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SOCIÉTÉ 

BIBLIOPHILES  LIÉGEOIS 


FASCICULE 


LIÈGE 
IMPRIMERIE   L.   GRANDMONT-DONDERS 


SOCIÉTÉ 

BIBLIOPHILES  LIÉGEOIS 


BULLETIN 
II] 


LIEGE 

IMPRIMERIE   L.   GRANDMONT-DONDERS 


THE  NEW  YORK 

PUBLIC  LI3BABY 

ASTOK.  UNOX  AND 
TILDEN  FGI'NDATIONS 
1^48  L 


SOCIÉTÉ 


DES 


BIBLIOPHILES   LIÉGEOIS 


FONDÉE    LE    13    MARS    1863 


Article  1er. 

Une  Société  est  fondée  à  Liège  sous  le  nom  de  Société 
des  Bibliophiles  Liégeois.  Elle  publie  les  documents,  soit 
manuscrits,  soit  imprimés  mais  devenus  rares,  concernant 
l'histoire  politique  et  littéraire  de  l'ancien  pays  de  Liège. 

Article  II. 

La  Société  se  compose  de  soixante- quinze  membres  rece- 
vant des  exemplaires  spéciaux  de  toutes  les  publications. 
Leur  cotisation  annuelle  est  fixée  à  vingt-cinq  francs 
payables  dans  le  mois  de  janvier.  En  cas  de  non  payement 
après  deux  avertissements  par  écrit,  ils  sont  censés  démis- 
sionnaires. 


—  6  — 


Article  III. 


La  présentation  d'un  candidat  doit  être  faite  par  trois 
membres.  L'admission  est  décidée  par  bulletin  secret  et  à 
la  majorité  absolue  des  suffrages. 


Article  IV. 

Les  réunions  ont  lieu  sur  la  convocation  du  Secrétaire. 

Aucune  mesure  ne  peut  être  adoptée  si  sept  membres  au 
moins  ne  sont  présents.  Les  décisions  sont  prises  à  la 
majorité  des  voix.  En  cas  de  parité,  la  proposition  est 
rejetée.  Sur  la  demande  de  trois  membres,  on  procède  au 
scrutin  secret. 

Article  Y. 

Le  Bureau  se  compose  du  Président,  du  Secrétaire,  du 
Secrétaire-adjoint,  du  Trésorier  et  du  Bibliothécaire.  11  est 
renouvelé  tous  les  deux  ans  dans  le  courant  du  mois  de 
janvier.  Les  membres  sortants  sont  rééligibles. 


Article  VI. 


Le  Président  veille  à  l'exécution  du  règlement,  il  dirige 
les  travaux  et  les  discussions  des  réunions.  En  cas  d'absence 
du  Président,  le  membre  le  plus  âgé  en  remplit  les  fonctions. 


—  7  — 


Article  VII. 


Le  Secrétaire  tient  les  procès-verbaux  des  séances  et  la 
correspondance.  Il  est  chargé  de  la  conservation  des 
archives  et  du  sceau  de  la  Société. 

Il  convoque  les  membres  huit  jours  d'avance  en  indiquant, 
d'après  les  instructions  du  Président,  les  objets  à  Tordre 
du  jour. 

Les  procès-verbaux  et  décisions  de  la  Société  sont  signés 
par  le  Président  et  le  Secrétaire.  Ce  dernier  signe  les  pièces 
qui  n'impliquent  aucune  décision  de  la  Société. 

Article  VIII. 

Le  Trésorier  est  chargé  des  recettes  et  des  dépenses.  Il 
n'effectue  aucun  payement  que  sur  ordonnance  signée  par 
le  Président.  Il  rend  compte  de  sa  gestion  dans  le  courant 
du  mois  de  janvier  de  chaque  année. 

Article  IX. 

Les  publications  se  font  par  volumes  ou  fascicules  et  à 
des  époques  indéterminées.  Chaque  membre  a  le  droit  de 
présenter  les  documents  qu'il  croit  utile  de  publier.  La 
Société  les  adopte  ou  les  rejette  et  fixe  au  besoin  le  rang 
de  publication. 

L'éditeur  du  document  est  désigné  par  la  Société.  Il  pourra 
y  joindre  une  introduction  et  des  notes. 

La  Société  n'assume  point  la  responsabilité  des  opinions 
de  ses  membres. 


—  8  — 


Article  X- 


Pour  arriver  à  une  exécution  matérielle  uniforme,  le  bon 
à  tirer  ne  sera  donné  que  sur  le  visa  du  Président  et  du 
Secrétaire. 

Chaque  •volume  porte  sur  le  faux-titre  :  Société  des 
Bibliophiles  Liégeois  et  sur  le  titre  le  nom  de  son  éditeur. 

Toute  publication  est  imprimée  à  soixante-quinze  exem- 
plaires destinés  aux  membres.  L'éditeur  a  droit,  en  outre,  à 
dix  exemplaires  sur  papier  ordinaire.  La  Société  décide  si 
l'ouvrage  doit  être  mis  dans  le  commerce  et  fixe,  en  ce  cas, 
le  chiffre  du  tirage. 

Tous  les  exemplaires  sont  numérotés. 


Article  XI. 

Les  modifications  au  règlement  ne  peuvent  être  adoptées 
qu'après  avoir  été  proposées  par  trois  membres  dans  deux 
séances  consécutives  et  votées  par  les  deux  tiers  des 
membres  présents. 

Article  XII. 

La  Société  ne  peut  être  dissoute  que  par  une  décision, 
prise  en  assemblée  générale  convoquée  à  cette  fin  un  mois 
d'avance.  La  résolution  doit  être  votée  à  la  majorité  des 
trois  quarts  des  membres  présents.  Ceux-ci  décideront  en 
même  temps  de  remploi  qui  sera  fait  des  exemplaires 
restant  en  magasin  et  de  ravoir  social. 


LISTE  DES   MEMBRES 


1886 


Fiess  (Joseph),  docteur  en  droit,  bibliothécaire  de  l'Univer 
site  de  Liège;  fondateur.  Décédé  le  19  août  1875. 
Frêsaut  (Oscar),  à  Liège;  reçu  le  9  janvier  1876. 

2 
Helbig  (Henri),  homme  de  lettres,  à  Liège  ;  fondateur. 


Bormans  (Stanislas),  docteur  en  philosophie  et  lettres, 
membre  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  adminis- 
trateur-inspecteur de  l'Université  de  Liège  ;  fon- 
dateur. 

4 

Poiain  (Mathieu),  administrateur-inspecteur  de  l'Univer- 
sité de  Liège,  membre  de  l'Académie  royale  de 
Belgique  ;  fondateur.  Démissionnaire  le  17  février 
1871.  Décédé  le  4  avril  1872. 

Morren  (Edouard),  professeur  à  l'Université,  à  Liège, 
membre  de  l'Académie  royale  de  Belgique  ;  reçu 
le  10  mars  1872.  Décédé  le  28  février  1886. 


—  10  — 
5 

Martial  (Épiphane),  avocat,  à  Liège  ;  fondateur.  Décédé 
le  1er  juin  1880. 

de  Pitteurs  de  Budingen  (baron  Léon),  docteur  en  droit, 
à  Liège  ;  reçu  le  21  novembre  1880. 

6 

de  Theux  de  Montjardin  (chevalier  Joseph),  docteur  en 
droit,  à  Bruxelles;  reçu  le  15  mars  1863.  Décédé  le 
16  juin  1868. 

Lohest  (Pascal),  à  Liège;  reçu  le  10  mars  1872. 


de  Sauvage  (chevalier  Félix),  banquier,  à  Liège  ;  reçu  le 
3  mai  1863.  Décédé  le  10  juin  1880. 

Body  (Albin),  archiviste  et  bibliothécaire  de  la  ville  de  Spa  ; 
reçu  le  30  janvier  1881. 

8 

de  Looz-Corswarem  (comte  Hippolyte),  sénateur,  à  Liège  ; 
reçu  le  12  avril  1863. 

9 

de  Theux  de  Montjardin  (chevalier  Xavier),  docteur  en 
droit,  président  de  la  Société  des  Bibliophiles  de 
Belgique,  à  Bruxelles  ;  fondateur. 

10 
Francotte  (Gustave),  à  Liège;  fondateur. 


—  Il  — 

h 

Terry  (Léonard),  professeur  au  Conservatoire  royal  de 
Liège,  membre  de  l'Académie  royale  de  Belgique  ; 
fondateur.  Démissionnaire  le  6  janvier  1871. 
Décédé  le  25  juillet  1882. 

Matthieu  (Jules),  professeur  et  bibliothécaire  de  la  ville 
de  Verviers,  à  Andrimont  (lez-Verviers)  ;  reçu  le 
12  mars  1871. 

12 

Capitaine  (Ulysse),  conseiller  provincial,  à  Liège;  fonda- 
leur.  Décédé  le  31  mars  1871. 

de  Limbourg  (Philippe),  propriétaire,  à  Theux;  reçu  le  19 
novembre  1871. 

13 

de  Borman  (chevalier  Camille),  docteur  en  droit,  député 
permanent  du  Limbourg,  à  Liège;  fondateur. 

14 

Wittert  (baron  Adrien),  à  Bruxelles  ;  fondateur. 

15 

de  Chbstret  de  Haneffe  (baron  Jules),  à  Liège;  reçu  le 
15  mars  1863. 

16 

Goffart  (Eugène),  docteur  en  médecine,  conseiller  pro- 
vincial, à  Liège;  reçu  le- 15  mars  1863.  Décédé  le 
22  février  1867. 


—  12  — 

de  Renesse  (comte  Camille),  à  Liège;  reçu  le  10  avril  1870. 
Démissionnaire  en  1873. 

de  Luesemans  (Charles),  gouverneur  de  la  province  de  Liège  ; 
reçu  le  12  janvier  1873.  Décédé  le  26  mars  1882. 

Demarteau  (Joseph),  rédacteur  en  chef  de  la  Gazette  de 
Liège;  reçu  le  10  avril  1882. 

17 
Fresart  (Jules),  banquier,  à  Liège;  reçu  le  12  avril  1863. 

18 

de  Limburg-Stirum  (comte  Philippe),  sénateur,  à  Liège; 
reçu  le  12  avril  1863. 

19 

Smeets  (Théodore),  pharmacien,  à  Liège;  reçu  le  12  avril 
1863.  Décédé  le  6  septembre  1866. 

Hock  (Auguste),  à  Liège;  reçu  le  19  avril  1868. 

20 

Grandgagnage  (Charles),  sénateur,  président  de  l'Institut 
archéologique  et  de  la  Société  de  littérature  wal- 
lonne, à  Liège;  reçu  le  3  mai  1863.  Décédé  le  10 
janvier  1878. 

de  Marneffe  (Edgard),  à  Bruxelles;  reçu  le  24  novembre 
1878.  Démissionnaire  le  9  février  1881. 

Terme  (Antonin),  archéologue,  à  Liège;  reçu  le  4  décembre 
1881. 

21 

Dognée  (Eugène),  avocat,  à  Liège;  fondateur.  Démission- 
naire le  26  février  1865. 


—  13  — 

Grandmont  (Alphonse),  avocat,  à  Liège;  reçu  le  11  mars 
1866. 

22 

Daris  (Joseph),  chanoine  de  la  Cathédrale  et  professeur  au 
Séminaire  de  Liège  ;  fondateur.  Démissionnaire  le 
12  novembre  1867. 

Digneffe  (Léonce),  à  Liège;  reçu  le  10  mars  1872. 

23 

Wauters  (Hyacinthe),  tanneur,  à  Liège  ;  reçu  le  7  juin 

1863. 

24 

Van  den  Steen  de  Jehay  (comte  Xavier),  à  Bassinnes; 
reçu  le  28  février  1864.  Démissionnaire  le  12  février 
1867.  Décédé  le  24  juillet  1885. 

Thts  (Edouard),  abbé,  à  Liège;  reçu  le  12  mars  1871. 
Décédé  le  30  mars  1882. 

de  Villenfagne  de  Sorinnes  (baron  Albert),  à  Liège  ;  reçu 
le  16  avril  1882. 

25 

Grandjean  (Mathieu),  docteur  en  philosophie  et  lettres, 
bibliothécaire  de  l'Université  de  Liège;  fondateur. 

26 

Van  der  Haeghen  (Ferdinand),  bibliothécaire  de  l'Univer- 
sité de  Gand  ;  reçu  le  28  février  1864. 

27 

de  Limburg-Stirum  (comte  Thierry),  docteur  en  droit, 
sénateur,  à  Gand  ;  reçu  le  28  février  1864. 


—  14  - 

28 

Vergauwen  (François),  sénateur,  à  Gand  ;  reçu  le  28  février 

1864.  Décédé  le  12  juillet  1881. 
de  Cartier  de  Marchiennes  (baron  Emile),  château  de  Mar- 

chiennes;  reçu  le  4  décembre  1881. 

29 

de  Kerckhove  de  Denterghem  (comte  Charles),  représen- 
tant, à  Gand;  reçu  le  17  avril  1864.  Décédé  le  21 
février  1882. 

de  Sélys-Fanson  (baron  Robert),  à  Liège  ;  reçu  le  16  avril 

1882. 

30 

Serrure  (P.-C),  professeur  à  l'Université  de  Gand,  membre 
de  l'Académie  royale  de  Belgique;  reçu  le  17  avril 
1864.  Démissionnaire  le  9  janvier  1870. 

Couclet  (François),  graveur,  à  Liège;  reçu  le  12  juin  1870. 

31 

Raikem  (Joseph),  ancien  ministre  de  la  justice,  procureur- 
général  honoraire  de  la  Cour  d'appel  à  Liège  ;  reçu 
le  15  janvier  1865.  Décédé  le  25  janvier  1875. 

d'Oultremont  de  Warfusée  (comte  Théodore),  château 
de  Warfusée  ;  reçu  le  7  février  1875.  Décédé  le  8 
octobre  1875. 

de  Clermont  (Guillaume),  avoué,  à  Liège;  reçu  le  9  janvier 
1876. 

32 

Dereux  (Mathieu),  avocat,  à  Liège;  reçu  le  26  février  1865. 
Décédé  le  15  février  1870. 


—  15  — 
Dbredx  (Léon),  avocat,  à  Liège;  reçu  le  13  mars  1870. 

33 

Chalon  (Renier),  docteur  en  droit,  membre  de  l'Académie 
royale  de  Belgique,  président  de  la  Société  royale 
de  numismatique  belge,  à  Bruxelles  ;  reçu  le  21 
mai  1865. 

34 

Delhasse  (Félix),  homme  de  lettres,  à  Bruxelles  ;  reçu  le 
21  mai  1865. 

35 

L'Université  de  Liège;  reçue  le  28  janvier  1866. 

36 

Carlier  (Joseph),  à  Liège;  reçu  le  11  mars  1866.  Décédé  le 
10  mars  1876. 

Carlier  (Hyacinthe),  à  Liège;  reçu  le  11  juin  1876.  Décédé 

le  1 1  mai  1877. 
Orban  de  Xivry  (Jules),  à  Stavelot  ou  au  château  de 

Gaillarmont  (par  Grivegnée,  Liège);  reçu  le  18  mai 

1879. 

37 

Hagemans  (Gustave),  représentant,  à  Bruxelles  ;  reçu  le  8 
avril  1866.  Démissionnaire  en  1875. 

de  Limminohe  (comte  Léon),  château  de  Gesves  (Namur)  ; 
reçu  le  28  octobre  1877. 

38 

Poswick  (Eugène),  château  d'Ingihoul  (par  Engis)  ;  reçu  le 
8  mars  1868. 


-  16  — 


39 


S.  A.  R.  Monseigneur  le  Comte  de  Flandre,  à  Bruxelles  ; 
reçu  le  10  mai  1868. 

40 

de  Sélys-Longchamps  (baron  Edmond),  sénateur,  membre 
de  l'Académie  royale  de  Belgique,  à  Liège  ;  reçu  le 
19  avril  1868. 

41 

de  Hbmricourt  de  Grunne  (comte  Arthur),  docteur  en 
droit,  sénateur,  château  de  Hamal  (par  Tongres)  ; 
reçu  le  13  mars  1868. 

43 

d'Andrimont  (Julien),  sénateur,  à  Liège  ;  reçu  le  10  avril 
1870.  Démissionnaire  le  17  février  1879. 

Van  den  Berg  (Joseph);  reçu  le  21  novembre  1880.  Démis- 
sionnaire le  31  janvier  1886. 

43 

L\  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie  de  Maestricht  ; 
reçue  le  8  mai  1870. 

44 

de  Schoutheete  de  Tervarent  (chevalier  Amédée),  con- 
seiller provincial,  château  de  Moeland  (S'-Nicolas- 
Waes)  ;  reçu  le  8  mai  1870. 

45 

de  Qoër  de  Hervé  (baron  Eugène),  à  Bruxelles  ;  reçu  le 
8  mai  1870. 


—  17  — 

46 

Alexandre  (Joseph),  archiviste  provincial,  à  Liège  ;  reçu  le 
12  juin  1870. 

47 

de  Croy-Dulmen  (prince  Alfred-Emmanuel),  secrétaire  de 
légation,  au  Roçulx  (Hainaut)  ;  reçu  le  6  novembre 
1870.  Démissionnaire  le  27  janvier  1882. 

Lohest  (Herman),  avocat,  à  Liège;  reçu  le  19  février  1882. 

48 

de  Berlaymont  (comte  Guy),  château  de  Bormenville  (par 
Hamois-Condroz);  reçu  le  6  novembre  1870. 

49 

Delecourt  (Jules),  conseiller  à  la  Cour  d'appel,  à  Bruxelles  ; 
reçu  le  6  novembre  1870.  Démissionnaire  le  20  dé- 
cembre 1885. 

50 

La  Bibliothèque  Royale  de  Bruxelles  ;  reçue  le  6 
novembre  1870. 

M 
Renier  (Jean),  professeur,  à  Verviers  ;  reçu  le  8  avril  1883. 

52 

de  Geradon  (Charles),  banquier,  à  Liège  ;  reçu  le  20  mai 
1883. 

53 

Ophoven  (Armand),  à  Liège;  reçu  le  20  mai  1883. 


—  18  — 

84 

Càrlier  (Georges),  à  Liège;  reçu  le  20  mai  1883. 

55 

Schoolmeesters  (Emile),  curé-doyen  de  Saint-Jacques,  à 
Liège;  reçu  le  20  mai  1883. 

56 

De  Soer  (Maxime),  à  Liège;  reçu  le  20  mai  1883. 

57 

van  Eyll  (baron  Victor),  château  de  Labaye  (par  Nandrin)  ; 
reçu  le  20  mai  1883.  Démissionnaire  en  1886. 

58 
Poswick  (Jules),  à  Limbourg;  reçu  le  20  mai  1883. 

59 

Poswick  (Prosper),  château  de  Tihange  (par  Huy)  ;  reçu  le 
20  mai  1883. 

60 

Frésart  (Félix),  banquier,  à  Liège  ;  reçu  le  20  mai  1883. 

61 
Jamar  (Edmond),  architecte,  à  Liège  ;  reçu  le  20  mai  1883. 

62 

de  Lhoneux  (Madame  Gustave),  à  Huy  ;  reçue  le  17  juin 
1883. 


—  19  — 

63 

Vierset-Godin  (Emile),  architecte,  à  Huy;  recule  17 juin 
1883. 

64 
de  Geloes  (comte  René),  château  d'Eysden;  reçu  le  17  juin 

1883. 

65 

de  Villenfagne  de  Vogelsanck (baron  Gaston),  à  Liège; 
reçu  le  17  juin  1883. 

66 

Olivier  (François-Jean),  libraire,  à  Bruxelles  ;  reçu  le  17 
juin  1883.  Démissionnaire  en  1886. 

67 

de  Làmberts-Cortenbàch  (baron  Rodolphe),  château  de  la 
Zangrie  (par  Bilsen);  reçu  le  17  juin  1883. 

68 

de  Blanckart  (baron  Charles),  docteur  en  droit,  château  de 
Lexhy  (par  Fexhe);  reçu  le  17  juin  1883. 

69 
Cormaux  (Denis),  imprimeur,  à  Liège  ;  reçu  le  22  juin  1884. 

70 

Naveau  (Léon),  château  de  Bomershoven  (par  Tongres)  ; 
reçu  le  22  juin  1884. 


—  20  — 

71 

L'Hoest  (Isidore),  inspecteur  chef  de  service  au  chemin  de 
fer  Nord-Belge,  à  Liège;  reçu  le  31  janvier  1886. 

72 
Wilmart  (Charles),  docteur  en  droit;  reçu  en  juillet  1886. 

73 

L'Université  de  Louvain  ;  reçue  le  12  septembre  1886. 


BUREAU  POUR  1886  ET  1887 

Président.  H.  HELBIG,  rue  de  Joie,  8. 

Secrétaire.  M.  GRANDJEAN,  rue  du  Jardin  Botanique,  21. 

Secrétaire-adjoint.  J.  ALEXANDRE,  rue  Volière,  15. 

Trésorier.  Baron  de  PITTEURS  de  BUDINGEN,  rue  Lou- 

vrex,  77. 

Bibliothécaire.  F.  COUCLET,  rue  du  Pont-d'Ile,  28. 


PUBLICATIONS  DE  LA  SOCIÉTÉ 

depuis  sa  fondation 

N°  1.       Chronique  des  évèques  de  Liège,  xin*  siècle.  —  Stan. 
Bormans.  1864. 

8.  Chronique  de  Mathias  de  Lewis,  d'après  un  manuscrit 
du  xrve  siècle.  —  Stan.  Bormans.  1865. 

3.  Le  Martyre  de  saint  Eustache,  tragédie  de  Pierre 
Bello.  —  H.  Helbig.  1865. 

4.  Collection  de  documents  contemporains  relatifs  au 
meurtre  de  Sébastien  de  La  Ruelle,  bourgmestre  de 
Liège,  recueillis  et  publiés  par  Ulysse  Capitaine.  Tome 
premier.  Avec  quatre  planches.  1868. 

6.  Les  Hommes  illustres  de  la  nation  liégeoise,  par  Louis 
Abry.  —  H.  Helbig  et  Stan.  BormanB.  Avec  dix-huit 
planches.  1867. 

6.  Essai  sur  le  Pays  de  Liège  et  sur  ses  lois  fondamen- 
tales, par  Michel  Deschamps.  —  Ulysse  Capitaine.  1867. 

7.  Traicté  des  maisons  nobles  du  Pays  de  Liège,  par 
Ernest  de  Rye.  —  Stan.  Bormans  et  Eugène  Poswick. 
Avec  quarante  planches.  1870. 

8.  Mahomet  II,  tragédie  par  le  baron  Biaise  Henri  de 
Waleff.  -  H.  Helbig.  1870. 


—  22  — 

N°  9.  L'Anarchie  à  Liège.  Poème  satyrique  en  quatre  chants, 
par  le  baron  BlaiBe  Henri  de  Waleff.  —  H.  Helbig.  Avec 
planche.  1871. 

10.  Chronique  de  l'abbaye  de  Saint-Trond,  publiée  par  le 
chevalier  Camille  de  Borman.  Tome  premier.  1877. 

11.  Voyage  de  Philippe  de  Hurges  à  Liège  et  à  Maestricht 
en  1615.  —  H.  Michelant.  Avec  neuf  planches.  1872. 

12.  Annales  Sancti  Iacobi  Leodiensis.  —  Chronicon  brève 
Leodiense  ex  codice  Aureaevallis.  —  J.  Alexandre.  1874. 

13.  Voyage  de  Pierre  Bergeron  es  Ardennes,  Liège  et 
Pays-Bas  en  1619.  —  H.  Michelant.  1875. 

14.  Mémoires  concernant  des  négociations  de  la  France 
relatives  à  la  neutralité  du  Pays  de  Liège  en  1630.  — 
H.  Helbig.  1875. 

15.  Chronique  de  l'abbaye  de  Saint-Trond,  publiée  par  le 
chevalier  Camille  de  Borman.  Tome  second.  1877. 

16.  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  monastique  du  Pays 
de  Liège,  par  le  Père  J.  P.  R.  Stéphani,  publiés  par 
J.  Alexandre.  Avec  neuf  planches.  Tome  premier.  1876. 

17.  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  monastique  du  Pays 
de  Liège.  Avec  planche.  Tome  second.  1877. 

18.  Nouveaux  mélanges  historiques  et  littéraires.  Œuvres 
inédites  du  baron  H.  N.  de  Villenfagne  d'Ingihoul, 
publiées  par  X.  de  Theux.  Avec  planche.  1878. 

19.  Histoire  chronologique  des  abbés-princes  de  Stavelot 
et  Malmedy,  par  François-Augustin  Villers,  publiée  par 
J.  Alexandre.  Tome  premier.  Avec  deux  planches.  1878. 

20.  Histoire  chronologique  des  abbés-princes  de  Stavelot 
et  Malmedy.  Tome  second.  Avec  deux  planches.  1879. 


—  23  - 

N°  21.       Histoire  chronologique  des  abbés- princes  de  Stavelot 
et  Malmedy.  Tome  troisième.  Avec  trois  planches.  1880. 

22.  Collection  de  documents  contemporains  relatifs  au 
meurtre  de  Sébastien  de  La  Ruelle,  bourgmestre  de 
Liège.  Supplément  publié  par  X.  de  Theux.  1878. 

23.  Papiers  de  Jean-Remi  de  Chestret  pour  servir  à 
l'histoire  de  la  Révolution  liégeoise  (1787-1789),  publiés 
par  un  de  ses  descendants.  Tome  premier.  Avec  planche. 
1881. 

24.  Liégeois  et  Bourguignons  en  1468.  Étude  historique 
par  le  Dr  H.  F.  J.  Estrup,  d'après  les  rapports  du  légat 
Onufrius.  Traduction  du  danois  avec  une  introduction 
par  Stanislas  Bormans.  1881. 

25.  Papiers  de  Jean-Remi  de  Chestret.  Tome  second.  1882. 

26.  Chronica  Lobbiensia.  —  Annales  Leodienses.  Chro- 
nicon  rhytmicum  Leodiense.  —  Annales  Fossenses.  — 
J.  Alexandre.  1882. 

27.  Chiroux  et  Grignoux.  —  H.  Helbig.  1883. 

28.  Recueil  héraldique  des  membres  du  Conseil  ordinaire 
de  la  principauté  de  Liège,  par  Louis  et  Simon-Joseph 
Abry,  publié  et  continué  par  Eugène  Poswick.  1884. 

29.  Rervm  Leodiensivm  Statvs.  Anno  m.dc.xlix.  Avec 
traduction  française  par  J.  Alexandre.  1885. 

Bulletin  de  la  Société  des  Bibliophiles  Liégeois. 
Tome  premier,  1882-1883  ;  Tome  second,  1884-1885. 


-w- 


—  24  — 

Séance  du  31  janvier  1886 

La  séance  est  ouverte  à  10  1/2  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  Henri  Helbig. 

Sont  présents:  MM.  Henri  Helbig,  président;  Grandjean, 
secrétaire;  docteur  Alexandre,  secrétaire-adjoint;  baron  de 
Pitteurs,  trésorier;  Couclet,  bibliothécaire;  chevalier 
Camille  de  Borman,  baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Eugène 
Poswick  et  Schoolraeesters. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  31  décembre  1885  est  lu 
et  approuvé. 

Il  est  donné  communication  à  rassemblée  de  la  démission 
de  M.  J.  Van  den  Berg  comme  membre  de  la  Société. 

Les  membres  du  Bureau  sont  réélus  par  acclamation  pour 
la  période  de  1886  et  1887. 

M.  de  Pitteurs,  trésorier,  présente  les  comptes  de  Tannée 
1885. 

Les  recettes  se  sont  élevées  à fr.    4,523,00 

Les  dépenses  à »       438,66 

Boni  en  caisse  au  mois  de  janvier  1886  .    .    fr.    4,084,61 

M.  Isidore  L'Hoest,  inspecteur  au  chemin  de  fer  Nord- 
Belge,  est  élu  à  l'unanimité,  membre  de  la  Société. 

M.  Charles  Wilmart,  est  présenté  comme  candidat  à  une 
des  places  de  membre  encore  vacantes.  Il  sera  procédé  au 
ballottage  à  la  prochaine  séance. 

M.  de  Borman  annonce  qu'il  est  prêt  à  remettre  à  l'im- 
primeur, le  manuscrit  des  Admissions  à  la  Bourgeoisie. 

La  Société  lui  accorde  vingt  exemplaires  de  ce  travail  au 
lieu  de  dix. 

M.  de  Borman  fait  connaître  encore  que  la  publication 
du  Recueil  des  Échevins  de  Liège  est  en  préparation. 

La  séance  est  levée  à  midi. 


ï 


UNE  IIPMSSION  LIEGEOISE  RETROUVÉE 


M.  Albin  Body  signale  dans  ce  Bulletin  (1)  une  brochure 
imprimée  à  Spa,  en  1794,  qui,  paraftil,  est  inconnue  des 
Bibliophiles  liégeois.  Il  provoque  des  recherches  et  semble 
manifester  le  désir  de  savoir  en  quoi  elle  consiste.  Comme 
un  exemplaire  de  l 'Impression  liégeoise  à  retrouver 
repose  dans  ma  bibliothèque,  je  réponds  bien  volontiers  en 
quelques  mots  à  l'appel  adressé  aux  possesseurs  de  la  pièce 
dont  il  s'agit. 

La  brochure  est  un  in-octavo  de  trente  pages,  intitulé  : 
Fragment  de  l'histoire  ancienne  de  la  Chine  ou  l'an- 
cienne république  royale  des  Chinois.  Non  omnibus. 

Au  recto  du  deuxième  feuillet  est  la  dédicace  :  «  A  Mon- 
sieur Nitnatsnoc  Sikram  ed  Izzuram  Slif  »  (*). 

J'y  relève  une  seule  phrase,  elle  me  semble  renseigner  le 
berceau  des  marquis  de  Maruzzi  :  «  En  attendant,  Monsieur, 
je  vous  exhorte  à  ne  point  négliger  le  grec,  qui  est  votre 
langue  maternelle,  et  celle  de  vos  illustres  ayeux  habitans 
des  délicieuses  vallées  de  l'Olimpe  et  du  Tempe.  <•  Au  bas 
la  signature  Duahtra  (3)  Cayargensis. 

(1)  Bulletin  de  la  Société  des  Bibliophiles  liégeois,  t.  II,  p.  316. 

(2)  Constantin  Markis  de  Maruzzi  fils. 
(3}  Arthaud. 


-  26  - 

Au  verso  du  même  feuillet,  l'auteur  s'adresse  au  lecteur  : 
il  lui  explique  comment  il  est  en  possession  de  cette  histoire 
traduite  de  l'arabe  en  latin  par  un  Père  Jésuite,  admis  à  la 
Cour  chinoise  en  1666. 

Les  pages  5  à  14  sont  consacrées  à  un  aperçu  sur  l'histoire 
de  la  Chine,  particulièrement  à  une  révolution  qui  boule- 
versa anciennement  le  céleste  empire,  entraînant  après  elle 
la  chute  des  rois,  la  guerre  avec  les  puissances  de  l'Asie,  les 
malheurs  du  pays  qui  se  trouva  aux  abois. 

Un  vieillard  du  nom  de  Guanghi,  dans  un  discours  pro- 
noncé à  rassemblée  des  Sages  de  tous  les  États  de  la 
nation,  engage  cette  assemblée  à  placer  un  roi  à  la  tête 
de  la  république,  tout  en  lui  conservant  les  institutions 
qu'elle  s'est  donnée,  afin  de  la  tirer  de  l'état  désastreux 
dans  lequel  elle  est  plongée. 

La  nécessité  d'adopter  le  conseil  de  Guanghi  se  faisait 
sentir,  beaucoup  de  membres  de  l'assemblée  opinaient  en 
faveur  du  rétablissement  de  la  royauté,  mais  les  Sages  ne 
prenaient  aucune  résolution.  En  présence  de  l'indécision  de 
ses  concitoyens,  le  vieillard  leur  propose  d'envoyer  quatre 
députés  de  la  nation  vers  le  mage  Artha,  petit-fils  de 
Zoroastre,  afin  d'implorer  son  assistance  et  ses  bons  offices 
pour  tirer  la  Chine  des  embarras  inextricables  dans  lesquels 
elle  se  trouvait. 

Artha  vient  à  leur  secours,  il  prend  la  parole  et  dans  son 
discours  suggère  aux  représentants  de  la  nation  l'idée 
d'adopter  une  Constitution,  dont  il  donne  le  texte  intitulé  : 
Base  d'un  gouvernement  pour  une  république  royale. 
La  Constitution  comprend  trente  articles.  Ils  occupent  les 
pages  15  à  27  et  sont  analysés  dans  la  lettre  à  M.  de  Lan- 
celin,  datée  de  Spa  le  21  mai  1794  (i). 

(1)  Bulletin  cité,  p.  321. 


—  27  — 

Les  pages  28  et  29  sont  la  continuation  du  discours  du 
mage  et  l'acceptation  de  sa  proposition  par  les  Chinois. 

Enfin  vient  un  sonet  (sic)  signé  comme  la  dédicace  au 
jeune  Maruzzi. 

Le  fragment  de  l'histoire  de  la  Chine  est  une  allusion  à 
l'état  politique  intérieur  et  extérieur  de  la  France  à  la  fin 
du  xvme  siècle;  on  y  reconnaît  les  faits  qui  se  sont  déroulés 
dans  la  monarchie  de  Louis  XIV  pendant  les  premières 
années  de  la  révolution  de  1789. 

Le  marquis  et  la  marquise  de  Maruzzi  étaient  à  Spa  dès 
le  12  juin  1794  (î)  ;  peut-être  même  y  habitaient-ils  toute 
Tannée. 

Pas  plus  qu'en  1792,  on  ne  voit  dans  la  liste  de  1794  le 
nom  d'Arthaud  ni  celui  d'Otto,  nom  sous  lequel  l'auteur 
était,  il  est  probable,  principalement  connu  à  Spa,  car  dans 
la  lettre  du  19  mai  1794  («),  le  précepteur  du  fils  du  marquis 
de  Maruzzi  est  désigné  sous  le  nom  de  Aurtar  ou  Otto  et 
J.-P.  de  Limbourg  a  écrit  sur  son  exemplaire  —  aujourd'hui 
le  mien  —  du  Fragment  de  l'histoire  ancienne  de  la  Chine  : 
-  Mr  Otto,  Préc.  chez  Mr  le  M.  de  M.  » 

Ce  petit  opuscule  dont  l'auteur  dissimule  à  peine  son  nom, 
ne  présente  aucun  intérêt  liégeois;  le  seul  qu'il  a  est  d'avoir 
été  imprimé  à  Spa  et  d'avoir  mis  en  mouvement  la  police  du 
prince- évêque  de  Liège. 

Ph.  de  Limbourg. 
Theux,  le  12  août  1886. 

(1)  Leur  nom  se  trouve  sur  la  première  liste  des  Seigneurs  et  Dames  venus 
aux  eaux  minérales  de  Spa,  l'an  1794  :  «  Monsieur  et  Madame  la  marquise 
de  Maruzzi  :  au  Coq,  Grand'Place.  »  Immédiatement  après  :  «  Monsieur  et 
Madame  la  comtesse  de  Soulange  et  Mademoiselle  de  Soulange,  au  Cheval 
Noir,  Grand'Place.  » 

(2}  Bulletin  cité,  p.  320. 


V 


E  CURIOSITÉ  BIBLIOGRAPHIQUE 


GÉNÉALOGIE  DES  SOMZÉ 


Dans  un  procès  récent  qui  a  mis  la  justice  en  échec  et 
qui  a  eu  beaucoup  de  retentissement,  il  a  été  produit  un 
mémoire  imprimé,  portant  le  titre  : 

«  Recherches  généalogiques  sur  la  famille  Somzé, 

»  de  somsée,  de  gomzée, 

»  Pièces  authentiques  relevées  des  archives  de  l'État  à  Liège 

•  1550-1869 

*  Schaerbeek-Bruxelles 

»  Typographie  et  lithographie  Henri  Mommens 

«  12,  rue  de  Beughem,  12 

»  1885.  • 

Sur  quelques  exemplaires,  soumis  à  la  Cour  d'appel  de 
Bruxelles,  à  l'appui  de  la  revendication  du  nom  de  «  de 
Soinsée,  »  se  trouve  le  titre  : 

«  Recherches  généalogiques  sur  la  famille  de  Somsée.  * 

(Le  restant  comme  ci-dessus.) 

Ce  mémoire,  tiré  à  un  nombre  peu  considérable  d'exem- 


—  29  - 

plaires,  est  aujourd'hui  introuvable  ;  cependant  il  en  existe, 
à  Liège,  trois  exemplaires  : 

1°  dans  le  dossier  judiciaire  d'une  instruction  répressive 
dont  il  sera  question  ci-après  ; 

29  à  l'Hôtel  de  ville,  division  de  l'État  civil  ; 

3°  à  la  Bibliothèque  de  l'Université. 

Le  tableau  ci-après  y  rattache,  à  la  famille  noble  des  * 
Gomzée,  la  famille  Somzé  :  ce  tableau  commence  à  Symon 
de  Gomzée,  vivant  au  xvie  siècle,  et  aboutit  aux  fils  de 
M.  Léon  Somzé,  membre  de  la  Chambre  des  représentants. 

Ce  tableau,  précédé  d'un  commentaire-paraphrase,  est 
suivi  d'une  série  d'actes  concernant  la  famille  de  Gomzé 
(8  feuillets,  dont  u  pages  de  texte),  et  se  termine  par  la 
série  des  actes  concernant  les  Somzé  (7  feuillets,  dont  9 
pages  de  texte)  :  un  feuillet  intermédiaire,  dont  une  page 
de  texte,  contient  certains  actes  destinés  à  former  la  liaison 
désirée  entre  les  de  Gomzée  et  les  Somzé. 

La  seule  différence  entre  les  deux  éditions  (auxquelles 
a  servi  la  même  composition)  est  que  les  exemplaires  pour 
la  Cour  de  Bruxelles  contiennent,  dans  le  *  Rapport  «  pré- 
liminaire, environ  une  page  d'observations  ayant  pour  but 
d'atténuer  la  portée  nobiliaire  de  la  prétention  au  *  de  »  à 
placer  avant  le  nom  «  Somsée.  »  Malheureusement  cela  est 
contredit  par  les  pièces  de  la  première  partie,  relevées  des 
archives  de  l'État  à  Liège,  toutes  relatives  aux  de  Gotn- 
zée  :  pas  un  seul  acte  relatif  à  un  Somzé  n'a  été  emprunté 
à  ce  dépôt. 

Voici  la  généalogie  en  question  (pour  favoriser  l'intelli- 
gence de  ce  qui  va  suivre,  on  y  ajoute  simplement  des 
numéros  d'ordre  pour  les  actes  de  la  dernière  série). 


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—  32  — 

La  publication  de  cette  pièce  avec  le  mémoire  qui  raccom- 
pagne, et  la  production  de  ces  documents  en  justice  (1), 
ouvrent  pour  la  presse  le  droit  de  discuter  ce  qui  y  est  con- 
tenu. 

En  effet,  si  Ton  peut  considérer  les  documents  des  familles 
comme  des  papiers  intimes,  ils  appartiennent  au  public  qui 
peut  contrôler  toutes  les  assertions  contenues  dans  les 
pièces  produites,  dès  qu'elles  sont  invoquées  publiquement 
pour  réclamer  un  droit  ou  justifier  une  prétention. 

Mais  même  alors,  il  convient  que  les  discussions  de  la 
presse  restent  dignes  et  qu'elles  ne  dépassent  pas  les  limites 
de  la  prétention  critiquée  :  mal  venu  serait  celui  qui,  pour 
combattre  celle-ci,  irait  fouiller  dans  les  registres  des 
paroisses  ou  de  l'état  civil,  des  refuges  publics,  des  tribu- 
naux répressifs,  avec  la  pensée  malicieuse  d'en  extraire  des 
filiations  irrégulières,  des  naissances  à  la  maternité,  des 
décès  à  l'hôpital,  des  condamnations  correctionnelles... 

Aussi,  l'auteur  du  présent  travail  s'est-il  assigné  à 
l'avance  le  devoir  de  voiler  de  semblables  détails,  si,  par 
aventure,  il  venait  à  s'en  rencontrer  sous  sa  plume  ;  il  se 
bornera  à  citer  des  qualifications,  des  professions,  des  dési- 
gnations de  rues  (domiciles  ou  autres),  sans  insister  sur  les 
conclusions  qu'on  pourrait  en  tirer;  il  les  soulignera  toutes 
pour  n'appeler  spécialement  l'attention  sur  aucune. 

En  un  mot,  il  veut  se  borner  à  combattre  la  généalogie 
produite,  dans  les  limites  de  la  prétention  qui  s'est  élevée, 
et  ne  pas  aller  au  delà;  il  ne  veut  pas  même  profiter  des  res- 
sources que  pourraient  fournir  les  anecdotes  locales  qui,  à 
Liège,  ont  une  saveur  particulière. 

(1)  Jugement  et  arrêt  de  Bruxelles,  22  novembre  1884  et  18  janvier  1886 
(Belgique  judiciaire,  1884,  p.  1501  ;  1866,  p.  113). 


-  33  - 

Quelles  sont  donc  les  revendications  de  cette  généalogie 

t  du  mémoire  ? 

D'abord  une  prétention  nobiliaire  générale,  qui  se  révèle 

r  la  réclamation  du  nom  de  «•  de  Somsée  »  et  par  ce  titre 

tentissant  :  «  Recherches  généalogiques...  Pièces  des 
archives...  1550-1869.  » 

(Test,  en  outre,  une  prétention  plus  spéciale  de  rattacher 
aux  nobles  *  de  Gomzée  »  d'autrefois,  les  «  Somzé  «  d'au- 
jourd'hui. 

Ort  Fauteur  du  présent  travail,  renversant  Tordre  de  ces 
propositions,  se  fait  fort  de  démontrer  que  ni  Tune  ni  l'autre 
a  est  fondée  : 

1°  Les  Somzé  modernes  ne  se  raccordent  en  aucune  façon 
avec  les  antiques  de  Gomzée. 

2°  Les  Somzé  sont  tout  ce  qu'il  y  a  de  plus  plébéien, 
ayant  exercé  les  professions  et  les  métiers  les  plus  humbles, 
ayant  occupé  les  degrés  les  moins  élevés  de  la  société. 

On  les  suivra  pendant  plus  de  trois  siècles  à  l'aide  de 
recherches  patientes  dans  les  registres  paroissiaux  de  Huy 
et  de  Liège,  dans  les  capitations  des  différents  quartiers  de 
cettedernière  ville,  et  enfin  dans  les  registres  de  population 
et  d  état  civil  (en  ne  négligeant  que  les  non  mariés  ou  les 
-fleurs sans  fruit  «). 

Peut-être  pareille  étude  contribuera-t-elle  à  mettre  un 
frein  à  ces  réclamations  désordonnées  d'un  de,  d'apparence 
nobiliaire,  etc.,  dont  le  nombre  se  multiplie  de  jour  en  jour  : 
elle  montrera,  en  tous  cas,  que  ces  réclamations  sont  sus- 
ceptibles d'un  contrôle  efficace. 

Trop  souvent  elles  sont  appuyées  d'actes  choisis,  si  même 
ils  ne  sont  pas  altérés  ou  fabriqués  ;  trop  souvent  les  actes 
gênants  sont  écartés  ou  écourtés  par  des  intermédiaires 
complaisants  qui  s'assignent  uniquement  pour  mission  de 


—  34  - 

satisfaire  la  vanité  de  ceux  qui  les  emploient,  dans  l'espoir 
d'une  rémunération  pécuniaire  ou  de  quelque  autre  récom- 
pense. 

Trop  souvent,  en  un  mot,  la  justice  à  qui  Ton  demande  de 
consacrer  de  pareilles  prétentions,  n'a  sous  les  yeux  qu'un 
dossier  incomplet,  si  pas  suspect,  formé  par  des  agents  sys- 
tématiquement disposés  à  satisfaire  l'intéressé,  et  par  con- 
séquent intéressés  eux-mêmes. 

Et  tout  cela,  sans  débat,  sans  discussion... 

Comment  veut-on,  en  effet,  que  le  ministère  public,  seul 
contradicteur  des  prétendants,  et  qui  a  *  bien  d'autres 
chats  à  fouetter,  «  aille  perdre  son  temps  à  faire,  de  son 
côté,  des  recherches  pour  élever  généalogie  contre  généalo- 
gie, en  dépouillant  les  anciens  registres,  en  déchiffrant  les 
anciennes  écritures  ? 

Si  les  tribunaux  continuent  à  se  considérer  comme  com- 
pétents (même,  cela  s'est  vu,  pour  rectifier  des  actes  parois- 
siaux du  xvie  siècle  !),  au  moins  convient-il  que  désormais 
ils  n'accordent  pas  ce  qu'on  peut  appeler  l'anoblissement 
indirect,  sans  confier,  au  préalable,  à  des  experts  compé- 
tents, la  mission  de  les  éclairer  par  des  études  spéciales. 

Le  présent  travail  démontre  la  possibilité  de  semblables 
études.  On  trouvera,  en  effet,  dans  les  notes  ci-après,  que  le 
dépouillement  des  archives,  etc.  peut  reconstituer  presque 
complètement  les  familles  les  moins  importantes,  même 
quand  on  n'a  pas  à  son  aide  des  reliefs,  actes  de  partage, 
convenances  de  mariage  ou  testaments  :  une  seule  fois, 
pendant  deux  siècles,  la  famille  Somzé  apparaît  dans  les 
actes  des  échevins  de  Liège,  à  propos  de  l'acquisition  d'un 
immeuble,  ce  qui  seul  suffirait  à  démontrer  qu'il  s'agit 
d'une  famille  de  la  médiocrité. 


—  35  — 
I 

Le  premier  point  à  prouver  est  celui-ci  : 

La  famille  de  Gomzée  n'a  absolument  rien  de  commun 
avec  la  famille  Somzé. 

D'après  le  mémoire,  le  raccordement  se  serait  fait  au 
xvue  siècle. 

Cette  prétention  est  combattue  d'abord  par  une  considé- 
ration générale  :  la  famille  de  Gomzée  qui  a  encore  des 
représentants  aujourd'hui,  provient  de  Gomzé-Andoumont, 
près  de  Louveigné. 

La  famille  Somzé,  au  contraire,  ne  se  rattache  en  rien  à 
cette  provenance;  elle  n'a  aucune  relation  quelconque  avec 
le  canton  de  Louveigné,  pendant  les  trois  derniers  siècles, 
où  il  a  été  donné  de  le  suivre.  Elle  a  pour  origine  probable 
le  village  de  Somzée,  près  de  Walcourt  ;  des  relations  nom- 
breuses des  Somzé,  de  Huy,  avec  des  habitants  du  comté  de 
Namur,  tendent  à  prouver  que  les  premiers  étaient  eux- 
mêmes  d'extraction  namuroise. 

Mais  voici  qui  vaut  mieux  que  des  suppositions. 

La  preuve  de  la  filiation  incombe  à  celui  qui  s'en  prévaut  ; 
or  les  actes  de  la  généalogie  citée,  par  lesquels  on  a  tenté 
d'opérer  le  raccordement  des  de  Gomzée  avec  les  Somzé, 
sont  radicalement  faux.  La  main  d'un  mystificateur,  ou 
plus  probablement  d'un  obséquieux  voulant  exploiter  une 
aspiration  nobiliaire,  a  introduit  dans  les  blancs  —  malheu- 
reusement trop  nombreux  —  des  registres  paroissiaux  de 
Liège,  les  actes  suivants  émaillés  de  barbarismes  flagrants, 
et  ces  actes  sont  dictés  par  l'intention  évidente  de  produire 
le  raccordement  désiré. 

On  le  déclare  ici  sans  la  moindre  réticence  :  il  est  parfaite- 
ment évident  que  les  faux  ont  été  commis  en  dehors  de  toute 
participation  de  M.  Léon  Somzé,  dont  l'unique  tort  a  été 


—  36  — 

d'accepter  complaisamment  des  actes  qu'il  lui  était  agréable 
de  s'attribuer,  et  qui  a  été  très  mal  servi  par  ceux  qu'il  a 
chargés  des  vérifications  ;  la  fraude  saute  aux  yeux  et  un 
peu  de  perspicacité  et  d'esprit  de  comparaison  eût  suffi  pour 
la  découvrir  :  les  actes  *  jurent  »  avec  ceux  qui  les  pré- 
cèdent et  les  suivent,  par  leurs  incorrections,  par  la  forme 
des  lettres,  môme  par  la  couleur  de  l'encre.  Placer  les  actes 
suspects  de  différentes  paroisses  de  Liège,  les  uns  à  côté 
des  autres,  aurait  suffi  pour  démontrer  qu'ils  sont  de  la 
même  main,  écrits  dans  la  même  pensée. 

L'auteur  du  présent  travail  a  fait  une  étude  spéciale  de 
ces  actes  au  point  de  vue  de  leur  sincérité,  et  il  met  qui 
que  ce  soit  au  défi  de  soutenir  l'authenticité  des  originaux, 
ou  de  se  prévaloir  de  ces  actes,  non  seulement  faux,  mais 
ridiculement  falsifiés  par  un  imbécile,  et  un  imbécile  igno- 
rant. 

Il  y  a  eu  là,  de  la  part  du  faussaire,  une  tromperie  dont 
la  justice,  quoique  bien  sur  ses  gardes,  comme  le  témoigne 
l'arrêt  de  Bruxelles,  a  failli  être  la  victime  ;  car  cet  arrêt, 
parlant  précisément  des  actes  ici  déclarés  faux,  constate 
que  **  quelques  actes  antérieurs  (à  1650)  paraissent  se  rap- 
»  porter  à  la  famille  Somzé.  «  La  Cour  ne  s'y  arrête  pas,  il 
est  vrai  ;  mais  c'est  non  pas  parce  que  les  actes  lui  sont  sus- 
pects —  elle  avait  sous  les  yeux  des  expéditions  authen- 
tiques —  c'est  parce  que  ces  actes  ne  lui  ont  pas  semblé 
probants  :  un  peu  plus  adroite  et  plus  complète,  la  fraude 
aurait  donc  réussi. 

Voici  ces  actes  faux  (1)  qui,  aux  de  Gomzée,  rattachent 

(1)  On  les  transcrit  ici  d'après  les  Recherches  généalogiques  :  les  registres 
paroissiaux  contiennent  d'autres  fautes  ;  mais  ils  ont  été  saisis  par  le  juge 
d'instruction,  et  ils  ne  sont  plus,  pour  le  moment,  à  la  disposition  du 
public.  Il  y  a  encore  bien  des  actes  faux  relatifs  aux  Somzé,  notamment 
un  décès  du  15  janvier  1690  (inséré  dans  les  Recherches  généalogiques), 


—  37  — 

Gérard  Somzé,  menuisier  dans  la  rue  du  Stockis,  prétendu 
époux,  en  premières  noces,  d'une  Elisabeth  de  Jacymaert 
et  fils  de  Jacques  de  Gomzé,  époux  d'une  Isabelle  d'Orjo  : 

N°  109  (de  la  généalogie  imprimée).  Saint-Servais,  décès  : 
«  Anno  1673,  30*  Octobris,  obijt  Jacobus  de  Somzé  vidua  Isabello 

•  d*Orjo,  sepalta  apud  minorem  (Minores).  » 

N°  110.  Saint-Servais,  mariages  :  «  Anno  1653,  20»  Augusti, 

•  conjunci  Geradus  de  Somsô  et  Elisabeth  de  Jacymaert  paro- 
-  chianos  nostros  p1*™  a  pto  sponsi  Jacobum  de  Somzé  dttu* 
»  Gomzé,  pater  et  Aleyds  Dreson  Dm  Lamberti  Libotte  a  p* 

•  sponsa  D00  Huberto  Jacymaert  Sli  Lamberti  saccellario  Catha- 
»  rina,  de  Tillis.  » 

N°  111.  Ibid.  :  •  Conjunxi  Geradu*  de  Somze  flliu*  Jacobi 
»  dt'ti   Gomzé  parochianos  Gertrudw  Moquet  sub   parocho  S1 

•  Stephani  in  permission  p*'ï  apl«  sponsi  D  Philippo  d'Orjo 
»  Sibella  de  World  a  p**  sponsa  Jacobw*  Morquet  fr&tibus  sponsa 

•  procuratom  curie  episcopal*  et  Maria  Vinguelles  il  Septem- 
»  bris  1659.  » 

En  outre  un  acte  qui  n'avait  pas  été  invoqué  dans  le  mé- 
moire généalogique,  mais  qui  est  ici  déclaré  également  faux, 
porte,  sur  les  mêmes  données,  à  la  date  du  21  janvier  1703 
(paroisse  de  Saint-Jean-Baptiste)  :  «  Contrayeunt  motrimoniun 

•  ex  ecclesio  minoum  Anno  Poncelet  ntS  et  Gerodu*  de  Somzé 
»  ditu*  de  Gomzé  ex  parochota  S"  Maria  Mogdaleno  tribus  bara's 
»  remissis  caram  Kd  Ambrosio  Hodeige  monoste  Relige  (?)  Sis  (?) 

•  pntibo*  jocobu  de  Somze  R««  D°a  Isobella  de  Jacymart  Tassano 
»  Poncelet  notary  et  pluwibus  altf.  » 

Mais  cet  acte  était  tellement  maladroitement  combiné 

où  un  de  a  été  visiblement  intercalé,  par  une  main  moderne,  entre  les 
noms  Gérard  et  Somsée  ;  mais  on  se  contentera  ici  de  ne  pas  s'y  arrêter  : 
la  justice  s'en  occupe  et  l'on  ne  veut  anticiper  ici  sur  sa  décision  (facile  à 
prévoir  cependant),  sinon  pour  ce  qui  est  indispensable  à  la  démonstration. 


—  38  — 

que  ceux  qui  ont  dressé  la  généalogie  et  qui  doivent  avoir 
vu  la  pièce,  ont  reculé  devant  les  énormités  que  voici  : 

1°  Il  ne  peut  s'agir  de  Jacques  de  Gomzé,  puisqu'il  était 
mort  en  1673  et  que  c'était  Gérard  qui  prétendument  avait 
épousé  Elisabeth  de  Jacymaert. 

2°  Si  Gérard  Somzé  a  vécu  jusqu'en  1703,  il  aurait  été 
nommé  veuf  de  Gertrude  Maguet,  sa  seconde  femme,  et 
non  de  sa  prétendue  première  femme  Elisabeth  de  Jacy- 
mart.  Il  est  vrai  que,  d'après  une  autre  pièce  également 
fausse,  la  première  femme  de  Gérard  Somzé  (bigame  !)  au- 
rait survécu  au  mariage  avec  la  deuxième  :  en  effet,  pro- 
fitant de  la  seule  place  qui  fût  opportunément  ouverte,  le 
faussaire  a  tué  son  Elisabeth  de  Jacymaert,  le  22  octobre 
1667  (Registre  de  Saint-Servais),  tandis  que  le  mariage  avec 
la  deuxième  épouse  avait  eu  lieu  huit  ans  auparavant  ! 

3°  Contrairement  à  toutes  les  règles,  la  femme  Anne  Pon- 
celet  est  nommée  avant  le  mari. 

4°  Le  témoin  de  Somzé  est  qualifié  non  viduus,  mais 
relicta  ;  double  faute  :  car  l'expression  presque  poétique 
relicta  est  réservée  à  la  femme  veuve,  qui  seule  peut  se 
qualifier  de  délaissée;  d'ailleurs,  s'il  en  avait  été  autre- 
ment, il  aurait  fallu  relictus  au  masculin,  ablatif  relicto. 

5°  En  outre,  si  l'acte  du  21  janvier  1703  oublie  que  Jacques 
de  Somzé,  de  l'acte  faux  de  1673,  était  mort  depuis  trente 
ans  (quand  il  le  présente  en  1703,  comme  veuf  d'Elisabeth  de 
Jacymart,  prétendue  épouse  de  son  fils  Gérard),  il  n'y  a  pas 
moyen  non  plus  de  séparer,  de  ce  qui  précède,  l'individu  : 
Relicta  Domina  Isabella  de  Jacymart,  pour  en  faire  un 
des  témoins  de  1703,  puisque  cette  personne  était  morte 
depuis  1667. 

6°  Enfin,  qu'on  fasse  d'Elisabeth  et  d'Isabelle  de  Jacymart, 
une  seule  personne  ou  deux  femmes  différentes,  les  actes  de 


—  39  — 

1653  et  1703  sont  les  seuls  des  registres  paroissiaux  où  appa- 
raisse le  nom  de  Jacymart  :  le  faussaire,  bien  sûr  un  wal- 
lon, n'a  pas  compris  le  nom  liégeois,  à  forme  flamande  : 
Jayrnaert,  aussi  Jaeymart.  La  répétition  de  Terreur,  trois 
fois  en  deux  actes,  suffirait  pour  dévoiler  la  fraude. 

De  plus  les  trois  prétendus  actes  du  26  août  1653,  du  11 
septembre  1659  et  du  21  janvier  1703,  de  deux  paroisses 
différentes,  sont  de  la  même  main,  et  les  deux  premiers  ne 
peuvent  avoir  été  rédigés  par  le  prétendu  signataire,  le  curé 
J.-B.  Marson,  de  Saint-Servais,  chanoine  de  Sainte-Croix, 
de  la  cathédrale  d'Utrecht  et  protonotaire  apostolique, 
nommé  à  ces  deux  dernières  fonctions  par  bref  pontifical  : 
ce  latiniste  distingué  qui  a  laissé,  dans  les  registres  de 
Saint-Servais,  des  traces  spéciales  de  sa  profonde  connais- 
sance du  latin,  n'a  certes  pas  rédigé  les  deux  premiers 
actes  qui  portent  sa  signature  mal  imitée,  et  qui  par  leur 
contexture,  «  jurent  »  avec  les  quelque  cinq  cents  actes 
corrects,  au  milieu  desquels  ils  ont  été  intercalés. 

Puis,  cette  maladresse  de  faire  des  de  Gomzée,  dériver  les 
Somzé,  en  appelant  Gérard  «  de  Somzé,  dit  Gomzé  »  !  C'est 
le  contraire,  *  de  Gomzé,  dit  Somzé  «,  qui  aurait  seul  été 
admissible,  et  qui  aurait  justifié  plus  ou  moins  la  transition. 

On  voit  que  les  preuves  du  faux  surabondent...  Gérard 
Somzé,  Ier  du  nom,  n'est  donc  pas  le  fils  d'un  Jacques  de 
Gomzé,  époux  d'Isabelle  d'Orjo  ;  il  n'a  pas  épousé  une  Eli- 
sabeth de  Jacyraaert  ;  il  n'a  pas  comparu  au  mariage  de 
Gérard  Somzé,  11e  du  nom,  avec  Anne  Poncelet,  mariage 
qui  eut  lieu  à  la  vérité  entre  1702  et  1704  (on  verra  plus 
loin  pourquoi),  mais  dont  l'acte  a  disparu  pour  être  rem- 
placé par  la  pièce  fausse  du  21  janvier  1703. 

La  conclusion  à  tirer  de  cela  est  qu'il  faut  prendre 
absolument  le  contrepied  des  déclarations  suivantes,  d'un 


-  40  - 

archiviste,  appelé  par  M.  Léon  Somzé  à  faire  un  rapport 
sur  la  généalogie. 

Rapport  (servant  d'introduction  aux  Recherches 

généalogiques). 

«  Consulté  sur  les  filiations  établies,  j'ai  examiné  l'un  après 
l'autre  et  de  la  manière  la  plus  minutieuse,  tous  les  actes 
dont  se  compose  le  dossier  généalogique  de  la  famille  Somzé, 
Somzée,   de   Somsée,  de   Somzée.  Voici  le  résultat  de  cet 

examen  aussi  approfondi  que  consciencieux  : Je  conclus  en 

affirmant  que  les  sept  degrés  à  commencer  par  Jacques  de 
Somzé,  dit  Gomzé,  comme  père  de  Gérard  qui  épousa  Gertrude 
Maquet,  jusqu'aux  enfants  de  M.  Somzé-Dandelin,  sont  parfaite- 
ment prouvés.  » 

Lettre  du  4  mars  1886  (publiée  dans  les  journaux)  : 

«  À  l'exception  de  deux  actes  dont  je  n'ai  pu  prendre  connais- 
sance »  (les  n°*  110  et  111  saisis  par  le  juge  d'instruction  comme 
faux),  -  j'ai  contrôlé  tous  les  autres  actes.  Au  cours  de  ces 
«  recherches  et  vérifications,  je  n'ai  rien  constaté  qui  puisse 
»  infirmer  en  quoi  que  ce  soit  les  conclusions  de  mon  rapport 
»  produit  en  justice,  établissant  que  la  généalogie  est  par  faite- 
»  ment  prouvée  jusqu'à  Jacques  de  Gomzé-d'Orjo  et  qu'aucun 
»  doute  ne  peut  plus  subsister  à  cet  égard.  » 

C'est  le  contraire  qui  est  vrai  :  Gérard  Somzé  n'est  pas  le 
fils  d'un  imaginaire  Jacques  de  Somzé,  dit  Gomzé,  époux 
d'Isabelle  d'Orjo.  Cette  filiation  —  voilà  qui  ne  laisse  plus 
prise  au  moindre  doute  —  n'est  établie  qu'à  l'aide  des 
pièces  fausses,  dont  deux  étaient  déjà  dénoncées  comme 
telles  par  l'administration  communale  de  Liège,  à  la  date 
du  4  mars  18S6  et  étaient  sous  la  main  de  la  justice,  ce  qui 
eût  dû  engager  à  plus  de  circonspection  l'auteur  de  la  con- 
clusion catégorique  qu'  **  aucun  doute  n'existe  sur  la  généa- 


-  41  — 

*  logie  depuis  Jacques  de  Qomzé-d'Orjo,  jusqu'à  M.  Léon 

*  Somzé.  » 

Quand  on  s'est  laissé  prendre,  il  serait  bon  d'être  modeste; 
et  quand,  en  outre,  on  avait  été  averti,  il  conviendrait  de 
rechercher  l'ombre  et  l'oubli. 

Mais,  dira-t-on,  beaucoup  de  monde  y  aurait  été  pris. 

Mieux  vaut  être  non  de  ce  inonde  là,  mais  de  celui  qui 
voit  clair  et  ne  se  laisse  pas  abuser. 

Les  altérations  étaient  publiquement  signalées,  dès  le 
mois  de  février  1886,  par  le  savant  et  perspicace  archiviste 
van  de  Casteeie  :  il  avait  suffi  à  celui-ci  de  voiries  registres 
paroissiaux,  pour  flairer  la  fraude  ;  or  les  découvertes  de 
faux  se  sont  accumulées  depuis  sa  dénonciation  et  l'ont 
confirmée  d'une  manière  éclatante. 

II 

Il  s'agit  de  prouver  en  second  lieu  que  la  famille  Somzé 
n'est  en  aucune  façon  une  famille  se  rattachant  à  l'aristo- 
cratie. 

Le  fief  noble  de  Somzée,  de  la  Baillerie  de  Bouvignes,  n'a 
jamais  été  l'objet  d'un  relief  de  la  part  d'un  individu  qui  en 
aurait  porté  le  nom. 

Vers  1380,  Jean  de  Werchin,  sénéchal  de  Hainaut,  possé- 
dait entre  autres  la  vouerie  de  Sommezeez  avec  justice 
haute,  moyenne  et  basse,  excepté  ce  que  le  sénéchal  tenait 
du  seigneur  de  Morialmé,  audit  Soumezees. 

Entre  le  xive  siècle  et  le  xvne,  pas  un  acte  de  relief  de 
cette  seigneurie  n'a  été  signalé;  pas  même  une  famille  de 
Somzée  n'apparaît  dans  les  registres  des  fiefs. 

Les  de  Croy,  ducs  d'Havre,  marquis  de  Renty,  étaient 
devenus  possesseurs  du  fief  de  Somzée  qu'ils  engagèrent  le 
14  janvier  1634,  à  Jean  Kieffel,  écuyer. 


—  42  - 

Le  20  juin  1700,  la  famille  des  d'Havre  et  de  Croy  fut 
exclue  du  fief  de  Somzée,m  profit  du  prince  d'Espinoy...(i). 

Il  n'en  faut  pas  davantage  sans  doute  pour  démontrer  que 
les  Somzé,  de  Huy,  jusqu'en  1650,  et  depuis  cette  date  les 
Somzé,  de  Liège,  n'ont  rien  eu  de  commun  avec  la  seigneurie 
de  Somzée  :  ils  n'ont  pas  apparemment  la  prétention  de  se 
rattacher  aux  de  Werchin,  aux  de  Morialmé,  aux  de  Croy, 
aux  d'Espinoy,  dont  la  filiation  est  d'ailleurs  connue. 

Les  Somzé  sont  de  simples  manants,  provenant  tout 
bonnement  du  village  de  Somzée,  près  de  Walcourt,  et 
établis,  dès  la  première  moitié  du  xvi*  siècle,  à  Huy  où 
pour  les  reconnaître  et  comme  cela  se  faisait  à  cette 
époque,  on  leur  a  donné  le  nom  du  lieu  de  leur  origine, 
de  Somzée,  bientôt  transformé  en  Somzée  ou  Somzé,  par 
abréviation. 

A  Huy,  depuis  1536,  l'on  trouve  les  Somzé  tenant  un 
jeu  de  paume  (2),  exerçant  les  professions  de  :  sergeant 
(huissier  chargé  de  faire  les  notifications  (3)  judiciaires), 
boucher,  scrinier  (menuisier),  etc.;  l'un  d'eux,  Nicolas  ou 
Colart  d'  Somsée,  parait  cependant  avoir  été  doyen  d'un 
métier  ;  car  son  nom  et  son  portrait,  à  côté  des  blasons  des 
corporations  des  charpentiers,  etc.,  de  Huy,  figure  avec 
plusieurs  autres  sur  un  tableau  de  l'église  de  Saint-Maur. 

Mais,  à  Huy,  ils  ne  tardèrent  pas  à  multiplier  et  à  décli- 
ner du  rang  médiocre  qu'ils  occupaient  ;  car  surtout  au 
xvii6  siècle,  on  voit  des  saisies  opérées  sur  leurs  biens. 

(1)  Stan.  Bormans,  Les  fiefs  du  comté  de  Namur,  1"  livraison,  (xiii«  et 
xive  siècles),  p.  114;  4e  livraisoiuxvue  siècle),  p.  84;  5e  livraison  (xvm« 
siècle),  p.  7. 

(2)  Ce  jeu  de  paume  avec  la  maison  d'où  il  dépendait,  avait  été  saisi  pour 
non  payement  d'une  rentr  de  quatre  florins,  due  à  l'autel  saint  Lambert, 
en  l'église  Notre-Dame  à  Huy. 

(3)  Il  fut  quelquefois  «  notifié  »  lui-même. 


—  43  — 

Un  Gérard  Somzé,  menuisier,  apparaît  en  des  actes  de 

1602,  1612,  1619. 

Vers  1660,  Gérard  Somzé,  l'aîné,  sans  doute  le  fils  de  ce 
menuisier,  aliène  une  rente  au  capital  de  90  florins,  et  en 
fait  payer  le  produit  au  profit  de  son  fils,  également  nommé 
Gérard. 

Celui-ci  est  donc  bien  certainement  Gérard  Somzé,  qu'on 
trouve,  précisément  en  1660,  établi  à  Liège  comme  menui- 
sier, rue  du  Stockis,  où  il  eut  un  fils,  du  prénom  de 
Nicolas. 

Ces  prénoms  assez  caractéristiques  de  Gérard  et  de 
Nicolas,  très  fréquemment  portés  par  les  membres  des 
familles  Somzé  de  Huy  et  de  Liège,  ne  laissent  aucun  doute 
sur  l'identité.  Les  Gérard  et  les  Nicolas  Somzé  de  Liège  sont 
si  nombreux  que,  pour  ne  pas  les  confondre  les  uns  avec  les 
autres,  on  les  indiquera  ci-après  par  les  n08 1,  II,  III,  IV  : 
à  Huy,  ils  sont  désignés  par  les  qualificatifs  :  Vaine,  junior, 
etc.,  qui  ne  mettent  pas  toujours  à  même  de  les  distinguer 
d'autres  Gérard  ou  Nicolas. 

Une  circonstance  marquante  est  l'absence  à  Liège  de  tout 
nom  de  Somzé,  dans  les  registres  de  Notre-Dame-aux-Fonts, 
et  notamment  dans  les  anciennes  tables  de  ces  registres, 
depuis  la  fin  du  xvie  siècle,  jusque  dans  le  xvne. 

En  outre,  un  impôt  avait  été  décrété  sur  les  vitres  et 
bonniers,  le  28  juillet  1650,  et  à  la  suite  de  certaines  exa- 
gérations de  l'opinion  sur  le  produit,  le  Conseil  privé  or- 
donna la  publication  d'un  compte  rendu  du  rapport  de  cet 
impôt  (i). 

(1)  Description  du  rapport  des  vitres  et  bonniers  tant  de  la  cité  que  des 
villages  circonvoisins.  Imprimerie  Van  Milst,  en  Pierreuse,  à  TAnneau- 
dTOr,  1651.  Des  exemplaires  de  cette  plaquette  existent  à  la  Bibliothèque  de 
l'Université. 


—  44  — 

L'imposition  frappait  tous  les  occupants  (1),  qu'ils  fussent 
propriétaires  ou  simples  locataires  :  là  *•*  Description  du 
rapport  «  fait  ainsi  connaître,  en  1650,  rue  par  rue,  maison 
par  maison,  chambre  par  chambre,  tous  les  habitants  de 
Liège,  jusqu'aux  plus  pauvres. 

Pas  un  Somzé  n'y  figure. 

C'est  donc  entre  1650  et  1660  que  Gérard  Somzé,  fils  de 
Gérard  Somzé  de  Huy,  vint  s'établir  à  Liège. 

La  date  de  son  arrivée  concorde  avec  celle  du  29  mai  1659, 
où  il  fit  sans  doute  relief  du  métier  des  charpentiers  ;  car 
c'est  alors  qu'on  le  trouve  inscrit  pour  la  première  fois  dans 
le  registre  de  cette  corporation,  où  aucun  Somzé  ne  figure 
de  1519  à  1541. 

A  partir  de  ce  moment,  il  exista  encore,  à  Huy,  des 
Somzé;  mais  à  Liège,  depuis  1650  jusqu'en  1886,  il  n'y  a  pas 
un  seul  Somzé  qui  ne  dérive  de  Gérard  Somzé,  le  menuisier 
de  la  rue  du  Stockis  (*)  :  or  la  généalogie  des  Somzé  de 
Liège,  formée  par  l'auteur  du  présent  travail,  porte  envi- 
ron deux  cents  numéros  ! 

Un  seul  de  ces  Somzé,  naquit  à  Petit-Han  (Luxembourg), 
vécut  à  Liège  et  mourut  à  Reckheim  (Limbourg)  :  tous  les 
autres  commencèrent,  passèrent  et  finirent  leurs  jours  à 
Liège  même. 

(1)  Journées  des  États,  Reg.  K,  101,  p.  41  vo  :  L'impôt  portait:  «Sur 
chaque  fenestre,  soyent-elles  de  vitre,  bois  ou  simple  ouverture  servant  à 
lumière,  voirre  qu'une  fenestre  ayant  interstice,  pourveu  qu'elle  s'ouvre  à 
une  fois,  pas  à  deux,  trois  soûls  a  exiger  de  Y  inhabitant,  soit  locataire  ou 
propriétaire.  » 

(2)  Un  seul  acte  non  compris  dans  les  accès  dénoncés  comme  faux,  ne 
pouvait  pas  se  rattacher  à  ce  Gérard  :  c'est  un  mariage  du  *6  avril  17M 
(Saint-Thomas)  entre  Jean  Dellheyd  et  Marie-Françoise  Sompsé.  Vérifica- 
tion faite,  le  nom  Sompsé  est  visiblement  le  produit  d'une  triple  altération 
par  la  substitution  d'une  autre  initiale,  l'intercalation  d'un  jambage  à  Vmt 
et  d'une  boucle  à  IV  :  il  y  avait  vraisemblablement  Lonpré.  Nouveau  faux 
qui  sera  sans  doute  poursuivi. 


—  45  — 

Quant  aux  variantes  du  nom,  elles  sont  nombreuses  tant 
à  Huy  qu'à  Liège  ;  ou  rencontre  les  formes  Somesée,  Some- 
zée,  Sommezée,  Sompsé,  Sompsée,  Somsé,  Somseye,  Somsi, 
Somtzé,  Somzé,  Somzée,  Somzez,  Soumsée,  Zomsez,  et  les 
nombreuses  variantes  auxquelles  peut  donner  lieu  la  com- 
binaison des  e,  des  o,  des  s,  des  *,etc,  et  auxquelles  ce  nom 
prête,  sans  omettre  les  quelques  cas  ou  le  de  ou  De,  appa- 
raît encore,  même  à  Liège.  La  forme  normale  est  Somzé,  et 
c'est  celle  qui  a  été  enfin  consacrée  par  l'état  civil,  en  vertu 
de  la  loi  du  6  fructidor  an  II,  d'après  laquelle  nul  ne  peut 
prendre  d'autre  nom  que  celui  de  son  acte  de  naissance  :  le 
gouvernement  seul  a  le  pouvoir  d'autoriser  des  modifica- 
tions à  ce  nom,  aux  termes  de  la  loi  du  1 1  germinal  an  XI  ; 
cela  n'est  pas  de  la  compétence  des  tribunaux. 

I.  Attribuons  donc  à  Gérard  Sompsée,  le  menuisier  de 
la  rue  du  Slochis,  comme  à  tous  ses  descendants,  le  nom 
de  Somzé. 

On  a  vu  ci-dessus  qu'il  ne  faut  pas  songer  à  donner  à  ce 
personnage,  une  première  femme  du  nom  d'Isabelle  de 
Jacymaert,  créée  par  une  imagination  de  faussaire. 

Gérard  Somzé,  le  menuisier  de  la  rue  du  Stockis,  épousa 
Gertrude  Maguet  ;  c'est  d'elle  qu'il  eut  plusieurs  enfants, 
dont  le  suivant  : 

II.  Nicolas  (Ier)  épousa  Catherine  Futvoye  ;  dans  une 
capitation  delà  fin  du  xvn*  siècle,  il  est  qualifié  :  faisant 
des  boites  de  carton,  et  sa  position  était  si  peu  florissante, 
qu'il  est  cotisé  à  zéro,  tandis  qu'un  pâtissier  voisin  l'est  à 
douze,  et  un  avocat  à  trente-deux.  Gérard  Somzé,  son 
père,  assiste  à  son  mariage,  le  5  novembre  1684,  en  l'église 
de  la  Madeleine. 

Il  habitait  la  rue  du  Pied-de-Bœuf. 


—  46  — 

Nicolas  Somzé-Futvoye,  est  celui  autour  duquel  se  groupe 
le  plus  grand  nombre  de  Liégeois,  du  nom  *  Somzé  »  précédé 
d'un  de,  dont  la  portée,  comme  on  Ta  vu,  n'est  nullement 
nobiliaire. 

Le  mémoire  qui  accompagne  le  tableau  généalogique,  ne 
cite  que  les  enfants  de  ce  Nicolas,  portant  ce  nom  de  »  de 
Somzée.  » 

Il  y  a  à  compléter  sur  ce  point  la  nomenclature  en  ajou- 
tant les  enfants  suivants  de  ce  fabricant  de  boites  de  car- 
ton et  de  sa  femme  Catherine  Futvoye  : 

Catherine  Sompsée,  baptême  du  5  octobre  1692; 

Toussaint  Somzée,  baptême  du  6  avril  1702; 

Joseph-Èloi  Sommée,  baptême  du  7  février  1706. 

On  n'insinuera  pas  que  ces  actes  ont  été  dissimulés  à  la 
justice  par  M.  Léon  Somzé,  lorsqu'il  a  réclamé  le  nom  de 
«  de  Somsée;  »  mais  il  est  permis  d'affirmer  ou  bien  que  des 
actes  ont  été  cachés  à  M.  Léon  Somzé  lui-même  par  des 
intermédiaires  peu  empressés  de  lui  faire  connaître  ce  qui 
contrariait  sa  prétention,  ou  bien  que  les  recherches  dont 
le  résultat  a  été  mis  sous  les  yeux  de  la  Cour  d'appel  de 
Bruxelles,  ont  été  tout  à  fait  incomplètes.  Cela  démontre 
une  fois  de  plus  combien  il  est  peu  prudent  pour  la  justice, 
de  se  confier  aux  documents  rassemblés  par  les  familles 
demanderesses  en  changement  de  nom. 

III.  Gérard  Somzé,  IIe  du  nom  à  Liège,  fils  du  couple 
Nicolas  Somzé- Futvoye,  fut  baptisé  le  11  août  1685,  et 
épousa  Pétronille  Docteur,  le  25  avril  1720. 

Les  Docteur  occupaient  une  position  fort  médiocre  dans 
la  paroisse  de  Sainte-Aldegonde  ;  l'épouse  de  Gérard  II  était 
cousine  germaine  de  François  Docteur,  souffleur  d'orgues 
à  Sainte- Catherine,  fils  de  Guillaume  Docteur  et  de  Marie 
Patron  (celle-ci  d'une  famille  qui  a  fourni  à  la  ville  de  Liège 


—  47  - 

de  nombreux  portefaix,  établis  rue  du  Champion,  rue  du 
Pied-de-Bœuf,  etc.). 

Pétronille  Docteur,  épouse  Somzê,  était  sœur  de  Pierre- 
François  Docteur,  soldat,  puis  caporal  de  régiment,  qui 
habitait  la  rue  Sur-la-Xhaille,  et  c'est  là,  après  la  mort 
de  ses  parents  que,  en  1740,  fut  recueilli,  Jacques-Nicolas 
Somzé,  ci-après. 

Pétronille  et  Pierre-François  Docteur  avaient  pour  père 
Gilles  Docteur,  porteur  de  billets,  c'est-à-dire  porteur  de 
contraintes  :  cet  emploi  lui  avait  sans  doute  été  accordé  à 
cause  des  relations  avec  les  gens  de  justice,  huissiers,  etc., 
de  son  père,  également  nommé  Gilles  Docteur,  clerc  (c'est- 
à-dire  commis,  écrivain)  à  la  Sentencerie. 

IV.  Le  couple  Somzé-Docteur  engendra  Jacques-Nicolas 
Somzé,  baptisé  le  5  décembre  1720. 

Jacques-Nicolas  Somzé,  recueilli  d'abord  chez  son  oncle 
rue  Sur-la-Xhaille,  s'établit  comme  tourneur,  rue  des 
Tourneurs,  à  l'enseigne  du  Moulin-d'Or  délie  Grenade. 

Il  épousa  le  5  février  1757,  Catherine  Simonis,  fille  de  Jean- 
Simon  Simonis,  petit  cotier  locataire  (maraîcher),  dans  la 
paroisse  de  Saint-Remacle-au-Pont,  et  de  Anne  Grisar. 

Jacques-Nicolas  Somzé  fut  le  premier  brossier  de  la 
famille.  Catherine  Simonis  mourut  le  7  octobre  1794. 

Deux  semaines  plus  tard,  le  veuf  épousa,  le  25  octobre 
1794,  Marie-Josèphe  Gathy,  baptisée  à  Saint-Jean-Baptiste, 
le  18  mars  1754.  Elle  était  fille  de  Louis  Gathy,  commis  à 
la  ville,  qui  en  1763,  habitait  rue  Surde-Mont. 

En  1791 ,  on  le  signale  sous  le  prénom  de  Jacques,  comme 
maître  tourneur,  sans  compagnon,  aidé  de  deux  de  ses  fils. 

V.  Le  couple  Somzé-Simonis  donna  à  son  tour  naissance 
à  Jean-Henri  Somzé,  baptisé  le  15  février  1770. 


—  48  — 

A  son  baptême  figurent  comme  l'ayant  tenu  sur  les  fonts, 
des  personnes  des  familles  de  Malade  et  du  Soleil,  qui  n'ap- 
partiennent en  aucune  façon  à  la  noblesse  liégeoise. 

Jean-Henri  Somzè  était  tourneur  et  brossier,  rue  des 
Tourneurs,  n°  228  ;  il  était  propriétaire  de  son  habitation 
et  en  outre  d'un  petit  cabaret  voisin. 

Il  épousa,  le  8  février  1796,  Marie-Jeanne  Polain,  qui 
était  fille  de  Matthieu  Polain  (et  de  sa  femme,  Barbe-Louise 
Rivrou,  cabaretière,  rue  Derrière-la- Madeleine,  qui  dé- 
clarait ne  savoir  écrire),  sœur  de  Matthieu  et  François 
Polain,  brossîers,  rue  Saint-Gangulphe,  et  de  Jean  Po- 
lain, rue  Près  Saint -Thomas,  perruquier  comme  l'était 
d'abord  son  frère  Matthieu,  quand  il  habitait  la  rue  Der- 
rière-la-Madeleine, dans  le  cabaret  de  sa  mère. 

Jean-Henri  Somzé  déclarait  ne  point  savoir  écrire. 

VI.  Du  couple  Somzé-Polain,  naquit  Jean-Henri-Laurent 
Somzé,  à  Liège,  le  6  avril  1803,  rue  des  Tourneurs.  A  son 
acte  de  naissance,  du  18  germinal  an  XIII,  sont  témoins 
un  inspecteur  de  police  et  un  ouvrier  plombier  du  fau- 
bourg Vivegnis. 

Nous  retrouverons  ci-après  un  premier  mariage  fort  mé- 
diocre de  ce  personnage  ;  de  son  second  mariage,  contracté 
le  23  octobre  1834,  avec  Anne-Josèphe  Willeaume,  est  issu 
M.  Léon  Somzé. 

Anne-Josèphe  Willeaume,  petite-fille  d'un  cordonnier, 
Place-aux Chevaux  .appartenait  à  une  famille  hutoise  qui 
était  venue  s'établir  à  Liège  à  la  fin  du  siècle  dernier.  Elle 
naquit  en  1807,  rue  de  la  Madeleine,  où  son  père  Michel 
Willeaume,  époux  de  Christine  Etienne,  était  alors  mar- 
chand :  à  son  acte  de  naissance  figurent  deux  cordonniers 
de  la  rue  du  Pot-d'Or  et  de  la  rue  de  la  Madeleine. 


-  49  -c 

Jean-Henri-Laurent  Somzé  était  établi,  en  1834,  comme 
fabricant  de  brosses,  rue  Sur-Meuse,  n°  273,  au  pied  du 
Pont -des- Arches. 

11  savait  à  peine  tracer  son  nom  ;  parfois  il  déclare  ne 
savoir  écrire  ;  parfois  il  dessine  une  espèce  de  signature  : 
J*  Sornsi  ou  H.  Somsé. 

Il  avait  prospéré.  Cette  position  lui  permit  de  faire  donner 
à  ses  enfants  de  l'instruction  et  de  l'éducation  ;  il  devint 
le  beau-père  d'un  ingénieur  du  chemin  de  fer  de  l'État, 
d'un  architecte,  et  son  fils  Léon  Somzé  (VII),  ingénieur  des 
mines,  puis  ingénieur  de  la  Compagnie  pour  l'éclairage  et 
le  chauffage  au  gaz,  est  membre  de  la  Chambre  des  repré- 
sentants pour  Bruxelles. 

A  son  acte  de  naissance,  comparaissent  son  oncle  Mathieu- 
Henri  Somzé,  bi*ossiei%  et  un  tanneur. 

M.  Léon  Somzé  occupe,  dans  la  capitale,  une  belle  situa- 
tion ;  il  a  épousé  Constance-Joséphine-Virginie  Dandelin, 
née  à  Hasselt,  fille  d'Achille  Dandelin,  fonctionnaire  de 
TÈtat,  et  il  a  donné  à  ses  fils,  les  prénoms  de  Cosme,  Palla- 
dio, Gaétan,  etc.,  assurément  moins  vulgaires  que  ceux  de 
ses  aïeux  :  Gérard,  Nicolas,  etc. 

III 

Reprenons  les  branches  collatérales  une  à,  une,  à  mesure 
qu  elles  s'écartent  du  tronc  principal  (les  chiffres  romains 
qui  faciliteront  l'intelligence  du  travail,  sont  ceux  qui  ont 
été  ajoutés  au  crayon  généalogique,  reproduit  ci-dessus). 

On  suivra  les  femmes  du  nom  de  Somzé  seulement  jusqu'à 
l'alliance  qui  les  a  fait  entrer  dans  une  autre  famille,  et 
pour  rendre  le  tableau  plus  clair,  on  les  nommera  en  pre- 
mier ordre,  en  négligeant  leurs  descendants  :   les  Pyls, 


—  50  — 

Humblet,  Outers,  Kicken,  Maréchal,  Lambotte,  Cabolet, 
Evrard,  etc.,  tous  gens  médiocres,  descendants  des  Somzé, 
mais  dont  la  nomenclature  prendrait  des  dimensions  exces- 
sives. 

Frèw  I.  Couple  Somzê-Maguet  :  Ce  couple  donna  naissance  à 

dM  ffiegréF1  Thomas  Somzé  (qualifié  fils  de  Gérard  Somzé,  menuisier, 
demeurant  en  Souverain-Pont);  il  était  servant  de  messe 
et  mourut  le  10  janvier  1679. 

Le  frère  de  ce  Thomas  et  de  Nicolas  Somzé-Futvoye,  fut 
Gérard  Somzé  qui  épousa  Anne  Poncelet,  le  21  janvier  1703, 
d'après  lacté  faux  cité  ci-dessus  ;  mais  l'acte  véritable  qui  a 
sans  aucun  doute  été  arraché,  doit  être  à  peu  près  de  cette 
date;  car  —  ici,  il  faut  bien  mettre  cette  circonstance  en 
relief  —  un  enfant  illégitime  était  né  au  couple  Gérard 
Somzé -Poncelet  en  1702,  et  un  autre  enfant  né  en  1704  est 
désigné  comme  légitime. 

Gérard  Somzé,  IIIe  du  nom,  dont  l'acte  arraché  spécifiait 
peut-être  la  profession,  doit  avoir  vécu  entre  les  capitations 
de  1684  et  de  1736;  car  ni  Tune  ni  l'autre  ne  le  mentionne 
et  ne  met  à  même  de  le  qualifier. 

Mais  la  position  de  ce  personnage  était  peu  florissante,  à 
en  juger  par  celle  de  ses  enfants. 

Du  couple  Somzé- Poncelet  : 

cousin  germain  i  I  Guillaume  Somzé,  porteur  au  sac  pauvre,  rue  du 
^degré)1        Chaflbur,  qui  mourut  le  26  novembre  1763,  âgé  de  57 
ans. 

(id.)  l  I  Gérard,  IVe du  nom,  baptisé  le  13  juin  1704,  était  en  1736, 
maître  de  danse  pauvre,  rue  de  V Ancre.  Il  épousa 
Jeanne  Rouhenne  (Rouhan,  Roein),  baptisée  le  7  avril 
1703,  fille  de  Guillaume  Rouhenne  et  de  Jeanne  Debois  ; 


—  51  - 

elle  était  sœur  de  Marie-Jeanne  (ou  Josèphe?)  Roèn  (1), 
vendeuse  de  pommes,  rue  du  Champion  ;  idem  de  Mar- 
tine Roenne,  épouse  de  Guillaume  Winand  qui,  comme 
Guillaume  Somzé,  était  porteur  au  sac  pauvre,  ?*ue  du 
Chaffbur. 

Du  couple  Somzé-Rouhenne  : 

1  I  2  |  Jeanne  Somzé,  baptisée  le  15  novembre  1731,  qui       cousin 
épousa,  le  6  février  1755,  Charles-Nicolas  Outers,  en  ^^Sw1" 
l'église  Sainte-Aldegonde  :  (dans  cette  paroisse  vivait     &*  ûe^ré) 
en  1762,  un  Charles  Outers,  joumaliw,  mais  l'identité 
est  douteuse). 

l  I  2  |  François  Somzé  qui  épousa,  le  3  juin  1754,  Marie-        (id.) 
Elisabeth  Laurenty,  de  la  paroisse  Saint-Thomas,  fille 
de  Jacques  Laurenty,  faiseur  de  bois  de  fusil,  au 
faubourg  Saint-Léonard. 

François  Somzé-Laurenty,  était  barbier-perru- 
quier, rue  de  l'Ancre. 

Du  couple  Somzé-Laurenty  : 

i  I  2  |  3  |  Thérèse-Joséphine  Somzé,  baptisée  le  1 1  mai  1760,  (io«  degré) 
qui  épousa  François  Beaumont,  couvreur  en  ar- 
doises, mort  rue  de  l'Ancre,  en  1786,  puis  Michel 
Bury,  ouvrier  armurier,  dit  monteur,  au  fau- 
bourg Saint- Léonard.  Elle  mourut  le  6  août  1814, 
rue  du  Pont-Saint- Nicolas  (n°  375). 

i  I  2  1 3  |  Jeanne  Somzé,  baptisée  le  30  juin  1755,  épousa  à        (id.) 
Saint-Pholien,  le  25  juillet  1775,  Jean  Joassart,  fils 

(1)  L'identité  se  déduit  de  l'absence  d'une  Marie-Josèphe,  aux  registres 
paroissiaux,  et  d'une  Marie-Jeanne,  aux  capitations  :  il  s'agit  d'ailleurs  de 
tous  habitants  de  la  paroisse  Sainte-Aldegonde,  où  résidaient  les  Rou- 
henne. 


—  52  — 

d'un  ouvrier  tanneur,  établi  en  Gravioule  (Saint- 
Pholien).  Au  décès  de  l'épouse,  en  1838,  les  témoins 
sont  un  Joassart,  neveu,  commis  négociant,  et  un 
graveur. 

(io«dcgré)    1  |  2  |  3  |  Marie  (-Elisabeth)  Somzé,  baptisée  le  17  novembre 

1763,  épousa  le  22  août  1783,  Hubert  Coune,  ouvrier* 
doreur,  rue  Puits-en-Sock.  11  y  avait  deux  autres 
alliances  entre  les  familles  Joassart  et  Coune  :  on 
trouve,  en  1762,  à  Saint-Pholien,  un  Denis  Joassart, 
tailleur,  époux  de  Thérèse  Coune,  et  à  Sainte-Foy, 
un  Gérard  Coune,  manouvrier,  époux  d'Elisabeth 
Joassart,  faiseuse  de  bas. 

(id.)        1  I  2  |  3  |  Pierre  (-Dieudonné)  Somzé,  baptisé  le  9  décembre 

1774,  qui  fut  d'abord,  en  l'an  XI,  ouvrier  perru- 
quier,rue  du  Pied-de-Bœufet  coiffeur,  rue  Che- 
ratoie,  n°  480;  puis,  en  1810,  épousa  Rosalie Clepers, 
teinturière,  rue  de  la  Sirène,  fille  d'un  marchand 
de  tabac  et  d'une  coiffeuse.  Les  témoins  à  l'acte 
de  mariage,  sont  le  tailleur  Pyls-Somzé,  de  la  rue 
Cheraooie,  un  huissier  des  hospices,  un  armu- 
rier.  Il  devint  lui-même  teinturier,  puis,  en  1866, 
mourut  rentier,  à  l'âge  de  93  ans,  au  faubourg 
Sainte-Marguerite  ;  les  témoins  à  son  acte  de 
décès  sont  un  fabricant  et  un  négociant,  ibid. 

(id.)        l  |  2  |  3  |  A  un  acte  de  décès  de  Joseph  Somzé,  frère  des 

précédents,  mort  en  1844,  les  déclarants  sont  un 
musicien  et  un  menuisier. 

(id.)        i  |  2  |  3  |  Un  autre  frère,  François-Joseph  Somzé,  baptisé  en 

1767,  était  en  l'an  XI,  boutonnier,  rue  de  Gueldre. 

(id.)        i  |  2  |  3  |  Jacques  Somzé,  baptisé  le  20  février  1758;  celui-ci 

descendit  plus  bas  encore  que  son  père;  car  il  n'est 


—  53  — 

plus  qualifié  que  pauvre  perruquier,  et  il  habitait 
la  rue  Matrognard,  où  il  mourut  le  28  octobre 
1792.  Il  avait  épousé  le  28  juin  1782,  Marie-Cathe- 
rine Paquay,  fille  d'André  Paquay,  serrurier,  rue 
de  la  Salamandre;  devenue  veuve,  celle-ci  épousa 
François  Firquet,  ouvrier  maçon,  avec  lequel  elle 
vécut  7*ue  Pied-de~Bœuf,  puis  rue  Cheravoie  ; 
le  4  mars  1807,  elle  mourut  rue  du  Pont-Saint- 
Nicolas  (n°  375):  outre  un  de  ses  beaux-fils,  un 
perruquier  est  témoin  à  son  acte  de  décès. 

Du  couple  Somzé-Paquay  : 

1 1  2  |  3  |  4  |  Thérèse-Josèphe,  baptisée  le  5  novembre  1783,  (ii°  degré) 
qui  épousa  avant  1807,  Joseph  Pyls,  tailleur, 
rue  du  Champion;  elle  mourut  en  1847,  rue 
du  Vertbois,  et  les  témoins  à  son  acte  de  décès 
sont  Gilles-Joseph  Donneux,  serrurier,  son 
gendre,  et  un  ébéniste.  Elle  avait  recueilli  chez 
elle  ses  frères  Jacques-André ,  journalier,  et 
Jacques-Joseph  (Voir  plus  loin). 

1 1  2  |  3  |  4  |  Catherine-Josèphe ,  baptisée  le  7  septembre  (id.) 
1785,  qui  était  blanchisseuse,  rue  de  la  Cas- 
quelle,  épousa  en  1807,  Jean-Lambert-Guil- 
laume Humblet,  tailleur,  rue  Tête-de-Bœuf; 
les  témoins,  dont  trois  de  la  famille  de  1  épouse, 
sont  des  cordonniers  et  des  tailleurs,  de  la  rue 
de  la  Casquette  et  de  la  rue  Gérardrie,  dont 
quelques-uns,  de  même  que  le  mari,  ne  savent 
écrire.  Les  époux  s'établirent  ?me  Bergerue,  et 
l'épouse  avec  deux  jumeaux  auxquels  elle  venait 
dedonuer  le  jour,  mourut  en  1826,  rue  du  Cru- 
cifix (n°  721):  les  témoins  à  son  acte  de  décès 


—  54  — 

sont  un  employé  des  hospices  et  un  relieur  de 
la  rue  du  Champion. 

(ne  degré)    l  |  2  |  3  |  4  |  Jacques-Joseph  Sorazé,  baptisé  le  26  juin  1789, 

d'abord  recueilli  chez  sa  sœur,  l'épouse  Pyls, 
puis  ouvrier  en  tabac,  rue  Cheravoie,  n°  476  ; 
à  Tâge  de  27  ans,  il  épousa  Marie-Dieudonnée 
Habla,  âgée  de  38  ans,  fille  d'un  perruquier 
établi  dans  la  même  maison,  et  précédemment 
rue  de  l'Agneau. 

Elle  avait  été  servante  chez  son  beau-frère 
Michel  Evrard,  vendeur  de  bière  en  détail, rue 
Sur-Meuse.  Les  témoins  à  l'acte  de  mariage  du 
25  juin  1817,  sont,  outre  deux  oncles  de  l'époux, 
un  tailleur  et  un  relieur  de  la  rue  Cheravoie  ; 
l'époux,  son  aïeul,  André  Paquay  et  trois  des 
témoins  déclarent  ne  savoir  écrire. 

En  secondes  noces,  Jacques- Joseph  Somzé,  alors 
peintre  en  bâtiments,  épousa  le  16  mai  1830, 
Anne-Èlisabeth  Dengis  (veuve  d'un  tonnelier, 
Joseph  Brons,  rue  des  Rewes),  puis  blanchis- 
seuse, rue  Sur-le-Mont,  fille  d'un  journalier, 
précédemment  portefaix,  rue  des  Rewes.  Té- 
moins: quatre  journaliers,  dont  deux  frères  et 
un  beau-frère  de  l'épouse;  les  époux,  comme  les 
témoins  frères,  déclarent  ne  savoir  écrire.  Té- 
moins aux  actes  de  décès  des  époux  :  un  employé, 
un  portefaix,  neveu  de  la  femme,  ne  sachant 
pas  signer,  et  deux  graveurs,  l'un  neveu. 

Du  coux>le  Somzé-Habla  : 

(i*o  degré)    1  |  2  |  3  |  4  |  5  |  Jacques-Joseph  Somzé,  né  à  Liège  le  25  no- 
vembre 1817,  était  tailleur,  rue  des  Tan- 


55  — 


neurs,  et  il  épousa,  le  25  novembre  1858, 
Léocadie  Pillette,  veuve  Dumont,  qui  habi- 
tait même  rue.  Témoins  :  trois  graveurs  et 
un  comptable,  et  à  l'acte  de  naissance  d'un 
enfant,  en  1868,  un  graveur  et  un  cordonnier. 
Les  époux,  d'abord  domiciliés  rue  Barbe- 
d'Or,  s'établirent  en  Souvei^ain-Pont,  puis 
rue  du  Méry. 

Du  couple  Somzé- Pillette  : 

t]2|3|4|5|6|  Louis- Victor-Edouard  Somzé,  né  le  22    (i3«  degré) 

août  1859,  ouvrier  tailleur; 

Louise-Elisabeth  Somzé,  née  le  30  avril 
1862,  couturière  ; 

Jean-Henri-Victor  Somzé,  né  le  27  avril 
1865,  ouvrier  tailleur. 

Les  témoins  aux  actes  de  naissance, sont 
un  tourneur,  trois  ébénistes,  un  comp- 
table et  un  cabaretier. 

1  1  2  |  3  |  4  |  5  |  Jacques -Joseph  Somzé-Pillette,  père  de  ces 

enfants,  est  domicilié  depuis  1 880,  rue  Grande- 
Bêche  (n°  1214). 


II.  Du  couple  Somzé-Futvoye  : 

Catherine  Somzé,  née  le  5  octobre  1692,  alla  habiter  le 
Béguinage  du  Ventaz  (Saint-Thomas),  où  en  1736,  elle  est 
qualifiée  faiseuse  de  cordons  de  chapeau  ;  elle  habitait 
une  chambre  avec  Françoise  Bodeux,  lavandière.  Elle 
mourut  célibataire  en  1757,  à  Saint-Nicolas  Outre-Meuse. 

IV.  Du  couple  Somzé-Simonis  : 

1°  (Anne-)Êlisabeth  Somzé,  baptisée  le  2  septembre  1759, 
épousa  le  13  avril  1789,  Lfimbert  Leblanc,  qui  fut  employé 


tour 
du  trlMfeul 

(6«  degré) 


Grand'tanfe 

(4«  degré) 


—  56  — 

des  États.  Elle  mourut  rue  Hocheporte,  n°  779,  et  les 
déclarants  à  son  acte  de  décès  du  21  vendémiaire  an  VII, 
sont  un  tailleur  et  un  marbrier,  habitant  la  même  maison 
et  la  maison  voisine  ;  ils  déclarent  ne  savoir  écrire. 

Grand-oncle        1°  Jean-Baptiste  Somzé,  baptisé  le  24  avril  1767  ;  il  fut 

(4e  degré) 

tourneur  et  habitait  la  rue  des  Tourneurs.  Il  épousa,  en 
1798,  Marie-Thérèse  Delchef,  fille  d'un  touimeur  de  la  rue 
des  Tourneurs. 

L'époux  ni  l'épouse  ne  savent  écrire  ;  mais  parfois  le  pre- 
mier dessine  une  signature. 

Aux  actes  de  cette  branche  de  la  famille,  comparaissent 
comme  témoins,  un  boutonnier,  rue  de  Gueldre,  des  tour- 
neurs,  etc. 

Du  couple  Somzé- Delchef: 

Cousin  germain  1  |  Marie  -Thérèse  Somzé,  qui  épousa,  le  16  septembre  1829, 
(50  degré)  Pi  erre-Charles -Joseph  Van  den  Berg,  tailleur,  fils  d'un 
tailleur,  du  faubourg  Saint- Léonard.  Témoins  :  un 
tourneur  et  un  commissionnaire  de  la  rue  Derrière- 
Saint-Thomas,  beaux-frères  de  l'époux,  un  fondeur  en 
cuivre  du  môme  faubourg,  et  un  armurier  du  fau- 
bourg Vivegnis.  Ces  deux  derniers  témoins,  comme  le 
père  de  l'épouse,  déclarent  ne  savoir  écrire. 

"L'époux  est  plus  tard  qualifié  musicien,  au  faubourg 
Saint-Léonard, 

(De  ce  mariage  est  issu,  entre  autres,  Joseph  Van  den 
Berg,  tourneur,  rue  Lèopold ',  puis  généalogiste,  rue  du 
Saint-Esprit). 

Cousin  germain  1  |  Gilles-Joseph  Somzé,  né  le  22  mai  1799,  tourneur,  rue 

(5d«Mdegré)        des  Tourneurs,  qui  épousa,  le  20  avril  1833,  Marie-Anne 

Donnay,  fille  d'un  fondeur  en  fer,  à  la  Boverie.  Les 


—  57  — 

témoins  au  mariage  sont  :  Van  den  Berg,  oncle,  ci-dessus, 
un  Donnay,  cultivateur,  à  la  Boverie,  un  journalier  et 
un  tourneur.  Ceux-ci,  comme  la  mère  de  l'épouse, 
déclarent  ne  savoir  écrire. 

Témoins  aux  actes  de  cette  branche,  outre  des  parents, 
des  tourneurs,  un  serrurier,  un  horloger,  un  tonne- 
lier, un  cordonnier,  dont  tel  ou  tel  ne  sait  écrire. 

Du  couple  Somzé-Donnay  : 

1  I  2  |  Marie-Thérèse-Charlotte    Somzé,   couturière,  qui 

épousa,    le    17   août    1861,  Pierre-François  Kicken,       Cousin 
peintre  en  bâtiments,  rue  des  Tourneurs.  Témoins,     Je  dêg^T  " 
outre  un  Somzé,  frère,  deux  tailleurs  et  un  litho- 
graphe. La  mère  de  l'époux  déclare  ne  savoir  signer. 

i  I  2  |  Marie-Josèphe  Somzé,  giletière,  qui  épousa,  le  14  (W.) 
septembre  1867,  Joseph -Jean -Lambert  Maréchal,  tail- 
leur de  limes,  fils  d'un  maçon  de  Beyne-Heusay.  Té- 
moins, outre  un  Somzé,  tourneur  en  bois,  Kicken, 
beau-frère,  Etienne  Blavier,  oncle,  maçon,  un  armu- 
rier. Le  père  et  la  mère  de  l'époux,  ainsi  que  la  mère 
de  l'épouse,  déclarent  ne  savoir  signer. 

1  I  2  I  Marie- Thérèse-Augustine  Somzé,  modiste,  qui  épou-  (M.) 
sa,  le  18  avril  1868,  Jules-Joseph  Dechamp,  tonnelier, 
)*ue  des  Tourneurs,  fils  d'un  scieur  de  long. 
Témoins,  outre  un  Somzé,  les  deux  beaux-frères  Kic- 
ken et  Maréchal,  Adolphe  Dechamp,  frère,  menuisier. 
La  mère  de  l'épouse,  le  père  et  la  mère  de  l'époux 
déclarent  ne  savoir  signer. 

l  !  2  |  Joséphine-Marie  Somzé,  rue  du  Stalon,  épousa,  le        (id.) 
14  octobre  1876,  Joseph-Léopold  Lambotte,  menuisier, 
faubourg  Saint-Laurent,  fils  d'un  professeur  de 


—  58  — 

musique  de  Rochefort.  Témoins  :  deux  Somzé,  un 
peintre  de  Pepinster,  et  un  menuisier  de  Lowaige. 
La  mère  de  l'épouse  déclare  ne  savoir  signer. 

Devenue  veuve,  elle  est  qualifiée  journalière,  habite 
rue  du  Stalon,  n°  10,  et  épouse  Henri-Thomas  Lavalle, 
ouvrier  de  fabrique,  même  maison. 

Les  époux  Dechamp-Somzé  (le  mari  étant  alors 
brasseur)  demeuraient  en  1880,  rue  Sur-la-Fontaine, 
dans  la  même  maison  que  la  fripière  Jarbeau.  Puis 
on  rencontre  la  femme  qualifiée  servante,  rue  du 
Stalon,  en  1 883,  ex-ouvrière  de  fabrique,  rue  Sainte- 
Julienne,  en  1885  ;  à  ces  deux  dates,  il  est  officielle- 
ment constaté  que  cette  personne  a  des  notions  con- 
fuses sur  la  propriété  et  le  domicile. 

cousin       i  I  2  |  Jean-Baptiste  Somzé,  négociant,  rue  des  Tour- 
"^degré^11  neurs,  épousa,  le  8  janvier  1876,  Anne-Marie- Fran- 

çoise-Louise-Alexandrine  Roufosse,  fille  d'un  employé, 
à  qui  elle  dut  faire  les  soumissions  respectueuses  de  la 
loi.  Témoins  :  deux  Somzé,  un  cultivateur,  oncle,  un 
charron. 

(id.)  1  |  2  |  Alexis-Gilles-Joseph  Somzé,  garde-convoi  au  che- 
min de  fer,  époux  de  Marie- An  toi  nette  Wilmart,  avec 
laquelle  il  s'établit  faubourg  Sainte-Marguerite,  n° 
157.  Témoins  à  divers  actes  de  sa  famille,  Begasse, 
brossier,  Habrant,  lithographe,  Delhasse,  mécani- 
cien, Thy s,  magasinier,  Vandeluck,  aubergiste;  ce 
dernier  déclare  ne  savoir  signer. 

Grand-oncle       2°  Jean- Jacques  Somzé,  ouvrier  brossier,  qui  épousa  Anne 

(4  e  dcffré) 

Bodiot,  à  Petit-Han  (Luxembourg),  où  son  fils  Bernard  (voir 
ci-après),  fut  baptisé  le  15  novembre  1789.  Jean- Jacques 
Somzé,  au  début  de  son  mariage,  acquit  deux  petites  mai- 


—  59  — 

sons,  rue  de  ta  Madeleine  (i);  mais  il  déclina  rapidement  ; 
car  en  1791  on  le  retrouve  ouvrier,  t*ue  de  la  Salamandre. 
En  1811,  au  décès  de  sa  femme,  rue  Derrière-le-Palais, 
n°  449,  les  témoins,  un  cordonnier  et  un  tailleur,  déclarent 
ne  savoir  écrire. 

Il  se  remaria,  le  9  septembre  1812,  avec  Marie-Jeanne 
Stéphany,  de  la  rue  Poliérue,  veuve  en  secondes  noces, 
depuis  le  29  germinal  an  XI,  de  François-Joseph  Viellevoye, 
imprimeur,  mort  à  Herstal,  à  l'âge  de  84  ans.  Témoins  au 
mariage,  outre  le  fils  du  premier  mariage  :  un  orfèvre  de 
la  rue  Pierreuse,  un  perruquier  de  Près-les-Mineurs  et 
un  menuisier  de  la  rue  Volière. 

En  1823,  on  le  retrouve  comme  manœuvre,  rue  Table- 
de-Pierre.  Il  mourut  le  29  décembre  1833,  non  chez  lui, 
mais  rue  Grande-Bêche  (n°  1214)  ;  déclarants  :  un  culti- 
vateur, rue  Grande- Bêche,  un  vannier,  au  Pont-Saint- 
Xi  colas. 

Du  couple  Somzè-Bodiot  : 

l  I  Bernard  Somzé,  son  fils  du  premier  lit,  était  ouvrier  Cousin  germain 
brossiei\  rue  Table-de-  Pierre,  et  alla  habiter  la  rue  Pier-     (5?Mdegré) 

-  reuse,  où  il  épousa,  le  12  décembre  l8l0,Marie-Èlisabeth 
Lambotte,  tricoteuse,  fille  d'un  journalier.  Témoins  : 
deux  cordonniers,  un  perruquier,  un  orfèvre  de  la  rue 
Pierreuse,  etc.  ;  l'épouse,  les  père  et  mère  déclarent  ne 
savoir  écrire.  Bernard  Somzé  abandonna  ses  enfants  qui 
furent  portés  comme  orphelins  dans  les  registres  de  la 
population  où  se  trouve  l'annotation  suivante  :  *  le  père 
vit  errant  et  vagabond.  »»  Il  revint  pourtant,  le  9  juillet 
1830,  à  Liège,  où  l'autorité  compétente,  le  20  août  1847, 

(1)  Embrevures,  t.  IV,  p.  409;  Œuvres  des  échevins,  du  15  avril  au  7 
juillet  1708  ;  Protocoles  du  notaire  Cambresier,  du  3  juin  1788. 


—  60  — 

lui  décerna  le  titre  de  mendiant  de  porte  en  porte.  Il 
mourut  en  la  commune  de  Reckheim,  et  un  extrait  de 
son  acte  de  décès  fut  inséré  dans  les  registres  de  l'état 
civil  de  Liège,  en  vertu  de  Part.  80  du  Code  civil. 

Du  couple  Somzé-Lambotte  : 

OousJn  1  I  2  |  Le  sort  des  enfants,  les  prétendus  orphelins  recueil* 
(ô«  dêgrï)  l*s  c^iez  leur  tante,  la  veuve  Lambotte,  botresse,  rue 

Pierreuse,  ne  fut  pas  moins  digne  de  pitié. 

Une  fille  Catherine,  née  en  1812,  rue  du  Crucifix 
(n°  721),  mourut,  le  9  juillet  1830,  rue  Pont-Saint- 
Nicolas  (n°  375),  alors  que  son  père  était  porté  comme 
absent. 

Un  fils,  Jacques,  avait  obtenu  le  même  brevet  de 
mendiant  déporte  en  porte,  le  2  février  1847. 

Les  témoins  aux  actes  de  cette  branche  de  la  famille 
Somzé,  sont  un  boutonnier,  ami  du  père,  un  journa- 
lier (oncle),  un  peintre  en  bâtiments,  un  cocher, 
rue  de  ÏÉtuve,  un  tisser'and,  me  de  la  Sirène,  plu- 
sieurs ne  sachant  écrire. 

Aitui  V.  Couple  Somzé- Polain.  A  plusieurs  actes  relatifs  à 

des  membres  de  cette  branche,  figurent  comme  témoins  : 
Pierre-Joseph  Trillet,  cordonnier,  rue  du  Cimetière,  ami 
du  père,  Joseph  Rêsimoni,  journalier,  Nicolas  Bruger,  au- 
bergiste, Louis  Bovy,  journalier,  trois  tourneurs  :  J.-Ch. 
Devillers,  J.-Jos.  Ansay,  Hub.  Durbuy,  ces  six  derniers  de 
la  rue  des  Tourneurs,  Jupille,  coutelier,  rue  du  Stalon, 
Démange,  marchand,  rue  du  Champion,  Mestrez,  perru- 
quier, et  Frenay,  tnécanicien,  Sur-la-Batte,  Fouarge, 
tailleur,  rue  de  la  Madeleine,  Bruyère,  tailleur,  rue 
Saint-Jean,  Mosbeux,  journalier,  Robert,  tourneur;  plu- 
sieurs de  ces  témoins  déclarent  ne  savoir  écrire. 


—  61  — 

De  ce  couple,  provinrent  : 

1°  Anne-Barbe  Somzé,  née  le  20  février  1803,  rue  des  Tan* 
Tourneurs  :  témoins,  un  tourneur  et  un  faiseur  de  pa- 
rapluies, même  rue.  Elle  épousa  le  10  décembre  1823, 
Toussaint-Nicolas  Cabolet,  maçon,  rue  Sur-Meuse,  fils  de 
Servais  Cabolet,  tailleur.  Outre  deux  oncles  brossiers,  les 
témoins  sont  un  journalier  et  un  frère  de  l'épouse,  tail- 
leur, rue  Hors- Château.  L'épouse  et  sa  mère  déclarent 
ne  savoir  écrire.  Après  son  mariage,  Cabolet  devint  pla- 
fonneur. 

Anne-Barbe  Somzé,  devenue  veuve  en  1839,  demeurait 
rue  Devant-la-Madeleine  et  épousa,  le  6  décembre  1844,  à 
l'âge  de  41  ans,  Léonard  Derkenne,  âgé  de  26  ans,  serru- 
rier, Mont-Saint-Martin  (dont  le  père  avait  été  marchand 
dweau-de-vie  en  détail,  rue  de  la  Casquette).  Elle  et  son 
époux  déclarent  ne  savoir  écrire.  Témoins  :  un  orfèvre, 
un  négociant,  un  entrepreneur  et  un  pharmacien. 

Elle  mourut,  rue  Devant-la-Madeleine,  le  7  novembre 
1850.  Témoins  :  un  neveu  Mahy  (ci-après)  et  un  cabaretier 
qui  déclare  ne  savoir  signer.  A  son  décès,  elle  est  quali- 
fiée colporteuse. 

2°  Anne-Catherine-Charlotte  Somzé,  née  le  30  novembre  (M.) 
1813,  rue  des  Tourneurs.  Elle  épousa  le  18  août  1836, 
Thomas-Joseph  Evrard,  tailleur,  rue  des  Tourneurs. 
Témoins  :  deux  frères,  un  oncle,  plus  un  coiffeur,  frère  de 
Fépoux.  Elle  mourut,  en  1844,  rue  du  Stalon.  Déclarants  : 
un  frère  et  Théodore  Evrard,  lithographe,  beau-frère. 

3°  Matthieu- Henri  Somzé,  né  le  7  novembre  1706.  Il  fut       Oncle 
brossier,  rue  des  Tourneurs  et  épousa,  en  1818,  Gertrude- 
Joséphine  Durant,  fille  de  Joseph  Durant,  ouvrier  drapier, 
rue  Saint- Gangulphe.  Témoins:  deux  oncles,  un  Somzé, 


—  62  — 

brossier,  Jean  Polain,  perruquier,  plus  Louis  Durant, 
cartier,  rue  Hors-Château,  frère  de  l'épouse,  et  un  cor- 
donnier,  de  la  rue  de  la  Wache.  L'époux,  son  père  et  les 
deux  derniers  témoins  déclarent  ne  savoir  écrire.  Au 
décès  de  l'époux,  le  11  août  1850,  les  témoins  sont  un  ser- 
rurier et  un  menuisier.  Parmi  les  témoins  des  actes  de 
la  famille,  on  rencontre  un  cabaretier,  un  armurier, 
Jean  Bouquet  (beau-frère),  tailleur,  de  la  rue  du  Chaffbur 
(avant  rue  Matrognard),  un  sergent-major  des  pom- 
piers, un  tourneur,  un  journalier,  un  maçon,  un  serru- 
rier, un  menuisier,  un  cafetier,  plusieurs  ne  sachant 
écrire. 

Du  couple  Somzé-Durant  : 

cousin  gtrfnain  1  I  Mathieu-Henri  Somzé,  né  le  11  mars  1819.  Il  fut  égale- 
**  ment  brossier,  rue  des  Tourneurs  ;  il  épousa  Marie- 

Èlisabeth-Françoise  Mahy,  fille  des  époux  Jean-Joseph 
Mahy,  négociant,  place  du  Marché,  et  Marie-Catherine 
Hozay,  sœur  d'un  professeur  de  musique.  Au  mariage 
du  30  janvier  1844,  figurent  comme  témoins,  deux  oncles 
négociants,  et  des  parents  de  l'épouse,  un  employé  au 
chemin  de  fer  et  un  chirurgien. 

Cette  branche  de  la  famille  Somzé  fut  d'assez  bonne 
venue:  au  mariage  des  enfants,  assistent  des  témoins 
n'appartenant  plus  aux  classes  infimes  :  des  ingénieurs, 
dont  Léon  Somzé,  un  colonel,  un  notaire,  un  médecin, 
etc.  Mais  Mathieu-Henri  Somzé  lui-même,  ne  se  maintint 
pas  à  ce  niveau  :  en  secondes  noces,  il  épousa,  le  26 
décembre  1867,  Clémentine  Sappin,  fille  d'un  meunier  de 
Seraing.  Témoins  :  un  frère  de  l'épouse  qui  était  méca- 
nicien,un  architecte,  Joseph  Chevolet,  cousin  de  l'époux, 
plus  deux  employés.  Le  père  de  l'épouse  déclare  ne  sa- 


—  63  — 

voir  signer.  De  ce  mariage  naquit  un  enfant  le  13  juin 
1868  ;  témoins  à  l'acte  de  naissance,  deux  commission- 
naires, dont  le  second  déclare  ne  savoir  signer. 

Au  décès  de  Mathieu-Henri  Somzé,  en  1869,  les  décla- 
rants sont  Mahy,  le  professeur  de  musique,  plus  Joseph 
Wérix,  aide  au  cimetière. 

VI.  Ayant  son  mariage  avec  la  mère  de  M.  Léon  Somzé,  Femme  do 
Jean-Henri-Laurent  Somzé  avait  épousé,  le  17  novembre 
1830,  Joséphine  Drouin  qui,  en  1828,  était  journalière- 
couturière,  fille  de  feu  Drouin,  cabaretier,  et  de  Marie- 
Marguerite  Mawet;  celle-ci,  devenue  veuve,  fut  cabare- 
Hère,  au  Pot  d'Étain,  n°  76,  rue  Derrière-le- Palais. 
Étaient  témoins  au  mariage:  Henri  et  François  Drouin, 
frères  de  l'épouse,  tailleurs  de  limes,  rue  Derrière-le- 
Palais,  Matthieu  Somzé,  brossier,  rue  des  Tourneurs,  et 
Nicolas  Cabolet,  déjà  cité,  alors  plafonneur,  rwe  Derrière- 
la- Madeleine,  l'un  frère,  l'autre  beau-frère  de  l'époux.  Le 
père  de  l'époux  déclare  ne  savoir  écy%ire. 

A  l'époque  de  son  mariage,  Joséphine  Drouin  habitait  rue 
Neuve,  nom  que  portait  le  prolongement  de  la  rue  Der- 
rière-le-Palais. 

Le  conseil  de  famille  qui  statua  sur  l'autorisation  pour 
mariage  accordée  à  Joséphine  Drouin,  orpheline  mineure, 
était  composé  de  Henri  et  François  Drouin,  tailleurs  de 
limes,  rue  Derrière-le-Palais,  de  quatre  beaux-frères  : 
Gérard- Auguste  Etienne,  relieur,  rue  Sur- Meuse,  Fran- 
çois Payant,  bijoutier,  rue  Neuvice,  Pierre  Killis,  caba- 
retier, rue  De)*rièrele-Palais>  Jean  Redouté,  portefaix, 
même  rue.  Le  tuteur  de  l'impétrante  était  Louis  Lalieu, 
peintre  en  bâtiments,  i%ue  Saint -Antoine. 

Les  autres  hôtes  de  la  maison  habitée  par  Joséphine 
Drouin  en  1828,  étaient  François  Payant,  alors  journalier- 


—  64  — 


consanguine 

(ta  degré) 


bijoutier  chez  Piette,et  Jean  Redouté  (dit  le  C 
tefaix,  époux  de  deux  de  ses  sœurs,  qualifié 
ment  :  couturière,  modiste  chez  Lambermon 
Henri  Drouin,  au  sujet  duquel  les  curieux  pour 
des  détails  dans  les  registres  de  population  de  Y 

Ce  dernier  figura  comme  témoin  au  mariage 
Léon  Somzé;  quant  à  Jean  Redouté  (dit  le  Cosaq 
son  mariage,  il  habitait  la  rue  Matrognard,  avec 
Thomas  Redouté, porte  faix,  et  à  son  mariage  co 
comme  témoins  ses  frères  Jacques  et  Thomas 
journaliers,  rue  Sur-le-Mont  et  rue  Matrogn 
autre  témoin  était  Thomas  Patron,  journalier, 
Gueldre,  sans  doute  de  la  famille  des  Patron, 
membre,  portefaix,  au  Chaffour,  fut  allié  aux 
cités  plus  haut. 

Les  Redouté  avaient,  si  Ton  peut  recourir  à  c 
mots,  une  réputation  digne  de  leur  nom,  en  wallon 
(le  redouté).  Jean,   le   Cosaque,   ses   frères,  et 
membres  de  la  même  famille,  pouvaient  impunéme 
qualifiés  de  batailleurs  d'habitude. 

Joséphine  Drouen,  épouse  Somzé,  alors  domicili 
Sur-Meuse,  n°  373,  donna  le  jour,  le  19  septembre  l 
une  fille  Anne-Henriette.  Les  témoins  à  l'acte  de  nai 
sont  Denis-François  Rensonnet,  sans  profession,  rue 
rière-la-Madeleine  et  un  tourneur  de  la  même  rue. 

Le  tableau  ci  en  regard  établit  la  véritable  généa 
des  Somzé  à  Liège. 


mSonMfôe, 


IT  Sont,  VM, 


=ïtt-tuî.  Uiu>: 


cwwfmr  r» 
on.tj 

litqvj-lrs.!,},  s 


IWflW-JofcjiU., 
la.,1 


I  Somzé,  4669, 

'ONCELET,  4703, 


[V  Somzé,  4704, 

5  ROUHENME,  4726, 

Je  danse  pauvre. 


François  Somzé,  4728, 

=  M»«-Élis.  Laurent?,  4754, 

perruquier. 


I,         Thérèse-Joséphine  Somzé,  4760,    Pierre- Dieudonné  Somzé,  4774, 
182,    =  4°  François  Beau  mont,  4776,     =  M '«-Rosalie  Clepers,  1840, 
couvreur  en  ardoitet.  coiffeur,  etc. 

=  2°  Michel  Bory,  4791, 
armurier. 


|3,     Jacques -Joseph  Somzé,  4789, 
;i,      =M^-Ddn*«HABLA»4847, 
ouvrier  en  tabac. 


Catherine-Joscphe 

Somzé,  4785, 

=  Gm«  Humblet,  1816, 

tailleur. 


Jacques-Joseph-Victor  Somzé,  4847, 
=  Léocadie  Pillette,  4858, 
tailleur. 


(Enfants). 


(Enfants  du  nom  de  Somzé). 
Voy.  ci-dessus. 


—  65  — 

RÉSUMÉ  ET  CONCLUSION 

Pendant  plus  de  trois  siècles,  la  famille  Somzé  a  pu  être 
suivie  pas  à  pas. 

Durant  cette  longue  période,  elle  a  jusque  dans  ces  tout 
derniers  temps,  occupé  des  positions  médiocres. 

Souvent  classés  dans  la  population  indigente,  et  même 
nécessiteuse,  ses  membres  et  les  individus  qui  ont  été  alliés 
à  la  famille  Somzé  par  mariage  (1),  ne  se  sont  point  élevés 
au-dessus  de  la  position  d'artisans,  boutiquiers,  etc.,  et  on 
les  retrouve  qualifiés,  dans  les  actes,  de  la  manière  sui- 
vante :  barbier,  bijoutier,  blanchisseuse,  botresse,  boucher, 
brossier,  cabaretier,  cartier,  cartonnier,  cigarier,  coiffeur, 
couturière,  cultivateur,  doreur,  drapier,  fondeur,  journa- 
lier, magon,  maître  de  danse,  manœuvre,  maraîcher,  mar- 
chand de  tabac,  menuisier,  modiste,  musicien,  ouvrier,  per- 
ruquier, plafonneur,  portefaix,  porteur  de  billets,  servante, 
tailleur  de  limes,  teinturier,  tourneur,  tricoteuse,  etc.,  etc. 

C'est  à  peine  si  tel  ou  tel  d'entre  eux  atteint  la  position 
Remployé;  tel  autre,  dans  ses  vieux  jours,  après  avoir  été 
coiffeur  et  teinturier,  est  cependant  qualifié  de  rentier... 

La  plupart  d'entre  eux  habitent  les  rues  les  plus  pauvres 
et  les  plus  étroites  de  Liège,  dont  plusieurs  supprimées  ou 
élargies  :  les  rues  de  l'Ancre,  du  Chaffour,  du  Champion, 
Cheravoie,  Derrière-le-Palais,  de  Gueldre,  Matrognard,  du 
Pied-de-Bœuf,  Pierreuse,  des  Rewes,  de  la  Rose,  Saint- 
Gangulphe,  Salamandre,  de  la  Sirène,  Sur-le-Mont,  des 
Tourneurs,  Volière,  etc.,  etc. 

Dans  les  maisons  qu'ils  occupent,  il  y  a  le  plus  souvent 

(l)  On  omettra  les  autres  alliés  ainsi  que  les  témoins,  généralement  des 
parents  ou  amis  ;  sinon  toute  la  nomenclature  des  professions  non  libérales 
•figurerait  ici,  pour  ainsi  dire,  et  il  faut  bien  s'arrêter  a  un  moment  donné. 


—  66  — 

un  grand  nombre  d'autres  habitants  de  la  plus  basse  classe. 

Les  nécessités  du  langage  où  Ton  doit  éviter  les  termes 
impropres,  amènent  parfois  sur  les  lèvres  des  expressions 
difficiles  à  remplacer  :  on  est  entraîné  à  prononcer  ici  celle 
de  «  parvenu  »,  en  parlant  de  M.  Léon  Somzé. 

Mais  cette  expression  sera  présentée  d'une  manière  tout 
euphémique:  parvenu,  c'est  la  personne  qui  s'est  élevée  à 
un  rang  de  beaucoup  supérieur  à  celui  dans  lequel  elle  est 
née,  qui  est  sortie  de  l'obscurité  pour  se  mettre  en  pleine 
lumière.  Dans  ce  sens,  c'est  un  titre  :  il  exprime,  dit 
Larousse,  l'effort  heureux  et  victorieux,  l'obstacle  sur- 
monté, la  route  parcourue,  la  montagne  franchie  et  ses 
plus  hauts  sommets  conquis. 

A  cet  égard,  bien  certainement,  M.  Léon  Somzé  est  un 
parvenu,  et  il  aurait  mauvaise  grâce  de  s'offenser  de  la 
qualification. 

Comme  le  dit  une  sorte  d'autobiographie  de  M.  Léon  Somzé 
(publiée  dans  l'Illustration  européenne),  il  a  eu  «  le  bon- 
heur qui  s'attache  à  l'audace  persévérante.  *» 

Mais,  quand  on  est  parvenu,  grâce  à  la  Fortune  fautrice 
des  audentes,  il  est  difficile  de  se  dégager  de  l'idée  que  tout 
réussit  à  qui  a  pu  se  procurer  argent,  position,  influence  : 
pour  un  peu,  on  disposerait  des  emplois  publics  à  l'effet  d'en 
récompenser  les  affldés,  ou  d'en  priver  les  récalcitrants... 

Cependant  l'argent,  la  position,  l'influence  ne  peuvent 
rien  contre  la  justice,  l'opinion,  la  science. 

La  justice,  par  les  remarquables  décisions  du  tribunal  et 
de  la  Cour  de  Bruxelles,  a  opposé  une  barrière  infranchis- 
sable à  la  revendication  du  nom  de  «  de  Somsée.  » 

L'opinion  publique,  formée  par  les  renseignements  des 
contemporains  et  les  traditions  des  devanciers,  a  refusé  de 
sanctionner  la  prétention  qui  a  été  rudement  secouée,  non 


—  07  — 

seulement  par  la  presse  quotidienne,  mais  même  dans  des 
livres  destinés  à  vivre  (1). 

Enfin  la  science,  à  l'aide  des  recherches  généalogiques  ici 
consignées,  est  parvenue  à  renverser  complètement  l'édifice 
déjà  ébranlé,  et  à  ranger  les  Somzé  parmi  les  «petites  gens  » 
de  Liège. 

Or,  les  roturiers  enrichis  qui  renient  leur  origine,  pour 
se  donner  la  maigre  satisfaction  d'être,  par  les  valets, 
annoncés  dans  les  salons  sous  un  nom  d'apparence  nobi- 
liaire, s'amoindrissent  et  prêtent  au  ridicule. 

Le  plébéien  aujourd'hui  peut  arriver  légitimement  à  tout  ; 
il  ne  doit  pas  oublier  que  sous  notre  régime  d'égalité,  il  y  a 
place  aux  positions  les  plus  élevées,  pour  l'illustration  per- 
sonnelle, fruit  et  récompense  du  travail  :  cette  illustration 
là  n'est  pas  inférieure  à  celle  de  la  noblesse  transmise  par 
les  ancêtres. 

M.  Léon  Somzé  eût  eu  un  beau  rôle  à  jouer  si,  à  l'occasion 
du  bruit  qui  s'est  fait  autour  de  sa  réclamation,  il  avait 
publiquement  dit  ne  pas  désavouer  les  positions  modestes 
occupées  par  ses  aïeux,  pendant  trois  siècles.  Les  rieurs 
ne  seront  jamais  du  côté  de  ceux  qui  reprocheront  à  un 
homme,  parvenu  par  son  travail,  d'être  le  fils  de  ses  œuvres 
et  non  d'une  suite  d'ancêtres;  mais,  le  monde  est  ainsi  fait  : 
les  rieurs  se  retournent  volontiers  contre  ceux  qui  rou- 
gissent de  leur  origine,  surtout  quand  ils  le  font  mal  à 
propos. 

td 

(1)  Voir  chez  Hock,  Liège  au  XIX' siècle  (La  vie),  p.  246,  256,  321,  cer- 
tains traits  relatifs  à  des  Capadosse,  qui  visent  la  famille  Somzé  :  on  y  voit 
uo  vieux  personnage,  «  marchand  de  soies  de  cochon  et  de  brosses,  »  (comme 
l'avait  été  son  père),  commerce  qui  a  prospéré  ;  puis  le  fils  de  ce  personnage 
qui  veut  s'appeler  «  de  Capadoss,  sans  e  à  la  fin.  • 


M k 


—  68  — 

Séance  du  25  juillet  1886 

La  séance  est  ouverte  à  10  heures,  sous  la  présidence  de 
M.  Grand jean. 

Sont  présents  :  MM.  Grandjean,  secrétaire  ;  docteur 
Alexandre,  secrétaire-adjoint;  baron  de  Pitteurs  de  Budin- 
gen,  trésorier;  Couclet,  bibliothécaire;  baron  de  Chestret, 
Eugène  Poswick,  Schoolmeesters  et  Wauters. 

MM.  Helbig,  président  et  J.  L'Hoest,  se  font  excuser  de  ne 
pouvoir  assister  à  la  séance. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  21  janvier  est  lu  et  ap- 
prouvé. 

Les  fascicules  6  et  7  du  tome  II  du  Bulletin  sont  distri- 
bués aux  membres  présents. 

MM.  le  baron  van  Eyll  et  Olivier,  donnent  leur  démission. 

M-.  Charles  Wilmart  est  reçu  membre  à  l'unanimité  des 
suffrages. 

M.  Poswick  demande  qu'on  accélère  la  publication  des 
impressions  décidées  pour  1885,  qui  n'ont  pas  encore  vu  le 
jour  et  il  propose  deux  nouvelles  publications  pour  1887. 

1°  La  Correspondance  des  princes-évôques  avec  Charles- 
Quint  et  Philippe  II,  relative  à  la  neutralité  du  pays  de 
Liège  au  xvie  siècle.  Le  manuscrit  est  terminé  et  prêt  à 
être  livré  à  l'impression. 

2°  Les  Souvenirs  historiques  du  comte  de  Mercy-Argen- 
teau. 

La  Société  désigne  MM.  Alexandre,  Bormans  et  de  Ches- 
tret, pour  faire  un  rapport  sur  la  première  de  ces  proposi- 
tions, à  la  prochaine  séance, 

La  séance  est  levée  à  1 1  1/2  heures. 


—  69  — 

Séance  du  19  septembre  1886 

La  séance  est  ouverte  à  10 1/2  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  Henri  Helbig. 

Sont  présents  :  MM.  Henri  Helbîg,  président  ;  Grandjean, 
secrétaire  ;  docteur  Alexandre,  secrétaire-adjoint  ;  Couclet, 
bibliothécaire;  baron  de  Chestret,  Isidore  L'Hoest,  Eugène 
Poswick,  Schoolmeesters  et  Wauters. 

M.  le  baron  de  Pitteurs  de  Budingen  s'excuse  par  lettre 
de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  25  juillet  1886,  est  lu 
et  approuvé. 

M.  de  Marneffe  adresse  une  lettre  par  laquelle  il  offre  de 
publier  la  Correspondance  politique  des  princes-évêques 
de  Liège,  avec  les  souverains  des  Pays-Bas  au  seizième 
siècle,  à  condition  de  recevoir  vingt-cinq  exemplaires  de 
cette  publication.  La  Société  décide,  à  l'unanimité . des 
membres  présents,  d'accepter  les  propositions  de  M.  de 
Marneffe;  on  ajoutera  à  cet  ouvrage  les  portraits  des 
princes- évoques  de  Liège  dont  il  est  question  dans  cette 
correspondance,  d'après  les  meilleurs  types  qu'on  pourra 
se  procurer. 

L'imprimeur  transmet  une  note  des  impressions  fournies 
à  la  Société.  Celle-ci  charge  M.  Alexandre  de  l'examiner 
avant  de  la  faire  solder  par  M.  le  baron  de  Pitteurs,  tré- 
sorier. 

A  l'unanimité  des  voix,  l'Université  de  Louvain  est  ad- 
mise au  nombre  des  membres  de  la  Société. 

La  séance  est  levée  à  1 1 1/4  heures. 


—  70  — 

Séance  du  17  octobre  1886 

La  séance  est  ouverte  à  10  1/2  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  Henri  Helbig. 

Sont  présents  :  MM.  Henri  Helbig,  président  ;  Grandjean, 
secrétaire;  docteur  Alexandre,  secrétaire-adjoint;  Couclet, 
bibliothécaire;  comte  de  Berlaymont,  Bormans,  baron  de 
Chestret  de  Haneffe,  Demarteau,  Desoer,  Digneffe,  Hock, 
Herman  Lohest,  Pascal  Lohest,  Naveau,  Orban  de  Xivry, 
Eugène  Poswick  et  Schoolmeesters. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  19  septembre  est  lu  et 
approuvé. 

M.  le  baron  de  Pitteurs  et  M.  Isidore  L'Hoest  s'excusent 
par  lettre  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

Il  est  pris  connaissance  de  la  correspondance.  M.  Edgard 
de  Marneffe  remercie  la  Société  d'avoir  accepté  la  propo- 
sition qu'il  a  faite  d'imprimer  la  Correspondance  des 
princes-évêques  de  Liège  avec  les  souverains  des  Pays- 
Bas  au  seizième  siècle,  relative  à  la  neutralité  du  Pays 
de  Liège.  Il  annonce  en  même  temps  le  prochain  envoi  de 
copies  préparées  pour  l'impression. 

L'ordre  du  jour  est  abordé. 

M.  Poswick  exprime  le  regret  de  ce  que  la  convocation  à 
la  séance  pour  laquelle  Messieurs  les  membres  de  la  Société 
sont  réunis,  ne  porte  pas  l'ordre  du  jour. 

M.  le  Président  fait  connaître  que  la  séance  a  particu- 
lièrement pour  objet  de  statuer  sur  la  publication,  par  les 
soins  de  la  Société,  d'un  article  intitulé  :  Une  curiosité 
bibliographique.  Généalogie  des  Somzé. 

M.  Bormans  demande  s'il  est  exact,  comme  on  le  lui  a 
assuré,  que  ce  travail,  déjà  imprimé  dans  le  Bulletin  de  la 
Société,  est  à  la  veille  d'être  distribué. 


—  71  — 

M.  Poswick  répond  affirmativement  à  cette  question  : 
ce  fait  est  très  régulier.  En  effet,  l'article  en  question  a  été 
accepté  par  le  Comité  de  rédaction  du  Bulletin,  comme 
aurait  pu  l'être  tout  autre  article  critique  concernant  une 
publication  quelconque,  soit  historique,  généalogique  ou 
bibliographique. 

Le  Règlement  de  la  Société  laisse  aux  auteurs  la  respon- 
sabilité de  leurs  opinions  et  de  leurs  travaux  ;  le  rôle  du 
Comité  de  rédaction  devait  donc,  dans  cette  circonstance 
comme  dans  d'autres,  se  borner  à  examiner  si  l'article  pré- 
senté était  bibliographique  et  s'il  traitait  un  sujet  liégeois. 

En  résumé,  cet  article  est  la  réfutation  d'un  mémoire 
généalogique,  devenu  public  aujourd'hui  ;  il  ne  porte  pas 
atteinte  à  la  considération  personnelle  de  M.  Léon  Somzé. 
La  haute  personnalité  de  l'auteur  était  d'ailleurs,  aux  yeux 
du  Comité  de  rédaction,  une  garantie  suffisante  qu'il  n'y 
serait  porté  aucune  atteinte  aux  convenances  littéraires, 
ni  enfreint  aux  droits  d'une  légitime  critique. 

M.  Bormans  rappelle  qu'il  a  été  nommé  également  membre 
du  Comité  de  rédaction  chargé  d'examiner  les  articles  des- 
tinés au  Bulletin  de  la  Société  (i).  Il  déclare  cependant  ne 
pas  avoir  été  consulté  sur  l'admission  de  ce  travail. 

M.  Poswick  pense  qu'il  n'était  pas  nécessaire  que  M.  Bor- 
mans fut  consulté  dans  cette  circonstance,  M.  Bormans 
ne  fait  pas  partie  du  Comité  de  rédaction.  S'il  a  été  désigné 
à  cet  effet  au  mois  de  mai  1882,  il  ne  semble  pas  avoir 
accepté  ces  fonctions  ni  le  travail  qui  en  est  la  consé- 
quence. Depuis  quatre  ans  et  demi  il  n'a  pas  été  consulté 
pour  l'admission  des  articles  destinés  au  Bulletin  ;  en  réa- 
lité, il  s'en  est  désintéressé  au  point  que,  quinze  jours  avant 

(1)  Voir  le  Bulletin,  t.  I«r,  p.  118. 


—  72  — 

la  présente  séance,  il  ignorait  ou  avait  oublié  sa  nomi- 
nation du  mois  de  mai  1882.  En  présence  d'une  abstention 
aussi  absolue,  on  devait  assimiler  la  nomination  de  M.  Bor- 
mans  à  beaucoup  d'autres  décisions  prises  par  la  Société, 
et  devenues  caduques  parce  qu'il  n'y  a  été  donné  aucune 
suite. 

M.  Bormans  avoue  que,  voyant  la  direction  de  la  publica- 
tion du  Bulletin  en  des  mains  aussi  zélées  que  celles  de 
MM.  Poswick  et  Alexandre,  il  n'avait  jamais  cru  devoir 
intervenir.  Mais  dans  un  cas  semblable  à  celui  qui  se  pré- 
sente  actuellement  et  dont  ses  collègues  devaient  com- 
prendre toute  la  gravité,  il  eut  désiré  lui  voir  demander 
son  avis.  Cet  avis  aurait  certainement  été  négatif  en 
présence  du  caractère  de  l'article  en  question.  Celui-ci  ne 
présente  ni  intérêt  historique,  ni  intérêt  littéraire.  Il  paraît 
être  écrit  de  manière  à  froisser  plusieurs  personnes  encore 
vivantes,  et  notamment  à  jeter  la  déconsidération  sur  un 
homme  en  vue.  Ce  travail  ne  peut  donc  être  accueilli  par 
une  Société  de  bibliophiles  dont  les  publications  doivent 
rester  étrangères  aux  luttes  religieuses  et  politiques  des 
contemporains.  Vouloir  y  introduire  les  questions  de  cette 
nature,  c'est  porter  atteinte  à  la  fois  au  caractère  et  à  l'es- 
prit de  la  Société. 

M.  Schoolmeesters  croit  devoir  appuyer  l'opinion  émise 
par  M.  Bormans.  Il  n'a  pas  lu  l'article  en  discussion;  mais 
d'après  les  renseignements  qui  lui  ont  été  transmis,  l'article 
ne  rentre  ni  par  son  sujet,  ni  par  son  esprit,  dans  le  cadre 
des  publications  que  la  Société  des  Bibliophiles  a  eu  pour 
objet  d'imprimer  lorsqu'elle  a  été  fondée. 

D'autres  membres,  notamment  M.  Demarteau,  s'ex- 
priment dans  le  même  sens. 

Selon  eux,  la  brochure  dirigée  contre  une  personnalité  en 


—  73  - 

évidence,  dans  un  but  qui  n'a  rien  de  commun,  ni  avec  les 
recherches  historiques,  ni  avec  les  monuments  littéraires  de 
l'ancien  pays  de  Liège,  ne  saurait  avoir  d'intérêt  pour  la 
Société  ;  leur  opinion  est  que  l'article  doit  être  écarté. 

M.  Orban  de  Xivry  trouve  la  publication  proposée  re- 
grettable à  plus  d'un  point  de  vue.  La  discussion  qu'elle 
provoque  menace  déjà  de  troubler  l'harmonie  entre  les 
membres  ;  le  travail  en  cours  ne  répond  en  aucune  ma- 
nière au  but  de  la  Société.  Cette  généalogie  n'intéresse  ni 
l'histoire,  ni  les  beaux -arts;  elle  répond  à  une  brochure 
toute  récente,  mémoire  d'avocat  à  l'appui  d'une  requête  et 
qui  n'était  pas  destiné  au  public.  Si  cette  brochure  ren- 
ferme des  inexactitudes  et  des  erreurs,  cela  ne  peut  inté- 
resser que  la  justice.  Celle-ci  examine,  dit-on,  les  données 
fournies  par  le  généalogiste  complaisant.  Est-il  bien  digne 
de  nous  et  peut-il  nous  convenir  de  donner,  par  la  publi- 
cité du  Bulletin  de  notre  Société,  une  importance  toute 
particulière  au  travail  critique  qui,  paraît-il,  condamne 
ce  complaisant  et  de  peser  ainsi  sur  l'esprit  des  juges 
éventuels  ? 

M.  Orban  n'entend  en  aucune  façon  s'occuper  des  per- 
sonnes ;  c'est  ce  motif  surtout  qui  lui  fait  considérer  la 
publication  proposée  comme  un  précédent  dangereux. 

M.  le  Président  partage  l'avis  exprimé  par  plusieurs  de 
ses  collègues  ;  il  croit  la  publication  proposée,  de  nature 
à  compromettre  l'avenir  et  l'existence  même  de  la  Société. 

M.  Poswick  s'étonne  de  voir  plusieurs  membres  juger  un 
travail  qu'ils  ne  connaissent  pas  et  en  proposer  la  suppres- 
sion. Il  y  a  imprudence  à  prendre  ainsi  une  attitude  sem- 
blant dénoter  plutôt  le  parti  pris  qu'une  opinion  basée  sur 
des  motifs  raisonnes. 

M.  le  comte  de  Berlaymont  croit  devoir  prendre  la  parole 


—  74  — 

à  son  tour  pour  protester  contre  un  jugement  hasardé. 
Il  croit  que,  en  présence  de  la  haute  position  de  l'auteur 
dans  la  magistrature,  on  ne  peut  admettre  les  termes  dans 
lesquels  plusieurs  membres  ont  apprécié  son  article. 

M.  Poswick  donne  lecture  d'une  lettre  de  l'auteur,  par 
laquelle  celui-ci  déclare  assumer  la  responsabilité  de  son 
travail,  et  accepter  pour  lui-même  toutes  les  conséquences 
qu'il  pourrait  avoir  pour  la  Société.  Cette  lettre  restera 
annexée  au  procès-verbal. 

M.  Bormans  réclame  la  lecture  de  l'article.  Celle-ci  per- 
mettra à  la  réunion  de  se  prononcer  en  connaissance  de 
cause  ;  on  pourra  passer  ensuite  au  vote  séance  tenante. 

MM.  Poswick  et  Alexandre  ne  peuvent  consentir  à  ce  que 
les  décisions  prises  par  eux,  en  leur  qualité  de  membres  du 
Comité  de  rédaction  du  Bulletin,  soient  mises  en  question 
et  soumises  à  un  vote  ;  ils  donnent  leur  démission  comme 
membres  de  ce  comité. 

M.  le  baron  de  Chestret  de  Haneffe  s'exprime  en  ces 
termes  : 

L'impression  qui  me  reste  de  la  discussion  que  je  viens 
d'entendre  peut  se  résumer  en  trois  points  : 

1°  La  publication  de  La  généalogie  des  Somzé  me  parait 
opportune  ;  elle  a  sa  raison  d'être  ;  2°  elle  me  paraît  dépla- 
cée dans  le  Bulletin  de  la  Société  des  Bibliophiles  lié- 
geois ;  3°  je  suis  d'avis,  néanmoins,  de  distribuer  cette 
brochure  par  déférence  pour  la  majorité  de  la  Commission 
du  Bulletin  qui  a  cru  pouvoir  en  décider  l'impression. 

La  discussion  étant  close,  M.  le  Président  demande  si  la 
réunion  entend  voter  sur  la  distribution  du  Bulletin,  avant 
de  prendre  lecture  de  l'article  en  litige? 

L'assemblée  se  prononce  affirmativement  ;  il  est  décidé 
que  le  vote  aura  lieu  au  scrutin  secret. 


—  75  — 

La  distribution  du  Bulletin  est  votée  par  neuf  voix  contre 
sept  et  un  bulletin  blanc. 

A  la  demande  de  M.  Bormans,  l'assemblée  décide  d'an- 
nexer le  procès-verbal  de  la  présente  séance  au  Bulletin 
contenant  le  travail  qui  a  fait  l'objet  du  vote  émis. 

M.  le  Président  rappelle  que  déjà,  à  diverses  reprises,  il 
a  prié  ses  honorables  collègues  d'accepter  sa  démission.  La 
résolution  qu'il  a  prise  à  cet  égard  lui  était  dictée  par  des 
motifs  de  santé.  Le  vote  qui  vient  d'avoir  lieu  ne  peut  que 
le  confirmer  dans  sa  détermination.  Il  prie  la  Société  de 
vouloir  bien  procéder  à  son  remplacement  à  bref  délai, 
son  intention  étant  de  ne  plus  occuper  le  fauteuil  de  la  pré* 
sidence  à  l'avenir. 

MM.  Poswick  et  Bormans,  croyant  se  faire  les  organes 
de  leurs  collègues,  prient  M.  Helbig  de  retirer  sa  démis- 
sion, ou  tout  au  moins  de  conserver  ses  fonctions  jusqu'à 
l'expiration  de  son  mandat. 

Celui-ci,  en  remerciant  ses  collègues  de  leur  bienveil- 
lante insistance,  regrette  de  ne  pouvoir  se  rendre  à  leur 
désir. 

La  séance  est  levée  vers  midi. 


V 
OBSERVATIONS 


sca  LE 


GUIDE  DES  CURIEUX  OUI  VISITENT  LES  EU  \  DE  SPA 

db  L.-F.  DETHIER  (i) 


Après  avoir  donné  le  titre  du  Guide  des  Curieux  qui 
visitent  les  Eaux  de  Spa  (*),  M.  Albin  Body,  dans  sa  Biblio- 
graphie spadoise  (3),  ajoute  :  «*  la  deuxième  édition  parut 
à  Liège,  chez  Collardin,  1818,  103  pages,  un  feuillet  de  table 
et  trois  tableaux.  L'éditeur  déclare  dans  son  avis  particu- 
lier que  l'auteur  est  L.-F.  Dethier,  de  Theux.  La  différence 
entre  ces  deux  éditions  ne  porte  guère  que  sur  la  biblio- 
graphie que  Dethier  a  rendue  plus  complète  en  ajoutant 
quelques  notes  critiques  insignifiantes.  Les  trois  tableaux 

(1)  Lauréat-François  Dethier,  né  à  Spixhe,  commune  de  Theux,  le  14 
octobre  1757,  fils  de  Gilles  Dethier,  échevin  de  Theux  et  de  Jeanne-Marie 
Fréon,  est  décédé  audit  Theux,  le  I*' juillet  1843.  Ses  qualités  énumérées 
dans  l'acte  de  décès  sont  :  jurisconsulte  et  avocat,  ancien  membre  du  Corps 
législatif  de  France  (Conseil  des  Cinq  Cents)  et  du  Congrès  national  de  la 
Belgique,  décoré  de  la  Croix  de  fer,  ancien  juge  à  la  Cour  supérieure  de 
Liège,  plusieurs  fois  bourgmestre  et  le  dernier  des  échevins  de  la  Haute 
Cour  et  Justice  du  ban  de  Theux,  marquisat  de  Franchimont,  correspon- 
dant de  l'Académie  celtique  de  Paris  et  d'autres  Sociétés  savantes. 

\î)  La  première  édition  fut  imprimée  à  Verviers,  chez  Loxhay,  1814. 
(3)  Voyez  page  74  de  la  Bibliographie  spadoise  et  des  Eaux  minérales 
du  Pays  de  Liège.  Bruxelles,  Fr.-J.  Olivier,  1875. 


-  78  - 

Comportent  :  1°  L'analyse  des  eaux  par  Alibert  ;  2°  Recueil 
des  fontaines  minérales  des  endroits  de  la  forêt  d'Ârdenne  ; 
3°  Analyse  des  sources  par  le  docteur  Ash.  » 

L'exemplaire  de  la  deuxième  édition  du  Guide  des 
Curieux  ayant  appartenu  à  Dethier,  devint  ma  propriété 
pendant  l'impression  du  remarquable  travail  de  M.  Body. 
Je  communiquai  à  celui-ci  le  livre  que  je  venais  d'acquérir 
afin  qu'il  prit  connaissance  des  nombreuses  notes  manus- 
crites dont  il  est  hérissé.  C'était  une  coutume  chez  Dethier 
d'inscrire  ses  observations  sur  les  volumes  de  sa  biblio- 
thèque. Rien  d'étonnant  donc  qu'un  livre  dont  on  lui  attri- 
bue la  paternité  ne  soit  pas  exempt  de  remarques  critiques 
et  instructives. 

Si  je  dis  :  on  lui  attribue  la  paternité,  c'est  que,  dans 
cette  nouvelle  édition,  l'enfant  a  été  paré  de  bijoux  faux, 
portant  ombrage  à  l'auteur  de  ses  jours. 

Dans  ses  observations  manuscrites,  l'ancien  membre  du 
Conseil  des  Cinq  Cents  tance  vertement  son  éditeur  Wolff, 
y  dévoile  son  sentiment  personnel  sur  la  première  aussi  bien 
que  sur  la  deuxième  édition  du  Guide  des  Curieux  qui 
visitent  les  Eaux  de  Spa.  Dethier  revendique  son  bien, 
répudie  les  augmentations  d'un  ami  peu  délicat.  C'est  le 
rendons  à  César  ce  qui  appartient  à  César. 

Si  les  annotations  présentent  un  intérêt  de  moindre  im- 
portance, on  y  trouve  pourtant  des  renseignements  sur 
différentes  publications  relatives  aux  eaux  minérales.  Elles 
intéressent  les  bibliophiles  et  méritent  d'être  tirées  de  l'ou- 
bli. Elles  sont  du  reste  curieuses  à  plusieurs  titres  ;  elles 
font  connaître  les  vues,  les  idées  de  cet  homme  qui  a  ébau- 
ché tant  d'ouvrages  sur  le  Franchimont,  ouvrages  dont  le 
plus  grand  nombre  sont  restés  à  l'état  d'ébauche  et  par  con- 
séquent inédits. 


-  79  — 

Comme  les  productions  de  Detbier  sont  encore  aujour- 
d'hui fréquemment  citées  par  les  écrivains  qui  s'occupent  de 
l'histoire  de  cette  partie  du  pays  de  Liège,  je  me  suis  décidé 
à  publier  les  notes  de  mon  concitoyen,  notes  que  je  n'envi- 
sagerai à  aucun  point  de  vue,  abandonnant  leur  apprécia- 
tion à  la  sagacité  du  lecteur. 

L'auteur  de  la  Bibliographie  spadoise  après  avoir  pris 
connaissance  des  annotations  dont  il  s'agit,  modifia  le  juge- 
ment qu'il  avait  porté  sur  le  livre  qui  fait  l'objet  de  cet 
article.  Sa  brève  rectification  tient  simplement  en  éveil  le 
lecteur,  elle  est  insuffisante  pour  faire  pénétrer  la  pensée 
intime  de  Dethier.  M.  Body  ne  pouvait  entrer  dans  plus  de 
détails,  il  devait  se  limiter  ;  le  cadre  qu'il  s'était  tracé  ne 
comportait  pas  d'accorder  plus  de  place  aux  observations 
manuscrites  de  Dethier.  Un  travail  spécial  était  nécessaire 
pour  relever  toutes  les  critiques  dont  les  blancs  des  pages 
du  Guide  des  Curieux  sont  émaillés. 

*  Nous  trouvons,  dit  M.  Body  (i),  sur  l'exemplaire  qui  a 
appartenu  à  Dethier,  la  mention  suivante  : 

«  Opuscule  imprimé  d'abord  sur  mes  notes  rapidement 
tracées  dont  j'avais  gratuitement  cédé  à  l'éditeur  Wolff  les 
bénéfices,  c'est-à-dire  de  la  première  édition  faite  à  Verriers, 
à  des  conditions  qu'il  n'a  pas  tenues  et  dont  je  lui  ai  permis 
encore  sur  sa  supplication  instante  de  faire  une  deuxième 
édition  à  son  profit,  à  des  conditions  qui  n'ont  pas  été  obser- 
vées mieux  que  pour  la  première,  surtout  pour  les  additions 
faites  sans  mon  aveu  et  contre  mes  principes  assez  connus. 
Je  n'ai  en  rien  contribué  à  cette  nouvelle  édition,  encore 
moins  à  cet  avis  particulier  de  l'éditeur  ni  à  certaines  autres 
additions  que  je  désavoue  également.  L.-F.  Dethier.  » 

La  note  rapportée  par  M.  Body  occupe  tout  le  verso  de  la 

(1)  Bibliographie  spadoise,  p.  298. 


—  84  — 

qu'il  Ta  appelée  la  Sibérie  de  la  France  «  où  elle  est  si  peu 
connue  malgré  sa  réunion  à  cet  empire,  «  ajoute-t-il  en 
marge. 

Page  25.  L'auteur  ajoute  «  et  roche  de  poudingue  »  aux 
roches  énumérées  dans  la  partie  minéralogique  des  envi- 
rons d'Eupen. 

Page  29.  Au  sujet  des  écrits  historiques  publiés  sur  le 
Franchimont,  écrits  si  vivement  critiqués  par  le  Guide  des 
Curieuœ,  Dethier  met  dans  la  marge  ces  simples  mots  : 
*  Histoire  par  R.  Detrooz.  *  Faut-il  croire  que  c'est  seule- 
ment à  l'œuvre  de  cet  historien  que  s'adressent  les  appré- 
ciations malveillantes  du  livre  sur  Spa? 

La  phrase  suivante  de  l'édition  de  1814  :  Voyez  quelques 
ébauches  de  notes  plus  étendues  à  ce  sujet  à  l'annuaire  pro- 
chain; avec  l'indication  de  diverses  Chartres  intéressantes 
restées  inconnues,  est  modifiée  ainsi  dans  l'édition  de  1818  : 
Voyez  diverses  chartes  restées  inconnues.  La  nouvelle 
rédaction  est  elle-même  corrigée  à  la  plume  par  l'intercal- 
lation  de  «  à  ce  sujet  »  entre  voyez  et  diverses  chartes. 

Page  34.  Dans  l'article  consacré  à  la  ville  de  Huy,  le 
Guide  des  Curieuœ  rapporte  qu'un  évêque  de  Liège  détrui- 
sit un  dragon  ou  serpent  qui  infestait  ses  eaux  salubres  ou 
plutôt  quelque  divinité  païenne  qui  sans  doute  y  présidait 
sous  cette  forme.  L'auteur  cite  une  tradition  analogue  dans 
une  note  manuscrite  conçue  en  ces  termes  :  *  Comme  une 
autre  divinité  païenne  détruite  par  saint  Remacle  près  la 
source  minérale  de  Malmedy,  etc.  » 

Page  35.  Juslenville.... Mine  de  houille  de  bonne  qualité. 
Dethier  remplace  ces  trois  derniers  mots  par  «  non  exploi- 
tée et  »  Il  faudrait  donc  lire  :  Mine  de  houille  non  exploitée 
et  qui  paraît  au  jour  sur  l'un  des  coteaux  de  la  vallée. 

Page  37.  Quoique  la  majeure  partie  de  l'article  concer- 


—  85  - 

nant  Liège  soit  souligné,  il  y  a  peu  d'annotations  manus- 
crites. La  première  consiste  dans  l'introduction  du  mot 
vrai  dans  la  phrase  :  et  surtout  le  tribunal  populaire  qui  en 
était  le  «  vrai  »  conservateur.  Un  peu  plus  loin  à  :  Bismuth 
natif  ou  métalloïde  dans  la  houille,  il  y  a  en  marge  <•  erreur.  » 
Au  bas  de  la  page  se  trouve  une  troisième  annotation  :  elle 
se  rapporte  aux  huit  archidiaconés  du  diocèse  de  Liège. 
*  N.  B.  Ils  retraçaient  la  plupart  des  noms  des  districts  de 
la  Cité  des  Eburons,  mentionnés  dans  les  mémoires  de 
César.  « 

Page  38.  Il  existe  encore  là  deux  corrections  à  l'article 
sur  Liège.  D'abord  dans  le  tronçon  de  phrase  :  dernier  poste 
et  le  plus  reculé  au  Nord-Est,  vers  la  ville  de  Tongres, 
les  cinq  derniers  mots  sont  changés  en  *  vers  le  canton 
des  Tongrois.  «  Ensuite  le  mot  nous  est  intercalé  dans  : 
suivant  les  chartes  et  monumens  qui  «  nous  »  restent  des 
Carlovingiens. 

A  l'article  relatif  à  Limbourg,  il  fait  précéder  province 
par  petite,  de  sorte  que  la  phrase  doit  être  lue  :  C'est  la  capi- 
tale de  la  «*  petite  »  province  belgique. 

Page  39.  L'histoire  du  duché  de  Limbourg  a  donné  lieu  à 
Dethier  de  faire  remarquer  que  «  l'histoire  manuscrite  de 
ce  pays  compilée  par  le  savant  Ernst,  chanoine  de  Rolduc, 
est  restée  inédite.  On  trouve  un  court  abrégé  de  l'histoire 
de  ce  duché  dans  le  Respublica  Belgii  federati  du  savant 
Boxhorn,  1632.  »  En  effet,  l'histoire  d'Ernst  a  paru  seulement 
en  1837. 

Page  40.  On  trouve  au  bas  de  cette  page  une  note  com- 
mune aux  deux  éditions.  Dethier  fait  connaître  de  qui  elle 
émane  :  «  bon,  note  de  M.  Massau  «  (i).  Il  l'approuve  ainsi, 

{1}  Massau,  Jean-Laurent,  né  à  Verviers,  le  28  novembre  1782,  y  fût  huis- 
sier près  du  tribunal  de  première  instance.  Ce  bibliophile  zélé,  ami  de 
Dethier,  mourut  à  Saint- Josse-ten-Noode  le  14  septembre  1847. 


—  86  — 

comme  on  le  verra  plus  loin,  que  toutes  les  autres  notes 
provenant  de  M.  Massau. 

Page  41.  Dans  l'édition  princeps  aussi  bien  que  dans  celle 
de  1818,  la  Fontaine  de  Saint-Thibaut  est  confondue  avec  le 
grand  Pouhon  d'Ardenne.  Dethier  constate  ici  sa  méprise  : 
«  erreur,  le  grand  Pouhon  d'Ardenne  est  la  Fontaine  de 
Bru  près  de  Chevron.  » 

Page  42.  Fameuses  mâchoires  de  crocodiles  ou  d'autres 
animaux  domestiques  sont  soulignés  et  il  y  a  en  marge 
l'observation  suivante:  «  C'est  le  nom  que  leur  donne 
M.  Dewez.  » 

Page  43.  Meuse,  Moselle  et  Rhin.  Contrée  belgique,  prin- 
cipal sujet  de  ces  indications.  Ces  est  biffé  et  remplacé  par 
«  nos  »  dans  ce  membre  de  phrase. 

A  côté  de  :  Le  site  et  la  nature  du  terrain  nous  avait  (sic) 
engagé  depuis  longtemps  à  le  diviser  en  trois  zones  ou 
bandes  parallèles,  il  y  a  dans  la  marge  :  «  en  1800.  » 

Page  45.  Voici  un  passage  commun  aux  deux  éditions 
(page  53  de  la  première  édition)  tel  que  l'auteur  l'a  rétabli 
à  la  plume  :  C'est  pour  mettre  ce  système  dans  toute  son 
évidence  et  faire  connaître  enfin,  de  la  manière  la  plus 
frappante,  la  vraie  position,  direction  et  composition  des 
roches  de  cette  partie  considérable  de  la  France,  que  nous 
allons  nous  occuper  à  réaliser  en  petit  le  projet  conçu  et  pro- 
posé depuis  longtemps  (en  1800)  d'en  faire  le  plan  en  relief, 
et  de  l'exposer  ensuite  aux  yeux  du  public  dans  un  jardin 
pittoresque,  voisin  d'une  capitale  des  sciences  et  arts,  telle 
que  Paris,  Bruxelles,  etc.,  etc.  Et  à  côté  :  «  voir  un  faible 
essai  dans  notre  jardin  de  la  marbrière  noire  à  Theux.  » 

Et  plus  bas  à  propos  du  mont  Hermès  et  du  château 
Renaut  :  «  Hermès  et  Renaut,  noms  des  rochers  dressans  et 
fort  élevés  dans  l'ancien  langage  wallon  Celtique.  » 


—  87  — 

Page  46.  Après  les  mots  :  César  dans  ses  célèbres  mé- 
moires ou  commentaires,  Detbier  a  placé  le  N.  B.  ci-après  : 
«  Mémoires  bien  partiaux  et  sous  le  rapport  géographique 
souvent  et  bien  évidemment  fautifs  ou  erronnés,  etc.  » 

Page  48.  (Test  en  «  1809  »  que  l'auteur  a  découvert,  à 
Ottrée,  la  roche  schisto-talqueuse  à  cristaux  de  diallage 
métalloïde. 

Page  49.  Wolff,  au  nombre  des  ruines  qui  avoisinent 
TOurte,  a  ajouté  notamment  celles  de  l'ancien  château  de 
Monfort,  un  peu  au-dessus  d'Esneux  et  le  superbe  rocher  en 
forme  de  voûte  de  Durbuy.  L'auteur  souligne  le  dernier 
membre  de  la  phrase  et  raccompagne  en  marge  de  :  »  erreur 
ajoutée  à  cette  édition  :  point  de  ruine  sur  ce  rocher  de  Dur- 
bui  remarquable  d'ailleurs  par  la  courbure  de  ses  couches.  » 

Plus  bas,  il  cite  le  nom  de  l'auteur  de  Y  Essai  sur  la  géo- 
logie du  Nord  de  la  France  :  «  M.  Domalius.  » 

Puis  il  indique  le  lieu  où  se  trouve  le  vaste  gouffre  dans 
le  calcaire  des  environs  de  Pepinster.  «  C'est  à  la  grotte  de 
Goffontaine  devenue  célèbre  par  ses  ossements  fossiles  dé- 
couverts et  caractérisés  par  le  savant  docteur  Smerling.  » 

Page  50.  Selon  Dethier,  la  fête  du  Coucou  à  Polleur  est 
une  «  fête  annuelle  à  l'équinoxe  d'automne  »  et  il  dépeint 
le  sphinx  nommé  Bête  de  Staneux  dont  il  s'agit  dans  cette 
fête  :  «  Ce  sphinx  ayant  la  tète  d'une  femme,  le  corps  d'un 
cheval  et  la  queue  d'un  lion.  » 

Une  faute  typographique  s'est  glissée  dans  le  dernier  mot 
de  l'article  traitant  de  Polleur.  On  a  imprimé  œlites  pour 
<*  oolithes.  » 

A  la  fin  de  l'article  consacré  à  Pouhon,  Dethier  nous 
fait  connaître  que  ce  nom  et  celui  de  Sauvenière  sont  syno- 
nymes et  employés  selon  les  localités  «  pour  les  sources 
d'eaux  les  plus  salubres.  » 


—  88  — 

Page  51.  C'est  *  à  Billaumont  entre  Rechain  et  Vaux- 
sous- Hervé  *  le  lieu  où  Ion  rencontre,  à  Rechain,  les 
masses  globuleuses  renfermant  des  espèces  de  vers  pétrifiés. 

Page  52.  Voici  les  annotations  écrites  à  la  plume  rela- 
tives à  Remouchamps  :  «  Cette  grotte,  d'après  M.  Schutz,  a 
480  mètres  de  longueur.  » 

Roche  de  poudingue  à  bancs  dressans  et  en  forme  de 
chaussée  de  géants,  «*  surtout  dans  la  vallée  sauvage  de 
Hansoumont  où  elle  se  développe  comme  un  grand  et  ma- 
gnifique amphithéâtre.  » 

Le  mot  Renaud  est  comme  le  nom  générique  des  rochers 
*  élevés.  •» 

Page  54.  Il  y  est  dit  que  la  Roer  porte  bateau  jusqu'à 
Juliers.  L'auteur  reconnaît  s'être  trompé  et  rectifie  son 
erreur  par  ce  seul  mot  :  «  erreur.  » 

Page  57.  Stavelot.  Les  principales  Chartres...  se  trouvent 
imprimées  dans  YAmplissima  collectio  des  savans  Main- 
tenue et  Durand  «  et  dans  leur  polémique  avec  le  savant 
Roderique  »  ajoute  Dethier. 

Deux  corrections,  de  peu  d'importance,  sont  encore  faites 
dans  l'article  sur  Stavelot.  La  plupart  des  points  des  an- 
ciennes limites  de  ce  pays,  coïncidentes  avec  celles  du 
Franchimont,  qui  «  lui  »  est  contigu.  Les  limites  des  pays 
wallon  et  tudesque  et  leurs  dénominations  étaient  «  alors  « 
fixées,  telles  qu'elles  sont  encore  aujourd'hui. 

Page  59.  L'auteur,  dans  les  deux  éditions  du  Guide  des 
Curieux,  en  parlant  du  hameau  de  Quareux,  rapporte  que 
c'est  peut-être  le  seul  endroit  de  ce  pays  où  on  élève  des 
ânes  de  teras  immémorial!!!  Cette  circonstance  lui  inspire 
la  réflexion  ci-après  :  *  les  bipèdes  exceptés.  ** 

Il  y  a,  à  la  même  page,  un  très  léger  changement  :  s'éten- 
dait bien  au  delà  du  Franchimont  «  actuel  »  ce  qui  forme 


—  89  — 

un  monument  bien  intéressant  pour  l'histoire  du  moyen 
âge,  monument  méconnu  ou  étrangement  défiguré  par 
»  tous  »  nos  historiographes  liégeois  et  franchimontois. 

La  note  au  bas  de  la  page  est  remaniée  de  la  manière  sui- 
vante :  «*  Ces  limites  voyez -les  ci- après,  page  61,  où  elles  se 
trouvent  transposées  par  une  faute  de  l'imprimerie.  » 

Page  60.  Je  me  permettrai  de  faire  ici  une  observation. 
En  lisant  le  Guide  des  Curieux  qui  visitent  Spa,  on 
pourrait  croire  que  c'est  à  l'incurie  de  la  famille  du  docteur 
Robert  de  Limbourg,  à  son  mépris  pour  la  science,  que  la 
collection  méthodique  des  roches  et  minéraux  du  pays, 
délaissée  par  ce  docteur,  a  été  jetée  à  la  voirie.  Ce  serait 
verser  dans  la  plus  grande  erreur.  Robert  de  Limbourg 
avait  institué  pour  légataires  universelles  Ursule  et  Agnès 
Defrance,  filles  du  peintre  L.  Defrance  de  Liège.  Dethier 
connaissait  cette  circonstance  et  s'il  avait  un  blâme  à 
déverser  sur  quelqu'un,  c'était  sur  Defrance  qui,  après  le 
décès  de  R.  de  Limbourg,  a  emporté  tout  ce  que  la  maison 
de  son  ami  contenait,  y  compris  les  papiers. 

La  carrière  de  marbre  noir  de  Theux  donne  lieu  à  l'ob- 
servation :  *  C'est  le  vrai  marbre  noir  de  Lucullus,  au  dire 
des  savants  géologues  Faujas  de  Saint- Fond  et  Brard,  son 
élève  et  son  ami.  » 

Page  61.  On  lit  écrit  sur  la  marge  de  gauche  :  «  Limites 
de  la  Forest  de  Theux  suivant  la  charte  de  915,  »  sur  celle 
de  droite  :  »  N.  B.  Transposition,  voyez  ci-devant  page  59.  « 

La  partie  de  phrase  :  Ces  limites  désignées  dans  la  chartre 

de  Tan  915  sont  les  suivantes  en  tournant  de  l'Est  au 

Nord.  Au-dessus  de  l'Est  est  un  renvoi  à  une  annotation 
très  brève  :  «  par  le  Sud  et  l'Est  *  et  selon  l'usage  observé 
dans  tous  les  tems,  est  mis  entre  parenthèse. 

Enfin  au  bas  de  la  page,  à  la  note  :  Lhom,  cultivateur 


—  90  — 

distingué  mort  en  1807,  il  est  ajouté  :  «  originaire  des  fron- 
tières d'Espagne,  près  de  Bayonne.  » 

Page  64.  Les  passages  relatifs  aux  cabinets  d'histoire 
naturelle  et  aux  serres  qui  ont  existé  à  Verviers  et  que 
mentionnait  l'édition  de  1814,  sont  retranchés  dans  l'édition 
de  Liège. 

Page  67.  Les  deux  éditions  placent  à  Wislez  une  source 
minérale  un  peu  sulfureuse.  Ce  dernier  mot  est  barré  et 
*  ferrugineuse  »  (î)  lui  est  substitué. 

Une  seconde  observation  touchant  cette  source  se  trouve 
à  la  page  68,  où  le  mot  maintenant  est  introduit  dans  le 
petit  membre  de  phrase:  elle  est  fort  négligée.  Il  faut  lire  : 
elle  est  «  maintenant  »  fort  négligée. 

A  la  fin  de  la  note  qui  occupe  le  bas  des  pages  66  et  67,  note 
relative  au  Dictionnaire  étymologique  wallon,  Dethier  a 
écrit  «  ouvrage  ébauché  et  inédit.  **  Et  en  dessous,  à  propos 
des  dictionnaires  wallons  parus  jusqu'alors:  «  encore  moins 
celui  que  le  littérateur  Remacle,  de  Verviers,  a  plus  récem- 
ment publié.  * 

Page  68.  Un  léger  changement  a  été  introduit  dans  la  fin 
de  l'article  Zulich  :  C'est  ainsi  «  qu'en  »  avoit  agi  le  fameux 
Constantin,  que  tant  d'autres  potentats  assez  connus,  ont 

(1)  Je  connais  un  seul  document  visant  cette  source,  complètement  ou- 
bliée aujourd'hui.  Le  voici  :  A.  l'arrière  saison  de  l'an  1713  par  ordre  verbal 
de  notre  magistrat  et  de  l'avis  du  Révérend  Hierome  de  la  Haye  notre 
Curé  et  de  grande  quantité  d'honestes  gens  de  notre  communauté,  j'ai  fait 
creuzer  à  l'entour  d'une  fontaine  minérale  située  en  Wislenrieux  pour 
séparer  les  eaux  de  jour  de  ladite  fontaine  et  reconnaître  ce  que  s'en  est, 
laquelle  on  a  trouvé  faire  les  mêmes  effects  ou  changement  dans  le  ver 
avec  la  noix  de  Galle  d'Angleterre  que  font  celles  de  Spa.  J'ai  payé  à  Jean 
et  Mathieu  Abinet  qui  y  ont  travaillé  chacun  cinque  jours  à  20  patars  par 
jours f.  10. 

Extrait  du  compte  du  bourgmestre  Simon  Pouheau,  aux  Archives 
communales  de  Theux. 


—  91  — 

aussi  tenté  d'imiter,  «  mais  qu'en  est-il  arrivé  î  Voyez 
Napoléon  Bonaparte,  etc.,  etc.,  après  Clovis  et  après  Cons- 
tantin. « 

Page  69.  Les  pages  69  et  70  sont  consacrées  au  chapitre 
intitulé  :  Itinéraire  curieux  pour  un  ami  des  sciences  et 
des  arts,  de  Spa,  Aix-la-Chapelle  et  environs,  aux  divers 
Muséum  de  Paris. 

L'auteur  met  son  nom  «  L.-F.  Deth  «  après  un  ami  des 
sciences  et  des  arts,  et  *  Fragment  »  à  la  fin  du  titre. 

Plus  bas,  il  remplace  de  Mont-Faucon  et  du  Panthéon 
près  Paris,  par  *  à  »  Mont-Faucon,  et  «  au  »  Panthéon 
»  de  »  Paris. 

Page  70.  Le  tronçon  de  phrase:  appelée  plus  spécialement 
la  France  sur  la  droite  de  l'Ourcq,  est  complété  ainsi  qu'il 
suit  :  appelée  «  par  le  vulgaire  •»  plus  spécialement  la  France, 
«  et  »  sur  la  droite  de  l'Ourcq. 

A  la  fin  de  ce  chapitre,  Dethier  a  placé  cette  réflexion  : 
»  Le  Franchimont  ne  serait-il  qu'une  colonie  de  l'isle  de 
France.  » 

Wolff  consacre  les  pages  71 ,  72  et  73  à  une  liste  de  noms 
de  plusieurs  savants  de  diverses  nations  que  Ton  sait  plus 
particulièrement  avoir  visité  Spa  et  ses  alentours  dans  les 
derniers  temps.  Ces  noms  ont  donné  lieu  à  quelques  obser- 
vations de  Dethier.  Ainsi  pour  M.  Krûger  (numéro  12)  «•  à 
moi  peu  connu.  » 

A  coté  du  nom  du  colonel  Gibbs  (numéro  13):  «  c'est  moi 
seul  qui  ai  fait  cette  course  avec  M.  Gibbs.  L.-F.  Dethier.  <* 

Vis-à-vis  des  noms  des  savants  repris  sous  les  numéros 
16  à  23  :  *  Tous  hommes  que  je  n'ai  ni  vus,  ni  connus 
excepté  le  docteur  Wolff,  de  Berlin,  savant  antiquaire.  « 
»  Toutes  additions  faites  par  l'éditeur  Wolff,  ou  de  sa  part, 
non  de  la  mienne.  Dethier.  <> 


-  92  - 

Les  noms  des  personnages  que  Fauteur  a  ici  en  vue,  sont  : 
l'archiduc  Jean  d'Autriche,  le  docteur  Edwin  G.  Jones, 
M.  Rolleston,  le  docteur  Wolff,  le  docteur  Gunning,  M.  de 
Vogel,  G.  Scherer  et  S.  Solly. 

Page  74.  La  liste  des  ouvrages  modernes  relatifs  à  l'his- 
toire naturelle,  etc.,  comprend  dans  la  nouvelle  édition 
vingt-huit  numéros  tandis  que  l'ancienne  édition  n'en  con- 
tenait que  vingt-un. 

Page  75.  En  dessous  de  la  note,  note  qui  se  trouve  égale- 
ment dans  l'édition  de  Verviers,  page  86,  Dethier  a  écrit  : 
»  note  de  M.  Massau.  » 

Page  76.  Numéro  9.  Tableaux,  notions  et  mémoires 
statistiques,  par  le  savant  Masson,  «  alors  secrétaire  de 
préfecture.  » 

Page  77.  Numéro  16.  Mémoire  pour  servir  à  l'histoire 
naturelle,  par  le  docteur  Robert  Limbourg.  Dethier  place 
ses  initiales  «  L.-F.  D.  «  à  la  fin  de  cet  article  pour  dire  qu'il 
émane  de  lui,  qu'il  l'approuve. 

Numéro  17.  Essai  sur  l'étude  de  la  minéralogie,  par 
Rozin.  Wolff  a  fait  suivre  ce  titre  d'une  appréciation  toute 
à  l'avantage  du  livre.  Dethier  ne  partageant  pas  son  avis, 
lui  adresse  les  critiques  suivantes  :  «  Je  ne  sais  qui  a 
pu  écrire  cet  article.  L.-F.  D.  »  Ensuite  il  fait  connaître 
son  sentiment  personnel  sur  le  livre  dont  il  s'agit  :  «  Plu- 
sieurs des  faits  et  des  observations  particulières  que  cet 
auteur  rapporte,  sont  des  plus  inexacts.  Il  cite  des  miné- 
raux trouvés  en  Belgique  qui  n'y  ont  jamais  existé,  etc., 
etc.,  et  par-là  il  s'est  rendu  ridicule  malgré  toutes  ses 
bonnes  intentions.  *> 

Page  79.  Numéro  22.  Calendrier  perpétuel,  wallon- 
français.  L'auteur  de  ce  calendrier  nous  fait  connaître 
qu'il  est  resté  à  l'état  de  projet  «  ébauche  inédite.  » 


-  93  - 

Numéro  24.  Carte  géologique  et  synoptique.  C'est  la 
carte  placée  en  tête  du  volume,  Dethier  réclame  ici  encore 
son  bien  comme  il  l'a  fait  précédemment.  -  M.  Wolffa  fait 
imprimer  cette  carte  sous  son  nom,  sans  en  citer  l'auteur, 
de  même  que  l'Essai  du  cabinet  portatif.  *  Au  numéro  23, 
sous  lequel  figure  cet  essai,  le  nom  de  l'auteur  est  souligné 
à  la  plume  dans  :  d'après  les  principes  de  L.-F.  Dethier,  de 
Theux. 

En  dessous  de  la  note  du  bas  des  pages  78  et  79  (pages  89 
et  90  de  la  première  édition)  Dethier  a  écrit  :  »  les  deux 
derniers  alinéas  de  cette  note  sont,  je  crois,  de  M.  Massau.  « 

Page  83.  Le  chapitre  dont  le  titre  est  Clef  archéologique, 
porte  une  seule  annotation  manuscrite.  Elle  est  à  la  fin  du 
chapitre  en  dessous  du  N.  B. 

Un  N.  B.,  écrit  à  la  main,  est  à  la  page  82,  à  côté  de  : 
les  noms  propres  des  lieux,  etc.,  sont  tous  originaire- 
ment significatifs.  C'est  à  ce  nota  bene  que  doit  se  rapporter 
la  note  qui  termine  la  page  83  et  par  conséquent  l'observa- 
tion de  Dethier  :  «  Essais  restés  incomplets  et  inédits.  L.-F. 
Dethier  n  doit  également  s'y  rapporter. 

Page  84.  J'aborde  à  présent  cette  partie  du  Guide  des 
Curieux  qui  a  pour  objet  la  Bibliothèque  des  eaux  miné- 
rales de  Spa.  C'est  elle  qui  a  fourni  le  plus  de  matières  à 
observations  écrites  à  la  plume  par  Dethier.  Le  nombre  des 
ouvrages  renseignés  dans  la  première  édition  se  montait  à 
quatre-vingt-quinze,  à  quatre-vingt-dix-sept,  en  y  compre- 
nant deux  livres  signalés  dans  le  supplément.  Ce  nombre 
est  faiblement  augmenté  dans  la  nouvelle  édition  où  il  est 
porté  à  cent. 

Le  premier  livre  cité  est  celui  de  Gilbert  Lymborch,  Des 
fontaines  acides  de  la  Forêt  d'Ardenne.  Dethier  souligne 
jusqu'à  la  fin  de  l'article,  le  passage  commençant  par  ces 


mots:  Il  a  classé  la  description  de  nombreuses  sources  saine- 
raies  de  l'Ardenne  a  trente-neuf,  trace  une  ligne  de  chaque 
côté  et  écrit  d'abord  en  dessous  de  la  page  84  :  -  N.  B. ,  G.  Ly m- 
borch  n'a  pas  Tait,  ni  donné  d'analyse  des  eaux  de  la  Sauve- 
niére  ni  du  Pouhon  et  tout  ce  qu'en  dit  l'éditeur  dans  cette 
note  qui  est  bien  de  son  style  n'est  qu'erronné  et  ridicule-  « 

Page  85.  Ensuite  dans  l'une  des  marges,  toujours  relati- 
vement à  cette  note  ajoutée  par  VVolfï":  "Addition  erronnée 
et  ridicule  «  et  dans  l'autre  marge  :  -  addition  faite  par 
l'éditeur  et  qui  n'est  que  propre  à  Taire  déprécier  cette  édi- 
tion et  rendre  l'ouvrage  ridicule.  • 

Aux  titres  des  publications  qui  figurent  dans  la  nomen- 
clature dont  il  s'agit  ici,  il  ajoute  quatre  publications  qui 
auraient  dû  y  être  comprises:  «Addit.BartholomeusaClivio, 
De  balneis.—Solenander  (médecin  des  ducs  de  Juliers),  De 
coloris  fontium  medicatorum  causa,  Lyon,  1556,  in-4°  (i). 
—  François  Fabricitius  (de  Ruremonde)  médecin  à  Aix,  De 
balneorum  quœ  sunt  Aquisgrani  el  Porceti  natura  et 
facultatibus  liber.  —  Traité  de  deux  fontaines  de  la 
Forêt  d'Ardenne,  par  Philippe  Besançon,  traduit  par  Mar- 
tin Lefebvre,  in-8°,  Paris  1577.  - 

Page  8C.  L'éditeur  Wolff,  après  avoir  cité  le  titre  de  l'ou- 
vrage de  van  Helmont  sur  les  eaux  de  Spa,  place  des 
réflexions  que  Dethier  réprouve  en  ces  termes  :  ■*  Addition 
tirée  mot  pour  mot  de  Vilenfagne,  Histoire  de  Spa,  tome 
II,  page  58  et  tome  Ier,  page  149  et  que  je  désavoue.  - 

Page  87.  Au  nom  de  Abheers,  se  trouve  un  passage 
ajouté  dans  l'édition  sortie  des  presses  de  Collardtn.  Il  com- 
mence à  :  Dans  la  traduction  de  son  Spadacréne  et  finit  à  : 
Voyez  son  Spadacréne,  page  93.  Dethier  s'exprime  ainsi  qu'il 

re  historique  de  la  médecine  ancienne  el  mo- 
i  paru  en  1558,  in-8°. 


—  95  — 

suit  sur  ce  passage  :  «  Addition  faite  par  l'éditeur  tirée  de 
YHistoire  de  Spa,  par  Vilenfagne,  tome  Ier,  page  194,  sans 
citer  cet  auteur,  tout  en  rapportant  ses  expressions  grave- 
leuses, très  déplacées  dans  un  recueil  tel  que  celui-ci,  etc.  » 

Le  Thermarum  Aquisgranensium  de  Blonden  serait, 
selon  les  deux  éditions  du  Guide  des  Curieux,  l'ouvrage 
le  plus  ancien  connu  sur  les  eaux  d'Aix-la-Chapelle  et  de 
Borcette.  Detbier  souligne  :  on  ne  connaît  pas  d'ouvrage 
plus  ancien  sur  ces  eaux  thermales  célèbres  et  met  dans 
une  marge  :  «  erreur.  »» 

Page  88.  Au  Traité  des  Eaux  de  Spa,  par  Edmond  Nessel, 
Wolff  a  cru  devoir  ajouter  une  remarque  sur  la  nature  et 
r usage  bienfaisant  de  ces  eaux.  Dethier  la  relève  dans  deux 
notes  conçues  ainsi  :  «  Addition  faite  par  l'éditeur  extraite 
de  l'ouvrage  de  Nessel.  »  «  Note  ou  addition  que  je  désavoue 
comme  ridicule  et  très  déplacée  dans  un  ouvrage  tel  que 
celui-ci  pour  les  expressions  grossières  qu'elle  retrace.  » 

Page  89.  L'auteur  rectifie  de  la  manière  suivante  le  titre 
du  traité  de  Bresraal  :  Traité  des  Eaux  thermales  d'Aix- 
la-Chapelle  «  ou  plutôt  Hydroanalyse,  etc.  »  par  le  môme, 
in-12,  «  Liège,  Milst,  1702.  » 

Trois  notes  sont  inscrites  à  cette  page  pour  signaler  trois 
livres  omis  dans  la  liste  dressée  par  Wolff: 

1°  «*  Les  preuves  Hollandaises  sur  les  Eaux  thermales 
d'Aix-la-Chapelle  (en  latin),  essai  analytique  par  des 
savans  Hollandais,  traduit  sous  ce  titre  par  Bresmal.  « 

2°  *  Rapport  analytique  de  la  fontaine  minérale  d'eau 
froide  d'Aix-la-Chapelle*  par  Heuch,  médecin  de  cette 
ville,  en  latin,  brochure,  Aix,  1790.  » 

3°  «  Hydroanalyse  des  Eaux  chaudes  et  froides  d'A  ix- 
la-Chapelle,  par  Bresmal,  etc.,  Liège,  Milst,  1703.  » 

Page  90.  Description  du  magnifique  présent,  fait  par 


-  96  - 

Pierre  Ier »  Dites  donc  mesquin  «  a  tracé  la  plume  de 

Dethier  entre  magnifique  et  présent. 

Et  tout  au  bas  de  la  page  :  »  Note  ajoutée  que  je  crois  être 
de  M.  Massau.  « 

Page  91.  L'auteur  signale  un  ouvrage  omis  dans  la  liste 
de  la  bibliothèque  des  eaux  minérales  de  Spa.  C'est  :  •»  Lettre 
sur  les  vertus  des  eaux  minérales  de  la  ville  de  Brée 
dans  la  Campine  liégeoise,  par  Bresmal  (1720  ?)  » 

Il  souligne  le  mot  actuellement  du  titre  de  Parallèle  des 
Eaux  minérales  actuellement  chaudes  et  froides  du 
pays  et  diocèse  de  Liège,  par  Bresmal. 

Quelques  lignes  plus  bas  &  Amusemens  des  Eaux  de 
Spa,  par  le  baron  de  Pollnitz,  ce  nom  d'auteur  est  souligné 
et  marqué  d'un  renvoi  à  la  marge  dans  laquelle  est  écrit  : 
«  erreur  *  (i). 

Page  92.  Wolff  décerne  un  pompeux  éloge  à  l'ouvrage 
de  Ledrou  :  Principes  contenus  dans  les  différentes 
Sources  des  Eaux  minérales  de  Spa;  il  le  qualifie  même 
d'excellent  livre.  Dethier  se  moque  de  cet  éloge  dans  les 
termes  ci-après  :  «  excellent  livre  !  addition  ridicule  faite 
par  l'éditeur  ou  par  quelque  mauvais  plaisant.  Voyez  cet 
ouvrage  pitoyable  pages  117  et  1 18  surtout.  » 

Page  93.  Dethier  a  écrit  en  dessous  de  la  note  qui  est  au 
bas  de  cette  page  :  «  cette  note  fort  bonne  est,  je  crois,  de 
M.  le  bibliographe  Massau,  de  Verviers,  comme  quelques 
autres  de  la  même  main,  indiquées  ci-dessus.  Je  désaprouve 
toutes  les  autres  faites  sans  mon  aveu.  L.-F.  D.  * 

Page  96.  Dans  l'article  concernant  l'ouvrage  anglais  du 
docteur  Ash,  il  est  avancé  qu'on  se  propose  d'en  publier  une 

(1)  Dans  le  Catalogue  de  la  vente  des  livres  ayant  appartenu  à  M.  Massau, 
Bruxelles,  Em.  Devroye  et  O,  1848,  les  Amusements  des  Eaux  de  Spa 
•ont  attribués  à  de  Pollnitz. 


