, et qui
présentant moins de consistance que des murs pleins, ont
été plus facilement attaquées, et ont entraîné dans leur chute
toutes les maçonneries au-dessus, en laissant en encorbelle-
ment quelques parties compactes et mieux travaillées, qui se
sont maintenues en l'air. En reconstruisant un mur plein par
assises en retraite, depuis la base jusqu'au sommet, on ob-
jt,Googlc
— 2-4 —
tiendrait un contre-fort qui se relierait avec raiig:le de la face
du levant et le consoliderait contre les attaques du temps.
Ce travail pourrait s'élever de 1000 à 1500 francs. Il inter-
cède auprès du comité, pour porter le généreux et intelligent
propriétaire de cette belle ruine à ne point reculer devant
cette dépense, et à conserver ce reste élevé du manoir féodal
dont l'aspect est si pittoresque, surtout quand on l'aperçoit
de la plaine.
Le comité charge son président de correspondre à ce sujet
avec M. le baron de Wangen, et remercie H. Ringeisen de
cette intéressante communication.
M. l'abbé Straub annonce au comité la décision prise par
la société française d'archéologie pour la conservation des
monuments historiques de tenir, l'année prochaine, à Stras-
bourg, le congrès annuel d'archéologie.
M, de Ring rend compte du contenu de deux communi-
cations qui ont été renvoyées à son examen, lors de la der-
nière séance.
*La première, dit le secrétaire, est un cahier de l'armoriai
t de la noblesse de France, accompagné d'une lettre de M. le
«comte de Widranges à Bar-le-Duc. Le correspondant de-
< mande quelquesrenseignements sur le château de Thanvillé,
a qui a autrefois appartenu à sa famille. Je me suis, à ce sujet,
«adressé à M. de Dartein, auquel le comité doit une notice
» sur ce château, et j'ai fait parvenir à M. de Widranges l'ex--
€ trait de la lettre, où notre collègue a bien voulu me donner
• quelques renseignements nouveaux, tirés de ses papiers de
• famille, ainsi qu'une lithographie du château dans son état
t actuel.
• M. de Widranges exprimait le désir de recevoir le cahier
«du bulletin où se trouve la notice de M. de Dartein. Nous
iregrettous de ne pouvoir obtempérer à cette demande, vu
jt,Googlc
- 25 —
« le petit nombre d'exemplaires, dont nous avons maitieu-
«reusement encore à disposer.
iLe second renvoi qui m'a été fait, est un mémoire de
iM, Siffer, sur un fragment d'inscription romaine, récem-
«ment trouvé dans la forêt de Langensoultzbach, au canton
« dit Mattermannsbronn :
///'iiv ///////
///OIVN/////
llinTLiy/ii
«Le correspondant cherche à en compléter le sens. Le
«peu qui reste de l'inscription rend celte restitution hypo-
«thélique. Néanmoins ce fragment est précieux, parce qu'il
f confirme la prévision de M. le curé Siffer sur les ruines
«romaines que le sol de cette forêt doit contenir, et qu'il
«serait important de fouiller. Je vous propose de renvoyer
« ce mémoire à la commission pour la topographie de la
« Gaule. » — Adopté.
M. Klolz, trésorier, soumet au comité l'état des membres
de la société au 8 novembre 1858 :
Membres inscrits au 1^'' juin 1857 .
Nouveaux membres inscrits depuis.
Total . . . .
Décès et démissions
267
58
, 325
27
Effectif .-
La séance est levée à 1 heure et demie.
jt,Googlc
Séance extraordinaire dn Bnrean do îî novembre 18S8.
Présidence de H. SPiCB.
Le bureau est extraordînaireroent convoqué pour entendre
une communication de M. le Maire de Strasboui^, relative au
congrès archéologique qui doit se réunir dans cette ville, en
août 1859. Le président est chargé de donner à M. le Maire
les renseignements demandés, après en avoir conféré, par
écrit, avec M. de Caumont, président de la Société française
d'archéologie.
Le reste de la séance est consacré à la lecture de la pre-
mière partie d'un mémoire du président sur le comté de
Hanau-Lichtenberg. — L'impression de ce mémoire, avec
cartes at photographies à l'appui, est votée.*
Séance du Comité do 6 décembre 1858.
Présidence de H. SPACH.
La séance s'ouvre à onze heures et un quart.
Le secrétaire lit le prOcès-verbal de la dernière séance,
dont la rédaction est adoptée.
Il dépose sur le bureau :
1" Le 3* cahier, complétant le 17* volume du Oberbayeri-
schen Archtv von dem kistorisckert Vereine von und fur
Oberbayem, et le l*"" et le 2* cahier du 18" volume de la
même publication ;
1. Lecture de la seconde partie du mémoire a été donnée dans le cou-
rant de décembre au burean convoqué à cet effet.
jt,Googlc
— 27 —
1° La V livraison du tome HI du BtMHin de l'Institut
archéologique liégeois;
3° Le 3" cahier du Bulletin de la Société des antiquaires
de Picardie, année 1858;
4° Un spendide volume de planches photographiées, re-
présentant les plus beaux sites et les monuments les plus
importants du département du Haut-Rhin, par M. Adolphe
Braun, à Dornach, près de Mulhouse.
L'auteur de ce dernier travail, dans une lettre, adressée
au président, lui eiiplique le but qu'il s'est proposé par celte
publication, destinée, dit-il, à conserver le souvenir de ces
restes imposants du passé, dont la Société pour la conser-
vation des monuments historiques d'Alsace tend avec zèle à
prévenir la ruine complète. « Je serai récompensé , ajoule-
f t-il , des efforts que j'aurai faits pour la rendre digne de
ices résultats, si je puis compter sur votre approbation;
« votre patronage sera le plus puissant encouragement que
«je pourrai recevoir. >
Le comité, unanime dans les éloges qu'il donne à cette
vaste et intéressante entreprise, aussi remarquable par la
beauté et la perfection des photographies que par le choii
-des sites représentés, prie son président de remercier avec
effusion l'auteur, et renvoie l'ouvrage. à M, l'architecte
Morin , en le chargeant d'en faire un rapport détaillé pour
être inséré dans la prochaine livraison du Bulletin.
M. Heitz communique au comité le travail qu'il vient
d'achever pour être envoyé au Ministre de l'instruction pu-
blique et des cultes, sous le titre de : Liste des villes,
bourgs, villages, hameaux, châleaux, monastères, etc.,
des deux départements du Haut- et du Bas-Rhin.
U-. ;Iung est appelé à lire son rapport sur les inscriptions
jt,Googlc
tumulaires de la famille de FleckeosteÎD à Dagslubl, commu-
niquées par M. Jungbluth, curé à Weiterswiller.'
«Cette famille, dit ie professeur, remonte, selon les uns,
«au X'' siècle, selon d'autres, qui ne veulent s'appuyer que
usur des documents certains, au XIIP siècle seulement.
«C'est une des plus puissantes dans la Basse-Alsace. Schœptlin
<i{Alsat. illustr., (I, 240) expose ses ricbes possessions elle
«nombre de ses vassaux (p. 627); les registres des tour-
«nois la citent également; enfin, nous rencontrons ses
«tombeaux dans les églises de Soultz, de Sturzelbronn, de
« Weiterswiller, etc.
«Au XIV* siècle, la famille se dirise en trois branches
« principales, fondées par les trois frères Wolfram, Frédéric
« et Rodolphe. Ce dernier avait accru ses possessions par
«l'acquisition de la baronie de Dagstuhl, fief de l'archevêque
«de Trêves, que lui apportait sa femme. Depuis, cette
«branche a pris le nom de barons de Fleckenstein à Dag-
« stuhl. Elle avait conservé sa résidence en Alsace , dans le
«château de Weiterswiller; car, dans le partage des biens
«d'Alsace, la part qui lui était échue avait plus d'importance
«que n'en avaitle fiefde la vallée de la Moselle. Cette branche
«s'est éteinte avec George II, qui mourut en 1644.. Les pos-
« sessions d'Alsace furent réunies à celles de l'autre branche;
« le fief de Trêves retourna à son suzerain. Henri-Jacques ,
« décédé en 1720, dix ans après son fils , a ouvert une suc-
« cession qui, pendant de longues années, a été disputée
« devant les tribunaux. Le roi de France avait donné aux
« Rohan - Soubise les fiefs que la paix de Westphalie avait
« mis à sa disposition.
s Les quatre tombes, signalées par M. le curé , et conser-
«vées dans l'église du village de Weiterswiller, dont les
«Fleckenstein avaient acheté le patronat de l'abbaye de Neu-
], Voir la séance de Comité du 4 octobre p. 13.
jt,Googlc
— 29 —
dwiller, appartienneiil à la branche de Rodolphe. Trois
« rappellent la mémoire des fils du baron Henri VI. L'ainé ,
a Henri VII, qui est mort le 24 septembre 1561 et que
s Schœpflin désigne seulement comme sous-avoué (subad-
«voco/ms) de l'Alsace, a élé en même temps, selon l'inscrip-
«tion, conseiller de l'électeur du Palatinat et du duché de
«Deux-Ponts. Le second, Jean, a eu un commandement
«militaire, je suppose, dans l'armée impériale (prœfecttis
tmilitùe); il est mort en 1552. Le troisième, George P, a
«eu pour épouse la comtesse Jeanne, delà famille des Rhin-
«graves, qui lui a donné plusieurs enfants, parmi lesquels
«se trouve le baron Louis, marié avec Sibylle, comtesse de
«Hanau. Schœpflin n'a pas connu l'époque de sa mort
«(1577); nous la trouvons sur la quatrième pierre tumu-
(laire.
«La notice, on le voit, communiquée par M. le curé de
«Weiterswiller, sert à constater des faits connus, et à com-
«pléler des lacunes dans la généalogie d'une famille qui,
«pendant plusieurs siècles, a régné sur une pai'tie notable
« du pays. >
Voici les inscriptions :
1 Anno Do 4552 uf dm 4 novembris starb der edel u.
wohlgebore Hanns von Fleckenstein, Freiherr von
Dagstuhl, dessen Seele der Âllmàchtig Gott eine
frôktiche Vferstentniss geben woUe. Âmm.
2. Anno Do 455S uf dm S7 octo. . starb der edel u.
wohlgebore Jôrg von Fleckenstein, Freiherr von
Dagstuhl, dessen Seele der Allmàchtig Gott eine
frokliche Vferstentniss geben wolle. Amm.
3. Anno Dom. iSôiujf Mitwochden 24 septembris starb
der wohlgebore Ber Heinrich von Fleckenstein
Freiherr zu Dirgstul churfùrsUicher Pfalzauch des
jt,Googlc
- 30 —
Heiiogthumbs Zweybriickeii Ratk und Ampmann
iu Lùttelstein dessen Sehelen der Allmechtich
GoU genedich und barmheriich sein wolle.
4. Anno Do 4577 dm mtschlief selig in Christo
der woklgebore Herr Herr Ludwig von Flecken-
stein
Le reste de cette dernière inscription ne peut pas être lu
entièrement, parce que le mausolée où elle est gravée a été
mutilé el caché par le buffet de l'orgue , que les protestants
ont adossé en 1842 contre le mur qui sépare le chœur de la
nef.
Le premier secrétaire rappelle au comité que, lors de la
dernière séance , il a été renvoyé à son examen un cahier
des Alterlhûmer tinserer Vorzeil, publié sous la direction de
M. L. Lindenschmidt, conservateur du Musée d'antiquités à
Mayence. _
«M. Lindenschmidt, dît le secrétaire, de concert avec
«M. le docteur Witlmann, directeur de la société d'archéo-
«logie et d'hisloire du Rhin, dans cette ville, en nous
« envoyant le premier cahier de cet ouvrage , destiné à re-
8 produire tout ce que le musée de Mayence et les différents
«cabinets particuliers, avec lesquels il est en rapport, con-
a tiennent d'antiquités des époques celtique, romaine et
«germanique, y a ajouté une liste de souscription, en nous
<i demandant notre concours. ï
«Nos statuts ne nous permettant pas de souscrire au nom
a de ia société, à cet ouvrage, je vous propose de le recom-
« mander ofliciellemenl à tous les membres de la société
«comme très -utile pour les recherches qu'ils auraient à
«faire, et si ma proposition est adoptée, de m'auloriser à
a envoyer en votre nom cette liste à MM. Treuttel et Wûrtz ,
«où les membres, qui voudraient l'acquérir, pourront
« souscrire individuellement. »
jt,Googlc
— 3i -
Celte proposition reçoit l'assentiment du comité.
M. Rigaut, juge de paix à Wissembourg , fait parvenir au
bureau un travail sous le titra à'Enumération des ruines et
monumenls historiques du canton de Wissembourg.
Renvoi à M. l'abbé Straub pour en faire un rapport.
Un dessin de l'ancien baptistère de l'église Saint-Pierre
et Paul, à Wissemboui^, envoyé par M. Matusczyoski, archi-
tecte d'arrondissement et membre du comité dans celte ville,
est déposé dans les archives de la société.
Un mémoire deM. Siffer, curéà Weyersheim, snr diverses
antiquités romaines découvertes, en 1858,àMerlzwiller, est
renvoyé à l'examen de M. de Ring.
M. de Dartein écrit au comité qu'il existe, dans une salle
de l'École d'artillerie de Strasbourg, un portrait à l'huile
représentant un pacha fait prisonnier par un Strashourgeois,
Florian Zeiss, qui servait dans l'armée impériale deHongrie,
en 1599. L'inscription qui entoure la fece du personnage
■ explique l'origine et la conservation de ce souvenir d'un
exploit déjà ancien. Le héros alsacien, revenu dans sa ville
natale avec ce trophée lui en fit hommage. Le portrait et la
canne du Musulman vaincu furent placés dans l'arsenal de la
cité souveraine, d'où il passa avec toutes les richesses archéo-
logiques qu'il renfermait, dans l'arsenal militaire de l'Étal, à
la lin du siècle dernier. Tous ces objets ont été absorbés
plus lard par l'adrainislration de la guerre qui les transporta
à Paris au musée d'artillerie. Si le portrait de Soliman est
resté à Strasbourg, c'est qu'il n'a pas, sans doute, paru mé-
riter d'accompagner les trophées d'armes, conquis par le
vaillant Strashourgeois aux confms de la Turquie. M. de
Dartein intercède auprès du comité pour que ce portrait,
digne de l'intérêt de la Société, soit placé à la Bibliothèque,
ou au Musée artistique du Broglie.
jt,Googlc
Le comité décide que le président écrirait en ce sens à
M. te Maire de Strasbourg.
Une lettre de M. Schaller, avec l'indication d'antiquités
romaines, est renvoyée à l'examen de M. de Ring.
Une autre notice de M. Walter, curé d'Âltenstadt, est
renvoyée à l'examen de M. l'abbé Straub.
La séance est levée à une heure et demie.
Séance dn Comité du 3 janvier I8S9.
Prtsidence de H, SPIGH.
La séance est ouverte à onze heures et quart.
Quatre membres libres de la société, MH. de Schauen-
burg et de Dartein, à Strasbourg; Goldenbei^, à Saverne;
Rosenstiel, architecte à Riheauvillé, assistent à la réunion
du comité.
Le secrétaire lit le procès- verbal de la dernière séance,
qui ne donne lieu à aucune réclamation. 11 dépose sur le
bureau la troisième livraison du Messager des sciences histo-
riques de Belgique. Sur l'invitation de M. le président, il
rend compte en ces termes de deux communications de
VL le curé Siffer et de M. le pasteur Schaller, renvoyées à
son examen lors de la dernière réunion du comité.
«Messieurs, dit le secrétaire, j'ai l'honneur de vous pro-
« poser le renvoi des mémoires de ces deux membres à la
«commission pour la topographie de la Gaule.
« Le ménioire de M. Siffer contient une notice digne d'in-
t térêt, sur des restes de substructions romaines, découvertes,
«au mois de mars dernier, sous le sol d'une prairie, dite
iHirUermatt, à quelques pas des dernières maisons de
«Mertzwiller. Au milieu de ces décombres se trouvaient des
jt,Googlc
— 33 —
«tessons de vases, àool quelques-uns, en terre rouge,
< étaient recouverts de différents dessins. A côté, gisait une
«grande quantité de tuiles à rebords. Deux vases étaient
«entiers; l'un en poterie ordinaire, revêtu d'un enduit mat,
«étroit par la base, renflé au milieu, et resserré à l'orîtice;
«l'autre, en grès, garni de deux anses. Malbeureusetnent la
4 cupidité et l'ignorance en ont de suite amené la destnic-
(tion. C'est là, comme le déplore le digne curé, ce qui
« occasionne toujours la perte de tant d'objets précieux, dont
(la conservation ne pourra être gs^'antie que lorsque l'au-
4 torilé prendra les mesures les plus e£Bcaces à cet égard.
« Les restes d'un mors de bride et un fragm^t de pierre
« épigraphiqye, ne contenant que les deux lettres A et T,
« espacées l'une de l'autre de huit centimètres, et de près de
«quinze centimètres de hauteur, sont tout ce qui a été
«conservé. Le pavé en béton, encore intact, trouvé au-
« dessous de ces décombres, a été détruit; les assises d'une
«muraille, composée de moellons, mêlées à de grosses
«pierres, étaient encore d'une solidité telle qu'il a fellu
• renoncer à leur complète destruction. Déjà, à une époque
«antérieure, d'autres pierres de taille avaient étéreliréesdu
«même sol.
«Si l'on se rappelle l'inscription, dédiée à Mercure et à
«Maia, trouvée à Mertzvriller, et dont j'ai rendu compte
« dans une séance précédente; si l'on résume les autres no-
«tices, planes d'intérêt, fournies sur ce lieu et sur les loca-
«lités environnantes, par M. Sifier, dans les différents
«mémoires qu'il nous a adressés, on ne pourra refuser à
« cette antique position romaine, une importance qui doit la
« rendre digne des études de la commission chargée de la
« géographie romaine de nos contrées.
«La notice, fournie par M. le pasteur Schaller, de Stras-
« bourg, doit aussi appeler l'attenlion de votre commission
jt,Googlc
— u ~
t sur la petite ville (l'Iagwiller. M. Schaller rappelle qu'en
K creusant les fondements de la maison d'école actuelle, il y
«a une quinzaine d'années, on trouva, à l'angle qui regarde
«la maison commune, un autel en grès blanc, trilatéral, sur
«les trois faces duquel se montraient les ûgures d'Hercule,
«de Gérés et de Bacchus. Cet autel, dit-il, très-bien con-
«servé, orna d'abord le jardin de feu M. Cairel, qui, en sa
« qualité d'entrepreneur des travauK de construction , se
«l'était approprié. Les démarches de M. le pasteur Schaller
«pour conserver cet intéressant monument dans la localité
« même , ont été infructueuses, et la pierre se trouve aujour-
(d'hui placée à Brumath dans la collection d'antiquités,
(recueillies par M. le docteur Schnœringer, auquel M. Caire)
*le céda quelques jours avant de mourir.
«Le gisement de cet autel dans le sol d'ingwiller, la pré-
«sence de monnaies el de tuiles romaines près d'Ober-
«mothern, et les restes de constructions romaines, aperçues
«en 1825, par feu M. le professeur Schweighseuser dans la
«forêt de Sparspacb, toutes ces circonstances prouvent assez
«combien la colonisation romaine s'étendait le long de la
«Moder, où s'aperçoivent aussi les traces dévoies romaines,
«dont il importe à votre commission de signaler l'exis-
< tence. >
Les comité adopte le renvoi proposé par le rapporteur.
M. de Ring lit ensuite un petit mémoire sur les tombes
celtiques de Niedemai, dont l'insertion aura lieu dans un
des prochains numéros du Bulletin.
Sur l'invitation de M. le président, M. Goldcnberg soumet
au comité les plans généraux et détaillés des fortifications
romaines, dont il recherche depuis plusieurs mois les assises
sur le sommet des Vosges près de Saverne. La rigueur de la
saison a suspendu ces travaux d'exploration, qu'il espère
pouvoir reprendre dés le retour du printemps. Sur la propo-
jt,Googlc
" 85 —
sition de M. de Itiag, le comité décide dès aujourd'hui que
ces plans d'ensemble, réduils à une plus petite échelle, se-
ront joints au mémoire que M. Goldenberg promet d'envoyer
dès qu'il aura terminé ses recherches.
M. Morin lit un rapport sur l'atlas de photographie envoyé
au comité par M. Braun , de Dornach. Ce rapport sera inséré
dans le prochain numéro du Bulletin.
M. le professeur Jung, chargé de rendre compte des inscrip-
tions tumulaires, fournies par M. le pasteur de Diemeringen,
et renvoyées à son examen, propose le dépôt de ces épi-
graphes dans les archives du comité. 11 serait à désirer , dit
le rapporteur, que, par les soins de l'autorité, ces pierres
tombales, aujourd'hui abandonnées dans les ruines de l'é-
glise dite Todtenkircke, en fussent retirées, pour être con-
servées dans l'église même du lieu, pour lequel elles ont
surtout de l'intérêt.
Le comité chatte son président d'écrire, en ce sens, à
M, le préfet.
Quelques questions d'ordre intérieur remplissent le reste
de la séance.
ERRATUM.
, pramière ligjie : Saillie- Sftpience, lisex Saitite-
jt,Googlc
t,Googlc
SOCIÉTÉ
CiKVSBRVATION DES HONDHENTS HISTORIQUES
Séaiee da Comité du 7 fëvrier I8S9.
Préliâence da H. SPiCH.
La séance est ouverte à 11 heures et un quart.
Le secrétaire dépose sur le bureau les ouvrages suivants :
1° De M. Stœber, membre de la Société à Mulhouse, Der
Hûhnerhubel', ein galUsches Hûgelgrab bei Rixheim, br.
gr. in- 12;
2* Anzeiger fur Kunde der deutschen Vorzeit, in - 4',
6® année; 1859, 1" cahier;
3" De M. de Caomont, Séances du Congrès archéologique
de France, tenues à Mende, à Valence et à Grenoble, en
4857, 1 vol. in-8°.
4° Un prospectus adressé à la Sodélé sous le titre de
Feuille archéologique, historique et provinciale.
M. le Président procède à la lecture de la correspondance.
M. le recleur de l'académie de Strasbourg transmet l'ex-
trait d'une lettre de M. le Ministre de l'instruction publique et
des cultes, dans laquelle Son Excellence exprime ses remer-
dments pour ïa Nomenclature des localités des départements
du Haut- et du Bas-Rhin antérieure à 1789, rédigée par
H. Heîtz. Le Ministre annonce que ce travail sera prochaine-
ment examiné par te Comité des travaux historiques des so-
ciétés savantes.
jt,Googlc
M. le Maire de Strasbourg, en réponse à la lettre qui lui a
été adressée par le président sous la date du 29 décembre
1858, au sujet des dispositions arrêtées par M. de Gaumont ,
pour la tenue du procbaio congrès archéologique, foit savoir
que les explicalions données ont pleinement satisfait le Conseil ,
qui a mis à'ia disposition de M. le Maire un crédit de 3000 fr.
destinés aux frais de réception de la Société française d'ar-
chéologie.
M. de Gaumont adresse au président un projet de pro-
gramme des questions qui seront discutées pendant la durée
dudit congrès à Strasbourg.
M. le Ministre de l'instruction publique, dans une lettre
adressée au président, rappelle que par une circulaire pré-
cédente (du 29 mars 1858), il lui a fait connaître le but qu'il
s'était proposé en donnant une eilension nouvelle à la Revue
des Sociétés savantes. Il le prie de Vouloir bien lui remettre
avec toute la régularité possible, des extraits des procès-
verbaux de ses séances, toutes les fois qu'ils (Contiendront quel-
que indication utile, et informer eiactement le ministère des
mutations qui peuvent avoir lieu dans la composition du bu-
reau ou du conseil d'admlnistratloa de la Société, des décès
et des nominations nouvelles, en un mot, de toutes les modi-
fications qui surviennent dans Son personnel.
Le président se concertera avec le premier secrétaire pour
qu'il soit répondu en ce sens au vœu du Ministre.
Un programme pour le couronnement de la tour centrale
de la cathédrale de Bayeux, envoyé par la Société française
d'archéologie, est soumis à l'examen de MM. les arclùtectes ,
membres du comité.
La commission administrative du Congrès des dâégués
des Sociétés savantes, prévient le président que la session de
1859 s'ouvrira à Paris le 25 avril et seracloee Le é mai. Elle
le prie de faire désigner par la Société d'Alsace réunie^ ou
jt,Googlc
par 6on bureau, ou de désigner lui-même les délégués qui
dewont la re[wé3enler à cette réunion centrale des Sociétés
académiques de France.
M. Stahl, membre de la Socîélé 5 Heiligénstein, écrit aa
comité pour que les réparations votées en faveur de l'ancienne
chapelle de Saint-Jacques, au-dessus de l'antique abbaye de
Niederaiùnster, s'étendent aussi à l'arceau, à la grande voûte
et aux deui escaliers en spirale, derniers vestiges de cette
abbaye.
Le comité cbarge M. lUngeisen de constater l'état de ces
ruines, sur lesquelles M. l'arcbitecte donne dans la séance
même quelques détails plein d'intérêt. Il promet son con-
cours, si, lors de la prise des travaux de la chapelle, le co-
mité, dans les limites de ses ressources, croit aussi devoir
ouvrir un crédit en faveur de ces vieux restes.
M. Merck, membre de la Société, présent à la séance, est
invité i donner lecture d'un Mémoire sur quelques restes tu-
mulaires, découverts à Brumath en 1854. 11 fait circuler
un plan de ces sépultures, et le dessin d'une urne à col
allongé garni d'une anse et d'un type très • élégant. Sur la
proposition du secrétaire, ce Mémoire et une des planches
qui l'accompagnent seront insérés dans la seconde livraison
du Bulletin.
M. Ringeisen dépose sur le bureau l'état sommaire des dé-
penses faites pendant la campagne de 1858 au château de
Hoh-Kœnjgsbourg. Elles s'élèvent à la somme de 968 fitincs.
Il avait été ouvei'l par le bureau un premier crédit de 800
■francs, plus un second de 200 fr. ; il reste donc une somme
de 32 francs à reporter sur l'exercice' 1859, dans le cas où
le comité jugerait à propos de continuer ces travaux. —
Adopté.
M. l'abbé Straub donne lecture d'une notice sur Téglise
d'Allenstatt près de Wissembourg, par M. le curé Waltber,
jt,Googlc
— 40 —
renvoyée à son examen. Ce monument , des réparations du-
quel il a élé rendu compte dans ane des séances de l'année
dernière , forme d'un bout à l'autre un rectangle d'environ
S4 mètres de long sur 1 6 mètres de lai^e, sans transept saillant
ni abside semi-circulaire. Il se divise en trois neis, séparées
par deux rangées d'arcades en plein-cintre, qui reposent sur
des piliers carrés et trapus. Ces piliers, dont les arêtes ont
élé écourtées plus tard , sont couronnés de tablettes qua-
drangulaires en guise de chapiteaux.
Leclocber, carré, est sans contredit la partie la plus belle
de l'édifice. II se compose de quatre étages, et est couronné
d'une toiture en pyramide à quatre pans. La voûte du porcbe
est en berceau. On peut considérer comme contemporains
du clocber les sarcophages monolithes enrouis dans l'alrium
et près des portes de l'église, sarcophï^es que quelques-uns
ont voulu faire remonter à l'âge gallo-romain.
Le transept , faisant usage de chœur, paraît avoir été ajouté
plus tard. Le chœur s'incline à gauche, et les transepts la-
téraux ne s'harmonisent point entre eux ; celui du côté gauche
s'ouvre sur le chœur par deux arcs élégants en pleia-cintre;
il est enfoncé en terre et servait de crypte ou plutôt de lieu
de sépulture ; il s'y trouve adossé une chapelle funéraire go-
thique du XiV° siècle. Celui de la droite, au contraire, est de
niveau avec le chœur dont il est séparé par un arc unique
surbaissé. Il devait renfermer la table où les lldèles venaient
déposer leur offrande en pain et en vin pour le sacrifice.
Après quelques observations sur l'âge présumé de l'église
d'Allenstadl, et particulièrement sur les sarcophages dont
parle l'auteur de la notice, M. l'abbé Straub dépose sur le
bureau le dessin d'une inscriplion qui se lit sur le couvercle
d'un sarcophage déterré il y a deux ans.
Le comité remercie le rapporteur de celte communication
et charge son président de prier M. le curé Wallher, de vou-
jt,Googlc
— 41 —
loir bien envoyer l'estampage de l'inscription dont parle
M. Straub, et qui est un spécimen intéressant de l'épigraphie
du moyen âge.
Une statistique monumentale du canton de Wissembourg,
envoyée par M. Rigaut, et sur laquelle M. l'abbé Straub pré-
sente aussi un rapport, est préalablement déposée dans lesar-
cbives de la Société. Le président se cbarge de transmettre
à. M. Rigaut les remerclments et les désirs du comité sur la
suite à donner à ce travail.
M. de Ring a la parole.
«Messieurs, dit-il, dans votre précédente séance, M. de
tDartein, membre delà Société, vous a présenté une aigle
<de bronze, provenant, selon les indications que m'a four-
«nies son propriétaire, M. de Castes, du plateau du Mont-
tTerrible, dit le Jules-César, çù l'on a trouvé aussi, à 55
1 ceotimëtres de profondeur, entre le puits et la ruine, une
< inscription adressée par la seconde cohorte de la X1V° légion
ta Labiénus, légat de Jules-César, et pour la quatrième fois
«tribun', et un médaillon de marbre blanc, recouvert d'un
(bas-relief de Mercure, jouant d'une sorte de flûte et ayant
« à ses pieds le caducée uni à un glaive.
«L'aigle, en bronze, mais présentant indice de dorure,
«mesure 0"',14 et avec son support, 0",27 de hauteur; elle
« pèse 2,900 grammes. Deux de vos membres, et principale-
«ment M. de Schauenburg, membre de la Société, assis-
«lant à ladite séance, ont a-u devoir s'élever contre son
«authenticité, principalement à cause du grand poids de
«ce signe de ralliement, ensuite à cause de la forme du
« support qui, selon eux, n'était pas conforme en tout à celle
« que l'on remarque sur plusieurs monuments antiques.
«J'ai cru devoir faire à ce sujet quelques recherches, et
« ces recherches m'ont, au contraire, convaincu que la pose
1. ProcèB-Tertwui de la Sociale jurassienne d'émulation. 1852.
jt,Googlc
_ 42 —
(de l'aigle trouvée sur le plateau du Hont-Terrible, est,
«ainsi que ledit support et le haut de la hampe, exactement
e semblable à l'aigle bien authentique qui orne le cabinet du
a comte d'Erbach, et qui fut trouvée sur les terres du comte,
«à deux pieds sous te sol, soigneusement recouverte de
(pierres. Le comte d'Erbach, antiquaire très-distingué , qui
(3 écrit un mémoire sur ce dernier monument, pense
(que ce fut l'aigle de la vingt-deuxième légion, laquelle,
«pendant de longues années eut ses quartiers en cette partie
(de la Germanie supérieure transrhénane, et qui aura été
«enterrée par l'aquilifére, pendant une retraite précipitée.
i Cette dernière aigle est fortement dorée , et pèse plus de
( huit livres. Avec la partie du support qui forme la hampe,
« sa hauteur est de Q"',S'2. Vous pouvez , d'après le dessin
s ci-Joint , comparé à l'aigle de M. de Castex que je présente
( de nouveau, vous convaincre que les deux monuments ne
(diffèrent que par le poids et la grandeur, beaucoup plus
< forts l'un et l'autre dans le monument de l'Odenwald que
< dans celui du Mont-Terrible.
(L'inscription ci-dessus citée parlant de la seconde co-
( horle de la XIV* légion, et les aigles des demi-légions, des
(Cohortes et d'autres petits détndiements étant en général,
( chez les Romains, moins grandes que celle des légions en-
(lièrcs, ne serait-il point possible que l'aigle, trouvée près
( du puits sur le Mont-Terrible ait été celle de celte cohorte ,
t enterrée là par un événement qui nous est inconnu, comme
(l'aura été dans l'Odenwald, l'aigle dorée qui a pu servir de
« ralliement à la vingt-deuxième légion , ainsi, que l'a soup-
(çonné M. le comte d'Erbach.»
L'aigle présentée par M. de Ring n'ayant point été trouvée
en Alsace, le comité ne croit pas devoir en reproduire le
dessin dans le bulletin. 0 ne s'oppose pas néanmoins à ce
que la notice fournie par son auteur soil, comme document
jt,Googlc
hislorique, insérée dans son procés-verbal , sauf à entendre
les répliques des raenabres opposants, dans la prochaine
séance.
Un mémoire de M. SifTer, curé à Weyersheim, est renvoyé
i l'examen du premier secrétaire.
La séance est levée à 1 heure et demie.
Séinee dn Comité da 7 mirs <8S9.
Préildaïufl i» H. SPACR.
La séance s'ouvre à onze heures un quai't.
.Le procès-verbal de la dernière séance est adopté sans ré-
clamation.
Le président d^ose sur le bureau :
i^ De la part de H. Stselin, conservateur de la bibliothèque
nationale de Stuttgart, Wùrtemberffisches Vrkundenbuck,
2 vol. in-4";
2* De la part de la Société des antiquaires de Picardie ;
une série de bulletins de cette sodété;
3'^ Une série de dessins et de plans de monuments alsa-
ciens provenant de la succession de feu M. le professeur
Schwe^hœuser.
Le président procède à la lecture de la correspondance.
M. Delaporte, adjoint, faisant les fonctiona de maire de
Strasbourg, informe le président que S. Exe. le Ministre de
là guerre, par une dépèche du 15 février, ayant annolicé
avoir fait don à la munidpaUté de Strasbourg, du tableau du
XV1° siècle, but lequel le comité avait appelé l'attention du
m^trat de la ville, les démarches nécessaires seraient faites
pour en obtenir la délivrance. B remercie le comité pour les
rfflise^fnwieHits qu'il a bien vonta lui fournir.
jt,Googlc
_ 44 —
M. Rigaut, membre de la société à Wissemboui'g, écrit au
président, en réponse à la lettre par laquelle ce dernier lui a
annoncé la décision prise par le comité, à l'égard de l'exposé
des monuments' historiques de ce canton : qu'il regrette que
ses occupations ne lui permettent pas de se rendre à la séance
du comité pour se mettre en rapport direct avec lui , et y
défendre ses opinions. Dans tous les cas, le comité peut
compter sur son zèle et sur sa sympathie.
Le président donne lecture du rapport qu'il a adressé au
Minisire de l'instruction publique et des cultes sur les travaux
du comité pendant l'année qui vient de s'écouler.
A cet envoi, motivé par la circulaire ministérielle qui a été
adressée à tous les présidents des sociétés savantes, et dont
lecture a été donnée au comité dans sa dernière séance, le
président a joint le tome II du bulletin.
M. Ringel, pasteur à Diemeringen , signale les travaux qui
ont récemment amené la découverte d'antiquités intéressantes
non loin de Domfessel (l'ancien Domus vassalorum), près
de la Heerslrass, ou voie romaine.
Ces travaux, dit le correspondant, avaient été entrepris
pour conduire l'eau pure d'une source dans ce village, afin
d'alimenter sa fontaine.
Arrivés à V^IQ de profondeur, les ouvriers se trouvèrent
sur les débris d'un antique bassin, encombré de restes de
tuyaux, et au centre duquel se trouvait un tronçon de co-
lonne en grès grisâtre, de 0"',40 de diamètre, de 0"',15 de
hauteur, et d'environ -1 mètre au-dessus du niveau de l'eau.
Ce bassin, circulaire, à l'exception delà partie tournée au
Nord, où il forme une ligne droite, mesurera mètres de cir-
conférence. Il était revêtu, dans tout son pourtour, de fortes
pierres de taille. Quatre pièces de monnaie (le correspondant
ne les décrit point), différents débris de vases, d'urnes et
d'amphores, une grande quantité de briques, dont quelques-
jt,Googlc
— 45 —
unes à rebord, de 15 à 30 centimèlres de long, sur 3 à 9
d'épaisseur, plusieurs morceaux de marbre blanc, veiné de
rouge, et poii sur un des côtés, plusieurs morceaux de fer
oiydé, étaient enfouis dans le bassin.
M. le i^steur a pris toutes les mesures nécessaires auprès
de l'autorité locale et auprès de M. le juge de pais du canton,
pour que cette découverte ne soit pas perdue pour la science.
n prie M. le p^résident de la Société d'user de son influence
auprès de l'autorité départementale, pour que les fouilles
soient continuées sous une sage direction et soumises à un
esamen consciencieux.
Le président annonce avoir déjà écrit à ce sujet à M. le
sous-préfet de Saverne, à M, le maire de Domfessel et à M. le
préfet, dont il lit la réponse. «J'ai joint, dit le magistrat dé-
«partemental, mes recommandations aux vôtres, afm que
< le meilleur parti possible soit tiré des fouilles de Dom-
c fessel. k
Le président ayant aus^ écrit à M. le préfet pour le prier
d'intervenir en faveur de la Société auprès dé son collègue
du Haut-Rhin pour les travaux projetés dans ce département,
M. le préfet lui répond qu'il a recommandé à la sollicitude de
M. Odent, l'exécution du vœu de la Société sur les châteaux
de Ribeauvillé, objet des communications que le président
s'est proposé de faire au maire de cette localité.
Le préfet, répondant à une autre lettre du président, assure
la société qu'elle peut compter que les allocations municipales
en faveur des monuments historiques d'Alsace, seront toujours
approuvées et encouragées par lui, en tant qu'elles ne seront
pas de nature à compromettre les services obligatoires.
H. Riogeisen, présent à la séance, demande, au nom de
M. le baron de Wangen, une subvention de 400 fr., pour
être employée à la consolidation de la vieille tour du châ-
teau de Guirbaden. Les travaux, d'après l'estimation de l'ar-
jt,Googlc
— 46 —
chitecte, exigeront une dépense de 800 fr., dont la moitié
sera supportée par le propriétaire, Le comité, en présence
de la situation du budget présentée par M. KIotz, (résorier de
ta Société, vote cette allocation.
M. le baron de Schauenbui^, membre de la Société, pré-
sent à la séance, demande à lire un mémoire, destiné à
exposer ses doutes sur la destination de l'aigie romaine,
dont le secrétaire a entretenu l'assemblée dans sa dernière
séance.
Selon ce membre, celte aigle ne saurait être une aigle
légionnaire , ni une aigle de coborte. Il se refuse à croire
qu'une aigle ait pu être perdue ou être enfouie sur un cbamp
de bataille.
Le secrétaire soutient, au contraire, l'opinion qu'il a émise
dans la dernière séance.
Le comité voulant laisser à chacun des deux membres la
responsabilité de ses opinions, vole l'impression du mémoire
de M. de Schauenburg dans le bulletin , et autorise son secré-
taire à ajouter dans une note les objections qu'il croira devoir
faire.
M. de Ring rend compte d'un mémoire de M. Siffer, curé
à Weyersheim, renvoyé à son examen. cDans ce mémoire,
cdit le rapporteur, notre zélé correspondant appelle l'atten-
ttion du comité sur un nouveau bas -relief de Mercure, en
(grès rouge, trouvé, au mois de juin dernier, dans la
ïcour du vieux diâteau d'Oberbronn, dont on a abaissé le
€ terrain.
< Le dieu y est représenté dans une niche, les cheveux
«courts et frisés, le visage imberbe, le corps nu, lenanl levé
«de la main gauche le caducée, et drapé d'un manteau qui
«retombe de l'épaule du même côté. La partie inférieure du
a monument a disparu. Ce qui en reste est brisé. Les deux
« morceaui mesurent ensemble 0'",72 de haut sur 0'°,62 de
jt,Googlc
— 47 —
«lai^e et sur 0™,i6 d'épaisseur, La pierre était destinée à
«être murée, comme la plupart des monuments du même
«genre trouvés dans les environs d'Oberbronn, et donl le
«grand nombre, ainsi que l'observe judicieusement le curé,
«'semble indiquer que le dieu devait, comme VHermés grec,
têtre placé dans toutes les cours, dans les jardins, dans les
«champs, sur toutes les routes et dans les carrefours. Les
«antiquités celtiques, déjà découvertes antérieurement i
«Oberbronn, prouvent évidemment la superposition de
«l'établissement romain sur l'établ^ment du peuple pri-
«mitif.
«Dans le courant de la même année, l'on a aussi déblayé
«les décombres d'une cave que M. le curé fait remonter au
«Xn* ou au XllI" siècle. Les voûtes reposent sur des piliers,
«dont les arcs sont ornés d'ancres héraldiques. M. Sifferfait
«observer à ce sujet que les chevaliers de Born, auxquels le
« château d'Oberbronn a appartenu, avaient traditionnelle-
« ment l'ancre doublée dans leurs armoiries. >
M. Petit-Gérard présente un vitrail restauré de l'abbaye de
Wissembourg, sur lequel il lit une notice.
Le comité le remercie de celte communication, et décide
que ce mémoire et le dessin qui l'accompagne seront insérés
dans une des prochaines livraisons du bulletin.
La séance est levée à une heure et demie.
jt,Googlc
Séance do Comité du 4 avril 1859.
Préiidenca da H. SPACH.
La séance est ouverte à onze heures.
Vu l'absence de M. de Ring, lecture est donnée du procès-
verbal de la séance du 7 mars par le deuxième secrétaire.
Le comité décide qu'avant l'adoption du procès-verbal, if
sera renvoyé de nouveau au premier secrétaire.
Le président dépose la correspondance qui comprend :
1" Ua exemplaire de VÉtude historique sur la ville de
Landau, par M. L. LevrauU, membre du comité, dont l'au-
teur fait hommage à la Société.
Le comité vole des remercîments au donateur.
2* Fouilles, recherches , etc.
3" Beiloffe und Anzeigen fur Kunde der deulschen Vor-
zeit.
A" Une lettre du président de la Commission historique
et archéologique de Maine-et-Loire.
Le comité invite le président à établir des rapports avec
cette société savante.
5° Une lettre de M. Schœll, de Saverne, membre de la
Société, proposant de se mettre en rapport avec la Société
d'émulation des Vosges.
Le comité se prononce pour cette mise en rapport.
6" Un plan régulier du bassin romain découvert à Dom-
fessel, exécuté et envoyé par M. l'agent voyer de Wissem-
bourg.
7° Une lettre de M. le curé d'Altenstadt concernant les
estampages des inscriptions trouvées dans son ^lise.
Un membre appelle l'attention du comité sur la nécessité
de bien étudier la l^islatioo sur les monuments, pour avoir
n,g,t,7rdt,G00glc
la certitude que les sacrifices faits par la Société ne seront
pas perdus à la suite de mutations de propriété.
Le comité décide que cette question sera soumise à l'au-
torité supérieure.
M. Ringeisen, architecte de ^'arrondissement de Schle-
stadt, lit un rapport sur la ruine du château de Saint-Ulrich,
à Ribeauvillé.
Cette lecture est écoutée avec un vif intérêt; des reraercl-
menU sont votés à l'auteur, qui ne cesse de donner à la
Société des preuves de son zélé et de son talent.
M. le pi'ésident annonce à cette occasion qu'il a écrit à
M. le préfet du Haut-Rhin relativement à l'allocation votée
par la Société pour la conservation de la ruine de Saint-Ul-
rich.
Le comité vote l'insertion du rapport de M. Ringeisen au
bulletin.
M. le professeur Opperniann, membre de la Société, rend
compte d'une analyse à laquelle il a pu soumettre quelques
faibles parcelles de l'aigle romaine, qui occupe depuis quel-
que temps l'attention du comité.
Il y a trouvé tous tes éléments du bronze antique, de plus
des traces de dorure inattaquables à l'acide nitrique fumant.
M. le professeur Oppermann prend du reste ses réserves
sur le caractère authentique de l'objet; car, dit-il, bien que
l'analyse ait constaté la réalité de l'antiquité du bronze, elle
ne saurait fournir aucune donnée sur la date de la fabrica-
tion de l'aigle, ni sur sa destination ou son usage.
Le comité vote des remercîments à M. le professeur
Oppermann, dont le mémoire sera inséré au bulletin de la
Société.
Un membre appelle l'attention du comité sur l'intérêt his-
torique de l'église actuelle de la Robertsau, qui va prochai-
nement tomber sous le marteau du démolisseur.
jt,Googlc
— 50-
Le comité reconnatt cet intérêt, tout en déplorant son
impuissance à rien pouvoir faire pour la conservation de ce
petit monument.
11 charge une commission de prendre des mesures pour la
conservation des parties qui peuvent être sauvées.
S«inee di Conili di 2 «I I8S9.
Préiidenca d« ■■ Spacli.
La séance est ouverte à H heures et un quart.
L'adoption du procès - verbal (le la séance du mois de
mars, ajournée pour cause d'absence du premier secrétaire,
a lieu après les explications données par ce dernier.
Le procès-verbal du mois d'avrii, rédigé par M. le docteur
Eissen, second secrétaire, est de même adopté.
Les ouvrages suivants ont été envoyés au Comité dans l'in-
tervalle de la dernière séance à la présente :
1" La 4* livraison du Messager des sciences historiques de
Belgique pour 1858;
2° La V livraison du même Recueil pour 1859;
3" Les Mémoires de la Société (^archéologie et d'histoire
de la Moselle publiés en 1858, ainsi que le Bulletin de celle
Société ;
4" 29 cahiers du Bulletin de la Société des antiquaires de
la Morinie à Saint-Omer ;
5" VAnzeiger fur Kunde der deutschen Vorzeit, de Nu-
remberg, n" 2, 1859;
6° La 2° livraison du tome II du Bulletin de tliistUat lié-
geois ;
7" Causeries de salons, par M. d'Otreppe di Bouvette,
brochure in 12.
jt,Googlc
— 51 —
Le secrétaire donne lecture au Comité de la lettre que le
' secrétaire général de la Société des antiquaires de la Morinie,
H. de Lapiane, a bien voulu lui écrire, en lui exprimant le
désir, de la part de ses collègues, d'établir des relions litté-
raires avec les membreâ du Comité de ta Société pour la con-
sraralion des monuments historiques d'Alsace à Strasbourg.
M. de Lapiane lui annonce que l'envoi qu'il fait , au nom de
ta Société de la Morinie, des 39 livraisons parues du Bulletin
de cette Société, sera suivi de ceux d'entre tes dix volumes
de Mémoires publiés par elle, non encore épuisés. Il espère
plus tard pouvoir compléter celte collection.
Le Comité cbai^e son secrétaire de remercier, en son no m,
les membres du bureau de la Société des antiquaires de la
Morinie et de leur adresser les volumes du Bulletin de la So-
ciété archéologique de Strasbourg déjà publiés , et dorénavant
les livraisons des volumes, en cours de publication.
Le président communique une lettre de M. le Préfet du
Haiit-Rbin adressée â M. le préfet à Strasbourg, où il lui fait
connaître que M. le maire de Bibeauvillé vient de donner à
M. l'architecte voyer de cette ville l'ordre de prêter son con-
cours le plus actif à M. l'architecte Ringeissen de Schlesladl ,
pour soigner et sui^eiller, sous sa direction, les travaux de
consolidation que la Société pour la conservation des monu-
meots historiques se propose d'exécuter aux ruines du châ-
teau de Saintr-Ulrich prés Bibeauvillé.
A cet e lettre est joint un extrait du registre des délibéra-
tions du ConseU municipal de cette ville, lequel, secondant
tes intentions bienveillantes de t'assodalirn, affecte une
somme de 500 fi*, à l'établissement d'un sentier qui permette
d'aborder plus fadiement les ruines pour lesquelles les tra-
vaux de consolidation sont projetés.
Le Comité prie son président de remercier, en son nom ,
le Conseil municipal de RU)eauviUé.
jt,Googlc
-52 -
S. Es, le Ministre de rinstruclion publique et des cultes
adresse aux correspondants de son ministère une circulaire
relative au Répertoire archéologique de France, dont le plan
a été adopté par le Comité impérial des travaux historiques
et des sociétés savantes, dans sa séance du 14 juin 1858.
Lecture est donnée du programme adc^té dans la séance du
17 janvier 1859 du même Comité.
Le président annonce que M. l'abbé Straub , absait mo-
mentanément, a déjà en partie réuni pour le Bas-Rbin l'in-
ventaire demandé, dans cette circulaire, par le Ministre. Il
réclame de quelques-uns des membres du Comité présents à
la séance, leur concours pour la réponse à l'une ou l'autre des
questions posées. M. le professeur Jung et M. l'abbé Guerber
se montrent particulièrement disposés à répondre à ce nou-
vel appel du gouvernement.
Les communes des arrondissements de Slrasboui^ et de
Wissembourg étant en retard pour la transmission des ren-
seignements demandés dans l'intérêt de l'ouvrage projeté de
la Topographie de la Gaule, M. le Préfet a adressé aux
maires de ces communes une nouvelle circulaire, dont le pré-
sident donne lecture au Comité.
M. Richard, directeur de l'établissement des aliénés à
Stéphansfeld , membre de la Société pour la conservation des
monuments histoi'iques, communique au bureau June collec-
tion , peinte à l'aquarelle, des urnes , vases cinéraires , verre-
ries et divers autres objets d'antiquités romaines trouvés sur
le territoire de l'hospice pendant les travaux qui y ont été
faits à différentes époques.
L'importance de cette collection, joint au mérite de l'exé-
cution des planches, porte le secrétaire à demander que tous
ces objets soient oubliés au trait et à petite échelle dans un
des cahiers du Bulletin.
Une commission, chargée de fiiire un rapport, est nom-
jt,Googlc
— 53 —
mée à cet éflel, composée de MU. Jung, Mono et de Ring,
auquel est adjoint H. te baron de Scbauenburg, membre de
la Société,
M, Merck fait hommage au bureau de trois hacbes de fer ,
d'une clef à lafjuelle est appendue une chaînette de cuivre,
et d'un éperon , à bouton du même métal , trouvés près de
Moromenbeim pendant les travaux de creusement du canal.
M. Waither, curé d'Altenstatt, près de Wissembourg, en-
voie l'estampage des deus monuments funéraires de son
église réclamés par le Comité.
Le Comité vote des remerdments aux deux membres.
M. le colonel de Morlet , présent à ta séance, signale te gi-
sement d'une colonne de grès, brisée et sans inscription ,
trouvée récemment dans te sot près de Weitbrucb, juste à
trois leucœ de distance de Brumath, dans ta direction de
l'ancienne chaussée romaine, déjà indiquée par feu M. te pro-
fesseur Schweighseuser. Le président est chargé de remercier
H. te maire de WeiUiilicb des soins donnés à ta conserva-
tion préalable de ce débris ; il écrira à l'administration fo-
restière pour la prier de concourir à sa conservation ulté-
rieure,
M. le colonel communique de plus une'petite figurine de
bronze représentant ta Fortune, et un cure-oreille du même
métal, tous deux de l'époque romaine, trouvés récemment
dans le sol de fondation des nouvelles bâtisses qui s'élèvent
autour de l'égUse de Saint-Étienne à Strasbourg,
M. Knotl, membre de la Société, à Soullz (Haut- Rhin),
envoie un Mémoire sur le prieuré de Notre-Dame de Tliierbach.
€ La tradition, dit M. Knolt, en fait remonter l'origine au
I neuvième siècle, époque où les pèlerins se rendaient déjà
« en ces lieux , occupés alors par quelques religieux du
«groupe de moines écossais qui, à quelques pas de là, fon-
t dèrent en 730 ta célèbre abtjaye de Murbach,
m. 4*
jt,Googlc
— 54 —
lEn 1130, Pierre le Vénérable, troisième abbé de Cluny,
t iit un voyage en Alsace , et visita Tliiérbach. Il conçut l'idée
f d'y fonder un monastère, et porta les habitants.de Souitz
( et le comte Ulric d'Ëguisheim à lui prêter aide et assis-
t tance. Le couvent surgit la même année avec l'approbation
tde l'évêque de Strasbourg Guebhard et du comte Wernher
< de Habsbourg , landgrave de la Haute- Alsace. Deux cloîtres
» y existaient alors, conformément aux mœurs du temps,
c l'un pour les hommes, l'autre pour les femmes. Ce derniet
(fut bientôt après supprimé.
«En 1135, les habitants de SouUz concédèrent au monas-
Itère naissant trente journaux de prés, trente de terres
« arables, et quatre-vingt journaux de forêts. Aussi l'abbé de
iCluay,parunelettre, datée du 5 mai 1142, leur annonça-t-
« il qu'il les rendait participants des prières de l'ordre , en
< reconnaissance de ce qu'ils avaient fait en faveur du cou-
i. vent.
a Pour alimenter les revenus du prieuré, les communes
«environnantes oi^anisèrent des processions annuelles pour
«Thierbach. Souttz avait donné l'exemple. En 1138, le curé
n de cette ville, Diethelm, au nom de la noblesse, delà
« bourgeoisie «t de tous les babitadts de la paroisse, institua
«le pèlerinage annuel ou Gelûbdstag, au jour même de
« Ylnvention de ta Sainte-Croix (3 mai ), afin d'obtenir du
«ciel la fécondité des vignes et des terres, et pour empê-
« cher le retour des affreuses famines qui désolaient si sout
« vent la contrée.
«Les habitants de Roufiàch firent un voeu analogue en
* 1142; ceux de Guebwiller, de Rimbach , de Wuenheim et
«de HarlraannsTïiller les imitèrent. Les deux premières
« communes ont néanmoins depuis longtemps renoncé à ce
4 vœu, que Souitz au contraire accomplit encore chaque
« année.
jt,Googlc
— 55 —
( En 1525, les paysans révoltés saccagèrent le prieuré et
«en chassèrent les habitants. C'était aux premiers jours du
«mois d'août. Après avoir pillé le prieviré, ils se dirigèrent
« vers le Freimdstein , l'antique manoir des Waldner , qu'ils
< détruisirent de fond en comhla Pendant la gueire de
«trente ans, le couvent qui s'était relevé fut détruit une se-
4 conde fois. Les hénédictins se réfugièrent avec leurs ar-
(chives à Saint-Hont en Lorraine, maison la plus proche de
(leur ordre. Ces archives furent elles-mêmes détruites plus
« tard , dans un incendie qui dévora le couvent où les
a moines avaient trouvé un asile. Its revinrent en Alsace , en
( 1670, et défrichant de nouveau les terres, relevèrent l'église
ï et le couvent, qui ne fut néanmoins achevé qu'en 1734.
< En 1697, il était encore dans un tel état de délabrement ,
< que sa suppression eût été décrétée sans l'énergique pro-
( testation de l'évèque de Bâle, et surtout sans celle de la
« munidpalité de Soullz qui fit valoir ses anciens droits ,
« déduits des dotations que la ville avait foites à Thierbach,
« Vendu comme propriété nationale en 1793, il fut racheté
t par les bourgeois. Actuellement, le prieuré avec sa ferme,
«appartient à la commune de Soullz. Cliaque samedi et sur-
< tout aux jours de fêles consacrés à la Vierge, de nombreux
«pèlerins s'y rendent, cherchant des consolations aux pieds
« de l'autel, et plaçant sur les piliers du temple les innom-
t brables eûs'voto de la foi et de la reconnaisaance.s
Le comité vole des remercîments k M. Knoll pour cette
intéressante communication.
M. de Ring rend compte d'mi mémoire de H. le curé de
Weyersheim, envoyé à son examen.
« M. Siffer, dit le rapporteur dans la notice qu'il fournit ,
«fait la critique de la description des deux bas-reliefs de
«Preuscbdorf, donnés par M. Mûller, curé de Gœrsdorfà
«la Société (Voir séance du comité du 5 octobre 1857, t. II
jt,Googlc
tda Bulletin, p. 120). Selon M. Siffer, la figure de Vénus
( qui se voit sur l'un des bas-reliefs, n'est pas accompagnée
f d'un agneau, ni d'un bouc, mais il croit plutôt reconnaître
«dans la partie fruste du monument un cygne. H demande,
c si à raison de cet attribut, on ne doit pas voir dans la déesse
« une Vénus armée.
< J'ignore sur quoi Mi Siffer fonde cette dernière opinion.
«Vénus est en effet représentée quelquefois, revêtue des
I armes de Mars qui préside aux décaiis du bélier avec elle
« et avec le soleil qui y a aussi son exaltation. Mais le cygne
< reste dans ce cas, étranger à la représentation.
«Comme les deux pierres de Gœrsdorf sont destinées à
t être transportées à Strasbourg, et que nous pourrons alors
« en étudier les reliefs, je pense, dit le secrétaire, que toute
«dissertation à ce sujet est en ce moment inopportune et je
«vous propose. Messieurs, de conserver dans vos archives
« la note envoyée par M. le curé de Weyersheim , laquelle
« pourra plus tard être examinée de nouveau lorsque ces
« deux pierres seront à notre portée. »
Les conclusions du rapporteur sont adoptées.
M. Schirr signale le danger qui menace l'arcade princi-
pale de la ruine de Niedermûnsler, dont plusieurs pierres se
sont détachées.
Le comité charge M. l'architecte Ringeisen de veiller à la
conservation de ce monument et vote à ce sujet un crédit
préalable de 200 fr., pour être employés aux travaux d'ur-
gence.
La séance est levée à une heure et demie.
jt,Googlc
Sénce du Conilé du t jiii I8S8.
PrâBidenot ds H. SPACB.
La séance est ouverte ait heures un quart
Le président dépose les ouvragées suivants :
l" Huit cahiers des MiUheilungen des historischen Ver-
eines fur Steiermark, 1850-1858;
2" Die Steiermœrkisdien Sckûhen-Fi-eïwilligen-Batail-
lone tmd Otre Lmtungen m den Jahreti i848-i849, broch,
in-8";
3" Schriften des historischen Vereines fur Innerœiter-
reich, i'^ cahier, 1848 ;
A** Essai de Tablettes fie^eot5fis,parM.d'0treppe de Bou-
vette, 27* livraison;
5" BuUelin, de la Société des antiquaires de Picardie,
1859,1*' cahier;
6° Bulletin de la Société impériale des antiquaires de
fronce, 1859, i" trimestre;
7° Ânzeiger fur Kunde der deutschen Vorzeit, n"' 3, 4 et
5 , 1859.
Le secrétaire lit le procès-verbal de la dernière séance qui
ne donne lieu à aucune réclamation.
Le comité décide que, conformément au vœu exprimé
par le comité d'administration de la Société historique de
Styrie, les publications de la Société archéologique de
Strasbourg lui seront envoyées.
La même décision est prise à l'égard de la Société d'ému-
lation des Vosges, dont le président M. Haud'heux annonce
le prochain envoi des annales de cette Société, en expri-
mant le désir, au nom du bureau qu'il préside, de posséder
intégralement la collection du bulletin de la Société pour la
conservation des monuments historiques d'Alsace.
jt,Googlc
— 68-
Leprésident donne lecture des différentes lettres adres-
sées par lui au Ministre de l'instruction publique et aux au-
torités départementales depuis la dernière séance.
I! annonce avoir obtenu de l'autorité départementale pour
la Société, un crédit de 1350fr. sur celui de 1500 fr. inscrit
au budget de l'exercice 1858 pour être employés à la re-
cherche et à la conservation des monuments historiques de
l'Alsace, 150 francs ayant été mandatés pour les fouilles
exécutées à Ohnenheim , Heidobheim et Hilaenheim.
M. l'abbé Straub communique au nom de M. Zimberlin ,
curé à Orschwihr (Haut-Rhin), les inscriptions qui se trou-
vent sur les quatre colonnes qui supportent la tribune de
l'église paroissale de Bergholz-Zell, et celles qui recouvrent le
couvercle et la partie antérieure du sarcophage des sept
moines , massacrés par les Huns dans l'élise de Murbach.
Le comité prie M. Strdub de réclamer du correspondant
les estampages de ces inscriptions, dont il vole l'insertion
dans le bulletin,
M. Ëissen, chargé, conjointement avec H. Morin, de vi~
eiter le château de Nideck, lit un rapport sur l'état de ces
ruines pour lesquelles, dit-il, l'administration forestière a
déjà beaucoup fait, en en rendant les abords faciles au
moyen des sentiers qu'elle y a pratiqués. Il réclame de la
Société le crédit de 200 francs déjà voté en principe , pour
être mis immédiatement à la disposition de M. Joiivet,
garde général des forêts à Niederhaslach, qui se chaînera
de la direction des travaux de consolidation.
Cette somme est définitivement votée.
La parole est au secrétaire :
Messieurs, dit-il, la commission nommée dans la séance
«précédente, pour l'examen des planches d'antiquités de
nBrumalh, communiquées par M. Richard, directeur de
Il l'asile des aliénés à Stéphansfetd, a jugé que 25 des objets -
jt,Googlc
— 59 —
t représentés mérilaient particulièrement d'être reproduits
< par la g:ravure. Elle vous propose donc de les publier dans
«le .bulletin. La bibliothèque de Strasbourg et le cabinet
(d'antiquités de M. le docteur Scbnœringer, àBrumalb, pos-
(sédant aussi plusieurs objets qui proviennent de cette
f même localité, votre commission a pensé qu'il était op-
tportun , avant cette publicatiou, de procéder également à
c l'examen de ces objets et de choisir ceux d'entre eux
( qu'elle croirait utile de joindre par la gravure à ceux de la
( collection de M. Richard. Tous ces dessins, accompagnés
t d'une courte notice descriptive dont M. le professeur Jung
(veut bien se chaîner, formeraient une monographie des
< antiquités romaines trouvées dans le sol de Bnimatb.»
M; Schirr, vice-président, rend compte des travaux de
déblai et de consolidation de l'ancienne chapelle de Saint-
Jacques prés de Niedermûnster.
Les soubassements de l'édifice ont été dégagés dans tout
le pourtour; le sanctuaire a été déblayé jusqu'à son ancien
pavé qui est conservé en grande partie; les brèches qui exis-
taient dans les socles extérieurs sont presque entièrement
réparées; un mur latéral et le chevet du chœur ont été re-
levés jusqu'à l'appui de la fenêtre; les quatre jolies colon-
nettes romanes, qui supportaient la voûte du sanctuaire sont
redressées et consolidées pour longtemps; le socle intérieur
sur lequel elles s'appuient , est complètement remis en
vue. Le style de l'édifice se dessine aujourd'hui nettement
dans toutes les parties qui ont échappé aux ravages du
temps, et l'on devine au premier abord, comment il a dû
être disposé dans son ensemble.
M. Schirr réclame encore du comité une somme de 135
fVancs pour terminer ces travaux, pour porter jusqu'à la
hauteur des corniches le revêlement extérieur du mur laté-
ral à gauche du chœur, pour remettre à leur place, au cfae"
jt,Googlc
vet au chœur, ce qui se retrouvera encore des pierres de
l'encadrement de la fenêtre , pour compléter le dallage et
pour achever les travaux de terrassement autour du mo-
nument.
Cette somme Jui est allouée en principe.
M. le colonel de Morlet présente deux mémoires, l'un sur
le tronçon de colonne trouvé près de Weitbruch, l'autre
sur la statuette de la Fortune, trouvée dans les décombres
de l'ancien couvent de Saînt-Ëtienne, et sur lesquels il a
déjà appelé l'attention du comité dans la dernière séance.
Ces deux mémoires et les planches qui les accompagnent
seront insérés dans le hullétin de la Société.
M. Matusczinski, présent à la séance, veut bien, sur la
prière que lui en fait le président, se charger du relevé des
monuments historiques de l'arrondissement de Wissem-
bourg.
Le secrétaire donne lecture au comité d'un mémoire de
M. le curé Siffer, sur une ancienne voie romaine, conduisant
de Brumath à Niederbronn, par Mertzwiller. Renvoi du
mémoire à la commission pour la topographie des Gaul^s^
La séance est levée à 1 heure.
Séance da Comité du 4 juillet 18S9.
Présidence de H. 5PACH.
La séance est ouverte à onze heures et quart.
Le secrétaire, après la lecture du procès-verbal de la der-
nière séance, qui ne donne lieu à aucune réclamation , dépose
sur le bureau les ouvrages suivants :
i° Notice rédigée d'après le nobiliaire de Belgique, par
M. N. J. van der Heyden , 2^ édit. ;
jt,Googlc
_ 61 —
S° Annales de FAcadémie d'archéoloffie de Belgique
(fom. XV, 3" et 4* Uvr.);
S° Anzeiger fur Kunde dar ' deutschen Vorzeit, 1859,
ii»6.
Le président lit une lettre de M. le Ministre de l'instruciion
publiqoe et des cultes, dans laquelle il le.prie d'agréer et de
faire agréer à MM. ses collègues l'espr^sion de sa gratitude,
pour la promesse qu'il lui a faite du concours du Comité
historique d'Alsace à la préparation de l'Inventaire archéslo-
gique de la France.
M. Ingold, membre delasociété, à Cemay, demandes]
les dames qui voudraient faire partie de la Société d'arcbéO'
logie d'Alsace, ne pourraient pas, en payant la cotisation
prescrite par le règlement, recevoir les bulletins de la so-
ciété.
Quoique ce cas n'ait pas été prévu lors de la rédaction du
règlement intérieur de la société, le Comité est d'avis que
rien ne s'oppose à l'inscription des dames au nombre des
sociétaires. Ce sera l'objet d'une proposition à l'assemblée
générale.
Cette réponse sera transmise au correspondant.
M. Ringeisen ayant déposé entre les mains du président,
le relevé des édifices de Schlesladt pour être envoyé au
Ministre de l'instruction publique, le Comité décide que le
travail serait transmis, sans attendre les communications
ultérieures sur le même objet.
M. Teste, architecte à Vienne, département de l'Isère,
demande quelques éclaircissements sur une question ar-
chéologique digne d'intérêt, qui a rapport à Jehan Lelou,
dont le sceau avec les emblèmes maçonniques a été décou-
vert, il y a quelques mois, sur le teiTitoire de cette ville. Aux
détails contenus dans la lettre sont ajoutés un numéro du
Moniteur viennois , du 11 mars dernier, dans lequel M. Teste
jt,Googlc
a rendu compte de celte découverte, et uae empreinte du
sceau, sur lequel se remarque une branche d'acacia à. sept
ffiuUles, suivie d'une rose et de trois points, lesquels sig^ies ,
dit-il, sont encore aujourd'hui, dans la loge, caractéristiques
delamafïm*.
11 demande si, eu égard à ces signes maçonniques, ce
Jehan Lelou ne doit pas être regardé comme twi architecte,
maître dans la loge , et si ^ chef aux armes de France, qui
se remarque sur le haut du sceau, ne poun-ait pas être con-
sidéré comme héréditaire des armes de ce personnage,
premier du nom, qui aurait mérité cette insigne faveur
héraldique par une longue carrière dans la constmction des
édifices royaux.
« Strasbourg, dit-il, est le berceau de la franc-maçonnerie
organisée régulièrement. 11 pense donc que personne mieux
que le Comité de Strasbourg ne saurait résoudre ces ques-
tions. »
Renvoi à M. Klotz, architecte de l'Œuvre Notre-Dame,
pour en faire un rapport.
M. le baron de Faviers rend compte de la déplorable dis-
parition d'une des portes de Châtenois, récemment démolie.
Il prie le Comité d'intervenir auprès de l'autorité supérieure
pour que l'autre porte, d'un effet bien plus pittoresque en-
core, n'ait pas le même sort
M. Ringeisen fait observer que la même manie de moder-
niser les villes a fait disparaître une vieille tour de Ville,
et qu'à' Andlau , où l'on a aussi démoli une vieille porte
d'entrée, une autre porte intérieure est de même menacée.
Le Comité charge le président d'écrire à ce sujet à U. le
préfet,
M. Schœll, avocat à Saverne , membre de la Société, pré-
sente l'eslamp^â d'une inscription, scellée dans l'iatérieuE
jt,Googlc
de l'anse de Monswfller, près de Saverne, è gauche du
porche. La pierre est noircie, les' lettres sont peintes en
rouge; un écusson , taillé dans un carré, h la partie supé-
rieure de gauche, a été entièrement eOacé.
D'après cette incription, dit le- membre, Guillaume de
Diest, le soixante- f|u!nzième évoque de Strasbourg, aurait
été ordonné prêtre dans l'Oise de Monswiller, le samedi où
l'on chante Caritas, de l'année 1417, c'est-à-dii-e, le samedi
après Pentecôte. '
Od ne peut, dit M. Schœll, donner à ces expressions,
ordinatus est in presbyterium, un autre sens que celui, fut
ordonné prêtre. Cependant le père Laguille, dans son Histoire
d'Alsace (t. 1", p. 317), affirme qu'au concile de Constance,
on se contentait d'appeler Guillaume de Diest, au évêque,
parce que, n'étant pas pr&re, it ne fut jamais sacré.
Quelque temps après son élection, Guillaume de Diest
mécontenta fort le chapitre et la ville de Strasboui^ par ses
dilapidations et ses prodigalités. Herzog raconte son arres-
latîoD en 1416 par le doyen et le camérier du chapitre, qui
avaient reçu des ordres du magistrat. Jeté d'abord dans la
tour aax pfennings, l'évêque fut ensuite rélégué au-dessus de
la chapelle de Saint-Jean à la cathédrale, et remis en liberté,
après plusieurs mois de capljvité, à la sollicitation de l'em-
pereur Sigismond et des évéques de Worms et de Merse-
bourg. Comme condition, on exigea qu'il se rendrait au
concile de Constance. Guillaume y parut ta première fois le
27 juin 1416. Le père Laguille donne cette date. Le concile,
chaîné de régler les différends qui eiiataient entre la ville ,
le chajMtre et l'évêque, lança, le 7 novembre 1417, une
sentence d'excommunication contre les chanoines et quel-
ques bourgeois de Slrasbourç. D'après l'inscription , Guil-
■ 2. Jour où en effet rinlroit «munence par le mot earilas.
jt,Googlc
— 64 —
laume de Diest était à Monswiller, à la Pentecôte, au mois
de mai ou de juin 1417; d'après le père Laguille, il se trou-
vait encore à Constance en ce moment.
Or il y a une troisième contradiction. Le 22 décembre
1415, le chapitre de Strasbourg avait fait un règlement,
connu sous le nom de grande confraternité, qui M approuvé
par le pape Martin V, pendant le concile de Constance. Plus
tard, l'évèque reconnut aussi l'utilité de ce règlement, et
voulut le souscrire et s'y soumettre parun acte célèbre, daté
de Saverne, le mardi d'après la Purificaiion , i43i. Par cet
acte, dit le père Laguille, il consentit à ne faire aucune im-
position, et il promit de prendre les ordres, à se faire sacr^
dans l'espace d'un an, et de rien omettre de ce qui pouvait
dépendre de lui pour y parvenir.
Si cet acte existe, dit M. Schœll, dans les termes que le
père Laguille lui attribue, quel sens donner à l'inscription?
D'après la coïncidence des dates, Guillaume se serait-il con-
formé à une des clauses de la grande confraternité, qxà\eul
que l'évéque soit prêtre au moment où Martin V approuvait
cet acte?
Le Comité, laissant à l'auteur du mémoire la responsa-
bilité de ses assertions , écoute avec intérêt cette communi-
cation , dont il ordonne te dépôt dans ses archives , ainsi que
de l'inscription.
Le président veut bien se charger de faire dans les archives
du département des recherches qui pourraient éclairer la
question.
M. Ringeisen donne quelques détails sur les travaux entre-
pris à Ribeauvillé au château de Saint-Uhnc. Des déblais y
ont été opérés ; des chemins ont été établis, d'autres sont en
cours de construction,
M. Klotz, trésorier de la société, présente l'état des dépenses
[u'à ce jour pourles divers monuments en réparation.
jt,Googlc
— 65 —
M. Morin, qui a récemmail viaté Guïrbaden, décrit les
travaux opérés dans cette magnifique ruina. La porte ou
arcade principale a été relevée; une grande brèche a été
remplie; une partie très-intéressante des vieux murs encom-
brés et, entre autres, une beUe porte romane ont été décou-.
verts. On a déblayé la chapelle, dont on peut maintenant
distinguer la forme de l'abside. Il reste à soutenir le donjon
pour lequel le Comité a voté des fonds dans son avant- der-
nière séance,
M. Ringeisen appelle rattenlion du Comïtésur le château de
Landsbergjdontl'arcature romane, soutenuepar des colonneltes,
tend à disparaître. N'oublions pas, dit-il, d'y porter remède,
et que ce château , par sa belle exposition et par ses motifs
d'architecture, est peut-être la ruine la plus intéressante de
toutes celles qui couronnent cette partie de nos montagnes.
Le Comité vote pour ces réparations, sur la demande de
l'architecte, une somme de 300 fr.
La séance est levée à une heure et demie.
SéUMdii Comité do !«■' aott (859.
Présidence de H. SPACH.
Depuis la dernière séance , ont été envoyés à la société les
ouvrages suivants :
i" De la part de la société de Luceme, Uri, Schwytz,
Unterwalden et Zi^, Der Geschicktsfr&ind, 14* et 15* vo-
lumes;
2° Le premier cahier du tome Vin de la société d'émula-
tion des Vosges;
Ht. 5
jt,Googlc
3° De la pari de la société historique de Munich : 4 cahiers
du Oberbayerisches Ârchiv , et le 20* compte rendu de cette
soci^;
4" Compte rendu et supplément de la société d'émulation
deHontbéliard;
5° Revue de l'art chrétien, n" 3;
6" Anzeige fur Kunde der deutscken Vorzeit, n" 6 ;
■7" Annales de l'Académie d'archéologie de Belgique, à
Anveiï, 2 cahiers.
Le procès-verbal de la dernière séance, lu par le premier
secrétaire, est adopté.
Le président annonce qu'en vertu de la décision prise par
le Comité, il a fait l'envoi à la société historique de Styrie ,
des publications de la Société pour la conservation des mo-
numents historiques d'Alsace.
Par une lettre, en date du 21 juillet, M. le Ministre de
l'instruction publique et des cultes fait remercier, par M. le
président de la société , M. l'architecte Ringeisen pour l'in-
dication sommaire des monuments les plus remarquables de
l'arrondissement de Schlesladt, que le président lui a fait
parvenir. Son Excellence, par une autre lettre, en date du
29 du mêine mois, l'informe que, par uq arrêté du 14 juil-
let dernier, et sur la proposition du comité impérial des
ti'avaux historiques et des sociétés savante, il a décidé qu'une
subvention de 300 fr. serait attribuée, à litre d'encourage-
ment, à la Société pour la conservation dés monuments his-
toriques d'Alsace.
Le président dépose sur le bureau un numéro du Journal
hebdomadaire à\l canton de Ribeauvillé, qui rend compte
des travaux de fouilles et de déblais qui se pour^iivcnt dans
la ruine du château de Sainl-Ulric.
jt,Googlc
— 67 —
M. Dugas de BeauUeu envoie à la société polir son abon-
nement au bulletin et comme membre de la sodété, une
somme de 20 fr. pour l'année courante. — Remerdments.
Le président prend la parole comme membre du Comité:
«Messieurs, dit-il, dans la dernière séance, M. SchœU fils
< vous a présenté l'estampage d'une inscription qu'il a décou-
«verte dans l'église de Honswiller, et dont il résulterait que
* Tévêque Guillaume de Diest aurait été ordonné prêtre en
1 1417, le samedi après la Pentecôte.
- t M. SchœU, à l'aide de cette inscription, soulève plusieurs
« objections contre des faits jusqu'ici admis sur la foi du père
«Laguille, en ce qui concerne le même évéque, et, signalant
« les contradicUons manifestes de ces faits , avec l'inscription
ide Honswiller, il demande au Comité des éclaircissements
let, si possible, une solution.
«Je suis aux regrets de devoir contester l'exacUtude ,
(peut-être même l'authenticité de l'inscription rdatée par
(H. Schœl). Parmi les très-nombreuses chartes que renfer-
«ment les archives départementales du Bas-Rhin (fonds de
aVévêi^éde Strasbourg) sur l'évêque Guillaume de Diest, il
«eiislfi une bulle de Martin V, à la date du 15 octobre 1420,
«destinée à ^ciliter à ce même évèque, à juste titre si mal
s famé, la cérémonie de la consécration. Ainsi, à plus de
«trois ans de date de l'inscription de Monswiller , Guillaume
«n'avait point pris les CH-dres; il continua ultérieurement à
« s'y refuser.
« Nos archives départementales ne possèdent point le
«document du 22 décembre 1415, auquel M. SchœU fait
«allusion dans sa note ou son commentaire; elles ne con-
« tiennent pas non plus le titre de 1431; mats j'ai pleine
< confiance dans l'exactitude du père Laguitle qui, sans au-
« cun doute, a tenu en main ce document. Il en résulte
«qu'en 1431, Guillaume ne s'était pas encore conformé
jt,Googlc
« aux prescriptions du Saint-Siège. Il serait difficile de
« réhabiliter en toute chose la mémoire de cet évêque dilar
ïpidateur et épicurien. J'ai tenté toutefois de le justiûer d'un
n fait que Ton a mis à sa charge, bien certainement à tort;
«je veux parler de l'invasion des Armagnacs, que Guillaume
ï de Diesl aurait provoquée pai" esprit de vengeance. Guil-
alaume de Diest a fait partie de l'alliance conclue le 5 février
«1439 contre les Armagnacs', et rien absolument n'autorise
(ta penser qu'il ait, d'une part, contribué aux mesures de
«défense, et, sous main, appelé en Alsace ces bandes incen-
tdiaifes. Le traité de 1439 fut un des derniers actes de sa
f carrière politique. 11 mourut, laissant après lui un>enom
adéteslable, un domaine épiscopal à peu près engagé en to-
« talité, et un trésor vide. Ses successeurs passèrent leur vie
« à réparer ces brèches, à dégager les châteaux et les vfllages,
« à ramener à l'ordre les esprits troublés. ,
« 11 me reste à remercier sincèrement M. Schœll de son
« intéressante communication, à le prier de vouloir bien rester
ïen rapport avec le Comité, et à former des conjectures
«sur l'origine de l'inscription de Monswiller; peut-être est-
«elle due à un ami de l'évêque; pour le justifier d'un des
a reproches les plus graves , lancé contre son caractère épis-
«copal, on a peut-être eu recours à ce subterfuge.»
Le premier secrétaire donne lecture d'un mémoire de
M. StofTel, membre de la société, à Habsheim,surun/umu-
lus ouvert par lui, près de Rixheim, et dont il a déjà été
rendu compte dans le Samstagsblalt, de Mulhouse, et dans
une publication particulière de M. le professeur Stceber.
Le Comité ajourne à la prochaine séance la décision ô
prendre sur l'insertion de ce travail dans le bulletin.
Un mémoire de M. Siffer sur deux sculptures païennes,
I. Une alliance contre les Arma^aca. Charte publiée en 1840 par l'ar-
chiviste du Bas-Rhin.
jt,Googlc
trouvées en 1845, enlre PfafTeiihofien et Riogeldorf, est
renvoyé à l'examen de M. de Ring.
M. l'abbé Straub dépose sur le bureau :
i" La statistique monumentale du canton de Ribeauvillé; *
%° la statistique monumentale du canton de Kaysersberg ,
tous deux dans le Haut-Rhin. Le Comité vote l'insertion de
ces deux, mémoires dans le 2' cahier du bulletin; ils seront
transmis par le président, à S. Exe. le Ministre de l'instruction
publique.
Le président prend la parole pour une communication.
t Messieurs , dit-il , la famille de feu M. Fries a bien voulu
«fiiire déposer entre mes mains, par l'un de ses membres,
« le manuscrit que notre collègue avait préparé pour le bul-
uletinde la société. J'ai examiné ces nombreux feuillets sur
«les monuments historiques de Strasbourg avec un religieux
«intérêt; et celte revue des travaux que feu M. Fries avait
«entreprissur la demande du Comilé, m'a confirmé dans
' « la haute opinion que j'avais de son zèle scrupuleux et de
a son activité désintéressée. Des membres du Comilé , plus
«compétents que moi, vous confirmeront, je pense, dans
aie jugement que vous avez porté sur l'architecte et sur
«l'artiste, lorsqu'on novembre 1857, il vous a communiqué
«ses plans de restauration des châteaux des environs de
«Barr.
« Depuis le mois d'août 1856, époque à laquelle le Comité
«avait chargé M. Fries de l'inventaire et de la description
« des monuments de Strasbourg , il a donné à peu près tous
«ses loisirs à celte œuvre, qui formera, j'en suis sûr, l'une
< des parties les plus curieuses et les plus instructives de
«nos publications. C'est un legs qu'il nous laisse, et que nous
« devons chercher à faire valoir avec une pieuse reconnais-
«sance.
« Le travail de M. Fries est divisé en trois parties : raonu-
III. 5*
jt,Googlc
— 70 —
iments religieux et civils de Strasbourg, — les portes, —
des maisons de Strasbourg,
a Une notice historique succincte précède la description
€ de chaque monument (église, hÔtel, etc.); des plans ac-
• compagnent chaque édifice marquant; quelquefois des
« détails d'architecture y sont joints. »
Une commission de deux membres est nommée au sein
du Comité, pour procéder avec le président à l'eiamen de
ces feuilles, et pour s'entendre sur le mode de publication
le plus convenable.
! Un relevé complet de tous les châteaux existants ou dis-
parus de la province est déposé par M. Heitz entre les
mains du président, pour servir à élucider une des ques-
tions proposées dans le programme du prochain congrès
archéologique.
La séance est levée à une heure un quart.
jt,Googlc
SOCIÉTÉ
CONSERVATION DES MONUMENTS HISTORIOUES
Séance ds Conité du 3 wlobre 18S9.
Présidence de M. SPACH.
La séance est ouverte à 11 heures el demie.
Sont présents : MM. Spach, président; de Ring, secrétaire;
Heitz, archiviste; Schin-, Straub , Ringeisen , Morin et Jung,
membres du Comité; de Morfet, membre libre de la Société.
Le procès-verbal de la dernière séance, lu par le secré-
taire, est adopté.
Les ouvrages suivants, ofTerts au Comité depuis sa dernière
réunion, sont déposés sur le bureau :
1° De la part de M. de Ring, la 2* édition, in-folio, des
Tombes ceUiques d'Ensisheim et du Hiibelwœldele.
2* De la part de M. de Caumonl, Essai sur les poteries
romaines, découvertes au Mans en i859, par M. Daudin.
3* Essai sur le système défensif des Rotnains dans le pays
Éduen, par M. J. C. Bulliot.
4* Annales de la Société d'émulation du département des
Vosges, t. X, 1" cahier, 1858.
5" Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, t. III, S,"
livraison.
6° Chronik der niedrigsten Wasserstcmde des Bheins vom
Jahre 70 n. Ck. bis i858, par M. le docteur Jos. Wiltmann ,
jt,Googlc
— 72 —
directeur de la Société d'histoire et des antiquités du Rhin ,
à Mayence.
1" Bulktin historique de la Société des antiquaires de la
Morinie, S" année, 3^ livraison.
8° Bulletin de la Société des antiquaires de ta Picardie,
ann. 1859, n» 2.
9" Le château de Ham et ses prisonniers, par M. Ch. Go-
mart, broch. in-S".
10* Bulletin de la Société des antiquaires de France,
1859,2Mnraestre.
11" Ânzeiger fiir Kunde der deutschen Vorzeit, 1859, d'^ 7
et 8.
12" Vue panoramique de l'Alsace et des Vosges, éditée
par M. Risler, à Sain te-Marie-aux -Mines.
Le président annonce s'être mis en rapport avec M. Forch-
hammer, professeur d'archéologie à Kiel, et auleur de la
Topographie d'Athènes, qui lui a exprimé le désir de voir
des relaUons s'établir entre la Société historique de Kiel et
celle pour la conservation des monuments historiques d'Al-
sace. M. Spach, dan« l'attente de l'arrivée prochaine despu-
blicalions de cette Société, demande l'autorisation d'envoyer
en échange les publications de la Société d'Alsace. Le Comité
lui donne à cet égard plein pouvoir.
Le président explique ensuite le retard qu'a éprouvé l'ap-
parition du deuxième cahier du Bulletin de la Société. Il de-
mande que les iravaux manuscrits de feu M. Pries, confiés à
ses soins par la famille du défunt, soient mis à profit pour le
Bulletin, dans leurs parties les plus saillantes. 11 est d'avis
que successivement, et à défaut d'auti'es mémoires, les des-
sins et descriptions d'éghses, de châteaux et d'autres édifices,
laissés par l'auteur, soient publiés par la Société. Il est ap-
puyé dans cette proposition par plusieurs membres du Co-
mité, qui décide néanmoins qu'avant cette publication les
jt,Googlc
— 73 —
dessins et les arlides, choisis par la commission nommée
ad hoc, seront soumis à sa sanction.
Une lettre de M. de Tûrckheim, garde général des forêfcs à
NeuwiIler,signaieàraltent)on du Comitédeux pierres ausquelles
il croit reconnaître une origine druidique. 11 exprime le désir
de voir quelques membres du Comité visiter ces monuments.
Remerdments et dépôt dans les archives. M, Goldenberg
promet de se rendre sur les lieux.
M. de Ring fait part au Comité de la visite qu'il a tout ré-
cemment faite aux ruines de Ribeauvillé, et des travaux de
déblayement qui ont eu lieu dans l'intérieur du diâteau de
Sainf-Ulric. Il serait à désirer, dit le secrétaire, que des
fonds fussent alloués à l'architecte pour commencer les tra-
vaux d'élayage et surtout pour reprendre en dessous les
murs laissés suspendus par suite de déblai. Le chemin qui
conduit à ces ruines, naguère encore si délaissées, est main-
tenant parcouru par de nombreux visiteurs , grâce aux soins
pris par l'autorité municipale pour en rendre l'abord fa-
cile. Il serait désirable que cet exemple servit aux autres
localités qui possèdent dans leui's environs des ruines histo-
riques, riches en souvenirs, et qui, trop souvent, ont été
laissées dans l'abandon et dans l'oubli.
Le président donne communication d'une lettre de M. le
Préfet, adressée à H. le Maire d'Ëscbau, pour faire sceller
dans le mur de l'église les pierres historiques qui se trouvent
dans le cimetière et sur l'une desquelles M. l'abbé Straub a
déjà antérieurement appelé l'attention de M. le curé du lieu.
Il donne ensuite lecture d'une circulaire de M. le Ministre
de l'instruction publique et des cultes, en date du 20 août
dernier, i-elative au Dictionnaire géographique de la France.
A ce sujet il annonce que, le i"' de ce mois, il a fait parve-
nir à Son Excellence un travail supplémentaire de M. Heitz,
destiné à la rédaction de ce dictionnaire.
jt,Googlc
— 74 —
Une aiUi'C lettre du Ministre, datée du 27, annonce que
le travail de M. l'abbé Straub, sur la statistique monumen-
tale du canton de Kaysersberg, (jui fait suite au travail de
M, Ringeisen , a été placé sous les yeux de la commission du
répertoire archéologique.
M. de Morlet, chaîné du travail sur la topographie ro-
maine des arrondissements de Strasbourg et ^a Saverne,
informe le Comité que ce travail, selon ses prévisions,
pourra être livré, pour l'arrondissement de Sti-asbourg, dans
le courant de l'exercice prochain; que deux cantons de celui
de Saverne sont préparés.
M. de Ring , revenu d'une excursion archéologique dans
le Haut-Rhin, lit un rapport sur les fouilles entreprises par
lui les 19, 20 et 21 septembre dans un lumulus de la plaine
de Reguisheim. Ce mémoire et les dessins qui l'accompegnent
seront publiés dans le Rulletin.
M. le colonel de Morlet rend compte d'urnes cinéi'aires,
trouvées le long du chemin de grande communication de
Wœrth à Haguenau (ligne n"7), dans la banlieue de Morsbronn.
«Ces urnes, dit-il, au nombre de neuf, formaient trois
«groupes, distant l'un de l'autre de i"*,50. Dans chaque
«groupe les urnes étaient placées aux trois angles d'un
«triangle équilaléral d'environ trente centimètres de côté;
« elles étaient formées d'une terre noirâtre et grossière , et
«renfermaient des fragments d'os calcinés et des cendres.
« Ces urnes ont été complètement brisées, et leurs fragments
« dispersés.
« Cette découverte ûxe d'une manière précise la direction
«de la voie romaine de Brumath à Wœrth, aux abords de
« cette dernière localité. De nouvelles fouilles permettront
«sans doute de retrouver les traces de cette voie qui con-
• duisait à Brumalh, soit en passant par Schweighausen, où
«existent de nombreux vestiges gallo-romains, soit en se di-
jt,Googlc
— 75 —
< figeant sur Mertzwiller, et de là sur Brumolh pnr la Burg-
t strass, qui est certainement une voie antique , ainsi que
I M. le curé Sifler l'a démontré dans le mémoire adressé au
1 Comité te 30 mai dernier. »
M, de Morlel pense que, pour intéresser les ouvriers ou
laboureurs à la conservation des vases, urnes ou ustensiles an-
tiques, il serait convenable de leur promettre une prime à pyer
sur les fonds que le département afTecte aux monuments
historiques. Le président se charge d'en écrire à M. le préfet.
M. de Ring, auquel, lors de la dernière séance, a été
renvoyé un mémoire de M. ie curé Siffer, sur deux pierres
trouvées en 1845 au lieu dit Kalkcefen, prèsdePfaffenhoffen,
en rend compte, sur l'invitation du président.
«L'une, dit le rapporteur, représente Mercure; l'autre,
(fragment de bas-relief, est surmontée d'une inscription
«adressée à Mercure et à Maïa, dont les deux têtes sont
«seules conservées. Celle du dieu, à gauche, est recouverte
« du pétase ailé, celle de sa mère, à droite, est ornée du
«bandeau. Le culte connexe de ces deux divinités parait
«avoir été très-répandu dans celte partie de la province.
«Remercions M. Siffer de nous avoir appris la provenance
«de ces deux monuments qui sont déposés sans indication
«au musée lapidaire de Strasbourg. Quoique très-fruste,
«l'inscription peut facilement être rétablie. Elle doit , selon
«moi, se lire ainsi:
MER ET MAIAE
B. ITOMARUS C
CISSAE V S L L M.
Mercurio et MaiœK Itomarus, civis Cissie, votum solvit
lœtus libms merito.
«c'est à dire: B. Itomarus, citoyen de Cissa, s'est acquitté
< avec joie et de bon gré, tel qu'il convient, de son vœu en-
« vers Mercure et Mata.
jt,Googlc
— 76 —
fCissa était, comme nous l'apprend Polybe', une ville
(d'Espagne, prés de laquelle, pour la première fois, Scipion
( défit les Carthaginois.
« Le Heu où ces deux pierres furent trouvées montre en-
ïcore les vestiges d'anciennes bâtisses romaines; il n'est pas
€ douteux, dit M. Siffer, qu'il ait existé là un édicule sacré.
f Si donc, ajoute-t-il, on veut placer cette position sur la carte
<t romaine de la Gaule, ce sera sur la nouvelle route, formant
tla ligne 6, entre les deux aqueducs, à gauche en allant de
< Pfaffenhoffen a Ringeldorf. Je vous propose le renvoi de son
< mémoire è la commission pour la topographie de la Gaule. »
Le renvoi est adopté. ,
M. le gi-and vicaire Schir entretient le Comité de protubé-
rances granitiques dépassant le niveau de l'ancien dallage de
la chapelle Saint-Jacques de 65 centimètres. Il demande l'avis
des hommes de l'art sur cette circonstance. M. l'architecte
Riogeisen se charge d'en faire l'examen et d'en rendre
compte.
La séance est levée à une heure et demie.
1. m, 20 (en grec KtiiTO) ; Tile-Livs l'Ëcrit fcisin.
jt,Googlc
— 77 —
Séaace géaérale du 27 octobre 1859.
PrËsîdence de H. la PRÉFET, présidant honoraira.
La séance est ouverte à deux heures et quart.
Soixante membres environ sont présents.
M. Spach, président de la société, prend la parole en ces
termes :
t Messieurs , dil-il , je dois commencer par vous donner
f quelques expUcations sur le relard que nous avons mis à
* vous convoquer. Seize mois se sont écoulés depuis la der-
cnière assemblée générale; quelques-uns d'entre vous ont
ipeut-être trouvé que cet intervalle était un peu long et que
€ les comptes à rendre de nos travaux et de notre situation
k financière devraient se suivre à des époques plus régulières.
(La question avait été débattue au sein du Comité, en
* mars dernier. On s'est décidé à remettre jusqu'en octobre
( ou novembre la réunion â laquelle nous venons de vous
« convier, afin d'être en mesure de vous entretenir des tra-
(vaux de conservation entrepris pendant la saison d'été, et
«surtout afm d'échapper à la coïncidence des fêtes agricoles,
< artistiques et archéologiques, dont nos deux départements
< ont fait, depuis le. mois de mai dernier, les frais et les
« honneurs. Nos modestes réunions ne semblaient pas de
a nature à entrer en lutte avec l'exhibition des produits du
Bsol de huit départements; elles devaient s'effacer devant la
«solennité musicale qui appelait, dans une ville voisine, l'élite
«des chanteurs de la vallée du Rhin, pour exécuter et en-
I tendre la belle hymne patriotique d'un poëte alsacien et
(d'un savant compositeur, né dans nos murs et récemment
« appelé dans le sancluairede l'Institut. Nos séances devaient
jt,Googlc
— 78 —
€ céder le pas au congrès archéologique, organisé au nom
( d'une sociélé, à laquelle nous nous rattachons par une
« filiation presque directe , et à laquelle nous avions à mon-
* trer, dans nos mui-s, et sur la lisière des Vosges quelques-
< uns de ces châteaux, dont nous nous appliquons à pro-
t longer l'exïâtence, quelques-unes de ces églises, dont nous
« enregistrons les richesses , et dont nous étudions les an-
t nales dans les documents ouUiés ou inconnus. Que dirai-je
«enfin? Pouvions-nous, devions-nous venir avec nos rap-
« ports et nos travaux un peu austères , dans une saison où
i Colmar posait une couronne de lauriers sur la statue d'un
«illustre aveugle', d'un poëte-moraliste, qui, Français de
t cœur et d'âme, a conquis une place dans les hautes régions
I du Parnasse allemand, et dont l'apothéose a fourni à nos
«magistrats une occasion bienvenue de proclamer que la
«France ne reniait aucune de ses gloires, et qu'elle conviait
«ses voisins, un peu passionnés, à une fête pacifique de la
a poésie , au moment où des animosités irréfléchies éela-
«taient le long de nos frontières.
«Nous nous sommes donc volontairement et sciemment
«retirés sur l'arrière-plan; et si nous comparaissons mainte-
«nant devant vous, dans rarrière-saison, il nous est permis
«peut-être de vous présenter quelques titres à un accueil
«indulgent.
a En même temps, nous comptons fixer d'une manière
«plus précise les réunions générales à venir. Vous avez bien
II voulu me charger, en juin 1858, de la rédaction d'un ar-
aticle réglementaire, qui consisterait à nous réunir, une fois
«par an à Colmar, dans l'intention de délibérer sur place ,
«avec nos collègues du Haut-Rhin, sur la meilleure applica-
«tion à donner aux fonds destinés à des travaux de conser-
ftvation dans la Haute-Alsace, J'ai donc l'honneur de vous
J. G. C. Pfeffel, né à Colmar en 1736; mort en 1809,
jt,Googlc
— 79 —
csoumettre l'adoption du [>rojet suivant, préalablement ap-
«prouvé pai' le Comité:
La Société pour la cotiservation des motiutnetUa histori-
ques d'Alsace, réunie en assemblée générale,
Considérant qu'il importe de donner aux membres de la
société résidant à Colmar et dans les autres localités du
Haut-Rhin , une occasion officielte et facile pour émettre des
propositions et des vœvx,
Arrête:
Une assemblée générale sera tenue chaque année, dans la
seconde moitié d'avril , à Colmar, sous la présidence de
M. le Préfet du Haut-Rhin.
On y discutera les projets de travaux de conserr}ation à
exécuter dans le Haut-Rhin pendant la saison d'été.
Des mémoires historiques ou archéologiques, concei'nanl
de préférence le Haut-Rhin , seront lus dans cette séance.
Les sujeh et la dimension approximative de ces lectures de-
vront être communiqués au président de la Société dans le
courant du mois de mars.
L'assemblée générale de Strasbourg aura lieu au mois
^octobre ou de novembre.
«Userait inutile, je le pense, d'appuyer sur la conve-
( nance de donner, par une réunion spéciale, satîsractîon
« aus intérêts de nos confrères et souEcripleurs de la Haute-
«Alsace. Les mesures financières demeurent réservées au
«Comité centra], el il est bien entendu aussi que la présen-
< talion de la situation financière se fera seulement dans
« l'assemblée générale de Strasbourg. >
Cette proposition, mise aux voix, est adoptée à l'unani-
mité.
Le président continue :
« Je saisis cette occasion pour vous informer, Messieurs ,
«que quelques membres de votre Comité ont émis le désir
jt,Googlc
— 80 —
< que des réunions générales régulières , eussent lieu à
< Slrasboui^, de trois mois en trois mois. Une proposition
t analogue avait été faite, dès la seconde assemblée géné-
t raie, le 5 février 1856, par l'honorable M. de Schauen-
«burg, et elle n'a point eu à cette époque une solution fa-
« vorable. Nous existions alors à peine, et nous ignorions
« jusqu'à quel point cette institution naissante rencontrerait
< des sympathies parmi nos concitoyens et une assistance
ï soutenue parmi les hommes lettrés et les artistes.
< Je dois maintenant reproduire celte mSme demande ,
€ parce que j'ai l'honneur d'être l'organe des vœux de nos
«membres, même si ces vœux ne procédaient que d'une mi-
tnorité. Dans la pensée de ceux de mes collègues, qui désî-
d reraient établir un contact plus fréquent entre le Comité
<et les membres en général , ces réunions trimestrielles ne
u seraient point destinées à des questions d'administration
i mais plus spécialement , soit à la lecture de mémoires, soit
« à des discussions historiques et archéologiques d'unintérêt
«général. Le bureau fixerait ce programme, qui n'empiéte-
crait pas sur la tenue des séances mensuelles.
«J'ai pour ma part soulevé une olyection timide, mais
«sans avoir la prétention d'en faire un argument contre un
«projet, très-utile au fond, et de nature à donner à tous nos
«souscripteurs, une occasion régulière de faire preuve de
ï leur zèle et de leur bienveillant concours à nos travaux. J'ai
« craint, je dois le dire, que la matière ne nous fît défaut ,
« car il ne semble pas jusqu'ici que nous ayons surabun-
«dance de mémoires ou de notes à entendre; ma pensée
« personnelle toutefois se trouve complètement subordonnée
« à ce que vous déciderez. C'est un essai à tenter. Peut-être
«pourrait-on se borner — puisque nous aurons désormais
s des réunions générales en avril et en octobre — à des con-
« vocations de tous les membres en janvier et juin; ce se-
jt,Googlc
- 81 —
c raient des pourparlers scientifiques et lilléraires , qui con-
i serveraient le caractère de réunions périodiques (trimes-
a irielles) et seraient assez solennelles pour ne pas être
f mises au même rang que les séances ordinaires et plus in-
€ limes du Comité administratif.
aJe vous prie, Messieurs, de vouloir bien autoriser le
< Comité à débattre ce projet , et à s'arrêter au parti le plus
t convenable, à moins que vous ne préfériez vous-mêmes
«élucider la question et prendre une décision, séance te-
« nante. >
Le premier secrétaire combat la pn^osîtiou. 11 la regai'de
comme inopportune avec d'autant plus de raison, dit-il, que
chaque membre de la Société a le droit d'assister, sans
prendre part aux délibérations , aux séances mensuelles du
Comité. Nous sommes 313 membres inscrîts, et si je compte
ceux qui assistent à cette séance , leur nombre ne dépasse
pas soixante. Que sera-ce dans les assemblées trimestrielles
dont la solennité est bien moins importante.
M. Drion, de Schlestadt, soutient l'opinion de M. de
Ring.
L'assemblée, consultée par le président, laisse au Comité
le soin de débattre ce projet.
cUne proposition d'une toute autre nature, continue
< M. Spach , m'a été adressée dans le courant de l'année , de
< la part d'un membre du Haut-Rhiu , qui désirerait que l'ad-
< mission des dames, au nombre de nos souscripteurs, fut
c décidée par un article additionnel aux statuts. Le Comité
« s'est préalablement prononcé à ce sujet ; il a pensé que
I rien ne s'oppose à ce que des dames nous bonorent de
( leur concoui's. Leurs noms seraient accueillis avec recon-
1 naissance, ainsi que cela se pratique dans une société
« vouée au culte des arts et qui a son siège à Strasboui^. Il
«serait superflu de faire de cette admission l'objet d'une
jt,Googlc
«décision officielle. Je pense. Messieurs, que vous mlifierez
< celle dédsion. ►
Adopté.
iJe passe, Messieurs, à un acte d'administration inlé-
«rieure, que je n'ai pas voulu reléguer au bout de l'ordre
«du jour, afin de vous laisser la pleine latitude de votre dé-
« cision.
« Le bulletin de convocation porte les noms de quatre
I membres du Comité qui doivent sortir cette année , c'est-à-
«dire, ou recevoir le renouvellement de leur mandat par
< votre suffrage ou être remplacés.
«Ces membres sortants sont MM. Bœrsch, Schir, de Fa-
it viers et Morin.
« Mes collègues m'en voudraient, je le sais, si je faisais
« ici l'éloge de la part active que chacun d'eux apporte à nos
«réunions et à nos travaux. Je me borne simplement, Mes-
« sieurs, a vous prier de prendre une décision au sujet de
« ce mandat à conférer, n
L'assemblée, consultée, déclare maintenir le mandat des
quatre membres,
«Deux de nos collègues du Comité, MM. Arth, de Sa-
it verne (série de 1857), et Piton (série de 1858), ont donné
«leur démission; le premier comme membre du Comité
«seulement, le second comme membre du Comité et de la
«Société. J'ai fait, Messieurs, vous devez m'en croire, de
« vives et sincères instances auprès de l'un et de l'autre pour
« les retenir ; mes devoirs comme président , et mes pen-
< chants pei'sonnels me portent constamment à concilier
« toutes les tendances, à réunir toutes les forces vives de
«notre société, à maintenir intact le faisceau qui a été, dès
« notre début, une cause de réussite, et qui pour notre ave-
« nir, devra être une condition de durée. Je n'ai donc cédé
«qu'à des intentions bien décidées, et à cette heure encore,
jt,Googlc
«je suis l'organe du Comilé, en manifeslant le regret que
« nous a causé celle séparation.
cLa mort a enlevé récemmenl un autre colique très-actif
« et très-utile; je veux parler de feu M. Fries, ancien archi-
« lecte de la ville de Strasbourg. Vous verrez dans les livrai-
« sons à venir de noire Bulletin , des preuves patentes de sa
« belle activité ; il nous a laissé un legs auquel j'ai rendu un
« solennel hommage dans la dernière séance du Congrès ar-
1 chéologique et une appréciation plus intime dans nos réu-
( nions particulières.
«Il s'agit donc de remplacer ces trois membres. J'ai l'hon-
«neur de vous proposer, d'accord avec mes collègues du Co-
«mité:
* En place de M. Arth: M. le colonel de Morlet;
« De M. Fries ; M. le professeur Opperraann ;
« De M. Piton : M. le baron de Schauenburg.
«Vos bulletins vous ont fourni ta preuve surabondante
< du concours que nous ont prêté , pendant et en dehors de
« nos séances, MM. de Schauenburg et de Morlet.
< Depuis deux ans ils assistent régulièrement a nos réu-
« nions mensuelles ; nous les considérons de fait comme nos
« collègues , et nous serons trop heureux de trouver dans
« leurs lumières et leur zèle, une collaboration inappréciable.
« M. le professeur Oppermann, malgré ses occupations offî-
« cielles, nous a aussi donné des preuves d'un concours ac-
«lif, et je compte bien sur son assistance suivie, si vous
* voulez bien ratifier, par votre vote , le choix préalable 'que
«nous avons fait de cet excellent candidat.
«Enfin, je vous propose de vouloir bien adjoindre au Co-
«mité du Haut-Rhin M. Auguste Stœber, professeur à Mul-
< house. Son nom me dispense de tout commentaire. »
L'assemblée ratifie la nomination des ijualre membres
proposés.
jt,Googlc
„ 84 —
f Enfin , Messieurs , vous avez à renouveler le mandat ou
« à décider du sotl de votre président , qui attend voire dé-
f cision avec la déférence qu'il doit à tout ce qui émane de
«vous.»
