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COMPARATIVE    ZOOLOGY, 

AT  HARVARD  COLLEGE,  CAMBRIDGE,  SLVSS. 
iFounticU  i)j)  pcîBate  oubscrfptfon,  fit  1861. 


DR.  L.  DE  KONINCK'S  LIBRARY. 

No.  /,^/y 


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BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR 


^  f 


LA  SOCIETE  PHILOMATIQUE 


DE    PARIS. 


ANNÉE       1818. 


Sv^ 


paris; 


IMPRIMERIE    DE    P  L  A  S  S  A  N.] 


LISTE    DES    MEMBRES 

DE    LA    SOCIÉTÉ    PHILOMATIQUE 

AU      l".     JANVIER      1818, 

D'APRES    L  ORDRE    DE    RÉCEPTION. 


ÎS  O  M  S. 


Alenibres  éinériles. 

MM. 
Bertholet  

3.AMARCK 

MONGE '.  .  . 

lÎAUY 

DUCIIESNE 

Î.APLACE. 

(r^ORREA   DE    SeRRA. 

tonnellier 

(jillet  -Laumont. 

Deleuze 

Coque  BERT- Mon  T- 

BRET 

CllAPTAL 

JSIemhres   rJsidans. 

SiLVESTRE. 

Brongniart 

Vauquelin 

Halle 

Prony 

Lacroix 

Bosc 

Geoferoy-St.-IIi- 

laire 

CuviER  (Georg.)  .  . 

Dl'meril 

Larrey 

Lasteyrie 

]>ACEPÈûE 

BUTET 

]5lOT 

Brochais  r-: 

CuviER  (Fréd.)  .  .  . 


Dates  Je  RcCcpUoii, 


14  sept. 
2  1  sept. 
28  sept. 

10  août 
12  jany. 
17  (léc. 

1 1  janv. 
5i  juill. 
38-  mars 
22  juin 

i/j  niars 
21  juill. 


179:^. 
1795. 

1794- 

1 797- 
1802. 

1 S06. 

1794- 
1795. 

1801. 

1793. 
1798. 


10  déc 

Id. 
9  nov.  I 


1788. 


:8 


9- 


14  sept.  1795. 

28  sept.  179.5. 

i5  dée.  1793. 
12  janv.  1794. 

Id. 

23  mars  1795. 
20  août  ijyjC^. 

24  sept.  179^). 
2  mars  1797. 

1^'  juin  1798. 

14  iévr.  1800. 

2  iévr.  1801. 

2  juill.  1801.; 

17  déc.  1802. 


N  O  M  S. 


MAL 
Thenaru' 

MiRBEL 

Poisson 

Gay-Lussac 

Hachette 

Ampère 

D'Arcet 

Girard 

Du  Petit-Thouars 

Pariset 

Arago 

Nysten 

-Laugier 

Chevreuj: 

Puissant 

Desmarest 

Guersent. 

"Baillet 

BlAIN  VILLE  ...... 

BiNET 

DULONG 

Bonnard 

Magendie 

Lucas 

Lesueur 

Montègre 

Cauchy  fils 

Clément  ........ 

I.ÉMAN 

Cassini  (  [lenry  ;.. 

FOURIER 

BeodAnï.. 


Dates  (îeTiLCepliuii 


12  févr. 

1 1  mars 

5   déc. 

25  àéc. 

24  janv. 

7  Icvr. 

Id. 

19  déc. 

Id. 

14  mît! 
Id. 
Id. 
Id. 
Id. 

iG  mai 

9  Iévr. 

9  mars 
Id. 
29  févr. 
14  mars 
21  mars 
28  mars' 
10  avril 

5  iévr. 
I  2  mars 

9  avril. 
5i  déc. 
1  j  janv. 

5  tévr. 
17  id. 

7  févr, 
r4  "Iévr 


i8o3. 
i8o5. 
i8o3. 
1804. 

7" 


180 
1807. 

1807. 

i8oo. 


Secrétaire  de  la  SocrJ'e  pour  18:8^  M.  N.  vz  Biainvilli:,  rue  J::c..b. 


18  ro. 
i8ti. 
i8t  I. 

1812. 

1812. 
1 8 1 2. 

l8£2. 

i8i3. 
1814. 
1814. 
1814. 
r8iz). 
181b. 
1816. 

1818. 

1818. 


5= 


LISTE   DES   GORRESPONDAINS 


r-n.  T^ 


DE    LA    SOCIETE    PHILOMATIQUE. 


NOMS     ET     RESIDENCES. 


MM. 

Geofiroy   (Villeneuve)- 

Uaudrada Coimbre. 

Chaïssier 

Van-Moss Bruxelles. 

Valu Pavie. 

Gbantbans Besancon. 

Rambourg Ct-rilij. 

Nicolas Caen. 

JuRiNE Genève. 

Latkeille 

UsTERiE Zurich. 

KocR Bruxelles. 

Teulïre Nice. 

ScHMEisSER Ilaiiibouro. 

Reimarus Id. 

Hecth Strasbourg'. 

Gosse Genève. 

Tedenat Nisnies. 

Fischer Moscow 

Bouc.'iER AbbeviUe. 

Noël B^lori. 

BoiSSÈL    DE    Mo^VlLLE  .... 

Fabrosi Florence. 

Broussonet   (  Victor.) ....  ]\Ionlpellier. 

Lair    (  P.-AJmé  ) Caen, 

De  Saussure Genève. 

Vassali-Eaxdi Tufin. 

BuNlVA //. 

PuLLi   (  Pierre)' Naples. 

Blumenbacu Guttingue. 

HermstaÉdt  .' Berlin. 

Coquebert    (Anl.) Amiens. 

Camper  (  Adrien) Fi  aneis^er. 

PlAMOND 

Zea MaciriJ. 

Pàlissot'  de  BeaùvôiS  : .  .  . 

ScHREiBERS Vienne. 

ScKWARTz Slocklio'm. 

Vaucher Genève. 

n.   You^G Londres, 

H.  Davy /.-. 

Keru.art-Ti.uhï 

BKiSSOK Cliâions  -  sur  - 

Marne. 


NOMS     ET    RESIDENCES. 


MM. 

CoSTAZ 

CoRUlER 

ScHRElBER 

DoDUN. Le   Mans. 

Fleuriau  DE  Bellevue..  La  RoclitUe. '' 

Bailly 

Savaresi Naples. 

Pavon Madrid. 

Brotero Coiiubre. 

SoEMMERino Munich. 

Pablo  de  Llave Madrid. 

Brebisson Falaise. 

l*A>zER Nuremberg, 

Desglands Rennes. 

Daubuissou Toulouse. 

Warden Ncw-Yorck. 

GARTNER  lils Tnbinoen. 

o 

Girard Allort. 

Chladni Wittemberg;, 

La'Mouroux Caen. 

Fblmu-sville  (Cbrisloph.)   Fiest. 

Bâtard Aiii^ers. 

Poy-FerÉ    de    Cïre Da\. 

Marcel   de    Serres.....   Monlpeflie.r. 

Uesvaux .    Poiliers. 

(jAzoCHE Seez. 

Fiisso Nice. 

Bigot   de  Morogues....   Orléans. 

■  Tristas Id. 

Omalius   dHalloy Naniur. 

Léonhard Mluiich. 

Dessaignes A'endôme. 

Desanct'.s Londies. 

Auguste    Saikt-IIiLaire.   Orléans. 

Alluaud Limoues. 

LroN  DuFOUR Sainl-SevePi- 

De  Graaveniiorst Breslau. 

Reinwaed'ï' Ayisterdam. 

DuTROCiiET Cliarrau  ,    pré« 

Chàleau- Re- 
naud. 
D''AunEBAR;D  DE  Febussac.  Agen". 

Charpentier Be,K.     ^ 

Le   Cllrc Lava', 

i 


..r  II i»i  ■■ I     I 

NOMS     ET    RÉSIDENCES. 

MM. 

D'HoMBRES-FiRMAS Alilis. 

Jacobsoi» Copenliague. 

MoNTEiRO Freyberg. 

Millet Anj^ers. 

VoGEL j\Iuriicli. 

Adams   (Williams) Londres. 

l^EFRAHCE Sceaux. 

(tASC 

Picot  de  La  Pevrousë  . .  Toulouse. 
KuHMT Berlin. 


NOMS    ET    RESIDENCES. 

MM. 

VillekmÉ Etampes. 

Williams  Elford  Leach.  Loadres. 

Fbeyciimkt 

Auguste  Bozzi  Granville  Londres. 

Bergeb Genève. 

MoKEAU  DR  JoKsÉs Alartinlcjue. 

Meyrac Dax. 

Grateloup Dax. 

Say Philadelphie. 

Cous Dijon. 


COMMISSION  DE  REDACTIOJNT 
DU    BULLETIN, 


POUR      I 


8i8. 


MM. 

Zoologis ,  Anatomis  et  Physiologie 

animale Blaikville  (  II.  de  ) .  B.  V. 

Botanique  ,    Physiologie   végétale  ,  ' 

Agriculture ,  Économiàjg^rale .  .    H.  Cassini H.  C. 

Minéralogie ,    Géologie Beudakt F.  S.  B 

C. 

B. 

P. 


Chimie  et  Arts   chimiques Chevreul 

Physique  et  Astronomie BiOT 

Mathématiques Poisson 

Médecine   et  Sciences   qui   en    dé- 
pendent    Magendie 

Secrétaire  de  la  Commission Bîlly.  .  .  .B-y. 


F.  M. 


Nota.  Les  Ai'Liclcs  ou  E.xtrails  non  signés  sont  faits  par  les  Auteurs 
des  Mémoires. 


BULLETIN  DES   SCIENCES, 

PAU 

LA   SOCIÉTÉ    PHILOMATIQUE 


1  a  1  8. 


\jMémoîre  sur  la  température  des  habitations  et  sur  le  mouvement       Physique 
varié  de    In    ehnleur  dans    les   prismes    rectangulaires  ;   par 
M.  FouRiER.  (Extrait.) 


Acal.  des  Sciences. 
17  noveaii.ro  tiiiy. 


\Jn  s'est  proposé  de  trciter  dans  ce  Mémoire  deux  des  questions  prin- 
cipales de  la  théorie  de  la  chaleur.  I/iine  offre  une  application  de  relie 
théorie  aux  usages  civils  ;  elle  consiste  à  déterminer  les  conditions 
mathématiques  de  réchauffement  constant  de  l'air  renfermé  dans  un 
espace  donné.  [,a  seconde  question  appartient  à  la  théorie  analytique  rie 
la  chaleur.  Elle  a  pour  objet  de  connaître  la  température  variable  do 
chaque  molécule  d'un  prisme  droit  à  base  rectangulaire,  placé  dans  l'air 
entretenu  h  une  température  constante.  On  suppose  que  la  tcmpéralura 
initiale  de  chaque  point  du  prisme  est  connue,  et  qu'elle  est  exprimée 
jiar  une  fonction  entièrement  arbitraire  des  trois  coordonnées  de 
chaque  point;  il  s'agit  de  déterminer  tous  les  états  subséquens  du  solide, 
en  ayant  égard  à  la  distribution  de  la  chaleur  dajis  l'inlé rieur  de  la 
masse,  et  à  la  perte  de  chaleur  qui  s'opère  à  la  superficie,  soit  par. 
le  contact,  soit  par  l'irradiation.  Cette  dernière  question  est  la  plus  géné- 
rale de  toutes  celles  qui  aient  été  résolues  jusqu'ici  dans  cette  nouvello 
branche  de  la  physique.  Elle  comprend  comme  une  question  particu 
îière,  celle  qui  suppose  que  tous  les  points  du  solide  ont  reçu  la  mon  -, 
température  initiale;  elle  comprend  aussi  une  autre  recherche ,  qui  cM 
\\n  des  élémens  principaux  de  la  théorie  de  la  chaleur,  et  qui  a  pou 
objet  de  démontrer  les  lois  générales  de  la  difïiision  de  la  chaleur 
dans  une  masse  solide  dont  les  dimensions  sont  infinies. 

La  première  question  qui  concerne  la  température  des  espaces  clos, 
intéresse  les  arts  et  l'économie  publique.  Ce  sujet  est  entièrement  nou- 
veau; on  n'avait  point  encore  cherché  à  découvrir  les  relations  qui  sub- 
sistent entre  les  dimensions  d'une  enceinte  solide  formée  d'une  substance 
connue,  et  l'élévation  de  tempérrture  qus  doit  produire  uno  source 
constaule  de  chaleur  placée  dans  l'espace  que  celte  enceinte  termin 

On  exposera  successivement  l'objet  el  les  élémens  de  chaque  (jup- 
les  principes  qui  servent  à  la  résoudre,  et. les  résultats  de  la  sol    : 
Livraison  de  jani-'ier.  ^  ^i 


(2) 
PnEMlÈRE     PARTIE. 

Dâ  la  Température  des  habilations, 

2.  On  suppose  qu'un  espace  d'une  figure  quelconque  est  ferme'  de  loufes 
parts,  et  rempli  d'.'iir  nfmosphérique;  l'euccinte  solide  qui  le  termine 
est  homugèiie,  elle  a  la  même  épaisseur  dans  toutes  ses  parties,  et  ses 
dimensions  sont  assez  grandes  pour  que  le  rapport  de  la  surlace  inté- 
rieure à  la  surface  extérieure  diflère  peu  de  l'unité.  L'air  extérieur  con- 
serve une  température  fixe  et  donnée  3  l'air  intérieur  est  exposé  à 
l'action  constante  d'un  loyer  dont  on  connaît  l'intensité.  On  peut  con- 
cevoir, par  exemple,  que  cette  chaleur  constante  est  celle  que  l'ournit 
continuellement  une  surface  d'une  certaine  étendue,  et  que  l'on  entre- 
tient à  luie  température  fixe.  La  question  consiste  à  déterminer  la  tem- 
pérature qui  doit  résulter  de  cette  action  d'un  foyer  invariable  indé- 
finiment prolongée.  Afin  d'apercevoir  plus  distinctement  les  rapports 
auxquels  les  effets  de  ce  genre  sont  assujettis,  on  considère  ici  la  tem- 
pérature moyenne  de  l'air  contenu  dans  l'espace ,  et  l'on  suppose  d'abord 
«qu'une  cause  toujours  subsistante  mêle  les  différentes  parties  de  cet  air 
intérieur,  et  eu  rend  la  température  uniforme.  On  fait  aussi  abstraction 
de  plusieurs  conditions  accessoires  ,  telles  que  l'inégale  épaisseur  de 
certaines  pprlions  de  l'enceinte,  l'introduction  de  l'air  par  les  issues, 
la  diversité  d'exposition  qui  fait  varier  l'influence  de  la  température 
extérieure.  Aucune  de  ces  conditions  ne  doit  être  omise  dans  les  appli- 
cations :  mais  il  est  nécessaire  d'examiner  en  premier  lieu  les  résultats 
des  causes  principales;  les  sciences  mathématiques  n'ont  aucun  autre 
moyen  de  découvrir  les  lois  simples  et  constantes  des  phénomènes. 

5^  On  voit  d'abord  que  la  chaleur  qui  sort  à  chaque  instant  du  foyer^ 
élève  de  plus  en  plus  la  température  de  l'air  intérieur  ,  qu'elle  passe 
de  ce  milieu  dans  la  masse  dont  l'enceinte  est  formée,  qu'elle  en  aug- 
mente progressivement  la  température,  et  qu'en  même  temps  une 
partie  de  celte  chaleur  parvenue  jusqu'à  la  surface  extérieure  de  l'en- 
ceinte se  dissipe  dans  l'air  environnant.  L'effet  que  l'on  vient  de  décrire 
s'opère  continuellement  ;  l'air  intérieur  acquiert  une  température  beau- 
coup moindre  que  celle  du  foyer;  mais  toujours  plus  grande  que  celle 
de  la  première  surface  de  l'enceinte.  La  température  des  différentes 
]<arlics  de  cette  enceinte  est  d'autant  moindre,  qu'elles  sont  jilus  éloi- 
gnées de  la  première  surface;  enfin  la  seconde  surface  est  plus  échauffée 
que  l'air  extérieur  dont  la  température  est  constante.  Ainsi  la  chaleur 


(lu  foyer  est  transmise  à  travers  l'espace  et  l'enceinte  qui  le  termine; 
elle  passe  d'un  mouvement  continu  dans  l'air  environnant.  Si  l'on  ne 
considérait  qu'un  seul  point  de  la  masse  de  l'enceinte,  et  que  l'on  y 
plaçât  un  thermomètre  très-petit;  on  verrait  la  température  s'élever  de 


Cm      \  ^m  liilliiIJIl IIIX 

3  •)  .   ,      ,  — ■<^ — r 

})lus  cil  plus,  et  s'approcher  insensiblement  ci'ini  (](;rnier  clat  qu'elle  ne  loi  \l. 

)eut  jamais  outrepasser.  Cette  valeur  linale  de  la  température  n'est  pas 
a  même  pour  les  difrérentes  parties  de  l'cnrcinte  ;   elle  est  d'autant 

moindre  que  le  point  est  plus  éloii^né  de  la  surlace  intérieure. 


]1  y  a  donc  deux  elFets  distincts  h  considérer.  L'un  est  l'échaufTe-      /^. 


la  question.  A  la  vérité  les   températures  ne  peuvent  jamais  atteindre 
à  ces  dernières  valeurs  ;  car  cela  n'aurait  lieu  exactement  qu'en  suppo- 


sant le  temps  infini  ,  mais  la  dilierence  devient  de  plus  en  plus  insen- 
sible, comme  le  prouvent  toutes  les  observations.  Il  faut  seulement; 
remarquer  que  l'état  final  a  une  propriété  qui  le  distingue,  et  qui  doit 
servir  de  fondement  au  calcul.  Elle  consiste  en  ce  que  cet  état  peut 
subsister  de  lui-même  sans  aucun  chani^ement,  en  sorie  qu'il  se  conser- 
verait toujours  s'il  était  d'abord  formé.  Il  en  résulte  que  j)our  connaître 
le  système  final  des  températures,  il  sufiit  de  déterminer  celles  qui  ne 
changeraient  point  si  elles  élaient  établies,  en  supposant  toujours  que 
le  foyer  retient  une  température  invaria'ole  ,  et  qu'il  en  est  de  même  de 
l'air  extérieur.  Supposons  que  l'on  divise  l'enceinle  solide  en  une  mul- 
titude de  couches  extrêmement  minces,  dont  chacune  est  comprise 
entre  deux  ba'ses  parallèles  aux  surfaces  de  l'enceinte 5  on  considérera 
séparément  l'état  de  l'une  de  ces  couches.  Il  résulte  des  remarques 
précédentes  qu'il  s'écoule  continuellement  une  certaine  quantité  de 
chaleur  à  travers  chacune  des  deux  surfaces  qui  terminent  cette  tran- 
che. La  chaleur  pénètre  dans  l'intéi'ieur  de  la  tranche  par  sa  premivre 
surface,  et  dans  le  même  temps  une  partie  de  celle  que  cette  masse  infi- 
niment petite  avait  acquise  auparavant ,  en  sort  à  travers  la  surface  op- 
posée. Or  il  est  évidemment  nécessaire  que  ces  flux  de  chaleur  soient 
égaux  pour  que  la  température  de  la  tranche  ne  subisse  aucun  chnn- 
p^ement.  Cette  remarque  fait  connaître  en  quoi  consiste  l'état  final  des 
températures  devenues  fixes,  et  comment  il  difïere  de  l'état  variable  qui 
le  précède.  Le  mouvement  de  la  chaleur  à  travers  la  masse  de  l'enceinte 
devient  uniforme  ,  lorsqu'il  entre  dans  chacune  des  tranches  parallèles 
dont  celte  enceinte  est  composée,  une  quantité  de  chaleur  égale  à  celle 
qui  en  sort  dans  le  même  temps.  Le  flux  est  donc  le  même  dans  toute 
la  profondeur  de  l'enceinte,  et  il  est  le  même  k  tous  les  instans.  Ou  en 
connaîtrait  la  valeurnumérinue,  si  l'on  pouvait  recueillir  toute  la  quan- 
lilé  de  chaleur  qui  s'écoule  pendant  l'unité  de  temjjs  ,  à  travers  une 
surface  quelconque  tracée  parallèleinent  à  celles  qui  terminent  l'en- 
ceinte. La  masse  de  glace  à  la  température  zéro  que  cette  quantité  de 
chaleur  pourrait  convertir  en  eau,  sans  en  élever  la  température, 
exprimerait   la  valeur  du  flux  qui  pénètre  continuellement  l'enceinte 


C4) 

dans  Tt'lat  final  et  invariable.  Cette  même  quanlilé  de  chaleur  est 
iiéoessairenienl  équivalente  à  eelle  qui  sort  pendant  le  même  temps 
(!u  f'over,  e(  [.asse  dans  l'air  intérieur.  Elle  est  é-^ale  aussi  à  la  chaleur 
que  c'etle  incn)e  n)asse  d'air  communique  à  l'enoeinle  à  travers  la  pre-' 
mière  snrra<;c.  Lnfin  elle  est  c^^ale  à  celle  qui  sort  pendant  la  même 
temps  de  la  sinface  extérieure  de  l'enceinte,  et  se  dissipe  dans  l'air 
environnant.  Celte  quantité  de  chaleur  est  à  proprement  parler  iar 
dépense  de  la  source. 

Les  quantités  connues  qui  entrent  dans  le  calcul,  sont  les  suivantes: 
y  désigne  l'étendue  de  la  surface  du  foyer;  a  la  température  perma- 
nente de  celte  surface;  b  la  température  de  l'air  extérieur;  e  l'épais- 
seur de  l'enceinte;  5  l'étendue  de  la  surface  de  l'enceinte;  k\a.  condu- 
cibililé  spécifique  de  la  matière  de  l'enceinte;  li  la  conducibilité  de  la 
surface  intérieure  de  l'enceinte  ;  H  la  conducibilité  de  la  surface  exté- 
rieure;^ la  conducibilité  de  la  surface  du  foyer.  On  a  expliqué  dans 
des  Mémoires  précédens  la  nature  des  coefficiens  h,\i,  g ,K,  et  les 
observations  propres  à  les  mesurer.  Les  trois  quantités  dont  il  laut- 
déterminer  la  valeur  sont  :  a.  températrxre  finale  de  l'air  intérieur, 
(S  température  finale  de  la  première  surface  de  l'enceinte,  y  tempéra-' 
ture  finale  de  la  surface  extérieurs  de  l'enceinte.  On  désigne  par  A  l'élé- 
valion  finale  de  la  température  ou  l'excès  a.—h^  et  par  <i>  la  dépense  de 
la  source  ou  la  valeur  du  flux  constant  qui  pénétre  toutes  les  parties- 
de  l'enceinte.  On  rapporte  cette  quantité  *  à  une  seule  unité  de  surface; 
c'est-à-dire  que  la  valeur  de  O  mesure  la  quantité  de  chaleur  qui  pen- 
dant l'unité  de  temps  traverse  l'aire  égale  à  l'unité,  dans  une  si  rluce 
qiiekonque  parallèle  à  celles  de  l'enceinte;  $  exprime  en  unité  de  poids 
la  masse  de  glace  que  celte  chaleur  résoudrait  en  eau. 

Les  quantités  précédentes  ont  entr'elles  des  relations  très -simples, 
q-ue  l'on  peut  découvrir  sans  former  aucune  hypothjse  sur  la  nature 
(le  la  chaleur.  Il  suffit  de  considérer  la  propriété  que  la  chaleur  a  de 
se  transmettre  d'une  partie  d'un  corps  à  un  autre,  et  d'exprimer  les  lois 
suivant  lesquelles  celte  propriété  s'exerce.  La  connaissance  des  causes 
n'est  point  ua  élément  des  théories  m^ithématiques.  QuelL'  que  soit  la 
diversité  des  opinions  surla  nature  de  la  chaleur,  on  voit  que  les  expU- 
raiions  qui  paraissent  d'ailleurs  le  plus  opposées,  ont  une  partie  com- 
mune qui  est  fort  importante,  puisqu'on  en  peut  déduire  les  conditions 
mathématiques  auxquelles  les  etîets  sont  assujettis. 

Les  propositions  fondamentales  de  cette  théorie,  ne  sont  ni  moins 
simples,  ni  moins  rigoureusement  démontrées  que  celles  qui  forment 
aujourd'hui  les  théories  statiques  ou  dynamiques.  11  est  nécessaire  de 
faire  à  ce  sujet  les  remarques  suivantes  :  les  coeffi.iens  K ,  h,  Il  et  le 
roeHi.icnt  qui  mesure  la  capacité  de  chaleur,  doivent  ici  être  regar- 
dés connue  des  quantités  eonstanles  :  mais  en  général  ils  varient  avec 
les  températures  lorsqu'elles  sont  élevées.  Dans  i'élat  actuel  de  la  phy-. 


atxisxsa.ixssP'-iPSAiXsuK 


,     (5  )  ,  _  ...... 

sî'qne ,  on  ne  connaît  que  très  -  iniparfailrment  les  variaticHis  de  ces  l  -j  i  •"> 

coclficieus.  Lfî  (M)efHcieiil"ivl.'ili('à  la  capacité  ne  subit  que  des  variations 

presqu'insensibles  pour  des  diiiérences  de  lenipcratures  beaucoup  plus 

grancfes  que  celles  que  l'on  considère  ici.  Le  non)bre  K  n'a  été  mesurJ 

que  pour  une  seule  substance  :  mais  diverses  (jbservations  uionlrent 

qu'il  conserve  une  valeur  sensiblement  coristaute  pour  des  tenipératurcd* 

moyennes. 

l.e  coefficient  h  est  plus  variable  :  il  dépend  de  l'espèce  du  milieu 
élastique  ,  de  sa  vitesse,  de  sa  pression  ,  de  la  température  et  de  l'état 
dés  surfaces.  On  ne  connaît  point  exactement  la  marche  de  ses  varia- 
tions; ou  est  seulement  assuré  que  la  valeur  ne  change  point  lorsque  la 
diilérence  des  températures  est  iteu  considérable. 

En  général,  suit  que  ces  coerfltiens  représentent  des  nombres  cons- 
laos  ou  des  Ibiictions  counLies  de  la  température,  on  exprimera  tou- 
jours par  les  mêmes  équations  les  propriétés  de  l'état  final  ,  ou  celles* 
de  l'étal  variable  qui  le  précède.  Ainsi  la  question  est  réduite  dans 
tous  les  cas  à  une  question  ordinaire  d'analyse,  ce  qui  est  le  véritable^ 
objet  de  la  théorie. 

6, 
Pour  que  le  système  des  températures  soit  permanent,  il  faut  que 
chaque  tranche  infiniment  petite  de  l'enceinte  reçoive  à  chaque  instant 
par  une  surface,  et  perde  par  la  surface  opposée  une  quantité  de 
chaleur  égale  à  celle  qui  sort  du  fuyer.  Celte  condition  fournit  les  trois' 
équations  suivantes  qui  sont  j)our  ainsi  dire  évidentes  d'elles-mêmes. 
Elles  dérivent  immédiatement  d'une  proposition  élémentaire  dont  un 
a  donné  ailleurs  la  démonstration. 

yg(a  —  a.)  =  hs(ci  —  ^) 

fg(a  —  a)  =ns  (y—  b). 
Ou  en  concl'ud, 

a.  —  b  =  (a  —  h) 

On  a  dçsigné  par  $  la  dépense  de  la  source  rap{)ortée  à  l'unité  de  sur- 
foèe,  l'expression  de  cette  quanhie  est  -^—  (a  —  «),  et  sa  valeur  e.u' 
q-v/antité  connue  est  donnée  par  l'équation  : 

$  =  (.z  —  h) 


I 

-  + 

e 

+ 

H 

•s           l 

/  *  g 

+  - 

1 
h 

+ 

f  + 

1 


/         i'      '       A      ■       K     ^    H 


(6) 
On  en  conclud, 

En  désignant  par  A  l'excès  de  la  lemperatura  fixe  de  l'air  inlérieur 
sur  celle  de  l'air  extérieur,  et  par  M  le  nombre  connu  - — f"  1^  +  ïT  ? 
on  aura  A  =  <I>.  M. 

Nous  allons  maintenant  indiquer  les  résultats  de  celte  solution, 
i".  On  reconnaît  d'abord   que  le  degré  de  réchauffement,  c'est-à- 
dire  l'excès  A  de  la  température  finale  de  l'air  intérieur  sur  la  tempé- 
rature de  l'air  extérieur  ne  dépend  point  de  la  forme  de  l'enceinte,  ni 

i]u  volume  qu'elle  termine  ,  mais  du  rapport  —  de  la  surface,  dont  la 

ci)a!our  sort  à  la  surface  qui  la  reçoit,  et  de  l'épaisseur  e  de  l'enceinte. 
2".  La  capacité  de  chaleur  de  l'enveloppe  solide  et  celle  de  l'air 
n'entrent  point  dans  l'expression  de  la  température  finale.  Cette  qualité 
influe  sur  réchauffement  variable;  mais  elle  ne  concourt  pas  à  déter- 
miner la  valeur  des  dernières  températures. 

5".  Le  degré  de  réchauffement  augmente  avec  l'épaisseur  de  l'en- 
ceinte, et  il  est  d'autant  moindre  que  la  conducibilité  de  l'enveloppe 
solide  est  plus  grande.  Si  on  doublait  l'épaisseur ,  on  aurait  le  même 
résultat  que  si  la  conducibilité  était  deux  fois  moindre.  Ainsi  l'emploi 
des  substances  qui  conduisent  difficilement  la  chaleur,  permet  de  donner 
peu  de  profondeur  à  l'enceinte.  L/eflet  que  l'on  obtient  ne  dépend  que 
du  rapport  fie  l'épaisseur  à  la  conducibilité  spécifique. 

4"''.  Les  deux  coeffîciens  h  et  H,  relatifs  aux  surfaces  intérieure  et 
extérieure,  entrent  de  la  même  manière  dans  l'expression  de  la  tem- 
pérature. Ainsi  la  qualité  des  superficies  ou  de  t'enveloppe  qui  les 
couvre  procure  le  même  résultat  final,  soit  que  cet  état  se  rapporte  à 
l'intérieur  ou  à  l'extérieur  de  l'enceinte. 

5°.  Le  dcoré  de  réchauffement  ne  devient  point  nul  lorsqu'on  rend 
l'épaisseur  infiniment  petite.  La  résistance  que  les  surfaces  opposent 
h  la  transmission  de  la  chaleur  suffit  pour  déterminer  l'élévation  de  la 
température.  C'est  poiu- cette  raison  que  l'air  peut  conserver  assez  long- 
temps sa  chaleur,  lorsqu'il  est  contenu  dans  une  enveloppe  flexible 
très-mince.  Dans  ce  cas  la  température  de  la  première  surface  ne  diflere 
point  de  celle  de  la  seconde,  et  si  elles  ont  la  même  conducibilité  rela- 
tive à  l'air,  leur  température  est  moyenne  entre  celles  de  l'air  intérieur 
et  de  l'air  extérieur.  ,  .     .     ,  . 

G".  En  comparant  la  température  acquise  par  l'air  inlérieur  ,  à  la 
quantité  de  chaleur  qui  sort  du  foyer  et  traverse  l'enceinte,  on  voit 
que  sans  augmenter  la  dépense  de' la  source,  on  peut  augmenter  le 


C   7   )  ^^rrrrr-rr-,^. 

(Irgrt?  final  de  IVcbaun'nnont  ,  soit  en  donnant  une  plus  grande  épai?-  1  o  i  o. 

6ciir  à  l'enceinte,  soit  en  la  l'ormaiit  d'une  substance  moins  propre  à  con- 
duire la  chaleur,  soit  en  changeant  l'dtat  des  surlaces  par  le  poli  ou  les 
tentures. 

7°.  Les  cocfficiens  h,K,  H  qui  dépendent  de  l'état  des  surFaccs  ou 
de  la  matière  de  l'enceinte,  sont  regardés  ici  comme  des  quantités  don- 
nées. En  ellct  ils  peuvent  être  dé'terminés  directement  par  l'observa- 
tion. Mais  les  expériences  propres  h  mesurer  la  valeur  de  K  n'ont  encore 
été  appliquées  qu'à  une  seule  substance  (le  fer  ibrgé)  on  ne  connait 
cette  valeur  par  aucune  autre  matière.  Il  faut  remarquer  qu'il  entre 
dans  l'expression  de  la  température  un  coefllcient  composé  M  dont  on 
peut  trouver  la  valeur  numérique  par  une  observation,  ce  qui  dispen- 
serait de  mesurer  séparément  les  quantités  h,  H,  <?,  K.  Ce  coefficient 
composé  est  le  rapport  de  l'élévation  A  de  la  température  à  la  dépense 
0  du  foyer  pour  l'unité  de  surface.  Il  exprime  la  qualité  physique  que 
l'on- a  en  vue,  lorsqu'en  comparant  pUisieurs  habitations,  on  estime 
que  les  unes  sont  plus  chaudes  que  les  autres.  Plus  la  valeur  de  co 
coefficient  est  grande,  plus  il  est  facile  de  procurer  une  haute  tempé- 
rature dans  un  espace  donné,  sans  augmenter  la  dépense  de  la  source. 
Il  change  avec  l'épaisseur  et  la  nature  de  l'enceinte,  et  mesure  préci- 
sément pour  diverses  sortes  de  clôtures,  la  propriété  qu'elles  ont  de 
retenir  la  chaleur,  en  opposant  une  résistance  plus  ou  moins  grande 
à  son  passagï  dans  l'air  extérieur. 

Si  le  même  espace  est  échauffé  par  deux  ou  par  un  plus  grarid  nom-  „_ 
bre  de  foyers  de  différentes  espèces  ,  ou  si  la  première  enceinte  est 
elle-même  contenue  dans  une  seconde  enceinte  séparée  de  la  première 
par  ime  masse  d'air,  on  détermine,  suivant  les  mêmes  principes,  le 
degré  de  réchauffement  et  les  températures  des  surfaces.  Les  solutions 
générales  de  ces  deux  questions  ont  été  rapportées  dans  le  Mémoire.  On 
suppose  dans  la  première  un  nombre  indéfini  de  foyers,  qui  diffèrent 
par  leurs  températures  et  leur  étendue  ;  on  suppose  dans  la  seconde  un 
nombre  indéfini  d'enceintes  qui  différent  par  l'espèce  de  la  matière  et 
par  la  dimension. 

Les  expressions  que  cette  analyse  fournit  montrent  clairement  l'ef- 
fet de  chaque  condition  donnée.  On  voit  par  exemple  que  des  envelop- 
pes solides  séparées  par  l'air,  quelle  jjetite  que  soit  leur  épaisseur  , 
doivent  contribuer  pour  beaucoup  à  l'élévation  de  la  température.  Ou 
reeonnait  aussi  qu'en  divisant  l'enceinte  en  ])lusieurs  autres,  en  sorte  que 
l'épaisseur  totale  demeurât  toujours  la  môme,  on  procurerait,  avec  le 
même  foyer,  un  très-haut  degré  d'échauffemenl,  par  la  téparation  des 
surfaces. 

Plusieurs  des  résultais  que  l'on  vient  d'indiquer  étaient  devenus  sen-- 


(3)  _ 
■sibles  par  l'expcrienco  mc'ino.  Il  est  difficilo  en  cflrt  qu'un  long  usago 
ne  tasse  point  roiMKiitro  des  résultats  aussi  constans.  La  théorie  actuelle 
les  explique,  les  ramène  à  un  même  principe  et  en  donne  la  mesure 
exacte.  Au  reste  toutes  les  remarques  (jui  précèdent  sont  beaucoup 
nàeux  ex[)rimées  par  les  ciiualions  elles-mêmes;  il  n'y  a  pas  de  lan- 
gage plus  distinct  et  plus  clair.  On  aurait  omis  cette  énuméralion,  s'il 
ne  s'agissait  point  ici  d'une  question  qui  n'a  pas  encore  été  traitée,  et 
sur  lacjuelle  il  peutêtre  utile  d'appeler  l'attention. 

On  sait  que  les  corps  animés  conservent  une  température  sensible- 
ment fixe  qui  est  pour  ainsi  dire  indépendante  de  celle  du  milieu.    La 
ciialeur  est  inégalement  dislribu.éc  dans  les  différentes  parties,  et  leur 
température  est  modifiée  par  celle  des  objets  euvironnans.  ]\lais  il  existe 
certainement  une  ou  plusieurs  causes  propres  à  l'économie  animale  qui 
retiennent  la  température  intérieure  entre  des  limites  assez  rapprochées. 
Ainsi  les  corps  vivans  sont  dans  leur  état  habituel  des  foyers  d'une  cha- 
leur presque  constante  de  môme  que  les  substances  enilammées  dont 
la  combustion  est  devenue  uniforme.  On  peut  donc  à  l'aide  des  remar- 
ques précédentes   prévoir  et  réja^lcr  avec  plus  d'exactitude   l'élévation 
UPS  températures  dans  les  lieux  où  l'on  réunit  un  grand  nombre  d'hom- 
mes. Il  suffirait  d'y  observer  la  hauteur  du  thermomètre  dans  des  cnv 
constances  données,  pour  déterminer  d'avance  quel  serait  le  degré  de 
"chaleur  acquise,  si  ie  nombre  d'hommes  rassemblés  devii.ait  beaucoup 
plus  grand. 

*      A  la  vérité  il  y  a,  toujours  plusieurs  conditions  accessoires  qui  mo- 
difient les  résultats,  telles  que  l'inégale  épaisseur  des  parties  de   l'en- 
ceinte, la  diversité  de  leur  exposition,  |,'eflet  résultant  (les  issues,  l'iné- 
gale distribution  de  la  chaleur  dans  l'air.   On  ne  peut  donc  point  faire 
■'ici  uns  appliccTlion  rigoureuse  des  règles  données  par  le  calcul.  Tou- 
'tefois  ces  règles  sont  précieuses  en  elles-mêmes,    parce   qu'elles  con- 
'Jiennent  les  vrais  principes  de  la  matière;  elles  prévienuent  des  rai- 
"sonnemens  vagues,  et  des  tentatives  inutiles  ou  confuses. 
^      On  résoud  encore  par  les  mêmes  principes  la  question  où  l'on  sup- 
pose qi'iele  foyer  est  extérieur,  et  cpie  la  chaleur  qui  en  sort  traverse 
'!suce,essivomejit  .des  enceintes  diaphanes,  et  pénètre  l'air  qu'elles  ren- 
'Cermerif.  Ces  résullaîs  fournissent  l'explication  et  la  mesure  des  effets 
'.que  l'on  observe,  en  exposant  aux  rayons  du  soleil  des  thermomètres 
'recouverts  par  {dusieurs  enveloppes  de  verre  transparent,  expériencn 
'rem'àrquanle  qu'il  ferait  utile   de  renouveler.    Cette  dernière  scdution 
a  un  i\app(n-t  direct  avec  les  recherches  sur  l'état  de  l'atmosphère  et 
's'ir  le  décroissement  ^.e  la  chaleur  dans  Iqs  hautes  régions  de  l'air. 
';ïj!e  fait  connaître  que  l'une  des  causes  de  ce  phénomène  est  la  traii^- 
'u'arcnce  de  l'air,  et  rcxtinclion  progressive  des  ravons  de  chaleur  qui 


.    (9)    ,  .  .  ^ 

accompagnent  la  lumièro  solaire.  Kii  gcii^ral  les  lliéurùmos  qui  con- 
cenieiU  l'écbauffaiiicnt  des  espaces  clos  s'élcndont  à  itos  (juestions  très- 
varides.  On  peut  y  recourir  lorsqu'on  veut  osliaicr  d'avance  et  régler 
.les  températures  avec  quelque  précision,  comme  dans  les  serres,  les 
ateliers,  ou  dans  plusieurs  établissemeiis  civils,  tels  que  les  hôpitaux  , 
les  Heux  d'assemblée.  On  pourrait  dans  ces  tliverses  applications  avoir 
égard  aux  conditions  variables  que  nous  avons  omises,  comme  les  iné- 
galités de  l'enceinte,  l'introduction  de  l'air,  et  l'on  connaîtrait,  avec  une 
approximation  sufHsanle,  les  changemens  que  ces  conditions  apportent 
dans  les  résultats.  Mais  ces  détails  détourneraient  do  l'objet  priucipal 
qui  est  la  démonstration  exacte  des  élémens  généraux. 

Nous  avons  remarqué  plus  haut  que  les  trois  coe/Iiciens  spécifiques  ,.._ 
qui  représentent  la  capacité  de  cbaleur,  la  conducibilité  extérieure, 
et  la  conducibilité  propre,  sont  sujets  à  quelques  variations  dépen- 
dantes de  la  température.  Les  expériences  les  indiquent;  mais  elles 
aVen  ont  point  encore  donné  la  mesure  précise.  An  reste  ces  variations 
sont  pres([u'insensibles,  si  les  ditîérences  de  température  sont  peu  éten- 
dues. Cette  condition  a  lieu  pour  tous  les  phénomèues  naturels  qu'em- 
brasse la  théorie  mathématique  de  la  chaleur.  Les  variations  diurnes 
et  annuelles  des  températures  intérieures  de  la  terre,  les  impressions  les 
plus  diverses  de  la  chaleur  rayonnante,  les  inégalités  de  température 
qui  occasionnent  les  grands  mouvemens  de  l'atmosphère  et  de  l'Océan  , 
sont  comprises  entre  des  limites  assez  peu  distantes  pour  que  les  coei- 
ifiçiens  dont  il  s'agit  ayeut  des  valeurs  sensiblement  lixes. 

On  a  considéré  jusqu'ici  la  partie  de  la  question  qu'il  importe  le  plus 
de  résoudre  complètement  ;  savoir,  l'état  durable  dans  lequel  les  tem- 
pératures acquises  demeurent  constantes.  E;a  même  théorie  s'ap[)lique 
à  l'examen  de  l'état  variable  qui  précède  ,  et  de  celui  qui  aurait  heu 
si,  le  foyer  étant  supprimé,  ou  perdant  peu  à  peu  sa  chaleur,  l'en- 
ceinte siïlide  et  l'air  qu'elle  contient  se  refroidissaient  successivement. 
Les  conditions  physiques  relatives  à  ces  questions  sont  riguurcusement 
exprimées  par  l'analyse  qui  est  l'objet  du  JMémoire.  Ainsi  toute  recher- 
che de  ce  genre  est  réduite  h  une  question  de  mathématiques  pures  ,  et 
dépendra  désormais  des  progrès  que  doit  faire  la  science  du  calcul.  Les 
équations  qui  se  rapportent  a  l'état  permanent  sont  résolues  par  les 
premiers  principes  de  l'algèbre  ;  celles  qui  expriment  l'état  précédent, 
ou  le  rel'roidissement  progressif,  ne  sont  pas  moins  simples  :  mais  elles 
appartiennent  à  une  autre  branche  de  calcul.  Ces  questions  sont  ana- 
logues à  celle  qui  a  pour  objet  de  déterminer  le  mouvement  varié 
de  la  chaleur  dans  un  prisme  rectangulaire.  C'est  pour  cette  raison 
que  l'on  a  réuni  dans  ce  Mémoire  les  recherches  sur  la  température 
Lii^raison  dejani>ier.  a 


l8ia 


iO. 


ôés  habilalions  â  celle  de  la  dislribtition  de  la  chaleur  dans  les  pris- 
mes. Cette  dernière  question  est  l'objet  de  la  seconde  partie. 

On  terminera  cet  extrait  de  la  première  partie  en  rapportant  les 
équations  diticrenlielles  qui  expriment  i'échaullement  variable  de  l'air 
dans  une  enceinte  exposée  h  1  action  constante  d'un  foyer.  Outre  les 
quantités  connues  dont  on  a  déjà  tait  l'énumération  ,  on  désignera  par  V 
le  volume  de  l'air  intérieur;  par  c  la  capacité  de  chaleur  de  ce  fluide, 
et  par  C  la  capacité  de  chaleur  de  la  substance  qui  l'orme  l'enceinte. 

]^es  températures  de  l'air  intérieur  et  de  l'enceinte  ne  pont  point  des 
quantités  constantes  comme  dans  les  'cas  précédens.  hlles  varient  avec 
le  temps.  Celle  de  l'air  est  une  fonction  a  du  temps  t;  celle  d'un  point  m 
quelconque  de  l'encainte  est  une  fonction  v  de  deux  indéterminées 
(font  l'une  est  le  temps  écoulé/,  et  Taulré  est  la  distance  x  du  point 
à  la  surface. 

ji.  La  variations    de    température   qu'un    point  quelconque  subit  à  la 

surface  pendant  un  instant  iniinimen't  petit ,  est  proporlionuejle  à  la 
diilérenre  entre  la  quantité  de  chaleur  qu'il  reçoit  et  celle  qu'il  perd. 
Jlest  facile  d'exprimer  celte  condition  au  moyen  des  propositions  élé- 
mentaires dont  on  a  donné  ailleurs  la  démonstration.  On  en  déduit  les 
quatre  équations  suivantes  : 

d  >•  d'  V 

'dl  dx' 

■K^JL   ^   h  (a-r)  =  o,   /.r=o  } 

K  ^   +11  (z-  -  è)  =  o,  f  X  =  ^  } 

d  X  *■  ' 

T.a  première  est  linéaire  et  aux  différences  partielles  du  second  ordre; 
mais  ne  devant  contenir  dans  son  intégrale  qu'une  i'onction  arbitraire. 

Les  deux  suivantes  se  rapportent  aux  extrémités  de  l'enceinte;  elles 
cxoriracnt  les  conditions  du  mouvement  de  la  chaleur  à  l'une  et  à 
l'autre  surface. 

La  dernière  équation  diflérentielle  représente  les  variations  de  la 
température  de  l'air.  Ces  équations  contiennent  fous  les  élémens  phy- 
siques de  la  question  ,  et  suiKsenI  pour  déterminer  les  inconnues  lors- 
que les  températures   initiales  sont  données. 

îo.  Pour  les  appliquer  au  cas  où  les  températures  s'abaissent  après  la 
suppression  du  foyer  ,  il  faudrait  supposer  nulle  l'étendue  ou  la  coîi- 
ducibilité  de  la  suiïacc  qui  communique  la  chaleur.  On  aurait  un  résul- 


C  II  )  /  /- 

lai  très-diiîi^rent  sî  l'on  so  bornait  i»  supposer  nullo  la  îcmpcraluro  1  6  1  B, 

(ia  rc((2  si;rlh''p. 

On  peut  aussi  déduire  da  ces  cxpras.sions  génc'rnlcs  la  connaissance 
de  l'état  final  ;  il  suffit  do  considérer  que  les.  variations  qui  dépendent 
du  temps,  doivent  être  nulles,  puisque  le  syslème  des  températures  no 
subit  point  de  changement.  Si  en  eliét  on  intr(jduit  celle  condition,  eu 
omettant  les  termes  diliércntiels  relatifs  au  temps  ,  on  trouve  les  mômes 
équations  que  celles  qui  ont  été  rapportées  plus  haut.  Gn  les  trouverait 
encore  au  moyen  des  inléi^ralcs  des  équations  [)récédcutes,  en  attribuant 
une  valeur  infinie  aa  temps  écoulé.  Au  reste,  ces  consitlérations  sont 
toutes  de  la  même  nature  ;  elles  ne  dillérent  que  pnr  la  manière  de  les 
exprimer.  On  voit  par  ces  remarques  que  la  recherche  des  tempéra- 
tures constantes  appartient  à  une  question  plus  étendue,  qui  comprend 
tous  les  étals  variables  ,  depuis  le  système  entièrement  arbitraire  des 
températures  initiales,  jusqu'au  système  final  qui  est  toujours  le  même, 
quel  que  soit  le  premier  état.  Mais  on  peut  déterminer  directement  les 
valeurs  constantes  des  températures.  Les  résultats  de  cette  recherche 
offrant  des  applications  multipliées,  il  est  utile  d'en  répandre  la  coii- 
. naissance  ,  en  les  déduisant  des  premiers  éléraens  du  calcul. 

Expërie?iccs  sur  la  digestion  par  M.   AsTLEY  CooPER. 

M.  Scudamore  rapporte  dans  son  ouvrage  sur  le  rhumatisme,  des  ex"-        Medsciji  : 
périences  de  M.  Astley  Cooper,  faites  dans  la  vue  d'établir  le  degré  de 
pouvoir  dissolvant  dont  jouit  le  suc  gastrique  sur  les  différens  alimens, 
et  de  tirer  quelques  conclusions  utiles  pour  le  traitement  diététique 
lorsqu'il  v  a  faiblesse  de  la  faculté  digestive. 

On  a  observé  dans  l'exécution  de  ces  expériences  toutes  les  règles  de 
méthode  possibles.  Les  substances  avaient  une  forme  et  un  poids  bien 
déterminé,  elles  étaient  ensuite  enfoncées  dans  le  gosier  de  l'animal,  ce 
dernier  était  tué  après  un  terme  donnée  et  les  substances  qui  ne  se  trou- 
vaient pas  encore  dissoutes  par  l'action  du  suc  gastrique  étaient  pesées, 
leur  perte  et  par  conséquent  leur  degré  de  digestibilité  comme  aliment 
sous  l'action  de  l'estomac  d'un  chien  en  santé,  était  ainsi  estimée. 
On  n'a  donné  que  des  alimens  crus  et  toujours  le  maigie  de  la  viande, 
à  moins  que  l'expérience  ne  fasse  mention  du  contraire. 

Première  expérience. 

Espèce    c'aliment.  Forme.  Quantité.  Mort  de  l'dnimal.  Perte  rfsns  ta 

digeition. 

Porc longues  et  éfr.  loo.  parties.         i  heure.        ...  lo. 

Mouton ...  Q. 

Veau 4. 

Bqsuf... Q. 


C  1.  ) 

Deuxième  expérience. 

Mouton ■ 2  heures.        ...  56; 

Bœuf. .  .^ , 54. 

Vea  u 5 1 . 

Porc 20. 

Troisième  expérience. 

Porc , 5  heures.        .  . .  98. 

Moulon 87. 

]3œuf. 57. 

Veau ,  .      ...  /fo. 

Quatrième  expérience. 

Porc 4  heures.        ..    100. 

Moufon 94. 

Bœuf. 75. 

Veau 6g. 

11  est  probable  que  là  faculté  dlgestive  du  chien  pour  le  porc  dif- 
fère de  celle  de  l'homme  ,  car  chez  un  homme  dont  l'estomac  est  affai- 
bli, le  degré  de  digestibilité  des  viandes  dont  je  viens  de  parler  parait 
être  le  suivant:   1".  le  mouton,  2°.  le  bœuf,  5°.  le  veau,  4".  le  porco- 

On  doit  aussi  attribuer  quelque  chose  à  l'absence  du  gras  dans  les 
expériences  ci-dessus  mentionnées,  et  surtout  du  gras  de  porc. 

Cint]uième  expérience. 

Espèce  d'alimjirt.  Fornt.  Quinttté.  Terme  sppèî  lequel  oa        Perte   d»ns  fa 

a  tué  l'animal.  digestion. 

Fromage....         quarrée.         100  parties.        4  heures.        ...  76. 

Mouton 65. 

Porc 56. 

Veau 1 5. 

Bœuf. II- 

Sixième  expérience . 

Bœuf. long  et  étroit,   100  parties.       4  heures o. 

Lapin o. 

Morue,  («d  fish.)    74- 

Il  parait  d'après  cette  expérience  que  le  poisson  est  aisément  digéré. 

Septième  expérience. 

Fromage....   long,  et  étroit.   100  parties. 29. 

Graisse 70.  - 


î  b  1  y. 


iif    i  -iri  11  ii'<i«rnt«y 

Huitième  expérience. 

On  a  donné  à  un  même  chien  loo  pat  tics  de  BœuF  et  loo  parties 
dé  pommes  de  terre  crues. 

Bœuf. ï"^j- 

Pomme  de  l 4^' 

La  pellicule  existante  sur  un  fragment  de  pomme  de  terre  n'était  point 
altérée,  sous  cette  peau  la  pomme  de  terre  était  dissoute,  mais  le  suc 
gastrique  n'avait  pas  pénétré  alors  jusqu'au  centre  du  fragment.  Lors- 
que la  peau   se  trouvait  séparée  elle  était  dissoute. 

Les  expériences  suivantes  prouvent  que  dans  le  chien  le  veau  rûli 
est  d'une  digestion  plus  difficile  que  le  veau  bouilli. 

Neuvième  expérience. 

Veau  rôti.  .  .   long  et  étroit.   lOO.  parties. 7. 

Veau  bouilli So,- 

Dixième  expérience. 

Veau  rôti 3.- 

Veau  bouilli. 3i. 

Onzième  expérience 

.    Muscles 100  parties.  /j'^^^res.  56. 

Peau 22. 

Cartilage .  21. 

Tendon 6. 

Os 6. 

Graisse 1 00. 

Ce  que  l'on  pouvait  apercevoir  après  l'expérience,  était  que  1".  dans- 
le  muscle,  une  séparation  des  fibres  par  la  dissolution  graduelle  du 
tissu  qui  les  unit  avait  d'abord  lieu;  et  ensuite  les  fibres  elles-mêmes 
étaient  comme  brisées  et  en  petit  morceaux. 

La  peau  était  dissoute  à  sa  face  inférieure,  mais  sa  face  supérieure 
n'était  point  altérée. 
■  Le  cartilage  paraissait  comme  vermoulu. 

Le  tendon  avait  l'apparence  d'une  pulpe  gélatineuse. 

Expérience  sur  la  digestion  des  os. 

Douzième  expérience. 

Os  épais 100  parties.  3  heures. 8. 

Idem 6  heures  et  demie 5o. 

Omoplate....      6  heures.  100 

L'estomac  de  l'homme  peut  également  agir  sur  les  os,  et  c'est  ce  qu'î' 
prouve  l'expérieuce  suivante. 


(  t4  )    ^ 

'-iiundi  aS  mars,  mte  jeune  fille  àf;ce  d'environ  quafre  ans  avala  par 
accident  un  doini?io  qui  parcourut  tout  le  canal  digestif  en  moins  da 
trois  jours.  I.e  médecin,  M.  ]N' aides  de  StraiTord,  observant  que  le  do- 
mino avait  alors  moins  de  volume  que  ceux  du  jeu  dont  il  faisait  par- 
lie,  le  pesa,  et  trouva  qu'au  lieu  de  56  que  les  autres  pesaient,  celui- 
ci  n'en  pesait  que  54.  Il  en  avait  donc  perdu  32  par  la  digestion  qu'il 
avait  subi.  La  surface  du  domino  qui  avant  d'être  avalé  était,  comme 
on  sait,  trouée  ft  noircie,  se  trouvait  alors  hérissée  d'aspérités  analo- 
gues à  de  petits  boulons. 

.Sur  oucjqiips  pointa  de  Var^anisatlnn  des  Mollusques  hh'aJvcs_, 
par   le   D.  Lcach ,   exposés  par  W.  DE  Blainville. 

IIisToiEEn^TURKUE.       Dans  l'cxposilion  des  habitudes  des  mollusques  bivalves  ou  de  leur 
*•-■  '       organisation  ,  on  se  contente  ordinairement,  pour  expliquer  la  manière 

dont  ils  fernteiit  et  ouvrent  les  i\vws.  pièces  de  la  coquille  dans  hujuelle 
leur  corps  est  renfermé,  de  dire  que  le  ligament  de  la  charnière  c.^t 
élastique  et  disposé  de  manière  à  ce  qu'il  la  tiendrait  toujours  ouverte, 
si  son  élasticité  n'était  contre-bcdancée  par  l'action  d'un  ou  plusieurs 
'muscles  notnmés  adducteurs,  qui  d'une  valve  se  portent  transversale- 
ment à  l'autre.  Dans  cette  manière  cle  voir.,  il  faudrait  admettre  que 
les  muscles  seraient  toujours  eu  action  ou  au  moins  tiraillés  ,  celle 
(lu  ligament  élastique  étant  par  sa  nature  nécessairement  constante. 
•M.  le  D"'  Leach  vient  tout  récemment  cle  nous  faire  voir  qu'il  n'en  est 
•  oas  ainsi ,  et  que  l'état  habitue!  d'une  coquille  bivalve,  qui  est  d'être 
'un  peu  entr'oiivert  pour  le  passaj^e  du  lluide  qui  doit  servir  à  la  nutri- 
tion et  à  la  respiration,  ne  tient  pas  à  la  force  musculaire  évidemment 
i'ali'Tnhle,  mais  à  une  disposition  ,  à  une  sorte  d'équilibre  entre  des 
li<va7nens  éla'-tiques.  11  nous  a  montré,  en  etïét,  qu'outre  celui  tie  lu 
charnière,  il  v  en  a  un  ou  plusieurs  autre;;  intérieurs  que  jusqu'ici 
l'on  a  cont'ondns  avec  le  muscle  adducteur,  quoique  leur  structure, 
leurs  usages  soient  forts  diilérens.  Dins  les  huîtres,  par  exemple  ,  il 
occupe  la  partie  supérieure  ou  |iostérieure  de  la  masse  de  fibres  trans- 
versales confondues  sous  le  nom  de  muscle  adducteur.  ]l  offre  évidem- 
ment un  as[)cct  blanchâtre,  luisani,  en  un  mot  très-ditlérent  de  celiû 
de  l'autre  portion  qui  est  benucoup  plus  épaisse  et  évidemment  muscu- 
Jaire.  En  efl'et,  si  sur  mi  animal  bien  vivant  on  irrite  celle-ci,  elle  s.o 
contracte,  tandis  que  l'irritation  de  celle-là  ne  produit  aucun  ell'et  sur 
elle.  Aussi  la  fermeture  complète  des  deux  valves  est-elle  due  au  muscle 
et  doit  par  conséquent  être  vacillante.  ÎSi  on  la  coupe  entièrement ,  alors 
les  valves  s'écarient  un  peu  et  prennent  leur  état  habituel  néeessairo 
à  la  vie  de  l'animal.  Si  on  détruit  le  ligamcuL  adducteur,  les  deux  valves 


jwAtçyawtyutt-ysr^.'itg  i  ^.vb-  • 


s'ouvrent  auiant  qtio  possible  j'ar  la  proëtlominance  flu  lignaient  rarfli-  l  o  i  o. 

liai;  et  si  au  contraire  on  tiétruit  celui-ci,  les  valves  se  lernient  rom- 
plèlemcnt.  Pour  l'e-xplicalion  de  ces  faits,  il  faut  concevoir  cpie  le  lit.;,a-- 
ment  adducteur  a  été  disposé  entre  les  deux  valves  quand  eile&'claicnt 
complètement  lermces,  et  que  le  lij^^araent  cardinal,  au  contraire,  l'a 
été  quand  elles  étaienl  entrebâillées  ,  en  sorle  que  cet  état  habituel 
est  dû  à  l'excès  de  l'action  du  ligament  extérieur  sur  celle  de  l'inté- 
rieur; l'une  vient  -  elle  à  cesser,  l'auti-e  l'emporte,  d'où  les  valves 
s'écartent  beaucoup  ou  se  ferment  tout-à-fait. 

M,  l.each  pense  que  ce  ligament  adducteur  a  beaucoup  d'analogie 
avec  le  ligament  cervical  d'un  assez  grand  nombre  de  mammifères.  Il 
nous  a  paru  en  différer  essentiellcn)ent  en  ce  qu'il  n'est  pas  jaune 
comme  celui-ci ,  et  surtout  eu  ce  qu'il  est  jbeaucoup  moins  élastique. 
Quoi  (|u'il  eu  soit,  ce  ligament  existe  dans  tous  les  mollus<jues  bivalves, 
mais  un  [>eu  modifié  ;  quelquefois  même  il  est  divisé  en  deux  parties 
très- distinctes  ;  l'une  h  la  partie  antérieure  de  la  coquille,  et  l'autre 
à  la  postérieure,  comme  dans  les  moules,  les  anodonles,  et  même  les 
cardiums. 

Un  autre  point  de  l'organisation  des  coquilles  bivalves,  dont  il  est 
assez  difficile  de  rendre  une  raison  bien  plausible,  est  celui  des  dents 
ou  éminences,  et  des  cavités  de  la  charnière.  M.  le  lY  Ixach  vient  aussi 
de  nous  apprendre  qu'un  de  ses  amis  leur  attribuait  pour  usage  prin- 
cipal de  dériver  pour  ainsi  dire  le  muscle  orbiculaire  de  chaque  lobe 
du  manteau  ,  qui  après  avoir  bordé  toute  sa' circonférence ,  forme  eu 
cet  endroit  une  espèce  d'aruicau  pour  passer  au-dessus  de  la  charnière. 

Enfin  il  nous  a  également  fait  observer  que  c'é.ait  a  tort  que  l'on 
disait  généralement  ,  et  nous-même  tout  le  premier,  que  la  frange  du 
manteau  de  l'iauitre  est  double,  ce  qu'où  rcgiirde  comme  l'externe  n'é- 
tant rien  autre  chose  que  le  muscle  orbiculaire  du  manteau  de  tous 
les  mollusques  bivalves. 

InJIucnce  des  mciaiix  sur   la   prbdiicliun   du  potassium  j 

par  M.   \  AUQUELIN 


M.  Vauquelin  ayant  traité  par  le  tartre  une  mine  d'antimoine  gril- 
lée, a  obtenu  un  culot  métallique,  qui  avait  des  propripiés  toutes 
diiïércntes  de  celles  de  l'antimoine  pur. 

Il  était  gris,  sans. éclat,  d'une  textine  grenue;  lorsqu'on  le  mettait 
dans  une  cloche  renversée  pleine  d'eau,   d  y  avait  une  vive  etierves- 
cence  occa  donnée  par  uii  dégngcnient  (ï" hydrogène  très -pur,  et  l'on' 
retrouvaii  dans  l'eau  une  quantité   notable  de  potasse.  2  (îrammes  de 
nïias  ab^clameut  séparés    de  toutes  scories,    produisirent    3o   ccnfi- 


Cm  I  M  I  Z- 


C  »6)  ^ 
«crammos  de  gaz.  2  grammes  de  coite  niÔDie  matière,  exposés  à  l'air, 
.se  soiit  recouverts  au  bout  de  quelques  temps  d'une  couche  d'humi- 
,<lité  du  sein  de  laquelle  se  dégageait  de  très-petites  bulles  de  gaz  :  au 
bout  de  1-8  heures  la  matière  ue  produisait  plus  d'eiïervcscenee  avec 
l'eau. 

M.  Vauquelin  reconnut  bientôt  que  la  substance  qu'il  avait  obtenue 
tait  un  véritable  alliage  d'antimoine  et  de  potassium  ;  ce  dernier  pro" 


A'enait  de  la  réduction  de  la  potasse  du  tartre  opérée  par  les  affinités 
réunies  du  charbon  pour  l'oxigène,  et  de  l'antimoine  pour  le  potas- 
sium. Il  produisit  le  même  alliage  en  chauffant  au  rouge  de  l'anti- 
moine de  concert  avec  du  tartre,  et  en  combinant  dii'eclen^ent  17  d'an- 
timoine ^ven   I  de  potassium. 

I  partie  de  bismuth  et  i  de  larlrc  fondus  ont  donné  un  alliage  qui., 
comme  le  précédent,  décomposait  l'eau  avec  effervescence. 

De  l'oxide  de  plomb  chaullé  avec  du  tartre  ,  s'est  réduit,  et  a  donné 
am  alliage  de  potassium  de  couleur  grise,  d'une  structure  fibreuse, 
.^cassant,  ayant  un  goût  très-alkalin  lorsqu'on  appliquait  la  langue  sur 
une  partie  de  la  mine  récemment  mise  k  découvert.  Mais  cet  alliage 
.différait  du  précédent  en  ce  qu'il  ne  produisait  pas  d'effervescence 
avec  l'eau.  C. 

Du  Ca/ice  de  la  Scutellaria  galericulata;  par  M.  H.  (]assini. 

^.•^A.wiQWE.  Durant  la  fleuraison ,  le  calice  est  un   tube  oyiindrique,  horizontal, 

ouvert  et  comme  tronqué  h  son  extrémité 3  muni  au  milieu  de  sa  par- 
tie supérieure  d'une  bosse  creuse,  en  forme  d'écaillé  verticale,  trans- 
verse. Durant  la  prétleuraison,  la  bosse  est  presque  nulle,  et  l'ouver- 
iure  du  calice  est  fermée  par  le  rapprochement  des  deux  lèvres. 

.Après  la  chute  de  la  corolle,  le  calice  se  referme  comme  en  pré- 
fleuraison  :  mais  quand  les  graines  ont  acquis  leur  maturité,  il  se  cou|n; 
nettement  en  deux  parties  égales  suivant  une  ligne  iVarticulalian  niptile, 
qui  est  horizontale,  et  passe  immédiatement  au-dessus  du  jiédoiiculej 
la  partie  inférieure  du  calice  ,  qui  demeure  fixée  au  pédon  nde,  et  qui 
porte  par  conséquent  le  réceptacle  des  graines,  a  la  forme  d'une  pelle  j 
la  partie  supérieure,  qui  se  détache  entièrement  et  tombe  à  terre,  est 
à  peu  près  semblable! ,  sauf  la  bosse  squammiforme  ,  qui  sans  doute 
est   dcstinpo  à  fac-ililcr  le  développement  des  graines. 

Cet  exemple  d'un  calice  infère  i'aisant  fonction  de  capsule,  et  se 
séparant  complètement  en  deux  valves  longitudinales  à  la  maturité  , 
su  moyen  d'une  articulation  préexistante,  me  parait  très-remarquable  ; 
,^t  il  est  surprenant  qu'étant  offert  par  une  plante  aussi  commune,  |i 
ju'ait  point  encore  été  observé. 


■*  *  ^/y*j  *wv  ^-vw  I 


C»7  ) 

Note  sur  Vinté^ation  cViine    classe  particulière  d'équatiom 
différeiilidles ;  par  A.   L.    Cauchy. 


l8i8. 


On  sait  que  l'on  regarde  l'équation  dilFe'renlielIe  Mathématiques. 

CO  dj  —J\x,j)d  x^o  — — 

comme  intégrée,  lorsqu'on  a  trouvé  un  l'acteur  propre  à  convertir  le     -Académie  Royale 
premier  membre  de  cette  équation  eu  une  différentielle  exacte.   Do  '''*    cieuces. 

plus  il  est  facile  de  voir  que 

P  dy  —  Q  dx  et  P  Jx  +  Q  dy 

seront  des  différentielles  complètes,  si  P  et  Q  désignent  deux  fonc- 
tions réelles  d'x  et  d'/  liées  entre  elles  par  une  équation  de  la  forme 

(2)  (p(:c+j  v/-i)  =  P-Q  v/-x. 

On  aura  en  effet  dans  cette  hypothèse 

-Ty-T^   v/-i  =  »/-x<p'(a-+^V--0=^   V/-I  +  ^, 
et  par  suite 

dy  dx'  dx  dy 

Il  est  aisé  d'en  conclure  que  si  l'on  pouvait  satisfaire  à  la  condition 

O  P 

(3)    y(x,j)  = -p-,  ou  bien  àlasuivante/(ar,  j)  =  — — , 

par  des  valeurs  de  P  et  de  Q  propres  à  vérifier  en  même  temps  une 
équation  semblable  à  la  formule  (a);  P,  ou  Q,  serait  un  facteur 
propre  à  rendre  intégrable  l'équation  différentielle  donnée.  ]l  importe 
donc  de  savoir  dans  quel  cas  on  pourra  satisfaire  aux  conditions  dont 
il  s'agit,  et  comment  on  déterminera  dans  cette  hypothèse  la  valeur 
de  P ,  ou  celle  de  Ç). 

Observons  d'abord   que  si  dans  l'équation  (2)  on  fait  j)^  =  0,  on 
en  conclura 

P  =  <pC-r),  Q=:o. 

Par  suite  on  ne  pourra  satisfaire  à  la  première  des  conditions  (3)  que 
dans  le  cas  où  l'un  aurait 

(4)  J{x,  o)  =  o, 

et  à  la  seconde  que  dans  le  cas  oii  l'on  aurait 

(5)  f{x,  0}  =  00, 

Cela  posé,  concevons  que  l'on  trouve  effectivement/ (:r,  o)  =0. 
Livraison  de  février.  3 


(  i8) 
On  aura,  pour  dëterminer,  s'il  est  possible,  les  valeurs  de  P  et  do 
Ç  ,  les  deux  équations 

On  en  tire 

PJi^>j)  =  Q      P  = j 

V  —  — /_ ,  - 

et  par  suite 

(7;/(:c,jK)-  (^ ; i-^y—, • 

Çoit  maintenant 

Si  l'on  diflérentie  par  rapport  h.  y  les  deux  membres  de  l'équation  (7)  , 
et  que  l'on  tasse  ensuite j' =  o,  on  trouvera 

(8)  J\(x,o).<p{x)  =  -(p'  (x). 

Cn  intégrant  cette  dernière  équation  par  rapport  à  x,  on  en  conclut 

(9)  (p(x)  =c.  e    -^^  / 

c  désignent  une  constante  arbitniire.  Si  les  valeurs  de  P  et  de  Q,  qui 
correspondent  à  la  valeur  précédente  de  <p  {x),   vérilient  l'équation 

P  sera  un  facteur  propre  à  rendre  intégrable  l'équation  difiPérentielle 
dunuée-. 

8'd  arrivait  que  la  fonriion /  (x,  o)  fût  infinie  au  lieu  d'être  nulle, 
on  aurait  à  résoudre  au  lieu  des  équations  (6)  les  deux  suivantes 

(10)  l       =-J-^—y<i>(X±JV/-0=P=pQx/-l, 

et  il  suffirait  en  conséquence  de  remplacer  dans  les  calculs  que  nous 
venons  de  faire  la  fonction  y  (x^j  )  par . 

Pour  montrer  une  application  des  formules  précédentes ,  supposons  que 
l'équation  diiiérentielle  donnée  soit 

^  =  lang.  (j(a  +  b  x)). 


(19) 
On  aura  dans  cette  liypothèse 

/(jr,;)  =  tang.  (j  (a  +  Z-.r)),  /(a-,  o)  =  o,  /  (.r,  o)  =  a  +  i:r, 
et  par  suite  la  formule  (  9  )  donnera 

,      ,  —  f  la  +  b  x)  dx  —  a  X  4-  ^b  X* 

<p(x)z=  ce    -^  ^    ^      '        —ce 
La  valeur  de  (p  {x  }  étant  ainsi  déterminée  ,  on  trouve 

P  =:  ce  T^  '     >>         -^  'cos.  (j  {a  -\-  h  x)  ^ 

(^•=.ce  ^'     ^         ■^  '^m.  (y^a  A-h  x)y, 

et  comme  ces  valeurs  de  P  et  de  Q  vérifient  l'équation 
=  ta"S-  (j(«  +  i-^)); 


i5i8. 


Q 
'p 

il  en  résulte  qu'on  peut  rendre   l'équation  donnée  iulégrable  par  le 
moyen  du  facteur 


_.  — ax-\-\h[x''  —  r')  /       ^        ,     r       nN 


Remarque  sur  Variicle  précèdent. 

En  représentant  para,  Z»,  c,A:,  des  quantités  constantes,  et  faisant, 
pour  abréger, 

a-\-hx-\-cy-\-'k  x  y  =/P, 

l'équation  que  M.  Cauchy  a  prise  pour  exemple  est  un  cas  particulier 
de  celle-ci: 

_=tang.;;, 

dans  laquelle  il  est  facile  d'effectuer  la  séparation  des  variables.  En 
etiet  elle  est  la   même  chose  que 

COS.  p.  d  y  z=  sin.  p.  d  x  ; 
mettant  pour  cos.  p  et  sin.  p,  leurs  valeurs  en  expouenticlles  imagi- 
naires, on  en  déduit 

(  dx  +  dr  v/~i  )  e~^  ^^^  =  (dx  -  dj  v/—[)  /  ^^5 
u  et  V  étant  deux  nouvelles  variables ,  si  l'on  fait 

X  +  y  >/^  =z  2u,         X  — y  y^^  ■=.  2  v, 
on  trouvera 
p  =  a  +  ih-c  v/~r)  u^  {h+  c  y  —  )  V  -ir^v^-  u^)  k  \/~i, 


au  mnj'en  de  rct(e  valeur  de  j»  ,  il  sera  aisé  de  mettre  l'ëqualion 
précédente  sous  la  forme  : 

—  2lcu'      afc  — Zf»/^^)"         ,        2Mi/~     — a  ^  V*      —2{c—b\/~)v 
du.e  .e  =^dv.e  .e  .e  , 

et  maintenant  les  variables  sont  séparées.  P. 

Sur  r acidité  du  tungstène  et  de  turone  saturés  d'oxygène  ) 
par  M.   ChEVREUL. 

Chimit.  T  orsqu'on  calcine  le  kmt;s(ate  d'ammoniaque,  il  reste  une  poudre 

jaune  qui  est  le  tungstène  saturé  d'oxYgcue.  Plusieurs  chimistes  ayant 
observé  que  celte  poudre  n'avait  point  d'action  sur  le  tournesol,  eu 
ont  conclu  que  le  tungstène  saturé  d'oxygène  devait  être  séparé  des 
acides.  Surpris,  non  de  celle  conclusion ,  mais  de  l'observation  qui  y 
avait  donné  lieu,  \ .  Chevreul,  voulant  s'assurer  par  lui-même  si  véri- 
tablement le  tungstène  salure  d'oxygène  qui  n'avait  point  d'affinité 
bien  sensible  pour  l?s  acides,  el  qui  en  avait  au  contraire  une  Irès- 
prononeée  pour  les  alcalis,  ne  rougissait  pas  le  tournesol,  fit  chauffer 
du  tungstale  d'amnioniacpie  avec  du  tournesol  5  il  y  eut  'légagcment 
d'funmoniacpie  el  la  teiulure  tut  rougie  ;  d'où  il  suit  que  l'acidité  ap- 
partient bien   réellemeiU  à  l'acide  tungstique. 

INl.  Chevreul,  en   communiquant  cette  observation  à  la  Société,  a 
,  dit  {|ue  depuis  iju'ii  l'avait  l'aile  ,  il  i'avail  trouvée  consignée  dans  l'ex- 

cellent Mémoire  des  frères  d'ElIhuyart. 

Le  péroxide  d'urane  a,  comme  on  sait,  la  propriété  de  se  dissoudre 
dans  le  soiis-carbonale  de  potasse;  mais  ce  que  l'on  igncjrail,  c'est  que  le 
péroxide  d'urane  natif  et  celui  qui  provient  du  nitrate  qui  a  été  décom- 
posé par  le  feu.  lait  passer  le  tournesol  au  rouge  ;  c'est  que  le  péroxide 
d'urane  chautlé  avec  une  solution  de  sous-i  arbonale  de  potasse  s'y 
dissout  sans  en  d'^gager  d'acide  carbonique,  el  que  la  solution  qui  a 
une  belle  couleur  jaune- citron,  suffisamment  rapprochée,  donne  des 
cristaux  également  jaunes. 

M.  ("hcvreul  se  propose  de  déterminer  les  propriétés  et  la  propor- 
tion des  élémens  de  cette  espèce  d'un  nouveau  genre  de  sel,  el  sur- 
tout de  voir  s'il  ne  serait  pas  possible  qu'un  corps  dépourvu  de  la 
propriété  de  se  dissoudre  dans  la  potasse  caustique,  et  jouissant  de 
celle  tie  se  dissoudre  dans  le  sous-carl)onale  de  celte  base,  ne  rou- 
girait le  tournesol  qu'autant  que  celui-ci  serait  uni  à  un  sous-car- 
bonale  alcalin. 

M.  Chevreul  a  observé  que  le  péroxide  d'urane  faisait  passer  l'hé-- 
laatiue  au  bleu,  ce  qui  le  rapproche  des  bases salifiables. 


C    21     )  . 

1  (]  1  8. 
Observations  sur  Touragan    des   Antilles  ;  par  M.  MoREAU  de 
JoNNÉs  j  correspondant  de  lu  Société  Fhiloniati(jue. 

Il  demeure  constant,  par  des  renseignemens  officiels,  que  les  prinfi-    Ararlémir  Rr,yare 
pnles  circonstances  de  ce  phénomène  désastreux  sont  celles  énoncées        '^'*''  S''<'"<es 

ci-après.  26  janvier  il] i s. 

Avant  l'ouragan,  dans  la  nuit  du  20  au  21  octobre  dernier,  une 
forte  brise  du  nord  soulilail,  par  un  temps  clair,  dans  les  parages  de 
la  Martinique.  Elle  fUirait  encore  à  minuit  j  à  une  heure  et  demie  le 
vent  s'augmenta  et  le  ciel  s'obscurcit;  au  point  du  jour,  l'oura-an 
avait  atteint  sa  plus  grande  violence,  et  vers  six  heures  du  matin  il 
formait  de  puissans  tourbillons.  Pendant  toute  sa  durée  le  vent  souilla 
des  points  du  compas,  compris  entre  le  nord  et  le  sud-ouest.  Lorsqu'il 
commença  à  tomber,  vers  cinq  heures  du  suir,  il  passa  à  l'est-sud-est, 
et   bientôt  après  à  l'est. 

De  l'examen  de  ces  circonstances  résultent  les  observations  suivantes: 

1°.  Cet  ouragan  a  eu  lieu  un  mois  après  l'équinoxe  de  septembre, 
lors(pie  rélo'gnement  du  foleil  est  tel  (|u'une  température  moins  ar- 
dente a  déjà  remplacé  dans  les  Antilles  la  chaleur  de  l'hivernage, 
rt  lorsque  la  domination  des  vents  alises  a  déjà  fait  cesser  les  vents 
variables,  qui  pendant  la  saison  des  pl>jies  soufdent  de  l'hémisphère 
austral.  * 

2".  Sans  admettre  ou  rejeter  l'hypothèse  dans  laquelle  ,  selon  l'opi- 
nif>n  générale  des  habitans  de  l'Arcuipel^  l'époque  des  ouragans  serait  * 

dé(frn)inée  par  une  influence  aslronomupie ,  il  y  a  lieu  toutefois  de 
remarquer  (pi'ici  ce  grand  phénomène  atmosphérique  a  précédé  la. 
pleine  lune  d'o/tobre  de  qviatre  jours. 

5°.  Cette  époque  cfFre  une  anomalie  sans  exemple  dans  la  périodi- 
cité des  ouragans,  qui  depuis  près  de  (\iiu^  siècles  n'ont  jamais  exercé- 
leurs  ravages  plus  tard  qu'au  mois  d'août,  à  l'exceplioa  cependant  du 
celui  de   1780,  qui  eut  lieu  le  lo  octobre. 

40.  Il  y   a  un  intervalle   de  près  de  deux  mois   entre  l'époque  du  ,   - 

denuer  ouragan  et  celle  de  la  pleine  Unie  (i'aoï'it,  qui   a  été    lendue 
célèbre  et  retloutable  par  une  série  d'ouragans  la  plus  nombreuse  qu'on  ' 
pu i'ise  former,  dans  les  55  dont  oa  a  garué  le  souvenir,  depuis  la  co- 
lonisation de  l'Archipel. 

5°.  De  longues  observations  faites  dans  les  Antilles  françaises 
m'ayant  donné  pour  résultat  que  les  vents  alises,  dont  les  coiirans 
soufflent  des  points  du  compas  compris  entre  le  nord  et  l'est,  succèdent 
constamment  à  la  fin  de  l'hivernage  aux  vents  de  l'hémisphère  aus- 
tral, il  sortait  de  ce  fait  inédit  l'indication  de  la  cause  des  ouragans  de- 
l'Archipel.  que  celle  circonstance  reiuarfjuable  devait  faire  attribuer,. 


C    25    ) 

comme  ceux  de  la  mer  des  Tndes,  aux  effets  du  renversement  des 
moussons;  mais  1  époque  tardive  du  dernier  ouragan  semble  opposer 
une  objection  à  cette  expli(  aliou  naturelle. 

6".  Ku  elfi't,  au  21  octobre,  la  présence  du  soleil  depuis  un  mois 
dans  l'hémisphère  austral  avait  dû  y  produire  la  rarélac  tion  atmos- 
phérique ,  d'où  résulte  l'éiablissemeut  des  brises  du  nord;  et  cette 
théorie  est  parfaiicment  d'accord  avec  le  fait,  puisque  ces  brises  ré- 
gnaient dans  les  parages  des  Antilles  au  moment  de  l'ouragan. 

70.  l.a  lorce  de  ces  brises  alisées  augmentant  ainsi  que  leur  fraî- 
cheur et  L'ur  vilesse  en  raison  de  l'éloignement  du  soleil  ,  il  s'ensuit 
que  les  chances  de  la  possibilité  d'une  réaction  des  vents  du  sud 
diminuent  chaque  jour  en  proportion  de  cet  éloignement;  ce  que  prou- 
vent le  raisonnement  et  l'observation,  et  ce  qui  rend  extraordinaire, 
et  peut-être  inexplicable  cette  même  réaction  des  vents  du  sud, 
à  une  époque  où  il  est  difficile  de  concevoir  que  l'atmosphère  de 
l'Atlantique  n'eût  pas  une  plus  grande  densité  au  nord  qu'au  sud  des 
Antilles. 

8".  L'ouragan  du  21  octobre  a3'ant  prouvé  cette  anomalie,  il  faudrait 
peut-être  pour  arriver  à  son  explication  se  rappeler  que  dans  le  sys- 
tème général  des  vents,  il  y  a  une  propagation  (lelièts  qui  lie  les  phé- 
ns)mènes  polaires  avec  ceux  de  la  zone  équatoriale;  cette  considéra- 
tion diminuerait  la  hardiesse  ou  la  témérité  de  l'idée  que,  puisque  la 
réaction  puissante  des  vents  du  sud  suppose  une  densité  moindre  dans 
l'atmosphère  septentrionale,  il  pourrait  y  avoir  quelques  rapports  de 
causes  entre  le  désastre  de  l'Archipel  et  la  fonte 'des  glaces  du  pôle 
boréal,  dont  la  débâcle  vient,  par  un  exemple  extraordinaire  ou  même 
unique,  d'ouvrir  aux  navires  baleiniers  un  passage  jusqu'à  l'Océan  arc- 
tique, et  de  disperser  les  glaçons  de  cette  mer  jusqu'aux  latitudes  des 
Etats-Unis. 

9°.  Le  désir  d'attirer  l'attention  des  savans  sur  cette  circonstance 
remarquable  étant  le  seul  objet  de  cette  note,  je  me  bornerai  à  ob- 
server ici  que  la  brise  carabinée  du  nord  qui  régnait  avant  l'ouragan  , 
et  le  vent  du  sud-est,  qui  pendant  la  tempête  a  produit  le  plus  de 
désastres  par  son  impétuosité,  sont  tous  deux  des  vents  de  la  haute 
mer,  sur  lesquels  les  terres  continentales  n'exercent  aucune  action. 

10°.  iîans  adopter  aucune  conjecture  sur  l'influence  que  le  lever  ou 
le  coucher  des  astres  sont  supposés  exercer  sur  l'atmosphère,  il  est 
à  remarquer  que  c'est  au  point  du  jour  que  l'ouragan  a  atteint  sa  plus 
grande  violence  et  que  c'est  à  son  déclin  que  le  vent  est  tombé, 

1 1°.  Pendant  cette  grande  tempête  le  vent  est  passé  du  nord  au  sud 

par  l'est,  parcourant  les  i)oin(s  du  compas  juscju'au  sud -ouest   et  à 

l'exclusion  dos  aires  de  vents,  qui  de  ce  point  s'étendent  par  l'ouest  vers 

"Je  nord;  exclusiou  singulière,  quele  premier  j'avais  observée  dans  les 


s<  .  <•> 


temps  ortlluaires  (i),   et  dont  les  causes  inconnues  semblent  résister  i  u  l  b. 

même  à  la  puissance  de  l'ouragan,  et  empôclier  que  dans  la  mer  des 
Antilles  les  venls  ne  souillent  de  l'occident. 

120.  j;t  enlin,  le  défaut  du  concours  des  phénomènes  de  l'électri- 
cité,  et  surtout  l'extension  de  l'ouragan  jusque  dans  la  province  conti- 
nentale de  Caracas,  tandis  qu'il  n'avait  jamais  dépassé  les  limites  de 
l'atmosphcre  maritime,  ni  même  atteint  les  îles  de  Tabago  et  de 
la  Ti-inité,  situées  en  avant  du  littoral,  sont  des  circonstances  qui  se 
joignent  à  l'époque  de  ce  désastreux  phénomène,  pour  lui  donner  un 
caractère  d'anomalie,  et  faire  (conjecturer  la  liaison  de  ses  causes  aveo 
de  grandes  perturbations  atmosphériques,  dont  les  eflets  semblent  s'être 
étendus  du  pôle  à  l'équateur. 


Nntesurla  cristallisation  du  mica-,  par  M.  BiOT. 