—  97  - 

traduction  avec  quelques  notes  historiques  et  critiques. 
Quelques  mots  écrits  en  marge  établissent  que  cette  tra- 
duction a  eu  le  sort  de  la  plupart  des  projets  de  Dethier, 
qu'elle  n'a  pas  été  publiée  :  *  cette  traduction  que  j'avais 
ébauchée  est  restée  inédite.  L.-F.  Dethier.  » 

Dans  le  cours  de  l'article  relatif  à  l'ouvrage  du  docteur 
Ash,  il  a  été  fait  mention  d'une  carte  topographique  de  Spa 
qui  lui  est  annexée.  Une  note  informe  le  lecteur  que  cette 
carte  a  été  levée  par  M.  Collin,  de  Spa,  qui  a  bien  voulu 
nous  en  donner  une  copie.  La  phrase  est  obscure  ;  on  pour- 
rait croire  que  la  copie  de  la  carte  a  été  donnée  à  Wolff, 
c'est  pourquoi  Dethier  s'empresse  de  relever  les  prétentions 
de  son  éditeur  par  une  explication  manuscrite  :  *  c'est  à  moi 
qui  ai  encore  en  main  cette  copie,  que  M.  Collin  l'a  donnée. 
L.-F.  D.  » 

L'éditeur  parait  s'attribuer  la  rédaction  de  la  plaquette  : 
Au  public,  sur  les  Eaux  minérales  de  Spa,  etc.  Dethier 
en  réclame  la  paternité  par  cette  annotation  mise  dans  la 
marge  :  «  77°.  Cet  avis  ce  n'est  nullement  J.-L.  Wolff,  qui  se 
l'attribue  modestement  dans  son  résumé  de  YHistoire  de 
Spa,  comme  une  foule  d'autres  observations  sans  trop  en 
comprendre  le  sens,  qui  ai  rédigé  cette  bagatelle.  D.  » 

Page  97.  Le  trésor  de  la  nature Voyez  la  petite  pré- 
face y  ajoutée  sur  les  vrais  principes  minéralisateurs  des 
eaux  de  Spa  «  par  L.-F.  Dethier  »  est-il  ajouté  à  la  main. 

Page  99.  L'auteur  signale  dans  une  des  marges  un  ouvrage 
passé  sous  silence  par  Wolff  dans  sa  nomenclature  :  »  Ajou- 
tez :  Analyse  des  eaux  sulfureuses  d'Aix-la-Chapelle, 
par  Reumont  et  Monheim,  etc.,  in-8°,  1810.  » 

Il  se  trouve  au  bas  de  cette  page  une  remarque  sur  l'ap- 
préciation faite  de  l'opuscule  de  Edwin  Godden  Jones  au 
moment  de  sa  publication  :  «  97°.  Analyse  beaucoup  vantée 


—  08  — 

et  des  plus  fautives  comme  l'a  prouvé  démonstrativement 
celle  qu'a  faite  en  1830  M.  le  physicien  Plateau  sous  l'ins- 
pection des  docteurs  Dardonville  et  autres  savans  chi- 
mistes et  physiciens.  «• 

Page  100.  Le  Guide  des  Curieux  qui  visitent  les  Eaux 
de  Spa  fournit  de  nouveau  à  Dethier  l'occasion  de  répudier 
la  seconde  édition  de  ce  livre.  Il  souligne  tout  l'article  et  de 
sa  plume  trace  en  marge  :  «  Kevue  et  corrigée  !  cette  édi- 
tion fourmille  de  fautes  nouvelles,  grossières  et  la  plupart 
des  additions  y  faites  ne  vaillent  pas  mieux.  L.-F.  D.  » 

Immédiatement  après  vient  Itinéraire  des  environs  de 
Spa.  Dethier  souligne  Wolff  naturaliste  à  Spa,  éditeur  du 
précédent,  il  trace  un  trait  contre  l'article  et  il  met  vis-à-vis 
dans  la  marge  :  «  Addition  faite  par  l'éditeur  Wolff  sans 
mon  aveu  et  contre  mes  principes.  L.-F.  D.  » 

Le  centième  et  dernier  ouvrage  de  la  nomenclature  est 
Y  Abrégé  de  V  Histoire  de  Spa,  par  J.-B.  L.  Voici  l'opinion 
émise  par  Dethier  sur  cette  histoire  :  «  Opuscule  peu  digne 
de  son  auteur,  le  savant  littérateur  Leclercq,  flagorneur  de 
Vilenfagne.  » 

Le  bas  des  pages  100,  101  et  102  est  consacré  à  des  ou- 
vrages qui  ont  paru  à  une  date  plus  récente,  plusieurs  an- 
nées après  la  publication  du  Guide  des  Curieux  :  «  Ajoutez 
maintenant  à  ces  opuscules  sur  les  eaux  de  Spa  et  des  envi- 
rons, etc.  :  1°  L'ouvrage  statistique,  historique  et  physique 
sur  la  province  de  Liège,  par  le  docteur  Courtois  où  il 
traite  fort  au  long  des  eaux  minérales  de  Spa  et  environs  ; 
2°  La  Notice,  du  même  savant,  sur  la  situation  et  la  direc- 
tion géologique  des  sources  minérales  froides  et  chaudes 
de  la  Belgique,  d'après  les  principes  de  L.-F.  Dethier,  etc., 
imprimé  en  Hollande,  1829  ;  3°  Le  Résumé  de  l'Histoire  des 
eaux  minérales  de  Spa,  de  leur  Analyse  chimique,  de  leurs 


—  99  — 

propriétés,  etc.,  par  le  naturaliste  Drapier  de  Bruxelles, 
sous  le  nom  de  J.-L.  Wolff,  de  Spa  ;  4°  Le  Traité  des  eaux 
minérales  de  Spa,  etc.,  par  le  docteur  Dardon ville,  Liège, 
1830  ;  5°  L'analyse  des  plus  exacte  de  ces  eaux  par  le  chi- 
miste Plateau,  associé  de  Dardonville.  Ajoutez  aussi  :  L'ar- 
ticle Spa  du  Dictionnaire  de  la  province  de  Liège,  publié 
par  le  savant  et  laborieux  académicien  M.  Yandermael  de 
Bruxelles,  où  il  donne  un  extrait  abrégé  de  la  savante  et 
exacte  analyse  des  eaux  minérales  du  lieu  par  M.  Plateau 
qui  en  a  remis  une  copie  à  la  régence  du  lieu,  en  1830.  » 

Il  me  reste  à  passer  en  revue  les  observations  critiques 
tracées  sur  les  quatre  tableaux  qui  terminent  l'ouvrage. 

Le  premier  tableau  est  intitulé  :  Analyse  des  eaux  de  Spa, 
par  le  célèbre  J.-L.  Alibert,  etc.  Dethier  a  écrit  en  tête  : 
»  Titre  erroné.  Ce  n'est  qu'un  aperçu  fort  inexact.  * 

Le  second  tableau  est  une  table  synoptique,  etc.,  par 
Edwin  Godden  Jones.  Dethier  a  mis  d'abord  en  tète  : 
*  Table  ajoutée  (à  mon  insue)  d'une  analyse  très  inexacte 
et  fautive.  *»  Puis  dans  une  marge  :  *  Voyez  en  preuve  la 
nouvelle  analyse  des  eaux  de  ces  diverses  fontaines  sur- 
tout de  celles  de  Géronstère,  par  M.  Plateau,  chimiste,  de 
Bruxelles,  etc.,  etc.  * 

Le  troisième  tableau  est  resté  sans  observation. 

Le  quatrième  porte  pour  titre  :  Recueil  des  fontaines 
minérales  des  endroits  de  la  Forêt  d'Ardenne.  Dethier  fait 
suivre  ce  titre  de  :  «  Recueil  fort  inexact,  fautif  et  souvent 
à  double  emploi,  etc.,  un  vrai  baragouin,  »  et  plus  bas,  après 
Extrait  de  l'ouvrage  sur  les  Fontaines  acides  de  la  Forêt 
d'Ardenne,  et  principalement  de  celles  qui  se  trouvent  à 
Spa,  par  M.  Gilbert  Lymborch,  médecin  liégeois;  à  Anvers, 
1559,  in-4°,  il  écrit  :  «  Extrait  que  l'éditeur  Wolff  a  fait  insé- 
rer dans  cette  nouvelle  édition.  » 


462425B 


—  100  — 

A  la  fin  du  tableau,  Wolff  pose  la  question  :  Pourquoi 
classe- t-il  la  Géronstère  avec  celles  de  la  Forêt  d'Ardenne  ? 
Dethier  répond  :  *  Belle  demande  !  C'est  parce  que  de  son 
temps,  la  Géronstère  se  trouvait  nichée  parmi  les  Halliers 
fesant  partie  de  la  Forêt  d'Ardenne.  » 


A  la  page  98  du  Guide  des  Curieux  qui  visitent  les 
Eaux  de  Spa,  il  est  fait  allusion  aux  pamphlets  publiés  par 
Gérard  de  l'Eau  pendant  la  révolution  de  1789.  On  y  lit, 
dans  une  note,  que  «  le  plus  hardi,  et  l'un  des  plus  piquants, 
est,  dit-on,  celui  qui  a  pour  titre  le  Buon-upas,  etc.,  par 
Gérard  de  Bérinzen  ;  mais  il  n'est  guère  connu  en  France  ; 
l'auteur  qui  s'était  déguisé  sous  ce  nom,  assez  connu  à  Spa, 
n'ayant  publié  son  pamphlet  qu'en  Allemagne,  pendant  qu'il 
y  était  émigré,  vers  1810.  « 

Dethier  avoue  donc  qu'il  n'a  aucune  connaissance  de  ce 
pamphlet.  Sans  doute  s'il  l'avait  connu,  ses  principes  répu- 
blicains lui  auraient  dicté  un  autre  avis. 

Le  Buon-opas,  et  non  le  Buon-upas,  n'est  pas  un  pam- 
phlet, c'est  simplement  un  paragraphe  d'un  chapitre  d'une 
publication  périodique  faite  en  Allemagne  par  G.  de  l'Eau, 
pendant  l'émigration,  sous  le  titre  de  Y  Ami  du  bien  public 
et  des  Rois,  par  Gérard  de  Berinsenne,  1799.  Le  fascicule 
où  se  trouve  ce  chapitre  a  pour  sous-titre  :  Tableau  de  la 
République  française  et  des  accessoires  de  son  régime, 
dédié  aux  amis  de  l'ordre  social  et  du  bonheur  du  genre 
humain. 

Comme  les  productions  de  G.  de  l'Eau  imprimées  en  Alle- 
magne sont  très  rares  et  peu  connues,  que  celle  du  Buon- 
opas,  grâce  à  Dethier,  jouit  d'une  certaine  renommée,  je 
reproduis  ce  prétendu  pamphlet  à  titre  de  curiosité. 


-  101  - 
ACCESSOIRES  DU  RÉGIME  DÉHOCRATIGO-RÉVOLDTIONNAIRE. 

ARBRE  DE  LÀ  LIBERTE. 
I 

Il  se  trouve  aux  Molusques  une  espèce  de  Pin  appelé 
Buon-opas  (quelle  singulière  similitude  avec  le  nom  de 
Buonaparte!)  qui  donne  une  exhalaison  tellement  subtile 
et  mortifère,  que,  dans  une  circonférence  de  plusieurs 
lieues,  tout  ce  qui  en  approche  périt.  Rien  ne  peut  y  végé- 
ter ni  croître.  Aucun  animal  ne  peut  toucher  le  terrain  qui 
le  produit  sans  être  frappé  de  mort  ;  et  jusqu'aux  volatiles 
qui  traversent  l'atmosphère  que  son  exhalaison  atteint  et 
pénètre,  tombent  sans  vie.  Il  suinte  de  cet  arbre  une  liqueur 
(gomme  ou  résine)  que  les  Indiens  emploient  à  empoisonner 
leurs  lances  et  leurs  flèches  pour  la  guerre  et  la  chasse  aux 
bêtes  féroces.  Elle  est  recueillie  et  apportée  aux  chefs  des 
Castes,  par  des  malfaiteurs  condamnés  au  supplice,  et  qui 
s'en  rachètent,  s'ils  peuvent  réussir  à  approcher  vivans 
de  l'arbre,  et  à  en  revenir  avec  une  phiole  remplie  de  la 
liqueur  qui  en  sort,  et  qu'ils  en  font  distiller  par  des  inci- 
sions qu'ils  y  pratiquent.  Ces  malheureux  sont  affublés 
d'un  habillement  préparé  à  cet  effet,  et  d'un  capuchon 
propre  à  les  préserver  de  la  malignité  du  terrain  qu'ils 
doivent  parcourir.  Un  Bonze  établi  à  l'extrémité  habitable 
vers  le  lieu  où  croit  cet  arbre  pestilentiel,  encourage  le 
criminel  et  l'instruit  de  la  manière  dont  il  doit  s'y  prendre 
pour  éviter  de  succomber,  et  en  revenir  avec  le  poison  qui 
doit  être  le  prix  de  la  conservation  de  son  existence. 
Malgré  ces  précautions,  très  peu  en  échappent  ;  la  terre  y 
est  jonchée  des  cadavres  de  ceux  qui  ont  échoué,  et  des 
carcasses  des  quadrupèdes  et  des  volatiles  qui  s'en  sont 
trop  rapprochés. 


-  102  - 

Le  chêne  métamorphosé  en  arbre  de  la  liberté  par  le 
génie  malfaisant  de  la  révolution  française,  est  devenu  le 
Buon-opas  de  toutes  les  terres  où  il  a  été  planté.  Plus  fatal 
que  la  coupe  enchantée  dans  laquelle  Cybelle  présenta  aux 
compagnons  $  Ulysse  la  liqueur  qui  les  transforma  en  porcs, 
Yarbre  de  la  liberté  frappe  d'anéantissement  et  de  mort 
tous  les  peuples  chez  lesquels  il  peut  pousser  et  étendre  ses 
rameaux. 

Ph.  de  Limbouro. 


s 


LA  GRANDE  VUE  DE  LIÈGE 

pab  Gilles  MARISCHAL,  1618 


On  sait  que  la  ville  de  Liège  est  assise  dans  une  large 
vallée  que  dominent  des  collines  verdoyantes  et  boisées, 
couvertes  d'habitations  nombreuses  et  de  constructions  im- 
portantes parmi  lesquelles  on  remarque  encore  actuelle- 
ment les  églises  autrefois  collégiales  de  Sainte-Croix  et  de 
Saint-Martin,  la  vaste  abbaye  de  Saint-Laurent  convertie 
en  hôpital  militaire  et  en  caserne  —  l'église  a  été  démolie 
en  1809  —  celle  de  Saint-Gilles,  les  faubourgs  de  même  nom, 
la  citadelle  construite  par  Maximilien-Henri  de  Bavière  au 
milieu  du  xvii6  siècle  (1650),  etc. 

Cette  situation  a  dû,  depuis  longtemps  et  surtout  avant 
la  Révolution  française,  qui  a  couvert  notre  pays  de  tant  de 
ruines,  attirer  l'attention  des  voyageurs  et  des  amateurs 
du  pittoresque.  Traversée,  dans  toute  sa  longueur,  par  la 
Meuse  qui  y  reçoit  l'Ourthe,  son  principal  affluent  de  la 
rive  droite,  divisée  en  plusieurs  lies  communiquant  entre 
elles  par  des  ponts,  la  vieille  Cité  présentait  alors  au  spec- 
tateur, placé  sur  les  hauteurs  environnantes,  un  tableau 
aussi  intéressant  que  varié  par  le  nombre  de  ses  édifices,  la 
quantité  de  tours  et  de  clochers  de  ses  églises  et  maisons 
religieuses  très  multipliées  à  cette  époque. 

Au  centre  de  la  ville  on  remarquait  la  Violette  (Hôtel 


-   104  — 

de  ville),  les  sombres  et  imposantes  masses  de  la  Cathé- 
drale de  Saint-Lambert  dont  les  deux  tours  de  sable  et  la 
flèche  très  élevée  se  dressaient  au  dessus  des  constructions 
et  des  tours  du  palais  des  princes-évéques,  du  Séminaire  et 
de  rofflcialité  ;  l'église  collégiale  de  Saint-Pierre,  démolie 
en  1811,  celle  de  Sainte-Croix  et  au  xvme  siècle  les  dômes 
de  Saint-André  et  des  Dominicains  qui  complétaient  cet 
ensemble.  Les  autres  monuments,  les  églises  collégiales  et 
paroissiales,  les  couvents,  les  hôtels  des  familles  patriciennes, 
entre  lesquels  on  distinguait  la  maison  Curtius,  existant 
encore  aujourd'hui  (Mont -de-piété),  étaient  dispersés  dans 
le  reste  de  la  ville  et  les  faubourgs  qui  s'étendaient  sur  les 
deux  rives  de  la  Meuse  (1). 

Un  semblable  panorama  était  bien  digne,  sans  doute, 
d'être  reproduit  par  le  crayon  et  le  burin  des  dessinateurs 
et  des  graveurs  liégeois.  Toutefois,  c'est  seulement  dans  la 
seconde  moitié  du  xvi6  siècle  que  Ton  rencontre  des  vues  de 
Liège.  Chose  singulière  !  aucune  d'entre  elles,  avant  le  xvn* 
siècle,  n'est  une  œuvre  indigène,  A  quoi  faut-il  attribuer 
cette  négligence  ?  Est-ce  à  l'indifférence,  au  défaut  d'artistes 
capables,  aux  troubles  qui  ont  si  longtemps  déchiré  le  pays 
ou  à  la  réunion  de  toutes  ces  causes  ? 

Quoi  qu'il  en  soit,  l'honneur  d'avoir  publié  la  plus  ancienne 
vue  de  la  capitale  de  la  principauté  revient,  de  plein  droit, 
à  Louis  Guichardin,  gentilhomme  florentin  établi  à  Anvers. 
Elle  a  pour  titre  Liège  avec  les  armoiries  de  la  ville;  on  la 
rencontre  à  la  page  370  de  la  Description  de  tout  le  Pays- 
Bas  autrement  dit  la  Germanie  inférieure  ou  Basse 
Allernaigne  par  Messire  Lodovico  Ouicciardini.  Anvers, 
Guillaume  Sylvius,  1507,  un  volume  in-folio.  Comme  on 

(1)  Pour  plus  de  détails,  voir  A.  Cralle,  Souvenirs  archéologiques  ou 
Esquisses  de  l'état  de  la  ville  et  du  pays  de  Liège  du  moyen  âge  aux 
temps  modernes. 


—  105  — 

pouvait  6'y  attendre,  cette  vue,  prise  du  Pont  Maghin  est 
fort  inexacte  et  ne  présente  qu'un  intérêt  de  curiosité.  Ses 
dimensions  sont  en  longueur  0m34,  en  hauteur  0ra24. 

A  partir  du  xvne  siècle  et  surtout  au  xvni0,  les  vues 
gravées  se  multiplient;  elles  deviennent  plus  exactes,  plus 
détaillées,  plus  panoramiques  si  on  peut  employer  cette 
expression  (0*  Entre  toutes,  les  amateurs  ont  toujours 
donné  la  préférence  à  la  planche  qui  figure  dans  :  Novum 
ac  magnum  theatrum  urbium  Belgicœ  regiœ  ad  pres- 
sentis temporis  faciem  expressum  Joanne  Blaeu  Ams- 
telodamensi,  1649,  2  volumes  in-folio.  Elle  est  intitulée 
Legia  sive  Leodium  vulgo  Liège.  Julius  Milheuser 
fecit  (2).  Jusqu'en  ces  dernières  années  on  la  regardait 
comme  la  plus  remarquable  que  Ton  connût  ;  sa  beauté  et 
ses  dimensions,  O^SO  en  longueur  et  0m44  en  hauteur,  lui 
valaient  cette  distinction  bien  méritée.  Elle  conserva  long- 
temps le  premier  rang.  Mais  en  1877,  un  amateur  très 
distingué  de  notre  ville,  M.  le  chanoine  Nie.  Henrotte,  fit 
connaître  aux  archéologues  liégeois  l'existence  d'une  magni- 
fique gravure,  publiée  en  1618,  antérieure,  par  conséquent, 
de  31  ans  à  la  précédente  qu'elle  relègue  décidément  au 
second  plan.  Il  s'empressa  de  décrire,  dans  le  Bulletin  de 
l'Institut  archéologique  liégeois  (a),  cette  pièce  capitale 
que  lui  avait  communiquée  M.  Bodel-Nyenhuis,  ancien 
libraire  et  collectionneur  à  Leyde,  heureux  propriétaire  du 
seul  exemplaire  connu  jusqu'à  ce  moment. 

(1)  Il  en  existe  une  description  très  intéressante  dans  l'excellent  travail 
publié  sous  ce  titre  :  Recherchée  sur  les  cartes  de  la  principauté  de  Liège 
et  sur  les  plans  de  la  ville,  par  A,  Dejardin,  capitaine  du  génie»  Liège, 
1860.  —  Bulletin  de  l'Institut  archéologique  liégeois,  IV,  *08.  —  Supplé- 
ment aux  recherches,  etc.  Liège,  186t.  Idem,  V,  199.  —  Deuxième,  1868, 
Vni,  301.  —  Troisième,  1879,  XIII,  5zl. 

(z)  Recherches  sur  les  cartes,  etc.,  p.  254. 

(3)  Tome  XIII,  page  85, 1877. 


—  106  — 

Cette  reine  des  vues  de  Liège  est  gravée  sur  quatre 
feuilles.  Elle  a  pour  titre  :  Liège  Leuck.  En  haut  et  à  droite, 
on  voit  les  armoiries  de  Ferdinand  de  Bavière,  prince- 
évêque  de  Liège  et  sa  devise  Avita  fide,  à  gauche  le  perron 
liégeois.  Les  noms  de  l'auteur,  du  graveur  et  de  l'imprimeur 
sont  révélés  par  l'inscription  suivante  :  Aegidius  Maris- 
chalpictor  Leodii  dilineavit  (sic)  A0 1618.  Johan  Veenett 
fec(it).  Qerrardus  Alzenbach  eœcfudit).  Le  point  où  Fau- 
teur s'est  placé  est  indiqué  par  ces  mots  :  S.  Maur  la  ou 
on  a  eu  prospect  de  la  cité. 

Pour  faire  apprécier  l'intérêt  et  la  valeur  exceptionnels 
de  l'œuvre  de  Gilles  Marischal,  il  suffira  de  dire  qu'elle 
s'étend  des  hauteurs  de  Saint-Maur  jusqu'à  Herstal  sur  la 
rive  gauche  et  Argenteau  sur  la  rive  droite  de  la  Meuse. 
Ses  dimensions  considérables  —  2m05  de  longueur  et  G^iO  de 
hauteur  —  ont  permis  à  l'auteur  de  reproduire  beaucoup  de 
détails  que  l'on  chercherait  vainement  ailleurs.  Elle  paraît 
avoir  été  publiée  à  Cologne,  ou  Gérard  Alzenbach  avait  des 
presses. 

Plusieurs  monuments  tels  que  la  cathédrale  de  Saint- 
Lambert,  la  collégiale  de  Saint-Martin,  l'abbaye  de  Saint- 
Laurent,  etc.,  y  sont  désignés  nominalement  ;  de  plus,  une 
série  comprenant  quatre-vingt  dix-sept  numéros  devait  cor- 
respondre à  une  légende  explicative.  Par  malheur,  celle-ci 
fait  entièrement  défaut  sur  la  gravure.  Cette  lacune  est 
regrettable.  Nous  avons  cherché  à  la  combler  avec  l'aide  de 
plusieurs  amateurs  et  membres  de  notre  Société,  mais  sans 
pouvoir  nous  flatter  de  l'espoir  d'avoir  réussi.  Elle  n'est 
pas,  d'ailleurs,  exempte  d'une  certaine  confusion  ;  plusieurs 
numéros  sont  répétés,  d'autres  n'ont  pu  être  découverts. 

Il  serait  désirable  de  connaître  quelques  détails  sur  Gilles 
Marischal  qui  se  qualifie  de  peintre  à  Liège  et  dont  le  nom 


—  107  - 

existe  encore  dans  le  pays.  Les  recherches  faites  dans  ce 
but  n'ont  produit  aucun  résultat  ;  on  n'a  rien  découvert  sur 
cet  artiste  qui  a  des  titres  tout  particuliers  à  la  gratitude 
des  Liégeois.  Jusqu'à  présent,  il  n'est  connu  par  aucune 
autre  œuvre. 

À  quelle  occasion  cette  gravure  a-t-elle  été  exécutée  ? 
Il  ne  nous  a  pas  été  donné  de  le  savoir.  11  faut  donc,  à  ce 
sujet,  faire  appel  à  de  plus  habiles  et  espérer  que  leurs 
recherches  seront  couronnées  de  succès. 

Nous  avons  dit  que  cette  gravure  n'est,  jusqu'à  présent, 
connue  que  par  un  seul  exemplaire,  celui  de  M.  Bodel, 
qui  l'a  donné  à  l'Université  de  Leyde. 

La  bibliothèque  de  Liège  et  plusieurs  amateurs  de  cette 
ville  en  possèdent  des  copies  fort  bien  faites.  La  Société  des 
Bibliophiles  liégeois  ne  pouvait  manquer  de  la  faire  repro- 
duire par  la  photographie  ;  ses  dimensions  ont  été  réduites, 
mais  sans  en  altérer  la  clarté  des  détails.  Ce  travail  sort 
des  ateliers  de  M.  Zeyen,  photographe,  à  Liège. 


CATHÉDRALE 

I.  Saint-Lambert. 

COLLÉGIALES 
t.  Saint-Pierre. 

3.  Saint-Martin. 

4.  Saint-Jean-Evangéliste. 

5.  Saint-Paul. 

6.  Sainte-Croix. 

7.  Saint-Denis. 

8.  Saint-Barthélemi. 

PAROISSES 

9.  Saint-Adalbert. 
10.  Saint-Etienne. 

II.  Saint-André. 

12.  Sainte-Catherine. 

13.  Saint-Christophe. 


14.  Sainte-Marie-Madeleine. 

15.  Sainte-Foi. 

16.  Saint-Pholien. 

17.  Saint-Servais  ou  Saint-Hubert. 

18.  Saint-Georges. 

19.  Frères-Mineurs. 

20.  Saint-Sé vérin. 

21.  Saint-Martin  en  Isle. 

22.  Saint-Nicolas  au  Trèz. 
22b.  Saint-Nicolas  Outre-Meuse. 
23. 

24.  Saint-Remacle  en  Mont. 

25.  Saint-Remacle  au  Pont. 

26.  Saint-Nicolas  aux  Mouches. 

27.  Saint-Thomas. 

28.  Sainte-Véronique. 

29.  Sainte- Walburge, 


—  108  — 


ABBAYES  6-  COUVENTS  D'HOMMES  ( 

30.  Saint-Laurent. 

31.  Saint- Jacques. 
St.  Les  Prémontrés. 

33.  Le  Val  des  Ecoliers. 

34.  Les  Capucins. 

35.  Les  Dominicains. 

36.  Les  Jésuites  anciens. 

37.  Les  Jésuites  anglais. 

HOPITAUX  6-  CHAPELLE 

38.  Saint-Désir. 

39.  Cornillon. 
39b.Cnapelle  Sainte-Barbe. 

PRIEURÉS 

40.  Les  Croisière. 

41.  Les  Ouillemins. 

42.  Les  Chartreux. 

43.  Saint-Léonard. 
44. 

45.  Les  Carmes  en  Isle. 

46.  Les  Récollets. 

47.  Les  Augustins. 

48.  Les  Frères-Céiites. 
49. 

ÉDIFICES 

50.  Les  Minimes. 

51.  Corps  de  Garde  des  Arbales- 

triers. 

52.  Le  Palais. 

53.  La  Violette. 

54.  La  Halle  aux  Blés. 

55.  L'Arsenal  (Tour  en  Bêche). 

PONTS 

56.  Pont  de  la  Tour  en  Bêche. 

57.  Pont  des  Arches. 

58.  PontMaghin. 

PORTES 

59.  Porte  Vivegnis  et  la  Maison  des 

Arbalestriers. 

60.  Porte  Sainte-Walburge. 


61.  Porte  Saint-Martin. 

62.  Postis  des  Begards, 

63.  Postis  d'Avroy. 

64.  Postis  d'Amercœur. 

65.  Postis  de  Beaurepart. 

66.  Postis  de  Saint-Léonard  et  Bou- 

levard. 

67.  Lazaret. 

68.  LesWeines. 

69.  Les  six  cents  degrés. 

70.  Crèvecœur. 

71.  Bouillon. 

72.  Degrés  des  Begards. 

FAUBOURGS 

73.  Saint-Léonard. 

74.  Sainte-Walburge. 

75.  Saint-Laurent. 

76.  D'Avroy. 

77.  D'Amercœur. 

78.  Saint-Gilles. 

79.  Vivegnis. 

80.  Bressoux  et  les  Houblonnières. 

81.  Longdoz  et  les  Houblonnières. 

MAISONS  PARTICULIÈRES 

82.  Prés  Saint- Jacques. 

83.  L'Ermitage  Saint-Maur. 

84.  Maison  Curtius. 
85. 

86.  Maison  Juncis. 
87. 

88.  Ancienne  Maison  van  den  Steen 

de  Jehay. 

89.  Refuge  Saint-Laurent. 

90.  Les  Moulins  Saint-Jacques. 

91.  Maison  du  chanoine  de  Vivario. 

92.  Les  Bavards. 

93.  Les  trois  Torrettes. 
94. 

95.  Melck-Hause  (Laiterie). 

96. 

97.  Rue  Pierreuse. 


*  • 


UNE  SUPERCHERIE  LITTÉRAIRE 

OU  LES  SOUVENIRS  DE  FRANÇOIS  GARNIER 

Jtrdinier-jabflaire  an  château  de  Jehay,  ete. 

édités  par  le  Cte  Xavier  van  den  Steen  de  Jehay 

Liège,  L.  Gn&dmoit-Doadert,  1884,  2  vol.  gt.  h-8. 


Au  printemps  de  1885,  les  journaux  de  la  province  annon- 
cèrent l'apparition  de  Mémoires  inédits,  relatifs  au  Pays  de 
Liège.  Cette  nouvelle  —  comme  bien  on  le  pense  —  réjouit 
fort  tous  ceux  qui  s'intéressent  à  l'histoire  locale.  Un  tel 
régal  littéraire  en  perspective,  avait  vraiment  de  quoi  allé- 
cher. Comme  pour  mettre  mieux  en  appétit  le  public,  l'au- 
teur offrit  la  primeur  de  son  livre  aux  mômes  journaux,  qui 
en  publièrent  des  extraits.  Hélas  I  amateurs  et  collection- 
neurs avaient  compté  trop  aisément  sur  cette  aubaine.  Ils 
durent  réfréner  leur  convoitise.  L'ouvrage  tiré  à  petit 
nombre,  ne  fut  pas  mis  dans  le  commerce,  mais  distribué 
seulement  à  quelques  privilégiés. 

Cette  parcimonie  ou  plutôt  cette  circonspection  de  l'édi- 
teur, dans  la  distribution  des  fameux  mémoires,  n'empê- 
chèrent pas  qu'on  les  lût  avec  avidité.  En  effet,  beaucoup 
des  heureux  possesseurs  consentirent  à  les  communiquer  à 
leurs  amis. 


—  110  — 

Si  ces  pages  avaient  excité  d'abord  la  curiosité,  elles 
firent  naître  bientôt  chez  les  lecteurs,  un  tout  autre  senti- 
ment: celui  d'une  méfiance  bien  justifiée,  —tranchons  le 
mot  —  d'une  incrédulité  complète  à  l'endroit  de  leur  origi- 
nalité, de  leur  soi-disant  authenticité.  Car  il  était  impos- 
sible de  n'être  point  frappé  au  premier  abord,  par  des 
analogies  de  style,  des  ressemblances  de  rédaction  qui  ne 
pouvaient  être  fortuites  ;  par  des  tournures  de  phrases,  des 
mots,  des  idées  absolument  modernes  ou  datant  d'hier.  Les 
anachronismesy  abondaient,  les  erreurs  sautaient  aux  yeux 
dans  chacun  des  chapitres.  Bref,  on  conclut  unanimement 
et  immédiatement  à  une  supercherie  audacieuse,  ou  à  une 
colossale  mystification. 

La  plupart  des  bibliophiles  liégeois  s'émurent  de  cette... 
fraude.  Quelques-uns  et  nous  fûmes  de  ceux-là,  crurent 
non  sans  raison,  que  laisser  passer  cette  œuvre  sans  en 
signaler  le  caractère  apocryphe,  serait  lui  donner  en  quel- 
que sorte  une  sanction  tacite.  C  est  à  ce  moment,  un  peu 
ab  irato,  et  encore  sous  l'impression  chaude  de  la  lecture 
des  Souvenirs  que  nous  jetâmes  sur  le  papier  les  lignes 
qu'on  va  lire,  lignes  où  nous  faisions  connaître  les  bévues 
et  les  plagiats  de  l'éditeur.  Elles  devaient  paraître  au  len- 
demain de  l'apparition  du  livre.  Des  circonstances  qu'il  est 
inutile  de  rapporter,  en  ont  retardé  la  publication. 

Aujourd'hui  que  l'auteur  n'est  plus,  plusieurs  d'entre  vous 
penseront  que  c'est  là  besogne  inutile,  inopportune,  et  que 
le  discrédit  s'attachera  de  lui-même  aux  Mémoires  de 
Gantier .  Tel  n'est  pas  notre  avis.  Sans  doute,  tous,  ici, 
autant  que  nous  sommes,  nous  saurons  ce  que  valent  les 
assertions  du  pseudo-historien,  quel  fondement  il  faut  faire 
sur  son  apport  aux  annales  liégeoises.  Mais  ceux  qui  vien- 
dront après  nous? 


—  111  — 

Une  antre  raison  qni  justifierait  l'application  du  stygmate, 
—  car  il  s'agit  ici  d'une  pure  compilation  inavouée,  d'un 
tissu  d'inventions  faites  à  plaisir,  —  c'est  qu'antérieurement 
à  cette  publication,  l'éditeur  des  Souvenirs  avait  fait  œuvre 
d'historiographe  plus  ou  moins  sérieux,  et  il  importe  de 
dénoncer  Tœuvre  attribuée  à  Garnier  pour  ce  qu'elle  est, 
et  ainsi  de  mettre  en  garde  ceux  qui  seraient  tentés  de  la 
prendre  pour  un  livre  de  bonne  foi. 

Un  critique  qui  fait  autorité,  constatait  récemment  ce 
fait  :  «  Nous  sommes  actuellement  en  littérature,  en  his- 
toire, comme  en  toutes  choses,  du  reste,  dans  la  grande 
période  d'examen. 

»  Le  vif  souci  de  l'exactitude  minutieuse,  est  ce  à  quoi 
s'exercent  les  écrivains  contemporains.  Notre  époque  étant 
une  époque  d'inventaire,  on  veut  avec  raison  que  tout 
prenne  une  valeur  de  dossier.  » 

Si  nous  nous  plaçons  à  ce  point  de  vue  pour  juger 
l'œuvre  sortie  de  la  plume  de  M.  van  den  Steen,  il  ne  sera 
certes  pas  difficile  de  démontrer  combien  il  s'est  peu  préoc- 
cupé de  la  vérité,  et  de  prouver  qu'il  s'est,  en  somme,  impu- 
demment moqué  du  public. 

Prenons  acte,  si  vous  voulez  bien,  des  déclarations  que 
fait  l'éditeur  dans  son  Avant-Propos  ;  car  c'est  de  ses 
assertions  mêmes  que  vont  découler  les  preuves  irréfutables 
que  l'ouvrage  entier  a  été  composé  après  coup,  qu'il  n'a 
d'autre  paternité  à  revendiquer  que  celle  de  l'éditeur  lui- 
même: 

1°  Le  manuscrit  livré  à  l'impression  est  l'œuvre  de  Gar- 
nier, jardinier  au  château  de  Jehay.  Il  a  été  trouvé  dans 
les  papiers  de  ce  vieux  serviteur,  à  sa  mort  arrivée  en  1846. 

2°  La  publication  en  a  lieu,  en  laissant  au  style  de  l'au- 
teur sa  couleur  et  son  tour  sincère  et  naif.  Si  parfois  il  a 


—  112  — 

été  modifié,  c'est  le  résultat  d'une  révision  faite  par  un  frère 
de  Garnier  et  par  un  chanoine,  en  1823. 

Il  s'ensuit  donc  bien  que  le  manuscrit  qu'on  nous  livre 
était  achevé  et  revu,  déjà  en  1823. 

On  pourra  donc  conclure  que  tous  les  emprunts  faits  à 
des  ouvrages,  parus  après  cette  date,  toutes  les  allusions  à 
des  découvertes,  postérieures  à  1823,  ne  peuvent  être  que 
l'œuvre  de  l'éditeur,  c'est-à-dire  de  M.  van  den  Steen.  C'est 
ce  que  nous  espérons  démontrer. 

Nous  avons  parlé  du  caractère  moderne  qu'offre  parfois 
la  tournure  du  style  de  Garnier;  c'est  plus  que  cela,  ce  sont 
des  idées  écloses  hier,  c'est  un  esprit  d'actualité,  ce  sont 
des  détails  qui  trahissent  si  bien  et  à  première  lecture  leur 
date  de  rédaction,  qu'on  s'arrête  incrédule  et  stupéfait  à 
les  relire. 

Appuyons  de  quelques  exemples. 

A  propos  d'une  tentative  d'acclimatation  des  buffles,  faite 
dans  diverses  parties  du  pays,  sous  le  régime  impérial,  Gar- 
nier écrit  cette  page  typique  (p.  32)  : 

*  On  peut  dire  que  la  plus  frappante  image  de  la  brutalité, 
c'est  le  buffle.  Ses  formes  lourdes  et  comme  ébauchées,  son 
long  cou,  sa  tète  écrasée,  son  muffle  large,  ses  cornes 
noueuses,  son  dos  pelé,  son  mugissement  farouche,  tout 
nous  dit  que  ce  monstrueux  habitant  des  marécages  de 
l'Inde  est  un  échappé  du  dernier  déluge,  un  débris  d'une 
création  plus  ancienne  que  la  nôtre,  un  modèle  archaïque 
oublié  dans  la  refonte,  un  fossile  vivant » 

Nous  le  demandons  à  tous,  ces  phrases  que  nous  avons 
mises  en  italique,  ces  expressions,  ces  termes,  sont-ils  de 
Garnier?  Ils  ne  sont  pas  même  de  M.  van  den  Steen. 

Voyez-vous  ce  paysan,  lettré,  nous  le  voulons  bien  (il 


-  113  — 

s'agit  de  Garnier),  nous  entretenir  du  dernier  déluge,  et 
cela,  il  y  a  plus  de  soixante  ans,  alors  que  l'opinion  hardie 
de  plusieurs  déluges  successifs,  a  été  émise  hier,  en  paléon- 
tologie (1).  Est-ce  qu'on  peut  admettre  bénévolement  ce 
manouvrier  de  Jehay  nous  parler  «*  d'un  modèle  archaïque 
oublié  dans  la  refonte,  d'un  fossile  vivant  ?  »  C'est  à  supposer 
qu'il  a  assisté  aux  discussions  récentes  de  l'Académie  sur 
la  trouvaille  de  l'Iguanodon  de  Bernissart.  Vraiment  c'est 
nous  la  bailler  bonne. 

Savez- vous  l'impression  générale  produite  à  la  lecture  de 
ces  deux  volumes  ?  C'est  que  Garnier  était  un  homme  d'une 
érudition  vraiment  prodigieuse. 

Il  possède  l'omniscience,  il  a  des  notions  universelles, 
c'est  un  Pic  de  la  Mirandole  parlant  de  omni  re  sctbili. 
Qu'il  soit  question  de  n'importe  quel  art  ou  quelle  science, 
il  vous  saupoudre  sa  narration  ou  émaille  sa  description  de 
termes  techniques,  de  vocables  scientifiques,  à  ébaubir  le 
lecteur  le  moins  sujet  à  l'étonnement. 

Tout  à  l'heure  il  parlait  d'architecture  comme  Vignole 
(p.  39);  le  voici,  deux  pages  plus  loin  (p.  41),  au  sujet  de  l'ex- 
humation de  je  ne  sais  plus  quel  cadavre  de  bienheureux, 
^exprimant  comme  un  membre  de  la  docte  Faculté.  Ecou- 
tez-le :  *•  La  tête  parut  d'abord  conservée  dans  son  entier, 
mais  sans  autre  chose  que  les  os;  lorsqu'on  voulut  l'enlever, 
la  chevelure  resta  dans  la  main  avec  le  coronal,  les  deux 
temporaux,  le  sphénoïde,  parlîe  de  l'ethmoïde,  les  deux 
os  maxillaires  supérieurs,  les  deux  os  de  la  pommette  et 
ceux  du  nez,  l'occiput  et  les  deux  pariétaux...  etc.,  etc.  « 

Ombre  de  Molière  !  pardonnez  à  ce  pédant,  planteur  de 
choux  à  ses  heures.  Imagine-t-on  cet  Ardennais  de  Baillon- 

(1)  La  thèse  de  la  périodicité  des  grands  déluges,  ^hx  LeHon,  avait  paru 
en  1858. 


-  114  — 

ville  s'exprimant  comme  un  rapport  de  médecin-légiste  ?  Et 
notez  que  ce  n'est  pas  là  le  seul  accès  d'érudition  mal 
placée,  que  Ton  constate;  page  282,  ne  se  hasarde- 1- il  pas  à 
écrire  que  «  des  fièvres  ataxiques  et  paludéennes  s'étaient 
déclarées  à  Jehay...  « 

Page  46,  il  nous  peint  les  Hussards  d'Arberg  arrivant 
vers  1765,  au  Pays  de  Liège,  «*  précédés  de  musiciens 
tsiganes  chantant  en  chœur  et  dansant  Pénivrant  csar- 
das— ,  o  il  nous  parle  aussi  des  magnats  hongrois. 

Il  n'y  a  pas  à  le  nier,  quand  il  écrivait  cette  phrase,  Gar- 
nier  (mort  en  1846)  était  hanté  du  souvenir  de  la  dernière 
exposition  universelle  de  Paris,  où  tout  le  monde  a  entendu 
la  musique  endiablée,  popularisée  par  l'abbé  Liszt.  Et  peut- 
on  nous  faire  admettre  que  ce  manant  de  Jehay  connaissait 
par  leurs  noms  spéciaux  et  ces  peuplades,  et  leurs  castes,  et 
leur  danse  nationale,  comme  un  voyageur  retour  des  bords 
de  la  Theiss  ou  des  steppes  transylvains?  Il  faut  avoir  une 
singulière  confiance  dans  la  crédulité  de  ses  lecteurs. 

C'est  la  môme  faiblesse  ou  le  même  besoin  d'étaler  son 
savoir  qui  lui  fait,  dans  un  chapitre  suivant,  à  propos  de 
véhicules  divers,  signaler  ces  termes  exotiques  de  drousky 
et  de  briska,  à  l'instar  de  ces  voyageurs  modernes  qui 
assaisonnent  volontiers  leurs  impressions  de  voyages  de 
mots  pittoresques  puisés  dans  la  langue  du  pays  qu'ils 
viennent  de  visiter.  Nous  admettrions  volontiers  ce  coloris 
dans  la  bouche  de  M.  van  den  Steen.  Il  n'est  pas  acceptable 
venant  de  son  jardinier,  celui-ci  eût-il  été  pédant  jusqu'à  la 
manie. 

Lorsque  Garnier  (pp.  54  à  55)  se  met  à  décrire  les  bandes 
de  Bohémiens  qui  se  montraient  alors  dans  le  pays,  il  nous 
cite  à  ce  sujet  et  le  Roman  comique  de  Scarron  et  celui  de 
Gil-Blas  de  Lesage  ;  il  ajoute  enfin  que  «  ces  nomades  fai- 


—  115  — 

saient  leur  cuisine  en  plein  vent  »  d'une  olla  podrida.  Tout 
cela,  on  en  conviendra,  est  encore  et  toujours  beaucoup  de 
couleur  locale  pour  un  seul  homme,  et  un  homme  de  cet 
acabit. 

Lorsqu'il  se  met  à  nous  peindre  la  foire  de  Marche  vers 
1765,  *  foire  qui,  dit-il,  ressemblait  à  toutes  les  foires  du 
xvni*  siècle,  «  on  peut  affirmer  sans  hésitation  que  c'est 
bien  plutôt  la  foire  de  Beaucaire  qu'il  a  dû  voir...  dans  un 
livre.  Qu'on  en  juge  : 

»  Sur  un  grand  terrain  où  le  gazon  rare  et  jaune  achevait 
d  expirer  sous  le  piétinement  de  la  foule,  des  restaurants  (?) 
champêtres  élevaient  leurs  murailles  de  toile  éphémère. 
Des  phénomènes  vivants  et  des  prodiges  empaillés,  des  sal- 
timbanques, des  acrobates,  des  musiciens,  des  ménageries, 
des  mannequins,  des  jongleurs,  des  parades  en  plein  vent 
mêlaient  leurs  femmes  sauvages,  leurs  nains,  leurs  géants, 
leurs  hercules,  leurs  crocodiles,  leurs  ours,  leurs  bandits 
célèbres,  leurs  pitres,  leurs  paillasses,  leurs  défroques  et 
leurs  queues  rouges...  »  Ouf!  abrégeons  cette  énumération 
qui  rappelle  un  roman  fantastique,  aujourd'hui  fort  rare, 
le  Cochon  de  saint  Antoine,  de  Charles  Hugo.  Le  fils  du 
grand  poète  y  avait  accumulé  les  énumérations  comme  à 
plaisir.  C'était  même  le  côté  le  plus  curieux  de  cette  œuvre 
d'imagination. 

Eh  bien,  franchement,  cette  ingéniosité  descriptive  est- 
elle  du  crû  de  Garnier,  et  cela  entre-t-il  dans  les  habitudes 
d'un  jardinier,  fut-il  La  Quintinye  ou  Le  Nôtre?  Nous  ne  le 
pensons  pas. 

Mais  il  y  a  mieux,  Garnier  racontant  dans  le  style  des 
habitués  de  l'Hôtel  Rambouillet,  qu'il  y  avait  là,  «  des  res- 
taurants aux  murailles  de  toile  éphémère,  »  ne  s'est-il  pas 
beaucoup  avancé  ? 


—  116  — 

Littré  nous  apprend  que  Ton  vit  s'établir  à  Paris  dans  la 
rue  des  Poulies  le  premier  restaurant,  en  1765;  précisé- 
ment Tannée  où  Garnier  en  place  des  quantités,  à  Marche. 
Les  géographes  de  Belgique  auraient  bien  pu,  en  fait  de 
particularité  historique,  signaler  celle-là,  quand  ils  s'occu- 
paient, dans  leur  manuel,  de  la  petite  ville  de  la  Famenne. 
C'est  un  honneur  qu'ils  auraient  dû  lui  attribuer. 

Même  remarque  à  faire  en  matière  de  genre  descriptif, 
lorsque  le  soi-disant  auteur  (p.  100)  s'occupe  des  peintures 
de  Destain  et  Parmentier  qui  ornaient  les  salons  du  châ- 
teau de  Seraing:  «  Les  parois  de  ce  cabinet  étaient  décorées 
de  croquis  exécutés  à  l'instar  des  gravures  de  Callot  lors- 
qu'il était  au  siège  de  Breda.  Cette  série  de  dessins  formait 
une  œuvre  originale.  C'était  une  suite  de  campements  pit- 
toresques, de  courses  et  de  chasses,  de  cavaliers,  d'esquisses 
de  chevaux,  d'épisodes  de  guerre  et  de  combats,  de  portraits 
de  reîtres,  de  vivandières,  de  Turcs,  de  Hongrois  ;  puis  des 
groupes  d'enfants  à  la  mamelle,  des  béquillards  au  chapeau 
de  travers  avec  le  petit  manteau  en  guenilles  terminé  en 
dents  de  scie,  des  mendiants  loqueteux  qui  secouent  leur 
vermine,  des  bohèmes  qui  dansent  des  ribaudières  (î),  et 
des  cavaliers  qui  boivent  le  coup  de  l'étrier,  là  des  fantas- 
sins qui  prennent  d'assaut  en  maraude  toute  une  basse- 
cour...,  etc.  » 

C'est  là  encore,  entre  cent  autres  semblables,  l'une  des 
tirades  bien  suspectes  du  jardinier  de  Jehay,  au  style 
duquel  —  ne  l'oublions  pas  —  Monsieur  le  comte  a  laissé 
son  tour  sincère  et  ndif. 

Du  reste  ce  Garnier  vous  a  des  hardiesses  de  style  sur- 

(1)  Pour  le  faire  remarquer  en  passant,  ribaudières  n'est  ni  dans  Littré, 
ni  dans  Bescherelle,  et  ce  néologisme  pourrait  être  l'indice  d'un  nouveau 
plagiat. 


—  117  — 

prenantes.  Page  54,  ayant  à  parler  d'un  dessin  représentant 
les  jardins  d'Haversin,  il  écrit:  «  Il  nous  permet  de  juger 
quels  furent  les  premiers  vagissetnenls  de  l'arboricul- 
ture. *  Passe  encore  s'il  se  fut  agi  d'agriculture,  car  cette 
science  comprend  l'élève  du  bétail,  et  des  vagissements  de 
veaux  et  d'agnelets  sont  admissibles.  Mais  l'arboriculture 
vagissante,  je  ne  me  représente  pas  bien  ça. 

Au  courant  de  notre  lecture,  nous  avons  rencontré  Gar- 
nier médecin,  architecte,  musicologue,  minéralogiste;  page 
58,  ayant  à  parler  de  fouilles  archéologiques  faites  à  Jupille 
et  à  Marcourt,  il  écrit  :  «  Nous  mîmes  au  jour  des  excava- 
tions rondes  qu'on  qualifie,  je  crois,  du  nom  de  columba- 
rium. »  Pour  le  coup,  cette  pointe  d'érudition  lui  a  semblé 
un  peu  risquée,  et  il  a  usé  de  précaution  oratoire:  je  crois. 
Tant  l'éditeur  a  senti  que  son  émondeur  villageois  paraî- 
trait avoir  vraiment  trop  la  science  infuse. 

En  nous  apprenant  que  son  père  jouait  du  violon,  il  a  cité 
Rameau  et  Lulii  ;  à  la  page  88,  où  il  décrit  les  salons  du  châ- 
teau de  Seraing,  le  voilà  parlant  «  de  peintures  dans  le 
genre  de  Canaletti,  de  paysages  selon  Claude  Lorrain,  de 
marines  à  l'instar  de  Bacheusse  »  (sic,  pour  Backhuysen). 
Nous  l'avons  déjà  dit,  ce  diable  d'homme  est  une  encyclopé- 
die vivante  et  ambulante.  Et  qu'on  ne  nous  accuse  pas  de 
le  surfaire.  Au  chapitre  sixième,  il  en  remontrerait  à  tous 
les  généalogistes  et  héraldistes  du  pays.  Il  connaît  toute  la 
pléiade  des  historiens  liégeois  :  Abry,  Saumery,  Hemri- 
court,  Foullon,  Fisen,  Sohet,  etc.,  etc.,  et  il  les  cite.  Il  s'est 
infusé  toute  la  bibliothèque  de  Jehay  dans  la  caboche. 

On  se  demande  après  cela,  pourquoi  M.  van  den  Steen  a 
cru  devoir  imaginer  un  jardinier  et  non  pas  plutôt  un 
bibliothécaire,  un  moine,  ayant  résidé  toute  sa  vie  au  châ- 
teau de  Jehay.  Etant  donné  la  science  universelle  de  son 


—  118  — 

personnage,  la  supposition  eût  été  plus  vraisemblable. 

Citons  encore  nne  de  ces  phrases  qui,  an  milieu  de  la  nar- 
ration de  Gantier,  tire  l'œil.  Car  dans  les  divers  chapitres, 
ce  qui  frappe  et  peut  servir  à  prouver  que  l'œuvre  est  faite 
de  pièces  rapportées,  c'est  l'inégalité  choquante,  le  peu 
d'équilibre  qu'offre  le  style,  tantôt  d'une  platitude  réelle, 
tantôt  imagé  et  fleuri  comme  celui  d'un  romantique.  Au 
tome  II  donc,  ayant  à  décrire  une  fête  civique  de  la  Révolu- 
tion, à  Huy,  il  dira  :  *  Tout  cela  suivait  un  char,  emprunté 
aux  beaux  temps  de  l'Antiquité  grecque,  qu'entouraient 
quelques  Hu toises,  prêtresses  de  moyenne  vertu,  en  tunique 
et  couronnées  de  chêne  ;  des  hiérophantes  ayant  chaussé 
des  sabots  en  guise  de  cothurnes.  «> 

M.  van  den  Steen  intercale  enfin  parfois  dans  sa  relation, 
des  choses  qui  ont  traîné  dans  maints  vieux  recueils  manus- 
crits ou  imprimés.  Il  en  est  ainsi  page  33,  tome  II,  de  la 
grotesque  «Litanie  des  filles  mûres  et  désolées.  »  C'est  une 
de  ces  grosses  plaisanteries  archiconnues  et  nous  possé- 
dons un  petit  recueil  manuscrit  du  siècle  dernier  dans  lequel 
figure  cette  ritournelle. 

Peut-on  ajouter  la  moindre  créance  à  cette  anecdote 
tirée  d'un  almanach,  à  ce  pitoyable  trait  d'esprit  qu'il 
endosse  à  Voltaire  et  que  nous  allons  mettre  tout  au  long 
sous  les  yeux  du  lecteur  (p.  135,  T.  II)?  C'est  le  baron  van 
den  Steen,  le  maître  de  Oarnier  qui  parle  :  *  Lorsqu'on 
ma  qualité  d'attaché  d'ambassade,  j'accompagnai  à  Paris 
feu  M.  le  comte  de  Mercy-Argenteau,  représentant  l'empe- 
reur au  mariage  du  dauphin  (Louis  XVI)  avec  l'archidu- 
chesse Marie-Antoinette,  à  notre  retour  en  Allemagne, 
nous  repassâmes  par  Ferney,  lieu  de  séjour  de  Voltaire. 
Monsieur  l'ambassadeur  lui  présentant  le  personnel  de  la 
légation,  en  citant  mon  nom,  dit  :  *  Monsieur  est  de  la 


—  119  — 

principauté  de  Liège.  »  A  cette  énonciation,  le  vieux 
patriarche  de  la  philosophie  moderne  fit  une  épouvantable 
grimace  de  rhubarbe  et  s'écria  :  *  Ho!  ho!  la  principauté  de 
Liège!  je  la  connais,  j'y  ai  habité;  c'est  le  pays  où  l'on  con- 
fectionne les  chaussures  les  plus  solides  et  vous  en  connais- 
sez le  procédé  :  matière  première,  pour  un  cuir  imperméable 
on  prend  le  gosier  de  vos  musiciens  ivrognes  connus,  qu'il 
est  plus  facile  de  charger  que  d'emplir;  la  langue  de  vos 
méchantes  femmes  liégeoises  fournit  une  empeigne  indes- 
tructible. Le  tout  cousu  avec  la  haine  de  vos  prêtres,  achève 
une  chaussure  très  solide.  *  La  conversation  de  Voltaire  ne 
fut  qu'un  mélange  de  persiflages,  de  sophismes,  de  paradoxes 
et  d'impiété « 

Le  compilateur  outrage  encore  la  vérité  en  cette  occasion 
avec  une  rare  désinvolture. 

Le  comte  de  Mercy  était  déjà  ambassadeur  d'Autriche  à 
Paris,  deux  ou  trois  ans  avant  le  mariage  de  Louis  XVI 
(alors  dauphin)  avec  Marie- Antoinette.  C'est  lui  qui  négocia, 
à  Paris,  ce  mariage,  mais  il  ne  fut  nullement  envoyé  en 
ambassade  extraordinaire  par  l'empereur,  à  ce  propos.  Après 
le  mariage,  comme  avant,  il  continua  à  résider  à  Paris. 
Tout  cela  résulte  de  sa  Correspondance  avec  l'impéra- 
trice Marie-Thérèse,  imprimée  naguère.  Il  n'est  donc  pas 
retourné  en  Allemagne,  il  n'a  pas  passé  par  Ferney  qui 
n'était  pas  sur  la  route  de  Paris  à  Vienne,  il  n'a  donc  pas 
présenté  le  personnel  de  l'ambassade,  dont  ne  faisait  pas 
partie  M.  van  den  Steen. 

Le  personnel  de  la  légation  autrichienne  à  Paris,  se  com- 
posait, outre  l'ambassadeur,  tout  au  plus  d'un  conseiller  de 
légation.  Il  suffit  pour  s'en  assurer  d'ouvrir  un  exemplaire 
de  XAlmanach  de  la  Cour  de  France,  de  1770. 

Jusqu'ici,  nous  dira-t-on,  vous  avez  quelque  peu  chicané 


—  120  — 

cet  excellent  homme  sur  son  style,  sur  ses  tournures  de 
phrases,  sur  son  travers  de  pédant.  Mais  les  faits  qu'il  rap- 
porte, les  détails  qu'il  nous  fournit,  sont,  en  somme,  véri- 
diques  ? 

Il  n'en  est  rien  :  le  brave  horticulteur  ne  se  pique  guère 
d'exactitude,  quand  il  aborde  l'histoire;  il  se  préoccupe 
même  fort  peu  d'être  précis  quant  aux  dates. 

Témoin  ce  qu'il  nous  dit  d'un  prétendu  séjour  du  roi 
Gustave  III  au  château  de  Seraing.  Et  d'abord  il  fait 
erreur  quand  il  assigne  comme  date  du  voyage  du  sou- 
verain suédois  au  pays  de  Liège,  l'année  1779.  C'est  en  1780 
que  ce  monarque  se  rendit  aux  eaux  de  Spa,  but  de  son 
déplacement. 

Lisons  ensemble,  si  vous  le  voulez  bien,  le  curieux  por- 
trait qu'il  trace  du  comte  de  Haga  (et  non  Hagga  comme 
Garnier  l'écrit),  car  son  style  vous  a,  ici  encore,  une  allure 
qui  éveille  bien  des  doutes  sur  sa  provenance  : 

«  Tous  les  arts  du  dessin,  le  marbre,  la  toile  aussi  bien 
que  l'effigie  monétaire,  ont  vulgarisé  ce  profil  césarien  (?), 

au  front  fuyant  sous  sa  mèche  ossianesque Il  avait 

pourtant  un  ver  rongeur,  l'ennemi  intime  des  princes  de  sa 
maison:  un  tissu  adipeux,  anarchique,  indomptable.  La 
graisse  montait,  envahissait  tout...,  etc.  » 

A  qui  fera-t-on  croire  que  c'est  là  du  Garnier?  N'est-ce 
pas  en  imposer  au  public  ?  M.  van  den  Steen  aura  découvert 
bien  sûr  ce  crayon  quelque  part,  et  n'aura  rien  trouvé  de 
mieux  que  de  l'adapter  à  son  personnage. 

Ce  qu'il  y  a  de  plus  amusant  dans  tout  ceci,  est  que  cette 
peinture  qu'il  nous  donne,  est  absolument  fantaisiste.  Gus- 
tave III  qu'il  nous  présente  «si  gros  qu'il  en  était  inconso- 
lable..., se  brouillant  avec  le  général  Bille  Brahé,  parce 
que  celui-ci  était  assez  peu  courtisan  pour  rester 


—  121  — 

mince,  et  gui  pis  est,  pour  rire  des  gens  qui  prenaient 
du  ventre,  *»  cet  infortuné  Gustave,  disons-nous,  n'était 
nullement  l'homme  ventripotent  qu'il  nous  montre.  Et  en 
voici  un  témoignage  irrécusable. 

Le  médecin  de  Limbourg  qui  pratiquait  à  Spa,  tenait 
note  exacte  de  tous  les  malades  qu'il  traita  ;  il  a  laissé  des 
cahiers  où  figurent  le  diagnostic  de  chacun  de  ses  clients. 
Le  roi  de  Suède  fut  du  nombre,  et  voici  ce  qu'il  en  dit  en 
propres  termes  :  «•  Le  roi  a  la  taille  fine  et  dégagée,  il  est 
maigre  et  a  le  teint  légèrement  coloré...  »  On  ne  peut 
trouver,  croyons-nous,  contradiction  plus  flagrante  entre 
deux  signalements. 

Lequel  est  plus  croyable,  ou  de  Limbourg  qui  soigna 

Gustave,  ou  de  Garnier  qui  Ta  vu à  Seraing  ?  Après 

cela,  peut-être  le  regarda-t-il  à  travers  un  verre  gros- 
sissant. 

Si  l'éditeur  était  encore  en  vie,  il  devrait  bien  avouer 
s'être  four...voyé.  Un  des  voyous  qu'il  nous  dit  avoir  vus  à 
Liège  en  1775  —  car  il  se  sert  de  ce  terme  tout  moderne 
(p.  84)  pour  désigner  les  gamins  des  rues,  —  ce  voyou, 
disons-nous,  n'eût  pas  manqué  de  dire,  à  ce  propos,  à  Mon- 
sieur le  comte,  qu'il  s'était  fourré  le  doigt  dans  l'œil. 

Ce  n'est  pas  tout,  au  sujet  de  Gustave  III. 

La  narration  apocryphe  de  Garnier,  alias  van  den  Steen, 
se  poursuit  en  ces  termes  :  «  Ce  repas  fut  suivi  d'un 
décampât ivos  à  giorno.  Sa  Majesté,  Son  Altesse  le  duc 
de  Wermelandt  et  le  comte  de  Billebrahé  jouèrent  au 
passe-dix ,  etc.  » 

Or,  la  vérité  est  qu'aucun  de  ces  deux  personnages, 
aucun,  vous  entendez  bien,  n'accompagnait  le  Roi.  Et  mieux 
que  cela,  c'est  que  Gustave  III  ne  mit  pas  les  pieds  à 
Seraing.  Des  deux  seules  fois  qu'il  fut  de  passage  à  Liège, 


—  122  - 

pendant  la  première,  on  lui  fit  l'offre  de  le  conduire  à  la 
citadelle,  et  il  déclina  cette  politesse;  et  durant  la  seconde, 
il  visita  seulement  la  cathédrale  et  la  citadelle  (1). 

M.  van  den  Steen  a  donc  fort  mauvaise  grâce  de  nous 
affirmer  «  que  sa  plume  est  pure  de  toute  addition  aux  évé- 
nements. » 

Déjà  nous  avons  cité  des  anachronismes  chez  Garnier.  A 
parler  généralement,  ils  sont  à  vrai  dire  recueil  de  tous 
ceux  qui,  par  quelque  côté,  touchent  à  l'histoire.  Peintres, 
sculpteurs,  simples  romanciers  sont  coutumiers  du  fait,  et  se 
garder  d'en  commettre,  est  malaisé. 

A  propos  d'une  mention  du  jardinier  de  Jehay,  nous  avons 
bien  aussi  certaines  réserves  à  faire.  Mettons  le  lecteur 
au  fait. 

Garnier  raconte  au  chapitre  Ier,  page  33,  qu'étant  encore 
enfant,  il  accompagnait  fréquemment  sa  mère  qui  allait 
chaque  semaine,  de  Rabozée,  porter  à  Marche,  son  lait  et 
son  beurre. 

«  Aller  en  ville  était  pour  moi,  dit-il,  une  grande  jouis- 
sance, hormis  les  jours  pluvieux,  ils  me  procuraient  la  mal- 
heureuse chance  de  me  munir  d'un  parapluie. 

«  Le  parapluie  de  ma  famille  était  si  grand  et  si  vieux  ! 
Il  avait  été  acheté  il  y  avait  au  moins  trente  ans  (notons 
cette  constatation  que  fait  Garnier  en  1757  ou  1758). 

*»  Il  était  si  lourd  le  parapluie  rouge!  A  la  vérité,  on 

le  portait  rarement  sauf  les  jours  de  livrance  à  Marche  ; 
hormis  cette  circonstance,  quand  il  pleuvait  nos  parents  ne 
sortaient  pas  ou  bien  ils  se  couvraient  l'un  d'une  vieille 
houppelande,  l'autre  d'une  antique  talarre  (i).  » 

(1)  Voyez  notre  opuscule:  Gustave  III  aux  Eaux  de Spa,  pp.  54  à  92. 
(«)  Qu'est-ce  qu'une  talarre  f  En  ouvrant  Littré,  on  trouve  Taîaire, 
adjectif,  t.  d'antiquités,  qui  descend  jusqu'aux  talons.  Tunique  talaire 


—  123  - 

Malgré  toute  la  considération  que  j'ai  pour  le  savoir  de 
M.  van  den  Steen,  je  ne  vois  dans  son  détail  du  parapluie, 
—  détail  infime,  je  le  veux  bien,  —  qu'un  nouvel  anachro- 
nisme. 

Cette  mention  de  l'existence  d'un  parapluie  de  famille , 
avant  1760,  chez  des  paysans  de  Rabozée,  endroit  reculé 
de  la  Famenne,  est  des  plus  contestables. 

Et  voici  ce  qui  le  prouvera  :  de  Limbourg  qui  écrivit  la 
seconde  édition  des  Amusemens  de  Spa,  vers  1780,  en 
avait  projeté  une  troisième,  pour  laquelle  il  a  laissé  des  notes 
manuscrites.  Or,  à  propos  des  modes  nouvelles  introduites 
à  Spa,  il  cite  comme  particularité  curieuse,  ceci  :  Robert 
de  Limbourg  rapporta  dans  le  pays,  le  premier  para- 
pluie, en  1 784. 

Garnier  reportant  l'antiquité  du  parapluie  de  sa  famille  à 
1727  (puisqu'il  avait  été  acheté  trente  ans  avant  1757),  il 
s'ensuivrait  que  le  hameau  de  Rabozée  aurait  possédé  ce 
vénérable  rifflard  plus  de  cinquante-sept  ans  avant  qu'on 
D'en  vit  à  Spa,  et  quand  on  dit  Spa,  c'est,  vous  le  savez  :  le 
café  de  l'Europe,  une  quasi-capitale  en  miniature,  l'en- 
droit où  toute  innovation  de  luxe  paraissait  bien  avant  que 
dans  toute  autre  agglomération  du  pays.  Je  sais  bien  que 
l'on  reporte  l'adoption  du  parapluie  en  France  au  milieu  du 
xvii4  siècle  ;  qu'il  coûtait  alors  cent  francs  au  moins,  qu'il 
fut  fait  de  cuir  d'abord,  de  toile  cirée  ensuite,  enfin  de  soie 

(du  latin,  talaris).  Ce  terme  nous  semble  bien  étrange  dans  la  bouche  du 
jardinier  Garnier.  Il  se  sert  aussi  plusieurs  fois  du  terme  baluchon  (p.  87), 
pour  désigner  un  petit  paquet.  Ce  mot  n'est  ni  wallon,  ni  belge,  mais  em- 
prunté au  dictionnaire  de  la  Langue  Verte,  et  est  de  l'argot  des  ouvriers. 
Je  croyais  M.  Tan  den  Steen  peu  familiarisé  avec  le  vocabulaire  auquel 
Alfred  Delvau  et  Larcher  ont  attaché  leurs  noms.  C'est  encore  là  du  reste, 
avec  le  mot  voyou  rencontré  précédemment,  une  note  qui  trahit  la  moder- 
nité du  style  de  notre  auteur. 


—  126  — 

changeant  seulement  les  noms  de  lieux  et  les  dates;  ailleurs 
enfin  il  travestit  les  faits,  ou  ajoute  des  choses  de  son  crû. 
Travail  de  marqueterie  ingénieux,  et  qui  le  ferait  procla- 
mer un  maître  mosaïste. 

Si  tous  ceux  d'entre  les  lecteurs  de  Garnier  qui  ont  fait  des 
constatations  de  l'espèce,  voulaient  consentir  à  nous  livrer 
le  résultat  de  leurs  observations,  on  réunirait  une  collection 
de  plagiats  des  plus  étonnantes. 

Une  tête  farcie  par  la  lecture  de  nombreux  ouvrages  et 
douée  d'une  mémoire  fidèle,  nous  serait  d'un  grand  secours, 
en  l'occurrence.  La  difficulté  se  complique  du  reste  par  ce 
fait  que  ce  diable  d'homme  a  fourragé  un  peu  partout, 
prenant  son  bien  —  pardon  !  celui  des  autres  —  où  il  le 
trouvait. 

Quoiqu'il  en  soit,  nous  aurons  toujours  à  citer  de  ces 
démarquages  en  nombre  plus  que  suffisant  pour  éclairer  la 
religion  de  nos  collègues. 

1.  Entre  autres  récits  que  fait  Chateaubriand  dans  ses 
Mémoires  d'Outre-Tombe,  figure  celui  de  la  bataille  de 
Waterloo.  L'écrivain  —  on  le  sait  —  était  à  Gand  où  Louis 
XVIII  s'était  réfugié.  Il  relate  ce  qu'il  a  entendu  en  se  pro- 
menant hors  de  la  ville,  le  jour  de  la  bataille. 

Cet  épisode  raconté  par  l'auteur  du  Génie  du  Christia- 
nisme, Garnier  Ta  fait  sien  tout  entier;  et  il  le  place  à 
Jehay,  naturellement,  et  sans  nous  dire  un  mot  de  son 
modèle  (Voir  t.  II,  p.  360). 

2.  Un  autre  épisode  que  notre  mémorialiste  supposé  a 
littéralement  copié  pour  le  faire  entrer  dans  sa  compilation 
est  celui  de  -  Blùcher  à  Liège  «  (pp.  354  à  358,  t.  II),  cinq 
pages  entières,  dans  lesquelles  il  y  a  à  peine,  de  ci  de  là, 
un  mot  changé.  On  constate  au  haut  des  pages  356  et  357, 
la  présence  de  timides  guillemets,  mais  d'auteur  cité,  point. 


—  127  — 


Or,  la  narration  a  été  complètement  empruntée  au  Courrier 
de  Paris,  où  elle  a  paru  avec  la  signature  A.  Ysabeau. 
M.  van  den  Steen  n'aura  pas  même  eu  beaucoup  de  peine  à 
se  la  procurer,  car  elle  avait  été  reproduite  par  la  Gazette 
de  Liège  (numéro  du  17  avril  1872). 

3.  Au  tome  II,  page  16,  Garnier  raconte  qu'il  fut  mis  — 
pendant  la  Terreur  —  en  surveillance  à  Jehay.  Il  nous 
fournit  des  détails  sur  les  faits  et  gestes  des  trois  sans- 
culottes  préposés  à  sa  garde.  Coïncidence  bien  curieuse, 
nous  retrouvons  les  mêmes  faits  narrés  presque  mot  pour 
mot  dans  les  Souvenirs  de  la  marquise  de  Créquy, 
mémoires  eux-mêmes  apocryphes  du  reste  (c'est  une  ana- 
logie de  plus),  puisqu'ils  furent  fabriqués  par  M.  de  Cour- 
champs. 

Mais  il  n'est  rien  de  tel,  pour  faire  ressortir  l'évidence  du 
plagiat,  que  le  parallélisme  des  deux  textes,  et  pour  cette 
fois,  nous  recourrons  au  procédé.  Il  est  même  amusant  de 
constater  que,  pour  nous  servir  ce  plat  d'emprunt,  notre 
auteur  a  pris  soin  auparavant  de  le  préparer  selon  la  cui- 
sine du  pays. 


Souvenirs  de  M™  de  Créquy 


-  A  la  suite  de  mes  interroga- 
toires, de  mes  sollicitations  et 
de  mes  visites  à  nos  juges,  que 
j'avais  voulu  faire  toute  seule, 
afin  de  ne  pas  exposer  mon  fils 
au  danger  de  s'attirer  l'atten- 
tion des  autorités  révolution- 
naires, je  fus  d'abord  mise  en 
état  d'arrestation  chez  moi,  sous 
la  surveillance  de  trois  sans- 
culottes  qui  nous  voulaient  ren- 
dre la  vie  si  dure,  que  Dupont 


Souvenirs  de  François  Garnier 


A  la  suite  de  mes  sollicitations 
et  de  mes  visites  aux  membres 
du  pouvoir,  séant  à  Liège  et  à 
Huy,  je  Aïs  d'abord  mis  en  état 
de  surveillance  à  Jehay,  sous 
la  garde  de  trois  sans-culottes, 
Fourrier,  Bancel  et  Mirall,  qui 
voulaient  me  rendre  la  vie  si 
dure  que  la  servante  Tatine 
Puffet  n'y  trouva  nul  autre  re- 
mède que  celui  de  les  gorger  de 
mangeaille  et  de  les  maintenir 


—  128  — 


n'y  trouva  nul  autre  remède 
que  celui  de  les  gorger  de  man- 
geai lie  et  de  les  maintenir  ivres- 
morts.  Il  y  en  eut  un  qui  n'eut 
pas  la  force  de  résister  plus  de 
huit  jours  à  ce  régime- là  et  les 
deux  autres  en  tombèrent  ma- 
lades. 

—  Mais  c'est  conscience,  et 
vous  êtes  un  meurtrier,  dis-je  à 
Dupont.  Il  me  répondait  qu'il 
riy  a  pas  de  mauvais  coups  sur 
de  mauvaises  bêtes.  Il  a  toujours 
des  proverbes  à  sa  disposition,  et 
quand  les  deux  serviteurs  vou- 
laient écrire  à  la  section  pour 
demander  un  autre  sans-culotte 
en  remplacement  du  défunt,  Du- 
pont leur  disait  que  la  grand?- 
bande  fait  les  étoumeaux  mai- 
gres. 


Ensuite  il  épanchait  pour  eux 
des  rouges-bords  et  des  rasades 
d'eau  de  vie  qu'il  envoyait  ache- 
ter au  cabaret  et  chez  l'épicier 
du  coin,  pour  économiser  ma 
cave  et  les  provisions  de  mon 
office. 

Ces  deux  malheureux  ne  vou- 
laient manger  absolument  que 
des  salaisons,  des  viandes  fa- 
mées et  des  épices;  on  leur  don- 
nait tous  les  jours  un  gros  jam- 
bon et  une  merluche  grillée,  un 
fromage  de  Hollande  et  je  ne 
sais  combien  de  harengs-saurs  ; 
mais  c'était  surtout  de  mou- 


ivres  morts.  Mirall  n'eut  pas  la 
force  de  résister  plus  de  sept 
jours  à  ce  mauvais  régime  et 
les  deux  autres  en  tombèrent 
malades. 


—  Mais  c'est  conscience,  et 
vous  êtes  une  meurtrière,  di- 
sais-je  à  Tatine.  Elle  me  répon- 
dait qu'il  n'y  a  pas  de  mauvais 
coups  sur  de  mauvaises  bêtes. 
À  l'instar  de  mon  vieil  oncle 
Guillaume  elle  avait  toujours 
force  proverbes  à  sa  disposition, 
et  quand  les  deux  survivants 
voulaient  écrire  à  la  section  pour 
demander  un  autre  sans-culotte 
en  remplacement  de  Mirall,  Ta- 
tine me  disait  dans  son  patois 
du  Condroz  :  li  dial  les  eppoêt, 
ces  arregi  krapo,  etc. 

Ensuite  elle  épanchait  sur  mes 
surveillants  des  rouges -bords 
et  des  rasades  de  gros  vin  de 
Huy,  de  bière  de  Hougaerde  et 
d'eau  de  vie. 


Ces  deux  carmagnols  ne  vou- 
laient manger  que  des  salai- 
sons, des  viandes  fumées  et  des 
épices,  on  leur  donnait  tous  les 
jours  du  jambon  et  une  merluche 
grillée,  un  fromage  de  Hervé, 
du  pot  de  kaise  et  je  ne  sais 
combien  de  harengs  saurs  ;  mais 
c'était  surtout  de  la  moutarde 


—  129  — 


tarde  aux  anchois  qu'ils  étaient 
singulièrement  affriandés,  car 
ils  en  couvraient  des  tartines, 
(Souvenirs  de  M™  de  Créquy, 
t.  VI,  pp.  205  et  206.  Edit.  de 
Paris,  1836). 


aux  harengs  qu'ils  étaient  singu- 
lièrement affriandés,  car  ils  en 
couvraient  des  tartines  (Souve- 
nirs, t.  II,  pp.  16  et  17). 


La  démonstration  du  plagiat  ne  peut  être  plus  évidente. 

4.  L'anecdote  narrée  par  Garnier  au  tome  Ier,  page  325, 
où  il  cite  une  certaine  comtesse  de  Velderen,  qui  pendant 
la  danse,  perdit  un  de  ses  sourcils  artificiels,  fait  de  peau  de 
taupe,  appartient  aussi  à  la  marquise  de  Créquy.  Seulement 
chez  elle,  c'est  la  princesse  de  Carignan  qui  éprouva  ce  léger 
désagrément  (t.  III,  pp.  127  et  128). 

5.  Au  même  tome,  page  93,  Garnier  nous  donne  ses  im- 
pressions de  voyage  à  travers  le  pays  de  Rolduc  et  d'Aix- 
la-Chapelle.  C'est  le  texte  même  de  de  Feller,  tiré  de  son 
Itinéraire  ou  Voyages,  au  tome  II,  page  498.  Ce  qu'il  nous 
apprend  sur  Zulpich,  à  la  page  95,  se  retrouve  mot  pour  mot 
chez  de  Feller  encore,  page  524. 

L'abbé  a  du  reste  été  pillé  sans  merci.  Le  voyage  de  Gar- 
nier à  Trêves,  tome  II,  pages  212  et  213,  est  la  reproduction 
à  peu  près  identique  du  voyage  de  de  Feller  dans  la  même 
ville  ;  il  correspond  aux  pages  149,  150,  508,  509  et  510  de 
l'Itinéraire. 

6.  Les  exploits  des  bandits  fameux  nommés  les  Chauf- 
feurs, qu'il  relate,  sont  tirés  d'un  article  du  même  titre, 
publié  par  Lehon,  dans  le  volume  sixième  de  la  Revue 
belge. 

7.  Les  adieux  touchants  qu'on  lui  voit  adresser  à  son 
village  de  Rabozée  (t.  I,  p.  71),  avaient  déjà  servi  à  Bovy 
qui  les  met  dans  la  bouche  de  son  émigré  (t.  III,  p.  10),  quit- 
tant la  noble  cité  de  Liège.  Mêmes  accents  dans  les  senti- 


—  130  — 

ments  exprimés,  pas  un  point  ni  une  virgule  ne  sont  omis. 

Bovy,  lui  aussi,  a  été  mis  très  fréquemment  à  contri- 
bution. La  fin  de  son  chapitre  II,  au  tome  III,  page  28, 
commençant  par  ces  mots  :  «  Mes  lecteurs  comprendront 
d'ailleurs  le  mélancolique  plaisir  que  j'éprouve  à  jeter  au 
soir  de  mes  jours,  un  regard  sur  mes  premières  années, 
etc.,  »  se  retrouve  identiquement  chez  Oarnier  au  tome  II, 
page  384. 

L'histoire  de  la  femme  Dumoulin, pendant  l'émigration, 
insérée  par  Garnier,  tome  II,  pages  194  et  195,  se  lit  tout 
au  long  dans  le  même  tome  III  de  Bovy,  pages  88,  89  et  90. 
Les  interrogations  de  la  page  195  :  **  Qu'est  devenu  un  tel  ? 
—  Tué  dans  la  Vendée.  —  Et  un  tel?  —  Tué  près  de  Verdun, 
etc.,  *  sont  encore  du  répertoire  de  Bovy  à  la  page  83.  La 
page  370  du  tome  Ier,  est  encore  et  toujours  du  même. 

Garnier  vous  a  aussi  un  procédé  assez  adroit  pour  dissi- 
muler ses...  emprunts.  C'est  de  les  faire  à  différents  auteurs, 
pour  la  rédaction  d'un  même  article, d'une  même  narration. 
Il  amalgame  ainsi  au  tome  III,  page  384,  Madame  de  Créquy 
et  Bovy,  et  vice  versa.  Vingt  lignes  à  l'un,  quinze  lignes  à 
l'autre.  Le  truc  est  ingénieux  pour  dérouter  l'enquête  ou 
dépister  les  recherches. 

8.  La  page  25,  tome  I  des  Souvenirs  comporte  une  superbe 
description  du  couronnement  de  l'empereur  Charles  VII. 
Garnier  dit  qu'il  Ta  extraite  du  mémorial  de  son  oncle.  Mais 
précisément  nous  découvrons  une  description  absolument 
semblable  dans  les  Mémoires  du  feld-maréchal  comte 
de  Mérode-Westerloo,  au  tome  II,  pages  82  et  83.  Les  deux 
textes  comparés,  on  n'y  voit,  pour  ainsi  dire,  presque  pas 
de  différence. 

9.  Les  détails  historiques  fournis  par  le  jardinier-jubi- 
laire, sur  les  régiments  de  Vierset  et  de  Horion  (t.  I,  p.  30), 


—  131  — 

sont  textuellement  pris  dans  YHistoire  des  régiments 
nationaux  belges  (p.  7)  du  général  Guillaume,  dont  la  pre- 
mière édition  n'a  paru  qu'en  1855,  c'est-à-dire  neuf  ans  après 
la  mort  de  Garnier  ! 

10.  Ce  qui  est  relatif  à  l'élection  d'un  nouveau  prince- 
évèque,  tome  I,  page  187,  est  copié  chez  M.  Daris,  tome  I, 
page  357. 

11.  Les  particularités  qui  concernent  les  fuyards  réfugiés 
dans  les  carrières  souterraines  de  Maestricht  (t.  II,  p.  83, 
2e  ligne),  sont  extraites  du  Voyage  souterrain  de  Bory 
de  Saint- Vincent,  qui  lui-même  reproduisit  Faujas  de 
Saint-Fond,  Histoire  de  la  montagne  de  Saint-Pierre 
(pp.  115  et  116). 

12.  Garnier  s'est  également  servi,  nous  dit-on,  de  Saint- 
Simon,  notamment  dans  l'histoire  qu'il  retrace  de  la  récep- 
tion des  Stuart  à  Jehay.  Qui  sait  ce  qu'il  n'a  pas  utilisé?  Et 
jusqu'où  pourrait  s'étendre  rénumération  de  ces  actes  de 
kleptomanie  littéraire? 

Là,  malheureusement,  ne  se  bornent  pas  les  griefs  dont 
on  peut  l'accuser.  Quand,  par  extraordinaire  et  exception- 
nellement, il  cite  le  texte  d'un  auteur  et  l'auteur  lui-même, 
il  lui  attribue  ce  qu'il  n'a  point  dit,  mais  des  choses  qui  sont 
de  sa  propre  invention.  Il  falsifie  ainsi  audacieusement  le 
texte  et  pour  lui  donner  une  apparence  de  vérité,  il  a  soin 
de  mettre  entre  guillemets  ce  qui  est  de  son  crû. 

Rien  ne  fera  mieux  juger  que  la  comparaison  des  rédac- 
tions. Notons  que  Garnier  fait  précéder  sa  citation  de 
l'avertissement  que  voici  :  *  En  cette  circonstance,  je  laisse 
parler  M.  le  baron  de  Villenfagne  d'EngihouI.  Voici  ce  qu'il 
dît  dans  le  premier  volume  de  ses  Recherches  sur  l'histoire 
de  la  principauté  de  Liège,  publié  il  y  a  sept  ans.  » 


—  132  — 


De  Villenfagne 

(Recherches,  p.  211). 


Cette  abbaye  était  située  sur 
les  bords  de  la  Meuse,  entre 
Liège  et  Huy. 

Elle  était  desservie  par  des 
chanoines  réguliers  de  Tordre 
de  Saint-Augustin. 


De  Villenfagne  cité  par  Garnier 

(T.  I,  p.  802). 


Le  dernier  prélat  de  cette 
maison  opulente,  lequel  vivait 
encore  naguère,  donna,  tête 
baissée,  dans  toutes  les  extra- 
vagances de  la  révolution. 

Quelques  années  avant  ces 
tems  désastreux,  il  tint  un  pro- 
pos à  l'abbesse  de  la  Paix-Dieu, 
monastère  de  Dames  Bernar- 
dines peu  éloigné  de  Flône,  qui 
annonçait  le  rôle  infâme  qu'il 
devait  jouer  un  jour.  Victoire 
de  Villenfagne,  (morte  en  1788), 
sœur  de  mon  père,  religieuse 
aussi  aimable  et  spirituelle, 
qu'attachée  &  son  état,  gouver- 
nait alors  ce  monastère. 

Les  religieux  de  Flône  se  per- 
mettaient souvent  d'aller  à  la 
Paix-Dieu,  où  ils  détournaient, 
pour  ne  rien  dire  de  plus,  les 
dames  de  cette  maison  de  leurs 
devoirs.  Ma  tante  en  informa 
l'abbé,  ce  qui  ne  produisit  rien. 


L'abbaye  de  Flône  était  située 
sur  les  bords  de  la  Meuse,  entre 
Liège  et  Huy. 

Elle  était  desservie  par  des 
chanoines  réguliers  de  Tordre 
de  Saint- Augustin  qui  venaient 
de  se  faire  séculariser  par  un 
bref  de  Clément  XIV,  les  exemp- 
tant de  la  juridiction  de  F  Or- 
dinaire. 

Le  dernier  prélat  de  cette 
maison  opulente,  lequel  vivait 
encore  naguôre,donna,  tête  bais- 
sée, dans  toutes  les  extrava- 
gances de  la  révolution. 

Quelques  années  avant  ces 
temps  désastreux,  il  tint  un  pro- 
pos à  l'abbesse  de  la  Paix-Dieu, 
monastère  de  Dames  Bernar- 
dines peu  éloigné  de  Flône,  qui 
annonçait  le  rôle  infâme  qu'il 
devait  jouer  un  jour.  Victoire 
de  Villenfagne,  (morte  en  1788), 
sœur  de  mon  père,  religieuse 
aussi  aimable  et  spirituelle  qu'at- 
tachée à  sa  profession,  gouver- 
nait alors  ce  monastère. 

Les  chanoines  de  Flône  se  per- 
mettaient d'aller  souvent,  sur- 
tout les  dimanches,  chanter  aux 
messes,  vêpres  et  saluts,  à  la 
Paix-Dieu,  où  ils  détournaient, 
pour  ne  rien  dire  de  plus,  les 
Dames  de  cette  maison  de  leurs 
devoirs.  Ma  tante  en  informa 
l'abbé,  ce  qui  ne  produisit  rien. 


—  133  — 


Elle  eut  enfin  l'occasion  de  le 
voir,  et  le  pria  instamment  de 
faire  cesser  an  désordre  qui 
tendait  à  introduire  chez  elle 
on  bouleversement  total  de  la 
discipline  monastique. 


L'abbé  lui  répliqua  froide- 
ment :  Madame,  veillez  à  vos 
poulettes  ;  quant  à  mes  coqs  ils 
sont  libres,  je  ne  puis  répondre 
de  leurs  actions. 

L'abbesse  de  la  Paix-Dieu,  dut 
pour  mettre  ses  dames  à  l'abri 
des  atteintes  de  ces  coqs  dange- 
reux, leur  interdire  l'entrée  de 
la  maison,  et  ordonna  d'en  fer- 
mer les  portes,  lorsqu'ils  s'y 
présenteraient,  ce  qui  Ait  ponc- 
tuellement exécuté. 


La  sécularisation  et  F  exemption 
de  Fofficialité  dont  jouissaient 
ces  moines,  fut  un  motif  pour 
ma  tante  cTinvoquer  F  arbitrage 
du  haut-voué  de  V abbaye,  baron 
van  den  Steen  de  Jehay  et  de 
réclamer  la  semonce  usitée  en 
pareille  circonstance. 

Me  trouvant  d  Ençihoul,avec 
mon  beau-frére  le  chanoine  de 
Bex,  nous  nous  rendîmes  d  Je- 
hay, le  jour  de  plaid.  Nous  y 
vîmes  arriver  en  pompeux  équi- 
page de  prélat,  Vabbé  mitre  de 
Flâne,  accompagné  de  trois 
chanoines  fort  sécularisés  et 
mitigés. 

Par  contre  ma  tante,  ayant 
pour  compagnes,  Madame  cCOr- 
jeo  et  de  Cassai  et  leur  aumô- 
nier Dom  Mahieux,  religieux 
d'Aine,  descendirent  d'une  an- 
tique et  modeste  basterne,  vé- 
hicule conforme  d  V humilité 
monacale.  Le  plaid  étant  ou- 
vert, madame  l'abbesse  exposa 
avec  calme  et  dignité  le  sujet 
de  ses  griefs.  Ce  à  quoi  l'abbé  lui 
répliqua  froidement  :  Madame 
veillez  &  vos  poulettes  ;  quant  & 
mes  coqs,  ils  sont  libres,  je  ne 
puis  répondre  de  leurs  actions. 

L'énoncé  de  la  semonce  ayant 
été  rendu,  l'abbesse  de  la  Paix- 
Dieu  dut  pour  mettre  ses  dames 
à  l'abri  des  atteintes  de  ces  coqs 
dangereux,  leur  interdire  l'en- 
trée du  monastère  et  ordonna 
d'en  fermer  les  portes,  lorsqu'ils 
se  présenteraient,  ce  qui  fut 
ponctuellement  exécuté. 


—  134  — 


Quelques  mois  plus  tard,  nous 
accompagnions  à  sa  dernière 
demeure,  cette  vénérable  et  cou- 
rageuse àbbesse,  modèle  de  tou- 
tes les  vertus  monastiques.  La 
population  tout  entière  des  en- 
virons et  surtout  les  pauvres 
voulurent  payer  un  dernier  tri- 
but de  gratitude  et  de  regret  d 
celle  qui  fut  ici  bas  Fune  des 
plus  douces  personnifications 
de  la  charité.  Ma  regrettée  tante 
repose  d  côté  des  abbesses  de 
Marotte  et  de  Wanzoule,  ses 
devancières  et  ses  modèles,  et 
comme  leurs  dépouilles  mor- 
telles sont  réunies  sur  la  terre, 
leurs  âmes,  f  en  ai  la  ferme  es- 
pérance, jouissent  ensemble  de 
la  possession  de  Dieu. 

Tout  ce  que,  dans  la  version  prétendue  de  Yillenfagne, 
citée  par  Garnier,  nous  ayons  mis  en  italique,  est  une 
audacieuse  interpolation.  La  fin  du  chapitre,  qu'il  donne  en 
la  faisant  précéder  et  fermer  par  des  guillemets  comme 
tout  le  reste,  et  qu'il  met  sur  le  compte  de  Villenfagne,  est 
de  son  invention.  Qui  ne  voit  le  but,  notamment,  d'une  partie 
de  son  apport?  Produire  le  nom  du  haut-voué  van  den  Steen, 
dont  de  Yillenfagne  n'avait  soufflé  mot. 

Nous  venons  de  montrer  Garnier  falsifiant  un  texte; 
après  cela  rien  d'extraordinaire  à  ce  qu'on  le  voie  donner 
comme  un  fait  avéré  ce  qui  chez  l'auteur  pillé  n'était  énoncé 
que  comme  un  projet  conçu,  non  réalisé. 

Au  tome  II,  page  317,  il  nous  apprend  que  le  célèbre  phy- 
sicien liégeois  Robertson  vint  à  Jehay.  Et  à  propos  de  cet 
aéronaute,  il  puise  dans  Becdeliôvre,  et  sans  le  nommer, 
bien  entendu,  un  renseignement. 


-  135  - 


n  copie  inexactement,  tronque  même  les  noms  propres. 
Mettons  encore,  pour  édifier  le  lecteur,  les  deux  textes  en 
présence  : 

Becdelièvre  Garnier 


Lorsque  la  Russie  forma  le 
projet  d'envoyer  M.  le  comte 
Golofkin  comme  ambassadeur 
à  la  Chine,  Robertson  qui  habi- 
tait la  Russie  depuis  longtemps, 
fut  choisi  pour  offrir  dans  le 
palais  de  l'empereur  à  Pékin 
une  ascension  aérostatique  et 
d'autres  expériences  capables 
de  lui  donner  une  haute  idée 
des  arts  et  des  sciences  de 
P  Europe. 


Se  trouvant  à  Moscou,  l'im- 
pératrice Catherine  forma  le 
projet  d'envoyer  le  prince  Golo- 
win  comme  ambassadeur  en 
Chine.  Le  prince  prit  M.  Robert- 
son  pour  son  secrétaire  :  ce 
dernier  offrit  dans  le  palais  de 
l'empereur  à  Pékin  une  ascen- 
sion aérostatique  et  d'autres 
expériences  capables  de  lui  don- 
ner une  haute  idée  des  arts  et 
des  sciences  en  Europe. 


L'adultération  du  texte  est  visible.  Becdelièvre  rapporte 
le  voyage  de  Robertson  en  Chine  comme  un  pur  projet 
formé  par  Catherine.  Garnier  est  beaucoup  plus  afflrmatif. 
D'après  lui,  Robertson  offrit  bien  réellement  le  spectacle 
d'une  ascension  aérostatique  au  fils  du  Ciel. 

Malheureusement,  cela  est  parfaitement  controuvé.  Le 
projet  de  Catherine,  quant  à  Robertson,  resta  bel  et  bien  à 
Tétat  de  rêve.  Et  nous  en  avons  la  certitude  par  les  deux 
gros  volumes  des  Mémoires  d'Etienne-Gaspard  Robertson, 
le  père,  parus  en  1834,  dans  lesquels  il  a  consigné  tous  les 
détails  de  ses  divers  séjours  en  Europe  et  ailleurs.  Il  y  parle 
longuement  de  la  Russie,  mais  ne  souffle  mot  de  son 
voyage  à  la  Chine,  ce  qu'il  n'eût  pas  manqué  de  faire  s'il 
l'eût  entrepris.  Les  Mémoires  de  Robertson  sont,  à  vrai 
dire,  d'une  grande  rareté,  et  ils  n'existaient  probablement 
pas  dans  la  bibliothèque  de  Jehay,  sans  quoi  Garnier  n'eût 
pas  été  aussi  afflrmatif. 


—  136  — 

Un  chapitre  où  il  adonné  libre  carrière  à  son  génie  inven- 
tif, est  la  narration  de  la  joyeuse  entrée  du  prince-évêque 
de  Hoensbroeck  (t.  I,  p.  203).  Tous  les  détails  en  sont  abso- 
lument faux. 

Le  prince  n'arriva  pas  par  Visé,  il  n'entra  pas  par  la 
porte  Saint-Léonard.  Les  quatre  compagnies  des  vieux  et 
jeunes  arquebusiers,  la  garde  des  Dix  hommes,  n'assis- 
tèrent pas  à  l'inauguration,  par  la  bonne  raison  que  ces 
compagnies  avaient  été  supprimées  depuis  1684,  par  le 
prince  Maxi  mi  lien-Henri. 

Il  suffit  pour  se  convaincre  qu'il  n'y  a  rien  d'exact  dans 
les  dires  de  Garnier,  d'ouvrir  la  collection  de  la  Gazette 
de  Liège  au  numéro  du  25  août  1784,  où  l'entrée  du  prince 
est  relatée. 

Répétons-le  :  l'éditeur  des  Mémoires  a  usé  d'assez  de  har- 
diesse, quand  il  a  affirmé  que  sa  plume  était  pure  de  toute 
addition  aux  événements.  Qui  pourrait  encore  croire  à  sa 
candeur  et  à  son  innocence  après  la  collection  de  faits 
patents  et  épatants  (î)  ci -dessus  rassemblés.  Et  ne  peut-on  pas 
mettre  tout  le  reste  des  Mémoires  en  complète  suspicion? 

De  l'excursion  faite  au  travers  des  jardins  broussailleux, 
cultivés  par  Garnier,  nous  avons  rapporté  une  assez  jolie 
cueillette  de  curiosités.  Mais  nous  avions  négligé  d'éplucher 
le  côté  :  horticulture.  Car,  ne  l'oublions  pas,  avant  d'être 
écrivain  et  mémorialiste,  Garnier  est  surtout  jardinier. 
Nous  nous  doutions  bien  que  là  aussi,  il  avait  lâché  pas  mal 
de  pseudo-vérités,  voire  même  des  énormités,  principale- 
ment en  fait  de  dates. 

Mais  n'étant  pas  familiarisé  avec  la  science  qu'ont  illus- 

(1)  Il  nous  sera  permis  de  parler  argot,  puisque  Garnier  nous  en  a 
donné  l'exemple. 


—  137  — 

trée  les  Linnée  et  les  de  Candolle,  nous  avons  communiqué 
son  premier  volume  à  l'un  de  nos  amis,  un  botaniste  qui 
faisait  autorité,  M.  Pire,  professeur  émérite,  à  Bruxelles. 

Ce  que  nous  avions  prévu,  n'a  pas  manqué. 

Notre  correspondant  n'a  pu  inventorier,  étiqueter  toutes 
les  bévues  qu'il  a  rencontrées,  ««tant  elles  sont  nombreuses.  « 
Voici  au  surplus  ce  qu'il  nous  écrivait  (1). 

Mon  cher  bibliophile, 

«  Vous  me  demandez  ce  que  je  pense  des  quelques  bribes 
de  botanique  (?)  et  d'horticulture  (?)  que  renferme  l'ouvrage 
de  F.  Garnier. 

Je  vous  dirai  tout  d'abord  que  je  considère  celui  qui  les 
a  rédigées  comme  complètement  étranger  à  la  botanique  et 
à  l'horticulture. 

La  plupart  des  noms  de  plantes  sont  tellement  estropiés 
qu'il  est  parfois  impossible  de  découvrir  ce  que  l'auteur 
a  eu  en  vue.  Ainsi  à  la  page  158,  pour  ne  citer  qu'un 
exemple,  nous  lisons  ces  mots  :  »  Nous  fîmes  une  haie  de 
clédiccias.  »  C'est  probablement  de  Gleditschia  qu'il  est  ici 
question.  Je  sais  bien  que  de  tout  temps  les  jardiniers  ont 
pris  à  tâche  de  défigurer  les  noms  donnés  par  les  botanistes, 
mais  ici  c'est  &  un  jardinier  lettré  que  nous  sommes  censés 
avoir  affaire  et  de  plus  à  un  botaniste  comme  il  nous  l'ap- 
prend lui-môme  à  la  page  90.  «  Les  premiers  ouvrages  de 
botanique  que  j'étudiais  furent  ceux  de  Dodoens  et  de  Brun- 
fils;  ce  fut  avec  eux  que  je  cherchais  à  déterminer  les 
plantes  que  je  rencontrais.  Je  m'occupais  particulièrement 
de  la  cryptogamie  de  la  Flore  liégeoise » 

Ce  ne  fut  certes  pas  dans  les  ouvrages  de  Dodoens  et  de 
Brunfils  que  le  brave  Garnier  trouva  le  nom  du  Dahlia  qu'il 

(1)  M.  Pire  est  mort  à  Spa  en  août  1887. 


—  138  — 

mentionne  à  la  page  104.  «  On  remarquait  dans  les  jardins 
(du  baron  de  Blizia  à  Ougrée)  une  nombreuse  collection  de 
géraniums  et  de  dahlias.  »  —  Or  cette  mention  figure  dans 
les  Souvenirs  de  1773  à  1778  (V.  en  tête  du  chapitre  III,  page 
69).  —  Le  Dahlia  n'a  été  nommé  ainsi  par  Cavanilles,  qu'en 
1789.  Le  genre  Dahlia  a  été  dédié  à  cette  époque  à  André 
Dahl,  démonstrateur  de  botanique  à  Abo.  Ce  n'est  guère 
que  vers  1800  qu'on  a  commencé  à  cultiver  les  Dahlias  en 
France  et  en  Belgique. 

Je  me  garderai  bien  de  me  mettre  martel  en  tète  pour 
découvrir  ce  que  l'auteur  des  Souvenirs  a  voulu  dire  par  les 
expressions  tulipiphères  (sic)  :  «  il  cultivait  des  tulipes, 
des  jacinthes  et  autres  tulipiphères  »  (p.  106),  inoconia  et 
byssénées  asteroma  :  «  Il  allait  herboriser  aux  environs  de 
Spa  des  inoconia  et  des  byssénées  asteroma  »  (p.  90).  Je  ne 
suis  pas  assez  savant  pour  tirer  cela  au  clair. 

Je  ne  vous  parlerai  pas  de  la  plante  de  Joannisbrod 
(p.  89),  qui  n'est  autre  chose  que  le  Caroubier  et  que  le 
savant  botaniste  Garnier  appelle  une  espèce  de  datte!  Ni  du 
bananier  et  de  son  fruit  les  Cereos  serpentes  (p.  89).  Tout 
cela  me  conduirait  trop  loin.  J'appellerai  seulement  votre 
attention  d'historien  sur  ce  que  l'auteur  des  Mémoires  nous 
raconte  de  Dozin  ou  plutôt  Dossin.  Il  adopte  tantôt  l'une 
(p.  89),  tantôt  l'autre  orthographe  (pp.  152  et  153). 

C'est  à  ces  dernières  pages  que  nous  lisons  ceci  :  «  Il  me 
permit,  afin  de  pouvoir  herboriser,  de  m'associer  à  M.  Dos- 
sin, jeune  employé  aux  officines  de  ce  prince-évèque;  il 
s'adonnait  d'une  manière  toute  spéciale  à  l'étude  de  la  bota- 
nique et  notamment  de  la  Flore  liégeoise.  *>  Notez,  s'il  vous 
plaît,  que  nous  sommes  au  chapitre  V,  de  1784  à  1788.  Or, 
Dossin,  botaniste  liégeois  bien  connu,  est  né  le  7  février 
1777.  En  1788,  U  aurait  été  bien  jeune  en  effet  pour  occuper 


—  139  — 

une  place  de  pharmacien  dans  les  officines  du  prince-évêque 
et  pour  s'adonner  d'une  manière  toute  spéciale  à  l'étude  de 
la  Flore  liégeoise.  Du  reste  Garnier  avait  déjà  herborisé 
bien  longtemps  avant  cette  époque  avec  Dossin.  Voyez  cha- 
pitre IV,  1773  &  1778,  page  90  :  »  J'obtins  un  congé  de  huit 
jours  pour  accompagner  à  Spa  M.  Dozin.  Il  allait  herboriser 
des  inoconia  et  des  byssénées  asteroma.  »  Prenons  la  limite 
extrême  de  cette  période,  soit  1778,  Dozin  allait  herboriser 
à  l'âge  d'un  an  aux  environs  de  Spa.  Voilà  assurément  un 
botaniste  précoce  ! 

Mais  on  pourrait  me  dire  :  Etes-vous  bien  sûr  que  le 
Dozin  ou  Dossin  cité  par  Garnier  soit  le  même  que  celui 
que  vous  avez  en  vue?  Je  répondrais  franchement  oui,  et 
vous  donnerais  mes  preuves. 

Prenons  l'intéressante  biographie  publiée  en  1864  dans 
la  Revue  horticole,  par  M.  Ed.  Morren.  Nous  y  lisons  ce 
passage  qui  est  emprunté  à  une  biographie  antérieure  écrite 
par  Charles  Morren  (V.  le  Nécrologe  liégeois,  1852,  p.  22)  : 
•  De  Candolle  avait  reçu  sous  l'Empire  la  mission  d'écrire  la 

Flore  française;  les  préfets  à  leur  tour  avaient  reçu 

Tordre  de  fournir  à  l'illustre  botaniste  tous  les  renseigne- 
ments possibles.  Le  préfet  du  département  de  l'Ourthe, 
Micoud,  s'adressa  à  toutes  les  notabilités  locales.  L'opinion 
publique  désignait  à  Liège  Pierre  Dossin  qui  rédigea,  en 
1806,  son  catalogue  des  plantes  spontanées  du  pays  de  Liège, 
ouvrage  remarquable;  il  ne  fut  pas  imprimé  et  reçut  cepen- 
dant une  vraie  publicité.  Il  le  dédia  &  son  ami  Ramoux, 
curé  de  Glons,  l'introducteur  de  l'industrie  des  chapeaux 
de  paille.  De  Candolle  puisa  largement  dans  ce  catalogue. 
Plus  tard,  M.  Dumortier  s'en  servit  avec  fruit,  comme  il 
le  dit  lui-même,  pour  la  rédaction  de  sa  Fîorula  belgica.  * 

Ce  catalogue  cité  par  Ch.  Morren,  a  été  enfin  publié  en 


—  140  — 

1875,  dans  les  Bulletins  de  la  Société  royale  de  Belgique, 
par  M.  Th.  Durand,  sous  le  titre:  Reliquiœ  Dossinianœ. 

Mais  continuons  les  extraits  de  la  biographie  déjà  citée. 

«  Si  Dossin,  dit  M.  Ed.  Morren,  par  excès  de  modestie, 
éprouvait  une  peine  infinie  à  livrer  ses  écrits  à  l'impression, 
l'amitié  parvenait  parfois  à  vaincre  cette  répugnance.  C'est 
ainsi  que,  dans  ces  derniers  temps,  le  Journal  d'Agricul- 
ture pratique  du  royaume  de  Belgique  et  la  Belgique 
horticole,  ont  donné  le  jour  à  deux  excellents  mémoires  du 
savant  botaniste  liégeois  :  l'un  est  relatif  aux  cas  d'empoi- 
sonnement des  chevaux  et  du  bétail  par  la  petite  douve 
(Ranunculus  flammula)  (1850)  (i),  l'autre  traite  de  la  substi- 
tution du  Vaccinium  Vitis  Idaea  à  l'Arbutus  Uva  ursi  (1851).  « 
—  V.  Et.  Dossin,  botaniste  liégeois  (1777-1852),  par  Ed. 
Morren,  Gand,  1865. 

Rapprochons  maintenant  de  ce  qui  précède  le  passage 
suivant  du  livre  de  Garnier:  «  Du  temps  des  Français,  un 
jour  que  M.  le  préfet  Micoud-D'Umons  dînait  à  Jehay,  il  me 
fit  l'honneur  dem'entretenir  du  docteur  Rozin.  Pour  le  (sic) 
complaire,  je  lui  remis  pour  être  communiquée  au  célèbre 
botaniste  de  Candolle,  une  petite  notice  composée  par  Dossin 
et  traitant  de  la  petite  douve  (Ranunculus  flammula)  avec 
annotations  par  Rozin.  Monsieur  le  préfet  voulut  bien  me 
dire  par  après  que  M.  De  Candolle  avait  été  très  sensible  à 
cet  envoi  et  en  parlait  en  termes  très  laudatifs  »  (pp.  252 
et  253). 

Les  deux  paragraphes  qui  précèdent  celui-ci,  sont  aussi 
dignes  d'être  notés  : 

«  A  Seraing,  il  (Dossin)  me  fit  faire  la  connaissance 

(1)  La  Notice  sur  les  effets  pernicieux  de  la  petite  douve,  de  Dossin,  n*a 
été  lue  au  Comité  d'agriculture  de  Liège  qu'en  1840 1  (Voir  Ulysse  Capitaine, 
Nécrologe  liégeois  pour  1 882,  p.  24). 


—  141  — 

du  médecin  suédois  Rozin,  qui  séjourna  longtemps  à  Liège 
et  plusieurs  fois  nous  herborisâmes  ensemble. 

»  A  l'aide  de  toutes  nos  observations  et  notes,  on  a  com- 
posé les  premiers  cahiers  de  l'Herbier  portatif.  « 

Ne  perdons  pas  de  vue  que  tout  ceci  se  passait  ayant  1788. 

Or,  nous  lisons  dans  la  notice  déjà  citée  de  M.  Ed.  Mor- 
ren(p.  7),  le  passage  que  voici:  «  M.  Ulysse  Capitaine  en 
reproduisant  les  principaux  passages  de  la  notice  de  Ch. 
Morren  dans  son  Nécrologe  liégeois  pour  1852,  fait  remar- 
quer avec  raison  que  c'est  par  erreur  que  Ton  a  cité  Dossin 
comme  ayant  pris  part  à  la  publication  de  l'herbier  portatif 
de  Rozin,  car  il  n'avait  encore  que  quatorze  ans  quand  ce 
livre  parut.  » 

Je  m'abstiendrai,  mon  cher  ami»  de  tirer  les  conclusions 
de  ce  qui  précède  ;  tout  ce  que  je  puis  dire,  c'est  que  je  consi- 
dère tout  cela  comme  une  immense  mystification.  Tout  ce 
que  le  soi-disant  Garnier  nous  raconte  de  Rozin,  de  Dossin 
et  de  De  Candolle,  il  l'a  puisé  dans  la  notice  de  Ch.  Morren 
et  il  a  eu  la  malechance  de  tomber  justement  sur  la  seule 
erreur  que  cette  notice  renferme.  Il  faut  avoir  du  guignon 
en  vérité. 

Après  ces  nombreux  échantillons  des  bévues,  des  ana- 
chronismes  de  Garnier,  dispensez -moi,  mon  cher  ami, 
d'avaler  le  second  volume  de  l'œuvre  indigeste  que  vous 
m'avez  communiquée. 

Cela  irait  en  vrai  crescendo,  sans  doute.  » 

Louis  PIRE. 

A  l'exemple  de  notre  honorable  ami,  nous  renoncerons  à 
pousser  plus  avant  nos  investigations,  car  ce  que  nous  en 
avons  rapporté,  ce  qui  a  été  prouvé,  suffira  amplement  à 
édifier  les  amis  des  lettres  sur  la  valeur  de  cette  œuvre. 

On  se  souvient  assurément  de  cette  chanson  de  geste  : 


—  142  — 

Cléomadès,  publiée  autrefois  par  un  poëte  académicien. 
Elle  occasionna  une  critique  acerbe.  Un  confrère,  d'une 
rare  érudition,  releva  dans  un  volume  de  plus  de  260  pages, 
une  collection  inimaginable  d'erreurs  d'interprétation,  de 
balourdises  sans  nombre,  commises  par  l'éditeur.  On  comp- 
tait autant  de  fautes  qu'il  y  avait  de  vers  dans  le  poème. 

Nous  pouvons  dire  qu'à  suivre  pas  à  pas  Garnier  dans  son 
travail,  il  ne  faudrait  peut-être  pas  moins  d'un  volume  com- 
pact pour  répertoriser  les  anachronismes  et  les  plagiats  qui 
y  sont  accumulés.  Et  ily  aurait  de  quoi  se  lasser  à  la  besogne. 

Des  personnes  étrangères  au  secret  de  cette  publication 
pourront  se  demander  quelle  nécessité  il  y  avait  pour  M.  van 
den  Steen  d'imaginer  cette  supercherie,  quel  mobile  Ta 
guidé  dans  la  confection  de  cette  olla  podrida? 

Le  mot  de  cette  énigme  est  transparent  :  il  nous  suffira 
pour  le  donner  au  lecteur,  de  changer  de  place  une  page  de 
l'auteur,  et  de  mettre  en  post-face  la  dédicace  pompeuse  qui 
orne  le  premier  volume  : 

Jk  ^Monsieur 

LÀMBERT-AMÂND 

Baron  van  den  STEEN  de  JEHAY 

Vicomte  d'Harduémont,  Baron  de  Jehay  et  de  Salve 
Echevin  de  la  Souveraine  Haute  Cour  de  Justice  de  la  Ville 

et  Principauté  de  Liège, 

Haut-voué  des  Abbayes  de  Flône,  de  la  Paix-Dieu 

et  de  Saint- Jacques  à  Liège, 

Député  &  la  Diète  et  à  la  Chambre  impériale  de  Wetslaèr, 

Grand  Conservateur  de  la  Bulle  d'or  (1), 

etc.,  etc.,  etc. 

Mais  il  n'est  pas  possible  qu'une  lecture  même  superfl- 

(1)  Cette  charge  n'a  jamais  existé  dans  la  principauté  de  Liège.  Elle  est 
due  à  l'imagination  féconde  de  l'éditeur  qui,  déjà  dans  son  Histoire  de 
Saint-Lambert  en  avait  gratifié  plusieurs  membres  de  son  lignage. 


—  143  — 

cieile  des  Souvenirs  n'ait  déjà  éclairé  tout  le  monde  sur 
l'insigne  honneur  qui  revient  au  grand  conservateur  de  la 
Bulle  d'Or  et  aux  siens. 

On  aura  certes  remarqué  que  dans  les  actions  racontées, 
dans  les  faits  mis  au  jour,  dans  les  souvenirs  personnels  du 
complaisant  jardinier,  tout  se  rapportait  en  fin  décompte  à 
Fauteur  et  à  sa  famille,  qu'il  s'agissait  bel  et  bien  d'une 
glorification. 

Il  eut  été  peu  décent  de  se  préparer  à  soi-même  cette 
apothéose.  Mais  attribuer  un  rôle  de  thuriféraire,  d'adula- 
teur à  un  vieux  serviteur,  sauvait  les  apparences.  C'est 
là  ce  qu'a  compris  tout  le  premier  l'éditeur,  et  ce  qui 
explique  qu'il  ait  mis  cet  acte  de  dévotion  posthume  sur  le 
compte  de  Garnier.  Le  digne  homme  ne  pouvait  protester... 
et  pour  cause. 


*- 


Séance  du  13  février  1887 

Sont  présents  :  MM.  Grandjean,  secrétaire  ;  docteur 
Alexandre,  secrétaire-adjoint  ;  Couclet,  bibliothécaire  ; 
baron  de  Blanckart,  chevalier  de  Rorman,  Cormaux,  Dereux, 
Digneffe,  Naveau,  Eugène  Poswick,  baron  de  Sélys-Long- 
champs  et  Schoolmeesters. 

MM.  Bormans,  Heibig  et  Isidore  L'Hoest  s'excusent  de  ne 
pouvoir  se  rendre  à  la  séance. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  17  octobre  1886  est 
approuvé. 

Le  secrétaire  donne  lecture  de  trois  lettres  par  lesquelles 
MM.  Oscar  Frésart,  Ophoven  et  Jules  Poswick  donnent 
leur  démission  de  membres  de  la  Société. 

M.  Couclet,  qui  a  bien  voulu  se  charger  provisoirement 
des  intérêts  financiers  de  la  Société,  rend  les  comptes  de 
Tannée  1886.  Les  recettes  ont  produit  4,899  fr.  27  ;  les 
dépenses  se  sont  élevées  à  1,841  fr.  34.  Le  boni  est  de  3,057 
fr.  93.  Ces  comptes  sont  approuvés. 

L'élection  du  président  est  ajournée  à  la  prochaine  séance. 

M.  Poswick  fait  la  proposition  de  modifier  le  règlement 
de  la  Société  en  ce  sens  que  le  président  ne  serait  pas  rééli- 
gible  après  l'expiration  de  ses  fonctions  et  qu'il  serait  nommé 
an  vice-président  qui  deviendrait  président  de  plein  droit  à 
l'expiration  des  fonctions  de  celui-ci.  Les  autres  membres 
du  Bureau  seraient,  comme  auparavant,  rééligïbles  tous  les 


—  146  — 

deux  ans.  M.  de  Sélys  s'exprime  dans  le  même  sens.  La  dis- 
cussion de  cette  proposition  aura  lieu  dans  une  prochaine 
réunion. 

M.  Poswick  rappelle  la  décision  prise  à  une  précédente 
séance  qu'à  l'avenir  la  Société  devra  tenir  au  moins  quatre 
séances,  dans  les  mois  de  janvier,  mars,  mai  et  novembre, 
sans  préjudice  d'autres  réunions  sans  date  fixe  lorsqu'elles 
paraîtront  nécessaires. 

La  Commission  du  Bulletin  est  renouvelée  ;  les  anciens 
membres,  MM.  Bormans,  Poswick  et  Alexandre  sont  réélus. 

La  Société  accepte  l'offre  que  fait  M.  Philippe  de  Lim- 
bourg  de  publier  dans  le  Bulletin  les  Notes  manuscrites  de 
François-Laurent  Dethier  sur  l'ouvrage  de  Wolff  portant, 
pour  titre  :  Le  Guide  des  curieux  qui  visitent  Spa,  2e  édi- 
tion, 1818.  La  Commission  du  Bulletin  examinera  les  Notes 
de  Dethier  et  prendra  une  décision  motivée. 

Séance  du  3  avril  1887 

Sont  présents  :  MM.  Gran^jean ,  secrétaire  ;  docteur 
Alexandre,  secrétaire-adjoint  ;  Couclet,  bibliothécaire  ;  Bor- 
mans, baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Cormaux,  Maxime 
Desoer,  Demarteau,  Jules  Frésart,  Félix  Frésart,  de  Géra- 
don,  Helbig,  Jamar,  Isidore  L'Hoest,  Pascal  Lohest,  Naveau, 
Orban  de  Xivry,  Eugène  Poswick,  Schoolmeesters,  baron 
de  Sélys- Longchamps  et  Wilmart. 

M.  le  comte  de  Limminghe  s'excuse  par  lettre  de  ne  pou- 
voir se  rendre  à  la  séance.  Il  exprime  le  vœu  qu'à  l'avenir 
il  ne  soit  plus  publié  aucun  travail  étranger  au  but  de  la 
Société. 

MM.  le  chevalier  de  Borman,  baron  de  Pitteurs  de  Bu- 
dingen,  Van  der  Haeghen,  Renier  et  Wauters  expriment 
leurs  regrets  de  ne  pouvoir  assister  à  la  réunion. 


—  146  — 

Il  est  procédé  au  remplacement  des  membres  du  Bureau 
démissionnaire. 

L'élection  donne  les  résultats  suivants  : 

Sont  élus  : 

Président  :  M.  Bormans  ; 

Trésorier  :  M.  le  baron  de  Pitteurs  de  Budingen  ; 

Secrétaire  :  M.  le  docteur  Alexandre. 

Après  ce  vote,  M.  Helbig  est  proclamé  président  d'hon- 
neur à  vie  à  l'unanimité  et  par  acclamation.  M.  Helbig 
remercie  la  Société  de  l'honneur  qu'elle  lui  fait  et  en  exprime 
toute  sa  gratitude. 

M.  Bormans,  président,  remercie  l'Assemblée  de  l'una- 
nimité des  suffrages  qu'elle  lui  a  accordés.  Il  promet  de 
consacrer  tous  ses  soins  et  ses  efforts  au  bien-être  et  à  la 
prospérité  de.  la  Société.  Applaudissements. 

MM.  Gustave  Francotte,  Jeanmart  de  Brouillant,  de 
Marneffe,  Le  Paige  et  G.  Terme  sont  élus,  à  l'unanimité, 
membres  de  la  Société. 

M.  Demarteau  et  autres  membres  font  la  proposition  sui- 
vante :  «•  Il  sera  fait  rapport,  à  chaque  séance,  sur  les  ar- 
ticles que  la  Commission  de  publications  propose  d'insérer 
au  Bulletin.  «  Adopté. 

La  séance  est  levée  à  midi. 

Séance  du  8  mai  1887 

La  séance  est  ouverte  à  10  i/s  heures. 

Sont  présents:  MM.  Bormans,  président;  docteur 
Alexandre,  secrétaire  ;  baron  de  Pitteurs  de  Budingen, 
trésorier  ;  Couclet,  bibliothécaire  ;  chevalier  de  Borman, 
baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Cormaux,  Digneffe,  Gustave 
Francotte,  Félix  Frésart,  Grand  jean,  Jamar,  Isidore  L'Hoest, 
de  Marneffe,  Naveau,  Orban  de  Xivry,  Le  Paige,  Eugène 


—  147  — 

Poswick,  baron  Edmond  de  Sélys-Longchamps,  Schoolmees- 
ters,  baron  Albert  de  Villenfagne,  Wauters  et  Wilmart. 

M.  Helbig,  président  d'honneur  à  vie,  se  fait  excuser. 

Les  membres  élus  à  la  dernière  séance  remercient  la 
Société  de  leur  nomination. 

M,  le  baron  Raphaël  de  Sélys-Longchamps  et  M.  Oscar 
Lamarche  sont  reçus  au  nombre  des  membres  de  la  Société. 

M.  de  Marneffe  rend  compte  de  l'état  de  sa  publication. 
Elle  formera  trois  volumes,  chacun  de  trois  cent  cinquante 
pages  au  moins.  Le  premier  comprendra  le  règne  d'Erard 
de  La  Marck. 

L'éditeur  propose,  pour  la  reproduction  des  portraits  des 
princes-évèques,  le  dessin  à  la  plume  ou  le  procédé  de  la 
phototypie.  Un  rapport  sera  fait  sur  ce  sujet  à  la  prochaine 
séance. 

M.  Alexandre  annonce  que  le  texte  latin  de  Rervm 
Leodiensivm  Statvs  est  imprimé;  le  texte  français  sera 
remis  à  l'imprimeur  dans  quinze  jours. 

Le  deuxième  fascicule  du  tome  III  du  Bulletin  est  distri- 
bué aux  membres  présents. 

Plusieurs  articles  sont  présentés  pour  le  troisième  fasci- 
cule :  1°  Par  M.  Le  Paige,  une  charte  ornée  d'une  miniature 
concernant  la  Chapelle  des  Clercs,  à  Liège;  2°  par  M.  Bor- 
raans,  une  requête  du  Père  Fisen  sollicitant  des  Etats  de 
Liège  un  subside  pour  l'impression  de  son  Historia  Ecclesiœ 
Leodiensis,  avec  fac-similé  de  sa  signature  ;  3°  par  le  même, 
le  Catalogue  des  manuscrits  de  l'Abbaye  de  Saint-Trond 
échappés  à  l'incendie  en  1532;  4°  par  M.  Orban  de  Xivry,  un 
document  relatif  à  l'élection  d'un  prince-abbé  de  Stavelot. 
Ces  publications  sont  approuvées. 

La  Société  examine  ensuite  les  changements  proposés  aux 
articles  V  et  X  du  Règlement  :  1°  Dorénavant  le  président 


—  148  — 

et  le  vice-président  seront  nommés  pour  deux  ans  ;  le  vice- 
président  deviendra  de  plein  droit  président  à  l'expiration 
des  fonctions  du  président; 

2°  Le  nombre  des  exemplaires  accordés  à  chaque  éditeur 
des  publications  sera  porté  à  vingt-cinq. 

Les  deux  propositions  sont  adoptées  au  premier  vote. 

L'Assemblée  décide  ensuite  :  1°  que  les  nouveaux  membres 
payeront  les  annates  des  deux  ou  trois  dernières  années, 
s'ils  reçoivent  les  publications  parues  pendant  cette  période, 
et  2°  de  faire  l'acquisition  des  pierres,  gravures  ou  clichés 
ayant  servi  aux  publications. 

La  séance  est  levée  à  midi. 

Séance  du  26  juin  1887 

La  séance  est  ouverte  à  10  i/t  heures. 

Sont  présents  :  MM.  Bormans ,  président  ;  docteur 
Alexandre,  secrétaire;  baron  de  Pitteurs  de  Budingen, 
trésorier;  Couclet,  bibliothécaire;  Body,  chevalier  de  Bor- 
man,  baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Desoer,  Grandjean,  de 
Marneffe,  Orban  de  Xivry,  Eugène  Poswick,  Schoolmeesters 
et  baron  Albert  de  Villenfagne. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  8  mai  est  approuvé. 

M.  le  baron  Walthère  de  Sélys-Longchamps,  présenté  à 
la  dernière  séance,  est  admis  au  nombre  des  membres. 

Il  est  rendu  compte  de  l'état  des  publications  sous  presse. 

M.  le  Président  propose  de  laisser  à  l'avenir  à  charge 
de  l'éditeur,  les  frais  des  changements  et  remaniements 
importants  qui  augmentent  parfois  de  trente  pour  cent 
le  prix  de  la  feuille  d'impression,  le  texte  des  publications 
étant  un  texte  imposé.  La  discussion  est  remise  à  la  pro- 
chaine réunion. 

La  Société  s'occupe  ensuite  du  mode  de  reproduction  des 


—  U9  — 

portraits  des  princes-évêques  destinés  à  figurer  dans  l'ou- 
vrage édité  par  M.  de  Marneffe.  Ces  portraits  seront  exé- 
cutés par  le  procédé  de  la  phototypie. 

Elle  accepte  l'offre  que  lui  fait  M.  Gernay,  notaire  à  Spa, 
d'extraire  de  l'ancien  Moniteur  français  tous  les  articles 
concernant  la  Révolution  et  le  Pays  de  Liège  depuis  1789 
jusqu'en  1795.  Ce  travail,  précédé  d'une  introduction,  sera 
imprimé  par  la  Société. 

M.  Body  propose  d'insérer  dans  le  Bulletin  un  Examen 
critique  et  historique  des  Souvenirs  de  François  Oarnier, 
édités  en  1884,  par  feu  M.  le  comte  Xavier  van  den  Steen  de 
Jehay.  Après  une  longue  discussion  sur  l'opportunité  de 
l'insertion  de  ce  travail  dans  les  Bulletins  de  la  Société, 
l'impression  en  est  décidée  à  la  majorité  des  voix.  Il  est  tou- 
tefois stipulé  qu'il  sera  d'abord  soumis  à  l'examen  d'une 
Commission  composée  de  MM.  le  baron  de  Chestret,  cheva- 
lier de  Bormanet  Orban  de  Xivry,  qui  proposeront  à  l'auteur 
les  changements  qu'ils  trouveront  convenables. 

Les  modifications  à  introduire  aux  articles  V  et  X  du 
Règlement  sont  adoptées  définitivement  au  second  vote. 

La  séance  est  levée  à  midi  et  demi. 

Séance  du  27  novembre  1887 

La  séance  est  ouverte  à  10  i/s  heures. 

Sont  présents:  MM.  Bormans,  président;  docteur 
Alexandre,  secrétaire  ;  baron  de  Pitteurs  de  Budingen, 
trésorier  ;  Albin  Body,  chevalier  de  Borman,  baron  de 
Chestret  de  Haneffe,  Demarteau,  Gustave  Francotte,  Jules 
Présart,  Grandjean,  de  Géradon,  comte  de  Limminghe, 
Isidore  L'Hoest,  de  Marneffe,  Orban  de  Xivry,  Le  Paige, 
Eugène  Poswick,  Renier,  Schoolmeesters,  Terme  et  baron 
Albert  de  Villenfagne. 


—  150  — 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  26  juin  est  approuvé. 

M.  le  baron  Walthère  de  Sélys-Longchamps  remercie  la 
Société  de  l'avoir  admis  parmi  ses  membres. 

La  Société  décide  d'échanger  son  Bulletin  contre  les 
publications  de  Y  Argus  de  la  presse,  de  Paris,  et  celles 
de  r  Académie  des  Lin  ce  i,  à  Rome. 

Elle  admet  ensuite  parmi  ses  membres  M.  G.  Kurth,  pro- 
fesseur à  TUniversité  et  M.  Léon  Lahaye,  conservateur 
des  archives  de  l'Etat  à  Namur.  M.  Schuermans,  premier 
président  à  la  Cour  d'appel,  présenté  à  la  séance  précédente, 
écrit  qu'il  se  désiste  de  sa  candidature. 

Les  résolutions  suivantes  sont  ensuite  adoptées  : 

1°  Relativement  aux  frais  résultant  de  remaniements  et 
de  changements  apportés  à  des  textes  imposés,  la  Société 
prend  à  ses  charges  dix  pour  cent  du  prix  de  la  feuille 
d'impression  ;  le  surplus  sera  laissé  aux  frais  de  l'éditeur. 
Cette  disposition  n'est  pas  applicable  aux  traductions,  intro- 
ductions et  notes  ajoutées  par  les  éditeurs  ; 

2°  Sur  la  demande  écrite  et  signée  par  sept  membres, 
M.  le  Président  convoquera  la  Société. 

Il  est  rendu  compte  de  l'état  des  publications. 

M.  de  Marneffe  annonce  que  le  premier  volume  de  La 
Principauté  de  Liège  et  les  Pays-Bas  au  xvi*  siècle,  est 
presque  terminé.  Il  sera  orné  du  portrait  du  cardinal  Erard 
de  la  Marck  et  du  fac-similé  de  la  signature  de  ce  prince. 

Le  texte  et  la  traduction  de  Rervm  Leodiensivm  Staivs 
anno  mdcxlix  sont  sur  le  point  d'être  achevés.  Il  en  est  de 
même  de  la  Vie  de  saint  Théodard. 

M.  Body  dépose  son  travail  critique  sur  les  Souvenirs 
de  François  Gaimier.  Le  manuscrit  sera  examiné  par  la 
Commission  spéciale  nommée  à  cet  effet,  dont  les  membres 
feront  un  rapport  à  la  prochaine  séance. 


—  151  — 

M.  le  chevalier  de  Borman  communique  à  rassemblée  une 
partie  de  son  travail  sur  les  Echevins  de  Liège.  L'impression 
par  la  Société  en  est  proposée,  mais  l'article  Ier  du  Règle- 
ment ne  permettant  pas  la  publication  de  travaux  originaux, 
M.  Poswick,  appuyé  par  plusieurs  membres,  propose  de 
modifier  cet  article  et  d'intercaler  après  les  mots  «  devenus 
rares,  «  ceux-ci  :  «  ainsi  que  les  travaux  des  membres 
de  la  Société  concernant  l'histoire  politique  et  littéraire 
de  l'ancien  pays  de  Liège.  » 

Cette  modification  sera  discutée  suivant  les  prescriptions 
de  l'article  XI  du  Règlement. 

La  séance  est  levée  à  midi  quinze  minutes. 

Séance  du  22  janvier  1888 

Sont  présents  :  MM.  Bormans ,  président  ;  docteur 
Alexandre,  secrétaire  ;  baron  de  Pitteurs  de  Budingen, 
trésorier;  Couclet,  bibliothécaire;  chevalier  de  Borman, 
baron  de  Chestret  de  Haneffe,  J.  Demarteau,  F.  Frésart, 
J.  Frésart,  de  Géradon,  G.  Kurth,  Lahaye,  E.  de  Marneffe, 
E.  Poswick,  Robert  de  Sélys-Fanson,  baron  Edmond  de 
Sélys-Longchamps,  baron  Raphaël  de  Sélys-Longchamps, 
baron  Walthère  de  Sélys-Longchamps,  Schoolmeesters, 
6.  Terme  et  Wilmart. 

Lecture  est  donnée  du  procès-verbal  de  la  séance  du  6 
décembre  1887;  il  est  adopté  sans  observation. 

M.  le  professeur  Kurth  et  M.  Lahaye  remercient  la  Société 
pour  leur  nomination. 

MM.  Grandjean,  Helbig,  comte  de  Limminghe,  Isidore 
L'Hoest,  Naveau  et  Orban  de  Xivry  s'excusent  de  ne  pouvoir 
assister  à  la  réunion. 

M.  de  Schoutheete  de  Tervarent  donne  sa  démission. 

La  Société  procède  à  l'élection  des  membres  du  Bureau. 


—  152  — 

MM.  Bormans,  baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Alexandre, 
baron  de  Pitteurs  et  Couclet  sont  élus  respectivement  pré* 
sident,  vice- président, secrétaire,  trésorier  et  bibliothécaire. 

MM.  Henri  Francotte,  professeur  à  l'Université,  et  Camille 
Simonis  sont  admis,  à  l'unanimité,  au  nombre  des  membres 
de  la  Société. 

Après  lecture  des  rapports  de  MM.  le  chevalier  de  Bor- 
raan,  baron  de  Chestret  et  Orban  de  Xivry  sur  le  travail  de 
M.  Body,  concernant  les  Souvenirs  de  François  Garnter, 
la  Société  décide  que  ce  travail  sera  inséré  au  Bulletin  sous 
réserve  de  quelques  légers  changements. 

Elle  s'occupe  de  la  modification  proposée  à  l'article  Ier 
du  Règlement.  Plusieurs  membres  émettent  des  observa- 
tions en  sens  divers.  M.  Demarteau  présente  la  rédaction 
suivante  :  «  ainsi  que  les  travaux  des  membres  de  la  Société 
relatifs  à  ces  documents  et  concernant  l'histoire...  «  La 
discussion  aura  lieu  à  la  prochaine  séance. 

M.  de  Pitteurs,  trésorier,  communique  les  comptes  de 
l'année  1887.  Il  en  résulte  que  la  somme  en  caisse,  au  1er 
janvier  1888,  s'élève  à  4,656  fr.  77. 

Le  Secrétaire  annonce  que  le  tome  Ier  de  La  Princi- 
pauté de  Liège  et  les  Pays-Bas  au  xvp  siècle  est  achevé. 
L'introduction  sera  distribuée  avec  le  dernier  volume.  La 
Vie  de  saint  Théodard  sera  tirée  aussitôt  après  le  colla- 
tionnement  du  texte  sur  le  manuscrit  original. 

L'impression  du  Rervm  Leodiensivm  Statvs ,  anno 
mdcxlix,  est  terminée. 

L'ouvrage  de  M.  le  chevalier  de  Borman  sera  distribué 
par  fascicules  dont  le  premier  sera  imprimé  au  mois  de  mai. 

La  séance  est  levée  à  midi. 


^ 

X 


r 


♦      • 


SOCIÉTÉ 

V 

BIBLIOPHILES  LIÉGEOIS 

BULLETIN 

m 

4""    FASCICULE 


LIÈGE 

IMPRIMERIE   L.   GRANDMONT-DONDERS 


LES   ABBÉS 


D0 


MONASTÈRE  DE  SAINT-GILLES 

A  LIÈGE 


Ce  fut  un  abbé  du  monastère  de  Saint-Gilles,  Aloys  de 
Lymbourg,  qui  s'occupa  le  premier  de  dresser  la  liste  de  ses 
prédécesseurs.  *  Je  vois  ici  m'ouvrir  une  très  belle  cam- 

*  pagne,  *»  dit-il  dans  sa  Vie  de  saint  Gilles,  **  pour  un 
»  petit  y  donner  carrière  à  mes  esprits  et  la  liberté  à  ma 

*  plume,  de  tracer  sur  ce  papier  ce  que  nous  avons  sceu 
<*  recognoistre  au  travers  de  l'obscurité  de  plusieurs  cen- 
»  taines  d'années,  tant  du  premier  et  second  fondateurs  que 

*  des  prélats  et  bienfaiteurs  de  ce  petite  collège  de  Saint- 

*  Gilles.  J'ai  lu  avec  beaucoup  de  travail,  avisé  toutes  les 
«  lettres  et  documents  de  nos  archives  et  non  moins  curieu- 

*  sèment  feuilleté  tous  les  registres  et  vieux  cayers  de  cette 

*  maison,  tous  martyrologes  et  cartulaires  de  l'église,  con- 
»  tenant  les  noms  des  défunts,  abbés,  prieurs,  chanoines, 
»  religieux,  frères  et  sœurs  de  céans,  depuis  la  première 
»  fondation  (i).  « 

(1)  La  vie  de  saint  Gilles,  p.  132.  Liège,  à  l'imprimerie  de  Jean 
Onwerx,  1627. 


—  154  — 

Voici  comment.  Aloys  de  Lymbourg  raconte  les  origines 
de  son  abbaye  :  «  Au  temps  de  ce  grand  et  relevé  person- 
»  nage  Notger,  duquel  dépend  la  grandeur  et  splendeur  de 
«  la  plus  parte  de  nos  églises  de  Liège,  fondées,  augmentées 
»  et  enrichies,  partie  des  dépouilles  des  Chevremontois  et 
»  d'ailleurs  par  son  industrie,  nostre  bon  Dieu  suscita  en 
»  Provence  un  je  ne  sais  quel,  appelé  Gondran  de  Saint- 
»  Gilles,  mais  au  reste  homme  dévot  et  religieux  envers  le 
»  créateur  de  nos  âmes,  et  particulièrement  affectionné  au 
»  culte  et  au  service  de  la  Sacrée  Vierge  et  du  glorieux 
»  saint  Gilles,  patron  particulier  des  provençals. 

«•  Ce  Gondran  de  Saint-Gilles  par  prévoyance  divine»  se 
»  vient  rendre  à  Liège  avec  intention  indubitablement  de 
»»  pratiquer  son  art  et  vivre  avec  plus  de  contentement 
»  qu'en  son  pays. 

»  Nos  chroniqueurs  Liégeois  discourants  quoiqu'assez 
«  sobrement  de  son  art  et  profession  de  vie,  rendent  l'un 
<*  non  moins  douteux  que  l'autre  confus  et  incertain.  Ce 
»  néantmoins,  afin  de  ne  nous  plonger  tumultuairement  en 
«  la  mer  de  toutes  ces  diverses  opinions,  nous  dirons  avec  la 
*>  plus  grande  partie  qu'il  fut  allié  à  une  femme  par  le  sainct 
»  sacrement  de  mariage,  trompette  de  profession  et  coral 

*  gagé  à  l'église  souvereine.  Se  trouvant  au  bout  de  quelque 
«*  temps  en  viduité  ...  il  se  résoult  au  changement  de  lieu» 
»  de  vie  et  de  profession. 

»  Ce  nostre  apprenti  donc  ayant  congédié  le  monde,  se 

*  transporta  dans  les  forets  de  Publémont,  peuplées  d'arbres 
<•  et  de  haillis  et  bien  peu  fréquentées  des  hommes,  esloi- 
»  gnées  de  le  ville  de  Liège  de  5  cents  pas  ou  environ.  Dieu 
»  voulut  qu'il  s'adressa  à  ce  mesme  lieu,  auquel  l'idolle  de 
»  Wulcain  avait  autrefois  esté  établie  et  adorée  par  les  Ebu- 
»  rons  enveloppés  dans  les  rets  du  paganisme. 


-  155  — 

»  Gondran  bastyt  une  chapelle  au  lieu  susmentionné, 

*  arec  une  bonne  réserve  de  deniers  qu'il  avait  accumulé 

*  par  son  industrie  et  exercice  de  son  art.  Aucuns  disoient 

*  qu'il  avait  un  ours  apprivoisé  servant  à  porter  pierres  et 
»  cymen  aux  maisons,  tant  y  a  qu'en  bien  peu  de  temps  le 

*  tout  fut  achevé  et  consacré  à  Dieu,  sous  la  tutelle  de  la 
»  sacrée  Vierge  et  du  glorieux  saint  Gilles. 

»  Guillaume  Fanius  (1)  en  un  petit  abrégé  qu'il  a  fait  des 
»  Annales  Liégeoises  est  conforme  à  nostre  dire. 

»  Nostre  Gondran  de  Saint-Gilles,  s'associa  plusieurs 
»  compagnons,  clercs  et  autres,  lesquels  vivants  avec  luy 
»  en  bons  Hermittes,  s'adonnoyent  aux  exercices  d'œuvres 
«  charitables,  et  notamment  à  recueillir  les  Pèlerins,  qui 
«  dès  lors  venoient  à  foulle  en  dévotion  à  ceste  Chappelle. 
»  Les  bourgeois  de  Liège  y  dressoyent  des  autels,  bref,  la 

*  dévotion  s'augmentoit,  et  la  renommée  s'en  alloit  aux 
<*  estrangers  bien  loing. 

«  Ces  charitables  devoirs  ont  esté  continué  par  les  suc- 
<•  cesseurs  de  Gondran  et  des  siens  après  eux,  l'espace  de 
«*  140  ans,  ou  environ,  sçavoir  jusques  au  temps  d'Alberon 
»  57  evesque  de  Liège  premier  de  ce  nom  (*).  « 

Tel  est  le  récit  d'Aloys  de  Lymbourg  :  manifestement  il 
s'est  inspiré  des  histoires  légendaires  de  Jean  d'Outre- 
meuse  :  tout  ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  que  le  premier 
fondateur  de  Saint-Gilles  fut  Goderan.  L'obituaire  de  Saint- 
Gilles  le  désigne  formellement  comme  tel  :  «  Commemoratio 
»  Goderanni  fratris  nostri  hujus  loci  fundatoris.  « 

Qui  était-il,  d'où  venait-il,  on  n'a  aucune  donnée  certaine 
pour  le  dire;  l'on  ignore  même  l'année  de  sa  mort  :  c'est 

(1)  Guillaume  Fanius  Ait  chanoine  de  la  collégiale  de  Saint-Martin, 
à  Liège  ;  la  chronique  qu'il  composa  est  perdue. 

(î)  Vie  de  saint  Gilles,  pp.  115  et  116. 


—  156  — 

ce  qu'observe  Aloys  de  Lymbourg  :  «  Je  ne  scay  si  j'oseray 
»  accuser  nos  devanciers  de  négligence,  sans  les  offenser, 
»  de  n'avoir  remarquer  Tan  du  trespas  du  bienheureux 

*  Gondran  de  Saint-Gilles,  non  plus  que  celuy  du  bien- 
«•  heureux  Pierre,  premier  prieur,  veu  que  ceste  seule 

•  faute,  traine  quant  et  soy  tant  d'autres,  et  en  fait  parler 
»  beaucoup  par  conjectures  et  emplir  les  chronicques  de 
»  mensonges  (1).  » 

Bien  loin  de  remonter  à  l'époque  de  Notger,  l'église  de 
Saint-Gilles  date  tout  au  plus  des  dernières  années  du 
XIe  siècle  (*). 

Le  moine  de  Saint-Jacques,  qui  écrivait  vers  1056  le 
récit  de  la  translation  d'une  relique  de  saint  Jacques  de 
Compostelle  à  Liège,  parle  assez  longuement  du  Publémont, 
des  vents  impétueux  qui  soufflaient  sur  ces  hauteurs,  des 
torrents  qui  en  descendaient  en  temps  d'orage;  il  raconte 
que  les  religieux  de  Saint-Jacques  et  de  Saint-Laurent 
vinrent  en  procession  au  devant  de  la  sainte  Relique,  jus- 
qu'à mi-côte  de  la  montagne,  »  fere  usque  ad  médium  pre- 
»  dicti  montis  clivum,  »  à  un  endroit  où  s'étendait  une 
petite  plaine,  «  parva  ibi  se  planities  explicat  «*  (cet  endroit 
ne  doit  pas  être  très  éloigné  de  l'emplacement  actuel  de 
Saint-Gilles);  que  là  même  on  dressa  un  autel  pour  y  pla- 
cer le  précieux  dépôt  et  donner  satisfaction  à  la  dévotion 
populaire;  mais  il  ne  fait  aucune  mention  d'un  sanctuaire 
de  Saint-Gilles.  Il  eût  été  si  naturel  de  désigner  la  place 
par  cette  chapelle,  si  elle  se  fût  déjà  trouvée  là,  plutôt  que 
d'employer  cette  désignation  vague  :  parva  ibi  se  plani- 
ties explicat. 

(1)  Vie  de  saint  Gilles,  p.  118. 

(S)  Pour  les  origines  de  Saint-Gilles,  voyez  J.  De  marteau,  Histoires  et 
Légendes,  dans  le  Bulletin  de  l'Institut  archéologique  liégeois,  t.  XVIII, 
p.  473;  Gobert,  Les  rues  de  Liège,  t. 1,  p.  570. 


—  157  — 

La  Chronique  de  Saint-Laurent,  dite  de  Rupert,  re- 
portait vers  Tannée  1083  l'érection  de  la  chapelle  de  Saint- 
Gilles,  mais  ce  passage,  comme  beaucoup  d'autres,  pourrait 
ne  pas  émaner  de  la  plume  de  l'illustre  moine  de  Saint- 
Laurent;  le  catalogue  des  abbés  de  Saint-Gilles  qui  se 
trouve  annexé  à  la  Vie  de  saint  Gilles  par  Gilles  Royen, 
fournit  une  date  qui  parait  être  la  vraie  :  «  Gondran,  fun- 
»  dator  hospitalis  sancti  ^Egidii,  aeremita  primus,  vixit 

*  a°  1110(i).  w 

Gondran  mourut  le  29  mars. 

«  En  cela  sont  prisables  nos  ancestres  d'avoir  érigé  en 

*  l'honneur  de  Dieu  et  heureuse  mémoire  du  bienheureux 
»  Gondran,  en  la  chapelle  de  Saint-Denis  et  de  Saint- 
»  Lambert,  une  tombe  assez  somptueuse,  sur  le  cercueil 
«  de  Gondran,  eslevée  de  4  pieds  sur  terre  avec  colonnes 

*  d'allbastre,  laquelle  y  a  persévéré  jusques  Tan  1568, 
»  lorsque  le  prince  d'Orange  assiégea  la  Ville  de  Liège,  et 
»  ne  pouvant  mettre  a  chef  ses  entreprinses,  et  mauvais 
»  desseins,  commanda  à  ses  supposts  de  réduire  en  poudre 

-  les  monastères  voisins  de  la  Ville,  scavoir  SainctrLaurens, 
»  Saint-Gilles  et  la  Val-benoit,  ce  qui  fut  bien  tost  achevé 
»  sans  coups  d'escorgee,  par  ces  ministres  d'iniquité,  qui  ne 

-  respiraient  que  la  ruine  des  Eglises,  l'extermination  des 
»  Prestres,*  le  bouleversement  de  l'Estat,  et  l'aneantisse- 
»  ment  du  service  divin. 

~  Par  ainsi  doncques  l'Eglise  enflambée,  et  toute  en  feu, 
>•  la  Tombe,  avec  autres  beaux  et  riches  ornements,  ne  peut 
»  eschapper  d'estre  reduicte  en  cendres. 

y»  F.  Jean  d'EJderen,  Heremitte  de  Saint-Gilles,  nous  a 
-»  tesmoigné  plusieurs  fois,  avoir  veu  ceste  tombe  longtemps 
»  auparavant  ce  siège,  et  admiré  la  dévotion  et  zèle  des 

(1)  P.  07. 


—  158  — 

«  Pèlerins,  venant  de  tous  les  cantons  de  l'Europe  avec 
»  offrandes  en  diverses  espèces  faisants  leures  dévotions  et 
«  prières  alentour  d'icelle,  avec  petits  cierges  ardants  en 
»  leurs  mains  (1).  » 

La  chapelle  de  Saint-Gilles  avait  été  bâtie  sur  un  ter- 
rain qui  appartenait  au  monastère  de  Saint-Laurent,  à 
Liège.  Bérenger  (  1076-1 115),  abbé  de  ce  couvent,  la  céda,  peu 
de  temps  avant  sa  mort,  à  un  chanoine  régulier,  nommé 
Gerric,  pour  y  établir  une  communauté  sous  la  règle  de 
saint  Augustin.  Gerric,  ayant  réuni  quelques  frères,  devint 
leur  premier  prieur  ou  prévôt  (*).  Il  eut  pour  successeur 
Pierre  qui  avait  auparavant  été  chanoine  et  doyen  de 
l'église  collégiale  de  Saint-Pierre,  à  Liège  (3).  L'obituaire  en 
faisait  la  commémoraison  au  10  mars  :  -  Commemoratio 
»  Domini  Pétri,  piae  memoriae  fratris  nostri  et  prioris 
»  nostri.  «  Gilles  d'Orval  fixe  sa  mort  au  10  février  et  ajoute 
qu'il  fut  enterré  *  ante  crucifixum  in  capitulo.  » 

L'évêque  de  Liège,  Albéron  Ier  (1123-1128)  prit  en  affec- 
tion la  nouvelle  maison  :  il  agrandit  les  bâtiments  claus- 
traux, reconstruisit  l'église  dans  de  plus  amples  propor- 
tions, pourvut  à  la  subsistance  des  religieux  en  leur  don- 
nant plusieurs  propriétés  et  le  patronat  de  l'église  de 
Bechtem,  en  Allemagne.  Lorsque  le  nouveau  temple  fut 
achevé,  il  voulut  le  consacrer  lui-même  le  29  septembre 
1127  et  y  choisit  sa  sépulture  (4).  Le  monument  érigé  à  la 
mémoire  du  pieux  prélat  fut  dévasté  par  les  gueux  de 
Guillaume  le  Taciturne,  le  5  novembre  1568  ;  Jean  de  Nollet 
le  fit  restaurer  en  1646. 

(1)  Aloys  db  Lymbourg,  Vie  de  saint  Gilles,  p.  ISO. 

(2)  Charte  de  l'abbé  Wibald,  dans  Mihaus,  Opéra  diplomatica,  t.  III, 
p.  342. 

(3)  Gilles  d'Orval,  apud  Chapkaville,  t.  II,  p.  67. 

(4)  Vie  de  saint  Gilles,  p.  119. 


—  159  — 

L'acte  de  donation  de  l'évèque  Albéron  ne  nous  est  point 
parvenu  :  nous  ne  connaissons  pas  non  plus  les  propriétés 
qu'il  affecta  à  la  fondation  nouvelle;  cependant  comme 
dans  les  siècles  suivants  nous  trouvons  les  religieux  de 
Saint-Gilles  en  possession  des  églises  de  Rechain  et  de 
Héron,  et  que  les  chartes  qui  nous  font  connaître  les  acqui- 
sitions du  monastère,  à  travers  les  âges,  ne  font  aucune 
mention  de  la  donation  de  ces  domaines,  il  est  bien  permis 
de  conjecturer  qu'ils  lui  ont  été  attribués  par  Albéron.  Ce 
fut  encore  le  même  prélat  qui  convertit  le  prieuré  en  abbaye 
et  désigna  Azon  pour  en  être  le  premier  abbé  (1). 

Albéron  II,  évêque  de  Liège  (1134-1145),  donna  à  l'ab- 
baye de  Saint-Gilles,  la  jouissance  perpétuelle  d'une  pré- 
bende en  1  église  collégiale  de  Saint-Denis,  à  Liège  (*). 

Il  y  eut  au  xne  siècle  quelques  recluses  qui  vinrent 
s'établir  près  de  Saint-Gilles.  L'obituaire  fait  mention  au 
2  décembre  d'une  recluse  nommée  Judick  ou  Judila  :  «Com- 
«  memoratio  Judick  inclusse  nostrae,  primitivae  loci  (3)  » 
et  Gilles  d'Orval  rapporte  que  cette  «  venerabilis  mulier  et 
»  Deo  dilecta  soror  »  fut  enterrée  près  de  la  tombe  de 
Gondran. 

(1}  S11  faut  en  croire  Aloys  de  Lymbouro,  afin  que  la  mémoire  du 
bienheureux  Gondran  fut  perpétuelle,  Albéron  aurait  ordonné  «  que  tous 

•  ceux  qui  à  l'ad venir  feraient  profession  de  jouer  de  quelques  instru- 
»  ments  musicaux,  fut  violons,  rebec,  trompettes,  tambours,  en  la  ville  et 

•  faubourgs  seront  obligés  tous  les  ans,  le  jeudy  après  la  feste  de  saint 

•  Jean-Baptiste  de  se  rendre  premier  en  la  maison  de  la  ville,  et  d'illec 

•  se  transporter  ensemble  avec  un  cierge  mais  en  processions,  les  tam- 
"  bours  battants,  et  chacun  d'eux  leurs  instruments  musicaux,  jusqu'à 
»  l'église  de  Saint-Gilles  pour  assister  à  la  messe.  -  Quod  in  hodiernum 

•  diem  usque  observa tur,  »  est-il  dit  dans  le  manuscrit  no  79,  «  tametsi 

•  pietate  et  religione  sensim  refrigescente.  » 

(2)  Vie  de  saint  Gilles,  p.  139. 

(3)  Ibidem,  p.  139;  Chapka  ville,  t.  II,  p.  67. 


—  160  — 

Au  21  juin  on  faisait  la  commémoraison  de  *  Odae  viduae 
»  pro  qua  habemus  7  denarios  (î).  * 

Les  renseignements  recueillis  par  Aloys  de  Lymbourg 
sur  ses  prédécesseurs  nous  ont  été  conservés,  au  moins  en 
partie,  dans  le  manuscrit  n°  79  de  la  Bibliothèque  des  comtes 
d'Oultremont  de  Warfusée. 

Ce  recueil  de  pièces  historiques  et  généalogiques,  formé 
par  Louis  Abry,  contient  à  la  page  368  une  liste  des  abbés 
de  Saint -Gilles  intitulée  :  Séries  admodum  reverendo- 
rum  dominorum  praelalorum  nostn  hujus  monas- 
terii,  secundum  eorum  electiones,  ab  admodum  R.  D. 
Aloysio  à  Lymbourgh,  hujus  abbate,  non  mediocri 
diligentia  reparata,  ordogue  R.  D.  D.  confratrum  in 
hoc  monasterio  professorum,  secundum  eorum  profes- 
sioneSy  prout  reperire  possibile  fuit  ex  professionutn 
cartulis. 

Aloys  de  Lymbourg  utilisa  lui-même  ses  recherches;  à 
la  Vie  de  saint  Gilles,  qu'il  fit  imprimer  en  1627,  il  ajouta 
une  Paraphrase,  dans  laquelle  il  nous  fournit  certains 
détails  sur  les  abbés  de  Saint-Gilles. 

L'an  1641,  Gilles  Royen,  «  civis  et  ludimagister  Leo- 
»  diensis,  »  mit  en  vers  latins  la  vie  de  saint  Gilles  et  dédia 
son  travail  au  révérend  abbé,  Jean  de  Nollet.  Il  inséra  à  la 
suite  de  son  poème  le  premier  catalogue  complet  des  abbés 
de  Saint-Gilles. 

Le  Père  Fisen  imprima  cette  liste  dans  ses  Mores 
ecclesiœ  Leodiensis  (1647),  et  les  Bénédictins  n'ont  fait 
que  la  compléter  pour  la  Gallia  christiana  (t.  III,  p.  1009). 

Au  xvme  siècle,  Joseph  Abry  entreprit  de  réunir  des 
matériaux  pour  dresser  la  chronologie  des  abbés  de  Saint- 
Gilles  d'une  manière  plus  détaillée  :  ses  notes  sont  consi- 

(1)  Vie  de  saint  Gilles,  p.  139. 


—  161  — 

gnées  dans  deux  manuscrits  du  château  de  Warfusée, 
n0*  22  et  68.  M.  Eugène  Poswick  a  publié  le  travail  d'Abry 
d'après  le  manuscrit  n°  22,  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
scientifique  du  Limbourg,  t.  XI,  mais  le  manuscrit  n°  79 
fournit  des  détails  qui  n'ont  pas  été  utilisés. 

Une  liste  des  abbés  de  Saint-Gilles  figure  dans  les 
Délices  du  pays  de  Liège  et  dans  les  Mémoires  manu- 
scrits du  doyen  Devaulx,  à  la  bibliothèque  de  l'université 
de  Liège. 

L'abbaye  de  Saint-Gilles  ne  connut  jamais  une  ère  de 
grande  prospérité  matérielle  ;  ses  ressources  furent  toujours 
assez  modiques,  surtout  quand  on  les  compare  à  celles  des 
grands  monastères  de  notre  diocèse.  Cependant  les  enfants 
des  nobles  et  des  chevaliers  ne  dédaignaient  pas  de  venir 
s'y  soumettre  à  la  règle  de  l'observance  religieuse,  et  c'est 
surtout  à  eux  que  l'abbaye  fut  redevable  des  accroissements 
de  son  patrimoine. 

Presque  tous  les  abbés  du  xme  et  xive  siècles  apparte- 
naient à  l'aristocratie  féodale.  Lambert  Bronchart  (1270- 
1285)  était  issu  de  famille  noble  :  son  père  Godefroid  avait 
acheté  en  commun,  avec  le  chevalier  Thierry  de  Flémalle, 
la  seigneurie  de  Flémalle. 

Godefroid  d'Ochain,  son  successeur,  avait  pour  père  le 
chevalier  Wauthier  d'Ochain,  seigneur  de  Pair,  dont  le 
frère,  Gérard,  chevalier,  avait  épousé  l'héritière  des  Dom- 
martin;  Thierry  Pannée  (1310-1327)  descendait  du  chevalier 
Warnier  le  Chien  de  Velroux. 

Les  religieux  élisaient  eux-mêmes  leur  abbé  ;  ils  devaient 
trouver  avantage  à  le  prendre  dans  ces  grandes  familles, 
puisque  nous  les  voyons  s'attacher  pour  le  choix  d'un  abbé 
à  une  même  famille.  Wauthier  d'Ochain  reçut  la  bénédic- 
tion abbatiale  quarante   années  après  la   mort   de   son 


—  162  — 

parent  Godefroid  d'Ochain.  Warnier  de  Wartenge  fut  élu 
Tan  1382,  trente  années  après  le  décès  de  son  oncle  Bau- 
duin  de  Hanèche,  et  parmi  les  religieux  qui  concoururent 
à  ce  choix  nous  voyons  figurer  encore  deux  membres  de 
sa  parenté  Bauduin  et  Gilles,  à  côté  des  Blavier  et  des 
Surlet.  Ce  Bauduin  succéda  à  son  cousin  en  1396  et 
Guillaume  d'Anthines,  qui  devint  abbé  en  1414,  se  ratta- 
chait par  sa  mère  à  cette  même  famille,  et  par  son  père  à 
la  race  des  Velroux  et  des  Lexhy. 

Au  xv°  siècle  les  fils  des  bonnes  familles  bourgeoises 
vinrent  prendre  la  place  des  enfants  des  chevaliers,  tandis 
que  plus  tard  nous  voyons  reparaître  sur  la  liste  des  abbés 
les  représentants  de  la  noblesse. 

Sous  le  gouvernement  de  Jean  Dary  (1460-1503),  le  relâ- 
chement s'insinua  dans  l'abbaye.  Le  chroniqueur  Jean  de 
Los  nous  apprend  que  cet  abbé,  par  sa  ténacité  et  son  ava- 
rice, appauvrit  sa  maison,  tant  sous  le  rapport  temporel 
que  sous  le  rapport  spirituel.  Mais  une  restauration  ne 
tarda  pas  à  se  produire,  sous  l'influence  probablement  de 
l'illustre  prince-évèque  Erard  de  la  Marck. 

L'abbaye  de  Saint-Gilles  subsista  jusqu'en  1786;  elle  fut 
alors  sécularisée  et  incorporée  au  chapitre  de  l'église  collé- 
giale de  Saint- Jacques,  à  Liège. 

Il  nous  reste  maintenant  à  donner  la  liste  de  ses  abbés. 

E.  SCHOOLMEESTERS, 
Curé-Doyen  de  Saint-Jacques,  a  Liège. 


—  163  - 

Catalogue  des  abbés  de  Saint-Gilles,  à  Liège. 


1. 

AZON. 

1121-1152. 

Azod,  premier  abbé  de  Saint-Gilles,  est  mentionné  plu- 
sieurs fois  dans  les  documents  contemporains. 

Il  assista,  le  21  septembre  1130,  à  la  consécration  de 
l'église  de  Neufmoustier  et  figure  comme  témoin  à  une 
charte  qui  fut  donnée  à  cette  occasion  par  l'évêque  de 
Liège  (i).  En  1 136,  Wibald,  le  célèbre  abbé  de  S  ta  ve  lot, 
donne  à  cens  perpétuel  l'église  de  Héron  à  Azon,  abbé  de 
Publémont  et  à  ses  successeurs  (*).  Azon  est  cité  Tan  1140 
dans  une  charte  d'Albéron  II  en  faveur  de  l'abbaye  de 
Flône  (3),  et  Tan  1 147  dans  les  chartes  de  Henri  II  en  faveur 
de  Rolduc  (4)  et  de  Malonne  (5).  En  1 152,  Wibald,  dans  une 
lettre  au  Pape  Eugène  III,  parle  d'Azon  en  ces  termes  : 

•  Superest  usque  hodie  unus  de  primis  habitatoribus  ejus- 
»  dem  loci,  et  ipse  primus  abbas,  vir  religiosus  ac  timens 
«  Deum,  qui  jam  provectus  in  senectute  bona  et  quasi  in 

*  labro  sepulcri  positus,  praescriptas  conditiones  coram 
»  tota  Leodiensi  ecclesia  confitetur  (e).  » 

(1)  E.  Schoolmbestbrs  et  S.  Bormans,  Notice  d'un  cartulaire  de 
r  église  collégiale  de  Huy,  p.  34;  Chape  a  ville,  Oesta  Leodiensium  Pon- 
tijteum,  t.  II,  p.  73. 

(2)  Martènb  et  Durand,  Amplissima  collectio,  t.  II,  col.  05. 

(3)  Evrard,  Cartulaire  de  Flône,  p.  34. 

(4)  Mirjius,  Opéra  diplomatica,  t.  III,  p.  710;  Fkanquinbt,  Bereede- 
neerde  Inventorié  der  oorkonden  en  bescheiden  van  de  abdy  Klooster- 
rade,  p.  16. 

(5)  Barbier,  Histoire  de  l'abbaye  de  Malonne,  p.  279. 

(6)  MiR^BUS,  op.  cit.,  t.  III,  p.  342;  Jaffé,  Monumenta  Corb.,  p.  527. 


—   164  — 

La  date  de  la  mort  d'Azon  est  inconnue;  il  fut  enterré 
devant  l'autel  de  Saint-Denis  :  sa  commémoraison  se  faisait 
le  7  février  :  «  Gommemoratio  domini  Azonis,  primi  abbatis 
m  nostri.  » 

2. 
MARSILIUS. 

1 170-1174. 

Marsilius  fut  le  deuxième  abbé  de  Publémont  :  «  Azone 
«  itaque  primo  abbate  e  vivis  excesso,  secundus  successit 
»  admodum  reverendus  dominus  Marsilius,  praesule  Radul- 
«  pho  (i).  « 

Marsilius  régla  en  1170  le  conflit  qui  s'était  élevé  entre 
les  abbayes  de  Saint-Laurent  et  de  Saint-Gilles  (*).  Le  5 
décembre  1171  il  est  témoin  à  une  charte  de  révoque  Raoul, 
concernant  l'église  de  Saint-Séverin,  à  Meeffe  (3).  L'an  1 173, 
il  reçoit  en  location  de  l'église  Saint-Servais,  à  Maestricht, 
certaines  terres  situées  à  Aaz-Hermée  (4).  Dans  ce  docu- 
ment figurent  parmi  les  fratres  de  Publico  Monte  «  Lam- 
•»  bertus  prior,  Henricus  raagister,  Reinerus  cantor  et 
«  Bruno  custos.  »  Enfin,  un  document  du  chapitre  de  Saint- 
Martin,  à  Liège,  du  23  août  1174,  mentionne  encore  Marsi- 
lius comme  «  abbas  de  Monte  publico  (5).  » 

(1)  Manuscrit,  n©  79. 

(2)  Martènb,  Amplissima  collectio,  t.  IV,  p.  1178;  Dans,  Notices  sur 
les  églises  du  diocèse  de  Liège,  t.  XI,  p.  129. 

(3)  Paris,  Notices,  t.  XI,  p.  130;  Schoolmbbstbrs,  Regesta  de  Raoul 
de  Zaehringcn,  no  15. 

(4)  Publications  de  la  Société  historique  et  archéologique  dans  le 
duché  du  Limbourg,  t.  V,  p.  32. 

(5)  Bulletin  de  la  Commission  royale  d'histoire,  5«  série,  t.  IV,  p.  14. 


—  165  — 

3. 

BARTHÉLEMI. 

1176-1178. 

Tous  les  catalogues  manuscrits  et  imprimés  indiquent 
Brunon  comme  troisième  et  Barthélemi  comme  quatrième 
abbé  de  Saint-Gilles.  C'est  une  erreur,  car  Bartholomeus, 
abbas  de  Publico  Monte  figure  dans  deux  documents, 
dont  le  premier  est  daté  de  Tannée  1 173  (i)  et  l'autre  de 
1176(2).  II  est  difficile  de  concilier  la  date  de  la  première 
charte  avec  les  données  positives  que  nous  fournit  la  charte 
originale  du  23  août  1 174,  mentionnant  à  ce  jour  parmi  les 
témoins,  Marsilius,  abbé  de  Publémont.  11  faut  donc  sup- 
poser qu'une  erreur  de  transcription  a  été  commise  dans  le 
premier  document.  En  effet,  nous  voyons  en  1177  (3),  Raoul 
de  Zaehringen  approuver  la  donation  de  l'église  de  Jodogne 
que  venait  de  faire  le  comte  Gilles  de  Duras  aux  religieux 
hospitaliers  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  «  ut  septem  per- 
»  sone  prefate  religionis  in  perpetuum  domino  servientes 
»  in  eadein  ecclesia  ordinentur;  »  or,  la  charte  de  1173, 
qui  porte  le  nom  de  Barthélemi,  abbé  de  Saint-Gilles, 
approuve  une  modification  faite  à  cette  première  fondation  : 
le  même  comte  Gilles  ajoute  d'autres  biens  à  ceux  qu'il 
avait  précédemment  donnés,  afin  que  leurs  revenus  puissent 
suffire  à  l'entretien  de  dix  frères,  *  ut  decem  fratres  Deum 
»  indesinenter  collaudarent.  »  Il  est  donc  évident  que  cette 

(1)  Miïleus,  Opéra  diplomatica,  t.  II,  p.  1178;  Regesta  de  Raoul  de 
Zaehringen,  n©  20.  L'énumération  des  témoins  que  nous  donnons  pour 
cette  charte  dans  les  Regesta  est  plus  complète  que  celle  qui  figure  dans 
Mirssus.  Il  nous  a  été  impossible  de  retrouver  la  source  où  nous  avions 
puisé  ces  renseignements. 

(2}  Bulletin  de  l'Institut  archéologique  liégeois,  t.  IX,  p.  344;  Regesta, 
D«  30. 

(3)  Mieubus,  op.  cit.,  t.  II,  p.  1182. 


—  166  — 

charte  doit  être  postérieure  à  la  première  et  qu'elle  fut 
octroyée  après  1177, 

4. 

BRUNON. 

1182-1209. 

Brunon  succéda  à  l'abbé  Barthélemi.  «  Praefuit  revenen- 
«  dus  Bruno,  tempore  sancti  Alberti  martyris,  cujus  ope  et 
»  auxilio  pluriraa  suo  monasterio  impetravit  privilégia  (i).  « 

Les  privilèges  accordés  à  Saint-Gilles  par  les  Papes  ont 
disparu  ;  il  est  fait  mention  d'un  seul,  à  savoir,  du  privilège 
octroyé  par  le  pape  Lucius  III  (1181-1185),  qui  fut  confirmé 
plus  tard  par  le  pape  Alexandre  IV. 

Brunon  figure  dans  les  chartes  en  1182  (*),  1185  (3), 
1188(4),  1189(5),  1193(6),  1197(7);  un  abbé  de  Saint-Gilles 
est  cité  par  son  initiale  B  en  1202(8)  et  en  1209(9);  nous 
supposons  que  cette  lettre  désigne  Brunon. 

o. 
ADAM. 

1218-1233. 

Adam  devint  le  cinquième  abbé  de  Saint-Gilles.  «  Quin- 
»  tus  reverendus  dominus  Adam  abbas  declaratur  monas- 

(1)  Manuscrit,  n©  79,  fol.  370;  Vie  de  saint  Gilles,  p.  140. 

(2)  Cartulaire  de  l'église  de  Saint-Paul,  p.  12. 

(3)  Ibidem,  p.  16. 

(4)  Regesta  de  Raoul  de  Zaehringen,  no  88. 

(5)  Analectes  pour  servir  à  l'histoire  ecclésiastique,  t.  X,  p.  286;  Car- 
tulaire de  Saint-Paul,  p.  17;  Daris,  Notices  sur  les  églises  du  diocèse  de 
Liège,  t.  VI,  p.  184. 

(6)  Cartulaire  de  Saint-Paul,  p.  23. 

(7)  Cartulaire  de  Notre-Dame  à  Huy,  p.  46;  Analectes,  t.  VIII,  p.  234. 

(8)  Analectes,  t.  XII,  p.  36;  Barbier,  Histoire  de  Flore ffe,  2«  édition, 
t.  II,  p.  53. 

(9)  Analectes,  t.  XVII,  p.  35. 


—  167  — 

*  terii  sancti  Aegidii,  ejusque  tenuitati  volens  nonnihil  pro- 

*  videre,   legavit  modiura  unum  et  sex  denarios  tribus 

*  affectos  bonnariis  Villeriis  in  Hasbaniae  vico.  Obiit  autem 
-  anno  1232  mensis  Julii  die  vigesima  tertia  (1).  » 

Le  31  juillet  1218,  Adam,  abbé  de  Saint-Gilles,  et  Walter, 
doyen  de  Saint- Jean,  terminent  un  différend  qui  avait  surgi 
entre  l'abbaye  de  Floreffe  et  le  chapitre  de  Nivelle  (*).  En 
1219  les  mêmes  délégués  déterminent  les  possessions  res- 
pectives de  l'abbaye  de  Floreffe  et  du  chapitre  de  Nivelle  (s). 
En  1221,  Adam  figure  comme  témoin  à  une  charte  de 
Hugues  de  Pierpont  en  faveur  du  chapitre  de  Saint-Mar- 
tin (4).  Il  est  encore  cité  dans  deux  documents  du  Cartu- 
laire  de  Flône  du  20  septembre  1232  et  du  5  juillet  1233: 
sa  mort  est  donc  certainement  postérieure  à  cette  dernière 
date  (5). 

6. 
Bauduin  PILLART. 

1242-1*59. 

Bauduin  Pillart  ou  Pollart  fut  élu  sixième  abbé  de  Saint- 
Gilles.  «  Sextus  rev.  d.  Balduinus  Pillart,  olim  prepositus 

*  Leodiensis,  abbas  Aegidianus  praeficitur,  anno  1231,  qui 
«  féliciter  obiit  anno  1259.  » 

Il  est  possible  que  Bauduin  Pillart  ou  Pollart  ait  fait 
partie  pendant  quelque  temps  du  chapitre  de  Saint-Lam- 
bert, bien  qu'il  n'en  soit  pas  resté  de  trace.  Toujours  est-il 

(1)  Le  catalogue  Royen  dit  plus  exactement  qu'il  vivait  en  1232. 
{!)  Analectet pour  servir  à  l'histoire  ecclésiastique,  t.  VIII,  p.  380. 

(3)  Ibidem,  p.  381. 

(4)  Schoonbroodt,  Chartes  de  Saint-Martin,  n°  18. 

(5)  Analectes,  t.  XXIII,  p.  348;  Cartulaire  de  Flâne,  par  M.  Evrard, 
pp.  75  et  76. 


—  168  — 

qu%il  n'en  fût  jamais  le  prévôt  La  série  des  grands  prévôts 
est  fixée  et  il  n'y  a  pas  de  place  pour  Bauduin.  Henri  de 
Jauche,  1169-1178;  Albert  de  Rethel,  1181-1195;  Hugues  de 
Pierpont,  1195-1200;  Jean  d'Eppes,  1200-1229.  Les  archives 
de  l'église  de  Saint-Lambert  nous  signalent  l'existence  de 
plusieurs  chanoines  portant  le  nom  de  Bauduin  :  de  1150  à 
1182,  les  chartes  mentionnent  un  Bauduin,  archidiacre,  et 
un  Bauduin,  chanoine  de  Saint-Lambert,  mais  ils  ne  peu- 
vent être  identifiés  avec  notre  abbé  de  Saint-Gilles.  Un 
autre  Bauduin,  chanoine  de  Saint-Lambert,  apparaît  en 
1203,  mais  il  s'appelle  Bauduin  de  Landenne.  L'archidiacre 
Bauduin,  qui  est  cité  de  1225  à  1235,  se  nommait  de  Vaux 
ou  de  Vallibus. 

L'abbé  Bauduin  apparaît  dans  les  chartes  au  mois  de 
mai  1242  (i),  en  juin  1243  (*);  au  mois  de  décembre  1247,  il 
vend  au  chapitre  de  Saint-Lambert  des  rentes  que  son 
monastère  possédait  à  Crehen  (3);  enfin,  le  31  janvier  1259 
il  fait  un  accord  avec  l'abbé  de  Waulsort  pour  des  biens 
situés  à  Grand-Rosière  (4). 

Nous  ne  connaissons  rien  de  précis  concernant  la  mort 
de  Bauduin  Pillart.  Aloys  de  Lymbourg  et  Abry,  Fisen  et  la 
Gallia  christiana  hésitaient  entre  les  années  1249  et  1259; 
Abry,  dans  le  texte  définitif  publié  par  M.  Poswick,  recu- 
lait son  trépas  jusqu'en  1270,  tandis  que  précédemment  il 
avait  admis  la  date  de  1249-1259,  et  avait  intercalé  un  nou- 
vel abbé  entre  Bauduin  Pillart  et  Lambert  de  Bronchart. 
«  Anno  1249  ou  1259  fut  élu  abbé  Jean  délie  Halle,  auprès 

(1)  Chartrier  du  Val-Saint-Lambert,  n©  175. 
(I)  Cartulaire  de  Saint- Paul,  p.  50. 

(3)  Bormans  et  Schoolmeestbrs,  Cartulaire  de  Saint-Lambert,  1. 1, 
p.  532. 

(4)  Bulletin  de  la  Société  d'art  et  d'histoire  du  diocèse  de  Liège,  t.  V, 
p.  476. 


—  169  - 

-  d'Ohey.  On  ne  marque  rien  de  luy  si  ce  n'est  sa  sépulture 

-  audit  Saint-Gilles,  par  laquelle  il  appert  qu'il  trépassa 
»  Tan  1270.  »  Lepitaphe  de  Jean  délie  Halle  nous  a  été 
conservée;  mais  il  en  existe  deux  versions,  Tune  men- 
tionne qu'il  fut  abbé  de  Saint-Gilles,  l'autre,  qui  semble 
plus  exacte,  n'indique  pas  cette  qualité. 

Anno  Dni  MCCLXX  pridie  nonas  martii  obiit  Johannes  de 

G  alla  (sic)  abbas  hujus  loci. 
Anno  MCCLXX  pridie  nonas  martii  obiit  Johannes  de  Halla. 

Anima  çjus  requiescat  in  pace.  Amen.  Pater  noster  pro  eo. 

Amen. 

Il  nous  parait  que  si  la  tombe  de  Jean  délie  Halle  avait 
donné  à  ce  personnage  le  titre  d'abbé,  Aloys  de  Lymbourg 
et  Jean  Nollet,  qui  avaient  cette  inscription  sous  les  yeux, 
n'auraient  pas  manqué  d'insérer  ce  nom  dans  la  liste  des 
abbés. 

Quoiqu'il  en  soit,  il  résulte  des  documents  cités  que  l'abbé 
Bauduin  était  encore  en  vie  le  31  janvier  1259  (n.  s.). 

7. 
Lambert  BRONCHART. 

1270-1285. 

Lambert  Bronchart  fut  le  septième  abbé  de  la  maison  de 
Saint-Gilles.  *  Septimus  communi  singulorum  confratrum 

*  suffragante  calculo,  Reverendo  adraodum  domino  Lam- 
«  berto  Bronchart  de  Roloux,  olim  priori,  a  votorum  direc- 
»  ton  bus  praesulatus  insignia  deferuntur  a0  1270;  quibus 

*  adeptis,  ita  se  gessit,  ut  vel  facundissima  lingua  prolixio- 
*>  res  verborum  ambages  in  ejus  commendatione  sectata, 
«  tacendo  magis  proderit  quam   loquendo.  Unum  tamen 


—  170  — 

»  sufflcere  judicavimus,  si  ad  ejus  laudern  dixerimus,  quod 
»  in  ejus  tumulo  sculptum,  exaratumque  ante  aram  divis 
»  Petro  et  Paulo  sacram  reperimus,  hisce  verbis  compre- 
»  hensum,  in  quibus  migrationis  et  vitae  annus  etiam  inno- 
»  tescit  et  mensis.  * 

Abbas  Lambertus,  hilaris,  largusque  repertus 
Hic  jacet,  expertusque  loci  servator  apertus. 
Corde  quidem  magnus  Aiit  ac  pietatis  amicus, 
Jus  tu  s,  paciflcus,  reprobis  leo,  mitibus  agnus. 
Anno  milleno  Domini  post  octuageno 
Quinto,  centeno  bis,  m  un  do  transit  egeno. 
In  julio  cessit  medio,  cui  vere  quiescit. 
Hic  dictus  Bronchart  a  Christo  sit  benedictus. 

Abry  assure  que  Lambert  Bronchart  était  issu  d'une 
famille  noble  de  la  Hesbaye,  dont  Jacques  de  Hemricourt 
fait  mention  dans  son  Miroir  des  nobles.  Celui-ci  parle 
en  effet,  d'une  famille  de  Rolouœ,  mais  ne  dit  rien  de  l'abbé 
de  Saint-Gilles. 

Un  document  de  l'abbaye  du  Val-Saint-Lambert  de  1278, 
nous  apprend  que  le  père  de  l'abbé  de  Saint-Gilles  s'appelait 
Godefroid,  et  avait  acquis  la  seigneurie  de  Flémalle  de  con- 
cert avec  Thierry  de  Flémalle.  *  Lambers  abbés  délie 
»  egliese  Saint-Gilhe  en  Publemont  dist  sor  son  serment, 
»  hilh  oit  dire  kant  ilh  estoit  joneis  enfans,  ki  messires 
»  Godefroid  ses  pères  et  messires  Thiris,  pères  a  nostre 
»  saignour  Lowi  de  Flémalle,  chevalier,  qui  ja  fut,  avoient 
»  acquis  le  vilhe  de  Flémalle  en  fons  et  en  comble  (i).  » 

Godefroid  et  Thierry  de  Flémalle  étaient-ils  parents  ? 
Il  est  permis  de  le  supposer,  puisqu'ils  acquéraient  en  com- 
mun une  seigneurie.  Quelle  est  cette  parenté  ? 

(1)  Chartrier  du  Val-Saint- Lambert,  no  378. 


—  171  — 

Lambert  de  Flémalle  et  son  fils  Thierry  chevaliers  sont 
cités  en  1208  (1).  Thierry  Ier  de  Flémalle  apparaît  dans  une 
charte  de  1220  («).  Il  mourut  avant  1254  et  laissa  deux  fils, 
Thierry  et  Henri,  lesquels  interviennent,  avec  leur  oncle 
paternel  et  tuteur  Louis  de  Flémalle,  à  une  convention 
faite  avec  le  chapitre  de  Saint-Paul,  à  Liège,  au  mois  de 
mars  1234  (3).  Louis  de  Flémalle  est  probablement  le  même 
que  celui  qui  devint  grand  mayeur  de  Liège  en  1252. 

Thierry  II  de  Flémalle,  chevalier,  souverain  mayeur  de 
Liège  en  1265  et  1268  mourut  avant  Tannée  1275;  il  avait 
acquis  de  son  frère  Jean  un  fief  situé  à  Ramet,  et  nonobstant 
cette  cession,  Jean  de  Flémalle  avait  lansagiet  ce  bien  à 
ses  enfants  par  devant  ses  tenans,  assavoir  Radus  de  Mons, 
Jackemiens  délie  Fontaine  de  Flémalle  et  Godefroid  ses 
frères.  Ce  Godefroid,  frère  à  Jackemiens  de  Flémalle  et 
peut-être  à  Jean  de  Flémalle,  ne  serait-ce  pas  le  père  de 
Lambert  Bronchart,  abbé  de  Saint-Gilles  ? 

Lambert  Bronchart  de  Flémalle  mourut  au  mois  de 
juillet  1285. 

8. 
Simon  de  JULIERS. 

1285-1299. 

Simon  de  Juliers  devint  abbé  de  Saint-Gilles  le  15  juillet 
1285.  »  Anno  part»  salutis  1285,  mensis  Julii  die  décima 
»  quinta  admodum  reverendus  dominus  Symon  de  Juliaco, 

-  praesulatu  Aegidianorum  insignitur,  obiit  autem  anno 

-  1299  die  décima  octava  octobris.  « 

(1)  Chartrierdu  Val -Saint- Lambert,  no  31;  de  Borman,  Le*  échevins 
de  Liège,  1. I,  p.  385. 

(2)  Cartulaire  de  Saint-Lambert,  X.  I,  p.  194. 

(3)  Cartulaire  de  Saint-Paul,  p.  57. 


—  172  — 

Abry  rattache  cet  abbé  à  la  famille  de  Julémont,  mais 
sans  en  fournir  la  preuve.  Il  est  croyable,  dit-il,  qu'il  était 
le  fils  d'Arnould  de  Wittem,  dit  de  Julémont,  gentilhomme 
du  pays  de  Juliers,  issu  de  la  famille  des  Scavendris,  dont 
Hemricourt  fait  mention  dans  son  Miroir  des  nobles, 
(édition  Jalheau,  p.  237).  Le  nom  de  Simon  se  rencontre 
phisieurs  fois  dans  cette  famille. 

Simon  mourut  le  18  octobre  1299. 

9. 
Godefroid  d'OCHAIN. 

1299-1302. 

Godefroid  d'Ochain  succéda  à  Simon  de  Juliers.  «  Reve- 
»  rendus  ac  nobilis  dominus  Gaufridus  d'Ochain,  condrosius, 
»  qui  ita  nobilis  génère,  ita  praeclaris  virtutum  omnigena- 
»  ruin  ornamentis  nobilitatus,  commissam  sibi  provinciam 
»  exequi  non  dubitasset,  si  eum  fata  paulo  diutius  in  terris 
»  superstitem  sustinuissent,  non  tantum  superstitem  sed 
»  fortem  et  robustum  ;  statim  enim  tum  senio,  tum  etiam 
»  morborum  acritate  debilitatus  anno  Domini  obiit  1300.  » 

D'après  Abry,  Godefroid  serait  issu  de  Wauthier  d'Ochain, 
chevalier  et  seigneur  del  Préaile.  Les  documents  contem- 
porains de  l'abbaye  du  Val-Saint-Lambert  nous  font  con- 
naître un  Wauthier  d'Ochain,  chevalier  et  seigneur  de  Pair 
qui  pourrait  être  le  père  de  l'abbé  de  Saint-Gilles.  Il  vivait 
en  1246  et  1267  (î),  avait  épousé  Adile  ou  Adélaïde  et  mourut 
avant  1276.  Il  était  le  frère  de  Gérard  d'Ochain  qui  avait 
épousé  Agnès  de  Dommartin,  dont  Hemricourt  trace  la 

(1)  Chartrier   du   Val-Saint-Lambert,  noi  283,  284,  285,  299  et  350; 
Cartulaire  de  Saint- Lambert,  pp.  501  et  502. 


—  173  — 

généalogie.  Une  charte  de  Saint-Gilles  de  Tan  1302  prouve 
que  l'abbé  Godefroid  vivait  encore  à  cette  date. 

D'après  la  Gallia  christiana,  Godefroid  d'Ochain  aurait 
été  élu  le  21  octobre  1299  et  serait  mort  vers  1319.  Abry, 
au  contraire,  fixe  son  décès  au  18  octobre  1300  ou  1302. 

10. 
Thierry  PANNÉE. 

1310-1327  (î). 

Thierry  Pannée  fut  le  successeur  de  Godefroid  d'Ochain. 
«  Anno  1300  reverendum  dominum  Theodericum  Pannée 
»  sibi  prepositum  delegit  Gaufridus  ;  qui  parentibus  licethu- 
«  milibus,  honestis  tamen  vere  piis  ortus  exstiterit,  domino 
»  abbate  vita  fimcto,  culmen  abbatial is  dignitatis  sortitur 
»  circa  annum  1319,  in  quo  sic  se  gessit,  ut  nihilo  caeteris 
«  suis  predecessoribus  inferior,  annis  octo  domus  sibi  com- 
*•  missae  gubernacula  cum  laude  rexerit ;  quibus  sic  excursis 
»  anno  repara tae  salutis  1327  mensis  septembres  décima 
»  quarta,  Christi  imperatoris  jussu  vite  hujus  stationes 
»  deseruit.  * 

Hemricourt,  énumérant  les  enfants  de  Warnier  le  Chien 
de  Velroux  et  de  la  fille  d'Ameil  de  Fologne,  cite  comme  neu- 
vième fils  N...  de  Velroux,  abbé  de  Saint-Laurent,  à  Liège. 
Comme  il  n'y  a  pas  eu  à  cette  époque  un  abbé  de  Saint-Lau- 
rent issu  de  cette  famille,  il  est  permis  de  croire  qu'une 
erreur  de  transcription  a  été  commise  et  que  Hemricourt  a 
voulu  désigner  Thierry  Pannée,  abbé  de  Saint-Gilles.  Cette 
faute  ne  se  rencontrait  pas  dans  l'exemplaire  du  Miroir  des 
nobles  que  Abry  avait  sous  les  yeux  ;  car  il  affirme  positive- 
ment que  Hemricourt  fait  mention  de  l'abbé  Thierry  Pannée 


-   174  — 

comme  étant  issu  de  la  famille  de  Velroux.  Thierry  Pannée 
avait  commencé  par  être  prieur  de  l'abbaye  ;  une  charte  le 
mentionne  comme  tel  en  1298.  Il  devint  abbé,  d'après  la 
G  allia  christiana,  en  1319  et  mourut  le  14  septembre  1327  ; 
Abry  le  fait  présider  au  gouvernement  de  l'abbaye  depuis 
1302  jusqu'en  1319;  «  les  archives  du  monastère  renseignent 
»  qu'il  mourut  le  14  septembre  1319.  »  Le  catalogue  im- 
primé dans  la  Vita  Sancti  Aegidii  par  GK  Royen,  dont  les 
indications  sont  généralement  exactes,  assure  qu'il  était 
déjà  abbé  en  1310. 

11. 
Bauduin  de  HANÈCHE. 

1327-1352. 

Bauduin  de  Hanèche  succéda  à  Thierry  Pannée. 

Il  avait  pour  père  noble  homme  Jean  de  Hanèche  et  pour 
mère  Hawige  de  Wartenge,  comme  il  conste  par  leur  propre 
sépulture  de  marbre  noir  qui  se  trouvait  dans  la  chapelle 
de  Sainte-Thérèse,  en  la  dite  église  de  Saint-Gilles.  L'abbé 
y  était  représenté  avec  ses  père  et  mère,  la  pierre  portait 
avec  les  armoiries  les  inscriptions  suivantes  : 

Chy  gist  Madame  Hawig  qui  fut  femme  a  mon  signour  Jehan 
de  Hanèche t  jadis  mère  a  mon  signour  Balduin  jadis  abbes 
de  ces  te  église  qui  trespassat  l'an  MCCCXL1I  le  jour  de- 
vant... 

Anno  Domini  M0CCC°LII0,  in  die  Callixti  obiit  pie  memorie 
dominus  Balduinus  de  Hanèche  quondam  abbas  et  religiosus 
hujus  monasterii.  Oratepro  eo. 

A  Tentour  de  la  tète  était  écrit  :  *  Vos  ki  paseis  par  chi, 
*  à  Dieu  pryez  por  my.  » 


—  175  — 

Bauduin  donna  plusieurs  concessions  de  houillerie  dont 
le  texte  nous  a  été  conservé  (1). 