L'assemblée déclare qu'elle maintient le mandat du pré-
sident actuel.
Après avoir lemercié ses collègues de cette nouvelle
preuve de conGance, M. Spach continue:
» Je ne suis point au bout de mes propositions, Messieurs,
«je dois donc réclamer encore un peu votre indulgence.
«J'ai eu l'occasion, il y a un mois, d'entretenir de nos
u travaux un archéologue bien connu, qui a recueilli, il y a
1 plus de vingt ans déjà, sur le sol classique dej'Italie et de
«la Grèce, des résultats considérables, et dont le nom est
« inscrit depuis lors, surtout comme restaurateur du plan de
«l'antique Athènes, dans les fastes du monde savant con-
«temporain. Je veux parler de M. Forchhammer, professeur
1 d'archéologie à l'université de Kiel , en Holstein. M. Forch-
«hammer m'a promis de nous mettre en rapport avec la
«société historique de cette lointaine université, dont il est
t l'un des centres et des points d'appui. Cet échange de nos
«productions avec une société savante sur les confins de la
« Scandinavie , ne pourra qu'être profitable à notre avenir,
« et nous valoir des sympathies, je l'espère, dans une con-
«trée, où bien certainement notre nom n'a pas pénétré jus-
4 qu'ici. Je vous demande donc. Messieurs, de me permettre
(S d'ouvrir ces relations et de donner à M. Forchhammer le
« titre de membre correspondant Au moment de passer dans
« nos murs , il venait de remercier à Nancy la société Sta-
«nislas, qui l'avait spontanément admis au nombre de ses
« coliques honoraires. C'est vous dire que nous ne serions
«pas les premiers à reconnaîlresur notre sol le mérite émi-
«nent de M. Forchhammer. »
jt,Googlc
- 85 —
Cette nomination est ratifiée.
f 11 me reste à vous faire pai-t, dit le président , du désir
c d'un grand nombre de nos collègues. Je le répète, en cette
«circonstance surtout, je n'ai aucun avis préconçu, je ne
«prends aucune initiative propre, je ne suis que le rappor-
< leur de demandes instantes qui m'ont été faites ; je repro-
1 duis un vœu exprimé pendant le congrès archéologique el
« déjà formulé par l'opinion publique,
« Strasbourg n'a point jusqu'ici de local convenable pour
« un musée d'antiquités. Je n'ignore point qu'à Strasbourg il
t sera excessivement difQcile d'y remédier, qu'il sera presque
a impossible de combler cette lacune , que piésente la belle
«série de nos établissements publics et de nos collections
« scientiliques. Cependant il i^ut préparer la voie , et il suffira
< je pense, d'appeler sur ce grave sujet l'attention du magis-
«trat départemental qui nous préside, du magistrat munici-
«pal inscrit parmi nos membres, et de plusieurs de nos
î collègues , voués par-goût et par devoir à l'étude des anti-
«quités et à leur conservation. Il appartient à noire Société
«de solder à l'aggrandissement successif des rudiments qui
d se trouvent sous nos yeux, mais qui manquent d'espace
« pour attirer tous les regards; nous devons autant qu'il est
n en nous , répandre le goût de ce genre d'instruction dans
«tous les rangs de la société cultivée, et fournir un attrait
«de plus aux étrangers qui afDuent dans notre cité. Il ap<
«pallient surtout au professeur éminent, qui a fait de
a notre immense bibliothèque un arsenal, où tous les
« hommes d'étude trouvent avec une étonnante facilité des
«armes et des munitions scientifiques à leur usage; il lui ap-
« partienl, dis-je, de prêter dans cette circonstance le con-
« cours de son expérience , de couronner sa longue et utile
1 carrière , en faisant pour les monuments ce qu'il a fait
« pour les livres , et d'inscrire définitivement dans notre
jt,Googlc
t mémoire et dans celle de nos enfants, son nom à côlé de
« celui de Schœpflin. Il trouvera des disciples, des aides , et
cj'en atteste toute l'assemblée qui me prêle l'oreille, il
< ti'ouvera de son vivant encore des applaudissements et des
« palmes civiques. »
M. le professeur Jung, présent à la séance, accède à la
proposition du président. Il pense que le meilleur emplace-
ment pour un musée d'antiquités serait à côté de la biblio-
thèque, et il propose de le placer dans la salle du rez-de-
chaussée, qui, appropriée à cet effet, pourrait contenir
toutes les richesses archéologiques qui sont aujourd'hui dis-
séminées.
M. le Préfet invite le président à formuler une demande
en ce sens , afin de la communiquer à M. le maire de Stras-
bourg. Il ne doute pas que le magistrat municipal n'accède
avec empressement au vœu exprimé par la Société.
La proposition, mise aux voix, passe à une très -forte
majorité.
La parole est à M. EJssen. Le second secrétaire résume
l'ensemble des travaux du Comité depuis la dernière assem-
blée générale. Son travail est entendu avec intérêt.
M. de Morlet communique une note sur l'état d'avance-
ment des études relatives à la carte des Gaules, dans les ar-
rondissements de Strasbourg, de Saverne et de Wissem-
bourg.
(Ce travail, dit-il, se compose de deux parties distinctes:
(La partie historique qui consiste à rechercher dans les
anciens historiens et dans les documents locaux, les traces
de l'occupation romaine en Alsace.
« La partie topograpbîque qui a pour but de retrouver ces
traces sur les lieux mêmes, et de les rapporter sur des
cartes.
(Le travail historiqne a été entrepris à l'aide des manus-
jt,Googlc
— 87 —
dits de Schweigbœuser ot de l'excelleritc carie édJIée par
M, le professeur Jung. Les renseignemetits iburnis par les
communes, conformément aux circulaires de M. le Préfet,
ont apporté quelques utiles renseignements qui ont été véri-
fiés et rectifiés par l'examen détaillé des registres des che-
mins vicinaux et ruraux déposés à la Préfecture. M. le curé
Siffer et M, le pasteur Ilingel ont donné de leur côté de
précieuses indications, le premier sur les voies qui abou-
tissent à Mertzwiller, le second sur celles qui se croisent à
Domfessel.
«Tous ces renseignements, groupés par commune, puis
par canton et par arrondissement, présentent une série de
documents bien incomplets sans doute, mais sufQsants ce-
pendant pour pouvoir commencer les éludes topograpbiques.
(f Celles-ci auraient offert des difGcultés très-grandes sans
ie concoTirs que M. l'ingénieur en chef, directeur du service
de la vicinalilé, nous a donné avec le plus louable empres-
sement ; grâce à ce concours et au zèle de MM, les agents
voyers , ce travail est entrepris partout. Déjà il est très-
avancé dansl'arroudissement de Strasbourg, où M, l'inspec-
teur voyer Mûller el MM. les agents voyers Kopp, Kléber,
Beilstein et Moritz ont retrouvé sur différents points les
traces partielles de plusieurs voies antiques ; les arrondisse-
ments de Saverne el de Wissembourg ne larderont pas à
fournir aussi leur contingent dans ce grand travail qui offre
un immense intérêt, et qu'il importe de terminer bientôt,
car malgré tous nos efforts, chaque jour voit disparaître
quelques débris de cette antique civilisation dont nous
chercbons les traces.»
L'ordre du jour appelle M. Ringeisen à lire son rapport
sur les travaux d'ensemble entrepris cette année pai' les soins
de la Société, sous sa direction spéciale.
«Les sommes versées, s'élevaient, dit-il, à 2132 francs, à
jt,Googlc
répartir cnlrc six édifices différents, donl je vais vous en-
tretenir successivement.
Hohkœnigsbourg (500 ri.).
« Lus travaux du Kœnigsboui-g, sous la bonne impulsion
de M. de Faviers, ont suivi celte année leur cours régulier; à
l'aide des 500 fr. accordés et des32fi-.de rfiliqualde l'année
dernière, il nous a été possible de consolider: i" un pan de
mur intétieur du premier étage, immédiatement au -dessus
de la porte d'entrée du premier vestibule, compromis par
suite de l'ouverture après coup de tuyaux de cheminée et de
modilicalions inintelligentes; 2" la cage d'escalier nord -est.
Cet escalier circulaire desservant autrefois tout le corps du
bâtiment Jiord au-dessus des cuisines, a été affreusement
mutilé; il ne reste plus que des fragments de marches enga-
gés dans les murailles de la cage, laquelle pei'cée île baies
et dégradée, menaçait elle-même de disparaître. Nous avons
jugé très-urgent de conserver ces indications précieuses, et
à l'aide du rélablisscment d'une partie d'un grand mur ad-
jacent, sous forme de conlre-foil, nous sommes parvenus à
lui donner une solidité qui retardera pour longtemps encore
sa chule.
« A côté de ces travaux d'une importance majeure , nous
avons commencé des déblais extérieurs. La première cour
d'entrée a été nivelée , l'ancien passage par la porte nord-
ouest a été dégagé , ainsi que le chemin de ronde le long de
la courtine nord qui avait disparu sous les décombres. En
même temps on a commencé à déblayer les abords inté'
rieurs des terrasses des deux grandes tours oucsi, et cette
partie de l'enceinte a été mise en communication avec le
château principal , au moyen d'un pont rustique jeté sur le
saut de lonp intérieur. Le déblai de ce même fossé a été
entrepris et il a donné ponr résultat la découverte d'une
jt,Googlc
longue galerie souterraine communii{nan( avec le cul de
basse-fosse de la grande lour ronde dont il a été parlé ci-
dessus.
RibeauTÎlU (500 fr.).
< La ville de Ribeauvîllé a été désireuse de montrer l'in-
térêt qu'elle porte à son château. Par les soins d'une admi-
nistration municipale intelligente et dévouée , les cheqiins
qui naguère étaient impraticables , sont devenus commodes
et agréables; les sentiers à travers les vignes ont été nivelés
et élargis; de nouveaux chemins à iravei-s la forêt et au
pied du château ont été tracés de manière à ménager les
pentes. Des reposoirs garnis de bancs et d'entourages rus-
tiques ont été établis de distance en distance et aux points
de vue les plus favorables pour la commodité des visiteurs.
Un premier crédit de 500 francs el un deuxième de pareille
somme, successivement votés par le conseil municipal, ont
été employés à ces travaux.
«Les 500 francs accordés par la société des monuments
historiques ont été affectés aux déblais des décombres qui
s'étaient amoncelés dans le château. Ces déblais, exécutés
sous la surveillance immédiate de M. Itosensliel, architecte
à Itibeauvillé et notre collègue, qui a fait preuve d'un grand
zèle, ont donné pour résultat le dégagement presque com-
plet de toutes les parties du château. 11 est facile de recon<
naître dès à-présent deux constructions romanes bien dis-
tinctes: la première composée d'un petit corps de logis
irrégulier dans lequel on remarque plusieurs petites baies
romanes, portant un palmier dans le tympan plein, et une
cheminée ornée de 2 colonnettes à chapiteau cubique, le
tout adjacent au premier donjon rectangulaire d'entrée : ta
deuxième, vers le sud, de dimensions plus grandes, com-
posée d'un soubassement surmonté d'une belle salle d'hon-
neur, décorée d'une ordonnance d'arcades sur deux faces.
jt,Googlc
Ati-dessiis de ce deuxième corps (le logis, à l'ouest, esi ap-
pliquée la petite chiipcllc, le lout dominé par une grande
conslruclion rectangulaire, formant probablement autrefois
un deuxième donjon.
« Ces deux corps de logis primitifs ont été reliés et sur-
montés par des constructions plus récentes, établies suivant
les besoins, le tout enclavé de murs d'enceinle et d'ouvrages
avances.
«Les parties romanes du château, en pierre de grès de
moyen appareil à bossage, sont bien traitées, d'un grand
intérêt archéologique et sont généralement en bon état de
conservation.
«Les autres parties plus récentes, en simple maçonnerie
de moellons, sans grand intérêt de détail, ont été faites avec
moins de soins et sont en ruine.
« Nous estimons que quelques travaux de consolidation
qui feront l'objet de propositions spéciales , devraient être
exécutés dès le retour de la bonne saison, entre autres la
consolidation de quatre baies, d'un grand pan de muraille
effondré, et le rétablissement de deux escaliers pour per-
mettre les communications entre les deux parties principales
du château.
( En attendant, les matériaux extraits des décombres ont
été conservés et rangés avec soin. Malheureusement, excepté
les margelles du puits, peu de détails d'architecture ont été
retrouvés, et aucune partie des anciennes galeries ogivales,
qu'on avait vues autrefois au-dessus de l'étage roman, n'a pu
être découverte,
Landsberg (300 k.).
«Le château de Landsberg tel qu'il se trouve actuellement
au milieu de ses ruines et de ses décombres, laisse facile-
ment reconnaître les traces de deux constructions romanes
bien distinctes et de dates différentes.
jt,Googlc
— 9i —
c La plus aiidenne, an nord, forme un rectangle délimité
à l'extérieur par trois faces en pierre de taille de moyen ap>
pareil en granit et en grès , laissant apercevoir les encadre-
ments de baies plein-cintres sur deux hauteurs d'étage, mais
bouchées après coup. Ces mêmes élages sont nettement ac-
cusés à l'intérieur parles vastes ébrasements des mêmes fe-
nêtres également bouchées, par des corbeaux destinés â
supporter les solivages et par des cheminées dont l'une à
colonnettes engagées formant montants de chambranle, est
fort intéressante.
i Ces murs, en fort bon état, sont arrêtés à hauteur des
anciens chemins de ronde par des fragments de bandeau en
saillie. A la rencontre desdits murs s'élèvent 2 tours rondes
avec portes basses intérieures. Ces tours en maçonnerie de
moyen appareil avec créneaux maçonnés dansia partie supé-
rieure, sont cventrées et dégarnies de leurs parements du
côté du sud-ouest, dans la hauteur dépassant les murs
d'enceinte. Ces murs et ces tours reposent sur des rochers
abrupts en granit, entourés de fossés et précédés de plates-
formes arrêtées par des murs. La quatrième face a disparu
et laisse ouvert tout l'emplacement servant autrefois d'habi-
tation, pour former une place intérieure fortifiée devant le
nouveau château. Ce deuxième château plus récent, s'appuie
sur un donjon rectangulaire, posé en diagonale sur le mur
esl d'enceinte, et forme après un léger pli sur cette face, une
construction rectangulaire, de laquelle il reste encore deux
faces , à l'est et au sud ; la première, percée d'une rangée de
barbacanes plein-cintres à rez-de-chaussée et au premier
étage d'une rangée de 4 arcades également pleîn-cintres, di-
visées chacune par deux baies accouplées, surmontées d'un
oculus; à côté sont deux petites baies plus petites.
« La deuxième face au sud est percée d'une porte ogivale
jt,Googlc
— 92 —
au rez-de-cliaussée el de baies plein-cinlres au premier
(^tage, avec une petite absidiole circulaire au milieu.
* Les 2 autres murs d'enveloppe ont disparu et leurs fon-^
dations sont cachées sous les décombres.
< Ce qui reste de ce château est extrêmement intéressant:
une énorme brëcbe sur la face est pouvant compromettre
les parties voisines encore intactes, a été réparée avec bon-
heur. L'extrémité de la face sud, terminée dans sa partie
haute par deux baies accouplées, dont les largues ébrasements
intérieurs, portés par une colonnetle romane, menaçaient de
s'écrouler, a été soutenue par une maçonnerie de raccord
sous forme de contre-fort.
«Ces travaux très-délicats el de la plus extrême urgence
ont absorbé les fonds accordés par la Société. M. le baron
de Tûrckheîm , qui apprécie ces travaux, les a fait surveiller
par son garde et son régisseur et se propose de les continuer
à ses frais.
«Xe temps et l'insuffisance Je crédit ne m'ont pas permis
d'entreprendre la réparation de la calotte de l'absidiole à la-
quelle j'attachais la plus grande importance. J'aurai proba-
blement l'année prochaine à vous demander de nouveaux
fonds à cet égai'd.
Andlau (200 fr.).
«Le cliàicau d'Andlau, comme la plupart de nos châteaux
d'Alsace, a subi plusieurs transformations importantes. Sa
forme d'heptagone très-allongé est déterminée par les gros
murs d'enveloppe, terminés aux deux extrémités nord et
sud par deux donjons circulaires. 11 ne reste plus de traces
intérieures de murs de refend ou de voâtes ; toutes les sé-
parations ont dû être en cloisonnage, et les solivages en
charpente. Des corbeaux en saillie, dont un aux armes de la
famille d'Andlau, indiquent les hauteurs de ces solivages,
auxquels correspondent les baies des façades.
jt,Googlc
I Toute celle constmclioli, en pierres de granil de moyen
appareil , est généralement en bon élaL de conservation. Au-
cune partie d'un grand intérêt archéologique ne menace
ruine; les toitures des deux donjons, en charpente de sapin
recouverte en bardeaux de châtaigniers , ont été , il est vrai,
récemment enlevées par la violence du vent et laissent à
découvert les créneaux des deux tours. Il serait utile de vi-
siter d'abord, et de protéger au besoin leur sommet, afin
d'empêcher les murs de se détériorer par l'action des pluies
et du vent; mais cette découverturc n'est pas à regretter, à
mon sens, et sa reconstruction serait une déjiense inutile
qui n'ajouterait ni à l'effet, ni â la conservation des tours.
(Il serait plus ui^ent de rétablir deux parements extérieurs
sur les faces sud-ouest des deux tours attaquées par le
temps, et qui à la longue, entraîneraient la ruine de ces
deux parties importantes. Deux autres parties dans le voisi-
nage de fenêtres , sont également attaquées. Après avoir bien
étudié les lieux, j'ai la conviction que les parties compro-
mises pourraient être consohdées complètement moyennant
2000 fr. environ. J'indique ce chiffre, parce que j'ai su que
M. le comte d'AndIau, propriétaire de ce cbâteau, aurait été
effrayé dans le temps des sommes énormes qui lui auraient
été demandées pour les réparations. J'ignore en quoi elles
consistaient, mais je puis affirmer, sans crainte d'exagération,
qu'il me serait possible d'exécuter une consolidation durable
dans ces limites.
« En attendant, la Société a entrepris à son compte la ré-
paration de la petite porte d'entrée extérieure, à l'arrivée du
chemin en rampe le long de la face est, qui allait dispa-
raître.
( Cette construction ajoutée après coup, et de même épo-
que que la grande porte inférieure, reconstruite en 1524,
était disloquée ; les claveaux du cintre étaient brisés et des-
jt,Googlc
— 94 —
cendus par suite de l'écartemenl du piédroit gauche , par la
démolition des mars adjacents et l'onlèvement du seuil dans
lequel a dû tourner un tourillon du pont-levis. Cette porte
Irès-intéressante en ce qu'elle indique une modiGcation ap-
portée au système de défense ancien, par suite de Tusage
des armes à feu, a été reprise à sa base, et sera continuée
cette année dans toute sa hauteur si le temps le permet en-
core, et en cas d'impossibilité, sera reprise au printemps, au
moyen des 200 fr. votés à cet effet. S'ils étaient insuffisants,
la ville de Barrqui aime les magnifiques ruines qui l'envi-
ronnent, compléterait la différence. M. le Maire a cru pou-
voir m'en donner l'assurance. Ces travaux ont été surveillés
par M. Girold, brigadier forestier à Barr, qui a lenu à inau-
gurer son entrée dans la société des monuments historiques
par un zèle aussi dévoué qu'intelligent.
Guirbaden (400 fr.).
«Des travaux de consolidation ont été entrepris l'année
dernière au château de Guirbaden, par M. le baron de
Wangen , son propriélairc. Plusieurs parties menaçantes ont
été réparées; des déblais ont été effectués et si ceux au pied
de la charmante arcade romane n'ont pas encore donné tout
le résultat que l'on était en droit d'espérer, par contre ceux
exécutés autour de la chapelle ont fait découvrir les fonda-
lions d'une ancienne construction romane a 3 nefs, termi-
nées à l'orient par 3 absides. Ces travaux devaient être con-
tinuée. Sur ma proposition, la consolidation de la face encore
debout du donjon est a été arrêtée en principe, et une
somme de 800 fr., fournie moitié par la société et moitié
par le propriétaire a été mise à ma disposition pour ces ira-
Toux. Ces réparations étant très-difficiles et exigeant une
surveillance spéciale, il m'a été impossible de les entre-
prendre en temps opportun. Des travaux communaux qui
jt,Googlc
devaient s'effectuer à Mollkirch et qui devaient me conduiie
souvent sur les lieux, n'ont pu être commencés cette année.
Cependant par suite de circonstances favorables, M. Jehu,
eotrepreneur des travaux de la restauration de l'église de
Rosheim , a bien voulu se cliarger, par amour de l'art, de la
mise en train et de la surveillance de ces travaux. Toutes
les dispositions sont prises, et si le temps le permettait, peut-
être arriverions-nous encore à terminer complètement ces
travaux cette année. Dans tous les cas, ils seront exécutés
dans le courant de la campagne prochaine et j'en ai la ferme
conviction, celle partie si intéressante de ce beau monu-
ment sera sauvée d'une ruine imminente.
Niedermûnster (200 fr.).
«Une somme de SOO fr. avait été votée pour la consolida-
tion de la grande arcade encore debout de la nef de Nieder-
mûnster. Après uii examen attentif , j'ai cru reconnaître qu'il
n'y avait pas péril absolu pour le moment; et afm de ne pas
multiplier les ateliers, j'ai cru plus rationnel d'attendre que
des ouvriers qui auraient déjà fait leur apprentissage au
Landsberg, pussent être détachés et chargés de ces travaux
moins importants.
«Ils seront faits au printemps prochain.
«En résumé, les 2132 francs accordés celte année par la
Société des monuments historiques d'Alsace, ont provoqué
un concours étranger de 1600 fr. L'attention publique a été
éveillée; de nombreux pèlerinages vers les endroits nou-
vellement réparés témoignent de l'intérêt qui se fait jour:
facilitons les moyens de parvenir à ces monuments et de les
étudier dans leuis détails; plus ils seront connus, plus ils
seront admirés, et non-seulement nous n'aurons plus à re-
douter ces actes de vandalisme qu'il faut principalement at-
tribuer à l'ignorance, mais nous serons récompensés par la
jt,Googlc
~ m —
reconnaissance de nos enfants, de la conservation, pendant
qu'il en était encore temps, de ces témoins de notre his-
toire. »
L'assemblée entend ce rapport avec le plus vif intérêt, et
sur la proposition du président , vote des remerciments à
son auteur.
M, le Préfet, à celte occasion, parle des ruines du Nideck
qu'il a eu l'occasion de visiter dans une récente tournée. Il
se plaît à rappeler le concours de l'administration forestière
qui en a rendu les abords faciles jusqu'au sommet de la
tour.
Le président propose que des médailles d'argent et de
bronze soient données par la Société à ceux de MM. les
agents forestiers ou nutrcs, qui par leur zèle, auraient le
plus contribué a ta conservation des monuments historiques.
Cette proposition est prise en considération et adoptée.
M, Schir lit un rapport sur l'ensemble des travaux exé-
cutés aux ruines de l'ancienne chapelle de Saint- Jacques.
aMessieors, dit-il, vous venez d'entendre ce que notre So-
ciété a fait depuis sa dernière assemblée générale, pour la
conservation de ceux de nos anciens châteaux qui lui ont
paru les plus dignes de son intérêt. Toutefois sa sollicitude
ne s'est point attachée exclusivement à ce genre de mo-
numents; elle s'est étendue en même temps aux nobles
restes de plusieurs anciens édifices religieux que les efforts
réunis du temps et d'un stupide vandalisme n'étaient pas
parvenus à détruire complètement; il a sufii de signaler,
entre auti'es, îi l'attention de votre Comité d'administration
les ruines de la chapelle de Saint-Jacques et celles de l'an-
cienne abbaye de Niedermûnster, pour qu'il s'empressât de
voter les fonds jugés nécessaires à la consolidation de ces in-
téressants débris. Nous n'avons à vous entretenir pour le
moment, Messieurs, que du premier de ces deux monuments ,
jt,Googlc
— 97 —
leH travaux projetés pour Nieclermûnster ayant dû élic vù'
mis à la campagne prochaine.
«La chapelle de Saint-Jacques est un petit édifice roman
dont une légende, accréditée dans le pays, attribue la fonda-
tion aux cinq nobles chevaliers bourguignouK qui, par ordre
du. comle Hugues de Bourgogne, avaient accompagné jus-
qu'à Niedermûnster le chameau chargé du célèbre reliquaire
qui attira, pendant Jes siècles, de nombreux pèlerins dans
cette église abbatiale, et dont on regrette aujourd'hui si vi-
vement la perte. Située sur un mamelon granitique dans la
forêt domaniale, dite Pfaffcnwald, à un kilomètre de distance
des ruines de Niedermûnster, la chapelle de Saint-Jacques
é(ait peu connue dans ces derniers temps, parce que d'épaisses
broussailles, qui l'avaient envahie de tous côtés, la dérobaient
aux regards des passants et en rendaient l'accès extrêmement
diflicile. Nous l'avons cependant visitée à plusieurs reprises, et
à chaque visite nous eûmes quelque nouvelle détérioration à
constater dans t'élat du petit monument. Nous étions vive-
ment préoccupés des moyens de conserver ce qui en restait
encore debout, lorsque le digne chef du département eut
l'heureuse idée de créer la Société pour la conservation des
monuments historiques d'Alsace. Dès lors la conservation des
restes du sanctuaire des chevaliers bourguignons nous parut
assurée, et nous attendions avec confiance le moment où nous
pourrions le recommander à la sollicitude de nos honorables
collègues.
(La proposition que nous eûmes l'honneur defaireau Co^
mité à ce sujet lut accueillie, comme nous l'avons dil, avec
une faveur mai-quée, et un premier crédit de 170 fr. nous
fut ouvert pour les travaux les plus urgents. Mais avant de
mettre la main à l'œuvre nous dûmes nous entendre avec
l'admiuistration forestière, dont l'autorisation nous était in-
dispensable pour opérer sur un terrain et pour toucher à
lu. 7
jt,Googlc
un monument qui sont la proprîélé de l'Etat. L'auloiisalion
nous fut accordée de la manière la plus obligeante, et l'hono-
rable chef de celte administration voulut bien se rendre avec
nous sur les lieux pour ordonner la coupe et l'enlèvement
des broussailles qui couvraient le terrain.
«Nous pûmes dès lors y installer un atelier d'ouvriers ter-
rassiers pour déblayer le sol tant à l'intérieur qu'à l'extérieur
de la chapelle. Celte opération fut assez longue et, par con-
séquent, assez dispendieuse, parce qu'il a fallu enlever les
débris non-seulement de la chapelle, mais encore ceux d'une
maison forestière qu'on avait élahlic dans son enceinte
et qui fut consumée par le feu il y a environ quarante ans.
Il était d'ailleurs recommandé aux ouvriers de procéder avec
la plus grande précaution et de meltre soigneusement de côté
toutes les pierres portant quelques traces de moulure ou de
sculpture. Les décombres s'étaient amoncelés dans l'intérieur
jusqu'à la hauteur d'un mètre et demi.
sA mesure que ce travail avançait, les formes du monu-
ment se dessinaient de plus en plus nettement, et on arriva
enfin à meltre à découvert toute l'enceinte de la chapelle
jusqu'à la naissance des socles tant intérieurs qu'extérieurs.
Alors se présenta un phénomène des plus, curieux et dont il
nous a été impossible de nous rendre compte. Nous deman-
dons à l'honorable assemblée la permission de le lui exposer
tel qu'il nous a paru.
«Le sol de la nef se Irouvant déblayéjusqu'au niveau pré-
sumé de l'ancien dallage, grande fut notre surprise de voir
ce sol hérissé partout de protubérances rocheuses, grani-
tiques, d'une hauteur variant de 20 à 60 centimètres. Com-
ment s'expliquer la présence de ces fortes inégalités de sol
dans une enceinte qui a servi autrefois aux exercices du
culte? Impossible d'y faire quelques pas sans heurter contre
l'un ou l'autre de ces obstacles. Dira-t-on qu'on a poussé
jt,Googlc
„ 09 —
trop loin le dtîblaiemeiit et que ces lochers devaient rester
sous terre? Mais l'élat du socle intérieur et les soubassemeiils
(les piliers prouvent d'une manière irréfragable le contraire.
Impossible aussi de supposer (|ue les murs se soient affaissés
sur eux-mêmes au point de rendre apparents ces rochers
qui ne l'étaient pas dans le principe. Un pareil mouvement
n'aurait pu se faire sans plus ou moins de dérangement ou
de dislocation dans les parements des murs, et nulle part
on n'en remarque la moindre trace. D'ailleurs, comme nous
l'avons dit d'abord, tout l'édifice repose sur le plateau d'un
mamelon , où aucune dépression n'était possible. Reste
une seule hypothèse: celle de dire que les rocheiï en ques-
tion devaient avoir dans le temps quelque signification sym-
bolique dont on a perdu le souvenir. Quoi qu'il en soit, la
chose est assez extraordinaire pour fixer l'attention des
hommes de l'art ; et c'est ce qui nous a engagé à la porter à
leur connaissance,
«Nous reprenons b suite de notre rapport. La chapelle se
trouvant ainsi dégagée de ses décombres, c'était le moment
d'y appeler des ouvriers maçons. Mais le travail de déblaie-
ment avait absorbé, à peu de chose près, les premiers fonds
mis à notre disposition; nous dames demander un crédit
supplémentaire de 125 fr., lequel nous fut accordé avec le
même empressement que la première allocation. Voici, Mes-
sieurs, le résultat qui fut obtenu i\ l'aide de ce nouveau
crédit :
«La partie la plus intéressante et la mieux conservée était
le chœur. C'était donc à la restauration de cette partie que
nous dûmes particulièrement nous attacher. Une des quatre
colonnettes romanes engagées dans les quatre angles du
sanctuaire existait encore en entier; les soubassements des
trois autres se trouvaient également à leur place. Il s'agis-
sait donc de redresser leurs fûts et leui's chapiteaux, et
jt,Googlc
— 100 —
nous fûmes assez Itenreux d'y parvenir; car, par un bon-
heur inespéré, toutes les pièces dont se composaient les
colonneltes renversées se retrouvèrent parmi les décombres,
à l'exception d'une seule assise, laquelle fut remplacée par
une pierre neuve. Le mur latéral de l'abside du cêté nord
qui existait encore jusqu'à la hauteur de la corniche, et
dans lequel on remarque une ancieime cnstode ou taber-
nacle, était dépouillé de son revêtement extérieur. Ce revête-
ment fut rétabli par des assises régulières de moellons pi-
qués, retrouvés, pour la plupart, au pied du mamelon. Le
mur du chevet fut également relevé jusqu'à la hauteur de la
seule fenêtre qui éclairait le chœur autrefois. De la fenêtre
même on n'a remis à leur place que la pierre d'appui et la
première assise des deux montants. La plupart des claveaux
du cintre et quelques assises des montants gisent encore sur
le sol et il n'y aurait qu'à tailler trois ou quatre pierres
neuves pour rétablir cette fenêtre en entier. Le mur latéral
du côté sud avait souffert davantage. On en avait arraché
les plus belles pierres pour les faire servir à un abornement
dans les forêts voisines. Nous n'avons pu, pour la répara-
tion de ce côté de l'abside, que faire redresser quelques as-
sises disloquées et remplacer tes pierres angulaires qui y
manquaient. Nonobstant cette lacune qui reste à remplir,
l'abside a repris un aspect de conservation qui fait désirer
de voir bientôt complélei" les travaux exécutés jusqu'à ce
Jour dans celte partie du monument.
«Quant aux murs de la nef qui avaient, en grande partie,
disparu sous les décombres, on n'y a fait autre chose que de
les dégager dans tout leur pourtour, de façon qu'ils présen-
tent maintenant une hauteur moyenne d'un mètre. Le socle
extérieur composé de deux assises subsiste presque en en-
tier. Nous avons cru devoir faire enlever ce qui restait en-
core des murs de la maison forestière dont la façon con-
jt,Googlc
— 101 —
ti-aslait d'anc manière clioquanle avec ceux de la chopclie;
La nef était percée de deux portes latérales, l'une de la lar-
geur de 1"',06 l'autre de 0'",'16. Les premières assises de
leurs montants sont parfaitement conservées, et les mou-
lures qu'on remarque dans celle du càté sud, qui formait
l'entrée principale, attestent qu'on n'avait pas négligé une
certaine élégance dans la construction de la chapelle. Celte
élégance se remarque, du reste, également Hans les frag-
ments de corniches, de soubassements de piliers et de cha-
piteaux qu'on a retrouvés, en assez grande quantité, et surtout
dans la belle pierre triangulaire qui formait le couronnement
du fronton.
«Les soubassements de six piliers, posés syméiriquement
en saillie des deux côtés de la nef, montrent évidemment
que ia voûte de celle-ci consistait en deux berceaux croises,
séparés par un arc doubleau.
«De tout cela on peut conclure, Messieurs, que la cliapelle
de Saint - Jacques était un fort joli monument du style roman
secondaire, auquel son site sur ce mamelon escarpé, en face
de la vallée de Niedermûnster et du sommet de la montagne
de Sainte-Odile, qui le domine au nord, prétait un charme
tout particulier. Ses dimensions étaient, pour la nef, de
<1'",35 sur 6"',90 et pour le chœur, do 3™,50 sur S^S? dans
œuvre.
cAu pied du mamelon, du côté sud, et à 15™ de distance
de la chapelle, on voit les restes d'une enceinte rectangulaire
de 10"',00 de long sur O^OO de large. C'était, selon toute
apparence, la modeste habitation des chevaliers ermites.
D'autres fragments de murs en maçonnerie sèche, qui se
développent dans une certaine étendue autour de l'ermitage,
marquaient probablement les limites de leur petit domaine.
M. le premier secrétaire, en l'absence de M. Klotz, Iréso-
jt,Googlc
— 102 —
rier, donne leclui'C i)u rapport annuel sur la siluation finan-
cière rie la Société,
«Messieurs, dit-il au nom de M. KIotz, le comité n'ayant
décide que dans le courant de l'année 1858 que sa compta-
bilité serait soumise aux formes budgétaires communément en
usage, j'ai l'honnenr de vous présenter les comptes du der-
nier exercice dans les formes des comptes précédents, c'est-
à-dire par receltes et dépenses non astreintes à des chiffres
fixés à l'avance.
«Sur le bureau sont déposés les registres de toutes tes
pièces relative aux recettes et aux dépenses lailes pour le
compte de la Société des monuments historiques d'Alsace de-
puis la clôture du précédent exercice, soit du 1*"" juin 1858
au 1^ juin 1859.
cJe vais avoir l'honneur de vous eu présenter le détail
suivant. >
SECTION \".
Les recettes comprennent:
i° Le solde en caisse au l^"" juin
1858
2" Deux subventions départe-
mentales délivrées avec affectation .
spéciale, la première pour les tra-
vaux exécutés au château de lloh-
kœnigsbourg 500^
la seconde pour aider aux frais de
publication du 2"^ volume du Bul-
letin de la Société 850
ensemble
3" Le versement de cotisations
arriérées de l'année 1857 pour . .
A reporter. . .
jt,Googlc
Report . .
A" la cotisation et un don de M.
de Beaulieu
5*^ Une somme non dépensée à
Hohkœnigsboui^, ainsi qu'il résulte
de l'état précité par M. Ringeisen .
6" Enfin le produit des cotisa-
tions de l'année 1858, pour les-
quelles il a été détaché du registre
à souche S87 quittances ci 287
dont 5 ont été retournés pour
diverses causes telles que dé-
parts, décès et démissions. . 5
Reste 282
dont le produit est
ToUl des Receues
SECTION it.
Les dépenses ont compris:
1* Deux versements è M. Ring-
eisen pour la continuation des tra-
vaux de consolidation des ruines du
château de Hohkœnigsbourg
au 2 novembre . . ,
Le 7 février 1859 pour le garde
2" Une note de la maison Berger-
Levrault pour Trais du Bulletin
pour fournitures de bureaux
A reporter.
20 .
1327 '80'
m 90
1020' ."
1479 10
jt,Googlc
— 104 —
Itcpûrt 2-499''l0'
3" La fourniture d'une armoire
pour les archives au prix de . . . 48*^65*
La reliure de l'Album Braua ... 6 »
54 65
4" Le remboursemenl de débour-
sés à M. le président; 3 notes, en-
semble 42^95'
le port d'un paquet de Mayence . . 0 50
43 45
6" Les frais de perceplion qui se
sont élevés pour le Haut-Rhin à 8 '80*
el pour le collecteur des cotisations
dans Strasbourg 30 »
38 80
6° Enûo les gralilications votées
par le Comité à un jeune surnumé-
raire employé par le président . . 40^00*
et aux garçons de bureau de la
préfecture 80 00
70 .
Total des dépenses 2706' »"
Les recetles se sont élevées à 6428'80'
Les dépenses à 2706 80
Il en résulte un excédant de recettes de 3722'80'^
En vue d'une situation relativement si prospère, le Comité
a pu étendre son cercle d'action et voter au budget de 1859
une somme dépassant 4000 l'r. pour travaux de conservation
aux monuments des deux départements de l'Alsace, tout en
assurant par un crédit de 2350 fr. les frais du Bulletin et les
autres menues dépenses.
jt,Googlc
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jt,Googlc —
— 106 —
Le pri^siilent prie tes membres présents de vouloir bien
faire des remarques , s'il y a lieu. Aucune objection ne s'éle-
vant, il déclare régularisés les comples déposés sur le
bureau par le secrétaire au nom du trésorier.
La paroie est à M. Alfred Goldenberg pour lire son mé-
moire sur le costrum gallo-romain du Gross-Limmersbei^
près de Saverne.
Déjà dans la séance du 3 janvier dernier, le comité d'ad-
ministration avait décidé que le plan d'ensemble de ce tra-
vail sérail publié. L'assemblée sanctionne ce vote. Le mé-
moire , avec le plan lopographique et les diverses planches
d'antiquités qui l'accompagnent seront insérés dans le pro-
chain numéro du Bulletin.
La séance est levée à 4 heures et demie.
Séance do Comité du 7 noTenbre <859.
Préiidenca de H. SFAGH.
La séance est ouverte ô 11 heures et demie.
Présents â la séance: MM. Spach, de Ring, Eissen, de
Schauenburg, Schir, Slraub, Petit-Gérard, Oppermann,
Ringeisen , Morin, Jung, deMoriet, Guerber, HeiLz et Bœrsch.
Le secrétaire dépose sur le bureau les ouvrages suivants :
\° Messager des sciences historiques de Belgiqiie, 2* et
3* livraisons, 1859.
2" Anzeiger fur Kunde der devischen Vorxeit, 1859,
n^ 9 el 10.
3" Annales de l'Académie archéologique de Belgique,
t. XIU , 2" livraison.
4" Histoire de l'industrie dans la vallée de Liépvre et En-
jt,Googlc
— 107 —
viroiis de SahUe-Mwrie-aux-Minei , 2 Ijrochures , par M. D.
lysler.
5" Carte historique de F Alsace, par H. le comte Ha)lez>
Claparède, député et conseiller général <Ju Bas-Rhin, 1859,
io-folio.
Remen^nient et dépdt dans les archives.
Lecture est donnée par le secrétaire du procès-verbal de
la dernière séance du comité et de celui de la séance géné-
rale de la Société tenue le 20 octobre dernier. Ces deux pro-
cès-Verbaux sont adoptés.
Sur la proposition de M. Heitz, les noms des Douveaux
membres reçus par le Comité, dans l'intervalle d'une séance
à l'autre, seront dorénavant insérés au procès-verbaL
Sur h proposition de H. l'abbé Straub, une nouvelle liste
(le tous les membres de la Société, par arrondisseoient et
cantons dans les deux départements, sera imprimée en tête
du prochain Bulletin.
Le président procède à la lecture de la cturespondancc. Il
mentionne l'envoi fait par H. le professeur Gerhard, de Ber-
lin, de la lettre adressée à M. te professeur Welcker, à Bonn,
à l'occasion de son jubilé, par les membres de l'Institut ar-
chéologique de Rome, et de la lettre que le secrétaire de la
Sodété des antiquaires de la Horioie a adressée au Comité
pour le remercier de l'envoi du dernier numéro du Bul-
letin.
S. Exe. le Ministre de l'instruction publique et des cultes
accuse réception de l'envoi supplémentaire que le président
lui a fait parvenir le 1*^'' octobre dernier, au nom de M. Heitz,
membre de la Société , pour la conservation des monuments
historiques d'Alsace.
M. le préfet du Haut-Rhin accuse récepUondelalettreque
le président lui a adressée pour l'informer qu'une séance an-
nuelle aura lieii dans te départemwt du Haut^Rbin. Cette
jt,Googlc
— 108 —
décision, dit le mag:isti-at départemental, ne peut <jue res-
serrer les liens qui unissent déjà les membres de cette So-
ciété appartenant au Haut-Rhin, à ceux du département du
Bas- Rhin.
Le secrétaire, revenant sur la question ajournée du mé-
moire de M. StofTel , membre de la Société , Â Habsheîm ,
dépose sur le bureau les trois planches que le correspon-
dant lui a fait parvenir. Il demande qu'une décision défini-
tive soit prise à cet égard.
Le Comité renvoie le mémoire à [' examen de M. Heitz et
charge le secrétaire de faire faire un devis des planches à
exécuter.
M. A. Goidenberg fait parvenir un mémoire sur les Hei-
denmauem de la forêt du llaberacker, territoire de Rein-
hardsmûnster. Ce mémoire accompagné d'un plan est
renvoyé pour la lecture à l'une des prochaines séances.
Des remercimenls lui sont adressés.
M, Dagobert Fischer, à Saverne, dans une lettre adressée
au président, présente quelques observations au sujet de
l'ordination de l'évêque Guillaume de Diest dont il a été ques-
tion dans la séance du l"*" août.
L'inscription de Monswiller, écrit le correspondant, lui
avait aussi paru contraire à la vérité, en présence de l'asser-
tion formelle du père Laguille, lorsque la publication de CAr-
chiv-Chroiiick de la ville de Strasbourg l'a fait revenir de
son opinion première. Levéridique chroniqueur raconte, en
effet, que Guillaume, en quittant Constance, se rendit à Sa-
verne dont les habitants lui firent une réception digne et
convenable; que, peu de temps après, il reçut l'onction sa-
cerdotale, mais qu'il n'a jamais chanté de messe solennelle.
(Darnoch wart der bysckoff piiester geweieht , er helt aber
nie kein Mesz [Code diplomatique de la ville de Stras-
bourg, 2° partie, p. 138]). La bulle du pape Martin V,
jt,Googlc
- 109 —
datée du 13 octobre 1430, destinée à faciliter à Guillaume
la cérémonie de la consécration, ne put déterminer ce pré-
lat à se faire sacrer; avec le titre d'évéque, il est resté toute
sa vie dans la position d'un évéque non consacré.
Guillaume n'a trouvé que des historiens qui nous le repré-
sentent sous les couleurs les plus défavorables. Aucun ne s'est
levé pour nous dire le peu de bien qu'il a fait. Pourtant les
archives de Saverne nous ont conservé plus d'un bon sou-
venir de son administration et de sa sollicitude pour cette
cité, depuis son retour de Constance. Il dota le magistrat
communal de celte ville d'un remarquable règlement, dé-
créta l'augmentation de l'Okmgeld,app\icah]G à l'entretien
du mur d'enceinte et des édifices communaux, construisit
une nouvelle route sur la montagne appelée Za6ern«r-Sfetj7,
pour remplacer l'ancienne voie romaine dont les vestiges
étaient effacés , ainsi que l'atteste l'inscription suivante gra-
vée sur le rocher dit Saiil du prince Charles:
Bischoff Wilhelm von Strasburg der sweite , hat dise
Steige zu Befùrderung gemeinen Nutze machen lassen im
3orM.CCCC.XXyn.
Selon le correspondant, l'évêque n'aurait pas été de l'il-
lustre famille de Diest et ses armes étaient différentes. La
maison de Diesl portait de gueules à deux lions léopardés
d'or, apmés et lampassés d'azur, passant l'un sur l'autre,
tandis que l'écusson de Guillaume était d'or à deux fasces de
table. Cet écusson se trouve sculpté sur l'un des points d'in-
tersection de la voûte de l'église paroissiale de Saverne.
M. Spach croit devoir combattre ces diverses opinions de
l'auteur de la lettre. De quelque secours, dit-il, que soit une
chronique pour la vérification et l'appréciation de fails con-
testés, elle ne peut toujours venir qu'en seconde ligne, après
les chartes authentiques et les documents primitifs. Le pas-
sage qui vient d'être cité peut, il est vrai, faire naîti-e
jM,Googlc
— 110 —
doutes sur l'asserlion contraire contenue dans les chartes
dlées; cependant, d'après les r^les de toute bonne et sé-
rieuse critique historique, il y a lieu d'ajouter plus de foi à
ces documents qu'au dire du chroniqueur, qui compile et ne
fait que reproduire en partie des chroniques antérieures.
Quant à l'orthographe du nom de l'évêque, il ne peut y
avoir de doute à ce sujet. Toutes les chartes énfianées de
Guillaume n, munies de son sigillé el ayant le caractère
d'une indubitable auUienlicité portent: Diest et non Dielscb
ni Dietz. Guillaume était issu d'une famille néerlandaise de
Diest; vous trouverez le nom ainsi écrit sur toutes les caries
de la Hollande. Dietsch n'est autre chose que la prononcia-
tion alsacienne du nom hollandais. C'est une raison de plus
pour me faire considérer, dît le président, l'inscription de
Honswiller, comme un fadum ex post.
M. l'abbé Guerber ne pense pas néanmoins qu'on puisse
rejeter sans un examen plus scrupdleus la véracité de l'in-
scription. Il est, soutenu par M. le colonel de Morlet, qui, dit-
il, voit ici en présence l'histoire et l'archéologie.
S'il y a entre elles contradiction , ce n'est que par Tasser-
lion du père Laguille qui cite un document qui n'existe point.
A-t-il existé , c'est ce que nous ne pouvons croire que sur la
foi de l'historien. Ici l'inscription parle. Si cette ép^raphe
était placée dans une église au milieu d'autres inscriptions,
dans un lieu peu apparent, on comprendrait qu'elle y ait pu
être mise par un motif de réparation pour la mémoire du
prélat; mais dans l'église de Honswiller elle est seule; aucune
autre inscription ne se trouve dans le temple ; elle est murée
dans le lieu où les regards peuvent le mieux l'apercevoir.
Elle est digne dans tous les cas de fixer l'attention , et il ne
croit pomt que le débat puisse être regardé comme irrévo-
cablement terminé.
M. Ëissen donne lecture d'un mémoire de M. Siffer sur
jt,Googlc
— i11 —
une voie romaine de Grumalh au Rhin. Ce mémoire est ren-
voyé à M. le colonel de Morlet, chargé du travail sur la to-
pographie romaine de la Gaule.
M. l'abbé Slraub présente le texte annoté par lui du tra-
vail de feu M. l'architecte Fries, sur l'église de Sainl-Ëtienne.
Cette notice et les plans qui l'accompagnent seront insérés
dans le prochain numéro du Bulletin.
La séance est levée à une heure et demie.
SéaiM du CMiilé du 5 déeembre 1859.
Préudence de H. 8PACH.
Présents:MM. Bœrsch, Eissen, Guerher, Heitz, Jung,
Morin, de Morlet, Oppermann, Petit-Gérard, Ringeisen,
de Scbaucnburg, Strauh.
MM. Merk et Wolf, membres de la Société, assistent à la
séance.
Le premier secrétaire éUint absent, lecture est donnée
du procès-verbal delà séance du 7 novembre par le deuxième
secrétaire.
Le procès-verbal est adopté.
Le président dépose sur le bureau :
i" Les volumes Vet VI des Mémoires de la Sodêlé acadé-
miqtte de Maincet-Loire;
2" Zeitschrift des Vereîns tur Erforschung der rheini-
schen Geschichte und Allerihûmer in Maint; 1""' et 2* iivr.
du n* vol.
3" Beitràge sur vaterlàndiscken Geschichte der htstori-
schen Gesellschaft in Basel;
4° Vingl-sept livraisons de l'Essai des tableUes liégeoises;
jt,Googlc
_ 112 —
- 5" Anzeiger fur Kunde der deutschen Vorzeit;
6" Btdtetin de la Société des anîiquaires de Picardie.
1859; n" 3;
7' Die SL-Thomaskirche in Strasburg, don de M, Heitz;
8" Das Ziinftwesen in Strasburg; id.;
9" Catalogue des principaux ouvrages et des cartes im-
primés dans le Bas-Rhin, id.
Des remerdments sont votés à M. Heitz.
Le président donne lecture d'une lettre de M. Stœber, qui
remercie le Comité pour sa nomination de membre du Co-
mité pour le Haut-Rhin.
Le Comité décide queMM. Ingold et Stoffel seront adjoints
à M. Stœber pour les travaux de la topographie des Gaules.
Sont proposés à l'admission comme membres de la Société :
M. Barthe de Sainte-Fare, conservateur des forêts, par
M. le colonel de Morlet ;
M. l'abbé Lichtté, curé catholique à Christiania (Norwége),
par M. l'abbé Straub ;
M. Lemaître, maire de Schlesiadt, par M. Ringeisen.
Ces admissions sont prononcées.
La parole est à M. Heitz, rapporteur d'un mémoire de
M, Stoffel, intitulé:£e tombeau celtique, dit Hùnerhubel.
Le Comité décide, à la suite de ce rapport, quele mémoire
de M. Stoffel ne serait pas inséré au bulletin , des travaux
plus étendus sur le même sujet ayant déjà paru dans d'autres
publications.
M. le président annonce que dans l'intervalle des deux
séances, MM. de Ring, Morin , de Schauenbui^ et Jung se
sont rendus â Brumath pour examiner le musée de M. le
docteur Schnœringer et celui de Stéphansfeld.
M. le professeur Jung fait obsesverque cette visite néces-
site un rapport circonstancié et écrit, et promet de commu-
jt,Googlc
— H3 —
niqiier au Comité ce travail dans une de ses prochaines
séances.
H. le président donne lecture d'une lettre de M. le'pasteur
Ringel , de Diemeringen , annonçant l'importante découverte,
au Hemst, près Mackwiller, des fondations d'une vUla ro-
maine avec Lfflins. Cette lettre est accompagnée d'un fort
beau plan en relief de ces antiques déhris, exécuté par
M. Ringel.
La parole est A M. Morin qui a visité les travaux déjà exé-
cutés, et qui présente le rapport suivant :
< Messieurs,
cLa subvention de 100 fr. accordée par la Société fran-
< çaise d'archéologie a produit le meilleur résultat, en per-
(mettant h M. Ringel, pasteur à Diemeringen, de faire
«exécuter des fouilles dans un verger de la commune
<de Mackwiller, et de mettre ainsi à découvert d'impor-
I tantes substructions romaines, comprenant entre autres
c choses un bain avec tous les accessoires en usage chez le
« peuple-roi.
f M. Ringel a eu soin de reproduire en argile le relief de
«ces constructions qui ne se trouvaient qu'ù trente et quel*
• ques centimètres sous le sol. Le dallage de l'édifice était à
«peu près au même niveau; le plan représente, par consé-
« quent les fondations.
« On y retrouve les dispositions constantes des bains ro-
( mains, telles qu'elles sont décrites par Vitruve , qu'elles se
( voient sur les peintures des Thermes, ou bien encore telles
«qu'elles se trouvent à Pompéïa, à Baden et à Baden-
« weiler.
« La construction générale est en moellons de grès bigarré
«de la carrière de Mackwiller; mais ces moellons sont
« taillés à petite dimension et appareillés comme la brique.
«Cette pierre de grès étant peu réfractaire, on a construit
jt,Googlc
— lU —
«les foyers el les piles des kypocausles en briques tantôt
t rondes , tantôt carrées. Des colonnettes supportaient im
«plafond en terre cuite. On a retrouvé une aire en béton,
a et enfin le dallage de la salle.
« On reconnaît très-distinctement le Laconicum ou hémi-
« cycle invariable du Calidarium, Les autres parties ne pour-
«ront être parfaitement déterminées qu'après l'achèvement
«complet des fouilles. '
«Comme mesure de conservation, il importe d'entourer
< les murs d'une lisse en bois brut pour former enceinte de
«32 mètres de côté environ, de recouvrir provisoirement
« les murs de paille pour les préserver des dégradations de
«la pluie, d'intéresser un voisin, le sieur Janus, à la con-
«servation des ruines, d'acheter le terrain où elles sont
« situées et qui appartient par moitié à la fabrique de Hars-
« kirchen et à deux propriétaires pour l'autre moitié, dépense
- < qui peut s'élever à 500 fr. environ.
1 De plus , il faut enlever les terres et décombres el pour-
« suivre les fouilles dans le même emplacement pour mettre
« toutes les maçonneries à découvert,
« Il faut ensuite surmonter le tout d'une toiture légère de
((manière à garantir particulièrement les deux Ccdidarium,
«soit environ 300 mètres de surface à 5 fr.; dépense:
« 1,500 fr.
«11 conviendrait aussi que la Société demandât, pour son
« Musée, la sonnette à triple rangée trouvée dans les fouilles,
« plus un échantillon des revêtements et moulures en marbre,
«des tuyaux, carrelages, grandes tuiles, clous, etc. Le sur-
«plus pourrait être "versé au Musée de Saverne, où ilcon-
< viendrait également de placer le fragment de sculpture
« antique scellé dans l'intérieur de l'église catholique et une
« tête également antique exposée à l'angle du mur de clôture
«qui entoure cette église.
jt,Googlc
— H5 —
€ Je propose de plus de voter des remerctmenls è M. le
< pasteur Itingel pour la bonne et intelligente direction donnée
c aux fouilles , des soins tout paternels apportés à la conser-
< vation des murs et des débris, soins qui ont exigé de la
«part de cet honorable archéologue deux courses par jour
€et un séjour sur les lieux des travaux presque constant.»
Le Comité, adoptant les conclusions du rapport, vole des
remercîmenls à M. le pasteur Ringel , et décide, de plus,
que tes résultais de ses travaux seront communiqués à M. de
Cauinonl, président de la Société française d'archéologie, qui
avait pris l'initiative pourmelti'e M. Rii^el è même d'entre-
prendre ses investigations.
Un membre insiste sur la nécessité de trouver un local
convenable pour le Musée de la Société, cl fait remarquer
qu'en ce moment différentes circonstances se présentent, qui
pourraient favoriser ce projet.
Celte motion provoque une discussion de laquelle il résulte
que la question mérite un sérieux examen , en ce qu'elle
&it naître certaines difficultés qu'il s'agit de peser mûre-
ment.
La proposition faite par le même membre d'autoriser
M. le président è faire à M. le maire de Strasbourg la
demande d'un local , sous de certaines conditions à ratifier
par la prochaine assemblée générale , est adoptée. Le Co-
mité prie M. le professeur Jung de se joindre au prési-
dent et de se mettre en rapport avec M. le maire pour
cet objet.
H. le président communique une lettre de M. le sous-
préfet de Schlestadt à M. le préfet, proposant pour une
récompense honorifique un certain nombre de personnes
ayant concouru aux travaux de la topographie des Gaules.
Le deuxième secrétaire rappelle à cette occasion qu'il y a
jt,Googlc
— 116 —
lieu de s'occuper de la médaille de la Société , dont la con-
fection a été décidée par la dernière assemblée générale.
Je propose à cet effet, dit-il, M, Kirstein, membre de la
Société, qui, comme artiste, s'est déjà distingué dans des
travaux du même genre.
Le Comité décide que l'on demandera un projet à
M. Kirstein.
La séance est levée à une heure.
jt,Googlc
LISTE DES MEMBRES
rAR DÉPARTUnSITS, AUOlVDISSEimiTS KT CANTONS.
DÉPARTEMENT DU BAS-RHIN.
ARRONDISSEMENT DE SAVERNE.
CantOQ de BonzwUler.
M. ScHATTEHiUNN, membre du conseil général, ii Bouxwiller.
Canton de DroUngen.
H. BiMCEL, pasteur à Diemeringen.
Canton de Hochfelden.
M. Hay, curé à Hochfeldeii.
CantoD de la Petite •Pierre.
H. GrUnsfelder, docteur en médecine h Neuwiller.
Canton de SaTerne.
MM. Arth, propriétaire h Saverne.
FflRST, architecte de l'arrondissement, à Saverne.
GA^CL0FF, ancien notaire, a Saveme.
GoLDENBERG (Alfred), fabricant au Zornhor(prës Saveme).
Hertian. sous-préfet à Saverne.
ScHŒLL (fils) , avocat â Saverne.
ARRONDISSEMENT DE SCDLESTADT.
Canton de Barr.
HH. DiETz , maire à Barr.
GiROLD (Antoine), brigadier forestier à Barr.
Gabgloff, vicaire h Eplig.
Stahl, propriétaire à Heiligenstein.
RuHLKANN, propriétaire à Notbhalten.
jt,Googlc
— H8 —
Canton dfl Benfeld.
HM. Baehst&hck, vétérinaire A Benfeld.
DiETRicH, curé è Benfeld.
GuÉHiN, garde-magasin des tabacs i Benfeld.
Hangenot, garde général des forêts b Benfeld.
Mev&r, vétérinaire â Benfeld.
HicKLÈs (Napoléon), pharmacien à Benfeld.
RuDOLPHi, docteur en médecine â Benfeld.
Schneider , contrôleur des conlributioos directes , h
Benfeld.
SiPFERT, directeur de )a manufacture il Ehl, près Benfeld.
Stackler, propriétaire & Benfeld.
WoHLpAHTH, juge de paix & Benfeld.
HEiHBtRGEH, propriétaire et géomètre h Kertzfeld.
Reibel, notaire à Rhinau.
Albrecbt, propriétaire de l'usine à Sand.
Barthelmé (Adolphe), propriétaire à Sand.
Canton d'Entein.
MM. GiLLiOT (Alphonse) , notaire h Erstein.
Bancalis (Rodolphe de), propriétaire àGersthêim.
Martin, curé à Nordhausen.
BuLACH (de), chambellan de S. H. l'Empereur, propriétaire
â Osthausen.
Canton d'Obernaî.
HH. Reinach (baron de), membre du conseil général, maire à
Nîedernai.
Lëvhault, percepteur à Obemai.
Cleiber, propriétaire b ValfT.
Canton do Roibaim.
MM. Florent, ancien instituteur, propriétaire à Saint-Nabor.
Dartein (Théodore de), propriétaire à Ottrott.
Canton do ScUastadt.
HM. Dovehva , curé b Châtenois.
Mever (abbé), vicaire à Châtenois.
Faviers (baron de), propriétaire b Kintzheim.
jt,Googlc
— 119 —
HM. CosTE, juge au tribunal civil de Schlestadt.
DispoT, avocat à Schlestadt.
DoRLAM, avocat â Schlestadl.
Daio», président du tribunal civil de Schlestadt.
Lacomble (de), receveur des finances à Schlestadt
HfiLLEHBEiH (de), sous-préfet h Schlestadt.
Ortlieb, curé de Sainte-Foi de Schlestadt.
RiNCEiSEN, architecte de l'arrondissement de Schlestadt.
Vatin, avocat, bibliothécaire à Schlestadl.
Canton de Tilli.
M. Pernot, curé b Fouchy.
ARRONDISSEMENT DE STRASROURG.
Canton de Bmmath.
HM. Trautiiann, membre du conseil d'arrondissement, maire
à Brumath.
ScHNCERiNGER, docteur en médecine à Brumath.
ScHiPFERSTBiN (Antoine), propriétaire et maire & Hom-
menheim.
SiFFER, curé à Weyersheim.
Canton ds Gsûpoliheim.
H. FiTCHS , propriétaire à lllkirch.
Canton de Hagnenan.
HH. GuERBER, curé de Saint-George à Haguenau.
Kleinklaos, notaire !i Haguenau.
Nessel. propriétaire à Haguenau.
Paganetto, membre du conseil d'arrondissement i Ha-
guenau.
PcGHiÈRË, ingénieur des ponts et chaussées ù Haguenau.
RoBERDEAC, architecte de la ville de Haguenau.
ScHWEissGVTH (Louis), il Haguenau.
ScHOtLLER (Eugène), fabricant ii Geisselbronn (près
H^uenau).
m. 8»
jt,Googlc
— 120 —
Canton de Holiheim.
lUH. AuDÉorD, .naire h Avolsheim.
BArsiNGEB, curé à Dachsteîn.
Kraher, curé h Niederhaslach.
Canton de Schiltigheim.
MM. Ring (Haximilien de), membre correspondant de l'inslilui
archéologique de Rome, correspondant du minislère de
l'instruction publique pour les travaux historiques , h
Bischheim.
HArSER, instituteur k Mundolsheim.
Greineh, pharmacien h Schilligheim.
RouDOLPHi, membre du conseil général, maire à Schil-
tigheim.
Stahl (ûIs), marchand de bois à Schilligheim.
Canton de Strasbourg.
Ville de S^a*bowg.
HM. Adam (abbé), vicaire â Saint-Pierre-le-Jeune.
Arnold, architecte.
AuBRï, doyen de la faculté de droit.
Baltz, représentant de commerce.
Baltzer, professeur au gymnase.
Barte de Sainte-Farë, conservateur des forêts.
Barth, propriétaire.
Baver, chef de divisions la préfecture.
Bayer.
Berger-Levbavlt , imprimeur libraire.
BERGHAnN (Fréderic-Guill.), prof, a la faculté des lettres.
Blanck, entrepreneur.
Bœgkel, libraire.
Bœrsch (Charles) , membre du conseil général.
Bœswillwald, négociant.
Braunwald, pasteur.
Brincard, colonel du génie.
Bruch , doyen de la faculté de théologie.
Buchhûller, marchand de bois.
jt,Googlc
— 121 —
MM. Chastëlain, membre du conseil général.
Choppin d'Abnoc ville, colonel d'arlillerie.
CouLAut, député au Corps législatif, maire de Strasbourg.
CoDMEs, ingÉnieur en chef.
CoNRATH, architecte de la ville.
CuNTz, négociant.
Uacheux (abbé), précepteur.
Dartein (François-Félix de), propriétaire.
Saubbée, doyen de la faculté des sciences.
Delcasso, recteur de l'Académie.
DiEHL (Bernard), aubergiste au Rocher des Sapins.
DvBHiEU , receveur général des fmances.
DuvAL'JouvE, inspecteur de l'Académie.
Ehrmann (Auguste) , propriétaire.
ËHRMAMV (Maurice), propriétaire.
Ehhuann, doyen de la faculté de médecine.
EissEN, docteur en médecine.
ËNGELBACH, propriétaire.
EsCHBACH, professeur â la faculté de droit.
Fée, professeur â la faculté de médecine.
FiNCK, professeur à la faculté des sciences.
FoRGET, professeur â la faculté de médecine.
Frantz , avocat.
FuES (abbé), professeur au grand séminaire.
Georges, inspecteur des forais.
GiRABDOT, chef de division h la préfecture.
GoGUEL, officier de l'instruction publique.
Grass (Philippe), artiste statuaire.
Guerre, ingénieur en chef.
H.GGY (abbé), vicaire à la cathédrale.
Heiseb.
Heitz, imprimeur-libraire.
Hemberger, aumOnier de l'hospice civil.
Herbgott, docteur en médecine.
HuDER, membre du conseil général, propriétaire de l'AJ-
jt,Googlc
— 125 —
MH. JuNDT (Eugène), négociant.
Jung, professeur à la faculté de théologie, bibliothécaire
de la fille.
Kablé , avocat.
Kastler, ancien notaire.
KiRSCHLEGER , professeur à l'école de pharmacie.
Klose, banquier, consul des Pays-Bas.
Klotz, architecte de l'Œuvre NoU-e-Dame.
Kœtschel (abbé), professeur au collège libre deSaint-
Arbogast.
Kr^uter, libraire.
Kbàtz , membre du conseil général.
Kreiss, professeur au séminaire protestant.
Kùss , professeur Jt la faculté de médecine.
Lad GEL, serrurier entrepreneur.
Lauth (Charles), juge.
Lebel (baron), juge d'instruction,
Lerb (Paul), propriétaire.
Lelièvre, secrétaire de l'Académie.
Lehaistre-Cbabert, propriétaire.
Lerbs (abbé), professeur au petit séminaire.
Lereboullet, professeur à la faculté des sciences.
Levv ^'élix), marchand d'antiquités.
Letï (Robert), architecte.
Lihder (père), avocat.
HfDER, président du consistoire réformé.
Masse, avocat.
Maver (le docteur), homme de lettres.
Heyer (abbé), vicaire h la cathédrale.
Herck, rentier.
HoRiN, architecte du département,
MORLET (oe), colonel du génie.
MQbl, docteur en médecine.
MuRy (Joseph), professeur au petit séminaire.
MuRY (Pantaléon), professeur au petit séminaire,
Nœtihger (Alfred), avocat.
jt,Googlc
MH. Nœtinger, notaire.
Obgrun, professeur à l'école de pharmacie.
OpPEBHAr4>, directeur de l'école de pharmacie.
Petit-Gérard, peintre sur verre,
Petiti (Eugène) , architecte.
Perri», architecte.
pROST, membre du conseil général.
Rapp, vicaire général du diocèse.
Ratisbokne (Achille), président du consistoire Israélite.
Ràu, professeur à la faculté de droit.
Rbboul, secrétaire général de la préfecture.
RENCKER(abbé), professeur au collège de Saint-Arbogast.
RsMOUARD DE BtssiERRE (baron A.), député au Corps
législatif.
RiGAUD , professeur à la faculté de médecine.
RiSTELBVEBER (Paul), Hcenclé es lettres.
RiTLENG (abbé), professeur au petit séminaire.
Rœhrich, pasteur à Saint-Guillaume.
Saglio (Alphonse), ancien député.
Sauh, inspecteur de la librairie étrangère.
Sarbus, professeur h la faculté des sciences.
ScH^CK (abbé), professeur au petit séminaire.
ScHAtENBOHG (baroD de), membre du conseil général.
ScHEFFEB, pasteur à Saint-Pierre-le-Jeune.
ScHiR, vicaire général du diocèse.
Schmitt-Batiston, avocat.
SCHNELL (abbé), économe du collège de Saint-Arbogast.
SCHOTT (abbé), au petit séminaire.
ScHWBBEL, professeur agrégé au séminaire protestant.
Sehgekwald (Jules), président de la chambre de com-
merce.
SiLBERHANN, Imprimeur.
SiHOM, imprimeur-lithographe.
Sfacb, archiviste du déparlement.
Spach (Gustave), secrétaire en chef de la mairie de
Strasbourg.
jt,Googlc
— iU ~
MM. St^hling, négociant.
Stœbbr , professeur â la faculté de médecine.
Stoltz, professeur â la faculté de médecine.
Stotz (Jean-Jacques), propriétaire.
Straub (abbé), professeur au petit séminaire.
Teotsch (Charles), négociant.
Thiebaiit, avocat.
TouBDES, professeur à la faculté de médecine.
Ubrin (abbé) , professeur au collège Saint-Arbogast.
Weyer (André) , architecte.
WoLFF, avoué,
WOLFF (abbé), professeur au petit séminaire.
Zelleb, curé h la citadelle.
ZiHHER, notaire.
Canton de Truchteriheim.
M. Ohlmann, curé â Truchtersheim.
Canton de Wauelonno.
MM. NoBTH, membre du conseil général, maire è Wasselonne.
Lallehakd, percepteur â Wasselonne.
ARRONDISSEMENT DE WtSSEHBOURG.
Canton de Niederbronn.
M, KuHPi, ancien médecin cantonal et médecin de r^i""-''— -
ment thermal de Niederbronn.
Canlou de Wissembourg.
MM. MATtsziKSKi, architecte de l'arrondissement de Wissem-
bourg, à Wissembourg,
PuGHiÈRE, membre du conseil général, maire à Wis'"'-"
bourg.
RiCBEBT, procureur impérial à Wissemboui^.
RiCAUT, juge à Wissembourg.
ScHAUEHBURG (de) flis, juge h Wisscmbourg.
Vernhette (vicomte de), sous-préfet à Wissembourg.
jt,Googlc
DÉPARTEMENT DU HAUT-RHIN.
ARRONDISSEMENT DE BGLFORT.
Canton de Csmay.
H. Ingold, notaire à Cemay.
Canton de MasseTBiiz.
M, BiAM, manufacturier à Sentheim.
Canton de Thaun.
MM Mehckun, greffier de )a mairie de Thann.
KfSTNER (Charles), manufacturier à Thann.
ARRONDISSEMENT DE COLHAR.
Canton de Colmar.
Ville de Colmar.
MM. BussiERRE (Paul de) , receveur général.
Chauffodr (Ignace), avocat.
. Cherrier, juge suppléant au tribunal civil.
DOYEK , avoué.
Ebrlën (Gustave).
EnnsT (Antoine), avoué à la cour impériale.
Ehnst (Ignace) , avoué.
Favdel, docteur en médecine.
Fleischhauer , négociant, juge au tribunal de c
Gérard, avocat. ,
Hahberger, président de chambre â la cour impériale.
Jenner (abbé), professeur au collège libre.
KocH, avocat.
Kohler (Alphonse) , propriétaire.
Lebert (Henri) , dessinateur et propriétaire.
LiBLiN, directeur de la Revue d'Alsace.
Meyer, curé.
OsTERHEVER, avocat à la cour impériale.
PevRiHHOF, maire de Colmar.
Reinrard (abbé), vicaire.
Rencker, notaire.
jt,Googlc
— 126 —
StM. AoBiN, ingénieur civil.
Sandherr (Charles), avocat.
ScHMiTT (J. J,), directeur de la compagnie l'Union.
SiMOTTEL, avocat il )a cour impériale.
Stœcklin (Auguste), ingénieur des travaux du Rhin.
Ulrich (abbé) , vicaire.
Véhoh-Reville , conseiller h la cour impériale.
WmPFBN, docteur en médecine.
Canton de GnebwUlor.
HM. Bart (Albert de), manufacturier i Guebwiller.
Baby (Frédéric »E),id.
BouRCART (Henri), id.
Braun (abbé), ancien rédacteur du Votkêfreund, id.
BuRKARD, fabricant, id.
Frey-Bourcart, manufacturier, id.
Frey (Henri), fabricant, id.
P£piN, notaire, id.
ScHLUMBERGER-DoLLFus (Jean), id.
Schlekberger-Hartmann (fils), fabricAnt, id.
ZiUBERUN, curé h Orschwyhr.
Canton de Hftnner.
MM. Hartmann (Alfred), manufacturier à Munster.
Hartmann (Frédéric), ancien pair de France, président
du conseil général du Haut-Rhin, ii MOnster.
Hartmann (Frédéric), manufacturier à HOnster.
Hartmann (Henri), id.
Hartmann (Jacques), id.
Canton de RllieanTiltd.
MM. Feltz (abbé) , aumônier du pensionnai des sœurs de la
Providence, à Ribeauvillé,
Rosenstiël, architecte k Ribeauvillé.
Canton ds Ronffach.
H. Stœcklé, curé & Rouffach.
jt,Googlc
— 127 ~
Canton de Saint«-llari*-au-lIinM.
MH. Lesslin (Adolphe), h Sainle-Harie-aui-Hines.
RiSLER, auteur du Panorama des Vosges, id.
Canton do Sonltt.
MM. Heckeren (baron de), sénateur, â Souitz.
Kkoll (Charles), artiste vétérinaire, id.
Canton do Wintxenhaîm.
M. Deybach, curé â Tûrckheim.
ARRONDISSEMENT DE MtJLHODSE.
Canton d'AlUàrcb.
MM. Chauffoub, avocat h Allkirch,
BocKEniiEVEH , curé â Qbermorschwiller.
HoEH (abbé) , vicaire à Carspach.
Canton de Ferrette.
M. J^GER, curé i. Fislis.
Canton de Habshelm.
MM. Stoffel, percepteur à Habshelm.
Reinhart (André), pharmacien à Rixheim.
Canton de Hulhonie.
Ville de Mulhouse.
MM. Badeh, dii'ecteur de l'école professionnelle.
Chacre, architecte de la ville.
Delbos, professeur.
DoLL, directeur de la société d'assurance mutuelle.
Ghosjeam (Emile), manufacturier.
Jancigny (de), sous-préfet.
Kestner-Kœchlih , docteur en médecine.
Lasablière (de), professeur.
Lœderich-Kitz, négociant.
Haine, inspecteur des douanes.
Hevblu» (abbé), vicaire.
MiËG (G.), négociant.
Paraf(B.), négociant.
Sandherr, greffier du tribunal de commerce.
SCHLUHBERGEH (Ëugëno), manufacturier.
jt,Googlc
Stœber (^sgvste), proAcMur au -egtféga.
UHLHAîn, euré.
ZETTEfi-GBAy , rédacteur du Samttagtbiatl.
Zl'ber (Frédéric), manutaGtuiw.
DÉPARTEMENTS HORS D'ALSACE.
MM. Regel (de), ingénieur en clief, aa château de Conlreuil,
près Ville-en-Tardenais (département de la Marne).
NiCKLÈs, professeur ù la faculté desscÉetices A Nancy
(Meurthe).
Hun , conservateur des forêts h Bar-le-Duc (Meuse).
Vallois, sous-préfet à Péronne (Somme).
Babdy, pharmacien à Sainl-Dié (Vosges).
Vaulx ( de ) , premier président de la cour impériale
d'Alger.
DÉPABT£KEKT PE LA SEINE.
Ville de J'ari*.
MM. Becquet, oMlservatenr des forêts, membre du conseil
général.
Blanchard, général de br^ade.
BussiERRE (baron Léon de), conseiller d'Étal.
DuGAS DE Beaulieu, membre des antiquaires de France.
Grûn (AL), chef de section aux archives de l'Empire.
Hallez m: Claparède, député du Bas-Rhin an Corps
législatif.
Kastner, membre de l'fnslituU
Kelleh (Emile).
Upperhann (Louis-ChaHes), banquier.
ÉTKANGER.
MM. Apprëderis, abbé à Friboui^ (en Suisse).
LiCHTLÉ, curé catholique à Christiania (Norw^e).
jt,Googlc
SOCIÉTÉ
CONSERVATION DES RONIIIIIENTS HISTORIOIIES
LISTE SUPPLÉMENTAIRE
PAR DéPARTEHENTS, ARRONDISSENENTS ET CANTONS.
DES MEMBRES DE LA SOCIBTB
qui ont élé inacrils depuis U publication de la 3° tivriison du IomIII.
DÉPARTEMENT DU BAS-RHIN.
AHRONDISSEHENT DE SCIILESTADT.
Canton de Bbit.
HH. Frev, secrétaire de la mairie de fiarr.
ScHHiDT (Jean), propriétaire â Barr.
Taufflieb (Auguste), négociant i Barr.
Taufflieb, docteur en mëdecine h Barr.
Nebinger, maire à Heiligenstein.
Canton de Harckoliheim.
Kastler (Jérémie), notaire à Sundhausen.
Canton d'Obernai.
Bi.A>DiN (César), notaire honoraire i Obernai.
Hervé, percepteur ii Obernai.
MoHLER (Adolphe), père, a Obernai.
Stœber (Louis), médecin à Obernai.
Wagner (Richard), à Obernai.
Canton de Rothelm.
BiGEAULT (Remi-Marc) , percepteur à Rosheim.
Schmitt-Batiston (Emile), S Rosheim.
jt,Googlc
— 130 —
ARRONDISSEMENT DE STRASBOURG.
Canton de Haguanan.
HH. ScHOULLEH (Eugène), fabricant au Geisselbronn, près Ha-
guenau.
Canton do Straibourg.
Bernhard (Joseph-Félix), receveur des hospices de Stras-
boui^.
Reussner (Frédéric), professeur au gymnase de Strasbourg.
DÉPARTEMENT DU HAUT-RHIN.
AHRONBISSEMENT DE COLMAB.
Canton de Colmar.
Bahtholdv (Charles), h Colmar.
BiAN, conseiller b la Cour impériale de Colmar.
BOYER, conseiller h la Cour impériale de Colmar.
Canferba, inspecteur des forêts à Colmar.
DiLLEHANH, Conseiller à la Cour impériale de Colmar.
Galumabd, conseiller â la Cour impériale de Colmar.
Ganter (abbé), vicaire à Colmar.
Hun (abbé), vicaire à Colmar.
HuoT, conseiller à la Cour impériale de Colmar.
JfNGER, docteur en médecine b Colmar.
Laurent-Athalin , propriétaire à Colmar.
BbïBLuii (Wendelin), aumOnier Si l'bOpital milit. de Colmar.
Mever, conseiller ii la Cour impériale de Colmar.
Nevrehand, conseiller à la Cour impériale de Colmar.
NoLL (abbé), vicaire ï Colmar.
RiEPP, premier président à la Cour impériale de Colmar.
ScHiRHEH, conseiller h la Cour impériale de Colmar.
SCHDLTZ, conseiller â la Cour impériale de Colmar.
Werner (abbé), professeur au collège libre de Colmar.
ZxPTEL (Ët^ar), conseiller de préfecture â Colmar.
Z£PFEL (Henri), conservateur des forêts à Colmar.
Canton de Wintienheim.
WiRTH (abbé), vicaire à Ëguisheim.
jt,Googlc
— i3i —
ARRONDISSEMENT DE MULHOUSE.
Canton d« Habibaim.
MH. Ettlin (Jacques), propriétaire à Zimtnersheim.
Canton da Hiningan.
Tallon, employé des contributions indirectes à Hirsin|;en.
Canton da HnUiaiua.
Chacre, architecte de la ville de Mulhouse.
Ëhrsam, archiviste de Mulhouse.
Klenck (Auguste), professeur au collée de Mulhouse.
Michel, instituteur de l'école communale de Mulhouse.
RisLBR (J. P.), imprimeur-tibraîre à Mulhouse.
Sandberk, notaire honoraire ft Mulhouse.
ScHEiDECKER (Hathias), ingénieur - mécanicien à Mulhouse.
ScHŒNBAUPT (Louis), président de la Société de dessin in-
dustriel de Mulhouse.
Weber-Blecb (Emile), à Mulhouse.
DÉPARTEMENT DE SEINE-ET-MARNE.
Conrad, sous-préfet it Heaux.
WURTEMBERG.
KQhlhann (Emile), chancelier de la L^alion de France à
Stuttgart. _ _
TriMeaUiiimnin».
MM. MiCHERET, préfet du Bas-Rhin, fondateur de la société,
premier président honoraire.
Odent, préfet du Haut-Rhin, second président honoraire.
lenkres kMwnires i Stnukanif .
M*' Rfss (André), évéque de Strasboui^.
MM. Braun , président du Directoire de la Confession d'Augsboui^.
Delcasso, recteur de l'Académie de Strasboui^.
jt,Googlc
— 132 —
Henkrfli huwraires correspoBdaiita.
MM. Gerhardt (Edouard), membre de l'Académie des sciences
il Berlin.
WiTTHANN, président de la Société archéologique de Mayence.
MoNE, directeur des archives grand-ducales de Bade, à
Carlsruhe.
Keller, président de la Société archéologique de Zurich.
De Longpérier, membre de l'Institut ii Paris.
MoRiN-PoNS, banquier â Lyon.
FoncHHAHMER , professeur d'archéologie a Riel (en Holstein).
Sociétés laTantes arec leigaellM la Société pour la congerratloD dei mo-
Diuwiits Uatoiifnes d'Aluce le trouve en rapport. '
1. Société historique el archéologique de Darmeladt.
2. Bibliothèque publique de Stuttgart.
3. Société d^arckéologie de Bade à Carlsruhe.
4. Société d'histoire et d'archéologie rhénane à Mayence.
5. Société des antiquaires à Zurich.
6. Société historique et archéologique des quatre cantons fores-
tiers à Luceme.
7. Messager des sciences -historique» de Belgique à Gand.
S. Institut archéologique liégeois à Liège.
9. Société des antiquaires à Amiens.
10. Académie ^archéologie à Anvers (Belgique).
1 1 . Société d'histoire el d'archéologie de ta Moselle à Metz.
12. Société impériale des antiquaires de France à Paris.
13. Musée germanique à Nuremberg.
14. Société d'émulation de Montbéliard.
15. Société d'émulation des Vosges.
16. Société archéologique de Maine-et-Loire à Angers.
n. Société des antiquaires de la Morinie à Saint-Omer.
I. Rangées par ordre d'inscription.
jt,Googlc
Séance ^u Conité du î janvier 4866.
Préiidmco d« H. SPACH.
Sont présents: MM. de Ring, Eissen, Schir, Oppennann,
Petit-Gérard, Straob, Morin, de Morlet, Heitz, Jung, Rîngei
sen et Bœrsch.
MM. Saum et l'abbé Gloeckler, membres de la Société,
assistent â ta séance.
Le secrétaire dépose sur le bureau les ouvrages suivants
offerts au Comité :
1" Un volume des Mémoires de ta Sociétédes antiquaires
de France (t. XXIV, 3* série, in-4").
2" Bulletin de la même Sociélé, 1859, broch. in-ii".
8" Mémoires de la Commission archéologique de Maine-
et-Loire, 1858-1859, 1 vol. in-S".
4'^ Ameige fur Kunde der deutscken Vorzeit, n"" 11 et
12,in-4', 1859.
5" Notice sur deux cloches anciennes d'Obemai, par
M. l'abbé Straub, broch. in-S" avec planche.
Le procès-verbal de la démise séance, rédigé par M. Eis-
sen, en l'absence du premier secrétaire, est adopté.
Le président annonce avoir écrit dans l'intervalle de la
séance du 5 décembre 1859 et de la présente séance de jan-
vier 1860:
1" À M. le préfet du fias-Rbin pour demander une alloca-
tion de 500 fr. , applicable au Bulletin. La somme a été versée
chez le trésorier;
â° Â M. A. Slœber à Mulhouse, au sujet de sa demande
pour l'adjonction de MM. Stoffel et Ingold aux travaux de la
topographie des Gaules ;
jt,Googlc
— 134 ~
B" A M. le pt'él'et pour le remercier au sujet des disposi-
tions prises pour les thermes de Mackwiller;
Â" A M. le pasteur Ringel, âDiemeringen, pour le remer-
cier des soins donnés à ces mêmes fouilles.
M. le Ministre de l'instrucUon publique et des cultes, par
une circulaire du 10 décembre dernier, adressée au prési-
dent, lui rappelle le projet de publication qu'il lui a antérieu-
rement fait connaître du Répertoire archéoloffîque de France,
(ju'il s'est proposé de faire exécuter, sous les auspices de son
ministère, par le Comité impérial des travaux historiques et
des Sociétés savantes.
Ce répertoire sera divisé, comme le Dictionnaire géogra-
phique et la Description scientifique de la France, en 86
livraisons. Son Excellence joint à sa lettre un spécimen con-
tenant la description d'un certain nombre de communes du
département du Morbihan.
Renvoi à M. l'abbé Straub, occupé de réunir les matériaux
qui concernent l'Alsace.
Sur l'invitation du président, M. Morin donne lecture
d'un mémoire de M. le pasteur Ringel sur les bains romains
récemment découverts à Mackwiller. Ce mémoire et les plans
qui l'accompagnent sont renvoyés à M. le professeur Jung ,
chargé d'en feire un rapport.
M. de Morlet fait observer que le crédit de 100 fr., mis à
la disposition de M. Ringel par la Société française d'archéolo-
gie lors des séances qu'elle a tenues a Strasbourg, au mois
d'août dernier , a déjà été dépassé par les fouilles entreprises.
Il demande, pour mettre M. le pasteur Ringel en mesure de
les poursuivre, qu'un nouveau crédit de 200 fr. lui soit
alloué par la Société pour la conservation des monuments
historiques d'Alsace.
Le Comité, consulté par le président, vole celte somme
à la majorité,
jt,Googlc
— 135 —
Une notice, avec plan et photographie, sur une pierre
sculptée, encastrée dans la tour de l'église de Reutenbourg,
par M. Schcell fils, membre de la Société à Saverne, est
renvoyée à l'examen de M. le professeur Straub.
Le Comité chaire son président de remercier M. Schœll
de cette communication, ainsi que M. Hoffmann, auteur de
la photographie représentant cette sculpture, et d'une se-
conde représentant la façade de l'église de Marmoutier.
Sur l'invitation du président, M. de Ring donne lecture
d'un mémoire de H. Goldenberg Ois, sur les Heideamauem
de la forêt de Haberacker, territoire de Reinhardsmûnster.
Ce mémoire, ainsi que le plan qui l'accompagne, seront,
par décision du Comité, publiés dans la prochaine livraison
du Bulletin.
M. l'abbé Straub soumet à l'assemblée l'estampi^e de la
dalle funéraire de Pierre d'EpGch, prévôt du chapitre de
Saint- Pierre -le- Vieux. Ce monument, dit -il, rappelle le
souvenir d'un homme qui, en 1400, a joué un grand rôle
dans le conflit élevé entre le chapitre nouvellement établi À
Strasbourg et l'autorité civile et religieuse de la cité.
Voici ce que l'on trouve dans la petite notice sur Saint-
Pierre-le- Vieux par Slrobel, au sujet de ce dignitaire ecclé-
siastique :
«Le prévôt Pierre d'Epfich s'était permis, en présence de
* tous les membres du sénat , de prononcer des paroles in-
«jurieuses contre l'autorité, et avait gravement manqué
«d'égard à l'évéque. C'est pourquoi celui-ci fit saisir et
«mettre en prison l'audacieux prévôt, et ne le remît en li-
(berté qu'après d'instantes prières et des supplications réi-
«térées, et après lui avoir fait prêter serment qu'il ne se
«permettrait plus aucune faute de ce genre ou d'un autre
1 contre l'autorité civile et religieuse. >
Intéi'essanle sous le rapport de l'histoire, continue M. Straub,
jt,Googlc
— 136 —
celle dalle tumulaire ne l'est pas moins sous celui de l'épi-
graphie et de plusieurs détails de sculpture. Le prévôt est
représenté , revêtu de l'aube et de l'ample chasuble, et tenant
un calice à la hauteur de la poitrine. Il ne porte ni étole, ni
manipule. Toute la figure est dessinée au trait dans la pierre,
à l'exception de la tète qui est rehaussée en relief, sans
toutefois faire saillie. Autour du monument on lit en belles
minuscules gothicjues :
f Anno. dni. CCCC o. petrvs de epphicke. prepositvs.
ec.... Sanctorv. pétri, et niichahelis. argentinen.
Cooime il y a un espace vide assez considérable après le
millésime et la lettre o, abréviation du mot obiit, ainsi qu'à
la suite du mot argenlineii. , M. l'abbé Straub pense que ce
monument a dû être sculpté du vivant de Pierre d'Epfich ,
d'après une coutume assez fréquente au moyen âge. L'indi-
cation du jour de la mort étant plus essentielle même que
celle de l'année , à cause des anniversaires qu'on devait cé-
lébrer pour le défunt le jour du décès, elle n'eût certes pas
été omise si la pierre tombale avait été exécutée après la
mort du prévôt. Le second espace vide a été ménagé
pour le cas où Pierre d'Epfich eût été élevé à une nouvelle
dignité et pour la clausule ordinaire, oratepro eo. Des deux
côtés de la tête on voit les lettres A et 6 en majuscules de
belle exécution. Ces lettres peuvent être considérées comme
l'indication de la place où se trouve le tombeau que la pierre
sépulcrale ne recouvrait pas toujours; peut-être aussi la lettre
B doit-elle figurer un u qu'un sculpteur ignorant aurait
par mégarde redressé et dont il aurait fait un 6. On sait,
dit M. Straub, que les deux lettres a et » se rencontrent
ailleurs sur un grand nombre de monuments funéraires. 11
est à observer encore que saint Pierre est nommé avant
saint Michel, contrairement à ce qui se voit dans les docu-
ments de l'époque et sur le sigillé de Saint-Pïerre-ie- Vieux.
jt,Googlc
— 137 —
Au bas du monument on lit la date de 1 766, indiquant sans
doute une translation de cette pierre qui se trouvait encore,
il y a quelques années, à l'entrée du chœur, c'est-à-dire sous
la tribune actuelle.
Le président adresse des remercîments à M. l'abbé Straub
pour cette intéressante communication; par décision du Co-
mité , il écrira à la ^brique de l'église de Saint-Pierre-Ie-
Vieus pour demander le redressement de cette pieire.
Vu l'heure avancée. la lecture de quelques autres mé-
moires adressés au Comité est remise à la prochaine séance.
SéHce di €oBiUé du 6 Tévrier 1860.
Présidence de M. SPACH.
La séance est ouverte à 11 heures et quart.
Sont présents: MM. de Ring, Eissen, de Morlet, Straub,
Oppermann, Petit-Gérard, Grass, Jung, Heitz, de Scbaueo-
bui^ et Ringeisen.
MM. Dacbeux, Glœckler, Saura et Merck, membres libres
de la Société , assistent à la séance.
H. le professeur Jung propose l'admission, comme membre
de la Société , de M. Reussner , professeur au Gymnase pro-
testant de Strasbourg. Adopté.
Le premier secrétaire dépose sur le bureau les ouvrages
suivants, offerts au Comité :
1" Annales de l'Académie d'archéologie de Belgique,
1. XVI, 2* et 3^ livraisons.
2" Mémoires de la Commission archéologigtte du dépar-
Iftment de Maine-et-Loire, année 1 860 , janvier et février.
jt,Googlc
— 138 —
3" BîilleUn historique de la Sociéié des antiquaires de ta
Morinie, 8* année, 31* et 32*' livraisons.
4" De la part de M. de Caumont, Séances générales du
Congrès archéologique . tenu à Périgveux et à Cambrai en
i8Ô8, i vol. in-8°.
Le procès-verbal de la dernière séance est adopté.
Le président annonce avoir écrit :
i" A M. le Maire de Strasbourg, en réponse à la demande
faite par lui, au nom d'un membre du Corps législatif , .du
règlement de la Soeiélé pour la conservation des monuments
historiques d'Alsace ;
2° A M. de Caumont , en lui envoyant la copie du mémoire
de M. Ringel sur les fouilles de Mackwiller, ainsi que le plan
dressé par M. de Schauenburg, d'après l'original de l'auteur;
3" A M. le curé de Saint-Pierre-le- Vieux , au sujet de la
pierre tombale de Pierre d'Eptîch, dont il a été question lors
de la dernière séance;
4" A M. Ringel, pour lui annoncer le crédit de 200 fr.
alloué par le Comité , le mois dernier , pour continuer les
fouilles de Mackwiller.
Le premier secrétaire donne lecture d'une lettre de M. le
professeur Forchhammer à Kiel, contenant les remerd-
ments de ce savant, adressés à la Société d'Alsace, pour le
titre de correspondant qu'elle lui a conféré, et dans laquelle
il annonce l'envoi de deux brochures qu'il la prie de vouloir
bien agréer.
Dans l'un de ces opuscules, dil l'auteur, il a voulu appeler
l'attention sur le style ogival qui, par ses colonnes plus
minces, et un plus grand intervalle entre elles , donne , par
cela même , une extension plus grande au domaine de la
chaire et à l'espace destiné aux auditeurs. Ce fait, selon lui,
contient l'explication de la diRîision subite du style. ogival
au moment où le style plein-cintre venait d'atteindre son
jt,Googlc
— 139 —
point culminant. Il Tait remarquer que la diffusion rapide
du nouvel ordre d'architecture coïncide, en effet, avec
rétablissement des Dominicains et des Franciscains , qui
avaient pour mission principale de prêcher.
Dans le second petit ouvrage , il saisit l'occasion des re-
cherches récentes sur les l^endes des Troyens prés des
rives du Rhin , pour s'étendre sur la ville de Xanten , son
climat et son sol. Cette ville, dit-il, avant.de recevoir
son nom, dérivé du fleuve Xanthtis , s'appelait Troja. Il est
porté à croire, que ce nom n'est pas dû à la personniflcation
historique d'Ulysse sur le Rhin, mais qu'il se rattache à la
tradition de Hsegen ou Hagen des Niebelungen. H demande
si la répétition de semblables traditions, leur origine et leur
communauté ne seraient pas dues à des mythes qui ne sont
que les formules d'une cosmogonie religieuse antérieure à
l'établissement du Christianisme.
Ces communications provoquent de la part de quelques
membres des objections qu'ils se chargent de reproduire
après le vu des brochures annoncées.
M. l'abbé Reinhard , à Colmar, rend le Comité attentif sur
te projet de démolition de l'ancien tribunal, édifice de ta fin
du XIV* et du commencement du XV siècle, situé sur la
place de la Cour impériale, et qui, d'après une décision de
l'administration municipale de cette ville, doit disparaître pour
faire place à de nouvelles constructions destinées aux écoles
communales. Il exprime )e regret de voir disparaître cet
édifice, qui offre de l'intérêt archéologique, mais qui est
surtout remarquable au point de vue historique , parce qu'il
a été, pendant près de trois siècles, le siège de la magistra-
ture de Colmar.
Le Comité partage ce regret, et charge son président
d'écrire en ce sens à M. le Préfet du Haut - Rhin , afin de
jt,Googlc
— im —
snuvercel cdilice, tout en l'approprianl à la nouvelle desti-
nation proposée par le Conseil municipal.
L'ordre du jour appelle M. le professeur Oppermann à
donner lecture d'un mémoire sur le Zi^enburg près de
Niederbronn.
Le Comité vote l'insertion de ce travail et de deux des
dessins qui l'accompagnent, dans la i^ livraison du Bulletin.
M. Merck .communique au Comité le dessin d'un lion
grossièrement sculpté, trouvé, en 1800, dans le sol d'une
maison située sur la place du marché à Brumath, avec plu-
sieurs dalles revêtues d'inscriptions. Les dalles lurent mal-
heureusement brisées pour être employées aux murailles de
fondation. Le lion , après avoir, lui-même, trouvé place dans
la fondation d'une étable à porcs, où il servit de base à un
poteau, a pu en être extrait sur la prière de M. Merck qui
en est devenu propriétaire. Le monument est encore intact,
sauf un morceau de la mâchoire inférieure qui a été enlevé.
Ce lion , en grès rouge , porte sur sa base l'inscription
suivante :
. . . . R TERTIVS EX VOTO.
Sa hauteur est de trente-cinq centimètres sur cinquante-
deux centimètres de long et vingt centimètres d'épaisseur.
11 est couché , et tient avec la patte de derrière une urne
cinéraire , présentant la forme des urnes qu'on rencontre
journellement dans les tombes romaines.
Ce monument funéraire est très-curieux, si on le compare
au fragment d'un autre lion trouvé, dans le courant de
l'hiver de 1853 à 185^, dans un autre lieu de sépulture de
l'antique Brumatli ', et a d'autres monuments analogues
trouvés à Sallzbourg et à Bourbonne. M. Merk combat avec
beaucoup de raison l'opinion de M. de Beaulieu qui avait
pensé en faire un monument mythriaque. Il est évident que
1. Voy. p. 7fi du mémoire.
jt,Googlc
— 141 —
l'urne était destinée à contenir les l'cnilres il'un mort, soit
de TerUus même, d'après «n vœu qu'il fil de son vivant,
soit d'un ami , dont i) lîil l'exécuteur votif.
M. le professeur Jung lit un rapport sur le mémoire de
M. le pasteur Ringel à Diemeringen. Il pense que les murs ,
trouvés sous le sol de Mackwiller , n'appartiennent pas tous
à des thermes romains; mais qu'ils sont, en grande partie,
les restes d'une vilia considérable , dans laquelle se trou-
vaient des salles de bains particuliers.
Dans l'intérêt de la question débattue, le Comité vote, Jh
la fois , Finsertion ,- dans le Bulletin , du mémoire de M. le
pasteur Ringel et du rapport de M. le professeur Jung.
Un autre mémoire de M. Ringel, sur les tuileries ro-
maines trouvées sur le Butterberg près Rœmersdorf, con-
tient quelques détails intéressants.
Ces antiques tuileries sont situées sur le territoire de la
commune de Rimsdorf, canton de Saar-Union. Les proprié-
taires de la ferme dite Buscherhof n'ont cessé de démolir,
depuis quinze ans , des ruines d'édifices que le sol recèle ,
pour en vendre les pierres.
Les fouilles opérées ont mis à découvert une série d'ap-
parlements de toute dimension , ayant encore les revêtements
colorés des murailles. Partout on a pu faire la remarque que
cet établissement a été détruit par incendie. Les murs sont
construits en moellons d'appareil moyen. L'épaisseur des
murs extérieurs est de O^jTS; celle des pans transversaux
■de 0",37. Ils reposent sur un pavé en pierres calcaires,
placées verticalement et liées par un ciment très-é|)ais,
composé de chaux et de briques pilées. Selon les informations
soigneusement recueillies par M. Ringel, les propriétaires
de la ferme ont vendu des quantités prodigieuses de briques
striées, de tuileaus, de tuiles creuses, de carreaux de toute
grandeur et de moellons de grès.
jt,Googlc
— lis —
Le même membre envoie un troisième mémoire sur ce
qu'il nomme le temple de Mackwiller. L'édiûce, dit-il, affecte
la forme d'un rectangle dont les quatre côtés font face aux
quatre points cardinaux. Sa longueur est de 19 mètres sur
IS^ôO de haut. La hauteur de l'ancien mur est encore de,
8 mètres.
Cet édifice est bâti sur le penchant abrupte d'un mamelon
et était soutenu du côté Ouest par un contre-fort de la hau-
teur du temple.
Le côté de sa base, carrée, mesurait 3 mètres. Le mur
extérieur est construit en gros blocs d'un grès bigarré très-
dur. Ces blocs, de différentes dimensions, ont pour la plu-
part 'l'",50 de long sur 0'",60 de haut. Ils ne sont liés que
par des queues d'aronde en chêne , longues de O^.SO sur
0°',10 de laideur au milieu et O^.i-i aux extrémités. L'épais-
seur du bois est de O^fiA. Il y a absence totale de ciment
ou mortier. Ces queues sont toutes encochées dans les plans
horizonlaux. La plupart de ces blocs , notamment ceux qui
forment le socle de l'édifice, ont au milieu un trou de louve
assez profond pour avoir pu les soulever.
Les assises supérieures du côté Sud cl la moitié du mur
de l'Ouest sont calcinées.
L'entrée du temple était au Nord. Lors de la dernière res-
taurarion de l'édifice, en 1842, on avait, au dire de l'arcbi-
tecle chargé des travaux, trouvé dans les décombres qui
cachaient le socle, et près de celte entrée, une statue en
bronze doré, haute de 0'",'iO. Elle fut vendue à un brocanteur.
L'idole en pierre , scellée dans le mur de l'édifice , n'a pas
changé de place , mais bien de position. Elle cache sa face
dans le mur.
L'espace entre ce mur intérieur et le mur extérieur mesu-
rait 0'",75. Il était rempli de terre rougeâtre qui couvrait une
vingtaine de squelettes humains. Des dalles les recouvraient,
jt,Googlc
— 143 —
reliant les deux murailles et formant, à l'intérieur, un trot-
toir tout autour de l'enceinte. L'excavation, produite par
les pieds, était profonde de cinq centimètres. Le sol de
l'édifice était dallé et caché sous des décombres provenant
de la voûte dont on trouva encore des débris en 1843. Dans
ces restes de voussures gisaient encore des ossements hu-
mains calcinés , mêlés à de fortes couches de charbons , de
cendres, et entourés d'une terre grasse.
Huit marches en pierre conduisent è un caveau oii l'on
découvrit deux sarcophages dont l'un fut brisé; il contenait
un squelette.'
A la suite de ce mémoire, M. Ringel fournit le plan
d'un bassin de forme elliptique, situé à peu de distance de
ce temple. M. Ringel le regarde comme la source qui a pu
alimenter les bains antiques qu'il a fouillés.
Lorsque, dit-il , on découvrit ce bassin en 1730, le mur
d'enceinte était écroulé. La source était comblée de débris ,
couverts eux-mêmes de buissons et de plusieurs vieux ceri-
siers sauvages.
Le sol en est dallé. Le mur, construit en moellons, liés
avec du, ciment, a (y°,75 d'épaisseur. Son développement
(forme ovale) ouvert au Nord où se trouve le nouveau puits ,
mesure 32 mètres. Ce puits fournil par jour 240 hectolitres
d'eau.
Remerdmenls et dépôt dans les archives.
M. de Ring, chargé d'examiner un mémoire de M. Siffer,
en rend compte en ces termes :
« M. Siffer entretient dans ce travail le Comité de deux
«fragments de sculptiu-e gallo-romaine, trouvés, l'un en
n 1833' dans un champ situé entre Langensouitzbach et
«Mattstall, l'autre en 1828 à Niederbronn , à peu de dis-
jt,Googlc
— 144 —
«tance des sources minérales. Ils représentent, comme les
«autres monuments du même genre, déjà cités par lui,
«(t. I, p. 88 du Bulletin, el t. II, p. 105 et 219) des guer-
«riers qui combattent à cheval. Ils n'ont d'autre intérêt
< que celui qui se rattache à tout ce qui nous atteste la pré-
«sence du grand peuple dans nos contrées. Je vous pro-
«pose simplement de renvoyer ce mémoire à la Commission
* pour la topographie des Gaules. » — Adopté.
La séance est levée à 1 heure et quarl.
Séance du Comité du S mars 4860.
Présidence de H. SPAGH.
Sont présents les deux secrétaires MM. de Ring el Eissen;
M. Schir, vice-président; MM. Heitz, Oppermann, Morin,
de Scliauenbui^, Bœrsch, Ringeisen, Guerber, Slraub et de
Morlet.
MM. Saum et Merck, membres de la société, assistent à
la séance.
Le premier secrétaire dépose sur le bureau les ouvrages
suivants f
1" De la part de M. d'Otreppe de Bouvette, la 30^ livrai-
son de l'Essai des tablettes liégeoises.
^ Le n" 1 de VAnzeiger fur Kunde der deutschen Vor-
zeit, pour 1860.
3" De la part de M. Heilz, archiviste de la société, Y Alsace
en i789, br. in-4".
4" De la part de M. le colonel de Morlet, Notice sur les
anciens aqueducs de Strasbourg, in-8".
Cette dernière brochure est accompagnée d'une lettre de
l'auteur dans laquelle il annonce que ce travail a presque en
jt,Googlc
— 145 —
totalité été inséré, par M. l'Ingénieur de la ville, dans uii rap-
port  l'appui du projet de distribution d'eau, soumis récem-
ment au consdl municipal.
Remerclments et dépôt dans les archives.
Sur la présentation de M. Bingeisen, HM. Adolphe Mohicr,
père^ Bichard Wagner, Am. Hervé, percepteur, César Blan-
din, notaire honoraire, Louis Stœber, médecin, tousàOber-
nai, MM. Emile Schmitt-Batiston et Rémi Bigeault, percep-
teur à Bosheim, et Nebinger, maire de Heiligenstein, sont
nommés membres de la société.
Le procès-verbal de la dernière séance, lu parle premier
secrétaire, est adoptée
Immédiatement après cette lecture, un membre soumet
au comité les plans de restauration du bâtiment des anciennes
boucheries, dont le premier étage, suivant le projet muni-
cipal, doit être affecté au musée artistique de la ville de
Slrasboui^. Il signale les innovations des pignons et de
l'ornementation de la toiture, proposées par l'architecte, et
demande l'avis du comité. Après une chaleureuse discussion ,
à laquelle prennent part plusieurs membres, il est décidé
qu'une lettre serait adressée à l'adminislralion, par le pré-
sident, au nom du comité, afin de faire respecter le style
simple et sévère de l'édifice. •
Le président annonce avoir écrit dans l'intervalle de la
dernière séance :
i° A Monseigneur l'évèque de Strasbourg, à M. le Préfel
du Bas-Bhin et à M. le président du consistoire protestant,
pour que, en temps et lieu, lors des travaux que doit néces-
siter la nouvelle voie ferrée départementale, MM. les curés,
pasteurs et agents du gouvernement , veuillent bien porter
leurs soins à préserver de destruction et de dilapidation les
annuités, de quelque nature qu'elles soient, qui pourraient
être trouvées dansJe sol.
m. 10
jt,Googlc
— 146 —
3° A M. le Préfet du Haut-Rhin, en Taveur du bâtiment
(le l'ancien tribunal deColmar, afin de conserver le carac-
tère (le cet édifice en l'appropriant au projet municipal qui
tend à établir sur son emplacement les écoles de la ville.