J'\l  annoncé  il  y  a  long-temps  que  le   mica  régulièrement  cristal- 
lisé avait  deux   axes  desquels  il  émane   des   forces   polarisantes  ,  l'un 
normal  àses  lames,  l'autre  dirigé  dans  leur  plan.  Ce  résultat,  qui  était 
le  premier  de  ce  genre  qu'on  eût  observe,  a  été  confirmé  par  divers 
physi   ions,  notamment  par  une  belle  expérience  du  docteur  \^  oUaslon, 
qi.i,  en  exposant  des  lames  de  mica  régulicrement  cristallisé  devant  un 
appareil  de  réflexion   analogue    à  celui  que  l'on    emploie  pour  obser- 
ver les  contigurali  >ns  des  anneaux   que  la  polarisation  engendre  dans 
les  plrujues  de  verre,  a  reconnu  que,  sous  une  certaine  incidence  qui 
est  celle  où,  d'après  mes  observations,  les  actions  des  deux  axes  du 
mica  se  neutrn'isent,  il  se  produit  autour  d'un  (entre  noir  des  anneaux 
an-i'ogues  à  ceux  que  le  docteur  Brewsler  a  découverts  depuis  long- 
tei  ij)s  dans  ia  topaze,  et  dont  le  caractère  distinctif  est  d'êlre  traversés 
diamétralement  par  une  seule  raie  noire ,  tandis  que  les  anneaux  for- 
més  autour    d'un    axe   unique   sont    nccessairement.  traversés   à   leur 
centre  par  deux  bandes  noires  dont   l'une  est  paudide  et   l'autre  per- 
pendiculaire à  la  direction  de  la  polarisation  primitive  du  faisceau  lu- 
mineux. Tels  sont  cç\\\.  que  l'on  observe,  par  cxemide,  dans  le  spath 
d'Islande  et  le  béril   taillés  perpendiculairement  k  l'axe  de  crislatlisa- 
tion.  .]'ai  été  curieux   d'applujuer  la  niême  épreuve  aux   lames  d'une 
substance    icuilletée    toul-à-fait   ressemblante   au   mica,    et  regardée 
comme  telle  par  les  minéralogistes,  mais  dans  laquelle  j'avais  reconnu 
qu'il  n'existait  cju'unseul  axe  perpendiculan-e  au  plan  des  lames,  et  cjui 
m'avait    conduit    à   démêler  dans   tes   autres  les   deux  genres  d'actiou 
simultanés  qui  s'y  combinaient.  Cette  vérification  devenait  pli:s  iniéres- 

(i)  Tableau  du  climat  des  Anlilles,  page  G5. 


(  ^4  )  . 

santé  encom  par  la  difîiculté  que  d'aulres  physiciens  avaient  éprouvée 
pour  vérifier  mon  obseuvation,  ]e  docteur  Brewster,  jiar  exemple , 
m'ayant  dit  qu'il  n'avait  jamais  rencontré  de  lames  de  mica  qui  n'eussent 
qu'un  seul  axe.  J'ai  donc  repris  celles  qui  m'avaient  présenté  cette 
particularité;  et,  en  les  exposant  à  l'appareil  de  polarisation  qui  sert 
pour  observer  les  anneaux,  j'y  ai  reconnu  toutes  les  apparences  qui  doi- 
Tent  s'observer  autour  d'un  seul  axe  normal  au  plan  des  lames,  c'est- 
à-dire  des  anneaux  circulaires  concentriques  autour  de  l'incidence 
perpendiculaire,  et  traversés  diamétralement  par  une  croix  noire  tormée 
de  deux  bandes  rectangulaires,  l'une  parallèle,  l'autre  perpendiculaire 
au  plan  de  polarisation  primitif".  Il  n'est  donc  pas  douteux  qu'il  existe  des 
échantillons  de  mica,  ou  au  moins  d'une  substance  considérée  comme 
telle,  dont  les  lames  n'ont  qu'un  seul  axe  normal  k  leur  surface,  tandis 
que  d'autres  ont  deux  axes,  i'uu  normal  à  la  suriace  des  lames,  l'autre 
placé  dans  leur  plan. 

Si  l'on  soumet  à  la  même  épreuve  des  plaques  de  cristal  de  roche 
taillées  perpendiculairement  à  l'axe  de  cristallisation,  et  suffisamment 
épaisses  pour  que  les  forces  rotatoires  rarliculières  à  ce  minéral  aient 
im  effet  bien  marqué,  on  observe  des  anneaux  circulaires,  d'une  inten- 
sité sensiblement  constante,  dans  tout  leur  contour,  et  qui  ne  sont  cou- 
pés diamétralement  par  aucune  bande  noire.  C'est  un  résultat  néces- 
saire des  forces  rotatoires,  qui  font  tourner  autour  de  l'axe  du  cristal 
les  plans  de  polarisation  des  molécules  lumineuses,  et  qui,  leur  ôtaut 
ainsi  à  toutes  leur  polarisation  primitive,  les  rendent  toutes  réflexibleset 
par  conséquent  visibles  sur  le  verre  noir  qui  sert  pour  les  analyser. 
Jiu  outre  le  centre  de  ces  anneaux  ,  au  lieu  d'être  noir  comme  il  le  serait 
s'il  n'y  avait  de  forces  polarisantes  que  celles  qui  émanent  de  l'axe,  est 
coloré  de  la  teinte  que  les  forces  rotatoires  produisent  selon  l'épaisseur 
à  laquelle  la  plaque  est  amenée.  Mais  cet  effet  s'affai»lit  avec  les  forces 
qui  le  produisent  ,  par  conséquent  avec  l'épaisseur  de  la  plaque  cris- 
tallisée ;  et  quand  les  forces  rotatoires  sont  devenues  très-faibles,  on 
commence  à  reconnaître  la  croix  noire  à  branches  rectan^^ulaires  cjui 
caractérise  un  seul  axe  et  qui  traverse  diamétralement  les  anneaux. 

Je  terminerai  celte  note  eudisantque,  pour  observer  ces  phénomènes 
de  la  manière  la  plus  commode  et  la  puis  simple,  je  me  sers  de  deux 
plaques  de  tourmaline  croisées,  entre  lesquelles  je  mets  les  pla(|ues 
cristallisées  que  je  veux  soumettre  à  l'expérience,  précisément  comme 
le  docteur  Seebeck  les  place  entre  deux  piles  de  glaces  croisées  (à 
angles  droits.  Mais  les  plaques  de  tourmaline  ont  l'avantage  de  per- 
mettre d'observer  les  anneaux  de  très-près,  ce  qui  rend  leur  configu- 
ration plus  aisée  à  saisir,  et  cette  propriété  est  surtout  utile  pour  recon- 
naître les  corps  qui  ont  plusieurs  axes.  Par  exemple,  quand  on  soumet 
à  cet  appareil  les  lames  de  mica  à  deux  axes,  si  l'on  place  l'œil  loiu 


n  \^  EST 


(  35  )1 

de  la  sccoutle  plaque  do  tourmaline,  il  faut  incliner  la  lame  de  mira  î  <■'  I  o. 

sous  une  incidence  d'environ  55°  pour  voir  les  anneaux  paraître  j  mais 

on  peut  suppléer  à  cette  inclinaison,  en  appliquant  immédiatement  les 

plaques  de  tourmaline  sur  les  deux  surfaces  opposées  de   la  lame  ds 

mica,  et  plaçant  l'œil  tout  près  de  la  seconde  tourmrdiiie,  de  mani'ira 

avoir  ainsi  eii  même  temps  par  des  rayons  perpendiculaires  et  par  des 

rayons  très-obliques,  en  embrassant  un  long  champ  de  vision;  car  alors 

on  aperçoit  du  môme   coup  d'œil  deux  systèmes  d'amicaux  situés   de 

part  el  il'autre  de  la  normale  à  la  distance  de  55",  au  lieu  qu'en  faisant 

la   même    épreuve  sur  les  lames  de  mica  qui  n'ont  qu'un  seul  axe, 

on  voit  un  système  unique  d'anneaux  concenlriques  à  Ja  normale,  ce 

qui  met  en  évidence  la  ditléreuce  de  construction  des  deux  substances. 


Sur  les  Organes  femelles  de  la  génération,  et  le  Fœtus  des  animaux 
didelnhes;  par  M.  H.  DE  Blainville. 

Dans  ce  Mémoire ,  M.  de  Blainville  s'est  proposé  d'éclairclr  quelques       z  o  o  t,  o  c  i  e. 

points  de  la  génération  si  singulière  des  animaux  didel[)hes.  et  surtout  

d'étudier  les  modifications  cpie  le  fœtus  pouvait  présenter.  Jl  parle  d'abord    Société  Pliil.-mat.. 
des  organes  de  la  génération  de  l'individu  femelle.  Févriei-  i8i8. 

Dans  les  didelphes  normaux  ,  c'est-à-dire   dans   tous,  les  ornitho- 
rhinques  et   les  échidnés   exceptés,    l'organe  essentiel    ou   séciét:;ur, 
c'est-<à-dire  l'ovaire,  a  tout-à-fait  la  même  structure,  les  mêmes  rapports 
que  dans  les  mammifères  ordinaires;  il  en  est  de  même  du  canal  vec- 
teur ou  trompe  de  Fallope,  et  jusqu'à  un  i;ertain  point  de  la  partie  de 
l'utérus   ou    de   la  matrice  dans   laquelle   le  fœtule    est  mis  en  dépôt. 
On  peut  en  effet  trcs-bien  la  comparer  avec  la  corne  de  la  matrice  de 
la  [ilupart  des  mammifères,  et  surtout  de  celle  des  lièvres  ou  des  lapins; 
mais  au-delà  on  trouve  des  différences  capitales:  la  |)remière  consiste 
en  ce  que  les  deux  cornes,  au  lieu  de  se  terminer  dans  le  canal  excré- 
teur ou  va"in  par  un  seul  ou  par  deux  orifices  distincts,  comme  cela 
a  lieu  quelquefois,   le  font  dans  une  sorte  de  méat  conmiun  plus  ou 
moins  prolongé  en  avant,  mais  constamment  aveugle  ou  sans  ouver- 
ture à  l'extrémité  postérieure  de  son  prolongement;  la  deuxième  su|)pléo 
à  cette  sorte  d'imperfection,  en  ce  que  des  parties  latérales  et  posté- 
rieures de  cette  poche  moyenne,  naît  de  chaque  côté  un  canal  à  orifice 
fort   étroit,    à  parois    uniquement  membraneuses  ,    entièrement   libre 
comme  dans  les  kanguroos  ou  confondu  avec  la  partie  centrale  comme 
dans  les  sarigues,  et  qui  après  s'être  plus  ou  moins  recourbé  en  dehors 
vient  se  terminer  dans  le  vagin  par  un  orific'C  distinct  fort  petit,  percé 
oblitpiement  dans  ses  parois,    presque  comme    les    uretères  dans   la 
■   vessie. 

Livraison  de  février.  4 


(  ^G) 

D'après  cela  on  conçoit  que, le  fœtus,  quand  il  est  rejetë  au  dehors 
rar  la  mère  après  avoir  vécu  un  temps  plus  ou  moins  long  dans  la 
rorne  de  l'ulérLis,  ne  peut  avoir  acquis  qu'un  volume  proporlionné  au 
calibre  possible  des  canaux  latéraux;  et  en  efl'et,  d'après  les  observations 
(te  M.  IJarlon  ,  le  fœtus  d'une  sarigue  de  Virginie,  qui  est  grosse  comme 
un  chat,  ne  pèse  qu'un  à  deux  grains  quand  il  vient  à  la  lumière.  Il 
t'st  presque^ informe ;'à  peine  lui  vuit-on  les  rudimeus  des  appendices, 
et  bien  mieux  il  est   [>resque  gélalincux. 

De  cela  seul  il  est  évident  (pie  la  nalure,  dont  le  but  est  toujours 
la  conservation  des  espèces,  a  dû  suppléer  au  peu  de  durée  de  la  ges- 
tation utérine  par  une  sorte  de  gestation  mammaire,  ces  deux  sortes 
de  oeslations  étant,  d'après  l'observation  de  M.  de  Blainville,  en  rapport 
inverse;  et  comme  le  fœlule  était  d'une  f'élicatesse  extrême,  il  lui  a 
été  disposé  un  abri  particulier  dans  la  poche  où  sont    les  mamelles  (i). 

Celle  po(  he  est  siluée  à  la  partie  la  plus  reculée  de  l'aibdomen,  et 
beaucoup  moins  profonde  en  avant  qu'en  arrière,  où  elle  forme  une 
sorle  de  cul-de-sac;  elle  est  évidemment  formée  par  un  repli  plus  ou 
moins  considérable  de  l'a  peau,  entre  les  deux  lames  de  laquelle  est 
un  muscle  sphincler  ou  orbiculaire  plus  ou  moins  développé ,  mais 
qui  n'est  qu'une  simple  modili  alion  du  muscle  peaussier  abdominal 
d'un  grand  nombre  de  mammilères;  elle  a  en  outre  un  autre  muscle 
évidemmeni  l'analogue  du  crémaster,  qui  vient  comme  lui  de  l'épine 
de  l'os  des  îles,  et  qui  s'épanouit  sur  ses  parties  latéraleset  postérieures; 
c'est  celui  que  Tvson  a  nonuué  trochléaleur,  on  ne  sait  trop  pourquoi, 
car  son  usage  principal  est  éviden)ment  de  soutenir  la  poche,  sur 
-laquelle  il  ne  peul,  à  ce  (pi'il  semble,  avoir  aucune  autre  action.  C'est 
au  fond  de  cette  poche  que  se  trouveiu  rangés  d'une  manière  dilférente, 
suivant  les  espèces,  les  mamelons  provenant,  comme  on  le  pense  bien, 
des  masses  mammaires  plus  ou  moins  développées  au  dessous  de  la 
peau,  et  qui  à  l'épocpie  de  la  non  lactation  sont  si  petits,  que  Tyson 
a  nié  que  ces  animaux  eussent  des  mamelles,  tandis  qu'au  contraire 
pondant  l'allaitement  ils  sont  si  longs,  qu'ils  doivent  pénétrer  jusqu'à 
l'estomac  du   jeune  animal. 

Voilà  réellement  tout  ce  qui  compose  la  poche  ou  bourse  abdomi- 
nale, qui  est  par  conséquent  entièrement  indépendante  des  muscles  de 
l'abdomen  sur  laquelle  elle  peut  pour  ainsi  dire  glisser  avec  la  peau: 
M.  de  Blainville  ne  <levrait  donc  pas  parler  de  ce  qu'on  nomme  les  os 
marsupiaux,  puisqu'ils  ne  paraissent  avoir  aucune  action  sur  la  bourse, 
et  en  ellèl  ils  existent  dans  tous  les  didelphes,  quoique  tous  n'ayent  pas 
la  poche  qui  vient  d'être  décrite  ;  mais  il  le  fait  justement,  pour  laire 

(i)  Ilrst  probable  que  les  espèces  qui  n'oiU  pas  de  poche,  produisent  leurs  petits 
dans  UH  étal   plus  avaucé. 


C  37  )  ■ ~-^'' 

voir  qiio  lo  nom  qu'on  leur  donne  est  extrômpmpnt  mauvais;  eu  r/Tot  1  o  l  o. 

,    TvsDii  les  :n)\y'l\e  jiifii/or  ?77iirs//pn ,   ossa   inarsi/fJiaJhi.   Ces   os    sont, 
comme  (out  le  monde  s.iil,  silués  au  dev.int  cIl's  os  pubis,    mais  non 
articulés  avec  eux  ;  leur  forme  est  comprimée,   un   peu  recourbée  eu 
dehors,  leur  dévelop|)emenl  variable  ne  parait  pas  èlre  en  rapport  avec 
ce'iii  de  la  poche.  Ils  sont  réellement  com()ris  dans  les  libres  <les  mus- 
cles de  l'abdomen  ;  en  eHét  tout  leur  bord  externe  donne  insertion  à 
des  fibres  terminales  du  muscle  oblique  interne;  l'interne  au  contraire 
est  entièrement  occupé  par   l'orit^ine  d'une  autre  portion   trianij,ulaire 
du  même  musi  le  qu'on  a  rcj^ardé,  mais  à  tort,  comme  une  espèce  do 
muscle  pyramidal,  le  grand  droit  de  l'abdomen  s'y  insère  éj^alement, 
mais  à  la  lèvre  supérieure  de  leur  bord  interne.  Oa  trouve  aussi  qu'au 
côté  externe  de  la  base,  s'aHachent  (|uel(jues  fibres  du  muscle  pectine. 
D'après  (  ela  il  e^t  aisé  tie  voir  que  leurs  mouvemens  doivent  être  très- 
peu  considérables,  et  c'est  ce  qui  est  en  eHet  vvai,  et  qu'en  outre  ils 
ne  doivent  réellement  avoir  aucune  action  sur  la  poche  qui  est  entiè- 
rement culanée.  (j)uel  est  donc   leur   usage?   M.   de  Blain ville  avoué 
franchement    qu'il   n'en  sait   absolument  rien  ,    pas  plus  que  de   leur 
analogue  dans  les  autres  aiiimaux  vertébrés.  Au  reste,  cela  est  assez 
peu  important  pour  le  but  [)rin   ip.d  de  ce  Mémoire. 

(^)uant    aux    modifications   qu'olFre    le    tijelus  ,  aj)rès  avoir  rapporté 
quelques  observations  de  ^!.  Barton  (pii  ont  montré  (]u'd  nait  à  un  état 
e\lrêmement   ppu   développé,    prcscpiinloi-ine  et  gélatineux,    M.    de 
Blainvide  ajoute  ce  qu'il  a  vu  sur  un  jeune  sujet  de  Kanguroo,   qui 
n'avait  encore  aucune  trace  de  poils,  et  surtout  les  observations  qa'd 
a  tai'es  siir   un   lœlus  de  didelphe    quatre  œil,  d'à  peine  trois  quarts 
de   pouce   de   long.    Vu   thèse  générale  on    ne  trouve   prestpie  auinine 
des    disposilio"S   du  fœtus  des  antres  mammifères  ,    ou    du    moins  de 
celles  qui  tiennent  à  la  circulation,  à  la  respiration;  ainsi  (jii  ne  voit 
à    l'exlérieur  aucune  trace  d'ijtnbdic,  ce   qu'avait   é^^alcment   observé 
]\1.  Barton  ;   mais  en  outre  à  l'intcrieur   M.   de  B'.ainvdle  n'a  pu  aper- 
cevoir, quelque  soin  qij'il  ait  mis  dans  cette  recherche,  ni  veine  ombi- 
licale, ni   ouraque,   pas  même   de  ligament  suspenseur  du   foie.    On 
doit  en  conclure  qu'il  n'y  avait  non   |)lus  aucun  reste  de  canal  arté- 
riel et  probablement  de  trou   de  B.jlal,    ce  qu'il  n'ose  cependant  as- 
surer d'une   manière    positive;   mais    bien   certainement  il   n'3    a   pas 
d'artères   ombihcales.    Il   n'a    pas   non   plus  été   possible  d'apercevoir 
de  thymus,  et  les  capsules  surrénales  étaient  assez  peu  considérables, 
quoique  les  testicules  fussent  encore   dans  l'abdomej).    M.  de    Blain- 
ville  a  trouvé  au  contraire  que  les  poumons  étaient  c:onsidérablemcnt 
développés,   même   proportionnellement  avec   le   foie  ,   et    bien   com- 
plètement spongieux.  Aussi  les  orifices  des  narines  formés  par  de  sim- 
ples petits  trous  ronds  très-cliiférens  de  ce  qu'ils  soûl  dans  l'état  adulte, 


(28)  •      ^^    _  .        ^ 

dtaient-ils  parfaitement  ouverts.  La  bouche  l'était  également,  mais 
seulement  assez  pour  recevoir  le  mamelon  ,  car  fout  le  reste  de  son 
étendue  ,  qui  est  très -considérable  dans  les  sarigues,  était  fermée  au 
moyen  de  la  membrane  épidermique  du  jeune  animal ,  qui  passait  sans 
interruption  jusqu'au  mamelon  de  la  mère.  Du  reste  toutes  les  ouver- 
tures des  organes  des  sens  étaient  entièrement  nulles,  et  la  dispro- 
portion de  la  tête  et  des  membres  était  à -peu -pi  es  aussi  considéra- 
ble que  dans  les  véritables  fœtus 3  il  n'y  avait  non  plus  aucune  appa- 
rence de  poils,  etc. 

D'après  cela  M.  de  Blainville  se  hasarde  a  proposer  l'opinion  que 
ces  aimaux  n'ont  peut-être  jamais  de  placenta,  et  passent  de  suite  de 
l'état  d'ovule  ou  de  fœtule  à  celui  de  sujet  à  terme.  Voici  comment 
il  lui  semble  qu'on  peut  concevoir  la  chose.  Dans  tous  les  mammi- 
Icres  véritables  le  fœtus,  avant  d'arriver  à  se  nourrir  d'une  manière 
indépendante,  est  susceptible  de  tirer  de  sa  mère  sa  nourriture  dans 
deux  endroits  distincts,  et  de  deux  manières  didérentes,  c'est-h-dire, 
dans  l'utérus,  du  sang,  au  moyen  du  système  vasculaire;  et  l'autre  aux 
mamelles,  flu  lait,  au  moveu  du  canal  intestinal.  Or  c'est  une  observa- 
tion que  ces  deux  espèces  de  nourriture  sont  à  |)en  près  en  ra[)port 
inverse,  c'est-à-dire  que  plus  l'une  est  longue,  plus  l'autre  est  courte  ; 
de  manière  à  ce  qu'il  serait  possible  de  concevoir  que  l'une  seule  piit 
suffire,  ou  qu'un  jeune  sujet  pût  sortir  presqu'ii  l'élat  d'ovule ,  et  alors 
la  nutrition  ulérine  serait  nulle  et  la  mammaire  extrêmement  longue, 
c'est  le  cas  des  didelphes  normaux;  dans  ce  cas  on  conçoit  cpi'il  n'y 
aura  pas  besoin  du  système  vasculaire  qui  forme  le  placenta  :  mais 
si  au  contraire  l'éducation  et  la  nutrition  utérines  sont  extrêmement 
longues,  il  est  possible  de  concevoir  que  le  i'œtus  sortira  du  sein  de 
sa  mère  en  état  de  se  suffire  sous  le  rapport  de  la  nourriture,  et  il 
n'y  aura  pas  besoin  de  mamelles.  C'est  peut-être  le  cas  des  ornitlio- 
rhinqueset  dr^s  échidnés,  et  en  effet  la  disposition  et  la  terminaison  des 
cornes  ,  ou  mieux  de  chaque  utérus,  dans  le  vagin,  paraissent  confirmer 
cette  hypothèse. 

Pour  terminer  ce  qu'il  y  aurait  h  dire  sur  la  génération  des  didcl- 
phes,  il  faudrait  maintenant  rechercher  par  quel  moyen  un  fœtus  aussi 
débile,  aussi  imparfait,  est  mis  dans  la  poche,  ou  mieux  attaché  avi 
mamelon,  puisque  plusieurs  espèces  n'ont  pas  de  poche.  Il  y  a  quatre 
ou  cinq  opinions  à  ce  sujet,  que  M.  de  Blainville  expose  successive- 
ment, mais  qui  ne  lui  paraissent  aucunes  à  l'abri  de  plusieurs  objections 
Irès-lortes.  Il  propose  cejiendant  d'appuyer  celle  qui  admet  qu'il  passe 
direçlement  de  l'utérus  dans  la  poche,  en  disant  (]uc  le  ligament  rond 
dont  on  ne  connait  pas  l'usage  dans  les  mammifères  ordinaires,  pour- 
rait en  être  le  moyen,  car  il  ne  doute  pas  que  la  poche  de  la  femelle 
ne  soit  jusqu'à  un  certain  point  l'analogue  du  sci'olum  du  mâle,  etc.. 


^^■^^  v^'*^  ^^^^^^^p^^v^» 


Z'JS 


ilh^. 


Z  O  O  L  '  •  G  >  & 

Société   Pliiloinat, 
Février   1818. 


C  29  )  = 

Sur  une   nouvelle   espèce  de  Singe  Cynocéphale;   par 
M.  Frédéric  Cuvier. 

Tl  y  a  déJT.  plusieurs  anne'es  que  M.   Frc'déric  Cuvier  crut  devoir 
établir  en  une  espèce  disliiicle,  un   singe  à   museau  très-proéminent, 
ayant  beaucoup  de   rapports  avec  Je  mandrill,  si  ce  n'est  que  la  face, 
n'était  pas  colorée    :    il  lui  ilonna    le  nom    de    l*»".  heucophcea ;   mais 
comme   il  n'avait  vu    qu'un  individu  lemeile,   qui   n'était   pas  même 
adulte,  il  n'était  pas  certain  lui-même  si  ce  ne  serait  pas  quelque  jeune 
âge  d'une  espèce  connue.    Aujourd'hui,   que  !a  ménagerie  du  Muséum 
possède  deux  individus  de  ce  même  singe,  l'un  mâle  et  l'autre  lemeile, 
et  au  moins  très-voisins   de  l'âge  adulte,  il  croit  pouvair  assurer  que 
c'est  Lirn  une  espèce  distincte  qui  a  lout-à-l'ait  la  forme,  les  proportions 
du  mandrill,  dont  elle  ne  dilfère  essentiellement  que  parce  que  la  face 
est  entièrement  noire,  et  n'a  pas  ces  plis  et  cette  belle  couleur  bleue 
que  celle  du   mandrill   véritable  offre   dans  les  deux  sexes  et  à  tous 
les  âge\s.  Pour  faire  sentir  ce  rapprochement,  il  lui  donne  pour  nom 
français    le    nom    de    Brill,     et    pour    dénomination    latine   celle    de 
Cyn.  Leucophœus.  On  ignore  au  juste  la  patrie  de  celte  espèce,  mais 
il  est  probat)le  qu'elle  vient  d'Afrique. 

Pic  d'yidam. 

Le  16  décembre,  le  docteur  John  Davy  lut  à  la  société  roj^ale  une  jj 
relation  de  la  montagne  appelée   le  Pic   d'Adam,   dans   l'ile  de  Cey- 
lan  .  Cette   montagne  a  été  long-temps  fameuse    par  le  concours  des  Anna!s  of  Plifoaon^û* 
pèlerins  qui  y  accouraient  de  toutes  les  parties  de  la  contrée,  en  con-        janvitr  iSiS.' 
séquence  d'une  tradition  superstitieuse  portant  que  ce  fut  de  son  som- 
met que   le  Dieu  indien  Boodlia  monta  au  Ciel  et  qu'il  y  laissa  l'im- 
pression de  ses  pieds.   1, 'auteur  suppose  que  la    montagne   est  entre 
6000  et  7000  pieds  augl.(  .829  et  2154  nièlres)  de  hauteur.  Elle  offre, 
à  son  sommet  ,  un   plateau  de  forme  presque    circulaire.  Ce  sommet 
est  couronné  d'un  bouquet  d'arbres  du  genre  Rododendron,  mais  d'une 
espèce  qui,  dit-on,  ne  croit  pas  ailleurs.  Ces  plantes  sont   réputées 
sacrées,  de  sorte  qu'il  fut  impossible  de  s'en  procurer  un  échantillon 
pour  en  faire  l'examen.  La  montagne  est  composée   de   gneis,  dont 
les  principes  constituans  existent  en  proportions  très-difïerentes  dans 
ses  diverses  parties.  Dans  quelques  endroits  la  hornblende  prédomine 
au  point  de  changer  presque  entièrement  le  caraelèrc  de  la  roche  ; 
mais  celle-ci  passe  par  des  degrés  insensibles  à  l'état  de  gneis  plus  par- 
fait   sans  présenter    de  limite  exacte  de  séparation.  L'auteur  observa 
quelques-unes  des  gemmes  qui  proviennent  de  Ceyiau ,   disséminées- 
dans  le  gneis  qui  compose  la  montagne. 


IlSTOlBE  KATUaF.I.Ï.E. 


C  3o  ) 
Pctiificatlon.  (Société  Géologique.) 

Histoire  TiATUREiLE.  Le  21  novembre  18  7,  on  lut  à  la  société  une  lettre  de  ]\T.  Winch, 
dans  la(|Lielle  il  Jais;iit   mt-iition  de  la  découverte  d'un  arbre  d'environ 

Aniiais  ofMîilosopli.  38  \\  5o  ()ieds  de  lonj^ueur,  avei,'  ses  branches,  dans  un  lit  de  pierres 
Janvier  1818.  J^  ft-u  (fircslonc  ,  espcce  de  houille  sabloiineuse  à  High  Heworlii,  près 
Newcastle.  (^uaut  au  tronc  el  aux  principales  branches  de  ces  débris 
organiques,  ces  parties  sont  siliceuses  ;  taudis  i^ue  l'éi'orce,  les  petites 
branches,  les  téuilles  sont  converties  en  houille;  M.  V\  inch  remarque 
que  les  petites  veines  de  houille  appelées  par  les  mineurs  Coalpipes , 
tuyaux  de  houille,  doivent  en  général  le  ir  origine  aux  petites  bran- 
ch's  des  arbres.  M.  V\  in.  h  observe  comme  un  lait  rem,irquai)le  et 
intéressant  que.  tandis  que  les  tron  s  d'arjjres,  trouvés  d.ius  la  mine 
d'alun  de  \'\  h  tbv,  sont  niinér.ilisé  par  le  spath  caliaire,  par  le  ter 
argileux,  et  par  les  jjyrites  térrugineu-es,  et  leur  é  .orce  c(»iivertie  pn 
jayet;  les  troncs  d'arbres  enfouis  dans  les  grès  de  Newcastle  sont  tou- 
j(Hirs  minérdisés  par  le  silex,  taudis  q  le  leur  écorce  est  changée  en 
houille  commune. 


aperçu  des    Genres  nouveaux  Joriués  par  M.  Henri   Cassini 
dans  l'a  janiïile  des  Synanl/ierees. 

SEPTIÈME    FASCICULE     (i). 

l'oTA.viQï[E.  91-  Diworphanthes.  Ce  genre,  de   l;i  tribu  des  Astérées,  est  voisin 

des  Erigeron,  Trimorpha ,  Aaccharls.ll  < litière  des  deux  premiers  par 
l'absence  d'une  couronne  radiante,  ligulitlore,  et  du  Iroisifme,  parce 
que  chaque  calathide  réunit  les  deux  sexes.  On  doit  encore  moins  le 
confondre  avec  le  Conjza,  puisque  ce  dernier  »i;enre  est  de  la  tribu  des 
inulécs.  (>alatiiide  discoida  :  disque  pluriliore,  régula'illore,  androgy- 
nitlore,  rarement  masculitlore  ;  couronne  plurisériée,  mullillm-e,  lubu- 
lillore,  léipinillore.  Périclinede  squames  imliriquées^  linéaires,  aiguès, 
rarement  ovales.  Cliuanthe  planiuscul(>,  atvt'olc.  Ovaire  oblong,  com- 
primé ,  hispulule  ;  aigrette  de  squamellules  filiformes,  barbellulces. 
Corolles  de  la  couronne  tubulées,  grêles,  tridenlées,  ou  comme  tnm- 
quécs  au  sommet,  rarement  terminées  en  une  sorte  de  languette  irré- 
gulière, très-;  ourle,  avuitée.  .je  rapporte  à  ce  genre  les  Erigeron  sicu- 
\mn,  Gouani,  Mgyptiacum,  chineuse,  etc. 


(1)    T'ovrz  les   «ix    Fasriculps   prt'c/dens  .   Jaiis  les  Livraisons  de   dt'ceiubre   1816, 
janvier,  l'cviier,  avril,   mai,  scjneuibre  et   oclobre   1817. 


C  3i  ) 

92.  VimhrUlaria.  Genre  de  la  tribu  des  Ast^rëes,  voisin  dti  Bimor-  1  u  1  o. 

phantJies,  flont  il  diftère  |).'ir  le  rlinantho  fimbrillé,  ot  ayant  pour  type 
Jo  i  accfnins  n'Tjolia.  (lalidliide  disroiile;  sul)j;li)buleiise  :  disquR  plu- 
liflore,  r(^|;ulari(l()re  ,  androj:i;Yniflore  ou  masculiflore  ;  couronne  miilti- 
sériéo,  multiliore,  lubwlillore,  iéniinillore.  S'é.'icline  inféripurnux  fleurs 
du  discjup .  arrondi  ;  de  squames  irrégulièrement  imbriquées,  appli- 
quées, oblongues- linéaires,  roriaces-lbliacées.  Clinanihe  plane,  garni 
de  très  -  l(Migues  fimbrilles  charuues  ,  irrégulières\  iné-i^ales  et  dissem- 
blables, eiilregiefîées  rnléricurement.  Ovaire  eomprimé  ,  obovale,  his- 
pide .  à  bourrelet  apicilaire  3  aigrette  de  squanu^liules  fililormes,  bar- 
bellulées. 

cp.  EJphegea.  Gei-ive  de  la  Iribu  des  Astérées.  Calaihido  radiée;  disque 
pUiriflore.  régnlaritlore  ,  masculiflore  ;  couronne  subunisériée ,  liguli- 
llore,  t'éminillore.  Péricline  égal  aux  ileurs  du  disque,  hémisphér-que, 
oblmbriqcé;  de  squames  bi-trisériées,  à  peu  près  égales,  appliquées, 
linéaires-lancéolées,  coriaces,  uninervées,  membraucuses  sur  les  bords 
et  au  s(  mmet  ;  les  e.\lérieures  j)lus  grandes.  Clinanlhe  planiuscule  , 
papi'li.ère.  Ovaire  hisjjide,  à  bourrelet  basilaire  :  aigrette  irrégulière, 
de  sq.ani  dlules  inégales,  tJexueuses,  fililormes,  épaisses,  barbellulées. 
Faux-ovaire  des  ilei.is  du  disque  réduit  au  seul  bourrelet  basilaire 
qui  porte  l'aigrette.  Corolles  de  la  couronne  à  languette  entière  au 
sommet. 

Elphcgea  hirin,  II.  Cass.  C'est  une  plante  rapporlée  de  l'île  de  Franco 
par  Conuiierson  ,  et  qui,  dans  l'herbier  de  M.  de  Jussieu ,  est  nonunée 
avcc(.\oa\e  Conyza  lit'iospermijolia,  Jam.  Fes  leuil  les  sont  ovales  ,  et  trèp- 
hérissées,  ainsi  que  la  tige,  de  poils  roides ,  articulés,  analogues  à  cenx 
des  i^on-agiuées  ;  les  calalhides,  composées  de  fleurs  jaunes,  sont  dis- 
posées en  coryrnbe  ou  panicule. 

94.  I.episcUne.  Genre  de  la  tribu  des  Inulces,  ayant  pour  type  le 
Gnaphalitim  cyniosum,  et  remarquable  par  sou  clinanthe.  (Jalathide  in- 
couronnée, é(|ualiilore,  paucitlore,  régnlaritlore,  andr(igynitlore,obloR- 
gue,  Péi-i( Une  à  |)eu  près  égal  aux  fleurs^  cylindraeé;  de  squames  im- 
bricjuées;  les  (xlérieures  ovales,  scarieuses;  les  intérieures  appliquées  , 
obluMgues  ,  coriaces,  avec  un  grand  appendice  inappli(pié,  arrondi, 
scarieux  ,  coloré.  Clinanlhe  petit ,  plane,  muni  de  squamelies  inférieures 
aux  fleurs,  irrégulières,  oblongues,  tronquées.  Ovaire  à  bourrelet  basi- 
laire; aigrette  de  squaraellules  uuisériées,  libres,  égales,  filiformes , 
barbellulées. 

g5.  Spgalgiua.  Ce  genre,  de  la  tribu  des  Hélianthées  ,  et  peut-être  de 
la  section  des  Millériées,  a  pour  type  le  (ialinsoga  irilobahi ,  cl  il  diffère 
du  genre  6'(7//?75P^(?  par  la  couronne  biligulillore.  Calathide  radiée  ;  dis- 
que rauUiilure;  régulariOore  jandrogyniflore;  couronncunisériée,  biligu- 


_  C  50 
liflore  ,  fémiiiiflore.  Péricliiie  inl'érieur  aux  fleurs  du  disque  =  snbglobu- 
leux,  de  .squames  méi;alps,  paucisériées,  imbriquées,  largos,  arroiulies  , 
ibUacées,  avec  une  bordure  membraneuse.  Clmanthe  couve.xe  ,  à  squa- 
inelies  intérieures  aux  Heurs,  demi-embrassanles,  ovales -acuminées  , 
membraneuses,  uninervées.  Os'aire  ubovoide,  non-comprimé,  pubes- 
cent  ;  aigrette  de  squamellules  unisériées,  inégales,  enlregreliées  à  la 
base,  filiibrmes  ,  charnues,  barbellées  sur  les  deux  côtés.  Corolles  de 
la  couronne  à  lube  long,  à  languette  extérieure  large,  elliptique,  tri- 
lobée au  sonunet,  à  languette  intérieure  beaucoup  plus  petite,  divisée 
jusqu'à  sa  base  en  deux  lanicies  linéaires  ,  obtuses. 

n6.  Ogiera.  Genre  de  la  tribu  des  Hélianthées,  section  des  Ilélian- 
thées-Millériées  ,  voisin  des  MlUerla ,  Dysodium ,  Sicgesheckia,  etc., 
dont  il  ditlère  surtout  par  la  calathide  incouronnée.  Galatliide  incou- 
rom-ée,  équalillore,  pauciflore,  régulariHore,  androgynillore.  Péricline 
é"al  ou  supérieur  aux  fleurs  ;  de  cmq  squames  loliil'ormes,  unisériées, 
lar'-'es,  ovales.  Clinantbe  petit,  plane j  à  squamelles  intérieures  aux 
fleurs,  ovales,  acuminées  ,  membraneuses,  subscarieuses,  uninervées. 
Ovaire  orêle.  allongé,  hispide  surtout  au  sommet,  devenant  une  cyp- 
sèle  allongée ,  subcylimlracée,  obovée,  obscurément  tétragone ,  hé- 
rissée de  tubercules  subglobuleux,  terminée  au  sommet  par  un  gros 
col  très-court,  sans  aigrette.  Corolle  à  lobes  Irangés.  Anthères  libres 
et  noires. 

Ogiera  tripUnenis  ,  H.  Cass.  Tige  herbacée ,  rameuse;  feuilles  oppo- 
sées, un  peu  pétiolées,  ovales,  à  peine  dentées  ,  triplinervées ,  hispides, 
ijarsemées  de  glandes  en-dessous;  calathides  de  fleurs  jaunes,  solitaires, 
situées  dans  la  dichotomie  de  la  tige  et  des  branches ,  portées  sur  des 
pédoncules  courts  et  grêles. 

07.  Eropis.  Genre  de  la  tribu  des  Arctotidées,  ayant  pour  type  le 
Eohria  cyimroides,  Vahl,  qui  dillère  des  vrais  Rohria  par  le  péricline 
et  par  l'aigrette.  Calathide  radiée  :  disque  multillore,  régulariflore ,  au- 
dro'jvniflore;  couronne  unisériée,  liguliflore,  neutriflore.  Péricline  très- 
supérieur  aux  fleurs  du  disque;  de  squames  régulièrement  imbriquées, 
libres  ,  inappendiculées  ,  appliquées,  ovales-lancéolées,  coriaces,  spines- 
centes  au  sommet,  uninervées  sur  la  lace  interne,  ridées  longitudma- 
lemcnt,  munies  d'une  petite  bordure  cornée, denticulée.  Clinantbe  épais, 
charnu  ,  planiuscule,  très-prolbndément  alvéolé,  à  cloisons  très-élevées, 
minces,  membraneuses,  irrégulièrement  tronquées  au  sommet,  engai- 
nant presque  entièrement  les  ovaires  avec  leurs  aigrettes.  Ovaire  tout 
couvert  do  longs  poils  lourchus  au  sommet;  aigi-elte  courte  ,  de  squamel- 
lides  subunisériées,  à  peu  près  égales,  laminées-paléilijrmes,  subulées, 
«•oriai'jL's,  barbellées  sur  les  bords.  Fleurs  de  la  couronne  pourvues  de 
l'ausses-élamines,  et  dépourvues  de  iaux-ovairc. 


(  53  ) 

98.  Echenais.  Genre  de  la  tribu  des  Carduin(?es,  voisin  de  XAlfredia.  1  0  l  p 
Calnlhide  incourtmiK^e,  équalillorc,  multiflure,  obringentiflorc,  andro- 
gyniflore.  Périciiiic  inicrieiir  aux  fleurs,  de  squames  n'^gulièremcnt  im- 
briquées, appliquées,  coriaces;  les  extérieures  ovales-iancéolées,  mu- 
nies sur  les  bords  et  surtout  au  sommet,  de  longs  cils  subulés,  cornés, 
spiniformes  ;  les  intermédiaires  ovales-oblongues,  munies  au  sommet 

d'un  appendice  dccurrent,  scaricux,  blanc ,  profondément  découpé  en 
lanières  snbulées,  dont  la  terminale  est  très-longue,  spinilbrme,  cor- 
née ;  les  intérieures  linéaires,  surmontées  d'un  appendice  scarieux,  blanc, 
ovale,  dentelé,  spiuescent  au  sommet,  uninervé.  Clinanthe  garni  de 
longues  firabrilles  libres,  inégales,  filiformes.  Ovaii'c  glabre,  pourvu 
d'un  plateau,  et  d'une  longue  aigrette  de  squamellules  bisériées ,  iné- 
gales,-libres,  filiformes,  barbées.  Corolle  excessivement  obringente,  à 
lobes  longs,  linéaires.  b!tamines  à  filets  bispides  ,  à  appendices  apici- 
laires  aigus,  à  appendices  basilaires  membraneux. 

Echena'îs  carlinoides  ,Y{.  Cass.  {Carllna  echinus ,  Marschall,  F'ior. 
Taur.  Cauc.  )  Tige  dressée,  presque  simple,  haute  d'un  pied,  striée, 
cotonneuse. Feuilles  alternes,  sessiles,  semi-amplexicaules,  oblongues, 
échancrées  en  cœur  à  la  base ,  sinuées,  dentées ,  épineuses  sur  les  bords  , 
glabres  et  vertes  en  dessus,  tomenleuses  et  blanches  en  dessous.  Cala- 
thides  de  fleurs  jaunâtres^  solitaires  au  sommet  de  la  tige  et  des  rameaux. 
(  Observé  dans  l'herbier  de  M.  Desfontaines.  ) 

99.  Gelasia.  Genre  de  la  tribu  des  Lactucées ,  ayant  pour  type  le 
Scorzonera  villcsci ,  qui  est  voisin  des  vrais  Scorzpnera ,  mais  qui  en 
dlfière  par  l'aigrette  non  barbée,  la  corolle  glabre,  le  péricline  subbi- 
sérié ,  a  squames  extérieures  longuement  appendiculées.  Galathide  in- 
couronaée,radiatiforme,  multiflore,  fissiflore,  androgyniflore.  Péricline 
égal  aux  fleurs  marginales;  de  squames  bi -trisériées;  les  extérieures 
beaucoup  plus  courtes,  ovales,  appliquées  ,  coriaces  ,  surmontées  d'un 
très-long  appendice  filiforme,  inappliqué;  les  intérieures  ovales-oblon- 
gues,  appliquées,  presque  inappendiculées.  Clinanthe  plane,  inappen- 
diculé,  ponctué.  Ovaire  cylindrique,  incollifère  ,  à  côtes  striées  en  tra- 
vers, à  bourrelet  apicilaire,  et  à  aigrette  irrégulicre,  de  squamellules 
très-inégales,  filiformes,  épaisses,  barbellulées;  corolle  glabre. 

100.  Myscoliis.  Le  genre  Scolymiis  de  Tournefort  et  de  Linné  est 
composé  de  deux  espèces  dont  les  caractères  génériques  ont  été  jus- 
qu'ici fort  mal  décrits,  et  qui  ne  sont  point  exactement  congénères.  Je 
le  divise  en  deux  sous-genres,  dont  l'un,  auquel  je  conserve  le  nom  de 
Scoljmus ,  comprend  le  S.  maculatus  de  Linné,  ou  S.  angiospermos  de 
Gœrtner  ;  l'autre,  que  je  nomme  Myscohis ,  comprend  le  .S",  hispaniciis 
de  Linné,  ou  S.  gymnospermos  de  Ga^rtner. 

^co/)772;/5.  Calathide  incouronnée,  radiatiforme,  multiflore,  fissiflore, 
Lii'raison  de  mars.  5 


P  B  Y  s  1  Q  r  c. 


(  54  ) 

ancîrof^yniflore.  Péricline  ovoïde,  de  squames  paucisérîées,  imbriquées, 
aopliquces  ,  ovales-oblongues,  coriaces  ,  à  bordure  membraneuse  ,  et  à 
petit  appendice  spiniforme;  les  intérieures  ayant  la  base  de  leur  face 
interne  creusée  d'une  cavité  fermée  par  deux  lèvres  longitudinales  croi- 
sées, et  dans  laquelle  un  ovaire  est  complètement  enfermé.  Clinantho 
conique-ovoïde,  élevé;  à  squamelles  imbriquées,  courtes,  larges,  arron- 
dies, tronquées,  munies  sur  leur  face  interne  d'une  cavité  fermée  pai- 
deux  lèvres  longitudinales  croisées  ,  et  enveloppant  complètement  un 
ovaire.  Ovaire  obcomprimé ,  elliptique,  glabre,  muni  de  cinq  côtes, 
d'un  col  gros  et  court,  et  d'une  courte  aigrette  coronilijrme.  Anthères 
hérissées  de  longs  poils  capillaires ,  et  pourvues  d'appendices  apicilaires 
courts ,  tronqués ,  presque  échancrés. 

MjscoJiis,  Calathide  incouronnée,  radiatifonne,  multifîore,  fissiflore,, 
androgyniflore.  Péricline  de  squames  paucisériées  ,  imbriquées,  appli- 
quées°  lancéolaires,  coriaces-foliacées,  spinescentes  au  sommet,  et  à 
petite  bordure  membraneuse  3  les  intérieures  creusées  sur  leur  face 
interne  d'iuic  rainure  longitudinale,  cylindrique,  qui  embrasse  com- 
plètement un  ovaire  et  le  bas  de  la  corolle..  Clinanlhe  plauiusculej  à 
squamelles  courtes,  suborbiculaires,  comme  tronquées,  creusées  sur 
leur  face  int-^rne  d'une  cavité  qui  embrasse  un  ovaire  et  la  base  delà 
corolle.  Ovaire  obcomprimé  ,  obovale,  glabre,  nauni  de  cinq  ou  six 
côtes  y  point  de  col  ;  un  bourrelet  apiciiaire;  aigrette  de  deux  squamel- 
lules  correspondant  aux  deux  côtés  de  l'ovaire,  égales,  longues,  fili- 
formes, inappendiculées  inférieurement ,  hérissées  supérieurement  de 
très-longues  barbellules  ;  on  trouve  quelquefois  une  troisième  squa- 
mellule  plus  courte,  et  le  rudiment  d'une  quatrième.  Anthères  munie» 
de  longs  poils  capillaires. 

Nota.  Il  y  a  deux  i*ectifications  à  faire  dans  mon  premier  Fascicule, 
inséré  dans  le  Bulletin  de  décembre  1816  :  le  genre  Cartesia  doit  être 
supprimé,  pour  les  motifs  que  j'ai  énoncés  dans  le  Dictionnaire  des 
Sciences  naturelles,  tome  7,  page  1673  et  le  nom  du  genre  Lagenijera 
doit  être  changé  en  celui  de  Lagenophora. 

Note  sur  la  cristallisation  du  sucre  de  cannes;  par  M.  BiOT. 

Ayant  cherché  dernièrement  à  observer  l'action  polarisante  du  sucre 
solide,  pour  y  reconnaître  s'il  était  possible  l'existence  de  la  polarisation 
par  rotation  que  le  sucre  liquide  manifeste,  j'ai  été  conduit  à  y  recon- 
naître l'action  de  deux  axes  très-énergiques  qui  y  produisent  de  très- 
beaux  phénomènes  d'anneaux.  ,-  ? 

Pour  les  observer  il  faut  prendre  les  cristaux  de  fucre  candi  les  plus 
nurs}  ils  ont  ordinaiveraeut  la  forme  d'un  prisme  oblique  dont  la  base 


(35  .)  ; 

est  un  hexagone,  à  eûtes  liés -inégaux,  et  dans  lequel  il  y  a  deux  i  o  i  o. 

angles  opposés  beaucoup  plus  aigus  que  les  autres.  II  faut  user  le 
cristal  de  manière  à  en  former  une  plaque  dont  les  faces  soient  paral- 
lèles à  la  ligue  qui  divise  ces  angles  aigus  en  deux  parties  égales.  Pour 
cela  je  commenc-e  par  l'user  sur  un  verre  dépoli,  légèrement  mouillé 
avec   de  l'alcool   et  un  peu  d  emeri  très-fin ,  puis  je  donne  un   com- 
mencement de  poli  aux  faces  eu  les  frottant  sur  un  morceau  de  taf- 
fetas bien  tendu  sur  un  pian  de  verre  ou  de  métal,  et  eidin  je  coUc 
la  petite  plaque  entre  deux  lames  de  verre,  avec  du  masiic  en  larmes, 
qui  complète  le  poli.  Si  l'on  place  une  plaque  ainsi  préparée   entre 
deux  plaques  de  tourmaline  dont  les  axes  soient  croisés  à  angles  droits, 
et  que  l'on  regarde  à  travers  ce  système  la  lumière  des  nuées,  en  plaçant 
l'œil  très-près  des  plaques,   on  voit  une  belle  série  d'anneaux  colorés 
concentriques  les  plus  brillans.  I,eur  ensemble  est  traversé  diamétra- 
lement par  une  seule  raie  noire ,  caractère  de  deux  axes,  et  la  direction 
de  cette  ligne  varie  à  mesure  que  l'on  tourne  la  lame  de  sucre  sur  soa 
propre  plan  ,  sans  changer  l'incidence.  Les  anneaux  sont  absolument 
pareils  dans  leur  configuration  à  ceux  que  donne  le  mica  à  deux  axes, 
mais  ils  en  diffèrent  en  ce  qu'ils  s'obtiennent  sous  l'incidence  perpen- 
diculaire, au  lieu  que  ceux  du  mica  exigent  une  incidence  d'environ 
55  degrés,  comptes   de   la  normale  à   la  surface  des  lames.    De  ces 
analogies  et  de  ces  différences  il  résulte  que  le  sucre  de  cannes  cristal- 
lisé  a   deux  axes  de   polarisation ,  dont    l'un    est    normal    aux  lames 
taillées  comme  je  viens  de  le  dire,  et  l'autre  est  situé  dans  leur  plan. 
Par  l'effet  de  cette  constitution  même  ,   les  forces  polarisantes  qui 
font  tourner   la  lumière,  lesquelles  sont  très-faibles  clans  le  sucre  li- 
quide, deviennent,  dans  le  sucre  solide,  tout-à-fait  inobservables,  parco 
que  les   forces  émanées  des  deux  axes    anéantissent  leurs    effets   en 
leur  enlevant  la  lumière   par  l'excès  d'énergie    qu'ils   possèdent.  S'il 
n'y  avait  eu  qu'un  seul  axe  dans  le  sucre,  on  aurait  pu  affaiblir  indi- 
viduellement l'action    de  cet  axe  en  faisant  passer  les  rayons  dans  le 
cristal  parallèlement  à  sa  direction.  Alors  les  forces  rotatoires,  quel- 
que faibles  qu'elles  puissent  être,  seraient  devenues  sensibles  dans  cette 
direction-là.  Tel   était  le    but   que  je  m'étais   proposé  eu  taillant  le 
sucre  comme  je   viens    de   le  dire,    mais   l'existence   des  deux  axes 
m'a  empêché  d'obfeair  lerésultat  que  j'espérais,  parce  que  leur  direction 
étant  ditf"érente,  l'un  des  deux  conserve  toujours  |son  énergie  quand 
l'autre  est  affaibli,  et  cela  suffit  pour  anéantir  l'effet  des  forces  rota- 
toires. Il   m'a  pourtant   semblé  apercevoir  des  traces  légères  de    ces 
dernières  forces  dans  la  ligne  noire  qui  traverse  diamétralement  les 
anneaux,  car  elle  doit  être  et  elle  est  eu  effet  légèrement  interrompue 
par  elles. 


r  56  ) 

Recherches  sur  les  causes  (jiii  déterminent  les  variations  des 
formes  cristallines  d'une  même  substance  minérale  ;  par 
F.  S.  Beudant.   (Extrait.) 

MiPER  ALO  GIE.  .  ,  .       ,       ,  .     , 

On  sait  qu'une  même  espèce  muierale  est  susceptible  de  se  présenter 

Acad.  des  Sciences.  SOUS  des  formes  Cristallines  plus  ou  moins  variées,  et  souvent  même 
9,  23  et  3o  mars    très-éloignées  en  apparence  les  unes  des  autres. 

i8i8.  On  connaît  la  théorie  au  moyen  de  laquelle  M.  Ilaùy  est  parvenu 

à  faire  concevoir  physiquement  comment  certaines  formes  en  appa- 
rence très-diftérenles,  peuvent  se  rencontrer  dans  la  même  substance, 
et  à  établir  géométriquement  leurs  rapports  mutuels. 

Mais  si  cette  théorie,  à  laquelle  la  minéralogie  doit  les  progrès 
qu'elle  a  faits  en  France  depuis  vingt  ans,  nous  fail  làciiemcnt  concevoir 
comment  un  minéral,  dans  le  système  cristallin  qui  lui  est  propre,  peut 
affecter  ua  nombre  plus  ou  moins  grand  de  formes  cristallines  diffé- 
rentes liées  enlr'elles  par  des  rapports  géométriques  invariables,  elle 
ne  peut  en  aucune  manière  nous  faire  connaître  les  causes  qui  déter- 
minent ce  corps  à  affecter  dans  un  cas  telle  forme  plutôt  que  telle  ou. 
telle  autre  parmi  celles  qu'il  est  susceptible  de  preudre. 

La  détermination  des  causes  qui  provoquent  ces  variations  de  forme  y, 
est  l'objet  du  Mémoire  dont  nous  donnons  ici  l'extrait. 

On  conçoit  que  pour  parvenir  à  la  solution  de  ce  grand  problême  de 
philosophie  minéralogique,  il  fallait  commencer  par  rassembler  les 
différens  faits  qui  pouvaient  être  fournis  par  la  nature  j  mais  malheu- 
reusement à  cet  égard  on  ne  peut  acquérir  cjne  des  données  assez  vagues, 
car  d'une  part  les  observations  des  minéralogistes  n'avant  pas  été  jus- 
qu'ici dirigées  sous  ce  point  de  vue,  il  n'existe  rien  dans  les  auteurs  qui 
y  ait  rapport;  d'un  autre  côté,  les  échantillons  rassemblés  dans  les 
collections  ne  portent  pas  d'indications  assez  précises  de  leur  position 
géologique  ni  des  circonstances  accompagnantes,  pour  faire  un  sujet, 
assez  rigoureux  de  comparaisons  et  d'observations.  Cependant,  l'en- 
semble des  faits  qu'on  peut  recueillir  conduit  à  voir  que  les  formes 
cristallines  ne  sont  pas  jetées  au  hasard  dans  la  nature;  on  reconnaît 
au   contraire  assez  fréquemment  : 

1°.  Que  les  formes  cristallines  d'une  substance  déterminée  sont 
semblables  lorsqu'elles  se  trouvent  dans  des  gisemens  et  des  associa- 
tions analogues  ; 

2°  Que  les  formes  cristallines  sont  différentes  clans  des  associations 
et  des  gisemens  différens. 

La  chaux  carbonée,  l'arragonite^  la  chaux  phosphatée,  le  pyroxèue^ 
l'amphibole,  le  feldspath,  etc. ,  fournissent  des  exemples  irappaus  de  ces. 


(  37  )  TT-T 

deux  cas;  et  diverses  exceptions  qui  semblent  se  pre'senler  d'abord,  i  o  i  o. 

ne  sont  absolument  qu'apparentes. 

On  ne  saurait  pourtant  tirer  des  observations  qui  se  rapportent  à  ces 
deux  cas  aucunes  conclusions  positives  qui  puissent  résoudre  complè- 
tement le  problême  proposé;  car,  comme  nous  trouvons  toujours  dans 
la  nature  les  cristaux  tout  ibrmés,  les  similitudes  ou  les  diflérences 
qu'ils  présentent  dans  les  divers  gisemeus  et  les  diverses  associations, 
ne  nous  mettraient  pas  à  môme  de  prononcer  rigoureusement  sur  la 
manière  dont  les  différentes  circonstances  ont  pu  agir  pour  modifier  les 
formes;  on  serait  encore  réduit  à  des  conjectures  qu'on  ne  pourrait  ériger 
en  principe  que  d'après  des  expériences  directes. 

Il  suit  de  là  que  ce  problème  ne  peut  être  résolu  que  dans  nos  labo- 
ratoires, où  nous  pouvons  composer  et  décomposer  les  sels  à  volonté, 
les  l'aire  dissoudre  et  cristalliser,  et  les  placer  dans  toutes  les  circons- 
tances imaginables.  Il  est  clair  que  si,  i)arune  série  d'expériences  sur 
les  sels,  ou  vient  à  découvrir  quelques  causes  certaines  de  variation 
des  Ibrmescrislallines,  on  pourra  ensuite  par  analogie  les  appliquer  aux 
substances  minérales,  puis  les  discuter  et  les  vérifier  d'après  les  indica- 
tions fournies  par  la  nature. 

Jusqu'ici  les  chimistes  ont  fait  peu  d'observations  relatives  à  ce  sujet. 
Leblanc,  comme  on  sait,  a  observé  que  l'alun  par  une  addition  de 
base  cristallisait  en  cube;  que  le  sulfate  de  cuivre  dans  lamcme  circons- 
tance afiectait  des  formes  particulières;  que  le  mélange  du  sulfate  de 
cuivre  et  du  sulfate  de  fer  donnait  lieu  à  une  cristallisation  en  rhom- 
boèdres ;  enfin  il  soupçonnait  que  les  matières  étrangères  dont  les  sels 
pouvaient  se  surcomposer,  devaient  donner  lieu  à  des  variations  de 
formes. 

On  sait  que  la  soude  muriatée  mélangée  d'urée  cristallise  en  octaèdre, 
tandis  que  dans  l'eau  pure  elle  affecte  toujours  le  cube. 

Ces  diverses  observations,  les  seules  qui  aient  été  faites  dans  les 
laboratoires,  sont  encore  en  trop  petit  nombre,  et  n'ont  pas  été  dirigées 
assez  innnédiatement  vers  l'objet  de  la  question  minéralogique,  pour 
pouvoir  en  tirer  des  conclusions  qui  lui  soient  généralement  appli- 
cables; de  sorte  qu'il  fallait  nécessairement  recourir  à  des  expériences 
parficuliires  de  divers  genres;  mais  comme  il  serait  impossible  dans  ini 
simple  extrait  de  les  rapporter  toutes,  nous  en  citerons  seulement  les 
principaux  résultats. 

La  température,  l'état  barométrique  et  électrique  de  l'atmosphère, 
la  température  et  l'état  de  concentration  de  la  solution,  la  forme  et 
la  nature  des  appareils,  etc.,  n'ont  aucune  influence  pour  faire  varier 
les  formes  cristallines  des  sels;  il  en  résulte  seulement  plus  ou  moins 
de  tirosseur  et  de  régularité  dans  les  cristaux^ 

Les  matières  étrangères  eu  suspension  pcrmaneulc  dans  une  solution, 


C  38  ) 

né  produisent  aucune  variation  dans  les  cristaux  qui  se  précipitent  ;  mrris 
lorsque  ces  matières  forment  des  précipités  au  milieu  desquels  la  cris- 
tallisation peut  s'opérer,  il  peut  arriver  deux  cas  : 

1°.  Si  le  précipité  est  formé  de  particules  incohérentes,  la  cristalli- 
sation d'un  sel  ne  peut  s'opérer  au  milieu  de  lui  que  dans  le  cas  où  il 
surnage  une  petite  portion  de  liquide.  Les  cristaux  en  se  formant  en- 
traînent une  portion  de  la  matière  étrangère,  et  ils  sont  toujours  d'une 
forme  plus  simple  et  plus  régulière  que  celle  qu'ils  auraient  adoptée 
en  se  formant  librement  dans  un  liquide  pur. 

2°.  Si  le  précipité  est  de  consistance  gélatineuse,  la  cristallisation 
peut  s'opérer  au  milieu,  sans  qu'il  y  ait  de  liquide  surnageant;  les  cris- 
taux n'entraînent  alors  aucune  portion  de  matière  étrangère;  ils  ne 
subissent  point  de  variations,  mais  ils  sont  toujours  isolés  et  parlaite- 
ment  nets  dans  toutes  leurs  parties. 

Les  mélanges  chimiques  qui  se  trouvent  dans  la  solution  d'un  sel, 
sans  être  susceptibles  d'agir  chimiquement  sur  lui,  ni  de  se  mélanger 
avec  lui  dans  l'acte  de  la  cristallisation,  paraissent  influer  sur  la  ferme 
des  cristaux  qui  se  précipitent;  c'est  ainsi  que  la  soude  muriatée  prend 
la  forme  cubo-octaèdre  dans  une  solution  d'acide  borique,  et  que  i'alun 
prend  la  forme  cubo-icosacdre  en  cristallisant  dans  l'acide  muriali((ue. 

Toutes  les  fois  que  [dusieurs  sels  en  solution  flans  un  même  Ii(|ui(le 
sont  susceptibles  de  se  mélanger  cliimiqucmeul  par  la  cristallisation,  il 
en  résulte  toujours,  pour  celui  dont  le  système  cristallin  domine,  des 
formes  particulières  dillércntes  de  celles  qu'il  affecte  lorsqu'il  est  pur, 
qui  difFc relit  entr'elles  suivant  la  nature  du  corps  mélangé,  et  qui  sont 
constamment  les  mêmes  avec  le  même  mélange. 

La  surabondance  d'un  des  principes  constituaus  d'un  sel  dans  sa  ro- 
lution  ,  détermine  dans  les  ibrmes  cristallines  un  grand  nombre  de 
modifications  particulières;  ces  variations  peuvent  être  produites  de  dil- 
férentes  manières  ,  soit  en  ajoutant  directement  de  l'acide  à  la  soluti<m , 
soit  en  supprimant  une  portion  d'acide  par  un  moyen  quelconque,  etc. 

On  voit,  d'après  ces  résultats,  qu'il  existe  quatre  causes  fondam<3n- 
tales,  qui  dans  les  sels  donnent  lieu  à  des  variations  cristallines  plus 
ou  moins  remarquables;  savoir: 

1°.  Les  mélanges  mécaniques  de  matière  étrangère  qu'un  sel  peut 
entraîner  dans  sa  cristallisation; 

2°.  L'influence  des  corps  étrangers  qui  se  trouvent  en  solution  avec 
un  sel,  sans  que  les  cristaux  qui  se  précipitent  en  soient  mélangés  en 
aucune  manière; 

3°.  Les  mélanges  chimiques  de  matières  étrangères  qu'un  sel  peut 
entraîner  avec  lui  dans  su  cristallisation; 

4°.  La  surabondance  d'un  des  principes  conslituans  d'un  sel  dans 
sa  soluliou. 


.    ^  ^9  ^  .  ,     "  ""T7 

Ces  quatre  causes  modifiantes  géuéralcs  ont   produit  dans  difïérens  1  0  1  o. 

sels  des  variations  de  formes  que  nous  allons  maintenant  rapporter. 

Sulfate  de  fkr. 

Ce  sel  rrislallise  constamment, 

£n  rhonihoèdres  simples,  par  le  mélange  chimique  du  sulfate  de  cuivre 
ou  du  sulfale  de   nikel. 

En  rhomboèdres  tronques  an  sommet,  par  le  mélange  de  sulfate  de  Jîinc 
ou  do  sulfate  de  magnésie. 

En  rhomboèdres  tronques  sur  les  angles  solides  latéraux,  par  le  mé- 
lange de  sulfate  d'alumine. 

En  rhomboèdres  tronqués  à  la  fois  sur  tous  les  angles  solides ,  par 
l'action  du  borale  ou  du  phosphate  de  soude,  ou  en  cristallisant 
dans  l'acide  murialique. 

Sulfate  de  cuivre. 

Ce  sel,  soumis  à  difl'érentes  épreuves  particulières,  a  présenté, 

La  Jorme  primitive  tronquée  sur  les  arêtes  latérales  obtuses,  en  cris- 
tallisant dans  l'eau  mélangée  d'acide  sulfurique. 

La  Jorme  primitive  tronquée  sur  les  arêtes  latérales  aiguës ^  très- 
allongée  dans  le  sens  du  prisme,  et  modifiée  par  quelques  facettes 
très-étroites  à  la  base,  en  cristallisant  dans  une  solution  de  nitrate 
de  cuivre. 

La  Jorme  primitive  tronquée  sur  toutes  les  arêtes  latérales,  par  le 
mélange  du  sulfate  de  nikel  et  du  sulfate  d'alumine. 


par  1  ellel  de  la  perte  d  une  p 
de  son  acide,   etc. 

AtUN. 

Dans  des  circonstances  diverses ,  ce  sel  donne, 
L'octaèdre  complet,  lorsqu'il  est  pur  et  amené  à  un  état  bien  fixe  de 

combinaison. 
IjC  cube,  lorsque  la  solution  est  privée  d'une  portion  d'acide,  soit  par 

l'action  d'un  carbonate,  soit  par  celle  du  sous-borate  de  soude. 
Le  cuho-octaèdre,  en  cristallisant  dans  l'acide  nitrique,  ou  par  suite  de 

la  cristallisation  rapide  d'une  solution  qui  renferme  en  même-temps 

de  l'alun  cubique  et  de  l'alun  octaèdre. 
Le  cubo-icosaèdre ,  en  cristallisant  dans  l'acide  muriatique. 
Le  cubo-octo-dodécaèdre ,  par  l'addition  d'une  petite  quantité  de  borate 

de  soude  à  une  solution  d'alun  pur. 
Soude  muriatée. 

Ce  sel  cristallise, 
En  cube,  dans  l'eau  pure. 


(  4o  ) 

En  octaèdre,  par  le  mélange  d'une  quantité  suffisante  d'urée. 
En  cnho-octaèdre ,  par  le  raélange  d'une  petite  quantité  d'urée,  ou  par 
l'intluence  du  borate  de  soude,  ou  mieux  encore  de  l'acide  borique. 

Ammoniaque  muriatée. 

Ce  sel  cristallise, 
En   octaèdre,  dans  l'eau  pure. 

En  cube,  par  les  mélange  d'une  certaine  quantité  d'urée. 
En  ciibo-octaèdre ,  par  l'intluence  d'un  sel  de  cuivre  dans  la  solution. 

Sulfate  acide  de  potasse. 

Ce  sel  cristallise , 
En  espèce  de  tétraèdre  irréguVier,  dans  l'acide  sulfurique  concentré. 
En  rhomboèdre  complet,  dans  l'acide  sulfurique  étendu  de  son  volume 

d'eau. 
En  rhomboèdre  tronque'  au  sommet,   dans    l'acide  sulfurique   étendu 

du  double  de  son  volume  d'eau. 
En   cristaux  plus  ou  moins  comjlique's,  à  mesure  que  l'acide  devient 

moins  abondant  dans  la  solution. 

SCLFATE    DOUBLE    DE  POTASSE    ET   DE    MAGNIlSIE. 

Ce  sel  affecte, 

Un  prisme  oblique  à  base  rhombc ,  lorsque  le  sulfate  de  magnésie  est 
surabondant  dans  la   solulion. 

Ee  même  prisme  tronque  sur  les  deux  angles  solides  obtus,  en  cristal- 
lisant dans  l'eau  mélangée  d'acide  sulfiu-ique. 

Ee  même  prisme  modijié sur  les  angles  solides  aigus ,  lorsque  le  sul- 
fate de  potasse  est  surabondant. 

Le    suf.fate  double  de   potasse    et  be   cuivre  affecte    un  prisme 

oblique  à  base  rliombe ,  lorsque  le  sulfate  de  cuivre  domine,  ei  des 

Jormes  plus  ou  moins  compliquées,  à  mesure  que  les  proportions 

des  sels  comjosans  varient,  ou  que  la  quantité  d'acide  est  plus  ou 

moins  abonc^nte  dans  la  solution,  etc. 

application  aux  substances  minérales. 

31  est  à  présumer  que  la  variation  des  formes  des  cristaux  naturels 
a  eu  un  grand  nombre  de  causes  qu'il  nous  est  impossible  d'assigner; 
néanmoins,  en  comparant  ces  cristaux  avec  ceux  qu'ont  fournis  les 
expériences  ci-dessus,  on  recoimaît  déjà  entr'eux  assez  d'analogie  pour 
pouvoir  conclure  avec  quelques  probabilités  que  les  quatre  genres  de 
causes  modifiantes  reconnues  pour  différens  sels,  sont  au  moins  au 
nombre  de  celles  qui  provoquent  les  variations  cristallines  que  pré- 
sentent les  minéraux;  en  eflel, 

i».  On  trouve  que  dans  la  nature,  comme  dans  les  expériences,  les 
mélanges  mécaniques  simpKtient  les  formes  cristallines}  c'est  ce  que 


C  40  .  =- — .;  . 

préscnicnt   l'axiiiUe  cliloritifère,    la   chaux  carbonatée  quarzifère,   le  l  o  l  u. 

tjuartz  bématoïde,  etc. 

2",  On  est  conduit  à  concevoir  que  les  diiïérens  corps  naturcfs 
dissous  dans  le  même  liquide  ont  pu,  aussi  bien  que  les  selssoumi.s  à 
l'expérience,  s'influencer  mutuellement  sous  le  rapport  de  leur  rrislalli- 
satioii.  On  sait,  en  ellet,  que  les  substances  minérales  ont  rarement 
cristallisé  seules,  et  l'observation  fait  voir  qu'assez  fréquemment  les 
formes  cristallines  d'une  même  substance  sont  différentes  flans  les  divers 
genres  d'association.  J'ar  exemple,  on  sait  que  l'arrngonite  qu'on  ren- 
contre dans  les  masses  arj^ileuses  mélangées  de  chaux  sulfatée,  difl'ere 
parla  cristallisation  de  celle  qu'on  rencontre  dans  les  minerais  de  fer, 
et  de  celle  qu'on  trouve  parmi  les  produits  volcaniques;  on  peut  citer 
un  très-grand  nombre  d'exemples  analogues  dans  presque  toutes  les 
substances  minérales. 

5°.  Les  mélanges  chimiques  qu'un  corps  naturel  peut  avoir  entraînés 
dans  sa  cristallisation,  paraissent  produire  des  effets  analogues  à  ceux 
que  présentent  les  sels  dans  le  mên'ie  cas;  car  la  chaux  carbonatée 
mélangée  de  fer  et  de  manganèse,  tend  toujours  à  prendre  le  rhomboèdre 
primitif  dont  les  cristaux  sont  trèF-conlournés  et  groupés  irrégulière- 
ment; la  chaux  carbonatée  mélangée  en  proportions  variables  de  carbo- 
nate de  magnésie  (ou,  si  l'on  veut,  d'après  M.  V\'olIaslon,  le  carbonate 
double  de  chaux  et  de  magnésie  mélangé  de  carbonate  de  chaux) 
affecte  ordinairement  le  rhomboèdre  primitif;  c'est  ainsi  qu'on  la  trouve 
dans  toutes  les  roches  talqueuses  des  Alpes;  mais  dans  l'élat  actuel 
de  la  science,  il  est  difficile  de  citer  un  grand  nombre  d'exemples 
positifs. 

4".  (^)uant  aux  modifications  cristallines  occasionnées  par  les  varin- 
lions  entre  les  proportions  relatives  de  base  ou  d'acide  dans  la  solution 
ou  dans  le  corps,  il  faut  nécessairement  recourir  à  de  nouvelles  expé- 
riences d'analyse,  pour  connaître  si  cette  cause  existe  dans  la  nature, 
comme  un  grand  nombre  de  circonstances  peuvent  le  faii-e  soupçonner. 

D'après  cet  exposé,  on  voit  combien  il  serait  important  de  se  livr^: 
à  des  recherches  ultérieures  minéralogiques  et  chimiques,  pour  app 
quer  plus   rigoureusement  aux   minéraux  les  différens  principes  qi 
l'exnérience  nous  fait  connaître;  c'est  un  nouveau  champ  d'obser\ 
lions  qui  pourra  conduire  à  des  conséquences  très-importantes  lorsqu' 
aura  acquis  des  données  assez  certaines. 

D'une  part,  la  connaissance  des  causes  qui  ont  déterminé  telic 
telle  modification  cristalline  d'un  minéral,  pourra  jeter  quelqu 
sur  la  géologie,    puisque  l'examen  des  cristaux  pourra  indique 
quelques  probabilités  la   nature  du  liquide  qui  remplissait  tel 
iîlon,  qui  couvrait  telle  ou  telle  contrée,  et  quelles  sont  les 
tances  de  ce  genre  qui  se  sont  succédé  dans  les  diverses  local' 

LiiTaison  de  mars.  C 


C4--  ) 

D'un  autre  cuté,  la  cristallographie,  qui  déjà  fournit  un  caracltre 
certain  pour  la  distinction  des  espèces,  pourra  peut-être  acquérir  un 
jour  un  plus  haut  degré  d'importance,  et  conduire  à  lixer  au  moins  daiis 
quelques  cas,  par  la  seule  détermination  des  formes,  quelles  sont  les 
proportions  relatives  des  principes  constituants  d'un  corps,  quelle  est 
la  nature  des  substances  qui  s'y  trouvent  mélangées,  et  quelles  sont 
les  circonstances  qui  ont  accompagné  sa  formation.  C'est  ce  qu'on  peut 
faire  aujourd'hui  avec  certitude,  à  l'égard  des  sels  qui  ont  été  l'objet 
des  diverses  expériences. 

]Sléin<)ire  sur  la  inétamorphosc  du  canal  alimentaire  dans  les 
insectes;  par  JSl.  DuTROCllET,  jD'  M.,  correspondant  de  la 
Société  PhUoniaticjue. 

Zoologie.  M.  DuTROCHET,  dans  Ce  Mémoire,   lu   depuis  plusieurs  années  à 

l'Académie  des  sciences,   et  dont  plusieurs  circonstances  ont  retardé 

Arail.  des  Sciinccs,  jusqu'ici  la  publication,  a  fait  sur  plusieurs  insectes  de  chaque  ordre 
i8i5.  de  la  classe  des  hexapodes,  des  observations  assez   nombreuses  pour 

en  tirer  plusieurs  conclusions  générales  ;  ainsi  il  regarde  comme 
prouvé  que  le  canal  alimentaire  des  insectes  parfaits,  quehjue  chtlé- 
rent  qu'il  soit  de  celui  de  leurs  larves,  n'est  cependant  ((ue  le  même 
canal  modifié  de  diverses  manières,  et  adapté  à  la  nature  du  nouvel 
aliment  dont  l'insecte  doit  faire  usage. 

]1  ialt  voir  que  la  membrane  fine,  diaphane,  semblable  à  un  épi- 
démie et  dépourvue  d'adhérence  avec  les  autivs  membranes  de  l'es- 
tomac, qu'elle  double,  et  que  l'on  savait  depuis  long-temps  que  la 
chenille  rend  par  l'anus  lorsqu'elle  se  dépouille  de  sa  peau  pour  se 
métamorphoser  ,  ne  s'observe  pas  seulement  chez  ces  espèces  de  larves, 
mais  chez  plusieurs  autres  ,  quoiqu'on  ne  puisse  pas  dire  que  cette 
disposition  soit  générale,  la  larve  du  grand  hydrophile  en  étant  cer- 
tainement privée. 

La  disparition  des  principaux  corps  de  trachées  des  larves  lors  de  leur 
métamorphose,  est  un  fait  qui  lui  paraît  constant  ;  mais  il  ne  lui  semble 
pas  encore  étayé  sur  un  assez  grand  nombre  d'observations,  jiour 
ou'il  puisse  affirmer  sa  généralité.  Il  est  d'ailleurs  probable,  ajoute 
M.  Dulrochet,  que  les  trachées  de  l'insecte  parfait  ne  sont  que  des 
modifications  des  trachées  de  la  larve,  et  que  si  l'on  voit  la  grosse 
trachée  de  celte  dernière  s'oblilérer  et  dif-parailre,  cela  vient  de  ce  que 
souvent  l'insecte  parfait  respire  par  des  ouvertures  trachéales  p.lacées 
autrement  qu'elles  ne  le  sont  chez  la  larve. 

]1  résulte'  encore  des  observations  de  JT.  Dulrochet  un  fait  très- 
important  pour  la  physiolOjZ,ic,   c'est  le  dévcîoppeinent  et  peut-être. 


>iii.m»HMtt— 


C43) 

(lit-il,  ]i\  formation,  clicz  les  insectes  pai'faits,  de  vaisseaux  sdcrdleurs  1  u  1  6. 

étrangers  aux  larves  de  ecs  mêtnes  insectes.  Eu  cdet,  il  montre  que  ciiez 
la  nymphe  du  i'ourmi-Lion  il  se  développe  un  appendice  aveugle,  qui, 
d'abord  vide,  se  remplit  ensuite  d'un  liuide  noirâtre^  appendice  qu'il 
considère  comme  un  gros  vaisseau  sécréteur,  correspondant  à  lui  seul 
au  système  des  vaisseaux  biliaires  supérieurs  qui  s'observent  chez 
beaucoup  d'insectes.  Jl  a  également  fait  voir  dans  la  nymphe  du  grand 
hvdrophile,  la  naissance  et  le  développement  des  innombrables  vais- 
seaux qui  versent  dans  le  troisième  estomac  de  l'insecle  pariait  le 
tluiile  jaune  qui  s'y  observe;  d'où  il  l'cgarde  comme  prouvé  que,  dans 
certains  cas,  il  se  développe  sm*  les  j-arois  du  canal  alimentaire  des 
vaisseaux  sécréteurs  qui  naissent  et  s'allongent  par  une  sorte  du  vé- 
gétation. 

M.  Dutrochetaen  outre  retrouvé  dans  toutes  les  larves,  sans  excep- 
tion, l'épiploon  graisseux  que  l'on  eomiaissait  dans  les  chenilles. 

Enfin,  ces  observations  ont  dévoilé  quelques  particularités  curieuses 
de  l'anatomie  des  insectes,  et  notamment  l'absence  de  l'anus  chez  les 
larves  d'abeille  et  de  guêpes,  et  l'existence  de  la  panse  chez  plusieurs 
diptères,  comme  dans  la  mouche  abeillilorme,  EristaJis  tena.v  {i  );  la 
mouche  cà  viande,  miisca  romitoria  :  le  taon  de  bœuf,  tabanits  bovinus. 

B.  V. 

^Mémoire  sur  le  moui^ement  desjluulcs  éJasliqiies  clans  des  tuyaux 
cylindriques  j  par  M.  Poisson. 

Ce  Mémoire  est  divisé  en  quatre   paragraphes.   I^e  premier  contient  ^, .  ,.    ,'  , 

.,  Il  ],  .*  i"-  ,•  I  tl         !»•        iïlATHEMATIQUES- 

une  manière  nouvelle  cl  envisager  la  question   du  mouvement  de  tair  

dans  un   tuyau  cylindrique  :  au   lieu  d'exprimer  par  deux   fonctions  iniiimt. 

arbitraires  la  loi  des  vitesses  et  celle  des  condensations  de  l'air  à  l'ori-       --  ^„,,.  ,o,p 

gine  du  mouvement,  on  suppose  quil  ny  a  d abord  m  condensation 

ni  vitesse  dans  toute  la  colonne  d'air,  et  qu'elle  est  mise  en  mouvement 

par  les  vibrations  de  la  tranche  fluide  située  à  l'une  des  extrémités  du 

tube;  on  regarde  la  vitesse  de  cette   tranche  comme  donnée  pendant 

toute  la  durée  du  mouvement;  on  l'exprime  par  une  fonction  du  ten\ps, 

et  cette  fonction  arbitraire  est  la  seule  cpii  entre  dans  les  expressions 

qu'on  trouve  pour  la  vitesse  et  la  condensation  des  différentes  tranches 

fluides  à  un  instant  quelconque.  On  examine  en  détail  les  principales 

suppositions  qu'on  peut  faire  sur  la  loi  des  oscillations  de  la  première 

tranche  fluide,  et    les  dilîérens  modes  de  vibrations  qui  en  résultent 

pour  la  colonne  entière.  On  examine  aussi  la  condition  admise  jusqu'ici 

(i)   llclopliilus  tenax.   (Meigea.) 


(44) 

comme  nécessaire,  suivant  laquelle  la  condensaîion  de  l'air  doit  être 
constamment  nulle  à  chaque  extrémité  ouverte  du  tube;  on  fait  voir 
que  la  théorie  des  instrumens  à  vent  est  réellement  indépendante  de 
cette  supposition,  et  que  le  son  fondamental  et  les  autres  sons  d'un 
tuyau  donné  ne  seraient  pas  changés,  s'il  y  avait  à  la  Fois  vitesse  et 
condensation  à  chaque  extrémité  ouverte,  pourvu  que  le  rapport  de 
l'une  à  l'autre  restât  constant  pendant  toute  la  durée  du  mouvement. 

Dans  le  second  paragraphe,  on  considère  d'une  manière  directe  et 
générale  le  mouvement  de  l'air  dans  un  tuyau  composé  de  deux  cylin- 
dres de  difterens  diamètres.  On  parvient,  pour  déterminer  les  tons  de 
ces  tuyaux,  aux  formules  que  1).  Eernouilli  a  (tonnées  (i)  pour  le 
même  objet,  mais  qu'il  a  déduites  d'une  hypothèse  particulière  sur  le 
mode  de  vibrations  des  molécules  fluides. 

I,e  troisième  paragraphe  est  employé  en  entier  à  la  solution  d'un 
problème  dont  il  ne  paraît  pas  qu'on  se  soit  encore  occupé.  Il  s'agit 
de  déterminer  le  mouvement  de  deux  fluides  élastiques  difiérens,  con- 
tenus dans  un  même  tuyau  cylindrique,  et  séparés  l'un  de  l'autre  par  une 
section  perpendiculaire  à  son  axe.  On  fait  voir  que  chacune  des  ondula- 
tions produites  dans  l'un  des  lluides,  parvenue  à  l'endroit  de  leur  jonction, 
se  divise  en  deux  autres,  dont  l'une  est  rélléchie  dans  le  premier  fluide, 
et  l'autre  transmise  dans  le  second.  Ou  détermine  les  vitesses  des  molé- 
cules fluides  dans  ces  deux  ondes  partielles  :  en  somme,  elles  reprodui- 
sent les  vitesses  qui  avaient  lieu  dans  l'onde  primitive,  et  l'on  vérifie  aussi 
que  la  somme  des  forces  vives  de  toutes  les  molécules  en  mouvement, 
est  la  même  avant  et  après  lafurnmtion  des  deux  nouvelles  ondes,  (^uels 
que  soient  les  rapports  entre  les  densités  des  deux  tluides  et  entre  les  lon- 
gueurs des  parties  du  tuyau  qu'elles  occupent,  ce  tuyau  peut  toujours 
faire  entendre  des  sons  réguliers  et  appréciables.  Voici  les  formules  que 
l'on  trouve  pour  les  déterminer. 

La  longueur  totale  du  tuy^au  est  représentée  par  /  +  /';  celle  de  la 
partie  occupée  par  l'un  des  gaz,  est  /;  celle  de  ta  partie  occupée  par 
l'autre  est  /  ;  on  désigne  par  c  le  rapport  de  la  vitesse  du  son  dans  le 
second  gaz  à  sa  vitesse  dans  le  premier,  et  par  k  la  longueur  d'un 
tuvau  rempli  du  premier  gaz,  et  bouché  à  l'une  de  ses  extrémités,  qui 
serait  k  l'uuisson  du  tuyau  donné.  On  trouve 

,  ■TT  l 

Jc  =  —; 

2  X 

•TT  désignant  le  rapport  de  la  circonférence  au  diamètre,  et  x  une 
quantité  déterminée  soit  par  l'équation 

OC  1  1 

tang.  — -.    fang.  x  z=  —  , 

cl  c 


(i)  Mémoires  de  l'Académie  de  Paris,   année  1762. 