(1)  -  A  tous  cheaus  qui  cbes  présentes  lettres  verront  et  oront  nous 

•  Baduuiens  de  Haneche  par  le  grasce  de  Deu  abbes  de  sain  Oile  en  puble- 

•  mont  deles  Lyge  délie  ordene  saint  augustien  et  tous  li  covens  de  celle 

•  mimes  liw  salut  en  Deu  et  connoistre  veriteit...  Sachent  tuit  que  nos 
»  pour  le  profit  et  utiliteit  de  nos  délie  dicte  englieze  et  de  nos  successours 

•  avons  doneît  a  ovreir  a  Lambier  dit  Lambineit  de  Frangnees,  a  Renwair 

•  de  Montengnees,  a  Gerrar  de  Jehain  et  Aelis  femme  jadit  Micbeel  de 

•  Yvo  une  ovraige  de  bulbes  et  de  cberbons  délie  voine  del  Marexbe  si 

-  avant  que  ilb  emporont  scoreir  et  ovreir  délie  errainne  que  ilb  amonent 

-  al  derir,  si  avant  que  li  biens  délie  ditte  englieze  soy  extendent  délie 

•  voine  desourditte  desous  aiwe  et  desoir.  Et  nos  en  doient  ly  dis  corn- 

•  pangnons  ovrîr  rendre  et  paiir  de  tous  profls  qui  en  ysseront  gros  et 

•  menus  délie  scoreit  droite  cinqueme,  cest  asavoir  de  cinq  panir  une 

•  panir,  de  cinq  dontrs  une  donira.  Et  desoux  eawe  droite  sieseme  a  savoir 
»  de  sies  panir  une  panir,  de  sies  donir  une  donir,  sauf  partout  les  botees 

•  des  ovrirs  aile  usaige  et  amaniment  de  cerbenaige.  Et  doient  li  diis  com- 

•  pagnons  ovrirs  ovreir  ou  faire  ovreir  de  jour  en  jour  bin  et  loyament 

•  le  dit  ovraige  sens  stargier,  se  che  nest  par  fourebe  et  eawe,  fourche 

•  de  sangnour  mute  de  lumire  au  mois  d'aoust  a  us  et  as  costumes  délie 

•  paiis  et  délie  mestir  de  cherbenaige.  Et  devons  avoir  sour  cascune 

•  fosse  ovrante  al  couste  des  dits  ovrirs  on  ouvrir  traboir  suffisant  séjour- 
9  née  deservant  poir  nostre  conte  et  nostre  terraige  wardeir.  Et  poions 

•  toutes  fois  que  mestir  serait  envoier  le  voir  jureit  dedens  l'ovraige  a 

•  couste  des  diis  ouvrirs  pour  messureir  et  visenteir  le  dit  ovraige  aile 

•  usaige  et  amaniment  del  mestir  de  cherbenaige.  Et  sensi  astout  ne 

•  avenoit  que  a  quelle  personne  ou  autres  ovrirs  venisent  al  desour  diis 
«  ovrirs  al  devant  qui  euwissent  al  dit  ovraige  convens  qui  apparuissent 

-  devant  la  daute  de  ches  présentes  lettres,  et  qui  fussent  de  valour  solonc 

•  li  droit  et  le  loy  délie  paiis,  chu  est  nostre  intention  que  ses  boins  drois 

•  li  vasiste  saveit  et  wardeit  as  ovrirs  desournommeis  chu  que  ilh  y 

•  aroient  mis  sens  fraude  et  sens  malle  engien  aile  usaige  et  amaniment 
»  de  cerbenaige.  Et  par  tant  que  che  sont  ferme  ebouze  et  enstauble  si 
«  avons  nos  li  abbes  et  covens  desoirnommeis  pendut  à  ces  lettres  faites 

•  par  cbyrographe  nos  (propres  seyals  en)  entesmonaige   de  veriteit. 

•  Che  fut  feit  et  doneit  Tan  délie  nativiteit  nostre  sangnour  Jhesu-Christ 

•  milhe  tros  cens  et  XLII  a  XVIII  jour  de  Genvier  »  (Archives  de  l'Etat, 
à  Liège). 


—  176  — 

12. 
Wauthier  d'OCHAïN. 

1352-1382. 

Wauthier,  qui  appartenait  à  la  noble  famille  cTOchain, 
reçut  la  bénédiction  abbatiale  des  mains  d'un  évêque  suf- 
fragant  d'Englebert  de  la  Marck,  Libert,  évêque  de  Barut. 
11  légua  à  son  église  plusieurs  héritages  et  employa  une 
partie  de  sa  fortune  à  rebâtir  les  cloîtres  du  monastère. 
Il  mourut  Tan  1382. 

Des  concessions  de  houillerie  émanées  de  lui  portent  la 
date  du  2  juillet  1358  et  du  6  septembre  1378  (aux  Archives 
de  l'Etat,  à  Liège). 

13. 
Warnier  de  WARTENGE. 

1382-1806. 

Warnier  de  Wartenge  ou  Wartaing,  fut  élu  à  Tabbatia- 
lité  de  Saint-Gilles,  Tan  1382;  il  était  le  fils  de  Warnier  de 
Wartenge  qui  vivait  en  1369;  la  sœur  de  son  père  était  la 
mère  de  Bauduin  de  Hanèche,  ci-devant  abbé  de  Saint- 
Gilles.  Il  contribua  beaucoup  à  la  prospérité  de  sa  maison 
et  mourut  au  mois  de  septembre  1396.  Sa  sépulture  portait 
avec  ses  armes  l'inscription  suivante  (î)  : 

Hic  jacet  Reverendus  Dominas  Warnerus  de  Wartenge, 
hujus  monasterii  sancti  Egidii  abbas,  qui  obiit  anno 
MCCCLXXXXVI. 

(1)  La  pierre  sépulcrale,  au  pied  de  l'autel,  dans  la  seconde  cha- 
pelle, représentait  un  homme  armé  de  fer,  l'écu  sur  la  cuisse,  les  mains 
jointes,  et  un  abbé  sur  le  côté  droit  avec  la  crosse  d'une  main  et  le  calice 


—  177  — 

L'an  1391,  il  reçut  au  nombre  de  ses  religieux  D.  An- 
toine de  Saint-Hubert,  et  le  vêtit  en  été  en  présence  de  : 
Thomas  de  Poulseur,  prieur;  Bauduin  de  Hanèche;  Gilles 
de  Hanèche,  économe;  Radoux  le  Biavier;  Gilles  Surlet; 
Bauduin  de  Hotinne;  Bauduin  de  Xhendremale,  pasteur  de 
Rechain;  Henri  de  Xhoxhe,  chantre;  Josse  de  Hiertines; 
Henri  de  Genave. 

Guillaume  d'Antine  novice  et  Bauduin  de  Lanetz  prirent 
de  son  temps  l'habit  religieux  ;  ils  sont  morts  Tan  1436. 

14. 
Bauduin  de  HANÈCHE. 

1806-1414. 

Bauduin  de  Hanèche  fut  élu  abbé  de  Saint-Gilles  en  Tan 
1396.  *  Il  était  fils  de  Jean  de  Hanèche,  écuyer  (t  1364),  et 
»  de  Marie  sa  femme,  qui  reposent  dans  l'église  de  Han- 
»  nesche  sous  des  sépultures  ornées  de  leurs  quartiers.  » 
Il  était  neveu  de  Bauduin  de  Hanèche  et  cousin  de  War- 
nier  de  Wartenge,  ci-devant  abbés  de  Saint-Gilles. 

Le  monastère  eut  beaucoup  à  souffrir  des  guerres  et  des 
troubles  qui  désolèrent  le  pays  de  Liège  sous  Jean  de 
Bavière.  Bauduin  de  Hanèche  employa  17,000  florins  (le 
texte  imprimé  porte  1,700  florins),  à  réparer  ces  dommages. 
Les  princes  de  Bavière  logèrent  à  Saint-Gilles,  après  la 
bataille  d'Othée. 

L'abbé  Bauduin  légua  à  son  église  une  rente  de  soixante 

de  l'autre;  sur  ledit  écusson  sont  gravées  les  armes,  aux  quatre  coins  des 
écassons  arrachés  et  alentour  est  écrit,  •  l'an  MCCCLXXX  le  XI  jour  du 
•  mois  de  May  morit  Warnir  de  Wartaing,  père  a  dit  abbé.  Prois  por  li... 
»  L'an  MCCCLXXXXVI  le  VI  jour  de  Septembre  morit  li  abbes  Warnir 
«  de  Wartaing.  «  (Note  recueillie  par  M.  le  chanoine  Henrotte). 


—  178  — 

muids;  il  mourut  le  29  mars  1414  et  reçut  sa  sépulture  dans 
la  chapelle  de  Notre-Dame. 

15. 
Guillaume  d'ANTHINES. 

1414-1436. 

En  1414,  Messieurs  les  capitulaires  choisirent  pour  leur 
abbé  Guillaume  d'Anthines.  Il  était  fils  du  noble  seigneur 
Jean  de  Soheyn,  dit  d'Anthines,  et  de  la  fille  de  Guillaume, 
le  damoiseau  de  Tilff,  qui  était  de  la  famille  de  Yelroux  et 
de  Lexhy  et  avait  épousé  la  sœur  de  Warnier  de  Wartenge, 
jadis  abbé  de  Saint-Gilles  (î). 

Il  légua  à  son  monastère  une  rente  de  trente-sept  muids 
d'épeautre,  une  rente  de  huit  muids  d'épeautre,  affectée 
sur  la  tour  de  Lavoir  et  ses  dépendances,  et  5  marcs  de 

(1)  Voici  une  table  généalogique  : 

Jean  Hanéche  épousa  Hadwige  de  Wartenge. 


Bauduin  Hanèche,  Jean  Hanéche  épousa  Marie, 

abbé  de  Saint-Gilles,  1327-1352.  t  1364. 

Bauduin  Hanèche, 
abbé  de  Saint-Gilles,  1396-1414. 

Warnier  de  Wartenge  épousa  N.t 
13Ô9  f  1380. 


Warnier  de  Wartenge,  N.,  fille,  épousa  Guillaume  de  Tilff 

abbé  de  Saint-Gilles,  1382-1396.  de  Velrouz. 

N.,  fille,  épousa  Jean  d'Anthines. 

Guillaume  d'Anthines, 
abbé  de  Saint-Gilles,  1414-1436. 


—  179  — 

rente  perpétuelle.  Il  amplifia  le  chœur  de  son  église  et 
l'orna  d'un  autel,  au  pied  duquel  on  voyait  sa  pierre 
sépulcrale,  enchâssée  de  lames  de  cuivre,  marquée  de  ses 
quatre  quartiers,  sur  laquelle  il  était  représenté  en  cos- 
tume d'abbé. 

Il  mourut  en  grand  âge,  Tan  1436. 

Les  chanoines  capitulaires  sont  rapportés  en  cet  ordre  : 
Gérard  de  Chinstrée,  prieur;  Henri  de  Xhos,  chantre; 
Léonard  de  Lion  ;  André  de  Buckrack  ;  Jean  de  Roloux  ; 
Georges  N.  ;  Jean  Stevenaer  (1)  ;  Jean  Pollard. 

16. 
Gérard  de  CHINSTRÉE. 

1436-1460. 

Gérard  de  Chinstrée,  dit  Canistrata,  devint  abbé  Tan 
1436;  il  avait  été  auparavant  proviseur  de  cette  maison. 
Il  était  fils  de  Jean  de  Chinstrée,  qui  tenait  en  fief  de  la 
mense  épiscopale  la  maison  dite  de  Chinstrée,  située  der- 
rière les  Guillemins,  où  Ton  entretenait  plusieurs  meutes  de 
chiens  pour  les  princes-évêques. 

Il  légua  à  l'autel  du  chapitre  une  rente  de  trois  muids 
et  demi  d'épeautre  sur  certain  héritage  de  Fléraalle,  une 
rente  de  huit  muids  au  monastère,  plus  la  moitié  de  la 
vigne  du  couvent  de  Saint-Gilles. 

Il  mourut  Tan  1460. 

Sternit  hic  in  tumba  Gerardum  mors  tremebunda 
Abbatem  dtctum  Chinstrée  meriio  venerandum. 

(1)  Une  pierre  tombale,  en  quatre  fragments,  conservée  dans  une 
propriété  particulière  prés  de  l'église,  porte  ces  mots  :  Dominu*  Stevenar 
vir  vcnerabilit  canonicus  regularis  mon.  Sancti  Augustini  parochus 
in  Se.,. 


—  180  — 
17. 

Jean  DARY. 

1460-1503. 

Jean  Dary  fut  élu  trois  jours  après  le  décès  de  son  pré- 
décesseur et  fut  bénit  par  le  R.  P.  Hubert  Léonardi,  carme 
en  Ile,  évèque  de  Darie  et  suffragant  de  l'évêque  de  Liège. 
Il  était  fils  de  Wauthier  Dary,  dit  du  Dauphin,  en  Neu- 
vice,  où  il  demeurait,  et  d'Isabeau,  fille  de  Jean  de  Vervoz. 

Il  légua  à  son  monastère  deux  muids  d'épeautre  de  rente 
sur  la  maison  et  appendices,  dite  le  Ponchey. 

D'après  les  catalogues  manuscrits  il  se  serait  rendu  aussi 
digne  de  ses  fonctions  qu'aucun  de  ses  prédécesseurs,  en 
pourvoyant  au  bien  de  sa  maison.  Le  chroniqueur  Jean  de 
Los  n'est  point  de  cet  avis,  car  voici  ce  qu'il  écrit  :  *  In 
»  monte  publico  apud  Leodium,  in  monasterio  Sancti  Aegi- 
»  dii  ordinis  Sancti  Augustini,  decimo  nono  octobris,  obiit 
«  Johannes  Dary,  qui  sua  tenacitate  et  avaritia  spatio 
»  quadraginta  trium  annorum,  quibus  non  satis  utiliter 
»  praefuit,  suum  conventum  tam  in  spiritualibus  quam  in 
»  temporalibus  admodum  destitutum  dereliquit  atque  de- 
»  solatum  (î).  »> 

Abry  et  la  Gallia  christiana  fixent  la  mort  de  Jean 
Dary  au  18  octobre  1503. 

Les  chanoines  capitulaires  sont  rangés  comme  suit  : 
Jean  Boveiet,  prieur;  Jean  Goddin;  Beauduin  des  Piers; 
Mathias  Erkin;  Gérard  de  Jeer;  Nicolas  de  Froidcour; 
Gilles  de  Lymbourg;  Nicolas  de  Herstal,  depuis  prieur  en 
1503;  Nicolas  de  Hodeige;  Lambert  Corbion;  Gilles  Bellin, 
profôs. 

(1)  De  Ram,  Johannis  de  Los  chronicon,  p.  118. 


—  181  — 

18. 
Jean  VERJUS. 

1503-1526. 

Jean  Verjus,  alias  Del  Brouck,  dit  de  Palude,  élu  abbé 
de  Saint-Gilles  le  21  octobre  1503,  fut  consacré  quelques 
jours  après  dans  l'église  de  Saint-Jean  l'Evangéliste  (î)  ; 
le  dîner  pour  sa  bénédiction  fut  préparé  dans  la  maison 
que  les  religieux  de  Saint-Gilles  possédaient  non  loin  de 
Saint-Jean  et  qu'on  nommait  l'hôtel  Saint-Gilles. 

Furent  présents  les  capitulaires  dont  les  noms  suivent  : 
Nicolas  de  Herstal,  prieur;  Henri  Pignoule;  Guillaume 
de  Xhendremale;  Nicolas  de  Froidcour;  Jean  Frérard, 
chantre;  François  Wislet;  Pierre  le  Cockin;  Wauthierde 
Breda  ;  Antoine  de  Wandre. 

Jean  Verjus  était  fils  d'Eustache  Del  Brouck  qui  avait 
épousé,  par  traité  de  mariage  de  Tan  1450,  Alide  Thonel 
dite  del  Halle,  fille  de  N.  Thonel  dit  del  Halle,  vinier,  et 
de  Maheau,  fille  de  Beauduin  jadis  de  Dilsen,  sa  première 
épouse.  Se  trouvant  dans  un  grand  âge  et  doutant  de  ses 
forces  pour  bien  gouverner  sa  maison,  il  remontra  à  ses 
capitulaires  de  lui  accorder  un  coadjuteur.  Le  choix  tomba 
sur Wauthier  de  Breda  et  fut  confirmé  par  le  cardinal  Erard 
de  la  Marck. 

Jean  Verjus  mourut  le  19  octobre  1526.  Il  eut  sa  sépul- 
ture entre  la  chapelle  du  Saint-Sacrement  et  celle  de 
Saint-Pierre  et  de  Saint-Paul,  sous  un  marbre  noir  (*),  sur 

(1)  Jean  de  Los  rapporte  que  cette  consécration  eut  lieu  à  Saint- 
Jacques,  le  25  novembre. 

(2)  Des  fragments  de  cette  pierre  tombale  se  trouvent  dans  le  pavement 
de  la  cave  d'une  maison  voisine  de  l'église. 


—  182  — 

lequel  il  est  représenté  en  costume  d'abbé,  avec  cette 
inscription  : 

Dominus  Johannes  Vertus,  abbas  hujus  monasterii  qui  obiit 
anno  MD  XXVI  décima  quarto  calendas  Novembris  in  sanc- 
tissimapace.  Pro  cujus  animae  refrigerio  altissimo  Domino 
laus  et  honor  impendantur  (1). 

19. 
Wauthier  de  BREDA. 

1526-1541. 

Wauthier  van  Buyten,  alias  de  Breda,  fut  élu  abbé  de 
Saint-Gilles  le  4  décembre  1526,  et  bénit  par  l'évêque  suffra- 
gant  de  Liège,  Gédéon  Van  der  Gracht.  Il  était  fils  de 
Toussaint  de  Breda,  demeurant  à  Jeraeppe,  et  d'Oudon, 
fille  de  Jean  d'Alkemart. 

Il  s'occupa  de  réparer  l'abbaye  qui  était  fort  délabrée 
et  de  reconstruire  les  cloîtres.  Il  bâtit  la  chapelle  dite 
du  chapitre,  en  l'honneur  de  saint  Grégoire,  pape,  de 
sainte  Anne  et  de  la  Mère  de  Dieu,  et  la  fit  bénir  par 
M*r  Gédéon  Van  der  Gracht,  le  12  mars  1537.  Il  fit  aussi 
reconstruire  à  neuf  l'hôtel  que  les  chanoines  de  Saint- 
Gilles  avaient  à  Liège  dans  la  rue  des  Célestines  et  mou- 
rut le  17  février  1541. 

Il  repose  au  milieu  du  chapitre  sous  une  pierre  sépul- 
craie  en  marbre  noir,  sur  laquelle  il  est  représenté  avec 
ses  armoiries,  la  crosse  abbatiale  à  la  main. 

La  pierre  porte  cette  inscription  : 

Eicjacet  venerabilis  vir  Dnus  Walterus  de  Breda,  abbas  hujus 
monasterii,  qui  anno  MDXLI  obiit,  mensis  februarii  die 
XVII.  Anima  (jus  requiescat  in  pace  (2). 

(1)  Une  autre  version  porte  :  «  pridie  kalendas  decembris.  » 
(S)  Cette  tombe  existe  encore  dans  l'église  de  Saint-Gilles. 


—  183  — 

Les  chanoines  qui  ont  concouru  à  son  élection  sont 
nommés  dans  Tordre  suivant:  Pierre  le  Cockin,  prieur; 
Jean  de  Servi  lie;  Sébastien  Crucifie  ;  Gilles  Bellin;  Henry 
Pignoule  ;  Lambert  de  trois  Grez  ;  Nicolas  de  Froidcour  ; 
Jean  Frérard  ;  François  Wislet. 

20. 
François  WISLET. 

1541-1549. 

Le  19  février  1541,  François  Wislet,  prieur,  fut  élu  abbé 
de  Saint-Gilles  par  la  pluralité  des  capitulaires  qui  votèrent 
en  cet  ordre  :  Bauduin  de  Saint-Nicolas  en  Glain  ;  Laurent 
Lacroix,  pasteur  à  Héron;  Nicolas  Caltron,  chantre;  Goes- 
win  de  Home;  Gilles  de  Hologne;  Watier  de  Lyntre; 
Gilles  d'Orjo;  Philippe  Bracket;  Jean  de  Melen;  Pierre 
Libotton  ;  Sébastien  Radoux. 

Il  était  fils  de  Jean  Hustin,  dit  Wislet,  de  Saint-Nicolas 
en  Glain  et  de  Marie,  fille  de  Jean  Hustin,  dite  de  Saint- 
Nicolas.  Son  père  Jean  Wislet,  par  testament  de  Tan  1540, 
layait  institué  pour  son  héritier  universel,  avec  charge  de 
transmettre  ses  biens  à  Pierre  de  Streel,  son  neveu  ;  mais 
son  frère  Georges,  religieux  à  l'abbaye  d'Aine,  et  sa  sœur 
Gertrude,  religieuse  à  Herckenrode,  réclamèrent  contre 
ces  dispositions  paternelles;  François  Wislet  fit  droit  à 
leurs  demandes,  et  céda  à  son  frère  une  rente  de  quarante- 
deux  muids  d'épeautre  et  à  sa  sœur  une  rente  de  dix-sept 
muids  de  wassend  (î). 

Bien  qu'il  fût  avancé  en  âge,  il  remplit  les  devoirs  de  sa 
charge  avec  la  plus  grande  piété  et  le  plus  grand  zèle; 

(1)  Daris,  Notice*  sur  les  église*  du  diocèse  de  Liège,  t.  IV,  p.  55, 


-  184  — 

lorsqu'il  se  sentit  trop  affaibli  par  les  maladies,  il  demanda 
à  son  chapitre  un  coadjuteur,  qui  lui  fut  accordé  en  la  per- 
sonne de  Gilles  d'Oijo. 

Il  donna  à  son  monastère  une  rente  de  vingt-quatre 
muids  d'èpeautre,  et  laissa  à  ses  confrères  douze  hanaps  et 
douze  cuillers  d'argent.  Il  mourut  le  1"  mai  1549  et  repose 
dans  la  chapelle  du  Saint-Sacrement  (i)  sous  une  pierre 
tumulaire,  en  marbre  noir,  portant  avec  ses  armoiries 
l'effigie  d'un  abbé  crosse  et  mitre. 

Hic  jacet  venerabilis  vir  dominus  Francisais  Wislet,  abbas 
hujus  monasterii,  qui  obiit  anno  Domini  MDXLVIIII,  men- 
tis maii  die  prima;  cujus  anima  requiescat  in  pace.  Amen. 

21. 
Gilles  d'ORJO. 

1549-1597. 

Gilles  d'Oijo  fut  élu  abbé,  par  la  voie  du  Saint-Esprit,  en 
1549,  et  proclamé  au  grand  plaisir  de  tous  les  religieux. 

Voici  les  noms  de  ceux  qui  prirent  part  à  son  élection  : 
Gilles  de  Hologne,  prieur;  Philippe  Bracket;  Walthier  de 
Lyntre,  pasteur  à  Bechten;  Pierre  Libotton;  Nicolas  Buis- 
son; Sébastien  Radoux,  pasteur  de  Héron;  Jean  de  Melen; 
Godefroid  Gillen  ;  Jodoce  de  Streel  ;  Simon  de  Dalem  (*). 

Il  fut  bénit  par  le  suffragant  de  Liège,  Gèdéon  Van  der 
Gracht. 

Il  était  fils  de  Guillaume  d'Orjo,  chevalier,  seigneur  de 
Loncin,  et  de  Catherine  de  Fisenne,  fille  de  Guy  de  Fisenne 

(1)  C'était  auparavant  la  chapelle  de  Saint-Laurent. 

(2)  La  pierre  tombale  de  Simon  Dalem  est  conservée  à  l'église  Saint- 
Gilles.  Elle  porte  des  armoiries  et  cette  inscription  :  D.  O.  M.  Dns  Simon 
Dalem  divi  Egidij  canonicvs  regvlarU  vivens  sibi  posvit.  1583. 


—  185  — 

et  d'Anne  de  Longchamps.  Son  frère  Philippe  était  abbé  de 
Flône  (1548-1555),  son  frère  Josse  devint  abbé  de  Neufmous- 
tier  (1569-1601);  son  frère  Henri  fut  chanoine  de  Sainte- 
Croix. 

«  Gilles  d'Orjo  eut  la  douleur  de  voir  deux  fois  son  mo- 
»  nastère  livré  aux  flammes,  »  notamment  en  1568,  par 
Guillaume  le  Taciturne  (i). 

Il  mourut  le  1 1  septembre  1597,  à  l'âge  de  79  ans,  ayant 
gouverné  l'abbaye  pendant  quarante-huit  ans;  il  fut  enterré 
au  côté  droit  du  maître-autel,  sous  une  pierre  tumulaire  en 
marbre  noir,  ornée  de  ses  quartiers,  sur  laquelle  il  était 
représenté  avec  la  crosse  et  les  mains  jointes  (*).  Voici  son 
épitaphe  : 

In  te  speraverunt  patres  nostri, 

Speraverunt  et  liberasti  eos. 

Propitius  esto  mihi  peccatori. 
Hic  jacet  R.  D.  D.  Aegidius  d'Orjo,  hujus  ecclesiae  aJbbas,  qui, 
iterato  Qusdem  bis  incendio  conflagratae,  anno  post  exac- 
tum  jubileum  XI,  Christi  imperatoris  jussu  hujus  vitae 
stationes  deseruit,  praesulatus  anno  49,  aetatis  79,  partus 
virginis  4597,  3idus  septembris. 

Orate  pro  eo. 

Voici  comment  Aloys  de  Lyrabourg  parle  de  Gilles 
d'Orjo,  son  prédécesseur  :  «  Gilles  d'Orjo,  issu  d'une  noble 
~  extraction  au  quartier  de  la  Hesbaye  a  esté  comblé  du 

(1)  Dams,  Histoire  du  diocèse  et  de  la  principauté  de  Liège  pendant 
le  *rr  siècle,  pp.  288  et  289. 

(2)  »  Dans  la  nef  une  peinture,  à  l'opposite  de  celle  de  l'abbé  Nollet, 
■  représente  un  autel  avec  les  armes  des  d'Orjo  et  de  Lintre  et  un  homme 

•  armé  de  fer  et  une  femme.  L'homme  a  neuf  garçons  derrière  lui,  dont 

•  trois  abbés  avec  la  crosse  en  main  et  d'autres  en  habits  d'église.  La 
»  femme  a  cinq  filles  dont  trois  religieuses.  *»  (Note  recueillie  par  M.  le 
chanoine  Henrotte). 


—  186  — 

•»  Ciel,  de  plusieurs  rares  et  belles  qualités,  a  esté  chéri, 
»  et  favorisé  des  plus  grands  de  son  temps,  en  ces  contrées, 
«  scavoir  des  Princes  et  Evesques  de  Liège  George  d'Au- 
»  triche,  Robert  de  Berghe,  Gérard  de  Groesbeeck  et  Erneste 
»  de  Bavière.  Une  simplicité  colombine  le  recommandoit  : 
»  une  gayeté  de  cœur,  sincérité  en  tous  ses  deportemens,  le 
»  faisoit  admirer  :  une  douceur,  une  debonnaireté  en  ses 
»  actions  et  mœurs,  le  rendoit  aymable,  l'humilité,  et  la 
»  patience,  s'estoyent  emparées  du  plus  beau  de  son  ame  ; 
n  l'humilité  l'abaissoit  quelquefois  jusques  la,  qu'en  lieu 
«•  de  commander,  il  supplioit  envers  ses  sujets,  et  servi- 
»  teurs,  desquels  pour  le  plus  souvent,  il  se  trou  voit  escon- 
»  duit,  et  autrefois  assés  mal  courtoisement  rencontré. 
n  Mais  la  patience  incontinent  sur  le  champ,  luy  fournissoit 
»  armes  propres  pour  résister  aux  pernicieux  assaux  de  la 
»  cholere.  En  ses  devises  de  table,  il  s'eslargissoit  par  fois 
n  au  récit  de  quelque  petit  compte  facétieux,  mais  en  toute 
n  modestie,  au  reste,  sobre  en  son  boire,  manger,  et  parler. 
n  Ce  vers  du  Prophète  Royal,  In  te  Domine  speravi  non 
n  confundar  in  aeternum,  estoit  tousjours  en  sa  bouche, 
»  et  de  son  vivant  la  fait  graver  sur  la  pierre  de  son  tom- 
»  beau.  Il  avait  une  main  libérale  envers  les  pauvres  indi- 
»  gents  et  souffreteux.  Bref,  plenus  dierum,  bonorutn 
w  operum,  et  elemosynarum,  après  avoir  monstre  tout 
»  exemple  de  piété,  et  vertueusement  acquitté  de  sa 
»  charge  abbatiale,  l'espace  de  48  ans  et  plus,  il  quitta  par 
»  mort  ce  bas  terroire  auquel  il  avoit  roullé  l'espace  de 
«  79  ans,  pour  aller  prendre  possession  de  la  vie  éternelle 
«  Tan  de  grâce  1597,  l'onzième  de  septembre,  et  l'onzième 
»  de  son  Jubilé  (i).  » 

(l)  Vie  de  saint  Gilles,  p.  141. 


—  187  — 

22. 
Gilles  de  LINTRE. 

1597-1607. 

Gilles  de  Lintre,  alias  de  Baillonville,  fut  élu  abbé  de 
Saint-Gilles  le  13  septembre  1597,  et  bénit  la  même  année 
par  André  Streignart,  évêque  de  Tagaste,  suffragant  de 
Liège.  Il  n'avait  que  36  ans.  Il  était  fils  de  Jean  de  Lintre 
et  d'Anne  d'Oijo,  sœur  du  précédent  abbé  de  cette  maison. 

Prirent  part  à  son  élection  :  Jean  Oranus,  prieur;  Jean 
de  Streel,  chantre;  Gilles  d'Orjo;  Gérard  Tollet  ;  Lambert 
Radoux,  curé  de  Héron  ;  Guillaume  a  Porta;  Gilles  de  Spri- 
mont;  Aloysius  Lymbourg;  Mathias  Malherbe;  Godefroid 
de  Méan,  profès;  Henry  de  Streel. 

•  Du  temps  de  ce  prélat,  il  y  eut  une  grande  disette  de 
*»  vivres  et  une  grande  pauvreté  des  paysans,  par  une 

*  affluence  de  soldats,  tant  du  Roi  d'Espagne  que  des  Hol- 
«  landais,  qui  ont  ravagé  le  pays  de  Liège,  dont  l'église  et 
»  monastère  dépérit,  faute  de  n'avoir  pas  de  quoi  les  entre- 
«•  tenir  et  réparer.  Ce  pourtant,  il  a  eu  fait  autant  qu'il  a 
»  pu,  et  l'augmenter  môme  par  les  tapis  de  couleurs,  ornés 
•*  de  ses  armes,  qui  servent  à  la  décoration  du  chœur  les 
»  bons  jours,  qu'il  avait  fait  travailler  à  Anvers,  avec  plu- 
»  sieurs  autres  ornements  d'autel,  etc.,  auxquels  il  était 
•»  fort  curieux.  Il  en  avait  prémédité  davantage,  si  la  mort 
»  ne  l'eut  prévenu  par  une  maladie  de  trois  ans  que  les 
«  médecins  n'ont  pu  le  relever.  Il  mourut  sexto  idus  Maii 

*  1607,  muni  des  sacrements  de  l'Eglise,  dans  la  compa- 
»  gnie  de  ses  confrères  assemblés  en  prière,  vers  les  trois 
»  heures  de  nuit  (i).  » 

(])  Manuscrit  70,  p.  380. 


—  188  — 

Il  avait  fait  faire  les  stalles  des  chanoines. 

Il  mourut  le  10  mai  1607  et  fut  enterré  à  gauche  du 
grand  autel;  son  neveu  Jean  de  Nollet  fit  placer  une  pierre 
tumulaire  sur  sa  tombe. 

23. 
Gilles  de  SPRIMONT. 

1607-1617. 

Le  12  mai  à  midi,  les  chanoines  s'assemblèrent  au  cha- 
pitre et,  par  la  voie  du  compromis,  choisirent  pour  abbé 
Gilles  de  Sprimont 

Prirent  part  à  ce  choix  :  Guillaume  del  Porte,  prieur; 
Jean  de  Streel,  chantre;  Jean  d'Orjo;  Gérard  Tollet;  Lam- 
bert Radoux,  pasteur  de  Héron-,  Godefroid  Méan;  Aloysius 
de  Lymbourg,  pasteur  de  Rechain;  Mathias  Malherbe; 
Henry  de  Streel;  Guillaume  de  Sprimont;  Jean  Nollet, 
profès. 

Gilles  de  Sprimont  fut  bénit  par  le  suffragant  André 
Streignart. 

Il  avait  pour  père  Louis  de  Sprimont,  fils  de  Louis  de 
Sprimont  et  d'Eléonorine  del  Hase,  et  pour  mère  Margue- 
rite Libert,  fille  d'Antoine  de  Libert,  jadis  bourgmestre  de 
Liège  et  de  Marie  Masset. 

Le  nouvel  abbé  eut  à  réparer  immédiatement  les  dégâts 
qu'un  vent  impétueux  avait  causés  Tannée  précédente,  aux 
fêtes  de  Pâques  (26  mars  1606).  «  De  mémoire  d'homme  on 
n  n'avait  vu  une  tempête  plus  furieuse  éclater  par  un  temps 
*•  serein.  La  maison,  toits  et  murailles,  furent  endommagés  ; 
»  la  croix  de  la  tour  fut  renversée  et  fit  un  grand  dommage 
*»  là  où  elle  tomba.  « 

Gilles  de  Sprimont  fit  faire  la  grande  verrière  «  au-dessus 
»  du  chœur  «  et  fonda  la  messe  du  Saint-Sacrement,  qui  se 


—  189  — 

célèbre  tons  les  jeudis  de  Tannée  dans  la  chapelle  de  Saint- 
Laurent  «  nommée  aujourd'hui  du  Saint-Sacrement.  <* 

Il  mourut  le  20  juillet  1617  et  repose  devant  Tau  tel  qu'il 
avait  fait  dresser  à  rentrée  du  chœur,  sous  une  petite  pierre 
ornée  de  ses  armoiries,  avec  cette  inscription  : 

&  D.  Aegidius  de  Sprimont  àbbas  sancti  Aegidii,  qui  obiit 
anno  4617,  tO  Julii.  R.  I.  P. 

Voici  l'appréciation  d'Aloys  de  Lymbourg  :  *  Gilles  de 
»  Lyntre  et  Gilles  de  Sprymont,  après  avoir  en  tres-dignes 
»  Prélats  administré  leure  charge  abbatialle,  chascun  l'es- 
«  pace  de  10  ans,  ont  abandonné  ce  monde,  pour  aller  rece- 
»  voir  au  Ciel  leure  recompense  et  loyer,  nous  ayant  au 
*•  preallable  obligé,  à  les  honnorer,  respecter,  obeïr,  et 
•»  chérir  pendant  leure  vie,  et  de  prier  Dieu  pour  le  salut 
«  de  leurs  âmes  (i).  » 

24. 
Aloys  de  LYMBOURG. 

1617-1630. 

Devise  :  «  Virtute  Duce.  » 

Le  21  juillet  1617,  les  chanoines  élurent  comme  abbé 
Aloys  de  Lymbourg. 

Voici  leurs  noms  :  Guillaume  del  Porte,  prieur;  Gérard 
Tollet;  Lambert  Radoux,  curé  de  Héron;  Mathias  Mal- 
herbe ;  Jean  Nollet  ;  Antoine  Sprimont,  profôs  ;  Guido  d'Orjo, 
profès;  Jean  Bex,  vêtu.  • 

Il  reçut  la  bénédiction  abbatiale  des  mains  de  l'évêque 
suffragant  Etienne  Strecheus. 

Il  était  fils  de  Louis  de  Lymbourg  résidant  à  Gomegnée, 
et  de  Jeanne,  fille  de  Nicolas  de  Vilhain  et  de  Bertheline 

(1)  Vie  de  Maint  Gilles,  p.  144. 


—  1Ô0  — 

de  Bois  dite  de  Sohay.  Albert  de  Lymbourg,  doyen  de  Saint- 
Paul,  à  Liège,  était  son  frère. 

L'an  1616,  le  jour  de  la  dédicace  de  saint  Michel,  furent 
vêtus  Pierre  Franco  et  Jean  Nihoul;  ils  firent  leur  profes- 
sion avec  Jean  Bex,  en  1619;  et  Tannée  suivante,  au  mois 
d'octobre,  François  de  Thiernesse  fit  aussi  ses  vœux. 

L'an  1635,  l'abbé  put  donner  l'habit  de  Saint-Gilles  à  son 
valet  de  chambre  D.  Jean  Zepult;  mais  avant  que  Tannée 
fut  expirée,  celui-ci  mourut  de  la  fièvre  au  refuge  de  Saint- 
Gilles,  à  Liège. 

«  On  peut  assurer  que  cet  abbé  a  été  un  parfait  imi- 
»  tateur  du  zèle  et  de  la  dévotion  de  ses  prédécesseurs;  il 

*  s'occupa  de  meubler  et  de  décorer  de  peintures  Téglise 
»  et  la  maison  de  Saint-Gilles.  » 

Il  traduisit  du  latin  en  français  une  vie  de  saint  Gilles 
dont  quelques  exemplaires  nous  ont  été  conservés.  Voici  le 
titre  :  La  vie  de  S.  Gilles,  abbé  d'Arles,  en  Provence, 
et  confesseur,  traduicte  du  latin  en  langue  vulgaire, 
parsemée  et  enrichie  d'autres  exemples  et  vertus  mo- 
rales par  R.  Aloysius  de  Lymbourg,  abbé  de  sainct 
Gilles  lez-Liége.  A  Liège,  de  l'Imprimerie  de  Jean 
Ouwerœ,  Imp.juré  à  l'enseigne  S.  Ignace. M. DC. XXV IL 

Au  revers  du  titre  sont  imprimés  deux  textes  de  saint 
Ambroise  et  de  saint  Léon,  concernant  le  culte  des  saints 
Patrons. 

Au  verso  du  deuxième  feuillet  sont  gravées  les  armoiries 
de  «  l'illustrissime  et  revendissime  seigneur  Arnould  de 
»»  Bocholtz,  grand  Prévost  de  Liège,  Hildesheim  et  Tongre, 

*  conseiller  du  Sérenissime  Prince  Electeur  de  Coulogne, 
»  en  son  conseil  secret  et  des  Estatz,  seigneur  de  Bocholtz,  * 
auquel  Touvrage  est  dédié.  Suit  Tépître  dédicatoire,  qui 
comprend  trois  feuillets  et  est  datée  du  26  août  1627. 


—  191  — 

Le  verso  du  feuillet  suivant  est  occupé  par  les  armes  de 
l'abbé  de  Lymbourg,  avec  sa  devise  :  «*  Virtute  Duce.  » 

Suit  V Avant-Propos ,  «  Aux  vénérables  et  religieux 
»  sieurs,  Prieur  et  Chanoines  Réguliers  du  Collège  de  S. 
»  Gilles  en  Publemont,  lez  Liège  »  (sept  pages),  et  quelques 
mots  Au  Lecteur  (trois  pages). 

Puis  viennent  une  pièce  en  vers  latins  :  *  Lamberti  de 
»  Vlierden  Jurisconsulte  ad  Librum,  »  et  une  Ode  à  Vau- 
Iheur,  en  vers  français,  signée  «  P.  Quercu.  » 

La  vie  de  sainct  Gilles,  abbé  d'Arles  en  Provence  et 
confesseur  compte  neuf  chapitres  : 

»  I.  L'origine,  naissance  et  estudes  de  S.  Gilles»  (page  1). 

«  II.  Premier  miracle  de  S.  Gilles,  suivi  de  la  mort,  et 
»  heureux  trespas  de  ses  Pères  et  Mères  bien-heureux  » 
(page  10). 

«  III.  Autres  Miracles  exploitâtes  par  la  vertu  de  l'orai- 

*  son  et  comme  à  la  parfin  S.  Gilles  change  de  lieu,  fuyant 
»  la  vaine  gloire  qui  le  talonait  pour  la  pluralité  de  ses 
»  merveils  »  (page  17). 

*  IV.  Sainct  Gilles  voguant  avec  ses  compagnons,  au 

*  bout  de  quatre  jours  arrive  a  une  Isle  de  rafreschisse- 
»  ment,  y  treuve  un  Hermite  qui  menoit  une  vie  fort  aus- 
»  tere,  de  là  il  prend  terre  à  Marseille,  puis  se  transporte  à 
»  Arles,  et  y  guarit  la  fille  de  la  Vefve  Théocrite  fébrici- 

*  tante  »  (page  32). 

»  V.  Caesaire  Evesque  d'Arles  envoyé  son  Archidiacre 

*  Aurele  vers  S.  Gilles,  pour  l'induire  à  le  venir  trouver. 
»  Au  bout  de  deux  ans,  S.  Gilles  se  retire  secrettement  pour 

*  chercher  la  solitude.  Il  s'accompagne  de  Veredem  sainct 
«*  personnage  »  (page  43). 

«  VI.  Les  Veneurs  du  Roy  des  Goths  allant  à  la  chasse, 
»  eslevent  plusieurs  fois  la  Bische  de  S.  Gilles.  S.  Gilles  est 


—  192  — 

»  blessé  d'une  sagette.  Le  Roy  accompagné  de  l'Evesque  de 
»  Nismes,  le  vient  trouver  en  sa  grotte  *  (page  56). 

«  VII.  Le  Roy  vient  souvent  visiter  nostre  bienheureux 
«  Patron.  Il  luy  fait  offre  de  grands  présents,  il  en  basty 
«*  deux  monastères,  selon  l'advis  de  S.  Gilles,  desquels,  par- 
n  après,  quoy  que  contre  sa  volonté,  il  se  voit  abbé  « 
(page  65). 

»  VIII.  Charles  Roy  de  France  envoyé  ses  ambassadeurs 
»  vers  S.  Gilles,  pour  l'induire  à  le  venir  trouver.  Venant 

*  vers  le  Roy  par  Orléans,  il  y  fit  un  autre  miracle.  De  la, 
»  à  la  requeste  du  Roy,  il  lui  obtient  pardon  de  Dieu  d'un 
»  péché  qu'il  n'avait  jamais  osé  confesser  »  (page  79). 

«  IX.  S.  Gilles  predict  la  ruine  de  son  monastère.  Il  se 
«  transporte  à  Rome,  pour  réduire  son  monastère  sous  la 
n  tutele  du  S.  Siège.  Deux  portes  de  Cyprès,  jectées  en  la 
»  mer  par  luy,  sont  conduictes  par  providence  divine  à 
»  son  monastère.  En  chemin  à  son  retour  il  fait  encore  un 
n  autre  miracle.  De  là  arrivé  à  son  monastère  il  rend  son 
»  Ame  bienheureuse  à  son  Créateur  *  (page  87). 

«  Paraphrase  sur  l'origine  et  l'histoire  de  l'abbaye  de 

*  S.  Gilles,  à  Liège  »  (pages  101-146). 

*  Oraison  à  Dieu,  pour  les  femmes,  qui  après  leurs 
n  couches,  présentent  leurs  enfans  à  l'église  de  S.  Gilles  • 
(page  146). 

«  Oraison  à  la  Sacrée  Vierge  et  Mère  au  mesme  effect  » 
(page  148). 

«  Autre  Oraison  au  Glorieux  Sainct  Gilles  à  mesme  fin 
n  que  dessus  »  (page  151). 

«  Eslans  de  l'ame  dévote  »  (page  154). 

Le  livre  se  termine  par  l'avis  au  lecteur  :  *  Amy  lecteur. 
»  Pour  autant  que  ceste  histoire  est  enveloppée  de  beaucoup 
»  de  difficultés,  nous  avions  adjousté  au  pied  de  chasque 


—  193  — 

<•  Chapitre,  des  notes,  afin  de  porter  lumière  aux  lieux 
»  les  plus  obscurs,  et  résoudre  les  difficultés  qui  s'y  ren- 

*  contrent.  » 

<•  Mais  craignant  que  la  diversité  des  opinions  des  au- 
»  theurs,  pourroit  diminuer  de  Tauthorité  de  nostre  his- 
«  toire,  notamment  es  âmes  peu  entendues  en  la  cognois- 
»  sance  des  Histoires  sacrées,  ou  prophanes,  nous  avons 

*  renvoyé  le  tout  à  un  volume  particulier,  auquel,  Dieu 

*  aydant  nous  ferons  en  brief  voir  le  jour,  joint  à  un  petit 
«  discours  historial  0).  •» 

Suit  l'approbation,  donnée  le  5  septembre  1627  par  Jean 
de  Chokier,  chanoine  et  vicaire  de  Liège. 

Aloys  de  Lymbourg  mourut  en  1636,  après  avoir  gou- 
verné l'abbaye  pendant  dix-neuf  ans;  il  repose  dans  la  cha- 
pelle de  sainte  Thérèse,  sous  une  pierre  portant  ses  armoi- 
ries et  l'inscription  suivante  : 

R.  D.  Aloysius  de  Lymbourg,  abbas  Sancti  Mgi&ii,  qui  obiit 
anno  4656. 

25. 
Jean  de  NOLLET. 

1636-1656. 

Devise  :  «  Plus  minus  nollet.  » 

Les  religieux  procédèrent  à  l'élection  d'un  nouvel  abbé 
et  leur  choix  tomba  sur  Jean  Nollet,  qui  fut  élu  par  la 
voie  du  Saint-Esprit  et  bénit  par  Henri  Sylvius,  suffragant 
de  Liège. 

(1)  Cet  opuscule  a  été  publié  en  1628  sous  ce  titre:  Disceptatiuncula 
chronologie**  de  Sancto  Aegidio  abbate  Arelatensi  et  confessore.  La 
préface  est  datée  du  29  juillet  1628.  La  dissertation  comprend  six  feuillets 
et  s'occupe  uniquement  de  fixer  l'époque  de  la  vie  et  de  la  mort  de  saint 
Gilles. 


—  194  — 

Voici  les  noms  de  ces  religieux  :  Gérard  Tollet,  prieur  ; 
Lambert  Radoux;  Antoine  Sprimont,  pasteur  de  Héron; 
Ghuys  d'Orjo;  Jean  Bex,  chantre;  Pierre  Franco;  Jean 
Nihoul,  économe;  Walter  Nollet;  François  Thiernesse. 

Jean  de  Nollet  était  le  fils  de  Nicolas  Nollet,  écuyer,  et 
d'Anne  de  Lintre,  dite  de  Baillonville,  sœur  de  feu  l'abbé 
Gilles  de  Lintre. 

Il  admit  comme  novices  :  Jean  Zepult,  Laurent  Mi  ilôt  et 
Lambert  de  Cerf,  en  1639;  le  10  août  1638:  Laurent  Dis- 
paux,  Jean  Nollet,  Jean  Cornélis  et  Nicolas  Nollet.  Ce 
Nicolas  mourut  le  7  novembre  1705,  âgé  de  soixante-douze 
ans,  après  cinquante-quatre  ans  de  profession  religieuse, 

quarante-huit  ans  de  prêtrise  et  trente-neuf  ans  de  pastorat 
à  Héron. 

Jean-Dieudonné  Préaile  mourut  le  2  décembre  1702,  il 
avait  soixante-douze  ans  d'âge,  cinquante  ans  de  profession 
religieuse  et  quarante-huit  ans  de  sacerdoce. 

Mathieu  Hennet  mourut  le  30  octobre  1710. 

<*  Cet  abbé  a  tellement  vécu  dans  son  gouvernement, 
»  qu'on  peut  dire  n'avoir  cédé  en  rien  à  ses  prédécesseurs. 
»  Comme  sa  maison  a  beaucoup  souffert,  il  a  encore  trouvé 
»  de  quoi  exercer  son  mérite;  il  a  de  plus  fait  dresser  un 
•>  autel  de  très  belle  structure  dans  la  chapelle  du  Saint- 
»  Sacrement;  il  fit  confectionner  une  crosse  abbatiale  d'ar- 
»  gent  et  d'autres  meubles  considérables.  » 

La  vingtième  année  de  sa  prélature,  une  fluxion  de 
poitrine  l'emporta  subitement  ;  on  le  trouva  mort  dans  son 
lit,  le  5  mai  1656. 

Il  fut  enterré  sous  une  tombe  artistement  travaillée, 
qu'il  avait  fait  placer  à  gauche  du  grand  autel,  à  la  mémoire 
des  abbés  Gilles  d'Orjo  et  Gilles  de  Lintre,  ses  oncles. 


—  195  — 

D.  0.  M. 
Memoriae  Rndorum  ac  nobilium  D.  D.  Aegidii  a  Dorjo  et  Aegi- 
dii de  Lintre  alias  de  Baillonville,  qui  obiit  A9  1606  (1)  hvjus 
domus  Aegidianae  abbatum  e  regione  sepultorum,  Rndus 
ac  nobilis  Z>.  D.  Joannes  de  Nollet,  praefatorum  nepos  et 
pronepos  abbas  ejusdem  domus  vivens  posuit,  qui  obiit  anno 
Domini  4656,  S  Maii  (2). 

Gilles  Royen  ludi  magister  Leodiensis,  dédia  à  son 
ami  et  mécène,  Jean  de  Nollet,  la  vie  de  saint  Gilles  qu'il 
avait  rédigée  en  vers  latins.  Cet  opuscule  eut  deux  éditions  : 
les  exemplaires  de  la  première  ont  tous  disparu  ;  il  en 
reste  deux  de  la  seconde.  Voici  la  description  de  la  Vita 
S.  Aegidii  abbatis  Arelatensis  in  G  allia  Narbonensi  et 
confessorïs,  versibus  et  odis  variîs  illigata  ab  Aegidio 
Royen.  Secunda  et  ultima  editio,  priore  multo  corvée- 
tior  et  auctior.  Accesserunt  epigrammata  aliquot  et 
elegiae  prœcipuis  D.  Aegidii  vitœ  capitibus  hausta. 
Leodii  typis  Christiani  Ouwerx  prope  P.  P.  Jesuitas 
sub  signo  S.  Ignatii  1641.  Superiorum  permissu. 

Au  revers  du  titre  se  trouve  l'image  de  saint  Gilles, 
signée  J.  D.  ;  puis  vient  une  Ode  **  Dedicatoria  reverendo 
*  admodum  ac  nobili  D.  Johanni  de  Nollet,  collegii  Aegi- 
»  diani  apud  Legiam  abbati  dignissimo,  D.  ac  maecenati 
»  suo  pluribus  nominibus  colendo.  * 

Le  feuillet  suivant  est  occupé  par  un  cartouche  renfer- 
mant le  blason  de  l'abbé  Nollet,  surmonté  de  la  crosse 
abbatiale  avec  son  voile  ou  suaire  et  la  devise  :  «  Plus 

(1)  C'est  une  erreur;  Gilles  de  Lintre  est  mort  en  mai  1607  :  la  nomina- 
tion de  son  successeur  est  approuvée  par  le  Chapitre  de  Saint-Lambert, 
le  16  mai  1607. 

12}  D'après  le  Manuscrit  no  79  et  la  Qallia  christiana,  il  serait  mort 
le  7  août  1056. 


—  196  — 

»  minus  nollet;  »  au  bas  est  gravée  cette  inscription  : 
u  r<»m  ac  Nobilis  D.  Johannes  de  Nollet,  abbas  S.  Aegidii 
»  a0  16.  A.  Godenne  dedicat  et  fecit.  *  En  regard  se  trouve 
l'explication  symbolique  du  blason. 

Puis  viennent  :  une  poésie  composée  à  l'occasion  de 
l'inauguration  de  Jean  de  Nollet  par  son  ami  *  W.  Brandt, 
»  artium  doctor  et  in  academia  Duc.  quondam  regius  pro- 
»  fessor,  1637;  * 

Un  «  Carmen  familiare  »  du  même  auteur; 

Quelques  distiques  latins  et  chronogrammes  dédiés  à 
l'abbé  par  son  neveu,  Jean  de  Nollet; 

Une  poésie  latine  signée  C.  O.  T; 

Deux  poésies  adressées  par  Jean  Royen,  curé  d'Aubel,  à 
son  frère  Gilles  Royen  ; 

Quelques  vers  de  ce  dernier  «  Ad  Libellum  suum  in 
»  lucem  exiturientem...  Ad  benevolum  lectorem...  Ad  ma- 
»  ledictum...  » 

«  Prologus  ad  S.  Aegidium.  <* 

Enfin  la  vie  de  saint  Gilles,  en  vers  latins,  de  tous  les 
mètres.  Ce  poème  prend  trente-quatre  pages. 

L'auteur  y  a  annexé  :  «  Elegiae  aliquot  et  epigrammata 
»  e  praecipuis  D.  Aegidii  vitae  capitulis  hausta...  »  et  une 
complainte  :  «  Planctus  Musarum  Legiacarum  ad  Chris- 
»  tum,  ut  Europae  ac  maxime  Ecciesiae  intestinis  bellis 
»  dévasta  tae,  desideratissimae  pacis  beneflcio  benignus 
«  succurrat.  * 

Dans  l'exemplaire  de  cette  Vita  que  nous  avons  sous  les 
yeux  et  qui  appartient  à  la  bibliothèque  de  l'Université  de 
Liège,  le  travail  de  Royen  est  suivi  d'une  vie  de  saint 
Gilles  en  prose,  «  omnibus  quae  in  his  partibus  vulgo  cir- 
»  cumferuntur,  editionibus  correctior,  cum  nominibus  om- 
»  nium  ejusdem  Collegii  abbatum,  jussu  ejusdem  Reverendi 


—  197  — 

»  D.  abbatis  Aegidiani.  *  L'auteur  de  cette  vie,  pour  légi- 
timer ses  corrections,  s'appuie  sur  la  table  chronologique 
qu'avait  dressée  le  «  très  erudit  »  André  de  Saussay,  proto- 
notaire apostolique  et  curé  de  la  paroisse  des  Saints-Leu  et 
Gilles,  à  Paris,  homme  très  versé  dans  les  monuments  de 
l'antiquité. 

Cette  Vit  a  est  divisée  en  plusieurs  leçons  pour  les  diffé- 
rents mois  de  Tannée.  Certaines  leçons  sont  indiquées 
comme  devant  être  récitées  *  in  octava  S.  Aegidii  et  in 
»  festo  reliquiarum  S.  Aegidii.  » 

L'opuscule  se  termine  par  l'office  de  saint  Gilles,  et 
l'office  de  saint  Augustin,  et  une  oraison  »  à  la  très  saincte 
»  Mère  de  Dieu.  » 

Un  autre  écrivain.  P.  Amb.  Dengis  de  l'Ordre  de  Saint- 
Augustin,  dédia  à  Jean  de  Nollet  son  opuscule  De  con- 
temptu  rnundi  eœ  S.  Patris  Aurelii  Augustini  codici- 
bus.  1647. 

26. 
Antoine  de  SPRIMONT. 

1656-1663. 

Devise  :  «  Spiritu  integro.  » 

Antoine  de  Sprimont  fut  appelé  à  succéder  à  Jean  de 
Nollet,  en  1656. 

Les  religieux  qui  concoururent  à  cette  élection  furent  : 
Watier  de  Nollet,  prieur;  Jean  Bex  ;  François  Thiernesse, 
pasteur  de  Rechain;  Lambert  Oleye;  Lambert  de  Cerf; 
Laurent  Dispaux  ;  Jean  Nollet;  Jean  Cornelis;  Nicolas  Nol- 
let ;  Jean  Préaile  ;  Mathieu  Hennet. 

Antoine  de  Sprimont  était  fils  de  Jean  de  Sprimont 


—  198  — 

(t  19  avril  1608)  et  de  Jeanne  Libon  (t  2  avril  1637),  fille  de 
Mathias  Libon  et  de  Jeanne  Lens  (î). 

Il  était  curé  de  Héron  et  doyen  des  curés  de  ce  concile, 
lorsqu'il  fut  élevé  â  l'abbatialité.  Il  reçut  la  bénédiction  des 
mains  du  suffragant  Jean  de  Blavier.  Lucas  Delhé,  rhetor 
Leodii,  lui  adressa  à  cette  occasion  ses  compliments  et  ses 
félicitations.  »  Reverendo  admodum  domino  D.  Antonio  de 
»  Sprimont,  monasterii  Aegidiani  propre  Leodium  abbati 
»  meritissimo  nuper  omnium  suffragiis  electo,  in  solemni 
»  ejusdem  inauguratione  applaudebat  humillimus  servus 
»  Lucas  Delhé,  rbetor  Leodii  »  (Placard  in-folio  dont  un 
exemplaire  se  trouve  à  la  bibliothèque  de  l'Université,  à 
Liège). 

Les  religieux  qui  firent  profession  entre  ses  mains 
furent  :  Antoine  Eynatten;  Jean-Baptiste  Bibaux,  vêtu 
a0  1657,  profès  1658,  mourut  le  7  septembre  1690,  âgé  de 
cinquante-un  ans,  il  était  prêtre  depuis  vingt-sept  ans; 
Gilles  de  Cerf,  1658,  profès  1659,  mort  le  22  novembre  1694, 
ayant  quatre-vingt-six  ans  d'âge,  trente-un  ans  de  sacerdoce 
et  prieur  depuis  treize  ans;  Louis  Malaise,  1658,  profès  le 
6  octobre  1659;  Jean- Hubert  Hubar,  1659,  profès  en  septembre 
1660;  Philippe  Eynatten,  1662,  profès  le  13  février  1663,  mort 
le  14  novembre  1706,  âgé  de  soixante-trois  ans,  après  qua- 
rante-trois ans  de  profession,  quarante-trois  ans  de  prêtrise; 
Laurent  deCharneux,  1663,  2  janvier,  mort  le  20  novembre 
1691,  âgé  de  quarante-sept  ans,  religieux  depuis  vingt-huit 

(1)  Jean  de  Sprimont  était  le  frère  de  Gilles  de  Sprimont,  ci-derant 
abbé  de  Saint-Gilles  (1606-1617).  Dom  Toussaint  de  Sprimont,  compteur  de 
l'abbaye  de  Saint-Jacques,  et  Henri  de  Sprimont,  chanoine  de  Flône  et 
curé  de  Dreye  étaient  les  fils  de  Jean  de  Sprimont,  bailli  d'Engis  et  de 
Jenne  de  Herstal.  Jean  Nihoul,  chanoine  de  Saint-Gilles,  Louis  Nihoul, 
abbé  de  Neufmoustier  (1636-1648)  et  Lambert  Nihoul,  chanoine  de  Flône, 
étaient  nés  de  Jean  Nihoul  d'Antheit  et  de  Marie  de  Sprimont. 


—  199  — 

ans  et  prêtre  depuis  vingt-trois  ans;  Wéry  Raick,  1663, 
mort  le  19  juillet  1702,  ayant  soixante  ans  d'âge,  trente-huit 
ans  de  profession,  trente-cinq  ans  de  prêtrise,  chantre  pen- 
dant vingt-un  ans. 

Dès  qu'il  fut  installé,  Antoine  de  Sprimont  songea  à  la 
réparation  du  monastère  et  de  l'église  qui  étaient  fort 
délabrés  ;  il  fit  dresser  deux  autels  à  gauche  et  à  droite 
de  rentrée  du  chœur;  il  fit  confectionner  un  ornement 
blanc  avec  deux  chapes  et  une  chape  abbatiale;  il  édifia 
le  bâtiment  qui  est  voisin  du  grand  étang,  pour  servir  de 
brasserie  et  d'étable  pour  le  bétail  ;  il  avait  le  dessein  d'en- 
treprendre encore  d'autres  ouvrages,  lorsqu'il  fut  surpris 
par  la  mort  le  2  août  1663. 

On  lui  donna  la  sépulture  auprès  de  son  oncle,  l'abbé 
Gilles  de  Sprimont. 

27. 
Lambert  de  CERF. 

1663-1676. 

Devise  :  *  Nec  cito,  nec  temere.  » 
L'élection  d'un  nouvel  abbé  eut  lieu  le  7  août  1663  et  fut 
marquée  par  ce  chronogramme  : 

eLeCtIone  DIVIna  non  hUMana. 

Le  choix  des  religieux  tomba  sur  Lambert  de  Cerf,  fils 
de  Léonard  de  Cerf,  demeurant  Entre-deux-Ponts,  dans  le 
quartier  d'Outremeuse. 

Prirent  part  à  cette  élection  :  Jean  Préal,  prieur;  Jean 
Bex  ;  François  Thiernesse;  Jean  Nollet,  pasteur  de  Héron; 
Nicolas  Nollet;  Mathieu  Hennet;  Jean-Baptiste  Bibaux  ; 
Gilles  de  Cerf;  Louis  Malaise;  Jean-Hubert  Hubar;  Philippe 
Eynatten. 


—  200  — 

Laurent  de  Charneux  et  Wéry  Raick  firent  leur  profes- 
sion en  1664. 

Furent  admis  comme  novices  :  François  d'Eynatten,  en 
1663;  Henri  Deflze,  en  1664,  il  mourut  le  5  janvier  1709, 
Agé  de  soixante-un  ans,  il  était  prêtre  depuis  trente-sept 
ans,  prieur  depuis  treize  ans,  il  avait  été  longtemps  éco- 
nome; Gilles  Deflze,  le  10  février  1669,  à  l'âge  de  dix-neuf 
ans,  il  fit  ses  vœux  le  11  février  1670;  Lambert  Deflze,  reçu 
le  17  novembre  1670,  vêtu  le  20,  et  profès  le  22  novembre 

167K 

Le  27  octobre  1671,  de  Cerf,  chantre  de  Saint-Gilles,  par 
le  consentement  de  l'Evêque  de  Liège,  a  permuté  avec 
Gilles  de  Briamont,  profès  de  Beaufays,  pour  entrer  en  l'ab- 
baye de  Saint-Gilles. 

«  Cet  abbé  par  une  fatalité  inouïe  se  trouvant  sur  le  quai 
»  de  S.  Léonard  en  manière  de  promenade,  y  fut  surpris 
»  et  livré  par  des  particuliers  bourgeois  au  service  des 
»  Etats  de  Hollande  et  emmené  prisonnier  à  Hasselt,  dans 
»  une  chaise  (Liège  était  alors  en  état  de  guerre  avec  les 
«  susdits  Etats)  dans  l'espoir  d'exiger  de  lui  une  rançon  con- 
»  sidérable.  » 

Mais  il  mourut  à  Hasselt  le  22  août  1676  ;  ramené  à 
Liège  en  carrosse  et  déposé  à  son  hôtel,  il  Ait  ensuite 
reconduit  audit  monastère,  où  on  lui  donna  la  sépulture 
sous  un  marbre  noir,  orné  de  ses  armoiries  et  de  cette 
inscription  : 

a  bataVo  abDUCtUs  MortUUs  hassbLbtï. 

Hic  jacet  Reverendus  admodum  Dominus  Lambertus  de  Cerf 
hujusce  monasterii  abbas  XXVII,  qui  dum  viveret  et  mortis 
memor  foret,  hune  sibi  lapident  sepulchralem  posuit.  Obiit 
die  £4  mensis  Augusti  a0  reparatae  salutis  MDCLXXVI. 
Tu  lector  berne  ei  apprecare  et  voie. 


—  201  — 

Un  tableau  placé  au  pilier  de  la  nef  portait  cette  dédi- 
cace: 

LaMbertUs  De  Cerf  InsIgnI  patrono 
bas  pIetatIs  ergo  DIVo  LaMberto  saCrat. 

28. 
Philippe   d'EYNATTEN. 

1676-1706. 

Devise  :  «  Divisos  candor  unit.  « 

Le  31  août  1676,  Philippe  d'Eynatten  de  Thys  fut  élu 
abbé  de  Saint-Gilles  par  les  capitulai res  suivants  :  Nicolas 
Nollet,  pasteur  de  Héron  ;  Mathieu  Gennet;  Gilles  de  Cerff  ; 
Jean-Hubert  Hubar;  Laurent  de  Charneux;  Henri  Defize; 
Lambert  Defize  ;  Jean-Baptiste  Bibaux  ;  Louis  Malaise  ; 
Wéry  Raick;  Gilles  Defize. 

Le  nouvel  abbé  était  fils  d'Arnold  d'Eynatten,  seigneur 
de  Thys,  et  de  Françoise  de  la  Falloise,  fille  d'Antoine  de 
la  Falloise  et  de  N.  de  Merlemont;  il  fut  bénit  par  Jean- 
Antoine  Blavier,  suffragant  de  Liège. 

11  admit  comme  novices  :  1°  Jean-Louis  Michaels,  le 
22  mai  1681  qui  mourut  le  6  mai  1717,  âgé  de  quarante-six 
ans;  il  avait  été  religieux  pendant  vingt-six  ans,  prêtre 
pendant  vingt-deux  ans,  chantre  cinq  ans  ;  2°  Jean  Paulus 
de  Slins,  qui  mourut  le  23  juillet  1699,  âgé  de  trente-huit 
ans,  après  quinze  ans  de  profession,  quatorze  de  sacerdoce; 
3°  Pierre  Bounameau  ;  4°  Thomas-Benoit  De  vivier  ;  5°  Gérard 
Limbourg;  6°  Lambert  Le  Ruytte,  reçu  le  28  septembre 
1689,  il  fit  sa  profession  le  2  octobre  1690;  7°  Jean  Jenicot; 
8°  Olivier  Defize. 

Philippe  d'Eynatten  mourut  le  14  novembre  1706,  à  l'âge 
de  soixante-trois  ans,  comptant  quarante-trois  années  de 


—  202  — 

profession  religieuse  et  trente-neuf  de  sacerdoce  ;  il  eut  sa 
sépulture  dans  la  chapelle  du  Saint-Sacrement. 

29. 
Mathieu  de  JENNET. 

1706-1710. 

Devise  :  «  Candore  et  animo.  « 

Le  7  décembre  1706  (î)  les  religieux  de  Saint-Gilles  se 
donnèrent  un  nouvel  abbé  dans  la  personne  de  Mathieu  de 
Jennet,  fils  de  Jean  de  Jennet,  commissaire  de  la  Cité,  et 
d'Elisabeth  de  Lairesse,  fille  de  Jacques  de  Lairesse,  aussi 
commissaire  de  la  Cité  et  de  Barbe  Everard. 

Mathieu  de  Jennet  était  entré  en  religion  en  1637  ; 
nommé  à  la  cure  de  Rechain  en  1668,  il  s'y  comporta  en 
véritable  pasteur,  s'adonnant  à  la  défense  de  la  religion 
catholique  contre  les  attaques  des  protestants  du  voisinage 
et  au  soulagement  des  nécessiteux. 

Il  fut  tiré  de  sa  cure  par  le  vœu  unanime  de  ses  con- 
frères, dont  voici  les  noms  :  Henry  Defize,  prieur;  Lambert 
Defize,  pasteur  de  Héron;  Thomas-Benoît  Devivier;  Jean- 
Louis  Michel,  chantre  ;  Gérard  de  Limbourg;  Lambert  Le 
Ruytte;  Olivier  Defize;  Jean  Génicot. 

11  reçut  la  bénédiction  abbatiale  de  Mer  Louis-François 
Rossius  de  Liboy,  évêque  de  Thermopolis  et  sufTragant  de 
Liège. 

Il  admit  comme  novices  :  Henry  Dupont ,  le  15  avril 
1708;  Nicolas-Pierre  Gilon,  le  15  avril  1708;  Gérard-Jérôme 
de  Jennet,  1709,  profès  le  2  avril  1710;  Mathieu  Raick, 
1709,  profès  le  2  avril  1710. 

Mathieu  de  Jennet  mourut  le  30  octobre  1710. 

{\y  Le  recueil  imprimé  porte  le  6  décembre. 


—  203  — 

D.    O.    M. 

Sepulchrum  Reverendi  admodum  Dni  Mathei  de  Jennet  qui 
dum  viasit  pastoratum  des  Rychains  per  58  annos  ita  digne 
et  laudabiliter  récrit,  ut  invitis  et  moerentibus  parochianis 
in  hujus  ecclesiae  abbatem  29  merito  vocatus  fuerit  anno 
4706 ',  tandem  plenus  dierum  pie  obdormivit  in  Domino  4710, 
50  Octobris,  aetatis  suae  75,  professionis  85,  abbatialis  dig- 
nitatis  4,jubilaei  5. 

Reverendus  admodum  Dominus  Lambertus  de  Fize  ejus  suc- 
cesser  in  sui  amoris  erga  illum  testimonium  posuit  anno 
4745.  R.    I.    P. 

30. 

Lambert  de  FIZE. 

1710-1719. 

Devise  :  <*  Omnibus  aequa  sonans.  » 

Le  30  novembre,  Lambert  de  Fize,  curé  à  Héron,  fut  élu 
abbé  par  la  voix  unanime  de  ses  confrères,  dont  voici  les 
noms  :  Lambert  Le  Ruytte,  prieur;  Thomas-Benoît  De 
Vivier,  chantre;  Gérard  de  Limbourg,  curé  de  Rechain; 
Jean  Génicot,  proviseur;  Olivier  Defize,  custos;  Henry  Du- 
pont; Nicolas-Pierre  Gilon;  Gérard-Jérôme  de  Jennet. 

Sous  cet  abbé,  furent  vêtus  et  profès  :  Pierre  Verdcour; 
Hubert  Raick;  Dieudonné  Robinet;  François  le  Bon,  admis 
le  1er  septembre  1712,  il  fit  ses  vœux  le  1er  septembre  1713, 
à  9  heures  du  matin. 

Lambert  de  Fize  reçut  la  bénédiction  du  suffragant  de 
Liège  Louis-François  Rossius  de  Liboy,  le  14  décembre 
1710;  il  mourut  le  28  juin  1719,  et  fut  enterré  dans  la  nef 
de  l'église  sous  la  pierre  sépulcrale  de  Lambert  Bronchart, 


—  204  — 

jadis  abbé  de  Saint-Gilles.  On  y  grava  les  armoiries  de  l'abbé 
de  Fize,  avec  cette  épitaphe  : 

Sepulchrum  Reverendorum  Dominorum  de  Fize. 

D.    0.    M. 
In  memoriam  trium  fratrum  hujus  ecclesiae  canonicorum, 

quorum  primus  obiit  Aegidius  aetatis  35,  professionis  47, 

mensis  Mardi  47  anno  468$. 
Renricus  prior  dignissimus  obiit  aetatis  64,  professionis  45, 

prioratus  48,  mensis  januarii  5  anno  4709. 
Reverendus  admodum  Dominus  Dominus  Lambertus  de  Fize, 

abbas  XXX**,  aetatis  65,  pastoratus  in  Héron  5,  abbatiali- 

tatis  9,  obiit  anno  4749,  mensis  junii  28,posuit  et  renovavit. 
Bene  apprecare  lector,  ut  hii  très  hic  repositi,  quos  in  unum 

sociatos  junxit  Dei  clementia,  cum  Christo  sint  in  gkrria 

et  requiescant  in  pace. 

Un  tableau  représentant  le  Christ  en  croix  avec  la 
sainte  Vierge,  saint  Jean  et  Marie-Madeleine  porte  aussi 
ses  armoiries. 

Il  a  fait  exécuter  des  réparations  à  1  église. 

Une  pierre  commémorative  avec  ses  armoiries  et  l'ins- 
cription suivante  est  conservée  dans  la  tour  de  l'église  : 

Reverendus  adm.  Dominus  Lambertus  de  Fize 
abbas  reparavit  a«  4745. 

31. 
Lambert  LE   RUITTE. 

1719-1738. 

Devise  :  «  Virtus  in  tenebris  lucet.  * 

Lambert  Le  Ruitte  fut  élu  le  7  août  1719  et  bénit  par 
Mgr  de  Rossius  de  Liboy,  le  29  du  même  mois. 

Il  était  fils  de  Lambert  Le  Ruitte  et  de  Marguerite,  fille 
de  Wynand  du  Pont  et  d'Hélène  N... 


—  205  — 

*  Cet  abbé  s'occupa  spécialement  de  restaurer  l'abbaye 
«  et  l'église,  à  laquelle  il  fit  faire  une  nouvelle  entrée, 
«  ornée  d'un  beau  portail,  au-dessus  duquel  on  voit  ses 
»  armoiries  coloriées.  Il  fit  faire  aussi  une  entrée  plus 
«  gracieuse  au  chœur  de  l'église  et  fit  meubler  entièrement 
»  le  réfectoire.  » 

Il  se  proposait  de  faire  des  réparations  plus  considé- 
rables, lorsqu'il  mourut  le  5  décembre  1738.  Sa  pierre  tom- 
bale est  conservée  dans  l'église  de  Saint-Gilles. 

D.    0.   M. 
Hicjacet  Reverendus  admodum  Dominus  Lambertus  Le  Ruitte 
guondam  prior,  7«  augustianno  4749  e  le  dus  abbas  84*'  hvjus 
monasterii,  qui  obiit  anno  47S8  menée  decembri  die  quinta, 
aetatti  79.  Requiescat  inpace.  Amen. 

32. 

Gérard-Jérôme  de  JENNET. 

1739-1754. 

Devise  :  «*  In  suavitate  robur.  » 

Gérard  de  Jennet  était  fils  de  Jacques  de  Jennet  et  d'Eli- 
sabeth, fille  de  Nicolas  Wilters,  famille  distinguée  de  Saint- 
Trond  et  de  Marie  van  den  Roye.  Mathieu  de  Jennet,  ci- 
devant  abbé  de  Saint-Gilles,  était  son  oncle. 

Il  était  prieur  de  la  maison  de  Saint-Gilles,  lorsqu'il  fut 
élu  à  l'abbatialité,  le  4  mars  1739,  et  bénit  par  M*r  Pierre- 
Louis  Jacquet,  évêque  d'Hippone,  le  19  du  même  mois. 

Il  mourut  le  15  février  1754  :  sa  tombe  subsiste  dans 
l'église  de  Saint-Gilles. 

Hicjacet  Reverendissimus  admodum  Dominus  Gerardus  H.  de 
Jennet,  hujus  monasterii  abbas  qui  obiit  die  45  februarii 
4754  aetatis  74.  Requiescat  inpace. 


-  206  — 

33. 

Hubert  DUCHATEAU. 

1754-1760. 

Hubert  Duchateau  fut  élu  abbé  en  1754;  son  élection  fut 
approuvée  par  le  chapitre  de  Saint-Lambert  le  3  juillet  de 
la  même  année. 

Sa  tombe,  conservée  dans  l'église  de  Saint-Gilles,  porte 
cette  épitaphe  : 

D.    0.    M. 
Hic  jacet  Reverendissimus  ac  amplissimus  D.  Hubertus  Du- 
chateau, alias  Tïxhon,  hujus  domus  abbas  55,  qui  obiitvige- 
sima  mensis  octobris  4760,  aetatis  suae  75.  Requiescat  in 

pace. 

34. 

Jean-Fastré  LOMBART. 

1760-1761. 

Le  14  novembre  1760,  le  chapitre  de  Saint-Lambert  con- 
firma l'élection  de  Jean-Fastré  Lombart  comme  abbé  de 
Saint-Gilles;  mais  le  nouvel  abbé  ne  jouit  pas  longtemps  de 
sa  dignité,  il  fut  emporté  par  la  mort  le  7  janvier  1761 . 

Un  fragment  de  sa  pierre  sépulcrale  fournit  ce  rensei- 
gnement : 

...  Hujus  domus  abbas  54  qui  obiit  septima  januàrii  1764. 

R.    I.    P. 

35. 

Laurent  CHANTRAINE. 

1761-1786. 

Devise  :  «*  Sapit  omnibus.  * 

Laurent  Chantraine,  fils  de  Laurent  Chantraine  et  de 
...  Latour  devint  abbé  de  Saint-Gilles  en  1761,  le  23  février  ; 


—  207  — 

le  chapitre  de  Saint-Lambert  approuva  son  élection  le  16 
mars  1761  ;  le  nouvel  abbé  fut  solennellement  inauguré  le 
30  mars  1761.  Voici  la  pièce  de  vers  qui  lui  fut  dédiée  à 
cette  occasion. 

Reverendisrimo  ac  amplissimo  Domino  D.  Laurentio  Chan- 

treine,  S.  Aegidii  Praesuli  meritissimo,  inaugurato  hac  S0 

martiï  4761. 

Chronicon. 

sIt  tIbI  faUsta  Dïes  ChantrbIne  terDIgnUs  honore 
sIt  qUoqUe  Vbra  qUïes  tIbI  paXqUe  DeCora  VIgore. 


Nectare  diffusae  jam  Vati  pan  dite  Musae, 

Pandite  Pimpleae  nunc  Helicona  Deae  : 

Ferte  secundum  omen  Chantreine  et  tollite  nomen 

Celaos  in  coelos  dulcisonante  melos  : 

Rumpite  tempra  morae,  corde  ut  gratemur  et  ore 

Chantreine,  quem  duplex  Praesulis  ornât  apex. 

Convenit  amplorum  grex  inclyta  canonicorum 

Quaerere  post  regem,  qui  imperet  huncce  gregem. 

En!  Urbs  virtutis mirandae  staos  in  acutis. 

Culminibus  cum  sit  condier  illa  nequit 

Hoc  cum  spectetur.  Ghantreine,  quiscunque  fatetur, 

Grande  decus  sedum,  mitra,  decetque  pedum. 

Nam  gravitas  vultus  splendensque  in  corpore  cultus, 

Frontes  vi  plenae,  gratia  trina  genae  ; 

Et  pudor  immensus,  pie  tas,  sapientia  sensus 

Vi  tenet  atque  capit,  lumina  cuncta  rapit, 

Ergo  laetemur,  vivatque  ex  corde  precemur 

Si  quid  deficiens,  suppléât  hocce  sequens. 

Chronodisticum  votivum. 
TU  ChantreIne  fLore  MIro  probItatIs  oDorb 

ET  PETE  REGNA  POLI  POST  BONA  FATA  SOLI. 


—  208  — 

L.  Chantraine  mourut  à  Paifve  en  Hesbaye. 
Voici  son  billet  mortuaire  : 

Anno  poet  Christum  1792,  maii  die  5lt  in  viculo  Paive  Hasba- 
nico,  extremis  sacramentis  pio  fervore  receptis,  placide  obiit 
Reverendus  Dominus  Laurentius  Chantrainb, 

Aegidianae  domus,  prope  Leodium,  trigesimus  quintus  ac 

ultimus  abbasv  etc.  Vir  profecto  bonus  et  mansuetus  corde,  qui, 

fa8tum  proterens,  non  am  bu  la  vit  in  elatione  mentis,  nec  anquam 

despexit  deprecationem  pauperis.  Cum  ab  extinctione  Goenobii 

cui  praerat,  mansionem  guam  in  districtu  nostro  constituent, 

hinc  nos  met  pacificam  ejus  animam  suffragiis  et  precibus  vestris 

ex  charitatis  offlcio  commendanius,  ut,  si  quae  iorsan  mora 

foret,  protinus  ostendat  illi  Deus  salutare  suum,  et,  super  bis 

negata,  humilibus  promissa,  Âetatis  anno  65,  abbatialis  digni- 

tatis  31. 

Pastore*  vicini. 

Le  portrait  de  l'abbé  Chantraine  est  en  possession  de 
M,le  Laurence  Piette,  habitant  à  Uccle  lez-Bruxelles;  un 
autre  portrait  se  trouvait  jadis  dans  la  famille  de  M.  l'abbé 
Houssard,  aumônier  à  Ans,  mais  il  s'est  égaré  dans  un 
déménagement  (i). 

(1)  M.  l'abbé  Houssard  nous  a  communiqué  tous  les  renseignements  con- 
cernant son  oncle,  l'ex-abbé  de  Saint-Gilles. 


~»xx« 


t.      L     * 


•  • 


V 


ANALYSE 

DU 


RECUEIL  D'ÊPITAPHËS  DES  LE  FORT 

CONSERVE  AUX  ARCHIVES  DE  L'ÉTAT,  A  LIÈGE 


Une  biographie  détaillée  des  hérauts  d'armes  Le  Fort, 
comme  introduction  à  ce  travail,  n  aurait  guère  de  raison 
d'être,  car  elle  ne  serait  pas  chose  nouvelle. 

Ces  généalogistes,  en  effet,  ont  trouvé  déjà  leur  histo- 
rien :  M.  Stanislas  Bormans,  dans  sa  Notice  sur  J.-G.  et 
J.-H.  Le  Fort  hérauts  d'armes  du  pays  de  Liège  au 
XVI Pet  au  XV IIP  siècle,  servant  de  préface  à  ses  Tables 
des  manuscrits  généalogiques  de  Le  Fort  conservés 
aux  archives  de  l'Etat,  à  Liège  (1),  les  a  déjà  fait  revivre 
devant  nous.  Nous  ne  trouverions  guère  à  glaner  après  la 
riche  moisson  de  notre  érudit  confrère  ;  nous  nous  borne- 
rons donc  à  rappeler  brièvement  les  principaux  traits  de 
leur  carrière,  en  mettant  largement  à  contribution  l'excel- 
lent mémoire  de  notre  devancier. 

Jean-Gilles  Le  Fort  naquit  à  Verviers  de  Nicolas  Le 

Fort  et  de  Jeanne  de  Wilré. 

s'    '  \ 

(1)  Voy.  Bulletin  de  V Institut  archéologique  liégeois;  t.  IV,  p.  319; 
t.  V,  p.  395;  t.  VI,  p.  131. 


—  210  — 

En  1662,  il  vint  se  fixer  à  Liège  et  demeurer  chez  son 
parent,  Bartholomô  Hannus,  qui  fut  son  maître  dans  la 
science  généalogique  et  dont  il  resta  le  collaborateur 
quand  Hannus,  en  1676,  succéda  à  Henri  van  den  Berch 
en  qualité  de  héraut  d'armes  du  pays  de  Liège  et  comté 
deLooz. 

Hannus  mort,  Le  Fort  se  trouva  tout  désigné  pour  être 
son  successeur  :  personne  n'était,  mieux  que  lui,  au  cou- 
rant de  l'histoire  des  familles  de  la  contrée,  aussi  le  prince- 
évêque  Maximiiien-Henri  de  Bavière,  par  ses  patentes  du 
1er  septembre  1682,  s'empressa-t-il  de  lui  conférer  officielle- 
ment les  fonctions  que,  depuis  six  ans  déjà,  il  aidait  son 
prédécesseur  à  remplir.  Continué  dans  sa  charge  par  les 
princes-évôques  Jean-Louis  d'Elderen  et  Joseph-Clément 
de  Bavière,  il  la  conserva  jusqu'à  sa  mort. 

L'empereur  Léopold,  par  lettres  du  12  décembre  1688, 
lavait  nommé  héraut  d'armes  impérial  dans  le  district  du 
Bas-Rhin  et  pays  circonvoisins  (i). 

(  1}  Voici,  au  reste,  la  liste  des  qualités  et  des  titres  pris  par  lui  dans  les 
attestations  qu'il  délivrait  comme  héraut  d'armes  :  -  J.  G.  Le  Fort,  escuyer, 
»  roy  d'armes  de  S.  M.  I.  et  C  et  héraut  provincial  sur  le  district  du 
»  Bas-Rhin  et  Pays  circonvoisins  et  de  S.  À.  l'évoque  et  prince  de  Liège, 
•  duc  de  Bouillon,  marquis  de  Franchlmont,  comte  de  Looz,  Hornes,  etc., 
«  généalogiste  et  armoriste  du  S.  E.  R.  etc.  » 

Son  grand  sceau  portait  ses  armoiries  :  écartelé  (d'argent)  à  cinq  Aisées 
ide  gueules)  et  (d'or)  à  trois  merlettes  (de  sable)  posées  deux  et  une,  l'écu 
sommé  de  la  couronne  emblème  de  sa  charge,  surmontée  d'un  casque  cou- 
ronné ayant  comme  cimier  un  bouc  issant  (d'argent)  accorné  et  barbé 
(d'or)  et  colleté  de  (gueules);  armoiries  posées  sur  la  double  aigle  de 
l'Empire  tenant  dans  ses  serreset  ses  becs  deux  masses  croisées  en  sautoir 
passant  derrière  l'écu.  Légende  :  *  s.  i.  m.  le  fort  •  de  •  briamont  • 

SCUT  •  S   •   Cfi   •  M   •  ADTR  (Sic)  •  RHB   •   INF    •   ET   •    S   •    CEL   -    P   •  LEOD    - 
BERO   •    ARM   •    REZ.  (sic). 

Comme  on  vient  de  le  voir,  Le  Fort  s'intitulait  écuyer;  nous  n'avons  pu 
découvrir  en  vertu  de  quel  droit  il  prenait  ce  titre.  Toutefois,  comme  il  ne 
lui  est  point  donné  dans  les  lettres  patentes  de  Maximilien-Henri  de  Ba- 


-  211  — 

Le  devoir  du  héraut  d'armes,  comme  le  dit  M.  Bormans, 
consistait  adresser  les  arbres  généalogiques  des  familles, 
au  moyen  des  documents  et  actes  authentiques,  reliefs, 
pierres  sépulcrales,  etc.,  à  certifier  l'usage  et  la  posses- 
sion des  armoiries  et  des  titres,  à  veiller  à  ce  que  les  parti- 
culiers ne  s'affublassent  point  de  titres  faux,  ni  d'armoiries 
auxquelles  ils  n'avaient  point  droit,  à  recevoir  les  preuves 
de  noblesse  de  ceux  qui  demandaient  l'entrée  de  l'état 
noble  ou  des  chapitres  nobles,  à  examiner  la  validité  de  ces 
preuves  et  à  donner  sur  celles-ci  son  avis  motivé  au  Conseil 
privé  du  prince  (1). 

vièrelui  conférant  la  charge  de  héraut  d'armes  de  la  principauté  de  Liège, 
nous  est  avis  que  Le  Fort,  à  l'instar  de  ses  confrères  les  hérauts  d'armes 
des  Pays-Bas,  le  prit  en  vertu  de  ses  fonctions  mômes. 

Sous  le  régime  espagnol,  en  effet,  le  héraut  d'armes  était  annobli  par 
sa  seule  commission,  sa  charge,  par  elle-même,  conférant  la  noblesse  Ce 
système,  sans  doute,  bien  que  Ton  soit  sans  documents  sur  la  matière, 
était  la  règle  aussi  dans  l'Empire.  Toujours  en  l'absence  de  preuves,  le 
point  de  savoir  si  cette  noblesse  donnée  par  la  charge  qui  nous  occupe 
était  purement  personnelle  et  attachée  exclusivement  aux  fonctions,  ou  si 
elle  passait  aux  descendants,  est  également  douteux. 

Comme  on  l'a  vu  aussi,  Le  Fort,  sur  son  sceau,  prenait  le  nom  et  les 
armes  de  Brialmont  (d'argent  A  cinq  fusées  de  gueules  touchant  les  bords 
de  Técu,  cimier,  une  tête  et  col  de  bouc  d'argent  au  naturel,  barbé  et  ac- 
corné  d'or  et  colleté  de  gueules;. 

M.  Bormans,  avant  nous,  s'est  demandé  sur  quelle  base  pouvait  bien 
s'appuyer  notre  roi  d'armes,  pour  agir  de  la  sorte.  *  Pendant  quatre  géné- 

•  rations,  »  dit-il,  •  il  ne  s'est  fait  aucune  alliance  entre  les  deux  familles; 
«  peut-être  Le  Fort  se  prétendait-il  issu  du  même  estoc  que  les  Hamal, 

•  Fraipont,  Scoenbeek,  Briamont,  dont  il  porte  également  le  cimier,  un 

•  bélier  issant.  » 

Pas  plus  que  notre  érudit  confrère,  nous  ne  sommes  parvenu  à  résoudre 
ce  problème;  disons  pourtant  que  l'hypothèse  émise  par  M.  Bormans, 
nous  semble  devoir  être  la  base  cherchée.  En  effet,  les  armes  de  Brial- 
mont mises  aux  premier  et  quatrième  quartiers  du  blason  et  le  bélier 
issant  pris  comme  cimier,  nous  paraissent  au  moins  l'indiquer. 

(1)  Voy.  les  Lettres  du  prince  Maxitnilicn- Henri  de  Bavière,  du 
1"  septembre  168*,  conférant  à  Le  Fort  la  charge  de  héraut  d'armes. 
(Archives  du  Conseil  privé). 


—  212  — 

Il  serait  superflu  de  parler  du  zèle,  de  l'activité  et  de 
l'honnêteté  avec  lesquels  Le  Fort  s'acquitta  de  ses  fonc- 
tions. Ses  immenses  travaux,  la  grande  et  juste  renommée 
dont  ils  jouissent  auprès  des  spécialistes  et  la  confiance 
qu'ils  leur  inspirent  en  sont  la  meilleure  garantie,  et  les 
prouvent  mieux  que  toute  dissertation. 

Jean-Gilles  Le  Fort  termina  sa  longue  et  laborieuse 
carrière  à  Liège,  le  9  février  1718,  et  reçut  la  sépulture 
dans  le  chœur  de  l'église  de  Saint-Hubert. 

Marie  de  Haling,  sa  femme,  dont  il  était  veuf  depuis  le 
17  octobre  1716,  lui  avait  donné  un  fils  et  trois  filles.  De 
ces  quatre  enfants,  deux  seulement  survécurent  à  leurs 
parents  :  son  fils  Jacques-Henri,  dont  nous  allons  parler, 
et  une  fille  qui  épousa  M.  de  Colnet. 

Jacques-Henri  Le  Fort  vit  le  jour  à  Liège,  le  27  août 
1680;  dès  son  jeune  âge  élève,  puis  collaborateur  de  son 
père,  il  fut  bientôt,  sous  pareil  maître,  en  état  de  lui  suc- 
céder un  jour  dans  ses  charges. 

Nommé  dès  l'âge  de  20  ans  (5  mai  1700),  chevalier  doré 
et  comte  du  sacré  palais  de  Latran,  puis  héraut  d'armes 
impérial  pour  le  district  du  Bas-Rhin,  il  remplaça  Jean- 
Gilles  Le  Fort  comme  héraut  d'armes  du  pays  de  Liège  et 
comté  de  Looz,  par  octroi  du  prince-èvêque  Joseph-Clément 
de  Bavière,  en  date  du  18  mars  1718. 

Continué  dans  sa  charge  par  Georges-Louis  de  Berghes 
et  par  Jean-Théodore  de  Bavière,  il  mourut  en  fonction, 
le  3  octobre  1751. 

Si  nous  en  jugeons  par  sa  correspondance  et  les  pièces 
signées  par  lui,  Jacques-Henri  Le  Fort  *  parait  s'être  moins 
»  occupé  que  son  père  de  réunir  des  documents,  «  dit  avec 
raison,  M.  Bormans.  «  Il  ne  nous  a  laissé  aucun  recueil 
»  complet  d'une  certaine  étendue,   mais  d'innombrables 


—  213  — 

-  pièces  détachées  qui  paraissent  avoir  servi  à  étayer  des 
■»  généalogies,  des  doubles  d'expédition  que,  en  vertu  de 
•  son  diplôme,  il  était  de  son  devoir  de  conserver.  » 

Il  ne  prit  pas  même  le  soin  de  continuer  les  généalogies 
faites  par  son  père  :  toutes  celles-ci  se  terminent,  au  plus 
tard,  vers  1720. 

Jacques-Henri  avait  épousé  Marie-Charlotte  de  Castil- 
lan, fille  d'un  gentilhomme  verrier;  l'enfant  unique  issu  de 
ce  mariage  mourut  à  l'âge  de  quatre  mois. 

Les  manuscrits  des  Le  Fort,  conservés  aux  archives  de 
l'Etat  à  Liège,  sont  divisés  en  quatre  parties. 

La  première,  en  vingt-cinq  volumes  grand  in-folio,  com- 
prend sept  cent  et  dix  généalogies  de  familles  nobles;  la 
deuxième,  réunion  de  pièces  probantes,  chartes  et  docu- 
ments de  toutes  sortes,  forme  une  série  de  vingt-sept  vo- 
lumes in-folio;  la  troisième,  divisée  en  vingt-neuf  volumes 
in-folio,  contient  une  multitude  de  fragments  généalogiques 
de  familles  pour  la  plupart  liégeoises,  pièces  auxquelles  la 
mort  ne  permit  pas  à  nos  hérauts  d'armes  de  donner  une 
forme  et  une  rédaction  définitives.  L'analyse  de  ces  trois 
séries  de  volumes  constitue  la  matière  des  Tables  des  ma- 
nuscrits généalogiques  de  Le  Fort  dont  nous  avons  parlé 
plus  haut. 

Trois  atlas,  contenant  des  fragments  et  des  cartes  gé- 
néalogiques, des  quartiers  et  des  pièces  probantes,  un  armo- 
riai, en  deux  volumes  in-folio,  un  volume  du  même  format 
renfermant  des  croquis  généalogiques  et  enfin  la  collection 
d'épitaphes  que  nous  allons  analyser,  sont  classés  sous  le 
nom  de  quatrième  partie  de  l'œuvre. 

En  généalogistes  consciencieux,  les  Le  Fort  attachaient 


—  214  — 

une  grande  importance  aux  épitaphes  et  considéraient 
celles-ci,  ajuste  titre,  comme  documents  généalogiques  de 
bon  aloi,  en  tant  que  preuves  des  alliances  et  des  filiations  ; 
aussi  en  réunirent-ils  une  collection  de  plusieurs  milliers, 
collection  dans  laquelle  ils  comprirent  non  seulement 
les  copies  des  monuments  funéraires  proprement  dits, 
mais  encore  celles  des  vitraux  armoriés,  des  blasons,  des 
quartiers  et  des  inscriptions  commémoratives  quelconques 
pouvant  servir  de  pièces  probantes,  qu'ils  rencontraient 
tant  dans  les  châteaux  et  les  maisons  particulières,  que 
dans  les  couvents  et  les  églises.  Toutes  ces  copies,  à  de 
rares  exceptions  près  que  nous  avons  soin  au  reste  de 
signaler  au  passage  (1),  sont  écrites  par  les  Le  Fort  eux- 
mêmes.  Un  grand  nombre  d'entre  elles  furent  intercalées 
par  leurs  auteurs  à  la  suite  des  généalogies  auxquelles  elles 
se  rapportent,  dans  la  première  partie  de  leur  travail  :  le 
reste,  comprenant  plus  de  deux  mille  feuilles  volantes  de 
toutes  grandeurs,  fut  mis  dans  des  cartons  et  constitue  le 
recueil  dont  l'analyse  fait  l'objet  du  présent  mémoire. 

Ces  feuilles  sont  aujourd'hui  classées,  réunies  en  des 
fascicules  numérotés,  comprenant  chacun,  autant  que  pos- 
sible, les  pièces  d'une  même  provenance  et  reliées  en  trois 
gros  volumes  in-folio. 

Le  premier  de  ces  tomes  comprend  les  inscriptions  rele- 
vées principalement  dans  la  ville  de  Liège,  le  deuxième 
celles  prises  dans  la  province  de  ce  nom,  le  troisième  enfin 
les  pièces  de  provenances  diverses,  tant  des  Pays-Bas  que 
des  contrées  des  Provinces-Unies  et  de  l'Empire  voisines 
du  pays  de  Liège. 

Cette  classification  géographique  n'est  toutefois  pas  ab- 
solument rigoureuse,  comme  on  le  verra  d'ailleurs  dans 

(1)  Voy.  les  signes  conventionnels  et  abréviations,  p.  218. 


—  215  — 

notre  travail  ;  il  était  impossible,  en  effet,  de  diviser  d'une 
façon  stricte  les  pièces  du  recueil,  le  recto  d'un  feuillet 
étant  consacré  parfois  à  une  inscription  rentrant  dans  le 
cadre  du  premier  volume,  quand  le  verso  en  donnait  une 
autre  ayant  rapport  avec  la  matière  du  deuxième  ou  du 
troisième. 

Les  volumes  du  Recueil  d'épilaphes  n'ayant  pas  de 
pagination,  il  nous  a  été  impossible  de  prendre  pour  base 
de  notre  travail  le  classement  des  pièces  par  ordre  alpha- 
bétique des  noms  propres  qui  s'y  trouvent  mentionnés. 

Pour  le  même  motif,  nous  n'avons  pu  les  ranger  par 
ordre  de  provenance  stricte,  car  ce  système  nous  eût  obligé 
de  renvoyer  parmi  les  documents  du  deuxième  ou  du  troi- 
sième tome  des  pièces  reliées  dans  le  premier  volume  et 
réciproquement;  dans  de  telles  conditions,  retrouver  un 
original  à  laide  de  notre  table  n'eût  pas  été  chose  facile. 
Nons  avons  donc  cru  préférable  d'analyser  les  documents 
autant  que  possible  dans  Tordre  même  où  ils  se  trouvent 
dans  cet  immense  nécrologe,  en  assignant  à  chacun  un 
numéro  de  série  unique  pour  toute  la  collection.  A  l'aide 
de  ces  numéros,  auxquels  renvoie  la  table  alphabétique  des 
noms  de  famille  qui  termine  notre  mémoire,  les  recherches 
y  seront  aisées. 

Dans  la  longue  liste  qui  va  suivre,  nous  avons  eu  soin 
de  donner  in  extenso  les  noms  et  les  prénoms  des  per- 
sonnes que  rappellent  les  inscriptions,  en  respectant  scru- 
puleusement l'orthographe  des  noms  propres.  Pour  les 
épitaphes  proprement  dites,  nous  avons  ajouté  les  dates 
des  décès  et,  le  cas  échéant,  l'âge  des  personnes  décédées. 
Quant  aux  monuments  sur  lesquels  figurent  des  quartiers 
généalogiques,  si  en  même  temps  que  les  blasons  de  ces 
quartiers  les  noms  des  familles  auxquelles  ceux-ci  appar- 
tiennent se  trouvent  mentionnés,  nous  avons  soin  de  les 


-  216  — 

transcrire  en  respectant  Tordre  dans  lequel  ils  se  trouvent 
sur  le  monument  lui-même.  Toutes  les  fois,  au  contraire, 
que  les  blasons  des  quartiers  sont  anonymes,  si  Ton  peut 
ainsi  dire,  mais  que  nos  propres  recherches  nous  ont 
permis  d'établir  d'une  manière  positive  les  noms  absents, 
nous  les  donnons  encore,  en  prenant  garde  de  les  mettre 
entre  crochets. 

En  terminant  cette  introduction,  il  nous  reste  à  dire  un 
mot  du  soin  et  de  l'exactitude  qu'apportèrent  les  Le  Fort 
dans  les  copies  des  épitaphes  et  des  inscriptions  qu'ils  nous 
ont  laissées.  Prétendre  en  juger  de  façon  absolue,  ne  serait 
guère  possible  à  l'heure  actuelle  :  la  bonne  moitié  des  mo- 
numents originaux  ayant  disparu,  d'autres,  malheureuse- 
ment en  grand  nombre  aussi,  étant  aujourd'hui  frustes. 

Disons  pourtant  que,  formant  nous-même,  depuis  plu- 
sieurs années,  une  collection  de  ce  genre  et  ayant  eu  quel- 
quefois l'occasion  de  pouvoir  comparer  des  copies  autrefois 
prises  par  les  Le  Fort  avec  les  inscriptions  des  monuments 
eux-mêmes,  nous  avons  pu  nous  convaincre  que  ces  copies, 
toujours  exactes  quant  au  texte  et  aux  blasons  qui  l'ac- 
compagnent, étaient  le  plus  souvent  reproduites  ligne  à 
ligne  (i). 

(1)  On  ne  pourrait  adresser  pareil  éloge  à  tous  ceux  qui  nous  ont  laissé 
des  recueils  analogues,  au  généalogiste  Abry  entre  autres.  Les  épitaphes 
qu'il  publie  dans  son  Recueil  héraldique  des  bourguemestres  de  la  noble 
cité  de  Liège,  par  exemple,  sont  bien  souvent  inexactes,  pleines  de  mots 
estropiés  ou  intervertis,  d'interpolations,  d'omissions  et  d'autres  péchés 
épigraphiques  du  même  genre.  C'est  au  point  que  l'on  se  demande  s'il  lisait 
très  médiocrement  les  caractères  gothiques  ou  s'il  écrivait  ses  copies  de 
mémoire.  Un  exemple  entre  cent  :  l'inscription  de  la  pierre  tombale  d'Ar- 
nould  de  Berlo  et  de  Jeanne  de  Cotereau  sa  femme,  existant  encore  dans 
la  chapelle  du  château  de  Sclessin  lez-Liége  et  dont  le  texte  en  grandes 
lettres  gothiques  est  parfaitement  bien  conservé,  n'a  qu'une  ressemblance 
bien  éloignée  avec  la  reproduction  qu'en  donne  notre  auteur.  (Voy.  ouvrage 
cité,  p.  248}. 

Que  le  lecteur  en  juge,  en  comparant  la  version  que  donne  Abry,  avec 


—  217  — 

Tout  au  plus,  quelquefois  les  Le  Fort  se  permettent-ils, 
dans  ud  travail  hâtif  sans  doute,  de  rajeunir  quelque  peu 
1  orthographe  de  certains  mots  :  trépassât  pour  trespas- 
saty  git  pour  gist,  etc.,  peccadilles  bien  légères,  si  pecca- 
dilles même  il  y  a,  faciles  à  corriger  au  passage,  qui  d'ail- 
leurs se  découvrent  d'elles-mêmes  et  ne  changent  rien  au 
sens  m  à  la  valeur  du  texte  de  l'inscription. 

Tel  est  donc  le  recueil  dont  nous  donnons  aujourd'hui 
l'analyse  à  nos  confrères  en  archéologie  et  en  histoire; 
puisse-t-il  n'être  pas  complètement  inutile  et  les  aider 
parfois  dans  leurs  recherches  et  leurs  travaux  ! 

Léon  NAVEAU. 
Bommershoven,  avril  1896. 

le  texte  pris  par  nous  sur  le  monument  lui-même  et  collationné  lettre  par 
lettre: 

Texte  cTAbry  :  -  Cy  gist  vaillant  A  illustre  Seigneur  Arnould  de  Berlo 

•  Sgr.  de  Sclessin,  Ogny,  Comte  de  Hozemont,  Haut- Voué  d'Ougraye,  qui 
«  trépassa  l'an  1538  le  25  d'Aoust,  et  noble  Dame  Marie  de  Cotriau  sa  femme 

•  qui  trépassa  Fan  1555  le  16  de  Juin.  » 

Texte  tel  qu'il  se  trouve  sur  la  tombe  à  Sclessin  :  -  Cy  gist  illustre  et 
■  vaillant  noble  home  seigneur  arnoult  de  berlo  conte  de  hosemdt  sei- 

•  gneur  de  sclassyns  ôgnie  haultvoye  dougree.  ëc  qui  trespassa.  la  XV« 
«  XXXVIII  le  xxme  de  auoust  et  *  Dame  marie  de  coutreau  son  espeuse 
«  qui  trespassa  lan  XVe  LV  le  xvi  de  jûg  :  • 

Ajoutons  que  le  blason  aux  armes  de  Berlo  qui  figure  sur  cette  tombe, 
ne  porte  pas  le  lambel  à  trois  pendants  dont  Abry  orne  l'écu  d* Arnould  de 
Berlo  en  tête  de  la  notice  qu'il  consacre  à  ce  bourgmestre,  &  l'année  de  sa 
magistrature  (1524). 

L'auteur  de  la  généalogie  de  Berlo,  parue  dans  Y  Annuaire  de  la  no- 
blesse de  Belgique,  année  1880  (Voy.  p.  78^,  n'est  pas  plus  heureux  quant  à 
la  copie  qu'il  donne  à  son  tour  de  notre  épitaphe;  qu'on  en  juge,  la  voici 
textuellement  :  «  Cy  gisent  vailbant  et  illustre  seigneur  Arnould  de  Berlo 

•  sgr  de  Sclessin,  Ogny,  comte  de  Hozemont,  hault  vowé  d'Ougraye,  qui 
-  trespassat  l'an  1538  le  20  d'aoust,  et  noble  dame  Marie  de  Coutriau,  sa 

•  feme,  qui  trespassat  l'an  1555,  le  16  de  juin.  « 

Gela  semble  une  copie  de  la  copie  d'Abry,  avec  les  mots  quelque  peu 

•  arrangés  dans  le  goût  du  XV F  siècle  »  afin  de  la  mieux  faire  goûter  par 
les  gens  difficiles.  Et  nunc  erudimini! 


SIGNES  CONVENTIONNELS  ET  ABRÉVIATIONS. 


t  =  décédé. 

Les  numéros  d'ordre  accompagnés  d'un  astérisque  indiquent 
les  épitaphes  ou  inscriptions  dont  le  texte  est  conçu  en  langue 
latine. 

Les  numéros  dordre  en  caractères  italiques  sont  destinés  à 
signaler  les  pièces  copiées  par  d'autres  que  par  l'un  des  deux 
Le  Fort. 

Les  articles  non  accompagnés  d'une  mention  spéciale,  telle 
que  :  vitrail,  blason  funéraire,  etc.,  sont  des  épitaphes  propre- 
ment dites. 

Le  terme  armoiries,  dans  l'analyse  des  pièces  du  Recueil,  est 
employé  par  opposition  au  mot  blason,  dans  le  sens  d'écusson 
timbré  d'un  heaume  surmonté  d'un  cimier. 

L'expression  armoiries  de  ces  époux  employée  dans  la  des- 
cription d'un  monument  consacré  à  la  mémoire  de  deux  con- 
joints, indique  que  les  blasons  de  ces  personnes,  accolés  ou 
non,  ne  possèdent,  conformément  à  la  règle  héraldique,  d'autre 
timbre  et  cimier  que  ceux  des  armes  du  mari  ;  toutes  les  fois, 
en  pareille  occurrence,  que  l'écu  aux  armes  de  la  femme  est 
surmonté  du  timbre  et  du  cimier  qui  lui  sont  propres,  nous 
avons  soin  de  l'indiquer. 


+H+ 


PREMIERE    PARTIE. 


LIÈGE. 

Saint-Adalbert-en-Ile. 

1.  Maroie  délie  Chachiee,  femme  de  Gilles  Panetier,  fen 
1432,  le  4  de  fenaul  mois.  —  Armoiries. 

2/  ...  de  Sclassins,  f  en  1296.  —  Effigie  d'une  dame.  Deux 
blasons. 

3.  Walrave-Hypolite-Antonette-Bernardine  d'Arberg,  t  à 
Ahin,  à  l'âge  de  1  an  et  5  jours,  le  26  août  1693.  — 
Armoiries  et  huit  quartiers  : 

Arberg  Vallangin,  Gavre,  Brion,  La  Marck; 
Renesse,  Bocholtz,  Arckel,  Hoensbroeck. 

4.  Henry  Tsgroets,  Marie  de  Corswareme,  sa  femme,  f  en 
octobre  1543,  et  leurs  trois  enfants.  —  Effigies  des  deux 
époux.  Celle  de  Henry  le  représente  armé  de  toutes 
pièces.  A  leurs  pieds,  sont  représentés  trois  petits  en- 
fants. Armoiries  :  Schroots  (de  la  branche  dite  les 
Schroots  noirs)  et  Corswarem  (l'écu  chargé  d'une  barre). 
Aux  quatre  coins  de  la  pierre,  ces  armes  se  trouvent 
répétées. 

5/  François  Cranevelt,  t  â  l'âge  de  46  ans,  le  4  novembre 
1603,  et  Cornélie  Sasbout,  sa  femme,  t  â  l'âge  de  53  ans, 


—  220  — 

le  17  avril  1603.  —  Armoiries  de  ces  époux  ;  quartiers  : 

Cranevelt,  Singlem,  Bausele,  Cabiliaas; 
Sasbout,  Heermanle,  Vandermeer,  Sonn... 

6.  Catherine  de  Swartzenberch,  fille  d'Emond  et  femme 
d'Oloph  de  Gulpen,  seigneur  de  Neufcbàteau,  f  le  17 
janvier  16&1.  —  Quatre  quartiers  : 

[Galpen,  Alsteren  de  Hamal,  Schwartzenberg,  Corswarem]. 

7\  Jean  van  Delft,  chanoine  de  Saint-Martin,  f  le  5  juin 
1613.  —  Armoiries  et  quatre  quartiers  : 

Van  Delft,  van  Etten,  van  Bemmel,  van  Ranst. 

8.  Henry  Lochon  délie  Môsée,  seigneur  de  Beasem  (Beau- 
raing-sous-Moxhe),  f  le  12  mai  1540  et  Catherine  de 
Fraipô  (Seraing  de  Fraipont),  sa  femme.  —  Effigies; 
celle  du  défunt  le  représente  armé  de  toutes  pièces. 
Quatre  quartiers  : 

[Lochon,  Lagneau,  Seraing  de  Fraipont,  La  Molier]. 

DALHEM. 

9.  Walrame  Draeck,  bailly  du  comté  de  Daelhera,  f  1b 
21  octobre  1615,  Anne  de  Viron,  sa  femme,  f  le  30 
octobre  1605,  et  Marguaritte  de  Rouveroy,  mère  d'Anne 
et  veuve  de  Robert  de  Viron,  f  le  31  octobre  1605.  — 
Armoiries  de  ces  époux  ;  quartiers  : 

Draeck,  Colebrant,  Jegher,  Outhuesden; 
Viron,  Blehen,  Rouveroy,  d'Ans. 

10.   Wynant   Ryterbach   gênant  Laer...  Stadthelder  de 
Daelhem,  f  en   octobre  MD...  LX...  (épitaphe  fia- 


—  221  — 

mande).  —Au  haut  de  cette  feuille  est  la  table  des  huit 
quartiers  suivants  : 

Rennenberg,  Schleiden,  Richenstein,  Parvys, 
Eysenburch,  Viroenberg,  Sein,  Agymont  u&d  Loen. 

LIÈGE. 
Sainte- Aldegonde. 

U\  Henri  Venius,  docteur  en  droit,  f  le  IV  des  Ides  de 

mars  (12  mars)  1574  (i). 
12*.  Louis  de  Holsée,  chanoine  et  chantre  de  Saint-Denis, 

t  le  4  mai  1398.  —  Effigie.  Deux  blasons. 

13.  Sévrin  Reno  le  Haliet,  citain  de  Liège,  f  le  7  avril 
1431  et  Ayly  de  Blarey,  sa  femme,  f  en  14... 

14.  Collar  Peronne,  bourgmestre  et  échevin  de  Liège,  f 
le  18  février  1533,  Maroie  de  Giwet,  sa  femme,  t  te  10 
septembre  1545  et  Art  de  Corswarem,  échevin  de 
Wliennale,  t  en  ...  —  Trois  effigies  :  les  hommes  sont 
représentés  non  armés.  Trois  blasons  :  deux  timbrés, 
Peronne  et  Corswarem,  et  un  non  timbré. 

15.  Jean  de  Bounam,  écuyer,  f  te  6  juin  1667,  &  l'âge  de 
84  ans.  —  Armoiries. 

16*.  Inscription  et  armoiries  d'un  vitrail  donné  par  Gérard 
de  Fléron,  ancien  bourgmestre  et  échevip  de  Liège  et 
Jeanne  de  Crisgnée,  sa  femme. 

Saint- André. 

17.  Henri  Gouverneur,  marchand  bourgeois,  f  le  21  no- 
vembre 1666  et  Anne  de  Corbion,  sa  femme,  t  te 
l"  janvier  1671.  —  Armoiries. 

(1)  Chape  au  ville,  Qui  Getta  Pontificvm  Leodiensivm,  etc.,  t.  III, 
p.  «4. 


—  222  — 

Couvent  des  Aagustins. 

18.  Gilles  de  Vivario,  1 le  l6r  juin  1626.  — -  Armoiries. 

19.  Armoiries  et  inscription  d'un  tableau,  don  d'Antho- 
nette  de  Meers,  relicte  de  feu  Lambert  à  Vivario, 
1656. 

20.  Sur  une  vitre  de  la  chambre  d'hôte  du  couvent  :  armoi- 
ries et  inscription  rappelant  Anne  de  Wihogne,  relicte 
de  Godefroid  de  Mirbicht,  seigneur  de  Haneffe  et  Don- 
ceel,  1570. 

21.  Id.  Id.  de  Henry  de  Waha  de  Baillonville,  chanoine  de 
Liège.  1619. 

22.  Gérard  van  der  Stegen  de  Bois-le-Duc,  bourgeois  de 
Liège,  f  le  6  avril  1654.  Armoiries  et  huit  quartiers. 

Collégiale  de  Saint-Barthélémy. 

23.  Conrard  baron  de  Haxhe  et  du  S.  E.  R.  seigneur  de 
Bierset,  bourgmestre  de  Liège  et  député  des  Etats,  t  le 
25  février  1690.  —  Armoiries. 

24*.  Godescalcus  de  Moreameys  prévôt  de  Liège  et  «  fon- 
»  dator  hujus  basilicae,  »  t  M.  X. 

25*.  Jean  de  Jupille,  f  le  30  mai  1364  et  Agnès,  sa  femme, 

t  en  1363. 
26*.  Nicolas  de  Warves,  chanoine  de  cette  église,  t  en  1338,. 

le  III  des  nones  de  juin.  —  Effigie.  Blason. 

27*.  Balduin...,  chanoine  de  cette  église,  t  en  1327,  le  jour 
de  saint  Brice,  confesseur.  —  Effigie.  Deux  blasons. 

28*.  Lambert  de  Poulseur,  chanoine,  f  en  1358. 

29*.  Henri  Bot  ton,  chanoine  de  cette  église,  f  le  3  juillet 
1526  et  Arnold  de  Malazes,  chanoine,  f  en  mai  1549. 


-  223  — 

Couvent  des  Frères-Mineurs. 

30.  (Jean,  seigneur)  délie  Roche  et  avoué  de  Fléron,  che- 
valier et  échevin  de  Liège,  f  le  4  mars  1419.  —  Effigie 
année  de  toutes  pièces. 

31*.  Fastré,  chevalier  délie  Wege,  t  en  juin  1266. — Blason. 

Abbaye  de  Beaurepart. 

32*.  Henri  dit  de  Dyson,  f  en  septembre  1310. 

33.   Libert,  moine...  —  Deux  blasons. 

34".  Libert  de  Corswarem,  abbé,  f  le  18  septembre  1480. 

35*.  Henri  de  Haccour  (Haccoria),  abbé,  f  le  13  juillet  1348. 

Couvent  des  Sépulcrlnes  des  Bons -Enflants. 

36.  Herman  de  Lierneux,  seigneur  de  Presles,  etc.,  t  le  20 
mars  1628.  —  Armoiries. 

Couvent  des  Capucins. 

37*.  Jean  de  Curtius,  seigneur  d'Oupeye,  etc.,  t  en  Espagne 
en  1628  et  Pétronille  de  Braaz,  sa  femme,  t  en  1603. 

—  Armoiries  de  ces  époux. 

38.  Antoine  de  Closset,  marchand  banquier,  bourgeois  de 
Liège,  t  le  11  décembre  1703.  —  Armoiries. 

39.  Inscription  d'un  vitrail  rappelant  Henry  de  Curtius, 
bourgmestre  de  Liège  en  1662. 

40.  Id.  Id.  Pierre  de  Simonis,  bourgmestre  de  Liège  en  1662. 

Couvent  des  Carmes-en-Ile. 

41.  Oude,  fille  Johan  Pouilhet  de  Hutha,  f  le  30  avril  1395. 

—  Effigie.  Deux  blasons. 

42.  Jean-Mathias  de  Wanzoulle,  seigneur  d'Agi  mont, 
Otrange,  etc.,  t  le  26  août  1684  et  Marguerite  de 
Fléron,  sa  femme,  f  le  16  octobre  1682. 


—  224  — 

43\  Gérard  de  Fléron,  f  le  6  janvier  1630  et  Marie  Libert, 
sa  femme,  t  le  9  août  1664. 

44*.  Jean  de  Méan,  f  le  6  février  1618  et  Elisabeth  Salme, 
t  le  30  novembre  1614. 

45.  Marie  de  Halle  d'Enhet  et  Elisabeth  Fisen,  f  le  12  août 
1653.  —  Un  blason  aux  armes  de  Italie. 

46*.  N.,  fils  de  Hubert  d'Awans,  t  on  juillet  1356.  —  Ar- 
moiries. 

47.  Jean  de  Saint-Martin,  carme,  évèque  de  Joppé,  t  en 
1374.  —  Deux  blasons. 

48.  Jean  de  la  Boverie,  chevalier,  haut  voué  héréditaire 
de  Liège,  Jenne  le  Panthier  (de  Seraing  dit  le  Pan  ne - 
tier),  sa  femme,  Adrien  de  la  Boverie,  leur  fils  et 
Marguerite  de  Marneffe,  sa  femme,  Marie  de  la  Bo- 
verie, fille  de  ces  derniers  et  Jean  le  Polain  de  Xbe- 
neumont,  son  mari.  —  Monument  érigé  en  1599  par 
Adrien  le  Polain,  fils  de  Jean*  susdit. 

49.  Monument  érigé  à  la  mémoire  des  nobles  familles  de 
la  Boverie,  Pollen  (Polain)  et  de  Fléron,  et  en  parti- 
culier à  celle  de  Gérard  de  Fléron,  échevin  de  Liège, 
t  le  4  janvier  1630  et  de  Marie  Libert,  sa  femme.  —  Il 
porte  ces  quartiers  : 

Fléron,  Pollen,  Notions,  Moesk  ; 

Libert,  Lens,  Fieze,  N.  ; 

Boverie,  Melun,  Panethier,  Marneff; 

Pollen,  Bonbais  Boverie,  Wathar. 

Couvent  des  Carmélites. 

50.  Antoine  de  Rougemont,  écuyer,  t  lo  12  mai  1658  et 
Anne  de  Rulant,  sa  femme. —  Armoiries  et  quartiers: 

Rougemont,  van  Dolre,  Meeuwen,  Itteren; 
Rulant,  Vercken,  Grene  de  Panetier,  Rulant. 


—  225  — 

Cathédrale. 

51*.  Guillaume  de  Moumale  (Corswarem),  tréfoncier,  t  le 
9  septembre  1441.  —  Effigie.  Quatre  quartiers  : 

[Corswarem,  Warfiisée  dit  de  Moumale; 
Argenteau,  Ghoor]. 

52*.  Jean  de  Hocsem,  tréfoncier,  f  en  octobre  1348.  — 

Effigie.  Deux  blasons. 
53*.  Gérard  d'Occen  (Chabot  d'Ochain),  tréfoncier  et  abbé 

de  Ciney,  t  le  30  janvier  1348.  —  Effigie.  Trois  blasons. 
54*.  Adam  d'Erp,  tréfoncier,  t  en  15...  et  Jean  d'Erp,  aussi 

tréfoncier,  f  le  20  décembre  1640.  —  Armoiries  et  huit 

quartiers  de  Jean  d'Erp  : 

Erp,  Bronchera,  Erp,  Takeboerch; 
Brecht,  Uden,  Hunenber,  Wijtui  (î). 

55.  Armoiries  de  Gérard  de  Noville,  chanoine  de  Saint- 
Materne. 

56.  Id.  de  Henri  Wyers,  chanoine  de  Saint-Materne. 

57*.  Id.  de  Henri  Gressenick,  chanoine  de  Sainte-Croix, 
1573  (Gerssenich). 

58*.  Henri  de  Ruischenbergh,  tréfoncier,  chanoine  de  Muns- 
ter, etc.,  f  le  15  octobre  1626,  à  l'âge  de  67  ans.  — 
Armoiries  et  huit  quartiers  : 

Ruischenbergh,  Nesselraedt,  Grien,  Spies; 
Gulpen,  Argenteau,  Wittem,  Trasigny  (2). 

59*.  Jean  d'Eynatten  de  Neuwerburch  (Neubourg),  tréfon- 
cier, f  le  6  février  1606,  et  son  neveu  Jean  baron  d'Ey- 
natten  de  Neuwerburch,  tréfoncier,  chanoine  d'Aix- 
la-Chapelle,  etc.,  seigneur  d'Etzweiler,  Lontzen,  etc. 

(1)  Voy.  Stein,  Annuaire  de  la  noblesse  de  Belgique,  1876,  p.  226. 

(2)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  chaque  ligne  sont  intervertis. 


-  286  - 

—  Armoiries  et  huit  quartiers  de  chacun  des  défunts: 

Eynatten,  Lichtenburgh,  Brandenburch,  Kruppé(i); 
Ruyscbenbergh,  Reinshem,  terein,  Oppem. 

Eynatten,  Brandenborch,  Ruischenbergh,  Grein; 
Humen,  Èsch,  Speis,  Worst. 

60*.  Charles  d'Oyenbruge  de  Duras,  tréfoncier,  t  en  1572. 

—  Huit  quartiers  : 

[Oyenbrugge,  Duras,  Pottiers,  Frésiû  ; 
Montenaken,  Rêves,  Romerswal,  Ëgmont]. 

61*.  Charles  d'Oyenbruge  de  Duras,  neveu  du  précédent.  — 
Huit  quartiers,  qui  doivent  être  lus  dans  Tordre  sui- 
vant : 

[Oyenbrugge,  Pottiers,  Montenaken,  Rommerswael; 
Guygovôn,  Kérckem,  BraftJLônbourg,  Eve]. 

62.  Planche  de  dix-sept  blasons  qui  se  «  voyaient  sur  les 
«  fenestres  à  S.  Lâittbert.  »  —  Armoiries  de  tiréfonciers 
pour  la  plupart. 

63*.  Jean  d'Elderen,  archidiacre  du  Condroz,  grand  prévôt 
de  Liège,  etc.,  t  le  3  juin  1652.  —  Ce  monument  élevé 
à  la  mémoire  du  grand  prévôt  par  les  soins  de  ses  ne- 
veux Jean-Louis  et  Guillaume-Herman  d'Elderen  était 
surmonté  de  son  buste  et  orné  de  ses  quatre  quartiers  : 
Elderen,  Horion,  Groesbeck,  Tuil. 

64*.  Philippe  van  der  Meeren,  tréfoncier  et  seigneur  de 
Wuestwezel,  t  à  l'âge  de  72  ans,  le  25  février  1584.  — 
Quartiers  : 

van  der  Meeren,  Cuyct,  van  der  Noot,  Herbeys. 

65\  Jean  Tabolet,  archidiacre  de  Hesbaye,  prévôt  de  Fosses 
et  officiai  de  Liège,  t  le  13  novembre  1658. 

(1)  Eve,  tfît  de  Crupet. 


—  227  — 

Ô6\  Robert  Tabolet,  tréfoncier,  f  le  23  juillet  16)3. 

57.  Epitaphe  collective  des  deux  précédents. 

68.  Jean  de  Henry,  tréfoncier,  doyen  puis  prévôt  de  Fosses, 
t  le  19  septembre  1562,  et  Winand  de  Marotte,  tréfon- 
cier, abbé  séculier  de  Dinant,  t  le  21  juillet  1623. 

—  Fragment  généalogique  de  la  famille  de  Stembier. 

69*.  Guillaume  de  Floyon  alias  de  Berlaymont,  tréfoncier, 
t  le  13  novembre  1530;  note  de  £e  Fort,  sur  ce  per- 
sonnage. 

70*.  Arnold  de  Bocbolt,  grand  prévôt  de  Liège,  prévôt  d'Hil- 
desheim  et  de  Tongres,  t  le  21  décembre  1631.  —  Beau 
monument  de  marbre,  orné  des  armes  et  des  huit  quar- 
tiers du  défuat  : 

Bocbolt,  Vinck,  Vlimersen,  Eyck; 
Cortembach,  Hanxeler,  Horion,  Randetraet  (Randenraedt)  (i). 

Attestation  du  Chapitre  cathédral  touchant  l'existence 
de  cette  tombe  et  la  noblesse  d'Arnold  de  Bocholtz. 
7i\  Arnold  de  Bocholt,  grand  prévôt  de  Liège,  t  â  l'âge  de 
62  ans,  1 1  mois  et  25  jours,  le  25  janvier  1568.  —  Monu- 
ment à  peu  près  le  même  que  le  précédent.  Quartiers  : 

Bocholt,  Horick,  Ghoer,  Brede; 
Meerwyck,  Donck,  Kessel,  Pyck  (t). 

7F.  Godefroid  de  Bocholt,  grand  doyen  de  Liège  et  prévôt 
de  Saint-Jean,  t  â  l'âge  de  74  ans,  le  29  août  1609.  — 
Armoiries  et  quartiers  : 

Bocholt,  Busfeit,  Weyn,  Horrick; 
Dript,  Ranwick,  Boixmeer,  Opploe  (3). 

(1)  Voy.  Fahn,  Die  Dyna$Un,  Freiherrn  und  Orafen  von  BocholtM, 
4«  part ,  tabl.  10,  p.  95. 

(1)  Voy.  Fahn,  op.  cit.,  tabl.  Il,  p.  97. 
(3)  Voy.  Fahn,  op.  cit.,  Ut)).  9,  p.  94. 


—.228  — 

73*.  Antoine  de  Douverin,  tréfoncier,  t  en  1555,  le  7  mai.  — 
Quartiers  : 

[Douverin,  Aveluz,  van  Couwenbergh,  van  der  Sraeten.] 

74\  Barthold  baron  de  Wansoulle,  grand  prévôt  de  la  ca- 
thédrale, archidiacre  de  Liège,  abbé  d'Amay,  seigneur 
de  Thys,  Otrange,  Beaufraipont,  t  à  l'âge  de  84  ans,  le 
29  mars  1748.  (Cette  pièce  n'est  pas  Tépitaphe  de  ce  tré- 
foncier, que  donnent  Ophoven  et  de  Theux). 

Sainte-Catherine. 

75.  Guilheauine  Godefroid,  échevin  de  Liège  et  Jebenne  de 
Hazeur,  sa  femme,  t  en  1557.  —  Armoiries.  Note  de 
Le  Fort  sur  les  ascendants  de  ces  époux. 

Chapelle-des-Clercs. 

76.  Marsille  de  Freloux,  t  le  24  avril  1444. 

77.  Jean  de  Galle,  clerc,  t  le  8  juillet  1361. 

78.  Gilles  de  Remexhe,  écuyer,  t  le  2  septembre  1402  et 
Maroie,  sa  femme,  t  le  16  août  1410.  —  Blason. 

Couvent  des  Chartreux. 

79.  Marguaritte  de  Falconpier,  t  le  19  août  1507  et  ses  deux 
maris  :  Barthélemi  Heeiczoen,  bourgeois  de  Liège,  t  le 
3  avril  1499  (?)  et  Raes  de  Chockier,  bourgeois  de  Liège, 
t  en  15...  —  Effigies.  Blasons. 

80*.  Catherine  de  Flémalle,  bienfaitrice  de  cette  église,  t  le 

25  juillet  1419. 
81*.  Arnould  de  Homes,  LXXVIII6  évoque  de  Liège,  t  le 

8  mars  1389.  —  Quatre  quartiers. 

Hornes,  Looz,  Clôves,  Brabant. 

82*.  Helmic  de  Moylant,  tréfoncier  de  Liège  et  prévôt  de 
Saint-Barthélémy,  t  le  3juillet  1370. 


—  229  — 

83".  Jean  Simonis  alias  Rosseal,  chanoine  de  Saint-Barthé- 
lémy, f  le  30  novembre  1449.  —  Deux  blasons. 

Saint-Christophe. 

84*.  Isabelle  d'Awans,  f  le  4  octobre  1674.  —  Armoiries  et 
huit  quartiers  : 

Dawans,  Saucy,  Résimont,  Willemar; 
Wonckel,  Remicket,  Gulpen,  Donseel. 

85.  Marie,  fille  de  Weris  de  Cor  chevalier  jadit  femme  à 
Lowis  de  Sain  Martin  escuier,  f  le  18  avril  1432.  — 
Deux  blasons  aux  armes  de  Coir. 

86.  Jenne  de  Yaulx,  dernière  de  sa  maison,  veuve  de  Jean 
de  la  Bawette,  t  le  2  mai  1629.  —  Armoiries  et  huit 
quartiers  qui  doivent  être  lus  comme  suit  : 

Vaulx,  Berlaymont,  Fumai,  Ursel; 
Pottiers,  Clochier,  Warisoulx,  Holoigne. 

87.  Charles  de  la  Bawette,  seigneur  à  Assurville,  t  le  20 
janvier  1630.  —  Armoiries  et  quartiers  : 

La  Bawette,  Hofstadte,  Vaulx,  Tenremonde; 
Vaulx,  Fumai,  Pottiers,  Warisoulx. 

88.  Jean  de  la  Bawette,  seigneur  d'Oley  et  Grantaxhe,  f  le 
26  janvier  1633  et  Marie  de  Heyenhoven,  sa  femme, 
t  le  7  mai  1653.  —  Armoiries  et  quartiers  : 

La  Bawette,  Vaulx,  Vaulx,  Pottier; 
Heyenhoven,  Warisoulx,  Horion,  Amstenraedt. 

89.  Isabeau  de  Lambiermont,  t  le  6  septembre  1363.  — 
Deux  blasons. 

90.  Catherine,  fille  naturelle  de  feu  noble  vaillant  et  hono- 
rable Messire  Guilhame  de  la  Marck,  t  lo  14  juillet 
1550.  —  Armoiries. 


—  230  — 

91.  Huber  de  Mohin,  dit  de  Vaulx,  t  1b  26  octobre  1557  et 
Bone,  fille  de  Messire  Robert  de  la  Marck.  —  Armoiries 
de  ces  époux  et  huit  quartiers  de  Hubert  de  Moutrin  : 

[Mouhin,  Moreal  de  Clermont,  Boileau,  le  Berwier; 
Laddoens,  Hamal  (?),  Ryckel,  Ha  m  al]. 

(Souvent  des  Réoollets. 

92.  Jean  de  St relie,  voué  de  Streel,  plusieurs  fois  bourg- 
mestre de  Liège,  t  le  21  février  1593  et  Agnès  de  Brai- 
bant,  sa  femme,  t  le  7  février  1586.  — -  Armoiries  et 
quatre  quartiers  : 

[Streel,  Pottiers;  Brabant,  Neuville]. 

93.  Jean  de  Streel  le,  voué  de  Streel,  seigneur  des  fiefs 
de  Roloux  et  échevin  de  Liège,  f  le  ...  février  1618  et 
Guilleame  de  Junccis,  sa  compagne,  f  le  24  novembre 
1635.  —  Ëou  parti  aux  armes  de  Streel  et  de  Junccis. 

94.  Marie-Thérèse  de  Hoensbroeck,  chanoinesse  de  Ni- 
velles,  f  le  14  novembre  1647,  à  l'âge  de  17  ans.  — 
Quartiers  : 

Hoensbroeck,  Mérode,  Bocholt,  Wittenhorst; 
Harff,  Plettemberg,  Ghimenich,  Haesfelt. 

95.  Colin  de  Neufforge,  fils  de  Corbeau,  tous  deux  jadis 
mayeurs  d'Awihie  (Aywaille),  f  le  9  septembre  15...  — 
Armoiries. 

96.  Jacques  Suys,  seigneur  de  Nederae  (Nederveen),  maître 

d'hôtel  de  S.  A.  —  Le  monument  érigé  en  1599  par 

Géorgie  de  Linden,  sa  femme,  porte  les  armoiries  de  ces 

époux. 

Couvent  des  Carmes. 

97.  Jacquemin  de  Cheval,  commissaire  de  la  cité,  f  le  17 
février  1439  et  [sabea,  sa  femme,  t  1b  18  de  fénal  1438. 
—  Deux  blasons. 


—  231  — 

Couvent  des  CfroiBlers. 

98.  Ide  (TAtin,  femme  à  jadis  Liber  Dwihon,  dit  de  Quar- 
tier, f  le  17  août  1440  et  Libert,  son  mari,  f  le  5  oc- 
tobre 1465.  —  Effigies.  Quatre  quartiers. 

Sainte-Claire. 

99\  Pierre  Rossius  de  Liboy,  seigneur  de  Liboy,  Jemeppe, 
Chavannes,  Hargimont  et  Marie  MassillondeNyvelle, 
sa  femme.  1655.  —  Armoiries  de  ces  époux. 

100.  Jean  Fabricius,  jurisconsulte,  assesseur  de  l'Offlcial, 
f  le  8  mai  1629,  Jeanne  de  Roumael,  sa  première 
femme,  f  le  20  mai  1602  et  Helkenne  van  den  Roye, 
Femme,  f  le  29  juin  1643.  —  Armoiries. 

101.  Erasme  de  Marteaux,  chevalier,  colonel  d'infanterie 
an  service  du  duc  de  Hanovre  et  gouverneur  de 
Hamelen,  t  le  13  avril  1701.  —  Armoiries  surmontées 
d'une  couronne  à  neuf  perles;  quatre  quartiers  : 

Marteau»  Fermine,  Paheau,  My. 

102*.  François  Paludanus,  f  le  21  septembre  1649,  Ode 
de  Méan,  sa  femme,  t  le  13 ...  1647  et  Jean  Paludanus, 
capitaine,  leur  fils,  f  à  la  guerre,  le  30  mai  1638.  — 
Deux  blasons  aux  armes  de  Paludanus  et  de  Méan. 

103.  Dirick  de  Saive,  prélocuteur,  t  le  23  octobre  1636  et 
Mechtelde  deTrixhe,  sa  femme,  f  le  22  mai  1641. 
—  Armoiries  de  ces  époux. 

104.  Robert  de  Crassier,  receveur  de  la  cathédrale  de 
Liège  M  de  la  principauté  de  Stavelot,  etc.,  t  le 
4  juillet  1679  et  Anne  de  Zutman,  sa  femme,  t  le 
10  février  1687.  —  Armoiries  de  ces  conjoints. 

105.  Gérard  de  Nouille,  échevin  de  Liège,  t  le  21  juillet 
1653,  Marte  de  Ruslet,  sa  femme,  f  le  25  juillet  1626 


—  232  - 

et  Marie  de  Nouille,  leur  fille,  t  le  8  octobre  1660.  — 
Armoiries  :  Nouille  et  Ruslet. 

106.  Servais  d'Oumal,  f  le  11  juin  1602  et  Jehenne  Mar- 
celys,  sa  femme,  f  le  29  décembre  1613.  —  Deux  bla- 
sons aux  armes  d'Oumal  et  de  Marcelys. 

107*.  Charles  de  Méan,  seigneur  d'Atrin,  conseiller  ordi- 
naire, etc.,  t  le  6  avril  1674  et  Jeanne  van  der  Hej- 
den  de  Blisia,  sa  femme,  f  le  17  décembre  1672.  — 
Armoiries  et  quartiers  : 

[Méan,  Ghérinx,  Van  der  Heyden,  Counotte]. 

108*.  Jean  de  Méan,  seigneur  de  Nandrin,  conseiller  ordi- 
naire, membre  de  l'Etat-Noble,  etc.,  f  le  24  juillet 
1639  et  Pétronille  Counotte,  son  épouse,  f  le  29  sep- 
tembre 1621.  —  Armoiries  de  ces  époux. 

109*.  Pierre  baron  de  Méan,  seigneur  d'Atrin,  Cornesse, 
Drolenvaux,  voué  de  Xhos,  conseiller  ordinaire,  etc., 
t  le  19  octobre  1703  et  son  épouse,  Catherine  de  Ho- 
deige,  f  le  1er  octobre  1693.  —  Armoiries  de  ces  con- 
joints surmontées  d'une  couronne  à  treize  perles. 

1 10*.  Guillaume  Blisia  (van  der  Heyden),  jurisconsulte,  con- 
seiller ordinaire,  etc.,  f  le  20  août  1632  et  sa  femme, 
Anne  Counotte,  f  le  3  juin  1631.  —  Armoiries  de  ces 
époux. 

111.  Antoine  Clercx  dit  de  Beringhen,  bailly  d'Oreye,  etc., 
t  le  22  février  1624  et  Catherine  Spirinck,  sa  femme, 
f  le  16  septembre  1646.  —  Armoiries  de  ces  époux. 

Couvent  des  Clarisses-en-Ile. 

112*.  Henry  de  Berlo,  f  le  10  mai  1610  et  Jeanne  d'Oyen- 
brugge  de  Duras,  dame  de  Graesen,  sa  femme,  t  Ie 
11  août  1636.  —  Armoiries  de  ces  conjoints. 


—  233  — 

1 13*.  Ide  de  Cheratte,  femme  de  Bertrand  de  Goér  de  Hervé, 
seigneur  de  Forêt,  t  le  11  août  1698.  —  Armoiries 
de  ces  époux,  quartiers  : 

Goer  de  Hervé,  Geusenge,  Cheratte,  Cockin. 

114*.  Catherine  Woot  de  Triexhe,  t  le  10  juillet  1634  et 
Gilles  de  Soy,  licentié  en  droit  et  échevin  de  Liège, 
son  mari,  t  le  23  juin  1644.  —  Armoiries  de  ces 
époux. 

Couvent  des  Conceptionistes  d'Ameroœur. 

115.  Vitrail  aux  armes  d'Arnold  de  Butbacb,  jadis  deux 
fois  bourgmestre  de  Liège  et  de  Sophie  Stevart,  sa 
compagne,  1664. 

Couvent  de  Cornillon. 

116.  Vitrail  aux  armes  de  «  Jehan  de  Rasier,  chevalier  et 
«  archier  de  l'empereur  Charles  Quinte,  1547.  » 

Couvent  des  Croisiers. 

117.  Robert  de  Waha  dit  de  Baillonville,  «  misérablement 
»  occis  «  le  7  juillet  1644,  à  l'âge  de  19  ans.  —  Ar- 
moiries et  quartiers  : 

Waha,  Fénale,  Brabant,  Sanseille; 
Draeck,  Viron,  Jegher,  Rouveroit. 

118.  André  le  Berwier,  commissaire  de  la  cité,  t  le  4  juil- 
let 1439  et  Francheus  de  Bierses,  sa  femme,  t  le 
23  février  1447.  —  Effigies.  Trois  blasons. 

1 19.  Blason  funéraire  aux  armes  de  Walther  Hodeige,  t 
le  22  août  1603  et  d'Ide  Talpas,  sa  femme,  t  le  der- 
nier jour  de  février  1614. 


-  234  — 

120.  Martin  d'ïnbrouck,  souverain  bailly  d'Àvroy,  capitaine 
de  chevaux  légers  au  service  d'Espagne,  f  le  29  avril 
1593,  mari  de  Mabyle  de  Strelle.  —  Effigie  d'un  homme 
revêtu  de  son  armure.  Armoiries,  quartiers  : 

[Intbrouck,  N.9  Streel,  Brabantj. 

121.  Vitrail  aux  armes  d'Eve  dlsenbourg,  1536.  —  Quatre 
quartiers. 

122*.  Everard  comte  de  la  Marck  et  d'Arenberg,  seigneur 
de  Mirwart,  Neufchâteau  en  Ardennes,  voué  de  Hes- 
baye  et  de  Saint-Hubert,  t  en  ...  et  Marguerite,  née 
comtesse  de  Hornes,  son  épouse,  t  en  1522.  —  Effigies. 
Armoiries,  quatre  blasons  : 

Homes,  la  Marck,  la  Marck,  Hornes. 

123.  Huwar  Huveneal,  f  le  ...  14...,  Gertrude  délie  Barde, 
sa  femme  et  Jeune  Huveneal,  leur  fille.  —  Effigies. 
Quatre  blasons. 

Collégiale  de  Sainte-Croix. 

124.  Vitrail  aux  armes  de  Tilman  de  Hemricourt,  chanoine 
de  Sainte-Croix,  1546. 

125.  Id.  Id.  de  Renier  Jamar,  chanoine  de  Sainte-Croix. 

126.  Id.  Id.  de  la  famille  Lambrecht. 

127.  id.  Id.  *  de  Jacque  Mouwet,  chanoine  de  Sainte- 
»  Croix,  protonotaire  apostolique,  1686.  » 

—     Id.  de  Hubert  Bekanus,  chapelain  de  Sainte-Croix, 

1602. 
128*.   Robert,  archidiacre  de  Liège,  t  le  VI  des  ides  de 

marsMCC... 
129.    Jérôme  de  Borsut,  docteur  en  médecine  et  chanoine 

de  Sainte-Croix,  t  le  9  avril  1607  et  Marie  de  Borsut, 

sa  sœur,  épouse  de  Toussaint  Prosset,  t  le  2  février 

1613.  —  Armoiries. 


—  235  — 

130.  Ljnar  le  Berwir,  citain  de  Liège,  t  le  11  mars  1425, 
Maroie  de  Vienne,  sa  femme,  t  le  3  octobre  1427  et 
Maroie,  leur  fille,  t  en  ...  —  Deux  blasons. 

131*.  Jean  Esemap,  chanoine  de  Sainte-Croix,  t  en  1399,  le 
26  de...  —  Blason. 

192.  Guillaume  van  der  Meeren,  seigneur  de  Savelhem  et 
Westwezelle,  f  le  2  mai  1645.  —  Monument  érigé  en 
sa  mémoire  par  Jeanne  Ulens,  sa  femme  et  Marie 
Anne,  leur  fille.  —  Quartiers  : 

van  der  Meeren,  Nassau,  van  der  Noot,  Hazften; 
yan  der  Noot,  Locquenghien,  Nassau,  Nieuvengove. 

133.  Vitrail  orné  de  deux  blasons. 

134.  Jean  de  Fexhe,  merchenier,  t  le  12  mai  1416,  Aelis 
Branche,  sa  femme,  f  le  17  février  1417  et  Abraham, 
leur  fils.  —  Effigies  ;  celle  de  Jean  le  représente  non 
armé.  Deux  blasons. 

135.  Marie  de  Loer,  dame  de  Lymay  (Lummen)  et  de  Neuf- 
château,  avoueresse  de  Hesbaye,  femme  à  Monsei- 
gneur Everard  de  la  Marck,  t  le  25  septembre  1400. 

136*.  Philippe  Bruni,  t  le  17  septembre  1361. 
13T.  Henri  d'Orjo,  chanoine  de  Sainte-Croix,  f  en  1609.  — 
Quartiers  : 

Orjo,  Fizen,  (Kerpentier),  Lonchamps. 

138*.  Gilles  de  Cornu,  chanoine  et  chantre  de  Sainte-Croix, 

f  le  2  avril  1443. 
139\  Gilles  Corbelly  de  Hognoul,  chanoine  de  Sainte-Croix, 

fie  10  mars  1448. 
140\  Antoine  Berwier,  chanoine  de  Sainte-Croix,  f  le  29 

octobre  1400. 
14V .  Gilles  de  Simonis,  tréfoncier,  prévôt  de  Sainte-Croix, 

officiai  de  Liège,  seigneur  de  Bétho,  etc.,  fie  27  février 

1667. 


—  236  — 

142*.  Louis,  chanoine  de  Sainte-Croix,  t  en  1284,  le  xi  des 
kalendes  de  novembre. 

143\  Gilles  de  Wihogne,  doyen  de  Sainte-Croix,  t  en  1290, 
le  lendemain  de  la  fête  de  sainte  Agathe. 

144\  Gérard  Militis  (Chevalier  dit  Militis),  doyen  de  Sainte- 
Croix,  bachelier  de  l'Université  de  Paris,  f  le  8  dé- 
cembre 1541  et  Jean  Militis,  son  père,  f  le  22  février 
1522.  (Une  note  tgoute  «  il  est  à  remarquer  que  ce 
*  doyen  fut  enseveli  dans  la  cathédrale.  <*  Voir  à 
propos  de  cette  note  et  du  tréfoncier  Gérard  Militis 
enterré  dans  la  cathédrale  :  J.  de  Theux,  le  Chapitre 
de  Saint- Lambert  à  Liège,  t.  III,  pp.  57  et  58.  Nous 
est  avis  pourtant  que  cet  auteur  se  trompe  et  que  les 
deux  Gérard  Militis,  tous  deux  fils  d'un  père  nommé 
Jean,  sont  une  seule  et  même  personne,  en  la  mémoire 
de  laquelle  deux  monuments  furent  érigés  simulta- 
nément et  peut-être  par  elle-même). 

Collégiale  de  Saint-Denis. 

145.  Vitrail  aux  armes  d'Arnold  de  Soumagne,  prévôt  de 
la  collégiale  des  Saints-Apôtres  à  Cologne  et  cha- 
noine de  Saint-Denis.  1629. 

146.  Id.  de  Nicolas  Lampson,  protonotaire  apostolique, 
doyen  de  Saint-Denis,  conseiller  de  Son  Altesse. 

147.  Id.  d'Arnold  Jalhea,  chanoine  de  Saint-Denis.  1617. 
148*.   Inscription  d'un  tableau  donné  par  Rener  de  Macours 

(Macors)  (i)  en  1662.  —  Quartiers  : 

De  Macour,  Vinc,  Nyss,  van  Itter. 

149*.  Id.  par  Madeleine  Meys,  femme  de  Rener  de  Macours, 
en  1662.  —  Quartiers  : 

Meys,  Schutz,  la  Saulx,  Germeau. 

(1)  Voy.  Stbi  n  t  A  nnuairede  la  noblesse  de  Belgique,  1816,  p.  2  U,  deg.II. 


—  237  — 

150*.  Pierre  de  Momalle,  chanoine  de  Saint-Denis,  curé 
de  Tihange,  t  le  15  mai  1439.  —  Effigie.  Deux  bla- 
sons. 
151.  Charles-Nicolas  de  Neufforge,  seigneur  de  Fizenne, 
Warge,  Chefsonfosse,  etc.,  t  à  rage  de  20  ans,  le  12 
octobre  1643. 
152*.  Winand  de  Malmedi,  doyen  de  Saint-Denis,  fie  xvi 
des  kalendes  de  mai  1294. 

153*.  Thierry  de  Resteys,  chanoine  de  Saint-Denis  et  de 
Visé,  fie  15  juin  1341. 

154.    Linard  de  Geere,  t  en  juillet  1351. 

155*.  Béatrix,  femme  de  Jean  de  Lardier,  échevin  de  Liège, 
t  le  lendemain  de  la  fête  de  saint  Thomas,  apôtre, 
en  1292.  —  Effigie.  Deux  blasons  :  Lardier,  Awans. 

156*.  Gilles  de  Lardier,  chanoine  de  Saint-Denis  (fils  de  la 
précédente),  t  le  17  novembre  1321.  —  Effigie.  Deux 
blasons  :  [Lardier  et  Awans]. 

157*.  Pierre  de  Molhein,  chanoine  de  Saint-Denis,  t  le 
jour  des  nones  d'avril  en  1296.  —  Effigie. 

158*.  Jean  de  Hemricourt,  chanoine  de  Saint-Denis,  f  le 
5  février  MCCC...  —  Effigie. 

159".  Gérard  de  Lardier,  diacre  et  chanoine  de  Saint- 
Denis,  f  le  31  mars  1374.  —  Effigie.  Deux  blasons. 

160*.  Baudouin  de  Rossut,  archidiacre  de  Liège  et  prévôt 
de  Mari  innés  (sic),  t  le  III  des  ides  de  septembre  1370. 
—  Effigie. 

161*.  Lambert  dit  de  Florzeez,  docteur  ôs-décrets,  doyen 
de  Saint-Denis,  f  le  6  mars  1401.  —  Effigie. 

162*.  Libert  de  Langdries,  chanoine  de  Saint-Denis,  f  en 
mars  1349.  —  Effigie.  Blasons  frustes. 

163'.  Gauthier  de  Lardier,  chanoine  de  Saint-Denis,  t  le 
2  mai  1351.  —  Effigie.  Deux  blasons  frustes. 


—  238  — 

164*.  Jean  de  Lardier,  chanoine  de  Saint-Denis,  f  le  vu 
des  kalendes  d'avril  1316.  —  Effigie.  Deux  blasons. 

Couvent  des  Dominicains. 

165.  Jean  Roseaus  (Roseal),  échevin  de  Liège,  t  te  30  mai 
1406,  Aylid,  sa  femme  et  Cloes,  tréfoncier  de  Liège, 
leur  flls,  f  le  4  février  1410.  —  Blason. 

166.  Ernest-Ferdinand  de  Perez,  gentilhomme  de  S.  A.  S. 
Ferdinand  de  Bavière,  f  le  22  octobre  1631,  Catherine 
de  Perez,  sa  sœur,  t  le  13  juin  1661  et  Catherine- 
Eléonore  Perez  de  Barron,  dame  de  Loenhout,  etc., 
leur  cousine  germaine,  t  1©  17  novembre  1672.  — 
Armoiries  surmontées  d'une  couronne.  Quartiers  : 

Perez,  Lopez,  Sigura,  Beirenout; 
Barron,  Gamnego,  Arbieto,  Aqainaga. 

167.  Hubin  de  Hosden,  bailli  de  Moha  et  maréchal  de 
Meeffe,  t  en  1432.  —  Effigie.  Blason. 

168.  Giel  de  Lonchin,  seigneur  de  Herck,  f  le  27  août 
1557  et  Barbe  de  Cors wa rem,  sa  femme,  f  en  no- 
vembre 1575. 

169.  Gérard  de  Viron,  seigneur  de  Boaffu  et  Tahier,  éche- 
vin de  Liège,  f  en  1523  et  Jeanne  de  Verlaine,  sa 
femme  (i). 

170.  Anne  van  der  Noot,  veuve  de  Louis  de  Schore,  che- 
valier, président  des  Conseils  d'état  et  privé  des  Pays- 
Bas,  f  le  31  mai  1590  et  Françoise  de  Schore,  sa  fille, 
t  le  22  juillet  1590.  —  Blason  parti  aux  armes  de 
Schore  et  de  van  der'Noot 

Ce  monument  est  orné  des  blasons  suivants  :  1°  au 
haut  de  l'épitaphe  : 

Watermale,  Halfhuys,  van  Pede,  Wietfliet. 

(1)  Cette  épitaphe  ne  porte  pas  la  mention  du  lieu  où  elle  se  trouve. 


—  239  — 

Et  2°  aux  côtés  de  l'inscription  : 
Edle  van  der  Haivermylen,  Gruyter,  Daera,  Cock. 

171 .  Table  des  huit  quartiers  suivants  : 

Lynden,  Bronckhorst,  Elderen,  Amstel. 
Ingeniealant,  Lynden,  Wees,  Roucke. 

Ces  quartiers  sont  ceux  de  Thierry  de  Lynden,  vi- 
comte de  Dormael,  seigneur  d'Opdorraael,  capitaine 
de  chevaux  légers  au  service  d'Espagne,  t  à  Pjris 
en  1590  et  enterré  dans  l'église  des  Dominicains,  à 

Liège. 

Saint-Etienne. 

172.  Isabeal,  fille  de  Rasse  de  Haccur,  chevalier,  femme 
de  Johan,  voué  de  Liers,  t  en  1393.  —  Deux  blasons. 

173.  Table  des  huit  quartiers  suivants  : 

La  Tour  d'Auvergne,  Nassau,  Bergh,  Ravenel  ; 
Montmorency,  Bourbon,  Nassau,  Renty. 

Ils  appartiennent  à  Emmanuel-Théodose  de  la  Tour 
d'Auvergne,  duc  d'Albret,  tréfoncier  et  grand  pré- 
vôt de  Liège,  abbé  de  Cluny,  cardinal  et  doyen  du 
Sacré  Collège,  plus  connu  sous  le  nom  de  cardinal  de 
Bouillon. 

174.  Lambert  de  Cheval,  mambour  de  la  cité,  t  le  20  no- 
vembre 1534  et  Marie  de  Gihoul,  sa  femme,  t  en  15... 
—  Effigies.  Deux  blasons. 

175*.  Inscription  armoriée  rappelant  Emmanuel-Théodose 
de  la  Tour  d'Auvergne,  prince  du  S.  E.  R.  cardinal 
de  Bouillon,  grand  prévôt  de  Liège,  etc.,  collateur  de 
l'église. 

176.  Joans  de  Huquaing,  bourgeois  de  Liège,  t  en  137...  et 
Maroie,  sa  femme.  —  Effigies,  celle  de  Jean  le  montre 
armé  de  toutes  pièces.  Blason. 


—  240  — 

Abbaye  de  Saint-Gilles. 

177*.  Raskin  de  Sclecinia,  chanoine  de  Saint-Gilles,  t  le 
8  septembre  1429  et  Agnès  de  Schlechiens,  sa  mère, 
f  en  14...  —  Effigies.  Deux  blasons. 

178.  Warnier  de  Wartaing,  abbé  de  Saint-Gilles,  t  le 
23  septembre  1386  et  Warnier  de  Vartaing  (sic),  son 
père,  -fiel  mai  1389.  —  Effigies.  Blason. 

179*.  Baudouin  de  Hanèche,  abbé  de  Saint-Gilles,  f  le  jour 
de  la  fête  de  saint  Callixte  1352  et  Hawis,  femme  de 
Jehan  de  Hanèche,  chevalier,  sa  mère,  t  en  1342. 

Hôpital  de  Bavière. 

180.  Jean  Paul,  t  le  29  septembre  1656  et  Catherine  d'Aux- 

brebis,  sa  compagne,  t  le  10  juin  1661. 
18Ï.  Arnold  de  Corswarem,  f  le  30  septembre  1640  et 

Mech tilde  de  Liverloz,  sa  femme,  t  le  13  mars  1663. 

Saint-Hubert. 

182.  André  de  Hacur,  t  le  5  février  1430  et  Maroie  de  Hou- 
tens,  sa  femme,  t  en  avril  1418.  —  Effigies.  Blasons 
aux  armes  de  ces  époux. 

183*.  Inscription  armoriée  rappelant  Jean  Chapeauville, 
tréfoncier,  archidiacre  de  Famenne,  prévôt  de  Saint- 
Pierre. 

184.  Id.  pour  Jean  Pirard,  tenant  et  capitaine  de  cette  pa- 
roisse. 

Abbaye  de  Saint- Jacques. 

185.  Jean,  fils  de  feu  Unery  de  Momalle  et  de  Aely  de  Lem- 
bor,  premier  recteur  de  cette  chapelle  «  du  Parvy  », 
f  le  2  décembre  1409;  Aely,  fille  de  jadit  grant  Johan 
et  de  Maget  de  Lembor,  f  la  nuit  de  saint  Martin  en 
1385.  —  Effigies. 


—  241  — 

186.  Maget,  feme  jadit  grant  Johan  de  Lembor,  t  le  10 
de  résail  1349  et  grant  Johan  de  Lembor,  t  le  29 
août  1334.  —  Effigies,  celle  de  Jean  le  représente 
non  armé. 

187*.  Jolies  de  Hez  (note  que  c'est  Hez  ou  Hex)  (î),  écuyer, 
t  le  9  janvier  1336  et  Catherine,  sa  femme,  t  le  20 
juin  1341.  —  Effigies.  L'homme  est  représenté  armé 
de  toutes  pièces. 

188*.  Englebert  de  la  Marck,  seigneur  de  Loverval,  Vo- 
gelsanck  et  Walhem,  reconstructeur  du  chœur  de 
l'église  de  Saint-Jacques,  f  le  vin  des  ides  de  mai 
1422.  —  Effigie  armée  de  toutes  pièces.  Quartiers  : 
[La  Marck,  Arenberg,  Looz,  Limbourg]. 

189*.  Charles  de  la  Rivière,  chevalier,  seigneur  de  Heers, 
Hermalle,  Horppale  (Horpmael),  t  en  1409.  —  Effigie 
armée  de  toutes  pièces.  Quartiers  : 

[Rivière,  Heers,  Uaccourt,  Brabant]. 

Saint-Jean-Baptiste. 

Î90\  Jean  de  Haling  et  Beatrix  Lupus,  sa  femme,  François- 
Edmond  de  Haling  et  Marie  de  Sélys,  sa  femme  et 
Michel  de  Haling,  chanoine  de  Saint-Paul,  curé  de 
Saint-Jean-Baptiste,  t  le  23  février  1716. 

191*.  François  de  Hinnisdael,  seigneur  de  Monstreuil,  en- 
terré le  7  mars  1675  et  Catherine  Dorothée  de  Beeck- 
man,  sa  femme,  enterrée  le  22  mars  1686. 

192*.  Melchior  de  Hinnisdael,  écuyer,  commissaire  déciseur 
de  Maestricht  et  échevin  de  Liège,  t  le  1er  juin  1623 
et  Jeanne  de  Meers,  sa  femme,  t  le  25  juillet  1634.  — 
Armoiries  de  ces  époux,  quartiers  : 

Hinnisdael,  Hulst,  Meers,  Brabant. 

(1)  Note  de  Lb  Fort. 


—  242  — 

193.  Vitrail  aux  armes  de  la  famille  le  Rosseau  dit  du 
Saint-Esprit. 

194.  Marie  de  Meiers,  femme  de  Jean  de  Cor,  écuyer,  t  le 
13  mars  1385.  —  Blasons  de  ces  époux. 

195*.  Jean  Bailge,  grand  compteur  de  Saint-Lambert,  t  le 
18  juillet  1560  et  Jenne  de  Fléron,  sa  femme,  t  le 
1er  avril  1557.  —  Deux  blasons,  aux  armes  de  ces 
conjoints. 

196.  Marie  Bailge,  femme  d'Antoine  Vaes,  f  le  23  sep- 
tembre 1558.  —  Armoiries  :  Vaes  et  Bailge. 

Collégiale  de  Saint-Jean-en-Ile. 

197.  Blason  aux  armoiries  d'Arnold  de  Brus  en  1670. 

198.  Id.  des  familles  de  Liverlo  et  du  Vivier. 

199.  Id.  de  Jean  Houbart. 

200.  Vitrail  aux  armes  de  Goeswin  Jacobi,  chanoine  de 
Saint- Jean  en  1557. 

20 r.  Martin  de  Ferez,  chanoine  de  Saint-Jean,  t  le  13 
décembre  1663.  —  Armoiries  et  quartiers  : 

Perez,  Lopez,  Sigura,  Beirenout; 
Barron,  Camnego,  Arbieto,  Aquinaga. 

202*.  N...,  t  le  3  janvier  1464.  —  Effigie  de  chanoine. 
Deux  blasons,  le  premier  écartelé,  de  ...  au  chevron 
de  ...  et  de  ...  billeté  de  ...  au  lion  de  ...;  le  deuxième 
de  ...  à  cinq  fusées  de  ...  touchant  les  bords  de  l'écu. 

203*.  Jean  Truilhet  de  Fléron,  doyen  du  chapitre  de  Saint- 
Jean,  t  le  8  janvier  1485  et  Jean  Michel,  son  neveu, 
chapelain,  f  en  août  14...  —  Effigies.  Blason. 

204*.  Rigault  dit  de  Tavier,  chanoine  de  Saint-Jean,  f  en 
1361.  —  Effigie.  Deux  blasons. 


—  243  — 

205\  Guy  de  Gelinden,  seigneur  de  Spanden  (lisez  Spau- 
wen),  chanoine  de  Saint-Jean,  1 le  25  novembre  1440. 
—  Blason. 

206*.  Goeswin  de  Meirs,  chanoine  de  Saint-Jean,  t  le  26 
septembre  1383.  —  Effigie.  Quatre  blasons  frustes. 

207*.  Jérôme  de  Houthem,  chanoine  de  Saint-Jean,  f  le 
xi  des  kalendes  de  février  1577  et  Englebert  de  Hout- 
hem, son  frère,  t  le  x  des  kalendes  de  juin  1584.  — 
Armoiries  et  quartiers  : 

Houthem,  Elderen,  Blehen,  Awans; 
Van  der  Noot,  Asche,  Nassau,  Hastrich. 

Couvent  des  Jésuites  Wallons. 

208.  Verrière  portant  les  armes  et  les  quatre  quartiers 
de  Conrardt  de  Gavre,  seigneur  d'Elsloo,  Diepenbeeck, 
Peer,  etc.,  grand  prévôt  de  Liège. 

[Gavre,  Vuls,  Rechterghem,  Kelmeis]. 

Abbaye  de  Saint-Laurent. 

209.  Blason  aux  armes  de  Bartholomé  de  Longchamps, 
abbé  de  Saint-Laurent. 

210.  Id.  d'Etienne  de  Marils,  abbé  de  Saint-Laurent. 
211*.   Robert  de  Gynimont,  abbé  de  Saint- Laurent,  t  le 

v  des  kalendes  de  novembre  1396.  —  Deux  blasons. 

Saint-Martin-en-Ile. 

212*.  Gilles  Fanchon,  jurisconsulte,  échevin  de  Liège,  etc., 
t  le  17  août  1519  et  Isabelle  d'Awenne,  sa  femme, 
t  le  14  juillet  1514.  —  Deux  blasons  aux  armes  de 
ces  conjoints. 

2t<T.  Jean  Sanden  de  Bois-le-Duc,  procureur  de  la  véné- 
rable Cour  de  Liège,  t  le  26  octobre  1536. 


—  244  — 

214.  Pierre  de  Streel,  commissaire  de  la  cité,  échevin 
d'Amercœur,  f  le  24  novembre  1608  et  Anne  Milens, 
sa  femme,  t  le  31  juillet  1579. 

215*.  Gilles  de  Muchet,  échevin  de  Liège,  f  en  1322,  le  ... 
après  l'Octave  de  l'Epiphanie  et  Marguerite,  sa  femme, 
fen  1316,  la  veille  de  la  fête  de  saint  Barnabe,  apôtre. 

216.  Jacquemin  de  Palhier,  f  le  23  fenal  1356  et  Oude, 
sa  femme,  f  le  8  mars  1357. 

217*.  Antoine  de  Staby,  f  le  25  février  1606  et  Marie  de 
Blocquerye,  sa  femme,  f  le  26  novembre  1630. 

218.  Jean  Saverot,  commissaire  de  la  cité,  f  le  15  ...  1516 
et  Katheline  le  Tanneur,  son  épouse,  f  le  13  mars  1514. 

219.  André  Houten,  bourgeois  de  Liège,  t  le  12  février 
1579. 

220*.  Guillaume  de  Xhénemont,  t  le  10  décembre  1603  et 
Marie  Surlet  de  Chockier,  sa  femme,  t  le  7  décembre 
1632.  —  Armoiries  :  Xhénemont  écartelé  avec  Ben- 
senraedt  et  Surlet.  Quartiers  : 

Xhénemont,  Trips,  Boubay  dict  Xherveat,  Kettenis; 
Bensenraedt,  Goer,  Ryckelt,  Palant. 

221*.  François-Joseph  de  Diffuy,  échevin  de  Liège,  f  en 
1676  et  Anne-Catherine-Constance  de  Sélys,  sa  femme, 
t  le  5  septembre  1693.  —  Armoiries  de  ces  conjoints. 

222.  Catherine-Jenne  de  Viller  du  Mont,  f  le  4  septembre 
1630  et  Paul  de  Renier,  son  mari,  voué  de  Liboy,  etc., 
t  le  10  août  1690,  âgé  de  102  ans.  —  Armoiries, 
quartiers  : 

de  Villez,  de  Darimont,  d'Oijo,  de  Habaru  ; 
de  Cerf,  de  Hoseusse,  Rouchelft,  de  Habaro. 

223.  Dans  la  voûte  de  l'église  :  inscription  et  armoiries 
rappelant  Arnoul  Houbar,  marchand.  1682. 


—  245  — 

224.  Dans  la  voûte  de  l'église  :  inscription  et  armoiries 
rappelant  Jacques  d'Heur,  procureur. 

225.  Id.  Id.  Albert  de  Beckers,  jurisconsulte  et  jadis  bourg- 
mestre de  Liège. 

226.  Anthoine  de  Wypart,  procureur  de  l'Official,  Marie 
de  Thorette,  sa  femme  et  Jehenne  de  Borsut,  épouse 
de  Louys  de  Wypart,  commissaire  de  la  cité,  f  le 
19  mai  1643. 

227.  Louys  de  Marche,  f  le  2  mai  1633,  Jehenne  Doumal, 
sa  première  femme,  f  le  10  novembre  1607  et  Elisa- 
beth de  Soumaigne,  sa  seconde  femme,  f  le  26  février 
1629.  —  Trois  blasons  aux  armes  de  ces  personnes. 

228.  Dans  la  chapelle  de  Saint-Roch  :  vitrail  portant  les 
armes  et  une  inscription  rappelant  «  Sébastien  de 
»  la  Ruelle,  docteur  es  droits,  Bourgmre  de  la  cité 
*  de  Liège,  a0  1631.  « 

229*.  Dans  la  même  chapelle  :  Antoine  de  Staby,  f  à  Liège, 
le  25  février  1606  et  Marie  de  Blocquerie,  sa  femme, 
tàCollersried,  le  16  novembre  ...  —  Monument  élevé 
à  leur  mémoire  par  leur  fille  unique  Jeanne,  épouse 
de  Simon  de  Labricque,  seigneur  de  Lanoy,  Collers- 
ried,  Lauffenthal,  Peilenstein,  Bergstetten,  etc.,  che- 
valier doré.  Armoiries  :  Staby  et  Blocquerie  (ancien). 

230.  Guillaume  Beeckman,  seigneur  du  Vieux-Sart,  Mons- 
treuil,  Oeguie,  six  fois  bourgmestre  de  Liège,  con- 
seiller ordinaire,  f  le  29  janvier  1631  et  Margaritte 
de  Bau  sa  compagne,  t  le  3  février  1630.  —  Armoi- 
ries de  ces  époux  ;  en  dessous,  la  devise  :  Deo,  prin- 
cipe patriae. 

Collégiale  de  Saint  Martin -en-Mont. 

231.  Dans  la  maison  claustrale  du  chanoine  Vervo  :  vitrail 
aux  armes  de  Jean  d'Argenteau,  chanoine.  1591. 


—  246  — 

232.  Vitrail  armorié  avec  inscription  rappelant  Michel  à 
Mericka,  chanoine  de  Saint-Martin.  1613. 

233*.  Vitrail  portant  les  armes  et  une  inscription  rappelant 
Henry  de  Renier,  J.  U.  L.,  chanoine  de  Saint-Martin. 
1614. 

234*.  Vitrail  armorié  portant  une  inscription  rappelant 
Warner  Aertzen,  chanoine  de  Saint-Martin.  1614. 

235*.  Id.  Id.  Nicolas  Chamont,  chapelain  de  Saint-Martin. 
1565. 

236*.  Id.  Id.  Jean  van  Delft,  chanoine  de  Saint-Martin. 
1613. 

237*.  Id.  Id.  Gilles  Croisant,  chanoine  de  Saint-Martin. 
1613. 

238*.  Id.  Id.  Pierre  Cox,  chanoine  et  coste de  Saint-Martin. 
1613. 

230*.  Id.  Id.  Guillaume  de  Blotacher,  chanoine  de  Saint- 
Martin.  1613. 

240*.  Id.  Id.  Servais  Meys,  chanoine  de  Saint-Martin.  1613. 

241.  Vitrail  portant  les  quatre  quartiers  suivants  : 

Gavre,  Schoonvorst,  Rechterghem,  Kelmeys. 

242.  Vitrail  portant  les  huit  quartiers  de  Conrard  de 
Gavre,  personnage  dont  il  sera  question  ci-dessous, 
au  n°  250. 

243*.  Théobald  Enetten  à  Bol  la t  (d'Eynatten  de  Bolland), 
chanoine  de  Saint-Martin,  t  le  19  mai  1559.  —  Effigie. 
Armoiries  et  quartiers  : 

[Eynatten,  Bock  van  Lichtenberg,  Brandenbourg,  Cru  pet]. 

244*  Gérard  de  Kessel,  chanoine  jubilaire  et  chantre  de 
Saint-Martin,  f  le  27  octobre  1674.  —  Armoiries. 

245*.  Jean  de  Heynsberch  alias  de  Millen,  doyen  de  Saint- 
Martin,  t  le  1er  novembre  1503.  —  Blason. 


—  247  — 

246*.  Arnold  le  Bierlier  (Berlier),  docteur  ès-arts,  licencié 
en  droit  pontifical,  chanoine  de  Saint-Martin,  f  le 
21  mai  1522.  —  Deux  blasons. 

247*.  Fastré  dit  Bareis,  chanoine  de  Saint-Martin,  1 te  jour 
de  la  Sainte-Barbe  en  1318.  —  Deux  blasons,  dont  un 
fruste. 

248*.  Arnold  de  Fossé,  chanoine  de  Notre-Dame  à  Maas- 
tricht, f  le  13  novembre  1641.  —  Armoiries  et  quar- 
tiers: 

Fossé,  du  Mont,  Lens,  Saint-Esprit  (Rosseau). 

249*.  Pierre  Woot  de  Triexhe,  chanoine  et  coste  de  Saint- 
Martin,  t  te  8  octobre  1654.  —  Armoiries  écartelées 
de  Triexhe  et  d'Oranus.  Aux  côtés  de  l'épitaphe 
figurent  ces  quatre  blasons  : 

Lens,  Boisée,  Marotte,  Pottier  (î). 

Les  quartiers  généalogiques  de  ce  chanoine  que  Stein 
(Annuaire  de  la  noblesse  de  Belgique,  23e  année), 
fait  mourir  en  1655,  étaient  : 

[Triexhe,  Stiennelet  dit  de  Bollesée,  Lens,  Gompart; 
Oranus,  Pottier,  Marotte,  Henry]. 

250*.  Conrard  de  Gavre,  seigneur  de  Heetfelt,  Elsloe,  Die- 
penbeeck,  de  la  terre  de  Rhode  Sainte-Agathe  et  de 
Hamal,  grand  prévôt  de  la  cathédrale,  prévôt  de 
Saint-Martin,  etc.,  t  te  29  décembre  1602.  —  Superbe 
monument  en  marbre  noir  portant  la  statue  couchée 
du  défunt  et  les  blasons  de  ses  huit  quartiers. 

(1)  Cette  dalle  funéraire  en  marbre  noir  existe  encore  a  côté  du  monu- 
ment du  grand  prévôt  de  Gavre,  décrit  au  numéro  suivant,  dans  une  cha- 
pelle basse,  à  droite  du  chœur  de  la  collégiale  de  Saint-Martin. 


—  248  — 

Saint-Mathieu. 

251.    Arnold  Haweal,  maître  ès-arts,  licencié  es- lois,  jadis 

échevin  de  Liège,  f  le  7  juillet  1531  et  Anne  Gosevin 

dit  de  Beyne,  son  espeuse,  t  le  13  décembre  1558.  •— 

Effigies.  Blason  et  quartiers  : 

[Haweal,  Carpentier,  Goswin  dit  de  Beyne,  Le  Berlier]. 

Saint-Michel. 

252*.  Renier  van  der  Aa,  de  Berlecom  lez  Bois-de-Duc,  cha- 
noine de  la  petite  table  à  la  cathédrale,  +  le  29  no- 
vembre 1578.  —  Effigie.  Deux  blasons. 

253.  Jean  de  Fiez  (Fize),  f  le  8  mars  1533  et  Marguerite 
del  Ween,  sa  femme,  f  le  15 ...  1553.  —  Blason. 

Couvent  des  Frères-Mineurs. 

254.  Blason  aux  armes  de  la  famille  Wauters. 

255.  Jacques  Chabot,  t  on  1368.  —  Deux  effigies.  Blason 
(fragment). 

256.  Lambert  Meys  et  Gertrude  Potesta,  sa  femme,  f  le 
17  octobre  1611. 

257*.  Inscription  armoriée  en  mémoire  de  Jean  Walthérius 
de  Castro,  doyen  de  Visé. 

258*.  Guillaume  chevalier  de  Fontaines  (miles  de  Fon- 
taines), f  le  v  des  ides  de  septembre  1266.  —  Blason. 

259.  Godefroy  ...  chevalier,  f  le  5  de  résail  1322  et  Kathe- 
line,  sa  femme,  t  le  jour  de  saint  Linar  (6  novembre) 
1334.  —  Effigies.  Blason.  (Noté  que  Catherine  était  sur- 
nommée d'Acoche  ditte  des  Prez,  note  de  Le  Fort). 

260.  Albert  du  C  hast  eau,  commissaire  de  la  cité,  -f  le  26 
février  1653  et  Marie  de  Trixhe,  sa  femme,  f  le  15  oc- 
tobre 1630.  —  Deux  blasons  aux  armes  de  ces  con- 
joints, quartiers  : 

Du  Chasteau  de  Brusthem,  Chocquier,  de  Trixhe,  Pastoir. 


—  249  — 

5?6l\  Vitrail  avec  inscription,  rappelant  Marguerite  femme 
de  (Robert)  de  Corswarem. 

262*.  Pierre  tombale  brisée  de  Joes  de  Rosu,  t  la  nuit  de 
la  fête  de  saint  Gilles...  et  de  Libert...,  t  le  xix  des 
kalendes  de  février  1260.  —  Blason. 

263*.  Marguerite,  femme  de  Robert  de  Corswarem,  che- 
valier, f  le  vi  des  kalendes  de  février  1262,  bienfaitrice 
du  Couvent  des  Mineurs  où  trois  de  ses  fils  furent 
moines.  Attestation  concernant  la  généalogie  de 
cette  dame  et  l'existence  de  sa  tombe.  [Elle  était  fille 
de  Guy  de  Seneffe]. 

264\  Aleide  Galniel,  t  le  24  septembre  1625  et  Charles 
Caroii  (de  Charles  dit  Caroli),  son  fils,  t  le  21  juin 

1658. 

265.  Jean  de  Méan,  jadis  bourgmestre  de  Liège  et  capi- 
taine des  jeunes  arquebusiers,  t  le  5  février  1631  et 
Oda  Bomersomme,  sa  femme,  f  le  29  octobre  1642. 

266.  Inscription  d'un  vitrail  rappelant  Adam  Charle,  Jo- 
lende  de  Chaneau  et  Jeanne  Oleye,  ses  deux  femmes, 

1682. 

267.  Id.  Id.  Jean  Charle  le  jeune  et  Jeanne  Boesman,  sa 
compagne,  1682. 

268.  Guillaume  Mathias  van  fieul,  écuyer,  conseiller  au 
Conseil  ordinaire,  f  le  10  août  1708  et  Suzanne  Gai, 
son  épouse,  f  le  27  juillet  1704. 

269.  Vitrail  armorié  avec  inscription  rappelant  Jean  de 
Stockhem  et  Oda  Trappe,  son  épouse,  Léonard  de 
Stockhem  et  Marie  de  Vaulx,  sa  femme. 

,270.  Jean  Hardi,  f  le  6  novembre  1620. 

271.  Jean  de  Thier,  marchand  bourgeois  de  Liège,  t  le 
19  novembre  1644  et  Jeanne  Gilon,  sa  compagne, 
t  le  3  avril  1666,  Henri  de  Loncin,  marchand  bour- 


—  250  — 

geois  de  Liège,  leur  gendre,  f  le  27  février  1679  et 
Elisabeth  de  Thier,  son  épouse,  f  le  3  mai  1692. 

272.  Jan  Gordinne,  capitaine  des  jeunes  arquebusiers  de 
la  cité,  fie  9  juin  1600. 

273.  Sépulture  des  Gordinne,  1675.  Jean  Gordinne  et 
Marie  de  Hacka,  sa  femme;  Jean  Gordinne  et  son 
épouse  Catherine  Hodeige;  Pierre  Everard  et  sa 
femme  Catherine  Hodeige;  Gérard  Gordinne  et  Jenne 
Ëverard,  sa  conjointe. 

Inscriptions  tirées  (par  Le  Fort)  des  archives  des 
Frères-Mineurs,  à  Liège. 

274*.  (Gauthier  de  Bertajrirtont),  seigneur  de  Bornai,  f  le 
19  décembre  1553  et  Barbe  de  Horion,  sa  femme,  f  le 
10  septembre  1602. 

275.  Jean  de  Berlamont  (Berlaymont)  dit  de  Floyon,  sei- 
gneur de  Bornai  et  bourgmestre  de  Liège,  f  le  18  oc- 
tobre 1529  et  Marguerite  de  Wihoigne,  sa  femme,  f  le 

17  novembre  1563. 

276.  Jean  de  Méan,  jadis  bourgmestre  de  Liège,  etc.  (Voy. 
n°  265,  ci-dessus). 

277.  Louis  de  îernaw,  vinièr,  «  jadis  maistre  délie  cheité 
de  Lige,  »  f  le  6  mars  1406  et  Jehanne,  sa  femme, 
fille  de  Henri  de  Comblyn,  f  le  21  mars  1410. 

278.  Jean  Stochelman,  f  le  —  avril  1479. 

279.  Françoy  de  Bovengnistier,  prélocuteur  auprès  des 
.    échevins  de  Liège,  f  le  II  juillet  1586  et  Marié  de 

Hasque,  sa  veuve,  t  le  24  septembre  1596. 

280.  Renars  d'Argenteal,  chevalier,  siré  d'Emtines,  f  le 

18  octobre  1360.  (Ce  Renard  d'Argenteau  était  fils  de 


-  251  — 

Thierry  alias  Jean,  seigneur  d'Emptinnes  et  petit-fils 

de  Renard  II,  sire  d'Argeoteau  et  voué  de  Ciney). 
281*.   Guillaume  de  Cornu  dit  de  Fontaines,  chevalier,  t  le 

25  août  1375. 
282*.   Robert,  chevalier  de  Limont,  f  le  xiv  des  kalendes 

d'octobre,  lendemain  de  la  fête  de  saint  Lambert, 

martyr,  1276. 

283.  Fragment  de  la  pierre  tombale  de  N...  le  Vinier,  ei- 
tain  de  Liège,  t  en  14... 

284.  ...  de  Lardier,  f  le  18  mars  1405,  Oudiene  de  Floke- 
let,  sa  femme,  t  le  25  mars  1421,  Conrat  de  Biernawe, 
leur  fils,  fie  21  décembre  1436  et  Katberinne  de  Hou- 
tain,  sa  femme,  f  en  1451. 

285.  Maroye,  fille  de  jadis  Gilhes  Gilmans  et  femme  de  ... 
t  le  21  octobre  1375. 

286.  Madame  ...  de  Frenoir,  t  *&  1344,  «  la  nuict  devant 
la  Saint-Jean  devant  la  Porte  Latine,  en  may*  » 

287*.  Anthoine,  chevalier  jadis  dit  de  Fontaines,  t  la 
veille  de  la  fête  de  saint  Lambert,  évoque  et  martyr, 
13... 

288.  Jean  Counot,  t  le  10  novembre  1623,  Barbe  d'Oumal, 
sa  femnjje,  t  le  13  octobre  1604,  Gilles  et  Jean  Counot, 
leurs  fils. 

289.  Lambier  d'Oupexhe,  chevalier,  sire  d'Oupexhe,  t  le 
l€r  jour  de  Tan  1345  (et  N.  fille)  (î)  de  Arnout  de  Hou- 
sinbour,  chevalier,  f  le  8  août  1372. 

290*.   Jean  d'Orelh  (Oreye)  chevalier,  fils  de  Guillaume 

d'Oral,  t  le  24  septembre  1332. 
291*.   N...  quondam  miles  de  Rolues  ...,  t  en  1289. 
292*.   Jean  d'Omal,  gardien  et  lecteur  du  couvent  des 

(1)  Voy.  Hemricourt,  Miroir  des  nobles  de  Hasbaye,  éd.  Salbray, 
pp.  A4  et  66. 


—  252  — 

Frères-Mineurs  et  confesseur  du  couvent  de  Sainte- 
Claire,  t  te  14  novembre  1596. 
Sur  la  même  pierre,  sous  l'inscription  précédente  on 
parvient  à  déchiffrer  ces  mots  d  une  épitaphe  anté- 
rieure :  «  Hic  jacet  Jacobus  de  Geffen,  oriundus  ...  qui 
»  obijt  anno  dni  millesimo  quadringentesimo...  cujus 
»  anima  requiescat  in  pace  amen  »  (note  de  Le  Fort). 
293*.  Libert  dit  li  Polens  de  Warus  (le  Polain  de  Waroux), 
chevalier,  t  le  jour  de  la  fôte  de  saint  Laurent  1313. 

294.  Ustases,  chevalier,  «  avoweis  de  Evissegneis  »  (Eve- 
gnéef) ... 

295.  Wilheame  de  Warous,  «  demorant  en  la  basse  Salve- 
nir,  »  f  le  22  août  1439  et  Gelé  Leylet,  sa  femme,  t le 
5  décembre  1445. 

296*.  Jean  de  Se...  chevalier,  de  ...,  t  te  iv  des  nones  d'août 
1268  et  Jean,  son  fils,  t  te  vu  des  ides  d'avril  1266. 
En  marge  de  cette  tombe  (dit  le  manuscrit),  il  y  a 
encore  des  mots  d'une  autre  inscription  : 
-  MCCLXXVIII,  xiiii  kal.  aprilis  obyt  ...  civis  Leo- 
diensis...  uxor  Jacobi  de  Cibecheron.  » 

297.  Maroie,  femme  de  Rase  de  Warous,  fille  de  Jacques 
Chabot,  chevalier,  f  le  jour  de  la  Toussaint  1362.  — 
Effigie,  à  l'entour  de  laquelle  se  lit  cette  invocation  : 

«  Douche  Vierge  Marie 

»  a  joinctes  mains  de  cœur  vous  prie 

»  ke  ver  Dieu  me  soyes  amie.  » 

298*.   Herman  de  Berstrate,  chevalier,  t  te  19  avril  1338. 
299*.   Guillaume,  chevalier  de  Fontaines,  t  te  v  des  ides  de 

septembre  1266. 
300*.   Guillaume  Boylauve  de  Monte  (Boileau  de  Mons), 

chanoine  de  Liège,  f  le  10  avril  1379  et  son  neveu 


—  253  — 

(Guillaume  Boileau  de  Mons),  aussi  chanoine  de  Liège, 
fie  23  juin  1431  (î). 

301*.  Hugues  de  Monte  (de  Mont),  chanoine  de  Liège,  doc- 
teur en  droit,  maître  ès-arts,  de  Paris  (Parisius),  t  le 
24  mars  1383. 

302*.  Henri  de  Fehe  (Fexhe),  chevalier,  t  le ...  des  kalendes 
de  décembre  1288. 

303.  Raes  de  Fexhe,  fils  de  Henri,  chevalier  (voir  au  nu- 
méro précédent),  f  le  20  novembre  1296. 

304.  Catheline  Bonande,  de  Namur,  t  le  7  septembre  1332 
et  Helwis  de  Liers,  f  le  3  juin  1352. 

305*.  Guillaume  Perse,  de  Bruges,  t  le  16  août  1551. 
306".  Guillaume  chevalier  de  ...  hohie,  t  le  rv  des  kalendes 
de  novembre  1256. 

307.  Godefroy  de  Wittenge,  chevalier,  t  le  5  de  resail  1322 
et  Katheline,  sa  femme,  t  le  jour  de  la  fête  de  saint 
Léonard,  1334. 

308.  Ânthoine  Rustic,  fils  de  Simon,  de  la  cité  d'Asti  en 
Piémont,  t  le  4  avril  1528  et  Elisabeth,  fille  de  Jean 
de  Chaisne,  sa  veuve,  f  le  29  avril  1544. 

309.  Anne  Bertrande,  relicte  de  Dionis  Sauvage,  avocat  de 
la  vénérable  Cour  de  Liège,  t  le  22  juin  1591. 

310.  Gille  le  Liégeois,  archer  de  la  compagnie  de  Robert 
de  la  Marck,  f  le  20  juin  1489. 

311.  Gérard  Viron,  seigneur  à  Boffus  et  à  Tahier,  échevin 
de  Liège,  f  le  31  mai  1523  et  Jehenne  de  Verlaine,  sa 
femme,  f  le  13  octobre  1503. 

(Une  note  marginale  du  manuscrit  dit  :  <*  Nota  quod 
ipse  sepultus  est  in  habitu  ff.  minorum,  illa  in  ha- 
bita clarissarura).  »  Gérard  de  Viron  avait  été,  en 

(1)  Voy.  J.  de  Thbux,  Le  chapitre  de  Saint-Lambert  à  Liège,  t.  II, 
PP.  M  et  210. 


—  254  — 

outre,  maître  d'hôtel  du  cardinal  Erard  de  la  Marck, 
bourgmestre  de  Liège  en  1508, 1511, 1518  et  1522,  cham- 
bellan de  révêque  Jean  de  Hornes  et  sous  majeur  de 
Liège  en  féauté,  sous  le  règne  d'Erard  de  la  Marck. 

312.  Jean  Salmon,  bourgeois  et  marchand  de  la  cité,  Marie 
van  den  Berg,  son  épouse  et  Arnold,  leur  fils,  f  le 
3  juin  1631. 

313.  Johans  d'Odeur,  écuyer,  fils  de  Wilhearae  d'Odeur, 
chevalier  et  mari  d'Ysabial  de  Jardin,  f  le  jour  de  la 
fête  de  saint  Lambert  1340,  Ysabial  de  Jardin,  sa 
femme,  f  le  jour  de  la  fête  de  saint  Gilles  1386,  Willam 
d'Odeur,  leur  fils,  f  le  21  mai  1399  et  Mahaut  de 
Bubrie,  sa  femme,  t  le  4  avril  1414. 

314.  Jean  de  Stockem,  bourgeois  et  marchand  de  cette 
cité,  f  le  ...  de  Tan  16...  et  Oda  Trappe,  sa  femme,  t 
le  ...  16... 

315*.  Katherine,  fille  de  Rigaud,  chevalier,  autrefois  voué 
de  Cumesta  (i),  veuve  de  Gérard  de  Cambys(t),  bour- 
geois et  échevin  de  Liège,  t  le  v  des  kalendes  de 
février  1301. 

316.  Jehenne  Sauvaige,  femme  de  Jean  Andrée,  licencié  en 
droit,  f  le  22  mars  1595,  Guillheaume  Perott,  t  te 
18  février  1636  et  Catherine  Andrée,  sa  femme,  t  — 

317.  Bernard  de  Broncas  et  Louys  de  la  Masiers,  compa- 
gnons et  hommes  d'armes  dans  la  compagnie  de 
Robert  de  la  Marck,  f  tous  les  deux  le  20  juin  1489. 

318.  Tibaus  de  Landris  (Langdries) ,  chevalier ,  jadis  éche- 
vin de  Liège,  t  le  21  mai  1357  et  damoiselle  ...  de 
Cheval,  f  le  24  mai  1337. 

(1)  Rigaud  de  Beaurieu,  voué  de  Kemexhe,  Voy.  Hemrjcourt,  éd. 
Salbray,  p.  154. 

(2)  Gérard  de  Canges,  écherin  de  Liège  de  1250  à  1272. 


—  255  — 

319.  Hans  Hellweghen,  marchand  bourgeois  de  la  cité,  f  le 
20  février  1616et  Anne  ieBidart,  fie  15  septembre  1616. 

320.  Angle  de  Fontaine  (bienfaitrice  de  l'Ordre  des  Mi- 
neurs), f  en  1333. 

321.  Jean  deTrois-Diez,  f  le  24  février  1531,  Noé  de  Trois- 
Diez,  dit  de  la  Tison,  f  le  13  septembre  1556  et  Anne 
le  Vivier,  sa  femme,  t  le  20  septembre  1547. 

322.  Mathye  Corbeau,  «  avant  parlier  de  la  cité  «*,  f  en  15. . . 
et  Jenne,  sa  femme,  f  on  15...  —  Effigies  en  costume 
de  religieux. 