3^ A M. le Ministre de l'instruction publique et des cultes,
en lui envoyant un nouveau supplément de M. Heitz pour le
Dictionnaire géographique.
4" A M. de Caumonl, en lui accusant réception de l'appel
fait à la société d'Alsace au Congrès des détéçués dessod&és
savantes à Paris.
M. le pasieur Ringel, à Di^neringen, anncmce pouvoir
reprendre sous peu les travaux àe déblai dans les fouilles
de Mackwiller. H a , sur la demande de M. le colonel de Horlet,
expédié au musée de Saveme, une collection d'objets trouvés
dans les ihermes de Mackwiller, semblables à ceux déposés
à la Préfeciure du Bas -Rhin, le piédestal d'une statue,'
le tronçon d'une colonne, (rois fragments d'un socle, un
tuileau strié du Buscherhof, un fragment d'une amphore de
la banlieue de Rceraersdorf, et plusieurs débris de poterie
rouge, quelques clous , etc.; ces derniers objets destinés au
musée de Strasbourg.
M. Doyen , avoué â Colmar , instruit le comité , que dans
le jardin d'un ami , il a trouvé , il y a deux ans , une pierre
antique servant de banc , et ayant la fonne bien accusée
d'un autel romain. Cet autel porte l'inscription suivante :
SILVANO
TETEO
SERVS
FITAOT
EXVOTO. R
Il l'offre à la société.
Le secrétaire auquel sa lettre avait été renvoyée, observe
que déjà cinq autres monuments connus, tous trouvés à
jt,Googlc
— 147 —
itheiazabern , portait la même inscription. Quatre de ces
monuments sont déposés dans la collection lapidaire de
Spire ; le cincpiième est placé dans YAntiqiuirium de Hunii^.'
Sur deux d'entre eux se lit le nom TëTEO ; sur les trois
autres on lit TETTO. Quatre de ces pierres et ailles portent
en entier te nom de FITAGITI. Il faut donc lire :
SiUnmo Teleo , servtis Fitaciti, ex volo rctuUt.
L'autel de Colmar, dit M. Doyen dans sa lettre, est in-
tact, et d'un grès grisâtre. Il mesure en hauteur 0"',46 sur
O*",^ de largeur. On ignore son origine. Selon toute proba-
bilité, observe )e setrétaire, il vient de Rheinzabern, seul
lieu où cette inscription ait été reproduite. Il faut, ajoute-
t-il, n'admettre son authenticité qu'avec la plus grande ré-
serve , d'autant plus que ces monuments répétés peuvent
déjà provoquer quelque métiance, et qu'on connai t le honteux
trafic auquel os s'est priDcipsIenseol livré à Bbeioeabern au
siècle dernier et au commencement du nôtre.
Le comité charge son président de vouloir bien écrire è
M. Doyen , afin qu'occasionnellement cette pierre soit trans-
portée à Strasbourg.
Un membre saisit cette occasion pour demander où en
est le projet d'installation du musée d'antiquités. U exprime
le désir que le président veuille bien rappelei- à l'administra-
tion municipale le voeu du comité à ce sujet.
Cette proposition est adoptée.
Un mémoire de M. Sifler, sur une voie romaine, condui-
sant d'Ingwiller à Schweighausen , d'où elle se dirigeait siu'
Uarienthal, pour faire sa jonction avec la grande voie de
Brumath à Seitz, est renvoyé à H. le colonel de Norlet,
chargé du travail sur la topographie romaine dans nos
contrées.
Le président entretient le comité de deux chartes, l'une
de 1187, sur le moulin à trois tournants d'Eckholsheim ,
n,g,t,7.dt,' Google
—ni 48 -
l'aulre de Martin V, datée du 15 octobre 1420, et ayant
pour but de faciliter à l'Évéque Guillaume de Diest la céré-
monie de sa consécration.
La lecture de cette dernière bulle a d'autant plus vivement
fixé l'attention du comité que , d'après l'opinion des ecclé-
siastiques , présents à la séance , elle tend à faire saisir le
sens de l'inscription de l'église de Honswiller, communiquée
par M. Schœll fils, dans la séance du 4 juillet 1859, où il
n'est parlé que de l'ordination.
Ces deui chartes, que H. Spacb a copiées et traduites,
seront insérées tâsluellement, ainsi que la traduction, dans
la 4^ livraison du Bulletin.
La séance est levée à 1 heure.
Séance du ComiU du % avril 4860.
PréaideacedsH. SPAGH.
La séance est ouverte â il heures et un quart.
Sont présents : les denx secrétaires, MM. de Ring et Eis-
sen;HH. deSchauenburg, Straub, Petit-Gérard, Oppennànn,
Grass, Jung, Ringeisen, de Mortel, Bœrsch et Heitz, mem-
bres du comité.
MM. Saum, Robert, architecte, et Glœckler, vicaire à
Saint-Pierre-Ie- Vieux , membres de la société, assistent à la
séance.
Le secrétaire dépose sur le bureau les ouvrages suivants :
1" Bulletin de ta société des arUiqttaires de Picardie,
ann. 1859,n''4.
2" Répertoire archéologique de C Anjou, aan. 1860, mars.
3" Annales de {académie d'archéologie de Belgique , T.
XVI,4''livr.
jt,Googlc
— U9 —
4* Messager àes sciences historiques de Belgique, 1859,
4" livr.
5° Fûnfter Jahresbericht des Germanischen National-
muséums zu Nûmberg.
&* Ameiger fur Kunde der deutschen Voneit. 1860, n**
3 et 3.
H. Petit-Gérard ofire au comité de la pari de H. Winler ,
une photographie du portail de l'andenne église de la Ro-
bertsau.
Remerdments et dépôt dans les archives.
Sont Bommés membres de la société :
1° Sur la proposition de H. l'abbé Reinhard, vicaire de
Colmar: MM. les abbés Meyblum, aumôoier de l'hôpital mi-
litaire, et Werner, professeur au collée libre, à Colmar;
2" Sur la proposition de M. A. Stœber, professeur à Mul-
house; MM. Sandherr, notaire honoraire, Emile Weber-
Blech et Nicolas Ehrsam, archiviste de la ville, à Mulhouse;
Sur la proposition de M. de Horlet : MM. Henri Zsepfel ,
conservateur des forêts, et Edgar Zaepfel, conseiller de pré-
fecture à Colmar.
Le procès-verbal de la dernière séance est adopté.
Le président rend compte de la correspondance.
- A l'occasion de la séance générale qui doit se tenir le 19
de ce mois à Colmar, il annonce (jue, sur la demande de
M. lebaron de Russierre, l'administration du chemin de fer
de t'Est accorde une remise de 40 % à ceux des membres de
la société qui se rendront à cette séance. Ils devront justi-
fier de leur qualité par la présentation de leur dipltoe.
Des remerdments sont votés à M. de Russierre.
Son Excellence le Ministre de l'instruction publique et des
cultes accuse réception du nouveau travail de M. Heitz (Se-
cond supplément à la liste des villes , bourgs et villages de
l'ancienne province d'Alsace') qui lui a été adressé. Ce tra-
jt,Googlc
— 150 —
vail a élé transinis à la commission de rédaction du Diction-
naire géographique de la France.
Une autre lettre de Son Bieellence, informe le président
que [a commission de rédaction du Répertoire archéologique
de la France a examiné avec un mf intérêt les documents
qu'il lui a adressés, en vue de cette publication, de la part
de MM. Straub et Bingeisen , et qui ont été accueitlis de la
manière la plus fevorable.
M. le président de la Commission du Musée Napoléon à
Amiens, sollicite, en feveur de l'achèvement de ce musée, le
bienveillant concours de la Société pour la conservatitHi des
monuments tùstoriques d'Alsace, avec laquelle la Société
des antiquaires de Picardie entretient des relations suivies.
A cette lettre est joint l'Extrait du registre des délibérations
de la commisaon , dont il est l'organe, et qui a décidé qu'une
souscription publique , dont le minimum est de 300 franca ,
serait ouverte pour concourir aux frais de l'achèvement de
ce musée.
Le comité, tout en reconnaissant, le noble but que celte
commission poursuit, regrette de devoir refusn* sou concours,
aucune souscription de ce genre n'étant autorisée par les
statuts de la société.
M. le pasteur Ringel , dans une lettre adressée i H. le co-
lonel de Horlet, signale plusieurs nouveDes découvertes
d'antiquités. Il a eu occasion de voir, dans la maison d'un
pharmacien de Saar>llnion , quelques jolies briques à mou-
lure , et des fragments de briques que ce dernier avait fait
extraire lors de diverses constructions entreprises sur sa
propriété. Il a reconnu dans ces û^gments, trouvés à trois
mètres de profondeur dans le sol, des restes de càloriISres
qui ne diffêrent de ceux des bains de Hackwilter que par leur
hauteur et leur forme.
Les fouilles du Buscherbof riu'il a reprises, ont eu pour
jt,Googlc
— 151 —
résullat la découverte de deux hypocaustcs avec leurs piliers
en carreaux sar un parquet en mastic cimenté tj'ès-polL II
en envoie lé dessin.
Une découverte semblable a été faite à trente mètres de
distance de cet endroit.
Déjà quelques années auparavant , à huit mèlres de cette
place , le propriétaire , en faisant creuser les fondements de
sa grange et des écuries, découvrit un grand par<|tiet en
mastic blanc poli , supportant beaucoup de piliers, compo-
sés de briques rondes et, de plus, un foyer. Il est à remarquer
que L'enduit des murs d'un des hypocaustes est d'un blanc très-
pur, parfois d'un Uanc tant soit peu grisâtre, peint en lignes
verticales de couleur rouge, taises environ d'un centimètre
et dislâutes de cinq centimètres. Quelques débris de l'enduit
portent des arabesques en feuilles, d'un vert assez frais et
d'un dessin hardi; d'autres encore sont ornés de bandes en
couleur lilas et vert, bleu et rouge. Les tuyaux calorifères
sont malheureusement brisés. Ha sont de la même dimension
que ceux de Mackwiller.
Une dalle en terre cuite fine, extraite d'un hypocauste,
mesure 0"',56 de long, 0°',06 d'épaisseur et O'^M de lar-
geur. Elle est brisée dans ce dernier sens. Les piliers sont
distants dans la direction du Sud au Nord de 6'",40 et de
0°',30 dans la direction transversale. Le mur de l' édifice
épais de 0'",75 est construit en pierres calcaires, en forme de
briques comme à Mackwill^.
Les socles des murs sont peints en rouge.
Le pasteur a engagé les propriétaires à user de prudence
et à suspendre pour quelques temps ta démolition et la vente
des pierres.
Une autre exploration signalée par M. ftingel, a eu lieu
dans un mamelon qui s'élève au milieu d'une forêt sur la
pente douce d'une grande et large colline appelée ïtiweneck,
jt,Googlc
- 152 —
distante de trois kilomèti'es de Saar-Union, entre cette ville
et (Ërmingen. Il est connu sous le nom de Heidenhûbel. A
vingt centimètres de profondeur des tuileaux romains de la
plus grande dimension ont été mis â jour, el bientôt s'est
présenté un mur en pierres calcaires et de petit appnreil, en
forme de briques. Les pierres sont liées par un mortier
blanc, par lequel passent des lignes creuses peintes en rouge.
La pose des pieri'cs est d'une symétrie admirable. Cette pièce
était voûtée, elle est profonde de trois mètres, hauteur du
mamelon.
Des ossements humains se trouvaient mêlés â des cendres
et à des charbons. Puis, on a extrait un fragmenlde colonne en
grès bigarré, long de 0^,50 sur 0",40 de diamètre. II y a une
vingtaine d'années on y a découvert des monnaies antiques.
M. Mûller, directeur de l'octroi, signale à l'atlention du
comité les armoiries d'Etienne et de Erard Lumtiart dont
M. le professeur Jung a donné les épigraphes dans son tra-
vail sur les inscriptions du monastère de Saint - Etienne à
Slrasboui^'. Ces armoiries*, d'un travail fort délicat et fort
intéressant , et dans un état de conservation parfaite , moins
la dorure que le lavage de la pierre a Biit complètement
disparaître, ont récemment été retirées des décombres pro-
venant de l'antique temple parmi lesquels elles avaient été
jetées en 1789, lorsque l'église de Saint-Étienne fut trans-
formée en magasin.
M. le professeur Straub se charge de les examiner.
M. le curé de Saint-Pierre-le-Vieux instruit le préaident
que , conformément au désir exprimé par le comité , ta pierre
lumulaire de Pierre d'Epfig ' sera adossée à un mur, et mise
1. T. UduBuUetiu.p. 28fi.
2. FOTner fliidet sich inwendig gedachter Stephanskirdi an einem Pfei-
1er dsB Lumhardiscke Wappen ganz vei^oldl mit diesen t>eiden Uoter-
scbrifflen Vatler uud Sohn zti Elireri geseizt. Haber, p. 19S.
3. Voir EéaDce du 2 janvier lM<iO,
jt,Googlc
— 153 —
à l'abii de toute d^radation. Le conseil de fabrique sera saisi
de cette quesUoD dans sa séance prochaine du 15 de ce mois.
M. le professeur Jung, rapporteur de la commissioD pour
^e choix et la classification des antiquités de Bnimath, qui
doivent servir de base à la monographie ancienne de cette
ville sous les Romains , rend compte de ce choix.
Son rapport sera , par ordre du comité , inséré dans l'un
des prochains numéros du Bulletin.
M. ie professeur Oppermann, auquel M. de Ring avait
conQé l'examea des matières trouvées dans un twnulus de
Reguisheim, à côté d'un vase cinéraire, en donne l'analyse
chimique.
cEn les examinant, dit-il, à l'œil nu, on y reconnaît un
mélange de matières cbarbonnées et de substances blanches
amorphes, friahtes, sur lesquelles, à l'aide de la loupe, on
distingue de petits cristaux. L'examea chimique a donné
les résultats suivants :
(Les matières blanches, friables, font effervescence avec
les acides ; l'acide chlorfaydrique les dissout sans résidu.
(Les réactiÈ y ont démontré la présence du phosphate et
du carbonate de chaux.
(La substance molle (brune et noire) ne se dissout pas
(dans les acides, à froid; mais en la chauffant à la lampe,
dans un tube fermé, après l'avoir mélangée de chaux so-
dée, on obtient un dégagement abondant de matières em-
pyreumatiques et d'ammoniaque, preuve manifeste d'une
matière organique, azotée, non entièrement détruite.
(En résumé, les matières trouvées dans le tumulus de la
plaine de Reguisheim, et dont la découverte est décrite
par M. de Riug dans le tome HI du Bulletin (p. liO des
mémoires), est un composé de cendres, de phosphate et
de carbonate de chaux (de charbons et d'os), et d'une ma-
tière organique , azotée, non entièrement décomposée.
jt,Googlc
_ \U —
i Ce résultat est extrêmement remarquable , si l'on songe
que les corps humaùis dont ces matières sont les restes , ont
été déposés sous le sol , il y a plus de vingt sièdes. d
M. le c(4onel de Morlet met sous les yeux du comité le
plan des nouvelles constructions de Saint-Étienne , sur lequel
sont indiqués toutes les traces des murailles romaines ob-
servées.
< Le couvent de Saint-Ëtienne , dit M. de Morlet, est le seul
lieu de Strasbourg où les documents historiques indiquent
d'une manière précise la superposition des monuments du
moyen âge, sur tes ruines même d'Ârgentoratum. Chose re-
mai-quabie, c'est peut-être le seul point de la ville où, jusqu'à
présent, aucune fouille n'avait révélé l'esisteiice de l'enceinte
romaine. Le tracé, donné par les travaux si bien faits de
Silhermann, part de Saint-Étienne, et se dirige vers la pré-
fecture et de là vers le Temple-neuf, puis sur les grandes
Boucheries, en s'arrêtant à l'U). Mais à Saint-Étienne, au
point de départ , rien n'indiquait la forme de l'angle sud-est
de l'enceinte , rien ne faisait préjuger t'exist^ce d'un pro-
longement de cette enceinte le long de lltl.
a Ces questions peuvent être aujourd'hui, si non complè-
tement résolues, du moins fort échircies, grâce aux re-
. cherches qui ont été faites dans les fondations du nouveau
bâtiment que l'on conslroit. Un mur antique a été découvert
à l'extrémité sud-est du transept de l'église , dans le prolon-
gement même du côté de l'enceinte , déterminée par Silher-
mann. Ce mur s'arrête à 4 mètres du transept et (orme à
ce point un angle obtus , en se dirigeant vers ^a rue des
Veaux , de manière à former le prolongement des façades
(les maisons du côté nord de cette rua
« Le mur dont il s'agit, bien qu'ayant un aspect d'antiquité
incontestable, n'offre cependant pas une ressemblance exacte
avec les fondations décrites par Silhermann. Son épaisseur,
jt,Googlc
— 155 —
à la base, est de 3'",10 et de 1'°,00 seulement au niveau du
sol. Sur beaucoup de poiots, celte fondation ne descend
pas sur le gravier, mais s'arrête sur une coucbe de terre
argileuse , à une profondeur de S à 3 mètres seulement.
f Ces dimensions sont bien plus Taibles que cdies des fon-
dations décrites .par Silberraann qui n'ont pas moins de A
à 5 mètres de largeur et au-dessus desquelles s'élèvent
d'épaisses murailles et des tours dont on ne trouve à Saint-
Ëtienne aucune trace.
c 13 mètres en dehors de l'angle que nousavons signalé,
on a découvert un pilotage fort remarquable qui soutenait
on risberme en madriers , descendant jusqu'au gravier , et
destiné sans doute à protéger l'angle saillant de l'enceinte
romaine contre les coiTOsions de la rivière. Ce risberme dont
l'existence a pu être par&iiement constaté , donne un degré
de probabilité très-grand au tracé que nous avons indiqué ,
lequel ne pourra d'ailleurs être regardé comme déiinitif,
qu'autant que toutes les fouilles auront été terminées.
«Les résultats que nous venons de signaler, ajoute en
terminant M. de Morlet, sont dus principalement aux soins
persévérants et à l'intelligence de M. Stolz , conducteur des
travaux , qui a consigné toutes les recherches sur le plan
spécial que je mets sous les yeux du comité. Cet employé
mérite tous les éloges de la société , qui doit aussi des remer-
dments à H, Petili, enireprraeur, etavant tout, à Monsei-
gneur l'Évéque, quia donné les ordres les plus formels pour
que touteslesdécouvertesfussentsoigneusement constatées.»
Le com^ décide que des remerdments seraient adressés
à Monseigneur et è MM. les entrepreneurs des travaux; pour
récon^KDser le zèle de M. Stolz, on lui alloue une gratifi-
cation de 100 francs.
La séance est levée à 1 heure et demie.
jt,Googlc
Séance générale tenve i GolHar, le U iytII 486ê.
FrAsidance de H. Paul OSENT, prAfet dv Hant-Shin,
prAaldont honoraire.
La séance esl ouverte à deux heures et quart.
Soixante-deux membres sont présents.
Sur la proposition de M. le Président Hamberger, MM.
SchuUz et Gallimard, conseillers à la cour impériale ; sur
celle de M. l'abbé Straub, M. Wirlh, vicaire à %uisheim;
sur celle de M. Stofîel, M. Jacq. Ettlin, propriétaire à Zim-
mersheim; et , sur celle de M. Zœpfel, MM. Huot, conseiller,
etCanferra, inspecteur des forêts, à Colmar, sont inscrits
au nombre des membres de la société.
M. Reboul, secrétaire général de la Préfecture à Stras-
boui-g, délégué par M. le Préfet du Bas-Rhin, M. Spach,
président du comité, M. de Ring, secrétaire, et MM. Ham-
berger, Véron-Réville et Chauffour, membres adjoints au
comité, prennent place au bureau.
Sont en outre présents , comme délégués du comité d'ad-
ministration , 'MM. Jung, Straub, de Schauenburg, Ringeisen
et Matuszinsky.
M. le Préfet du Haut-Rhin ouvre la séance par le discours
suivant :
«Messieurs,
«Avant de laisser la parole à votre digne et savant prési-
ïdent, permettez-moi de profiter de la première occasion
I où je me trouve au milieu de vous , pour vous remercier
< de la pensée qui vous a guidés en me proposant le titre de
«vice-président honoraire de votre société.
«J'ai accepté avec empressement cette honorable distinc-
jt,Googlc
- 157 —
« lion , non parce que je croyais avoir les connaissances né-
<ces3aires pour diriger vos travaux ou vos études, mais
« pour vous montrer mon désir d'y concourir, de les fadiiler
« même autant que cela dépendrait de moi, et surtout pour
« répondre  ce qui me paraissait être le fonds de votre in-
(tention, pour resserrer, en un mot, les liens qui unissent
< déjè les deux départements de l'Alsace.
■ Vous avez complété cette pensée. Messieurs, par une
« autre proposition qui prouve la confraternité de vos senti-
« ments et qui a été accueillie avec une vive satisbction par
« vos collègues du Haut-Rhin. Vous avez proposé de tenir
«annuellement à Colmar une séance générale. Cet acte de
f courtoisie a été, comme je vous le disais , vivement appré-
« cié ; il aura pour résultat de stimuler le zèle des hommes
«d'intelligence et de travail associés dans le Haut-Rhin à
f l'œuvre commune, dont l'idée première est due è t'initia-
«tive de l'administrateur éclairé qui, dans le Bas-Rhin, vous
< a donné tant de preuves de dévouement aux intérêts de
< l'Alsace. Je crois être l'interprète de vos collègues du Haut-
< Rhin , en vous feisani connaître les sen^ments qu'ils ont
t exprimés dans cette circonstance.
f Je ne pourrais vous donner des détails sur les études et
«les recherches qui ont pu être faites, antérieurement, dans
<le département du Haut-Rhin; ils vous seront sans doute
• présentés dans le cours de celle séance par des hommes
« plus compétents. Pour ce qui me concerne comme membre
(de votre société, la nécessité d'envisager surtout les amé-
diorations à venir, m'a peut-être empêché de songer aussi
«souvent aux choses des temps passés, et je crains, Je
tl'avoue, que le soin des intérêts des vivants ne m'ait un
c lieu détourné du culte des morts.
«Toutefois je ne les ai pas complètement oubliés. J'ai
«prescrit des mesures pour assurer la conservation des ob-
jt,Googlc
— 158 —
«:jel3 d'antiquité qui viendraient à être trouvés ilans les
« communes.
«Je me suis entendu avec M. le Maire de Colrnar, pour
« placer à la bibliothèque de la ville une collection de mon-
« naies d'or et d'argent trouvées à Liebsdorf, et qui m'avait
« été signalée comme digne d'intérêt.
«Il y a quelques mois un grand nombre de pièces de
« monnaies connues sous le nom de bradéates , ont été trou-
« vées au Vieus-Thann ; j'ai lieu de penser que le possesseur
« de cette collection en donnera une partie à la bibliothèque
a de Colmar.
«Des tumvli ont été signalés a mon attention dans la
« commune de Friesen et dans la forêt de la Hait ; mais les
« prétentions exagérées des propriétaires et d'autres motifs
«n'ont pas permis jusqu'à présent d'exécuter les travaux de
« recherches qui avaient été décidés.
«Tout récemment des fouillas fait» dans te voisinage de
« Soultz , ont mis & découvert des fondations ; des débris de
« colonnes qui permettent de supposer qu'une construction
«d'une certaine importance, peut-être une villa romaine,
a avait existé sur ces lieux. Je suis disposé à concourir à la
« dépense nécessaire pour continuer les fouilles-
«Eniîn, Messieurs, grâce à vous, quelques travaux de
<i restauration ont pu être exécutés l'année démise an chô-
«teau de Saint-Uliic par M. Rosenstiel, architecte à Bi-
«beauvilié, sous l'a direction expérimentée de M. Ringeiseu.
«L'administration de Ribeauviilé a voulu en témoigner sa
« reconnaissance et apporter sa part de concours, en donnant
< un accès plus focile à ces ruines imposantes. Hais je re-
«grette d'avoir à annoncer qu'un éboulemenl, sui" lequel
«je n'ai pas encore de détails, s'est produit il y a quelques
«jours.
jt,Googlc
- 159 —
«Je pense, Messieurs, que votre société voudra perse-
f vérer dans cette voie, et qu'elle consentira encore cette
( année à consacrer, malgré l'exiguïté de ses ressources ,
f quelques fonds à l'entretien des n&a moDuments du
t Haut-Rhin.
«Continuez donc. Messieurs, une œuvre si bien com-
umencée et qui, jeune encore, se recommande déjà par
ï tant de travaux utiles. Votre société doit prospérer , car
«elle a le concours de tous les hommes qui aiment leur
• pays; elle contribue è développer ce sentiment, en ratla-
« chant les générations présentes aux souvenirs des ancêtres.
«Nous voyons à côté des aspirations si vives de notre
«époque vers la satislàction des besoins nouveaux, s'étendre
«le désir de mieux connaître les premiers âges de notre
«pays, et de conserver les monuments qui en consacrent le
«souvenir. Sur toute la surface de la France , en effet, des
«travaux analogues aux vôtres sont exécutés; de tous les
«points du pays, des intelligences d'élite, soutenues par le
«patriotisme, apportent leur pierre pour l'édiiice élevé aux
«souvenirs historiques de notre patrie sous un augusie pa-
« tronage. »
Après ce discours , chaleureusement accueilli , M. Spacfa
prend la parole.
« Messieurs, dit-il, le vole du 27 octobre dernier qui nous
«appelle à siéger au milieu de vous une fois par année est
« un vote de remercîments. Il exprime la gratitude que les
« membres de notre Société dans le Bas-Rhin doivent aux
«membres résidant â Golmar, à Mulhouse, dans le Haut-
«Rhin. Sa formule officielle, traduite en langage vulgaire,
«serait conçue en ces termes: Messieurs et chers compa-
«triotes, vous êtes venus à nous, de confiance, dans un
«moment où l'on ne savait encore si nous étions nés très-
jt,Googlc
— 160 -
«viables; vous avez doublé nos forces par votre concours;
«au lieudefonder une société spéciale, poursuivant le même
«but que nous, avec des moyens pécuniaires supérieurs et
«des ressources intellectuelles toutes pareilles, vous avez
< consenti à marier vos efforts aux nôtres, à regarder comme
«non esistautes les barrières administratives, et à rétabbr,
«en pensée et dans un but scientifique, la circonscription
« de l'ancienne province d'Alsace. Notre devoir élémentaire
«consistait donc à répéter ici, sur place, combien nous
«étions toucbés de ces procédés fraternels, et disposés à
« faire régulièrement acte de présence dans les murs de l'une
« des cités, sœurs et émules de Strasbourg.
«Je viens comme organe de mes collègues ici présents,
«et de ceux qui n'ont pu se joindre k nous, je viens vous
« dire merci. Du sein de notre air de marécage, nous venons
« respirer un moment l'air vivifiant de votre belle plaine et de
«vos magnifiques montagnes. Salut donc, au sol nourricier
« où fleurissent les vignes, où mûrit le vin généreux; à cette
« terre qui exalte le courage du soldat et l'imagination du
« poëte ; à la ville de Pfeffel, de Rapp et de Bruat , triple sa-
«lut! — Salut à la terre de nos communes origines atsa-
<i tiques, à la meilleure moitié de nous-mêmes! Nous cher-
«chons dans cette atmosphère également féconde pour le
4 travail de l'industrie créatrice et pour celui de la pensée ;
« nous y cherchons un accueil indulgent , une adhésion sym-
« pathique aux travaux entrepris pai' nous depuis quatre ans
« dans le domaine de l'archéologie qui partout confine avec
«celui de l'histoire, et, par quelques points, il faut bien en
«convenir, avec celui de l'hypothèse, des fictions et de la
«poésie. A toutes les époques, les habitants lettrés et les
« hommes de science du Haut-Rhin se sont, comme leurs
1 confrères de la basse Alsace, jetés avec passion dans l'étude
« détaillée de l'histoire lucale.
jt,Googlc
- 161 —
«Sans remonter le cours des siècles déjà loia de nous, à
«ne prendre noire point de départ qu'au moment oà ta
«province d'Alsace commence à conrondre ses destinées
«avec celles de la France, le Conseil souverain d'Alsace de-
« vient un centre oi!i la magistrature et le barreau scrutent,
« par devoir et par goût, les origines de nos anciennes insti-
«tuUons, et la connaissance des lois anciennes et contempo-
« raines les introduit nécessairement dans le sanctuaire de
« l'histoire.
«Au milieu du XVIIP siècle, de Boug publie son inappré-
sciable collection des Ordonnances d'Alsace, et donne dans
«ce vaste répertoire la clef de ta transformation qui, depuis
«cent cinquante ans, s'opère dans nos mœurs privées et
«notre destinée publique,
« Pendant qu'à Strasboui^ Schœpflin el Grandidier livrent
a au monde savant le résultat formidable de leurs laborieuses
« recherches sur nos origines et notre sort dans le cours des
«siècles, pendant que l'un et l'autre collectent, copient,
«analysent, commentent des diplômes et marchent, en pu-
«bliant les trésors des Chartes, dans la voie qu'Augustin
«Thierry et son école ont suivie de nos jours, à Colmar un
«homme modeste s'applique à vulgariser leur science; il
«change en monnaie courante l'or que ces grands maîtres
«de l'érudition amoncëlent. Billwg, dans sa description to-
«pographique de l'Alsace, et dans son recueil du Patriote
<i alsacien, met entre les mains de la classe bourg;eoise des
«manuels, où, pendant plus de cinquante ans, elle apprend
(à connaître, à aimer notre belle province, à donner un
«nom à chacune de nos ruines pittoresques, à chacun de
«nos hameaux. Et presque de nos jours, pendant les années
«de la Restauration, un jeune savant, Philippe de Golbéry,
«prend en main le bâton do pèlerin, l'album de l'anliquaire-
« dessinateur; il escalade un à un les donjons féodaux de la
m. 11
jt,Googlc
— 162 —
€ montagne, visite une à une les basiliques de la plaine, de-
« puis les dernières ramifications septentrionales du Jum
•ijus(]u'au pied de Hohkœnigsbourg, tandis que son ami,
«Geoffroi Schweighfeuscr, Tait des courses analogues dans
«l'Alsace inTérieure jusqu'aux couGns du PalatioaL
t Représentants de l'union intellectuelle des deux parties
«de notre province, les deux explorateurs publient dans un
«seul et même volume le résumé de leur tournée arcbéo-
tlogique, de leur élégante et lucide érudition. Sous nos
«yeux, depuis dix ans, la Revue d'Alsace, éditée à Colmar,
« offre aux travailleurs bénévoles des deux départements un
«asile, un terrain {leutre oii ils apportent les Truils de leurs
«études sur toutes les époques et toutes les illustrations de
«notre histoire rhénane. Ainsi, ce qu'au milieu de regrettables
«conflits de passions et d'intérêts Strasbourg n'est point
«parvenue à organiser, un recueil pour la littéi'ature histo-
«rique-provinciale, Colmar l'a tenté, Colmar a réussi; et
«tous les hommes studieux de la vieille ville universitaire
a déposent dans les colonnes d'une Revue du Haut-Rhin leur
«offrande périodique.
«Tandis qu'à Strasbourg on s'occupe encore de l'établisse-
« ment et de l'installation d'un musée, Colmar, dans la mesure
(de ses ressources, et avec l'assistance d'un des meilleurs ci-
doyens de l'Alsace, a créé un musée modèle; elle donne un
lasile, dans le charmant cloître d'Unlerlinden , à l'art italique
IL et à l'art du moyen âge allemand, en recueillant la mosaïque
«romaine de Rixheim,et les tableaux naïfs de Marlin Scbœn.
« — Depuis l'organisation de notre Société archéologique, le
«Haut-Rhin a fourni une belle part aux explorations des tertres
«gaulois; les hommes de l'industrie, Mécènes intelligents,
« ont donné une main secourable aux hommes de la science,
« et contribué par une belle publication à illustrer le ber-
« ccau de notre histoire. — Longtemps avant que nous n'eus-
jt,Googlc
«sioDs songé à élayer et à rendre aboi-dables nos vieux
(cb&leaux, le Nestor illustre de vos industriels avait U^ns-
«formé eu vaste parc anglais la montagne que couronne le
4 Schwarzenboui^ dans le val Saint-Grégoire. Les ruines
K imposantes, ornements historiques de l'amphilhéâlre de
«montagnes qui ferment votre horizon vers le couchant,
■ auront leur tonr, j'aime à le penser. Nous allons entendi-e
a les vœux émis par l'un de nos confrères sur le HoheDack.
«Peut-être dans un avenir prochain,' Hohlandsbei^, le do-
< maine princia- de Lazare de Schwendi, Hohlandsbei^ et
«ses murs forroid&bies que l'illustre aveugle, que Pfeffel
«avait escaladés au risque d'y perdre la vie, seront-ils ren-
« dus accessibles un jour même aux promeneurs nonchalants,
« même aux obscurs invalides de la science.
«A Dieu ne plaise qu'en énonçant ces espérances, qu'en
«relatant ces faits, j'aie l'air d'exalter une partie de l'Alsace
« aux dépens de l'autre; telle n'est point ma pensée. J'ai
«voulu dire que dans la poursuite d'un but scientifique,
« désintéressé, tous tes hommes, toutes les localités de notre
«province ont des titres analogues à faire valoir; tous et
c toutes doivent concourir à mettre en lumière le fonds de
«nos antiquités et de nos annales. Dans cette lutte cour-
« toise les dioscures de l'archéologie alsacienne, Schweig-
«bseuser etGolbéry, seront notre symbole vivant, le modèle
«de la confraternité entre les hommes du midi et ceux du
«nord de notre pays. Leur devise, empruntée à une vieille
«monnaie, mais de fort bon aloi encore de nos jours, leur
«devise doit être la nôtre. Vous l'avez répétée, mieux que
«cela, vous l'avez appliquée avant que je vous l'eusse rap-
f pelée de ma faible voix : L'union fait la force!
La fin de ce discours est reçue aux applaudissem^Us de
l'assemblée.
jt,Googlc
M. Spach signale à l'ordre du jour cinq mémoireâ.
Un, de lui même, sur l'abbaye de Munsler, d'après des
chartes inédites, devenues propriété de Monseigneur l'é-
voque de Strasbourg;
Un de M. de Ring, sur le Bollenhei-g, près de Kouffach.
Un de M. le professeur Stœber , sur la vallée antérieure
deTIlI, sur le camp romain de Britzgyberg- et sur le petit
château de Kuppele.
Un de M. Knoll, Statistique monumentale du canton de
Soultz.
El, enlïn un cinquième, de M. Levrault, sur le château
de Hohenack. Il propose la priorité de lecture pour les mé-
moires présentés par MM. les sociétaires du Haut-Rhin.
M. Ehrsam, en l'absence de M. le professeur Stœber, veut
bien donner lecture du travail de ce dernier, dont l'inser-
tion au bulletin est votée.
M. Knoll, appelé à lire son mémoire, Statistique monu-
mentale du canton de SouUz , en remet le manuscrit au
secrétaire , en demandant à donner seulement lecture de
son introduction , qui est écoutée avec intérêt par l'assem-
blée. Il soumet à cette dernière une collection de tuileaux
et de débris de vases de l'époque romaine , ainsi que le torse
d'un aigle en marbre blanc, d'un travail supérieur, trouvé
dans le ban de la commune de Hartmanswiller sur le coteau
du Scbimmeirain , au bas duquel passait la voie romaine.
Le mémoire de M. Knoll sera inséré dans un des pro-
chains numéros du Bulletin.
M. Levrault lit une partie de son travail sur le château de
Hohenack. U termine , en appelant l'attention de M. le Préfet
sur l'exploitation d'une carrière où la piodbe de l'ouvrier va
fouiller jusque sous les rochers qui servent d'assises aux
jt,Googlc
— 165 —
murailles, et menacenl, par leui' chule , d' entraîner les der-
niers vestiges de cette ruine historique.
M. le Préfet remercie l'auteur de l'avoir rendu attentif k
ce fait, ignoré de l'autorité; il promet son généreux appui.
Le mémoire de M. Levrault sera inséré dans le prochain
numéro du Bulletin.
M. )'abbé Straub , revenu d'une excursion archéologique
dans le Haut-Rhin , entretient l'assemblée de l'église des
Dominicains de Guebwiller , dont il déplore l'abandon.
I Messieurs, dit-il, je viens ici sous une impression bien
« pénible. Il ; a quelques heures seulement je visitai l'élise
cdes Dominicains à Guebwiller, aussi remarquable comme
(construction, qu'intéressante par les nombreux restes de
c peintures murales dont elle était autrefois ornée. Le badigeon
«les recouvre en majeure partie; celles qui sont aujourd'hui
« visibles font vivement regretter l'abandon de cette ^lise
(devenue une soite de magasin, où des marchandises de
«toute espèce sont entassées le long des murs, et compro-
< mettent gravement les peintures qui couvj'ent tes parois. A
< en juger par celles que j'ai pu examiner de plus près , elles
« doivent être comptées parmi les plus belles productions du
«genre, et se distinguent par la fraîcheur du coloris, par la
« pureté du dessin autant que par cette inimitable expression
«de naïve candeur, que nos anciens maîtres du XIV^ siècle
< savaient donner à leurs figures. Je dois particulièrement ap-
<■: peler l'attention sur la fresque, qui, à raison de son état
« de conservation et de son mérite artistique , mérite peut-être
« le premier rang parmi les peintures murales de Guebwiller.
« Elle me paraît dater de la fin du XIV° siècle et représente
< sainte Catherine de Sienne aux pieds du divin Sauveur, qui,
» d'une main lui présente une couronne d'or, de l'autre une
«couronne d'épines, en lui adressant les paroles suivantes,
«écrites on minuscules allemandes sur une longue bendei'ole.
jt,Googlc
- 166 —
» Kathérina Uebsle dockter min. Diser Krone mustu eine
•ilragen sin. Begerstu die dômin in dinem lehen. In ewlg-
tkàt wvrt dir die guldin geben.
«Catherine, ma Me chérie, il faut que tu portes l'une de
tces couronaes. Si tu demandes la couronne d'épines pour
«cette vie, la couronne d'or te sera accordée pour toute
«l'éternité.
«La Sainte en habits de pénitente, tend la main veis la
«couronne d'épines, eu disant :
«Jfitt wiUëhab ich dir lib''her. VH'gebe hie icft beger nit
tmer. Dan durch lide nockzevolge dir. Die dômi kron
« eruiel ich mir. Dos mtr in diner emgkeii die guldin kron
« dort werd bereiU.
(Mon Maître bien-aimé, j'ai fait entre vos mains le sacri-
« ûce de ma volonté sur celte terre , et je ne demande tju'à
«marcher sur vos traces dans la voie des soufTrances. Je
«choisis pour moi la couronne d'épines, aSn que là haut,
«dans votre éternité, vous me réserviez la couronne d'or.
(Cette peinture, qui nous oifre un des traits légendaires
«les plus sublimes et les plus riches en enseignements de
«la vie d'une sainte qui a été la thaumaturge de son siècle,
«est peut-être actuellement la plus exposée de tout l'édifice ,
« et je saisis l'occasion de cette réunion générale pour la re-
« commander vivement à la sollicitude de M. le Préfet. »
U. Odent s'adresse à ce sujet à M. De Bary, de Guebwiller ,
présent à la séance , et lui demande quelques renseigne*
ments.
Ce monument, dit M. De Bary, dont la ville a l'intention
de devenir acquéreur , est en ce moment encore , propriété
lie M. Bourcart. Je ne doute pas qu'un mot de l'autorité en
faveur du monument, ne soit favorablement accueilU par le
jt,Googlc
- 107 —
propriétaire. — M. Spacli pense qu'il suflira <le charger M. De
Bary des démarches à faire auprès de M. Bourcart.
Cel avis est adopté.
M. l'abbé Straub communique ensuite ses impressions
snr une autre ^lise riu'il a visitée, celle de Bûhl. Il donne la
description de l'ancienne contre-table et des deux volets d'autel
qui ornent actuellement les murs de cette église. Les panneaux
présentent, sur les deux faces, des peintures dont l'une, appli-
quée contre le mur, se trouve par la force des choses, dans
les conditions les plus défavorables, parce qu'elle est à la fois
privée du jour , si nécessaire à sa conservation , et exposée
aux ravages de l'humidité. Il saisit cette occasion pour re-
commander ce genre de monuments à la sollicitude de la
société, avec prière d'aviser aux moyens d'assurer l'entière
consen'ation de ceux-ci , soit en plaçant les panneaux dans un
cadre qui les distance suffisamment du mur, et permette
d'exposer alternativement et sans difficulté les deux faces,
soit, comme le fait observer M. de Schauenbui^, en les fai-
sant refendre; ce qui vaudrait encore mieux.
Le bureau intercède auprès de M. le Préfet, et le prie de
vouloir bien user de son autorité pour sauvegarder, autant
que possible , ces débris de l'art des siècles passés.
Vu l'heure avancée de la séance , M. Spach propose la sus-
pension de toute nouvelle lecture de mémoires, afin de per-
mettre à l'assemblée de décider quels seront les monuments
du Haut-Rhin sur lesquels se dirigeront, de préférence, les
travaux de conservation pendant la campagne prochaine.
M. Rosenstiel, architecte de Ribeauvillé, dépose sur le
bureau le plan de quel<)ues éboulements survenus aux
ruines du château de Saint-Ulric.
(Après l'une des bourasques du mois de décembre, dit-
cil, le pan du mur, isolé par deux brèches, sur la partie la
jt,Googlc
- 168 -
« plus élevée des ruines, perdit son équilibre , cl couvrit de
« ses pierres à bossages el de ses moellons , le so! déblayé
« des parties basses du château. La perte du dit mur est beu-
«reusement sans importance pour l'archéologie, comme
« pour le simple touriste. C'était un trmneau entre une baie
<de porte et une des fenêtres disparues; son élat était te)-
ftlemeiit inquiétant, que, lors des travaux de déblai, en juillet
«dernier, , je défendis aux ouvriers d'y toucher , et, su lieu
« de fouilles , j'exécutai un nivellement du sol.
tMais, il y a trois semaines envii'on , un nouvel éboule-
tt ment s'est opéré. Cette fois, ce n'est pas l'ouragan qui peut
«. être mis en cause, mais bien ta vétusté de la maçonnerie
4 écroulée.
«La cour principale, donnant passage à la salle des che-
«valiers, conservait à l'Ouest, c'esl-à-dire , à la droite du
«visiteur, les restes d'un mur de fond, qui formait clôture
ude la cour, el enceinte pour te corps de l(^s d'autrefois.
«Ce pan de muraille, d'une date de construction, posté-
irieure au moins de deux siècles à celle du château, était
«: en maçonnerie ordinaire de moellons, petit appareil. )l
« avait, vis-à-vis du puits, une brèche menaçante de plus de
«dix mètres carrés de vide, plus une, moins formidable,
« â sa base; de plus, des lézardes nombreuses et un mortier
« moins remarquable que celui des bâtiments primitifs.
«L'éboulement, dont il s'agit, doit être attribué, en par-
«tie, à la vétusté et, en partie, aux déblais exécutés l'an
«dernier, et qui dépassent, en cet endroit, une hauteur de
« deux mèlres. C'est grâce à ces fouilles et à l'enlèvement
« des décombres , que le puits a été découvert et que la
«porte de la cave, sous la salle des chevaliers, a pu être
« déterrée.
«La perte de ce mur esl toutefois regrettable, attendu
«qu'il dessinait parfaitement la cour et permettait, au pu-
jt,Googlc
- 169 —
«blic mëine, de reconnaître ce qui est cour et ce qui a dû
( servir jadis d'habitation.
a Les travaux de consoUdalion sont donc u^ents. >
Le bureau , après avoir entendu ce rapport et consulté
l'assemblée, décide que ces travaux seront repria immédia-
tement.
Uo membre appelle aussi l'attention sur l'une des tours
du château d'%uisheim qui menace ruine. Il demande qu'on
veuille bien s'en occuper. Sur la proposition du bureau,
H. le Préfet veut bien charger un des ai'cbitectes du dépar-
tement de Taire un devis à ce sujet, tout en limitant la
dépense à cette tour, en attendant que l'on puisse, après
la consolidation du château de Saint-Ulric, s'occuper plus
spécialement de celte ruine doublement intéressante sous le
rapport historique et pittoresque.
Le président, oi^ane du Comité, exprime à M. le Préfet
le vœu de recevoir du département du Haut-Rhin une sub-
vention du même genre que celle que lui alloue , depuis ta
fondation de ta Société, le Conseil départemental du Bas-
Rhin. M. le Préfet promet d'user de son influence pour
obtenir un secours à la Société.
Le reste de la séance est consacré à la question du Christ
et des deux statues qui l'accompagnent, sur le cimetière de
Colmar, et dont t'urgence de conservation, comme œuvre d'art,
est reconnue par le magistrat local. M. le Préfet Ut à ce
sujet une lettre de M. le Maire de Colmar, contenant un
projet de restauration , dans le cimetière même , de la part
de M. Friederich, statuaire de Strasbourg. M. le curé de
Colmar entretient l'assemblée d'un autre projet. Il désirerait
que le Christ fût transporté, selon la demande qu'il en a
faite , dans l'intérieur de la grande église.
L'assemblée laisse à l'administration municipale le soin
de décider.
jt,Googlc
— 170 —
Avant de clore la séance, le président du Comité adresse,
au nom de ses collègues , des remerclments â H. le Préfet
du Haut-Rhin pour le vif intérêt qu'il a bien voulu prendre
à la prospérité de la Société. Il ose manifester l'espérance
que ce haut fonctionnaire voudra bien continuer ses bons
soins aux travaux futurs ; les indications précieuses données
par M. lePréfet, dans son discours d'ouverture, marquent
sufiisamment l'excellente voie dans laquelle il s'est engagé de
son propre mouvement.
La séance est levée après quatre heures.
jt,Googlc
TABLE DES SÉANCES.
Séance du comilé du 2 août 1858 1
Séance du comilé du 4 octobre 1858 4
Séance du comité du 8 novembre 1858 t5
Séance extraordinaire du bureau du 22 novembre 1858 .... 26
Séance du comité du 6 décembre 1858 26
Séance du comilé du 3 Janvier 1859 32
Séance du comilé du 7 février 1859 37
Séance du comité du 7 mars 1859 43
Séance du comilé du 4 avril 1859 48
Séance du comité du 2 mai 1859 50
Séance du comité du 6 juin 1859 57
Séance du comité du 4 juillot 1859 60
Séance du comité du 1" août 1859 65
Séance du comité du 3 octobre 1859 71
Séance générale du 27 octobre 1859 77
Séance du comité du 7 novembre 1859 106
Séance du comité du 5 décembre 1859 111
Liste des membres par départentente,arroDdisseinentselcanU»i8. 117
Liste sapplémenlaire : 129
Séance du comilé du 2 janvier 1860 133
Séance du comilé da 6 février 1860 137
Séance du comilé du 5 mars 1860 144
Séance du comilé du 2 avril 1860 148
Séance générale lenne à Colmar, le 21 avril 1860 156
jt,Googlc
t,Googlc
BULLETIN
SOCIÉTÉ POUR LA CONSERVATION
MONUMENTS HISTORIQUES
D'ALSACE.
n,g,t,7.dt, Google
jt,Googlc
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ POUR LA CONSERVATIOIS
DES
MONUMENTS HISTORIQUES
D'ALSACE.
TROISIÈME VOLUME
(1«58-1860).
BHvxiKMii ■•«&*■£. — M^naii
VEUVE BERGER-LBVRAULT ET FILS, LIBRAIRES,
n,g,t,7.dt,'G00glc
jt,Googlc
LE
COMTÉ DE HANAl-LICHTENBERG.
En jetant un coup d'œil sur la carte d'Alsace de Horoann,
on aperçoit, dans la partie septentrionale et moyenne de
notre province , plusieurs enclaves , qui portent la l^ende
de Hanau-Lichtenbei^. Le plus étendu de ces petits ter-
ritoires renferme les villes et bourgades de Bouxwiller,
d'ingwiller, de PiafTenhofTen, de ReichshofTen , de Wœrth;
il occupe la belle plaine ondulée , au raidi et à l'est de la
montagne, couronnée par le cbâteau fort de Lichleaberg,
où les premiers dynastes de ce nom ont pris naissance '.
Un autre district se trouve un peu plus à l'est, versIeRhin,
au nord de ta forêt de Haguenau ; il est groupé autour de
la bourgade de Halten ; un autre lambeau de terrain se
rattache à Brumath ; un quatrième , à Olîendorf , sur le
Rhin ; un cinquième , à Wolfisbeim , presqu'aux portes de
Strasbourg; un sixième, enfin, se montre derrière le Kron-
thal, autour deWesthoffen, el au pied des ruines d'Ocbsen-
stein , que surplombe le Schnéeberg.
Sur la rive droite du Rhin , on découvre encore quelques
fragments du même comté, autour de Bischoffsheim et de
Lichtenau, dans le grand-duché de Bade actuel. Au nord
1 . La montagne s'èléve à une hauteur d'environ 426 métrés au-dessus
du niveau de la mer, près des sources de la Rothbach.
m. (M.) 1
jt,Googlc
de l'Alsace ou du Bas-Hhin actuel , le nom du même comté
se trouve appliqué à un district, dont Pirmasens et Lem-
berg constituent le centre.
Comment tous ces fragments, qui formaient un ensemble
de douze bailliages', se trouvaient -ils, au dix -huitième
siècle, réunis dans la même main ? Comment se faisait- il
qu'un prince allemand, le landgrave de Hesse-Darmstadt,
gouvernait, sous la suzeraineté du roi de France, ta plus
grande partie de ces beaux et riches domaines ?
Les personnes familiarisées avec l'histoire d'Alsace n'igno-
rent point que trois ou quatre familles de dynastes ont
successivement possédé cette seigneurie : les Lichtenberg ,
à partir des temps carlovingiens jusqu'en 1480; les comtes
de Hanau , par indivis d'abord avec les comtes de Deux-
Ponts-Bitche (1480 à -1570), seuls depuis 1570 à d736;
enfin, les princes de Hesse-Darmstadt, de 1736 à 1790'.
On sait que les transmissions d'héritage ont eu heu chaque
fois par les femmes. Sans doute , l'histoire de ces petites
dynasties n'oflre point un intérêt dramatique comparable à
celui des grandes maisons souveraines ; des incidents ma-
jeurs, des catastrophes tragiques ne remplissent pas toutes
les pages de leui's annales ; mais les faits qui se sont pro-
duits sur ce territoire limité n'en méritent pas moins l'atten-
tion des écrivains, chargés de conserver ou de ranimer le
souvenir des événements dont notre province a été le
théâtre. Dans l'antique famille des Lichtenberg, quelques
i. Ce sont les bailliages de Boux'willer, iDgwiller, Pfaffeiilioren , Wœrth,
Kutzentiausen , Hallen, firumath, OITeDdorr, Wesifaaffen. VolQsIieim, en
Alsace ; les bailliages de Licbtenau et Willstett sur la rive droite du Rbin ,'et
celui de Lemberg dans le Palaliuat actuel. Les comtes de Hanau-Lîclitenbei^
possëdaieDt, en outre, une partie de la Marche de Harmoutier, et, tempO'
rairement, le bailliage de Niederbronn ou val de ReicbshoITen.
2. Voir mon rapport au préfet du Bas -Rhin sur le fonda de Hanau-
Lichtenberg. Conseil général du Bas-RhiD de 1 849.
jt,Googlc
— 3 —
prélal£ illustres ont surgi et ont occupé le siège épiscopal
de Strasboui^ ; au XV" siècle , deux fièi-es de Lichtenberg
se trouvent au premier rang des seigneurs alsaciens; parmi
les comtes de Hanau, la réforme, au XVI" siècle, a trouvé
des adhérents fervents, qui ont imprimé le cachet de leurs
tendances à des institutions de charité et d'instruction pu-
blique, vivaces au point de surnager dans le grand cata-
clysme de 1793; enfin, quelques princes de Darmstadt, qui
avaient établi à Bouxwiller un Versailles en miniature , ont
laissé, de leur administration toute paternelle, un souvenir
de reconnaissance dans une génération maintenant disparue.
Je vais indiquer les points culminants de cette histoire
locale, en essayant toutefois de foire tomber de préférence
le jour sur quelques parties moins connues de la maison de
Hanau , et sur la place que ces dynastes ont occupée en
Allemagne , avant de prendre en main l'héritage des anciens
seigneurs de Lichtenberg. Je serai concis autant que le per-
mettront les faits que je me propose de mettre en évidence.
La dernière partie de mon travail contiendra une appré-
ciation sommaire des nombreux documents, qui forment,
dans nos archives départementales, le fonds considérable de
Hanau- Lichtenberg.
L Les Lichtenbei^ d'Alsace.
L'origine de l'ancienne famille des Lichtenberg d'Alsace
se perd dans l'obscurité de l'époque mérovingienne et car-
lovingienne. Je ne ferai point l'inutile tentative d'y porter
le jour. Ces seigneurs n'existent pour nous qu'à partir du
moment où ils jouent un rôle dans notre pays. La maison
de Lichtenberg compte dans son sein trois évêques de
Strasbourg, dont l'un surtout a laissé de longues traces
dans l'histoire atsatique. C'est d'eux seuls, et des comtes
Jacques et Louis, que je dois parler dans celte esquisse.
jt,Googlc
— A —
Une infinie quantité île documents conservent les noms
d'autres membres de la famille; ils fournissent la preuve
évidente de l'extension que prit aux XIII*, XIV'^ et XV^ siècles
le domaine des Lichtenberg ; mais l'histoire locale elle-même
n'enregistre el ne conserve que les existences marquées au
coin d'une forte individualité.
Tel est Conrad de Lichtenberg , qui monte sur le siège
épiscopal de Strasbourg en 1273, en même temps que son
ami Rodolphe de Habsbourg prend en main les rênes de
l'empire d'Allemagne , et met fin h une longue anarchie.
Conrad de Lichtenberg se présente à nous sous les traits
d'un prêtre guerrier ; c'était , au petit pied , un Jules H
alsacien , moins la violence du pontife romain du XVI* siècle.
Ce rapprochement n'est pas un simple jeu d'esprit; car, de
même que le pape issu de la famille délia Rovere donna aux
arts italiques une impulsion toute-puissante, et que son
souvenir est marié à celui de Raphaël, de Michel-Ange et de
Bramante, le nom de Conrad de Lichtenberg se trouve pour
nous indissolublement uni à celui d'Erwin de Steinbach.'
Ce maître - architecte avait déjà fait ses preuves par la
construction de l'église de Fribourg , en Brisgau , lorsque ,
vers ISTS, il vint présenter à l'évêque de Strasbourg le
plan du portail et de la magnifique fôçade occidentale , qui
devaient compléter, que dis-je, transformer et grandir à
l'infini l'œuvre primitive de l'évêque Werinhar et les tra-
vaux intermédiaires de huit à neuf générations. Notre-Dame
de Strasbourg est redevable de son caractère distinctif à
l'évêque et à l'architecte du XIIP siècle. Sans la conception
de maître Erwin , sans la protection active de Conrad de
I. Voir : Hue cbarle de Conrad de Licbtenberg;, éditée avec commentaire
par l'archiviste du fias-IUiia, auteur de cette monographie. Strasbourg,
1841, in-8°. Noua reproduisons, sous le n" I des pièces Justiflcatives, la-
dite charte et le texte de notre traduction.
jt,Googlc
— 5 —
Lichtenberg, notre cathédrale ne présentemt pas le lype
exceptionnel que l'admiration du monde artistique tout
entier lui reconnaît. La circulaire épiscopale , qui appelait ,
en 1275, le secours de tous les membres du clergé , et qui
passait d'abbaye en abbaye , de ville en ville , le long du
Rhin, des Vosges, de laForèt-Noire, bien au delà des limites
du diocèse, est le document majeur, constatant la vive solli-
citude de Conrad de Lichtenberg pour ia continuation et
l'achèvement de cette œuvre de foi.
Au haut de ta montagne, où, depuis quatre siècles, ren-
daient ses aïeux , Conrad a laissé trace de son passage dans
l'architecture du donjon, qui forme encore le centre de la
forteresse actuelle. C'est vers 1286 qu'eut Ueu cette restau-
ration des murs cyclopéens, qu'un évêque de Metz avait
ruinés un quart de siècle auparavant, et que l'architecte-
ingénieur du XVI* siècle, l'illustre Specklè, devait renou-
veler à son tour.
L'activité prodigieuse de l'évêque de Strasbourg se pro-
duisit, au surplus, dans une sphère plus étendue. Pendant
les vingt-cinq années que dura son administration épisco-
'pale (de 127â à 1299), il fut constamment occupé, comme
prince temporel , à regagner l'influence que quelques-uns
de ses prédécesseurs avaient ou compromise ou perdue.
La ville de Strasbourg, qui, peu d'années auparavant, avait
été si hostile à l'évèché, maintenant ramenée par son intérêt
bien compris et par la force des choses, en face de l'union
étroite de l'empereur d'Allemagne et du prélat, Strasboui^ se
trouvait très-heureuse de baiser la main protectricede Conrad,
qui maniait au besoin l'épée et reprenait, au sortir des combats,
la crosse épiscopale. Quelques bourgeois de la ville avaient été
retenus en charte privée par le sh'e de Lobegasse; l'évêque eut
la bonne chance de les délivrer; déplus, il mit ûo aux courses
déprédatrices que les seigneurs de Ribeaupierre se permet-
jt,Googlc
taient sur le lerritoire de la ville. Je ne prétends point dire
que toutes les expéditions de Conrad de Lichtenberg aient
été constamment couronnées de succès ; ce serait manquer
à la vérité historique. Presque au début de sa vie publique
comme prélat, lorsqu'il était grand chantre du chapitre,
il avait fait une excursion maltieureuse en Lorraine , pour
aller au secours de l'évêque de Metz , attaqué par Frédéric
ou Ferry, duc de Lorraine. Prisonnier du duc, Conrad de
Lichtenberg fut obligé de payer, pour lui-même et pour
son frère Frédéric, nne rançon de 400 marcs, de donner
son neveu, Louis de Lichtenberg, en otage, et de promettre
qu'à l'avenir il serait prêt , à toute sommation , d'amener à
Ferry soixante hommes de guerre'. Mais il se releva bien
vite et bien haut après celte fâcheuse entrée en scène.
Dans ses rapports avec l'empereur d'Allemagne, Conrad
de Lichtenberg fut en mesure de rendre des services signa-
lés pendant les guerres de Bourgogne , de Montbéliard , de
Fribourg, de Savoie. Sur un simple signe de son royal
ami, l'évêque de Strasbourg courait sus au margrave de
Bade-Durlach , et,, lorsqu'à la mort de Rodolphe I*' l'élec-
tion eut fait passer le globe et le sceptre de l'empire aux
mains d'Adolphe de Nassau, Conrad resta fidèle à la maison
de Habsbourg, aux risques de perdre, par la chance des
batailles, le fruit des vingt dernières années.
Un moment, toutefois, il se vit obligé de pher sous la loi
du plus fort Adolphe de Nassau était entré en Alsace, et
s'était femparé de Colmar, que le propre frère de l'évêque,
que Frédéric de Lichtenberg avait en vain essayé de défendre.
Alors Conrad, vaincu par les instances de la ville de Stras-
bourg, consentit à faire la paix, avec la restriction mentale,
sans doute , de prendre sa revanche. L'insolence des délé-
gués impériaux en Alsace donna gain de cause aux prévi-
1. Voir SchCBpflÎD, AU. dipl.,U, p. b.
jt,Googlc
sions de l'évêque ; aussi parvint-il facilement & former une
nouvelle ligue contre Adolphe de Nassau, et à conduire sur
le' champ de bataille de Worms un corps auxiliaire, qui
contribua peut-être à décider la journée en faveur d'Albert
d'Autriche, fils de Rodolphe F (1298).
Le jeune souverain , vainqueur de son rival , se rendit à
Strasbourg, et combla de faveurs l'évêque intelligent et fort,
qui avait déjà donné tant de preuves de dévouement à la
maison de Habsbourg , et qui continua , pendant les der-
niers moments d'une carrière si remplie, à guerroyer,
tantôt pour le compte de son diocèse, tantôt pour l'avance-
ment de sa propre famille. Conrad mourut, on le sait, des
suites d'une blessure reçue pendant une expédition contre
Fribou^, en Brisgau {i 299), et cette mort ne fut nullement
regardée comme une punition du ciel. Son propre frère lui
succéda sur le siège épiscopal, et l'épitaphe destinée à illus-
trer la mémoire du défunt, n'était point une flatterie, mais
le simple énoncé de l'opinion contemporaine , qui estimait
dans le prélat l'homme d'action aulanl et plus que le prêtre.
Conrad de Ucbtenberg était le produit de son époque; il
n'avait pas cru manquer k ses devoirs de pasteur en défen-
dant son troupeau envers et contre tous, à l'aide des moyens
que la Providence mettait entre ses mains.
Des deux autres évêques de Strasbourg qui appartiennent
à la même famille, ni l'un ni l'autre ne ressemble à Conrad.
Frédéric de Lichtenberg (1299-1306), avant d'arriver à
l'épîscopat, occupait là charge de prévôt du grand chapitre.
Il avait été mêlé, comme son illustre frère, aux événements
gueiriers de son époque; mais, évêque, il ne vécut que
pour l'église' et pour des œuvres de piété y laissant à son
I. L'un des faits capitaux de son admiuislralloa diocésaine', c'est le
traiiBféreiDenl du collège d'ObersteigCD à Sayerne, à la date du P'^avrll
1303. (VoirSchœpmn, Àls. dipL. D, p. 79.) les frÉres hospilaUers de
jt,Googlc
— 8 —
neveu, Jean de Lichlenberg, landvogt ou préfet d'Alsace,
le soin de conserver les bons rapports de sa famille avec
celle qui était assise sur le trône d'Allemagne. Il est le res-
taurateur de l'église de Haslach , qui avait été détruite par
un incendie en 1387, et qui se releva en partie de ses
ruines , sous la direction du fils d'Ërwin de Steinbacb ,
grâce â l'impulsion et aux secours de l'évêque , frère de
Conrad de Lichlenberg. '
Quant à l'évêque Jean de Licbtenbei^ (1355 â 1365), il
aurait eu grand besoin de la puissante organisation de son
grand-oncle, pour faire face à de sérieuses difBcultés inté-
rieures' et à l'invasion des bandes aventurières d'Âmauld
de Servole, dont l'Alsace devint la proie à celte époque.
Dous et timide, Jean de Licbtenberg ne sut que prier pour
son diocèse *, et mourir, le cœur brisé , â la vue des bor-
Sleige ne pouvaienl plue , dans use localité infectée de brigands , remplir
le but de leur instltutiou, qui leur Taisait une loi de soigner tes pèlerins
et les malades. — Le même prélat Ht cession à l'Empire de la ville de
Mulhouse et de la moitié de Vasselomie, et reçut en échange les fermes
ou villages <ie Uolsheim, de Hulzig-, de Bennoisbeim et le château de
fîeuenbourg en Srisgau. (Voir Archives dép. du Bas-Rhin; armoire des
chartes , aun. 1 307 , 2S dot. et le d° 2 des pièces JustiflcatÎTes de la pré-
sente DOtlce,)
1. Voir : «L'Église de Uasiach, > monographie de l'auleur du présent
mémoire. Strasbou^, 16â4, in-S°.
?. Qnoigni'il eCit dëlirré Strasbourg du ban pontiâcal, quipesaitsnr
elle, il se trouva en lutte avec la ville pour des questions de Juridiction
intérieure sur les Vsburger et les Iffahlbwger , que l'autorité hnpèriale
parvint à peine à trancher. Jean de Lichteoberg songea surtout à l'agran-
dissement de sa maison et de l'évéché. 11 acquit le landgraviat d'Alsace
des mains des comtes d'CEtCingea (1358). Pour doter la Stle de Sigismond
de Lichtenberg, il engagea la ville de Bouflteh.
S. U allait souvent, pour faire ses dévotions, dans l'abbaye de Pairis,
qui obtint, en cette occasion , de l'empereur Charles tV le privilège de pou-
voir fermer ses portes à tout venant, comte ou baron de l'Empire, toutea
les fois que l'évêque y résiderait. La charte émanée de Charles IV ouvre
une échappée de vue sur l'hospitahtè ruineuse que le couvent était obligé
d'exercer, même de nuit. (Voir Fonds de l'évéché ce Strasboui^;, armoire
jt,Googlc
reui's qu'il n'avait pu ni préveoir ni empêcher. Sa mémoire,
au surplus, est à l'abri de tout reproche. Le soin de la
défense de l'Alsace incombait à l'empereur Charles IV, qui
n'ignorait nullement les projets d'Enguerrand de Coucy,
dont Servole n'était que le lieutenant. C'est l'incroyable
ÎDcurie de Charles de Luxembourg qui livra cette belle
frontière de l'Empire à toutes les atrocités d'une véritable
invasion de barbares.
Près d'un siècle plus tard, uu descendant collatéral de
l'évéque Jean (II) , le comte Jacques de Lichtenberg- fit au
moins preuve de courage et de bonne volonté, en opposant
une résistance, inutile mais louable, aus Armagnacs, qui
descendaient dans la plaine d'Alsace par le col de Saveme ,
c'est-à-dire par la même route qu'Arnold de Servole et
Enguerrand de Coucy avaient suivie. Jacques de Lichten-
berg s'était posté à Steinbooi^ (1439), mais sa troupe, bien
inférieure en nombre aux bandits étrangers , fut culbutée ,
massacrée en détail dans les forêts de Saverne , et Jacques
de Lichtenberg dut s'abriter dans le château fort recon-
struit par l'évéque Conrad. '
Jacques de Lichtenbei^ n'était pas le seul seigneur pro-
priétaire des domaines alors ravagés par les Armagnacs.
Il avait pour co-régent son frère Louis, avec lequel il vivait
en bonne intelligence. Les noms de Jacques et de Lude-
mann ou Louis de Lichtenberg occupent une place très-
grande dans les annales alsaciennes du XV^ siècle. Ds avaient
persisté dans le système de leurs ancêtres, eu acquérant,
surtout par des contrats de toute nature, des parcelles de
territoire , pour s'arrondir et s'étendre au midi et à l'est de
des chartes, année 1359, 22 sept. Lettre-priTilëgc de Charles IV en faveur
de l'abbaye àe Pairis: nous la donuoDs, avec traduction, sous le n° 3 des
pièces Justificatives.)
I. Voir: un traite d'alliaace contre les Armagnacs; charte pubUëepar
l'archiviste d« Bas-Rhin en 1840.
jt,Googlc
— 10 —
leur château palrimonial. Des rentes considérables, acquises
par mariage clans le ban de Brumath, amenèrent des dis-
cussions, puis un conflit, puis des hostilités ouvertes avec
la famille des Linange, qui avait aussi des prétentions et
des perceptions analogues à faire valoir dans la même cir-
conscription.
Au nombre des luttes partielles, de seigneur à seigneur,
de ville à ville, qui caractérisent ces siècles de désordre, et
qui font de l'histoire de ces temps un dédale souvent inextri-
cable et peu intéressant de faits microscopiques, la guerre
des Lichteobei^ avec les Linange (1450 à 1452) présente
un ensemble plus digne d'attention. Les intérêts qui sont en
Jeu, sans être majeurs, attirent et enferment dans leur réseau
toute une ligne de dynastes alsaciens, lorrains, badois; ce
n'est plus seulement une querelle de détails, c'est une lutte,
où sont engagés, du côté des Lichlenberg, les seigneurs
Jean et Guillaume de Fénétranges , le comte de la Petite-
Pierre, puis des seigneurs de l'autre côté des Vo^es, et
d'outre-Rhin ; tandis que , du côté des Linange , on voit se
présenter en première ligne l'électeur palatin Frédéric le
Victorieux , le sire de Hohgeroldseck , George d'Ochsenstein,
Jean de Fleckenstein et le comte de Saanverden. A la seule
lecture de ces noms, on devine que, sous une question de
renies à Brumath, se cache une lutte de prépondérance
dans les contrées de la moyenne Alsace; la maison palatine,
en y prenant part, lui imprimait un caractère spécial, et
laissait percer ses projets ambitieux sur le comté de la Petite-
Pierre , projets qu'elle mit à exécution bientôt après cette
guerre intestine.
Le comte Schaffrid (Geoffroi) de Linange avait commencé,
en 1450 , par envoyer une lettre de défi fort insolente aux
frères de Lichtenberg, quoiqu'il sût que l'un d'eux, Louis,
se trouvait alors en pèlerinage à Rome. Schaffrid demanda
jt,Googlc
— H —
satisfaclion pour des comptes, mal rendus, disail-il, et pour
de mauvais fraitements, qui auraient été infligés à ses servi-
teurs par les employés des Lichtenbei^.
A ce défi se joignirent des voies de fait ; les villages de la
belle plaine de Bouxwilter furent incendiés.
Les seigneurs de Lichtenbei^ , de leur côté , entrèrent en
campagne , et prirent successivement Marlen le château , la
ville et le château de Saarwerden , le château de Saint-Lau-
rent , près Dicmeringen , et parvinrent à enlever le comte
de Saarwerden, beau -frère de Schaffrid de Linai^e. Puis
ils passèrent te Rhin, et mirent le siège devant Schauen-
burg , près d'Oberkirch , où s'était réfugié le sieur de Hoh-
geroldseck ; le château et le seigneur tombèrent en leur
pouvoir. Enfin, le 29 décembre 1450, ils mirent le siège
devant le château de Brumath, et forcèrent, le 10 janvier
1451 , la garnison à se rendre. La demeure seigneuriale des
Linange subit la loi du plus fort; elle fut livrée au pillage et
aux flammes.
Un incident nouveau compliqua cette affaire. Les comtes
de Uchtenberg' avaient libéré, sur parole, le comte de
Saarwerden; celui-ci non-seulement se parjura', en reprenant
les armes; il mit le comble à sa félonie, en s'embusquant,
un jour de vendredi saint, près de l'église de Saint-Jean de
Bassel en Lorraine, oti la comtesse de Fénètrange avait fait
ses dévotions. Au moment oîi cette dame, l'épouse d'un
allié des Lichtenberg, retournait chez elle avec ses gens et
ses femmes de chambre , le comte de Saarwerden se rua
sur ce cortège inoffensif, et maltraita, de la façon la plus
révoltante, sous les yeux même de la comtesse, les pauvres
domestiques, dont les cris lamentables troublèrent la paix
du sanctuaire voisin.
I. Jacques de Lichtenberg porte ie premier de SBfamille ce titre ho-
noriflque.
jt,Googlc
— 12 —
Un acte aussi déloyal ne devait point porter bonheur au
parti qui comptait dans ses rangs le comte de Saarwerden.
A la date du 21 juin 1451, il y 'eut une rencontre décisive
près de Reichshoffen ; les Lichlenberg restèrent maîtres du
terrain. SchafTrid de Linange , les Ochsenstein el vingt-trois
gentilshommes tombèrent entre les mains des vainqueurs.
Dans le premier moment d'exaspération , Louis de Lichlen-
berg s'était précipité sur Schaffrid , el il allait en finir avec
son prisonnier, lorsque Jacques de la Petite-Pierre se jeta
à la traverse, et emmena de vive force l'auteur de la guerre.
Trois cents blessés furent transportés dans les donjons de
Lichlenberg; au milieu d'eux se trouvait le seigneur d'Och-
senslein , qui ne se doutait guère que cent vingt ans plus
tard tous ses domaines passeraient, pacifiquement, entre
les mains des seigneurs du château oîi il 'était retenu pri-
sonnier.
L'évêque de Strasbourg, Robert de Bavière, intervint, el,
sous sa médiation , le traité de Saverne fut conclu { 2 mars
1452); les prisonniers payèrent 40,000 florins de rançon,
et Schaffrid de Linange dut abandonner toutes ses préten-
tions sur Brumath. Les deux frères de Lichlenberg sortirent
triomphants et enrichis d'une épreuve qui avait failli les
anéantir. Un bonheur constant sembla, de ce jour, leur
tomber en partage ; l'empereur Frédéric IH les honorait de
sa faveur, et leur octroyait de grands privilèges. Louis de
Lichlenberg avait, pendant quelque temps, occupé la chaîne
de landvogt ou préfet de Haguenau, du consentement de
l'électeur palatin , qui en était le titulaire. Jacques portait le
litre de grand maréchal de l'évêque de Strasbourg et d'avoué
(vogt) de la ville. Il avait établi sa résidence à Bouxwiller,
tandis que son frère continuait à occuper, à quelques lieues
de là , le château de Lichtenbei^. Des flatteurs lettrés eussent
pu les comparer à deux héros mythologiques de l'ancienne
jt,Googlc
— 13 —
Grèce j tant ils ne formaient qu'un seul cœur et qu'une
seule tête , lorsqu'un événement inattendu vint jeter le trouble
dans la famille et la désunion entre ce Castor et ce Pollux
du moyen âge alsatique.
Jacques de Lichtenberg , après la mort de sa femme —
une comtesse de Saarwerden — crut pouvoir se permettre
nne distraction illégitime , d'aurant plus qu'il n'avait point
d'enfants. Il établit dans le château de Bouiwiller une belle
paysanne bàdoise, Barbe d'Ottenheim ', qui exaspéra, par ses
prétentions en feil de corvées injurieuses , les habitants de
la bourgade. Ceux - ci , d'un commun accord , allèrent
porter plainte au château de Lichtenberg , où le seigneur
Louis les accueillit avec faveur. Mais , pendant l'absence de
ces délégués mâles de Bouxwiller, la châtelaine illégitime
s'était livrée à de nouvelles exactions à l'endroit des femmes
et des filles , à tel point que ces malheureuses — ainsi le
veut la tradition — se révoltèrent , et parvinrent , avec des
armes improvisées , à refouler dans le château les sergents
seigneuriaux. Les détails de cette levée de bouclier fémi-
nine sont burlesques e( prêtent le flanc à la critique. H parait
que les huissiers de Jacques de Lichtenberg servaient aussi
à contre-cœur et leur maître et sa «demoiselle d'honneur,»
pour avoir perdu courage en face d'une bande de paysannes,
armées de fourches, de balais et d'ustensiles de cuisine.
Louis de Lichtenberg ne se borna point à consoler les
plaignants; il vint mettre lui-même le siège devant le châ-
teau de Bouxwiller , et fut assisté dans cette entreprise
morale, mais peu fraternelle, par des cavaliers strasbour-
geoîs et des soldats du margraviat de Bade*. Jacques, poussé
1 . D'autres données raltachent la belle Barbe à la famille noble d'DHen-
heim.
2. A peu prés à la même ëpoqae, en H67, Louis de Lichtenberg était
intervenu, mais d'une manière toute pacillqne, entre l'évéqne Robert de
jt,Googlc
— 14 —
à bout, ne pouvant, d'ailleurs, ig:norer que l'opinion pu-
blique flétrissait sa propre conduite el les caprices tyran-
niques de sa jeune maîtresse , consentit à renvoyer cette
nouvelle Hélène. Barbe d'Ottenheim se retira dans la ville
de Hagueuau, et les deux frères, ofTiciellement reconciliés,
réglèrent leurs affaires de succession ; car , tous les deux ,
ils étaient avancés en âge; ni l'un ni l'autre n'avait d'héri-
tiers mâles ; mais, tandis que le vieil aman) de Barbe d'Otten-
heim était san_s enfants, Louis étaiL père de deux filles,
Anne et Elisabeth, l'une mariée à Philippe, comlcdeHanau;
la seconJe, à Simon Wecker, comte de Deux-Ponts. Une
éventualité, prévue déjà deux siècles auparavant, allait se
réaliser. En 1289, sur les instances de l'évêque Conrad,
l'empereur Rodolphe de Habsbourg avait confirmé le pri-
vilège des dynastes de Lichtenberg, de pouvoir transmettre
au besoin leurs domaines à la lignée féminine'. Pour
assurer, toutefois, à ses gendres la succession de la sei-
gneurie , Louis de Lichtenberg ne se borna point à évoquer
les souvenirs et les titres historiques, il fit à son frère
toutes les concessions compatibles avec ses droits et son
honneur ; et le pacte nouveau , qui donnait a chacun des
deux frères la survivance de l'autre , fut scrupuleusement
observé. En 1471 , le comte Louis, se sentant à la vedie de
quitter le monde, fit prier le seigneur, en résidence à Boux-
willer, de se rendre auprès de lui; en face de l'éternité, le
mourant demanda pardon à son frère de l'avoir violenté ,
même pour une cause qui lui semblait juste ; il lui recom-
manda ses deux filles, ses gendres, ses sujets. Jacques de
Strasbourg et les comtes d'Ochsenslein , dont le frère, doyen du grand
chapitre, avait été emprisonoè par le prélat. (VoirArch. dép. du Bas-Wiiii,
armoire des chartes, année 1467, 30 juinetii''4despiécesjustillcatiïes.|
I. Charte de Rodolplie de Habsbourg, datée d'EssIiugeo, 29 mars 1389.
Le prJTilége est accordée un parcnl do l'évêque et se rapporte à tous les
flefs qnelafainilletenail de l'Empire. (Voir Schœpttin, Àh.dip.,\\, p. 43.)
jt,Googlc
— 15 —
Lichtenberg, profondément ému, et comme s'il avait prévu
que son amour extravagant devait porter malheur à la
pauvre paysanne exilée, Jacques promit de regarder comme
ses filles et héritières légitimes les dames de Ilanau el de
Deux-Ponts.
Sa verte vieillesse se prolongea pendant huit ou neuf ans
encore ; si , dans cet intervalle , qui s'écoula entre la mort
de son frère et la sienne, il continuait à voir à la dérohée
la belle Barbe d'Ottcnheim , il est certain , du moins, que
les habitants de Bouxwiller n'eurent plus de plaintes à for-
muler. Les matrones et les filles ne ûlèrent plus de lin pour
elle, et ne portaient plus, gratuitement, la meilleure de
leur crème au château. Il faut que les rancunes suscitées
par l'élévation subite et par l'outrecuidance de cette étran-
gère aient été bien profondes, pour qu'au bout de dix ans,
lorsque Barbe se trouva sans protecteur, la réprobation
publique réclamât sa mise en accusation. La pauvre pay-
sanne badoise fut brûlée vive pour crime de sorcellerie,
comme s'il avait fallu un autre charme que celui des sens
pour expliquer la faiblesse d'un vieillard passionné. '
Avec la mort de Jacques de Lichtenberg, un nouvel ordre
de choses commence pour la seigneurie. Je dois dire d'oii
sortait le principal de ses successeurs, celui dont la famille,
au bout de quatre-vingt-dix ans, réunira dans ses mains
à peu près la totalité de l'héritage des Lichtenbei^.
1. Les bustes de Jacques de Lichlenberg et de sa maitresse, qui se
trouveul à la bibliothèque de la ville , sont dus au ciseau de Nicolas
TanLe;eu; ils fureut placés, au XVI" siècle, au-dessus de l'escalier de
l'ancien bOtel de ville. La physionomie de Barbe est loin d'être belle dans
l'acceptioa ordinaire du mot; ou ne peut cependant refuser à ses traits
une expression d'énergie, qui explique l'influence exer(;ée par elle sur son
protecteur, dont la tête u'ofTre pas non plus le type d'tm preux chevalier.
Voir la traduction que nous donnons du récit de Bernard Herzog sur Barbe
d'Ollenheim, au n* 5 des pièces iustificallves.
jt,Googlc
16 -
II. Les Banaa-lfluenberg; et les Hanan-LichtenbeiK.
Au nord-ouest, au nord et à l'est de Francfort-sur-le-
Mein, dans l'ancienne Welteravie, s'étend une longue lisière
de territoire, depuis Bockenheim, parBei^en, Hanau.Geln-
hausen, vers Florsbach ; c'est le principal domaine des
anciens comtes de Hanau, qui joignaient à cette possession
centrale plusieurs autres enclaves du cercle du Rhin supé-
rieur, telles que Babenhausen, au midi de Francfort et de
Hanau; le château de Mûnzenberg et Orlenberg, plus au
nord; enfin Schlûchtern, Steinau, elc, un peu au nord-est.
Ces territoires disséminés formaient un ensemble de treize
bailliages, riches en partie, arrosés par le Mein, la Kintzig,
laWetter, la Nidda; couverts de boui-gades, de villages, de
cbâteaux, de couvents, et renfermant quelques villes, au
nombre desquelles se trouve Hanau. C'est elle qui a donné
son nom à la femille ; les premiers possesseurs des terres
qui environnent cette localité, se nommaient, au XID' siècle,
tantôt sires de Biîcben, tantôt sires de Hagenowe (par con-
traction : Hanau), et se trouvaient en rapport d'intérêt et
d'intimité avec les derniers HohenstaufTen.
Avec René ou Reinbard de Hanau (vers 1248), le jour se
fait dans l'histoire de cette famille. Rcinhard avait épousé
Adélaïde de Mûnzenherg , et bérita, en 1255, après la mort
de son beau-frère, d'une partie de la seigneurie de ce nom.
Eh relation de constante amitié avec Wemer, archevêque
de Mayence, qu'il accompagna à Rome, et avec l'évêque de
Bambei^, il obtint des concessions matérielles très -impor-
tantes de ces princes -prélats'. H entra hardiment en lutte
avec la ville libre de Francfort pour des questions de juri-
diction féodale et aboutit à une transaction toute à son
I . Un flet castrai à Aschaffenbourg ; 400 marcs de Cologne sur le péage
du Rhin: la charge honorlfiqne de grand-édianson à Harence.
jt,Googlc
— 17 —
avantage'. Ëaûii, il sut aaïuérir les bonnes grâces de
Rodolphe de Habsbourg, et l^er à ses descendants des
domaines, non compactes, il est vrai, mais assez considé-
rables pourconféreràleurs possesseurs une place distinguée
parmi les dynastes de cette partie de l'empire germanique.*
Son fils Ulric sut maintenir de bonnes relations avec la
maison de Habsbourg et obtenir d'Albert \" la cbarge de
préfet {landvogt) des villes rhénanes deiaWelteravie.après
avoir été libéré , par Tintercession de ce souverain , de la
prison de Bingen, où l'arcbevëque de Mayence le retenait
captif!
Ses descendants, les Ulric et les Reinhard de Hanau,
suivirent au XIV^ et pendant une partie du XV^ siècle, la
même politique habile, se rattachant tantôt aux empereurs,
tantôt aus dignitaires ecclésiastiques des bords du Rhin et
delà moyenne Allemagne, etne dédaignant pasde procéder,
dans cette sphère aristocratique, comme fait le prolétaire
économe, c'est-à-dire, de gagner du terrain par petits mor-
ceaux. Une autre circonstance, qui forme l'un des traits
caractéristiques de cette famille, c'est que tous les puhiés
passent, à peu près invariablement, comme chanoines ou
prélats dans l'état ecclésiastique. Au milieu de la tendance
au morcellement féodal, les dynastes de Hanau pressentaient
la force que leur donnerait un système contraire; et lors-
qu'au milieu du XV^ siècle, ils dévièrent de cette ligne de
conduite , dans la personne et en faveur de Philippe , frère
puîné de Reinhard ID, qui obtint la permission de se marier
en vue de la santé compromise de son neveu, cette excep-
Uon tourna encore à l'avantage de la maison. Philippe de
I . Il contestait à Francfort le droit d'admettre sur le territoire de la ïille
des sujets de Haoau, avant cfue œuï-ci enaaenl payé un droit de radiât â
leur seigneur primitir,
3. Reinhard de Hanau est ausBi le constructeurducbàleau de Tellentaeim
ou de Windecben , qui deviat la résidence de plusieurB de ses snccesseurs.
2
jt,Googlc
— -18 —
Haoau, en épousant Anna de Lichtenberg (en 1452), devLu
le fondateur de la branche de Hanau-Lichtenberg, en
Alsace, tandis que les domaines de la Wetleravie germa-
nique restèrent à la branche aînée , à celle de Hanau-Mûn-
zenberg.
Philippe I*""' avait été destiné à la cléricature; mais, quoi-
que dévot au point de ne jamais voyager sans autel portatif,
il répugnait à se lier par des vœux irrévocables , et embrassa
de vive force la carrière des armes. C'était une nature droite
et loyale. Dans ses rapports avec son neveu, dont il fut le
tuteur pendant quinze ans, il flt preuve de sentiments vrai-
ment paternels ; toute sa conduite fut empreinte d'honnêteté.
Deux souverains rivaux, Frédéric m, empereur d'Allemagne,
et Frédéric le Victorieux, électeur palatin, apprécièrent l'un
et l'autre ce rare caractère; l'empereur usa de l'assistance
de Philippe de Hanau contre Charles le Téméraire, sans que
l'électeur palatin cessât de le protéger.
Philippe l'aîné mourut le 10 mai 1480 à Ingwiller, en
Alsace, peu de mois après Jacques de Lichtenberg, dont il
venait d'hériter, du fait de sa femme, Anna de Lichtenbei^,
cinq bailliages alsaciens'. De sept en&nts, issus du mariage
de Philippe de Hanau, avec la riche héritière de Louis et de
Jacques de Lichtenberg, un seul, Philippe II, son succes-
seur, lui avait survécu. Celui-ci, pieux comme son père,
I. Od l'appelle aussi Philippe l'alué, pour le distinguer de Philippe le
jeune qui continua la brancbe de Uanau-MUnzenberg.
t. Ce sout les bailliages de Bouxwiller, FfatTenhofea , Hatten , Westhofen
et WolftsheiiQ. Les autres bailliages d'Alsace furent eu partie le loi de Si-
mou Wecker, comte de Deux-PoQts, beau-iWre de Pbilippe de Hanau ;
quelques-uns fureul admiuistrés par indivis. Cet état de choses dura jus-
qu'en 1540, où un nouvel acte de partage vint y apporter de notatiles
modiH cations. Eu 1 590, Philippe V de Hanau-Licblenberg réunit entre ses
mains la presque totalité des anciens domaines des Licbtenberg d'Alsace. —
Voir plus bas , p. 21.
jt,Googlc
— -19 —
fil, en 1491 , le pèleriuagc de Jérusalem, et suivit la même
ligne politique, en s'altachant aux empereurs Frédéric III
et Maximilieii V^.
Son fils, Philippe III (comte régnant de 1504 à 1538),
n'eut pas la même prudence. Dans sa jeunesse, il avait été-
lié d'amitié avec l'électeur palatin Philippe l'Ingénu, et, clans
la lutte de ce pnnce avec l'empereur Maximilien I", il ne
voulut point renoncera ses affections premières; aussi fut-il
rois au ban de l'empire , et quelques-unes de ses propriétés,
confisqaées, passèrent à Hesse-Cassel. Plus tard, rentré en
grâce auprès du souverain chef de l'Empire, il appliqua ses
soins, comme ses devanciers , à s'arrondir, prit une part active
à la compression de la révolte des paysans (1535), s'abstint,
en face des premiers essais de réforme relig'ieuse tentés dans
ses domaines, et abdiqua, maladif, en faveur de son fils, Phi-
lippe IV, en 1538. De ses six filles, pas une ne s'était mariée;
toutes avaient pris le voile; l'une d'elles, Christophora, était
morte abbesse de Marienbom.
Dix ans avant son abdication , Philippe III de Hanau avait
jeté les fondements d'une institution , qui existe encore
aujourd'hui, vivace et florissante; je veux parler de l'hos-
pice de Bouxwiller. Ses commencements furent modestes :
une somme de 500 florins avait été affectée par le comte
Philippe a l'entrelien de bourç:eois invalides nécessiteux,-
incapables de gagner leur vie, et un receveur spécial (spit-
klmeister) avait été préposé à la gestion de cette œuvre
naissante. Bientôt des dotations plus fortes augmentèrent ce
premier patrimoine, et, au XVIIl* siècle ( vers 1740), tous
les biens de fabrique d'église furent placés sous l'adminis-
tration hospitalière'. Ainsi le moindre germe, confié à un
terrain favorable et soigné par des mains intelligentes, peut
prospérer et porter des fi'uils,
I. L'hospice de Bouxwiller, par un anonyme. Strasbourg, IS49. Ii)-8°.
n,g,t,7.dt,'G<">Oglc
Avec l'avénemenl de Philippe (W), une ère nouvelle
commence pour la petite principauté de Hanau-Lichten-
berg.
Studieus, précoce, mêlé déjà comme jeune homme au
mouvement intellectuel de son pays, Philippe IV se jeta,
non tête baissée, mais avec le pressentiment raisonné de
l'avenir, dans le courant qui entraînait les hommes et les
choses vers de nouvelles destinées , vers l'innovation en
matière religieuse. A Bouxwiller, d'ailleurs, la Réforme
avait déjà pris racine sous son père; l'eùt-il voulu , Philippe
ne pouvait plus arrêter sa croissance; au lieu de couper
l'arbre naissant par le pied, il pensa qu'il valait mieux l'ar-
roser à son profit. Par sa coopération active à la paix de
religion (1555) , le comte de Hanau-Lichtenberg acquit des
titres et des moyens pour asseoir la Réforme dans ses do-
maines sur des fondements solides '. Un r^lement ecclé-
siastique, émis en 1573, a fait loi pendant plus de deux
siècles à Bouxwiller , oix se trouvfùt le siège du consistoire
général, c'est-à-dire, l'autorité centrale qui réglementait el
dirigeait les affaires ecclésiastiques de tout le comté.
Sur le terrain des intérêts mondains, le comte Philippe (IV)
termina une lutte presque séculaire avec l'archevêque élec-
teur de Mayence , au sujet de Brumath , fief de ce prince
ecclésiastique. Dans sa famille, il suivit la tradition de droi-
ture et 'd'honnêteté dont ses ancêtres lui avaient donné
l'exemple; deux fois, il exerça la tutelle des comtes mineurs
de Hanau-Mûnzenberg (en 1561 et 1580), sans songer à
tirer le moindre profit, pour sa lignée, de celle paternité
1. Ed I52S, il introduisit oGQcieUemeat le uouTeau culte à Bouxwiller
ea y ÎDStituant, comme pasteur, Thiébaul Qrooher, l'ami du rëfonnatear
Buc«r. Celui-ci indiquait au comte les missionueires aptes à propager la
nouvelle doctrine daus les campagnes. (Voir fiœhrich, Histoire de la Ré-
torme en Alsace, II, p- 230.)
jt,Googlc
— a —
jurîdiquejeltâ lui valut mèmedegi'aves démtlés avec le comte
Jean de Nassau et avec Frédéric IV, électeur palatin, au
point de le forcer à recourir â l'empereur Rodolphe 11, qui
lui permit de transférer la tutelle des Mnnzenberg à son (ils
(Philippe V).
Après une carrière administrative et seigneuriale, pro-
longée au delà d'un demi-siècle, Philippe IV mourut à
Lic^tenberg, le 19 février 1590, dans ce même château ,
où, cent vingt ans auparavant, les premières dispositions
avaient été prises pour faire passer aux Hanau une partie du
domaine des Lichtenberg.
Philippe V (1590 à 1599), en prenant en main les rênes
de ce petit gouvernement, réunissait de nouveau tout le
territoire de ces anciens dynastes. Il avait épousé en pre-
mières noces Louise-Marguerite , tille de Jacques, comte de
Deux-Ponts-Bitche ; ce mariage lui valut, dès 1570, après
la mort de son beau-père, les bailliages lichtenbergeois,
dont Simon Wecker, comte de Deui-Ponts-Bîtche, épous
d'Elisabeth de Licbtenbei^g, avait hérité en1480'. PhilippeV
était aussi une nature très-distinguée; élevé à l'université
de Tubingue, bon mathématicien, astronome, mécanicien,
il avait, dit-on, confectionné un globe d'argent; il veillait
lui-même à l'éducation de son fils Jean-Beinhard. Dans
cette famille de Hanau, un eoseigoement solide et religieux
faisait partie de l'héritage paternel. Au moyen âge , les clercsi
les prélats, les abbesses, les religieuses avaient abondé
dans la maison; après la Réforme, on s'appUqua è ne point
déchoir sous le rapport intellectuel et moral ; et une vie de
famille puritaine remplaça les austérités du cloître. Sous
ses deux fUs, Jean-Reinhard (1599-1635, fondateur du
I . Il bérita de plus , aussi du fiùl de sa femme , la seigueurie d'Ocbeen-
stein et le comté de Bitche. LouiEe-Uarguerite Étant morte eu 1569, un an
avant son père, son époux, Philippe V, se remaria deux fois encore.
jt,Googlc
gymnase de Bouxwiller) , et Wolfgang-Phiiippe (1 626-1641) ,
la guerre de trente ans, avec toutes ses horreurs, vint
fondre sur ce petit territoire, disséminé dans l'Alsace et
rOrlenau. Au début de cette lutte terrible , les comtes de
Hanau-Lichlenberg avaient eu l'inutile précaution de faire
déclarer la neutralité de leurs domaines; comment pouvaient-
ils espérer qu'il fût possible de la respecter dans un conflit
pareil , qui s'étendait sur toute l'Europe centrale?, . , Le comte
Jean-Reinhard s'était posé comme médiateur entre catho-
liques et protestants, lorsque la conflagration n'était pas
encore générale , et il était parvenu à prolonger la durée de
la convenlion pacifique de Haguenau; mais lorsqu'il mourut
à Lichtenberg (en 1626), son œil défaillant avait déjà pu
compter, du haut de sa montagne , les villages dévastés par
les troupes de Mansfeld et par l'armée épiscopale. Sous sou
fds, Phîlippe-Wol%ang, rien ne pouvait plus arrêter la
marche fatale des événements. Le comte de Lichtenberg,
studieux comme ses ancêtres, maladif, mais énergique
comme plusieurs d'entre eux, se mit à la tête d'un corps
de partisans, attaqua les batteries impériales près de Drusen-
heîm et de Lichtenau , les démolit sur les deux bords du
Rhin , et ne se retira dans les murs de Strasbourg que lors-
que toute résistance uUérieure eût été un coup de folie.
Dans la ville hospitalière, où il avait fait ses études , il se
recueillit, déposa l'acte de sa dernière volonté en des mains
sûres (1636), et atlendil avec résignation l'issue de cette
interminable guerre. En 1640, il put quitter son asile, et
s'appliquer, à Bouxwiller, à cicatriser les plaies des survi-
vants. Ma^ les cruelles émotions de ces années de massacre
avaient usé sa frêle constitution ; il mourut en 1641 , à peine
âgé de 45 ans.
Les mêmes désastres avaient fondu sur le territoire
hanauien de la rive droite, et sur les domaines de la Wet-
jt,Googlc
_ 23 —
teravie, où résidaient les comtes de Haiiau • Mûnzenberg.
Les dynastes de cette branche avaient aussi embrassé le
parti de la Réfonne et suivi , en toutes choses , des errements
analogues  ceui des comtes alsaciens de leur famille. Les
jeunes princes étaient élevés magistralement, tenus de s'ap-
pliquer a de fortes études à Strasbourg et à Tubingue,
puis de faire leur tour d'Europe pour connaître les monar-
ques et les peuples, les hommes d'État et les savants. Un
prince de cette Tamille, Philippe-Louis , s'était trouvé à Paris ,
au moment de la Saint-Barthélemî, et n'avait échappé au mas-
sacre que par un miracle. Charles IX se montra courtois à son
égard et lui fit délivrer un passe-port gratuit, quoique le
grand seigneur chez lequel le jeune comte de Hanau s'était
abrité, exigeât une rançon énorme. L'impression de cette nuit
de terreur parait avoir attaqué la source de la vie de Philippe-
Louis, car il mourut, en 1580, à l'âge de S? ans, laissant
un enfant du même nom que lui , sous la tutelle de son pa-
rent collatéral , le comte Philippe (IV) de Hanau-Lichtenberg.
Louis-Philippe II fut accepté comme gendre par Guillaume
d'Orange , et adopta , on le pense bien , la ligne politique de
son beau-père. En ouvrant un asile i tous les exilés réformés
de France et des Pays-Bas, en leur garantissant, par une
capitulation formelle, tous les droits religieux, civils et poli-
tiques, il fit de sa petite capitale de Hanau, une ville indus-
trielle, et presqu'une ville universitaire, par un gymnase
établi sur le modèle de celui de Bouxwiller.
Ce fut sous son fils Philippe -Maurice, que, pendant la
guerre de trente ans, une armée suédoise prit possession de
Hanau,etque Gustave- Adolpbelui-méme vint y résidertempo-
rairement(16âl), comblant de ses bienfaits le jeune seigneur,
qui, par sa mère, se trouvait allié avec les grandes fa-
milles protestantes souveraines. Ce bonheur passager devait
coûter cher à la ville de Hanau. Des troupes impériales lui
jt,Googlc
— 24 —
tirent subir, en 1635, les malheurs d'un siège prolongé, et
après la délivrance de la ville, le commandant suédois
Ramsay continua, sans égard aux épreuves subies pour son
maître , à la tyranniser. Il fallut exfHilser de force ce gouver-
neur étranger; lorsque Philippe ^ Maurice revint prendre
possession de la demeure de ses aïeux , ce ne fut que pour
se coucher auprès d'eux dans leur caveau funèbre. D mourut
en 16â8, à peine âgé de â3 ans, après une courte carrière,
pleine d'agitation et de malheurs de toute nature.
Quatre années plus tard (1642), la branche de Hanau-
Mûnzenberg s'éteignît, et, en vertu d'un traité de famille,
qui avait été conclu dès 1610, entre Jean-Reinhard de Hanau-
Lichtenberg et Philippe-Louis II de Hanau-Mûnzenbei^, les
domaines de la Wetleravîe , cruellement labourés par la
guerre, furent réunis à ceux des comtes alsaciens.
Ce fut le comte Frédéric-Casimir qui opéra cette fusion.
Né au milieu d'une époque désastreuse, élevé à l'école
du malheur, issu d'une famille, dont les représentants
étaient à peu près tous , sur le théâtre restreint de leur acti-
vité, des hommes remarquables, époux d'une princesse
d'Anhalt, femme accomplie et dévouée, Frédéric - Casimir
semblait avoir réuni autour de lui tous les points d'appui ,
qui soutiennent dans la Intte entre le devoir et les penchants.
Et cependant il déjoua toutes les prévisions, et donna,
dans son Ëtat de Hanau, le fâcheux exemple d'un petit sou-
verain, livré sans contrôle à tous les caprices de son bon
plaisir, de ses mauvaises passions et de l'impulsion de quel-
ques courtisans malhonnêtes. Frédéric -Casimir ne résidait
ni à Rouxwiller, ni à Lichtenberg. Ses débuts avaient été
excellents. Aussi longtemps qu'il avait fallu songer à combler
le déficit laissé par la guerre de trente ans, à payer les
énormes contributions dues à la Suède (60,000 écus de
jt,Googlc
_ 25 —
Taxationsgdder) , à réclamer s Munster et à Osiiabruck
contre des lésions d'intérêts , et tâcher de sauver tous les
débris du grand naufr^ que les deui comtés de Lichten-
berg et de Mûntzenberg venaient d'essuyer, Frédeiic-Casimir
fut au niveau de sa tâcbe; le souvenir de son père et de son
beau -père le protégeait Ami et conseiller de l'empereur
Ferdinand 111 , adonné k l'étude comme ses ancêtres, membre
de l'ordre du Palmier ou de la Société frugifère, sous le
pseudonyme d'Eicelsior {Erkœhender'}, construisant des
églises ou des presbytères, il suivait la voie tracée par d'ho-
norables antécédents, lorsqu'après avoir assisté, en 1658,
au couronnement de l'empereur Léopold à Francfort, son
caractère subit une transformation inexpliquée. Peut-être
s'était-il déjà jeté dans de folles dépenses pour Mve &ce aux
exigences de la solennité; bref, il commença dès lors à alié-
ner et à eng^er ses domaines, à donner des fêtes splendides
à sa petite cour de Hanau, soit par un amour inné d'osten-
tation, soit par la manie d'imiter Louis XIV même, qui
commençait alors à gagner les souverains allemands.
Trois flatteurs se partagèrent ses bonnes grâces et contri-
buèrentà nourrir, à développer enlui les penchanlsruineus:
le conseiller Cretschmar, médecin charlatan,- et méchant
homme, qui, pour se rendre nécessaire, excitait les unes
contre les autres les coteries religieuses, entre lesquelles le
petit État de Hanau était fractionné ; à côté de Cretschmar, un
aventurier suédois, nommé Skylte, chassé, pour athéisme, de
son pays natal, et admis dans le service intime du comte Fré-
déric-Casimir; enfmun fol enthousiaste. Bêcher, très-savant,
au dire de ses contemporains, mais amateur de chimères, dupe
de ses propres illusions, et entraînant avec hji sur cette pente
fetale te comte de Hanau. On entrait dans la période des
grandes colonisations. Les puritains d'Angleterre cherchaient
un asile an delà de l'Océan; la France et la Hollande suivaient
jt,Googlc
la voie, que l'Espagne et le Portugal avaient ouverte depuis
près de deux siècles.
Bêcher persuada à son maître que dans les régions inex-
plorées de l'Amérique méridionale, il lui serait facile de fonder
une colonie allemande, qui pourrait devem'r le noyau d'une
principauté ou d'un royaume. Sous le charme des rêves
fonlastiques évoqués par son favori, Frédéric-Casimir, acheta
à titre de ûef de la compagnie hollandaise, de vastes terrains
situés dans la Guyane entre l'Orénoque et la rivière de l'Ama-
zone, et pour couronner celte n^ociation insensée, il fit
proclamer dans sa résidence de Hanau-Lichtenberg, au son
des cloches, et avec des décharges d'artillerie, la ratificalion
de ce tiaité.
Bêcher, qui avait été envoyé en Hollande, comme ambas-
sadeur, fut largement récompensé pour avoir été l'artisan
d'une entreprise, contre laquelle s'élevaient les agnats de la
maison de Hanau, les sujets indignés, quelques conseillers
ûdèles, que Fon disgraciait, et le bon sens que l'on outra-
geait. '
Pour satisfaire à ces obligations, Fréderic-Gasirair procé-
dait à des ventes de domaines; il se préparait à engager le
comté de Hanau-Lichtenberg au duc de Lorraine; mais le
point d'arrêt, fixé par la Providence à ses extravagantes
folies, était venu; une faible femme allait être l'instrument du
salut de Frédéric-Casimir.
Anne - Madeleine de Hanau-Lichtenberg, belle-sœur du
comte régnant, était veuve; mais elle avait à défendre l'hé-
ritage éventuel de ses deux (ils, qui se trouvaient être les
héritiers présomptifs de leur oncle, le comte Frédéric-Casimir,
Appuyée par son frère le comte palatin Chrétien de Birkenfeld,
elle porta plainte devant ta chambre impériale de Spire, alin
1. Schlœzer, dans sa correspondance historique, Iraile d'insensé ce
projet de coloniEatloii.
jt,Googlc
— 27 —
de prévenir la ruine totale des deux comtés; et, ne se ûant
pas trop à la justice officielle de l'empire germanique, dont
elle redoutait avec raison les lenteurs, elle fit un acte que
l'intérêt du pays lui-même expliquait et justifiait; les délégués
des bailliages alsaciens furent convoqués par elle au château
de Lichtenberg, et mis en demeure de prêter un nouveau
serment de fidélité aux héritiers fubirs du comte régnant.
Celle épreuve réussit. L'empereur lui-même intervint, en
nommant des commissaires chargés de mettre un terme aux
désordres de Frédéric-Casimir. Une conférence eut lieu, à
Hanau, entre les parties, et il en sortit une décision régu-
latrice de l'avenir des comtés.
De ce moment, un nouveau revirement s'opéra dans les
allures du seigneur fourvoyé; Frédéric-Casimir, dont l'épouse
commençait à regagner du terrain, congédia ceux de ses
conseillers que la voix publique désignait comme la peste du
pays; il fit mieux, il paya ses dettes, désengagea ses domaines
et adopta librement ses neveux. Si le bon sens naturel du
prince s'était pendant longtemps éclipsé, il revint assez à
temps pour projeter une bienfaisante lueur sur ses der-
nières années. Frédéric -Casimir mourut en 1685, après
avoir prêté hommage au roi de France pour ses terres
d'Alsace.