(45) 
qunnd  lo  tuyau  donné  est  bouché  à  l'extrémité  de  laquelle  aboutit  la 
paitie  l ,  soit  pai'  celle-ci  : 


1  u  1  o. 


cet.  — -.  tanp;.  x  -\ 

cl  °  c 


quand  le  tuyau  donné  est  ouvert  à  ses  deux  extrémités.  Ces  équations 
donneront  une  infinité  de  valeurs  diflérenles  pour  x;  les  valeurs  cor- 
respoudantes  de  k  répondront  au  ton  fondamental  et  à  la  suite  des 
autres  tons  que  peut  rendre  le  tuyau  donné.  JM.  Biot  s'est  proposé, 
de  son  côté,  de  déterminer  ces  tons  par  l'expérience,  dans  le  cas  du 
tuyau  bouché.  On  trouvera,  dans  le  Mémoire  dont  nous  rendons 
compte,  la  comparaison  des  résultatsdela  théorie  àceuxqu'ila  obtenus; 
les  difiérences  qu'on  remarquera  sont  en  général  peu  considéi-ables  ; 
néanmoins,  dans  le  cas  où  les  deux  gaz  superposés  dans  le  tuyau 
sonore  sont  l'air  et  l'hydrogène,  tous  les  tons  observés  sont  sensiblement 
plus  bas  que  ceux  qui  résultent  de  la  théorie;  mais  cet  abaissement  est 
beaucoup  moindre  que  celui  qui  a  déjà  été  remarqué  par  M.  Ghladni 
dans  le  cas  de  l'hydrogène  seul.  On  a  vu  dans  le  Bulletin  de  décembre 
i8i6,  que  M.  Biot  attribue  cette  anomalie  de  l'hydrogène  à  l'influence 
de  l'embouchure  par  laquelle  on  souffle  dans  le  tuyau  sonore;  il  se 
propose  de  continuer  les  expériences  qu'il  a  déjà  faites  pour  vérifier 
cette  conjecture. 

Le  quatrième  et  dernier  paragraphe  renferme  les  solutions  complètes 
de  plusieurs  questions  analogues  à  celles  qui  fout  l'objet  principal  du 
Mémoire,  et  que  l'on  a  traitées  dans  les  trois  premiers.  Ces  questions 
conduisent  à  des  équations  aux  différences  mêlées;  leur  objet,  qu'on 
peut  seulement  indiquer  dans  cet  Extrait,  est  de  déterminer  le  mou- 
vement de  l'air  et  d'un  corps  pesant,  contenus  l'un  et  l'autre  dans  un 
même  tuyau  cylindrique,  vertical  ou  incliné;  le  mouvement  d'un  corps 
pesant  suspendu  à  l'extrémité  d'un  fil  extensible  et  élastique,  attaché 
par  son  autre  bout  à  im  point  fixe;  enfin  les  vibrations  d'une  corde 
composée  de  deux  parties  d'inégales  densités.  Les  Mémoires  dePéters- 
bourg  (i)  renferment  deux  solutions  de  ce  dernier  problême,  l'une 
d'Euler  et  l'autre  de  D.  Bernouilli,  qui  sont  loin  de  s'accorder  ensemble; 
la  nouvelle  solution  comcide  avec  celle  de  D.  Bernouilli,  et  l'on  fait 
voir  que  c'est  en  effet  celle  de  ce  géomètre  qui  doit  être  regardée  comme 
exacte.  P» 

Spath  Jluur  en   Ecosse. 

Le  spath  fluor ,  quoique  abondant  en  Angleterre  ,  est  un  des  mi- 
3raux  simples  qu'on  trouve  le  plus  rarement  en  Ecosse.  Jusqu'ici  il 


ne 


(i  )  Années    1771   et   1772. 


(  46  ) 
n'a  été  rencontré  qu'en  deux  endroits  :  i".  à  Moufillrc'e,  dans  le  conito 
(l'Aberdeen,  où  il  iormc  un  des  principes  tonslituans  d'une  veine  de 
galène,  dans  le;  granit;  2".  à  Papa-8tour,  une  des  iles  Shetland, 
dans  une  roche  ainygdîdoïde,  en  cavités  vésiculaires ,  avec  la  calcé- 
doine, le  spath  calcaire  et  le  spath  pesant.  Le  proi'esseur  Jameson, 
il  ya  quelques  mois,  pendant  le  cours  de  son  excursion  minéralogique 
de  Eenfrewshire  ,  a  rencontré  de  nouveau  cette  rare  substance,  près 
du  village  de  Gourock,  dans  le  porphyre,  en  cavités  vésiculaires. 


Lampe  sans  jlamme ;   par  Thomas  Gill.  Esq.   Extrait  crime 

lettre  de  ce  Gentleman, 

Chimie  Cette    Lampe  est  un   des  résultats  des  nouvelles  découvertes   en 

'  chimie.  Sir  H.  Davya  trouvé  qu'un  fil  fin  de  platine,  chauti'é  jusqu'au 

Aniiiilsof  Pîilosopîi.  rouge  et  tenu  dans  la  vapeur  de  l'élher,  continuait  à  rester  incandescent 
Ml-    8  8  pendant   quelque  temps;   voici   une  application   de  cette  découverte  : 

J{oulcz  en  spirale  un  iil  fin  de  platine,  d'environ  -^  de  pouce  d'épais- 
seur; placez-le  partie  autour  de  la  mcclie  d'une  lampe  à  esprit-de-vin, 
et  partie  au-dessus;  allumez  la  lampe,  et  laissez-la  brûler  jusqu'à  co 
que  le  fil  de  platine  soit  deveiui  rougej  éteignez  la  lampe,  alors  la 
vapeur  de  l'alcool  maintiendra  la  partie  supérieure  du  fil  de  platine 
dans  son  état  d'incandescence,  aussi  1  )ng-tem[)S  qu'il  y  aura  de  l'alcool, 
et  par  conséquent  à  bien  peu  de  frais.  On  aura  donc  un  appareil  toujours 
prêt  à  allumer  de  l'amadou  ou  du  papier  prépai'é  avec  le  nitre,  et  par 
ce  moyen  on  pourra  se  procurer  de  la  lumière  à  volonté,  avec  des 
allumettes  ordinaires,  etc. 

Cette  lampe  donne  assez  de  lumière  pour  distinguer  l'heure,  à  une 
montre,  pendant  la  nuit;  elle  conserve  une  chaleur  constante;  ella 
n'a  pas  besoin  d'être  mouchée  ;  ime  personne  en  a  déjà  conservé  une 
en  activité  pendant  plus  de  soixante  heures. 

M.  Gill  a  tronvé,  par  expérience,  qu'un  fil  de  platine  roulé  autour 
d'une  ïnêche  composée  de  douze  fils  de  coton,  pareils  à  ceux  qui 
servent  pour  les  lampes  ordinaires,  exigeait  une  demi-once  d'alcool 
pour  durer  huit  heures  en  état  d'incandescence. 

Une  légère  odeur  acide,  plutôt  agréable  qu'autrement,  se  dégage  de 
cette  lampe  durant  son  ignition  ,  par  suite  de  la  décomposition  de  l'alcool. 
C'est  la  même  chose  avec   l'éther. 

Cette  lampe  surtout  est  bien  une  lampede  sûreté,  puisqu'il  n'en  peut 
jaillir  aucune  étincelle  de  feu;  ajoutez  à  cela  qu'elle  est  tout-à-1'ait 
privée  de  l'odeur  désagréable  et  de  la  fumée  des  lampes  à  huile. 

Les  personnes  qui  ne  savent  pas  en  quoi  consiste  ce  nouvel  appareil , 
ne  peuvent  le  voir  sans  surprise  rester  si  long-temps  eu  étal  d'incan- 
descence. 


(47  ) 

Description  de  trois  plantes  servant  de  types  aux  noitçeanx  genres 
Paleolaria,  Dicoma  et  Triachne;  par  M.  Henri  Cassini. 

J'ai  proposé  le  gonre  Paleolarid  dans  mon  i"  fascicule,  publié 
dans  le  Bulletin  de  décembre  i8i6j  cl  les  !i,('i)rcs  Dicoma  cl  Triachne, 
dans  mon   v.^  lascicule,  publié   dans  le  BuUeliu  de  janvier   1817. 

Paleolaria  carnea ,  H.  Cass.  Tige  haulo  de  trois  pieds,  ligueuse, 
comme  sarmenteuse,  rameuse,  grêle,  (•yliiKlri(|ue,  pubcscenle.  Feuil- 
les la  plupart  alternes,  quelques-unes  opposées,  presque  sessiles  , 
longues  de  deux  pouces ,  linéaires,  très-entières,  un  peu  cliarnues , 
uninervées,  pubescenlcs.  Calathides  disposées  en  paiiicule  corymbilornie 
à  l'extrémité  des  tiges,  et  composées  chacune  d'environ  vingt  Heurs  de 
couleur  de  chair. 

Calalhide  incuuronnée,  équaliflore,  plurillore,  régulariflore,  andro- 
gynidore,  oblongue,  cylindracée.  Péricline  inférieur  aux  fleurs^  cvlin- 
dracé ,  irrégulier;  formé  de  squames  subunisériées,  im  peu  inégales, 
appliquées,  linéaires,  foliacées.  Clinanthe  ]ielit,  plane,  inappendiculé. 
Ovaire  allongé,  subc3lindracé,  pubescenl.  Aigrelle  de  plusieurs  squa- 
mellulcs  uuisériées,  inégales,  })aléiformes,  lancéolées,  membraneuses, 
munies  d'tme  énorme  côte  métliairc.  Corolle  à  tube  court,  à  limbe 
long,  cylindracé  ,  à  lobes  allongés.  Anthères  munies  d'appendices  api- 
cilaires  obtus,  et  dépourvues  d'appendii;es  basilaires. 

Celte  phmte,  de  la  famille  des  Synanthérées,  et  de  la  tribu  des 
Adéuostylées,  est  cuUivée  au  jardin  du  Roi  sous  le  faux  nom  de 
Kuhnia  rosmarinijolia. 

Dicoma  iomentosa  ,  II.  Cass.  Racine  simple,  pivotanle.  Tige 
herbacée,  haute  de  deux  pieds  environ,  droite,  rameuse,  cylindrique. 
Feuilles  alternes,  sessiles,  spalhulées,  entières,  couvertes,  ainsi  que  les 
branches,  d'un  duvet  laineux,  grisâtre.  Calathides  solitaires  au  sommet 
des  rameaux. 

Calalhide  incnuronnée,  équaliflore,  pluriflore,  régulariflore,  andro- 
gyniflore.  Péricline  supérieur  aux  fleurs,  subcylindracé  ;  formé  de 
squames  imbriquées,  appliquées,  ovales-lancéolées,  coriaces,  membra- 
neuses sur  les  bords,  uninervées  ,  surmontées  d'un  long  appendice  en 
forme  d'arête  spinescenle.  Clinanthe  jjlane,  dépourvu  de  squamelles  et 
de  iimbrilies,  mais  alvéolé,  à  cloisons  membraneuses.  Ovaire  court, 
subcylindracé,  hérissé  de  Irès-longs  poils  roux,  dressés,  fourchus. 
Aigrette  double:  l'extérieure  composée  de  squanicîlulcs  nombreuses, 
plurisériées,  inégales,  filiformes,  fortement  barbellulées  ;  l'intérieure 
de  squamellulesplurisériées,  paléiformcs-laminécs,  lancéolées,  mem- 
braneuses, munies  d'une  forte  nervure.  Corolle  à  limbe  plus  long  que 
le  tubc^  divisé  j)resque  jusq^u'a  la  base,  par  des  incisions  à  peu  près 


1  a  1  B. 


>  a  T  A  K  î  Q  a  E. 


(  48  ) 

^2,a1es,  en  cinq  lanières  longues,  étroites,  liuéairos.  Klamines  à  filets 
glabres,  a  articles  anlliérifères  grêles,  à  anthères  munies  de  longs 
appendices  apicilaires  linéaires,  aigus,  coriaces,  entregretiés,  et  de  longs 
appendices  basilaires  plumeux  ou  barbus  à  rebours,  les  barbes  étant 
rebroussées  eu  haut.  Style  analogue  à  ceux  des  Carlinées. 

Cette  plante,  de  la  famille  des  Synanthérées,  et  de  la  tribu  des  Car- 
linées, parait  avoir  é(é  recueillie  au  Sénégal  par  Adanson,  et  se  tro. 
dans  les  herbiers  deM.de  Jussieu,  où  je  l'ai  étudiée.  Je  présume  que 
mon  genre  Dicoma  est  voisin  du  genre  Siohcva  de  Thunberg. 

Triachne  pygmœa  ,  H.  Cass.  l'etite  plante  ligneuse  ,  haute  de 
deux  pouces,  diffuse,  ramassée  en  peloton,  rameuse,  à  rameaux  rap- 
prochés en  faisceau  ,  entièrement  couverte  de  feuilles.  Feuilles  alternes, 
ou  plutôt  disposées  eu  spirale,  rapprochées  immédiatement,  imbri- 
quées, sessiles,  semi-amplexicaules  ,  ovales -aiguës,  dentées-ciliées 
inlérieurement;  mucronées,  épaisses  et  recourbées  supérieurement  3 
elles  sont  coriaces,  persistantes,  vertes  sur  la  partie  supérieure  delà 
plante,  grises  ou  décolorées  sur  la  partie  inférieure.  Calathides  sessiles, 
au  sommet  des  rameaux,  où  elles  sont  réunies  en  une  sorte  de  capi- 
tule, c'est-à-dire,  rapprochées  les  unes  des  autres,  et  séparées  seule- 
ment par  quelques  feuilles  florales  interposées,  qui  semblent  se  confon- 
dre avec  les  squames  extérieures  du  péricline. 

Calathide  incourounée,  radiatiforrae,  quiuquéflore,  îabiatiflore,  an- 
drogyniHore.  Péricline  double 3  l'intérieur,  ou  vrai  péricline,  formé  de 
cinq  squames  subunisériées,  égales,  ovales-mucronées ,  se  recouvrant 
par  les  bords;  l'extérieur  formé  d'environ  trois  squames  un  peu  plus 
courtes,  membraneuses,  ovales-aiguës,  qui  peut-être  ne  sont  que  des 
bractées  ou  feuilles  florales.  Clinauthe  petit,  inappendiculé.  Cypsèle 
obovoide,  munie  de  quelques  côtes  saillantes.  Aigrette  très-longue, 
enveloppant  la  corolle,  caduque,  composée  de  trois  squamellules  paléi- 
formes,  linéaires  inférieurement,  ovales  supérieurement,  membraneuses- 
coriaces.  Corolle  semblable  à  celle  du  Triptilium.  Etamines  à  arti- 
cles anthérifères  longs,  gros,  striés;  à  anthères  munies  de  longs  appen- 
dices apicilaires  enlregrcfïés ,  de  très-longs  appendices  basilaires  mem- 
braneux, et  dont  les  loges  et  les  connectifs  sont  très-courts.  Style  ana- 
logue à  ceux  des  Nassauviées. 

Cette  plante,  de  la  famille  des  Synanthérées  ,  et  de  la  tribu  des 
Nassauviées,  ne  diffère  que  par  l'aigrette  du  Caloplilium  ou  Sphœroce' 
^/za/z/j  de  M.  Lagasca;  et  elle  se  rapproche  beaucoup  du  Nassainia  et 
du  Tiij  iilium.  Je  l'ai  analysée  dans  l'herbier  de  M.  de  Jussieu,  où 
elle  se  trouve  confondue  avec  le  Perdicium  recurvatum ,  et  où  il  est 
dit  qu'elle  vient  du  détroit  de  Magellan. 


•W^f*  VWk%^^^V«'V««<VV«  VW«  «iW^ 


(  'i9  ) 

Sur  plusieurs  espèces  nouvelles  d'animaux  de  différentes  classes  ; 

par  M.  le  D"  Leacii. 

Dans  l'appendice  n".  4,  joint  à  la  relation  de  l'expédition  anglaise 
envoyée  à  la^recherche  de  la  source  de  la  rivière  Zaire  au  Congo, 
M.  le  D'  Lcach  a  l'ait  connaître  plusieurs  espèces  tout-à-fait  nouvelles 
d'animaux  dont  nous  allons  rapporter  les  caractères. 

Hirundo  Smiihii,  Hirondelle  de  Smith.  De  couleur  noire  lustrée 
d'un  bleu  d'azur  en  dessus  ,  blanchâtre  en  dessous  ;  la  queue  et  les 
plumes  des  ailes  noires,  la  première  avec  une  bande  blanche;  la 
partie  supérieure  de  la  tête  châtain ,  les  plumes  extrêmes  de  la  queue 
très-longues.  De  l'ile  Chisalla. 

Plotus  Congensis.,  l'Anhinga  de  Congo.  Noir;  la  tête  et  le  cou 
d'un  brun  châtain  ;  le  dos  et  la   couverture  des  ailes  rayés  de  blanc. 

Sterna  senex  (Leach).  D'un  noir  cendré;  le  sommet  de  la  tête 
gris;   le  ventre  avec  une  très-laible  teinte  de  châtain. 

Cohiber  pahnarum  (Leach),  la  Couleuvre  des  palmiers.  Rougeâtro 
en  dessus,  blanchâtre  en  dessous;  les  écailles  dorsales  et  latérales 
ovales,  très-allongées  et  carénées.  Trouvée  sur  les  palmiers  à  Embomma. 
Coluber  Smithii  (Leach),  la  Couleuvre  de  Smith.  D'un  gris  brua 
en  dessus,  blanchâtre  en  dessous;  les  côtés,  et  surtout  antérieurement, 
ornés  de  taches  blanches  triangulaires,  bordées  de  couleur  de  suie; 
les  écailles  dorsales  et  latérales  hexagones,  un  peu  plus  étroites  à  leurs 
extrémités;  le  dos  est  très-t'aiblem«nt  marqué  de  quelques  bandes 
étroites  blanches  et  tachetées  de  noir.  Très -commune  sur  la  terre 
près  d'Embomma. 

Silurus  Congensis  (Leach),  le  Silure  du  Congo.  Les  narines  supé- 
rieures, les  angles  de  la  bouche  et  chaque  côté  de  la  nuque  pourvus 
d'un  filament;  le  premier  rayon  de  la  nageoire  dorsale  et  des  nageoires 
pectorales  dentelé  du  côté  de  la  pointe  ,  qui  n'est  pas  en  connexion 
avec  le  second  rayon,  beaucoup  plus  long  et  plus  atténué;  les  divi- 
sions de  la  queue  pointues. 

Obsen>ations.  Le  premier  rayon  de  la  nageoire  dorsale  est  dentelé 
seulement  vers  la  pointe,  la  partie  qui  n'est  pas  réunie  étant  sans  au- 
cunes dents;  le  premier  rayon  de  la  nageoire  pectorale  est  dentelé 
au  dessus  de  la  partie  qui  n'est  pas  attachée,  et  les  dentelures  sont 
continuées  en  bas  jusque  près  de  son  milieu. 

Cette  espèce  est  voisine  du  Sylunis  mystns  (Geoffroy,  Poissons  du 
Nil),  mais  peut  en  être  aisément  distinguée  par  les  caractères  de  la 
Lif raison  d'auril.  7 


idi  8. 


Zoologie. 


(5o) 
nageoire  peclorale  et  la  présence  du  filament  de  la  nuque,  et   peut- 
être  par  la  longueur  de  ceux  des  angles  de  la  bouche. 

Pimelodus  Crancliii  (Leach),  le  Pimelode  de  Cranch.  La  nuque, 
les  narines  et  l'angle  de  la  bouche  pourvus  d'un  filament;  le  premier 
rayon  des  nngeoires  pectorales  plus  court  que  le  se.:ond,  très-1'ort, 
sillonné,  et  fortement  dentelé  en  arrière;  le  premier  rayon  de  la  na- 
geoire dorsale  épais,  strié  et  sans  dents 3  les  divisions  de  la  queue 
lancéolées. 

Observ.  Le  front  est  obtus  et  arrondi;  la  partie  supérieure  est  irré- 
gulièrement sillonnée,  et  le  ventre  marqué  de  stries  disposées  en 
rayons;  la  bouche  est  grande,  les  filamens  des  narines  très-courts,  et 
ceux  des  angles  de  la  bouche  un  tiers  plus  longs  que  ceux  de  la  nuquej. 
la  nageoire  dorsale  postérieure  courte  et  peu  charnue. 

Oxyrhynclius  deUciosus  (Leach);  rOx3'rhynque  délicieux.  Écailles 
sillonnées  d'une  manière  concentrique,  celles  du  dos  arrondies,  celles 
des  côtés  et  du  ventre  très-larges  ;  les  dents  antérieures  et  postérieures 
linéaires  et  très-pointues. 

Cette  espèce  de  poisson  paraît  devoir  être  rapportée  au  genre  Oxy- 
rhynchus  d'Athénée  ;  il  ditl'ère  de  son  congénère  ,  Mormyrus  anquilloïdes 
(Geoffr,),  Poissons  du  Nil,  pi.  vu  (par  la  forme  de  ses  écailles  qui 
dans  cette  espèce  sont  uniformes),  et  par  la  forme  de  la  nageoire 
dorsale,  qui  dans  l'Oxyrhynque  délicieux  est  plus  aiguë  à  son  extré- 
mité supérieure  et  postérieure.  Ce  poisson  est  très-commun  dans  la 
rivière  de  Congo,  et  sa  chair  d'une  saveur  exquise. 
.  Parmi  les  animaux  mollusques,  M.  Leach  fait  connaître  un  nouveau 
genre  et  six  nouvelles  espèces. 

G.  Cranchia  (Leach).  Corps  ovale,  en  forme  de  sac;  les  nageoires 
rapprochées  et  libres  <à  leur  extrémité,  une  bride  derrière  le  cou,  le 
réunissant  avec  le  sac,  et  ime  autre  de  chaque  côté. 

Sp.  I.  Cranchia  scahra  (Leach),  la  Cranchie  rude.  Le  sac  couvert 
de  petits  tubercules  qui  le  rendent  rude. 

Sp.  2.  Cranchia  maeidata  (Leach),  la  Cranchie  lisse.  Le  sac  lisse, 
orné  de  taches  ovales  et  distantes. 

On  ignore  au  juste  la  patrie  de  ces  animaux  de  la  famille  des 
Sépiacées,  mais  il  est  probable  qu'ils  proviennent  des  mers  d'Afrique, 
G.  Loligo.  Calmar.  Les  trois  espèces  nouvelles  de  ce  genre  que  décrit 
M.  le  U'  I.each,  diffèrent  réellement  beaucoup  des  espèces  d'Europe, 
en  ce  que  les  suçoirs  dont  les  tentacules  courts  et  longs  sont  armés, 
peuvent  être  terminés  par  des  appendices  en  forme  d'ongles.  A  ce  sujet 
M.  Leach  dit  qu'on  conserve  dans  la  collection  du  collège  des  chirurgiens 
à  Londres,  une  partie  de  tentacule  d'un  grand  animal  inconnu  de  cette 


(  5i  )  ^      ~T77T 

classe ,  dans  lequel  tous  les  suçoirs  sont  formes  de  crochets  extrême-  i  o  i  o. 

ment  forts  et  libres.  (  i  ) 

Les  espèces  nouvelles  de  ce  genre  sont  : 

1°.  Loligo  Ba/iksiKLeach),  le  Calmar  de  Banks.  Les  petits  tenta- 
cules pourvus  de  suçoirs  simples  et  globuleux  3  les  nageoires  formant 
par  leur  réunion  une  figure  rhomboïdale. 

Cette  espèce,  quand  elle  est  vivante,  est  d'une  couleur  de  clair  pâle; 
le  corps  est  jaunâtre  en  arrière,  parsemé  irrégulièrement  de  taches 
noirâtres  teintées  de  pourpre;  la  face  externe  des  tentacules  marquée 
de  rousseurs  pourprées;  la  partie  inférieure  des  nageoires  sans  taches. 

Elle  a  été  trouvée  sur  les  côtes  de  Guinée. 

2°.  Loligo  Leptiira  (Leach).  Les  suçoirs  des  petits  bras  ainsi  que  ceux 
de  Texlréniité  des  grands  armés  d'ongles;  la  queue  étroite  et  abrupte. 

Le  corps  et  la  face  externe  des  bras  sont  lisses,  avec  un  petit  nombre 
de  tubercules  disposés  en  lignes  longitudinales. 

Elle  a  été  prise  à  peu  près  dans  les  mômes  parages. 

3°.  Loligo  Smilhii  (\^eac\\) ,  le  Calmar  de  Smith.  Les  petits  bras  avec 
des  ongles  à  leurs  suçoirs;  les  ongles  des  grands  pourvus  antérieure- 
ment d'une  membrane;  la  queue  graduellement  atténuée. 

Le  corps  et  les  bras  sont  tubercules  extérieurement;  les  tubercules 
sont  pourpres  avec  les  bords  blancs,  et  disposés  en  lignes  longitudinales. 

Dans  la  classe  des  Cirripèdes  : 

1°.  Cilleras  (2.)  chelonophiliis  (^l^each).  Corps  lancéolé,  porté  sur  un 
pédoncule  abrupte;  les  écailles  supérieures  petites  et  pointues  en  ar- 
rière; l'inférieure  étroite  et  linéaire. 

Les  bandes  pourpres  de  cette  espèce  sont  très-faibles,  et  les  écailles 
sont  couvertes  par  une  membrane  épaisse  qui  la  rend  très-opaque. 
L'espace  compris  entre  les  écailles  supérieures  et  postérieures  est 
très-grand. 

Elle  a  été  trouvée  adhérente  en  grand  nombre  au  col ,  aux  jambes, 
etc.  de  plusieurs  tortues,  au  56o  i5'  o",  N.  Lat.;    i6,3a,o  W.  Long. 

2*.  C//2e7-i75  Cra7zc/?«( Leach).  Corps  tronqué  obliquement  en  dessus; 
le  pédoncule  plus  abrupte;  écailles  supérieures  linéaires  avec  les  extré- 
mités obtuses;  l'écaillé  inférieure  avec  un  sommet  un  peu  gibbeux. 

Obsen>.  Les  trois  bandes  de  chaque  côté  sont  très-fortes,  et  les  deux 
antérieures  souvent  interrompues. 

3°.  Clneras  Olfesii.  Corps  pointu  supérieurement;  les  écailles  supé- 

(1)  Elle  a  probablement  appartenu  à  la  Sèche  onguiculée  de  Moliiia,  qui  pèse 
quelquefois  cent  cinquante  livres.  B.  V. 

(2)  Ce  genre,  établi  p»r  le  D'  Leacli,  comprend  les  espèces  d'Anatifes  presque 
«ntièremeat  membraneuses  et  sans  appendices  auriformes. 


C  B  I  M  I  I. 


C  52  )  _ 
rieufes  appointes  à  leurs  deux  extrémités,  et  surtout  à  l'inférieure; 
l'écaillé  inférieure  un  peu  coudée  vers  son  milieu. 

Trouvée  sur  le  Fucus  naians  (Linn.) 

Pcnmiasmis  {Hill.).  C'est  le  genre  Anatife  des  auteurs. 

A.  Écaille  ou  valve  inférieure  simplement  arquée  j  les  écailles  laté- 
rales lisses. 

1°.  P.  Chelonîœ  (Leach).  Les  écailles  supérieures  larges,  arrondies 
à  la  pointe;  l'écaillé  inférieure  convexe. 

Trouvée  sur  les  tortues  Lat.  N.  55,i5,o,  W.  Long.  i6,32,o. 

2".  P.  Hillil  {Leach).  Écailles  supérieures  étroiîes,  tronquées  obli- 
quement en  avant;  écaille  inférieure  carénée  iuférieurement,  ce  qui 
la  fait  paraître  prolongée  en  arrière. 

B.  Écaille  inférieure  simplement  arquée,  les  latérales  côtelées. 

5".  P.  spirulœ  {Leach).  Plus  convexe;  les  écailles  supérieures  pro- 
longées antérieurement. 

Une  variété  a  les  côtes  épineuses.  Trouvée  en  grande  abondance; 
adhérente  à  la  coquille  flottante  de  la  spirule.  Lat.  2,2,  o,  o,  M-  Longit.. 

4°.  P.  dilata  fa  {Leach).  Les  écailles  plus  grandes  et  dilatées  anté- 
l'ieurement;  écaille  inférieure  avec  de»  stries  granulées  (souvent  avec 
2  ou  4  dents  en  arrière).  Lat.  o,  14,  o,  N.  Long.  6,  18,  62,  E. 
Adhérente  à  la  coquille  de  IMantine  fragile. 

C.  Écaille  inférieure  fléchie  subitement  au  milieu. 

5°.  P.  Donovarii  {Leach).  Ecaille  inférieure  avec  une  petite  ligne 
longitudinale  élevée;  angle  rectangulaire;  coude  obtus  avec  une  petite 
ligne  transversale  élevée.  Prise  Lat.  o,  38,  o,S.  Long.  7,  5o,  o,  E. 

6°.  P.  spintllcola  {Leach).  Ecaille  inférieure  étroite,  carénée  du 
sommet  à  l'angle  ;  angle  rectangulaire,  coudé,  proéminent.  Trouvé  sut 
des  coquilles  de  spirule,  Lat,  22,0,0,  N.  Long.  19,  17,  o,  W.  B.  V. 

Sur  le  nouvel  alcali  fixe ,  appelé  Liihion.. 

M.  Arvedsok  ayant  analysé  une  substance  pierreuse  que  M.  D'An- 
dracia  avait  décrite  sous  le  nom  de  pétallte ,  en  a  retiré  0.80  de  silice, 
o  17  d'alumine  et  o,o5  d'un  nouvel  alcali  que  les  chimistes  suédois 
ont  nommé  liihion  ;  il  a  obtenu  ce  résultat  en  traitant  la  pétalite  par 
le  sous-carbonate  de  baryte,  comme  s'il  eût  voulu  y  rechercher  la  pré- 
sence de  la  soude  ou  de  la  potasse. 

Le  li/hion  a  une  saveur  alcaline,  et  la  propriété  de  faire  repasser 
au  bleu  le  papier  rouge  de  tournesol.  Il  a  pour  ucutraliser  les  acides 
plus  de  capacité  que  la  magnésie. 


C  55  )  ==— -, = 

La  plupart  des  sels  de  lithion  sont  très  -  fusibles  3  le  sulfate  et  le  î  o  1  », 

muriate  se  liquéfient  avnnl  de  devenir  rouges. 

Le  sulfate  de  litliion  crislallise  facilement;  les  cristaux  ne  contien- 
nent pas  d'eau  de  cristallisation;  la  dissolution  de  ce  sel  n'est  préci- 
pitée ni  par  l'acide  tartarique,  ni  par  le  muriate  de  platine. 

Le  muriate  est  plus  déliquescent  que  le  muriate  de  cliaux. 

Le  nitrate  de  lilbion  cristallise  en  rhomboïde  3  il  est  très-déliquescent. . 

Le  sous-carbonate  de  lithion  entre  en  fusion  dès  qu'il  commence  à 
devenir  rouge.  Il  a  une  saveur  alcaline  ;  il  est  peu  soluble  dans  l'eau.^ 
Sa  solution  évaporée  donne  de^rès-petits  cristaux  prismatiques. 

Sur  une  nouvelle  substance  simple ,  appelée  Sélénium  ;  découver  Le 
par  M.  Berzelius  dans  les  pyrites  de  Fahlun, 

Dans  une  fabrique  d'acide  sulfurique  où  l'on  brûle  le  soufre  retiré  CHXJtrs, 

des  pyrites  de  Fahlun,  il  se  dépose  sur  le  fond  do  la  chambre  de 
plomb  tme  masse  rougeâtre,  qui  est  formée  de  soufre  et  d'ime  très- 
petite  quantité  de  la  nouvelle  substance.  M.  Berzelius  n'a  pas  encore 
publié  le  procédé  au  moyen  duquel  il  a  isolé  le  sélénium  d'avec  le  soufre. 

Le  sélénium  en  masse  est  gris,  et  jouit  d'un  éclat  métallique  très- 
fort.  Sa  dtnsité  est  de  4;^  environ.  Il  est  dur  et  friable  comme  le 
soufre.  Par  la  trituration  il  se  réduit  en  une  poudre  rouge. 

A  loo  degrés  il  se  ramollit,  et  chauffé  un  peu  plus  il  se  liquéfie.  Si 
on  le  laisse  refroidir,  il  conserve  une  sorte  de  ductililé  qui  permet  de 
le  pétrir,  de  l'étendre,  de  le  réduire  en  fils  fins,  lesquels,  vus  par 
réflexicni ,  ont  l'apparence  d'un  métal,  et  vus  par  transmission,  sont 
entièrement  Iransparens,  et  d'une  couleur  rouge  très-foncée.  Le  sélénium 
chaulié  dans  une  cornue  entre  en  ébullilion,  se  réduit  en  uwq  vapeur 
jaune,  qui  se  condense  en  fleurs  d'une  belle  couleur  de  cinabre. 

Lorsqu'il  se  sublime  au  milieu  de  l'air,  sans  prendre  feu,  il  répand 
une  fumée  rouge  qui  n'a  pas  d'cxleur  particulière.  Si  on  approche  la 
flamme  d'une  bougie  de  cette  vapeur,  la  flamme  devient  bleu  d'azur ;. 
et  une  odeiu'  de  raifort  ou  plutôt  de  tellure  se  manifeste. 

Le  sélénium  s'allie  avec  les  métaux  ;  avec  la  plupart  il  dégage  de- 
là lumière. 

Le  séléniure  de  potassium  est  d'un  blanc  grisâtre,  et  a  l'aspect  mé- 
tallique ;  il  se  dissout  promptement  dans  l'eau  et  sans  effervescence. 
La  solution  est  jaune  et  a  un  goût  de  sulfure  de  potasse.  Lorsqu'on  y 
mêle  un  acide,  il  se  dégage  du  gaz  hydro-sélénique  dont  l'odeur  est 
celle  de  l'acide  hydro-sulfurique,  mais  ce  gaz  s'en  distingue  cependant 
«LU  ce  qu'il  produit  des  sensations  douloureuses  sur  la  membrane  pitui- 


(54) 
taire,  et  qu'il  y  détermine  une  inflammation.  La  solution  de  séléniure 
de  potassium  exposée  à  l'air  se  recouvre  d'une  pellicule  de  sélénium. 
Lorsqu'on  y  verse  de  l'acide  muriatique  il  se  dépose  du  sélénium,  de 
même  qu'un  hydro  -  sulfure  suU'uré  laisse  précipiter  du  soufre  par  le 
même  acide. 

Le  sélénium  forme  avec  les  alcalis  fixes  des  séléniures  qui  sont  d'un 
rouge  de  cinabre.  Les  séléniures  de  chaux  et  de  baryte  sont  insolubles. 

Le  sélénium  est  dissous  par  les  huiles  grasses. 

L'acide  nitrique  chaud  dissout  le  sélénium.  La  solution  évaporée 
dans  une  cornue,  laisse  un  acide  concret  cristallisé  qui  se  sublime  faci- 
lement en  aiguilles  :  c'est  l'acide  sélénique. 

L'acide  sélénique  a  un  goût  acide,  il  rougit  fortement  le  tournesol; 
il  est  très-soluble  dans  l'eau  et  dans  l'alcool.  La  solution  aqueuse  est 
décomposée  par  l'acide  hydro-sulfurique,  il  se  produit  de  l'eau  et  un 
dépôt  orangé.  L'acide  sulfureux  enlève  l'oxigène  à  l'acide  sélénique; 
le  sélénium  réduit  se  précipite. 

Les  séléniates  de  potasse  et  de  soude  cristallisent  difficilement  et 
attirent  l'humidité. 

Le  séléniate  de  baryte  se  dissout  dans  l'eau  et  n'est  presque  pas 
soluble  dans  l'alcool.  La  solution  aqueuse  cristallise  ^n^  aiguilles  dont 
les  extrémités  se  recouvrent  d'un  anneau  d'autres  aiguilles  plus  fines; 
les  interstices  que  laissent  ces  aiguilles  se  remplissent  de  nouvelles 
aiguilles  de  manière  que  le  séléniate  de  baryte  paraît  sous  la  forme  de 
cristaux  globuleux  parfaitement  lisses. 

Le  séléniate  d'ammoniaque  exposé  au  feu  se  décompose,  un  peu 
d'ammoniaque  se  volatilise  ,  puis  de  l'acide  sélénique;  ensuite  il  se 
dégage  de  l'eau,  du  gaz  azote  et  du  sélénium. 

Un  morceau  de  zinc  mis  dans  une  solution  de  séléniate  alcalin  avec 
un  peu  d'acide  muriatique  précipite  le  sélénium  à  l'état  de  pureté. 
En  employant  l'acide  sulfurique,  on  obtient  du  sulfure  de  sélénium 
au  lieu  de  sélénium  pur.  C. 


Note surT emploi  de  auelques  sels  de  morphine  comme  médicamens; 

par  M.  MaGENDIE. 

Médecine,  Si  dans  la  plupart  des  cas,  le  médecin  doit  être  très- réservé  quand 

il  s'a-'it  d'essayer  sur  un  malade  un  médicament  nouveau,  il  existe  aussi 
des  Circonstances  où  le  n;alade  et  le  médecin  sont  également  inté- 
ressés à  faire  de  semblables  essais. 

Quel  praticien  n'a  point  rencontré  dans  la  classe  aisée  de  la  société, 
de  ces  êtres  malheureux,  doués  d'une  imagination  active,  d'un  esfjrit 
cultivé ,  et  attaqués  d'une  maladie  chronique  qui  les  mèue  à  la  mort 


(  55  ) 
par  des  progrès  à  peine  sensibles?  Pendant  les  premières  anndes  de  leur 
inal,  leur  confiance  se  place  successivement  dans  plusieurs  médecius 
qui  tentent  chacun  des  moyens  différens  de  traitement  ;  l'ineHicacité 
des  remèdes  lait  encore  choisir  d'autres  médecins  dont  les  conseils 
n'ont  pas  plus  de  succès  ;  plusieurs  années  s'écoulent  de  celte  manière, 
et  la  maladie  n'en  continue  jjas  moins  sa  marche  proj!,ressive ,  les  ma- 
lades rebutés  se  livrent  aux  charlatans  qui  ne  manquent  pas  de  pro- 
mettre une  prompte  guérison,  et  qui,  après  avoir  échoué,  sont  chassés 
comme  ils  auraient  dû  l'être  avant  d'avoir  agi.  Viennent  ensuite  les 
remèdes  de  familles,  les  recettes,  les  pratiques  magnétiques,  les  plaques 
aimantées,  etc.  Enfin,  les  malades  tourmentés  par  les  douleurs  aiguës 
et  autres  accidens  graves,  qui  accompagnent  l'accruissemeut  de  leur 
maladie  ,  en  reviennent  à  prendre  les  avis  d'un  médecin. 

C'est  alors  que  la  conduite  de  celui-ci  est  difficile  !  quel  traitement 
mettra -t- il  en  usage?  Toute  espèce  de  moyens  hygiéniques,  d'eaux 
minérales,  de  n)édicamt?ns,  de  préparations  pharmaceutiques,  ont  déjà 
été  employés  sans  succès  ,  et  ont  perdu  toute  confiance  de  la  part  du 
malade;  cependant  il  faut  calmer  les  accidens  cju'il  éprouve  ou  du  moins 
tenter  de  le  faire;  il  faut  s'emparer  de  son  esprit  et  fixer,  s'il  est  possi- 
ble ,  son  imagination,  dont  les  écarts  sont  presque  aussi  douloureux  que 
le  mal  lui-même. 

Ne  sera-t-on  pas  heureux  d'avoir  à  essayer,  sur  un  tel  malade  ,  une 
substance  dont  on  puisse  raisonnablement  attendre  quelques  bons  effets? 

Telle  est  la  position  où  je  me  suis  trouvé  l'année  dernière,  pour  une 
demoiselle  âgée  de  vingt-quatre  ans,  et  atteinte  depuis  dix  ans  d'une 
maladie  que  je  crois  être  un  anévrisme  de  l'aorte  pectorale. 

Traitée  tour-à-tour  par  des  médecius  instruits,  et  par  d'autres  qui 
devraient  l'être,  par  des  commères,  des  charlatans,  des  pharmaciens, 
des  magnétiseurs,  des  herboristes,  etc.,  elle  a,  rigoureusement  parlant;, 
épuisé  toutes  les  ressources  de  Vari  et  de  l'empirisme,  et,  qui  pis  est', 
il  n'en  est  aucune  sur  laquelle  son  opinion  ne  soit  arrêtée  et  qu'elle  ne 
regarde  comme  insignifiante  ou  nuisible. 

Cependant  cette  demoiselle  était  tourmentée  par  des  insomnies  con- 
tinuelles, des  douleurs  extrêmement  vives  dans  la  région  du  diaphrao-me 
et  dans  les  membres  inférieurs  qui  sont  en  partie  atrophiés. 

J'employai  d'abord  l'acide  prussique  avec  quelque  avantage;  mais  je 
fus  obligé  de  le  cesser  après  environ  six  semaines  ,  parce  qu'il  occa- 
sionnait des  rêves  pénibles  et  fatigans. 

Je  me  décidai  alors  à  essayer  les  sels  de  morphine  ,  que  les  expé- 
riences sur  les  animaux  m'avalent  fait  connaître  comme  puissamment 
narcotiques;  je  fis  préparer,  chez  M.  Planche,  pharmacien,  quatre 
pilules  contenant  chacune  un  quart  de  grain  d'acétate  de  morphine  avec 
quantité  suffisante  d'excipient.  Je  conseillai  à  la  malade  d'en  prendre 


1  o  1  «. 


(56) 
une  le  soir  en  se  metfant  au  lit ,  et  une  seconde  le  malin,  au  moment 
de  son  lever. 

Des  le  soir,  elle  prit  une  pilule  en  se  couchant;  mais  n'éprouvant 
pas  de  soulagement  sensible  au  bout  d'une  demi-heure  ,  elle  crut  pou- 
voir en  prendre  une  seconde.  Quelques  minutes  après  l'avoir  avalée, 
elle  s'endormit  profondément,  ce  qui  ne  lui  était  pas  arrivé  depuis 
plusieurs  mois.  Son  sommeil  tut  paisible  pendant  trois  ou  quatre  heures; 
vers  le  milieu  de  la  nuit  elle  se  réveilla,  se  plaignit  d'éprouver  des 
nausées,  mais  se  rendormit  aussitôt.  La  même  chose  arriva  plusieurs 
fois.  Vers  les  six  heures,  elle  fit  quelques  efforts  de  vomissement,  et 
rejeta  une  petite  quantité  de  mucosité  et  de  bile;  elle  ne  dormit  plus, 
mais  elle  resta  plongée  dans  un  état  de  calme  et  de  bien-être  qu'elle 
n'avait  pas  encore  éprouvé;  j'omets  de  dire  qu'elle  ne  ressentit  aucune 
douleur  pendant  la  nuit. 

Je  la  vis  dans  la  matinée  ;  elle  était ,  ainsi  que  ses  parens ,  dans  une 
satisfaction  fort  grande  du  sommeil  et  du  calme  de  la  nuit,  et  de  l'état 
paisible  qui  durait  encore. 

Toutefois  je  ne  me  mépris  pas  sur  les  effets  du  sel  de  morphine.  II 
^tait  évident  que  la  dose  en  avait  été  portée  trop  loin  ,  et  que  la  malade 
avait  éprouvé  un  véritable  narcolisme  ;  mais  je  reconnus  en  même 
temps  qu'on  pourrait  retirer  de  bons  effets  de  celte  substance,  en  en 
graduant  la  quantité  d'une  manière  convenable. 

En  conséquence,  je  fis  faire  des  pilules  où  entrait  seulement  un  hui- 
tième de  grain  d'acétate  de  morphine,  et  je  recommandai  d'en  prendre 
tout  au  plus  deux  en  vingt-quatre  heures.  De  celte  manière,  j'obtins  des 
effets  sédatifs  tels  que  je  pouvais  les  désirer. 

La  malade  fait  usage  de  ces  pilules  depuis  six  mois,  et  toujours  avec 
rantao-e;  elle  en  détermine  elle-mcrae  maintenant  le  nombre  d'après 


aval 


,les  eftels  produits,  et,  ce  qui  pourra  paraître  remarquable,  c'est  qu'elle 
n'en  voit  pas  l'action  s'affaiblir  ;  aujourd'hui  même  elle  n'en  pourrait 
pas  prendre  au-delà  de  quatre  en  vingt-quatre  heures  ,  sans  éprouver 
quelque  inconvénient,  tel  qu'une  céphalalgie  violente  ou  des  nausées. 

J'ai  essayé  sur  cette  même  personne  de  remplacer  l'acétate  de  mor- 
phine dont  je  viens  de  parler,  par  le  muriale  de  la  même  base;  mais  je 
n'ai  pas  eu  à  me  louer  de  cet  essai  ;  car  il  a  fallu  jusqu'à  un  grain  et 
demi  de  ce  sel  pour  produire  un  effet  narcotique  :  encore  était-il  très- 
imparfait;  aussi  la  malade  n'a-t-elle  pas  voulu  en  continuer  l'usage. 

Le  sulfate  de  morphine,  que  j'ai  aussi  essayé  sur  la  même  personne, 
a  une  action  plus  faible  que  l'acélate,  mais  beaucoup  plus  forte  que 
celle  du  muriale;  sa  puissance  narcoliipie  est  aussi  plus  complète,  le 
sommeil  qu'il  procure  est  plus  exempt  de  rêves  ;  en  un  mot,  sa  manière 
d'agir  se  rapproche  de  celle  de  l'acétate,  bien  qu'elle  soit  sensiblement 
moins  énergique. 


(57  ) 

î,a  malade  continue  d'en  faire  usage   depuis  plus  de  quatre  mois ,  loi  o. 

concurremmeul  avec  les  pilules  d'acétate;  elle  nomme  colles-ci  les /;//«/e5 
fortes,  et  celles  de  sulfate  Xi^?,  pilules  Jaibh-s ;  les  unes  et  les  autres  con- 
tiennent, comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  chaciuie  un  huitième  de  grain  de 
sel  ,  et  quantité  suffisante  d'excipient.  Selon  qu'elle  souliïe  plus  ou 
moins,  qu'elle  a  plus  de  peine  à  s'endormir,  elle  prend  les  pilules  foi  tes 
ou  les  faibles,  et  quelquefois  elle  en  combine  l'action. 

Il  y  a  environ  trois  semaines  que  la  malade,  pressée  par  ce  désir  de 
changer  de  remède,  qui  s'observe  si  fréquemment  dans  le  cours  des 
maladies  chroniques,  me  })ria  de  lui  donner  d'autres  pilules;  je  lui 
proposai  l'extrait-gommeux  d'opium  ,  dont  j'aurais  été  bien  aise  de  com- 
parer les  effets  avec  ceux  des  sels  de  morphine.  Mais  elle  s'}^  refusa 
formellement,  m'assuraut ,  ce  quelle  m'avait  déjà  dit  plusieurs  fois,  que 
les  préparations  d'opium  lui  avaient  toujours  été  nuisibles  et  ne  lui 
avaient  procuré  aucun  soulagement  :  soupçonnant  que  son  imagination 
pouvait  l'avoir  trompée  à  cet  égard ,  je  lui  proposai  le  sel  essentiel  de 
Derosne ,  sans  lui  dire  que  ce  fût  une  substance  opiacée  ;  elle  consentit 
à  en  faire  usage,  mais  je  pus  me  convaincre  qu'elle  avait  dit  vrai  relati- 
vement à  l'opium,  car  un  demi-grain  de  sel  essentiel  qu'elle  prit  en 
quatre  pilules  dans  le  courant  de  vingt-quatre  heures,  excita  une  agita- 
tion extrême  et  une  céphalalgie  des  plus  intenses;  la  malade  prit  le 
parti  de  revenir  aux  pilules  de  sel  de  morphine,  et  les  continue  en  ce 
moment. 

A^ant  acquis  ces  données  sur  les  propriétés  des  sels  de  morphine  ,  je. 
les  ai  employés  en  diverses  autres  occasions  avec  un  avantage  marqué; 
j'ai  pu  constater  aussi  les  dift'érences  indiquées  dans  le  mode  et  l'inten- 
sité de  leur  action.  Je  citerai  entr'autres  une  dame  qui  est  atteinte  d'un 
squirrhe  à  la  mamelle  droite,  et  qui  a  le  bon  esprit  de  se  refuser  à  toute 
espèce  d'opération.  Elle  prend  depuis  deux  mois  un  quart  de  grain  d'acé- 
tate de  morphine  par  jour,  et  ne  fait  d'ailleurs  aucun  autre  remède  : 
les  douleurs  lancinantes,  très-vives  et  très-fréquentes,  qu'elle  éprouvait, 
se  sont  calmées  eu  grande  partie ,  et  ne  se  montrent  plus  qu'à  des  inter- 
valles assez  longs. 

Je  pense  donc  que  l'acétate  et  le  sulfate  de  morpliine  peuvent  être 
employés  avec  avantage  comme  médicamens  narcotiques. 

Description  de  quatre  plantes  servant  de  types  aux  nouveaux 
genres  Oliganthes,  Piptocoma,  Dimerostemma  et  Ditrichum; 
par  M.  Henri  Cassini. 

J'ai  proposé  les  genres  Oliganthes,  Piptocoma  et  Dimerostemma ,       Botanique. 
dans  mon  second  Fascicule  publié  dans  le  Bulletin  de  janvier  1817; 
Livraison  d'avril.  8 


et  le  genre  Diirlchuin,   dans  mon  troisième  Fascicule  publié  dans  le 
Bulletin   du  mois  suivant. 

Oliganthes  iriflora,  H.  Cass.  Tige  probablement  ligneuse,  striée,, 
(omenteuse.  Feuilles  alternes,  pétiolées,  ovales-lancéolées,  entières, 
tornenteuses  en  dessous.  Calalhides  composées  de  trois  fleurs  purpu- 
rines, et  disposées  en  corymbes  terminaux., 

Calathide  incouronnée,  équaliflore,  triflore,  régulariflore,  androgy- 
nillore.  Péricline  très-inférieur  aux  fleurs,  oblong,  formé  de  squames 
régulièrement  imbriquées,  appliquées,  arrondies,  coriaces,  calleuses 
au  sommet.  Clinanthe  petit,  inappendiculé.  Ovaires  courts,  obpyra- 
midaux,  subtélragones;  aigrettes  caduques,  composées  chacune  de  plu- 
sieurs squamellules  bisériées,  laminées,  linéaires,  barbellulées  sur  les 
deux  bords,  parsemées  de  glandes;  les  extérieures  courtes,  les  inté- 
rieures longues,  arquées  au  sommet.  Corolles  parsemées  de  glandes, 
et  divisées  en  cinq  lobes  longs,  linéaires. 

Cette  plante,  de  la  farnille  des  Synanthérées,  et  de  la  tribu  des 
Vernoniées,  section  des  Éthuliées,  a  été  recueillie  à  Madagascar,  par 
Commerson,  et  se  trouve  dans  l'herbier  de  M.  de  Jussieu,  où  je  l'ai 
observée. 

Pipfocoma  riifescens ,  H.  Cass.  Arbrisseau  couvert  d'un  coton  rous-^ 
sâtre  formé  par  un  amas  de  poils  disposés  en  étoiles.  Tige  ligneuse,, 
rameuse,  cylindrique.  Feuilles  alternes,  courtement  pétiolées,  ovales,, 
entières,  à  face  supérieure  ridée,  scabre,  hispidule,  à  face  inférieure 
nervée,  subréticulée,  cotonneuse.  Calathides  disposées  en  corymbe  ter- 
juinal;  chaque  calalhide  composée  d'environ  douze  fleurs  probable- 
ment purpurines. 

Calathide  incouronnée,  équaliflore,  pluriflore,  régulariflore,  andro- 
gyniflore.  Péricline  inférieur  aux  fleurs,  court,  ovoïde-cylindracé,, 
formé  de  squames  imbriquées,  appliquées,  ovales,  coriaces.  Clinanthe 
petit,  inappendiculé.  Ovaires  pentagones,  striés  longitudinalement, 
surmontés  d'une  double  aigrette;  l'extérieure  coronilbrmc,  coriace, 
irrégulièrement  découpée;  l'intérieure  composée  de  cinq  squamellules 
très-caduques,  laminées,  linéaires,  à  peine  denticulées  sur  les  bords. 
Corolles  arquées  en  dehors,  et  découpées  en  cinq  lobes  longs,  demi- 
lancéolés,  parsemés  de   glandes. 

Cet  arbuste,  de  la  famille  des  Synanthérées,  et  de  la  tribu  des  Ver- 
noniées,   section  des  Ethuliées  ,   constitue  un  genre   immédiatement 
voisin  du  précédent,  dont  il  ne  difïcre  essentiellement  que  par  l'aigrette 
extérieure.  .Je  l'ai  étudié  dans  l'herbier  de  IVl.  de  .Jussieu,  sur  un  échan- 
tillon rapporté  de  Saint-Domingue  par  Desportes. 

Dlmerostemmahrasiliana,  H.  Cass.  Plante  très-velue  sur  toutes  ses 
parties.  Tige  herbacée,  droite,  àlongs  rameaux  simples,  dressés.. Feuilles. 


C  %  ) 

'nîlernes,  disfantes,  courfemenl.  pslioldes.  un  p'.'U  dt^currenlcs  sur  Ifxi;- 
pétiole  j  longues  d'environ  deux  pouces  et  flemi,  ovales,  dentées-créne- 
Jées,  comme  (riplinei-vces.  Calalhides  terminales,  solitaires,  composées 
de  Heurs  jaunes. 

Calathidc  ineourouucc,  e^qualiflore,  multiflore,  régularifiore,  anclro- 
gyniflore,  subglobuleuse.  Péricllne  à  peu  près  égal  aux  Heurs,  irrcgii- 
lier  ,  formé  de  squames  diffuses,  paucisérices  ,  inégales;  les  extérieures 
plus  grandes ,  bracléitbrmcs,  ovales,  dentées  ;  les  intérieures  plus  petites, 
squamellilormes,  oblongues,  entières.  Clinanthe  planiuscule,  muni  de 
squamelles  égales  aux  tlcurs,  demi-embrassantes ,  oblongues,  aiguës 
et  comme  spinescentesau  sommet.  Ovaires  un  ])eu  grêles,  pourvus  d'une 
aigrette  irrégulière,  variable,  com|)osée  de  deux  squamellules  paléi- 
formes,  coriaces,  très-grandes,  demi-lancéolées,  enlregretiées  inférieu- 
rement,  souvent  découpées  irrégulièrement.  Corolles  à  tube  court,  à 
limbe  long. 

Cette  plante,  de  la  famille  des  Synanthérées ,  et  de  la  tribu  des  Hé^ 
lianlbées,  section  des  Héléniées,  constitue  un  genre  voisin  du  Trat- 
lenikla,  Pers. ,  dont  il  ditfère  par  l'aigrette.  .Je  l'ai  observée  dans  les 
herbiers  de  MM.  de  .Tussieu  et  Desfoutaines,  sur  des  échantillons  ap- 
portés de  Lisbonne  par  M.  Geoffroy,  et  originaires  du  Brésil. 

Ditrichum  nmcrophylhim ,  H.  Cass.  Plante  herbacée,  probablement 
très-élevée.  Tige  simple  (dans  l'échantillon  incomplet),  épaivsse,  cylin- 
drique, slriée,  pubescente.  Feuilles  alternes,  sessiles,  longues  d'environ 
un  pied  ,  larges  de  trois  à  quatre  pouces,  oblongues-lancéolées,  sinuées 
latéralement  et  irrégulièf émeut,  de  manière  a  former  des  lobes  iné- 
gaux, irréguliers,  larges,  aigus;  vertes,  et  Irès-scabres  ou  âpres  par 
l'effet  de  petits  poils  épars,  courts,  épais,  coniques;  la  base  de  la  feuille 
auriculée  et  décurrente  sur  la  tige,  offrant  l'apparence  de  stipules. 
Calatbides  nombi'euses ,  disposées  en  une  panicule  corymbiforine , 
terminale,  et  composées  de  Heurs  jaunes. 

Calathide  incouronnée,  équaliflore,  pluriflore,  régularifiore,  andro- 
gyniflore.  Péricliue  supérieur  aux  fleurs,  cylindracé,  irrégulier,  formé 
de  squames  peu  nombreuses,  bisériées,  diffuses  :  les  extérieures  très- 
courtes,  inégales,  inappliquées;  les  intérieures  très-longues,  inégales, 
appliquées,  squamelliformes ,  oblongues,  coriaces,  à  sommet  foliacé, 
acuminé.  Clinanthe  plane,  garni  de  squamelles  supérieures  aux  Heurs, 
squamiformes ,  terminées  par  un  appendice  suoulé ,  membraneux. 
Cypsèles  comprimées  bilatéralement,  obovales  ,  glabres,  munies  d'une 
aigrette  composée  de  deux  longues  squamellules  opposées,  l'une  anté- 
rieure, l'autre  postérieure,  filiformes,  épaisses,  à  peine  barbellulées. 
Corolles  à  tube  hérissé  de  longs  poils  membraneux. 

Cette  plante,  de  la  famille  des  Synanthérées,  et  de  la  tribu  des  Hé» 


i<8  I  ci. 


C  Go  )    _ 
lianthées,  section  des  Prototypes,  constitue  un  genre  immédiatement 
voisin  du  Salrnea  de  M.  DecandoUe,  et  du  Petroblum  de  M.  R.  Browu, 
avec   lesquels  il  doit  être  rangé  entre  le  Spilanthus  et  le   Verhesina^ 
Je  l'ai  analysée  dans  l'herbier  de  INI.  de  Jussieu,  où  elle  est  étiquetée' 
avec  doute,  d'après  Vahl,  Conyza  lohata ,  L. 


l^illiovasa.  (  T^ases  de  pierre,  j 

HisToiBE  siTCEîLLE.  Ck  Hom  cst  doniié  à  un  objet  nouveau,  mais  utile,  fait  d'une  espèce 
particulière  de  pierre,  ayant  la  iorrae  des  vaisseaux  adoptés  pour  ra- 
i'raîchir  le  vin,  conserver  le  beurre  frais,  etc.  Ces  nouveaux  vases  doi- 
vent leurs  propriétés  au  pouvoir  d'absorption  et  d'évaporation  que 
possède  la  pierre,  et  ils  sont  supérieurs  aux  articles  de  poterie  appliqués 
au  môme  usage,  étant  tout-à-fait  privés  de  cette  odeur  d'argile  que 
conserve  la  poterie  sans  vernis. 

I>es  vases  employés  pour  rafraîchir  le  vin  (thewin  coolers)  exigent 
seulement  d'être  plongés  dix  minutes  dans  l'eau  froide,  avant  d'être 
propres  à  recevoir  la  carafe  qui  contient  le  vin  ;  les  vases  destinés  à 
conserver  le  beurre  frais  (the  butter  preservers)  trempés  dans  l'eau  de 
la  même  manière,  sont  prêts  à  recevoir  le  vaisseau  qui  contient  le 
beurre,  et  dans  cet  état  ils  le  tiendront  frais  dans  le  temps  le  plus 
chaud,   et  ils  garderont  leur  humidité  un  jour   ou  deux. 

Des  pyramides  élégantes,  faites  de  cette  même  pierre,  propres  à 
faire  venir  d'excellentes  salades  antiscorbutiques  ,  requièrent  seulement 
d'être  saturées  d'eau.  La  graine  distribuée  également  dans  les  compar- 
timens  extérieurs,  produira  en  huit  ou  dix  jours  une  belle  récolte  ea 
vert,  d'aune  qualité  supérieure,  qu'on  pourra  manger  propre  et  fraîche, 
en  la  cueillant  sur  les  pyramides  placées  sur  la  table;  il  faudra  seu- 
lement avoir  la  précaution  de  remplir  d'eau  le  trou  central  de  ces 
pyramides,   et  remplacer  journellement  l'eau  qui  disparaît. 

"^Ces  appareils  ne  peuvent  qu'être  hautement  utiles  aux  personnes  qui 
sont  à  bord  d'un  vaisseau ,  ou  qui  habitent  un  climat  chaud.  Ou  peut 
les  avoir  au  n.°  44^  ^^^^  ^^  Strand. 


^^»^  VW^^V»^^  W»^  »»%»  »  W»  »»^^ 


Chroniate  de  fer  dans  les  Isles  Shetland. 

Le  D''  Hibbert,  qui  visita  dernièrement  les  îles  Shetland,  dans  Fa 
vue  d'en  déterminer  la  structure  sous  le  rapport  géoguostique,  a  trouvé 
dans  l'îsle  d'Uust  des'  masses  considérables  de  chromate  de  fer. 


«»V»V^»^%^^V»^V»\^V»^V%VV\»V<|  ■ 


f  61  ) 

^     ^  1818. 

QUESTION    D'ANALYSE    ALGÉBRIQUE;      ..      . 

PAR   M.   FOURIER.  ^    ..-ZT:      , 

Etant  donnée  une  équation  algébrique  ?'.r  =  o  dont  les  copftlciens  ^'"   '   '  ' 

sont  exprimés  en  nombre,  si  l'on  connaît  deux  limites  a  cl  b  entre  I- 
lesquelles  une  des  racines  réelles  est  comprise,  il  est  facile  d'ap- 
procher de  plus  en  plus  de  la  valeur  exacte  de  celte  racine.  I,e  procédé 
Je  plus  simple  que  l'on  puisse  suivre  dans  cette  recherche,  est  celui  que 
Neuton  a  proposé.  11  consiste  à  substituer  dans  l'équation  <px  =  o 
a  +  j  an  lieu  de  x.  On  omet  dans  le  résultat  tous  les  termes  qui  con- 
tiennent les  puissances  de  j- supérieures  à  la  première,  et  l'on  a  une 
équation  de  cette  l'orme  mj  —  77  =  0,  dans  laquelle  les  quantités  ?n  et  n 
sont  des  nombres  connus.  On  en  conclut  la  valeur  de  j;  qui,    étant 

ajoutée  à  la  première  valeur  approchée  a,  donne  un  résultats  -\ 

beaucoup  plus  voisin  de  la  racine  cherchée  que  ne  l'était  la  première 
valeur  a.  Désignant  ce  résultat  par  a' ,  on  emploie  de  nouveau  le  même 
procédé  pour  obtenir  une  troisième  valeur  a"  beaucoup  plus  rappro- 
chée que  a  ,  et  l'on  continue  ainsi  à  déterminer  des  valeurs  de  i)lus  eii 
plus  exactes  de  la  racine  réelle  comprise  entre  les  premières  limites 
a  et  b.  On  pourrait  aussi  appliquer  ce  calcul  à  la  limite  b,  considérée 
comme  une  première  valeur  approchée,  et  l'on  en  déduirait  des  valeurs 
successives  qui  seraient  de  plus  en  plus  voisines  de  la  même  racine. 

Cette  méthode  d'approximation  est  un  des  élémens  les  plus  généraux 
et  les  plus  utiles  de  toute  l'analyse  5  c'est  pour  cela  qu'il  importe 
beaucoup  de  la  compléter  et  d'obvier  à  toutes  les  difiicultés  auxquelles 
elle  peut  être  sujette. 


On  a  remarqué  depuis  long-temps  que  si  les  deux  premières  limites 
a  et  b  ne  sont  point  assez  approchées ,  aucune  d'elles  ne  peut  servir  à 
donner  des  valeurs  successives  de  plus  en  plus  exactes.  11  peut  arriver 
que  la  seconde  valeur  a',  déterminée  par  la  règle  précédente,  soit  plus 
éloignée  de  la  racine  que  ne  l'était  la  première  limite  d,  en  sorte  que 
les  substitutions  successives,  au  lieu  de  conduire  à  des  valeurs  appro- 
•  chées  de  la  racine,  donneraient  des  nombres  qui  s'éloigneraient  de  plus 
en  plus  de  cette  racine. 

1/inventeur  supposait  que  la  valeur  de  la  racine  était  déjà  connue  à 
moins  d'un  dixième  près  de  cette  valeur.  Mais  il  est  évident  que  cette 
condition,  ou  n'est  point  nécessaire,  ou  n'est  point  suffisante  selon  la. 
grandeur  des  coefficieus.  L'illustre  auteur  du  TraUé  de  la  Pyésulution. 


IT- 


(  Cl } 

des  équations  viancriques,  remarque  (i)  que  cette  question  a  d'autant 
plus  de  (!iHi(  uUé,  que  la  condition  qui  doit  rendre  l'ap[)roxiinalion 
exacte,   dépend  des   valeurs  de  toutes  les  racines  inconnues. 

On  voit  donc  qu'il  est  nécessaire  d'assigner  un  caractère  certain, 
d'après  lequel  en  puisse  toujours  distinguer  si  les  limites  sont  assez 
voisines  pour  que  l'application  de  la  règle  donne  nécessairement  des 
rtésultafs  convergens. 

ÎIX.  De  plus  ,  la  méthode  dont  il  s'agit  tournit  seulement  des  valeurs  très- 

peu  diilércntes  de  la  racine;  mais  elle  ne  donne  point  la  mesure  du 
degré  de  l'approximation  ,  c'est-à-dire,  qu'en  exprimant  le  résultat  en 
chilî'res  décimaux  ,  on  ignore  combien  il  y  a  de  ces  chill'res  qui  sont 
exacts,  et  quels  sont  les  derniers  que  l'on  doit  omettre  comme  n'appar- 
tenant point  à  la  racine.  ' 

On  peut  se  former  une  idée  du  degré  de  l'approximation' eh  ayant 
égard  à  la  valeur  de  la  quantité  que  l'on  néglige,  lorsqu'on  omet  les 
puissances  supérieures  de  la  nouvelle  inconnue.  Mais  cet  examen 
suppose  beaucoup  d'attention  ,  et  si  l'on  cherche  des  règles  certaines 
et  exactes  propres  à  le  diriger  dans  tous  les  cas,  ou  trouve  celle  que 
nous  indiquons  dans  l'article  Vf. 

Certaines  méthodes  d'approximation  ont  l'avantage  de  procurer  des 
valeurs  altci'nativement  pUis  grandes  ou  moindres  que  l'inconnue.  Dans 
ce  cas,  la  comparaison  des  résultats  successifs  indique  les  limites  entre 
lesquelles  la  grandeur  cherchée  est  comprise,  et  l'on  est  assuré  de 
l'exactitude  des  chiffres  décimaux  communs  à  deux  résultats  consécutifs, 
mais  la  métliode  que  nous  examinons  n'a  point  cette  propriété.  On 
démontre  au  contraire  que  les  dernières  valeurs  qu'elle  tournit  sont 
toutes  plus  grandes  que  l'mconnue,  ou  qu'elles  sont  toutes  plus  petites. 

On  parviendrait  à  la  vérité  à  connaître  combien  il  y  a  de  chiffres 
exacts,  en  taisant  plusieurs  substitutions  dans  la  proposée;  mais  en 
opérant  ainsi,  on  perdrait  l'avantage  de  la  méthode  d'approximation, 
dont  le  principal  objet  est  de  suppléer  à  ces  substitutions. 

A  l'égard  des  dernières  valeurs  approchées  que  l'on  obtiendrait  en  em- 
ployant la  seconde  limite  b,  elles  passent  toutes  au  dessous  de  la  racine, 
ou  toutes  au  dessus,  selon  que  les  valeurs  données  parla  première  limite 
a  sont  inférieures  ou  supérieures  à  cette  racine^  ainsi  le  propre  de  la 
méthode  d'approximation  dans  son  état  actuel,  est  de  ne  jamais  donner 
des  valeurs  alternativement  plus  grandes  ou  plus  petites  que  l'inconnue. 

jy.  Les   remarques    que   l'on  vient  de  faire  conduisent  aux  questions 

suivantes  : 


(  I  )  Traité  de  la  résolnlioii  des  équations  numériques.  Lagrange  ,  première  édition , 
page    140;   édition  de   1808,  page    129. 


(63) 

1°.  Lorsque  deux  uombres  c  et  Z^  substitues  clans  une  ëquation  (?^  =  o 
fournissent  deux  résullats  de  signe  contraire,  et  lorsque  l'équalion  a 
«ne  seule  racine  réelle  entre  ces  deux  limites  a  et  b,  peut-on  découvrir 
un  moyen  de  reconnaître  j)romptement  et  avec  certitude  si  celte  pre- 
mière approximation  est  su/lisante,  pour  que  les  substiliilious  opérées 
suivant  la  méthode  de  Neuton,  donnent  nécessairement  des  valeurs  de 
plus  en  plus  approchées^  et  comment  doit-on  distinguer  ce  cas  de  celui 
où  les  substitutions  pourraient  conduire  à  des  résullats  divergens? 

20.  L'application  de  la  méthode  ne  pouvant  donner  que  dos  valeurs 
qui  sont  toutes  plus  grandes  ou  toutes  plus  petites  que  la  racine  cher- 
chée, quel  procédé  faut-il  suivre  pour  mesurer  facilement  le  degré 
d'approximation  que  l'on  vient  d'obtenir,  c'est-k-dire,  pour  distinguer 
la  partie  du  résultat  qui  contient  des  chiffres  décimaux  exacts  appar- 
tenans  à  la  racine? 

L'objet  de  cette  note  est  de  donner  des  règles  certaines  et  générales- 
pour  résoudre  les  deux  questions  que  l'on  vient  d'énoncer. 


1 8 1  a.. 


Pour  satisfaire  à  la  première  question,  il  faut  différentier  successi-  Y,. 
vement  la  proposée  <?>  a;  =o,  en  divisant  par  la  difterentielle  de  la  va- 
riable. On  formera  ainsi  les  fonctions  ®'.r^  <P".t,  'P'" x ,  etc.,  et  l'on 
substituera  chacune  des  deux  limites  a  et  i  à  la  place  de  x  dans  la 
suite  complète  <px,  (p'x,  <P"x,  (b"'x....  etc.;  on  obtiendra  ainsi 
deux  séries  de  résullats  dont  il  suffira  d'observer  les  signes. 

1°.  Il  suit  de  l'hypothèse  môme,  que  le  signe  du  premier  terme  dans 
la  suite  correspondante  à  la  limite  a,  diffère  du  signe  du  premier  terme 
dans  la  suite  que  donne  la  substitution  de  h.  S'il  n'y  a  aucune  autre 
différence  entre  les  deux  suiles  de  signes,  c'esl-à-dire,  si  tous  les  termes, 
excepté  le  premier,  ont  le  même  signe  dans  l'une  et  l'autre  suite,  l'ap- 
plicalion  de  la  méthode  doimera  nécessairement  des  valeurs  de  plus 
en  plus  approchées  3  il  est  impossible  que  dans  ce  cas  ou  soit  conduit 
à  des  valeurs  divergentes. 

2°.  Si  la  condition  que  l'on  vient  d'exprimer  n'a  pas  lieu  ,  on  recon- 
naîtra que  les  deux  limites  aei  h  ne  sont  point  assez  approchées,  et  l'on 
substii.uera  un  nombre  iulermédiaire,  en  examinant  si  le  résultat  de  la: 
substitution,  comparé  à  celui  de  «  ou  à  celui  de  b,  satisfait  à  celle  con- 
dition. On  arrivera  très-promptement  au  but  par  ces  substitutions,  et 
l'on  ne  doit  en  général  commencer  l'approximation  que  lorsqu'on' 
aura  trouvé  deux  suites  de  signes  qui  ne  diffèrent  que  par  le  premier 
terme,  résullat  qu'on  ne  peut  manquer  d'obtenir  si  l'on  connaît  deux: 
limites  a  ai  b  d'une  racine  réelle. 

5'^'.  Pour  trouver  les  valeurs  convergentes,  il  ne  faut  ])as  employer' 
indifféremment  l'une  ou  l'autre  des  limites;  il  faut  en  génénd  choisir.' 
celle  des  deux  limites  pour  laquelle  la  suite  des  signes  contient  aui 


(  64  ) 
premier  terme  px  et  au  troisième  ç>"  x  deux  résulfals  de  même  signe- 
Nous  désii^nons  ici  cetle  limite  par  a  et  l'autre  par  B. 

Si  l'on  ne  se  conformait  point  à  la  remarque  précédente,  et  que  l'on 
employât  la  limite  B,  qui  donne  à  px,  et  à  p" x  des  signes  contraires,  on 
pourrait  être  conduit  k  des  résultats  divergens.  Ou  pourrait  aussi  obtenir 
des  valeurs  de  plus  en  plus  approchées  :  mais  dans  ce  cas  elles  seraient 
de  la  même  espèce  que  celles  qui  proviennent  de  la  [)remière  limite  ce. 

^'.  L;;s  valeurs  apj)rochées  que  l'on  déterminera  seront  toutes  plus 
petites  que  la  racine,  si  la  limite  choisie  <x  est  au  dessous  de  cette  racine^ 
et  elles  seront  toutes  plus  grandes,  si  la  limite  choisie  «  est  celle  qui 
surpasse  la  racine. 

5*^.  11  n'est  j)as  rigoureusement  nécessaire  que  les  deux  suites  de 
signes  ne  différent  que  par  les  signes  des  premiers  fermes  <pa  et  (pb.  La 
condition  absolue  à  laquelle  les  deux  limites  a  et  b  doivent  satislaire 
avant  que  l'on  procède  à  l'approximation;  est  la  suivante: 

On  comparera  Jes  deux  suites 

ç>a <p'a ç>" a (p'" a p"" a etc. 

ç>b....  ç>'b....  <p"b....  <p"'b....  <p""b....  etc. 
Il  est  nécessaire,  premièrement,  qu'en  retranchant  les  termes  (paçX. 
(ph,  les  deux  suites  de  signes  restantes  aient  autant  de  variation  de  signes 
l'une  que  l'autre;  et  secondement,  qu'en  retranchant  aussi  les  deux 
termes  <p'  a  et  <p' b ,  les  deux  suites  reslantes  aient  encore  autant  de  va- 
riations de  signes  l'une  que  l'autre.  Lorsque  celte  double  condition  n'a 
pas  lieu,  la  méthode  d'ap|)roximation  ne  doit  point  être  employée;  il 
l'aut  dans  ce  cas  diviser  l'intervaHe  h  —  a  des  racines.  Mais  si  les  deux 
conditions  sont  remplies ,  les  approximations  linéxiires  seront  nécessai- 
rement convergentes.  Cette  convergence  aura  lieu  à  plus  forte  raison  si  la 
condition  énoncée  dans  le  paragraphe  (i".)  du  présent  article  est  satisfaite. 


^y  Nous  passons  à  la  solution  de  la  seconde  des  questions  énoncées  dans 

l'article  1V%  paragraphe  (2".);  voici  l'énoncé  de  la  solution: 

1°.  Si  l'on  comiait  deux  limites  a  et  b  entre  lesquelles  une  racine 
réelle  est  comprise,  et  si  l'on  détermine  une  valeur  plus  approchée  cd , 
suivant  le  procédé  de  l'article  L,  et  en  se  conformant  aux  règles 
exposées  dans  les  paragraphes  (1°.),  (2°.),  (5°.)  de  l'article  V,  on 
mesurera  comme  il  suit  le  degré  d'approximation  que  l'on  vient  d'ob- 
tenir. L'expression  de  od  est  x  —  ~ ,  ou  l'on  désigne  par  oc  celle  des 
deux  limites  a  et  b  qui  donne  le  même  signe  pour  i?a;  et  (p"  a.  On 
prendra  pour  seconde  valeur  approchée  B'  la  quantité  B —   -j- ;   le 

diviseur  0' ce  sera  le  même  dans  l'expression  de  ce',  et  dans  celle  de  B'. 
La  racine  cherchée  sera  toujours  comprise  eutre  x'  et  B'. 


(  r,5  )  ' "- 

Far  cons(^(]uent  les  cLlffres  décimaux  exacts  qui  apparlicnueiit  h  la  1818. 

racine,  sotit  les  chiH'res  communs  qui  se  Irouvetit  au  commencement 
de  «'  et  au  commencement  de  B';  les  cliifl'res  suivaus  doivent  être  omis. 
Ou  coutiuuera  ainsi  ]'aj)proximation,  en  joij:,nanl  toujours  à  la  valsur 
donnée  par  le  procédé  connu  une  autre  valeur  approchée  /3  qui  serve 
de  limite,  et  l'on  déterminera  facilement  par  ce  mojcn  les  chillres 
exacts  de  la   racine. 

a".  Ou  détermine  la  première  valeur  approchée  <x'  en   substituant  a 

au  lieu  de  x  dans  1  expression  x r—  ou  .r  —  ç>  x  :  — — — --  ;  on  pour- 

rait  trouver  une  seconde  valeur  approchée  /S',  en  substituant  la  même 

limite  a  dans  l'expression  x  —  ç>  x  :  — ^^ ,  Ax  désignant  la  différence 

finie  X  —  B  des  deux  limites.  Mais  cette  règle  que  nous  avions  donnée 
autrefois,  parce  qu'elle  est  clairement  in()iquce  par  les  constructions, 
ne  fait  pas  connaître  le  degré  de  l'approximation  aussi  facilement  que 
celle  qui  est  énoncée  dans  le  paragraphe  (  i°0  du  présent  article. 

5°.  Celte  règle  du  paragraphe  fi".)  de  cet  article,  qui  sert  à  obtenir 
une  seconde  valeur  approchée  B',  completle  l'approximation  ,  puis- 
qu'elle donne  toujours  des  limiîes  Oj)j)()sées  à  celles  qui  se  déduisent 
du  procédé  de  1  article  I.  On  connaîl  par  là  combien  les  approximations 
de  ce  genre  sont  rapides.  On  en  conclut  que  si  l'on  emploie  une  valeur 
approchée  «  pour  déterminer  une  nouvelle  valeur  «' ,  et  si  la  première  x 
contient  déjà  un  très -grand  nombre  r?  de  (  hiOrcs  décimaux  exacis 
(c'est-à-dire  qui  apparlieiment  à  la  racine  <  hcrchée),  la  seconde  va- 
leur x'  contiendra  un  nombre  271  de  ces  chiffres  exacts.  Le  nombre 
des  chiffres  qui  appartiennent  à  la  racine  devient  double  à  chaque 
opération.  On  a  fait  depuis  long-temps  une  renwrque  semblable  par 
rapport  aux  chiffres  décimaux  que  fournit  la  méthode  d'extraction  des 
racines  carrées;  mais  ce  résultat  convient  à  toutes  les  équ;itions; 
quelle  que  soit  la  nature  de  la  fonction  (px,  c'est  un  caractère  commua 
aux  approximations  du  premier  degré  qui  proviennent  des  substitu- 
tions successives. 

Voici  l'énoncé  exact  de  celte  proposition  :  si  le  nombre  des  chiures 
déjà  connu  est  n ,  une  seule  opération  en  fera  connaître  plusieurs  autres 
eu  nombre  n',  et  n'  est  égal  à  77  plus  ou  moins  un  nombre  constant  k, 
qui  est  le  môme  pour  toutes  les  oj)érations. 

4°.  On  peut  aussi  se  dispenser  de  calculer  séparément  la  valeur 
de  la  seconde  limite  B'  suivant  la  règle  du  paragraphe  ('"•)  du 
présent  article;  il  sufliit  de  déterminer  la  première  de  ces  limites  «', 
et  de  connaître  d'avance  le  nombre  des  chiffres  exacts  qu'elle  doit 
contenir. 

Lii>raison  de  mai.  o 


r^rae 


(  66  ) 

On  y  parviendra  au  moyen  des  équations  suivantes  : 

?>*  a'  '^^         ,-2  n        n        f"  (^)  . 

a    =  a ; —  ,        »    =  iX j —  —  i^  y).        U  =  î —  ; 

f    tt   '  ip    a  ^  ^  a  (p    tt     ^ 

]a  première  donne  l'expression  déjà  connue  do  «',  et  la  seconde  montre 
que  pour  trouver  une  seconde  valeur  approchée  /3' ,  il  faut  retrancher 
de  a  le  terme  ï'^Q,  i  étant  la  dillérence  connue  des  deux  limites  ce 
et/3.  Dans  les  applications  numériques,   cette  différence  est  une  unité 

décimale  d'un  ordre  donné ,  par  exemple,  (  —  )   ,    C~J    >  ^^'^-  ^^ 

coefficient  Q  est  un  nombre  constant  commun  à  toutes  les  opérations 

qui  se  succèdent.  Daus  l'expression  -, —  on  désigne  par  A  celle  des 

deux  limites  «  ou  ô,  qui,  étant  substituée  pour  x  dans  ®",r,  donne  la 
plus  grande  valeur  numérique,  absli-action  laite  du  signe.  Dans  le  calcul 
du  quotient  Q,il  suffit  de  trouver  le  premier  chiffre,  en  observant  de 
prench-e  toujours  ce  chiffVe  trop  fort.  On  connaîtra  facilement  par  ce 
mo3'eu  jusqu'où  l'approximation  doit  êlre  portée,  dans  le  calcul  de  la 

quantité  «'  ou  « ~    On  s'arrêtera  donc  dans  la  division  au  dernier 

chiffre' dont  l'exactitude  est  assurée.  La  plus  grande  hraile  doit  tou- 
jours être  prise  trop  forte,  et  la  moindre  limite  trop  faible 5  ces  deux 
nouvelles  limites  x'  et  B'  doivent  différer  d'une  unité  décimale  d'un 
certain  ordre.  Connaissant  ces  limites,  on  continuera  l'application  des 


mêmes  règles. 


VII.  ^^^  bornes  de  cet  écrit  ne  nous   permettent  point  de  rapporter    la 

démonstration  des  propositions  précédentes;  nous  nous  proposons  de 
l'insérer  dans  quelques-uns  des  Numéros  suivaus  :  elle  se  déduit  des 
principes  connus  de  l'analyse  algébrique,  et  il  y  a  une  partie  de  cette 
démonstration  que  l'on  peut  aussi  rendre  très-sensible  par  des  cons- 
Iructions,  comme  nous  l'avons  indiqué  autrefois  daus  nos  premiers 
Mémoires,  et  dans  ceux  de   1807  et   i8ii.' 

Si  l'on  prend  pour  exemple  l'équation  x  —  o.x  —  5=0, à  laquelle 
Neuton  et  plusieurs  autres  analystes  ont  appliqué  leurs  méthodes  d'ap- 
proximation, on  trouvera  qu'en  choisissant  pour  les  premières  limites 
û  et  Z>,   les  valeurs 

0=  2 ,  09455 

Z»  =  2 ,  09456 

les  nouvelles  valeurs  seraient 

a  =  2, 094551,181 5 
h'  =  2,094551/4816 


(  67  )  .  .     . 

les  limites  suivantes  a"  et  h"  conlientlraient  un  nombre  double  de  chif-  i  o  i  o. 

fres  communs. 

Les  proposilinns  que  l'on  vient  de  rapporter  ne  conviennent  pas 
seulement  aux  équations  algébriques,  elles  s'appliqueiit  à  toutes  les 
équations  déterminées  (p  x=  o,  quel  que  soit  le  caractère  de  la  fonc- 
lion  (p  X.  f 

Nous  omettons  aussi  diverses  remarques  concernant  la  manière  de 
procéder  aux  substitutions  successives.  C'est  par  l'usage  même  des 
règles  qui  viennent  d'être  énoncées,  que  l'on  reconnaîtra  combien  elles 
rendent  les  calculs  faciles  et  rapides.  Aucune  méthode  d'approximation 
n'est  donc  plus  simple  et  plus  générale  que  celle  qui  est  rapportée 
dans  l'article  1.  ,  et  qui  est  connue  depuis  l'invention  de  l'analyse 
différentielle.  Mais  il  était  nécessaire  d'ajouter  à  l'opération  principale 
les 'règles  qui  servent  à  distinguer  i°.  si  les  premières  limites  sont  assez 
approchées,  a",  à  laquelle  de  ces  limites  l'opération  doit  s'appliquer, 
50.  quel  est  le  nombre  des  chiffres  exacts  que  peut  donner  chaque 
partie  de  l'opération. 

Pour  connaître  l'origine  de  la  question  qui  vient  d'être  traitée,  et 
les  progrès  successifs  de  cette  méthode  d'approximation,  on  peut  con- 
sulter :  l'Algèbre  de  Wallisj  Neuton,  De  Analjsi  per  cpquationes 
infinitas;  Raphson,  Analysis  œqiialiomim  imii' er salis  ;  les  Mémoires 
de  l'Académie  des  Sciences  de  Paris,  année  17443  Lagrange,  Réso- 
lution des  équations  numériques. 

Sur  une  710UV elle  espèce  de  Dauphin;  par  M.  de  FrEMINVILLE, 
correspondant  de  la  Société  Philomatique. 

Le   2  janvier  18  r8  quatre  individus  d'une  espèce  de  cétacé,  appar-  Histoire  wATr 

tenanl  au  genre  Delphinus  de  Linnœus,  sont  échoués  sur  la  grève  de  

Main,  près  de  Saint-Pol-de-Léon,  département  du  Finistère.  M.  de  Société  Fhii 
Freminville,  officier  de  marine,  s'est  trouvé  à  portée  d'en  l'aire  une  Aynl  ;>': 
description  et  une  ligure  qu'il  a  envoyées  à  la  Société. 