323.  Jean  de  Langdris,  chevalier,  fils  de  Thibaud,  cheva- 
lier et  échevin  de  Liège,  f  le  27  décembre  1369,  Johans 
de  Langdris,  le  jeune,  chevalier,  f  en  1369  et  Thibas 
de  Landries,  le  jeune,  ton  1372.  —  Effigies. 

324.  Jehans,  chevalier,  sire  de  Liers,  f  le  6  octobre  1353 
et  Katheline,  fille  de  Butor,  seigneur  de  Clermont, 
sa  femme,  t  le  1 1  mai  1364. 

323.  Gilles  de  Mers,  chevalier,  f  lo  24  septembre  1340  et 
Maroie  de  Kemexhe,  sa  femme,  sœur  d'Ameil,  voué 
de  Kemexhe,  f  le  8  de  fenai  1383. 

326.  Cateline  de  Motroal,  femme  à  Hubin  de  Hafduvin, 
t  le  12  mai  1360. 

327.  Joban  Cbauxhe,  «  maistre  de  Fier  de  Cheval,  »  commis- 
saire de  la  cité,  f  le  1  juin  1592,  Anne  de  Harzé,  sa 
première  femme,  t  lo  23  juin  1563,  Margarit  del  Barbe 
d'or,  sa  seconde  femme,  t  le  10  mars  1608,  Johan  de 
Chauxhe,  le  jeune,  f  lo  22  juin  1586  et  Catherine  del 
Barbe  d'or,  sa  femme,  f  lo  23  août  1579. 

32g*.  Gilles  dit  Gillemans,  bourgeois  de  Liège,  f  on  1327, 
le  jour  de  la  fête  de  saint  Michel  et  Ide,  fille  de  Gé- 
rard de  Neuvice,  sa  femme,  t  lo  lendemain  de  l'oc- 
tave de  la  Purification,  1307. 


—  256  — 

329.  Johans  de  Quore,  fils  de  Gilles,  t  le  24  septembre  1365. 

330.  Herman  de  Sartz,  seigneur  de  Noumanyl  et  Jehetz 
(Neufmenil  en  Condroz  et  Jehay),  f  le  1 1  octobre  1522 
et  Ide,  fille  de  Quentin  de  Towin  (Thuin),  sa  femme, 
t  le  16  septembre  1512. 

331.  Agnès,  femme  de  sire  Mathier  dit  Matos,  échevin  de 
Liège,  t  le  jour  de  la  fête  de  saint  Grégoire  1298,  Colins 
Matos,  son  fils,  t  le  5  août  1312  et  Isabeal,  fille  de 
sire  Mathier  Matos,  t  le  jour  de  la  fête  de  sainte 
Gertrude,  en  mars  1340. 

332.  Mathias  de  Foramine,  échevin  de  Saint-Trond,  t  le 
7  octobre  1364. 

333.  Pirons  d'Awans,  le  brasseur,  bourgeois  de  Liège  et 
échevin  de  Mons...,  t  on  1375. 

334.  Lambrech  van  Aer,  écuyer,  t  lo  24  septembre  1489  et 
Johan  Mont,  t  le  26  septembre  1489  (texte  flamand). 

335.  Anne  Gordinne  et  André  Bernimolin  dit  Henrotte, 
marchand  bourgeois,  son  mari,  dècédés,  elle,  le  12 
mars  1621,  lui,  le  10  juin  1629. 

336.  N...,  femme  de  Gilles  Gorotier,  bourgeois  de  la  cité, 
t  le  4  (?)  décembre  1319  et  Agnès,  leur  fille,  bienfaitrice 
de  ce  couvent,  t  on  ... 

337.  Jehan  le  Hardelin,  barbier  de  Féronstrée,  f  le  15  de 
fenal  1414  ...  et ...  sa  femme,  f  le  9  août  1416  et  leurs 
six  enfants. 

338.  Wéris  de  Laveur,  citain  de  Liège,  t  le  jour  de  la 
Toussaint  1387,  Gilles,  son  fils,  «  jadit  maistre  de 
Liège  »,  f  en  1399  et  N...,  femme  à  Wéris  de  Lavoir, 
t  le  29  de  resail,  1359. 

339.  Baduvins  de  Flémal,  chevalier,  f  le  6 décembre  1365, 
Isabiel  de  Horion,  sa  femme,  t  le  lendemain  de  la  fête 
de  sainte  Catherine  1338. 


—  257  — 

340.  Johans  de  Hui  dit  Rarabe,  bourgeois  de  Liège,  t  en 
1328  et  Margriete  Bêche ron,  sa  femme,  t  en  1337. 

34 1 .  Lamber  dit  de  Ballanches  cangir  (changeur)  de  Liège, 
fie  11  deresail,  1331. 

342*.   Gilles  dit  de  Métis  (Metz)  «  civis  hallarius  Leodien- 

sis  »,  fils  de  Jean,  dit ...  nogier,  t  le  vin  des  kalendes 

d'octobre  1328. 
343*.   Jean  Hannes  dit  Gilemans,  bourgeois  de  Liège,  t  en 

1307,  le  lendemain  de  la  Purification  et  Margarite,  sa 

femme,  t  aux  ides  de  juin  1323. 
344".  Nicolas  dit  Gillemans,  «  hallarius  Leodiensis,  *  t  en 

1317,  le  troisième  jour  après  l'Epiphanie. 
345.    Jean  Gilleman,  t  le  12  décembre  1355,  Biatris,  sa 

femme,  t  le  16  septembre  1356  et  Jean,  leur  fils,  t  en 

1367. 

346*.  Jean  Tibot,  receveur-général  de  l'évoque  Corneille 

de  Berghes,  t  le  30  novembre  1541  et  Josine  de  Zan- 

drien,  sa  femme,  t  en  15... 
347*.  Mathieu  dit  Matos,  bourgeois  et  èchevin  de  Liège, 

t  le  iv  des  kalendes  de  mars  1284. 
348.    Johans  de  Lardier,  t  le  7  octobre  1370,  Wilhame,  son 

fils,  t  le  9  septembre  1363,  damoiselle  N...,  t  en  13... 

et  N...  de  Lardier,  f  le  17  janvier  1387. 
349*.  Jean  de  Lardier,  bourgeois  et  èchevin  de  Liège,  t  le 

iv  des  kalendes  d'août  1307  et  Jean  de  Lardier,  t 

en ... 
350*.  Jean  de  Lardier,  bourgeois  et  èchevin  de  Liège,  t  le 

jour  de  la  fête  de  saint  Mathieu,  apôtre,  1282. 
351*.  Gacherus  de  Peis,  chevalier,  t  le  iv  des  ides  de  jan- 
vier 1248. 
352.    Giles  Sureles,  fils  de  jadis  Johan  Surlet,  chevalier,  f 

le  2  mars  1307. 


—  258  — 

353.  Jehanne  Bierses,  fille  de  Radut  le  Blavîer,  èchevin  de 
Liège,  t  le  27  juin  ...  XYII  et  Jehanne,  femme  de 
Radut  le  Blavier,  èchevin  de  Lfége,  t  en ... 

354.  Béatrix,  fille  de  Johan  Sarles,  chevalier,  èchevin  de 
Liège,  f  en  13... 

355.  Anne,  femme  de  Johan  le  Damoiseau  de  Flemale, 
èchevin  de  Liège,  t  le  25  septembre  1365. 

356.  Hnbfn  Chabot,  ci  tain  dé  Liège,  f  le  18  mai  1339  et 
Isabias  de  Viseit,  femme  de  Oile  Chabot,  citain  de 
Liège,  t  en  avril  1321. 

357.  Libiers  de  Kretengne,  citain  de  Liège,  f  le  12  avril 
1362  et  Marie,  sa  fille,  t  le  jour  de  Tan  1365. 

358.  Loren  de  Mes,  citain  de  Liège,  t  le  6  septembre  1420, 
Katerine  Wilkineal,  sa  femme,  f  le  jour  de  la  fête 
de  saint  Mathieu  apôtre,  en  1411  et  Marie,  leur  fille, 
t  à  Pâques  la  même  année. 

359\  Gautier  Hallebaye,  procureur  de  la  Cour  de  l'Offlcial, 
et  ses  quatre  épouses  :  1°  Jeanne  André,  t  le  6  no- 
vembre 1598;  2°  Jeanne  Claes,  t  le  6  mars  1613;  3* 
Denise  Saintz  et  4°  Elisabeth  Sainte,  f  ... 

360* .  Htrgel ta  de  Berne,  «  camerarius  »  de  Févêque  dé  Liège, 
t  le  jour  de  la  fôte  de  saint  Jacques,  apôtre,  1360. 

361.  Robert ...,  receveur  général  des  deniers  de  l'évêque 
Louis  de  Bourbon,  t  le  11  octobre  1477  et  Aleis  de 
Pornees,  sa  femme,  t  en  14... 

362.  N...  de  Tévêque  Louis  de  Bourbon,  f  le  21  janvier 
1482. 

363.  Colar  de  Brahir,  Vinîer,  t  le  jour  de  Sainte-Croîx  (l'In- 
vention de  la  Sainte  Croix)  en  mai  1354  et  Adille,  sa 
femme,  fille  d'Amel  de  Wonc,  t  le  22  février  1351. 

364.  Lambert  Dusty  le  Wivari,  t  le  £2  novembre  1532  et 
Marie,  sa  femme,  t  — 


—  259  — 

365.  Johan  de  Meers,  commissaire  de  la  cité,  f  le  4  août 
1541  et  Andriette  de  Stier,  sa  femme,  t  le  10  novembre 

1557. 

366.  Lambert  de  Lembourgh,  boucher,  citain  de  Liège,  t 
le  8  avril  1552  et  Marie,  fille  d'Adam  MuJkea,  sa 
femme,  t ... 

367.  Ide  Gillemande  «  béghine  »,  t  le  3  septembre  1346. 

368.  Giles  Ma  thons,  chevalier,  échevin  de  Liège,  t  le  20 
septembre  1345,  Ide,  sa  femme,  t  en  1337  et  Ysbias, 
leur  fille,  femme  de  Wiliam  de  Cor,  chevalier,  f  le 
15  de  fénal  1383. 

369*.  Osilia,  femme  de  Henri  Vifrère  dit  de  Pixide,  t  le  jour 

de  la  fête  de  saint  Benoit,  1288. 
370*.  Walter  de  Momale,  curé  d'Heure-le-Romain  (Ora  Gal- 

lica),  t  le  29  novembre  1343. 
37 r.  Nicolas  Sebold  le  vieux,  t  le  jour  de  la  fête  de  saint 

Luc,  1356  et  Agnès,  sa  femme,  t  le  jour  de  la  fête 

de  saint  Séverin,  1329, 

372.  Conrair  de  Biernawe  dit  de  Lardier,  f  le  29  août  1364 
et  Marguerite,  sa  femme,  t  le  jour  de  la  fête  de  saint 
Bertremeir  1363. 

373.  Stassins  Chabos,  échevin  de  Liège,  t  le  10  mai  1374  et 
Maroie  de  Brahir,  sa  femme,  f  le  jeudi  avant  la  fête 
de  saint  Thomas,  1360. 

374.  Robert  Germeau,  marchand,  f  le  5  avril  1590,  Anne, 
fille  de  Wathi  Liverlo,  sa  première  femme,  t  le  21 
juillet  1544  et  la  fille  de  Jean  Counot,  sa  seconde 
femme,  f  le  20  septembre  1549. 

375.  François  de  Berses,  *  cangiers  «  de  Liège,  t  le  3  sep- 
tembre 1382. 

376.  Johans  Pratou  de  Serselles,  f  le  10  mai  1400. 

377.  Marie,  épouse  de  3erto  Hameres,  f  le  6  juin  1427. 


—  260  — 

378*.  Thierry  de  Haneffe,  seigneur  de  Seraing,  t  le  20  fé- 
vrier 1357.  —  Effigie  d'un  homme  armé  portant  une 
bannière.  Armoiries  et  dix  blasons. 

379*.  Autre  sépulture  en  cuivre  de  la  famille  de  Haneffe, 
mais  dont  il  ne  restait,  quand  Le  Fort  Ta  vue,  que  les 
armes  et  quelques  mots  de  Tépitaphe. 

380*.  Johan  seigneur  délie  Roche  et  voué  de  Fléron,  che- 
valier, échevin  de  Liège,  f  le  4  mars  1419. 

381*.  Arnold  de  Rixen,  chevalier,  châtelain  de  Liège  et 
maréchal  de  l'évoque,  t  le  v  des  kalendes  d'avril 
1260.  —  Armoiries. 

Collégiale  de  Saint-Denis. 

382*.  Jean  dit  Hardis,  chanoine  de  cette  église,  t  le  8  juin 
1389.  —  Effigie  d'un  chanoine.  Blason. 

Saint-Nicolas-au-Trez. 

383*.  Renier  de  Fiez,  t  le  jour  de  la  fête  de  sainte  Made- 
leine 1341,  Cécile  de  Fiez,  f  dans  l'octave  de  la  fête 
de  sainte  Agnès  1343  et  Elisabeth  de  Hollogne,  t  aux 
ides  de  mars  1322.  —  Trois  effigies. 

384.  Armoiries  et  quartiers  de  Charles  de  Hylle,  seigneur 
de  Loverval,  1621. 

Hylle,  Affetadi,  Walthuysen,  Affetadi; 
Amstenraede,  Grosbeck,  Printhagen  (1),  Flodrop. 

385.  Dans  la  voûte  étaient  les  quartiers  : 

Woestenraede,  Rave,  Braibant,  Clocquier. 

386.  Autres  quartiers  de  la  voûte  de  cette  église  : 
Toilet,  Porquin,  Hinedael  (Hinnisdael),  Hulsberg  dit  Schaloen. 

(1)  Ces  armes  sont  d'or  à  trois  tourteaux  de  gueules,  deux  et  un;  la  fa- 
mille de  Printhagen  portait  écartelé  d'or  et  de  gueules. 


—  261  — 

387.  Armoiries  de  Jean  de  Woeustenraedt,  seigneur  de 
Charneux  et  de  Jeanne  de  Braibant,  sa  femme. 

Collégiale  de  Saint-Paul. 

388*.  Henri  seigneur  de  Mirvat  (Mirwart?),  chevalier,  f  le 
xvin  des  kalendes  de  mai  1271.  —  Blason. 

389*.  Alpaïde,  dame  de  Hoegaerde.  «  Que  legavit  nobis 
Geldoniam  et  Turnines  et  que  de  proprio  Castro  suo 
Hugardis  ecclesiam  struxit,  «  etc. 

390.    Table  des  quartiers  suivants  : 

Groisbeeck,  Rougrave,  Horion,  [Corswarem], 

391*.  Jean  de  Papenhoven,  t  le  10  septembre  1440,  Adam 
de  Papenhoven,  chanoine  de  cette  Eglise,  son  fils, 
t  le  17  décembre  1453  et  Agnès  de  Papenhoven,  mère 
d'Adam,  t  le  ...  février  1439. 

392.  Bauduin  de  Flémal,  chevalier,  t  •••  et  Isabiel  de  Ho- 
rion, sa  femme.  —  Effigies,  celle  de  Bauduin  le  repré- 
sente revêtu  de  son  armure.  Quatre  blasons. 

393.  Armoiries  de  Henri  de  Angelo,  chanoine  de  Saint- 
Paul,  1616. 

394.  Id.  de  Thomas  Speckouer,  chanoine  de  Saint-Paul, 
1616. 

3%.  Id.  de  Hubert  Sireignart,  chanoine  de  Saint-Jean- 
FEvangéliste,  1616. 

396.  Id.  d'Antoine  Hylt,  chanoine  de  Saint-Paul,  1616. 

397.  Id.  de  Guillaume  de  Miche,  chanoine  de  Saint-Paul, 
1616. 

398.  Id.  de  Jean  Roberti,  abbé  de  Floreffe  et  chanoine  de 
Saint-Paul,  1616. 

399\  Pierre  Oranus,  échevin  de  Liège,  etc.,  t  à  l'âge  de 
77  ans,  le  vi  des  kalendes  de  février  1618  et  Elisabeth 


—  262  — 

de  Marotte,  sa  femme,  t  à  l'âge  de  44  ans,  le  vu  des 
ides  de  juin  1595. 

400\  Pierre-Ernest  Oranus,  seigneur  de  Fraineux  et  Nan- 
drin,  t  le  vi  des  kalendes  de  février  1637,  à  l'âge  de 
47  ans.  —  Monument  érigé  à  sa  mémoire  par  sa  femme 
et  son  héritière  Elisabeth  de  Soumagne.  Armoiries 
de  ces  époux.  (Ce  monument  et  le  suivant  existent 
encore  dans  la  cathédrale  actuelle). 

40 1\  François  Oranus,  docteur  en  droit,  t  réfoncier,  officiai 
du  chapitre,  prévôt  de  Maeseyck,  seigneur  de  Frai- 
neux et  Nandrin,  etc.,  t  &  l'âge  de  57  ans,  le  6  sep- 
tembre 1636.  —  Monument  élevé  à  sa  mémoire  par 
Marie  Oranus,  sa  sœur. 

402\  Gilles  Oranus,  docteur  en  droit,  protonotaire  aposto- 
lique, tréfoncier  de  Liège,  archidiacre  de  Campine, 
prévôt  de  Saint-Pierre,  etc.,  f  à  l'âge  de  41  ans,  le 
7  mai  1599.  —  Note  sur  cette  famille. 

403\  Charles  Langius,  jurisconsulte,  tréfoncier  de  Liège, 
t  à  Tàge  de  52  ans,  le  iv  des  kalendes  d'août  1563.  — 
Monument  élevé  &  sa  mémoire  par  les  tréfonciers 
Liévin  Torrentius  et  Jean  de  Douverin. 

404.  Note  généalogique  sur  la  famille  de  Sélys. 

Saint-Nicolas  Outre-Meuaç. 

405.  Jacque  ^ambinon,  |  le  26  juin  1676,  Catherine  Bot- 
son,  sa  première  femme,  t  te  29  décembre  1667  et 
Gertrude  Mulkay,  sa  seconde  femme. 

Notre-Dame-aux-Fonts. 

406.  Jacques  Malaese,  receveur  de  la  cité  et  greffier  au 
criminel,  t  te  10  décembre  1662,  Marie  Masset,  sa 


—  263  — 

première  femme, 1 1©  Il  novembre  1653  et  Marie  de 
Thier,  sa  seconde  femme,  t  en  ... 

407.  Michel  du  Chaisne,  marchand  bourgeois,  t  le  5  oc- 
tobre 1650v  Marie  de  l'Esprit,  sa  compagne,  t  le  4 
septembre  1659,  Pierre  Monaert,  leur  gendre,  t  le 
25  août  1674  et  Marie-Françoise  du  Chaisne,  sa  femme, 
fie  29  juin  1673. 

408.  Elisabeth,  fille  de  Jean  Tabolet  et  de  Marie  Oranus, 
t  le  24  février  1688. 

409.  François  de  Kerckhove,  de  G  and,  marchand  bour- 
geois de  Liège,  t  le  1 1  septembre  1705  et  Elisabeth 
Fynemans,  de  Maeseyck,  sa  femme,  t  le  5  janvier 

1702. 

410.  Servais  Nollens,  échevin  de  Liège,  t  le  30  août  1576 
et  Marie  Putmans  van  Eupen,  sa  femme,  t  le  16  mai 
1578. 

4 il.  Englebert  de  Hasimbourg,  commissaire  de  la  cité  et 
greffier  de  la  haute  justice,  t  le  3  mars  1669,  Marie 
de  Sclessin,  sa  mère,  t  le  19  janvier  1643,  Catherine 
Frighel,  sa  première  femme,  t  le  14  mai  1644  et  Marie 
de  Liverlo,  sa  seconde  femme,  t  le  27  mai  1667. 

412.  (Thierry  de  Mirlo)  dit  de  Chevaul,  échevin  de  Liège, 
t  en  1426,  le  ...  avril  et  Johane,  sa  femme,  fille  de 
Frankair  de  Eemexhe  dit  d'Avroit,  t  en  14...  —  Effi- 
gies, celle  de  Téchevin  le  représente  revêtu  de  son 
armure  avec  son  écu  pendant  à  la  ceinture.  Quatre 
blasons  dont  deux  frustes. 

413*.  Marie  dite  «  de  Cervo  »,  t  la  nuit  de  la  fête  de  saint 
Benoît,  1334. 

414.  Gossewins  de  Flémale,  bourgmestre  de  Liège,  fils  de 
Johan,  jadis  échevin  de  Liège,  t  le  31  mars  1396  et 
Katherine,  fille  de  Huwe  de  Haccourt,  t  en  octobre ... 


—  264  — 

—  Effigies,  celle  de  Goeswin  le  représente  revêtu  de 
son  armure.  Quatre  blasons  frustes. 

4 15.  Pierre  le  Maistre,  prélocuteur,  f  le  5  septembre  167 1 . 
Monument  élevé  à  sa  mémoire  par  Marguerite  de 
Heaume,  sa  femme,  Pierre  et  Jean  leurs  fils,  1031.  — 
Armoiries  de  ces  époux. 

Saint-Pholien. 

416.  Jhierome  Favereau,  f  le  11  juillet  1636,  Marie  Ro- 
bert, sa  femme,  t  te  9  octobre  1625  et  leurs  enfants: 
Louy  Favereau,  Jhérome  Favereau,  f  te  29  novembre 
1653,  tous  les  deux  commissaires  de  la  cité  et  Marie 
Favereau,  veuve  de  Henri  Marten,  t  te  9  décembre 
1625. 

417.  Piron  délie  Naye,  tanneur  et  Margarit,  fille  Johan  de 
Gret  (Grady),  son  épouse,  t  le  25  juillet  1585. 

418.  Jean  de  Trixhe,  f  le  5  novembre  1593,  Marie  de  Lens, 
sa  femme,  f  te  18  novembre  1608,  Thomas  de  Trixhe, 
leur  fils,  t  te  5  novembre  1617  et  Catherine  Orane 
(Oranus),  sa  femme.  —  Armoiries  de  ces  époux.  — 
Une  inscription  placée  au-dessus  de  l'autel  rappelle 
aussi  la  mémoire  de  ces  personnes. 

419.  Lambert  Jamar,  Cent  Louys,  sa  femme  et  Marie,  leur 
fille,  t  te  24  décembre  1644.  —  Armoiries  de  ces  con- 
joints. 

420.  Laurent  de  Grady,  commissaire  de  la  cité,  f  te  4  fé- 
vrier 1518  et  Marie  de  Flémale,  sa  femme,  f  le  2  février 
1513.  —  Quatre  blasons. 

421.  Jacques  le  Kockin,  jadis  «  quangir  »  de  la  cité  de 
Liège,  Katheline,  son  épouse,  t  te  3  juin  1530,  Jo- 
sinne  de  Malborcht  et  Louis  le  Kockin.  —  Armoiries 
et  quatre  blasons. 


—  265  — 

422.  Ottelet  Pandechar  le  pêcheur,  t  le  19  mai  1361  et  Isa- 
beal,  sa  femme,  f  le  8  janvier  1359. 

423.  Williame  de  Tyne  le  tanneur,  bourgeois  de  Liège,  t 
le  24  février  1445. 

Collégiale  de  Saint-Pierre. 

424*.  Eustache  Ladoens,  chanoine  de  cette  église  et  curé 
de  l'église  paroissiale  de  Corcwarem,  t  le  2  juin  1530. 
—  Blason. 

425/  François  de  Fraipont,  docteur  en  droit,  échevin  de 
Liège,  conseiller  du  prince  Gérard  de  Groesbeeck,  t 
la  veille  des  ides  de  janvier  1580,  Jeanne  de  Jalhéa, 
fille  de  Gilles  et  de  Marie  de  Marneffe,  f  le  1 1  janvier 
1S08,  à  Tâge  de  84  ans;  Marie,  leur  fille,  t  le  26  août 
1592  et  son  mari,  Georges  de  Méan,  seigneur  du  lieu 
et  de  Boffus,  bourgmestre  de  Liège,  conseiller  ordi- 
naire et  privé  d'Ernest  de  Bavière,  puis  tréfoncier  de 
Liège,  f  le  13  juin  1602  ;  Georges  de  Steel,  échevin 
de  Liège,  t  à  l'âge  de  62  ans,  en  juin  1613  et  Anne  de 
Fraipont,  sœur  de  Marie  susdite,  sa  femme,  t  on  1615, 
Pierre  de  Steel,  docteur  en  droit,  chanoine  de  Saint- 
Pierre,  t  à  Tâge  de  40  ans,  le  4  juin  1624  et  Isabelle 
Marguerite  de  Laraboy,  f  •••  —  Monument  élevé  en 
1644  par  Lambert  de  Steel,  écuyer,  seigneur  de 
Bouffus,  Méan,  etc.,  fils  de  Georges  et  d'Anne  de 
Fraipont  et  mari  d'Isabelle  Marguerite  de  Lamboy. 
Armoiries  des  familles  de  Steel  et  de  Lamboy,  sur- 
montées d'une  couronne  à  neuf  perles. 

Couvent  des  Récollets. 

426.    Gérard  de  Pousseur,  chevalier,  seigneur  de  Villers 
lez-Guise  et  à  Fraipont,  bourgmestre  de  Liège,  f  en 


—  266  — 

1518.  —  Effigie  d'un  gentilhomme  revêtu  de  son 
armure.  Armoiries;  quatre  blasons  qui  ne  sont  pas 
les  quartiers  de  ce  bourgmestre  ;  ceux-ci  étaient; 

[Bolland  dit  Pousseur,  Wihogne,  Brialmont,  Grevenbroeck]. 

427*.  Marie  de  Berchem,  femme  de  Jacques  Suys,  seigneur 
de  Grisnort,  t  à  l'âge  de  61  ans,  le  11  mars  1591  et 
ses  fils  Roland  et  Jacques  Suys,  gentilshommes  de  la 
Chambre  du  Sérénissime  prince  Ernest  de  Bavière, 
t  à  Liège,  le  premier,  le  4  janvier  1591,  l'autre,  le 
8  janvier  1599.  —  Monument  élevé  à  leur  mémoire 
par  Géorgie  de  Lynden,  veuve  de  Jacques.  Deux 
blasons  aux  armes  de  Suys  et  de  Berchem;  quar- 
tiers: 

Suys,  Vanderburch,  Oudewene,  Suytlant; 
Berchem,  Meeos,  Lauryn  de  Watervliet,  Strabant. 

Saint- Remacle-en-Mont. 

428.  Inscription  d'un  vitrail  rappelant  Maximilien-Henri, 
baron  de  Courtejoye  et  de  Grâce,  seigneur  d'Othée 
et  de  Berleur,  haut  voué  de  Streel,  grand  bailli  des 
Rivages,  gentilhomme  de  la  Chambre  de  Son  Altesse, 
député  de  la  Noblesse,  etc.,  et  Jeanne  Corneille  de 
Joncis,  son  épouse.  —  Quartiers  : 

Courtejoye,  Loen  de  Brus,  Bombaye,  d'Orjoz; 

Oyembrugh  de  Duras,  Corswarem,  Ketule,  Loveuse. 

Joncis,  Clochier,  Dufile,  Ferry; 

van  der  Heyden  de  Blisia,  Boecken  de  Sittard, 

Counotte,  FancboH. 

429.  Barbe  de  Heym,  relicte  de  Robert  de  Horion,  gouver- 
neur de  Curange,  t  en  ...  —  Blason  parti  aux  armes 


-  267  - 

de  Horion  et  de  Heym,  avec  timbre,  cimier  et  sup- 
ports; quartiers: 

Horion,  Duras,  Spontin,  Namur; 

Ghoer,  Withem,  Montfort,  Croy. 

Heym,  Cokx  van  Neryngen,  Oeel,  Campen; 

Dielbeeck,  Dave,  Nassau,  Haestricke. 

430*.  Marie  de  Horion,  veuve  de  Jean  de  Joncis,  f  en  1525, 
Jean  de  Joncis  (son  fils),  chevalier,  bourgmestre, 
échevin  et  grand  mayeur  de  Liège,  sous  cinq  princes, 
t  en  1578  et  Anne  de  Rose,  sa  première  femme,  t 
en  1536.  —  Effigies  de  ces  trois  personnes,  celle  du 
grand  mayeur  le  représente  armé  de  toutes  pièces. 
Trois  blasons. 

431.  Wiliaume  de  Lavoir,  citain  de  Liège,  t  le  27  dé- 
cembre 1439.  —  Blason. 

Sainte-Glaire. 

432.  Margueritte  de  Hex,  veuve  de  ...,  seigneur  de  la 
Haye,  f  le  28  juin  1555.  —  Deux  blasons. 

433.  Anne  de  Hanxeller,  femme  de  Guilleaume  de  Cor- 
tenbacb,  drossard  des  Vieux  Joncs,  f  le  20  mars 
1558.  —  Deux  blasons  aux  armes  de  ces  époux, 
quartiers  : 

[Cortenbach,  Horion,  Hanxeler,  Randenraedt]. 

Abbaye  de  Robermont. 

434.  Anthonette  de  Brabant,  pendant  trois  ans  supérieure 
de  ce  monastère,  f  à  l'âge  de  33  ans,  le  15  mars  1569. 
—  Blason. 

435.  Herman  dit  Medicus,  f  le  x  des  kalendes  de  décembre 
1365. 


—  268  — 

436.  Sibille  de  Nivelle,  t  le  jour  de  la  fête  de  saint  Vin- 
cent 1277  et  Alis,  femme  de  Gilles,  sire  de  Jusery,  t 
le  29  mars  1350.  —  Effigie  d'une  dame  portant  un 
manteau  doublé  de  vair. 

437*.  Ide  de  Saint-Servais,  abbesse  de  Robermont,  f  en 
1393.  —  Quatre  blasons. 

438*.  Elisabeth  de  Saint-Georges,  f  le  cinquième  jour  de  la 
division  des  apôtres,  1255. 

439.  Vitrail  donné  par  Guillaume  de  Manshoven,  docteur 
en  théologie,  chanoine  de  Sainte-Cécile  à  Cologne, 
1620.  —  Armoiries  :  [Manshoven  et  Hinnisdael]. 

440.  (André)  de  Pallant,  gentilhomme  de  Son  Altesse,  +  le 
1er  juillet  1596.  —  Effigie  d'un  gentilhomme  armé 
de  toutes  pièces.  Armoiries;  quartiers  : 

[Pallant,  Daems,  Orsbeck,  Prenten]; 
Emale,  Chabo,  Tongre,  Blavier  (î). 

441.  (Mathieu  Pi  té  dit  d*Emael),  seigneur  d'Emael,  Ne- 
dercanne,  etc.,  gentilhomme  de  Son  Altesse,  bailli 
de  Seraing,  t  le  22  juin  1576.  —  Armoiries;  quar- 
tiers: 

Pité,  Chabot,  Tongre,  Blavi  (Blavier). 

442.  Anne  de  Tongre,  veuve  de  Jean  Pité,  seigneur  d'Emael, 
Eben  et  Nedercanne,mayeur,  échevin  et  bourgmestre 
de  Liège,  t  le  19  juillet  1589.  —  Blason  parti  aux 
armes  de  ces  époux  ;  quatre  quartiers  : 

[Tongre,  Berlo,  Blavier,  Bourdouxhe]. 

(1)  Les  quartiers  paternels  d'André  de  Pallant  sont  intervertis,  ils 
doivent  se  lire  comme  suit  :  Pallant,  Orsbeck,  Daems,  Prenten.  Le  quar- 
tier Emael  rappelle  Anne  Pité  dite  d'Emael,  qui  épousa,  par  contrat  du 
îl  mai  1583,  Melchior  de  Pallant. 


—  269  — 

443.  Catherine  Emal  (Pité  d'Emael),  épouse  d'Alexandre 
de  Houten  (de  Serai ng,  seigneur  de  Houtain  et  d'Once 
sur  Geer),  f  en  1579.  —  Armoiries  ;  quartiers  : 

Pité,  Chabot,  Tongres,  Blavi. 

444.  Aelys  Emale,  abbesse  de  ce  monastère,  t  le  27  avril 
1605.  —  Armoiries  posées  sur  la  crosse  abbatiale; 
quatre  quartiers,  les  mômes  que  ceux  renseignés  au 
numéro  précédent. 

Saint-Servals. 

445.  Vitrail  avec  inscription  rappelant  Henry  de  Berlay- 
mont,  seigneur  de  la  Chapelle,  Odeur,  Modave,  grand 
mayeur  de  Liège  et  Catherine  de  Hosden,  sa  femme, 
1386.  —  Armoiries;  huit  quartiers  : 

[Berlaymont,  Oultremont,  Seraing,  Haultepenne; 
Hosden,  Hayoin,  Aix,  la  Marck  dit  de  Rochefort]. 

446.  Armoiries  et  inscriptions  rappelant  Louis  de  Berlay- 
mont, tréfoncier,  1586,  Gabriel  de  Chasteleer,  seigneur 
de  Waudimpré  et  Elisabeth  de  Berlaymont,  sa  femme, 
1586,  [Jean]  de  Berlaymont,  seigneur  de  la  Chapelle 
et  [Philippine  de  Recourt  dite]  de  Licques,  sa  femme, 
1586. 

447.  Eustaes  Ogier  de  Juprel,  t  en  1531  et  Maroy  Balduin 
dite  de  Saulx,  t  en  1558.  —  Quartiers  : 

Juprel,  Vivier,  del  Saulx,  Orban  de  Sline. 

448.  Vitrail  portant  les  armoiries  et  les  huit  quartiers  de 
...  Hoen  de  Hoensbrœck,  tréfoncier,  1586. 

[Hoen  de  Hoensbroeck,  Lichtenborch,  Corswarem,  Waroux  ; 

Dave,  Enghieo,  Wideux,  Jaucbe]  (î). 

(1)  Ce  vitrail  fût  probablement  placé  pour  rappeler  la  mémoire  d'Ar- 
nold Hoen  de  Hoensbroeck,  tréfoncier  et  grand  doyen  de  Liège,  décédé  le 
18  juin  1585. 


—  270  — 

449.  Vitrail  portant  les  armoiries  et  les  huit  quartiers  de 
Wynand  de  Wyngaerde,  grand  prévôt  de  Liège. 

450.  Vitrail  portant  les  huit  quartiers  de  Henry  de  Ruys- 
schenberg,  grand  commandeur  des  Vieux  Joncs. 

[Rnysschenberg,  Reinshem,  Greyn,  Oppem; 
Nesselraedt,  Holtorp,  Spiesz,  Blenss]. 

451.  Osille,  femme  de  Johan  Hoches,  échevin  de  Liège,  t 
le  6  octobre  1348,  et  Johan,  son  mari,  t  la  veille  de 
la  fête  de  saint  Lambert,  1342.  —  Effigie  de  l'échevin 
représenté  sans  armes.  Quatre  blasons  dont  deux 
frustes. 

452.  Piron,  fils  de  Johan  Hoches,  f  le  8  mai  1350  et  demoi- 
selle Jake,  femme  de  Libier  d'Alour,  écuyer,  fen  13... 

453*.  Nicolas  de  Plenevaulx,  cinq  fois  bourgmestre  de 
Liège  et  conseiller  ordinaire,  f  le  4  juin  1663,  Marie 
Randach  (Randaxhe),  sa  femme,  t  le  30  novembre 
1686  et  leurs  fils  Jean,  Lambert,  Ferdinand,  chanoine 
de  Saint-Denis  et  Charles.  —  Armoiries  de  ces  époux. 

454.  ...min  Surlet,  fils  de  Radulf  Surlet,  chevalier,  -fr  le 
jour  de  la  fête  de  saint  Martin,  1431.  —  Armoiries; 
deux  blasons. 

455.  Cicile,  fille  de  Libiers  d'Alour,  f  le  21  octobre  1363. 
— -  Effigie.  Deux  blasons  dont  un  fruste. 

456.  Jakemins  de  Waroux,  fils  de  Raes,  sire  de  Voroux, 
échevin  de  Liège  et  Marie,  sa  femme,  fille  de  Johan  s 
d'Odeur,  fils  de  Gilles  Polard,  t  en  ...  —  Effigies, 
celle  de  Jacquemin  le  représente  revêtu  de  son  ar- 
mure. Sept  blasons. 

457.  Isabeal,  femme  de  jadis  Thonnar  de  Puche  d'AUeur, 
t  le  8  mars  1403. 

458'.  Ide  dite  Rigoude,  femme  de  Roger  dit  Grosrogier,  «f 
la  veille  de  la  fête  de  saint  Lambert,  1328. 


—  271  — 

459.  Vitrail  portant  deux  blasons  aux  armes  de  Qlymes 
et  de  Berlaymont.  (Jacques  de  Glymes,  baron  de  Flo- 
rennes  et  Jeanne  de  Berlaymont,  sa  femme). 

Saint-Séverin. 

460*.  Guillaume  de  Wezeren,  J.  U.  L.,  avocat  à  la  Cour 
spirituelle,  f  le  10  août  1636  et  Marie  t'Sgroots,  sa 
veuve.  —  Armoiries  de  ces  époux;  quartiers  : 

Wezeren,  Scroyen,  Ruyschart,  Mettecove; 
Sgroots,  Taye,  Hauthem,  Bailge. 

461.  Vitrail  portant  une  inscription  rappelant  Arnold 
Lintermans,  J.  U.  L.,  doyen  de  Sainte-Croix,  1637.— 
Armoiries. 

Saint-Thomas. 

462.  Jean  Pollain,  chanoine  de  Saint-Pierre,  secrétaire  du 
Chapitre  de  Liège,  t  le  23  décembre  1692.  —  Blason. 

463.  Gerosme  Mathias  de  Visé,  avocat  de  l'Official,  Cor- 
nélie  de  Macours  (Macors),  sa  première  femme,  t  le 
28  avril  1672  et  Hélaine  de  Frésart,  sa  seconde  femme, 
t  le  22  novembre  1689.  —  Armoiries  de  ces  époux. 

464.  Walthier  Huwar,  bourgmestre  de  Liège,  t  le  20  fé- 
vrier 1525  et  Yde  de  Wihoigne,  sa  femme,  t  le  28  août 
1538.  —  Armoiries  de  ces  conjoints. 

465.  Jean  Bicken,  banquier  et  Geertruidt  de  Frémondt,  sa 
femme.  —  Armoiries  de  ces  époux. 

466.  François  Libert  et  Barbe  Vandenberch,  son  épouse. 
—  Armoiries  de  ces  époux. 

Abbaye  du  Val-Benoit. 

467.  Vitrail  aux  armes  de  H  en  d  rie  k  de  Harmscap,  mar- 
chand bourgeois  de  Liège,  a0 1630. 


—  272  - 

468.  Vitrail  aux  armes  d'Arnold  de  Soumaigne,  prévôt 
de  l'église  des  Apôtres  à  Cologne,  etc. 

469.  Id.  de  Walther  de  Soumaigne,  chanoine  de  Saint- 
Denis,  1620. 

470.  Id.  de  Jean  de  Soumaigne,  chanoine  de  Saint-Denis, 
1629. 

471*.  Katherine  de  Muchehoy,  f  le  xir  des  kalendes  de 
...  1370,  douzième  abbessede  ce  monastère  et  Sophie 
de  Fléron,  f  le  vu  des  kalendes  de  novembre  1432, 
seizième  abbesse  de  ce  monastère.  —  Deux  quartiers 
de  chacune  de  ces  abbesses. 

472*.  Clémence  ...,  abbesse  de  ce  monastère,  t  le  xm  des 
kalendes  de  janvier  1403.  —  Blason. 

473*.   Agnès,  de  Liège,  f  le  x  des  kalendes  de  juillet  1247. 

474*.  Alexandre  de  Saint-Servais,  le  xv  des  kalendes  de 
novembre  1267. 

475*.  Juette,  épouse  de  Jacques  de  Lardier,  bourgeois  de 
Liège,  t  le  1 1  mars  1272. 

476*.   Agnès  de  Fimale,  f  le  xi  des  kalendes  d'octobre  1284. 

477*.  Elisabeth,  femme  de  Robert,  chevalier,  seigneur  de 
Limont,  t  le  xvi  des  kalendes  de  novembre  1237 
et  N.,  fille  d'Arnold  de  Limont,  t  en  ... 

478*.   Ide  d'Alleur,  f  le  iv  des  kalendes  de  juin  1263. 

479*.  Gérard,  moine  du  Val-Dieu,  t  le  vi  des  nones  de  juil- 
let 1291. 

480*.  Otto  de  Geneffe,  doyen  de  Saint-Paul  à  Liège,  fonda- 
teur de  l'abbaye  du  Val-Benoit,  t  le  iv  des  kalendes 
de  novembre  1244. 

481*.  Agnès  de  Pousseur,  abbesse  du  Val-Benoit,  t  eo 
1516. 

482*.  Jeanne  de  Berlo  dite  de  Brus,  pendant  trente  ans 
abbesse  de  ce  monastère,  la  cinquième  depuis  sa 


—  273  — 

réformation,  t  le  h  des  kalendes  de  février  1566.  — 
Effigie.  Armoiries;  quartiers  : 

Berlo,  Outtremont,  Houltain,  Hun  (1). 

483.  Catherine  de  Duras,  dernière  du  nom,  pendant  soi- 
xante-quatorze ans  professe  de  ce  monastère,  t  à 
Vftge  de  89  ans,  le  22  octobre  1608.  —  Blason. 

484.  Jehenne  de  Rahfer,  dame  de  Plenevaux,  Fisenne, 
Cfcefsonfosse,  etc.,  t  le  15  janvier  1643,  veuve  en  pre- 
mières noces  de  Thiri  de  Hoensbrouc,  seigneur  de 
Plénevaux  et  en  secondes,  de  Guy  de  Fisenne,  sei- 
gneur d0  Fisenne,  tons  deux  ensevelis  à  Plenevaux. 
—  Armoiries  de  ces  trois  personnes. 

485'.  Marguerite  de  Saint-Fontaioè,  abèesse  jubilaire,  et 
huitième  abbesse  depuis  là  réformation  du  couvent, 
t  le  1er  mai  1659.  —  Effigie.  Blason  ;  quartiers  : 

Saîût-Fôntaine,  <W  Pré,  Mons,  Oefit; 
Heyenhoven,  Berlo,  Brempt,  Eve  («). 

486*.  Sophie  de  Libermey,  abbesse  de  cette  église  (sic), 
f  le  iv  des  kalendes  de  novembre  1417.  —  Blason. 

VIVEGNIS. 

Abbaye. 

487.  Isabeau  de  Ramelot,  religieuse,  t  le  20  mai  1610  et 
Berthe  de  Ramelot,  sa  sœur,  aussi  religieuse,  t  te 
20  octobre  ...  —  Quartiers  : 

Ramelot,  Rouvroy,  Crisseftgné,  Rahyr  (Rahier). 

(1)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  sont  intervertis. 

(2)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  chaque  ligne  sont  inter- 
vertis. 


—  274  — 

488.  Jehenne  Mai  lien,  religieuse,  t  le  19  ...  1585.  — 
Quartiers  : 

Maillen,  Mozet,  du  Bois,  Crissengné. 

HOLLOGNE-AUX-PI  ERRES. 

489.  Blason  d'obit,  portant  un  écu  parti  de  Lynden  et 
de  Hollogne  Luxembourg,  avec  couronne,  supports 
et  bannières,  16  août  1676.  Il  rappelle  Vincente  Made- 
laine  de  Hollogne  Luxembourg,  seconde  femme  de 
Ferdinand  baron  de  Lynden  et  de  Froidcourt,  gou- 
verneur du  marquisat  de  Franchimont. 

490.  Baldewin  de  Hollongne,  écuyer,  seigneur  du  lieu, 
t  le  sixième  jour  de  ...  1582.  —  Effigies:  un  gentil- 
homme armé  et  une  dame.  Armoiries  :  Hollogne  et 
Fallois.  Quartiers  : 

[Hollogne,  Crehen,  Fallois,  Krickenbeck]. 

491.  Vitrail  donné  par  Bauduin  de  Hollogne,  seigneur 
du  lieu,  de  Busin  et  Failon.  —  Armoiries;  huit 
quartiers. 

Holloigne,  Creheyn,  Berlo,  (Hailey); 
Fallois,  Krickembeck,  Creefve,  Rikelt  (1). 

492.  Blason  d'obit  de  dame  portant  un  écu  parti  de  Hol- 
logne Luxembourg  et  de  Horion,  avec  la  date  : 
12  january  1659.  Il  rappelle  Ferdinandine  de  Horion, 
femme  de  Gérard  de  Hollogne  Luxembourg,  seigneur 
de  Hollogne,  etc. 

493.  (Gérard  de  Hollogne),  seigneur  de  Hollogne,  Busin 
et  Failon,  député  de  l'Etat-Noble,  grand  bailli  des 

(1)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  chaque  ligne  soot  inter- 
vertis. 


-  275  - 

Rivages,  f  en ...  et  (Ferdinandine)  de  Horion,  sa  femme, 
t  le  12  janvier  1659.  —  Effigies,  celle  de  Gérard  le 
représente  armé.  Armoiries  de  ces  époux  ;  quartiers  : 

[Hollogne  Luxembourg,  Pelden  dit  Cloedt, 
Horion,  Wael  de  Vronesteinj. 

494.  Gérard  de  Luxembourg,  t  le  29  juillet  1644.  —  Armoi- 
ries ;  quartiers  : 

[Hollogne,  Fallois, 
Bronckhorst  Baten  bourg,  Praet  de  Moerkerken]. 

GRACE. 

495.  Lamoral,  baron  de  Courtejoye  de  Grâce,  seigneur  de 
Berleur,  Dave,  député  de  TEtat-Noble,  etc.,  t  1©  27 
mars  1686.  —  La  tombe  porte  la  statue  couchée  du 
défunt  revêtu  de  son  armure.  Armoiries  ;  quartiers  : 

Courtejoye,  Marbais,  Loen  de  Brus,  Viron; 
Bombay,  Verleumont,  Doijo,  Fisen. 

LIÈGE. 
Abbaye  de  Notre-Dame  du  Val-des- Ecoliers. 

496*.  Marie,  fille  de  Anselme  de  Calciata  (délie  Chaude), 
femme  de  Guillaume  de  Collario,  t  le  in  des  nones  de 
juillet  1290  et  Lambert  dit  Lambuce  de  Insula,  f  le 
jour  des  nones  d'août  1304. 

497*.  Bauduin  de  Jemeppe,  prieur  de  cette  église,  f  le 
xiv  des  kalendes  de  septembre  1362. 

498\  Jean  d'Alour,  prieur,  f  le  xiv  des  kalendes  de  sep- 
tembre 1368. 

499*.  François  d'Awans,  prieur,  t  le  8  novembre  1484. 

500*.  Henri  de  Lude,  prieur,  t  le  2  octobre  1440. 


—  276  — 

501*.   Pierre  dit  Daras,  pendant  vingt-six  ans  prieur,  -J-  le 

15  décembre  1531.  —  Blason. 
502*.   Walther  Fullonis  (de  Foullon),  chanoine  et  prieur  de 

cette  église,  t  lederoier  jour  d'octobre  1553. — Blason. 
503*.   Henri  Morlet,  prieur.  —  Blason. 
504*.  Nicolas  Vincolanus,  prieur,  f  en  1575.  —  Blason. 
505*.   Jacques  Hextermans,  prieur,  f  le  4  mars  1588.   — 

Blason. 
506*.   Gérard  d'Orjo,  prieur,  f  lo  13  juin  1596.  —  Armoiries  : 

quartiers  : 

d'Orjo,  Carpentier,  Beyne,  le  Berlier. 

507*.   Louis  Dorlot,  t 1©  v  des  kalendes  de  novembre  1605. 

—  Blason. 
508".    Winand  Latome,  premier  abbé,  créé  par  le  pape 

Paul  V,  le  vi  des  kalendes  d'octobre  1614,  t  le  iv  des 

kalendes  d'août  1619.  —  Blason. 
509*.   Werteau,  abbé  de  ce  monastère,  t  le  14  avril  1654.  — 

Blason. 
510.    Charles  de  Rohan,  duc  de  Montbazon,  pair  de  France, 

etc.,  fie  3  juillet  1699  (î). 
511*.   Renier  de  Trixhe,  troisième  abbé  de  ce  monastère, 

t  à  Tàge  de  63  ans,  le  1 1  mars  1664.  —  Blason. 
512*.    Henri-Guillaume  Xheruels  de  Bombay,  quatrième 

abbé  de  ce  monastère,  t  à  l'Age  de  42  ans,  le  13  juin 

1674.  —  Blason. 
513.    Lambert  de  Chaîne  de  Fiez,  bourgeois  de  Liège,  -fr  le 

30  mai  1398  et  Lambert  de  Chaîne,  son  fils,  frère  en 

cette  maison,  t  le  13  janvier  1417.  —  Peux  blasons. 

(1)  Charles  de  Rohan,  duc  de  Montbazon,  prince  de  Guemenée,  etc. 
époux  de  Jeanne-Armande  de  Schomberg,  »  moucut  aussi  (1699),  dans  les 
m  faubourgs  de  Liège  où  il  était  enfermé  depuis  bien  des  années  dans  une 
«  abbaye.  »  Voy.  Saint-Simon,  Mémoires,  édition  Chéruel,  t.  II,  p.  10. 


—  277  — 

514*.  Thierry  de  Generey,  supérieur  de  cette  église  (prieur), 
fie  21  octobre  1531. 

515*.  Robert  de  Cauvel,  seigneur  de  Tagny,  connétable 
héréditaire  de  Boulonnois,  grand  bailli  du  duché  de 
Château-Thierry,  premier  capitaine  et  major  du  ré- 
giment de  Gatheu,  t  à  Liège,  le  22  février  1674.  — 
Blason. 

516*.  Jacques  de  Quercu  (du  Chêne),  maître  ès-arts,  curé 
de  Saiftt-Pholien,  t  en  1553. 

517*.  Inscription  d'un  tableau  donné  par  Paul- Jean,  baron 
de  Groesbeeck,  grand  prévôt  de  la  cathédrale  et 
prévôt  de  Saint-Denis,  seigneur  de  Francwaret,  Je- 
meppe-sur-Sambre,  etc.,  en  souvenir  de  ce  que,  par 
Tintercessioa  de  la  Sainte  Vierge  Marie,  il  «a  échappé 
à  un  homme  venu  pour  l'assassiner  dans  sa  propre 
maison,  le  13  juillet  1648.  —  Armoiries  surmontées 
d'une  couronne. 

518*.  Pierre  de  GeronveUe,  f  aux  kalendes  de  mars  1252 
et  Maguina,  sa  femme,  t  le  £W  des  kalendes  de  juin 
1254, 

519*.  Marie  de  Prez,  t  le  16  avril  1253. 

520*.   Ide  N...,  f  le  xvn  des  kalendes  de  mai  1257. 

521*.  Katherine  de  Waves,  femme  de  Conrard  de  Visé,  che- 
valier, f  le  xii  des  kalendes  de  décembre  12... 

522*.  WarnierN...,  ten  1270.  " 

523*.  Marie  de  Huy,  femme  d'Anselme  Navigator,  bourgeois 
de  Liège,  f  le  jour  de  la  fête  de  saint  Hubert,  1272. 

524*.  Thierry  chevalier,  dit  de  ...,  t  le  jour  de  la  fête  de 
saint  Marc  évangéliste,  1274. 

525*.  Louis  chevalier  de  Flémale,  t  le  jour  de  la  fête  de 
sainte  Pétronille,  vierge,  1274.  —  Effigie  d'un  gentil- 
homme armé  de  toutes  pièces.  Blason. 


—  278  — 

526*.   Henri  dit  du  Pont,  bourgeois  de  Liège,  f  en  1280. 
527".   Maître  Alwan,  f  le  jour  de  la  fête  de  saint  Bonifece, 

martyr,  1282. 
528*.  Arnulphe  Cork,  f  le  jour  de  la  fête  de  saint  Arnulphe , 

1282. 
529*.  Jean  li  Meis,  f  en  1286,  «  in  die  Vitalis.  « 
530*.   Marie,  femme  de  Henri,  f  le  vin  des  kalendes  de 

janvier  1287. 

531*.  Anselme,  f  le  jour  de  la  fête  de  saint  Gorgone, 
(12  mars)  1268  et  Elisabeth,  sa  femme,  t  dans  l'octave 
de  la  fête  de  saint  Lambert,  1281.  —  Effigies. 

532*.  Elisabeth,  femme  de  Thierry  des  Prez,  chevalier, 
t  le  jour  de  la  fête  de  sainte  Catherine,  1268  et 
Thierry  des  Prez,  chevalier,  son  mari,  t  la  veille  de 
l'Annonciation  de  la  Sainte  Vierge,  1294. 

533*.  Agnès  de  Calciata  (de  la  Chaussée,  délie  Chaucie), 
t  le  lendemain  de  la  fête  de  saint  Barnabe  1282,  et 
Thomas,  son  frère,  fils  d'Anselme,  t  le  jour  de  la 
Nativité  de  la  Sainte  Vierge,  1296. 

534*.  Anselme  de  Ultra  Mosa  (d'Outre-Meuse),  t  la  veille 
de  la  fête  de  saint  Laurent,  1285. 

535*.  Jean  de  Crisgnée,  *  specialis  amicus  et  benefactor 
hujus  domus  »,  t  le  vin  des  kalendes  de  mars  1285. 

536*.  Elisabeth,  femme  de  feu  Hubert  chevalier  de  ...,  -fr  le 
jour  de  l'Assomption,  1302. 

537.  Jehans  des  Preits,  écuyer,  échevin  de  Liège,  -J-  le 
9  février  1354,  Thierry  chevalier  des  Preits,  le  jeune 
(père  de  Téchevin),  t  le  ni  des  ides  de  janvier  1298.  — 
Deux  blasons. 

«  Vous  qui  passez  sur  nous, 
-  Priez  à  Dieu  pour  nous.  » 


—  279  — 

538.  Colar  de  Noufchestial  (Neufchâteau),  bourgeois  de 
Liège,  t  le  16  de  resail  1402  et  Lorette,  sa  femme, 
fille  de  Gerar  le  Maistre  le  Vies,  t  le  18  octobre  1396. 
—  Effigies,  celle  de  Colar  le  représente  armé  de 
toutes  pièces  avec  son  écu  pendant  à  la  ceinture. 
Quatre  quartiers. 

539.  Johans  Waldorea,  jadis  échevin  de  Liège,  f  en  1371. 
540*.    Henricus  de  Choke,  fondateur  d'un  autel  de  cette 

église,  f  le  m  de  kalendes  de  mai  1392. 

541.  Kathelines  de  Tynes,  lez  Dinant  (Thynes),  f  en  1480. 

542.  Lambuche  Gaillardt  de  Chaienée,  échevin  de  Liège, 
f  le  30  octobre  1358. 

543.  Colar  ly  Pousans,  «  bourgeois  chitens  de  Liège»,  f  le 
5  novembre  1366. 

544*.  Herman  de  Postico,  fondateur  d'un  autel  de  cette 
église,  t  dans  l'Octave  de  l'Assomption,  1275  et  Ailid, 
sa  femme,  t  en  1296. 

545*.  Jean,  chevalier  de  Chaienes,  t  le  jour  de  l'Annoncia- 
tion, 1373. —Blason. 

546.  Marie  Frognus,  femme  de  Goffln  Polarde,  t  le  1er  avril 
1387  et  Goffin  Polarde,  son  mari,  ci  tain  de  Liège,  t 
le  2  mai  1394.  —  Quatre  quartiers. 

547.  Oude  Pollarde,  t  le  25  janvier  1400  et  son|  mari, 
Pirlot  de  Vinamont,  ci  tain  de  Liège,  fie  21  décembre 
1399.  —  Quatre  quartiers. 

548*.  Henri  de  Henrois  des  Prez,  écuyer,  f  la  veille  de 

l'Assomption,  1341.  —  Blason. 
549".  Jean  de  Henrois  des  Prez,  écuyer,  t  la  veille  de  la 

fête  de  saint  Luc,  évangéliste,  1342. 
550*.  Jean  de  Henrois  des  Prez,  f  le  jour  de  la  fête  des 

saints  Pierre  et  Paul,  1282. 
551*.   Marie  des  Prez,  t  le  16  avril  1253. 


—  280  — 

552*.   Ide  de  Gilas,  femme  de  Giles  des  Prez,  écayer,  f  la 

veille  des  nones  de  mars,  1296. 
563*.   N...,  fille  de  feu  Gilles  des  Prez  etd'Ide,  sa  femme, 

t  le  xiii  des  kalendes  de  novembre  1308. 


Extrait  d'un  registre  ou  répertoire  appartenant  à 
l'abbaie  des  Escolliers  à  Liège,  par  moi  J.  Le  Fort, 
etc.,  ce  5  septembre  1708. 

554.  Relief  fart  par  Jnette,  veuve  de  Jean,  Fanchon  et  fille 
d'Ernuît  Waffelair,  9  septembre  1410. 

555.  Report  fait  le  15  de  fenal  1397,  par  Jean,  voué  de  Cris- 
ghée,  à  Lambert  délie  Vaulx  de  Kemexhe. 

556.  1275,  5  de  fenal,  transport  fait  devant  la  Courallo 
diale  de  Liège  par  Arftnl  de  Fimal,  chevalier  et  ses 
trois  fils,  Arnud,  Jean,  Willem  et  Anne  la  beghine, 
leur  sœur,  de  trois  bonniers  de  terre  au  profit  du 
couvent  des  Ecoliers. 

557.  Acte  passé  devant  la  Cour  allodiale  de  Liège  par  Jean 
de  Fimal  délie  Neufcoutt,  le  5  de  fenal  1275. 

558.  Id.  devant  la  Cour  des  tenants  de  l'abbaye  des  Eco- 
liers, le  8  mars  1430,  par  damoiselle  Aufly,  fille  de 
Marsille  de  Frelotox,  manant  à  Kemexhe  et  Amelot, 
fils  d'Ameil  de  Geer. 

559.  Relief  fait  devant  la  Cour  féodale  de  Liège ,  par  Jean, 
avoué  de  Strele  et  Bareit  dé  Fexhe,  mari  d'Agnès, 
fille  de  Jean  de  Biôrwar,  le  12  de  fenal  1428. 

560.  Id.  fait  le  dernier  jour  de  mars  1338,  par  Ameile  le 
Milar  de  Vorous,  écuyer  et  Giles  de  Biernart  dTsle. 

561.  Approbation  par  la  Cour  de  Jupille,  le  19  décembre 
1417,  du  testament  de  Juwette,  femme  de  Lambert 
de  Richelle,  fait  le  18  juillet  1362. 


—  281  — 

562.  Reconnaissance  faite  par  Jean  de  Vekemont,  devant 
l'archidiacre  de  Liège ,  de  certaines  obligations  qu'il 
énumère,  contractées  par  lui  vis-à-vis  de  l'abbaye 
du  Yal-des- Ecoliers,  le  samedi  avant  la  Nativité  de 
Notre-Dame,  en  septembre  1249. 


563*.  Warnier,  fils  de  Hubert  de  Neuvice*  t  en  127 1 . 
564\  Wéri  dit  du  Pont,  t  en  1270,  le  10  ...  —Effigie. 
565*.    Pierre  dit  de  Teroruele,  t  en  1250,  le  h  des  kalendes 

de  mars. 
566*.   Martine,  femme  de  Pierre  dit  de  Teroruelle,  t  le  *IV 

des  kalendes  de  juin  1257. 
567*.   Godefroid  de  Fontennes,  t  le  jour  de  la  fête  de  saint 

Pierre  es-liens,  1272.  —  Blason. 
568*.   ...  de  Horion,  femme  de  Maurice  de  Saint-Martin, 

echevin  de  Liège,  t  le  jour  de  l'Assomption,  1269. 
569*.  Marie,  femme  de  Henri  de  Neuvice,  t  le  vin  des 

kalendes  de  février  1237. 
570*.   Thierry,  chevalier  de  Flémale,  t  le  jour  de  la  fôte 

de  saint  Marc,  évangéliste,  1274.  —  Effigie  du  défunt 

armé  de  toutes  pièces.  Blason. 
57 J.    Petite  chronique  manuscrite  de  1  abbaye  de  Notre- 
Dame  du  Val-des-Ecoliers  à  Liège. 
572*.    Maître  Alwanus,  f  le  jour  de  saint  Boniface,  martyr, 

1282.  —  Effigie  d'un  ecclésiastique  (i). 
573*.    Hubert,  «  patriae  capud  Hasbanie  «,  t  en  1258  (?). 

—  Blason  (devair  à  la  bordure  de  ...). 

(1)  Nous  mentionnons  une  seconde  fois  cette  épitaphe  et  celle  de  Lam- 
bert de  Chaîne  (no  574),  déjà  analysées  aux  n««  513  et  527,  a  cause  des  ren- 
seignements complémentaires  que  fournissent,  sur  chacune  d'elles,  ces 
secondes  copies. 


—  282  — 

574.  Lambier  de  Chaîne,  frère  de  cette  maison,  f  le  13 
janvier  1417  et  Lambier  ...,  f  le  30  mai  1398.  —  Deux 
effigies,  Tune  d'un  homme  non  armé,  l'autre  d'un 
moine.  Au-dessus  de  la  première  :  deux  blasons,  le 
premier  de  ...  à  cinq  fusées  de  ...,  le  deuxième  de  ... 
à  la  bande  de  ...  (i). 

575*.   Ameil,  écuyer,  âgé  de  60  ans,  t  en  1202  (î).  —  Blason. 

576*.  Bauduin  dit  Baldardus,  archidiacre  de  Liège,  t  le 
il  des  noues  de  mai  1272  et  transféré  ici  le  lendemain 
du  jour  de  saint  Pierre  aux  liens,  1275. 

577*.  Magna,  femme  de  Gérard  Malhar  de  Seraing,  f  le 
iv  des  nones  de  mars  1274.  —  Effigie. 

578*.  Gérard  Malhars  de  Seraing,  t  le  ni  des  nones  de  mars 
1274.  —  Effigie  d'un  homme  sans  armes. 

Sainte- Véronique. 

579.  Angèle  de  Affagtady ,  fille  de  «  Jean  Karle  et  Lucresse 
de  Affagtady,  jadis  comtes  de  Affagtady  et  barons  de 
Ghistelle  et  femme  à  messire  Jean  de  ...,  »  t  en  1576. 
—  Effigie  d'une  dame.  Armoiries  et  quatre  quartiers. 

580.  Johans  Hustin  de  Sains  Nicolas  en  Glain,  t  le  24 
septembre  1439.  —  Blason. 

581.  Johans  Jamar,  de  Sclessin,  t  le  15  de  fénal  1424,  Ysa- 
beal,  sa  femme,  t  le  23  septembre  1400  et  Johans,  leur 
fils,  vesti  (curé)  d'Avroy,  t  en  1477.  —  Effigies  de  ces 
époux.  Deux  blasons. 

582.  Armoiries  de  Arnold  de  la  Hay  dit  Glaude. 


583.    Note  généalogique  sur  la  famille   d'Arras;   Jean 
d'Arras,  seigneur  de  Selle,  etc. 

(1)  Voy.  la  note  de  la  page  précédente. 


—  283  — 

584.  Note  généalogique  sur  la  famille  de  Saint-Delis,  et 
descendance  d'Antoine  de  Saint-Delis,  seigneur  d'Hen- 
court,  etc. 

Saint- Vincent. 

585.  Vitrail  portant  une  inscription  rappelant  Mathey  de 
Geer,  marchand  bourgeois  de  Liège  et  Jehenne  Ro- 
bert, sa  femme,  1596.  Il  porte  les  armoiries  de  ces 
conjoints  et  celles  des  époux  de  Butback  (?)-Hodeige. 

586.  Id.  rappelant  Guilhame  Macours,  marchand  bour- 
geois et  Catherine  Halloyx,  sa  femme,  1596. 

Sainte- Walburge. 

58  T.  Pierre  Stévart,  docteur  en  théologie,  professeur  à 
l'Académie  d'Ingolstadt,  prochancellier,  tréfoncier  et 
vicaire  général  de  Liège,  fondateur  de  cette  église 
paroissiale,  t  à,  l'âge  de  77  ans,  le  27  avril  1624. 

588.  Bertrand  de  la  Haxhe,  commissaire  de  la  cité,  f  le 
5  janvier  1640  et  Catherine  Stévart,  dame  de  Bierset, 
son  épouse,  t  le  26  août  1656. 

589.  Arnould  Deschamps,  bourgeois  de  Liège,  f  le  4  dé- 
cembre 1614  et  Jehenne  Bêche,  sa  compagne,  t  le 
29  juin  1629. 


VITRAUX   ET   INSCRIPTIONS 

590.  Lovinfosse  (Léonard  de).  —  Armoiries. 

591.  De  Hodeige.  —  Armoiries. 

592.  De  Meers.  —  Armoiries. 

593.  De  Vivario.  —  Armoiries. 


—  284  — 

594.    Inscription  rappelant  les  époux  Jean  Stochmans  et 

Anne  Warnant,  1667. 
505.    Vitrail  portant  les  armoiries  d'Alexandre  de  Nove 

Chasteau  et  de  N.  de  Libermé  (?). 

596.  Vitre  aux  armoiries  de  Henricus  van  Huesch  (Heuscb) 
1548. 

597.  Id.  Id.  de  la  famille  de  Crisgnée,  1548. 

598.  Id.  portant  le  blason  de  Hubert  de  Praisne,  licentiè 
en  droit  et  avocat  à  la  Cour  de  Liège. 

599.  Inscription  rappelant  Joban  de  Slins,  bourgeois  de 
Liège,  1546. 

600.  Fenêtre  portant  les  armoiries  de  Thiri  du  Sain  1er 
d'Or,  citain  de  Liège,  !&92. 

601.  Id.  Id.  de  Giel  Dheur,  échevin  et  jadis  bourgmestre  de 
Liège,  XVe  et  XX...  (bourgmestre  en  1529  et  1534). 

602.  Id.  Id.  Aernout  Blavier,  échevin  et  bourgmestre  de 
Liège,  1531. 

603*.   Inscription  armoriée  rappelant  Jean  de   Gustine, 
bourgeois  de  Dinant,  1563. 

604.  Armoiries  de  Jean  Mangon,  chapelain  de  la  cathé- 
drale, 1600. 

605.  Id.  de  Henri  Lathome,  chanoine  de  Saint-Jean,  W00. 

606.  Id.  de  Bartholomé  Masset,  bourgmestre  de  Liège,  1689. 
607*.   Id.  de  Jean  Arduennas,  curé  de  Cheratte,  1600. 

608.  Id.  de  Jean  Beibey,  curé  de  Marneffe,  1600. 

609.  Id.  de  Martin  Menten,  procureur  à  la  Cour  de  Liège, 
1606. 

610.  Id.  de  Christian  Camp,  marchand  bourgeois,  1600. 

611.  Id.  de  Jean  Nussia,  procureur  à  la  Cour  de  Liège, 
1600. 

612.  Note  sur  Gérard  Assuère  de  Horion,  seigneur  de 
Colonster,  Angleur,  etc. 


—  285  — 

613.  Armoiries  de  Gilles  Mareus,  curé  de  Hombroux,  cha- 
pelain de  Saint-Martin. 

614.  Id.  de  Waleran  Moers,  procureur,  1600. 

615.  Id.  d'Edmond  seigneur  de  Votirdt,  chevalier  (de  Saint- 
Jean)  de  Jérusalem*  et  d'Emerentiane  de  Malbourg, 
1583. 

616.  Id.  d'Art  d'Amours,  seigneur  de  Hunsbeeck,  drossart 
de  Russon,  1583. 

617.  Id.  de  Guilheame  de  Kemexhe,  voué  de  Kemexhe  et  de 
Herstal,  1584. 

618.  Id.  de  Guilheame  Hollants,  procureur,  1584. 

619.  Id.  de  Johan  Hennyn,  procureur,  1584. 

620.  Id.  de  Johan  Grignet,  1579. 

621.  Id.  de  Jean  Peyne,  un  des  quatre  capitaines  des  Dix 
Hommes,  1626. 

622.  Id.  de  Hubert  Radoux  et  de  Béatry  de  Braa,  jadis  son 
épouse,  1626. 

623.  Id.  de  Johan  de  Mont  (de  Seraing  de  Fraipont),  fils 
de  Wéra  de  Mont,  1536. 

624.  Id.  de  Conrard  de  Haertche,  seigneur  et  haut  voué 
de  Liers,  1548. 

625.  Id.  de  Gilles  Franchymont,  prieur  de  Beau  repart, 
1552. 

626.  Id.  de  Gilles  Mathèe  alias  Mulcheman,  commissaire 
de  la  cité  et  notaire  de  la  Cour  spirituelle,  1535. 

627.  Id.  de  Herman  d'Eynatten,  seigneur  de  Tinlot. 

628.  Id.  de  la  famille  de  Hollogne  Luxembourg,  1573. 

629.  Id.  de  Johan  Molenpedder,  avocat  à  la  Cour  spiri- 
tuelle, 1573. 

630*.  Inscription  rappelant  Jean  de  Barbiano,  comte  de 
Bellejoyeuse,  seigneur  de  Chockier,  etc.,  grand  bailli 
d'entre  Sambre-et-Meuse,  1612.  —Armoiries. 


*  et  wte  de  Le  Fin 

■■je  taron  de  Hamï.. 


~^ï  fi»!»:  pi  je 


docteur  en  médecine,  1622. 
..,  chanoine  de  Saint-Paul, 

i,  chanoine  de  Cambray  et 

19. 

ine  de  Saint-Paul,  1599. 

iller  des  échevins. 

nyen  de  Saint-Pierre,  1599. 

ir  a  la  Cour  spirituelle,  etc. , 

ocat  à  la  Cour  spirituelle, 

,  avocat  à  la  Cour  spiri- 

rocureur  à  la  Cour  spiri* 

iCte  de  feu  Jehan  Pettri, 

»urt,  marchand  et  Marie 

Sque  de  Tagaste  et  suffra- 

eren,  docteur  en  droit  et 
awilers,  sa  femme,  1630. 
iavicre,  baron  d'OMnckove, 
>aye  de  Stavelot,  gontil- 
ét.  de  S.A.  Ernest  évesque 
oit  batar  du  dit  Ernest.  ■ 
ron  de  Hollinghoven,  fils 
futcoadjuteur  de  Stavelot 
:  Stavelot  et  Malmèdy,  de 


—  288  — 

662.  Epitaphe  de  (Walter  dit)  Woot  de  Trixhe,  bourg- 
mestre de  Liège,  t  le  8  décembre  1553,  de  Marie 
Bottin,  sa  femme,  t  le  10  août  1556,  de  Jean  Woot 
de  Trixhe,  commissaire  de  la  cité,  f  le  21  juin  1545 
et  de  Ratherinne  de  Voroux,  sa  femme,  t  ©n  15—  W- 

6ô3.  Epitaphe  de  Marie  Rome  de  Moumalle,  t  le  29  no- 
vembre 1710,  femme  d'Eustache  de  Chevron  dit  de 
Vaulx,  bourgeois  de  Liège,  t  en  ...  et  de  Jean-Guil- 
laume de  Chevron  dit  de  Vaulx,  leur  fils  aîné,  t  sans 
alliance,  le  22  juillet  1717. 

664.  Inscription  rappelant  Laurent  Bormans,  échevin  de 
Cors wa rem,  de  Berlo  et  de  Goyer,  1617. 

665.  Id.  Henri  Bormans,  échevin  de  Ooyer  (Jeuck),  1607. 

666.  Id.  Henri  Bormans,  religieux  de  l'Ordre  des  Frères- 
Précheurs,  1607  et  Art  Bormans,  procureur  à  la  Cour 
spirituelle,  1619. 

667.  Blasons  des  bourgmestres  Gérard  de  Bouille  et  Phi- 
lippe de  Waazoulle,  seigneur  du  ban  de  Grofays, 
d'Agimont,  haut  forestier  d' Arienne,  etc.,  1649. 

668.  Blason  aux  armes  de  la  famille  de  Grumsel. 

669.  Armoiries  de  Adrian  le  Polen  (Polain),  grand  gref- 
fier, 1586. 

670.  Id.  de  Théobard  Prudhome,  seigneur  de  Hemricourt 
et  de  Lantremange,  commissaire  de  la  cité. 

67 1 .  Id.  de  *  nos  mees  Olefry ,  échevin  et  jadis  bourgmestre 
de  Liège  (Onufride  de  Celliers,  échevin  et  bourgmestre 
de  Liège  en  1523). 

672.  Armoiries  de  Mathieu  Monschen  (de  Montsen),  sei- 
gneur de  Saive  et  de  Tignée,  1601. 

673.  Id.deJean  Jamart, ...  de  lahautejusticede  Liège,  1601. 

(1)  Cette  epitaphe  se  trouvait  dans  l'église  de  Saint-Nicolas,  Oatrt- 
Meuse. 


—  289  — 

674.  Armoiries  de  Jean  Colchon  le  jeune,  notaire  de  la 
vénérable  Cour  de  Liège,  1601. 

675.  là.  de  Art.  Bormans,  procureur  et  de  Agnès  Franck, 
sa  femme,  1614. 

676.  Blason  de  la  famille  Mambour. 

677.  Id.  de  Gérard  Pétri,  chanoine  de  Saint-Martin,  1549. 

678.  Id.  de  Jean  Weens,  licencié  ès-droits  et  avocat  de  la 
Cour  spirituelle,  1577. 

679.  Id.  de  Pierre  le  Maire,  1614. 

680.  Id.  de  don  Diego  de  la  Torre. 

681.  Table  des  quatre  quartiers  généalogiques  de  Gérard 

Mewen,  de  Brée,  reçu  tréfoncier  de  Liège,  le  9  mai 

1511. 

Mewen,  Chiney,  Bormans,  Nayens. 

682.  Inscription  rappelant  Jean  Meys,  alfer  de  la  compa- 
gnie des  jeunes  arbalétriers  et  Claire  Touvaien,  sa 
femme,  1646.  —  Deux  blasons. 

683.  Armoiries  de  Michel  Slenaken,  chanoine  de  Sainte- 
Croix,  1591. 

684.  Id.  de  Joachim  Scorobroet,  chanoine  de  Sainte-Croix, 
1591. 

685.  Id.  de  Heuskin  Symbert,  marchand  bourgeois,  1591. 

686.  Id.  de  Jean  Eysden,  prélocuteur. 

687.  Id.  de  Remy  Petitjean,  de  Fize-le-Marsal,  1591. 

688.  Id.  de  Catherine  de  Lardinoy,  femme  de  Robert  de  la 
Marck  d'Arenberg  (bâtard  d'Everard  comte  de  la 
Marck). 

689     Blason  de  Jean  Seroeyff  J.  U.  D.,  1618. 

690.  Id.  de  Jean  Coelmont,  procureur  de  la  Cour  spiri- 
tuelle, 1592. 

691.  Armoiries  de  Jean  Walscart,  notaire  de  la  Cour  spi- 
rituelle, 1618. 


—  290  — 

692.  Armoiries  de  Gilles  Merchier  J.  U.  L.  et  avocat  de  la 
Cour  spirituelle,  1618. 

693.  Blason  de  Erasme  van  Loeffvelt,  avocat  de  la  Cour 
spirituelle,  1618. 

694.  Blason  d'Arnotte  de  Hamoire,  commissaire  de  la  cité, 
1486. 

695.  Id.  de  Jean  Counotte,  retondeur  et  drapier,  commis- 
saire de  la  cité,  1512. 

696.  Id.  de  Jean  Gompart,  marchand,  commissaire  de  la 
cité,  1513. 

697.  Id.  de  Jean  de  Meers,  commissaire  de  la  cité,  1524. 

698.  Id.  de  Guillaume  de  Gompart,  marchand,  commis- 
saire de  la  cité,  1534. 

699.  Id.  de  Lambert  de  Fanchon,  commissaire  de  la  cité, 
1554. 

700.  Id.  de  Pierre  Hock,  hallier,  marchand,  commissaire 
de  la  cité,  1562. 

701.  Id.  de   Pierre  Counotte,  commissaire  de   la  cité, 

1574. 

702.  Id.  de  Walther  Counotte,  commissaire  de  la  cité, 
1619. 

703.  Id.  de  Nicolas  Bouxhon,  marchand,  commissaire  de 
la  cité,  1661. 

704' .  Epitaphe  de  Gilles  de  Glen,  tréfoncier  et  officiai  de 
Liège,  prévôt  de  Sainte-Croix  et  de  Notre-Dame  de 
Maestricht,  f  la  veille  des  nones  de  juin  1626. 

705.  Note  pour  la  généalogie  de  la  famille  de  Glen. 

706.  Epitaphe  de  François  de  Thier,  échevin  de  Liège,  t 
le  19  mars  1662,  d'Anne  de  Soumagne,  sa  seconde 
femme,  t  le  9  avril  1671  et  de  Marie  de  Soumagne, 
sa  belle-sœur,  t  te  28  mars  1638. 

707.  Armoiries  de  Johan  von  Alsteren  dit  Hamal,  1575. 


—  291  — 

708.  Armoiries  de  [Jean  de  Baugnée,  seigneur  de  Baugnée 
et  d'isabeau  Pacque  dite  de  Chockier,  sa  femme].  Les 
blasons  accolés  de  ces  époux  sont  surmontés  d'une 
couronne  à  neuf  perles.  —  Quartiers  : 

[Baugnée,  Hoen  de  Hoensbroeck,  Sougné,  Pressens; 
Pacque  dit  Chockier,  Bombaye,  Chaumont,  Presse ux]. 

Ces  armoiries  et  ces  quartiers  se  trouvent  «*  sur  une 
«  cheminée  dans  le  château  de  Baugnée  en  la  salle 
*  par  terre.  » 

709.  Id.  de  la  famille  de  Baugnée,  1662  (sur  la  porte 
d'entrée  du  château  de  Baugnée). 

710.  Id.  de  J.  Tamison,  1589. 

711.  Id.  de  la  famille  Coclet,  1589. 

712.  Id.  de  François  Caverene,  1589. 

713.  Monument  funéraire  du  cardinal  Jean  Walter  de 
Sluse,  t  â  Rome,  à  l'âge  de  59  ans,  5  mois  et  24  jours, 
aux  nones  de  juin  1687,  et  enterré  dans  l'église  de 
Sainte-Marie  del  Anima  à  Rome  (gravure  sur  cuivre). 


i  •  i 


DEUXIEME  PARTIE 


PETIT-AAZ. 

714*.   Renard  délie  Haie,  t  en  décembre  1342  et  Aleyde,  sa 

femme,  t  en  1340.  —  Effigies  :  un  homme  non  armé  et 

une  dame. 

ALLEUR. 

715.  Joban  le  Pollen,  écuyer,  sire  de  Waroux,  t  la  15  de 
fenal  1358,  Joban  le  Pollen,  chevalier,  sire  de  Wa- 
roux, son  fils,  t  le  1 1  •••  1402,  et  Johan  le  Pollen, 
écuyer,  f  on  14...  —  Effigies  de  trois  gentilbommes 
armés  de  toutes  pièces.  Six  blasons  aux  armes  de 
Polain  de  Waroux. 

716.  Vitrail  portant  les  armoiries  et  une  inscription  en 
mémoire  de  Henry  Courtejoye  et  d'Isabelle  Balge, 
son  épouse,  164...  —  Quatre  quartiers  : 

Courtejoy,  Jamart  (Jaymaert),  Bailge,  [Brugge  ?]  (î). 

717*.  Abraham  [sire  de  Waroux],  t  lo  lendemain  de  la  fête 
de  Saint-Christophe,  1308,  et  Guillaume,  fils  de  feu 
Abraham,  sire  de  Waroux,  t  la  veille  de  ...  1326. 
—  Blason. 

(1)  Ces  quartiers  ne  sont  pas  exacts,  Henry  était  fils  d'un  autre  Henry 
et  de  Jeanne  de  Meriemont  et  petit-fils  de  Sébastien  de  Courtejoye  et  de 
Catherine  de  Jaymaert. 


—  294  — 

718.  Bas  tin  Courtejoye,  f  le  29  juillet  1557  et  Katheline 
(de  Jaymaert),  sa  femme,  t  le  15  février ...  —  Effigies, 
celle  de  Bastin  le  représente  non  armé.  Armoiries 
de  ces  époux  ;  quartiers  : 

[Courtejoye,  Burin,  Jaymaert,  Dalhem], 

719.  Johan  del  Courtejoye,  mari  de  Marie,  fille  de  Tonar 
de  Belrevar,  décédé  le  24  décembre  1463,  et  Bastin 
del  Courtejoye,  f  le  5  ...  1533.  —  Effigies  de  deux 
hommes  armés  de  toutes  pièces,  portant  chacun  un 
écu  aux  armes  de  Courtejoye. 

AMAY. 

72Q*.  Thierry  Perileux,  alias  Rochlée,  chanoine  d*Amay,  t 
le  2  août  1636.  —  Armoiries;  huit  quartiers  : 

Perilheux,  Abée,  Moege,  Lardinoy; 
Jaymaert,  Oumal,  Dalem,  Braibant  (i). 

721 .  Johan  d'Odeur  dit  de  Louvynfosse,  échevin  et  lieute- 
nant bailli  d'Amay,  t  le  23  novembre  1565,  et  Marie 
de  Londo,  sa  femme.  —  Armoiries;  quatre  quartiers  : 

[Odeur  dit  Lovitifosse,  Résimont,  Londoz,  Dolembreux]. 

722.  Fragment  de  la  tombe  de  [Jean  de  Lovinfosse],  -j-  le 
14  juin  1589,  mari  de  Catherine  de  Rorive.  —  Quatre 
quartiers,  les  mêmes  qu'au  numéro  précédent. 

AMPSIN. 

723.  Gilleame  Fabri  de  Horion,  greffier  du  ban  d'Amay, 
t  le  15  décembre  1572,  et  Maroie  de  Gerbehaye,  sa 
femme,  t  le  2  août  1560.  —  Armoiries  de  ces  époux. 

(1)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  chaque  ligne  sont  inter- 
vertis. 


—  295  — 

724.  Blasons  accollés  surmontés  d'une  couronne  à  neuf 
perles,  et  supportés  par  deux  lions  ;  Le  Fort  ajoute 
en  note  :  «  Armoiries  comme  elles  sont  sur  le 
<•  carosse  de  N.  Fabri  se  disant  Horion,  le  8  mars 
»  et  le  1er  avril  1725  et  un  an  devant.  Le  5  avril 
»  1725,  le  carosse  de  N.  Fabri  se  disant  Horion  est 
»  parti  de  la  ville.  » 

ARGENTE AU. 

725.  Gravure  sur  cuivre  par  Harrewyn,  représentant  huit 
blasons  funéraires  qui  se  trouvent  «  au  château  d'Ar- 
»  genteau  et  ailleurs.  »  —  Ils  portent  les  armoiries 
des  personnages  dont  les  noms  suivent  : 

1°  Louis  Roger  de  Claris,  comte  de  Clairmont,  cheva- 
lier de  Saint-Jacques,  t  le  6  juillet  1663. 

2°  Marie  de  Meulenaer,  comtesse  de  Clairmont,  t  le 
7  décembre  1704. 

3°  Louis-Antoine  de  Claris,  comte  de  Clairmont,  t  le 
26  mars  1715. 

4°  Christine  de  Deckere,  comtesse  de  Clairmont,  t  le 
10  février  1713. 

5°  Barbe  de  Gargant,  comtesse  de  Laverne  de  Rodes, 
t  le  9  avril  1688. 

6°  Magdaleine  de  Steenberghe,  marquise  de  Laverne 
de  Rodes,  fie ... 

7°  Louis-Philippe  de  Claris,  marquis  de  Laverne  de 
Rodes,  t  le  27  mai  1714. 

8°  Anne-Françoise,  marquise  héritière  de  Laverne, 
fie  21  juillet  1725. 


—  296  — 

LES  AVINS  EN  CONDROZ. 

726.  Jean  Doneux  et  Béatrix  du  Chesne,  sa  femme,  dé- 
cédés, elle,  le  28  mars,  lui,  le  2  ...  1623.  —  Quatre 
quartiers  dont  un  fruste. 

ALLEUR. 

727.  Jehenne,  femme  de  Wilheame  de  Warous  et  fille  de 
feu  Bald(uin  de  Hollogne),  t  le  23  de  fenal  1351.  — 
Effigie.  Six  blasons,  trois  aux  armes  de  Waroux  et 
trois  à  celles  de  (Hollogne;. 

728.  ...ermeanis  d'Aleur,  t  le  13  avril  1396.  —  Blason  (i). 

AWANS. 

729*.  Renier  dit  Ard...  barnage,  chevalier  de  Fontenes,  t 
dans  l'octave  de  la  fête  de  Saint-Martin,  1297.  — 
Blason. 

730*.  Guillaume  dit  del  Bois  d'Awans,  écuyer,  t  en  129... 
—  Effigie  d'un  gentilhomme  portant  son  écu  ar- 
morié. 

731.  Jehans  del  La...,  échevin  d'Awans,  f  le  23  ...  1336  et 
Colars,  son  fils,  f  le  21  décembre  1346.  —  Effigies 
de  deux  hommes  sans  armes. 

732.  Katheline  ...,  t  en  12...  —  Deux  blasons. 

733.  (Arnold)  de  Blehen,  fils  de  feu  Jehan  de  Blehen, 
écuyer,  f  le  (8)  mai  XVe  et  ...  et  Allye  d'Otremont 
(Oultremont),  sa  femme,  t  en  ...  —Armoiries  de  la 
famille  de  Blehen  («). 

(1)  Voy.  cette  tombe  dans  le  fascicule  no  13,  du  tome  II  du  manuscrit. 
(*)  Voy.  Stein,  année  1886,  p.  374. 


—  297  — 

BERLO. 

734.  Pierre  tumulaire  ornée  des  effigies  d'un  seigneur  armé 
de  toutes  pièces  et  d'une  dame,  et  portant  les  seize 
quartiers  suivants  : 

Berlo,  Hautalen,  Duras,  Guydegoven; 

Cortenback,  Berthout,  Scoef,  Vanderaa. 

van  der  Meeren,  Zuave,  Cuect,  Musene; 

van  der  Noot,  Grimberghe,  Herbey,  Huffe. 

Le  Fort  a  malheureusement  omis  de  copier  Tépitaphe. 
Cette  pierre  mise  sur  la  tombe  d'Yvain,  sire  et 
baron  de  Berlo,  f  le  5  janvier  1567,  et  de  Louise  Yan 
der  Meeren,  sa  femme,  t  le  11  septembre  1540,  existe 
encore  au  cimetière  de  1  église  de  Berlo,  mais  brisée 
en  une  infinité  de  fragments,  son  épitaphe  est  au- 
jourd'hui indéchiffrable. 
735'.    Eustache,  chevalier  de  Berloz,  t  aux  kalendes  d'avril 

1271.  —  Blason. 
736*.    Aleyde  de  Neuvice,  femme  d'Eustache,  chevalier  de 
Berloz,  t  le  xvm  des  kalendes  de  juillet  1265.  —  (Cette 
tombe  existe  encore  dans  l'église  de  Berlo  et  l'épi- 
taphe  en  est  parfaitement  lisible). 
737.     Dans  l'église,  «  contre  la  parois,  «  étaient  les  blasons 
suivants,  que  nous  notons  dans  Tordre  où  ils  se 
trouvent  dans  le  manuscrit,  de  gauche  à  droite  : 
en  haut,  les  armes  de  Berlo  et  de  Rouveroit  avec  la 
date  1668;  (ces  blasons  sont  ceux  de  Ferdinand- 
Charles  baron  de  Berlo,  comte  de  Hozémont,  sei- 
gneur de  Petit-Axhe,  Willin,  etc.,  et  de  Marie-Agnès 
Begge  de  Rouveroit,  sa  femme)  ; 
en  dessous,  Courtenbach,  Berlo,  Montoye,  Mendoze; 
et  sous  celles-ci  :  Julier,  Leininghen,  Luccenbourg, 


—  298  — 

Rougrave,  Horion,  Courtenback,  Huyn  de  Amsten- 
rade,  Blitterswick,  Hallewin,  van  der  Gracht,  Au- 
denarde,  Locquenghien,  Assche,  van  der  Meeren; 
—  Lascanne,  Guevare,  Lidereck  (Liedekerke  ?;, 
W...,  S.  Ommer,  Flandre,  Quaroube,  N...,  Somaing, 
N...,  Newille,  N.... 

CORSWAREM. 

738*.  Arnold,  chevalier,  dit  de  Corswarera,  f  le  jour  de 
la  fête  de  saint  Marc  évangéliste,  1338,  et  Elwide 
dite  de  Momale,  f  le  20  mars  1335.  —  Effigies  :  une 
dame,  ayant  à  sa  gauche  un  homme  armé  de  toutes 
pièces,  les  mains  jointes,  et  portant  attaché  à  la 
ceinture,  un  bouclier  aux  armes  de  Corswarem. 

739.  Blason  funéraire  de  dame,  parti  de  Corswarem  et  de 
Raveschot,  surmonté  d'une  couronne  à  treize  perles 
dont  trois  relevées;  aux  côtés,  «obyt22  juny  1657.  » 
Il  rappelle  Isabelle-Françoise  de  Raveschot,  première 
femme  de  Jean  de  Corswarem,  seigneur  de  Niel, 
Landelies,  Corswarem,  etc. 

740.  Id.  parti  de  Corswarem  et  de  van  de  Water,  surmonté 
d'une  couronne  à  treize  perles,  avec  l'inscription 
*  anno  1668  15  may.  »  Il  rappelle  Hélène  van  de  Water, 
deuxième  femme  de  Jean  de  Corswarem,  susdit. 

BERNEAU. 

741.  Frambach  van  Gulpen,  f  en  14g2  ...  —  (Epitaphe 
flamande).  Blason  parti  aux  armes  de  Gulpen  et  de 
(Smet  ?).  Frambach  avait  épousé  Marie  délie  Smet. 

742.  Heinrich  van  Gulpen,  «  aman  op  Limborch,  «  f  le 
7  janvier  1518.  —  (Texte  flamand}.  Blason. 


—  299  — 

SAINT-WILLEBRORD  (ANVERS). 

743.  Vitrail  portant  un  écu  de  dame  parti  de  [Panastrana] 
et  de  Nienta  et  ces  quartiers  : 

de  Pastrana,  de  Fereira,  Nienta,  de  Acuna  ; 
de  Santa  Crux,  Lixhals,  de  Robolledo,  Lixhals. 

BIERSET. 

744.  Laurent  Milot,  échevin  de  Mons  et  de  Birses  (Bier- 
set),  t  le  4  mars  1615  et  Béatrix  Rouffart,  son  épouse, 
t  le  29  mars  1587.  —  Effigies,  celle  de  Laurent  le 
représente  non  armé.  Deux  blasons  aux  armes  de  ces 
conjoints. 

745.  Wilhem  Wilkar,  échevin  de  Liège,  f  le  1er  mai  1424 
et  Margrit,  sa  femme,  t  le  jour  de  la  fête  de  sainte 
Marguerite,  1423.  —  Effigies,  celle  de  Téchevin  le 
représente  armé  de  toutes  pièces.  Deux  blasons  aux 
armes  de  ces  conjoints. 

746.  N...,  Margriet  de  Beirses,  sa  femme,  t  en  novembre 
1418  et  Bodochon  de  Beirses,  leur  fils,  f  en  ...  —  Effi- 
gies, l'homme  est  représenté  non  armé. 

747.  N. ..  de  Vermes,  maire  de  Bierses,  t  le  17  janvier  ...  et 
Yde  de  Prouhome  dite  d'Odeur,  sa  femme,  t  le  10  ... 
1503.  —  Effigies,  l'homme  est  représenté  armé  de 
toutes  pièces.  Deux  blasons  aux  armes  de  Fami lieux 
et  d'Odeur. 

BLEHEN. 

748.  Godefroit  de  Blehen,  chevalier,  seigneur  d'Abée,  t  le 
«*  22  jour  domis  de  décembre  ...  »  Marie,  sa  femme, 
t  en  ...  et  Godefroit  de  Blehen,  leur  fils,  t  en  la  ba- 
taille de  ...  (d'Othée),  le  23  septembre  1408.  —  Effigies, 


—  300  — 

celles  des  deux  gentil  hommes  les  représentent  armés 
et  portant  au  côté  un  écu  à  leurs  armes. 

749.  Godefroid  de  Blehen,  t  le  1er  janvier  1572  et  Josette 
de  Marneffe,  sa  femme.  —  Armoiries  de  ces  époux. 

750.  Arnould  de  Longchamps,  seigneur  d'Abolens  et  de 
Pucet,  f  le  1er  mars  1681  et  Catherine  de  Hemricourt, 
sa  femme,  t  le  13  décembre  1643.  —  Armoiries  de  ces 
époux  ;  quartiers  : 

Longchamps,  Proidhomme,  Hemricourt,  Baré  de  Ciplet; 
Hemricourt,  Hanosset,  Lantremenge,  Roerixhe. 

751.  Pi(erre?)  de  Blehen,  chevalier,  f  en  137...  —  Blason. 

752.  Johans  de  Blehen,  chevalier,  t  le  8  septembre  ...  — 
Effigie  d'un  gentilhomme  armé.  Blason. 

TIHANGE. 

753.  Renier  Maquoir  ...,  t  le  8  septembre  1387,  Basil,  sa 
femme  et  Magrit,  sa  fille.  —  Armoiries  :  de  ...  à  trois 
étriers,  deux  et  un,  de  ... 

754.  Jean  de  Potiers,  chevalier,  seigneur  à  Tihange,  lieu- 
tenant de  la  bande  d'ordonnance  du  duc  d'Arschot, 
au  service  de  l'empereur  Charles  V,  f  le  5  mars  1542 
et  Barbe  de  Hung,  dame  de  Hun,  sa  femme.  —  Effi- 
gies, celle  de  Jean  le  représente  armé  de  toutes 
pièces.  Armoiries  de  ces  époux;  quartiers  : 

Potiers,  Warizoul,  Clokier,  Holongne; 
Hung,  Saelle  (Celles),  Hosden,  Bollan. 

KERSBEEK. 

755.  Vitrail  portant  les  armoiries  de  Barbe  van  den  Steen- 
weghen,  1609. 


—  301  — 

756.  Jao  van  Houthein,  écuyer,  seigneur  de  Kersbeek,  f 
en  1596  et  Barbara  van  den  Steenwegen  (sa  femme), 
f  en  1618.  (Texte  flamand).  —  Armoiries  de  ces  époux  ; 
quartiers  : 

Houthem,  van  der  Noot,  Steenwegen,  Baelge. 

HOELEDEN. 

757.  Blason  funéraire  de  dame  :  «  obyt  27  octobre  1677.  »  — 
Armoiries  de  Maria  Wely,  épouse  de  Jaspar  van 
Spaugenbergher. 

758.  Id.  à  Técu  parti  de  Wely  et  de  Voel  :  <*  obyt  29  août 
y  1637.  »  Il  rappelle  Jeanne  Voel  (de  Bruxelles),  épouse 
de  Lucas  Wely  (de  Delft). 

CORTENAEKEN. 

759*.  Jean  de ...  ensesse,  alias  de  Bouthon,  t  le  5  juin  1426. 
—  Effigie  du  défunt  armé  de  toutes  pièces.  Blason. 

WAENRODE. 

760.  Robert  van  Schoenhoven,  seigneur  de  Wanrode  et 
d rossa rt  de  Diest,  f  le  4  mars  1549  et  Anne  de  Nas- 
sou,  sa  femme,  f  en  15—  (Inscription  flamande).  — 
Effigies,  celle  de  Robert  le  représente  armé.  Armoi- 
ries de  ces  époux  ;  quartiers  : 

[Schoonhoven,  Cotereau,  Nassau,  Haeften]. 

761.  Fragment  généalogique  des  Schoonhoven  au  xvn° 
siècle. 

762.  Carte  des  huit  quartiers  de  Charles-Robert  de  Schoon- 
hoven : 

Schoonhoven,  Blehen,  Saint-Fontaine,  Gulftçn; 
Borchgrave,  Jeger,  Woelmont,  Woestenraedt. 


—  302  — 

BREUST  (lez-Gronsvelt). 

763.  Anne  van  den  Broeck,  t  le  9  avril  1603,  veuve  de 
Mathieu  Rickelt,  écuyer,  t  le  24  septembre  1579  et 
enterré  à  Liège,  aux  Ecoliers.  (Texte  flamand).  — 
Armoiries  de  ces  époux  ;  quatre  quartiers. 

764.  Henri  van  Velraedt,  dit  Meuters,  mayeur  d'Oost  et 
échevin  de  Breust,  f  le  27  février  1624.  —  Armoiries 
de  Velraedt  et  de  Van  den  Bergh  ;  quatre  quartiers. 

CLAVIER. 

765.  Jehan  de  Vervoz,  seigneur  de  Vervoz,  t  le  6  avril  1556 
et  Anne  de  Cloquier,  sa  femme,  t  on  156...  —  Armoi- 
ries de  ces  époux  ;  aux  côtés  de  la  pierre  ces  armes 
sont  répétées  deux  fois. 

766.  Jacque  de  Vervoz,  seigneur  de  Vervoz,  f  le  6  juin 
1571  et  Juliane  de  Glimes,  sa  femme,  f  on  ...  —  Effi- 
gies. Armoiries  ;  quartiers  : 

Vervoz,  Cloquier,  [Fizenne,  Awans  de  Lonchin]; 
Glimes,  Coteria  (Cotereau),  Datera,  Widue  (î). 

CRAS-AVERNAS. 

767.  Jean  Vannes,  f  1©  22  mars  1569  et  Jenne  Domal  (Ou- 
mal),  sa  femme. 

FEXHE-LE-HAUT-CLOCHER. 

768*.  Henri  de  Fehe  (Fexhe),  lils  de  Henri  de  Fehe,  cheva- 
lier, f  te  jour  de  la  fête  de  saint  Marc,  évangéliste, 
1295.  —  Effigie  du  défunt  en  cotte  de  mailles,  portant 
une  épée  et  un  écu  armorié. 

(1)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  chaque  ligne  sont  inter- 
vertis. 


—  303  — 

769\  Mabille,  fille  d'Ameil,  chevalier  de  ...,  veuve  du  che- 
valier de  Vorues  (Voroux),  t  la  veille  de  la  fête  de 
sainte  Barbe,  1278.  —  Effigie. 

770*.  Lambert  chevalier  de  Vorues,  t  en  128...,  le  septième 
jour  après  la  fête  de  la  nativité  de  saint  Jean-Bap- 
tiste. —  Blason. 

771.  Louis  de  S  t  réel,  dernier  de  cette  illustre  famille  et 
voué  du  dit  lieu,  f  le  7  ...  —  Armoiries  du  défunt  sur- 
montées d'une  couronne  à  neuf  perles  ;  quartiers  : 

Streel,  Braban,  Poictiers,  Neufville; 
Juncis,  Clocqaier,  Horion,  Outremont  (i). 

WONCK. 

772.  Helevis,  fille  d'Amélie  Gilar  de  Wonck,  f  le  18  octobre 
1401  et  Amélie  de  Wonck  le  jeune,  fils  de  Lambert 
Badut  et  de  Helevis  (qui  précède),  f  le  23  août  1431. 
—  Effigies  :  Ameil  est  représenté  non  armé,  à  la 
gauche  de  sa  mère.  Le  blason  d' Ameil  figure  aux 
quatre  coins  de  la  pierre. 

ALLEUR. 

773.*  ...ermeanis  d'Aleur,  f  le  12  août  1396.  — •  Blason  au 
centre  de  la  pierre.  (Double,  voir  n°  728). 

774*.  Abraham  de  Vuaruuz  (Waroux),  chevalier,  t  le  n  des 
nones  de  décembre,  jour  de  la  fête  de  sainte  Barbe, 
1263.  —  Blason  au  centre  de  la  pierre. 

XHENDREMAEL. 

775*.  Gérard  de  Skendremale,  t  le  ix  des  kalendes  d'oc- 
tobre 1270.  —  Blason  (*). 

[V,  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  chaque  ligne  sont  intervertis. 
7)  Voy.  cette  tombe  dans  le  tome  II  du  manuscrit,  parmi  celles  du 
fascicule  n<>  5. 


—  304  — 

776.  Johan  de  Streeles,  écuyer,  jadis  bourgmestre  de  Liège, 
f  la  nuit  de  la  fête  des  saints  Simon  et  Jude,  1473.  — 
Blason  au  centre  de  la  pierre. 

KEMEXHE. 

777.  Amel  de  Mon  [Moitfoye],  chevalier,  t  le  dernier  jour 
de  janvier  1356.  —  Effigie  d'un  gentilhomme  armé 
portant  son  écu  armorié  à  la  ceinture.  Deux  blasons. 

778.  Johans  (de  Kemexhe),  chevalier,  voué  de  »  Kemech  », 
f  en  1328,  Angnôs,  sa  femme,  fille  de  Radout  Surles, 
t  en  1337,  Amélie  de  Kemech,  chevalier,  voué  de 
Kemexhe,  f  le  ...  mai  1375  et  Maroie  de  Ferme,  sa 
femme,  fille  de  Fastré  de  Ferme,  chevalier,  f  le  24 
mars  1357.  —  Effigies  :  un  chevalier  armé  de  toutes 
pièces,  son  écu  pendant  à  la  ceinture  et  une  dame. 
Les  figures  et  les  mains  des  personnages  et  quatre 
écussons  placés  au  haut  du  monument  étaient  en 
cuivre.  Des  écussons,  il  ne  reste  visible  que  le  qua- 
trième, aux  armes  de  Ferme. 

779*.  Clémence  de  Frères,  mère  de  Wisman,  prêtre  ...,  sei- 
gneur de  Frères,  f  la  veille  de  la  fête  de  sainte 
Qertrude,  vierge,  1307. 

AWANS. 

780.  Humbeir  Corbeaz  (Corbeau),  chevalier,  sire  d'Awans, 
t  le  1er  de  résail  1288.  —  Effigie  du  défunt  armé  de 
toutes  pièces  et  portant  bannières.  Blason. 

781.  Wiheme  Wilkar  d'Awans,  f  le  dernier  jour  de ...  1397 
et  Adielhe  de  Bierzes,  sa  femme,  f  en  1379  le ...  —  Effi- 
gies, celle  de  Guillaume  le  représente  revêtu  de  son 
armure.  Blasons  aux  armes  de  ces  époux  répétés  aux 
côtés  de  la  tète  de  chacun  d'eux. 


—  305  — 

782.  «  Katherine  délie  Rue  de  Pont,  borgoise  de  Liège, 
»  mère  à  Madame  Lorette,  feme  saignour  Humbier 
»  Corbea,  chevaliers,  sired'Awans,  »  f  1©  u  des  nones 
de  février  1296,  —  Effigie. 

FOOZ. 

783.  Sébastien  Lawes  de  Fooz,  t  en  1334, ...  avant  la  fête 
de  saint  Reray  et  Annes  d'Awans,  sa  femme,  t  en  1323 
*  le  jour  de  S.  Strue  (?).  »  —  Effigies,  celle  de  Sébas- 
tien le  représente  armé  et  portant  bannières.  Blason. 

784*.  Bastien  dit  Lawes  de  Foz,  t  le  vu  des  kalendes  de 
février  1279  et  Aleyde  (?)  (Aeidis),  sa  femme,  t  le  ... 
1282.  —  Effigies,  celle  de  Bastien  le  représente  armé 
avec  son  écu  pendant  à  la  ceinture. 

785.  Bastien  Lawait  de  Fouz,  f  le  17  septembre  1407  et 
Englesine,  sa  femme,  t  le  10  janvier  1401.  —  Effigies, 
celle  de  Bastien  le  représente  armé  avec  son  écu 
pendant  à  la  ceinture.  Au  haut,  quatre  écussons, 
deux  aux  armes  de  Fooz,  deux  autres  frustes. 

786.  Tonair  de  Fous,  t  le  12  ...  1375  et  Johan  de  Fous  ..., 
t  le  20  décembre  1417.  —  Effigies  :  deux  gentilshommes 
armés  de  toutes  pièces,  avec  leur  écu  aux  armes  de 
Fooz  pendant  à  la  ceinture.  Ces  armes  sont  quatre 
fois  répétées  au  haut  de  la  pierre  (î). 

787.  Gile  de  Fous,  écuyer,  fils  dTstasse  le  Franckhome, 
chevalier,  t  le ...  avant  la  fête  de  saint  Gilles  1367 
et  Adilhe,  sa  femme,  t  en  13...  —  Effigies,  Gilles  est 
représenté  armé.  Quatre  blasons. 

788.  Thonar  de  Foos,  +  le  jour  de  la  fête  de  saint  Mathieu, 
1330  et  Ysabeal  de  Feh  (Fexhe),  sa  femme,  f  le 

(1)  Voy.  cette  épitaphe  et  les  deux  suivantes,  dans  le  fascicule  51  du 
tome  II  du  manuscrit. 


—  306  — 

5  février  1312.  —  Effigies,  celle  de  Thonnar  le  repré- 
sente armé  et  portant  bannières  à  ses  armes. 

LAMINNE. 

789.  Henris  ii  Wallans  de  Lamines,  écuyer,  f  le  5  janvier 
1354  et  Izabius  (Isabelle)  de  Gaire  de  Kemehe,  sa 
femme,  f  en  13...  —  Effigies,  celle  de  Henri  le  repré- 
sente armé.  Blason. 

790.  Bade...  de  Latinne  dit  de  Lamine,  t  en  14...  et  N... 
de  Monthegnée,  sa  femme,  f  on  14...  —  Effigies:  un 
gentilhomme  armé  et  une  dame.  Quatre  quartiers. 

FIZE-LE-MARSAL. 

791.  Johan  dit  Lima...,  «  fondateur  de  cet  al  tare...  »,  f  le 
28  septembre  1303.  —  Effigie. 

792*.  Renier  de  Fiez,  fils  d'Adam  (?),  f  le  jour  de  la  fête  de 
saint  Domitien,  évêque,  7  mai  1327  et  Catherine,  sa 
femme,  f  le  16  février  1325.  —  Effigies.  Quatre  bla- 
sons. 

793.  Johan  Hanoteal  de  Fies,  t  le  28  avril  1361  et  Agnès, 
sa  femme,  t  le  dernier  jour  d'avril  1348.  —  Effigies, 
Jean  est  représenté  sans  armes.  Blasons. 

CORSWAREM. 

794.  N...,  fille  de  Guillaume  de  Horion,  f  le  5  février  1532. 
(Texte  flamand).  —  Effigie.  Armoiries. 

795*.  Raes  de  Corswarem,  seigneur  de  Niel,  f  le  12  no- 
vembre 1558  et  ses  deux  épouses,  Marguerite  de 
Brandenbourg,  f  en  1530  et  Anne  de  Mérode,  t  le 
2  novembre  1560.  —  Effigies.  Armoiries  de  ces  époux  ; 
quartiers  : 

[Corswarem,  Jauche,  Malaise,  Dongelberg]. 


—  307  — 

796.  Arnold  bâtard  de  Corswarem,  f  en  (15)63  et  Marie  de 
Corsw...  (Texte  flamand).  —  Effigies,  Arnold  est  re- 
présenté sans  armure  mais  portant  une  épée.  Blasons. 

797.  Inscription  armoriée  rappelant  Jean  de  Corswarem, 
comte  de  Niel,  seigneur  de  Corswarem  et  Hélène 
van  de  Water,  sa  femme,  1662.  —  Cette  inscription 
se  trouve  au-dessus  de  la  porte  du  moulin  de  Cors- 
warem. 

798.  Table  des  huit  quartiers  d'Ive  de  Longchamps  et  de 
Françoise  Proidhomme,  qui  contractèrent  mariage 
en  1568  et  firent  testament  en  1597. 

Neufville  dit  Longchamps,  Blehen,  Vannes,  Emines; 
Proidhomme,  Corswarem,  Roest,  Acosse. 

FLÉMALLE-GRANDE. 

799.  N...,  f  ©n  juillet  1455.  —  Effigie  d'un  chevalier  de 
Saint-Jean  de  Jérusalem,  portant  un  écu  de ...  losange 
de  ...  chargé  d'un  petit  écu  de  ...  au  sautoir  de  ... 

800*.  Ricald  de  Halembaie,  écuyer,  f  en  12...  —  Effigie  du 
défunt  armé  et  portant  bannières.  Blason. 

801.  Johan  de  Parfonrieu,  chevalier,  maistre  de  Chan- 
treines  de  Tordre  ...,  t  en  14...  —  Effigie  d'un  cheva- 
lier de  Saint-Jean  de  Jérusalem  armé  de  toutes 
pièces. 

802.  Fragments  généalogiques  pour  les  Brialmont  et  les 
Grandaxhe. 

803.  Liste  des  possesseurs  du  château  de  Flémalle  pendant 
le  XVe  siècle. 

804.  N...,  fille  de  feu  Jakeraart  de  Parfonrieu,  t  le  12  ... 

1407. 

803*.  Gérard  de  Mons,  écuyer,  t  la  veille  de  la  fête  de  saint 
Jean-Baptiste,  1294. 


—  308  — 

806.  Gilis  de  Briamont  (Rêves),  f  le  20  septembre  1476  et 
Marie,  sa  femme,  t  en  ...  —  Armoiries  de  ces  époux. 

807.  Jean  de  Haultepenne,  capitaine  d'infanterie  au  ser- 
vice de  France,  f  le  ...  16...  —  Armoiries  ;  quartiers  : 

[Haultepenne,  N...,  Loncbin,  Baillet]. 

808.  Jehan  de  Lonchin,  écuyer,  seigneur  à  Boflu  et  à  Ta- 
hier,  bourgmestre  de  Liège,  t  le  1er  mai  1510  et  Mar- 
garite  de  Pousseur  (de  Bolland  dit  de  Pousseur),  son 
épouse,  f  le  15  avril  1500.  —  Effigies,  celle  du  bourg- 
mestre le  représente  armé  de  toutes  pièces.  Armoi- 
ries ;  huit  quartiers  : 

[Loncbin,  Saint-Nicolas,  Strailles,  Van  den  Bosch; 
Bolland  dit  Pousseur,  le  Polain  de  Waroux, 
Rêves  de  Brialmont,  le  Ghys]. 

809.  Jan  d' Awans  dit  de  Lonchin,  chevalier,  seigneur  de 
Flémalle,  Molembais,  Saint-Pierre,  etc,  t  le  24  ju... 
1536  et  Anne  de  Baillet.  —  Quartiers: 

Awans  dit  de  Lonchin,  Streel,  Bolland,  Rêves; 
Baillet,  La  Rivière,  Gèves,  Lieminghe  (<).. 

810.  Jean  d'Awans  dit  de  Lonchin,  seigneur  de  Flémale, 
Soye,  Gentinnes,  Huppayes,  Molembais,  gouverneur 
du  marquisat  de  Franchimont,  f  le  10  août  1574  et 
Jenne  de  Tserclaes,  son  épouse,  f  le  20  mai  1584.  — 
Quartiers  : 

Awans  dit  de  Loncin,  Baillet,  [Bolland],  Gôfres; 
Tserclaes,  d'A verdis,  Dave,  Spontin  (t). 

il)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  chaque  ligne  sont  intervertis. 

(2)  Voy.  à  propos  des  quartiers  de  cette  épitaphe  et  de  ceux  de  la  pré- 
cédente, Stbin,  Annuaire  de  la  noblesse  de  Belgique,  1885,  p.  41.  Ce 
généalogiste  fait  erreur,  sans  doute,  en  affirmant  que  -  Jean  de  Loncin  dit 
f  d'Awans,  mort  le  îz  juillet  1536,  épousa  Jeanne  de  Gesves,  fille  de  Phi- 


—  309  — 

811.  Blason  do  bit  aux  armes  de  la  famille  d'Awans  dit  de 
Loncbin,  avec  une  couronne  surmontée  d'un  heaume 
avec  cimier;  tenants  :  deux  sauvages  portant  ban- 
nières. «Obyt  30  septembris  1684.  »  (Il  rappelle  le  décès 
de  Jean-Baptiste  de  Lonchin,  seigneur  de  Flémalle, 
membre  de  l'Etat-Noble  du  pays  de  Liège  et  comté 
de  Looz,  époux  de  Philippine-Louise  de  Namur,  décé- 
dée à  Mons,  le  17  février  1706  et  enterrée  à  Sainte- 
Waudru). 

FLÉMALLE-PETITE. 

812.  Monument  portant  une  inscription  armoriée  érigé 
par  Jehan  de  Horion,  prélocuteur  à  la  Cour  des  éche- 
vins  de  Liège,  à  la  mémoire  de  ses  père  et  mère  Jean 
de  Horion,  f  le  6  juillet  1570  et  Jehenne  de  Bonbaye, 
t  le  1er  octobre  1571.  L'inscription  fut  restaurée  par 
Alexandre  de  Horion,  peintre,  en  1650. 

813.  Armoiries  des  familles  de  Horion  et  d'Imstenraedt, 
1608.  (Gérard  de  Horion,  seigneur  de  Colonster,  An- 
gleur,  etc.  et  Anne  d'Imstenraedt,  dame  de  Mheer, 
son  épouse). 

CHOCKIER. 

814.  Vitrail  portant  les  armoiries  de  la  famille  Stor  et  ces 
huit  quartiers  : 

Stor,  Necker,  Scharadin,  N...; 
Senzeille,  Berghe,  Hun,  Celles. 

"  type  de  Juppleu,  seigneur  de  Gesves  et  de  Jeanne  L'Orfebvre  et  veuve 
"  de  Raeg  de  Baillet,  seigneur  de  Neerlinter.  »  Il  cite  pourtant,  à  l'appui  de 
80  dires,  l'épitaphe  et  les  quartiers  de  l'église  de  Flémalle  (no  809).  Or, 
notre  manuscrit  contient  deux  copies  de  cette  pièce,  l'une  faite  par  Le  Fort, 
»*  seconde  d'une  écriture  postérieure  À  celui-ci,  elles  sont  identiques  et 
comme  on  l'a  vu,  ne  semblent  guère  corroborer  le  passage  que  nous  venons 
d«  transcrire. 


—  310  — 

815.  Inscription  rappelant  Jean  comte  de  Berlo,  seigneur 
de  Brus  et  de  Chockier,  sergent  général  de  bataille 
pour  S.  M.  C,  général,  feld -maréchal  au  service  du 
duc  de  Bavière,  gouverneur  d'Ingolstadt,  etc.,  1700. 
Armoiries  avec  couronne,  supports  et  bannières  de 
Jean  de  Berlo  et  de  Amelberghe  de  Montoye,sa  femme; 
quartiers  : 

Berlo,  Locquenghien,  Bliterswyck,  Rougrave; 
Montoye,  Liedekercke,  Quarouble,  Coorteville. 

MONS. 

816.  [A  me  il  le  Clockier],  f  le  il  décembre  (1551)  et  Agnès 
[d'Oultremont],  sa  femme,  f  le  dernier  jour  de  [no- 
vembre] 1533.  —  Effigies:  un  gentilhomme  armé,  une 
dame  et  un  enfant.  Deux  blasons  :  Clockier  et  Oui- 
tremont. 

FIZE-FONTAINE. 

817.  Johan  de  Barvea  dit  de  Haultepenne,  f  le  6  août  1514. 
—  Armoiries. 

SERAING-LE-CHATEAU. 

818.  Jehan,  fils  de  Thiry  de  Haneffe,  t  le  lundi  avant  la 
fête  du  Saint-Sacrement,  1340.  —  Effigie  d'un  enfant. 
Blason. 

819.  Jehan -Guilhiame,  fils  de  Philippe,  comte  de  la  Marck, 
baron  de  Lummen  et  de  Seraing-le-Chàteau,  né  le 
27  mai  1585,  t  le  4  juillet  suivant.  —  Quartiers  : 

[La  Marck,  Wassenaer,  Manderscheidt,  Waldeck]. 

820.  Armoiries  de  Jozinna  comtesse  de  la  Marck,  princesse 
de  l'impériale  fondation  de  Thorn,  1600. 


—  311  — 

VILLERS-LE-BOUILLET. 

821.  Mathieu  de  Préalle,  écuyer,  seigneur  de  la  Croix  à 
Villers-Ie-Bouillet,  grand  bailli  de  Philippe  comte  de 
la  Marck,  à  Seraing,  t  le  24  février  1612  et  Jenne  de 
Possez  dite  de  Gerbehaye,  son  épouse,  t  le  22  mars 
1634.  —  Monument  élevé  à  leur  mémoire  par  leur  fils 
Mathias  de  Préalle,  religieux  croisier,  1656.  Armoi- 
ries de  ces  époux  ;  quartiers  : 

Préalle,  N  a  veau,  Hutoy  de  Lonsin,  Paignar(i); 
de  Fossé,  Brabaut,  Gerbehaye,  Oumale. 

FLONE. 
Abbaye. 

822.  Blason  aux  armes  de  Henri  Jamar  (de  Jaymaert), 
abbé  de  Flône,  1629. 

FORÊT. 

823.  Liste  des  noms  de  soixante  et  une  personnes  dont 
les  noms  ou  les  armes  se  trouvent  sur  les  boiseries 
de  l'église  de  Forêt. 

FUMAL. 

824.  Johan  (de  Fumai),  t  en  ...  et  Idde,  fille  de  Rigaul 
•      de  Hempricourt,  seigneur  de  Woutrenge  (Otrange), 

sa  femme.  —  Effigies,  celle  de  Jean  le  représente 
armé  de  toutes  pièces.  Quartiers  : 

[Fumai,  Pouilhet,  Hemricourt,  Familleux  de  Bierset]. 

825.  Johan  de  Fumai,  bailli  de  Fumai,  f  le  3  ...  1538  et 
Marie  Poulie  dite  de  Berlo,  sa  femme.  —  Armoiries. 

(1)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  chaque  ligne  sont  intervertis. 


—  312  — 

826.  Guillame  de  Fumai,  bailli  du  lieu,  t  le  7  décembre 
1601  et  Marie  de  Marnef,  sa  femme,  fille  de  Jean, 
écuyer,  seigneur  de  Gôves.  —  Armoiries;  quartiers: 

Fumai,  Corty,  Ponillez,  Pahean; 
Marnef,  Berlaymont,  Blehen,  Jappleu  (i). 

MARNEFFE. 

827.  Glade  (Claude)  de  Marneffe,  t  le  4  juin  1573  et  Marie 
de  Ferrier,  sa  femme,  f  le  16  septembre  1629.  —  Ar- 
moiries de  ces  époux  ;  quartiers  : 

Marneffe,  Blehen, 
Floion  (Berlaymont  dit  de  Floyon),  Jaive  (Juppleu  dit  Gesves). 

828.  Jean  de  Hanneffe,  écuyer,  t  le  14  juillet  1632  et  Agnès 
Mollin,  sa  femme,  t  le  30  mars  1621.  —  Armoiries 
de  ces  époux. 

829.  Arnout  li  Vil(lain),  t  le  10  mai  13...  et  Ide  de  Tis,  sa 
femme,  t  le  3  ...  1364. 

HANNÊCHE. 

830.  Jacques  de  Hanôche,  écuyer,  t  le  dernier  dimanche 
d'avril  1364  et  Maroie,  sa  femme,  1 la  nuit  de  saint 
Remy,  1368.  —  Effigies.  Deux  blasons. 

83i.  Giel  Viron  de  Hanôche,  t  en  mai  1386  et  Elénore 
Dartay,  sa  femme,  t  le  19  février  1377.  —  Blason. 

832.  Jan  délie  San  tome,  curé  de  Hanéche,  t  en  1579.  — 
Effigie  d'un  prêtre.  Blason. 

833.  Jan  de  Montigny,  t  la  nuit  ayant  la  fête  de  saint 
Adrien,  1329.  —  Blason. 

(1)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  chaque  ligne  sont  inter- 
vertis. Il  faut  remarquer,  en  outre,  que  les  quartiers  attribues  sur  cette 
tombe  à  Marie  de  Marneffe  sont  ceux  de  son  père  et  non  les  siens. 


—  313  — 

834.  Gérard  de  Hanèche  écuyer,  t  le  25  juin  1365  et  Agnès, 
sa  femme,  t  le  15  juin  1362.  —  Effigies.  Blason. 

HERMALLE-SOUS-ARGENTEAU. 

835.  Jean  Schellart,  baron  de  Dorenwert,  seigneur  de 
Curtzenick,  Asselt,  etc.,  t  le  20  avril  1614  et  Ursule 
de  Mérode  douairière  de  Trélon,  héritière  des  libres 
terres  et  baronniesd'Argenteauet  Hermalle,sa  femme 
en  secondes  noces,  t  le  16  janvier  1622.  —  Armoiries 
de  ces  époux  avec  timbres  et  cimiers. 

836.  Généalogie  ascendante  jusqu'aux  seize  quartiers  de 
Marie- Victoire  de  Voordt,  dame  de  Voordt  : 

Voordt,  Hulsberg-Schaloen,  Mombeeck,  Oumal; 

Pallant,  My,  Walgrave  de  Cortils,  Oumal. 

Pallant,  My,  Walgrave  de  Cortils,  Oumal; 

Argenteau,  Hoensbroeck,  Paton,  Rubempré. 

OUPEYE. 

837*.  Jacques  de  Cort,  écuyer,  seigneur  d'Oupeye,  Vive- 
gnis,  Hermée,  les  deux  Aaz,  f  le  29  décembre  1617  et 
Françoise  Bex,  sa  femme,  t  le  dernier  jour  de  février 
1623.  —  Armoiries  de  ces  époux;  quatre  quartiers  de 
Jacques  de  Cort  : 

Cort,  Dorne,  Braaz,  Otthens. 

HERMALLE-SOUS-HUY. 

Charle  de  la  Rivier,  seigneur  de  Heers,  Hermalle, 
Horppalle  (Horpmael),  t  en  14...,  Marie  de  Hacour, 
sa  femme,  t  le  29  janvier  1457  et  Englebier  de 
la  Rivier,  chevalier,  leur  fils,  t  en  revenant  du 
Saint-Sépulchre,  en  File  de  Rhodes  et  enseveli  en 


—  314  — 

l'église  de  Saint-Antoine  (à  Rhodes),  le  jour  de  la 
fête  de  saint  Lambert,  1440.  —  Trois  effigies,  les 
deux  gentilshommes  sont  représentés  armés  de  toutes 
pièces.  Trois  blasons,  dont  deux  avec  timbres  et 
cimiers. 

839.  Ustase  de  Chantemielle  (Chantemerle),  chevalier,  t  le 
jour  de  la  division  des  apôtres,  1317  (15  juillet).  — 
Effigie.  Blason. 

840.  Thomas  de  Hermalle,  écuyer,  t  en  128... 

841.  Armoiries  de  la  famille  de  Berlo,  1623. 

842.  Armoiries  de  Pierre-Albert  comte  d'Ursel,  seigneur 
de  Hermalle  et  de  Chrétienne  de  Bernet. 

843.  Arnoul  de  Bierse,  t  le  23  décembre  1546  et  Marie 
de  ...,  sa  femme.  —  Blason  parti  de  Familleux  de 
Bierset  et  de  Corswarem. 

844.  Johan  de  Senselier  (Senzeille),  seigneur  de  Soumagne, 
t  en  décembre  1402. 

845.  Henri  de  Hermale,  chevalier,  t  en  13...  et  [N...,  fille 
d'Eustache  Persan  de  Haneffe],  sa  femme. 

846.  Ailis  fille  des  précédents,  femme  d'Arnoul  [de  Lim- 
bourg],  avoué  de  Hesbaye  et  seigneur  de  Lumain 
(Lummen). 

847.  Englibier  de  Haccour,  jadis  sire  de  Hermalle,  t  en 
1385. 

848.  Lamber  Willem  de  Chamont,  écuyer,  t  le  1 1  décembre 
1543. 

849.  Jehans  de  Jersneie,  écuyer,  t  en  ...  et  N...,  sa  femme, 
t  en  1357.  (Ce  seigneur  avait  épousé  la  fille  de  Raes 
de  Haccour,  seigneur  de  Hermalle.  Voy.  Hemricourt, 
édition  Salbray,  pp.  29,  in  fine  et  218). 

850.  Blason  parti  de  Waillet  et  de  Bincken,  1598. 


-  315  — 

HERSTAL. 
Saint-Lambert. 

851.  Daneal  Vurvet  (Rouveroit?),  f  le  21  mai  1463  et  Hei- 
wis,  sa  femme.  —  Armoiries  :  burelé  de  ...  et  de  ...  de 
dix  pièces,  au  lion  couronné  de  ...  sur  le  tout. 

852.  Louis  le  Polain  de  Xheneraont,  t  le  15  février  1671  et 
Marie  de  Hervé,  sa  femme,  f  en  ...  —  Epitaphe  érigée 
par  leur  fils  Théodore,  curé  de  Herstal.  Armoiries. 

HERVE. 

853.  Léonard-Jacob  Goer,  échevin  et  forestier  du  ban  de 
Hervé.  —  Deux  blasons  accolés,  avec  heaume. 

854.  Nicolas  Goer,  seigneur  gagier  du  haut  ban  de  Hervé, 
Marie  Benselin,  sa  femme  et  leurs  enfants,  1652.  — 
Armoiries  de  ces  époux. 

HEURE-LE-ROMAIN. 

855'.  Jacques  seigneur  d'Oire  (Heuçe),  t  le  vu  des  ides  de 
juin,  1276. 

HOGNOUL. 

856'.  Raes  de  Hollegnoule,  t  le  17  février  1452  et  Agnès 
Butoir,  sa  femme,  t  le  17  mars  1438.  —  Effigies.  Trois 
blasons. 

857.  Johans  li  Franshome  de  Hollengnoulle,  écuyer,  fils 
d'istase  li  Franchomme,  chevalier,  f  le  7  février  1394 
et  Maroie,  sa  femme.  —  Effigies,  celle  de  Jean  le 
représente  armé,  avec  son  écu  pendant  à  la  ceinture. 

858*.  Eusta...  de  Hollelnule,  t  le  25  octobre  1269.  —  Effigie 
d'un  homme  armé  de  toutes  pièces  tenant  de  la  main 
droite  une  lance  et  de  la  main  gauche  un  écu  aux 
armes  de  Hognoul. 


—  316  — 

ALLEUR. 

859*.  Elisabeth,  femme  de  Libert  dit  le  Polen  de  Waroux, 
chevalier,  f  le  jour  de  la  conversion  de  saint  Paul, 
1292,  Mairie) ...  de  ...  le  Polen  de  Waroux,  chevalier, 
t  la  veille  de  la  fête  des  saints  Philippe  et  Jacques, 
1305  et  N...,  femme  de  Jean  dit  le  Polen  de  Waroux, 
chevalier,  f  le  jour  de  la  fête  de  saint  Pierre  es  liens, 
1313.  —  Effigies  de  trois  dames.  Deux  blasons  aux 
armes  de  le  Polain  de  Waroux.  (Voy.  Hemricourt, 
édition  Jalheau,  n°  39  et  pp.  43  et  suiv.). 

AWANS. 

860.  Wilheam  Wilkart  Daw(ans),  f  le  14  août  1353  et ... 
de  Geneffe,  sa  femme,  t  en  1332.  —  Effigies,  celle  de 
Guillaume  le  représente  armé  de  toutes  pièces,  avec 
son  écu  pendant  à  la  ceinture. 

HOLLOGNE-AUX-PIERRES. 

861.  Johan  (de  Hollogne),  chevalier,  f  en  1330,  le ...,  Baul- 
duin,  seigneur  et  voué  de  Hollogne,  fils  de  Baulduin 
Rogier,  seigneur  et  voué  de  Hollogne,  f  le  3  mars 
1403  et  Agnes,  fille  de  Wilhem  Wilchar  d'Awaus, 
femme  de  Baulduin,  seigneur  et  voué  de  Hollogne 
et  «  deirainment  (en  secondes  noces)  de  Howe  de 
»  Flémale,  seigneur  de  Tilove  (Tinlot),  chevalier,  » 
t  le  19  février  1439.  —  Effigies  de  deux  gentils- 
hommes armés  de  toutes  pièces,  portant  chacun  un 
écu  aux  armes  de  Hollogne  Luxembourg  ;  au  haut 
trois  blasons,  deux  aux  mêmes  armes  et  un  à  celles 
de  Wilkar. 


—  317  - 

VAL-BENOIT. 

Abbaye. 

S 62*.  Marguerite  de  Horion,  pendant  vingt-huit  ans  ab- 
besse  de  ce  monastère,  restauratrice  de  son  église  et 
de  son  abbaye  détruites  par  les  hérétiques,  f  octogé- 
naire, le  30  mars  1594.  —  Effigie.  Quartiers  : 

Horion,  Duras,  Spontein,  Nameur; 
Ghoer,  Withemme,  Montfort,  Croy. 

863*.  Elisabeth  de  Chokier  dite  Surlet,  abbesse  de  ce  mo- 
nastère, t  le  vu  dos  ides  de  février  1451.  —  Effigie. 
Deux  blasons  (î). 

HOLLOGNE-SUR-GEER. 

864.  Lambier  de  Harduemont,  seigneur  de  Hollogne-sur- 
Geer,  écuyer,  t  le  21  avril  1406  et  Godfroit  de  Har- 
duemont, seigneur  de  Hollogne-sur-Geer,  chevalier» 
t  le  11  de  résail,  1447.  —  Effigies  :  deux  gentils- 
hommes revêtus  de  leur  armure  et  portant  leur  écu 
aux  armes  de  Harduemont  ;  Lambert  porte  ces  armes 
brisées  d'un  lambel  à  trois  pendants. 
865.  Jean  de  Seraing,  seigneur  de  Hollogne-sur-Geer, 
Boilhe,  Darion,  Manil,  etc.,  t  le  17  juin  1624.  —  Mo- 
nument érigé  à  sa  mémoire  par  Ernestine  d'Ans,  sa 
femme.  Armoiries  de  ces  époux. 
866*.  Godefroid  de  Serain,  baron  de  Hollogne,  seigneur  de 
Boilhe,  Darion  et  Manil,  t  le  20  septembre  1676  et 
Hélène-Isabelle  de  Ponty,  son  épouse,  f  le  9  décembre 
1693.  —  Monument  très  élevé,  en  marbre  noir,  placé 
dans  le  chœur  de  l'église.  On  y  voyait  représentés  un 

(1)  Voy.  cette  épitaphe  dans  le  fascicule  no  70  du  tome  II  du  manuscrit. 


—  318  — 

homme  armé  de  tottes  pièces  et  une  dame.  Au  pied  de 
la  tombe  étaient  les  armes  de  Seraing  et  de  Ponty 
surmontées  d'une  couronne  à  treize  perles  dont  trois 
relevées  et  supportées  par  deux  lions  portant  ban- 
nières aux  armes  de  Seraing. 

867.  Jean-Ferdinand  de  Serai n,  -f  le  II  novembre  1693, 
âgé  de  six  ans,  cinq  mois  et  quatorze  jours  et  Char- 
lotte-Alexandrine  de  Serain,  t  le  15  octobre  1693, 
âgée  de  trois  ans  et  six  semaines,  enfants  de  Fran- 
çois-Ferdinand de  Serain,  baron  de  Hollogne  et  de 
Catherine  de  Serain  (d'Ohey),  sa  femme.  —  Armoiries 
surmontées  d'une  couronne  â  treize  perles  dont  trois 
relevées. 

OMAL. 

868.  Guileame  Doumalle,  seigneur  de  Houxheugnée  (Hou- 
chenée),  t  le  pénultième  jour  de  ...  1546  et  Jehenne 
de  Brabant,  sa  femme.  —  Effigies,  celle  de  Guillaume 
le  représente  armé  de  toutes  pièces.  Huit  quartiers  : 

[Oumale,  Waillet,  Vinalmont,  N...; 
Brabant,  Maricque,  Clockier,  Streel]. 

869.  Erasme-Guillaume  de  Omal,  seigneur  de  la  Rue  du 
dit  lieu  et  de  Lignet,  t  en  célibat,  dernier  de  sa 
famille,  le  18  de  ...  1693  et  enterré  avec  ses  armes. 
—  Quartiers  : 

Oamal,  Tiribu,  Chrisnée,  Chevalier; 
Rickel,  Heinnisdael,  Deveas  (de  Veve),  Rivière  (î). 

870.  Pierre  baron  de  Tiribu,  des  anciens  vicomtes  de  Han- 
nut,  seigneur  de  la  Rue  d'Oumal  et  de  Lignet,  t  le 

(1)  Cette  épitaphe  et  les  deux  suivantes  se  trouvent  dans  le  fascicule 
no  5t  du  tome  II  du  manuscrit. 


—  319  — 

6  août  1725  et  Anne-Catherine  d'Omal,  dernière  de  sa 
noble  famille,  dame  des  dits  lieux,  t  le  3  avril  1713.  — 
Autour  delà  tombe  figurent  les  blasons  suivants:  1°  à 
gauche  :  Tiribu,  Binckem;  Tiribu,  Daubry;  Tiiïbu, 
Saint-Fontaine;  Tiribu,  Rohelée;  Tiribu,  Streeles; 
Tiribu,  Potiers;  Tiribu,  Herlenval;  Tiribu,  Namur; 
Tiribu,  Pontiliace;  Tiribu,  Seron  ;  2°  à  droite  :  Omal, 
Ryckel;  Omal,  Chrisgnée;  Omal,  Tiribu  ;  Omal,  Bra- 
bant  ;  Omal,  Vinamont;  Omal,  Wailhet;  Omal,  Hos- 
den;  Omal,  Marneffe;  Omal,  Omal;  Omal,  Blehen; 
3° au  bas:  Bawegney,  Hemtine, Hanut, Bierset ;  Hem- 
ricourt,  Holeburg,  Omal,  Ferme. 
87î\  Arnold  le  Maréchal  (Fabri),  t  le  17  juillet  1587.  — 
Monument  élevé  à  sa  mémoire  par  (Florence,  sa 
femme  et  par  Jean,  leur  fils,  licentié  en  droit. 

872.  Fragment  généalogique  de  la  famille  d'Arnold  le 
Maréchal,  d'Otnal,  dont  le  fils  Jean  «  prit  le  premier 
•>  le  nom  d'Omalius  et  les  cinq  tombes  dudit  Oumal 
«  pour  ses  armes  et  dont  sont  descendus  tous  les 
»  Omalius  de  Liège  d'aujourd'hui.  <» 

873.  Louys  Mengoe  (Menjoie),  t  en  1586,  Jossette  Sauvaige 
(de  Hemrikette),  sa  femme,  f  le  13  ...  1585  et  Walter 
...,  chanoine  régulier  de  ...  —  Effigies  :  un  gentil- 
homme armé  de  toutes  pièces,  une  «dame  et  un  moine. 
Armoiries  de  ces  époux  ;  quartiers  : 

[Menjoie,  Wifflet,  Hemrikette,  Brabant]. 

BORLEZ. 

874.  Jean  Grimont,  de  Borlez,  capitaine  du  quartier  de 
Mohaut,  t  le  13  juillet  1667  et  Marie  Monjoye,  (le  Pé- 
rilleux de  Roxhelée  dit  de  Monjoye),  sa  femme.  — 
Armoiries  de  ces  conjoints. 


—  320  — 

WALEFFE  SAINT-GEORGES. 

875.  Jean  d'Hemricourt  d'Otrenge,  capitaine  de  cuiras- 
siers au  service  de  S.  M.  L,  seigneur  de  Waleffe-Ie- 
CMteau,  f  le  19  septembre  1611,  époux  de  Marie  de 
Nollens,  enterrée  aux  Jésuites  à  Huy.  —  Effigie  d'un 
homme  armé.  Armoiries;  quartiers  : 

Hemricourt,  Pradhoume,  Stapel,  Roust. 

876.  Table  d'autel  portant  une  inscription  rappelant  Hen- 
ris  Pangnar,  ton  1418,  Annes,  sa  femme,  Jackemar 
Pangnar,  son  fils  et  Maroie,  femme  de  celui-ci.  - 
Blason  (i). 

877.  Guilheame  de  Hemrickette,  «  tiré  d'un  coup  de  har- 
»  quebuse  par  derrier  »,  1 1©  31  juillet  1598.  —  Epi- 
taphe  érigée  par  Marie  de  Nollens,  sa  femme.  Blason. 

WALEFFE  SAINT-PIERRE. 

878.  Henri  d'Acosse,  échevin  de  Wanze,  f  le  21  ju...  1507, 
Sybille  Zywalart,  femme  de  Jehan  de  Brabant,  t  le 
16  septembre  1538,  Marie  d'Acosse,  femme  de  Pierre 
de  Brabant,  t  le  9  mars  1584,  Pierre  de  Brabant, 
t  en  ...  et  Jehenne  de  Remickette,  sa  femme,  t  en  ... 
—  Blason  au  centre,  parti  de  Brabant  et  d'Acosse. 
Aux  quatre  coins  : 

[Brabant,  Acosse,  Brabant,  Hemrikette]. 

879.  Jean  Conrard  de  Donchelle,  t  lo  14  janvier  1556,  et 
Jehenne  de  Hodomont  (Celles),  sa  femme,  f ...  —  Effi- 
gies :  un  homme  armé  de  toutes  pièces  et  une  dame. 
Armoiries;  quartiers  : 

[Donceel,  Pangnart,  Celles-Hodomont,  Berlaymont]. 

(1)  Voy.  cette  inscription  parmi  celles  du  fascicule  no  41  du  tome  II  du 
manuscrit  et  la  suivante  parmi  celles  du  fascicule  n°  72  du  même  volume. 


—  321  — 

HORION-HOZÉMONT. 

880.  Liber  Butor  advoweit  de  Horion,  ir  le  15  mai  1386 
(Ay)lis,  fille  de  Johan  Peureal,  sa  femme.  —  Effigies  : 
un  homme  revêtu  de  son  armure  et  une  dame.  Deux 
blasons  aux  armes  de  ces  époux. 

881.  Blason  funéraire  de  dame,  parti  de  Carondelet  et 
de  Mérode  :  «  obyt  11  january  16(59.  *  Il  rappelle 
Anne-Marie  de  Mérode-Rummen,  dame  de  Pas-Saint- 
Martin,  voueresse  de  Horion,  épouse  de  Pierre  de 
Carondelet. 

882.  Guilhame  de  Horion,  écuyer,  seigneur  d'Oleye, 
Grand-Axhe,  Engis,  t  le  29  juillet  1553  et  Barbe  de 
Goer  (Ghoer),  sa  femme,  t  •••  — -  Effigies,  un  homme 
armé  de  toutes  pièces  et  une  dame.  Huit  blasons, 
deux  avec  timbres  et  cimiers  au  centre  de  la  tombe 
portant  les  armes  de  Horion  et  de  Ghoor,  et  six 
aux  deux  côtés  de  la  pierre.  Ces  huit  blasons  ne 
paraissent  pas  ôtre  ceux  des  huit  quartiers  généalo- 
giques de  ces  époux,  savoir  : 

[Horion,  Duras,  Spontin,  Namur, 
Ghoer,  Withem,  Montfort,  Croy]. 

883.  Guilhaume  de  Horion,  écuyer,  seigneur  d'Oleye, 
Grand-Axhe,  Engis,  et  Marie  Huyn  de  Amstenrade, 
sa  femme.  —  Armoiries  de  ces  époux  ;  quartiers  : 

[Horion,  Spontin,  Ghoer,  Montfort. 
Huyn  d'Amstenraedt,  Holtmeulen,  Cortenbach,  Horion]. 

884.  Guilhame  de  Horion,  chevalier,  seigneur  d'Oleye, 
Grand-Axhe  et  Engis,  t  le  jour  de  saint  Barnabe 
1489  et  Margaritte,  fille  de  Guilheame,  seigneur  de 
Spontin  et  Wavre,  sa  femme,  t  le  9  décembre  1516. 


—  322  — 

—  Effigie  d'un  gentilhomme  armé  de  toutes  pièces. 
Quartiers  : 

[Horion,  Doras,  Spontin,  Namur]. 

Cette  inscription  se  trouvait  dans  la  chapelle  cas- 
traie  de  Horion. 

BODEGNÉE. 

886.  Johant  de  Moge,  écuyer,  Robert  de  (Moege),  P...  Ro- 
bert de  Moge,  «  fils  du  dit  Robert,  écbevin  de  la 
r*  grande  ville  de  H(uy)...  *  Yvon,  t  en  15...  le  27 
février  (pierre  brisée).  —  Deux  blasons. 

CELLES. 

Chapelle  de  Ferme  (Faimes). 

886.  Humbers,  chevalier  de  Ferme,  t  la  nuit  de  la  fête  de 
saint  Adrien,  1263.  —  Blason. 

887.  Helwidis...  —  Effigie  d'une  dame  *  couverte  d'un  man- 
»  teau  tout  doublé  de  vaires.  « 

888.  Jehans  Phules  (Pouillet),  chevalier  de  Fermes,  f  ... 
jours  avant  la  fête  de  saint  Jean-Baptiste,  1336.  — 
Blason. 

889.  Robiert,  sire  de  Ferme,  chevalier,  t  en  13...  et  Mar- 
garitte,  sa  femme,  t  le  28  avril  13...  —  Blason  aux 
armes  de  Ferme. 

890.  Jean  Challe,  t  en  1649  et  Agnès  de  Rouveroy,  t  le 
13  mai  1661 .  —  Deux  blasons  aux  armes  de  ces  époux. 

HOUTAIN-SAINT-SIMÉON. 

891.  Johans  de  Houtens,  échevin  de  Liège,  t  le  27  de 
résail  1417,  Adilhe,  sa  femme,  t  le  jour  de  l'Ascension 


—  323  — 

1383,  et  Jehane,  sa  femme,  t  l'an  14...  —  Effigies  : 

-un  homme  en  habit  échevinal  et  deux  dames.  »  Deux 

blasons. 

Note  de  Le  Port  sur  cet  échevin. 

HUY. 

Collégiale. 

892.  Anne  d'Oyenbrugghe,  veuve  de  Wynand  baron  de 
Berlaymont,  vicomte  del  Heid,  seigneur  de  Bor- 
menville,  etc.,  f  le  24  octobre  1659,  et  Wynand  de 
Berlaymont,  son  fils,  chanoine  de  Notre-Dame  de 
Huy,  f  le  25  juin  1663.  —  Quartiers  : 

Oyenbrugghe,  Ursel,  Tserclaes,  Pois; 
van  der  Noot,  Ligne,  Hincart,  Enghien-Kestergat. 

893\  Guillaume  Walrame,  baron  de  Berlaymont  de  Bou- 
mal,  chanoine  de  cette  église,  f  le  10  mai  1702.  — 
Quartiers  : 

Berlaymont,  Royer,  Viron,  Warnant; 
Corswarem,  Corswarem,  Scheyflart  de  Mérode,  Vervoz. 

894*.   inscription  rappelant  Emile   baron  d'Oultremont, 

Han  et  Chevetogne,  tréfoncier  de  Liège,  prévôt  de 

> 

Huy,  1653.  —  Quartiers  : 

Oultremont,  Longchamps,  Viron,  Brialmont; 

Baillet,  Gesves,  Spontin,  Bouland. 

Brialmont,  Sparmont,  Berlaymont,  Marneffe; 

van  der  Meere,  van  der  Noot,  Nassau,  Haeften. 

Ces  quartiers  ne  sont  pas  exacts  (Voy.  Stein,  Généa- 
logie de  la  famille  d'Oultremont,  année  1886,  pp.  313 
etsuiv.  et  1887,  pp.  334  à  337). 


—  324  — 

895*.  Herman  de  Goye,  chanoine  de  cette  église,  t  le  18 
juillet  1587. 

Goye,  d*An8y  Blavier,  Grotboie. 

896.  Hubert  Jaymaert  de  Yaulx,  écuyer,  seigneur  à  Je- 
neffe,  voué  de  Bodegnée,  t  le  20  septembre  1579,  et 
Anne  de  Roxhelée,  sa  femme,  f  le  18  août  1615.  — 
Armoiries  de  ces  époux  ;  quartiers  : 

Jaymaert,  Dalem,  Familiaux,  Corswarem; 
Roxhelée,  Moege,  Viron,  Vaulx  (i). 

897.  Adolphe  du  Bois,  pasteur  de  Combien  et  Fairon,  t  le 
H  novembre  1640,  et  Gilles  du  Bois,  son  frère,  cha- 
noine et  écolâtre  de  Notre-Dame  à  Huy,  t  le  14  dé- 
cembre 1660.  —  Armoiries  ;  quartiers  : 

du  Bois,  Montfort,  R&hier,  Sarter. 

898.  Jean  de  Pailhe,  fils  de  Jean  et  de  Marguerite  d'Odeur, 
t  le  28  novembre  1578.  —  Armoiries;  quartiers  : 

Pailhe,  Loneu,  Odeur,  Carpentier. 

899.  Jean  de  Groisbeeck,  comte  du  Saint-Empire,  etc.,  et 
Anne  de  Hille,  sa  compagne. 

900.  Biautris  de  Houtaing,  fille  de  Watier  de  Houtaing, 
«  canonesse  de  Madame  Sainte  Wadru  a  Mons  en 
»  Hinaut,  »  f  le  jour  de  la  fête  de  saint  Mathieu,  1295. 
—  Effigie  de  la  chano inesse  en  manteau  de  chœur. 
Deux  blasons. 

90 T.  Guy  de  Berlaymont,  chanoine  de  cette  église,  t  en  16... 
902.    N.  de  la  Bawette,  femme  de  François  le  Persan,  f  ••• 
908\  Etienne  Rossius  de  Liboy,  chanoine  de  cette  église, 
t  le  17  février  1683. 

(1)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  chaque  ligne  sont  intervertis. 


—  325 

904.  Henri  de  Loen,  grand  maître  d'hôtel  de  Gérard  de 
Groesbeeck,  prince-évêque  de  Liège,  gouverneur  de 
Franchimont,  de  Bouillon,  et  des  châteaux  de  Stoc- 
khem  et  de  Huy.  —  Quartiers  : 

Loen,  Bolzée,  My,  Crisegnée. 

906.  Blason  aux  armes  de  Henri  Pietkin,  chanoine  de  Huy, 
1559. 

Couvent  des  Crolsiers. 

906.  Laurent  de  Hasque,  jadis  bourgmestre  de  la  ville  de 
Huy,  f  le  28  juillet  1613  et  Jehenne  Deick,  sa  femme, 
t  le  21  octobre  1630.  —  Armoiries  de  ces  époux. 

907.  Laurent  de  Hasque,  jadis  bourgmestre  de  Huy,  t  le 
22  avril  1652,  et  Marguerite  de  Chockier,  sa  femme, 
f  le  19  novembre  1638. 

908.  Gérard  de  Halle,  colonel  pour  le  service  de  S.  M.  T.  C. 
et  bourgmestre  de  Huy,  f  le  14  mars  1663,  et  Pac- 
quette  de  Hasque,  sa  femme,  t  le  8  juillet  1671.  — 
Armoiries;  quartiers: 

Halle,  Sclessin,  Hasque,  Deyck. 

909.  Albert  Deick,  bourgmestre  et  rentier  de  Huy,  t  le 
7  avril  1592,  et  Anne  de  Vaulx,  sa  compagne,  t  le 
5  mai  1580. 

910.  Jehan  de  Roly,  t  le  4  février  1570,  et  Marie  de  Pon- 
thier,  sa  femme,  t  en  ...  —  Blason  ;  quartiers  : 

[Roly,  Hollogne-Luxembourg.  Ponthier, 
Boseal  de  Thiribu]. 

Gouvent  des  Angustins. 

911.  Jean  des  Marets,  t  le  22  mai  1592,  et  Margueritte 
Burloz,  sa  femme,  f  le  4  mai  1630;  Jan  des  Marets, 


—  326  — 

leur  fils,  lieutenant  voué,  bourgmestre,  échevin  et 
souverain  greffier  de  Huy,  f  le  3  août  1635,  et 
Marie  Hoyoul,  sa  femme,  t  le  31  janvier  1660.  — 
Armoiries. 

912.  Adouffie  de  Warnant,  fils  d'Amélie,  chevalier,  t  en 
novembre  13...  Johans  Henri  dit  gran  Johan  de  War- 
nant, fils  d'Amélie,  chevalier,  f  le  16  décembre  1395, 

et  Ameille  de  Warnant,  fils  de de  Warnant, 

chevalier,  f  le  2  ...  1372. 

913.  Ameles  de  Warnant  le  jeune,  chevalier,  t  te  jour  de 
Sainte  Croix  (l'Exaltation  de  la  Sainte  Croix),  en  sep- 
tembre 1341,  Amele  de  Warnant,  chevalier,  f  la  nuit 
de  la  fête  de  sainte  Barbe,  en  décembre  1336  et  Kate- 
line,  femme  de  Amele  le  vieux.  —  Effigies  de  deux 
gentilshommes  et  d'une  dame.  Le  blason  de  loin  des 
deux  chevaliers  porte  les  armes  de  Warnant  brisées 
d'un  lambel  à  trois  pendants. 

914.  Marie,  fille  de  Boutor  de  Warnant,  écuyer,  t  le  20  sep- 
tembre 1367  et  Denis  Reggal  Lombart,  son  mari,  t 
le  4  mai  1373. 

915.  Gilotia,  fils  Johan  Obert,  t  le  7  décembre  1300,  et 
Johan  Obert,  chevalier,  f  en  ... 

916.  Deux  blasons,  l'un  aux  armes  de  la  famille  de  Dormal 
et  l'autre  à  celles  de  la  famille  de  Seuxhier. 

Saint-Denis. 

917.  Johan  Denville,  t  le  24  octobre  1437. 

918.  Pierre  Gaën,  procureur  de  la  Cour  de  Tofflcial  de 
Liège,  fie  27  septembre  1613  et  Isabeau  Durant,  t 
le  21  octobre  1617.  —  Blason. 


—  327  — 

Couvent  des  Dames  Blanches. 

919*.  Jean  de  Meers,  jurisconsulte,  et  Jeanne  de  Go r eux, 
sa  femme,  f  le  4  décembre  1636.  —  Armoiries  de  ces 
époux  ;  quartiers. 

Meers,  Brabant,  Goreux,  N. 

920.  Henry  de  Namur,  f  le  ...  octobre  1608  et  Marie  délie 
Melle,  sa  femme,  f  le  20  juin  1635,  Jean  de  Namur, 
leur  fils,  t  le  15  septembre  1643,  et  Margueritte 
Maclet,  «  sa  compagne  du  second  lict,  »  t  le  26  sep- 
tembre 1663. 

921.  Pierre  de  Brabant,  échevin  de  Huy  et  de  Wanze,  t 
le  23  mai  1573,  et  Marie  d'Acos,  sa  seconde  femme, 
t  le  ...  1584.  —  Armoiries  de  la  famille  de  Brabant; 
quartiers  : 

[Brabant,  Sualart,  Acosse,  Boseal  de  Thiribu]. 

922.  Hellin  de  Latinnes,  bourgeois  de  Huy,  t  le  25  juillet 
1499  et  Maroie  de  Tiribu,  sa  femme,  t  le  •••  1507.  — 
Effigies,  celle  de  Hellin  le  représente  armé  de  toutes 
pièces.  Deux  blasons  aux  armes  de  ces  époux. 

923.  Hubert  Barez  de  Surlet,  seigneur  de  Hollingnoul,  t 
le  15  février  1661  et  Jenne  de  Lochon,  sa  compagne, 
t  le  28  octobre  1674.  —  Armoiries  de  ces  époux  ;  quar- 
tiers : 

Barez  de  Surlet,  Jaymaert  de  Moge,  Cowareme,  Streele  ; 
Lochon,  Monceau,  Lochon,  Bombay. 

Saint-Martin. 

924.  Attestation  du  héraut  d'armes  H.  van  den  Berch, 
touchant  la  famille  de  Marchin,  et  l'existence  de  la 
tombe  de  Johan  de  Vaulx,  seigneur  d'Avennes  sur 


—  328  — 

Mehaigne,,mayeur  et  échevin  de  Huy,  f  le  8  octobre 
1505,  et  d'Agnès,  fille  de  Jean  de  Marchin,  seigneur 
de  Bormenville  en  Condroz,  sa  femme,  t  ta  4  mars 
1494.  —  Armoiries. 

Salnt-Mengold. 

925.  Martin  Mouton,  greffier  des  maisons  pieuses  de  cette 
ville,  f  le  2  juin  1658  et  Marguerite  Namur,  sa  com- 
pagne, t  ta  8  mars  1683.  —  Armoiries. 

926.  Jehan  de  Ville  l'aîné,  bourgmestre  de  Huy,  f  ta  24 
juillet  1587,  et  Isabeau  Seuhier,  sa  femme.  —  Effigies. 
Armoiries  de  ces  époux  ;  quatre  quartiers  du  bourg- 
mestre. 

Saint-Maur. 

927.  Perone  de  Hochoonville,  femme  de  Watier  de  Mo- 
dalve,  f  en  septembre  1427  (?).  —  Deux  blasons. 

928.  André  de  Favillion,  t  ta  29  juillet  1637,  et  Christine 
de  Pailhe,  f  en  ...  —  Armoiries  de  ces  époux  ;  quar- 
tiers: 

Favillon,  Ama,  Masilogne,  Warnant; 

Pailhe,  Vaulx,  Roxhelée,  Brigard. 

929.  Marie  Van  de  Root,  femme  de  Jehan  de  Hamal  de 
Blehen,  t  ta  17  avril  1585,  et  Jehenne  de  Hamal; 
femme  de  Michel  Prévost  de  Haynaut,  f  le  11  dé- 
cembre 1591.  —  Blason;  quatre  quartiers,  dont  deux 
frustes. 

930.  Agnès  del  Creyr,  femme  de  Tieba  de  Walnir,  t  ta 
11  octobre  1428.  —  Blason. 

931.  N.  de  Poleur,  f  en  1510,  Jehenne,  sa  femme,  f  en 
1513  et  Isabeau,  fille  de  Jehan  Damseau  et  femme  de 
Henry  Dohaie,  f  ta  15  janvier  ...  —  Quatre  blasons 
frustes. 


—  329  — 

Couvent  des  Mineurs. 

932.  Celle,  femme  de  Bertrand  de  Horion,  t  en  1431.  — 
Blason. 

933.  Deux  blasons  *  au  frontispice  du  château  de  Brovene  «•  : 
le  premier,  écartelé  de  Ghoer,  de  Horion,  de  Rivière 
et  de  Hamal;  le  second,  aussi  écartelé,  de  Lorraine 
de  la  Marck,  de  Lioncourt  et  de  N. 

934.  Guilleame  d'Argenteau,  chevalier,  seigneur  d'Oxhens 
(Ochain)  et  de  la  Rivière,  t  le  21  février  1478,  Marie  de 
la  Rivière,  sa  femme,  t  te  7  septembre  1483,  et  Jehan 
d'Argenteau,  seigneur  d'Oxhens  et  de  la  Rivière, 
bailli  du  Condroz,  t  te  15  septembre  1524.  —  Effigies 
de  ces  trois  personnes  ;  les  deux  seigneurs  sont  repré- 
sentés armés  de  toutes  pièces.  Blasons  :  Argenteau 
et  Rivière. 

935.  Williames  d'Auterive,  t  le  jour  de  la  fête  de  saint 
Léonard,  1273  et  Ricardie,  sa  femme,  t  le  mardi 
avant  la  fête  des  saints  Simon  et  Jude,  1283.  —  Effi- 
gies. Deux  blasons. 

936.  Wil...mes, chevalier, sire  de  Liemen, ... — Effigie dun 
chevalier  armé  de  toutes  pièces,  la  visière  de  son 
casque  baissée;  il  tient  d'une  main  sa  lance  et  de 
l'autre  son  écu  (de  ...  au  chef  d'hermines). 

937.  Jakemins  de  Monroal,  fils  de  Gille,  échevin  de  Huy, 
f  le  second  jour  de  la  Pentecôte,  1397  et  Alis,  sa 
femme,  fille  de  Johans  Diergneis  (Yernée),  f  en  13... 
—  Effigies.  Deux  blasons. 

938.  Table  des  huit  quartiers  suivants  «  qui  se  voient  au- 
dessus  d'une  porte  dans  l'abbaye  de  Juvigny  »  : 

Livron,  Chastellet,  Ray,  Lenoncourt; 
Ba8sompierre,  Chastelet,  Domartin,  Baudocbe. 


—  330  — 

939.  Philipine  du  Chasteler,  née  à  Liège,  le  26  novembre 
1582,  reçue  chanoinesse  de  Nivelles,  le  12  octobre  1586, 
puis  mariée  au  château  de  Moulbais,  le  27  janvier 
1609,  à  Martin  de  Wissocq,  chevalier,  pair  de  la 
comté  de  Saint-  Pol  en  Artois,  seigneur  de  Bomy,  la 
Cousture,  Noren,  Erny-Saint-Julien,  etc.,  etc.,  duquel 
elle  engendra  sept  fils  et  sept  filles,  f  à  Liège,  le 
26  mars  1650.  —  Monument  élevé  à  sa  mémoire  par 
son  fils  Guilbert  de  Wissocq,  seigneur  d'Erny-Saint- 
Julien,  etc.,  tréfoncier  et  grand  chantre  de  Liège, 
etc.,  etc.,  1652.  Quartiers  : 

Chasteler,  Berseez,  Proysi,  I.annoy; 
Harchies,  Henin-Liétar,  Reez,  Hamal. 
Berlaimont,  Ouït  remont,  Serai  ng,  Haultepenne  ; 
Hosden,  Haynin,  Aix,  La  Marck. 

940*.  Guilbert  de  Wissocq,  né  le  27  octobre  1611,  au  châ- 
teau fort  de  Bomy  au  comté  d'Artois,  reçu  tréfoncier 
de  Liège,  le  18  décembre  1636,  élu  grand  chantre  le 
23  décembre  1644,  t  au  château  de  Bomy,  le  jour  de 
la  Noël,  1661.  —Quartiers  : 

Wissocq,  Bernemicour,  Hemstede,  Boschuise; 
Fléchin,  Honvault,  Tilly,  Landes. 
Chasteler,  Proisy,  Harchies,  Reez; 
Berlaimont,  Seraing,  Hosden,  Aix. 

941.  Fragment  généalogique  de  la  famille  de  Wissocq. 

942.  Hubin  de  Mormons,  jadis  bourgmestre  de  Huyv  -j-  en 
avril  1404,  et  Isabeal  de  Bastongne,  sa  femme,  -f-  en 
avril  1404.  —  Deux  blasons. 

943.  Clamens  de  Monroyal,  bourgois  de  Huy,  f  le  27  jan- 
vier 1369  et  Gille  de  Monroyal,  échevin  et  bourgeois  de 
Huy,  t  le  21  février  1396.  —  Effigies  de  deux  hommes 
armés  de  toutes  pièces. 


—  331  — 

944.  Lambiert  de  Lamalle,  bourgeois  de  Huy,  t  le  1er  juin 
1482,  Jehenne  de  Du  mal  le,  sa  femme,  t  le  15  avril 
1488,  et  Johan,  leur  fils,  tanneur  et  échevin  de  Huy, 
fie  9  juin  1510.  —  Deux  blasons. 

945.  Hausse  de  Warfezées,  chevalier,  sire  de  Waroux,  et 
Margueritte,  dame  de  Haultepenne,  sa  femme.  — 
Deux  blasons. 

946.  Johans  li  Clockiers,  échevin  de  Huy,  f  en  septembre 
...56  et  Yde  de  Rovroit,  sa  femme,  f  le  4  décembre 
1355.  —  Effigies.  Deux  blasons. 

947.  Jehan  de  Bossu,  seigneurde  la  Motte,  bailli  de  Thuin, 
etc.,  et  Jakeline,  fille  de  Renart  de  Yiler,  sa  femme. 
—  Effigies,  Jean  est  représenté  armé  de  toutes  pièces. 
Blasons  de  ces  époux  répétés  aux  coins  de  la  tombe. 

948.  Franchoies  d'Abêe  (Blehen  d'Abée),  dame  d'Emeville, 
t  le  27  mai  1550.  —  Blason  et  huit  quartiers. 

949.  Katheline,  fille  de  Renart  de  Blehen  dit  d'Abée,  t  le 
15  novembre  1537  et  Lambiert  de  Lamalle,  bourgeois 
de  Huy,  t  le  30  août  1513.  —  Quartiers  : 

[Lamalle,  Ouffet,  Blehen,  Résimont]. 

950.  Gilie,  fils  de  Clamens  de  Monroyal,  t  le  3  août  1413 
et  Marie  de  Mormont,  sa  femme,  t  en  1396.  —  Effigies. 

951.  Jehenne  de  Warnant,  chevaleresse,  femme  de  Johan 
de  Berleimont,  chevalier,  seigneur  de  Floyon,  Haltpen 
et  Kerme  (Haultepenne  et  Kermpt),  f  le  jour  de  la 
fête  de  saint  Michel,  1441.  —  Blason.  (Lame  de 
cuivre). 

952.  Marie  de  Kerckem,  femme  de  Rausse  de  Gugoven 
(Guygoven),  chevalier  seigneur  de  Gorseme  (Gors- 
sum),  de  Tyne  et  de  ...  —  Effigie.  Blasons  :  Kerckem 
et  Navaigne. 


—  332  — 

953.  Scochar  de  Fourvie,  chevalier,  f  en  1395-  —  Effigie 
d'un  gentilhomme  revêtu  de  son  armure.  Deux  blasons. 

954.  Maroie  de  Hautpenne,  t  la  nuit  de  la  fête  de  saint 
Jean-Baptiste,  en  juin  1423  et  Arnoul  de  Warnant, 
chevalier,  échevin  de  Liège  et  de  Huy,  f  le  31  août 
1371.  —  Effigies,  celle  d'Arnoul  le  représente  armé 
de  toutes  pièces.  Deux  blasons. 

955.  Jehan  Royer  de  Bovenistier,  f  le  10  octobre  1615  et 
Marie  de  Noiron,  sa  compagne,  t  le  20  août  1625.  — 
Armoiries  de  ces  époux  ;  quartiers  : 

Bovenistier,  Beauxsart,  Royer,  du  Tern  ; 
Noiron,  D'Acos,  Du  Fresne,  Bozeaux. 

956.  Johan  Briffo,  t  en  14...  et  sa  femme.  —  Deux  blasons. 

957.  Charle  de  Clockier,  voué  de  Merdorp,  f  le  30  avril 
1548  et  Glémenche  de  Lamalle,  sa  femme,  f  le  28  mai 
1565.  —  Effigies  :  un  homme  armé  et  une  dame.  Huit 
quartiers  : 

[Clockier,  Saint-Georges,  Cerf,  Spontin  ; 
Lamalle,  Ouffet,  Blehen,  Rôsimont]. 

958.  Emus,  chevalier,  sire  de  Hardueilmont  (Hardué- 
mont),  t  le  jour  de  la  fête  de  saint  Urbain  1293  et 
Maroie  de  Harduemont,  sa  femme,  f  le  3  juin  1308. 
—  Effigies:  un  homme  armé,  une  dame  et  quatre 
enfants  :  un  fils  en  habit  de  Frère  Mineur  et  trois 
demoiselles,  la  première  est  représentée  les  mains 
jointes,  la  deuxième  «  porte  un  oiseau  sur  le  poing  et 
«<  la  troisième  un  chien  sur  la  main.  » 

959.  Ysabeal,  fille  d'Alexandre  Béra  et  femme  de  Gille  le 
Pannetier,  f  le  31  mai  1471.  —  Armoiries  (de  Seraing); 
quatre  quartiers  : 

[Seraing  dit  le  Pannetier,  Pottier,  Bérart,  Borlé]. 


—  333  — 


960.     Rases  de  Chantemierles,  chevalier,  t  en  ...  (xiir 
siècle;.  —  Effigie  d'un  gentilhomme  armé.  Blason. 


Les  extraits  suivants  sont  tirés  d'une  «  copie  des 
•>  lettres  ou  écritures  qu'on  a  pu  tirer  des  tombeaux 
»  ou  sépultures  de  l'église  des  Frères  Mineurs  au 
»  couvent  de  Huy  1677,  »  pièce  intercalée  dans  notre 
manuscrit. 

961.  Gilhe  del  Stal,  f  en  1388,  Joanne  Vinalmont,  t  on 
1400  et  Henri  de  Dannal,  t  le  22  mars  1408. 

962.  Lambertus  de  Leodio,  «  minister  quondam  Francico,» 
-J"  le  jour  de  l'Assomption,  1307. 

963.  Clamens  Liartesien,  bourgeois  de  Huy,  t  le  jeudi 
avant  la  fête  de  saint  Servais  1301,  Annes,  sa  femme, 
t  le  3  février  1300,  Maroie  de  M  on  royal,  t  le  27  avril 
1361  et  Clamanche  Lartesine,  t  en  1341,  le  21  janvier. 

964.  Johan ...,  fils  de  Maroy  Boriois,  échevin  de  Huy,  t  en 
13... 

965.  Sire  Hubins,  bourgeois  de  Huy,  t  le  5  septembre  1244. 

966.  Robert  de  Rossut,  chevalier,  f  la  semaine  avant  la 
fête  de  saint  Jean,  1290.  —  Quatre  blasons. 

967.  Johene  de  Vaux,  femme  de  Gille  de  Monroyal,  t  le 
26  octobre  1409  et  Gille  de  Monroyal,  bourgmestre  de 
Huy,  son  mari,  f  le  6  octobre  1423. 

968.  Jehenne  de  Moh,  femme  de  Gille  de  Monroyal,  éche- 
vin de  Huy,  f  le  3  février  1307,  Gile  de  Monroyal, 
échevin  de  Huy,  fils  de  Gile,  t  en  1470  et  Marie  de 
Houtain,  fille  de  Heri  Mayal  de  Houtain,  écuyer,  sa 
femme,  f  le  14  defénal  1455. 

969.  Radoux,  chevalier,  sire  de  Vervoi  (Vervoz),  f  le  7 
avril  1297. 


—  334  - 

970.  Hubin  de  Saint- Martin,  fondateur  des  Frères  Mi- 
neurs de  Huyf  f  le  5  septembre  1244. 

971.  Elys  Hubin,  *  mère  et  spéciale  amie  des  Frères  Mi- 
n  neurs,  »  f  1©  10  avril  1288. 

972\  Martin  de  Liverlo,  doyen  de  Huy,  chanoine  jubilaire 
et  protonotaire  apostolique,  f  le  2  janvier  1673. 

973.  Jehan  de  Viron,  seigneur  à  Boffu  et  à  Tahier,  lieute- 
nant féodal  et  mayeur  allodial,  bailli  de  Moha,  bourg- 
mestre de  Liège  et  de  Huy,  échevin  de  Huy  et  de 
Wanze,  f  le  10  septembre  1538  et  Anne  de  Blehen,  sa 
femme,  f  le  18  septembre  1557.  —  Quartiers  : 

Viron,  Oaltremont,  Blehen,  Verlaine. 

974.  Jean  de  Brion,  seigneur  de  Résimont  à  Marchin  et  à 
Ahin,  voué  de  Tourinne,  t  le  16  octobre  1557  et 
Jehenne  de  Berlaimont,  sa  femme,  f  le  10  décembre 
1573.  —  Quartiers  : 

Brion,  Botton,  Berlaimont,  Serret  (Seraing). 

975.  Anne  baronne  de  Brialmont,  veuve  de  Jean-Baptiste 
de  Coterau,  baron  de  Jauche,  «  seigneur  du  pays  et 
»  franchise  d'Assche,  guidon  héréditaire  de  Brabant, 
»  seigneur  de  Guideu,  Steenokersele,  haut  voué  de 
»  Mont  Saint-Andrieu,  «  f  le  9  mars  1660.  —  Monu- 
ment érigé  à  la  mémoire  des  barons  de  Brialmont  et 
de  Fraiture,  grands  baillis  du  Condroz,  seigneurs 
d'Atrin  et  hauts  voués  de  Xhos.  Quartiers  : 

Coutterau,  Hierdinc,  Guideuz  (Wydeux),  Jaussej 

Brandenbourg,  Eve,  Liedekerke,  Ladouve. 

Brialmont,  Sparmont,  Berlaymont,  Marneffe; 

van  der  Meere,  van  der  Noot,  Nassau,  Hazfthen. 

976.  Ottard  de  Brialmont,  seigneur  de  Fraiture,  d'Atrin, 


—  335  — 

etc.,  haut  voué  de  Xhos,  souverain  bailli  et  gouver- 
neur de  la  Condroz  et  grand  mayeur  de  Huy,  f  le 
8  décembre  1577.  —  Monument  érigé  par  Aldegonde  de 
Berlaymont,  sa  femme,  Jehan  de  Brialmont,  seigneur 
d'Avennes  en  Hesbaye  et  Marie  de  Brialmont,  dame 
d'Oxhet,  ses  deux  enfants.  —  Armoiries  de  ces  époux. 

977.  Erard  de  Brion,  baron  de  Mureau,  seigneur  d'Ahin, 
Résimont,  Gourcy,  Cosne,  grand  bailli  de  Vil lers  de- 
vant Orval,  colonel  de  cavalerie  pour  le  service  de 

É 

S.  M.  I.  et  depuis  du  Conseil  de  guerre  et  colonel  d'un 
régiment  allemand  pour  le  service  de  S.  M.  C,  t  le 
17  août  1640  et  Catherine  de  Gorcy  (Gourcy),  sa  femme, 
ten ... 

978.  N...,  chevalier,  sire  de  Harduemont,  t  le  jour  de  la 
fête  des  saints  Simon  et  Jude,  1393. 

979.  Gertrude,  femme  de  Bedier  de  Bobleies,  t  le  jour  de 
la  fête  des  saints  Simon  et  Jude,  1282. 

980.  Jacques  Massillon,  t  le  12  février  1636,  Béatrix  Tha- 
roulle,  sa  femme,  t  en  ...  et  Anne  Massillon,  leur  fille 
unique,  f  le  9  décembre  1622.  —  Quartiers  : 

Massillon,  Esneux,  Chocquier,  Bois; 
Tharoul,  Résimont,  Sar,  Neuforge. 

981.  Stas  Viron,  seigneur  à  Boffu  et  à  Tahier,  mayeur  et 
échevin  de  Huy,  bailli  de  Mohault  (Moha),  f  en  1518 
et  Jehenne  Pousseur  (de  Bolland  dit  de  Poulseur),  sa 
femme,  fille  de  Corbeau,  seigneur  de  Vi  11ers -lez 
Guise,  t  en  1500. 

982.  Les  amis  (enfants  ?)  de  Michiel  d'Outremont,  seigneur 
à  Boffu  et  à  Tahier  et  d'Isabeau  de  Warnant,  sa  femme. 
—  Quartiers  : 

[Oultremont,  Viron,  Warnant,  Ramelot]. 


—  336  — 

983.  Josette,  fille  de  Jehan  Hustin  d'Outremont,  seigneur 
deLaminne  et  femme  de  [Adolphe]  de  Gulpen,  seigneur 
de  Neufchâteau,  t  le  1er  mai  1556. 

984.  Barbe  de  Blehen  dit  d'Abée,  femme  de  Bauduin  de 
Saive,  t  le  15  mai  1537. 

985.  Jehenne  Chevalier,  femme  de  Gille  de  Crissengnèe, 
seigneur  de  Barse,  Lisen,  Sure,  etc.,  t  le  21  novembre 
1580. 

986.  Marie  de  Pannetier,  fille  de  Gilles,  écuyer,  f  le  2  août 
1466. 

987.  Marie  de  Potti  (Pottier  ?),  épouse  de  Rourel  de  Seives, 
bourgmestre  de  Huy,  f  le  17  février  1520. 

988.  Johan  de  Briamont  dit  de  Xhos,  f  le  7  septembre  1515 
et  Katherine  d'Antinne,  sa  femme,  t  le  11  avril  1505. 
—  Armoiries  de  ces  époux. 


Autre  liste  d'extraits  d'épitaphes  des  Frères  Mineurs, 
'  intercalée  dans  le  manuscrit  de  Le  Fort. 

989.  Marons  de  Monroyal,  t  le  15  avril  1361. 

990.  Johan  de  Saive,  bourgmestre  et  échevin  de  Huy,  t  lo 
13  novembre  1537  et  Thiry  de  Saive,  greffier  de  Huy, 
t  en  ...  —  Blason. 

991.  Emanuel  Dabra,  f  le  21  novembre  1557,  Jehenne 
Massotz,  Jehenne  Bombay,  t  le  21  décembre  1484, 
femme  de  Thomas  de  Chiffort,  Emanuel  Dabra  et  Je- 
henne de  Chiffort.  —  Trois  blasons  (î). 

992.  Jehan  de  Berlaimont  dit  de  Floyon,  seigneur  de  Hau- 
te penne,  jadis  bourgmestre  de  Huy,  f  [le  27  sep- 
tembre] 1522  et  Anne  de  Hamal  dite  de  Soy,  sa  femme, 

(1)  Copie  très  fautive. 


—  337  — 

t  en  1502  et  Agnès  de  Serret  (Seraing),  sa  seconde 
femme,  t  en  1517  (le  il  janvier).  —  Blason. 

993.  Jehan  de  Berlaymont  dit  de  Floyon,  seigneur  de 
Gesves  et  de  Haultepenne,  bailli  de  Hesbaye,  t  en 
1519  et  Philippe,  jadis  seigneur  de  Gesves  (de  Jup- 
pleu  dit  de  Gesves),  t  en  1506.  —  Deux  blasons  aux 
armes  de  ces  deux  gentilshommes. 

994.  Robert  de  Chambges,  fils  de  François,  chevalier  de 
(Saint-Jean  de)  Jérusalem,  seigneur  de  Boffu  et  Ta- 
hier,  grand  bailli  du  Condroz  et  grand  mayeur  de 
Jambes  lez-Namur. 

995.  Pierre  de  Fanchon,  chevalier,  échevin  de  Huy,  t  en 
1415. 

996.  Jean  Jaymart  de  Moege,  seigneur  de  Lantremange, 
haut  voué  de  Bleret,  t  en  1630.  —  Blason. 

997.  Jehan  de  Moege,  haut  voué  de  Bougnée,  t  en  1525 
et  Jehenne  de  Vaux,  sa  femme,  t  en  1514.  —  Blasons 
aux  armes  de  ces  époux. 

998.  Jehan  de  Brion,  seigneur  de  Résimont,  voué  de 
Tourinne,  bourgmestre  de  Huy,  t  en  1554  et  Elyd 
Botton,  sa  femme.  —  Quartiers  : 

[Brion,  Péronne,  Botton  dé  Hemricourt,  Berlo]. 

999.  Gérard  et  Jehenne,  enfants  d'honorable  homme  Jean 
de  Viron,  seigneur  à  Tahier,  bailli  de  Moha,  échevin 
de  Huy,  décédés  en  1508.  —  Quartiers  : 

[Viron,  Verlaine,  Blehen,  Oultremont]. 

1000.  Jacquemin  de  Liège,  t  en  1363. 

1001.  Jehan  de  Gacques,  fils  do  Jean  Salmier,  marchand 
de  Huy,  t  en  1483.  —  Armoiries  de  Salmier,  brisées 
d'un  lambel  à  trois  pendants. 

1002.  Erard,  fils  d'Erard  de  Salmier,  chevalier,  seigneur  de 


—  338  — 

Melroy,  capitaine  de  Huy  et  d'Anne  de  Stradiot  [sa 
première  femme],  t  en  1588.  —  Quartiers  : 

[Salmier,  Warisoul,  Stradiot,  t'Seraerts; 
Môrode,  van  der  Aa,  Warfazée  de  Waroux,  Back]. 

Erard  de  Salmier,  seigneur  de  Melroy,  Chaleux, 
Vezin,  etc.,  dont  nous  analysons  ici  l'épitaphe,  avait 
épousé  Anne  de  Mérode  Rummen  ;  les  quartiers  de 
cette  dame  sont  ceux  qui  figurent  sur  la  tombe  en 
regard  de  ceux  d'Erard  de  Salmier. 
1003.  Pierre  Pailhe,  gardien  de  ce  couvent,  lecteur,  pré- 
dicateur et  maître  des  novices.  —  Quatre  quartiers  ; 

[Pailhe,  Lhoneur,  Maclet,  N.]. 

Î004.  Jehan  de  Change,  mayeur  de  Dinant  et  échevin  de 
Huy,  et  Marie  d'En  ville,  sa  femme,  t  le  4  décembre 
1432.  —  Effigies  de  ces  époux,  Jean  est  représenté 
armé  de  toutes  pièces.  Quatre  quartiers. 

1005.  Béatrix  de  Bastogne,  femme  de  Jehan  ...,  f  en  1471. 

1006.  Simon  Galo  Dorant,  f  en  1438.  —  Blason. 

1007.  Jehan  de  Dave,  rentier  de  Huy,  t  le  5  octobre  1530 
et  Jehenne  de  Fizenne,  sa  femme,  t  le  6  septembre 
1558.  —  Deux  blasons  aux  armes  de  ces  conjoints. 

1008.  Jean  de  Dave,  chanoine  de  Notre-Dame  de  Huy, 
fen  1561,  —  Blason. 

1009.  Renier  Counar,  -  jeune  homme,  le  dernier  des 
«  Counar,  »»  t  en  1554.  —  Blason. 

1010.  Marie  de  Dave,  femme  de  Jaspar  Rondy. 
1011*.  Nicolas,  fils  de  Jean  Abpld,  et  sa  sœur  Marie. 
1012.  Gertrude  de  Haneflfe,  femme  de  Jean  de  Thier  le 

jeune  et  Guillaume  de  Thier,  »  gastien  *  de  Huy,  t  le 
16  avril  1574.  —  Blason  (écartelé  de  ...  à  une  rose 
boutonnée  de  ...  et  de ...  à  un  lion  rampant  de  ...). 


—  339  - 

W13.  Eve,  fille  de  Gilleton  de  Verlée  et  d'Oude  de  Moiseur, 
t  en  1527.  —  Quatre  quartiers  frustes. 

1014.  Jehan  d'Eve,  écuyer,  f  en  1408  et  Marie  de  Ger- 
behaye.  —  Deux  blasons  aux  armes  de  ces  per- 
sonnes. 

1015.  Gertrud,  femme  ...  Mobaune,  t  on  1300.  —  Quatre 
blasons. 

1016.  Hendric  Ogen  <*  lequel,  quoyqu'amateur  de  la  paix, 
»  n'a  pu  éviter  les  mains  violentes  d'un  quereleur,  » 
t  le  6  juin  1672.  —  Blason. 

1017.  Gertrud,  femme  de  Renier  de  Bollenier,  f  en  1282. 

1018.  Martin  de  Mollen,  t  on  1512  et  Catherine  de  Ployon 
(Berlaymont),  sa  femme.  —  Deux  blasons  aux  armes 
de  ces  conjoints. 

1019.  Jehan  Lone,  marchand  bourgeois  d'Anvers,  t  on 
1404.  —  Blason. 

1020.  Godefroid  de  Blehen  dit  d'Abée.  —  Blason. 

1021.  Elisabeth  d'Oumale,  t  le  5  mars  ...  —  Quartiers  : 

Oamal,  Hosden,  Brabant,  Pouillet. 

1022.  Charles  de  Hock,  sergent-major  de  cavalerie  au  ser- 
vice de  S.  M.  I.,  f  en  1637  et  Jehenne  de  Folie,  sa 
femme.  —  Deux  blasons  aux  armes  de  ces  époux. 

1023.  Marie  de  Tombor,  t  en  1640.  —  Blason. 

1024.  Isabeale,  fille  de  Wilheaume  de  Clockier,  f  en  1422 
et  Wilheaume,  seigneur  de  Clockier,  t  en  1496. 

1025.  Marie,  femme  de  Collar  Lexheuler,  bourgmestre  de 
Huy,  f  en  1434. 

1026.  Guillaume  délie  Gotte,  échevin  de  Huy,  t  en  1542  et 
Johan  Godefroid  dit  délie  Gotte. 

1027.  Oudede  Blehen,  f  en  154... 

1028.  Henry  ly  Fetesere,  bourgeois  de  Huy,  t  en  1315  et 
Adilhe  de  Glain,  sa  femme,  t  en  1334. 


—  340  — 

1029.  Thiry  de  Froidbize,  greffier  de  Horion,  t  en  1586, 
mari  de  Gilette  de  Jupille,  de  Crisnée. 

1030.  Tombe  fruste  où  Ton  ne  voit  plus  que  huit  écussons, 
que  voici  : 

Hosden,  Latmeye,  Jupille,  Crisegnée  ; 
Xheuvelier,  Blavier,  Malaize,  N. 

1031.  Jacquemin  Branche,  rentier  de  Huy,  t  en  1400  et 
Gilette ...  —  Deux  blasons. 

1032.  Pierre  Taillart,  bourgeois  de  Huy,  t  en  1619  et 
Marie  de  Jeneffe,  sa  femme,  t  en  1622. 

1033.  Steine,  «  maistre  de  Huy,  jadit  maire  et  échevîn  de 
«  Tihange,  «  t  le  26  juin  1435. 

1034.  Marie  de  Poictiers,  «  femme  d'honorable  homme 
»  Robert  de  Tiribu,  jadit  maistre  de  Huy,  »  f  le  [17] 
février  1522. 

1035.  Table  des  huit  quartiers  suivants  : 

Brion,  Botton  de  Hemricourt,  Berlaymont,  Seraing  ; 
Chasteleer,  Proisy,  Hun,  Celles. 

Ils  appartiennent  à  Erard  de  Brion,  seigneur  de 
Résimont,  Mars  inné,  etc.,  décédé  le  26  juillet  1583 
et  enterré  aux  Frères-Mineurs  à  Huy,  et  à  Anne  du 
Chasteleer,  sa  femme. 

1036.  Jehenne  de  Hey,  âgée  de  vingt-deux  ans  et  demi, 
fie  15  août  1584.  —  Armoiries;  quartiers. 

Hey,  Vervoz,  Gheille,  Cerf. 

1037.  Marie  de  Fosier,  femme  de  Jean  «  Lempone  ou  Le- 
»  minex,  »  f  en  1433  et  André  D  ai  ri  on,  jadis  bourg- 
mestre et  échevin  de  Huy,  f  en  14... 

1038.  Josette  de  Hodomont  (Celles),  t  en  1552.  —  Deux 
blasons. 

1039.  Jehan  Laieul,  bourgeois  de  Huy,  f  en  1480. 


—  341  — 

1040.  Guilleaume  de  Longchin,  seigneur  à  Boffu,  bourg- 
mestre de  Huy,  t  en  1540  et  Catherine  de  Long- 
champs,  sa  femme.  —  Quartiers  : 

[Lonchin,  Bolland  dit  Poussear,  Strpel,  Rêves  dit  Brialmont; 
Longchamps,  Clockier,  Hemptiane,  Blehen]. 

1041.  Guilleaume  Botton,  voué  de  Touraigne  (Tourinne) 
et  bourgmestre  de  Huy,  t  en  15...  et  Marie  de 
Latinne,  sa  femme.  —  Blason. 

1042.  Agnès  de  Chevalier,  femme  de  Jean  de  Huyet,  sei- 
gneur de  Tavier,  t  le  10  avril  1655.  —  Quartiers  : 

Huyet,  Gtiygoven,  Carpentier,  Lynden; 
Fraige,  Montenaken,  Monjoye,  Seraing. 
Chevalier,  Radoux  de  Prez,  H  an  dit  Mathys,  Courtejoye; 
Braux,  Couffen,  Vaulx,  N. 

Ils  doivent  être  lus  dans  Tordre  suivant  : 

[Huyet,  Fraige,  Carpentier,  Monjoye; 

Gaygoven,  Lynden,  Montenaken,  Seraing. 

Chevalier,  Braux,  Han  dit  Mathys,  Vaulx; 

Radoux,  Couven,  Courtejoye,  Burin]. 

1043.  Marie  de  Haneffe,  femme  de  Johan  de  Saive,  bourg- 
mestre de  Huy,  échevin  de  Huy,  Wanze,  etc.,  t  en 
1563.  —  Quatre  quartiers. 

1044.  Thiry  Moset  (Bozeau  de  Mozet),  seigneur  de  Rame- 
lot,  f  en  1578.  —  Blason. 

1045.  Isabeal,  fille  de  messire  Wilheaume  de  Clockier, 
t  en  1422. 

1046.  Guilleaume,  seigneur  de  Clockier,  f  en  1490. 

1047.  Clamens  de  Monroyal,  bourgeois  de  Huy,  t  le  29  jan- 
vier 1368,  Anne,  sa  femme,  Marons  de  Monroyal, 
t  en  1369  et  Anne  de  Monroyal. 

1048.  Marie,  femme  de  Clamens  de  Monroyal,  f  en  1396. 


—  342  — 

§049.  Aylis,  fille  de  Clamens  de  Monroyal,  t  en  1396. 

1050.  Gille  de  Monroyal,  échevin  et  bourgmestre  de  Huy, 
fie  21  février  1306  et  Clamens  de  Monroyal,  bour- 
geois de  Huy,  f  en  1369. 


1061.  N...  à  moneeignor  Ansial  de  Ho...rt,  chevalier,  f  en 
1316,  le  jour  après  la  fête  de  saint  Martin  et  Cla- 
risse, sa  fille,  t  le  14  junet  (sic)  1343.  —  Effigie. 
Deux  blasons. 

1052.  Willem  Bot  ton,  voué  de  Tourinne,  jadis  bourg- 
mestre de  Huy,  t  te  3  novembre  1516  et  Josse,  sa 
femme,  f  en  ...  —  Armoiries  de  la  famille  Botton. 

Collégiale. 

1053.  Henry  de  Pailhe,  bourgeois  de  Huy,  t  te  ...  1556, 
Barbe  Maclet  [sa  première  femme],  f  le  8  mai  1535, 
et  damoiselle  ...  [sa  seconde  femme].  —  Effigie  d'un 
homme  sans  armes.  Armoiries  et  quatre  quartiers 
du  défunt  : 

[Pailhe,  Vairon,  Lhoneur,  N.]. 

et  deux  blasons,  l'un  aux  armes  de  Maclet,  l'autre 
de  ...  à  trois  merlettes  mal  ordonnées  de  ...,  au 
franc  canton  de  ...  à  la  tour  de  ... 

Couvent  des  Bons-Enfents. 

1054*.  Hadelin  de  Royer,  mort  jeune;  monument  élevé  en 
1640  par  son  frère  Guillaume,  capitaine  au  régiment 
de  Bassignie  au  service  d* Espagne.  —  Armoiries. 

1055*.  Hadelin  Royer  de  Bovenistier,  «qui  per  insidias  tur- 
<>  piter  vulneratus,  »  t  au  couvent  des  Bons-Enfants, 
le  dernier  jour  de  mars  1632.  —  Monument  élevé  à 


—  343  — 

sa  mémoire  par  son  frère  Guillaume  [seigneur]  de 
Houxnée  (Houchenée),  capitaine  de  cavalerie  au 
régiment  du  marquis  de  Lede,  au  service  d'Espagne. 

Salnt-Remy. 