Après sa mort, ses neveux partagèrent les seigneuries
conformément au traité de succession. Phihppe-Reinhard
gouverna le comté de Mûntzenberg; Jean-Beinhard fut placé
à la tète du comté de Lichtenberg.
C'étaient deux princes accomplis , formés par une mère
intelligente et vertueuse, par des études commencées à Stras-
bourg, poursuivies à Paris, à Genève et pendant le coursde
leurs longs voyages. A Rome , il avaient été accueillis par le
pape Innocent XII , et par la reine Christine de Suède , et ,
lorsque très-jeunes encore, ils succédèrent à leur oncle.
jt,Googlc
l'empereur les distingua bien vite dans cette nuée de seigneurs
immédiats, qui avaient alors le droit de siéger aux diètes de
l'empire. Philippe- Rein hard fut officiellement élevé à la
dignité de prince par Léopold d'Autriche, et nommé direc-
teur des nobles de la Wetteravie. Plus lard, jl concourut à
l'élection de Charles VI , qui vint même résider pendant
quelque temps au château de Hanau. Il est du devoir de
l'historien d'appuyer sur Ib constante bienveillance que les
souverains de la maison d'Autriche et ceux de la maison de
Bourbon témoignèrent aux comles de Hanau , quoiqu'ils
fussent protestants zélés, et qu'ils eussent ouvert un asile
aux fugitifs, quelarévocation del'édit de Nantes avait cba^s
de France. Cette faveur significative vient à l'appui de notre
jugement, qui nous porte à trouver dans cette maison mo-
deste, une série dedynastes,quiauraient,àpeu d'exceptions
près, fait l'ornenient d'un trône.
Lorsque Philippe-Reinhard mourut en -1712, sans laisser
d'enfants, la guerre de succession troublait encore les deux
rives du Rhin, et Jean-Reinhard, son frère, en réunissant
de nouveau tous les domainesde ses ancêtres, avait à panser
bien des blessures. A une époque nullement prospère, il
avait trouvé le moyen, sans pressurer ses sujets, de Êùre de
sa résidence de Bouxwiller une miniature de Versailles, et
de construire dans le lieu de sa naissance, à Bischofsheira ,
sur la rive droite du Rhin, un château considérable, de
même que son frère avait élevé dans ses domaines allemands,
le beau château de Philippsruhe, et créé l'établissement de
Wilbelmsbad.
On a souvent, et avec raison, blâmé le faste des petits
princes d'Allemagne, qui prétendaient, au XVÏU® siècle,
lutter avec les magnificences de la cour de France, et qui
se ruinaient, eux etieurs sujets, par des constructions splen-
dides. Cette remarque ne s'applique point aux princes de
jt,Googlc
— 29 —
Hanau; économes et calculateurs, ils appliquaient seulement
le superflu à leurs châteaux. Jean-Ueinhard surtout visait au
solide. Lorsqu'en 1707 il obtint de l'empereur Joseph V^, le
renouvellement de l'investiture pour les fiefs qu'il tenait de
l'empire, il acquit en même temps le droit de conduite très-
productif, depuis Strasbourg, par le Luxembourg, jusqu'en
Brabant. Avec des revenus de cette nature, il lui était facile
d'embellir le château de Hanau, d'agrandir les jardins de
Philippsruhe , de jeter un pont magnifique sur la Kintzig et
de laisser tomber des miettes sur la table du pauvre en Alsace
et.en Allemagne.
Jean - Reinhard s'était aussi fortifié par une belle alliance
matrimoniale. Il était le mari de Dorothée -Fréderique de
Brandeboui^, sœur de Caroline, reine d'Angleterre, par
conséquent, allié à deux maisons souveraines; raison de
plus pour l'empereur, et même pour le roi de France, d'a-
voir des égards pour ce petit prince, dont les ancêtres,
d'ailleurs , remontaient au temps des Hohenslauffen.
Une circonstance toutefois devait assombrir cet intérieur
de Jean-Reinhard de Hanau-Lichtenbei'g. De son mariage
avec la princesse de Prusse, aucun héritier mâle n'était issu;
des discussions irritantes avec Hesse-Cassel, sur le mode
d'interpréter le traité de succession del643,devaientblessei'
et inquiéter un prince, qui avait pour ses sujets une afi'ection
paternelle, et désirait leur épargner les tiraillements et les
incertitudes d'une succession contestée.
Amélie- Elisabeth, sœur de Philippe- Maurice de Hanau-
Miînzenberg, avait épousé pendant la guerre de trente ans ,
le landgrave Guillaume de Hesse-Cassel, et cette alliance
avait valu en ces temps désastreux, une protection assez
eËBcace au comté de Mùnzenberg. En retour des services
rendus, la convention de 1643 assurait à l'État de Hesse-
Cassel des droits éventuels à la possession de Hanau-Miinzen-
jt,Googlc
— 30 —
berg. Des règlements postérieurs (de 1714 et 1718) avaient,
il est vrai, modifié en faveur de Hanau ces disposilioDS pre-
mières; mais Hesse-Cassd ne voulait en tenir compte; on
troiTvait Jean-tteinhard fort ingrat de se refuser à acquitter
une dette contractée par la branche aînée de sa maison. Une
guerre de brochures semblait n'être que le prélude d'un
conflit plus sérieux.
Au milieu de ces démêlés, Jean-Reinhard se tourna vers
un autre protecteur et donna la main de sa tille CharloUe-
Christine à Louis (VIII) prince héréditaire de Hesse-Darm-
sladt. C'était un coup diplomatique fort habile-, qui devait
au moins mettre les possessions alsaciennes à l'abri des
prétentions de liesse - Cassel , et garantir aux sujets de ces
domaines vosgiens la continuation d'un gouvernement pa-
ternel. Rien n'autorise d'ailleurs à penser que ce mariage
ait été le simple résultat de convenances politiques, et que
l'union des cœurs n'ait pas cimenté les arrangements de
famille entre Hesse-Darmstadt et Hanau-Lichtenberg.
Ponr prévenir des discussions, et sauver à son gendre toute
espèce d'embarras en Alsace, Jean-Reinhard contracta
quelques emprunts, à l'aide desquels il dégagea les fiefs qui
relevaient de l'évêché de Metz. Pour consolider dans les
mains de sa fille ou de son gendre un autre domaine , le
beau bailliage de Bruniath, sur lequel l'électeur de Mayence
continuait à élever des prétentions comme ancien seigneur
direct, Jean-Reinhard sacrifia une somme de 25,000 florins
Des arrangements analogues furent pris par lui avec le
cardinal-évêque de Strasbourg (1717) pour les liefs qui rele-
vaient de ce pouvoir épîscopal.' 11 avait fait plus, et je dois
appuyer sur cette circonstance, parce qu'elle se rattache
plus spécialement a notre histoire nationale. Par nn article
). Le chAleaii de Lichteoberg, par exemple, Bouxwiller, Ingwiller. etc.
jt,Googlc
— 31 — .
du traité de Westphalie', les comtes de Hanau étaienl restés
exemptés de toute cession faite à la France. Cependant la
chambre de réunion siégeant fi Metz avait sommé les bail-
liages alsaciens de Hanau de reconnaître la suzeraineté de
Louis XIV. Lorsque la guerre de succession éclata , Jean-
Reinhardj effrayé sans doute des chances aléatoires qu'il
allait courir, demanda formellement et obtint des lettres
patentes du roi, qui lui attribuaient d'ailleurs tous les droits
régaliens compatibles avec la souveraineté de la France.
Ainsi il pouvait se flatter d'avoir, en père de famille pru-
dent, pourvu à toutes les éventualités ; et lorsque , le 28 mars
1736, il mourut à t'âge de 71 ans, il savait que l'affection
de ses sujets alsaciens accueillerait le successeur qu'il leur
destinait.
La princesse Charlotte-Christine était morte dix ans au-
paravant, à la fleur de l'âge; cette circonstance ne changea
en rien la pacifique transmission du comté de Hanau-Lich-
tenberg a la &mille de Hesse-Darmstadt.
Dans le comté de Hanau- Mûnzenberg, les choses ne se
passèrent point ainsi. Frédéric, landgrave de Hesse-Cassel,
qui cumulait avec sa dignité landgraviale , celle de troi de
Suède,» avait, en 1730 déjà, exigé qu'une garnison hessoise
fût admise à Hanau. Après la mort du comte Jean-Reinhard
(1736), lesdomainesdelaWetteraviepassèrent, sans réplique
ultérieure, à la maison de Hesse-Cassel.
m. Hesse-Dannstadt i BooxTilIer [1736 & 1790).
Le prince héréditaire de Darmstadt, qui succédait à Jean-
Reinhard de Hanau, descendait en ligne directe de George
le Pieux, fils puîné de Philippe le Magnanime, c'est-à-dire,
de l'un des acteurs principaux dans le grand drame de la
1, article XII, î 87.
jt,Googlc
Réforme. Il était lui-même protestant Fervent, mais sans
étroitesse d'esprit, et il subordonnait, dans tes questions
politiques, ses convictions personnelles à l'iotérél de ses
États. Au milieu du conflit entre la Priisee protestante et
l'Autriclie catholique, il demeura l'allié lidële de cette der-
nière puissance et du cabinet de Versailles ; il prescrivit
même à son fils ( Louis IX) , qui était alors au service de
Frédéric le Grand, de quitter les drapeaux prussiens. Il
partagea nos revers à Rossbach (ITS?), et fut loyal, sans
sourciller, sans porter sa pensée sur les invasions françaises
du Palatinat, qui , à la fin du XVIl^ siècle, avaient porté le
ravage jusqu'à Darmstadt, sans se laisser ébranler par les
fléaux de la guerre de sept ans elle-même, qui tombaient
sur ses Étals de la rive droite du Rhin. '
Je dois croire au surplus que ses penchants étaient d'ac-
cord avec celte ligne de conduite. En 1745, il avait porté à
François V^ de Lorraine le diplôme qui le nommait empe-
reur d'Allemagne, et il avait été royalement récompensé de
cet acte de courtoisie. Dix-neuf ans plus tard (19mars 1764.),
vieillard septuagénaire et déjà penché vers la tombe, il s'é-
tait ^tt porter sur le passage de ce même empereur qui
allait présenter son fils Joseph II, roi des Romains, aux
délégués de l'empire réunis à Francfort Cette entrevue tou-
chante eut lieu dans les belles forêts qui s'étendent entre
Darmstadt et l'ancienne ville libre impériale. Lorsque Fran-
çois I*' vit approcher le vieux landgrave, appuyé sur deux
serviteurs, il se précipita au-devant de lui , te serra dans ses
bras et dit à son flis : « Voila mon meilleur ami 1 »
Il est évident qu'à part les affections personnelles , il
y avait pour Louis de Darmstadt un motif d'intérêt
bien marqué, qui devait le maintenir inébranlable dans
1. L'ouvrage intiluléPtf/dawjf (fer Beicftjarnteeeoîi 1757 contredit noire
assertion basée sur des appréciations de M. de Ttlrctheim et de Schlœier.
jt,Googlc
— 3â —
l'alliance austro-française. La principaulé de Hanau-Uchten-
berg renfermait alors quatorze villes ou bourgades et cent
soixante villages; à peu d'eïceplions prés', toutes ces loca-
lités étaient placées sous la suzeraineté française. A moins
de bouleversements radicaux, les États héréditaires de
Darmstadt, sur la rive droite, ne pouvaient lui échapper,
tandis qu'en Alsace le maintien du statu quo dépendait du
bon vouloir français.
On vit ainsi se prolonger, pendant plus d'un demi-siècle,
la sitJiation anormale,d'un prince, qui siégeait, d'une part,
dans les diètes de l'empire, et qui était lié cependant par des
liens féodaux au roi de France, pour la partie la plus belle
- de ses domaines.
Louis Vni, comme prince^ et comme seigneur, avait de
grandes et incontestables qualités. Amides pauvres, il donna,
sur les deux rives du fleuve, une extension notable aux
bospices et aux fondations pieuses; ami des études, il
protégea les écoles, les gymnases, l'université de Giessen,
fondée par l'un de ses ancêtres (Louis V, en i 607) ; il étendit
sa protection spéciale sur les chapitres destinés à ouvrir un
asile et à former des établissements convenables à des exis-
tences qui, sans des ressources de celte nature, auraient
été ou déclassées ou meurtries.
A une époque, où les questions d'économie politique
n'étaient pas encore tombées dans le lieu commun, lorsque
des esprits distingués seuls les devinaient, Louis VIII avait
fait honneur à son éducation première', en cherchant à
doter ses États de créations en harmonie avec leurs besoins
présents ou futurs. C'est ainsi que dans une pensée d'avenir,
il avait créé te port de Freystett, sur la rive droite du Rhin.
1 . Le petil bailliage de Lemberg ëlait dans le PalaOnat; les bailliages de
Willetett et de Lichlenau sur la rive droite du Rbin.
2. H. de Hellitz avait été son gouverneur.
jt,Googlc
— 34 —
Quant à ses domaines alsaciens , il en abandonna la gestion
directe à son fils (Louis IX), qui Justifia pleinement la con-
fiance que te prince mettait en lui.
Quatre années après sa dernière entrevue avec le chef
de l'empire, Louis (VUI) mourut presque subitement
(le -17 octobre 1768), à Darmstadt, au moment où il
venait de prendre congé de deux de ses petites-filleg. '
Louis IX (landgrave de ilQQà 1790) avait passé plusieurs
années de sa jeunesse dans la petite ville de Bouxwiller ;
puis il avait littéralement créé, dans ujie solitude des Vosges
du Palatinat, la résidence de Pirmasenz. C'est de là qu'il
expédiaitavec promptitude, avec un exquis sentiment d'é-
quité, avec un laconisme qui devint proverbial, les affaires
de la principauté de Lichtenberg. Dans cette capitale impro-
visée , il vivait , entouré d'un bataillon superbe de seize cents
gardes de haute stature, et d'un corps de hussards, qu'il
faisait manœuvrer avec une précision étonnante , au dire de
tous les contemporains compétents*. Avec ces tendances, il
devait être un admirateur enthousiaste de Frédéric le Grand;
aussi se mit-il à son service (de 1743 à 1757), et il ne le
quitta, pendant la guerre de sept ans, que sur les injonc-
tions formelles de son père. Fils et sujet obéissant, il sacrifia
ses goûts personnels à la raison d'État et à des devoirs de
vasselage nettement définis, puisqu'après lapaisdeRyswick,
les comtes de Hanau avaient librement reconnu la suzerai-
neté de la France, et que deux fois déjà (1717 et 1736), le
roi leur avait donné l'investiture des fiefs qui relevaient au-
trefois de l'évêché de Metz.*
1. Teuthorn,Hisloire de Hesse. Auifûhrliche Geschickle der Kessm.
Bodenkopt, (780. Onze yol. in-S". T. Wpassim, p. i-J69.
?. De Tllrckheim , Hisloire généalogique de la maison souverjdne de
Hesse. T. n.passim.
3. le landgrave Louis IX eut néanmoins, comme prince héréditaire , de
yives discussions arec l'évêque de Metz, (pii ne renonçait pas à ses pré-
jt,Googlc
- 35 —
Cette abnégation, jointe à son incontestable capacité
militaire^ lui valut au service d'Autriche le grade de lieute-
nant-général d'artillerie, celui de feldniaréclial au service de
Russie , et le commandement de deux régiments irançais
(celui de Royal-Allemand cavalerie el celui de Darmstadt.)
A ne voir que la surface des choses, ce goût pour les
exercices militaires, qui touchait, dans l'organisation de la
garnison dePirmasenz, à la pédanterie prussienne, on serait
tenté de penser que le prince Louis (IX) de Darmstadt n'était
que l'imitateur d'un grand modèle, et l'un de ces princes
allemands qui dévoraient les meilleures ressources de leur
trésor dans les parades et les manœuvres. L'erreur de ce
jugement précipité serait radicale; Louis IX s'entendait par-
faitement en matière de ûnances; il administrait avec une
sage économie les revenus de ses domaines, donnait des
soins particuliers h l'agriculture, et partageait ou faisait
défricher lui-même les teirains vagues. D'excellentes routes
reliaient les centres de ses possessions; les chemins vicinaux
étaient nombreux, et sur ces routes, sur ces chemins, cir-
culaient les produits d'une culture surabondante, et d'une
exploitation minière, germe des beaux établissements qui
alimentent aujourd'hui la population de ces districts.
Bienveillant, affectueux, d'une politesse toute française, le
prince de Darmstadt n'était ni faible, ni dominé par sa petite
cour; si des domaines considérables lui étaient échus en
tentione, et avait accordé l'iovesliliire desDefs de Bouxwiller, d'iDgwiller,
d'OchsensteîQ, aux ducs de Fleury et de Saist-SimoD. li fallut l'interven-
lion directe de la couronne de France pour y mettre un terme. En vain
l'éTÈiiue de MetzTOulut-il s'appuyer deTesemplederéTêque de Strast)ourg,
qui avait, sous la suzeraineté française, conservé sa cour féodale. Le cas
était différent; l'article TO du traité de Muusler cédait à la France, sans
clauseB, l'évéclië de Metz, tandis que l'article 87 du même traité réservait
à l'ëvéqae de Strasboui^ son inunédiateté, comme prince de l'Empire ger-
manique.
jt,Googlc
partage, il aui'ail sans aucun doute fait preuve de talents de
gouvernement, qui n'ont point trouvé à se déployer dans
une sphère modeste, et sous ta surveillance nécessairement
ombrageuse du gouvernement français.
Louis IX mourut, le 6 août 1790, à l'âge de 71 ans, au
moment où la Révolution française marchait déjà , enseignes
déployées, à tel point que son successeur, le landgrave
Louis X n'eut guère d'autre souci que de prendre des me-
sures de conservation préventive, en évacuant d'un sol
ébranlé ce qui pouvait encore être sauvé.
Ainsi Louis IX était mort en temps opportun; il semble
qu'il y aurait eu désaccord dans cette longue carrière, qui
ouvre avec le XVllI* siècle, et finit pour ainsi dire avec lui ,
si les terreurs de 1793 avaient projeté leur ombre sur une ,
existence si pleine et si heureuse.
Le prince hessois avait eu , comme père de famille , des
satisfactions bien grandes. Il avait épousé, en août 174:1,
une princesse palatine de Deux -Ponts, dontl'esprit énergique
et cultivé se trouvait à l'unisson de celui de son mari. De
quatre filles, issues de cette union heureuse, l'une avait
épousé le roi Frédéric-Guillaume II de Prusse; une seconde
le prince Charles-Louis de Bade; une troisième, Wilhelmine,
devint l'épouse de Paul F de Russie, et mère des empereurs
Alexandre et Nicolas; enfin Louise, la perle de la famille,
épousa Charles -Auguste, duc de Saxe-Weimar, l'ami, Je
protecteur de Schiller et de Gœthe. Que la philosophie chré-
tienne insiste sur le néant des grandeurs, elle est dans son
incontestable droit; mais l'historien manquerait à son devoir
en ne faisant point ressortir les succès mérités et la situation
prospère d'une famille de princes modestes, qui arrive par
une attitude simple, à la fois honnête et habile, à conquérir
un rang considérable, à placer quelques-uns de ses rejetons
sur des trônes, et à conquérir pour l'une de ses filles une
jt,Googlc
— 37 —
gloire plus grande encore, celle d'avoir posé sur le front du
génie ses premières couronnes.
Au moment où Louis X succédait à son père, les posses-
sions de Hanau-Lichtenbei^ renfermaient en Alsace une
populaliond'environ90,000habilants, et donnaient unrevenu
de près d'un million de livres.
La régence qui siégeait à Bouxwiller dirigeait les affaires
des bailliages alsaciens; elle était formée d'un président et de
six conseillers (les uns conseillers privés, les autres conseil-
lers de régence), d'un secrétaire, d'un conseiller archiviste,
d'un procureur liscal, de plusieurs buralistes, avec l'appen-
dice inévitable d'un huissier et d'un sergent. Neuf avocats
étaient attachés au conseil.
Mais indépendamment de cette petite préfecture locale,
qui réunissait à ses pouvoirs administratifs des pouvoirs
judiciaires, trois autres corps siégeaient à ses côtés, sous le
titre de « Chambres des fiefs, des comptes et des eaux et
forêts.» Le personnel des fonctionnaires et des employés de
la chambre féodale était le même que celui du conseil de
régence; mais les deux autres chambres avaient une orga-
nisation spéciale, conforme à la nature du travail qui se ^sait
dans leurs bureaux. Un directeur, des assesseurs, un rece-
veur général, des réviseurs de comptes, des buralistes , un
garde général des forêts, complétaient celte organisa-
tion, dont les rouages fonctionnaient avec beaucoup de
précision.
Que l'on ajoute à ce personnel celui du consistoire géné-
ral, de l'instruction publique, etc., etc., et l'on se trouvera
en face d'un mouvement assez considérable, hors de pro-
portion peut-être avec l'exiguïté des domaines. Lorsque la
cour du prince héréditaire habitait le château, Bouxwiller
ressemblait à ces petites résidences princières ,de l'Alle-
magne, dont ta confédération germanique conserve encore
jt,Googlc
- 38 -
de nos jours quelques traces, et qui répandaient, daos un
espace élroit, une vie quelquefois factice. Quant à la princi-
pauté de Hanau-Lichtenberg , elle échappe, je l'ai déjà dit,
à celte critique; la situation prospère de l'agriculture autour
de ses villages alsaciens portait bon témoignage en faveur
de ce petit gouvernemenl patriarcal. Les beaux jardins,
l'orangerie', les volières, les fontaines, n'étaient point entre-
tenues aus dépens des campagnards; une comptabilité par-
faitement réglée permettait de voir clair dans les finances,
et de ne point manger le fonds avec le revenu.
A Strasbourg, ces princes avaient fait construire vers 1 740,
le bel hôtel deDarmstadt;ilsy résidaient, lorsque les devoirs
de leur charge de colonels au service de France les appe-
laient au chef-lieu de l'Alsace. C'est de là que sortit le prince
Louis (X), lorsque à la tête de son régiment, il vint rétablir
l'ordre à l'hôtel de ville envahi le 2i juillet 1789 par une
bande de pillards et de démolisseurs.
Il ne devait pas jouir longtemps du succès de ses efforts
loyaux. Les temps de la vieille monarchie étaient accomplis,
et le prince de Hesse-Oarmstadt ne subit que la loi de la
destinée, en quittant le territoire français passagèrement
livré à l'anarchie.
Au nombre des fonctionnaires de Hanau qui n'émigrèrent
point, se trouvait le receveur du bailliage de Wolfisheim.
Cet agent comptable demeurait à Strasbourg même; il avait
le titre et le rang de conseiller, et parait avoir conservé pour
son ancien maître un attachement que les lois révolution-
naires ne parvinrent point à ébranler. Henri Rausch fut
accusé, en décembre 1793, d'avoir entretenu une corres-
pondance avec le landgrave de Hesse, et d'avoir &it passer
des fonds en Allemagne,
I, Les orangers de Bouxwiller oui été Iraosportés, après la terreur, à
Strasbou^, où ils font l'ornement de l'orangerie Joséphine.
jt,Googlc
— 39 —
L'inculpation étaîl peut-être fondée; le receveur de Wol-
fîsheim restait sans doute dépositaire des dernières rentrées.
Ce crime fut puni de mort. Henri Rausch tomba l'une des
premières victimes de la terreur à Strasbourg, et paya de
sa tête une généreuse imprudence, qui, s'il avait atteint
des temps plus heureux, lui aurait valu une couronne
civique.
An moment où son procès s'instruisait , les églises venaient
d'être fermées; tous les pasteurs cependant n'étaient pas
encore emprisonnés; l'un d'eux prêta son assistance au
condamné, qui voulait, au milieu d'une société sceptique et
désorganisée, mourir dans la foi de ses pères.
Le landgrave Louis, pendant ce temps, avait fourni son
contingent de troupes au siège de Mayence, et chaudement
épousé la cause de la monarchie proscrite. Lorsqu'arrivèrent
les temps réparateurs de l'époque consulaire, il réclama
une indemnité pour la perte de ses domaines alsaciens et
de ceux de l'Ortenau, et obtint, le 25 févrierl805, plusieurs
bailliages mayençais , les restes de l'évéché de Worms et le
duché de Westpbalie, qui , depuis la dépossession de Henri
le Lion, avait fait partie de l'archevêché de Cologne.
Entré dans la confédération du Rhin et placé sous l'égide
de Napoléon Y", il fut fait grand-duo de Hesse avec les
honneurs royaux (■l'"' août 1809), et prit le nom de
Louise.'
IT. Le fonds de Hansu-Lichtenberg dans les archives
dn Bas-Rhin.
' Ces données historiques sur lamaison deHanau-Licklen-
berg sont en partie contenues dans le fonds qui, dans les
archives départementales du Bas-Rhin , porte ce litre ; mais
1. Le grand-duc actuel de Hesse Louis III est le petit-llls de Louis I". Il
règne depuis I84S.
jt,Googlc
— -iO —
elles pourraient, à la rigueur, se reconstruire à l'aide de
documents déjà imprimés ou des récits déjà publiés'.,..
Quels sont les éléments nouveaux que les titres du dépôt
départemental peuvent fournir à l'histoire religieuse, civile
et administrative de la seigneurie de Hanau - Lichtenberg ?
J'essayerai de l'indiquer en quelques pages , de caractériser
d'une manière succincte les parties principales de cette vaste
collection, que j'ai fait connaître pour la première fois dans
un rapport adressé, en 1849, au préfet du Bas -Rhin.
Essayer d'aborder, dans celte revue rapide , les détails de
160,000 pièces de toute nature qui forment le fonds de
Hanau-Lichtenberg , serait une œuvre dérisoire , où l'ennui
des redites et des affaires minimes ne serait point compensé
par l'utilité du résuilat. Je ne puis effleurer ici que des têtes
de chapitre. '
Le fonds est classé par bailliages, qui tous, même ceux
d'outre-Rhin et duPalatinal, sont représentés par des titres
nombreux. Les affaires qui concernent l'ensemble de la
seigneurie, ou quelques bailliages simultanément, suivent
dans une rubrique spéciale ; un millier de volumes de comptes
clôt la collection.
Le caractère général, uniforme, de toutes ces liasses, de
tous ces parchemins , de tous ces volumes , c'est d'embras-
ser, dans sa totalité, la vie d'une fraction de province; les
titres de propriété s'y reproduisent sous toutes les formes ;
les constitutions de rente, qui remontent au XIV^ et même
1 . Un ouvrage capital sur la matière, d"un auteur anonyme, est intitulé ;
Geographische Beschreiltang der Grt^scha/l Banau-Munzenberg uni
Geschichte der ekemaU regierertden Berren tind Gr<(fen zu Banati itber-
haupt, mit den daher enlUandenen XtimenbergiieheK UTid Lichtmi-
bergiichen tinien , . nebsl eïTitr nemn landkaHe und Geschlechtst^el. -
Hanau, 1782. 1 vol. in-S".
2. L'inventaire Aa fonds, que J'ai refait et complété en 18^7, comprend
quatre-vingt cahiers in-folio, chacun d'environ 20 pages.
jt,Googlc
— 41 —
au XllF siècle , remplissent le plus d'espace ; les ventes et
les échanges , les donations et les actes testamenlaires , les
emphyléoses et les baux , les obligations et les créances , les
pièces de procédure et les transactions, les dossiers qui
' concernent les travaux publics , les édifices et les routes ,
les neuves et tes cours d'eau pullulent , et dans les actes
civils de toute nature dominent les noms des seigneurs de
Lichtenberg eux-mêmes; mais autour d'eux se groupent
les noms des seigneurs laïques et ecclésiastiques , des cor-
porations civiles et religieuses de l'Alsace, de la Lorraine,
du Palatinat, de Bade, de Wurtemberg et de Hesse, et
leur font, incidemment, au milieu de ce dédale d'aflaires
civiles, un cortège vraiment bislorique. ie ne parle des
(vilains» que pour mémoire, quoique les noms les plus
obscurs, lorsqu'ils remontent à quelques siècles de dis-
tance , aient aussi une valeur relative, et constituent, pour
une province, des espèces d'annales domestiques, que l'ou-
trecuidante ignorance peut seule couvrir de dédain. A l'aide
de ces documents de Hanau-Lichtenberg, on pourrait l'econ-
struire , pour beaucoup de villages de l'Alsace moyenne ,
de petites notices spéciales , qui auraient , pour chaque clo-
cher, l'incontestable mérite de montrer que, dans chaque
petit groupe communal s'agitaient, à toutes les époques,
des passions, preuve de vie et de fécondité; que, sur le
point le plus imperceptible du territoire, il existait de mo-
destes travailleurs, qui acquéraient lentement, péniblement,
qui défendaient ce qu'ils avaient acquis , et se trouvaient en
relations régulières et multiples avec des hommes d'épée
ou des magistrats, avec des prêtres et des couvents. En
lisant avec attention ces actes passés devant le prévôt, le
bourguemestre et ses assesseurs , en parcourant les nom-
breux règlements municipaux, on arrive à reconstruire,
par la pensée , cette oi'ganisation primitive de nos munici-
jt,Googlc
paillés, si longtemps ignorée des historiens, prônée oulre
mesure peut-être par les modernes, mais, en tout cas,
source féconde d'aperçus nouveaux sur la vie de nos ancêtres
les plus obscurs.
Je prends , pour expliquer ma pensée, un genre de pro-
priété spéciale , les moulins et les usines. Les cours d'eau
et les petites rivières qui traversent les divers bailliages de
Hanau-Lîchtenberg sont nombreux ; la Zorn, la Zinael, le
Sauerbach , le Seizbach , la Mussig , arrosent ces domaines ,
et chacun de ces courants est utilisé par ces établissements
qui préparent la nourriture première de nos populations ,
ou qui contribuent à mettre en œuvre les richesses miné-
rales du sol. Dans les liasses du fonds de Hanau-Lichtenbei^,
chaque moulin a son histoire domestique — je l'ai déjà fait
remarquer dans mon rapport de 1849 — histoire qui
remonte quelquefois très-haut, et qui se traduit en emphy-
téoses ou baux , en discussions des meuniers avec les sei-
gneurs et les communes, en correspondances ou rapports
de fonctionnaires et d'hommes d'aSaires, en questions d'in-
térêts quotidiens , qui ouvrent des échappées de vue sur
l'existence publique et privée des habitants. Ce sont des
perles qu'il faut découvrir dans des matériaux intimes et
diffus ;I mais les vrais résultats de l'érudition ne s'acquièrent
partout qu'au prix de beaucoup de travail.
Parmi les villages , .je prends celui de Geudertheim , qui a
eu , pendant toute la durée du moyen âge , et même pen-
dant les derniers siècles avant la révolution , le triste sort
d'être partagé, comme la plupart des communes alsaciennes,
enti-e plusieurs seigneurs. Mais ce fractionnement même
devient, dans nos archives, la source d'une grande variété.
Les actes relatifs à la copropriété de Geudertheim rem-
plissent plusieurs liasses, et fout passer sous les yeux de
l'explorateur la famille d'Ochsenstein , qui acquiert , au
jt,Googlc
— 43—1
Xlli'' siècle , le village des mains des Goi^enheim ; puis les
Ratbsamhausen , les Mûllenheim , les Linange et les Lichten-
berg eux-mêmes, qui arrivent à acquérir, par cession vo-
lontaire des Linange , une partie des villages après leur
lutte avec cette dernière famille (1452). Plus tard, vient
le tour des Ramstein , auiquels les Lichtenberg revendent
leur part ; puis celle d'Emmerich Bitter , de ce receveur
général de la préfecture de Haguenau , qui remplit de son
nom les titres de la landvogtei '. Ritter acquiert une partie
de Geudertheim des mains des Ramstein , et reprend , en
1490, à ce sujet, des engagements vis-à-vis des deux gen-
dres du comte Louis de Lichtenberg.
Au commencement du XVI* siècle, l'empereur Masimi-
lien I^, seigneur de la moitié du village, annonce son inten-
tion de la céder à son secrétaire , Matthieu Wurm , de Geu-
dertheim; de là , un litige de ce nouveau co-seigneur avec
René, comte de Deux-Ponts-Bitcbe (1528); des émeutes
villageoises , suscitées par Isaac Wurm ( 1 571 ) , et l'empri-
sonnement de ce perturbateur de l'ordre public ; enfin , aux
XVIP et XVIU' siècles , des litiges incessants entre Hanau-
Lichtenbcrg et les Gottesheim, qui entrent, à leur tour, dans
le condominium de ce riche village.
Le moulin de Geudertheim possède des annales du Xni'
au XYin* siècle '. Des affaires de cours d'eau , de droit
de cabaret et de mouture se rattachent à son exploitation.
Les habitants du village Ggurent dans plus d'un acte de pro-
priété; quelques-uns d'entre eux — c'est la très -petite
minorité — inscrivent leurs noms dans les dossiers criminels
de la localité ; des investitures impériales , accordées aux
1. Voirmonrq)port sur la préfecture de Hagueoau. Session du Conseil
général de ISaii.
3. Le nom de Rodolphe de Habsbourg est consigné daos l'acte le plus
jt,Googlc
— 44 —
Gotlesheim , attestent le droit de blutbann, ou de vie et de
oiort , sur les malfaiteurs.
Dans ce même bailliage de Brumalh, où Geudertheim est
situé , il n'y a presque point de communes dont les titres
ne remontent au moins au XV* siècle. PourBrumath même,
les nombreux actes d'engagement et de rachat qui s'en
suivent, mettent en relief l'instabilité de ces seigneuries.
A partir de 1321, les Lichtenberg donnent successivement,
à titre de gage, Brumath le château et la bourgade aux
sieurs de Fénétranges, aux Bock, auxLinange, auxZoïn,
aux Windeck , aux Fegersheim.
Enfin , les cliarges et les corvées , les obligations , les
réclamations de toute nature, les marchés et leur privilège,
forment, à la suite des communes isolées, une série de
liasses, qui se reproduisent, sinon identiques, du moins
analogues dans les autres bailliages.
Si les usines , les hameaux , les villages ont leur place
marquée dans la colleclion archivale du Bas-Bbin , il est
bien entendu que les bourgades, les villes, et surtout les
châteaux , ne sont point privés de titres qui constatent
leur origine, et leurs destinées diverses, heureuses ou mal-
heureuses. Les demeures seigneuriales surtout , qu'elles
soient sur la montagne ou dans la plaine , apparaissent —
je ne dirai pas toutes, mais plusieurs d'entre elles — tantôt
comme objet de transaction ou de construction, tantôt
comme des localités où se concluent des traités castrenses.
Aux noms de Beichshoffen et de Windeck, de Geroldseck
et d'Ochsenstein , de Hatten et de Niederrœdern , de Brumath
et de Bouxwiller, se rattachent ou de longues séries d'in-
vestitures, de lettres reversâtes, de pactes de famille, de
conventions publiques, ou de simples affaires, des détails
d'administration et de comptabilité. '
I. Le château de Liclitenberg, malhcureusemeut, est mal partagé daus
ces liasses; les doujiées sur le compte de cet édillce sont presque uulles.
jt,Googlc
— 45 —
Un genre de propriété qui apparaît plus nombreux que
tous les autres, c'est la propriété foi'estiére. Beaucoup plus
étendue avant la révolution que de nos jours , les forêts
appartenant à Hanau-Lichtenberg sont l'objet de nombreuses
procédures que la seigneurie soutient contre les communes
ou contre des seigneuries voisines. Le Vier^emeindewald
(forêt des quatre communes de Dossenheim, Saint-Jean-
des-Cboux , Ernolsheim, Monswiller), la forêt de Herren-
steîn , l'Aspruch , les forêts de Haguengu et de Brumath ,
deviennent, pour l'affouage, la chasse, la péclie dans les
étangs et les ruisseaux , le champ illimité où se débattent
des intérêts plus ou moins graves , souvent à l'aide de docu-
ments historiques anciens.
Pour les questions d'histoire générale, c'est invariable-
ment la guerre de trente ans qui occupe la première place
avec son inévitable cortège de massacre et de misère. Les
pièces de la plupart des bailliages confirment les faits déjà
connus de cette efiroyable période, ou contribuent à en
varier les scènes ruineuses et les désolants tableaux'. Deux
siècles auparavant, la guerre des Armagnacs, aussi funeste
que celle de trente ans, mais sur un rayon moins étendu ,
laisse aussi quelques traces dans les titres des fonds de
Hanau*. La Réforme, au contraire, n'y apparaît que très-
incidemment ; ce n'est point ici que l'on pourrait en suivre
l'établissement et les progrès.
Quelques individualités déjà connues se dessinent dans ce
dédale de papiers. Dans le bailliage de Wcerth , plus d'un
rapport est écrit de la main de l'historiographe Herzog;
plus d'une lettre que ce fonctionnaire adresse à ses maîtres,
1. J'M cilë, dans mon rapport de 1649, les chiDïes qui conslaleat la
niioe et le dépeuplement de certains Tillages, d'Ernolshelni , par exemple,
où il ne restait que huit à dix habitants.
2. Par exemple, dans les titres du bailliage de WeslhofTeii.
jt,Googlc
Philippe V et Jean Reinhard , porte sa signature. Il acquiert
des maisons et des terrains, soit de ses propres deniers,
soit de la munifîcence de la seigneurie ; quelquefois on
entrevoit des dissentiments entre elle et lui, preuve de l'in-
dépendance de son caractère; d'autres fois il est délégué par
le comte auprès d'autres seigneurs, amis ou antagonistes.
C'est ainsi qu'il prend part, vers la fin du XVP siècle, aax
conférences de Strasbourg, ou l'on discutait avec les copro^
priétaires de la Marche de Marmoutier des questions de juri-
diction très-complexes.
Cette Mark ou Marche de Marmoutier, patrimoine pri-
mitif du monastère du même nom, occupe, dans les papiers
de Hanau-Lichtenberg , l'un des premiers rangs, quoique
tes comtes , loin d'en être les seigneurs uniques , parta-
geassent avec six ou sept autres « puissances n ce domaine
historique , ancien fief de l'évêché de Metz '. Les noms de
plusieurs évêques de Metz et de Strasbourg , de quelques
abbés - prélats de Marmoutier, de plusieurs dynastes alsa-
ciens, lorrains et allemands (de la Petite-Pierre, de Ribeau-
pierre , de Fleckeustein, de Wangen , de Wurtemberg) , se
rattachent aux engagements, aux négociations, aux litiges,
aux traités, auxquels donne lieu le condominium de la Marche
ou sa transmission morcelée. A première vue, le chaos de
ces rapports multiples engendre le découragement et trouble
la vue; peu à peu, cependant, on arrive, par l'analyse con-
sciencieuse des pièces, à dégager, à juxtaposer, à comprendre
ces intérêts croisés, à bénir surtout la simplification moderne.
A ce point de vue , la correspondance des divers seigneurs,
la nomination des fonctionnaires (baillis, directeurs de bâti-
ments, châtelains ou employés inférieurs), est loin d'être
1. C'est au XVI' siècle qu'une partie de la Marche de Marmoutier arrive
avec la seigneurie d'Odiseuslein aux Hanau-Uctiteubei^ des luaios des
comtes de Deux-Ponis-Bilche, qui l'avaieut acquise par mariage en 148-^.
jt,Googlc
sans valeur. Dans ces conflits du XV1° siècle surgissent les
noms de l'abbé Giselbert, de l'évéque Jean de Mander-
scheid, d'Ëgenolphe dcBibeaupicrre, de Philippe de Hanau-
lichtenberg, et celui de Bernard Herzog, qui, simple secré-
taire des conférences de 1575, ne se doutait point que son
nom, maintenant acquis à la science, oflrirait un jour autant
et plus d'attrait que les noms des grands seigneurs, dont il
était alors le trés-humble sujet.
La vallée de ReichshofTen ou le bailliage de Niederbronn ,
quoique ce ne fùl qu'une propriété temporaire (de 1570
à 1707) des Hanau-Lichl«nberg, attire aussi l'attention à
raison de la ville aux eaux thermales, qui en était le chef-
lieu. L'ammodiation de la maison des bains, l'accueil â faire
aux membres de la famille seigneuriale ou à d'autres per-
sonnages hauts placés, forment le sujet de quelques rapports
de baillis. Dans le voisinage immédiat de celte remarquable
locaUté , le Jsegerthal et ses usines qui n'avaient pris , sous
les comtes de Hanau , qu'un développement modeste , pré-
sentent , dans les diverses phases de leur exploitation
première, un genre d'attrait que n'ont pas d'autres papiers
de cette collection.
Le château et la ville de ReichshofTen , indépendamment
des I paix castrenses > conclues dans leur enceintes , ofli'ent
une correspondance variée de la seigneurie avec les élec-
teurs palatins , les évêques et le grand chapitre de Stras-
bourg, avec le margrave Jean -George de Brandebourg,
administrateur protestant de i'évêché pendant les trente
années de scission confessionnelle , qui forment la clôture
du XVP siècle dans l'histoire de Strasbourg.
Dans cette ville, la maison de Hesse-Darmstadl, héritière
de Hanau , possédait , on le sait , plusieurs immeubles.
L'acquisition de quelques maisons attenant à l'hôtel de
Tiarmsiadt ( la mairie actuelle ) est constatée par des docu-
jt,Googlc
— 48 —
menls authentiques; mais il n'existe, dans notre vaste collec-
tion, aucun titre sur la reconstruction de cette demeure
vraiment princière , qui occupe l'emplacement de l'hôtel
des Ochsenstein, riche en souvenirs du moyen âge. Je
m'arrête, pour ne point tomber dans une sèche nomencla-
ture de titres, et laisser entrevoir au lecteur, â l'aide de
ces données , le genre d'intérêt qui peut se rattacher à ces
débris des archives de Hesse-Darmstadt.
jt,Googlc
PIÈCES JUSTIFICATIVES.
CoJiradu* dei gratia argenlittemit tceUtie hutnilU minuter. owuU-
bus eccleiie dei prtlatU abbatibui preporititd^anii plcbanU et «oruM
vicaHis. iahitem el /rateittaut in domifio dUectiOneiii. Quanta reve-
rentia excolendui lit locut argeiUinenns ecelesie in qua tneiaoTia
béate dei genitrieis veneratur et cotitur. dileetioni vettre notum/ore no»
ambigimui. Bec enim ipiritalit (sic) mater vestra itUutem vobis corporit
et anime per baptismi myslerium et conseeraiionem taneti crismali*
et saerati olei jagiter adminitlrat. Bec eliam /acit judicium omnibut
ityuriam patientiàus. tutelam rerum et corporum cajiferens omnibui
ad se con/ugienCibut. Prelerea guaja sumptuoso et labofioio opéra
ipsa eccleaia in mehorem statum reedificelur notvm esse omnibus
ipsum locum frequeTitantibus. Ad guod perfiàendum quando urba-
norum nostrorum matius non sujjtciunt. a vobis tanguam a piisfilii*.
mata- vestra argeniinensis eeelesia auxilium duici petit ojfeciu. Unda
pesiram rogamus fraternitateta et in retHissionem peeeatorum vobit
tj^ungimut- quatinus latores presentium eum tettimonio sigiUi nottri
ad vos venienles bénigne reeipiatis. et in quantum potestis htlariter
eis assisiatis, ut per eos nobis et JrtUribas et urbaMi nostris. boni
odoris /Mia de vobis renuneietur et vestre benivolentie el largitaHi
muttera eoUaudentur. Sutgeetos quogue vestros instaTder ammaneatis.
ut hanc printam, liifiut eeclesie petiiionem. bénigne suteipiani. et ad
perjiciendam d»mum béate dei genetricis. dona et oblationet suas Ittla-
riter tribuant. ut ipsa eis domum elernam in ceUs preparare dignetur.
Omnibus ergo qui dona et oblationet suas ad opusjam dictum contuie-
rint. per gratiam spiritus sancti et aucloritalem béate Marie induigen-
tiam a domino peeeatorum tuorvm optamtis. et omnium bonarum que
infra ambitum argentinenns dvitatis. tam in misais guam in diumis
et noctumis horis fiunt eommunionnit eis damus. Si qui vero quod
abnt bUores presentium impedirevel molestare presampserint. ofen-
swm dei et nostram graviter te ineurrisse sciant, el iitsuper intotltra-
bilem béate dei genitrieis vindietam. et IHc et infuturo récipient. Qui
vero aliquod supplemenCitm jam diète ecelesie contuJerint. centuplant
mereedem ab ipsa beata virgine et a filio suo récipient. Prestante domino
nostro. Amen.
m. (h.) 4
jt,Googlc
Conrad , par la grâce de Dieu , humble ministre de l'égLise de Strasbourg.
à tous les prélats, abbés, prévdls, doyens, curés de l'Église de Dieu, et à
leurs vicaires, salut et amour fraternel dans le Seigneur. Vous savez de
quelle vénération on doit entourer le lieu sur lequel est sise l'église de
Strasbourg, où la mémoire de la sainte mëre de Dieu est cultivée et
vénérée. Votre charité connue ne nous permet point d'en douter; car cette
bonne mëre spirituelle vous procure abondamment le salul du corps et
celui de l'âme par le mystère du baptême, par la consécration du saint
chrême et de l'huile sainte; elle rend aussi justice à quiconque soulTTe
une iujure. puisqu'elle couvre de sa protection les corps et biens de
quiconque cherche auprès d'elle un asile. En outre, combien de frais et
quels labeurs sont nécessaires pour réédiller cette église dans un meil-
leur étal, personne ne l'ignore de tous ceux qui fréquentent ce lieu saint.
Pour terminer cette œuvre, puisque les mains de nos habitants urbains ne
suffisent plus, c'est à vous, comme à de pieuï enfants, que votre mère
l'Église de Strasbourg demande afTectueu sèment aide et assistance. C'est
pourquoi nous prions votre fraternité, et lui enjoignons pour la rémis-
sion de vos péchés, en tant que les porteurs de ces lettres se préaenle-
ronl à vous avec le témoignage de notre scel, que vous les receviez
béoignemeni , et leur veniez en aide de bon cœur , atln que par eux nous
arrtve et à nos frères et habitants de notre ville le parfum de votre
bonne renommée, et aussi que les œuvres de votre largesse et de votre
bienveillance soient proclamées. Avertissez instamment ceux que vous
diriges qu'ils accueillent cette première pétition de notre église, et contri-
buent de bon cœùr, par dons et offrandes, à terminer la demeure de la
Sainte-Mére de Dieu , laquelle à son tour daignera leur préparer dans les
ciein une habitation éternelle. Pour tous ceni donc, qui auront contribué
par dons et offrandes à l'œuvre susdite , nous sollicitons l'Indulgence du
Très-Haut pour leurs péchés, au nom de la s^nte Tierge Karie et par la
grâce du Saint-Esprit: et les rendons participanls au mérite de toutes
les bonnes œuvres, qui s'accomplissent dans l'enceinte de cette ville
de Strasbourg, tant messes , que prières diurnes et nocturnes. Hais si
quelques-uns, ce qu'à Dieu ne plaise, osaient molester on empècherles
porteurs des présentes, qu'ils sachent avoir gravement offensé Dieu et
noire épiscopal, et avoir encouru de plus, Ici-bas et à l'avenir, la redou-
table vengeance de ta bienheureuse mère de Dieu. Mais ceux qui auront
déjà contribué par quelque secours à la construction de ladite église.
Dieu aidant, ils recevront leur récompense au centuple desjnains de la
bienheureuse Vierge elle-même, et de celles de son Fils. Ainsi soit-il.
jt,Googlc
n.
Wald^narui , Dei gracia Brandeàurgensit et Lutaeie Marehia ,
univerjti Chritti jlttelibu» ad quos preieniet pervenerinl , saluteta et
eredere iubnolatis. Dignum et conveniem arbitranur ut que Regalit
dignitai dignit pertonU teu lacis àonalionii vel gracie imparliri
decreverit, nostre et eoUegarwm -nostroTum, voluntate* et contensut
benepiaeito /uleiantur. Cum itaque sereniinmus dotnintu nùtter
domiTiu* Henricus, Eleetvt in Romanorum Regem pie cOTuideratU
meritii et oàteguiit quiàvt RevereMut Pater dctninui Johannes Argen-
Hnenfis Bpiscopui Romano non abti/ue laboribus et expeniit tnuttipli-
citer lervivit Imperio , et al inantea ad beneplacita Regia peremptio-
ribus auurgat affectibut et ad Imperii procurandot pro/ectus itrictiu*
ailfingatur, quahdam permutaeionem de opido tive villa MoUeiheim
et de viliij MtUàche, Bermottiiteim et Wege , Argentinentis dyocesit ,
neenon de cattro NutUnirg sito in Briscowe prope Eyralat Conston-
ciensis dyoeeiis Ttomine Romani Imperii , cum eodem Episeopo , et
eeeletie Argentinentis fecerit , ad oppidum MuUenhusen BatiHensit
dyocesis et medietatem vilieWasselen/teim site prope Cronenberg Argen-
tinentis dypcesis cum universis eorundem bonorum attinentiis hine
et inde cumçue ex amplioris dono gracie Judaoi habitantes in opidis
Rynowe et MoUesheim Argentinentis dyocesis , neenon in Rubiaco et
SultTi Busiliensis dyocesit predicte Argeniinensi eccletie donaverit ae
providerit eidem eccletie Argentinenti ne /lataines ministerialet aut
iTicole opidorum et villarum iptiut eccletie recipiajitur ad aliqua loea
pro civibus teu Imrgentibut qui Phalbwger vulgariler nunciipantur.
Notpredieti Argentinentit episcopi el eccletie tue commodit quantum
ad nos perlinel salwbriler providere cupienies permutaeionem , dona-
cionem ac provisionem httjutmodi per ipsum dominum Benricum in
Romanum regem eleclum de coniilio nottro recognoidmut eise /aclat
prout in Utteris suit Regaliùus super eo confettis el tradilis expri-
mitur et lucide continetur. Et ad omnia premitta contenium nottrum
expressum et benevolum adhibemus. In ct^ut rei testitnonium pré-
sentes litleras aigillo noslro jussirmis comntuniri. Dotum in Franken-
/urt quarto Ealendat Decembris anno Vomini iinlleaimo Irerentetimo
ociaoo (1308, ?s novembre).
Waldemar, par la grâce ùe Dieu, margrave de Brandebout^ et de
Lusace, à tous les fidèles en Christ aiiiquels parriendront les présentes ,
s«lut et prière d'ajouter foi à ce qui suit : Xous jugeons digne et conte-
nable d'appnyer du hon plaisir de notre ïolonlè et de notre consente-
jt,Googlc
— 52 —
meiil, ainsi que de celui de nos collèg'ues, les douations et ^ices dont
la Mitjeslë Royale a décidé de Faire largesse à des personnes et à des
localilés émiuentes. Or donc, puisque notre trés-illustre seigneur Henri ,
élu roi des Romains, après avoir pris en pieuse considération les mëriles
el fleirices iofliiis que le révérend Père le seigneur Jean , èvêque de
Strasbourg a rendus A l'Empire romain non sans peine et dépense . et
»fln de Tencourager à eiéculer dorénavant avec plus d'ardeur et d'em-
pressement encore les décrets royaui, el afin de l'attacher par des liens
plus élroils aui iutèrèts de l'Empire , a ralilié certaine permutation
faite au nom de l'Empire romain avec le même évéque el avec l'église
de Strasbourg , «avoir : des villages de Muizig, Hennolsheim , Wege , sis
dSDS le diocèse de Strasbourg el du château de Keunbourg, situé dans le
firisgau , prés d'Eynstat , du diocèse de Constance , contre la viQe de Mal-
lenhusen ( Mulhouse) , dans le diocèse de Bâie , et contre ta moitié du
village de Wasselenheim ( Wasselonne) , sis prés de Croneuberg , dans le
{Uocèse de Strasbourg, avec tous les biens qui eu dépendent, de ci et
de là, et comme, par bienveillance el grâce plus grande encore, (notre dit
seigneur) a donné à la susdite église de Strasbourg les Juifs habitant la
ville de Byno^te (Rbinau) et de Molsheim, dans le diocèse de Strasbourg,
et Ronffach et Sultz, dans le diocèse de Bâle, et conameî! a , enfaveur do
la même église de Strasbourg , fait défense qu'on reçût, en d'autres lieux,
comme citoyens ou comme bourgeois de la classe de cbui vulgairement
nommés Phalbvrger, les ministèriaux ou les babilaots des villes el villages
de ladite église ;
Nous, désirant, pour notre part, pourvoir efficacement auï intérêts
dndlt èïèque et de son église , avons reconnu que lesdites permutation ,
donation et défense ont été faites par notre seigneur Henri, élu roi des
Romains, selon le teste et le contenu lucide des lettres royales, rédigées
àces\i]et. Et à tout ce que dessus avons donné, de notre plein gré, notre
consentement explicite. En foi de quoi avons prescrit d'apposer notre
scei aux lettres présentes. Donné à Francfort, le 4< jour des Katendea de
décembre l'an de grâce mil trois cent huit (28 novembre 1308).
m.
Karolvs gvartus divina favente clementia Romamrum Iniperalor
temper auguitui el Bcemie Rex. Venerabili lohanni JirgentinensU
Bpiscopo, principi cûnsangitirteo et devolo mo dileelo gfotiam tuavt et
omm bonum. Sicat virtiiosis ac piis operitnii operom libenter impar-
Hmur accomodam, aie el in lacrU locit inquibut ad preces ItumiUum
bénéficia gratit preital altitiimut, tratiquiUilatem et guietetn libenler
providel noilra serenitas oporlunam , ut lanto timus iiberius opervm
jt,Googlc
- 53 —
èonorum participes, quatUo dulciui viri eonUmplaeioni oatanUi,
noslromfiUHfiOfraçio,mundanorunistrepihi7n{Bic}3unlexperiet;quia
igilur, ticuti de eerto didicimus, oportunitate captaln, tepiut ad
monasteriam de Paryi, ordinis cystercicnsis , SaiiUentis diocetis, ex
eauta devotionis et amore eontemplacionis accedere eonsiieniiH , et id
impotterum ex émisa simili denideraa visitare, eupientes ut idem
monatlerittm Quique persone , quod et quai grato in Christo domiao
/avore prosequimur , pro taa presentia,ubeHori paee,eomodoet quiète
letentur,et in 'ordinatus aliorumaeeessus, intérim conquieaeat volumut
et imperiali edicto slatuimua in Mis seriptis, ut quotieteumque ae
qaandocunque in eodem monasterio remorari eontigerit, a die tut
ûceessus , vsque dum blinde diteeueris, non lieeat àticui FHneipi ,
Comiti, BaTOai,vel atteri euSuseumque gradus, dignxtaHs vel eondi-
eionis exitlat, dictum monasleriwm inlroire, vel ipsum aul <tffle\alet
et persùnas ^iisdem [noelamis kospitaeionibus aul quibuseumque
aexacitmibui , fatigis vel sumptibus onerare , sedidem monasCerium,
oJSciales pariter et persane, pro tua preseneia, omni iUa Hbertatê
fruaniur, qua in nostre majestatis preieneia potirentur. Damus enim
tibi liberam aactoritate preseneium facnUatem , et omnimodam potes-
Catem, omnei qui sine tua votuntate benivola dictum monasterium , te
inipso manente, attemptaverint intrùire , ab ingressu ipsius, tua,
ymmo nostra auctoritaie firmiter prohibendi, mandantes firmiter et
expresse umversis Prineipibus, Comitilnis, Baroniùus officiatis et
fidelibus nostris et saeri Imperii univertis, guibuscumque nominibuj
appellentur, guatenui hanc nostram gratiam et impériale edietum
nulto lempore andeani per se vel alios directe vel indirecte, quomodo-
libet viotare, prout gravem nostre mojestatis indignaeionem et penam
promode transgressionii debitam voluerint evitare.
Preseneium sub Imperialis Mnjeslatis notre sigiUo testimonio litte-
rarum. Datum in Ruttingen, anno Domitii nillesitno Irecenlesimo
texagesimoindicHane teetiadeeima deeimo kaletidas octobres. Regnorum
nostrorum anno quiniodeeimo Imperii vero sexto per Dominum eaneel-
larium.
NlCOLAUa DE CUBEHSIB.
( Avec le grand Bigille Impérial.)
Ourles IV, par la gràee de Dieu, Empereur des fiomains. toujours
auguste, et Roi de Bohême, à oolre bien-aimé et dëvouë parent, au véné-
rable Jean, prioce-évéque de Strasbourg, salut et prospérité iuflnie. De
même qu"auï OMiTres pies et méritoires nous aimons à appliquer une
assistance efficace, ainsi, dans les lieux saints, où le Très -Haut exauce
à titre gratuit les prières des humbles, notre sérénité pourvoil^olontiers
jt,Googlc
— 54 —
à la tranquillité et à la paix ; et ce afin de participer aux mérites des boones
œuTres, dans une mesure d'autant plus large que des bommes adonnés à
la coutemplatioD, pourront, appuyas de notre suSïage, échapper avec
plus de douce facilité aux liruils de ce moude ; or donc , puisque ,tu as
coutume, atosi que nous l'avous appris, de te rendre assea souvent, en
temps opportun , par dévotion et amour de la contemplation, aumonastëre
de Parya (Pains), de l'ordre de Citeaux et du diocèse de Bâle, el que tu
as l'intentioa de visiler ce lieu doréoavaat, pour semblables motifs, nous
désirons que ce même monastère et ses habitants, auxquels nous accor-
dons, pour l'amour de notre Seigneur Ghrisl, une faveur bienveillante,
puissent à raison de ta prëseuce. Jouir d'une paix plus complète et d'un
repos profitable, et que pendant ce temps, les allées et venues désor-
données du dehors viennent à cesser, voulons et statuons par ëdit impé-
rial en ces présentes que, toutes les fois et à quelque époque que tu
demeureras dans ledit couvent, il soil défendu, à partir du jour de ton
entrée Jusqu'à celui de ton dépari, à tout Prince, Comte, Baron ou à
toute autre personne, de quelque degré, condition ou dignité que ce
soit, d'entrer dans leditmonastëre, et dele troubler, lui ou ses dignitaires,
ou ses habitants, par des hébergements nocturnes ou par des vexations,
fatigues et dépenses quelconques, voulons, au contraire, que ledit cou-
vent, ses dignitaires et ses habitants. Jouissent de toute la liberté, dont
ils seraient participants en présence de notre majesté. Car nous te don-
nons en vertu des présentes, libre faculté el plein pouvoir, de fermer
d'une manière absolue, en Ion nom, et, au besoin, en notre nom, l'en-
trée dudil monastère, toi y demeurant, à toute personne qui, sans ta
gracieuse volonté, tenterait d'y pénétrer.
Uandons péremptoirement et expressément à tous nos Princes, Comtes,
Barons, officiers et ildètcs quelconques du saint Empire, de ne point
enfreindre, ni eux-mêmes, ni par d'autres, directement ou indirectement,
de quelque façon el en quelque temps que ce soit, le présent Édit et
Privilège Impérial, en tant qu'Us veulent éviter le grave déplaisir de
notre majesté, et une peine correspondant au degré de leur désobéis-
sance.
En foi de quoi avons fait cqtpliquer aux présentes le sigillé de notre
majesté impériale. Donné à Butlingen (Beutiingen), l'an de grâce mil trois
cent soixante, indiction xm, le dix des kalendes d'octobre, la quinzième
année denotrer^ne, el de notre Empire lesixième. (22 septembre 1360.)
Délivré par le seigneur chancelier :
Nicolas de GuREUsm (Kremsier.)
(Avec le grand sigillé impérial eu cire jaune.)
jt,Googlc
IV.
WirFrieierichundLudwiggravensuHsIffenitein, geàriider, àekennen
unns in crofft dis briitffs nach dent u-nd der molçepome unnter lieber
vettere Ludwig herre zu Lichienberg, herr Jokanns von Westernach,
Altprobit xu Stuttgarten , vnd herr JoTtant» von HeliHSlat , ondoie su
Slratisburg, mithoheta ernslUcfiem vliss betedigel mengerley eriucM
httnt ail mir vemommen habene swischen deta hochwirdtgen/iirsten «mt
herrn kerrn Ruprecbten byschûven su Strauiburg vnd landtgraven su
Elsas unnserm gnOdigen kerrn und dem wUrdigen wolgeporrten herm
Johannsen graven su Eelffemtein, deehant su Slramburg , unserm
Ueben kerrn und àritder und ao vil an sinen gtiaden erbetten und her-
langt kaben das ine sin gnade wyder gnœdiglick von kandes un viser
Gefangniii kmnmen lassen hat. Ikirumà so globen tmd versprcchenwir
in erofft disi briçffs aïs fromme graven und als kohe wir solchs ver-
spreeken sollen und mtegen dass tcir die ge/angniss den handeU und
was sich in dien dingen gemacht und begeben hat unnsers bruders in
ieynen loeg noch wyse mider den obgemellen /Uriten unsem gnœdigen
berrn von Strausburg und aile die sànen su ewigen iilien nimmerme
e/ern recken noek andern weder dureh nns selbs noch yemantt andert
von unnsertl wegen heimlick oder offelieh in dheinen weg ane aile
_ geverde. und obe es were dai unnser bruder grave hanna obgenannl in
kUtfffligen sytten wider den genanten unserti gnmdigen herrn von
Strausburg seiner gnauden stifft oder die sinen deCe oder tkun wurde,
da vor got sin violle dos wir Ime dann des in dAeinen weg bgtiandt
Ratt hilff oder zulegunge thun wœllen durch uns oder yemants von
unserntviegen sonder sin undstnem fumemen gein dem genanten unserm
gnmdigen herrn und den sinen der aaehen halb goniz mussig gène und
ëlene geverde und argtist kirinn genlzlir/iusgescheiden.Desztiurkunde
so haben wir obgenant Fridrich und Ludwig graven su Be\ffenstein
unnser oigne Insigele (fffelich thun hanken an disen bri^ff der geben
ist vff o£termentag neehst nach Pétri et Pauli apostolonim aU
man sait voa der geburl Chriiti vierxehïOiuTtderl sechCsig und tyben
(3 juin HSl.)
Nous Frédéric et Louis, comtes de HelffeDslem, frères, reconnalssonfi
en vertu de cette lettre qu'ayant appris, que notre bien-aimé cousin le
noble sire Louis de Licbtenberg, le sire Jean de Westernach , ancien prévdt
à Stuttgarten, et sire Jean de Hehnslatt, JugedeToiDcJalité à Strausbourg
(Strasbourg) , ont, avec toute espèce de diligence et d'application, amené
jt,Googlc
— se-
nne trtuiBactloD sur divers points entre le Irës-TënËrable seigneur, le
sQjgneur Robert, ÉTèque de Strausbourg etlandgrave d'Alsace, noire gra-
cieux seigneur, d'une part, et le noble sire Jean de Helffenstein, doyen
à SlrauBbourg, noire cher seigneur et frère, d'autre part, el que, par
instances et prières, ils ont obteiiu de Sa Grâce (l'ëvèque) qu'elle voulût
bien le libérer gracieusement de sa prison, promettons el prenons l'en-
gagement à notre lour en vertu de cette lettre, ainsi qu'il convient à de
pieux comtes de bonne maison, de ne point tirer vengeance publique ou
secrète, par nous-mêmes ou par quelqu'un d'autre en aucune manière,
ai de cet emprisonnement, ni de celte querelle de notre trère , ni de lout
ce <|ui s'est passe en celle occurrence, et le promettons sans arrière-
pensée. Et s'il arrivait un Jour, ce qu'à Dieu ne plaise, que notre frère le
comte Jean susdit agit contre notre gracieux seigneur (l'évèque) de
Strausbourg ov contre son chapitre, ou contre les siens, nous ne lui
prêterons alors ni aide, ni assistance, ni conseil, ni secours quelconque,
soit par nous-mêmes, soit par quelqu'un d'autre, bien au contraire, nous
nous tiendrons tranquilles et éloignés de lui et de son enlreprise contre
notre gracieui seigneur et ies siens , et agirons ainsi sans dol ni arrière-
pensée. En foidequoiavons, nous ies susditsFrédericetLouis, comtes de
Helffenstein, tait appendre officiellement notre propre scel à cette lettre,
laquelle a été donnée le premier lundi après le jour des apdires Pierre et
Paul, l'an du Christ oui quatre cent soixante- sept.
(Slniii U6T)
(San» tigiUe.j
Récit de Bernard Herzog (Chronique d'Alsace , p. 32} sor
Barbe d'Ottenheim.
Après la mort de la comtesse (de Saarwerden , épouse légitime de
Jacques de Lichtenberg), le conjte s'adjoignit Barbe d'Ottenheim, avec
laquelle il tint maison à Bouxwiller. Cette femme illégitime fit beaucoup
de mal aux pauvres gens , comme porie le proverbe :
Une ealin daos un château,
Un manant à cheval.
Un pou dans *•" i ,
Sont les êtres les plus insolsnts.
El furent les pauvres gens obligés , deux ou trois Jours par semaine , de
jt,Googlc
— 67 -
bire la corvée pour elle , semer , sarcler , hire Is diaodelle , Hier ; et m
leur donnait-on , pour ce , pas une miette de pain. Les femmes durent
lui donner, tous les aus, une livre de Ln filé, et tous les Jours la crème
du lait, et quiconque disait un mot contre elle , était mis sous les ver-
roui. Or. il advint qu'elle Ht emprisonner une femme et en mettre une
au carcan , qui , l'une et l'autre , étaient avancées en grossesse. Et lors-
qu'elle Ht publier de nouveau un jour de corrëe, ceux de Bouiviller se
rèunireut, et s'en allèrent devaut leur scig-neur et portérenl plainte:
• Ne pouvant pas plus longtemps endurer cbose pareille, ils étalent prêts
à quitter plutôt la ville. > — Le comte Jacques ne leur fit point de ré-
ponse ; alors ils s'emparèrent d'une porte, prirent leurs armes , et sor-
tirent de ta ville, à six liorames près.
El ils s'en allèrent ensemble chez le seigneur Louis, frère du comte
Jacques, porlèreut plidnte contre la femme , et lui Qrent part de toutes
ses violences et méchancetés, et demandèrent qu'il voulût bien être leur
seigneur et curateur, li leur lit bonne réponse et les engagea à rester.
A BouxwUler, en attendant, la méchante Barbe pensa que, puisque les
maris étaient loin , les femmes et les enfants devaient aussi quitter la
TiUe. Hais les femmes (de Bouxiriller) l'apprirent , et se réunirent dans
une maison, et jurèrent de rester unies et de se défendre. Alors elles
rentrèrent chez elles, et cherchèrent, chacune, quelque arme; et lorsque
la méchante Bartw réunit les valets du chftteau , et voulut chasser de
vive force les femmes , celles-ci accoururent avec hallebardes, fourches,
massues, hâtons et haches, se défendirent vigoureusement, et refou-
lèrent la méchante Barbe avec ses aides Jusque dans le château. Sur ces
entrefaites, sire Louis vint avec les siens, â main armée, devant la ville
et s'en empara. Après cela , le comte Jacques fit dire â son frère Louis ,
qu'il devait garantir la vie et la fortune â Barbe, et exiler delà seigneurie
ceux qui avaient abandonne Bouxwiller, sinon il l'eihéréderait.
Sur ce , le sire Frédéric de Flcckenstein , Égenolphe de Lûtzelbourg et
les deux stettmeistres de Strasbourg, ont mis toute espèce de soin et de
diligence à se porter médiateurs entre les deux frères, et à arranger, par
voie de doucetir, leur querelle, et les ont-ils aussi réconciliés sous les
conditions suivantes :
I" Le comte Jacques jurera de ne point amoindrir ni aliéner sa sei-
gneurie à moins d'avoir le consentement de son frère.
2° Tous les sujets du comte Jacques jureront de n'accepter, après sa
mort, d'autre seigneur si ce n'est le sire Louis, et de lui obéir eu toutes
choses.
3° Barbe a dû promettre de se rendre â Hi^enau ou â Spire , et de ne
point revenir sa vie durant.
Enfin , le comte Jacques a dû promettre de ne point tirer v^geance
des pauvres gens qui ont quitté la ville en haine du gouvernement de
jt,Googlc
- 58 ~
Barbe, et de les laisser, au coutraire, jouir de leurs aaciena us et privU
léges.
Celle Barbe d'OtleDheim ■ s'est ensuite reodue à Hagaenau , et lorsque
le sire Louis fut mort , elle a de nouveau troublé le comte Jacqu^ , au
poial de le porter à vouloir soustraire sa seigneurie aux QUes de Louis.
Hais le comte Philippe et le comte Simoa ■ (Weckër) se sont de nouveau
réconciliés anucalement avec le comte Jacques. Barbe, après la mori du
comte, a Été arrêtée à Hagiienau pour cause de magie et d'autres mé-
faits, et a Ëté exécutée, de manière à recueillir le prix, que méritaient
ses méfaits.
'Oint de Lenit de Llchl
Louis Spach,
Archivitle du El>i-Rliiii.
jt,Googlc
LES TOMBES CELTIQUES
DBS BOIS DE NIEBERNAI.
En sortant de Niedernai, du côté des montf^es, on se'
trouve sur la route départementale, désignée sous le nom
de Heerstrass, nom qui semble indiquer que la route mo-
derne parcourt la même direction qu'avait suivie l'ancienne
voie militaire des Romains , qui avaient fait de ce lieu un de
leurs établissements. M. le baron de Reinach, maire de Nie-
dernai, a lui-même trouvé dans son parc, à deux mètres de
profondeur sous le sol, uu vase romain, aujourd'hui placé
dans sa coUeclion. Des monnaies romaines ont été rencon-
trées en grand nombre à Niedernai même et dans ses envi-
rons. Une brique portant le chiffre de la VIII* légion y a été
déterrée. '
C'est donc sur les débris de l'ancien établissement romain
que se sont, au moyen âge, élevés les tours fortes et les
murs d'enceinte de la ville de Niedernai, qui, après le bom-
bardement qu'en fit le général Uorn , pendant la guerre des
Suédois, vit renverser ses fortifications et ses deux châ-
teaux. Elle est descendue, depuis, au rang de simple village.
Ses vieilles tours et les débris de ses créneaux et de ses
, meurtrières attestent seuls encore son ancienne importance.
Mais les Romains eux - mêmes , lors de leur conquête de
la Gaule, avaient déjà dû trouver en ces lieux un centre de
population , qu'ils relièrent par la route militaire , qui , par-
I, LEG. Vdl. AVG. Legio oclava augusla.
jt,Googlc
tant d'Arçeittoratmn, allait joindre le penchant des mon-
tagnes, et servait au transport de leurs troupes dans les
divers postes fortifiés, placés sur les hauteurs pour la
défense des vallées. Si l'on parcourt la forêt qui s'étend
au sud-est du village, à environ un kilomètre, on ren-
contre dans son fourré trois buttes, couronnées de chênes
touffus, qui recèlent incontestablement les restes mortels
de celte antique population, A l'opposé de Niedernai, du
côté de l'ouest, dans le Ettenhœkel, petit bois dont le nom
est significatif, se distinguent trois autres tumuli, d'une
élévation plus grande encore, et dont il est impossible de
méconnaître la nature. Le premier tertre du dernier groupe
mesure vingt-sept mèti-es de diamètre sur cinq mètres de
haut; le troisième en mesure vingt-trois sur cinq et demi;
entre eux se trouve le plus étendu, dont le diamètre est
de vingt-huit mètres, mais qui n'a que deux mètres et demi
de hauteur. Malheureusement des recherches n'ont pu être
faites dans leur intérieur, parce que le bois qui les cache
est la propriété de particuhers , qui ne consentiraient pas à
voir détruire ces tertres sans une indemnité.
Dans la forêt du sud-est, deux des tumuli sont placés
dans le canton dit Fuchsenrain , nom qui , incontestable-
ment, lui a été donné du grand nombre de renards qui ont
choisi ces tertres pour leurs terriers, et dont on trouve les
ossements jusqu'à deux mètres de profondeur. Le troisième
est silué dans le Bannmalt.
Le plus grand de ces tumuli, qui ne mesure pas moins
de quarante mètres de diamètre sur deux mètres de haut,
appartient à M. le baron de Reinach, qui a bien voulu le-
mettre à ma disposition. Le sommet a perdu sa forme co-
nique , soit par suite des coupes successives du gros bois ,
soit (ce. qui me parait plus probable) parce qu'on l'aura
déjà exploré à une époque reculée. L'excavation, de quatre
jt,Googlc
- 61 -
mèti'es can'és , que je tis pratiquer dans sa partie centrale ,
ne conduisit à aucun résultat. Je n'y trouvai que des osse-
ments et des crânes de renards , et d'autres os et crânes de
lièvres, que ies premia's, sans doute, pendant leur vie,
y avaient entraînés et dévorés. A un mètre de profondeur ,
je recueillis un fer à cheval, les débris d'une grande écuelle,
des temps modernes, et un autre petit fragment de poterie
qui m'a semblé antique. La profondeur oîi les premiers
objets étaient déposés, ne laissait aucun doute sur les bou-
leverseraents antérieurs de ce terrain , que , cependant , je
continuai à faire fouiller jusqu'à deux mètres de proibn-
deur, et, par conséiiuenl, au niveau du sol environnant,
sans rencontrer aucun vestige d'inhumation.
La vue , du milieu de cette clairière de la forêt , s'étend
sur la' chaîne des montagnes vosgienues, et, principalement,
sur les châteaux de Lûtzelbourg et de Rathsamhausen , et
sur le mont de Sainte-Odile, où s'aperçoit le monastère,
et dont on distigue, jusqu'au Mennelslein, l'antique enceinte
fortifiée qui entourait la montagne. Plus à gauche , on dé-
couvre les tours fortes du château d'Ândlau, et celles de
Landsberg , dont les châtelains, au moyen âge, étaient
possesseurs de la seigneurie de Niedemai. Toutes les époques
de l'histoire d'Alsace sont donc représentées dans ce cadre
pittoresque , depuis le Celte agriculteur et guerrier, depuis
le Romain qui lui succéda et mit à profit ses primitifs éla-
blisseraenls, jusqu'au Bourgonde vainqueur, et a l'AUe-
mane, dont la noblesse choisît les vieilles tours romaines
pour proléger ses demeures, et qui, devenu chrétien,
fit de Sainte - Odile la protectrice de la province , près
des heux mêmes où le Druide, aux temps primitifs, avait
déployé le mystérieux appareil de son culte. Si je n'ai pu
rien extraire de ces tumvii, si j'ai dû laisser debout sur
leurs sommets les arbres qui les ombragent , la constatation
jt,Googlc
que j'ai faite de l'existence de ces tertres i côté de l'antique
voie romaine, et à peu de dislance de l'établissement du
grand peuple, confirme ce que j'ai dit antérieurement de la
superposition des établissements romains en général sur
ceux du peuple primitiF. Car ce sont incontestablement les
restes de la population celtique que ces tertres funéraires
renferment. Ils devaient se succéder dans toute la plaine,
avant que la culture, faisant disparaître successivement les
bois qui la recouvraient ii y a dix-neuf siècles, abaissa leurs
sommets jusqu'au niveau des prairies et des champs qui
s'étendent entre les deux points où j'ai retrouvé ceux qui
se montrent encore. C'est une position de plus à consigner
sur la carte comme antérieure à l'occupation romaine dans
nos contrées.
Max. de RING,
jt,Googlc
RAPPOBT de I. Iftrii. mmhn di e«ilé. sor l'aUis
photographique de M. Brann. à Doraaeh.'
La société pour la conservation àes monuments histo-
riques de l'Alsace a reçu de M. Ad. Braun, de Dornach, un
allas composé de quarante-huit photographies de grande
dimension.
Ces planches représentent les édifices les plus remar-
quables et tes sites les plus intéressants du département du
HauL-Hhin, tels que châteaui en ruines, monuments reli-
gieux , villes modernes , vues pittoresques.
Nous citerons, comme intéressant plus particulièrement
la société, l'ancien hôtel de Mulhouse, rare spécimen de
conslnictions municipales du XVI" siècle , dont nous avons
un exemple de moindre dimension à Molsheim ; le balcon
renaissance de Colmar; l'église de Thann, dont le charmant
clocher du XIV" siècle est placé latéralement au chœur, et
prouve que la beauté d'un édifice est indépendante d'une
symétrie trop absolue. Le portail de cette même église est
un livre complet d'iconographie chrétienne , qui mérite une
étude spéciale.
L'église de Guebwiller, à trois clochers romans, laisse
voir dans sa partie basse des arcs en tiers-point, vulgaire-
ment appelés ogives , déjà employés comme un puissant
moyen de construction avant de prévaloir comme type de
l'architecture dans les Xlll" et XIV* siècles.
Le chevet rectangulaire de l'église de Murbach, le plus
complet et le plus beau style roman qu'on puisse voir, est
1. Voir : Procès-verbal de ta séance du 6 dfrrembre l8Sa, page 57.
jt,Googlc
— 64 —
décoré d'aicatures et de la galerie aveugle , spéciale aux
édifices des bords du Rhin. L'inexorable précision de la
photographie indique ici (lue l'aroMtecte doit s'empresser
de faire enlever des plantes parasites qui rongenl les cor-
niches, et faire ses éfTorts pour rétablir la sacristie en
harraonia avec l'ancien édifice.
Au milieu de ces magnifiques paysages, reproduits par
H. firaun, on remarque encore les ruines des anciens
châteaux d'Engelbourg , âé Freundstein , d'Eguisheim, de
Hohiandsberg , de Schwartzenboui^ , de Kaysersberg ,
d'Eschery , d'Onsberg , et surtout du château Saint-Ulrich ,
au-dessus de RibeauviUé.
Ces vues, d'une exactitude que le dessin ne pourrait
égaler, permettront à la société de proposer des moyens de
conservation.
Comme exécution photographique, l'œuvre de M. firaun
atteint h là dernière limite de cet art; Femploi du collodioo
humide a permis d'introduire, dans ces différentes vues,
des personnages qui donnent de l'échelle et du mouve-
ment; les lignes sont admirables de netteté et de précision ;
femploi d'un instrument colossal a fait dispardlre les incon-
vénients ordinaires de l'aberration des bords de l'épreuve;
enfin , te choix heureux des motifs et l'emplacement judi-
cieux des points de vue, beaucoup plus difficiles à obtenir
qu'on ne le pense généralement, font de cet atlas une œuvre
très-remarquable et d'un immense intérêt pour l'étude des
monuments de la haute Alsace.
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— 65 —
NOTE
SVR CNG AIOLK KN BRONZK,
FHiSENTiE AD COMITi.
S'il est difficile d'imaginer comment l'aigle en bronze
coulé, qui est mise sous les yeux du comité, s'est conservée
sans ia moindre trace d'usage antérieur à son enfouissement
et dans l'état même où elle est sortie du moule; si l'on peut
admettre , à raison de la pureté de ses formes et du caractère
antique de son dessin, que sa fabrication remonte à l'époque
de la présence des Romains dans nos conli'ées, il est bien
plus difficile d'admettre que ce bronze ail été l'aigle, c'est-
à-dire, le drapeau d'une légion romaine.
L'aigle d'une légion romaine ne saurait avoir été perdue,
ni se retrouver de la même manière que tel autre vestige de
l'antiquité.
Il est difficile, sinon impossible, d'admettre cette supposi-
tion, quand on se reporte àce qu'étaient les légions romaines,
à leur esprit militaire et à l'importance de leur principal
signe de ralliement.
La I^on romaine, en effet, a été la plus grande unité de
commandement en usE^e dans les armées anciennes et mo-
dernes. Plus que double en force numérique de nos régiments
actuels, son moindre effectif, susceptible d'une grande aug-
mentation, était de six mille hommes, répartis en dix cohortes
et soixante centuries.
Elle n'avait qu'une aigle, portée par Vaquilifer, et qui avait,
comme le drapeau de nos régiments, une garde composée
d'h(Knmes d'élite.
Chaque cohorte avait un signe, ou guidon, porté par le
draconnaire; chaque centurie avait un fonion ou jalon.
lU. (M.) 5
jM,Googlc
Tous ces signes, y compris l'aigle, mais surtout l'aigle,
jouaient, à la guerre et dans les évolutions, les mêmes rôles
que nos drapeaux et guides, servant de bases d'alignement
dans les formations, de points de direction dans les marches
et de points de ralliement dans le désordre.
Comme tels, ces signes devaient avant tout remplir les
conditions de s'élever au-dessus d'armes plus hautes que
les nôtres, telles que le ;ii7um , et d'être très-làciiement
visibles de loin, par conséquent brillants, ou tout au moins
polis.
L'aigle qui est mise 'sous vos yeux ne peut pas avoir rempli
ces conditions.
Comme nos drapeaus, pour nos régiments d'aujourd'hui ,
l'aigle était, pour les légions romaines, le symbole et le
gage de l'honneur du corps. Sa perte dans le combat devait
être quelque chose de plus qu'un malheur.
Dans ce cas même, elle ne devait, elle ne pouvait pas se
perdre, s'abandonner et être enfouie, comme un objet quel-
conque; sa conservation était plus précieuse que celle de ta
vie des hommes; elle ne pouvait se perdre que pour devenir
un trophée 'entre les mains d'un ennemi vainqueur et après
avoir été défendue avec acharnement.
La trouvaille d'une aigle de légion romaine, faite comme
celle d'une monnaie, d'une médaille ou d'un débris de vase,
semble donc devoir être rangée non-seulement au nombre
des faits inouïs, mais au nombre des faits impossibles.
A ces considérations qu'il serait aussi facile que superflu
d'étendre davantage, viennent s'en joindre d'autres, pour
rendre inadmissible la supposition que le bronze présenté
au comité ait pu être l'aigle d'une légion romaine.
En effet, l'aigle des légions romaines a été assez souvent
reproduite sur des monuments du temps, colonnes, bas-
reliefs, etc., par des artistes qui devaient les avoir vues, et
jt,Googlc
- 67 —
elles affectent, snr ces monuments, une fonne différente dé
celle qui est sous vos yeus.
Dans presque toutes ces représentations de l'aigle des
légions romaines, l'extrémité supérieure est munie d'une
lance pointue, pouvant servir de dérense, circonstance con-
forme à sa destination. La figure même de l'aigle ne parait
qu'au-dessous du fer âe lance, à la hampe duquel est atta-
chée une bannière en étofîe, et dans un écusson, rond ou
ovale, qui surmonte des couronnes de laurier et d'autres
écussons, emblèmes commémoratirs de sièges et de batailles^
sigfnes d'honneur, décernés aux légions, équivalant aux
noms de batailles écrits sur les drapeaux de nos régiments,
et qui rendaient ces aigles encore plus précieuses aux légions.
On ne trouve guère que dans les images de Montfeucon
des figures d'aigles légionnaires ressemblant par la forme
au bronze qui vous est présenté; mais on ne trouve pas dans
son texte sur quelle autorité il s'est appuyé pour produire
ces figures. Il donne en même temps les figures des aigles
légionnaires telles qu'elles viennent d'être décrites, et,
pour celles-ci, il s'appuie sur l'irrécusable autorité des
monuments.
D'après les auteurs anciens (Vegèce, etc.), l'importance
et l'honneur attachés aux aigles des légions romaines ne de-
vaient pas être moindres que l'importance et l'honneur at-
tachés aujourd'hui â nos drapeaux; le caractère religieux en
était beaucoup plus marqué ; et tandis que la conservation
du drapeau est aujourd'hui indéfiniment confiée à l'honneur
du régiment, qui en reste en possession aussi longtemps
qu'il existe, la possession de l'aigle était limitée pour la lé-
gion : les aigles légionnaires étaient déposées pour être con-
servées, pendant la paix , dans le temple de Mars à Rome et
confiées seulement aux légions pour la guerre. La remise
jt,Googlc
— 68 —
s'eu faisait solenn^emant, aina qu'en témoignent les mo-
numents sur lesquels elle est repréeenlée.
Le rôle même de raquilifôre paraît avoir été plus impor-
tant que celui de notre porle- drapeau, et lorsque le com-
mandant supérieur d'un corps formé de' plusieurs légions
avait des exhortations â faire et à transmettre, les aquilifères,
portant les aigles et accompagnés de leurs gardes, étaient
réunis pour les entendre et les rapporter à leurs légions ,
usage également reproduit sur les monuments, où les aigles
elles-mêmes sont figurées comme elles sont décrites plus
haut (colonne Trajane, etc.).
Pour admettre, contrairement aux témoignages des écri-
vains et des monuments du temps, que le bronze que vous
avez sous les yeux puisse être une aigte de légion romaine
qui se serait perdue et aurait été retrouvée comme un tron-
çon de glaive ou un fragment d'amphore, il faudrait ad-
mettre auparavant comme des faits établis ou du moins vrai-
semblables, une série de suppositions évidemment hasar-
dées : celle d'une grande action militaire dans laquelle les
Romains ayant été vaincus, une légion eût perdu son aigle ;
celle d'un ennemi vainqueur ignorant la valeur d'une aigle ro-
maine et laissant sur le champ de bataille le plus beau et le plus
précieux trophée de sa victoire; ou bien celle d'un trait ana-
logue à celui du grognard qui, dans un de nos désastres,
voyant que son drapeau ne pouvait plus être sauvé , arracha
l'aigle, abandonna la hampe, et répondit à son colonel, lui
demandant ce qu'il avait fait du drapeau: ail est perdu,
mais j'ai le coucou dans mon sac; > celle de l'enfouissement
de l'aigle, après avoir été sauvée de la sorte; celle enfin de
sa trouvaille sur un point où l'histoire ne marque pas d'évé-
nement de nature à avoir pu causer la perte d'une aigle de
légion.
La circonstance qu'une autre aigle, semblable à celle qui
jt,Googlc
nous occupe, a été trouvée près de la sépulture d'un individii
appartenant à une légion romaine, repousse bien plus qu'elle
ne confirine la supposition que le bronze ainsi trouvé puisse
être une aigle de légion.
Pas plus chez les Ronoains que âiez nous l'usage n'a
esisLê d'enterrer le drapeau avec le chef du corps, et si le
légionnaire ou le chef de légion , près ou dans la tombe du-
quel on aurait trouvé nue aigle en bronze , avait péii dans
une bataille où sa légion aurait été vaincue et anéantie, il
est plus que probable qu'on n'aurait pas plus retrouvé un
monument qui n'aurait pas pu lui être élevé , que l'aigle de
sa légion. Et encore, si l'on voulait supposer que l'aquilifère
d'une légion étant mort dans un quartier romain, on aurait
enterré avec lui une aigte de bronze comme attribut de sa
qualité, cène serait pas davantage une aigle de légion qu'on
aurait trouvée dans sa sépulture.
Sauf la différence des armes, la guerre était du temps des
Bomains ce qu'elle est de nos jours.
Les soldats de l'Empire ont retrouvé à l'arsenal d'Insbruck
et dans d'autres les drapeaux perdus par ceus de la Répu-
blique; ils ont- trouvé à Vienne les drapeaus perdus par les
Turcs; et ce n'est pas sous terre, mais sous le dôme des
Invalides que les armées de l'Europe coalisée auraient pu
retrouver leurs drapeaux perdus dans tant de batailles.
La France a compté plus de cent cinquante régiments,
qui ont parcouru avec une gloire aussi grande une aussi
grande partie du monde que les légions romaines , dont le
nombre connu ne s'élève pas à trente. On n'a pas encore
entendu parler d'une aigle française perdue et retrouvée,
dans le sens propre de ces mots, et on voudrait admettre,
■dans ce sens, la perte et la trouvaille d'une aigle romaine?
Mais, s'il est si peu probable que le bronze qui est sous
vos yeux, de même qu'ua autre tout semblable qui e&iste
jt,Googlc
— 70 —
dans la collection d'un savant aiitiquairè, puisse être une
aigle de légion, et le fait serait encore moins admissible
pour dèui que pour une, il est moins difficile d'admettre,
malgré la Irop parfaite conservation de ce bronze, que sa fa-
brication soit ancienne et puisse remonter à l'époque de la
présence des légions romaines dans nos contrées.
- En eflet , dans les localités occupées par des légions ou
des détachements de légions romaines, ou seulement par
des troupes romaines n'appartenant pas aux légions, comme
ai^ourd'hui dans nos villes et dans nos villages, d'autres
aigles que les aigles des légions devaient exister en grand
nombre et servir à désigner les logements des chefs, les
magasins, les édifices publics, etc.
Plusieurs d'entre nous se souviennent d'avoir vu l'aigle
française, glorieuse imitation et plus glorieuse émule de
l'aigle romaine, décorer nos édifices el se multiplier comme
symbole de patriotisme et de dévouement jusque dans l'in-
térieur de nos habitations; ils se souviennent sans douté
aussi de nos revers ; ils ont vu ta proscription de ces nobles
emblèmes et savent combien en ont été alors cachés ou en-
fouis, que de pieux souveuii's ont dû faire retrouver, ou
auxquels le hasard pourrait encore faire revoir le jour.
11 est donc plus que probable, il est hors de doute à nos
yeux que l'aigle qui vous est présentée , de même que celle
dont on vous a envoyé le dessin, si elles sont romEÙnes, ne
sont pas autre chose que des objets de cette nature, c'est-à-
dire des sigriaux ayant servi à marquer la demeure d'une
autorité ou un établissement militaire.
Gardons-nous donc d'en faire légèrement des aigles de
légions romaines; sachons résister à la tentation; ne don-
nons pas un mauvais exemple aux antiquaires qui nous sui-
vront à quelques siècles de distance et qui, retrouvant sous
terre un de ces aigles qui désignent aujourd'hui une mairie
jt,Googlc
_ 71 —
de campagne ou le prétoire d'un commissaire de police,
seraient tentes à leur tour d'en faire une aigle de légion ro-
maine, sinon une aigle d'Austerlitz ou d'Iéna.
Si, contre toute attente, cette sage réserve devait être
vaincue par des preuves évidentes , le baptême de glorieuse
antiquité qui serait alors donné aux bronzes en question
deviendrait valable, en cessant de s'appuyer sur des hypo-
thèses trop peu solides pour autoriser un pareil acte de la
part d'une société, à laquelle, outre sa mission de conser-
vation, on reconnaît aussi une mission de critique et d'exa-
men, puisqu'on lui soumet des objets dont l'antiquité ou la
destination paraissent douteuses.'
B""de Schauebborg.
1. SuiTanirautorisattoa donnée parle Comité, dans sa séance du T mars
dernier, U. de Ring fait observer ;
Que, jamais, il n'a prétendu faire de l'aigle, présentée par lui à l'at-
tention de ses collègues, une aigle de légion. 11 a, au contraire, soutenu
que, prol)ablenient, ce bronze, moins grand qu'une aigle légionnaire, et
trouvé à peu de distance du monument élevé sur le Mont-Terrible par la
2* cohorte de la X[V° légion à Labiénus, légat de Jules César, avait pu
appartenir à celle cohorte. Probablemment, a-t-il njouté, elle aura été
perdue, ou enterrée, par son aquilifère, à la suite d'un événement qui
nous restera toujours inconnu, comme t'a été, dans l'Odenwaldi l'aigle
bien authentique d'une légion, trouvée sur les terres du comte d'Ërbach;
Que jamais les légions romaines n'aient pu perdre leur aigle, c'est ce
que l'histoire dément. Je citerai l'aigle que, avant de mourir, un aquilifère,
blessé à Trasimèue, enterra pour qu'elle ne tombât point au pouvoir de
l'ennemi; celle qu'enterra un autre aquilifère pendant la retraite duTeuto-
bourg, dans la Germanie, et que les Germains eux-mâmes, qui la retrou-
vèrent, rendirent aux Romains lors d'une expédition postérieure; celle
encore, que la V» légion, qui eut pendant nn temps l'éléphant pour en-
seigne, en mémoire delà valeur avcclaquelle, pendant les guerres civiles,
elle combattit les élépbants de Scipion, mais qui, sur le Rhin, avait repris
l'aigle, perdit dans un combat contre les Germains , qui avaient passé le
fleuve près de Cologne , 1 6 ans avant l'ère chrétienne ; je pourrai y ajouter
l'aigle trouvée dans le comté d'Erbach, et qui, sans doute, fut cachée avec
tant de soin à deux pieds et demi sous le sol par celui qui la portait. Ces
jt,Googlc
~ 72 —
exemples mifSeent pour nous prouver que plus d'une fois chez les RomainB
ces signes de ralliemeul ont pu être perdus.
i Ouant i la forme de l'aigle qui fail le sujel de celle uole, elle est si
eiactemeut la reproduction, sur un moindre module, de celle de la col-
lection du comte d'Ërbach, qu'il est impossible que les deux monuments
n'aient pas eu la même destination. Les deux. trous qui se remarquent à
l'un et à l'autre sous le support, au bronse de la hampe, étaient évidem-
ment destinés, tout en retenant le bois, àmaiutenir la couronne de laurier
ou de chêne dorée qui entourait l'aigle elle-même , teLe que nous le voyons
sur les monuments.
L'auteur du mémoire à contesté, en séance, au secrétdre la jn^sence
d'aigles coliortales, et, comme il l'a écrit ci-dessus, l'enseigne d'une co-
horte était, dit-il, porté par un draconnaire.
J'observerai, à ce sujel, que, pendant la guerre civilCj Harius donna
une aigle à la 3< cohorte d'une légion, placée sous ses ordres, ce qui
annonce évidemment que les cohortes, i cette époque, possédaient ce signe
de Talliement. te dragon n'apparut dans les armées romaines qu'après la
campagne de Trajan contre les Daces, peuple chez lequel ce signe était
généralement adopté. Mais s'il en faut croire Ammien-Harcelliu, il n'aurait
principalement servi dans les années impériales que pour la cavalerie
légère. Ce dragon, qui dt donner lenomdedraconnaireàceluiquile por-
tail, était en cuivre creux, de manière que le vent, en s'y engoufitant,
lui faisait rendre un son retentissant. Or, du temps de Labiénus, légal de
Jules César, et à l'époque par conséquent, où l'aigle de la 2* cohorte de
la XIV' légion a pu être perdue, comme je l'ai écrit, ce signe de ralliement
n'existait point encore. Nous ne trouvons, sous la République, que le
loup, le minotaure, le cheval, le sanglier, et, plus lard, le lion, signe de
la légion Félix instituée par Auguste, et le bélier qui se remarque sur la
colonne Trajane. Les aigles légionnaires étaient plus grandes, les aigles
cohortales plus petites.
{Note deX.de RiTtg.)
jt,Googlc
ANALYSE
DC BKOMZE rilNB AIGU ROH&IIE,
TKODTtE ÂC MONt-TEllWLS (jBil).
Cette aigle pèse 3 kilog. 900 gr. , elle a la pose de l'aigle
qui est en possession du comte d'Erbacb. Elle est recou-
verte, ainsi que la hampe, d'une coudie très-adhérente de
patine (vert-de-gris). L'intérieur même de la hampe est for-
tement oiydt^ , mais cette couche d'osyde n'adhère que fai-
blement ; rébranlement causé par (quelques coups de lime a
suffi pour en faire tomber la m^eure partie.
L'aualyse qualitative du bronze a été faite en présence
de M. le colonel de Morlet. II aurait fallu pour l'analyse
quantitative ou pour un dosage exact, opérer au moins sur
1 é 2 grammes; on s'est contenté dequetques centigrammes.
Ce bronze est vivement attaqué et dissous, en partie,
par l'acide nitrique; la liqueur prend une teinte bleu ver-
dâtre et abandonne à ta filtration un composé blanc inso-
luble de bioxyde d'étain.
La liqueur filtrée donne avec l'acide sulfurique un préci-
pité blanc assez abondant de sulfate de plomb.
En enlevant ce dernier par la filtration, et en traitant une
partie de la liqueur filtrée par l'ammoniaque, une autre par
l'hydrogène sulfuré, on a obtenu dans le premier cas, une
liqueur bleu céleste, troublée par Xoccyde ferrique, dans le
second, un précipité noir de sulfure de cuivre. La dissolu-
tion finale ne renfermait plus que du fer, dont la présence
a été démontrée par les réactifs. L'argent et le zinc, métaux
qui se rencontrent assez fréquemment dans les bronzes an-
tiques, n'ont pu être révélés dans le bronze de l'aigle. Peut-
jt,Googlc —
— 74 —
être la quantité d'alliage sur laquelle on a opéré, était-elle
trop faible pour qu'on pût y retrouver des métaux qui, de
toutes manières, ne devaients'y rencontrer qu'en très-faible
proportion. D ne faut pas oublier que l'on n'a opéré que sur
quelques centigrammes.
En examinant cette aigle avec soin, nous avons cru re-
connaître, cachés en partie sous la patine, des points plus
brillants que le bronze usé par le frottement. La loupe
nous a fait reconnaître que c'est un métal superposé. Ce
dernier, traité par l'acide nitrique fumant, n'a point été
attaqué; il a conservé son éclat métallique, d'où nous con-
cluons que ce ne peut être que de l'or, dont une partie est
recouverte par la patine.
En résumé, ce bronze est composé de;
Cuivre,
De plomb,
D'étain, et de
Fer, ce dernier en faible proportion.
L'aigle a été dorée; des traces de dorure existent encore
sur certaines parties saillantes.
Opperhanh.
jt,Googlc
DESCRIPTION
D*u]!V cihetiëbb: RonAim.
icteuTirl diu li unnit it l%m i» liEl i MU.
En allant de Strasboui^ à Bi'umatb, entre l'établissement
de Stéphansfeld et à 100 mètres è peu près des dernières
maisons de Brumath , à gauche de la route, se trouvait il y
a quelques années un terrain inculte, enclavé dans les prés,
et servant de pâturage, appelé communément ZiegeUœcker,
nom qui lui fut sans doute donné , à cause du grand nombre
de tuiles et de briques dont le terrain était jonché.
La commune y établit dans le courant de l'hiver 1853 à
•1854 un atelier dechaiilé, fit déblayer et niveler le ter-
rain pour le transformer en pré; pendant l'exécution de ce§
travaux et à environ 50 cenljmètres sous terre, on décou-
vrit une grande quantité d'urnes cinéraires, les unes ren-
fermées dans des pierres de grès, les autres simplement po-
sées dans la terre, mais toutes plus ou moins brisées.
Prévenus à lemps par les ouvriers, nous nous rendîmes
sur les lieux , mon ami M. Schnœringer et moi, et nous filmes
assez heureux pour recueillir quelques vases qui méritaient
d'être conservés.
Parmi les pierres qui renfermaient tes urnes et qui étaient
la plupart en grès et de forme ronde, s'en trouvait une car-
rée en albâtre, dont le vase manquait, mais au fond duquel
nous trouvâmes un petit lacryraatoire en verre, assez bien
conservé; cette pierre fait partie du cabinet de M. Schnœ-
ringer, ainsi qu'une palère en terre légèrement jaunâtre, les
restes d'un vase cinéraire, rempli encore d'os calcinés, une
jt,Googlc
_ 76-
vinglaine de médailles romaines, grand et moyen bronze,
depuis Agrippa jusqu'à Fausiine la Jeune, mais toutes plus
ou moins détériorées.
Je fus assez heureux de recueillir pour ma part un ma-
gnifique vase en terra sigiUata, dont je domie la figure et qui
est conservé dans mon cabinet. Ce vase ainsi que la patère
et les fragments d'un lion en grès rouge, se trouvaient près
de la pierre carrée en albâtre et paraissent avoir fait partie
de la même sépulture, qui, à en juger d'après les restes,
devait avoir appartenu à un personnage de distinction.
La pierre avec son urne cinéraire que je donne à la So-
ciété avec prière de la joindre aux autres objets que. nous
avons pu recueillir jusqu'à présent, est une de celles que
BOUS avons trouvées la mieux conservée.
Il paraîtrait que ce cimetière était jadis entouré d'un mur
carré, car on y découvrit encore plusieurs chaperons
(Mauerdeckel) , dont l'un par sa forme devait avoir recou-
vert le coin du mur; ces pierres, du reste, très -grossière-
ment taillées, se trouvaient empilées les unes sur les autres,
et paraissent avoir été placées ainsi par quelque habitant de
Brumath, pour déblayer la terrain, après que ce mur eût
été démoli.
Merck.
jt,Googlc
RAPPORT
SUR LE CHATEAU DE SAINT-ULRICH.
Messieurs , conformëinent à votre désir, j'ai visité le châ-
teau de Saint-Ulrich, un des trois châteaux situés au-dessus
de Ribeauvillé.
Son étendue est petite, si on le compare à son voisin le
Hoh-Koe]iig:sbourg; on n'y remarque aucun des moyens
stratégiques déployés chez ce dernier, ni les modifications
successives apportées è ses défenses par l'art de la guerre ,
surtout depuis l'emploi de l'artillerie. Par contre , il conserve
les traces d'une habitation luxueuse que l'on chercherait en
vain dans la plupart de nos châteaux d'Alsace. A l'heure
qu'il est, toutes les différentes parties qui le constituent,
présentent un amoncellement de ruines qui encombrent
les soubassements et confondent tous les accès. Les murs
principaux seuls sont debout, quelques-uns assez bien con-
servés, la plupart effondrés; il est facile de reconnaître à
l'aspect de ces ruines les causes générales qui ont concouru
à la dévastation de la plupart de nos châteaux d'Alsace ; un
système de destruction prémédité, l'abandon prolongé et
enfin l'incurie ou le vandalisme qui les a exploités comme
des carrières pour les usages les plus vulgaires.
Cependant, malgré ces ravages, il est facile d'y reconnaître
encore les dispositions principales.
Toute cette construction est élevée en amphithéâtre sur
le versant oriental d'un monticule dominant le fond de la
vallée et se rattachant â la chaîne de droite, un peu au-des-
sous et en arrière du château de Giersbei^.
jt,Googlc —
— 78 —
En bas et en remontant vers le midi, s'étendent d'abord
les murs d'enceinte qui ont dû contenir les dépendances et
les communs; au-dessus à droite, au pied du donjon, est
une première porte ruinée, commandant un chemin en
rampe vers le château, intercepté par deux autres portes
également en ruine.
A cette hauteur se trouve te principal corps d'habitation
de style roman, composé de plusieurs compartiments en-
trecoupés de cours étroites et dominé du côté de la mon-
tagne par le donjon dont nous avons parlé.
Au-dessus de ce groupe principal apparaissent sur la
crête, des murs, des traces de pignons, des portei, des
chemins de ronde, indiquant desconslruclioiis importantes,
élevées après coup pour de nouveaux besoins, mais entiè-
rement en ruine. Heureusement ces dernières parties,
comme les premiers murs d'enceinte dont il a déjà été ques-
tion , ne présentent rien de bien intéressant sous le rapport
de l'art ; et, si ce n'était l'effet pittoresque de leurs dente*
lures vues de loin, elles laisseraient peu à regretter. Il n'en
est pas de même de la partie centrale, du principal corps
d'habitation, mais heureusement aussi, tout cet ensemble
est-il mieux construit et mieux conservé. On remarque en-
tre autres la salle d'bontieur, s'annonçant vers Rjbeauvillé
par une ordonnance de 7 arcades plein -cintre d'un fort joli
dessin et par 2 autres arcades semblables se retournant vers
le nord. Chacune de ces arcades, d'une profondeur consi-
dérable , est arrêtée sur la face par deux petites baies gémi-
nées, surmontées d'une imposte en pierre percée d'une
manière variée â chaque arcade, d'un oatlus, d'un losange,
d'un quatrefeuilte ou d'une combinaison de ces deux figures.
Les deux ébrasements sont garnis de seâes en pierre. L'ap-
pareil des pierres est bien combiné et les ornements qui
enrichissent les moulures, leur donnent un cachet très-
jt,Googlc
_ 79 —
' original. Dans la même salle se trouve en eatrani , é hauteur
d'appui, deux petits ar»uir/um accouplés, surmoiités chacun
d'uoe niche ogivale.
Dans une petite pièce en commiinication un peu plus éle-
vée, nous 8T0DS remarqué au-dessus d'urie arcade romane
ruinée, une baie de la même époque, d'une foime très-bi-
zarre, dans laquelle il sera peut-être facile de reconnaître le
rudiment de la forme trilobée des siècles suivants. Nous si-
gnalerons encore les tympans de deux fenêtres romanes
dans le petit corps de bâtiment au pied du donjon.
Ce donjon, de forme carrée est sans acres; ses pierres
d'appareil à bossages rustiques se sont bien conservées. On
peut voir encore à son sommet des traces de créneaux.