Le  plus  grand  des  quatre  individus  avait  vingt-un  pieds  de  lon- 
gueur totale,  depuis  le  bout  du  museau  jusqu'à  l'extrémité  de  la 
queue,  et  son  poids  a  été  évalué  à  quatre  mille  livres.  La  plus  grande 
circoniérence ,  qui  se  trouvait  justement  au  milieu  du  corps ,  était  de 
dix  pieds.  La  ibrnie  générale  de  celt^  espèce  est  très-remarquable, 
en  ce  qu'elle  est  fort  peu  amincie  vers  les  extrémités,  ce  qui  la  rend 
lourde  et  massive.  La  partie  postérieure,  au  lieu  d'aller  insensiblemcuc 
en  diminuant  vers  la  queue,  s'atténue  brusquemeut  près  de  la  nageoir^i 
caudale  ,  et  offre  en  cet  endroit  une  sorte  d'étranglement. 

La  tête  est  ronde,  très-obtuse,  et  déclive  en  pente  uniforme,  r,  ...i 
rapide,  depuis  le  sommet  jusqu'au  museau.  Celui-ci  n'a  pas  la  for.-.:; 


(  63  ) 
de  bec  parliculière  aux  dauphins  proprement  dils;  il  est  obtus,  et  forme 
par  un   renflement  en    forme  de  lèvre,  dont  la  saillie   est    d'environ 
quatre  pouces  dans  toute  la  circonférence  de  la  mâchoire  supérieure. 

Cette  mâchoire  est  armée  de  quarante  dents ,  l'inférieure  de  trente- 
deux  seulement;  mais  malheureusement  M.  de  Freminville  ne  dit  rien 
de  leur  forme  ni  de  la  manière  dont  elles  sont  disposées. 

L'œil  est  d'une  petitesse  extraordinaire  et  placé  clans  la  même  ligne 
et  lout  contre  l'angle  des  mâchoires. 

La  nageoire  dorsale  est  située  presqu'au  milieu  du  dos;  elle  est 
arquée  antérieurement,  et  éehanci-ée  postérieurement. 

La  couleur  de  ce'dauphin  est  un  brun  foncé,  presque  noir  sur  le 
dos,  plus  pâle  sur  les  lianes,   et  blanchâtre  sous  le  ventre. 

La  peau,  assez  mince,  était  séparée  dos  muscles  par  une  couche  de 
lard  épaisse  de  six  pouces. 

M.  de  Freminville  pense,  avec  raison,  que  ce  Dauphin  ne  peut  ap- 
partenir au  Dauphin  férès  de  Bonnaterre,  et  en  effet  celui-ci  est  un 
véritable  Dauphin,  mais  que  Irès-probablement  c'est  à  l'Orque  de 
Fabricius  et  de  M.  de  Lacépède,  ou  au  Grampus  d'Hunter  qu'il  doit  être 
rapporté.  MM.  Desmarets  et  deBIainvdle,  dans  un  rapport  verbal  qu'ds 
ont  fait  a  la  Société  sur  la  note  de  M.  de  Freminville,  ont  montré  (y.\c 
c'était  bien  plutôt  auprès  de  la  nouvelle  espèce  décrite  dans  ces  derniers 
temps  par  M.  Le  Maout,  et  que  M.  Cuvier  a  nommée  D.  Globiceps, 
qu'il  fallait  le  placer,  parce  que  l'un  et  l'autre  ont  la  tête  très-bombée, 
et  la  lèvre  supérieure  fermmée  en  bourrelet.  Il  est  même  probable 
que  c'est  ceJle  que  Duhamel  a  figurée,  mais  sans  en  donner  aucune 
description  (Traité  des  pèches,  seconde  partie,  {)l.  lo.  fig.  5.);  en  effet 
elle  montre  ce  bourrelet  de  la  lèvre  supérieure  dans  la  même  propor- 
tion, le  profil  de  la  tête  absolument  semblable,  l'évent  à  lu  même 
place,  les  nageoires  dorsales  et  pectorales  situées  aux  mômes  endroits, 
et  celles-ci  ayant  également  une  sorte  de  dilatation  et  de  lobe  interne, 
qu'on  n'observe  pas  dans  le  D.  Globiceps.  B.  V. 

Note  sur  h  Lithion  ;   par  M.   VauQUELIN. 

Chimie  M.  Vauquelin,  après  avoir  extrait  le  Lithion  de  la  pétalife  et  con- 

firmé les  expériences  de  M.  Arfredson,  a  ajouté  les  faits  suivans  à 
l'histoire  de  cette  nouvelle  base  salifiable. 

\°.  Le  lithion  a  une  saveur  caustique  comme  les  autres  alcalis  fixes;  il 
agit  fortement  sur  le  papier  de  tournesol  rougi,  et  sur  la  teinture  de 
violette  :  sa  solution  aqueuse,  évaporée  à  l'air,  absorbe  proraplement 
l'acide  carbonique  atmosphérique. 

a°.  Le  sulfate  de  lithion  cristallise  en  petits  prismes  carrés  qui  sont 


C    69    )  =T=^ 

d'un  blanc  cclalant.   Ce  sel  a  une  saveur  salée,  et  non  nrncre  comme  1010. 

les  sulfates  de  potasse  et  de  soucie.  Il  diffcrn  encore  du  suUatc  de 
potasse  en  ce  qu'd  est  plus  soluble,  el  cju'il  se  lund  aune  température 
moins  élevée. 

5".  l.e  nitrate  de  Uthion  est  déliqucsccnl  ;  sa  saveur  piquante  le 
distingue  des  nitr;iles  de   potasse   el  de  soude. 

4".  Le  sous-carbonate  de  lilhion  est  peu  soluble;  il  est  efflorescent. 
Quand  on  mêle  deux  solutions  concentrées  de  sulfate  de  lithion  et  de 
sous-carbonate  de  polnsse,  il  se  [)roduit  un  précipité  de  sous-carbonate 
de  lithion.  Ce  sel  est  beaucoup  plus  soluble  que  le  sous-carbonale  de 
mngnésie  et  le  sous-carbonale  de  chaux.  Le  sous-carbonate  de  lilhion 
est  soluble  dans  environ  100  fois  son  poids  d'eau  froide,  et,  quoique 
étendue  d'eau ,  sa  dissolution  lait  effervescence  avec  les  acides,  et  agit 
fortement  sur  les  couleurs  bleues  végétales.  La  dissolution  de  ce  sel 
précipite  en  flocons  blancs  le  muriate  de  chaux,  les  sultates  de  ma- 
gnésie et  d'alumine  ;  elle  précipite  les  sels  de  cuivre,  de  fer,  et  d'argent, 
sous  des  couleurs  absolument  semblables  à  celles  des  précipités  cju'cm 
obtient  avec  les  sous-carbonates   de  soude   et  de  potasse. 

5".  La  ehaux ,  la  baryte,  enlèvent  l'acide  carbonique  au  lithion. 

6".  Tl  ne  précipite  point  le  muriate  de  platine  comme  le  sous- 
carbonate  de  potasse. 

70.  Le  lithion  dégage  l'ammoniaque  des  sels  ammoniacaux. 

S".  Le  lithion  en  s'unissant  au  soufre  donne  un  sidfurc  de  couleur 
jaune,  très-soluble  dans  l'eau,  et  qui  est  décomposé  par  les  acides 
avec  les  mêmes  phénomènes  que  les  sulfures  alcalins  ordinaires.  Il 
parait,  par  l'abondance  des  précipités  qu'y  font  naitre  les  acides,  que 
le  lltliicn  sature   beaucoup  de  soufre. 

Pour  eonnaitre  la  capacité  de  saturation  de  cet  alcali,  et  le  rapport 
de  son  oxigène  avec  celui  des  acides  qu'il  neutralise,  M.  Vauquelin 
a  fait  les  expériences  suivantes  : 

x".  490  milligrammes  de  sulfate  de  lithion  cristallisé  fondus  dans 
im  creuset  d'or,  se  sont  réduits  à  /^ùo  milligrammes,  ce  qui  donne 
12  ^  d'eau  pour  100. 

a".  Les  450  milligrammes  restant,  décomposés  par  la  baryte,  ont 
fourni  SyS  milligrammes  de  sulfate  de  baryte,  qui  contiennent  297,5 
d'acide  sulfurique,  ce  qui  donne  pour  la  composition  de  cent  parties 
de  ce  sel  desséché  : 

Acide  sulfurique 69^20 

Oxide  de  lithion 3 1,80 


Comme  on  sait  que  le  rapport  entre  l'oxigène  de  l'acide  sulfurique 
et  celui  des  bases  qu'il  sature,  est  comme  3  à  i ,  et  que  dans  les  09.20 


C  70  ) 
d'acide  sulfurique  trouvés  dans  loo  de  sulfate  de  lithion,  il  y  a  4i,53 
d'oxigène;  il  est  évident,  si  la  loi  ne  soufire  pas  ici  d'exception,  que 
les  5i,8o  d'oxide  de  lithion  existans  dans  loo  parties  de  sulfate, 
contiennent  i5,84  d'oxigène;  d'où  il  suit  que  loo  parties  de  cet  oxide 
seraient  formées  de  : 

I-ilhion • 56,5o 

'     Oxigène 45,5o 


quantité  qui  est  plus  grande  que  celles  qui  se  trouvent  dans  tous  les 
autres  alcalis  connus  jusqu'à  présent.  C. 


Astronomie.      Fundamenta  ASTRONOMIE,    etc.  Foiidemeiis    de   l' Astronomie 

pour  l'année  7ySS,  d'après  les  observations  faites  à  Greenwich 

•  par    Bradley,    depuis    Can    ij^o   jusquà    Van    1^62;   par 

M.  Bessel,    des   Académies    de  Berlin  et  de   Pétersbourg, 

correspondant  de  l'Institut  de  France.    Kœnisberg   1818. 

Le  travail  important  que  nous  annonçons  était  attendu  avec  impa- 
tience de  tous  les  astronomes,  qui  en  avaient  déjà  vu  quelques  frag- 
mens  dans  diverses  éphémérides  et  dans  les  Archives  de  Kœnisberg 
pour  les  sciences  pliysiques  et  mathématiques.  Rradley  est  l'un  des 
plus  grands  astronomes  qui  aient  jamais  paru,  et  il  avait  sur  tous  ceux 
de  son  temps  l'avantage  d'avoir  à  sa  disposition  les  plus  grands  et  les 
plus  beaux  instrumens  qu'on  eût  encore  vus.  Ainsi,  pour  établir  les 
points  fondamentaux  de  l'astronomie  à  celte  époque,  on  ne  pouvait 
faire  un  meilleur  choix  que  celui  de  son  recueil,  dont  les  astronomes 
n'ont  été  en  pleine  possession  que  plus  de  quarante  ans  après  la  mort 
de  l'auteur.  Bradiey  lui-même  en  avait  tiré,  ou  fait  tirer  par  ses  ad- 
joints, un  catalogue  de  387  des  principales  étoiles,  et  des  tables  de  ré- 
fraction presque  universellement  adoptées  pendant  long-temps;  maison 
n'avait  fait  usage  que  d'une  partie  de  ses  observations.  M.  Bessel  a  tout 
recommencé,  tout  discuté,  et  pour  ces  calculs  il  a  profité  des  progrès 
que  l'analyse  et  l'astronomie  ont  faits  depuis  trente  ans.  Son  premier 
soin  a  été  de  rechercher  quelle  pouvait  être  la  précision  des  instru- 
mens et  le  degré  de  confiance  qu'on  devait  leur  accorder.  Il  est  résulté 
de  cet  examen,  que  le  secteur  qui  avait  servi  à  la  découverte  de  l'aber- 
ration et  de  la  nulation  conservait  invariablement  la  même  exactitude; 
que  le  mural  avec  lequel  on  observe  vers  le  nord  était  beaucoup 
moins  sûr  et  plus  variable;  mais  que  le  grand  mural,  tourné  vers  le 
raidij  méritait  véritablement  la  réputation  dont  il  a  joui,  M.  Bessel  Qx\ 


■>awi*«toagginpwiggiei» 


(  7.   )   ^ 

fîéfcnnine  nvcc  soin,  pour  divcrecs  aimées,  ce  que  les  nstronomes  ap-  l  o  i  o, 

pelleiit  l'erreur  de  Collimalion.  Bradiey  sup{)osail  nulle  ccUe  erreur, 
(^ui  cependant  était  le  plus  souvent  de  plusieurs  secondes,  dont  il  aurait 
l'allu  tenir  eoinpte  pour  avoir  des  déclinaisons  [wrfaitement  exactes. 
],es  erreurs  de  la  lunette  méridienne  étaient  k  [)cu  près  du.  même 
ordre,  et  M.  Bessel  n'a  pas  manqué  d'y  avoir  égard  dans  tous  ses 
calculs;  car  heureusement  toutes  ces  erreurs  sont  de  nature  à  se  dé- 
celer elles-mêmes  par  les  irrégularités  qu'elles  produisent  dans  les 
observations;  et  quand  une  lois  elles  sont  reconnues,  il  est  toujours 
aisé  d'en  détruire  les  efl'els  en  allongeant  un  peu  les  calculs. 

I.a  partie  la  plus  difficile  et  la  plus  épineuse  du  travail  est  celle  qui 
concerne  les  rétractions.  C'est  sur  la  totalité  des  observations  de  Bradiey^ 
comparées  aux  formules  analytiques  de  [VIM.  Kramp  et  Laplace,  que 
M.  Bessel  a  calculé  sa  taille,  qu'il  a  rendue  aussi  conforme  qu'il  était 
possible  à  toutes  ces  observations.  Mais,  malgré  tous  ces  soins,  celte 
table  confirme  l'opinion  de  tous  les  astronomes,  que,  depuis  So»  de 
distance  au  zénith  jusqu'à  90°,  il  est  impossible  d'accorder  les  obser- 
vations avec  la  théorie.  Ainsi  vers  89°  {  l'erreur  des  tables  ou  plutôt 
l'irrégularité  des  réfractions  d'un  jour  à  l'autre  peut  varier  de  2  minutes- 
vers  88  ^  l'irrégularité  se  réduit  à  une  minute  et  un  tiers;  de  87  à  87"  r 
les  variations  ne  sont  plus  guère  que  d'un  quart  de  minute;  de  76  h 
85°  l'incertitude  est  encore  cle  quelques  secondes;  heureusement  on  a 
peu  d'occasions  d'observer  à  ces  hauteurs  :  à  toutes  celles  où  passent 
les  planètes,  l'erreur  est  vraiment  insensible 3  mais  c'est  un  avanta"-e 
dont  peuvent  jouir  également  les  tables  qui  se  sont  partagé  la  conliance 
des  astronomes. 

L'incertitude  des  réfractions  se  porte  en  partie  sur  l'obliquité  de 
l'écliptique;  ainsi  l'on  ne  doit  pas  être  surpris  de  voir  que  M.  Bsssel 
donne  à  cet  angle  2'  environ  de  moins  que  n'avait  fait  Bradiey, 
d'accord  en  ce  point  ta  ce  qu'avaient  trouvé  dans  le  même  temps 
L.acaille ,  Mayer  et  Legentil.  Cette  nouvelle  obliquité,  comparée  à  celles 
qui  ont  été  observées  de  nos  jours  à  Paris ^  Greeuwicli,  Païenne  et 
à  Milan,  ne  donne  pour  diminution  séculaire  que  45"^;  les  autres 
astronomes  n'ont  jamais  trouvé  que  44,  46  ou  48"  tout  au  plus.  Les 
théories  modernes  paraissaient  demander  62"  ou  5o"  tout  au  moins 
mais  on  n'est  pas  encore  assez  parfaitement  sûr  des  masses  des  planètes 
pour  déterminer  à  priori  cet  élément  si  délicat  et  si  essentiel. 

L'erreur  des  réfractions  se  porte  encore  plus  entièrement  et  plus 
directement  sur  la  hauteur  du  pôle;  et  pour  celle  de  Grecnwich  on 
supposait  communément  Si"  28'  40"  en  nombre  rond.  L'éditeur  de 
Bradiey,  M.  Hornsby,  avait  diminué  ce  nombre  d'une  demi-seconde- 
M.  Bessel  ne  le  diminue  que  de  quatre  dixièmes  :  la  différence  est 
iusensible.  Mais  M.  Pond,  avec   un  nouvel  iustrument,  trouve   2"  à 


(70 
retrancher  du  nombre  de  Bradle\f,  et  cependant  M.  Pond  emploie 
encore  les  réfractions  de  Bradley,  qui  auraient  dû  lui  donner  une 
petite  augmentation  plutôt  qu'une  diminution  si  considérable.  Il  en 
résulte  que,  mali^ré  les  progrès  contiruiels  des  arts  et  des  sciences, 
l'astronomie  ofîrira  toujours  des  points  si  difficiles  et  si  compliqut^s 
que  jamais  peut-être  on  -ne  pourra  les  déterminer  à  i"  près;  ce  qui 
au  reste  est  plus  que  suffisant. 

Parmi  les  résultats  intéressans  que  nous  offre  le  volume  de  M.  Bessel, 
nous  citerons  la  précession  luni-solaire  qu'il  fait  de  5o", 540497»  et  la 
précession  générale  qu'il  a  trouvée  de  5o",  176068 3  plus  une  correction 
théorique,  proportionnelle  au  nombre  de»  années,  et  qui  n'est  pas  d'un 
quarante-millième  de  seconde  par  an. 

I.a  constante  de  l'aberration  lui  parait  de  30", 7973,  ou  tout  au  moins 
de  2o',475.  Bradley  ne  la  taisait  que  de  20"  en  nombre  rond,  mais  les 
observations  qu'il  avait  employées  donnaient  plus  véritablement  2o*'25. 
C'est  aussi  ce  qu'on  avait  trouvé  depuis  par  les  éclipses  du  premier 
satellite  de  Jupiter;  c'est  encore  un  point  bien  difficile  à  constater,  mais 
l'incertitude  n'est  pas  d'une  grande  conséquence. 

De  tous  ces  résultats,  les  plus  précieux  sans  contredit  ce  sont  deux 
catalogues  d'étoiles.  Le  premier  n'en  ofire  que  485  mais  ce  sont  celles 
dont  on  se  sert  dans  les  recherches  un  peu  importantes;  le  second  en 
oflre  3232,  qui  pour  la  plupart  n'avaient  jamais  été  calculées,  du 
moins  d'après  les  observations  de  Bradley.  M.  Bessel  en  donne  les 
positions  pour  1755  et  1800,  avec  les  mouvemeus  annuels  à  ces  deux 
époques.  Ce  dernier  catalogue  sera  d'autant  plus  utile  à  tous  les  astro- 
nomes, que  l'éditeur  a  eu  le  soin  de  le  comparer  aux  catalogues  du 
même  temps  et  aux  catalogues  plus  modernes.  Commimément  les  diffé- 
rences sont  légères,  quelquefois  aussi  elles  surpassent  de  beaucoup  les 
erreurs  qu'on  est  en  droit  de  soupçonner  dans  les  observations;  alors 
elles  indiquent  avec  beaucoup  de  probabilité  des  mouvemens  propres 
qu'il  faudra  combiner  avec  la  précession  générale. 

Avec  tous  ces  secours,  qu'ils  devront  au  zèle  infatigable  de  M.  Bessel, 
las  astronomes  auront  toute  facilité  pour  calculer  le  reste  des  observa- 
tions de  Bradley,  et  pour  en  tirer  des  fables  encore  plus  exactes  du 
soleil,  de  la  lune  et  de  toutes  les  planètes  anciennement  connues. 

A  la  suite  de  la  préface,  on  trouve  une  liste  des  souscripteurs  qui 
se  sont  empressés  d'assurer  la  publication  d'un  travail  si  éminemment 
utile;  mais  cette  liste  ne  nous^  paraît  pas  complète,  car  nous  n'y  avons 
aperçu  le  nom  d'aucun  des  astronomes  de  Paris,  et  nous  savons  que 
l'Jnslitut,  le  Bureau  des  longitudes  et  plusieurs  de  nos  compatriotes 
s'étaient  fait  inscrire  à  Gotha,  où  l'ouvrage  s'imprimait, 


lù-v^-*  v^''*^  W»^  wv-i  vw^ -^^i-Vf»  w^ 


c  73  )  - — 

jipercu   des  Genres  nouveaux  farinés  par  M.    HENRI  Cassinl 
dans  la  famille  des  Synanthérées, 

HUITIÈME    FASCICULE    (  1  ). 

lor.  Holocheihts.  Genre  de  la  tribu  des  Nassauviées ,  immi^diatement  Botahi  qhe. 
voisin  du  genre  Trixis  de  Brovvne  et  de  Lagasca  ,  dont  il  diffère  par 
l'indivision  de  la  lèvre  intérieure  de  la  corolle,  et  par  la  nudité  du  cli- 
iiantbe.  Ca'.alliide  iucouronnée,  radiatif'orme  ,  plurillore ,  labiatiflore , 
androgyniilure.  Pdricline  inférieur  aux  fleurs;  de  squames subunisériées, 
à  peu  près  égales,  ovales-oblongues.  Clinanthe  planiuscule  ,  inappendi- 
culé.  Ovaire  oblong,cylindracé  ,  hérissé  de  poils  papillitbrmes 3  aigrette 
de  squaniellules  nombreuses,  inégales,  phirisériées,  enlregreflées  à  la 
base  ,  lilifbrmes  ,  barbellulées.  Corolle  ù  lèvre  extérieure  ovale,  triden- 
tée  au  sommet;  à  lèvre  intérieure  plus  courle  et  plus  étroite,  ovale- 
lancéolée,  indivise  ou  bidenlée.  Étaniines  à  article  anlhéril'cre  épaissi, 
àconnectit' court,  h  appendices  apicilaires  longs,  linéaires,  eutrcgretiés; 
à  appendices  basilaires  longs,  subulés.  Style  de  nassauviée. 

HoIoc.^jUus  ochroleiicus ,  U.  C^ass.  Tige  herbat'ée ,  haute  de  plus  d'un 
pied,  dressée,  cylindrique,  striée,  simple ,  nue  supérieurement,  divisée 
au  sommet  en  quelques  rameaux  |)édonculit'ormes,  longs,  simples, 
nus,  terminés  chacun  par  une  calalhide  de  fleurs  jaune -pâle.  Feuilles 
alternes,  sessiles,  semi-amplexicaules,  parsemées ,  ainsi  que  la  tige  et 
le  péricliue,  de  poils  subulés,  articulés,  roidcs  :  les  feuilles  radicales 
longues  de  quatre  pouces  ,  larges,  pélioliformes  vers  la  base,  obovales- 
suborbiculaires ,  bordées  de  grandes  crénelures  arrondies;  les  caulinaires 
inférieures  longues  de  près  de  deux  pouces,  oblongues,  dentées, chaque 
dent  terminée  par  une  callosité;  les  supérieures  progressivement  plus 
petites,  à  partie  inférieure  subcordifurme,  dentée,  à  partie  supérieure 
lancéolée,  entière. 

101.  Sclerobiisis. Geare  de  la  tribu  des  Sénécionées.  Calalhide  radiée  : 
disque  mulliflore,  régulariflore  ,  androgyniflore  ;  couronne  unisériée, 
pauciflore ,  liguliflore  ,  féminillore.  Féricline  inférieur  aux  fleurs  du 
disque  ,  cylindrique  ;  de  squames  uuisériées,  conliguës  ,  appliquées, 
égales,  oblongues-aiguës ,  foliacées,  membDoneuses  sur  les  bords  laté- 
raux. Clinanthe  à  lace  supérieure  plane,  alvéolée,  ayant  les  cloisons 
membraneuses,  peu  élevées;  à  face  inférieure  subhémisphérique,  cou- 
A'erte  de  grosses  côtes  subéreuses ,  rayonnantes,  confluentcs  au  centre, 
distinctes  à  la  circonférence,  en  nombre  égal  à  celui  des  squames  du 

(i)    f'oyezles   sept   Fascicules  précédens   dans  les  Livraisons  de  décembre    1816, 
janvier,   février,  avril,  mai,  septembre,  octobre  1817,  février  et  mars   1818. 

Lwraison  de  mai.  ip 


péricline,  altern'ant  avec  elles,  cl  aboutissanf.  h  leurs  bases.  Ovaire  C5'lin- 
driquf!,  slrié,  glabre^  aigrette  de  squamellules  filiformes,  capillaires, 
barbellulées. 

Sclerobasis  Sonneralii ,  TT.  Cass.  Tige  herbacée,  de  .deux  pieds  au 
moins,  droite,  cylindrique,  striée,  pubescenle.  Feuilles  alternes  ,  ses- 
siles,  semi-amplexicaulcs,  longues  de  deux  pouces,  larges  d'un  pouce, 
obovales  -  elliptiques  ,  irrégulièremeut  dentées-sinuées,  rudes;  à  face 
supérieure  glabre  et  s("abre ,:  à  lace  iiderieure  réticulée,  et  couverte  de 
filaîi'eus  imitant  la  toile  d'araignée.  Calathides  de  Heurs  jaunes,  dicposées 
en  une  grande  panicule  terminale,  irrégulière.  (  Plante  de  l'herbier  de 
M.  de  .Jussieu,  recueillie  par  .Sounerat  dans  ses  voyages,  ) 

io3.  Sarcantlieminn.  Genre  de  la  tribu  des  Astérées,  voisin  de  \Elphe- 
gea ,  et  ayant  pour  type  la  Conyza  coionopus ,  l.am.  Calalhide  subglo- 
buleuse, discoïde  :  disque  pluriilore,  régularitlore,  niasculifiore;  cou- 
ronne plurisériée,  mulliflore,  an)biguiflore,réminillore.  Péricline  un  peu 
inférieur  aux  fleurs,  hémisphérique;  de  squames  imbriquées,  aj)pli- 
quées,  ovaies-oblongues,  coriaces,  muiiiesd'une  bordure  meii^'ircineuse. 
Cliuanthe  plane;  garni  sous  le  disque  de  petites  lames,  et  sous  la  cou- 
ronne de  squamelles  inférieures  aux  Heurs  et  un  peu  variables.  Ovaires 
de  la  coiu'onnc  comprimés,  obovoides,  glabres,  striés,  pourvus  d'vm 
bourrelet  basilaire,  et  ofi'rant  un  rudiment  presque  imperceptible  d'ai- 
grette coroniforme.  Faux-ovaires  du  disque  réduits  au  seul   bourrelet 
basilaire,  qui  porte  une  longue  aigrette  chiffonnée,  irréguliere,  des(jua- 
melkiles  eniregreifées  à  la  base,  tlexueuses,  iiliformcs-laminées ,  inaj)- 
pendiculées.  Corolles  de  la  couronne  tubuleuses-ligulées,  très-épaisses 
inférieurement ,  grêles  supérieurement,   ligulifornies  au  sommet.  Co- 
rolles du  disque  ayant  la  |)arlie  inférieure  du  limbe  iorinée  d'une  subs- 
tance épaisse,  coriace-charnue. 

lOa.  Penfanema.  Genre  de  la  tribu  des  Tnulées.  Calathide  radiée; 
disque  multitlore  ,  régularillore  ,  androgynitlore  ;  couronne  unisériée, 
liguliflore,  féminillgre.  Péricline  égal  aux  fleurs  du  dis{pie,  subhémis- 
phérique ;  de  squames  imbri(piées  :  les  extérieures  appendiciformes , 
étalées,  foliacées  ,  linéaire's,  hérissées  de  poils  ;  les  intermédiaires-appli- 
quées, linéaires,  coriaces-membraneuses,  uninervées,  ciliées-frangées  , 
surmontées  d'un  appendice  inappliqué,  subulé ,  analogue  c'^iux  squames 
extérieures;  les  intérieures  tinéaires-subulées,  analogues  aux  intermé- 
diaires, mais  inappendiculécs.  Clinanthe  convexe,  inappendicu lé.  Ovaire 
oblong  ,  hispidule,  à  gros  bourrelet  basilaire  cartilagineux  ;,ai^rette  lon- 
gue ,  de  cinq  squamelltdcs  uniscriées,  distancées,  à  peu  près  égales, 
filiformes,  inappendiculécs.  Corolles  de  la  couronne  à:  languette  linéaire, 
tridentée  au  sommet ,  hérissée  de  longs  poils  çapi|laires  sur  la  face 
extérieure. 


c  75  ) 

Pentanema  divancafa,  H.  Ca«s.  PIautc(de  l'herbier dcM. de  Jusnicu)  1  0  1  o. 

licrissce,  sur  [)ri>Sijue  toutes  ses  pnrtics,  de  poils  lotif^issinies,  capillaires, 
articules.  Tige  herbacée,  grcle,  cylindrique,  divisée  en  branches  diva- 
ri(|uées. Feuilles  alternes,  sessilcs,  longues  d'un  poiiee,  ovales,  obtuses, 
I  rès-entières  ,  membraneuses  ,  munies  de  poils  épars  sur  les  deux  t"ai;es, 
plus  nombreux  sur  les  bords.  Pédoncules  opposés  aux  feuilles, solitaires, 
tiivergens,  longs  d'un  pouce,  lilitbrmes,  terminés  chacun  par  une  petite 
calathide  de  tleurs  jaunes. 

io5.  Laswpoffon.  Genre  de  la  tribu  des  Jnulécs  ,  ayant  pour  type  le 
Gnaphaliinn  itiuscoides  ,  DesF.  Calathide  discoïde  :  disque  pauciflorc  , 
régularitlore  ,  androgyniflore;  couronne  plurisériée,  mullillore,  tubuli- 
llore,  l'émiiiitlore.  Péricline  supérieur  aux  fleurs  ,  accompagné  de  quel- 
ques bractées  loliiiormes  ;  et  Ibrrné  de  squames  subunisériées,  à  peu 
près  égales,  applic]uées,  linéaires,  subcoriaces,  munies  d'une  bordure 
membraneuse,  et  d'un  appendice  inappliqué,  subradiant ,  oblong  ,  sca- 
rieux-  roussâtre.  Clinanlhe  plane,  inappendiculé.  Ovaires  oblongs  gla- 
bres; aigrettes  caduques,  de  squamcllules  iililbrmes,  barbées, à  barbes 
longissimes,  capillaires.  Corolles  de  ia  couronne  tubuleuses,  grêles, 
comme  tronquées  au  sommet. 

106.  Perolriche.  GcMire  de  la  tribu  des  Tnulées  ,  voisin  des  Seriphiuin 
ç\.S/œbe,  tîont  il  ditt'cre  par  raigretteluiUe.  Calathide  uniilore,  régula- 
riflore  ,  an<lrogyuillore.  Péricline  presque  égal  à  la  tieur  ,  cylinch'acé^ 
d'environ  huit  squames  paucisériées ,  inégales,  appli(juées,  oblongues, 
scarieuses,  spinescentes  au  sommet.  Clinanlhe  ponctiibrme  ,  inappendi- 
culé. Ovaire  grêle,  cylindracé  ,  glabre,  inaigretté.  Anthères  à  longs 
appendices  basilaires  subulcs  ,  membraneux.  Calathides  nombreuses  , 
imnîédialement  réunies  en  capitule,  sur  un  calathiphore  conoïdal  et 
nu. 

Perotriche  torfiJls ,  H.  Cass.  (  Plante  de  l'herbier  de  M.  de  Jussien.  ) 
Tige  ligneuse  ,  rameuse,  grêle,  cylindrique,  cotonneuse  ;  toute  couverte 
jusqu'au  sommet  de  (feuilles  rapprochées,  alternes,  sessiles,  linéaires- 
subulées  ,  très-entières  ,  coriaces,  uninervées,  spinescentes  au  sommet, 
d'un  vert -grisâtre,  cotonneuses  eu  dessus ,  glabriuscules  en  dessous, 
tordues  en  spirale.  Capitules  termii}aux  ,  solitaires,  globuleux,  entourés 
d'un  assemblage  de  iertlUes  qui  Ibrinent  une  sorte  d'involucre.  Fleurs 
jaunes. 

107.  Edmondid.  Genre  de  la  tribu  des  Inulées,  ayant  pour  type  le 
'Xerantliemuni  sesamoldes,  L.  ,et  voisin  de  XAnaxeion  ,  Gagrtn.,  d(jnt  il 
diffère  par  l'aigrelte ,  etc.  Calathide  incouronuée  ,  é(]ualiilore,  multiflore , 
régularillore,  androgyniflore.  Périidine  très-supérieur  aux  fleurs,  radié; 
desquames  imbriquées,  ap|(liqnces  ,  exirômemcnt  petites  ,  linéaires  , 
coriaces,  surmontées  d'un  grand  ap[)endice  ovale  -  oblong,  scarieux  , 


C  76  ) 
coloré,  radiant  3  les  appendices  de  la  rangée  contiguë  aux  fleurs,  (rès- 
petitSjSemi-avortés  ,  ordinairement  suborbiculaires  el  bilobés.  Clinanthe 
plane,  entièrement  garni  d'appendices  anomaux,  d'autant  plus  courts 
qu'ils  sont  plus  près  du  centre,  caducs,  subulés,  triquètres,  épais, 
coriaces,  roides,  a  angles  membraneux,  aliformcs. Ovaires  grêles, cylin- 
draccs  ;  aigrette  longue,  caduque,  de  squamellules  imisériées  ,  égales, 
hliibrmes,  barbellées  supérieurement,  à  barbelles  larges,  obtuses. 
Anthères  à  longs  appendices  basilaires  membraneux. 

io8.  Riencurfla.  Genre  de  la  tribu  des  Hélirmthées,  section  des  Mil- 
lëriées,  voisin  du  MiUeria.  Calalhide  subcjlindracée,  demi-couronnée,  " 
discoïde:  disque  tri-quadriflore,  régulariflore,  masculiflore;  demi-cou- 
ronne unitlore  ,  tubulitlore,  tcminillore.  Péricline  inférieur  aux  fleurs 
du  disque,  oblong;  de  quatre  squames  égales,  appliquées  ,  ovales-oblon- 
gues,  coriaces  ,  uninervées,  terminées  au  sommet  par  une  petite  corne 
calleuse  j  ces  quatre  squames  sont  subbisériées  à  la  base,  deux  opposées 
embrassant  à  la  base  les  deux  autres,  qui  sont  aussi  opposées  et  qui 
croisent  les  précédentes;  il  y  a  souvent  en  outre  une  cinquième  squame 
plus  petite  ,  située  intérieurement.  Cllnanthe  petit ,  inappendiculé.  Ovaire 
de  la  fleur  femelle,  comprimé,  obovale,  glabre,  inaigrellé.  Faux-ovaires 
des  fleurs  mâles,  très-longs  et  filiformes.  Corolle  de  la  fleur  femelle, 
tubuleuse,  trilobée  au  sommet.  Corolles  des  fleurs  mâles  s'épanouissant 
successivement,  n  tube  court,  à  limbe  long,  à  cinq  lobes  bordés  de 
longues  papilles  sur  leur  face  interne,  et  munis  au  souunet  de  longs  filets 
membraneux. 

Riencurtia  spiciilijera ,  H.  Cass.  Plante  (  de  l'herbier  de  M.  de  .Jussieu) 
herbacée,  haute  de  plus  d'un  pied  et  demi  sur  l'échantillon  incomplet, 
munie  sur  toutes  ses  parties  de  poils  roides,  épars.  Tige  drCvSsée,  offrant 
sous  chaque  articulation  un  nœud  épais  el  arrondi.  Branches  opposées, 
divariquées,  formant  une  sorte  de  panicule  à  la  partie  supérieure  de  la 
plante.  Feuilles  opposées,  courtement  pétiolées,  longues  de  deux  pouces, 
étroites,  oblongues-lancéolées-aiguès,  trinervées,  munies  de  quelques 
petites  dents  rares,  très  -  flistancées.  Derniers  rameaux  simples,  nus, 
longs,  fililormes,  droits,  terminés  chacun  par  environ  cinq  épis  verti- 
cillés,  à  peu  près  égaux-,  courts,  arqués;  chaque  épi  formé  d'un  axe 
filiforme  denté,  hispide,  portant  plusieurs  calalhidcs  très -rapprochées  , 
disposées  alternativement  sur  deux  rangs,  sur  le  côté  intérieur  de  l'axe, 
et  accompagnées  de  bractées  squamilorraes  imbriquées  ,  alternes  sur 
deux  rangs,  situées  sur  le  côîé  extérieur  du  même  axe;  ces  bractées 
sont  ovales-lancéolées,  uninervées,  bordées  de  (juclques  longs  cils. 

109.  Pterophyton.  Genrede  la  tribu  des  Hélianlhées,  section  des  Pro- 
totypes; différant  du  Verbesina  dout  la  couronne  est  féminiflore,  et  du 
Coreopsis  dont  les  ovaires  sont  obcomprimés;  ayant  pour  type  le  Co- 


(  .7  )  . ,  .    .  : 

reopsls  alata,  et  comprenant  les  autres  faux  Coreopsis  à  tige  ailée,  tels  l  o  i  b. 

que  VAltcrnifoUa ,  etc. 
"  ■    ■    le"      ■■ 
mis 

...,„.„  ...,  ..isq„^,  ,...j^....v,.  ,  ..V.  „., — .  > ..wv.^,  „..  j.^«  ■■■■-&) 

sublaiicëolées  ,  foliacées  supérieurcmenl.  Clinanlhe  plaue,  garni  de  squa 
inelles  à  peu  près  égales  aux  Heurs  ^  oblongues-lancéolées,  subcoriaces. 
Ovaires  du  disque  comprimés  bilatéralement,  oblongs  ,  télragones ,  à 
angles  snillans,  prestjiie  aliformes;  aigrette  de  deux  squamellules  op[)0- 
sées  (  antérieure  et  postérieure  ),  confondues  par  la  base  avec  l'ovaire, 
égales,  courtes,  très-épaisses,  triquètres,  à  peine  barbellulées.  Fleurs  de 
la  couronne  pourvues  d'un  faux-ovaire,  et  dépourvues  de  style. 

1 10.  Nemaii chênes.  Genre  de  la  tribu  des  Lactucées,  voisin  du  Zaciti- 
ïlia ,  dont  il  diffère  principalement  par  les  cypsèles  collifères.  Calathide 
incouronnée,  radia ti forme  ,  multiflore  ,  fissitlore  ,  androgyniflore.  Péri- 
cline  inférieur  aux  fleurs  extérieures,  ovoïde,  accompagné  à  sa  base 
de  quelques  petites  S(juames  surnuméraires  ;  et  formé  de  squames  uni- 
sériées  ,  égales,  embrassantes,  sublancéolées,  membraneuses  sur  les 
bords  latéraux,  à  partie  supérieure  foliacée,  à  partie  inférieure  gibbeuse, 
épaisse,  osseuse,  hérissée  d'excroissances  coniques,  spinescentes.  Clinan- 
lhe plane,  muni  de  courtes  Hmbrilles  piliformes.  Cypsèles  intérieures 
oblongues,  à  côtes  hérissées  d'aspérités,  et  à  long  col  filiforme,  portant 
une  aigrette  de  squamellules  nombreuses,  très-inégales,  caduques,  fili- 
formes, barbellulées.  Cypsèles  extérieures,  embrassées  par  les  squames 
du  péricline,  comprimées  bilatéralement ,  oblongues,  munies  sur  l'arête 
antérieure  d'une  aile  qui  se  prolonge  au  dessus  de  l'aréole  apicilaire 
eu  une  corne  spinescenlej  point  de  col  5  une  aigrette. 

Nemauchenes  amhigua  ,  H.  Cass.  (  Crépis  purigens?  aspera?  rhaga- 
dioloides  ?  )  Plante  (  de  l'herbier  de  M.  IJesfonlaines  )  annuelle;  à  tige 
droite,  divisée  en  quelques  longues  branches  ,  et  munie  de  gros  poils 
rares;  à  feuilles  alternes,  sessiles,  amplexicaules,  ovales,  dentées,  à 
calathides  terminales  et  latérales,  composées  de  fleurs  jaunes. 

Ko/i7.  Dans  le  deuxième  fascicule  (  Bulletin  de  janvier  1817  ),  ajoutez 
à  VixvùiAe  Gymnanthemimi ,  que  ce  genre  à  pour  type  ie  Bacchnris  sene- 
galensis,  Pers.;  et  à  l'article  Cœlestina ,  que  la  plante  qui  sert  de  type  à 
cegenre  est  sans  doute  XAgeratum  corywhosum ,  Pers.  llnns  le  troisième 
fascicule  (  Bulletin  de  février  1817  _),  ajoutez  à  l'article  Manarrhenus , 
que  ce  genre  a  pour  type  le  Conjza  saUciJolia  ,  Pers.;  et  à  l'article 
i'.riotrix ,  que  ce  genre  a  pour  type  le  Baccharis  lyccpodioides  ,  Pers, 
Dans  le  cinquième  fascicule  (Bulletin  de  septembre  1817  ),  ajoutez  à 
l'article  Diplopappus,  que  ce  genre  comprend  Vlitula  gossjpina,  Mich., 
W4sier  animus ,  L. ,  el  plusieurs  autres  espèces. 


'  (  78  ) 

Idémoire  sur  la  classe  des  Sétipodes,  partie  des  Kers  à  sang 
rouge  de.M'  Cuvier,  et  dès  Annélldes  de  M.  de  Lauiark ; 
par  M.  H.  DE  Blainville. 

Zoologie.  Isl.    DE    Blainvh.le  ,   tbns   ce    Mémoire,    après   avoir  cionné    une 

•  histoire  critique    de  tout  ce  qui  a  été  lint  sur  ce   groupe  d'animaux 

Société  Ptiiloraat,     que    Pallas   avait    parfaitement    indiqué   dans   son    Méujoire    sur   les 

Juin  1817.       -  Àpliroditcs,  mais   qui  n'a  été  bien    circonscrit  que  par  MlM.  Cuvier 

et  de  Lamarck,  entre  dans  des  détails  circonstanciés  sur  l'organisation 

interne  et  externe  de  ces  animaux,  îort  l'eraarquabies  dans  sa  manière 

<ie  voir,  parce  qu'on  y  trouve  l'origine  des  appendices  de  locomotion  , 

-  de  mastication  et  même  de  lespiration ,  tels  qu'ils  sont,  avec  quelques 
modifications ,    dans  tous    les  cntomozoaires ,    ou    animaux   articulés. 

•  Il  regarde,  par  exemple,  les  trachées  des  insectes  aériens  comme  pro- 
venant, pour  ainsi  dire,  des  branchies  des  néréides  rentrées  et  subdi- 
visées dans  le  corps  de  l'animal;  il  voit  l'origine  des  mâchoires  d'abord 
cornées,  puis  presque  entièrement  calcaires  dans  une  modification  plus 
ou  moins  considérable  des  iaisi-eaux  de  fibras  cornéo-calcaires,  faisant 
partie  de  l'appendice  coniplexedc  chaque  anneau  de  ces  mêmes  néréides  5 
et  enfin  les  tentacules  plus  ou  moins  développés,  plus  ou  moins  nom- 
breux qui  se  trouvent  sur  le  premier  ou  sur  je  secojid  anneau  ,  ne  sont 
])uur  lui  qu'u.ne  moclificaliou  du  filet  tentaculaire  de  l'appendice  com- 
])lexe,  ce  qui  formera  par  suite  les  antennes.  C'est  d'après  ces  recher- 
ches préliminaires,  qu'il  traite  ensuite  de  leur  classification  ou  de  leur 
disposition  niélhodique.  Il  rappelle  d'abord  quelles  ont  été  celles  pro- 
posées par  ses  prédécesseurs ,  les  noms  classiques  sous  lesquels  ils  ont 
été  désignés,  et  qu'il  propose  de  remplacer  par  celui  de  Sétipodes , 
ou  mieux  de  Cliétopodcs,  ti-é  de  ce  que  tous  les  animaux  qu'il  y  range 
ont  pour  caractère  commun  d'avoir  un  plus  ou  moins  grand  nombre 
de  leurs  arlitnilations  pourvues  d'un  faisceau  plus  ou  moins  considérable 
de  soies  roides ,  dorées,  cornéo-calcaires.  Les  subdivisions  primaires 
qu'il  propose  dans  cette  classe,  sont  basées  sur  la  forme  générale  du 
corps  ou  sur  la  similitude  ou  la  dissemblance  des  articulations  qui  le 
composent  quant  aux  a]>pendii;es  dont  elles  sont  pouivues;  ainsi  il  y 
j,  établit  trois  ordres,  qu'il  nomme,  le  premier,  Héiéromériens ,  le  second, 
Sublwmon;ériens ,    et  le  troisième,  Homomériens. 

Ord.  I.  IltTKROMÉ  RIENS ,  lîeteromerala.  Dont  les  anneaux  sont 
dissemblables,  soit  par  eux-mêmes,  soit  par  la  forme  ou  la  nature  des 
appendices  dont  ils  sont  pourvus.  Tous  vivent  dans  des  tubes  fixes,  dont 
ils  ne  sortent  jamais,  et  ont  les  branchies  sur  les  premiers  anneaux  du 
corps.  Il  contient  trois  familles  :  la  première,  qui  comprend  les   ani- 


C  79)  _        r-r^rrrr:^ 

uiiuix  les  plus  jîarfails,  est  celle  clos  Serpuhs  de  T,ihri(^,  dont  1?,  forme  l  8  1  ci. 

du  corps  nippclie  assez  bien  celle  de  cerlaines  larv<^H  d'Iiexaix/ics)  leiu' 
orgmiistiliou  csl  en  eflot  plus  compliquée  (juc  dans  les  groupes  siiivnns. 
i,iî.tes. caractères  sont  :  Corps  aîîsez  court  ou  niédioereinont  allopgé, 
composé  d'articulations  nouibreiises-,  dissemblables;  k's  îlntérienres 
formant  une  sorte  do  lliorax,  les  postérieures  une  espcve  d'abdoiîjcn. 
Appendices  ccjmposés  'de'  soies  seulement,  et  disposées  en  crochet  ; 
brancliies  sur  le  premier  anneau  ;  ia  bouche  simple  et  lîon  armée';  leii- 
t.icules  de  forme  singulière  et  \ariabje;  coiileuu  dans  un  tube  conique, 
plein,  calcaire,  libre  ou  adhérent  par  l'une  de  ses  faces,  droitou  t'ilrijulé 
d'une  manière  plus  ou  nioins  régulière,  et  perce  à  ses  deux  extrém-ités. 
Les  genres  de  cet  ordre  sont  :  '/>■'< 

1°.  Sekpule  (l-iim.  ).  (^orps  assez  court  ;  les.  branchre«.^çn  forme 
de  lanières. nombreuses,  uuifjectinées ,  disposées  de  chaqne  cote  en  une 
espèce  d'éventail.  Tentacules  supérieurs  au  nombre  de  deux,  dont  l'un 
avorte,  pour  ainsi  diro,  tandis  que  l'autre  est  dilaté,  probosciformei 
et  sert  d  opercule  à  un  tube  appliqué,  adhérent  aux  corps  souniarins, 
et  prenant  une  loi-me  rampante  irrégulière.  '   ' 

2".  SpiàoRBE  (Daudin).  Spirillum.  Ocken.  Animal  tout-à-fail  sem- 
blable a  celui  des  serpules,  mais  contenu  tUusun  tube  enroulé  eu 
S]>irale  d'une  manière  assez  régulière. 

5"  Spirobranxhe  fRv.).  Corps  médiocrement  allongé  ;  branchies 
formées  par  un  axe  autour  duquel  s'enroule  en  spirale' la  bamieleite 
branchiale;  les  tentacules  formés,  ou  n'ieux  très-probablemer!t  recou'- 
verts  par  une  petite  cocpiille  servant  tl'opercule;  têt  fort  mince,  cal- 
caire,  enlièrernent  caché. 

Ce  genre  est  établi  avec  le  S.  g}ganted  de  Linné. 

4°.  CoNCHosERPULE  (Bv.).  Corps  toul-à-fàit ^î^eTnblable  à  Celui  des 
serpules;  branchies  formées  y?-r  dt^u-s.  peignes  très-courts;  un  des  ten- 
tacules formant  une  masse  operculaire  très-épaisse,  couverts  par  une 
petite  coquille  eu  forme  do   bonnet,   l'autre  avorté. 

Ce  genre  comprend  le  S.  triqueira  de  Linné,  qu'on  trouve  en  abon- 
dance dans  nos  mers. 

5°.  BuNODE  (G\^<?\ii\và) .  Clymèvp.  Ocken.  Corps  fort  allongé,  com- 
posé d'anneaux  augmentant  peu  à  peu  de  l'anus  à  la  tète,  avec  des 
ap[)endices  simples;  tète  ou  reijfiemcnt  céphalique,  conique,  entouré 
d'une  couronne  de  branchies  filiformes,  pijrtant  sur  un  collet  mince- 
tube  conique  fortement  tortillé,  coupé  extcrieuren:ient  de  lames,  reste 
ih:;  l'évase/uent  de  son,  ouverture, 

Ce  g<?nre,  qui  v.om^sei\à\\§  ■'Sl..-,€ontoriiiplicala  vl  fdograna  do 
LiJtUycïUs,   pourrait  bien  être  de  l'ordre  suivaiiL  : 


C  80  ) 

6".  Dentale  (Liun.)-  Corps  conique-,  un  peu  courbe,  termine^  pos- 
térieurement par  un  appendice  pyriturme,  et  antérieurement  par  uii 
reufletneut  céphalique  en  forme  de  bouton  pyramidal ,  enveloppé  d'une 
sorte  de  capuchon,  et  entouré  à  sa  base  d'une  Frange  probablement 
branchiale.  Tube  calcaire,  conicjue,  droit  ou  presque  droit,  et  non 
adhérent. 

70.  SiLiQUAiRE.  Animal  tout-à-fait  inconnu,  contenu  dans  un  tube 
irrégulièrement  contoLirué,  épais,  à  peu  près  cylindrique,  à  ouverture 
ronde,  avec  une  fente  marginale  qui  se  conserve  dans  toute  la  longueur 
du  tube,  et  d'autant  moins  qu'on  s'approche  davantage  de  sou  sommet. 

S.  ylnguina  de  Linné. 

11  faut  encore  ranger  dans  cette  famille  les  genres  Artolon  de 
M.  Denys  deMonfort,  Campulote  de  Gueltard,  et  Ocreale  d'Ockeu, 
formé  avec  le  Sabella  rectangulnm  de  Gmelin. 

Fara.  II.  Lks  Amphitrites.  Corps  quelquefois  assez  allongé,  très- 
déprime ,  enveloppé  d'une  peau  irisée  tapissant  le  tube;  composé  d'un 
orind  nombre  d'arîiculalions  serrées,  peu  longues,  ponrvues  d'appen- 
dices fort  petits,  composés  le  plus  souvent  de  soies  seulement,  et,  en 
outre,  d'espèce  de  boutonnières  ou  stigmates  étroits  on  latéraux.  (Quel- 
ques-uns des  anneaux  antérieurs  différant  sensiblement  des  postérievu-s, 
soit  par  la  grandeur  ou.  la  forme  de  leurs  appendices  ;  le  premier  , 
toujours  le  plus  grand,  porte  souvent  les  branchies  ou  quelques  or- 
ganes tentaculaires;  la  bouche  n'est  jamais  armée.  Le  tube,  constaïu- 
ment  vertical,  non  adhérent,  est  formé  de  grains  de  sable  ou  de  corps 
étrangers  agglutinés  par  un  stic  visqueux. 

Si  l'on  suivait  la  forme  du  corps,  les  cistènes  devraient  être  placés 
les  premiers 3  mais,  d'après  la  disposition  des  branchies  ,  M.  de  Blain- 
ville  les  range  dans  l'ordre  suivant  : 

1°.  Amphitrite,  ou  VcntUahnim.  Corps  quelquefois  assez  allongé, 
composé  d'un  grand  nombre  d'articulations  presque  semblables,  dé- 
croissant insensiblement  de  la  première  à  la  dernière,  et  ayant  chacune 
un  petit  pinceau  de  soies  et  une  sorte  de  stigmate;  les  branchies  formées 
par  un  'Tand  nombre  de  lanières  semi-piunées  disposées  en  forme 
d'éventail  au-dessus  de  la  bouche,  qui  est  accompagnée  de  barbillonsj 
deux  tentacules  coniques  plus  ou  moins  longs  à  la  partie  supérieure 
de  chaque  éventail  branchial.  Tube  plus  ou  moins  caché,  vertical,  cy- 
lindrique, composé  de  grains  de  sable  très-fins,  ou  seulement  de  vase. 

20.  Spirographe  (Viviani, ).   Corps  en  tout  semblable  à  celui  du 
genre  précédent;  mais  les  branchies,  situées  de  mcaio,  sont  formées 
par  des  lanières  nombreuses,   portées  par  une  bandelette  coutournée 
en  spirale;  la  bouche  tout-à-fait  sans  tentacules. 
Le    tube  est  de  boue  ou  à  peine  calcaire. 


(8.  ) 
5«.  TEnEBEiLE.  Corps  fort  long,  cylindrique,  ù  articulations  {presque 
semblables  j  les  nnicrieiires  él.-uii,  les  seulos  avec  les  espèces  (le  sliginates 
du  genre  |)ré(f^(lent ;  les  appendices  courts  et  crocbiisj  une  sorte  de 
bande  renflée  sous  l'abdomen  ;  branchies  au  nombre  de  trois  ou  quatre 
paires,  cbevelues,  sur  les  premiers  anneaux;  bouche  pourvue  de  longs 
cirrhes  nombreux.  Tube  vertical  presque  cylindrique,  plus  ou  moins 
caché,  et  composé  de  gros  grains  de  sable  ou  de  iragmens  de  coquilles 
agglutinées. 

4°.  Pheruse.  (Ocken.)  Corps  fort  long,  à  articulations  stibsem- 
bla'bles,  décroissantes  de  la  première  à  la  dernière,  pourvues  d'appen- 
dices simples  et  peut-être  de  stigmates.  Brancliies?  Deux  faisceaux  de 
longues  soies  dorées  sur  le  premier  anneau;  bouche  entourée  de  ten- 
tacules fort  courts  et  supérieurement  pourvue  de  deux  autres  tentacules 
beaucoup  plus  longs.  Tube  d'argile. 

Ce  genre,  que  M.  de  BlainviUe  avait  désigné  sous  le  nom  de  Pen- 
naria  avant  de  connaître  l'ouvrage  de  M.  Ocken,  ne  renferme  que 
VAmphitrile  phimosa  de  Muller;  elle  fait  le  passage  aux  deux  genres 
suivans. 

5».  CisTÈNE.  (Leach.)  AmjMirile.  (Ocken.  )  Corps  court,  divisé  en 
thora.x  et  en  abdomen;  branchies  latérales,  pinnritifides  ou  arbusculaires 
aux  premiers  anneaux;  des  espèces  de  peignes  cornés  au-dessus  de 
la  bouche,  qui  est  entourée  de  cirrhes  nombreux.  Tube  composé  de 
grains  de  sable  agglutinés. 

Ce  genre,  qui  devrait  peut-être  être  placé  à  la  tête  de  cette  famille, 
est  établi  sur  l'Amphitrite  belgique  de  Pallas. 

6°.  Sabelle.  Chrjsodon.  (Ocken.)  Corps  court,  divisé  en  thorax 
et  en  abdomen;  branchies  en  forme  de  petits  filets  très-hns,  sur  deux 
ran"S,  rem|)lissant  un  espace  ovalaire  situé  à  la  partie  supérieure  des 
premiers  aimeaux;  point  de  tentacules  proprement  dits;  bouche  entourée 
d'un  grand  nombre  de  soies  courtes,  disposées  sur  trois  rangs,  et  for- 
mant une  sorte  d'opercule.  Tube  composé  de  grains  de  sable  agglutinés, 
adhérens  les  uns  aux  autres,  et  fermé  par  cet  opercule. 

C'est  la  ^abella  alveolata  de  Gmelin,  et  le  genre  Psamatotus  de 
Guet  tard. 

OaD.   II.  T.ES  SuBîiOMOMERiENs,  Sublwmomeru. 
Cet  ordre  ne  contient  qu'un  seul  genre,  celui  des  Arénicoles ,  qui 
est,   pour  ainsi  dire,  intermédiaire  au  premier  et  au  troisième. 

G.  Arénicole.  (I.amarck.  )  Corps  alongé ,  cylindrique,  formé  de 
deux  [)arties  assez  bien  distinctes,  la  postérieure  plus  courte,  obtuse, 
l'antérieure  plus  longue,  plus  grosse,  appointie  antérieurement,  et 
dont  les  articulations  nombreuses  se  renflent  de  4  en  4;  celles-ci  pour- 
vues de  chaque  côté  d'ua  double  rang  d'appendices  simplement  cornés 

Lii' raison  de  juin,  1 1 


i8i8. 


(  3_0 
antérieurement,  et  en  outre  branchiaux  postérieurement;  Iiouf^he  tont- 
à-fait  terminale ,  réversible ,   et   garnie  intérieurement  de   petits   ma- 
melons. 

Ce  sont  des  animaux  fixes,  qui  vivent  dans  des  trous. 

Ord.  TJJ.  Les  IIomom 'RIENs,  HonwmeriiA^e  corps  ordinairement 
alongé,  composé  d'anneaux  semblables,  toujours  nu  ou  non  contenu 
dans  un   tube,  ou  du  moins  pouvant  en  sortir  et  ramper. 

Fam.  T.  Les  Aphroditoïdes  ,  ^phrodlloidœ.  Le  corps  peu  alongé, 
ovale,  déprimé;  chaque  anneau  pourvu  d'une  écaille  de  chaque  côté. 

Aphrodite.  Corps  ovalaire,  convexe  en  dessus,  plane  en  dessous, 
et  pourvu  d'une  espèce  de  pied,  composé  d'anneaux  à  peu  près  sem- 
blables, pourvus  chacun  d'une  paire  d'appendices  complexes  et  d'une 
écaille  qui  la  recouvre  en  dessus,  le  tout  caché  par  une  sorte  de  bourre 
de  soie ,  ouverte  seulement  à  la  base  de  chaque  appendice. 

Le  tjpe  de  ce  genre  est  1'^.  aculeata ,  très-commun  dans  nos  mers. 

Lepidonote,  Lepidonotus.  (Leach.  )  Corps  ovalaire,  quelquefois 
alongé,  convexe  en  dessus,  plane  en  dessous,  formé  d'anneaux  pres- 
que semblables,  ayant  chacun  une  paire  d'appendices  complexes,  re- 
couverte à  leur  base  par  une  écaille  plus  ou  moins  développée,  et 
visible. 

Dans  ce  genre  entrent  toutes  les  espèces  d'Aphrodites  ,  excepté 
Vu4ciileata. 

Famille.  Les  Néréides.   Nereidre. 

Corps  fort  alongé,  un  peu  déprimé,  composé  d'un  très-grand  nom- 
bre d'anneaux  prescjue  égaux,  décroissant  un  peu  en  arrière;  le 
premier  sensiblement  plus  grand,  pourvu  en  dessus  d'un  nombre  de 
tentacules  assez  variables,  mais  le  plus  ordinairement  au  nombre  de 
cinq;  les  appendices  variables  et  semblables  pour  chaque  anneau;  la 
bouche  tout-à-fait  antérieure,  et  quelquefois  étendue  inférieurement 
dans  les  trois  premiers  anneaux,  et  pourvue  plus  ou  moins  profondé- 
ment de  crochets  ou  de  véritables  mâchoires;  anus  (crminal,  appen- 
dices tentaculaires  du  dernier  anneau  ordinairement  fort  longs, 

Amphinome  (Brug.).  Corps  plus  ou  moins  alongé,  déprimé,  com- 
posé d'articulations  presque  semblables,  pourvu  de  chaque  coté  de 
deux  rangées  de  tubercules  sétifères  et  cirrhigères,  et  de  branchies  en 
forme  d'arbuscule  ;  la  bouche  simple  et  sans  tentacules  ;  l'anus  ter- 
minal,  et  accompagné  de  deux  espèces  de  tentacules  longitudinaux. 

Ce  sont  les  espèces  décrites  par  Pallas ,  et  ensuite  par  Bruguiève. 

Branchionerkide,  Branchioiiereis  (Bv.).  Corps  alongé,  à  articu- 
lations assez  grandes,  ayant  à  la  partie  supérieure  d'un  grand  nombre 
de  leurs   appendices  des   branchies  bien  visibles  ;    anneau  antérieur 


.  C  83  ) 

fourvu  de  lenlacules  ou   c!e  cirrhes  Ibrt  longs,  nu  nombre  de  5  —  S;  l  o  1  o. 

Diifice  aiUériciir  du  canal   intestinrd    armé    de    mâchoires   simples , 
cornées  et  quelqueluis  dcniblos. 

M.  de  HIainviile  met  dans  ce  genre  les  Nereida  norwegica ,  pin- 
naia,  bifrons,  cilla  ta ,  radiata  ,  aphrodilois. 

IViEGANEnEiDK  ,  Mcganercis  (Ev. ).  Corps  fort  alongd  ,  déprimé, 
très-large,  composé  d'un  très-grand  nombre  d'articulations  très-peu 
longues,  à  appendices  petits,  dont  la  plupart  ont  une  branchie  lort 
distincte,  piunée  ou  non;  cinq  longs  tentacules  et  des  points  noirs  sur 
je  premier  anneau;  des  mâchoires  complexes,  calcaires,  dont  la  paire 
postérieure  réunie   ibrme  une  lèvre  inférieure. 

Dans  ce  petit  genre,  qui  comprend  les  très -grandes  Néréides, 
M.  de  Blainville  ne  connait  encore  que  deux  espèces  ,  l'une  qu'il 
nomme  N.  Gigas,  et  l'autre  N.  Leachii,  qu'il  doit  à  l'amitié  de  M.  le 
D^  Leach. 

Lepidonereide,  Lepidonerels  (Bv.  ).  Corps  formé  d'un  grand  nombre 
d'articulations  à  peu  près  cylindriques,  à  appendices  semblables,  pour- 
vus à  leur  racine  supérieure  d'une  écaille,  terminé  antérieurement  par 
une  sorte  de  trompe  ovale,  rétractile,  armée  de  crochets  cornés; 
cinq  tentacules  et  des  points  noirs  sur  le  premier  anneau. 

M.  cle  Blainville  range  dans  ce  genre  les  iV.  stfllijera,  l'aniiUigera, 
macula  ta,  Jhu'a,  viridis ,  cœca,   c/ai>a,etc. 

AcERONEREiDE ,  ^ceronevcis  (Blainv.).  Corps  de  même  forme,  à 
anneaux  nombreux,  médiocres,  à  appendices  semblables  et  comme 
formés  d'une  double  écaille,  terminé  antérieurement  par  une  tête  ovale 
ou  trompe  exerte,  pourvue  àson  orifice  d'une  couronne  de  très-petites 
cornes  charnues  et  d'un  double  crochet  à  l'intérieur;  point  de  ten- 
tacules ni  de  points  noirs. 

Ce  genre  est  établi  sur  une  belle  espèce  de  Néréide,  que  M.  de 
Blainville  doit  encore  à  M.  le  D'  Leach. 

CiRRONEREtDE,  Cïrronereîs  (Blainv.).  Corps  peu  alongé,  composé 
d'un  assez  petit  nombre  d'articulations  longues  et  presque  égales,  pour- 
vues d'appendices  dont  les  cirrhes  sont  fort  longs,  tout-a-fait  semblables 
aux  tentacules  du  premier  anneau,  qui  sont  accompagnés  de  points 
noirs;  point  de  mâchoires. 

Les  N.  proliféra,  cirrigera,  mucronata,  appartiennent  à  ce  sous- 
genre. 

PoDONEREiDE,  Podcnereîs  (Blainv.).  Corps  également  assez  peu 
alongé,  composé  d'anneaux  semblables;  les  appendices  supportés  par 
de  très-longs  pédoncules;  le  premier  anneau  est  pourvu  de  longs  ten- 
tacules et  de  points  noirs;   la  bouche  paraît  ne  pas  être  armée. 

Il  contient  les  N.  punctata  et  corniculata. 


(  84  ) 

Néréide,  Nereis.  Corps  alongé,  cylindrique,  composé  d'un  assez 
grand  nombre  d'articula(ioiis  presque  égales  ;  les  appendices  formés  de 
deux  parties  ou  tubercules,  sans  branchies  proprement  dites,  ni  écailles, 
ni  longs  pédoncules,  ni  cirrhes  remarquables;  le  premier  anneau  plus 
large,  pourvu  de  tentacules  tort  longs  et  de  points  noirs;  la  bouche 
avec  une  trompe  et  armée  de  dents. 

1*^'.  Espèce  avec  des  dents,  N.  versicolor,  noctiluca,  incisa ,  pusilla, 
pelagica ,  annu lavis ,  fiwbriala. 

2".  Espèce  avec  une  trompe,  N.  cœrulea,  longa,  prismatica,  crassa, 
ehranchiata. 

Spionereide,  Spionereis,  Spio.  Gmel.  Espèces  qui  vivent  dans  une 
espèce  de  tube  ou  fourreau  gélatineux,  et  dont  la  tête  est  pourvue  de 
très-longs  tentacules. 

Espèce.  S.  seiicornis  et  mi/I/icomis. 

])aus  cette  même  famille  doit  sans  doute  être  placé  le  genre  Poljdore 
de  M.  Bosc,  fort  remarquable  en  ce  que  la  bouche  terminale  n'est  pas 
ar/née  ,  et  que  le  premier  anneau  ,  plus  gros  que  les  autres,  n'est  pourvu 
que  d'une  seule  paire  de  tentacules  fort  gros  et  aussi  longs  que  le  corps; 
que  les  appendices  sont  composés  d'un  faisceau  de  soies  en  dessus,  et 
d'un  pédoncule  rétractile  et  de  branchies  en  dessous,  et  surtout  parce 
que  les  derniers  anneaux  n'ont  pas  d'a[)pendices ,  et  forment  une  queue 
terminée  par  une  sorte  de  ventouse;  mais  il  est  assez  difficile  de  déter- 
miner sa  place. 

Fam.  LoMBRicoiDES ,  L.onihrlcoidfp.  Corps  alongé  ,  cylindrique, 
appointi  aux  deux  extrémités,  l'anneau  antérieur  étant  par  conséquent 
fort  petit,  et  n'olïrant  aucune  forme  de  tête  ni  de  tentacule;  bouche 
constamment  non  armée. 

Squàmolombric.  Les  lombrics  à  écailles.  (Blainv. )  Corps  alongé  , 
cylindrique,  composé  d'un  grand  nombre  d'anneaux  bien  distincts, 
pourvus  chacun  d'appendices  composés  d'ime  écaille  pellucide,  recou- 
vrant un  fascicule  flabelliforme  de  soies  dorées  et  d'un  cirrhe. 

Ce  genre,  qui  compi-end  les  L.  sqnammosus ,  arniiger  pX  J'ragifis? 
est  évidemment  fort  rapproché  de  certaines  espèces  de  Néréides,  dont 
il  ne  diffère  essentiellement  que  par  l'absence  des  tentacules. 

CiRROLOMBRic.  (Blainv.)  Corps  alongé,  cylindrique,  obtus  aux 
deux  extrémités,  formé  d'un  grand  nombre  d'anneaux  bien  distincts, 
semblables,  pourvus  d'appendices  composés  de  trois  cirrhes  fort  longs 
de  chaque  cj'té. 

Ee  L.  cirrhaius  est  le  type  de  ce  petit  genre. 

TcBiLOMBRic.    (Blainv.^  Corps  dont  les  articulations   semblables, 
fort 
cl 


l'ort  grandes,  peu  nombreuses,  étranglées  dans  le  milieu,  portent  de 
chaque  côté  au  point  de  l'articulation  une  soie  simple  et  Irès-courle, 


(  85  ) 
et  qui  est  contenu  dans  un  tube  flexible  ouvert  aux  deux  extrémités. 

Les  L.  sahellaris,  îuhlcola  et  himbricalis  appartiennent  à  ce  genre. 

Lombric,  Lumhricus.  Corps  alongé,  cybudrique,  appoint!  aux  deux 
exlrémités,  à  articulations  très-nomljreuses  ,  semblables,  pourvues 
d'appendices  composés  de  très-petites  soies  seulement  ,  sans  aucune 
trace  de  cirrhes  ni  de  tenta(Uiles. 

Les  espèces  qui  restent  dans  ce  genre  ainsi  circonscrit  ,  sont  les 
L.  terrestris,  varie  gains  ,  vermicularis ,  ciUatiis ,  Uneatiis,  tubifer. 

Naïs.  Corps  alongé  ,  un  peu  déprimé,  formé  d'articulations  peu 
visibles  autrement  que  par  les  appendices,  qui  sont  toujours  composés 
de  soies  seulement,  ordinairement  assez  alougés  et  sans  aucune  trace 
de  cirrbes  ni  de  tentacules  ;  la  boucbe  terminale  ,  quelquefois  pro- 
bosciforme. 

C'est  un  genre  évidemment  mal  connu,  et  qu'il  paraît  assez  difficile 
de  distinguer  de  celui  des  Lombrics  proprement  dits,  à  moins  que 
par  le  peu  de  distinction  des  anneaux.  Il  comprend  un  assez  grand 
nombre  d'espèces. 

Examen  chimique  de  la  Cochenille  et  de  sa  matière  colorante  j 
par  MM.  Pelletier  et  Caventou.  (Extrait.) 

L'espèce  de  cochenille  que  les  auteurs  ont  soumise  à  leurs  re- 
cherches analytiques,  est  celle  connue  sous  le  nom  de  Cochenille 
meslcque  {Coccus  cacti);  ils  la  traitent  successivement  par  diflerens 
agens  chimiques.  L'éther  procure  une  matière  grasse  ,  jaune,  derai- 
solide,  acide  et  odorante.  Cette  matière  grasse  est  d'autant  moins  co- 
lorée en  jaune  rougeâtre,  que  l'éther  dont  on  s'est  servi  est  d'une 
pesanteur  spécifique  moins  grande.  Sa  composition  est  soumise  à  la 
même  loi  que.  celle  des  graisses  des  mammifères;  elle  est  Ibrmée  de 
stéarine,  d'élaïne,  d'un  acide  volatil  susceptible  de  former  un  hydrate 
avec  l'eau,  et  dont  l'odeur  étendue  est  celle  que  répandent  les  décoc- 
tions de  cochenille;  enfin,  c'est  k  la  présence  d'un  peu  de  principe 
colorant  rouge,  qu'est  due  la  couleur  jaune  qu'a  toujours  cette  graisse 
avant  d'avoir  été  purifiée. 

L'alcool  que  Ton  fait  agir  immédiatement  après  l'éther  sur  la  coche- 
nille ,  donne  une  teinture  colorée  en  rouge,  et  (|ui,  filtrée  bouillante, 
se  trouble  par  le  refroidissement,  et  laisse  déposer  des  cristaux  rouges, 
solublesdans  l'eau.  Ils  sont  composés  de  matière  grasse  qui  a  échappé 
■  à  l'action  de  l'éther,  de  principe  colorant  rouge,  et  d'un  peu  de  maîi-re 
animale.  Soumis  à  l'action  de  l'élher,  ce  fluide  en  extrait  le  prétendu 
principe  colorant  jaune  de  la  (;ocheniHe,  et  qui  est  uue  combinaison; 
de  matière  grasse  et  de  principe  colorant  rouge. 


î8  1  8. 


C  H  l  M  I  s. 


C  86  ) 
Le  principe  colorant  ronce  ne  se  dissout  dans  l'éther  que  lorsqu'il 
est  accomoagné  d'une  cerlaine  quantité  de  matière  grasse,  Iruulis  que 
l'alcool  dissout  ce  princi[)e  dans  l'uu  et  l'autre  cas.  C'est  sur  ces  pro- 
priétés qu'est  basé  le  moyen  d'obtenir  le  principe 'colorant  ronge  à 
l'état  de  pureté.  On  y  parvient  en  Taisant  dissoudre  dans  l'alcool  jrs 
cristaux  rouges  purifiés  de  toute  matière  animale,  et  en  précipitant 
cette  teinture  par  un  volume  égal  d'éther.  Le  mélange  se  trouble,  et 
laisse  déposer  le  principe  colorant  rouge  à  l'état  de  pureté;  la  lu|ueur 
surnageante  retient  toute  la  matière  grasse  et  un  peu  de  principe  co- 
lorant l'ouge. 

Du  principe  colorant  rouge. 

Il  est  d'un  rouge  pourpre  éclatant,  adhère  avec  Force  aux  vases 
dans  lesquels  on  le  précipite;  il  a  un  asjiect  grenu  et  cristallin;  il 
n'éprouve  aucune  altération  delà  part  de  l'air  atmosphérique;  il  fond 
à5o°+,  et  se  décompose  à  une  température  plus  élevée,  comme 
toutes  les  matières  végétales  très-hydrogénées. 

L'eau  le  dissout  en  toute  proportio;»,  et  quelque  concentrée  que 
soit  la  dissolution,  elle  ne  donne  jamais  de  cristaux.  L'alcool  le  dis- 
sout aussi,  et  avec  d'autant  moins  de  iacilité,  qu'il  est  plus  détlegmé. 
L'éther  est  sans  action  sur  lui;  tous  les  acides  faibles  le  dissolvent, 
mais  aucun  ne  le  préci|)ite;  ils  en  avivent  beaucoup  la  couleur,  qui 
de  rouge  passe  à  l'écariate,  à  l'orangé  et  puis  au  jaune.  Dans  ce  cas 
la  couleur  rouge  n'est  point  altérée,  et  on  peut  la  laire  reparaître  par 
l'addition  d'un  alcali.  Le  chlore  détruit  la  couleur  rouge  avec  énergie; 
l'iode  donne  le  môme  résultat,  mais  plus  lentement. 

Les  alcalis  agissent  en  sens  inverso  des  acides,  ils  t'ont  passer  la 
couleur  rouge  au  cramoisi  ;  et  si  l'action  de  l'alcali  est  continuée 
long-temps,  la  couleur  revient  au  rouge  carminé,  puis  au  rouge  pâle, 
puis  enfin  au  jaune;  mais  alors  la  substance  a  éprouvé  une  modifica- 
tion particulière,  et  elle  ne  présente  plus  les  mêmes  propriétés  avec 
les  réactifs. 

L'alumine  en  gelée  sépare  totalement  le  principe  colorant  rouge  de 
ses  dissolutions  aqueuses,  et  forme  une  laque  d'un  rouge  vif  à  la  tem- 
pérature ordinaire;  mais  celte  laque  passe  au  violet  lorsqu'on  l'expose 
à  une  température  plus  élevée;  on  produit  le  même  effet  en  versant 
dans  la  liqueur  quelques  gouttes  d'un  acide  quelconque. 

Lorsque  l'on  fiit  agir  au  contraire  l'alumine  dans  une  dissolution 
aqueuse  de  principe  colorant  rouge,  rendue  violette  par  un  alcali,  la 
laque  qui  se  forme  est  d'un  rouge  vif,  malgré  l'influence  de  l'alcali, 
et,  ce  qui  est  remarquable,  elle  ne  change  jamais  de  couleur  lorsqu'on 
la  chauffe  au  milieu  du   bain. 

Tous  les  sels  fout  éprouver  des  changeraens  à  la  couleur  de  la  matière 


(  Ô7  ) 

colorante  rongcj  aucun  ne  la  précipite,  si  l'on  en  excepte  les  sels  de  '  <^  i  ^^ 

plomb;  ainsi  que  les  protodslorures  de  mercure,  nitrate  do  mt-rcure 
et  de  bismiilli;  mais  ces  derniers  sels  précipitent  CLix-mèmes  en  partie 
par  l'eau. 

Après  un  grand  nombre  d'expérienceS;  les  auteurs  sont  amenés  à 
tirer  les  conclusions  suivantes  :  i".  que  les  mélaux  susceptibles  de 
j)lusieurs  degrés  d'oxigénation  agissent  comme  les  acides  lorsqu'ils  sont 
au  maximiun  d'oxigénation ,  et  comme  alcalis,  lors(|u'i!s  n'ont  pas 
atteint  le  plus  Laut  degré  d'oxigénation  auquel  ils  peuvent  parvenir; 
2°.  que  cette  influence  alcaline  peut  s'exercer  au  milieu  d'une  liqueur 
acide,  lorsque  ces  oxides  sont  susceptibles  de  former  avec  le  principe 
colorant  une  combinaison  insoluble,  tandis  (ju'eîle  est  totalement  dé- 
truite par  l'excès  d'acide ,  lorsque  l'oxide  ne  produit,  comme  la  soude 
et  la  potasse,    cpie  des  combinaisons  solubles. 

Parmi  les  substances  végétales^  on  a  remarqué  que  les  étLers,  les 
huiles  fixes  et  volatiles,  étaient  sans  action  sur  la  matière  colorante, 
et  que  la  morpbine  se  comportait  absolument  à  son  égard  de  la  même 
manière  que  les  alcalis.  Les  matières  végétales  connues  sous  le  nom 
de  tanin  ,  de  substances  astringentes,  etc.,  ne  forment  aucun  précipité 
dans  la  solution  du   principe  colorant. 

Tous  ces  résultats  sont  suffisans  pour  caractériser  la  nouvelle  ma- 
tière colorante,   et  lui  donner  un  nom  particulier.  MM.  Pelletier  et 
Caventou  l'ont  appelée  Carminé ,  parce  qu'elle  l'ait  la  base  du  carmin, 
La  cochenille ,  épuisée  de  toute  matière  soluble  par  l'éther  et  l'alcool, 
Liisse   une  espèce  de  charpente  gélatineuse,    translucide,  blanchâtre 
ou  brunâtre,  qui  lait  en  quelque  sorte  la  chair  de  la  cochenille.  C'est 
une  substance   très-azotée,  qui  jouit  de  propriétés  tout-à-fait  particu- 
lières; elle  se  décompose  au  i'eu  ,  comme  toutes  les  inatières  animales 
se   dissout  dans  l'eau   bouillante  avec  difficulté;  et    cette  dissolution 
traitée  par  les  réactifs,  présente  des  pbéuomènes  qu'on  n'observe  avec 
aucune  autre  substance  animale  connue  :  mêlée  avec  partie  égale  d'al- 
cool, elle  ne  donne  de  précipité  qu'au  bout  de  quelques  heures;  elle 
est  précipitée  en  flocons  blanchâtres  par  tous  les  acides  et  le  chlore 
mais  l'iode  ne  lui  fait  éprouver  aucun  changement.  Tous  les  sels  acides 
la  précipitent  et  sont  ramenés  à  l'état  neutre,  et  une  grande  quantité 
de  sels  neutres  forment  avec    elle  des  combinaisons  insolubles  :  tels 
sont  l'alun,  les  sels  de  cuivre,  de  fer,d'étain,  de  mercure,  de  plomb,  etc. 
Le  nitrate  d'argent  jouit  de  la  même  propriété,   et  comme  il  ne  pré- 
cipite pas  la  carminé,  il  doit  être  regardé  comme  un  bon  réactif  pour 
reconnaitre  la  pureté  de  celle-ci. 

La  noix  de  galle  précipite  la  matière  animale,  mais  l'cfiet  n'a  lieu 
qu'au   bout   de   quelques  heures. 

Les  alcalis  facilitent  la  dissolution  dans  l'eau  de  la  matière  anirualej 
ils  n'en  altèrent  pas  la  nature. 


Toutes  ces  propric^îds  carrictérisent  la  matière  auimale  do  !a  coche- 
nille. I-es  auteurs  se  proposent  de  la  rechercher  dans  d'autres  insectes, 
et  de  revenir  sur  cette  substance  singulière. 

En  résumant  tous  les  faits  précédens  et  ceux  qui  sont  le  résultat 
de  l'examen  des  cendres  de  la  cochenille,  ou  voit  que  cet  insecte  se 
compose  : 

1°.   De  carminé  ; 

a°.  D'une  matière  animale  particulière  ; 

Î  stéarine, 
plcune, 
acide   odorant; 

4".  Des  sels  suivans  :  phospiiate  de  cli;.ux,  carbonate  de  chaux, 
hydrorhlorale  de  potasse,  phosphate  de  potasse,  pulasse  unie  à  un 
acide    or^^anique. 

Après  avoir  considéré  la  cocheniil?  sous  le  point  de  vue  analytique, 
les  autours  l'ont  des  re<herches  propres  à  jeter  du  jour  dans  la  teinture 
en  cochenille  et  dans  la  préparati(jn  du  carmin;  ils  e.vaminent  succes- 
sivement la  décoction  de  cochenille  et  les  ddférens  carmins  du  com- 
merce, ils  en  préparent  par  des  procédés  nouveaux,  et  établissent  la 
juste  idée  que  l'on  doit  se  faire  de  la  véritable  nature  de  ces  couleurs 
si  recherchées. 

La  décoction  de  cochenille  étant  composée  principalement  de  car- 
mine,  de  malière  animale  et  de  matière  f;,fasse,  il  en  résulte  qu'elle  doit 
présenter  avec  les  réactifs  des  phénomènes  rclaliis  à  la  nature  de  ces 
trois  substances,  et  jKU'liculièrfment  des  deux  premières.  On  peut 
expliquer  maintcnnnl  pourquoi  les  acides  donnent  des  précipités  colorés 
dans  la  décoction  de  cochenille,  pourquoi  la  plus  grande  partie  des 
sels  présentent  le  même  résultat  et  d'une  jn.inière  plus  ou  moins 
marquée.  Cela  tient  à  la  malière  animale,  (|ui,  en  i'ormant  une  combi- 
naison insoluble  avec  les  réactifs  emplo\és,  entraîne  toujours  une 
Suanlité  de  carminé,  dont  la  couleur  est  modifiée  d'après  la  nature 
u  réactif.  Ainsi  elle  est  rouge  avec  les  acides;  violette  avec  les  sels 
de  jjl'.Hub,  de  enivre  ,  d'élain  au  minimum,  de  zinc;  brnn.âtre  avec  le 
sulfate  do   fer;    roige  avec   les  sels  d'étnin  au   inaxim  un  ,  etc. 

Le  carmin  est  nue  combinaison  triple  de  matière  animale,  de  carminé 
et  d'un  acide.  On  peut  en  préparer  en  faisant  ime  décoction  de  coche- 
nille dans  laquelle  on  a  ajouté  un  peu  de  sous-carbonale  de  soude, 
afin  de  facil.lcr  la  dissolution  d'une  plus  grande  quantité  de  malière 
animale;  par  l'addition  ii'un  acide  en  excès,  on  obtient  un  précipité 
floconneux  d'un  beau  rou,:,e,  mais  dont  la  couleur  devient  Irès-foncée 
par  la  dessiccati(ui.  Ces  carmins  étendus  sont  très-beaux.  Tous  les 
carmins  du  commerce  sont  des  mélanges  de  véri'able  carmin  et  de 
laque  carminée;  ils  sont  eu  outre  sophistiqués  par  uue  quantité  de 


(89)  _  ,  , 

vermillon  qui  fait  les  o,i5  de  leur  poids.  La  laqne  carminée  est  une  1  b  l  8. 

combinaison  de  carminé  et  d'alumine,  et  la  matière  animale  qu'elle 
aurait  pu  retenir  est  étrangère  à  sa  composition. 

La  parfaite  connaissance  de  la  propriété  de  la  carminé  et  delà  matière 
animale,  (levait  nécessairement  donner  une  explication  satisfaisante  de 
ce  qui  a  lieu  dans  la  teinture  en  cochenille;  c'est  ce  que  les  auteurs 
ont  fait  en  terminant  leur  Mémoire.  On  emploie,  pour  teindre  en 
écarlate,  le  surtartrate  de  polasse  et  le  proclilorure  d'étain  ;  ces  deux 
sels  agissent  par  leur  excès  d'acide  qui  avive  la  carminé  et  précipite 
la  matière  animale;  l'oxidc  d'étain  forme  une"  combinaison  triple  avec 
la  carminé,  et  la  matière  animale  qui  se  précipite  et  se  fixe  sur  la  laine. 
J)ans  la  teinture  en  cramoisi,  on  emploie  l'alun  ,  quien  eliet  fait  passer 
qu  cramoisi  la  couleur  du  bain  ,  et  la  dissolution  d'étain  n'y  est  employée 
qu'en  moins  grande  quantité,  parce  qu'elle  s'oppose  à  l'action  dei'aluu. 

Second  Mémoire  de  M.  Edwards,   Docteur  en  médecine, 

sur  r Asphyxie, 

M.  Edwards  a  lu  à  l'Académie  des  sciences,  dans  la  séance  du  médecihe, 
i"  juin,  un  second  Mémoire  sur  l'Asphyxie,  dans  lequel  il  a  examiné 
l'influence  de  la  température  sur  la  submersion  des  batraciens  dans 
l'eau.  On  se  rappelle  que  M.  Edwards  n'étudie  les  phénomènes  de 
l'asphyxie  dans  toutes  les  classes  des  animaux  vertébrés,  que  pour 
arriver  à  connaître  plus  complètement  l'asphyxie  de   l'homme. 