1056.  Josset  de  Longchamps,  fille  de  Jean,  seigneur  de 
Laminne  et  femme  de  Jean  Hustin  d'Oultremont.  — 
Armoiries  ;  quatre  quartiers  : 

IDongelberg  de  Longchamps,  Forvie,  Baduel,  N.  (Celles?)]. 

1057.  Fragment  généalogique  de  la  famille  d'Oumal. 

1058.  Id.  de  la  famille  de  Borchgrave. 

1059.  Id.  de  la  famille  de  Selle  (Celles). 

1060.  Descendance  généalogique  de  la  famille  de  Seraing 
de  Hollogne. 

1061.  Id.  de  messire  Jean,  fils  de  Bertrand  de  Liers,  voué 
de  Liers  et  de  Catherine  de  Clermont,  sa  femme.  — 
Blason. 

Saint-Quirin. 

1062.  Pier  le  Grand  de  Ramlot,  f  à  l'âge  de  78  ans,  le 
2  août  1575.  —  Armoiries. 

MARCHIN. 

1063.  Vitrail  aux  armes  des  familles  Dabra  et  Clefort. 

BRUXELLES. 
Couvent  des  Carmes-Chaussés. 

1064.  «  Cy  gist  monsignour  li  cuens  Girars  sires  de  Homes, 
»  Wiert,  Altena,  etc.,  grand  venour  hereditable  de 
»  l'empire  jadis  fieux  à  Monsignour  li  cuens  Wil- 
*  laumes  sires  desdits  lieux  et  à  Madame  Margarete 
«  fiele  ay  cuens  Arnous  de  Loz  qui  trespassa  en  Tan 


—  344  — 

4»  de  grâce  M.  CGC.  XXXIII  li  tiers  jours  dou  mois  de 
»  may.  Priez  Diez  pour  sarme  amen.  » 
*  Cy  gist  madame  Jehanne  de  Lovain  héritière  des 
»  seignouries  et  terres  de  Gasbeck,  Harstal,  Bausi- 
»  gnies  etc.  espouse  a  Monseigr  li  cuens  Girars 
n  sourdit  et  jadit  fiele  a  Henrys  de  Louvain  qui  fut 
n  nepveu  et  petit  fieulx  a  Henrys  I  et  II  du  nom 
<•  ducx  de  Lothiers,  Brabant,  Cuens  de  Louvain  etc. 
»  laquelle  trespassa  en  lan  de  grâce  M.  CCC.  XIX  au 
»  mois  de  septembre  ayant  fait  moult  ée  biens  a 
»  ces  te  Saincte  maison  priez  Dies  que  merci  li  fasse 
»  amen.  » 
Tombe  relevée  qui  se  trouve  aux  encloitres. 

CHATILLON  (LORRAINE). 
Abbaye. 

1065.  Henry  baron  de  Mercy,  seigneur  de  Joppecour,  Cin- 
queville,  Awillers,  Jandre  et  Mantefeste,  maréchal 
lieutenant-général  des  armées  de  l'Empereur  et 
colonel  de  cavalerie  et  d'infanterie,  f  le  24  décembre 
1659.  —  Quartiers  : 

Mercy,  Housse,  Porfonconlac,  Voitronville; 
Hautoy,  Beauvaux,  Nettoncour,  Ludre. 

1066.  Description  de  la  tombe  d'un  seigneur  de  la  maison  i 
de  Mercy.  —  L'épitaphe  est  omise.  Quatre  blasons.     > 

1067.  Id.  d'un  monument  funéraire  d'un  seigneur  de  Mercy.  ' 
—  L'épitaphe  est  fruste.  Blasons.  , 

TONGRES. 
Sainte-Catherine. 

1068.  Fastreit  de  Hemricourt  de  Mou  mal,  seigneur  de 


—  345  — 

Brouck,  f  le  14  mai  1636  et  Elisabeth  de  la  Thour, 
sa  femme.  —  [Armoiries  de  ces  époux].  Quartiers  : 

Hemricourt,  Baré,  Monjoye,  Hamal  ; 
délie  Thour,  de  Pas,  Villers,  Rasier  (i). 

AVENNES. 

1069.  Hellin  Noiron,  f  le  13  avril  1554  et  Marie  Bosea 
(Boseal  de  Thiribu),  sa  femme,  1 1©  6  février  1560.  — 
Armoiries  de  ces  époux. 

1070.  Tombe  portant  les  armes  de  la  famille  de  Vaulx  et 
ces  quartiers  : 

Vaulx,  Foumalle,  (Fumai),  [Berlaymont],  [Orlay]. 

WARNANT-DREYE. 
Chapelle  de  Chantraine. 

1071.  Henri  Colo  de  Verlée,  t  le  11  août  1520. 

1072.  Guilleaume  Bodeson,  de  Villers-l'Evêque,  curé  de 
Chantraine,  t  le  25  août  1636.  —  Blason. 

1073.  Joan  de  Sai net-Fontaine,  seigneur  à  Chantraine, 
t  le  9  septembre  1593  et  Anne  de  Sainct-Fontaine, 
sa  fille,  f  le  19  mai  1634.  —  Quartiers  : 

Sainct-Fontaine,  Mons,  Radoux  des  Prez,  Oest; 
Heyenhoven,  Brempt,  Berlo,  Eve. 

1074.  Inscription  rappelant  Joan  de  Fontaine  (Sainct-Fon- 
taine), t  le  9  septembre  1593.  Elle  fut  érigée  par 
Anne  de  Heyenhoven,  sa  veuve,  en  1633.  —  Huit 
quartiers,  les  mêmes  que  ci-dessus. 

Les  quatre  numéros  qui  précèdent  sont  écrits  par 
le  héraut  d'armes  van  den  Bergh  et  suivis  d'at- 
testations données  par  lui. 

(I)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  chaque  ligne  sont  intervertis. 


—  346  — 

JEMEPPE-SUR-MEUSE. 

1075.  Colairs  le  Proydhomrae  de  Jemeppe,  t  le  1?  mars 
1414,  Gérard  le  Proydhomme,  son  frère,  t  en  14... 
Maroie  délie  Chivre,  sa  femme  et  leurs  enfants,  qui 
trépassa  en  14...  (sic).  —  Effigies  :  deux  hommes 
armés  de  toutes  pièces  et  une  dame  ayant  à  ses  pieds 
deux  enfants,  un  fils  et  une  fille.  Au-dessus  de  cha- 
cun des  trois  premiers  personnages  sont  les  blasons 
de  ses  deux  quartiers  respectifs,  savoir  : 

[Proidhomme,  Seraing  dit  Pannetier;  Chivre,  Chaynée]. 

1076.  Juet,  femme  de  Johans  de  Warfesey,  f  le  10  mai 
1357  et  Aylis,  leur  fille,  t  le  14  [avril]  1398. 

1077.  Johans  le  Proydhomme  de  Jemeppe,  t  le  15  juillet 
1405  et  N.  de  Serain,  sa  femme,  t  le  10  octobre 
1408. 

1078.  Anthone  de  Gemeppe,  chevalier ...  et  Anes  del  Abes... 
Tombe  *  très  magnifique,  en  partie  travaillée  en 
»  cuivre,  on  y  voit  un  chevalier  armé  de  toutes 
»  pièces,  accompagné  de  deux  dames.  *  Trois  bla- 
sons, dont  un  fruste. 

Une  copie  plus  ancienne  intercalée  dans  le  manus- 
crit donne,  comme  suit,  le  texte  de  l'épitaphe  : 
«  Anthone  de  Gemeppe,  chevalier,  t  trois  jours  après 
»  la  Saint-Denis,  1322  et  Isabeade  Près,  sa  femme,  t 
»  le  lendemain  del  San  Pol  1302  (?)  et  Anes  del  Abes- 
*  pine,  f  le  jour  de  sainte  Lucie  1308»  (Voy.  Hemri- 
court,  édition  Salbray,  pp.  298  et  299). 

1079.  Conrard  le  Blavier,  fils  de  feu  Johan  le  Blavir  dit 
Bourdouxhe,  t  en  1548.  —  Quatre  quartiers  : 

[Blavier,  Fayenier,  le  Cuvelier  dit  Bourdouxhe,  Audrier], 


—  347  — 

1060.  Martin  Bouxhon,  marchand  bourgeois  de  Jemeppe, 
"J-  le  6  octobre  1671  et  Marie  du  Chesne,  sa  femme.  — 
Armoiries  de  ces  conjoints. 

JEHAY. 

1081.  Verrière  du  château  de  Jehay,  portant  les  armes  de 
Mérode  Gossoncourt  (î)  et  de  Groesbeeck  avec  cou- 
ronne, supports  et  bannières,  et  une  inscription 
rappelant  Jean,  libre  baron,  comte  de  Mérode  de 
Groesbeeck  et  du  S.  E.  R.,  baron  de  Jehay,  seigneur 
de  Gossoncourt,  Meer,  Àst,  etc.,  colonel  de  cuiras- 
siers pour  le  service  de  l'empereur  Ferdinand  II, 
lieutenant  des  fiefs  et  chef  de  l'Etat  noble  du  pays 
de  Liège  et  comté  de  Looz  et  gouverneur  de  Huy, 
t  le  26  j[anvier  ?]  1647  et  Maximiliane,  née  com- 
tesse de  Groesbeeck,  sa  femme,  f  le  2  août  1681. 

1082.  Autre  verrière  du  même  château  portant  les  armes 
de  Mérode  Gossoncourt  et  de  Mérode  Westerloo, 
avec  couronne,  supports  et  bannières  et  une  inscrip- 
tion en  mémoire  de  Ferdinand-Maximilien,  libre 
baron,  comte  de  Mérode  de  Groesbeeck  et  du  S.  E.  R., 
baron  de  Jehay  et  de  Mureau,  pair  de  Tévêché  et 
comté  de  Verdun,  seigneur  de  Gossoncourt,  Meer, 
Ast,  Âutgarden,  Massaker,  Harduémont,  lieutenant 
des  fiefs  et  chef  de  l'Etat  noble  de  Liège,  conseiller 
privé  de  S.  A.  S.,  son  premier  officier,  et  grand 
mayeur  de  Liège,  et  d'Albertine-Magdeleine  Bonne, 
libre  baronne,  comtesse  de  Mérode,  née  marquise  de 
Westerloo,  sa  femme. 

(1)  Voy.  Richardson,  Qeschichte  der  famille  Mérode,  t.  I,  p.  237. 
Notre  inscription  rectifie  quelques  renseignements  donnés  par  cet  auteur. 


—  348  — 

LENS-SAINT-REMY. 
Eglise  paroissiale. 

1083.  Jehan  ...,  f  le  ...  juin  1574  et  Lucrèse  Peti,  sa 
femme.  —  Armoiries  de  ces  époux  ;  quatre  quartiers  ; 
le  quatrième  est  de  Vannes. 

1084.  Anseau  Moreau,  f  le  26  juin  1530.  —  Armoiries. 

1085.  Jehan  Moriau,  f  en  ...,  Jehen...  de  Maril,  sa  pre- 
mière femme,  fie  12  ...  1548  et  Elizabeth  Vannes,  sa 
seconde  femme,  f  le  6 ...  1557.  —  Effigies  :  un  homme 
sans  armes  et  une  dame.  Armoiries  ;  quatre  blasons  : 
1°  Moreau  ;  2°  Vannes;  3°  Maril  (?);  4°  Moreau. 

Couvent  des  chanoinesses  régulières 
de  Saint-Augustin. 

1086.  Anne  de  Boux,  en  son  temps,  boursière  de  ce  mo- 
nastère, t  te  23  décembre  1645.  —  Blason  parti  de 
Boux  et  de  Hemricourt. 

1087.  Sœur  Margarite  Vervoux  (de  Vervoz)  dit  d'Ama, 
f  le  27  mai  1679.  —  Blason  parti  d'Ama  et  de  BJehen 
d'Abée. 

1088.  Anne  Boueveniesti  (Bovenistier)  dit  Borlé,  t  te  5  fé- 
vrier 1669.  —  Blason  parti  de  ...  au  lion  de  ...  et  de 
Menjoie. 

1089.  Catharine  d'Oumalle  »  prieuse  et  jubilaire  qui  a  gou- 
»  verné  cette  maison  pendant  quarante-huit  ans,  » 
t  le  23  août  1660  et  Anthonette  d'Oumalle,  sa  sœur, 
t  le  8  septembre  1681.  —  Blason  ;  quartiers  : 

Oumalle,  Tiribu,  Crisegnôe,  Chevalier, 

1090.  Gertruyd  Brant,  supérieure  de  ce  monastère  pendant 
trente  ans,  f  lo  19  février  1529  et  Jehenne  Brant, 


—  349  — 

supérieure  de  ce  monastère  pendant  vingt-neuf  ans 
et  religieuse  de  cet  ordre  pendant  soixante  années, 
-fr  le  15  juin  1567.  —  Effigies  de  ces  deux  religieuses. 
Blason. 

1091.  Jenne  Brant  dit  d'Aysaux,  religieuse,  t  le  6  août 
1572.  —  Blason;  quartiers  : 

Brant,  Bonlé,  Bossut,  Ville,  (Berlaymont  de  Ville). 

1092.  Anne  d'Awin  (d'Auvin),  supérieure  de  Croix  à  Lens 
pendant  neuf  ans  et  boursière  pendant  dix-huit  ans, 
•f  le  2  février  1612.  —  Effigie.  Quartiers  : 

Awio,  Gerbehaye,  Baré,  Holoigne. 

1093*.  Anne  baronne  de  Suys  et  Grysoort,  f  le  )4  août 
1638.  —  Armoiries  de  Suys  posées  sur  la  croix  de 
saint  Jacques.  Seize  quartiers,  qui  doivent  se  lire 
comme  suit  : 

Suys,  van  der  Burch,  Oudewene,  Suylant; 

Berchem,  Meeus,  Lauryn,  Strabant. 
Lynden,  Bronckborst,  Elderen,  Amstel; 
Scherpenzeel,  Blayel,  Moys,  van  de  Werve  (i). 

LIERS. 

1094.  Françoi  de  Mehen,  seigneur  de  Toveel,  capitaine  de 
cavalerie  pour  le  service  de  S.  M.  I.  et  de  S.  A.  de 
Cologne,  tué  le  12  août  1649.  —  Armoiries. 

LIMBOURG. 

1095.  Jean-Baptiste  de  Bibaus,  natif  de  Bruges,  commis- 
saire des  montres  des  gens  de  guerre  du  Roy,  f  le 
30  janvier  1643  et  Jenne  Tolmonde  de  Kouven,  sa 

(1)  Voy.  ettte  tombe  dans  le  ftscicuto  vt>  71  du  ton»  II  du  manuscrit. 


-  350  — 

femme,  f  le  19  août  1630.  —  Armoiries  de  ces  époux  ; 
quartiers  : 

Bibaas,  Tuckers,  van  der  Mers,  de  Rycx  ; 
Tolmond,  d'Oursy,  de  Kouven,  Westeraet. 

JENEFFE. 

1006.     Maroie  dame  de  Jeneffe,  femme  de  Butor,  -f  le  n  des 

kalendes  de  décembre  1279. 
1097*.   «  Sub  hoc  lapide  conduntur  viscera  Jacobi  militis, 

n  domini  Clarimontis  ac  de  Geneffe,  -  f  le  xvi  des 

kalendes  de  juin  1295. 

1098.  Ermentris  dame  de  Jeneffe  et  châtelaine  de  Wa- 
remme,  t  le  iv  des  kalendes  d'août  1257. 

1099.  Franckin  Jaemaert  [de  Jaymaert],  t  le  28  janvier 
1597  et  Elisabet  d'Orey,  sa  femme,  f  on  ...  —  Armoi- 
ries de  ces  époux. 

1100'.  Jean  Butoir  de  Lymont,  vesti  (curé)  de  cette  église, 
t  le  dernier  jour  d'août  MCCCC...XXX.  —  Effigie 
d'un  prêtre.  Deux  blasons  :  [Butoir  et  Brabant]  (î). 

LIMONT. 

1 101.  «  Icy  gisent  deleis  noble  chlr  Bade  de  Lymont  leur 
»  [prédécesseur,  honorables  personnes  Balduin  Bou- 
»  toir  et  daraoiselle  Ponche,  sa  femme,  f  en  1436, 
»  lui  le  4  et  Ponche  le  25  d'avril  et  eurent  XII  hoirs 
»  légitimes  :  Thiri  moine  de  S.  Loren,  messire  Jehan, 
f*  vesti  de  Geneffe,  Balduin,  Robr...  » 
Sur  la  pierre  sont  les  effigies  de  ces  conjoints  ayant 
à  leurs  pieds  douze  enfants,  sept  fils  :  six  en  habit 
de  moines  et  un  en  habit  de  prêtre  et  cinq  tilles,  dont 

(1)  Voy.  ce  numéro  dans  le  fascicule  no  66  du  tome  II  du  manuscrit. 


—  351  — 

quatre  en  babîts  de  religieuses.  Quatre  quartiers,  le 
quatrième  est  aux  armes  de  Brabant  de  Limont. 

1102.  Anthonne  de  Brabant,  mayeur  de  Limont,  t  le  28 
août  1636  et  Margarite  Doncel,  sa  femme,  t  le  ... 
janvier  1652.  —  Armoiries  de  ces  époux. 

1103.  Anthoine  de  Brabant,  t  le  14  juin  1556  et  Jehenne 
de  Vinamont,  sa  femme,  «  qui  ont  fondé  cet  autel.  » 

—  Armoiries  de  ces  époux. 

U04*.  Rigaldus,  chevalier  de  Limont,  t  le  jour  de  la  fête 
de  sainte  Gertrude,  1281.  —  Blason. 

MOMALLE. 

1105.  Rigaud  de  laThour,  «jadit  capitaine  d'unQ  compa- 
»  gnie  de  cuirasses  pour  S.  A.  de  Liège,  »  t  te  8  mars 
1626  et  Anne  de  Pas,  sa  femme,  t  le  29  avril  1635. 

—  Armoiries  de  ces  conjoints;  quartiers  : 

la  Thour,  Viller,  de  Pas,  Rasier. 

1106.  Arnou  de  Hemricourt,  seigneur  de  Brouch  (î),  t  le 
9  septembre  1652  et  Gertrude  Stregnart,  sa  femme. 

—  Armoiries  de  ces  époux  ;  quartiers  : 

Hemricourt,  Baré,  la  Thour,  de  Pas; 
Strengnar,  Braive,  Flaba,  Donchel  (s). 

1107.  Abraham  du  Bois,  f  le  2  septembre  1661  et  Elisabeth 
de  Hemricourt,  sa  femme.  —  Armoiries  de  ces  époux  ; 
quartiers  : 

du  Bois,  Collen,  Booduwins,  Pellicobne; 
Hemricourt,  la  Thour,  Stregnart,  Flaba. 

1 108.  Fragment  généalogique  de  la  famille  de  Hemricourt. 

;i)  La  petite  seigneurie  de  Brouck  est  aujourd'hui  un  hameau  de  la 
commune  de  Thys,  canton  de  Hollogne-aux-Pierres. 

(*)  Voy.  ce  numéro  et  les  deux  suivants,  dans  le  fascicule  66  du  tome  II 
du  manuscrit. 


-  352  - 

LIXHE-SUR-MEUSE. 

1109*.  ...et te,  fille  d'Othon,  chevalier  de  Nivelle  (Nivelle- 
sur-Meuse),  f  le  jour  de  la  fête  de  saint  Lambert, 
martyr,  1256.  —  Blason. 

1110.  Henry  de  Loyene  (Loën),  f  1©  19  janvier  1534  et 
Marie  de  My,  sa  femme,  t  le  4  mai  1544.  —  Armoi- 
ries de  ces  époux  :  1°  parti  de  Loën  de  Brus  et  de 
Bolzée  ;  2°  parti,  de  My  et  de  Crisgnée. 

1111.  Gérard  de  Brus  dit  de  Loën,  seigneur  de  Nivelle  et 
de  la  vallée  de  la  Meuse,  gentilhomme  de  la  Chambre 
de  Ferdinand  de  Bavière,  t  te  1er  mars  1646.  —  Ar- 
moiries ;  quartiers  : 

Loën,  Viron,  Bolzée,  Bleben; 
Pléron,  Chrisgnée,  Tourele  (Anixhe  dit  Thoreels),  Ochen  (i). 

LOWAIGE. 

1112.  ...  de  Oreilhe,  f  en  ...  et  Ailis,  sa  femme,  t  le  1"  — 
1404.  —  Blason. 

MILLEN. 

1113*.  Guillaume  du  Bois  (van  den  Bosch),  chevalier,  t Ie 
lw  février  1414.  —  Effigie  du  défunt  en  cotte  de 
mailles,  l'épée  au  côté. 

1114.  N...  de  Mokines,  chevaleresse,  t  le  15  août  1397.  — 
Effigie.  Blason. 

1 1 15.  Table  des  huit  quartiers  suivants  : 

Fléron,  Crisgnée,  Torelle,  Bombaye; 
Houthem,  Berlo,  Boets,  Duras. 

(1)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  chaque  ligne  sont  inter- 
vertis, n  faut  remarquer  que  le  bisaïeul  de  Gérard,  Henri  de  Loën  (fils 
de  Jean  Conrard  de  Lodn  et  de  Marie  de  Bolzée),  ayant  épousé  Marie  de 
My  (voy.  son  épitaphe  au  n©  1110),  le  quartier  de  Boisée  figurant  sur  la 
tombe  de  Gérard  devrait  être  remplacé  par  celui  de  My  (voy.  n»  1 186). 


—  353  — 

Ils  appartiennent  à  Jean-Guillaume  baron  de  Fléron, 
seigneur  de  Kettenhoven,  Millen,  etc.,  grand  bailli 
du  comté  de  Looz,  drossart  de  Bilsen  et  colonel  de 
cavalerie  au  service  de  S.  M.  I. 
Quoiqu'il  en  soit,  ils  ne  sont  pas  exacts  :  les  quartiers 
véritables  de  Jean-Guillaume  baron  de  Fléron  de 
Milieu,  sont  les  suivants  : 

[Fléron,  Anixhe  dit  Thoreels,  Crisgnée,  Ochain; 
Houthem,  Berlo,  Cats,  van  den  Dael]. 

Marie  d'Anixhe  dite  Thoreels,  femme  de  Gérard  de 
Fléron,  bisaïeul  de  Jean-Guillaume,  était  fille  de 
Wathieu  d'Anixhe  et  de  Jeanne  Thoreels;  Jeanne 
de  Crisgnée,  épouse  de  Gérard  de  Fléron,  aïeul  de 
Jean-Guillaume,  était  fille  de  Gérard  (fils  de  Jacques 
et  de  Bertheline  de  Bombaye)  et  de  Sente  d1  Ochain 
dite  de  Jemeppe;  enfin,  Marie  de  Berlo,  bisaïeule 
maternelle  de  notre  personnage  était  fille  d'Arnoul 
sire  de  Berlo,  seigneur  de  Sclessin  et  haut-voué  d'Ou- 
grée  et  de  Jacqueline  de  Duras  d'Ordenge. 
Les  quartiers  tels  que  nous  les  avons  établis  ci- 
dessus,  sont  prouvés  par  divers  actes  authentiques 
contenus  pour  bonne  part  dans  la  troisième  partie 
des  manuscrits  de  Le  Fort  (voy.  Fléron)  et  par  une 
attestation  authentique  des  quartiers  de  Marie  ba- 
ronne de  Fléron  de  Millen,  fille  de  Jean-Guillaume 
susdit  et  de  Marie-Françoise  de  la  Margelle,  dame 
de  Kettenhoven.  Cet  acte  est  passé  devant  le  notaire 
Camps,  le  27  octobre  1667,  et  les  données  en  sont 
certifiées  exactes  par  Edmond-Godefroid  de  Bo- 
choltz,  grand  commandeur  des  Vieux  Joncs,  Ferdi- 
nand baron  de  Kniphausen  et  de  Vogelzanck,  Henri 
de  Bentinck,  baron  de  Bicht  et   Jean-Guillaume 


—  354  — 

Brempt  de  Doenraedt  (voy.  cette  pièce  dans  Le  Fort, 
3e  partie,  loc.  cit.). 

1 1 16.  Généalogie  jusqu'aux  huit  quartiers  de  Jean-Charles 
de  Cort,  seigneur  d'Oupeye,  Vivegnis  et  Petit  Aaz  : 

Corte,  Bex,  Gilteau,  Duquet; 
Crumel,  Golstein,  Bock,  Lyrex  zu  Frilingen. 

GRAND-MODAVE. 

1117.  Jehan  de  Marchin,  chevalier,  seigneur  de  Modave, 
f  le  5  juin  1652  et  Jeanne  de  la  Vaulx  Renard,  sa 
femme,  1 1©  I7  décembre  1613.  —  Magnifique  monu- 
ment portant  les  statues  couchées  des  défunts  sculp- 
tées par  Luc  Faidherbe. 

1 1 18.  Vitrail  aux  armes  de  la  famille  de  Modave  (1). 

1119.  Nicolas  de  Sainct-Fontaine,  seigneur  du  dit  lieu  et 
de  Modave,  f  le  11  février  1607  et  Catharinne  de 
Haultpenne,  sa  femme,  1 la  5  juillet  1607.  —  Blason 
parti  aux  armes  de  ces  conjoints  avec  heaume  et 
cimier  ;  quartiers  : 

Sainct-Fontaine,  Radoux,  Mons,  Oest; 
Haultpenne,  Vervoz,  Modalve,  Daverdis  (1). 

1120.  Johan  de  Haultpenne,  seigneur  de  Modave,  à  Scias- 
sin  et  à  Bellefontaine,  t  le  2  octobre  1570  et  Marie 
de  Vervo,  son  épouse,  f  le  5  décembre  1594.  —  Ar- 
moiries ;  quartiers  : 

[Haultepenne,  Modave,  Vaulx,  Sorinnes; 
Vervoz,  Daverdis,  Vervoz,  Spontin]  (3). 

(1)  Voy.  ces  deux  numéros  dans  le  fascicule  no  33  du  tome  n  du  ma- 
nuscrit. 

(2)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  chaque  ligne  sont  intervertis. 

(3)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  chaque  ligne  sont  intervertis. 


—  355  — 

1121.  Jehan,  seigneur  deJModave,  Freyr  et  Sorinnes  et 
bailli  du  Condroz, f  le  ...juin  1533  et  Jehenne  de 
Spontîn,  son  épouse,  fie  13  juillet  1558.  —  Effigies. 
Armoiries  de  ces  époux  ;  quartiers  : 

[Modave,  Crisgnée,  Spontîn,  Salraier]. 

NANDRIN. 

1122.  Ide  de  Heraricourt,"femme  de  Johan  de  Nandren 
(de  Corswarera  de  Nandrin),  écuyer,  t  le  5  mars 
1434.  —  Effigies  :  un  gentilhomme  armé  et  une 
dame.  Deux  blasons  (î). 

1123.  Inscription  rappelant  l'érection  du  maître-autel  de 
l'église  par  Elizabeth  de  Soumaigne,  dame  de  Frai- 
neux  et  Nandrin,  veuve  de  Pierre-Ernest  Oranus, 
en  mémoire  de  Marie  de  Soumaigne,  doyenne  du 
chapitre  d'Ancienne,  d'Isabeau  et  de  Gel.  de  Sou- 
maigne, chanoinessesdu  même  chapitre.  1634. 

1124-  Marie  Orane  (Oranus),  dame  de  Fraineux  et  Nan- 
drin, f  le  2  juin  1649,  relicte  de  Jean  Tabolet,  doc- 
teur en  droit.  —  Quartiers  : 

Orane,  Pottier,  Marotte,  de  Henri. 

1125.  Inscription  rappelant  Jen ne- Marguerite  Tabollet, 
t  le  13  mars  1673,  Elisabeth  et  Catherine,  ses  sœurs. 
—  Quartiers  : 

Taboulet,  Oranus,  Marotte,  Oranus. 

SOHEIT. 

1126.  Johans,  seigneur  de  Souhaigne  (Soheit),  t  le  31  dé- 
cembre 1443.  —  Effigie  d'un  gentilhomme  armé  de 
toutes  pièces.  Deux  blasons. 

(1)  Voy.  Hbmricourt,  édit.  Jalheau,  p.  125,  note  a. 


—  356  — 

1 127.  Mattay  del  Thour,  seigneur  d'Atrin,  *f  le4  novembre 
1560  et  Franchoise  de  Bois,  sa  femme,  t  le  10  janvier 
1575.  —  Quartiers: 

[del  Thour,  Saive,  du  Bois,  Warnant]. 

1 128.  Fragment  généalogique  de  la  famille  de  Baugnée. 

HUY. 
Abbaye  de  Neufmoustier. 

1 129*..  Sébastien  de  Courtejoye,  chanoine  jubilaire  et  prévôt 
de  Saint-Nicolas,  f  le  4  avril  1618.  —  Armoiries; 
quartiers  : 

Courtejoie,  Burin,  Jaymaert,  Dalem. 

1130*.  Inscription  relatant  la  translation  dans  la  crypte 
de  l'église  de  Neufmoustier,  le  jour  des  kalendes  de 
novembre  1242,  des  restes  de  Pierre  l'Henni  te,  f  le 
vin  des  ides  de  juillet  1115. 

1131*.  Godefroid,  neuvième  abbé  du  monastère,  t  en  1309. 
—  Effigie.  Deux  blasons. 

1 132*.  Robert,  quatrième  abbé  de  Neufmoustier,  t  la  veille 
de  la  fête  de  saint  Thomas,  apôtre,  1269.  —  Effigie. 

1133.  Yxarde  de  Flandre,  chevaleresse,  femme  d'Arnold 
de  Hemptine,  f  la  nuit  de  la  fête  de  sainte  Lucie, 
1444.— Blason  (de ...  au  lion  de ...,  à  une  bande  de ..., 
sur  le  tout). 

1134.  Armoiries  de  [Théodore-Eustache]  baron  de  Ponty 
de  Pontillas,  abbé  de  Neuftnoustier,  1749. 

VILLERS-L'ÉVÊQUE. 

1 135*.  Eustache  [chevalier  de  Villers-l'Evêque],  f  le  iv  des 
nones  de  mars  1296  et  Aelis,  femme  d'Eustache  che- 


—  357  — 

valier  de  Villers- l'Evoque,  t  le  xvii  des  kalendes  de 
décembre  1296.  —  Effigies. 

1136.  Fastré  ...  de  Vileir  l'Eveske,  t  le  18  juillet  1365.  — 
Effigies  :  uu  homme  tenant  une  épée  et  portant  son 
écu  à  la  ceinture,  et  une  dame.  Quatre  blasons 
frustes. 

1137.  Martin  Bodechon,  échevin  de  Villers-rEvêque  et 
Jehenne  de  Menjoye,  sa  femme,  f  le  27  août  1655.  — 
Armoiries  de  ces  époux  ;  quartiers  : 

Bodechon,  Moes,  del  Tour,  de  Vivier; 
Menjoye,  Molin,  Brabant,  Remiket  (i). 

ODEUR. 

1138.  Johans  de  ...  d'Odeur,  t  le  5  ...  1362.  —  Effigies  :  un 
homme  non  armé  et  une  dame.  Deux  blasons. 

1 139.  Johans  d'Odeur,  seigneur  de  Montgauthier,  f  le  3  ... 
1557  et  Anne  Jamart,  sa  femme,  ...  —  Effigies  :  un 
homme  armé  et  une  dame.  Armoiries  de  ces  époux; 
quartiers  : 

[Odeur,  N...,  le  Carpentier,  Huy; 
Jaymaert,  Familleux,  Dalhem,  Corswarem]. 

PAILHE. 

1140.  Renar  de  Blehen,  t  en  MDXX...  et  [Catherine  de 
Résimont],  sa  femme,  f  en  ...  —  Armoiries  de  Ble- 
hen entre  deux  écus  de  dames:  1°  à  droite,  Rési- 
mont; 2°  à  gauche,  Haultepenne  (?).  Au  haut  de  la 

(1)  La  copie  de  cette  épitaphe  est  pleine  de  lacunes  :  tout  le  commence- 
ment de  l'inscription  et  deux  quartiers  sont  omis.  Nous  l'avons  corrigée  ici 
d'après  le  monument  lui-môme  qui  existe  encore  dans  la  nouvelle  église 
de  YUlero-VBvéque. 


—  358  — 

pierre  sont  deux  écussons  aux  armes  de  Blehen  et 
de  Résimont  (1). 

1141.  Marie,  fille  de  Christophe  de  Rahier,  seigneur  du 
lieu,  t  à  Tâge  de  10  ans  le  17  mai  1613.  —  Quartiers  : 

Rahier,  Presseux,  Résimont,  [Bombaye]. 

1142.  Inscription  d'un  tableau  donné  par  Gielle  de  Jup- 
pilhe  dite  de  Crissengnée,  femme  de  Thiri  de  Froide- 
bize,  en  mémoire  de  Thiri,  leur  fils,  f  le  14  septembre 
1569,  de  Henri  de  Juppilhe  et  de  Margaritte  de 
Crissengnée  dite  de  Pailhe,  ses  feus  père  et  mère,  de 
Collar  de  Crissengnée  dit  de  Pailhe  et  de  Gertrud, 
ses  grands  parents,  de  Jean  de  Crissengnée  dit  de 
Pailhe,  prévôt  et  chanoine  de  Ciney,  son  oncle, 
et  de  Nicolas  de  Jupilhe  dit  de  Crissengnée,  son 
frère,  licencié  en  théologie,  régent  de  la  faculté  à 
Louvain,  chanoine  de  l'église  de  Saint-Denis  à  Liège, 
où  il  fut  enterré  le  14  décembre  1554.  —  Deux 
blasons. 

Les  deux  numéros  précédents  sont  «  copiés  d'un  mé- 
»  moire  écrit  de  la  main  de  M.  Vandenberg,  roy 
•»  d'armes.  » 

PARFONDRY. 

1143.  Jacumins  de  Parfonri,  f  le  jour  de  la  fête  de  saint 
Remacle, ... 

1144.  Jehans,  cuvalir  (chevalier)  de  Parfonri,  f  le  di- 
manche «  duvan  ce  li  sen  Micir,  »  1300. 

POULSEUR. 

1145.  Margaritte  Ifemme  de  Conrard  de  Crisgnée]  et  fille 
de  [Flore]nt  d'Anthine,  seigneur,  haut  voué  et  vi- 

(1)  Voy.  ce  numéro  dans  le  fascicule  n°  48  du  tome  II  du  manuscrit. 


—  359  - 

comte  du  dit  lieu,  t  le  ...  juin  1642.  —  Blason  parti 
au  premier  blanc,  et  au  second  d'Anthisnes  ;  quar- 
tiers : 

Anthine,  My,  Racque,  Brialraont  (1); 
Morea  de  Ton, 
Harzé  (Celles  dit  de  Harzô),  Rave,  Verleumont. 

1 146.  Table  des  seize  quartiers  suivants  : 

Wal,  Laittres,  Lardenois,  Lierneux; 
Anthine,  Saives,  Ghennart,  Daven. 
Crissegnée,  Herck,  Rahier,  Waha; 
Néverlée,  Marbais, 
Marbais,  Hornes  (de  Bruhese  dit  de  Homes)  (s). 

Ces  quartiers  appartiennent  à  Mathieu -Ignace  de 
Wal,  baron  de  Woest,  seigneur  de  Willebroeck, 
Landrescourt,  etc.,  et  à  Marie-Marguerite  de  Cris- 
gnée,  dame  d'Anthisnes,  etc.,  son  épouse. 

1147.  Note  généalogique  sur  Staskin  de  Harnal,  seigneur 
de  Petite-Somme. 

SAINT-FONTAINE. 

1 148.  Catherine  de  Forvie,  t  le  dernier  jour  de  juillet  1585. 
—  Quartiers  : 

[Forvie,  Seraing,  Saint* Fontaine,  Salraier]. 

RÉSIMONT. 

1 149.  Armoiries  de  la  famille  de  Résimont,  «  ainsi  trouvées 
»  sur  un  vieux  tableau  de  l'église.  » 

(1)  Les  quartiers  de  My  et  de  Racque  (Racket)  sont  intervertis  ;  en 
outre,  le  quartier  de  Brialmont  devrait  être  remplacé  par  Lardennois. 

(2)  Nous  donnons  ces  quartiers  dans  Tordre  où  ils  doivent  être.  Le  ma- 
nuscrit intervertit  ceux  de  Herck  et  de  Waha. 


-  360  — 

SAINT-SÉVERIN-EN-CONDROZ. 

1 150.  Robert  de  Vivier,  f  le  24  novembre  1620.  —  Blason. 

1151.  Hélène  d'Ama,  femme  de  Robert  de  Vivier,  t  le 
2  décembre  1624.  —  Blason. 

Attestation  du  curé  de  Saint-Séverin  touchant  l'exis- 
tence de  ces  deux  épitaphes. 

SAIVE. 

1152.  Extrait  du  registre  aux  anniversaires  de  l'église  de 
Saive  mentionnant  l'anniversaire  de  Denis  Monchen 
(de  Montsen),  seigneur  de  Saive  et  de  Tignée,  d'Aide- 
gonde  Mottman,  sa  femme,  de  Mathieu  Monchen, 
aussi  seigneur  de  Saive  et  de  Tignée,  son  frère  et 
de  Glaire,  sa  sœur. 

OUGRÉE. 
Chapelle  du  château  de  Sclessin. 

1153.  Jehans,  fils  (bâtard)  de  Rauson  de  Berlose  de  Base, 
t  le  lendemain  de  la  fête  de  saint  Bertremer,  1325  et 
Isabea,  sa  femme,  t  en  13...  —  Blasons  aux  armes 
de  Berlo  brisées  d'une  cotice. 

1154.  Arnoult  de  Berlo,  comte  de  Hozémont,  seigneur  de 
Sclessin,  Ongnie,  haut  voué  d'Ougrée,  f  le  20  d'août 
1538  et  Marie  de  Coutereau,  sa  femme,  t  le  16  juin 
1555.  <*  La  sépulture  est  relevée  en  bosse  à  un  pied 
»  hors  de  terre;  elle  porte  un  homme  armé  de  toutes 
»  pièces  et  couvert  de  sa  cotte  d'armes,  avec  sa 
»  femme.  »  —  Quartiers  : 

[Berlo,  Houtain,  Duras,  Guygoven; 
Gotereau,  Herdinx,  Wideux,  JaucheJ. 


I 


—  361  — 

Ce  beau  monument,  en  marbre  noir,  se  trouve  en- 
castré aujourd'hui  dans  le  mur  intérieur  de  la  cha- 
pelle de  Sclessin  (1). 

Eglise  paroissiale. 

1155.  Jean  de  Berlo,  «  capitaine  d'une  compagnie  de  cui- 
»  rasses  wallonnes  au  service  de  S.  M.  I.,  tant  en 
*•  Allemagne  qu'en  Hongrie,  en  Dannem arque  qu'en 
«  Italie,  »  t  te  15  octobre  1641  et  Margaritte  de 
Morimon  dite  Hubaille,  son  épouse.  —  Blason  parti 
aux  armes  de  ces  époux,  avec  heaume  et  cimier; 
quartiers  : 

Berlo,  Landoz,  Lovinfos,  Résimon. 

Les  armes  de  Berlo  qui  figurent  sur  cette  tombe 
sont  celles  des  comtes  de  Berlo,  avec  la  fasce  du 
chef  brisée  d'une  étoile  à  six  rais. 

TAVIER-EN-CONDROZ. 

1156.  Gérard,  fils  de  Jean,  seigneur  de  Baugnée,  t  te  8 
février  1508.  —  Blason.  «  Cette  inscription  se  trouve 
«  sur  une  croix  ancienne  de  pierre  enchâssée  dans 
•»  la  muraille  de  l'église  de  Tavier.  »  (Note  de  Le 
Fort). 

TILFF. 

1157.  Verrière  aux  armes  de  «  Gérard  de  Pousseur  (Bol- 
*  land)  escuir  seigneur  de  Villers  le  Guize  et  à 
«  Frai  pont  et  de  del,e  Jehenne  de  la  Marck  son 
»  espeuse  a0  1551.  « 

(1)  Voy.  ci-dessus,  p.  216,  note. 


-  362  - 

HOUSSE. 

1 158.  Verrière  portant  les  huit  quartiers  suivants  : 

[Frongteau,  Hoeven,  Seraing  de  Frai  pont,  Presseox; 
Tollet,  Viron,  Porcquin,  Rustique]. 

1 159.  Fragment  de  verrière  portant  les  armes  de  Frong- 
teau et  de  Baré  deCiplet,  et  une  inscription  rappelant 
[Oulry  Frongteii  [seigneur  à  Housse]  damoiselle 
Jehenne  [Baré  de  Ciplet],  son  [épouse]  et  damoiselle 

Anne  [de  Seraing  de  Fraipont,  femme  de]  feu  Guil- 
leame  Frongteau  [mayeur],  de  Housse,  1544.  —  A 
droite  sont  ces  quatre  quartiers  : 

Housse  (Frongteau)  [Xhervel],  Houeffe,  Palant. 

Comme  ils  appartiennent  à  Oury  de  Frongteau  il 
est  probable  que  de  l'autre  côté  de  l'inscription  se 
trouvaient  ceux  de  Jeanne  Baré  de  Ciplet,  c'est- 
à-dire  : 

[Baré  de  Ciplet,  Thys,  Hollogne-Luxembourg,  Crehen]. 

MORTROUX. 

1160*.  «  ...  olaus  des  Creu...  ce  de  Mortier,  »  f  te  x.n  des 
kalendes  d'octobre  1292.  —  Blason. 

CHARNEUX. 
Abbaye  du  Val-Dieu. 

lier.   Walter,  seigneur  de  Bronahor...  (Brunsborn?).  — 

Blason. 
1162*.   Henri  de  Huclebach,  dit  Cornuus,  chevalier.  — 

Blason  (î). 

(1)  Et  non  Corvinus,  ainsi  que  l'écrit,  en  copiant  Le  Fort  (sic),  l'auteur 
de  V Historique  de  l'abbaye  du  Val-Dieu. 


-  363  - 

1 163*.   Herman,  seigneur  de  Wïlre.  —  Blason. 

1164*.  Guillaume,  chevalier,  seigneur  de  Wilre.  —  Blason. 
Effigie  d'an  chevalier  revêtu  de  son  armure,  tenant 
de  la  main  droite  une  lance  et  portant  bannières 
aux  épaules. 

1 165*.   Aleyde  de  Neufchâteau.  —  Effigie  de  la  défunte. 

1 166*.   «  [E]rno[ldu]s  miles  de  Novo  Castro»»  (Neufchâteau). 

1 167*.  «  Renerus,  miles  dominus  de  Novo  Castro.  «  —  Effi- 
gie d'un  homme  armé  brandissant  une  épée  de  la 
main  droite,  et  se  couvrant  de  la  gauche  d'un  bou- 
clier à  ses  armes. 

1 168*.  Wairam  de  Moiyoye,  «  chevalier  et  moine  en  vertu 
«  d'un  vœu  que  la  mort  l'empêcha  d'accomplir.  *  — 
Monument  renouvelé  le  25  septembre  1679.  Effigie 
»  d'un  homme  relevé  en  bosse  armé  de  toutes 
»  pièces.  »  Quatre  blasons  dont  deux  frustes. 

1169*.  Lambert  de  Peves,  écuyer, ...  de  Gérard  comte  de 
Hozémont,  t  le  vin  des  ides  de  ma...  1262.  —  Effigie 
d'un  homme  »  portant  l'épée  de  la  main  droite, 
»  ayant  deux  bannières  sur  ses  épaules  avec  un 
»  sautoir.  » 

1170.  Baltus  Moir  van  Wal  (Walde  ?),  seigneur  de  Wilde, 
Berich  et  ...  gert  ...  (Marguerite)  van  der  Nuwer- 
bourgh,  sa  femme,  f  en  15...  (Texte  en  bas  allemand). 
—  Deux  blasons. 

1 171 .  Alard  de  Gulpen,  écuyer,  f  le  4  février  1495  et  Cathe- 
rine de  Neuchàteau...  (Texte  en  bas  allemand).  — 
Effigies  :  un  gentilhomme  armé  et  une  dame.  Deux 
blasons  aux  armes  de  ces  époux  avec  timbres  et 
cimiers;  aux  angles  quatre  blasons. 

1172.  Léonard  de  Hoeven  à  Genestre  (Genister),  f  le  20 
mai  1630  et  Wilhelme  de  Gulpen,  sa  femme,  f  le  ... 


—  364  — 

16...  —  Effigies  :  un  gentilhomme  armé  et  une  dame. 
Blasons  de  ces  époux  avec  heaumes  et  cimiers  ; 
quartiers  : 

Hoeven,  Hamersthein,  Gulpen,  Alsteren; 
Galpen,  Alsteren,  Belderbusch,  Gortembach. 

1 173.  Vitrail  portant  une  inscription  rappelant  Frambach 
de  Gulpen,  seigneur  de  Neufchâteau,  Rosmel,  Asse, 
etc.,  et  Marie  de  Harff,  sa  femme,  1622.  —  Effigies  : 
deux  gentilshommes  armés  et  une  dame.  Quartiers  : 

Galpen,  Beusdael,  Waes,  Faloise; 
Harff,  Ruischenberg,  Rossexn,  Vorst. 

ANTHEIT. 
Abbaye  du  Val-Notre-Dame. 

1174.  »  Wilheames  de  Flémalle,  eskevin  de  Liège,  fils  de 
»  Henris  le  Damoiseal  de  Flémale,  escuir,  t  5  jours 
»  devant  le  mois  de  juin  1328  et  Jehans  de  Flémale, 
«  eskevin  de  Liège,  son  frère,  f  [5]  jours  devant  le 
«  mois  de  juin  1328  «•  (27  mai).  (Us  furent  tués  tous 
deux  à  la  bataille  d'Airbonne).  —  Effigies  de  deux 
gentilshommes  «  armés  de  toutes  pièces,  portant 
»  leurs  écus  pendants.  »  Deux  blasons  (i). 

1175\  Marguerite  de  t'Serclaes,  «  de  la  branche  de  Tilly,  « 
f  à  Tâge  de  77  ans,  le  18  juillet  1638. 

1176.  Jan  de  Schoonhove,  fils  de  Philippe,  seigneur  de 
Waenrode  et  de  Josine  de  Blehen,  t  le  2  août  1620, 
à  Tàge  de  6  ans. 

1177.  Anne  d'Orjo,  fille  de  Guillame  d'Orjo  et  d'Anne  de 

(1)  Voy.  cette  épitaphe  dans  le  fascicule  no  41  du  tome  II  du  manus- 
crit. 


—  365  — 

Warisoulx,  seigneur  et  dame  de  Ville  et  Baronville, 
f  le  21  juin  1615.  —  Quartiers  : 

Orjo,  Fizenne,  Fizenne,  Lix  (Licques)  (i); 
Warisoulx,  Crehen,  t'Serclaes,  Dave. 

1178.  Ludgarde  de  La  Rivière,  abbesse  du  Val-Notre- 
Dame,  t  le  13  octobre  1717. 

1179.  Marie  d'Heinricour,  née  le  10  mai  1604,  professe  le 
19  juillet  1620,  élue  abbesse  de  ce  monastère  le  20 
janvier  1666,  t  le  10  décembre  1695. 

1180.  Note  généalogique  sur  Englebert  de  Haccourt. 

1181.  Note  sur  la  dédicace  à  saint  Etienne,  de  l'église  de 
Statte  lez-Huy ,  par  saint  Martin,  septième  évèque 
de  Tongres  (2). 

1182.  Heluy,  fille  de  Giele  Panetier  de  Seraing,  écuyer  et 
échevin  de  Liège,  t  le  7  août  1427.  —  Deux  bla- 
sons (3). 

SERAING. 

Abbaye  du  Val-Saint-Lambert. 

1183.  Ernekin  de  Serain,  f  le  vin  des  ides  d'août  1263  (4). 

1184.  Blason  de  la  famille  de  Pas,  avec  indication  des 
émaux. 

1185.  Vitrail  portant  les  huit  quartiers  de  Philippe  de 
Corswarem,  tréfoncier  de  Liège  : 

[Corswarem,  Warfiisée,  Morialmé,  Heinsberg; 
Àlsteren,  Withem,  Hamal  de  Soye,  Seraing]. 

(1)  Ce  quartier  d'après  Loyens,  alias  Abry,  Recueil  héraldique  des 
Bourg  uemestr es  de  Liège,  p.  282  et  Stein,  Annuaire,  1870,  p.  265,  de- 
Trait  être  remplacé  par  celui  de  Hodister. 

(2)  Voy .  Mblart,  Histoire  de  la  ville  et  chasteav  de  Hvy,  p.  16. 

(3)  Voy.  cette  épitaphe  dans  le  fascicule  n<>  72  du  tome  II  du  manuscrit. 

(4)  Voy.  ce  numéro  et  le  suivant  dans  le  fascicule  n°  59  du  tome  II  du 
manuscrit. 


—  366  — 

1 186.    Autre  vitrail  portant  deux  blasons. 

1187*.  Vitrail  portant  une  inscription  rappelant  Charles 
d'Oyenbrugge  de  Duras,  tréfoncier  de  Liège  et  abbé 
de  Di nant;  il  est  orné  des  huit  quartiers  de  ce  per- 
sonnage : 

Oyenbrugge,  Poitiers,  Montenaken,  Remers wale; 
Guygoven,  Kerckem,  Braodenbonrg,  [Eve]. 

1188.  Vitrail  portant  une  inscription  rappelant  Johan  de 
Loienne  (de  Loën  de  Brus),  1579,  et  les  huit  quartiers 
de  ce  personnage  : 

[Loôo,  Bolzée,  My,  Crisgnée; 
Viron,  Blehen,  Verlaine,  Oultremoat]  (î). 

1189.  Vitrail  portant  une  inscription  rappelant  Jean  de 
Méan  licencié  en  droit  et  conseiller  ordinaire  et 
Pétronille  Counotte,  sa  compagne.  1615. 

1190*.  Id.  Id.  Gilles  de  Glen,  tréfoncier,  officiai  de  Liège, 
prévôt  de  Sainte-Croix  et  de  Notre-Dame  à  Maes- 
tricht.  1613. 

1191*.  Vitrail  donné  par  Nicolas  Beckman,  chanoine  de 
Notre-Dame  à  Maestricht,  en  mémoire  de  son  oncle 
de  Pas,  chanoine  de  la  même  église,  enterré  dans 
l'église  du  Val-Saint-Lambert.  1609. 

1 192.  Id.  donné  par  Guilliamme  Beckman  et  Idelette  de  Pas, 
sa  femme,  en  mémoire  de  dom  George  Beckman, 
religieux  de  céans.  1609. 

1193*.  Id.  rappelant  Gérard  Charles,  conseiller  ordinaire 
et  Marie  Tabolet,  sa  femme.  1609. 

1194*.  Id.  rappelant  Gilles  de  Pas,  abbé  du  Val-Saint- 
Lambert.  1608. 

(1)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  la  ligne  maternelle  sont 
intervertis. 


—  367  — 

1195.  Vitrail  rappelant  «  Gille  Gillon  dict  Blavier  de  Fié- 
»  maie  la  Haute,  tenant  de  Vaulx  Sainct  Lambert.  » 

1 196.  Id .  rappelant  Jean  Goeswin,  receveur  et  syndic  de  la 
cathédrale  de  Liège  et  de  l'église  c|'Aix  et  Jennekenne 
de  Laen,  sa  femme.  1607. 

1197.  Td.  rappelant  Philippe  de  Saint-Esprit,  seigneur  de 
Fraineux,  jadis  bourgmestre  de  Liège  et  Catherine 
d'Heur,  sa  femme.  1607. 

1198.  Id.  rappelant  George  Goeswin,  licencié  en  droits, 
receveur  de  l'abbaye  du  Val-Saint-Lambert  et  Anne 
de  Pas,  sa  femme.  1607. 

1 199.  Id.  rappelant  Otto-Ernest  de  Brialmont,  seigneur  de 
Fraiture,  Atrïn,  haut  voué  de  Xhos  et  gentilhomme  de 
la  Chambre  de  S.  A.  le  prince  de  Liège  et  Catherine 
van  der  Gracht,  dame  de  Melsenne,  Asche,  etc.,  sa 
compagne.  1607.  —  Huit  quartiers  qui  doivent  être 
placés  dans  Tordre  suivant  : 

Brialmont,  Berlaymont,  van  der  Meere,  Nassau; 
van  der  Gracht,  van  de  Walle,  de  la  Kéthulle,  Mérode. 

1200*.  Egela,  femme  de  Wiric  de  Fontaines, ...  —  Effigies 
de  deux  dames.  Six  blasons  dont  quatre  frustes. 

1201*.  Guillaume  de  Flémalle,  chevalier,  Ide  sa  femme  et 
Jean  de  Flémalle,  chevalier,  leur  fils.  —  Effigies: 
deux  chevaliers  armés  et  une  dame.  Deux  blasons 
aux  armes  de  Flémalle,  dont  un  chargé  d'un  lambel 
à  cinq  pendants. 

1202*.  Louis  [de  Flémalle].  Epitaphe  en  vers  latins  ne  men- 
tionnant pas  la  date  de  sa  mort.  —  Effigie  d'un 
homme  armé  de  foutes  pièces,  coiffé  d'un  casque  à 
visière  baissée;  il  tient  de  la  main  droite  une  pique 
et  de  la  gauche  un  écu  burelé  de  six  pièces,  chargé 
en  chef  d'un  lambel  à  cinq  pendants. 


—  368  — 

1203*.  Gilles  de  Termogne,  quinzième  abbé  du  Val-Saint- 
Lambert,  f  le  19  juin  1461  et  Renaud  de  Momalle, 
seizième  abbé  du  Val-Saint-Lambert,  t  le  19  février 
1485.  —  Effigies  de  deux  abbés.  Quatre  blasons  aux 
angles  de  la  pierre. 

1204.  Vitrail  armorié  portant  une  inscription  rappelant 
Charles  Charles,  bourgeois  de  Liège  et  Ayely  [Ga- 
briel], sa  femme.  1606. 

GRIVEGNÉE. 

1205.  [Emu]  de  Weis,  écuyer,  t  le  17  décembre  1413,  Yde 
de  Quartier,  «  feme  jadit  à  Ernu  de  Weis  ...»  et 
Maroie  de  Wihogne,  femme  du  même,  t  en  •••  — 
Effigies  d'un  gentilhomme  armé  de  toutes  pièces  et 
de  deux  dames.  Trois  blasons. 

(Voy.  les  renseignements  généalogiques  que  donne 
sur  ces  trois  personnes,  Jalheau  dans  son  édition  du 
Miroir  des  nobles  de  Hesbaye,  p.  221). 

BRESSOUX. 
Abbaye  de  Robermont. 

1206.  Jehenne  Sohey  (de  Soheit),  professe  de  ce  monas- 
tère en  1565,  f  le  9  avril  1615  et  Catherine  Sohey,  sa 
sœur,  professe  en  1575,  t  1©  29  décembre  1627.  — 
Blason  parti  de  Soheit  et  de  Tollet. 

1207*.  Marguerite  d'Orbeeck,  septième  abbesse  de  ce  mo- 
nastère qu'elle  gouverna  pendant  trente-huit  ans, 
t  le  vin  des  kalendes  de  juillet  1543.  —  Blason. 

1208.  Péronne  de  Saint-Génois,  en  son  temps,  abbesse  de 
céans,  t  le  27  mars  1506  et  Marie  Hellem,  «en  son 
v  temps,  l'espace  de  xxm  ans  abbesse,  puis  rési- 


—  369  — 

»  gnat  à  66,  »  t  te  27  janvier  1579.  —  Effigies  de 
deux  abbesses.  Quatre  blasons  aux  angles. 

1209.  Elisey  de  Crouweis,  abbesse  de  Robermont,  bienfai- 
trice de  l'église  de  ce  monastère,  t  le  10  janvier  1440. 
—  Deux  blasons. 

1210.  Kathine  de  Lihe  (Lexhy),  abbesse  de  Robermont, 
bienfaitrice  de  l'église  de  cette  abbaye,  t  te  nuit  de 
la  tète  de  la  Nativité  de  Notre-Dame,  1391.  —  Effigie 
de  cette  abbesse.  Deux  blasons,  le  premier  est  aux 
armes  de  Dammartin-Lexhy. 

121 1.  Vitrail  aux  armes  de  «  Christian  de  Bollan  sindic  de 
*  ce  vénérable  monastère.  <•  1601. 

LIÈGE. 
Saint-Jacques. 

1212.  Johan  Huweneal  ...  et  Jehane  de  Vynamont  (Vinal- 
mont),  t  le  7  juillet  1460.  —  Effigies  :  un  homme 
armé  portant  un  écu  aux  armes  de  Huweneal  et  une 
dame.  Huit  blasons,  dont  trois  frustes. 

1213.  Blason  «  qui  se  trouve  sur  une  lame  de  cuivre  »  parti 
au  premier  de  ...  à  la  fasce  de ...,  accompagnée  de 
trois  molettes  de  ...  deux  en  chef  et  une  en  pointe, 
au  second  de  ...  à  la  bande  de  ...,  chargée  de  trois 
croisettes  de ... 

1214.  Vitrail  donné  à  l'église  par  Jean  et  Jacques  comtes 
de  Homes  et  portant  les  seize  quartiers  de  ces 
dynastes,  qu'il  faut  lire  dans  l'ordre  suivant  : 

Hornes,  Heinsberg,  Montigny,  a  Kenys  (des  Quesnes); 
Moeurs,  Saerwerden,  Clôves,  Juliers. 
Gruthuuse,  de  la  Vere,  Steenhuusen,  S  tavelé; 
Borsele,  Mortagne,  Halewyn,  Ghistelles. 


—  370  — 

1215.  Vitrail  donné  par  E verard  de  la  Marck,  comte  d'Aren- 
berg,  seigneur  de  Mirwart,  Neufchâteau,  Colonster, 
Aigremont,  etc.,  mambour  de  Liège,  etc.  ;  époux  en 
premières  noces  de  Marguerite  de  Homes,  sœur  de 
Jean  et  de  Jacques,  dont  il  est  question  au  numéro 
précédent.  Il  porte  les  seize  quartiers  de  ce  seigneur 
qui  doivent  se  lire  dans  Tordre  suivant  : 

[La  Marck,  Looz,  Bracquemont,  Clermont; 

Virnenbourg,  Randenraedt,  Solms,  Falckensteyn. 

Bouchout,  Walcourt,  Reygersvliet,  Fosseux; 

Poucques,  La  Clitte,  Borsele,  Bautersbem]. 

1216*.  Arnold  d'Ordingen  (Ordange),  chevalier,  seigneur  de 
Hulckenberg,  t  le  5  juin  1450.  —  Armoiries  (i). 

BIERSET. 

1217.    <*  Anniversaires  du  village  de  Bierses  lesquels  se 
»  doibvent  célébrer  tous  les  ans  selon  la  direction 
»  des  mois  par  un  curé  dudit  Bierses.  « 
Janvier. 

Anniversaire  des  bienfaiteurs  de  l'église  dont  les 
noms  sont  perdus. 
Ernoult,  fils  Thonnar  Anthonette. 
Sire  Gérard  de  Bierset. 
Stévart  et  ses  proches. 
Jean  de  Lonchin  et  Gertrud,  sa  femme. 
Février. 

Arnould  délie  Croix,  et  Jehenne,  son  épouse. 
Thierry  Damaigne  et  Catherine,  son  épouse. 
Gérard  Damaygne  et  Marguerite,  son  épouse. 

(1)  Voy.  cette  épitaphe  dans  le  fascicule  no  68  du  tome  II  du  manus- 
crit. 


-  371  — 

Mars. 

Collard  Milot  et  Marie,  son  épouse. 

Mai. 

Goffln  le  Vigreux  et  Catherine,  son  épouse. 

Ysabeau,  femme  de  Goffln  le  Vigreux  et  la  demoiselle 

de  Halley. 

Juin. 

Michel -Gérard  de  Velroux,  Ysabeau,  sa  femme  et 
leurs  enfants. 

Thierry  de  Bierset,  Yde  et  Marguerite,  ses  deux 

femmes. 

Thomas  de  Roloux  et  Marie,  son  épouse. 

Novembre. 

Jean  de  Lonchin  et  Jehenne,  son  épouse. 

Gérard,  fils  de  Jean-Collard  de  Bierset  et  Cloes,  son 

frère. 

VELROUX. 

1218*.  Ameil,  sire  de  Velroux,  écuyer,  f  le  jour  de  la  fête 
de  saint  Barnabe,  1295.  —  Effigie  d'un  homme  sans 
armes,  portant  des  bannières  aux  épaules  et  un  écu 
aux  armes  de  Velroux. 

1219*.  Catherine,  fille  de  Jean  du  Château  de  Fimale  (de  Fi- 
maie  de  Castro),  femme  de  Gofl...  de  Velroux,  fia  nuit 
de  l'Epiphanie,  1361 .  —  Effigies  frustes.  Deux  blasons. 

1220*.  Anselme,  fils  d'Aleman,  chevalier  de  Velroux,  f  le 
x  des  kalendes  de  janvier,  1271.  —  Blason. 

1221*.  Hugues  dit  Gailhos,  chevalier  de  Velroux,  t  le  jour 
de  la  fête  de  sainte  Gertrude...  —  Blason  aux  armes 
de  Velroux. 

1222*.  Guillaume  du  Château  de  Velroux,  t  en  ...  1282.  — 
Blason  aux  armes  de  Velroux. 

1223*.  Ameil,  écuyer,  voué  de  Velroux,  f  le  jour  de  la  fête 


—  372  — 

de  sainte  Lucie,  1281.  —  Blason  aux  armes  de  Vel- 
roux. 
1224*.  Renier,  chevalier,  sire  de  Velroux,  f  le  vin  des 
kalendes  d'octobre  1288.  —  Effigie  d'un  homme  armé, 
avec  bannières  aux  épaules,  portant  un  écu  pen- 
dant, aux  armes  de  Velroux. 

ROLOUX. 

1225.  Johan  de  Oterpe  de  Roloux,  f  la  nuit  «  de  la  fête  de 
»  sainte  Madelaine  «  1347  et  Katherin,  sa  femme, 
t  le  1er  mai  1369.  —  Effigies  :  un  homme  <•  ayant  un 
<•  habit  qui  ne  lui  pend  qu'aux  genoux  «  et  une  dame. 
Deux  blasons. 

1226*.  Ozilia,  femme  de  Henri  de  Roluer  (Roloux),  cheva- 
lier, f  le  vin  des  kalendes  de  novembre  1278.  — 
Effigie  d'une  dame  portant  un  manteau  doublé  de 
vair. 

1227.  Fragment  généalogique  de  la  famille  d'Oijo,  com- 
mençant à  Jean  d'Orjo,  écuyer,  fils  de  Robert  -  qui 
»  fit  reportation  de  la  terre  de  Somal  le  22  janvier 
«  1440.  »  —  Blason. 

VOROUX-GOREUX 

1228.  Lowy,  fils  de  Johan,  voué  de  Streel,  t  en  avril 
1502.  —  Armoiries  écartelées  de  Streel  et  de  ...  au 
lion  de ... 

VERLAINE. 

1229.  Jehans  li  Bowars  de  Verlaine,  f  en  14...,  —  Effigie. 
Blason. 

1230.  Johan  de  Bellefroid  le  jeune,  t  en  1570. 

1231*.   Arnold  de  Verlaine,  alias  de  Stria,  chanoine  de  cette 


—  373  — 

église,  f  lejourdela  fête  du  Saint  Sacrement,  1554. 
—  Effigie  d'un  prêtre.  Blason  (i). 

1232.  Guilleme  Roïr  (Royer)  le  jeune,  de  Striay  à  Verlaine, 
t  le  6  novembre  1565  et  Margaritte  de  Waiet,  son 
épouse,  f  le  11  novembre  ...  —  Effigies,  Guillaume 
est  représenté  armé  de  toutes  pièces.  Armoiries  de 
ces  époux  et  deux  blasons  à  leurs  armes. 

1233.  Eustasse  le  Francbomme,  fils  de  ...,  «  qui  fondât  le 
»  chastial  de  Haneffe  Tan  XIIIe  XV  jours.  «  —  Effigie 
d'un  homme  armé  de  toutes  pièces.  Blason  de  ... 
semé  de  lys  de  ...  (Copie  très  fautive). 

SAINT-GEORGES. 

1234.  Gever,  fille  de  Rovien  de  ...,  Betrs  femme  de  Wil- 
hiame  Laral ...  de  Jeneffe,  f  en  1302. 

VIEMME. 

1235.  Henry  Naveau  de  Viemme,  f  le  7  mars  1576  et  Marie 
Market  (de  Pelenge  dit  Market),  sa  femme,  t  le 
13  juin  1590.  —  Armoiries  de  ces  époux;  aux  angles 
quatre  blasons  presque  frustes,  qui  paraissent  être 
ceux  des  quartiers  du  défunt  : 

[Naveau,  Jaymaert  dit  délie  Croix,  Pangnart,  Acosse]. 

VILLERS-SAINT-SIMÉON. 

1236*.  Gertrude,  femme  de  Bastien  de  Hasta,  cbevalier, 
f  le  jour  de  la  fête  de  sainte  Agnès,  martyre,  1270. 

ROCOUR. 

1237*.   Ide  de  ...,  t  le  jour  de  la  fête  de  saint  Marcel,  pape, 

(1)  Une  note  ajoute  qu'Arnold  de  Verlaine  était  chanoine  de  la  collé- 
giale de  Saint-Barthôlemi  à  Liège. 


—  374  — 

MCC...XXXVH  et  Lambert  de  Rocourt,  son  mari, 
t  le  jour  de  la  fête  de  saint  Georges,  1250. 

VOTTEM. 

1238*.  Gérard  dit  Peteilhons,  chevalier  de  Vottem,  f  le  vi 
des  ides  de  janvier  1278.  —  Blason. 

1230.  Quatre  vitres  portant  chacune  la  date  1585  et  res- 
pectivement ces  quatre  blasons  :  1°  Goye;  2°  Dans; 
3°  [Blavier];  4°  Grodembo  (i). 

VISÉ. 

1240.  Note  de  Le  Fort  sur  la  famille  de  Chameux,  et  men- 
tion de  l'existence  dans  l'église  collégiale  de  Visé 
de  la  tombe  de  Denis  de  Charneux  et  de  Catherine 
Pu  motte,  son  épouse,  t  le  23  août  1663. 

LIÈGE. 
Abbaye  du  Val-des-Ecoliers. 

124  T.  Epitaphe  latine  d'un  chevalier  surmontée  des  armes 
de  la  famille  de  Prez-Colonster. 

1242*.  Henri-Guillaume  Xheruels  de  Bombaye,  quatrième 
abbé  de  ce  monastère,  f  à  l'âge  de  42  ans,  après  onze 
ans  de  dignité  abbatiale,  le  13  juin  1674.  (Double, 
voy.  ci-dessus,  n°  512).  —  Armoiries  surmontées  d'une 
couronne  et  posées  sur  la  crosse  abbatiale;  quartiers: 

Xheruels,  Torrel,  Hawau,  Navaigne. 

1243".  Elisabeth  de  Prez  (de  Prato),  femme  de  Walter  dit 
Poneie  de  Jupille,  t  le  jour  de  la  fête  de  saint  Luc, 
évangéliste,  1294.  —  Blasons  de  ces  époux. 

(1)  Voy.  ci-dessus,  no  895. 


—  375  — 

1244.  Katherine,  mère  de  Johan  Waldoreal,  échevin  de 
Liège,  f  le  7  septembre  1371  et  Amirable,  femme  de 
Johan  Waldoreal,  échevin  de  Liège,  f  le  6  septembre 
1369.  —  Effigies  :\m  homme  non  armé  et  une  dame, 
au-dessus  de  celle-ci,  deux  blasons. 

Couvent  des  Récollets. 

1245.  Marie-Thérèse  de  Hoensbrouck  d'Oostham,  chanoi- 
nesse  de  Nivelles,  f  à  l'âge  de  17  ans,  le  14  novembre 
1647. — Blason  sommé  d'une  couronne  (Voy .  ci-dessus, 
n°94). 

1246.  Jean  de  Roly,  seigneur  du  dit  lieu,  Brusle,  Ville-en- 
Faigne,  Merlemont,  grand  maître  d'hôtel  et  prési- 
dent de  la  Chambre  des  comptes  et  du  Conseil  privé 
de  S.  A.  de  Liège,  t  le  H  décembre  1601.  —  Armoi- 
ries; quartiers: 

Roly,  Hologne,  Chevalier,  Han  (i). 

VIVEGNIS. 
Abbaye. 

1247*.  Aleyde  de  Presseux,  première  abbesse  de  ce  monas- 
tère depuis  sa  réforme,  fie  jour  de  la  fête  des  saints 
Simon  et  Jude,  1542.  —  Effigie  de  l'abbesse.  Deux 
blasons  :  Presseux  et  la  Marck. 

1248*.  Marguerite  del  Vaulx,  vingt-quatrième  abbesse  de 
ce  monastère  qu'elle  gouverna  pendant  trente  ans, 
t  le  2  septembre  1583.  —  Effigie  de  cette  abbesse. 
Deux  blasons  :  Vaulx  et  Presseux. 

1249.  Isabeau  de  Ramelot,  religieuse,  f  le  20  mai  1610  et 
Bertheline  de  Ramelot,  sa  sœur,  aussi  religieuse  de 

(1)  Voy.  cette  épitaphe  dans  le  fascicule  do  36  du  tome  II  du  manuscrit. 


—  376  — 

cette  maison,  f  le  20  octobre  ...  (Double,  Voy.  ci- 
dessus,  n°  487).  —  Quartiers  : 

Ramelot,  Rouvroy,  Crissengné,  Rahier. 

1250.  Jehenne  Mailleu,  religieuse,  t  le  19  ...  1586.  —  Quar- 
tiers: 

Maillen,  Mozet,  du  Bois,  Crissengné. 

(Double,  Voy.  ci-dessus,  n°  488).  Sur  la  présente 
copie,  le  5  final  du  millésime  a  été  changé  en  6. 
1251".   Catherine  de  Verlaine,  abbesse  de  Vivegnis,  la  gloire 
desabbesses  de  son  siècle,  1 1©  30  avril  1658.  —  Bla- 
son posé  sur  la  crosse  abbatiale  ;  quartiers  : 

Verlaine,  la  Marche  (la  Marck),  Frongteau  de  Housse, 

Frai  pont. 

1252*.  Anne  d'Argenteau,  «  première  abbesse  bénite  de  ce 
»  monastère  qu'elle  gouverna  pendant  dix-huit  ans,  <* 
f  le  13  mars  1603.  —  Quartiers  : 

Argenteau,  Traizignies,  Mastaing,  Cuynghien. 

Cette  abbesse  était  fille  de  Jacques,  sire  d'Argenteau 
et  de  Hermalle  (fils  de  Renaud  et  de  Marie  de  Tra- 
zegnies)  et  d'Engelberte  de  Jauche  Mastaing.  But- 
kens  (î)  et,  après  lui,  Stein  (2)  donnent  pour  grands 
parents  maternels  à  Anne  d'Argenteau,  Adrien  de 
Jauche,  seigneur  de  Sassignies  et  Amelberghe  de 
Clèves  de  Ravenstein,  sa  seconde  femme.  Les  quar- 
tiers figurant  sur  notre  épitaphe  établissent  péremp- 
toirement qu'Engeiberte  de  Jauche  était  fille  d'A- 
drien et  d'Agnès  de  Cuynghem,  sa  première  épouse. 

(1)  Voy.  Trophées  tant  sacrés  que  prophanes  du  duché  de  Brabant, 
t.  II,  pp.  135  et  226. 

(2)  Annuaire  de  la  noblesse  de  Belgique,  année  1877,  p.  49. 


—  377  — 

1253*.  Marie-Anne  de  Fléron  de  Melin,  abbesse  de  Vive- 
gnis,  f  à  Tâge  de  81  ans,  la  soixante-quatrième 
année  de  sa  profession  et  la  vingt-sixième  de  sa 
*  prélature,  *  le  25  juillet  1685.  —  Blason  écartelé  de 
Fléron  et  de  Houthem,  sommé  d'une  couronne  à 
treize  perles,  dont  trois  relevées  et  posé  sur  la  crosse 
abbatiale  ;  quartiers  : 

Fléron  de  Melin,  Criesegnée,  Bombay,  Thoireals; 
Houthem,  Catz,  Berlo,  van  den  Dael  Q). 

1254*.   Rigaud  ...  —  Blason. 

1255.  Agnès  de  Rouveroy,  religieuse,  t  le  8  octobre  1561, 
et  ...  —  Effigies  de  deux  religieuses.  Blason  aux 
armes  de  Rouveroit;  quartiers  : 

[Rouveroit,  Xhénemont,  Ans,  du  Bois]. 

1256.  Oud  Datin  (d'Athin),  abbesse  de  Vivegnis,  f  le  16 
septembre  1439.  —  Une  crosse  entre  deux  blasons, 
l'un  aux  armes  d'Athin,  l'autre  à  celles  de  Villers,  de 
Tongres. 

Notre  abbesse  était  fille  de  Guillaume  d'Athin, 
échevin  de  Liège  et  de  N.  de  Villers,  de  Tongres,  et 
sœur  du  fameux  Wathieu  d'Athin,  grand  mayeur, 
échevin  et  bourgmestre  de  Liège  (Voy.  Hemricourt, 
édition  Jalheau,  p.  39). 

1257.  Jehenne  de  Boubay,  abbesse  de  Vivegnis,  fille  de 
Gilles,  avoué  de  Liers  et  sire  d'Andrimont,  t  le  28 
avril  1441.  —  Une  crosse  entre  deux  blasons  :  Bom- 
baye  et  Liers. 

1258*.  Marie  de  Viron,  abbesse  de  ce  lieu,  t  le  v  des  ides 
de  janvier  1659.  —  Blason  aux  armes  de  Viron,  posé 
sur  la  crosse  abbatiale;  quartiers  : 

Viron,  Warnant,  Mérode,  Vervoz. 

(1)  Voy.  le  no  lus. 


—  378  — 

1259.  Marie  de  Sa i net-Fontaine,  religieuse,  f  le  26  sep- 
tembre 1605.  —Quartiers: 

Sainct-Fontaine,  Mons,  Radoux,  Oest. 

1260.  Margaritte  de  Presseux,  religieuse,  t  •••  1623.  — 
Quartiers  : 

Presseux,  Bellevaulx,  Rahier,  Presseux. 

1261*.  Renar  de  Hady,  t  lo  iv  des  ides  de  février  1265.  — 
Blason. 

1262.  Agnès  de  Barvea  (de  Marche  dite  de  Barvaux),  pen- 
dant onze  ans  abbésse  de  cette  maison,  t  la  veille  de 
l'Assomption  de  Notre-Dame,  1553.  —  Effigie  d'une 
abbesse.  Quatre  quartiers  : 

[Marche  dit  Barvaux,  N., 
Haultepenne,  Marchin  dit  Bormenville]. 

1263.  Ursule  de  Draech,  religieuse  professe  le  12  juin  1616, 
t  le  12  juin  1633.  —  Quartiers  : 

Draech,  Jeger,  Viron,  Rouvroy. 

Cette  inscription  se  trouvait  sur  un  tableau,  dans 
les  encloltres. 

1264.  Catherine  de  Gulpen,  professe  en  1587,  t  le  16  juin 
1645.  —  Quartiers: 

Gulpen,  Alsteren  dit  Hamal,  Belderbusz,  Cortembacb. 

1265*.  Angôle  de  Horion,  vingt-huitième  abbesse  de  ce  mo- 
nastère, f  à  Tàge  de  67  ans,  le  18  mars  1638.  —  Effigie 
de  cette  abbesse.  Quartiers  : 

Horion,  Duras  d'Ordange,  Sainct-Fontaine,  Radou  de  Pré. 

1266.  Marie  de  Saulcy,  religieuse  jubilaire,  t  on  162...  et 
Barbe  de  Saulcy,  religieuse,  t  on  ...  —  Quartiers  : 

Saulcy,  Saulcy,  Rovery,  Pontiche. 


—  379  — 

1267.  Vitrail  de  [15365  divisé  en  quatre  sections  : 

la  première  porte  les  armes  avec  heaume  couronné, 

cimier  et  deux  griffons  comme  supports,  d'  «  Egidius 

»  Lhoest  pastor  ecclesiae  de  Oupie  »  ; 

la  deuxième,  les  armes  de  «  Dame  Annes  de  Rouve- 

<*  reux  »  (Rouveroit); 

la  troisième,  celles  de  Nicolas  Lhoest,  semblables  à 

celles  décrites  plus  haut  ; 

la  quatrième  est  brisée. 

Eglise  paroissiale. 

1268.  Johan  de  Pontiche,  marié  à  Isabea,  fille  de  Piron  de 
Vivegnis,  t  le  12  juillet  1528.  —  Armoiries. 

1269.  Maroye,  femme  de  Raes  de  Pontiche,  t  le  29  juillet 
1532  et  Maroye,  fille  de  Wathie  Lhoeste,  maire  d'Ou- 
peye,  femme  de  Raeskin,  fils  du  dit  Raès,  t  le  19 
juillet  1533. 

1270.  Raies  de  Pontiche,  l  aîné,  f  le  10  avril  1548  et  Aelid, 
son  épouse,  t  le  28  août  1540.  —  Effigies  :  un  homme 
non  armé  et  une  dame  «  représentée  en  demoiselle.  « 
Armoiries  du  défunt. 

OUPEYE. 

1271.  Vitrail  portant  un  blason  écartelé  :  de  ...  semé  de 
fleurs  de  Jys  de  ...  et  de  ...  à  neuf  tourteaux  de  ...  3, 
3,  3;  Técu  est  timbré  d'un  heaume  orné  de  lambre- 
quins, cimier:  une  fleur  de  lys  naissante. 

VYLE. 

1272.  Godefrit  de  Veilhe,  chevalier,  t  le  13  juin  (?)  1439.  — 
Effigie  d'un  homme  armé  de  toutes  pièces.  Blason. 

1273.  Philippe  de  Vilhe,  pasteur  du  dit  lieu  et  doyen  du 
concile  d'Andenne,  t  le  1 1  avril  1599.  —  Blason. 


—  380  — 

1274.  Mention  dune  tombe  portant  les  effigies  d'un  gentil- 
homme et  d'une  dame  et  ces  quartiers  : 

Copin,  de  Ville,  Godeschal,  Ferriôre. 

1275.  Héleine  de  Fizen,  t  le  18  avril  1593,  femme  de  feu 
Jehan  d'Orjo,  bourgmestre  de  Liège  et  capitaine  de 
la  compagnie  des  anciens  arbalétriers  de  la  Cité. 
—  Armoiries  de  ces  époux;  quatre  quartiers  de  la 
défunte  : 

Fizen,  Lacques,  Hodister,  Antioe. 

1276*.  Gérard  de  Viele,  chevalier,  1 1©  troisième  jour  après 
la  fête  de  saint  Pierre  es  liens,  1282.  —  Blason. 

1277.  Blason  de  Henri-Joseph  de  Ville,  seigneur  de  Goyet 
et  de  Sampson;  licencié  es  droits,  22  mai  1780. 

FRÉZIN. 

1278.  Deux  blasons  «  extraits  d'une  tombe  écrite  en 
»  Flamend,  »  l'un  est  aux  armes  de  Hemricourt, 
l'autre  d'hermines  à  un  chevron,  chargé  de  trois 
coquilles. 

CELLES-EN-HESBAYE. 

1279.  Ida  ...,  femme  de  Johans,  fils  de  Robiers  de  Ferme, 
chevalier,  t  la  nuit  de  la  fête  de  saint  Denis,  le  8 
octobre  1360, 

1280.  Ubert  Bouton  (Botton),  *  maire  de  Selle,  n  f  en  15... 
et  Sou  phi e  [de  Termogne],  sa  femme,  t  le  12  mai 
1521.  —  Effigies,  celle  de  Libert  le  représente  non 
armé.  Armoiries  de  ces  époux. 

WANDRE. 

128 lé  Mention  de  quartiers  de  la  famille  de  Rouveroit  dans 
la  chapelle  de  ce  nom  à  Wandre.  — -  Blasons. 


—  381  — 

1282.  Vitrail  représentant  un  seigneur  et  une  dame  à  ge- 
noux. 

1283.  Antoine  de  Rouveroy,  seigneur  de  Trois-Fontaines, 
-J-  le  pénultième  jour  de  décembre  1544.  —  Effigies  : 
un  gentilhomme  armé  et  une  dame.  Blasons  des  fa- 
milles de  Rouveroit  et  de  Xhénemont  avec  heaume 
et  cimier. 

(Antoine  de  Rouveroit,  fils  de  Renard,  seigneur 
d'Odeur,  de  la  Tour  de  Ferme,  de  la  Tour  de  Bellefroid 
à  Wandre  et  de  Trois-Fontaines  et  d'Isabelle  de 
Xhénemont,  avait  épousé  Marie  Hustin). 

1284.  Notes  sur  : 

1°  Jacques-Renard  de  Rouveroit,  seigneur  de  Mom- 

D66C&1 

2°  Robert  baron  de  Rouveroit,  major  au  régiment 
de  Jaymaert  dragons  au  service  de  S.  A.  de  Liège. 
3°  Albert-Eugène  de  Rouveroit,  guidon  au  même  ré- 
giment. 

4°  François  de  Rouveroit,  capitaine  au  service  d'Es- 
pagne. 

5°  Philippe-Antoine  de  Rouveroit. 
(Ces  cinq  gentilshommes  étaient  fils  de  Renard  de 
Rouveroit,  gouverneur  du  château  d'Argenteau  et 
d'Anne  Gérardi). 

BLERET. 

1285.  [Helin]  Barré  Siplet,  t  le  17  février  1618  et  Cathe- 
rine de  Longchamps,  sa  femme,  f  le  15  décembre 
1615.  —  Armoiries;  quartiers  : 

Barô  Siplet,  Hollogne,  Hamal,  Avin  (Au vin); 
Longchamps,  Vannes,  Blehen,  Emines  (1). 

Il)  Le  deuxième  et  le  troisième  quartier  de  la  ligne  maternelle  sont 
intervertis.  Voy.  no  798. 


—  382  — 

WAREMME. 

Eglise  paroissiale. 

1286*.  Ameil  le  vieux,  Arnold  et  Rigaud  de  Mu. ..no  (Mou- 
hin),  écuyers,  frères,  f  tous  trois,  le  22  mai  1327.  Ri- 
chard le  jeune  et  Agnès,  femme  de  Richard  le  jeune. 
—  Effigies  :  un  homme  armé  de  toutes  pièces,  por- 
tant son  écu  armorié  à  la  ceinture  et  une  dame. 
Huit  blasons.  / 

Hemricourt,  dans  son  Miroir  des  nobles  (î),  raconte 
rhistoire  de  la  fin  tragique  de  ces  trois  écuyers  de 
Mouhin. 

1287.  Note  généalogique  sur  les  Corswarem  extraite  des 
registres  de  la  Paix-Dieu. 

1288.  Note  sur  la  famille  de  Longchamps. 

1289.  Note  généalogique  sur  Robert  de  Donceel,  pasteur 
de  Nivelle-sur-Meuse,  né  à  Laminne. 

1290.  Autre  note  sur  les  Donceel  et  descendance  de  cette 
famille  depuis  Conrard,  qui  épousa  une  Celles  Hodo- 
mont. 

1291.  Troisième  note  sur  la  famille  de  Donceel. 

1292.  Fastré  de  Longchamps,  lieutenant  bailli  de  Hesbaye, 
t  le  12  septembre  1565  et  Catherine  Vannesse,  son 
épouse,  fie  8  décembre  1579.  —  Armoiries;  quartiers  : 

Longchamps,  [Blehen],  Vannes,  Emynes. 

1293.  Guillaume  de  Longchamps,  lieutenant-général  de  la 
Hesbaye  pendant  cinquante  ans,  f  à  Tâge  de  80  ans,  le 
15  août  1638  et  Jozinne  de  Vannes,  sa  compagne,  t  le 
7 février  1614.  —  Armoiries  de  ces  époux;  quartiers: 

Longchamps,  Vannes,  Preudhome,  Roost; 
Vannes,  Herwes,  Bovenisty,  Royere. 

(1)  Voy.  édition  Salbray,  p.  S59. 


—  383  — 

1294.  Guillaume  de  Longchamps,  f  le  18  avril  1642.  — 
Armoiries  de  Longchamps  et  de  Neufcourt;  quar- 
tiers : 

Longchamps,  Preudhome,  Vannes,  Royer; 
Neufcourt,  Waterlandt,  Selle,  du  Bois. 

Guillaume  de  Neufville  dit  de  longchamps,  dont  il 
est  ici  question,  avait  épousé  Anne-Marie  de  Neuf- 
court. 

1295*.  Fastré,  écuyer,  fils  de  ...  hilibert  d'Aineffe,  cheva- 
lier, f  le  lendemain  de  ...  1293.  —  Effigie  d'un  homme 
en  *  longue  tunique  avec  son  écu  à  la  droite  de  sa 
«  tète.  »  Cet  écu  burelé  de  dix  pièces  semble  avoir 
été  ajouté  par  après,  suivant  une  note  de  Le  Fort. 

Couvent  des  Récollets. 

1296.  Blason  sommé  d'une  couronne  à  cinq  fleurons  et  ac- 
compagné d'une  inscription  rappelant  Marguerite 
d'Alagon,  douairière  de  Hermée,  Walefle  et  Borlez. 
1677. 

1297.  Inscription  rappelant  Eustache-Charles  de  Salmier, 
baron  de  Hosden,  seigneur  de  Melroy,  Ville-en- 
Hesbaye  etNamôche  et  Anne-Adrianne  de  Havrech, 
sa  femme.  —  Armoiries  de  ces  conjoints. 

1298.  Blason  de  la  famille  de  Longchamps  accompagné 
d'une  inscription  rappelant  <*  Arnoul  de  Longchamps, 
«  seigneur  d'Abolen  et  de  Pucey.  »  1677. 

1299.  Id.  de  la  famille  de  la  Thour. 

XHENDREMAEL. 

1300.  Blason  aux  armes  de  «  Jacques  Lehault,  curé  de 
»  Schendremael.  » 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Statuts  de  la  Société  des  Bibliophiles  liégeois 5 

Liste  des  membres  1886-1888 9 

Liste  des  publications  de  la  Société 21 

Procès- verbal  de  la  Séance  du  31  janvier  1886 24 

Philippe  de  Limbouro.  Une  impression  liégeoise  retrouvée.  25 

S  Une  curiosité  bibliographique.  —  Généalogie  des  Somzé.  28 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  25  juillet  1886 68 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  19  septembre  1886   ....  69 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  17  octobre  1886 70 

Philippe  de  Limbouro.  Observations  sur  le   Guide  des 

curieux  qui  visitent  les  eaux  de  Spa,  de  L.-F.  Dethier.  77 
—  Accessoires  du  régime  démocratico-révolutionnaire. 

Arbre  de  la  Liberté,  par  Gérard  de  l'Eau 101 

La  grande  vue  de  Liège,  par  Gilles  Marischal,  1618 ....  103 
Une  supercherie  littéraire  ou  les  Souvenirs  de  François 
Garnier,  jardinier-jubilaire  au  château  de  Jehay,  etc., 
édités  par  le  O  Xavier  van  den  Steen  de  Jehay.  Liège, 

1884,  2  vol.  in-8 109 

Procès- verbal  de  la  Séance  du  13  février  1887 144 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  3  avril  1887 145 

Procès- verbal  de  la  Séance  du  8  mai  1887 146 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  26  juin  1887 148 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  27  novembre  1887    ....  149 

Procès- verbal  de  la  Séance  du  22  janvier  1888 151 

E.  Schoolmeesters.  Les  Abbés  du  monastère  de  Saint-Gilles, 

à  Liège 153 

Léon  Naveau.  Analyse  du  Recueil  d'épitaphes  des  Le  Fort.  209 

Première  partie 219 

Deuxième  partie 293 


-•*— 


..J 


SOCIÉTÉ 


BIBLIOPHILES  LIÉGEOIS 


BULLETIN 
IV 


1"    FASCICULE 


L1ÊCE 

IMPRIMERIE   !..   GRANUMONT-DONDERS 


SOCIÉTÉ 


DES 


BIBLIOPHILES  LIEGEOIS 


SOCIÉTÉ 

DES 

BIBLIOPHILES  LIÉGEOIS 


BULLETIN 
IV 


LIEGE 

IMPRIMERIE   L.   GRANDMONT-DONDERS 


SOCIÉTÉ 


DBS 


BIBLIOPHILES   LIÉGEOIS 


FONDÉE    LE    15    MARS    186a 


ARTICLE  Ier. 

Une  Société  est  fondée  à  Liège  sous  le  nom  de  Société 
des  Bibliophiles  Liégeois.  Elle  publie  les  documents,  soit 
manuscrits,  soit  imprimés  mais  devenus  rares,  ainsi  que 
les  travaux  des  membres  de  la  Société  relatifs  à  ces  docu- 
ments et  concernant  l'histoire  politique  et  littéraire  de 
l'ancien  pays  de  Liège. 

ARTICLE  II. 

La  Société  se  compose  de  soixante-quinze  membres  rece- 
vant des  exemplaires  spéciaux  de  toutes  les  publications. 
Leur  cotisation  annuelle  est  fixée  à  vingt-cinq  francs 
payables  dans  le  mois  de  janvier.  En  cas  de  non  payement 
après  deux  avertissements  par  écrit,  ils  sont  censés  démis- 
sionnaires. 


—  6  - 
ARTICLE  III. 

La  présentation  d'an  candidat  doit  être  faite  par  trois 
membres.  L'admission  est  décidée  par  bulletin  secret  et  à 
la  majorité  absolue  des  suffrages. 

ARTICLE  IV. 

Les  réunions  ont  lieu  sur  la  convocation  du  Secrétaire. 

Aucune  mesure  ne  peut  être  adoptée  si  sept  membres  au 
moins  ne  sont  présents.  Les  décisions  sont  prises  à  la 
majorité  des  voix.  En  cas  de  parité,  la  proposition  est 
rejetée.  Sur  la  demande  de  trois  membres,  on  procède  au 
scrutin  secret. 

ARTICLE  V. 

Le  Bureau  se  compose  du  Président,  du  Vice-Président, 
du  Secrétaire,  du  Trésorier  et  du  Bibliothécaire.  Le  Bureau 
est  renouvelé  tous  les  deux  ans  dans  le  courant  du  mois 
de  janvier.  Le  Vice-Président  devient  de  plein  droit  Prési- 
dent à  l'expiration  du  mandat  de  ce  dernier.  Les  membres 
sortants,  à  l'exception  du  Président,  sont  rééligibles. 

ARTICLE  VI. 

Le  Président  veille  à  l'exécution  du  règlement,  il  dirige 
les  travaux  et  les  discussions  des  réunions.  En  cas  d'absence 
du  Président,  le  Vice-Président  ou  le  membre  le  plus  âgé 
en  remplit  les  fonctions. 


—  7  — 
ARTICLE  VII. 

Le  Secrétaire  tient  les  procès-verbaux  des  séances  et 
la  correspondance.  Il  est  chargé  de  la  conservation  des 
archives  et  du  sceau  de  la  Société. 

11  convoque  les  membres  huit  jours  d'avance  en  indi- 
quant, d'après  les  instructions  du  Président,  les  objets  à 
Tordre  du  jour. 

Les  procès- verbaux  et  décisions  de  la  Société  sont  signés 
par  le  Président  et  le  Secrétaire.  Ce  dernier  signe  seul  les 
pièces  qui  n'impliquent  aucune  décision  de  la  Société. 

ARTICLE  VIII. 

Le  Trésorier  est  chargé  des  recettes  et  des  dépenses.  Il 
n'effectue  aucun  payement  que  sur  ordonnance  signée  par 
le  Président.  Il  rend  compte  de  sa  gestion  dans  le  courant 
du  mois  de  janvier  de  chaque  année. 


ARTICLE  IX. 

Les  publications  se  font  par  volumes  ou  fascicules  et  à 
des  époques  indéterminées.  Chaque  membre  a  le  droit  de 
présenter  les  documents  qu'il  croit  utile  de  publier.  La 
Société  les  adopte  ou  les  rejette  et  fixe  au  besoin  le  rang 
de  publication. 

L'éditeur  du  document  est  désigné  par  la  Société.  Il 
pourra  y  joindre  une  introduction  et  des  notes. 

La  Société  n'assume  pas  la  responsabilité  des  travaux 
qu'elle  publie. 


-  8  — 
ARTICLE  X. 

Pour  arriver  à  une  exécution  matérielle  uniforme,  le 
bon  à  tirer  ne  sera  donné  que  sur  le  visa  du  Président  et 
du  Secrétaire. 

Chaque  volume  porte  sur  le  faux-titre  :  Société  des 
Bibliophiles  Liégeois,  et  sur  le  titre  le  nom  de  son  éditeur. 

Toute  publication  est  imprimée  à  soixante-quinze  exem- 
plaires destinés  aux  membres.  L'éditeur  a  droit,  en  outre, 
à  vingt-cinq  exemplaires  sur  papier  ordinaire.  La  Société 
décide  si  l'ouvrage  doit  être  mis  dans  le  commerce  et  fixe, 
en  ce  cas,  le  chiffre  du  tirage. 

Tous  les  exemplaires  sont  numérotés. 

ARTICLE  XI. 

Les  modifications  au  règlement  ne  peuvent  être  adop- 
tées qu'après  avoir  été  proposées  par  trois  membres  dans 
deux  séances  consécutives  et  votées  par  les  deux  tiers  des 
membres  présents. 

ARTICLE  XII. 

La  Société  ne  peut  être  dissoute  que  par  une  décision, 
prise  en  assemblée  générale  convoquée  à  cette  fin  un  mois 
d'avance.  La  résolution  doit  être  votée  à  la  majorité  des 
trois  quarts  des  membres  présents.  Ceux-ci  décideront  en 
même  temps  de  remploi  qui  sera  fait  des  exemplaires 
restant  en  magasin  et  de  ravoir  social. 


LISTE  DES  MEMBRES 


1888 


Fiess  (Joseph),  docteur  en  droit,  bibliothécaire  de  TUniver- 
sité  de  Liège;  fondateur.  Décédé  le  19  août  1875. 

Frésart  (Oscar),  à  Liège  ;  reçu  le  9  janvier  1876.  Démis- 
sionnaire le  19  octobre  1886. 

de  Marneffe  (Edgar),  attaché  aux  Archives  générales  du 
Royaume  à  Bruxelles;  reçu  le  3  avril  1887. 


Helbio  (Henri),  homme  de  lettres,  à  Liège  ;  fondateur. 

3 

Bormans  (Stanislas),  docteur  en  philosophie  et  lettres, 
administrateur-inspecteur  de  l'Université  de  Liège, 
membre  de  l'Académie  royale  de  Belgique  ;  fon- 
dateur. 

4 

Polain  (Mathieu),  administrateur-inspecteur  de  l'Univer- 
sité de  Liège,  membre  de  l'Académie  royale  de 
Belgique;  fondateur.  Démissionnaire  le  17  février 
1871.  Décédé  le  4  avril  1872. 


—  10  — 

Morren  (Edouard),  professeur  à  l'Université,  à  Liège, 
membre  de  l'Académie  royale  de  Belgique  ;  reçu 
le  10  mars  1872.  Décédé  le  28  février  1886. 

de  Sélys-Longchamps  (baron  Walthère),  docteur  en  droit  ; 
reçu  le  26  juin  1887. 

* 

5 

Martial  (Èpiphane),  avocat,  à  Liège  ;  fondateur.  Décédé 

le  1er  juin  1880. 
de  Pitteurs  db  Budingen  (baron  Léon),  docteur  en  droit, 

à  Liège;  reçu  le  21  novembre  1880. 


de  Theux  de  Montjàrdin  (chevalier  Joseph),  docteur  en 
droit,  à  Bruxelles  ;  reçu  le  15  mars  1863.  Décédé  le 
16  juin  1868. 

Lohest  (Pascal),  à  Liège;  reçu  le  10  mars  1872. 


db  Sauvage  (chevalier  Félix),  banquier,  à  Liège  ;  reçu  le 
3  mai  1863.  Décédé  le  10  juin  1880. 

Body  (Albin),  archiviste  et  bibliothécaire  de  la  ville  de  Spa; 
reçu  le  30  janvier  1881. 

8 

de  Looz-Corswarem  (comte  Hippoly te),  sénateur,  à  Liège  ; 
reçu  le  12  avril  1863. 


de  Theux  de  Montjàrdin  (chevalier  Xavier),  docteur  en 
droit,  président  de  la  Société  des  Bibliophiles  de 
Belgique,  à  Bruxelles  ;  fondateur. 


—  11  — 

10 

Francotte  (Gustave),  à  Liège  ;  fondateur.  Décédé  le  16 
octobre  1886. 

Francotte  (Gustave),  avocat,  à  Liège  ;  reçu  le  3  avril  1887. 

H 

Terry  (Léonard),  professeur  au  Conservatoire  royal  de 
Liège,  membre  de  l'Académie  royale  de  Belgique  ; 
fondateur.  Démissionnaire  le  6  janvier  1871. 
Décédé  le  25  juillet  1882. 

Matthieu  (Jules),  professeur  et  bibliothécaire  de  la  ville 
de  Verviers,  à  Andrimont  (lez-Verviers)  ;  reçu  le 
12  mars  1871. 

12 

Capitaine  (Ulysse),  conseiller  provincial,  à  Liège;  fonda- 
teur. Décédé  le  31  mars  1871. 

de  Limbouro  (Philippe),  bourgmestre  de  Theux;  reçu  le 
19  novembre  1871. 

43 

de  Borman  (chevalier  Camille),  docteur  en  droit,  député 
permanent  du  Limbourg,  à  Liège ,  fondateur. 

14 
Wittert  (baron  Adrien),  à  Bruxelles  ;  fondateur. 

15 

de  Chestret  de  Haneffe  (baron  Jules),  à  Liège  ;  reçu  le 
15  mars  1863. 


-  12  - 

16 

Goffart  (Eugène),  docteur  en  médecine,  conseiller  pro- 
vincial, à  Liège;  reçu  le  15 mars  1863.  Décédé  le 
22  février  1867. 

de  Renesse  (comte  Camille),  à  Liège;  reçu  le  10  avril  1870. 
Démissionnaire  en  1873. 

de  Luesemans  (Charles),  gouverneur  de  la  province  de  Liège; 
reçu  le  12  janvier  1873.  Décédé  le  26  mars  1882. 

Demarteau  (Joseph),  rédacteur  en  chef  de  la  Gazette  de 
Liège;  reçu  le  10  avril  1882. 

17 

Frésart  (Jules),  banquier,  à  Liège;  reçu  le  12  avril  1863. 

18 

de  Limburg-Stirum  (comte  Philippe),  sénateur,  à  Bruxelles; 
reçu  le  12  avril  1863. 

19 

Smeets  (Théodore),  pharmacien,  à  Liège;  reçu  le  12  avril 
1863.  Décédé  le  6  septembre  1866. 

Hock  (Auguste),  homme  de  lettres,  à  Liège  ;  reçu  le  19  avril 
1868. 

30 

Grandgagnage  (Charles),  sénateur,  président  de  l'Institut 
archéologique  et  de  la  Société  de  littérature  wal- 
lonne, à  Liège  ;  reçu  le  3  mai  1863.  Décédé  le  10 
janvier  1878. 

de  Marneffe  (Edgar),  à  Bruxelles;  reçu  le  24  novembre 
1878.  Démissionnaire  le  9  février  1881. 


—  13  — 

Terme  (Antonin),  archéologue,  à  Liège;  reçu  le  4  décembre 
1881.  Démissionnaire  en  1886. 

Terme  (Georges),  reçu  le  3  avril  1887. 

21 

Doonée  (Eugène),  avocat,  à  Liège  ;  fondateur.  Démission- 
naire le  26  février  1865. 

Grandmont  (Alphonse),  avocat,  à  Liège;  reçu  le  11  mars 
1866. 

22 

Dams  (Joseph),  chanoine  de  la  Cathédrale  et  professeur  au 
Séminaire  de  Liège;  fondateur.  Démissionnaire  le 
12  novembre  1867. 

Digneffe  (Léonce),  à  Liège;  reçu  le  10  mars  1872. 

23 

Wautbrs  (Hyacinthe),  tanneur,  à  Liège;  reçu  le  7  juin 
1863. 

24 

Van  den  Steen  de  Jehay  (comte  Xavier),  à  Bassinnes  ; 
reçu  le  28  février  1864.  Démissionnaire  le  12  février 
1867.  Décédé  le  24  juillet  1885. 

Tmrs  (Edouard),  abbé,  à  Liège;  reçu  le  12  mars  1871. 
Décédé  le  30  mars  1882. 

de  Villenfagne  de  Sor innés  (baron  Albert),  à  Liège  ;  reçu 
le  16  avril  1882. 

25 

Giundjean  (Mathieu),  docteur  en  philosophie  et  lettres, 
bibliothécaire  de  l'Université  de  Liège;  fondateur. 


—  14  — 

36 

Van  der  Haeohen  (Ferdinand),  bibliothécaire  de  l'Univer- 
sité de  Gand  ;  reçu  le  28  février  1864. 

27 

de  Limburg-Stirum  (comte  Thierry),  docteur  en  droit, 
sénateur,  à  Gand  ;  reçu  le  28  février  1864. 

28 

Vergauwen  (François),  sénateur,  à  Gand  ;  reçu  le  28  février 

1864.  Décédé  le  12  juillet  1881. 
de  Cartier  de  Marchibnnes  (baron  Emile),  château  de 

Marchiennes;  reçu  le  4  décembre  1881.  Décédé  le 

24  octobre  1887. 
Simonis  (Camille),  reçu  le  22  janvier  1888. 

29 

de  Kerckhove  de  Denterghem  (comte  Charles),  représen- 
tant, à  Gand;  reçu  le  17  avril  1864.  Décédé  le  21 
février  1882. 

de  Sélts-Fanson  (baron  Robert),  docteur  en  droit,  à  Liège  ; 
reçu  le  16  avril  1882. 

30 

Serrure  (P.  C),  professeur  à  l'Université  de  Gand,  membre 
de  l'Académie  royale  de  Belgique  ;  reçu  le  17  avril 
1864.  Démissionnaire  le  9  janvier  1870. 

Couclet  (François),  graveur,  à  Liège  ;  reçu  le  12  juin  1870. 

31 

Raikbm  (Joseph),  ancien  ministre  de  la  justice,  procureur- 
général  honoraire  de  la  Cour  d'appel  à  Liège  ;  reçu 
le  15  janvier  1865.  Décédé  le  25  janvier  1875. 


—  15  — 

d'Oultremont  de  Warfusée  (comte  Théodore),  château 
de  Warfusée;  reçu  le  7  février  1875.  Décédé  le  8 
octobre  1875. 

de  Clermont  (Guillaume),  avoué,  à  Liège;  reçu  le  9  janvier 
1876. 

32 

Dereux  (Mathieu),  avocat,  à  Liège  ;  reçu  le  26  février  1865. 
Décédé  le  15  février  1870. 

Dereux  (Léon),  avocat,  à  Liège;  reçu  le  13  mars  1870. 

33 

Chalon  (Renier),  docteur  en  droit,  membre  de  l'Académie 
royale  de  Belgique,  président  de  la  Commission 
du  Musée  de  la  porte  de  Hal,  à  Bruxelles  ;  reçu  le 
21  mai  1865. 

34 

Delhasse  (Félix),  homme  de  lettres,  à  Bruxelles;  reçu  le 
21  mai  1865. 

35 

L'Université  de  Liège;  reçue  le  28  janvier  1866. 

36 

Carlier  (Joseph),  à  Liège;  reçu  le  11  mars  1866.  Décédé  le 
10  mars  1876. 

Carlier  (Hyacinthe),  à  Liège;  reçu  le  11  juin  1876.  Décédé 
le  limai  1877. 

Orbajy  de  Xivry  (Jules),  à  Stavelot  ou  au  château  de 
Gaillarmont  (par  Grivegnée,  Liège);  reçu  le  18  mai 
1879. 


—  16  — 


37 


Haokmans  (Gustave),  représentant,  à  Bruxelles;  reçu  le 
8  avril  1866.  Démissionnaire  en  1875. 

de  Limminghe  (comte  Léon),  château  de  Gesves  (Namur)  ; 
reçu  le  28  octobre  1877. 

38 

Poswick  (Eugène),  château  d'Ingihoul  (par  Engîs)  ;  reçu  le 
8  mars  1868. 

39 

S.  A.  R.  Monseigneur  le  Comte  de  Flandre,  à  Bruxelles  ; 
reçu  le  10  mai  1868. 

40 

de  Sêlys-Longchamps  (baron  Edmond),  sénateur,  membre 
de  l'Académie  royale  de  Belgique,  à  Liège  ;  reçu  le 
19  avril  1868. 

41 

de  Hemricourt  de  Grunne  (comte  Arthur),  docteur  en 
droit,  sénateur,  château  de  Hamal  (par  Tongres)  ; 
reçu  le  13  mars  1868. 

42 

d'Andrimont  (Julien),  sénateur,  à  Liège;  reçu  le  10  avril 
1870.  Démissionnaire  le  17  février  1879. 

Van  den  Berg  (Joseph)  ;  reçu  le  21  novembre  1880.  Démis- 
sionnaire le  31  janvier  1886. 

Janmart  de  Brouillant  (Louis),  reçu  le  3  avril  1887. 
Démissionnaire  le  29  mai  1888. 


—  17  — 

43 
La  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie  de  Maestricht  ; 
reçue  le  8  mai  1870. 

44 

de  Schouthebte  de  Tervarent  (chevalier  Amédée),  con- 
seiller provincial,  château  de  Moeland  (Saint- 
Nicolas- Waes)  ;  reçu  le  8  mai  1870.  Démissionnaire 
le  31  décembre  1887. 

Dejace  (Charles),  professeur  à  l'Université  ;  reçu  le  18  mars 
1888. 

45 

de  Gobr  de  Hervé  (baron  Eugène),  à  Bruxelles;  reçu  le 
8  mai  1870. 

46 

Alexandre  (Joseph),  archiviste  provincial,  à  Liège;  reçu 
le  12  juin  1870. 

47 

de  Croy-Dulmen  (prince  Alfred-Emmanuel),  secrétaire  de 
légation,  au  Roeulx  (Hainaut)  ;  reçu  le  6  novembre 
1870.  Démissionnaire  le  27  janvier  1882. 

Lohest  (Herman),  avocat,  à  Liège  ;  reçu  le  19  février  1882. 

48 

de  Bbrlatmont  (comte  Guy),  château  de  Bormenville  (par 
Hamois-Condroz) ;  recule  6  novembre  1870. 

49 

Dhlbcourt  (Jules),  conseiller  à  la  Cour  d'appel,  à  Bruxelles; 
reçu  le  6  novembre  1870.  Démissionnaire  le  20  dé- 
cembre 1885. 


—  18  — 

de  SÉlys-Longchamps  (baron  Raphaël);  reçu  le  8  mai  1887. 

50 

La  Bibliothèque  Royale  de  Bruxelles;   reçue   le   6 
novembre  1870. 

SI 
Renier  (Jean),  professeur,  à  Verviers;  reçu  le  8  avril  1883. 

53 

de  Gbradon  (Charles),  banquier,  à  Liège;  reçu  le  20  mai 
1883. 

53 

Ophoven  (Armand),  à  Liège;  reçu  le  20  mai  1883.  Démission- 
naire le  19  octobre  1886. 

Lamarche  (Oscar),  à  Liège  ;  reçu  le  8  mai  1887. 

54 

Carlier  (Georges),  à  Liège;  reçu  le  20  mai  1883. 

55 

Schoolmeesters  (Emile),  curé-doyen  de  Saint-Jacques,  à 
Liège  ;  reçu  le  20  mai  1883. 

56 

De  Soer  (Maxime),  à  Liège;  reçu  le  20  mai  1883. 

57 

van  Eyll  (baron  Victor),  château  de  Labaye  (par  Nandrin); 
reçu  le  20  mai  1883.  Démissionnaire  le  1er  juillet 
1886. 


—  19  — 

Kurth  (Godefroid),  professeur  à  l'Université,  à  Liège;  reçu 
le  27  novembre  1887. 

58 

Poswick  (Jules),  àLimbourg;  reçu  le  20  mai  1883.  Démis- 
sionnaire le  1er  décembre  1886. 

de  Fayerkau  de  Jeneret  (Paul),  docteur  en  droit,  membre 
de  la  Chambre  des  représentants,  à  Liège  ;  reçu 
le  18  mars  1888. 

59 

Poswick  (Prosper),  château  de  Tihange  (par  Huy);  reçu  le 
20  mai  1883. 

60 
Fresart  (Félix),  banquier,  à  Liège  ;  reçu  le  20  mai  1883. 

61 
Jàmar  (Edmond),  architecte,  à  Liège  ;  reçu  le  20  mai  1883. 

62 

de  Lhoneux  (Madame  Gustave),  à  Huy;  reçue  le  17  juin 
1883. 

63 

Vierset-Godin  (Emile),  architecte,  à  Huy;  reçu  le  17  juin 
1883. 

64 

de  Geloes  (comte  René),  château  d'Eysden;  reçu  le  17  juin 
1883. 

65 

be  Villenfaone  de  Vogelsanck  (baron  Gaston),  à  Liège  ; 
reçu  le  17  juin  1883. 


—  20  — 

66 

Olivier  (François-Jean),  libraire,  à  Bruxelles;  reçu  le  17 
juin  1883.  Démissionnaire  le  31  décembre  1886. 

Le  Paige  (Charles),  professeur  à  l'Université,  à  Liège;  reçu 
le  3  avril  1887. 

67 

de  Lamberts-Cortenbach  (baron  Rodolphe),  château  de  la 
Zangrie  (par  Bilsen);  reçu  le  17  juin  1883. 

68 

de  Blanckart  (baron  Charles),  docteur  en  droit,  château  de 
Lexhy  (par  Fexhe);  reçu  le  17  juin  1883. 

69 
Cormaux  (Denis),  imprimeur,  à  Liège;  reçu  le  22  juin  1884. 

70 

Na veau  (Léon),  château  de  Bommershoven  (par  Tongres)  ; 
reçu  le  22  juin  1884. 

71 

L'Hoest  (Isidore),  inspecteur  chef  de  service  au  chemin  de 
fer  Nord-Belge,  à  Liège;  reçu  le  31  janvier  1886. 

72 
Wilmart  (Charles),  docteur  en  droit;  reçu  le  25  juillet  1886. 

73 

L'Université  de  Louvain;  reçue  le  12  septembre  1886. 
Démissionnaire  le  1er  janvier  1888. 

Dubois  (Léon),  chanoine  de  la  Cathédrale,  à  Liège  ;  reçu  le 
27  mai  1888. 


—  21  — 

74 

Francotte  (Henri),  professeur  à  l'Université,  à  Liège  ;  reçu 
le  22  janvier  1888. 

75 

Iahatb  (Léon),  docteur  en  droit,  conservateur  des  archives 
de  l'État,  à  Namur  ;  reçu  le  27  novembre  1887. 


BUREAU  POUR  1888  &  1889 

Président.  S.  BORMANS,  rue  Louvrex,  73. 

Vice-président.  Baron  de  CHESTRET  de  HANEFFE,quai 

de  l'Industrie,  13. 

Secrétaire.  3.  ALEXANDRE,  rue  Volière,  15. 

Trésorier.  Baron  db  PITTEURS  db  BUDINGEN,  rue 

Louvrex,  77. 

Bibliothécaire.  F.  COUCLET,  rue  Pont-d'Ile,  28. 


•f- 


PUBLICATIONS  DE  LA  SOCIÉTÉ 

DBPUIS  SA  FONDATION 

N°  1.       Chronique  des  évêques  de  Liège,  xm*  siècle.  —  Stan. 
Bormans.  1864. 

2.  Chronique  de  Mathias  de  Lewis,  d'après  un  manuscrit 
du  xiv6  siècle.  —  S  tan.  Bormans.  1865. 

S.  Le  Martyre  de  Saint  Eustache,  tragédie  de  Pierre 
Bello.  —  H.  Helbig.  1865. 

4.  Collection  de  documents  contemporains  relatifs  au 
meurtre  de  Sébastien  de  La  Ruelle,  bourgmestre  de 
Liège,  recueillis  et  publiés  par  Ulysse  Capitaine.  Tome 
premier.  Avec  quatre  planches.  1868. 

5.  Les  Hommes  illustres  de  la  nation  liégeoise,  par  Louis 
Abry.  —  H.  Helbig  et  S  tan.  Bormans.  Avec  dix-huit 
planches.  1867. 

6.  Essai  sur  le  pays  de  Liège  et  sur  ses  lois  fondamen- 
tales, par  Michel  Deschamps.  —  Ulysse  Capitaine.  1867. 

7.  Traicté  des  maisons  nobles  du  Pays  de  Liège,  par 
Ernest  de  Rye.  —  Stan.  Bormans  et  Eugène  Poswick. 
Avec  quarante  planches.  1870. 

8.  Mahomet  II,  tragédie  par  le  baron  Biaise  Henri  de 
Waleff.  —  H.  Helbig.  1870. 

9.  L'Anarchie  à  Liège.  Poème  satyrique  en  quatre  chants, 
par  le  baron  Biaise-Henri  de  Waleff.  —  H.  Helbig.  Avec 
planche.  1871. 


—  23  — 

N°  10.       Chronique  de  l'abbaye  de  Saint-Trond,  publiée  par  le 
chevalier  Camille  de  Borman.  Tome  premier.  1877. 

11.  Voyage  de  Philippe  de  Hurges  à  Liège  et  à  Maastricht 
en  1615.  —  H.  Michelant.  Avec  neuf  planches.  1872. 

19.  Annales  Sancti  Iacobi  Leodiensis.  —  Chronicon  brève 
Leodiense  ex  codice  Aureaevallis.  —  J.  Alexandre.  1874. 

13.  Voyage  de  Pierre  Bergeron  es  Ardennes,  Liège  et 
Pays-Bas  en  1619.  —  H.  Michelant.  1875. 

14.  Mémoires  concernant  des  négociations  de  la  France 
relatives  à  la  neutralité  du  Pays  de  Liège  en  1630.  — 
H.  Helbig.  1875. 

15.  Chronique  de  l'Abbaye  de  Saint-Trond,  publiée  par  le 
chevalier  Camille  de  Borman.  Tome  second.  1877. 

16.  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  monastique  du  Pays 
de  Liège,  par  le  Père  J.  P.  R.  Stéphani,  publiés  par 
J.  Alexandre.  Avec  neuf  planches.  Tome  premier.  1876. 

17.  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  monastique  du  Pays 
de  Liège.  Avec  planche.  Tome  second.  1877. 

18.  Nouveaux  mélanges  historiques  et  littéraires.  Œuvres 
inédites  du  baron  H.  N.  de  Villenfagne  d'Ingihoul, 
publiées  par  X.  de  Theux.  Avec  planche.  1878. 

19.  Histoire  chronologique  des  abbés-princes  de  Stavelot 
et  Malmedy,  par  François-Augustin  Villers,  publiée  par 
J.  Alexandre.  Tome  premier.  Avec  deux  planches.  1878. 

90.  Histoire  chronologique  des  abbés-princes  de  Stavelot 
et  Malmedy.  Tome  second.  Avec  deux  planches.  1879. 

91.  Histoire  chronologique  des  abbés-princes  de  Stavelot 
at  Malmedy.  Tome  troisième.  Avec  trois  planches.  1880. 

99.  Collection  de  documents  contemporains  relatifs  au 
meurtre  de  Sébastien  de  La  Ruelle,  bourgmestre  de 
Liège.  Supplément  publié  par  X.  de  Theux.  1878. 


—  24  — 

N°  88.  Papiers  de  Jean-Remi  de  Chestret  pour  servir  à 
l'histoire  de  la  Révolution  liégeoise  (1787-1789),  publiés 
par  an  de  ses  descendants.  Tome  premier.  Avec  planche. 
1881. 

M.  Liégeois  et  Bourguignons  en  1468.  Etude  historique 
par  le  D*  H.  P.  J.  Bstrup,  d'après  les  rapports  du  légat 
Onufiius.  Traduction  du  danois,  avec  une  introduction 
par  Stanislas  Bormans.  1881. 

25.      Papiers  de  Jean-Remi  de  Chestret.  Tome  second.  1882. 

86.  Chronica  Lobhiensia.  —  Annales  Leodienses.  Chro- 
nicon  rhytmicum  Leodiense.  —  Annales  Fossenses.  — 
J.  Alexandre.  1882. 

87.  Chiroux  et  Qrignoux.  —  H.  Helbig.  1883. 

88.  Recueil  héraldique  des  membres  du  Conseil  ordinaire 
de  la  principauté  de  Liège,  par  Louis  et  Simon-Josepii 
Abry,  publié  et  continué  par  Eugène  Poswick.  1884. 

88.  Rervm  Leodiensivm  Statvs.  Anno  m.dc.xltx.  Avec 
traduction  française  par  J.  Alexandre.  1885. 

80.  Saint  Théodard  et  Saint  Lambert,  vies  anciennes, 
publiées  par  Joseph  Demarteau.  1886. 

31.  La  Principauté  de  Liège  et  les  Pays-Bas  au  xvr  siècle. 
Correspondances  et  documents  politiques  recueillis  et 
publiés  par  Edgar  de  Marneffe.  Tome  premier.  Avec 
planche.  1887. 

88.  La  Principauté  de  Liège  et  les  Pays-Bas  au  xvi*  siècle. 
Tome  second.  Avec  planche.  1888. 

Bulletin  de  la  Société  des  Bibliophiles  Liégeois. 
Tome  I,  1882-1883;  Tome  II,  1884-1885;  Tome  III,  1886- 
1887. 


—  25  — 

Séance  du  22  janvier  1888 

La  séance  est  ouverte  à  10  lit  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  Bormans. 

Sont  présents  :  MM.  Bormans ,  président  ;  docteur 
Alexandre,  secrétaire;  baron  de  Pitteurs  de  Budingen, 
trésorier;  Couclet,  bibliothécaire;  chevalier  de  Borraan, 
baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Demarteau,  Félix  Frésart, 
Jules  Frésart,  de  Géradon,  Kurth,  Lahaye,  de  Marneffe, 
Eugène  Poswick,  baron  de  Sélys-Fanson,  baron  Edmond  de 
Sélys-Longchamps,  baron  Raphaël  de  Sélys-Longchamps, 
baron  Walthère  de  Sélys-Longchamps,  Schoolmeesters , 
Terme  et  Wilmart. 

Lecture  est  donnée  du  procès-verbal  de  la  séance  du 
6  décembre  1887;  il  est  adopté  sans  observation. 

M.  Kurth,  professeur  à  l'Université,  et  M.  Lahaye  re- 
mercient la  Société  pour  leur  nomination. 

MM.  Grandjean,  Helbig,  comte  de  Limminghe,  Isidore 
L'Hoest,  Naveau  et  Orban  de  Xivry  s'excusent  de  ne  pou- 
voir assister  à  la  réunion. 

M.  de  Schoutheete  de  Tervarent  donne  sa  démission. 
La  Société  procède  à  l'élection  des  membres  du  Bureau. 
MM.  Bormans,  baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Alexandre, 
baron  de  Pitteurs  et  Couclet  sont  élus  respectivement  pré- 
sident, vice-président,  secrétaire,  trésorier  et  bibliothécaire. 
M.  Henri  Francotte,  professeur  à  l'Université,  et  M. 
Camille  Simonis  sont  admis,  à  l'unanimité,  au  nombre  des 
membres  de  la  Société. 

Après  lecture  des  rapports  de  MM.  le  chevalier  de  Bor- 
man,  baron  de  Chestret  et  Orban  de  Xivry  sur  le  travail  de 
M.  Body,  concernant  les  Souvenirs  de  François  Garnier, 
la  Société  décide  que  ce  travail  sera  inséré  au  Bulletin  sous 
réserve  de  quelques  légers  changements. 


—  2Ù  - 

Elle  s'occupe  de  la  modificatiou  proposée  à  l'article  Ier 
du  Règlement.  Plusieurs  membres  émettent  des  observa- 
tions en  sens  divers.  M.  Demarteau  présente  la  rédaction 
suivante  :  *  ainsi  que  les  travaux  des  membres  de  la 
Société  relatifs  à  ces  documents  et  concernant  This- 
toire...  »  La  discussion  aura  lieu  à  la  prochaine  séance. 

M.  de  Pitteurs,  trésorier,  communique  les  comptes  de 
l'année  1887.  Il  en  résulte  que  la  somme  en  caisse,  au  1" 
janvier  1888,  s'élève  à  4,656  fr.  77. 

Le  Secrétaire  annonce  que  le  tome  Ier  de  La  Princi- 
pauté de  Liège  et  les  Pays-Bas  au  xvp  siècle  est  achevé. 
L'introduction  sera  distribuée  avec  le  dernier  volume.  La 
Vie  de  saint  Théodard  sera  tirée  aussitôt  après  le  colla- 
tionnement  du  texte  sur  le  manuscrit  original. 

L'impression  du  Rervm  Leodiensivm  Statvs,  anno 
mdcxlix,  est  terminée. 

L'ouvrage  de  M.  le  chevalier  de  Borman  sera  distribue 
par  fascicules  dont  le  premier  sera  imprimé  au  mois  de  mai. 

La  séance  est  levée  à  midi. 

Séance  du  18  mars  1888 

La  séance  est  ouverte  à  10  1/2  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  Bormans. 

Sont  présents:  MM.  Bormans,  président;  baron  de 
Chestret  de  Haneffe,  vice-président  ;  docteur  Alexandre, 
secrétaire;  Couclet,  bibliothécaire;  chevalier  de  Borman, 
Cormaux,  Demarteau,  Grandjean,  Lahaye,  Le  Paige,  Isidore 
L'Hoest,  Naveau,  Orban  de  Xivry,  Eugène  Poswick,  baron 
de  Sélys-Fanson ,  baron  Edmond  de  Sélys-Longchamps, 
Schoolmeesters,  Simonis  et  Wauters. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et 
adopté. 


-  27  - 

M.  le  Président  fait  connaître  que  la  Bibliothèque  de 
l'Université  de  Louvain  cesse  de  faire  partie  de  la  Société. 

La  publication  n°  29,  Rerum  Leodiensium  status,  est 
distribuée  aux  membres  présents. 

M.  Charles  Dejace,  professeur  à  l'Université,  et  M.  Paul 
de  Favereau  de  Jeneret  sont  nommés,  à  l'unanimité,  mem- 
bres de  la  Société. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  sur  le  projet  de 
modification  de  l'article  Ier  du  Règlement  en  ajoutant  après 
les  mots  devenus  rares,  ceux-ci  :  »  ainsi  que  les  travaux 
des  metnbres  de  la  Société  relatifs  à  ces  documents.  » 

M.  de  Sélys  accepte  la  nouvelle  rédaction,  à  condition 
que  la  Société  ne  soit  pas  responsable  des  opinions  émises 
Var les  auteurs;  le  cercle  de  ses  travaux  sera  ainsi  élargi. 
L'effet  sera  utile  si  elle  se  montre  très  tolérante  sur  les 
conclusions  et  les  tendances  de  ceux-ci  qui,  en  aucun  cas, 
ne  doivent  revêtir  un  caractère  politique.  La  plus  grande 
liberté  d'appréciation  doit  être  laissée  aux  auteurs. 

M.  Demarteau  appuie  l'opinion  de  M.  de  Sélys;  le  but  à 
poursuivre  doit  être  purement  historique  ou  littéraire  et 
sans  aucune  tendance  politique.  Il  propose,  en  conséquence, 
d'insérer  l'avis  suivant,  sur  chaque  publication,  comme 
mesure  générale  :  *  La  Société  n'assume  pas  la  respon- 
sabilité des  travaux  qu'elle  publie.  »  Il  est  décidé  que 
cet  avis  sera  imprimé  à  la  fin  de  chaque  publication  d'une 
œuvre  originale. 

Les  articles  Ier  et  IX  du  Règlement,  ainsi  modifiés,  sont 
adoptés  en  premier  vote. 

M.  le  Président  rappelle  que  la  Société  a  été  fondée  le 
23  avril  1863;  il  fait  la  proposition  de  publier,  à  l'occasion  de 
cet  anniversaire  de  vingt-cinq  ans,  Le  Recueil  historique 
et  héraldique  des  échevins  de  Liège,  par  M.  le  chevalier 


—  28  — 

de  Borman.  avec  armoiries  et  sceaux.  Cette  publication  est 
décidée,  le  format  sera  Fin-quarto. 

Il  est  encore  décidé  que  les  éditeurs  pourront,  en  outre 
des  vingt-cinq  exemplaires  réglementaires,  faire  tirer 
soixante-quinze  exemplaires  à  leurs  frais,  des  œuvres  édi- 
tées par  eux. 

La  séance  est  levée  à  midi  et  demi. 

Séance  du  27  mai  1888 

La  séance  est  ouverte  à  10  i/«  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  Bormans. 

Sont  présents:  MM.  Bormans,  président;  docteur 
Alexandre,  secrétaire;  Couclet,  bibliothécaire;  chevalier 
de  Borman,  de  Géradon,  Grandjean,  Eugène  Poswick, 
Schoolmeesters  et  Simonis. 

Après  lecture  et  approbation  du  procès-verbal  de  la 
séance  précédente,  M.  le  Secrétaire  rend  compte  de  l'état 
des  publications.  Le  tome  II  de  La  Principauté  de  Liège 
et  les  Pays-Bas  au  xvie  siècle  est  tiré  jusqu'à  la  page  100; 
cet  ouvrage  aura  probablement  quatre  volumes.  A  cette 
occasion,  M.  Poswick  propose  de  tirer  les  tomes  III  et  IV 
à  quatre-vingt-cinq  exemplaires  et  de  traiter  avec  M.  de 
Marneffe  pour  la  cession  à  la  Société  d'une  dizaine  d'exem- 
plaires des  deux  premiers  tomes,  afin  que  les  membres  reçus 
après  la  publication  de  ces  volumes,  puissent  se  procurer 
cet  ouvrage  complet.  —  Adopté. 

La  Vie  de  saint  Théodard,  éditée  par  M.  Demarteau, 
est  imprimée  en  entier;  le  texte  de  celle  de  saint  Lambert 
doit,  avant  le  tirage,  être  revu  sur  un  manuscrit  de  la 
Bibliothèque  nationale  de  Paris. 

L'article  Ier  du  Règlement,  modifié  de  la  manière  propo- 
sée à  la  séance  du  18  mars,  est  adopté  au  second  vote. 


-   20  — 

M.  le  chanoine  Léon  Dubois  est  élu  membre  de  la  Société, 
à  l'unanimité  des  suffrages. 

Sur  la  proposition  de  M.  Poswick,  il  est  décidé  :  1°  de 
porter  le  tirage  du  Bulletin  à  cent  vingt- cinq  exemplaires; 
2°  de  terminer  le  tome  III  en  y  insérant  :  a)  une  liste  des 
manuscrits  de  l'abbaye  de  Saint-Trond  échappés  à  l'incendie 
de  1538;  b)  une  note  sur  le  subside  accordé  au  Père  Fisen 
pour  Timpression  de  son  Histoire  de  Liège,  et  c)  la  suite 
de  l'inventaire  des  manuscrits  conservés  aux  châteaux 
de  Warfusée  et  de  Xhos;  3°  de  commencer  immédiatement 
le  tome  IV  du  Bulletin,  pour  les  années  1888  et  1889.  Il 
contiendra  une  charte  concernant  la  chapelle  des  Clercs  à 
Liège,  avec  vignette. 

Sur  la  proposition  de  M.  Bormans,  les  Sociétés  qui 
reçoivent  le  Bulletin  seront  invitées  à  envoyer  leurs  publi- 
cations en  échange  ;  en  cas  de  refus,  le  Bulletin  leur  sera 
retiré. 

La  séance  est  levée  à  1 1  heures  et  demie. 


^ê 


V 


FISEN  ET  SON  IMPRIMEUR,  1643. 


La  requête  qui  suit,  adressée  par  le  Père  Fisen  aux  Etats 
de  Liège,  fournit  quelques  détails  intéressants  sur  la  pre- 
mière édition  de  son  Historia  ecclesiœ  leodiensis.  Elle  fait 
connaître  le  nombre  d'exemplaires  qui  furent  tirés  de  cet 
ouvrage,  de  quelle  façon  le  savant  jésuite  avait  traité  avec 
son  imprimeur,  le  prix  de  l'impression.  Elle  nous  apprend 
qu'autrefois  comme  aujourd'hui,  ce  n'était  pas  sans  peine 
que  les  auteurs  parvenaient  à  communiquer  au  public  le 
fruit  de  leurs  laborieuses  recherches.  Elle  nous  fait  enfin 
savoir  jusqu'à  quel  point  on  pouvait  compter,  dans  l'an- 
cienne principauté,  sur  l'intervention  de  l'Etat  dans  l'entre- 
prise d'oeuvres  historiques  ou  littéraires. 

A  messeigneurs,  messeigneurs  des  Estats, 

Messeigneurs.  Remonstre  très  humblement  P.  Barthé- 
lémy Fisen,  de  la  Compagnie  de  Jésus,  comme  aiant,  par 
l'estude  de  plusieurs  années,  composé  X Histoire  de  Liège, 
il  a  demandé  permission  de  la  dédier  à  V.  S.  et  les  a  supplié 
de  vouloir  porter  les  fraix  de  l'impression,  ce  qui  luy  fut 
accordé  l'an  1640,  et  ordonné  à  Mon  s.  Houthein  de  donner 
quelque  somme  d'argent  pour  commencer  laditte  împres- 


—  31  — 

sion;  sur  cette  asseurance,  il  a  traité  avec  Jean  Tournay, 
imprimeur  en  cette  Cité,  lequel  a  accepté  l'impression  avec 
condition  qu'il  livrerait  six  cent  exemplaires,  prennant  un 
liard  et  demy  pour  chaque  foeuille.  Chaque  livre  est  de  cent 
soixant  foeuilles,  et  par  conséquent  porte  trois  florins.  Donc 
les  six  cent  montent  à  dix  huit  cent  florins.  Sur  laquelle 
somme  l'imprimeur,  jusques  à  maintenant,  n'at  encor  receu 
qu'environ  six  cent  florins;  et  au  lieu  d'un  gain  raisonable 
qu'il  espéroit,  il  se  trouve  chargé  de  l'intérest  de  l'argent 
qu'il  a  deu  prendre.  Donc,  pour  s'indemniser,  a  eu  recours  à 
la  justice,  et  a  desia  deux  t'ois  cité  le  collège  de  la  mesme 
Compagnie  en  Liège.  Ce  qu'entendant  ledit  P.  Fisen,  a  esté 
contraint  de  faire  un  chemin  de  plus  de  quarante  lieues, 
non  sans  danger  et  grand  destourbier  des  occupations  aus- 
quelles  il  est  emploie  par  ses  supérieurs,  et  ce  de  peur  qu'à 
son  occasion  ledit  Collège  ne  seroit  molesté.  Ce  pourquoi  il 
a  recours  à  V.  S.,  les  supplie  très  humblement  de  donner  tel 
contentement  à  l'imprimeur  qu'il  n'aye  plus  occasion  de 
molester  ledit  Collège.  Lequel  imprimeur  s'est  laissé  induire 
par  le  suppliant  à  reprendre  des  exemplaires  pour  six  cent 
florins.  Si  messeigneurs  des  Estats  luy  vouloit  présentement 
faire  conter  six  cent  florins,  et  par  ainsy  deraeureroit  tota- 
lement content.  De  quoy  ledit  Père  supplie  V.  S.,  afin  d'estre 
doresenavant  affranchy  de  tout  destourbier;  ce  qui  l'obli- 
gerat  tousiours  davantage  à  leur  service,  à  prier  Dieu  pour 
leur  prospérité. 

De  V.  S. 

très  humble  serviteur, 


-  32  — 

Apostille,  en  marge  de  la  supplique:  •Messeigneurs 
les  députez  de  S.  A.  Sérm*  de  Liège  et  de  ses  Estats 
accordent  encor  au  Révérend  Père  Fizen,  suppliant, 
floablement  et  pour  tout,  troix  cent  florins  Brabant,  et 
qu'il  ponrrat  faire  proffît  des  livres  qui  luy  peuvent 
rester  ;  ordonnant  au  recepveur  Houthem  de  luy 
compter  lesdis  troix  cent  florins.  Donné  en  Liège,  ce 
pénultième  jour  de  septembre,  1643. 

Par  ordonnance  de.  mesdis  seigneurs.  (Signé)  N. 
Verlaye,  De  Hodeige,  J.  Beeckman.  » 

Suit  le  reçu  :  «  Receu  du  sr  Houthem  les  trois  cent 
florin  susdits,  ce  septeme  de  novembre  1643.  (Signé 
Laurent  de  Haske,  de  la  Compagnie  de  Jhesus.  - 

Archives  de  l'Etat,  à  Liège.  Papiers  des  Etats. 


SOCIÉTÉ 

V 


BIBLIOPHILES  LIÉGEOIS 


BULLETIN 
IV 


S'»'   4   8"'    FASCICULES 


LIÊfiE 

IMPRIMERIE  L.  GRANDMONT-DONDERS 


/ 


LES  MANUSCRITS 


DE  L'ABBAYE  DE  SAINT-TROND 


EN   1538 


Les  anciens  catalogues  de  livres  et  de  manuscrits  ont 
toujours  excité  la  curiosité  des  érudits.  C'est  qu'en  effet 
ils  présentent  un  grand  intérêt.  Ils  aident  à  se  faire  une 
idée  exacte  des  préoccupations  scientifiques  et  littéraires 
d'une  communauté  à  certaine  époque  et  jettent  môme 
quelques  lueura  sur  l'état  des  esprits  de  toute  une  société; 
ils  font  connaître,  au  moins  par  leurs  titres,  des  ouvrages 
aujourd'hui  perdus  ;  ils  permettent  de  reconstituer  l'his- 
toire d'un  grand  nombre  de  précieux  volumes  conservés 
dans  nos  dépôts  publics  et  dont  l'origine  était  inconnue. 
Aussi,  à  peine  l'une  ou  l'autre  de  ces  vieilles  listes  était- 
elle  découverte,  qu'elle  trouvait  aussitôt  un  éditeur  pour 
la  faire  connaître  au  monde  savant.  Pour  n'en  citer  que 
quelques-unes  particulièrement  intéressantes  pour  nos 
contrées,  nous  rappellerons  que  F.  X.  Krause,  dans  le 
Jahrbucher  des  Vereins  von  A  Uerthimsfreunden  in  Rheiiir 
lande,  50  (1871),  p.  228,  a  publié  deux  listes  des  manus- 
crits de  l'abbaye  de  Saint-Laurent,  à  Liège,  du  xii*"  siècle, 


—  34  — 

listes  reproduites  par  le  D*  Nolte  dans  le  Bibliophile 
belge,  t.  IV;  que,  dans  Y  Annuaire  de  la  Bibliothèque 
royale  de  Belgique,  10«  année  (1849),  pp.  167  et  169,  le 
baron  de  Reiffenberg  a  publié  le  catalogue  de  la  biblio- 
thèque de  Lœvinus  Torrentius,  de  Liège,  et  celui  de 
l'abbaye  de  Tongerloo  ;  que  la  bibliothèque  de  l'abbaye 
de  Saint-Gérard,  au  xii*  siècle,  a  été  commentée  par 
M.  Wilmet  dans  les  Annales  de  la  Société  archéologique 
de  Namur,  t.  IX,  p.  340  ;  que  la  librairie  de  la  collégiale 
Notre-Dame  de  Namur  au  xve  et  au  xvie  siècles,  a  été 
publiée  par  J.  Borgnet  dans  le  Bulletin  du  bibliophile 
belge,  1. 1,  2*  série  ;  que,  sous  le  titre  de  Une  bibliothèque 
belge  de  Van  MOV,  M.  Thonissen  a  donné,  avec  des  notes 
très  intéressantes,  la  liste  des  manuscrits  de  l'abbaye  de 
Stavelot  (Bévue  catholique,  t.  XXV,  p.  541)  ;  qu'enfin 
moi-même,  dans  le  tome  I  du  Bibliophile  belge,  j'ai  donné 
la  librairie  de  la  collégiale  Saint-Paul,  à  Liège,  au  xv* 
siècle.  Un  auteur  allemand,  Gust.  Becker,  a  même  con- 
sidéré les  documents  de  cette  sorte  suffisamment  impor- 
tants pour  les  réunir  dans  un  recueil  intitulé  Catalogi 
bibliothecarum  antiqui,  Bonnae,  1885,  dans  lequel  figurent 
notamment  les  listes  de  Saint-Laurent,  mentionnées  ci- 
dessus  (i). 

Ces  considérations  suffisent  pour  justifier  la  publica- 
tion du  catalogue  des  manuscrits  de  l'abbaye  de  Saint- 
Trond  qui  échappèrent  à  l'incendie  de  ce  monastère  en 

(1)  Je  rappellerai  en  passant  que  les  manuscrits  no»  13993  et  13994  de  la 
bibliothèque  royale,  à  Bruxelles,  contiennent  deux  inventaires,  le  premier 
de  Tan  1581,  le  second  duxvme  siècle,  des  livres  de  Saint-Jacques,  à  Liège, 
plus  complets  que  le  Catalogue  imprimé  en  1788,  pour  la  vente  de  cette 
bibliothèque;  et  que  M.  le  chevalier  X.  de  Theux  possède  deux  inventaires 
peu  anciens  des  livres  de  notre  ancienne  abbaye  de  Saint-Laurent. 


—  35  — 

1538(4).  J'aurais  voulu  l'accompagner  de  notes  comme  je 
l'ai  fait  pour  la  librairie  de  Saint-Paul,  et  j'en  étais  d'au- 
tant plus  désireux  qu'un  assez  grand  nombre  des  codices 
qui  y  figurent  font  aujourd'hui  partie  de  la  bibliothèque 
de  la  ville  de  Liège.  Je  n'en  ai  pas  eu  le  temps,  et  suis 
obligé  de  la  livrer  à  l'impression  telle  qu'elle  m'a  été 
communiquée,  en  exprimant  le  vœu  que  la  recherche 
à  laquelle  je  n'ai  pu  me  livrer  fasse  l'objet  d'un  travail 
de  la  part  de  l'un  ou  l'autre  élève  des  cours  pratiques 
d'histoire  de  notre  Université. 

St.  Bormans. 

Catalogns  librorum  manuscriptorum  Bibliothecœ  mo- 
nasterii  Sancti-Trudonis,  qui  post  conflagrationem 
ejusdem  bibliothecœ,  anno  1538  mensejunio,  super- 
sun  t. 

1.  Biblia  sacra  in  duas  partes  distincta. 

2.  Item  alia  Biblia. 

3.  Libri  duo  Machabeorum,  antiq. 

4.  Passionale  Sanctorum  in  3  volumina  distinctum  :  pri- 

mum  habet  vitas  SS.  a  festo  S.  Joannis  usque  ad 
festum  S.  Dionisii;  secundum  a  festo  S.  Dionisii  usque 
ad  Purificationem  B.  Mariae  (Scripta  sunt  2  haec  volu- 
mina anno  1366);  tertium  a  festo  Purificationis  usque 
ad  festum  S.  Joannis  (scriptum  anno  1433). 

5.  S.  Augustinus  de  Civitate  Dei,  antiq. 

6.  Egesippi  historia. 

7.  Gregorii  Turonensis  historia  de  rébus  gestis  Franco- 

rum,  duo  exemplaria  antiq. 

(1)  Sur  cet  incendie,  voyez  Daris,  Histoire  du  diocèse  et  de  la  princi- 
pauté de  Liège  pendant  le  XVI*  siècle,  p.  101. 


—  36  — 

8.  Reginonis,  abbatis  Pruraiensis,  historia. 

9.  Flavii  Josephi  judaei  opéra. 

10.  Beda  de  Locis  sanctis. 

11.  D.  Ambrosii  in  Exameron  lib.  6;  item  de  Paradiso,  de 

Caïn  et  Abel,  antiq. 

12.  D.  Augustinus  de  haeresibus  ad  Quodvulteum. 

13.  Hieronymus  de  essentia  Trinitatis. 

14.  Ejusdem  de  decem  tentationibus  filiorum  Israël. 

15.  Ejusdem  in  Ecclesiasten,  antiq. 

16.  Ejusdem  in  Esaiam,  antiq. 

17.  Ejusdem  interpretatio  psalterii,  antiq. 

18.  Ejusdem  super  Danielem  commentarium,  antiq. 

19.  Ejusdem  contra  Jovinianum  lib.  2. 

20.  De  occasione  haeresis  luciferianae. 

21.  Contra  Helladium. 

22.  Contra  Pelagium. 

23.  Apologeticus  ad  Pammachium. 

24.  De  virginitate  servanda  ad  Eustochium. 

25.  Ejusdem  de  viris  illustribus,  antiq. 

26.  Ejusdem  commentaria  in  Jeremiam,  antiq. 

27.  Ejusdem  de  quaestionibus  haebraïcis  super  Genesim, 

antiq. 

28.  Ejusdem  super  Danielem,  antiq. 

29.  D.  Cypriani  epistolae. 

30.  D.  Joannis  Crysostomi  de  reparatione  lapsi. 

31.  D.  Augustini  enchridion  (sic)  ad  Laurentium,  antiq. 

32.  Ejusdem  responsio  ad  Seleuciam  utrum  Apostoli  fuerint 

baptizati. 

33.  Ejusdem  interpretatio  de  decem  talentis. 

34.  l^jusdem  de  decem  cordis. 

35.  Item  de  opère  monachorum. 

36.  Ejusdem  epistolae  cum  annotationibus  Gerardi  Moringi. 


—  37  — 

37.  Lantfrancus  contra  Berengarium. 

38.  Hugo  Floriacensis  de  rébus  gestis  Francorum. 

39.  Beda  in  parabolas  Salomonis. 

40.  Cassiodorus  in  Cantica  canticorum. 

41.  Homeliae  12  cujusdam  in  Cantica  canticorum. 

42.  Hildeberti  episcopi  Cenomannensis  carmen  de  vita  S. 

Marise  ^giptiacœ. 

43.  D.  Hilarii  de  S.  Trinitate  lib.  12         } 

44.  Ejusdem  commentaria  in  Matthœum  ) 

45.  S.  Ambrosii  tractatus  de  interpellatione  David,  antiq. 

46.  Item  in  Job. 

47.  Cassiani  collationes  patrum. 

48.  D.  Gregorii  moralia  in  Job,  in  3  volumina  distincta. 

49.  Ejusdem  libri  dialogorum. 

50.  In  Ezechielem,  antiq. 

51.  Ejusdem  homeliaB  40  super  Evangelia. 

52.  Ejusdem  5  et  6  pars  moralium,  antiq. 

53.  Gregorius  Nyssenus  de  conditione  hominis. 

54.  Fratris  Martini  pœnitentiarii  D.  Papae  Cronicon. 

55.  Beda  de  locis  sanctis. 

56.  Seneca  de  remediis  fortuitorum. 

57.  Chronicon  episcoporum  Tungrensium. 

58.  De  translatione  reliquiarum  S.  Laurentii  Leodium. 

59.  Translatio  S.  Stephani,  que  est  2  non.  maias. 

60.  Translatio  ejusdem  Constantinopolim. 

61.  Rodulphi  abbatis  S.  Trudonis  tractatus  de  controversia 

monachorum  et  clericorum. 

62.  Vita  Mariae  de  Oignies. 

63.  Hugo  de  claustro  animse,  de  claustro  materiali. 

64.  Hugo  de  S.  Victore  de  laude  charitatis. 

65.  Passio  SS.  Nicasii,  Quirini  et  Scuviculi. 

66.  Passio  S.  Justi  martiris. 


—  38  — 

67.  Paterii  expositiones  in  vêtus  testamentum  excerptaa  ex 

S.  Gregorio. 

68.  Vita  et  epitaphium  S.  Frederici  episcopi  Tajectensis 

carminé. 

69.  Homeliae  diversorum  in  natali  d.  Joannis  Baptistae. 

70.  Homeliae  diversorum  in  vigiiia  natali  et  octava  aposto- 

lorum  Pétri  et  Paulî. 

71.  Vita  S.  Servatii. 

72.  Vita  et  miracula  S.  Hereberti  episcopi  Coloniensis. 

73.  Vita  S.  Amandi. 

74.  Vita  S.  Barbara. 

75.  Statuta  episcoporum  Leodiensium. 

76.  Statuta  Henrici  episcopi  Coloniensis. 

77.  Summa  de  vitiis  abbreviata. 
Idae  de  Rameia. 
Idae  de  Leewis. 
Lutgardis  de  Aquiria. 
Margaretse  contractas . 

78.  Vita  {  Margaretœ  de  Ypris. 
Mariae  de  Oignies. 
Christinae  mirabilis. 
Arnulphi  Villariensis. 
Juttae  inclusae  Huyensis. 

79.  Vita  SS.  Eucharii,  Valeriiet  Materni. 

80.  Epistola  missa  e  cœnobio  S.  Pantaleonis  Coloniensis  ad 

Rodulphum,  abbatem  S.  Trudonis. 

81.  Ejusdem  responsio  de  symonia. 

82.  Pétri  Lombardi  4  libri  Sententiarum. 

83.  lsidorus  de  Summo  bono,  antiq. 

84.  Elucidarius  Scripturarum. 

85.  Explicatio  Psalmorum. 

86.  Sermones  S.  Bernardi. 


—  39  — 

87.  Sermones  Innocenta  3  papae. 

88.  Psalterium  cum  scholiis. 

89.  Threcum  Jeremiae  et  apocalypsis  carminé,  antiq. 

90.  Scolia  in  epistolas  d.  Pauli,  antiq. 

91.  Ephrem  quaedara  opuscula,  antiq. 

92.  Dionisii  de  Rykel  de  vita  canonicorum  etc. 

93.  Catholicon  vocabulorum. 

94.  Boethius  in  Isagogen  Porphirii. 

95.  Ciceronis  invectivae  in  Catilinam,  antiq. 

96.  Boethii  commentaria  in  catogerias  (sic)  Aristotclis, 

antiq. 

97.  Lucanus. 

98.  Sallustii  opéra,  antiq. 

99.  Stimulus  amoris  Henrici  de  Balderaco  franciscani. 

00.  Thomae  a  Kempis  lib.  4  de  Imitatione  Christi. 

01.  Summa  Raymundi. 

02.  Compendium  theologicae  veritatis. 

03.  Sermonum  dominicalium  Jordani  de  Quedelinburg, 

pars  hyemalis. 

04.  Boethius  de  consolatione  philosophie. 

05.  Prima  pars  speculi  historialis  Vincentii  Belvacensis. 

06.  Secundapars  ejusdem. 

07.  Sextus  decretalium. 

08.  Severus  Sulpitius  de  vita  S.  Martini,  antiq. 

09.  Vita  S.  Brixii. 

10.  Passio  XIm  Virginum. 

11.  Passio  S.  Gereonis. 

12.  Inventio  ejusdem  per  Rodulphum  abbatem  S.  Trudonis 

scripta. 

13.  Vita  S.  Severini. 

14.  Vita  S.  Trudonis  per  Theodoricum  abbatem  S.  Tru- 

donis scripta. 


—  40  — 

115.  Sermo  ejusdem  in  translationem  SS.  Trudonis  et  Eu- 

cherii. 

116.  Yita  S.  Beregisi  abbatis. 

1 17.  Glossa  super  Deere  tu  m. 

1 18.  Guilielmus  de  Monte  Lauduno  décréta. 

1 19.  Excerpta  Decretorum. 

120.  Canones  SS.  Patrum. 

121.  Constitutiones  démentis  PP.  V. 

122.  Textus  Clementinarum. 

123.  Commentum  Decretalium  1  pars. 

124.  Ejusdem  2  pars. 

125.  Annularius  de  divinis  offlciis,  antiq. 

126.  Eynhardus  de  translatione  SS.  Marcellini  et  Pétri, 

antiq. 

127.  Joannes  de  Turre  cremata  super  Psalmos. 

128.  Secunda  Secundae  d.  Thomae. 

129.  Historia  scholastica. 

130.  Psalterium  interprète  d.  Jeronimo,  antiq. 

131.  Raymondi  praedicatoris  sumraa. 

132.  Chronicon  Eusebii  cum  supplementis  Jeronimi,  Pros- 

perii  et  Marci  episcopi,  antiq. 

133.  Stepelinus  de  miraculis  S.  Trudonis,  antiq. 

134.  Passio  S.  Gorgonii. 

135.  Passio  S.  Cornelii. 

136.  De  naturis  rerum  liber. 

137.  Palladii  Rutuli  Emilitani  liber  de  agricultura,  antiq. 

138.  Prosper  de  vita  contemplât i va,  antiq. 

139.  Isidori  junioris  Synonima,  antiq. 

140.  Martini  episcopi  liber  de  4  virtutibus  cardinalibus  ad 

Mironem  regem  Galiciensem,  antiq. 

141.  Chronicon  monasterii  S.  Bertini. 

Original.  Archives  du  couvent  des  Récollets  de  Saint-Trond. 


IITSTITTJTIOXT 

DE  LA  COUR  DES  ABSENTIS 


Les  Datins  et  leurs  partisans  avaient  été  bannis  par  une 
sentence  de  la  Haute  Cour  de  Liège,  le  2  avril  1433  (i).  Non 
contents  de  cette  condamnation,  les  bourgmestres,  conseil- 
lers et  métiers  de  la  Cité  prononcèrent  contre  eux,  au  mois 
de  novembre  1433,  la  confiscation  de  tous  leurs  biens  situés 
dans  la  commune.  Comme  le  fait  remarquer  le  dernier  his- 
torien de  ces  événements,  M.  le  chanoine  Daris  (2),  cette 
confiscation  était  un  excès  de  pouvoir;  car  la  législation  du 
pays  n'autorisait  même  pas  le  pouvoir  judiciaire  à  prononcer 
cette  peine.  Aussi  ni  le  prince,  ni  la  cour  des  échevins  ne 
s'associèrent-ils  à  cet  acte  de  violence. 

La  confiscation  se  faisant  dans  l'intérêt  des  finances  com- 
munales, il  fallut  naturellement  songer  à  l'administration 
de  ces  biens,  et  c'est  pour  y  pourvoir,  que  la  Cour  des 
Absentis  fut  instituée. 

«  Fut  en  cel  année  (1433)  ordineit,  dit  Jean  de  Stavelot, 
que  tous  les  biens  et  hiretaiges  des  devandis  bannis  furent 

(1)  Publiée  par  Mer  de  Ram,  Documents  relatifs  aux  troubles  du  pays 
de  Liège,  p.  889. 

(I)  Histoire  du  diocèse  et  de  la  principauté  de  Liège  pendant  le  X  V* 
siècle,  p.  180. 


—  42  — 

annexais  et  appropriies  à  la  Citeit,  comme  séditeurs  et 
trahitres,  et  en  flst-on  enquestes  par  tous  les  vinables  de 
Liège,  so  ons  en  sa  voit  nuls  ;  et  por  ches  biens  a  leveir, 
furent  commis  certains  bourgois,  lesquels  ons  renoveloit 
tous  les  ains,  et  tenoient  elle  maison  de  Belle  Coste  en 
Feronstrée  (1),  lesqueis  en  doient  compte  tous  les  ains 
devant  les  maistres  et  le  Conseille  del  Citeit;  s'ilh  le  font 
bien  à  moy  riens  n'en  appartient  (*).  » 

Les  historiens  liégeois  axaient  généralement  l'institution 
de  cette  Commission  particulière  à  Tannée  1433  et  ils  ne  lui 
attribuaient  d'autre  mandat  que  celui  de  gérer  les  biens  des 
exilés  au  plus  grand  profit  de  la  Cité.  S'ils  avaient  consulté 
l'acte  original  de  l'institution  de  la  Cour  des  Absentis,  qui 
reposait  dans  les  archives  de  la  ville  (3),  ils  auraient  appris 
qu'elle  n'avait  été  érigée  que  le  16  décembre  1435  et  qu'elle 
avait  été  investie  d'une  mission  plus  étendue.  Le  texte  de 
Jean  de  Stavelot  ne  contredit  pas  cette  date,  puisqu'il  ne 
rattache  à  l'année  1433  que  la  sentence  de  confiscation. 

Le  document  original,  mentionné  dans  l'inventaire  des 
chartes  de  la  Cité,  en  1653,  n'existe  plus;  il  s'est  perdu 
comme  tant  d'autres  pièces  du  chartrier  municipal,  et  pas 
un  des  nombreux  Pawilhards,  si  diligemment  analysés  par 
M.  Stanislas  Bormans,  ne  nous  en  a  conservé  une  copie. 

Ce  n'est  pas  à  dire  cependant  que  la  Cour  des  Absentis 
n'ait  eu  qu'une  existence  temporaire;  elle  subsista,  si  nous 
en  croyons  le  Père  Bouille,  jusqu'en  1684. 

(1)  Bormans,  Recherches  sur  les  rues  de  l'ancienne  paroisse  de  Saint- 
André,  p.  379. 

(2)  Chronique  de  Jean  de  Stavelot,  p.  318. 

(3)  Inventaire  des  chartes  delà  Cité  dressé  en  1653,  publié  dans  un  Rap- 
port fait  au  Collège  des  bourgmestre  et  échevins  par  la  Commission  spé- 
ciale chargée  de  rechercher  les  documents  historiques  dans  les  archives 
communales,  p.  35. 


—  43  — 

Nous  avons  retrouvé  le  texte  de  ce  document  qui  sem- 
blait irrémédiablement  perdu;  il  était  transcrit  dans  un 
manuscrit  que  feu  M.  le  docteur  Hurault  nous  avait  donné. 
Il  résulte  de  cette  pièce  que  la  Cour  des  Absentis  était  une 
Commission  chargée  de  gérer  toutes  les  propriétés  de  la  Cité, 
y  compris  les  biens  de  Walter  Datin  et  de  ses  complices, 
de  percevoir  ses  revenus  et  émoluments,  et  notamment  les 
droits  de  bourgeoisie  que  devaient  payer  les  étrangers. 

Elle  devait  employer  ces  ressources  à  rembourser  l'ar- 
gent que  la  ville  avait  emprunté  à  quelques  bourgeois  pour 
solder  l'indemnité  de  guerre  qu'on  devait  encore  au  duc  de 
Bourgogne,  en  vertu  du  traité  de  paix  du  15  décembre  1431. 
Jean  de  Stavelot  raconte,  en  effet,  que  le  dernier  paiement 
à  faire  se  montait  à  la  somme  de  26,000  florins  de  Rhin. 
L'argent  devait  être  versé  avant  la  fin  de  Tannée  1435,  sous 
peine  de  perdre  le  bénéfice  des  versements  antérieurs.  On 
était  arrivé  au  16  décembre,  et  malgré  toutes  les  démarches, 
Ton  n'était  pas  parvenu  à  emprunter  l'argent  nécessaire, 
ni  à  Cologne,  ni  à  Louvain.  En  cette  extrémité,  la  ville 
fit  un  appel  aux  riches  bourgeois  du  pays  et  ceux-ci  avan- 
cèrent la  somme,  qui  fut  aussitôt  portée  à  Louvain  en  acquit 
de  la  dette. 

Lorsque  la  commune  eut  fini  de  rembourser  à  ces  bour- 
geois l'argent  qu'ils  lui  avait  prêté,  la  Cour  des  Absentis 
n'en  continua  pas  moins  de  subsister  et  d'administrer  les 
propriétés  et  les  finances  de  la  ville. 

Le  manuscrit  qui  nous  a  conservé  le  texte  de  l'institution 
de  la  Cour  des  Absentis,  est  un  recueil  de  Paix  à  l'usage 
d'un  jurisconsulte,  comme  l'indique  la  note  suivante  placée 
en  vedette  à  la  première  page  : 

*  Copie  faite  en  Tan  1615  hors  ma  copie  faite  pour  mon 
maître  du  daté  1610,  par  moy  Jan  Gherinx,  natif  de  Saine- 


—  44  - 

trond,  clercq  à  l'advocat  Heysbens.  Les  annotata  de  mon 
Maître  aye  mis  par  lettre  italienne.  •» 

Voici  la  liste  des  Paix  contenues  dans  ce  volume  : 

1.  La  paix  de  Fexhe,  1316. 

2.  Copie  d'une  lettre  du  Chapitre  sur  ladite  Paix,  10  août 
1324. 

3.  La  lettre  des  XX  qu'on  dist  la  déclaration  de  la  paix 
de  Fexhe,  1324. 

4.  La  première  Paix  des  XXII,  2  décembre  1373. 

5.  La  Confirmation  de  la  Paix  des  XXII,  1er  mars  1374. 

6.  Advis  faits  par  les  députez  sur  les  articles  et  poincts 
délie  Paix  des  XXII. 

7.  La  troisième  Paix  des  XXII. 

8.  La  quatrième  Paix  des  XXII. 

9.  Article  extraict  hors  de  la  conclusion  des  Estats  faite 
et  passée  le  28e  et  autres  jours  de  Mars  1514. 

10.  Extraict  hors  la  Paix  de  S1  Jacques  du  3  juillet  1487. 

11.  Serment  des  XX. 

12.  La  lettre  du  Commun  Profit  du  24  Mars  1370. 

13.  La  mutation,  addition,  modération  et  correction  de 
la  dite  Loy  nouvelle,  8  octobre  1387. 

14.  L'institution  de  la  Cour  des  Absentis. 

Le  reste  du  volume  est  rempli  par  des  notes  de  jurispru- 
dence, des  formules  et  des  pièces  de  procédure. 

INSTITUTION  DE  LA  COUR  DES  ABSENTIS 

Commission  donnée  par  la  Cité  et  32  bons  mestiers,  à 
aucuns  et  un  greffier  a  cest  effect  institué,  pour  les  assister, 
pour  lever  et  ens  faire  venir  certaines  sommes  de  griffons 
par  les  esche  vins  en  nom  de  la  cité  receus;  item  tout  tel 


-  45  - 

droits  que  tous  bourgeois  afferans  estoyent  tenus  payer  à 
la  cité  à  raison  de  leur  Bourgeoisie;  item  pour  faire  le 
profflt  des  werixhas  et  autres  émolumens  de  la  cité  ;  item 
pour  les  biens  des  absentis  WalthierDatin  et  ses  complices, 
jusques  à  ce  que  les  bourgoisqui  avoient  preste  argent  à  la 
cité,  pour  la  rest  du  dernier  payement  deyu  au  duc  de  Bour- 
gogne, montant  en  la  partie  de  la  cité  environ  2500  florins  de 
Rhin  et  à  tous  les  estats  et  membres  du  pays  de  Liège  et  de 
Looz  ensemble  environ  26  mille  florins  de  Rin,  outre  200 
milles  par  avant  payez  (î). 

A  tous  ceulx  quy  ces  présentes  lettres  veront  et  oront, 
ly  maistres  eschevins,  commissaire,  gouverneurs,  jurez,  con- 
seil et  université  généralement  des  mestiers  des  Febvres, 
charliers,  cherwiers,  moulniers  et  sclaideurs,  porteurs, 
brasseurs,  drappiers,  retondeurs,  entretailleurs,  warenx- 
bohiers,  vieuxwariers,  naiveurs,  soyeurs,  mairniers,  corbe- 
siers,  texheurs,  coureurs  et  toiliers,  harengiers  et  fruitiers, 
mangons,  tanneurs,  chandellons  et  flockeniers,  merchier  et 
orphôvres  de  la  cité  de  Liège,  franchiese  et  banlieu,  salut 
en  Dieu  notre  Rédempteur  et  cognoissance  de  vérité.  Gomme 
Fan  de  grâce  subescript,  l'huitième  jour  de  Décembre,  en 
jour  de  la  conception  Notre  Dame,  l'université  franchise  et 
Banlieu  susdit  pour  le  cas  cy  après,  en  nom  et  de  par  les  32 
bons  mestiers  estoient  commis,  pour  faire  l'évident  proflit 
de  la  cité,  tant  des  werixhas  comme  dans  émolumens  de 
ladite  cité,  dont  bonne  acquict  soy  posist  avoir  fait,  sy  ne 
fust  par  les  grandes  affaires  de  la  cité,  et  encore  grand 

(1)  Chapeaville,  t.  III,  p.  127.  La  paix  conclue  le  15  décembre  1431  entre 
les  Liégeois  et  le  duc  de  Bourgogne  contenait  pour  le  pays  de  Liège  l'obli- 
gation de  payer  une  indemnité  de  guerre  de  100,000  nobles  À  la  Rose,  les 
25,000  nobles  étant  rachetables  par  60,000  florins  de  Rhin. 

Jean  de  Stavelot,  p.  274.  V.  Bulletins  de  la  Commission  d'histoire, 
3»  série,  t.  V,  p.  96. 


—  46  — 

profflt  ens  y  pourroit  trouver,  se  la  cité  povoit  estre  quitte 
de  tel  danger,  et  en  conclusion  touchant  icelle  segurté,  et 
auffln  de  plustost  et  tant  mieux  contenter  les  bons  bourgois 
qui  ainsy  presteroyent,  sembloit  a  nostredit  maître  Henry 
expédient,  que  tous  les  biens  des  absentis  notores  ettraittres 
générallement  et  fuissent  aussy  si  ayant  tenus  et  obligez  que 
les  autres  biens  cidesseur  contenus,  et  que  pour  lever  et  fair 
le  plus  grand  profflt  évident  de  la  cité  générallement  de 
tous  les  biens  ci  desseur  déclarez  et  chacun*  d'eulx,  proid- 
hommes  idoines  et  suffisant  bourgois  citains  et  ung  clerq 
fuissent  esleus  et  députez,  d'iceux  biens  et  chacun  d'eulx 
lever  et  rechurs,  tant  et  si  longuement  que  lesdits  bons 
bourgois  prestant  fuissent  (1),  et  que  de  ce  leur  fust  faicte  et 
scelée  commission  suffisante;  et  sur  icelle  remonstrance  et 
exposition,  ladicte  université,  eu  sur  ce  conseille  et  meure 
délibération,  passesse  et  accordasse  plainement  quant  a  celly 
point,  touchant  la  preste  prescripte,  faicte  par  lesdits  bons 
bourgeois  et  ceux  quy  faire  le  volroyent,  icelle  segurté  tel- 
lement quellement,  et  sur  tous  les  biens  que  notre  dit 
maître  Henry  avoit  cidevant  déclaré  et  dénomé,  et  tous  en 
général  leur  fuisse  fait,  sans  ce  que  la  cité,  ne  personne  de 
par  elle  euisse  puissance  de  tel  biens  lever,  ne  rechure, 
jusques  aile  accomplissement  et  satisfaction  de  tous  lesdits 
bourgois  ainsi  p restants;  et  se  aucuns  lettres  ou  concussion 
en  estoit,  en  avoit  esté  par  elle  onc  donnée  et  séelée,  pour 
le  grand  bien  que  cest  d'accomplir  ce  que  sayeler  promis 
et  juré  est,  icelle  ou  icelles  ravokoitet  rappelloit  plai- 
nement ;  et  que  par  les  maistres  et  conseil  fuissent  esleus 
certains  proidhommes  ydoines  et  suffisants  et  un  clercque 
ayant  salair  raisonnable,  et  que  pour  exercer  et  ens  faire 
venir  deuement  ce  que  dit  est,  awissent  commission  seelée 

(1)  Suppléez:  remboursés. 


—  47  — 

suifflssante  en  bonne  forme,  ainsyque  appert  par  les  lettres 
infichiez  et  annexées  ;  néantmoins  sur  ce  meurement  con- 
seilliez et  advisez,  veuillans  et  désirans  icelle  siette  accom- 
plir et  mettre  a  exécution  deue,  affln  que  de  telz  ainsy 
prestant  avoir  restitution  et  satisfaction  et  payement  de  leur 
preste,  et  pour  a  eulx  et  un  chacun  donner  pied  prendre 
exemple  et  du  volontaires  et  ens  affaires  et  besongnes  de 
ladite  cité  autrefois  en  temps  de  nécessité  subvenir  et  con- 
descendre, avons  par  pleine  sieulte  et  d'un  commun  accord 
sans  nul  débattant,  commis,  constituez  et  instablis  par  ces 
présentes  lettres,  de  science  certaine,  et  de  nos  propres 
libres  et  franche  volonté,  sans  estre  a  ce  constrains,  com- 
mettons, constituons  et  establissons  pour  de  part  et  en  nom 
de  nous,  mambours,  rentiers,  procureurs,  tuteurs  et  rece- 
veurs, nos  chers  et  bien  ayméz  vaillans,  prudens,  sages  et 
honorables  qui  dénomez  et  escrits  serons  ens  lettres  sur  ce 
faites  et  seelées,  parmy  cestes  nos  présentes  infichiez  et 
annexées,  et  avec  eulx  conditeur  clercque,  lesquels  debve- 
ront  rechure,  lever  et  ens  faire  venir  la  somme  par  lesdits 
eschevins  deue,  les  bourgesies  et  deyu  desdits  afferans  bour- 
geois, les  werixhas  emolumens  et  adventurs  de  ladite  cité, 
et  ainsy  tous  biens,  cens,  rentes,  parchons  de  houlleries  et 
de  terraige  et  tous  biens  quelconcques  comment  on  les 
puisse  nommer  et  appeller,  en  quelconcque  lieu  et  haulteur 
qu'ils  soyent  gisans  ou  scituez,  qui  furent  appartennans  à 
Watheu  Datin  de  Montegnée,  Wilhaume  Datin  son  cousin, 
Gérard  le  Gorreux  et  leurs  complices  notoires,  sedeteurs  et 
trahistres,  et  ausquelz  avons  donné  et  octroyé  et  concédé, 
et  par  ces  présentes  donnons  et  accordons  force,  authorité 
et  puissance  en  nom  de  nous  tant  desdits  eschevins  et  leurs 
heures  et  remanans,  se  trespassez  estoient,  pour  ladite 
somme  de  mille  et  sept  griffons,  les  afferans  bourgeois  pour 


—  48  - 

leur  deyu  et  bourgeoisie,  ceux  quy  tiennent  les  werixhas  ou 
manoyent,  commes  aussy  ceux  quy  ont  cens,  rentes  héri- 
tages, terrages,  parchons  de  houiileries  et  cherwaiges,  et 
autres  biens  quelconque  qui  furent  ausdits  notoires  tra- 
histres  appartenants,  seroyent  tenus,  tenroyent  et  many- 
roient,  faire  payer,  et  se  rebelles  on  inobeyssans  estoient  et 
résister  voloyent,  eux  contraindre  et  faire  venir  à  pleine 
obéissance  de  tout  ce  que  dit  est,  et  dont  tenus  ou  obligez 
seroyent,  comme  argent  de  ville  et  de  cité  et  à  leures  frais, 
par  comands,  pannements  et  autres  yoyes  licites  et  conve- 
nables, ou  par  voye  de  fait,  sy  besoingne  estoit,  partout  ou 
mestier  et  nécessité  serait  ;  et  se  besoingne  ou  nécessité  leur 
estoit  de  nous  tous  ou  luy  aulcuns  partie  de  nous  avoir  ou 
mander  pour  eux  faire  assistence,  confort  ou  aide  contre  les 
rebelles  et  inobéissans,  nous  leur  promettons  par  le  serment 
subescript,  deulx  aider,  conforter,  et  assister,  comme  il 
appartenrat  ;  en  outre  aussy  leur  donné  pleine  puissance  et 
force  de  sur  tous  les  biens,  cens,  rentes  héritables  et  autres 
biens,  que  furent  ausdits  notoires  partennent,  et  aussy 
werixhas  et  autres  biens  de  ladite  cité,  faire  faulte,  déminer, 
forjuger,  saisinne  prendre  et  demander  et  toutes  autres 
soiemnités  de  loy  et  de  droict  à  ce  afferant,  poursuivre  et 
conclure.  Item  poront  en  nom  de  nous  rendre  accenser  et 
donner  pour  notre  évident  profflt  et  bien,  toutes  terres, 
cherwaiges,  parchons  de  houiileries  et  autres  biens  quy 
furent  ausdits  notoirez  et  trahistres  appartenant,  et  aussy 
werixhas  délie  cité,  se  mestier  estoit,  par  juste  proclamation 
alla  chandelle  au  plus  haut  offerant,  en  bonne  foid,  sans 
fraude.  Item  de  tout  ce  qu'ils  rechuront,  nous  debveront  ils 
rendre  bon  compte  et  juste  chacun  an  pour  ce...  (i)  et  le  solu- 
tion, payement  et  satisfaction  des  prestes  devant  escriptes, 

(1)  Deux  mots  omis  dans  le  manuscrit. 


l-i 


\ 


(aides  par  lesdits  bons  bourgeois,  jusques  à  pleine  restitu- 
tion et  récompensation  et  rémunération  condigne  d'icelle, 
et  poront  de  tout  ce  quil  receveront  ou  rechure  feront, 
donner  quictance  ou  reçus  en  nom  de  nous  à  ceux  à  quy 
receu  auront,  adjousté  en  ce,  que  cest  notre  intention  et 
volons  quils  soyent  tenus  de  payer  débiter  et  de  tresencer 
tous  treffons  et  cens,  redevabletez  que  lesdits  biens  et 
heritaiges,  qui  ausdits  notorezit  trahistres  furent  apparte- 
nant, pouroyent  debvoir  estre  tenu,  sy  avant  qu'il  appa- 
royent,  et  monstrer  on  les  pouroit  deultement  en  bonne 
foye,  sans  fraude.  Et  pour  en  leur  dite  office  estre  plus  soli- 
citeux,  curieux  et  soigneux,  nous  volons  que  chacun 
d  eulx  et  leur  clercque  ayent  chacun  an  pour  ses  peines  et 
sallaires  la  somme  dans  nosdits  lettres  contenues,  (et  leur 
dit  clercq)  lesquels  ils  debveront  tout  premier  descompter 
ens  réception  par  eulx  faites,  et  avant  touttefois  que 
besoigne  et  nécessité  serat  aller  four  ou  chevaulcher  pour 
les  besoingnes  et  charges  prescriptes,  qu'ils  debveront  avoir 
et  aront  leur  journées  raisonnables,  selon  ce  que  le  cas  le 
requirerat,  et  les  peines,  travailles  et  labures ;  Et  des 
comptes,  qu'ilz  des  receptes  de  rendaige  par  eulx  faite,  nous 
feront  et  rendront,  chacun  (1),  leurs  sierons  tenus  de  donner 
et  faire  bonne  quictance,  si  avant  que  juste  et  raisonnable 
seroyent,  promettans  par  noz  foye  en  lieu  de  serment  et 
sur  noz  fidélité  d'eulx  lesdits  commis  et  leur  clercque  de 
tout  ce  qui  ail  instance  et  occasion  de  ceste  présente  com- 
mission et  des  poincts  et  de  tout  ce  que  dit  est  pardeseur, 
feront,  ordineront,  debveront,  lèveront  ou  rechure  feront,  et 
de  tout  tes  donations  accenses  quictance  et  recès  quils  don- 
ront,  eulx,  leurs  hoires,  biens  et  successeurs,  et  tous  ceux 
et  celles  à  qui  ou  auxquelz  tochier  ou  appartient  et  porat 

(1)  Ajoutez  :  an. 


—  42  — 

ens  ou  en  temps  futurs,  tenir  mettre  observer  et  getters 
à  tousjours  quictes  libres  frans  et  en  paix,  et  d'eulx,  leurs 
biens,  proismes,  amis  et  successeurs,  contre  tous  ceux  quy  a 
cest  instance  et  occasion,  travailler,  vexer,  molester,  arais- 
ner,  traire  en  cause  ou  complaitier  les  voroyent  et  arrester 
feroyent,  pardevant  et  desoubz  quelconcque  seigneur  offi- 
cier ou  justice  spirituel  ou  temporels  que  ce  fust,  défendre, 
ayder,  assister,  mettre  et  tenir  en  paix  à  noz  propres  fraix 
et  despens.  Et  pour  iceulx  nosdicts  commis  et  clercque  plus 
segurement  et  sans  tremeur  le  terme  de  ceste  présente  com- 
mission exercer  et  faire  leur  dit  office,  nous  les  avons  pris  et 
prendons  en  notre  sauvegarde  et  protection,  et  sil  advenoit 
que  les  aucuns  ou  plusieurs  malveuillans  ou  mal  conseil- 
lez, leur  dit  office  exerçant  les  vilonassent,  manechassent, 
dissent  ou  fesissent  vilonies  injures  et  déplaisir,  nous  leur 
promettons  et  avons  covent  comme  desseur,  d'eulx  faire 
comme  il  appartenra;  et  rappelions  touttes  autres  commis- 
sions faictes  devant  ces  présentes,  veuilians  icelle  valloir  et 
estre  de  vertu  par  toutes  drois  et  par  touttes  les  manniers, 
par  lesqueles  procurations,  mambournie  et  commission 
peulent  et  doyent  mieux  valloir  et  sortir  leur  effect  ;  et 
partant  que  ce  soit  ferme  chose  et  estable,  nous  ly  jurés, 
eschevins,  commissaires  jurés  et  conseil  pour  nous  le  grand 
seel  de  laditte  cité,  et  nous  ly  université  généralement  des 
bons  mestiers  susdits  et  chacun  pour  lui  le  grand  seel  de 
notre  dit  mestier  avons  pendu  et  fait  appendre  à  ces  pré- 
sentes lettres  et  commission  en  témoignage  et  corroboration 
de  vérité.  Qui  furent  fais  et  donnez  sur  Tan  de  grâce  mille 
quatre  cent  et  trengte  cinque  le  seizième  jour  de  Décembre. 


i  ♦  * 


PAPIERS  CONCERNANT 

LES  RAPPORTS 

DE  JEAN   DE  HORNES 


AVEC 


1484-1494 


Cette  série  de  documents,  qui  n'est  visiblement  que 
le  reste  d'une  collection  beaucoup  plus  considérable, 
embrasse  une  période  de  dix  années,  et  se  rapporte  toute 
entière  aux  affaires  financières  de  Jean  de  Hornes. 

Le  moine  Placentius,  un  contemporain,  affirme  que 
la  prodigalité  fut  l'un  des  défauts  de  ce  prince-évêque  (i). 
Il  suffit  de  lire  ces  pièces  pour  être  convaincu  de  la 
véracité  de  ce  témoignage.  On  y  voit  clairement  que  ni 
les  ressources  personnelles,  ni  les  revenus  de  la  mense 
épiscopale,  accrus  mémo  du  produit  de  la  frappe  d'une 
monnaie  de  mauvais  aloi,  ne  purent  suffire  à  Jean  de 
Hornes.  Son  dénuement  y  apparaît  parfois  tel,  que 
même  les  exigences  les  plus  ordinaires  de  la  vie  de 
prince  l'obligent  de  recourir  aux  emprunts. 

(1)  Il  le  qualifie dVww  prodigus.  Y.  son  Catalogua  omnium  antistitum. 


—  44  — 

Louis  Pynnock,  maïeur  de  Louvain,  était  l'homme 
auquel  il  s'adressait,  lorsque  le  besoin  d'argent  le  pres- 
sait (1).  Dès  son  jeune  âge  ce  noble  patricien  exerça  des 
fonctions  à  la  cour  des  ducs  de  Bourgogne.  C'est  là, 
sans  doute,  qu'il  faut  chercher  le  point  de  départ  de  ses 
relations  avec  Louis  de  Bourbon  d'abord,  et  avec  Jean 
de  Hornes  ensuite.  Tous  deux  trouvèrent  en  lui  une 
vaillante  épée  dans  leurs  luttes  contre  les  Liégeois  en 
révolte.  Le  second  y  trouva,  en  outre,  un  ami  complai- 
sant, toujours  prêt  à  lui  venir  en  aide  dans  ses  embarras 
financiers. 

Pynnock  était  d'une  famille  riche  et  opulente,  et  lui 
prêta,  sans  doute,  souvent  de  ses  propres  deniers;  mais 
l'argent  dont  il  disposait,  ne  devait  pas  toujours  être 
suffisant  pour  les  besoins  du  prince.  Le  maïeur  de  Lou- 
vain s'empressait  alors  de  lui  procurer  des  bailleurs  de 
fonds,  et  répondait  pour  lui. 

Une  intervention  de  cette  espèce  se  trahit  dans  la 
plupart  des  pièces  qui  suivent.  Ce  fut  pour  permettre 
à  Pynnock  de  satisfaire  à  des  engagements  contractés 
dans  ces  conditions,  que  l'évêque  lui  abandonna,  en 
1484,  la  mairie  et  les  seigneuries  de  Hougarde,  de  Tou- 
rinnes  et  de  Bauvechain  (2)  et,  en  1486,  la  drossarderie 
de  Montenaken  (3).  E.  M. 

(1)  Pour  de  plus  amples  détails  sur  la  vie  de  ce  personnage,  v.  Poullet, 
Sire  Louis  Pynnock,  patricien  de  Louvain,  ou  un  maïeur  au  XV*  siècle. 
[I]  V.  la  pièce  no  1. 

(3)  V.  Poullet,  ouv.  cit.,  p.  243.  Cette  dignité  passa  ensuite  à  Jean  de  la 
Marck,  seigneur  d'Aigremont.  On  l'en  trouve  revêtu  en  1499.  V.  Daris, 
Histoire  du  diocèse  et  de  la  principauté  de  Liège  au  XV*  siècle,  p.  621. 


—  45  — 

Papiers   concernant  les  rapports  de  Jean  de  Homes, 

évêque  de  Liège,  avec  Louis  Pynnock,  maïeur  de 

Louvain. 

I. 

12  février  1484. 
Johan  van  Hoerne,  Elect  ende  geconfermeert  tôt  Ludich, 
hertoge  tôt  Buillon  ende  grève  tôt  Loen,  doin  te  weten 
eynen  yegelycken  dat  wy,  omme  menige  getruwe  dieasten 
wille,  ons  gedaen  ende  bewesen  by  den  eirberen  ende 
vromen,  onsen  lieven  rait  ende  getruwen  heren,  Lodewyck 
Pynnock,  meyer  tôt  Loevene,  ritter,  den  selven  heren  Lode- 
wijck  gegeven  hebben,  ende  gheven  met  desen  onsen  brie- 
ven,  die  meyerie  ende  eerrye  van  Hoegarden,  Thorinnes, 
Bavechinnes,  mit  synen  aenhange  ende  toebehoere,  omme 
van  den  vœrscrevenenofflcien  te  disponeren  na  synen  wille. 
Gelovende  hiermit  den  ghenen  den  hy  dairtoe  ordineren 
sali,  onse  segell  ende  brieven  te  verleenen,  als  dairtoe 
behoeren,  wederroepende  mit  desen  aile  gyfften  ende  brie- 
ven die  wy  hiervan  verleent  off  gegeven  mochten  hebben, 
ende  die  selve  anichilleren.  In  orkonde  ons  hanteekens  hier 
onder  gesadt,  des  xij  daigs  in  februario,  a0  lxxxiiij. 
J.  van  Hoern. 

Original.   Archives  du   Royaume,   à   Bruxelles. 
Lettres  missives  (XV  siècle). 

II. 

Maastricht,  26  juillet  1484. 
Monsr  le  maire,   après  recommandation  deue.   Nous 
sommes  requis  de  nostre  très  chier  et  féal  conseillier  et 
bailly  de  Hazebain,  Ernoul  de  Berlo  (i),  de  le  honnourer  et 

(1)  Arnould  de  Berlo  était  l'ami  intime  de  Jean  de  Homes.  Y.  Y  Annu- 
aire de  la  noblesse  de  Belgique,  34»«  année,  p.  78. 


—  46  — 

servir,  et  luy  lever  de  sains  fons  ung  enfant.  Et  pour  tant 
qu'il  nous  convient  entretenir  la  coustume  et  manière  de 
faire,  escrivons  pardevers  vous,  et  vous  prions  que,  incon- 
tinent ces  présentes  veues,  vous  nous  envoyez  une  couppe 
d'argent,  en  tel  cas  afférant,  laquelle  sommes  résolus  luy 
donner.  Et  quand  serez  par  devers  nous,  vous  en  ferons 
contenter  d'autant  qu'elle  vous  coustera.  Et  à  tant,  Monsr 
le  maire,  vous  recommandons  en  la  garde  de  Dieu.  Escript 
en  nostre  ville  de  Trect,  le  xxvje  jour  de  juillet  a0  Ixxxiiij. 
Beyn  vostre 
Johan. 
Suscription  :  A  Monsr  le  maire  de  Louvain,  mon  bon  amy. 

Original.  Ibidem.  Lettres  missives  (XV*  siècle). 

III. 

6  septembre  1434. 
Nous  Jehan  de  Homes,  par  la  grâce  de  Dieu  postulé  et  con- 
fermé  de  Liège,  et  Frederick  de  Homes,  chevalier,  signeur 
de  Montigny,  de  Vimy,  etc.,  congnoissons  comme  au  jour 
dui,  datte  de  cestes,  messire  Loys  Pinocq,  chevalier,  maire 
de  Louvain,  ait  bailliet  sa  cédulle  à  Monsr  de  Gasebecque  (i), 
nostre  frère,  par  laquelle  il  conguoist  avoir  receu  de  la  main 
du  doyen  d'Arscot  trente  six  plas  d'argent  et  deux  hanas, 
pesans  ensemble  six  vingtz  marcqs  d'argent,  ou  environ,  en 
promettant  par  ladicte  cédulle  rendre  et  relivrer  ladite  vai- 
selle  à  nostredict  frère  de  Gasebecque  endedens  trois  mois 
ensuivant  la  datte  de  cestes.  Or  est  il  que  nous  Jehan  cong- 
noissons que  ce  que  ledict  messire  Loys  Pinocq  en  a  fait,  a 
esté  à  nostre  prière  et  requeste.  Et  par  tant  promettons 
léalinent  et  de  bonne  foy,  en  parolle  de  prince,  et  pareille- 

(1)  Philippe  de  Hornes.  Il  avait  épousé  Marguerite,  sœur  de  l'évéque  de 
Liège  et  du  seigneur  de  Montigny. 


—  47  — 

ment  nous  Frédéricq,  de  acquictier  entièrement  ledict  mes- 
sire  Loys  Pinocq  de  ladicte  cédulle  et  promesse,  et  de  tout 
dommages  qu'il  polroit  avoir  à  ceste  cause.  Tesmoing  noz 
saingz  manuelz  icy  mis,  le  vj  jour  de  septembre  Tan  mil  iiije 
iiij™  quatre. 

JOHAN.  F.  DE  HORNE. 

Original.  Ibidem.  Lettres  missives  (XVe  siècle). 

IV. 

Halen,  23  décembre  1485. 

Monsr  le  maire,  mon  amy,  J'ay  receu  voz  lettres,  du  con- 
tenu esquelles  vous  tiengs  recors.  Et  pour  response  veulliez 
savoir  que,  quant  au  fait  de  Hny,  je  suis  d'illec  hastivement 
party  pour  faire  secours  à  ceulx  de  ma  place  de  Curinges, 
qui  estoient  assiégiez.  A  l'occasion  de  quoy,  n'ay  peu  con- 
duire d'icellui  vostre  fait.  Touttesfois  ilz  m'ont  promys 
qu'ilz  le  feront,  car  ilz  me  envoieront  leur  compte  de  ce 
qu'ilz  ont  payé,  et  du  remanant  ilz  se  obligeront,  à  vostre 
désir.  Au  regard  de  Gérart  opten  Trenck ,  j'espoire  brief 
venir  à  Louvain,  et  alor3  j'en  feray  une  fin,  et  vous  deschar- 
geray,  comme  raison  est,  nostre  sr  en  ayde,  qui,  Monsr  le 
maire,  vous  ait  en  sa  saincte  garde.  Escript  à  Halen,  le  xxiij 
de  décembre  a0  lxxxv. 
Beyn  vostre 
Johan. 

Suscription  :  Ay  mayeur  de  Louvain,  mon  bon  amy. 
Original.  Ibidem.  Autographes,  carton  F. 

V. 

15  février  1486. 
Johan  van  Horne,  busschop  tôt  Ludich,  hertoge  tôt  Buil- 
lon,  ende  grève  tôt  Loen,  doen  kondt  dat  wy  bevolen  hebben, 


—  48  — 

ende  bevelen  heren  Lodewick  Pynnock,  heer  tôt  Velpen,  tôt 
der  Horst,  ritter,  meyer  tôt  Loevene,  te  ontfangen  ende  te 
boeren  aile  allsulcke  brantschatten  ende  andere  penningen, 
die  raen  in  onsen  landen  opsetten  ende  krygen  mach.  Ende 
die  selve  penningen  en  sali  nyemant  handelen  dan  der  sel ve 
meyer.  Dat  welcke  wy  hem  in  princelichen  woerden  geloven 
te  onderhalden.  Ende  van  den  yersten  penningen  te  kurten 
ende  te  betalen  den  abt  van  sinte  Gheertruydt  de  somme 
van  sess  hondert  gulden.  Ende  voert  die  andere  aen  Gerit 
van  den  Tronck  ende  anderen.  In  orkonde  ons  hanteekes 
hier  onder  gesat,  des  xv*  daigs  in  februario,  a0  lxxxvj. 

Johan. 

Original.  Ibidem.  Lettres  missives  (XV  siècle). 

VI. 

Maastricht,  8  avril  1486. 

Johan  van  Huerne,  busschop  tôt  Ludich,  hertoch  tôt 
Bu  11  ion  ende  grève  tôt  Loen. 

Eirber  ind  vrome,  lieve  rait  ind  getruwe,  wir  syn  gis- 
teren  alhier,  tôt  Triclit,  kommen,  in  meynonghe  desen 
avent  by  unserm  alregenedichsten  heren,  derae  Roemschen 
Konynck,  tôt  Acken  te  syn,  so  raorgen  sondagh  diecorona- 
tie  geschien  sali,  dair  wir  hopen  mitter  hulpen  Gotz  aile 
unse  saicken  ten  besten  ind  gueden  eynde  kommen  sullen, 
as  wir  uch  altijt  sullen  doin  schryven.  Ind  want  je  weet  dat 
wir  pereide  penninghen  behoeven,  orame  onse  costen  eirber- 
lich  te  doin,  begeren  wir  dat  je  uns  van  stont  aile  die  pen- 
ninghen oeverschyckt,  up  dat  wie  mit  eere  unse  costen 
betalen  mogen,  doinde  hier  inné  as  wir  uch  getruwen. 
Gegheven  to  Tricht,  viij  daige  in  aprille,  anno  lxxxvj. 

Johan. 


—  49  — 

Suscription  :  Deme  eirberen  ind  vromen  unserm  lieven  raide 
ind  getruwen  beren  Lodewyck  Pynnock,  heren  tôt  Velp  ind  ter 
Horet,  meyer  tôt  Loeven,  unsen  drosset  tôt  Montenaken,  etc. 

VII. 