Nous ne croyons pas nécessaire d'entrer pour le moment
dans de plus grands détails ; nous estimons que cette partie
du château présente le plus haut intérêt, tant pour les restes
de sa belle architecture romane que pour son bon élat de
conservation. Nous pensons que les premiers soins à donner
doivent consister dans le déblai de toute cette partie cen-
trale. Les matériaux résultant de cette opération devraient
être rangés avec soin ; peut-être trouvera-t-on enfouis les
débris des galeries supéneures de style ogival de transition,
que des dessins faits, i! y a une vingtaine d'années, nous re-
présentent encore en place à cette époque. Dans tous les cas,
toute pierre, portant quelque trace d'architecture, devrait
être consei-vée sur place, et peut-être reposée si son état de
conservation et les ressources affectées à ces travaui le per-
mettaient. Les autres pierres, sans caractère particulier,
pourraient servir à consolider des parties que les déblais au-
raient démontré compromises.
Un point important surtout serait de faciliter les abords
depuis le pied du monticule sur lequel reposé le château.
L'accès en est impraticable. Déjà des chemins très - pittores-
III. (M.) 5*
jt,Googlc —
ques, ont été ménagés avec intelligence par la municipalité '
et par l'administration forestière , le long des coteaux et des
bois qui conduisent de la ville jusqu'aux rochers abruptes
qui se dressent sous le premier château comme des men-
bii's. 11 serait indispensable de continuer ces ouvrages si
bien commencés. J'ai cru devoir à ce sujet me mettre en
rapport avec M. le Maire qui m'a semblé parfaitement dis-
posé et qui m'a assuré de l'excellent concours de l'adminis-
traLion foreslière. J'aurais désiré aussi me concerter avec
mon collègue de Ribeauvillé; malbeureusement, je n'ai pu
le rencontrer.
J'ai reçu depuis une lettre gracieuse de H. Roseostiel qui
nous assure son concours dévoué.
Mais je tiens à vous soumettre au préalable une question
préjudicielle : le château de Saint-Ulrich appartient à l'Élal.
Serait-il prudent d'entreprendre des travaux de consolida-
tion sans son autorisation? Comme mes propositions ten-
draient avant tout de déblayer et à reconnaître ensuite l'état
des lieux avant de commencer la moindre construction, je
pense qu'une fois cette première opération faite, avec tout
le soin et la prudence que comportent des travaux de cette
nature, il serait plus facile alors de présenser un projet de
consolidation s'il y avait lieu et de provoquer, au besoin,
l'action bienveillante du gouvernement,
Schlesladt, le 3 avril 1S5S.
RiNGEISEN.
jt,Googlc
NOTE SUR lES VITRAIX D'ALSACE
ET
sut 11 ANCIEN VITRilL M L'ÉGLISE ABBiTIALE DE WISSEMBOURG.
L'Alsace peut être fière  juste titre des vitraux qu'elle
possède et qui lui ont été consenés malgré le mauvais goût
' qui, comme partout, s'est acharné sur eus; — mauvais
goût qui, il faut bien le dire, a détruit plus de nos vieux
monuments que les colères ou les passions humaines. Cepen-
dant ce qui nous en reste sufGt encore laidement pour prouver
que dans cette grande branche de l'art catholique, notre
province peut montrer l'équivalent des plus beaux échantil-
lons connus.
Notre ville seule possède des trésors inappréciables. La
CBtlièdrale, que chacun connaît, renferme des morceaux du
XIP et du XIII" siècle aussi beaux que toute autre mé-
tropole. Mais nous avons encore Sainte -Marie -Madeleine,
que M. l'abbé Straub vous a si remarquablement analysée
et décrite; Saint-Guillaume, qui conserve un monogiammc
transposé aujourd'hui , mais que l'on pourrait sans doute
attribuer au grand Albrecht Durer, et dont les magnifiques
légendes de Sainte- Apolline et de Saint-Antoine peuvent être
sans hésitation attribuées à son admirable pinceau.
Les belles mosaïques de Saint-Thomas, presque uniques
dans leur genre; Saint-Pierre-le-Vieux et les vitraux de
l'ancienne église des dominicains, dont les plus belles par-
ties sont aujourd'hui consei'vées dans les baies de la cathé-
drale; et enfin les délicieux panneaux conservés à la bihlio-
ui. (M.) 6
jt,Googlc — "
thèque de la ville, dus en parlie aux frères Linck , provenant
de la chartreuse de Motsheim: ces peinlures sont ce que le
XVll^ siècle et la peinture en aprét ou en émaux translu-
cides ont produit de plus savant et de plus ravissant comme
finesse de dessin, d'exécution el de perfection de couleurs.
Toutes ces richesses forment pour Strasbourg une splendide
Collection, qui suflirait à illustrer toute une province. Mais
il est dans notre pays peu d'églises anciennes qui ne conser-
vent au moins quelques fragments, témoignages de leur an-
cienne splendeur.
Citons enire tous, à Haslach, le plus beau , le plus com-
plet style légendaire que le gouvernement lui - même veut
réparer el contribuer à conserver; les belles verrières de la
fin du XV^ siècle de Walbourg, dans la forêt de Haguenau,
WestholTeu, Hosenwiller, de la même école que la dernière
et la plus belle époque de Haslach, Saverne, Schlesladt,
Mulzig. — Et dans le Haul-Kbin : Colmar, dont les panneaux ,
quoique dépareillés et transposés, témoignent de quel vif
. éclat l'art du verrier y a brillé jadis; — Thann, Vieux-Thann,
Kaisersbet^ , Lautenbach ; à Bouflàch encore quelques
beaux restes de légendes et de grissailles; et avant tous Mul-
house, dont les verrières déposées il y a peu de temps, lors
de la démolilion de l'ancienne église, doivent être replacées
dans le nouveau temple, et qui sont, à part leur riche har-
monie et leur valeur historique et archéologique, remar-
quables entre toutes par leoi- agencement el le symbolisme
le plus ingénieux et le plus grandiose.
J'espère bien, sitôt que j'en aurai l'occasion ou le loisir,
vous présenter une série de travaux sur ces œuvres d'ai-t si
remai'quables , el qui mettent l'Alsace au niveau des pro-
vinces les plus richement dotées. Je viens en allendant sou-
mettre au Comité un de nos échantillons les plus intéressants
pour l'histoire de l'art, parce qu'avec une date certaine, il
jt,Googlc
— 83 —
peut servir à préciser l'époque de toute une série de nos
monuments.
L'église de l'antique abbaye de Wissembourg possède
encore, quoique horriblement mutilés et transposés, quel-
ques fragmenls épars du XII^ siècle, des molifs précieux et
très-originaux de mosaïques â entrelas de ta lïn du Xll^ ou
de la première moilié du Xlll° siècle , une série de beaux
panneaux de style légendaire et de belles et riches grisailles,
d'un agencement très-ingénieux, du XIV* et du XV siècle.
Ce qui m'a surtout frappé, c'est tout un système d'or-
nementation spéciale que j'avais déjà remarqué à Saint-
Pierre-le-Jeune de Slrasboui^, mais qui se trouve ici sur
une échelle beaucoup plus grande. Celte ornementation,
dont de notables morceaux existent encore dans les baies
de la haute nef, est composée de verres de couleur sans
peinture, recouverts seulement d'un léger mat qui déti'uit
la trop vive transparence des verres et la crudité des Ions,
et arrive par ce moyen à un ensemble plus harmonieux;
ces verres sont assemblés par simples formes géométriques
indiquant franchement la mise en plomb, ou formant d'élé-
gants entrelas sur fond blanc; l'agencement général est de la
plus grande simplicité, et l'on peut se convaincre que ce parti
hardi devait produire dans son ensemble l'effet le plus heu-
reux et le plus monumental. Enfin, Wissemboui^ conserve
encore quelques beaux panneaux du XV^ siècle, remarqua-
bles surtout par l'extrême finesse qui caractérise cette
Mais c'est surtout la grande rose placée au transept du
c6té de l'Ëpttre qui me semble digne du plus haut intérêt.
L'ossature se compose de huit lobes géminés terminés cha-
cun par un trèfle inscrit dans le lobe môme. Toute la baie
est ornée de grisailles qui, par l'ampleur du dessin, et même
par les détails, appartiennent encore à la belle tradition du
jt,Googlc
- 84 —
XIl" siècle; mais n'oublions pas que c'est ici un monument
de l'école bénédictine , qui a conservé bien longtemps les
souvenirs de cette époque; même la couleur qui a servi à
peindre les traits est ici encore composée d'osyde de cuivre,
ainsi que l'indique le moine Théophile dans son Traité des
divers arts, composé au XIP siècle, tandis que l'oxyde de fer
l'avait déjà presque partout remplacé au XIII* dans les mo-
numents qui n'appartiennent pas à celte école.
Ce qui donne à cette verrière son importance historique
et archéologique, c'est le trèfle inférieur qui représente le
donataire lui-même, l'abbé Ëdetinus, à genoux, avec sa crosse
abbatiale, en adoration devant l'Annonciation de Notre-
Dame, représentée immédiatement au - dessus de lui ; il est
donc évident que c'est lui qui a Jait exécuter ce travail pen-
dant le temps qu'il gouvernait l'abbaye, à la splendeur de
laquelle il a tant contribué et qu'il avait aussi fait entourer
de solides fortifications, de 1262 à 1293.
Ainsi que nous l'avons fait remarquer, ce grand vitrail est
composé presque en entier de verres blancs, disposés en
rinceaux d'un dessin large et simple , indiquant parfaitement
les lignes de construction ou la mise en plomb ; un étroit
filet de couleur alternant jaune ou bleu, vient seulement
contourner chaque lobe ; les trèfles mêmes sont en verre
blanc avec quelques points de couleur dessinant des roses,
excepté celui qui nous occupe et son pendant à la partie
supérieure dans la verticale, et qui représente notre Sei-
gneur Jésus-Christ étendant les mains.
L'harmonie générale est produite sans verres verts , ce
qui est un exemple unique à ma connaissance.
Ce vitrail a subi dans son ensemble différentes restaura-
tions, dont la première, assez intelligente, indique par les
traces encore visibles le XIV siècle. La plus malheureuse et
la dernière en date appartient au siècle passé, alors que les
jt,Googlc
traditions de l'art verrier étaient si obligées, qu'on a pu
(aire croire que les secrets en étaient perdus ; aussi peut-on
dire que celle-ci a été un véritable 'vandalisme.
Cest donc surtout par suite de cette malheureuse restau-
raUon, plus encore que par l'action du temps, que toute
cette verrière, comme toutes celles qui ont passé par les
mains des barbares de cette époque, est tombée aujourd'hui
dans l'état le plus déplorable.
Justement frappé de la dégradation et de la ruine qui
menaçait un monument si intéressant, je résolus de
demander à M. le maire et à M. le curé la permission
de procéder à la rcparalion du panneau trilobé que j'ai
l'honneur de soumettre au Comité. Un calque exact constate
l'état dans lequel je l'ai trouvé et prouvera que je n'ai rien
exagéré. Il servira aussi à donner une idée des difQcultés qu'il
y avait à vaincre pour lui redonna sa disposition primilive;
car il s'agissait surtout de maintenir consciencieusement ce
qui restait des inscriptions et tout ce qu'il était possible de
conserver des verres anciens sauvagement transposés, afln
de ne rien compromettre de son antique authenticité.
Quoique fendue, j'ai dû surtout conserver la tète de l'abbé,
car elle est empreinte d'un caractère si particulier, d'une
individualité si marquée, que je n'hésite pas à croire que
c'est bien son portrait qu'on a voulu peindre et que vous
avez sous les yeux.
Il est sans doute intéressant à constater que dans les frag-
ments de vitraux conservés à l'abbaye royale de Saint-Denis
et exécutés par ordre de Suger, il se trouve un sujet iden-
tiijue à bien peu de chose près à celui qui nous occupe. Il re-
présente, comme à Strasbourg, le grand abbé à genoux et
invoquant aussi l'Annonciation de la Sainte- Vierge, dont les
figures sont placées au-dessus de lui. N'est-ce pasià une preuve
de ce que j'ai indiqué plus haut, c'est-à-dire ta constante
jt,Googlc
tradition qui réliait les écoles bénédictines en fait d'art ca-
tholique, Biir lequel on sait qu'elles ont jeté un si vif éclat
pendant le XIP et le XIIP siècle.
Disons en terminant que nous retrouvons ici une marque
de la dévotion pîirliculière qu'avaient nos pères à la protec-
tion de la Sainte- Vierge. On voit dans la cathédrale un des
plus beaux vitraux de la basse-nef placé sous la touchante
protection de Y Ave Maria, qui y est écrit en magnifiques
caractères du XIII* siècle. Au XIV siècle un sire d'Eckrich,
donnant à Saint-Georges de Schlesladt une rose représen-
tant en 10 lobes les commandements de Dieu, fît peindre
dans les écoinçons l'Annonciation de Noire-Dame au-dessus
de son écusson et de celui de sa femme. Et partout où se
trouve représenté un donataire, c'est presque toujours,
comme à Hasiach au XI1I° siècle ou à Sainte-Marie-Made-
leine en HSI, avec un phylactère disant une pieuse invoca-
tion à la mère du divin Rédempteur.
Baptiste Petit-Gérabd.
jt,Googlc
NOTE SUR UNE COL0^^E,
décoBtcrlc dans lu fvrél d« Veilbrncli (lit-Khii), sur li Tsit de Brixtnignt.
Saielii)(dcBrDiialïiSclta).
Saletio . . .
Tabemis . .
Noviomagus
La carte théodosienne dite carie de Peutinger , indique ,
ainsi qu'il suit, l'ilinéraire de la voie romaine d'Argentorat
à Noviomagus.
Ârc/etilorale. . , Strasbourg. . »
. Brumalh . . . Vn.
. Seitz XVIU.
. Rheinzabern . XI. •
. Spire XK.
Le monument qui fait l'objet de la présente notice se rap-
porte à la partie de cette voie comprise entre Brocomagus
(Brumath) et Saletio (SeItz). Nous remarquerons d'abord
que l'idenlité d'Argentorat, de Brocomagus et de Saletio,
avec les villes de Strasbourg, Brumath et Seltz, qui est
prouvée par la tradition et par les historiens, l'est aussi par
la carte théodosienne, dont les mesures milliaires, calculées
en lieues gauloises', cadrent parfaitement avec les distances
qui séparent ces villes.
Quant aux traces matérielles de la voie romaine, elles
manquent presque totalement sur la partie que nous avons
examinée entre Strasbourg et Seltz , mais la tradition et les
monuments romains trouvés le long du tracé présumé
I. Ammien Harcellin, 11t. XV, chap. Il : 'qui locvs exordium eil
çaliarum exinde que non millesis passibut, sed leugis iCinera meli-
uniur. — Idem, Ut. XVI , chap. 1 5 : « qtiarta leuga signabatvr etdeeima
id estunum viginli millia passuum , v quatorze lieues équivalent donc à
Tiogt et nu milles, ce qui porte la lieue gauloiae à 2222 mètres
jt,Googlc
fournissent des preuves suffisantes pour admettre ce tracé,
tel qu'il est indi(|ué sur le dessin ci-joint.
La voie romaine sort d'Argentorat par la Porta septen-
trionaUs' qui se trouvait à l'extrémité de la rue du Dôme
vers le Broglie et suit la rue de ta Nuée-Bleue, le faubourg
de Pierres et la route impériale jusqu'à Brumalh. Cette route,
en s'appliquant exactement sur la voie antique, a dû né-
cessairement en faire disparaître tous les vestiges; mais sa
direction presque rectiligne, etle grand nombre d'antiquités
recueillies dans tout son parcours, ne permettent pas de
supposer un autre tracé.
Outre les staluetLes, médailles, tombes et urnes cinéraires
trouvées sur celte ligne, tant à Strasbourg que le long de
la roule impériale , on remarque les tumuli de la forêl de
Brumath, et la nombreuse collection d'antiquités recueillie
à Slépbansfeld', beu désigné par Scbweigbœuser, comme un
camp romain placé, près de Brocomagus, dans une position
analogue à celle du camp de la Chartreuse près d'Argentorat
La voie sort de Brumatb, à l'angle de la rue Ostergasse,
près du lieu où a été trouvée la colonne élevée par la cité
des Triboques sous l'empire de Valérien ; en partant de
ce point elen mesurant troislieues gauloises de 2,222 mètres
sur le tracé qui est indiqué parScbweigbseuser' et dont le
souvenir est consacré par une antique tradition , on arrive
1. Silbermano, Lokatgeschiehte, chap. n, Ul, IV. — Schveigh^user,
Uémoires maouscrits.
2. Le monaslére de StëpbaaBfeld , fondé au XIII' siècle, par les De Verde,
leudgraves d'Alsace sur les ruines d'un établissement romain , était desserri
par les chanoines hospitaliers du Saint-Esprit, souslarégledes Augustiits;
il est remplacé aujourd'hui par un asile d'aliènéB. M. Richard, directeur
de cet asile, a mis récemment sous les yeux du comité une coUeclioD de
beaiis dessina représentant les précieux restes d'antiquités recueillis par
Ees soins dauE cette localité.
3. Hémoires manuscrits de M. Sdiweiglueuser.
jt,Googlc
juste 3u lieu où glt, dans la forêt de Weïtbruch, un tronçon
de colonne réceoiment découveii'.
Le long dé ces trois lieues, le sol recèle, comme dans
Brumath même, une grande quantité de médailles, des sta-
tuettes et des restes de constructions romaines que les
mdndres fouilles mettent à découvert.
A la sortie de Brumath, on trouve d'abord, au lieu dit
Steiner-Frœhn, des ruines de bains romains et d'aqueducs;
puis, au delà du Sellenbacbgraben,1e canton Pfaffenbrûckel
fournit de précieux bronzes, des médailles, du verre, etc. ; à
partir de ce point, la voie longe le chemin dit Spitzholtzweg
et passe près d'une hauteur appelée Consulentzbei^ (mon-
tagne des consuls), qui doit peut-être ce nom à un camp
occupé par les légions de Julien, lore de la bataille qu'il
livra aux rois allemanes pour délivrer Brocomagus *.
La voie traverse ensuite le Hocbgraben près duquel on
retrouve encore la trace des lignes de gravier, signalées
par Schweighseuser ; puis elle pénètre dans la forêt de
Weitbruch où ont été irouvés il y a plusieurs années, des
bronzes, des médailles romaines et où l'on a découvert tout
récemment la colonne dont i! s'agit.
Cette colonne n'est malheureusement pas entière et la
partie inférieure du fût, qui a été seule retrouvée, ne pré-
sente aucune trace de chiffres ou de lettres; elleétaitcouchèe
sur le sol, recouverte à peine de terre. On remarque sur
une de ses feces une partie creusée et usée qui était restée
apparente, et dont les bûcherons se servaient pour repasser
leurs bâches. La colonne est formée d'un grès des Vosges
1. Le mnsëe de la bibliotliéque de Strasbourg, le cabinet d'antiquités
de H. Le docteur SdmŒriiiger, el celui de U. Merck, reafermeut un grand
nombre d'objets remarquables , recueillis à Bnimatb et aux enviroas.
2. Ammientlarcellln, liv. XVI,cbap. 2: •primam omnium Brocomagum
oeeupavit H, quijam aiD«ntanii Germanorum^ manus pugnam inten-
tant oecurrit. ■
jt,Googlc -"
renrermant beaucoup de petite cailloux de quartz: sa seclion
est une ellipse dont le grand aie a 69 cent., et le petit 60 c. ;
le socle a 30 c. de hauteur, il est taillé plus grossièrement
que le fât.
Si l'on considère la position de cette colonne à trois lieues
gauloises précises de Brumath, dans une direction qui, en
se prolongeant presque en droite ligne jusqu'à Seitz, est
marquée sur tout son parcours par de nombreux vestiges
d'antiquité , il semble que l'on peut difficilement assigner a
ce monument une autre destination que celle d'une pierre
milliaire; ce ne peut être un fragment d'édifice ruiné, car
on ne trouve à l'entour aucun vestige qui s'y rapporte ;
d'ailleurs la forme elliptique ne se prête pas à cette suppo-
sition; c'est donc certainement une colonne isolée. Le
chiffre milliaire manque, il est vrai , mais on peut admettre
que ce chiffre se trouvait soit sur la partieusée que nous avons
signalée , soit sur le tronçon supérieur qui n'a pas été retrouvé.
Ce qui conûrme notre opinion , c'est la ressemblance de
cette colonne avec les pierres milliaires que l'on voyait en- .
core au siècle dernier, le long de la voie romaine de Gharti-es
(Autricum) à Orléans (Genabum); elles avaient la même
forme elliptique, et on n'y voyait ni chiffres ni inscription'.
D'après ces motifs, nous pouvons regarder avec certitude
la colonne de Weilbruch comme étant une pierre milliaire
de la voie romaine d'Argentoratuni à Noviomagus.
Ce monument retrouvé au lieu même où les Romains
l'avaient érigé, est précieux, non-seulementàcause de sa rareté
en Alsace, mais surtout parce qu'il Hxe d'une manière précise
la direction d'une voie dotit les traces matérielles ont disparu.
I. Caylus, tome IV, p. 3S[,pl. 114. CeB colonnes odI 7 pieds de bau-
teur, leur section est elliplique, le grand aie a 22 pouces et le petit 18
pouces.
De Mohlet, colmcl.
jt,Googlc
NOTE SUR UNE STATUETTE EN BRONZE,
IniTét isr l'«flit«Kiil ie l'utici iwaislèrt ie Suil-Élknnt k Siruboirj.
La statuette qui fait l'objet de cette notice a été découverte
à cinq mètres au-dessous du sol, dans les fouilles faites ré-
cemment pour la construction du petit séminaire près de
l'église de l'ancien monastère de Saint-Klienne.
Cette ^lise, précieux reste du IX" siècle ' , sauvée de la
destruction par les soins de M^'' l'évéque de Strasboui^, se
trouve à l'emplacement du casteUum (heijdischen Burg) ' ,
où la tradition place la demeure du comte d'Argentoratura
{cornes argentoraleiisis)' , dont le pouvoir, indépendant de
celui des ducs de Mayence et de Séquanie, s'étendait sur la
partie de la basse Alsace comprise entre Sellz {Saletio) et
Marckolsbeim.
Cette statuette a 118 millimètres de hauteur; sa pose est
noble et gracieuse, les détails sont finement sculptés; elle
est complètement drapée, la léte est couverte d'un diadème;
sa main gauche tient une corne d'abondance et la droite
s'appuie sur un gouvernail où sont fixés un serpent , signe
de la prudence, et un dauphin, emblème de la navigation,
Près de ta statuette on a trouvé un globe en bronze de
1. Altatia Ulualrata. — Gh^te de l'empereur Lolhairc de S45.—Cbarle
de rèïêqiie Wernber.
2. KcenigaholTen, p. 338': ' der hei/dischen burg di do stant an der
Brûsehe bey Sant Stephans Brucke zu Slraisburg.
3. La notice des diguités de l'empire s'exprime aïDSi : • sub dispositione
viri ipectabilis comilis argentorarenais : Iractatus argentoratentù. •
Cette formule est la même que celle emplojée ponr les ducs de Mayence
et deSéquanie quid^peudaieat, ainsi que le comle d'Ar^ntorat, du tî-
caire des Gaules résldaul à Trêves (Cette organisation militaire date de
Constantin le Grand.)
jM,Googlc
— 92 —
0,030 millimètres de diamètre ; l'un et l'autre étaient encroûtés
d'une épaisse couche de terre, mêlée de quelques pai*Licules
de charbon.
La patine laisse apercevoir des parties dorées.
Ce bronze représente la fortuna videns ou ridms des
Romains ( fortune clairvoyante) ; ses atlribuls annoncent la
divinité qui gouverne le monde et dispense les richesses,
c'est la dominatrice des mers {te, dominatrix ac<iuoris,
Horace). '
On retrouve son image sur les revers des monnaies impé-
riales* (allusion & un bon gouvernement); le Muséum ro'
manum*, le Recueil de Caylus et celui des antiquités d'Her-
culanum* présentent d^ statuettes semblables à la nôtre,
sauf qu'elles ont presque toutes sur la tête une corbeille
d'abondance appelée modius , ou un panache semblable à
celui d'Isis. Caylus * afCrme que ces ornements, qui se rat-
tachent au culte de Sérapis, n'ont pas été admis par les
Romains avant le règne d'Adrien, qui date de l'an 117 de
l'ère chrétienne.
Ainsi, noh'e statuette serait antérieure à celte époque.
Or, on sait que les arts, qui étaient tombés en décadence
sous les successeurs d'Auguste, ne reprirent quelque vigueur
que sous Trajan, prédécesseur d'Adrien; il semble donc que
notre statuette , dont le style annonce une bonne époque
de l'art, peut dater du règne de Trajan, c'est-à-dire de
la &D du V^ ou du commencement du IP siècle."
I. Odes d'Horace, lir. I", Àd fortunam Antiat^.
!, Caylus, l. ï, p. 187.
3. Muséum Romanum, tome 1, table 29, p. 73.
4. Recueil des antiquités d'Herculanum, de David et S. Haredial, 1. VU.
B. Caylus, tome V.
6. Cette date coïncide ivec celle attribuée aux fragments d'inscriptions
romaines découTerta par Silbermann dans les foodaUons de la tour de
l'encelote romaine, située près des ancieDS magasins à blé, aujourd'hui
le magasin du théâtre. Lokalgetehinhtt , p. 13. planctie (V.
jt,Googlc
• La forttma vidms a été décrite par Lactance', écriYtin
chrétien du commencement du IV° siècle, avec les mêmes
attributs que ceux que présente notre statuette. C'est la
déesse qu'Apulée' représente répandant son éclat radieux
sur les autres divinités, et mettant les mortels qu'elle pro-
t^e j> l'abri des coups de la mauvaise fortone; celle-ci,
appelée forluna cœca , avait d'autres attributs : on la repi'é-
sentait les yeuK couverts d'un bandeau, déployant ses ailes
et parcourant le monde un po%nard à la main; c'est Neme-
sis, c'est elle que Pindare nommait la plus puissante des
Parques.
Le culte de la fortune n'a pas été adopté par les Gaulois,
et c'est , je a>ois, la première fois qu'une image de cette
divinité a été trouvée en Alsace ; celte découverte est donc
précieuse par sa rareté dans notre province, et aussi parce
qu'elle constate un culte purement romain sur ce point du
vieil Argentorat, où la tradition, qui se trouve ainsi confir-
mée, place le casleUum. D'après ces motifs, nous croyons
utile d'entrer dans quelques détails sur un culte dont les
monuments n'ont pu être jusqu'à présent étudiés en Alsace.
1^ culte de la fortune a été donné aux Romains par les
Grecs, qui l'avaient emprunté aux religions mystérieuses
des cabires de l'Ile de Samothrace *. Ces cabires étaient les
dieux puissants (dit po^/es des augures romains), qui ani-
ment et gouvernent le monde.
Denis d'Halicamasse', dans ses Antiquités romaines, fôit
I. Laclanttus, De/aUU religionibut, liv. XIV,cliap. 29; tSimulacrum
^us eum eornU'Copia et gubemaeiUo fingunt , tanquam hœe et opes
triàuat et humatwrum regimen obtineat. •
3. Apulée, Mëth., XI : tin tutelamjam reeeptvt et forluttte led vi-
denli* qufB Muœ lueit sptendcre eœteros eCiam deot illuminât. •
3. Creutier et Guigniaul, BeligionB de l'antiquilë, tome 11, 1" partie,
p. 385, 386, 506.
4. Crentzer et Ouigciaiit. tome II, I" partie, p. 535.
jt,Googlc —
— 94 —
ressortir l6 sens profonilément expressif de ces traditions
étrusques et pélasgiques qui furent Is base de la religion des
anciens Romains, et il les oppose à ce brillant Olympe que
les Grecs peuplèrent de divinités d'une majesté toute bu-
maine.
Sous les empereurs, Rome imita la Grèce et abandonna
ses anciennes croyances; on vil alors succéder au culte mys-
térieux de la fortune -cabire, une multitude de cultes les
plus bizarres; nulle divinité n'eut autant de temples; nulle
ne fut adorée sous autant de noms divers, tels que : forltma
j/rimigmiia , viriplaca, muliebris, redux, manens, obse-
qu&ns, manuosa, viscosa, barbota, calva, etc.
Pline' fait bonne justice de ces folles erreurs : « En tous
« lieux, à tout instant, dit-il, c'est la fortune qu'on adore,
c elle qu'on accuse à elle s'adressent les louanges, les
«reprocbes, les adorations, les blasphèmes Déesse
« mobile, aveugle, clairvoyante, vagabonde, etc. »
Plularque' attribue à la fortune tous les triomphes des
Romains; il nous montre cette divinité parcourant le monde
en traînant après elle les royautés détruites; puis s' arrêtant
sur le mont Palatin et y déposant ses ailes pour se fixer dans
Rome, où Tullus Hostilius (ce mignon de la fortune, comme
l'appelle Amyol), lui élève un grand nombre de temples.
Outre ce culte général de ta fortune, chaque peuple*,
chaque province, chaque maison, chaque lieu, chaque indi-
vidu eut sa fortune, son dieu tutélaire, qui se confondait
avec les Pénates et les Lares. '
Ce sont ces génies tutéiaires que les Phéniciens transpor-
1. Pline, liv. 11, chap. a.
2. Œuvres morales de Plularque, trad. Amyol, De la Fortune des Ro-
mains.
3. Serriufl, Oeorg., I, 303 : « nataralem Deum, unitu cvjusque loci
vel rei , vet kominis. <•
4. Creuizer et Qui^iaut, (omcll, I" partie, p. 412.
jt,Googlc
- 95 —
(aient sur leurs vaisseaux : c'est le génie du lieu (geniui
loci); c'est enfin la fortune d'or (fortuha aurea), statue que
les empereurs plaçaient dans le lieu le plus secret de leur
appartement et que, d'après le récit de Capitolîn*, Antonin
le Pieu s, prêt à mourir, fit remettre à Marc-Aurèle, son
successeur.
Notre statuette, à raison de sa faible dimension, semble
rentrer dans cette catégorie des dieux domestiques; elle
serait, dans cette hypothèse, l'image de la divinité tuté-
laire de la citadelle du vieil Argenlorotum, tombée il y a
quatorze siècles sous les coups des barbares, et dont les
ruines recelaient ce témoin irrécusable de leur antique
origine.
1. Cs[MfoiiD, Vie d'iutonia le Pieux, cTiap. (! : 'fortunamqtte auream
gua in cuiiiculo princijmm pont solebal, trans/erri justit (a Marco
Antonio). Le même récil Be retrouTe dsas la \ie de Harcus Antouiua
cbap. 7.
De Moblit , colonel.
jt,Googlc
INSCUIPTIONS
qui se IroDTciil sar les qualre colonaes qui supporleol la Iribune de
l'église paroissiaie de Bergholliiell.
PREMIÈRE COLONNE.
t Anno. Domini. millesimo. sexto, fvndata. est.
Ecclesia. issta. in. honore. sancU. Bened^di. ahbatis.
{Crux,)
Nix glacies. et. aqva. tria, nomina. res. tamen.
vna. -^ sic. in. personis. trtnvs. Devs. est. tome»,
unvs.
DEUXIÈME COLONNE.
Isstam. ecclesiam. consecrauil. pivs. papa. Léo. in.
bona.'e. sancli. Benedicti. egregii. abbatis.
Insvpei. consecravil. tria. aUaria. et. qvoUbel.
aUare. dédit centvm. quadraginta. dies.
indulgenciarum. Ame».
TROISIÈME COLONNE.
In. ecclesia. issta. inveniuntur. cettlum. anni. cvm.
uiginli. annie. el quadraginta. carrene. et. in.
dedîcacionc. ecclesie. qvaluor. festiuUalibus. in.
die sancti. Benedicti. qui. hic. est. patronus.
Ora. pro. me.
jt,Googlc
— 97 —
QUATRIÈME COLONNB.
f Hanc. scvlptvram. fecit. Sifridvs. de. Wormacia.
capeUanvs. hvius. ecclesie. drca. annos. Dotnini.
M.CCC.qradragesimo. Vf.
{Crux.)
■f Triste, cor. ira. frequens. hominis. mens. raro.
qviescens. f hec. Iria. consvmunt. uHa. fine, brève, f
Dans la même église on trouve encore l'inscriplion sui-
vaote :
Celi regina
nos salva
ftos sine spina.
Au mur estéi'îeur de celte église, on lit sur une pierre:
Anno Domini millesimo sexlo fundata est ecclesia
issla in die Mard.
Le clocher de l'église porte le millésime : 1405.
INSCRIPTIONS
qai st IroDTCDl sor le garupb^e des st^l moines massacre par li
DuiË, dans l'^list de Narbacli.
lucripUon qui se trouve aar le couvercle.
NOSTRORD FRAÏHU lACET HIC FUNUS TUMILSTIM
-•- VIM ROSEI FIMS PERTUUT ISTE CINIS-»-
HINC BENE MIGRADANT QUOS IIUNl MORTIFICABANT.
HOS DEUS IN CŒLIS L^TIFICARE VELIS.
C(ELEST">"L.B.A.BER0L01NGEN COAD"' MURR ET
LUB. l'Vs 7 FRATIlUil MAN™ HOC MAUSOL^tM
POSUIT AN. MDCCV V lUOS SEPT.
11. (M.) 1
jt,Googlc
Soslrorum fratrum jacet hic funus lumiUatum
Vim rosei finis pertulit iste cinis-
Hinc bene migrabanl quas Hunni morti/icabarU.
Hos, Deus, in cœlis lœtificare velis.
Cœleslinus liber baroaBeroldingen coadjutorMurbacensis
elLudrensis pUs septem fratrum manibus hoc mausolœum
posuil anno flOS,. quinlo idus septembris.
IntcripUon ipd le trovve inr la partie antérieore du montMent.
CLAVDIT MVLTXgt; fôENS \.ms OSSA VIRO^
IN tEPLO VETEW l PRItE DIGNA TENERI.
HORVM PLACATV SI SVNT TEGE XfE REATV
NOS VICE DA^DO PAI f E(^ VOTA IVVARl. _
Ctaudit muUorum prœsens lapis ossa virorum,
In templo veterijam pridem digna teneri.
Horum placatus, si sunt, tege, Christe, reatus;
Nos vice dandû pari per eorum votajuvari.
Le couvercle est fait d'une pierre jauoâlrc, tandis que le
sarcophagu est de grès vosgien; aussi les caractères de îin-
scription du couvercle sont-ils beaucoup plus récents que
ceux du sarcophage. 11 est à supposer qu'en ouvrant le mo-
nument, on y trouve raitnon-seulemenl les reliques des sept
moines, mais encore qudque écriteau.
ZlHBEBLIH,
curÉ à Orschwihr (Haut-Rhia).
jt,Googlc
STATISTIQUE MONUMENTALE
DES C4NT0MS
DE KAYSERSBERG ET DE RIBEAUVILLÉ.
(HAt'T-BHlH.)
Dans la rédaction de ce Mémoire, l'auteur s'est appliqué
9 suivre le programme tracé par le comité impérial des Ira-
vaux historiques et des sociétés savantes pour le Répertoire
archéologique de la France, dont le ministère prépare la
publication. Ce programme, accompagné d'une lettre circu-
laire de M. le Ministre de l'instruction publique et des cultes,
a été adressé à M. le président de la Société pour la con-
servation des monuments historiques en Alsace, sous la
date du 30 mars 1859. Nous en eiftrayons le passage
suivant :
< Il ne peut être question d'énumci'er tous les monuments
c de l'anliquilé qui se rencontreront dans chacune des loca-
* lilés; il est évident qu'on ne mentionnera que ceux qui
«mériteront d'être signalés, soit sous le rapport historique,
«soit sous celui de l'art. On ne fera pas l'histoire, même
«abrégée, des localités; il suffira de dire à quelle époque
«présumée remonte l'endroit nommé; puis après l'indication
(du nom antique, viendrait une description des monuments
I et objets d'art très-brève, mais cependant assez précise
«pour que le lecteur puisse savoir facilement tout ce que
«la France renferme ou a renfermé jadis de richesses ar-
« chéologiques. La concision de chacun des articles n'ira pas
«jusqu'à faire négliger des renseignements importants;
jt,Googlc —
- m -
«ainsi, toutes les fois que la chose sera possible, l'âge des
« monuments sera indiqué; mais on comprend que lesrédac-
< leurs ne pourront consigner dans leur travail que le
«résultat de leurs recherches, sans jamais le grossir de
<i dissertations. Chacun des articles sera terminé par des
acitations bibliographiques, c'est-à-dire, qu'on y donnera
u l'indication des ouvrages dans lesquels ces monuments
« seraient décrits in extenso, et surtout figurés. On n'omet-
« trait pas , toutes les fois que faire se pourrait, la désignation
«des tableaux, des estampes et même des lithographies
« offrant des représenlations fidèles des monuments existants
1 ou disparus. »
Les principales sources, où l'auteur a puisé les noms an-
ciens, sont indiquées par les abréviations suivantes:
B. Chronique de Malerne Berier (Code hist. et dinlom.
de la ville de Strasbourg, 18i2).
C. Chronique de Closener, ibid.
Gr. Grandidier, Histoire de l'Église de Strasbourg
(pièces justificatives).
.fi. Kœnigshoven (Code hist. et diplom. de la ville de
Strasbourg, 1842).
M. Munslcrii Cosmographey , 1550.
Sch. Schœpflin, Ahaiia diplomatica, éd. Mannheim,
1772-75.
Sp. D. Speckel, grande carte de l'Alsace.
TV, Trouillat, Monuments de l'histoire de l'ancien
évêché de Bàle. Porrentruy, 1852-58.
W. V. Wiirtembergisches JJrkundeiibuch. Shdlgarl,
1849-58.
jt,Googlc
CANTON DE EATSERSBERG.
Alspach.
lits UwUbuk, W. V. l 3SI. — llit ÙMkMb, Tr. Il, 709. — 1184
JiHpacb. im.. Il, 711. — 1M4 ilupiak, Sch. Il, ZH. — Ittt Al«u-
paah.iM/., 11,363.
Ancien couvent de Bénôdictitis, fondé au comaienceinent
du Xl^ siècle, habité depuis 1283 jusqu'à la Révolution par
des religieuses de l'ordre de Sainte -Gloire. II ne reste plus
de l'église de ce monastère que ta nef du milieu, avec le
collatéral et le transept sud , présentant les caractères de
l'architecture du XI" siècle. Des piliers carrés, ornés de
colonnetles engagées dans les angles, portent l'édifice qui a
dû être voûté dès le principe. Le chœur, aujourd'hui démoli ,
était ogival, peut-éire de la fin du XIII^ ou du commence-
ment du XIV^ siècle, à juger par une clef de voûte et par
quelques daveaux qui se trouvent parmi les décombres.
Dans la nef centrale, traces de polychromie ancienne,
notamment une figure de saint Christophe, à l'entrée occi-
iJentale; cette peinture, en assez bon état de conservation ,
remonte au XII*' siècle.
Au nord de l'église, ou a encastré dans le mur du jardin
quelques chapiteaux historiés du plus grand intérêt. Dans
l'allée du cldtre qui subsiste encore, on voit de nombreuses
dalles tumttlaires, malheureusement en partie mutilées et
usées par le frottement.
Voir : Notes manuscrites de Silbenuann s la Bibliolbéqae publique de
Slrasboui^t. — Ootlitry. Antiquités de l'Alsace, ï" sect. — Schiiéegans,
Bullelin du comité de la laugue, de l'Iiisloire et des arts de France,
tome 11, 395.
Dessias inédits. — Trois vues à l'encre de Chine, par Siltwrmano, ala
Bibliollièque publique de Slrasbouig; une ïiie du portail occidental, le
dessin de plusieurs cliapitcauï , etc., dans la collection de l'auteur de ce
ménooire.
lithographie. — Antiquités de l'Alsac», 1" sect., pi, T.
n,g,t,7.dt,' Google
AUHERSCHWIHB.
ill Umuw11«, Or. Il, p. j. n> 136 — ITT AaalitokHwlln, 8cb. I, ISO.
— IIIS iBalrtA* tUU, Gnnd., HUl. d'Àliaee, p. J., tit.611. — llil
ABUrlsUnrlUrt, Tr. 1[, 710. — IISS iMUahMwUre, Scb. I, 379. —
me iBaunwUia, ibid. , 11,43. — lltl tmMiwllr, Tr. 111, 5S. —
lElOlBHtnbwUM, AMMTMihwiltr, B., 74.-'lEiaiwM»w«lIer, Sck. H,
473. — 1S6>. iMMMwrlw, M. — lS7<lMnw (Uir),Sp. — IBlSiB-
r, Ecta. Il, 4H6.
Celle petite ville, dont l'origine remonte au delà du
VII* siècle, a conservé en grande partie ses fortificcUions du
XV* el du XVI" siècle. On remarque surtout VOberlhor et ta
triple enceinte du côté le plus vulnérable de la ville, vers la
montagne. Une des plus belles tours de défense, appelée
Schelmentknrm , porte la date 1535, au-dessous des trois
écus du Saint-Empire, deLandsperg et de Ribeaupierre.
L'église, en style ogival, est de deux époques. La nef,
portée par des colonnes rondes, et le chœur au chevet droit
remontent aux dernières années du XV* ou au commence-
ment du XVP siècle. Le clodier est du XIV'. On y voit deux
cloches anciennes, l'une appelée Meywihrglœckel (petite
cloche de Meywihr, village détruit), et fondue au commen-
cement du XV* siècle, par maître Jean de Strasbourg; l'autre,
de 1471, appartenant autrefois à l'église de Kaysersberg ;
c'est une de nos plus remarquables cloches de l'Alsace. Dans
l'église. In rampe d'escalier de la chaire et la cage de l'es-
calier qui mène aux orgues, toutes deux du milieu du
XVI* siècle, méritent de fixer l'attention. On y voit également,
outre quelques statues en bots, de la même époque, plusieurs
travaux de serrurerie ancienne, noiamment un porte-béni-
lier en fer forgé (XVI* siècle), et les penlures qui garnissent
la porte de la sacristie; ta forme de ces dernières accuse le
XIII* siècle.
A l'extérieur de l'église, près du chœur, s'élève un Christ
colossal en bois, de 1609, avec inscription pieuse, '
jt,Googlc
- 108 —
Parmi tes monuments de l'architecture dvJle , il Tant citer:
Vancieti hôtel du commerce (Bujourd'hni coq» de ^rde
et magasin de bois), dont la façade h pignon est couronnée
par un gracieux campanile gotbiquc, découpé i jour' et
orné de crochets. On y voit une petite cloche du XVI* siècle.
Sous le cadran de l'horloge on lit la date 1538.
L'hôlel de ville, belle construction de la Renaissance (1552>.
On remarque surtout l'escalier tournant et la grande salle.
Les arcbires renferment de nombreux et intérossanis docu-
ments.
Plusieurs maisons du XVP siède (nuison Hérold, maison
Schwindenhamraer 1574, etc.).
Deux fonUâites du XVI* siècle.
Près de la ville et sur le chemin de Kientzhelm s'élèvent
deux croixen pierre, l'une (le16S4; rautredel666,appelée
Pef/Arewz (croix de la peste), remarquable par la prière contre
les épidémies, dont les sigles sont entaillés sur ses deux
foces.
Voir : latkotisehet Kirehen- und SehiMlatt JAr dai mtaii , i. XVI,
10 et SUIT.
Peiiim iaéditt. — Vue de l'Oberlhor, du Schelmenlhor; dessins de
quelques déWls des forliflcatiDQB, de quelques travaux de serrurerie aq-
cienoe; etlan^^gu des inscriptions des deux cloches incleones, etc. ,
dans la coUectiou de l'auteur de ce mémoire.
Gravure, — Vue générale des trois villes d'Ammerschwilir, de Kienti-
heim et de Eaysersberg, dans la Topographie de l'Alsace, par Uériso,
1644.
Beblenheeh.
1118 BaUlMhdM, Grand, sm. d'Ahaee. p. J. , til. 61 1. — 1111 MmU-
hM.Ech. 11,63 — 1816 BabelaktiB.fAirf., Il, 135. — IBTS ■•Um, Sp.
Oji voit dans ce village une Tontaine en style gothique du
inBieu du XV* siècle. Malheureusement les statuettes quis'a-
hrilent sons de jolis pinacles sont fort mutilées.
L'église, qui date à peu près de la même époque, n'ofli^
jt,Googlc
. — lOi —
plus rien ite remarquable sous le rapport, archilectonïque.
On voit sur l'autel sculpté en bois (XVll* siècle) et pro-
venant de l'ancieBiie abbaye de Pairis, six chandeliers an-
nelés fort simples et d'inégale hauteur, qui remontent au
moins au commencement du XVP siècle. La cloche porte la
date de 1598, et le monogramme S. H.
Benmwihr.
. ll(8B*BwUn,Tr. Il, HG.— iitittiumOn, ibUi.. II, r40. — 1G7I
BelDwibT, Sp.
Dans l'étage inférieur du clocher, qui servait autrefois de
chœur el qui depuis la reconstruction a perdu sa voûte, on
remarque l'ancienne réserve, fermée avec son grillage pi'i-
mitif et couronnée de clochetons d'un travail fort délicat;
c'est un beau monument du genre, pouvant remonter au
commencement du XV* siècle. Les murs intérieurs de cette
partie du clocher laissent encore voir quelques bibles traces
de l'ancienne polychromie.
Ingershëim.
Fin du di\iMe siècle, Bn|liiigeliglm , Grand., Hist. ii'AJsace,p.i.,tit.i37,
'— 1131 Hangartlulm, Tr. H, T06. — 13tt On|erilielB, ibid., Il, 693. —
'lS<i Osiifarslialin, Tr. 111, âS?.
Le pignon de l'hôtel de ville est couronné d'un joli cam-
panile g-othique, découpé à jour (XVI^ siècle).
L'auteur de cet article possède un petit dessin de ce mo-
nument.
Kaïsersberg.
1S8G Eslilribarg, Srh. 11, 33. — 1316 X«ytgripeT|, Tr. III, 360. — ISSl*
1416 KBlïMsberg, G. etK., 75. — 1417 I.HH«w«r(,Sch. U, 328. — 1610
Kaustsperg, KejiMTBparg, B., 47. — tG7B Kclsariperg, Sp.
Les monuments actuellement existants de Kaysersberg,
qi|i passe pour avoir été une station romaine, ne remontent
jt,Googlc
~ 105 —
pas au delà du XIP siècle. Le plus jincien esl YéffUse parois-
siale, dont les piliers de la grande ncfet le portail occidental
datent de la première nioilié du Xll' siècle. Le tympan de ce
porlail, auquel se rattache une légende fort curieuse, repré-
sente le couronnement de la mère de Dieu. Un examen at-
tentif m'a fait reconnaître sous te badigeon des inscriptions
relatives au sujet, et les noms des archanges (|ui offrent de
l'encens au pied du trône. Le chœur ogival, avec quelques
restes de vitraux peints, appartient à la fin du XIV" ou au
commencement du XV", comme les bas-côtés (1422). La nef
latérale nord paraît avoir été remaniée un peu plus tard.
Nous remarquerons dans l'église:
1" Deux baptistères du XV" siècle;
2" Un saint sépulcre en pierre. Le Christ et la niche dans
laquelle il se trouve sont du XV^ siècle. Les trois Maries,
d'une exécution parfaite, datent de 1514 Deux figures
d'anges, qui se trouvent près de ce groupe, sont plus an-
ciennes. Observons que le Sauveur présente une cavité carrée,
entaillée dans la poitrine et fermable avec une petite porte
en métal. Cette cavité, que je n'ai rencontrée que dans les
saints sépulcres de l'Alsace, n'aurait-elle pas servi autrefois
de réserve é l'Eucharistie pendant la semaine sainte? Dans
quelques localités elle tient aujourd'hui lieu de tronc.
3" Derrière le maître-autel un grand retable du commen-
cement du XVI" siècle, orné de sculptures et de peintures
très-remarquables, attribuées par la tradition à Holhein; un
des panneaux esl signé par Michel Ergothing, 1677. Les
scènes de la Passion, traitées en haut-relief, sont très-ani-
mées et d'une richesse de composition qui dénote un artiste
de premier ordre. Le retable passe pour avoir appartenu
anciennement à la cathédrale de Bâle.
A" Dans le collatéral Nord, un retable plus petit, présen-
tant la Descente de la Croix et les quatorze, saints auxiiiateurs
jt,Googlc
- 106 —
delà même époque,èrexceplion(!edeuxou de irois %ures
qui sont modernes.
Sous le chœur s'ouvre une sorte de crypte basse en Biyle
c^val , servant de sacristie. La porte qui y mène est ornée
de penturee du XV^ siècle. On y voit un babut très-ancien,
dont les ferrements accusent le XID^ siècle.
Près de l'église on voit:
i° La chapelle de Saint- Michel, au-dessus d'un ossuaire
de 1463. Dans celte chapelle, dont la voûte peinte repré-
sente les quatre évangélistes et les quatre docteurs de l'église
latine, on conserve un Cbrist colossal en bois, avec les
figures de Marie et de saint Jean, dans les mêmes propor-
tions (milieu du XV^ siècle). Ce crucifis devait être ancien-
nement placé à une grande élévation, peul-èlre sous l'arc
triomphal du chœur de l'église. Dans l'ossuaire on montré
comme curiosité le cercueil en bois dans lequel les cadavres
étaient portés dans la fosse, lors de quelques maladies épi-
démiques du XV siècle.
2* Va jardin des Oliviers en pierre; bon travail de sculp-
ture du XVl" siècle. Tout près, on voit sous une sorte de
hangar de jolie structure l'ancien Palmesel, groupe en bois
sculpté, représentant le Sauveur assis sur une ânesse et
figurant autrefois dans l'église, le dimanche des Rameaux.
Parmi les monuments de l'architecture civile, il faut
noter :
L'ftôte/devïMe, de laRenaissanceallemande du XVIl* siècle,
biscription et date de 1 604. La distribution intérieure de cette
maison, dans laquelle on conserve plusieurs curiosités, mé-
literait une étude particulière.
Un puOs remarquable, avec inscription et date de 1618.
Un grand nombre de maisons fort intéressantes de la se»
conde moitié du XV^ et surtout du XVP siècle (maison
Schmoderer, etc.).
jt,Googlc
— 107 —
L'architecture nùlilEàre du moyen âge est représentée par
de beaux et nombreux restes de fortiûcaUons anciennes,
notamment par le
CBÂTEAtr DE KaVSERSBBRG.
Il» Cutm IriHispars, Sch. [, 3S4.
Ce manoir, qui remplaça au XU" ou au XIIP siècle les
rorliricalions romaines qui ont dû protéger ce point, ne
présente plus que quelques courtines et son imposant don-
jon cylindrique. Des galeries souterraines fort remarquables
viennent d'être comblées.
Près de l'entrée ouest de la ville, on voit un crucitix en
pierre de 1511.
Entre Kaysersberg et Kientzheïm se trouvait l'ancien cou-
vent des capucins de Weinbacb, dont un moulin rappelle
encore le nom.
Voir : Levrault, UosÉe hUtorique et pittoresque de t'AIeace, t" sect.
Detsin* ittédiu. — DesstD du tympan de la porté oecideotale, des deux
baptistères, d'une porte ancienne, etc., de l'Ëglise paroissiale, dans la
coUection de l'auteur de ce mémoire.
Gravure) et lithographies. ~~ Oravure par Weiss dans Scti<epflin,
AUal.iUttitr., 1761. — Gravure par Walther daos Grandidier et Sdioti,
Vues pittoresques de l'Alsace, 1T8&. — Lithographie dans Golbèry, Àntl-
quitÉ« d'Msace, pi. 8. — 3 lllhographies par ItothmilUer, Vues pittoresques
del'ÂlsacG, 183G; ARmm alsacien. 1838; Uusëe historique et pittoresque.
etc., 1859. — Lithographie par ttUller dans Filon, Strasbourg illustré,
1855, etc.
KlENTZHEIU.
7UailBil«ka, Tr. I, 71. — S77 Ctatibata, lauuhala. Grand., Hliloire
deCÉgUitde Strasbowg, II, p. j., 14?. -- SSBGLaaasbaLa.Sch. 1,94.—
llS4llMMlitlB, Tr. Il, 711. — 1308 bukaln, tbid.,m, 52. — IMl
KOuOtla, md., m, 355. — IMS luiiula, Sch. H, 4eO. — 14a>
IIiMilMlB, Alsatia, 1854-1855, p. 384. — OmaMMm, Svh. Il, 40T. —
IGIO CamihalB, B. 73. — IGGO EamiMai, M. — IBTI Elra«k*l«, 8p. —
laiti
jt,Googlc —
— 108 —
KîeDtzheim, dont le nom paraît pour là première fois dans
une charLe du VIU^ siècle, possède deux monuments reli-
gieux du moyen âge. Le plus important est Véglise basse de
Sainte - Régule , aujourd'hui chapelle de pèlerinage. L'élage
inférieur du clocher date de l'époque romane, moins la
voûte, qui est du XIV* siècle. A gauche, dans le massif du
mur, s'ouvre une niche carrée, garnie d'un grillage; c'est
l'ancienne réserve. Le campanile au-dessus du pignon occi-
dental renferme une jolie clochette du commencement du
XV* siècle, avec les noms des évangélistes.
L'ancien autel fine se trouve cache sous un autel moderne.
La nef, comme la partie supérieure du clocher, est du XV*
siècle. On y remarque :
1" Une chapelle intérieure, qui parait dans sa forme ac-
tuelle de la fin du XVI* siècle, et renferme les images mira-
culeuses de la Vierge et de saint Jean, ainsi que le crucifix.
Ces statues paraissejit de la première moitié du XV® siècle;
trois autres images un peu moins anciennes, parmi lesquelles
on distingue saint Roch, couronnent la bizan'e corniche de
celte chapelle. A l'entrée on voit un intéressant tronc en fer
forgé de la fin du XVI^ siècle,
2" Vaiitel de l'immaculée Conception de Marie; beau
Iravail de sculpture en bois du XVIU* siècle, sans dorure ni
couleurs.
3" Un Christ au tombeau, près de lui les trois Maries et
deux anges avec bénilier et encensoir; sculpture assez mé-
diocre du XVI* siècle.
4° A la petite porte d'entrée sous le porche, serrure du
XVi* siècle.
Véglise paroissiale, dont la nef est moderne et dont le
clocher formant chœur a élé plusieurs fols remanié, n'a rien
deremarquablequelespi'e*T*!s/onii(7/esdumaréclialLazarede
jt,Googlc
Schwendi, mort en 1583, de son fils Jean -Guillaume de
Schwendi, baron de Hoh-Landsperg, mort en 1609, et d'une
dame de la même famille.
A côté de l'église, on a conservé un ancien ossuaire.
Les murs intérieurs du cimclièt'o de Kientzheim étaient
autrefois ornés d'une danse macabre, altiibuée a Ilolbein.
Une notable partie des fortifications anciennes (XV^ XVF
siècles) ont été conservées. On remarque surtout la porte
d'entrée du côLé de l'est et le château qui est attenant.
Tous deux sont du XVI* siècle; le château a subi différentes
modifications ultérieures.
Voir : Levrault, Musée hisL et pitL, etc., I" parlie. p. Sel suir.
Dessins de plusieurs travaux de serrurerie audenne daas t'ég-tisc basse.
Estampages de l'inscription tumulairc du flis de Lazare de Schwendi,
et de celle de la cloche aucienne. (Coll. de l'auteur de ce mémoire.)
Lithographies.— 2 vues du dkâleau par RothmU lier (Vuespitt. pi. I0&;
Musée hist elpitL, pi. 35). —Pierres tombales des Schwendi, dans filon,
Strasbourg illustré, et dans le Musée pitl. , etc. , pi. 38.
MlTTELWIHB.
t7C HUawilTB, Sch. I, 127. — lOSO nitelnwllia, Gallia Chritt, t..V,
col. 4T4 des litres.— 1114 Utitlr, Gr. Hiit. dAU., p. j. lit. 564. — liaa
ntt«iDilT«,Tr. Il, TOG. -1184 nttlTllra.Sch. 1,381.- tSUWtUlwUr,
Tr. III, 562. — 1576 UtalwUu, Sp.
Ce village, dont le nom parait déjà au X* siècle, possède
une église de la seconde moitié du XV^ siècle. La nef fort
simple est plafonnée; le cbœur, qui s'ouvre dans l'étage
inférieur du clocher, est voiité. L'amortissement des fenêtres ,
malheureusement murées, donne de cuiieux spécimens des
formes tourmentées de la dernière époque de l'architecture
ogivale. Cette église a une très-belle cloche fondue en 1506
par maître Jean Lanprecht de Donievre; elle porte trois in-
scriptions en belles lettres gothiques et deux médaillons. Le
mouton est de 1022. La porle d'entrée a encore son auvent
en bois du XVP siècle.
jt,Googlc
I. I, 4TS. — 13M llcbmrfn, Abf. H,
!50. — ISl* IklMnniUr, llthMmU, S., 46, 47. — ISU taM«w«Ur,
H., &S6. — 167* l«leknwiht, 8p.
Il n'existe plus aucune des trois églises anciennes, tou-
diant an même cimetiëi*e et devenues proverbiales. Par
contre, Riquewilir est riche m monuniënls de l'architecture
civile et militaire. It faut compter parmi les plus beaux t-âftes
de fortifications du moyen âge dans nos pays, tes deux portes
d'entrée du côté de l'ouest , VOberthor (porte haute). La porte
extérieure, marquée du miHésime 1500, est encore protégée
par son moucharaby ; l'aulre est remarquable par l'élévation
extraordinaire de la tour qui la surmonte. Citons encore le
Schelmenthurm , servant autrefois de prison, et quelques
parties du mur d'enceinte, bien conservées.
Parmi les monuments de l'architecture civile, nous noie-
rons :
. i" Les restes de Vancien château des ducs de WurtMi-
berg-Montbéliard, du XVl* et du X¥H^ siècle.
T Plusieurs maisons de ta Renaissance aHemande de la
même époque , avec dates et inscriptions en vers allemands.
8* Plusieurs fontaines. — Près du temple, dont le clocher
renferme une cloche de 4732, on voit un puits et une fon-
taine ornés de quelques beaux travaux de serrurerie en fer
forgé du XVn" siècle.
Voir ; Lerrault. Musée hi st. et pitl. , 1" secl. p. tl et suiv.
Deisint. — 2 Tacs de la Porle-haute, le croquis d'une fontaine; es-
tampage de l'inscriptiOD de la clocbe (coll. de l'auteur de ce mémoire).
Granurcf . — MériaB , Topogr. del'Alsace, 1644; Neuetter Saat , ITI7.
Lithographiu. — 4 vues par RothmUiier : 1° HbIboil du XVI* siècle;
2° Intérieur d'une maison du XÏL" siècle; 3° Tour intérieure, et 4' Porte
de la tour extérieure de la Porfe-haute. (Uusée hist. et pill. , etc. , pt. ?3 ,
!4, 2h, 26.)
jt,Googlc
SlGOLSUEIM.
ïM«c«lt, Sch. I, Al. — H> »i»aab»lM.ar., mtl.de rÊfUie de Sir.,
t. 11, p. j. n« SG. — 814 ll|>UlitwlB , Ibid., n° S7. — 8M <ls*ll«Mk«(a,
Sch. I, 71. — 8BB Km» SifoUw, Gr. Bitl. d'AU. p. J. lit. 200. — H(.
SlgolduB iiid. , tit. 223. — tel tiaf\»tiv.ibid. Ml. 28S. lB61SI(*ll«k*iia,
Sch. I, 166 — IttI 8l|«ltUb^, Tr. 710. — 1111 Blctltldwia, W. V. Il,
3H3. — Slgdbb», Sch. Il, 69. — 1303 BlB«»tk*U, Tr. 111, 51. — 1803
Blgtltdieim, lAiiJ. 386. — lETB Blfiltkaln, Sp. — lS1381|«IUh«lM,Sch. [I,
486. — g«?uioiit, BdBt-Tiimont, Doms en patois ft^nc^is -employés de
temps immémorial dans le val de Kaysersberg.
Village déjà mentionné au VIP siècle. Il possède une belle,
église romane de l'époque de transition (milieu itu XII" siècle).
Des piliers, dont le plan présente une croix grecque avec des
colonnettes engagées dans les angles saillants , alternent avec
des piliers carrés, ornés de la même manière. Le transept
et les arcs-doubleaui de la grande nef sont en ogive, tandis
que les arcs formerets de la nef principale sont en plein
cintra Le tiers-point ne paraît pas encore dans les bas-côtés.
Le clocber qui s'élève sur l'intersection du chœur avec le
transept porte aux étages supérieurs deux corniches ornées
de billettes; ses fenêtres ogivales n'ont eu leur forme actuelle
qu'au milieu environ du XV^ siècle. Il renferme une clocbede
1467. Le portail occidental est d'une très-belle ordonoauce
et qrné de sculptures fort soignées.
Près de l'église, on voit une maison en bois de 1617 avec
galerie soutenue par des jolies colonnes torses.
Hors du village, sur la route de Bennwilir, se trouve une
chapelle du commencement du XVI' siècle, dédiée à sainte
Anne. Une belle statue de cette sainte orne la niche en
pierre qui s'élève au-dessus de l'autel fixe. On remarque
au-dessus de celui-ci le Christ sur l'arbre de la croix eutre
deux anges qui portent des llambeaus. Tous ces travaux de
sculpture datent de la construction de la chapelle.
111.(11.) 7*
jt,Googlc
— 112 —
Voir : H. l'abbé Guerber, Mémoire arcbéologique sur l'église de Sîgols-
heim (Journal -l'imparlial, ayril lS4j). — Levrault, Musée hifil. et pitl. de
l'Alsace, I" seclion; p. 49 et suiv.
Detsin d'uoe Iravëe de l'église; eitampage de la cloche ancienne (coll.
de l'auteur de ce méiooire).
lithographie. — Vue du portail occidental , par Rolhinliller (Musée hJat.
etpltL,etc.,pl. !8).
Trois -Épis.
1B76 8 Ahn, Sp. — DnliD-iUrMi, désomiDation ordinaire.
Trois-Ëpis était un prieuré jusqu'à la Révolution.
L'église de ce pèlerinage de Notre-Dame-des-DouIeurs
remonte à la première moitié du XV* siècle. La nef, percée
de sii fenêtres ogivales , dont l'amortissement oflre des
motifs du style flamboyant développé, est à plafond ainsi
que le chœur. Celui-ci a dû être voûté primitivement, comme
l'indiquent les contre-forts qui s'appuient contre les angles
extérieurs; il est probable qu'il ait perdu ses voûtes lors de
rincendie dont l'église devint la proie en 1635. La sacristie
seule a conservé la sienne.
On remarque dans l'égKse :
1" La Vierge douloureuse, avec le divin Sauveur sur les
genoux. Les figures de ce groupe en terre cuite ont beau-
coup souffert. Autant que l'état actuel de l'image en partie
cachée aux regards permet d'en juger, elle est à peu près
contemporaine de l'édifice actuel.
2" L'ancienne custode pratiquée dans le mur et fermée
par un élégant grillage en fer forgé.
L'auteur de ce mémoire possède un dessin inédit de l'extérieur du chœur.
— Ha paru une vue lithogrspblée de l'égUse, par HothmOUer, daos les
Vues pittoresques de l'ilsace, pi. 31.
jt,Googlc
CfliTEAU DE WiNECK.
tlSl CMtniBVliidiiika.Bib, 1,406. — 1671 Wtt^vok, Ip.
Château ruiné au-dessus du village de Katzenlhal; donjon
carré.
Vue lilhographiëe da ch&teau, par RothmilUer (Vues pill. de l'ilsace,
pi. 24).
Zellembebg.
Ul* CallambsTob, Sch. I, 198. — ltl8 CalUnb«r|«, Gr., Bisl. d'Àh. p.
j. Ut 611. — IISI lallenbari, Scb. I, 408. — 1187 Galllabach, Celllnb»r(,
timilius, Scripi. rer. germ.. Il, p.22et49.^1lt8CellMk«r|, Scb. 11,69,
— IGTSItllinbns, Sp.
11 n'existe plus rien du château ni des fortirications de
Zellenberg, qui paraît n'avoir été qu'un ermitage au com-
mencement du XIP siècle. Dans l'église moderne, on voit
une belle cloche de 14)0. Le mouton esl de 1596. Sur la
tribune aux orgues se trouve un bafiut avec serrure an-
cienne du XV^ siècle.
Gravure*. — tJne vue dans Uerian, T<^ogr. Alsatiœ, 1644. Pur Wal-
Iher, daos Grand. (Vuespitl., elc, 1785).
Lithographie, par Rothintlller (Vues pitt. , elc, pi. 48).
IH. (m.)
jt,Googlc —
CANTON DE RIBKADTILLË.
Bérgheih.
Ï18 FhoUisIb, Scb. I, 9, Qi.,giit. d'Àls., p.j. Iit.24. — ïISBBrDbriB,
Sch. [, 41. — lalS Duibein, ibid.. Il, 69. — 1301 Bifebela, Tr. 111, 21.
lElO ItnUulB, B., 43. ~ 1E7B Benkwi, 8p. — 1644 Dbar-BncUuiiu,
MeriaQ.
A l'enlrêe sud-ouesl de la ville, on a trouvé, en 1849
une mosaïque gcdlo-romaine , transportée depuis au musée
de Colmar. Des fouilles auraient sans doute misa jour d'autres
restes de la villa gallo-romaine.
Véglise paroissiale date du XV^ siècle. A l'ouest s'élève
un clocher très-simple et ne présentant aux étages inférieurs
d'autres moulures que les corniches qui marquent les re-
traits; l'étage supérievir est orné d'une galerie à jour. Le
tympan de la porte, qui a conservé ses belles pentures pri-
mitives présente en bas-relief l'adoration des mages. La nef,
soutenue par des colonnes, dont les chapiteaux sont décorés
de motifs de l'ordre dorique, a été remaniée à différentes
reprises, notamment lors de la restauration de 1718, où
elle fut de nouveau plafonnée. Derrière le maître- autel et
sur la corniche du chœur, on remarque deux statues en
bois sculpté de la fm du XV^ siècle, représentant saint
Joachim et sainte Anne avec la vierge Marie.
La sacristie actuelle est voûtée; sur la clef de voûte se volt
une main divine bénissant.
A l'extérieur de l'église, près de la porte sud, dont le
trèfle a été mutilé , le mur présente deux niches. L'une -est
ornée de quelques figures en relief, en partie brisées (quatre
anges sonnant de la trompette, Christ, etc.), et des restes
de peintures murales d'un beau caractère; dans l'autre, on
jt,Googlc
— H5 —
reconnaît, outre qu^ques figures de saints, une adoralion
des mages d'un dessin foi*! gracieux (fin du XV° siècle).
Au-dessus de la porte Jatcrale Nord, on voit une cruci>-
fision peinte sur le mur, avec la date 1639,
A Tentour du chœur se distingue encore une litre peinte,
du milieu ou de la fîb du XVII^ siècle, à en juger par le
caractère de quelques lettrés qu'on voit dans un cartoucbe.
Au sud-ouésl de l'église, l'aRciân hôpital de 1550 pré-
sente quelques beaux motifs de décorations de la Renaissance
allemande.
Bei-gheim est encore entouré dé ses fortifications du XV*
siècle; on remarque surtout la porte haute vers Ribeauvillé,
avec des restes de barbacanes el d'ouvrages avancés.
Deisin et estampage dea pentures andenneà de ta grande porte de
l'église (coll. de l'auteur de ce mémoire).
SraruredansHèrian, Topogr.de l'Alsace, 1644; lieuester Staat, iT i2 ;
Grand., Vues pitt., etc., 1785.
Lithographies. — Vue de la Ville, par RothmtlUer (Vues pitt. del'Als.,
pi. 51); de la moealqne, par le même (Rerne d'Alsace, ISâO, et Musée
Ust. el pittoresque de l'Alsace, IS&S, pL ]9|.
Château de Bilstein.
13*3 BlliUlD, Tr. III, 53. — ISli Oaitmm BUnitefi, Sch. Il, 110 ~
1314IIUit*lB,t6td, [1, 13Î.
Les restes de ce château ruiné paraissent être du XIll"
siècle. On y voit un donjon carré et des murs d'enceinte en
partie revêtus de belles pierres à bossage.
Vues lithograpkiées par Roflunllller {Vues pitt de l'Alsace, pi. 13;
Musèehist, etpitt.;ela,pl. 27).
Commencement du XVI" siècle, Taaenbadi, Chr.d' AU.manusc.de Pierre
Herrmann d'Ândlau. — lE7t 3 lir^, Sp.— 1711 DialXlTelMii, Ichters-
heim, Elixss. Topogr.
jt,Googlc
— H6 —
Ruines d'un pèlerinage très-célèbre en l'honneur de Notre-
Dame, fondé vers 1221 , par un seigneur de Ribeaupierre,
ô son retour de la croisade de Dainiette. Les restes actuels
sont en partie de la fin du XV° siècle , en partie des deux
siècles derniers. On remarque, outre une chapelle qui pré-
sente encore des traces de son ancienne polychromie, une
tour carrée, dont la partie supérieure est posée en diago-
nale sur les assises inférieures. La date 1494 est entaillée
sur une des pierres de l'ancien jardin des Oliviers.
Voir : Berohardl, Notice sur rancleo péterîaage de Notre-Dame de Du-
senbach , dans la Rerne calh. de l'Alsace. 1589, Livr. Juin el sniv.
Gravures. — Gravure par Aubry, de 1667, reproduite dans la Serae
calh. de l'Alsace; Neuester Staat, ni2; grav. piur Walther, dans Grand.,
Vues pitt, etc., 1785; grav, de 1791.
Lithographie» . — Par Villeneuve {Antiq. d'Als., I" section, pi. 15}; —
par Rotfamtlller (Vues pitt. de l'Als. , pL 1 ; Uusée bist. et pitt., etc., pi. 1 1).
GUÉHAR.
7e8ffiHMiri^Gr. II,p. j. n*5S — T77 6«lnuri, StiBMil, W.VA, 18,
Gr. Il, p.j. n» Itbit. — SOaOenar, ibid., II, p.j. n° 83. — 8SB lamu,
Gr.,iHst. (r^/f.,p. ]., lit. 227 — *e3B«>r«, Scb. I, 113. — la*8Be-
m«re, ibid., Il, G9. — 1381— tilS ««ner, K. 88.
Guémar, qui existait déjà au VIII" siècle comme village, a
conservé dans les restes de son architecture militaire l'indice
de son importance comme ville du moyen âge. Je signalerai
à l'attention des archéologues la tour d'entrée du côté de
l'ouest (06eri/ior, porte haute); elle a conservé en paiMt
état le moucharaby qui défendait l'enlrée ; plusieurs bastions
avec parements à bossages hémisphériques,, simulant des
boulets; les restes de l'aïiciff» c/irffeflM, dont une porte est
marquée du millésime 1528. L'ensemble des fortifications
actuelles doit être peu antérieur à cette date.
Dans l'église paroissiale, construite en 1741, on conserve
une statue de saint Maximin, en grande vénération parmi
jt,Googlc
— 117-
les habitants de la contrée. C'est une bonne sculpture en
bois du milieu du XV aède. Le clocher {de la même
éjioque), sans importance sous le rapport de l'architecture,
abrite une belle cloche de 1597. Les sujets représentés par
quelques médaillons d'un travail fort délicat, sont en partie
religieux, en partie empruntés à la mythologie. Le mouton
porte ta date de 16S0.
Dans la nef, on voit plusieurs torchères en bois sculpté
de formes irès-gracieuses et d'une exécution soignée; elles
datent de la tin du XVII° siècle.
A l'entrée du jardin de M. te curé, on voit une pierre
tombale du XVI* siècle, aux armes de Marx von E!ckwers-
heim; elle sert de marche.
Gravures dans Mérian, Topogr. de l'ilsace, 1644; — Neuesler Slaat,
ni2: — Grand., Vues pitt.de TAlB., 1785.
Saint-Hippolyte.
7MAadaId0TUtre,Gr. n,p.j. n" b».~ JH kaioUoia»n,ibld.. n<>6T.
— S54 AadgldlTHUre, i6id., a" IJû — IISO luotl TpoKtl •pïMom, Sch. I,
371. — 116D, 8. IlppoUtl opldu, ibid., f, 40a. — 18<t lutrut, ibM.,
Il, 169. — 13G1 llDd B«lt«n, ibid., 1S9. — 1881— lilE SâBt FUtt.K.,
109. — 1B0« 8utOIMt,.4rcA, de la pré/, de Slrasb. — 1G7B S. Bilt.Sp.
L'origine de cette petite ville remonte au VIII" siècle. Parmi
ses monuments encore existants it faut citer:
1" L'église paroissiale, dont le ctiœur paraît du XIV*
siècle. La nef , portée par des colonnes sans cliapiteaux, a
été remaniée et n'a plus sa voûte. Dans la tour est suspendue
une cloche de 1532, fondue par maître Geoi^es de Stras-
bourg. On conserve à la sacristie un ornement brodé du
milieu du XVliP siècle, en assez mauvais état de conserva-
tion.
2" Non loin de l'église une ancienne chapelle abandon-
jt,Googlc
— H8 —
née, ornée d'un ba6-relief de la fin du XV^ on du comnaet)'-
cernent du XVP siècle, avec inscriplion.
3° Des reRles notables des anciennes fortifications, du
XIV* et du XV® siècle, généralement peu conservés.
Vuelilhogr. par RoDimlUler (Album alsai^D, 1839).
HUNAWIHR.
IIK HvuItUIi, St., BHt. d'Àls., p. j. lit. 564. — lllt ImUDDllra,
Ir. il, T06. — 111> IhmctUm, Gr, Hitl. d'Als., p. j. tit. 592 — 11*1
IniuMwilT, Ann. de Colmar. ~ 1301 Incwllr, Tr III, ! 1. — 1837 luuM-
■wllrs, Scb. II, ICO. — 157S Hsiuawllir, Sp.
Ce village doit son origine au château qui se trouvait au-
trefois à la place de l'église actuelle, et qui fut habile par
sainte Hunne, parente de sainte Odile (VU* siècle). L'église
reconstruite immédiatement après la canonisation de la
sainte, est un des rares exemples d'églises fortifiées que
présente l'est de la France. Elle est située sur une petite
hauteur, à l'extrémité sud du village qu'elle domine, daiis
une enceinte protégée par six bastions semi- circulaires et
par une tour d'entrée, aujourd'hui en partie démolie. Tous
ces travaux de fortifications datent de la première moitié da
XVI' siècle.
Le clocher de l'église, qui servait à la fois de tour de
vigie et de donjon, remonte au moins au XIV^ siècle. La
voûte du rez-de-chaussée paraît du commencement du XV'
siècle.
La nef plafonnée, d'une construction assez irrégulière
(elle est double), est selon toute apparence, contemporaine
du chœur, terminé en ISSi. Celui-ci présente trois clefs de
voûte avec armoiries, malheureusement méconnaissables
sous le badigeon qui les recouvre depuis peu, et huit armoi-
ries servant de consoles aux nervures de la voûte. La chaire,
très-remarquable, est de la même époque. La date 1525
jt,Googlc
— 119 —
«st eoCaillée dans la porte àe la sacristie. La cloche , fondue
par Jean-Pierre Edel , esl de 1700.
A uoe petite distance de l'église se trouve la fontaine de
sainte [lunne , autrefois sans doole suroiontée de la statut
de la saitUe lavandière.
Hunawihr était un pèlerinage très- fréquenté avant la
Réfonne.
Deaiin* inédils. — Deux Tues de l'égiise forliflée; vue de la porte
d'entrée des forliUcatiODs; de la fontaùie de sainte Bunne; deealn de la
chaire, etc. — Estampage àe i'inscriptioii de la clocbe (coU. de l'auteur
de ce mémoire).
Château de Reichgnsteih.
laiS Caitrom llehudalo, Anne de Golmir; Vrstilius, p. II. — ISIf
KayoksniUln, Kjsbeaiteln, B., 7t, SI.
Châleaii ruiné, paraissant remonter au XIE" siècle. Donjoa
penlagonal et quelques dépendances sises sur le roc
Lithographie par RofluBUlier (Vnes pilL, pi. 92).
Château de Reichenberg.
Restes peu considérables d'un château situé près de Berg^
heim et appelé ^Ueiv-T/iurm (vieille tour), dans quelques
documents du XV^ siècle.
Destin à l'aquarelle, daus la coU, de H. Heilz.
Lithographiei par Hothmllller (Vues pitl. de l'Als., 1836; Musée hist.
etpitt.,etc.,pl. 17).
RlBEAUVILLÉ.
7MaatbaU«Tllare, Scti. I, 41.~lKtb«t» VUlire, Qr. II, p. J.d'SS.—
777 ladbtrtonlllare, Tf. f. 1, 1S, Gr. II, p. j. 71. — Stt RatpoldBmnUatt,
Scb. 1,97.— IIM topiltiwUr. ibid. . 1(, 45.— 1103 tapptriohwUtr,
Ckr. de Colm. SO. — 11» Mention des quatre quartiers actuels, di nutre
Statt (ville meycnne), dat obère dorf {y'ille haute). €liaUeStait{y\Uev\e\l\t
comprenant aussi dans celte dénomination la ville basse). — 1801 tap*ltm>lr,
Sch. II, 7g, — 1310 Kapoltinllr, Tr. III, 3G6. — 1311 aappelUweïUw,
Sch. Il, ISl. — 1B60 HapoltEwU, M., 556. — ISÎOtaprtawlùr, Sp.— Ifl«
tapolUweyei, Uerian.
jt,Googlc
A en juger par un assez grand nombre de monnaies an-
tiques trouvées ddns le territoire, il parait y avoir eu des
habitations dans la localité dès l'époque romaine. Néanmoins
ta ville actuelle ne date que de l'époque franque.
L'architecture religieuse y est représentée par les monu-
ments suivants :
-1° Église paroissiale, terminée en 1473, d'après la date
sculptée sur la dernière clef de voûte de la nef. C'était autre-
fois le lieu de sépulture des seigneurs de Ribeaupierre, dont
les monuments funèbres décoraient le pourtour duchœur. Le
tympan de la porte principale, qui est encore garnie de ses
anciennes pentures du XV^ siècle, présente, en bas-relief,
la Vierge assise tenant l'en&nt Jésus sur les genoux; au-
dessous on voit le Sauveur en croix entre Marie et sainte
Catherine d'un côté, le disciple saint Jean et Jean-Baptiste
le précurseur de l'autre. Dans une chapelle moderne, du
côté nord, se trouve depuis la Révolution la Vierge doulou-
reuse de Dusenbach , sculpture en bois du XV* siècle (Ggure
de la Vierge très-expressive, mains parfaitement modelées).
Au-dessus de la porte de la sacristie, on voit un des volets
d'un retable d'autel, orné sur les deux (âces de peintures
sur fond d'or; elles sont de l'école allemande et portent le
millésime 1512.
On conserve à la sacristie un ostensoir en style néo-
gothique, exécuté en 1803 d'après les dessins de Léon
Lichlenberger , ncaire de la paroisse.
Sur un des contre-forts du chœur, restes d'une peinture
murale du XV* siècle. (Christ en crois entre Marie et saint
Jean.)
Entre les contre-forts et tout autour du chœur, faibles
traces d'une litre du XVIP ou du XVIll* siècle.
Un3 belle cloche de la seconde moitié du XIV* siècle vient
d'être refondue.
jt,Googlc
— 12* —
3° Église des Augustins {aujourd'hui chapelle des sœurs
de la Providence). Cel édifice est contemporain de la fonda-
tion du couvent attenant (1297); mais il a été remanié à
différentes époques et se trouve niyourd'liui dépouillé de
son caractère ai-chitectural primitif. Plusieurs seigneurs et
dames de Ribeaupierre, dont les armes étaient autrefois
peintes euf les parois, y trouvèrent leur lieu de sépulture.
Parmi les anciens monuments funéraires, on remarquait
celui de Henri II, seigneur de Ribeaupierre, fondateur du
couvent. Sur un autel latéral, on vénère une statue en bois
de la Vierge douloureuse du XW siècle, préservée du feu
lors des guerres suédoises; au portail méridional, se voit
une aulre statue de la Vierge, des premières années du XV*
siècle, d'une belle exécution.
S" Chapelle de l'ancien hospice (aujourd'hui halle aui
blés). Jolie construction des dernières années du XV et du
commencement du XVI" siècle. La voûte du chœur est fort
remarquable.
A proximité de la ville :
A" Prieuré d'Aiigustins de Saint-Nicolas de &//o. Ruines
assez considérables d'un monastère situé dans la vallée de
ce nom. 11 fut occupé au XllI* siècle par des religieuses de
l'ordre de saint Augustin, puis par des ermites du même
ordre, mentionnés pour la première fois en 1317.
5" Prieuré de Bénédictins, dit Klein- Morand, situé
près de la ville haute. Il fut fondé en 1431 et sécularisé à
l'époque de la Réforme.
Parmi les monuments de l'architecture civile , il faut men-
tionner :
1" Le Metzgerlhurm (tour des bouchers), sorte de bef-
froi, servant autrefois d'entrée et de défense aux diverses
cités qui subsistent encore. La partie inférieure est contem-
jt,Googlc
— 192 —
poraine de la conversion du village en ville. La partie supé-
rieure , ornée d'une galerie à joint et de quatre gargouilles
fort curieuses, est du XVI° siècle. On y voit trois cloches
anciennes avec des inscriptions et les dates, 1468, 1626 et
1699.
2" L'ancien hospice (armett Ivlt ktisz), bâti ou du moins
doté de nouveau en 1342; reconstruit d'après deux inscrip-
tions, en 1542 et 1739. C'est aujourd'hui une propriété
particulière.
3" Un grnnd nombre de maisons du XV* et du XVI"
siècle, formant autrefois des fiefs dits de domicile (sesslehen)
accordés par des seigneurs de Kibeaupierre à des familles
nobles, à condition qu'elles demeurassent à jamais dans le
chef-lieu de la seigneurie. Plusieurs maisons sont ornées
d'inscriptions curieuses.
4" Quelques fontaines fort remarquidiles du XVP siècle ,
comme celle de la place du marché portant la date 1536;
celle de la place de la Jauge, de l'année 1576; une autre de
1582, etc.
A l'hôtel de ville, édifice moderne, sont déposées les
archives qui, à part quelques titres, ne remontent pas au
delà du XV' siècle. On y conserve des couverts en argent
avec figurines ciselées, et sept coupes en vermeil et autre
métal, donnés par les anciens seigneurs de Ribeaupierre ,
pour servir dans les repas publics du magistrat. La plus
ancienne (1638) a la forme d'un globe supporté par Atbs
et surmonté d'une sphère armillaire.
L'architecture militaire compte encore dès restes assez
notables de fortifications du XIV* au XVI* siècle. Une grande
partie des murs d'enc^nte a été conservée.
Dessins ùiédits. — Vue du Metzgerthurm ; dessin de quelques traTaux
de Eermrerie aadeniie; deesins et eitampages de la pecture ancieime de
jt,Googlc
— 123 —
l8 porte occidentale de l'église, de la clocbe dnXIV Biôcte de l'ÉgliEG p>-
rotssiale et des trois cloches auciennes du Metigerthurm, dans la collec-
tion de l'auteur de ce roémoirG.
Gravures. — Tue de HiI>eauTiilè, par Hërian (Topogr. d'Alsace, 1644);'
— Neuetter Sfaat, 1712; — par WeiES, dans SohŒpdJn (ils. UbulK.,
1761); — par Wallber, dans Qrand. (Vuespitl. del'Als., 1785), etc.
Lithographies. — Plusieurs vues, par RotlmUiler, dans le Musée tûst
et pilt, etc ; 1° Vue de Ribeanvillé, pi. 6'; 2" Maison de réunion des mè-
nëtriefB, pi. 7 ; 3* Tombeau d'un cheTSiier de Riboaupierre au clottre des
iugustios, pi. 8; 4<> Bas-relief et inscription, pi. 12; a* Porte haute i
fiibeauTillé, démolie, pi. 13.
GhXteaux de Ribeauvillé.
i. chateat de bibeaufierre.
10B41ap«Ut«la, Bergolt, Généal. Sabsb. , Il , 12S. — llISlltMdutIri,
{Vieux cbiteau), Scb. 11, 69. — 1338 H^« Upalitain, iUtt., i\, 16î. —
lS>l-141Glopp«llut*ln, K., 100.— 138e Uboupltm, H. Radius, Disserl,
de origine comitom napolsl. Oecutn., p. 104. — IGl* Kapalttela, B., 54.
Ruines d'un château avec formidable donjon cylindrique.
La majeure partie des constructions ne semblent pas remon-
ter au delà du XIV^ siècle. Les avant - corps paraissent plus
récents. Ce manoir cessa, au XV* siècle, d'êlre babité par les
seigneurs de Ribeaupierre, mais on y voit des châtelains jus-
qu'en 1507,
Dessirts. — Une Tue du chitcau, par Silliermann, 1768 (BibL publiqne
de Strasbourg); plusieurs vues du cMteau, par Imlin, 1817 - I8I9; un
dessin très -intéressant des trois cbAteaui, par PfeCQnger, d'après une
peinture ancienne {coll. de M. Heitz).
Lithographie par Rothmtlller (Musée bist, et pitL, etc., pi. 22).
II. CHATEAD RE SAINT-ULHICH.
1S71 i;utniB Kappoltutclna Inftrtui, Niederburg, Acte d'invesL, Ali.
iUmlr. — Itifl bon vMtl ltppolti«tela, Scli. il, 363. —Plus tard , Salnt-
Ulrtoh, ï cause d'une chapelle dédiée au saint évéque de ce nom et coDSlriiits
dès 1435. Ann. manuacr. de Ribeaupierre.
. Ce qui reste de ce château appartient en majeure partie au
commencement du Xin^ siècle. Un corps d'habitation est situé
au sud-ouest. La partie orientale du château, considérée
jt,Googlc
— iU —
ordinairement comme la chapelle de saint Ulrich, me parait
avoir été la grande salle, dont la disposition est parraitement
reconnaissable. On y admii'e tes neufbelles fenêtres géminées
en plein cintre; les ouvertures du sommet de l'embrasure
afïectenl allernalivement la forme d'un ovale, d'un losange,
d'une étoile ou d'un trëlle.
Cette forteresse, dominée par deux donjons carrés, fut
appropriée, au XV'' siècle, au nouveau système de défense
amené par la découverte de la poudre à canon. Ei\e n'a été
abandonnée qu'à la guerre de trente ans.
Voir : Piton, Promenades eu Alsace, p. 33 et 34.
Deaiim inédits. — Trois vues du château, par Imliu, 1813, 1817,
1818; une Tue par Gimpel (coll. de H. Heilz).
Lilkograpkies. — Vue d'intérieur, par Villemaun (Antiquités de l'Al-
sace, 1" section , pL 4 ); par Rothmtlller (Musée hist. et pitt., 1" partie,
pL 21). — Vue eitérieure du château, par Richebois (Antiquités de l'Als.,
I" section, pi. 3); par Rothmuiler (Vues pitL de l'Als., pi. 4; Musée hist.
el pltt.', etc., I" partie, pi. 9); etc., etc.
13ST ittbi, Ann. dei dominicains de Co/ntar, dans Urstitlus,anno cit.—
131S Syrferi, Sck. It, 1 18. — iai4 «nperf.Tr. III, 569. — 13Bf Bytn-
fttg, ibid., 11, 29â. — 1410 Qlnptrg, ibid.. 11, 319.
Restes d'un château construit sur une roche presque in-
accessible. Donjon carré. Traces d'embrasures de canon
pratiquées dans les murs au XV* siècle.
Dessins. — Vue, par SUbermana, 17G8 (Bibl. publique de Strasbourg};
trois vues par Imliu, 1812, 1817, 1818 (coll. de M. Heilz).
Gravure par Walther, dans Graud. (Vues pitt. de l'Alsace, 1785).
lîïAojwopAiM. — Par Alhalin (Antiq. d'Alsace, 1" section, pt. 2); par
F. Voulot (L'Alsace et Bâle artistiques, 1" série, pi. 10); par RolhmUUer
(Musée hiaL et pitt., etc. pi. 10, 20) ; etc.
RODEREN.
Fin du X* siècle, tnoduiHkelB, Or., Wit. d'i'j. p. j. tll. 437. — 1198
Stdun, Seh. H, 69.
jt,Googlc
— 125 —
Le nom de ce village pamlt dans les documents dès la fin
dii X^ siècle. Les étages inférieurs du clocher de l'église
semblent remonter au milieu du XIU^ siècle.
On conserve actuellement au presbytère les deux battants
d'un retable de la fin du XV' siècle; sur les faces extérieures,
on remarque une Annonciation et une Adoration des bei^ers,
peintes sur bois : beau travail de l'école allemande rap-
pelant les meilleures œuvres du genre.
Les faces intérieures sont ornées de quatre figures de
saints en demi-relief sur fonds d'or, repr'ésenlant sainte
Marguerile, un saint evêque sans autre attribut qu'une église
qu'il porte en main, saint Sébastien couvert de son armure
et tenant deux flèches, et sainte Dorothée dans le riche cos-
tume de l'époque.
L'église possède un ornement brodé et un calice ciselé
(style rocaille) du XVII^ siècle; une cloche de IVIG, fondue
par- Charles Auger de Saint-Dié.
L'autel latéral du côté de l'évangile est orné d'un tableau
des premières années du siècle actuel. C'est un travail d'un
certain mérite et particulièrement intéressant pour l'étude
des costumes du temps.
RORSCHWIHR.
lllilodaUlTlUan, Gr.,ffm. d'Jb.,p. j. tit 5fi6. — lUO ladavilUri,
Hi»t. de Moyenmoutier, p. 287. — llSl t«nwll», Scb. tl, 69. — ISit
loTiwlli, Tr. III, 5&9. — 1G76 iDnwUiT, Sp. ~ laiUlar, nam en palais
rrançaU.
Existait déjà comme village au douzième siècle. L'étage
inférieur du clocher, qui parait être du XIV^ siècle a autre-
fois servi de chœur. On y voit l'ancienne réserve fermée par
un grillage; elle est du milieu ou de la fin du XVI" siècle,
. et présente les formes 1res -abâtardies de la décadence du
n,g,t,7t.dtyG00'<n_'"
— 126 —
style og;ival. — Près du village, au Kreuzweg et non IoÎd du
Galgenwàldet, se trouve une croix en pierre avec un Christ
mutilé, de 1499.
Ti:NKICHEL.
Sur le sommet de ce pic, etaurdessusdu village de Tban*
nenkirch, se trouvent les restes d'une ancienne muraille,
construite en pierres sèches de moyenne grandeur et se dé-
veloppant de i'est à l'ouest le long des montagnes voisines
sur une longueur de 1030 mètres environ. C'est, selon
Schœpfltn et Grandidier, un fragment de la gigantesque ligne
de défense établie le long des Vosges pour arrêter les inva-
sions des Germains dans la Gaule. Quelques archéologues
modernes considèrent ce mur comme une œuvre du moyen
âge, élevée peut-être par les seigneurs de Ribeaupierre,
moins dans un but stratégique que comme ligne de démar-
cation.
Lithographie par RolhmQller (Musée hiator. et pilt., etc., 1" partie,
pi. 15).
Tempelhof (prés Bergheim).
Autrefois siège d'une commanderie de l'ordre des Tem-
pliers, puis cour collongère de l'ordre de Saint-Jean , aujour-
d'hui maison habitée par des agriculteurs. Construction du
XV!' siècle, dans laquelle on remarque l'escalier el une belle
salle d'honnenr, marquée sur fuu des trumeaux de la date
1558.
lithographie par HolhmiUler {Uusée bistor. et pilt., etc. , 1" partie,
pl.18)..
L'abbé A. Straub,
PraniHur EU pElU liminiire , ÏDIptcleur lit 11
jt,Googlc
VASE ROMAIN DE BRUMATH.
lilk.itV^Biijerlttvaàécfé.SiKihm,^
jt,Googlc
FRAGMENT DE LAYOIE ROMAINE DE BROCOMAGÏÏS A SALETIO.
jt,Googlc
jt,Googlc
M^âe Ring del^ i'apnBun dïssiiv communi^é par M.lft colimal it MarleL
riigiti.rJt/GoOglc
jt,Goôglc
CASTRUM GALLO-KOMAIN
DU GROSS-LIMMKB.SBERG.
Les marques d'intérêt que j'ai reçues de notre honorable
président et de plusieurs membres de la société m'ont en-
couragé à poursuivre mes recherches sur les établissements
gallo-romains des environs de Saverne,
J'ai donc l'espoir que vous voudrea accueillir avec bien-
veillance la notice que j'ai l'honneur de vous soumettre
aujourd'hui.
J'y joins un plan des anciennes fortifications couronnant
le massif de montagnes , qui s'élèvent entre les vallées de la
Zorn, de la Bœrenbacb et du Schacbeneck, massif qui peut
être regardé comme la clef de \a vallée de la Zorn.
Les villages deGarrebourg, deHildenhausen et le château
de Lutzelbourg se sont élevés sur ce plateau et sans doute
ont été en grande partie construits avec les débris du camp
gallo-romain , sur l'emplacement duquel ils ont été établis.
Une grande partie de ce plateau porte le nom de Gross-
Limmersbet^ , et deux des vallons formés par ses contre-
forts se dés^ent sous les noms de Klein- et Gross-
Limmerslhal. Ce nom, qui a déjà été trouvé dans des
circonstances pareilles, est celui sous lequel je désignerai
l'ensemble du camp, tandis que les noms de Wasserwald,
Kreutzkopf, etc. désigneront les parties du camp qui se
U'ouvent dans ces cantons.
Je ne vous donnerai , Messieurs, qu'une simple description
des lieux, tels que je les ai rencontrés lors de ma première
exploration , persuadé que tout ce que l'on pourrait dire de
l'époque de leur construction et de l'usage auquel ils ont
m. (M.) »•
jt,Googlc
— 128 —
servi, sera toujours un peu hasardé, avant qu'une étude
générale et approfondie de toutes les enceintes qu'on ren-
contre dans nos Vosges, n'ait fait tomber une partie du
voile qui couvre cette époque de noire histoire.
En effet, lorsqu'une fois nous saurons, dans quelle région
commence le système de fortifications qu'on rencontre dans
nos environs et où il finil, nous auroDS peut-être trouvé la
frontière d'une des peuplades qui habitaient autrefois notre
pays. Les différents systèmes de défense, les divers modes
de constructions qu'on y aura employés, les monuments
qu'on y sur» trouvés comparés entre eux nous permettront
sans doute, lorsque l'opération se sera faite sur une grande
échelle, d'établir avec quelque certitude, l'époque et le but
de leur construction.
Il y a dans nos environs des enceintes dont l'étendue varie
beaucoup; ainsi tandis que les unes ne pouvaient contenir
qu'une cinquantaine d'hommes à peine, d'autres, comme
celle dont nous nous occupons en ce moment, pouvaient
offrir un refuge spacieux à plusieurs milliers d'habitants.
Aussi est-il probable, que ces enceintes ont été construites,
les unes pour servir de refuge lors des invasions des peuples
transrhénans, tandis que d'autres n'étaient que de simples
postes d'observation, du haut desquels on dominait parfaite-
ment la plaine et d'où l'on pouvait par des signaux donner
l'alarme aux peuplades menacées. Ces enceintes ont-elles été
construites par les habitants de la plaine d'Alsace qui venaient
s'y réfugier lorsque des hordes ennemies menaçaienl leurs
foyers? Ou bien sont-ce les Médiomatricîens, qui, refoulés par
les Triboques au delà des Vosges auraient fait de ces mon-
tagnes une vaste citadelle, destinée à mettre une barrière à
leur envahissement? Le nom de Gross-Limmersberg qui
probablement dérive de Limes (limite) serait favorable à
cette dernière supposition.
jt,Googlc
- 129 —
Aujourd'hui encore la crête de ce plateau forme la limite
entre les départements de la Meurthe et du Bas-Rhin.
Je le repète, une étude d'ensemhie nous permettra seule
d'en juger avec une certaine apparence de certitude. Lors-
que ce travail sera terminé et rapporté sur une carte d'en-
semble, on pourra s'initier au sysième employé pour la dé-
fense de celte partie de notre pays, ce qui permettra encore
de reconnaître quels sont ceux de nos châteaux qui se sont
élevés sur les ruines d'une forteresse gallo-romaine.
La nature s'est chaînée de construire la première enceinte
du camp du Gross-Limmersberg ; tout le plateau est entouré
d'un mur de rochers escarpés, ne laissant entre eux que de
rares intervalles formant des talus à pic.
Nous visiterons d'abord la parlie qui couvre le Wasser-
wald et qui est non-seulement la mieux conservée, mais
aussi la mieux fortifiée et la plus caractéristique.
M. le colonel de Morlet qui ne s'est pas laissé rebuter par
de longues et pénibles courses, pourra sans doute se charger
de faire une étude spéciale de ces lignes fortifiées; il vous en
donnera alors une description au point de vue de l'ingénieur
militaire.
L'extrémité de ta pointe orientale du Wasserwald est dé-
fendue par un double mur de rochers, qui dans leur pre-
mière ligne présentent plusieurs parties saillantes, ayant fort
bien pu être occupées par les vedettes avancées. En effet,
on peut communiquer de là, avec le camp, dil la ville sans
nom qui se trouve sur la rive gauche de la Zorn, avec le
Kœpfel, avec Saverne, et on y voit même une partie de la
plaine d'Alsace et les montagnes de Wissembourg. Du côté
delà Basrenbach on voilleSchneeberg, le Schsefferplatz, les
Heidenmauern et le hameau de la Hube près de Uabo ; de
plus on pouvait de ce même point communiquer avec la
Hl. (M.) 0
jt,Googlc
— 1^0 —
parlie du camp qui finit an Dil^chelberg, au bas duquel se
trouve le Kempel.
Sur deus des rachers de la ligne supérieure on voit encore
deux pierres cubiques de G'",50 à 0'",60 de côté paraissant
avoir servi de siège a des sentinelles qui de là auraient sur-
veillé des alentoui's: vers l'angle nord de cette enceinte, au
point A on aperçoit une entrée taillée dans le rocher, au
haut de laquelle se trouvent des ruines qui font croire que
c'était une des portes de l'enceinte. Le sommet du plateau
est en cet endroit couronné par un rempart de pierres dont
la plate-forme ei-l pavée en gros blocs irréguliers et jointifs
(voir coupe transversale n" 0).
A l'endroit où finit ce rempart on remarque beaucoup de
gi-andes pierres de taille, à moitié enfouies en terre; j'en ai
l'ait arracher un certain nombre, mais elles ne portaient au-
cune trace d'inscriptions ou de sculptures; j'ai trouvé parmi
elles plusieui's pierres taillées en dos d'âne, telles qu'on en
voit encore beaucoup couvrir les murs de jardins dans nos
montagnes (voirfig, i).
C'est près de cet emplacement qae commence le mur
double qui fait suite à la première enceinte de rochers et
qui, à quelques pas de là , arrive sur la crête qu'il longe alors.
Le mur est construit en pierres sèches non appareillées et
présentant cependant une certaine régularité. Sa plus grande
épaisseur est de l^jSO et sa plus faible de 0'",80, mais géné-
ralement elle esl de l^jOO à l^.SO, avec un écartement de
Smètres entre les deux murs; la hauteur actuelle varie de
0™,80 à 1",60 (voir coupes 1 et 2).
On remarque le long de ces murs deux masses de pierres
demi -circulaires qui paraissent avoir été deux tours.
De ce mur double il en descend un autre vers la vallée
de la Zorn ; il fait un petit retour vers l'ouest et c'est dans
l'angle B dn trapèze qu'il forme, dans une petite enceinte
jt,Googlc
— 131 —
circulaire dont on peut eucore apercevoir les fondations que
j'ai trouvé le bas-relief (fig.â) représentant un Mercure. Sa
pose, son relief et son exécution annoncent des intentions
artistiques qu'on ne rencontie pas ordinairement dans les
autres sculptures trouvées dans nos forêts. Le Mercure est
appuyé de la main gauche sur le caducée et tient la bourse
de la maîn droite; un manteau flotte sur ses épaules et sa
tète est couverte du pétase ailé. Ce bas-relief a 1"',82 de hau-
teur et 0'",70 de largeur, son épaisseur est au haut de 0'",25
et au bas elle atteint 40 à 50°°*, ce qui permet de maintenir
le bas-relief debout.
A côté se trouvaient les fragments d'un autre bas-relief
(voir fig. 3) dont les jambes seules ont pu être retrou-
vées, malgré toutes les recherches que j'ai faites sur le
versant de la montagne. En me dirigeant vers la droite
j'ai trouvé dans l'angle C d'un mur simple, quatre stylobates
{voir fig. i).
Au point où ce mur double descend vers la vallée de In
Zorn, il s'en projette un autre, mais simple, se dirigeant
vers la vallée de la Bserenbacb; ce mur est flanqué d'un
grand carré rempli de fortes pien'es de taille semblables a
celles qui se trouvent sur le sommet du plateau: un peu en
avant, au point i), se trouve une porte taillée dans le rocher.
Cet ouvrage a été fait de telle manière, que la portion non
taillée du roc forme clavicule et masque en même temps
qu'elle défend, l'entrée du camp. Le pocher formant clavi-
cule, est lui-même couronné par un mur, destiné à en faci-
liter la défense.
Des tours flanquent le mur double en plusieurs endroits;
dans d'autres il s'en détache des murs descendant vers les
deux vei'sants de la montagne; seulement il est à remarquer,
que ces murs sont toujours simples et que ce n'est que le
premier qui est double.
jt,Googlc —
- 132 —
Près du Bannwald le mur double disparaît et le plateau
est couvert de décombres; mais il reparaît sur la partie du
Bannwald qui forme le Mundelthal et nous montre un système
de défense analogue â celui du Wasserwald. La source S
qui, autrefois alinicnlait une partie de ce camp est aujour-
d'hui une de celles qui aprovisionnent l'aqueduc cimenant les
eaux dans la place forte de Plialsbourg. En longeant ensuite
les terres de llildenhauseii, on remarque un ancien pavé
près duquel il y a une mare, E, où j'ai trouvé le Mercure
{n^à}; il est nu et sans distinction de sexe; il lient le caducée
de la main gaucbe et a la bourse dans la main droite, à ses
pieds est un bouc au-dessus duquel on voit un coq.
De ce point on jouit d'une vue très-étendue sur la plaine
de Lorraine. Un peu plus loin et près du chemin qui con-
duit su village de Hildenhausen, j'ai trouvé au pied d'un
talus, F, un troisième bas-relief, très-brut d'exécution (fig.5)
dont la forme rappelle ceux du Donon. — Ses attributs ne
sont pas clairement définis, ce qui peut le faire prendre
pour un Vulcain ou pour un Mercure.
Les champs de Hildenhausen sont entourés d'un mur
moderne, derrière lequel la culture a fait disparaître les
vestiges des anciennes constructions qui bien certainement
s'étendaient de ce côté. En les suivant nous arrivons à des
talus assez élevés et garnis de pierres qui sont de ce côté les
derniers ouvrages subsistants. J'y ai trouvé au point G la
partie inférieure d'un bas-relief. Après avoir cherché en vain
les autres fragments de cette pierre, j'appris que M. le colonel
Uhricb, qui habitait autrefois Phalshourg, avait également
étudié cette enceinte et en avait enlevé plusieurs monuments
dont il a fait don au musée lorrain de Nancy. Je me suis em-
pressé de faire enlever ce fragment que j'ai envoyé au même
musée pour pouvoir recomposer le bas relief (voir fig. 6).
M. le colonel Uhiicli a encore trouvé dans des endroits que
jt,Googlc
— 133 —
Je ne puis exactemenl précisep, deux autres bas-ietiefs dont
je donne le croqnis sous les n"' 7 et 8; ils ont été également
déposés par lui au musée de Nancy.
La science archéologique doit vivement regretter que M.
le colonel Uhricti ait quitté le pays avant d'avoir pu achever
le travail qu'il avait commencé, car il aurait pu signaler bien
des choses qui aujourd'hui n'existent plus.