Des  expériences  très-nombreuses  l'ont  conduit  à  déterminer  deux 
influences   bien  marquées  de  la  température  à  cet  égard. 

i".  Celle  de  l'eau  dans  laquelle  les  animaux  sont  plongés  pendant 
l'expérience  ; 

7P.  Celle  de  l'air  pendant  un  certain  nombre  de  joursavaut  l'expérience. 

Relativement  à  la  température  de  l'eau,  il  a  constaté  que  les  limites 
des  diverses  durées  de  la  vie  des  batraciens  plongés  sous  de  l'eau  à 
des  températures  différentes,  correspondent  à  zéro  et  à /p  degrés  cen- 
tigrades. La  plus  longue  durée  de  leur  existence  y  a  lieu  près  de 
zéro,  tandis  qu'ils  y  meurent  presque  subitement  à  4^"  j  qi-'i  est  à 
peu  près  la  température  des  animaux  à  sang  chaud.  Entre  ces  limites 
la  durée  de  leur  vie  va  en  diminuant  avec  l'élévation  de  température. 
M.  Edwards  a  constaté  qu'un  petit  nombre  de  degrés,  môme  à  des 
températures  moyennes,  produisent  de  grandes  différences  dans  la 
durée  de  la  vie  de  ces  animaux  plongés  dans  l'eau. 

Il  a  remarqué  qu'ils  ne  s'engourdissent  pas  dans  de  l'eau  à   zéro  , 

f)uisqu'ils  y  jouissent  de  l'usage  de  leurs  sens  et  des  mouvemens  vo- 
outaires;  seulement  ils  y  sont   moins  agiles,    et    leur  mobilité  aug- 
mente avec  l'élévation  de  température. 

Livraison  de  juin.  i3 


C  9°) 

M.  EdwarfTs ,  en  examinant  l'intluence  des  saisons  sur  la  durée  de 
Ja  vie  des  batraciens  plongés  sons  l'eau,  a  déterminé  que  lorsque  la 
température  de  l'eau  où  ils  sont  plongés  est  la  môme,  ainsi  que  toutes 
les  autres  conditions,  excepté  la  saison,  ils  vivent  cependant  plus 
long-temps  sous  l'eau  loi'sque  la  température  de  l'air  avant  l'expérience 
a  été  plus  basse. 

En  général  la  durée  de  l'existence  de  ces  animaux,  plongés  sous  l'eau, 
dépend  du  rapport  des  deux  conditions  énoncées  plus  hîiutj  ainsi  lorsque 
ces  deux  conditions  agissent  dans  le  même  sens,  la  durée  de  la  vie 
des  batraciens ,  plongés  dans  des  quantités  déterminées  d'eau  aérée  , 
est  d'autant  plus  grande  que  la  température  de  l'eau  pendant  l'ex- 
périence et  celle  de  l'air  un  certain  temps  auparavant  approchent  da- 
vantage de  zéro.  Mais  l'influence  de  la  saison  ne  s'étend  pas  à  tous 
les  degrés  de  chaleur  de  l'eau  dans  l'échelle  qui  se  trouve  entre  les 
limites  de  zéro  et  de  42°  centigrades.  Ace  dernier  terme,  et  même  à 
des  températures  encore  plus  intérieures,  la  saison  froide  antérieure  ne 
prolonge  pas  la  vie  des  batraciens;  ils  meurent  donc  aussi  subitement 
t'n  été  qu'en  hiver,  lorsqu'on  les  plonge  dans  l'eau  à  42°. 

M.  Edwards  examinera,  dans  un  troisième  Mémoire  qu'il  doit  lire 
dans  ptu,  l'intlueuce  de  l'air  contenu  dans  l'eau.  F.  M. 


.  *^-v%  %^'V^  ^  w^  vw> 


Note  sur  un  perfectionnement  du  CoJorigrade ;  par  M.  BiOT. 

Physique.  J'ai  décrit  dans  mon   Traité  de   Physique  un    instrument  que  j'ai 

appelé  Colorigrade  comparable ,  et  qui  est,  pour  les  couleurs,  ce  que 

Acad.  des  Sciences,  le  thermomètre  est  pour  les  températures.  Si  l'on  adopte  les  idées  de 
iS  juin  1818.  Newton  sur  la  lumière,  les  teintes  successives  produites  par  cet  instru- 
ment doivent  offrir  toutes  les  couleurs  que  peuvent  réfléchir  les  corps 
naturels;  mais,  quelque  opinion  que  l'on  conserve  à  cet  égard,  il  est 
du  moins  incontestable  que  l'instrument  produit  une  série  de  teintes 
nombreuses,  identiques  avec  celles  des  divers  anneaux  colorés,  réfléchis 
et  transmis,  que  l'on  obtient  entre  deux  objectifs  posés  l'un  sur  l'autre, 
ou  sur  les  bulles  d'eau  savonneuse.  Il  n'est  pas  moins  évident,  par  sa 
construction  autant  que  par  l'observalion  même  ,  qu'il  les  produit 
toujours  et  partout,  exactement  les  mêmes,  avec  la  plus  minutieuse 
régularité,  ce  qui  suffit  pour  lui  mériter  le  nom  de  comparable.  Enfin 
le  nombre  des  nuances  est  si  considérable,  qu'il  s'en  trouvera  toujours 
quelqu'une  pour  représenter  d'une  manière  sinon  rigoureuse,  an  moins 
très-approchée,  la  couleur  propre  d'un  corps  quelconque  que  l'on 
voudra  comparer  aux  nuances  données  par  l'instrument. 

Dans  la  disposition  que  j'avais  indiquée,  toutes  ces  variétés  déteintes 
étaient  produites  par  le  seul  changement  d'inclinaison  de  deux  lames  de 
mica  d'égale  grandeur,  et  d'épaisseur  égale,  collées  l'une  sur  l'autre 
avec  de  l'huile  de  térébeutine,  et  disposées  de  manière  que  les  axes 


(    gï     )  — ~- 

situas   dans  leur  plan  fussent  croisc's  à  angles  droits.  Ce  croisement  loio. 

détruit  clans  l'action  du  système  l'eJIct  des  axes  plans,  du  moins  sons 
l'incidence  perpendiculaire;  et  lorsqu'on  incline  les  lames,  l'ai  lion  de 
l'axe  normal  se  montrant  presque  seule,  produit  toute  la  série  des 
anneaux,  en  commençant  par  le  noir  qui  répond  à  la  tache  centrale. 
Cette  disposition,  d'ailleurs  salisfaisanle  quant  aux  résultats,  était 
assez  délicate  à  bien  exécuter.  Ces  deux  lames,  quoique  taillées  dans 
la  même  feuille,  n'avaient  pas  toujours  l'égalité  d'épaisseur  néi  cssairo 
pour  la  netteté  des  phénomènes;  il  y  avait  aussi  beaucoup  de  soin  à 
prendre  pour  croiser  les  axes  plans  exactement  à  anj|,les  droits  :  toute 
négligence  dans  ces  conditions  essentielles  diminuait  la  beauté  et  la 
netteté  des  teintes  successives.  Le  désir  de  rendre  cet  instrument  aussi 
parfait  qu'il  peut  l'être,  m'a  engagé  à  chercher  dans  la  théorie  (piclque 
autre  disposition  plus  simple  qui  produisit  les  mêmes  successions  do 
coideurs,   et  j'y  suis  parvenu  de   la  manière  que  je  vais  e.\|)li(]uer. 

Je  n'emploie  plus  deux   lames   de  mica   collées  l'une  à   l'autre,    et 
dont  les  axes  plans  soient  croisés  rectangulairement  ;  j'en  em()liiie  une 
seule,    que  j'extrais   d'une  ieudle  bien   transparente,   et  je  la  choisis 
telle  (jue,  sous  l'incidence  perpendiculaire,  elle  eidève  cà  la  polarisa- 
tion primitive  le  blanc  du  premier  ordre,  ou  quelqu'une  des  nuances 
de  blanc  bleuâtre   plus   voisines   du    commencement  de    la  table  ds 
Newton;  j'adapte  celte  lame  dans  le  colorigrade,  de  manière  que  sou 
axe  plan  soit  dans  le  plan  d'incidence,  par  conséquent  perpendicul:iire 
à  la  tige  de  rotation  qui  fait  tourner  la  lame.  D'après  celte  disposition , 
la  lame  seule,  amenée  successivement  sous  diverses  incidences,  d''vc- 
loppe   déjà  toutes  les  teintes  comprises  depuis  le  commencement  des 
anneaux   jusqu'au    jaune   du  second    ordre.   Pour  obtenir   les   teintes 
suivantes,  j'ai  plusieurs  autres  lames  préparées  de  même,  que  je  plaoo 
séparément  ou  ensemble  dans  le  trajet  du  rayon  lumineux,  nwis  tou- 
jours sous  l'incidence  perpendiculaire  :  l'instrument  contient  une  cou- 
lisse destinée  à  les    recevoir.  Ces   lames  sont  collées  sur  des  cartes 
carrées,    dont  un  des  côtés  est   parallèle    à  leur  axe  [)lan,  de  facou 
qu'en  les  introduisant  dans  cette  direction,  leur  action  s'ajoute  à  celle 
de  la  lame  mobile,  et  produit  des  teintes  plus  basses  dans  l'ordre  des 
anneaux,   après  quoi  l'inclinaison  de  la  lame  mobile  fait  obtenir  les 
teintes  suivantes.  Si  au  contraire  on  introduit  les  lames  fixes  de  ma- 
nière que  leur  axe  plan  soit  perpendiculaire  à  celui  de  la  lame  mobile, 
l'action  de  celle-ci  se  retranche  de  la  leur,  cl  l'on  fait  remonter  les  teintes 
dans  le  sens  des  anneaux  colorés.  Ou  peut  donc,  pnr  celte  méthode, 
obtenir  successivement  toutes  les  teintes  que  la  série  renferme;  mais, 
de  [)lus,  on  les  observe  avec  une  i)urelé  parfaite  et  avec  une  lenteur 
de  dégradation  qui  permet  d'en  saisir  tontes  les  nuances,  parce  que, 
d'une    part  ,  la   minceur  de   la    lame   mobile    fait  que  ,   sous  chaque 
incidence ,   on  n'aperçoit   qu'une  teiule   paritiitemcnt   uniforme   dans 


(  90 
toute  l'étendue  du  diaphragme  par  lequel  on  observe,  quoique  dans  celte 
étendue  il  n'y  ait  pas  rii^ourcuseraent  luie  obliquité  égale  dans  tous  les 
rayons  visuels;  et  en  second  Heu  ,  cette  même  cause  rendant  plus  lenles 
les  variations  de  l'action  de  la  lame  mobile,  pour  des  inclinaisons  di- 
verses, produit  dans  les  teintes  données  par  les  lames  fixes,  des  modi- 
fications plus  lentement  graduées.  Avec  cette  disposition  nouvelle,  le 
Coiorigrade  n'est  d'aucuiie  diiïicuUé  à  construire  ,  et  la  beauté  des 
Couleurs  qu'il  présente  ne  pourrait  être  égalée  paraucuu  moyen  matériel. 

Lorsque  la  lumière  blanche  tombe  obliquement  sur  un  corps  quel- 
conque, elle  y  subit  deux  sortes  de  réflexions  :  l'une  dirigée  dans  le 
prolongement  du  plan  d'incidence  même,  et  telle  que  l'angle  de  réflexion 
égale  l'angle  d'incidence;  celle-ci  s'exerce  indistinctement  et  également 
sur  tous  les  rayons,  et  donne  par  conséquent  une  image  blanche  :  l'autre 
réllexion  s'exerce  sur  les  rayons  qui  pénètrent  la  substance  même  du 
corps;  elle  les  renvoie  de  tous  côtés ;,  comme  par  un  rayonnement,  et 
elle  agit  principalement  sur  certains  rayons  qui  forment  la  couleur 
propre  du  corps.  Pour  exclure  en  très-grande  partie  la  première  espèce 
de  réflexion  et  voiries  corps  uniquement  avec  leurs  couleurs,  j'avais 
depuis  long-temps  indiqué  un  procédé  iondé  sur  les  lois  de  la  polarisation 
(Mémoires  de  l'Institut  pour  i8i  i ,  page  256);  et  en  eflét ,  ce  procédé 
lait  paraître  les  corps  avec  des  teintes  incompiu-ablement  plus  vives.  Mais, 
d'après  les  analogies  fondées  sur  les  phénomènes  de  la  polarisation  par 
rétraction,  ou  pourrait  soupçonner  qu'une  portion  de  lumière  blanche, 
correspondante  à  celle  qui  se  réfléchit  du  dehors,  pénètre  l'intérieur  du 
(  orps,  et  se  réfléchit  sans  décomposition  avec  et  comme  celle  qui  forme 
sa  couleur  propre;  alors  cette  couleur  serait  toujours  mêlée  de  blanc. 
]'our  avoir  égard  à  cette  circonstance  dans  l'imitation  de  la  teinte  , 
r.I.  Arago  m'a  suggéré  de  rendre  le  verre  polarisant  du  coiorigrade  mo- 
bile dans  son  inclinaison,  ce  qui  est  très-facile;  alors  il  n'exercera  plus 
la  polarisation  complette,  et  conséquemment  il  mêlera  de  blanc  les 
couleurs  des  anneaux  donnés  par  la  lame  de  mica  intérieure  :  seulenient 
si  l'on  veut  emplover  cette  addition,  il  faudra  i°.  désigner  l'inclinaison 
donnée  dans  chaque  cas  à  la  glace;  2°.  caractériser  la  position  où  l'on 
aura  placé  le  corps  coloré  relativement  à  la  lumière  qui  tombe  sur  lui; 
5".  enfin  éviter  de  se  placer  dans  la  direction  du  faisceau  réfléchi  ré- 
gulièrement, afin  d'atténuer  le  plus  possible  son  influence. 

.Je  terminerai  celle  Note  en  faisant  remarquer  que  le  mica  dont 
j'ai  fait  usage,  et  auquel  le  procédé  précédent  est  applicable,  est  le 
miea  de  Sibérie,  appelé  communément  Verre  de-  Moscouie.  Cette  in- 
dication est  essentielle,  car  dans  les  substances  désignées  sous  le  nom 
de  mica,  il  en  existe  plusieurs  dont  les  actions  sur  la  lumière  sont 
très-diflérenles,  comme  je  le  développerai  plus  en  détail  dans  un 
Mémoire  que  je  me  propose  de  soumettre  incessamment  à  l'Académie. 

f»  W»V»V»'WW»V»'\'»W»  >^iV»  VVV> 


r  95  )  ^     ^ 

Extrait  (FiDi  Mémoire  de  M.  Léman  ,  sur  les  Rosiers. 


ibi  b. 


M.  LÉMAN  a  commencé  en  1808  ses  recherches  suf  les  meilleurs  ca-       Botaktqbe, 

ractèresà  em|)lo3cr  paurla  distinction  des  espèces  du  genre  Basa,  v.l  sur  ;~ 

la  méthode  de  classilicalion  convenable  à  ce  genre  nombreux  etdilKcile.     Société  PLilomat. 
31  paraît   que  ses  observations,  jusqu'à  présont  inédiles,  avaient  été         9  """  '   '^" 
C(Mnmuniquéps  par  lui  à  quelques  botanistes,  qui  ont  pu  en  profiter. 

Dans  le  Mémoire  dout  nous  iaisons  l'extrait,  LailteUr,  après  avoir 
démontré  l'insuffisance  des  caractères  employés  avant  lui,  établit  la 
préférence  qu'on  doit  accorder  à  ceux  qu'il  propose;  ensuite  il  fait 
î'appUcaliou  de  sa  méthode,  d'abord  aux  seuls  Rosiers  indigènes  dans 
les  environs  de  Paris,  puis  à  toutes  les  espèces  sauvages  ou  cultivées 
qu'il  a  pu  observer  lui-inêrae,  et  dont  plusieurs  sont  nouvelles.  Nous 
regrettons  que  M.  Léman  n'ait  point  donné  les  caractères  distiuctits 
des  soixante-cinq  espèces  dont  se  compose  son  tableau  général,  ou 
au  moins  ceux  des  seize  espèces  inédites  ;  c'est  pourquoi  nous  nous 
bornerons  à  présenter  son  tableau  particulier  des  Rosiers  de  nos  en- 
tLi'gus,  qui  ne  laisse  rien  à  désirer,  et  qui  suffit  pour  faire  apprécier 
les  avantages  de  sa  méthode. 

t     I.  F'oliolis  simplicitor  dentatis. 

A.  Slylis  coalilis (  i.  R.  arçensis,   Linn.) 

B.  St)lis  liberis. 

a.  Pedunculis  glabris  nudisve. 
H-Foliis  glabris. 

*  Germinibus  subglobosis. 

(2.  R.  pimpineUiJolia,  Linn.) 
**  Germinibus  ovato-oblongis. 
(5.  R.  lutetiana,  J^ém.) 

H-+Foliis  vlllosis (4.  R.  diimetormn,  ThuiL) 

+  +  + L'étions  villosis.  (5.  R.  iirbica,  Lém.) 
h,  Pedunculis  hispidis. 

+  Foliis  villosis (6.  /î.  rusticà ,  Lém.) 

-|-  +Foliis  glabris. 

*  Germinibus  ovato-oblongis. 

(7.  R.  andegwensis ,  Bast.) 
**  Germinibus  globosis. 

(8.  R.  spinosissima ,  Linn.^ 
IL  Dcnlibus  foliolorum  latere  inferiore  serratis. 
a.  Pedunculis  hispidis. 

+  Foliis  margine  nudis. 

(9.  /?.  verticillacantlia,  Mér.) 
-f +Foliis  margine  glandulosis. 

(10.  R.  pumila,  Jacq.) 


_     (  94  ) 
B.  Pedunculis  glabris  nudisve, 
(  +Foliis  margiue  glandulosis. 

(il.  R.  blserraîa,  Mër.) 
[++Foliis  glabris, 

*  Germinibus  globosis. 

(i2.  R.  eglanteria,  Linn.) 
**  Germinibus  ovato-oblongis. 
Ci 5.  R.  canina,  Linn.) 
-f  +  +Fo]iis  pubescentibus. 

(14.  R.  tomentcJla,  Lém.) 
III.  Dentibus  foliolorum  utroque  latere  serralis  «i^laadulusisve. 
a.  Pedunculis  hispidis. 

+  Foliis  eglaudulosis,  sublîis  villosis. 

(  i5.  R.  pubescens ,  Lém.) 
+  +Foliis  eglandulosis 5  utrinque  villosis. 

(16.  R.  vlllosa,  Linn.) 
;  ..  + -|- -f-Foliis  glandulosis. 

*  Germinibus  globosis. 

(17.  R.  tenuiglandulosa,  Mér.) 
**  Germinibus  ellipticis. 

(18.  R   rubiginosa,  Linn.) 
***  Germinibus  elongalis. 

(  ig.  R.  histrix,  Le  m.) 
-f  + + +Foliis glabris.  (20.  R.  nemoralis,  Lém.) 
h.  Pedunculis  glabris  nudisve. 

+Foliis  glandulosis.  .  .   (21.   /?.  sepiwn,  Thuil.) 

Nous  avertissons  ceux  qui  voudront  faire  usage  du  tableau  ci- 
dessus,  que  les  caractères  qui  y  sont  exprimés  doivent  être  étudiés 
sur  les  branches  florifères,  et  non  sur  les  branches  gourmandes,  oii 
ils  sont  trénéralemeut  altérés,  suivant  l'observation  de  M.  Léman. 

H.  Ç. 

extrait  d'un  Mémoire  sur  le  Pouvoir  réfringent   des    milieux 
de  Vœil;  par  M.  Chossat,  de  Genève. 

L'auteur  s'est  servi  pour  ses  expériences  d'une  méthode  indiquée 
d'abord  par  Euler,  mais  que  Brewster  développa  le  premier,  et  qui 
consiste  1°.  à  former  avec  la  substance  que  l'on  veut  é])rouver  une  len- 
tille microscopique  plus  concave,  en  la  pressant  enire  deux  verres,  l'uq 
plan,  l'autre  convexe;  et  2°.  à  déterminer  par  l'obscrvalion  la  longueur 
du  foyer  de  cet  objectif  composé,  pour  en  déduire  le  pouvoir  réfringent. 
Après  avoir  indiqué  deuxcirconstancesauxquelles  l'exactitudedes  résul- 
tats est  essentiellement  liée,  savoir,  la  légère  incertitude  du  foyer  précis 
d'un  microscope  cojuposé ,  et  la  variation  dans  l'étendue  de  la  visioa 


disfincte  selon  les  observateurs,  l'auteur,  après  avoir  donné  le  moyen  1  o  i  o. 

d'en  apprécier  l'efl'el^  passe  à  la  détermination  du  pouvoir  réfringent. 

Membranes,  i".  La  cornée  étant  trop  épaisse  chez  certains  animaux 
pour  la  soumettre  dans  son  intégrité  à  la  pression  entre  les  verres. 
l'auteur  a  dû  se  contenter  de  faire  ses  expériences  sur  des  lambeaux 
séparés  de  cette  membrane  ;  il  remarque  que  deux  causes  peuvent 
déterminer  sa  perte  de  transparence,  la  compression  et  l'absorption 
qu'elle  exerce  sur  les  liquides  dans  lesquels  on  la  plonge.  11  a  obtenu 
pour  le  pouvoir  réfringent  les  résultats  suivans  : 

Homme.  Ours.  Éléphant.  Bœuf.  Dindon.  Carpe. 

ï,53    I     1,35    I    1,34    I    1,54    I    1,35    I    1,35 
Ces   pouvoirs  réfringens  difl'èrent  très-peu   de  celui  de  l'eau,  ce  qui 
provieut  sans  doute    de  ce  que  l'épaisseur  de  la  cornée  dépend  en 
très-grande  partie  du  liquide  interposé  entre  ses  lames. 

2°.  Membrane  de  l'humeur  aqueuse.  M.  Chossat  n'a  déterminé  son 
pouvoir  réfringent  que  sur  l'éléphant  et  le  bœuf,  à  cause  de  la  gêne 
qu'apporte  à  l'expérience  la  facilité  avec  laquelle  la  membrane  se 
l'ompt  et  se  roule  sur  elle-même  :  il  a  obtenu  pour  l'éléphant  1,349; 
pour  le  bœuf  i ,  SSg. 

3°.  Capsule  cristalline.  Les  résultats  obtenus  pour  cette  membrane, 
sont  : 

Homme.  Ours.  Eléphant.  Bœuf.  Dindon. 

1,35    I    1,36    I    1,349  I    i>34    I    1,35 

4°'  Membrane  hyaloïde.  L'auteur  n'a  pas  déterminé  le  pouvoir  ré- 
fringent de  cette  meinbrane,  qu'il  serait  très-difficile  d'isoler  de  l'humeur 
vitrée;  on  ne  saurait  d'ailleurs  y  avoir  égard  dans  le  calcul. 

Humeurs.  i°.  Couche  muqueuse  de  Az  cor/?^'^.  Son  pouvoir  réfringent 
pour  le  dindon  et  la  carpe  est  i,357;  il  est  par  conséquent  supérieur 
à  celui  de  l'humeur  aqueuse  de  ces  mêmes  animaux. 

2°.  Humeur  aqueuse.  Les  résultats  des  expériences  physiques  et 
chimiques  s'accordent  à  faire  regarder  ce  liquide  comme  ti"ès-peu 
différent  de  l'eau;  et  en  effet  les  résultats  obtenus  sont  : 

Homme.  Ours.  Coclion.        Eléphant.  Bœuf.  Dindon.  Carpe. 

1,558    I   1,349    I   i>^'5*^    )   1)358    I   1,358    |   1,544   1   ij349 
3°.  Humeur  vitrée.  On  doit  lui  appliquer  ce  qui  vient  d'être  dit  de 
l'humeur  aqueuse;  les  résultats  obtenus  sont  : 

Homme.  Ours.  Cochon.         Éléphant.  Bœuf.  Dindon.  Carpe. 

1,53g    I   1,549    I    1,559    I   1,540    1   1,558    |    i,558    |   1,349 

Dans  ces  expériences,  l'humeur  vitrée  n'a  point  été  séparée  de  la 

membrane  hyaloïde;  l'auteur  a  observé  par-là  un  fait  très-remarquable, 

savoir  le  peu  de  transparence  du  corps  vitré;  il  s'en  est  assuré  par  des 

jexgérieuces  très-précises  ftiites  avec  une  excellente  lunette  polyatée 


C  g6  > 

dfi  M.  Cauclioix,  qui  lui- même  a  bien  voulu  répéter  l'expérience. 
M.  Chossat  a  trouvé  que  ce  phénomène  tenait  à  la  présence  de  l'hya- 
loicle  au  milieu  de  l'hunjeur  vitrée,  ce  qui  suppose  un  pouvoir  rétrin- 
gent  un  peu  difierent  dans  ces  deux  milieux.  Ji  n'en  conclut  pas  que 
celle  perle  de  transparence  existe  sur  le  vivant  3  la  délormatiou  du  corps 
vitré  dans  l'expérience  suffit  peut-être  pour  expliquer  ce  phénomène. 

4°.  Cristallin.  L'auteur  s'occupe  d'abord  d'un  phénomène  qui  revient 
souvent  dans  les  expériences  sur  ce  c'orps,  savoir  sa  perte  de  transpa- 
rence momentanée  :  deux  causes,  selon  lui.  peuvent  la  produire,  i°.  la 
pression  dont  l'effet  se  voit  très-bien  en  comprimant  un  cristallin  de 
bœuf  entre  deux  verres;  2^.  l'abaissement  de  température  jusqu'à  con- 
gélation, causé  déjà  connue  de  Petit  {Acad.  des  Scienc,  1725  J.  Des 
observations  ultérieures  ont  appris  à  l'auteur  qu'il  en  existait  deux 
autres  beaucoup  plus  importantes  pour  les  expériences,  la  dessicaliou 
du  cristallin  et  l'absorption  qu'il  exerce  sur  les  liquides  ambians. 

Une  précaution  essentielle  dans  les  expériences  de  réfraction  sur  le  cris- 
tallin, est  d'opérer  promptement  et  aulant  que  possible  dans  un  milieu 
chargé  de  vapeurs,  vu  que  la  dessicaliou  au>>,mente  le  pouvoir  réfringent 
de  ce  corps.  L'auteur  n'a  point  pu  éviter  toujours  cette  cause  d'erreiu-s, 
et  surtout  dans  les  expériences  sur  l'œil  de  l'ours  et  de  l'éléphant;  aussi 
ne  regarde-t-il  point  comme  exacts  les  derniers  nombres  de  la  colonne 
relative  à  ces  animaux.  En  opérant  avec  les  précautions  ci-dessus,  on 
arrive  pour  l'homme,  le  bœuf,  etc.,  à  un  noyau  central  de  réfraction 
constante,  ce  qui  n'a  point  ordinairement  lieu  quand  on  permet  au  cris- 
tallin de  se  dessécher  librement.  Voici  le  tableau  des  résultats  obtenus  : 

Homme. 
I  ,338 
1,395 
i,420 


Ours. 

Cochnn. 

Éléphant. 

Bœuf. 

Dintlon. 

Carpes. 

1,383 

1,386 

I  ,  569 

1,375 

1  ,  585 

1,374 

1,396 

1,595 

1,387 

i,4o3 

1,587 

1,387 

1,416 

1 , 3  99 

i,4o5 

1,416 

1,592 

i,4i5 

1,436 

1,424 

i,4i5 

1,432 

1,596 

1,456 

1,442 

1,424 

1,458 

I  5  599 

1,442 

i,45o 

i,45o 

1,440 

i,4o3 

i,45o 

1,463 

.,432 
1 ,436 
i,45o 

Il  reste  encore  im 
noyau  central,  trop 
dur  pour  être  mis 
en  expérience. 

M.  Chossat  a  recherché  si  dans  le  cristallin  le  pouvoir  réfringent 
croissait  selon  une  loi  déterminée  :  ses  essais  multipliés  ont  été  intruc- 
tueux;  néanmoins  il  attribue  ce  peu  de  succès  à  la  grossièreté  des 
moyens  qu'on  est  obligé  d'employer  dans  cette  recherche. 

L'obscurcissement  de  la  cornée,  du  cristallin,  et  peut-être  du  corps 
vitré  au  moyen  de  la  pression,  ne  m.ilitent  point,  selon  l'auteur,  en 
laveur  de  l'ajustement  de  l'œil,  par  une  cause  qui  agirait  en  compri- 
mant cet  organe. 


(  97  )  o    „ 

iBio. 

Reinaïqiics  sur  les  rapports    qui  cxîslcnt    entre  la  propagation 

(les  ondes   à  la  surface  Je  l'eau,    et  leur  propagation    dans 

une  plaque  élastique  ;  par  M.   l'oissoN. 

MittlEMiTIQUES. 

"D  \NS  !,i  dernière  Séance  de  l'Académie  (celle  du  8  juin)  M.  Founer  

a  Ui  LUI  Mémoire  sur  les  vibrations  des  plaques  élastiques,  dans  lequel     Sociéié  Philomat. 
il  a  spécialement  considéré  la  propagation  des  ondes  ou  des  sillnns,  Jum  »8i8. 

comme  il  les  a  nommés  ,  dans  une  plaque  d'une  étendue  infinie. 
].a  détermination  do  ce  mouvement  dépend  des  mômes  considérations 
que  celle  de  la  propagation  des  ondes  à  la  surface  de  l'eau  ;  et  l'analyse 
montre,  entre  ces  deux  genres  de  phénomènes,  des  rapports  que  l'on 
ne  saurait  découvrir  sans  son  secours,  et  qui  sont  assez  curieux  a 
remarquer.  Ces  rapports  singuliers  tiennent  à  ce  que  les  lois  de  ces 
deux  mouvemens  soiit  renfermées  dans  des  équations  aux  différences 
partielles  de  même  nature,  savoir,  des  équations  linéaires  à  coëfficiens 
ronsfans,  qui  ne  sont  pas  du  même  ordre  par  rapport  au  temps  et 
{)ar  ra[)port  aux  distances  des  points  mobiles  au  lieu  de  l'ébranlement 
primitif,  mais  avec  cette  différence,  que  l'équation  du  problême  des 
orides  est  du  quatrième  ordre  par  ra|)port  au  temps,  et  du  second 
par  rapport  aux  coordonnées;  tandis  que  dans  l'autre  problême  elle 
est  au  contraire  du  second  ordre  par  rapport  ;iu  temps,  et  du  qua- 
trième par  rapport  aux  coordonnées.  De  là  vient  que  tout  ce  qui  se 
dit  du  temps  ou  des  distances  dans  le  premier  [)robleme,  doit  s'ap- 
pliquer aux  distances  ou  au    temps  dans  le  second,  et  vice  versa. 

Ainsi  j'ai  trouve,  dans  mon  Mémoire  sur  la  Théorie  des  ondes  {\), 
qu'il   se   propage    deux  espèces  d'ondes  différentes  à    la  surface  d'un 
fluide  d'une  profondeur  infinie  :  la  distance  des  ondes  de  la  première 
espèce  au    lieu  de  l'ébranlement  primitif,   croît  comme  le  carré   du 
temps,  et  leur  mouvement  npiJarent  est  indépendant  de  la  largeur  et 
de  la  profondeur  de  cet  ébranlement;  au  contraire ,   les  ondes  de   la 
seconde    espèce   se  propagent    d'un  mouvement  uniforme,   avec    une 
vitesse  dépendante  de    ("élcndue   de  l'ébranlement  dans   le  sens    hori- 
zontal;  celles-ci  succèdent  aux  premières,  et  elles  ont  lieu  quand  le 
temps  est  devenu  très-grand  relativement  aux  distances.  Or,  il  se  pro- 
duira de  même  dans  une  plaque  élastique  deux    espèces   différentes 
de  sillons;  dans  les  uns,  les  carrés  des  distances  au  lieu  de  l'ébran- 
lement primitif,  seront  proportionnels  au  temps,  et  leur  propagation 
sera  indé[)cndante  de  la  nature  de  cet  ébranlement;  les  autres  se  pro- 
pageront d'un  mouvement  uniforme,  avec  une  vitesse  dépendante  de 


(i)   Bullelin  Je  juin   1817,  pi'ge  85. 

Lii^Taison  de  juilLg.  '5 


_       C  &8  )  _ 

sa  largeur;  ceux-ci  auront  lieu  quand  les  tlisfances  seront  très-grandes 
par  rapport  au  temps,  et  ils  arriveront  avant  les  autres  en  chaque  point 
de  !a  plaque.  Si  l'ébranlement  primitif  est  symc'triqué  autour  d'un 
centre  et  renfermé  dans  un  cercle  d'un  rayon  donné,  la  vitesse  de 
chaque  sillon  de  la  seconde  espèce  sera  en  raison  inverse  de  ce  rayon, 
et  proportionnelle  h.  l'épaisseur  de  la  [ilaque  et  au  degré  de  son  élaslicité 
de  ligure,  c'est-à-dire,  au  degré  de  tendance  qu'elle  a  à  reprendre  sa 
figure  plane. 

•  Les  ondes  et  les  sillons  de  la  seconde  espèce  sont  formés  par  des 
oscillations  très- lapides  des  points  du  lluide  et  de  la  plaque,  dans  un 
sens  perpendiculaire  à  la  surface;  laduiéci  de  ces  oscillations  est  cons- 
tante pour  une  même  onde  comme  pour  un  môme  sillon ,  et  elle  ne 
dépend  que  de  la  vitesse  de  sa  propagalion.  i.a  la.rgeur  de  chaque  onde 
ou  de  chaque  sillon  de  la  seconde  espèce,  reste  aussi  toujours  la  même 
pendant  leur  mouvement  apparent;  si  l'on  compare  la  durée  des  oscil- 
lations à  celte  largeur,  on  trouve,  relativement  aux  ondes,  que  cette 
durée  est  proporlionnclleà  la  racine  carréedela  largeur, commeNewlon 
l'avait  dit  dans  le  livre  des  Principes;  et,  relativement  aux  sillons, 
on  trouve  réciproquement  cette  largeur  proportionnelleàla  racine  carrée 
du  temps  des  oscillations.  Les  ondes  et  les  silhjns  de  l'une  e(  l'autre 
espèce,  s'afi'aiblisscnt  en  s'éloignant  du  centre  de  l'ébranlement  pri- 
n-.iiif;  mais,  dans  la  première  espë'e,  les  hauteurs  décroissent  suivant 
les  carrés  des  distances  à  ce  centre,  tandis  que  dans  la  ?ejonde,  elles  ne 
décroissent  que  suivant  les  simj)!es  distances;  ce  (jiii  fait  que  les  ondes 
et  les  sillons  de  la  seconde  espèce  sont  les  plus  saillans,  et  doivent  être 
regardés  comme  la  partie  principale  du  genre  île  mouvement  que  nous 
décrivons. 

[.es  équations  différentielles  des  deux  problêmes  se  résolvent  par 
des  intégrales  déiSnies  (juadruples,  lorsque  l'on  considère  la  question 
dans  toute  sa  généralité;  et  seulement  doubles,  cpiand  on  ne  considère 
la  propagation  du  mouvement  que  dans  un  seul  sens,  c'csl-à-dire , 
(juand  on  suppose  la  surface  tluide  et  la  plaque  élastique  réduites  à 
de  simples  lignes.  Relativement  aux  lames  élaslicjues,  les  intégrations 
s'elîectuent  en  partie,  et  les  intégrales  se  rabait^sent  a  des  intégrales 
doubles  dans  le  premier  cas,  et  simples  dans  lesccond.  Celte  circons- 
tance simplifie  l'analyse  relative  à  ce  problème;  mais  elle  ne  modifie 
nullement  les  raj)porls  que  nous  venons  d'énoncer  entre  la  propaga- 
tion des  ondes   et  celle   des  sillons. 

Au  reste,  celte  [jropagatiou  dts  sillons  dans  les  plaques  élastiques 
infinies,  est  une  ([uesiion  de. pure  curiosité,  (ju'il  neiaut  [)as  confondra 
avec  la  propagation  du  son  dans  c-  s  mêmes  p!a(jnes  :  ccilf»-ci  se  fait 
touioursd'un  mouvement  uniforme;  la  vitesse  ne  dépend  ni  de  l'éliran- 
lemeiit  primitif  ni  de  l'épaisseur  de  la  plaque;  elle  ne  dépend  que  de 


]'cl:islic!(é  propre  âc  la  maliôre  qui  la  compose,  laquelle  se  nies'jre,  1  o  1  û. 

roinme  dans  le  cas  (l'un  simple  fil  élastique  (  i  )  ,   pnr  rcxlensioa  dont 
cette  matière  est  susceptible  pour  udo  Ibrce  douuéc. 


S//r  rutiJilc  (les  lois  (le  la  polarisation  de  la.  liimiric  pour 
manifester  f existence  et  la  nature  des  systèmes  cristallins  ^ 
par  M.    BioT. 

On  sait  qu'il  existe  des  minéraux  dont  la  forme  primitive  n'a  pas  été  AcaJ.  Jos  Scien<-i>s. 
jusqu'ici  complelteuicnt  déiermiiiée,  parce  que  l'on  n'en  a  pas  encore  22  juin  1818. 
trouvé  de  cristaux  dont  les  faces  fussent  snfîisammcnt  nombreuses  ef; 
prononcées.  Telle  est  la  famille  minérale  désignée  sous  le  nom  de  Mica. 
On  sait  aussi  que,  dans  certnins  cas,  la  forme  extérieure  ,  c|Uoique  exis- 
tante, n'est  pas  un  indice  suffisant  d'un  éfat  cristallin  intérieur,  parcs 
qu'il  n'est  pas  possible  de  suivre  les  conséquences  internes  de  la  forme, 
par  le  clivage.  Tel  est,  parmi  beaucoup  d'autres,  le  cas  de.s  cristaux 
fie  sels  mélangés,  récemment  étudiés  par  M.  Beudant.  Jl  était  utile 
d'avoir,  pour  ces  occasions,  un  indice  expérimental  qui  pût  pénétrer 
dans  l'intérieur  des  substances,  v  manifester  l'existence  ou  la  non 
existence  du  système  cristallin,  et  montrer  sa  continuité  ou  sa  discon- 
tinuité, sa  variation  ou  sa  constance.  L'objet  du  Mémoire  de  M.  Biot 
est  de  iaire  voir  que  l'on  peut  trouver  un  pareil  indice  dans  les  phéno- 
mènes de  polarisation  émanés  d'axes  rectilignes,  tels  que  sont  ceux 
que  produisent  les  corps  Iran'îparens  régulièrement  cristallisés.  Après 
avoir  délini  ce  caractère  et  donné  les  moyens  de  le  reconnaître  avec 
certitude,  il  eu  a  fliit  rap[)lication  aux  substances  que  les  minéralo- 
gistes ont  jusqu'à  présent  réunies  sous  le  nom  de  Mica,  d'après 
l'analogie  l'ésuitante  de  leur  aspect  feuilleté,  et  de  la  pnjpriété  dont 
leurs  feuillets  jouissent  de  se  laisser  déchirer  parallèlement  aux  côtés 
d'un  hexagone  régulier.  En  soumettant  ces  substances  aux  épreuves 
de  la  lumière,  elles  ont  présenté  des  diliérences  nombreuses  et  carac- 
téristiques ;  les  unes  ,  par  exemple,  possèdent  deux  axes  de  forces 
polarisantes,  les  autres  un  seul  axe:  et,  parmi  ces  dernières,  une  seule, 
le  mica  de  la  vallée  d'Alla  en  Piémont,  exerce  la  polarisation  attractive, 
tandis  qu'elle  est  répulsive  dans  tous  les  autres.  Ces  ùen\  grandes 
divisions  elles-mêmes  ont  offert  encore  des  diliérences  multipliées 
dans  l'intensité  absolue  des  forces  simples  et  dans  les  rapports  d'in- 
tensité des  deux  axes  dans  les  systèmes  composés  3  de  là  résultait 
l'indication  de  difï'érences  internes  dans  la  nature  de  ces  substances, 

(i)  Bulletin  de  décenibre  )8i6,    page   igo. 


(     100    ) 

ou  clans  leur  éfal  d'aggrégation  ,  ou  dans  ces  doux  qualilés  k-la-f^is. 
L'analvso  chimique  de'plusicurs  d'entre  elles,  faite  par  M.  Vauquelin, 
a  montré  que  ces  dilîérences  étaient  réelles,  hn  rapprochant  les 
«•ompositions  que  ce  savant  chimiste  a  trouvées,  on  volt  que  les  prin- 
cipes conslituans  sont  jusqu'à  présent  les  mêmes  dans  les  micas  de 
<'j)acune  des  grandes  divisions  à  un  axe  et  à  deux  axes;  mais  ils  dii- 
l'èrcnt  d'une  "de  ces  divisions  à  l'autre,  et  dans  ch;ique  division  les 
mêmes  principes  varient,  sinon  par  leur  nature,  du  moins  par  leurs 
proportions.  Ainsi  on  trouve  des  micas  à  un  axe  qui  contiennent 
jusqu'à  20  pour  loo  de  magnésie,  tandis  que  les  micas  àcleux  axes 
jusqu'ici  analysés  n'en  contiennent  point;  mais  ceux-ci  différent  entra 
eux  par  les  proportions  de  leurs  prin^-ipes,  lesquelles  sont  tout-à-I'ait 
variables,  sans  qu'on  cesse  d'y  observer  l'homogénéité  de  composition, 
ja  transparence  et  la  continuité  régulière  d'un  système  cristallin  inté- 
rieur. La  plupart  de  ces  subslanccs'n'existant  pas  en  cristaux  complets, 
nous  ne  pouvons  pas  savoir  si  leurs  i'ormes  primitives  offrent  des 
(Hffcrences  correspondantes  a  celte  diversité  de  composition  et  d'action 
sur  la  lumière;  mais  du  moins  il  parait  que,  dans  les  circonstances 
où  les  a  tbrmé.'S  la  nature,  les  élémens  qui  les  composent  ont  pu 
Fe  réunir  réguiicremeni,  et  par  conséqu.ent  se  combiner  suivantcles 
rapports  de  proportion  qui  semblent  n'avoir  rien  de  fixe;  ce  qui  ne 
doit  point  surprcnrh'e,  si  l'on  fait  attention  que  beau<'oup  de  forces 
étrangères,  telles  que  la  pression  et  l'électricité,  par  exemple,  oiit  pu 
modifier  les  actions  des  forces  chimiques,  et  forcer  les  élémens  à  s'unir 
dans  des  proportions  différeules  de  celles  qui  seraient  résultées  de  leur 
nuion  spontanée.  La  fatnille  des  micas  ayant  été  privée  du  caractère  si 
im|)ortant  de  la  forme,  il  est  peu  étonnant  qu'elle  présente  les  diver- 
sités que  y.  Biol  y  a  trouvées,  en  l'étudiant  par  un  caraflèreau  moyen 
duquel  le  système' cristallin  devenait  pour  ainsi  dire  visible  à  ses  yeux, 
('omment  les  miiiéralogisles  devroiU-ils  la  distribuer  en  conséquence 
de  celte  diversité?  C'est  une  question  qu'il  n'a  pas  cru  de  son  ressort 
de  considérer. 

Dans  ce  Mémoire,  M.  B'iot  a  employé  le  système  des  forces  pola- 
risantes seulement  comme  un  indice  aliecté  par  la  nature  dii  système 
cristallin,  sans  avoir  besoin  de  supposer  que  ces  forces  fussent  ou  non 
accompagnées  de  celles  qui  produisent  la  double  réfraction  ;_  mais 
d'autres  recherches  l'ont  depuis  convaincu  que  les  forces  polarisantes 
et  les  forces  de  dciuble  réfraction  sont  toujours  liées  les  unes  aux  autres 
diwis  les  cristaux  à  deux  axes  comme  dans  les  cristaux  à  un  axe,  de 
sorte  que  les  différences  de  polarisation  qu'il  a  trouvées  indiquent  et 
nécessitent  des  différences  correspondantes  dans  le  mode  (le  division  des 
rayons  doublement  réfractés  par  ces  substances. 


«^««««^«^  ««V»  •***  V 


y  lii. 


(    .o.    ) 

Extrah  et  il  II  Alcntoiic  de  M.  LÉON  DuiOUH,  Correspondant  de 
la  S(jcieic  Pliilomaiicjne ,  ayant  pour  titre  :  Recherches 
nnatO!iii(|i]es  sur  les  Scv/ics  et  surciuelques  autres  insectes 
hymcDoplères. 

I-A  Scclii'  des  jardins,   qui  est  un   des  plus  grands  hyménoptères       Zoologie. 
d'Europe  ,  esl  la  seule  ospèce  que  Tailleur  ait  soumise  à  ses  recherches. 
Après  en  avoir  signalé  les  traits  exit'rieurs,  il   passe  à  l'e.xamen   suc-     Société  PLiloinat. 
cessif  du  système  nerveux,  des  organes  de  la  respiration,  de  la  di^^es- 
tion,  de  la  généialion  et  de  l'appareil  du  venin. 

Le  système  nerveux  consiste,  comme  dans  tous  les  insectes,  en  un 
cordon' fjrineipal  l'ormé  de  deux  neri's  couligus,  et  en  sept  ganglions 
de  chacun  descjuels  naissent  trois  nerfs. 

D.-ius  Icrhripilre  qui  traite  de  l'organe  respiratoire,  il  décrit  i».  les 
siigmciics ,  qu'il  divise  en  tiioracJiiques  et  en  abdominaux;  s»,  les 
t radiées,  qu'il  distingue  en  vctsculaires  et  en  vésiculaires.  Ces  dernières, 
placées  prunifialemenl  à  la  base  de  l'abdomen,  sont  lavorables  à  un 
.séjour  plus  ou  moins  prolongé  de  l'air.  J)ans  la  Xylocnpe  et  les 
J.cmbus,  chacune  des  deux^grandes  vésicules  abdominales  émet  un 
tube  grisâtre,  élastique,  qui  ne  s'observe  point  dans  la  Scolie,  et  qui 
se  dirige  vers  le  sligtnale  ihorachique.  M.  îliifour  pense  que  ce  tube 
n'est   pas  étranger  <à^  la  production  du  bourdonnement. 

Dans  Tixamen  des  organes  de  la  digestion,  l'auteur  parle  i".  do 
VépipJoon,  qui  consiste  en  petites  granulations  adipeuses;  2°.  des 
vaisseaux  hépatiques,  dont  ,1e  nombre  est  d'une  vingtaine  environ; 
o"i  du  tube  alimentaire,  on  il  décrit  {'œsopiiage,  un  premier  c^/owac 
membraneux,  un  sc^con<\  es/omac  musculenx,  séparé  du  précédent  par 
une  valvule  pylorique,  r/;//Ê-5///7 ,  qui,  avant  de  se  terminer  par  le 
rectum,  olTre  un  eœciim  plus  ou  moins  renflé,  parcouru  par  six  ban- 
dcietles  musculeuses.  Dai.s  la  Xilocope,  celte  dilatation  intestinale 
lîréseule  six  espaces  ovales  l'ormés  par  une  membrane  diaphane,  que 
J\  .  Dufour  considère  comme  les  points  d'attache  de  cordes  muscu- 
leuses qui  traversent  le  cœcum  ,  et  dont  la  contraction  détermine  les 
émissions  fécales  produites  au   gré  de  l'animal. 

Les  or 'ânes  de  la  génération  sont  considérés  séparément  dans  les 
deux  sexes.  Les  môîes  ont  \o.  (]c?,  ovg\x\fi?i  préparateurs ,  (|ui  consistent 
en  testicules  et  .en  véhicules  séminales.  Les  testicules  sont  au  nombro 
de  (\('\\\  bien  dislincls,  l'ormés  chacun  par  les  replis  d'un  seul  vaisseau 
.sperm.-iticuie,  (pii  en  arrière  se  continue  en  un  canal  déférent.  Dans 
la  Xilocope,  ils  se  présentent  sous  la  forme  d'une  vésicule  ovale,  et 
le  canal  déférent,  avant  de  s'aboucher  à  la  vésicule,  a  un  renflement 
.sphércjidal.  (Minque  testicule  du  Bombus  est  essenliellemeut  composé 
de  quatre  boyaux  agglomérés  contlueus  à  leur  base.  Dans  VAutliidie 


(     I03    ) 

un  sr'ul  cnvp^  presque  globuleux  renferme  les  deux  vaisseaux  sperma- 
liqvics  qui  dans  les  aulrcs  hyménoptères  sont  séparés.  Les  Tésicules 
sc'jninaL's  de  la  Scolie  forment  de  chaque  cûté  un  corps  ovoïde,  oblong, 
et  se  terminent  en  arrière  par  un  conduit  spermatique  commun.  Elles 
sont  cylindroïdes  dans  la  Xilocope,  en  massue  dans  le  Bomhus ,  fili- 
formes dans  XAnthidie.  2°.  Les  organes  copulatertrs.  ou  plutôt  les 
pièces  qui  constituent  l'armure  de  la  verge,  u'ont  été  que  mentionnés 
par  l'auteur  dans  l'explication  des  figures  qui  accoiupagnent  le  ftlémoire. 
Les  organes  générateurs  femelles  se  divisent  pareillement  en  prépa- 
rateurs et  en  copulateurs  :  i".  les  premiers  com|)rennent  les  lubes 
oi'igères,  qui  sont  au  nombre  de  trois  de  chaque  côté  dans  la  ScoJie 
et  y Amhidie ,  de  quatre  dans  le  Bomhus  et  la  Xilocope,  de  deux 
seulement  dans  le  Polysies.  Un  autre  organe,  sur  les  fonctions  duquel 
l'auteur  n'est  pas  encore  bien  fixé,  mais  qui  fait  partie  de  l'appareil 
générateur,  s'abouche  dans  l'oviductus  sous  la  Ibrme  d'un  tube  allongé 
borgne.  ]1  pense,  avec  Swamiuerdam»,  qu'il  pourrait  être  destiné  à 
lubréfier  les  œufs  à  l'époque  de  la  ponte.  2".  Les  organes  copulateurs 
de  la  Scolie  sont  exprimés  dans  la  planche  consacrée  à  l'anatomie  de 
cet  insecte. 

Le  cinquième  et  dernier  chajiitre  traite  de  l'appareil  du  venin. 
1°.. L'organe  ;?/cre7e///"  consiste  en  deux  tubes  filiformes  flexueux,  qui 
dans  la  Scolie  s'ouvrent  isolément  dans  le  réservoir,  taudis  qu'ils 
offrent  un  canal  déférent  assez  long  dans  la  Xilocope  et  le  Eouibus. 
:>°.  L'organe  co;7,se7va/^;/r  ou  le  réservoir  est  meinbraneux,  vésiculeux^ 
il  reçoit  vers  le  milieu  de  sa  longueur  les  tubes  sécréteurs,  tandis  que 
dans  la  Xilocope  et  le  Bombus  ceux-ci  s'insèrent  à  son  cxirémilé. 
5°.  A  l'article  de  l'organe  ejccrcteur  ùu.  venin,  M.  Dufour  parle  d'une 
bourse  musculo-memijraneuse  placée  entre  le  rectum  et  l'oviductus, 
renfermant  intérieurement  une  vessie,  et  destinée  peut-être  h  l'éjacu- 
lalion  du  venin.  ]1  n'a  encore  observé  cette  bourse  que  dans  la  Scolie; 
le  dard  est  dentelé  vers  sa  pointe ,  et  fixé  par  luie  bifurcation  à  des 
juuscles  qui  servent  à  ses  mouvemens  de  projection  et  de  l'étraction, 


Noie  sur  Je  Caméléon  minéral ^  par  MM.  Chevillot 

et  Edwards. 

rn, ,.,,!■  Dans  uti  premier  Mémoire  sur  le  Caméléon  minéral,  nous  avons 

examme  sa  composition,  et  nous  avons  détermine  quii  était  toujours 

Acad.  des  Sciences,  formé  d'oxide  noir  de  manganèse,  d'oxigène  et  de  potasse,  quelle  que 
fût  sa  couleur,  et  que  la  diversité  des  nuances  cpi'il  ollre  à  l'état 
.solide  dépend  de  la  proportion  de  ses  ])arties  constituantes;  qu'il  y 
a  une  de  ces  combinaisons  susceptible  de  cristalliser  et  de  former  des 
ài"uilles  pourpres  par  dissolution  dans  l'eau  et  évaporatiou. 


(    -o^  ) 

Dans  un  second  Mt^moire,  nous  avons  exajnlné  les  propriélrs  de  ce 
corps,  qui  est  remarquable  par  son  action  sur  les  corps  combustibles 
et  par  la  variété  des  couleurs  qu'il  peut  produire. 

Nous  avons  d'abord  fait  voir  qu'il  y  a  un  Caméléon  de  soude  so- 
luble,  mais  qui  ne  parait  pris  cristallisable,  un  Caméléon  de  barile  et 
de  stroniiiuie,  tous  deux  insolubles. 

Les  crislaux  de  Caméléon  rou;j.e  sont  du  raanganésiafe  de  potasse 
neutre.  Ce  sel,  par  sa  Ibrte  action  sur  les  corps  combustibles,  se 
rapproche   beaucoup  du  chlorate  de  potasse. 

1/action  du  Caméléon  de  potasse  sur  les  corps  combustibles  dépend 
delà  paude  quantité  d'oxi^ène  qui  entre  dans  sa  composition  ,  et  de 
la  facilité  avi(-  Inquelle  il  le  laisse  déi^ager  à  une  température  peu 
élevée.  Un  gramme  de  cristaux  de  Caméléon  rouge  dégage  par  la 
chaleur  8  centilitres  d'oxigène.  Ce  dégagement  s'ellectue  à  une  tempé- 
rature de  225  à  270°  <='•■"''»• ,  chaleur  iuiérieure  à  celle  qui  produit  la 
décomposition  fie  i'oxide  noir  de  manganèse.  ïl  reste  une  poudre  noire 
qui  donne  oS'="°-,54i  d'oxide  noir  de  manganèse,  et  le  reste  en  Camé- 
léon vert;  d'oîi  il  résulte  une  diliérence  notable  entre  ce  Caméléon  et 
celui  que  l'on  forme  de  toutes  pièces  par  îa  chaleur:  car  dans  les 
cristaux  il  y  a  une  grande  prédominance  d'oxide  noir  de  manganèse 
et  d'oxigène,  tandis  qu'on  ne  peut  faire  un  Caméléon  de  toutes  pièces 
sans  un  grand  excès  de  potasse. 

I,a  chaleur  ne  dégage  point  tout  l'oxigène  du  Caméléon,  et  cela  doit 
être,  car  il  ne  se  lorme  point  de  Caméléon  par  le  feu  sans  un  excès 
de  pelasse;  dans  la  décomposition  des  crislaux  par  le  feu^  cet  alcali 
doit  retenir  im  peu  de  manganèse  et  d'oxigène. 

I,e  Caméléon  chauiFé  avec  l'hydrogène  à  une  douce  chaleur,  produit 
une  absorption  par  l'union  de  son  oxigène  avec  ce  gaz.  C'elle  action 
a  lieu  avec  dégagement  de  calorique  et  de  luniière,  produisant  soit 
UJie  iguilion,    soit  une    flamme. 

Le  phosphore  et  le  soufre,  chauGes  légèrement  avec  la  poudre  des 
cristaux  de  Caméléon,  détonnent  avec  ilamme.  La  trituration  produit 
le  même  ellet  :  le  charbon,  l'arsenic  et  l'antimoine  chauHes  de  môme 
avec  les  crislaux  de  Cam.éléon,  brident  avec  dégagement  de  calorique 
et  de  lumière,  mais  ne  détonnent  point. 

Lorsqu'on  verse  une  dissolution  concentrée  de  potasse  sur  une  dis- 
solution ég.'dement  concentrée  de  cristaux  de  Caméléon  rouge,  ou 
en  change  successivement  la  couleur  en  la  faisant  passer  au  pourpre 
foncé,  à  l'indigo,  au  bleuet  au  vert.  Dansée  cas,  le  Caméléon  rouge 
qui  est  neutre,  s'unit  à  des  proportions  croissanles  de  potasse,  constitue 
ainsi  diverses  combinaisons  de  Caméléon  avec  excès  d'alcali,  dont 
chacune  est  caractérisée  par  une  couleur  didV'renle. 

Ainsi  le  Caméléon  vert  est  celui  qui  contient  le  plus  de  potasse 


1^1  []. 


(    10/,    ) 

en  excès;  et  lorsqu'on  le  verse  dans  une  dissolulion  neutre  de  Canîc- 
/  léoii  roug3,  il  doit  iiécessairemeiU  en  chan>:,er  !<i  couleur  en  parta- 
geant sa  potasse  avec  Ini.  lueurs -gravites  S|)ccifiques  sont  difî'érentes  ; 
car  lorsqu'ils  se  trouvent  mêlés  avant  qu'une  coniiiinaison  intime  se 
soit  opérée,  pour  constituer  une  seule  couleur,  le  vert  occnipe  la 
partie  inléricure  du  vase,  et  le  rouge  se  voit  à  la  partie  supérieure. 

Il  faut  des  quantités  considérables  de  dissolution  de  poiasse  [muv 
rlinnger  la  couleur  d'une  dissolutionconcenlrée  de  cristaux  j  il  en  faut 
beaucoup  'plus  si  la  dissolution  est  étendue,  de  sorte  que  Taclion  de 
l'eau  aftaibiit  l'action  de  la  potasse  pour  le  Caméléon  rouge,  et  s'oppose 
par  conséquent,  suivant  la  quantité  que  l'on  emploie,  au  changement 
du  rouge  au  ver*^  ;  c'est  pourcpioi  l'eau  peut  changer  en  rouge  une  disso- 
lution de  Caméléon  vert,  parce  qu'elle  enlève  une  partie  de  l'alcali 
eu  excès. 

La  chaleur  favorise  cette  action,  en  augmentint  l'affinité  de  l'eau 
pour  la  potasse 3  c'est  ainsi  qu'une  dissolulion  verte  peut  passer  promp- 
tement  au  rouge  par  une  élévation  de  température. 

L'agitation  produit  un  effet  contraire,  en  favorisant  la  combinaison 
de  la  poiasse  avec  le  Caméléon  rouge  ;  ces  deux,  elfets  opfiosés  de 
l'agitation  et  de  l'élévation  de  température  sont  rendus  scubibles' par 
l'expérience  suivante  : 

Lorsque  par  l'ébullilion  on  a  changé  le  Caméle'on  vert  en  rouge, 
et  qu'on  le  laisse  refroidir,  il  conserve  sa  couleur  rouge;  mais  si  ou 
l'agite  pendant  quelques  minutes,  lorsque  la  potasse  y  est  en  proj)or- 
tion  convenable,  on  la  fait  passer  au  vert.  On  peut  ainsi  changer 
plusieurs  fois  la  couleur  du  rouge  au  vert,  et  réciproquement,  en 
alternant  i'ébullition  et  l'agitation. 

Une  dernière  condition  qui  influe  sur  la  coloration,  est  la  tendance 
aux  proportions  déterminées  et  à  la  cristallisation.  Lorsqu'on  fait  éva- 
porer du  Caméléon  vert  ne  contenant  pas  un  trop  grand  excès  d'alcali, 
il  devient  d'abord  rouge,  ainsi  que  nous  venons  de  le  dire;  mais  par 
l'évaporation  la  potasse  se  concentre  tellement  que,  malgré  la  Icm- 
pénilure,  sa  tendance  à  se  combiner  avec  le  Caméléon  augmente, 
ce  qui  peut  aller  au  point  de  produire  la  couleur  verte;  l'aulre  partie 
du  Caméléon  rouge  se  soustrait  à  l'action  de  la  poiasse,  par  la  ten- 
dance k  la  cristallisation  ,  et  forme  dans  la  liqueur  des  cristaux  pourpres. 

En  ayant  donc  égard  aux  cinq  conditions  que  nous  avons  énoncées, 
qui  sont  la  proportion  de  jjofasse  ,  celle  de  l'eau,  l'agitation,  la  tem- 
pérature et  la  tenilance  k  la  erislallisalion ,  on  peut  se  rendre  conipte  des 
phénomènes  variés  que  présente  la  dissolution  du  Caméléon  dans  l'eau. 

L'action  des  autres  alcalis  sur  une  dissolulion  de  Caméléon  rouge, 
donne  lieu  aux  résultats  suivans  :  Lorsque  l'on  verse  une  solution  do 
soude  d,'ms  une  solution  de  cristaux  de  Caméléon  rouge,  elle  verdit 


C  io5  ) 

la  liqueur,  fii  la  (aipnnl   p.'isscr  [lar  les  nuancos  intermédiaires,  si  on  i  o  i  o. 

remploie  dans  des  proportions  convenables  :  en  ce  cas,  il  se  torme 
une  combinaison  dcnible;  (;'cst  un  Caméléon  de  potasse  et  de  soude; 
il  en  est  de  même  de  la  baryte  et  de  la  slrontiane.  Les  combinaisons 
doubles  qui  en  résultent  sont  solubles,  tandis  que  les  Caméléons  de 
baryte  et  de  stronliane  sont  insolubles.  La  ilissolution  de  chaux  étaut 
très-étendue,   ne  produit  qu'une  faible  teinte  de  vert. 

L'action  des  acides  est  remarquable.  Les  acides  versés  en  petite 
quantité  dans  une  dissolution  de  Caméléon  vert,  le  rougissent  en 
enlevant  l'excès  de  potasse;  mais  l'action  des  acides  concentrés  sur  les 
cristaux  non  dissous  est  bien  différente. 

Dès  que  l'on  a  versé  sur  les  cristaux  une  certaine  quantité  d'acide 
suU'urique  à  66°,  l'acide  les  dissout,  une  couleur  verte  se  manifeste, 
mais  ce  vert  n'est  plus  un  vert-pré,  ou  un  vert  du  troisième  ordre  des 
anneaux  colorés  que  produit  l'addition  de  l'aleali.  Le  vert  qui  r^ulte 
de  l'action  de  l'acide  sulfurique  est  un  vert-olive  ou  un  vert  du  second 
ordre  des  anneaux  colorés.  !Si,  dans  cette  dissolution  verte  par  l'acide 
suU'urique,  on  verse  une  très-petite  quantité  d'eau,  elle  passe  au  jaune- 
serin  ;  en  ajoutant  encore  un  peu  d'eau,  une  belle  couleur  orangée 
y  succède  :  par  une  autre  addition  d'eau,  il  se  développe  im  rouge 
éclatant,  et  en  dernier  lieu  la  teinte  que  Newton  a  appelée  rouge- 
écarlate.  Ainsi  on  peut  taire  parcourir  au  Caméléon  toute  la  série  des 
auneaux  colorés  depuis  le  vert  du  second  ordre  jusqu'au  vert  du  troi- 
sième, en  employant  pour  le  second  l'acide  sulfurique  successivement; 
affaibli,  et  pour  le  troisième  des  proportions  croissantes  d'alcali. 

Si  les  acides  commencent  par  dissoudre  le  Caméléon  rouge,  soit 
par  leur  action  propre,  soit  à  l'aide  de  l'eau  qu'ils  contiennent,  ils 
les  décomposent  plus  ou  moins  promptement  suivant  leur  degré  de 
concentration,  leur  température,  et  leur  fifïinité  pour  la  potasse  ou 
même  pour  l'oxigène.  Ainsi,  l'acide  nitrique  concentré,  dès  qu'il 
dissout  les  cristaux  de  Caméléon  rouge,  produit  une  effervescence, 
et  la  décomposition ,  qui  à  mesure  qu'elle  avance  rend  la  couleur  plus 
pâle,  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  totalement  détruite,  s'opère  en  quelques 
heures;  la  liqueur  est  incolore,  il  y  a  un  précipité  brun  ;  et  lorsqu'on 
a  soin  de  recueillir  dans  un  appareil  convenable  le  gaz  qui  se  dégage, 
ou  trouve  que  c'est  de  l'oxygène,  et  qu'un  gramme  de  cristaux  de 
Caméléon  rouge  fournit  dix  centilitres  de  ce  gaz;  cette  décomposition 
se  ferait  très-lentement  si  l'acide  était  affaibli. 

Telle  est  la  décomposition  du  Caméléon  qui  s'opère  par  les  acides. 
La  décomposition  spontanée  est  due  aux  causes  suivantes  :  Une  disso' 
lution  de  Caméléon  renfermée  dans  un  récipient  sur  le  mercure,  se 
décompose  peu-à-peu  sans  dégagement  de  gaz  en  précipitant  un  oxide 
brun  de  manganèse,  parce  que  le  mercure  absorbe  l'oxygène  eu  excès. 

Jl,iuraison  de  juillet.  1 4 


(  io6  ) 

Un  Caméléon  liquide  avec  un  gi-and  excès  de  polasso  se  déooinpose  dnns 
(les  vaisseaux  termes  par  le  peu  de  carbone  fjni  reste  dans  la  ])i)ias;-e 
après  sa  prcparalioii  (iaiis  l'alcool,  ou  par  c|i:(dq!if  substance  végétale 
qui  peut  se  trouver  dans  l'eau;  l'oxide  précipité  est  de  l'oxide  brun. 

A  vaisseaux  ouverts,  non- seulement  ces  mêtnes  causes  peuvent 
agir,  mais  aussi  les  particules  végétales  et  animales  (jui  UoHeiit  dans 
lair  et  qui  se  trouvent  successivement  en  contact  avec  la  liqueur,  la 
décomposent  eu  lui  enlevant  de  l'oxygène.  I,cs  substances  végétales  ont 
une  si  grande  tendance  à  décomposer  le  Caméléon,  (|ue  lorsqu'on  verse 
de  l'acide  suU'urique  sur  une  poudre  de  cristaux  et  de  licopode,  il  se 
iorme  une  vive  inilammation. 


S//r  une  anovialle  remanjuable  du  mode  de  fccondatinn  dans  la 
Campanule  à  feuilles  rondes;  par  M.  Henri  Cassini,  (Extrait.) 
EoTAHiQCE.  j^j,  giyle  fje  la  Cawpamda  rolundijolia  consiste  en  une  tige  cylin- 

•'  "pi -7  drique,  divisée  supérieurement  en  trois  branches  prismatiques,  à  trois 

orie  e  1  otuat.  fjgçg^  gj  arrondies  au  sommet;  chaque  branche  ofl're  une  lace  exté- 
1  mai  i8il.  rieure  convexe,  violette,  hérissée,  ainsi  que  la  partie  supérieure  de 
la  tige,  de  longs  poils  caducs  analogues  aux  ro//6'C/^//r5  des  synanthérées, 
et  deux  faces  intérieures  planes,  blanchâtres,  couvertes  de  papilles 
siigmatiques  très-apparentes,  très-distinctes,  en  forme  de  filets  cylin- 
<lriquos,  transparens,  perpendiculaires  au  plan  qui  lesportti,  et  très- 
serrés  les  uns  près  des  autres. 

Si  l'on  observe  l'état  des  organes  sexuels  ,  avant  l'époque  où  la  corolle 
doit  s'épanouir,  on  reconnail  que  les  trois  branches  du  stjde  sont  rap- 
prochées en  un  faisceau;  qu'eile;s  sont  étroitement  unies  et  presque 
cohérentes  par  leurs  faces  intérieures,  sur  lesquelles  les  papilles  siig- 
matiques sont  déjà  manifestes;  et  que  les  cinq  anthères  forment  par 
leur  rapprochement  une  sorte  de  tube  qui  engaine  exactement  le  fai<- 
ccau  des  branches  du  style,  ainsi  que  la  partie  supérieure  de  la  tige, 
qui  est  hérissée  de  poils  comme  les  branches. 

Un  peu  plus  tard,  mais  toujours  avant  l'épanouissement  de  la  corolle, 
les  anthères  s'ouvrent  sur  leur  fai:e  intérieure;  au  moment  de  leur 
déhiscence,  elles  semblent  devenir  cohérentes  par  l'etlct  d'une  sorte 
d'agglutination  peu  soliile  et  peu  durable;  en  même  temps  tout  le 
pollen  des  (;inq  aulhères  s'attache  à  la  surface  hérissée  de  poils  des 
liranches  du  style  et  de  la  jiarlie  supérieure  de  sa  tige,  de  manière  que 
cette  surface  se  trouve  enlicremenl  couverte  d'une  couche  très-épaisse 
de  pollen. 

Bientôt  après,  la  corolle  s'épnnouit;  en  cet  instant,  les  anthères,  '  éjà 
vi<les,  se  courbent,  se  séparent,  se  roulent,  abandonnant  la  co  iche 
épaisse  de  |»nllen,  <|ui  aîlhère  l'ortemont  à  la  surface  hispide  du  s'yie, 
€l  qui  y  persiste  trèi-long-lcnips. 


(   loy   ) 

Enfin  ,  loi'snue  la  fieur  est  Irùs-avancce  en  tige,  la  couclie  de  p  il'en  1  û  l  o. 

se  ck-lac(ieet  Jisparait,  en  même  temps  que  les  poils  qui  la  retenaient, 
<-t  dont  il  ne  rt.'sle  d'autres  vestiges  sur  le  style  (jue  de  petites  .-ispcrités. 
C'est  alors  seulement  que  les  trois  branrhes  du  style,  qui  depuis  l'éna- 
noulssement  de  la  eoroile  u'étaient  presque  plus  cohérentes,  s'écartent 
l'une  de  l'autre,  divergent,  se  courbent  en  dehors,  se  roulent  eu  spi- 
rale, et  étaient  les  papilles  qui  constituent  le  stigmate. 

Cette  description  que  iait  M.  H.  Cassini  des  organes  sexuels  et  de 
leur  dispcisilion  respective  aux  diflérentes  époques,  prouve  qu'à  aucun 
itistant  il  n'a  pu  s'établir  une  communication  directe  entre  le  stigmata 
et  le  pollen. 

L'auteur  pense  que.  dans  la  plante  dont  il  s'agit,  et   peut-être  dans 
beaucoup  d'autres,  la  fécondation  peut  s'opérer,  et  s'opère  en  elïbt, 
par  la  communication  du  poUen  avec  une  partie  quelconque  du  style, 
et  sans  qu'il   soit  nécessaire  que  cette  comnuunralioa  .s'établisse  par  le 
stia;mate.  Voici  les  raisonnemens  sur  lesquels  il  fonde  cette  hypothèse. 
Le  style  et  son  stigmate  sont,  en  général,  composés  l'un   et   l'autre 
d'un  tissu  cellulaire  presque  homogène  et  continu  dans  toutes  ses  parties. 
Le  stigmate,  qui  occupe  une  partie  déterminée  de  la  surface  du  styl-e  , 
ne  ditière  ordinairement  du  reste  de  cette  surface  que  parce  que  les 
cellules   qui    le  constituent  sont  plus  développées,   plus   dilatées,    et 
formées  de  membranes  plus  tendres,  plus  poreuses,  plus  perméables; 
de  sorte  que  l'introduction  du  fluide  spermati<|ue  dfins  l'intérieur  du 
tissu  est  plus  facile  sur  cette  partie  de  la  surface  du  style  que  sur  toute 
autre.  Mais  il  u'v  a  de  différence  que  du  plus  au  moins;  et  si  l'on  con- 
sidère que  riiomogénéité  du  tissu  végétai  permet  très-souvent  qu'une 
partie   reinplisse  les  fonctions  d'une  autre,  et  que  la  continuité  de  ce 
tissu  facilite  à  l'intérieur  la  communication  des  fluides  en  divers  sens, 
on  concevra  qu'il  n'est  pas  impossible  que,  chez  certaines  plantes,  les 
cellules  de  la  surface  non  stij^matique  du  style  soient  perméables  au 
fluide  spermatique,  et  que  ce  fluide,  introduit  ainsi  par  une  voie  insolite 
dans  l'intérieur  du  style,  parvienne  indirectement  aux  conduits  destinés 
à  charrier  ce  fluide  du  stigmate  aux  ovules.  Il  n'est  donc  pas  absurde 
tie  présumer  que  la  fécondation  peut  quelquefois  s'opérer  à  la  surface 
d'une    partie  quelconque  du  style,  presque   aussi  facilement  qu'à  la 


8 


uriàce  du  sti'imate  lui-même 


D 


Réflexions  sur  un  Mémoire  de  31.  Portai,  relatif  nu  T^oinisse- 
•inent;  par  JSl.  Magkndie. 

J'assistais  à   la  séance  de   l'Académie    des  Sciences,    lorsque       Medicime. 
M.  Portai  y  lut  l'année  dernière  son  Mémoire  sur  le  Vomissement; 
.  ef  j'avoue  que  ce   ue  fut  pas  sans  surprise    que   j'entendis   ce  savant 


(   io8  )      ^ 

professeur  attaquer,  par  des  assertions  dénuées  de  preuves  évidentes 
et  par  de  simples  raisonueraens,  une  doctrine  appu3ée  sur  des  ex[)é- 
riences  nombreuses  reconnues  exactes  par  l'Académie  elle-même,  et 
par  tous  ceux  qui    ont   pris  la    peine  de  les  répéter. 

Le  lecteur  se  rappellera  peut-être  qu'en  1812  je  présentai  à  l'Institut 
un  Mémoire  dans  lequel  j'établissais,  par  une  longue  suite  d'expé- 
riences, que  l'estomac  n'était  pas  l'agent  principal  du  vomissement, 
mais  bien  la  pression  cpi'exercent  sur  cet  organe  les  muscles  abdo- 
minaux quand  on   vomit. 

MM.  Cuvier,  Pinel,  Mumboldt  et  Percy  furent  désignés  pour  cons- 
tater l'exactitude  des  taits  que  j'avais  avancés  dans  mon  Mémoire. 
Je  répétai  toutes  mes  expériences  devant  ces  savans;  elles  furent  telles 
que  je  les  avais  annoncées  :  aussi  les  commissaires  déclarèrent  qu'ils 
admettaient  ma  théorie  du  vomissement,  qu'ils  avaient  vu  et  touclié, 
et  que  leur  conviction  était  pleine  et  entière.  En  effet,  ces  Messieurs 
avaient  vu  l'estomac  se  gonjler  et  se  remplir  d'air ,  au  lieu  de  se  con- 
tracter pendant  le  vomissement  ;  ils  avaient  vu  le  vomissement  cesser, 
si  on  soustrayait  l'estomac  à  la  pression  des  muscles  de  l'abdomen  5 
enfin  ils  avaient  vu  vomir  un  animal  chez  lequel  l'estomac  était  rem- 
placé par  une  vessie  de  cochon,  etc.,  etc. 

A  cette  époque,  je  me  fis  un  devoir  et  un  plaisir  de  répéter  mes 
expériences  devant  toutes  les  personnes  qui  voulurent  en  constater 
par  elles-mêmes  l'exactitude;  et  depuis  il  ne  s'est  pas  passé  d'année 
que  je  ne  les  aie  faites  publiquement  dans  mes  cours;  en  outre,  elles 
ont  été  répétées  en  Angleterre,  en  Suisse,  en  Allemagne,  et  personne 
n'en  a  contesté  la  réalité. 

Toutefois  un  de  mes  condisciples ,  M.  Maingault,  poussé  ,  j'aime  à  le 
croire,  par  l'intérêt  de  la  science,  fil  im[)rimer  un  Mémoire  contradictoire 
à  mes  expéi'iences .  non  qu'il  avançât  avoir  vu  l'estomac  se  contracter 
p'^miant  le  vomissement,  mais  il  citait  des  faits  qui  lui  paraissaient 
impossdjics  h  expliquer  par  la  théorie  exposée  dans  mon  Mémoire. 

Ainsi  il  avait  vu  qu'un  chien  couclié  sur  le  dos,  et  auque'  ou 
avait  coupé  les  muscles  abdominaux,  et  même  le  diaphragme,  rejetait 
encore  par  la  gueule,  dans  certauis  cas,  le  liquide  contenu  dans  son 
estomac;  et  M.  il'aingault  en  concluait  que  l'estomac  devait  nécessai- 
rement être  l'ageiit  de  cette  expulsion.  Ce  travail  lut  présenté  à  la 
Société  de  l'Ecole  de  Médecine,  et  MiVl.  Leiiallois  et  Béclard  furent 
charges  de  lexaaîiner;  mais  comme  ces  Messieurs  ne  trouvèrent  pas 
le3  faits  cités  par  M.  M.iingault  contradictoires  à  mes  résultats,  celui-ci 
se  piqua,  relira  son  Mémoire,  et  le  fit  imprimer  avant  le  rapport 
des  commissaires. 

MM.  I  cgallois  et  Béclard  n'en  publieront  pas  moins  les  résultats 
des  recherches  expérimentales  qu'ils  avaient  faites  à  cette  occasion;  et 


(  i(>9  ) 
CCS  résultats,  qui  confîrmenl  entièn^ment  mn  théorie,  ou  plutôt  celle 
de  J^.'iylc,  sont  insérés  dans  le  Bulletin  de   la  Société   de  l'Ecole  de 
Médecine,  181 5,  N^'.  X. 

Cepend;M)t  j'avais  présenlé  h  l'Institut,  au  mois  d'octobre  de  la  même 
année,  un  Mémoire  dans  lequel  j'examinais,  par  de  nouvelles  expé- 
riences, l'inlluence  de  l'œsophage  sur  le  vomissement  3  j'y  décrivais  le 
phénomène  observé  par  M.  Maingault ,  et  j'en  donnais  une  explication, 
en  harmonie  avec  la  théorie  du  vomissement,  comme  ou  [)euL  le  voir 
dans  mon  Mémoire  imprimé  dans  ce  Bulletin,  année  i8i5.  En  rap- 
prochant ce  travail  de  celui  de  MM.  Legallois  et  Béclard ,  il  devient 
évident  que  les  objections  laites  à  ma  doctrine  du  vomissement  n'ont 
aucune  valeur  pour  quiconque  a  quelque  sévérité  de  logique;  aussi 
n'avait-elle  plus  été  attaquée  depuis  cette  époque,  d'une  manière  qui 
méritât  attenli(jn. 

C'est  dans  ces  conjonctures  que  paraît  le  Mémoire  de  M.  le  profes- 
seur Portai  ;  il  s'y  propose  de  détruire  la  théorie  que  j'avais  reproduite, 
et  de  rétablir  l'ancienne  doctrine,  oîi  l'on  considère  l'estomac  coraine 
l'agent  principal  du  vomissement,  et  la  contraction  des  muscles  abdo- 
minaux comme  simplement  accessoire. 

pour  arrivera  ce  but,  il  n'y  avait  qu'un  moyen,  c'était  de  montrer, 
par  de  nouvelles  expériences,  que  l'estomac  se  contracte  à  l'instant 
du  vomissement;  or,  c'est  ce  que  M.  Portai  n'a  pas  l'ait,  et  ce  qu'il 
n'a  pas  pu  l'aire,  puisque  cet  organe  non-seulement  ne  se  contracte 
pas  dans  cet  instant,  mais  au  contraire  le  plus  souvent  se  gonfle  et 
se  remplit  d'air.  M.  Portai  a  donc  suivi  une  autre  marche  :  après 
avoir  rappelé  les  diverses  opinions  des  auteurs  sur  le  vomissement,  il 
se  prononce  pour  la  contraf^tion  de  l'estomac,  et  en  donne  pour  preuve, 
lo.  les  expériences  de  M.  Maingault;  1°.  deux  expériences  qu'il  a  faites 
lui-môme  en  177 1;  5°.  des  raisounemens  déduits  d'observations  pa- 
thologiques. 

Je  ne  répéterai  point  ici  ce  que  j'ai  dit  tout-à-l'heure,  relativement 
aux  expériences  de  M.  Maingault  3  je  remarquerai  seulement  que 
M.  Portai  ne  cite  point  celles  de  MM.  I,egallois  et  Béclard.  Voici  les 
deux  expériences  de  M.  Portai,  telles  qu'il  les  rapporte  sous  la  date 
de  1771,  c'est-à-dire,  il  y  a  quarante-sept  ans. 

Expériences  stir  le  Vomissement ,  etc.  «  On  a  donné  à  un  chien 
»  une  certaine  dose  d'arsenic;  a  un  autre  chien,  une  grande  quantité 
»  d'une  pâle  l'aile  avec  de  la  noix  vomique.  Ce  premier  chien  a  été 
»  bientôt  tourmenté  par  le  vomissement,  le  hoquet,  et  par  les  convul- 
»  sious. 

»  C'est  pou»"  lors  qu'on  lui  a  ouvert  le  bas-ventre;  les  muscles  droits 
»  ont  été  coupés  en  travers,  ainsi  que  l'aponévrose  des  obliques  et 
D  des  trausverses.  Cependant  les  vomissemens  ont  continué.  Ou  a  vu 


1  u  1  o. 


C     "H    ) 

»  le  ventricule  se  contracter  et  se  relàcîier  nlternativement ,  et  toîijoiirg 
»  lorsque  le  diaphraj^ms  était  refoulé  dans  la  poitrine  ou  p;-ndant  l'ex- 
»  piration.  Plusieurs  lois  on  a  comprimé  le  ventricule  cjui  était  plein 
»  de  matière  alimentaire,  ilaus  le  temps  que  le  dia;)liraj,me  était  eu 
»  contraction,  pour  voir  si  l'on  pourrait  taire  refluer  la  matière  danA 
»  l'œsophage,  ou  exciter  le  vomissement.  Ces  tentatives  ont  été  inu- 
j>  tiles;  le  diaphragme  resserrant  fortement  rextrémilé  inférieure  de 
»  l'œsophage  lors(|u'il  est  en  contraction.  » 

«   Le  chien   qui  avait  avalé  la  noix  vomique  continua  d'éprouver  de 
y>  violens  vomissemens,  quoiqu'on  lui  eût  également  ouvert  le  ventre.  » 
Je  ne  sais  si  les  personnes  qui  désirent  de  la  précision  dans  les  expé- 
riences ,  seront  satisfaites  de  celles  que  je  viens  de  transcrire  textuelle- 
ment ;  quant  à  moi  elles  ne  me  paraissent  rien  moins  que  concluantes. 

En  effet,  un  animal  ayant  avalé  de  l'arsenic,  on  lui  a  cou[)é  les 
muscles  droits  et  l'aponé^^'ose  des  muscles  larges  de  l'abdomen  :  or, 
d'après  mes  recherches  et  celles  de  JMM.  Lcgailois  et  Béclard,  rien 
ne  s'opposait  à  ce  que  le  vomissement  continuât,  puisque  la  partie 
musculaire  de  ces  muscles  était  intacte,  et  qu'elle  pouvait  resserrer  la 
base  du  thorax,  comprimer  l'estomac,  et  soutenir  ce  viscère  lorsqu'il 
était  pressé  par  la  contraction  du  diaphragme.  Quant  au  resserrement 
et  à  la  dilatation  alternative  de  l'estomac,  je  nie  formellement  ce 
phénomène,  comme  ne  l'ayant  jamais  vu,  quoicjuo  j'aie  cherché  à 
le  voir  sur  plus  de  deux  cents  animaux;  et  relativement  à  l'impossi- 
bilité défaire  passer  les  matières  contenues  dans  ce  viscère  au  moment 
de  l'abaissement  du  diaphragme,  j'ofï're  à  M.  Portai  de  lui  faire  voir 
ce  passage  autant  de  fois  qu'il  le  désirera,  et  cela  dans  l'instant  de 
l'abaissement  du  diaphragme,  p:ir  conséquent  dans  l'ins()iralion. 

D'ailleurs,  j'ai  répété  publiquement  cette  année,  dans  mon  Cours 
•de  Phvsiologie  expérimentale,  l'expérience  de  M.  Portai  telle  qu'elle 
est  indiquée  par  lui;  les  personnes  présentes  ont  pu  se  convaincre  que 
non-seulement  l'estomac  ne  s'est  point  contracté  dans  les  efforts  eu 
vomissement ,  mais  que  cet  organe  s'est  gonflé  et  distendu  jusqu'à 
décupler  de  volume.  II  n'est  guère  facile  de  concevoir  comment  les 
personnes  qui  disent  avoir  fait  des  expériences  sur  le  vomissement, 
n'ont  ])oint  noté  celte  distension  de  l'estoinac  par  l'air,  phénomène 
qui  est  à  peu  près  constant  et  de  toute  évidence. 

Quanta  la  seconde  expérience  de  M.  Portai,  j'ignore  quelles  étalent 
•les  propriétés  de  la  noix  vomique  en  1771;  mais  il  est  certain  que 
-maintenant  elle  n'est  point  vomitive  pour  les  chiens,  et  même  le 
meilleur  moyen  d'empêcher  la  mort  d'un  chien  empoisonné  avec  cette 
substance,  est  de  le  faire  vomir. 

Dans  ses  raisonnemens,  déduits  de   faiis  pathologiques,    M.  Portai 
admet  toujours  comme  positive  la  coutracliun  de  l'estomac  à  l'instant 


(   m   ) 

du  vomissement,  conîraclion  que  je  n'admettrai  qu'après  I  a  von-  vue.  i  o  i  o. 