Aix-la-Chapelle,  10  avril  1486. 

Jehan  de  Homes,  évesque  de  Liège,  duc  de  Buillon  ende 
grève  tôt  Loen. 

Très  chier  et  bon  amy.  Nous  vous  requerrons,  si  affec- 
tueusement que  povons,  que,  par  ce  porteur,  vous  nous 
envoyez  les  deniers  de  la  finance  que  savez,  car  autrement 
nous  serions  déshonnouré.  Sy  en  [ce]  veulliez  faire  et  vous 
employer,  comme  en  avons  Tenthière  confidence  en  vous. 
Et  à  tant  nostre  Sr  soit  garde  de  vous.  Escript  à  Aix,  le  x° 
d'avril  a°  lxxxvj. 

JOHAN.  JO.  PAULI. 

Suscription  :  Au  mayeur  de  Louvain,  nostre  bon  amy. 

Original.  Ibidem.  Lettres  missives  (XVe  siècle). 

VIII. 

Liège,  15  février  1487. 

Jehan  de  Homes,  évesque  de  Liège,  duc  de  Buillon  et 
conte  de  Loz. 

Très  chier  et  féal,  Nous  avons  donné  charge  à  maistre 

Michiel  van  Eyck,  docteur  en  médicine,  nostre  médicin, 

vous  remonstrer  et  dire  aucunes  choses  de  par  nous.  Sy  vous 

requérons  que  icellui  veuillez  croire  et  faire  ce  qu'il  vous  dira. 

Et  à  tant,  très  chier  et  féal,  nostre  Sr  soit  garde  de  vous. 

Escript  en  nostre  cité  de  Liège,  le  xve  de  février  a0  iiij"vij. 

Johan.  Jo.  Pauli. 

Suscription:  A  nostre  très  chier  et  féal  conseillier,  messire 
Loys  Pinnock,  chevalier,  nostre  séneschal  de  Montenaken  et 
mayeur  de  Louvain. 

Original.  Ibidem.  Lettres  missives  (XVe  siècle). 


—  50  — 

IX. 

Camp  devant  Maeseyck,  30  décembre  1489  (n.  st.). 

Wy  Johan  van  Hoerne,  busscop  van  Ludick,  hertoghe 
van  Buliion,  grève  van  Loen,  etc.,  geloven  ende  toeseggen 
by  princelike  worden  onsen  lieven  ende  getruwen  raet,  her 
Lodewich  Pynnock,  meyer  van  Loven,  etc.,  dat  wy  hem 
van  alsulligen  vyfthien  hondert  current  gulden,  hy  nu 
gefineert  heeft  tôt  onsen  saken,  binnen  den  bove  van 
Roraen  sullen  doen  betalen,  offdaer  affassignacie  geven, 
binnen  desen  Sinte  Johansmisse  toecoemende,  op  pennin- 
ghen  die  onss  landen  van  Luyck  oft  van  Loen  accorderen 
ende  geven  sullen,  want  die  assignaci,  die  wy  voertyden 
den  selven  heer  Lodewich  gedaen  hebben  op  die  emolumen- 
ten  van  den  segel,  willen  wy  hem  halden  ende  gehalden 
bebben  in  honre  macht.  Datum,  sub  signo  nostro,  in  castris 
nostris  ante  opidum  nostrum  Eyckense,  a°  a  nativitate 
domini  millesimo  quadragesimo  nonagesimo,  mensis  decera- 
bris  die  penultima. 
Johan. 

Original.  Ibidem.  Lettres  missives  (XVe  siècle). 

X. 

Maestricht,  27  novembre  1492. 

Johan  de  Homes,  évesque  de  Liège,  duc  de  Buillon  et 
conte  de  Loz. 

Très  chier  et  féal,  Pour  ce  que,  depuis  noz  autres  lettres, 
nous  sommes  requis  d'aler  devers  le  Roy  des  Romains,  à 
quoy  nous  sommes  résolus  de  obtempérer,  et  que,  comme 
savez,  nous  sommes  mai  vestus,  nous  vous  prions  que  oultre 
les  xvj  aulnes  de  camelo,  dont  vous  avons  escript,  nous 
veuillez  envoier  vostre  fourrure  de  martes  sabelines,  dont 


—  51  — 

vous  parlasmes  derainement.  Et  nous  vous  en  ferons  bien 
contenter.  Vous  savez  et  cognoissez  bien  que  la  chose  nous 
touche  et  à  nostre  honneur.  Vous  ne  nous  avez  jamais  failly, 
encores  vous  prions  nous  que  ne  nous  faillez  à  ce  besoing. 
Nous  recognoisterons  une  fois  le  tout,  au  plaisir  de  nostre 
S1  qui,  très  chier  et  féal,  vous  ait  en  sa  saincte  garde. 
Escript  en  nostre  ville  de  Trect,  le  xxvij6  de  novembre 
a0  inj«  xij. 

JOHAN. 

Ja.  de  Cambray. 

Suscription  :  A  nostre  très  chier  et  féal  conseillier  et  cham- 
bellan, messire  Loys  Pynnock,  chevalier,  maïeur  de  Louvain  et 
maistre  d'ostel  de  Monsr  l'archiduc. 

Original.  Ibidem.  Lettres  missives  (XV9  siècle). 

XI. 

Maestricht,  26  juillet  1493. 

Jehan  de  Homes,  évesque  de  Liège,  duc  de  Buillon  et 
conte  de  Loz. 

Très  chier  et  féal,  Puisque  ne  povez  recouvrer  tel  drap 
que  vous  avons  escript,  nous  vous  requérons  que  nous 
envoiez  du  drap  de  Tournay,  tel  que  vous  avez  monstre,  ou 
fait  monstrer,  à  messire  Loys,  nostre  chapellain,  car  nous 
en  avons  grandement  à  faire.  Sy  ne  veuillez  en  ce  faire 
faulte.  Nostre  Sr  soit  garde  de  vous.  Escript  en  nostre  ville 
de  Trect,  le  xxyje  de  juilet  a0  xciij0. 

Johan. 

Ja.  de  Cambray. 

Suscription:  A  nostre  très  chier  et  féal  conseillier  et  cham- 
bellan, messire  Loys  Pynnock  chevalier,  maire  de  Louvain  et 
maistre  d'ostel  de  Monsr  l'archiduc,  etc. 

Original.  Ibidem.  Lettres  missives  (XV*  siècle). 


—  52  — 

XII. 

Maestricht,  11  juillet  1494. 

Jehan  de  Homes,  évesque  de  Liège,  duc  de  Bu i  lion  et 
conte  de  Loz. 

Très  chier  et  ,fèal,  Pour  ce  qu'il  nous  fault  maintenant 

festoier  les  princes  et  seigneurs  qui  sont  icy,  meismes  que 

nous  disposons  pour  recevoir  le  Roy,  nostre  sire,  avec  la 

Reynne,  et  que,  comme  savez,  nous  avons  grant  deffaulte 

de  napes  et  serviettes,  car  nous  vous  en  avons  par  cydevant 

escript  plusieurs  fois,  nous  vous  prions  et  requérons  si  à 

certes  que  nous  povons,  que  incontinent  nous  veuillez 

envoier  les  deux  napes  et  servietes  que  nous  avez  promis, 

les  plus  belles,  longues  et  larges  que  recouvrer  pourrez.  Et 

qu'en  ce  n'y  ait  point  de  faulte,  car  nostre  honneur  y  gist. 

Nous  n'en  saurions  icy  recouvrer  pour  chose  du  monde,  et 

vous  savez  combien  la  chose  touche.  En  oultre  nous  vous 

advertissons  que  Messe  Jehan  de  Monfort,  nostre  compère, 

est  icy,  et  que  sommes  comme  d'accors  avec  lui,  mais  nous 

n'y.  povons  riens  conclurre  sans  vous.  Pour  quoy  nous 

semble  bon  que  venez  jusques  icy.  Sy  le  veuillez  ainsi  faire. 

Très  chier  et  féal,  nostre  Sr  soit  garde  de  vous.  Escript  en 

nostre  ville  de  Trect,  le  xje  de  juilet  a0  etc.  iiij"  et  xiiij. 

Johan. 

Jà.  de  Cambrât. 

Suscription  :  A  nostre  très  chier  et  féal  conseillier  et  cham- 
bellan, messire  Loys  Pynnock,  chevalier,  maire  de  Louvain  et 
maistre  d'ostel  de  Monsr  l'archiduc. 

Original.  Ibidem.  Lettres  missives  (XV  siècle). 


TRAITÉ  CONCLU 

ENTRE 

JEAN    DE    ECORNES 

ET 

PHILIPPE  LE  BEAU 


1400 


Ce  traité,  qui  fut  conclu  en  vue  de  mettre  fin  aux 
brigandages  exercés  dans  les  Pays-Bas  et  dans  le  pays 
de  Liège  par  les  de  la  Marck  et  d'autres  nobles  aventu- 
riers (4),  est  absolument  inédit.  L'histoire  ne  le  men- 
tionne même  pas. 

Les  princes  des  deux  pays  se  promettent  mutuellement 
assistance  contre  ces  excès.  Toutefois  l'évêque,  de  son 
côté,  ne  le  fait,  qu'à  la  condition  que  ce  soit  t  sans  pré- 
iudice  de  la  neutralité  à  nous  et  à  nos  subgez  par  les  deux 
Roys  et  mon  dict  sr  l'archiduc  ottroiée.  * 

Cette  neutralité  est  celle  qu'avaient  reconnue  au  Pays 
de  Liège  Charles  VIII,  roi  de  France,  et  Maximilien, 

il)  V.  Daris,  Histoire  de  la  principauté  de  Liège  pendant  le  XV*  siècle, 
pp.  610  et  suiv. 


—  54  — 

roi  des  Romains,  par  le  traité  conclu   à  Senlis,   le 
23  mai  1493  (i). 

En  faisant  cette  réserve  l'évêque  entend,  sans  doute, 
ne  s'obliger  à  assister  Philippe-le-Beau,  que  pour  autant 
que  les  troupes  envahissant  les  Pays-Bas,  n'agissent  pas 
sur  l'ordre  du  roi  de  France. 

Il  est  probable  que  Louis  XII  était  l'instigateur  de  ces 
hostilités,  mais  qu'il  s'en  défendait,  comme  il  le  fit  en- 
core par  la  suite.  Dans  le  traité  qui  suit,  on  aura  inséré 
cette  réserve,  pour  mettre  le  monarque  français  dans 
l'alternative  de  ne  pas  s'opposer  à  la  répression  de  ces 
violences,  ou  de  s'en  avouer  l'instigateur. 

£.  M. 


Traité  conclu  entre  Jean  de  Homes,  évéque  de  Liège, 
et  l'archiduc  Philippe  le  Beau. 

Château  de  Huy,  30  octobre  1499. 

Jehan  de  Homes,  par  la  grâce  de  Dieu,  évesque  de  Liège, 
duc  de  Buillon,  conte  de  Loz,  etc.,  à  tous  ceulx  qui  ces  pré- 
sentes lettres  verront,  salut.  Comme,  pour  pourveoir  à  telz 
semblables  dommages,  que  plusieurs  gens  de  guerre,  qui 
de  leur  auctorité  se  sont  assemblez  et  venus  loger  en  noz 
pays  et  seignouries,  ont  à  diverses  fois  fais  à  nosdicts  pays 
et  subgetz,  semblablement  aux  pays  voisins,  meismement 
de  très  hault,  très  puissant  prince  et  redoubté  seigneur, 
Monsr  larchiduc  nous  ayons  naguères  communicquié  sur  ce 
avec  mondict  sr  l'archiduc,  et  soyons  convenus  ensemble, 

il)  Le  traité  de  Seolis  ne  consacre  pas  d'une  façon  expresse  la  neutra- 
lité liégeoise.  Il  le  fait  d'une  manière  indirecte,  en  énumérant,  aux  art  33 
et  34,  les  Liégeois  parmi  les  alliés  de  Tune  et  de  l'autre  partie.  V.  Dum ont, 
Corps  diplomatique,  t.  III,  partie  II,  p.  303. 


—  oo  — 


que  toutes  et  quantesfois  que  telz  gens  de  guerre,  ou  autres, 
de  quelque  estât  ou  condition  qu'ilz  soyent,  se  vouldront 
assembler  et  avanchier  d'entrer  en  nosdicts  pays  et  seigneu- 
ries, pour  y  loger  ou  faire  dommage,  que  raondict  sr  l'archi- 
duc sera  tenu,  quand  il  en  sera  requis  de  par  nous,  ou  noz 
officiers,  de,  à  ses  despens,  assister  et  aydier,  de  toute  sa 
puissance,  noz  subgez  à  la  résistence  et  reboute  ment  des- 
dicts  gens  de  guerre,  et  se  lesdicts  gens  de  guerre  vouloient 
faire  le  semblable  es  pays  voisins  de  mondict  sr  l'archiduc, 
nous  serons  aussi  tenus  de  l'assister  et  secourir  à  toute 
diligence,  de  toute  nostre  puissance,  à  noz  despens,  quand 
de  par  mondict  sr  l'archiduc,  ou  ses  officiers,  requis  en 
serons,  pour  résister  ausdictsgens  de  guerre  et  les  rebouter, 
comme  dit  est,  et  que  sur  ce,  d'une  part  et  d'autre,  seront 
expédiées  lettres  patentes  en  fourme  deue,  savoir  faisons, 
que  nous,  les  choses  susdictes  considérées,  désirans  pour- 
veoir  aux  inconvéniens  dessusdicts,  et  veullans  à  mondict 
sr  l'archiduc  entretenir  nostre  promesse,  avons  promis  et 
accordé,  promettons  et  accordons  par  ces  présentes,  à  mon- 
dict sr  l'archiduc,  que,  toutes  et  quantesfois  que  telz  ou 
semblables  gens  de  guerre,  par  bendes  et  assemblées,  ou 
autrement,  vouldront  venir  et  entrer,  ou  viendront  et 
entreront,  en  sesdicts  pays  voisins,  et  que  il  ou  ses  officiers 
nous  en  auront  fait  advertir,  nous  à  toute  diligence,  et  à  noz 
despens,  lui  ferons  ayde  et  assistence  de  toute  nostre  puis- 
sance sans  aucun  plus  long  délay,  sans  préjudice  toutesfois 
de  la  neutralité  à  nous  et  à  noz  subgez  par  les  deux  Roys  et 
mondict  sr  l'archiduc  ottroiée.  En  tesmoing  de  quoy,  nous 
avons  à  ces  présentes  fait  appendre  nostre  seel  aux  secrez. 
Donné  en  nostre  chastel  de  Huy,  le  pénultiesme  jour  du 
mois  d'octobre  l'an  de  grâce  mil  quatre  cens  quatre  vins  et 
dix  noeuf. 


—  56  — 

Sur  le  pli  :  Par  le  commandement  exprez  de  mondict 
très  redoubté  seigneur,  en  son  conseil. 

Ja.  de  Cambrât. 

Original,  en  double  ;  le  sceau  de  l'un  des  exemplaires 
est  intact,  de  celui  de  l'autre  il  ne  reste  plus  que  des 
fragments.  Archives  du  Royaume,  à  Bruxelles.  Tré- 
sorerie des  chartes  des  ducs  de  Brabant.  Renvoi  de 
l'Autriche  de  4863. 


*-m  TS&OT**-* 


y 


LETTRE 

DE 

EEMAOLE    MOHY 


1690 


Remacle  Mohy,  à  la  fois  poète  et  historien,  a  fait  l'ob- 
jet de  diverses  études  biographiques  et  littéraires. 

Villenfagne  le  premier  s'en  est  occupé  dans  un  article 
paru,  au  mois  de  mars  1839,  dans  la  Revue  de  Bru- 
xelles, et  reproduit  dans  le  recueil  de  ses  œuvres  inédites, 
publié  par  M.  X.  de  Theux  sous  le  titre  de  Nouveaux 
mélanges.  M.  Helbig,  à  son  tour,  lui  a  consacré  deux 
notices,  insérées,  Tune  dans  le  tome  XIII  du  Bulletin  du 
bibliophile,  et  l'autre  dans  ses  Fleurs  des  vieux  poètes 
liégeois. 

Dans  la  lettre  que  nous  donnons  ici,  Mohy  fournit 
sur  lui-même  quelques  détails  biographiques  nouveaux, 
qui  nous  ont  semblé  ne  pas  être  entièrement  dénués 
d'intérêt.  E.  M. 


—  58  — 

Lettre  de  Remacle  Mohy  à  Pierre-Ernest  de  Mans- 
feldt,  lieutenant  gouverneur  général  des  Pays-Bas 
et  gouverneur  de  Luxembourg. 

Huccorgne,  26  octobre  1590. 

Monsiegneur,  Je  n'avoy  pièça  rien  tant  désiré  que 
d'achever  mes  escripts  pour  donner  plaisir  à  vostre  Excel- 
lence, mais  las!  ie  suis  esté  surprins  d'une  longue  maladie, 
et  signanment  de  la  sciatique,  quy  me  faict  encor  lusques 
ores  mille  maux.  Je  reprens  néantmoin,  tout  mat  et  maigre, 
mon  premier  trac,  pour  achever  une  part  de  ce  que  vostre 
Excellence  devroit  pièça  avoir  ieu.  Cependant  ie  supplieray 
qu'il  plaise  à  vostre  Excellence  tant  faire  qu'ayons  en  héri- 
tage certains  biens  du  Roy,  spécifiez  en  la  roi  le  icy  iointe 
pour  en  rendre  annuellement  autant  que  Ton  trouvera  con- 
venir. Ce  ne  seroit  chose  nouvellement  faicte,  ores  qu'au- 
cuns icy  alentour  tiennent  ainsy  de  sa  Maiesté  mol  in  s,  prés, 
terres  et  bois  par  le  moyen  de  certaines  rentes. 

Vostre  Excellence,  qu'at  maintenant  la  prééminence  de 
gouvernement  en  ce  pays  bas,  peut  par  là  faire  à  iamais 
heureuse  la  race  de  son  pouvre  petit  Mohy,  sans  emplier 
plus  qun  mot  de  faveur,  emprès  des  sr8  des  finances.  Sy 
ensemble  il  plaisoit  à  vostre  Excellence  écrire  lettres  de 
faveur  à  son  Alteze  de  Liège  pour  nous  faire  obtenir  une 
prébende,  ie  la  présenteroy  avec  espoir  d'un  bon  effect.  Je 
supplie  de  rechef,  Monsiegneur,  qu'il  vous  plaise  à  ce  coup 
vous  souvenir  de  moy  et  des  miens,  quy  sont  subiects  de 
vostre  Gouvernement  Luxemborgeois,  et  ie  ne  faudray, 
Dieu  aydant,  à  payer  par  poèmes  et  prières  une  part  de  voz 
bienfaicts.  Il  vous  plaira  ensemble  laisser  vivre  le  présent 
porteur,  mon  frère,  avec  les  moindres  de  voz  domestiques, 


—  59  — 

pendant  la  poursuite.  Achevant  par  mes  très  humbles 
recommandations,  ie  prieray  Dieu, 

Monsiegneur,  donner  à  vostre  Excellence,  en  santé, 
heureuse  et  longue  vie.  De  nostre  résidence  à  Houcorgne- 
lez-Huy,  ce  xxttj6  octobre  90. 

De  vostre  Excellence, 
le  très  humble  et  très  obéissant  chapelain, 

R.  :  Mohy. 

Suscription:  A  Monsiegneur,  Monsiegneur  le  comte  de  Mans- 
feld,  à  Bruxelles. 

Pièce  jointe  à  la  lettre  qui  précède. 

Spécification. 

Les  terres  du  village  d'Atrive,  quy  pourroient  faire 
ensemble  une  demye  censé. 

Les  terres,  prés  et  bois  du  village  nommé  Bens,  quy  font 
ensemble  une  petite  censé. 

Les  molins  de  Seille,  de  Louveignée,  de  Jase,  de  Marche 
les  Dames  et  de  Bens. 

Monsiegneur  entendra  que  les  recepveurs  de  Bruxelle 
ou  Namur  sçavent  le  nombre  des  boniers  de  terre.  Nous 
rendrions  voluntier  un  muyd  de  rente  pour  chascun,  voir 
qune  part  fut  mise  à  rachapt,  à  prix  raisonnable,  comme  à 
xxv  florins,  ou  peu  plus. 

Quant  aux  molins,  nous  en  rendrions  voluntier  autant, 
ou  à  peu  près,  que  ceulx  quy  les  ont  présentement  à  tres- 
sent. J'offre  assé  haut,  de  peur  d'y  fallir.  Néantmoin  i'espère 
que  Monsiegneur  fera  passer  le  tout  à  moindre  prix. 

Originaux  autographes.  Archives  du  Royaume,  à 
Bruxelles.  Audience,  liasse  n°  282. 


V 


LIBRE   DISCOURS 

DES  AFAIRES  DE  LIÈGE 


XVII*  SIÈCLE 


Le  roi  Henri  IV,  qui  périt  de  la  main  de  Ravaillac, 
en  1610,  était  mort,  lorsque  cet  écrit  fut  rédigé.  D'autre 
part,  les  événements  tragiques,  dont  Liège  fut  le  théâtre 
en  1637,  ne  devaient  pas  encore  s'être  accomplis,  car 
l'auteur  n'y  fait  aucune  allusion,  bien  que  le  sujet  semble 
s'y  prêter. 

On  peut  donc,  avec  quelque  raison,  attribuer  cette 
pièce  à  l'intervalle  compris  entre  ces  deux  années. 

Quel  est  le  nom  caché  sous  le  pseudonyme,  dont  elle 
est  signée  ? 

L'auteur  est  liégeois.  C'est  de  Rome  qu'il  écrit,  et  il 
a  autrefois  habité  la  Sicile.  Ce  sont  les  seuls  renseigne- 
ments qu'il  donne  sur  sa  personne.  Il  est  probable  qu'il 
appartenait  à  la  hiérarchie  ecclésiastique.  L'usage  qu'il 
fait  de  textes  sacrés,  permet  de  le  croire. 

Nous  avons  songé  à  Richard  Pauli-Stravius,  qui  rem- 
plit, à  Rome,  les  fonctions  de  secrétaire  de  la  Congré- 
gation des  Evêques  et  Réguliers,  depuis  1618  jusqu'à 


—  61  — 

1632  (*),  et  à  son  frère  George,  que  le  pape  envoya,  vers 
1620,  à  Bruxelles,  comme  régent  de  la  chancellerie  du 
nonce  (*).  Toutefois  rien  n'est  venu  confirmer  ces  suppo- 
sitions. 

Il  y  avait  d'ailleurs  à  cette  époque  encore  bien 
d'autres  Liégeois  à  Borne  (3). 

Quoiqu'il  en  soit,  l'homme  qui  a  tracé  ces  lignes, 
possédait  une  profonde  connaissance  de  la  politique, 
et  même  un  certain  talent  d'écrivain.  Son  œuvre  est 
surtout  intéressante,  parce  que,  tout  en  étant  la  défense 
d'une  opinion,  elle  dépeint  les  tendances  des  divers 
partis,  à  Liège,  au  temps  des  Chiroux  et  des  Grignoux. 

E.  M. 


Libre  discours  des  afaires  de  Liège. 

Monsieur,  Ne  pensés  pas  que  pour  estre  esloignés  de 
vous  et  de  vos  misères,  nous  en  soions  moins  participans,  et 
moins  Liégeois  pour  estre  absens  de  Liège.  Si  la  force  du 
sang  est  telle  que  nous  le  voions  saillir  du  nez  à  des  noies, 
survenant  le  père,  et  aux  meurtris  des  plaies,  estant  le 
meurtrier  présent,  nous  nous  monstrerions  plus  dépour- 
veus  de  vie  que  les  morts,  et  moins  sensibles  que  le  fer 
mesme,  qui  s'esmeut  vers  l'aymant  d'un  pol  à  l'autre,  si 
nous  ne  resentions  les  misères  de  nos  amis,  frères  et  parens. 

Autre  chose  y  a.  C'est  que  si  Legia  est  ecclesiae  Roma- 
nae  filia,  nous  nous  retrouvons  à  Rome,  où  S*  Hubert, 
oottre  bon  fundateur,  reçeut  du  ciel  la  Sainte  estole,  qui 
guérit  miraculeusement  ceux  qui  sont  mordus  d'une  mau- 

(1)  V.  Daris,  Histoire  de  la  bonne  ville  de  Looz,  t.  II,  p.  35. 

(2)  V.  Id  ,  ibid.,  p.  43. 

;3}  V.  Gaillard,  Epitaphes  des  Néerlandais  enterrée  à  Rome, 


—  62  — 

vaise  beste,  et  où,  si  la  mère  povoit  parler,  elle  donaeroit  à 
sa  fille  force  bons,  vrais  et  salutairs  documens  fondés,  en  sa 
propre  expérience. 

Elle  luv  feroit  entendre  Testât  où  elle  s'est  autrefois 
retrouvée,  lorsque  toute  l'Italie  estant  en  guerre,  et  elle 
enclavée,  non  moins  que  Liège,  pesle  mesie  entre  ses  amis, 
alliés  et  ennemis,  prestant  l'oreille  aux  parolles  emmieillées 
et  faisant  capital  des  rodomontades  de  ses  prétendus  protec- 
teurs, fut  traitée  un  point  plus  doucement  qu'elle  ne  fut  par 
les  Gots  et  Vandales. 

Et  afin  que  vous  voies  plus  clèrement  la  simpathie  de  la 
mère  à  la  fille,  et  la  ressemblance  d'un  mal  à  l'autre,  ce  que 
tenoit  Rome  en  perpétuelle  discorde  et  algarades  conti- 
nuelles, c'estoient  ses  citoiens  propres,  tantost  însolens  par 
trop  de  liberté,  tantost  rangés  en  partialités  par  ceux  qui  se 
servoient  de  leur  sotise  à  leur  proufit.  Et  ceux  qui  les 
fomentoient  et  tenoient  la  teste  haute,  estoient  les  mesmes 
qui  nous  courtisent,  non  pour  bien  qu'ilz  nous  veuillent, 
mais  pour  leur  intérest.  Une  différence  y  a,  c'est  que  la 
neutralité  qui  tourmente  la  fille,  maintiendra  tousiours  la 
mère  en  la  félicité  dont  elle  iouit  présentement,  que  nous 
nous  pouvons  mieux  souhaiter  qu'espérer. 

J'ay  ry  maintefois  de  bon  cœur  de  la  maxime  fort  subtile 
de  nos  politiques,  à  sçavoir,  que  Liège  estoit  un  estât  com- 
posé de  telle  façon  qu'il  se  devoit  maintenir  par  le  désordre, 
comme  si  un  estât,  qui  présuppose  une  reigle  et  harmonie 
bien  concertée,  pou  voit  estre  ny  bon,  ny  durable,  sans 
ordre.  Cela  seroit  bon  pour  des  hostes  ordinaires  de  nos 
tavernes  et  STAMINAIS,  lesquelz.  estans  une  fois  gaignes 
par  l'excès,  ne  sont  iamais  à  leur  aise,  s'ilz  ne  font  excès,  et 
traînent  la  vie  en  cette  façon,  mais  pour  combien  de  temps? 
Dieu  le  scet!  De  mesme,  me  semble-t-il,  que,  comme  ce 


—  63  — 

désordre,  rendu  par  une  habitude  nécessair  à  un  corps,  est 
un  indice  de  sa  proche  ruine,  ainsy  est  il  d'un  estât  confus, 
que  le  désordre  peut  bien  soustenir  pour  un  temps,  mais 
c'est  pour  tresbucher  après  plus  lourdement. 

Vis  consilii  expers  mole  mit  sua. 

Les  troubles  de  nos  voisins  nous  ont  donné  loisir  de  nous 
diviser  et  partialiser,  voire  mesme  l'exemple  des  peuples 
souslevés  heureusement   contre    leur   seigneur   a   peux 
accroître   l'envie  que  le  nottre  pouvoit  avoir  de  rendre 
ses  coudées  plus  franches.  L'occurence  des  afaires,  qui  a 
favorisé  tantost  l'un  party  tantost  l'autre,  et  les  a  quelque- 
fois fait  esgaux,  nous  a  mesme  autorisé  quelque  forme  de 
neutralité  [autant]  incommode  à  nous  que  dommaigeable  à 
nos  voisins.  Mais  i'ay  grand  peur  qu'estans  entre  deux 
puissans  ennemis,  comme  la  brebis,  à  l'adventure,  n'aians 
autre  lien  ou  confédération  plus  ferme  avec  l'un  ou  l'autre, 
ce  sera  pour  demeurer  enfin  à  la  discrétion  du  plus  fort. 

Le  fondement  et  lappuy  de  nottre  neutralité  et  liberté 
est  l'Empire,  travaillé  de  mesme  maladie  que  nous,  autant 
divisé  en  soy  que  nous  sommes  divisés  en  luy,  et  qui  affai- 
blissant tant  qu'il  peut  son  chef,  expose  ses  membres  exté- 
nués au  danger  d'estre  occupés,  aussy  bien  que  nous,  par  les 
plus  forts. 

Cognoissans  cela,  nous  tombons  de  fièvre  en  chaud  mal, 
et  recercheons  une  protection  estrangère  (1),  et  de  ceux  qui, 
aians  autrefois  entreprins  cette  protection,  furent,  les  bras 
croisés,  spectateurs  de  nottre  destruction,  après  avoir  fait 
plusieurs  années  leur  iouet  de  nous,  pour  distraire  les  forces 
deceluy  qui  nous  ruina  en  leur  présence^);  deceux,  lesquelz 

(!)  Celle  des  Français. 

(î)  Louis  XI,  qui  avait  excité  les  Liégeois  à  prendre  les  armes  contre  le 


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estans  appelles  à  Naples  pour  semblable  effet,  et  ce  par  les 
menées  d'un  duc  de  Milan,  s'estans  rendus  maistres  de  l'un, 
s'emparèrent  de  l'autre,  et  envoiôrent  le  pont  par  lequel  ilz 
estoient  passés  en  Italie,  pour  servir  de  passepied,  à  Loches(i)  ; 
de  ceux,  lesquelz  estans  appelles  pour  cet  effet  à  Florence, 
y  envolèrent  un  duc  d'Athènes,  comme  Juppiter  la  cicoigne 
aux  grenouilles (t);  de  ceux,  qui  appelles  en  Allemaigne  pour 
défendre  sa  liberté,  se  rendirent  maistres  de  trois  de  ses 
plus  belles  villes,  et  les  retiennent  pour  marque  de  leur  pro- 
tection (3);  de  ceux,  qui  par  leur  belle  façon  de  protéger,  ont 
mérité  en  Anvers  une  sépulture  aux  rampard,  aux  despens 
du  publique  (4);  de  ceux,  qui  nous  ont  autrefois  ruiné  Dinant 
et  prins  Bouillon  (5);  de  ceux,  lesquelz  appelles  par  les  Cam- 
brésiens  qui  sont  à  leur  porte,  de  libres  Impériaux  qu'ilz 

duc  de  Bourgogne,  eu  promettant  de  leur  venir  en  aide,  ne  manqua  pas 
seulement  à  ses  engagements,  mais  assista  même  en  spectateur  à  la  des- 
truction de  Liège  par  les  troupes  de  Charles  le  Téméraire,  en  1468. 

il)  Le  personnage  auquel  ce  passage  se  rapporte,  est  Ludovic  Sfona, 
duc  de  Milan.  Ce  fut  à  son  instigation  que  les  Français  entreprirent  la 
conquête  du  royaume  de  Naples.  Il  promit  à  cet  effet  des  secours  à 
Charles  VIII  et  accorda  à  ses  troupes  le  passage  à  travers  le  Milanais. 
Plus  tard  il  se  brouilla  avec  les  Français,  et  Louis  XII,  qui  prétendait 
avoir  des  droits  sur  les  états  de  Ludovic,  les  lui  enleva.  Le  duc  finit  par 
tomber  lui-môme  au  pouvoir  de  ses  anciens  amis,  et  fut  conduit  au  châ- 
teau de  Loches,  en  Touraine,  où  il  mourut  captif,  le  17  mai  1508. 

(2)  Les  Florentins  ayant,  en  1342,  imploré  l'appui  de  la  France  contre 
leurs  ducs,  elle  leur  envoya  Gauthier  de  Brienne,  duc  d'Athènes.  Gauthier 
s'empara  du  pouvoir,  et  se  proclama  seigneur  de  Florence  à  vie.  Il  gou- 
verna ensuite  d'une  façon  tellement  despotique,  qu'il  se  fit  chasser. 

(3}  Ces  villes  sont  Metz,  Toul  et  Verdun.  Henri  II,  roi  de  France,  qu'elles 
avaient  appelé  comme  protecteur,  s'en  rendit  maître  en  1552,  et  les  con- 
serva sous  prétexte  de  les  défendre.  Elles  furent  définitivement  réunies  i  la 
France  par  le  traité  de  Westphaiie,  en  1648. 

(4)  Ces  mots  visent  les  troupes  françaises  du  duc  d'Alençon,  que  les 
À  n  verso  i  s  massacrèrent  au  sein  de  leur  ville,  en  15S3. 

(5)  Dinant  fut  saccagé  par  les  Français  en  1554.  Bouillon  était  tombé  en 
leur  pouvoir  deux  ans  auparavant,  c'est-à-dire  en  1552. 


—  65  — 

estoient,  les  firent  estre  subiets  Roiaux,  et  pour  une  cita- 
delle, qu'ilz  avoient,  leur  en  firent  avoir  trois  (1);  de  ceux 
enfin  qui  garderont  le  nottre,  n'aiant  sçeu  garder  le  leur. 

Estant  en  Sicille,  ie  n'allois  fois  aux  vespres  qu'il  ne  me 
souvint  de  cette  divine  et  dorée  protection  (*),  et  n'oublie- 
ray  iaraais  ie  dessein  du  feu  Roy  Henry  IV,  et  ce  qu'il  disoit, 
se  gaussant,  d'envoier  son  daufin  à  Liège  pour  apprendre  à 
parler  bon  françois;  mais  ie  croy,  au  revers,  que,  si  la  mort 
ne  se  fut  mise  entre  deux,  il  nous  eusse  apprins  à  parler 
correct  et  à  manger  des  dragées  de  Verdun  (3),  ou  des  confi- 
tures, desquelles  sont  estes  régalés  les  conquesteurs  de 
Pierrefont  (*). 

Quant  à  nos  voisins  et  bons  amis  (5),  ilz  nous  ont  fait  veoir 
en  diverses  occasions  des  effets  de  leur  sincère  amitié.  Les 
Caresmeaux  de  Huy  (e)  viendront  en  proverbe,  comme  les 
Vespres  de  Sicille  et  Matines  de  Parys  (?)  ;  et  croy  que  qui 

(lj  Charles-Quint,  ayant,  au  mois  de  novembre  1543,  occupé  la  ville  de 
Cambrai,  y  fit  construire  une  citadelle.  Il  respecta  toutefois  l'indépendance 
du  pays.  En  1581,  assiégée  par  Alexandre  Farnèse,  Cambrai  se  livra  au  duc 
d'Aieoçon,  et  demeura  à  la  merci  de  la  France  jusqu'en  1595,  époque  où 
elle  tomba  au  pouvoir  de  Philippe  II,  roi  d'Espagne.  Ce  fut  durant  cet 
intervalle,  sans  doute,  que  les  Français  y  élevèrent  les  forts  dont  il  s'agit. 

.2}  Il  y  a  dans  cette  façon  de  s'exprimer  une  allusion  aux  Vêpres  sici- 
liennes, c'est-à-dire  au  massacre  que  les  Siciliens  firent,  en  1282,  des  Fran- 
çais, dont  ils  ne  pouvaient  supporter  la  tyrannie  fiscale. 

(3)  V.  la  note  3  de  la  page  précédente. 

.'4}  Au  sujet  du  fait  rappelé  par  ces  mots,  v.  Viollbt  le  duc,  Histoire 
du  château  de  Pierre  fonds. 

.5}  Les  Hollandais. 

(6)  Par  ces  mots  il  faut  entendre  la  prise  et  l'occupation  du  château  de 
Huy  par  les  Hollandais.  Us  s'en  emparèrent,  par  surprise,  le  dimanche 
ô  février  1595,  et  en  restèrent  maîtres  jusqu'au  20  mars  suivant,  jour  où  ils 
furent  obligés  de  se  rendre  aux  Espagnols  qui  étaient  venus  les  assiéger.  Ces 
événements  sont  appelés  ici  Carémeaux,  sans  doute  parce  qu'ils  s'accom- 
plirent pendant  le  Carême. 

(7)  La  Saint-Barthélémy. 


—  66  — 

les  voudrait  prier  à  la  feste  à  Maseyck,  ilz  y  viendraient 
voulon tiers,  la  fortifieraient  et  nous  la  garderaient  avec 
pareille  fidélité.  Et  n'est  un  petit  indice  de  leur  amitié  la 
grâce  qu'ilz  nous  font  de  nous  faire  venir  plaider  en  Hol- 
lande pour  debtes  contractées  à  Liège,  comme  aussy  la 
demande  si  confidente  qu'ilz  nous  ont  fait,  de  50,000  Reichs. 
nous  faisans  la  grâce  d'accepter  en  gros  ce  qu'ilz  n'ont 
mangé  en  détail, et  laissans  couler  parmy  le  marché  la  iuste 
indignation  conceue  pour  la  prétendue  trahison,  n'estons 
pas  ignorans  qu'il  n'y  a  faute  de  nos  bourgeois  mesmes,  qui 
font  leur  ieu,  entretiennent  le  feu,  et  sont  autant  de  tisons 
qui  nous  tiennent  en  discorde  entre  nous,  et  nous  avec 
nottre  Prince. 

Les  allumettes  de  nos  divisions  sont  des  chimères  et 
terreurs  paniques,  conceues  par  la  ialousie  de  nottre 
liberté,  courtisée  si  nous  semble  par  nos  voisins,  comme 
s'il  leur  manquoit  les  moiens  de  s'en  emparer,  toutes  et 
quantes  fois  qu'il  leur  viendrait  à  propos,  voire  sans  coup 
férir.  Et  certes,  depuis  que  Charles  le  Hardy,  l'aiant  si  belle, 
nous  laissa  pour  telz  questions  dédiés  à  Dieu  et  à  l'Eglise, 
ie  ne  peux  nullement  du  monde  comprendre  comme  y  vou- 
drait mettre  les  mains  un  monarque,  qui  a  la  piété  et 
dévotion  pour  succession  immémoriale,  et  qui  porte  en  ses 
titres  plus  de  roiaumes  que  celuy  là  de  provinces  (1),  qui  se 
pourrait  certes  estimer  bien  refait,  si  commandant  à  des 
mondes  entiers,  il  lui  accroissoit  un  pied  de  terre,  enclavé 
de  toutes  parts  en  ses  pays.  Besançon,  ville  impériale, 
enclavée  au  conté  de  Bourgoigne,  iouit  de  sa  liberté  et  pri- 
vilèges, sans  aucune  pleinte.  Gennes  sous  sa  protection 
regorge  de  biens  et  richesses,  plus  libre  que  iamais.  Coloigne, 
délivrée  de  deux  puissantes  entraves,  prie  Dieu  pour  son 

(1)  Le  roi  d'Espagne. 


—  67  — 

libérateur,  et  si  elle  n'estoit  sous  sa  protection,  elle  s'y 
mettroit  dez  as t heure.  Il  n'y  a  que  Liège  seule  qui  se  fait 
peur  de  son  ombre. 

Et  quand  il  en  auroit  bien  bonne  envie,  ie  voudrois 
sçavoir  ce  quy  l'en  pourroit  empescher,  consistant  toutes 
les  forces  de  nottre  pays  en  une  seule  ville  de  Liège,  com- 
posée d'un  clergé,  cuius  arma  sunt  preces  et  lacrimae, 
et  d'une  multitude  de  marchans  et  artisans,  ausquelz,  si 
vous  ratés  le  trafflc,  vous  leur  coupés  la  gorge;  et  n'y  a 
besoing  d'autre  siège.  Or,  n'est  elle  pas  plus  courageuse  et 
belliqueuse  que  Rome  ou  Cartaige,  plus  forte  qu'Ostende, 
plus  puissante  qu'Utrecht,  plus  peuplée  que  Gand  ?  Ce  n'est 
assé  à  une  ville  d'avoir  des  murailles,  il  faut  pour  les 
défendre  des  hommes  aguerries,  disciplinés,  unis.  Il  leur 
faut  à  manger,  de  quoy  sommes  moins  pourveus  que  la 
moindre  ville  d'AUemaigne,  n'aians  autre  grenier  que  celuy 
des  prebstres,  lequel  encore  n'est  suffisant  pour  soustenter 
ce  peuple,  seulement  iusques  à  ce  que  nos  prétendus  pro- 
tecteurs eussent  franchy  la  moindre  des  barrières  qui  nous 
séparent  d'eux.  Il  n'y  a  ville  si  forte  qui  ne  succombe  à  la 
longue,  n'estant  secourue.  Et  d'où?  D'AUemaigne  point  de 
nouvelles.  Le  secours  d'Emerich  leur  en  fait  perdre  l'envie. 
Chez  nos  voisins  chasque  renard  a  prou  à  faire  de  garder  sa 
queue.  Hz  n'ont  faute  de  besoigne  chez  eux,  et  de  ceux 
mesmes  qui  veuillent  tailler  des  cantons.  Et  quand  ilz  nous 
secoureroient,  ce  ne  seroit  qu'à  bonnes  enseignes,  et  à  con- 
dition d'estre  des  leurs.  Ce  qu'est  nostre  ruine,  et  du 
clergé  tout  le  premier.  Et  n'ont  ilz  pas  autre  fois  secouru 
Juilliers? 

C'est  bien  la  vérité  que  nous  sommes  incommodés  par  les 
guerres,  et  nous  trouvons  embrouillés  parmy  les  querelles 
que  le  Roy  a  avec  ses  subiets  rebelles.  Mais  à  quy  en 


—  68  — 

devons  nous  le  gré,  ou  àceluy  qui  fait  la  guerre,  ou  à  celuy 
qui  est  cause  de  la  guerre?  Et  puis  qu'il  n'est  en  nottre 
pouvoir  qu'elle  se  face,  ou  point,  à  qui  nous  en  prendrons 
nous,  sinon  à  nottre  propre  malheur? 

Mantaa  vae  miserae  nimium  vicina  Cremonae. 

Et  s'il  n'y  avoit  cette  guerre,  peut-estre  y  en  auroit  il 
une  autre,  n'aiant  jamais  iour  si  serain  esclairé  ces  pro- 
vinces, qu'il  ne  fusse  obscurcy  par  quelque  nuage  semblable, 
et  nous  bien  souvent  parmy  le  marché.  Estans  donques 
comme  nous  sommes,  et,  comme  Ton  dit,  entre  le  marteau 
et  l'enclume,  lequel  vaut-il  mieux,  ou  de  s'accommoder  au 
temps  et  à  ceux  qui  nous  peuvent  nuire,  ou  flatter  ceux  qui 
nous  peuvent  destruire  et  fort  peu  aider? 

Quant  à  la  protection,  quelle  meilleure  et  plus  asseurée 
sçao rions  nous  avoir  que  de  nottre  Prince  propre,  qui  a,  et 
du  crédit,  et  du  pouvoir  assé  pour  nous  défendre?  Mais 
voicy  une  autre  alarme,  de  nos  privilèges,  les  quelz,  ie  croy 
qu'il  veuille  ou  tasche  non  plus  d'abolir  que  les  autres  de 
nous  envahir.  Decet  concessum  a  principe  beneficium 
esse  mansurum.  Mais  de  dire  qu  ilz  ne  se  pourraient  mo- 
dérer entrevenant  l'autorité  de  l'Empereur,  comme  de 
nottre  souverain,  les  commis  du  Prince  et  les  plus  gens  de 
bien  et  raisonables  de  nos  bourgeois,  cela  fort  bien,  et  ce 
non  seulement  pour  nottre  plus  grand  bien,  mais  par  pure 
nécessité,  puisqu'il  n'y  a  personne  qui  puisse  douter  que  ce 
qui  est  bon  en  un  temps,  ne  Test  en  l'autre,  et  que  tout 
homme  de  bon  iugement  et  non  passionné  peut  aisément 
iuger,  que  quand  mesme  nous  serions  sans  prince  et  qu'il 
n'y  auroit  aucun  Espaignol  par  delà  qui  nous  fisse  peur, 
estans  purement  nos  privilèges  comme  ilz  sont,  nous  ne 
pourrions  avec  iceux  subsister,  non  plus  que  le  peuple 


—  69  — 

romain  mutiné  contre  ses  supérieurs  et  réconcilié  par 
Agrippa.  Lequel  monstra  fort  bien,  par  sa  belle  et  saige 
harangue,  qu'un  estât  ne  peut  durer  où  la  charrue  va 
devant  les  beufs,  et  les  pieds  veuillent  commander  à  la 
teste.  Et  c'est  une  chose  notable  que  de  tant  d'autres 
estats,  qui  ont  des  privilèges  comme  nous,  et  que  nottre 
prince  possède  à  mesme  tittre  que  nous,  il  n'y  a  personne 
qui  se  pleigne  de  son  gouvernement,  que  nous.  Seroit  ce 
pas  qu'aux  malades  tout  leur  semble  amer,  iusques  au 
succre  mesme?  Et  ceux  de  Mayance,  Trêves,  Virtzbourg, 
quel  autre  protecteur  out  ilz  que  leur  prince?  Et  que  leur 
raanque-t-il  ? 

De  nous  imaginer  une  république  purement  libre,  c'est 
une  pure  imagination,  car,  outre  ce  que  Dieu  nous  a  fait 
naitre  sous  une  principauté,  toute  sorte  d'estat  n'est  con- 
venable à  tout  peuple.  La  façon  de  vivre  qu'estoit  la  ruine 
des  Florentins,  autant  chatouilleux  que  nos  testes  de 
houille,  est  le  maintien  des  Suysses.  Et  demeurant  le  peuple 
au  train  mesme  où  il  est,  ce  ne  seroit  chose  nouvelle  de 
veoir  trainer  à  tous  propos  les  bourghemaistres  au  Perron, 
pour  leur  faire  retracter  une  ordonnance  yà  passée,  luy 
donner  telle  sauce  que  requerroit  le  goust  des  plus  mutins, 
et  vouloir  Répartir  à  toute  heure  ce  où  ilz  n'ont  aucun 
droit  ou  portion. 

Mais  posons  le  cas  que  le  prince  eusse  voulonté  de  nous 
traiter  plus  rudement  et,  où  la  raison  civile  n'a  lieu,  nous 
citer  le  droit  canon;  ie  ne  voy  pas  estant  yssu  de  parens 
ores  plus  puissans  que  jamais,  allié  et  secondé  des  plus 
grands  princes  de  l'Europe,  que  ce  luy  seroit  chose  impos- 
sible. De  quoy  toutesfois  il  nous  quitte  tout  ombrage,  puis- 
que de  son  gré  il  se  soubmet  à  la  raison,  et,  pourveu  qu'on 
luy  rende  l'obéissance  qu'on  luy  doit,  il  nous  offre  ses 


—  70  - 

forces  et  autorité,  pour  en  user,  nous  faire  iouir  <Tun  repos 
tel  que  le  permet  la  misère  du  temps,  et  nous  accorder 
avec  nos  voisins  parmi  des  conditions  telles,  moyennant 
lesquelles,  si  nous  ne  pouvons  triompher,  au  moins  nous 
pourrons  subsister.  Mais,  au  lieu  de  nous  prévaloir  de  sa 
bonne  voulenté  et  autorité,  nous  luy  perdons  le  respect, 
l'irritons  et  Tagassons,  ne  plus  ne  moins  que  nos  voisins, 
aussy  peu  sages  à  nous  faire  des  ennemis,  que  peu  advises 
à  choisir  des  amis.  Qu'est  le  grand  chemin  qui  a  mené  au- 
trefois nottre  ville  de  Liège  à  sa  perdition,  comme  verra 
clèrement  quiconque  prendra  la  peine  de  lire  nottre  péda- 
gogue Philippes  de  Comines. 

Et  ce  qui  n'apporte  peu  de  bois  à  nottre  feu,  est  le  conflict 
et  concours  de  jurisdictions,  lequel  si  longtemps  qu'il  durera 
sans  autre  régime,  nous  ne  pouvons  faillir  de  fourmiller  en 
querelles  et  nous  ruiner  par  procès, d'avoir  en  nos  entrailles 
Tesgout  de  nos  voisins,  nottre  ville  pleine  de  mauvais  gar- 
nimens,  qui,  d'une  sorte  ou  d'autre,  trouveront  leur  asyle 
en  Liège,  comme,  en  effet,  l'on  en  cognoit  tel,  qui  aiant 
eschappé  la  corde,  banny  des  autres  provinces,  triomphe 
chez  nous  et  gouverne  le  monde,  persistant  en  ses  meschan- 
cetés  plus  que  iamais(i).  Qui  est  galleux  se  gratte!  Cecy 
n'est  grec,  ny  hébreu.  C'est  bon  iargon,  intelligible  à  tout  le 
monde.  Ce  ne  sont  paradoxes,  mais  choses  si  communes  que 
les  enfans  en  vont  à  la  moustarde,  et  si  publiques,  que  vous 
ne  sçauriés  regarder  nottre  maison  de  ville,  que  n'y  treu- 
viés  une  violette.  le  dy  une  prophétie,  escrite  à  bon  droit 
en  lettres  d'or,  qui  mériteroit  d'estre  engravée  au  cœur  de 

(1)  Quel  est  ce  personnage  f  Ne  serait-ce  pas  René  de  Renesse,  comte 
de  Warfusée?  Condamné  à  mort  dans  les  Pays-Bas,  en  1633,  il  se  retira 
à  Liège  et  s'y  présenta  comme  un  ennemi  de  l'Espagne  et  une  victime  de 
son  dévouement  au  parti  de  la  France. 


—  71  — 

tous  dos  bourgeois,  preschée  par  tous  les  carrefours  de 
nottre  ville,  dite  et  redite  mille  fois.  Et  si  peut  estre  les 
lunettes  de  Hollande  empescheoient  de  lire  si  haut,  ou  si 
liniure  du  temps,  depuis  ma  longue  absence,  avoit  obscurcy 
ou  altéré  son  lustre,  ie  la  mettray  icy,  selon  qu'il  peut  m'en 
resouvenir  : 

Stare  diu  nescit,  quod  non  fulcitur  ab  alto, 
Et  regnum  in  se  divisum  durabile  non  est. 
Sic  decet  inprimis,  illum  qui  cnncta  potenter 
Condidit,  amplecti,  DoMiNUMque  fideliter  unura 
Quaerere,  post  uno  concordes  vivere  voto. 
Hinc  virtus,  hinc  pax,  hinc  et  respublica  floret. 

Or  ie  vous  fais  iuge,  s'il  est  iamais  sorty  du  trépied 
d'Apollon  prédiction  plus  véritable,  et  s'il  est  possible 
d'avoir  préveu  plus  clèrement  le  pied  dont  nous  avions  un 
iour  à  clocher.  Devinés  quant  et  quant  si  ceux  qui  ne 
croient  aux  présages,  bonsadvis  et  conseiiz  non  passionnés, 
adiousteroient  foy  au  Lazare  ou  à  leurs  ayeuls,  s'ilz  ve- 
noient  à  resusciter,  ou  s'ilz  pourront  faire  proufit  d'un 
exemple  qui  représente  au  vif  l'idée  de  nottre  misérable 
estât.  Dieu  doint  que  la  catastrophe  en  soit  meilleure  et 
plus  heureuse! 

C'est  un  extrait  de  la  Description  Belgique  de  Guicciar- 
din,  qui  nous  a  fait  l'honneur  de  nous  y  comprendre,  tiré  de 
mot  à  mot  du  traité  particulier  qu'il  fait  de  Testât  d'Utrecht, 
tel  qui  s'ensuit  : 

«  Je  dy  que  cest  estât  fut  si  grand  iadis,  et  sa  seigneurie 
«  si  puissante  (ainsy  que  l'escrit  encore  pape  Pie  second)  que 
»  le  seigneur  d'iceluy  pou  voit  à  un  besoing  mettre  quarante 
-  mille  hommes  armés  de  ses  subiets  en  campaigne.  Et  bien 
»  que  sans  cesse  il  fust  affligé  et  assailly  par  ses  voisins,  telz 
•  que  sont  les  Hollandois,  les  Frisons  et  les  Oueldrois,  si 


—  72  — 


n  faisoit  il  teste  à  tous,  et  les  repoussoit  brusquement.  Mais 
•»  comme  de  nottre  temps  le  duc  de  Gueldres,  Charles,  qui 
•»  estoit  un  prince  haut  à.  la  main,  grand  guerrier  et  farouche, 
n  fit  si  fort  guerre  aux  évesques  d'Utrecht,  qu'il  les  réduit 
<*  en  grande  extrémité.  Et  sur  tous  fut  si  esbranlé  Henry  de 
»  Bavière,  que  le  Gueldrois  luy  osta  la  plus  grande  partie 
«  de  sa  seigneurie.  D'ailleurs  les  ciloiens  d'Utrecht,  enor- 
»  gueillis  par  leurs  franchises  et  privilèges,  qiïilz 

*  avoient  de  long  temps,  (telle  est  l'ordinaire  façon  d'une 
«  communauté)  estoient  devevus  si  insolens  à  cause  de 
»  leur  impuissance,  qu'ilz  ne  se  divisoient  pas  seule- 
i  ment  entre  eux  et  causoient  plusieurs  désordres  en 

-  leur  ville,  ains  encore  s'attachoient  à  leur  évesque, 
»  souvent  se  révoltans  contre  luy,  et  s'il  ti'estoit  esleu  à 
»  leur  fantasie,  ilz  ne  le  vouloient  accepter  et  luy  faî- 
»  soient  infimes  insolences  et  iniures.  Or  la  plus  violente 
«  et  fâcheuse  révolte  qu'ilz  aient  onques  fait,  fut  celle  de 
«  laquelle  ilz  usèrent,  y  a  quelque  temps,  au  susmentionné 
»  évesque  Henry  de  Bavière,  qui  avoit  dèsià  tenu  quattre 
«  ans  cette  dignité  épiscopale.  Contre  lequel  s'estans  irrites, 
»  ainsy  qu'un  iour  il  fut  sorty  aux  champs,  luy  revenant  au 
»  soir,  on  luy  fit  visaige  de  bois  et  refusa  l'entrée  en  la  ville. 

-  Et  qui  pys  est,  peu  de  temps  après,  ilz  mirent  dedans 
«  Martin  van  Rossem,  général  de  l'armée  du  duc  de  Gueldres, 

*  suivy  d'une  bonne  troupe  de  soldats.  L'évesque  se  voiant 
»  en  si  piteux  estât,  se  résolut  de  se  ietter  entre  les  bras  de 
»  l'Empereur  Charles  cinquiesme,  et  luy  céder  et  transpor- 
»  ter  tout  ce  qu'il  tenoit  de  seigueurie  temporelle,  atiin 
«  qu'il  luy  donasse  secours  pour  recouvrer  ce  qui  estoit 
•»  propre  au  spirituel  de  cette  ville  et  seigneurie.  Et  d'autant 
«  que  lors  l'Empereur  estoit  en  Espaigne,  il  en  parla  à 
»  Madame  Marguerite,  Régentées  pays  bas,  si  bien  qu'il  fut 


—  73  — 

«  accordé  que  le  15e  de  novembre  de  Tan  1527  l'évesque  vien- 
»  droit  en  personne  à  Schonhoven,  et  que  l'Empereur  y  en- 

*  Yoieroit  de  son  costé  des  hommes  de  qualité,  entre  autres 
«  les  contesdeBuren etde Hoochstraet,  le  chancelier  de  Bra- 

*  bant  et  le  président  du  conseil  de  Hollande.  Là  où  estans 
«•  tous  arrivés  au  iour  nommé  et  préflx,  après  plusieurs  con- 
«•  sultations  et  discours  réciproque,  ilz  s'accordèrent.  Et  fut 
»  le  sommaire  de  leur  capitulation  tel  :  Que  le  susdict 
»  évesque  résignoit,  cédoit  et  transportait  tous  ses  droits, 
«  raisons  et  prétentions  de  jurisdiction  et  seigneurie  tem- 
«  porelle  qu'il  avoit  en  Utrecht  et  pays  d'Overissel,  desquelz 
<•  droits  il  en  saisissoit  l'Empereur  comme  duc  de  Brabant 

*  et  conte  de  Hollande,  tant  pour  luy  que  ses  légitimes  suc- 
«  cesseurs  venant  de  son  sang.  Et  les  contes,  chancelier  et 

*  président  députés  promirent  au  nom  de  l'Empereur  leur 
»  maistre  et  l'obligèrent  de  faire  la  guerre  aux  ennemis  de 
»  l'Empereur  et  de  le  remettre  en  son  siège  épiscopal  et  le 
»  faire  deuement  iouir  de  la  dignité  spirituelle.  Durant  cecy, 

*  comme  le  duc  de  Gueldres  fut  adverty  de  ce  traité,  il 
»  renforça  la  guerre  et  irrita  de  telle  sorte  les  citoiens 
»  d'Utrecht  contre  Vévesque  Henry,  qu'en  tant  qu'ilz 
»  peurent,  ilz  luy  ostèrent  la  dignité  épiscopale,  eslisans 
»  en  sa  place  (par  la  sollicitation  et  conseil  du  duc  de 
»  Gueldres)  le  conte  de  Bilge,  chanoine  de  Coloigne.  Ce 
»  fui  lors  que  s'alluma  une  furieuse  guerre  de  par  l'Em- 
»  pereur  et  l'évesqae  Henry  contre  le  duc  de  Gueldres 
»  et  Veslat  et  communauté  d'Utrecht,  qui  tenoient  le 
»  party  du  duc  et  du  nouveau  évesque,  de  sorte  qu'après 
»  plusieurs  divers  succès  sanglans  et  infinies  misères 
»  en  maints  lieux  d'iceluy  pays,\\  y  eut  certains  citoiens 
«  d'Utrecht,  unis  et  ligués  avec  l'évesque  Henry  de  Bavière, 
»  lesquelz  introduirent  les  Impérialistes  en  la  ville  le  pre- 


—  74  — 

»  mier  iour  de  juillet  l'an  1528,  et  trois  iours  après  l'évesque 
»  y  fit  son  entrée.  Lequel,  aiant  fait  premièrement  une  pro- 
»  cession  généralle  le  huitiesme  dudict  mois,  il  convoqua  les 
«  trois  Estats  en  la  place  publique,  par  lesquelz  il  fut  recognu 
»  pour  leur  évesque,  et  seigneur,  et  prince,  luy  iurans  tous 
«  solennelement  fidélité,  loiauté  et  obéissance.  Cecy  fait, 
»  iceluy  évesque  aiant  rassemblé  iceux  Estats,  il  leur  pro- 
»  posa,  comme  il  leur  avoit  fait  entendre  estant  à  Schonho- 
»  ven,  sa  résolution  de  soubmettre  le  temporel  de  sa  sei- 
»  gneurie  à  l'Empereur,  et  leur  remontra  que  cecy  estoit 
»  nécessaire  pour  le  bien,  repos  et  conservation  du  bien 
»  publique,  affln  qu'estant  cette  seigneurie  sous  la  garde  et 
»  protection  d'un  seigneur  si  puissant,  elle  fut  conservée, 
»  défendue  et  garantie  de  tant  d'ennemis  qui  luy  estoient 
»  autour.  Les  priant  de  trouver  bon  ce  qu'il  avoit  délibéré, 
*»  et  consentir  à  ce  qu'il  en  avoit  résolu.  La  chose  estant 
»  diversement  débatue,  et  après  plusieurs  raisons  d'une  part 
»  et  d'autre,  enfin  néantmoins  ilz  consentirent  à  la  voulonté 
«  de  l'évesque  et  à  ce  qu'il  proposoit,  et  que  dèsià  il  avoit 
*♦  arresté,  à  sçavoir  que  la  cité  d'Utrecht  avec  la  iurisdiction 
*>  et  finages  de  toutes  ses  villes,  villages,  bourgs,  forteresses, 
»  terroirs,  montaignes,  forests,  rivières,  estangs,  lacs,  mou- 
»  lins,  rentes  et  revenus,  et  en  somme  tout  ce  qui  estoit  du 
»  domaine  temporel  dudict  pays,  ensemble  tous  droits,  rai- 
»  sons  et  prétensions  qu'ilz  avoient  sur  la  région  d'Overyssel 
«  et  sur  la  ville  et  jurisdiction  de  Groeninghe,  et  autres 
»  droits  fussent  unis  et  incorporés  au  duché  de  Brabant  et 
«  au  conté  de  Hollande.  Cecy  ne  fut  pas  si  tost  conclud, 
»  que  le  citoiens  furent  absous  du  serment  qu'ilz  luy  avoient 
*  preste,  et  leur  quitta  leur  foy,  avec  conditions  toutesfois 
»  qu'ilz  feroient  hommage  et  fidélité  à  l'Empereur  et  à  ses 
«  hoirs  légitimes,  yssus  de  luy,  qui  seroient  ducs  de  Brabant 


—  75  — 

»  et  contes  de  Hollande,  et  ne  se  réservant  pour  soy  l'évesque 

*  et  pour  ses  successeurs  que  la  jurisdiction  et  revenu  spi- 

*  rituel,  et  ce  somptueux  palais  que  iadys  Charles  Martel 

*  avoit  fondé  et  d'iceluy  fait  présent  à  l'évesque.  Et  le  pre- 

*  raier  iour  d'octobre  d'après  fut  faite  et  conclue  la  paix 
«•  entre  l'Empereur  et  le  duc  de  Gueldres,  et  le  21e  suivant 
*>  le  conte  de  Hochstraet,  comme  gouverneur  de  Hollande, 

*  fut  à  Utrecht,  la  gouvernante  l'y  envoiant,  et  print  pos- 
»  session  au  nom  de  l'Empereur,  comme  duc  de  Brabant  et 

*  conte  de  Hollande,  de  toute  cette  seigneurie  et  reçeut  le 

*  serment  de  ceux  du  pays,  et  le  mesme  fit  il  es  villes  de 
«  Rhenen,  Amersfort  et  Wick-à-Duerstede,  qui  luy  firent  et 
"  Jurèrent  la  foy,  tout  ainsy  que  ceux  d'Utrecht.  Et  retour- 
»  nant  en  la  cité  capitale  y  ordonna  des  afaires  et  de  la 

*  police.  Cependant,  comme  le  pape  Clément  VIlme  eut  veu 
»  les  contracts  et  instruments  de  la  cession  faite  par  l'évesque 
»  et  autres  cérémonies  passés  pour  le  fait  d'Utrecht  et  ses 
"  appartenances  et  dépendances,  il  approuva,  ratifia  et  con- 
»  sentit  que  telle  cession  et  composition  fusse  vaillable,  et 

*  eust  et  sortist  son  plein  effect.  Et  par  ce  moien  la  cité 

*  et  la  ville  d'Utrecht  et  tout  son  terroir,  iurisdiction 
»  et  finages,  qui  avoient  estes  régis  et  administrés  par 
»  leurs  évesques  plus  de  neuf  cens  ans,  vint  sous  la  sei- 
»  gneurie  et  obéissance  de  Charles  le  quint,  comme  duc 
»  de  Brabrant  et  conte  de  Hollande,  etc.  » 

Voilà  un  estât  puissant  et  une  ville  grande,  forte,  riche, 
copieuse  en  clergé,  abondante  en  peuple  et  florissante  en 
traffic,  laquelle,  insolente  pour  ses  franchises  et  privilèges, 
divisée  entre  elle,  désobéissante  et  rebelle  à  son  Prince, 
soustenue  et  défendue  par  des  rebelles,  assistée  des  forces 
de  France  et  d'Allemaigne,  perd  premièrement  sa  liberté 
et  puis  sa  religion.  Je  ne  dy  rien  davantage.  Qui  habet 


—  76  — 

dures  audiendi,  audiat  (1),  et  qui  potest  capere,  ca- 
ptât (s).  Pour  moy,  il  me  semble  que  nous  ne  sçaurions 
avoir  un  miroir  plus  cler  des  maux  qui  nous  menacent. 
Ausquelz  (pour  parler  franchement)  ie  ne  sçache  autres 
remèdes  que  ceux  que  par  cy  par  là  i'ay  effleuré  en  pas- 
sant, et  un  autre,  souverain,  qu'est  de  prier  le  bon  Dieu 
qu'il  veuille  détourner  de  nous  ce  qu'il  commande  à  son 
prophète  par  ces  mots  :  Excaeca  cor  populi  huius,  ut 
videntes  non  videant,  audientes  non  audiant  (3),  nous 
donner  aussy  l'entendement  pour  cognoistre  les  remèdes 
plus  convenables,  avec  la  volonté  et  les  moïens  de  les  pra- 
tiquer. En  quoy  ie  finis,  et  suis 

Vottre  très  affectionné  amy  et 
serviteur, 

LlBERTUS  LOQUUTIUS. 

Original.  Archives  du  Royaume,  à  Bruxelles.  Auto- 
graphes, carton  f. 

(1)  S.  Luc,  ch.  VIII,  v.  8. 

(2)  S.  Matthieu,  ch.XIX,  v.  12. 

(3)  Isaïe,  ch.  VI,  v.  10. 


-*o«*C°*~ 


SOCIÉTÉ 


ci 
' (Tr'.1 


BIBLIOPHILES  LIÉGEOIS 


BULLETIN 
IV 


4»*   FASCICULE 


LIÈGE 
IMPRIMERIE   !..   r.RANDMONT-nONDKRS 


V 


NOTES  BIBLIOGRAPHIQUES 


Un  littérateur  qui  eut  son  heure  de  vogue,  il  y  a  soixante 
ans,  fut  Victor  de  Jouy.  Les  nombreux  Hermites  qu'il  mit 
au  jour  et  qui  lui  servirent  à  peindre  les  usages,  les  travers, 
les  ridicules  de  son  temps,  obtinrent  un  succès  européen. 
Aujourd'hui,  c'est  à  peine  si  quelque  œuvre  de  ce  fécond 
écrivain  —  tout  à  la  fois  vaudevilliste,  chansonnier,  jour- 
naliste, auteur  de  poèmes  lyriques,  de  tragédies  —  a  sur- 
vécu. Seuls,  peut-être,  les  Hennîtes  l'ont  préservé  d'un 
complet  oubli  (1). 

Parmi  ce  recueil  d'  <*  observations  sur  les  mœurs,  »  les 
habitudes  d'une  époque  déjà  lointaine,  de  Jouy  n'eut  garde 
d'omettre  de  peindre  la  Vie  des  Eaux  (*).  Il  ne  décrit,  à  la 
vérité,  que  celle  qu'on  menait  à  Spa  et  à  Plombières,  et  c'est 
même  à  la  première  qu'il  consacre  la  majeure  partie  du 
chapitre. 

L'auteur  y  raconte  avec  une  certaine  verve  amusante, 
l'origine  de  Spa,  ville  d'eau.  Son  récit  d'un  principicule 
de  la  Confédération  germanique,  auquel  le  marquisat  de 
Franchimont  ne  fournit  pas  les  moyens  de  faire  grande 

(1)  Qui  se  souvient  encore  aujourd'hui  qu'il  écrivit  pour  Rossini  les 
livrets  de  Moïse  et  de  Guillaume  Tell  t 

{*)  L'hermite  de  la  chaussée  d'Antin,  n©  LXXXVII,  La  saison  des 
eaux. 


—  78  — 

figure,  et  qui  imagine,  de  concert  avec  son  médecin,  d'atti- 
rer les  gens  chez  lui,  sous  prétexte  de  santé,  en  mettant  en 
évidence  les  eaux  minérales  qui  submergent  (sic)  son  petit 
territoire,  mais  en  réalité  en  y  instituant  une  banque  de 
trente  et  un;  ce  récit,  disons-nous,  n'est  dépourvu  ni  d'hu- 
mour, ni  d'esprit. 

La  description  qu'il  donne  ensuite,  de  Spa,  à  la  fin  du 
xviii6  siècle,  les  détails  qu'il  fournit  sur  la  façon  de  vivre 
des  bobelins,  sont  assez  exacts,  et  on  doit  lui  en  savoir  gré, 
car,  de  Jouy,  paraît-il,  ne  se  piquait  pas  toujours  d'être 
bien  informé.  Il  commit  ainsi  des  bévues  énormes  en  his- 
toire, en  géographie,  ce  qui  lui  valut  d'acerbes  critiques. 

Mais  où  il  n'est  rien  moins  que  véridique,  c'est  quand  il 
nous  apprend  que  sa  première  visite  à  Spa  eut  lieu  en  1772, 
avec  un  certain  comte  d'Ërfeuil;  c'est  enfin,  lorsqu'il  nous 
retrace  un  épisode  de  son  séjour  en  cette  ville,  transcrit 
d'après  son  journal. 

Cet  extrait  vaut  la  peine  d'être  mis  sous  les  yeux  du 
lecteur  : 

Le  22  juillet  1772. 

*  Je  m'étais  couché  à  deux  heures  ;  je  me  suis  levé  avec 
le  soleil  :  j'ai  été  frapper  aux  volets  du  comte,  et  jeter  de 
petits  cailloux  aux  vitres  de  Mmo  Sophie  de  B"\  A  sept 
heures,  nous  étions  réunis  tous  les  quatre,  Sophie,  sa  mère, 
le  comte  et  moi,  sur  la  place  du  Pouhon,  où  nous  avons 
pris  notre  premier  verre  d'eau.  Ces  dames  se  sont  rendues, 
en  calèche,  à  la  fontaine  de  la  Géronstère  ;  nous  les  avons 
suivies  sur  des  escalins  (i).  Le  docteur  avait  recommandé  à 
Sophie  de  prendre  trois  verres  d'eau  de  cette  fontaine,  à  une 
demi-heure  l'un  de  l'autre,  et  de  marcher  très  vite  dans  cet 

(1)  Petits  chevaux  de  louage,  ainsi  nommés  du  prix  qu'on  payait  autre- 
fois leur  course. 


—  79  — 

intervalle.  Sa  mère  qui  ne  pouvait  pas  nous  suivre,  s'en  est 
reposée  sur  moi  du  soin  de  lui  faire  exécuter  l'ordonnance. 
  neuf  heures,  nous  avons  continué  notre  promenade  des 
fontaines  ;  nous  ne  sommes  pas  restés  longtemps  au  Wat- 
trotz  (sic)  ni  à  la  Sauvenière.  Mais  nous  avons  fait  une 
station  de  deux  heures  au  Tonnelet,  où  la  mère  de  Sophie 
prend  les  douches.  Il  était  midi  lorsque  nous  sommes  ren- 
trés en  ville;  ces  dames  ont  été  faire  une  visite  du  matin 
chez  Madame  la  Maréchale,  et  le  comte  et  moi,  nous  avons 
été  passer  une  heure  au  Club  des  Anglais.  On  n'a  point  fait 
courir  la  bouteille  et  Ton  est  sorti  de  table  en  même  temps 
que  les  dames  pour  arriver  à  temps  au  concert,  où  j'ai 
rejoint  M016  de  B"*.  La  Redoute  était  brillante;  Sophie  n'a 
dansé  qu'avec  moi  et  ne  m'a  pas  permis  d'approcher  de  la 
table  du  trente  et  un.  Nous  nous  sommes  retirés  à  minuit  ; 
la  soirée  était  superbe,  la  lune  brillait  de  tout  son  éclat;  on 
a  proposé  une  promenade  dans  les  montagnes;  j'ai  indiqué 
la  cabane  à'Annette  et  Lubin  pour  but  de  notre  course  ;  je 
donnais  le  bras  à  Sophie:  nous  sommes  arrivés  longtemps 
avant  les  autres;  quelqu'un  nous  avait  précédé  dans  ce 
lieu,  où  nous  avons  trouvé  un  bout  de  bougie  qui  brûlait 
encore  ;  j'avais  par  hasard  le  second  volume  de  La  nouvelle 
Hèldise.  Sophie  m'a  proposé  d'en  lire  quelques  lettres  ;  j'ai 
bien  choisi 

Qualis  nox  Ma,  Dii,  Deaeque  ! 

Cette  journée  est  marquée  dans  mon  journal  de  deux 
astérisques  en  rouge  :  ce  signe  ne  s'y  trouve  employé  que 
treize  fois  dans  un  espace  de  quarante  ans » 

Cette  confidence  ou  plutôt  cette  vantardise  où  de  Jouy 
se  montre  jouant  les  Saint-Preux,  et  avec  la  fatuité  d'un 
bellâtre  donnant  à  penser  au  lecteur  qu'il  a  été  en  bonne 


—  80  — 

fortune,  n'est  pas  ce  à  quoi  nous  voulons  nous  arrêter.  Ce 
que  nous  tenons  à  démontrer  est  que  l'anecdotier  en  a  sim- 
plement imposé  à  son  public. 

Tout  ce  qu'on  vient  de  lire  est  de  pure  invention  :  et  la 
preuve  en  est  qu'à  l'époque  (1772)  où  l'académicien  se  met 
ainsi  personnellement  en  scène,  il  n'avait  pas  encore  huit 
ans.  De  Jouy  (de  son  vrai  nom,  Victor-Joseph-iftienne;  était 
né,  en  effet,  à  Jouy  près  de  Versailles,  le  17  septembre  1764, 
disent  les  uns,  en  1769,  disent  les  autres  (î). 

Le  futur  gazettier  (car  jusqu'aux  premières  années  du 
siècle,  il  avait  exclusivement  suivi  la  carrière  des  armes), 
ne  vint  à  Spa  pour  la  première  fois  qu'en  1802.  Il  figure  sur 
la  Liste  des  Etrangers  du  30  septembre,  comme  suit  : 

«  Le  citoyen  de  Jouy,  adjudant-général  au  service  de  la 
République  française,  logé  à  la  cour  de  Londres.  » 

Il  accompagnait  à  Spa  «  le  citoyen  Doulcet  de  Pontécou- 
lant,  préfet  du  département  de  la  Dyle  «  auprès  duquel  il 
remplissait  les  fonctions  de  chef  de  division  à  Bruxelles.  De 
Jouy  revint  à  Spa  l'année  suivante  :  *  M.  Victor  de  Jouy, 
hôtel  de  Turin,  place  du  Pont  »  (liste  du  4  septembre  1803). 

Ceci  met  à  néant  d'une  façon  évidente  le  récit  rapporté 
ci-dessus  et  démontre  que  de  Jouy  a  fabriqué  cette  fable, 
pour  les  besoins  de  son  Hermite,  peut-être  d'après  les 
souvenirs  empruntés  à  ses  contemporains,  ou  encore  en 
feuilletant  les  anciennes  listes  de  Spa,  soit  encore  et  plus 
probablement  à  la  lecture  des  Mémoires  de  Dutens. 

La  supercherie  imaginée  par  de  Jouy  était  après  tout 
assez  innocente;  car  elle  ne  portait  de  préjudice  à  personne 
qu'à  lui.  Malheureusement,  elle  eut  d'autres  conséquences 
que  nous  allons  rapporter. 

(1)  La  biographie  Hoefer  donne  cette  dernière  date,  Rolle  lui  assigne 
celle  de  1764. 


—  81  — 

L'anecdote  que  Ton  sait  a  été  prise  au  sérieux  par  de 
Villenfagne. 

Cet  historien,  d  ordinaire  assez  circonspect  dans  ses  em- 
prunts, a,  non  seulement  cru  à  la  bonne  foi  de  M.  de  Jouy, 
mais  pour  paraître  mieux  informé,  sans  doute,  il  a  comblé 
une  lacune  laissée  à  dessein  par  son  modèle,  en  soulevant 
le  voile  discret  jeté  par  de  Jouy  sur  la  physionomie  de  la 
belle  compagne  qu'il  avait  à  la  cabane  d'Annette  et  Lubin. 
Précisons. 

Dans  les-  pièces  détachées»»  qui  terminent  ses  Recherches 
sur  (histoire  de  Liège  (1),  de  Villenfagne  vient  à  parler 
des  eaux  du  Tonnelet  et  des  bains  qu'on  donnait  à  cette 
fontaine.  Et  pour  preuve  qu'on  voyait  des  personnes  de 
haute  naissance,  en  faire  usage  dès  1772,  il  cite  YHermite 
delà  chaussée  d'Antin.  «*  M.  de  Jouy,  dit-il,  alla  cette  année 
à  Spa,  et  dans  un  article  de  ce  livre  curieux,  il  rend  compte 
de  la  manière  dont  on  vivait  dans  ce  lieu  ;  il  y  trouva 
l'aimable  et  spirituelle  Sophie  de  B...  (Boufflers)  et  sa  mère. 
Celle-ci  prenait  au  Tonnelet  les  douches  qui  lui  avaient  été 
ordonnées.  « 

De  Jouy  avait  écrit  :  Sophie  de  B***;  de  Villenfagne,  de 
sa  propre  autorité,  mit  un  nom  en  toutes  lettres. 

Mais  l'écrivain  français  avait-il  voulu  désigner  sous  ces 
trois  astérisques  la  comtesse  de  Boufflers,  dont  le  prénom 
était  Amélie  et  non  Sophie?  C'est  possible,  mais  le  point 
est  obscur,  cela  peut  concerner  toute  autre  dame  de  qualité 
de  ce  temps-là. 

La  comtesse  Amélie  était  la  bru  de  la  comtesse  de  Bouf- 
flers, de  celle  qui  attira  tous  les  regards  et  occupa  tout  le 
monde  à  cause  de  son  esprit,  de  sa  beauté  et  de  ses  relations 
avec  Rousseau,  Hume,  le  prince  de  Conti  et  Gustave  III. 

il)  1817.  T.  II,  no  XV,  p.  397. 


—  82  — 

Celle  enfin  que  M™  du  Defland  baptisait  du  nom  de  Y  Idole 
ou  de  divine  comtesse.  Toutes  deux  vinrent  trois  fois  à  Spa. 

En  1772  (liste  du  4  juin)  :  *  Mme  la  comtesse  de  Bouflers 
(sic)  et  Mme  la  comtesse  de  Bouflers,  à  la  Cour  de  Vienne, 
rue  de  l'Assemblée.  » 

En  1780  (liste  du  8  juillet)  :  «  Mme  la  comtesse  de  Bou- 
flers, Mme  la  comtesse  Amélie  (sans  autre  désignation),  à 
l'Orange,  rue  de  l'Assemblée.  » 

En  1789  (liste  du  31  juillet)  :  «  Mma  de  Boufflers,  M"*  Amé- 
lie de  Boufflers,  sa  belle-fille,  au  Roi  d'Angleterre,  rue 
Entre-les-Ponts.  » 

Quoique  taxée  de  bizarre,  d'enfant  gâtée,  par  M°*  du 
Defland,  il  faut  noter  que  la  comtesse  Amélie  passa  pour 
avoir  été  toujours  vertueuse.  C'est  donc  fort  gratuitement 
que  de  Villenfagne  lui  prête  dans  l'aventure  de  de  Jouy,  un 
rôle  qu'elle  ne  joua  pas  (î). 

Il  est  bon  d'user  de  prudence,  on  le  voit,  quand  on  se 
hasarde  à  vouloir  pénétrer  le  mystère  dont  certains  narra- 
teurs ont  voulu  envelopper  leurs  confidences,  leurs  demi- 
aveux. 

Nous  allons  en  signaler  un  autre  exemple. 

Dans  l'édition  des  Mémoires  de  Lauzun  que  publia 
M.  Louis  Lacour  (*),  il  consacre  une  assez  longue  notice 
biographique  à  ce  personnage,  célèbre  par  ses  aventures 
amoureuses.  Et,  à  l'occasion  des  relations  qu'il  eut  avec 
Mme  de  Coigny,  il  dit  en  note  (3)  : 

*  Mme  de  Coigny  fut  oubliée  comme  les  autres;  mais  parmi 

(1)  La  supercherie  inventée  par  de  Jouy,  Terreur  dans  laquelle  a  verse 
de  Villenfagne,  nous  avaient  été  signalées  par  notre  honorable  collègue 
et  ami,  M.  Félix  Delhasse. 

(2)  Seconde  édition.  Paris,  Poulet-Malassis  et  de  Broise,  1858,  un  vol., 
petit  in-8°. 

(3)  P.  xxxix,  note  1». 


—  83  — 

les  femmes  auxquelles  Lauzun  s'attacha  depuis,  nulle  ne 
connut  le  secret  de  l'émotionner  autant.  Parmi  elles,  il  en 
est  deux  que  nous  mentionnerons  d'une  façon  particulière  : 
la  première  fut  la  comtesse  de  Rechteren  dont  Lauzun 
s  éprit  en  1787,  aux  eaux  de  Spa.  C'était,  dit  Mme  de 
Genlis,  une  jeune  espagnole,  à  la  fois  spirituelle,  ingénue  et 
jolie,  mariée  à  un  homme  qui  aurait  pu  être  son  père,  mais 
qu'elle  aimait  véritablement.  Comme  il  était  fort  difficile 
de  l'approcher,  le  duc  s'établissait  derrière,  au  milieu  des 
hommes  qui  avaient  la  galanterie  de  servir  les  dames.  Un 
jour,  au  déjeûner,  il  lui  fit  rapidement,  tout  bas,  une  décla- 
ration d'amour  très  formelle.  Mme  de  Rechteren,  après 
l'avoir  tranquillement  écouté,  lui  répondit  :  Monsieur  le  duc, 
j'entends  fort  mal  le  français,  mais  mon  ami  (elle  désignait 
ainsi  son  mari)  est  bien  plus  savant  que  moi  ;  allez  lui  répé- 
ter ces  jolies  choses,  il  me  les  expliquera  parfaitement.  <• 

Vérification  faite  à  l'aide  des  Listes  des  seigneurs  et 
dames  venus  à  Spa,  en  l'année  désignée,  1787,  on  trouve 
bien,  à  la  date  du  10  juillet,  <*  M.  le  comte  de  Rechteren, 
ambassadeur  de  Hollande  à  la  cour  d'Espagne,  avec  Madame 
son  épouse,  logés  à  l'hôtel  deSoissons,  rue  des  Capucins  (î),  » 
mais  le  nom  du  duc  de  Lauzun  n'y  figure  aucunement,  et  il 
est  certain  qu'il  ne  vint  pas  à  Spa,  cette  année. 

Les  Mémoires  de  Madame  de  Genlis  auxquels  M.  Lacour 
a  emprunté  l'anecdote,  ne  donnaient  pas,  eux  non  plus,  le 
nom  de  Lauzun  en  toutes  lettres,  mais  la  simple  initiale  L"\ 
Il  est  dit,  en  effet,  dans  ces  mémoires,  textuellement  et  à 
propos  de  Madame  de  Rechteren  : 

*  Un  jeune  et  brillant  seigneur  de  la  Cour  de  France,  le 
duc  de  L*"  en  devint  éperdûment  amoureux,  etc...  » 

1)  Ce  diplomate  était  un  habitué  de  Spa.  Déjà  en  1771,  on  le  voit  ainsi 
qualifié  dans  la  liste,  -  envoyé  de  LL.  HH.  PP.,  à  Pétersbourg.  » 


—  84  — 

M.  Lacour  ayant  cru  bénévolement  que  ces  qualificatifs 
ne  pouvaient  désigner  que  Lauzun, a  substitué  de  son  propre 
chef  un  nom  à  cette  initiale  énigmatique. 

Or,  il  s'agit  ici,  bel  et  bien,  du  duc  de  Laval. 

La  liste  de  1787  parcourue  toute  entière,  minutieusement, 
ne  nous  fournit  que  deux  noms  de  ducs  français,  dont  les 
noms  commencent  par  cette  lettre  L.  Ce  sont  ceux  des  ducs 
de  Laval  et  de  Liancourt.  Mme  de  Genlis  ayant  à  parler, 
quelques  pages  plus  loin  du  dernier  de  ces  visiteurs,  —  tou- 
jours au  sujet  de  Spa  —  cite  son  nom  en  toutes  lettres,  et 
vraisemblablement,  elle  ne  l'eût  point  nommé  ici,  pour 
taire  son  nom  peu  auparavant.  C'est  donc  bien  le  duc  de 
Laval  qui  fut  le  héros  de  l'aventure  rapportée  par  M™*  de 
Genlis,  et  il  faut  rayer  le  nom  de  Mme  de  Rechteren  de  la 
liste  des  femmes  dont  Lauzun  tenta  de  se  faire  aimer. 

Il  est  vrai  qu'il  en  restera  toujours  un  nombre  bien  suf- 
fisant, —  mille  e  tre  —  à  l'actif  de  ce  rival  de  Don  Juan. 
Puis  Ton  sait  le  proverbe  :  On  ne  prête  qu'aux  riches. 


Au  nombre  des  écrits  contre-révolutionnaires  répandus 
dans  la  Principauté  au  lendemain  de  1789,  se  trouve  une 
brochure  anonyme  dont  l'apparition  eut  un  certain  reten- 
tissement. Elle  était  intitulée:  Appel  comme  d'abus  contre 
le  prétendu  Etat-Tiers  et  les  usurpateurs  de  la  régence 
de  Liège  (i),  et  porta  comme  unique  rubrique:  A  Mayence, 
1790.  Dès  sa  publication  on  chercha  naturellement  à  en 
deviner  l'auteur,  et  Ton  désigna  comme  en  étant  le  père,  le 
baron  Hilarion  de  Villenfagne.  C'est  du  reste  l'opinion  encore 
accréditée. 

Laurent-François   Dethier,  jurisconsulte  et  avocat  à 

(1)  I ii-8o  de  36  pages. 


—  85  — 

Theux,  ancien  membre  du  Conseil  des  Cinq-Cents,  est  le 
premier,  —  croyons-nous,  —  qui  ait  fait  cette  attribution. 

L'exemplaire  de  Y  Appel  comme  d'abus  qui  est  en  notre 
possession  est  précisément  celui  qui  lui  a  appartenu.  Det hier 
annotait  volontiers  les  livres  de  sa  bibliothèque  (1),  comme 
le  baron  de  Crassier,  comme  bien  d'autres  de  nos  contempo- 
rains, que  nous  connaissons.  Pour  le  dire  en  passant,  nous 
ne  blâmons  pas  trop  cette  manie,  quand  il  s'agit  de  bou- 
quins et  cela  au  risque  de  faire  acte  d'hérésie  au  point  de 
vue  des  amoureux  du  livre. 

Les  gloses  ont  du  bon,  elles  sont  parfois  utiles. 

Dethier  n'a  pas  dérogé  à  ses  habitudes  à  propos  du  pam- 
phlet, —  c'est  son  mot,  —  qui  nous  occupe. 

On  peut  lire  en  effet  sur  le  titre  même  de  la  brochure 
cette  mention  écrite  de  sa  main  :  «  Attribué  à  Hil.  de 
Vilenfagne  (sic).  Voyez  ce  qu'il  dit  dans  ses  autres  ouvrages, 
d'un  prétendu  article  de  Fabry,  bourgmestre,  inséré  dans 
un  voyage  imprimé  en  1774.  » 

Le  jurisconsulte  franchimontois  se  trompait.  Aujour- 
d'hui, nous  sommes  à  même  de  révéler  le  nom  du  véritable 
auteur  de  Y  Appel,  qui  n'est  autre  que  Gérard  de  Leau,  sur- 
nommé Figaro. 

Notre  conviction  sera  bientôt  partagée  par  nos  col- 
lègues, s'ils  veulent  prendre  la  peine  de  lire  ce  qui  va  suivre. 

L'un  de  nos  amis  M.  Gustave  Germay,  notaire  à  Spa,  est 
devenu  récemment  héritier  des  papiers  de  Gérard  Deleau. 
Parmi  une  foule  de  documents  manuscrits  intéressants,  se 
trouvait  une  note  curieuse  et  assez  étendue,  dans  laquelle 
Deleau  s'est  plu  à  esquisser  le  projet  d'un  tableau  qu'il  se 
proposait  de  faire  peindre  par  un  artiste  de  talent. 

Il  s'agit  de  la  «  représentation  d'une  famille,  chaque  sujet 

(1)  M.  de  Limbourg  avait  déjà  mentionné  cette  particularité. 


-  86  — 

formant  portrait  de  grandeur  naturelle  ou  approchant.  - 
Partant  de  là,  Deleau  décrit  soigneusement  et  minutieuse- 
ment les  différents  personnages  qui  devront  composer  le 
groupe,  l'attitude  et  l'expression  à  donner  à  chaque  indi- 
vidu. C'est  le  père  «  en  uniforme,  botté,  assis  à  côté  d'une 
»  table  longue,  tenant  une  pièce  d'écriture  déployée;  son 
»  fils  Agé  de  huit  ans,  et  la  mère,  sa  fille  âgée  de  sept  ans 
»  et  deux  autres  enfants  de  cinq  et  de  trois  ans,  etc.  • 

Enumèration  faite  des  personnes  qui  doivent  figurer  dans 
le  tableau,  il  prend  soin  de  décrire  le  milieu  où  il  voudrait 
qu'on  le  représentât  et  il  nomme  les  divers  accessoires  qui 
meubleraient  le  salon. 

Il  ajoute  :  «  Enfin,  sur  la  table,  seront  différents  livres  et 
documents  éparpillés  et  dont  les  titres  seront  visiblement 
tracés,  savoir  : 

D'une  part  :  Tout  est  au  mieux,  car  on  le  dit. 
Réponse  d'un  ignorant  au  savant  Bassençe  (i). 
Appel  comme  d'abus  contre  le  prétendu  Etat-Tiers. 
D'autre  part  :  Appel  aux  nations  et  aux  rois  contre 
les  tyrans  qui  dominent  sur  la  France  (*). 
Pièces  et  faits  relatifs,  etc.  (a). 
Les  faits  et  la  vérité  mis  en  opposition,  etc.  (4). 
Tableau  de  la  République  française  (5). 

(1)  Le  vrai  titre  est  :  Réflections  d'un  ignorant  sur  les  commentaires  du 
sçavant  Bassenge,  relatifs  à  la  lettre  du  prince  de  Liège  du  S  décembre 
1789,  de  l'imprimerie  du  Journaliste  Patriotique,  mdccxc. 

(2)  Le  titre  complet  est  :  Appel  du  genre  humain  aux  nations  et  avor 
rois,  etc. 

(3)  Titre  exact  :  Pièces  et  faits  concernant  le  marquisat m  etc.,  est  de 
1794. 

(4)  Ce  volume  est  de  1799. 

(5)  O.  deLeau  ne  donne  ici  que  le  sous-titre  de  son  livre  intitulé:  L'ami 
du  bien  public  ou  Tableau  de  la  République  française,  etc.,  1799. 


—  87  — 

En  manuscrit  :  Questions  de  droit. 

Au  premier  coup  d'oeil  jeté  sur  cette  liste,  nous  y  recon- 
nûmes les  titres  caractéristiques  de  plusieurs  publications 
de  Gérard  de  Leau,  et  immédiatement  la  lumière  se  fit  dans 
notre  esprit.  Le  tableau  projeté,  le  groupe  imaginé,  concer- 
naient, à  n'en  pas  douter,  de  Leau  lui-même. 

Méditant  un  jour  de  se  faire  portraiturer  lui  et  les  siens, 
il  avait  bourgeoisement  tracé  sur  le  papier  la  façon  dont  il 
concevait  ce  tableau  aux  vastes  proportions,  et  il  avait  pris 
soin  de  spécifier  les  objets  dont  il  voulait  que  le  peintre 
reproduisit  l'image.  C'est  ainsi  qu'il  avait  prescrit  que  ses 
œuvres  fussent  mises  en  évidence,  et  que  les  titres  mêmes 
de  ses  écrits  fussent  bien  apparents. 

On  remarquera  qu'en  dressant  en  quelque  sorte  ainsi  sa 
bibliographie,  Deleau  a  poussé  la  minutie  jusqu'à  ranger 
ses  œuvres  en  trois  catégories  : 

1°  Celles  qui  ont  paru  en  anonyme  ; 

2°  Celles  qu'il  a  signées  du  pseudonyme  de  Gérard  de 
Berinsenne,  et  qui  la  plupart  furent  imprimées  pendant  son 
émigration  ; 

3°  Celles  qui  sont  restées  manuscrites. 

Seulement,  quand  il  traçait  son  projet  de  tableau,  il  citait 
de  mémoire,  le  titre  de  ses  brochures,  et,  par  suite,  d'une 
manière  inexacte.  Nous  avons  rectifié  ou  complété  ces  titres, 
en  notes. 

Tout  est  au  mieux,  car  on  le  dit,  était  depuis  long- 
temps connue  pour  être  de  de  Leau.  Mais  c'est  par  erreur  et 
en  se  basant  sur  une  fausse  indication  donnée  par  Bor- 
gnet  (i)  que  M.  le  chevalier  de  Theux,  la  met  au  compte 
de  Lambert-Joseph  Deleau,  dit  Figaro,  fils  de  Gérard 

(1)  Au  tome  I«r,  p.  190,  note  3™«  de  son  Histoire  de  la  Révolution  lié- 
geoise. 


—  88  — 

de  Leau;  comme  c'est  également  par  erreur  qu'à  la  table  de 
sa  Bibliographie j  il  range  sous  les  noms  des  deux  Deleau  : 
Deleau  Gérard  et  Deleau  Lambert-Joseph,  ces  différentes 
brochures  parues  à  l'époque  de  la  Révolution. 

Toutes  ces  brochures  sont  l'œuvre  du  seul  Gérard  de 
Leau,  dit  Figaro.  Quant  à  Lambert-Joseph  de  Leau,  il 
est  innocent  du  fait  qu'on  lui  impute,  par  l'excellente  raison 
qu'il  n'a  jamais  existé.  Il  n'y  eut  point  de  Lambert-Joseph 
dans  la  famille. 

Voici  en  quelques  lignes  le  crayon  généalogique  de  ces 
bourgeois  de  Spa. 

Gérard  de  Leau,  apothicaire,  eut  quatre  fils  :  Laurent, 
Michel,  Gérard  (dit  Figaro)  et  Jonas. 

Nous  avons  rappelé  ailleurs,  l'origine  du  surnom  de 
Figaro  donné  à  Gérard,  l'un  des  principaux  actionnaires  et 
l'un  des  créateurs  de  la  Redoute.  Il  reçut  ce  sobriquet  à 
l'occasion  d'une  représentation  dramatique  de  bienfaisance 
donnée  par  des  amateurs  à  Spa  au  mois  d'août  1785,  où  il 
jouait  le  rôle  de  Figaro,  dans  le  Barbier  de  Séville. 

Gérard  de  Leau,  à  son  tour,  eut  quatre  enfants  : 

Ferdinand,  né  en  1794. 

Caroline,  née  en  1795. 

Constantin,  né  en  1797. 

Jeannette,  née  en  1799. 

Ces  dates  nous  permettent  de  fixer  approximativement 
celle  où  de  Leau  jeta  sur  le  papier  le  projet  du  tableau  de 
famille  dont  il  a  été  question  ci-dessus. 

On  se  souvient  qu'en  effet  il  y  nommait  quatre  enfants, 
âgés  respectivement  de  huit,  sept,  cinq  et  trois  ans. 

C'est  donc  en  1802,  et  pendant  son  exil  qu'il  forma  ce  rêve, 
qui  ne  fut  jamais  réalisé. 

Resterait  à  déterminer  le  lieu  d'impression  de  ces  diffe- 


—  89  — 

rents  écrits  qui  portent  des  rubriques  purement  imagi- 
naires. Une  revision  soigneuse  des  papiers  de  Gérard  de 
Leau  ne  nous  a  fourni  que  des  indications  assez  vagues, 
mais  suffisantes  néanmoins  pour  nous  mettre  sur  une  trace. 
Ainsi  nous  savons  que  G.-F.  Van  Gulpen,  de  Maestricht, 
imprima  pour  lui  en  janvier  1790  une  brochure  à  huit 
cents  exemplaires.  Il  s'agit  évidemment  de  Y  Appel  comme 
d'abus. 

Peu  après,  il  est  question  de  deux  feuilles  et  demie  à 
douze  cents  exemplaires  ;  c'est  probablement  la  brochure 
intitulée  :  Tout  est  au  mieux,  car  on  le  dit. 

Enfin  en  1793,  il  s'adressa  à  l'imprimeur  Dessain,  de 
Liège  ;  mais  nous  sommes  sans  renseignements  sur  la 
nature  des  travaux  faits  pour  de  Leau  par  cet  éditeur. 


La  bibliographie  spadoise  enregistre  les  titres  de  diffé- 
rents écrits  qui  sont  d'une  excessive  rareté,  et  qui  par  cela 
même  font  le  désespoir  des  collectionneurs. 

Un  unicum  de  cette  espèce  est  YEpître  sur  les  eaux 
minérales  de  Spa  et  le  genre  de  vie  de  cet  endroit 
célèbre,  par  M.  G.  P.,  traduite  du  polonais,  paru  en  1776, 
avec  cette  simple  rubrique:  A.  Breslaw. 

De  Villenfagne  et  Dethier  avaient  signalé  ce  petit 
volume,  mais  sans  l'avoir  eu  sous  les  yeux,  car  ils  donnèrent 
comme  initiales  du  prétendu  auteur,  les  lettres  D.  Q. 

Plus  heureux  qu'eux,  nous  avons  pu  prendre  connais- 
sance de  la  précieuse  plaquette  qui  figure  dans  la  biblio- 
thèque de  M.  Philippe  de  Lirabourg.  C'est  un  petit  in-8°  de 
vingt-sept  pages,  imprimé  chez  J.-F.  Desoer. 

L'épître  en  question  comporte  cent  vingt-six  vers  et 
est  datée  de  Spa,  23  juillet  1772.  Elle  eut  pour  auteur  un 


—  90  — 

certain  Piramowicz,  jésuite  polonais,  qui  avait  séjourné 
à  Spa  cette  année.  On  trouve,  en  effet,  dans  la  Liste  des 
seigneurs  et  dames  venus  aux  eaux  minérales,  en  1772 
(n°  20,  19  juillet)  :  *  le  R.  P.  Grégoire  Piramowicz,  de  la 
Compagnie  de  Jésus,  logé  au  Grand  Maur,  rue  de  la  Sau- 
veniére,  n°  14.  • 

M.  de  Limbourg  possède  une  correspondance  qui  jette 
quelque  jour  sur  la  publication  de  cet  écrit.  Il  en  résulte 
que  Piramowicz  fit  d'abord  imprimer  sa  pièce  de  vers  à 
Breslaw,  et  c'est  là  ce  qui  expliquerait  ou  du  moins  justi- 
fierait le  choix  de  la  rubrique  supposée,  mise  à  l'édition  qui 
nous  occupe  ;  que  la  traduction  en  fut  faite  par  l'abbé  Ques- 
nay,  enfin  que  c'est  à  J.-P.  de  Limbourg,  l'auteur  des  Nou- 
veaux amusernens  de  Spa,  que  nous  sommes  redevables  de 
l'édition  imprimée  chez  Desoer. 

Voici,  au  surplus,  les  différentes  lettres  échangées,  au 
sujet  de  cette  pièce,  entre  le  savant  médecin  et  le  jésuite 
polonais. 

A  Monsieur  l'abbé  Piramowicz. 

Theux,  le  17  février  1773. 

Je  voudrais  encore  si  vous  le  permettez  mon  très 

Révérend  Père,  recevoir  de  vous  une  autre  faveur.  Vous 
avez  fait  une  Epître  en  polonais  sur  les  Eaux  et  la  vie  de 
Spa.  Je  suis  désireux  et  impatient  de  l'avoir  pour  la  faire 
traduire,  à  moins  que  vous  ne  voulussiez  bien  me  l'envoyer 
avec  sa  traduction  manuscrite,  soit  en  français  soit  en  latin, 
mais  plutôt  en  français,  quand  même  la  langue  française  ne 
serait  pas  des  plus  exactes,  parce  que  je  pourrais  y  suppléer; 
dès  que  je  le  comprendrais,  ce  serait  assez.  Dans  ce  supposé, 
je  vous  prie  en  grâce  de  l'adresser  à  M.  Desoer,  imprimeur- 
libraire  à  la  Croix  d'or,  sur  le  Pont  d'isle  à  Liège,  sous  une 


—  91  — 

autre  enveloppe,  sç avoir  à  Monsieur  Maus,  officier  des 
Postes  de  S.  M.  I.  et  R.  à  Liège. 

J.   P.  DE  LlMBOURG. 


A  Monsieur  l'abbé  Piramowicz. 

(sans  date). 

On  a  été  sur  le  point  d'imprimer  votre  belle  Epître  sur 
les  Eaux  de  Spa,  en  polonais  et  en  français  :  ce  qui  a  retenu, 
a  été  la  crainte  d'estropier  la  première  de  ces  langues,  et  la 
crainte  de  vous  faire  peine,  surtout  par  les  fautes  qui  s'y 
seraient  glissées.  Si  vous  l'approuvez,  Monsieur,  il  faudrait 
prendre  la  peine  de  m'en  rendre  une  copie  nette  du  polonais 
duo  côté  et  du  français  de  l'autre,  chaque  ligne  répondant 
à  l'autre. 

On  la  trouve  d'un  style  très  poétique  en  français  et  très 
flatteuse  pour  Spa  ;  mais  on  m'assure  qu'en  Polonais,  elle  est 
infiniment  au-dessus  de  la  traduction.  Pour  un  ouvrage 
aussi  peu  volumineux  et  pour  les  lettres  qu'il  vous  plaira 
m'écrire,  je  vous  prie  de  les  envoyer  directement  par  la 
poste. 

J.  P.  DE  LlMBOURG. 


M.  l'abbé  Piramowicz,  à  Varsovie. 

il  avril  1775. 

J'ai  montré  votre  belle  épître  à  diverses  personnes, 
entr'autres  elle  est  parvenue  en  mains  d'un  libraire  qui 
l'aurait  imprimée,  mais  il  a  été  retenu  par  la  crainte  d'es- 
tropier le  polonais  surtout  pour  les  lettres  Z,  V,  L,  dans  ces 
deux  mots. 


—  92  - 

1er  vers.  Zrzadtami  :  Sont-ce  des  z  comme  dans  l'alphabet 
français  ? 

La  2me  lettre  est-ce  v  ou  bien  u  ? 

3me  vers.  chy...  chyu.  A  quoi  répondent  ces  y? 

Il  voulait  laisser  au  titre  les  lettres  initiales  H.  G.  P.  S. 
J.  Je  crois  qu'en  cela  il  n'y  a  pas  de  mal.  Mais  ne  faudrait-il 
pas  mettre  dans  un  avertissement,  votre  nom  :  M.  l'abbé 
Piramowicz,  avec  quel  titre,  de  cy -devant  jésuite  ou  quoi  ? 
Je  voudrais  sçavoir  au  juste  votre  pensée  qui  resterait  entre 
nous.  Cependant  le  libraire  m'a  dit  qu'il  allait  l'envoyer  à 
quelqu'un  qui  sçait  le  polonais  pour  en  avoir  avis  et  conseil. 
Je  souhaiterais  pouvoir  recevoir  les  vôtres  assez  tôt  pour  les 
faire  suivre  de  préférence.  Oserais-je  me  flatter  que  vous 
n'agirez  point  avec  ressentiment,  mais  que  vous  daignerez 
m'honorer  aussitôt  de  vos  chères  nouvelles. 

J.  P.   DE  LlMBOURG. 


A  Monsieur  J.  P.  de  Limbourg,  médecin  aux  Eaux 

minérales  de  Spa. 

Je  n'oserais  jamais  vous  envoyer  mon  épitre  si  je  ne 
devais  sacrifier  à  vos  ordres  et  à  votre  amitié,  tous  les 
égards  que  la  médiocrité  de  la  pièce  m'inspire.  Elle  n'a  cer- 
tainement rien  d'appréciable,  sinon  qu'elle  porte  une  petite 
preuve  de  l'amitié,  de  l'estime  et  du  souvenir  que  je  con- 
serve toujours  pour  vous.  Encore  est-elle  bien  insuffisante 
de  quelque  côté  que  vous  la  regardiez. 

L'abbé  Piramowicz. 


—  93  — 

A  Monsieur  l'abbé  Piramowicz,  secrétaire  de  la 
Commission  de  l'Education  nationale,  à   Varsovie. 

Janvier  1776. 

Un  libraire  qui  a  une  copie  de  votre  Epitre  sur  Spa  avec 
la  traduction  et  la  paraphrase  de  M.  l'abbé  Quesnay,  avait 
essayé  de  l'imprimer,  mais  le  polonais  Ta  rebuté  ;  et  derniè- 
rement j'ai  appris  qu'il  l'avait  fait  voir  à  un  gentilhomme 
polonais  qui,  en  lui  faisant  l'éloge  de  l'original,  lui  avait 
donné  quelques  éclaircissements  pour  venir  à  bout  de  l'im- 
primer. Si  cela  est,  je  vous  enverrai  un  exemplaire  par  la 
poste,  s'il  n'est  pas  trop  volumineux  ;  en  attendant  une 
autre  occasion  pour  quelques  exemplaires  ensuite 

J.  P.  ds  Limbourg. 

À  Monsieur  J.  P.  de  Limbourg,  médecin  aux  Eaux 

minérales  de  Spa. 

Varsovie,  7  mai  1776. 

Jusqu'à  présent  je  ne  sais  ce  que  est  devenue  mon 

Epitre 

L'abbé  Piramowicz. 

On  sait  que,  sur  ces  entrefaites,  l'épître  avait  paru  chez 

Desoer(l776). 

Le  docteur  de  Limbourg,  adressait  l'année  suivante  cette 
lettre  à  l'auteur. 

À  Monsieur  l'abbé  Piramowicz,  secrétaire  de  M.  Kassa- 
kowski,  secrétaire  actuel  de  S.  M.  le  Roi  de  Pologne 
à  Varsovie. 

18  novembre  1777. 

Que  vous  dirai-je  de  votre  Epitre  sur  Spa?  D'abord,  pour 


—  94  — 

ce  qui  me  regarde,  je  ne  puis  en  dire  rien  d'autre  sinon  que 
je  suis  confus  de  la  manière  honorable  dont  tous  m'y  dépei- 
gnez. Bien  loin  de  me  flatter  de  la  mériter,  j'ai  cru  que  le 
poète  polonais,  parlant  du  Grand  Prêtre  de  la  Nymphe  (i) 
s'est  livré  à  un  transport  de  son  cœur  par  bonté  pour  son 
ami  qui  sçait  d'ailleurs  que  l'éloge  de  quelqu'un  signifie 
moins  ce  qu'il  est  que  ce  qu'il  doit  être.  Pas  moins,  je  vous 
en  suis  très-reconnaissant. 

A  l'égard  de  la  pièce  elle-même,  elle  est  dans  le  vrai  style 
poétique.  J'entends  dire  qu'elle  est  infiniment  mieux  que  sa 
traduction.  C'est  l'ordinaire.  Jamais  traduction  ne  rend 
parfaitement  son  original.  Cependant  celle-ci  parait  aisée 
et  naturelle  et  respire  le  langage  des  Muses. 

Cette  pièce  a- plu  et  déplu  par  les  personalités;  l'éloge 
d'un  homme  plait  à  ses  amis,  déplait  aux  envieux  ;  l'article 
du  jeu  et  des  joueurs  a  été  fort  goûté,  mais  point  non  plus 
par  tout  le  monde.  Je  dois  même  vous  faire  observer,  Mon- 
sieur, que  l'hydre  du  jeu  n'est  pas  si  bien  appropriée  aux 
salles  publiques,  qu'aux  jeux  clandestins,  en  chambres  par- 
ticulières  Le  caractère  des  nations  a  été  généralement 

applaudi,  surtout  des  Anglais  qui  aiment  qu'on  parle  laco- 
niquement (*).  Messieurs  les  Polonais  ont  trouvé  leur  langue 

(1)  L'auteur  avait  dit,  en  faisant  allusion  à  M.  de  Limbourg  dans  son 
poème  :  •  Je  reviens  à  ma  Nymphe  dont  je  tâche  d'être  le  fidèle  client,  je 
suis  en  cela  le  conseil  du  Grand  Prêtre  de  cette  Nymphe,  de  cet  homme 
illustre  a  qui  son  habileté  et  ses  ouvrages  célèbres  ont  mérité  une  place 
distinguée  parmi  les  sçavans  de  l'Angleterre  et  de  la  France  et  dont  ils 
ont  couronné  et  couronneront  encore  plus  d'une  fois,  le  front  de  lauriers 
immortels,  etc.  » 

(2j  Parlant  du  concours  des  visiteurs  de  différentes  nations  qu'on  voyait 
à  nos  eaux,  l'auteur  avait  qualifié  chacune  d'elles  :  le  Français  vif  et  actif, 
l'Anglais  taciturne,  l'Hollandais  pesant,  l'Italien  politique,  l'Allemand  sin- 
cère, le  Polonais  dont  on  déplore  justement  le  sort  et  l'habitant  de  la  froide 
Russie 


—  95  — 

estropiée  dans  l'impression,  faute  de  caractères  polonais. 
Quelques-uns  de  ces  messieurs  trouvent  qu'elle  aurait  été 
mieux  imprimée  à  Varsovie  qu'à  Breslaw,  ce  que  vous  ferez 
peut-être,  avec  quelques  changemements  aux  additions 

En  1804,  un  grand  seigneur  polonais  venu  à  nos  eaux,  le 
comte  Stroynowsky,  chevalier  des  Ordres  de  l'Aigle  blanc 
et  de  Saint-Stanislas,  manifesta  à  son  médecin  J.-P.  de  Lira- 
bourg  le  désir  de  lire  l'épître  du  jésuite  Piramowicz.  En 
retournant  le  volume  à  son  propriétaire,  il  y  joignit  cette 
lettre  : 

« Cet  ouvrage  m'a  fait  le  plus  grand  plaisir,  en  trou- 
vant par  mon  compatriote  qui  était  un  honnête  homme 
et  bien  élevé,  la  justice  rendue  à  la  vertu,  humanité  et 
amitié,  lesquels  a  reconnu  dans  la  personne  du  Grand  Prêtre 
de  la  Nymphe. 

En  corrigeant  les  fautes  d'imprimerie  (sic)  j'ai  rendu  à 
cet  ouvrage  le  sens  que  l'auteur  voulait  avoir  et  qui  était 
autant  estropié  que  sans  être  corrigé  il  ne  pouvait  pas 
être  compris  même  par  aucun  Polonais  et  c'est  cela  qui 
redouble  encore  mon  plaisir  vis-à-vis  du  Grand  Prêtre  de  la 
Nymphe » 


Personne  n'ignore  que  peu  après  le  séjour  qu'il  fit  à  Spa 
(1717),  le  Czar  Pierre-le-Grand  envoya  au  magistrat  de  ce 
bourg,  une  tablette  de  marbre  noir,  surmontée  de  ses 
armes  et  portant  en  lettres  d'or,  une  pompeuse  inscription 
toute  à  la  louange  des  fontaines  ferrugineuses. 

L'envoi  de  ce  monument  qui  attestait  l'éclatante  guéri - 
son  opérée  par  nos  sources,  fut  accueilli  avec  enthousiasme 
par  les  Spadois.  Pas  ne  fut  besoin  de  leur  démontrer  la 


—  96  - 

valeur  d'un  tel  témoignage  venant  d'un  tel  souverain,  tous, 
ils  comprirent  que  ce  don  précieux  serait  pour  leurs  eaux 
la  meilleure  des  réclames. 

Magistrats,  notables,  médecins,  se  concertèrent  sur  les 
moyens  les  plus  propres  à  donner  de  la  publicité  à  cette 
nouvelle.  Au  nombre  des  praticiens  qui  exerçaient  à  Spa,  à 
cette  époque,  il  faut  citer  Xhrouet,  Godefroid  Cocquelet, 
fils  d'un  chirurgien  estimé,  Edmond  Nessel,  etc.,  mais  ce 
fut  surtout  l'apothicaire  Jean  Salpeteur  (1)  qui  se  livra  aux 
démarches  les  plus  actives,  afin  de  faire  connaître  au  public 
le  témoignage  dont  l'empereur  moscovite  avait  doté  Spa. 

Les  archives  de  Spa  possèdent  une  série  de  lettres  adres- 
sées par  Salpeteur  au  greffier  Storheaux  (s),  toutes  rela- 
tives à  cet  objet. 

Il  fut  d'abord  question  de  faire  la  traduction  de  l'inscrip- 
tion, puis  de  la  paraphraser,  enfin  on  voulut  reproduire  le 
monument  par  la  gravure. 

Voici  du  reste  les  lettres  de  Salpeteur  dont  nous  avons 
respecté  l'orthographe  : 

M.  Storheaux,  greffier  de  Spa. 

Monsieur, 

Ensuitte  de  la  vostre  jay  voulu  faire  mettre  quelque 
chose  dans  la  Gazette  touchant  l'embellissement  que  S.  M. 
Czarienne  nous  at  envoie.  Je  suis  d'avis  d'y  faire  seulement 
une  advertance  de  l'arivée  de  ce  don  et  un  petit  détaille. 
Monsr  Nessele  voudroit  y  insérer  Tespreuve  que  Ton  en  fit 

(1)  Jean  Salpeteur  reçu  apothicaire  par  la  confrérie  de  Saint-Cosme  et 
Saint-Damien,  le  1er  octobre  1695,  fit  partie  du  collège  des  médecins  de 
Liège,  en  1699. 

(2)  Oui  Heaume  Storheaux  nommé  greffier  en  remplacement  d'Etienne 
Storheaux,  le  4  avril  1711. 


i 


—  97  — 

Tan  1716  publiquement,  scavoir  que  les  chaufant  (les  eaux) 
ou  tiédissant  ils  ne  vaillent  rien  et  pour  insinuer  que  les 
buvant  à  la  source  dans  leurs  naturelles,  ils  sont  melieur 
sans  comparaison.  Yoicy  le  modèlle  qu'il  en  avoit  fait  et 
celuy  que  moy  jay  fait  0);  ensuitte  beaucoup  de  gens  sont 
d  avis  que  Ton  fasse  graver  ceste  machine  afin  que  on  la 
fasse  imprimer  avec  l'inscription  pour  la  donner  au  publicq, 
que  sela  seroit  fort  avantageux  pour  Spa  de  le  faire  ainsi  ; 
c'est  pour  cela  que  je  n'ai  rien  fait  imprimer  affin  que  Ton 
prenne  des  mesures.  Si  on  convient  de  cette  dernière  Monsr 
Xhouwet  pourroit  le  faire  en  cuivre  et  on  pourroit  la 
donner  à  celuy  qui  fait  la  Clef  du  cabinet,  afin  de  l'y  faire 
mectre  aussi  ;  car  cela  serat  mieux  encore  que  la  Gazette 
à  ce  qu'il  me  parolt. 

Donnez-moi  s'il  vous  plaît  de  vos  nouvelles  pour  Lundi 
si  faire  se  peult,  afin  de  se  régler  à  l'advenant.  Entretems 
je  vous  remercie  du  soing  qu'avez  eu  de  m'envoier  copie  de 

(1)  Voici  la  mention  que  Nessel  rédigea  : 

-  Sa  Majesté  Czarienne  ayante  l'été  dernier  bu  les  eaux  de  la  Fontaine  à 
la  source  mesme  de  Gérons  ter  lez  Spa,  pour  des  incommoditez  fort  consi- 
dérables, dans  quelles  les  médecins  qui  n'ont  pas  pris  la  peine  d'examiner 
à  fond  les  qualitez  de  ces  Eaux  ou  qui  n'ont  pas  vu  les  expériences  que 
firent  publiquement  à  la  Fontaine  les  8"  E.  Nessel  l'un  de  nos  principaux 
médecins  et  le  s*  Cocquelet  médecin  du  lieu,  très  expert  dans  la  connois- 
sancedes  eaux  minérales,  le  16  juillet  1716,  après  avoir  fait  avertir  tout  le 
monde  trois  jours  auparavant,  et  en  présence  de  quantité  de  médecins,  aux- 
quels ils  firent  au  môme  tems  voir  la  différence  qu'il  y  a  d'une  eau  miné- 
raie  transportée,  à  celle  qui  se  boit  comme  elle  est  naturellement  à  la 
source  mesme,  auroient  défendu  de  boire  lesdites  eaux  à  moins  de  les  avoir 
foit  chauffer  ou  tiédir,  n'y  a  pas  seulement  trouvé  du  soulagement,  mais  sa 
santé,  si  bien  affermie  qu'elle  a  envoyé  un  monument  magnifique  avec  une 
inscription  en  lettres  d'or  pour  un  tesmoignage  éternel  des  vertus  et  effets 
surprenans  qu'elle  a  trouvé  dans  lesdites  eaux  après  avoir  inutilement 
tenté  quantités  d'autres  remèdes,  et  eaux  minérales.  La  figure  de  ce  monu- 
ment pourra  se  donner  au  Public  avec  l'inscription  dès  que  la  planche  sera 
achevée.  » 


—  98  — 

ce  qui  est  venu.  Je  salue  toute  votre  maisonnée  et  les  amis 

et  suis  Monsr  etc. 

J.  Salpeteur. 

Liège,  le  13  may  1718. 

P.  S.  On  dit  partout  qu'il  faut  faire  des  dépences  pour  le 
faire  connoltre  dans  les  pays  estrangers,  parce  que  l'escrit 
du  Czare  donne  des  louanges  admirables  aux  Eaux  et  plus 
môme  qu'un  livre  entier  ne  le  feroit,  asteur  que  les  eaux  de 
Huy  veuillent  se  fourer  partout  dans  la  connaissance. 

Beaucoup  de  gens  me  disent  que  Ton  pourrait  mettre  cet 
ornement  (î)  sur  le  Marchez,  par  rapport  à  ce  qu'il  est  mar- 
quez has  ad  Spadanas  aguas,  et  qu'il  déclare  que  sat  estez 
par  la  Géronster  qu'il  a  esté  guéris. 


Monsieur, 

Ensuite  de  ce  que  j'ay  eu  conférez  avec  Monsr  Leloup 
pour  le  translat  de  L'épitafe  du  Czare,  jay  parlez  à  la  per- 
sonne que  je  luy  avois  proposez  qui  est  très  capable,  mais  je 
n'ay  peu  scavoir  ce  qu'il  prétendroit,  il  dit  seulement  que 
c'est  une  ville,  cela  est  commun.  Si  c'étoit  un  particulier,  ce 
seroit  autre  chose,  j'infère  de  là  qu'il  voudrait  être  bien 
récompensez  ;  si  je  savois  ce  que  l'on  voudrait  donner,  je  me 
réglerai  à  l'advenant.  Il  voudrait  faire  cela  par  un  petit 
araisonnement  à  la  louange  de  Sa  Majesté,  et  à  la  gloire  de 
Spa  de  l'honneur  qu'elle  a  receu  et  des  belles  qualités  de  ses 
eaux  et  y  pourrait  glisser  quelque  pensée  que  vous  pourriez 
suggérer.  Il  luy  faudrait  environ  sept  à  huit  jours  pour  le 
repasser  et  le  repolir.  Je  luy  ai  dit  que  on  ne  voudrait  pas 
avoir  quelquechose  de  grand  mais  ramassez  à  l'advenant  du 

(1)  C'est  ainsi  qu'il  désigne  la  dalle. 


—  99  — 

latin  qui  y  est.  Donnez-moi  s'il  vous  plaît  vos  pensées.  Je 
vous  suis  obligez  et  je  demeure  Monsr  votre  très  humble, 

J.  Salpeteur. 
Liège,  le  20  may  1718. 

Monsieur, 

Jay  estez  chez  deux  graveurs  pour  voire  ce  qu'il  coutte- 
roit  pour  cette  gravure,  on  me  demande  20  escus  pour  ren- 
tière, 15  pour  rentière  sauve  l'escriture  et  10  pour  faire 
seulement  le  rond  avec  les  armes. 

Je  voiray  aujourd'huy  un  graveur  en  bois  come  les 
imprimeurs  se  servent.  Si  cela  est  si  chère,  il  faudra  se 
contenter  de  faire  la  description  de  cet  ornement.  J'ay  com- 
mis une  personne  pour  sonder  Rossius  ne  mayant  rien 
voulu  dire  sinon  que  c'étoit  pour  une  ville,  qu'il  falloit  luy 
faire  une  reconnaissance  à  l'advenant.  Lundy  j'espère  de 
vous  escrire  le  reste  et  vous  diray  ensuite  ma  pensée  car 
quoique  la  chose  mérite  une  dépence  il  n'est  pas  nécessaire 
de  la  faire  trop  grosse. 

Entretems  je  demeure  Monsr  votre  très  humble, 

J.  Salpeteur. 
Liège,  le  21  may  1718. 

Monsieur, 

J'ay  fait  inutilement  mon  possible  pour  obtenir  de  Ros- 
sius ce  qu'il  prétendoit  pour  le  translat,  mais  un  ami  mat 
dit  qu'un  particulier,  pour  qui  il  avoit  fait  quelque  chose  luy 
avoit  icy  donnez  2  pistolles,  mais  il  prétend  que  une  ville 
comme  il  veut  califler  Spa  doit  estre  plus  (généreuse),  estant 
une  communautez. 


—  100  — 

Dites  vos  pensées  et  cornent  je  doit  luy  parler. 

Pour  la  gravure,  il  me  paroît  qu'il  vaut  mieux  en  faire 
le  portray  par  escrit  que  de  faire  la  dépence  si  grosse  du 
gravage.  Van  Mils  est  aussi  de  ce  sentiment  et  encore 
d'autres. 

Voila  ma  pensée,  prenez  la  résolution  et  on  ferat  ce 
que  me  marquerez.  La  saison  approche  il  se  roi  t  bon  que 
cela  fut  connu  auparavant. 

Si  on  trouve  quelques  pensées  à  insérer  dans  l'ornement 
du  translas,  marquez  le  moy. 

Monsieur  Nessei  voudroit  bien  que  sa  pensée  fut  mise 
pour  tacher  d'empescher  le  transport  des  eaux.  Voyez  si 
vous  seriez  de  cet  avis. 

Si  on  a  encore  la  copie  de  l'attestation  que  le  médecin  du 
Czare  at  donnez,  il  seroit  bon  de  ravoir,  pour  moy  je  ne 
l'ay  pas. 

Je  demeure  Monsieur  vostre  très  humble  etc. 

J.  Salpeteur. 
Liège,  le  22  may  1718. 


Monsieur, 

J'espère  que  vous  aurez  trouvez  un  dessein  de  porte 
propre,  Monsr  l'Escolatre  Clercx  trouve  le  plus  petit  le  plus 
propre,  il  serat  bon  de  se  dépêcher  car  il  faudrat  encor 
quelque  tems  pour  le  faire. 

Le  translat  de  lécriteau  est  tout  achevez  mais  j'ay  dit  à 
Monsr  le  bourgmestre  Leloup  que  je  ne  suis  pas  en  estât 
d'avancer,  pour  que  nous  sommes  arrestez  (?)  à  cause  que 
nous  avons  fait  travailler,  ainsi  il  faudrat  que  l'on  m'en- 
voie de  l'argent  pour  le  prendre.  Il  est  très  beau  et  joli- 
ment tournez.  J'espère  que  l'on  en  serat  content  ;  il  faudrat 


—  101  — 

aussi  se  résoudre  pour  l'impression  cornent  on  voudrat  la 

faire 

Je  salue  toute  votre  maisonnée  et  suis  Monsieur  vostre 

très  humble  et  obéîssans  serviteur, 

J.  Salpeteur. 
Liège,  le  6  juin  1718. 


Voicy  une  pensée  qui  m'est  venue  pour  l'impression 

dont  vous  me  demandez  ma  pensée  ;  il  s'agira  de  la  mettre 
en  bon  stile  et  voyez  si  cela  est  suivant  vostre  pensée;  j'en 
ai  retenu  copie,  il  faudrat  résoudre  pour  quant  cest  archi- 
tect  reviendrat  car  on  demeur  trop  long  temps  pour  cela, 
et  pour  le  transla.  Je  vous  ay  marqué  qu'un  particulier 
luy  avoit  donné  2  pistoles  et  que  il  tesmoigne  que  pour  une 
ville  ou  communauté  que  c'est  autre  chose.  Je  luy  présen- 
teray  ce  que  l'on  m'enverrat,  a  moins  pour  voire  ce  qu'il 
dirat  ou  s'il  serat  content,  mais  la  chose  est  très  joliment 
tournée. 

Il  faudrait  mettre  cela  dans  la  Clef  du  cabinet  qui  vat 

partout  et  en  faire  quelque  chose  pour  que  on  puisse  le  faire 

voir  et  que  ceux  qui  viendront  à  Spa  puissent  en  avoir  des 

exemplaires  en  retournant  chez  eu.  Voila  ma  pensée.  Avec 

cela  je  demeure  et  à  toute  votre  famille,  Monsieur,  vostre 

très  humble,  etc. 

J.  Salpeteur. 
Liège,  le  9  juin. 


Monsieur, 

J'ay  parler  a  cest  architect  il  irat  à  Spa  vendredi,  il  ne 
peu  pas  devant  pour  qu'il  at  une  ordre  des  trois  estats  pour 
aller  visiter  la  chaussée  et  un  pont,  si  bien  qu'il  ne  pourat 


—  102  — 

avant  ce  tems  là.  Il  ne  seroit  pas  mauvais  il  me  semble  que 
Ton  pressât  ce  que  Ton  veu  faire  dans  la  Clef  du  Cabinet 
et  autres,  car  la  saison  avance  et  cela  doit  donner  pois. 

Je  demeure  Monsieur  votre  très  humble  et  obéissant 

serviteur. 

J.  Salpeteur. 
Liège,  le  8  juin  1718. 


Monsieur, 

Nostre  architect  ne  pourat  estre  à  Spa  que  demain  au 
soire  pour  qu'il  doit  estre  demain  à  9  heures  à  l'Estat.  Mais 
il  y  sera  sans  faute.  Il  y  a  des  gens  qui  sont  d'avis  de  mettre 
les  armes  vers  les  Capucins  par  ce  que  c'est  le  chemin  publiq 
pour  les  capucins  et  Géronster,  c'est  une  pensée. 

La  mienne  est  pour  la  chambre  au  Pouhon. 

On  voit  par  cette  correspondance,  cotûbien  l'apothicaire 
Salpeteur  se  démena.  Tous  ces  pourparlers  aboutirent  en 
fin  de  compte  à  la  publication  chez  Jean-François  de  Milst 
imprimeur  de  S.  A.  d'une  brochure  intitulée  :  Description 
du  magnifique  présent  que  Sa  Majesté  l'Empereur  de 
la  Grande  Russie  a  fait  au  magistrat  de  Spa,  en  recon- 
naissance de  ce  que  par  le  secours  de  leurs  Eaux,  il  a 
obtenu  V entier  recouvrement  de  sa  santé  en  1717,  in- 18 
de  dix  pages,  plus  un  feuillet  comportant  un  recès  de  l'As- 
semblée des  médecins  du  Collège  de  Liège,  spécialement 
convoquez  le  27  juin  1718. 

Puis,  un  dessin  du  monument  qui  fut  gravé  par  Servay 
Xhrouwet.  Il  doit  figurer  dans  le  Paralèlle  (sic)  des  eaux 
minérales  actuellement  chaudes  et  actuellement  froides 


—   103  — 

du  diocèse  et  pays  de  Liège,  etc.,  de  Bresmal,  paru  chez 
Burton  en  1721,  mais  nous  avouons  n'avoir  pas  vu  un  seul 
des  exemplaires  de  cet  ouvrage  muni  de  cette  planche. 

Elle  fut  également  insérée  dans  le  Recueil  héraldique 
des  bourgmestres  où  elle  doit  figurer  à  la  page  562. 


Les  restrictions  apportées  par  les  princes-évôques,  à  la 
liberté  de  la  presse,  sont  connues  (î).  Pas  un  livre,  quelque 
insignifiant  qu'il  fût,  qui  ne  dût  être  pourvu  de  Y  imprima- 
tur, avant  d'être  mis  en  vente.  Le  gouvernement  du  prince 
ne  tolérait  aucune  critique,  il  poursuivait  tout  ce  qui  pou- 
vait porter  atteinte  à  son  prestige,  à  son  autorité. 

Pour  échapper  aux  poursuites,  les  imprimeurs  liégeois 
avaient  une  ressource:  ils  mettaient  sur  leurs  ouvrages,  au 
lieu  du  vrai  lieu  d'impression,  le  nom  d'une  ville  étrangère. 
D'où  la  foule  d'ouvrages  que  peut  revendiquer  comme  siens 
la  bibliographie  liégeoise  et  qui  porteut  néanmoins  les  noms 
de  Cologne,  Genève,  Francfort,  Paris,  Londres,  Rome,  etc. 
Parmi  ceux-ci,  nous  en  voulons  signaler  un  qui  appartient 
spécialement  à  la  bibliographie  spadoise,  et  qui  est  des  plus 
connus,  Les  nouveaux  amusemens  des  Eaux  de  Spa9  par 
J.-P.  de  Limbourg. 

Lorsque  le  savant  médecin  publia  la  seconde  édition 
(1782-1783),  en  deux  volumes,  il  s'adressa  à  F.-J.  Desoer, 
avec  lequel  il  était  dès  longtemps  en  relations  d'amitié. 

Seulement  au  lieu  de  faire  figurer  son  vrai  nom  d'éditeur, 
Desoer  y  substitua  cette  fausse  indication  qui  se  voit  sur  la 
plupart  des  exemplaires  :  Amsterdam,  chez  les  libraires 
associés. 

(i;  V Essai  historique  sur  la  propagande  des  Encyclopédistes  français 
en  Belgique,  au  xvm*  siècle,  par  M.  Kuntzigkr,  en  apprend  long  sur  ce 
sujet. 


—  104  — 

Nous  disons  la  plupart,  car  il  est  de  rares  exemplaires 
de  l'ouvrage,  dont  le  tome  premier  porte  la  vraie  rubrique: 
A  Liège  et  à  Spa,  en  temps  de  saison,  chez  F.-J.  Desoer. 

Voici  les  faits  qui  occasionnèrent  cette  modification  de 
rubrique.  Quelques  passages  du  livre  de  Lirabourg  avaient, 
parait-il,  éveillé  la  susceptibilité  des  agents  du  prince  qui 
s'empressèrent  de  les  lui  signaler.  Ordre  fut  donné  de  sus- 
pendre l'impression  de  l'ouvrage.  De  Limbourg  ayant  écrit 
pour  connaître  les  motifs  de  cette  interdiction,  reçut  la 
lettre  que  voici  : 

Monsieur, 

C'est  d'autorité  supérieure  que  la  nouvelle  édition  des 
Amusemens  de  Spa,  se  trouve  suspendue.  Je  n'avais  vu, 
moi,  dans  cet  ouvrage,  que  quelques  changements  (à  la 
vérité  absolument  indispensables),  à  faire  à  certains  articles 
concernant  le  gouvernement  et  la  nation.  Si  quelques 
auteurs  ou  dictionnaires  étrangers  ont  dit,  en  se  répétant, 
que  nous  formions  une  espèce  de  république,  c'est  qu'ils 
parlaient  de  Liège  d'après  des  temps  de  troubles,  d'anar- 
chie, où  l'on  faisait  grâce  à  notre  pays,  en  l'appelant  Repu- 
blique.  Cependant  les  lois  fondamentales  n'en  existaient  pas 
moins  alors  qu'aujourd'hui  ;  mais  nous  avons  le  bonheur 
d'être  ramenés  au  point  de  leur  observation.  Et  c'est  ce  qui 
fait  notre  actuelle  tranquillité.  Puissions-nous  pour  nous  et 
notre  postérité,  ne  jamais  plus  nous  en  écarter  1  Peu  nous 
importe  l'erreur  où  donneraient  quelques  livres  étrangers  : 
mais,  Monsieur,  qu'un  nouveau  livre  national,  publié  et 
universellement  répandu  de  l'aveu  et  avec  privilège  du 
gouvernement,  réitérât  la  même  ancienne  erreur,  c'est  ce 
qu'il  nous  était  impossible  d'admettre.  En  conséquence 
j'avais  été  chargé  d'y  projetter  ces  changements  couve- 


—  105  — 

nables,  et  en  le  faisant,  je  proposais  aussi  quelque  légère 
modération  de  certains  passages  où  j'aurais  voulu  ne  point 
articuler  en  termes  exprès,  les  préjugés  trop  odieux  que 
Ton  a  contre  notre  nation.  Voilà,  Monsieur,  à  quoi  j'avais 
borné  mes  observations  que  j'avais  remises  à  M.  Desoer, 
pour  vous  les  communiquer  lorsqu'on  est  venu  les  retirer 
de  ses  mains  pour  les  faire  passer  à  Hex,  où  elles  sont 
demeurées,  avec  le  livre. 

Du  reste,  je  dois  vous  rendre  justice  et  en  appréciant 
votre  érudition,  vos  talents  et  vos  travaux,  j'ai  toujours 
hautement  déclaré  qu'ils  honoraient  notre  pays. 

C'est  dans  ces  sentiments,  etc. 

Signé  :  DE  Chestret. 
Liège,  le  22  juillet  1782. 

De  Limbourg  répondit  par  cette  note  : 

«  La  suspension  de  la  nouvelle  édition  des  Amusemens 
de  Spa  m'a  détourné  longtemps  de  l'idée  d'en  rédiger  le 
second  volume.  11  n'y  en  a  eu  d'exemplaires  délivrés  que 
pour  Son  Altesse  et  quelques-uns  de  ses  ministres.  On  a  été 
averti  qu'il  s'y  trouvait  quelques  points  contraires  à  notre 
Constitution  et  quelques  autres  qui  expriment  des  préjugés 
défavorables  à  notre  nation. 

Comme  personne  ici-bas  n'est  infaillible,  je  ne  me  suis 
jamais  prévalu  d'une  telle  prérogative. 

J'ai  déclaré  d'abord  à  M.  C"*,  et  je  le  répète,  que  je 
n'aime  que  le  mieux 

Voici,  à  ce  qu'il  semble,  les  seuls  passages  à  redresser, 
savoir  : 

Pages  149  et  150.  Ce  pays  est  une  espèce  de  république 
gouvernée  par  le  Prince-Evêque  et  les  Trois  Etats,  etc. 

Et  page  151.  Le  Prince  concourt  avec  ses  Etats  pour 


—  106  — 

ce  qui  concerne  les  intérêts  du  Pays  et  les  charges  à 
imposer. 

Après  ces  remarques  sur  l'état  de  notre  gouvernement, 
passons  aux  préjugés  défavorables  à  notre  nation.  Voici,  je 
le  suppose,  les  articles  qui  peuvent  paraître  tels  : 

Page  50.  Liège  est  une  des  villes  du  monde  où  il  y  a  le 
plus  de  chicane.  Les  affaires  y  traînent  tant  qu'il  est 
passé  en  proverbe  que  les  choses  qui  ne  finissent  jamais 
sont  comme  les  procès  du  Pays  de  Liège 

Pages  152  et  153.  Les  abus  qui  peuvent  y  avoir  lieu 
sont  ceux  dont  on  ne  peut  assurer  qu'aucun  coin  de  la 
terre  soit  exempt  ;  ceux  possibles  partout  de  l'igno- 
rance et  de  la  corruption  de  quelques  personnes  en 
place 

On  peut  d'ailleurs  mettre  le  livre  imprimé  à  Amsterdam 
et  sans  privilège.  » 

J.   P.  DE  LlMBOURG. 

C'est  à  quoi  se  résolut  l'auteur,  car  il  ne  changea  rien 
au  texte,  ainsi  qu'on  peut  le  vérifier  à  la  lecture  desiVow- 
veaux  amusemens. 

Albin  BODY. 


A  PROPOS  DUNE  CHARTE  INÉDITE 


DELA 


CHAPELLE  DES  CLERCS 


En  faisant  naguère  des  recherches  dans  des  pièces 
non  cataloguées  des  collections  léguées  à  la  ville  de 
Liège  par  le  regretté  Ulysse  Capitaine,  j'ai  eu  la  bonne 
fortune  de  mettre  la  main  sur  un  document  de  quelque 
intérêt  qui  avait  échappé  aux  savants  rédacteurs  du 
catalogue  de  ces  collections.  Ce  qui  me  semble  plus 
étrange,  il  ne  paraît  même  pas  avoir  appelé  l'attention 
du  propriétaire  de  ce  riche  dépôt.  Il  serait  difficile  d'ad- 
mettre, en  effet,  qu'Ulysse  Capitaine,  si  amoureux  des 
vieux  souvenirs  de  la  cité  liégeoise,  eût  négligé  de  faire 
connaître  une  pièce  qui  est  à  la  fois  un  document  pour 
l'histoire  de  la  peinture  dans  notre  pays  et  une  page 
intéressante  où  se  retrouvent  de  curieux  traits  de  mœurs 
de  nos  ancêtres. 

Je  n'ai  pas  à  refaire  ici  l'histoire  de  la  Chapelle  des 
Clercs  :  M.  Théod.  Gobert,  dans  ses  excellentes  études 
sur  les  Rues  de  Liège,  a  raconté  par  le  menu  l'origine 
et  les  développements  de  cette  institution  ;  ce  que  je 
veux,  c'est  simplement  présenter  au  lecteur  la  charte 


—  108  — 

que  la  Société  des  Bibliophiles  a  jugée  digne  de  figurer 
dans  son  Bulletin. 

A  l'époque  où  fut  rédigée  la  pièce  dont  on  trouvera  le 
texte  plus  loin,  en  1481,  les  membres  de  la  confrérie 
étaient  :  c  Henri  Quarein,  Mathieu  Garin,  Henri  Boyon, 
Jean  Sarteal,  Jean  Servacii,  Léonard  Fachyn,  Lambert 
Coperman,  Henri  Ruttis,  Louis  de  Meffe,  Gérard  Voroys, 
Nicolas  Buzyn  et  Florent  Bertrandi  le  jeune.  » 

Ils  s'avisèrent  un  beau  jour  que  leurs  liens  spirituels 
se  resserreraient  davantage  si  quelque  union  plus  maté- 
rielle venait  à  s'y  joindre  et,  s'appuyant  bravement  sur 
les  paroles  du  Psalmiste  :  c  Ecct  quant  bonum  ctjvcun- 
dum  habitare  f faites  in  unum,  »  ils  décidèrent  d'insti- 
tuer des  agapes  mensuelles  qui  devaient  avoir  lieu,  k  tour 
de  rôle,  chez  les  différents  membres  de  la  congrégation. 

Il  ne  fallait  pas  que  la  hiérarchie  ecclésiastique  perdit 
ses  droite  :  les  confrères  se  devaient  recevoir  dans  l'ordre 
de  leur  admission  ;  que  si  pourtant  l'un  d'entre  eux 
revêt  quelque  dignité,  devient  chanoine  de  Saint-Lambert 
ou  d'une  collégiale,  il  aura  le  pas  sur  les  autres. 

Les  sages  rédacteurs  ont  dû  prévoir  que,  la  vanité 
humaine  aidant,  l'un  ou  l'autre  pourrait  essayer  d'écra- 
ser de  son  luxe  des  confrères  moins  fortunés  :  aussi  tout 
est  réglé,  dans  ce  repas  commun,  et  c'est  même  ici  une 
partie  spécialement  intéressante  du  document  que  nous 
analysons,  puisqu'elle  nous  révèle  ce  que  pouvait  être, 
dans  les  dernières  années  du  xv*  siècle,  un  dîner  d'amis 
au  sein  du  clergé  liégeois. 

Ne  nous  attendons  point  à  voir  défiler  ces  intermi- 
nables séries  de  mets  et  de  services  que  décrit  complai- 
samment  Lancelot  de  Casteau,  le  maître  d'hôtel  des 


^-  Î09  — 

princes-évôques  Robert  de  Berghes,  Gérard  de  Grois- 
beeck  et  Ernest  de  Bavière  (*). 

Au  Heu  des  quatre  services  du  banquet  célèbre  servi 
au  jour  de  l'inauguration  de  Robert  de  Berghes,  nous 
n'en  trouvons  que  deux,  et  bien  modestes  ;  combien  nous 
sommes  loin  des  quarante-six  plats  que  comportait  le 
troisième  service  de  ce  festin  pantagruélique,  vous  l'al- 
lez  voir. 

Deux  services  etl  tout,  je  l'ai  dit  déjà  :  le  premier  se 
devra  composer  de  viandes  salées,  précédées  d'un  potage; 
sans  doute  quelque  jambon  de  nos  Ardennes,  quelque 
langue  fumée  en  faisait  tous  les  frais.  Le  second  com- 
prendra une  viande  fraîche,  rôtie  ou  bouillie.  Et  voyez 
jusqu'où  va  la  minutieuse  précaution  de  l'auteur  du 
règlement  :  on  ne  pourrait  servir  deux  viandes  à  la  fois, 
à  moins  qu'un  seul  plat  ne  les  contint.  Ajoutez,  pour 
terminer,  ad  cîausuram  stomachi,  un  peu  de  fromage 
ou  quelque  dessert  semblable. 

On  en  conviendra,  les  confrères  de  la  Chapelle  des 
Clercs  avaient  des  goûts  simples. 

S'ils  mangeaient  peu,  on  ne  peut  les  accuser  d'avoir 
bu  sec. 

Sans  nul  doute,  pendant  le  repas,  la  bière  du  pays, 
cette  petite  bière  dont  se  contentera  plus  tard  le  savant 
chanoine  Sluse  (s),  servait  seule  à  rafraîchir  nos  sages 
religieux  :  la  charte  n'en  dit  rien,  mais  elle  semble  fixer 
le  moment  où  le  vin  apparaîtra  sur  la  table  des  bons 

(1)  V.  l'article  de  M.  H.  Hrlbio  :  La  haute  cuisine  à  Liège,  d'après 
une  notice  de  Villenfagne,  Le  Bibliophile  belge,  t.  II,  p.  213. 

(S)  Y.  notre  notice  sur  René-François  de  Sluse,  Bullettino  du  Prince 
Boncompagni,  t.  XVII,  p.  466. 


—  110  — 

frères  ;   elle  règle,   comme  nous  dirions  aujourd'hui, 
Tordre  des  toasts. 

Le  dessert  apporté,  l'hôte  se  couronne  de  fleurs  ou  de 
feuillage,  puis  il  boit  à  la  santé  —  potabit  amicabilem 
haustum  —  du  confrère  qui  devra,  le  mois  suivant,  faire 
les  honneurs  du  repas  commun.  Chacun  s'empresse 
d'imiter  le  président  de  la  table,  en  buvant  à  ses  compa- 
gnons, dans  l'ordre  hiérarchique  bien  entendu. 

À  ce  repas  nul  étranger  n'est  admis  à  moins  que  par 
hasard  l'amphitryon  n'ait  sous  son  toit  quelque  parent, 
ou  bien  qu'un  ami  ne  survienne  au  moment  du  dtner. 

Les  domestiques  de  l'hôte,  ceux  qui  habitent  avec  lui, 
ne  sont  point  oubliés  ;  ils  auront,  aux  frais  de  la  bourse 
commune,  une  mesure  de  vin  (quarta),  semblable  à  celui 
dont  on  use  à  la  table  principale. 

La  paix,  la  concorde  doivent  régner  dans  cette  réu- 
nion. Aussi  bien  avant  qu'après  le  repas,  qu'on  évite 
toute  parole  discourtoise,  tout  jeu  capable  d'amener  des 
discussions  ;  que  si,  par  malheur,  l'un  des  confrères 
soulève  quelque  dispute,  qu'il  se  soumette  sans  hésiter  à 
la  réprimande  ou  à  la  peine  que  lui  infligera  le  maître 
de  la  chapelle  :  sinon,  il  pourrait  lui  en  cuire  et  l'exclu- 
sion est  là  qui  l'attend. 

Ce  repas,  si  bien  réglé,  est  obligatoire.  On  ne  peut  se 
dispenser  d'y  assister  sans  une  excuse  duement  agréée 
par  les  confrères,  et  encore,  au  repas  suivant,  l'absent 
paiera-t-il,  comme  amende,  deux  mesures  de  vin,  et  du 
meilleur. 

Mais  la  journée  n'est  point  close  :  l'hôte  du  jour 
devra  inviter  ses  confrères  à  souper.  Chacun  est  libre 
d'accepter  ;  cependant,  comme  le  souper  est  à  la  discré- 


-  111  - 

tion  de  l'hôte,  qu'il  y  peut  inviter  ses  amis,  ne  pour- 
rions-nous croire,  sans  offenser  la  mémoire  des  bons 
religieux,  que  la  partie  la  plus  gaie  de  cette  fête  est  celle 
dont  on  ne  parle  point. 

Les  douze  confrères  se  sont  souvenus  que  Notre  Sei- 
gneur était  le  treizième  dans  la  compagnie  des  apôtres 
et  que,  plus  tard,  saint  Paul  compléta  ce  même  nombre 
de  treize.  Ont-ils  voulu  protester,  en  fait,  contre  une 
superstition  qui  déjà  sans  doute  existait  à  cette  époque  ; 
ont-ils  voulu  simplement,  en  invoquant  les  souvenirs  de 
l'Evangile,  se  donner  une  raison  suffisante  pour  intro- 
duire parmi  eux  un  ami  commun,  nous  ne  le  saurons 
pas;  mais  ils  stipulent  que  l'on  pourra,  de  commun 
accord,  adjoindre  à  la  réunion  une  treizième  personne. 

D'une  voix  unanime,  les  frères  de  la  chapelle  accueil- 
lirent la  demande  que  leur  adressait  un  chanoine  de 
Saint-Paul,  Jean  de  Heinsbergh  (i). 

Le  tout  fut  établi  le  19  novembre  1481,  fête  de  Sainte- 
Elisabeth,  reine  de  Hongrie. 

Et  maintenant,  il  est  facile  de  se  rendre  compte  de  la 
jolie  peinture  qui  orne  la  charte,  si  bien  reproduite  sous 
la  direction  de  M.  Jules  Helbig. 

Dans  le  haut,  la  Vierge  et  l'enfant  Jésus,  devant  les- 
quels le  psalmiste  invoqué  par  les  frères,  le  roi  David, 
agenouillé,  chante  en  s'accompagnant  de  la  harpe. 

[I)  Ce  Jean  de  Heinsbergh  est  mentionné  dans  V Essai  historique  sur 
l'église  Saint-Paul,  de  M.  le  chanoine  Thimistbr,  pp.  74,  283  et  suiv.,  et 
dans  une  charte  du  1er  mai  1466  (Cartulaire  de  l'église  collégiale  de  Saint- 
Paul,  pp.  483-485). 

Dans  la  liste  des  chanoines  de  Saint-Paul,  qui  figure  à  la  fin  du  premier 
de  ces  ouvrages,  Jean  de  Heinsbergh  est  indiqué  comme  vivant  de  1460 
à  1472  ;  on  voit  qu'il  faut  reculer  cette  dernière  date  de  neuf  années  au 
moins. 


—   112  — 

Un  peu  plus  bas,  les  douze  confrères  ;  puis  plus  bas 
encore,  protégé  par  le  patron  de  la  Collégiale  l'apôtre 
saint  Paul,  le  chanoine  Jean  de  Heinsbergh. 

Il  ne  m'appartient  pas  d'apprécier  la  valeur  de  cette 
composition  au  point  de  vue  de  l'art,  du  groupement  des 
personnages,  des  renseignements  qu'elle  peut  fournir 
sur  le  costume  de  certains  membres  du  clergé  :  qu'il  me 
suffise  de  dire  que  des  juges  compétents  en  ont  reconnu 
la -haute  valeur. 

Je  me  permettrai  seulement  d'appeler  l'attention  sur 
la  variété  des  types  représentés  :  on  serait  fort  tenté  de 
voir,  dans  les  personnages  figurés,  les  portraits  des 
confrères  et  de  leur  ami  Jean  de  Heinsbergh  ;  cette  con- 
jecture paraîtra  d'autant  mieux  fondée  qu'à  partir  du 
xive  siècle,  et  surtout  au  XVe,  le  portrait  dans  la  minia- 
ture est  chose  fort  fréquente  (4). 

Mais  il  est  temps  de  s'arrêter  ici  et  de  laisser  la  parole 

à  nos  concitoyens  d'il  y  a  quatre  siècles  en  transcrivant 

la  charte  dont  nous  venons,  bien  rapidement,  de  faire 

connaître  le  contenu. 

C.  LE  PAIGE. 


In  nomine  Domini  amen.  Nouerint  universi  presens  hoc 
scriptum  visuri  et  audituri,  quod  nos  Henricus  Quarein 
magister  capelle  clericorum  Leodiensium,  et  undecim  con- 
fratres  çjusdem  videlicet  :  Mattheus  Garin,  Henricus  Boyon, 
Johannes  Sarteal,  Johannes  Servacii,  Leonardus  Fachyn, 
Lambertus  Coperman,  Henricus  Ruttis,  Ludovicus  de  Meffia, 

(1)  11  serait  facile  de  donner  des  preuves  de  ce  fait;  je  ne  yeux  citer  que 
l'ouvrage  de  M.  Lbcoy  de  la  Marche,  Les  manuscrits  et  la  miniature, 
pp.  178-tOt. 


i 


—  113  — 

Gerardus  Voroys,  Nicolaus  Busyn  et  Florentius  Bertrandi 
junior,  instructione  propbetica  psalmigraphi  dicentis  :  Ecce 
quam  bonum  et  quam  iocundum  ha bi tare  fratres  in  unum, 
in  divinis  et  spiritualibus  in  eadem  capella  uniti,  considé- 
rai) tes  quod  quamquam  verbum  preallegatum  ;  Ecce  quam 
bonum  etc.,  in  divinis  et  spiritualibus  sit  intelligendum  : 
tamen  conversacio  humana  multum  confert  et  facit  pro 
continuacione  et  manutencione  cuiuscunque  confratrie  seu 
congregacionis  spiritualis  prout  in  monasterijs,  cenobijs  seu 
religiosis  domibus  oculatim  perspicitur  ;  cupientes  igitur  et 
summopere  desiderantes  confederacionem  fraternalem  qua 
in  pretacta  venerabili  confratria  capelle  Clericorum  pre- 
tacte  in  divinis  et  spiritualibus  sumus  uniti  et  confederati, 
finaliter  continuare  et  usque  in  finem  dierum  nostrorum  in 
eadem  perseverare,  ordinavimus  et  quantum  in  nobis  fuit 
confederacione  humane  conversacionis  inter  nos  concl usi- 
nais semei  in  mense  mensaliter  lete,  ioconde  et  fraterna- 
liter  debere  convenire  in  hune  qui  sequitur  modum.  In 
primis  de  mense  ad  mensem  continuando,  quilibet  fratrum 
nostre  confederacionis  débet  suos  confratres  pretactos  et 
prescriptos,  per  aliquem  pro  nostra  parte  ordinandum,  die 
sibi  convenienti,  in  mensa  prandii  convocare  seu  convocari 
facere,  tercio  videlicet  die  precedenti,  cuilibet  fratrum  con- 
gregacionem  mensalem  huiusmodi  debere  fieri  insinuandum, 
et  hoc,  ecclesiastico  more,  secundum  ordinem  recepeionis 
nostre  in  dicta  capella  ;  priraus  videlicet  in  recepeione  in 
primo  mense,  secundus  in  secundo  mense  et  sic  ulterius  de 
confratre  ad  confratrem  continuando.  Verum  quia  in  sacris 
ordinibus  constitua  alios  précèdent,  sacro  ordini  honorem 
exhibentes,  sed  si  successu  temporis  aliquis  nostre  confede- 
racionis esset  canonicus  de  maiori  seu  eciam  de  secundariis 
ecclesiis,  talis  in  huiusmodi  eventum  débet  alios  précédera. 


—  1 14  — 

Si  vero  plures  forent  canonici,  ut  sic  canonici  de  maiori, 
secundum  ordinem  recepcionis  eorum  in  dicta  capella  pré- 
cèdent ;  alii  vero  canonici  de  secundariis,  ordinem  recep- 
cionis eorumdem  in  eadem  capella  servabunt.  Et  ne  aliquis 
nostrum  in  expensis  seu  mensa  splendida  alium  videatur 
precellere,  ordinavimus  et  inter  nos  conclusimus  quod  ille 
qui  habebit  ponere  mensam,  débet  in  prandio  duo  fercula 
tantum   principalia  ministrare:   videlicet   primo  carnes 
salsasseu  aliquid  simile  conveniens  cum  potagio  preponere. 
Secundario  et  pro  secundo  ferculo  carnes  récentes  elixas 
seu  bullitas  aut  assaturam  ;  non  tamen  utrumque  appo- 
nere  nisi  hoc  fuerit  in  eadem  scutella,  ita  quod  pro  uno 
ferculo  possit  repu  tari.  Et  flnaliter  cum  caseo  seu  aliis  ad 
clausuram  stomachi  convenientibus,  mensam  concludere. 
In  diebus  vero  ieiuniorum  seu  quadragesime  (xlrae)  commit- 
titur  disposicioni  et  discrecioni  hospitis  obligati  ad  mensam 
de  cibariorum  ministracione.  Verum  quod  ante  omnia  in 
principio  ante  commestionem  débet  fieri  benedictio  mense 
et  postea  Deo  gracias  referri.  In  mensa  vero,  ante  vel  post, 
nemo  présumât  aliquod  verbum  proponere  detractionis  seu 
quod  causam  litigii  aut  discordie  possit  generare,  sed  quae 
pacis  sunt,  iocunditatis  et  leticie  ac  honestatis  omnino 
reserantur.  Nemo  enim  nostrum  a  dicta  mensa  postquam 
fuerit  invitatus  présumât  se  absentare  nisi  racionali  de  causa 
per  suos  confratres  fuerit  excusandus;  alioquin  talis  in 
proxima  futura  congregacione  mensali  in  duabus  quartis 
melioris  vini  condempnatur.  Ille  vero  qui  erit  hospes  pro 
tempore  seu  qui  habebit  mensam  ad  prandium  disponere, 
caseo  aut  alio  simili  pro  conclusione  mense  apposito,  pota- 
bit  primo  amicabilem  hauslum  ï  1 11  qui  in  alio  mense  immé- 
diate sequenti  habebit  confrates  mensali  ter  convocare,  dabit- 
quesibisertumunum  florum  seu  herbarum  non  ridiculosum 


-  115  — 

sed  honestati  conveniens.  Potabunt  ulterius  omnes  fratres 
in  eadem  mensa  existentes  sibi  invicem  semel  amicabilem 
haustum,  et  hoc  secundum  ordinem  prefatum,  in  signum 
vere  unionis,  pacis,  amoris  ac  fraternalis  dilectionis.  Nemo 
enim  poterit  per  hospitem  principalem  in  prandio  nostro  pre- 
tacto  invitari  nisi  de  pretacta  nostra  sit  confederacione  men- 
sali  et  fraterna.  Verum  si  huiusmodi  hospes  pro  tempore 
habuerit  in  domo  aliquem  commensalem,  vel  si  eidem  ali- 
quis  amicus  seu  consanguineus  causa  hospitandi  ad  domum 
suam  supervenerit,  talis  in  huiusmodi  eventum  in  mensa 
nostra  poterit  admitti.  Habebunt  familiareshospitis  in  mensa 
eorum  unam  quartam  vini  similis  vino  mense  nostre  princi- 
palis,  expensis  communis  simboli  nostri.  Computator  dicte 
capelie  si  fuerit  presens,  alioquin  hospes  domus  habebit 
symbolum  exponere,  sed  in  fine  mense  quilibet  habebit 
partem  suam  exponere  ac  expositionem  contentare.  Prandio 
peracto  habebit  principalis  hospes  invitare  confratres  ibi- 
dem in  prandio  présentes  ad  cenam.  Nemo  tamen  erit 
astrictus  redire  nisi  voluerit  et  sibi  placuerit.  De  cibariis  in 
cena  ministrandis  committitur  hospitis  voluntati  et  benepla- 
cito.  Poterit  hospes  in  cena  extraneos  quoscumque  voluerit 
nobiscum  ministrare.  Recipiens  nobiscum  pretactesocietatis 
mensalis  fratemitatem  non  poterit  eam  dimittere  seu 
renunciare  nisi  prius  omnes  confederatos  in  nostra  societate 
pretacta  invitet  in  uno  prandio,  expensis  suis  tam  in  vino 
quam  in  cibariis  quo  ad  hoc  honestatem  servando.  Numerus 
duodenarius,  qui  est  numerus  apostolorum,  in  comunica- 
cione  nostra  non  excedatur  nisi  forte  fratribus  placuerit 
decimum  tercium  numerum  adimplere,  sicut  Dominus  in 
persona  sua  inter  apostolos  eundem  numerum  adimplevit 
et  beatus  Paulus  inter  apostolos  decimus  tercius  nume- 
ratur.  Et  sic  dominus  Johannes  de  Heynsberch,  canonicus 


—  116  — 

ecclesie  collegiate  sancti  Pauli  leodiensis,  peticione  et  rogatu 
eiusdem,  pro  decimotercio  unanimi  consensu  omnium  nostre 
confederacionis  confratrum  primas  fuit  assumptus.  tn  con- 
Versacione  nostra  mensali,  ante  vel  post,  non  immîsceantur 
aliqui  ludi  inhonesti  seu  eciam  qui  possent  inducere  aliquam 
commocionem  ire  seu  discordie,  veiuti  taxillorum  seu  simi- 
lium  ;  sed  omnia  que  honestatis  sint  et  pacis  inter  nos  trac- 
tentur.  Si  eciata  quis  nostrum  habuerit,  quod  absit,  aliquid 
discordie  seu  litigij  adversus  alium  de  nostris  occasione 
societatis  conversacionisque  nostre  seu  alias,  volumus  quod 
in  talibus  stetur  dictamini  seu  ordinacioni  nostre.  Et  quia 
diverse  congregaciones  eciam  spirituales  sibi  sepe  in  sta- 
tutis  et  ordinacionibus  diversis  contrariantur,  nemo  in 
nostre  societatis  confederacione  pretacta  admittatur  qui 
fuerit  cum  simili  alia  congregacione  confederatus,  proot 
inter    nos  bona  flde  compromisimus  non  aliam  similem 
societatis  confederacionem  acceptare,  nisi  de  omnium  nos- 
trum consensu.  Omnia  enim  prescripta  primo  ad  monicio- 
nem  nostram  si  quis  defectuosus  fuerit  sub  pena  generosa 
per  nos  ordinanda,  secundario  sub  pena  resecacionis  socie- 
tatis nostre,  si  quis  ordinacioni  nostre  acquiescere  con- 
tempserit,  volumus  inviolabiliter  observari  ut  tandem  spi- 
ritu  unionis,  concordieet  pacis  uniti  possimus  ad  unlonem 
sanctorum  et  supercelestium  in  patria  celesti  cum  ipsis 
pervenire  et  congregari  prout  omnes  sitibundo  corde  desi- 
deramus  concludentes  cum  psalmista  final i  conclusion 
psalmi  prenotati.  Quam  illic  mandavit  dominus  benedictio- 
nem  et  vitam  usque  in  seculum  et  in  seculum  seculi  quam 
nobis  prestare  dignatur  qui  vivit  in  secula  Deus.  Amen.  In 
premissorum  omnium  fldem,  robur  et  testimonium  quilibet 
nostrum  fratrum  predictorum  has  présentes  litteras  secun- 
dum  ordinem  prescriptum  manu  propria  et  nomine  suo 


-r   117  - 

proprio  subscripsit  et  subsignavit  (1)  prout  per  sequentes 
nostros  seu  pro  parte  eorumdem  volumus  subscribi  et  sub- 
signari  in  posterura.  Datum  et  actum  in  loco  capitulari 
sepetacte  ca pelle  clericorum  leodiensium,  anno  a  nati- 
vitate  Domini  millesimo  quadringentesimo  octuagesimo 
primo,  raensis  novembris  die  xjxa,  videlicet  ipso  die  sancte 
Elyzabeth  regine  Ungarie. 

(l)  Les  signatures  manquent. 


♦  ■••» 


—  118  — 

Séance  du  13  janvier  1889. 

La  séance  est  ouverte  à  10  î/t  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  Bormans. 

Sont  présents:  MM.  Bormans,  chevalier  de  Borman, 
baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Coucîet,  Gustave  Francotte, 
Grandjean,  Isidore  L'Hoest,  Le  Paige,  de  Marneffe,  Orban 
de  Xîvry,  baron  de  Pitteurs  de  Budingen,  Eugène  Poswick, 
baron  Robert  de  Sélys-Fanson,  baron  de  Sélys-Longchamps, 
baron  Raphaël  de  Sélys-Longchamps,  baron  Albert  de  Vil- 
lenfagne  de  Sorinne,  Wilmart  et  Alexandre,  secrétaire. 

MM.  Helbig  et  Wauters  se  font  excuser  de  ne  pouvoir 
assister  â  la  séance. 

Le  procès- verbal  de  la  séance  du  27  mai  1888  est  lu  et 
approuvé. 

M.  le  chanoine  Dubois  remercie  la  Société  de  ravoir  reçu 
au  nombre  de  ses  membres. 

M.  Jeanmart  de  Brouillant  donne  sa  démission. 

M.  le  comte  de  Hemricourt  de  Grunne,  ayant  réclamé 
des  volumes  distribués  depuis  1876  et  1877,  ainsi  que  divers 
fascicules  du  Bulletin,  la  Société  décide,  sur  une  propo- 
sition formulée  par  M.  le  baron  de  Pitteurs,  de  faire  par- 
venir, à  l'avenir,  à  chacun  des  membres  qui  en  fout  partie, 
un  avis,  dont  elle  arrête  les  termes,  contenant  un  récé- 
pissé qui  devra  être  renvoyé  à  la  librairie  Grandmont- 
Donders.  Les  publications  seront  expédiées  par  celle-ci  aux 
risques  et  périls  des  sociétaires,  contre  la  remise  de  ce 
récépissé. 

M.  le  baron  de  Pitteurs,  trésorier,  communique  les 
comptes  de  Tannée  1888.  Il  en  résulte  que  les  dépenses  se 
sont  élevées  à  2,641  fr.  63,  et  les  recettes  à  5,167  fr.  62.  Le 
solde  en  caisse  au  1er  janvier  1889  est  donc  de  2,525  fr.  99. 


—  119  — 

Il  est  à  remarquer  que  les  aimâtes  de  Tannée  1888,  n'ont 
pas  été  encaissées.  Les  comptes  sont  approuvés. 

Les  annates  de  1888  seront  immédiatement  mises  en 
recouvrement  ;  celles  de  1889,  à  la  fin  de  Tannée. 

Le  tome  II  de  La  principauté  de  Liège  et  les  Pays- 
Bas  au  xvie  siècle  est  distribué  aux  membres  présents. 

Sur  la  proposition  de  M.  Poswick,  il  est  décidé  de  laisser 
provisoirement  en  souffrance  le  dernier  fascicule  du  Bulle- 
tin,  tome  III,  qu'il  se  charge  d'achever  en  y  insérant  la  suite 
du  catalogue  des  manuscrits  de  Warfusée  et  de  Xhos.  Le 
tome  IV  sera  incessamment  commencé,  les  matériaux  du 
premier  fascicule  étant  préparés  pour  Timpression.  Le 
tirage  du  Bulletin  aura  lieu  dorénavant  à  cent  vingt-cinq 
exemplaires. 

Monsieur  le  Président  propose  de  ne  plus  envoyer  le 
Bulletin  qu'aux  sociétés  qui  remettront  leurs  publications 
en  échange  de  celui-ci.  —  Adopté. 

M.  de  Marneffe  annonce  que  les  copies  des  tomes  III 
et  IV  de  sa  publication  sont  prêtes  pour  Timpression. 

M.  de  Borman  compte  publier  un  fort  fascicule  de  son 

ouvrage  sur  les  Echevins  de  Liège  aussitôt  que  le  graveur 

aura  terminé  les  sceaux  et  les  armoiries  qui  doivent  en 
faire  partie. 

La  séance  est  levée  à  midi. 

Séance  du  3  mars  1889. 

La  séance  est  ouverte  à  10  i/*  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  Bormans. 

Sont  présents:  MM.  comte  Guy  de  Berlaymont,  che- 
valier Camille  de  Borman,  Couclet,  Gustave  Francotte, 
deGéradon,  Grandjean,  Kurth,  Naveau,  baron  de  Pitteurs 
de  Budingen,  Eugène  Poswick,  baron  de  Sélys-Longchamps, 


—  120  - 

Schoolmeeslers,  baron  Albert  de  Villenfagne  de  Sorinne 
et  Alexandre,  secrétaire. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  13  janvier  est  lu  et 
approuvé. 

MM.  le  baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Helbig,  Pascal 
Lohest  et  Isidore  L'Hoest  s'excusent  de  ne  pouvoir  assister 
à  la  réunion. 

Le  fascicule  premier  du  Bulletin,  tome  IV,  1888-1889,  est 
distribué  aux  membres  présents. 

Monsieur  le  Président  fait  connaître  que  le  Cercle  hutois 
des  sciences  et  des  beaux-arts  et  Y  Académie  royale  de 
Belgique  acceptent  réchange  de  leurs  publications  contre 
le  Bulletin.  L'envoi  de  celui-ci  leur  sera  continué  ;  les  autres 
sociétés  cesseront  de  le  recevoir. 

La  bibliothèque  de  l'Université  de  Strasbourg  est  admise, 
à  l'unanimité,  au  nombre  des  sociétaires. 

La  discussion  s'engage  ensuite  sur  le  projet  de  modifica- 
tion à  l'article  2  du  règlement  : 

**  La  Société  se  compose  de  quatre-vingts  membres  rece- 
vant des  exemplaires  spéciaux  de  toutes  les  publications.  » 

Cette  modification  est  adoptée  par  huit  voix  contre  six. 
Le  vote  définitif  aura  lieu  à  la  prochaine  séance. 

Le  Secrétaire  fait  connaître  l'état  des  publications.  Le 
tome  III  de  La  principauté  de  Liège  et  des  Pays-Bas  au 
xvie  siècle  est  tiré  jusqu'à  la  feuille  huit  inclusivement. 

L'impression  de  la  Vie  de  saint  Lambert  éditée  par 
M.  Demarteau  n'est  pas  terminée. 

M.  Poswick  annonce  que  le  deuxième  fascicule  du  Bulle- 
tin, tome  IV,  paraîtra  prochainement.  M.  Bormans  y  publiera 
la  liste  des  manuscrits  de  l'abbaye  de  Saint-Trond  échappés 
à; un  incendie  en  1538. 

La  séance  est  levée  à  midi. 


—  121  — 

Séance  du  12  mai  1889. 

La  séance  est  ouverte  à  10  i/«  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  Bormans. 

Sont  présents  :  MM.  Helbig,  président  d'honneur  à  vie, 
Body,  Bormans,  baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Couclet, 
Desœr,  de  Géradon,  Le  Paige,  Herman  Lohest,  Naveau, 
baron  de  Pitteurs  de  Budingen,  Eugène  Poswick,  baron  de 
Sélys-Longchamps,  Simonis,  baron  Albert  de  Villenfagne  de 
Sorinne  et  Alexandre,  secrétaire. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  3  mars  est  lu  et  adopté. 

MM.  Isidore  L'Hoest  et  Orban  de  Xivry  s'excusent  de 
ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

Monsieur  le  Secrétaire  rend  compte  de  l'état  des  publi- 
cations. Les  douze  premières  feuilles  du  tome  III  de  l'ou- 
vrage de  M.  de  Marneffe  sont  imprimées. 

Les  articles  destinés  au  Bulletin  par  le  même  éditeur  ne 
sont  point  tirés;  une  indisposition  Ta  empêché  de  s'en  occu- 
per. Il  est  probable  que  le  deuxième  fascicule  du  tome  III 
qui  doit  les  contenir,  sera  achevé  dans  une  quinzaine  de 
jours. 

M.  Poswick  fait  connaître  qu'il  terminera  le  tome  III 
par  la  liste  des  manuscrits  conservés  dans  les  châteaux  de 
Warfusée  et  de  Xhos. 

La  proposition  faite  par  M.  Orban  de  Xivry,  d'insérer, 
dans  la  publication  jubilaire  de  M.  de  Borman,  la  liste  de 
tous  les  membres  de  la  Société  depuis  sa  fondation  et  celle 
des  ouvrages  parus  n'est  pas  adoptée. 

M.  le  baron  Paul  Misson  est  élu  membre  de  la  Société. 

La  modification  adoptée  à  la  précédente  séance,  au  para- 
graphe 1er  du  règlement,  est  définitivement  repoussée  par 
onze  voix  contre  six. 


—  122  — 

La  Société  s'occupe  ensuite  des  ouvrages  à  faire  paraître 
dans  le  courant  de  1890. 

M.  Poswick  propose  de  commencer  à  imprimer  en  1890 
un  nouvel  ouvrage  en  même  temps  que  le  volume  actuel- 
lement sous  presse  de  M.  de  Marneffe.  Il  annonce  qu'il 
prépare  une  Histoire  des  troupes  nationales  liégeoises 
depuis  1649  jusqu'à  1 794,  en  deux  volumes  accompagnes 
de  planches  coloriées  de  costumes,  de  portraits,  d'armoi- 
ries, etc.  L'impression  est  votée. 

Le  Cercle  hutois  des  arts  et  des  sciences  envoyé  la 
collection  de  ses  Annales  en  échange  du  BuUetin  et  Y  Aca- 
démie royale  de  Belgique  le  n°  5  de  son  Bulletin  de  1889. 

Ces  ouvrages  seront  tirés  au  sort,  entre  les  membres 
présents,  à  une  séance  qui  sera  axée  ultérieurement. 

La  séance  est  levée  à  midi. 

Séance  du  10  novembre  1889. 

La  séance  est  ouverte  à  10  î/t  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  le  baron  de  Chestret  de  Haneffe. 

Sont  présents  :  MM.  chevalier  de  Borman,  Cormaux, 
Couclet,  Gustave  Francotte,  Grandjean,  Isidore  L'Hoest, 
baron  de  Pitteurs  de  Budingen,  Eugène  Poswick,  School- 
meesters  et  Alexandre,  secrétaire. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  12  mai  1889,  est  lu  et 
approuvé. 

Monsieur  le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  correspon- 
dance. M.  le  baron  Paul  Misson  remercie  la  Société  de  sa 
nomination  en  qualité  de  membre.  MM.  le  comte  de  Lim- 
minghe,  de  Géradon,  Naveau,  Bormans  et  Helbig  se  font 
excuser  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

M.  le  baron  Gaston  de  Villenfagne  donne  sa  démission. 

Le  Secrétaire  rend  compte  de  l'état  des  publications  et 


—  123  — 

lit  deux  lettres  de  M.  Demarteau,  sous  les  dates  respectives 
des  28  octobre  et  10  novembre,  dans  lesquelles  cet  honorable 
membre  explique  les  retards  que  son  travail  a  subis,  et  pro- 
met de  le  continuer,  la  copie  de  la  dernière  partie  de  sa 
publication  étant  terminée. 

L'imprimeur  annonce  que  le  tome  III  de  La  principauté 
de  Liège  et  les  Pays-Bas  au  xvp  sièle  est  tiré  jusqu'à  la 
page  152,  soit  dix-neuf  feuilles;  il  fait  savoir  que  l'éditeur 
est  en  possession,  depuis  longtemps,  de  quarante-huit  pages 
d'épreuves  qu'il  a  conservées  et  signale  ensuite  les  len- 
teurs que  M.  de  Marneffe,  dans  le  Bulletin,  et  M.  Demar- 
teau, dans  les  Publications,  apportent  à  la  correction  des 
épreuves  qu'ils  ont  reçues,  le  premier  depuis  le  8  février, 
le  second  depuis  le  28  avril.  Il  annonce  aussi  que  ces  deux 
éditeurs  ont  fait»  après  la  mise  en  pages,  des  remanîments 
et  changements  très  importants  à  leurs  publications. 

Conformément  à  la  résolution  prise,  le  27  novembre  1887, 
la  Société  décide  qu'elle  ne  supportera  que  le  dixième  du  prix 
d'impression  d'une  feuille  pour  les  frais  occasionnés  par  ces 
modifications.  Le  surplus  restera  à  la  charge  des  éditeurs. 

MM.  de  Borman  et  Poswick  font  remarquer  que  des 
remanîments  peuvent  être  nécessaires  dans  l'intérêt  de  la 
publication  quand  il  s'agit  de  placer  convenablement  des 
gravures,  des  sceaux,  des  armoiries,  etc.  Il  est  entendu  que 
les  frais  résultant  de  semblables  changements  seront  payés 
par  la  Société. 

M.  le  baron  de  Chestret  fait  connaître  que  M.  Bormans  a 
recueilli  un  très  nombreux  répertoire  de  notes  tirées  des 
documents  conservés  aux  archives  de  l'Etat  à  Liège,  con- 
cernant les  imprimeurs  liégeois  au  xvie  et  au  xvne  siècles* 
Il  propose  d'autoriser  M.  Bormans  à  publier  ces  notes  dans 
le  Bulletin.  Ce  projet  est  adopté. 


—  124  — 

MM.  de  Chestret,  de  Pitteurs  et  Bormans  déposent  le 
projet  de  modification  suivante  à  l'article  4  du  règlement  : 

«  Aucune  mesure  ne  pourra  être  adoptée  si  un  septième 
au  moins  des  membres  personnels  n'est  présent  à  la  réunion.  » 
Cette  proposition  est  votée  à  l'unanimité.  Le  second  vote 
aura  lieu  à  la  prochaine  séance  conformément  au  règlement- 
La  séance  est  levée  à  midi. 


\ 


\ 


+  4a 


SOCIÉTÉ 

BIBLIOPHILES  LIÉGEOIS 


BULLETIN 


'  &   61"'    FASCICULES 


LIÈGE 
IMPRIMERIE  L.  GRANDMONT-DONDliRS 

1891 


/ 


N 


NOTICE 


SUR 


LIE    Q-IÊIDIÊOIN' 

Tragi-comédie  de  Libert  de  Houthem. 


Les  écrits  de  Libert  de  Houthem  sont,  comme  on  le  sait, 
de  la  plus  insigne  rareté  :  dans  la  notice  si  complète  qu'il  a 
consacrée  à  ce  poète  (Biographie  nationale,  t.  IX,  col. 
546-554),  et  où  il  analyse  toutes  les  œuvres  connues  de  l'an- 
cien maître  liégeois,  le  savant  Recteur  de  l'Université  de 
Liège,  M.  Roersch,  a  soin  de  signaler  les  bibliothèques, 
publiques  ou  privées,  où  se  rencontrent  ces  travaux  :  il  est 
rare  que  Ton  connaisse  plus  d'un  exemplaire  de  chacun 
d'eux.  Il  en  est  même  qui  avaient  complètement  disparu  :  le 
Gédéon  figurait  parmi  ceux-ci  (Art.  cité,  col.  549).  Cepen- 
dant, en  1810,  Villenfagne  mentionnait  encore  cette  tragi- 
comédie  de  façon  à  faire  croire  qu'il  l'avait  sous  les  yeux  (î), 
et  l'on  pouvait  espérer  qu'une  heureuse  fortune  la  remet- 
trait au  jour  :  c'est  ce  qui  m'est  arrivé  il  y  a  quelques  mois 
à  peine  (2). 

Peut-être  la  Société  des  Bibliophiles  accueillera-t-elle 

(1)  Mélanges,  1810,  p.  83. 

(2)  Afin  d'éviter  que  le  texte  au  moins  du  Gédéon  ne  disparaisse  de  nou- 
veau, j'ai  déposé  à  la  Bibliothèque  de  l'Université  de  Liège,  une  copie 
représentant  l'imprimé  le  plus  exactement  possible. 


—  126  — 

avec  intérêt  une  courte  note  bibliographique  sur  cette  rare 
production  des  presses  liégeoises. 

C'est  un  petit  in-quarto  de  vingt-six  feuillets,  non  chif- 
frés ;  les  cahiers  A-F  sont  composés  chacun  de  quatre  feuil- 
lets signés  en  trois;  le  dernier  cahier  G,  n'a  que  deux 
feuillets. 

Voici  le  titre  complet  : 

oedeon  ||  TRAGICO- 1|  COMOEDIA  ||  Sacra  in  qua  tàquam  in 
spécula  ni- ||  tidUsimo  nostrorum  téporum  fa- 1|  ciern  manifes- 
tissime  relucentë  in- 1|  tueri  lice  t.  ||  per  fratrem  libertvm  1 

HOVTHEM  LEODIVM  :   HIE-  (  RONYMIANAB  APVD  ||  SVOS  PROFES-  | 

sionis.  g  LEODII,  ||  Ex  Offlcina  Gualteri  Morberij.  g  m.  d.  lxxv.  U 
Nutu  et  consensu  Reueren. 

Ce  titre  est  entouré  d'un  encadrement  formé  de  fleurons 
typographiques  assez  artistement  disposés  (i)  ;  le  verso  est 
blanc. 

Les  feuillets  2  et  3  sont  occupés  par  la  dédicace  à  Guil- 
laume du  Pais,  abbé  de  Floreffe,  le  même  auquel  Hou- 
them  a  dédié  la  seconde  édition  de  sa  Prosodie  (Art,  cité, 
col.  547). 

L'auteur  fait  connaître,  dans  ce  morceau,  qu'il  a  com- 
posé sa  pièce  cinq  années  auparavant,  donc  en  1570,  inspiré 
en  quelque  sorte  par  les  événements  malheureux  dont  sa 
patrie  était  le  théâtre. 

Représentée  alors,  elle  fut  accueillie  par  les  applaudisse- 
ments de  la  ville  tout  entière;  les  amis  du  poète  le  pressèrent 
dès  lors  de  livrer  son  œuvre  à  l'impression,  mais  pendant 
cinq  ans,  Houthem  sut  résister  à  leurs  sollicitations.  Le 

(1)  On  peut  observer  que  cet  encadrement  est  presqu'identique  &  celui 
qui  orne  le  titre  des  différents  livres  d'Amadù  de  Gaule,  imprimés  A 
Anvers,  par  G.  Silvius.  Je  compte  publier  prochainement  quelques  autres 
remarques  sur  la  typographie  morbérienne. 


—  127  — 

reste  de  la  dédicace  est  occupé  par  des  éloges  adressés  à 
l'abbé  de  Floreffe. 

Après  cette  dédicace,  une  pièce  de  vers  (recto  du  feuillet  4) 
en  acrostiche,  adressée  au  même,  puis  (verso  du  feuillet  4), 
ce  distique  de  Hanard  van  Gameren  : 

De  Gedeone  tuo  vis  vt  quod  sentio  dicam  f 
Non  alio  Gedeon  débuit  ore  cani. 

La  liste  des  personnages  achève  de  remplir  le  feuillet. 

Le  prologue  (feuillet  5)  révèle,  si  je  ne  me  trompe,  l'exis- 
tence d'écrits  inconnus,  et  qui  sans  doute  n'ont  jamais  été 
imprimés,  de  notre  poète. 

Voluebat  animo  multa  quœ  silentium 
Suadere  cuiuis  iure  possent  optimo, 
Benignitatis  attamen  vestrœ  memor, 
Qua  nunc  fréquenter  eius  hanc  opellulam 
Iuuistis,  orta  dum  doceret  quid  mari 
Venus  nephandis  aduehat  cultoribus 
Suis,  pericîo  Therei  Thracum  Ducis. 
Cum  Bethsàba  nati  doceret  maximam 
In  iudicandis  Utibus  prudentiam, 
Exempta  statuens  iudicis  longé  optimi. 
Cum  rursus  huius  ciuitatis  gloriam, 
Ex  hoste  partant  Geutico  proponeret, 
JNos  esse  curœ  maximo  probans  Deo, 
Qui  sacra  colimus  ipsius  mente  intégra  : 
Ea  signa  vidit  tum  fauoris  omnium 
Vt  nunc  eandem  sit  palestram  libéré 
Ingressus,  atq;  Gedeonem  scripserit. 

Après  ce  prologue,  vient  la  tragi-comédie  qui  occupe  les 
feuillets  6  à  24. 

Je  ne  m'étendrai  guère  sur  l'analyse  du  poème;  Houthem 
paraphrase,  en  vers  parfois  élégants,  parfois  d'une  tournure 
un  peu  bien  tourmentée,  l'épisode  de  la  délivrance  des  Juifs 


—  128  — 

par  Gédéon,  rapportée  au  livre  des  Juges,  chapitres  VI, 
VII  et  VIII. 

L'auteur  avait  vu,  dans  la  situation  des  Pays-Bas,  trou- 
blés par  les  guerres  de  religion,  et  celle  des  Juifs,  accablés 
sous  le  joug  des  Madianites,  une  certaine  analogie.  Il  faut 
avouer  que  l'enthousiasme  poétique  se  montre  à  peine  dans 
sa  pièce  ;  les  malheurs  de  son  pays  ne  l'ont  guère  échauffé 
et  il  se  complaît  bien  plutôt  dans  la  recherche  des  souvenirs 
de  l'antiquité  classique,  que  dans  une  peinture  transparente 
des  événements  dont  il  était  le  témoin. 

Le  héros  lui-même,  Gédéon,  ne  sait  que  gémir  sur  le 
sort  de  sa  patrie  et  montre  peu  d'ardeur  quand  l'ange  lui 
annonce  qu'il  est  choisi  de  Dieu  pour  être  le  sauveur  de 
son  peuple. 

Houthem  conserve  au  personnage  le  caractère  que  lai 
donne  l'Ecriture  :  Gédéon  ne  semble  pas  avoir  une  foi  bien 
vive,  lui  qui  réclame  du  Seigneur  miracle  sur  miracle, 
avant  d'oser  se  charger  de  la  mission  sainte  que  l'Eternel 
lui  confie;  peut-être,  cependant,  dans  une  composition 
poétique,  l'auteur  aurait-il  pu  s'en  tenir  moins  servilement 
au  type  historique. 

Même  en  conservant  à  Gédéon  son  caractère  effacé,  en 
voyant  surtout,  ce  qui  doit  être,  l'action  de  Dieu  seul,  dans 
la  délivrance  du  peuple  juif,  l'auteur  aurait-il  pu  trouver, 
pour  chanter  un  tel  sujet,  des  accents  plus  vraiment 
lyriques. 

Lorsque  le  Madianite  a  vu,  en  une  nuit,  s'écrouler  sa 
puissance,  tout  l'enthousiasme  du  héros  se  traduit  par  ces 
trois  vers  : 

Laus  œterna  Deo,  et  perpetuum  decus, 
Qui  nos  eripiens  omnibus  ex  malts 
Monstrauiï populo  quam  faueat  suo. 


—  129  — 

Avouons-le  :  c'est  peu  de  chose. 

La  pensée  chrétienne  semble  trop  loin  du  poète  liégeois; 
sans  douter  de  sa  foi,  on  peut  croire  qu'il  ne  s'est  guère 
abreuvé  aux  sources  pures  de  l'antiquité  biblique  et  que, 
suivant  d'ailleurs  en  cela  l'exemple  de  ses  contemporains, 
il  s'est  laissé  trop  absorber  par  le  souci  de  la  forme  clas- 
sique et  les  réminiscences  des  poètes  du  paganisme.  C'est 
ce  qui  explique,  dans  cette  pièce  d'un  caractère  si  essentiel- 
lement religieux,  le  mélange  quelque  peu  puéril  du  sacré  et 
du  profane,  où  l'ange,  messager  du  Dieu  vivant,  parle  des 
lares  d'Isaac,  où  Cerbère  à  la  triple  gueule  fait  bon  ménage 
avec  Baal. 

Je  ne  pense  pas  qu'il  soit  nécessaire  d'en  dire  davantage 
pour  montrer  que  le  Gédéon  n'est  pas  un  chef-d'œuvre,  ni 
même  le  chef-d'œuvre  de  Libert  de  Houthem. 

Je  dirai  quelques  mots  encore  des  courtes  pièces  qui 
terminent  le  petit  livre  dont  je  viens  de  faire  connaître  le 
contenu. 

Le  feuillet  25  (verso)  contient  quelques  vers  adressés 
à  l'auteur  par  Jean  de  Berghes,  et  d'autres  (au  verso), 
au  lecteur,  par  Barthélémy  Honoré,  liégeois,  chanoine  de 
Floreffe. 

Cette  pièce  commence  par  les  vers  suivants,  dont  le  pre- 
mier rappelle  les  tours  de  force  bien  autrement  étonnants 
de  Placentius  et  du  père  Hermannus  a  Sancta  Barbara  : 

Libéra  letetur  Liberti  Legia  Lusu, 
Quo  voluit  matrem  iam  recreare  senem. 

Nous  rencontrons  enfin,  au  verso  du  feuillet  26,  une 
dernière  pièce  de  vers  latins,  due  à  Morberius  lui-même  ; 
elle  est  dédiée  à  Guillaume  du  Paix  (dont  le  nom  est  écrit 
du  Payas). 


—  130  — 

Je  la  reproduis  ici  parce  qu'elle  fournit  une  preuve  nou- 
velle, après  la  dédicace  du  Remedium  adversus  Syco- 
phantarum  marsus  :  sive  Spongia,  de  Hannard  van 
Garoeren  (1569),  que  Morberius  n'était  pas  un  simple  artisan, 
mais  qu'il  pouvait  marcher  de  pair  avec  les  savants  impri- 
meurs du  xvi6  siècle. 

C'était  déjà  l'opinion  de  Vilienfagne  :  «*  Tout  ce  que  je 
«  sais  de  cet  artiste,  <*  dit-il,  «  c'est  qu'il  étoit  assez  savant 
»  et  bon  Poète  latin,  à  en  juger  par  une  pièce  de  vers  de  sa 
»  composition  que  j'ai  lue  (1).  » 

Cette  pièce  est  peut-être  celle  que  je  vais  citer  et  qui  est, 
en  effet,  d'une  facture  assez  agréable  : 

REVERENDO  IN 

CHRISTO    PATRI    AC 

Domino  D.  Gulielmo  du  Payx  Monasterij 

Floreffiani  Abbati  multd  dignissi- 

mo  Gualtherus  Morberius 

Typographus. 

d.  p.  s. 

SAlue  cura  Deûm,  parts  fidissime  custos, 
Laus  et  pierff  gloria  prima  chori. 
Salue  magne  parent,  per  quem  Flore ffa  triumphans 

Optima  lœtitiœ  débita  corda  gerit. 
Salue  pacificum  Gulielme  piissime  nomen, 

A  proauis  tractum  pacificator  habens  : 
Et  lege  mittentis  pacato  carmina  vultu, 

Quœ  dat  Morberica  sedulus  arte  labor. 
An  tibi  turpe  putes  libris  fouisse  premendis, 

Atq;  Typographicis posse  vacare  notist 
Non  puto  :  nom  docto  cum  vate  Typographus  vnatn 

Propositam  laudem,  quant  mereantur  haben  t. 
Scilicet  ille  suam  faciendis  versibus  artem, 

At  factis  operam  versibus  iste  locat. 

(I)  Mélanges  de  littérature  et  d'histoire,  Liège,  F.-J.  Desoer,  1788, 
p.  120. 


—  131  — 

Après  cette  jolie  pièce,  au  verso  du  dernier  feuillet,  l'ap- 
probation signée  par  Antoine  Ghenart. 