En revenant sur nos pas, pour nous diriger vers le poste
forestier duBannwaid, nous traversons la partie du camp la
moins bien conservée, ce qui n'est pas étonnant, en pensant
au voisinage des deux villages de Ilildenliausen et de Garre-
bourg, dont les habitants auront trouvé beaucoup plus aisé
de prendre des pierres toutes préparées que d'avoir la peine
de les extraire d'une carrière. C'est dans cette partie du
camp que se trouvent les tas de pierres les plus élevés; les
uns tes ont r^ardés comme les ruines d'habitations; les autres
les ont pris pour des tumuli : j'en ai fait ouvrir un certain
nombre sur plusieurs points et je n'ai rien pu trouver qui
conhrmàt ces hypothèses. — Je croîs que ces tas ont été
élevés peu à peu en accumulant les pierres des murs et des
antres constructions, soit pour faciliter l'exploitation de la
forêt, soit pour pouvoir plus tard les enlever plus aisément.
J'ai été confirmé dans ces hypothèses par le levé du plan de
la ville sans nom que j'aurai sous peu l'honneur de vous
communiquer.
Arrivé au canton Thiergarten on voit une assez grande
mare, H, au milieu de laquelle j'ai trouvé un fragment de
colonne (voir fig. 9) et deux pierres dont les entailles font
voir qu'elles ont dû servir à maintenir les barres d'un gril-
lage placé à la sortie d'un étang. Au bas de cette mare et
sur le versantnord,jaillitunesource,J, en amont de laquelle
on a construit deux enceintes rectangulaires, à l'intérieur des-
quelles on remarque aussi des pierres de taille.
jt,Googlc
— 134 —
La plus grande de ces enceînles a 33*" de long sur 17"" de
lai^eetlesniursontenvironl"" d'épaisseur etl^jâDdehauteur.
Ces deux carrés sont connus sous le nom de SchiefTerey,
provenant, soit de l'usage qu'en faisaient les pâtres en y
parqnant leurs troupeaux, du temps où le droit de parcours
s'exerçait encore, soit de leur forme qui ressemble à un parc
à moutons. D'un autre côté, le nom de Thiergarlen donné
à ce canton de forêt, autorise peut-être la supposition que
c'est dans cette partie du camp qu'on parquait autrefois les
troupeaux lorsque les habitants de la plaine venaient s'y ré-
fugier. La construction de ces murs est d'ailleurs en tout
semblable à celle des autres points et révèle la même origine.
Remontant la pente vers le point K, où j'ai trouvé un cha-
piteau carré orné de moulures (voir fig. 10) nous rencon-
trons de nouveau notre mur double. Celui-ci se dirige de là
vers le Ditschelbei^, au bas duquel et au pied du versant
opposé, se trouve le cimetière gallo-romain duKempel,
dont M. Hugo, le bibliothécaire de Colmar, a fait enlever
et transporter au musée de Colmar plusieurs bas-reliefs
vêtus du Sagum gaulois. Un bas-relief du même style et
provenant également du Kempel a été donné par M. Greuell
au musée de Saverne (voir fig, 11),
M. Schweighâuser en a donné la description (voir tome I,
page 19 du Journal de la Société des sciences, agriculture
et arts du Bas-Rhin).
On a également trouvé au Kempel un très-curieux bas-
retief (iig. 1S) que je ne saurais attribuer qu'à une divinité
pénate ou à une déesse-mêre.
Suivons maintenant le Kritzkopf sur lequel nous retrou-
vons notre mur double, à l'entrée duquel on voit le seuil
d'une porte, L.
Sur la gauche du mur on remarque un cimetière. M, dont
les tombes, de formes pnsma[ii|ues, ne présentaient aucune
jt,Googlc
— 135 —
trace de sculpture ou d'inscription. Grâce à la généreuse
subvention delà Société archéologique française, des fouilles
pourront être exécutées dans cet emplacement. Il ne serait
pas impossible qu'on y trouvât quelques médailles ou autres
objets qui permettraient de déterminer approximativement
la date de la construction ou de l'occupation du camp.
' Je me propose de faire un relevé exact des différentes
tombes qu'on retrouve dans les cimetières de ces enceintes,
et je vous en transmettrai alors une description plus détaillée
et plus complète que celle que je pourrais vous donner au-
jourd'hui.
Au bout de ce cimetière on retrouve encore un petit
emplacement pavé : un peu en avant, on remai-que une en-
ceinte carrée, A, du haut de laquelle on voit parfaitement le
rocher de Dabo et le pays environnant.
Les ruines se perdent près de là dans les champs de
Garrebourg, et n'offrent plus rien de saillant qu'un seuil de
porte, P, qui se trouve un peu en arrière de la maison fores-
tière du Kritzkopf (voir iig. 14). Ce seuil a été arraché depuis.
J'ai encore trouvé près de là une pierre de couronnement
(voir fig. 13) et quelques tombes éparses au point if.
On a récemment détruit un bas-relief qui se voyait encore,
ilya quelques années, dans cette partie de la forêt, pour en
faire une pierre-borne.
Ce plateau dont la plus grande longueur en ligne droite,
est de deux lieues et le pourtour d'environ 6 lieues, a pu
servir de refuge à une population tout entière. Elle pou-
vait même y mettre ses troupeaux à l'abri des hordes pil-
lardes, puisque, chose assez rare, sur les plateaux de nos
montagnes, on y rencontre de nombreuses et abondantes
sources, et qu'il en découle en outre d'assez forts ruisseaux.
L'étendue de ce refuge était d'ailleurs assez considérable
pour que les troupeaux aient pu y trouver pendant quelques
jt,Googlc
— 136 —
temps une nournlure suffigante. De plus par sa position, il
tlominait une partie des plaines de Lorraine et d'Alsace et
peimellait de coirespondre par signaux avec le pays de
Dabo, dans lequel on rencontre de nombreux vestiges gallo-
romains, qu'il serait très -intéressant de comparer avec les
restes que nous possédons dans nos environs.
Dans l'enceinte du Gross-Limmersberg, les parties du
Bannwald et duWasserwald sont .les mieux fortifiées. Est-ce
puisqu'elles font face à la plaine d'Alsace, d'où l'on pou-
vait avoir à craindre les attaques les plus sérieuses 1 ou
bien étaient-elles dans le principe moins bien fortifiées et
ont-elles été reconstruites par un ingénieur romain ou in-
digène, mais formé à l'école romaine? — il me parait fort
difficile de résoudre cette question en ce moment, surtout
puisque les monuments que nous y avons rencontrés parais-
sent appartenir, les uns à cause de la grossièreté de leur
exécution à l'époque gauloise, tandis que d'autres ornés de
moulures saillantes et d'un travail assez artistique peuvent
fort bien être attribués aux Romains ou au moins à leur
influence.
En conséquence, Je crois devoir insister sur une étude de
comparaison entre les difierenls camps que les siècles passés
ont épargnés; mais cette étude ne devrait pas être différée,
car chaque jour pour ainsi dire nous en enlève un jalon,
lila effet, il y a peu d'années encore, des cantons entiers de
nos forêts n'étaient pour ainsi dire pas exploités. Mais au-
jourd'hui, que les forêts sont percées de bonnes routes, la
valeur des bois a renchéri. Pour abattre un arbre qui s'élève
au milieu d!un mur et dont les racines enlacent un bas-
relief ou un tombeau, il pourra bien arriver que le bûcheron
qui n'attache aucune importance à ces monuments que tant
de siècles ont épargnés, les brise pour hâter sa besogne.
J'en connais un exemple récent.
jt,Googlc
— 437 —
De plus, l'esprit utilitaire liu siècle qui cherche n tirer parti
de chaque coin de terre, fera bon marché d'un mur occu-
pant au milieu d'un champ quelques mètres carrés de terrain
et qui, aux yeux du cultivateur, ne serait que le berceau de
toute espèce de plantes parasites. Il démolira donc ce mur,
non-seulement pour augmenter la superûcie de sa terre,
mais encore pour y trouver des pierres toutes préparées,
qui lui serviront soit à clore son champ soit à réparer sa
demeure.
Certes cette tendance de notre époque n'est point blâ-
mable, mais il faut mettre à profit dans le délai le plus court
toutes les ressources que nous offre la science, pour décrire,
reproduire et conserver à la postérité les monuments de
l'anliquité, tels qu'ils existent encore en ce moment.
Pour moi. Messieurs, en réclamant toute votre indulgence
pour un premier travail, je ne puis qu'expiimer le sincère
désir de pouvoir contribuer à votre œuvre, en me faisant
votre pionnier et en mettant à votre disposition tout ce que
je puis avoir de zèle, à défaut de talent.
Qu'il me soit permis, avant de terminer, d'exprimer ma
reconnaissance à M. le professeur Jung, pour la bienveillance
avec laquelle il a accueilli mes premières recherches et mis
à ma disposition sa grande expérience et sa vaste érudition;
à M. le colonel deMorlet, pour le concours obligeant et actif
qu'il a bien voulu me prêter; à M. Lepage, président de la
Société d'archéologie de Lorraine et à M. le colonel Uhrich
pour l'empressement qu'ils ont mis à me donner tous les
renseignements dont j'ai eu besoin.
Sous peu. Messieurs, je compte vous transmettre la suite
de mon travail sur les enceintes gallo-romaines des environs
de Saverne.
Alfred Goldenberg.
jt,Googlc
LES HEIDENMÂUERN
DE U FORET de HABERAUER
(tehbitoihe de beinhardsmunstbr).
Messieurs,
Peimettez-moi d'altirer voire bienveillante altentJon sur le
rocher de KrappenfeUen, qui termine la crêle des montagnes
partant du château d'Ochenslein et s'élevant entre les deui
vallons de Langenlhal et de Birckenthal, qui tous deux sont
des embranchements de la vallée de la Bœrenbacb.
Ce rocher est divisé en trois enceintes par deux murs qui
le coupent transversalement et qui ont été signalés par
Schweighseuseï', p. 104 de son grand ouvrage sur les Anti-
quitésdu Bas-Rbiii. La première partie (F) n'est point carac-
térisée et est à peine indiquée par le rocber qui s'affaisse en
cet endroit comme pour en permettre l'entrée. Un grand
nombre de petites roches sont éparses sur cet emplacement
et ont des excavations de formes très-irrégulières , désignées
généralement sous le nom de Schûsselen. Elles paraissent
toutes devoir leur origine aux eaux de pluie qui auront dé-
lavé les veines tendres de la pierre.
Mais bientôt ce rocher se rétrécit et ses bords forment un
mur naturel et à pic dont le passage est barré par la pre-
mière Heidenmauer (A).
Ce mur est dirigé du nord-est au sud-ouest et fait un re-
jt,Googlc
— 139 —
tour il'angle vers le nord-ouest, empêchant ainsi de profiter
des bibles fissures que le rocher présente en cet endroit.
Cette muraille de 2'",50 d'épaisseur présente du côté ex-
térieur une hauteur de 3"',50, tandis qu'à l'intérieur elle est
seulement de 1'*',50, puisque cette seconde partie du pla-
teau est un peu plus élevée (voy. fig. 1).
De gi'ands amas de pierres qu'on remarque à sa base font
penser que ce mur a dû être primitivement bien plus élevé.
n est construit en deux parements de grosses pierres non
taillées et posées à sec sans mortier; le remplissage entreles
deux parements est fait en pierres de plus petites dimen-
sions.
Un peu avant d'arriver au second mur, on voit à droite
une roche de S"*,^ de long sur l^jSO d'épaisseur et d'une
laideur à peu prés égale de 1'",50 à I^.ÔO (voy. fig. 2). Elle
est posée sur deus quartiers de rochers plus petits, mais
qui me paraissaient être disposés à plat et de 60 ceiitim.
environ plus élevés que le sol.
Ce qui distingue surtout cette roche , c'est qu'on y a taillé
une excavation exactement hémisphérique du côté tourné
vers le mur C ; elle a 0™,90 de diamètre et environ 0^45
de prorondeur, et elle est placée à égale distance des trois
bords du rocher.
Cette excavation difTère essentiellement de celles qu'on re-
marque dans les rochers qui se trouvent à l'entrée du pla-
teau; celles-ci sont irrégulières et peu profondes, tandisque
celle-là est parfaitement ré(çulière et sa profondeur est pro-
portionnelle à son diamètre.
De plus, la pierre dans laquelle elle a été taillée , est pour
ainsi dire le seul rocher qu'on rencontre après avoir fi-anchi
le mur A, Tout semble indiquer qu'il a été posé par la main
des hommes sur les deux pierres qui lui servent de fondation.
jt,Googlc
— 140 —
Le second mur (C) est moins bien conservé que le premier,
mais les pierres qui sont couchées contre le parement inté-
rieur et qui proviennent d'un éboulemenl sont une preuve
ostensible que ce mur, de même que le premier, avait été
originairement plus élevé; leur construction est du reste
identique. A partir de ce mur le plateau va en s'élargissant
et prend la forme d'un triangle. De deui côtés il est bordé
de rochers à pic, mais sur une portion du troisième, entre
les points Ë et F, ce rempart naturel manque; on y a sup-
pléé en taillant la rampe de la montagne en talus qu'on a
protégé par un revêtement en pierres.
C'est au-dessus de ce mur que j'ai trouvé une demi-meule
à bras en grès des Vosges, servant à moudre le grain; je
l'ai déposée au musée de Saverne (voir fig. 0). Il ne me reste
plus à signaler à votre attention que quelques pierres tail-
lées en bossage , éparses aux points A B C D. Quoique ce ro-
cher couronne l'une des montagnes de laseconde ligne, une
échappée permet de jouir d'une vue restreinte sur une par-
tic de ta plaine d'Alsace.
De l'extrémité C de cette enceinte on voit parfaitement le
rocher sur lequel s'élevait autrefois le château de Dabo.
Ce rocher qu'on aperçoit de la plupart des enceintes de
nos environs et du pays de Dabo, semble avoir été, par sa
position dominante, un point central vers lequel conver-
geaient nos forteresses gallo-romaines. Il me paraît permis de
le considérer comme un des postes les plus importants pour
la réception et la transmission des signaux en usage à cette
époque.
Ce qui m'a frappé dans la construction des murs dont je
viens de parler, c'est qu'ils sont les plus épais de tous ceux
que j'ai rencontrés dans nos environs. Ils semblent révéler
l'esprit d'un peuple encore barbare, ignorant l'art de bien
appareiller les pierres et de les relier avec du mortier. Ces
jt,Googlc
— Ui —
peuples se croi/aient sans doute obligées, pour assurer ladu-
rabiltté d'une construclion, de lui donner des dimensions
extraordinaires.
D'après cette considéralion je crois pouvoir classer l'éta-
blissement de cette enceinte dans la période purement cel-
tique.
Dans quel but a-t-elle pu être construite?
Elle n'a pas pu servir comme point stratégique, car elle
ne défend en cet endroit qu'un seul de ces passages des
Vosges qui tous aboutissent vers le camp du Gross-Lim-
mersberg , dont l'occupation constituait une défense telle-
ment ef&cace qu'elle rendait inutile l'établissement de ces
petits postes avancés.
Comme poste d'observation cet emplacement eût encore
été assez mal choisi, car d'une foule de points de la pre-
mière ligne des Vosges on domine presque toute la plaine,
tandis que de là on n'en voit qu'une très-faible partie.
Le manque d'eau et le peu d'étendue de cette enceinte ne
permettent pas de supposer qu'elle était destinée à servir de
refuge à une population obligée de fuir ses foyers. On n'y
retrouve non plus ni tombes, ni vestiges d'habitations qui
sont les signes ordinaires du séjour de l'homme.
Cependant la meule à bras trouvée dans celte enceinte
nous indique une occupation au moins momentanée.
Le rocher 6, placé dans la partie de l'enceinte enclavée
entre les deux murs A et C, semble être resté la, poumons
révéler une partie des mystères qui environnent cette en-
ceinte.
J'ai fait remarquer tout à l'heure qu'il était pour ainsi dire
le seul qu'on rencontrât sur le plateau; la cuvette taillée dans
une de ses extrémités démontre par sa forme exactement
concentrique qu'elle n'est point un jeu de la nature, mais
qu'elle a été creusée parla maiti de l'homme.
jt,Googlc
_ U2 —
Je me crois donc autorisé à considtïrer cette pierre re-
marquable comme un vieil autel druidique.
L'absence de bas-reliefs représentant les divinités impor-
tées en Gaule par le polythéisme grec et romain , me semble
confirmer cette supposition.
Peut-être cette enceinte, où le cliêne est encore l'essence
dominante avait-elle été consacrée par les druides, qui ve-
naient y célébrer les mystères de leur culte et y juger les
querelles et les crimes de nos ancêtres.
Nous signalerons en passant, comme une circonstance re-
marquable, que dans le voisinage des deux extrémités du
camp du Gross-Limmersberg , nous retrouvons les vestiges
de deux cultes, tous deux persécutés, l'un à son déclin et
l'autre à sa naissance.
L'un est le temple celtique que nous venons de décrire et
qui fait face au Wasserwald , tandis que du côté opposé, au
pied du Kirchberg et près de la ferme de Schacheneck (ter-
ritoire de Ilasselbourg, département de la Meurtbe), on voit
encore les restes d'une cba()elle baptismale construite auprès
d'une source abondante et où l'on baptisait sans doute tes
néopbytes de ce culte naissant, qui fut obligé de chercher à
l'écart un abri contre les persécuteurs. De cette chapelle il ne
reste plus que les fondations et un baptistère romain orné
de neuf arcatures dont l'une plus large que les autres , porte
un Christ en croix d'une exécution très-brute. Ce liiiptistère
a un diamètre de 1'",30 et une hauteur de 0"',75;!a profon-
deur de son excavation est de 0'",50 et son diamètre de
0",90. Il y a au fond un petit trou de 0°,10 de diamètre qui
parait avoir été feit depuis pour ménager l'écoulement des
eaux de pluie.
Un peu au bas de cette chapelle on voit les vestiges d'une
hutte circulaire qui pouvait avoir été la demeure d'un céno-
byle. Un tronçon de colonne engagée, qui est couché sur
jt,Googlc
— 143 —
l'un (les murs de clôture des terres avoisinantes, est le seul
fragment d'architecture encore subsistant.
Le baptistère est rempli de petites croix en bois déposées
par les pèlerins qui y viennent encore aujourd'hui de loin
pour se guérir de la gale.
Les seuls renseignements que j'ai pu obtenir sur cette
chapelle, je les dois à M. Klein, curé de Dabo, qui a recueilli
tout ce qui peut intéresser l'histoire de cet ancien comté.
Il est à regretter que M, le curé de Dabo , qui joint à sa
science un talent d'artiste, n'ait pas publié les nombreuses
notes qu'il a consciencieusement recueillies et fait repro-
duire les dessins des monuments qui gisent dans ces forêts
explorées par lui depuis une trentaine d'années.
Voici en quels termes M. le curé de Dabo parle de cette
chapelle :
«H est certain que cette construction était une chapelle
« baptismale; le baptistère qui s'y trouve, les fondements du
«bâtiment, sa situation au-dessus d'une source et son éloi-
«gnement de toute église paroissiale tendent à le prouver.
<ll est certain que sa construction remonte au sixième ou
«septième siècle, puisqu'on y baptisait par immersion, la
«circonférence et la profondeur du baptistère semblent le
■ constater.
«Il est probable que Saint-Fridolin a été le fondateur de
< cette chapelle; voici les expressions de Balthérus dans la
« vie de Saint-Fridobn : Venit ad quoddam (lumm Mosella
inuncupatum ibique quodam monasterio sub honore S"
iHitarii construdo . . . . Progrediens intcr qtiœdcmi con-
icavia montium convalHa m monte Vosa(/o nuncupato
iconsirtixit ecclesiam in ejusdem sancH honore...!) (sic).
< Si à ces expressions de Balthérus on ajoute la tradition
ni. (M.) 9*
jt,Googlc
— 144 —
i du pays qui veut que celte chapelle ait eu Saint-Hilaii'e pour
« patron , il y a de fortes conjectures pour croire t\\ie Saint-
fFridolin a été son fondateur. >
Celle notice sur les Heidenmauern termine mon travail
sur les enceintes de la partie du canton de Marmoutier, com-
prise entré les vallées du Mosselbach et de la Zorn.
Sous peu j'espère. Messieurs, pouvoir vous soumeltre
mes recherches sur les fortifications gallo-romaines du can-
ton de Saveme.
Alfred Gqldenberg.
jt,Googlc
— 145 —
LES TOMBES CELTIQUES
PRÈS DE REGDISHEIM (HAUT-RHIN).
A quatre kilomètres environ au nord d'Ensisheim , dont
la forêt communote renferme hstumuli que j'ai décrits dans
un Mémoire spécial, se remarquent près de Reguisheim,
villE^e très-ancien du Haut-Rhin, dont le clocher d'architec-
ture romane est d'un effet très-pittoresque, les traces de
l'antique voie romaine qui , d'Augmta, descendait par
Geispitzheim , Rixheim, Battenlieim et Oberhergheim ,
joindre la station à'Argentovaria, et de là, passait par Hei-
dolsheim dont j'ai aussi étudié les monuments funéraires,
pour joindre Hellenum. Celte voie, connue des hahitants de
Reguisheim sous le nom de Allstrœsle, se dessine comme
une longue traînée au-dessus de toute la plaine ; à l'époque
romaine, elle dut, près de ce village, relier un établissement
celtique primitif. Les tumiUi, alors sans doute, étaient encore
cachés sous l'ombre protectrice des forêts. Depuis les longs
siècles que la culture a fait dispaïaître ces bois, la plupart de
ces monuments funéraires ont été nivelés; l'on ne distingue
plus aujourd'hui dans la vaste plaine qui les recelait que
trois d'entre eux , dont un même ne se reconnaît qu'à une
faible ondulation circulaire du terrait].
Du haut de ces ossuaires, l'on jouit d'une vue immense
sur toute la plaine du Rhin , bornée à l'est par la vaste Fo-
rêt-Noire , et à l'ouest par les Vosges dont on suit toutes les
ramiûcations depuis les hauteurs qui dominent Schlestadt
jusqu'aux premières collines du Jura, Au sud, les montagnes
qui suivent le cours du Rhin près de Râle, celles plus éloi-
ni. (m.) 10
jt,Googlc
— 146 -
gnées de l'Argovie, les sommets intérieurs qui s'élèvent en
arrière, et plus au-dessus , les crêtes éterneHemenl blan-
chies de ta Suisse se perdent dans les vapeurs du vaste ho-
rizon.
A deus cents mètres environ de la plus grande des trois
tombelles, s'étend un vignoble , là où aulrefois s'étendait la
nécropole. En nivelant l'un de ces monuments pour y plan-
ter ses ceps, le propriélaire actuel, Antoine Keller, trouva
quelques parties encore intactes d'un squelette, et un pot,
rempli, me dît-il, d'une matière noirâtre. Dans une autre
pièce de vignes , située à un kilomètre plus loin , un autre
cultivateur Xavier Weiss, rencontra aussi les restes de plu-
sieurs squelettes , et entre autres, de celui d'un enfant.
Ces données ne pouvaient laisser de doute sur la nature
des monuments que j'avais sous les yeux, et sur le plus grand
desquels la veuve de feu Etienne Gœchter, avait aussi , il y
a plus de vingt ans, me dit-elle, trouvé sur son sommet des
débris d'ossements. Elle avait pu reconnaître l'os frontal, la
mâchoire à laquelle tenaient encore trois dents, les vei^
tèbres du cou et des fragments des os des bras et des
jambes. Tous les habitants que j'interrogeai , s'accordèrent à
me dire que de leur mémoire encore, tous ces tumidi
avaient été d'un mètre au moins plus élevés qu'ils ne le sont
aujourd'hui. J*en augurai que la charrue, en enlevant chaque
année la terre du sommet, en avait insensiblement abaissé
le sol et que tes restes d'ossements trouvés pai" cette femme,
devaient avoii' appartenu à la couche supérieure des morts,
inhumes là, sans doute comme cela avait eu Heu dans la forôt
communale d'Ensisheim et du Hûbelwœldele, à peu de pro-
fondeur sous le gazon primitif La femme néanmoins n'avait
rencontré aucune trace de poteries, aucun débris de bronze,
rien qui eût frappé ses regards. Mais ta peur l'avait saisie, et
jamais depuis ce temps, me dit-elle, ses pas ne foulaient le
jt,Googlc
— 147 —
revers du monumenl sans qu'elle se signât pour cliasser le
mauvais esprit qui sans doute l'habitait.
Je résolus de fouiller le monument , non dans l'espoir d'y
rencontrer beaucoup d'objets (car l'immidité du terrain, par
la facilité que la culture donnait aux eaux pluviales de s'in-
flllrer jusqu'au fond de la tombelle, devait avoir tout ab-
sorbé), mais dans la prévision de trouver des s^nes cer-
tains d'inhumation qui me prouvassent une communauté
d'origine et d'époque entre ces tertres funéraires et ceux
que j'avais fouillés dans la forêt communale d'Ensisheim , il
y a dix-sept mois.
Le 19 septembre, j'ouvris donc une tranchée de six mè-
tres de lai^e sur douze mètres de long, dirigée du nord au
sud. Le sol, composé de terre glaise, était çà et là grave-
leux , circonstance qui prouvait que pour élever ces tertres,
on avait rapporté des terres de différents endroits. Ce ne
fut qu'après avoir enlevé toute la masse supérieure duÏMmu-
i«s jusqu'à un mètre de profondeur, que je distinguai pour
la première fois des traces certaines d'inhumation, sans
néanmoins rencontrer d'ossements. Des charbons, des cen-
dres, et surtout une matière noire, mélangée de fiions
blancs visqueux , qui s'étendait dans toute la longueur qu'a-
vait occupée le cadavre, étaient des signes certains d'autant
de sépultures. Je ne rencontrai dans toute cette première
fouille qu'un seul tesson de vase noir, exactement semblable
par la pâte aux vases du même genre trouvés dans la forêt
d'Ensisheim.
Ces mêmes traînées de matière noire et blanche, grasses
au toucher, mais devenues graveleuses en séchant , se répé-
tèrent le lendemain et le surlendemain à des profondeurs
diiTérentes, comme naguère dans les tumuli du Hubelwœl-
dele, j'avais à différentes hauteurs, rencontré au milieu des
charbons les nombreux vaisseaux cinéraires à forme évasée.
jt,Googl(
c _
— 148 —
Ici comme là, j'en augurai que les inhumations avaient eu
lieu successivement à difTéreotes époques, jusqu'à ce que les
derniers corps auxquels la lombelle était destinée, ayant
trouvé leur place, le tertre avait irrévocablement été fermé.
Ce fut au centre même du monument et à trois mètres de
profondeur, par conséquent au niveau du sol primitif, que je
trouvai l'unique produit céramique digne d'être remarqué.
11 était enfoui près de la paroi de l'est de la tranchée et avait
dû être posé aux pieds du mort dont je ne rencontrai aucun
débris , mais dont la position me fut indiquée de l'ouest à
l'est, c'est-à-dire les yeux tournés vers l'orient, par la
masse noire, friable et humide qui s'étendait à 1",80 sur
une largeur de 0™,25 environ. Toutes mes recherches pour
trouver quelques parcelles d'ossements ou de bronze furent
infructueuses, et j'en conclus que si, conformément aux
coutumes celtiques et en rapport avec le rang du person-
nage que semblait me révéler la belle poterie qu'on lui avait
donnée, il avait été inhumé revêtu de ses ornements et de
ses bijoux, le terrain destructeur dans lequel il avait été en-
foui avait dans la longueur des siècles, tout absorbé. Autour
du vase le sol était visiblement imprégné de cendres. Il con-
tenait à l'intérieur les débris d'une petite tasse, égale à celle
trouvée dans un des tumuli de la forêt d'Ensisheim, et con-
servant encore son vernis métallique. On y avait déposé des
ossements calcinés, mais qui avaient ensuite été concassés
en parcelles trop minimes pour qu'il me fût permis de con-
stater si c'étaient des restes d'ossements humains ou d'anir
maux. Leur masse assez peu considérable, était restée
intacte. Il est probable que, placé aux pieds du mort, le pot
qui contenait cette écuelle, d'une argile du plus beau rouge,
mais dont plusieurs tessons ont revêtu une teinte brun-ver-
dâtre, par suite de leur long séjour dans le sol imprégné de
charbon, aura pendant de longues années soutenu le poids des
jt,Googlc
— 149 —
terres qui l'étreignaient, jusqu'à ce que l'huinidité l'ayant
pénétré et ayant détruit sa solidité, il a fini par se rompre
et par s'aplatir sur Ini-même, en provoquant la cassure du
petit vase qu'il contenait. Les dessins qui entourent le ventre
du grand pot ont été prorondément entailles dans la pâte par
l'ouvrier à l'aide d'un instrument tranchant; les dentelures
striées rappellent celles de la grande écuelle trouvée dans la
tombe ouverte du Hûbelwseldele , avec celte différence que
les stries sont autrement disposées. Elles sont toujours réu-
nies par cinq, foimant de grands carrés, partagés en croix.
Tout autour du col de l'orifice qui, lui-même, est noir, se
montrent de distance en distance de petits trous qui, sans
doute, ont àù servir à maintenir par une ligature le cou-
vercle. C'est la première fois que cette particularité m'a été
offerte. Ce couvercle, brunâtre et en forme d'écuelle pro-
fonde, présente sur les rebords extérieurs une suite de raies
noires appliquées au 'pinceau, et quelques bizarres ornemen-
tations jaunes sur ses flancs, circonstance qui, dans toutes
mes recherches sur la céramique celtique , est ici venu me
frapper pour la première fois.
11 est indubitable que la même fabrique qui 'H fourni les
poteries que j'ai eu l'occasion d'étudier sur les tumuli de la
forêt d'Ensisheim, a aussi fourni ceux des monuments funé-
raires de Reguisheim. Les habitants des deux localités ap-
partenaient incontestablement à la même tribu.
Dans un temps assez rapproché, la charrue qui chaque
année déplace la terre du haut de ces tertres, aura fait dis-
paraître les derniers vestiges de la population celtique de ces
environs. H était donc important de consigner avant leur to-
tale disparition, la présence de ses tombeaux encore exis-
tants.
Max. DE Ring,
Sterifairt de la SoaMi.
jt,Googlc
Église et abbaye de Saint- Etienne.
L'abbaye fut fondée en 717 par Adalbert, duc d'Alsace,
frère de sainte Odile. Sa fille, sainte Athale, en fut la pre-
mière abbesse. L'église actuelle, eu pierre de taille, posté-
rieure à cette date et dont il ne reste que le transept avec
ses trois absides, les murs des deux petites nefs et la partie
inférieure de la façade, est un des plus anciens spécimens de
la transition du plein-cintre à l'ogive.
Un lieau socle roman (fig. i) composé d'un grand tore
sur sa plinthe et de plusieurs assises à retraites plus saillantes
aux plates-bandes qu'aux murs, règne sur les quatre faces
de l'église.
Au droit des absides (fig. 2), le tore est brustjuement ré-
duit de hauteur et surmonté d'un petit cavet compris dans
la même hauteur d'assise.
Ce même socle forme, au droit de la porte principale, un
retour vertical, encadrant la porte, et se liant avec plusieurs
colonnes et pilastres des embrasures, pourlournant de même
le tympan plcin-cintre (voir le dessin du portail et le plan).
A la naissance du plein-cintre régnent deux cordons de cha-
piteaux, d'un dessin riche et des plus gracieux, mais brisés
en majeure partie. Un seul reste intact, et ses belles formes
font vivement regretter la mutilation des autres.
Le tympan plein de la porte était garni d'un bas -relief
sculpté dans la pierre; celui-ci est de même enlevé à coups
de ciseaux. Cette porte était comme celle de Saint- Thomas,
surmontée d'une grande rose, éclairant la nef centrale, et
jt,Googlc
_ m —
dont il ne reste, par suite de la ilémolltion de la partie supé-
rieure du clocher , que la moitié aujourd'hui murée.
Lors de la transformalion de l'église en théâtre au com-
mencement de ce siècle, les voûtes des trois nefs avec leurs
deux rangées de supports, ont été démolies et oo n'a con-
servé que les murs des nefs latérales , chacun percé de deux
petites ténêtres plein- cintre. La petite nef du nord a con-
servé son couronnementancien, consistant dans le talon ro-
man, les murs ont alors été exhaussés, et on a pratiqué plus
tard de chaque côté un rang de fenêtres supérieures, égale-
ment en plein-cintre, mais plus grandes.
La nef unique, d'une largeur inusitée par suite de ce
changement, a été couverte d'un plafond. Les trois absides,
en saillie sur le transept, sont placées dans les axes des an-
ciennes nefs.
Le transept est couvert de voûtes d'armes : celles du milieu
et du sud ont des nervures à boudins (fig. 3), celles du nord
n'a que des vives arêtes. Ces boudins vives arêtes reposent
dans la travée centrale sur quatre demi-colonnes et dans les
deux travées latérales sm* huit tronçons de colonnes ou con-
soles, terminées en quart de sphères et surmontées les unes
et les autres de plinthes arcaturées et de talons romans
(fig. 3 et i).
Les moulures des bases pattées des demi -colonnes sont
continuées sur les piliers et montants correspondants (fig. 5
et 6). Les deui arcs ogives aux extrémités des nefs latérales
ont été conservés au droit des transepts, mais celui delà
nef centrale a été démoli jusqu'à l'imposte et remplacé par
un arc surbaissé, se logeant sous le plafond moderne.
Ces arcs ogives, ainsi que ceux correspondants des ab-
sides, ont des plates-bandes en retraite, se rétrécissant vers
les naissances oi!i elles se terminent par un ajustement en
forme de console renvei-sée, ce qui dispense de contre-pro-
in. (M.) g"
jt,Googlc
— 152 —
fiier les impostes. Un ajustement analogue garnit les retoin-
bées des boudins et arêtes sur les impostes (fi}?. 7).
A l'extérieur, les trois absides sont couronnées d'arcatures
plein-cintre et d'un grand talon régnant à la naissance des
toits coniques couvertes de tuiles creuses (fig. 8).
Le transept a aussi un couronnement d'arcatures plein-
cinlre, mais celles du pignon nord semblent indiquer un ex-
haussement du toit-
L'établissement, après coup, des deux grandes fenêtres
postérieures du transept, a nécessité l'enlèvement des pilastres
intermédiaires.
En résumé, cet édifice peut être classé au XP siècle. '
Parmi les détails postérieurs à cette époque, on peut citer
une fenêtre à quatre lobes, dans un renfoncement à cintre
surbaissé dans l'encognure nord-ouest du transept.
Une inscription avec caractères du XVP siècle à l'intérieur
du même transept, cachée aujourd'hui par un autel.
L'interruption du socle sur la face nord indiquant l'exis-
tence à celle place d'une porte latérale, murée aujourd'hui.
Sur l'un des deux anciens autels latéraux de l'église de
sainte Magdeleine, se trouvait un tableau représentant l'apo-
théose de sainte Athale, dans lequel un ange tenait en main
le modèle de l'église de saint Etienne, avec sa façade plein-
cintre de la largeur des trois nefs , et conforme à un ancien
dessin de Silbermann reproduit dans l'ouvrage de M. Piton'.
L'étage supérieur du portail à fenêtres géminées ogivales
était de construction plus récente.
1. 11 est dilUcite d'admettre qu'un monumcut dans lequel les voùles
liaient toutes au tiers-point, cl qui présente dans ses parties décorallTes,
tels que les chapiieauï du porlail, tuui de motifs du système ogival, re-
monte jusqu'à celte époque. .Nous le reporterions volontiers au milieu ou
au commencement de la seconde moitié du XII' siècle.
(Note de M. l'abbé Slraub.)
S. Ce dessin est conservé à la bibliothèque publique de la Tille.
jt,Googlc
— 153 —
Quant aux bâtiments du couvent, ils ont été complètement
défigurés par suite de leur transformation en manufacture
de tabacs.
Au midi de l'église, on trouve encore le cloître entouré
de portiques voûtés, ayant6arcades à l'est, autant àl'ouesl,
et 7 sur chacune des deux autres faces.
Feu M. FniES.
jt,Googlc
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AU 10' Dl l'ORIClNAL
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LES ANTIQUITÉS DU ZIEGENIÎERG ,
AUX ENVIRONS DE NIEDERBRONN.
Au nord-ouest de Niederbronn, à deux ou trois kilomètres
de rétablissement Ihermal et presque à l'entrée de la grande
vallée que parcourt la route de Bitche, s'élève la montagne
conique du Ziegmberg (Seckenberg de la carte de l'élat-ma-
jor) , une des quatre ramifications qui, du Gross-Winterberg
descendent dans la vallée. Le sommet de cette montagne,
couvert de chênes presque séculaires , forme un plateau de
peu d'étendue, mais assez uni. On y jouit d'un fort beau
point de vue du côté de la plaine du Rhin et de )a Forét-
Noire; des montagnes plus élevées, an nord et à l'ouest,
ferment l'horizon et cachent complètement cette partie du
pays.
Mais ce qui donne à ce point un intérêt tout particulier ,
ce sont les monuments d'un autre âge qui s'y trouvent dis-
séminés ; t'antique enceinte surtout qui entoui'e le plateau
d'une façon continue quoique peu régulière. Cette enceinte,
assez bien conservée dans quelques-unes dé ses parties , est
presque entièrement renversée dans d'autres, et ce n'est
qu'aux nombreux débris qui jonchent le sol , qu'on en peut
reconnaître la direction.
On se rend facilement compte de cette destruction en
voyant la végétation vigoureuse des arbres qui ont pris ra-
cine dans les interstices des pierres; mais la main des hommes
n'y est pas restée étrangère. Dans les coupes, qui, à de longs
intervalles sans doute, ont été ^tes sur cette montagne,
les bûcherons , peu soucieux de la conservation d'un mur
dans lequel ils ne voyaient qu'un obstacle fort incommode à
Hl. (M.) 10**
jt,Googlc
- 156 —
l'enlèvement ôes troncs , se sont empressés de le faire dis-
paraître.
Ce mur n'a aucune analogie, quant au mode de construc-
tion, avec celui de Sainte-Odile. Il n'est formé, en grande
partie, que de pierres de petites dimensions , recouvertes en
quelques endroits de pierres plus larges , en forme de dalles,
telles qu'elles se rencontrent naturellement dans les assises
du grès vo^ien et du grès bigarré. Quelques-unes de ces
grosses dalles ont glissé le long du mur, dont aujourd'hui
elles cachent, en partie, la base; quelques-unes des petites
pierres qui forment le mur , présentent l'aspect de moellons
grossièrement taillés.
En descendant ensuite du plateau dans la direction de
l'Elst, et à la distance d'environ dix mètres de l'enceinte , on
rencontre deux pierres levées , placées à l'extérieur du mur
dontlesdébrisjonchentlesolà leurs pieds. Ces deux pierres,
réunies à leur base , ont une hauteur de trois mètres environ,
et en les examinant de plus près, on reconnaît facilement
que, dans l'origine, elles n'en devaient former qu'une. En
effet, les deux côtés qui se font face présentent les mêmes
fissures et les parties saillantes et rentrantes correspondent
entre elles sur toute l'étenduedes deux surfaces. Des influences
atmosphériques , la gelée très-probablement, auront déter-
miné une disjonction dans le sens vertical , parallèle aux
deux faces extérieures. Les contours de ces deux pierres sont
du reste presque identiques. Elles ont la forme d'obélisques
et on est tenté d'y voir un men~hir, tant elles ressemblent
à ces monuments si nombreux . dans le nord-ouest de la
France.
En contournant entin le plateau du Ziegenberg et en
prenant la direction de la vallée de Durstbach, à la base du
sommet du Gross-Winterberg , à l'endroit même où com-
mence , par une légère dépression de la crête , la ramiiica-
jt,Googlc
— 157 —
tion du Ziegenberg , on se trouve en face d'un gros bloc de
gr^ Tosg^en , qui présente un intérêt tout particulier. En
effet, sur l'une des faces de ce bloc, est sculptée en relief,
presque de grandeur naturelle , une figure féminine assise.
Cette sculpture , la tête surtout, a été malheureusement très-
mutilée. La partie inférieure du corps, seule, est couverte
d'une draperie, le buste est nu; on dirait qu'elle tieni , des
deux mains , déposé sur ses genoux, un objet qui parait être
un bassin. On voit h la partie supérieure de la tête quatre
ou cinq entailles carrées , d'un centimètre environ de côté,
disposées très-régulièrement au-dessus du front.
Serait-ce , par hasard , une représentation dlsis , comme .
on le prétend ?
n serait désirable que celte sculpture, connue dans le pays
sous le nom de Gailer-Liss, fût étudiée, avant que la manie
de destruction , si commune aujourd'hui , ne l'ait fait entiè-
rement disparaître.
M. F. Engelhardt, directeur des forges de Niederbronn,
qui a bien voulu me diriger dans mes courses aux environs
de cette ville et à qui je dois la connaissance de ces curieux
monuments , m'annonce que tout récemment encore on en
a découvert d'autres dans la forêt du Reckenberg et du
Crross- Winterberg.
Je pense pouvoir les visiter avec lui dans le courant de
l'été.
15 février 1860.
Opperhann.
jt,Googlc
UNE CHARTE DE 1187
CONCEBWAHT LE MOULIN A TBOB ROl'ES A ECKBOLSHEIM.
Dans les rapports que j'ai soumis au Conseil général de
notre déparloment, j'ai eu plusieurs fois l'occasion de faire
remarquer les nombreux documents et actes de toute nature
qui se rattachent aux moulins de la plaine d'Alsace et qui
forment les annales domestiques de ces indispensables auxi-
liaires du « salut public. » Je viens tout récemment de mettre
la main sur une charte, relative à un moulin d'Ëckbolsbeim,
qui fait remonter l'existence de cet établissement au temps
de Frédéric Barberousse. C'est le fonds du cbapiti-e de
Saint-Pierre-le- Vieux qui en est dépositaire et ajuste titre,
car le couvent lui-même est partie obligée dans le contrat,
dont je vais donner le texte et la traduction.
C'est la fondation d'un anniversaire, auquel s'engage le
chapitre, par reconnaissance envers le Lombard Humbert,
père de l'un des chanoines. Ce Lombard a eu la bonne
chance de fournir des fonds , à l'aide desquels le chapitre est
parvenu à arranger à l'amiable un litige avec les usufruitiers
du moulin à trois roues d'Eckbolsheim. A la même occasion,
et du même coup, le Lombard rachète une redevance qu'il
payait au couvent pour une maison et un moulin à Illkirch.
Jepuis,dèscemoment,laisserparlerle document lui-même.
«In nomine sancte et individue trinitatis. Notum esse vo-
«lumus lam futuri quam presentis seculî hominibus quod
s Humbertus , natione Longobardus, professione medicus,
«dignitate civis Argentinensis, ab omni obligatione scilicet
« domus inter sellatores et motendini in Illekirchen se suosque
jt,Googlc
— 159 —
« he['tïijt<g solvit qua convenlui sancti Pétri aïKe portam
a Argentioensem obligalus Cuil. Hoc autem fecit in quadam
(dite dirimenda quse versabatur inter conveotuin predictum
a et Eberhardum quemdam clericum suosque coheredes.Litis
» aulem forma talis fuit. Prepositus cum convetitu dicebal se
• locatorem esse moleiidini trium rolarum et ejus appeiidtcium
ascilicet saltus trium mansuum et qiiarta parte matisi fru-
i giferi et quadani areola in villa Ekkebotdesheim sîla. Hoi'um
e autem enumeratorum usufi'uctuarJos disit esse conductores.
« Ëberhardus vero et ejus coheredes e coutra terlie parlis
« molendini videlicet unius rote cum suis appendiciis dixerulU
« se possessores bereditarios esse. Hanc litem Episcopus Hein-
« ricus consulenle Berhloldo caiitore diremil in hune modum
« quod prefôtum capilulura XVII Itbras Argentinensis monelti
a Eberhardo suisqne coberedibus tradidit. E contra prenotaU
« conlraversores quicquid juris in predicta parte molendini
* suisque appendiciis videbantur babere unanimiter capitulo
« resignaverunL Sicque tercia pars molendini et ejus appen-
ïdicla que convenlus prius quasi nude posséderai per con-
0 solidationem obtinuit. Predicte vero pecunie prenotatus
« Humbertus dedil octo talenta liberans se suosque ut diximus
i beredes a qualibet obUgatione predicti claustri. Gonvenlum
« vero taliter obligando sibi uL yigilias et missam pro defunctis
esemel in anno tribus continuis diebus decantet tribus per-
« sonis adbuc in carne vivenlibus. Humberto sciticet pecunie
«datori et fierbte uxori sue aput (sic) pontem beati Arbo-
«.gasti incluse, et filio ejus Humbeito in predicto claustro
€ sancti Pétri canonico. Cum autem hee très persone universe
€viam Garnis fuerint ingresse, conventus ut spopondit eas
«sepeliat et anniversarii eorum celebrando vigilias et missam
« pro defunctis numquam immemor existât. Hee autem stjli
aofficio et sigilli inpressione (sic) conflrmavimus ne tem-
< poris prolixilate possenl a memoria posterorum cadere.
jt,Googlc
— 160 —
(Acta suiit autefnhecannoabincamationedoniinimitlâsimo
« centesimo octogesimo sepUmo indictione quinla tesUbus
«subnotatis Heinricus episcopus Berchloldus cantor. Moran-
(du8 scolasUcus. Ëberhardus custos majoris ecclesîe. Cano-
t nici sanctî Pétri Ëberhardus preposilus. Ëberhardus decaaus.
€ HartuDgus magister scolarum. Heinricus custos. Gernodus.
(Humbertus. Hugo. Willeheimas. Ëberhardus. Ânshelmus
f porlarius. Willehelmus cellerarius. Burchardus. Golefridus. *
Au nom de la sainte et indivisible Trinité : nous tenons à
l^re connaître aux hommes des siècles présent et futur que
Humbert, Lombard de nation, médecin de profession, ayant
la qualité de citoyen strasbourgeois, s'est libéré, lui et ses
héritiers, de toute obligation dont il était tenu à l'endroit du
couvent de Saint-Pierre devant la porte de Strasbourg, pour
une maison entre les selliers à Strasbourg et pour le moulin
d'Illkircb.
Et il a fait cela, en terminant un litige pendant entre le
susdit couvent' et un certain Eberhard, clerc, et ses cohé-
ritiers. Voici quel était le sujet du litige;
Le préposé et le couvent se disaient locateurs du moulin
aux trois roues et de ses appartenances, savoir, d'un bois
de trois manses, et du quart d'une manse frugifére, et d'un
certain terrain surbâtj dans le village d'Eckbolsheim, elles
usufruitiers des biens énumérés , il les disait simples loca-
taires. A cela Eberhard et ses cohéritiers répliquaient qu'ils
étaient possesseurs par droit héréditaire de ta troisième partie
dudit moulin, savoir d'une roue et de ses dépendances. Ce
litige, l'évêque Henri, assisté du chantre Berthold, l'a ter-
miné en cette manière que le susdit chapitre (de Saint-Pierre)
eut à livrer il livres monnaie de Strasbourg audit Eberhard
1. Ici, Saint-Pierre-le- Vieux est désigné par eonveniut , plus bas par
«opf (ufttm.
jt,Googlc
'" -" — 161 —
et à ses cohéritiers. Par contre, la susdite partie adverse a
résigné à l'unanimité entre les mains du chapitre tous les
droits qui pouvaient lui compéler sur la susdite portion du
moulin et de ses dépendances. Ainsi le tiers du moulin et de
ses dépendances que !e couvent tenait auparavant à titre de
nue propriété, fut aussi consolidé entre ses mains. 0r le sus-
nommé Humhert livra huit talents de ladite somme, se libé-
rant ainsi, lui et ses cohéritiers, comme nous l'avons dit, de
toute obligation vis-à-vis du susdit cloître; et obligeant au
contraire le couvent à célébrer, une fois par an, pendant
trois jours consécutifs, les vigiles et une messe pour les morts,
pour les trois personnes eu ce moment encore revêtues de
leur corps charnel, savoir Humbert (lui-même), bailleur de
l'argent, et son épouse fierthe , récluse près du pont de Saint-
Ârbc^st, et son fils Humbert, chanoine dans ledit couvent
de Saint -Pierre. Mais lorsque ces trois personnes auront
toutes suivi la voie de la chair, le couvent, ainsi qu'il ^n a
pris l'engagement, devra les ensevelir, et ne jamais mettre
en oubli leur anniversaire, en célébrant les vigiles et la messe
des morts. Et nous avons confirmé ces conventions à l'aide
de ce document et par l'impression de notre sigillé, afin
qu'elles ne pussent, dans le courant des années, échapper &
la mémoire de la postérité.
Ainsi fait l'an de l'incarnarion mil cent quatre-vingt sept,
indiction cinquième, et en présence des témoins ci-après
désignés: Henri, évéque. Bertbold, chantre de la cathédrale.
Horand;, écolâtre. Ëberhard, custode de la cathédrale. Cha-
noines de Saint -Pierre : Eberhardus, prévôt. Eberhardus,
doyen. Hartungus, directeur des écoles. Henri, custode. Ger-
nodus. Humbertus. Hugo. Willehelmus. Eberhardus. Anshel-
mus, portier. Willehelmus, cellerier. Burchardus. Gotefridus.
Le sigillé manque.
m- (K.) 11
jt,Googlc
— 162 —
Je n'ai pae besoin d'insister sur l'intérôl local que présente
ce document; c'est un vrai titre de noblesse pour le moulin
reltilé dans la charte; il nous &iL connaître en même temps,
à cette époque reculée, l'admission au nombre des citoyens
de Strasbourg, d'un médecin lombard, réfugié peut-être
dans notre cité h la suite des convulsions dviles qui agitèrent
son pays sous le règoe de l'empereur Frédéric 1, dont il fut
sans doute partisan. J'aurais du moins quelque peine à m'ex-
pliquer la présence d'un Guelphe à Strasbourg et encore
moins l'inscription de cet ennemi de l'empire dans le livre
d'or de notre cité.
L'évëque Henri (I) de Hasenbourg administra te diocèse de
Strasbourg de 1181-1190; il était l'ami de l'illustre empe-
reur de la maison de HoheostaulFen, et l'accompagna dans
sa cr(H8ade; mais trop fortement éprouvé par les ^ligues de
la campagne, il revint mourir à Strasbourg, presque au
même moment oîi son ami Frédéric I périssait dans les eaux
glacées du Cydnus.
La cberte dont je vous ai communiqué la teneur est anté-
rieure de (rois ans à cet événement tragique.
Parmi les noms des témoins vous avez sans doute remar-
qué ceux de touslesdigmtairesetfotictiouuaires du couvent,
situé A celte époque près des murs de la ville et n'ayant pas
encore l'importance qu'il acquit deus siècles plus lard, lors-
que le cbapitre de Saint-Michel de Rhinau lui fut incorporé.
L Spach,
archiviste du ttépartemetit.
jt,Googlc
BULLE DE MARTIN V
(du 15 OCTDBGG 1430),
t l'InUntloD d« t*allft«rk th)lll*UBigdeai«ft, itiqjyt de StTMlwiiii,
la oérteMale d« U Mnticntlu. ■
(Martinus, episcopus, servus servonim Dei, Wilhelmo
« electo Argentinensi salutem et apostoticam benedictionem.
(Quum nnper ecctesi% Argentinensis tune pastoris regi-
«mine destitute, de persona tua nobis et fratribus nostris
« ob tuorum esigenti'ani meritorum accepta de eorundem
< fratrem consilio auctorilate apostolica duserimus provi-
« deodum preûciendo le illi in Episcopum et pastorem prout
(in nostris inde confectis litteris plenius contineUir. Nos ad
«ea que ad tue comoditatts augmentum cedere valeant là-
«vorabiliter jntendentes tuis supplice tionihus inclinati tibi ol
la quocumque malueris cstholico antistite gratiam et comu-
«nionem aposlolice sedîs babente astitis (sic) et in hoc
«tibi assistentibus duobus vel tribns catholicis Episcopis
€ similem gratiam et comunioDem habentibus munue con-
«secralîonis recipere valeas ac eidem Antistiti nt munue
« predictum auctorilate nostra impendere libère tibi possit
« plenam et liberam concedimus tenore presentium facult»-
(tem, volumus autem quod idem Antistes qui tibi prefatum
« munus impendet postquam ilhid tibi impenderît a te noslro
1- La publication de cette balle de Hartiii V a été motivée par la dts-
ousaion proloDgèe, à Itquedle a dosnë lieu un eoToi de M. Scbœil , (Ils,
deSaTerne.daDelaBÉBocediiCiuiiUéâujuillel 18S9. ^Voirfiultetiu, vol.lU,
p. 62-64, 67-68, 108-110, enfin p. T48.)
Par ces expltiailions contradictoires, il demeure prouvé que revêque
Guillaume de West svât en eSetélè ordonne, maiï non eoiuaer^. — Ainsi
seeonaiiient riiia»i()liandet'ËslieedeHonawiller«t lacbartede liiO.
i>,Cooglc _
— 164 —
f et Romane ecclesie nomine fidetitatis débite solitum recipiat
tjuramentum juxta formam quam sub bulla nostra mitlîmus
( interclusam ac formam juramenti quod te prestare con-
«tigerit nobis de verbe ad verbum per tuas patentes litteras
f tuo sigillo signatas par proprium nunlium quato cius {sic)
< destinare procuret. Quodque per hoc venerabili fra tri nostro
«Archiepiscopo Magiintinensi cui prefata ecclesia metropoli-
« tico jure subesse dinoscitur nullum in postenicn prejudicium
«generetur. Dalum Rome apud Sanctum Petrum, Idibus
f Octobris pODtiûcatus nostri anno terUo.
P. DE PiSTORIO. »
Martin, évéque, serviteur des serviteurs de Dieu, à notre
bien-aîmé lîls, Guillaume (évêque), élu de Strasbourg, salut
et notre bénédiction apostolique.
Puisque naguère nous avons jugé convenable, en vertu
de notre autorité apostolique, de pourvoir l'église de Stras-
boui^, alors privée d'une direction pastorale, en te met-
tant à ta tête d'icelle en qualité d'évêque et de pasteur, ainsi
qu'il est dit plus au long dans nos missives écrites à ce sujet;
après avoir recueilli l'avis de nos frères sur ta personne qui
nous {^[réait à nous et à nos frères, à raison de l'éminence
de tes mérites;
Accueillant avec faveur tout ce qui peut tourner au profit
de tes convenances personnelles, et nous rendant à tes
prières, nous t'octroyons par les présentes pleine et entière
faculté de te faire assister par tel prélat catholique que tu
préféreras, jouissant de la grâce et communion du si^e
apostolique, et que tu puisses recevoir le bénéfice de la
consécration par les deux ou trois évêques catholiques qui
t'assisteront en cette occasion, pourvu qu'ils jouissent de la
même grâce et communion, et octroyons par la teneur des
présentes au prélat de ton choix pleine et entière acuité de
jt,Googlc
— 165 —
te conférer, en verlu de notre autorité, la même consé-
cration;
Voulons aussi que le même prélat qui te conférera ledit
bénéfice de la consécration, après te l'avoir conféré, reçoive
de la bouche, en noire nora el au nom de l'Église romaine,
le serment habitue) de fidélité, selon la formule contenue
dans la bulle que nous avons envoyée à cet effet, et qu'il
ait soin de nous ^re parvenir, le plus tôt possible, par un
messager spécial, au moyen de lettres patentes, scellées de
ton sigillé, la formule littérale du serment que tu auras prêté;
Voulons en outre que par celte faveur il ne résulte aucun
préjudice éventuel à notre vénérable frère l'archevêque de
Mayence, dont relève ladite église (de Strasbourg), en vertu
du droit métropolitain.
Fait à Rome, près Saint-Pierre, aux Ides d'octobre, la
troisième année de notre pontificat.
■Signé : P. DE PiSTORio.
L. Spach,
artlUvUle du dipiartemeiU.
jt,Googlc
RAPPORT SDR LES BAINS ROMAINS
DËGOUVERTS A MÀU[W[LLER, BH tS59.
Ce villag;e, appuyé sur la pente occidentale d'un coteau de
la Lorraine allemande, à 6 kilomètres de Drulingen, chef-lieu
du canton, offre aux regards un labyrinthe de mamelons et
de maisons, habitées par des cultivateurs et par des tailleurs
de pierres.
Les rues, creusées par les pluies , soot sillonnées par des
murs qui affleurent le niveau du sol et qui indiquent l'exis-
tence antérieure d'une série de bâtiments régulièrement con-
struits. Ces fondements qui ne débordent pas le coteau, se
rencontrent partout, dans les maisons, dans les jardins et
dans les champs avoisinant le village à une aire de 9 hectares.
Mais plusieurs raisons défendent de restreindre leur péri-
phérie dans ces limites.
Près du mamelon, appelé Spielgasse, on remarque sur sa
pente un mur formant un arc d'un grand cercle et traver-
sant une partie de la rue.
Un second mamelon est ceint d'une rue nommé Burggasse.
L'église, dominant un troisième mamelon, est incontestable-
ment bâtie sur des débris d'un édifice romain : une partie des
pierres portent les traces du oseau des ouvriers gallo-romains.
Le bassin qui sert d'abreuvoir a été découvert par hasard,
il y a 70 ans. Il affecte la forme d'un fer à cheval. Le puits
qui y verse son eau limpide, est placé au milieu du segment.
Le mur du bassin est construit en pierres calcaires de moyen
appareil ; son étendue mesure 3% mètres sur 3 mètres d'élé-
vation. L'enceinte, jadis remplie de décombres couverts de
broussailles et de quelques vieux cerisiers sauvages, est dallée.
jt,Googlc
— 167 —
L'ensemble du village présente de loin el de Ions les côtés tiri
coup d'œil pitloiesque que les Romains durent lechercher.
En somme , la situation de Mackwiller est si favorable que
les Romains durent être facilement engagés à s'y établir ou
à fonder une villa splendide et peuplée de citoyens aisés.
On ignore le nom qu'elle portait au temps de sa splendeur
el répofjiie de sa destruction. Était-ce l'invasion des .allemands
a» 111* siècle ou la fureur aveugle des Huns, au V*, qui avait
promené sur ce Tusculom vosgien le fer et le feu ?.. .
En fouillant dans te sol du Hemst jusqu'à l'église on voit
qu'un incendie généra) a tout consumé. Sous les décombres,
recouvrant l'enceinte de l'ancien temple voûté et à une
hauteur d'un mètre 50 cent. , on retrouva des ossements
humains mêlés aux débris , aux charbons et à la couche
épaisse des cendres. Les énormes moellons de grès du mur
qui fait face aux bains sont calcinés par l'action du feu au
point que les queues d'aronde qui lient ces blocs en sont
carbonisées. Ce feu iconoclaste n'a-t-il pas i-avagé les statues
du temple el des bains?
Plus tard je communiquerai au comité un plan exact et
complet de ce temple et du bassin, accompagné d'un rap-
port détaillé, où entrera la description de l'aqueduc qui four-
nissait les eaux aux bains et des égouts qui les déchai^eaient.
Du haut du coteau te spectateur jouit d'un magnifique
panorama. A l'ouest il a devant lui les belles prairies du
vallon recourbé, emaillées de fleurs; à droite les hauteurs
boisées de Rimsdorf, des vignobles et la gorge appelée Hôll.
Vis-à-vis du village s'étend une chaîne de collines et de
coteaux cultivés dont le pied repose sur un tapis de prés,
à travers lesquels serpente un ruisseau charmant. A gauche
el sur la pente douce du Blieningerberg, véritable musée
d'antiquités romaines, l'œil plonge dans la vallée vaporeuse
de Berg et de Thaï entourée de leurs côtes voûtées, avec la
jt,Googlc
Berg-^irche, élevée sur un cône dominant tous les environs.
Au sud-ouest se montre la longue crête d'une montagne
boisée , qui étend ses pieds jusqu'au Lupbei^ contre lequel
s'adosse Dûrstel {Durum Castellumî).
Au fond du tableau se découpent en ligne bleuâtre le
Climonl, la coupole du Donon, le jardin des Tées, le Nollen,
le Schneeberg, le Champ du feu et le reste de la chaîne des
Vosges jusqu'à l'enceinte antique du Limersberg, découverte
par M. A. Goldenberg. Au sud et à 1 kilom. de Mackwilier
le Todtenberg sert de repoussoir à ce tableau ravissanL A
l'est et au delà des collines de Ilambach, de Diemeringen et
de Grunenwald se dessinent sur l'horizon les contours ondulés
des Vosges jusqu'au fort de Bitscfae. Le Burg et les fortifica-
tions antiques du plateau du Scheid accusent par des couleurs
d'un vert sévère la vallée étroite et profonde du Spiegel,
qui seule dans ces contrées servait de passage à ceux qui,
venanL de la vallée du Rhin, voulaient pénétrer dans les
Gaules. Au nord de Mackwilier le paysage prend un aspect
plus riant, mais moins pittoresque. La voie romaine, dite
Hochstrasse , se dessine sur la crête des collines jusqu'à
perle de vue. Dans le courant de l'été dernier Je cherchai
à renouer le fil de cette voie qui s'eflàce dans les champs de
Mackwilier, appelés Hemst ou Hembst, au sud de ce village
et se déroulant ei^ pente douce sur te coteau, Tout le monde
supposait que les princes de Nassau-Weilbourg avaient là un
château. C'est par celte raison qu'on appelle ces ruines le
Hemsterschloss. On avait porté sur ce château des jugements
singuliers. On parlait beaucoup d'un souterrain par lequel ces
princes pouvaient s'échapper en cas d'attaque et se .dérober
ainsi aux poui-suites de l'ennemi. Une tradition populaire,
conservée jusqu'à nos jours cachait d'immenses trésors dans
ces décombres. Je suis assez heureux de les avoir trouvés.
Le cantonnier communal, ancien militaire et actuellement
jt,Googlc
— 169 —
garde des bains, m'ayant indiqué plusieurs endroits où le soc
de la charrue avait louché à des fragments du pavé, je me
i-endis sur les lieux. Je trouvai que l'élévation n'étaîl pas na-
turelle, mais qu'elle touchait à nne espèce de talus. Plus loin
je découvris une portion de mur de quelques centimètres
d'élévation et d'une maçonnerie remarquable. Çà et là , sur
une grande étendue, le sol était jonché de débris de briques
striées et de tuiles à rebords.
C'est la raison qui me détermina à commencer mes re-
cherches aux abords du mur et la vue d'un morceau de
marbre blanc parfeitement poli me décida à fouiller en divers
endroits. Ce que j'y vis présentait tous les caractères de l'an-
tiquité romaine. Bientôt je découvris une construction bien
cimentée, puis une quantité considérable de fragments de
tuileaux , des éclats de porphyre et des plaques de marbre
poli de couleurs diverses et de différentes dimensions.
Le terrain composé d'argile sablonneux étant de bonne qua-
lité et tes murs nuisant à la culture, les paysans dans leur
ignorance, s'empressèrent de les détriùre partout où ils exis-
taient encore, d'emporter les plus belles briques pour les con-
vertir aux usages du ménage, de ramasser les plus grands
débris de briques, de marbre et de tuiles et d'en combler
les trous des chemins. Plusieurs maisons du village ont été
élevées avec des débris de murs. Personne ne s'occupa plus
du Hemsterschloss, sinon les enfônts qui s'amusaient à re-
cueillir le marbre et les morceaux de plomb dont ils se
servaient en guise de crayons. Les plus gros blocs de métal
qu'on exhuma par hasard furent vendus à des brocanteurs.
C'est par leurs mains que passa aussi une statuette en
bronze qu'on avait trouvée en 1842 lors de la restauration
de l'église.
On m'a rapporté qu'un prince de Nassau, seigneur du
village, avait fait exécuter, quelques lustres avant la grande
jt,Googlc
— 170 —
révolution , des fouilles sur le Hemst pour en retirer des
trésors; que n'en ayant pas trouvé, il fit enlever beaucoup
de belles pierres qu'il employa à la construction de son
château à Nen-Saarwerden, annexe de Saar-Union, puis des
cuves et des dalles en niarlH'e pour en orner son ctiâteau.
Les marbres ont disparu lors de l'abandon du château au-
jourd'hui en ruines. Des personnes très-âgées se rappellent
encore les parois des salons, revêtues de marbre et de belles
peintures ainsi que des parquets en mosaïque. Je me hfttai
d'informer M. le colonel de Morlet de mes découvertes et
de lui remettre quelques échantillons de cette imposante
trouvaille.
La société archéologique a bien voulu répondre à l'em-
pressement de mes vœux et accorder aux sollicitations actives
de M. de Moriet une allocation de 100 fr. pour des fouilles
par lui proposées.
Après la rentrée des moissons et muni du consentement
des propriétaires, je fis creuser d'abord pour trouver les
angles de l'édifice.
Le mur ouest fut découvert, puis le côté sud. Mais lors-
qu'on eut déblayé de chaque coté une viu^ine de mètres
d'étendue, on dut s'arrêter parce que les sous-constructions
se prototigeaient dans un champ voisin, sur lequel je n'avais
pas obtenn la permission de fouiller. Aujourd'hui les pro-
priétaires sont plus conciliants.
Ces deux murailles, garnies de distance en distance par
des contre-forts, sont d'une construction solide et admirable-
ment conservées à l'intérieur et à l'extérieur. Elles sont bâties
en assises de moellons de grès, d'un grain très-fin et tirés
d'une carrière voisine, appelée Morst, abandonnée depuis des
siècles. L'épaisseur des murs est de 0''',75, la longueur des
moellonsdeSOcent.surlOde haut; ils alternat avec des as^ses
de pierres calcaires, presque polies et reliées entre elles avec
jt,Googlc
_ 171 —
une symétrique élégance. Le tout est intact, et le ctmenl si
frais qu'on croirait voir un ouvrage de noire siècle.
La largeur des petits conlre-forts est de 70 cent., la pro-
fondeur de 90. Les couches de ciment de tuiles pilées dont
ces murs sont revêtus intérieurement et extérieurement ont
une épaisseur de 5 à S cent, et un poli parfait. Tous les murs
remplissent la première condition de solidité; ils sont d'a-
plomb. Leurs socles peints en rouge {rubrica} de diverses
nuances, varient en vivacité et en fraîcheur.
Pendant qu'une partie des ouvriers dégageait une pièce
percée d'une porte et qu'on eut exhumé un piédestal en
grès, fait au tour, mutilé à sa base, d'ordre toscan , je ils
continuer les fouilles du côté Est; elles nous conduisirent
d'abord à un mur bâti en briques striées, retenues par des
crochets en fer, puis à un mur formant un arc de cercle,
construit en moellons de moyen appareil proprement taillé.
Hauteur de chaque assise : 9 cent., longueur: 35 à 65 cent.
N'ayant trouvé que le sol naturel à une profondeur de
- 2 mètres , mon principal soin fut de déblayer les partiçs at-
tenantes qui comprenaient des solia et me firent connaître
par là que j'étais sur l'emplacement d'un bain.
Le plus petit de ces compartiments (B') affecte la forme
d'un parallétipipède rectangle dont on aurait coupé une
partie. Le plan transversal de cette coupure servit de siège;
le plan vertical est la paroi faisant face au gras de la jambe.
L'ouverture mesure en longueur l'",30 sur 49 cent, de lai'ge.
Le siège est long de 60 c, son dossier de 73 cent. Les pa-
rois et le siège sont recouverts d'un mastic épais de 12 cent,
et poli. Les angles sont fermés par des quarts de cylindre
habilement travaillés. Le tout est enduit d'une couleur cen-
drée. Au fond les deux parois sont percées et donnaient issue
à l'eau, servant aux bains de pied.
Le relief qne j'ai exécuté en terre plastique caraclérise
m. (M.) H*
jt,Googlc
- 172 -
iieltement la structure des autres solia , qui ne diffèrent du
petit que par leur forme et leur profondeur ; l'un à l'Est du
tepidarium, les quatre autres entre les arcs de l'hypocausle
au Nord et du/ri^iffartumauSud, et entrele iniiren briques,
construit presque tangrenliellement aux ai-cs des bains. Je dis
presque, car il en est distant de 30 cent. Je penche à croire
que ce mur en briques devait soutenir ie poids des t^res.
Son épaisseur est de 30 cent. Laideur des 4 solia : 6â cent.
Les murs des solia sont revitus de briques striées fisées aux
murs moyennant des crochets en fer.
Dans la partie plane du mur nord du frigidarium se trouve
un canal carré de 18 cent. La corde de l'arc a 4°',15, la hau-
teur du segment 65 cent., la profondeur jusqu'au sol pri-
mitifs mètres.
Au sud de cette pièce on en voit une autre longue de
S^.SO sur S^.SS de large. Je la nommerai ceUa unguentaria.
Elle prend ouverture de la façade sud. La cathedra est
attenante à une pièce couverte d'une demi -voûte appuyée
contre un mur. Cette voûte, dont il ne reste qu'une portion,
est construite en bri<)ues de moyen appareil posées à plat
dans un ciment très -épais et extrêmement dur. Elle avait
4" ,52 en longueur. Voûte, parois polies et peintes, couleur
cendrée.
Le mur Ouest de cette voûte, profonde de 2 mètres, est
percé d'une porte par laquelle on entre dans un compartiment
qui est à déblayer. Au Nord de cette pièce se trouve le tepi-
darium, où on entre par une porte et qui avait un parquet
construit en ciment. Largeur de la porte : 65 cent., longueur
du compartiment: 8"',20. Était-ce la natatiof
Vers le Nord se présente une pièce formant rectangle,
qui servait probablement de réservoir d'eau chaude.
A cette pièce touche l'hypocausle. Profondeur : 1 mètre.
jt,Googlc
— 173 —
largeur : 7"*,25 , longueur 5 métrés y compris la hauteur du
segment, qui a les mêmes dimensions que celui du frigi-
darium. La partie sud du parquet est enfoncée, une autre
recouverte de décombres. Le parquet est formé d'un mastic
compacte, composé d'un ciment très-dur auquel on a donné
un parfait poli. Onze séries de piliers de briques rondes et
carrées s'élèvent siu- ce parquet. Ces piliers en partie ren-
versés ou détruits ont âO cent, d'épaisseur. Épaisseur des
briques : 6 cent. Les plus hauts piliers avaient 60 cent. Ils sont
espacés entre eux de 35, 40 et 55 cent, et éloignés du mur îi
^n décimètre de distance. L'élévation de l'hypocauste ne saurait
â(re précisée. Je lui suppose une hauteur de 75 cent. Les
parois sont parfaitement polies et enduites d'un vernis gris,
ressemblant à de l'émail dur comme du marbre. En haut,
au milieu de l'arc , on avait ménagé une ouverture large de
33 cent, pour laisser échapper la fumée et la chaleur. Le feu
s'allumait dans le foyer, à l'angle nord-ouest de l'hypocauste.
Ce foyer a une ^ceinte de forme trapézoïdale , trois piliers
en briques carrées et un en briques rondes. On n'a trouvé
que des fragments des Uihes calorifères. Us sont en argile
et percés de trous de forme rectangulaire. Epaisseur de la
paroi : 3 cent., hauteur : !28, largeur : 10 et 12. La coupe
horizontale est un rectangle arrondi aux arêtes. La pose des
tubes échappe à l'examen ainsi que la construction du sol
supérieur , tout étant ruiné jusqu'aux dalles. Longueur : 54
cent., épaisseur: 6. Les fragments sont baignés dans un ci-
ment épais.
Passons à l'angle sud-ouest de cet édifice. Voici un com-
partiment plus spacieux que l'hypocauste et ayant le même
caractère; ce qui m'a fait supposer qu'il pourrait bien former
un arc de cercle. En effet une partie de cet arc vient d'être
mis à nu. Construction du parquet, arrangement des piliers,
tout comme dans l'hypocauste. Il appert par l'absence de
jt,Googlc —
— 174 -
lieiiiicuii]) ik' piliei's, dont ou remarque encore In base ci-
inentée snr le parquet, qulls furent anéantis dans les fouilles
exécutées pai- le prince de Nassau. La série longeant le mur
ouest, est presque intacte. Le parquet, composé d'un mastic
de chaux et de pierres de grès pilées, à une épaisseur de 15
cent., repose sur des pierres calcaires dressées verticalement
et laissant le vide entre elles.
Le foyer est sur le çôlé nord et séparé du mui' en pierres
taillées, par un mur en briques carrées couchées à plat.
Épaisseur rie ce mur : 25 cent. Le côté opposé est d'une
maçonnerie pareille contre laquelle s'appuient 3 piliers en
carreaux de terre cuite. Hauteur des piliers : 70 cent. Deux
piliers en briques appuyés contre un mur en pierre de
taille s'élèvent des deux côtés de la cheminée, large de 14
cent. Longueur du foyer i'",40sur 55 de large à partir d'une
plus grande brique pentagonale. On y a trouvé des cendres
et des charbons en assez grande quantité.
Dans l'angle nord-ouest de cette pièce, qui était peut-être
le calidarium , se trouve un pilier construit en briques car-
rées , laides de 35 cent. Un pareil pilier occupait l'angle sud.
A en juger par les vestiges de ciment , la seconde série de
piliers du côté méridional avait des carreaux de même di-
mension. Tous les murs sont polis el enduits d'une couche
épaisse de couleur grise. Dans les décombres on a trouvé des
fragments de plâtre peints en bleu de ciel. Il m'est impos-
sible, jusqu'à présent, de me faire une idée exacte de la dis-
tribution et de la destination des compartiments que l'on
remarque dans la partie déblayée du nord -ouest. Peut-être
avaient-ils servi aux gardes des vêtements et aux divers em-
ployés. La plus grande a pu être Yapodyterium.
Un peu plus vei-s l'ouest nous rencontrons uneseconde série
de compartiments. L'intérieur en est sillonné par des murs,
qui se coupent à angles droits et qui relèvent des habitations.
jt,Googlc
— 175 —
Des débris de frJse en mai'bre et en pierres calcaires, des
éclats de pdrphyre, des plaques d'ardoise, des baguettes en
marbre blanc et noir, des ornements sculptés en marbre
blanc, des IVagmenls de verre épais et minces dénotent une
construction pleine d'élégance el dé goût ; j'ai surtout re-
marqué un fragment de stuc.
La feçade mesure 33 mètres. Les murs sont garnis de dis-
tance en distance par de solides contre-forts, formés de
plusieurs assises de moellons plus grands.
L'un de ces contre-forts consiste en un monolithe nette-
ment travaillé et porte dans son plan supérieur ta trace de la
louve.
Entre le 2° et le 3° contre-fort gll une grande pierre de
taille, de forme trapézoïdale portant la trace de la louve et
d'une excavation circulaire à grand diamètre, mais peu pro-
fonde. Le compartiment extrême au sud est percé d'une porte
lai^e d'un mètre. Longueur de la pièce : S"'fi5 sur 2f",iO de
large. Le parquet est couvert d'un mastic, composé de chaux
el de briques pilées. Un trottoir en pierres de taille fait le
tour de l'intérieur , oii l'on a trouvé une quantité considé-
rable de fragments de marbre, des débris de poterie qui at-
testent la beauté de leur forme primitive et le talent des
ouvriers.
Dans le coin extérieur à l'ouest gisait un tas de sable
jaune très-pur, qui semble avoir été tiré des environs de
Harskirchen.
Dans le compartiment attenant , on exhuma trois clo-
chettes en métal; la plus grande abritant les petites. Elles pa-
raissent avoir subi l'action du feu. L'anse de la grande était
corrodéeau point qu'elle se détacha après un léger contact. Puis
le déblai mit à nu plusieurs morceaux de bronze artistement
façonnés, du verre bleuâtre, des fragments de frises, du
jt,Googlc
— 176 —
marbre blanc poli, beaucoup de clous eu fer, des ossements
humains et une def.
La loute petite pièce rectangulaire dans l'angle de la fa-
çade mesure en longueur l^^.ôS sur 1"',S0 de large. Son
fond est une maçonnerie aussi dure que la pierre calcaire.
Je ne préciserai pas la destination de cette eeUa. Les dé-
combres qu'on en retirait, couvraient une grande quantité
de longs clous en fer, des plaques de porphyre, des frag-
ments de frises en marbre et un Gragment d'un grand vase en
grès. Au Dord-est de ces trois compartiments on voit un
masfflf de maçonnerie qui se prolonge jusqu'à la façade. Elle
est construite en moellons posés verticalement et liés avec
an ciment très-épais et très-dur. Près de là gisaient des frag-
ments d'amphores, d'une terre assez fine. Sur une anse on Ut
l'inscription suivante : [= CCAECf. | C'est la seule u-ouYée
jusqu'à ce jour. Point de médailles ou de tuiles légionnaires.
Un fragment d'une pierre en grès, long de 31 cent, sur
Il cent, de hauteur et 15 de largeur est le seul qui dénote
un travail architectural. Voici le profil de la coupe verticale
de celte pierre.
La conservation des bains de Mackwiller étant désormais
assurée, je me félicite de trouver dans les fouilles à opérer
dans le courant de l'année prochaine, des richesses monu-
mentales qui intéresseront les amis de l'antiquité romaine.
Diemeringeii , le â1 décembre 1859.
HiAGEL.
jt,Googlc
_ 177 —
Rapport de 1. le profuient Jang anr les dicoBvertes de
inines romûnes & IickTÎllei par I. le pasteur Ringel.
(Si>sn<:e du 6 TËvrier IftâO.)
M. Ringél a été autrefois attaché à M. le professeur Schweig-
hseuser comme dessinateur pour les antiquités de cette pro-
vince. Initié par ces travaux aux études archéologiques , il a
constamment voué son attention aux objets qui se rapportaient
soit aux temps de la domination romaine, soit au moyen âge.
Placé depuis peu d'années dans un centre riche en b'aditions
historiques et peu exploré , il a été en mesure de recudllir
des informations utiles à ses recherches. L'été dernier un
cantonnier intelligent l'a rendu attentif à des murs enfouis
près du village de Hackwiller; M. Itingel s'est immédiate-
ment occupé de fouilles sur le terrain indiqué. Encouragé
par la société des antiquaires de France, il a poursuivi les
premières découvertes. Le comité historique d'Alsace a eu
communication de ces intéressantes trouvailles par une no-
tice sommaire, appuyée d'un plan dessiné et d'un plan en
rdief, qui indiquaient la situation et les détails du monu-
ment romain.
Ces ruines se trouvent à fleur du sol ; la tradition rapporte
qu'un château des princes de r^assau, seigneurs territoriaux,
avait existé dans cet endroit; ce qui est plus exact, ce sont
les souvenire de fouilles entreprises par un de ces princes
et l'enlèvement d'un grand nombre de matériaux employés
à des constructions dans sa résidence deNeu-Saanverden. Ce
fait explique l'état dans lequel se trouvent aiyourd'hui les
ruines de Hackwiller.
On savait déjà que le village de Hackwiller, dans le can-
ton de Drutingen , renfermait dans sa banlieue des tombeaux
HI. {M.) 12
jt,Googlc
— 178 —
(>allu-runiiiing. Nous devons peul-ètre y chercher le Macho-
nevillare, Macune-villare , le villare Madione, que nous
rencontrons dans les chartes de l'abbaye de Wissembourg
des années 712 à 715, publiées par Zeuss , N^' 201 , 234,
237, 265, et par M. Pardessus, Diplomata, t. Il, 1849, p.
■435, 444, 445. Pour établir cette identité, qui nous i-amè-
nerait presqu'à l'époque de la chute de l'empire romain, il
n'y aurait qu'une difficulté à résoudre ; quelques-unes de
ces charte^ placent le village sur la livière Isca , Hisca ,. ou
Isch, qui en est éloignée et qui se jette dans la Sarre a Wolfs-
kii'chen.
Mackwiller est situé sur une hauteur , au pied de laquelle
coule le Hôllbach ou le Riraershach , venant de Himersdorf,
que les chartes citées appellent Villa Rimoni. Le village lui-
même est privé d'eau et M. Ringel n'indique qu'un seul
puits pour toute la population, qui monte à prés de 800 âmes.
A quelque distance du village , la rivière traverse la roule
départementale de Diemeringen et se réunit à l'Eichel ,
VAquila des lemps carlovingiens.
Au sud du village, sur la pente de la hauteur, se trouvent
les ruines : ce sont des restes de mors qui atteignent pres-
que la surface du sol. M. Ringel est parvenu d'abord à dé*
couvrir un mur , long d'environ 30 mètres , et qui fermait
les bâtiments du côté de l'orient. Il y a renconli'é ce qu'on
appelle dans la construction des bains romains des Sellce ,
ou Solia (sièges pour les baigneurs), et le caractère du bâti-
ment s'est ainsi révélé aiix premiers coups de pioche. Le
peu de mots que la notice contient sur ces Sellœ manque de
précision ; on ne peut s'expliquer leur position , tournée en
dehors des salles qui pouvaient servir de bain; peut-être en
reprenant de ce côté ses recherches , M. Ringel découvrira-
t-il plus tard ie but de cette partie des ruines.
Si tes restes des bôtimenis se trouvent si près de la sur-
jt,Googlc
— 179 -
l'ace , l'urcliéologue remarquera par contre avec regret qu'il
li'a devant lui que les sous- constructions indiquant la dislri-
bulioD des diverses parties de l'édifice, maïs sans (race pré-
cise de leur destination. En deux endroits nous trouvons des
hypocaustes : c'est-à-dire le dessous des salles , avec les pe-
tites colonnes formées de briques rondes et carrées qui
supportaient le dallage du Lacontcum ou Sudalorium. M.
Ringel a même trouvé la place des fours qui servaient à
chauffer ces hypocaustes ; mais les dalles qui les couvraient
ont disparu, ainsi que les traces des tuyaux qui, en montant
le long des murs, chauffaient ces salles servant d'étuves.
Il est également impossible de dire quelle était le Tepida-
rium (la salle pour les bains chauds) , ou le Frigidarium
(bains froids) et de déterminer les autres localités.
L'entrée que M. Ringel nous indique sur le plan, diflëre
des vestibules des grands bains romains. Elle renferme, non
l'autel, mais une colonne, qui a peut-être été le soubasse-
ment de la slalue du dieu ou de la déesse présidant à cet
établissement. C'est ainsi que nous pourrions nous expliquer
pourquoi la moitié de cet atrium est fermée par le grand
mur d'enceinte. Lorsqu'on aura mis à jour les communica-
tions des canaux qui distribuaient les eaux chaudes et froides,
on acquerra une notion précise sur ces distributions inté-
rieures: jusque4à nous en sommes réduits à des conjectures.
Dans les bains romains, les salles destinées aux deux sexes
étaient soigneusement séparées. Celui de Mackwiller ne con-
tient aucune trace de cette double distinction, à moins que
la partie de sous-construction du côté occidental, séparée
du corps principal, n'ait fait partie des bains mêmes.
Les demi-cercles dans les salles marquées par D el G ,
peuvent avoir servi de base à des Orchestrœ ou sièges dans
des salles de bains : mais quel était le but de cet arrange-
ment dans ta salle D, dont nous n'avons que l'hypocauste ?
jt,Googlc —
— 180 —
Les archilecles romaÎDs prescrivaienl , il est vrai , de
gnndes salles pour les Apodyteria ou les Spolialoria, salles
où les baigneurs se déshabillaient; cependant le local que
H. Ringel voudrait affecter à cette destination, nous parsûl
trop vaste pour un établissement aussi restreint que celui de
Mackwiller.
Il sera utile de comparer ce monument à d'autres qui ,
plus ou moins rapprochés de Mackwiller , pourront diriger
M. le pasteur Ringel dans les fouilles qui restent encore à
faire. SchœpÛin a décrit les ruines de salles de bainsâBonx-
willer et a Licbtenberg; les plus vastes sont celles de Badeo-
waler (grand-duché de Bade) , établissement complet , qui
a pu être étudié dans ses nombreux détails, lors de la dé-
couverte en 1784.
On demandera peut-être quel a été le motif pour établir cette
construction, qui semble trop vaste pour la villa d'un parti-
culier, et trop restreinte pour une destination publique.
Ëxislait-il à Uackwiller une source minérale? Il y a dans
celle banlieue des sources salines , et l'exposé d'un décret
récent concernant les eaux minérales, cite Mackwiller; mais
aujourd'hui ces sources se trouvent dans la vallée et il était
impossible de les amener au haut de la commune. M. Ringel
nous indique une source à une distance assez considérable :
il fera les recherches nécessaires pour trouver la direc-
tion d'un aqueduc, qui aurait pu amener les eaux vers les
ruines; mais avant de se prononcer , il tâut attendre le ré-
sultat de ces recherches. En prenant en considération le
manque absolu d'eau à cette élévation du sol , il est difficile
de s'expliquer le motif qui aurait wgagé les anciens habi-
tants à établir sur ce point des bains aussi considérables. S'il
n'existait point de SoUa et quelques autres détails qui ont
décidé M. Ringel à voir dans ces ruines un bain romain , on
serait peut-être plus près de la vérité en admettant ici une
jt,Googlc
_ 181 ~
grande villa, bâtie par un seigneur romain. Les hypocaustes
se trouvent égatement dans d'autres bâtimenls de ce genre :
ils étaient un besoin urgent dans ces contrées , un peu
froides.
Dans tous les cas il foudra attendre des fouilles ultérieures,
et savoir gré à M. Ringel des eiTorls qu'il a faits et au cbef
du déparlement des soins qu'il a voués à cette découverte et
â la conservation do monument de MackwîHer.
L'édilice appartient à une époque où ce» contrées étaient
très-cultivées, comme toutes les parties des Vosges vers les-
quelles les invasions d'outre-ïthin avait refoulé la population
àe» plaines. C'étaient les demeures du peuple puissant des
Médiomatridens, dont le nom se trouve si souvent mêlé aux
luttes entre les populations romaines et germaniques.
Ces habitations compactes expliquent encore la découverte
récente de M. le pasteur de Diemeringen: c'est-à-dire les tui-
leries étendues dans les environs de Mackwiller. Il y a là encore
une analogie avec Badenweiler, qui avait également des lit-
briques de tuiles, à l'usage des habitations adjacentes; les
traces en sont conservées dans les. localités dont les noms
sont terminés en villa, et qui entourent ces baii|S grandioses.
jt,Googlc
NOTES
SUR LA VALLÉE ANTÉRIEURE DEL'ÏLL,
IB CANP ROMAIN MI BItITZGYBERG
BT I.B PBTIV CHATBAV JDB KvrPKIii.
(Mpirl«MHiHiil-Mii, irnitiiMiat Je HilbMK.)
La vallée antérieure de l'Ill est cette partie du Sundgau
comprise entre la ville d'Altkircii, comme limite méridio-
nale , el les dernières ramilîcations du Jura qui se confondeat
avec la grande plaine du Rhin au-dessous de Mulbouse,
comme point extrême au nord. Elle est traversée par la route
de Paris à Mulhouse, par le canal du Rhône au Rhin et par
le chemin de fer de l'Est.
Bien qu'elle soit privée de ces ruines grandioses d'archi-
tecture civile ou religieuse , dont d'autres parties de noire
province sont si richement pourvues, et qu'elle présente
plutôt des sites gracieux que romantiques, la vallée anté-
rieure de riU ne laisse pas que d'offrir de l'intérêt à ceus
qui aiment à remonter le cours des temps et à faire revivre
dans leur esprit, à l'aide de quelques monuments épars, un
état de choses qui n'existe plus en réalité.
Je n'apprendrai rien de nouveau aux honorables membres
de notre Société, en leur disant que les Romains ont connu
la vallée antérieure de 1111 et qu'ils y ont eu quelques éta-
hlissements. La simple inspection d'une carte de l'Alsace ro-
maine nous montre celte vallée renfermée dans le réseau de
routes romaines, limitée, au Sud et au Sud-Est, par la
ligne de Mandeure à Cambete, qui se dirige de là vers Ar-
jt,Googlc
— 188 —
g&Uovaria, elc; bornée à l'Ouest et au Nord par une aulre
voie qui se détache de celle de Mandeure , coupe ta lotite
des Leuciens, à Vrunca, et va joindre , près de cette dernière
localité, l'embranchement de la route A^Larga qui traverse
la vallée antérieure de l'ill. La topographie de la Gaule éta-
blira la direction de plusieurs tronçons de ces difTérenles
routes, tels qu'ils existent encore aujourd'hui sous les dé-
nominations de RÔmerwege , Herrenwege, aile Wege.
La vallée antérieure de l'IU présente, en outre, plusieurs
églises anciennes , telles que celle de Saint-Morand , autre-
fois de Saint-Christophe , prés d'Altkirch , et celle de Burn-
kirch, dédiée à saint Martin , au sud d'Illfurlh.
D'Altkirch à Brunstatt, sur les deux côtés de l'ill, dont
nous ne quitterons pas les bords, nous en écartant au plus
d'une lieue, soit à l'Est, soità l'Ouest, nous avons pu relever
vingt-deus châteaux ou maisons seigneuriales , construites
tant au moyen âge qu'au 17^ et au 18* siècle. Quelques-uns
de ces châteaux ont disparu complètement, d'autres ne pré-
sentent plus que des ruines ; ceux qui existent encore de nos
jours, n'offrent aucun caractère particulier, digne de fixer
l'attention de l'archéologue.
Parmi les familles nobles qui ont fourni des dynasties aux
différentes localités de la vallée, nous signalerons : les comtes
deMontbéliard, ceuxde Ferrette, lesHageobach, les barons
de Beinach , les nobles de Flachslanden , les Zu Rhein , les
Bathsamhausen zum Stein , les Waldner et les Besenwaid.
Plusieurs abbayes, celles de Remiremont, de Massevaux ,
de Hurbach, de Hohenbourg, et la prévôté d'Œlenberg,
possédaient également des domaines dans cette contrée, y
avaient établi des cours colongères ou exerçaient d'autres
droits seigneuriaux.
La tradition populaire place à Heidwiller a une grande
jt,Googlc
- iU ~
ville foniltie pdr les païens (Heiden) et ilétruile par les IIuiis,»
et une autre «ville Irès-impnrrante,» au sud de Brunstair.
La vallée antérieure de l'Ill fut, à difTérenles époques, ra-
vag:ée par les hordes guerrières des Armagnacs, par les
Suisses , les Suédois et, en dernier lieu , par les Français ,
BOUS kl conduite de Turenne. Les plus grands ravages y furent
exercés par les Armagnacs et les Suédois ; ce furent aix qui
démantelèrent les châteaux , détruisirent les églises, brûlèrent
et saco^ërent les villages. Plusieurs de ces derniers ne se
relevèrent plus de l«ur8 cendres ; les seuls moiiumrals qui
nous en restent sont d'anciens litres, des églises ou des
croix qui en indiquent encwe les emplacements, enfin les
dénominations de certains cantons ruraux.
Voici le relevé de ces villages détruits ;
1 et 2. Crispinifen et RoUngen, qui forment aujourd'hui
ta commune de Walheim. (Trouillal, I, p. 79, oii ces villages
sont cités comme localités inconnues; coiif.li , p. 13^; Chri-
stophorus. Revue d'Alsace, 1858, p. 50() et 509, et une
note de la mairie de Walheim.)
3. Bumkilch ou Bumkîrch. (Trouillal, I, p. 79.) Il n'en
reste plus que l'église qui s'élève sur le cimelière d'illfurl.
i. Kippingen. (Revue d'Alsace, p. 506.) Il existe encore
dans la banlieue de Brûnighofen un puits nommé IRppin-
gerhrmvnen.
5. Turnhausen, près de Spechbach-le-haut, ancienne-
ment Dorrenkusin, cité dans un litre de1139. (Trouillat, 1,
p. 273.)
6. Vswiller , près de Reiningen; la cour coloogére de ce
village dépendait de celle de Bernwiller, soumise elle-même
à la prévôté d'Œlenberg. (Horrer, Dictionnaire de l'Alsace,
p. 159; Revue d'Alsace, p. 510.)
7. Gildheim, près de Hoclistatt. (Revue d'Alsace, p. 5H ,
et une note de la mairie de Hochstatt.)
jt,Googlc
— 185 —
8. DùrrgebwiUer , près de Dùlenheim. (Revue d'Abace ,
p. 570.) Un canton rural de ce dernier village se nomme
GebwiUerboden (Note de la mairie) ; dans la banlieue de
Hochstatt , adjacente à celle de DideDheim , se trouvent les
GebtmllermaUm et le GebwUlerallmend. (Noie de la mairie.)
9. BuTTten, au sud de Brunstatt. (IVouitlat, I, p. 80, où
cette localité figure comme inconnue. (Revue d'Alsace, p.
504.) Le Bumenbrtaifien et le Bumenkreuz , croix oiiracu-
leuse où se font encore de nombreux pèlerinages, indiquant
l'emplacement de ce village détruit
Dans la crainte, Messieurs , d'abnser de votre temps et de
votre indulgence, je passe sous silence quelques autres parti-
cularités historiques ou topographiques qui se rattachent à
la vallée antérieure de l'IIl. Je me propose de les consigner
dans un essai spécial sur cetle partie du Sundgau, assez peu
connue dans le reste de l'Alsace, el qui pourtant, sous plus
d'un rapport, mérite d'être examinée avec soin.
Permetlez-moi , Messieurs, d'appeler votre attention, en-
core pendant quelques instants , sur deux points de cette
contrée auxquels des découvertes récentes ont donné quel-
que importance. Je veux parler du Britzgyberg avec son
camp retranché romain et du petit château de Kûppelé, si-
tués l'un et l'autre entre les communes d'illfurt et de ZiUis-
heim. M. Briscard , percepteur à lllfurt , en a &it lever les
plans qu'il a envoyés, il y a quelques années, à la préfecture
du Haut-Rhin.
L'origine d'illfurt et de Zillisheim est fort ancienne. Le
premier de ces villages, nommé autrefois Hlenvuorl, figure
déjà en 837 dans une charte donnée par Louis le Débon-
naire en faveur de l'abbaye de Hohenhoiirg (Schœpflin, trad.
p. Elavenèz, Als. illustr. III, p. 483); le second, appelé an-
ciennement ZuUineshmtn, dépendait, en 792, de l'abbaye
de Hurbach. (Schœpflin, ibid. 111 , p. 512.)
jt,Googlc
Illlurl est la première station du chemin de fer qui relie
Mulhouse à Paris et i laquelle nous arrivons déjà !âO ou 35
minutes après avoir quitté le débarcadère de notre cité in-
dustrielle. Nous traversons le village et, arrivés à la hauteur
de la maison d'école, nous suivons, à main gauche, un sen-
tier qui conduit d'abord à travers les vignes, puis s'enfonce
dans un bois , au sortir duquel nous nous trouvons sur un
des points les plus élevés de cette chaîne de coteaux qui ,
v^s le levant , ferment la vallée antérieure de l'Ill. C'est le
mont Saint-Pris , signalé , sous ce nom , sur la carte de
Cassini , et nommé par les habitants du Sundgau Sant Brikgy
A quelques pas au-dessous du plateau , et encore dans la
forêt , on remarque les fragments d'une croix en pierre qui
s'élevait autrefois près des ruines d'une petite chapelle , dé-
diée à Sainl-Prir; elle a été remplacée, depuis peu, par un
poteau en bois, surmonté d'une vitrine qui renferme une
image de la sainte Vierge.
Saint-Prix est l'abréviation altérée du nom de Sainl-Pré-
jecte (S. Prœjedus)*, évèque de ClermQnt, qui vécut au 1"
siècle et souffrit le martyre avec le jeune acolyte Élidius et
avec Saint-Amarin, le 27 janvier 674'. Il existe Clément,
près d'Oltîngen (canton de Ferrette) , une chapelle dédiée à
saint Préjecte ou Britzgy ; elle est confiée à la garde d'un
ermite et a donné son nom à la magnifique forêt de Britz-
II se rattache au Brilzgyberg plusieurs légendes populaires
qui remontent à une haute antiquité; mais ce qui le rend
1. Cette dernière dé nom) nation lui est aussi donnée sur les plans dti
cadastre, ainsi que sur la carte de l'État-jnaJor.
2. Voy. la légende dans Eunkler , Leben der Eeiligen des Etsasses.
Colmar 1839, p. 8— 12, el surtotil dans Dora J. P. Pitr<i , histoire de
aaiut Léger, Paris 1846, p. 382, 349.
a. Dom Pitru, I, C. p. 3t9, cf, p. 28!.
jt,Googlc
— 187 —
important pour l'archéologue , ce sont les traces non équi-
voques et nettement accusées d'un camp retranché romain.
La partie du Britzgyberg à laquelle on arrive, après avoir
quitté le sentier de la forél , présente un plateau de forme
rectangulaire , bordé au sud et à l'ouest par la forêt ; au nord
par les restes d'une élévation continue ou rempart, formé
de terre rapportée, et d'une hauteur moyenne de i mètre
à 1 Vi""; 'e côté de l'est est ouvert et touche à des champs
cultivés. Le rempart, dont il n'existe plus, comme nous ve-
nons de lé faire remarquer , que quelques restes au nord dn
plateau, entourait également, il y a une vingtaine d'années,
les trois autres côtés du rectangle et dominait un fossé qui
disparait de plus en plus, soit que le vent ou la pluie y trans-
portent la terre végétale, soit que le soc de la charrue en rase
les bords.
A l'exception des ruines de la chapelle de Saint-Prix, il
n'existe aucune trace de pierres taillées, ni dans l'inlérieur
de l'enceinte ni sur les côtés. li n'y avait donc pas , sur cette
partie du Britzgyberg, un fort ou castellum , mais un sim-
ple camp retranché, assez vaste pour servir de relai ou de
refuge en temps de guerre ou bien de point d'observation.
Du sommet le plus élevé de la montagne, un peu plus vers
le sud, à l'endroit où les ingénieurs de l'État- major avaient
dressé le signal d'Olfurt, correspondant, d'un côté, avec celui
d'Altkirch et, de l'autre, avec la pyramide placée sur la route
impériale, entre Sausheimet la forêt de la Hart, — de ce point
culminant, le regard domine le cours de l'Ill et de la Largue,
les collines environnantes , vers l'ouest , et une grande par-
tie de la route; à l'est il embrasse les nombreuses ondula-
lions qui se projettent du Jura supérieur vers la plaine, et
sur le versant méridional de cette chaîne de montagnes, on
découvre, dans le lointain, la ville et le château de Ferrette.
Dans un canton du Britzgyberg, appelé Burgfeld, plus
m. (M.) 12 •
jt,Googlc —
— 188 -
rappl'oché du Kùppelé que du camp retranché qui nous
occupe, on a déterré, il y a quelques années, une urne
romaine et plusieurs pièces de monnaies romaines qui furent
vendues à vil prix à un brocanteur; de plus, en remuant la
terre d'une vigne, située à mi-côte du Britzgyberg, le pro-
priétaire a trouvé deux bracelets en bronze, d'un travail
élégant qui depuis sont heureusement tombés entre les mains
d'un zélé colleclionneur.
Nous dirigeons maintenant nos pas vers le nord, en lais-
sant à notre gauche la petite forêt communale d'IIlfurt, diffi-
cile à traverser â cause des nombreuses broussailles qui
s'opposent à notre passage. Dix à douze minutes suffisent
pour nous placer en face d'un monticule auquel la forme
arrondie de son sommet a i^t donner le nom de Kûppelé-
berg ou simplement Kûppelé', qui répond à celui de Kœpflé
ou Kcepfel, connu dans d'autres contrées de l'Alsace. Il est
plus rapproché de Zillisheim que d'IIlfurt et situé vis-à-vis
du village de Frœningen qui s'élève sur une colline de l'autre
côté de rill. Nous dirons, en passant, qu'un tronçon de
roule romaine se détache à Schweighausen de la route des
Leuciens, traverse Frœningen et vient joindre à illfurt la
voie deLarga; et nous ajouterons que la tradition populaire
rapporte qu'une galerie souterraine, passant au-dfôsous du
lit de l'Dl, reliait entre eus le château de Frœningen et celui
du Kûppelé dont nous allons parler.
Pendant de longues années, et jusqu'au mois de jan-
vier 1857, le sommet du monticule ne présentait qu'un
amas de décombres recouverts d'une couche végétale où
poussaient quelques aibres rabougris et de nombreuses
1. La carte de rÉtal-nuOor a Kuppeiien; Cassini y place un « Vendan-
geoir. B H. Uoné, Ceititehe Forschungen , signale uu KtibeUberg, près
d"EtttiDgen ; il fait dérÎTer Kiibel, comme (orme gennaaisèe, defVj ïHiT
ou Kvff, sonunet.
jt,Googlc
— 189 —
broussailles qui en renilaient l'accès difficile. Mais, de géné-
ration en génécalion, le peuple avait conservé le souvenir
de l'existence d'un château qui s'était jadis élevé en ces
iieux, et les données historiques lui faisant défaut, ii y sup-
pléa par quelques légendes pleines de ^âce et de poésie.
Permettez-moi, Messieurs, de vous raconter celle qui se
rattache à la destruction du château; je l'extrais d'un rapport
adressé par M. Briscard à M. le sous-préfet d'Altkirch, à la
date du 17 août:
«D'après la tradition ce château aurait été détruit lors
a d'une invasion; tous les habitants y auraient été mas-
« sacrés à l'exception de trois demoiselles qu'au dire des
«anciens du pays, l'on voit encore circuler de nutt, habillées
«en blanc, nolamment lorsqu'elles se rendent des ruines du
«château à la rivière de l'ill pour y puiser de l'eau et qui,
< lorsqu'elles ont besoin de sortir le jour, ont soin de se
«métamorphoser en renards. De plus, et toujours selon la
«tradition, il devrai! se trouver dans des caves, que l'on
« suppose exister, une grande quantité de vin que l'on n'a
« pu enlever lors du pillage et de la destruction du château. »
Les vagues souvenirs historiques, quelques autres rensei>
gnements plus précis, ainsi que les légendes populaires qui
sont venues se grouper autour du Kùppeté, enfin la singu-
lière conformation du monticule lui-même: toutes ces cir-
constances réunies ont attiré l'attention de M. Briscard sur
ce point intéressant de la vallée antérieure de l'Ill. Aidé du
concours des frères Hirlh, de Richwiller, entrepreneurs des
travaux de terrassement pour la construction du chemin de
fer de Mulhouse à Paris, qui ont mis à sa disposition les
outils nécessaires, M. Briscard a su intéresser aux fouilles
projetées du Kûppeté un certain nombre d'habitants d'Illfurt.
Grâce à leurs prestations volontaires et au ti'avail de plusieurs
ouvriers intelligents qu'il a rémunérés à ses frais, M. Briscard
jt,Googlc
- 190 —
est parvenu à établir d'une manière incontestable l'existence
d'un petit fort ou cbâteau qui couronnait le monticule du
Kûppelé et qui était entouré d'un fossé assez profond dont
nous aurons encore à nous occuper. Dès le troisième jour
des travaux de déblai, H. Briscard a eu la satis^tîon de
découvrir le mur intérieur d'une chambre rectangulaire,
longue de 13 mètres, sur 5'",50 cent, de large, et d'une
hauteur moyenne de 3 mètres'. Cette chambre fait face an
sud-ouest; on y remarque encore (deux petites ouvertures
« ayant la forme de meurtrières et prenant jour, l'une au nord
tf et l'autre à l'ouest, t
Les murs, construits en calcaire jurassique extrait des
carrières d'IUfiirt, présentent, à différentes hauteurs, et sur
les quatre côtés, trente et un trous de 6 centimètres de dia-
mètre à l'ouverture, et se rétrécissant en forme d'entonnoir;
ils s'enfoncent dans le mur, parallèlement au sol, ai mètre
ou l^iSO.
Lors du déblai de cette pièce qui, selon M. Briscard, ta,
«sans aucun doute, été surmontée d'un ou de plusieurs (?)
• étages,» on a trouvé, recouverts d'une terre noire et
grasse, un grand nombre d'ossements de gibier , entre autres .
une hure de sanglier avec ses défenses et une corne de ceif.
Quelques restes de charbons et la couleur noire de la terre
qui recouvrait ces objets, témoignent sufiîsamment de l'ac-
tion du feu et portent â supposer qu'après la destruction du
cbâteau cette partie des ruines a servi de rendez-vous aux
chasseurs des environs qui y ont fait leurs repas champêtres.