Je  crois  inutile  d'en  entreprendre  la  réi'utatiun  :  diiTéraul  autant  sur  io 
prini'jpe,  nous  lie  pouvons  manquer  de,  diilt'rer  sur  l(;s  conséquences. 
~  Je  persiste  donc,  malgré  tout  le  respect  que  j'ai  pour  l'autorité  (la 
M.  le  professeur  Portai,  h  regarder  comme  démontre  cpie  la  contraction 
des  miTscles  de  l'abdomen  el  celle  du  diaphragme  son!;  les  puissances 
q'ii  dct' rminent  principalement  le  vomissemeul  par  la  pression  qu'ils 
exercent  sur  l'estomac. 

Monoi^rapJiie  de  la   Couleuvre  courcsse  des  Antilles ,  Coluber 
cursor  {Lacépède)  j  par  M.  MoREAU  de  JaNNÈs. 

Les  principaux  résultats  de  ce  Mémoire,  dans  lequel  son  auteur,        Zoologie. 

aorcs  une  descri[)tion   détaillée  de  celte  espèce  de  couleuvre,  remar-  

quable  par  la  vitesse  de  sa  reptation,  qui  lui  a  valu  le  nom  spécifique  Acad.  des  Sciences. 
qu'elle  porte,  combat  le  préjugé  admis  dans  les  Antilles  qu'elle  est      5o  mars  1818. 
l'antagoniste  acharné  du  Trigonocéphale-ler-de-lance,  dont  il  a  donné 
l'histoire  dans  un  premier  Mémoire,  sont  : 

1°.  9ue  lors  de  la  colonisation  de  la  Martinique  ,  il  y  avait  dans 
cette  île  trois  espèces  d'Ophydiens,  savoir  :  le  Trigonocéphale-lér- 
de-Iance,   et   deux  espèces  de  serpens  non  venimeux. 

20.  Qu'il  n'y  a  plus  maintenant  dans  cette  lie  que  deux  espèces  de 
cet  ordre,  la  Yipère-fer-de-lance  et  la  Couresse. 

50.  Que  l'espèce  perdue,  qui  semble  avoir  appartenu  au  genre  Boa, 
et  qui  a  été  confondue  avec  le  Coluber  cursor,  est  celle  dont  la  force 
musculaire  et  la  mâchoire  puissante  triomphèrent  du  Trigonocéphale- 
lancéolé,  ce  que,  par  une  erreur  prolongée  jusqu'à  ce  jour,  l'opinion 
vulgaire  et  les  vo}ageurs  ont  attribué  à  la  Couresse.  Bv. 

Sur  une  nouvelle  espèce  de   l.'enthrède j  par  M.  Bosc. 

Cette  espèce,    que  M.  Bosc  appelle  la   Tentlirède  du  Bolel ,   est         y^ 

noire;  la  lèvre,  l'anus  et  la  base  des  cuisses,   blancs;  les  deuxième,  " ° 

troisième  et  quatrième  anneaux  de  l'abdomen,  ferrugineux,  ainsi  que  Sociéié  P!!i!omaii<î. 
les  cuisses  et  les  jambes.  C'est  de  la  Tenthrède  cylindrique  qu'elle  J^^j^  ,g,y^  ^' 
se  rapproche  le  plus. 

Sa  larve  est  brune  en  dessus,  blanche  en  dessous;  elle  creuse  des 
galeries  cylindriques  dans  le  bolet  du  pommier ,  bnlefus  cullcularis 
(BuUiard),  aux  dépens  duquel  elle  vit,  et  dans  lequel  elle  creuse  des 
galeries  cylindriques,  d'où  sort  l'insecte  parfait  dans  le  courant  do  mai. 

Bv. 


(  11^-  ) 

Buis  fossile  iiomé  près  Liclijicld;  par  T.  J.  DouwiN,  Docteur 

en  médecine. 

Au  Docteur  Thomson. 

Licliûeld,  nov.   i5  1817. 

Mon  cher  Monsieur, 
HisToïKE  NATURELLE.  LoT^qnc  j'eus  le  plaisii'  de  vous  voir  à  T.ichfiekl,  vous  exprimâtes 
un  désir  i!e  connaîlre  la  nature  des  lieux  où  se  trouve,  dans  ce  voisi- 
nage, le  bois  ibssile  siliceux;  je  saisis  ro.-casion  de  v^us  informer  que  je 
visitai  l'endroit  tout  rdcemment,  en  remplissant  les  devoirs  de  ma  place. 
Ou  les  trouve  dans  le  gravier  ,  d'environ  trois  pieds  d'épaisseur, 
lequel  est  à  un  pied  au  dessoi's  de  la  superficie  de  la  prairie,  sur  un  lit 
d'argile,  dans  un  pays  plat,  près  d'AUesley,  à  deux  milles  au  nord  de 
Coventry.  I,e  gravier  est  mêlé  avec  une  "grande  proportion  de  terre 
argileuse.  Les  fragmens  de  bois  sont  très-irréguliers ,  avec  des  angles 
aigus,  tandis  que  presque  toutes  les  autres  pierres  sont  arrondies,  ou 
usées  par  l'effet  du  frottement.  Ces  fragmens  diffèrent  par  l'espèce  des 
-  arbres  dont  ils  sont  les  débris.  Dans  quelques-uns,  il  y  a  une  différence 
notable  dans  l'état  del'écorce.  La  plupart  de  ces  mon.-eaux  sont  fendillés, 
à  partir  des  cercles  concentriques  ,  et  les  fissures  sont  remplies  de 
cristaux  de  quartz.  M.  Bree  d'AllesIey,  mon  ami,  qui  a  une  grande 
collection  de  ces  fossiles  intéressans,  croit  que  quelques  débris  d'ani- 
"maux  ont  été  trouvés  par  hasard,  au  même  endroit,  daus  le  même  état. 

Ploniha"'ine. 


&' 


On  a  découvert  assez  récemment  une  nouvelle  mine  de  cette  utile 
substance  au  milieu  d'une  roclie  schisteuse,  dans  le  comté  d'Inyerness; 
elle  se  partage,  sur  une  étendue  de  non  moins  de  cinquante  pieds,  en 
cinq  ramifications,  dont  quelques-unes  ont  de  douze  à  quinze  pouces 
d'épaisseur.  On  en  a  enlevé  plusieurs  tonnes  l'été  dernier. 

A  mesure  que  les  mineurs  pénétraient  plusavant,  la  mine  semblait  s'a- 
méliorer considérablement,  et  lesdiffërens  filons  s'épaissir  et  se  réunir  eu 
un  seul.  Il  u'v  a  que  deux  autres  mines  de  ce  minéral  d'exploitées  dans  la 
Grande-Bretagne, une  près  deCumnoc  en  Aryshire,  l'autre  à  Borradale 
enCumberland.  Le  produit  de  la  dernière  est  si  estimé,  que  les  plus  beaux 
morceaux  se  vendent  deux  ou  trois  guiuées  la  livre,  (a  pouud-weight.) 


Dans  la  rédaction  de  l'Extrait  du  Mémoire  de  M.  Cliossat,  on  s'est  serYJ  par  inadvertance   du  terme 
de   Pouvoir  rtfrintjent,  au   lieu  de  celui  de  Rapport  i/c  réfraction. 
Page  <)i,   llg.   5;,   plus  concave.  Use:  :   plan  concave. 
Page  95,   lig.    23,    1,34,    Use:  :    1,357. 
Jiid.,  ligne  42,  polyatée,   lisez  :  polyardc. 


^        '  1818. 

Obsen'otlons  sur  des  cojiihinaisons  noin'cl/cs  entre   Toxigcne  et 
cl U' ers  acides  )  par  M.  ThÉNARD. 

C'est  en  traitant  le  peroxide  de  barium  par  les  acides,  que  je  suis  CntMia. 

.parvenu  à  taire  ces  nouvelles  combinaisons,  qui  pour  la  plupart  sont 

très-remarquables,  et  dignes  de  fixer  l'attention  des  chimistes.  Académie  Royale 

La  première  que  j'ai  obtenue  est  celle  que  l'acide  nitrique  peut  former       '^'^^  Sciences, 
avec  l'oxigène.  27  juillet  1818. 

Lorsqu'on  humecte  le  peroxide  de  barium  préparé  en  saturant  le 
Jaarite  d'oxigènc,  il  s^e  délite,  tombe  en  poudre  et  s'échauffe  à  peine  :  si, 
dans  cet  état,  on  le  délaie  dans  dix  à  douze  t'ois  son  poids  d'eau,  et 
si  l'on  verse  dessus  peu  à  peu  de  l'acide  nitrique  faible,  il  s'y  dissout 
facilement  par  l'agitation  ,  sans  qu'il  se  dégage  de  gaz  ,  et  de  telle 
manière  que  la  dissolution  est  neutre  ou  sans  action  sur  le  tournesol 
et  le  curcuma.  En  ajoutant  alors  à  cette  même  dissolution  une  quantité 
coiivenable  d'acide  sulfurique,  il  se  produit  un  précipité  abondant  de 
sulfate  de  bariie,  et  la  liqueur  filtrée  ou  décantée  n'est  plus  que  de 
l'eau  chargée  d'acide  nitrique  oxigéné. 

Cet  acide  est  liquide,  incolore;  il  rougit  fortement  le  tournesol,  et 
ressemble  par  presque  toutes  ses  propriétés  physiques  à  l'acide  nitrique. 

Soumis  à  l'action  du  feu  ,  il  ne  larde  pas  à  laisser  dégager  de  l'oxigène; 
cependant  la  décomposition  n'est  complète  qu'autant  qu'on  le  maintient 
en  ébullilion  pendant  quelque  temps;  il  suit  de  là  qu'il  serait  difficile 
de  le  concentrer  par  la  chaleur  sans  l'altérer.  Le  seul  moyen  qui  m'ait 
réussi  consiste  à  le  placer  dans  une  capsule  sous  le  récipient  d'une 
machine  pneumatique  ,  à  mettre  sous  le  récipient  une  autre  capsule 
pleine  de  chaux,  et  à  faire  le  vide  à  10  ou  12  centimètres  près.  J'ai 
obtenu  ainsi  un  acide  assez  concentré  pour  donner,  en  le  distillant, 
onze  fois  sou  volume  d'oxigène;  tandis  qu'auparavant  il  en  donnait  tout 
au  plus  un  volume  et  demi. 

Il  s'unit  très-bien  à  la  barite,  à  la  potasse,  à  la  soude,  à  l'ammo- 
niaque, et  les  neutralise;  mais  je  doute  qu'on  parvienne  jamais  à  faire 
cristalliser  ces  sels.  Pour  peu  qu'on  les  échauffe,  ils  se  décomposent 
et  abandonnent  leur  oxigène;  ils  se  décomposent  encore,  du  moins  tel 
est  le  nitrate  oxigéné  de  barite,  en  les  abandonnant  à  une  évaporatioa 
spontanée;  la  décomposition  se  produit  au  moment  de  la  cristallisation. 
11  suffit  môme  pour  les  décomposer  de  les  placer  dans  le  vide;  au  reste 
ils  partagent  cette  dernière  propriété  avec  les  dissolutions  de  carbonates 
saturés  qui^  dès  que  le  vide  est  fuit  à  quelques  millimètres  près,  entrent 
eu  une  vive  ébullilion  et  passent  à  l'état  de  sous-carbonate.  Les  nitrates 
oxigénés  dans  leur  transformation  eu  nitrates  ne  changent  pas  d'état 
de  saturation. 

Livraison  d'août.  i5 


■J- 


t  •'  t  ) 

î. 'on  voit  i\onc  quVn  se  coinbinanl  avec  les  bases  yalifiables  l'nckle 
Tiitrif|ue  oxi';;étié,  au  lieu  de  devenir  plus  stable,  acquiert  au  conlrairo 
plus  (le  lacilité  h  abandonner  son  oxi^ène;  cela  est  si  vrai,  qu'eu  ver- 
sant dans  une  dissolution  neutre  et  concentrée  de  nitrate  oxij},éné  de 
potasse  iHie  dissolution  concentrée  do  potasse,  l'on  y,  produit  une 
effervescence  assez  vive  due  à  un  dégagement  d'oxigène;  la  potasse 
agit  sans  doute  sur  le  nitrate  proprement  dit.  Ainsi  les  bases  saliliables 
se  comportent  relativement  à  l'acide  nitrique  oxigéné,  comme  b'S  acirles 
oi'dinaires  par  rapport  à  certains  peroxides ,.  comme  l'acide  sult'urique, 
par  exemple,   par  rapport  à  l'oxide  noir  de  manganèse. 

Je  n'ai  pas  manqué  de  mettre  l'acide  !)ilrique  oxigénc  en  contact 
avec  les  métaux;  j'ai  vu  qu'il  n'agissait  pas  sur  l'or,  cju'il  dissolvait 
très-bien  les  métaux  que  l'acide  nitrique  est  susceptible  (je  dissoudre, 
et  que  celte  dissolution  avait  lieu  en  général  sans  dégagement  de  gaz 
et  avec  production  de  cl;aleur.  Cependant  il  arrive  (juelquelbis  qu'il 
se  dégage  un  peu  d'oxigène  d'abord,  c'est  lorsque  l'action  est  tro])  vive; 
c'e.vt  ce  qui  a  lieu  avec  le  zinc;  et  l'acide  concentré,  au  point  de  con- 
tenir onze  l'ois  son  voUnne  d'oxigène. 

I/une  des  questions  les  plus  importantes  à  résoudre,  était  de  savoir 
combien  l'acide  nilritjue  oxigéné  contenait  d'oxigène.  Pour  cela  je 
cominençai  par  analyser  le  deutoxide  de  barium  :  à  cet  effet,  je  cliauflai 
une  certaine  quantité  de  barite  avec  un  excès  d'oxigène  d^os  une  petite 
cloche  courbe  sur  le  mercure;  cette  base,  pour  pafser  à  l'état  de 
peroxida,  absorba  pres(]ue  autant  d'oxigène  qu'elle  en  contient;  or, 
comme  je  m'assurai  que  la  barite  extraite  du  nitrate  reidcrme  toujours 
un  peu  de  peroxide ,  j'en  conclus  que  dans  le  deutoxide  la  quantité 
d'oxigène  est  double  de  ce  qu'eilç  est  dans  le  proloxide.  Mais  dai>s  les 
nitrates  neutres  la  quantité  d'oxigène  de  l'acide  est  à  la  quantité  d'oxi- 
gène de  l'oxide  comme  5  à  i  ;  par  conséquent,  dans  les  ni I rates oxigénés 
neutres,  !o  rapport  entre  ces  deux  quantités  est  celui  de  6  à  i;  et  par 
conséquent,  dans  l'acide  nitricpie  oxigéné,  l'azofe  serait  à  l'oxigènc  en 
volume  comm(3  i  à  5.  Je  raisonne  ici  dans  l'hypoilièse  où  l'acide  serait, 
pur,  c'est-à-dire,  où  l'acide  ne  serait  point  un  mélange  d'acide  nitrique 
et  d'acide  nitrique  oxigéné.. 

Les  acides  phospliorique,  arsenique  et  probablement. borique,  sont 
capables  jConuTie  l'acidû  nitrique,  de  se  charger  d'oxigène;  ils  le  re-, 
tiennent  beaucoup  plus  fortement.  Il  en  est  de  même  des  arséniafes 
et  des  phosphates  oxigénés,  si.  bien  que  j'espère  qu'on  pourra  obtenir 
ces  sels  à  l'état  solide. 

Je  n'ai  [)oint  encore  pu  oxigéner  l'acide  sulfuriquc;  tous  les  essais 
que  j'ai  faits  à   cet  égard  ont  été  sans  résultat  décisif. 

IVIes  expériences  sur  l'acide  acétique   ont  été   beaucoup    plus   con- 
cluantes. Cet  acide  dissout    le  deutoxide  de  barium    presque  avec   la 


(  11^  ) 

même  facilifé  que  le  fait  l'acide  nitrique;  il  ne  se  produit  point  d'ef-  1  o  1  o. 

iervt'sceiice,  et  l'on  obtient  par  le  pro:cilé  décrit  précédemment  un 
acide  qui  ,  saturé  do  potasse  et  chautt'é  ,  laisse  dégager  une  grande 
quantité  d'oxigcne;  seulement  il  se  dégage  en  uiême  lem{)s  une  quan- 
tité très-notable  d'acide  carbonique,  ce  qui  prouve  que  l'oxigène,  à 
l'aide  de  la  chaleur,  se  porte  partie  sur  le  carbone  et  sans  doijte  sur 
l'hydrogène  de  l'acide. 

Guidé  par  les  expériences  précédentes,  j'examinai  aussi  l'action  de 
l'acide  hydro-chlorique  liquide  sur  le  peroxide  de  barium.  J'avoue  que 
je  croyais  qu'il  en  résulterait  lic  l'eau  et  un  hydro-chlorate  de  barite;  il 
en  fut  tout  autrement  :  j'obtins  de  l'acide  hydro-chlorique  oxigéné  que 
j'isolai  par  l'acide  suliurique 3  ce  fait  me  sembla  si  extraordinaire,  que 
je  multipliai  les  expériences  pour  le  constater;  l'une  des  plus  décisives 
est  la  suivante  : 

J'ai  pris  un  fragment  de  barite  qui,  pour  f^~sser  à  l'état  de  deutoxide, 
a  absorbé  1  2  <=-^"'''- , 4 1  de  gaz  oxigène;  je  l'ai  ensuite  fait  déliter,  et  l'ai 
dissous  dans  l'acide  hvdro-chlorique  étendu,  après  quoi  par  l'acide 
sulfurique  j'en  ai  précipité  toute  la  barite.  La  liqueur  était  telle,  qu'elle 
ne  précipitait  plus  ni  par  l'acide  sulfurique,  ni  par  le  nitrate  de  barite. 
Dans  cet  état,  je  l'ai  saturée  de  potasse,  et  l'ai  portée  peu  à  peu  à 
l'ébuUition;  j'en  ai  précisément  retiré  tonte  la  quantité  d'oxigène  ab- 
sorbé primitivement  par  la  base,  à  quelques  parties  près.  Que  l'on 
ajoute  que,  par  l'évaporatiou  ,  l'acide  hydro-chlorique  oxigéné  ne  laisse 
aucun  résidu  5  que  l'on  observe,  de  f/kis,  que  la- barite  après  son  oxi- 
génalion  exige,  pour  passer  à  l'état  d'hydro-chlorate  neutre,  la  même, 
(juanlité  d'acide  qu'avant  d'être  oxigéiiée;  que  l'hydro-chlorate  qu'elle 
forme  alors  ressemble  à  l'hydro-chlorate  ordinaire,  et  l'existence  de 
l'acide  hydro-chlorique  oxigéné  ne  devra  plus  paraître  douteuse. 

.Je  l'ai  obtenu  seulement  au  point  de  concentration  011  il  contenait 
quatre  fois  son  volume  d'oxigène.  C'est  un  liquide  très-acide,  incolore, 
à  peu  près  sans  odeur,  et  qui  rougit  fortement  la  teinture  de  tournesol. 
Chaufié  jusqu'au  degré  d'ébullition,  il  se  décompose  et  se  transfome 
en  oxigène  et  en  acide  hydro-chlorique.  Saturé  de  potasse,  de  barite 
ou  d'annnor.iaque ,  il  se  décompose  bien  plus  promptement  ,  et  ne  ' 
laisse  dégager  encore  que  de  l'oxigène.  ]l  dissout  le  zinc  sans  efl'er- 
vescence;  il  n'attaque  pas  l'or  à  la  température  ordinaire,  du  moins  , 
<ians  l'espace  de  quelques  n)inutes.  Son  action  sur  l'oxide  d'argent  est 
très-curieuse;  ces  deux  corps  donnent  lieu  à  une  aussi  vive  efferves- 
cence que  si  l'on  versait  un  acide  sur  un  carbonate;  c'est  que,  comme 
il  se  forme  de  l'eau  et  un  chlorure  par  la  réaction  de  l'oxide  d'argent 
et  de  l'acide  hydro-chlorique,  l'oxigène  combiné  avec  celui-ci  devient 
libre  tout-à-coup,  et  reprend  l'état  de  gaz. 

I^  propriété  qu'a  l'acide  hydro-chlorique  oxigéné  d'être  décomposé 


(  ,i6  ) 
par  l'oxide  d'argent  de  manière  que  l'oxigèue  de  l'acide  devienne  libre, 
nous  pernictlra  probablement  de  faire  plusieurs  autres  acides  oxigénés. 
C'est  ainsi  qu'avec  l'acide  hydro-chlorique  o.xigéné  et  une  dissolution 
defluate  d'argent,  l'on  peut  espérer  d'obtenir  de  l'acide  fluorique  oxigéné. 

Dans  l'acide  hydro-chlorique  oxigéné,  l'oxigcne  et  l'hydrogène  sont 
dans  les  proportions  nécessaires  pour  taire  l'eau. 

Tels  sont  les  principaux  résultats  que  j'ai  obtenus  jusqu'à  présent; 
ils  nous  l'ont  connaître  une  nouvelle  classe  de  corps  qui  sera  peu^- 
être  nombreuse  en  espèces;  il  l'audra  les  recherclier,  en  étudier  les 
propriétés,  examiner  les  différentes  circonstances  dans  lesquelles  ils 
seront  susceptibles  de  se  former;  voir  si  d'autres  cor[)S  que  les  acides 
ne  pourraient  point  s'oxigéner  ;  de  là,  comme  l'on  vent,  le  sujet  d'un 
assez  long  travail,  dont  je  me  propose  de  présenter  les  parties  à  l'Aca- 
démie,  à- mesure  que  je  les   terminerai. 

Depuis  la  lecture  de  ces  observations,  je  me  suis  assuré  que,  par 
le  procédé  que  j'ai  indiqué  pour  obtenir  l'acide  tluorique  oxigéné,  ou 
pouvait  nou-seulem<înt  se  procurer  cet  acide,  mais  encore  l'acide  sul- 
furique  oxigéné;  je  crois  même  qu'il  sera,  facile  d'obtenir  de  cette 
manière  tous  les  acides  susceptibles  de  s'oxigéner. 

L'acide  fluorique  oxigéné  n'abandonne  que  difficilement  son  ox.gène. 

L'acide  sulfurique  le   laisse  dégager  beaucoup  plus  facilement. 

Sur  un  nouveau  genre  cr insectes,  de  /'ordre  des  Hyménoptères 
(Pinicole)  ;  par  M.  Brébisson,  ÇorrespondanL  de  la  Sociélé. 

Histoire  NAïuEEiLE.        CARACTÈRES    génériques  : 

Antennes  de  douze  arùcles,  filiformes;  le  premier  conique,  alongé; 
le  second  très-court;  le  troisième,  un  peu  comprimé,  est  aussi  long 
que  les  neuf  su'vans;  ceux-ci,  qui  sont  cylindriques  et  beaucoup  plus 
minces  que  les  précédens,  ont  leur  dernier  article  très-court  ;  elles  sont 
enserrées  près  la  base  de  la  lèvre  supérieure ,  et  éloignées  l'une  de  l'autre. 

Mandibules  fortes,  tridentées,.  se  terminant  en  pointe. 

Palpes  maxillaires  de  cinq  articles;  le  premier  alongé;  le  second 
très-long  ;  les  troisième  et  quatrième  plus  courts,  et  s'araincissant; 
le  cinquième,  encore  plus  mince,  se  termine  en  crochet. 

Ces  palpe.s,  dans  l'état  de  repos,  sont  repliés  de  chaque  côté  de  la 
tête,  entre  cette  dernière  et  le  corselet. 

Palpes  iabiaux.de  deux  ou  trois  articles,  dont  le  dernier  est  tronqué. . 

Yeux  huéraux,  et  un  peu  saillans. 

Trois  petits  yeux  lisses. 

Tète  triangulaire  un  peu   comprimée.. 

Cou  très-dïs'linct. 


■(   M7  ) 


Prefuier  segment  du  corselet  lint^aire  et  arqué;   le  second  large  à  l  8  l  o. 

sa  base,  qui  sert  d'insertion  aux  ailes. 

Ailes  grandes,  très-réliculées,  se  moulant  un  peu  autour  du  corps;  , 
leur  slignvtKo,  ovale,  alungé,  est  seulement  un  peu  plus  opaque  que 
le  reste  de  l'aile;  trois  cellules  marginales,  la  première  est  la  plus 
petite;  trois  cellules  sous-marginales,  la  première  reçoit  la  première 
nervure  rck-urrenle  ,  la  seconde  reçoit  la  seconde,  la  troisième  im- 
parlailc  atteint  le  b(nit  de  l'aile. 

Patte;;  grêles  et  alongécs,  dont  les  cuisses  sont  un  peu  comprimées; 
cinq  articles  aux  tarses. 

Abdomen  conique,  entièrement  sessile,  terminé  (dans  la  femelle)- 
par  une  lopgueet  forte  tarrière,  comprimée,  ajjpoinlie  et  de  trois  pièces. 

Le  mâle  ne  diffère  de  la  femelle  que  par  l'absence  de  la  tarrière, 
qui  e,sl  remplacée  par  deux  crochets  latéraux. 

iVi.  Brcbisson  propose  de  donner  le  nom  de  Pinicola  à  ce  genre, 
voulant  indiquer  [)ar  là  que  l'espèce  qui  le  compose,  et  qu'il  appelle 
Pinicole  de  Jules,  Pinicola  JiiUi,  se  trouve  toujours  sur  les  arbres 
résineux.   Sa  longueur  est  de  i  f  à  2  lignes. 

Elle  est  noir-brunâtre,  avec  quelques  taches  jaunes,  dont  une  partie 
n'est  ni  conslanîe  ni  régulière,  l/a  bouche,  les  palpes,  le  tour  des  yeux, 
le  dessous  du  corps  et  les  pâlies  sont  jaunes;  les  antennes  sont  rpus- 
.sâtres;  les  ailes  grandes,  hyalines,  ont  leurs  nervures  d'un  jaune  pâle; 
la  tarière  est  grise. 

Cet  insecte  semble  faire  peu  d'usage  de  ses  ailes;  il  est  lent,  et 
marche  cependant  plus  voloniiers  qu'il  ne  vole;  bien  peu  de  ceux  que 
M.  Brébissou  a  pris  ont  cherché  à  user  de  ce  moyen  pour  s'échapper. 

H  l'a  toujours  trouvé  sur  des  arbres  résineux  et  conifères,  et  sur 
des  genévriers,  ou  sur  le  gazon  qui  avoisinait  ces  arbres,  à  la  Tt)ur, 
près  Falaise,  dans  les  premiers  jours  du  mois  de  mai.  On  le  trouve 
pendant  quinze  à  vingt  jours.  Bv. 

Extra'U  dune  Note  de  M.  Aubert  du  Petit-Thouars,   sur 
la  fécondation  des  Canipanulacées. 

M.  Henri  Cassini  ayant  lu  n  la  Société,  dans  sa  séance  du  16  raai,  BoTAiriQUE. 

des  observations  tendantes  à  établir  que,  dans  la  Campanule  à  feuilles  

rondes,    la    fécondalion    ne  peut  pas  s'opérer    sur   le  sligniafe  (i),  Sociéic  rhilomaiiq. 

M.  du  Petit-Thouars  a  présenté,  à  la  séance,  suivante,  d'antres  obser-  a3  mai  1818. 
valions  qui  paraissent  contraires   aux  idées  de  M.  H.  Cassini.' 

(  I  )  Voyez  l'extrait  du  Mémoire  de  M.  H-  Cassini ,  dans  le  Bulletin  du  mois  précédeBt.  . 


Cr.8) 

Eu  cïi'd ,  M.  cîu  IV'lit-Thouai-s  observe  que  chez  les  Canipanula-, 
Lobelia ,  Scœvola,  et  autres  plantes  rapportées  par  M.  de  Jussieii  à 
la  famille  des  Campauulacées,  les  anthères  rouvrent  avant  l'épauouis- 
feîncn*  de  la  fleur:  et  il  [jrétend  qu'à  celte  même  époque  de  la  pré- 
fleuraison,  les  divisions  du  style  ou  du  stigmate  sont  un  peu  écartées 
les  unes  des  autres,  et  qu'elles  ne  deviennent  tout-à-i'ait  conniveutes 
qu'à  l'époque  de  la  fleuraisou;  d'où  il  conclut  que  la  lécondation  des 
Campanulacées  s'opère  durant  la  prétleuraison  par  la  communication 
immédiate  du  iwllen  avec  le  stigmate,  qui  est  lacile  alors,  puisque 
îe  stigmate  est  enlr'ouvert. 

A  celte  occasion,  M.  du  Peiit-Thouars  dit  avoir  trouvé,  chez  les 
Campanules,  une  nouvelle  preuve  de  son  opinion  ,  que  les  grains 
constituant  le  pollen  sont  partàitement  isolés  ou  libres  dès  leur  origine, 
-et  qu'ils  se  l'orment  par  une  sorte  de  coagulation,  pour  ne  pas  dire 
criHtallisatif)n. 

îl  rapporte  aussi  au  môme  sujet  nue  observation  fort  importante  sur 
i'iutlorescence  et  l'ordre  d'épanouissement. 

Selon  lui,  la  fleur  tenniuale  s'épanouit  la  première  chez  toutes  les 
Campanulacées,  et  probablement  chez  toutes  les  Borraginées ,  ainsi  que 
chez  beaucoup  d'autres  plantes  3  et  voici  l'explication  qu'il  en  (!;;une  : 

]1  y  a,  dans  toutes  ces  plantes,  trois  l'ormations  successives  de  fleurs, 
et  ces  fleurs  s'épatiouissent  suivant  l'ordre  de  leur  formation.  La  fleur 
terminale  est  la  seule  qui  soit  produite  par  la  première  l'ormalion, 
c'est-à-dire,  qui  appartienne  à  la  pousse  primitive  ou  au  bourgeon 
primordial,  lequel  est  garni  de  feuilles  latérales  et  terminé  par  cette 
fleur;  dans  l'aisselle  de  chacune  des  feuilles  du  bourgeon  primordial, 
il  se  forme  un  bourgeon  secondaire  portant,  comme  le  j)reinier  ,  une 
seule  fleur  terminale  et  des  feuilles  latérales 3  de  suric  que  foutes  les 
fleurs  qui  terminent  les  rameaux  Jaiéraux,  sont  le  proiluit  de  la  seconde 
formation,  et  doivent  par  conséquent  s'épanouir  après  la  fleur  qui  ter- 
mine la  tige;  enfin  \\\\  simi/lc  bouton  de  fleur  uait  dans  l'aisselle  de 
chacune  des  feuilles  des  rameaux  lafcniux;  ainsi  les  fleurs  axillaires 
des  rameaux  latéraux  n'étant  que  de  troisième  formation ,  doivent 
s'épanouir  les  dernières. 

Cette  théorie  peut  jeter  un  irouveau  jour  sur  les  rapports  entre  le 
mode  d'inflorescence  €t  l'ordre  d'épanouissement,  nialière  qui  a  déjà 
été  Irès-approfondie  par  M.  R.  Brown ,  dans  ses  Observations  sur  la 
Jhmille  des  Composées  (1).  H.  C. 

(i)  \oyez,  dans  le  .Tourna!  de  PkyAi\;ue  tle  juin  1818,  la  suile  des  observations 
sur  la  lanùlle  nalurelle  des  plantes  appelées  Coiii/'osées ,  par  Roljert  Biown  ,  traduites 
,de  i'iiuglais  et  .aimolées  par  Beiiri  Gassini. 


Exilait  (l'//fie  Noie  de  M.  DuPOiMT,  sur  /'Atriplex. 


1818. 


Il  résulte  fies  observations  de  M.  Dupont  sur  les  Atriplex,  que  les        Botanique. 
cnrarlèrrs  de  ce  genre  doivent  être  recliliés,  et  présentes  de  la  manière 
suivante  : 

Atripiey.  Monoïque.  Fleurs  niAles  :  périgone  quinquéparti  ;  cinq 
^lamines  insérées  à  la   base  du  périgone,  et  oj)p()sées  à  ses  divisions;  ' 

rudiment  de  pistil  au  eentre.  Fleurs  lémelles  unif'oruîes,  ou  do  deux, 
sortes:  dans  les  unes  (communes  à  toutes  les  espèees),  périgone  bi- 
parti ,  prenant  un  aeeroissenient  considérable  après  la  téconda'ioii;  ovaire 

libre,  surmonté  de  deux  stigmates  stylilormes  ;  caryopse  vertical, 
: A    \: <  „„!„„  1 ,i„ ]:.,:„:„.,„  „ :„„„►„„  ,?.,  „^.,;„,,«^. 


Sur  V analyse  de  ht  Fèi^e  de  Saînl-lgnace ;  par  MM.  Pelletier 

et  Caventou. 

En    examinant    chimiquement    la    Fève    Saint -Ignace    ÇTgnatia ,  Chimie, 

genre  voisin  des  Strychnos) ,   j'ai,  conjointement  avec  M.  Caventou , 

trouvé  que  cette  semence  renfermait   une  matière  blanche  cristalline    Société  Philomaifq. 

très-peu  solubîe  dans   l'eau,  très-soluble  dans  l'alcool;    c'est   à  celte        i"aodii8i8. 

matière  que  la  Fève-Saint-Ignace  doit  ses   propriétés   vénéneuses  et 

son   excessive  amertume.    Cette   matière ,   à    des  doses   extrêmement 

petites,  est  un  pois^m  des  plus  violens,   et  Tait  périr  les  animaux  au 

milieu  des  attaques  horribles  du  tétanos.  Nous  avons  aussi  retrouvé 

Ja  même  matière  dans  la  noix  vomique  unie  à  un  acide  et  à  de  la 

matière    grasse  ;  dans   cet  état ,   elle  constitue    le   principe   amer  de 

MlVI.  Desporte  et  Braconnot.  Nous  sommes  dans  ce  moment  occupes 

de  l'examen  de  cette  singulière  substance,    qui,  sous   beaucoup  de 

rapports,    peut    ^[ve   comparée  à  la   Picrotoxine  ,.   tandis  que,    sous 

plusieurs  outres,  elle  se  rap[)roche  de  la  Morpinne;  elle  nous  semble. 

plus    active    et   plus    amère    que    la  Picrotoxine  ,     elle    paraît    aussi 

être  moins   soluble   dans  Teau;   et  si  nous  ne  nous  sommes  pas    fait 

illusion ,  elle  se  rapproche  de  la  Morphine  par  des  propriétés  alcalines. 

Nous  nous  occupons  de  son  examen  ultérieur;  mais  la  difli -ulié  qu'on 

éprouve  à  obtenir  des  quantités  notables  de  cette  substance   à  l'état 

de  pureté,    est  un  obstacle  que  nous  ne  pourrons  surmonter  qu'avec 

ie  tfimp.s. 


(     120    ) 

Sur  un  nouveau  genre  de  mollusques ,  Cryptostonie,  Crjptostomusj 
par  M.  DE  Blainville. 

Histoire  NATURELLE.  j  j;  nouveau  genre  d'animaux  mollusques  dont  M.  de  Blainville 
parle  dans  ce  Mémoire,  a  clé  établi  pour  un  animal  Ibrt  remarquable 
par  l'immensité  de  son  pied  et  la  disposition  de  sa  bouche,  qui  est 
îout-à-Iait  cachée  sous  le  bord  antérieur  de  la  cocpiille,  celle-ci  parfai- 
tement semblable  à  celle  du  Sigaret ,  près  duquel  ce  nouveau  genre  doit 
être  placé.  Ses  caractères  génériques  sont  :  corps  linguiforme,  formé 
en  très-grande  partie  par  un  pied  tort  long,  plus  étroit  en  avant,  élargi 
en  arrière,  débordant  de  toutes  parts,  et  de  beaucoup,  la  masse  des 
^'iscères,  canahculé  de  chaque  côté,  peu  convexe  en  dessus,  et  recou- 
vert, dans  une  petite  partie  de  son  étendue,  par  une  coquille  en  tout 
semblable  à  celle  des  Sigarets.  Bouche  entièrement  cachée  sous  le 
rebord  antérieur  et  supérieur  dn  pied,  et  vers  laquelle  convergent  les 
sillons  de  celui-ci  :  deux  tentacules  comprimés  et  appendiculés  à  leur 
base.  I,e  corps  de  cet  animal,  considéré  en  totalité,  a  la  l'orme  d'une 
espèce  de  langue,  tout-k-t'ait  plane  en  dessous  et  un  peu  bombé  en 
dessus;  mais  la  plus  grande  partie  est  formée  par  le  pied,  qui  est 
réellement  énorme,  et  quatre  h  cinq  fois  plus  grand  que  le  corps 
proprement  d't.  La  partie  antérieure  de  ce  pied,  c'est-à-dire  celle  qui 
se  trouve  déborder  la  coquille  en  avant,  est  beaucoup  plus  longue  que 
la  postérieure,  et  se  termine  antérieurement  par  une  pointe  mousse; 
elle  ofli-e  de  chaque  côté  un  sillon  ou  demi-canal,  qui  commence  un 
peu  en  arrière  de  l'extrémité  antérieure,  un  peu  plus  près  du  côté 
droit.  Ces  deux  sillons  conduisent  dans  une  grande  rainure  transver- 
sale où  se  voient  la  bouche  et  les  tentacules  ,  dont  la  plus  grande 
partie  est  cachée  parle  rebord  avancé  de  la  coquille,  et  dans  laquelle 
se  terminent  aussi  de  chaque  côté  des  sillons  semblables,  creusés  sur 
le  rebord  de  la  jjartie  postérieure  du  pied,  qui  est  plus  mince  et  plus 
large  que  l'antérieure.  Le  bord  antérieur  du  sillon  transversal,  dont  il 
vient  d'être  parlé,  est  formé  par  un  rebord  tranchant,  libre,  échancré 
à  peu  près  dans  Sun  milieu,  et  plus  profondément  encore  vers  son  bord 
gauche;  en  le  soulevant  d'arrière  en  avant,  on  trouve  la  bouche  qui  est 
un  peu  infundibuliiorme,  et  en  arrière,  une  bande  horizontale  tran- 
chante, libre  en  arrière,  adhérente  par  son  borJ  ant(''rieur,  et  donnant 
naissance,  à  chacune  de  ses  extrémités,  à  un  tentacrde  assez  court, 
conique,  qui  est  aussi  appendicidé  .-i  sa  base  ;  "à  droile,  sous  ce  mince 
rebord  du  pied,- est  la  terminaison  de  l'organe  de  la  génération  mâle; 
en  soulevant  au  contraire,  d'arrière  en  avant,  le  bord  du  manteau  qui 
forme  la  partie  postérieure  du  silloîi  transversal  ,  eî  recouvert  par  la 
.coquille,  on  voit,  i''.  la  iente  transversale  uu  peu  oblique,  qui  conduit 


(    121     ) 

dans  la  cavité  branchiale  ,  au   plancher  de  laquelle  est  appliqué  un  i  <J  '  ^• 

peigne  branchial  unique  et  oblique,  non  symétrique  ;  2°  la  terminaison 
de  l'anus  par  un  canal  flottant,  et  dirigé  de  gauche  à  droite  3  et  enfin, 
outre  la  glande  anale,  tout- à-fait  au  point  de  réunion  du  bord  du 
manteau  avec  le  pied  à  droite ,  un  orifice  infundibuliforme  pour  la 
terminaison  des  organes  femelles.  Le  corps ,  proprement  dit,  ou  la  masse 
des  viscères,  le  cœur,  les  branchies,  etc.,  forment  sur  le  cinquième 
moyeu  du  pied  une  petite  masse  un  peu  aplatie  et  contournée  en  spi- 
rale j  elle  est  entièrement  renfermée  dans  une  coquille  très-plate,  très- 
déprimée,  àouverture  très-grande,  entière,  dont  le  bord  postérieur  était 
renfermé  dans  une  sorte  de  rainure  que  lui  offrait,  à  cet  effet,  le  bord 
antérieur  de  la  partie  postérieure  du  pied,  et  qui,  dans  toute  son  éten- 
due, était  recouverte  par  un  é[)idei*me  fort  épais,  d'un  brun  jaunâtre, 
qui  se  continuait  évidemment  avec  la  peau  3  eu  sorte  que  cette  coquille 
doit  être  regardée  comme  intérieure  :  et  en  effet,  elle  n'était  pas  colorée. 
L'organisation  du  Cryptostome  a,  du  reste,  beaucoup  de  rapports  avec 
celle  des  mollusques,  dits  gastéropodes.  La  masse  des  viscères  se  com- 
pose de  deux  parties,  l'une  supérieure,  formée  par  les  organes  de  la 
respiration,  de  la  circulation,  et  qui  est  recouverte  parla  coquille;  et 
une  autre  tout-à-fait  inférieure,  séparée  de  la  première  par  une  sorte 
d'étranglement  qui  occupe  le  bord  de  l'ouverture  de  la  coquille,  et  qui 
est  placée  dans  une  excavation  du  pied  et  formée  des  viscères  de  la  di- 
gestion :  l'estomac  est  double  :  le  postérieur  est  assez  grand  et  membra- 
neux j  le  foie  en  est  distinct  et  indivis;  la  masse  buccale  est  médiocre; 
la  cavité  qui  la  renferme  ainsi  que  le  premier  estomac  et  le  ruban  lin- 
gual, est  séparée  de  celle  du  foie  par  une  sorte  de  diaphragme;  le  système- 
nerveux  central  a  un  ganglion  inférieur  quadrilatère  ,  entouré  d'une 
substance  comme  grenue,  et  fournissant  de  chaque  côté  quatre  rameaux, 
dont  un  antérieur  pour  la  partie  antérieure  du  pied,  et  les  autres  pour 
les  parties  latérales  et  postérieures ,  etc. 

Ce  genre  ne  contient  encore  que  deux  espèces  ,  qui ,  toutes  deux, 
ont  été  observées  dans  la  Collection  du  Muséum  Britannique  ,  con- 
servées dans  l'alchool,  et  dont  on  ignore  la  patrie. 

1°.  Cryptostome  de  Leach;  Cryptostomus  Leachil.CBv.  )  Cette  espèce 
se  distingue  de  la  suivante  par  plus  de  longueur  proportionnelle.  En 
effet,  la  largeur  est  plus  de  deux  fois  dans  la  longueur;  la  partie  anté- 
rieure du  pied  est  proportionnellement  plus  longue  que  la  postérieure, 
comparativement  avec  ce  qui  a  lieu  dans  la  suivante;  les  tentacules 
sont  en  outre  plus  petits,  plus  coniques  et  plus  étroits,  plus  distans, 
et  les  appendices  de  leur  base  sont  plus  petits. 

2°.  Le  Cryptostome  raccourci  ;  Crjptostomus  hrei^iculus.  (  Bv.  )  Le 
corps  est  plus  large  que  la  moitié  de  sa  longueur,  ce  qui  le  fait  paraître 
plus  déprimé,  plus  court  et  phis  large  :  la  partie  antérieure  du  pied  est 
Lwraison  d'août.  16 


(     122    ) 

presque  <^gale  à  la  postérieure  ;  les  tentarules  sont  beaucoup  plus  grancl'^ , 
plus  lar-^cs,  plus  déprimés  ol  plus  rnpprochés,  et  les  appendices  latéraux 
de  la  bande  teiilaculaire  plus  grands. 

La  coquille  de  celte  dernière  espèce  n'a  pas  été  observée;  mais  il  n  y 
a  aucun  doute  qu'elle  doit  ufîVlr  des  différences  au  moins  de  proportion 
avec  celle  de  la  précédente.  Bv. 


^  V^'V^'^^  *■*  v^  »  * 


5"//^-  la  Figure  de  la    Terre  ,    et  la  Loi  de  la   pesanteur  à  sa 
surface  ;  par  M.   DE  LaplACE. 

Mathématiques.        r,ES  géomètres  Ont  jusqu'à  présent  considéré  la  terre   comme   un 
sphéroïde  formé  de  couches  de  densités  quelconques ,  et  recouvert  en 

Acad.  dps  Sciences,  entier  d'un  fluide  en  équilibre.  Ils  ont  donné  les  expressions  de  la  figure 
3  août  i8uS.  de  ce  fluide,  et  de  la  pesanteur  à  sa  surface;  mais  ces  expressions, 
quoique  fort  étendues  ,  ne  représentent  pas  exactement  la  nature. 
L'Océan  laisse  à  découvert  une  partie  du  sphéroïde  terrestre  ;  ce  qui 
doit  altérer  les  résultats  obtenus  dans  l'hypothèse  d'une  inondation 
générale  ,  et  donner  naissance  à  de  nouveaux  résultats.  A  la  vérité  ,  la 
recherche  de  sa  figure  présente  alors  plus  de  difficultés;  mais  le  progrès 
de  l'analyse,  surtout  dans  celte  partie,  donne  le  moyen  de  les  vaincre, 
et  déconsidérer  les  continens  et  les  mers,  tels  que  l'observation  nous 
les  présente.  C'est  l'objet  de  mon  analyse,  dont  voici  les  principales 
conséquences. 

La  terre  étant  un  sphéroïde  peu  différent  d'une  sphère,  et  recouvert 
en  partie  par  la  mer,  la  surface  do  ce  fluide  supposé  en  équilibre  et 
fort  peu  dense,  est  du  même  ordre  que  celle  du  sphéroïde.  Ainsi,  cèUe 
surface  est  elliptique,  lorsque  le  sphéroïde  terrestre  est  un  ellipsoïde; 
mais  son  aplatissement  n'est  pas  le  même  que  celui  du  sphéroïde. 
Généralement  les  deux  surfaces,  quoique  du  même  ordre,  ne  sont 
pas  semblables  :  seulement  elles  dépendent  l'une  de  l'autre.  La  théorie 
des  attractions  des  sphéroïdes  ,  exposée  dans  le  troisième  livre  de  fa 
Mécanique  céleste,  m'a  conduit  aux  expressions  les  plus  simples  de 
cette  dépendance  réciproque ,  et  de  la  loi  que  suit  la  pesanteur  sur 
chacune  des  surfaces.  L'expression  de  cette  loi  est  du  même  ordre  que 
celle  du  rayon  terrestre ,  et  il  en  résulte  ce  théorème  général  ,  quelle 
que  soit  la  densité  de  la  mer  : 

«  La  pesanteur  à  la  surface  du  sphéroïde ,  réduite  au  niveau  de  la  mer, 
»  en  n'ayant  égard  qu'à  la  hauteur  au-dessus  de  ce  niveau,  suit  la  même 
»  loi  qu'à  la  surface  de  la  mer.» 

Cette  loi,  bien  déterminée  par  les  observations  du  pendule,  fera 
connaitre  la  figure  de  la  mer,  au  moyen  d'un  rapport  très-simple  que 
l'analyse  établit  entre  elles  :  les  observations  du   baromètre  donneront 


l'élévalion  des  conlineiis  au-dessus  de  la  mer.  On  connaîtra  donc  les  i  u  l  o 

fifvures  de  la  mer  et  du  sphéruide  terrestre,  et  les  lois  que  la  pesanteur 
suit  à  leurs  surlai^cs,  par  le  concours  de  ces  observations  qu'il  importe 
de  multiplier,  en  leur  donnant  une  grande  précision  et  eu  ayant  soin 
de  les  rendre  comparables. 

Le  théorème  précédent  sur  la  pesanteur  s'étend  aux  degrés  des 
înéndiens  et  des  parallèles  :  ces  degrés,  mesurés  sur  le  sphéroïde,  et 
réduits  au  niveau  de  la  mer,  en  n'ayant  égard  qu'à  la  hauteur,  suivent 
les  mêmes  lois  qu'à  la  surface  de  la  mer.  L'expression  de  la  pesanteur 
à  laquelle  je  parviens,  donne  ce  résultat  singulier,  savoir  que  le  sphé- 
roïde terrestre  étant  supposé  homogène  et  de  même  densité  que  la 
»uer,  quelles  que  soient  d'ailleurs  la  figure,  l'élévation  et  l'étendue  des 
continens,  l'accroissement  de  la  pesanteur  à  la  surface  de  la  mer  est 
égal  au  produit  du  carré  du  sinus  de  la  latitude,  par  la  force  centri- 
fuge à  l'équateur,  augmentée  d'un  quart.  Des  plateaux  de  densités 
quelc  nques  et  de  hautes  montagnes  dont  on  recouvrirait  les  continens, 
changeraient  la  figure  de  la  mer,  sans  altérer  la  loi  de  la  pesanteur  à 
sa  surface- 
Dans  le  nombre  infini  des  figures  que  comprend  l'expression  ana- 
lytique des  surfaces  de  la  mer  et  du  sphéroïde  terrestre,  on  peut  en 
choisir  une  qui  représente  l'élévation  et  les  contours  des  continens  et 
des  lies  :  ainsi,  je  trouve  qu'un  petit  terme  du  troisième  ordre,  ajouté 
à  la  partie  elliptique  du  rayon  terrestre,  suffit  pour  rendre,  confor- 
mément à  ce  que  l'observation  semble  indiquer,  la  mer  plus  profonde 
et  plus  étendue  vers  le  pôle  austral  que  vers  le  pôle  boréal,  et  même 
pour  laisser  ce  dernier  pôle  à  découvert.  jAiais  la  figure  du  sphéroïde 
terrestre  est  beaucoup  plus  compliquée;  cependant,  au  milieu  des  iné- 
galités qu'elle  présente,  on  reconnaît,  parles  expériences  du  pendule, 
que  sa  surface  et  celle  de  la  mer  sont,  à  fort  peu  près,  elliptiques.  Le 
rayon  de  la  surface  de  la  mer,  diminué  du  ra3-on  du  sphéroïde  ,^  est 
l'expression  de  la  profoudeur  de  la  mer  :  cette  expression,  lorsqu'elle 
devient  négative,  représente  l'élévation  des  continens;  d'où  il  suit  que 
la  profondeur  de  la  mer  est  peu  considérable  et  du  même  ordre  que 
les' élévations  des  continens  au-dessus  de  son  niveau. 

La  petitesse  de  cette  profondeur,  sur  laquelle  les  observations  du 
pendule  que  l'on  fait  maintenant  dans  les  deux  hémisphères  répandront 
un  nouveau  jour  ,  est  un  résultat  important  pour  la  géologie.  Elle 
explique,  sans  l'intervention  de  grandes  catastrophes,  comment  la  mer 
a  pu  recouvrir  et  abandonner  le  même  sol  à  plusieurs  reprises.  On 
conçoit,  en  effet,  que  si.  par  des  causes  quelconques,  telles  que  les, 
éi-uptions  des  volcans  soumarins,  des  cavités  se  forment  au  fond  de  la 
mer,  ses  eaux,  e»  les  remplissant,  découvriront  un  espace  d'autant  [/lus 
étendu  que  la  mer  est  moins  profonde.  Si,  dans  la  suite  des  temps, 


ces  cavités  sont  comblées  ,  soit  par  l'éboulement  de  leurs  parois , 
quand  de  fortes  secousses  souterraines  les  ébranlent,  soit  par  les  ma- 
tières que  les  courans  y  apportent,  la  mer  viendra  recouvrir  l'espace 
qu'elle  avait  abandonné. 

Je  viens  de   considérer   l'Océan  comme  un  tout  dont  les  diverses 
parties  communiquent  entre  ellesj  ce  qui  a  lieu  pour  la  terre;  car  les 
pelites  mers  isolées,  telles  que  la  mer  Caspienne,  ne  sont,  à  propre- 
ment parler,  que  de  grands  lacs;  mais  on  peut  supposer  au  sphéroïde 
terrestre  une  figure  telle  que  l'Océan  ne  puisse  y  être  en  équilibre, 
qu'en  se  divisant  en  plusieurs  mers  distinctes.  L'analyse  nous  montre 
qu'alors  l'équilibre  peut  s'établir  d'une  infinité  de  manières,  et  que 
les  surfaces  de  ces  mers  sont  semblables,  c'est-à-dire,  assujetties  à  une 
même  équation  :  seulement   leurs  niveaux  peuvent  être  difiérens.  Si 
l'on  imagine  une  atmosphère  incompressible,  très-rare  et  peu  élevée, 
qui  enveloppe  toutes  ces  mers  et  le  sphéroïde  terrestre,  sa   surface 
exlérieure  sera  semblable  à  celle  des  mers;  en  sorte  que  l'élévation 
des   points  de    cette    surface    qui  correspondent   à   chaque  mer  sera 
constante  5  mais  elle  pourra  être  différente  d'une  mer  à  l'autre.  Une 
communication  qui  viendrait  à  s'ouvrir  entre  ces  mers  les  réduirait 
au    même   niveau  ,    et    ce  changement  pourrait    à  la   fois   inonder  et 
découvrir  des  parties  considérables  de  la  surface  terrestre.  Il  suit  de  là 
que  si  l'Océan  était  dans  un  parfait  équilibre,  sa  communication  avec 
la  mer  Rouu:e  et  avec  la  mer  Méditerranée  maintiendrait  au    même 
niveau  ces  deux  mers.  La  différence  observée  entre  leurs  niveaux  est 
donc  la  partie  constante  de   l'effet  des  causes  diverses  qui  troublent 
sans  cesse  cet  équilibre. 

La  pesanteur  et  les  degrés  des  méridiens  et  des  parallèles,  mesurés 
sur  le  sphéroïde  et  réduits  au  niveau  de  l'atmosphère  que  je  viens  de 
considérer,  en  n'ayant  égard  qu'à  la  hauteur,  sont  les  mêmes  qu'n  cette 
surface.  C'est  encore  l'ellipticité  de  cette  surface  que  donnent  les  deux 
inégalités  lunaires  qui  dépendent  de  l'aplatissement  de  la  terre,  en  sorte 
qu'elle  est  à-la-fois  déterminée  par  ces  inégalités,  et  par  les  mesures 
des  degrés  et  de  la  pesanteur.  Les  ellipticités  obtenues  par  ces  trois 
moyens,  sont  à  très-peu  près  les  mêmes,  et  égales  à  ^77-  Cette  iden- 
tité remarquable  prouve  la  petitesse  des  causes  perturbatrices  de  la 
figure  elliptique  de  la  terre.  Tous  ces  résultats  subsisteraient  encore, 
dans  le  cas  où  de  vastes  plateaux  et  de  hautes  montagnes  recouvriraient 
une  partie  du  sphéroïde  terrestre. 

L'analyse  fait  voir  que  l'équilibre  de  la  mer  est  toujours  passible  y 
quel  que  soit  l'axe  de  rotation  du  sphéroïde  terrestre.  Si  la  masse  ou 
la  densité  de  la  mer  était  infiniment  petite,  l'axe  principal  de  rotation 
de  la  terre  serait  celui  du  sphéroïde.  La  mer  étant  peu  profonde,  et 
sa  densité  n'étant  qu'un  cinquième  environ  de  celle  de  la  terre,  on 


C  1.5  ) 
rouçoit  qu'en  écartant  un  peu,  dans  tous  les  sens,  l'axe  de  rotation, 
do  l'axe  principal  du  sphéroïde  ,  la  série  de  ces  écarts  doit  en  oflVir 
lui  qui  donne  à  la  terre  enticre  un  axe  de  rotation  invariable.  On  voit 
ainsi  généralement  la  possibilité  de  cet  axe  dont  toutes  les  observa- 
tions astronomi<)ues  établissent  l'existence 5  et  qui,  dans  le  cas  où  la 
mer  recouvrirait  tout  le  sphéroïde  terrestre,  serait  un  axe  princip:il  de 
ce  sphéroïde,  en  supposant  les  densités  de  ses  couches,  diminuées  de 
la  densité  de  la  mer. 


u  t  o. 


«^^«  S-V^V  •'^^^ 


Note  communiquée  par  M.  Moreau  de  JonnÈs  ,  Correspondant 
de  La  Société  P hilomatique , 

On  écrit  des  Antilles  que,  dans  plusieurs  des  îles  de  cet  archipel,  Acad,  des  Scienccâ. 
il  y  a  eu  huit  tremblemens  de  terre  depuis  le  mois  de  décembre  jusqu'à         Août  1818. 
la  "fin  de  mai.  On  a  remarqué  qu'ils  se  sont  tait  sentir  constammeut 
le  soir,  de  neuf  à  onze  heures  ,  et  qu'il    y  en  a  eu  un  chaque  mois, 
excepté  en  avril,  où  l'on  en  a  éprouvé  deux. 

La  dernière  oscillation  du  sol  qui  a  eu  lieu  à  la  Martinique,  a  pour 
époque  le  21   mai,  neuf  heures  et  demie  du  soir. 

Il  n'est  résulté  aucun  accident  de  ces  phénomènes,  qui  sont  trop 
communs  et  généralement  trop  peu  redoutables  dans  les  Indes  occi- 
dentales pour  exciter  un  grand  intérêt  3  mais  la  périodicité  qu'ils  ont 
afleclée  cette  année  est  digne  de  remarque  sous  les  rapports  géologi- 
ques, et  il  est  possible  que  son  observation  se  lie  avec  celle  des  trem- 
blemens de  terre  de  l'Amérique  méridionale,  où  paraît  être  situé  le 
centre  de  l'action  volcanique,  dont  la  propaj^ation  se  fait  sentir  du 
sud  au  nord,  dans  les  îles  de  l'archipel  des   Antilles. 


Sur  Vintégrale  de  V équation  relative  aux  vibrations  des  plaques 
élastiques  ;  par  M..  PoiSSON. 

Cette  équation,  telle  que  je  l'ai  trouvée  dans  mon  Mémoire  sur  Maihematiques. 

les  surfaces  élastiques,  est  :  

d' z  /  d«  2  d''  z  d*  z\  ,  Société  Philoraat. 

t  est  le  temps  écoulé  depuis  l'origine  du  mouvement,  x  et  jr  sont 
les  coordonnées  d'un  point  quelconque  de  la  plaque,  comptées  dans 
son  plan,  z  exprime  l'ordonnée  du  même  point  perpendiculaire  à  ce 
plan,  a*  est  un  coefficient  constant  proportionnel  à  l'épaisseur  de  là 
plaque  et  à  son  élasticité  propre. 


(    126    ) 

Pour  l'iutégrer,  je  désigne  par  z'  ime  autre  fonction  de  x,  y  et  t, 
qui  satisfasse  à  l'équation 

dz'  /■d'z'      ,     d'z'S  .    . 

Tt  ="'  K^.-^  +  -dyJ'  ^'^ 

m   étant  un  coefficient  indéterminé.    En  différenciant  cette    équation 
par  rapport  à  t,  il  vient 

d--  z'  '_  /•    d^  z'  d^  z'    \ 

dt  Kdx^dt  dj'dtj' 

et  si  l'on  met  dans  le  second  membre  de  celle-ci  ,   à  la   place   de 

,  sa  valeur  tirée  de  la  précédente,  ou  a 

a  t 

d-'z'  x  d'^  z'  d*  z'         ,      d*  z'\ 

dt'  \  djc"     ^         dx'dy-    ^     dy'-J' 

d'où  il  résulte  que  si  l'on  lait  m^-=.  —  tz^,  on  satisfera  à  l'équation  (i), 
en  prenant  z  =  z".  De  cette  manière  ,  on  n'aura  qu'une  intégrale 
particulière  dp  cette  équation  ;  mais  si  l'on  prend  successivement 
//z  =  -1-  ti  V^^  et  m  =  —  a  V  —  1 5  l'équation  (2)  donnera  deux  valeurs 
de  z",  dont  la  somme  exprimera  l'intégrale  complette  de  l'équation  (1). 
La  question  est  donc  réJuite  à  intégrer  cette  équation  (2). 
Or,  M.  Laplace  a  donné  l'intégrale  de  l'équation 


dz'  _       ^ 

di  rt"  a-^  ' 


SOUS  cette  forme  :  C"^) 

/>  —  e?  

e  étant  la  base  des  logarithmes  dont  le  module  est  l'unité,  <p  une  fonc- 
tion arbitraire,  et  l'intégrale  relative  à  «  étant  prise  depuis  «  = 

jusqu'à  «  =  +  — •  De  plus,  il  est  aisé  d'étendre  cette  forme  d'intégrale 
à  l'équation  (2),  par  rapport  à  laquelle  on  aura 

z^  -zzi  II  e         e         <p{x  -\-  ioi\/mt,y  -\-  '^^V int)  doc  d^; 

l'intégrale  relative  à  Ê  étant  aussi  prise  depuis  €=r jusqu'à  6  =  +  — . 

Maintenant,    si  nous    mettons    successivement   dans    cette  formule 
+  a  V^i  et  —  fl  V^y  à  la  place  de  ?/î^  et  que  nous  tassions  la  somme 


(*)  Journal  de  l'École  Polytechnique,    i S"  cahier,  page  a38. 


(  1^7  )         ^ 
des  deux  résultais,  nous  aurons,  pour  l'inlcgî-ale  complettc  de  l'équa- 
tion (i  ), 


1  8  1  II. 


-P- 


_  f  1  

e        q>  (x  +  2  X  \/at  |/—  I ,  ;•  +  2  £  \/a  f  |/—  I  )  dix  d^ 


+  11  e  c         ■\'(.v+ :i<x\/—aty/—i,J  +  2^  \/~ai^—i)dx  dC; 

<?>  et  4/  étant  les  deux  fonctions  arbiti'aircs  que  celte  intégrale  comporte. 
Pour  montrer  comment  ces  fonctions  so  déterminent  d'après  l'état 
initial  de  l;i  plaque,  supposons  qu'à  l'origine  du  mouvement  qui  répond 
à/==:o,  l'équation  de  la  surface  était  ;:=:_/  (x,)-),  et  que  tous  les 
points  sont  partis  du  repos  sans  vitesses  primitives;  on  devra  avoir  à 
cet  instant,  -l 

f(x,j)  =  (<p(x,j)  +  -\^(x,j)'^J^^~^^  dxj\'c~^^  dQ. 

Il  faudra  aussi  qu'on  ait  — ^  =  o,  quand  i  =  o;  par  conséquent,  si  l'on 

développe  la  valeur  générale  de  z  suivant  les  puissances  de  t,  il  faudra 
que  le  coelKcicnt  de  la  première  puissance  soit  égal  à  zéro,  condition 
que  l'on  remplira  en  supposant  les  deux  fonctions  <p  et  v}/  égales  entre 

e         dx  =  I  e        dQ  =1  v/w,  on  aura 

Il  est  facile  de  faire  disparaître  les  imaginaires  qui  entrent  dans  la  va- 
leur  générale  de  z,  en  mettant  à  la  place  de^  et  S,  — ;^==et  — p=-= 

et  Ç  '  '       .      »       1     I 

dans  la  première  intégrale,  et  —;=;=—=  et     /-      .  ,  -  dans  la  sebonde,, 

ce  qui  ne  changera  rien  à- leurs  limites;  introduisant  de  plus  là'  ïéHh)- 
tion  donnéey"à  la  place  dés  fonctions  arbitraires  a  et  ^^  ci  chatigeant 
les  exponentielles  imaginaires  en  sinus  et  cosinus  réels,  il  Vient 

z=^~  Il  sin.  (a>  +  ^^)f(x  +  1  X  }/Tt,y  +  aê  y'I^t)  dcc  dZ. 

On  donnera  encore  une  forme  différente  à  cette  expreission,  en  faisant 

ce  qui  la  change  en  /n.j>:;^ii.i.^  .iq  -^inj    : 


(     128    ) 

les  intégrales  relatives  aux  nouvelles  variables  p  et  q  étant  toujours 

prises  entre  les  limites  —  —  et  +  — . 
^  o  O 

Sous  cette  dernière  forme,  l'inte^grale  de  l'équation  (i)  coïncide 
avec  celle  que  l'on  trouve  en  résolvant  d'abord  cette  équation  par  une 
série  infinie  d'exponentielles  réelles  ou  imaginaires,  et  sommant  en- 
suite cette  série  par  des  intégrales  définies,  ainsi  que  l'a  fait  M.  Fourier 
dans  son  Mémoire  sur  les  vibrations  des  plaques  élastiques.  Cet  accord 
entre  deux  solutions,  trouvées  par  des  moyens  aussi  ditférens,  servirait, 
s'il  en  était  besoin,  à  confirmer  ce  que  nous  avons  démontré  pré- 
cédemment (*J  sur  la  généralité  des  intégrales  exprimées  par  des 
séries  d'exponentielles;  généralité  qui  n'a  pas  toujours  été  admise  par 
les  géomètres,  mais  sur  laquelle  il  nous  semble  qu'on  ne  peut  plus 
maintenant  conserver  auCun  doute.  P. 


,_.„^    ■,.,  Composés  de  phosphore. 

Chimie.  I,e  9  avril  r8j8,  sir  H.  Davy  a  lu  à  la  Société  Royale  de  Londres. 

un  Mémoire  sur  les  combinaisons  du  phosphore  avec   l'oxygène    et 

AnnalsofPhilosoph.   le  chlore. 

1818.  L'auteur  commence  par  rappeler  les  dernières  analyses  des  composés 

de  phosphore,  qui  ont  été  faites  par  M.  Berzelius  et  par  M.  Dulong. 
Comme  ces  analyses  ne  s'accordent  point  entre  elles  ni  avec  les  pre- 
miers résultats  de  sir  H.  Davy,  il  résolut  de  traiter  de  nouveau  ce 
sujet,  et  spécialement  d'essayer  de  découvrir  la  composition  de  l'acide 
phosphorique. 

Le  meilleur  moyen  qu'il  trouva  d'en  venir  t  bout,  fut  de  brûler  dans 
rox3'gène  la  vapeur  de  phosphore,  à  mesure  qu'elle  sort  d'un  petit 
tube;  en  adoptant  ce  procédé,  il  trouva  qu'il  était  composé  de  100  de 
phosphore  et  de  i54i^  d'oxygène.  Il  examine  ensuite  l'acide  phospho- 
reux qui  contient  la  moitié  de  l'oxygène  qui  entre  dans  l'acide  phos- 
pljorique.  Sir  H.  Davy  est  disposé  à  admettre  l'existence  de  l'acide  an- 
noncé par  M.  Dulong  sous  le  nom  d'acide  hypophosphorique.  A  l'égard 
de  l'acide phosphatique  du  même  chimiste,  il  ne  l'admet  point  comme 
un  composé  de  phosphore  proprement  dit. 

En  admettant  que  dans  l'eau  l'oxygène  est  à  l'hydrogène  (en  poids) 
dau5i  le  rapport  de  i5  à  2,  sir  H  JDavy  donne  pour  le  rapport  du 
phosphore  à  l'oxygène,  celui  de  45  à  i5  dans  l'acide  bypophosphorique, 
celui  de  45  à  3o  dans  l'acide  phosph'oreux,  et  celui  de  45  à  60  dans 
l'acide  phosphorique. 
"  ,  '  1  ■ 

(i)  BoUetia  du  mois  de  novembre   1817.  '\-kv.  j. 


■v^-WV  ^-WV^^^iV* 


(  «=9  ) 

Noie    n/iilH'c    aux    rihial'wns    des    surfaces    e/nslù/ues    et   au 
inouveinent  des  ondes;  par  M.  Fourier. 

J'ai  présenté  à  l'Arodemie  des  sciences,  dans  sa  séance  du  8  juin  Mathématiqui 
de  cette  année j  un  Mémoire  d'nnalysi^  qui  a  pour  objet  d'in(é<;,i'er 
plusieurs  équations  aux  différences  parlielles,  et  de  déduire  des  inté- 
gndes  la  connaissance  des  phénomène.')  physiques  auxquels  ces  équa- 
tions se  rapportent.  Après  avoir  exposé  les  principes  généraux  qui 
m'ont  dirigé  dans  ces  recherches,  je  les  ai  appliqués  à  des  questions 
vai'iées,  et  j'ai  choisi  à  dessein  des  équations  différentielles  dont  on  ne 
connaissait  point  encore  les  intégrales  générales  propres  n  exprimer  le? 
phénomènes.  Au  nombre  de  ces  (juestious  se  trouve  celle  de  la  propaga- 
tion du  mouvement  dans  une  surface  élastique  de  dimensions  infinies. 
Ce  dernier  exemple  a  donné  lieu  à  des  remarques  insérées  par  M.  Poisson 
dans  le  Bulletin  des  sciences  du  mois  de  juin  1818,  et  qui  ont  précédé 
l'extrait  du  Mémoire  que  l'on  se  propose  d'insérer  dans  ce  recueil. 

Comme  il  peut  être  utile  que  les  mêmes  questions  soient  traitées  par 
des  principes  differens,  et  qu'il  résulte  presque  toujours  de  ces  discus- 
sions quelque  lumière  nouvelle,  j'ai  examiné  sous  un  autre  point  de 
vue  les  rapports  qu'il  peut  y  avoir  entre  les  expressions  analytiques  du 
mouvement  des  ondes  à  la  surlkce  d'un  liquide,  et  celles  des  vibrations  . 
d'une  surface  élastique.  J'indiquerai  d'abord  le  motif  qui  m'a  déterminé 
à  choisir  pour  exemple  cette  dernière  question. 

L'auteur  des  remarques  que  l'on  vient  de  citer  s'était  lui-même 
occupé  il  y  a  quelques  années  des  propriétés  des  surfaces  élastiques. 
L'équation  différentielle  du  mouvement  était  déjà  connue 5  il  en  a 
donné  en  i8i4une  démonstration  fondée  sur  une  hypothèse  physique, 
et  a  fait  imprimer  en  1816  le  Mémoire  qui  la  contient. 

Pour  déterminer,  au  moyen  de  l'équation  différentielle,  les  lois 
auxquelles  les  vibrations  sont  assujetties,  il  aurait  été  nécessaire  de 
former  l'intégrale  de  celte  équation.  Sur  ce  dernier  point  l'auteur  du 
Mémoire  s'exprime  en  ces  termes  :  «  Malheureusement  cette  équa- 
»  tion  ne  peut  s'intégrer  sous  forme  finie  que  par  des  intégrales  dé- 
»  finies  qui  renferment  des  imaginaires;  et  si  on  les  fait  disparaître, 
»  ainsi  que  M.  Plana  y  est  parvenu  dans  le  cas  des  simples  lames,  on 
»  tombe  sur  une  équation  si  compliquée,  qu'il  parait  impossible  d'en 
»  faire  aucun  usage.  »('*)• 

Ayant  eu  pour  but,  comme  je  l'ai  annoncé  au  commencement  de 

(*)  Mémoires  de  l'Institut  de  France,  année  i8i2,  seconde  partie.  Mémoire  sur 
les  surfaces  élastiques,  par  M.  Poisson,  page   170. 

Livraison  de  septembre.  ^  " 


(    ^^'0   )  ^  _ 

celte  Nolo,  de  considérer  principalement  des  équations  dont  on  n'avait 
point  encore  obtenu  les  intégrales  api)licabies,  il  était  naturel  que  je 
comprisse  parmi  ces  exemples  l'équation  ditlerentlelle  des  surfaces 
élasliques;  rien  n'était  plus  propre  à  montrer  l'utilité  de  la  méthode 
que  j  emploie.  Avant  donc  lait  l'application  de  cette  méthode  à  la 
question  dont  il  s'.'<;it,  j'ai  reconnu  que  l'iulégrale  peut  être  exprimée 
sons  une  forme  très-simple,  qui  représente  clairement  l'effet  dynamique. 
Voici  les  résullals  de  cette  recherche: 
L'équation  difle'rentielle  est 

d'u  dU       ,  (i*v  d*  V 

r  \\  —    4-   4-    2   4-   =  o. 


•  l'intégrale  est 


CB)      .=  J-y:/.|;//3K-,/3)sin.(-^^i:::i^^^^ 

les  intégrales  par  rapport  à  a;  et  /3  doivent  être  prises  entre  les  limites 

—  ^  et  +  — .   Une  seconde  partie  de  l'intégrale  qui  se  déduit  facile- 
o  o  .... 

ment  de  la  première ,  contient  une  autre  fonction  arbitraire.  On  doit 
ometire  celte  seconde  partie  lorsque  les  impulsions  initiales  sont  nulles. 

Si  l'on  fait  abstraction  d'une  dimennon,  l'équation  précédente  (A) 
devient  celle  du  mouvement  des  lames  élastiques.  Cette  dernière  équa- 
tion était  démontrée  depuis  très-long-temps,  mais  on  n'en  connaissait 
point  l'intégrale.  Nous  citerons  à  ce  sujet  les  expressions  d'Euler  dans 

son   Mémoire  sur  les  vibrations  des  lames  élastiques.  « Ejus 

intégrale  niillo  aàhuc  modo  ini^eniri  potuisse ,  ità  ut  contenti  esse 
deheamiis  in  salut  ion  es  par  ticulares  inquirere.  »  (*)  On  avait  alors  en 
vue  sous  le  nom  d'intégrale  générale  une  formule  analogue  à  celles 
qui  avaient  été  découvertes  pour  d'autres  équations,  et  qui  ne  conte- 
naient point  d'intégrales  définies.  L'emploi  de  ces  dernières  expressions 
n'avait  point  encore  reçu  l'extension  qu'il  a  aujourd'hui  3  on  en  a  déduit 
l'intégrale  générale  d'un  grand  nombre  d'équations,  et  ces  formules 
représentent  les  phénomènes  d'une  manière  aussi  claire  et  aussi  com- 
plette  que  celles  qui  étaient  l'objet  des  recherches  précédentes. 

Si  l'on  développe  l'intégrale  de  l'équation  des  lames  élastiques  en 
une  suite  ordonnée  selon  les  puissances  d'une  variable,  on  voit  que 
la  suite  peut  être  sommée  par  les  intégrales  définies  j  mais  il  est  évident 
que  l'expression  à  laquelle  ce  procédé  conduit,  ne  peut  servir  pour  la 
résolution  de  la  question  physique  ;  elle  présente  sous  une  forme 
extrêmement   compliquée,    et  au  moyen  d'une  multitude   de   signes 

(*)  Act.  Academ.  petropol.,  anno   1779,  pars  prier,  pâg.  J09, 


d'intétvralion,   une  ibiiclion   qui  est  Irès-simple  en   elle-même.  Nous  l  «  i  o. 

prions  le   lecieur    de   ronsiiller   à   ce  sujet    les  IVlémouTS  de  i  Erole 
polylecl.ni.jue,  tome  X,  année  i8i5,  pages  385  et  3So,  et  de  comparer 
les  résultats  aux  suivans  : 
L'équatiou  difi'érentielle  est 

l'inléûiiale  est 


(^) 


L'intégrale  pour  .a;  doit  être  prise  depuis  «  = jusqua  «£=  +  —. 

?>  <s:  est  la  fonction  arbitraire  qui  représente  l'état  initial,  les  impulsions 
initiales  sont  nulles. 

L'objet  que  nous  nous  sommes  proposé  dans  notre  Mémoire  n'était 
pas  seulement  de  donner  des  intégrales  que  l'on  n'avait  point  obtenues 
par  d'autres  niéiliodes;  mais  il  consistait  surtout  à  prouver  que  ces 
expressions  j^euveut  représenter  les  eflels  naturels  les  plus  complexes, 
et  qu'il  est  i'acile  d'en  déduire  la  connaissance  de  ces  effets.  J'ai  exa- 
miné dans  cette  vue  les  résultats  du  calcul  ;  et  considéranl ,  par  exemple, 
le  cas  où  les  dimensions  de  la  surface  sont  infinies,  j'ai  démontré  que 
l'intégrale  (b)  exprime  de  la  manière  la  plus  claire  les  lois  de  la  pro- 
pagation du  mouvement  et  tous  les  élémens  du  phénomène.  La  solution 
de  cette  question  a  donc  un  objet  très-utile,  parce  qu'elle  est  propre 
à  faire  bien  connaître  les  formes  que  l'analyse  emploie  dans  l'expres- 
sion des  phénomènes  :  elle  ne  pouvait,  d'ailleurs,  être  résolue  qu'au 
moyen  de  l'intégrale  générale  de  l'équation  des  surfaces  élastiques; 
elle  suppose  à  la  fois  les  progrès  de  la  science  du  calcul  et  ceux  des 
méthodes  d'application.  /- 

Nous  allons  maintenant  considérer  les  rapports  que  cette  question 
peut  avoir  avec  celle  du  mouvement  des  ondes. 

Les  équations  différentielles  du  mouvement  des  ondes  s'intègrent 
très-facilement  au  moyen  des  théorèmes  qui  servent  à  exprimer  une 
fonction  quelconque  en  intégrales  définies.  Nous  avions  donné  depuis 
long-temps  ces  propositions  générales  dans  nos  recherches  sur  la  pro- 
pagation de  la  chaleur,  et  nous  en  avions  déduit  les  intégrales^  des 
équations  qui  se  rapportent  à  cette  dernière  théorie.  Ce  sont  les  mêmes 
principes  que  nous  avons  appliqués  à  la  détermination  du  mouvement 
dans  les  surfaces  élastiques;  voici  les  résultats  qu'ils  fournissent  dans 
ces  trois  questions  : 

Pour  la  première ,  l'intégrale  qui  exprime  la  difïusiou  de  la  chaleuf 


C  1S2  ) 

dans  un  prisme  infini,  est 

(  I  )  z^=-  ~  j  dix  fûc  j  dfJL  COS.  (/J'X  —  u-ix)  e  , 

pour  la  seconde  question,  l'état  variable  de  la  surface  du  liquide  est 
ainsi  exprimé 

(2)  î^  =  —  /  da  fx  j  df^  COS.  (fJt-x  —  /wa;)  cos.  (/  V^^), 
et  dans  la  question  des  lames  élastiques,  l'intégrale  est 

(3)  V  ^^  —  j  dcc  foc  I  dfA.  cos.  {fix  —  iM-a:)  cos.  {tf^'^). 

Dans  chacune  de  ces  équations,  la  fonction  arbitraire y.5;  représente 
îelat  initial,  /  est  le  temps  écoulé,  z  est  la  température  variable,  ou 
l'ordonnée  variable  d'un  point  quelconque  dont  x  est  l'abscisse,  les 

limites    de   l'intégrale  sont  pour  x, et  — 3  et  pour  f^  ces  limites 

sont  o,  et  — . 

o 

11  y  a  donc  une  analogie  manifeste  entre  les  trois  questions.  En 
les  comparant  aujourd'hui,  on  ne  peut  manquer  d'y  reconnaître  des 
rapports  multipliés.  On  retrouve  cette  analogie  dans  les  trois  équations 
du  quatrième  ordre,  auxquelles  satislont  les  valeurs  précédentes  de  v; 
mais  ces  ra[)port8  n'ont  été  remarqués  qu'après  que  les  questions  ont 
été  résolues. 

Pour  chacune  des  deux  équations  (i)  et  (5)  on  peut  effectuer  dans 
le  second  membre  l'intégration  relative  à  la  variable^,  ce  qui  donne 
une  autre  forme  à  la  fonction  v.  C'est  ainsi  que  l'équation  (5)  se 
transforme  dans  l'équation  précédente  {b).  On  peut  dans  ces  cas  ob- 
tenir les  intégrales  par  divers  procédés,  sans  recourir  aux  théorèmes 
qui  expriment  les  fonctions  en  intégrales  définies. 

Nous  avions  déjà  fait  observer,  dans  notre  Mémoire  du  8  juin  der- 
nier, les  rapports  que  l'analyse  établit  entre  la  propagation  de  la  cha- 
leur et  les  vibrations  des  surfaces  élastiques,  en  sorte  que  les  formules 
ne  diffèrent  que  parla  valeur  d'une  même  indéterminée,  qui  est  l'éelle 
dans  un  cas,  et  imaginaire  dans  l'autre.  L'analogie  dont  nous  parlons 
ne  résulte  point  de  la  nature  physique  des  causes  ;  elle  réside  tout 
entière  dans  l'analyse  mathématique  qui  prête  des  formes  communes 
aux  phénomènes  les  plus  divers. 

11  existe  aussi  des  rapports  analytiques  entre  le  mouvement  des 
ondes  et  les  vibrations  des  surfaces  élastiques,  mais  la  considération 
de  ces  rapports  n'ajoute  rien  aujourd'hui  à  la  connaissance  des  plié- 


C  »35  ) 

noniènes.  Il  est  évidemment  beaucoup  plus  simple  de  chercher  les  lois  1818. 

du  mouvement  des  surfaces  élastiques  dans  l'intégrale  elIe-mC'me,  que 
de  recourir  indirectement  à  l'examen  d'une  question  diftércnte  qui 
n'est  résolue  que  dans  un  cas  particulier.  Il  est  nécessaire,  pour  l'objet 
que  nous  traitons  ici,  d'insister  sur  ce  dernier  point. 

Les  équations  différentielles  du  mouvement  des  ondes,  telles  qu'on 
les  connaît  aujourd'hui  ,  supposent  que  les  mêmes  molécules  ne 
cessent  point  de  se  trouver  à  la  surlkce.  I.'auleur  du  Mémoire  où  cette 
question  est  traitée,  a  considéré  le  cas  où  les  impulsions  initiales 
sont  nulles,  les  ondes  étant  déterminées  par  l'émersion  d'un  corps 
que  l'on  a  peu  enfoncé  dans  le  liquide 5  il  remarque  qire  pour  satis- 
iaire  à  la  condition  relative  h  la  surlace,  il  est  nécessaire,  lorsque  le 
mouvement  a  lieu  selon  une  seule  dimension,  que  la  hauteur  ou  tlèche 
du  segment  soit  une  assez  petite  quantité  par  rapport  à  la  largeur  de 
la  section  à  fleur  d'eau.  L/auteur  en  conclut  que  la  figure  du  serment 
plongé  doit  se  confondre  sensiblement  avec  l'arc  d'une  paraboîe,  et 
que  l'on  peut  toujours  introduire  dans  le  calcul  l'équation  de  cette 
dernière  courbe,  quelle  que  soit  la  forme  du  corps.  Nous  n'atloptons 
point  cette  conclusion,  et  nous  pensons  qu'elle  altère  essentiellement 
la  généralité  de  l'intégrale.  De  ce  que  le  rapport  de  la  flèche  à  la 
dimension  horizontale  du  segment  est  un  petit  nombre,  il  ne  s'ensuit 
pas   que  la  figure   du   segment  se   confonde   sensiblement  avec  l'arc 


50 u  on   pr 

ï y)  pour  représenter  l'ordonnée  de  la  courbe  qui 

termine  le  segment,  h  étant  la  longueur  de  la  flèche,  et  /  celle  de  la 
section,  on  ne  désigne  qu'un  cas  très-particulier. 

Pour  conserver  à  la  question  sa  généralité,  il  est  absolument  néces- 
saire que  la  valeur  de  l'ordonnée  contienne  une  fonction  arbitraire  de  x 
et  c'est  par  là  seulement  que  la  théorie  donnerait  l'explication  exacte 
des  faits  indiqués  par  les  expériences. 

La  condition  relative  aux  molécules  de  la  surface  est  obscure  en 
elle-même;  mais  en  l'adoptant.,  il  suffit,  pour  y  assujettir  le  calcul,  de 
supposer  qu'une  ligne  d'une  forme  quelconque,  passe  par  les  extré- 
mités de  la  section  à  fleur  d'eau,  et  de  multiplier  par  un  petit  coef- 
ficient la  fonction  arbitraire  qui  représente  l'ordonnée.  Il  en  résulte 
que  le  segment  est  peu  enfoncé  dans  le  liquide,  et  que  sa  forme  est^ 
d'ailleurs  arbitraire.  Lorsqu'on  ne  procède  pas  ainsi,  les  résultats 
auxquels  l'analyse  conduit,  expriment  indistinctement  les  canditions 
communes  à  tous  les  cas  particuliers  possibles,  c'est-à-dire,  les  loi» 
générales  de  la  propagation  des  ondes,  et  les  conditions  'spéciales 
propres   au  cas  que  l'on  a  considéré. 


(  i54  ) 

Indépendamment  de  celte  discussion,  il  est  certain  qu'en  ce  qui 
concerne  les  points  de  la  surface  dont  le  mouvement  apparent  est 
unilbrme,  on  n'a  déterminé  par  l'analyse  les  lois  de  la  propagalion  des 
ondes,  que  pour  le  cas  où  la  fiVure  du  segment  plongé  serait  celle 
d'un  arc  de  parabole. 