Tel  est,  en  résumé,  le  contenu  de  ce  livre  qui,  s'il  n'ajoute 
pas  on  fleuron  à  la  couronne  du  poète-lauréat  Libert  de 
Houthem,  fait  honneur  aux  presses  et  au  talent  du  premier 
imprimeur  liégeois. 

C.  LE  PAIGE. 


♦  i 


V 


ANNOTATIONS  HISTORIQUES 


L'espèce  de  petite  chronique  qui  va  suivre,  est  extraite 
d'un  mémorial  domestique  tenu  par  Godefroid,  baron  de 
Seraing  et  de  Hollogne-sur-Geer,  seigneur  de  Boilhe,  de 
Darion,  de  Manil,  et  ancien  colonel  de  cavalerie  au  ser- 
vice d'Espagne  (1).  Ce  ne  sont,  en  somme,  que  des  anno- 
tations, consignées  pêle-mêle  avec  des  notes  d'intérêt 
privé,  sur  un  cahier  de  dix  feuillets  in-folio  oblong, 
paraissant  avoir  fait  partie  d'un  registre. 

Bien  que  les  faits  auxquels  ces  souvenirs  se  rapportent 
soient  généralement  connus,  nous  croyons  néanmoins 
que  ceux-ci  ne  sont  pas  dépourvus  d'intérêt.  Outre  qu'ils 
apportent  le  témoignage  d'un  contemporain  sur  les  dé- 
vastations et  les  ruines  incalculables  que  les  armées  de 
Louis  XIV  semèrent  sur  leur  passage  dans  le  pays  de 
Liège,  on  y  trouvera  certaines  appréciations  qui,  pour 
émaner  d'un  esprit  quelque  peu  chagrin,  n'en  sont  pas 

(1)  Il  était  fils  de  Jean  de  Seraing,  baron  de  Hollogne,  qui  périt  de 
mort  violente  vers  1649,  et  d'Ernestine  d'Ans.  On  ne  connaît  ni  la  date  de 
sa  naissance,  ni  celle  de  sa  mort.  Hélène-Isabelle  de  Ponty,  son  épouse, 
mourut  le  9  décembre  1693. 


—  133  — 


moins  piquantes.  Dans  la  bouche  d'un  membre  de  l'Etat 
noble,  cet  écho  de  l'opinion  publique  du  temps  n'est 
pas  sans  valeur.  C.  B. 


mémorial. 

Le  mardy  6  no  vembre  1674,1e  comtedeStrasmandorfve(i) 
aveq  mille  dragons  Impériaux  est  venus  loger  à  Holoigne. 
C'est  ung  homme  fort  obligeant,  mais  son  monde  incomo- 
doit  tropt  le  vilage,  étant  par  tropt  ruinez.  Le  mercredi  le 
lendemain  du  matin,  il  est  sorty  pour  s'en  aller  à  Gaier  et 
Darion.  Le  dit  jour  au  mesme  temps  de  sa  sortise,  est  ren- 
trez le  régiment  du  prince  Pyo,  fort  de  quinze  cents  hommes 
d'infanterye,  et  bien  cent  chariot  qui  ont  causse  la  dernière 
ruine.  Au  reste,  ledit  officier  fort  civile.  Ils  y  sont  restez 
jusques  au  samedy  x  susdit,  qu'ils  ont  marché  avec  les 
autres  du  voisinage  pour  aller  passer  Huy,  et  nous  demeu- 
rés dans  une  désolation  toute  complète,  sans  foiens,  pailles 
ny  fourage.  Pour  ce  qui  est  du  château,  il  n'y  ont  pas 
aproché. 

Le  dimanche  1 1,  jour  de  saint  Martin  ils  ont  comencez  à 
entrer  dans  Huy,  quatres  régiments  de  cavalerie  ont  passez 
outre,  le  cinquiesme  qui  étoit  celuy  du  prince  Pyo  d'infanterie 
qui  avoit  logez  ici,  y  est  restez  s'ayant  rendu... 

Le  lundi  et  mardy  ils  ont  continuez  a  passer  le  dis  Huy. 

Le  jour  saint  Andrez  1674,  les  Alemands  et  deux  régi- 
ments espagnols,  Baden  et  Maisière,  ont  canonez  le  château 
de  Huy,  c'étoit  le  vendredi.  Le  lundy  ensuivant  il  s'at  rendu 
par  composition  ayant  sorty  d'iceluy  trois  cents  cinquantes 
hommes.  Ils  ont  tenu  trois  jours,  sans  souffrir  ny  attacquez 

(1)  Trautmansdorff, 


—  134  — 

ni  approche.  Ma  femme  assiégée  dans  notre  château  par 
24  à  25  milles  hommes,  sept  canons,  deux  mortiers  at  tenu 
plus  long  tamps  et  fait  milieurs  composition,  n'ayant  pour- 
tant que  9  à  dix  hommes.  Au  dit  château  de  Huy  il  n'y 
avoit  pas  plus  de  mille  hommes  aux  bateries. 

Dinant  quelques  jours  auparavant  en  at  fait  du  mesme. 
On  peut  bien  mettre  des  grands  impost  sur  le  pays,  comme 
on  fait,  pour  entretenir  telles  garnisons  ! 

Mémoire  pour  la  dysme  de  Saint  Aubin. 

L'an  1672  que  le  Roy  de  France  at  campez  icy,  dont  tous 
nos  graiens  et  biens  sont  étez  désolez,  on  at  payez  la 
dysme,  comme  notre  curez  Perye  at  fait  le  marchez  aveq 
le  chapitre...  (vacat). 

Pour  Taoust  1672  (1673?)  que  on  at  eut  encor  beaucoupt 
des  grains  et  marsages  gâtez,  ont  at  donez  cinquantes  pata- 
cons  par  les  mains  Mademoiselle  Gaiffler  à  Huy,  où  on 
avoit  envoyez  les  dits  50  patacons,  qui  font  cent  et  vint 
florins  fort  monoye,  au  moyen  desquels  ils  sont  plus  que 
payez  pour  le  dit  an,  d'autant  que  on  en  rend  cent  et  trente 
florins  monoye  du  Roy,  et  quelques  petites  choses  à  la 
fabrique. 

Pour  l'aoust  1674  que  tout  a  étez  ruinez  plus  que  pas  une 
des  années,  ayant  eut  deux  grands  campements,  scavoir 
l'armée  du  prince  d'Orange,  au  nouvel  an,  et  celle  du  prince 
de  Condé  en  juin,  dont  il  ne  reste  chose  que  ce  soit,  on  a 
donez  pour  la  dite  dysme...  (vacat). 

Le  dit  an  1674  en  novembre  on  at  eut  six  jours  les  Ale- 
mands,  lesquels  ont  achevez  le  peu  qui  restoit. 

Le  jeudi,  troisième  de  Tan  1675,  le  comte  Chavaignacq, 
comandant  à  Huy,  françois  de  nation,  et  major  de  bataille 
de  cavaillerie  pour  sa  Maiestez  Impériale,  nous  at  écrit  par 


—  135  — 

ung  exprez  de  l'aller  treuver,  qu'il  avoit  quelque  chose  à 
nous  coramunicquer.  Notre  fils  y  est  allez  le  dit  jour  après 
midy.  Ce  n'étoit  que  pour  avoir  argent  ;  n'ayant  donez  aux 
surcéans  que  terme  jusques  au  6  susdit.  Homme  tiran  et 
inexorable  dans  le  dernier  intérest,  qui  ne  donne  exemp- 
tion à  persone.  Il  a  fait  mettre  le  feu  en  diverses  lieux, 
faute  de  fournir  vitement  à  ses  demandes.  Voilà  les  services 
de  l'Empire  ! 

Gareine  proche  la  censé. 

L'an  1675  en  febvrir  a  été  recoupée  la  sudite  gareine 
ruinée  de  fonds  en  comble  par  le  campement  du  prince  de 
Condé,  en  juin  1674.  La  coupe  ne  povoit  être  plus  belle, 
entremeslée  déjeunes  chaisnes  de  la  grosseur  d'une  jambe 
et  des  plus  moiendres  plus  des  deux  cents,  droits  comme 
des  lignes,  lesquels  sont  etez  tous  ruinez  aussy  bien  que 
les  coriés  (coudriers  ?)  aux  milleure  pour  des  cercles,  coupez 
deux  pieds  et  trois,  arière  de  terre.  Avecq  le  tamps  il  y 
auroit  eut  le  plus  beau  bois  de  chaisnes  que  on  auroit  sceut 
voier.  Bref,  tout  a  étez  désolez.  Voilà  les  charitez  donnée 
à  tout  le  pays  par  Maximilien  Henri  de  Bavière,  notre 
évesque,  instiguez  par  ung  second  évesque  pys  que  luy, 
Egone  comte  de  Furstemberch,  évesque  de  Strasbourch, 
ayant  les  deux  susdits  pour  ung  trépied,  l'évesque  de 
Munster. 

Meusnier. 

Le  6  mars  1675  le  susdit  meusnier  at  eut  huits  stiers  de 
poilx  (î)  à  quatres  florins  moins  5  patar,  font  trente  florins. 

Sur  le  dessus  il  at  donez  une  pistolle  et  deux  demy  pata- 
cons,  font  dix  huits  florins,  ergo  reste  douze  florins,  que  on 
luy  quitte,  d'autant  qu'il  at  peu  à  mouldre,  à  raison  des 

(1)  PoisT 


—  136  — 

grains  réfugiez  à  Huy,  que  les  Alemands  retienent,  se  gou- 
vernant pys  que  Turcq,  du  moiens  le  comandant  appelez 
Chavaignacq,  homme  par  delà  tiran  et  inexorable  pour  qui 
que  ce  soit.  C'est  le  comte  Cbavainacque,  françois  de  nation, 
l'empereur  se  servant  de  ses  ennemys.  Le  comte  de  Souche, 
général  de  son  armée  au  Pays-Bas,  étoit  de  la  mesme 
nation.  Ils  l'ont  fait  parêtre  à  la  bataille  de  Seneffe  et  siège 
d'Oudenaere  où  il  ne  tenoit  que  à  eux  de  battre  le  prince 
Condé  en  ruine,  pour  être  plus  du  double  plus  fort.  Bref  on 
ne  scauroit  action  plus  lâche.  Le  prince  d'Orange  seul  avecq 
les  holandois  que  on  n'estimoit  pas,  at  témoignez  de  la  géné- 
rositez. 

Autre  mémoire. 

Que  n'ayant  sceut  vendre  les  carpes  à  ce  caresme  1675, 
on  en  at  rejettez  des  grosses  sur  le  vivier  cincques  cents. 
On  n'en  vouloit  doner  que  douses  patar  de  la  pièce,  chascun 
voulant  vendre,  crainte  les  perdre  par  les  soldats. 

Pendant  le  règne  de  Son  Alteze  Isabelle,  le  prince  Car- 
dinal, le  marquis  d'Aytona,  il  y  avoit  du  respect  parmy  les 
troupes  espagnoles,  la  noblesse  etoit  considérée.  Depuis  la 
rupture  que  la  France  at  fait  Tan  1672  soub  le  règne  Mon- 
terey,  gouverneur  des  Pay-Bas,  tout  a  etez  foulez,  sans 
exemption  ny  des  nobles  ny  des  esclesiasticques. 

Tous  cloitres  pillez  et  logez,  aussy  bien  que  les  châteaux, 
hormy  où  on  at  treuvez  de  la  résistance.  Le  dit  Monteret 
après  avoir  dépouillez  le  pays,  est  retournez  en  Espaigne 
cet  an  1675,  laissant  une  mauvaise  renomée.  Le  marquis  de 
Villa  Hermosa  est  venu  en  sa  place.  Dieu  le  fasse  railleur 
que  ses  devanciers  ! 

Maintenant  il  n'y  at  plus  rien  de  bon  entre  les  armées, 
ny  françoises,  espagnoles,  alemandes,  ny  holandoises,  tous 
tyrans. 


—  137  — 

Les  François  sont  les  autheurs  de  la  danse.  Ils  ont  fait 
payer  des  rations  excessives  en  aveine,  fourages  et  paille, 
à  peine  d'être  pillez  et  brusiez,  ce  qu'ils  ont  fait. 

Au  siège  de  Mastreck  ils  ont  contraint  les  paysants  d'al- 
ler travailler  à  leurs  lignes.  Aulcuns  y  sont  étez;  d'autres 
se  sont  rachaptez  2  patacons  chasque  homme. 

A  Holoigne  ils  ont  commandez  de  donner  35  hommes  :  il 
n'y  en  avoit  pas  30  dans  le  vilage,  étant  morts  de  misères 
et  maladies  aportée  par  les  dits  françois,  lesquels  avoient 
encor  demandez  huits  milles  fachines  ;  toutes  les  hayes  et 
arbres  n'y  auroient  pas  satisfait.  On  a  évitez  les  hommes 
et  fachines,  mais  la  plus  part  du  pays  at  payé  soit  en  argent 
ou  en  nature. 

Lesdits  françois  ont  pry  Maseckue  et  le  fortifiez.  Tongre 
du  mesme  que  après  ils  ont  quittez,  rasez  et  pillez.  Item 
rasez  Visez,  s'entend  les  ramparts,  autant  en  faut-il  attendre 
de  Maseckue. 

Aux  holandois,  il  leur  at  fallut  donner  bonne  somme 
d'argent  pour  avoir  contribuez  à  leurs  ennemys. 

Aux  espagnols,  Tan  1674,  à  l'imitation  des  françois,  des 
rations  en  argent.  A  Holoigne  ils  en  sont  étez  quitte  pour 
400  florins,  par  grâce  nous  faite  par  Monteret,  auquel  j'avoit 
envoyez. 

Mémoire. 

Que  l'an  1675  en  mars,  le  19,  20,  21,  22,  23,  24,  25  il  at 
gelez  comme  au  cœur  de  l'hyver,  que  on  ne  povoit  labourer, 
et  la  bize  sy  haute  et  picquante  qu'il  n'eusse  sceut  plus.  Le 
26  le  tamps  at  changé  en  pluye,  le  vent  demeurant  en  bise, 
amenant  l'après  midy  de  la  neige  très  abondament.  Le  27, 
cest  à  dire  commencé  le  dit  26  au  soier,  il  avoit  gelez 
extraordinairement,  que  tout  portoit.  Le  28  le  mesmes. 


—  138  — 

La  bise  at  continuez  avec  véhémence  jusques  au  x  may, 
les  fruits  avancés  ont  pérys  par  la  gelée. 

Autre  mémoire. 

Que  ledit  28  à  six  hoeurs  au  soir,  nous  avons  reçeut  nou- 
velles par  ung  exprès  que  la  nuit  passée  des  traîtres  ont 
introduit  les  françois  dans  le  fort  de  Liège,  que  les  bourgeois 
étoient  aux  armes  trop  tard;  nous  entenderonts  ce  qui  en 
ariverat.  Il  sera  icy  notulez. 

Il  n'y  a  point  jusques  au  présent  autres  découverts  de 
trayson,  que  Vierset  gouverneur  du  fort  qui  les  at  introduit 
la  nuit  aveq  des  flambeaux.  Iceluy  Vierset  at  pour  nom 
Bilet  (1),  son  père  étoit  aussi  Bilet,  premier  noble  de  sa  race. 
Il  avoit  espousé  la  fille  Ernest  de  Bavière,  évesque  prêtre 
et  prince  de  Liège.  Notez  que  elle  étoit  sa  bâtarde,  et  elle 
avoit  encor  ung  frère  auquel  on  at  donez  le  nom  de  Olinko- 
ven  (t)  qui  a  estez  la  créature  de  Ferdinand  de  Bavière, 
nepveux  d'Ernest.  Voilà  leurs  advancement  desdits  Biletz. 
Le  gouverneur  moderne  dudit  fort  ayant  étez  héritier  de 
son  oncle  Olinchoven,  et  luy  après  avoir  été  capitaine  des 
gardes  de  Maximilien  Henri  de  Bavière,  aussy  évesque 
dudit  Liège,  et  autheur  de  la  guerre,  at  my  le  dit  Vierset 
sur  le  dit  fort,  comme  bon  françois.  Le  grand  père  dudit 
Vierset,  selon  le  dit  comun,  ayant  enseignez  les  escolles  à 
la  ville  de  Mastrech. 

Chronographe  Vierset. 
arX  LeoDIensIs  proDItore  VIerset  gaLLIs  DatVr. 

(1)  Ferdinand  de  Billehé,  baron  de  Vierset,  capitaine  des  gardes  du 
corps  du  prince-évèque  Maximilien  de  Bavière,  gouverneur  de  la  Citadelle 
de  Liège  en  1673. 

(î)  Guillaume  de  Bavière,  baron  de  Hollinghoven,  abbé  commeodataire 
de  Stavelot. 


—  139  — 

Roy  de  France. 

Le  30  du  moys  de  may  1675,  il  est  venu  aveq  une  armée 
nombreuse  se  camper  à  Falaix  et  aux  environs,  aveq  quele 
ruine  et  désolation,  il  ne  se  peut  assez  exprimer. 

Ledit  jour  Huy  a  étez  investy  par  l'autre  cotez,  par  le 
duc  de  Crekuy. 

Le  1  juin  an  dit  le  roy  at  détachez  neuf  à  dix  milles 
hommes  pour  le  siéger  de  ce  cotez,  et  le  dit  jour  le  ducq 
de  Luxembourch  nous  at  venu  par  ordre  du  Roy  mettre 
50  homes  de  garnisons  ;  dans  la  brassine  du  greffier  Ferme 
à  Oumal  dix  hommes,  à  l'église  de  Darion  six,  à  Lens  les 
béguines  cinquantes. 

Comme  ils  se  gouverneront,  nous  le  dirons  par  après,  le 
commencement  ne  fait  pas  bien  espérer. 

Ils  y  doibvent  rester  jusques  à  la  reddition  du  château 
dudit  Huy. 

Celuy  de  Dinant  s'at  rendu  par  composition,  après  s'avoir 
deffendu  généreusement  5  à  6  jours.  • 

Le  lundi  3  juin  après  midy,  on  at  comencé  à  canoner  le 
dit  château  de  Huy. 

Le  jeudy  6  dudit,  à  neuf  heures  du  matin,  il  s'est  rendu. 
Le  comte  Grivelli,  italien  de  nation,  en  étoit  gouverneur. 
Il  est  sorty  avec  son  balotage.  11  croyoit  emener  aveq  luy 
le  sr  de  Haupten  (Philippe  de  Haultepenne)  jadis  gouverneur 
de  Dinant,  ses  deux  prisonier;  on  ne  luy  at  pas  voulu  accor- 
der, ny  une  pièce  de  canon  non  plus. 

Le  7  juin  susdit,  on  at  fait  saulter  par  mynes  le  château 
de  Falaix. 

Creckuy  icy  dessus  dit  a  étez  envoyez  en  Alemagne  et 
Beaufort  est  demeurez  pour  battre  ledit  Huy. 

Après  la  reddition  dudit  Huy,  tout  est  repassez  en  deçà. 
C'est  de  voier  où  le  tout  s'en  irat,  la  désolation  est  sy  grande 


—  140  — 

et  la  ruine  sy  universelle,  que  on  ne  le  scauroit  exprimer. 
Il  ne  reste  ny  froment,  ny  espeaute,  wassen,  secourants 
(escourgeon?)  ny  d'herbes  chose  que  ce  soit,  jamais  ne  s'est 
veu  telles  désolations,  ny  misères  plus  grandes,  sans  pains, 
sans  viandes,  le  peuple  mouroit  de  faiem,  à  des  villages  qu'il 
y  at  toutes  les  maisons  tirées  bas. 

Le  samedi,  jour  saint  Medaert,  8  juin  susdit,  notre  gar- 
nison est  sortie;  le  capitaine  se  nomoit  Boistel,  françois  de 
nation,  du  régiment  Navare;  le  lieutenant  s'apelloit  Bussy, 
italien,  venetien,  du  régiment  de  Normandie.  Il  y  avoit  deux 
sergeants  et  ung  caporal,  gens  diversement  comandez.  Le 
dit  capitaine  se  faisoit  tittrer  du  nom  de  gouverneur.  Luy, 
ledit  lieutenant  et  leurs  valets  ont  eut  leurs  despens  mais 
sans  obligations  ;  les  soldats  ont  eut  deux  vaches  et  deux 
ayroes  de  bière,  à  la  charge  de  la  communauté,  pour  leurs 
feux  ils  ont  prys  nos  leignes  deux  à  trois  charée. 

Le  9  susdit,  dimanche  de  la  Trinité,  tout  est  marchez,  le 
Roy  allant  camper  à  Lamyne,  le  reste  aux  environs,  après 
avoir  laissez  une  famine  et  désolation  sans  pareille,  aveq 
une  infection  semblable. 

Le  lundi  x  dudit  juin,  Lymbourch  a  étez  investie. 

Le  jeudi  20,  entre  onzes  et  douses  a  mydy,  après  une 
généreuse  résistance,  se  voyant  hors  d'espoier  du  secours, 
le  gouverneur  at  fait  doner  la  chamade  pour  capituler.  Le 
22  dudit  à  6  hoeurs  du  matin,  il  est  sorty,  armes  et  bagages, 
suivant  les  solemnitez  de  guerre,  deux  pièces  de  canon  et 
ung  mortier. 

Les  espagnols  et  holandois. 

Après  avoir  fait  ung  grand  bruit  à,  leurs  acotumée  quoy 
que  plus  puissants  que  les  françois,  ont  fait  la  cagade  ordi- 
naire, nuls  effects  que  à  manger  le  bon  homme. 


J 


—  141  — 

Faisant  dans  le  pays  de  Liège  des  exécutions  pour  des 
rations  excessives  au  jour  de  la  date  que  dessus,  ce  qu'ils 
ont  praticqué  sur  les  terres  de  Heers,  demandant  pour  les 
fraix  de  la  susdite  exécution  onze  cents  florins  bb.  Voilà 
leurs  exploits,  pendant  que  lesfrançois  prenent  leurs  villes  ! 

Roy  françois. 

De  Lymbourk,  il  est  venu  sur  Louage  (1)  et  se  camper  à 
Strotte  (*)  proche  Saint  Trond  où  le  Roy  étoit  en  persone. 
Le  lendemain  il  est  marchez  et  s'est  aller  camper  aveq  le 
prince  de  Condé  et  le  ducque  de  Luxembourk  à  Esmal  sur 
la  Jausse,  Haynedeur,  Helixime  et  Wanck  (3),  le  comte  de 
Rochefort  aveq  son  armée  s'étant  remys  audit  Strotte. 

Après  avoir  tout  ravagez  et  désolez  le  pays  jusque  par 
de  là  Tirlemont  et  Dist,  ils  sont  retournés  audit  Strotte  le 
premier  jullet  1675. 

Ledit  premier  jullet,  les  coureurs  ont  venu  piller  tout 
Abolen,Blehen,  ayant  emeneztous  les  bestiaux,  nonobstant 
les  sauvegardes.  A  Gaer  et  Villereaux  le  mesme,  dépouillant 
lespersones  nues,  la  propre  chemise,  et  tous  ceux  qu'ils 
rencontraient  le  mesme. 

A  Braifve  le  mesme  jour,  ils  ont  pillez  la  basse  court, 
tuez  des  hommes,  et  Monsieur  de  Herck  blessez  se  défen- 
dant du  château.  Bref  sy  tous  les  plus  méchantes  gens  du 
monde  venoient,  ils  ne  traiteroient  point  plus  tiranicque- 
ment  que  les  françois. 

Voilà  où  le  bon  évesque  at  réduit  le  pays  de  Liège,  aveq 
les  traitres  dudit  Liège  qui  ont  coopérez  aveq  luy  et  vendut 
le  dit  pays. 

(1)  Lowaige. 

(2)  Straten,  hameau  entre  Saint-Trond  et  Kerkom. 

(3)  Esemael,  Hakendover,  Elixem  et  Wanghe. 


—  142  — 

Mémoire. 

Que  le  29  de  Tan  1673,  le  vicomte  de  Looz  dans  sa 
chambre  à  son  auberge  au  mouton  blan  sur  la  place  Saint 
Paul,  a  étez  assasinez  par  le  jeune  Walengin,  fils  aisné  du 
sr  de  Valengin  d'Àrslot;  le  dit  Valengin  aveq  ses  gens  sont 
étez  prys  au  flagrant  delict  et  emprisonez  ;  le  comte  de 
Monterey,  gouverneur  des  Pays-Bas,  at  réclamez  le  sudit, 
les  échevins  de  Liège  les  ont  relaxez.  Voilà  la  justice  que 
Madame  la  Vicomtesse  de  Looz  en  at  eut  (i). 

Ung  an  auparavant  le  capitaine  Berloz  de  Sclessin  a  étez 
assasinez  dans  sa  maison  d'ung  coup  de  pistolet  par  deux 
cavaillers  lesquels  ont  venu  demander  après  luy,  que 
c'étoient  de  ses  amys  qui  luy  vouloient  parler.  Venant  à  la 
porte  on  luy  at  donez  le  coup.  Le  fils  aisnez  du  comte  de 
Hozemont  en  a  étez  accusez.  Le  parlier  Berlo,  fils  du  sudit, 
at  une  fois  devant  le  mouton  blan  aveq  le  mayeur  Jacob 
et  ses  gens,  creu  aprehender  le  dit  fils  dudit  comte  de 
Hozemont,  lequel  l'at  gaignez  à  la  course  de  son  cheval  par 
la  porte  d'Avroy  ;  du  depuis  on  n'en  at  plus  parlez. 

Le  dit  capitaine  Berlo  étoit  fils  naturele  d'ung  sr  de 
Sclessin,  qui  sont  des  vrays  Berlo  ;  par  quelque  dispute  le 
dit  capitaine  aveq  ses  deux  fils  avoient  misérablement  tuez 
audit  Sclessin,  le  fils  du  sr  dudit  Sclessin,  jeune  gentilome 
bien  accomply,  retournés  nouvelement  de  la  guerre  de 
Hongrie  ;  nonobstant  toutes  les  recherches  faites  par  les 
légitimes  de  Berloz,  ils  n'en  ont  sceut  tirer  justice,  les 
autres  ayant  été  appuies  par  des  juges  leurs  parents  et 
alliez. 

Le  18  décembre  1674,  le  fils  du  sieur  de  Courtejoye,  sr  de 

(1)  Cet  assassinat  est  raconté  en  détail  par  M.  le  chevalier  de  Harenoe 
(Histoire  du  château  de  la  Rocket  te). 


—  143  — 

Grâce,  a  étez  agressez  à  Liège  devant  Saint  Hubert  par  le 
fils  du  conseiller  Maret  dit  Charneux,  au  présent  du  Conseil 
ordinaire.  Voicy  la  lettre  m'écrite  à  ce  sujet  par  Nicolas 
Lanthyn  du  dit  Liège.  Elle  s'ensuit  de  mot  à  mot. 

»  Le  fils  du  conseiller  Charneux,  suivys  d'ung  valet  et  du 
Gamu,  ont  rencontrez  le  fils  Monsieur  de  Grâce  auprès  de 
Saint  Hubert.  Ils  ont  passez  outre,  et  tout  à  coup  retour- 
nant ledit  de  Charneux  at  fourez  son  espée  dans  le  corps 
dudit  Grâce,  lequel  n'at  eut  le  tamps  de  mettre  la  main  à 
l'espée,  mais  enfiliez  at  prys  l'autre  au  collet.  Les  deux  sui- 
vants ledit  Charneux  ont  débandés  chasquun  ung  pistolet 
sur  ledit  Grâce,  mais  sans  prendre  feu.  Le  valet  du  dit  Grâce 
atmys  la  main  à  l'espée  qu'il  at  rompu  contre  le  ventre 
d'ung  des  hommes  dudit  Charneux  sans  luy  faire  blessure, 
le  monde  les  ont  séparés.  Mon  fils  Glaude  at  étez  présent 
depuis  le  comencement  jusques  à  la  fyn,  lequel  at  prys  ledit 
Grâce  par  la  main  et  le  conduit  à  la  maison  du  Soleil, 
taverne  au  vin,  après  luy  avoir  fait  doner  ung  ver  de  vin, 
il  at  tombé  foible,  on  at  couru  après  le  prêtre  et  le  chirur- 
gien. Il  at  le  coup  par  deseur  le  cœur,  on  ne  scay  encor  ce 
qui  en  arriverat.  » 

Notez  que  ledit  Charneux,  homme  de  lettre,  at  espousez 
la  sœur  du  sr  de  Grâce,  père  au  blessez  ;  pour  ce  sujet  ayant 
toujours  disputes  tant  pour  la  mésaliance  que  pour  les  biens 
que  l'autre  vouloit  avoir.  Son  nom  est  Maret  (1),  mais  depuis 
que  ung  chanoine  Maret  d'Ayse  a  étez  pendu  sur  le  fort  à 
Liège,  ils  ont  quitez  le  nom  de  Maret  quoy  que  de  la  mesme 
famille,  pour  se  doner  celuy  de  Charneux. 

(1)  L'assertion  est  exacte.  Le  7  juillet  1648  Laurent  de  Maretz  relève  sa 
part  du  bois  de  Dalve  lez-Flavion,  par  décès  du  seigneur  et  de  la  dame 
de  Grâce,  ses  beaux-parents  et  de  J.  de  Courtejoie  (Bormans,  Fiefs  de 
Namur,  t.  II,  p.  118  et  Ibid.,  p.  113). 


—  144  — 

Les  suivants  dudit  Charneux,  signament  le  Camu  en  at 
meurdry  plusieurs,  sans  justice,  comme  il  se  praticque  à 
Liège. 

J'ay  veu  de  mon  tamps  grandes  quantitez  de  meurtres  et 
d'actions  les  plus  énormes  du  monde,  et  des  meurdres  plu- 
sieurs par  ung  seul  homme,  branscats,  pilages,  larcins,  vols, 
sortilèges  :  nulles  corections  ;  que  on  eusse  assomez  père  et 
mère,  et  toute  la  généalogie,  aveq  argent  on  se  décharge- 
rat,  on  ne  fait  que  doner  la  saignée  à  la  bourse;  sy  la  jus- 
tice continue  audit  Liège  au  futur,  comme  elle  a  étez  de 
mon  tamps,  la  mitan  des  gens  assasineronts  les  autres.  On 
verat  quele  justice  le  sr  de  Grâce  obtiendrat. 

Roy  François. 

Il  a  étez  auprès  de  Tirlemont  4  à  5  jours.  Il  a  fait  myner 
les  portes  de  Saint-Trond.  Nous  dirons  sy  il  les  at  fait  sau- 
ter, aprenant  la  marche  de  ce  jour  2  jullet  1675. 

Le  4  jullet  1675,  environs  les  dix  hoeurs  du  matin,  nous 
sommes  étez  attaquez  par  des  coureurs  françois  du  régi- 
ment Conismaret  (i)  sans  se  soucier  de  la  sauvegarde,  sur 
laquele  ils  ont  déchargez  le  premier;  notre  fils  pour  le  gua- 
rantir  ayant  manquez  d'y  demeurer.  Wonck  ée-Darion  y  a 
étez  tuez  et  Hector  (*)  blessez,  deux  soldats  sont  demeurez 
morts  aux  barières,  quantitez  d'autres  en  pas  milleur  état 
s  en  sont  allez  aveq  le  coup,  notre  dit  fils  avec  la  dite  sau- 
vegarde ont  étez  remontrez  le  dessus  à  Monsieur  de  Louvoy, 
lequel  at  dit  que  on  avoit  bien  fait. 

On  at  fait  sauter  Tirlemont,  on  travaille  à  la  mesme 
chose  à  Saint-Trond,  une  partie  étant  présentement  saultée, 

la  reste  vat  suivre. 

(1)  Konigsmarck. 

(2)  Hector  semble  être  le  nom  du  fils  du  baron  de  Seraing. 


—  145  — 

A  Hasque  (1)  on  fait  le  raesme.  Voila  Maseckue,  Tongre, 
Visez,  Saint-Trond  et  Haskue  réduite  eu  mesme  état.  On 
les  at  pourtant  receus  à  l'amiable.  Les  bourgeois  dudit  Saint- 
Trond  sont  étez  désarmez  d'abord,  et  les  armes  envoyée  à 
Mastreck. 

A  cejourd'huy  5  susdit,  nulle  aparence  de  bouger. 

Hasque  n'a  pas  été  rasée,  ce  n  a  étez  qu'un  bruit. 

Le  8  juillet  an  dit,  ils  ont  décampez  d'amprès  de  Saint- 
Trond,  et  se  sont  venus  poster  depuis  Bergilez,  les  trois 
villes,  jusques  auprès  d'Oumal,  tout  a  étez  rasez,  sans  rien 
rester,  ny  grains,  ny  marsages  navetes,  arbres,  ny  quoy  que 
ce  soy.  Ce  Roy  Louys  XIIII  représente  ou  at  fait  recusciter 
les  empereurs  Néron,  Galba  et  leurs  semblables. 

Le  9  il  est  décampez  d'icy  montant  la  chaussée  après 
Bounaifve. 

Le  dit  Roy  à  Longchamps  étoit  à  la  censé  dudit  Long- 
champ,  au  présent  Labricque  (2).  Le  prince  de  Condé  à  la 
maison  dudit  Lonchamps  ou  Labricque. 

Le  dessin  dudit  Roy  étoit  de  prendre  la  ville  de  Leeuue. 
Il  a  été  contraint  de  l'abandonner  à  sa  honte.  Les  pluyes 
ont  tombé  en  abondance,  les  eaux  ont  grossys  et  il  est  ren- 
trez du  monde  dans  le  dit  Lieuwe(3),  en  sorte  qu'il  n'at  osez 
le  siéger.  Il  at  ruinez  totalement  le  pays.  Voilà  le  progrez 
de  sa  puissante  armée  ! 

Les  espagnols  et  holandais  étoient  pour  le  moiens  aussy 
fort,  ou  beaucoup  plus,  mais  faute  d'union  et  de  fldelitez,  ils 
ne  font  nuls  exploits,  synon  sur  les  paysants,  on  n'at  pas 
encore  veus  d'autres,  ainsi  est  servy  l'Empereur  et  le  Roy 
d'Espaigne  ! 

(1)  Hasselt. 

(2)  Le  château  de  Longchamps  était  en  1675  la  propriété  de  Guillaume 
de  Labrique. 

(3)  Léau. 


—  146  — 

Le  dessin  du  François  étoit  aussy  de  ruiner  Hasque,  le 
démolissant  comme  Saint-Trond,  et  le  bruit  avoit  couru 
que  elle  estoit  saultée,  je  ne  scay  encor  le  retardement. 

Le  12  jullet  an  susdit  les  françois  campez  à  Champeau 
proche  Huy,  environs  15  cents  ou  deux  milles  renvoyés  par 
le  Roy  étant  à  Vasage  (i)  ont  marché  sur  Horion  et  de  là  se 
retirez  sur  la  citadelle  à  Liège,  trois  milles  espagnols  étant 
pour  les  couper  hors,  ainsi  se  sont  ils  sauvés  dans  la  dite 
citadelle. 

Leôaoust,  ils  ont  fait  plusieurs  prisoniers  par  tout  pour 
des  nouvelles  réquisitions  ou  extorsions. 

(1)  Wasseige. 


18QO-18Q1 


LISTE   DES    MEMBRES 


Fiess  (Joseph),  docteur  en  droit,  bibliothécaire  de  l'Univer- 
sité de  Liège;  fondateur.  Décédé  le  19  août  1875. 

Frésart  (Oscar),  à  Liège  ;  reçu  le  9  janvier  1876.  Démis- 
sionnaire le  19  octobre  1886. 

de  Marnbffe  (Edgar),  attaché  aux  Archives  générales  du 
Royaume,  à  Bruxelles  ;  reçu  le  3  avril  1887. 


Helbiq  (Henri),  homme  de  lettres,  à  Liège;  fondateur. 
Décédé  le  21  mai  1890. 

Helbig  (Jules),  membre  effectif  de  la  Commission  royale 
des  monuments,  à  Liège;  reçu  le  9  novembre  1890. 


Bormans  (Stanislas),  docteur  en  philosophie  et  lettres, 
administrateur-inspecteur  de  l'Université  de  Liège, 
membre  de  l'Académie  royale  de  Belgique;  fon- 
dateur. 


—  150  — 


Polajn  (Mathieu),  administrateur-inspecteur  de  FUniver- 
sité  de  Liège,  membre  de  l'Académie  royale  de 
Belgique  ;  fondateur.  Démissionnaire  le  17  février 
1871.  Décédé  le  4  avril  1872. 

Morren  (Edouard),  professeur  à  l'Université,  membre  de 
l'Académie  royale  de  Belgique,  à  Liège  ;  reçu  le 
10  mars  1872.  Décédé  le  28  février  1886. 

de  Sélys-Longchamps  (baron  Walthère),  docteur  en  droit  ; 
reçu  le  26  juin  1887. 

5 

Martial  (Èpiphane),  avocat,  à  Liège  ;  fondateur.  Décédé 
le  1er  juin  1880. 

de  Pitteurs  de  Budingen  (baron  Léon),  docteur  en  droit, 
sénateur,  à  Liège  ;  reçu  le  14  novembre  1880. 


4 

de  Theux  de  Montjardin  (chevalier  Joseph),  docteur  en 
droit,  à  Bruxelles;  reçu  le  15  mars  1863.  Décédé  le 
16  juin  1868. 

Lohest  (Pascal),  membre  correspondant  de  la  Commission 
royale  des  monuments,  à  Liège  ;  reçu  le  10  mars 
1872. 

7 

de  Sauvage  (chevalier  Félix),  banquier,  à  Liège  ;  reçu  le 
3  mai  1863.  Décédé  le  10  juin  1880. 

Body  (Albin),  archiviste  et  bibliothécaire  de  la  ville  de  Spa; 
reçu  le  30  janvier  1881. 


—  151  — 

8 

db  Looz-Corswarem  (comte  Hippolyte),  sénateur,  à  Liège  ; 
reçu  le  12  avril  1863.  Décédé  le  19  octobre  1890. 

de  Mercy-Argenteau  (comte  Cari),  château  d'Ochain  (par       % 

Clavier)  ;  reçu  le  22  juin  1891 .   Q^  ~^*'  A-  A  c***^  /J9  <     „^ 

de  Theux  de  Montjardin  (chevalier  Xavier),  docteur  en 
droit,  président  de  la  Société  des  Bibliophiles  de 
Belgique,  à  Bruxelles  ;  fondateur. 

40 

Francotte  (Gustave),  à  Liège;  fondateur.  Décédé  le  17 
octobre  1886. 

Francotte  (Gustave),  avocat,  à  Liège  ;  reçu  le  3  avril  1887. 

41 

Terry  (Léonard),  professeur  au  Conservatoire  royal  de 
Liège,  membre  de  l'Académie  royale  de  Belgique/ 
:   fondateur.   Démissionnaire    le    6  janvier    1871. 
Décédé  le  25  juillet  1882. 

Matthieu  (Jules),  professeur  et  bibliothécaire  de  la  ville 
»  de  Verviers,  à  Andrimont  (lez-Verviers)  ;  reçu  le 

12  mars  1871. 

42 

,  Capitaine  (Ulysse),  conseiller  provincial,  à  Liège;  fonda- 
teur. Décédé  le  31  mars  1871. 

de  Limbourg  (chevalier  Philippe),  bourgmestre  de  Theux  ; 
reçu  le  19  novembre  1871. 


—  152  — 

13 

de  Borman  (chevalier  Camille),  docteur  en  droit,  député 
permanent  du  Limbourg,  membre  du  Conseil  héral- 
dique, à  Liège  ;  fondateur. 

14 
Wittert  (baron  Adrien),  à  Bruxelles  ;  fondateur. 

15 

de  Chestret  de  Haneffe  (baron  Jules),  membre  ftoprca^ 
lenrinn/de  l'Académie  royale  de  Belgique,  à  Liège  ; 
reçu  le  15  mars  1863. 

16    - 

Goffart  (Eugène),  docteur  en  médecine,  conseiller  pro- 
vincial, à  Liège;  reçu  le  15  mars  1863.  Décédé  le 
22  février  1867. 

de  Rknbsse  (comte  Camille),  à  Liège;  reçu  le  10  avril  1870. 
Démissionnaire  en  1873. 

de  Luesemans  (Charles),  gouverneur  de  la  province  de  Liège  ; 
reçu  le  12  janvier  1873.  Décédé  le  20  mars  1882. 

Demarteau  (Joseph),  rédacteur  en  chef  de  la  Gazette  de 
Liège;  reçu  le  16  avril  1882. 

17 

Frésart  (Jules),  banquier,  à  Liège;  reçu  le  12  avril  1863. 

18 

de  Limburg-Stirum  (comte  Philippe), sénateur,  à  Bruxelles; 
reçu  le  12  avril  1863. 


—  153  — 

19 

Smeets  (Théodore),  pharmacien,  à  Liège  ;  reçu  le  12  avril 
1863.  Décédé  le  6  septembre  1866. 

Hock  (Auguste),  homme  de  lettres,  à  Liège  ;  reçu  le  8  mars 
1868. 

20 

Grandgaqnage  (Charles),  sénateur,  président  de  l'Institut 
archéologique  et  de  la  Société  de  littérature  wal- 
lonne, à  Liège  ;  reçu  le  7  juin  1863.  Décédé  le  10 
janvier  1878. 

de  Marneffe  (Edgar),  à  Bruxelles  ;  reçu  le  24  novembre 
1878.  Démissionnaire  le  9  février  1881. 

Tbrme  (Antonin),  archéologue,  à  Liège  ;  reçu  le  4  décembre 
1881.  Démissionnaire  en  1886. 

Terme  (Georges),  reçu  le  3  avril  1887. 

21 

Doonke  (Eugène),  avocat,  à  Liège  ;  fondateur.  Démission- 
naire le  26  février  1865. 

Grandmont  (Alphonse),  avocat,  à  Liège  ;  reçu  le  1 1  mars 
1866. 

22 

Daris  (Joseph),  chanoine  de  la  Cathédrale  et  professeur  au 
Séminaire  de  Liège  ;  fondateur.  Démissionnaire  le 
12  novembre  1867. 

Dioneffe  (Léonce),  à  Liège  ;  reçu  le  10  mars  1872.  Démis- 
sionnaire le  21  novembre  1890. 


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—  154  — 

Wauters  (Hyacinthe),  tanneur,  à  Liège  ;  reçu  le  7  juin 
1863. 

24 

Van  den  Steen  de  Jehay  (comte  Xavier),  à  Bassinnes; 
reçu  le  28  février  1864.  Démissionnaire  le  12  février 
1867.  Décédé  le  24  juillet  1885. 

Thys  (Edouard),  abbé,  à  Liège;  reçu  le  12  mars  1871. 
Décédé  le  30  mars  1882. 

de  Villenfagne  de  Sorinnes  (baron  Albert),  conseiller 
provincial,  à  Liège;  reçu  le  16  avril  1882.  Décédé 
le  13  juillet  1890. 

Lohest  (Paul),  ingénieur,  à  Liège  ;  reçu  le  9  novembre  1890. 

2S 

Grandjean  (Mathieu),  docteur  en  philosophie  et  lettres, 
bibliothécaire  de  l'Université  de  Liège  ;  fondateur. 

26 

Van  der  Haeghen  (Ferdinand),  bibliothécaire  de  l'Univer- 
sité, membre  de  l'Académie  royale  de  Belgique, 
à  Gand  ;  reçu  le  28  février  1864. 

27 

de  Limburg-Stirum  (comte  Thierry),  docteur  en  droit, 
sénateur,  membre  du  Conseil  héraldique,  à  Gand  ; 
reçu  le  28  février  1864. 

28 

Vergauwen  (François),  sénateur,  à  Gand  ;  reçu  le  28  février 
1864.  Décédé  le  13  juillet  1881. 


—  155  — 

de  Cartier  de  Marchiennes  (baron  Emile),  château  de 
Marchiennes;  reçu  le  4  décembre  1881.  Décédé  le 
24  octobre  1887. 

Simonis  (Camille),  à  Liège  ;  reçu  le  22  janvier  1888. 

29 

de  Kerckhove  de  Denterghem  (comte  Charles),  représen- 
tant, à  Gand  ;  reçu  le  17  avril  1864.  Décédé  le  21 
février  1882. 

de  Sélys-Fanson  (baron  Robert),  docteur  en  droit,  à  Liège; 
reçu  le  16  avril  1882. 

30 

Serrure  (P.  C),  professeur  à  l'Université  de  Gand,  membre 
de  l'Académie  royale  de  Belgique  ;  reçu  le  17  avril 
1864.  Démissionnaire  le  9  janvier  1870. 


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Couclet  (François),  graveur,  à  Liège  ;  reçu  le  12  juin  1870^  ,  ^ 

S    Ûl  -7tf    1)1*4. 

Raikem  (Joseph),  ancien  ministre  de  la  justice,  procureur-  ^ 

général  honoraire  de  la  Cour  d'appel,  à  Liège  ;  reçu 
le  15  janvier  1865.  Décédé  le  25  janvier  1875. 

d'Oultremont  de  Warfusee  (comte  Théodore),  château 
de  Warfusee;  reçu  le  7  mars  1875.*  Décédé  le  8 
octobre  1875. 

de  Clermont  (Guillaume),  avoué,  à  Liège;  reçu  le  9  janvier 
1876. 

32 

Dereux  (Mathieu),  avocat,  à  Liège;  reçu  le  26  février  1865. 
Décédé  le  15  février  1870. 

Dereux  (Léon),  avocat,  à  Liège  ;  reçu  le  13  mars  1870. 


—  156  — 

33 

Chalon  (Renier),  docteur  en  droit,  membre  de  l'Académie 
royale  de  Belgique,  président  de  la  Commission 
du  Musée  de  la  Porte  de  Hal,  à  Bruxelles  ;  reçu  le 
21  mai  1865.  Décédé  le  23  février  1889. 

Bibliothèque  de  l'Université  et  du  pats  de  Strasbourg; 
reçue  le  3  mars  1889. 

34 

Dblhasse  (Félix),  homme  de  lettres,  à  Bruxelles  ;  reçu  le 
21  mai  1865. 

35 
L'Université  de  Liège;  reçue  le  28  janvier  1866. 

36 

Caruer  (Joseph),  à  Liège;  reçu  le  11  mars  1866.  Décédé  le 
10  mars  1876. 

Caruer  (Hyacinthe),  à  Liège  ;  reçu  le  1 1  juin  1876.  Décédé 
le  11  mai  1887. 

Orban  de  Xitrt  (Jules),  à  Stavelot  ou  au  château  de 
Gaillarmont  (par  Grivegnée,  Liège);  reçu  le  18  mai 

1879. 

37 

Haobmans  (Gustave),  représentant,  à  Bruxelles  ;  reçu  le 
8  avril  1866.  Démissionnaire  en  1875. 

de  Limminghe  (comte  Léon),  château  de  Gesves  (Namur)  ; 
reçu  le  28  octobre  1877.  Décédé  le  8  février  1891. 


—  157  — 

Poncelet  (Edouard),  attaché  aux  Archives  de  l'État,  à 
Liège;  reçu  le  22  juin  1891. 

38 

Poswick  (Eugène),  château  d'Iugihoul  (par  Engis)  ;  reçu  le 
8  mars  1868. 

39 

S.  A.  R.  Monseigneur  le  Comte  de  Flandre,  à  Bruxelles  ; 
reçu  le  10  mai  1868. 

40 

de  Selys-Longchàmps  (baron  Edmond),  sénateur,  membre 
de  l'Académie  royale  de  Belgique,  â  Liège  ;  reçu  le 
19  avril  1868. 

41 

de  Hemricourt  de  Grunne  (comte  Arthur),  docteur  en 
droit,  sénateur,  château  de  Hamal  (par  Tongres)  ; 
reçu  le  13  mars  1870. 

42 

d'Andrimont  (Julien),  sénateur,  à  Liège;  reçu  le  10  avril 
1870.  Démissionnaire  le  17  février  1879. 

Van  den  Berg  (Joseph),  à  Liège;  reçu  le  14  novembre  1880. 
Démissionnaire  le  31  janvier  1886. 

Janmart  de  Brouillant  (Louis);  reçu  le  3  avril  1887. 
Démissionnaire  le  29  mai  1888. 

Misson  (baron  Paul),  docteur  en  droit,  château  de  Vieux- 
Waleffe  (par  Fallais);  reçu  le  12  mai  1889.  Décédé 
le  10  mai  1891. 


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—  158  — 

43 

La  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie  de  Maastricht  ; 
reçue  le  8  mai  1870. 

44 

de  Schoutheete  de  Tervarent  (chevalier  Amèdée),  con- 
seiller provincial,  château  de  Moeland  (Saint- 
Nicolas-  Waes)  ;  reçu  le  8  mai  1870.  Démissionnaire 
le  31  décembre  1887.  Décédé  le  22  avril  1891. 

Dejace  (Charles),  professeur  à  l'Université,  à  Liège  ;  reçu  le 
18  mars  1888.  Démissionnaire  le  13  avril  1890. 

Fayn  (Joseph),  ingénieur,  à  Liège;  reçu  le  26  avril  1891. 

45 

de  Goër  de  Hervé  (baron  Eugène),  à  Bruxelles  ;  reçu  le 
8  mai  1870. 

46 

Alexandre  (Joseph),  archiviste  provincial,  à  Liège  ;  reçu 
le  12  juin  1870. 

47 

de  Croy-Dulmen  (prince  Alfred-Emmanuel),  secrétaire  de 
légation,  au  Roeulx  (Hainaut)  ;  reçu  le  6  novembre 
1870.  Démissionnaire  le  27  janvier  1882. 

Lohest  (Herman),  avocat,  à  Liège;  reçu  le  19  février  1882. 

48 

de  Berlaymont  (comte  Guy),  château  de  Bormenville  (par 
Hamois-Condroz)  ;  reçu  le  6  novembre  1870. 


—  159  — 

49 

Delecourt  (Jules),  conseiller  à  la  Cour  d'appel,  à  Bruxelles; 
reçu  le  6  novembre  1870.  Démissionnaire  le  20  dé- 
cembre 1885. 

de  Sélys-Longchamps  (baron  Raphaël);  reçu  le  8  mai  1887. 

80 

La  Bibliothèque  Royale  de  Bruxelles  ;  reçue  le  6 
novembre  1870. 

51 
Renier  (Jean),  professeur,  à  Verviers;  reçu  le  8  avril  1883. 

52 

de  GÉradon  (Charles),  banquier,  à  Liège  ;  reçu  le  20  mai 
1883. 

53 

Ophoven  (Armand),  à  Liège  ;  reçu  le  20  mai  1883.  Démis- 
sionnaire le  19  octobre  1886. 

Lamarche  (Oscar),  à  Liège  ;  reçu  le  8  mai  1887.  Démission-  , 

naire  le  3  décembre  1890.  ~   __  _ /  fàj^*~*%F!^_^ . 

lu  y      /,->,. 

Carlier  (Georges),  à  Liège  ;  reçu  le  20  mai  1883.  ^ 

55 

Schoolmeesters  (Emile),  curé-doyen  de  Saint-Jacques,  à 
Liège  ;  reçu  le  20  mai  1883. 

56 

De  Soer  (Maxime),  à  Liège;  reçu  le  20  mai  1883. 


—  160  — 

57 

van  Eyll  (baron  Victor),  château  de  Labaye  (par  Nandrin)  ; 
reçu  le  20  mai  1883.  Démissionnaire  le  1er  juillet 
1886. 

Kurth  (Godefroid),  professeur  à  l'Université,  membre  jfeor./ 
Ifrgpondnn^  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  à 
Liège  ;  reçu  le  27  novembre  1887. 

58 

Poswick  (Jules),  à  Limbourg;  reçu  le  20  mai  1883.  Démis- 
sionnaire le  1er  décembre  1886. 

de  Favereau  de  Jeneret  (Paul),  docteur  en  droit,  membre 
de  la  Chambre  des  représentants,  à  Liège  ;  reçu  le 
18  mars  1888. 

89 

Poswick  (Prosper),  château  de  Tihange  (par  Huy)  ;  reçu  le 
20  mai  1883. 

60 
Frésart  (Félix),  banquier,  à  Liège  ;  reçu  le  20  mai  1883. 

61 

Jamar  (Edmond),  architecte,  à  Liège;  reçu  le 50  mai  1883. 

62 

de  Lhoneux  (Madame  Gustave),  à  Huy  ;  reçue  le  17  juin 
1883. 

63 

Vierset-Godin  (Emile),  architecte,  à  Huy  ;  reçu  le  17  juin 
1883. 

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—  161  — 

64 

de  Geloes  (comte  René),  château  <f  Eysden  ;  reçu  le  17  juin 
1883. 

65 

de  Villenfagne  de  Vogelsanck  (baron  Gaston),  à  Liège  ; 
reçu  le  17  juin  1883.  Démissionnaire  le  29  mai  1889. 

de  Hasse  (Ernest),  à  Liège;  reçu  le  11  janvier  1891. 

66 

Olivier  (François-Jean),  libraire,  à  Bruxelles  ;  reçu  le  17 
juin  1883.  Démissionnaire  le  31  décembre  1886. 

Le  Paige  (Constantin),  professeur  à  l'Université,  membre 
de  l'Académie  royale  de  Belgique,  à  Liège  ;  reçu  le 
3  avril  1887. 

67 

de  Lamberts-Cortenbach  (baron  Rodolphe),  château  de  la 
Zangrie  (par  Bilsen)  ;  reçu  le  17  juin  1883.  Démis- 
sionnaire le  27  janvier  1891 .  i  £>>  j       ,    i^*^  <g . 
4ezJ£*/  f*#S<*-+* -***//  ~~~ 

(Y  *^8 

de  Blanckart  (baron  Charles),  docteur  en  droit,  château 
de  Lexhy  (par  Fexhe);  reçu  le  17  juin  1883. 

69 
Cormaux  (Denis),  imprimeur,  à  Liège  ;  reçu  le  22  juin  1884. 

70 

Naveau  (Léon),  château  de  Bommershoven  (par  Tongres)  ; 
reçu  le  22  juin  1884. 


—  162  — 


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71 

L'Hoest  (Isidore),  inspecteur  chef  de  service  au  chemin  de 
fer  Nord-Belge,  à  Liège  ;  reçu  le  31  janvier  1886. 

72 

Wilmart  (Charles),  docteur  en  droit,  *Y:4ge;  reçu  le  25 
juillet  1886. 

73 

L'Université  de  Louvain;  reçue  le  19  septembre  1885. 
Démissionnaire  le  1er  janvier  1888. 

Dubois  (Léon),  chanoine  de  la  Cathédrale,  à  Liège  ;  reçu  le 
27  mai  1888. 

74 

Francotte  (Henri),  professeur  à  l'Université,  à  Liège;  rpçji 
^yt        le 22janvier  1888^  ^m^; Ji*u <*^l£K^  \ 


&.. 


Lahate  (Léon),  docteur  en  droit,  conservateur  des  archivas   * 
de  l'État,  à  Namur;  reçu  le  27  novembre  1887. 


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BUREAU.  POUR  189^  &  189/ 


Président  A  Baron  de  CH 


Vice-Président,  (Chevalier  de  BORMAN, 
Secrétaire.  J.  ALEXANDRE,  rue  Volière,  15. 
Trésorier.  Baron  dd  PITTEURO  u&  D 


*  &trj       Bibliothécaire. 


—  163  — 

Séance  du  12  janvier  1890. 

La  séance  est  ouverte  à  10  1/2  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  le  baron  de  Chestret  de  Haneffe. 

Sont  présents  :  MM.  Alexandre,  chevalier  de  Borman, 
Bormans,  baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Couclet,  Demar- 
teau,  Gustave  Franootte,  Grancyean,  Kurth,  Isidore 
L'Hoest,  Herman  ,ohost,  Pascal  Lohest,  Le  Paige,  Orban 
de  Xivry,  Eugène  Poswick,  baron  Robert  de  Sélys-Fanson, 
baron  Edmond  de  Sélys-Longchamps,  baron  Raphaël  de 
Sélys-Longchamps  et  Terme. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  10  novembre  1889  est 
lu  et  approuvé. 

M.  Dejace  donne  sa  démission  de  membre  de  la  Société. 

MM.  de  Géradon,  baron  de  Pitteurs  et  chanoine  Dubois 
se  font  excuser  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

Il  est  procédé  au  renouvellement  du  bureau  pour  les 
années  1890  et  1891.  M.  le  chevalier  de  Borman  est  élu  vice- 
président.  MM.  Alexandre,  baron  de  Pitteurs  et  Couclet, 
sont  réélus  respectivement  secrétaire,  trésorier  et  biblio- 
thécaire. 

M.  le  Trésorier  rend  compte  de  la  situation  financière 
de  la  Société,  au  31  décembre  1889. 

En  caisse fr.  2,525  99 

Recettes  de  Tannée  1890 »    1,998  01 

»    4,524  00 

Les  dépenses  se  sont  élevées  à ....    »    1 ,987  36 

Boni  en  caisse »    2,536  04 

Les  annates  de  1889  ne  sont  pas  encore  entrées  en  caisse. 
Elles  seront  recouvrées  après  la  distribution  du  fascicule  4 
du  Bulletin,  tome  IV,  et  celles  de  1890,  après  l'impression 
du  tome  IV  de  la  publication  de  M.  de  Marneffe. 


—  164  ^ 

M.  Poswick  distribue  aux  membres  présents  les  fasci- 
cules 2  et  3  du  Bulletin,  tome  IV.  Il  propose  de  terminer 
le  tome  III  du  Bulletin,  par  le  Nécrologe  du  Concile  de 
Statte,  manuscrit  du  xvie  et  du  xvne  siècle,  qui  fait  partie 
de  la  bibliothèque  du  château  de  Warfusée.  L'impression 
de  ce  manuscrit  est  décidée. 

Avant  de  procéder  au  second  vote  sur  la  proposition 
émanée,  le  10  novembre  1889,  de  MM.  le  baron  de  Chestret 
et  Bormans,  M.  Orban  de  Xivry  propose  l'amendement  sui- 
vant :  m  Toutefois  cette  disposition  ne  sera  appliquée  que 
lorsque  la  proposition  sera  mise  aux  voix  pour  la  première 
fois.  Revenant  à  Tordre  du  jour  dune  seconde  séance  elle 
sera  votée  quel  que  soit  le  nombre  de  membres  présents.  » 

Cette  modification  sera  portée  à  Tordre  du  jour  de  la 
prochaine  séance. 

M.  Bormans  propose  de  publier  tous  les  renseignements 
que  Ton  pourra  réunir  sur  les  imprimeurs  liégeois  des  xvi6 
et  xvne  siècles.  Cette  publication  est  décidée. 

M.  Bormans  propose  encore  l'impression  d'un  livre  de 
raison  écrit  à  la  an  du  xvie  siècle  et  au  commencement  du 
xvii0  siècle,  par  Philippe  de  la  Ruelle,  de  Ham-sur-Heure. 

Sur  la  proposition  de  M.  de  Chestret,  l'examen  de  ce 
manuscrit  est  renvoyé  à  une  commission  de  trois  membres, 
qui  fera  un  rapport. 

M.  Le  Paige  se  charge  de  faire,  pour  le  Bulletin,  une 
analyse  de  la  Tragédie  de  Gédéon,  par  Libert  de  Houthem. 

La  séance  est  levée  à  midi. 

Séance  du  13  avril  1890. 

La  séance  est  ouverte  à  10  î/t  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  le  baron  de  Chestret  de  Haneffe. 

Sont  présents  :  MM.  Alexandre,  baron  de  Chestret  de 


—  165  — 

Haneffe,  Cormaux,  Couclet,  Grandjean,  baron  Misson,  baron 
de  Pitteurs  de  Budingen,  Schoolmeesters,  baron  Edmond 
de  Sélys-Longchamps,  baron  Raphaël  de  Sélys-Longchamps 
et  baron  de  Yillenfagne  de  Sorinnes. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  12  janvier  est  lu  et 
approuvé. 

MM.  Naveau,  Renier,  Isidore  LTHoest  et  Eugène  Poswick 
se  font  excuser  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

M.  le  Secrétaire  rend  compte  de  l'examen  du  manuscrit 
de  Philippe  de  la  Ruelle.  Il  est  d'avis  de  renoncer  à  son 
impression  à  cause  de  ses  nombreuses  lacunes  et  de  l'absence 
complète  d'intérêt  au  point  de  vue  liégeois. 

La  décision  est  remise  à  une  prochaine  séance,  à  laquelle 
M.  Bormans  pourra  se  trouver. 

Le  fascicule  4  du  Bulletin,  tome  IV,  est  distribué  aux 
membres  présents. 

La  proposition  de  MM.  Bormans  et  baron  de  Chestret, 
amendée  par  M.  Orban  de  Xivry,  est  définitivement  adoptée. 

La  Commission  du  Bulletin  est  renouvelée.  Elle  est  com- 
posée du  Président,  du  Secrétaire  et  de  M.  Poswick. 

M.  le  Président  expose  que  des  retards  considérables 
sont  apportés  à  l'impression  de  certaines  publications.  Il 
cite  notamment  les  Vies  de  saint  Théodard  et  de  saint 
Lambert,  dont  les  premières  épreuves  ont  été  envoyées  à 
l'éditeur  au  mois  d'octobre  1884.  Pour  éviter,  dans  l'avenir, 
de  semblables  mécomptes,  il  dépose  la  proposition  suivante 
qui  est  appuyée  par  plusieurs  membres  : 

<*  Dorénavant,  aucune  impression  ne  sera  commencée  si 
l'imprimeur  n'a  en  mains  la  matière  d'un  volume,  lorsqu'il 
s'agit  des  publications,  ou  d'un  article,  lorsqu'il  s'agit  du 
Bulletin.  » 

La  séance  est  levée  à  midi. 


—  166  — 

Séance  du  19  juin  1890. 

La  séance  est  ouverte  à  10  i/t  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  le  baron  de  Chestret  de  Haneffe. 

Sont  présents  :  MM.  Alexandre,  baron  de  Chestret  de 
Haneffe,  Couclet,  Le  Paige  et  Simonis. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  13  avril  est  lu  et  adopté. 

MM.  le  chevalier  de  Borman,  Bormans,  Cormaux,  Gus- 
tave Francotte,  Isidore  L'Hoest  et  Eugène  Poswick  se  font 
excuser  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

Le  Secrétaire  rend  compte  du  degré  d'avancement  des 
travaux  en  cours  de  publication. 

La  discussion  de  la  proposition  de  MM.  Bormans  et  baron 
de  Chestret  est  remise  à  la  prochaine  séance,  le  nombre  des 
membres  présents  n'étant  pas  suffisant  pour  pouvoir  déli- 
bérer, 

La  Société  désigne  M.  Couclet,  pour  la  représenter  au 
Congrès  archéologique  qui  sera  réuni  à  Liège  du  3  au 
6  août  prochain. 

La  séance  est  levée  à  midi. 

Séance  du  9  novembre  1890. 

La  séance  est  ouverte  à  9  i/t  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  le  baron  de  Chestret  de  Haneffe. 

Sont  présents  :  MM.  Alexandre,  Body,  chevalier  de  Bor- 
man, baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Couclet,  Gustave  Fran- 
cotte, de  Géradon,  Grandjean,  Kurth,  Lahaye,  Eugène 
Poswick  et  Schoolmeesters. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  19  juin  est  lu  et 
approuvé. 

MM.  Bormans,  Isidore  L'Hoest,  comte  de  Limminghe, 
de  Marneffe,  baron  Misson,  Naveau  et  baron  de  Pitteurs 
se  font  excuser  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 


—  167  — 

Le  tome  III  de  La  Principauté  de  Liège  et  les  Pays- 
Bas  au  XVIe  siècle  est  distribué  aux  membres  présents. 

Il  est  décidé  que  le  volume  IV  de  l'ouvrage  de  M.  de 
Marneffe,  comprendra  la  fin  du  règne  de  Georges  d'Autriche 
et  le  règne  entier  de  Robert  de  Berghes,  avec  le  portrait 
de  ce  dernier.  Après  l'impression  de  ce  volume,  la  Société 
prendra  une  décision  pour  le  mode  de  publication  des  docu- 
ments concernant  les  règnes  des  autres  princes-évêques  de 
ce  siècle. 

M.  de  Borman  entretient  la  Société  de  son  ouvrage  sur 
les  Echevins  de  Liège. 

M.  Poswick  fournira  dans  six  mois,  le  manuscrit  d'un 
volume  de  Y  Histoire  des  troupes  liégeoises.  Il  remettra 
le  devis  complet  de  ce  volume,  format  in-4°,  à  la  prochaine 
séance. 

M.  de  Borman.  propose  l'impression  d'une  chronique  fla- 
mande rédigée  vers  1500,  en  y  joignant  la  traduction  fran- 
çaise. La  décision  est  remise  à  la  prochaine  séance. 

Le  tome  III  du  Bulletin  sera  terminé  par  une  série  de 
lettres  adressées,  de  1633  à  1638,  par  l'avocat  de  Marche, 
agent  des  Pays-Bas,  à  l'audiencier  Verreycken,  M.  de  Mar- 
neffe pourra  les  publier  dans  six  mois  au  plus  tard. 

M.  de  Marneffe  offre  encore  de  publier  dans  le  tome  IV, 
quelques  pièces  intéressantes,  rédigées  en  flamand  pour  la 
plupart,  concernant  Jean  de  Hornes. 

MM.  Jules  Helbig  et  Paul  Lohest  sont  élus,  à  l'unanimité 
des  suffrages,  membres  de  la  Société. 

La  séance  est  levée  à  midi. 


>*>*- 


J 


HENRI  HELBIG 


Le  3  juillet  1813,  naquit  dans  la  vieille  cité  de  Guten- 
berg,  alors  occupée  par  les  Français,  Henri-Antoine  Helbig, 
fils  de  J.-M.  Helbig,  négociant  appartenant  à  une  ancienne 
famille  catholique  de  Mayence,  et  de  M.-A.-G.-J.  Lauteren. 
L'enfant  n'eut  pas  le  temps  de  connaître  son  père,  qui  mou- 
rut six  mois  après  ;  il  fut  élevé  dans  la  famille  de  sa  mère 
jusqu'en  1818,  peu  avant  l'époque  où  celle-ci  épousa  son 
beau-frère,  J.-B.  Helbig,  banquier  à  Liège.  Ce  dernier  était 
un  homme  éclairé,  et  plusieurs  d'entre  nous  se  rappellent 
encore  l'empressement  que  le  public  lettré  mit  à  assister  à 
la  vente  de  sa  bibliothèque. 

Après  avoir  grandi  dans  cette  atmosphère  intelligente 
et  fait  ses  humanités  au  collège  de  Liège,  le  jeune  Henri  vit 
tout  à  coup  sa  carrière  interrompue  par  une  suite  de  cir- 
constances malheureuses  qui  firent  de  lui  un  soldat.  Appelé 
par  le  sort  à  porter  les  armes  pour  son  pays  adoptif  (1832), 
il  eut  successivement  deux  remplaçants  jugés  impropres 
au  service  ;  un  troisième  déserta  !  Force  fut  au  conscrit 
de  s'exécuter,  et  il  le  fit  de  bonne  grâce.  Il  est  vrai  qu'on 
eut  égard  à  sa  position  exceptionnelle  :  incorporé  dans  le 
1  Ie  régiment  de  ligne,  il  resta  attaché  à  la  comptabilité  du 


—  169  — 

dépôt  et  fut  dispensé  de  porter  l'uniforme.  Cinq  années 
s'écoulèrent  ainsi,  pendant  lesquelles  notre  sergent  (car  il 
était  assez  rapidement  monté  en  grade)  eut  amplement  le 
loisir  d'apprendre  autre  chose  que  Y  École  du  soldat.  Le 
fait  est  que  les  principales  langues  de  l'Europe  lui  étaient 
familières,  connaissance  qui,  généralement,  ne  s'acquiert 
pas  dans  un  âge  avancé.  Aussi  prétend-on  que,  peu  d'an- 
nées après  sa  libération,  lorsqu'il  se  mit  à  voyager  pour 
une  maison  de  commerce,  on  le  rencontrait  plus  souvent 
chez  les  bouquinistes  et  les  savants  que  dans  les  comptoirs 
des  marchands. 

En  qualité  d'enfant  de  Mayence,  ce  fut  comme  membre 
de  la  Société  historicité  du  grand  duché  de  Hesse  que 
Helbig  entra,  en  1839,  dans  le  monde  des  lettres.  Déjà  il 
connaissait  la  plupart  des  livres  spéciaux  qui  sont  comme 
les  outils  du  bibliographe  de  profession. 

Ainsi  armé,  il  ouvrit  à  Liège  une  librairie  ancienne,  au 
mois  de  janvier  1846.  N'était-ce  pas,  d'ailleurs,  le  meilleur 
moyen  d'accroître  les  trésors  de  sa  propre  bibliothèque? 
L'historien  Henaux,  si  passionné  pour  tout  ce  qu'il  croyait 
de  nature  à  donner  quelque  lustre  à  sa  patrie,  venait  assi- 
dûment fureter  dans  les  rayons  de  ce  modeste  établis- 
sement. Comme  il  y  entrait  un  jour  de  l'année  1851,  son 
attention  fut  attirée  sur  un  vieux  manuscrit  en  parchemin, 
trouvé  dans  le  grenier  d'un  château  de  la  Hesbaye  :  c'était, 
au  dire  du  libraire,  une  copie  du  recueil  des  chartes  de 
Saint-Lambert.  Après  bien  des  négociations  qui  aboutirent 
à  un  échange,  l'historien  s'estima  certainement  heureux 
d'en  être  devenu  le  propriétaire  ;  mais  quelle  ne  fut  pas  sa 
joie,  lorsqu'un  examen  plus  attentif  lui  donna  la  conviction 
qu'il  se  trouvait  en  présence  du  Liber  chartarum  lui- 
même,  commencé  en  1185!  Ajoutons  que,  dans  la  suite, 


—  170  — 

ce  précieux  cartulaire  fut  vendu  à  l'État  pour  la  somme 
de  9,000  francs. 

Renonçant  au  commerce  des  livres,  Helbig  devint  suc- 
cessivement, de  1853  à  1875,  comptable  et  secrétaire  de  la 
société  métallurgique  de  ['Espérance,  d'abord  à  Seraing, 
ensuite  à  Longdoz  (Liège).  Ce  n'était  pas  trop  se  dépayser, 
comme  on  pourrait  le  croire,  et  notre  écrivain  n'eut  jamais 
l'occasion  de  s'écrier,  avec  un  illustre  exilé  : 

Barbares  hic  ego  sum,  quia  non  intelligor  ulli. 

A  Seraing,  en  effet,  il  rencontra  quelques  hommes  épris, 
comme  lui,  de  littérature,  et  bientôt  Helbig,  N.  Peetermans, 
le  docteur  Kuborn  et  d'autres,  formèrent  une  espèce  d'aca- 
démie au  petit  pied,  dont  les  aimables  productions  ne  sont 
pas  oubliées.  De  cette  époque  date  aussi  le  seul  mandat 
officiel  qu'il  ait  jamais  rempli  :  le  22  août  1861,  un  arrêté 
ministériel  le  nomma  membre  de  la  commission  adminis- 
trative de  l'école  industrielle  de  Seraing. 

Si  Helbig  se  contenta  d'être  homme  de  lettres  et  de 
rendre  à  la  science  bibliographique,  aussi  bien  qu'à  la 
littérature  nationale,  des  services  absolument  désintéressés, 
n'est-ce  pas  le  cas,  ou  jamais,  de  répéter  avec  lui  que  «  la 
vie  d'un  auteur  est  toute  dans  ses  ouvrages?  «.  Il  suffira, 
pour  le  mieux  connaître,  de  jeter  un  coup  d'œil  sur  une 
partie  des  innombrables  productions  de  sa  plume,  car  il 
n'a  laissé,  malheureusement  pour  sa  réputation,  aucune 
de  ces  œuvres  capitales  qui  font  époque  dans  la  vie  d'un 
homme  ou  dans  l'histoire  d'une  science. 

Compatriote  de  Gutenberg  avant  tout,  il  débute,  en 
1839,  dans  le  Messager  des  sciences,  par  une  série  d'ar- 
ticles sur  les  anciennes  impressions  de  Mayence,  qu'il 
décrit  avec  autant  de  soin  que  d'érudition,  le  plus  souvent 


—  171  — 

d'après  ses  exemplaires.  Ce  travail  est  à  peine  commencé 
qu'il  élargit  son  cadre,  et,  faisant  appel  à  ses  connaissances 
littéraires,  il  aborde  l'examen  de  ces  livres  rares  et  curieux, 
principalement  du  xvi°  siècle,  auxquels  il  revient  en  1858, 
pour  en  faire  l'objet  d'études  plus  continues.  S'agit-il  d'un 
poète,  rarement  il  résiste  au  plaisir  d'en  communiquer  quel- 
que passage  au  lecteur;  a-t-il  affaire  à  un  prosateur,  sa 
notice  n'est  pas  moins  intéressante  ;  partout  il  se  montre 
homme  de  goût,  souvent  il  redresse  des  erreurs,  et  mêle 
à  ses  observations  judicieuses  des  réflexions  caustiques 
ou  des  saillies  qui  rompent  la  monotonie  du  sujet.  Ce  fut 
un  véritable  succès,  au  point  que  l'auteur  crut  devoir 
céder  à  des  sollicitations  diverses,  en  publiant  une  seconde 
série  de  notices  (1867-1872),  destinées  spécialement  à  appe- 
ler l'attention  sur  des  livres  restés  inconnus  au  savant 
Brunet,  qui  venait  de  terminer  la  dernière  édition  de  son 
Manuel. 

On  conçoit  que  les  matériaux  de  pareilles  publications 
ne  devaient  se  présenter  qu'avec  lenteur.  Aussi  Helbig 
fit-il  paraître,  dans  l'intervalle,  une  quantité  d'articles 
dont  plusieurs  méritent  une  mention  particulière.  En  1847, 
il  découvre  la  première  production  typographique  liégeoise, 
le  bréviaire  de  Saint-Paul,  imprimé  par  Morberius  en  1560. 
Puis  viennent  quelques  petits  travaux  d'un  certain  intérêt 
historique,  tels  que  la  traduction  d'un  fragment  des  Mé- 
moires du  général  Eickemeyer  —  un  compatriote  —  tra- 
duction utilisée  par  Ad.  Borgnet  dans  son  Histoire  de  la 
révolution  liégeoise;  et  les  Preces  afllictœ  Flandrïœ,  où, 
après  le  récit  des  dévastations  ordonnées  par  le  roi  très 
chrétien  qui  avait  nom  Louis  XIV,  nous  relevons  cette 
phrase:  *  Parfois  aussi, revêtu  en  soleil, son  emblème  favori, 
le  grand  roi  daignait,  dans  des  entrées  de  ballet,  réciter 


—  172  — 

quelques  vers,  voire  même  exécuter  quelques  pirouettes 
peu  royales.  Souverain  d'un  peuple  dont  presque  chaque 
individu  est  comédien-nét  ne  devait-il  pas,  bien  que  peu 
soucieux  de  la  popularité,  monter,  lui  aussi,  sur  les 
planches  ?.  * 

Depuis  1845,  Helbig  collaborait  au  Bulletin  du  biblio- 
phile belge.  Un  article  sur  Les  plus  anciens  caractères 
de  Gutenberg  et  La  Bible  de  36  lignes  (1855),  eut  pour 
effet  de  convertir  Brunet  à  l'opinion  que  ce  célèbre  incu- 
nable devait  être  attribué  non  pas  à  Pfister,  de  Bamberg, 
mais  au  père  même  de  l'imprimerie.  D'un  autre  côté,  la 
dissertation  où  il  mettait  en  doute  l'existence  de  Laurent 
Coster  et  son  invention,  lui  valut,  dans  une  publication  de 
Harlem,  une  kyrielle  d'injures. 

A  cette  époque  de  la  vie  de  Helbig,  le  bibliographe  tend 
à  s'effacer  devant  l'homme  de  lettres.  En  décembre  1856, 
il  lit,  en  présence  du  comité  de  littérature  de  la  Société 
d'Émulation,  sa  notice  sur  Remacle  Mohy  du  Rondchamp, 
et  donne  de  ce  vieil  anecdotier  des  extraits  qui  nous  ap- 
prennent du  moins  quelque  chose.  L'année  suivante,  autre 
lecture  :  c'est  une  étude  sur  YOeconomie  chrestiewie,  de 
J.-B.  de  Glen,  «  grand  enfant  qui  n'ose  faire  un  seul  pas, 
sans  être  tenu  en  lisière  par  quelques  auteurs  anciens  ou 
modernes.  »  Presque  en  même  temps,  il  fait  paraître  une 
notice,  aussi  bien  pensée  que  bien  écrite,  sur  Edmond 
Breuché  de  la  Croix,  ce  poète-orateur  ignoré,  qui  se  montre 
parfois  l'émule  de  Racan  et  le  précurseur  de  Bossuet. 

Encouragé  par  le  succès  de  ces  publications,  Helbig 
conçut  l'idée  de  réunir  en  un  petit  volume  —  un  vrai 
volume  de  bibliophile  —  la  quintessence  des  différents 
poètes  ou,  si  l'on  veut,  de  ces  rimeurs  que  des  recherches 
récentes  avaient  tirés  de  l'oubli.  Ainsi  parurent,  en  1859, 


—  173  — 

les  Fleurs  des  vieux  poètes  liégeois,  avec  une  introduc- 
tion de  N.  Peetermans.  Sous  ce  titre  au  parfum  archaïque, 
Helbig  nous  offre  non  seulement  un  bouquet  de  fleurs  labo- 
rieusement cueilli  dans  le  jardin  peu  accessible  de  l'an- 
cienne littérature  liégeoise,  mais,  comme  le  remarquait  feu 
Scbeler,  *  nous  y  trouvons  quelque  chose  de  plus  sérieux  ; 
c'est  presque  un  livre  d'histoire,  si  ce  n'est  d'histoire  poli- 
tique, du  moins  d'histoire  sociale  et  morale.  - 

Les  Œuvres  choisies  d'Alexandre  Sylvain  de  Flandre 
(Vanden  Bussche)  virent  le  jour  en  1861,  précédées  d'une 
étude  de  Henri  Helbig ,  la  plus  importante  qu'il  nous  ait 
laissée  dans  ce  genre.  Le  caractère  honnête  du  poète  fla- 
mand égaré  à  la  cour  corrompue  des  Valois,  l'habitude 
où  l'on  est  «  d'excuser  les  dérèglements  de  la  muse  en 
disant  que  c'est  là  de  l'esprit  gaulois,  »  ne  contribuent  pas 
peu  à,  stimuler  le  biographe  dans  son  œuvre  de  réhabili- 
tation. Celle-ci  témoigne  à  la  fois  de  son  grand  sens  et  de 
celui  d'un  écrivain  qu'on  ne  peut  juger  sainement,  sans 
penser  -  qu'il  ne  faut  pas  mesurer  les  vers  du  xvi*  siècle 
avec  le  compas  de  Boileau.  » 

Citons  encore  un  morceau  de  critique  historique  inti- 
tulé :  Henri  de  Valenciennes,  précurseur  de  Froissart  ; 
une  première  notice  sur  le  baron  de  Walef;  une  autre 
sur  Herman  de  Bourgogne  ;  puis  reprenons  avec  l'auteur 
ses  études  bibliographiques.  Dans  les  Notes  et  disserta- 
tiens  relatives  à  l'histoire  (des  premiers  temps)  de  l'im- 
primerie (1862),  travail  important  où  les  Gutenberg  et  les 
Schoeffer  sont  de  nouveau  examinés  de  près,  il  termine 
par  un  vœu  qu'on  ne  ferait  pas  mal  d'appliquer  aussi  à 
d'autres  matières  :  c'est  qu'on  écrive,  en  un  tout  petit 
volume,  le  «  Résumé  de  l'histoire  de  l'invention  de  l'impri- 
merie d'après  les  sources  authentiques.  •»  Une  nouvelle 


—  174  — 

dissertation,  publiée  en  1865  sous  le  titre  :  Quel  est  Vimpri- 
meur  du  XVe  siècle  gui  a  employé  la  singulière  lettre 
majuscule  R  ?,  fait  connaître  Adolphe  Rausch ,  ce  typo- 
graphe de  Strasbourg  si  remarquable,  sur  lequel  on  n'avait 
que  quelques  données  presque  toutes  inexactes.  Cet  article 
fut  traduit  immédiatement  en  allemand  par  le  docteur  F.-L. 
Hoffmann,  et  inséré  dans  le  Serapeum.  En  France  aussi, 
la  démonstration  que  Rausch  n'était  autre  que  le  fameux 
imprimeur  à  la  lettre  R,  fut  adoptée  sans  aucune  con- 
testation. 

Le  Bibliophile  belge  venait  de  succéder  au  Bulletin. 
Helbig  y  publie  quelques  articles  de  bibliographie  et  de 
littérature  où,  comme  dans  La  haute  cuisine  à  Liège  et 
Une  double  édition  d'une  tragédie  de  Saint-Lambert, 
le  badinage  et  l'esprit  occasionnent  plus  d'une  surprise 
agréable  au  lecteur.  Passant  du  plaisant  au  sévère,  il  nous 
dit  le  dernier  mot  de  ce  que  Ton  sait  sur  Les  anciennes 
imprimeries  de  Mayence  (Messager,  1874).  Moins  heu- 
reux dans  ses  recherches  sur  Grégoire  Holonius  (1877), 
trompé  d'ailleurs  par  de  Villenfagne,  en  qui  il  avait  une 
confiance  presque  aveugle,  il  a  pu  voir  sa  notice  critiquée 
par  M.  Roersch  dans  la  Biographie  nationale. 

Lorsque  la  Société  des  bibliophiles  liégeois  fut  fondée, 
dans  le  but  de  publier  les  documents  devenus  rares  con- 
cernant l'histoire  du  pays,  on  avait  compté  sur  la  collabo- 
ration de  notre  infatigable  ami.  L'événement  prouva  qu'on 
ne  s'était  pas  trompé  :  Helbig  se  fit  l'éditeur  non  seulement 
de  quelques  œuvres  poétiques  de  Pierre  Bello  et  du  baron 
de  Walef,  mais  encore  de  travaux  infiniment  plus  impor- 
tants. Les  hommes  illustres  de  la  nation  liégeoise,  par 
Louis  Abry,  qu'il  publia  en  1867,  avec  M.  St.  Bormans, 
seront  toujours  consultés  par  quiconque  s'occupe  du  passé 


—  175  — 

artistique  de  l'ancienne  principauté.  Les  prix  que  cet  ou- 
vrage atteint  dans  les  ventes,  témoignent  hautement  de 
cette  faveur  et  aussi,  dit-on,  du  soin  jaloux  avec  lequel  les 
Bibliophiles  liégeois  s'obstinent  à  ne  pas  répandre  leurs 
trésors.  Enfin,  le  Mémoire  (inédit)  concernant  les  négo- 
ciations de  la  France  relatives  à  la  neutralité  du  pays 
de  Liège,  en  1630,  et  les  deux  pamphlets  politiques  réim- 
primés sous  le  titre  de  Chiroux  et  Grignouœ,  ont  été  tout 
récemment  mis  à  profit  par  un  historien  qui  a  pris  à  tâche 
de  pénétrer  le  mobile  des  agitateurs  liégeois  de  ce  temps. 

De  l'histoire  à  l'archéologie,  il  n'y  a  qu'un  pas.  On  ne 
prétendra  pas  que  Henri  Helbig  ait  été  un  archéologue 
dans  la  véritable  acception  du  mot,  bien  qu'il  ait  écrit  dans 
le  Bulletin  de  l'Institut  archéologique  liégeois;  mais 
son  Analyse  de  l'ouvrage  de  Cappe  :  Description  des 
monnaies  de  Mayence  du  moyen  âge,  dans  laquelle  il  se 
montre  justement  sévère  pour  le  compilateur  allemand, 
prouve  qu'il  était  numismate  et  connaissait  à  fond  l'histoire 
de  son  pays  natal.  Un  jour  qu'il  avait  sans  doute  été  victime 
de  quelque  supercherie,  il  prit  vivement  à  partie  *  MM.  les 
Experts,  comme  ils  s'intitulent,  ces  aimables  Israélites  qui 
fabriquent  habituellement  les  catalogues  de  ventes  de  mon- 
naies en  Allemagne,  »  et  s'attira  de  la  part  de  l'un  d'eux 
une  protestation  si  violente  qu'elle  ne  put  être  insérée. 

Terminons  cette  revue,  déjà  bien  longue,  par  quelques 
mots  sur  les  rapports  de  Henri  Helbig  avec  la  Biographie 
nationale,  ce  panthéon  hospitalier  accessible  aux  noms 
les  plus  modestes  comme  aux  vraies  gloires  de  la  patrie. 
Au  nombre  des  écrivains  qu'il  avait  précédemment  fait 
revivre  sous  sa  plume,  nous  y  retrouvons,  avec  un  nou- 
veau plaisir,  Biaise-Henri  de  Corte,  baron  de  Walef,  le 
seul  représentant  de  la  littérature  classique  du  siècle  de 


—  176  — 

Louis  XIV  dans  le  pays  de  Liège,  cette  littérature,  dit-il 
autre  part,  qui  convenait  si  mal  au  caractère  indépendant 
des  Liégeois,  et  où  *  la  grande  perruque  artistement  frisée, 
mais  quelque  peu  raide  du  grand  roi,  projetait  par  trop  sa 
grande  ombre.  »  Mais,  tout  en  collaborant  à  la  Biographie 
nationale,  Helbig  ne  se  gênait  pas  pour  lui  décocher,  à 
l'occasion,  quelque  trait  de  satire.  Sa  mauvaise  humeur 
finit  môme  par  se  manifester  dans  un  article  spécial,  inséré, 
en  1872,  dans  le  Bibliophile  belge.  Un  membre  de  la  com- 
mission de  la  Biographie,  M.  Ad.  Siret,  releva  le  gant,  dans 
le  Journal  des  Beaux-Arts,  et  soutint  que  la  Biographie 
était  de  nouveau  attaquée  «*  avec  une  mauvaise  foi  insigne  ;  » 
il  lâcha  même  le  mot  de  calomnie.  C'était  couper  court  au 
débat;  et,  en  effet,  Helbig  exprima  le  regret,  non  pas 
d'avoir  écrit  ce  qu'il  pensait,  mais  de  n'avoir  obtenu 
qu'une  réponse  «  plus  émue  que  péremptoire  »  et  ren- 
fermant «■  moins  de  réfutations  que  de  gros  mots.  * 

Des  recherches  si  variées,  jointes  au  commerce  des 
livres,  eurent  pour  résultat  de  mettre  leur  auteur  en  rela- 
tion avec  nombre  de  savants  et  de  littérateurs.  Aussi  bien 
la  droiture  de  son  caractère,  une  aménité  qui  n'excluait 
pas  Tindépendance,  son  esprit  tolérant,  quoique  profon- 
dément religieux  et  peu  enclin  aux  nouveautés,  sa  parfaite 
simplicité  enfin,  lui  conciliaient  l'amitié  des  hommes  de 
tous  les  partis.  Pour  ne  parler  que  des  morts,  il  suffira  de 
citer  le  baron  L.  de  Crassier,  Weustenraad,  Ed.  Wacken, 
Th.  Lacordaire,  Sainte-Beuve,  Polain,  U.  Capitaine;  et 
parmi  les  bibliographes,  A.-F.  Didot  et  le  docteur  Hoff- 
mann, qui  se  plaisaient  à  le  consulter. 

Nous  n'entreprendrons  pas  d'énumérer  les  compagnies 
savantes  qui  s'empressèrent  de  l'accueillir  dans  leur  sein, 
principalement  pendant  la  seconde  période  de  son  activité 


—  177  — 

littéraire;  mais  nous  devons  une  mention  spéciale  à  la 
Société  des  bibliophiles  liégeois,  dont  il  fut  un  des  fonda- 
teurs. Nommé  secrétaire  de  cette  société,  le  15  mars  1863, 
il  remplit  ces  fonctions  jusqu'après  le  décès  du  président, 
Joseph  Fiess,  en  1875.  Nui  ne  pouvait  lui  disputer  la  place 
qui  était  devenue  vacante  ;  aussi  fut-il  appelé  à  la  pré- 
sidence le  14  novembre  ;  et  lorsque,  malgré  toutes  les  ins- 
tances, il  crut  que  l'âge  ne  lui  permettait  plus  de  conserver 
ses  fonctions,  la  société  lui  conféra,  par  acclamation,  le  3 
avril  1887,  le  titre  de  président  d'honneur  à  vie. 

Après  avoir  fourni  une  carrière  littéraire  de  près  d'un 
demi-siècle,  Henri  Uelbig  avait  certes  le  droit  de  jouir 
d'un  repos  mérité.  Depuis  quelques  années,  sa  santé  laissait 
d'ailleurs  à  désirer;  il  était  devenu  chagrin,  d'une  humeur 
difficile;  on  le  trouvait,  plus  que  jamais,  absorbé  dans  ses 
lectures,  mais  un  affaissement  graduel  de  ses  facultés 
annonçait  que  sa  fin  était  prochaine.  Une  congestion  céré- 
brale se  déclara  pendant  qu'il  était  en  visite  chez  un  de  ses 
amis,  et  quelques  semaines  après,  le  21  mai  1890,  il  s'éteignit 
pieusement  dans  les  bras  d'un  frère  et  d'une  sœur  qui  l'en- 
touraient de  soins  affectueux. 

Ses  obsèques  furent  des  plus  simples.  N'ayant  jamais  été 
fonctionnaire,  il  n'était  pas  décoré.  Ses  proches,  un  long 
cortège  d'amis  le  conduisirent  à  sa  dernière  demeure. 
Aucun  discours  ne  fut  prononcé  sur  sa  tombe,  et  en  cela 
le  sentiment  de  modestie  qui  honore  sa  mémoire,  fut 
respecté. 

Outre  une  remarquable  collection  de  monnaies  de 
Mayence,  Helbig  a  laissé  une  bibliothèque  importante  et 
riche  en  livres  rares.  Naturellement  l'histoire  et  les  an- 
ciennes impressions  de  Mayence  y  tiennent  la  première 
place  ;  mais  presque  aussi  nombreux  s'y  trouvent  les  repré- 


—  178  — 

sentants  de  notre  vieille  littérature,  spécialement  aux  Pays- 
Bas  et  dans  le  pays  de  Liège. 

On  vient  de  voir  qu'il  dissémina  le  fruit  de  ses  recherches 
dans  une  foule  de  publications.  Peut-être  ne  sera-t-on  pas 
fâché  d'en  avoir  sous  les  yeux  une  liste  complète,  si  toute- 
fois il  est  possible  d'être  complet  en  pareille  matière. 

Messager  des  sciences  historiques  de  Belgique,  in-8?. 

1839,  1842,  1843,  1846.  Additions  et  corrections  aux  listes 
chronologiques  des  anciennes  impressions  de  Mayence  avec 
date,  etc.  (î). 

1841.  Notice  sur  quelques  livres  rares  et  curieux  du  xvr*  et 
xvn*  siècle. 

1842.  Notice  sur  quelques  livres  rares  et  curieux  du  xv«  et 
xvf  siècle. 

1846.  Notice  sur  les  descendants  de  Pierre  Schoeffer,  qui 
exercèrent  l'imprimerie  à  Bois-le-Duc,  etc. 

1847.  Notice  bibliographique  sur  le  premier  livre  imprimé  à 
Liège,  par  Morberius. 

1848.  Notice  sur  Pierre  Schoeffer  le  fils,  imprimeur  du  xvr 
siècle,  à  Mayence,  etc. 

1851.  Campagne  du  corps  d'exécution  dans  le  pays  de  Liège, 
en  1790,  extraite  des  Mémoires  du  général  Eickemeyer  et  tra- 
duite de  l'allemand. 

1856.  Une  Lettre  d'indulgences,  émanée  et  datée  de  Liège, 
1482. 

1857.  Preces  afflictae  Flandrise. 

1858-1862,  1864.  Notices  sur  quelques  livres  rares  du  xyi* 
siècle. 

1865.  Quel  est  l'imprimeur  du  xv*  siècle  qui  a  employé  la  sin- 
gulière lettre  majuscule  R? 

(1)  La  première  partie  de  ces  recherches  parut  aussi  en  allemand,  dans 
les  t.  II  et  III  des  Archiv  fUr  hessische  Geschichle,  a.  1841  et  184t. 


—  1T9  — 

1867-1870,  1872.  Notices  sur  des  livres  rares  du  xvi*  siècle, 
seconde  série. 

1874.  Les  anciennes  imprimeries  de  Mayence,  etc. 

1875.  Les  d'Ennetières  de  Tournay.  Nouvelles  recherches  lit- 
téraires et  bibliographiques  sur  cette  famille. 

1877.  Les  Holonius  ou  de  Hologne. 

1878.  Les  trois  premiers  typographes  de  Strasbourg.  — 
L'époque  de  la  naissance  de  Grégoire  Holonius. 

1880.  Le  bourgmestre  La  Ruelle  et  le  chapitre  de  la  cathé- 
drale de  Liège  en  1631. 

1882.  Une  ancienne  impression  de  Pierre  Schoeffer.  Les  scri- 
bes ou  copistes  après  l'invention  de  la  typographie. 

1883.  Prix  des  livres  en  1785. 

1884.  Notice  sur  Gilles  Periander  de  Bruxelles,  poète  latin 
du  xvi«  siècle. 

BULLBTIN  DU  BIBLIOPHILE  BELGE,  in-8°. 

II,  1845.  Théâtre  liégeois  au  milieu  du  xvn*  siècle. 

VII,  1850.  Introduction  de  l'imprimerie  à  Malmedy.  —  Notice 
sot  la  bibliothèque  grand-ducale  de  Darmstadt. 

VIII,  1851.  Notice  sur  une  bulle  du  pape  Pie  II,  imprimée  en 
1461,  par  Jean  Gutenberg. 

X,  1854.  Notice  sur  un  livre  fort  rare.  (Pierre  Bello  de  Dinant, 
et  Denys  Coppée  de  Huy,  poètes  dramatiques  de  la  première 
moitié  du  xvn4  siècle.) 

XI,  1855.  Les  plus  anciens  caractères  de  Gutenberg,  etc. 
Albert  Pflster,  imprimeur  à  Bamberg.  La  Bible  de  36  lignes.  — 
Examen  rapide  des  prétentions  que  Strasbourg  et  Haarlem  ont 
à  l'honneur  d'avoir  inventé  l'imprimerie. 

XII,  1856.  Le  premier  livre  connu,  imprimé  à  Lille. 

XIII,  1857.  Remacle  Mohy  du  Rondchamp  et  son  Cabinet  his- 
torial.  (Réimpression,  avec  quelques  additions,  d'une  notice  insé- 
rée, la  même  année,  dans  Y  Annuaire  de  la  Société  d'Émulation 
de  Liège.)  —  Les  plus  anciens  calendriers  et  almanachs  belges 
imprimés. 


—  180  — 

XIV,  1858.  Id.  Supplément.  —  Edmond  Breuchê  de  la  Croix, 
sa  vie  et  ses  ouvrages. 

XV,  1859.  Gilles  Boileau  de  Bouillon,  sa  vie  et  ses  ouvrages. 

XVI,  1860.  Un  pamphlet  belge,  dirigé  contre  Louis  XIII  et 
contre  le  cardinal  de  Richelieu.  —  Charles  de  Rouillon,  poète 
belge  du  milieu  du  xvie  siècle. 

XVII,  1862.  Notice  sur  l'édition  originale  et  très- rare  du  li?re 
intitulé  :  Le  fidèle  et  vaillant  gouverneur.  —  Une  vieille  chan- 
son sur  la  destruction  de  la  citadelle  de  Liège,  en  1676. 

XVIII,  1862.  Notes  et  dissertations  relatives  à  l'histoire  de 
l'imprimerie.  —  Une  rectification  bibliographique. 

XX,  1864.  Jean  Mohy  du  Rondchamps,  poète  de  la  première 
moitié  du  xvne  siècle;  sa  vie  et  ses  ouvrages.  —  Un  opuscule 
inconnu  de  Jean  Fischart. 

Le  Bibliophile  belge,  in-8°. 

1, 1866.  Une  histoire  de  Liège  en  vers. 

II,  1867.  La  haute  cuisine  à  Liège  au  XVIe  siècle.  —  Editions 
du  poème  Y  Éventail,  de  Ch.  Millon  de  Liège. 

III,  1868.  Notice  sur  deux  anciens  ouvrages  sur  l'éducation. 
—  L'auteur  de  VAmy  véritable  et  loyal. 

V,  1870.  Une  édition  de  Bruxelles  très-rare  d'une  traduction 
française  de  Don  Quichotte. 

VI,  1871.  Une  double  édition  d'une  tragédie  de  Saint- Lambert. 

VII,  1872.  Les  Discours  du  sieur  Willaert.  —  La  Biographie 
nationale.  —  Encore  à  propos  de  la  Biographie  nationale. 

XI,  1876.  Les  concurrents  de  Pierre  Schoeffer  à  Mayeoce 
pendant  le  xve  siècle.  —  Supplément.  —  Les  dernières  impres- 
sions de  Pierre  Schoeffer  de  Gernsheim. 

XIII,  1878.  La  Bible  de  56  lignes. 

Annuaire  de  la  Société  libre  d'Emulation  de  Liège,  in-lô. 

1857.  Remacle  Mohy  du  Rondchamp  et  son  Cabinet  historial. 

1858.  Jean- Baptiste  de  Glen  et  son  Oeconomie  chres tienne. 


—  181  — 

1860.  Rapport  sur  l'ouvrage  intitulé  :  Bibliographie  montoise, 
par  H.  Rousselle.  —  Alexandre  Sylvain  de  Flandre.  Notice  bio- 
graphique (détachée  de  l'introduction  aux  Œuvres  choisies  de  ce 
poète). 

1861.  Henri  de  Valenciennes,  précurseur  de  Froissart. 

1862.  Jean-Baptiste  de  Glen;  son  Tableau  de  la  ville  d? An- 
vers, etc. 

1863.  Le  baron  Biaise-Henri  de  Walef.  Coup  d'œil  sur  le 
caractère  de  ses  écrits. 

1865.  Racan  et  Breuché  de  la  Croix. 

1866.  Herman  de  Bourgogne,  comte  de  Fallais,  poète  du 
commencement  du  xvii6  siècle. 

1867.  Jean  Van  der  Noot,  patrice  d'Anvers,  poète  du  xvi6 
siècle,  sa  vie  et  ses  ouvrages. 

Bulletin  de  l'Institut  archéologique  liégeois,  in  -8°. 

IX,  1868.  Quand  est  né  le  baron  de  Walef? 

XII,  1874.  A  propos  du  cinquantième  anniversaire  de  la  mort 
de  Villenfagne. 

XIV,  1879.  L'exemplaire  du  baron  de  Crassier,  à  Liège,  de  la 
première  bible  imprimée. 

XV,  1880.  Le  plus  ancien  typographe  liégeois. 

Bulletin  de  la  Société  des  Bibliophiles  liégeois,  in-8°. 

1, 1882-1883.  Questionnaire.  —  Leodiensis  et  Leodius. 
II»  1884-1885.  Chronique  bibliographique. 

Revue  belge  de  numismatique,  in-8°. 

1857.  Analyse  de  l'ouvrage  de  H.-P.  Cappe  :  Description  des 
monnaies  de  Mayence  du  moyen  âge. 

1861.  Le  fameux  écu  de  Mayence,  daté  de  l'année  1438. 

1875.  Lettre  à  M.  R.  Chalon  sur  un  quart  de  florin  de  Guil- 
laume de  Oennep,  archevêque  de  Cologne. 


—  182  — 

1877.  Une  médaille  janséniste  de  1609.  —  Deux  florins  d'or 
anonymes  de  Mayence,  et  leur  attribution.  —  Lettre  à  M.  R. 
Chalon  sur  un  florin  d'or  frappé  à  Fosses. 

1879.  Les  monnaies  en  argent  de  Mayence  an  xit*  siècle. 

Biographie  nationale,  gr.  in-8°. 

I,  1866.  P.  d'Amour.  —  P.-E.-R.  d'Ans.  —  L.  Balista. 

II,  1868.  P.  Bello.  —  G.  Boileau  de  Bouillon.  —  Chr.  de  Bonours. 

—  J.  Boulogne. 

III,  1872.  E.  Breuché  de  la  Croix.  —  G.  Caoursin.  —  L.  de 
Casteau.  —  J.  Chapeau  ville. 

IV,  1873.  G.  Charlet.  —  M.-N.  Comhaire.  —  Conrad  de  We»t- 
phalie.  —  D.  Coppée.  —  F.-R.  Coppenneur.  —  G.-P.  de  Crassier. 

—  L.-M.-G.-J.  de  Crassier.  —  P.  de  Croix.  —  B.-H.  de  Corte. 

V,  1876.  0.  De  Haye.  —  H.-J.  Delloye.  —  M.-G.  Delvenne.  - 
G.  De  Poetou.  —  B.  Deschamps. 

VI,  1878.  F.  Du  Rieu.  —  R.  Du  Triez.  —  M.  d'Ennetières.  - 
Jasp.  d'Ennetiôres.  —  J.  d'Ennetières.  —  Etienne  de  Walcourt. 
— J.  Fabricius. 

VII,  1880-1883.  B.  Fisen.  —  J.-F.  Foppens.—  G.  Fourmennois. 

—  M.  Gervais  de  Tournai.  —  A.  Ghénart.  —  J.-B.  de  Glen. 

VIII,  1884-1885.  G.  Guillon. 

IX,  1886-1887.  Henri  de  Valenciennes.  —  G.  Héris.  -  J. 
Hologne. 

Journal  La  Meuse. 

Comptes-rendus  des  ouvrages  suivants  :  1858.  Hubert  Thomas 
de  Liège,  etc.,  par  Aug.  Schelbr.  —  Froissart,  Etude  littéraire, 
etc.,  par  Kervyn  de  Lettrnhove.  —  1859.  Jean  Polit,  par  H. 
Kuborn.  —  Essai  d'une  liste  chronologique  des  ouvrages  et 
dissertations  concernant  Vhistoire  de  ^imprimerie  en  Belgique 
et  en  Hollande,  par  L.  F.  (Hoffmann).  —  1860.  Résumé  de  no- 
toire de  Liège,  par  Warnkoenig  ;  et  Louis  de  Bourbon,  par 
Garnier.  —  1861.  Recherches  sur  les  monnaies  des  comtes  de 
Namur,  par  R.  Chalon.  —  Histoire  de  Seraing,  par  H.  Kubor*. 

—  Opuscules  latins  de  François  de  Bourgogne,  publiés  par  F.-L. 


—  183  — 

Hoffmann.  —  1863.  Les  Chroniques  de  Jean  Le  Bel,  publiées 
par  M.  L.  Polain.  — 1864.  Une  histoire  du  pays,  par  M.  Flbury. 

Nécrologie  :  1858.  Nicolas-Joseph  Baudoux. 

Variétés  :  1859.  Le  fantôme  du  Rodenstein. 

Journal  de  Liège. 
1865.  Discours  prononcé  aux  funérailles  de  M.  F.  Behr. 


Catalogne  des  collections  léguées  à  la  ville  de  Liège  par 
Ulysse  Capitaine,  dressé  par  H.  Helbig  et  M.  Grandjean.  Liège, 
Vaillant»  1872,  3  vol.  in-8°. 

Catalogue  de  l'exposition  de  l'art  ancien  au  pays  de  Liège. 
1881.  Introduction  à  la  section  de  la  Typographie. 

Ouvrages  édités  par  H.  Helbig. 

Fleurs  des  vieux  poètes  liégeois  (1550-1650),  avec  une  intro- 
duction historique  par  N.  Peetermans,  recueil  publié  et  accom- 
pagné de  notices  biographiques  par  H.  Helbig.  Liège,  F.  Renard, 
1859,  gr.  in-18. 

Œuvres  choisies  d'Alexandre  Sylvain  de  Flandre,  poète  à  la 
cour  de  Charles  IX  et  de  Henri  III,  précédées  d'une  étude  sur 
l'auteur  et  ses  œuvres,  par  H.  Helbig,  et  accompagnées  d'une 
notice  inédite,  par  G.  Colletet.  Liège,  F.  Renard,  1861,  gr.  in-18. 

Publications  de  la  Société  des  bibliophiles  de  Belgique,  in-8°. 

Denis  Coppée.  Chant  triomphal  de  la  victoire  de  Statlo.  Nou- 
velle édition  par  H.  H.  Bruxelles,  1879,  in-8°. 

Publications  de  la  Société  des  bibliophiles  liégeois.  Liège, 
Grandmont-Donders,  in-8°. 

Le  Martyre  de  saint  Eustache,  tragédie  de  Pierre  Bello, 
rééditée  par  H.  Helbig,  1865. 

Les  hommes  illustres  de  la  nation  liégeoise,  par  Louis  Abry, 
édités  par  H.  Helbig  et  S.  Bormans,  1867. 


—  184  — 

Mahomet  H,  tragédie  par  Biaise  Henri  baron  de  Walef, 
publiée  pour  la  première  fois  par  H.  Helbig,  1870. 

L'Anarchie  à  Liège,  poème  satirique  en  quatre  chants,  par  le 
baron  Biaise  Henri  de  Walef,  publié  pour  la  première  fois  par 
H.  Helbig,  1871. 

Mémoire  concernant  les  négociations  de  la  France  relatives  à 
la  neutralité  du  pays  de  Liège,  en  1630,  publié  pour  la  première 
fois  par  H.  Helbig,  1875.  N 

Chiroux  et  Grignoux,  deux  pièces  imprimées  en  1645,  réé- 
ditées par  H.  Helbig,  1883. 


Continuation  de  la  Bibliothèque  curieuse,  de  D.  Clément, 
par  H.  Helbig;  ouvrage  en  manuscrit,  247  pp. 


Bon  DE  CHESTRET. 


«•••» 


CONCERNANT 

US  RAPPORTS  DE  JEAN  DE  HORNBS  AVEC  LOUIS  PYMOCK 


NOUVELLE     SÉRIE 


1485-1504 


En  publiant  la  première  série  de  ces  documents,  nous 
disions  qu'elle  ne  devait  être  qu'une  partie  d'une  collec- 
tion beaucoup  plus  étendue.  La  découverte  des  pièces 
qu'on  va  lire,  est  venue  justifier  cette  opinion,  du  moins 
dans  une  certaine  mesure. 

Cette  nouvelle  série  ne  le  cède  pas  en  intérêt  à  la 
première. 

La  physionomie  de  Jean  de  Hornes  s'y  dessine  avec 
plus  de  netteté  encore,  malheureusement  sous  des  traits 
de  moins  en  moins  flatteurs.  Il  se  montre  dans  la  lettre 
reproduite  sous  le  n°  VI  en  homme  que  le  besoin  a  rendu 
odieusement  rapace. 

Signalons  d'abord  à  l'attention  du  lecteur  les  deux 
premières  pièces.  Ces  lettres  écrites  entièrement  de  la 
main  du  prince,  et  dont  l'une  dut  être  remise  à  Pyn- 
nock  en  personne,  feraient  croire  .que  celui-ci  ne  fut 


—  186  — 

pas  étranger  au  piège  dans  lequel  on  fit  tomber  Guil- 
laume de  la  Marck  pour  se  saisir  de  lui  et  le  faire  périr. 

Le  compte  du  maïeur  de  Louvain  aussi  est  un  docu- 
ment des  plus  curieux.  Il  fait  connaître  la  façon  dont  le 
prince  dépensait  ses  nombreux  emprunts.  Ses  besoins 
personnels  d'abord,  l'acquisition  de  bijoux  et  de  che- 
vaux destinés  à  des  présents,  et  les  dons  pécunaires 
ensuite,  en  absorbaient  la  plus  large  part. 

On  trouve  en  outre  dans  ce  document  la  mention  de 
divers  voyages  de  Jean  de  Homes  à  Curange,  à  Liège,  à 
Maastricht,  à  Bruxelles,  à  Malines,  à  Anvers  et  ailleurs. 
Mais  il  est  à  regretter  que  l'auteur  du  compte  n'ait  pas 
été  plus  précis  quant  aux  dates.  Il  eût  fourni  ainsi  des 
renseignements  souvent  fort  utiles  pour  l'histoire. 

Enfin,  on  sait  que  Jean  de  Homes  finit  par  se  brouiller 
avec  ses  créanciers,  et  qu'ils  obtinrent  contre  lui  une 
sentence  d'excommunication,  qui  fut  affichée,  à  Liège, 
à  la  porte  de  la  cathédrale.  La  dernière  pièce  se  rapporte 
aux  difficultés  qui  provoquèrent  ces  censures  contre  le 
prince-évêque.  E.  M. 


I. 

Liège,  2  mai  (1485). 

Lyeve  her  meyer,  Weer  laessen  uch  weesse  dat  wel  nou 
van  stonden  aen  ons  tzydyng  kommen  is  wye  dat  heer 
Wyllem  (i)  Saynttruyen  is  kommen,  ende  heeft  syn  geriet 
laessen  halen  tzo  Luytgen,  um  bye  myn  heren  van  Oesten- 
rych,  in  Brabant,  tzo  ryden*  ende  dyt  lais  ich  uch  weessen 

(1)  Guillaume  de  la  Marck. 


—  187  — 

in  dem  besten.  Gescreven.  tzo  Luy tgen,  met  ons  sellefs  hânt, 
op  den  ijen  dach  van  mey. 

Item,  waer  eer  mych  dat  moerken  (1)  nyt  en  sent  met 
desen  boden,  soe  en  scryf  ich  ter  myn  Iefdach  nimmermeer 
um,  ende,  dye  daghe  dye  ghy  left,  en  suit  eer  nimmer  pert 
yan  meer  gekrigen. 
Johan. 

Suscription:  Aendem  meyer  van  Loeven,  in  syn  hant. 

Original  autographe.  Archives  du  Royaume,  à  Bru- 
xelles. Chambre  des  comptes,  carton  n°  9. 

IL 

(Juin  1485?)  (2). 

Lyeve  her  meyer,  Weer  bydden  uch  seer  fruntlych  dat 
ghy  toch  nyt  laten  en  wylt  ghy  en  besegelt  toch  desen  bry f 
van  myn  nycht  van  Nassouen.  Dat  bydde  ich  uch  seer 
fruntlych.  Ende  laet  ouch  nyt  ghy  en  kompt  nou  en  donre- 
dach,  of  en  goinsdach,  tzo  Sayntrouen,  bye  ons.  Kompt, 
ende  des  en  laet  nyt.  Gescreven  met  ons  sellefs  hant. 
Johan. 

Suscription:  Den  eirberen  ind  vromen,  onsen  Jieven  rait 
ende  getruwen  heren  Lodewyck  Pynnock,  meyer  tôt  Loeven, 
Ridder. 

Original  autographe.  Ibidem,  ibidem. 

(1)  Cheval  noir.  On  voit  dans  le  compte,  reproduit  plus  loin,  qu'un 
cheval  de  cette  couleur  fut  livré  par  Pynnock  au  prince- évoque,  en  1485. 
C'est  ce  qui  nous  a  permis  de  déterminer  Tannée  de  cette  lettre. 

(2)  L'absence  dans  la  suscription  du  titre  de  drossard  de  Montenaken, 
donné  à  Pynnock  sur  plusieurs  lettres  à  partir  de  i486,  nous  porte  à  croire 
que  cette  lettre  est  de  l'année  1485.  Quant  au  séjour  à  Saint-Trond  auquel 
le  prince  tait  allusion,  c'est  sans  doute  celui  qu'il  y  fit  pour  assister  aux 
fêtes  où  Guillaume  de  la  Marck  fut  arrêté. 


—  188  — 

III. 

Anvers,  3  novembre  1485. 

Johan  van  Huerne,  busschop  tôt  Ludich,  hertoch  tôt 
Bullion  ind  grève  tôt  Loen. 

Eirber  ind  vrome,  lieve  rait,  ind  getruwe,  wy  hebn 
gelast  unsen  lieven  getruwen  secretair  Frederich  Burchart, 
mit  u  te  spreken  van  sekeren  penninghen  die  men  aldair, 
tôt  Loeven,  upbrengen  seulde.  Dairomme  wy  begeren  den 
selven  to  willen  geloeven,  u  bewysen  ind  doin  as  wy  u  to 
betrouwen.  Gegeven  tôt  Antwerpen,  iij  daige  in  novembri, 

anno  lxxxv. 

De  la  main  de  l'évêque:  Lyeve  heer  meyer, 

Ich  bydde  uch  seer  fruntlych  dat  yr  mych  toch 

Johan.     nyt  en  weygert  op  dyt  pas,  want  myn  eer  lycht 

daer  aen,  ende  soude  verre  scade.  Federych  sal 

uch  ail  gelegenhey t  sagen. 

Dugardin. 

SuscHption:  Den  Eirberen  ind  vromen  unserm  lieven  Rait, 
ind  getruwen,  heren  Lodewych  Pynnock,  hère  tôt  Velp  ind  ter 
Horst,  meyer  tôt  Loeven,  Ritter. 

Original.  Ibidem,  ibidem. 

IV. 

Liège,  30  août  1486. 

Johan  van  Hoerne,  Busschop  tôt  Ludich,  hertoge  tôt 
Buillon,  ende  grève  tôt  Loen. 

Strenge  ende  vrome,  lieve  raedt,  ind  getruwe,  wy  halden 
uch  genoech  indechtich  wesende  van  den  twee  brieven 
wir  uch  lestwerven  gescreven  hebben,  omme  xviij  staelen 
bogen,  mit  honnen  gereetscape,  oick  eenen  anderen  brieff 


—  189  — 

beroerende  eenen  ringe  met  eenen  goeden  zaffiere,  die  wy 
hebben  moeten  in  onser  eerster  missen,  die  welk,  roitter 
hulpen  Goidts,  celebreren  sullen  in  sinte  Lambrechts  dage(i) 
neest  kommende,  alhier  bynnen  onser  stad  Ludich.  Ende 
want  dan  onss  grooten  noet  is  den  voirscreven  zafier  ende 
staelen  bogen  te  hebben,  schryven  wy  noch  aen  uch  zeer 
ernstelich  en  begherende  dat  ghy,  aile  onscholt  affgestalt, 
in  properen  persoene  kommen  ende  syn  wylt  in  onser 
eerster  messen  voirscreven.  Ënde  met  uch  doet  kommen 
den  zafier  ende  staelen  bogen  voirscreven.  Ende  hier  en 
laet  gheen  gebreck  inné  syn,  want  wy  uch  vorn  allet  wael 
ende  duechdelycken  vernuegen  sullen,  mitter  hulpen  Gotz, 
die  uch,  strenge  ende  vrome,  lieve  raedt  ende  getruwe, 
bewaeren  wille.  Gescreven  in  onse  voirscrevene  stadt  Lu- 
dich, des  xxxen  daigs  in  augusto,  anno  lxxxvj. 

De  la  main  de  Vévêque  :  Lyeve  her  meyer, 
en  lat  toch  nyt  ghy  en  sent  ons  dye  stelen 
bogen,  ende  den  rynck,ende  dye  roe  slang  van 
Loeven,  op  aile  soe  lyfals  eer  ons  doen  moecht. 
Ende  fort  als  van  Henrych  van  de  Kerkofs 
Johan.     gelde,  xxxviij  gulden,  daer  syn 
housvrou  voer  steyt,  betzallet 
niet  de  wysseller,  dat  betzalt    Jo.  Pauli. 
worde,  ende  dat  van  desen  an- 
deren  egheyn  faut  in  en  sye  van 
stonden  aen. 

Suscription  :  Den  strenge n  ind  vromen  onsen  lieven  Raedt 
ind  getruwen  heeren,  Lodewyck  Pynnock,  Ritter,  meyer  tôt 
Loevene  ende  drossaert  ons  lants  van  Montenaken. 

Original.  Tbidem,  ibidem. 
(1)  Le  17  septembre. 


—  190  — 

V. 

Liège,  4  juillet  1487. 

Johan  van  Hoerne,  by  der  genaden  Goids  Busscop  tôt 
Ludich,  hertoghe  tôt  Buillon  ende  grève  tôt  Loon,  doen 
condt  ende  bekennen  alsoe  der  strenge  ende  vrome,  onse 
lieve  raidt  ende  getruwe,  heer  Lodewyck  Pynnock,  ridder, 
heere  tôt  Velpen  ende  ter  Horst,  meyer  der  stadt  van  Loe- 
vene,  etc.,  hier  voermaels  in  onsen  treffelycken  noetsaken, 
ende  omme  onse  verderfelyche  scade  te  verhueden,  tôt  synre 
scaden  ende  lasten  opbracht  ende  ons  in  gereeden  penningen 
gedaen  ende  geleendt  heeft  gehadt  de  somme  van  vierduy- 
sent  Rinscher  gulden,  gerekent  jegelycken  gulden  tôt  twin- 
tich  stuvers,  die  welke  wy  hem  over  langen  tyt  gelœft 
hadden  wederom  te  gevene,  doch  omme  vill  lasten  ville  [die] 
ons  synt  overkomen  syn,  en  hebben  wy  hem  van  der  seiven 
vierduysent  gulden  bis  [nu]  noch  niet  kunnen  vernueghen 
noch  betalen  tôt  syne  verderfelychen  scaden,  ende  heeft  ons 
daerommegebeden  hem  tho  wilien  bewysen  ende  versekeren 
over  eyn  jegelyck  der  voerscrevene  duysent  gulden  hondert 
gulden  tsiaers  ter  plaetsen  daer  ons  dat  gelieven  solde,  op 
dat  hy  om  onsen  wille  niet  verdorven  dangelost  syn  mochte. 
Ende  want  dan  wy  mit  hem  begeren  ende  wilien  in  desen 
stucke  procederen  in  goeder  trouwen,  als  eeyn  prince  ende 
heer  van  eeren  sculdich  is  te  doene,  hebben  wy  den  voer- 
screvenen  heeren  Lodewych,  synen  erven  off  behelder  diss- 
briefe  mit  synen  wille,  geassigneert  ende  bewesen,  ende 
overmits  desen  onsen  brieve  assigneren  ende  bewysen  van 
nu  voertaene  jegelycx  siaers  te  nemen,  optebueren  ende  te 
ontfangen,  tôt  syns  selfs  off  synre  erven  behoef,  uut  allen 
ende  jegelycken  prouffyten,  censien,  demeynen  ende  op- 
komlinghen  vervallende  ende  verscinende  in  onsen  rent- 


—  191  — 

• 

meesterampte  van  Montenaken,  daer  van  wy  bem  die  ad- 
ministratie  gegeven  hebben,  ende  geven  overmitz  desen 
onsen  brieve,  in  voegen  ende  manieren  als  onse  brieven 
van  commissien,  hy  daer  aff  heeft,  innehalden,  ende  we- 
derroepen  hier  mit  die  commissie  kurtz  daer  van  verleent 
onsen  lieven,  getrouwen  Wolter  van  Gorsswarem,  de  somme 
van  vierhondert  Rinscher  gulden,  gerekent  jegelycken 
gulden  tôt  twintich  stuvers,  ende  dat  bis  der  tyt  ende  soe 
lange  dat  wy  hem,  synen  erven  off  behelder  dissbriefs  die 
voerscrevene  vierduysent  guldenen,  ten  pryse  voerscreven, 
ganselich  ende  geheelich  vervoecht  oft  daer  van  gequeten 
sullen  hebben.  Dan  off  onse  censien,  demeynen  ende  andere 
prouffyten  comende  van  ons  rentmeesterampte  van  Monte- 
naken voerscreven,  omme  tempeest,  oirlogen  oft  andere 
inconvenienten  niet  in  eynen  der  toecomende  jaeren  wer- 
dich  en  weren  die  voerscrevene  somme  van  vierhondert 
guldenen,  soe  sal  hy  die  gebrekelichen  van  den  selven  jaeren 
moegen  verhalen  in  den  neesten  toekomendejaer  oft  jaeren, 
ende  off  oeck  de  selve  cénsen,  renten  ende  prouffyten 
meer  loopen  dan  de  voerscrevene  vierhondert  guldenen 
sjaers,  sal  hy  oft  syne  substituyt,  rentmeester  ons  slants 
van  Montenaken,  daer  van  sculdich  syn  goede  bewys, 
rekening  ende  reliqua  doen  ende  geven  inder  cameren  van 
onse  rekeninghen.  Ende  off  sake  were  dat  wy  hier  voermaels 
gegeven  hadden,  oft  hiernaemaels  geven  mochten  eenige 
assignatie  op  dat  voerscrevene  rentmeesterampt  van  Mon- 
tenaken in  contrarien  des  voerscreven  is,  soe  declareren  wy 
hier  mit  ende  wilien  de  selve  assignatie  van  egheene  weer- 
den  off  valuer  gehalden  te  hebben,  ontbieden  ende  bevelen 
daeromme  onsen  rentmeester  gênerai  ende  voirt  onsen 
rekenmeesteren  die  nu  syn,  off  in  toekomende  tyden  syn 
muchten,  dat  sy  van  nu  voertaen  den  voerscrevenen  heeren 


—  192  — 

Lodewyck  Pynnock,  syn  erven  off  behelder  dissbriefe  mit 
synen  willen  der  voerscrevene  jaerrenten  van  vierhondert 
Rinscher  gulden,  kommende  uut  ons  rentmeesterampte  ons 
lants  van  Montenaken,  ganselych  ende  geheelich  dœn  ende 
laten  gebruicken,  génie ten,  ende  hem,  off  syne  substitut,  die 
selve  in  lionne  rekening  jaerlycx  passeren  ende  afikurten 
in  aire  vuegen  ende  manieren  als  boven  gescreven  steit, 
want  ons  dat  alsoe  geliefft  ende  gedaen  willen  hebben, 
allet  sonder  indracht  off  argenlist.  In  orconden  der  waer- 
heit  hebben  wy  onsen  segel  secreet  aen  desen  onsen  brieve 
doen  hanghen,  die  gegeven  is  in  onse  stadt  Ludich,  int  jaer 
ons  Heeren  duysent  vierhondert  seven  ende  tachentich  des 
vierden  daechs  der  maent  van  julio. 

Onder  gescreven  :  Uut  beveie  myns  genedighen 

heeren  voerscreven. 
Geteekent  by  den  secretaris  :  Ja.  de  Cambrât. 

Ende  buiten  opten  rugge  is  gescreven  :  Op  de  somme  in 
't  wit  van  desen  gescreven  syn  gelaten  in  heer  Lodewyck 
Pynnock,  ritter,  oeck  in  desen  brief  genoempt,  handen  de 
partien  hier  na  volgende  :  in  den  iersten  acht  hondert  een 
ende  tachentich  ponden,  sesthien  scellinghen,  j  den.  artois, 
die  hy  sculdich  is  by  reste  van  syne  rekeninghe  van  den 
rentmeesterampt  van  Montenaken  van  drie  jaeren  eindende 
Jo.  Baptiste,  a0  xiiijc  xcj  excluis,  als  in't  slot  der  selver  reke- 
ningen  blyct.  Ende  by  reste  van  syne  rekeninge,  oec  van 
drie  jaeren,  van  der  selver  officie  van  Montenaken,  eindende 
Jo.  Baptiste  a0  xiiijcdrie  ende  negentich  excluis,  vyf  hon- 
dert vyf  ponden,  twee  scellingen,  j  den.  artois,  als  oec  in  der 
selver  rekeninge  blyct.  Item,  by  reste  van  synen  achden 
rekeninge  van  der  selver  officie,  eindende  Jo.  Baptiste  a0 
xiiijc  xciiij  excluis,  drie  hondert  vyf  pondt,  vyf  scellingen, 


—  193  — 

thien  penningen  artois,  alst  in't  slot  der  selver  rekeninge 

blyct. 

Copie,  authentiquée  par  notaire.  Ibidem,  ibidem. 

VI. 

Maastricht,  2  septembre  1588. 

Johan  van  Huerne,  busschop  tôt  Ludich,  hertoch  tôt  Bul- 
lion  ind  grève  tôt  Loen. 

Lieve  rait  ind  getruwe,  as  van  den  thienden  ind  renten 
desabty  van  Sinte  Jacops,  die  nu  by  onsen  vyanden  bynnen 
onse  stat  Ludich  is,  ind  hoen  parthye  helt,  syn  wy  to  vree- 
den  dat  ghy  die  untfanget,  ind  onss  dair  van  reeckenynge 
doit,  seynden  u  dairom  mit  twe  brieven,  den  eenen  an 
unsen  scholt  tôt  Gestellt  ende  Bergh-Eyck,  ende  den  ande- 
ren  an  de  thiendeners  desselven  abtz,  dat  sy  u  die  selven 
thienden  leveren,  in  unsen  name  ende  tôt  ons  behoeff, 
nemende  qwytantie  dair  van,  want  wy  sy  dair  van  sullen 
ontlasten  ende  qwythalden.  Ende  wilt  hierom  den  selven 
scholt  van  Gestelt  ind  Bergh-Eyck  by  u  doin  halen,  die  u 
aile  gestalt  seggen  sali,  an  wyenne  dat  die  tour  is  omme 
die  thienden  te  krygen. 

Item,  Wy  begeren  dat  ghy  Glauden  de  Tyly  wilt  leveren 
die  iiije  gulden  as  ghy  weet,  ind  vortan  dat  beste  doin.  Wy 
sullen  u  halden  as  wy  u  hebn  toegesacht,  ind  doit  in  allen 
dat  beste,  as  wy  u  toebetrouwen. 

Item,  Wy  begeren  dat  ghy  an  de  Konincklycke  Majes- 
teit  wilt  diligentieren  omme  Hoyo  (î),  dat  wy  dat  in  onsen 
handen  mogen  krygen,  offten  mynsten  dat  iet  u  bevoelen 
werde.  Dair  mit  suit  ghy  unss  vill  dienst  ind  lieffde  bewy- 

(1)  La  Tille  de  Huy. 


—  194  — 

sen,  ind  wat  u  hier  van  ter  antwoort  sali  werden,  wilt  unss 
wederom  schryven. 

Iiem,  die  Tan  Luydick,  die  onse  vyanden  syn,  hebn  vast 
vill  geltz,  si  1  vers,  cleynoden  ende  anderes  gaetz  bynnen 
onse  stat  Tricht.  Weert  nu  mogelick  te  werben  eyn  mande- 
ment Tan  den  Koynynck  an  de  stat  Tan  Trycht,  dat  men 
aile  de  gnede  as  confiskiert  antassten  ind  neemen  mocht  tôt 
unsern  proffyt,  ghy  soit  dair  van  eynen  gueden  drinckpen- 
nynck  hebn.  Ende  hier  op  moet  ghy  u  wyslick  bedencken- 
ende  beraiden  eere  ghy  dit  to  werck  stelt,  up  aventure  off 
der  Konynck  unss  dat  schauden  wolde  maicken  an  der  stat 
Tricht,  so  weere  beter  dat  men  dit  hadde  nyet  vertoent  (?). 
Dairom  wilt  hierynne  doin  dat  beste,  aswyu  betrouwen, 
want  konde  men  dat  gekrygen,  iet  solde  by  aventure  oever 
xxm  guldenen  bai t en.  Alsus  is  noet  dat  dit  wysslich  werde 
bedacht,  in  wat  manyeren  dat  iet  an  den  Konynck  te  doin 
sy.  Dair  van  wy  u  die  wysheit  bevelen,  ind  wilt  unss  van 
ail  wederomme  scbr3rven.  Gegeven  in  onse  stat  Trycht,  des 
andere  daigs  in  septembri  a0  lxxxviij. 

JOHAN.  BURCHART. 

Stacription  :  Unserm  lieven  raide  ind  getruwen  Lodewych 
Pynnock,  heren  tôt  Velpen  ind  ter  Horst,  ritter,  maior  tôt 
Loeven,  hoevemeister,  etc. 

Original.  Ibidem,  ibidem. 

VII. 

Uutgeven  des  meyers  van  Loevene,  Heeren  Lode- 
wycx  Pynnock,  tegen  synen  ontfanck  die  hy  mach 

hebben. 

A-  LXXXIIJ. 

In  den  iersten,  gecocht  ende,  by  myns  Heeren  Genade 


—  195  — 

bevel,  gegeven  mevrouwen  van  Gaesbeke  een  horeken  (1) 
mit  eenen  diamante  ende  mit  eender  peerlen.    .    .    xxx  1. 

Item,  voer  een  cruice  van  goude  mit  v  scilden  van  dya- 
mante  ende  eender  perlen,  dat  myns  Heeren  Genade  selve 
hadden,  coste u°  1. 

Item,  ten  bevele  van  myns  Heeren  Genade  gegeven 
Heere  Jan  Pynnox  huisvrouwe clxxx  1. 

Ander  uutgeven,  a0  LXXXIIIJ. 

Primo,  Pierre  Michiel  de  somme  van  xxv  L,  by  den 
voerscreven  Heer  Lodewyck  betaelt  op  een  somme  van 
lx  L,  die  myn  genedige  Heer  hem  sculdich  was,  blykende 
by  quitancie  van  den  voerscreven  Pierre,  van  der  datum 
xu2Uak  marcij  anno  lxxxiuj,  liier  overgegeven  .    .    xxv  1. 

Item,  Pierre  Baudyn,  coepman  van  Florencie,  de  somme 
van  vij«  1.  art,  hem  betaelt  om  voert  te  leveren  Baptista  de 
Annelis,  op  myns  Heeren  Genade  brieven  van  confirmacien. 
by  quitancie  desselfs  Pierre  Baudyns  gescreven  opten 
xxv*°  dach  septembri  a0  xiiue  lxxxiiij,  hier  overgegeven. 
Alsoe  hier  de  voerscreven vue  1. 

Item,  Janne  de  Quyngny  de  somme  van  c  L,  hem  betaelt 
in  den  naem  van  myn  Heer  den  grève  van  Heurne  by  qui- 
tancie van  den  selven  Janne  gescreven  opten  xxviiJen  dach 
septembri  a0  lxxxiiij,  hier  overgegeven cl. 

(1)  Ce  compte  mentionne  plusieurs  bijoux  façonnés  de  cette  manière. 
Le  cor  étant  l'emblème  héraldique  des  Homes,  il  est  à  croire  qu'on  don- 
nait anciennement  aux  joyaux  destinés  à  des  présents  la  forme  du  meuble 
principal  des  armoiries  du  donateur.  La  charte  no  779  du  Chartrier  des 
comtes  de  Namur  parle  d'une  fleur  de  lis  d'or,  ornée  de  pierreries,  qui  fut 
donnée  à  Marguerite  dTSvreux  le  jour  de  ses  noces.  Marguerite  reçut  sans 
doute  ce  cadeau  d'un  membre  de  la  famille  royale  de  France. 


—  196  — 

Item,  aen  xu  scalen,  wegende  xvnj  marc,  ende  xu 
croesen,  wegende  xu  marck,  te  xvj  1.  d'marck,  die  myns 
Heeren  Genade  gelevert  waren  op  d'iaer  synre  postulatien, 
oft  corts  daer  nae,  ende  waren  vercocht  by  Adriaene 
Drappe,  te  Namen,  valent uue  lxxx  1. 

Item,  van  den  voerscrevene  xu  scalen  ende  xu  croesen, 
die  genomen  waren  ter  flnancien,  den  penning  x,  van  ix 
jaeren,  induis  d'jaer  van  xciu,  elx  siaers  xliiij  1.,  valet. 

iu«  lxxxvj  1. 

Item,  van  u  peerden,  den  eene  scymmel  ende  d'ander 
bruyn,  myns  Heeren  Genade  vercocht  elck  c  leeuwe,  valet. 

iu«l. 

Item,  noch  een  horeken,  voer  der  vrouwen  Pynnock, 
mit  een  diamant  ende  eender  peerlen xxx  1. 

Item,  noch  van  een  horeken,  Heer  Willem  van  Aren- 
berch  gegeven,  coste xl  1. 

Item,  t' Antwerpen  gegeven  Pieteren  Coustain  .    xvj  I. 

Item,  te  belsier  gegeven  Claes  den  kokemeester,  te 
Hoeye,  doen  myns  Heeren  Genade  aldaer  syn  incompst 
dede vjI.,  xs. 

Item,  synre  Genade  cappitain  van  den  stalen  bogen  gege- 
ven, te  Loevene vj  1. 

Item,  synre  Genade  scilder,  te  Bruessel  woenend  .   x  1. 

Item,  aen  enige  coepluede  als  sadelmakers,  harnasma- 
kers  ende  plumagiers,  te  Bruessel,  betaelt    .    .    .    .   lx  1. 

Item,  myns  Heeren  Genade  te  Kueringhen,  als  by  te 
Ludicke  reisde x  1. 

Item,  gçgeven  Heere  Olivier  de  la  Marche,  in  myns 
genedigen  Heeren  incompst,  a0  lxxxiiu 1 1. 


—  197  — 

Ander  uutgeven,  a0  LXXXV. 

lnden  iersten,  Pieter  Baudyn  de  somme  van  m  ponden, 
hem  by  den  voerscreven  Heer  Lodewyck  betaelt  voer  zyden 
laken,  myns  Heeren  Genade  gelevert,  by  quitancie  van  den 
voerscreven  Pieter  gescreven  ultima  marci  a0  lxxxiiij,  hier 
overgegeven.  Ergo  hic xc  1. 

Item,  omtrent  may,  a0  lxxxv,  gecocht  eenen  hincst 
tegen  Heer  Machiel  Abseloens,  die  myns  Heeren  Genade 
gave  den  Heer  van  Santraine cl. 

Item,  gelevert  myns  Heeren  Genade  eenen  moer  (1),  die 
coste cl. 

Item,  ten  bevele  van  myns  Heeren  Genade,  gelevert  den 
Heere  van  Montignis  eenen  grauwen  hincst,  voer    .    lx  1. 

Item,  ten  selven  tyde,  te  vrede  gestelt  ende  betaelt  Geer- 
den  van  den  Troncke,  te  Bruessel,  van  zydene  lakene  ende 
andere  comenscapen iiijc  1. 

Item,  myns  Heeren  Genaden  gelevert  xvj  marck  silvers, 
te  xvj  1.  de  marck,  valet uc  lvj  1. 

Item,  gelevert  Jo.  Pauli,  secre taris  van  myns  Heeren 
Genade,  een  grau  peert  van xxxij  1. 

Item,  Janne  van  Bolle,  in  Cranenborch,  te  Loevene, 
betaelt lxvj  1. 

Item,  der  princeissen  van  Oraingnen  gegeven  eenen 
hincst  van cl. 

Item,  Henri  d'Yvori  betaelt,  a0  lxxxv vc  1. 

Item,  doen  die  coeplueden  ontflngen  opten  wissel  vm  1., 
geleent  om  die  te  volmaken ue  1. 

(1)  Cheval  noir. 


—  198  — 

Ander  uutgeven,  a°  LXXXVJ. 

Primo,  nae  uutwysen  van  myns  genedigen  Heeren  brie- 
ven,  gescreven  op  S1  Andries  avent,  a°  lxxxvj,  hier  over- 
gegeven,  gelevert  mynen  genedigen  Heer  een  bruyn  pert 
voer  de  somme  van cl. 

Item,  aen  eenen  diamant,  die  Heer  Beys  heeft  gehadt, 
cost.  c  pondt,ende  by  appoinctement  myns  Heeren.  lxxx  1. 

Item,  betaelt  voer  een  peert  dat  myns  Heeren  Genade 
gave  Lodewyck  Pynnock,  cost xx  1. 

Item,  te  diversen  stonden,  soe  V  Antwerpen,  soe  te 
Bruessel,  soe  te  Mechelen,  soe  te  Tricht  ende  in  anderen 
plaetsen,  in  myns  Heeren  dienst,  iuc  1.,  getracteert  by 
mynen  genedigen  Heer  op uc  1.  postulaten. 

Item,  doen  myns  Heeren  Genade  van  syne  lande  gecon- 
senteert  waren,  a0  lxxxvj  etc.,  LXVJm  1.  (î),  soe  waren  myn 
Heer  van  Camerycke,  den  proest  van  Tricht,  Heer  Olivier 
de  la  Marche  ende  den  voerscrevenen  Heer  Lodewyck 
geconsenteert  eiken  m  1.  Alsoe  hier  voer  den  voerscreven 
Heer  Lodewyck [m  L] 

Item,  aen  een  grauwe  die  Wyflet  hadde,  camerlinck 
myns  Heeren  van  Nassouw cl. 

Item,  gegeven  Franchemont  om  te  treckene  by  den 
Coninck,  in  Hollant xv  1. 

Item,  aen  de  weduwe  Reyner  Peeters,  t'  Antwerpen, 
voer  seker  lakene  die  myns  Heeren  Genade  gehadt  heeft, 
lopende  ter  sommen  van clxxxij  1. 

Item,  opten  selven  dach  aen  swert  laken  voer  myns  Hee- 
ren Genade  tabbart,  vj  elle,  d'elle  te  vj  1.,  valet,    xxxvj  I. 

(l)  Une  note  marginale  porte  que  ces  sommes  ne  furent  jamais  payées 
au  prince-évêque. 


—  199  — 

Ander  uutgeven,  a°  LXXXVIJ. 

In  den  iersten,  Heer  Diericken  Huaghen,  priester,  de 
somme  van  duisent  gulden,  by  den  voerscrevenen  Heer 
Lodewyck  betaelt  tôt  behoef  Steven  Spinola,  coepman  te 
Brugge,  in  afcortinghen  desgeens  des  myns  Heeren  Genade 
den  voerscrevenen  Spinola,  ende  meer  andere,  te  Rome, 
verobligiert  waren  voer  syn  bulleu,  by  quittancie  van  den 
voerscrevenen  Dierick,  gescreven  opten  xiuen  may  a0  voer- 
screven,  hier  overgegeven.  Ergo  hic xc  1. 

Welke  penninghen  ter  financien  gehaelt  synde,  den  pen- 
ning  x  te  u  lijnen,  is,  zedert  Paesschen  lxxxvij  tôt  Paes- 
schen  xcnu  induis,  vu  jaeren,  s'iaers  c  1.  faciunt  .    vuc  1. 

Item,  aen  Geerden  van  den  Troncke,  soe  van  zydene 
doeken,  soe  van  swerten  lakene,  totten  rouwe  van  den 
Heer  van  Montignys,  soe  van  geleende  gelde. 

xjc  xxxvj  1.,  v  s.,  vj  d. 

Ende  den  commer  van  den  verlope  van  vj  jaeren,  incluys 
d'jaer  van  xciu vjclxxx1. 

Item,  soe  t' Antwerpen,  in  de  Bamesmerct,  soe  te  Tricht, 
soe  te  Bruessel,  soe  te  Brugge,  soe  te  Mechelen,  t'samen 
vertert iuc  1. 

Item,  myns  Heeren  Genade  cleermakere  .    .    .    xvu  1. 

Item,  den  selven  by  den  voerscrevenen  Heer  Lodewyck. 

xxvj1.,x  s. 

Item,  meester  Jacop  de  Cambray  aen  de  brieven  te  beta- 
lene xu  1. 

Item,  myns  Heeren  Genade  t'  Aelst vu  1. 

Item,  t*  Ypere nu  1. 

Item,  den  hoefmeestere v  1. 

Item,  myns  Heeren  Genaden  gesonden  ten  huise  des  Rrs 
van  Vlaenderen  mit  Janne  van  der  Heiden  .    .    .    .    xv  1. 


—  200  — 

Item,  den  contrôleur  (?)  van  der  Pyen vj  l. 

Item,  des  Cancelliers  van  Bourgoingnen  barbier  .   vj  1. 

Item,  dien  van  den  keldere vj  1. 

Item,  Jennyn,  d'Anchin  ende  Coillet  gegeven  .    .    xu  1. 

Item,  den  cappellaen  van  myn  Heer  gegeven,    .    xiu  s. 

Item,  verleit  voer  meester  Gort  Roelants  perden  in  syn 
logys viul.,  xs. 

Item,  den  becker  t1  Antwerpen  betaelt    .    xxix  L,  vj  s. 

Item,  Dionys  Doddeken,  om  een  grau  part  .    .    .    lx  1. 

Item,  Janne  Cole,  om  een  cleinhoet,  te  wetene  een  ketene 
mit  een  cruyce,  lx  croenen,  valet lxxij  I. 

Item,  den  coeplueden  t'  Antwerpen  gegeven,  daer  mede 
gelost  waeren  heer  Philips  Kerman,  heer  Jan  van  Yramer- 
selle,  d'abt  van  Heilischem  ende  andere    ....   xxj*  1. 

Item,  van  den  commer  van  den  selven  xxjc  ponden, 
induis  d'jaer  van  xciu,  syn  vu  jaeren  .    .    .    xiiijc  lxx  1. 

Item,  Philips  Pynnock,  om  een  peert  te  copene  te 
Brugge,  by  bevele  van  myns  Heeren  Genade  ....   l  1. 

Item,  myns  Heeren  Genade  te  Brugge  geleent    .   xiu  1. 

Item,  den  cleermakere  voer  diverse  werken  te  raakene 
voer  myns  Heeren  Genade  ende  synen  hoefmeester,  mit  oec 
der  stoffen,  alsoe  hy  dat  by  partien  pvergegeven  heeft. 

xix  L,  xu  s. 

Item,  gegeven  Franchemont  om  te  treckene  te  Roome. 

Ll. 

Item,  mitten  selven  gesonden  te  Roome  daer  de  segelere 
voer  stont  sub  pénis  camere ue  l- 

Item,  corts  daer  nae  gegeven  den  selven,  om  te  treckene 
te  Bruessel,  om  te  halene  des  hem  myns  Heeren  Genade 
bevolen  hadden xxu  1. 


—  201  — 

Item,  daer  nae  gesonden  myns  Heeren  Genade  xvj  ellen 
damast,  elke  elle  te  iij  gouwen  guldenen,  ende  iu  pelsen 
van  marters,  ende  elken  pels  om  xv  croonen,  valet,     eu  1. 

Item,  daer  nae  gesonden  mitten  dienere  van  myn  heer 
de segellere hondert  postulaten cl. 

Item,  noch  gesonden  ter  selver  tyt  myns  Heeren  Genade. 

clxv  1. 

Item,  Hans  den  voetknecht,  doen  hy  orlof  nam  van 

myns  Heeren  Genade,  xxv j*julij  lxxxvij    .    .    .    .    vj  1. 

Item,  betaelt  aen  meester  Jacop,  die  betaelt  hadde  ende 
verleit  sekere  costen  voer  Jan  de  Vy,  die  hy  gedaen  hadde 
te  Mechelen,  daer  hy  by  myns  Heeren  Genade  comen  was. 

ix  1.,  xv  s. 

Item,  betaelt  aen  Igelte  Wyns,  te  Mechelen,  ende  voer 
de  tortsen  die  myns  Heeren  Genade  geleit  hadden  tôt  in 
syn  logys xvu  s. 

Item,  noch  betaelt  aen  meester  Jacop  de  Cambray  van 
dat  hy  verleit  hadde  te  Walem,  opten  back,  voer  sekere 
clein  costen  van  bier,  wyn  ende  om  Gode  te  gevene,  t'sa- 
men xix  s.,  vj  d. 

Den  selven  meester  Ja.  gerembourseert  dat  hy  betaelt 
hadde  den  portier  van  Vilvorden,  doen  myns  Heeren  Ge- 
nade besochten  den  Heer  van  Poelham,  aldaer  gevangen. 

xlij  s. 

Item,  betaelt  in  handen  van  Glauden  de  Silly,  viuen 
octobrj,  in  de  stadt  van  Mechelen    ....    viu  1.,  xu  s. 

Item,  noch  gesonden  myns  Heeren  Genade  eenen  over- 
decten  croes,  die  gegeven  is  Berlo  kinde  (î)     .    .    .    xxx  1. 

Item,  Lucas  den  stalenboechmakere,  te  Bruessel.  xliij  1. 

Item,  aen  den  goutsmet,  te  Bruessel,  betaelt    .    .    XL  1. 

(1)  V.  la  pièce  no  II  de  la  première  série. 


—  202  — 

Ander  uutgeven  a*  LXXXVIIJ. 

Ierst,  Jaques  de  Sarasin  de  somme  van  ue  ende  xl  1.,  te 
xl  groten  vlems  't  pont,  by  synre  quitancie  gescreven  v* 
februarij  lxxxviij,  ende  by  eender  cedelen  inhoudende  de 
partien,  hier  overgegeven.  Ergo  hic ue  xl  l. 

Item,  Philips  van  Bourgoignen,  ritter,  cl  L  artois,  ter 
causen  van  sekerer  erfrente  hem  verschenen  opte  hellicht 
van  Grimbergen  by  synder  quitancie  gescreven  xxvu 
augusti  a0  lxxxviij cl  1. 

Item,  Janne  van  Monfort  l  1.  by  quitancie  van  heere 
Ghuy  Gérard i,  syn  capellaen,  gescreven  ixs  septembij  a° 
Lxxxvnj l1. 

Item,  heere  Janne  van  Herlaer  de  somme  van  u*  I.,  op 
't  gène  myns  Heeren  Genade  van  Ludicke  hem  sculdich  is, 
by  synder  quitancie  gescreven  nu^decembrj  lxxxviij. 

Item,  ten  bevele  van  myns  Heeren  Genade  gegeven  heere 
Philips  van  der  Horst xlvj  1. 

Item,  aen  vj  scalen  te  lossene  die  t  alren  te  pande  ston- 
den  aen  den  schouthet  van  Tricht lxxxv  1. 

Item,  noch  vj  croesen,  elken  wegende  j  marck,  te  xvj  1. 
d'marck,  valet xcvi  1. 

Item,  aen  Franchemont vj  1. 

Item,  aen  Arnoldus  van  Kets,  te  Loevene,  in  't  Woudt, 
aen  flueelt  tôt  eenen  tabbart  totten  halven  beene    .    xu  1. 

Item,  Geerden  van  den  Troncke  van  xvj  elle  swerts 
flueel,  d'elle  te  nu  z  croonen,  valet    .    .    lxxxvi  1.,  vin  s. 

Item,  den  abt  van  Ste  Gertruiden,  daer  voer  verobligeert 
waren  myns  Heeren  Genade,  de  segeleer  ende  de  voorscre- 
vene  heer  Lodewyck vie  1. 


—  203  — 

Item,  van  den  coursiere  die  soe  spranck,  is  myns  heeren 
Genade  sculdicli IIIe  1. 

Item,  betaelt  aen  costen  van  myns  Heeren  Genade  aen 
synre  Genade  dieners  t'  Antwerpen,  in  diversche  partien 
welke  van  meerdere  sommen  hem  afgeslagen  werden,  opten 
ixiuj  ende  xxvienjuly  a°Lxxxvin,  v  utresche  gulden,  i 
gouden  gulden  ende  v  goude  cronen  ....    xxm  1.,  i  s. 

Item,  betaelt  voer  den  wyn  die  myns  Heeren  Genade 
gehadt  heeft  t' Antwerpen,  in  den  kelder  van  den  capitle, 
daer  meester  Claes  van  Dinter  borgh  voer  was.    .    .    lx  1. 

Item,  aen  den  becker  aeldaer,  doen  myns  Heeren  Ge- 
nade van  daer  reisde,  betaelt  .    .    xxxvm  1.,  xvm  s.,  ix  d. 

Item,  aen  den  vleeschouwer  insgelycx  gerekent  betaelt 
t'samen cm  1.,  ni  s.,  vi  d. 

Item,  aen  den  vischer  die  myns  Heeren  Genade  gelevert 
hadde,  belopende  t'samen xviu  1.,  xvn  s. 

Item,  aen  Jacop  Dole,  weerdt  in  de  Gans,  t1  Antwerpen, 
ende  aen  syn  gebueren,  daer  myns  Heeren  Genade  peerden 
gelogiert  waren  mit  synen  scutten,  mitsgaders  den  heer  van 
Hamele,  voer  de  costen clv  1.,  xvi  s. 

Item,  aen  den  pasteibecker  aldaer,  van  pasteyen,  tarten 
endegebacken,  etc xi  1. 

Item,  aen  meester  Gielis,  botellier,  ende  den  clerck  van 
den  koekende,  voer  sekere  partien  van  costen,  kekene, 
gatisen  ende  dergelycke vin  1. 

Item,  in  den  Helm,  voer  de  costen  van  Frederycken, 
betaelt xlii  1.,  vu  s. 

Item,  te  Mechelen,  in  den  Ketel  ende  in  S1  Jacop,  den 
xxvu  july,  voer  al  des  myns  Heeren  Genade  aldaer  behoef- 
den xvm  l.,xns.,  vi  d. 


—  204  — 

Item,  voer  de  costen  van  meester  Jan  le  Cusenier,  t* 
Antwerpen,  betaelt vi  1. 

Item,  doen  myns  Heeren  Genade  tôt  Vilvoerden  passer- 
den,  ende  daer  aten,  betaelt vi  1.,  vm  s.,  vi  d. 

Item,  betaelt  Trappart,  den  xxv*n  augusti  a0  lxxxvïïj. 

ml. 

Item,  te  Mechelen  betaelt,  in  januario,  voer  myns  Heeren 
Genaden  costen  aldaer  gedaen,  belopende  in  diversen  par- 
tien    vu«l. 

Item,  gegeven  voer  d'offerande  van  myns  Heeren  Ge- 
nade in  den  dienst  van  den  grave  van  Baden   .    .    xxiu  s. 

Item,  aen  eenen  notaris,  xxvj  julij,  die  myns  Heeren 
Genade  sekeren  dienst  gedaen  hadde  aen  de  coeplueden. 

XXIIJS. 

Item,  geleent  meester  Jan  Arnulphi  van  myns  Heeren 
Genade  wegen,  te  xxvn  s.  den  gulden,  xxvj  gouden  gul- 
denen,  valet xxxv  1.,  u  s. 

Item,  betaelt  aen  Arnden  Cloet,  te  Mechelen,  die  geleent 
hadde  Janne  van  Halmale  ende  Frederycken,  om  by  den 
Roems  Coninck  te  reisene,  xxvuen  julij  lxxxvïïj.    xviij  1. 

Item,  gegeven  Glauden  Silly,  om  te  trecken  tôt  Sintrui- 
den,  om  sekere  lasten  myns  Heeren  Genade  aengaende. 

xiiwl.,  vjs. 

Item,  Henri  dTvori  van  myns  Heeren  Genade  wegen 
op  d  appointement  tusschen  myn  genedige  Heer  ende  hem 
gemaect,  daer  voer  de  segeleer  oec  borge  was    .    .    vuc  1. 

Item,  myns  Heeren  Genade  gesonden  Sintruiden,  doen 
de  voerscrevene  Heer  Lodewyck  assignatie  soude  gehadt 
hebben  van  dien  van  Lummene iwl. 


—  205  — 

Anno  LXXXIX. 

Ierst,  Amdt  van  den  Hove  betaelt  ende  wederomgegeven 
lx  1.,  die  hy  verleit  hadde  aen  Jo.  Fabri  voer  een  termyn 
van  synre  jaerrenten  versceenen  xviij*  may  lxxxix,  by 
quitancie  van  den  voerscrevenen  Jo.  Fabri,  gescreven  xu* 
augusti lx  1. 

Item,  Arnden  van  den  Hove  c  1.  van  sekere  leveringe 
van  vleesche  dat  hy  gelé  vert  heeft  in  myns  genedigen  Hee- 
ren  cokenen,  by  quitancie  van  den  selven  gescreven  decem- 
bri xix,  a0  voerscreven cl. 

Item,  voer  't  poeder  dat  te  Mechelen  gearasteert  was, 
a0  lxxxix,  om  der  lancen  wille uc  1. 

Item,doen  Colemont  gewonnen  was,  corts  daer  nae  gege- 
ven  den  trompet  van  Colemont  om  een  trompet  te  copene. 

xl. 

Item,  gelé  vert  myns  Heeren  Genade  soe  voer  Franche- 
mont,  soe  voer  Maseicke,  soe  elders,  by  drie  voyagien,  bus- 
poeder  ende  psalpeter  om vucxxxvl. 

Item,  verleit  te  Viivoerden,  opten  viu°n  januarij,  a 
lxxxix,  doen  de  gedeputeerde  van  Loevene  ende  Bruessel 
dair  waren xl  1. 

Item,  voer  de  costen  des  voerscrevenen  heer  Lodewycx 
te  diversche  stonden,  soe  te  Brugge,  soe  t'  Antwerpen  ende 
elswaer iue  xu  1. 

Item,  gegeven  Johannes,  om  sekere  brieven  te  drae- 
gene  te  Berghen,  ende  te  Brugghe,  ende  elders    .    .    vj  1. 

Item,  gegeven  dengenen  die  te  Rome  waren  van  myns 
genedigen  Heeren  wegen,  doen  de  selve  syn  Genade  voer 
Maseicke  lagen ixc  (i). 

(1)  La  désignation  de  la  monnaie  a  été  omise. 


o 


—  206  — 

Anno  XC. 

Ierst,  myns  Heeren  Genaden  gedaen  vc  1.  blyckende  by 
synder  Genade  brieven,  gescreven  xix  daghe  in  april  a0  xc, 
getekent  :  Johan,  ende  by  den  secretaris  :  Jo.  Pauli.  Ergo 
hier v«  1. 

Item,  myns  Heeren  Genade  noch  uc  gouden  guldenen, 
van  een  perde,  blyckende  by  synre  Genade  brieve,  gescre- 
ven xvj  daghe  in  novembri,  a0  xc,  valet. 

ue  gouden  guldenen. 

Item,  gegeven  myns  Heeren  Genade  camerlinck,  om  te 
halen  des  hem  myns  Heeren  Genade  bevoien  hadden.  vm  1. 

Anno  XCI. 

Meester  Gorden  Roelants  geleent  xx  Rinsgulden  by  syn- 
der quitancle,  xxu  januarij  a0  xc,  by  der  welke  hy  geloeft 
die  weder  te  gevene  soe  verre  myn  genedige  Heer  hem  die 
niet en  passerde xxl. 

Item,  Heer  Kasper  betaelt  voer  eenen  hincst  die  joncker 
Philips  van  Nassouwen  hadde,  c  xxxvj  Andréas  guldenen. 
Ergo  hier  c  xxxvj  Andréas  guldenen,  op    .    .    c  lxxxiij  1. 

Item,  in  septembrj  a0  xcj  gesonden  mit  Arnden  Mo- 
nlnck  te  Mechelen xxv  I. 

Item,  voer  een  voederinghe  van  jennetten  a0  xcu. 

xciiij  1. 

Anno  XCU. 

Bertelincq  de  Ruissche  betaelt  xrx  Rinsgulden  voer  u 
termynen  verscenen  2«  marcij  lxxxvij  ende  lxxxviw,  stilo 
Brabantie,  op  Anthonis  Roelofs  by  synre  quitancie  ges- 
creven xxiiij  in  meye xix  1. 


—  207  — 

Àndere  uutgeven  in  diverse  par  tien. 

Ierst,  te  Breda vc  1. 

Item,  gesonde  by  handen  van  Trappart  aen  myns  Hee- 
ren  Genade,  t'  Aken vc  1. 

Item,  voer  een  blesse  (i)  u«  gouden  guldenen  by  appoinc- 
temente  a0  xcnu,  ue  gulden  Brabant,  ergo  hier   .    .    uc  1. 

Item,  betaelt  te  Loevene,  doen  myns  Heeren  Genade  daer 
waren,  xxviij1  julij,  voer  syn  costen  .    .    .    xvul.,  xvjs. 

Item,  in  den  Hane,  te  Dieste,  voer  de  scutten  van  myns 
Heeren  Genade,  vin  augusti xxxvj  1.,  vu  s. 

Item,  by  banden  van  Jo.  van  den  Steinehuis,  voer  de 
costen  van  myns  Heeren  Genade  ende  syne  lueden,  xxviu 
augusti lx  1. 

Item,  Frederycke  betaelt  ter  causen  van  dien  van  den 
Bossche  gaende  ende  comende,  daer  om  hy  gevaceert  heeft 
xx  daghen,  te  xu  st.  'sdaechs,  valet xul. 

Item,  Thiry  Pouillon  ande  Glauden  Silly,  doen  sy  by  den 
Heer  van  Nassouwen,  te  Bruessel,  waeren,  geleent.    xvi  1. 

Item,  xiiij  ellen  swerts  fluweels,  d'elle  iij  cronen,  die 
myns  Heeren  Genade  hadden  doen  geven,  gelyck  syne 
Genade  wel  weten l  1.,  viu  s. 

Item,  aen  de  rente  die  heer  Jan  van  der  Heiden  hadde 
op  sekere  silvere  pande,  gelyck  Ponte  die  hadde  betaelt. 

uc  x  1. 
Item,  aen  i  calabrer  voederinghe,  coste ....    ciu  1. 

Item,  voer  eenen  velen  hincst  dat  Olivier  de  la  Marche 
hadde  ten  bevele  van  myns  Heeren  Genade,  a0  xcnu. 

cxx  1. 

(1)  Cheval  pie. 


—  208  — 

Item,  aen  j  tabbart  laken,  van  vj  ellen  taerneyts,  dat 
Lenart  Clossonen  t'  Antwerpen  haelde,  te  hj  gulden  d'elle, 
valet xviul. 

Item,  noch  j  swart  tabbart  laken,  te  Loevene,  van  vj 
ellen,  d'elle  als  voer,  valet xviul. 

Item,  betaelt  voer  myns  Heeren  Genade  Bénédicte  Pel- 
gryn  ende  syne  geselle xvjc  1. 

Ende  van  den  commer  van  iu  jaeren,  induis  d'jaer  van 
xciu,  elx  siaers  clx  1.,  valet nue  lxxx  1. 

Item,  betaelt  myn  vrouwe  van  Nevel  op  sulke  pensie  als 
myns  Heeren  Genade  haer  hadden  toegeseit.    .    .    .    xl  1. 

Item,  derselver  j  laken  camelots  ten  bevele  myns  Hee- 
ren Genade xx  1. 

Item,  aen  j  pert  dat  de  man  te  Tricht  hadde,  die  myns 
Heeren  Genade  te  Ludicke  soude  gelevert  hebben  .    xiu  1. 

Item,  aen  j  pertken  dat  heer  Lodewyck,  myns  Heeren 
capellaen,  hadde ix  1. 

Item,  den  abt  van  Grimbergen,  die  myns  Heeren  Ge- 
nade sculdich  was iiijc  1. 

Item,  Henri  Roelofs  op  sulke  pensie  als  myns  Heeren 
Genade  hem  sculdich  is xlij  1. 

Item,  Bernart  de  Cock,  ontfanger  van  der  Gilden,  op  syn 
brulocht  te  Bruessel  gegeven  van  wegen  myns  Heeren 
Genade  de  somme  van  xxv  horners  postulaten,  valet. 

xvu  1.,  xs. 

Item,  mits  diversen  sommen  van  penningen,  die  myns 
Heeren  Genade  sculdich  waren  Geerde  van  den  Troncke,  te 
Bruessel,  daer  voer  de  voorscrevene  meyer  gesproken  heeft 
ende  verantwert,  soe  heeft  de  selve  meyer  moeten  besettea 
den  voerscrevenen  Geerden  op  syn  goede  ende  heerlicheit 


—  209  - 

van  Velpen,  den  lesten  dach  van  meye  a°  lxxxvij,  een 
rente  van  lxiij  Rinsgulden  erflyck,  den  penning  xviu,  die 
verloopen  syn  van  ultima  maij  a0  lxxxviij,  voer  den  iersten 
termyn,  tôt  ultima  maij  a°  xcv,  van  viu  jaeren,  elcx  siaers 
lxiij  1.,  valet vc  nu  1.  (i). 

Original.  Ibidem,  ibidem. 

VIII. 

9  février  1504  (n.  st.). 

Op  huiden  ixen  dach  februarij  a0  xv€  ende  vier,  stil  'shoffs 
van  Ludick,  overmitz  die  gedeputeirden  myns  genedigen 
Heeren  van  Ludick,  ter  eenre,  ende  des  meyers  van  Loeven, 

ter  ander  syden,  is  verdragen  ende  ver lt  (?)  dat  hier 

na  volght  : 

Ierst,  sullende  voerscrevene  gedeputeirden  van  's  meyers 
weegen  van  stondt  an  overleveren  in  handen  Johan  van  den 
Steynenhuys,  rentmeestertot  Sintruiden,  aile  alsulken  brie- 
ven  ende  zegel  als  deselve  meyer  van  mynen  genedigen  Heer 
heeffl,  ende  sullen  die  selve  brieven  in  des  voerscrevenen 
Steynenhuys  handen  bliven,  bis  ter  ty t  toe  dat  die  rekenscap 
tusschen  mynen  genedigen  Heer  ende  de  meyer  geslicht  sal 
werde.  Doch  sal  de  meyer  schuldich  syn  de  selve  rekenschap 
te  uteren  tusschen  dit  ende  Sint  Jansmisse,  nu  nest  ko- 
mende.  Dan  war't  sake  dat  de  selve  rekenscap  nyet  ges- 
licht en  weree  bynnen  den  voerscrevenen  tyt,  soe  sal  myn 
genedige  Heer  asdan  de  selve  brieven  ende  zegel  wede- 
romme  mogen  uut  des  voerscrevenen  Steynenhuys  handen 
nemen,  ende  deselve  Steynenhuys  sal  mogen  overleveren 
sonder  eynich  begrip. 

(1)  Ce  dernier  poste  est  biffé. 


—  210  — 

Item,  wert  asdan  bevonden  bi  den  selven  rekenscap  dat 
rayn  genedige  Heer  den  voerscrevenen  meyer  schuldich 
weere,  sal  myn  genedige  Heer  de  meyer  vernuygen,  ende 
is  de  meyer  mynen  genedigen  Heer  sculdich,  sal  de  selve 
meyer  ende  syn  erven  myns  genedigen  Heeren  mœt  dae 
van  mogen  hebben  ende  vercrygen. 

Item,  sal  de  voerscrevene  meyer  oick  nu  behoerlicke 
quitancie  geven  Anthuenis  Koelen,  myns  genedigen  Heeren 
kemmerlinck,  van  den  geloeffte  die  deselve  Anthuenis  hem 
gedaen  heefft,  aengaende  myns  genedigen  Heeren  zegel  ende 
die  emolumenten  offt  proffyten  daevan  komende,  soe  dat 
myn  genedige  Heer  syn  zegel  ende  emolumenten  voerscre- 
ven  van  nu  voertan  gebruicken  ende  soe  hem  dat  beiieven 
sali  dae  van  ordeneren  mach,  etc. 

Item,  de  voerscrevene  brieven  ende  zegel  aldus  overge- 
levert  synden  van  's  meyers  weegen,  soe  sal  myn  genedige 
Heer  an  hem  nemen  alsulken  duisent  croenen,  eyns,  mit 
eynen  jair  renten,  dair  voer  Johan  van  Halle  borgen  steit 
voer  de  voerscrevene  meyer  an  diverse  personen,  ende 
deselve  duisent  cronen,  eens,  van  nu  vortan  op  syn  Gêna- 
den  last  behalden  tôt  dat  gequeeten  sal  syn  in  sulfcer 
fourme  als  van  myns  genedigen  Heeren  pensionarisen  in  der 
stat  Loeven  geschiet  is,  ende  daer  voer  doen  verbinden 
synen  rentmeester  ende  renten  van  Hougardes,  etc.,  ende 
oick  brieven  dae  van  geven,  in  behoerlicke  forme,  onder  zyn 
Genaden  zegel.  Ende  omme  te  doene  dat  boven  gescreven 
steit,  soe  sal  myn  genedige  Heer  doen  ontbieden  synen  rent- 
meester generael  ende  de  voerscrevene  rentmeester  van 
Hougardes  van  nu  over  acht  dagen  hier  tôt  Sintruiden  te 
syn  's  avonts  in  de  herbergeQ.  In  orkonde  der  waerheyt  soe 
syn  deser  cedel  twee  gemaeckt,  gelick  luidende,  ende  d'een 
uten  ander  gesneeden,  opten  jare,  maent  ende  dach  boven 


—  211  — 

gescreven,  in  byweesen  van  myns  genedigen  Heeren  weegen 
Johan  van  dea  Steynenbuys,  rentmeester  tôt  Sintruiden, 
Anthuenis  Eoelen  ende  Henry  Bardoul,  ende  van  *s  raeyers 
weegen  den  werdige  heer,  heer  Jan  van  Langeroede,  abt 
van  Vliederbeecke,  Jan  van  Lathem  ende  Jan  van  Halen. 

Copie  authentique,  du  temps.  Ibidem,  ibidem. 


-s— 


—  212  — 

Séance  du  11  janvier  1891. 

La  séance  est  ouverte  à  10  1/2  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  le  baron  de  Chestret  de  Haneffe. 

Sont  présents  :  MM.  Alexandre,  chevalier  de  Borman, 
Bormans,  Cormaux,  Gustave  Francotte,  Grandyean,  Kurth, 
Isidore  L'Hoest,  Paul  Lohest,  baron  Misson,  baron  de  Pit- 
teurs,  Eugène  Poswick,  Schoolmeesters  et  Wilmart. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  9  novembre  1890  est 
lu  et  approuvé. 

MM.  Helbig  et  Paul  Lohest  remercient  la  Société  de  les 
avoir  reçus  au  nombre  de  ses  membres. 

MM.  Léonce  Digneffe  et  Lamarche  donnent  leur  démis- 
sion pour  1891. 

M.  de  Marneffe  annonce  renvoi  de  documents  destinés 
à  compléter  le  tome  III  du  Bulletin.  Il  a  commencé  la  trans- 
cription des  lettres  de  l'avocat  de  Marche  à  Verreycken. 

M.  Poswick  fournira,  pour  la  prochaine  séance,  le  devis 
de  sa  publication  sur  les  Troupes  liégeoises. 

M.  le  baron  de  Chestret  publiera  dans  le  Bulletin  une 
notice  biographique  sur  feu  Henri  Helbig. 

M.  Bormans  annonce  qu'il  ne  pourra  livrer  son  étude 
projetée  sur  les  premiers  imprimeurs  liégeois.  M.  Le  Paige, 
à  la  demande  de  M.  le  Président,  se  charge  de  ce  travail. 

M.  Kurth  renouvelle  la  proposition  qu'il  a  faite,  en  1876, 
de  publier  les  Chroniques  d'Anselme  et  de  Harigère, 
d'après  un  manuscrit  de  la  bibliothèque  d'Averboden,  dont 
le  texte  est  le  plus  correct  connu.  L'impression  est  décidée. 

M.  le  Trésorier  présente  les  comptes  de  l'année  1890. 

Les  recettes  se  sont  élevées  à  .    .    .    .    fr.  4,380  13 

Les  dépenses  à »    2,837  77 

En  caisse  au  31  décembre  1890  .    .    .    .    »    1,54186 
M.  Ernest  de  Hasse  est  élu  membre  de  la  Société. 


'r  +  X.       ' 
SOCIÉTÉ 

y 


BIBLIOPHILES  LIÉGEOIS 


BULLETIN 
IV 


7«-  &   8-    FASCICULES 


LIÈGE 

IMPRIMERIE  !..  GRANIlMONT-DONnFRS 


—  213  — 

Séance  du  26  avril  189t. 

La  séance  est  ouverte  à  10  i/<  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  le  baron  de  Chestret  de  Haneffe. 

Sont  présents:  MM.  Alexandre,  chevalier  de  Borman, 
baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Cormaux,  Couclet.  de  Géra- 
don,  Grandjean,  Le  Paige,  Naveau,  baron  de  Pitteurs, 
Eugène  Poswick,  baron  Edmond  de  Sélys-Longchamps. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  11  janvier  est  lu  et 
approuvé. 

« 

La  Société  prend  connaissance  de  la  correspondance. 
M.  le  baron  Rodolphe  de  Lamberts-Cortenbach  donne  sa 
démission;  M.  Isidore  L'Hoest  prie  d'excuser  son  absence; 
M.  Ernest  de  Hasse  accuse  réception  de  sa  nomination. 

Il  est  rendu  compte  du  degré  d'avancement  des  publi- 
cations. 

L'impression  du  tome  IV  de  La  Principauté  de  Liège 
et  les  Pays-Bas  au  XVIe  siècle,  restera  provisoirement 
suspendue.  Le  tome  III  du  Bulletin  sera  terminé  par  la 
Correspondance  de  l'avocat  de  Marche  que  M.  de  Mar- 
neffe  s'est  charge  de  publier.  Le  travail  de  M.  Le  Paige 
sur  les  premiers  imprimeurs  liégeois,  pourra  faire,  dans 
l'avenir,  l'objet  d'une  publication  spéciale.  L  auteur  avisera. 

M.  de  Borman  expose  la  manière  dont  il  compte  impri- 
mer son  Recueil  des  échevins  de  Liège.  Il  est  autorisé  à 
reproduire  la  pierre  tombale  de  l'echevin  Hellin  de  Boisée 
et  de  sa  femme,  qui  se  trouve  dans  une  cour  de  l'ancien 
couvent  des  Mineurs  à  Liège. 

M.  Joseph  Fayn  est  élu  membre  de  la  Société. 

M.  Naveau  est  désigné  pour  représenter  la  Société  à  la 
septième  session  du  Congrès  archéologique,  qui  se  tiendra 
à  Bruxelles  du  2  au  5  août  prochain. 


—  £14  — 

M.  Poswick  présente  les  devis  de  son  Histoire  des 
troupes  liégeoises.  Ils  sont  approuvés  par  la  Société. 

La  séance  est  levée  vers  midi. 

Séance  du  22  juin  1891. 

La  séance  est  ouverte  à  4  heures,  sous  la  présidence  de 
M.  le  baron  de  Chestret  de  Haneffe. 

Sont  présents  :  MM.  Alexandre,  chevalier  de  Borman, 
baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Couclet,  Félix  Frésart, 
Grandjean,  Helbig,  Orban  de  Xivry,  Eugène  Poswick, 
Schoolmeesters  et  Terme. 

Après  lecture  et  approbation  du  procès-verbal  de  la 
séance  du  26  avril,  on  communique  la  correspondance. 

M.  Fayn  remercie  la  Société  de  son  admission  parmi  les 
membres;  MM.  le  baron  de  Pitteurs  et  Isidore  L'Hoest 
s'excusent  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance.  M.  le  cheva- 
lier Marchai  fait  connaître  sa  nomination  aux  fonctions  de 
secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  royale  de  Belgique. 

M.  le  Président  expose  que  la  Société  est  convoquée  prin- 
cipalement pour  aviser  au  moyen  de  mettre  fin  aux  retards 
apportes  par  M.  de  Marneffe  à  l'achèvement  d'un  article  du 
Bulletin,  tome  III.  Les  différentes  lettres  écrites  par  M.  le 
Président  à  ce  sujet  étant  restées  sans  résultat,  M.  de  Bor- 
man propose  de  faire  à  son  tour,  officieusement,  une  der- 
nière démarche  auprès  de  M.  de  Marneffe.  Si  elle  ne  réussit 
pas,  le  Bureau  aura  plein  pouvoir  de  terminer  cette  affaire 
au  mieux  des  intérêts  de  la  Société. 

M.  Gustave  Francotte  n'a  pas  encore  remis  un  article 
destiné  au  Bulletin  sur  Dominique  Lampson. 

La  Société  décide  d'y  insérer  un  Mémoire  sur  le  Pays 
de  Liège,  écrit  en  août  1783,  par  Nicolas-Michel  Jolivet, 


—  215  — 

secrétaire  du  marquis  de  Sainte-Croix,  résident  de  France 
à  Liège  à  cette  époque. 

M.  Helbig  est  prié  de  se  charger  de  ce  travail,  dont  il 
a  déjà  été  question  en  1867. 

L'impression  du  Recueil  des  échevins  est  commencée; 
vingt-cinq  armoiries  sont  gravées. 

M.  Schoolmeesters  entretient  la  Société  d'une  carte  du 
Pays  de  Liège  au  xvne  siècle,  gravée  par  Gérard  de  Lai- 
resse;  il  propose  de  la  reproduire  en  la  complétant. 

M.  Orban  parle,  dans  le  même  sens,  d'une  carte  de  la 
principauté  de  Stavelot. 

La  Société  s'occupera  ultérieurement  de  ces  objets. 

M.  le  comte  de  Mercy-Argenteau,  à  Ochain,  et  M.  Pon- 
celet,  attaché  aux  Archives  de  l'Etat  à  Liège,  sont  élus 
membres  de  la  Société. 

La  séance  est  levée  à  5  heures. 

Séance  du  29  novembre  1891. 

La  séance  est  ouverte  à  10  î/t  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  le  baron  de  Chestret  de  Haneffe. 

Sont  présents  :  MM.  Alexandre,  chevalier  de  Borman, 
baron  de  Chestret  de  Haneffe,  Cormaux,  Grandjean,  Kurth, 
Le  Paige,  Isidore  L'Hoest,  Orban  de  Xivry,  baron  de  Pit- 
teurs,  Poncelet,  Eugène  Poswick,  baron  Edmond  de  Sélys- 
Longchamps  et  Wilmart. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  22  juin  1891  est  lu  et 
approuvé. 

M.  le  comte  de  Mercy-Argenteau  et  M.  Poncelet  accusent 
réception  de  leur  nomination  et  remercient  la  Société. 
M.  de  Géradon  prie  d'excuser  son  absence. 

La  Société  d'archéologie  de  Bruxelles  propose  l'échange 


—  216  — 

de  ses  publications  contre  celles  des  Bibliophiles  liégeois. 
Il  sera  répondu  que  le  Bulletin  seul  peut  être  échangé,  les 
publications  étant  réservées  exclusivement  aux  membres. 

M.  de  Borman  annonce  que  l'impression  du  Recueil  des 
échevins  est  arrivée  à  la  96e  page  ;  plusieurs  autres  sont 
composées  ;  il  soumet  à  l'assemblée  le  dessin  de  la  pierre 
tombale  de  Hellin  de  Boisée  et  de  sa  femme. 

L'ouvrage  se  composera  de  deux  volumes;  le  premier, 
comprenant  environ  350  pages,  pourra  être  achevé  vers  les 
Pâques  de  1892. 

M.  Poswick  communique  16  pages  de  YHistoire  des 
troupes  liégeoises.  Cet  ouvrage  comprendra  deux  volumes; 
le  premier  aura  à  peu  près  300  pages. 

On  décide  l'insertion,  dans  le  tome  IV  du  Bulletin,  d'un 
article  de  M.  Albin  Body,  sous  le  titre  :  Les  aventuriers 
à  Spa  au  xviip  siècle. 

L'article  de  M.  Francotte  sur  Dominique  Lampson  n'est 
pas  encore  remis  à  l'imprimeur. 

M.  le  chevalier  de  Harenne  et  M.  Brahy,  sont  admis,  à 
l'unanimité  des  voix,  au  nombre  des  membres  de  la  Société. 

M.  Orban  de  Xi  vry  propose  de  vendre  les  livres  reçus  par 
la  Société  en  échange  de  ses  Bulletins. 

M.  Borraans  est  d'avis  qu'il  faut  se  conformer  à  une  dé- 
cision prise  le  12  mai  1889  et  les  tirer  au  sort  entre  les 
membres  qui  assisteront  à  une  séance  prochaine. 

La  Société  s'occupera  ultérieurement  de  cet  objet. 

M.  Poncelet  est  nommé  bibliothécaire,  en  remplacement 
de  M.  Couclet,  décédé. 

La  séance  est  levée  à  midi. 


■40»- 


\^ 


LES  AVENTURIERS  A  SPA 


Le  Prince  d'Albanie.  —  Le  Prince  Justiniani.  — 
Casanova.  —  Le  Baron  de  Trenck. 


Nulle  part,  les  aventuriers,  les  aigrefins,  les  indivi- 
dualités douteuses  ne  trouvèrent  un  terrain  aussi  favo- 
rable à  leurs  exploits  que  celui  des  villes  d'eaux.  Tout 
y  semble,  en  vérité,  concourir  à  leur  rendre  la  besogne 
aisée,  commode  même.  C'est,  d'une  part,  la  population 
indigène  dont  l'affabilité  est  de  profession,  qui,  avide 
de  clients,  rivalise  d'empressement  envers  l'étranger 
et  subit  merveilleusement  le  prestige  d'un  grand  nom, 
de  la  morgue,  de  l'insolence  môme.  C'est,  d'autre  part, 
une  société  flottante,  cosmopolite,  condensée,  d'autant 
plus  prompte  à  l'accueil  qu'elle  est  désœuvrée,  peu  scru- 
puleuse dans  le  choix  de  ses  relations  parce  qu'elle  les 
sait  éphémères,  et  prenant  communément  les  gens  pour 
ce  qu'ils  se  donnent. 

Rien  d'étonnant  donc  à  ce  que  l'on  vit  ces  rendez- 
vous  du  beau  monde  foisonner  par  instant  de  ces  gens 


—  218  — 

que  Ponsard  a  mis  en  scène  dans  sa  comédie  L'honneur 
et  l 'argent  : 

Banqueroutiers,  valets,  libertins,  renégats, 
Fripons  de  toute  espèce  et  de  tous  les  Etats. 

Plus  que  tout  autre,  Spa  eut,  autrefois,  ce  triste  pri- 
vilège. Et  Ton  peut  dire  qu'il  n'est  pas  un  aventurier 
légendaire  qui  n'ait  fait  étape  au  bord  de  ses  fontaines. 
Au  dernier  siècle,  de  Limbourg  constatait  déjà  qu'il 
n'y  avait  point  de  saison,  où  ne  parussent  à  Spa,  c  de 
faux  princes,  de  faux  marquis,  ou  de  soi-disants  gentils- 
hommes, jadis  hommes  de  néant...  (i)  > 

Dans  sa  spirituelle  diatribe,  l'auteur  du  Perroquet 
de  Spa  avait  dit  de  notre  bourg,  qu'il  était  c  le  paradis 
des  femmes  et  des  grecs.  > 

Les  nouveaux  amusemens  mentionnent  quelques-uns 
de  ces  escrocs  ;  mais  les  plus  fameux,  ceux  dont  les 
noms  se  sont  perpétués  jusqu'à  nous,  et  auxquels  s'est 
attachée  une  sorte  de  célébrité  néfaste,  n'ont  guère  été 
signalés  pour  leurs  aventures  à  Spa.  Ce  sont  quelques- 
unes  de  ces  physionomies  curieuses  que  nous  grou- 
pons ici. 

LE  PRINCE  D'ALBANIE 

De  tous  les  aventuriers  qui  ont  eu  l'honneur  d'être 
admis  dans  les  biographies  modernes,  il  n'en  est  peut-être 
pas  un  dont  l'existence  ait  été  semée  de  plus  d'événements 
bizarres,  que  celle  du  soi-disant  prince  d'Albanie. 

Larousse,  Weiss,  d'autres  encore,  ont  esquissé  la  vie 
de  ce  personnage  étrange,  de  son  vrai  nom,  Stéphano  on 

(1)  Nouveaux  amusemens,  t.  II,  p.  37. 


—  219  — 

Stiépan  Zarmovitch,  né  à  Pastroviccio  (Albanie)  en  1751,  et 
qui,  fils  de  simple  savetier,  parvint  par  son  astuce  et  son 
audace,  à  faire  des  dupes  dans  l'Europe  entière,  durant  plus 
de  vingt  ans. 

Le  premier  acte  qui  le  signala  à  l'attention  générale  fut 
de  se  faire  passer  dans  le  Monténégro  pour  le  czar  Pierre  III. 
Chassé  de  ce  pays,  on  le  retrouve  en  Pologne  où  il  se  donna 
pour  le  prince  Castriotto  d'Albanie  (Stiépan-Annibal),  descen- 
dant de  Scanderberg.  Après  avoir  séjourné  quelque  temps 
en  Allemagne,  où  il  réussit  à  s'insinuer  à  la  cour  de  maints 
principicules,  on  le  voit,  en  Italie,  dans  une  nouvelle  incar- 
nation; et  comme  comte  de  Warta,  il  est  accueilli  à  Rome 
par  la  plupart  des  cardinaux  qui  lui  témoignent  une  rare 
déférence,  tant  à  cause  de  son  rang  que  de  sa  naissance. 

Bientôt  il  fit  en  cette  ville  la  connaissance  de  la  du- 
chesse de  Kingston  (Miss  Elisabeth  Chudleig),  l'une  des 
femmes  alors  les  plus  en  vue,  en  Angleterre,  et  dont  les 
aventures  eurent  assez  de  retentissement  (1). 

Stiépan  était  doué  d'une  physionomie  extrêmement  ave- 
nante et  expressive;  il  avait  les  plus  beaux  yeux  du  monde, 
la  taille  superbe  et  avec  cela  toutes  les  allures  d'un  grand 
seigneur.  Aussi  n'avait-il  qu'à  se  montrer  pour  s'attacher 
tous  les  cœurs.  Ajoutons  qu'il  était  passé  maître  dans  l'art 
de  séduire  les  femmes.  La  belle  Anglaise  ne  tarda  pas  à 
être  complètement  subjuguée.  Elle  combla  le  prince  de  pré- 
sents; boites  enrichies  de  diamants,  bagues  de  prix,  joyaux 
de  toute  espèce,  emplirent  en  peu  de  temps  les  apparte- 
ments du  noble  étranger.  Il  était  près  de  faire  son  épouse 

(1)  Il  parut  en  1789  V Histoire  de  la  vie  et  des  aventures  de  la  duchesse 
de  Kingston.  Deux  parties,  Londres  et  Paris,  in-12.  A  la  suite  de  ce  volume 
figurait  un  Précis  sur  le  prétendu  prince  d'Albanie.  L'exemplaire  de 
l'ouvrage  que  nous  avons  consulté  à  la  Bibliothèque  nationale  de  Paris,  ne 
contient  pas  le  Précis. 


—  220  — 

de  la  duchesse,  quand  tout  à  coup  elle  s  aperçut  qu'elle 
n'avait  affaire  qu'à  un  vil  imposteur. 

Expulsé  d'Italie,  le  pseudo-prince  retourna  en  Prusse, 
et  y  usa  des  mômes  stratagèmes  pour  y  approcher  les  plus 
hauts  personnages,  notamment  Frédéric-Guillaume  et  le 
prince  Henri  de  Prusse,  dont  il  devint  l'ami. 

Sentant  néanmoins  bientôt  son  crédit  diminuer,  il  tourna 
ses  regards  vers  les  Pays-Bas,  où  devaient  s'accomplir  ses 
derniers  exploits. 

En  vrai  Protée,  Stiépan  multipliait  ses  transformations. 
Peu  d'aventuriers  du  reste  firent  preuve  de  plus  d'ingénio- 
sité dans  leurs  avatars. 

Dans  cette  nouvelle  patrie  d'adoption,  il  se  présenta 
comme  l'ami  de  Tipo-Saïb,  et  prétendant  au  trône  des  Indes- 
Orientales.  Ce  n'était  là  que  la  répétition  d'un  subterfuge 
déjà  usité  auparavant.  En  effet,  il  avait  naguère  fait  accroire 
aux  Saxons  que  le  Congrès  d'Amérique  l'avait  désigné  pour 
être  couronné  Roi  de  l'autre  hémisphère. 

Coïncidence  assez  bizarre;  ce  sont  les  écrits  d'une  autre 
personnalité  d'allures  également  étranges,  qui  nous  four- 
nissent les  détails  les  plus  curieux  sur  Castriotto  et  sur 
sa  fin. 

Clootz  ou  Cloots,  l'utopiste  qui  avait  troqué  son  prénom 
de  Jean-Baptiste  contre  celui  d'Anacharsis  ;  celui-là  même 
qui  se  proclamait  tour  à  tour  V orateur,  puis  V ambassa- 
deur du  genre  humain,  et  qui  monta  sur  l'échafaud  le 
23  mars  1794,  toujours  en  faisant  appel  au  genre  humain  ; 
Cloots,  disons-nous,  fut  mêlé  innocemment  aux  aventures 
de  Stiépan. 

Amené  par  hasard  à  Amsterdam  pour  y  recueillir  une 
succession,  au  commencement  de  1786  et  peu  après  l'arri- 
vée du  prince  d'Albanie  en  cette  ville,  Cloots  se  lia  avec  lui. 


—  221  — 

Le  prince  exerça  sur  le  naïf  baron  son  prestige  habituel.  D'un 
seul  coup  d'oeil,  il  avait  décelé  là,  une  âme  crédule,  facile 
à  abuser.  11  en  profita  pour  1  éblouir  de  son  faste,  de  ses 
manières  de  grand  seigneur.  Cloots  était  dans  l'enivrement 
et,  dès  lors,  il  eut  pour  le  prince  un  engouement  aveugle. 

Les  èpitres  qu'il  lui  adressait  portent  les  suscripiions 
les  plus  emphatiques.  11  le  traitait  tout  à  la  lois  &  A  liesse 
et  de  Prince  adorable,  ou  bien  il  le  qualifiait  de  Capitaine 
général  et  Patriarche  des  Monténégrins.  Castriotto,  il  est 
vrai,  avait  une  kyrielle  de  titres  varies,  plus  sonores  les  uns 
que  les  autres.  C  est  Cloots  qui  nous  l'apprend  et  qui  nous 
en  a  même  conservé  la  nomenclature.  11  se  titrait  :  Vieux 
Berger,  Magnat  de  Pologne,  Prince  du  Saint-Empire 
romain,  Duc  de  Saba  et  d'Herzégovine,  JNoble  Vénitien, 
grand  d'Espagne  de  première  classe,  grand-prieur  de  Malte, 
grand-croix  de  l'Ordre  de  Saint-Constantin  et  onzième  des- 
cendant de  l'illustre  Scanderberg,  etc.,  etc. 

11  n'est  guère  étonnant  que  Cloots  se  soit  laissé  prendre 
aux  belles  façons  de  ce  personnage  madré.  11  en  avait 
trompé  de  plus  adroits.  Ne  l'avait-on  pas  vu  naguère  entrer 
dans  les  bonnes  grâces  du  prince  de  Ligne,  —  homme  d'es- 
prit s'il  en  fût,  —  au  point  de  se  faire  inviter  à  Bel-Œil. 

L'imposteur  fameux  s'enferma  six  mois  dans  la  biblio- 
thèque du  château  et  y  reçut  même,  dit-on,  la  visite  du 
comte  d'Artois.  Mais  n'anticipons  pas. 

Quand  il  vint  à  Spa,  Castriotto  jugea  prudent  de  quitter 
momentanément  son  titre  fastueux  de  prince  d'Albanie.  11 
se  fit  inscrire  sur  la  Liste  des  seigneurs  et  dames,  sous 
le  nom  modeste  de  M.  de  Babyione  (i).  La  saison  venait  de 

(1)  Numéro  du  13  juin  1782.  Il  logea  à  l'Hôtel  impérial,  rue  de  la  Pro- 
menade de  sept  heures. 