(A cette chambre, dit M. Briscard dans son rapport, se
«trouve adossé, du côté de l'est, un couloir d'une largeur
( de deux mètres , encore rempli de décombres, lequel pro-
1. Ces dimensions dilfèretit de celles indiquËes dans le rapport de
H. Briscwd; Je les ai soumises, il y a quinze Jours, à une contre-
Èpreave qui m'a conduil à tes maintenir telles que Je les donne.
jt,Googlc
— 191 —
« bablement doonail accès dans des pièces basses. E)n faisant
a fouiller au pied du château, du côté de ce couloir et dans
aun large fossé d'une profondeur d'environ 12 mètres, j'ai
«trouvé un mur en grosse maçonnerie qui semble s'être
«affaissé avec te temps et dont une partie a, dit-on, été
Il détruite il y a environ quarante-cinq à cinquante ans,
« lorque l'on y a extrait de grosses pierres pour l'établisse-
> ment du canal du Rhône an Rhin qui passe près de la
«montagne sur laquelle est situé ce vieui château, dont
1 l'origine, que j'avais pensé pouvoir faire remonter au Xn°
• «siècle, semble devoir être plus reculée encore, suivant
« l'avis de personnes beaucoup plus compétentes que moi en
u pareille matière et qui, pour asseoir leur opinion, se
« fondent principalement sur les objets antiques qui y ont été
< trouvés. K
Quant à ces objets, ce sont, outre les ossements de gibier
que nous avons déjà signalés , trois éperons en acier; deux
fragments de fer à cheval; une grande boucle en fer; une
clef; six fragments de ferrements de porte; quatre fragments
de boucles et anneaux en cuivre; une grande lame de cou-
teau ; enfm un fer de flèche.
Fayle de fonds ultérieurs, les fouilles du Kûppelé ont dû
être suspendues depuis le printemps 1857; je le dis avec
regret, car tant que l'on n'aura pas pu dégager compléte-
menl.le côté occidental du château qui est encore tout re-
couvert de terre végétale et de décombres, il sera impossible
de donner une idée exacte de la forme et de l'ordonnance
des différentes parties de ces constructions, bien que leurs
limites soient parfaitement indiquées par les versants mêmes
de la butte et par le fossé qui l'environne.
«Une chose remarquable c'est que le chemin qui condui-
« sait au château existe encore aujourd'hui.à l'état de chemin
jt,Googlc —
«lie dérruitenieiiC, et qu'il vient aboutir à une plaie-forme
* assez vaste qui se trouve située à l'est où cerlainement on
«avait dû élablir des dépendances. Ce qui me porte à cette
f supposition , c'est que la plate -forme n'est séparée du
* château que par un large fossé; que le sol se compose en
«grande partie de pierres et de chaux provenant de dé-
a molilions et que sur cet emplacement, qui est classé comme
K sol forestier depuis plus de trente ans, aucun des repique-
«ments qui y ont été opérés à diverses époques n'a pu y
■ prospérer, malgré ies soins de l'administration.»
Ces renseignements, que j'emprunte encore au rapport
de M. Briscard, sont d'une grande importance, car si je ne
m'abuse, ils nous conduisent à chercher sur cette plate-
forme même l'emplacement de l'ancien fort ou château d'Ill-
furt que Schœpflin signale de la manière suivante ; t Sur une
«coUine voisine on aperçoit à travers les broussailles et le
« bois taillis les ruines d'un très-vieux château que les habi-
tuants voisins appellent simplement das alte Schtoss.* »
L'historien Tschudi, lorsqu'il parle de l'expédilioa des Bâiois
en 1355, le désigne sous le nom de Vesti Ylfurl.'
Ce qui me confirme dans mon opinion, c'est que, un peu
plus haut, vers le nord-est, entre la plate-foime dont il vient
d'être question et le Kûppelé, il existe un enfoncement
nommé Burglache, qui se présente comme un îlot au milieu
des champs cultivés et n'est couvert que de roseaux et d'autres
plantes palustres. J'ai appris depuis que la tradition locale y
place un ancien étang. Les eaux de cet étang pouvaient ser-
vir à alimenter et le fossé situé au-dessous de la plate-forme
I . Il esl nommé sur le cadastre et par les babitanls d'illfurt der \Ueweg.
(Sole de l'auteur de cel essai.)
?. A/î. illuslr., IV, p. 93.
3. Chronic. helvet., I, fol. 442,
jt,Googlc
— 193 —
sur laquelle s'élevait le château d'illfurt, et le fossé qui en-
toure le Kûppelé, point que l'on pourrait, si je ne me
trompe, considérer comme ayant été, par rapport au châ-
teau, une espèce d'ouvrage avancé.
. Mulhouse, avril 1860.
AuG. Stœbeh.
jt,Googlc
STATISTIQUE MONUMENTALE
C'AJWTOAI VK SVUIjXZ (haut-bbih).
Dans la rédaction de ce mémoire, l'auteur s'est appliqué
!i suivre le programme tracé par le comité impérial des tra-
vaux historiques et des sociétés savantes pour le répertoire
archéologique de la France (progi'amrae qui a été si nette-
ment formulé par M. l'abbé Straub) et dont le ministère
prépare la publication. Les principales sources, où l'auteur
a puisé les noms anciens, sont indiquées par les abréviations
suivantes :
B. Chronique de Materne Berler (Code historique et
diplomatique de la ville de Strasbourg 1842.
Le texte allemand date de 1510).
C. Chronique des dominicains de Colmar.
Ckr. B3}. Chronique d'Ebersheim, publiée en 1717, par
Dom Marlenne (se trouve dans la biblio-
thèque de Schlestadt).
Gr. Grandidier, Histoire de l'Église de Strasbourg.
Sch. Schœptlin. Ahatia diplomattca, traduit parRa-
venèz. Mulhouse 1851.
TV. Trouillat. Monuments de l'histoire de l'ancien
évéché de Bàle. Porrentruy, 1825-58.
Mégi. Méglin*. Notice sur Souitz. Strasboui-g, 1817.
Par. Parchemins. Vieux titres, cartulaires, elc.
I. Még-lin prétend que la chronique d'Ebersheinimllnster (Chroaicum
novientenie) se trouve dans la bibliotbéque de Scblestadt, dans le Code
diplomatique, Notice sur Berler. p. fl. Elle élail pendant quelque temps
entre les mains de feu M. Reiner.
jt,Googlc
ALSCMWII.LER.
(Village détruit «n I37& par les Armagnacs.)
1116 iltTlUM-, UfwUn, Scb — 1M7 Umnltr. Tr. U 11, p. 174. —
ll«> Utwilr, Tr. t H, p. 193. — ISÏl llnwllr, Tr. El, p. ZIS. —
ISH iUwilr, Tr. I. Il , p. 40a. — liSI Anwllra, Tr. t. II , p. 498. —
ISIO Allauhwllgr, ycliunder Sanst Joifin, B. 20.
On rencontre énormément de fondations au canton de
Souitz, dit Orschvil1erburg<Alschwilterbui^), à un kilomètre
sud de la ville où jadis s'élevait ce village. Près de cet em-
placement se dessine la butte de Saint-George, que Schœpflin
à pris pour un tumulus et qui , d'après les fouilles qu'on y a
foites, ne renferme que les ruines d'un burg.^ A côté de cette
motte se voyait la chapelle de Saint -George et la statue
équestre de ce saint. ( 1292 capellanus in Alswilr sandi
Georgii). Tr. l. Il , p. 524.
Voir; KnoU. Let/ouilleadu lumulatdeSouUtjKeyueà'Klawx, 1S&8,
p. 157, elfierler, p. 20.
De BiiiK- Butte de Saini-George , prit de Sotûtz {Baut-MtinJ , dans le
t. Il du Bulletin de la 8i>ciÉtë pour la conservation des monumenta histo-
riques d'Alsace, p. I4I'H4.
Albichswiller.
(Antre Tillage détruit h une époque inconnue, )
SlSilrioluwmw, Scb.,1. IV, p. 209.— ilnnvUn dicilur, Sch., t. Il,
p. 313. DiplOroede Louls-te-DAbonnaire , p. 220.*
Je suppose que ce hameau dépendait d'ÂIschwitler et qu'il
était situé près du petit ruisseau appelé le Hechtengraben.
L'élise d'AIschwiller , d'après Berler, était une des plus
1 . Il est question en l'an 1 34T , d'nue vigne située irt/ra cattrum et
eccleiiam in Alsviihr , Tr. t. 111, p. 842. — Faut-il chercher ce castrum
sur les hauteurs? Alors les ruines renfermées dans la butte de Saint-
George seraient dues à une autre construction, et auraient peut-être
appartenu à ud burg inférieur, — M. de Ring est persuadé qu'elles n'ap-
partiennent pas à l'époque romaine.
2. Trouillat, I. 1", p. 105, et Orandidier, Histoire de l'Église de Stras-
bourg, considèrent cette pièce comme fausse.
jt,Googlc
-^ 196 —
anciennes de notre contrée. Jadis il y avait certaines églises
centrales desquelles dépendaient plusieurs communes et qui
remontaient à une liante antiquité; ces temples furent géné-
ralement élevés pour christianiser les lieux profenes. On
peut citer dans cette catégoiie l'église d'AIschwiller qui des-
servait Souitz, Wisenheira, Hartmanswiller, Berrwiller et
Alrichswiller; celle de Feldkirch, de laquelle dépendaient
Bollwiller, Bedersheim, Ungersheim, Palversheim; et cette
ancienne église détruite du Bollenberg où se réunissaient
les fidèles d'OrschwJhr, de Gundolsheim, de Ber^hollz et de
WesthalLen (Pierre était recteur de l'église d'AIschwiller en
1340. Tr-, t. III, p. 307).
Berrwiller.
tISOBanwUr, Sch. i. IV, p. 241. — ll)&Bw«*wU«, Tr. t. Il, p. 599.
L'église est de 1766; elle n'offre rien d'intéressant; les
gens de ce village ont édifié beaucoup de leurs maisons avec
les pieiTes provenant du Schimmelrain.
A un kilomètre au sud de Berrwiller se voient les ruines
de l'ancien château du Weckenthal qu'Anastase de Waldner
avait restauré à grands frais en 15^2 et qui fut incendié
en 1652 par René de Rosen. Ce n'est plus de nos jours
qu'une ferme, appartenant à la famille d'Anlhès de Souitz,
qui possède une magnifique vue ancienne de ce château.
Le hameau de Bertgchwiller (anciennement Berollzwiller,
1473) fait partie de cette commune.
Bollwiller.
7«B«ltowlli»,Tr. I. I,p, 72.— ItaBB»Uiuiwili»,Sch. t. V,p. 61Î. —
1181 Bollcwllr, Tr. I. Il, p, 33SeI462. — 11>1 Mwlrs, Tr. 1. H, p. 498.
tlKBftUewUn, S«h, t. IV, p. 613, el BiUwdlr, Sch. t. IV, p. ?43. —
14S0BoUwUt, Sch. I. IV, p, 244. — lEH laUwayllar. Inscrlplion sur la
'porte d'enIrÉe du château.
Ce village n'avait pas d'église jusqu'en 1848; l'église pa-
roissiale et le cimetière se trouvaient à Feldkirch. Le châ-
jt,GoogIc
— 197 -
leau, recoitsli'iiil à neuf en 1599 {on lit sur la porle d'entrée :
Rudolfus, Freyherr von PoUweyller und im Weyller-
thal, 1599), a été converti en fabrique. En 1819, MM. Bau-
mann découvrirent dans leur pépinière , en faisant des
travaux d'amélioration , un grand nombre de tombeaux. Les
cercueils renfermaient chacun plusieurs squelettes et des
armes , des dagues qui furent envoyées au pasteur Graff de
Mulhouse. Ces tombes étaient construites avec des pierres
plates, juxtaposées et cimentées, et formaient des rangs
plus ou moins régulièrement alignés. Us dataient proba-
blement de cette époque (XII* au XIII^) où chacun voulait
se ménager après sa mort un coffre de pierre pour garantir
son corps de la pourriture. Peut-être appartinrent-ils même
à l'époque mérovingienne.
Au sud du village, qui lut brûlé par les Suédois, il y avait
. une chapelle dédiée à sainte Catherine, au lieu dit Calhari-
nenmatlen vers Staffelfelden, et une localité que Cassini, sur
sa carte nomme MuUenhusencapell, et que je n'ai pu retrou-
ver. J'ignore aussi où était située l'ancienne petite ville for-
tifiée de Bollwiller.
Feldkircu.
78e FcliUtdka, r«l« Xli«Uiii». Gbarle deMurbacb, Scb. t.111, p. S04. ~
9S7 TaltUrolM. — 117< TeltUltb, Tr. I. Il, p. 2T0. — 1417 FaMklndi, Sch.
t. V, p. 720.
L'église date de 1725; elle a ta forme d'une croix latine,
le clocher est surmonté d'une Sèche très-hardie; la chapelle
de droite, dite des Rosen, possède un caveau où les nobles de
cette famille reposent; une plaque en marbre blanc rappelle
le souvenir de Conrad de Rosen qui a contribué à élever ce
temple. La paroisse de Feldkirch est une des plus anciennes
de la contrée; là fut l'unique église (à l'exception de celle
d'AIschwiller, démolie en 1375) entre Murbach etEnsisheim;
jt,Googlc
— 198 —
les (^ens de BoUwillei', d'Ungersheim el de Redersheim y
allaient à l'oflice.
Il s'y trouve une maison, appelée le Châtelet, qui était
habitée quelquefois par le seigneur de Bollwilier; elle date
de 1604
Le Freundstein.
Le bourg du Frundeslein 0355, Berler, p. 36), détruit
de fond en comble lors de la guerre des paysans en 1535,
fut le berceau des Waldner, c'est-à-dire de la famille la plus
ancienne de l'Alsace (sauf les Habsbourg). Quoique les ruines
qui s'y voient encore soient situées sur le territoire du can-
ton de Saint-Amarin , leur bistoire ne se rattache pas moins
intimement à celle de la ville de Souitz.
Ilf7. Le Fnudartela est déclaré ganerbiat. Sdi. I. IV, p. 21?.
Voir : Les ruines du Fréundslein, par M. Braun de Doroach (photogra-
ptalèes). Le cbàteau du Fréundslein et la famille des Waldaer, par Knoll,
Reçue d'Alsace, année 1857,402.
Harthanswiller.
' lit? iBdwuwwllT*, Tr. t. I , p. 408. ~ 1IS8 lutBauMWlIr, îr. t. Il,
p. 462. — IISB ArtlMBaniwllr, Tr. (. II, p. 455. — 1381 lartBauwUar»,
T. [. Il, p. 209, 210. ~ ItmtndiwylM*, Berler, p. T (manuscril p. 340),
du lemps de Thurlng vtm Haboyler, vogt sw Rt^aeh.
L'église, qui était fortifiée avec le cimetière, date de 1495-
On y voit un tableau représentant la sainte Vierge dû au
pinceau d'un des meilleurs artistes de l'Ilalie ; une belle com-
tesse de Waldner avait posé à cet effet. Les Waldner, qui
étaient propriétaires de ce hameau, y possédaient un petit
château qui existe encore et qui date de l'année 1562.
On y remarque une cave voûtée dont les murs, épais de
3 mètres, sont à l'épreuve de la bombe el formulaient une
véritable casemate dans laquelle pouvaient se retirer les ha-
bitants en cas de sinistre, et en descendant des étages supé-
jt,Googlc
— 199 -
rieurs par un escalier secret qui est eng^agé et caché dans
le mur. Un lion massif en bronze doré occupait jadis le faîte
de cet édifice; au temps de la révolution on voulut le des-
cendre et l'on fit si bien qu'il s'enfonça tellement dans la
vase des fossés du château qu'il fut depuis impossible de le
retrouver. L'ancien château est déjà cité en 1308: Castrum
suum in Hartmanswilr , Tr. 1. 111, p. 134.
Les croisées du clocher et de l'église accusent le système
ogival en décadence (XV^ siècle); une cloche datant de cette
époque s'y trouve.
Dans la forêt de cette commune exisle une pierre très-
curieuse en porphyre ; elle a 1 mètre de diamètre , sur
0'",80 cent, d'épaisseur et porte une excavation demi-sphé-
rique à sa face supérieure; peut-être servail-eile aux sacri-
fices druidiques.
Herckheih,
(Village détroil Jt une époque inmniiue.)
Était situé très-probablement au nord - ouest d'Isenheim,
le long de ta Lauch , vers Guebwiller. Les fondations et
substructions qu'on y a rencontrées donnent une certaine
valeur à notre supposition.
Voir : Sch. l. rv, p. 169. — Berler, p. Î8. Dielerieh, VogI von Berch-
heim (13S5). Item XU sehilHng uad VIII basler p/eimig Weritng, weiche
Dieterichj Vogl von BerehAeim , geben vnd autrichien dem elosler sti
Vnterlinden.
La Host, boubg he la Hœst.
Cette localité fut détruite à une époque fort reculée; elle
était située vers Redersheim sur une hauteur. La tradition
seule nous en a conservé le souvenir. Peut-être était -ce là
Hœsten dont parle une charte de Trouiltat, t. 11, p. 510
(année 1384); en tout cas les fondations ici abondent; on y
a aussi trouvé beaucoup de médailles romaines portant
l'eiligie de l'empereur Gordien II.
jt,Googlc
— 200 -
ISEMIEIH.
Im, Seli. t. IV, |). Ifi7, el l. V, p. 683. — 114) Itanbalo, Tr,
I. I[, p. TIO. — llE9bgiibalB, Scli. I. IV, p. IÛ7,34!, ele. -- 1131 Imd-
hM, Tr. L I, p. 538. — llHIiMih«lii, Tr. t. II, p. 610. — 1303 beolun,
Sch. t. IV, p. no.
L'église date de 1826; la tour carrée, à plein cintre, à
base massive en pierres de taille, remonte a» XII* siècle.
Une cuve baptismale, portant le millésime de 1142, s'y
trouve; cette piscine certes servait aus baptêmes par immer-
sion, en usage lors des premiers siècles du christianisme;
cette cuve a un mètre de dimension. On sait que jadis l'en-
fant était placé nu et debout dans la cuve baptismale, dont
l'eau pouvait dans les fonts ordinaires monter jusqu'au
ventre, il y avait baptême par immersion; la forte dimension
de cette cuve confirme entièrement cette opinion. Cette lonr
qui va être démolie est de celte construction grossière qui
est le propre de beaucoup de ces édifices qui n'ont de com-
mun avec les belles tours romaines de Murbach ou de Gueb-
willer que le plein cintre et la forme caiTée (telles sont les
tours de Reguisheim, de Rumersbeira, etc.).
Isenheim possédait un Dinghof {curiam dictam), un petit
château, acLuctlement la fabrique Gast, et une commanderie
d'Antonites de Vienne. Les bâtiments de cette confrérie
existent encore, mais ils sont occupés par les pères jésuites,
qui, à la place de l'ancienne église, ont élevé un superbe
petit temple du style gotbique le plus pur et qui fait l'ad-
miration de tous les connaisseurs. Près de la porte d'entrée
on aperçoit un monument sculpté représentant saint Antoine
et une énorme pierre tumulaire qui figure un sire de Hausen.
L'ancien maître - autel de l'église de cette commanderie,
que l'on voit maintenant au musée Schœngauer à Colmar,
est on chef-d'œuvre de peinture et de sculpture; il repré-
sente la vie du grand saint Antoine.
jt,Googlc
JUNOHOLTZ , ANNEXE DE SOULTZ.
lias Jaiuliolt, Tr. I. I, p. 527. — 1161 Idem, Sch. t. IV, p. 84. ~
lias JnsM, Sch. t. IV, p. 209. — 117» JtmMi, Tr. I. [[, p. 196. —
lUl JnnUMU, Tr. I. N, p. 509.
Celle localité, fortifiée avec Habsbeim sous Frédéric IV,
est revenue depuis à son premier état de village. A sa gauche
se voient les ruines de son ancien château féodal qui date
du commencement du XIV siècle, et qui fut habité après
l'extinction des nobles de Jungholtz par les Schauenbui^.
Un vaste cimetière Israélite entoure les ruines de ce château.
lias ■•reliMilialB, Scti. t. IV, p. 228. — IISB ■«rokanbaln, Tr.
p. 403. — IIBÏ ItrkMulMUi, Tr. 1. I, p. 433. ~ 1116 iMfcilihalB
L IV, p. 170. — 1803 Kutanhelm, Tr. 1. 1, p. 433. — 13*3
Tr. t. m, p. SI. — 16ie MwokuibciB, B. 20.
La tradition raconte qu'à une époque fort reculée un
meunier se nommant Marx, Merx, s'établît à l'endroit où
s'éleva plus tard ce village, et en fut le fondateur; de là
vient, dit-on, le nom de Marxheim, plus tard de Merxheim.
L'église porte le millésime de 1 772 ; le clocher, plus ancien ,
date de la seconde époque ogivale (XVI" siècle); Merxheim ,
possédait une chapellenie. Ses archives, comme celles de la
plupart de nos villages, ne remontent pas au delà de l'an-
née 1600. Le sieur Schmitt, secrétaire de la mairie, possède
un sachet rempli de grains de froment noircis et comme
grillés ï»ar la flamme, que l'on conserve religieussment dans
sa famille depuis plusieurs siècles; ces< débris doivent avoir
été sauvés lors de l'incendie générale de ce village, à l'épo-
que de l'invasion des Armagnacs (1375).
Au nord de Menheim et vers Gundolsheîm existait jadis
un autre village nommé Bleyenheim; le canton rural porte
encore ce nom. Cette localité n'est mentionnée dans aucun
jt,Googlc
— 202 —
éci'il, la tradition seule nous en a conservé le souvenir, et
ce qui lui donne un certain poids historique, c'est la pré-
sence de vastes fondalions, de tombes et d'urnes funéraires
qui y ont été signalées et qui font présumer qu'andennement
il y avait là un étabbssement fiie, d'une réunion d'hommes
plus ou moins nombreusa
Une pierre, en forme de meule appelée le Trottstein, se
trouve enfouie â moitié sur l'extrême limite sud-est de la
forêt de Memheim ; on n'est pas d'accord sur son or^ne ;
mais ce qui est frappant, c'est que cette pierre soit restée là
isolée, aux bords d'une forêt; un certain préjugé, quelque
légende, l'a probablement prot^ée el a empêché qu'elle ne
lut utilisée; car, et cela est triste à dire, un certain vanda-
lisme inspire nos cultivateurs , et des colonnes qui Jtidis
formaient le péristyle de quelque villa romaine, servent
actuellement de louleaux aux paysans de Berrwiller; il est
donc étonnant, dis-je, que le Trottstein n'ait pas eu une
destinée pareille.
OSTEIN.
(Village détruit à Tépoque des Armagnacs, 1375, mais qui n'a luitièreinent
disparu que depuis l'année 1SO0.)
811 HMtâba, Sdi. t. )ll,p. 493. — lOtllMtkidB. Scb. t. lV,p. ITO. —
IISG iNtMB, Sch. t IV, p. 327. — 11S4 iMtra, Tr. t. Il, p. 403. —
13B« OithalB, Berler, p. 38.
Le petit château d'Ostein qui datait du XI' siècle n'existe
plus. Le monticule qui se trouve sur l'emplacement du
village détruit et que Schœpflîn a pris pour un tumulus, recèle
probablement les ruines de ce petit castel, à côté duquel il
y avait une chapelle. Beaucoup de tombes mérovingiennes
ont été trouvées en ces lieux, et les coffres en pierre servent
actuellement d'abreuvoir au bétail d'isenheim. Les fondations
indiquent que le village détruit s'étendait du côté de Merx-
heim. Une pierre tumulaire, rappelant Rudolf d'Ostein, dé-
jt,Googlc
— 203 —
cédé en 1594, a été transportée dans l'église d'Isenlieini par
l'auteur de ce mémoire et ce pour rappeler aux générations
futures ie nom de cette localité détruite.
Voir: Revue d'Alsace, année 1859, page 380. Du rlllage détniil
d'Oateln , par Cli. Knoll.
Redersheih.
7Î( UttoruliaiB, Charte de Hurbach, Sch. I. III, p. 460. — B18 Irte-
TMbelB, wcatur, Sch. I. li, p. 313. ~ USE leU«rtbalB, Sch. t. IV,
p. 2TS. — 1171 latlnbate, Tr. I. Il, p. 215.--11>1 KttnMbn, Tr.t.ll,
p. 518. — llSl laUtih«ba,Tr. t. Il, p. âlO. -- ISOSIgtenhelD.Tr. l. Kl,
p. 51.
La tour est carrée et provient de la seconde époque ro-
maine; l'église date de 1490; elle était fortifiée ainsi que le
cimetière et servail de lieu de refuge, lors des temps
calamiteux.
Ce village fut entièrement brûlé par les Suédois en 1630.
SCHIMMELHAIN, LE COTEAU DU ChEVAL BLANC.
Sur ce monticule, qui fait face au soleil levant, s'élevait,
il y a quatorze ou quinze siècles, une immense villa gallo-
romaine. Les fondations des colonnes cylindriques, des tuiles
et des briques romaines et le torse d'un aigle en marbre
blanc ne laissent aucun doute à cet égard. Les fouilles com-
mencées seront probablement continuées incessamment et
promettent un beau résultat.
Près de cet établissement passait, d'après M. de Golbéry,
une voie romaine'. Elle venait d'Offemont, passait à Cham-
pagney, à Souitz et à Rouffach et menait' dans le Bas-Rhin.
<Je ne fais nul doute, dit-il, que cette voie ne fât celle
nqui venait del'inténeurdes Gaules et qui longeait les Vosges
«jusque dans le Bas-Rhin. De Cbampagney jusqu'à Souitz
I. Mémoire sur les voies romaines, couronné par l'InstitQl en I8S4,
par H. de Qolbéry.
HI. (M.) - 13*
jt,Googlc
- 904 -
(je n'en connais aucun Tragment. L'ancienne roule de poste
1 passait dans Soultz et «e qui me confirme dans l'c^inion
«que ta voie romaine est précisément cette vieille route de
«poste, c'est la nécessité de cette direction,! et il aurait
pu ajouter, mais h cette époque il l'ignorait, la présence de
l'établissement du Schimmelrain qui Ait détruit probable-
ment lors de l'invasion des barbares.
Voir : Revue d'Alsace, anaéë 1851, p. 553 et 554. Origioe de Sonlti.
par Knoll.
Soultz. Sultz. Ober-Sultz, Le Sultz du Haut-Mundat.
SBT SsU, Snlu, Chr. Eb. t. IH, p. II3S. — TOO Snlu, Gr. I. I, p. iliv.
— lt?9 lalu, la talu, Gbr. Eb. p. 1114. — lllB la tlUa lulu, Hég.
p. 7. — me SalM, Tr. L 1 , p. 456. — llGl ApU BUilUaBsH talu,
Sch. t. IV, p. 207. — 1IB4 IB «ipU* InlM, Mégi. p. 16. ~ 1181 a>U,
Tr. L II , p. 4T0. — 13S1 GiiteUud Inltai, Scb. t. IV, p. 208. — 1164 Tm
4«r Btatt Snlti nnd éxm ScUou, B. p. 30. — lllS In Snltsa rarrà lnb««aiu«,
Hég. p. 19. — ISll IB BnUta «apelU «t hilut, Tr. XJII, p. 170. — ISSB
liiIii«,Tr. t. III, p. 39. — 1380 Snlt* In Insdftt ObaMluM kIbrm. Par —
1880 lenlti, Piriode française , litres divers.
Le nom de cette localité dérive des sources salées qui s'y
trouvent et a peu varié. Il en est question dès l'année 667,
époque à laquelle Adalric, duc d'Alsace, accorda à l'abbaye
d'Ebersl-munster la cour seigneuriale de Soultz (curtis do-
minica), dont on voit encore quelques traces au lieu dit
Capell-kof. Là s'élevaient jadis une belle église, consacrée
aux Trois rois, et un couvent occupé par des moines cister-
ciens relevant de l'abbaye du Luis croissant. '
En 1079, le district de Soultz fut incorporé au haut-mun-
dal et resta la propriété de l'évêque de Strasbourg , jusqu'en
1789. L'église paroissiale, placée sous le vocable de Saint-
Maurice, fiit commencée vers l'an 1278 et achevée en 1489
I . C'est en raonèe 1253 que l'abbaye du Luis croissant fut autorisée
à fonder noe cbapeUe à Soultz dans la cour dominicale; Tr. 1. 1 , p. 596.
Celte chapelle devint pins tard rëgllse des Trois rois.
jt,Googlc
— 205 —
à la période tïnale de )'<^ve. La riche efflorescence, les
rormes sveltes des parties avoisinant le chœur, comine le
dit M, Bavelaër, dont nous empruntons ces lignes, accusent
le XIV° siècle, la noble simplicité de l'époque ogivale primi-
tive ; mais les choses n'allaient pas vite en ces temps de
lutte, les terribles irruptions des routiers arrêtèrent les
constructions qui furent reprises au XV* siècle; à cette épo-
que appartiennent deux chapelles et une fort remarquable
sacristie. Enfin , et c'est par là que le monument fut clos,
on ajouta en 1489 une travée dans toute la largeur, avec !e
porche du portail principal qui , par un travail alambique et
sans importance, contraste péniblement avec ce que pro-
mettaienl les premières parties de l'édifice.
Le clocher , placé sur la partie centrale de la croisée
d'une feçon très-hardie, est terminé eu flèche octogonale.
Il renferme une cloche, qui date de l'année 1454
Saint-Maurice est représenté armé de toutes pièces en
chevalier du XIV* siècle, sur le tympan de la porte latérale
du sud , qui représente aussi l'adoration des mages. Près de
cette même porte on voit une règle en fer solidement fixé
dans le mur et qui servait d'étalon pour la vérification de
l'aune, en cas de hlige. A la gauche de la grande poi-te, on
distingue, attachée par une chaînette, le Klappcrstein (la
pierre des médisants), que les femmes médisantes devaient
porter à travers la ville, suspendue au cou (raconte la tra-
dition) par un fort lien en paille (mit einem Strokband).
Constatons en dernier lieu, et ce avec beaucoup de re-
grets, que le monument qui représentait dans cette église
Hermann de Waldner (XIV* siècle) a disparu lors de la révo-
lution de 1789; heureusement Schœpflin l'a reproduit dans
son ouvrage.
Une belle commanderie de l'ordre de Malte existait en
cette ville, elle remontait à l'année 1200; il n'en reste plus
jt,Googlc ^
— 206 —
iin'une chapelle convertie en grange et où cependant l'on
constate plusieurs pierres turaulaires, et surtout les deux
inscriptions suivantes :
La première concer'ne le baron Jean de Svinzbell , lue en
duel le 33 décembre 1693 par Hcné de Rosen. La seconde
est relative au commandeur Conrad de Schvalbacti , mort le
17 mars 1568. Comme c'est là la plus importante nous la
reproduisons textuellement:
Avno Domini i56S, den il. Men, ist in goU verschieden
der ekrvûrdige adel. und gestrenger herr , Conrad von
Sckvatback , ritler sand Johanns ordens , deutscker Landen-
Commentkur zu Francfvgt, Sultz und Colmar, des und
allen Ckristglaubigen Seelen , der almechtige gott durai
Verdienst und Mitleideii eine chrislliche Aufersteung gebe.
Amen.
Le couvent des capucins construit en d^ors de la ville en
1632, a depuis été converti en hospice civil; à côté existait
jadis la Léproserie.
Quant à l'architecture militaire au moyen ftge, elle est
représentée par de nombreux restes de fortifications, par
des toui's et des murailles. De l'antique caatel du Buchneck,
la citadelle de Sultz, dont parle le dominicain de Colmar,
il ne reste plus qu'une jolie demeure appartenant à un in-
dustriel.
Une quinzaine de maisons portant toutes le millésime du
XW siècle (de 1515-1590), offrent celle particularité, que
l'escalier spiral se trouve encadré dans une tourelle qui
rappelle le donjon des anciens châteaux.
Nous devons dire du reste, et ce en thèse générale, que
dans notre circonscription (et nous entendons parier des
cantons de Souitz, Guebwiller, Cemay, Ensisbeim et Rouf-
fach) ta plupart des maisons particulières ont été construites
pendant le XVI* siècle. Après la guerre des paysans, nous.
i>,Coot^lc
— 207 -
n'avons jamais pu constater une date plus ancienne; par
contre, la plupart des églises des villages portent celle du
quinzième. Toutes ces constructions sont faites en grès vos-
gien, tantôt rouge, tantôt jaune, tes murailles des villes
renferment beaucoup de briques et de gros cailloux roulés.
Il existait jadis à Souitz, dans une rue collatérale qui con*
duit vers la porte deBolIwiller, un bâtiment d'une structure
très-ancienne et gothique, désigné sous le nom de Heiden-
tempel. Je n'ai rien pu trouver concernant l'origine de Cet
édifice, près duquel se voit le Menenbrunnm, dont le nom
est celtique , car d'après Mone, m«n«n veut dire hauteur, et
cette source effectivement provient des hauteurs d'AIsch-
willer (Mone, CeUische Forschungen , p. 115).
Dans la forêt immense qui appartient à cette ville, et qui
s'étend jusqu'au Ballon , on rencontre une pierre énorme
appelée le Hexenstein, le Breitenstein. Cette montagne, qui
dépasse de 1414 mètres le niveau de la mer, et qui appar-
tient depuis un temps immémorial à la commune de Soultz,
était, sans aucun doute, et ce d'après les études de Mone et de
M. Stœber, consacrée au culte du Dieu-Soleil, au culte de
Bélus, deBaal, comme son nom l'indique évidemment. (Voyez
les études de M. Stœber et de Mone sur l'origine du mol Ballon,
Beldien.)
Voir: Btrter. Von der Stait SuUi und dem Schloa, p. 30.
Origine de la ville de SoulU, par Knoll, revue d'Alsace, IBS7 , p. bib.
La conunanderie de Souitt, par le même, I8â8, p. !90.
Le Freunditein etlafatnilie des Waidner, par le même, ISâT, p. 401,
LeafouiUe» du tvmulm de SouUt, par le même, ISàS, p. IST.
L'auteur de ce mémoire posaéde une vue ancienae de Soultz , une autre
trèB-lDComplète existe à Thierbach; od est à se demander le motiT pour
lequel MériaD, daos sa Topographia Atiatiœ , ti'a pas donné le dessin de
cette petite ville ëpiscopaie.
jt,Googlc —
— 208 -
Le Prieuré de Notre-Dame de ThieRbach.
USE TkiHMkMli, Exlraetum ear etMjtio miitaU abàatiK cluniacen-
tlt, fol. CGV. — usa Olnmbaeh, et 1140 Direabuli, Ctironique par Befer
(texte ilteilKiad), I8S0. — 1184 Tbyannbasli, Tr. I. U. p. 402. —
1119 ntrukMb, Tr. 1. 1(, p. 51». ~ 11<3 Tyeranbteb, Tr. t. II, p. 402. —
lut nikr«iba«h, Tr. t It, p. i,63.
Fondé en 1135 par le comte Ulric d'Éguisheim et les ha-
bitants de Soultz. Ce pneuré, relevant de l'abbaye de Cluny,
fui détruit tors de la guerre de trente ans, puis réédifié.
L'Église actuelle date de 1700 et n'offre rien de remarquable
qu'une collection innombrable d'ex-voto qui rappellent tous
les désastres auxquels est sujette la nature humaine. Il est
bon de signaler ici un curieux tableau de l'année 1680 qui
représente une vue ancienne de Soultz et de Thierbach; au-
dessus de cette toile sont suspendues deux menottes en fer
i:ouvcrtes de rouille et de vétusté, et dont la tradition nous
a conservé l'histoire. Ce pèlerinage est un des plus fréquentés
de l'Alsace. A la gauche de l'autel de la Vierge se ti-ouve le
vceu solennel (votum sol^mne dvium urbit Sulzœ) que les
habitants de Soultz firent en 1138.
Voir : Notice de l'auleur de ce mëmoire aur le pâlerioage de Tblerbadi.
BullellQ de la Sodétë pour la conservalion des monumenti historiques
de l'Alsace, t. 01, p. 53-&â; et Kurzer Berichl iiber dot WaUfahrtort su
Thierbach, parl'abbè Beyer, 1850.
Uhgersheih.
Ï9i Oncraihala, Charte de Mufbaeb, Sch. 1. 111, p. 460. ~ 813 Oagnai-
beln, Tr. t. 1, p. lOS. — 1118 DB(r«ub*iB, Tr. 1. I. p. 242. ~ 1«0 len-
(eniMffl, Sch. t. IV, p. 220. ~ lIGi Oii(NikBlB, Tr. L I, p. eiï. —
IISS ai«crilielB, Scb. t. V, p. T2I. — lliaautanbrtB, Tr. t. Il, p. 62 1.
1303 Dngaiibeln, T. L 111, p. 49.
La nouvelle église d'Ongersbeim a été achevée en 1749;
l'ancienne existait sur le même emplacement; mais elle se
dirigeait du nord au sud. La tour carrée date du XI* siècle et
servait de forteresse; les embrasures appropriées à l'arc le
jt,Googlc
déuolent éviileniment ; l'étage supéneur est d'une époque
plus récente et a élé sur-clouté. Les annales de Colmar
rapporteat qu'en 1330 on avait fortifié la tour attenante à
une chapelle, et que lors de cette fortification la chapelle
avait, été démolie (Merklen, I. ), p. 93).
Le petit chât«au féodal de ce village s'élevait sur les prés
qui conservent encore le nom de Scklossmalten, sur la
gauche du firûcklebach, à 500 mètres nord du pont qui se
trouve sur la route d'Ungersheim à Roadersheim. A la droite
de ce pont, en venant de Soultz, on remarque une émiuence
diffuse appelée BiUingheïmer-hiirsl; la tradition rapporte
que là existait le Bittingkeimer Schloss.
VUENHEIH.
1184 Vnnil», Tr. t. Il, p. 390. — IIX Vn», Tr. I. 11, p. &T7 et
p. 4T0. — tass WDuh [ta «anno ville de), Tr. L H, p. S4&. — 1116
WiwD««b, Ir. t. Il, p. 681. — ISISWÔBUb, Tr I. III, p. 3tS. — ItOS
WoDbela, Hé«l. p. 22. — 1I7T VMiluiBi, Sch. t. IV, p. 209. — 14M Wim-
MDlitlai, Parch.
Robert, comte palatin etévëque de Strasbourg, sordonné
rétablissement d'un ermitage du tiers -ordre et de Saint-
François à Wunnenheim par des lettres datées de RouHach,
vers la fin de l'année 1400. L'église de ce village a été
construite en 1 788 et n'offre rien de saillant. Dans la banlieue
de ce hameau, qui jadis dépendait de Soultz, se trouve en-
globé le beau château d'OUwiller, la villa de plaisance des
Waldner.
IIW OlwUn, Sch. t. IV, p. 213. — 1164 OnewUn, Sch. t. IV, p. 209.
— I16« Olvllr, Tr. t. II, p. 99. — UTl OUiwllr, Tr. t. Il, p. 2lâ. ~
1111 OUIdwUt, Tr. t. Il, p. &09. — 13BB OUtwilm, die burg oUewUere,
Berler, p. 29 et p. 36.
L'ancienne forteresse d'Ollwîller fut rasée en
Dagobert de Waldner, et à sa place fut élevé le i
lu. (M.)
jt,Googlc
— 910 —
chàleuu actuel. Dans une des vastes salles de cette villa
princière se trouve figuré le drame lugubre qui s'accomplit
à une époque inconnue au manoir du Preundstein : un
Waldner, ne voulant pas céder sa fille à un sire de Ge-
rolseck, se précipita avec elle dans l'abîme qae surplombe
ce chAteau du c6té de Goldbach, au moment o£i le préten-
dant amoureux forçait la poleme.
Plusieurs anciennes vues de cette demeure sont entre les
mains de son propriétaire actuel, M. Gros, fabricant a Wes-
seriîDg.
Gh. Knoll,
tnëilecin - vétérinaire.
jt,Googlc
LE CHATEAU DE HOHENACK.
I COMMUNE DS LABAHOCHB, SAUT - EIHIH. )
Le château de Hohenack ou du HoheDack (Hohen-Acker?),
aomaié aussi Hotmc dans les anciens titres , a pour base un
tertre que l'on croirait presque factice , tant ce mamelon se
détache du plateau au milieu duquel il se dresse. C'est une
situation toute exceptionnelle pour un château de la féoda-
lité, car d'ordinaire ces derniers se montrent sur les escar-
pements de la montagne, au-dessus des vallées, sur des
points qui , vus de la plaine , paraissent presque inaccessibles
et d'où le regard plonge sur un vaste territoire ou sur des
goi^es profondes. Le chAteau de Hohenack , au contraire ,
ne domine point la plaine ou ne la domine pas immédiate-
mant; à peine est-il visible, quoiqu'il s'élève sur le pre-
mier plan des montagnes entre les vallées de Kaysersberg
et de Munster. 11 laisse même entre la plaine et lui , non-seu-
lement tous les contre-forta de la montagne, mais un large
espace sur le plateau qui lui sert en quelque sorte de glacis.
On dirait un lumule sommé d'une couronne murale.
Une tour isolée dans une enceinte qui de loin parait cir-
culaire, voilà tout le chftteau de Hohenack. La tour est car-
rée, en grandes pierres à bossage très-frustes, si frustes ou
si travaillées par les intempéries des saisons , qu'on serait
tenté de reconnaître dans les reliefs de quelques-uns de ces
bossages des restes de sculptures. Son mur a au moins sept
pieds d'épaisseur, aucuns disent neufs pieds. Scbœptlin va
plus loin et mesure dix -huit pieds, mais peut-être enten-
dait-il parler de l'épaisseur de l'enceinte bastionnée du sud,
car au sud le mur d'enceinte s'appuie à une sorte d'avant-
jt,Googlc
— 212 ^
tour, el ces deux constructions réunies ont bien dh-huit
pieds d'épaisseur. Ce bastion du sud est d'apparence moins
ancienne que la tour carrée, ou du moins il lémoigae de
beaucoup plus de remaniements. Quant à l'enceinte, elle
couronne assez régulièrement le tertre , et a ce point de vue
elle peut être appelée circulaire, mais ses courtines très-
courtes sont ménagées de façon à fournir aux ariûes de' iet
te moyen de prendre les assaillants d'écbarpe, ce qui donne
à l'ensemble la forme d'une couronne étoilée. Un puits, com-
blé aujourd'hui , passe pour avoir eu au moins 80 toises de
profondeur.
Beaucoup de pierres de l'encetnle portent des entailles ,
qu'il ne faut pas confondre avec les entailles pour tenons en
fer ou bois des murs ilaliotes et gallo-romains ; car les en-
tailles qu'on voit sur les pierres du Hohenack ne sont pas
faites pour joindre les pierres, mais pour aider à les soule-
ver el à les appareiller. On rencontre assez souvent cette
sorte d'entaille de mise en -œuvre ou d'appareil sur les mo-
numents du moyen ége , et communément elle^ témoignent
d'une reslauration ou réparation. Au Hohenack, les pierres
è bossage qui paraissent les plus anciennement posées n'en
portent pas de trace, et c'est surtout sar les coostmctioDs
accessoires que ces petites entailles sans pattes de queue
d'aronde se laissent v«r. Toutefois, on en voit aussi quel-
ques-unes sur le plein des pierres de la tour carrée , mais
elles doivent y caractériser des retouches.
C'est pour n'avoir pas pris garde à cette différence que
quelques personnes ont voulu établir une analogie eatre les
murs du Hohenack et ceux de l'enceinte païenne de la nnon-
tagne Sainte-Odile.
Speckie rapporte que près du château de Hohenack on
voyait an long prolot^einenl de murs qu'il attribue aux
Romains, et M. <le Gott)éry fait remarquera cette occasion
jt,Googlc
— 2iâ —
que, si ce mur existail, il servait peul-êlre de limite â des
peuples restés oubliés de l'Iiisloire. Pour ces deux hypothèses
il faudrait avant tout constater l'existence du long mur cité par
Speckle, ell'on cherche ce mur vainement aujourd'hui. Peut-
être existait-il et peut-être les amas de rochers qu'on rencontre
sur quelques points de la montagne, étaient-ils reliés par des
assises de pierres sèches semblables plus ou moine aux murs
du Tœnnicbel ou à ceux de la montagne Sainte-Odile. Il est
fort possible que ce plateau du Hohenack , tout moucheté
aujourd'hui des chaumes épars du village de la Baroche, ait
servi de refuge aux jours sinistres des invasions d'outre-
Rhin , et ait été muni d'une enceinte formée de quartiers de
roche et de pierres superposées : mais les échantillons man-
quent pour juger de l'étendue ou du dévdoppementde cette
enceinte. U est vrai que lorsqu'on remonte la colline depuis
l'église de la Baroche pour aller dans la direction du château
de Hohenack, on aperçoit è sa gauche une ligne de roches
peu saillantes au-dessus du sol et qu'on pourrait prendre
de loin pour un mur, mais il suffît de s'en approcher pour
s'assurer que c'est là un jeu de la nature. D'ailleuis cette
ligne ne se prolonge pas au delà du raviu et ne se lie à au-
cun reste d'assises de pierres.
Ce qu'il y a de plus probable, c'est qu'avant le château du
moyen âge féodid il y avait sur SDà emplacement un fot't ro-
main, un burgus , en communication avec celui qui com-
mandait la voie du mons Brisiacus à TuUum, Aaîtuut et
Scarpone, la Petrosa via (La Poutroye), pi'ès du BonhmiHQe,
-et qui prit par la suite le nom du cblteau de Jmlenbarg ou
Gutenburg. L'éparpillement sur plus d'une lieue , des mai-
sons de la Baroche , comme en général celui des maisons
des autres villages de langue romane groupés dans cette
partie des montagnes, semble indiquer que dès l'époque cel-
tique ou gallo-romaine, le platenu où est situé k Hoheneok
jt,Googlc _
— 214 —
était habité et colonisé. Le Burgus qui aurait été élevé sur
ce point aurait donc eu sa raison d'être. H se liait dés lors
peut-être au même système de défense qui fut l'origine du
chAteau de Wineck près de Katzenthal , petite ruine qui a
beaucoup de rapports de contruction et de dispositions avec
le cbfiteau de Hobenack et que nous voyons plus tard, dans
le moyen âge , faire partie de la méme.inféodation à la mai-
son de Ferrelte par Henri de Stahleck , landvogt d'Alsace et
évéque de Strasbourg.
Cette origine romaine du Hobenack peut aussi s'élayer de
quelques-unes des pierres des assises inférieures de la tour
carrée, pierres beaucoup plus massives et de taille plus ré-
gulière que les autres. Le réduit romain , nécessairement
ruiné BU plus lard dans le cinquième siècle, fîit relevé, selon
toute apparence, par les comtes d'Éguisheim, premiers pos-
sesseurs de cette partie de l'Alsace au commencement de
l'ère féodale. Les documents historiques font mention du
château de Hobenack comme existant déjà en 1079, c'est-à-
dire à l'époque de la plus grande puissance de la maison
d'Ëguisbeim. Il est vrai que les annales de Colmar attribuent
la construction de ce château à SigfHd de Gundolsbeim ,
prévôt impérial de Colmar en 1279, mais il est évident qu'il
s'agit là plutôt de la reconstruction que de la construction
du Hobenack, car dès 1S51 Henri de Stabledc inféoda ,
comme nous venons de le mentionner, mburg, déjà ancien
de son temps selon toute probabilité, à Ulrîc I^"", comte de
Ferrette (Voyez Schœpfiin).
Comme le fait remarquer M. de Golbéry , Henri de Stahl-
eck devait le droit d'investiture de Hobenack et de Wineck
à Henri, roi des Romains, fils de l'empereur Frédéric II,
qui avait acquis par droit de confiscation les terres de Louis
de Ferrelte dit le pearicide. Ulric de Ferrette était le fils du
parricide et son investiture du Hobenack par le landvogt-
jt,Googlc
— 215 —
évê(|ue pouvait n'être qu'une restitution. Les comtes de Fer-
retle ne paraissent pas d'ailleurs avoir possédé Hohenack à
titre de domaine dont ils se seraient réservé la jouissance,
car dès cette époque il existait une famille équestre du nom
de Hohenack, dont l'un des membres, Theoderick, châle-
lain de Hohenack et de Gutenburg , fut enseveli avec sa fille
Gertrude dans l'abbaye de Pairis, comme ie lémoigne une
pierre tumulaire de cette église. Cette famille de Hohenack
était sans doute une famille de ministériaux des comtes de
Ferretle et, avant eux, des comtes d'Éguisheim.
Les annales de Colmar font connaître aussi qu'en 1S79,
c'est-à-dire l'année même de la construction ou reconstruc-
tion du château par Sigirid de Gundolsheim, le sire de Rap-
polstein enleva par fraude Hohenack à ses parents (cognatû
suis), et en fit remise ou cession à la ville de Colmar. Ce
feit parait se rapporter aux premières entreprises d'Anselme II
de ïtibeaupierre ou Rappolstein , pour étendre ses posses-
sions au détriment de ses frères et de ses voisins. Dés lors
on voit les Ribeaupierre posséder Hohenack à titre de do-
maine utile, tandis que le domaine direct ou d'investiture,
d'origine impériale sous les Hohenstaufen , oblat ensuite pour
l'évêché de Bàle, était effectif ou de tradition pour les Fer-
rette. Suivant Luck , l'enlèvement de Hohenack par le sire
de Rappolstein (probablement par Anselme H) aurait eu lieu
peu après la destruction du château , ce qui expliquerait la
facilité de la surprise ; mais le château surpris par Anselme
de Rappolstein parait avoir été repris la même année par
Sigfrid de Gundolsheim à la tête des troupes colmariennes
et après un siège qui dut occasionner des dégâts aux murs,
et aux bâtiments d'habitation. Ce fut alors que le prévôt im-
périal de Colraar restaura le château par ordre ou au nom de
Rodolphe de Habsbourg, et la cession du sire de Rappolstein
â la ville de Colmar n'aurait donc été qu'une capitulation.
jt,Googlc
— 2ie —
Au reste ce n'est pas la seule fois que les annales de Col-
mar imputent à un Rappol8teJn d'avoir pris par fraude le
château de Hohenack , car dix-neuf ans après, en 1388, i la
suite d'un violent or^e qui renversa tous les arbres de la
forêt voisine et fit apparemment quelque brèche aux mu-
railles, elles nous montrentHerrmandeRappolstein s' empa-
rant par luse de ce château : {OhsedU caslrum Hohinnac et
per promissiones obtinuit (raudulmter). Cette seconde ou
troisième prise du Hoheiiack dans le dernier tiers du XID"
siècle, fut aussi un épisode de la guerre soutenue par An-
selme de Ribeaupierre contre les forces impériales; mais en
1394 , par suite du partage entre les membres de sa Emilie,
Hohenack échut à Henri D, frère puiné d'Anselme.
Ce dernier avait, en 1317, resdtué le château aux fils
d'Anselme, et cette cession avait été ratifiée par le dernier
comte de Ferrette , ainsi que par son héritier le duc Albert
d'Autriche, tous deux comme sous-cotlateura du fief oblat
de l'évéché de B&le. A l'extinction de la lignée d'Anselme le
château étant revenu à la branche de Henri de Rsppolsteîn,
cette dernière paraît l'avoir inféodé ou sous-inféodé à une
famille qui prit le nom de Hohenack. Du moins Irouve-t-on
un Henn de Hohenack admis en 1352 en participation d'un
lîef de Ribeaupierre (Voyez Schœptlin, Familles nobles
éteintes).
En 1371 , la possession de Hohenack fut disputée de nou-
veau. Ulric VU de Rappolstein avait laissé une fille , Hertz-
lande, qui, mariée d'abord à un comte de Habsbourg, avait
épousé en secondes noces Henri de Sasr-Wei'den et en troi-
sièmes noces Jean de Lupfen. Son lils du second lit, Conrad
de Saar-Werden, ayant été investi du fief de Hohenack par
l'archiduc Rodolphe , Brunon de Rappolstein contesta cette
investiture et il en résulta une prise d'armes qui ne fut pas
sans incidents sanglants Pour trancher la difficulté , ta mai-
jt,Googlc
— 317 —
son d'Autriche n'avait rien su trouver de mieux qtiè de con-
férai' le fief au fils du troisième lit d'HertzIande , Jean de
Lupfen, mais cela ne fit qu'ajouter un compétiteur de plus.
Hohenack resta néanmoins, par suite d'une transaction , à
Jean de Lupfen , qui posséda le château sa vie durant ; mais
à sa mort, en I'i37 , le domaine fit retour à la maison de
Bibeaupierre.
Celte dernière l'a conservé sans nouvelles contestations
jusqu'à la guerre de Trente ans. Elley entretenait, non-seu-
lement un vogi ou bailli de la vallée d'Orbey, mais uiie pe-
tite garnison. Ce fut précisément cette garnison qui servit
de prétexte en 1634 ou 1635 pour l'en déposséder. M. de
Mannicamp , qui commandait à Colmar un détachement de
l'armée du maréchal de la Force, crut utile au service du roi
de France de ne point laisser au Hobenack les soldats d'un
seigneur alsacien du parti de l'empereur, La ruse de guerre
dont il se servit pour s'emparer sans coup férir du château,
paraît avoir causé quelque scandale même en un temps où ces
sortes de ruses étaient assez d'usage. On peut en lire les dé-
tails dans Schœpflin et dans le recueil des légendes et chro-
niques d'Alsace publié à Mulhouse en 1849. Mais peut-éire
la maison de Bibeaupierre essaya-t-elle, en accréditant ces
rumeurs, d'excuser la trop feciJe reddition du château.
Quoi qu'il en soit, le château lui fut rendu après la con-
clusion de la paix de Munster, mais sous condition de n'y
plus tenir garnison. Eniin en 1655 , Louis XIV, irrité des ef-
forts des villes impériales et de quelques dynastes d'Alsace pour
échapper aux conséquences de la cession du pays a la Fi-ance,
et prévoyant la reprise des hostilités sur le Bhin, ordonna
de démanteler le vieux fort des Ëguisheim et des Rappolstcin.
Là s'arrête son rôle militaire et politique , mais son histoire
archéologique est , i) faut l'espérer, loin de finir encore. Des
fouilles entreprises sur une trop petite échelle, il y a quel-
jt,Googlc _
- 2i8 —
ques années, ont Tait découvrir avec quelques ai'mes el us-
tensiles de l'époque féodale , une monnaie de Valenlinîen et
une lame è double tranchant qui parait avoir été un glaive
l^ionnaire.
Malbeureusement les restes du château de Hohenack sont
de plus en plus menacés, moins encore par le temps, cet
ennemi né des nobles ruines, que par les envahissements de
la spéculation. Après avoir décapité aux environs du château
ce pic du grand Hohenack, oîi une poétique légende fait
dormir le géant qui creusa la vallée de llunster , les tailleurs
de pierres sont venus s'attaquer à la base loéme.du vieux
burg. Une vaste carrière est établie à l'ouest sur les fiancs
du mamelon que couronnent ces ruines. Elle se creuse tou-
jours davantage sous elles; et cette sape poussée sens m«'ci
ni trêve , ne pourra manquer d'amener dans un avenir trop
prochain , l'écroulement de l'enceinte el de la grande tour
carrée. Il serait à désirer que le comité de la société de con-
servation des monuments historiques de l'Alsace pût appeler
l'attention de M. le préfet du Haut-Rhin sur les dangers de
celte exploilalion. L'administration municipale de la Baroche
ne saurait vouloir la destruction d'une de nos plus intéres-
santes ruines casirales , mais elle aurait peut-être besoin
d'être stimulée par l'autorité supérieure. Il n'y aurait pas de
temps à perdre, car la cognée et la pioche ne se lassent
pas de fouiller sous les rochers qui servent d'assises au châ-
teau. Un de ces jours on apprendra que le dernier mur de
Hohenack a disparu , et les archéologues n'auront plus qu'è
se lamenter , comme c'est d'ailleurs leur usage antique et
solennel , sur l'impitoyable vandalisme des âges.
Obernai, 12 octobre 1859.
L. Levrault.
jt,Googlc
LES TOMBES CEUmiJI'S
DE LA FORÊT COHHflNALE DS HATTFM (DAS-(I«Im).
D« tous tes groupes de tumuli celti<(ues de la Basse-
Alsace, répandus dans les forêts, il n'en est pas dont le
nombre soit plus important que ceux qui se remarquent
dans les deus forêts de Seltz et de Halten. M. le conservateur
des forêts de Colmar, qui, pendant de longues années, a eu
ces deux districts sons son administration, a compté, près
de ta dernière localité, dans on rayon de trois à quatre kilo-
mètres , au moins soixante-dix à quatre-vingts de ces tertres
funéraires. Il en a ouvert un en 1851 , dans le canton de
Bùsch de la forêt communale de Halten. Le résultat de celte
fouille m'a paru d'un si grand intérêt, que j'ai cru devoir
demander à M. Zsepfel la permission de communiquer à la
Société pour la conservation des monuments historiques
d'Alsace les dessins et la description des objets qui y ont été
trouvés.
M. Zœpfe), avec son empressement ordinaire, a bien voulu
mettre à ma disposition ces antiquités et les notes qu'il a
prises. C'est d'après ces notes et d'après rinspecttoii des
objets mêmes que je vais avoir l'honneur de vous entretenir
des fouilles de la tombelle.
Le monument funéraire, dans lequel eurent lieu les re-
cherches de M. Zœpfel, mesurait quatre mètres de haut sur
huit mètres de diamètre moyen. Vous voyez, Messieurs,
qu'ici encore mes observations précédentes sont justifiées,
et que c'est toujours dans les tumuli de petite dimension
qu'on trouve le plus d'objets intéressants, pai'ce que ces
m. (K.) 14*
jt,Googlc
- 220 —
tombelles ont généralemenl été destinées a un petit nombre
de personnages , et que ces personnages ont joué un rôle
dans leui-s ti-ibus.
Lesol de la Torët, dans le canton de Bûsch, est un com-
posé de sable siliceux , assez blanc et sans aiple. Néanmoins
le tertre gazonné élait mélangé d'une argile jaune; ce qui
semble prouver qu'après le dépôt funèbre sur le terrain con-
sacré et purifié par le feu, c'est d'un lieu plus éloigné qu'a-
vait été amenée la terre, qui devait recouvrir et cacher la
mystérieuse dépouille.
L'explorateur opéra par une tranchée en croix , d'un mètre
cinquante ceDlimètres de largeur, dirigée de l'Est à l'Ouest
et du Nord au Sud. Ce fut au centre environ de la jonclion
des deux branches, qu'à tieux mètres de profondeur et à
deux mètres, par conséquent, au-dessus du niveau du sol
environnant, se montrèrent à ses regards les divers objets
. qui témoignent d'une sépulture iinpoHante.
Les traces de cadavres n'oni pu être observées. Le terrain
de la forêt est, en eflet, d'une nature destructible, et si
quelques restes de la matière organique s'y sont trouvés ,
ils ont bellement pu échapper à l'œil de l'observateur, sur-
tout quand les objets d'antiquités qui venaient frapper ses
regards, absorbaient toute son attention. Il est certain qu'une
inhumation a dû exister là même où les objets recueillis ac«
cusent une sépulture très-somptueuse.
Au centre de la tombelle , et sans doute au sein du cerde
sacré (car évidemment nous avons sous les yeux uoe tombe
celtique, où fut déposé un chef guerrier), avaient été placés,
près de sa dépouille mortelle, les divet-s vases contegaot,
avec le dernier repas et la dernière boisson, les bijoux que
le mort avait portés au jour de sa gloire. Au-dessus de ces
vases avaient été brisés les deux chars qui avaient servi au dé-
funt, et dont nul reste n'est plus apparu que les quatre bandes
jt,Googlc
— m —
de kr qui prolégcaienl les janles des roues, et à l'une des-
quelles étaientencoreinhérents plusieurs desclousquil'avoient
maintenue. Cette af^arilîon de chars dans les tumuli cel-
tiques de t'Alsace nous est ici offerte pour la première fois.
M. deBoDsletten a ea occasion d'en cit«r des exemplesdans
les. rouilles d'Anet et de Tiefenau, en Suisse'; M. Caslan,
dans les fouilles du massif d'Alaise, dans le département du
Doubs'; M. Jahn, dans des futnu/t ouverts à Graecliwyl, entre
Elerne et Aarberg, qu1l regarde comme appartenant à l'é-
poque étrusque*. Selon le rapport de M. Zœpfel, deux de
ces bandes étaient d'un diamètre sensiblement moins grand
que les deux premièi%8 ; ce qui semblerait indiquer que les,
deux véhicules appartenaient aux genres appelés esseda et
eovini, dont les premiers étaient élevés plus haut que les
autres sur Irurs essieux. On sait que ces chariots, Â timon,
et le plus généralement attelés de deux chevaux, n'iélaîcnt
montés que sur deux roues.
C'était au - dessous de ces débris que, dans un coffre de
bois dont les fragments en poudre vinrent encore se mon-
trer (comme se montrèrent ceux que je recueillis ilans la
forêt de Brumalh, dans celle d'Ensisheim, et dans le petit
bois de la censé de Saint - George) , avait été placée une
lapine de bronze, à laquelle étaient encore adaptés des
lambeaux d'une toile de lin, saturée d'oxyde. Cette toile avait,
dû l'entourer, sans doute, avant qu'elle ne fût placée dans le
coffi'e, La bassine était remplie de cendres pures d'un foyei',
sans le moindre vestige ni fragm^t d'ossements. On y ^^^
déposé deux aiguières, également en bronze, dont l'une,
1. NotieeasurlestombélleBd'iBel. l84D,iii-4°. — Notice £iir des annes
el des ctiariols de guerre découreits à Tiefenau prés Berne. I.iiiaaniie ,
18SÏ, in-4".
2. les tombes celti<|Des du massir d'Alaise, ("cahier; p. 8.
Z. KUiheilvngen der atdiquarischen Gesetttehaft in Zurich : « Die
Àu*grattmgen zu Griichwyt im Kanton Berno, t. \ll, p. 109-1 IS.
jt,Googlc
— 232 —
malhenreusemeiil, élail réduite en poussière, à l'exception
(l'une partie àe l'anse* el du col. L'autre est tout à fait in-
lacte, saut' une fissure près du bec. Ses dimensions , d'un
cinquième moins fortes que celles de la précédente, sont de
(P,2'i de haut, et de O^.^S de dismètre à la panseV Sa
forme est très-éléganle. L'attache supérieure de l'anse repré-
sente une tête de lionne ou dé panthère , et l'attache du bas
une espèce detleuron de très-bon style.'
Près du vase et de ces aiguières était un cercle d'or fin ,
enroulé, du poids de 32 grammes et 5 décigrammes , mesu-
rant en circonférence ^".Tâ, 0,016 de laideur et O.^OOOS
d'épaisseui-. Cette espèce de bandeau ( car je ne saurais lui
prêter une autre destination) est uni et ne présente aucun
ornement. Il était placé près d'un fer de lance très-oxydé ,
el pi'ès d'une défense de sanglier, ornement de parure très-
commun parmi les populations celtiques, qui portaient ces
dents soit réunies eu colliers, soit parfois seules, comme
talisman.
La bassine, d'une minime épaisseur (comme, en général ,
tous les bronzes celtiques, beaucoup moins épais que les
bronzes romains), mesure O^'.SS de haut, O^jôô dans son
plus grand diamètre , et 0°',40 à son oriûce. Le fond est
ajusté à la partie évasée par une pièce de rapport fixée par
des clous rivés en bronze. Les deux anses, du même métal,
sont d'une forme très-élégante*. Malheureusement le vase n'a
pu être ex,trait tout entier du sol, malgré les précautions les
plus minutieuses. Ce qui subsiste encore de ces débris per-
met cependant d'en reconstituer la forme*, qui cwrespond
exactement à celle du vase de la même espèce, trouvé, il y
1. PI. I.flB. 5
2. PI, I, Bg. r
3. Pl.l.Bf. 2.
4. PI. 1,11g. 3.
s. PLU, Or-
jt,Googlc
— 223 —
a environ vingt-six iins, de l'autre côté du Rhin, au pied
d'un squelette, dans un tumulus d'Ihringen'. Ici, comme là,
se montraient, iodépeDdamment des deux anses de bronze
précitées, deux autres anses à anneaux en fer, très-oxydés*.
Le diamètre extérieur de ces anneaux est de O'",07 et demi,
et la long:ueur du fer qui les retient, deO°',33. A l'arc du fer-
remen(, correspondant à la forme du vase, se montre encore
l'oxyde du bronze qui lui a communiqué sa. verte couleur.
Du reste, nulle trace de poterie; mais on trouva troisboulons
de bronze, idenliquement semblables , présentant à leur parr
tie inférieure un tenon en fer, sur lequel se remarquent des
rainures qui permettent de le prendre pour une vis'. Un
quatrième boulon, exactement pareil, fui rencontré le sur-
lendemain à peu de distance dans une autre partie du7uT
tnulus, où a dû exister le foyer d'où provenaient les cendres
renfermées dans le bassin , et où il sera tombé pendant les
cérémonies de l'inhumation. A quel meuble ces boulons ont-
ils pu appartenir? c'est ce que rien n'a pu indiquer. Peut-être
ont-ils servi de pieds au coffre qui contenait ces débris.
Les fouilles faites dans le reste des deux tranchées, n'ayant
amené aucun autre résultat, ta personne que M. Ztepfel avait
chargée de présider aux travaux pendant son absence, rao-
menlanémenl nécessitée, fit déblayer tout le triangle du
tumuius formé par elle au Sud-Ouest. Les recherches furent
longtemps infructueuses; mais arrivé à environ l'",50. du
niveau du sol de la forêt, l'on parvint sur les traces de ce
foyer, composé de tuiles plaies à rebords, de 60 ceotimètres
de longueur sur 30 de large, posées bout à boutdans.le sens
de leur longueur, le rebord en dessous. Le feu avait été si
t . Toi/. Schreib»", Die KeUengr&ber am Oberrhein, dans le TateheTibueh
fiir Gesehidtteuwl ÀUerthum in Sûddêuttchiafid, année 1839, p. I T3-I T4.
2. PI. I.fig. 4.
3. PI. T,flg. 6.
jt,Googlc _
_ 224 —
violent que ces tuiles i^laieiiL presque calcinées et que le saLle
ai^ileui sur lequel elles reposaient était comme vilritié.
Autour de ce foyer se découvrirent, avec le boulon de
hronie cité plus haut, un fer de lance qui , dans son état
fVimitir, avait dt mesurer 0'°,â5 de loi^', et plnsiears dé-
bris de colliers', de viriotes*, de fragments très-minimes de
fibules, et un anneau contenant, symétriquement posées i
l'intérieur, tout autour de son cercle, quinze dents hu-
maines*. Quelques-un» de ces fragments de colliers créai en
bronze étaient aolidifiés à l'intérieur par un bois d'if assez
bien conservé. Un autre était en fer que le bronze recouvrait.
Les premiers avaient la forme bien connue des torques de
ce genre qui, sur les pi'airies d'ObneabeimS avaient reçu à
l'intérieur one matière bitumineuse coulée, tandis qu'ici te
bois était recouvert de cuivre.
Comme dans toutes les fouilles que j'ai entreprises , j'ai
trouvé, autour du foyer sacré, des urnes, des byoux,
des lassée ou autres objets qui ont dâ y être déposés dans
un but religieux que je ne saurais deviner, je ne puis douter
que ces torques, ces virioles, cette lance, et surtout cet
anneau renfermant ces dents , qui provenaient peut-éU'e d'une
victime humaine, n'aient été placés ici dans un butanalc^e.
H fôut en conclure que c'est de ce foyer que les cendres,
renfermées dans la bassine où étaient les deux aiguières ,
avaient été tirées, et que, à côté, a dû nécessairement repo-
ser lu coi^s du personnage auquel avait appartena la ban-
delette, la lance et le boutoir de sanglier; évidemment le sol
ttltceuK de la forêt en avait fait disparaître tous les restes, au
point que les parties de la matière organique qai pouvaient
I, PI. ir.fig. «.
3. PI. i(,ng. ï-3.
3. PI. Il.fig. 4.
4. PI. Il, Bg. 5.
5. Rnllcliit (le !« Socictr pour Ja cons. (tes mon. hist. rt'Als., I. II, p, 1 2ô-
jt,Googlc
- 335 _
eocore exister, n'ont plus été aperçues. C'est ainsi que,
prés du Kaiserstuh), le vase d'Ihringen était posé aux pieds
du squelette du guerrier, au côlé gauche duquel gisait le fer
de la lance qu'il avait maniée*. Qu'il y ait eu incinération,
comme l'a pensé M. Zœptèl, c'est une opinion que je ne sau-
rais partager, vu l'abseace d'ossements calcinés au milieu des
cendres pures que renfermait la bassine, et dont la nature,
OMiuae provenant du foyer sacré, après qu'on en eut distrait
lescharboDE, ne saurait être incertaine.
Blokis incertaine eucore, d'après ces domiées, est pour
moi la nature du moaument, qui , incoalestablestent, comme
tous les tumuli de notre province, depuis k Sud jusqi^au
Nwd , date de l'époque c^tique, soit aatérieare, soit cou-
temporaine aus premiers établissements ronsÛDs. Les deux
routes romaines qui, de la cité de Brocomagns as àiri^ea^nl,
l'unepar Weilbruch et SchirboQen, sur Saietio, ou Seitz,
l'autre sur la gauche de Hatten, vers Altutadt près de Wissem-
bourg, reliaient incontestablement les établissements cel-
tiques , antérieurs à la prise de possession du pays par tes
Romsàns, et dont les forêts de SeItz et de Hatten sont les
vastes nécropoles. L'importance des découvertes de H. Zsepfel
dans l'un des tumuli de. cette dernière forêt, peut faire juger
de l'intérêt qui se rattachei-ait à des fouilles entreprises sur
une plus vaste échelle.
1 . Der Keuel tland tu den fiitstn eine* Gerippei, welehet von Otlen
naeh Weitea laç, und lintt mben iick itaeh BrudutUekt einer eitemen
larue undinder Lendengegeitdeiim SçhmUlevongleichem Metallehatte.
Dieser Kessel haC iwei massive Handhaben von Brome mit niedlichen
Kettchen von gleichem Melall, vrtd swei grosse Tragrittge von EUen.
er, oDvrage cité, p. 178.
H. DB une,
secrétaire de la Société pour la contervatton
det numvment» historiques d'Alsace-
jt,Googlc
L'ABBAYE DE MONSIEB.
Parmi les abbayes alsaciennes, celle de Munsler, au va)
Sainl-Grégoire, occupe une place dietiuguée. En énonçant ce
lieu commun, je ne fais allusion ni à son origine mérovin-
gienne, ni à sa position dans l'une des vallées les plus pit-
loresques de nos Vosges, mais à la connexité de son histoire
avec celle de la ville de Munster, avec l'une des dix cités de
la préfecture ou landvogtey de Haguenau.
L'abbaye et la ville de Wissembourg étaient dans une si-
tuation analogue; seulement l'histoire de celle-ci, présente
plus d'incidents, plus de détails dramatirfues, plus de carac-
tères remarquables que les annales de l'abbaye du val de
Saint-Grégoire; quant au reste, similitude complète : des
anachorètes qui viennent avant l'ère carlovingienne fonder,
dans la solitude des Vosges, un refuge pour les âmes avides
à la fois de calme moral et de travaux utiles; — .un village
qui s'établit au pied du sanctuaire , et qui grandit à vue
d'œil, abrité par lui, soutenu et encouragé par lui; — une
bourgade, enfin une cité qui remplace le hameau primitif,
et qui, semblable à un enfant gâté réclamant sa légitime,
demande à l'abbaye maternelle des garanties d'existence
indépendante; une longue lutte entre le pouvoir abbatial et
le pouvoir municipal; l'un fort de son passé, l'autre devan-
çant l'avenir et trouvant dans l'alliance avec d'autres villes,
un secours formidable; puis des traités, des transactions,
une vie côte à côte aussi tolérable que possible, et après un
temps d'arrftt, à une certaine hauteur, pour l'une et pour
l'autre, pour l'abbaye et la cité impériale, le déclin. Telle
jt,Googlc
— 227 —
est, en peu de mots, Ib carrîèi'e que parcourent Wissem-
bûui^ ^ Munster.
J'ai fait, dans une autre occasion, le récit des destinées de
Wissembourg:' ; je voudrais aujourd'hui faire passer sous
vos yeux celles de la seconde. Je n'aurais point osé faire
celte tentative, en face d'un auditoire dont la plupart des
membres connaissent mieux que moi l'histoire de leur pays
natal, si une circonstance particulière ne m'avait donné
quelr{ue espérance d'apporter un tïiible contingent de plus à
leur savoir.
Il y a quelques semaines à peine, H*' l'évéque de Stras-
bourg m'a permis de parcourir une série de documents,
prov^ant des archives de l'ancienne abbaye de Munster, et
qui se trouvent entre ses mains. La, j'ai pu m'assurer, de
visu, que les chartes carlovingiennes, les actes de donation
de Louis le Débonnaire, de Lolhaire, de Zwentibold, les
privilèges impériaux en partie édiles par Schœpflin, existaient
encore; que plusieurs traités, témoins de la longue lutte à
laquelle j'ai fait, tout à l'heure allusion , se trouvaient , inédits
en partie, dans celte collection précieuse, et j'ai pensé que
l'indication, l'analyse seule de ces titres aurait déjà quelque
intérêt pour vous, et vaudrait à mon imparfaite esquisse,
un indulgent accueil. Dans les archives du Bas-Rhin, le
fonds de la préfecture de Haguenau, que j'ai eu la satisfac-
tion de classer et d'inventorier pour 1» première fois, il y a
quelques années, renferme aussi quelques lettres échangées
entre la cité de Miinsler et l'autorité préfectorale. Ce n'est
point, j'ai hâte de le répéter, une série ayant une importance
majeure; mais, telle quelle, sa présence seule parmi les actes
de notre passé, mérite une mention sommaire; et, au point
où en sont tes études historiques sur l'Alsace, il faut bien se
I. Voy. L'abbaje de Wlssembou^. — Builetin de la Société pour la
conservation des monuments historirpieG d'Alsace, t. I.p. 149 à 331.
jt,Googlc
contenter de g\anw sur an champ, où d'autres ont déjà en-
levé les moissons.
La ville et l'abbaye de Munster se présentent donc natu-
rellement dans le mâme cadre, et tout en accordant plus
d'attention è rétablissement rdigîeui, il est indispensable de
faire entrer un peu la dlé dans le même récit. Sc)i(^)âiDj à
raison du plan qu'il s'était tracé, donne même la préférence
à la dté de la décapote, et l'abbaye ne trouve qu'incidem-
ment place dans son ouvrag;e.
Grandidier et dom Calmet y ont en partie sup[riéé. Je n'ai
point la prétention ridicule de Mre autrement ou mieux que
ces illustres devanciers; je n'apporte que quelques pierres
de jointure ou d'ornem^tation à un édJQce <{éjà construit.
Il demeure aussi bien entendu que pour ne pas empiéter
sur le peu de moments que vous aurez à nous donner, je
relègue parmi les pièces justificatives les documents qui se
prêtent mieux à l'étude du cabinet qii'à l'ensemble de cette
narration.
Le point de départ de l'abbaye de Mtinsler est celui de
son histoire qui nous inspire le plus de sympathie. Dans la
première moitié du VII" siècle , il s'est passé à quatre lieues
de la localité où nous siégeons, un fait pareil à celui que
nous voyons se reproduire maintenant dans les savanes ou
les forêts vierges du nouveau monde. D'épais fourrés de sa-
pins et de chênes couvraient, sous tes rois francs, les hau-
teurs et les revers des Vosges ; l'oui-s et le buffle sauvage
s'y promenaient en maîtres souverains, et c'est à ces bétes
sauvages, que les disciples du pape saint Grégoire, qui vin-
rent construire les premières huttes au confluent des deux
bras supérieurs de la Fecht, durent disputer le terrain im-
prégné de vapeurs humides et malsaines. Les torrents de la
montagne roulaient alors leurs eaux tourbeuses à ti-avers
une vaste solitude : la hache des anachorètes - pionniers fit
jt,Googlc
pénétrer la lumière et le soleil dans l'obscuriLé des bois ;
quelques prairies , péniblement conquises sur les torrents
endigués, donnèrent pAture à un peu de bétail; des rudi-
ments de jardinage eatourèrent les cellules des ermites dis-
persés dans la forêt, et inquiétés pendant la nuit par les
loups qui remontaient de la plaine, en quête d'une proie
facile. Au bout d'une trentaine d'années, vers 660, ces
moines disséminés dans les deux vallées supérieures, furent
réunis sous l'abbé Godwin, au continent des deux tori-ents,
et le monastère où s'observait la règle de saint Benoit, prit
tantôt le nom de iConfiwns*, tantôt celui de Saint-Gré-
goire, qu'il conununiqua rapidement à toute la vallée.
. Des dooatioas princîères vinrent en aide A ces pieux et
Intrépides laboureurs. Dagoberl II ou III avait doté l'abbaye
bénédictine de Wissemboui^; Cbildéric 11, i-oi d'Austrasie,
fut le premier bientaiteur de Munster au val Saint -Grégoire
el de son abbé Valédius; il lui donna en 673' des domaines
à Munzenheim et Onenbeim , probablement à la suite d'une
donation antérieure, dont le couvent conseiTait la tradition,
mais sans document authentique à l'appui.
Cent ans s'écoulent, sans qu'un autre titre révèle les ac-
ci'oissements probables du domaine abbatial. En 760, lé
nommé Sigefrid donne à son fils Altramnus des biens situés è
Tiffenbeim (stc), Berkeim, Sasheim, Alteim, Niderkeim, Ra-
penchwyr, Sigolsheim, Fetzenheim, Tanguimesbeim, He-
rinckheim et une note manuscrite, du XVIP siècle, jointe à
cette charte carlovingienne apocryphe, porte que la donation
s'adressait par feinte à cet Altramnus, qui voulait peut-être se
retirer dans le monastère ou qui s'y trouvait déjà , et que le
but de ce subterfuge était évidemment celui d'empêcher le
I. Voy. SdiœpBlii, AIiia(;e diplomatique, tA,p. i. la cbai'le origtDalea
péri; la copie oïl cariovingienuc; elle eïisic dans la colleetioii de H"'
l'Étiïque.
jt,Googlc
- 230 -
roi ou le gouvernement talque de réunir les revenus de ces
terres à son domaine.
Si je cite ce document.', ce n'est pas que j'attache une
haute importance à sa valeur historique réelle, mais parce
qu'il constate comme un témoin fort ancien, les traditions
conservées au monastère même sur l'origine des diverses pro-
priétés de la congrégation bénédictine du val Sainte Grégoire.
Soixante -trois ans s'écoulent; nous sommes dans la prer
mière moitié du règne de Louis le Débonnaire. Depuis l'é-
poque de la fondation du couvent , sis évêques de Strasboui^
avaient été choisis au sein de ces moines', c'est-à-dire que
depuis 693 & 730 et de 734> à 8i5, notre siège épiscopal
avait été exclusivement occupé par des religieux de Munster.
C'est une analogie de plus avec l'abbaye de Wissembourg,
dont les prélats Au-ent plus d'une fois appelés à échanger ou
à confondre leur dignité avec celle d'évêque de Spire.
Le fils de Charlema^ne confirme et augmente les libéra-
lités de son père é l'endroit du cloître du val Saint-Grégoire,
qui portait encore à cette époque le nom de monaslerium
Confluais. Il commence par donner une partie des forêts
domaniales de Columbarium (Colmar) , et définit scrupuleu-
sement les limites du territoire octroyé , i depuis l' endroit
«où le ruisseau dit Breidenbach (Breitenbach) se jette dans
«la Fachinia (Fechl) jusqu'à l'endroit où la Fechl prend sa
«source; puis le long d'un sentier ou chemin appelé Isneida,
«jusqu'à la montagne dite Schwartzenbet-g , ensuite, en
«prenant par le milieu de la même montagne jusqu'à la
«grande pierre (borne) située au pied de la montagne, et
« de là jusqu'à la Fecht. » ' .
1. ArcbiTQE de U" l'éTêque.
2. AnBOalde, e93 à 710. — Justen, 710 à 712. — Maiimia H, 7IZà
7R0. — Heddon, 734 à 776. — Femy, 776 à 783.~Rac]iioii, 783 à 81 ô.
3. Clwte de Louis le Débonnaire, BDnëe 833. ^~ Yoy. SchœpOiii, Ala.
dipl., 1. 1, p. 66. L'original se trouve dans la collection de H*' l'éTêque.
jt,Googlc
Trois ans plus tard, le même empereur, de concerl avec
sot) fils Lolbaire, émel une charte â Ingelheim (Ingilinheim,
dans le texte), en 826, le 6 des kalendes de novembre, la
13" année de Louis, la 5* du règne de Lothaire. Rappelant
dans cet acte les libéralités de Gbarlemagne et des rois ses
prédécesseurs, il confirme la juridiction Ti-anche de notre
abbaye, le droit de ne payer ni impôts, ni amendes, et d'é-
lire librement ses abbés*; privil^es considérables qui de-
vaient mettre la congrégation à l'abri de toute exaction
inique et de toute influence étrangère à son administration
particulière et à ses intérêts spirituels.
Trois ans après la mort de l'empereur Louis, son fils Lo-
thaire, fidèle sur ce point aux traditions de son père et de
son aïeul, augmente les revenus du tmonasteriumCon/luens*,
alors gouverné par l'abbé Bertholdus, en lui accordant l'im-
munité d'impôts pour la saline de Marsal en Lorraine.*
En 856, Lothaire )l confirme les immunités accordées par
son père et ses aïeux au monastère de Saint-Grégoire (in
pago kelisacensi): (Aucun juge public, est-il dit dans le
« charte, n'aura le droit d'entrer sur les terres dudit mo-
< nastère, ni dans ses églises pour y rendre justice ou pour
«ex^r des impôts, ou pour distraire les hommes du cou-
«vent de leur juridiction naturelle*.» La fiberté d'élection
est de nouveau garantie.
Enfin, sur la limite extrême de l'époque carlovingienne ,
l'an de ces souverains qui avaient découpé à leur usage des
royaumes dans les lambeaux du manteau de Charlemagne,
Zwenlibold (appelé Zwentibulchus dans la charte de S96),
roi de Lorraine, arrière-petit-fils de Charles le Gros, donne
1. Charte delà collectton de Me l'évSque Bvec deux sceaui d'une belie
coDaeiraUon à l'effigie des deni empereurs.
3. Voy.Sch(eplIiD,Als.dipl.,t.t,p.80.^Charlede843.MdesKal.deiiMi.
3. Charte, arec ud sceau bien conservé, dans les arctiives du ld>' l'évëque ;
aauée h:>I>, ides de révrier.
jt,Googlc
_ 232 _
h Strasbourg une clwrle-privilége en Ùxvvav i)e notre monas-
tère cl de l'abbé Engilfrid*. Mais ici déjà, la scène des do-
nations est agi'andie. Sous les empereurs et rois carlovin-
giens, prédécesseurs de Zweulibold, et bienfaiteurs comme
lui de l'abbaye de Munster, la bourgade de Wiler ou Wihr
n'a point été nommée; ici, elle apparaît pour la premièi*e
fois, sous le nom de BonifacU viilare, peut-être en souvenir
du comte ou duc Boniface, qui gouvernait une partie de la
[MTovince d'Alsace au moment où Ghilpéricli d'Austrasic assié-
rait à notre monastère ses premières propriétés*. A côlé de
Wiler, nous voyons figurer dans la charte de Zwentibold les
localité de Thurinheim (Tûrckheim) , Hononham (Ohnen-
heim), Melis ecclesia (Mâhibach) , Palgovia (Balgau prés
Neufbrisacb), et la Harl, le tout situé dans le pa^us d'Alsace,
puis Ratpoldeviliare <Ribeauvillé), des localités dans le
Brîsgaa, dans le Zomgau et la saline de Marsal.
Quatre ans après la dat£ de cette libéralité, Zwentibold,
dont le souvenir historique n'est d'ailleurs guère recommui-
dable, périt dans une bataille livrée sur les bords de la
Meuse aux généraux de son frère, Louis de Germanie*. Ln
charte, copiée par SchœpElin, et henreusemenl conservée
dans les archives de l'évêque, forme, je dois le eroire, un
des documents les plus remarquables de ce r^e éphémère.
Ttois siècles se passent sans qu'une date ou un monument
nous révèle les destinées de l'abbaye et de la ville. Mais l'jm-
portance de cette dernière se manifeste alors tout à cou}^
L'empereur Frédéric II, le petit-fils de Frédéric Barberousse,
1. Voy. ScfaœpiliQ, Âls. dipl., 1. 1, p. 97. Elle se Irotive aussi dans ta
eollecitoo de M"' l'ëvèque. — Cbarle, émise en 896, le 3 du mois de fé.-
vrier à Argenlaria.
2. Vùy. Als. dipl., 1. 1, p. 3. — Peut-ëlrcce nom s'aj^ique-l-i) h Booi-
face, frère de Faidrad, alrfië de Saint-DenlB. — Foy. Schœpflin-RaTenëz ,
I. Ill.p. 4eO,ett. IV, p. 279.
3. Vojr. L'art de Tëriller les dates, I. Xlli, 3' partie, p. 3S3.
jt,Googlc
— 233 —
accorde en 1235 au couvent de Munster sa prolection spé-
ciale; il le déclare Immédiat, en retour d'une cession qui
dénote jusqu'à quel point les bourgeois avaient grandi à côté
de l'abbé.
L'empereur possédait un tiers du droit d'advocatie et de
la levée des mpdfs dans le val de Saint-Grégoire, c'est-à-dire
qu'un tiers de la vallée seulement relevait d'une manière
immédiate de l'Empire. Le couvent, propriétaire des deux
autres tiers, consentit à les céder au souverain temporel, en
réservant toutefois ses métairies franches', et provisoirement
encore la moitié des deux tiers des levées d'impôt.
Ce n'était là que la moitié d'une grande opération poli-
tique, dont la portée devait être incalculable pour l'abbaye.
k peine la cession faite , Frédéric H renonça en faveur de la
ville, à ce droit de juridiction et de levée d'impôt; il déclara
de plus que la cité de Mîinster était désormais au rang des
villes libres impériales. L'aiïi'anchissement était complet : de
vassale, la ville devenait l'égale de l'abbaye; les cloches qui
jusqu'ici n'af^laient que les fidèles au service divin, allaient
aussi servir à un usage profane, et convoquer le petit sénat
local à la discussion des intérêts mondains; les clefs de la
ville ne devaient plus désormais être suspendues exclusive-
ment dans le cabinet de l'abbé; les murs, les fossés et les
tours allaient subir une espèce de condominium, source de
nombreux et inévitables conflits ; et la noblesse guerroyante
des environs, enhardie par la libéralité impériale, allait par
des actes significatifs prouver à l'abbé de Saint^Grégoire
qu'elle ne redoutait plus sa puissance temporelle.
Ainsi en 1361 , pendant les troubles de l'Interrègne qui
suivit l'afiaiblisseraent et la dépossession des Hohenstaufien,
1. foy. la charte émise par Frédéric U. en décembre 1235 àHaguenau,
duiB Sdiœpflin, Als. dipK, L 1, p. 279. — L'original de la charte est con-
serré dans la collection de M*'' l'éyéque.
jt,Googlc
- 234 —
un seignour de Gerolilseck prit possession lie la monlagiie
iJe Schwarizenbonrtr r|iij duniine pour ainsi dire le couvent
et lui ferme le passage vers la plaine. Leseigneurdederoldseck
y construisit un château fort {novum opus), malgré les pro-
testations de l'abbé Gerhard, consignées dans une charte
authentique'. Par menace el par ruse, le seigneur de Ge-
roldseck parait avoir obtenu une trêve de trois semaines
dans la lutte que l'abbaye n'avait point ciainl d'entamer
avec lui. A l'ombre de cette irève tulétaire, il avait continué
les travaux de fortification. Alors l'abbé, â ila tète de son
clergé, s'était rendu au haut delà montagne pour renouveler
sa solennelle protestation contre cet abus de la force maté-
rielle. Il est évident que le château ne demeura point ina-
chevé. Les ruines pittoresques de Schnarlzenbourg qui font
aujourd'hui le plus bel ornement d'un parc moderne, révè-
lent dans les gracieux détails de leur construction le luxe de
cette demeure féodale, construite au miheu d'une époque de
désolation.
Peu de temps après la déclaration d'immédialeté accordée
à la ville de Munster, l'abbaye s'était dépouillée d'une autre
partie de ses revenus sans qu'on puisse donner à ce renon-
cement un autre motif que celui du déclin de son influence
et de son pouvoir. Depuis des temps immémoriaux, elle avait
exercé le droit de patronage sur l'église paroissiale de Col-
mar; en 1237. en vertu d'une lettre de Henri, évêque de
Bàle, Saint-Martin de Colmar fut érigée en collégiale indé-
pendante. L'abbé de Mûnsler se réservait seulement le droit
de donner l'investiture au prélat choisi par les chanoines,
et de nommer le doyen qui serait en même temps curé de
Colmar. Une fois par an, l'abbé de Munster devait à l'avenir
se rendre à Colmar avec une suite de douze chevaux, et être
traité avec son cortège par les chanoines de Saint- Martin
1. Féjr. Sch<Bpllin,AlE. dtpl., 1. 1,p. ISI. La charte est du !l avril 1^61.
jt,Googlc
^ 235 —
qui, à leur tour, jouïssaîenl de la réciprocilé dons l'abbaye
du val Sainl-Grégoire'. C'élak une réparation bénévole qui
^'opérait, mais dans laquelle l'abbaye ne sauvait que des
droits honorifiques, tandis que les avantages réels de l'ar-
rangement étaient pour la riche église de la plaine.
Pendant les guerres de l'interrègne, le monastère s'était
évidemment appauvri. Une bulle d'Alexandre IV, qui permit
l'union ou t'incorporalion de l'église de Saint*Léger (paroisse
de Munster) avec celle de l'abbaye, relate comme motif de
cette fusion, les troubles qui ont amoindri les revenus de la
communauté.'
A la même époque désastreuse se rapporte un acte que
l'on ne peut pas davantage envisager comme un événement
favorable à l'abbaye. Richard de Cornouailles avait été
nommé roi des Romains par une partie des électeurs de
l'empire et il promenait sa nouvelle dignité le long du Hhin.
En passant à Schlesladt, en novembre 1362, il atlrïbua à
l'église de Bâie , des droits sur le mont Brisac et sur te val
Saint-Grégoire. La rédaction de cette charte avait été pro-
voquée par Henri de Neubourg, prévôt de l'église de Saint-
Marc de BâIe, sur la foi d'anciennes traditions. Fille valut,
1. Cbarte des archives àe H*' l'^vëque.
2. Bulle du 13 mars 1261. — Archives de M'' l'évêque. Voir de plus ;
Pline no Itf! cation du prévdldela collÉg'iatedeGolmarùrabbédeUunsler,
portant • que lui, prévôt, r reçu la mission d'unir l'église inférieure de
■ Uunster à l'abbaye, après la mort ou la cession du curé actuel. ° Année
1261 , veille des Mes de mai. Charte de la collection de M(' i'éveque ;
2° Une transaction entre Udeger (sic), prévOt de la collégiale de Cohnar,
et le curé de MUnsCer, au sujet des dîmes novales, année 1261. Archives
de U«f l'évéque;
3° Procès - verbal de l'union de l'église de Saint-Léger avec l'abbaye;
acte émis psr Rudiger (sic), prëvAI de la collégiale de Colmar, et conte-
nant le tiMimus de la bulle d'Alexandre IV, de plusle vidtmuf de la lettre
de Henri, évfque de BâIe. Année 1285, 12 des lai. de décembre. — Ar-
chives dp M" lévéque.
ii[. (>i.> 15 *
/t,Googlc
onze ans plus lard (1373), à la vallée de Munster une incur-
sion hoîlile de l'empereur Rodolphe de Habsboui^, qui
étail en guerre avec l'évéque de Bâie.'
Avec le XIV" siècle, nous touchons à une ère qui nous
semble meiUeure. Des letti-es de protection d'Elisabeth, reine
des Romains, épouse d'Albert d'Autriche, ouvrent en i306'
la série des chartes protectrices , émanées du pouvoir impé-
rial, et cherchant à réparer les maui qui avaient afOigé
l'abbaye à partir de la déclaration de Frédéric H. Si la lutte
avec les villes de Munster et de Tûrckheim ne cesse guères,
du moins elle ne tourne pas constamment au désavantage de
l'abbé, qui parvient, grâce à de puissantes intercessions, à
maintenir une partie de ses anciens privil^es, même après
que sous Charles IV la ville eut obtenu des privilèges iden-
tiques à ceux de Colmar, et eut été admise à faire partie de
la décapole.'
Dès 1315, après de vives discussions avec Tûrckheim
pour les droits collongers, on en vint à un arrangement,
portant que personne à l'avenir n'aurait le droit de pèchei*
dans la rivière de Tûrckheim appartenant à l'abbé , sans sa
permission spéciale.'
En 1339, l'abbé Marquard émet pour les coUonges de
l'abbaye un long règlement, mais l'histoire de la locahté ne
nous dit point si cet acte a été respecté*. Le grand objet des
litiges entre les deux puissances locales, c'était la perception
1. Vop. la diarte de Richard, dans SchoBpflin, Als. dipl., I. I.p. 442.
2. La charte d'Elisabeth est émise à firlEOch, le 6 des ides d'octobre
1306- — Vos. ScbœpOlD. ils. dipl., t. Il, p. 82. — La charte est dans la
collectian de Hi' l'éTëque.
3. Actes émanés de Charles IV en 1347 el I3à4. — foff. Sdiœpflin-
RsTeoéi , Aie. illuslfée, t. V, p. 283.
4. Charte émise le jour de sainte Marguerite, JO juillet 1315. — ktch,
de H" l'èTèque.
5. ArchiTBB de Uf l'èTéque. — Var un traité de la méine époque , il est
couvenu que l'abbé et la rille se prëteut un serment mutuel.
jt,Googlc
— 237 —
(les impôts el leur répartition. Sous ce rapport, la charte
impériale de Fiéderic 11 laissait tant de latitude à l'interpré-
tation, qu'il n'y a pas lieu de s'étonner que chaque parti ait
cherché à s'attribuer ou le plus d'exceptions, ou le plus d'a-
vantages possibles. Â toutes les époques de l'histoire, les
questions de budget ont été comptées au nombre des plus
controversées. Les otBciaux de l'abbaye, c'est-à-dire le ma-
réchal, le prévôt, le receveur, le caraérier, le péager, les fo-
restiers, les appariteurs, etc., etc., étaient-ils , oui ou non ,
sujets aux charges publiques de la ville? Une convention de
1363, rédigée sous l'influence arbitraire de Berwart, ancien
bailli (vogt) de Riquewihr, les déclara exempts des impôts
envers l'empire , mais tenus tie contribuer aux chaînes d'u-
tilité publique et de défense commune du val Saint-Gré-
goire'. Un second traité, entre la ville et l'abbaye, conclu en
1411 ' sous la médiation de Wallher de Thann , sous-landvogt
ou vice-préfet de Hagoenau, règle de nouveau des questions
de finance et de juridiction assez complexes.'
(. Yoy. Schœpflin-fiaveûèz, t. V, p, 282 et lacharte de 1363, quiexiate
sous forme de fiiimus de 1415, délivré par Heori de Gerlruu^ii . TOg;t
de Kaysersl>erg, daus les archives de M'*' l'évêque.
3. Document des archives de M'^l'évÈque. Voirpiéce3justiIicatives,u''l,
3. Sont réglés dans ce traité , en premier lieu : le paiement des intérêts
d'mi emprunt contracté pour faire un don de 1 500 florins à remperenr
Bo1)ert-le-Palaliii. L'abbé de Mtluster se refusait de laisser à la cbarge de
ses baillis le solde d'une partie de ces intérêts. Par le jugement arbitral
de Wttlther de Thann, les baiUis qui étaient eu fonctions au momenl où
l'empruut fut contracté, devaient rester libérés de cette contribuliou; ceux
au contraire, qui Étaient entrés en fonctions postérieurement, allaient être
tenus de payer leur part et portion • nach margsal ii .
En second lieu : les dépenses faites par Mtinsler. conmie ville de la
Décapole et alliée de Straslwurg; tes baillis abbatiaux devaient contribner
à ces frais.
Troisièmement : les frais de voyage et de nourriture du préfet de Ha-
gueuau ; les baillis de l'abbé y contribueronl.
Quatrièmement : l'acquittement d'un don fait i l'Électeur palatin et à
sou épouse; les baillis abbatiaux en fonction au moment ou le don .i été
jt,Googlc ^^
— 238 —
Les questions de juridiction litigieuse sont traitées dans
une convention de 1416, conclue entre les deux pouvoirs
locaux par les soins de Bernard, comte d'Eberstein'. Un
demî-siécle plus tard , des discussions analogues se repro-
duisent et sont terminées par un traité qui règle la compo-
sition des tribunaux locaux et le recours à l'obervogl ou
préfet de Kaysersperg, qui fonctionnait, comme juge délégué
de la préfecture de Haguenau, pour les trois villes de Mun-
ster, Tûrckheim, Kaysersperg. Dans ie même acte, ia que-
relle sur la clef des portes de la ville , clef que le sénat local
voulait confisquer à son profit exclusif, est terminée à l'a-
miable et à l'avantE^e de l'abbé ; on y réglemente la nomi-
nation des sei^ents de ville et la perception de certains im-
pôts ; l'administration de l'hôpital et de la maison de refuge,
etc., etc. '
A l'époque des guerres de Boui^ogne, nous trouvons
pour l'histoire de notre vallée et de notre abbaye un docu-
ment, témoignage éloquent de ta misère du temps et instructif
pour la connaissance de l'administration intérieure des pe-
tites villes qui étaient en rapport journalier d'intérêt avec
l'abbé. C'est une déclaration émise par Nicolas Ruffelin ,
prévôt de Tûrckheim , et par Jean Wickram, inspecteur des
poids et mesures de l'abbaye (kengism). La charte dit que
Jean-Rodolphe, abbé de Munster, avait par grâce spéciale
accordé à la ville la perception d'un péage ou d'un tribut
fait, lie sont pas tenus d'y coniribuer; il n'en est pas de même de ceux
qui sont entrés eu fonctions depuis lors.
Cinquièmemenf : la restitution à faire, par l'abbé, de certaine revenuB
appartenant à t'hûpital et au refuge des pauvres gens de Utlnsler.
Enfln l'acte de 14 1 1 traite aussi les afTaires de jurisdiclion, les rapports
de l'abbè avec l'ëvëque de Bàle; il confirme les privilèges des habitants
de HUnster et du val de Saint-Grégoire,
I . Voi/. Arcbives de M'' lèvêque.
2: TrailédeHSt.— ArchiYesdeMfTéïequeelpiècesjnslincaliTes. n"3.
jt,Googlc
— 239 —
pour deux ans; que le prévôt et l'inspecteur en étaieiil
exempts à raison de leurs charges; que néanmoins, ea con-
sidération des misères de la ville de Tiirckheim, ils s'étaient
soumis volontairement à ce paiement, sans préjudice des
droits de l'abbaye.'
Autour de cette commune se trouvaient des biens consi-
dérables que l'abbaye pendant longtemps conférait à titre de
fiefs à la làmille de Berckheim. Ces lettres d'investiture
forment, dans les archives de M^ l'évêque, une série de
lettres où sont cousig-nés les droîls et les devoirs des vas-
saux. Dans cet heureux pays de vignobles, le vin forme tou-
jours une partie considérable des revenus, et nous appre-
nons par une chaitedel49i, que J. J. de Berckheim, investi
par l'abbé Christophe de ces biens féodaux, avait la faculté
de prendre au pressoir de l'abbaye, dans la maison de
Tûrckheim un foudre de bon vin rouge, faculté dont le bé-
néficiaire n'aura probablement pas manqué de profiler.
Ce qui prédomine dans ces réglementations des droits
mutuels entre le pouvoir clérical-seigneurial et les habitants
de la vallée, ce sont les questions de cours d'eau et de
pêche, de chasse , de marchés publics. Une sentence de
Pierre Hunlin, prévôt de l'abbé, en 1499*, détermina les
redevances des coUongers sur les vannes et les digues; un
traité entre l'abbaye et la ville, de 150â', règle la police du
marché Vnter der Lauben  Munster ; et au sortir de la
courte, mais terrible échauffourée de la guerre des paysans,
(1523)*, un autre traité entre les mêmes pouvoirs, fixe les
dommages-intérêts à payer par la ville , sauf recours pour
1. Charte de 1474, avec sigillé de la ville de TurcJiheûn. — Aicbiveit
de H" l'éTéque et pièces juBtlflcatives, n» 3,
2. Archives de M'' l'évêque.
3. Idetn.
i. Idem.
jt,GoDglc
— 240 —
règlement détinitifà l'&utoritédu landvoglde Haguenau; les
droits de chasse et de pêche de l'abhé , la situation des offi-
ciauK de l'ahbé qui pendant ta durée des troubles avaient
prêté serment à la ville ; la position des membres du chapitre
qui pendant la même époque avaient été admis comme
bout^eois; de plus , cet acte de médiation portait le réta-
blissement des armoines de Teu l'abbé Christophe de Mont-
jusliii , abattues ou endommagées pendant les troubles. En
dernier lieu, le magistrat delà ville, comme organe de ses
concitoyens, promet de nouveau fidélité et obédience à
Tabbé. Cette convention avait été dictée par Jacques, baron
de Morimont et de Béfort, sous-préfel (unter-landvogl) de
Haguenau.' L'intervention arbitrale de plus en plus fréquente
de la landvogtey indiquait que l'abbaye ne répugnait nulle-
ment à recourir au chef de ta décapole, dont la ville de
Munster faisait partie, qu'elle trouvait même un point d'appui
tutélaire dans le représentant de l'autorité impériale en Al-
sace, au milieu de l'ébrantement de toutes les positions à la
suite de la Réforme.
Le mouvement qui agitait alors l'Europe centrale tout en-
tière, avait lini par gagner le vallon écarté de Saint-Gré-
goire ; les vagues de la marée montante avaient atteint le
seuil du monastère , au sein duquell'évéché de Strasbourg
nrail, pendant l'époque mérovingienne et cariovingienne
plus d'une fois choisi ses prélats. En 1526, Burkard Nage) ,
l'abbé de Miinster avait donné sa démission et s'était retiré
à Mulhouse pour s'y marier; quelques années plus tard, la
ville de Munster (en 15i3) et le village de Mùhibach (en
1559) se déclarèrent en laveur des novateurs, et lorsqu'en
1563, l'archiduc d'Autriche, préfet de Haguenau, eut dé-
fendu l'exercice de la religion protestante à Munster, des
conflits violents se produisirent pendant six années consé-
1. Archives de M* ■■ l'éïê(|iie.
jt,Googlc
— 241 —
cutives (du 2â février 1563 jusqu'en décembre 1569). Il y
eut dans le temple même, des scènes regrettables et des em-
piétements réciproques ; Tabbé Henri de Jestetten et le mi-
nistre proleslanl Paul Leckstein luttèrent pour obtenir
tantôt une influence exclusive, tantôt une tolérance t«npo-
raire; mais le magistrat de la cité impériale s'était nettement
déclaré pour la Réforme , avait démoli le pont qui conduisait
au monastère par-dessus les fosaés de la ville, et placé des
gardes aux portes pour prévenir toute surprise. On resta
ainsi, des deux côtés, l'arme au bras, jusqu'en 1575.