Nous  indiquerons  maintenant  en  quoi  consiste  la  solution  que  nous 
avons  donnée  de  la  question  des  vibrations  des  surfaces,  et  nous  con- 
sidérerons le  cas  linéaire  ,  qui  est  celui  de  la  lame  élastique.  Les 
théorèmes  dont  j'ai  fait  mention,  et  qui  avaient  servi  à  donner  les 
intégrales  dans  la  théorie  de  la  chaleur,  conviennent  aussi  à  l'équation 
différeatielle  des  surfaces  élastiques.  Cette  application  exige  seulement 
un  examen  plus  attentif ,  parce  que  l'équation  est  du  quatrième  ordre, 
et  que  l'on  doit  introduire  ici  deux  fonctions  arbitraires,  i^yant  obtenu 
l'intégrale  par  ce  procédé,  on  parvient  à  effectuer  une  des  intégrations, 
et  l'on  trouve  l'expression  {b)  que  nous  avons  rapportée  plus  haut. 
Il  ne  reste  plus  qu'un  seul  signe  d'intégration ,  et  sous  ce  signe  la 
fonction  arbitraii'e  qui  représente  l'état  initial.  Il  s'agissait  ensuite 
d'interpréter  ce  résultat,  et  de  reconnaître  l'effet  dynamique  qu'il  ex- 
prime 3  il  fallait  surtout  découvrir  ces  conséquences  sans  altérer  la 
généralité  de  l'intégrale,  afin  d'être  assuré  qu'elles  ont  lieu,  quelle  que 
puisse  être  la  forme  initiale  de  la  surface.  Les  questions  de  ce  genre 
dépendent  de  deux  élémens  principaux,  savoir  :  1°.  l'intégration  de 
l'équation  différentielle;  2".  la  discussion  de  l'intégrale  applicable  à 
toutes  les  formes  possibles  de  la  fonction.  Nous  nous  sommes  attachés 
à  résoudre  complètement  ces  deux  difficultés.  Nous  n'exposerons  point 
les  résultats  de  notre  analyse  concernant  les  lois  finales  des  vibrations, 
mais  nous  indiquerons  ceux  qui  expriment  l'état  de  la  lame  vibrante 
après  une  valeur  moyenne  du  temps. 

Le  système  considéré  dans  toute  son  étendue,  et  pour  un  même 
instant,  est  formé  d'une  infinité  de  plis  ou  sillons,  alternativement  placés 
au-dessus  et  au-dessous  de  l'axe.  L'intervalle  qui  sépare  deux  points 
consécutifs  d'intersection  de  la  courbe  avec  l'axe  est  d'autant  plus  petit, 
que  les  points  sont  |)lus  éloignés  de  l'origine. 

La  distance  de  l'origine  h  chacun  des  points  d'intersection,  augmente 
comme  la  racine  carrée  du  temps. 

La  profondeur  de  ces  sillons  alternativement  supérieurs  et  inférieurs, 
ou  la  distance  de  leur  sommet  à  l'axe,  abstraction  faite  du  signe,  n'est 
pas  la  même  pour  les  différons  points;  si  on  pouvait  l'observer  en  im 
même  instant  dans  tous  les  points  de  l'axe,  on  trouverait  qu'elle  dé- 
croit d'abord,  lorsqu'on  s'éloigne  de  l'origine;  qu'elle  devient  nulle,  ce 
qui,  pour  les  parties  assez  éloignées,  détermine  un  point  de  contact; 
qu'ensuite  elle  augmente  par  degrés,  et  atteint  un  maximum  beaucoup 
moindre  que  le  précédent;  au-delà  elle  diminue,  et  devient  nulle  de 


(  i55  ) 

nouveau.  Cotte  proFondcur  est  alternativement  croissante  et  décrois-  1  o  1  b. 

santé  dans  toute  l'étendue  de  la  lame;  mais  celle  des  sommets  les  plus 
élevés,  mesurée  pour  un  même  instant,  diminue  en  s'éloignant  de 
l'origine.  I.es  points  de  contact  qui  marcjuent  les  alternatives  sont  en 
nomljro  infini  ;  ils  sont  séparés  par  des  intervalles  égaux  ou  qui  tendent 
à  le  devenir.  Chacun  des  points  d'intersection  s'éloigne,  comme  nous 
l'avons  dit,  avec  une  vitesse  variable,  et  leur  distance  à  l'origiue 
augmente  comme  la  racine  carrée  du  temps  écoulé.  11  n'en  est  pas  de 
même  des  points  de  contact  :  ils  glissent  sur  l'axe,  et  le  parcourent  d'un 
mouvenjeut  uniforme;  les  plus  hauts  sonunets,  dont  chacun  est  {)lacé 
entre  deux  points  de  contact  consécutifs,  ont  aussi  des  vitesses  cons- 
tantes. I,es  intervalles  qui  séparent  deux  points  d'intersection  consé- 
cutifs croissent,  avec  le  temps,  comme  les  racines  carrées  du  temps; 
mais  les  intervalles  qui  séparent  deux  points  de  contact  consécutifs, 
croissent  proportionnellement  au  temps. 

La  loi  du  mouvement  des  points  d'intersection  ne  dépend  ni  de  la 
forme  ni  de  l'étendue  de  la  dépression  initiale.  Cette  étendue  détermine 
principalement  la  vitesse  et  la  distribution  des  points  de  contact  et  des 
points  de  plus  haut  sommet.  La  loi  suivant  laquelle  la  profondeur  des 
plis  ou  sillons  varie  dans  chaque  intervalle  entre  deux  points  de  con- 
tact, résulte  de  la  forme  du  déplacement  initial.  Nous  ne  pouvons  ici 
donner  plus  d'étendue  à  cette  description;  les  formules  représentent 
distinctement  les  états  successifs  du  système,  en  sorte  qu'ouest  assuré 
de  n'omettre  aucun  des  éléniens  du  phénomène. 

On  voit  maintenant  en  quoi  cette  solution,  qui  s'applique  à  toutes 
les  formes  initiales  que  l'on  peut  concevoir,  diftore  de  celle  qui  a  été 
donnée  pour  la  question  des  ondes ,  quoique  l'une  et  l'autre  puissent 
se  déduire  des  principes  qui  ont  servi  à  déterminer  les  lois  analytiques 
du  mouvement  de  la  chaleur.  Au  reste,  la  discussion  qui  s'est  élevée 
aura  un  objet  utile  si  elle  contribue  à  appeler  l'attention  des  géomètres 
sur  les  théorèmes  qui  expriment  les  fonctions  arbitraires  en  intégrales 
définies,  et  sur  leur  usage  dans  les  applications  de  l'analyse  à  la 
physique.  Nous  nous  proposons  de  rappeler  ces  théorèmes  dans  uu 
article  subséquent,  de  citer  plus  expressément  les  ouvrages  où  ils  ont 
été  donnés  pour  la  première  fois,  et  d'en  indiquer  les  diverses  appli- 
cations. 


La  Note  qui  précède  se  rapporte  à  celle  qui  a  été  insérée  dans  le 
Bulletin  du  mois  de  juin.  L'auteur  de  cette  dernière  Note  a  publié  dans 
le  Bulletin  de  juillet  un  second  article  concernant  les  vibrations  des 
surfaces  élastiques,  ce  qui  nous  donne  lieu  d'ajouter  les  remarques 
suivantes  : 


(  i56  ) 

i«.  Nous  avens  rapporté  dans  le  Mémoire  présente  ù  l'Académie  des 
Seiences,  le  8  juin  1818,  diflérens  proL'édés  de  calcul  qui  conduisent 
à  l'intégrale  de  l'équation  (A).  Le  premier  résulte  de  l'application  des 
Ehé((rêmes  qui  exprimeuî;  une  Ibnctiou  arbitraire  en  intégrales  définies. 
L'objet  direct  de  cette  application  n'est  pas  de  sommer  une  série  in- 
finie, mais  de  déterminer  une  foiK^tion  inconnue  sous  le  signe  d'inté- 
gration, en  sorte  que  le  résultat  de  l'intégration  définie  soit  une  fonction 
donnée. 

Le  second  procédé  consiste  à  découvrir  luic  valeur  particulière  telle 

que  v  =  —  sin.  ( —  )  qui,   étant  prise  pour  v,  satisfait  à  l'équa- 

tion (A),  et  dont  on  peut  déduire  facilement  la  valeur  générale  de  v. 
Nous  avons  prouvé  aussi  que  cette  même  intégrale  peut  se  déduire 
du  développement  en  série.  Lorsqu'on  est  une  fois  parvenu  à  connaître 
l'intégrale  d'une  équation  différentielle,  il  est  facile  (l'arriver  par  d'autres 
voies  à  ce  même  résultat;  mais  il  nous  avait  paru  utile  d'indiquer  ces 
procédés  difïérens  dans  une  recherche  nouvelle  dont  les  principes  ne 
sont  pas  généralement  connus. 

2°.  ha  généralité  de  ces  intégrales  se  démontre  par  des  principes 
rigoureux,  sans  recourir  à  la  considération  indirecte  du  développement 
de  l'intégrale  en  série  ordonnée  ,  selon  les  puissances  d'une  des  variables. 

5°.  Il  importe  surtout  de  remarquer  que  la  forme  de  l'intégrale  doit 
changer  avec  la  nature  de  la  question.  Si  la  surface  élastique  dont  on 
veut  déterminer  le  mouvement  n'avait  pas  les  dimensions  infinies, 
par  exemple,  si  cette  surface  était  un  rectangle  dont  les  arêtes  sont 
appuvées  sur  des  obstacles  fixes,  il  faudrait  employer  l'intégrale  sous 
une  forme  totalement  différente  de  celle  que  nous  avons  donnée  dans 
notre  Mémoire.  Ces  deux  résultats  sont  entre  eux  une  relation  néces- 
saire, et  l'on  peut  toujours  déduire  l'un  de  l'autre;  mais  il  est  beau- 
coup plus  facile  de  les  conclure  directement  des  conditions  proposées, 
et  c'est  un  des  principaux  avantages  des  théorèmes  que  nous  avons 
cités. 

Suite  des  Recherches  de  M.  Edwards  sur  V Asphyxie. 

Dans  un  troisicme  Mémoire  sur  l'Asphyxie  ,  IM.  Edwards  ,  en 
continuant  d'examiner  les  causes  qui  peuvent  faire  varier  les  phéno- 
i3  juillet  i8i«.  j^j^.,^gg  que  présente  l'asphyxie  ,  s'est  occupé  de  l'influence  de  l'air 
contenu   dans  l'eau. 

11  résulte  de  ses  expériences  sur  la  vie  des  Batraciens  plongés  sous 
l'eau,  que  de  ptiites  quantités  d'eau  aérée  et  des  quantités  égales  d'eau 
privée  d'air  par  l'ébullitiouj  ne  produisent  guère    de   différence  bien 


Acad.  des  Sciences. 


I^ta-tt^-^»  ■a"!'^"»'»w  l'iaiif  wiwa 


'        C  ^^7  )       _ 

sensible  sur  la  durée  de  la  vie  de  ces  ai)iinau.v  ;  mais  que  ces  diiie-  l8lo. 

renées  deviennent  très-marquées  lorsqu'on  augmente  la  quantité  d'eau 
aérée,  et  que,  dans  de  rertaines  limites,  la  vie  de  ces  animaux  est 
d'autant  plus  longue,  qu'on  emploie  de  plus  grandes  quantités  de  ce 
liquide. 

L'examen  des 'conditions  diverses  dans  lesquelles  ces  animaux  peu- 
vent se  trouver  à  cet  é^ard,  l'a  conduit  à  la  connaissance  de  quelques 
faits  très-curieux;  il  a  constaté  que  les  Batraciens  peuvent  subsister  uu 
temps  considérable  sous  l'eau  aérée  sans  venir  respirer  à  la  surface,  et 
que  la  durée  de  leur  existence  eu  ce  cas  dépend  de  trois  conditions 
principales  : 

1°.  La   présence  de  l'air  dans  l'eavi  ; 
2°.  La  quantité  et  le  renouvellement  de  ce  liquide 3 
5°.  Sa  tem[)érature. 

Ainsi,  dans  12  litres  d'eau  aérée  (de  la  Seine)  qu'on  renouvelle  une 
fuis  toutes  les  vingt-quatre  heures,  les  grenouilles  ( R.  escidenta  et 
temporaria),  le  crapaud  (  commun),  les  salamandres  (crélées  et  abdo- 
minales), peuvent  subsister  plusieurs  mois  dans  l'eau  sans  venir  res- 
pirer à  la  surface,  tant  que  la  température  est  comprise  entre  o  et 
10  degrés  centigi'ades  ;  mais  lorsque  la  température  s'élève  à  12  ou 
14  degrés,  ces  Batraciens  meurent  tous  dans  l'espace  d'un  à  deux  jours. 
Si,  au  lieu  d'eau  aérée  stagnante,  qu'on  ne  change  qu'une  fois 
toutes  les  vingt-quatre  heures,  ou  fait  l'expérience  dans  de  l'eau  cou- 
rante, un  certain  nombre  de  ces  animaux  y  survivent  à  cette  tempéra- 
ture, mais  la  plupart  y  périssent  3  il  y  en  a  même  qui  résistent  à 
22  degrés. 

En  recherchant  les  rapports  de  l'air  avec  les  organes  de  ces  animaux, 
M.  Edwards  a  constaté  qu'ils  ne  respirent  pas  l'air  de  l'eau  au  moyen 
de  leurs  poumons,  mais  que  cet  air  entretieut  leur  vie  en  agissant  sur 
Li  peau. 

En  examinant  les  rapports  de  l'air  contenu  dans  l'eau,  et   de  l'élé-  ' 

vation  de  température,  avec  la  vie  de  ces  animaux  plongés  dans  ce 
liquide,  M.  Edwards  a  déterminé  qu'ils  avaient  une  influence  inverse. 
Jl  résulte  de  ces  expériences,  qu'entre  o  et  10  degrés,  l'influence 
vivifiante  de  l'air  contenu  dans  l'eau,  lorsque  ce  liquide  est  en  quan- 
tité suffisante,  l'emporte  sur  l'action  délétère  de  l'élévation  de  tempé- 
rature; mais  à  10  degrés,  l'influence  de  l'élévation  de  la  température 
commence  à  prévaloir  sur  l'action  vivifiante  de  l'air  contenu  dans  l'eau  3 
de  sorte  qu'en  général  les  Batraciens  adultes,  afin  de  pouvoir  subsister 
dans  l'eau  aérée  à  la  température  de  10  à  12  degrés  et  au-delà,  sont 
obligés  de  s'élever  de  temps  eu  temps  à  la  surface,  pour  respirer  l'air 
de  l'atmosphère. 

Livraison  de  septembre.  18 


Histoire  watueelle 


Acad.  des  Sciences, 
17  août  j8i8. 


C   i58) 

]\£o?iogiaphie  du  Mahoiiia  des  muraiïïcs ,  ou  Gecko  Mahouia 
des  AiiiUies ;  par  M.  MoREAU  DE  JoNNÈs,  Correspondant 
de  la   Société  Fhilomatique. 

Il  résulte   des  faits  énoncés  dans  ce  Mémoire  : 
1°.  Que  le  Mabouia  des  Antilies,  ou  plus  spécialement  le  Mahouia 
des  murailles,  est  un  Gecko  plaly-dactyle,  et  qu'il  n'appartient  point, 
comme  l'a  cru  Daudin,  au  genre  des  Ânolys. 
2°.  Que  cette   espèce  est  : 

Le  ]\îabouia  de  Rochefort,  Duterire  et  Labat; 
La  petite  Salamandre  brune,  de  Sloane; 
La  grande  Salamandre  américaine,  de  Klein; 
Le   Lézard  sputateur,  de  Sparman;- 
Le  Gecko  spulateur,    de  Bosc  et  Cuvier; 
L'Anolys  sputateur,  de  Daudin; 

Et  encore  le  Gecko  porphyre,  et  le  Gecko  à  queue  épineuse, 
du  même  auteur. 
5°.  Que  le  nom  spécifique  de  sputateur  n'ayant  d'autre  fondement 
C|u'une  fable  faite  à  plaisir  pour  abuser  de  la  crédulité  d'un  voyageur, 
il  convient  de  la  remplacer  par  l'appelhition  de  Mabouia,  donnée  à 
ce  Saurien  dans  les  anciens  auteurs  qui  l'ont  mentionné,  et  dans  les 
contrées  dont  il  est  indigène. 

4°.  Qu'il  y  a  d'autant  plus  de  motifs  de  lui  assigner  ce  nom  spé- 
cifique, qu'on  ne  peut  continuer  de  l'appliquer,  comme  l'a  proposé 
Daudin,  au  Laccria  aurai  a ,  de  Linné  et  de  Lacépède,  qui  ne  porte 
point  dans  les  Antilles  le  nom  de  Mahouia ,  et  dont  la  synonymie 
n'a  pas  moins  besoin  d'élucidation  que  celle  du  Gecko  "Mabouia  , 
puisque  dans  Thistoire  des  reptiles  de  Daudin,  cette  espèce  en  cons- 
titue trois,  savoir  :  le  Scinque  Schueiderien,  le  Sciuque  Gallivasp  , 
et  le  Sciuque  Mabouia. 

5°.  Que  les  caractères  spécifiques  du  Gecko  Mabouia  sont  :  des 
doigts  élargis  sur  toute  leur  longueur,  garnis  au-dessous  de  deux 
rangs  d'écaillés  transversales,  terminés,  chacun,  par  un  ongle  crochu, 
le  dos  parsemé  de  points  tuberculeux  ,  et  la  queue  d'écaillés  épi- 
neuses 5  des  plaques  transversales  sous  la  queue,  et  des  pores  sous 
les  cuisses. 

6°.  Que  ce  Saurien  est  un  animal  casanier,  anfomophage ,  noc- 
turne, n'ayant  ni  venin,  ni  armes  défensives;  étant  faible,  peu  agile, 
mais  doué  de  la  faculté  de  marcher  sur  des  plans  très-inclinés  ,  et 
même  sur  les  plafonds  dont  la  surface  unie  semble  devoir  rendre 
impossible  foute  espèce  de  station  ou  de  locomotion^ 

7°.  Et  enfin,  qu'on  trouve  ce  Gecko  Mabouia  en  Amérique,  dans 
les  contrées  continentales  qui  avoisiuent  au   midi  l'archipel  des  Au- 


(  ï  ^9  )  .  o     o 

tilles  ,  et  qu'il  est  également  répandu  dans  les  îles  même  de  l'arcliipel ,  i  o  i     • 

depuis  la  Trinité  jusqu'à  la  Jamaïque,  continuant  de  s'y  multiplier, 
malgré  la  haine  et  la  guerre  acharnée  dont  il  est  l'objet. 

/-  -  71/        TT  r^  BolAHlQUt. 

yipcicu   des  genres   nouveaux  formes  par  M.   HENRI   L,ASSINI 
dans  la  famille  des  Synanlhérées. 

NEUVIÈME    FASCICULE,   (i) 

Tii.  Epaltes.  Genre  de  la  tribu  des  vernoniées?,  ayant  pour  type 
XethuUa  divaricala.  Caiathide  globuleuse,  discoïde  :  disque  plurillorc, 
régulariflore,  masculiflore;  couronne plurisériée,muUitlore,  tubulillorc, 
léminiflore.  Péricline  égal  aux  fleurs^  desquames  imbriquées,  ovales- 
aiguës  ,  scaricuses  sur  les  bords.  Clinanthe  plane ,  inappendiculé.  Cypsèlcs 
inaigrettées. 

VElhuIia  conyzoides,  véritable  type  du  genre  Eihulla,  diffère  du 
SparganopJiorus ,  dont  les  cypsèles  portent  un  bourrelet  apicilaire 
coroniibrme,  très-remarquable,  et  surtout  de  V Epaltes  dont  la  caiathide 
est  couronnée. 

112.  Gjptis.  Sous-genre  de  XEupatorium;  tribu  des  Eupatoriées  ; 
différent  des  vrais  Eupatorium  par  le  péricline.  Caiathide  subglobuleuse, 
incouronnée,  équaliflore  ,  raultiflore  ,  régulariflore  ,  androgyniflore. 
Péricline  à  peu  près  égal  aux  fleurs,  de  squames  bi-trisériées,  irrégu- 
lièrement imbriquées,  appliquées,  spatuléesj  à  partie  inférieure  co- 
riace, oblongue,  plurinervée,  striée;  a  partie  supérieure  appeudiciforme, 
foliacée-membraneuse,  élargie^  arrondie.  Clinanthe  plauiuscule,  inap- 
pendiculé. Ovaires  oblongs  ,  pentagones  ;  aigrette  de  squamellules 
iuéo-ales,  filiformes,  longuement  barbellulées.  Corolles  jaunes.  Style  à 
base  velue. 

Gypfls  pinnaiifiJa ,  H.  Cass.  Tige  herbacée ,  haute  de  plus  d'un 
pied,  dressée,  simple,  épaiss-e ,  cyluidrique,  striée,  pubescente  ,  dé- 
pourvue de  feuilles  en  sa  partie  supérieure.  Feuilles  inférieures  opposées, 
longues  de  quatre  à  cinq  pouces,  semi-amplexicaules,  pétioliformes  in-  _^ 

férieurement,  ovales,  variables,  munies  de  poils  épars;  tantôt  simple-  ~^ 

ment  lobées,  à  lobes  dentés;  tantôt  bi-tripinnatifides.  Feuilles  supé- 
rieures alternes.  Calalhides  très-nombreuses ,  entassées,  disposées  en 
fausse-ombelle  corymbée  au  sommet  de  la  tige.  Cette  plante,  recueillie 


(i)  Voyez  les  huit  fascicules  précédens  dans  les  livraisons  de  décembre  i8i6,  janvier, 
février,  avril,   mai,   septembre,   octobre   1817,   février,   mars  et  mai  i8i8. 


(  i4o  )      _ 

à  Moiilevideo  par  Commerson,  es.  i.i  mmép  f'ans  l'fîerbipr  de  M.  c?e 
J ussieu  E//pa/or/um  sophicrjo/iur?!?  J'ai  vu  dans  le  même  Herbier  deux 
autres  espèces   de  (jypfis. 

iiD.  Trilisa.  Sous-genre  du  Zàzfm,  (rlbu  des  Eupatoriées,  difierent 
des  vrais  Lia/ris  par  l'aigrelte  non  plumeuse,  et  a\ant  pom:  type  la 
/y.  odoranssinia.  Cnh[hh\c.  incouroniiée,  dqualiflore,  |)luntlore,  régu- 
lariflore  ,  androgynitlore.  Péricline  inférieur  aux  fleurs,  de  sguaines 
pautisériées  ,  imbriquées,  inti-adilatées  ,  ovales,  Ibliacées.  Chiianthe 
inaf)peudiculé.  (;vaires  munis  de  dix  côtes;  aigrette  de  squamcllules 
filitbrmes,  épaisses,  très-bérissées  de  fortes  barbelkiles  coniques. 

Les  Trilisa  diflèreut  des  Lia  iris,  comme  les  Carduus  des  Cirsinm. 
Cependant  les  Trilisa  ne  peuvent  former  qu'un  sous-genre,  et  non  un  ^ 
genre,  parce  que  j'ai  observé  un  I.iairis  à  aigrette  barbellée,  et  j)ar 
conséquent  intermédiaire  entre  les  vrais  Liatris  dont  l'aigrette  est 
barbée,  et  les  Trilisa  dont  l'aigrette  est  barbellulée.  Les  Trilisa  ont 
la  plus  grande  affinité  avec  le  Carpliephorus ,  qui  n'en  diHère  que  par 
le  ciinanthe  squamellifère;  et  j'ai  observé  sm*  la  Trilisa  odoratissima 
que  le  ciinanthe  portait  accidentellement  quelques  squamelles. 

Ti/,.  Eurjaps.  Sous -genre  de  VOihonna  ;  tribu  des  Scnécionées. 
Calathide  radiée  :  disque  multiflore,  régularitlore  ,  androgynillore;  cou- 
ronne unisériée,  liguliflore,  féminiflore.  Péricline  égal  aux  fleurs  du 
disque,  plérolépide;  de  squames  unisériées,  entregreffées  intérieure- 
ment, appliquées,  égales,  oblongues  ,  coriaces -foliacées.  Ciinanthe 
convexe,  alvéolé,  inappendiculé.  Ovaires  du  disque  et  de  la  couronne 
oblongs,  glabres,  stries;  aigrette  caduque;,  de  squaracilules  nombreuses, 
plurisériées,  inégales,  filiformes,  longuement  barbellulées  :  les  squa- 
mcllules extérieures  rabattues  sur  l'ovaire,  ou  au  moins  chiffonnées.- 
Style  à  branches  non  terminées  par  un  appendice  conique. 

Les  Einyops ,  ou  faux  Olhonna ,  tels  que  l'O.  pectinata  ,  VO.  tenuis- 
sima,  etc.,  diffèrent  des  vrais  Othonna,  tels  que  VO.  cheirijolia ,  VO. 
coronopijhlia ,  etc.,  par  le  disque  androgyniflore,  par  les  ovaires  glabres, 
par  l'aigrette  longuement  barbellulée,  et  à  squamcllules  extérieures 
rabattues  ou  chiffonnées,  par  le  style  inappendiculé. 

ii5.  Fausfula.  Genre  ou  sous-genre  de  la  tribu  des  Inulécs  ,  section 
des  Gnaphaliées,  ayant  pour  type  la  Chrysocoma  reticulata ,  Labill. 
Calathide  iucouronnée,  équaliflore,  multiflore,  régulariflore,  androgy- 
uiflore.  Péricline  presque  égal  aux  fleurs^  de  squames  imbriquées, 
appliquées,  oblongues,  coriaces,  laineuses,  ta  sommet  appendiciforme, 
glabre,  scarieux.  Ciinanthe  plane,  inappendiculé. Ovaires  courts,  épais ^^ 
cylindracés;  hérissés  de  poils  roides,  très-longs,  couchés,  fourchus 
au  sommet;  aigrette  de  squamcllules  égales,  unisériées,  enlregreffées 
à  la  base ,  filiformes ,  barbellées   sur  les  deux  bords }  les   barbelles 


(  i40 

supérieures  plus  longues  et  plus  e'paisscs.  Anlhères  munies  d'appendices  i  o  i  o. 

basilaires  subuk's. 

ii6.  I/arpc!/ii/ni.Sou9.gcnre  de  VHeUan/hus;  tri'ni  des  H 'ruuitliées; 
diltcrent  des  vrais  Helianlluis  par  l'aigretle,  lepérivlioe  et  les  sc|ua- 
melles.  CalaLhide  radiée  :  disque  muititlore,  régularillore,  androj^yni- 
Uore;  coin-oiine  unisëriée,  ligulifloi'e,  neiilrillore.  Périidiiie  intcrieur 
aux  llcurs  du  disque,  hémisphérique;  de  squames  imbriquées,  appli- 
quées, ovales,  obtuses,  subcoriaees ,  nullement  ap[)en(hculées.  Cli- 
nanthe  convexe,  garni  de  S(piamelles  inférieures  aux  fleurs,  demi- 
cmbrassautes,  subtbliacécs,  ubiougues,  arrondies  au  sommet.  Ovaires 
eom|)rimés,  obovales-obinngs,  hisjjiJ.es;  aigrette  de  plusieurs  squarael- 
lules  uuisériées,  paléilormcs,  membraneuses,  caduqu(!S  ,  dont  deux 
grandes,  lancéolaires,  Tune  antérieui'e,  l'autre  postérieure,  et  les  autres 
petites,  oblongues,  latérales. 

,  HarpaJimn  rigidnni ,  H.  Cass.  Tige  herbacée,  haute  d'environ  cinq 
pieds,  dressée,  rameuse,  cylindritpie ,  garnie  de  poils  roides.  Feuilles 
opposées,  presque  sessiles,  lancéolées,  pas  sensiblement  dentées,  d'une 
substance  lierme  et  roide,  d'un  vert  glauque  ou  cendré,  inimies  sur 
les  deux  faces  de  poils  courts  et  roides.  CJalathldes  grandes,  solitaires 
au  sommet  des  rameaux  nus  et  pédouculilormes;  fleurs  jaunes.  (Cultivé 
au  Jardin  du  Roi.) 

1 17.  Glyphia.  Genre  à  placer  avec  doute  parmi  les  Hélianthées-Tagé- 
tlnées.  Calathide  quasi-radiée  :  disque  multiilore,  régulariflore,  andro- 
gyniflorej  couronne  unisériée,  ligulitlure,  terainiflore.  Péricline  à  peu 
près  égal  aux  fleurs,  irrégulier;  de  squames  inégales,  subbisériées, 
appliquées,  oblongues,  submembraneuses,  veinées,  parsemées  de  quel- 
ques glandes  éparses.  Clinauthe  plane,  hérissé  de  fimbrilles  courtes, 
inégales,  entre-greffees,  subulées,  membraneuses.  Ovaires  oblongs, 
subcylindracés,  striés,  hispidules,  à  bourrelet  basilaire  cartilagineux^ 
aigrette  longue,  irrégulière,  de  squamellules  nombreuses ,  inégales, 
filiformes,  barbellulées.  Corolles  de  la  couronne  à  tube  long,  a  lan- 
guette courte},  large,  ovale,  entière,  pourvue  de  quelques  glandes 
oblongues. 

Glyphia  lucida ,  H.  Cass.  Plante  très -glabre.  Tige  probablernent 
ligneuse,  rameuse,  flexueuse,  ronune  sarmenteuse,  peut-être  volubile, 
cylindrique,  striée.  Feuilles  allernes,  presque  sessiles,  longues  de  deux 
pouces,  ovales,  acuminées  au  sommet,  très- entières,  membraneuses, 
luisantes,  parsemées  d'une  multitude  de  glandes  transparenles,  assez 
larges.    Calathides    disposées,    à  l'extrémité  des  rameaux,  en    petites 


cueillie  à  Madagascar  par  Commerson.) 


C  142  ) 

118.  ErlncUiie.  SoUS-genre  de  \Osteospevminn ;  (ribu  des  Calciulu- 
lées;  différent  des  vrais  Osfeospermimi  par  le  clinanlhe,  et  ayant  pour 
type  l'O.  spifwsum.  Calathide  radiée  :  disque  multiflore,  régularitlore, 
masculifloi'e  ;  couronne  iinisériée,  ligiilitJore  ,  féminiflore.  Péricline 
un  peu  supérieur  aux  fleurs  du  disque;  de  squames  bi-trisériées, 
irrégulièrement  imbriquées,  appliquées,  intradilatées,  ovales-acumi- 
nées,  coriaces-tbliarées ;  les  intérieures  appendiciformes  nu  sommet. 
Clinanlhe  convexe,  hérissé  d'une  multitude  de  longs  poils  laineux, 
capillaires,  frisés,  emmêlés.  Ovaires  réguliers,  oblongs,  épais,  arrondis, 
iuaigrettés.  Faux-ovaires  extrêmement  courts,  inaigrettés. 
■  ifg.  Icùniis.  Genre  de  la  tribu  des  Arctotidées,  section  des  Gor- 
tériées.  Calathide  radiée  :  disque  multillore;  régulariflore,  androgyui- 
florej  couronne  unisériée ,  liguliflore,  neutriflore.  Péricline  supérieur 
aux  fleurs  du  disque,  plécolépide;  de  squames  plurisériées,  irrégu- 
lièrement imbriquées,  entregrell'ées  à  la  base,  foliacées,  subulées , 
hérissées  de  très-longues  soies  denliculëes.  Clinanthe.'. .  .  (probable- 
ment alvéolé).  Ovaires  hérissés  de  poils  longissimes;  aigrette  coroni- 
forme ,  deuticulée  au  sommet,  chaque  dent  prolongée  en  un  long  poil. 
Corolles  de  la  couronne  à  languette  longue,  quadrilobée  au  sommet. 
Icùmis  pilosclloides ,  H.  Cass.  Tige  herbacée,  rameuse,  grêle,  cy- 
lindrique, striée,  hérissée  de  poils  qui  sont  garnis  eux-mêmes  d'autres 
poils  (rès-pclits.  Feuilles  alternes,  sessiles,  spatulées,  hispides  et  vertes 
en  dessus,  tomenteuses  et  blanches  en  dessous.  Calatbides  solitaires 
au  sommet  de  la  tige  et  des  rameaux  ;  fleurs  jaunes.  (  Fiante  de  l'Herbier 
deM.de  Jussieu,  recueillie  par  Sonneratau  Cap  de  Bonne-Espérance.) 

120.  Man/isalcà.  Genre  ou  sous-geure  de  la  tribu  des  Centauriées, 
ayant  pour  type  le  Centaurea  sahnantica.  Calathide  discoïde  :  disque 
multiflore,  subrégulariflore ,  androgyuitlore;  couronne  unisériée,  am- 
pliatiflore  ,  neutriflore.  Péricline  très -inférieur  aux  fleurs,  ovoïde; 
de  squames  régulièrement  imbriquées  ,  appliquées  ,  inlcrdilatées  , 
ovales-oblongues,  coriaces,  munies  au  sommet  d'un  petit  appendice 
subulc ,  spiniforme,  réfléchi.  Clinanthe  plane,  fimbrillifère.  Ovaires 
glabres,  munis  de  plusieurs  cotes  longitudinales,  séparées  par  des 
rides  transversales.  Aigrette  double  :  l'extérieure  semblable  à  celle  de 
la  plupart  des  Centauriées;  l'intérieure  irrégulière,  unilatérale,  longue, 
composée  de  trois  ou  quatre  .squamellules  entregreflees,  qui  forment 
luie  large  lame  membraneuse.  Corolles  de  la  couronne  à  limbe  pro- 
fondément divisé  en  cinq  ou  six  lanières  égales,  longues,  linéaires, 
et  contenant  trois  ou  quatre  rudimens  tl'élamines  avortées,  en  forme 
de  lougs  filets.  Etamines  à  filets  glabrluscules. 


(  i43  ) 
Nom>eaux  faits  sur  la  polarisation  de  la  lumière  ;  par  M.  Biot. 


1818. 


Lorsqu'un  rayon  blanc  priniillvement  polarise  en  un  seul  sens  par  Physique. 
la  rëllexion  est  transmis  à  travers  diverses  substances,  tant  salicies  que 
fluides,  on  sait  qu'il  perd  sa  polarisation  primitive,  avec  (.elîe  particu- 
larité sinj^ulicre  que  les  divers  rayons  simples  qui  le  composent  se 
trouvent,  après  la  transmission,  polarisés  dans  des  sens  divers,  comme 
si  leurs  |)lans  de  pola'-isalion  avaient  tourné  inégalement  de  la  gauche 
vers  la  droite,  ou  do  la  droite  vers  la  gauche  de  l'observateur  3  c'est 
en  effet  ainsi  que  le  phénomène  se  passe,  et  cette  rotation  est  réglée 
par  les  lois  suivantes  : 

1".  Dans  chaque  substance  ,  l'arc  de  rotation  décrit  par  le  plan  de 
j)o1arisatioii  d'une  même  molécule  lumineuse,  est  proportionnel  à  l'é- 
paisseur de  celte  substance  qu'elle  traverse; 

2°.' Pour  une  même  substance  et  une  même  épaisseur,  les  arcs  de 
rotation  des  molécules  lumineuses  de  rélraiigibilité  diverses,  sont  ré- 
ciproquement proportionnelles  aux  carrés  îles  longueurs  de  leurs  accès. 

Avec  ces  deux  lois    on   peut  calculer  la  distribution  des  plans  de  1 

polarisation  d'un  rayon  blanc  qui  a  traversé  ime  épaisseur  quelconque 
d'une  substance  donnée,  pourvu  que  l'on  connaisse,  par  ol:)S('rvation, 
la  rotation  imprimée  par  une  épaisseur  donnée  de  cette  substance  à 
un  rayon  d'une  réfrangibilité  connue.  La  distribution  des  plans  de 
polarisation  étant  ainsi  déterminée,  on  peut  assigner  la  proportion  de 
chaque  rayon  simple  qui  se  réfractera  soit  ordinairement ,  soit  extraor- 
dinairement ,  dans  un  rhomboïde  de  spath  d'Islande,  dont  la  section 
principale  aura  une  direction  donnée  relativement  à  la  polarisation 
primitive;  enfin,  connaissant  c<?5yC7"o/.'or//o?75,  on  peut  calculer  la  teinte 
composée  qui  résultera  de  leur  mélange  dans  l'image  ordi^'.aire  et  dans 
l'image  extraordinaire  donnée  par  le  rhomboïde.  Les  résultats  ainsi 
obtenus  se  trouvent  minutieusement  conformes  à  l'observation,  tant 
pour  l'intensité  que  pour  la  teinte,  dans  toute  la  succession  d'épaisseur 
où  la  coloration  des  images  est  sensible. 

Quant  à  la  cause  physique  de  celte  rotation,  on  peut  prouver  par 
des  expériences  :  1°.  qu'elle  tient  aux  particules  mêmes  des  substances 
indépendamment  de  leur  élatd'aggrégalion;  a°.  que  les  parti,^^ules  douées 
de  cette  propriété  ne  la  perdent  point  en  passant  dans  les  états  divers 
de  solide,  de  liquide  et  de  gaz;  et  qu'elles  la  conservent,  même  sans 
altération,  dans  des  combinaisons  très-énergiques  où  on  les  engage,, 
de  sorte  qu'on  ne  peut  la  leur  ôter  qu'en  les  décomposant. 


(  >44  ) 

Perfectionnement  dans  la  pnnficatlon  du  gaz  hydrogène  carbure^ 

dciia"è  de  la  houille. 


b"h^ 


Philosopli.  Magaz.  Jl  est  suffisamnieiit  connu  que  l.-i  production  du  gaz  hydrogène. 
Avril  1818.  carburé,  dégagé  du  charbon  de  terre,  et  la  propriété  qu'il  a  de  servir 
pour  l'éclairage,  varient  beaucoup,  selon  les  circonstances  dans  les- 
quelles on  l'obtient  et  les  moyens  employés  pour  le  purifier..  Pour 
[)urifierce  gaz  de  la  portion  de  gaz  h3'drogène  sulfuré  dont  il  est  tou- 
jours plus  ou  moins  souillé,  on  l'a  jusqu'i(;i  soumis  à  l'action  de  la 
chaux  vive,  soit  ;i  l'état  sec,  soit  combinée  avec  l'eau  dans  des  vaisseaux 
particuliers,  construits  de  manière  à  mettre  la  chaux  en  contact  avec  le 
gaz  sur  une  grande  surface.  Ce  procédé  doit  naturellement  être  fort 
impariait ,  h  cause  de  la  faible  action  du  gaz  hydrogène  sulfuré  sur  la 
chaux.  En  preuve  de  celle  assertion,  il  suffit  d'examiner  le  gaz  qui 
sert  à  l'éclairage  de  Londres.  Qu'on  eu  remplisse  une  éprouvelte,  et 
qu'ensuite  on  y  plonge  un  morceau  de  papier  trempé-dans  une  disso- 
lution de  nitrate  d'argent  ou  de  sur-acctatc  de  plomb,  à  l'instant  le 
papier  deviendra  brun. 

On  a  eu  recours  tout  récerpment  avec  succès  a  une  nouvelle  ma- 
nière de  se  débarrasser  du  gaz  hydrogène  sulfuré j  en  considérant  la 
facilité,  le  bon  marché  et  la  promptitude  avec  laquelle  on  peut  em- 
ployer ce  moyen  en  grand  ,  on  a  raison  de  croire  qu'il  deviendra 
grandement  avantageux  à  tous  ceux  qui  préparent  du  gaz  hydrogène 
carburé. 

Ce  procédé  consiste  à  faire  passer  le  gaz  brut,  à  mesure  qu'il  se 
dégage  duclîarbon  de  (erre,  à  travers  un  cylinch'e  de  fer  échauffé,  ou 
un  autre  vaisseau  contenant  des  fragmens  de  fer  métallique  ,  ou  un 
oxide  quelconque  do  fer,  au  minimum  d'oxidalion.  Par  exemple,  ces 
rognures  de  fer  blanc  qu'on  met  au  rebut,  feront  très-bien  l'affaire, 
ainsi  que  le  minerai  de  fer  argileux.  Il  faut  disposer  ces  matières  de 
façon  qu'elles  présentent  la  plus  grande  suri'ace  possible.  Avec  ces  pré- 
cautions, le  gaz  hydrogène  sulfuré  est  décomposé  par  le  fer  métal- 
lique, et  on  obtient  le  gaz  hydrogène  carburé  dans  un  grand  état  de 
pureté. 

Si  ce  fer  est  à  l'état  de  métal,  il  acquiert  par  ce  procédé  une  struc- 
ture crystallinc,  et  il  donne  beaucoup  d'hydrogène  sulfuré  en  jetant 
dessus  de  l'acide  sulfurique  ou  de  l'acide  muriatique  étendu,  ce  qui 
prouve  que  ce  ferest  converti  en  sulfure.  On  recueille  aussi  à  l'extré- 
mité du  vaisseau  quantité  d'acide  sulfurique  et  d'acide  sulfureux. 

Le  gaz  ainsi  traité  ne  cause  point  d'odeur  désagréable  durant  sa 
combustion,  et  sa  pureté  est  attestée,  en  ce  qu'il  n'exerce  aucune  ac- 
tion sur  la  dissolution  de  plomb,  d'argent  ou  de  tout  autre  métal  blanc. 


w*.vv%**v-»***>*^^*v 


I^oin> elles  Observations  sur  les  acides  et  les  Oxides  oxigénés  ; 

par  J\J.  Thënard. 

J'a.i   annoncé,  dans  mes  précédentes  Observations,  que  les  acides  Chimie. 

hydro-cliloriquc  ,  nitrique,    etc.,    étaient  susceptibles  de  s'oxii^éner  

plusieurs   lois.  Il  était  important  de  déterminer  la  quantité  d'oxigène    Académie  Royale 
qu'ils   pouvaient   prendre;    c'est  ce  que    j'ai    l'ait  pour  l'acide  hydro-        des  Scienc.s. 
chloriquc,  comme  je  vais  le  dire  succinctement.  J'ai  pris  de  l'acide  1 4  septembre  1818. 
hydro-chiorique  liquide  au  point  de  concentration  où,  eu  le  combinant 
avec  la  barile,  il  en  résultait  une  dissolution  qui,  par  une  légère  év.ipo- 
ration ,  laissait  déposer  des  cristaux  d'hvdro-chloratc.  J'ai  saturé  cet  acide 


le 

.,       -  je 

par  le  deutoxule  de  banum  et  l'acide  su  hirique  pour  l'oxi- 

géner  de  nouveau,  et  je  l'ai  ainsi  chargé  d'oxigène  jusqu'à  quinze  fois. 
Cette  opération  se  fait  les  cinq  à  six  premières  fois  sans  qu'il  se  dégage 
de  gnz  oxigène,  surtout  si  l'on  11c  sature  pas  complètement  l'acide 
hydro-chlorique,  et  si  l'on  verse  l'hydro-chloratc  dans  l'acide  sulfurique3 
mais  au-delà  il  est  difficile  de  ne  pas  perdre  un  peu  d'oxigènej  la  majeure 
partie  de  ce  gaz  toutefois  reste  unie  à  l'acide.  J'ai  obtenu  ainsi  un  acids 
qui  contenait  trente-deux  fois  son  volume  d'oxigène  à  la  température 
de  20°  et  sous  la  pression  de  0,76%  et  seulement  quatre  volumes  et  demi 
de  gaz  hydro-chlorique,  c'est-à-dire  que  le  volume  de  l'oxigène  étant  7, 
celui  de  l'acide  hydro-chlorique  n'était  que  de  i. 

Quoique  l'acide  liydro-chlorique  oxigéné  préparé  par  la  méthode 
que  je  viens  de  décrire  contienne  une  grande  quantité  d'oxigène,  il 
n'en  est  poinl  encore  saturé j  ii  peut  en  recevoir  une  nouvelle  portion, 
mais,  pour  la  lui  faire  absorber  facilement,  il  faut  employer  un  nouveau 
moyen.  Ce  moyen  consiste  à  mettre  l'acide  hydro-chlorique  oxigéné 
en  contact  avec  le  sulfate  d'argent  3  à  l'instant  il  se  forme  du  chlorure 
d'argent  insoluble  et  de  l'acide  sulfurique  oxigéné  très-soluble.  Lorsque 
celui-ci  est  séparé  par  le  filtre,  on  y  ajoute  de  l'acide  hydro-chlorique, 
mais  en  moindre  quantité  que  n'en  contient  l'acide  hydro-chlorique 
oxigéné  dont  on  se  sert  d'abord  j  alors,  dans  le  mélange  d'acide  sulfu- 
rique oxigéné  et  d'acide  hydro-chlori([ue,  on  verse  assez  de  barite  seu- 
lement {*)ur  précipiter  l'acide  sulfurique;  toul-à-coup  l'oxigène  aban- 
donnant l'acide  sulfurique  pour  s'imir  à  l'acide  hydro-(-hIorique,  fait 
passer  (  elui-ci  au  summum  d'oxigénation.  I/on  voit  donc  que  l'on  peut 


Lu  raison  d'octobre 


de  barite  dans  l'acide  sulfurique  oxigéné,  de  raanière  à  précipiter  seu- 
lement une  pai'tie  de  l'acide.  Toutes  ces  opérations,  avec  un  pou 
d'habitude,  se  i'ont  sans  aucune  espèce  de  difficulté. 

En  combinant  les  deux  méthodes  dont  je  viens  de  parler,  j'ai  pu 
obtenir  de  l'acide  hydro-chlorique  oxigéné  qui  contenait  en  volume  pris 
de  seize  lois  autant  d'oxigène  que  d'acide  hych-o-chlorique  réel.  Il  était 
si  faible  d'ailleurs,  que  d'un  volume  d'acide  l'on  ne  retirait  que  S^'-ôS 
de  gaz  oxigène  sous  la  pression  de  yG  cent.,  et  à  la  température  de 
1805  centigrades. 

L'acide  bydro-chlorique  oxigéné  ru'a  pTésenté  de  nouveaux  phéno- 
mènes digues  de  remarque. 

Récemment  préparé,  il  ne  s'en  dégage  pas  de  bulles  lorsqu'il  vient 
d'êti-e  filtré,  mais  bientôt  après  l'on  en  voit  de  très-petites  partir  du 
fond  du  vase  et  venir  crever  à  la  surface  de  la  liqueur,  dans  le  cas 
même  où  Tacide  n'est  oxigéné  qu'une  seule  fois.  Présumant  que  cette 
décomposition  lente  pouvait  provenir  de  l'action,  de' la  lumière,  j'ai 
rempli  presque  entièrement  un  petit  llacon  d'acide ,  et  après  en  avoir 
assujetti  le  bouchon,  j'ai  renversé  le  vase,  et  l'ai  placé  dans  l'obscurité. 
Au  bout  de  quelques  heures  il  a  fait  explosion,  l'acide  contenait  plus 
de  trente  volumes  d'oxigène;  cependant  ce  même  acide,  mis  sous  le 
récipient  de,  la  machine  pneumatique,  ne  laissait  dégager  qu'une  très- 
petite  partie  du  gaz   qui  s'y  trouvait  renfermé. 

J'av;ns  cru  jusqu'à  présent  que  l'oxigène  se  dégageait  tout  entier  de 
l'acide  hydrc-chlorique  à  la  température  de  l'ébullition  :  le  contraire  m'est 
parfaitement  démontré.  Ayant  fait  bouillir  de  l'acide  hydro-chlorique 
oxigéné  pendant  une  demi-heure,  j'y  ai  encore  retrouvé  de  l'oxigène. 

C'est  par  l'oxide  d'argent  que  l'on  peut  démontrer  la  présence  de 
l'oxigène  dans  l'acide  hyclro-chloriqiie  oxigéné  qui  a  été  soumis  à 
l'ébullition  :  à  peine  le  contact  a-t-il  lieu,  que  l'oxigène  se  dégage 
tout-à-coup.  Cet  oxide  nous  offre  ainsi  le  moyen  de  déterminer  rigou- 
reusement la  quantité  de  gaz  oxigène  contenu  dans  l'acide  hydro-chlo- 
rique oxigéné;  l'analyse  n'exige  même  que  quelques  minutes  :  l'on 
prend  un  tube  de  verre  gradué,  on  le  remplit  presque  entièrement  de 
mercure,  on  y  verse  ensuite  un  volume  déterminé  d'acide,  puis  on 
achève  de  remplir  le  tube  avec  du  mercure,  et  on  le  renverse  sur  le 
bain;  enfin,  on  y  fait  passer  un  excès  d'oxide  d'argent  en  suspension 
dans  l'eau,  et  tout-à-coup  on  lit  le  volume  de  l'oxigène  contçnu  dans 
l'acide.  Ou  apprécie  d'ailleurs  la  quantité  de  chlore,  et  par  suite  la 
quantité  d'acide  hydro-chlorique,  en  décomposant  une  partie  de  l'acide 
même  par  le  nitrate  d'argent.  (  i  ) 

(1)  Comme  j'ai  reconnu,  depuis  la  lecture  de  ce  Mémoire  ,  qu'une  partie  de  l'oxigène 
dégagé  provenait  de  l'oxide  d'argent,  il  faut  tenir  compte  de  cet  oxigène,  (Voir  à  cet 
eifet  le  Mémoire  suivant.  ) 


(  i47  )  ■ 

Le  dégagement  d'oxigèno  de  l'acklo  liydro-chlorique  oxigéué  est  si  1^18. 

rapide,  qu'il  y  aurait  du  danger  à  opérer  sur  un  acide  laible  qui  con- 
liendr.'iit  vingt-six  à  (rente  volumes  d'oxigène.  Le  tube  échapperait 
probablement  des  mains  de  celui  qui  ferait  l'opération,  ou  bien  même 
se  briserait  5  aussi  rien  n'égale  la  violence  de  l'eflervescence  qu'on 
produit  lorsqu'on  plonge  et  qu'on  agile  l'extrémité  d'un  tube  chargé 
d'oxide  d'argent  dans  quelcjucs  grammes  de  l'acide  dont  nous  venons 
de  parler;  comme  cet  acide  se  trouve  de  suite  détruit,  l'oxigène  est 
rendu  à  son  état  de  liberté,  et  s'élance  avec  l'orce  en  projetant  le  liquide 
au  loin. 

Versé  sur  du  sullate,  ou  du  nitrate,  ou  du  fluate  d'argent,  l'acide 
hydro-chlorique  le  plus  oxigéné  possible  ne  produit  aucune  eflerves- 
cence;  tout  son  o.xigène  s'unit  à  l'acide  du  sel,  tandis  que  l'acide  hydro- 
chlorique  forme  avec  l'oxide  d'argent  de  l'eau  et  un  chlorure. 

J'ai  déjà  fait  plusieurs  tentatives  pour  savoir  si  les  acides  oxigénés 
pouvaient  prendre  d'autant  plus  d'oxigène  qu'ils  renfermaient  plus 
d'acide  réel;  ou  si  l'eau,  par  sa  quantité,  n'avait  pas  une  intluence  sut- 
la  plus  ou  moins  grande  oxigénation  de  l'acide  :  mes  essais  ne  m'ont 
pas  encore  permis  de  résoudre  complètement  cette  question. 

J'ai  ■  également  tenté,  sans  succès  bien  marqué  jusqu'à  présent, 
d'oxigéner  la  magnésie  et  l'alumine;  mais  je  suis  parvenu  àsuroxigéner 
plusieurs  autres  oxides,  savoir,  celui  de  zinc,  celui  de  cuivre  et  celui 
de  nikcl  ;  on  ne  réussirait  pas,  ou  du  moins  on  ne  réussirait  que  très- 
imparfaitement,  si  on  se  contentait  d'ajouter  de  l'acide  oxigéné  aux 
dissolutions  salines  de  ces  trois  métaux,  et  si  l'on  précipitait  la  liqueur 
par  la  potasse. 

Il  faut  dissoudre  les  oxides  de  ces  métaux  dans  de  l'acide  hydro- 
chlorique  oxigéné,  trois  à  quatre  fois,  et  décomposer  l'bydro-chlorate 
oxigéné  par  de  la  potasse  ou  de  la  soude,  en  ayant  soin  de  n'en  mettre 
qu'un  petit  excès.  Il  y  a  même  une  précaution  de  plus  à  prendre  pour 
la  préparation  du  sur-oxide  de  cuivre  :  c'est  de  mettre  le  deutoxidede 
cuivre  dans  l'acide  hydro-chlorique  oxigéné  par  portion,  de  manière  que 
l'acide  hydro-chlorique  oxigéné  soit  en  excès;  si  l'oxide  était  prédomi- 
nant .  '  •>..•-  .  .  .      „ 

I'^ 


zn 

vert-pomme  sale  pou  i'oncé.  Les  deux  premiers  laissent  dégager  une 
portion  de  leur  oxigène  à  la  température  ordinaire;  lorsqu'on  les  fait 
bouillir  avec  l'eau,  le  dégagement  est  bien  plus  abondant;  toutefois  ils 
n'abandonnent  pas,  surtout  celui  de  zinc,  tout  l'oxigène  qu'ils  ont  ab- 
sorbé, car  lorsqu'on  les  dissout  ensuite  dans  l'acide  hydro-'hîorique 
et  qu'on  chauffe  sa  liqueur,  on  obtient  une  nouvelle  quantité  de  gaz. 
I/oxide  de  nikel  se  décompose  aussi  à  la  température  de  l'ébuilitiou, 


(  '43  ) 
CI  même  sa  déromposilion  rommr;nce  au-dessous.  Traita  par  l'aride 
hvf!ro-;-lilorifjue,  il  se  dissout  comm^^  les  o\idps  de  zinc  et  de  ciiivfp,  et 
se  déso.xi  'ène  par  la  chaleur  sans  qu'il  se  maniiesle  tle  chlore.  Ajoutons 
entons  que  ces  diftércns  hydrates  oxigéués  reprennent  sensiblement  les 
couleur^  qui  caractérisent  les  oxides  ordinaires  a|)rès  les  avoir  lait 
bouiMir  dans  l'eau;  ainsi  l'hydrate  de  zinc  passe  du  jaune  au  blanc, 
celui  (!e  cuivre  du  vert-olive  au  brun-ibucé,  etc.  M.  Rothoff,  chimiste 
suédois,  avait  déjà  annoncé  que  le  deutoxide  de  nikel  se  décomposait 
par  la  dessiccation. 

Ces  nouveaux  hydrates,  ressemblent,  comme  on  le  voit,  à  ceux  de 
barite,  dcstrontianeet  de  chaux  (i),  et  forment  uneclasseanalogue  à  celle 
des  acides  oxigénés.  Probablement  que  j'en  découvrirai  plusieurs  autres. 

Cinquième  série  d'Observations  sur  les  Acides  et  les   Oxides 
oxigénés;  par  M.  ThÉnard.   • 

Chimie.  Les  faits  dont  se  compose  celte  série  d'observations  sont  si  remar- 

■ quables,  qu'ils  causeront  probablement  quelque  surprise,  môrae  aux 

adémie  Royale     chimistes  Ics  plus  distingués  ;  je  vais  les  rapporter  le  plus  succinctement 


Ac 

■      des  Sciences.  possible 

5  octobre  1818  " 


lO.  Les  acides  nitrique  ethydro-chlorlque  oxigénés  dissolvent  l'hydrate 
de  deutoxide  de  mercure  sans  effervescence 3  mais  lorsqu'on  verse 
ensuite  un  excès  d'alcali  dans  la  dissolution  ,  il  se  dégage  beaucoup 
d'oxioène,  et  l'oxide  de  mercure,  qui  reparaît  d'abord  tr-ous  la  couleur 
jaune,  ne  tarde  pas  a  se  réduire. 

2°.  Cet  hydrate  se  réduit  également  en  le  mettant  en  contact  avec 
le  nitrate  et  i'hydro-chlorate  oxigénés  de  potasse;  on  le  voit  passer  du 
jaune  au  gris,  et  l'on  voit  en  même  temps  beaucoup  d'oxigène  se  dégager. 

5°.  De  l'oxide  d'or  extrait  de  I'hydro-chlorate  d'or  par  la  barite  et 
contenant  un  peu  de  cette  base  qui  lui  donnait  une  teinte  verd,^tre, 
lut  mis  en  gelée  dans  l'acide  hydro-chlorique  oxigéné  :  à  l'instant  use 
vive  effervescence  eut  lieu,  elle  était  due  h  l'oxigènej  l'oxide  devint 
pourprC;,  et  quelque  temps  après  il  était  c-mplèlement  réduit.^ 

40.  Les  acides  nitrique.,  sulfurique  et  phosphorique   oxigénés  font 

(i)  Voici  les  observations  que  M.  Thénard  a  faites  sur  ces  derniers  hydrates. 
Lorsqu'on  verse  un  excès  d'eau  de  barile  dans  l'acide  nitrique  ou  l'acide  hydrothlo- 
rique  oxigéné,  et  à  plus  forte  raison  suroxifjéné,  il  se  l'orme  un  précipité  crislallia 
d'hydrate '(le  deutoxide  de  barium.  Ce  précipité  est  très-abondant  en  paillettes  nacrées, 
et  peu  soluble  dans  l'eau;  celle-ci  à  10°  le  décompose  et  le  transforme  en  gaz 
oxigène  ou   en   barite    ou   protoxide  de  barium. 

La  strontiaue  et  la  chaux  sont  susceptibles  d'être  suroxidées  toutes  deux,  de  même 
que  la  barite  ,  par  les  acides  suroxigénés.  L'hydrate  de  deutoxide  de  slrontiane 
ressemble  beaucoup  à  celui   de  barium;  celui  de  chaux  fit  eu  paillettes  plus   Unes, 


(  i4o  ) 

pnpfcr  (l'aboi'J.  l'ovule  d'or  au  pourpre,  comme  l'iicide  hvclro-chloriqu'j  1  b  1  B. 

oxi^pné;  mais  l'oxitie,  au  lieu  de  prendre  ensuite  l'aspecl  de  l'or  précipité 
par  le'suUatc  de  ter,  devient  brun-l'oneé.  Ces  expéîieii'-es  ne  tendrnt- 
elies  pas  à  prouver  qu'il  e,\isii'  rceiiement  un  oxi  'o  pourpre  d'or? 

5o.  Lorsqu'on  verse  de  l'acitie  nitrique  oxij;éué  sur  de  l'oxide  d'ar- 
gent, une  vive  eilervescenee  a  lieu;  elle  est  due  tout  entier,  à  i'oxigène, 
comme  dans  les  cas  pré^'éJens  ;  une  portion  de  l'oxi  le  d'argeut  se 
dissout;  l'autre  se  réduit  d'abord  et  se  dissout  ensuite  elle  môme,  pourvu 
que  l'acide  soit  en  quantité  convenable.  La  dissolution  étant  laite,  si 
l'on  y  ajoute  peu-à-peu  de  la  potasse,  il  se  produit  une  nouvelle  effer- 
vescence et  un  précipité  d'un  violet  noir-foncé;  du  moins,  telle  est 
toujours  lacoulear  du  premier  dépôt.  Ce  dépôt  esi  insoluble  dauc  l'ammo- 
niaque, et  est,  selon  toute  apparence,  un  proloxide  d'argent  semblable 
à  celui  qu'un  chimiste  anglais  a  observé  en  examinant  les  produits  de 
l'ammoniaque  sur  Foxide  d'ai'gent. 

60.  Les  acides sulfuriquc  et  phosphorique  oxigénés  réduisent  partiel- 
lement aussi  l'oxide  d'argent,  en  donnant  lieu  à  une  effervescence. 

70.  J'ai  déjà  parlé  de  l'action  de  l'oxide  d'argent  sur  l'acide  iiydro- 
cblorique  oxigéné,  et  j'ai  dit  que  ces  deux  corps,"' par  leur  réaction  ,-dori- 
naient  lieu  à  de  l'eau,  à  un  dégagement  d'oxig  ne,  et  à  un  chlorure 
d'argent;  mais  ce  chlorure  est  violet.  Or  le  chlorure  violet,  de  quelcpie 
manière  qu'il  soit  produit,  laisse  toujours  un  résidu  métallique,  lorsqu'on 
le  traite  par  l'ammoniaque;  phénomène  que  M.  Gay-Lussac  a  observé 
sur  le  chlorure  blanc  devenu  violet  par  l'action  de" la  lumière.  ]l  suit 
de  là  qu'en  traitant  l'acide  hydro-chlorique  oxigéné  par  l'oxide  d'argent, 
une  petite  partie  de  I'oxigène  qui  se  dégage  provient  de  l'oxide  même. 
Par 
préc 


partie  de  I'oxigène  qui  se  dégage  provient  de  l'oxide  même, 
r  conséquent  pour  déterminer,  d'après  le  procédé  que  j'ai  indiqué 
îcédemmeut  (pag.  54  de  ce  cahier),  la  quanlilé  d'oxigène  de  l'acide 


hydro-chlorique  oxigéné  par  l'oxide  d'argent,  il  faut  tenir  compte  de 
I'oxigène  provenant  de  cet  oxide.  A  cet  effet,  il  suffit  de  faire  une 
seconde  expérience,  dans  laquelle  ou  recueille  le  chlorure  d'argent 
produit  et  mêlé  à  l'excès  d'oxide  d'argent;  l'on  traite  le  mélange  par 
l'ammoniaque,  et  l'on  obtient  pour  résidu  le  métal  de  l'oxide  réduit. 
La  quantité  de  ce  résidu  fait  connaître  précisément  la  quantité  d'oxigène 
cherchée. 

Je  ferai  remarquer,  au  sujet  du  chlorure  violet,  qu'il  correspond 
probablement  au  protoxide  d'argent;  je  ferai  aussi  remarquer  qu'en 
exposant  du  chlorure  blanc  d'argent  à  la  lumière,  il  se  dégage  une 
odeur  analogue  à  celle  du  chlore,  et  que  la  liqueur  ne  devient  point 
acide.  Il  serait  donc  possible  qu'une  'portion  du  chlore  se  dégageât 
directement.  ^ 

8°.  Aussitôt  qu'on  plonge  un  tube  chargé  d'oxide  d'argent  dans  une 
dissolution  de  nitrate  oxigéné   de  potasse,  il  se   produit  une  violente 


{   .50  ) 

efï'ervescence  :  l'oxide  d'argent  se  réduit,  l'argeut  se  précipite,  (ont 
l'oxigène  du  nitrate  oxigéoé  se  dégage  en  môme  temps  que  celui  de 
l'oxidej  et  la  dissolutii)u,  qui  us  contient  plus  ensuite  que  du  nitrate 
de  p(jlasse  ordinaire,  reste  neutre  si  elle  l'était  d'abord. 

9".  l^oxide  d'argent  se  comporte  avec  l'bydro-chlorate  oxigéné  de 
potasse,   de  même  qu'avec  le  nitrate  oxigéné. 

10".  (^u'on  mette  de  l'argent  frès-divisé  dans  du  nitrate  ou  de  l'hydro- 
chlorate  oxigéné  de  potasse,  tout  l'oxigène  du  sel  se  dégagera  encore 
tout-à-coup;  l'argent  ne  sera  pas  attaqué,  et  le  sel  restera  neutre  comme 
auparavant;  l'action  serait  beaucouj)  moins  vive,  si  le  métal  était  moins 
divisé;  dans  tous  les  cas,  il  paraît  qu'elle  est  moins  forte  sur  l'hydro- 
clîlorate  que  sur  le  nitrate. 

n°.  L'argent  n'est  pas  le  seul  métal  capable  de  séparer  l'oxigène 
des  nitrates  cl  hydro-chloriUes  uxigénés  de  potasse;  le  ier,  le  zinc, 
le  cuivre,  le  bismut,  le  platine  possèdent  aussi  celle  propriété.  Le  1er 
et  le  zinc  soxident  et  donnent  lieu  en  même  temps  à  un  dégagement 
d'oxigène;  les  autres  ne  s'oxident  pas,  du  moins  sensiblement.  Tous 
avaient  été  employés  en  limaille. 

J'ai  aussi  essayé  l'action  de  l'or  et  celle  de  l'élaiu  :  ces  métaux 
n'agissent  pas  siu-  les  dissolutions  neutres,  ou  du  moins  l'on  voit  tout 
au  plus  quelques  bulles  se  dégager  de  temps  en  temps. 

12°.  Plusieurs  oxides,  autres  que  ceux  d'argent  et  de  mercure,  peu- 
vent également  décomposer  les  nitrate  et  bydro-cblorale  oxigénés  de 
potasse;  je  citerai  parliculicremeut  le  péroxidc  de  manganèse  et  celui 
de  plomb;  il  ne  faut  même  que  très-peu  de  ces  oxides  en  poudre  pour 
chasser  tout  l'oxigène  de  la  dissolution  saline;  l'efi'ervescence  est  vive. 
Je  crois  que  le  péroxide  de  manganèse  ne  subit  aucune  altération  ; 
il  serait  possible  que  celui  de  plomb  fût  ramené  à  un  moindre  degré 
d'oxidalion. 

i5".  L'on  sait  que  l'acide  nitrique  est  sans  action  sur  le  péroxide  de 
man"anèse  et  sur  le  péroxide  de  |)lomb;  mais  il  n'eu  est  pas  de  même 
de  l'acide  nitrique  oxigéné.  Il  les  dissout  l'un  et  l'autre  avec  la  plus 
grande  facilité.  La  dissolution  est  accompagnée  d'un  grand  dégagement 
d'oxi'H^ne.  La  potasse  produit  dans  celle  de  manganèse  nn  ])récipité  noir 
floconneux,  et  dans  celle  de  plomb  un  précipité  couleur  de  brique  : 
celui-ci  est  moins  oxigéné  que  le  péroxide  de  plomb,  car,  en  le  traitant 
par  l'acide  nitiique,  on  obtient  du  nitrate  de  plomb  et  un  résidu  puce; 
au  moment  où   l'on  ajoute  la  potasse,  il  y  a  vive  cftervescence. 

140.  Les  sulfates,  phosphates  et  finales  oxigénés  se  comportent  avec 
l'oxide  d'argent,  l'argent,  et  probablement  les  autres  corps,  de  même 
que  le  nitrate  et  l'hydro-chlorate  oxigéné  de  potasse.  La  plupart  des 
sels  alcalins  oxigénés  sont  doués  aussi  des  mêmes  propriétés  que  les 
sels  de  potasse  oxigénés. 


(   i5i   )  rr^^r-^-^ 

i5".  Enfin,  le  sable  et  le  veiTC  pilé  sont  sans  action  sur  les  acides  i  o  l  o. 

et  les  sels  oxigéués. 

Quelle  est  la  cause  des  phénomènes  que  nous  venons  d'exposer? 
Voilà  maintenant  ce  (lu'il  s'agit  d'examiner.  Pour  cela,  qu'il  nous  soit 
permis  de  rappeler  ceux  que  présentent  l'oxide  d'argent  et  l'argent  avec 
le  nitrate  oxigéné  neutre  de  potasse.  L'argent  très-divisé  dégage  rapi- 
dement l'oxigène  de  ce  sel;  il  ne  s'altère  point,  et  le  niirale  oxigéné 
devient  nitrate  neutre.  L'oxide  d'argent  dégage  plus  rapidement  encore 
que  l'argent  l'oxigène  du  nilrate  oxigéné;  lui-même  est  décomposé j 
il  se  réduit,  l'argent  se  précipite  tout  entier^  et  l'on  ne  ti'ouve  dans 
la  liqueur  que  du  nitrate  neuti'e  de  potasse  ordinaire.  Or,  dans  ces 
décompositions  l'action  chimique  est  évidemment  nulle  :  il  faut  donc 
les  atlribuer  à  une  cause  physique;  mais  elles  ne  dépondent  ni  de  la 
chaleur  ni  de  la  lunîière,  d'oii  il  suit  qu'elles  sont  probablement  dues 
à  l'électricité.  Je  chercherai  à  m'en  assurer  d'une  manière  positive; 
je  chercherai  aussi  à  savoir  si  la  cause,  quelle  qu'elle  soit,  ne  pourrait 
pas  être  produite  par  le  contact  de  deux  liquides  et  même  de  deux  gaz  : 
de  là  découlera  peut-être  l'explication  d'xm  grand  nombre  de  phéno- 
mènes. 

J'ai  déjà  annoncé  que  quelques  acides  végétaux  étaient  susceptibles 
d'absorber  l'oxigène;  je  me  suis  assuré  depuis  que  la  plupart  possédaient 
cette  propriété.  Cette  absorption  est  facile  à  opérer,  en  versant  de 
l'acide  hydro-chlorique  oxigéné  sur  la  combinaison  de  l'oxide  d'argent 
avec  l'acide  végétal.  Quelle  que  soit  l'oxigénation  de  l'acide  hydro-chlo- 
rique, il  ne  se  dégage  aucun  gaz  au  moment  do  la  réaction;  il  s'en 
dégage  même  à  peine,  du  moins  avec  les  acides  nitrique,  oxalique, 
tartarique,  lorsqu'on  porte  la  liqueur  à  l'ébullition.  L'acide  n'éprou- 
verait-il pas  une  altération  qui  en  ferait  un  nouveau  corps?  Avant 
d'émettre  une  opinion  sur  cette  question,  il  faut  faire  des  recherches 
que  j'ai  seulement  commencées,  et  que  j'espère  bientôt  terminer. 


Obsen'atioîis   sur  la  germination  des  graines  de  Raphanus    et 
d'autres  Crucifères;  par  M.  Henri  Cassini.   (Extrait.) 

M.  Henri  Cassini  ayant  remarqué  sur  les  raves  et  radis  deux  ap- 
pendices en  forme  de  rubans ,  qui  rampent  sur  deux  côtés  opposés  de      Botanique. 
cette  racine  depuis  son  sommet  jusque  vers  son  milieu,  a  pensé  que     c    ■ .  ,  p,  -, 
ces  appendices  étaient  les  restes  d'une  coléorhize  qui  s'était  ouverte  en       "o'^^    '  o"*^' 
deux  valves,  et  que  par  conséquent  ïeRaphanus  sativus  était  endorhize,  ' 

quoique  dicotylédon. 

Pour  s'en  assurer,  il  sema  des  graines  de  petit  ra  dis  rose,  et  lorsque  la 


(  '50 

germination  put  fait  des  progrès  notables,  il  déterra  une  partie  des  plan- 
tules  qui  avaient  déjk  près  de  deux  pouces  de  lon^.  A  cette  époque,  il 
n'aperçut  emore  aucune  trace  des  deux  appendices;  mais  il  observa 
qu'à  ulie  certaine  distance  de  l'origine  des  cotylédons,  il  y  avait-une 
sorte  tl'articulation  ou  de  nœud,  c'est-à-dire  une  transition  brusque,  ou 
changement  subit,  quoique  très-léger,  de  substance,  et  quebjuelbis  de 
grosseur,  de  forme,  de  direction,  de  coloration.  Au  bout  d'un  certain 
temps,  les  plantu  les  qu'il  avait  laissées  croître  étant  devenues  suffisamment 
grandes,  il  1<  s  déterra,  et  il  reconnut  que  la  partie  comprise  entre  les  co- 
tslédons  et  l'espèce  d'artic^ulation  observée  précédemment,  était  un  cau- 
dex  descendant,  lequel  i'orniait  en  grossissant  cette  tubérosité  arrondie 
et  cba.rnue  qui  est  l'un  de  nos  aiimens;  que  ce  caudex  se  dépouillait  en 
même  temps  de  bas  en  haut  de  son  écorce  dont  l'accroissement  était  beau- 
coup plus  lent  que  celui  de  la  partie  qu'elle  recouvrait;  et  que  cette  écorce. 
divisée  en  deux  lanières  longitudinales  toujours  exactement  correspon- 
dantes aux  deux  cotylédons,  demeurait  fixée  au  sommet  du  caudex,  e! 
formait  ainsi  les  deux  appendices  rubanaircs  qu'on  doit  considérer 
comme  une  coléorhize  bivalve. 

M.  Henri  Cassini  a  aussi  observé  les  premiers  développeraens  du  Radis 
noir  (Riiphanus  niger,  Mérat),  qui  est  une  espèce  distincte.  Les  graines 
de  celte  plante,  qu'il  a  sen)ées,  lui  ont  donné  des  plantules  qu'il  a  laissé 
croître  pendant  un  assez  long  temps,  après  lequel  il  a  reconnu  qu'il  y 
avait ,  comme  dans  l'espèce  précédente,  une  sorte  d'articulation  à  l'exlré" 
niitéinlérieure  du  caudex  :niais  que  la  coléoi'hize,  quoique  très-manifeste, 
ne  s'ouvrait  et  ne  se  détachait  qu'à  cette  e.^trémilé  inférieure  seulemenl.il 
n'a  pas  suivi  plus  long-lems  la  croissance  de  ses  radis  noirs;  cependant  il 
souj)Conne  que,  dans  cette  espèce,  la  décorticaliou  ne  s'opère  pas  au-dessus 
de  la  base  du  caudex  ,  et  il  suppose  que  l'écorce  de  ce  caudex  se  prèle 
au  prodigieux  grossissement  qu'il  éprouve  ,  de  manière  qu'elle  n'est 
point  forcée  de  s'ouvrir  ni  de  se  détacher,  et  qu'elle  continue  toujours  à 
le  couvrir  et  à  lui  adhérer. 

Le  Raphaniis  raphanislriim ,  dont  plusieurs  botanistes  font  un  geiire 
pariiculier,  a  offert  aussi  constamment  à  JM.  O.  Cassini  une  coléorhize 
bivalve  semblable  à  celle  du  radis  ordinaire  etsituée  de  même,  c'est-à-dire 
que  les  deux  lanières  correspondaient  aux  deux  cotylédons,  et  qu'elles 
étaient  séparées  l'une  de  l'autre  jusqu'au  sommet  du  caudex;  mais  ces 
lanières  étaient  restées  adhérentes  au  caudex  dans  toute  leur  étendue. 

L'auteur  a  observé  à  peu  près  la  même  chose  sur  quelques  individus 
de  Sitiaj  is  arrensis  et  de  Siimpis  alhii. 

Il  a  cru  aussi  apercevoir  des  vestiges  d'une  coléorhize  sur  le  caudex 
du  Chou. 

Il  a  remarqué  que,  quand  la  giroflée  de  Mahon  était  déjà  grande  et 
près  de  fleurir,  il  y  avait  presque  toujours ,  sur  la  partie  analogue  au  eau- 


tlex  du  Raphamis,  à  quelque  distance  au-dessous  des  cotylédons,  des  i  o  i  o. 

traces  plus  ou  moins  manitestes  d'une  décortication  ordinairement  in- 
complète et  unilatérale. 

Le  cresson  alénois  parvenu  au  même  âge,  ne  lui  a  semblé  offrir  au- 
cune apparence  de  coléorhize.  Cependant  il  est  tenté  d'y  admettre  une 
décortication  insensible,  manifestée  par  la  présence  de  lambeaux  fila- 
menteux d'épiderme  à  demi  pourri,  qu'il  a  remarqués  sur  le  caudex. 

M.  H.  Cassini  lait  résulter  de  toutes  ces  observations,  i°.  que  le  Ra- 
phamts  saiifiis,  quoique  dicotylédon  ,  est  évidemment  endorhize  et  cons- 
tamment pourvu  d'une  coléorhize  bivalve;  2°.  que  cette  coléorhize  n'est 
autre  chose  que  l'écorce  même  du  caudex,  laquelle  ne  se  continue  point 
s"ur  les  racines  proprement  dites,  mais  s'arrête  et  s'ouvre  à  la  base  du 
caudex,  et  se  détache  ensuite  presque  entièrement  depuis  cette  base 
jusqu'au  sommet,  en  se  divisant  en  deux  lanières  longitudinales  très-régu- 
lières, et  qui  correspondent  constamment  aux  deux  cotylédons;  3°.  que 
plusieurs  autres  crucifères,  plus  ou  moins  voisines  de  la  précédente, 
sont  aussi  endorhizes  ou  coléorhizées,  mais  d'une  manière  moins  mani- 
feste, moins  constante  et  moins  régulière  ;  4°.  qu'il  y  a  des  crucifères  qui 
ne  sont  point  endorhizes,  au  moins  sensiblement. 

L'auteur  en  conclut  que  les  caractères  proposés  par  M.  Richard,  pour 
la  division  primaire  des  végétaux  sexifères  ,  sont  beaucoup  moins  ira- 
portans  qu'il  ne  l'a  prétendu. 

Extrait  d'une  Noie  de  M.  Defrance  sur  VEnothère  à  Jleurs 

blanches. 

La  sécheresse  est  généralement  favorable  à  la  dissémination  des  grai-      B  otau  tqoe. 

nés,  chez  les  plantes  pourvues  d'une  capsule  destinée  à  s'ouvrir  en  plu-  — — 

sieurs  valves.  Cependant  M.  Defrance  vient  d'observer  une  capsule,  dont   Société  Philomatiq. 
la  déhiscence,  loin  d'être  lavorisée  par  la  sécheresse,  ne  s'opère  au  con-       22  août  1818. 
traire  qu'à  l'aide  de  l'humidité.  Cette  capsule  appartient  à  une  plante  que 
l'auteur  désigne  seulement  par  le  nom  d'Enothère  à  fleurs  blanches,  et 
qui  est  très-probablement,  selon  nous,  i'y^nothera  ieirap/ei-a  des  bo- 
tanistes. 

Quand  le  fruit  est  mûr,  la  sécheresse  fait  d'abord  diviser  en  quatre  la 
partie  supérieure  de  la  capsule,  qui  demeure  en  cet  état  tant  qu'elle 
n'est  pas  mouillée;  mais  dès  qu'elle  est  atteinte  par  la  pluie,  elle  s'ouvre 
comme  une  fleur  à  quatre  pétales ,  et  laisse  à  découvert  les  graines  que 
la  pluie  fait  tomber  à  terre.  Tant  que  la  pluie  dure,  les  capsules  restent 
ouvertes;  mais  quand  la  sécheresse  revient,  elles  se  referment  jusqu'à 
ce  qu'une  nouvelle  pluie  les  fasse  rouvrir.  H.  C. 

IJi^raison  d'octobre.  20 


C  i54  ) 

Révision  de  la  famille  des  Bignoniacêes;  par  C.  Kunth. 

BoTiNiQUE.  M.  Brown  paraissait  d'abord  disposé  à  diviser  la  famille  des  Bigno- 

niacées  en  trois  ou  quatre  familles  distinctes.  Il  a  commencé  à  éloigner 

Société  Philomat.  deg  Bignoniacées  le  genre  Pedalium  pour  en  former,  conjointement  avec 
39  août  1818.  le  Josephinia,  une  famille  particulière  sous  le  nom  de  Pedalinées.  Ces 
caractères  ont  été  de  nouveau  examinés  par  M.  Kunth.  11  ne  les  a  pas 
trouvés  suffisants  pour  constituer  une  nouvelle  famille,  et  il  pense  que 
celle  des  Bignoniacées  doit  être  conservée  à-peu-près  telle  que 
M.  de  Jussieu  l'a  établie.  Les  genres  Sesamum,  Martynia  et  Cranio- 
laria  doivent  former,  avec  les  Pedalinées  de  M.  Brow^n,  une  seconde 
section  des  Bignoniacées.  M.  Kunth  désigne  cette  section  sous  le 
nom  de  Sésamées  ,  pour  la  distinguer  des  vraies  Bignoniacées,  qui 
ont  la  graine  entourée  d'une  membrane  en  forme  d'aile,  et  dans 
laquelle  il  range  les  genres //zca/vzZ/ea,  Juss. ,  Catalpa,  Juss.,  Tecoma, 
Juss. ,  Bignonia,  Juss.,  Oroxylum,  Vent.,  Spathodia,  Beauv.,  Am- 
philophiitm  (nouveau  geure  de  M.  Kunth,  qui  a  pour  type  le  Bignonia 
paniculata) ,  Jacaranda ,  3\xss. ,  Platjcarpum,  Bonpl. ,  Eccremocarpus, 
Ruiz  et  Pav.,  Cohœa,  Cav. ,  Tourretia,   Domb. 

]1  indique  aussi  les  nombreux  rapports  qu'a  le  Cresceniia  avec  les 
Bignoniacées,  et  il  propose  de  placer  ce  genre  à  la  suite  de  cette  famille. 

Sur  la  combustion  de  V alcool  au  moyen  de  la  lampe  sansjlamme^ 

par  John  Dalton. 

Chimib.  m.   J.    Dalton,   eu  réfléchissant  sur  le   phénomène  que  présente 

la  lampe  sans  flamme,  de  continuer  la  combustion  delà  vapeur  d'alcool 
au  moyeu  d'un  fil  de  platine  roulé  en  spirale,  fut  conduit  à  penser 
qu'il  était  possible  que  le  carbone  de  cette  vapeur  passât  à  l'état  d'oxide 
de  carbone  au  lieu  de  produire  de  l'acide  carbonique,  comme  cela 
arrive  dans  la  combustion  ordinaire.  Pour  savoir  si  cette  conjecture 
était  fondée,  il  fit  l'expérience  suivante  : 

Il  fit  brûler  la  lampe  sans  flamme  sous  une  cloche  de  verre  d'une 
capacité  de  120  pouces  cubiques,  jusqu'à  ce  que  le  fil  cessât  d'être 
visible  dans  l'obscurité.  Alors  il  remplit  un  flacon  de  l'air  de  la  cloche 
pour  en  faire  l'examen ,  et  ce  qu'il  y  a  de  remarquable ,  c'est  que  la  lampe 
ne  fut  pas  plus  tôt  en  contact  avec  l'air  de  l'atmosphère,  que  le  fil  de 

E latine  redevint  incandescent  j  ce  qui  prouve  que  la  combustion  sous 
i  cloche  avait  lieu  lors  même  que  le  fil  était  obscur.  L'air  qui  avait 
servi  à  la  combustion  contenait,  pour  100,  14  \  d'oxigène,  et  4 
environ  d'acide  carbonique  3  il  fut  impossible  d'y  trouver  de  l'oxide 
de  carbone.  La  conjecture  de  M.  J.  Dalton  n'était  doue  pas  fondée. 


(  i55  )  ~ 

il  voulut  savoir  ensuite  le  rapport  qu'il  y  avait  entre  la  combustion  lolo. 

dont  nous  venons  de  parler  et  la  combustion  ordinaire. 

En  conséquence  il  plaça  la  lampe  à  alcool,  enflammée,  sous  la  cloche 
qui  avait  servi  à  faire  l'expérience  précédente;  il  l'y  laissa  jusqu'à 
ce  qu'elle  s'éteignit  spontanément.  Après  la  combustion,  l'air  de  la 
cloche  contenait,  pour  loo,  i6  ^  d'oxigène  et  3  d'acide  carbonique. 

Une  nouvelle  expérience  fut  faite  avec  la  lampe  sans  flamme  ;  celle-ci 
s'éteignit  quarante  minutes  après  ^voir  élé  placée  sous  la  cloche.  A 
cette  époque  l'air  contenait,  pour  lOO,  8  d'oxigène,  et  presque  la  même 
quantité  d'acide  carbonique. 

M.  J.  Dalton  a  fréquemment  observé  que  la  combustion  de  l'huile, 
de  la  cire,  du  suif,  etc.,  opérée  dans  l'air  atmosphérique  jusqu'à  ce 
que  la  combustion  fût  terminée,  diminuait  l'oxigène  de  4?  5,  ou  6,  pour 
100  d'air;  ainsi,  la  lampe  sans  flamme  brûlerait  dans  des  milieux  oi^i 
la  combustion  ordinaire  ne  pourrait  pas  avoir  lieu. 


^^^^■wv^^v 


Considérations    sur    les   organes  de  la  génération  y 
par  H.  DE  Blainville. 

Les  organes  de  la  génération  sont  originairement  de  la  même  nature  Histoire hatcbeixe. 
dans  quelque  degré  d'organisation  que  ce  soit,  et  sont  par  conséquent 
composés  des  mêmes  parties,  du  moins  dans  ce  qu'ils  ont  d'essentiel; 
mais  dans  ce  qu'ils  peuvent  emprunter  à  l'appareil  extérieur ,  il  est 
évident  qu'il  peut  y  avoir  des  différences  plus  ou  moins  considérables, 
suivant  le  degré  de  perfectionnement  de  l'animal. 

Cette  nature  est  évidemment  femelle,  et  par  conséquent  le  sexe 
mâle  n'en   est  qu'une  simple  modification. 

C'est  ce  que  l'on  peut  prouver  de  deux  manières,  ou  en  envisageant 
la  série  animale  comme  ne  formant,  pour  ainsi  dire,  qu'un  seul  ani- 
mal, dont  chaque  degré  correspondrait  à  un  degré  de  développement 
d'un  animal  choisi;  ou  bien  en  envisageant  l'animal  le  plus  compliqué 
possible ,  et  en  regardant  chaque  nuance  de  son  développement  comme 
correspoudaiit  à  un  degré  d'organisation  de  la  série  animale. 

Mais  pour  bien  être  en  état  d'entendre  cela,  il  faut  admettre,  ce  qui 
est  indubitable,  que  dans  quelqu'aniraal  que  ce  soit,  pair  ourayounné, 
l'appareil  de  la  génération  est  constamment  double  ou  symétrique,  ou 
mieux  qu'il  est  formé  de  deux  parties  ou  côtés  semblables,  à  moins 
qu'il  n'y  ait  quelque  anomalie. 