—  222  — 

s'ouvrir  et  il  n'y  avait  encore  à  ce  moment  que  peu  d  étran- 
gers. Il  est  à  présumer  que  notre  aventurier  avait  quelques 
raisons  pour  dissimuler  sa  présence  dans  cette  ville  ;  peut- 
être  voulait-il  dérouter  ceux  qui  auraient  pu  le  recon- 
naître. Spa,  en  effet,  donnait  asile  à  des  visiteurs  de  toutes 
nations. 

Peu  de  temps  après,  pourtant,  il  leva  le  voile  transparent 
de  son  incognito  et  se  montra  dans  les  salles  d'assemblées. 
Les  grâces  de  son  esprit,  le  charme  de  ses  manières  opé- 
rèrent comme  partout  ailleurs.  Et  au  milieu  de  la  foule 
d'étrangers  de  marque  dont  Spa  regorgeait,  il  devint  le 
point  de  mire,  il  fut  l'objet  de  toutes  les  visées.  Contraire- 
ment à  ce  que  Ton  attendait,  le  prince  s'abstint  de  figurer 
aux  parties  de  Crebs  ou  de  Pharaon  qui  se  tenaient  aux 
maisons  privilégiées.  A  ceux  qui  lui  marquaient  leur  éton- 
nement  d'une  semblable  réserve,  il  répondait  qu'ayant 
perdu  des  sommes  énormes  au  jeu,  il  avait  renoncé  à  tenter 
la  fortune.  Il  saisit  même  cette  occasion  pour  déclamer  avec 
énergie  contre  cette  passion,  prétendant  au  reste  ne  lavoir 
jamais  eue.  On  cria  au  paradoxe,  car  sa  renommée  de  beau 
joueur  était  universellement  répandue. 

Quelques  incrédules  voulurent  savoir  s'il  était  de  bonne 
foi,  et  si  la  belle  diatribe  qu'il  venait  de  débiter  n'était  pas 
un  accès  de  moralité  occasionné  par  un  manque  momentané 
de  ressources.  Ils  se  concertèrent  pour  mettre  à  l'épreuve 
cette  vertu.  Ils  allèrent  donc  à  son  hôtel  et  lui  firent  les 
propositions  les  plus  alléchantes,  lui  offrant  même  de  jouer 
aussi  petit  ou  aussi  gros  jeu  qu'il  voudrait.  Bref,  ils  mirent 
tout  en  œuvre  pour  l'amener  à  transiger  avec  les  principes 
rigoristes  dont  il  avait  fait  étalage  la  veille. 

Tandis  que  ces  aimables  viveurs  se  relayaient  dans 
l'assaut  livré  à  sa  résistance,  le  prince  se  promenait  dans 


—  223  — 

son  appartement,  paraissant  préoccupé  d'un  tout  autre 
objet  que  celui  dont  on  l'entretenait.  Sortant  tout  à  coup 
de  son  mutisme  :  Eh  bien  !  Messieurs,  dit-il,  vous  insistez? 
J'aurais  décidément  mauvaise  grâce  à  vous  refuser.  Seule- 
ment, vous  jouerez  le  jeu  que  je  vais  vous  proposer.  Il  est 
le  seul  qui  puisse  désormais  m'intéresser.  Puis,  hélant  un 
valet,  il  fit  monter  dans  l'appartement  un  tonneau  vide, 
d'un  demi-rauid.  Et  s'adressant  aux  joueurs  étonnés  :  Mes- 
sieurs, nous  mettrons  l'un  après  l'autre,  un  louis  dans  ce 
tonneau.  Lorsqu'il  sera  plein,  celui  de  nous  dont  le  louis 
tombera  le  premier  à  terre,  aura  tout  gagné.  On  pense  bien 
que  les  assistants  ne  trouvèrent  pas  la  proposition  de  leur 
goût.  Aussi  cessa-t-on,  dès  lors,  de  le  presser.  Longtemps 
il  fut  question  à  Spa  de  ce  qu'on  appela  «  le  jeu  du  prince 
d'Albanie.  » 

Stiépan  ne  mena  point  ici  la  vie  fastueuse  qu'on  était 
dans  l'habitude  de  lui  voir  pratiquer.  Peut-être  méditait-il 
de  nouveaux  desseins  pour  se  créer  les  ressources  dont  il 
avait  besoin.  Ou  bien,  sous  l'influence  des  sites  enchanteurs 
au  milieu  desquels  il  séjournait  momentanément,  céda-t-il 
à  la  passion  qu'il  avait  pour  les  œuvres  d'esprit. 

L'audacieux  aventurier  n'était  pas  dépourvu  de  savoir. 
A  parcourir  le  monde,  il  s'était  instruit  dans  les  arts  et 
dans  les  sciences.  Il  maniait,  avec  une  égale  aisance,  l'ita- 
lien, le  français,  l'allemand,  l'anglais.  Cloots  ajoute  qu'il 
avait  môme  appris  le  latin  et  le  grec  sans  maître  ni  gram- 
maire, et  qu'il  possédait  une  mémoire  telle  «*  que  ce  n'avait 
été  pour  lui  qu'un  jeu  de  retenir  par  cœur  les  ouvrages 
d'Homère,  d'Hésiode,  de  Pindare,  de  Virgile,  d'Horace, 
d'Ovide,  du  Dante,  du  Tasse,  de  l'Arioste,  de  Boileau,  de 
Rousseau,  de  Voltaire,  ainsi  que  le  théâtre  grec,  latin,  ita- 
lien et  français.  »  Il  est  vrai  que  le  témoignage  de  Cloots  est 


—  224  — 

ici  do  mince  valeur.  On  sait  qu'il  s'en  laissa  imposer  par 
le  pseudo-prince  qui,  pour  lui,  fut,  durant  quelque  len^s.  k 
plus  prand  homme  des  temps  passés  et  des  temps  modernes. 
Il  faut  néanmoins  convenir  que  Stiépan  avait  unevaréie  de 
connaissances  peu  commune. 

Il  a  laissé  ainsi  tout  un  bagage  littéraire  et  on  coanal: 
de  lui  une  douzaine  d'écrits  polyglottes,  ouvrages  curieux 
et  pou  connus  en  France  (1),  qui  contiennent  des  épitres, 
poésies,  morceaux  divers.  Ils  ont  été  catalogués  par  Que- 
rard,  dans  ses  Supercheries  littéraires. 

11  donna  ainsi,  de  Spa,  plusieurs  œuvres  en  prose.  Telles 
sont  :  La  solitude,  épître  en  style  oriental;  de  Babylone 
de  Spa  ;  à  bYèdèric-Guillaume  de  Prusse,  avec  cette 
rubrique  :  De  l'imprimerie  de  la  ville  impériale  de 
liabylone  sur  VEuphrate  (*)  et  :  Fragment  original  et 
intéressant  d'une  lettre  de  Babylone  de  Spa,  à  Frédéric- 
Guillaume  de  Prusse,  etc.,  sur  la  calomnie  et  les  calom- 
niateurs (3). 

Le  trop  fameux  prince  qui  attirait  l'attention  de  tout  le 

(V  A  ce  que  dit  Larousse. 

[T  Notre  auteur  affectait  de  prendre,  pour  ses  publications,  des 
rubrique*  bigarres.  En  voici  des  spécimens  :  «  Dans  la  pyramide  de  Tho- 
lomie  d'Egypte.  —  A  Porto- Vecchio.  —  Albanopolis,  aux  dépens  de 
l\iuteur.  » 

Il  avait  du  reste  varié  aussi  ses  pseudonymes  en  littérature,  et  avait 
signé  ses  écrits  :  Saratabladas,  Prince  de  Babylone,  Bel  fini,  Bdbindon, 
Bonenshy,  Csernowitch,  etc.  Récemment  il  a  été  vendu,  à  Paris,  an 
exemplaire  de  ses  Lettere  7\trvhe,  revêtu  de  cet  envoi  d'auteur  :  «  Ex  dooo 
autoris  Comltis  de  Cernovich-Castriotto.  »• 

(3^  H  fait  partie  de  l'ouvrage  intitulé  :  Stiépan- Annibale  d'Albanie  à 
Frédéric-Guillaume  de  Prusse.  Epltre  pathétique,  philosophique,  his- 
torique, etc.,  ou  VAlcoran  des  Princes  destinés  au  Trône,  traduit  de  la 
dixième  édition  italienne  par  main  de  maître.  Saint-Pétersbourg.  De 
l'imprimerie  de  V  Académie  impériale  (Mons,  Roy  ois},  MDCCLXXUI, 
petit  in-8°.  —  Bizarrerie  du  hasard,  l'Alcoran  a  été  attribué  par  quelques 
bibliographes,  &  J.-B.  Cloots. 


—  225  — 

monde,  à  Spa,  y  finit  comme  un  vulgaire  aigrefin.  Prétex- 
tant un  jour  qu'il  devait  voir  un  riche  banquier  hollandais, 
de  passage  à  Liège,  il  partit  et  ne  revint  point,  laissant  pour 
gages  des  dépenses  qu'il  avait  faites  à  son  logis,  quelques 
défroques  et  le  portrait  de  sa  femme,  toile  prétenduement 
de  grande  valeur  et  peinte  par  un  maître  (1). 

Nous  retrouvons  Stiépan  au  commencement  de  Tannée 
1786,  en  Hollande,  où  —  ainsi  que  nous  l'avons  dit  —  il  fit 
la  connaissance  du  baron  de  Cloots  du  Val-de-Grâce  («).  Le 
naïf  Allemand,  qui  s'était  enthousiasmé  au  début  pour  Stié- 
pan, ne  tarda  pas  à  avoir  les  yeux  dessillés,  il  reconnut 
enfin  dans  le  fameux  prince  *  le  plus  grand  frippon  que  la 
terre  eut  jamais  porté  (3).  » 

Aussi  s'empressa-t-il  d'instruire  de  sa  découverte  la 
duchesse  de  Kingston  et  le  comte  Oginski,  grand  général 
de  Lithuanie,  deux  des  principales  victimes  du  soi-disant 
prince  (<).  En  effet,  malgré  la  trame  la  mieux  ourdie  et  la 
plus  compliquée,  toutes  les  machinations  de  l'aventurier 
albanais  furent  dévoilées. 

Une  correspondance  insérée  dans  le  Journal  général 
de  l'Europe  (5),  contient  des  détails  explicites  sur  la  fin  de 
Stiépan.  Les  voici  : 

«  Une  affaire  singulière  a  fait  depuis  peu  diversion  aux 
querelles  intestines  qui  continuent  cependant  de  déchirer 

(1)  Les  registres  de  la  Cour  de  Justice  de  Spa  mentionnent  le  décret  de 
▼ente  de  ce  tableau,  -  représentant  une  jeune  femme  appuyée  sur  le  coude 
et  écrivant.  » 

(2)  C'est  de  ce  nom  qu'il  signa  notamment  l'ouvrage  intitulé  :  Vœux 
d'un  Oallophile,  où  il  narre  ses  rapports  avec  le  prince. 

(3}  Ibidem. 

(4)  La  lettre  de  Cloots  à  la  duchesse  est  a  lire.  Il  y  raconte  avec  une 
verve  gouailleuse,  de  quelle  façon  il  fut  berné  par  Stiépan. 

(5)  T.  VII,  no  CLV,  daté  du  1«  juin  1786. 


—  226  — 

la  République.  C'est  l'emprisonnement  pour  dettes,  puis  la 
mort  du  trop  fameux  An  ni  bal  Stiépan,  soi-disant  prince 
d'Albanie  et  Knès  du  Monténégro.  Cet  aventurier  vraiment 
extraordinaire  par  ses  connaissances  assez  vastes  et  par  ses 
intrigues  qui  en  ont  imposé  à  plusieurs  Puissances,  et  par 
les  difierens  rôles  qu'il  a  joués  en  Europe,  depuis  vingt  ans, 
n'a  pas  eu  une  fin  moins  étonnante  que  sa  vie  ne  l'avoit  été. 

»  Parti  de  Liège  en  1784,  dans  le  dessein  d'aller  offrira 
l'empereur  un  corps  de  Monténégrins,  il  avoit  cru  bientôt 
après  qu'il  auroit  apparemment  meilleure  composition  des 
Hollandais,  et  il  leur  avoit  fait  les  mêmes  offres.  Mais  les 
Etats-généraux  s'étoient  bornés  à  exiger  de  lui  qu'il  empê- 
cherait ses  prétendus  sujets  de  passer  au  service  de  S.  M. 
Impériale. 

»  Après  la  paix  qui  s'est  faite,  sans  avoir  été  précédée 
par  aucune  guerre  et  par  conséquent  sans  qu'on  eût  eu 
besoin  du  secours  des  Monténégrins  d'aucun  côté,  le  soi- 
disant  prince  revint  à  Amsterdam  redemander  la  récom- 
pense qui  lui  avoit  été  promise;  et  il  présenta  à  cet  effet  à 
LL.  HH.  PP.  une  requête  en  quatre  langues  (i).  Dans  l'inter- 
valle, des  créanciers  peu  sensibles  à  cet  appareil  d'érudition 
le  firent  arrêter  pour  dettes. 

»  L'on  eût  alors  quelques  indices  que  ce  personnage 
n'étoit  qu'un  aventurier  criminel  et  impliqué  dans  l'escro- 
querie connue,  faite  aux  négociants  Chomel  et  Jordan, 
escroquerie  plus  sérieuse  que  celle  du  fameux  collier  (t), 
puisqu'elle  avoit  pensé  allumer  une  guerre  entre  les  deux 
Républiques  de  Hollande  et  de  Venise.  Le  soupçon  s'étant 
tourné  en  conviction,  l'arrêt  civil  a  été  changé  en  arrêt 

(1)  «  Dont  une  en  hébreu  »  Gazette  de  Liège  du  31  mai  1786. 
(î)  Allusion  à  l'affaire  du  collier  où  furent  impliqués  le  cardinal  de 
Rohan,  M™  de  la  Motte,  MU«  d'Oliva  et  Cagliostro. 


—  227  — 

criminel  et  le  prince  passa  de  la  chambre  qui  avait  servi  de 
prison  à  tant  de  personnages  illustres  avant  lui,  dans  des 
cachots  destinés  aux  derniers  criminels.  C'est  alors  qu'il  a 
eu  le  courage  de  pratiquer  la  seconde  de  ses  maximes  favo- 
rites, souffrir  et  mourir  et  il  a  prévenu  le  sort  rigoureux 
qui  l'atiendoit,  en  s'etranglant  (i).  » 

Les  biographes  ne  sont  pas  d'accord  sur  le  genre  de  sui- 
cide choisi  par  Zannowitch.  Cloots  rapporte  qu'il  s'ouvrit  les 
veines  avec  ses  ongles;  Larousse  dit  que  ce  fut  avec  un 
morceau  de  verre.  La  biographie  Weiss  le  fait  mourir  par 
erreur  le  25  avril  1785,  une  année  plus  tôt  qu'en  réalité; 
Quérard  enfin  reporte  la  date  de  cet  événement  au  25  mai. 
Ajoutons  un  détail  :  le  cadavre  du  suicidé  fut  traîné  sur  la 
claie  et  jeté  à  la  voirie. 

Entre  autres  fantaisies,  Stiépan  avait  eu  celle  de  se  pro- 
curer le  plaisir  de  lire,  de  son  vivant,  son  oraison  funèbre. 
Il  avait  fait  en  conséquence  répandre  le  bruit  de  sa  mort, 
en  publiant,  en  1775,  un  volume  de  ses  Œuvres  posthumes. 

Les  journaux  italiens  furent  dupes  de  cette  mystification 
et  firent  un  éloge  sans  pareil  du  prétendu  défunt.  C'est  dans 
ses  Opère  postume  que  l'auteur  se  mettant  en  scène  sous 
le  nom  d'Abraham  Levi,  rabbin  de  la  Synagogue  de  Cons- 
tantinople,  donne  entre  autres  règles  de  conduite  à  tenir, 
celle-ci  :  «  Si  vous  avez  fait  la  folie  de  jouer,  gardez-vous 
de  faire  encore  celle  de  payer,  car  vous  serviriez  en  enfer 
de  risée  aux  avares  et  aux  prodigues.  » 

Cet  étalage  de  cynisme,  donne  la  mesure  de  la  moralité 
du  prince  d'Albanie  (*). 

(1)  La  Gazette  de  Liège  du  31  mai  1786,  elle  aussi,  raconte  en  quelques 
lignes  la  mort  du  prince. 

(?)  Plusieurs  personnages  ont  porté  ce  nom  de  prince  ou  duc  d'Albanie. 

Le  pape  accorda  ce  titre  au  Prétendant,  dernier  rejeton  de  la  famille 
proscrite  des  Stuarts,  qui  vivait  À  Florence  en  1733,  et  auquel  la  Cour  de 


—  228  — 

Le  hasard  a  mis  sous  notre  plume  le  nom  du  prussien 
Cloots;  il  nous  sera  permis  de  rapporter  une  particularité 
vraisemblablement  ignorée  par  beaucoup  de  nos  compa- 
triotes, savoir  la  présence  à  Liège  et  À  Spa  de  cet  esprit 
bizarre. 

Voici,  au  surplus,  l'aventure  telle  qu'il  la  raconte  dans 
une  lettre  datée  du  mois  d'avril  1786  et  adressée  au  comte 
Oginski. 

«  Il  y  a  sept  ans  qu'après  m'ètre  renfermé  dans  mon 
château  du  Val-de-Gràce  pour  composer  la  Certitude  des 
preuves  du  mahomêtisme,  je  me  rendis  à  Maestricht  pour 
remettre  le  manuscrit  au  libraire  du  Four,  qui  trouva  mon 
écriture  trop  menue  et  ne  put  me  servir  assez  prompte- 
ment,  ce  qui  me  détermina  à  le  faire  imprimer  chez  Viam, 
à  Amsterdam.  J'allois  partir  pour  Liège,  quand  un  Monsieur 
que  j'avois  vu  à  table  d'hôte,  me  pria  fort  poliment  de  lui 
donner  place  dans  ma  voiture.  Jétois  trop  heureux  de  ren- 
contrer un  compagnon  de  voyage  aussi  aimable.  Nous 
déjeunâmes  à  Visé.  Je  vois  arriver  un  jeune  homme  à  che- 
val; il  descend  et  me  demande  d'un  air  niais  une  chopine 
de  vin,  comme  s  il  me  prenoit  pour  l'aubergiste.  11  s'assied 
et  nous  raconte  niaisement  ses  aventures  ;  ses  réticences 
piquèrent  notre  curiosité;  mon  compagnon  lui  donne  rendez- 
vous  dans  un  café  de  Liège.  Nous  descendons  à  l'Hôtel 
de  l'Aigle  noir;  nous  dînons.  Je  ne  songe  plus  qu'à  me 
rendre  au  spectacle;  mais  mon  quidam  me  fit  mille  instances 
pour  aller  voir  notre  original  de  Visé.  Je  le  suis  à  regret. 
Nous  rencontrons  dans  la  rue  notre  homme  qui  s'arrètoit 
à  chaque  pas,  en  agaçant  les  femmes  qu'il  trouvoit  toutes 

Versailles  faisait  une  pension.  On  peut  consulter  sur  les  relations  de  ce 
personnage  avec  Gustave  III,  le  livre  de  Léouzon  le  Duc,  Gustave  III,  roi 
de  Suède»  Paris,  1861,  pp.  99  et  suiv. 


—  229  — 

jolies  et  en  admirant  la  beauté  du  gros  village.  Il  venoit 
d'être  fort  bien  reçu  chez  deux  princesses  à  qui  il  avoit 
donné  un  rouleau  de  louis  et  dont  il  avoit  reçu  un  présent 
très  cuisant.  Nous  visitons  la  Chartreuse  ;  en  entrant  dans 
l'église,  il  nous  présente  de  l'eau  bénite  et  se  jette  dévote- 
ment à  genoux.  Il  nous  dit  dans  le  cloître  qu'il  étoit  Alsa- 
cien, qu'il  s'étoit  échappé  de  la  maison  paternelle  après 
avoir  volé  son  cher  père.  Il  pleuroit  à  chaudes  larmes,  j'en 
eus  pitié  et  l'idée  me  vint  de  ramener  cette  brebis  dans  le 
bercail.  Nous  traversons  la  rivière  et  nous  entrons  dans  une 
charmante  guinguette.  Le  niais  jetoit  son  argent  à  droite 
et  à  gauche  ;  il  donnoit  six  francs  pour  une  livre  de  cerises. 
Mon  compagnon  lui  proposa  de  jouer  aux  cartes.  Le  niais 
qui  n'y  entendoit  d'abord  rien,  prit  du  goût  pour  la  chose. 
Il  s'étonnoit  de  me  voir  simple  spectateur;  il  se  moquoit  de 
moi,  en  disant  que  je  n'avois  donc  pas  le  sol.  Les  insinua- 
tions de  l'autre  joueur  achevèrent  de  me  piquer;  et  je  crus 
donner  uue  bonne  leçon  â  mon  niais  en  mettant  cent  ducats 
sur  la  table.  Le  niais  fit  raison  à  mon  défi  et  mes  ducats  dis- 
parurent en  un  clin  d'œil.  J'attribue  ce  malheur  au  hasard 
et  l'on  me  proposa  la  revanche.  L'Alsacien  reste  dans  la 
guinguette  pendant  que  nous  allons  à  l'hôtel  pour  alimen- 
ter ma  bourse.  Je  tire  cent  ducats  de  ma  malle.  Mon  com- 
pagnon me  donne  les  plus  grandes  espérances  ;  il  regrette 
amèrement  les  pertes  qu'il  vient  d'essuyer.  Nous  n'étions 
plus  loin  du  bateau,  quand  un  rayon  vint  m'éclairer.  Je  fus 
tout  à  coup  convaincu  que  ces  deux  Messieurs  étoient  d'ac-* 
cord  et  je  quittai  brusquement  mon  ami,  en  me  disant  que 
l'or  que  je  venois  de  mettre  dans  ma  bourse,  je  le  regardois 
comme  cent  ducats  gagnés.  Et  sans  écouter  ses  remon- 
trances, je  rebrousse  chemin  et  je  vais  rire  au  théâtre  de  la 
pièce  qu'on  m'avoit  jouée  hors  du  théâtre. 


—  230  — 

y>  J'arrivai  le  lendemain  à  Spa  où  je  me  gardai  bien  de 
toucher  une  carte,  non  plus  qu'à  Aix-la-Chapelle.  Quelques 
mois  après,  en  retournant  à  Paris,  je  vis  mon  niais  au  spec- 
tacle, à  Bruxelles;  il  avait  une  tournure  toute  différente. 
Ce  joli  garçon  ne  m'eut  pas  plutôt  apperçu  qu'il  décampa  :  et 
je  n'avois  d  autre  dessein  que  de  plaisanter  avec  lui  sur  là 
bonne  aventure  de  Liège.  » 

Cloots,  en  narrant  cette  aventure  où  il  fut  victime  de 
deux  vulgaires  filous,  s'accuse  d'étourderie,  mais  se  vante 
en  même  temps  de  la  sagacité  qu'il  eut  d'échapper  à  leur 
entreprise.  Il  nous  parait  qu'il  était  fort  indulgent  pour  sa 
sottise  et  peu  clairvoyant  au  contraire.  Et  il  n'est  pas  éton- 
nant, après  ça,  que  Stiépan  Annibale  eût  trouvé  en  lui  une 
bonne  brebis  à  tondre  (i). 

LE  PRINCE  JUSTINIANI 
OU   PRINCE  DE  CHIO 

Spa  avait  possédé  en  1777,  un  autre  type  d'aventurier 
presque  aussi  étonnant  :  le  prince  Justiniani  ou  prince  de 
Chio.  Car  ce  flibustier,  comme  à  peu  près  tous  ses  pareils, 
cumulait  les  titres  ronflants. 

(1)  Nous  avons  vainement  cherché  le  nom  de  J.-B.  Cloots,  dans  les 
Listes  des  seigneurs  et  dames  venus  à  Spa.  Peut-être,  il  est  vrai,  vint-il  en 
notre  bourg  sous  un  pseudonyme. 

On  sait  que  Fauteur  du  Bréviaire  philosophique,  termina  sa  vie  sur 
l'échafaud.  Il  figure  dans  la  Liste  générale  et  très  exacte  des  condamnés 
à  mort,  no  3,  sous  le  n<>  515.  «  J.-B.  Cloots  dit  Anacharsis,  âgé  de  38  ans, 
né  à  Clèves,  dans  la  Belgique,  baron,  portant  le  même  nom,  demeurant  en 
France  depuis  onze  ans,  ayant  voyagé  dans  l'étranger  plusieurs  fois,  domi- 
cilié à  Paris,  rue  de  Ménars,  no  153,  section  Lepelletier,  avant  la  révolu- 
tion homme  de  lettres,  et  depuis  membre  de  la  Convention,  a  été  condamné 
à  mort  et  exécuté  le  même  jour  (4  germinal  1794).  »• 

Hébert,  dit  le  Père  Duchesne,  l'avait  précédé  de  quelques  instants  sur 
les  marches  de  l'échafaud. 


—  231  — 

On  le  trouve  inscrit  dans  la  Liste  des  seigneurs  et 
dames  de  cette  année,  comme  Altesse  et  Monseigneur, 
et  qualifié  de  :  «  Chevalier- né  de  l'Ordre  de  Sa  Majesté  très 
fidèle,  etc.  »  Il  était  accompagné  de  Son  Altesse  Madame  la 
Princesse,  et  de  leur  fils  le  prince  Maximilien  (1). 

Avant  de  venir  â  Spa,  ce  prince  de  contrebande  avait 
habité  Paris  et  il  s'y  était  donné  comme  étant  de  religion 
grecque. 

Grâce  à  quelques  amis  complaisants,  il  parvint  à  s'insi- 
nuer dans  la  société  du  haut  clergé  de  la  capitale,  et  il 
manifesta  l'intention  de  faire  baptiser  son  fils.  Ce  catéchu- 
mène avait  22  ans.  L'annonce  de  ce  projet  ne  pouvait  que 
recevoir  le  meilleur  assentiment  chez  ses  nouveaux  amis, 
qui  promirent  de  le  seconder.  Le  prince  écrivit  à  Son  Altesse 
l'Electeur  de  Bavière  pour  qu'il  daignât  servir  de  parrain 
au  néophyte,  et  il  allégua,  pour  obtenir  cette  grâce,  que  son 
père  avait  été  attaché  au  grand-oncle  de  l'Electeur,  Arche- 
vêque et  Electeur  de  Cologne.  Cette  faveur  lui  fut  accordée, 
et,  Tannée  suivante,  Justiniani  et  son  fils  se  rendirent  à 
Munich  à  l'effet  d'y  remercier  le  Prince.  Le  jeune  homme 
se  présenta  à  l'Evéque,  sous  l'uniforme  français,  et  afin  de 
se  faciliter  Tachât  d'un  régiment  en  France,  il  supplia  son 
parrain  de  lui  accorder  le  brevet  de  colonel. 

Son  Altesse  ne  crut  pas  devoir  refuser  ce  don  à  son 
filleul.  Dès  qu'ils  furent  munis  de  cette  pièce,  le  père  et  le 
fils  s'empressèrent  de  regagner  Paris  où  ils  séjournèrent 
près  d'un  an. 

En  1775,  le  prétendu  prince,  avec  sa  femme  et  leur  fils, 
se  rendirent  de  nouveau  auprès  de  l'Electeur  pour  lui  faire 
leur  cour.  Ils  étaient  en  possession  d'un  passeport  du  Roi, 
in  optima  forma,  parfaitement  en  règle.  Sur  ces  entre- 

(1)  Lûte  n©  3,  du  15  juin.  Us  logèrent  à  l'Anneau  d'or,  rue  de  l'Assemblée. 


—  232  — 

faites,  le  comte  d'Eyck,  ministre  du  Prince  à  Paris,  informa 
son  maître  que  le  soi-disant  prince  Justiniani  n'était  qu'un 
aventurier,  que,  pour  éviter  un  éclat,  on  l'avait  engagé 
secrètement  à  quitter  la  France.  Averti  à  temps,  l'Electeur 
fit  signifier  à  ce  fieffé  dupeur  de  ne  point  se  présenter  au 
palais,  et  on  lui  donna,  par  la  même  occasion,  le  conseil  de 
sortir  des  Etats  de  l'Evêque.  C'est  ce  que  firent  le  prince 
et  sa  famille;  en  partant  ils  dirent  qu'ils  se  rendaient  en 
Russie. 

L'année  d'après,  on  retrouve  les  Justiniani  à  Francfort. 
Maximilien-Joseph  en  profita  pour  ordonner  au  comte  de 
Lerchenfeld,  son  ministre  à  la  Cour  de  Mannheim,  de  rede- 
mander au  jeune  Justiniani,  le  brevet  de  colonel  de  Bavière 
qui  lui  avait  été  délivré  par  surprise,  et  au  cas  où  il  se 
refuserait  à  le  rendre,  il  fut  enjoint  à  l'envoyé  du  Prince  de 
publier  dans  la  Gazette  de  Francfort,  un  avis  informant 
le  public  qu'on  devait  considérer  le  dit  brevet  comme  sans 
valeur  aucune,  attendu  que  la  famille  des  Justiniani  de 
Venise,  de  Rome  et  de  Gênes,  avait  fait  déclarer  ces  aven- 
turiers de  purs  usurpateurs  d'un  nom  qu'ils  n'avaient  nul 
droit  de  porter,  au  surplus,  qu'ils  avaient  été  reconnus  pour 
faussaires  en  France  (1). 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  tas  de  documents,  attestations, 
diplômes  et  lettres  dont  le  soi-disant  prince  était  porteur, 
qu'il  exhibait  à  tous  venants,  et  dont  l'authenticité  avait  un 
semblant  de  vérité,  grâce  au  passeport  du  Roi  de  France,  lui 
permirent  de  continuer  à  se  parer  de  son  titre  d'emprunt. 
On  le  vit  même  aller  de  capitale  en  capitale  avec  une  im- 
perturbable audace. 

(I)  Le  nom  de  Justiniani  est  bien  connu  en  Italie  ;  Becdelièvre,  à  propos 
du  graveur  Natalis,  raconte  qu'un  prince  de  cette  famille  employa  l'artiste 
liégeois  à  graver  les  statues  antiques  de  sa  collection. 


—  233  — 

Inspirant  aisément  de  la  confiance  là  où  il  n'était  pas 
connu,  il  obtenait  du  crédit  et  fit  des  dupes  innombrables. 

Justiniani  passa,  à  Spa,  presque  toute  la  saison  de  1777. 
Il  y  mena  une  vie  luxueuse,  dépensant  largement  et  menant 
assez  grand  train.  Il  fréquentait  assidûment  la  Redoute  et 
fut  de  toutes  les  parties  de  plaisir.  Bien  qu'il  jouât  avec 
habileté  son  rôle  de  grand  seigneur,  tout  le  monde  ne 
fut  pas  ici  sa  dupe,  et  quelques  étrangers  conçurent  des 
soupçons. 

Un  certain  comte  de  Saint-Léger  que  ces  manières 
pleines  d'ostentation  blessaient,  déclara  un  jour  haute- 
ment que  M.  de  Justiniani  n'avait  aucun  droit  à  porter 
le  titre  de  prince,  que  son  nom  même  était  d'emprunt,  et 
plus  encore,  que  c'était  indûment  qu'il  s'affublait  du  titre 
d'officier  au  service  de  France.  Le  fils  Justiniani  se  plai- 
gnit vivement  au  chevalier  de  Chestret,  commandant  de 
la  police  à  Spa. 

Celui-ci  savait  parfaitement  à  quoi  s'en  tenir  sur  Justi- 
niani, mais  comme  il  avait  également  des  doutes  sur  l'au- 
thenticité de  M.  de  Saint-Léger,  il  l'invita  non  seulement  à 
prouver  ses  assertions,  mais  encore  à  justifier  son  identité. 
Mis  directement  en  cause,  ce  gentilhomme  répondit  qu'en 
effet  son  nom  n'était  pas  de  Saint-Léger,  mais  qu'il  s'appe- 
lait M.  Sully  de  Sabran,  chose  qu'il  avait  dû  taire  momen- 
tanément pour  des  raisons  de  famille. 

Tous  les  étrangers  de  Spa  semblèrent  le  reconnaître  pour 
M.  de  Sabran.  Aussi,  dès  lors,  le  prit-il  de  haut  et  fit-il  pas 
mal  de  tapage.  Il  fut  même  en  personne  chez  le  Prince- 
Evêque,  pour  lui  porter  plainte,  et  se  fit  présenter  chez 
Son  Altesse  par  M.  Sabatier  de  Castres,  ministre  plénipo- 
tentiaire du  Roi  de  France,  à  Liège. 

De  retour  à  Spa,  tous  ses  amis  l'attendaient,  impatients 


—  234  — 

de  savoir  les  suites  de  sa  démarche;  il  leur  apprit  la  récep- 
tion gracieuse  que  lui  avait  faite  le  prince  Velbruck.  Dès 
lors,  les  soi-disant  s  princes  Justiniani  virent  pâlir  leur 
étoile,  et  on  se  tint  vis-à-vis  d'eux  dans  l'extrême  réserve. 
Mais  cette  attitude  ne  dura  guère. 

Un  beau  matin,  le  bruit  courut  que  M.  de  Sabran,  alias 
de  Saint-Léger,  avait  déguerpi  sans  tambour  ni  trompettes. 
On  interpréta  naturellement  cette  fugue  de  la  façon  la 
moins  bienveillante  pour  son  auteur  et  on  en  inféra  que 
le  fameux  comte  de  Saint-Léger  n'était  lui-même  qu'un 
personnage  des  plus  douteux.  Les  princes  Justiniani  béné- 
ficièrent de  cette  situation.  Il  y  eut  un  véritable  revirement 
en  leur  faveur,  et  beaucoup  de  bobelins  leur  rendirent  la 
considération  dont  ils  jouissaient  auparavant.  Ils  profitèrent 
de  cette  circonstance  pour  exhiber,  à  qui  le  voulait  voir, 
un  volumineux  mémoire  imprimé,  contenant  la  généalogie 
et  l'histoire  de  leur  famille. 

Momentanément  rassurés  sur  l'éventualité  d'être  démas- 
qués, ces  faux  princes  continuèrent  à  séjourner  à  Spa,  mais 
on  put  remarquer  qu'ils  y  vécurent  d'une  façon  moins 
ostensible.  Toute  la  famille  faisait  néanmoins  montre  de  ses 
sentiments  religieux.  Elle  se  montrait  assidûment  à  l'église 
paroissiale  et  avait  les  meilleurs  rapports  avec  le  clergé.  Le 
prince  Justiniani  ayant  lié  connaissance  avec  le  curé  de 
Stavelot  pendant  son  séjour  à  la  Cour  du  Prince,  fit  don  à 
l'ecclésiastique  de  cette  abbaye  d'un  paquet  de  reliques  et 
d'indulgences  que  venait  de  lui  envoyer  le  Pape.  C'était  - 
on  le  devine  —  un  moyen  de  se  créer  des  amis  et  d'inspi- 
rer ainsi  plus  de  confiance.  On  constata  alors  que  le  prince 
Maximilien  exhibait  plus  rarement  ses  divers  uniformes  de 
gala  qu'il  portait  avec  lui.  La  famille  avait  soldé  partie 
des  fournisseurs  qui,  depuis  longtemps,  réclamaient  leurs 


—  235  — 

payements;  les  Justiniani  en  profitèrent  pour  renouveler 
leur  garderobe,  et  firent  des  commandes  importantes  aux 
tailleurs  de  Spa  qui  s'empressèrent  de  les  exécuter  (i).  On 
était  à  la  fin  de  la  saison;  ô  surprise!  un  matin,  on  s'aper- 
çut que  le  logis  de  Y Anneau  d'or  était  vide.  Il  fallait  s'y 
attendre. 

Les  détails  que  nous  venons  de  rapporter  sont  extraits 
d'une  correspondance  échangée  entre  le  médecin  Philippe 
de  Limbourg  et  le  chevalier  de  Wolter,  conseiller  intime  et 
premier  médecin  de  Son  Altesse  l'Electeur  de  Bavière  (*). 

Le  chevalier  qui  avait  visité  Spa,  dès  1766,  fut  lié  d'une 
amitié  durable  avec  le  praticien  franchimontois. 

Le  docteur  Bovy,  dans  ses  Promenades  historiques, 
nous  fait  connaître  un  autre  épisode  de  la  vie  de  ces  indi- 
vidus. Nous  lui  cédons  la  plume. 

*  Vers  Tan  1781,  un  certain  L...,  comte  de  L...,  vint  se 
fixer  à  Liège.  Repoussé  par  sa  famille,  dont  il  avait  encouru 
la  disgrâce,  il  s'y  trouvait  sans  ressource  et  dans  un  état 
voisin  de  la  mendicité. 

»  Il  n'est  aucune  ville  où  les  étrangers  soient  aussi  bien 
reçus  qu'à  Liège.  Il  suffit  de  la  moindre  recommandation 
pour  y  trouver  plus  que  de  la  simple  politesse,  et  pour  être 
admis  dans  la  société  de  ses  habitants  avec  autant  de  cor- 
dialité que  si  Ton  était  né  parmi  eux.  Aussi  l'hospitalité  lié- 
geoise est-elle  généralement  citée. 

» #  Il  ne  fut  donc  pas  difficile  au  sieur  L...  de  s'introduire 

(1)  Les  registres  de  la  Cour  de  Justice  de  Spa  contiennent  de  nombreuses 
pièces  de  procédure  relatives  aux  actions  intentées  par  les  marchands  et 
négociants  spadois  au  prince  fugitif. 

(2}  Nous  en  devons  l'obligeante  communication  à  notre  collègue  et  ami, 
M.  Philippe  de  Limbourg,  petit-Ûis  du  célèbre  médecin. 


-  236  - 

dans  plusieurs  bonnes  familles.  Peu  de  temps  après,  il 
épousa  la  baronne  de  B..M  dame  de  B...,  par  le  crédit  de 
laquelle  il  obtint  une  compagnie  à  la  citadelle. 

»  De  ce  mariage  naquirent  trois  enfants,  un  garçon  et 
deux  filles.  L'aînée  de  celles-ci,  à  l'âge  de  treize  ans,  s'enfuit 
de  la  maison  paternelle  pour  se  réfugier  chez  les  parents  de 
son  père  à  Paris  ;  elle  y  épousa  son  oncle  (c'est  la  branche 
des  L...  de  N...). 

»  Quelques  années  après,  arriva  à  Liège,  avec  grand 
fracas,  dans  une  voiture  à  quatre  chevaux  un  homme 
d'assez  mauvaise  mine,  se  disant  le  prince  de  Chio.  Par 
cette  disposition  souvent  fatale  à  accueillir  trop  facilement 
les  étrangers,  celui-ci  ne  fut  pas  seulement  reçu  dans  nos 
premières  maisons,  le  Prince-Evêque  lui-même  l'invita  à 
sa  table. 

»  Cependant  le  ton  et  les  manières  plus  que  plébéiennes 
de  ce  nouveau  débarqué  firent  naître  des  soupçons  sur  l'au- 
thenticité de  son  rang.  Son  fils,  au  contraire,  était  un  cava- 
lier des  plus  séduisants;  il  paraissait  avoir  reçu  une  éduca- 
tion accomplie.  11  rencontra  à  la  Cour  la  comtesse  Adélaïde 
de  L...,  jeune  personne  remarquable  par  sa  beauté;  il  l'aima, 
fut  payé  de  retour  et  la  demanda  en  mariage. 

»  Eblouis  par  une  alliance  qui  flattait  leur  vanité,  les 
L...  repoussèrent  avec  indignation  le  conseil  prudent  qu'on 
leur  donna  de  ne  point  accorder  leur  consentement,  avant 
qu'il  leur  fût  bien  prouvé  qu'ils  ne  livraient  point  leur  fille 
à  un  aventurier. 

»  Le  mariage  eut  lieu.  Mais  à  peine  trois  mois  étaient-ils 
écoulés  que  Ton  apprit  par  la  police  de  Paris,  que  le  soi- 
disant  prince  de  Chio  n'était  qu'un  vil  intrigant,  ancien 
valet  de  chambre  de  celui  dont  il  usurpait  le  nom,  et  qu'il 
avait  accompagné  dans  ses  voyages.  Son  maître  ayant  été 


—  237  — 

tué  en  duel,  il  s'était  emparé  de  ses  titres  et  de  ses  effets 
et  se  faisait  passer  pour  le  prince  de  Chio.  A  cette  nouvelle, 
grande  fut  sans  doute  la  confusion  des  L...  Les  faux  princes 
se  réfugièrent  à  Maestricht.  Vainement  on  proposa  à  la 
jeune  épouse  de  faire  dissoudre  son  mariage  pour  cause 
d'erreur  dans  la  personne.  Elle  idolâtrait  son  mari,  elle 
voulut  partager  son  sort  et  sa  mauvaise  fortune.  Ce  mal- 
heureux, après  avoir  tenté  tous  les  moyens  possibles  pour 
satisfaire  aux  premiers  besoins  de  la  vie,  se  vit  réduit  à 
faire  le  messager  de  Maestricht  à  Herstal.  Enfin,  ces  deux 
époux  allèrent  se  fixer  à  Wetzlar,  où  le  mari  obtint  une 
place  d'huissier  à  la  Chambre  impériale.  Sa  femme  se  fit 
laveuse  de  bas  de  soie.  Ils  eurent  plusieurs  enfants,  et  l'un 
d'eux  est  actuellement  major  au  service  d'Autriche  (1).  » 

Nous  avons  acquis  récemment  de  M.  E.  Charavay,  à 
Paris,  une  lettre  autographe  du  duc  de  Penthièvre,  adres- 
sée à  M.  de  Malesherbes,  qui  paraît  jeter  quelque  jour  sur 
l'origine  et  le  lieu  de  naissance  de  l'aventurier  Justiniani  (*). 

Voici  cette  lettre  qui  est  datée  de  Vernon,  le  30  sep- 
tembre 1785  : 

»  Je  vous  demande  pardon,  Monsieur,  de  vous  importu- 
ner d'une  lettre,  mais  j'espère  que  vous  ne  me  sçaurés  point 
mauvais  gré  de  profiter  d'une  occasion  de  me  rappeler  dans 
vostre  souvenir,  et  que  vous  voudrés  bien  m'éclairer  sur  un 
fait  dont  vous  devés  avoir  connaissance,  à  l'égard  duquel  les 
avis  viennent  d'estre  partagés  dans  la  conversation  :  vous 
vous  rappelés,  je  crois,  qu'il  parust,  il  y  a  quelques  années, 
à  la  Cour,  un  certain  prince  Justiniani,  accompagné  de  son 

(1)  Bovy,  Deuxième  promenade,  1. 1,  pp.  90  et  suiv. 
12)  L.-J.-M.  de  Bourbon,  duc  de  Penthièvre,  grand  amiral  de  France, 
né  en  1725,  mort  en  1793,  était  le  beau-père  de  la  princesse  de  Lamballe. 


—  238  — 

fils  le  prince  de  Chio  qui  finirent  par  estre  conduits  à 
Bicôtre.  On  dit  alors  que  ces  M™  étoient  des  paysans  de 
Malesherbes.  Ce  dernier  fait  est-il  vrai  ou  faux?  S'il  est 
vrai,  quel  artifice  ces  paysants  de  Malesherbes  ont-ils  em- 
ployé pour  se  produire  à  la  Cour  ? 

»  Pardon  encore  une  fois,  Monsieur,  de  l'indiscrétion 
dont  je  me  rends  coupable  :  n'en  recevés  pas  moins  favo- 
rablement, s'il  vous  plaist,  les  nouvelles  assurances  de  la 
véritable  et  sincère  amitié  que  j'aurai  toute  ma  vie  pour 

vous. 

L.-J.-M.  de  Bourbon.  » 

Nous  ne  possédons  malheureusement  pas  la  réponse  de 
M.  de  Malesherbes  au  duc.  C'eût  été  le  véritable  épilogue 
à  l'histoire  de  nos  deux  héros  (1). 

CASANOVA 

Nul,  peut-être,  dans  la  pléiade  des  chevaliers  d'industrie, 
n'a  laissé  un  nom  aussi  connu,  n'a  joui  d'une  réputation 
plus  étendue  que  Casanova. 

Cela  tient,  non  pas  tant  à  l'homme  en  lui-même,  qu'aux 
Mémoires  qui  portent  son  nom. 

Il  était  bien  aussi,  pourtant,  l'être  le  plus  bizarre,  le 
spécimen  légendaire  le  plus  extraordinaire  qui  se  pût  ren- 
contrer; le  véritable  aventurier  enfin,  tel  qu'on  le  trouve 
au  xviii6  siècle,  et  tel  surtout  que  la  société  et  les  mœurs 
de  ce  temps  pouvaient  l'engendrer. 

Le  prince  de  Ligne,  qui  se  plaisait  à  faire  des  portraits, 
l'a  fait  figurer  dans  sa  galerie  sous  le  nom  iï Aventuras. 

(1)  On  trouvera,  en  appendice,  à  la  fin  de  cet  article,  le  contrat  de  ma- 
riage du  prince  de  Chio  avec  la  comtesse  de  L...(  dont  l'original  repose 
aux  archives  de  Liège,  parmi  les  minutes  du  notaire  Ch.  Dumoulin. 


—  239  — 

Il  nous  parait  avoir  embelli  son  modèle  ou  du  moins  en 
avoir  dissimulé  les  laideurs. 

A  l'entendre,  Casanova  était  rempli  d'esprit,  savant 
môme,  ayant  de  l'honneur,  du  courage  et  de  la  délicatesse. 
Il  l'accuse  bien  aussi  d'avoir  de  l'amour-propre,  d'être  ama- 
teur du  beau  sexe  et  quelque  peu  goinfre,  mais,  selon  lui, 
ses  défauts  capitaux  sont  d'être  susceptible  et  rancunier. 
La  plume  du  prince  semble  avoir  été  émoussée  à  dessein, 
peut-être  craignait-il  le  caractère  vindicatif  de  son  modèle. 
Il  n'y  a  guère  que  le  pseudonyme  dont  il  a  affublé  son  sujet 
qui  soit  significatif  et  trouvé. 

Jules  Janin,  dans  ses  Causeries  qu'il  signait  Eraste, 
traçait  de  ce  personnage,  au  contraire,  un  crayon  bien  plus 
vrai,  plus  véridique  :  «  joueur,  libertin,  débauché,  dit-il,  il 
fut  surtout  le  Don  Juan  du  carrefour,  le  Richelieu  de  la 
borne.  Il  alla  de  vice  en  vice,  côtoyant  le  crime  et  n'y  tom- 
bant pas,  tant  il  était  lâche  (i).  » 

Concilie  qui  pourra  ces  deux  façons  de  voir  si  opposées. 

On  peut  être  aisément  édifié  sur  son  compte,  rien  que 
par  la  lecture  de  cette  odyssée  cynique  où  il  raconte  ses 
lascives  aventures  avec  tant  de  complaisance  et  de  laisser- 
aller. 

Né  à  Venise  en  1725,  des  amours  d'un  acteur  et  d'une 
actrice,  Casanova,  dit  Seingalt  (*),  fit  ses  études  à  Padoue 
où,  à  16  ans,  il  soutient  ses  thèses  de  droit  et'entre  au  Sémi- 
naire. Il  en  est  chassé  pour  une  intrigue  scandaleuse  qui 
lui  valut  de  la  prison.  Il  en  sortit  par  le  crédit  de  sa  mère 
et  obtint  d'être  placé  auprès  du  cardinal  Aquaviva.  Pris  du 
besoin  de  courir  le  monde,  on  le  voit  à  Rome,  à  Naples, 

(1)  Les  Et  cœtera  du  temps  présent.  Octobre  1876. 

(2)  Jules  Janin  orthographiait  Saint-Galt. 


—  240  — 

à  Corfou,  à  Constantinople,  tour  à,  tour  publiciste,  prédica- 
teur, abbé,  diplomate,  et  surtout  homme  à  bonnes  fortunes. 
Emprisonné  sous  les  plombs  du  palais  de  Saint-Marc,  pour 
raisons  d'Etat,  il  s'en  échappe  et  va  se  cacher  dans  la 
maison  du  chef  des  sbires.  Tant  d'audace  lui  donna  une 
vaste  renommée  :  ayant  repris  ses  pérégrinations,  il  forma 
des  liaisons  d  état  avec  Rousseau  et  Voltaire,  le  grand  Fré- 
déric et  Catherine  II (i). 

Chassé  de  Varsovie,  de  Paris,  de  Madrid,  il  rentra,  après 
dix-huit  ans  d'absence,  à  Venise,  où  il  prétendit  se  réha- 
biliter en  rendant  des  services  secrets  à  l'Etat.  Enfin,  en 
1782,  à  bout  d'expédients,  il  accepta  d'être  bibliothécaire 
du  comte  de  Waldstein,  en  Bohême.  Ce  furent  les  inva- 
lides de  cette  vie  orageuse  qui  pourrait  délier  l'imagina- 
tion du  romancier  le  plus  fécond.  C'est  alors  qu'il  composa 
ses  Mémoires,  confession  sans  repentir  de  faiblesses  sans 
nombre,  et  tableau  parfois  trop  fidèle  d'une  société  plus 
spirituelle  que  morale  («). 

D'après  ses  Mémoires,  qui  sont  exacts  sur  ce  point, 
Casanova  vint  une  première  fois  à  Spa,  en  1767. 

(1)  Jules  Janin  ajoute  :  «  On  le  vit  à  la  Cour  de  Louis  XV  qui  portait  le 
manteau  de  Madame  de  Pompadour,  orné  de  la  Croix  du  Pape  et  de  tout 
les  ordres  de  chevalerie  inventés  par  les  petits  Princes  d'Italie.  » 

(2)  Les  Mémoires  rédigés  sur  des  manuscrits  laissés  par  Casanova, 
parurent  pour  la  première  fois  en  Allemagne.  Voici  le  titre  de  l'édition 
originale  :  Casanova,  aus  den  Mémoiren  oder  sein  Leben,  une  er  es  su 
Dux  in  Bôhman  niederschrieb.  Nach  dent  original.  Afanuscript,  bear- 
beitet  von  W.  von  Schûtz.  ZwÔlf  Bande.  Leipsig,  1822-1828,  in-8°.  Voyez 
l'ouvrage  de  Barthold,  publié  à  Greiswald,  en  1846. 

C'est  d'après  cet  ouvrage,  traduit  par  Àubert  de  Vitry,  que  partirent 
à  Paris,  en  1826,  puis  en  1829,  les  premières  éditions  françaises. 

Méline,  puis  Rozez,  en  notre  pays,  donnèrent  également  des  éditions 
successives,  en  1835,  1863  et  1872. 

Ajoutons  ce  renseignement  bibliographique  :  Etienne  Arago,  sous  le 
titre  de  :  Casanova  au  fort  Saint-André,  a  mis  au  théâtre  (Vaudeville, 
20  juillet  1836),  l'aventurier  fameux. 


-  241  — 

On  le  trouve  en  effet  mentionné  dans  la  Liste  de  cette 
année,  numéro  du  1er  août,  page  30,  «  Monsieur  de  Casanova, 
à  la  Fontaine  d'or.  »  Vient  immédiatement  après,  le  nom 
de  son  ami,  M.  le  comte  de  Tomatis,  au  duc  d'Aremberg, 
dont  il  est  question  dans  ses  Mémoires  (i). 

Le  récit  qu'il  nous  fournit  de  ses  aventures  à  Spa  donne 
une  assez  juste  idée  de  ce  qu'était  la  petite  ville  à  cette 
époque,  alors  que  le  jeu  y  régnait  en  maître,  faisant  et 
défaisant  les  fortunes  en  moins  de  rien.  Lieu  de  plaisirs 
essentiellement  propre  aux  rencontres  inattendues,  aux 
intrigues  amoureuses,  aux  surprises  du  hasard. 

Avant  de  se  rendre  à  Aix  pour  aller  à  Spa,  Casanova 
s'arrêta  à  Cologne.  Il  avait  à  demander  réparation  au  rédac- 
teur de  la  Gazette  qui  avait  inséré  à  son  sujet  un  article 
assez  déplaisant,  article  qui  témoigne  du  reste  de  la  répu- 
tation peu  avantageuse  dont  jouissait  notre  voyageur. 

Voici  ce  que  cette  feuille  avait  dit  de  lui,  un  an  aupara- 
vant :  «  L'aventurier  Casanova  qu'on  avait  perdu  de  vue  à 
Varsovie,  y  a  reparu  subitement  ces  jours  derniers  ;  mais 
on  a  appris  des  choses  si  scandaleuses  sur  son  compte,  que 
le  roi  lui  a  défendu  de  jamais  revenir  à  la  Cour.  •> 

Il  ne  nous  dit  pas  quel  accueil  on  fit  à  sa  réclamation. 

A  Aix-la-Chapelle,  il  rencontra  d'anciennes  connaissances 
qui  le  revirent  avec  plaisir.  Mais  comme  elles  partaient  pour 
les  Eaux  de  Spa,  il  les  y  suivit. 

Nous  ne  pouvons  songer  à  relater  ici,  d'après  son  livre, 
les  romans  qu'ébaucha  à  Spa  l'exotique  aventurier,  et  qui 
ne  diffèrent  pas  beaucoup  de  ceux  où  il  s'attribua  un  rôle. 
Résumons  plutôt:  ainsi,  à  peine  au  débotté,  à  Spa,  appre- 
nant du  chapelier  chez  lequel  il  logeait  qu'il  a  pour  voisine 

(1)  Casanova  rapporte  les  aventures  de  ce  personnage  à  Varsovie,  au 
t.  IV,  chap.  xv  de  ses  Mémoires.  Edition  Paulin,  1843. 


—  242  — 

de  chambre  une  jeune  fille,  il  ne  nous  parle  plus  que  de 
ses  intentions  erotiques.  «  Le  lecteur  doit  se  mettre  de 
lui-même  sur  la  voie  de  mes  espérances  et  de  mes  projets,  * 
dit  l'impertinent  et  licencieux  personnage.  Heureusement 
pour  la  moralité  de  l'anecdote,  et  pour  la  gloire  des  Spa- 
doises  de  jadis,  l'entreprise  amoureuse  de  Casanova  tourna 
à  sa  confusion.  Il  avait  eu  à  faire  cette  fois  à  un  dragon 
de  vertu  qui  se  défendit  vaillamment. 

Il  retrouva  aussi  des  amis  dans  notre  bourg  et  entre 
autres,  Tomatis  qui  avait  été  jadis  directeur  de  théâtre  et 
de  ballet  à  Varsovie,  puis  un  sieur  Santa  Croce,  qui  se  fai- 
sait appeler  ici  marquis  délia  Croce,  aventurier  de  même 
acabit  que  notre  personnage.  Ce  marquis  de  contrebande 
avait  amené  avec  lui,  à  Spa,  sa  maltresse,  demoiselle  de 
haute  condition  qu'il  avait  connue  à  Bruxelles,  et  qu'il  avait 
enlevée.  Ayant  tout  perdu  au  jeu,  malgré  son  expérience 
consommée  dans  l'art  de  tricher,  il  ne  trouva  rien  de  plus 
simple  que  de  laisser  sa  femme  en  gage  et  il  quitta  Spa,  en 
chargeant  Casanova  de  veiller  sur  elle. 

La  saison  étant  à  sa  fin.  Casanova  conduisit  à  Paris  la 
malheureuse  qui  était  à  la  veille  de  devenir  mère,  et  la  fit 
entrer  chez  une  sage-femme.  Elle  y  mit  au  monde  un  gar- 
çon qui  fut  admis  peu  après  aux  Enfants-Trouvés,  car  la 
jeune  femme  était  morte  quelques  jours  après  sa  délivrance, 
emportée  par  une  fièvre  maligne. 

Casanova  s'était  aussi  lié,  à  Spa,  avec  un  gentilhomme 
liégeois,  qu'il  retrouva  plus  tard  à  Madrid,  le  baron  de 
Fraiture.  S'il  faut  en  croire  le  récit  qu'il  nous  donne  des 
équipées  de  ce  garçon,  il  aurait  été  le  digne  partenaire 
de  notre  aventurier,  sinon  un  disciple  modèle,  bien  capable 
de  rivaliser  avec  lui  et  même  de  le  surpasser. 


—  243  — 

Le  baron  était  Liégeois  et  il  a  quelque  droit  à  figurer 
dans  notre  galerie,  ainsi  qu'on  le  verra.  Ce  sont  là  deux 
raisons  excellentes  pour  que  nous  nous  arrêtions  à  cette 
physionomie. 

M.  de  Coudenhove  de  Fraiture  était  visiteur  assidu  de 
Spa;  on  trouve  son  nom  mentionné  presque  chaque  année 
de  1763  à  1779  (î).  Il  se  titrait  seigneur  de  Fraiture  et  de 
Setterich,  et  grand  veneur  du  pays  de  Liège. 

De  Villenfagne,  dans  ses  Recherches  sur  l'histoire  de 
la  principauté  de  Liège  (*),  rapporte  que  cette  famille 
portait  le  titre  héréditaire  de  grand  veneur  du  pays  de 
Liège,  dont  la  charge  était  très  ancienne.  Il  ajoute  en  note  : 
-  Le  dernier  baron  de  Coudenhove,  seigneur  de  Fraiture, 
prenait  souvent  ce  titre  dans  les  listes  de  Spa  du  xvuie 
siècle,  n  C'est  celui  dont  nous  nous  occupons.  Il  dut  donner 
sa  démission  probablement  à  la  suite  de  quelque  frasque 
à  Spa.  Ce  gentilhomme  ne  courtisait  pas  que  la  dame  de 
pique,  témoin  cet  acte  qui  figure  dans  le  protocole  d'un 
notaire  spadois  et  dont  on  peut  inférer  qu'il  ne  se  con- 
tentait pas  de  détrousser  ses  amis,  mais  encore  de  leur 
prendre  leur  épouse  : 

»  Le  12  décembre  1770,  à  la  réquisition  du  seigneur  de 
Grady,  bourgmestre  et  trésorier-général,  le  nommé  Richard 
Richard,  bourgeois  de  Spa,  déclare  que  le  garçon-armurier 
Laurent  a  affirmé  que  pendant  la  saison  de  1769  Mrae  de 
Grady  se  rendait  souvent  et  de  grand  matin,  avant  qu'il  n  y 

(1)  U  y  figure  notamment  dans  les  listes  de  1763  (p.  80),  de  1767  (p.  11), 
de  1760  (no  9},  de  1770  (no  14),  de  1771  (no  23}.  En  1773  (no  11),  il  était  accom- 
pagné de  sa  femme,  née  comtesse  de  Hatzfeld,  il  en  fut  de  môme  en  1774 
(no  26),  1776  (no  43)  et  en  1777  (no  12),  année  où  s'ajouta  son  fils;  puis  enfin 
en  1778  (no  26)  et  1779  (no  19). 

(2)  T.  I,  p.  456.  Le  baron  de  Coudenhove  était  membre  de  l'Etat-noble, 
grand  Teneur  et  grand  fauconnier. 


—  244  - 

eut  des  buveurs,  à  la  fontaine  de  Géronstère,  pour  y  ren- 
contrer le  baron  de  Fraiteur,  grand  veneur,  avec  qui  elle 
se  promenait  (1).  <• 

Dans  ses  Mémoires,  Casanova  ne  ménage  guère  le 
baron  qu'il  qualifie  de  joueur  et  de  fripon  de  profession. 

Le  rôle  qu'il  lui  fait  jouer  à  Madrid  est  celui  d'un  pleutre 
doublé  d'un  misérable.  Casanova  ayant  refusé  de  lui  prêter 
de  l'argent,  il  le  dénonça  à  tous  ses  amis  comme  un  homme 
dangereux,  indélicat  et  faisant  en  quelque  sorte  le  rôle  d'es- 
pion (*).  Aussi,  le  soi-disant  noble  Vénitien  dut-il  quitter 
l'Espagne,  à  la  suite  des  intrigues  de  celui  qu'il  avait  obligé 
en  maintes  circonstances  (s). 

Casanova  reparut  une  seconde  fois  à  Spa,  en  1783,  mais 
il  ne  fait  pas  mention  de  ce  fait  dans  ses  Mémoires  (*). 

(1)  A.  Body,  Les  Actes  notariaux  passés  à  Spa,  p.  98. 

(2)  On  trouvera  l'épisode  qui  concerne  le  baron  de  Fraiture  au  t  VI, 
chap.  xii  de  l'édition  de  Bruxelles,  Roses,  1872,  en  six  volumes. 

Il  n'existe  plus,  croyons-nous,  de  représentant  de  la  famille  des  barons 
de  Coudenhove  en  notre  pays.  Mais  on  trouve  encore  en  Autriche  des  per- 
sonnes de  ce  nom.  Un  comte  de  Coudenhove  fut  fiancé  en  mars  1889,  à  la 
fille  de  M.  Taaf  alors  président  du  Conseil  des  ministres. 

(3)  Un  journal  parisien  publiait,  en  1887,  la  note  suivante  :  •  On  ne 
savait  plus  aujourd'hui  où  Casanova  était  enterré.  On  vient  de  découvrir 
sa  tombe  au  dehors  de  la  chapelle  du  château  de  Dux  en  Bohème.  Jacques 
Casanova  de  Seingalt  est  mort  en  1798  au  château  de  Dux.  *  (Figaro  du 
26  septembre). 

(4)  Les  Mémoires  secrets  de  Bachaumont  contiennent  l'histoire  d'un 
autre  de  nos  compatriotes  qui  s'en  fut  faire  des  dupes  â  Paris  {*)•  Voici  ce 
qu'on  lit  dans  ce  recueil,  à  la  date  du  15  septembre  1777  :  •  Un  comte  de 
Limbourg-Stirum,  se  disant  comte  d'Oberstein,  est  venu  dans  cette  capi- 
tale, asile  de  tous  les  intrigants,  mettre  â  contribution  la  crédulité  et  la  fai- 
blesse de  divers  particuliers  assez  dupes  pour  se  laisser  éblouir  des  titrai 
pompeux  qu'il  s'est  permis  de  prendre,  de  comte,  de  duc,  de  prince,  atc 
Décoré  de  Cordons  et  chef  d'Ordres,  il  a  transmis  une  partie  de  ces  hon- 
neurs à  ceux  dont  il  a  cherché  à  captiver  la  confiance,  pour  s'en  faire  une 

(*)  C'était  la  même  année  où  Justiniani  parut  a  Spa.  Paris  nous  envoyait  on  de  set 
grecs,  notre  pays  lui  députait  un  des  siens;  les  deux  nattons  n'avaient  rien  à  s'envier. 


—  245  — 

Il  figure  dans  la  liste  n°  25,  à  la  date  du  26  juillet,  ainsi 
qu'il  suit  :  «  M.  Casanova,  gentilhomme  vénitien,  à  l'hôtel 
du  Louvre,  rue  d'Entre-les-Ponts.  » 

LE   BARON   DE  TRENCK 

Sans  doute  on  pourra  nous  critiquer  d'avoir  placé  le 
baron  Frédéric  de  Trenck  dans  cette  galerie  d'individus  peu 
estimables.  Car  il  ne  fut  pas  à  proprement  parler  l'homme 
vivant  d'expédients,  n'ayant  que  d'inavouables  moyens 
d'existence. 

Mais  sa  destinée  fut  si  bizarre,  sa  vie  fut  semée  d'aven- 
tures si  extraordinaires,  qu'il  nous  sera  permis  d'accrocher 
ici  son  médaillon. 

Nous  ne  retracerons  pas  l'histoire  des  captivités  et  de 
l'évasion  de  Trenck  :  tout  le  monde  sait  que  dans  l'histoire 
des  prisonniers  célèbres,  il  est  l'un  des  plus  intéressants. 

Trenck  était  un  esprit  distingué  et  il  fut  admis  dans  la 
société  des  hommes  les  plus  marquants  de  son  époque,  tels 
que  Voltaire,  La  Metterie,  Maupertuis.  11  avait  séjourné  en 
effet  plusieurs  années  en  France,  où  il  s'était  également  lié 
avec  Franklin  et  le  ministre  Saint-Germain. 

Après  sa  détention  à  Magdebourg,  qui,  pour  le  dire  en 

ressource  pécuniaire.  M.  le  marquis  de  Quincy  a  été  une  de  ces  âmes 
faibles  qu'ont  séduit  l'importance  et  l'appareil  de  cette  espèce  de  souverain. 
Il  a  bientôt  reconnu  la  fourberie  et  a  cherché  à  revenir  contre,  ce  qui 
n'était  pas  aisé.  Il  a  fallu  procéder  judiciairement  en  instance  aujourd'hui 
au  Chatelet.  C'est  ce  qui  a  donné  lieu  à  un  mémoire  où  l'on  trouve  le  récit 
des  faits  et  gestes  de  ce  roitelet.  On  y  fait  connaître  le  caractère  des  gens 
affldéô  pour  seconder  ses  prestiges  et  l'on  donne  à  rire  aux  dépens  des 
escrocs  composant  la  Cour  moderne  de  ces  souverains  fantastiques,  tous 
revêtus  de  dignités  relatives  à  celles  qu'usurpe  leur  maître...  Il  est  probable 
que  M.  de  Quincy  en  sera  pour  sa  mystification,  c'est-à-dire  pour  une 
vingtaine  de  mille  francs.  « 


—  246  — 

passant,  n'eut  d'antre  cause  que  sa  liaison  avec  la  sœur  du 
grand  Frédéric,  il  se  réfugia  à  Aix-la-Chapelle  et  à  Spa. 

Cette  période  de  sa  vie  est  la  moins  connue,  mais  non 
la  moins  curieuse.  Aix  et  Spa  étaient  à  ce  moment  les  deux 
villes  d'eaux  les  plus  courues  du  continent,  celles  où,  Tété, 
se  rassemblait  la  société  la  plus  brillante. 

Le  major  prussien  y  attira  l'attention  ;  tout  le  monde 
avait  encore  présente  à  la  mémoire  l'histoire  de  ses  mal- 
heurs. Il  y  fut  en  relation  avec  nombre  de  personnages  de 
distinction  (i);  on  lui  témoigna  des  égards,  de  l'intérêt 
même,  ce  qui,  à  son  dire,  le  dédommagea  un  peu  de  ses 
maux  passés.  Les  femmes  surtout  rivalisèrent  pour  attirer 
l'attention  de  Trenck  qui  devint  ainsi  le  héros  de  toutes  les 
fêtes.  Pas  une  assemblée,  un  raout  dont  il  ne  fût  et  où  on 
ne  cherchât  sa  présentation. 

Cependant,  l'ex-martyr  du  grand  Frédéric  songea  à  se 
marier  et  il  fixa  son  choix  sur  une  personne  qui  parut  lui 
assurer  le  bonheur  auquel  il  avait  tant  de  droits.  «  Raison, 
grâce,  beauté,  talents,  caractère,  dit-il,  se  trouvaient  réunis 
dans  celle  que  j'avais  choisie.  *  Trenck,  on  le  voit,  était 
sérieusement  épris.  Mlle  de  Broè,  fille  cadette  de  l'ancien 
bourgmestre  d'Aix-la-Chapelle,  d'une  ancienne  famille  de 
l'Artois,  devint  sa  femme  en  1765  (*).  Elle  était  née  et  avait 
été  élevée  à  Bruxelles,  où  elle  avait  reçu  une  excellente 
éducation.  MUe  de  Broè  brillait,  en  effet,  par  de  multiples 


(1)  *  Le  train  de  vie  d'Aix-la-Chapelle  et  de  Spa  me  plaît  asses;  on  7 
voit  des  personnages  de  tous  les  pays  et  jusqu'à  des  princes  souverains, 
qui,  pour  ne  pas  vivre  absolument  isolés,  sont  obligés  de  rechercher  la 
société  de  gens  de  tout  état  et  de  toute  condition  ;  j'y  ai  trouvé  en  un  jour 
plus  d'amis,  plus  d'égards  et  de  plaisirs,  que  je  n'en  ai  trouvés  à  VieuM 
dans  ma  vie  entière.  •  (La  vie  de  F.  baron  de  Trench,  traduite  par  Letour- 
neur,  t.  II,  p.  132.  Edition  d'Anvers,  1788). 

(2)  Elle  figure  avec  sa  mère  dans  la  liste  de  1765,  p.  20. 


—  247  — 

qualités,  aussi  rendit-elle  son  mari  heureux;  elle  ne  lui 
donna  pas  moins  de  onze  enfants,  dont  huit  survécurent. 
Mais  n'anticipons  pas  sur  les  événements. 

De  Trenck,  avons-nous  dit,  habita  tour  à  tour  Aix  et 
Spa  (i).  Dans  Tune  et  l'autre  ville,  il  noua  de  nombreuses 
relations  avec  les  étrangers.  Les  péripéties  de  son  existence 
troublée,  les  souvenirs  qu'il  avait  accumulés  au  cours  de 
ses  voyages  et  à  la  fréquentation  des  hommes  de  marque, 
rendaient  sa  conversation  extrêmement  attrayante. 

Sa  maison  devint  le  rendez-vous  de  tous  les  baigneurs  et 
buveurs  de  distinction.  Il  se  lia  ainsi  avec  différents  membres 
du  Parlement  anglais,  aussi  bien  ceux  de  la  Cour  que  de 
l'Opposition,  tels  furent  MM.  Morris,  Wilson,  Stephen, 
Cocks.  En  1770,  il  avait  été  accueilli  de  la  façon  la  plus 
courtoise  par  le  prince  Charles  de  Suède,  qui  séjourna  à 
Spa  sous  le  nom  de  comte  de  Wasa.  Le  frère  de  Gustave 
l'emmena  même  avec  lui  en  Hollande,  car  il  avait  trouvé 
en  Trenck  un  homme  avec  lequel  il  aimait  à  s'entretenir 
de  politique.  Il  avait  également  rencontré  à  Spa  deux 
diplomates  qui  lui  témoignèrent  une  amitié  particulière, 
le  comte  de  Herzberg,  ministre  d'Etat  prussien,  et  M.  de 
Cressener,  ministre  plénipotentiaire  de  Sa  Majesté  Britan- 
nique, auprès  des  Electeurs  et  du  Cercle  de  Westphalie  («). 

(1)  De  Trenck  figure  nombre  de  fois  dans  la  liste  des  Seigneurs  et 
Dames  de  Spa.  Il  logea  en  1765  à  la  Cour  de  Londres;  en  1760,  p.  27,  avec 
sa  femme,  a  la  ville  de  Mont;  en  1767,  à  l'Anneau  d'or;  en  1768,  à  la 
Main  d'or;  en  1770,  à  l'Etat-noble,  puis  au  Pigeon  d'or;  en  1773,  3  août, 
au  grand  Monarque;  en  1774,  9  juillet,  au  Roi  de  Pologne;  en  1775, 
8  juillet,  à  la  Ville  de  Bruges. 

D  y  vint  également  en  1772,  quoique  la  liste  ne  le  mentionne  pas. 

(2)  La  comtesse  d'Egmont,  dans  ses  lettres,  citait  le  baron  de  Trenck 
parmi  les  trois  ou  quatre  personnes  les  plus  remarquables  qu'elle  rencontra 
à  Spa.  Il  lui  raconta  même  son  histoire.  «  Je  l'ai  engagé  à  l'écrire  en 
français,  dit-elle,  d'un  autre  style  que  celui  qu'il  a  employé  dans  ses  écrits 


—  248  — 

De  Trenck  s'initia  ainsi  peu  à  peu  aux  affaires  de  la 
politique.  S'étant  déjà  essayé  dans  quelques  travaux  litté- 
raires, tels  que  des  contes,  des  fables,  il  songea  à  se  faire 
gazettier  et  entreprit  un  journal  hebdomadaire,  L'ami  des 
hommes,  où  il  donna  ses  appréciations  sur  les  hommes  et 
les  choses  de  son  temps  (1).  Grâce  à  d'excellentes  informa- 
tions, son  organe  obtint  bientôt  une  vogue  considérable,  et 
fut  en  grand  crédit  dans  toute  l'Allemagne. 

Le  jeu,  qui  régnait  en  maître  à  cette  époque  aux  deux 
redoutes  de  Spa  et  d'Aix,  trouva  dans  le  journaliste  on 
adversaire  acharné.  Il  ne  se  fît  pas  faute  de  honnir  dans  sa 
feuille  les  propriétaires  de  ces  maisons  privilégiées.  Il  alla 
même  jusqu'à  dénoncer  de  très  grands  seigneurs  qui  s'étaient 
prétendument  associés  à  cette  exploitation.  On  devine  si 
cette  croisade  lui  suscita  des  ennemis  et  des  persécutions  (*). 

De  Trenck  n'était  pas  favorisé  des  dons  de  la  fortune; 
son  avoir  déjà  restreint  se  trouva  tout  à  coup  diminué  par 
différents  procès  :  en  même  temps  sa  famille  s'était  accrue. 

allemands.  S'il  cède  à  mes  conseils,  comme  il  prétend,  je  crois  que  ce  sera 
un  ouvrage  très  intéressant.  «  (La  Comtesse  d'Egmont  d'après  set  lettres, 
par  la  comtesse  d'Armaillé,  née  de  Ségur.  Paris,  1890,  petit  in-8»). 

(1)  Il  publia  à  la  même  époque  un  livre  qui  eut  quelque  retentissement  : 
le  Héros  macédonien. 

(2)  «  Malgré  cela,  dit-il,  je  ne  me  suis  jamais  repenti  de  tout  ce  que  j'ai 
fait  relativement  à  cet  objet.  Si  je  voyais  arriver  à  Spa  un  jeune  homme 
honnête  qui  y  vint  pour  rétablir  sa  santé,  je  l'avertissais  du  danger,  je  lui 
peignais  les  tripots  et  les  joueurs  sous  leurs  vraies  couleurs  et  lui  faisais 
connaître,  afin  qu'il  se  gardât  d'eux,  tous  les  chevaliers  d'industrie.  • 

«  Comme  j'ai  passé  pendant  seize  ans  de  suite  la  plus  grande  partie  des 
étés  à  Spa  avec  ma  famille,  ma  maison  devint,  comme  je  l'ai  dit,  le  rendes- 
vous  de  tous  les  étrangers  de  distinction  et  qui  se  piquaient  d'être  honnêtes 
gens  ;  j'eus  en  partage  la  véritablement  bonne  compagnie,  ce  qui  déchaîna 
encore  davantage  l'envie  contre  moi  ;  mais  en  revanche  mon  séjour  à  Spa 
en  devenait  bien  plus  agréable  et  je  parvins  surtout  à  me  faire  connaître 
pour  ce  que  je  suis.  »  (T.  II,  p.  170,  en  note). 


—  249  — 

Il  se  vit  dans  la  nécessité  de  se  procurer  de  nouvelles  res- 
sources. C'est  alors  qu'il  se  décida  à  entreprendre  le  com- 
merce de  vins  de  Hongrie.  Mais  ce  négoce  lui  réussit 
médiocrement,  car  il  n'avait  pas  les  qualités  requises  pour 
ce  genre  d'affaires. 

Trenck  avait  pris  au  contact  des  personnes  de  qualité, 
qu'il  fréquentait  à  Spa,  des  goûts  de  luxe  qui  cadraient  mal 
avec  ses  moyens  pécuniaires. 

«*  J'étais,  dit-il,  surtout  en  grande  relation  avec  des 
Anglais.  Comme  ils  sont  grands  chasseurs  et  qu'ils  amenaient 
de  Londres  des  chevaux  et  des  chiens  propres  à  chasser  les 
loups  et  les  sangliers,  fort  abondants  dans  les  cantons 
giboyeux  des  environs  de  Spa,  je  devins  un  des  veneurs  les 
plus  intrépides  du  pays.  » 

L'Electeur  Palatin  lui  avait  accordé  tout  un  district  dans 
le  duché  de  Juliers  ;  et  le  comte  de  Mérode-Westerloo  laissa 
aussi  à  sa  discrétion,  le  château  et  tout  l'équipage  de  chasse 
qu'il  avait  dans  les  environs  de  ce  pays. 

De  Trenck  s'adonna  avec  frénésie  à  cette  passion  de  la 
vénerie;  et  son  ardeur  à  poursuivre  les  fauves  lui  attira 
souvent  des  désagréments.  Il  nous  raconte  ainsi  une  contes- 
tation qu'il  eût  avec  un  seigneur  liégeois,  le  baron  de  Blanc- 
kart,  grand  chasseur  également,  au  sujet  d'un  canton  de  bois, 
où  tous  deux  prétendaient  avoir  le  droit  exclusif  de  tirer 
le  gibier.  Les  deux  Nemrods  en  vinrent  presque  aux  mains. 
Mais  il  faut  lire  cet  épisode  amusant  dans  les  Mémoires  du 
célèbre  major,  qui  mystifia  son  adversaire,  et  finit,  grâce  à 
ses  subterfuges,  par  gagner  dans  tout  le  pays  le  renom  d'un 
parfait  sorcier  (i). 

Ce  fervent  disciple  de  saint  Hubert  mériterait  assuré- 
ment une  place  dans  les  fastes  cynégétiques  de  notre  pays. 

(1)  T.  II,  pp.  146Jet  suiv. 


-  250  — 

Il  n'est  pas  de  contrées  giboyeuses  d'entre  Meuse  et  Rhin 
qu'il  ne  connût.  La  forêt  d'Hertogenwald,  le  Limbourg,  le 
pays  de  Juliers  et  de  Clèves,  furent  le  théâtre  de  ses  exploits 
en  ce  genre. 

L'autobiographie  de  Trenck  se  termine  à  Tannée  1786. 
Nous  ignorons  ce  qu'il  advint  de  l'ex-prisonnier  de  Magde- 
bourg,  pendant  les  quatre  années  qui  suivirent.  On  le 
retrouve  à  Paris  en  1791  et  son  nom  reparaît  dans  l'affreuse 
tourmente  de  la  Révolution.  Sa  qualité  d'aristocrate  le 
désigna  probablement  aux  accusateurs  publics.  Il  figure,  en 
effet,  dans  la  liste  des  personnes  qui  partirent  de  la  prison 
de  Saint-Lazare  et  furent  condamnées  le  7  thermidor  an  II. 
Co-prévenu  des  poètes  André  Chénier  et  J.-A.  Roucher,  il 
fut  exécuté  en  même  temps  qu'eux,  après  avoir  jeté  un  cri 
éloquent  de  protestation. 

Il  est  ainsi  désigné  dans  les  Mémoires  sur  les  pri- 
sons (î).  «  F.  Trench  (sic),  Agé  de  70  ans,  né  à  Koenigsberg, 
ex-baron,  rue  de  Cléry.  » 

» 

Complétons  de  quelques  données  bibliographiques  ces 

(1)  Mémoires  sur  les  prisons,  18*3,  t.  II,  grand  in-8»,  extrait  de  U 
Collection  des  Mémoires  sur  la  Révolution  française. 

En  mentionnant  ce  personnage,  ce  même  ouvrage  dit  à  propos  de  lui  ce 
qui  suit  :  •  Le  baron  de  Trenck,  cet  aventurier  célèbre,  échappé  des  tes 
d'un  Roi,  vint  en  chercher  en  France.  En  nous  publiant  ses  folies,  il  Ait 
témoin  des  nôtres  :  il  est  mort  dans  la  prétendue  conspiration  de  la  maison 
Lazare,  où  il  fût  transféré  de  la  Force.  Cinquante  années  de  malheurs  et 
vingt  de  misère,  n'ont  pu  garantir  sa  vieillesse  d'une  fin  tragique.  C'était 
d'ailleurs  un  fort  mince  personnage,  que  ce  baron  fameux,  sale,  malhon- 
nête, ignorant,  menteur.  « 

Ce  que  nous  avons  raconté  de  la  vie  de  Trenck,  d'après  des  données 
dignes  de  foi,  prouve  que  l'auteur  des  dits  Mémoires  n'était  pas  seulement 
injuste  envers  le  malheureux  de  Trenck,  mais  fort  mal  instruit  à  son  sujet. 
Il  y  aurait  un  rapprochement  curieux  à  faire  entre  ce  qu'on  vient  de  lira  et 
le  jugement  qu'en  portait  Dutens,  Mémoires  d'un  voyageur  qui  se  repose, 
1. 1,  chap.  xiv. 


-  251  — 

renseignements  sur  notre  héros.  Le  célèbre  major  prussien 
a  été  mis  en  scène  plusieurs  fois,  notamment  dans  une  pièce 
historique  en  trois  actes  et  en  vers  libres,  môles  de  chants  : 
Le  baron  de  Trench  par  F.-M>  Maquer  de  Saint-PaiU, 
en  1788  ;  puis  sous  le  môme  titre,  dans  un  vaudeville,  en 
deux  actes,  par  E.  Scribe  et  Germain  Delavigne,  qui  fut 
représenté  sur  le  théâtre  de  Madame,  à  Paris,  le  14  octobre 
1828.  Ce  personnage  figure  incidemment  aussi  dans  le  roman 
de  G.  Sand  :  La  Comtesse  de  Rudolstadt. 

Il  laissa  deux  fils,  l'un,  Frédéric-Louis,  général-major 

et  chef  d'un  régiment  de  hussards  au  service  de  Prusse 

en  1793,  est  mort  à  Marograbowo,  le  13  novembre  1797  ; 

l'autre,  Joseph,  lieutenant  feld-maréchal  autrichien,  décédé 

le  9  mars  1835. 

Albin  BODY. 


L'an  mil  sept  cent  soixante  et  dix  huit  du  mois  de  mars 
le  vingt  troisième  jour,  pardevant  moi  notaire  soussigné, 
en  présence  des  témoins  embas  només  personelement  com- 
parurent très  haut,  très  puissan,  très  excellent  Prince, 
M*r  François  Justiniani,  par  la  Grâce  de  Dieu,  sérônissime 
prince  de  Chio,  duc  de  Caffa,  grand  maître  héréditaire  de 
Tordre  de  S1  George,  chevalier  grand  croix  né  de  Tordre 
de  S.  M.,  comte  du  S1  Empire,  noble  génois,  noble  vénitien 
etc.  etc.  avec  lui  très  haute  très  puissante  et  très  excel- 
lente princesse  S.  A.  Madame  Marie  Françoise  Rose  de 
Magenis  des  princes  d'Ultoni,  princesse  Justiniani  de  Chio, 
son  épouse,  et  son  altesse  M*r  Maximilien  Joseph-Marie 
Anne  Pierre  Michel  François-Ferdinand-Auguste  Justiniani, 


—  252  — 

prince  héréditaire  de  Chio,  grand  croix  né  des  ordres  de  S1 
George  et  de  S.  M.  T.  F.  colonel  dans  toutes  les  troupes  de 
feu  S.  À.  S.  E.  de  Bavière,  etc.  leur  fils  d'une  et  son  Excel- 
lence messire  Louis-Charles-François  L...  comte  de  L... 
colonel  au  service  de  S.  A.  C.  prince  eveque  de  Liège  et  de 
ses  états,  commandeur  de  Tordre  illustre  de  S1  Michel  et 
chambelan  de  feu  S.  S.  E.  le  cardinal  duc  des  Baviers  etc. 
etc.,  avec  lui  Madame  Marie  Marguerite  baronne  de  IL., 
comtesse  de  L...,  son  épouse,  et  noble  dUe  Marie-Charlotte 
comtesse  de  L...  leur  fille  d'autre  partes,  lesquels  sur  ma- 
riage à  solemniser,  si  Dieu  et  notre  mère  la  Ste  Eglise  y  con- 
sentent, ont  conclu  et  arretté  les  convenances  et  points 
suivants  :  savoir  leurs  dittes  Altesses  prince  et  princesse 
premiers  només  donnent  et  laissent  à  son  Altesse  leur  dit 
fils  unique  et  à  laditte  noble  d,,e  comtesse  de  L...,  future 
épouse,  tous  leurs  biens,  cens  et  rentes,  tels  qu'on  les  puisse 
nomer  et  où  ils  soient  gisants  et  situés,  pour  en  jouir  cepen- 
dant, les  manier  et  posséder  après  leurs  morts  taxative- 
ment,  comme  aussi  tous  biens  et  remboursements,  qui  leur 
rentreront,  pour  de  la  moitié  d'iceux  en  jouir  et  disposer, 
d'abord  après  leur  rentrée,  ainsi  qu'ils  trouveront  à  propos; 
dans  quels  sont  compris  tous  joiaux  et  bijoux  de  famille,  qui 
étants  en  substitution  à  la  maison,  ne  pouront  être  vendus, 
aliénés  ou  engagés;  desquels  ils  n'en  auront  néanmoins  la 
jouissance  que  leur  vie  durante,  en  cas  il  n'y  eut  pas  d'en- 
fant de  leur  mariage,  et  qui,  en  cas  d'enfants  seront,  après 
leur  mort,  dévolus  à  l'aisné  maie  desdits  enfants,  voir  aussi 
qu'en  cas  d'enfants  laditte  dame,  future  épouse  jouira,  apris 
la  mort  de  sadite  Altesse  futur  époux,  desdits  biens  ainsi  et 
comme  il  est  ci  dessus  exprimé  et  en  cas  de  non  hoirs,  elle 
en  aura  l'usufruit. 

Et  là  même  lesdits  s*r  et  dame  comte  et  comtesse  seconds 


—  253  — 

només  nous  ont  déclaré  de  donner  et  laisser,  comme  par 
cette  ils  donnent  et  laissent,  de  leur  côté,  à  laditte  dUe 
comtesse  de  L...,  leur  fille,  et  à  saditte  Altesse  Justiniani 
prince  de  Chio,  futur  époux,  la  moitié  de  tous  leurs  biens, 
cens  et  rentes  présents  et  futurs,  tels  qu'on  les  puisse  nomer 
et  où  ils  soient  gisants  et  situés,  pour  en  jouir  néanmoins 
les  manier  et  posséder  après  leur  mort  taxativement,  qui 
pourront  aussi,  s'ils  le  veulent,  demeurer  chez  lesdits  s«r  et 
dame  ici  susnomés,  où  ils  seront  nouris  et  entretenus,  en 
cas  cependant  ce  qu'à  Dieu  ne  plaise,  il  n'y  eut  pas  d'enfant 
de  ce  mariage,  les  dits  biens,  cens  et  rentes  retourneront, 
après  leur  mort,  au  s*r  Charles  François  L...,  comte  de 
L...,  leur  fils,  l'usufruit  cependant  sauf,  à  saditte  Altesse, 
en  cas  il  survive  à  laditte  d,le  comtesse  future  épouse, 
voir  que  les  enfants  à  naitre  du  présent  mariage  ne  pou- 
ront,  en  cas  de  décès  de  père  ou  mère,  rien  exiger  d'iceux, 
ni  même  de  leurs  grand  père  et  grand  mère,  que  selon 
qu'il  y  sera  pourvu  par  leurs  dits  père  et  mère,  grand  père 
et  grand  mère. 

Le  tout  quoi  a  été  aggréé,  laudé  et  approuvé  de  parte  et 
d'autre,  avec  promesse  de  s'y  conformer  en  tout  et  par  tout, 
et  de  n'aller  jamais  à  rencontre  directement  ou  indirecte- 
ment, sous  quelles  causes  et  raisons  que  ce  soit  ou  puisse 
être,  sous  obligation  de  leurs  personnes  et  généralement  de 
tous  leurs  biens,  cens  et  rentes  meubles  ou  immeubles  pré- 
sents et  futurs,  pour  sur  iceux  recouvrer  toutes  fautes  par 
un  seul  ajour  à  quinzaine,  comand  de  tiers  jours  et  autre- 
ment selon  loi,  le  tout  cumulativement  et  privilegiément, 
tant  ens  que  hors  vacances  et  non  obstant  tous  suspens  et 
répits  accordés  ou  à  accorder,  sans  qu'une  voie  puisse  estre 
obstative  à  l'autre  et  pour  le  premis  reproduire  et  réa- 
liser pardevant  toutes  cours  et  justices,  que  besoin  sera, 


-  254  — 

tous  porteurs  de  cette  ou  de  son  double  authentiques,  tous 
commis  et  constitués  et  chacun  d  eux  in  solidum.  Ce  ainsi 
fait  et  passé  au  quartier  dudit  s*1*  comte  de  L...,  situé  à  la 
citadelle  de  Liège,  y  présents  comme  témoins  à  ce  spéciale- 
ment requis  et  appelés  noble  s<r  Ernest  baron  de  Goeswin, 
général  major  au  service  de  Bavière  et  noble  s*r  de  Pichard 
de  Lucilly  commandant  de  la  dite  citadelle  de  Liège. 

(Signatures).  François  prince  Justiniani  de  Chio. 

Marie-François-Rose  Magenis,  princesse  Jus- 
tiniani de  Chio. 

Le  comte  De...  colonel. 

La  comtesse  de  L...  née  des  Barons  de  R... 

Max.  Justiniani  Prince  de  Chio. 

M.  C.  comtesse  de  L... 

E.  B.  de  Goeswin. 

de  Lucilly  comandant  de  la  citadelle  de  Liège. 
Et  moi  Charles  Dumoulin,  notaire  apostolique  impérial 
et  immatriculé  de  Liège  au  premis  requis  in  fidem  S1. 

Dans  le  protocole  du  même  notaire,  on  trouve  un  acte 
par  lequel  le  comte  de  L...  ayant  sollicité  plusieurs  fois  sa 
fille  cadette  Charlotte  (la  pseudo  princesse  de  Chio)  de  reve- 
nir chez  lui,  fait  défense  au  sieur  Beckers,  ancien  officier, 
chez  lequel  elle  avait  pris  domicile,  ainsi  qu'à  sa  femme  de 
laisser  sortir  la  dite  demoiselle  sans  la  faire  accompagner. 

Cet  acte  est  du  8  janvier  1779. 


*»*- 


TROIS  LETTRES  RELATIVES 

AU 

SANGLIER  DES  ARDENNES 


1480-1482 


L'histoire  rapporte  qu'en  1480  Louis  de  Bourbon 
déclara  publiquement  Guillaume  de  la  Marck  son  en- 
nemi, et  qu'il  engagea  la  cité  de  Liège  à  le  proscrire. 
Le  prince-évêque  agit  ainsi  à  l'invitation  de  l'archiduc 
Maximilien,  ou  du  moins  de  commun  accord  avec  lui. 
C'est  ce  que  prouve  la  première  des  trois  lettres  qlii 
suivent,  adressée,  selon  toute  vraisemblance,  par  Maxi- 
milien aux  villes  flamandes  du  Pays  de  Liège. 

Les  deux  autres  lettres  concernent  la  guerre  que  les 
troupes  de  l'archiduc  firent  à  Guillaume  de  la  Marck, 
en  1482,  dans  l'ancien  comté  de  Loc^s.  On  y  trouve, 
entre  autres  détails,  une  relation  de  la  prise  de  Hasselt 
par  le  prince  d'Orange,  laquelle  confirme  et  complète  le 
récit  fait  de  cet  événement  par  les  historiens. 

E.  M. 


—  256  — 

I. 

Lettre  de  l'archiduc  Maximilien. 

Delft,  juin  1480. 

De  Hertoge,  etc. 

Lieve  ende  goede  vrienden,  Orame  de  groote  ontrouwe, 
die  heer  Willem  van  Aerberch,  zindert  den  doet  van  wijlen 
onse  lieve  heer  ende  vader  hertoge  Karel,  dies  ziele  God 
genadich  zy,  gethoont  heeft  jegens  ons,  onse  landen,  heer- 
licheden  ende  ondersaten,  in  't  ghuene  dat,  niet  jegen- 
staende  die  groote  beloften  ende  eeden  by  hem  gedaen  onser 
liever  ende  zeer  gerainder  gesellinnen  der  Hertoghinnen, 
al  eer  onse  compste  haerwaerts  over,  huer  te  dienen  jeghens 
eenen  yegelijken,  ende  te  onderhoudene  de  neutralitheyt 
ende  compromis  wesende  tusschen  ons,  onse  voorscrevene 
landen  ende  ondersaten,  ter  eender,  ende  eerwerdighen 
vader  in  Gode,  onse  lieve  ende  gheminde  neve,  den  biscop 
van  Ludick,  zijnen  landen  ende  ondersaten,  ter  anderen 
zijden,  gelijc  dat  het  blijct  alzoe  wel  by  zijne  brieven  ende 
zeghel  als  anderssins,  hy  vuyt  zijnen  quaden,  valschen  ende 
onredelicken  wille  gebroken  heeft  zijne  voorscrevene  brie- 
ven ende  zeghel,  metgaders  de  voorscrevene  neutralitheyt 
ende  compromis,  alzoe  menichwaerf  belooft  ende  gesworen 
tusschen  ons,  onse  voorscrevene  landen  ende  ons  voorscre- 
ven  neven  van  Ludick  ende  den  zijnen,  doende  grooten  ver- 
gaderinghe  van  volke  van  wapen,  alzoe  wel  banlingen  van 
den  voorscrevenen  landen  van  Ludicke  als  anderen,  orame 
ons,  onsen  voorscrevenen  neve  van  Ludicke  ende  zijnen 
landen,  met  aile  zijner  macht  ende  by  aile  weghen  ende 
manieren  hem  mogelic  wesende,  te  beschadighen,  ende  tôt 
dien  eynde  hulpe  ende  bijstandt  te  doene  jeghens  ons  den 


—  257  — 

Coninck  van  Vrankerijke,  onsen  vyant,  van  den  welken, 

alzoe  wy  metter  waerheyt  vernomen  ende  verstaen  hebben, 

hy  genomen  ende  ontfanghen  heeft  vêle  groote  soramen 

van  penninghen,  wy,  om  dese  ende  andere  redelicke  ende 

merckelicke  zaken,  hebben  den  voorscrevenen  heer  Willem 

van  Aerberch  verclaert  ende  verclaeren  onsen  openbaeren 

vyant,  metgaders  allen  zijnen  vrienden  ende  goetwillende, 

die  hem  hulpe,  trooste  ende  bijstaen  sullen  willen  doen,  ende 

anderen  draghende  zijne  cleedinghe  ende  livrey.Twelke  wy 

u  verkundighen,  lieve  ende  goede  vrunde,  ten  eynde  dat 

van  uwen  weghe,  onderhoudende  die  goede  vrientscappe, 

neutralitheyt  ende  compromis  die  altijt  geweest  heeft  ende 

es  tusschen  ons  ende  u,  ghy  van  gelijken  doen  wilt,  ende  den 

voorscrevenen  heer  Willem  van  Aerbergh,  als  uwen  vyandt 

alomme  te  vervolghen  by  allen  den  weghen  van  oirloghe 

ende  anderssins  dat  u  mogelic  ende  doenlic  wesen  sal.  Ende 

als  van  onser  weghe  wy  sullen  u  ontwijffelicke  trooste, 

hulpe  ende  bijstant  doen  met  gewapender  handt,  naer  onse 

macht  ende  mogentheyt.  U  ernstelicken  biddend  dat  alzoe 

te  willen  doen.  Lieve  ende  goede  vrienden,  ons  heer  God  zy 

met  u.  Gescreven  in  onser  stadt  van  Delff,  den...  dach  in 

junio,  anno  lxxx0. 

Minute.  Archives  du  Royaume,  à  Bruxelles.  Carton 
aux  lettres  missives  du  XVe  siècle. 

II. 

Lettre  d'Adolphe  de  Clèves,  sire  de  Ravestein, 
et  de  Jean  Carondelet  à  Antoine  Rolin,  sire  d'Aymeries. 

Bruxelles,  8  septembre  1482. 

Monsr  le  grant  bailli,  Nous  nous  recommandons  à  vous. 
Nous  avons  eu  présentement  certainement  nouvelles  corn- 


—  258  — 

ment  messire  Guillaume  d'Arenberch  a  fait  assembler  les 

Liégois,  qui  en  grant  puissance  se  sont  mis  aux  champs,  et 

tirent  devant  Saintron,  et  dit  Ton  quilz  y  veullent  mettre 

le  siège.  A  laquelle  cause  ceulx  de  ce  pays  de  Brabant,  et 

aussi  ceulx  de  Namur,  se  sont  mis  sus  à  bonne  puissance,  et 

sont  tirez  cellepart.  Desquelles  choses  nous  vous  advertis- 

sons,  affin  que,  tant  par  cry  publicque  que  autrement,  vous 

faciès,  à  toute  diligence,  recueillier  autant  de  gens  de 

guerre,  tant  de  pié  que  de  cheval,  que  possible  vous  sera, 

pour  les  faire  tirer  devers  ledit  Saintron,  et  avec  les  autres 

faire  ce  que  en  eulx  sera.  Si  ne  veullez  en  ce  faire  faulte. 

Monsr  le  grant  bailli,  nous  prions  à  nostre  Sr  qu'il  vous  ait 

en  sa  saincte  garde.  Escript  à  Brouxelles,  le  viij*  jour  de 

septembre,  a0  iiu"  et  deux. 

àdolf  de  Clèves,  seigneur  de  Ravestain,  et 

Jehan  Carondelet,  chancelier  deMonsMe  duc, 

etc.,  vostre. 

Carondelet. 

Suscription  :  A  Monsr  le  grant  bailli  de  Haynnau,  Monsr 
d'Aymeries. 

Original.  Ibidem.  Autographes,  carton  F. 

m. 

Lettre  de  Jean  de  Châlon,  prince  d'Orange, 
à  Antoine  Rolin,  sire  d'Aymeries  et  grand  bailli 

de  Hainaut. 

Hasselt,  14  septembre  (1482). 

Mon  cousin,  Je  me  recommande  à  vous  de  bon  cuer. 
Pour  ce  que  sçay  que  voulentiers  saurez  de  noz  nouvelles, 
jeudi  (i)  nous  nous  gectasmes  aux  champs  et  prinsmes  la 

(1)  Le  12  septembre. 


—  259  - 

ville  de  Lotz  0).  De  laquelle  se  départirent  environ  xvc 

hommes  des  gens  de  messire  Guillaume  d'Aremberg,  qui 

n'osèrent  actendre  la  puissance.  Toutesfois,  de  ce  qui  y 

demoura  y  eut  des  mors  et  des  prisonniers.  Yer  au  matin 

nous  deslogeasmes,  et  venismes  devant  ceste  ville,  qui  ref- 

fusa  l'obéissance.  Pour  quoy  la  convint  assaillir,  et  d'as- 

sault  fut  emportée  sur  environ  trois  mille  hommes,  qu'es- 

toient  dedans.  Dont  y  eut  environ  six  ou  sept  cens  mors, 

et  le  surplus  prisonnier.  Nous  actendons  la  bataille  de 

heure  à  autre.  Mais  au  beau  commencement  que  avons,  au 

nombre  que  nous  suymes  et  au  couraige  que  toutes  gens 

prennent,  j'espère  que  en  acquerrons  l'onneur  et  le  proufflt 

de  tous  les  pays,  aidant  le  filz  de  Dieu,  qui,  mon  cousin, 

vous  ait  en  sa  saincte  garde.  Escript  à  Haesel,  le  xiiij6  jour 

de  septembre. 

Le  tout  vostre  cousin, 

De  Chàlon. 
Suêcription  :  A  mon  cousin,  Monsr  d'Esmeries. 

Original.  Ibidem.  Autographes,  carton  F. 

(1)  Look. 


-•«*- 


SÉBASTIEN  LA  RUELLE 

ET 

LAMBERT    DE   TORNACO 


L'auréole  de  martyr  dont  on  a  entouré  la  figure  de  La 
Ruelle,  a  déjà  bien  perdu  de  son  éclat  depuis  les  révéla- 
tions d'un  article  paru  naguère  dans  la  Revue  de  Bel- 
gique (4).  Le  fameux  bourgmestre  liégeois  est  devenu 
c  un  simple  agitateur,  un  vulgaire  ambitieux.  > 

Que  faudra-t-il  voir  en  lui  après  la  mise  au  jour  des 
pièces  qui  suivent?  L'une  d'elles  l'accuse  nettement 
d'avoir  voulu  livrer  son  pays  à  l'étranger,  et  d'avoir 
poursuivi  de  la  plus  implacable  des  haines  celui  qui, 
après  avoir  refusé  de  seconder  ses  perfides  desseins,  les 
fit  avorter  en  les  dénonçant. 

Cette  pièce,  écrite  un  peu  plus  de  vingt  ans  après  la 
date  où  s'accomplit  le  premier  des  événements  qu'elle 
rappelle,  émane  d'un  homme  que  sa  position  à  la  Cour 
des  Pays-Bas  (s)  permettait  d'être  bien  informé,  et  que 
ni  l'intérêt  ni  la  passion  semblent  n'avoir  pu  inspirer. 
Elle  parait  donc  mériter  du  crédit.  E.  M. 

(1}  Lonchay,  Chiroux  et  Grignoux  (Revue  de  Belgique,  t.  LXH1, 
p.  304). 

(2)  Remarquez  les  moto  in  BAC  euria,  dont  se  sert  Fauteur. 


-  261  — 

I. 

Requête  adressée  par  Lambert  de  Tornaco 
à  l'archiduc  Léopold-Guillaume,  gouverneur  général 

des  Pays-Bas. 

Serènissime  Princeps, 

Exponit  humiliter  Serenissime  Celsitudini  vestre  Lara- 
bertus  a  Tornaco  quod  iam  circiter  a  quadriennio  a  Ferdi- 
nando,  bone  memorie  (1),  et  deinde  a  Maximiliano  Henrico, 
successive  Electoribus  Coloniensibus,  episcopis  et  principi- 
bus  Leodiensibus,  uti  consiliarius  et  agens  ad  Serenissimam 
Celsitudinem  vestram  missus,  toto  isto  difflcillirao  tempore, 
ad  bonam  correspondentiam  inter  utruraque  principem  et 
utramque  patriam  conservandam,  aliaque  ad  id  offlcium 
spectantia  peragenda,  quanta  potuit  sinceritate  et  diligen- 
tia  munere  functus  fuerit,  adeoque  Serenissime  Celsitudini 
vestre  placuerit  alias,  etetiam  in  ultima  audientia,  bénigne 
testari  exponentem  sibi  gratum  fuisse  et  ab  eius  persona 
satisfactionem  habuisse.  Supplicat  igitur  Serenissime  Celsi- 
tudini vestre  pretactus  exponens,  qui  antea,  prêter  exilium 
circiter  septennale  et  diversa  vite  pericula  evidentissima, 
multa  gravia  damna  et  incommoda  pro  servitio  suorum 
principum  et  patriae,  et  ea  occasione  etiam  augustissime 
domus  Àustriace,  passus  fuit,  quatenus  eidem,  Leodium  cum 
venia  revertenti,  litteras  commendatitias  ad  pretactum 
Serenissimum  Electorem  bénigne  impertiri  dignetur.  Quod 
faciendo,  etc. 

Au  dos  :  Lambertus  a  Tornaco,  Serenissime  Electoris  Colo- 
nîensis  consiliarius,  Serenissime  sue  Celsitudini. 

(1)  Ferdinand  de  Bavière  mourut  le  13  septembre  1650.  Ce  fut  donc 
depuis  1646  que  Lambert  de  Tornaco  remplit  les  fonctions  d'agent  du 
prince-evôque  de  Liège,  auprès  du  gouvernement  des  Pays-Bas. 


—  262  — 

Brusselas,  a  6  de  junio  1654. 

Al  Secretario  Navarro. 

Original.  Archives  du  Royaume,  à  Bruxelles. 
Secrélairerie  d'Etat  allemande.  Correspondance  de 
Varchiduc  Léopold- Guillaume  avec  V Electeur  de 
Cologne,  t.  III,  fol.  110. 

IL 

Avis  de  Frère  Valère  de  Sainte-Euphrosine 
sur  la  requête  qui  précède. 

Bruxelles,  6  juin  1654. 

Dominus  Lambertus  a  Tornaco,  Serenissimi  principis 
Electoris  Coloniensis  nuper  agens  in  hac  curia  Bruxellensi, 
Leodii  plurimas  persecutiones  passus  est  ob  singularem 
quem  semper  habuit  affectum  erga  augustissimam  domum 
Àustriacam.  Capto  ab  Hollandis  Traiecto  (î),  eu  m  consul 
La  Ruelle  vellet  civitatem  Leodiensem  et  totara  patriam 
Gallis  subiieere,  in  eumque  finem  vellet  sibi  dominum  Tor- 
naco sociura  adiungi,  non  modo  non  consensit,  verum  etiam 
viriliter  restitit,  eius  prava  consilia  declaravit  et  machina- 
tiones  evertit.  Unde  tantam  Ruellii  indignationem  incurrit, 
ut  paulo  post  quinquennale  exilium  passus  fuerit,  capitis 
proscriptionem,  domus  sue  cum  tota  suppellectile  spoliatîo- 
nem.  Unde  etiam  prime  sue  uxoris  mors  subsecuta  fuit  (2). 
Fuit  etiam  a  malevolis  ad  mortem  usque  crudeliter  cesus. 
Deinde,  in  secunda  civium  rebellione,  circa  annum  1646, 

(1)  Maestricht  fut  pris  par  les  Hollandais  en  1632. 

(2)  Lambert  de  Tornaco  eut,  en  effet,  deux  femmes.  Il  épousa  Marie  de 
Weerde,  en  1622,  et  Marie-Catherine  de  Marselaer,  vers  1642.  La  mort 
de  Marie  de  Weerde  doit  être  postérieure  au  12  mai  1634,  car  ce  jour  fut 
baptisé  à  Saint-Àdalbert,  à  Liège,  le  dernier  des  enfants  que  Lambert  eut 
d'elle. Voy.  Annuaire  de  la  noblesse  de  Belgique,  40«  année,  pp.  291  et  292. 


—  263  — 

iterum  a  sequacibus  presidis  de  Lumbre,  régis  Gallie  pro 
tune  Leodii  agentis,  multa  perpessus,  a  foece  populi  bis  ad 
supplicium  raptus,  et  non  sine  divina  ope  ereptus,  adhuc 
exulare  cogitur.  Dum  agentis  offlciura  hic  exercuit,  quamvis 
pro  muneris  sui  debito  gravamina  patrie  Leodiensis  sepius 
Serenissimo  Archiduci  ac  ministris  regiis  exponere  coactus 
fuerit,  nihil  aliud  intendit  quam  bonam  correspondentiam 
inter  regera  Catholicum  et  Leodienses  fovere  ac  stabilire, 
quam  militis  lotharingi  déprédation i bus  perturbari  animad- 
vertebat.  Unde  dignus  videtur  qui  litteras  commendatitias 
ad  suum  principem  a  Serenissimo  Archiduce,  ipsi  in  ultima 
audientia  promissas,  in  optima  forma  obtineat.  Et  hec  vera 
esse,  tune  ex  fide  dignorum  relatione,  tune  ex  diuturna 
eius  conversatione  testatur.  Bruxellis,  hac  6»  junii  1654. 

F.  Valerius  a  S.  Euphrosyna 
carmelita  discalceatus. 

Original  autographe.  Ibidem,  ibidem,  fol.  112. 


-* 


y 

DOCUMENTS  INEDITS 

SUR  QUELQUES  ARTISTES  LIÉGEOIS 


Les  documents  qui  suivent  donnent  quelques  rensei- 
gnements nouveaux  sur  plusieurs  artistes  liégeois  dont 
M.  Jules  Helbig  a  fait  une  étude  si  intéressante  dans  ses 
beaux  mémoires  couronnés  par  la  Société  d'Emulation  (<). 

Les  contrats  passés  au  xvi*  et  au  xvn*  siècles  pour 
la  fourniture  de  tableaux,  de  monuments,  les  actes  rela- 
tifs à  la  famille  des  artistes,  à  leurs  habitudes,  au  rang 
qu'ils  occupaient  dans  la  société,  les  commissions,  pri- 
vilèges et  sauvegardes  leur  accordés  par  les  princes- 
évêques,  tous  ces  documents  sont  rendus  précieux  par 
leur  rareté  ;  ils  sont  disséminés  au  point  qu'on  ne  les 
trouve  guère  que  par  hasard. 

Les  suppliques  adressées  aux  Etats  de  Liège  par  les 
lauréats  des  concours  de  Borne  renferment  toutes  quelque 
détail  biographique  ;  si  elles  paraissent  parfois  manquer 

(1)  Histoire  de  la  peinture  au  pays  de  Liège.  Liège,  1873,  in-8°,  385 
pages,  figures  dans  le  texte  et  XII  héliotypies  hors  texte.  —  Histoire  de 
la  sculpture  et  des  arts  plastiques  au  pays  de  Liège.  Liège,  1889,  in-8», 
299  pages,  figures  et  V  planches  hors  texte.  Deuxième  édition  revue  et 
notablement  augmentée,  in-4<>,  V  et  212  pages,  63  gravures  dans  le  texte, 
27  planches  en  phototypie  hors  texte.  Bruges,  Société  Saint-Augustin,  1890. 


—  265  — 

de  dignité  et  ressembler  à  des  demandes  d'aumônes,  il 
faut  observer  que  ces  requêtes  étaient  presque  toujours 
libellées  par  les  parents  des  artistes  ;  de  condition  peu 
aisée,  ils  voulaient  profiter  des  succès  de  leurs  fils  pour 
récupérer  une  partie  des  frais  que  les  études  et  les  séjours 
à  l'étranger  leur  avaient  occasionnés.  L'accueil  favorable 
fait  par  les  membres  des  Etats  aux  demandes  de  gratifi- 
cations montre  que  les  pouvoirs  publics  se  plaisaient  à 
encourager  le  talent  et  à  récompenser  le  succès  des 
jeunes  artistes  liégeois.  Edouard  Poncblet. 

Contrat  passé  entre  maître  Antoine,  peintre  et  Jean  Verju 

curé  de  Waremme,  1502. 

Obligances  faites  Tan  xvc  et  deux,  le  premier  jour  d'oc- 
tobre, maire  Tector,  escheviens  Blavier  et  Crockar. 

Maistre  Anthoenne  le  pondeur  (1),  Martin  son  fil  sont  obli- 
gies  sur  le  tyer  denier  d'abandon  de  la  somme  subescripte 
envers  messire  Jehan  Verju  vesti  de  Waremme  et  Cloes 
Boucke  de  faire  et  livreir  ung  crucifix  pour  l'egliese  dudit 
Waremme  dedens  le  Noiel  prochain  venant,  qui  doit  estre 
fait  de  bonne  denrée  et  feable  en  la  manière  qui  s'ensiet  : 
c'est  assavoir  que  Nostre  Seigneur  de  crucifix  deverat  estre 
chincque  pies  de  long,  deux  ymaiges  a  deux  costez,  Nostre 
Damme  a  diestre  et  saint  Jehan  a  seneistre  qui  seront 
chascunne  quattre  pies  de  long,  lesqueles  seront  dorée  de 
unne  bordure  dune  pochier  dois  de  large  enthour  les  cottes 
et  mantealz,  scinchelee  ycelles  ymaiges  de  fleur  de  fin  oir, 
Et  Nostre  Seigneur  deverat  y  estre  doreit  parmi  l'humanité 

(1)  Maître  Antoine  le  Pondeur  était  propriétaire  d'une  maison  «  séante 
m  sour  le  rieu  deleis  les  Bons  enfants  appelée  la  maison  des  Trois  roses.  » 
Behevins  de  Liège,  obligations,  no  6,  i486, 5  septembre. 


—  266  — 

de  fin  oir  bron  et  la  croix  pondue  de  bonne  colleur  comme 
il  appartint  par  dit  de  cognisseurs.  A  laquele  croix  par 
derier  sera  pondu  ung  Dieu  plat  et  devant  quattre  ewange- 
listes  et  le  ba  doit  estre  revesti  de  planches  noeves  sur  les- 
queles  planches  devant  devera  avoir  pondu  les  XII  apostles 
et  derier  de  bonne  colleur.  Et  ce  parmi  le  somme  de  trengte 
owyt  florins,  XX  aidans  pour  le  florin  dont  lesdis  obligies 
deveront  avoir  promptement  telz  deniers  qui  sont  assemblez 
et  mis  es  mains  de  Goert  le  bresseur  de  Waremme.  Et  de  la 
reste  qui  serat  a  paier  lesdis  vesti  et  Cloes  soy  obligarent 
de  parfurnir  et  payer,  conditioue  que  quant  ledit  ouvraige 
sera  fait,  lesdis  de  Waremme  le  seront  tenus  venir  quérir 
en  ceste  cité  et  le  minner  audit  Waremme.  Et  fut  mis  en 
warde. 

Echevins  de  Liège,  obligations,  1501  à  1503. 

Cornelis  Basselleer,  peintre,  1557. 

Le  trouble  où  les  guerres  entre  l'empereur  et  le  roi 
de  France  jetaient  le  pays  de  Liège,  avait  son  contre- 
coup dans  le  domaine  des  arts.  Les  peintres  ne  pou- 
vaient plus,  semble-t-il,  prendre  un  croquis  sans  être 
arrêtés  comme  des  espions  ou  des  traîtres. 

L'an  quinse  cens  chincquante  sept,  le  vingte  nueffemme 
jour  de  may,  soy  plendit  pardevant  nous  mayeur  et  esche- 
vins  de  Liège  criminellement  et  a  plus  hault  que  la  loy  de 
paijs  puelt  porter  Cornelis  Basselleer,  paintre  bourgoy  de 
la  cité  de  Liège  sur  le  bon  mestier  des  orphevres  ainsi  qu'il 
apperrat,  c'est  assavoir  de  Mathier  fil  de  feu  Johan  Giltea 
et  Jaspar  fil  Servais  de  Joze  que  combien  qu'il  ne  soit  licite 
donner  scandai  ne  vitupère  aussi  nattempter  a  corps  dung 
borgoy  sains  estre  convencku  et  condampné  de  ce  povoir 


—  267  — 

faire  par  jugement  et  solempnitez  tenus  telz  que  la  loy  et 
les  paix  faictes  requerent  et  portent. 

Neantmoins,  comme  ledit  plendeur,  diraenche  dernier 
passé,  environ  quattre  a  chincque  heures  après  medi  fuisse 
en  allant  passer  son  temps  trouvé  derier  et  par  de  la  les 
Chartroux  et  euisse  (comme  ont  accoustume  faire  tous 
paintres)  commenchiet  a  contrefaire  la  scituation  et  sta- 
turre  dédit  monastère  des  Chartroux  et  autres  semblables 
pour,  par  leur  industrie  et  ouveraige  gaingnier  leurs  vies, 
iceulsdis  Mathier  et  Jaspar  soy  sont,  de  leurs  auctoritez 
téméraires,  présumez  aggresser  ledit  plendeur  luy  deman- 
dant rigoreusement  ce  qu'il  faisoit  illec,  et  jachoyse  que 
ledit  plendeur  leur  euisse  paisiblement  respondu  qu'il  fai- 
soit quelque  portraicture  dudit  cloestre  des  Chartroux,  en 
passant  son  temps, 

Mectant  telle  responce  en  non  challoir,  sains  avoir  occa- 
sion ne  cause  legittime,  lesdis  Mathier  et  Jaspar  inspirez 
de  maie  volunte,  eulx  aidans  et  assistans  lung  lautre  ont 
mis  les  mains  a  luy  rigoreusement,  mectant  les  mains  a 
poingnart  pour  luy  faire  desplaisier  et  luy  donné  plussieurs 
cops  de  poingnes  au  corps,  dissans  qu'il  estoit  meschant 
traistre,  meschant  murdrier  et  meschant  larron,  luy  pren- 
dant  hors  ses  mains  son  livret  où  il  pourtrayoit  et  miesme 
luy  roeste  une  paire  de  coulteau  tailhe  pain  qu'il  avoit  a 
son  coste. 

Non  de  ce  contains,  combien  que  ledit  plendeur,  passant 
touttes  folles  paravant  a  luy  faictes  et  inférées,  donnoit 
humble  excuse  dissant  qu'il  estoit  homme  de  bien  et  bour- 
goy  de  la  cité,  comme  ilz  povoient  estre  ou  estoient,  telz 
faicteulz  perseverans  de  mal  en  pis  l'on  en  battant  de  cops 
de  poingnes  rigoreusement  enminnes  et  livré  ens  mains  de 
sergants  de  pont  d'Amercourt.  Et  comme  iceulx  sergans 


—  268  — 

leur  demandoient  s'ilz  cognissoient  cestuy  homme  et  le  por- 
quoy  ilz  l'avoient  appréhendé,  tels  dis  faicteulz  respon- 
dirent ausdis  sergans  quilz le  liveroient  pour  ung  traistre, 
larron  et  murdrier  et  qu'ilz  l'avoient  trouvé  pourtraictant 
et  contreflgurant  la  Cité  a  la  nuisance  d'icelle  pour  le  livrer 
au  pays  de  Braibant,  le  faisant  constituer  et  a  ceste  occa- 
sion détenir  en  ferme  des  deux  piedz  comme  traistre,  dis- 
sant  en  oultre  par  ledit  Mathier  qu'il  le  volloit  comme  offi- 
cyer  avoir  mis  a  torturre  auvec  encour  plussieurs  propos 
iryurieux  comme  les  tesmoings  a  produire  poront  plus  par- 
faitement déclarer  tellement  qu'il  ledit  plendeur  at  a  leur 
occasion  esté  détenu  en  prison  depuis  le  dimenche  jusques 
a  vendredi  ensuyant  a  son  scandale  et  deshonneur  de  ses 
femme,  parens  et  amys  domaiges  et  interrestz. 

Demandant  pour  ce  righeur  de  loy. 

Lamiesme,  soy  plaindit  le  maire  ou  nom  de  Seigneur... 

Le  v*  jour  de  novembre  an  susdit  wardat  ledit  Cornelis 
son  heure  contre  lesdis  Mathier  et  Jaspar  sur  ung  adjour  a 
eulx  fait  pour  veoir  asseoir  journée  de  horsporter  la  susdite 
plainte  suyant  l'adjour  pour  ce  fait,  par  Gilet  de  Yivengnis 
sergant  qui  le  taxât. 

Echevins  de  Liège,  plaintes  criminelles,  reg.  1554- 
1559. 

Tableau  de  Gérard  Douffet,  1668. 

Nous  soubsignez  connoissons  davoir  receu  ce  jourd'huy 
de  Monsieur  le  Bourguemestre  Rossius,  seigneur  de  Liboy, 
conseillier  et  thresorier  gênerai  de  S.  A.  Smo,  la  some  de 
quattre  cents  quarante  florins  Brabant  sur  une  peinture  de 
Nostre-Dame  etS'-Joseph,  originalle;  de  laquelle  some  pro- 
mettons, chascun  in  solidum,  de  payer  annuellement  Tinte- 


—  269  — 

rest  au  denier  saize  jusqu'au  remboursement.  Et  pour  plus 
grande  asseurance  dudit  seigneur  Bourguemestre,  pour 
capital  et  in  ter  est,  luy  avons  mis  es  mains  laditte  peinture 
de  Nostre-Dame  jusques  audit  remboursement.  En  foid  de 
quoy  avons  soubsigne  la  présente. 

Fait  a  Liège,  ce  4me  de  febvrier  1668.  Estoit  signe  : 
Catherine  Dardespine,  relicte  de  Gérard  Douffet,  puis 
G.  Douffet.  Ita  est  (signé)  Pierre  Gantois,  notaire  admis  et 
immatricule  suivant  redit  dernier  de  S.  A.  Sme  in  fidem. 

J'ay  receu  de  Monsieur  le  Bourguemestre  Rossius,  sei- 
gneur de  Liboy,  trente  pattacons  que  je  promets  de  luy 
rendre  ens  trois  mois  d'icy,  m'obiigeant  a  cet  effet  et  tous 
mes  biens;  sinon,  et  en  cas  de  non  restitution  en  terme  sus- 
dit, ils  seront  joints  aux  cent  et  dix  déboursez  le  4e  febvrier 
dernier  sur  la  peinture  de  Nostre-Dame  de  mon  père,  aux 
conditions  reprises  audit  act.  Le  tout  a  la  bonne  foid,  et 
comme  en  meillieure  et  plus  ample  forme,  constituant  tous 
porteurs  pour  reaiizer  au  besoing  la  présente.  Actum  ce 
10e  juillet  1668. 

Estoit  signé  :  J.  Douffet,  quod  testor,  (signé)  Pierre  Gan- 
tois, etc. 

Au  verso  de  cette  pièce  on  lit  :  «  Mis  au  stock  B,  folio  168  v°, 
n°9l. 

Archives  de  VEtat  à  Liège.  Chapitre  de  la  collé- 
giale de  Saint-Pierre,  liasse  intitulée  :  Testaments, 
contrats  de  mariage  et  autres  titres  de  la  famille  de 
Liboy  s. 

Sauvegarde  pour  Henry  Trippet,  peintre,  1668. 

Maximilien  Henry,  etc.  au  premier  de  nos  huissiers 
d'armes  ou  autre  substitut  sur  ce  requis,  salut;  de  la  part 


—  270  — 

de  maistre  Henry  Trippet  peintre  et  bourgeois  de  nostre 
cité  de  Liège,  nous  a  este  très  humblement  remontre  com- 
ment dimanche  dernier,  du  matin,  certain  Jean  Wathy 
Vannes  se  seroit  présume  d'entrer  en  la  maison  du  remon- 
trant, luy  donner  un  soufflet  et  en  suitte  user  de  diverses 
menaces  ;  et  comme  ledit  Vannes  appuyé  de  trois  siens  frères 
et  Philippe  leur  père  pourroient  encore  attenter  ultérieu- 
rement contre  ledit  remontrant  qui  desireroit  d'éviter  les 
voyes  de  fait,  il  nous  a  d'un  context  très  humblement  sup- 
plié qu'il  nous  pleust  de  le  prendre  en  nostre  singulière 
sauvegarde  et  protection.  A  quoy  condescendant  favorable- 
ment pour  le  désir  qu'avons  d'empescher  les  voyes  de  fait 
et  maintenir  un  chascun  de  nos  subjets  en  paix  et  repos, 
nous  vous  ordonnons  de  vous  transporter  en  estant  requis 
vers  ledit  Jean  Wathy  Vannes,  Jean  Henry  et  Anthoine  ses 
frère,  ensemble  Philippe  Vannes  leur  père  et  tous  autres  qui 
pouroient  vous  estre  denomez  et  de  nostre  part  leur  faire 
deffence  et  prohibition  d'entreprendre  ou  attenter  par  voye 
de  fait  contre  ledit  suppliant...  etc.  Donné  etc.  le  15  no- 
vembre 1668. 

Conseil  privé,  dépêches,  n°  31,  fol.  120  v°. 

Marchands  de  peintures,  à  Liège,  1688. 

Prince  serenissime,  Comme  nous  avons  dernièrement 
représente  à  Votre  Altesse,  avec  autant  de  respect  que  de 
soubmission,  tout  s  les  peintres  de  cette  ville,  que  les  mar- 
chands d'Anvers  en  peintures  venoient  d'achever  leur  cours 
par  la  foire  de  la  S1  Simon  et  S1  Jude  qui  leurs  donnoit  cette 
licence  ;  mais  aujourd'huy  ne  voiants  aucune  apparence  de 
sortir  du  palais  comme  d'une  place  dont  ils  se  font  les  mais- 
tres,  nous  revenons  dereschef  supplier  Votre  Altesse  de  les 


—  271  — 

obliger  d'en  sortir,  favorisant  par  la  vos  bons  subjects  inté- 
ressez en  une  raison  si  fatalle  et  si  contraire  à  la  peinture, 
en  mesme  temps  rendre  justice  a  des  estrangers  qui  ne  sont 
icy  que  pour  leur  interest  et  ruiner  entièrement  le  nostre. 
De  quoy  faisant.  (Les  signatures  manquent). 

Apostille  :  •  Son  Altesse  ordonne  aux  marchands 
des  peintures  mentionnées  en  cette,  de  sortir  de  son 
palais  ens  dimanche  prochain  péremptoirement.  Donne 
au  Conseil  de  sadite  Altesse,  le  29  de  novembre  1688. 

(Signé)  Duras. 

Au  dos  :  •  Moy,  le  soubsigne,  exécuteur  serimente,  atteste 
avoire  intime  la  copie  de  la  présent  suppiicque,  avec  son  apos- 
tille, tant  au  sr  Debor  que  aux  pinte  extant  dans  le  palais  de 

S.  A.  S"»,  ce  9*  de  décembre  1688. 

(Signé)  JoËs  Tiler. 

Archives  de  l'Etat,  à  Liège.  Papiers  du  Conseil 
privé. 

Charles  Natalis,  graveur  des  monnaies,  1694. 

Prince  serenissime,  Remontre  avec  le  plus  soumis  respect 
Charle  Natalis  que  feu  Michel  Natalis,  son  père,  ayant  ete 
gratifie  par  feu  S.  A.  Sme  Maximilien-Henry,  de  glorieuse 
mémoire,  de  la  charge  de  graveur  des  monoyes,  des  gardes 
et  scelleur  des  mesures  et  poids  dans  la  cite  de  Liège  et 
dépendances,  le  remontrant,  après  son  deces,  en  auroit 
pareillement  ete  gratifie  par  sa  dite  Altesse  Sme  par  lettres 
patentes  signées  de  sa  main  propre,  datées  de  Boone  le 
76  du  mois  de  Septembre  en  1668,  a  condition  que  les  revenus 
suivroient  a  sa  mère  la  vie  dicelle. 

De  plus,  il  remontre  avec  le  même  respect  que  dessus, 
quapres  la  mort  de  sadite  A.  Sme  il  auroit  encore  ete  conti- 
nue par  S.  A.  Jean-Louis  d'heureuse  mémoire  dans  ladite 


—  272  — 

charge  des  gardes  et  seel  des  mesures  et  poids,  ne  se  trou- 
vant lors  personne  qui  fust  plus  capable  que  luy  pour  cet 
employ,  luy  ayant  cependant  lors  ete  adjoint  Jean-Baptiste 
Mibaize,  qui,  après  avoir  eu  une  médiocre  connoissance  de 
ladite  charge,  en  obtint  seul  l'administration  par  le  crédit 
de  sonîfrere  l'avocat  Mibaize,  pour  lors  oeconome  de  sadite 
A.  a  l'exclusion  dudit  remontrant  qui,  après  avoir  donné 
ses  instructions  et  informations,  s'est  trouvé  supplante 
hors  d'employ,  et  sa  mère  qui  vit  encore,  privée  des  petites 
douceurs  qu'elle  en  retiroit.  Or  comme  depuis  peu  ledit 
Jean* Baptiste  Mibaize  seroit  decede,  et  que  ladite  charge 
des  gardes  et  scelleur  des  poids  et  mesures  dans  la  cite 
de  Liège  et  dépendances  est  présentement  a  la  disposition 
de  V.  A.  S.  ledit  Charle  Natalis  la  vient  très  humblement 
supplier  d'être  servie  de  le  vouloir  benignement  rétablir 

en  icelle. 

Quoy  faisant  (signé)  Ch.  Natalis. 

Archives  de  VEtat,  à  Liège.  Papiers  du  Conseil 
privé. 

Julien  Hallet,  sculpteur  et  marbrier  de  la  Cour  de  S.  A.,  1744. 

Jean  Théodore,  etc.  etc.  A  tous  ceux  qui  ces  présentes 
verront,  salut  :  Prenant  en  considération  les  bons  raports 
nous  faits  de  la  capacité  et  expérience  de  Julien  Hallet  dans 
l'art  de  la  sculpture  et  touttes  sortes  d'ouvrages  de  marbres, 
nous  déclarons  de  le  nommer  et  commettre  comme  par  les 
présentes  nous  le  nommons  et  commettons  pour  notre 
sculpteur  et  marbrier,  avec  les  profits,  avantages  et  distinc- 
tions ordinaires,  commandant  a  tous  et  quelconques  de  le 
reconnoitre  pour  tel  et  de  le  faire  jouir  des  effets  des  pré- 
sentes, sans  trouble  ou  empêchement,  telle  étant  notre 


—  273  — 

volonté.  Donné  en  notre  cité  de  Liège  le  27  mars  1744  signé 
Jean  Théodore  Eveque,  vidimé  Breidbach  vl,  contresigné 
F.  M.  Torri. 

Conseil  privé,  dépêches,  n°  38,  fol.  295  v°. 

Mathieu  Renson,  sculpteur,  premier  prix  de  Rome,  1779. 

A  Messeigneurs  de  l'Etat  tierce  du  pays  de  Liège 

et  comté  de  Looz,  etc. 

Isabelle  Renson,  fille  majeure  de  cette  ville  de  Liège,  a 
l'honneur  de  remontrer  en  très  profond  respect  a  vos  sei- 
gneuries, qu'un  de  ses  frères  étant  décédé,  laissa  quatre 
filles  et  deux  garçons  en  bas  âge,  qui  auroient  été  aban- 
donné sans  le  secours  qu'elle  leur  a  prêtés,  malgré  les  cir- 
constances peu  aisées  ou  elle  se  trouvoit  elle-même;  qu'elle 
a  pris  soin  de  l'éducation  de  ces  six  enfans  orphelin  autant 
que  ses  petites  facultés  ont  pu  le  permettre;  qu'entre  eux 
un  des  garçons,  nommé  Mathieu  Renson,  témoigna  du  goût 
pour  la  sculpture;  mais  que  n'y  ayant  alors  dans  cette  ville 
aucune  école  pour  enseigner  les  principes  du  dessin,  elle  fit 
des  efforts  pour  l'envoyer  a  Anvers,  où  elle  l'a  entretenu  à 
ses  dépens  pendant  deux  ans;  qu'en  étant  revenu  avec  un 
désir  ardent  de  se  perfectionner  dans  son  art,  elle  le  fit 
passer  a  Rome,  où  il  a  eu  le  bonheur  d'entrer  a  l'hospice 
liégeois  ;  qu'il  y  a  fait  des  progrès  si  considérables,  sous  le 
célèbre  Thomaso  Righi,  son  professeur  et  maître  en  sculp- 
ture, qu'il  a  remporté  au  mois  de  mars  de  l'année  1777,  le 
premier  prix  a  la  célèbre  Académie  du  Capitole  in  Campi- 
dolio,  a  Rome,  et  qui  lui  a  été  délivré,  avec  l'appareil  et  les 
cérémonies  d'usage,  en  présence  de  M.  le  comte  d'Oultre- 
mont  de  Warfusée,  et  M.  M.  les  comtes  de  Lannoy  et  de 
Bloist  de  Canenbourg,  ses  compatriotes,  qui  se  trouvoient  a 


—  274  — 

Rome,  et  qui,  témoins  de  son  travail  a  la  composition, 
avoient  daigné  lui  prédire  son  triomphe,  d'autant  plus  glo- 
rieux pour  lui  qu'il  y  avoit  cinquante  ans  que  Paschasi  de 
Latour,  aussi  Liégeois,  avoit  remporté  le  môme  prix. 

Tous  les  avis  que  reçoit  la  suppliante  des  progrès  et  de 
la  conduite  de  ce  jeune  homme  lui  font  espérer  qu'il  se  ren- 
dra des  plus  célèbres  dans  son  art  et  qu'il  fera  honneur  à  sa 
nation.  Mais  comme  il  a  besoin  d  encouragement,  et  qu'il 
est  sujet  a  quelques  dépenses  relativement  a  son  avance- 
ment, elle  prend  son  très  respectueux  recours  vers  vos  sei- 
gneuries II™6*  qui  sont  les  pères  de  la  patrie,  le  support  des 
orphelins,  et  qui  ne  cherchent  qu'à  encourager  les  talents, 
les  suppliant  de  daigner  lui  accorder  pour  ledit  Mathieu 
Renson  la  même  faveur  que  les  seigneurs  de  l'Etat  primaire 
et  noble  ont  bien  voulu  lui  accorder  par  leurs  recès  qui  se 

rejoinnent. 

Quoi  faisant  (signé)  Isabelle  Renson. 

Apostille  :  Le  6  mars  1779,  accordé  cinq  cents  florins. 

Une  autre  supplique  de  la  même  Isabelle  Renson,  pro- 
duite Tannée  suivante,  porte  pour  apostille  :  ad  meliora 
tempora. 

Parmi  les  pièces  annexées  se  trouve  cette  attestation  : 

Je  soussigné,  atteste  et  fais  pleine  foy  que  M.  Mathieu 
Renson,  de  la  ville  de  Liège,  at  mérité  et  obtenu  le  seul  et 
unique  prix  qui  s'est  donné  et  distribué  de  la  première 
classe  de  sculpture  a  l'occasion  du  concours  pontifical  qui 
s'est  fait  en  dernier  lieu  (i),  de  l'institution  et  fondation  de 
la  sainte  mémoire  du  pape  Clément  XI  et  qui  a  été  célébré 
par  une  fonction  (sic)  publique  et  pompe  solennelle  dans  la 

(1)  »  Qui  ne  se  Ait  que  tous  les  six  ou  sept  ans,  »  dit  une  autre  pièce. 


—  275  — 

grande  sale  du  Capitole,  le  25  mai  de  Tannée  courante.  En 
foy  de  quoy,  etc.  Rome,  8  juin  1779.  De  la  sale  de  notre  rési- 
dence ordinaire  académicienne  de  S'-Luc,  dans  l'église  de 
S^-Martinne.  Signé  :  Antoine  de  Maron,  secrétaire  acadé- 
micien et  peintre  de  L.  L.  M.  M.  I.  I.  etc. 

Archives  de  VEtat,  à  Liège.  Papiers  des  Etats. 

Jean-Henri  Gathy,  sculpteur,  1780. 

Messeigneurs  les  commis  et  députés  des  Etats 
du  Pays  de  Liège  et  Comté  de  Looz, 

Si  les  excellents  artistes  ont  toujours  trouvé  dans  vos 
Nobles  et  Illustres  seigneuries  des  protecteurs  bienfaisants, 
Jean-Henri  Gathy  natif  de  Liège,  qui  a  remporté  le  premier 
prix  de  sculpture  dans  l'Académie  de  Rome  le  14  mars  der- 
nier, comme  se  voit  de  l'attestation  ci-jointe  et  selon  qu'il  a 
été  annoncé  dans  la  Gazette  de  Liège  le  5  avril  coulé,  espère 
que  vos  dittes  seigneuries  daigneront  jetter  un  regard  favo- 
rable sur  le  très  humble  suppliant. 

Il  a  l'honneur  de  remontrer  a  vos  dittes  seigneuries 
qu'animé  du  goût  des  Beaux-arts,  il  quitta  passé  4  ans  sa 
patrie  pour  puiser  dans  Rome  les  connoissances  qui  ne 
s'acquièrent  que  de  grands  maîtres;  son  application  et  ses 
traveaux  ont,  à  la  vérité  été  couronnés,  mais,  orphelin 
et  sans  ressource,  il  se  trouvoit  dans  le  cas  d'abandonner  la 
carrière  dans  le  temps  qu'il  se  flatte  qu'en  redoublant  ses 
efforts  il  pourroit  dans  quelques  années  retourner  dans  sa 
patrie  et  s'y  ranger  dans  la  classe  des  artistes  qui  lui  font 
honneur.  C'est  dans  la  générosité  de  vos  nobles  seigneuries 
que  le  très  humble  remontrant  a  mis  toutes  ses  espérances 
et  c'est  avec  le  plus  profond  respect  qu'il  les  supplie  très 
humblement  de  lui  accorder  quelque  secours  pour  pouvoir 


—  276  — 

achever  son  cours  académique  et  de  vouloir  être  entière- 
ment persuadées  que  sa  juste  reconnaissance  ne  finira 
qu'avec  ses  jours. 

Quoy  faisant  (signé)  La  Veuve  Gatht, 

au  nom  de  son  fils. 

Apostille  :  Le  4  juillet  1780  :  ad  meliora  tempora. 

Je  soussigné  atteste  et  fais  pleine  foi,  au  nom  de  toute 
l'académie  de  Saint  Luc,  que  le  sieur  Jean  Henri  Gathy  de 
la  noble  ville  de  Liège,  a  mérité  et  obtenu,  le  14  mars  de 
Tannée  courante,  le  premier  prix  en  sculpture,  en  modelant 
une  figure  académique  nue  ;  en  foi  de  quoi,  etc. 

De  Rome,  le  16  avril  1779. 

Antoine  de  Maron,  peintre  académique  de  L.  L.  M.  M. 
1. 1.  R.  R.  apost.  et  secrétaire  de  l'insigne  académie  de  S<- 
Luc  de  Rome.  Puis  étoit  apposé  le  cachet  de  l'académie  en 
cire  d'Espagne  rouge. 

Le  13  mai  1782,  les  membres  de  l'Etat- noble  votèrent 
à  Gathy  une  gratification  de  25  louis. 

Archives  de  VEtat,  à  Liège.  Papiers  des  Etats. 

Gathy  adressa,  le  13  octobre  1802,  la  lettre  suivante 
au  préfet  du  Département  de  la  Drôme  : 

Liège  ce  21  vendémiaire  an  11. 

Citoyen  préfet, 

Je  prens  la  respectueuse  liberté  de  recourir  à  vos  bon- 
tés et  vous  prie  d'intercéder  en  ma  faveur  près  les  ins- 
pecteurs généraux  pour  qu'ils  me  nomment  professeur  du 
Licès  qui  doit  s'établir  L'an  douze  dans  le  département  de 
L'ourthe. 

Vous  avez  vu  mes  ouvrages,  Citoyen  préfet?  je  suis 


—  277  — 

connu  depuis  trente  ans;  je  crois  pouvoir  me  flatter  d'être 
arrivé  à  vn  point  de  perfection  qui  meriteroit  d'être  em- 
ployé; mais  notre  département  ne  me  fournit  pas  L'occasion 
d'exercer  mes  talents  sur  tout  pour  les  Statues 

peu  favorisé  de  la  fortune  je  desirerois  vn  emploi  qui  put 
y  supplier,  et  qui  me  mit  à  même  d'être  utile  a  mes  jeunes 
Concitoyens  ;  Les  Exemples  de  bonne  conduite  ;  et  d'assi- 
duité au  travail  ;  que  je  leur  donnerois  ;  ne  pouroient  que 
contribuer  à  leur  avancement  et  à  leur  bonheur  ;  et  rem- 
ploient par  là  Les  Viieus  du  gouvernement 

je  redoubierois  d'efforts  pour  mériter  votre  protection 
et  vos  bontés  que  je  reclame  ;  et  me  rendre  de  plus  en  plus 
digne  de  L'emploi  auquel  j'aspire 

Salut  et  le  plus  profond  respect 

J  :  H  :  Gàthy, 
sculpteur,  statuaire. 

Valence,  le  11  ventôse  an  11  de  la  République  française, 

une  et  indivisible. 

Le  Préfet  du  Département  de  la  Drome, 
au  Citoyen  Demousseau  Préfet  du  Dép*.  de  L'Ourthe. 

Je  prends  la  liberté,  Citoyen  Collègue,  de  recommander 
à  vos  soins  obligeans,  le  Citoyen  J.  H.  Gathy,  sculpteur 
statuaire  habitant  â  Liège  qui  desireroit  obtenir  une  place 
de  Professeur  à  L'école  Centrale,  ou  au  Licée  qui  doit 
s'établir  dans  cette  Commune. 

J'ai  connu  cet  artiste  Sous  des  Rapports  avantageux, 
pendant  que  j'étois  Ministre  Plénipotentiaire  à  Liège,  ils 
m'ont  inspiré  de  L'intérêt  pour  lui  et  s'il  vous  est  possible 
de  lui  procurer  l'emploi  qu'il  sollicite,  vous  m'obligeriez 
particulièrement. 


—  278  — 

Je  désirerais  beaucoup  de  mon  côté  pouvoir  trouver 
l'occasion  de  vous  être  agréable  dans  ces  Contrées. 
J'ai  l'honneur  de  vous  saluer.     Marie  Descorches  (i). 

30  ventôse  an  il. 

Au  Préfet  du  Département  de  la  Drôme. 

J'ai  reçu  Citoyen  Collègue  votre  lettre  de  recommanda- 
tion en  faveur  du  Citoyen  Gathy  sculpteur  à  Liège.  Je  ne 

(1)  Des  Corches,  Marie -Louis -Henri,  marquis  de  Sainte -Croix  du 
Ménil-Gonfroi,  né  près  Vimoutier,  en  Normandie,  le  17  septembre  1749, fut 
attaché  au  comte  d'Artois  en  qualité  de  gentilhomme,  officier  au  régiment 
de  Bourbon,  chevalier  de  Saint-Louis  et  maréchal  de  camp.  Entré  dans  la 
carrière  diplomatique  en  1782,  envoyé  à  cette  date  comme  ministre  plé- 
nipotentiaire à  Liège,  il  y  resida  jusqu'à  la  fin  de  1788. 

Le  15  décembre  1782,  Des  Corches  fit  son  entrée  et  eut  son  audience 
publique  du  prince-évèque  François- Charles  de  Velbruck.  Il  reçut  dans 
son  hôtel  le  comte  d'Artois  (plus  tard  Charles  X,  roi  de  France),  arrivé  à 
Liège  le  8  juillet  1783.  Pendant  son  séjour  à  Liège,  il  fit  faire  par  Gathy  son 
portrait  en  buste,  qui  est  cité  parmi  les  meilleurs  travaux  de  l'artiste,  et 
celui  de  sa  femme.  Des  Corches  embrassa  avec  ardeur  les  principes  de  la 
Révolution  et  n'a  été  connu  depuis  cette  époque  que  sous  son  premier  nom. 
En  mars  1791,  nommé  ministre  plénipotentiaire  à  la  Cour  de  Pologne,  il 
en  fut  renvoyé  en  septembre  1792,  se  retira  auprès  du  duc  des  Deux-Ponts 
jusqu'au  commencement  de  1793,  puis  fut  envoyé  à-  Venise  par  le  Comité 
de  Salut  public,  comme  ministre  de  la  République  française,  avec  des  ins- 
tructions secrètes  pour  tâcher  de  passer  à  Constantinople  et  de  s'y  foire 
recevoir  comme  envoyé  extraordinaire  de  la  France.  11  n'y  arriva  toute- 
fois que  le  7  juin  1793,  sous  un  nom  emprunté  et  comme  simple  négociant, 
sans  loger  au  palais  de  l'ambassade  française.  Admis  comme  consul  de 
France,  il  donna  une  fête,  le  21  janvier  1794,  pour  célébrer  l'anniversaire 
du  supplice  de  Louis  XVI.  Sa  mission  prit  fin  en  avril  1795,  par  l'arrivé* 
de  Verninhac  de  Saint-Maur,  son  successeur. 

Des  Corches  rentra  en  France,  devint  préfet  de  la  Drôme  le  11  frimaire 
an  IX  (2  décembre  1800}  et  conserva  cette  place  pendant  toute  la  durée  de 
l'Empire.  Louis  XVIII  l'y  maintint;  Des  Corches s'étant  rallié  à  Napoléon 
après  le  retour  de  l'Ile  d'Elbe,  fut  nommé  préfet  de  l'Aude  le  6  avril  1815, 
perdit  cette  préfecture  en  juillet  suivant  après  la  seconde  restauration  et 
se  retira  dans  ses  terres  où  il  est  mort  le  2  septembre  1830.  Napoléon  Itf 
l'avait  créé  baron  de  l'empire. 


—  279  — 

sais  pas  encore  à  quelle  époque  rétablissement  du  licée  aura 

lieu  dans  cette  ville;  l'école  centrale  s'y  distingue  surtout 

par  le  nombre  et  le  succès  de  ses  élevés  au  Cours  de  dessin. 

Ce  Cours  est  dirigé  par  un  professeur  (1)  et  un  adjoint  (*).  Les 

inspecteurs  Généraux  chargés  de  rétablissement  des  lycées 

pourront  leur  trouver  des  titres  à  être  conservés;  d'autres 

concurrents  se  présenteront  encore;  mais  je  puis  toujours 

vous  donner  l'assurance  que  si  le  Cen  Gathy  se  met  sur  les 

rangs,  j'appellerai  sur  ses  talents  l'attention  des  inspecteurs 

généraux. 

J'ai  l'honneur  de  vous  saluer. 

Desmousseaux. 

Gislain-Joseph  Henry,  architecte,  1780. 

Messeigneurs  de  l'Etat-noble  du  Pays  de  Liège 

et  Comté  de  Looz, 

Permettez,  Messeigneurs,  que  Gislain-Joseph  Henry 
prenne  la  liberté  de  vous  remontrer  avec  le  plus  profond 
respect  qu'aïant  été  le  seul  Liégeois  qui  auroit  eu  remporté 
un  premier  prix  au  grand  concours  de  l'académie  du  Capitole 
à  Rome,  comme  il  conste  par  la  relation  de  la  dite  académie 
il  auroit  espéré  que  Messeigneurs  des  Etats  daigneroient 
lui  accorder  quelque  gratification  pour  récompense  ou  pour 
indemnité  des  grands  fraix  qu'il  a  dû  faire  tant  à  l'occasion 

de  son  couronnement  que  pour  ses  voiages Il  n'est  pas  de 

difficulté  qu'il  n'ait  surmontée,  messeigneurs,  pour  parvenir 

à  la  perfection  de  son  art ;  il  passa  d'abord  deux  ans  à 

Rome  à  s'appliquer  au  dessein  en  copiant  les  antiquités,  et 
ce  qu'il  y  avoit  de  mieux  à  Rome,  il  s'adonna  aussi  pendant 

(1)  Léonard  Defrance. 

(t)  François-Joseph  Dewandre. 


—  280  — 

ce  tenis  à  la  peinture  sous  les  leçons  d'un  de  ses  frères,  qui, 
depuis  treize  ans  qu'il  est  à  Rome  fait  aussi  honneur  à  sa 

patrie  par  la  supériorité  de  ses  talens Vers  la  fin  de  la 

deuxième  année,  sa  santé  se  trouvant  dérangée,  il  revint 
par  ordre  des  Médecins  à  Dinant  le  lieu  de  sa  naissance,  où 
il  se  rétablit  bientôt  par  les  soins  multipliés  dune  mère,  le 
modèle  des  autres veuve  avec  huit  enfants  dont  l'édu- 
cation étoit  commencée,  elle  s'est  tout  à  fait  épuisée  pour  la 
leur  continuer,  et  leur  continuer  et  leur  indiquer  les  moïens 
de  s'introduire  dans  le  sentier  qui  mène  à  la  gloire,  et  de 
devenir  ensuite  utiles  à  leur  patrie Après  son  rétablisse- 
ment, il  n'a  pas  redouté  d'entreprendre  encore  une  seconde 
fois  le  voiage  de  Rome,  qu'il  a  fait  par  différentes  routes,  sa- 
voir, par  l'Allemagne,  la  France,  la  Suisse,  et  par  mer  pour 

acquérir  dautant  plus  de  connoissances ;  il  s'appliqua 

alors  pendant  environ  cinq  ans  à  l'architecture,  et  à  l'étude 

des  mathématiques Enfin  a  force  de  veilles  et  de  travaux 

il  se  mit  en  état  d'exceller  dans  son  art  et  de  remporter  le 
dit  premier  grand  prix  contre  un  grand  nombre  d'architectes 
de  tout  pays  et  même  contre  des  professeurs  et  des  officiers 

du  pape Le  suppliant  espère  qu'une  telle  conduite  qui 

lui  a  attiré  l'estime  des  étrangers  lui  méritera  aussi  la  pro- 
tection et  la  bienfaisance  de  vos  Illustres  Seigneuries  dont 
il  se  fera  toujours  gloire  d'être  le  sujet  le  plus  soumis. 
Quoi  faisant,  etc.  (signé)  Gislain -Joseph  Henry, 

architecte. 

Cette  supplique,  lue  à  TEtat-noble,  le  27  juin  1780, 
ne  fut  pas  accueillie  ;  elle  fut  renvoyée  le  4  juillet  1780 
ad  meliora  tempora.  Gislain-Joseph  Henry  la  représenta 
le  8  mai  1782  à  TEtat-noble  qui,  le  10  mai  suivant,  lui 
accorda  viiig't-cinq  louis  ;   des  recès  des  Etats  tiers  et 


—  281   — 

primaire  des  14  et  16  mai  lui  confirmèrent  cette  gratifi- 
cation. 

En  rassemblée  de  Messeigneurs  de  l'Etat-primaire  du 
Pays  de  Liège  et  Comté  de  Looz,  tenue  le  16  mai  1782. 

Messeigneurs  aiant  vu  la  supplique  leur  présentée  par 
Gilain-Joseph  Henry,  de  cette  ville,  architecte,  remontrant 
qu'il  a  remporté  le  premier  prix  au  grand  concours  de  l'aca- 
démie à  Rome,  déclarent,  en  considération  de  ses  talents 
dans  cet  art,  en  vue  de  l'encourager  à  les  continuer,  de  lui 
accorder  vingt  cinq  louis,  ordonnant  à  leurs  receveurs 
généraux  d'y  fournir. 

Par  ordonnance  de  mesdits  seigneurs. 

(Signé)  L.  Jardon  pro  de  Grady. 

Archives  de  VEtat,  à  Liège.  Papiers  des  Etais. 

Dreppe,  peintre,  1780. 

Messeigneurs  les  commis  et  députés  de  S.  A. 

et  de  ses  Etats. 

Le  sousigné  nomé  dez  longtems  peintre  de  l'état  noble 
suplie  les  seigneurs  députés  des  états  de  vouloir  le  préférer 
pour  faire  le  tableaux  de  la  salle  nouvelle,  priant  les  sei- 
gneurs de  vouloir  juger  de  ses  talents  par  le  tableaux  de 
l'autel  de  la  salle  de  l'Etat  Noble  dont  on  a  été  tout  a  fait 
content,  il  a  l'honneur  d'être 

de  vos  seigneuries 
Le  très  humble  et  obéissant  serviteur 

(Signé)  Dreppe, 

peintres  de  l'état  noble. 
Au  dos  :  Le  4  août  1780.  Le  13  dito,  attendre. 

Archives  de  l'Etat,  d  Liège.  Papiers  des  Etats. 


—  282  — 


Commission  de  sculpteur  de  Son  Altesse 
pour  François  Detombay,  1781. 


François  Charles,  etc.  sur  le  rapport  qui  nous  a  été  fait 
des  bonnes  qualités  de  François  Tombay  (1),  bourgeois  de 
notre  cité  de  Liège,  et  d'après  la  connoissance  que  nous 
avons  par  nous  mêmes  de  son  talent  particulier  et  de  son 
habileté  dans  l'art  de  la  sculture,  nous  déclarons  de  le 
nommer,  créer  et  établir  comme  par  les  présentes  nous  le 
nommons,  créons  et  établissons  notre  sculteur,  pour  jouir 
de  ce  titre  aux  honneurs  et  avantages  y  attachés,  avec 
pouvoir  aussi  de  placer  à  sa  maison  le  tableau  de  nos  ar- 
moiries. Si  mandons  et  commandons  a  tous  ceux  qu'il  ap- 
partient de  reconnoitre  et  reputer  ledit  Tombay  pour  notre 
sculteur  comme  dessus  ;  car  telle  est  notre  bon  plaisir. 
Donné  en  notre  conseil  privé  et  par  notre  expresse  conces- 
sion le  l6r  mars  1781.  Vidime  Baron  van  der  Heyden  de 
Blisia  v1  (contresigné)  de  Chbstret. 

Conseil  privé,  dépêches,  n°  42,  fol.  226  v°. 

Jean-Martin  Au  bée,  peintre,  1783. 

Messeigneurs  de  l'Etat  de  la  Noblesse  du  pays  de  Liège 

et  comté  de  Looz,  etc.  etc, 

Jean-Martin  Aubée,  fils,  bourgois  de  cette  cité,  dessina- 
teur et  peintre,  auroit  eu  l'honneur  de  vous  offrir  le  même 
tribut  que  les  autres  artistes  Liégeois  dont  des  prix  publics, 
reçus  chez  l'étranger  ont  été  la  preuve  de  leur  application 
et  la  récompense  de  leurs  talents;  il  vous  auroit  présenté, 
Messeigneurs,  les  trois  médailles  qu'il  a  remportées  dans  le 

(1)  François  Detombay  est  mort  à  Liège  la  13  janvier  1788. 


—  283  — 

dessein,  pendant  un  cours  de  cinq  ans  dans  la  capitale  du 
monde  et  des  arts  et  celle  qu'avant  son  départ  pour  Rome 
il  a  reçu  a  l'académie  de  Liège  ;  mais,  jaloux  de  mériter  plus 
dignement  encore  et  votre  approbation  et  vos  encourage- 
ments, il  a  redoublé  d'efforts  avant  de  vous  offrir  le  témoi- 
gnage de  ses  études,  il  n'ose  dire,  et  de  ses  succès  ;  il  vous 
en  fait  aujourd'huy  l'hommage,  Messeigneurs,  en  remettant 
sous  vos  yeux  les  quatre  prix  qu'il  a  remportés  tant  à  Liège 
qu'à  Rome,  et  les  attestations  des  professeurs  qui  les  lui  ont 
accordés  ;  il  y  joint  un  tableau  qu'il  a  composé  depuis  son 
retour  dans  cette  ville:  puisse-il,  Messeigneurs,  lui  mériter 
vos  suffrages  !  Encouragé  par  eux,  il  ira  dans  la  France, 
perfectionner  ses  foibles  talens  portés  vers  l'histoire  que 
les  peintres  nationaux  négligent;  il  ira  tacher  de  se  rendre 
digne  de  la  protection  bienfaisante  que  vous  accordez  a 
tous  les  citoiens  qui  se  distinguent  dans  leur  profession. 

(Signé)  J.  M.  Aubee  fils. 

Au  dos  ;  le  19  février  1783  lecta. 

En  l'assemblée  de  Messeigneurs  de  l'Etat  primaire  du 
pays  de  Liège  et  comté  de  Looz,  tenue  le  21  mars  1783. 

Messeigneurs  aiant  vu  la  supplique  leur  présentée  par 
Martin  Aubée  fils,  dessinateur  et  peintre  de  cette  cité, 
remontrant  qu'il  a  remporté  quatre  prix  de  dessein  tant  à 
Liège  qu'à  Rome,  ainsi  qu'il  conste  par  les  attestations  des 
professeurs,  déclarent,  pour  l'encourager  de  plus  en  plus 
de  lui  accorder  vingt  cinq  louis,  ordonnant  à  leurs  rece- 
veurs généraux  d'y  fournir. 

Par  ordonnance  de  mes  dits  seigneurs. 

(Signé)  J.  Jardon  pro  de  Grady. 
Les  membres  de  l'Etat-tiers,  par  un  recès  du  18  février 


—  284  — 

1783,  avaient  également  accordé  à  Aubée  la  gratification 
de  vingt-cinq  louis,  mais  les  membres  de  l'Etat-noble, 
après  avoir  entendu  la  lecture  de  la  supplique,  n'avaient 
pris  aucune  décision. 

Aubée  leur  renouvela  sa  demande  au  mois  de  juin 
dans  les  termes  suivants  : 

A  Messeigneurs  de  l'Etat  noble  du  Paiis  de  Liège 

et  comté  de  Looz,  etc. 

Messeigneurs! 

Remontre  très  humblement  à  vos  illustres  seigneuries 
Jean-Martin  Aube  fils,  peintre,  que  par  recès  des  seigneurs 
de  l'Etat  primaire  et  de  l'Etat  tiers,  il  lui  avait  été  accorde, 
dans  leur  dernière  assemblée  une  gratification  de  vingt 
cinq  louis  d'or  :  le  but  de  cette  concession  flatteuse  y  était 
exprimé  d'une  manière  bien  honorable  pour  le  très  humble 
soussigné  ;  il  l'obtenoit,  Messeigneurs,  à  titre  de  récom- 
pense pour  les  prix  qu'il  avoit  remportés  à  l'académie  de 
Liège  et  à  celle  de  Rome  ;  cependant,  Messeigneurs,  en 
réclamant  vos  bonnes  grâces,  il  ne  les  imploroit  que  comme 
un  motif  d'application  qui  lui  faciliteroit  les  moiens  de  cher- 
cher, dans  les  paiis  étrangers,  les  connoissances  essentielles 
à  son  art  ;  puissent  les  bontés  généreuses  de  vos  illustres 
seigneuries  accueillir  sa  demande  et  donner  leur  sanction 
au  recès  que  les  Etats  primaires  et  tiers  ont  daigné  passer 

en  sa  faveur.  C'est  la  grâce  etc. 

(Signé)  Aubée  fils. 

Il  est  à  présumer  que  l'Etat-noble  ne  professait  pas 
une  grande  admiration  pour  les  œuvres  d'Aubée  ou 
n'avait  pas  confiance  dans  son  jeune  talent  ;  car,  contrai- 


—  285  - 

rement  à  sa  manière  d'agir  dans  les  circonstances  ana- 
logues, il"  continua  à  faire  la  sourde  oreille. 

Aubée  partit  pour  Paris,  sans  avoir  obtenu  sa  grati- 
fication. 

A  son  retour,  il  renouvela  ses  instances  ;  une  troisième 
supplique,  lue  à  l'assemblée  de  l'Etat-noble  du  31  mars 
1787  étant  restée  sans  résultat,  Aubée,  au  commence- 
ment de  l'année  1788,  revint  à  la  charge  : 

A  Messeigneurs 

Messeigneurs  les  Etats  nobles  du  Pays  de  Liège 

et  comté  de  Looz  etc.  etc.  etc. 

Messeigneurs, 

Pénétré  des  sentiment  d'équité  qui  accompagnent  sans 
interruption  les  sages  libéralités  que  cet  état  illustre  daigne 
répandre  chaque  jour  sur  les  personnes  qui  se  distinguent 
dans  les  Beaux  arts,  Jean-Martin  Aubée  fils,  bourgeois  de 
cette  cité,  peintre  de  profession,  a  l'honneur  de  remontrer  a 
vos  illustres  seigneuries  qu'ayant  remporté  trois  prix  à 
Rome  dans  l'académie  du  dessein,  il  prit  la  très  respec- 
tueuse liberté  d'en  donner  connoissance  aux  Etats  illustres 
dont  l'Etat  primaire  et  l'Etat  tiers  daignèrent  lui  passer 
une  gratification  de  vingt  cinq  louis  pour  animer  le  zèle 
d'un  jeune  artiste  et  lui  procurer  une  aisance  dans  sa  car- 
rière, témoins  les  deux  recès  qu'il  a  l'honneur  de  reproduire 
très  humblement. 

Mais  dans  cet  in  ter  val,  Messeigneurs,  l'amour  de  se 
perfectionner  de  plus  en  plus  dans  son  art  l'a  engagé  d'aller 
à  Paris  où  il  a  profité  des  avis  du  célèbre  David;  en  même 
tems,  il  a  réuni  à  ses  connoissances,  le  genre  gracieux  de 
la  miniature  qu'il  a  poussé  a  un  degré  de  perfection  au 
grand  étonnement  de  ses  compatriotes. 


—  288  — 

Revenu  enfla  à  Liège,  rappelé  par  l'amour  de  sa  patrie, 
le  très  humble  suppliant  éprouve  la  mortification  sensible 
de  ne  trouver  que  de  foibles  ressources  dans  ses  talents. 

Ce  pourquoi,  Messeigneurs,  le  très  humble  sousigné, 
enhardi  par  le  titre  de  père  de  la  patrie  que  vos  illustres 
seigneuries  se  sont  acquis  par  tant  de  bienfaits  journaliers, 
il  ose  espérer  quelles  daigneront  approuver  et  confirmer 
les  dits  recès  gratiflcatoirs,  promettant  d'addresser  ses 
vœux  à  l'être  éternel  pour  la  conservation  des  précieux 
jours  de  vos  dites  seigneuries.  C'est  la  grâce. 

(Signé)  J.  M.  Aubée  fils 

peintre  liégeois. 

Cette  dernière  requête  fut  enfin  couronnée  d'un  certain 
succès.  L'Etat-noble,  dans  sa  séance  du  7  janvier  1788 
c  en  vue  d'encourager  cet  artiste  »  accorda  à  Aubée  une 
gratification  de  quinze  louis. 

François  Dewandre,  sculpteur,  1783. 

Messieurs  et  Nobles  Seigneurs  les  Bourguemaistres 
et  Conseil  de  la  ville  de  Liège  ! 

La  satisfaction  que  nous  recevons  en  voiant  triompher 
par  la  vertu  et  le  mérite  les  Liégeois,  nous  excite  à  ne  point 
vous  laisser  ignorer  que  monsieur  François  Dewandre 
admis  au  collège  de  Liège  en  cette  ville,  vient  de  remporter 
le  premier  prix  de  la  sculpture  à  l'académie  célèbre  du 
Capitol  sur  un  grand  nombre  de  concourants  de  différente 
nation.  Cet  événement  glorieux  qui  fait  honneur  à  sa  per- 
sonne et  à  la  patrie  est  un  effet  de  la  générosité  que  la  ville 
a  toujours  eu  pour  les  beaux  arts,  qui  anime  et  excite  le  zèle 
de  ceux  qui  s'y  appliquent  en  faisant  naitre  une  émulation 


—  287  — 

louable  qui  fait  distinguer  et  briller  les  talents.  Le  goût  que 
monsieur  Dewandre  a  pour  la  sculpture  et  le  zèle  de  par- 
venir à  la  perfection  unis  aux  sentiments  d'honneur,  qui 
régnent  en  lui  nous  donnent  une  espérance  la  plus  flateuse 
qu'il  se  rendra  un  sujet  utile  à  la  société.  Mais  comme  il 
s'agit  d'un  art  dont  l'application  n'est  pas  moins  sérieuse 
que  dispendieuse,  nous  le  recommandons  et  prions  messieurs 
les  bourguemestres  régens  et  conseil  de  ville  de  daigner  lui 
donner  une  marque  de  leurs  nobles  sentiments  de  généro- 
sité à  laquelle  il  se  rendra  digne  par  son  application  ulté- 
rieure et  par  sa  plus  vive  reconnoissance. 

Nous  sommes,  avec  respect  et  entière  dévouement,  Mes- 
sieurs, vos  très  humbles  et  très  obéissants  serviteurs. 
Etoient  signés  Louis- Joseph  Salmon,  régent.  L'abbé  Pollard, 
administrateur.  Rome,  le  12  avril  1783. 

Par  copie  conforme,  ce  que  j'atteste  (signé)  J.  A.  Grou- 
tars,  notaire  de  la  cour  de  Liège,  in  fidem. 

En  Conseil  de  la  cité  de  Liège  tenu  spécialement  le 
26  avril  1783  : 

Vu  la  lettre  de  Messieurs  les  premiers  régents  et  admi- 
nistrateur du  collège  de  Liège  à  Rome  par  laquelle  ils  nous 
annoncent  que  le  sieur  François  Dewandre  notre  co-citoien 
a  remporté  dans  un  grand  concours  le  premier  prix  de  la 
sculpture  à  l'académie  célèbre  du  Capitol,  et  voulant  encou- 
rager et  récompenser  les  talents,  le  Conseil  lui  accorde  une 
gratification  de  quatres  cents  florins  brabants,  ordonnant 
au  rentier  de  la  cité  de  les  remettre  au  sieur  Dewandre 
père. 

Par  ordonnance  dudit  conseil 

M.  Laruelle  pro  de  Cologne 

Par  copie  conforme  etc  (signé)  J.  A.  Groutars  notaire 
de  la  cour  épiscopale  de  Liège,  in  fidem. 


—  288  — 

A  Messeigneurs  de  l'Etat  noble  du  pays  de  Liège 
et  comté  de  Looz,  etc.  etc.  etc. 

Si  vos  sujets  font  des  progrès  et  se  distinguent  dans 
les  arts  et  sciences  chez  l'étranger  au  dessus  de  toutes 
les  nations,  c'est  par  la  généreuse  bienfaisances  que  vos 
très  illustres  Seigneuries  daignent  accorder  à  ceux  qui 
recueillent  les  lauriers. 

Touché  de  ces  sentiments  distingués,  j  ose  exposer  à  vos 
illustres  seigneuries  que  mon  fils  François  Dewandre,  animé 
de  ce  zèle,  s'est  rendu  depuis  quelques  années  à  Rome,  où 
ensuite  d'une  application  continuelle  aux  arts,  il  vient  de 
remporter  au  Capitole,  dans  un  concours  général  le  premier 
prix  de  sculpture,  ce  qui  se  prouve  des  lettres  testimoniales 
ci-jointes,  relâchées  et  renvoiées  par  Messieurs  les  premier 
Régent  et  administrateur  à  Messeigneurs  du  Magistrat 
régent  et  qui  se  trouve  confirmé  tant  par  leurs  recès 
ci-rejoint  que  par  les  nouvelles  publiques. 

Ce  même  fils,  Messeigneurs,  s'estimeroit  heureux  s'il 
pouvoit  revenir  au  pays  chercher  l'accueil  que  vous  prodi- 
guez aux  travaux  et  à  l'application;  mais  sentant  que  pour 
acquérir  des  connoissances  plus  amples  et  se  perfectionner 
dans  les  arts  il  est  nécessaire  qu'il  séjourne  encore  quelques 
années  en  Italie,  il  exige  le  consentement  et  secours  du 
remontrant  qui  entreroit  volontiers  dans  ses  vues  ;  mais 
cette  expatriation  continuée  exigeant  des  grands  entretiens 
et  des  nouvelles  dépenses  plus  fortes  que  les  premières  par 
quelles  le  suppliant  s'est  déjà  épuisé,  il  recoure  à  vos 
Illustres  seigneuries  pour  les  supplier  de  daigner  le  secon- 
der de  même  que  le  zèle  de  son  fils  par  une  gratification 

* 

conforme  a  leurs  bienfaisance  et  générosité  accoutumée. 

Quoi  faisant  (signé)  Henri  Dewandre. 


—  289  — 

En  l'assemblée  de  Messeigneurs  de  l'Etat  tiers  du  Pays 
de  Liège,  tenue  le  28  mai  1783. 

Messeigneurs  aiant  vu  la  supplique  leur  présentée  par 
Henri  Dewandre  remontrant  que  son  fils  François  Dewandre 
a  remporté  le  premier  prix  de  sculpture  au  concours  qui 
s'est  fait  à  l'académie  célèbre  du  Capitole  à  Rome,  vu  la 
lettre  du  premier  Régent  et  administrateur  du  collège  de 
Liège  et  le  recôs  de  Messieurs  du  Magistrat  de  cette  cité  en 
date  du. 26  avril  dernier,  déclarent  pareillement  de  lui 
accorder  quatre  cent  florins,  ordonnant  à  leurs  receveurs 
généraux  d'y  pourvoir,  voire  que  tous  les  surcéants  de  ce 
païs  seront  également  encouragés  en  pareil  cas 

Par  ordonnance  de  nosdits  seigneurs 

(signé)  A.  G.  IIellin  pro  Plomteux. 

Les  Etats  primaire  et  noble  accordèrent  également  à 
Dewandre,  en  mai  1783,  la  gratification  de  400  florins. 

A  son  retour  à  Liège,  en  1785,  le  sculpteur  Dewandre 
adressa  aux  trois  Etats  la  supplique  suivante  : 

A  Messeigneurs  de  l'Etat  noble  du  Pais  de  Liège 

et  comté  de  Looz 

Messeigneurs, 

De  retour  dans  ma  patrie,  mon  premier  devoir  est  de 
vous  offrir  l'hommage  respectueux  de  ma  reconnaissance  ; 
vous  avez  daigné,  Messeigneurs,  sourire  à.  mes  faibles 
talents  et  encourager  mes  progrès  ;  je  n'oublierai  jamais  la 
récompense  si  chère  à  mon  cœur  que  je  reçus  de  vous, 
illustres  Mécènes,  lorsqu'en  1783,  j'eus  le  bonheur  de  rem- 
porter le  premier  prix  de  sculpture  dans  l'école  la  plus 
célèbre  du  monde  ;  enhardi  par  ce  bienfait,  j'ose  aujourd'huy 


—  290  — 

en  solliciter  un  second,  non  moins  flatteur  pour  moi,  de 
recevoir  ce  Buste  que  je  n'ai  entrepris  que  pour  vous 
l'offrir,  et  dans  l'espoir  que  vous  ne  dédaignerez  point  de 
l'accepter;  je  n'ai  point  hésité  sur  le  modèle  que  je  devais 
choisir,  et  parmi  cette  foule  de  héros  dont  Rome  est  si 
jalouse  de  conserver  les  précieuses  statues,  le  sage  Marc- 
Aurele  me  parut  être  le  seul  digne  de  vous  être  présenté; 
sages  et  bienfaisants  comme  lui,  comme  lui  vos  soins  et  vos 
travaux  n'ont  d'autre  but  que  de  contribuer  au  bonheur  de 
la  patrie. 

Quoi  faisant  (signé)  François  Dewandre. 

En  l'assemblée  de  Messeigneurs  de  l'Etat  primaire  du 
pays  de  Liège  et  comté  de  Looz,  tenue  le  1er  juin  1785. 

Messeigneurs,  aiant  vu  la  suplique  leur  présentée  par 
François  Dewandre,  sculpteur,  présentant  aux  trois  états 
le  buste  de  Marc- Aurel,  chef  d'oeuvre  qui  a  remporté  le  pre- 
mier prix  à  Rome,  déclarent,  par  reconnoissance  de  cet 
ouvrage  si  artistement  fait,  d'authoriser  les  seigneurs  leurs 
députés  "ordinaires  pour  conjoinctement,  avec  les  seigneurs 
des  deux  autres  Etats,  lui  accorder  une  somme  de  trente 

louis 

Par  ordonnance  de  Mesdits  seigneurs 

(Signé)  L.  Jardon  pro  de  Grady. 

Dans  son  assemblée  du  30  mai  1785,  l'Etat-noble  avait 
également  émis  l'avis  de  donner  à  Dewandre  une  grati- 
fication de  30  louis  ;  l'Etat-tiers  n'adhéra  à  cette  résolu- 
tion que  le  28  mars  1787. 

Archives  de  VEtat,  à  Liège.  Papiers  des  Etats. 


—  291  — 

Melchior  Dartois,  graveur,  1784. 

Melchior  Dartois,  orfèvre  et  graveur,  fut  nommé 
directeur  de  la  monnaie,  à  Liège,  par  les  députés  du 
Chapitre  de  Saint-Lambert,  sede  vacante,  le  23  juillet 
1784.  Peu  de  temps  après  son  avènement,  le  prince  de 
Hoensbrouck  le  chargea  de  frapper  les  médailles  qu'il 
voulait  distribuer  comme  souvenir,  probablement,  de 
son  inauguration,  c'est  à  ce  moment  que  Dartois  lui 
envoya  la  supplique  suivante  : 

Prince  Celsissime,  Monseigneur, 

Le  sousigné  ayant  l'honneur  d'être  commis  par  Votre 
Altesse  pour  fabriquer  les  médailles  qu'elle  doit  distribuer 
publiquement,  il  lui  remontre  très  humblement  que  cette 
fabrication  est  du  ressort  de  la  Chambre  des  Comptes,  étant 
relative  aux  monnoies,  il  supplie  très  respectueusement 
Votre  Altesse  de  daigner  lui  faire  délivrer  par  elle  comme 
il  est  d'usage,  une  commission  de  directeur  des  monnoies 
pour  qu'il  puisse  se  présenter  à  cette  honorable* chambre 
quand  le  besoin  le  requerra,  pour  y  prendre  les  instruments 
nécessaires  pour  cet  objet.  C'est  la  grâce. 

(signé)  Dartois. 

Apostille  :  Accordé,  signé  Constantin  François.    * 

Commission  de  directeur  des  monnoies  pour  M.  Dartois, 

orphevre,  1785. 

Constantin  François  par  la  grâce  de  Dieu  évêque  et 
Prince  de  Liège,  prince  du  S1  Empire  Romain,  Duc  de  Bouil- 
lon, marquis  de  Franchimont,  comte  de  Looz  et  de  Horne, 
Baron  de  Herstal,  etc.  etc.  etc. 


—  292  — 

A  tous  ceux  qui  ces  présentes  verront  salut,  savoir  fai- 
sons que  condescendant  favorablement  à  la  supplique  très 
humble  de  M.  Dartois  orphevre,  nous  l'avons  comis  et  éta- 
bli comme  par  les  présentes  le  commettons  et  établissons 
directeur  des  monnoies,  pour  en  cette  qualité  frapper  et 
fabriquer  les  médailles  que  nous  lui  commanderons  pour 
être  distribuées  publiquement  de  notre  part  avec  deffense 
d'en  frapper  d'autres,  en  s'acquittant  leallement  des  devoirs 
que  cet  emploi  requiert,  demeurant  ledit  Dartois  respon- 
sable de  ses  ouvriers  et  c'est  aux  privilèges  et  exemptions 
qui  y  appartiennent  ;  si  mandons  et  commandons  a  un  cha- 
cun  de  le  reconnoitre  pour  tel  que  dessus  après  qu'il  nous 
aura  prêté  en  notre  chambre  des  comptes,  le  serment  de 
fidélité  requis  :  Donné  en  icelle  chambre  à  Liège  par  nos 
ordres  exprès  le  14  décembre  1785,  vidimé  Libert  de  Flemal 
vl,  puis  etoit  apposé  le  scel  de  S.  A.  sur  hostie  rouge.  Con- 
tresigné G.  Jacquet,  pro  secretario. 

Chambre  des  finances,  Rendages  et  stuits,  n°  99, 
fol.  48  v»,  129. 

Mathieu  Beine,  architecte  et  géomètre,  1785. 

Mathieu  Beine  c  ayant  remporté  les  premiers  prix  de 
l'architecture  et  de  l'ornement  à  l'Ecole  d'Emulation  de 
Liège,  *  son  père,  Dieudonné  Beine,  l'envoya  à  Paris  où 
il  obtint,  en  1785,  le  premier  prix  de  l'Académie  royale. 
Le  Conseil  de  la  cité  de  Liège  lui  accorda,  peu  de  temps 
après,  une  gratification  de  140  florins. 

Beine  adressa  ensuite  aux  Etats  de  Liège  la  requête 
suivante  : 


—  293  — 

Messeigneurs  des  Etats  du  pays  de  Liège 
et  comté  de  Looz. 

Mathieu  Beine,  citoien  de  Liège,  plein  de  confiance  dans 
la  bienfaisance  de  vos  seigneuries,  vient  avec  le  plus  profond 
respect  leur  remontrer  que  par  son  application  il  auroit 
successivement  remporté  à  la  Société  d'émulation  deux 
médailles  en  argent  pour  prix  de  dessein  et  ornemens  d'ar- 
chitecture ;  qu'étant  passé  à  Paris,  il  auroit  également 
remporte  le  premier  prix  de  géométrie  malgré  un  très 
grand  nombre  de  concurrens  très  habiles.  Et  comme  le 
père  du  remontrant  est  chargé  de  neuf  enfans  et  qu  il  ne 
peut  subvenir  aux  fraix  des  nouritures  et  entretiens  du 
très  humble  remontrant,  pour  le  perfectionner  dans  les 
pays  étrangers  et  acquérir  les  talens  nécessaires  pour  l'état 
qu'il  a  embrassé  ;  c'est  pourquoi  il  recourt  à  la  bienveillance 
de  V.  S.  qui  sont  les  pères  et  protecteurs  des  citoiens,  les 
suppliant  très  humblement  de  daigner  lui  accorder  une 
gratification  pour  l'aider  à  continuer  ses  études  et  le  rendre 
utile  à  sa  patrie. 

Quoi  faisant  (signé)  D.  Beine,  pour  mon  fils. 

Par  des  recès  en  dates  respectives  du  30  mai  1785, 
1er  juin  1785  et  29  mars  1787,  les  membres  des  trois 
Etats  de  Liège  lui  allouèrent  une  indemnité  de  100  florins. 

Archives  de  VEtat,  à  Liège.  Papiers  des  Etats. 

Jacque  Xhenemont,  peintre  et  dessinateur,  1786. 

Jo  sotto  scritto  segretario  dell'  insigne  Accaderaia  di 
S.  Luca  di  Roraa  attesto  ed  affermo  aver  ottenuto  il  primo 
premio  del  designo  nell'  academia  del  Nudo  di  Campidolio 


—  294  — 

giudicato  meritevolo  da  professori  Accademici,  che  giudica- 
rono  il  sigra  Giacomo  Xhenemont  Liegese  ;  onde  accio  costi 
ove  convenga  faccio  fede  sigillata  col  sigillo  dell*  Accademia 
corne  dette  sigre  Giacomo  Xhenemont  cîceve  il  premio  nel 
di  ô  délie  correnie  mese  etc.  questo  di  8  aprile  1786. 

(sigué)  Frau"  Preziado, 

accademico  e  segreiario  dell'  insigne  accademia  di  S.  Laça  etc. 

En  conseil  de  la  Cité  de  Liège  tenu  le  8  may  1786. 

Le  conseil  apprenaut  avec  la  plus  grande  satisfaction  que 
Jacques  Xhenemont,  bourgeois  de  cette  cité  auroit  rem- 
porte le  premier  prix  de  dessein  dans  le  concours  public 
tenu  le  6  avril  dernier  dans  la  célèbre  académie  de  Saint 
Luc  à  Rome  et  voulant  seconder  les  talents  de  nos  conci- 
toyens et  les  encourager  de  plus  en  plus  à  faire  de  progrès 
dans  les  beaux -arts,  lui  accorde  une  récompense  de  quatre 
cents  florins  brabant  qui  lui  seront  comptés  par  le  rentier 
de  la  cité 

Par  ordonnance  dudit  Conseil 

(Signé)  Rouveroy  pro  de  Cologne 

A  Messeigneurs  de  l'Etat  noble  du  pais  de  Liège 

et  comté  de  Looz 

Messeigneurs, 

La  veuve  Alexandre  Xhenemont  prend  la  très  respec- 
tueuse liberté  de  remontrer  avec  tout  le  respect  possible  à 
vos  très  nobles  et  très  illustres  seigneuries  que  son  fils 
Jacque  Xhenemont  aiant  témoigné  des  très  grandes  dispo- 
sitions pour  la  peinture  et  sur  tout  quant  au  dessein 
d'après  nature,  elle  s'est  déterminée  à  Tenvoier  à  Rome  et 
qu'à  cet  effet  elle  a  fait  ses  derniers  efforts  pour  fournir  aux 


—  295  - 

fraix  dans  l'espoir  de  trouver  en  lui  une  ressource  dans  ses 
derniers  jours  et  qu'icelui  s'étant  tellement  appliqué  au 
susdit  dessein  qu'il  at  remporté  le  premier  prix  dans  le  con- 
cours public  tenu  le  6  avril  dernier  à  la  célèbre  académie 
de  Saint  Luc  lui  adjugé  et  remis  le  même  jour  à  rassemblée 
générale  au  capitole  ainsi  qu'il  conste  de  l'attestation 
ci-jointe, 

C'est  pourquoi,  elle  ose  communiquer  cette  victoire  à 
vos  très  nobles  et  très  illustres  seigneuries  qui  ont  toujours 
tellement  à  cœur  les  beaux  arts  de  môme  que  les  liégeois 
qui  s'y  appliquent  et  qui  en  remportent  la  victoire  et  le  prix 
principalement  en  l'art  de  peinture  dans  une  académie  aussi 
nombreuse  et  aussi  réputée,  osant  en  conséquence  espérer 
de  leur  clémence  et  générosité  qu'elles  daigneront  avoir 
les  égards  que  de  tous  tems  elles  ont  témoigné  vis  à  vis  des 
citoiens  qui  ont  eu  le  bonheur  de  mériter  leurs  favorables 
attentions. 

Quoi  faisant  etc.  (signé)  La  Veuve  Xhenemont. 

L'Etat-noble  et  l'Etat-primaire,  par  des  recès  des  20 
et  29  mars  1787,  lui  allouèrent  une  gratification  de 
vingt-cinq  louis. 

L'Etat-tiers,  qui  dans  son  assemblée  du  29  mars  1787 
n'avait  accordé  à  Xhenemont  que  200  florins,  reçut  une 
nouvelle  supplique  par  laquelle  on  le  priait  de  se  mon- 
trer aussi  généreux  que  les  deux  autres  Etats;  il  y 
répondit  le  31  décembre  1787  par  le  recès  suivant  : 

En  l'assemblée  de  Messeigneurs  de  l'Etat  Tiers  du  Pays 
de  Liège  et  comté  de  Looz  tenue  le  31  xbr*  1787. 

Messeigneurs  ayant  vu  la  supplique  leur  présentée  par 
la  veuve  Xhenemont  remontrant  que  son  fils,  qui  a  remporté 


—  296  — 

le  premier  prix  du  dessin  au  concours  public  tenu  le  6  avril 
1786  à  la  célèbre  académie  de  S1  Luc  à  Rome,  n'a  été  gratifié 
que  de  deux  cents  florins  par  les  seigneurs  de  cet  Etat  tan- 
dis qu'il  la  voit  été  de  vingt  cinq  louis  par  les  recès  des 
seigneurs  des  Etats  primaire  et  noble  en  date  respectives 
du  20  et  29  mars  derniers  ;  vu  les  dits  deux  recès,  déclarent, 
en  vue  d'encourager  ses  talens,  de  lui  accorder  pareillement 
une  somme  de  vingt  cinq  louis,  ordonnant  à  leurs  receveurs 
généraux  d'y  fournir. 

Par  ordonnance  de  mes  dits  seigneurs 

(Signé)  J.  J.  Hellin  pro  Plomteux 

Archives  de  l'Etat,  à  Liège.  Papiers  des  Etats. 

Médaille  gravée  par  Dartois,  1790. 

A  Messeigneurs  de  l'Etat  tiers  du  pays  de  Liège 

et  comté  de  Looz. 

Messeigneurs, 

Le  soussigné  remontre  en  du  respect  qu'il  a  reçus  les 
ordres  des  vos  seigneuries  par  le  sr  Dreppe,  peintre,  pour 
la  fabrication  d'une  médaille  d'or  qu'elles  ont  destiné  être 
l'expression  de  la  reconnoissance  nationnale  enver  son 
Exellence  M.  le  Baron  de  Schliffen  (î),  lieutenant  général 
au  service  de  S.  M.  prussienne;  pour  quelle,  elles  ont  des- 
tiné cent  louis,  tant  pour  le  travail  que  pour  la  matière. 
Le  remontrant  supplie  vos  seigneuries  de  vouloir  agréer 
sa  soumission  par  quelle  il  s'oblige  de  faire  ladite  médaille, 

(1)  Le  lieutenant-général  de  Schlieffen  commandant  les  troupes  prus- 
siennes exécutrices  qui  séjournèrent  a  Liège  du  28  novembre  1789  au 
16  avril  1790,  fut  accusé  par  l'Etat  noble  d'avoir  favorisé  la  cause  popu- 
laire. 


—  297  — 

sous  la  direction  du  sr  Dreppe,  pour  le  prix  mentionné,  les 
assurant  que,  regardant  cette  occasion  comme  la  plus  belle 
de  sa  vie  pour  exercer  ses  foi  blés  talans,  il  fera  tous  ses 
efforts  pour  atteindre  les  vœux  de  vos  seigneuries,  ainsi 
que  pour  méritter  leurs  applaudissements. 

Quoi  faisant  (signé)  J.  Dartois. 

Archives  de  VEtat,  à  Liège.  Papiers  des  Etats. 

Note  do  peintre  Codera,  1794. 

Avoir  fait  et  livré  vingt  tableau  aux  armes  de  Son 
Altesse  et  de  ses  Etats  du  pays  de  Liège  et  comté  de  Looz, 
fait  et  livrez  à  la  prépositure  par  Joseph  Coclers,  peintre  de 
mesdits  seigneurs,  à  raison  de  6  fis  chaque,  pour  la  pein- 
ture    fl.  100.20 

Item,  avoir  fourni  vingt  planche  neuves  à  2  fl. 
chaque fl.    40. 

Item  livrez  60  petites  armoiries  pour  les  ban- 
douilliôres  des  emploies,  à,  raison  dé  cinq  sols  chaque  : 
pour  la  peinture fl.    15. 

Item,  à  raison  de  deux  sols  pour  chaque  platine  fl.     6. 

Porte  ensemble  à  la  somme  de fl.  181. 

Qu'il  supplie  très  humblement  vos  nobles  et  illustres  sei- 
gneuries (î)  de  daigner  en  ordonner  le  payement.  Quoi  fai- 
sant, etc.  Liège,  ce  8  avril  1794. 

(Signé)  Joseph  Coclers,  peintre. 
Archives  de  l'Etat,  à  Liège.  Papiers  des  Etats. 

(1)  A  savoir,  les  membres  des  Etats. 


TABLE  DES  MATIÈRES 

Page» 

Statuts  de  la  Société  des  Bibliophiles  liégeois 5 

Liste  des  membres,  1888-1889 9 

Liste  des  publications  de  la  Société 22 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  22  janvier  1888 25 

Procès- verbal  de  la  Séance  du  18  mars  1888 26 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  27  mai  1888 28 

Fisen  et  son  imprimeur  (1643) 30 

St.  Bormans.  Les  manuscrits  de  l'Abbaye  de  Saint-Trond 

en  1538 33 

Institution  de  la  Cour  des  Absentis 41 

E.  M.  Papiers  concernant  les  rapports  de  Jean  de  Hornes 

avec  Louis  Pynnock  (1484-1494) 43 

E.  M.  Traité  conclu  entre  Jean  de  Hornes  et  Philippe  le 

Beau  (1499) 53 

E.  M.  Lettre  de  Remacle  Mohy  (1590) 57 

E.  M.  Libre  discours  des  affaires  de  Liège  (xvii6  siècle)  .    .  60 

Albin  Bodt.  Notes  bibliographiques 77 

C.  Le  Paige.  A  propos  d'une  charte  inédite  de  la  Chapelle 

desClercs 107 

Procès- verbal  de  la  Séance  du  13  janvier  1889 118 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  3  mars  1889 119 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  12  mai  1889 121 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  10  novembre  1889    ....  122 


y 


—  300  — 

C.  Le  Paige.  Notice  sur  le  Gédéon,  tragi-comédie  de  Libert 

de  Houthem 125 

C.  B.  Annotations  historiques  (1674-1675) 132 

Liste  des  membres,  1890-1891 147 

Procès- verbal  de  la  Séance  du  12  janvier  1890 163 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  13  avril  1890 164 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  19  juin  1890 166 

Procès- verbal  de  la  Séance  du  9  novembre  1890 166 

Baron  de  Chestret.  Henri  Helbig,  sa  vie  et  ses  ouvrages.  168 

E.  M.  Papiers  concernant  les  rapports  de  Jean  de  Homes 

avec  Louis  Pynnock,  nouvelle  série  (1485-1504)  ....  185 

Procès- verbal  de  la  Séance  du  11  janvier  1891 212 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  26  avril  1891 213 

Procès-verbal  de  la  Séance  du  22  juin  1891 214 

Procès- verbal  de  la  Séance  du  29  novembre  1891    .    ...  215 

Albin  Body.  Les  aventuriers  à  Spa  au  xvm4  siècle  :  le 
prince  d'Albanie  ;  le  prince  Justiniani  ;  Casanova  ;  le 

baron  de  Trenck 217 

E.  M.  Trois  lettres  relatives  au  Sanglier  des  Ardennes 

(1480-1482) 255 

E.  M.  Sébastien  La  Ruelle  et  Lambert  de  Tornaco.    ...  260 

Edouard  Poncelet.  Documents  inédits  sur  quelques  ar- 
tistes liégeois 264 


— >o<*- 


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SEP   8-    1348