Cette année fut décisive : c'est l'année du traité de conci-
liation, conclu entre les deux partis sous la médiation bien-
veillante de Lazare de Schwendi, seigneur de Holilandsper^
et préfet ou bailli impérial de Kayserspei^.
j'ai dit dans une autre occasion, l'influence de ce noble
seigneur' sur les affaires générales de l'Allemagne, ses ac-
tions d'éclat dans les campagnes de Gharlcs-Quinl, ses né-
gociations auprès du parti protestant pendant et après les
guerres de religion, son commandement et ses luttes en
Transylvanie et en Hongrie, la place de contîance qu'il occu-
pait dans les conseils de l'empereur Maximilien II. A l'époque
dont nous parlons, Lazare de Schwendi touchait au seuil de
la vieillesse; il vivait, non point au château de Hohlandsperg,
mais dans la ville de Kaysersperg' qu'il tenait depuis 1573 à
titre de gage de l'archiduc Ferdinand d'Autriche, préfet de
Haguenau. La plume du diplomateremplaçait déjà dans samain
l'épée du commandement. Fidèle au rôle de médiateur qu'il
avait rempli pendant toute sa vie avec une rare habileté et avec
une persistance digne de résultats plus durables, il réunit,
dans la circonstance présente , les représentants de la ville
et de l'abbaye de Munster dans le château de Kientzheim. A
1. Voy. Deux voyages d'Elisabeth â'Aiilricbe, Épouse de Charles IX, fol
de Frauce; correspondance inédite du XVI» siècle.— Colmar, 1S&5, p. S-9.
ni. (H.) 16
jt,Googlc
— 242 —
côté de lui, qui fonctionnait comme commissaire impérial,
siégeaient à titre de juges-arbitres: Philippe de Gottesheim ,
RochuE Botzheim , l'un et l'autre stettmeister de Haguenau ,
et André Scholl, syndic-grefSer de la même ville.
Devant ce tribunal, qui devait offrir aux deux partis toutes
les garanties d'impartialité, comparurent du 15 au 19 mars
1575 Adam HoItzapPel, administrateur de l'abbaye de
Munster, agissant en son nom et en celui de son prédéces-
seur, l'abbé Henri de Jestetten ; puis, Jean Syttericb, officiai
de l'évêché de Bâie; Michel Textor, conseiller de l'archiduc
Ferdinand d'Autriche et procureur de la chambre de régence
à Ensisheim ; George Streitt, receveur-général de b préfec-
ture de Haguenau; enân les délégués de la ville de Mûnsler.
Les commissaires procédèrent à une enquête contradic-
toire, prêtant l'oreille aux griefs réciproques des deux partis,
les discutant article par article; ils aboutirent fort heureuse-
ment à une conciliation complète des intérêts hostiles qui
étaient en présence.
Ce traité du 19 mars 1575 reproduit ou résume, de fait,
toutes les conventions précédemment conclues entre l'abbaye
et la ville de Munster, mais il termine aussi une s^e de
discussions qui n'avaient point occupé les arbitres précé-
dents. 11 touche en un mot, et dès le début, à la question
confessionnelle,*
Les abbés Petermann d'Apponex et Joachim Breuning,
prédécesseurs de Henri de Jestetten, ne s'étaient point re-
fusés au paiement de la compétence des pasteurs luthériens
de Munster et de Mûhibach, et du traitement du maître d'é-
cole, tandis que l'abbé Henri avait opposé une fin de non
recevoir à toute réclamation de cette nature.
I. L'un des originaux se trouve dans la colIectioD de H(' l'éTëque; il
forme un cahier de 30 pages in-folio sur parctiemin avec les sigillés des
commissaires et des parlies, c'est- à- dire, de Lazare de Schwendi, de la
ville de HagueJiau, de celle de MUosler ef de l'admiuistrateur rie l'abbaye.
jt,Googlc
— 243 —
Maintenant, dans celte conrérence de Kientzheira, il Tut
convenu f que l'administrateur de l'abbaye paierait à l'avenir
quarante florins par an au prédicant de Munster; qu'il lui
livrerait deux foudres de vin, une certaine quantité de cé-
réales, un boisseau de sel, un boisseau de pois et de fèves;
que le prédicant aurait l'usufruit de la cure, d'un pré, d'une
terre à chanvre, et d'un jardin à choux (Krautgarlen). Des
dispositions analogues furent prises pour le pasteur de
Mùhlhach et pour le maître d'école; on établit enfin le dé-
compte pour l'arriéré. L'abbé conserva le droit de patronage
et on stipula que les prédicants s'abstiendraient à l'avenir de
toute injure contre la religion catholique et contre le prélat
de Munster; ceux des bourgeois de Munster qui denleuraient
fidèles au culte antique, auraient la bberté de fréquenter
l'église abbatiale; la dîme traditionnelle devait être régu-
lièrement payée à l'abbaye.
Après l'arrangement de ces questions d'intérêt très-mon-
daines , mêlées aux questions de culte et de croyance, on
s'était occupé de la juridiction abbatiale, du droit banal, de
la haute justice, du droit forestier, de la pèche et de la
chasse, des portes et clefs de la ville, des questions dîmières
et de corvée , de la tenue du conseil municipal et du droit
de l'abbé d'y foire siéger des personnes de confiance. Tout
ce qui de loin ou de près touchait aux contributions volon-
taires ou involontaires , traditionnelles ou d'origine plus ré-
cente, toutes les redevances spéciales, les amendes, toules
les fournitures à faire en nature à la cuisine abbatiale , avait
trouvé place dans ce petit code d'assurance mutuelle. Les
agents de l'autorité, les sergents de ville, les collecteurs
d'impôts, les gardes champêtres, les grefBers de la ville,
occupent dans ces nombreux articles une place plus ou
moins grande, selon l'importance de leurs attributions. La
plupart des anciennes conventions étaient maintenues ou
jt,Googlc —
— 244 —
légèrement moditiées, preuve patente que dans ce grand
naufrage de toutes les institutions, Lazare de Schwendî te-
nait, au nom de l'empire, à sauver du passé tout ce qui était
acceptable, et que la ville, à raison des avantages réguliers
qu'elle obtenait ou qu'elle consolidait, ne se montrait ni
récalcitrante, ni opposée aux concessions.
Les deux partis promettaient, en dernière analyse, de re-
noncer â toute innovation, de tenir fidèlement tous les
points du traité , et de vivre désormais côte à côte , en bonne
paix et harmonie ; cet engagement était pris en son propre
nom, par Adam Holtzapfel, successeur de Henri de Jestetlen
et par cinq délégués, au nom de la ville de Munster. Ces
citoyens, dont \es noms méritent d'être conservés, étaient
Michel Bœrniger, le bourguemestre de Munster , Frédéric
Zeuninger et Zacharie Nitscbelm, conseillers; Nicolas Rolland
de Metzeral, et Jérémie Schintz, greffier de la ville de
Munster.
Ainsi se terminait au bout de trois siècles et demi, ce
litige incessant entre la ville et le clotlre, litige qui bit le
fonds de l'histoire de l'abbaye et du val de Munster, et qui,
prenant son origine dans les questions municipales et d'im-
pôt, avait au XVI" siècle dégénéré en lutte religieuse, com-
pliquée par les vieilles questions d'argent et de juridiction.
Le traité', négocié par Lazare de Schwendi, eut force de
loi pendant une cinquantaine d'années. Nous touchons à une
autre commotion plus violente que celle du XVF siècle.
Comment la guerre de trente ans, qui remua de fond en
comble notre pays, se serait-elle arrêtée devant cette paisible
vallée de Miinster, et pourquoi aurait-elle respecté un pacte
particulier,elle, qui renversait les traités séculaires et le droit
public de l'Europe. Les deux parties belligérantes affligèrent
également de leurs cruelles exactions tantôt la ville, tantôt
I. Coji. n" ,î des pièces jusUBcatiïes.
jt,Googlc
— 345 -
l'abbaye, tanlôt l'une et l'autre à la fois. En 16.^0, le
magistrat de Munster se plaint à la préfecture de Haguenau,
et la prie d'iatercéder en sa faveur près le commissaire de
guerre impérial , le coloael d'Ossa, pour obtenir une réduc-
tion dans l'impôt mensuel dont elle est frappée, et qui mon-
tait à la somme, alors exorbitante, de 1348 florins.'
Lorsque les Suédois envahirent l'abbaye de Mimster, le
prélat Grégoire Blatter avait déjà cherché un asile à la cour
impériale; et une administration, composée en partie de ma-
gistrats délégués de Colmar, en partie de conseillers locaux,
maintint, autant que ces temps d'anarchie le permettaient,
un simulacre d'ordre dans ces contrées désolées.
Après la guerre de trente ans , la ville de Munster recon-
naît le comte d'Harcourt en qualité de grand-bailli de la
préfecture de Haguenau; elle passe donc , dès ce moment
(1653) sous la suzeraineté française.'
Pendant les campagnes de Turenne en Alsace, la ville el
l'abbaye de Munster subirent de nouveaux outrages de la
part des armées brandebourgeoises et lorraines {1674);
mais, à partir de là jusqu'à la révolution de 1789, qui ferma
ou qui enfonça les portes de toutes les abbayes, aucun inci-
dent nouveau ne vint troubler la pais de la vallée de Saint-
Grégoire.
A plusieurs reprises, dans le cours des siècles, l'abbaye
de Mîînster avait été incendiée et reconstruite. Le dernier
aggrandissement datait de 1686; à cette époque, on avait
renversé une partie des murs de la ville pour donner plus
d'étendue aux bâtiments du monastère, qui a passé depuis
lors à une toute autre destination. Le silence du cloître ab-
1. Vog. Fouds de la préfecture de Haguenau, série C, art. \. {ATchives
'déparCemen laies du Bas-Rhin. i
i. Voy. Fonds de la préfecture de Haguenau, même série, même arliclc
que dessus. — N» li, acte du lajiiiUet I65a,
jt,Googlc ^^
— 246 -
batial est remplacé par les mille bruits et par les merveilles
de l'industrie moderne; les murs et les fossés de la cité im-
périale ont disparu ainsi que les magistrats qui rendaient
justice dans celte enceinte , ou qui discutaient leurs droits
et leurs prétentions séculaires avec les délégués de la pré-
fecture d'Alsace et avec les envoyés impériaux. Tout est re-
nouvelé , le sol , les édifices , les hommes et les institutions ;
seules, les montagnes qui dominent la cité moderne et ses
jardins, ses villas et sa fourmilière de travailleurs, seules les
montagnes sont restées assises sur leur base, et forment
avec leurs gracieux contours un digne cadre à ce magnifique
tableau.'
I. Foy, pourrengemlile derhistoirederabbayeet delacitédeHllDster:
Orandidier, Bisloire de rÉgliee de Strasbourg, M, p. I90-)9S; Schœplljn-
BaveDés. Alsace illustrée, t. V, p. 2T8-2B9. Je renroie surtout à SchœpAiD
pour lODl ce qui coticerue la constitutioD de la cilé impériale. Je me suis
appliqua à faire uo rétàt basé sur des titres en grande partie iaédits.
L. Spacm,
ardiiviste du département.
jt,Googlc
PIECES JUSTIFICATIVES.
Ich Walther vod than vnder Lantfogt in Eiisasz tan Kunt aller meug-
licbem mit disem briefe vmbe aoliche Z'weyunge luid misselielle so gewesen
ist iwuschent Erwurdigen geistlictaeD breo hren Weroher Api àes Gloaters
zu Munster in Sani QregorieDtal get^en von sio vnd sines Gloslers wegen
ufT eine site vnd dem Meïsler Rate vnd dea burgergemeinlichen derselben
Stat vnd den luten desselben talea zu Munster anderslte von solicber slucke
vnd artickel wegeo sis hie nachgescbriben stat Derselben Zweyiinge vnd
mlssefaelle babe ici sy mit ir beider sile wissen vnd willen fruntlichen
mit einander gerihteC vnd werCragea in dise wise als bie nachgeschrïben
stat Vas iet zu wiszende Des erslen von der fnnrzehen hondert ^Iden
wegen die dem durcblubtigistea hochgeborue fursten vnd bren bren Rii-
prechle rOmlscbem Kunige seliger gedchtaieze geschencket wurdenl vnd
limbe einen Jerlicben zins u/ eine abelosungeufbrabi vodentleliel wor^en
sint vnd der stat vou Munster vorderunge wbbz das luinK hren des Aptes
Ampilute in dieselben zinse och solten geben vnd dienen wan sy doby
geseszen verent vnd dartzu mit vrleil geraten bettent Dowider aber min
bre der Api spracb daz sine Amplute nlltùt schuidig werent darin zu die-
nende nachzugebende vnd es were ein us^getrag^ne Sacbe vnd zuge sich
des uf einen spruchbrief der zu ziteu von soliclicn und andcrn sacben
uszgesprochen vnd versigeit were Des babe ich sy enischeiden in soliche
wise Aiso ver zu den Ziten Amptman gewesen ist da daz geit ufbraht vnd
enttebenl wart daz die nutzil darin scbuldig sint zu gebende Aber aile die
die uf die zite nil Amptiute warenl vnd sylhar Ampliule worden sint die
sollent ir anzal nach mat^zai darin geben und dienen Es sie in das h01>er-
gelt der fUnfzeben huudert g-uidin zu der abelosunge vnd zinse die dovon
gefallen sint vnd fnrbaszer vallent Oucli also van suliches Gostens wegen
den die slat zu Munster geh^ct banl, Oder furbaszer habende werdenl
des bundes balp so die Hicbes slelle in Eilsasz mit minem giiedige bren
herlzog iudwige vnd mit der stat zu Strasburg liabent, Do habe icb sy och
umbe enlscbeiden daz mines hereii des Aptes Ampilute ire AnzaI iiach
margzal ouch darin geben suiienl So dan umbe soiicbe zerunge so min
giiediget herre der herlzoge vnd ich als ein lanUogt zu Munster gelan
jt,Googlc
— 548 —
hsnt, 1)0 cntselieitle ich sy. das aile Amptliile, die by soliciter zeniiige
t^weaen sint, vnd der geralen vnd g«noBBCD hant , daz die ire aiizsl och
darin gebeu solteut, Itein aiio dao iimbe huodert vod Ahte guldin vnd
umbe vjere stiere bo die Talliite voii MuDsler miDem guedigen herren dem
berlzogeii vnd minre fro«-en suligeii voii Eugelland geschenckel habent,
Do enlscheide ich sy des, daz aile die die uf die zile do die sclienclninge
bescbach nit Amptiule warei^t ire auzahl nacii raargzal darin geben soUeot,
Welicbe aber Amptiule uf die zite vâreKl die sollent nutzil scbuidig sien
dariu zu gebeude. Ouch aiso die Blal von Uunster miaem herren dem
Apte zugesprochen haut umbe eleliche guite vnd ziiise die er vod die sineii
ingeuommen solieii habeo , die dem spitlal vnd deu armeii siechen znge-
hOreal, do abor min hre der Apt sprichet daz er niïtzil do vonenwisBe
Do entscheide ich sy oech in dise wise gehflreut mij cm hreii dem Apte
soljche ziase vnd guKe nit zu, waz dann er Oder die sjneii des ynge-
Domen haut daz soi er widerliereii , vnd sollent er nnd der Rat der stat
zu Uunster dozu orden vnd acbiclien daz soliche gulte vnd zinBe furbasaer
inbraht vnd ane geieit werdeut, dem Spittal vnd den armen luleu des
taies zu Nutze vnd notdurft sum besteu als ey danae bedundiel Ouch aIso
daue der stat vou Uuneter vorderunge waz daz sy von minem hren dem
Apte vnd sinen Glosterbren mil geistlichem gerihle ettelich maseen
beswerel wurdent des doch nit sien solte, Do aher min hre der Apt
sprichet, daz er nit dovon euwisse vnd ocb vogerne anders dete dauu er
Hilicheo tun Eolte, des eutsdbeiden ich sy oucb waz ziuse vnd gulle die
lute der stat vnd des taies minen bren dem Apte oder sines Ctosters bren
scbuidig vnd gihtig sini do sol in der vnderfogt zu Huuster botten nmbe
gel)en vnd do von ribten als daz von alter harkomen ist Daran aber sy
gespan liabenl, oder gewiunent die nit Tnr den vndervogt geborten, des
solleii sy beidersile fur deu obervogt komen vnd der sol gemetue lute von
der stat vod tod dem taie dozu nemeit die die sache nit ane gant zu ge-
wione Dodi zu verluste vngeuerlichen vnd sic des beideràte eotscbeid^
Wo aber der obervogt des nit dete vnd die sache verznge sa mag min
bre der Apt vnd sins Closters hren ir rehl furbaszer suclien Were och daz
ein Bischoff von Baset minen bren deu Apt nmi>e disen Artickel beknm-
berte vnd in danimbe rebtfertigen wolte waz sich daune ândet daz min
bre der Apt von rebteswegen dem Bisotaove geborsam sien sol daran sol
in diser articliel furbasz nil binden Dvgegen sol och der slat vnd den
luten des taies zu Munster aile ire rehle vnd friheite behalte sien Item
umbe die Ambahtlute so min hre der Appet zn setzeiide bat die mag vnd
sol er fiirbasser nemen vnd sel^en usser dergemeinde vnd an den endeii
jt,Googlc
— 249 -
als daz voit AllerttarkomeJi ist doch nit von den Hichensien rod och nll vou
den ArmeBten uageuerllchen vod uber ailes dai in dieaem briefe gescbrlben
stat 30 sol docti der L'szBpnicbbrief, den Berwart eiQ Togl vod Richen-
w[lre ni ziten ge tan vnd yersigeit liât mit ftllen puDlen und BTtJclceln in alleu
sioeo KrefleD bliben vnd sien vod sol fme dls« brief vod waz luraa ge-
scbriben atal lieiDen scbaden bringeD Id debeinea weg one aile genaûe
Diser entacbeidimge vud sachen allée zu eime Vrkunde so habe icb der
obgenantWaltbervoD tan derVnderlantfogtuinbebeteit'illeDder obgeaant
belder partlen min Insigel getan bencken an disen brief der geben ist de>
Samstagea vor dem Suntag balpvaste des Jares (lo man zelte nacb Crîstus
geburte vieraehenhundert \nd in dem Eilften Jahre, vnd sint diser briefe
îwen glicb der ye die partie einen bat.
II.
Wir Johann Wildegrave ïu Thune w Kerburge Bingrave lum Stein un-
derlantfaugt lu Eilsas lun kunt meugelicb mil disem briefe und bekennent
aiso spenne und xweyunge gewesen sint «wisclient dem erwurdigen hemi
Johanns HudolCT Apt zu Hunster in santé gregorientale uff eiii und den
ersammen Heister und Rate doselbst andersit daran wir den partMen ein
gnllicben tag fur uns alher gen bagenaw gesetzt hani und also die par-
tbien nir uns erscbynnen sint, wir bU umbealle ire spenne und gebredie
geiueinander verhort haut so habent wir mit beiden partblen sovil gerett
das su eoljche ire speuue utid gebreche gantz zu uiis gestait hant wie
wir sU darumbe setzen und eutscbeiden, daa su es doby blitieu und àem
von beiden teilen one intrag nacbgon woUen. baruff so babent wir su
enlscheiden setseu und eutscbeiden su oucb inn uud mit craftl dis briefh
in massen bemodb geschriben folget. Vorabe und des ersten also der apt
meyoet die von munster baben das geriht by innen verandert uud besetzt
one Bine wissen und willen desglichen baben su das ungell entpfollien lu
vertiuwen oudi one siu wisseo und willen. So baben sie zwene gewerifer
in irer stat gesetzt one sine wisseu und willen , das allés sU nit eu tbunde
baben «mder er mit Ine das lu tbunde und su ^leln one binen des ni)
zu vertiandejn baben Do entscheiden wir su umbe die obgemelten drige
puncten das die von Hunster das geribt so sU das besetzen oucb das uu-
gelt zu verbuwen enlpf^eo oder geverCTer setzen woUen das sU das
in Irem Kate in bysin eina apis von Munster uud mit imme furuemen und
handelii solleni lu aller massen und wie das von alCer her geweseu und
jt,Googlc
— 350 —
liarkiinicii isl. Hem aiso etiiche des Aplx amptlute uss dem Rate zn
MUnstcr (rewesen sist ein E)t Entscbeiden wir bU âas dieselben Amptiute
wlder in gelossen werden und den Rat beEiUen helfTen und tbun sollen
vie da£ vod aller berkumm nnd gewesBn ist. Item vou der messe der
galbe uud nOBse sesler w^d so die von Hunsler one eins aptz visseo
iind willen zu besetzen iindersUmdeii bttût Batschelden wir su daa Ein
apt melster nnd Hat sanunenthafR solicbe messe besetzen und verseben
siiUenl nach billidten dingen als das TOn alter harknmmeD Ist. Hem von
der nahteynongen der Brolbecke und wurte wegen Entscbeiden wir sn
das die in drii geteilt ein Apt eineD (eil eia uDderfaugl den andern teil
nnd meister und Rate zu HUnsler den dKllen tfaeil nemen soHent vie das
von aller her geweseu ist. Item von der Badstoben w^eu so die von
UuiiBler eime gegonnent haut zn machen und der apt mejnel des oit sin
solte diviie do ein ubertrsg Tur zilen zu Basel danimbe beacbeen isl Das
danne die partbien sollchen uberirag aoseben und wie der Innhalt dem
aochgoQ sulleii, obe aber lisin ubertrag dovon were so sol es domit oudi
nacbharkummen^halten werden. Hem vonderzweyerwabele wegendie
eb Apt zn setzen bal eatscheiden wir slt das durcli einen jeglichen Apt
der zu ziten ist oder sin wurt solich welbeiampt besetzt werden sollen
VOD frummen luten die do stathaRt sient. Das maii der gewerffe so su
sammeln von In sicber sie oucli das sU der geribte warten Ueister und
Rate in z^lichcn Ziten und billicben dingen geborsam sien und sicb eins
Apis pescbeffte daran nit verhindern losseu ungeverlicb als das von aller
berhnnmieD ist. Item von des spittals wegen der sol furrer durcb ein apt
meister nnd Rate sammenthafl versehen und in Ereu gehalten werden.
Item von dem obe einîchcr Priester io dem Closter zu Huneter ihti an
ernicben biirger zu fiprecbeo hette entscbeiden wir sfl was ztDSe und gt>lle
die Liite der slatt nnd des taies mimster dem Apt oder sinen doslerberren
schuldig und gibtig sint Do soll inc der unterfaugi zu Munster botlen umb
geben und dovon ribten also von alter barkummen ist woran aber sD
gespann bant oder gewynnent die nil fur den underfougt gehorenl des
sollen sQ beidersits fur einen oberfaugt kummen und der sol gemeine
lute von der stett und laie dozu nemen die die sacben nil angont zu ge-
wynne oder zu verluste ungeverlich und sU des beidersits entsdieiden
wo aber ein oberfaugt das nit dele so mag ein Apt oder sine Glosterherren
das furrerhalten wie das dann zu ziten durch ein tantfaugt gênant Wal-
dier TOn tban ouch ubertragen und verscbriben ist. Hem von der Scbencke
wegen so meister und Rate da duni, sollen sU also UBsniffen das ein apt
meister und Rate die tugent aleo das von aller her oncb also gewesen ist.
jt,Googlc
— 251 -
llein TOI! eiusÂpk ampliite wegen die do fry aiu soellenl Enscheideii wif
su das die selben Amptlule den zebenden pfennig aiso von alterher geben
solleDl und dozu furter des ponclen h^ sicb geineioander haltea sollent ,
wie faugl Berwarls Spruche m ziten Zuschent iue begriffen inDhalt und
eigentlich usswiset. Item von der malien wegen so des Cappittels isl gê-
nant der BrOl zu Wiger gelegen imd ïiertzehen tage fur Andern matten
verbannen sId soi! Entscheiden wir su bringent die von Uuoeter by das
die maHen die viertzehen tage nie verbaunen gewesen sint In zitcn so die
herren des egenannteu Cioslers die malien nil gebruchet sunder anderji
hingelulien baben, so sollen su furrer doby bliben und die matten also .
ander malien unTcrbanncn sin, Bringenl sii aber solicbes Dit by so sullent
die matteu verbsDuen sin. Item von der sliissel wegen so eiu Apt m
sinem thore an der stat Munster haben sol, Entscheiden -wir sU das der
Âpt furrer also bitï lier die selben slussel in siner gewarsam haben ouch
das Ibor und slussel nach aller notdtirCtl sorgen und verseben sol das der
stalt dovon kein brosle (sic] oder schade nlTerslande ungeverlich. Hem
von der Hatsluben und Stubenknehls wegen zn Munster Enlsclieiden wir
su das EIn Apt oupn meister und Haie zu Munster furrer die slube ge-
meinlich miteinander bnicben ouRh die mit linebten und andern noldurff-
ligen Dingen besetïen verseben und sammcnlbaflt bcslellc.] soellen so stt
aller nehsle zymlJcbsl und billigsl vermoegenl. Item also die von Munster
aller bande Aospraohe und forderuoge von etlicbar Irer bur^r wegen an
den su meynenl der vorgeoanlen api uberfaren und su wider biUichs
beswert haben soll Entscheiden wir sU das der Apt sicb nU furrer in allen
dingen so gebUrlich zymiich und glympflich gegen statt und tal MQnster
und den iren erîoigen und bewisen sol das Inoen der oder dergliche clage
nil mee not sin werde obe aber solichs nil gescbee das danne den von
Uunster desbalb Ir Rebt zu eîner jeglichen zit gegen bnme behalten sin
sol umbe ein jegliche sache wie die an Ir seibst gestalt oder geschaffen
Ist, und doch nil witer danne solichs fur uns oder eime Jeglichen under-
lantfaugt der dan zo ziten sin wurt mil Rehl sicb benugen lossen solleul
one wiler hersucben. Es sol ooch diser unser gullicher ubertrag unschede-
Mch sin lieiden parlhien an allen andern Iren ubertregen vormols zwnscbeut
In begrilTen und beledingt und haruff so soilenl die obgeoantea parthien
der obgiemettc sperme ouch aller Sacben daruss ujid dovou rurende
gentilich und gar gesunet gerath imd ubertragen sin fur sich und aile die
Iren und die von beider parthien w^en har Inné verdoht oder gewant
sin( und Ir deheinteil kein ansprache oder forderunge dovou mec an den
andern haben Ihnn nach schaffen geton werden In deheinenweg bar Inné
m. (m.) Ifi*
jt,Googlc _
— 352 —
uBSgescheiden argclisie uiid geverde. Uod des zu urkuade habeut wir di;r
Dbgenanle Johaan Wildegrave unser Ingesigel m dieaen brieff Ikim
hencken der iwene glicbe siol uad jeder parthien einer ubei^ebeo ist ulT
Dometag nscb Saaie Faiilue beberuDgetag In dem Jare aiso man scbreib
TOQ CriBtii uosere berren gebnrte Tusenl Tierbundert «efatiig nnd Eehis
Jaie.
{U66. — Jeudi après coDvefBion de artnt Paul, 30 janvier, avec sigillé
brisé , en eacbet.)
III.
Wir Glaus Hofelin SchnlIbdB und baniiE Wickram hengisen des gogedigen
berrn beira banns Rudolfb Apptes zu Uunster im Sanct Grégorien Ibale
UQoaers ^edigen berrn In der statl zu Tbitringbeim Bekennent uns
oITeimUidi mit discm brieffe als der genanat unneer gnediger herre EineD
ZoU g^onot bat Den Ersamen viaeu SchulCbeiss Ueister und Rate und
der gemeinde gemeinlicb der Slalt Thuringbeim tod sanct Martinslag nadi
detum diss Briefs uechskompt oba zwei Jor das do sin wuri uatz Sanct
HartiiiBtag im sechs vind subentsigsten Jore uechst nach dem dann das
tih guusbrieff Ton unnserm gncdigen berrn von HIluBter tmd sinem
gotibuES obgenaonl clerllcb uBwiset und Innhalt Und waun 'wir nU von
unnserm gnedlgen berrn von Hunster und siuem Gotïbusi obgenannt di
friheit habent das wir solicbs Zolles fry sint und nuTerbunteu zn gd>eD ,
da babent wir angeseben Kumber usd nolt der obgemelten statl Sonder
der obgenannten Scbultbdsseo Meister nnd Rate und der gemeinde zn
TbOringbeim flissige und ernsUicbe bette und von unsenn eigenen willen
verwilligst oudi solicben ZoU vorbestimpte zit uss zu gebende Docfa unn-
serm gnedigen berrn von Uunster ^em Gotibuss imd nitns^m nacb-
konunen an allen Lren fribeiten brieveu bullen privilegien Conllrmattooen
und barkommen nu und bienacb nnvergriffen nnd unscbedUch. Und
des zu warem slelen nrkund so bant wir obgenannten beyde Amptmann
mit Ernst so vil berbellen der obgenannten Ersameo viaen Scbultheissen
Meister und Rate zu Tburin^eim das In dersdben ir sielte secret Inslgel
bant geton bencken an disen Biief unns des obgemelten Punclen und
frfen kgangs so vorgeschriben s(ot, vesteukbcb zu besagend. Der geben
ist uff donrstag vor dem sonntag Occuli In der vasten nacb Cristi unsers
lieben berrn gepurt viertzebenbundert slibentzig und vier Jobre.
(Avec sigillé de la ville de Turckheim.)
jt,Googlc
KuDdt vnnd zu wissen scy mencklichcn die dlsea brieff sehen lesen oder
liorcn lesen Als Irrung vnndl speno geweeen zwuschen dem Erwnrdigen
EerreD Surckhartten kbl zu Uitiuiter In sanci Gregorienta) vnnd ainem
cappillel an eincm, So dan dcD Ersamcn vnnd wisen Heyster vnnd rath
auch ganizer gemeind egemelter alat vnnd [m tal zu HUnsler andertheilia
belan^nd ettlîch beschwerden harin zu meldcn en not, so gemelter Her
von MOnsler diser anffrurischeû leuff halben vor rair WCTnher WOIfflin
beider rechten Ooclor ala kayserlichen Commissarien an stat vnnd Inn
nammen des Wolgeborn Hern Haans Jakoben Freyherrea zu Horszper^
vnndBefforl, ROmîseher kayseriicher Majestat Landhogls In vnler Elsas
turtragen lassen , Doruff ich dan nachdem beide theil genugsamlich ver-
borel worden, sic Inn der gute nachuolgender Wysze mit Irem gntenn
Wyasen ¥illen vnnd getell, gutlich verlragen hab, vnnd aiso Namiich
nacbdem gemelter Her von Hunsler sidi beclagi eitlichs coslens den sin
Erwurd sins abwicbens halbgelidteu, oucb den schaden so Imean eszner
spisz In stnem golzhus zugefiigt vnnd dan die von Munster sicb oiich
hOren lassen an menglichen costen egemelts closlers halb zu Munstet
cmpfan^n haben, [st abgeredt. Vo min Her von Munster siner anuorde
rung den costen vnnd scbaden betrefFen, nil gullicb abstan will, das sie
zu beiden theilen solicher anoordening zu rechtiicher vnnd gvllicher
Verhore, tllr myn gnedigen Herren den Landuogt Tnnd iayr Mt Rate der
Lantuogty Hagnauw kommen soUent, vnnd «as aIso rer.htlich gesprochen
oder gutlich vermiltelel Wurdt, da by soi es on 'Weiler Weygenmg ver-
liben, Znm andern den Wijdbaod Voglen vnnd Visch Wasser betreffen ist
abgeredt das die von Uunslèr sampt Irenn zugewanten Inn stat vnnd lai
solcher sachen abslon, Toad min Hern voD Munster an sinem Wildband
ïoglen vimd Visch Wassern ungehinderet vnnd ungesumet laszeon, Es
soll ouch ein oberkeyt dorab vnnd doran sin das solidiem aiso nach-
kommen vnnd gelebel werd, vnnd welicbe der gebotl so bilahar alwegen
am palmtag von minem Herren von Mnnster des Wildband Vischen vnnd
Vogiens halb vffgeleet, veUig vnnd vngehorsam befunden, sollent von
innen als VberlreHer gestrafll Wei'den Wie von alferhar, Zum drllten ist
abgeredt daa aile die Ambtleul so ein Abbtt von Munster zu setzen vnnd
enisetzen batt Irer gelubd vnnd eyd mit deueu sie sicb In abwesen mins
Herren von MUnslers zu eim Rath der stat KUnster verpflicbt, ledig ge-
laszen werdeo sollent, vnnd min Her von Munster machi baben, wie von
aller har der gebmch ^wesen, dieaelben oder andero lawgiiche personen
jt,Googlc
— 254 —
ail Irp Etall zii xeUea vngetiUnâert eirte rais ader meiiglichs Kiuii vierdteii
isl beledingt diwyl die rapitlel Herren su Munsler iCT ire ansucheo zii
burger angeDonunen , auch den biirgerlichen eid ^acbworn, das dieselben
Ku welcben Zeulea sie ein Burger Meisler zu HUastcr aasucben rond Ime
dea eyd domil sie der slat zngetbao, vl^agen, das sie solichs âdts eok
sehlageo vnnd furterhin als frey cappittel Herren vie vod aller har der
gebruch geweun gehalten werden sollent, Zuin funfftean, nacbdem ein
Rath gampl gantzer gemeind In slat vnnd tel. \S nechsl verschinen
Wihenacblea layserlicher Maiestal Lanlvogt ynn Vuder Elsasz aucii miDem
HerreD von Munster gewonlichen burger eid geschworea, Ist aiigeredl,
da£ sie zu keiner weilern Huldigung gctrungeii werden Bolient, souder
by ïerbInduDg vorgethanen eydls myn Herren von Munater by allen sinen
vnnd ^ns gotzbuszs privilegien gerecbtigkellen oberheiten beriichdten
alten gewonheiten vnnd barkonunen oucb DingkhofT «nnd desselben
recbten wuten liosen gulten vDod froudieusten oiicli zehenden vnnd alleo
geuelleD vie von altem bar blybeu lassen SJn Erwurd doby irs Vermo-
gens baulhaben schutzeu vnnd scbirmeon, doch mit dem geding so die
Zyt kommet, das die von Uilnsler, In statt vnnd tal wie tod aller bar der
gebrucb gewesen schweren, das sie îu ailenn molen elnem Ibtt mît
sampl kayserlicber Uaiestal scbweren vnnd sicb des nit wideren sollenl
one aile geuerde , Zum letsten als elUicb deren von Uunster angehûrige
wylaDdt seliger gedecbtnusz Abtl GristolK von Monschatin scbitt eltlicber
masiea bescbedigt, vnnd zerschlagen, Ist abgeredt, das ein Ratb zu
HQnsler deu Oder die seibigen doran balteri soUent, das sobcber schill
wlder restauriert vnnd geraacht werde wieuor Viind domit dester mer
einigkeit fryd vnnd guter Wyl zwuschen beiden Iheilen entslon mCge taatt
sicb min Herr von Munster vernemmen lassen das gin Erwurd den Erbern
von HitnEter Idd statt vnnd dal gnedigea fnintlicben vnnd guten Wytien
bewfsen vnnd erzeigen voUe , audi in ailem Irem anligeu darxu sie recbt
habeiit sins Vermogens behoIfTen vnnd beraten sin, Wie dann sin Wurd
achte biilbar von Ime vnnd sinen Vorfaro nit anders bescbeben, Dagegen
erbieten sicb Ueister «nod ratb aucli der auszscbutz von Wegen ir selbs
vnnd ganlzer gemeind In stat vnnd tbal minem Heiren von Munster als
Irem Herren aile gehorsamkeyl dienst vnnd gutenn Wyllen zu bewisen,
vnnd ailes xa tbun das sie von rectit oder gevonbeil sinenn Erwurden
zu thuD schuldig, Hiemit sollent bede tbeil Irer Irrung vnnd apeim so flir
mich kommeu vnnd in diesem verirag gemelt sint gentzlich vereynel ge-
ricbt vnnd vertragen sin, Des zu Warem Vrkbund sind zwen gHcblntend
VerlragsbriefT rail mins gnfidigen Herren des lantuogls vorgenant vnnd
jt,Googlc
beJder partbieii auhangenâen Insi^leu bewardt u^«riclit vntid yedem iheil
«ner gegebea rff dea tlerzebenden tag des monats luly als man zall uach
Ghrlfitl geburi Dusent ffinlThuiiderl zwenizig vnnd fUnlT iar.
ta wisfien Afa sich etiich zeiHiaro , z^-isuheu dem EbrwUrdigeu und
Edein HecTD Adamen Holtzapfelln vnad seinen Vorfarn, HeiDricbeo von
Jestetten , Abbt vnnd Couueut desz ûottszîiaiiBz zu MUiisler In S. Orego-
rienOial , an einem , Sodann denn Ërssmen vnnd weisen Heîster vnod Ralb
dersellMn Statt fond îbalsz Miloster, Annderszlbeils Vilerbannd Irrungen
vnd Spenn erhalten Dabâr dann der Allerdurcbleuditigtst, Groszmftcb-
ligist viind VnUberwindtlicbisI FUrst vnnd Herr, Herr HaiimiliaDus àa
ander disz NameQS , ROmischer Kbaiser , vnnser AUergnedigisler Herr , vr
Helster loud Ratb der Stall Monsler aUervnndertbanigist ansuchea Elo
Commissioii vf denn Wolgebomnen Herren, Herrn Lazarum von Sdiwenndi.
Fre;Iie[TD zu Hoben Laundlsperg, Tryburg vnnd Burckheim Irer Ka;. Ht
Rath, Sodann vf einen Ersamea Ralb der Statt Hagcoaw, AUergnedigisI
vsigeealaaseQ.vnnd Ire guadeo vnnd Sy zu ConuniEsarieu.solicheSpeiiii
guetlicben oder recblLcben bintiulegenn snnd zu erOrltern verordnet,
Daa demnacb Ire gaaden vnnd ein Ersamer Rath gedactater Statt Hagenaw
zu guettlicher Hiaiegung angeregter Speon, beide Tbeii vf Zinstaga den
ntDffKebenden Hartij, diaz nocb lanfeuden fltnffvnnd Sybenzigisten Jars,
allbar geen KbieQazbeimb filr lie gnaden vnnd eines Ebraanien Ratbs
ersigedacbter Statt Hagenaw abgeordaete, die EhniuOsteti Hocbgelerten
HerrQ , Philipsen voqd QolteEzbeim vnnd Bocbium Botzbeim , beede aitc
StettmeiBter Vnnd Ândream Schollen der Recbten Doctoni, Stattscbreiberxi
vund Sjndicum daselbst, vertagt, Vnnd alsz Sy zu beiderseits geborsamb-
licb erscbiennen , Vnnd Nambiicben von vegen des tiottszbauSB Milnstei,
der obgemelt EbnvUrdig Herr Adam Holtzapfell, Adminiatrator erslge-
dachls Ooltszhatisz , Sambt denn aucb EbrwUrdigen, Ëbruntaten vnnd
Hochgelerten Johann Sytlericb der Rccblen Licentialen , Ofllial desz fii-
iicbofillicben Hofs zu BaaeU. Sodann Herrn Michael Textorn , beider Rech-
len Doclom, Fb. Dht Erlzhartzog Ferdisanden zu (£sterreicb Ralb vnnd
Cammer Frocurator der Regieruog zu Ënssiszbeim, Aucb Herr Geoig
Streillen Uodigedachler Fb, Dht. Rath vnnd Zinsameister der Lauudtuogtey
Hagenaw , Alsz beysteuuder viiod zugeorduete, So daiin eines Ersameii
Balba der Statt NUnsler abgesannte, vnnd alsz dieselben uacb erofueteui
jt,Googlc
— 356 -
lag, vund gemacblem «ngamtg, zubeiderseitsIregraTammaïuQdsIrelt-
lige Piiacten Inti schrifflen tlbergeben vnnd fllrgcbracht Aucb bine isk^e
fcrnner mUjLdtlich derNoCburin Qach. verhOrl wordeuu Seind dieselbige
iiach lamig gepfl^ter fleissiger TimderhaniidluQg nachfolgender geslalt
durcli Iregoaden, vnnd erslgedacbte eines EnsameD Ralhsder StatlHage-
uaw abgeordoete, alsz Kayserlicben Commissarij In der gruete, vie Tolgt .
vergli(Aeo worden.
Vnd als Bu^ermeiBler Tnd Rath der Stalt HUnster Inn Ireu gravaminibus
vond bescbwerdarticul Eretlidieii fUri)rBclil, Wiewol ein Abbl zu HUosler
ia 3L Gre^rienlbal , ïe vnnd allweegen beidea Pfarrlierrn eu Htlnster
vnnd UUIbaidi, Aucb dem SdiubneisterlrgebûrendeGoiiipetentzeDdlricht.
vund dasselb nit aJlein zu Zeiten , alaz nocb die alte Chatolisdie Reiigiou
lu HUnster lu Vbung gewesen , Sonnder aucli seydthâr alsz Heister vnud
Rath , eambt g^nein» fiurgerscbain , Alsz ein Statt des Heyligen Reichs,
vennOg des Hejlsamea vl^erïcbten vnnd bestettigten Religionfrtdens ,
die Angspurgiscbe Confession vf vnnd angenomen. Wie dann die hieuor
gewesene zwenn PreJaten, UM PeUermann von Appeaez, vnnd Joacbim
fireiming, ohne aile verwaigerung guttwillig getbonn , dasz docb desseo
vnangeseben, der gcwesen Abbt Hdnrlcb vonJestetten, Nacbdem Er new-
licben zur Abbtey Idiomen , sich dessen alsobaldt verwaigerl , vnnd Iren
Pfarrberrn vDdd Sdiuoimeistera, dieweil sy nU seiner ReUgion, be vo-
rige Gompetenlz Dit endlrichten vollen, vnnd derolialben begertt, denn
yetJrfgen Admimstralorem daliien mi weisen, das Er beiden Ptarrberm in
der Statt vnnd MUIbach , aucb dem Scbuolmeister Ire Gompctentz nie vonn
alters bâr, vn'waigerlîcb raiche, Hârgegen aber der Herr Adminislralor ,
sambl seinea Herm beyslendem vennainlen, dasz Sy das nil schiildîK.Die-
weil solches dnrcb die beide bierobuermeite ïorgeende *bbt, obn Zu-
Qum bevrilligung vnnd vorwiEsen der damais Fb. Dht. Aucb FUrstlichen
ânaden xa fiasell bescbeben Ist Letsdicben solicber atrilt dises Pnnctens
halben der vnnderhaitung nacbtolgender gestallt verglichen Namblidien
Sonil erEtlichcn die vnndcrballung elnes Ffarrberrs in der Slatt MUnsler
belanngl, das der yetzig Herr Administrator, aucb ein yeder nacbfolgeo'
der Prélat vortbin |InnhaH vnnd vermûg obangeregler desz heyligen
Rdcbs ReligionMdena Disposition nacb.) vuwaigerUdi einem yeden Pre-
dicannten in der Stalt HUoster Jârlicben raicben soli Vjcrtzig gutden an
geltt, zehen Vjeribell waitzen, lehen Yiertbell Rockhen, RloiT Vierlhell
gersien, fQnfT Viertbell Habent.zweifuoderwein, EinMatten, ein Hannlf-
lannd, Ein sester Saitz , Ein Erautgartteo , Ein sesler Erbsen , Ein sesler
bonen, vnnd dann dass gewonlich Pfarrbausz.
jt,Googlc
— 257 —
Etnein Sdinelmeister aber fUniT gulden an Gelt, Âcbt Ohmen weioi,
vDod Acbl Vierthell Komus.
SouU aber &e Compétent!, So ein Prélat de&z Gottsibausa einem Capton
lu HUlbacb geraichl , al» zehen gulden ann geltl , iden Vtertfaell frUch-
ten.Einhalb fuod^vdn belanugt, tel beredt Das fiuTgennelster Tond
KathderStatt UUnstersolichgellt, frUchtmnd weiD.falleosoUeQlasHeo.
Vnnd dèmoacb Ein Ersamer Rath der Stall HQnster Vonwegen nlt rai-
chung aoUcber des Pfarrherra Caplona zu MUlbacb tond des Scbnolmei-
siers Competeotz, ao sich vf die fllaSIsdienbunderl golden angeloffëD ,
HS^egen dem Qottsihaiis denn lehenden sécha lar laong elngetiogeii , da
sich dans ann dem Vberschuti solidies elogenomenen Zebemidenn Bin
TnndÂchtzigPfuadI, Sechtiehen schilling, Sechs Pfaoing mehrbefunden.
Sali der yetzig Herr Adininiatrtior soUchen Vberschuti der Ein und ichtzlg
PfuadI , Sechtiehen adiilling, Sedis Pfening ancfa tatlen lassen, Tnnd alao
obbemelter Spann lugleich auch vfgehebt vnnd verglychea sein.
Darneben ist audi AuistnidceaUdien àbg««dt irorden. Das dnem Pre-
lalen desz Qotlszhaus HQnster bierdurch sein Jus patronatua vnnd OoUa-
tur, Wie sich disz ortts die fall autragen mftditen , Nlchts benomenn ,
Sonnder Memil per Eipresaum Reseruiert Tnd vorbehaltai aoll sein.
Es soll auch Hdster vnnd Ralh der Statt HUnater ïedertaell denn Ange-
nomenen Predicanten einem f^latea desz Gottsshaus Presentieren oder
NamhaQt mai^en. Dessgleichen auch dieaelbige dahin halten das gj sidi
des H<dhipenB vnnd Schmahens hm Predigen oder Aundersiwa wldw Inné
denn Herrn Adminislralorn , Oder anndere der alten Rdigion anbeni^ige ,
gentzlich abadiatTHi , auch Ire Burger souil deren Yedeneil in deaa Gottac-
haua zu Kurchen gen lïtiUen , nil abbalten , Sonnder sy Ion demsdben
frey lassen.
Es sollen audi Burgermeister vnnd Rath da Statt MOnsler eéneca Yedm
Prelaten desi Oottsabaus MUoster yedertzeit t)diilflich vnnd RSthlich sein,
das [re burger denn groSen und Klileinen Zebenden , AniA gnindtiinsi
vnnd andere gefSll dees Oottsihaus , so Sy in geben Bchnldig , Trewlieh
vnnd Deisaig raicben vnnd be^alen , Vnnd darin aile geuahr vmid venvù-
gerung venneiden.
Vnnd soliche hierobuermelte des Predlcannten vnnd Sohuehneisters t»e-
willigte Competenti vnnd vnnderbaltung Soll ein yeder Prélat ybz des
GDtlsihaus gefâllen vnnd ËInbhomen Vngewaigerllch aile vierthell Jar pro
rato Burgermeister vnnd Rath Ltiffein.
Als sich auch Burgermeister vnd Rath zum anndern beschwerdt, dasi
der negst gewesen Prélat , Herr Hcinrieb vonn Jesteden sich vennaintllch
m. (M.) n
jt,Googlc
— 258 —
viiiiderstiuiiideii, Sy vuud tto-setben Burger m StattvuDdTbal mit AltkUr-
chlBcben Qeistlidiea Processeti zu molestieren vnnd dahin zu Citiero ,
Ynsogesebeii das àeax Heyligen Heiclis ReligionfrideD die Qeistliclie Juris-
dlctlon wider die so der Aiigspurgigclien GoofessioD' seindt , geolzlich
Suspendiere, Hftrgegen aberderHerr Admiiiiatrator ne^ii des Gottszhaus
nirbring^n lossen, dos:; alhceeg zwo Oberkheitcn, Ein Welttlictae vnnd
GeiBtliclie , vnnderBcliiedliclien gewesen vnnd ein yede Ire soiindere tail
zu berecbtlgen habe vnnd der angesogen HeligionsTriden, Hit Suapendie-
rung der Jiistitîeii vf disen fall oit zu uersteea, Aucb mehr gedachl^
Uerr Administralor soUdie aogestelte GeisUiclie Procesi ablziischaffen ,
vnnd fiich sonnsten vortfaieu dern ao uil [mer mllglicli zu endlbaiten , an-
eiiiotlen, Ist eolidier Clagpunct seinem erblelten uach dahin gemittlet,
Dasz soliche angestelte AltkllrchisiAe pFOcesz aile Tnuerziigenlicb al^e-
schatn , vfgebebt vnnd Casaierl , viind In khllnSIigen fSllen dem Religions'
friden , Reichs Conatitiitionen vnnd ordnungcn, Irem alten Hirkbomemi
vnnd v/gcricblen vertrage gemaaz , beiderseits geliamidJet vnnd Procediert
werdeo soll.
Zum dritten Alsz auch die gesanndte eine» Braamen Ralhs der Slall
Mllnsler fUrbracht, Wie sy vnnd Ire vorfam von ROmischen Kbayseni
vnnd Khllnigen dermaaseu Priultegiert , dasz khein fiurger Inn Statt vnnd
Thaï zu HUnsler Aunderszwo nit, daDD alleln vor desz Heiligen Reidis
Riditer daseibsten zu RechI sleen sollen , deszgteicben aucb durcti «ey-
laimdl denn Wolgebornen Heiren Herrn Johann Wildt vnnd Reingnifen ,
viinder Uaduogt In Elsasz , In Anno I4e6ïwisclien der ibbley vnnd der
Stalt MUnater ein zierlîcber vertrag ïfl^richt. vnnd hârnaclier in Anno
1549 diirch Herrn Heinrichen von Flelihenslein aucb gewesuen vnnder
LanduogC, dnrch einen Rechtlichen auszsprueh zu Rechl erkiiannl, daaz
ein Abbl zu HUnster Utein Burger vab BChUldt vnnd annderc Bnrgerlicbe
fiacben Niergendt annderszvFO, dann zu Mllnsler vor Vogt Hdsler vnnd
Rath beclagen noch nimemeno soU. Dem aber zngegen der geweecn Pré-
lat, Heiiiricb ïon Jesletlen die Armen Thajieul vmb Liederlicher geringer
vFBach willen mit Vszlànndischen frOmbden Gericbten Molestiert, denn
eiuen zu AlUtiircb, denn aundern vor der Lanndtuogtey Hagenaw, vnnd
denu dritten zue Rotwyl fUrgenomen, vmid souil an ime solicbe Atte ver-
trSge gentzUcbean zuuernicbligen vanderstannden, Ist Boiicber deren vomi
MUnster Clagpunct dahin abgebandiet vnnd vergillchen Dieweil tieide Iheil
sich Vf denn hierobaugezognen ReingrSuiacbeu vertrag Aueh Fleckbenslei-
iiiscben vEzspruch ReTerieren , deonselben aucb fUr Gonftirmiert vnnd be-
bbaont angenomen, das es demnach nacbmals bey angeregtem Reitigrï-
jt,Googlc
- 259 —
uiiichem vertrag vnDil FleckLensteinischen vszïprucb dises strils balbeu
allerdingsTerbteiben soll, TnndLaulendt soliche worlt Im KeiDgranischen
Verirag wie folgl Hem voq dem Ob ainicher Priester in dem Closter zii MUd-
ster Tcbts mi aîDichen Burger zn Bprecheu befle , Endtscbddea wir sy was
Zinezvimd gUIH die Leul der Statlvand desz Ttiats UUaster, dem Abbt
Oder seiuen Oosterberren schuldig vnd gichtlg seind , da soll lonen der
vnnderuogt zu UDnster botl umbegeben vund daruOD Ricbten alsz vonu
Aller fiitrkbomeQ. Waran s; aber gespann handl Oder géwlnend idie nit
fur denu vnnderuogl gebdrenl , desz soUen sy beiderseits fur ein Ober-
uogt khomen , vnnd der soll gemein Leutt vonn der Slatt Tnnd Thaï dami
nemeo . die Aie sacheii nit augebeot , zu gcv/yan Oder zu uerlust vnge-
uarticben, vDnd sy desz beiderseils endtscheidea WOIicber ïctzuermeller
vertrag anfacht. Wir Jobann Wildtgraue zu Tlmne, zu Kerburg, Reingraf
zum SteiD, Vnnder Lanndluo^ zu Ëlsasz etc. Tnod desz datum sleelb t[
donoderstag nachS. Pauls Tag desz bekherers, desz JaresalszmaQschreibl
von Christi vnnsers Herrn geburlt U66 Jar. So lautendt die wortt Im Fle-
ckhensteinischeu vszspruch wie foigl, Vber denn vicrten Bllrgenneisler
viind Rbal zu HlJnster Cla^uncten Ercl^ea vuud aprecheii Herr Lanndt-
uogt vond Râtb, das ein ïeder Abbt z\i Miinster vnnd die seineu Inu allen
Burgerlichen sacheu, die sy, Auch die Burger vnnd Tbalgeoossen , hin
vnnd wider gegBa eiuannder habeD, oder kllufiligciich vberkhomeQ mjt-
gen, Zuforderst dieselbeu fUr desz Reichs vnnderuogt zu Miinster guetciicb
gelanogen lassen vnd derobalben guetllichen eadlscbeidts gcwartten soi-
len. Wa Sy aber in der guette deren nit verglychen werden mOgen, 80
sollen in denn geriugen vnnd BurgerUcbeti sachen Âlsz so vonweegen
Lidlobns, Schulden, Zeningen, vnniitzer worlt vnnd annderer dergleichen
diog balbeu Fordmngen fUrfolJen, dieseiben vor BurgermeisteT vnnd Ralh,
Oder desz Reichs Geridil daselbsten. An wolichcm ortt dergleicben sa-
ciiengerechtuertiget.Eutadiaidtserwarttet werden, So aber wichtige unnd
deuu Personen anhaungende Geistliche sactien zwiscben Innen stcb zu-
tragen wilrde , Oder so es Abbt vnnd Conuenl, Auch Burgcnueister vnnd
Rath vnnd gautze gemeind gemeinlichen belanngen tbette, Derhalb soll
ein yeder ibeyl denn hieuorïfgericbteQn Vertriigen g«lebeu , oder sich
ordeulicbs Rechlens beuegen lassen, wôlicber yezuermelter Fleckheustei-
niscber vszsprucb anfacht wie folgt.
Wir Heiurjch conFleclihensteîu,FreyherrzuTagBtul, vunderLannduogt
in Elsas Thun Kbund mOnigclicheu hiemit etc. desse datum steth Freitags
nach Lucie et Othilia, denn zwanitzigisteu Tag Decembris Im I549ten Jw.
Was dann gebott vnud verbott betrjm. Auch das sich der bieuor gewe-
jt,Googlc
— 260 —
sen h«lat vonn JcBtellen sich angcmasst dasz iwing iniid Bann der Stalt
NUiiBter )in iniiebOrif^, à»& Er auch gebott vnnil verbotl Vber wuD,waid
vnnd wasser habe , Vnd aber dargeg^D die vonn HUnster fU^eweiidt , das
ein Pr&lat y/eàer geboU nocli verbott, nocb liobe Oberkheil Idd Stalt oder
Thaï bette, Sonder dasz dieselben dem Heyligen fieich zugehOrtte, ver-
raOg Khsleer Friderlchen schQnnbrleff de Anno f 23b , daruon sy Copey
fUrgel^, vnnd Stalt miid Thaï solJch Recbt vnnd gerecbligkheit vonn
dem Heyligen Reich iogdiabt vnDd nocb Auch daruon demselbeD JSriicb
Einhundert lund Actat vnnd zwanitzig guldeu Luffert, Laut Burgenneister
vood Hatha der Statt HUnster rierten beschwerd Artlcul , Wie weli nuhn
eines Prdalen Recbt vnnd gerediti^heit mit verboll vood gebott sicb
erstreckbe, dasi vQrt hn nachfolgenden des Administrators GraTaminihuE
vnnd heschweidea vonn stnckh xn stiickh verglidien.
Dann Ton wE^en Burgameistera vnnd Rafhs m HUnster fUnfflen gra-
vamen , der waidt halhen, dasi der vorig Prélat Herr Heiortch vonn Je-
Etetteo sicb gdtotts vnnd vertwtts Dber der Statt rond des Thaïs aigne
Waidt anganaszl , Auch in dennselben aigens Gewaltls Holtz gehawcn ,
der Herr Administrator aber ba^iegen sidi vf denn Marquartiachen vertrae
Rereriert, lat derselbige Glagpunct dennassen verglychen vnnd vertragen
vorden, Dieweil die le^ste tell vnnd lannge Jar hâr mit denn wËlden, so
vermOg anger^en Harquartischen vcrtrags dem Goltazbausz allein luge-
hdri, verendrnng aich zugetragea, AIso dasz vsz bewilligung der alteii
Prelaten , Statt vnnd Thalfleckcbea Ire sonndere w^dl beeitzen vnnd Niea-
ecu, vnnd dem Gottszhausz allein vier wSldl, Als Glpisch, GeisEpadi.
Feseneckh und SchweiDspadi frey vood voUkhomeuUch mit allen gerech-
ligjiheiten , geboKen vond veAotten, verblyben seindl, darin Biemandt
weder dUir, nocb grieuEz holx hauwen oder vfmachen soll, dasz es dem-
jiach bey snlicbem verblybeo, Vnd Stalt vnod ThalOeckben Ire sonoder
Tvfildt Nuzen vnnd niessen solleo, Docb dergestaitt da khUuiniger Zeit ein
Prélat die Statt vmb Bawholtz vsz Ircn ^'àlden zu seiucr iiothurflt auspre-
(d>en wUrde, dasz Ime solidies von binen vnueraagt soll sein.
Denn Sechsien fiurgcrmeister vnnd Raths vonn MUnster Striltige Punc-
Icn, desz Abbts Stattportlen belanugend, dasz der liieuorig Abbt Hcinrich,
soliche Port oit allein bey Tag, Soiinder aiicb bel flacbt, gar offen vnnd
vnbescblossen gelasses, vnnd doch nichlB dcstoweniger die forder Port
iun die Statt zugchalten vnnd der BurgerscbaITt denn Uurchgang gantz
vnnd gar abgestrickht. Haben die beide Partheyen sich daliin bewiUigl,
dasz es solicher Portien halben Imi allweeg bey dem bierobuermelten
Reingrauischen vnnd Erpaciiischen verirag vcrbleybcn sollc. Doch soll dom
jt,Googlc
— 261 ~
HctTu Admiulslrator der vsz viind eingaug durcli die Hindef Porllea vuge-
spert sein Docb dasz Er die Idd allweeg nacb Ime widcr zutliue , WOlicbe
wortl der Portten lialbcn aiso LajlcDdl Voa der Schllissel wegea. So ein
Abbt zu seinem Tbor todu der Statt Htlnsler haben soll. Endtacheiden wir
Sy, dasï der Abbt fUrther aTs biszhSr dieselbeu SchIusseU nach aller Ho-
tliurin verseben lund versorgena soll. Das der StiUt daruon breste oder
kheia stdiade vITersUmide. Vngcuahrltciica So facbt der Erpachisch Ter-
trag aa. Zu wisseu Als verscbieuner Jarn zniscbeQ dem EbrwUrdigeu
Herrn Pettermau Abbl, vnnd danu dcsz Oalum donndersta^ deao zwen
uud EwanitzigiBleo oclobris Im ISâtilenJar. w6Iicbe worttenneltsTertrags
alao Laulendt, Souil daan die YbcrllifeniDg- der ScblUsBell Tnnd OfTaung
der tortlen belaungt, Solleu Burgermeister vund RaLb zu HUnster Laut
dess ergfmngaea Spnichg gcliuldig sein, dem Abbt die aageregte SchlUs-
sell zu lU/em, dte soll der Abbl zu tifauD^ deraelbeu Purtten gebrauclieu
vQDd Inhandts babeu «ie von ait herkhomcn, docb soll der Abbl scbuldig
sein, so Er die Hiiideru Portlea durci dieSlattmaiirzurnotburfit sngebrau-
cben vftbun lassea wUrde.dasxdarbeyyedcszmalsdiefordern PorttgEgen
d Statt aucb TfgelbODO werde, vnnd OITen bleibcu, Aucb aIso kbeine ohne die
anndere offnen lasaen, damit die Burger der Slalt MQnslcr daselbst Irenn
vszgaung vnnd einganng, wie vonn allem Hârkbomen aucb haben mOgen.
Vnud dieweil diser Zeit die bruckb deraelbea Portt gar ablbomcQ , voiid
uil zur Nothurin gebraucbt werdcnkhan, Soll der Abbtdieselben Pruckbeu
jets voa Newera macben lassen, vnnd da sicb in mittler wcil beilndcji
wUrde„daaBurgermei3ter und Ratb zu MUusler ein soliches zu (buu scbul-
dig sey, Alszdaiu) dieaelben bruckben in baw vnnd besserung erbalteu.
Von wegen Burgenneisler vnd Ratbs zu UUnstcr Sybenden Gravameu
dasz Allmuosen so eiu yeder Prélat des GoKszhausz MUuster, deun Jeiii-
gen 60 mit der Kraucklieit desz vssatz betaden, vf geoaunte Tag vond
zeit Im gravamen Angezogeii , raicben vnnd gebei) soll , Namblicb yede
wucb am Mflnlag , Mitwuchs vnnd Freytags yedeszmal Auderlhalb raasz
weiu vnnd zwen Laibbrott, Dieweil abcr crmeller Herr Administrator sioh
erbotten, solicb Allmuosen, wie von alter barkhomen, zu raicbeu, Isl er
bey solicbem seinem erbielen gelasse» worden.
Denn Acbten vnnd Lctzsten , Burgermeister vnnd Ratb zu MUusler gra-
vamen, etiiche der Pfarrkbllrcbeu zu St. 1/Codogarieu, deszgleichen Aucb
Saunct Anlhanien Rait, uocb Âuszslcnudiger Zinsz vnnd anndersz betre-
fendt, dieweil gedacbte Burgermeisler vuud Ratb solicbe Zia»z, so Ijdch
das Goltszbaus schuldig geweseii, fallen lassen, Ist es darbey verblyben ,
Docb Eolleit vorlbin dieselbigc Ziiisz Karablicben gedadier Pfarr zu SI. Léo-
jt,Googlc
dogai'ieii, die fOnlT guldeii vIT Harlini , deszgleicben aucb SI. ADlbouien
rait tf Thome Ap" vier schilling Pfening Rappenmdnlï JSrlichen von dein
GollszhauSE vQwaigerlich geraicbt werdeu. Vnnd gedachtc Burgermeisler
Tund Ralh hSrgegeu aucb dem Gottïzhaus sctnu geMi folgeii lassen, viud
HoUen sonnslen aile Aimdere Scbulden vnnd Anspracben dîser Hatmdlung
fUi^loffen, gegen einannder itTgebaben und verglicben sein.
Vnd ala aucb, wie bieoben gemell, mebr gedacbler Herr Adam Holti-
aptell AdfflinUtrator desz Gottazbaos HUasler seine gravamina gescbrifll-
licbeu elngebrscbt , SeJod dleselbige glelcbcrgestallt denn abgesanndteu
einesErsamen Ralbs der Stadl KUnsCerfUrgelialten, innddurch derHerrn
Kh^erlicben CommiBgarien fletssig TnnderhanndluDg, wie folgl, vergly-
chen ïiind vertragen worden.
Denniadi Souil ErstUcb belaimgt, Dasz dem Closter vnnd Gottszhaus
HttDsler der grosi Tnnd Ibleln zehenndenn vraid wasi demseiben àu-
henglg, daseibsten vnnd im Tba! zustemidig sey elc. Dieveil die Ab-
gesaondtc der Statt HUuster des groszeu , deszgleicben auch desz Kbleloen
z^eiiden, von dem gemuesz, vom Bindeniich, deun Kâlber auch Hanf-
zeheaden gestenndig seindt , Aber des aondern vnnd Ebleinen Vjchs ,
. Item Hew, Ruoben, Ops vimd Nuszzeheiiden, Niemals was gereicbt sein,
beslendigcljch fUI^gebea Der Herr Admiuistrator aber auch vonn solicheii
sbickben den Khleineii Zeheoudeu die vonn MDnster zu raichen schuldig
sein, vermaint etc. Ist desz Khiemen zeheûden halben die sach dahin
ïei^ilycben , das es bey der gasanndlen vonn Mllnsler fllrgeben , vnnd
altem gebraudi , des Kbleinen zehennden allerdings verbleihen soll.
Was dann die Rathssatzung belaungl, die soll, wie vonn aller liSr ge-
brucbig , mil Znthun eines Lanndtuogis zu Hageitaw, oder Reicbsuogt zu
Khaiserspei^, vnnd dann des Herrn Frelatcu vnnd Abbts, Neben denuen
vom Ralb fui^nomen werdeii.
Wie dann auch die beide Theil eiuander nit abredig gewesen , das2 ein
Prelal seincn Ambtman lu dem Ratb vond bey dem Vmgatt silzen hab.
Doch mit diser bescbddenbcit, dasz Ër bey der waal der Vngeltl FDeger
gleicb anndern Statt Râthen abtrette-
So seind aucb eines Ërsanien Raths abgesanndle bekhaontlicb ^ daS2
ein Prélat zu Mbnster eineu Sdiiillheissen au setzen, vnnd noch drey Per-
sonen Im Rath silzen hahe.
Item demi Bannwein belanngend, dasz ein Priilat, dreynial Im Jahr
Banwein ohne Vngeit zu uerschenckben hab, Laul des Sechsten desz Herrn
Adminislralors Arlicul, Seind die Abgesannte der Slatt Mûnsler nit Inn ab-
red gewesen. Doch dergestaill , dasz der HillT Pfening der Slatt bleibe
jt,Googlc
— 863 —
Vnnd dcm wUrtt vîer masz wetii fltr denn Vszschennckli Lohii geraicht
werde.
DeDn Sibeanden des Heirn Administralors Articul der froa halbeo. das
Hambljchen ïedermann zu Slall vrind Tbal eincm Prâlaien mitt der Hau-
wen drey Tag, mil der Mxl einen, vnnd die so Bosz mit dem Pflnog
eioen, mit der SegesseD zweeo, mit dem Pferd eioen, Ohoe des Gotlsz-
hausz freye Leiit zu diennen schuldig etc. Hiawider abcr die abgesaotidte
vonn Miinsler forgeben , dasz Namblichen ein yeder burger zu Slall, so
Pferd heit, schuldig sey dem Gollsdiausz Jarlicben einen Tagmildem
wagen oder Karch. Nacbdem Er Pferdl liait, zu fronen, Hargegeu aber
das GoHszhaos Pflichtig , Innen den Frûnnem ïnud Iren Pferdeu, Fuetter
Tond mahl , sambl einer Legell mil wein ynnd ein Laibbrotl zu gebeu ,
Deszgleichen aucU die Burger, so kbeine Pferd hallen, jârlicti ein fronlag
mil der Hawen thuen, deunen mau auch essen vnnd drinckhen geben
muosi. Gleichergeslallt, das die zu Mezeral, Jarlich mil der .Hit zween
tag, die zu Scandera aben , HUlbach vnnd Breitenbacli vnnd aundere
Khlei[ie QOrffer Im Thaï, Auch zwen. tag mil der Segessen, Namblichen ein
tag im Hewet, den aimdern Em Omat, docb ailein vf des Gottszhaus guet-
ter, Item die DOrfer Sultzhorach, Sloszweyber vnnd Ampferszbach in desz
Gottszhausz Hoff geen SchweioHpacli zu fronen pllegen etc. Isl soUcher
Punct aiso verglichen. Dieweil der Herr Prélat vf solidieo deren vonn
Ulknster bericht weilem gegenberichl nitl thun IfhOnndeu, dasz es bey
deren vonn MUnster Weoben Specillcierten fUrgeben bleyben, vnnd hin-
turo aIso gehalten werden soU. HSrgegen soll der Herr Prélat auch denn
gebiettweelchea oder Brott deuen von der Statt vnnd Im grossen Thaï, wie
vonn aller Rarlihomen, nil verwaigern.
So seiud auch beide Theii desz Achlen vnnd Neunlen ArticuJsz ainig
vnnd verglychen, das Nambiicben Inn desz Prelalen aignen wassem vonn
Schwenndeszmatlen bisz geen Kilchblibell ann der bruckhen Memandts
ohne erlaubnus eines Abbts, vîschen soil. Dasz auch des Gottszhausz
Baawasser zu Breitenbacb anfàbe, vnnd bisz zu dem dicbben BUrenbaum
gehe,
Wie dann auch des Herrn Administralors zebender Articul, das dem
Gottezbaus Jeerbchen vonu der Stall vnnd Thaï dreyssig Marckh Sylbers
vnnd zwey Pfund Pfening fllr das gewerfT zu erlegen vnnd zu raichen,
, dermassen verglychen isl Dieweil soUcbe Suma vor der Zeil der Stall
verliaufFl worden, Laut eines sonudern demhalben hierilber aufgericbten
Kaufbrieffs, das es demnadi uachmaln bey soUcbem KanfTverbleyben soll,
Dnch dem Gottszbausz der widerkhauf vnnd Losiing vorbehallen sein.
tvGooglc..^ I
- 264 —
UeGzgleicben aucli (1er Aiin Articul, das NJemandls in dem Tbal ohue
vorwiBSCR eincE Abbis, Wsidt zu freyen niacht soll haben, fortbin allein
vr des Gotlezhaus vier aigne wicldt , tk:nn Gippich , Ceiszpach , Feseneekh
ynnd Schweinspoch Limilierl isl.
Ebenennagsen daan auch der dreytzeheDdt Articul, dasz Meisler vnnd
Ralli fUr sicli eelbelen khein Vngeltt ïnnd ZoU TCfzurichlon haben Termœg
des bierobaDgezognen Fleckheingtciiiischem Vszspnichs AUerdlugs Richti^
isl.
So selnd audi die perïbeyen zu beiderseits Ino dem Ainig vnnd yet-
glychen dasz vermœg Tfgeritftler Tertrteg drei Vnngeltter, darunder «ner
T8Z desz Abbts Rœlben zu setzen seye, Laut des Herrn Administrators
Viertzehendea Articulsz,
SouU deiin tUaStzehenden Articul, Hll dem ScMUsEêll za der Vugeltt
vnnd daim Zot Laden belanngl , lat dermassen rerglycheo, dasz es hlnfilro ,
wie vonn aller liter mit eolichen SchlUsseln gehalten werden soll.
Sa isl der Sechlzeliend desz Heirn Admimstrators Articul, dasz etu Abbt
aucb eioen SchlUssel soll haben su der Slatt Ladea, darinen die Freybeilen,
Srief vmid Sygbligen Ricb^, doch das er darmit Iqq aUweeg nach ausz-
weisuDg der Slalt HOnster Aiuungsbnch gehalteo werde.
Es selnd auch die pariheyen lun dem Ainig dasz ettwann ein Prelall Idd
desz'Vngeltl ein grif getbODn VDd demiselben behalten, Vnd dasz Im ein Zeit-
bter fltr BOlichen grilT zu AnzeigseinergerechtigkheitTierguldeDgegeben
wordea , wœUche Irae aucb vorlbin gelOffert sallen werden, vnnd also
des Achtzchennden Artlcuis auch verglîchen.
Wle dann auch die partheyen einandergestenndig. dasz die Brott vnnd
Fleischschauwer Inn beysein vnnd mît Znllran eines Abbls geordnet
werden sollen , Laul desz Herrn Administralors Neuntzebendenn Articulsz .
So selnd auch Burgermelsler vnnd Hath der Slatt Htlnster bekhantlich ,
dasz eincmPnelalen von âerEuoltalnigungdcrhalbcTheyl, Auchsonnslen
die SchlUssell zu der Statt Tboren znuersorgen, Auch die Tbor zu beselzeii
heifen gcbtlrc vnnd vonn Alterhaer auslannde, Laul des Syben vnnd
zwanitzlgisten Artlcuis.
Es seind aucb fiurgenneisler vnnd Ralh gestenndig, dasz die Almendt
innderSlatt Zwing vnndfiann, Ohne Yorwissen vnnd Inn abwesenn eines
Abbts nît auszgeOieilt sollen werden.
Sa haben aucli die Abgesanndie eûtes Ersamen Ratbs bewiUigt dasz dem
flottszhausz vonn dem erlœssten geltt ausz denn AUmenden so verkhaum
solten werden , der drit theyl daran gebtlre , Laul Keunund Ewanltzigisten
ArticulBi.
jt,Googlc
— 265 —
Uer zwen vnnd drcissïgisl irticul, die Tcuch iii Slad vuiid Thaï be-
lujiugcad, iBt dahiu verglychen, dasz die Teuch so rono alteraziiier dem
Gotlszhauaz zinsel, Auch fUrobin zioBseii soUen.
Derdrey vimddre^ssi^sl Arlicul, dielbeller jndSchQssIenbdBDDgeQd,
so die Treher in Slatl Tnnd Thaï vf Weihennachl dem Gotiaihauss raichen
fiollea, Habeo loneu die gesanndten der Slatt UUuster, da Treher vor-
hanuden , Inoeu dssz getalleu laaseii.
So JslaucbLautdess/UDfFTimddreyszigisten Articula abgeredtworden,
daSE Niemaimd machi Inn desz Gottszhausz fœratlicher Oberlibeit HaseS'
gruoben zudelben.
Wie dann aucli Abgeredt, dasx ein yeder frœmbder, &o zu ItUnsler
QewUrIz fail hall, dem Gottsihausz 1d die Hoffkuchen zwez Ffuodt WQrtz
KU geben schuldig seiu soll. Laut des Secbs viiod dreissigisten Articulsi.
SouU dCD Siben vnd dreissigislen Arlicu) belanngl, das Namblich beîde
waibeil der Abbley einem Abbt solien gehorsam sein, ta gebletten viid
zu gohu, otan geitt, ist in disem puacteD abgeredt, dasz es, Termœgdesz
ofTt angezogneo Heingrxuischeu verirags gehallen soll werdeim , wœlidier
Toon wort zu wortt Iqd disem FuucEen Lautel wie folgt. item von der
iweyen Waibell wegen die ein Abbt zu setzen hait, Eiitschaiden wir Sy,
dasz durcb cinca yedtlichen Abbt, der zu der Zeitt ist, oder sein wltrdt,
Solich waibellambt besetzt werden solien, vonn fromen Leullen die so
statthain seind, dasz mann der gew^tf, so sy samblen vonn Innen
Eicher sey, Aucb dasz Sy der Gericbtwartten, Ueister vond Rath In zlm-
blichen Zeitten vond billichen Diugeu gehorsamb seyen, vnnd slch ciues
Abbts gescbefft, daraon nit verhiudern lassen, Tngeuabrllcb, Alsz das
vonn aller HerUiomenu ist.
So haben aucb die AbgesaDudte der Statt HUnster Inuen gefallen lassen ,
dasz bey dennen vona Giaspach viuid Grispach dasz Erst gericht fUr der
Abbtey Scbultheissen gehcerig, der Sy dann filr das Annder Gericht biuausz-
weiset, Laut deffi Acbt rond dreyssigisten ArticulB.
Also ist aucb der Neun vnnd dreyssigtst Artjcull ynstrîttig, das die
Waibeil, wie anndere Ambtieutt dem Prélat zu scbwœren schuldig soltea
sein.
Dean Tiertzigislen Articul belaungendt, dasi Vnnderuogl schuldig d»u
Herrn Abbt vnnd den Capitelherrn mit dem wùbèll vmb glchtige schuldeo
Ansztzuweisen Mit geltl oder Pfanndl elc. Soll es Idd disem Puncten vermœg
desz hierob otll alle^erleo RdugrKuiscben Vertrags vnnd Fleclibenslei-
nischeD Vszspruchs, vie der hie<^D 1m dritlen, deren vonn HUnster
gratamen, vonn worlt zu wortt Ingefuerl gehallen werdeti.
jt,Googlc —
So haben die gexanndlen der Slatt UUasler auch bewUligt rnad eiii-
tranngen dui eln Prélat bej ailen Becliaungeii, Ton desz GoUszhausz
weegen , ymb dea geœeinen Nutzenewillen , silzen soll , Laul des Eio Tnnd
Viertzigslen Articuls.
Wie dann aucb die (reBanodte decea vonn HUneler oit abredig seindt
àa& vber allesz, so )n des StiSts Diuckhoff gehœrtt, Niemandt dana ein
Abbt Tnnd Gapitlell zu richten. Auch vonn solicheu erklianntuuBsen nil
AppeUiert werden soll.
Dessgleichen auch das die RathBlub zu HUnsler mit elnes Prelsten
wiUen gehatten rani verseben werden soll, Laul des zwenn Tnnd viert-
ligisten Tnnd drey Tuad Tierlsigisten Articuls.
Der SecbsTnnd Vlertzigist articul, daszeinesAbts waibell redem Dorff
ein Waihell, mît willen desz Abbts gesetit, die aucb bey Iren aiden
Buogen sollen , was sy floden , das denn vyldtbann TQod wasser beruerl
Tnnd bescbedigel, Ist dleser Arlicull ako verglicben vnnd AbgeredI,
Dîeweiles Diebreucblicb, dasz eines Abbis waibell Inn yedem Dorffeiu
waibell soll selzea, Sonnder solicbes ïederxeit durch eioen VoQderuogt
geacbeben, Sosoll es demnach uacbmais darbey verbleiben. Aber sonnsten
soUen die Waibell Inn Dœrffern bey Iren aiden Huogen , was ay fladen ,
dasz denD Wildtbaun Tnnd wasser beruerl Tnndt bescbedigel.
Also soll es aucb, Laut des Acht vnnd Viertzigtsten vnnd Neun Tund
Tiertzigrsteo Articuls geballeo werden , dasz Namblichen niemand vf der
EInben GrautlIaulTbaben, Kochen oder Zudanutz machen soll , dann mil
desz PrelaEen rond des Ralhs zu HUnster witlen , deszgleichea aucb m
Slatt Tnnd Thaï die Pfeiffer mil desz Abbts Timd Ballis willen bestellt Tnnd
gebalten werden.
Was daun belanngt denn fâuCrtzigislen Articul, dasz aile desz Abbts
Amblent yonn ailen Dicnsten vnnd Steuren frey silzen sollen, Ist abge-
redl worden , dasz es diszortts allerdinga nach Tszwelsung Tnnd Termœg
desz Vogt Berwarts Spruch , ynnd desz hierobuermeiteQ [teingrsuEscben
vertrags gehallen soll werden, Wœlicher Berwarts SpriRb anfabet, Ich
Berwart der allé Vogt zu Reicbenweyler, Ein burger zu Schletslatt, Tund
dann desz Dstum ann unserfrauwennAbendt, derJtlngern, Nach Goltesi
geburtt 1363 Jar, vnnd desse worti Laulcnd wtc hEernacli folgt. Sosprich
Icb derselbe Bernartt tsz Inn Obmans weise vonn desz vorgenanten
stuckbs Tnnd Arliculsz wegen, .ilsz TOrgenannIen Abbts Ambtleutte
Bollend treylich frey seyn aller Dicnnsle , Tnnd darumb auch die misz-
belti darruerel das dasz also zu uermœrkliende Tnndzu uersian se y, Was die
flemeinde , heide Tonn der Stalt vnnd dem Thalsz zu HUnsterzu gewerff,
zu Sieur, zu boll oder ïonn gebollon, oder Raisen zuziebende, Oder
gczoge abizukhaurende , oder scheniickhung Ircn Herrn zut blinde, Oder
jt,Googlc
gemetne fuerunge âieay Iren hem, KcemiaidMii Kbaisern oder KUnlgeo
Ihun sollend, oder Ihun muessoidt, Inn dieseuelben stuckbendast die
vorgonaimteD Asubtleutt deaBcn fref soUeDi sein, darbu oit djeunen
Mllendt, Vund ver es audi dasï der LsDodluogt dar àam lu Zeitten ist,
die Stett besuiidle , oder toiid aeiuer getiBlse weegeii betanodl wUcdenl,
Iim wœtielie Slalt dui were, dau dos Bei<A aogieDDge, daiu soiiDdl
die Amblieult aber nit dieDDen VDod wast Tonn denitaelben alnciiliea
d> TorgeDaDnteDD weegen v/ersclunidâ JoU Ketteu , odec mit gohndc , da
sond diesellieii Ambtteittt aach ail xa diemieQ , aber wer dasz ein SIntt
desz fteichs die aondera Stett besanodlen oder aber die voua Hflnstei
die Stett bestndtet, durcblreNoiburlTt, Es wergeen MUnster oder anu-
dersEWa, darzu Gondl die Ambtleutl nacb Hartzal diennea vand denn
Costen belfeo trageo. Wie aucb die Statt mud die QemeiDde Iqq dem
Torgenanten Tbal achaden oder Oosteo betteDdt, Inu aiuichen weeg,
BUndtnussen wegen die sy ImieD muottwilligclicbea machtend eu
sler<dberuog Tond duioh dess willeos, daas &j Leib vond guott desto
bui gefrigen mœchtand , datzu sond auch die Ambtleut helfTen tragea
Tegelicher nach UarzaI vngeuarUchen , Wcr es aucfa dasz Sy die Stalt
besserente Hit baw der da Notburftig were , durcb dasi sy Ir Leib vond
guti gemeingclicb fristenden. Wass das Coslel, darzu sonnd aucb die
imbUeutt nacb Uartzal belffen Iragen vnd geben, ilsi yegclicbem an-
gebUret, Kaufeu sy aucb gemeine Almende das Ir Vicb ailes nuzele,
darau BOad auch die Ambtleut nadi der Hartzal helffeu trageu vnnd ge-
ben , Obogeuerde , Was auch Kriege die vorgenanle Statt Tund Thaï zu
MQnster beteiid ynd aigentlich erhubendt Ton lo selber , oder von Irer
burger wegea In wœlchem weg sy coste oder schade danion Tferbube ,
darzu sond aucb die Ambiteut mil der Oemeinde aucb trageu vund geitteo,
Tedermau nach der Harzal, obne geuerde, Vnnd was aucb Tonn disen
vorgenaunlen sluckhen darzu die Anibtleut sollen helffën tragen md
geben, sich erhuebe Tnnd vferaluende, Bit Ritende oder gobtide, oder
Inn wœldieveisz es darzu khseme, da sond die Amblleutt auch Li^
Tond Leid mit der IJemeind leiden , Tnnd uach der Martzal dartzu geben
nnd belfeu tragen, geuerde, Was auch vonn der Torgenannten stnckhen
weegen der Qemelnd eu Hllff oder zn steur khœme, Inn woeilchen weeg
dasz gehiegte, dasisoUe deun AmbtlenteaaochiublKrkhomen, vnnd
Ihr Recht dartzu bebaltensein, ohngenerde, 9o Lantel der Tsztzug dises
pnnctcnna lun dem neingrECuEscheti Tertrag , Wle fbigt, Item von cines
Abbts Amblleute wcegen, die da trcy sein sollend, Gudtsdiciden w!r Sy,
dasdjeselben Ambfleut denn zehcnnden Pfening , AIso vonn alterhter,
geben sollend, vnnd dartzu fUrthcr dcsz punctcns halb sich gcgertclnann-
m. (M.) 17*
jt,Googlc
derbalteDSOllend, WieVogllierwsrttsSpracbzu Zeilen xwiBchen luneu
)}«grifeD, Infasltl Tod aîgentlich Tuweiset.
Denn E!d und FUnffUigislen deu HermAdminisIralors irlicttl.das aile
die K an Iren Clagea verlieren , die Yor eiaem kbbt vnDd Ralb eu Recht
sUnnd, Neun Pfenlag dent ibbt zat besgenm^ schuldig soUen sein ,
diewelt diss orts der flerr Prélat l[beiii aatteu bericlit Ibun KOimdea ,
Ist soUi^eT Pnnct vllgehaben.
Der Zwen TDdFûiiflUigist vnd drey Tnnd ninffbiiglBt Articul, dfts Namb-
lichen aile Scliaomacher Tonn Olnepacb >iind Griesibach Tond bfireia bis
an die rursl dem OoltisbausE aile Jar, desiglsicheii auch aJle Schnei-
der, sowol aile Weber, hierobuermelte FroDdlenst mit Irer arbeit thnn
■ollen , Ist alBO verg'lycheD , dasi NamblicheQ dieselbena Schneider Tmtd
Schnsler, Ion Stitt Tnnd Thaï (gegen geborendem limblicbem eseen ,
Trlnckhen Tnnd gebiett brott. ) rf dest Hemi Abbis begern mit Iren
Hanndtwerckhen Terrichten , Aber dftrgegea desi anodern Froadiensts
LBdlg sein soUen, vnnd aollen die toqd der Statt, die Ironner vnnd
HanndtwerclihB Leut todr Irea Tagwan rnod froodiensten , rermOg desz
Sehzigisten Articulai nit abballen.
80 BOlle auch souil dena Vier vnnd FODfftzigisten Arlicul belanngl, der
Abbt von dem Banweln Icheia Vngeltt zu geben schuldig sein, Ausserhalb
des Hilf FfeningB rand der vier massea , so er dem wQrtt gibL Wie daD
hieoben auch bemeltt.
Desigleicfaen soll auch VermOg des FUnff vnnd ninffliigislen Articuls
eis yeder ordenlicher Ffarrherr zu St. Leodogarien , wie Toun Aher hâr,
bey der EOrchen Aechnuug sein.
Dod dan eia yeder Stallschreiber schwCren flach Tszweisung des ¥le~
ckh^isteiniscben VsEBprucba , wle vonn alter, AlsoLautend, inm ann-
dern ni des Henn Abbts sweyten , Tnnd der Statt HUnster Achleu Clag-
pimcteu , Sprechen inod ErcISren Herr Lanndtuogt viiDd Mth , dasi ein
Stattflchreiber , bo ye xu Zeitten , durch Bargermeister vnnd Rath zii
HUnster Tf^enomeu wQrdt, denn Eid, Laul élues begrilb, so beiden Far-
theyen gleidilauttendts Inhaltts mitgetheilt vorden , lu erstatten , Auch
Termflg desaelhen Aidts schuldig sein soll Das VngelH vnnd andere dem
Herrn Abbt , Statt vnnd Tbsls UUnster Eustenndige gemelne gefïll , Ohne
dest Herm Abbts besonudere belobnuug Tbuscbreiben , vnnd vie vonn
aller hâr, zu uerzeichuen , Aber in anudem des Herni Abbts vnnd Oollsz-
hansi beaondem geschefften, nit weiter gewarttig oder Terbunden sein,
dana sooer Inné cân Abbts guettlich dahin vennag Tnnd ein willen da-
ruDib macht. Dast auch dameben ein Statlschreiber zu Hilnster hm alleu
Tnnd yeden habenden Tnod ftlrfallenden Spennen , sachen Tund gescbâff-
jt,Googlc
ten, Heislsr vDDd RathzD HOnsler, alsaeiDenordenlichen Obern, toiid
dennenEr besoldet wUrdI, wieslchgebUrtt, elnes Uibts miid augereK-
ter a^nerPflichlTnuerbinderl, vnuerweiulich lu dleneu frey steeuBoU,
Tnnd alao der Séchai Tnnd tllDlTUiglsl desi Herra idumiiatratora uich
Terglychen sein.
AIso ist aucb abgeredt iast dem Gotiszhausz vonn den freuelln , So et
Toaa aller bâr gebabt , aeinen gebOrendeno drytlea Tbeyl gehôm Tnnd
geroigt BoU werden , Wie dans todd aller hâr khoraen ist, TnDd also der
Syben vund fUnfftzigiat Articnl auch verglychea.
Es soll Meister vnnd Hath des Gottszbausz dienner gefengcUch dit ein-
Iziehoii, aussechalb iu Halefissacheu, Oder da eltivano eiaerTm]) vnfuor
vuud freuell witlea Eingezogen vQrdt, Soll eln Ralh dennselbeo dem
Abbl ff sein beger zur straff vider insteUenn, doch die freuell vorbe-
balten , vnnd also biemlt der Acbt Tnnd runUtElglsl àrtîcull auch vertn-
gen sein.
Souil die Slatlgriben belanngt Laut des Neuu Tnnd MnAtzigisteQ Arti-
ciilsz,1stabgeredt, dasz der Abbl die seinen , so Er Tezimd Ina Posseaz
vund besitz bat, Vnnd die Slalt die Iren Nulzen vnd erballen soll.
Dei Vier und Secbtzigist Articnl , die Ornaten Inn der KUrchen zn S.
Leodogarlen belauugend. Demnach dieselben KUrch Trgebrochen rnnd
die Ornaiec zum tbeyl eudtwOrt, Solleo durch BurgermeisEer Tnnd Baih
der Statt UUnster souil dercn nocb Torhanaden, Tfgezeicbnet , Vnnd dem
HerrnPrelalen Souil sydereninlrerKllrchen nil bedOrfftig, gegen einen
Reuesz Kugeslellt ^verdeu.
Den FtlnffTnnd Sechlzlgjsten Articul, Die Sayler an deon glockhen be-
langend, Ist dersclbige l'unci Efacbtolgendergeslallt verglychen. Dleweil
ein Gemeind dte grosz glockb Im UUasIer auch brauchi, Sa soll derHerr
Prélat, Anch Statt mnd Thaï, ye einer umbdenn anodera die Sayler
daizu geben vnnd zu erbalten scbuldig sein.
Was dann den Neun vnd SechtzigtBiea Articnl , die geclagte Ëinhnndert
rnd NeuD rnod AcfaUlg Pfund Pfenicg KUrcheofâll lona dem negsten
Sterbet de Anuo 61 Ist die sacb dataia gnettlich gemittlet, Ifachdem die
^esancten eiuea Ersamen Ratbs fUrgeben , dasz solich KUrchengfâll m
VandertjaJtungderKIirchenzu S. Leodogarlen, Item in dasz Alhnuoseii
vnd gnttleuthaosz vonQ altem hâr bewenndt worden seyen , Vnnd dasz
solich KUrchenftli JSrliCben inu beyaein eines Abbls yerrechnet werden
Sichaocherbotten, die Rechnung deszbalb turtzulegen, Ist verglychen,
dasz es Torlhin darbey bleiben, rnuddesHertn Prelalen forderuog desz-
tais gefallen sein soll.
jt,Googlc
— 270 —
Deno Bin Tnnd SlbenlislgisCea Artlcul betrelIeDiU Dass Heieter Tnud
Rttb ni HDiuler, Auch S. BarthoLomei Timd anndera Plrundea vaiider-
ftumgeDD Tond derhalb ReduiBiig Tond eraUtliiDg xu thoa begert vor-
den. fflrgeten aber die gasanndtan der Stail UUnster fll^ewenndt; dan
sollche Pfruaden za vnnderhaltuDg der Pfarr zu MiUbach bewenDdl woc-
deu , Auch Bicb das2 mil deou Rechaungea beyliubringen erboUec , So
iat demnach die sacb dabin gemiltlel wordeo , daai ea darbey verbley-
bauQ, daai Burgermeister vnnd Ralh der Stalt MUuslei htnfDro die KUr-
cben EU MQlbach daruon ttetseis vond eiballeo aoUen.
Hit demWildtbaimvnd Forât, daiz detaelb dcm Galtazhausz xugebOrig,
LauldeszEweDTDDdSybeuzigisteD Articula, Seind die gesanndlen der
Statt UUnater sit in abred geneseQ.
Es ist aucb Abgeredt daai binfUro weder Prélat Noch Ueisler Tond
Batb EU MUaster fur sich selbst vaud ohoe desz annderu zutbun Ainicbe
HewmDg tUruemen Tund macben solien, Tennâg IrerAldlvnnd also des
731eii Arliculs aucb verglychen sein.
SoQJt daun den Idu dem Vler Tnod Sj'bentzigiâten ArticuU geclagteoD
ZlDSzbabern antriffi , da sgll es bef altem flârkhomen verbleybea , iDud
fur dagz Ime ein doppellvierer geraicht verdeD.
Was danu die Vbrige des Herrn Admieistrators vberraicbte Ciagpunc-
tenoderArticuibetreffeo tbult, Alsi Nambllcfaenda Im zwOlfiten Articul
geseUl wUrdt, dasz ein Prélat eiiieu EUrcbeuwarl 2U ordnen vund su se-
tienn. Item be; dem Sybenlzebeodea , dasz ein Abbl eu Eeilt der Togeltt
Rechnung einen grif in die Vngellt Laden gelhonn , terer bey dem Ein
uad zwaintzigisten , dasz ein Ersamer Hath der Stalt Ullnster eiuea Pre-
lalen >jnb Ratbbolz ansprecheu mucssen. Item bey dem zwen nnd zwain-
tsigsteu, dasejQ Prélat nacbseinerbestetligung, TouDorffzu Dorff Inn
StatI Tund Tha] vmbgeritteu , vnud Ime die GemeiudeD schwOrea Aucb
Bawbollz zu bauven bitlen muesaen. Weitler bei dem drej vuDd iwaoi-
tziglfileu, dasz ein yeder Helster io Siatl Tbal einem Prelatea , ein Theil
daaa Geitt, so Sy tbz dem HoJz in Irea aigneu WMdeiui gelôazt, gelûfert.
ItembeydemVleruodtwauitzliristen.daszlIeisterTDDd Ratb zu UUualer
TCTsa^enner Zeilt ohaeTorwieeenTUDd bevilligung eines Prclalen, geltt
it die Almend Ttgenomcn. Item bey dem fllnff Tnnd ïwanitzigiaten Ar-
ticul , das ein Hath in A.° Sybeazig tund zwey, an allerheyligen Tag Em
vond dreissig atackb bolz in des fioitwhausz vàldt, der Qeiszbadi ge-
unnt , gebauwen. Ilem dasz er taul des2 Secbaz vond ziraintiigtaten Ar-
tlcnlsz Tt bemellen Allerbeyligen Tag deiin Wassergraben zerrisaea, iton
bey dem dreyEsigislen , dasx kbeinem Rurger lu der Stalt Hansler , obne
eins Prelatea vorwisseu , einen Scbopff ati seioem Hauaz zu macben ge-
jt,Googlc
- 27! —
bUre. Item bey dem vier usd drejsa^isten , àast aile die Barger eo
fiebsteckhen toi Mtlnster Thaï machea, todh yedem fuoder iweybu»-
derU Bteoklien in dasz Closlra zu geben scbuldig. Hebr bey dem Syben
Toad viertiigisten Articol , die HofFhiltung' balitQDgand. Item bey dem
Eia vDDd Secbzi^lea Arlical , das Ein Ptond Pfennig fiapprai tur àast
lleyeiil>ad ; Item bey dem Eweo nmd Se<Atzigtsteil , das dis Brieff , so
an Herni Heiater miid Bath steeo , Ohoe Tonriasen eines Prelalen oit er-
ofbett iverden solleo. Item bey dem drey TDod Sechliigiateo , dasz ein
Ratb zae MUnsler Im dorff HdOlbach einen Jarmarkht aogericht Tnnd su
Nachtbeyl des Ctoslers gerecbtigkheit eiu Stanndgeltt vnod zoll geno-
menn , nind dann LetistUclieD , bey dem Âcht Tnnd Sechlzigisien Arti-
cul, die geclagle Syben scbilliog zeben PfeDing, so die Siatt dem
Oollsïfaausz ru raicbea sdiuldig sein soll. Da aeind soliche irticul aile
TQod yede samlil Iren anheangen , tsz erhebllcheu , Recbtmesslgen Tr-
sachen, Tnnd nacb geliabfer gnugsamer eriiliundiguQg Tnnd [ntormalion
alIerdiDgB durcb die Gooimissarien mil beydertbeyl gutlem witlen v/ge-
bebl, Cassiert Tnnd abgelboan. Wie dann der Herr Administrator gicb
derselbeu sambi rnod sonnders &eywilligclicli Terzigen vnd begeben batc.
Vnnd dann auch ettliche anndere vbrige irticull, So anndere Par-
tbeyen belanngen , Vnnd bieb&r Inn disen vertrag nil gebdreu , aisz der
Vier uud VieiDsIglst Arljcul , belanngen denn Herrn zu Fronboffen , wasz
er JârUchen dem Goltszhaugz , Wann Er Jagt, zu geben schuld!g ist, vund
aandere mebr, so fitirgermeister vnnd Ratb Tonn MUnster oit beruereu
Oder angobndC , So gJeicher geslallt Tszgesetzt vorden.
Vnnd sollen also beide tbeil Irer gehabteu Spenn vnnd Irnmgen blê-
mit rerglich en sein, AuchtiinfUro diser Spenn halbea, fridiich, Ruewig
vnnd Nachbarlicb bel eioanderwonen Tnnd Lebeu,Wolcbes ailes Sy bei-
derseits mil guttem wissen Tnnd villen AIso angenomen , Der bierobge-
nanalAdmintslratorlUrsichTnndsGineriacbtbomendeszCloslersUUnster,
Vnnd dann die Ersamen Tnnd Weisen , Hicbae) BOrlnger , Burgermeisler,
Fridrich Zeuninger, Zacbarias Nitscbelm , beide desz Raibs, Ciausz Rol-
lannd , Meister zu Uezeral , Tnnd Hieremias SchUlz , Stattscbreiber , Alsz
abgesaundte von weegen elnea Ersamen Ratbs zu HQusler Inn S. Grego-
rienlbal, beyPeen gemeiner gescbriebnen Rechten, waar, steet Tnnd
Test zubaltenMitHanndgegebenerTrewbcyderseits Herrn KbaisGrlicben
Commissarien zugesagt, gelobl Tnnd Tersprochen , Darwider nil zu Ibun,
nocb scbaSen odergestatlen gelhonn zuwerden, Inn Gaiinz khein weisz
oder weeg, Allesz getrewllch Tnnd Tngeuabrlicli. Dessen zu Vrkbund
seind diser Verlâg zwenn gleicbs InhaltU vfgericbt , Vnd mit Woige-
dacbls Herrn Latzari Ton Scbwenndi, Freyberrn zu Hohen Lanndsperg ,
jt,Googlc
— 272 -
Trfburg Tond Burckheiin, ingebornen Inglg^l, So âaun Herrn Heister
VDDdRathdesibeylIgenReicha CammeTTiiDd SlattHageiutnSygeU, Aise
der Khayserlictaen Commissarien, VDnddaDn tu noch mebrer becreff-
tlgiiDg mit hierobuermelleQ Hemi idminislntors mnd GotlBEbaust
HOnsCer, Dergleichea Bargermeister Tnad Rath erstgedacbter Slatl HOn-
■ler Ion S. Gr^orien Tbal , Sigilen endis dieser geacbriOt begigelt rand
geben Sambslags den Neuntiehenden Marti] Nacb Cbristi vonaers ErlOs-
sen Tnnd Seligmacbers geburtt Ein Taïusendt runflhuadert Sfbeiuig
Tnud ninir Jar.
jt,Googlc
ABBËS DE HOKSTEB.
. Coldain. 661.
:. Valede. 669.
;. S. Ansoald. 676. t eSO.
i. S. Jusle. 680. t68l.
>. S. Haiiine. 1 686.
;. Walagion. 693.
r. WolfchiBe. 712.
I. Adelrick 734.
I. 01ton(ouHeddoD),comledeHab£-
bourg. -j- 773.
I. S. Rémi t 783.
I. Hestwin. 783.
•.. Orolphe. 784.
I. S. Rathon (Radiion), 803. f 812.
1. Godefroid. 815.
i. Berthold I. 829.
î. Winidolphe. 836.
r. Buchton. 851.
). Ratbold 875.
I. Crimon, 879.
). Engelfridcl. 895.
I. Héric. 900.
!. Diethère. 919.
i. AdelberoQ. 937.
{. Hezemaun. 959.
i. Wichard (ou Ouichard). 983.
S. Adelhard. 1004.
7. Tmmon. 1020.
B. Ghonon. 1039.
9. AboD. 1084.
0. Reginher. "t" 1087.
1. Samuel. 1 1090.
2. Rupert. i 1098.
3- Adelhertl. iIU.
4. Eggelhard. t 1120.
5. Conrad.! "22.
6. Adelbertn. ■[■1125.
7. Cogehard. -^ 1129.
8. Conradn. "t-llSS.
. BgUolphel.t lis*.
. Orthlieb. 1 1158.
. Egllolphell. t 1169.
. Thuringe, résigna l'abbaye en
1178.
, Henri. Il83.t 1194.
. fieroard. 1203.
. Beriboidn. 1220.
. Frédéric. 1252.
. Gerhard. 1260.
.. Stenungna. 1278.
I. Jean. 1308.
>. Blarquard. 1326.
. Richard. 1345.
'.. Cbarles. 1348.
;. Oaoa. 1366.
I. Engelfriden. 1396.
I. Guillaume SteinuDg. f 1403.
I. WeniIierdeH«!kurt.l404.-|-l422.
r. André Zypolt, gOQveraa pendant
24aD8. t 1446.
t. Thomas de Ramslein. ■[■ 1447.
). Jean - Rodolphe du Laubgass. ■[
1485.
I. ClirifitopbedeUonl-Justin.^t'1514.
I, Burcard Naget deAllen-SchoBuen-
stein, abjura le calbolicisme
en 1536.
!. Conrad de fluost. 1536. 11544.
). Petennann de Aponei, Savoyard,
1 1554.
I. Joacbim Breuning. 1556.
ï. Henri deJestelten. 1568, abdiqua
en 1573.
Henri Holtzapfei, administrateur
de l'abbaye en 1575.
B. Jean-Henri Brimsin. ■[ 1630.
7. Grégoire Blaater. -f 1649.
g, Henri de Stuben. -j- 1653.
9. Alphonse tCIetnhans. 1653.
jt,Googlc
Uneinesactilude, que nous devons rectifier, se trouve
page 36, alinéa 3 du présent volume :
La princesse Wilhelmine de Hesse , fille de Louis IX, land-
grave de Hesse-Darrastadt, fut la première épouse de Paul I*'
de Russie, mais non la mère des empereurs Alexandre I^''
et Nicolas I^. Ces deux souverains sont issus du second
mariage de Paul P avec la princesse Marie de Wurtemberg.
jt,Googlc
TABLE DES MÉMOIRES, NOTICES ET RAPPORTS.
Lo comté de Hanau-Lichteoberg 1
I. I.CS Liclitenbei^ d'Alsaco 3
11. I.CS Hanau-MûnzoDborg et los UaDau-Licblenliei-g . . lt>
m. Hesse-Darmsladl a Bouxwilter (1736 h 1790) ... 31
IV. Le foDds de Hanau-Lichlenberg daos tes archives du
Bas-Rhin 39
Pièces juslifica tires i'è
)j3s tombes celliqiics des bois de Niedornai 59
Rapport de M. Moriii, membre du comité, sur l'atlas photo-
graphique de M. Braun, à Dornach 63
ISolo sur une atgtc en bronze, présentée au comité 65
Analyse du bronze d'uae aigle romaine trouvée au Hont^Toirible
(Jura) 73
Description d'un cimetiâro romain, découveit dans le courant
de l'hiver de 1853 a 1854 75
Rapport sur le cbàteau de Saint- Ulrich 77
Noie sur les vitraux d'Alsace et sur un ancien vitrail de l'église
abbatiale de Wisscmbourg 81
INole sur une colonne découverte dans la forêt do Weitbnich
(Bas-Rliin), sur la voie de BrocomagwskSaletio (de Brumath
à Sella) 87
!Volc sur une statuette en bronze, trouvée sur l'emplacement
de l'ancien monastère de Saint-blienne à Strasboui^ .... 01
Inscriptions qui se trouvent sur les quatre colonnes qui supportent
la tribune de l'église paroissiale de Bei^holtz-Zcll 90
Insci'ipLions qui se trouvent sur le sarcophage des sept moinex
massacrés par les Huns, dans l'élise de Murbach ..'.... 97
Statistique monumentale des cantons do Kaysersborg et de Ri-
beauïillé (Haut-Rliiu) 99
Canton de Kaysersbcrg 101
Canton de Ribeauvillé 114
Castrum gallo-iomain du Gioss-Limmershorg 137
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— 276 —
Les Heidenmauern de la forêt de Haberacker (territoire de Rein-
hardsmun$l«r) 138
Les lombes celtiques situées près de Réguislieim (Haut-RhiD) . 145
Église et abbaye de Saint-Étienne 150
Les antiquités du Ziegenberg, aui euvirons de Niederbronn . . 155
[Jne charte de 1187 concernant le moulin à trois roues à Eck-
bolsheim 158
Bulle de Martin V (du 15 ocL 1420), émise dans l'iatentioa de
facililer a Guillaume de Dîest, év&jue de Strasbourg, la cé-
rémonie de la consécration 163
Rapport surlesbainsromainsdécouTertsàMackwiller,cnl859. 166
Rapport de M. le professeur Jung sur les découvertes de ruines
romaines à Mackwiller par M. le pasteur Rii^el 177
Notes sur la vallée antérieure de l'Ill, le camp romain du Britzgy-
bers "^ '^ P^^'' château de Kûppelé (département du Haut-
Rhin, arrondissement de Mulhouse) 183
Statistique monumentale du caaton de Souitz (Haut-Rhin). . . 194
Le château de Hohenack (commune de Labaroche, Haut-Rhin), âll
Le Bollenberg (près de Rouffoch, Haut-Rhin) 219
L'abbaye de Munster 226
Pièces justiHeatives , 247
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