Dans  les  animaux  actinomorphes  ou  à  forme  radiaire,  l'appareil  de 
la  génération,  en  aussi  grand  nombre  qu'il  y  a  d'appendices  ou  de 
rayons,  est  évidemment  pair,  comme  dans  les  Astéries,  les  Oursins, 
les  Méduses,  les  Polypes  même,  du  moins  ceux  que  l'on  a  pu  jusqu'ici 


C  i56) 
anafoiniser,  animaux  que  l'on  peut  réellement  regarder  comme  com- 
poses d'un  certain  nombre  d'autres  qui  se  sont  disposés  autour  d'un 
centre  au  lieu  de  le  faire  à  la  suite  les  uns  des  autres  3  on  sait  que  pour 
chaque  rayon  il  y  a  un  organe  générateur  véritablement  composé  de 
deux  parties,  mais  se  réunissant  pour  communiquer  à  l'extérieur  par 
lin  orifice  commun,  ou  au  moins  que  l'organe  est  parfaitement  semblable 
à  droite  et  à  gauche  de  l'axe  de  chaque  rayon.  _ 

Dans  le  cas  où  le  canal  intestinal  n'a  qu'un  orifice,  la  terminaison 
des  organes  de  la  génération  se  fait  d'une  manière  symétrique  ou  ré- 
gulière autour  de  la  bouche  (i);  dans  le  cas  contraire,  c'est-à-dire 
quand  il  y  a  un  anus,  cette  terminaison  se  fait  du  côté  et  avec  l'anus, 
toutes  les  excrétions  dans  un  animal  se  faisant  toujours  d'un  même  côté. 

Ce  que  je  viens  de  dire  de  la  duplicité  de  l'appareil  de  la  génération 
dans  les  animaux  actinomorphes,  est  encore  beaucoup  plus  évident 
chez  les  artiomorphes ,  ou  animaux  pa.rs,  qui  peuvent  être  considéréa 
comme  une  série  d'animaux  simples,  disposés  les  uns  à  la  suite  des 
autres.  En  effet,  chez  tous,  sans  exception  (2),  on  trouve  que  l'organe 
mâle  ou  femelle  est  toujours  double  ou  symétrique;  et  comme  dans 
tous  ces  groupes  le  canal  intestinal  a  coiistamment  deux  issues,  la  ter- 
minaison de  l'appareil  générateur  se  fait  toujours  avec  l'anus,  dans  le 
plus  grand  nombre  de  cas,  par  un  orifice  unique,  mais  aussi  quelquefois 
par  un  orifice  double,  comme  dans  les  Crustacés. 

Dans  les  Actinomorphes  il  n'y  a  jamais  de  sexe  mâle  (3);  c'est  un 
caractère  distinctif  de  ce  groupe,  et  par  conséquent  les  deux  côtés 
de  chaque  appareil  sont  tout-h-fait  semblables  et  femelles,  c'est-à-dire 
qu'ils  sécrètent  des  œufs,  qui  d'eux-mêmes  sont  susceptibles  de  recevoir 
l'éveil  et  de  vivi-e. 

Dans  les  Artiomorphes  articulés  ou  non  ,  dans  le  plus  grand  nombre 
de  cas,  les  deux  côtés  de  l'appareil  sont  tout-à-fait  semblables,  et  par 
conséquent  ou  restent  femelles,  ce  qu'ils  étaient  originairement,  ou 
éprouvent  à-la-fois  la  même  modification,  qui  les  convertit  également 
en  sexe  mâle. 

Mais  on  trouve  aussi  un  certain  nombre  de  ces  animaux  qui  natu- 


(  r  )  C'est  ce  qui  me  fait  douter  que  dans  les  Hydres  il  y  ait  une  génération  dite 
gemmipare;  je  pense  bien  plus  volontiers  que  les  orifices  des  appareils  générateurs 
sont  à  fa  marge  de  la  bouche,  comme  dans  les  animaux  radiaircs,  qui  n'ont  point 
d'anus. 

(2)  Les  oiseaux,  comme  je  l'ai  montré  depuis  long-temps,  ont  i-éellement  deux 
ovaires. 

(3)  Cette  observation,  outre  plusieurs  autres,  comme  l'existence  d'un  systêmr  ner- 
veux locomoteur  abdominal,  montre  que  les  vers  intestinaux,  au  moins  les  lorabiicoides, 
ne  peuvent  être  rangés  parmi  le3  Actinomorphes,  et  sont  bien  véritablement  de* 
A.  articulés. 


C  i57  ) 

lellement  ont  un  côté  mâle  et  l'autre  femelle,  comme  tout  le  groupe  1  0  1  o. 

des  limaçons,  et  peut-être  un  plus  grand  nombre  de  mollusques  qu'on 
ne  pense. 

L'analomie  pathologique,  ou  des  monstres,  vient  confirmer  ce  fait, 
qu'un  côlé  de  l'appareil  peut  être  indépendant  de  l'autre.  On  a  trouvé 
en  effet  des  monstres  appartenant  même  à  l'espèce  humaine,  qui  d'un 
côté  étaient  mâles  et  de  l'autre  femelles.  On  conçoit  parfaitement  que 
dans  les  animaux  mammifères,  où  les  rapports  des  .sexes  sont  compli- 
qués, il  est  impossible  d'admettre  qu'il  puisse  exister  d'hermaphro- 
disme même  incomplet,  c'est-à-dire  que  le  môme  individu  pût  agir  et 
patir  avec  un  individu  semblable  à  lui,  ou  avec  des  individus  de  sexe 
différent,  comme  il  y  en  a  des  exemples  dans  les  animaux  mollusquesj 
mais  dans  les  poissons,  où  la  similitude  des  organes  mâles  et  femelles 
est  presque  complète,  où  le  mâle  agit  sur  les  œufs  de  la  femelle  souvent 
sans  la  connaître,  on  peut  concevoir  que  dans  le  cas  dont  nous  parlons, 
et  qui  est  assez  l'réquent,  le  demi-raale  de  l'individu  pourrait  agir  à 
l'extérieur  sur  les  œufs  qu'y  aurait  produits  l'autre  moitié  femelle,  et 
par  conséquent  donner  lieu  à  l'hermaphrodisme  véritablement  suffisant. 
S'il  n'en  est  peut-être  pas  ainsi  dans  les  animaux  supérieurs,  c'est 
que  l'appareil  propre  de  la  génération  emprunte  à  l'appareil  extérieur 
un  appendice  remarquable. 

Quelquefois  aussi  dans  ce  sous-règne  on  trouve  des  animaux  chez 
lesquels  un  côté  avorte  presque  complètement,  mais  non,  je  crois, 
totalement.  Ainsi  j'ai  montré  que  les  oiseaux  chez  lesquels  on  n'admet 
assez  généralement  encore  qu'un  ovaire,  en  ont  réellement  deux,  mais 
que  le  droit  est  extrêmement  faible,  et  n'acquiert  jamais  peut-être  de 
développement  au  contraire  du  gauche  :  fait  incontestable,  mais  dont  on 
n'a  pas  encore,  du  moins  que  je  sache,  trouvé  une  raison  plausible. 
Il  en  est  peut-être  de  même  des  animaux  mollusques,  où  l'on  dit  ne 
trouver  qu'un  sexe  mâle  ou  femelle  ;  il  se  pourrait  (\u.e  réellement 
l'autre  fût  oblitéré  au  point  d'être  difficilement  aperçu. 

L'appareil  de  la  génération  maie  ou  femelle  peut  se  composer  de 
deux  parties  tout-à-fait  distinctes,  mais  qui  finissent  par  s'influencer 
réciproquement,  savoir,  la  partie  essentielle  et  la  partie  adjonctivej 
celle-là  peut  bien  exister  seule,  mais  celle-ci,  non  :  à  la  première 
appartient  l'organe  sécréteur  ou  ovaire,  et  son  canal  excréteur  dans 
toute  son  étendue  ,  c'est-ii-dire  depuis  sa  sortie  de  l'organe  jusqu'à 
son  orifice  extérieur j  à  la  seconde,  ce  que  l'on  peut  appeler  l'organe 
excitateur,  et  qui  est,  pour  ainsi  dire,  emprunté  à  l'appareil  externe 
seusitif  ou  hjcomoteur,  au  point  qu'en  l'envisageant  comme  une  paire 
d'appendices,  on  pourrait  avaucet-  que  les  animaux  vertébrés  ou  arti- 
culés internes  en  peuvent  avoir  trois  paires,  sans  compter  ceux  des 
mâchoires,  comme  les  articulés  externes  les  plus  parfaits. 


(  ï58  ) 

Jamais  les  Actinomorphes  n'ont  autre  chose  que  la  partie  essentielle 
de  l'appareil,  et  de  plus  il  est  toujours  Icmellc ,  et  par  conséquent 
toujours  semblable  sur  chaque  individu. 

J]  en  est  de  même  de  la  partie  des  animaux  pairs,  que  forme  la  classe 
des  mollusques  acéphalophores,  ce  qui  me  fait  également  croire  qu'ils 
n'ont  jamais  que  le  sexe  femelle.  Dans  les  Céphalophores  il  commence  à 
en  être  autrement,  et  l'on  trouve  quelquefois  un  organe  excitateur  fort 
singulier.  Enfin  dans  les  animaux  articulés  externes  ou  internes,  on  en 
trouve  également  fort  souvent,  mais  souvent  aussi  il  n'y  en  a  pas  du  tout, 
comme  dans  la  plupart  des  poissons  et  des  reptiles  nus  ou  gyranodermes. 

Les  animaux  sont  produits  avec  la  même  disposition  d'organes  de 
la  génération.  Ils  sont,  pour  ainsi  dire,  neutres,  et  ce  n'est  que  par  la 
suite  que  des  circonstances,  qui  nous  sont  entièrement  inconnues,  font 
rester  l'individu  femelle,  ou  le  font  passer  à  l'état  de  mâle. 

On  peut  prouver  que  l'appareil  delà  génération  dans  ce  qu'on  nomme 
le  sexe  mâle,  est  tout-à-iait  semblable  à  ce  qui  a  lieu  dans  le  sexe 
femelle,  en  prenant  l'espèce  la  plus  compliquée,  d'après  cet  axiome, 
que  qui  prouve  le  plus  prouve  le  moins;  ainsi  dans  les  animaux  mam- 
mifères et  dans  l'homme  même  : 

'V ovaire  dans  la  femelle  est  représenté  parle  testicule  dans  le  mâle 3 
l'un  et  l'autre  sécrètent  un  fluide,  mais  qui  dans  un  sexe  est  expan- 
sible, libre,  et  dans  l'autre  est  enveloppé  dans  une  membrane,  ou 
ce  qu'on  nomme  un  œuf  (i).  L'un  est  aussi  essentiel  que  l'autre,  et 
ime  des  différences  que  ces  organes  présentent,  du  moins  dans  le 
groupe  d'animaux  que  nous  examinons,  c'est  que  jamais  l'ovaire  ne  peut 
s'apercevoir  jusqu'à  un  certain  point  à  l'extérieur,  et  qu'il  reste  cons- 
tamment à  la  même  place  (2),  tandis  que  le  testicule  situé  dans  le 
jeune  âge  sur  les  parties  latérales  des  lombes,  descend  dans  le  bassin, 
y  reste  quelquefois,  et  d'autres  fois  tend  à  sortir  ou  sort  tout-à-fait  de 
la  cavité  abdominale,  eu  la  prolongeant  pour  ainsi  dire  au-dehors;  il 
est  alors  renfermé  dans  une  sorte  de  porhe  qu'on  nomme  scrotum,  qui 
n'est  autre  chose  que  l'analogue  du  repli  qu'on  a  désigné  sous  le  nom 
de  nymphe  dans  la  femelle,  et  dont  il  va  être  parlé  tout-à-l'heure. 

A  la  suite  de  l'organe  sécréteur  vient  le  canal  que  je  nomme  vecteur; 
dans  la  femelle  c'est  la  trompe,  dans  le  mâle  c'est  le  canal  déférent  : 
\ épidydjme  même   de  celui-ci  et  les  tubes  séminifères  qu'on  croyait 


(  I  )  Dans  les  végétanx  il  y  aurait  encore  une  identité  plus  parfaite  entre  l'oeuf  produit 
de  la  fenaelle  et  le  fluide  séminal  produit  du  ni.île ,  s'il  est  certain  que  le  pollen  ne 
soit    qu'une  grande  quanlilé  de  petites  capsules  contenant  \aura  seminalis. 

(  2)  C'est  cependant  un  fait  à  vérifier;  car  il  se  pourrait  qu'à  une  certaine  époque 
de  l'âge  du  fœtus ,  l'ovaire  se  trouvât  sur  les  parties  latérales  des  lombes ,  et  ne  fût 
pas  encore  dans  le  bassin. 


C  i59  ) 

particuliers  au  sexe  mâle ,  se  retrouvent  aussi  dans  les  ligamcns  larges  1  8  1  8. 

de  la  {'emelle,  comme  l'a  fait  voir  Rosen-Muller. 

Dans  l'un  comme  clans  l'autre  se\e,  il  peut  y  avoir  dans  un  endroit 
quelconque  de  ce  canal  vecteur,  une  vésicule  de  dépôt,  c'esl-à-dire, 
un  renflement  considérable  dans  lequel  viendront  aboutir  les  canaux 
vecteurs,  et  qui  conservera  plus  ou  moins  long-temps  le  produit  de  la 
sécrétion  qu'ils  y  auront  apporté.  C'est  ce  qu'on  nomme  ute'-us  dans 
la  femelle,  et  vésicules  séminales  dans  le  mâle.  L'importance  bien  plus 
grande  du  premier  fait  qu'il  manque  bien  moins  souvent  que  le  second; 
cependant,  dans  presque  tous  les  animaux  ovipares  il  n'y  a  pas  plus 
de  matrice  que  de  vésicule  séminale. 

De  celte  vésicule  de  dépôt  sort  un  canal  commun  ou  excréteur  qui 
vient  s'ouvrir  à  l'extérieur  par  un  orifice  de  forme  un  peu  variable, 
mais  toujours  situé  dans  la  ligne  médiane,  et  entre  la  terminaison  du 
canal  intestinal  et  celle  de  l'appareil  de  dépuration  urinaire. 

A  l'ouverture  de  ce  canal,  dans  le  sexe  femelle  et  à  la  racine  de 
son  prolongement  dans  le  mâle,  se  trouve  de  chaque  côté  un  repli 
particulier  de  la  peau,  présentant  une  modification  particulière,  et  qui 
commence  au-dessus  de  la  racine  de  l'organe  excitateur;  c'est  à  ce 
repli  de  la  peau  que  vient  aboutir  le  ligament  rond  dans  la  femelle, 
qui  existe  également  dans  le  mâle,  du  moins  à  un  certain  âge,  et  abso- 
lument dans  les  mêmes  rapports.  Ce  repli  est  appelé  nymphes  ou  petites 
lèvres  dans  la  femelle,  et  scrotum  dans  le  mâle.  La  difîërence  principale 
qu'ils  oUi-ent,  c'est  que  dans  la  femelle  il  est  rarement  prolongé  asser 
pour  être  visible  à  l'extérieur,  et  que  les  deux  parties  ne  se  soudent 
jamais  entre  elles,  comme  cela  a  lieu  dans  le  mâle. 

Outre  ce  premier  emprunt  à  l'appareil  sensorial,  il  y  en  a  un  second 
beaucoup  plus  important  et  plus  apparent;  c'est  celui  de  l'organe  que 
l'on  peut  nommer  excitateur,  clitoris  dans  la  femelle,  pénis  dans  le 
mâle;  la  situation,  la  structure  ou  composition  anatomique.  la  fonne 
même  sont  tout-à-fait  semblables ,  et  les  différences  que  ces  deux  organes 
présentent,  ne  tiennent  qu'au  plus  ou  moins  grand  développement,  et 
surtout  à  la  manière  dont  le  canal  excréteur  de  l'appareil  générateur  se 
combine  avec  celui  de  l'appareil  dépurateur.  Dans  l'individu  femelle, 
le  canal  excréteur  des  organes  de  la  génération,  considérablement  élargi 
pour  recevoir  l'organe  excitateur  maie,  et  pour  la  sortie  du  produit  de 
la  génération,  se  termine,  du  moins  le  plus  ordinairement,  d'une  manière 
tout-à-fait  indépendante  de  celui  de  l'appareil  urinaire,  l'un  en  arrière 
et  l'autre  en  avant  à  la  racine  de  l'organe  excitateur.  Dans  l'individu 
mâle  il  n'en  est  pas  ainsi  :  le  canal  excitateur-générateur  s'ouvre  de 
bonne  heure  dans  celui  de  l'appareil  urinaire,  et  celui-ci,  en  outre,  au 
lieu  d'être  fort  court,  comme  cela  a  ordinairement  lieu  d.ins  la  femeller 
et  indépendant  de  l'organe  excitateur,  s'applique  à  sa  face  iuiérieure^ 


C  .60  ) 
S8  prolonge  dans  toule  son  étendue,  et  même  le  dépasse  en  se  dilatant 
sous  une   l'orme  souvent   extrêmement  bizarre  et  caractéristique  très- 
prob;ibIement  de  l'espèce,  pour  former  ce  qu'on  nomme  le  gland. 

Tout  cet  appareil  extérieur  est  enfin  toujours  entouré  par  un  repli,  ou 
mieux  un  bourrelet  de  la  peau  appelée  grandes  lèvres ,  qui  existent  dans 
le  mâle  comme  dans  la  leraelle ,  et  qui  forment  une  sorte  de  l'er-à-cheval 
assez  serré,  ouvert  en  arrière,  et  recouvert  d'une  plus  ou  moins  grande 
quantité  de  poils.  Comme  dans  la  femelle  l'organe  excitateur  est  ordi- 
nairement assez  peu  développé,  ainsi  que  les  nymphes,  les  grandes 
lèvres  sont  assez  considérables  pour  recouvrir  le  tout,  mais,  dans  le 
mâle,  l'entrainement  au-dehors  des  nymphes  par  la  sortie  des  organes 
sécréteurs,  et  surtout  la  grande  saillie  de  l'organe  excitateur,  ne  per- 
mettant plus  aux  grandes  lèvres  de  s'étendre  assez  pour  recouvrir  tout 
cela,  alors  elles  ne  forment  plus  qu'un  simple  bourrelet  mais  bien  sensible. 
La  femme  hotlentole  oiïre,  sous  ce  rapport,  une  disposition  tout-àfait 
semblable  à  ce  qui  se  voit  dans  le  sexe  mâle,  et  cela  par  la  même 
raison,  la  grande  saillie  des  nymphes. 

Ainsi  donc  pour  convertir,  pour  ainsi  dire,  un  sexe  en  un  autre,  du 
moins  en  apparence  et  quant  à  la  terminaison  du  canal  excréteur  et 
de  ses  rapports  avec  celui  de  la  dépuration,  il  faudrait  supposer  que 
dans  la  femelle  le  canal  excréteur,  beaucoup  plus  rétréci,  s'ouvrirait  dans 
celui  de  l'appareil  de  la  dépuration  urinaire,  et  que  celui-ci  se  pro- 
longerait, s'accolerait  au-dessous  du  clitoris,  qui  prendrait  lui-même  un 
très-grand  développement;  enfin  que  les  ovaires,  au  lieu  de  rester  dans 
l'abdomen  ,  desccndraicul  daus  les  nyniplics,  qui  en  se  prolongeants'acco- 
leraient  l'une  contre  l'autre,  en  conservant  cependant  toujours,  et  d'une 
manière  évidente,  la  trace  de  cette  union  dans  ce  qu'on  nomme  le  raphé. 

Au  contraire,  pour  convertir  le  sexe  mâle  en  femelle,  il  suffirait  que 
le  testicule  remontât  dans  la  cavité  abdominale  et  y  restât  fixé,  d'où 
s'ensuivrait  que  le  scrotum  n'existerait  plus,  se  partagerait  en  deux, 
et  que  chaque  partie  se  réduirait  à  n'être  plus  qu'une  petite  lèvre 
ou  nymphe;  le  canal  déférent  serait  la  trompe,  la  vésicule  séminale 
l'utérus,  et  le  canal  éjaculateur  le  vagin;  mais  il  faudrait  que  hà  il  se 
terminât  sans  communiquer  avec  l'urèthre:  celui-ci  deviendrait  aussi 
beaucoup  plus  court ,  et  se  terminerait  à  la  racine  de  l'organe  excitateur. 

Mais  s'il  est  aisé  de  faire  un  rapprochement  déjà  sensible  entre  l'ap- 
pareil reproducteur  femelle  et  le  mâle  chez  les  animaux  les  plus  élevés, 
et  même  dans  l'espèce  humaine,  cela  devient  de  plus  en  plus  évident  à 
mesure  que  l'on  descend  l'échelle  animale  et  même  à  la  fin  ,  c'est-à-dire 
dans  les  derniers  animaux  chez  lesquels  les  sexes  sont  séparés;  il  est 
souvent  assez  difficile  de  les  distinguer,  «omme  dans  certains  animaux 
articulés,  et  surtout  dans  les  vers;  l'Ascaride  lombricoïde  en  est  un 
exemple  remarquable,  ainsi  que  le  Scorpion,  qui  est  cependant  beau- 
coup plus  élevé. 


La  pathologie,  ou  mieux  l'anatomic  des  anomalies,  c'est-à-diie  de  i  o  1  o. 

ce  quon  nomme  hermaphrodites,  confirme  évidemment  ces  idées  :  on 
sait  qu'il  en  est  de  deux  sortes,  la  première,  dans  laquelle  c'est  une 
femelle  pour  ainsi  direàdemi-màle,  et  dans  la  seconde, un  mâle  à  demi- 
femelle.  Dans  ces  deux  cas  il  y  a  ordinairement  stérilité ,  dans  le  premier 
très-probablement ,  par  le  peu  de  développement  de  l'ovaire  et  de 
l'utérus.  Il  y  en  a  au  contraire  un  considérable  dans  les  organes  exci- 
tateurs :  les  nymphes  sont  très-grandes  et  quelquefois  extrêmement 
prolongées,  et  surtout  l'organe  excitateur  l'est  encore  davantage,  de 
manière  à  ce  que  le  repli  extérieur  de  la  peau  ne  pouvant  plus  contenir 
ces  organes,  ils  deviennent  presque  entièrement  extérieurs,  et  simulent 
réellement  un  appareil  mâle.  Les  femelles  deviennent  alors  presque 
masculinesj  elles  sont  plus  fortes,  plus  colorées,  la  voix  est  plus  pleine, 
plus  rauquej  la  barbe  se  développe,  les  goûts  même  changent,  etc. 

Dans  le  second  cas,  au  contraire  ,  les  organes  essentiels  ou  sécréteurs 
sont  de  même  plus  petits  3  ils  restent  à  l'intérieur,  ou  viennent  se 
placer  sur  les  parties  latérales  de  la  racine  du  pénis  dans  des  espèces 
de  nymphes,  et  alors  il  n'y  a  pas  de  scrotum.  L'organe  excitateur  est 
extrêmement  petit,  quelquefois  même  alors  comme  caché  entre  des 
grandes  lèvres,  et  il  se  peut  même  que  le  canal  commun  n'arrive  pas 
jusqu'à  son  extrémité  ;  l'on  a  même  vu  des  cas  oh  les  deux  orifices 
étaient  distincts,  c'est  du  moins  ce  qu'il  est  aisé  de  concevoir.  Dans 
ce  cas  de  faux  hermaphrodite,  l'individu  est  de  faible  complexion  , 
lymphatique,   peu  pileuxj  sa  voix  est  faible^  etc. 

L'anatomie  comparée  vient  encore  établir  de  nouveaux  points  de 
comparaison  entre  le  sexe  femelle  et  le  sexe  mâle,  même  dans  les 
inammiières;  ainsi,  outre  un  grand  nombre  d'autres  qu'il  serait  trop 
long  de  faire  connaître,  il  en  est  qui  ont  le  clitoris  percé,  c'est-à-dire, 
chez  lesquels  le  canal  de  l'urètre  se  prolonge  le  long  du  clitoris;  mais 
l'appareil  générileur  a  toujours  son  orifice  propre.  îl  arrive  cependant 
aussi  que  dans  certains  mammifères  femelles  il  n'y  a  à  l'extérieur  qu'un 
seul  orifice,  comme  dans  l'éléphant;  plusieurs  rongeurs,  etc.;  mais  c'est 
celui  du  vagin  ,  l'ouverture  de  l'urètre  se  faisant  dans  son  intérieur;  c'est 
par  couséquent  le  contraire  de  ce  qui  a  lieu  dans  le  sexe  reàle ,  où  le 
canal  excréteur  de  l'appareil  générateur  s'ouvre  dans  celui  de  l'appareil 
dépurateur. 

Le  sexe  femelle  est  le  plus  important;  c'est  le  premier  qu'on  aperçoit 
dans  la  série  des  animaux,  comme  dans  l'origine  de  tout  animal. 

Qu'il  soit  le  plus  important,  c'est  un  fait  tellement  rais  hors  de  doute 
par  les  recherches  de  Spallanzani  et  par  l'observation  seule,  qu'on  peut 
concevoir  qu'une  femelle  puisse  produire  sans  le  concours  du  mâle, 
ce  qu'on  ne  peut  faire  de  celui-ci.,  qu'il  ne  mérite  pas  de  nous  arrêter 
plus  long-temps. 

Livraison  de  noi'embre.  21 


(     l62    ) 

Il  est  également  évident  que  dans  tous  les  animaux  rayonnes  sans 
exception  il  existe  seul,  et  que  ces  animaux  se  repi-oduisent  parfaite- 
ment et  sont  tous  semblables. 

Si  l'on  veut  étudier  avec  soin  de  jeunes  fœtus  d'un  animal  mammi- 
fère quelconque  à  des  âges  différens,  on  se  convaincra  aisément  que 
plus  on  approchera  du  moment  de  l'imprégnation,  et  plus  on  trouvera 
tous  les  individus  d'une  même  portée  semblables,  et  l'on  verra  que 
la  similitude  est  dans  le  sexe  féminin,  eu  sorte  qu'on  peut  dire  qu'il 
est  un  instant  variable  suivant  l'espèce,  et  d'autant  plus  éloigné  du 
moment  de  l'imprégnation  que  l'animal  est  moins  parfait,  où  il  est 
presque  impossible  d'apercevoir  la  moindre  différence  entre  les  indi- 
vidus. 

Eu  sorte  que  l'on  peut  concevoir  que  tous  les  animaux  naissent,  ou 
mieux  commencent  à  paraître  semblables,  sous  le  rapport  des  organes 
de  la  génération  ;  que  l'état  sous  lequel  les  sexes  apparaissent  d'abord 
est  plutôt  femelle  que  mâle,  ou  mieux,  peut-être,  qu'ils  sont  tous 
neutres;  et  qu'ensuite,  par  des  circonstances  dont  la  nature  nous  est 
inconnue  et  nous  lésera  sans  doute  éternellement,  telle  ou  telle  partie 
éprouve  un  léger  changement  dans  sa  nature  et  dans  son  développement 
proportionnel,  de  telle  sorte  qu'il  en  résulte  un  individu  femelle  Ou 
un  individu  mâle.  Mais  quelles  sont  ces  conditions  ?  Il  est  probable 
que  cela  tient  à  quelque  chose  dépendant  de  la  mère  plutôt  que  du 
père;  et  en  effet  on  sait  que  dans  certains  genres  d'insectes,  des  indi- 
vidus qui  seraient  nés  neutres  sous  le  rapport  des  organes  de  la 
génération,  quoique  parfaits  sous  tous  les  autres,  peuvent  être  convertis 
en  femelles  actives,  par  un  simple  changement  dans  la  quantité  de 
nourriture  dans  l'état  de  larve. 

Sur  le  Cadmium.  Extrait  du  Journal  deScnyvEicER,  vol.  21, p.  297. 

Chimie.  Dans   l'automne   de  1817,   le   professeur  Stromeyer  fut  chargé  de 

visiter  les  pharmacies  de  la  principauté  dllildesheim.  Dans  plusieurs 
d'entre  elles,  il  ne  trouva  que  de  l'oxide  de  zinc  carbonate  au  lieu 
d'oxide  de  zinc.  Ce  corps  était  blanc ,  mais  rougi  au  feu  il  devenait 
jaune,  quoiqu'il  ne  contînt  ni  fer  ni  plomb. 

Le  professeur  Stromeyer  ayant  examiné  cet  oxide  avec  plus  d'atten- 
tion, trouva,  non  sans  beaucoup  d'étonnement,  que  celte  couleur  était 
due  au  mélange  d'un  oxide  métallique  auquel  on  n'avait  pas  fait  atten- 
tion jusqu'à  ce  moment.  Il  réussit,  par  un  procédé  très-simple,  à  le 
séparer  de  l'oxide-  de  zinc,  et  même  de  réduire  complètement  le 
métal.  Il  ]'a  rencontré  aussi  dans  la  tuthie  et  dans  tous  les  autres 
oxides  de  zinc,   ainsi  que  dans  le  zinc  lui-même.  Cependant  il  n'existe 


eu  trouve 


C   iG5  ) 
qu'en  très-petite  quantité  dans  tous  ces  corps  j  ce  qu'un  y 
s  élève  à  peine  d'un  millième  à  un  centième. 

Voici  les  propriétés  principales  qui  caractérisent  le  nouveau  métal. 
Sa,  couleur  approche  de  celle  du  platine  3  il  a  un  éclat  métallique  très- 
vif,  et  il  prend  un  beau  poli.  Le  grain  en  est  très-serré  j  fondu,  il  a 
ime  pesanteur  spécifique  égale  à  8,750,  celle  de  l'eau  étant  i.  Il  est 
Irès-ductile,  et  ou  peut  aisément  on  faire  des  lames  très-minces,  soit 
à  chaud,  soit  à  froid,  sans  qu'il  se  déchire.  11  paraît  aussi  doué  d'une 
cohésion  a&sez  forte  et  supérieure  à  celle  de  l'étain.  ]l  fond  avant  de 
rougir;  sa  volaliiîîé  est  très-grande.  Il  se  transforme  en  vapeur  à  une 
température  qui  ne  paraît  pas  s'élever  beaucoup  au-dessus  de  celle  à 
laquelle  le  mercure  se  volatilise;  celle  vapeur  est  inodore;  elle  se 
condense  en  gouttelettes  aussi  facilement  que  la  vapeur  mercurielle. 

Ce  métal  est  permanent  à  l'air;  mais  il  brûle  très- facilement,  et  il 
se  change  en  un  oxide  jaune  qui  se  sublime  en  grande  partie  sous  la 
forme  d'une  vapeur  d'un  jaune-brun.  Fait-on  cette  expérience  à  la 
flamme  d'un  chalumeau,  il  se  couvre  d'un  dépôt  qui  est  aussi  d'un 
jaune  tirant  sur  le  brun.  Au  reste  ce  métal  eu  brûlant  ne  répand 
aucune  odeur  sensible. 

Il  est  dissous  par  l'acide  nitrique  avec  dégagement  de  vapeur  nitreuse. 
Les  acides  sulfurique  et  nitrique  l'attaquent  aussi,  et  la  production  du 
gaz  hydrogène  accompagne  cet  effet.  Ces  dissolutions  sont  toutes  in- 
colores. 

Ce  mêlai  ne  paraît  former  qu'une  seule  combinaison  avec  l'oxigène; 
l'oxide  qui  en  provient  a  une  couleur  jaune-verdâtre,  laquelle  devient 
jaune-orange  à  une  forte  chaleur  rouge,  et  tourne  ensuite  au  brun,  si 
on  continue  la  chaleur  rouge.  Cet  oxide  au  reste  est  infusible,  même 
quand  ou  le  chauffe  au  blanc  dans  un  creuset  de  platine  couvert;  on 
le  réduit  aisément  avec  le  charbon,  ainsi  qu'avec  toutes  les  substances 
qui  contiennent  ce  combustible. 

Il  n'est  pas  soluble  dans  les  alcalis  fixes,  mais  il  l'est  un  peu  dans 
l'ammoniaque;  il  se  comporte  avec  les  acides  comme  une  base  salifiable. 
Les  sels  qu'il  forme  sont  blancs;  ceux  qu'il  produit  avec  les  acides  sul- 
furique, nitrique,  muriatique  et  acétique,  cristallisent  aisément  et  sont 
très-solubles;  au  contraire,  les  phosphates,  les  carbonates  et  les  oxa- 
lates  sont  insolubles  :  les  alcalis  fixes  le  précipitent,  en  blanc,  des 
dissolutions  des  premiers  sels ,  sans  que  ce  précipité  soit  redissous  par- 
un  excès  du  prév:ipitant;  l'ammoniaque,  au  contraire,  qui  le  précipite 
d'abord  en  blanc,  le  redissout,  si  on  en  ajoute  un  excès.  La  lessive 
du  sang  le  précipite  en  blanc. 

Il  est  précipité  de  ses  dissolutions  acides,  en  jaune,  par  l'acide  hydro- 
sulfurique  et  par  les  hydrosulfates.  Faute  d'attention,  il  est  aisé  de 
confondre  ce  précipité  avec  l'orpiment;  mais  il  en  diffère  par  la  pro- 


1818. 


CniuiE. 


C  164  ) 

priété  d'être  pulvérulent,  et  surtout  par  la  manière  dont  il  se  comporte 
au  chalumeau.  A  en  juger  par  quelques  essais,  cette  combinaison  de 
l'acide  hydrosulFurique  avec  1  oxide  du  nouveau  mêlai  peut  devenir  utile 
en  peinturej  elle  fournit  un  jaune  qui  couvre  bien ,  est  durable,  et, 
sous  ce  point  de  vue,  ne  paraît  pas  inférieur  au  jaune  de  chrome. 

Ce  métal,  enfin,  est  réduit  de  ses  dissolutions  acides  par  le  zinc, 
tandis  qu'il  précipite  le  cuivre,  le  plomb,  l'argent  et  l'or,  lorsqu'ils 
sont  dissous  dans  les  acides  nitrique  et  hydrochlurique. 

Le  professeur  Stromeyer  a  proposé  de  donner  à  ce  métal  le  nom 
de  Cadmium,  parce  qu'il  l'a  trouvé  d'abord  dans  l'oxide  de  zinc,  qu'on 
appelait  et  qu'on  appelle  peut-être  encore  quelque  part  cadmie  des 
fourneaux. 

On  lit  dans  les  Annales  de  Physique  àe  Gilbert,  vol.  29,  cinquième 
cahier  de  1818,  pag.  95  et  suiv.,  que  le  même  métal  a  été  trouvé  dans 
l'oxide  de  zinc  de  la  Haute-Silésie,  par  M.  Hermann ,  Directeur  des 
fabriques  de  produits  chimiques  à  Shonebeck,  par  le  D'  W.  Maisener, 
de  Halle,  et  par  le  professeur  Karsten,  de  Berlin.  On  avait  confisqué 
cet  oxide  chez  M.  Hermann,  sous  prétexte  qu'il  contenait  de  l'arsenic, 
parce  que  l'hydrogène  sulfuré  le  ()récipilait  en  jaune  3  c'est  ce  qui  donna 
occasion  à  ce  savant  d'en  l'aire  l'analyse,  et  de  le  donner  à  d'autres 
chimistes  pour  l'examiner. 


Nonçeau  métal,   découvert  par  le  docteur  heW  EST. 

Le  docteur  de  Vest,  professeur  de  chimie  h  Gratz,  a  découvert 
dans  la  mine  de  nickel  de  Schladmig,  en  Styrie,  un  métal  qui  diffère 
de  tous  les  métaux  connus. 

11  n'est  réductible  que  quand  il  est  combiné  avec  l'arsenic  :  ses  oxides 
sont  blancs  ainsi  que  les  sels  qu'il  forme. 

S'il  est  précipité  de  ses  dissolutions  salines,  le  précipité  est  blanc 
par  le  prussiate  de  potasse,  blanchâtre  par  l'infusion  de  noix  de  galle, 
et  noir  par  l'hydrogène  sulfuré  :  cedernier  précipité  est  aisément  solublr 
dans  les  acides 3  il  ne  l'est  plus  si  la  dissolution  contient  un  excès 
d'acide. 

L'oxide  supporte  une  chaleur  de  plus  de  i5o  degrés  de  V\  edgwood 
avant  de  fondre,  et  il  reste  blanc  avec  ou  sans   l'accès  de  l'air. 

Au  surplus  il  est  très-difficile  d'extraire  le  nouveau  mêlai  de  la  mine 
de  nickel,  parce  qu'il  reste  dissous  dans  l'ammoniaque,  comme  le  nickel 
et  le  cobalt. 

Le  professeur  Gilbert  propose  de  nommer  ce  métal  Vestium,  tant 
pour  rappeler  le  nom  de  M.  Vest  que  celui  de  la  déesse  Vesta,  cl 
donner  ainsi  un  nom  mythologiqne  à  ce  mêlai,  comme  à  la  plupart 
des  autres  métaux. 


*  v^-w»  wv-*  *  w  WV^  \  %  v^  v%  % 


aperçu  des  genres  ou  sons  -  genres  yiouveaux  formés  par 
M.  Henri  Cassini  dans  la  famille  des  Synanlhérées. 

DIXIÈME    ET   DERNIER    FASCICULE,   (i) 

121.  Eudorus.  (Tribu  dos  Sénécionées.)  Calathide  oblongue,  dis-  B  otar'iqijf;. 
coïde  :  disque  multiflore,  régulariflore ,  androgynitloiej  couronne  uui- 
sériée,  pauciflore,  ambigiilflore,  fërainiflote.  Péricline  un  peu  intérieur 
aux  fleurs,  cylindracéj  de  squames  unisériées,  contiguês,  égales,  ap- 
pliquées, denii-embrassanles,  linéaires,  aiguës,  un  peu  nou-àlres  au 
sommet;  accompagnées  à  la  base  de  plusieurs  petites  squames  surnu- 
méraires, irrégulièrement  disposées,  inégales,  inappliquées,  linéaires. 
Clinanthe  plane,  subalvéolé,  à  cloisons  incomplètes,  charnues,  dentées. 
Ovaires  cylindriques ,  munis  de  côtes,  hérissés  de  poils  charnus  ;  aigrette 
de  squamellules  nombreuses,  filiformes,  slrié-s  longitudinalemeut , 
barbellulées.  Corolles  de  la  couronne  à  limbe  comme  palmé,  ou  fendu 
en  dedans  jusqu'à  la  base,  profondément  tri-quadrilobé,  à  lobes  très- 
arqués  en  dehors;  contenant  des  rudimens  d'étamines  demi-avortées. 

Eudorus  senecioides ,  H.  Cass.  {Cacalia  senecioides,  H.  P.)  Piaule 
herbacée,  haute  de  cinq  pieds.  Tiges  simples,  dressées,  droites,  angu- 
leuses, striées,  pubérulentes.  Feuilles  allernes  :  les  inférieures,  longues 
d'un  pied  et  demi,  à  partie,  inférieure  pétioliforme,  à  partie  supérieure 
lancéolée,  munie  de  quelques  petites  dents  inégales;  les  supérieures, 
prouressivement  plus  courtes,  sessiies,  ovales-lancéolées,  denticuléessur 
les  bords,  glabriuscules,  subcoriaces-charuues.  Calathides  en  panicule 
terminale, subcorymbiforme;  fleurs  jaunes.  (Cultivée  au  Jardin  du  Roi.) 

132.  Felicia.  (Tribu  des  Astérées.)  A  pour  type  VAsier  ienellus , 
et  diffère  très-peu  de  XHenricia.  Calathide  orbicuiaire,  radiée  :  disque 
multiflore,  régulariflore  ,  androgyniflore;  couronne  unisériée,  liguliflore, 
iéminiflore.  Péricline  égal  aux  fleurs  du  disque,  orbicuiaire,  convexe; 
de  squames  nombreuses,  subbisériées  ,  à  peu  près  égales,  appliquées, 
linéaires-subulées.  Clinanthe  convexe,  inappendiculé,  ponctué.  Ovaires 
obovales,  très-comprimés,  hispides;  aigrette  plus  courte  que  l'ovaire, 
de  squamellules  unisériées,  égales,  caduques,  filiformes,  blanches, 
munies  de  très-longues  barbellulcs. 

13^3.  Gajatea.  (Tribu  des  Astérées.)  Ce  sous-genre  de  Y  Aster  com- 
prend les  espèces  de  ce  genre  qui  ont  la  couronne  composée  de  fleurs 
neutres,   et  le  péricline  de  squames  inappendirulées,  appliquées,   co- 

(i  )  Voyez  les  neuf  fascicules  précédens  dans  les  livraisons  de  décembre  i8«6,  janvier, 
février,  avril,  mai,  septembre,  octobre  1817,   février,  mars,  mai,  septembre  ibi8. 


C  i66  ) 

rlaces,  vraimenl  imbriqiiéesj  tels  sont  les  A.  dracuncuîoides ,  irineriùs, 
punctatus,  etc. 

124.  Euryhia.  (Tribu  des  Aslërées.)  Ce  sous-genre  de  X Aster  com- 
prend les  espèces  de  ce  genre  qui  ont  la  couronne  féminiflore  comme 
les  vrais ^5/^r,  et  le  péricline  de  squames  appliquées  comme  les  Ga/a/ea; 
tels  sont  les  A.  chrysocomoides ,  tripoUiim,  corjmbosus ,  etc.  Le  sous- 
genre  comprenant  les  vrais  Aster  se  distingue  des  deux  autres  par  la 
couronne  féminiflore,  et  le  péricline  de  squames  inappliquées,  app-jndi- 
c\ïoYmes  ;  tels  son{  les  A.  noi'i-beîgii,  longifoUus ,  amplexicaulis ,  etc. 

126.  NaiipUus.  (Tribu  des  Inulées.  )  Je  forme  dans  le  genre 
Buphtalmum  quatre  sous-genres  indépendamment  du  Dioniedea.  Le 
sous-genre  comprenant  les  vrais  Buphtalmum ,  a  pour  type  le  B.  sall- 
cifolium ,  et  se  distingue  des  trois  autres  principalement  par  le  péricline 
de  squames  inappendiculées,  appliquées.  Le  sous-genre  Nauplius  a 
pour  type  le  B.  aquaticum,  et  offre  les  caractères  suivans.  Calathido 
radiée  :  disque  multiflore,  régulariflorc,  androgyniflore;  couronne  uni- 
sériée,  liguliflore,  féminiflore.  Péricline  irrégulier,  involucriforme;  de 
plusieurs  bractées  foliiformes,  grandes,  inégales,  irrégulières,  diffuses. 
Clinanthe  plane,  garni  de  squainelies  inférieures  aux  fleurs,  embras- 
santes ,  oblougues,  arrondies  au  sommet,  membraneuses,  uninervées. 
Ovaires  obovoïdes,  açiguleux,  hispidesj  aigrette  de  squaraellules  uni- 
sériées,  libres,  inégales,  paléiformes .  membraneuses,  irrégulièrement 
laciniées  supérieurement.  Corolles  de  la  couronne  tridentées  au  sommet. 
Anthères  presque  dépourvues  d'appendices  basilaires  distincts. 

126.  Molpadia.  (Tribu  des  Inulées.)  Sous-genre  du  J'iiphtahnum , 
ayant  pour  type  le  jB.  cordifolium,  Waldst.  Calathide  orbiculaire,  ra- 
diée :  disque  multiflore,  régulariflore ,  androgyniflore;  couronne  uni- 
sériée,  multiflore,  liguliflore,  féminiflore.  Péricline  égal  aux  fleurs  du 
disque, suborbiculaire 3  de  squames  imbriquées  :  les  extérieures  à  partie 
inférieure  appliquée  ,  ovale-oblongue  ,  coriace  ,  à  partie  supérieure 
appendiciforme,  inappliquée,  foliacée  3  les  intérieures  appliquées ,  li- 
néaires-oblongues,  terminées  par  un  appendice  inappliqué,  élargi,  ar- 
rondi, subscaneux,  un  peu  frangé  sur  les  bords.  Clinanthe  très-large, 
planliiscule;  garni  de  squamelles  inférieures  aux  Heurs,  très-étroites, 
iinéaii'es-subulées,  roidcs.  Ovaires  cylindriques,  glabres;  aigrette  coro- 
niforme,  très-courte  ,  irrégulière ,  subcartilagineute ,  portant  quelquefois 
une  longue  squamellule  filiforme,  à  peine  barbellulée.  Fleurs  de  la 
couronne  à  languette  linéaire,  très-étroite.  Fleurs  du  disque  à  anthères 
munies  de  longs  appendices  basilaires  barbus. 

127.  Pallenis.  (Tribu  des  Inulées.)  Sous-genre  du  Buphtalmum , 
ayant  pour  type  le  B.  spinosum.  (];dathide  radiée  :  disque  multiflore, 
régulariflore,  androgyuillore  ;  couronne  bisériée,  multiflore,  liguliflore^, 


(  lôy  )  - 

létniniflore.  Péricline  très-supérieur  aux  fleurs  du  disque  ;  de  squames 
paucisériées ,  obimbriquées ,  très-courtes,  appliquées,  coriaces,  sur- 
montées d'un  très-grand  appendice  foliitbrme  ,  étalé,  ovale,  spinescent 
au  sommet.  Cliuanthe  plane,  garni  de  squamelLss  égales  aux  fleurs,  de- 
mi-embrassantes ,  coriaces,  acuminées-spinescentes.  Ovaires  du  disque 
comprimés,  obovales,  hispidules,  portant  une  aigrette  coronilbrme, 
membraneuse,  laciniéej  ovaires  de  la  couronne  obcompriraés,  orbi- 
culaires,  munis  d'une  bordure  aliforme,  et  portant  une  aigrette  coro- 
nif'orme  dimidiée-postérieure.  Corolles  de  la  couronne  à  tube  large, 
épais,  coriace  5  à  languette  étroite,  linéaire,  tridentée  au  sommet  j 
souvent  un  long  appendice  filiforme,  laminé,  naît  de  l'intérieur  du 
tube,  en  avant  du  style,  et  simule  une  languette  intérieure.  Corolles 
du  disque  à  tube  très-épais,  coriace-charnu,  muni  d'un  appendice  lon- 
gitudinal alilbrme.  Anthères  presque  dépourvues  d'appendices  basilaires 
distincts. 

1 28.  Maruta.  (  Tribu  des  Anthémidées.)  Ce  sous-genre  de  V Anthémis 
a  pour  type  Y  A-  coiula,  qui  diffère  des  vrais  Anthémis  par  la  couronne 
composée  de  fleurs  neutres,  par  les  ovaires  hérissés  de  points  tuberculeux, 
et  par  le  cHuanlhe  cylindracé,  inappendiculé  intérieurement,  garni 
supérieurement    de    squamelles    inférieures    aux    fleurs,    très-grêles, 

%ubulées. 

129.  Ormenis.  (Tribu  des  Anthémidées.)  Ce  sous-genre  de  V  An- 
thémis a  pour  type  VA.  mixta,  qui  diffère  des  vrais  Anthémis  par  le 
clinauthe  cylindracé,  très-élevé,  garni  de  squamelles  inférieures  aux 
fleurs,  coriaces,  enveloppant  complètement  l'ovaire  et  la  base  de  la 
corolle,  par  la  base  des  corolles  du  disque,  prolongée  en  un  appendice 
ovale  sur  la  moitié  supérieure  et  antérieure  de  l'ovaire^  par  la  base 
des  corolles  de  la  couronne,  continue  à  l'ovaire. 

i3o.  Helicta.  (Tribu  des  Héliauthées.)  Calathide  radiée  :  disque  mul- 
tiflore,  régulariflore ,  androgyniflorej  couronne  unisériée,  décemflore, 
ligulifloi'e,  féminiflore.  Péricline  de  cinq  squames  unisériées.  Cliuanthe 
squamellifère.  Cy  psèles  hispidules  ;  aigrette  coroniforme ,  membraneuse , 
irrégulièrement  et  inégalement  dentée.  Corolles  du  disque  à  tube  nul. 
Étamines  à  filets  non-grefîés  à  la  corolle;  à  anthères  noires,  portant  de 
gros  tubercules  glanduliformes  sur  l'appendice  apicilaire  et  le  haut  du 
connectif".  Ce  genre,  peu  différent  du  Stemmodontia,  a  pour  type  une 
plante  à  tige  ligneuse,  à  feuilles  opposées,  qui  a  été  cultivée  au  Jardin 
du  Roi  sous  le  faux  nom  de  J^erbesina  mutica. 

i3i.  Meteorina.  (Tribu  des  Calendulées.)  Ce  genre,  qui  a  pour  type 
le  Calendiila  pluuialis ,  diffère  essentiellement  du  Calenduht  par  la 
présence  de  fleurs  réellement  hermaphrodites,  ce  qui  entraîne  d'autres 
différences  remarquables. 


818. 


C  168  } 

iSa.  Lamjra.  (Tribu  des  Carduinées.)  Ce  sous-genre  du  Cirsium  a 
pour  type  le  Carduus  stellatus,  L.,  qui  diffère  des  vrais  Cirsium  par 
plusieurs  caractères,  et  surfout  par  les  squames  du  péricline  qui  portent 
à  la  base  interne  de  leur  appendice  une  grosse  callosité  subéreuse,  ainsi 
que  par  les  cypsèles  qui  sont  très-grosses,  arrondies,  sans  côtes,  glabres, 
lisses  et  luisantes. 

i53.  Tyriumus.  (Tribu  des  Carduinées.)  Ce  aous.^euve  du.  Carduus 

a  pour  type  le  C.  leucographus ,  qui  diffère  des  vrais  Carduus  princi- 

lalement  par  les  étamines  à  filets  monadelphes,  et  par  la  corolle  dont 

es  divisions  sont  denticulées  en  scie  sur  les  bords,  et  surmontées  d'un 

ong  appendice  triquètre,  arrondi  au  sommet,  subcorné,  pareillement 

denticulé. 

154.  Theodorea.  (Tribu  des  Carlinées.)  Ce  sous-genre  du  Saussurea 
a  pour  type  le  S.  amara  (Decand.),  qui  diffère  des  vrais  Saussurea 
par  le  péricline  dont  les  squames  intérieures  sont  surmontées  d'un 
appendice  inappliqué,  flabellil'orme,  scarieux,  coloré. 

i55.  Gatyona.  (Tribu  des  Lactucécs.)  Calathide  incouronnée,  radia- 
tiforme,  multitlore,  fissiflore,  androgyniflore.  Péricline  égal  aux  fleurs 
centrales,  globuleux  inlérieurement  ;  do  squames  unisériées,  égales, 
linéaires,  embrassantes;  accompagnées  cà  la  base  de  quelques  petites!' 
squames  surnuméraires,  éparses,  subulées.  (^linanthe  plane,  alvéolé, 
à  cloisons  charnues,  denticulées.  Cypsèles  inférieures  cylindracées , 
atténuées  supérieurement  en  un  col  coui't,  munies  de  eûtes  longitu- 
dinales arrondies,  striées  transversalement 3  cypsèles  marginales  très- 
lisses,  munies  sur  la  face  intérieure  d^'iine  aile  longitudinale  membra- 
neuse. Aigrettes  de  squamellules  inégales,  filiformes,  barbellulées. 
Corolles  glabriuscules. 

Gatyona  glohulifera ,  H.  Cass.  {Picris  glohulifera ,  H.  P.)  Planfc 
herbacée,  haute  d'un  à  deux  pieds.  Tige  rameuse,  cylindrique,  glabre,  à 
partie  supérieure  dépourvue  de  feuilles,  et  divisée  en  longs  rameaux  nus, 
grêles,  simples  ou  bifurques.  Feuilles  alternes,  sessiles,  semi-amplexi- 
caules,  glabres  :  les  inférieures  longues  de  six  pouces,  subspathulées, 
pétiolilormes  inlérieurement,  obovales  supérieurcmciit,  irrégulièrement 
sinuées-dentéesj  les  Supérieures  progressivement  plus  courtes,  sessiles, 
obovales  -  oblongues  ,  sagittées  à  la  base,  sinuées- dentées.  Calathides 
solitaires  au  sommet  do  la  tige  et  des  rameaux;  péricline  blanchâtre, 
sublomenteux;    fleurs  jaunes,  rougeâtres  en  dessous. 

Cette  plante,  cultivée  au  Jardin  du  Roi,  constitue  un  genre  très- 
voisin  du  Nemauchcries ,  et  qui  a  aussi  beaucoup  d'affinité  avec  les 
Crépis,  les  Barklmusia  et  les  Picris. 

On  pourrait  croire  que  mon  genre  Nemauchenes ,  décrit  dans  le  hui- 
tième  fascicule   (Bulletin    de   mai   »8i8),  n'est   autre    chose  que  le 


(  1%  ) 


iTedicusia  de  Mœnch  :  mais  ce  botaniste  adribuc  à  son  genre  une  aigrette  1  O  i  O. 

sessile  et  plumeuse;  tandis  que  le  nôtre  a  l'aigrette  simple  et  stipitée^ 

Nota.  Je  suis  loin  de  prétendre  que  les  cent  trente-cinq  genres,  ou 
sous-"enrcs,  que  j'ai  proposés  dans  mes  dix  t';iscicules,  doivent  être  tous 
définitivement  conservés.  J'ai  voulu  seulement  présenter  des  observa- 
lions  exactes  et  neuves  sur  des  espèces  qui  offrent  des  caractères  plus 
ou  moins  différens  de  ceux  des  genres  où  elles  ont  été  placées.  Ce  sont 
des  matériaux  pour  les  botanistes  plus  capables  que  moi  d'apprécier 
la  valeur  des  caractères,  et  de  juger  s'ils  suffisent  ou  non  pour  consti- 
tuer de  nouveaux  genres  ou  sous-genres.  J'aurais  pu  étendre  bien 
davantage  ce  recueil  j  mais  les  notes  que  je  n'ai  pas  employées  pourront 
trouver  place  dans  la  Synanthérographie ,  que  j'espère  publier  inces- 
samment. 

J'ai  donné  à  presque  tous  mes  genres  ou  sous-genres  des  noms  insi- 
gnifians,  et  le  plus  souvent  mythologiques,  parce  que  je  pense,  contre 
l'opinion  commune,  qu'un  nom  générique  est  d'autant  meilleur,  qu'il 
est  plus  insignifiant  et  moins  désagréable  à  l'oreille. 

Analyse  de  minéraux;  par  M.  le  comte   DuNiN   BoRKOwSKY, 
Extrait  par  M.  de  Bonnard. 

Depuis  que  M.  Berzelius  a  étendu  à  la  minéralogie  la  connaissance  MinERiLosiB, 
des  proportions  exactes  des  principes  constiluans,  dit  M-  le  comte 
Borkowski,  l'analyse  des  minéraux  a  acquis  un  intérêt  nouveau,  puisque 
dans  la  détermination  des  espèces  minérales,  la  nature  des  principes  et  la 
quantité  de  ces  principes  sont  maintenant  d'une  égale  importance.  L'a- 
nalyse de  l'Egeran,  substance  que  W'erner  a  introduite  comme  espèce 
distincte  dans  son  dernier  tableau  systématique  des  minéraux,  va  nous 
fournir  une  nouvelle  preuve  de  la  justesse  de  cette  considération,  en 
même  temps  qu'elle  nous  montrera  comment  les  recherches  do(  imas- 
tiques  peuvent  servir  de  points  de  repère  même  à  ceux  des  minéra- 
logistes qui  ne  rendent  pas  un  hommage  exclusif"  au  système  chimique. 

M.  le  comte  Eorkowsky  rapporte,  avant  son  analyse,  la  caractéris- 
tique que  i\i-  Brcithaupt  a  donnée  de  l'Egeran,  parce  qu'elle  a  été  laite 
sur  les  nombreux  échantillons  (jui  ont  servi  à  V\  erner  pour  déterminer 
cette  espèce,  et  parce  qu'elle  convient  d'ailleurs  parfaitement  aux  échan- 
tillons que  l'auleur  pos^è  ie3  il  joint  à  cette  description  l'indication  de 
caractères  physiques  et  chimiques  qu'il  a  observés  lui-même. 

Caractères  extérieurs. 

Couleur.  D'un  brun  rougeâtre,  passant  rarement  au  brun  hépatique. 
iorme  extérieure.  Tantôt  en  masse,  et  tantôt  cristallisé  en  prismes 
Lifraison  de  septembre.  aa 


(  lyo  ) 

quaciranp^ulaires,  dont  les  faces  latérales  sont  un  peu  convexes,  et  dont 
les  angles  paraissent  tantôt  droits,  tantôt  un  peu  difFérens  de  l'angle 
droit j  ce  qui  provient  sans  doute,  dans  ce  dernier  cas,  tant  de  ce  que 
les  pans  sont  toriement  striés  dans  leur  longueur,  que  des  troncatures 
ou  des  bisellements  qui  remplricent  guelquefois  les  bords  latéraux. 
Les  faces  terminales  sont  toujours  parfaites. 

Eclat.  A  l'extérieur,  éclatant,  et  très-éclatant  sur  les  faces  tcraii- 
nales;  à  l'intérieur,  peu  éclatant.  D'un  éclat  vitreux,  qui  se  rapproche 
un  peu  de  l'éclat  gras. 

Cassure.  La  cassure  est  lamelleuse,  et  présente  un  double  clivage, 
dont  les  deux  sens  se  coupent  à  angle  droit,  parallèlement  aux  pans  du 
prisme. Onremarqueaussi une  cassure  transversale,  compacleet  inégale, 
se  rapprochant  quelquefois  de  la  cassure  impai-faiteraent  conchoïde. 

L'Egeran  en  masse  présente  presque  constamment  des  pièces  séparées 
scapiformes ,  minces  et  très-aiguës,  tantôtdivergentes  en  faisceaux ,  tantôt 
entrelacées. 

Transparence.  Faiblement  translucide  sur  les  bords. 

Dureté.  Dur,  mais  à  un  faible  degré. 

Ductilité.  Aigre. 

Pesanteur  spécifique.  3,294. 


aucune 

action  sur  l'aiguille  aimantée,  même  quand  ou  a  dérangé  l'aiguille  de 
sa  direction ,  en  suivant  la  méthode  indiquée  par  M.  Haiiy  pour  essayer 
les  minéraux  faiblement  magnétiques.  L'Egeran  n'est  électrique  ni  par 
chaleur  ni  par  frottement;  ces  propriétés  lui  sont  communes  avec 
ridocrase  ,  ainsi  que  la  plupart  de  ses  caractères   extérieurs.^ 

L'Egeran  fond  au  chalumeau  beaucoup  plus  facilement  quel'Idocrase, 
et  avec  bouillonnement.  M.  Breithaupt  remarque  que  l'Egeran  se  dis- 
tingue essentiellement  de  l'Jdocrase  par  la  couleur  et  par  la  structure 
des  pièces  séparées.  Le  premier  de  ces  caractères,  dit  M.  le  comte 
Borkowsky,  ne  peut  pas  être  regardé  comme  important,  et  on  doit 
d'autant  moins  lui  donner  d'importance  dans  le  cas  actuel,  qu'on  trouve 
en  Piémont  des  Idocrases  dont  la  couleur  diffère  beaucoup  plus  de  celle 
des  Idocrases  du  Vésuve  et  de  Sibérie,  que  celle-ci  ne  diffère  de 
l'Egeran;  mais  la  structure  est  un  caractère  assez  essentiel  pour  faire 
douter  de  l'identité  des  deux  substances,  (i) 

Sans  entrer  dans  les  détails  de  l'analyse  qui  a  été  faite  avec  beaucoup 

(  I  )  On  trouve  dans  les  Annales  des  mines ,  première  livraison  de  1818,  unr  noie 
de  M.  Cordier  sur  l'Egeran,  dans  laquelle  il  conclut  à  la  réunion  de  ceUe  subslance 
à  l'espèce  de  l'idocrase.  La  même  opinion  avait  été  émise  par  M,  de  Montciro,  dans, 
sa  correspondance  arec  M.  Ilali^. 


(       lyi       )  ^  r. 

de  soins  par  M.  le  comte  Borkowsky ,  nous  ferons  connaître  seulement  i  o  1  b. 

les  résultats. 

L'échantillon  d'Egeran  a  donné,  sur  loo  parties  : 

Silice 4' 

Alumine 23 

Chaux 22 

Magnésie 5 

Fer 7 

Manganèse .        2 

Potasse I 

Total 98 

En  ne  faisant  même  aucune  attention  à  la  magnésie  et  à  la  potasse, 
dit  l'auteur  de  l'analyse,  les  seules  proportions  des  autres  principes 
suffisent  pour  établir  une  différence  essentielle  entre  l'Egeran  et  l'I- 
docrase.  En  effet,  en  comparant  les  résultats  ci-dessus  indiqués  avec 
ceux  obtenus  parKIaproth,  dans  l'analyse  de  l'Jdocrase,  et  appliquant 
à  ces  résultats  les  principes  posés  par  M.  Berzelius,  on  voit  que 

l'Jdocrase  contient.       55     (17,37)       53         (9,24)        22  (10,27) 

l'Egeran  contient .  .       41     (20,55)       22         (5,88)        22  (10,27)3 

d'où  il  résulte  que  Fldocrase  est  un  slllcias'aJumini-calcicus  de  M.  Ber- 
zelius, tandis  que  l'Egeran  est  un  silicias  a luniinicus  uni  h.  un  bisilicias 
calcicus. 

M.  le  comte  Borkowsky  fait  observer  ensuite  que  la  présence  de 
la  magnésie  et  de  la  potasse  dans  l'Egeran ,  vient  à  l'appui  de  la  sé- 
paration des  deux  substances,  et  confirme  la  justesse  des  principes 
du  célèbre  chimiste  suédois;  qu'ainsi  l'Egeran  paraît  devoir  constituer 
une  espèce  distincte  dans  le  système  minéralogique,  et  rester  comme 
un  nouveau  et  dernier  témoignage  de  l'admirable  perspicacité  de 
Werner,  qualité,  ajoute-t-il,  qui  est  peut-être  ensevelie  à  jamais  avec 
ce  grand  minéralogiste. 

oP.  M.  le  comte  Borkowsky  a  aussi  analysé  le  Tantalite  de  Bavière 
et  la  Meïonite. 

La  Meïonite  lui  a  donné  pour  résultats,  sur  100  parties, 

/  Oiigène ,  \ 

Vd'après  M.  Berzelius./ 

vSilice * 46  •..  (23,83) 

Alumine 52,5  ...  (15,17) 

Chaux 20  ...  (  5,60) 

Soude 0,5 

Total 99 


-\ 


<  H  I  M  I E. 


(     172    ) 

Cette   substance  forme   donc,  d'après   le  S3'Stème  de  M.  Rerzelius^ 
un  si//cii7s  alunilnico-calcicus ,  dont    l'expression  serait  CS  +  5  A  S. 
La  Tanlalite  de  Bavière  a  donné  à  l'analyse  : 

Oxide  de  taotale yS 

Oxide  de  fer 20 

Oxide  de  manganèse 4 

Oxide  d'étain o,5 

Total 99,5 

Les  détails  de  cette  dernière  analyse  ont  été  envoyés  par  l'auteur  k 
M.  I.éonhard  en  janvier  iSiG;  on  les  a  insérés  dans  le  12*""  volume 
■de  Vjâ.nniiaire  de  Minéralogie  ;  son  résultat  concorde  enlifrement  avec 
celui  cjue  M.  Vogel  a  publié  depuis  dans  le  Journal  de  Chimie  de 
Schweigger. 

Observations  sur  Vinfuence  de  Peau  dans  Ja  formation  des  acides 
oxigéne's;  par  M.  TiiÉNARD. 

J'ai  fait  voir  dans  mes  premières  recherches  sur  les  acides  oxigéués, 

~  qu'en  mettant  de  l'oxide  d'argent  en  contact  avec  de  l'acide  hydrochlo- 

Academie  Royale     rique  oxigéné ,  tout  l'oxigèpe  de  celui-ci  se  déiiageait  à  l'instant  même, 

7  L       o  o     6'  quau  contrau'e  il  restait  tout  entier  dans  la  liqueur  lorsque,  au  lien 

•23  novembre  1018.     i»        1     j'  ^  1         •-         ,         •  1  •       '  •  1       ^     n-     ■ 

cl  oxide  CI  argent,  on   employait  cet   oxide  uni  aux  acides   suliurique  , 

nitrique,  tluorique,  phosphorique,  etc.  etc.  Quelle  conséquence  devait- 
on  tirer  de  ces  expériences?  (^ue  l'oxigène  pouvait  s'unir  aux  acides  par 
l'intermède  de  l'eau  ,  et  qu'il  ne  s'unissait  |)oint  à  l'eau  seule;  car  si 
cette  dernière  union  eût  été  possible,  pourquoi  ne  se  serait-elle  pas 
faite  à  mesure  que  l'acide  hydrochlorique  eût  été  détruit  par  l'oxide 
d'argent.  Mais  il  est  évident  que  cette  manière  de  raisonner  ne  doit 
plus  paraître  exacte,  depuis  que  j'ai  démontré  que  l'oxide  d'argent,  l'ar- 
gent et. beaucoup  d'autres  substances  avaient  la  propriété  de  produire 
des  altérations  chimiques  par  une  action  purement  physique  :  il  devenait 
donc  nécessaire  de  faire  de  nouvelles  recherches,  pour  savoir  si  l'eau 
seule  ne  serait  pas  susceptible  de  s'oxigéner.  .; 

D'abord  j'ai  pris  de  l'acide  hydrochlorique  oxigéné,  j'y  ai  mis  peu- 
à-peu  de  l'oxide  d'argent,  de  manière  que  l'acide  lût  complètement 
détruit,  sans  que  pour  cela  il  y  eût  excès  d'oxide  :  mais  chaque  l'ois 
que  je  mettais  de  l'oxide,  il  se  produisait  une  elicrvesceuce  très-sensible, 
et,  en  dernier  résultat,  la  liqueur  filtrée,  c'esf-à-dire  l'eau,  ne  retenait 
point  d'oxigène. 

Voyant  que  cette  opération  et  plusieurs  autres;  que  je  ne  rapporte 
point  ici,  ne  réussissaient  point,  je  tentai  l'oxigénniion  de  l'eau  par 
l'acide  sulfuriqne  oxigéné  et  l'eau  de  baryte.  A  cet  ellbt .  je  vei-sai  peu- 


(  '73)  —-— — - 

à-peu  de  l'eau  de  baryte  dans  de  l'acide  suirini((ue  oxigéué,  en  ayant  1  û  l  o. 

soin  d'agiter  conslaminent  la  liqueur.  Lorsque  j'approchai  du  point  de 
saturation,  je  remarquai  que  l'efiervescence  qui  jusque-là  n'avait  point 
été  sensible,  devenait  assez  vive,  et  que  le  suli'ate  de  baryte  se  préci- 
pitait alors  en  flocons.  J'achevai  la  saturation  le  plus  tôt  qu'il  me  tut 
possible,  et  je  filtrai.  J'obtins  une  liqueur  qui  ne  contenait  ni  acido 
sulturique  ni  barvte;  du  moins  elle  ne  précipitait  ni  par  le  nitrate  de 
baryte,  ni  par  l'acide  sulturique;  cependant  elle  renfermait  beaucoup 
d'oxigcne.  Évaporée  jusqu'à  siccité,  elle  ne  laissait  qu'un  résidu  à  peine 
appréciable,  qui  n'avail  probablement  aucune  influence  sur  l'oxigé- 
nation  du  liquide,  (i)  L'eau,  d'après  cela,  parait  donc  capable  de 
pouvoir  être  o.vigénée,  et  je  sais  déjà  qu'elle  peut  prendre  plus  de  six 
fois  son   volume  d'oxigène. 

L'eau  oxigénée  placée  dans  le  vide  n'abandonne  pas  l'oxigène  qu'elle 
contient,  et  se  distille  à  la  température  ordinaire  sans  éprouver  d'alté- 
ration, tandis  qu'elle  le  laisse  dégager  tout  entier  à  la  température  de 
loo".  Mise  en  contact  avec  l'oxide  d'argent,  elle  le  réduit  tout-à-coup 
en  se  désoxigénant  elle-même,  de  sorte  que  l'effervescence  est  très- 
considérable.  L'argent  à  l'état  métallique  la  désoxigène  presque  aussi 
bien  qu'à  l'état  d'oxide  '.  il  en  est  de  même  de  l'oxide  puce  de  plomb. 
L'eau  de  baryte,  l'eau  de  strontiane  et  l'eau  de  chaux  forment  avec 
elle  une  foule  de  paillettes  comparables  à  celles  qui  se  produisent  par 
le  mélange  d'un  acide  oxigéné  et  de  ces  dissolutions  alcalines.  L'eau 
oxigénée  possède  d'ailleurs  beaucoup  d'autres  propriétés,  que  je  ferai 
conuaitre  par  la  suite. 

Mais   si   l'eau  est  susceptible   de  s'oxigéner ,   existe-t-il  des  acides 
réellement  oxigénés?  L'eau  oxigénée  abandonne  beaucoup  plus   faci- 

1 i    „..:,..• 1 „..'    M„     „„t     1 '    II      f^    '^  .■ 


etc.  etc.  En  efïét,  que  l'on  prenne  de  l'eau  oxigénée,  qu'on  la  chauffe 
au  point  d'en  dégager  beaucoup  de  gaz  oxigène,  et  qu'on  y  ajoute  un 
peu  de  l'un  de  ces  acides  qui  pourront  être  chauffés  d'avance  et  à 
l'instant  môme  le  dégagement. de  gaz  cessera.  Les  acides  sulfurique 
phosphorique,  oxalique,  tluorique,  peuvent  môme  être  chauffés  pen- 
dant plus  d'une  heure  sans  perdre,  à  beaucoup  près,  tout  l'oxioène 
qu'ils  Contiennent  (2):  ainsi  leur  présence  dans  l'eau  oxigénée  aug- 
mente donc  l'affinité  du  liquide  pour  l'oxigène. 


(i)    Il   sera  pourtant    nécessaire    de   reclicrclier  si   ce  faible    résidu   n'a    réelt- ment 
aucune   influence. 

(2!   L'acide   tluorique  l'abandonne    un    peu   plus  tôt   que  les   autres  acides     lorsque 
l'expérience,  se  fait  dans  le  verre,  parce  que  le  verre  se  trouve  attaqué. 


C  174  ) 

Jl  me  paraîl  en  être  de  même  du  sucre,  de  plusieurs  autres  subslances 
végéfalos  ,  et  de  diverses  substances  animales;  et  s'il  m'était  permis 
d'aller  plus  loin,  je  dirais  que  vraisemblablement  la  plupart  des  corps 
ont  sur  l'eau  oxigénée  une  action  qui  tend  à  unir  plus  intimement  l'oxi- 
gcne  à  l'eau,  ou  à  l'en  séparer. 


«^/V%  ««  V^'WS^  WVO 


Sur  (jiwlques  résultats  scientifiques  déduits  des  observations  faites 
dans  l.  expédition  anglaise  au  pâle  nord;  par  M.  BiOT. 

p     jiQt^^j.  Les  expéditions  envoyées  parle  gouvernement  anglais  au  pôle  nord, 

ont  fixé  sur  elles  l'attention  de  toute  l'Europe.  Déjà  plusieurs  des  ré- 
sultats scientifiques  obtenus  par  les  marins  qui  les  composent,  sont 
connus  ,  et  publiés  par  des  voies  diverses  avec  une  libéralité  à  laquelle 
on  ne  peut  trop  applaudir.  En  effet,  des  observations  qui  ont  pour  but 
d'étendre  et  de  perfectionner  la  connaissance  de  notre  globe,  inté- 
ressent également  toutes  les  nations.  Parmi  les  rcnseignemens  de  ce 
genre  les  plus  précieux,  on  remarque  des  extraits  de  plusieurs  lettres 
du  capitaine  Ross,  commandant  de  l'Isabella,  et  de  son  lieutenant 
flobertson,  qui  ont  été  publiées  dans  l'Edinburg  Magazine  d'octobre 
dernier.  Nous  en    avons  tiré  les  résultats  suivans. 

A  mesure  que  les  vaisseaux  se  sont  élevés  à  de  plus  hautes  lati- 
tudes, on  a  remarqué  davantage  l'influence  exercée  sur  les  aiguilles 
horizontales  des  boussoles,  par  les  foi*ces  magnétiques  propres  au  corps 
des  vaisseaux  mêmes,  et  provenant  vraisemblablement  des  masses  de 
ter  qui  entrent  dans  leur  construction,  ou  qui  s'y  trouvent  pla_cées 
pour  d'autres  usages.  Déjà,  dans  d'autres  voyages,  plusieurs  navigateurs 
avaient  aperçu  des  irrégularités  analogues 3  mais  le  capitaine  Flinders 
est,  à  ce  que  nous  croyons,  le  premier  qui  en  ait  reconnu  la  véritable 
cause,  et  qui  s'en  soit  rendu  un  compte  exact.  Il  vit  très-bien  qu'elles 
dépendaient  de  l'action  magnétique  du  bâtiment  lui-même,  qui,  agis- 
sant comme  un  aimant  sur  l'aiguille  des  boussoles,  combinait  sa  puis- 
sance avec  celle  du  magnétisme  terrestre,  et  influait  ainsi  sur  leur 
direction.  Il  trouva  même  que  l'altération  ainsi  produite  dans  la  décli- 
naison véritable,  suivait  une  loi  régulière  dans  les  difiérens  azimuths 
que  l'on  donnait  à  l'axe  dunavire;  et  cette  loi  est  celle  qui  aurait  lieu 
si  l'on  tournait,  autour  d'une  aiguille  horizontale,  un  aimant  d'une  in- 
tensité constante,  dont  l'axe  serait  toujours  parallèle  à  lui-7nême,  et  le 
centre  maintenu  à  une  même  hauteur.  En  suivant  les  eflèts  de  cette 
influence  dans  des  latitudes  très-diverses ,  tant  boréales  qu'australes, 
Flinders  reconnut  qu'elle  devenait  insensible  sur  l'équateur  magnéti- 
que, mais  qu'à  partir  de  ce  terme,  elle  augmeninit  progressivement  aveo 


(  i75  )  == 

La  laliliide,  soit  australe,  soit  boréale^  et  il  trouva  que,  pour  chaque  1  8  l  8. 

latitude,  l'intensité  de  la  l'orce  perturbatrice  était  sensiblement  propor- 
tionnelle à  l'inclinaison  magnétique  comptée  de  l'horizon,  c'est-à-dire, 


connue  ayant  une  énergie  constante  qui  se  transporte  à  diverses  lati- 
tudes. En  effet,  une  pareille  cause  produirait  en  chaque  lieu  sur  l'aiguille 
horizontale  des  déviations  qui  suivraient  la  loi  observée  par  Flinders 
relativement  à  la  direction  de  l'axe  du  navire3  et  de  plus,  ces  dévia- 
tions augmenteraient  avec  l'inclinaison  magnétique,  parce  que  la  force 
directrice  horizontale  n'est  qu'une  composante  qui  se  déduit  de  la  lorcé 
totale  en  multipliant  celle-ci  par  le  cosinus  de  l'inclinaison,  de  sorte 
que  plus  l'inclinaison  est  grande,  plus  le  cosinus  est  petit,  et  par  con- 
séquent plus  la  direction  doit  être  influencée  par  une  force  perturba- 
trice constante.  Mais,  quelque  probable  que  cette  idée  puisse  paraître, 
on  trouve,  eu  l'appliquant  aux  observations  de  Flinders,  qu'elle  n'est 
point  conforme  à  Ja  vérité,  car  les  perturbations  observées  à  diverses 
latitudes  étant  ainsi  calculées ,  indiquent  une  force  variable.   D'après 
cela,  il  devient  évident  que  la  force  dont  il  s'agit  tient  à  l'aimantation  ins- 
tantanée que  le  globe  terrestre  imprime ,  suivant  la  résultante  des  forces 
magnétiques,  à  toutes  les  masses  de  fer   douxj  aimantation  que  l'on 
rend  sensible  en  inclinant  une  barre  de  fer  doux  suivant  la  direction  de 
la  résultante  terrestre,  et  la  présentant  par  son  extrémité  supérieure  ou 
inférieure  à  l'un  des  pôles  d'une  aiguille  aimantée  horizontale  j  car  une 
des  extrémités  attire  ce  pôle,  l'autre  le  repousse;  et  si  l'on  renverse  la 
barre,   sou  état  magnétique  se  renverse  aussi  instantanément,  de  sorte 
que  l'attraction  ou  la  répulsion  est  toujours  produite  par  l'extrémité  qui 
est  placée  de  même  relativement  à  l'horizon.  On  conçoit  qu'une  action  de 
ce  genre  peut  seule  varier  avec  l'inclinaison  des  forces  terrestres;  mais 
sa  direction  et  son  énergie  dépendent  de  la  forme  ainsi  que  de  la  situation 
des  masses  de  fer  qui  sont  présentées  à  l'action  de  l'aimant  terrestre 
et  ainsi  l'expérience  seule  peut  indiquer,  dans  chaque  cas,  la  loi  que 
l'on  doit  attribuer  à  ces  quantités.  En   admettant  celle  que  Flinders  a 


généralité  d'une  telle 
relation. 

Les  nouvelles  observations  des  navigateurs  anglais,  faites  dans  des 

latitudes  où  la  résultante  des  forces  magnéliques  approche  extrêmement 

de  la  verticale,  et  où,  conséquemmeut ,   la  force  directrice  horizontale 

est  fort  petite,  devaient  offrir  et  ont  oll'crt  en  effet  des  indices  extrê- 


C  176  ) 

mement  énergiques  de  l'influence  du  fer  contenu  dans  les  navires.  Les 
déclinaisons  observées  à  bord  en  plaçant  Taxe  du  bâtiment  dans  divers 
azimuths,  présentent  entre  elles  des  dittérences  énormes;  et,  en  les 
comparant  aux  vraies  valeurs  des  déclinaisons  observées  dans  le  même 
lieu  ,  mais  sur  la  glace,  par  conséquent  dans  une  position  non  inllueucée 
par  le  fer  du  navire,  on  voit  qu'elles  font  autour  de  cette  dernière  des 
écarts  considérables.  Voici  un  exemple  de  ces  [)hénomènes,  pris  dans 
lin  lieu  dont  la  latitude  était  71°  2'  5o"  boréale,  et  la  longitude  54°  17', 
à  l'occident  de  Greenw  ich.  La  déclinaison  de  la  boussole  observée  sur 
la  glace  était  de  75°  2g'  ouest;  et  l'inclinaison,  qui  j)araît  n'avoir  pas  été 
observée,  devait  différer  peu  de  85°.  Maintenant  la  déclinaison  observée 
à  bord  de  risabella  ,  dans  diverses  positions  de  ce  bâtiment,  a  présenté 
les  valeurs  suivantes,  où  les  positions  nord,  sud,  ouest,  est,  sont 
comptées  relativement  aux  points  cardinaux  appareus,  tels  que  la 
boussole   les  indiquait. 

DécUnaisoQ  observée. 


La  proue  au  nord 77°.  43'.     ouest. 

nord-est 70.  5o. 

est 64.  56. 

sud-est 67.  7. 

sud 76.  27. 

sud-ouest 84-  58. 

ouest g3.  33. 

iiord-ouest go.  20. 

En  soumettant  ces  observations  au  calcul ,  on  voit  aisément  qu'elles 
ne  peuvent  pas  être  repi'ésentées  par  la  règle  de  Flinders,  c'est-à-dire 
en  supposant  une  force  perturbatrice  constante  dans  tous  les  azimuths, 
et  qui  se  combine  avec  la  force  magnétique  terrestre.  Il  faut  rendre 
cette  force  variable  à  mesure  que  1&  vaisseau  tourne;  et,  en  elït, 
si,  comme  tout  l'indique,  elle  est  produite  par  l'aimantation  momen- 
tanée que  le  magnétisme  terrestre  imprime  au  fer  contenu  dans  le 
navire  ,  son  intensité  doit  en  général  varier  avec  la  portion  que  la 
masse  entière  du  fer  prend  par  rapport  à  la  résultante  des  forces  ma- 
gnétiques de  la  terre,  et  elle  ne  pourrait  rester  constante  dans  tous  les 
azimuths,  que  si  cette  ruasse  était  sphérique  ou  sphériquement  distri- 
buée; mais  peut-être  que  la  variation  produite  par  le  changement 
d'aziruulh  existait  aussi,  quoiqu'à  un  degré  plus  faible,  dans  les  obser- 
vations de  Flinders,  et  que  seulement  ses  effets  y  sont  devenus  insen- 
sibles, à  cause  de  l'énergie  beaucoup  plus  considérable  de  la  lorce 
directrice  horizontale  dans  les  points  du  globe  où  ce  navigateur  s'est 
transporté. 


c  '77  ) 
Au  milieu  de  ces  anomalies  inévitables  que  la  déclinaison  présente 
quand  ou  s'élève  à  de  hautes  latitudes  voisnies  des  pôles  magnétiques 
de  la  terre,  l'inclinaison  qui  exprime,'. dans  chaque  lieu,  la  direction  de 
la  résultante  totale  des  Ibrces  magnétiques,  offre  des  lois  beaucoup  plus 
régulières;  ce  qui  montre  qu'elle  est  toujours  principalement  déterminée 
par  l'action  générale  du  globe,  et  que  les  forces  perturbatrices  locales 
y  exercent  seulement  de  légères  altérations.  C'est  même  à  de  hautes  lati- 
tudes, près  des  pôles  magnétiques,  que  ces  altérations  semblent  être 
les  plus  faibles,  soit  qu'en  effet  les  forces  perturbatrices  y  soient  moin- 
dres, ou  dirigées  d'une  manière  plus  défavorable,  ou  qu'enfin  la  force 
principale,  plus  énergique  dans  ces  contrées,  l'emporte  par  l'accrois- 
sement de  son  action.  Au  contraire ,  les  perturbations  locales  de 
l'inclinaison  sont  les  plus  fortes  dans  les  lieux  où  la  direction  générale 
des  forces  terrestres  est  horizontale,  c'est-à-dire  près  del'équateur 
magnétiqiie  ;  car  la  plus  considérable  de  toutes  a  lieu  dans  la  mer  du 
Sud,  près  de  l'archijjcl  des  îles  de  la  Société,  et  tout  près  de  l'équateur 
magnélique  même,  qui  se  trouve  par  là  ramené  de  onze  degrés  vers 
le  sud.  D'après  ces  considérations,  on  devait  s'attendre  que  les  obser- 
vations d'inclinaison  faites  par  les  officiers  de  l'Isabella  près  du  pôle 
magnétique  boréal,  s'écarteraient  peu  des  valeurs  assignées  par  l'action 
o,énérale  du  globe.  En  effet,  si  l'on  calcule  ces  inclinaisons  pour  les 
lieux  où  les  observations  sont  faites ,  en  partant  des  élémens  que  j'ai 
donnés  dans  mon  Traité  de  Physique,  et  qui  sont  extraits  d'un 
Rlémoire  publié  autrefois  par  M.  de  Humboldt  et  moi  sur  le  magné- 
tisme terrestre,  on  les  trouve  presque  exactement  conformes  à  l'obsef' 
valion.  Cette  comparaison  est  l'objet  du  tableau  suivant  : 


1818. 


Longitude 
de  Grecoïkh. 

Latitude 

boréale. 

Inclinaison 
observée. 

Inclinaison 

calculée. 

Excès  du  calcul. 

55°.  42'.  occid. 
540.  5i',  49" 

57.    4 5'    0 
60.    22.    0 

680.    22'.       0 

70.    26.    i5 

74.  4.     0 

75.  5.     0 

850.    ^'.    0 
82.    48.  47 
84.     9.     0 
84.    25.    0 

83°.  33'  5o 

84.  21.  10 

85.  27.  5o 
85.    3o.  20 

-1-  qo.  26'.  5o 

+    I.       52.      25 

+  I.     18.    3o 
+   1.      5.   20 

On  voit  donc  que  ces  inclinaisons ,  les  plus  grandes  que  l'on  ait 
jamais  observées,  auraient  pu  se  prédire  à  un  degré  près,  c'est-à-dire 
presque  aussi  exactement  qu'on  peut  les  mesurer  dans  de  pareilles 
circoustauccs,  d'apx-ès  la  position  seule  des  lieux  d'observation;  mais 
on  ne  pourrait  pas  déduire  des  mêmes  données  théoriques  les  déclinaisons, 
qui  ont  dû  être  beaucoup  plus  influencées  par  les  causes  locales.  La 
connaissance  de  ces  causes  est  un  des  objets  que  les  voyages  nautiques 
nous  donneront,  lorsqu'ils  seront  conduits  par  des  observateurs  habiles, 
tels  que  les  officiers   de  l'expédition  anglaise,  et  le  capitaine  français 

Livraison  de  décembre.  25 


(  '78  ) 
qui  maintenant  navigue  pour  cet  objet  dans  la  mer  du  Sud.  On  peu! 
dès  à  présent  espérer  que  les  résultats  de  ces  deux  voya^^es,  surtout  si 
celui  du  pôle  nord  est  recommencé  le  printemps  prochain ,  nous  met- 
tront en  état  de  prédire,  à  très-peu  pris,  pour  chaque  lieu  de  la  terre, 
tous  les  élémens  des  phénomènes  magnétiques,  c'est-à-dire  l'inclinaison, 
la  déclinaison  et  l'intensité  des  forces. 

Seconde  Note  sur  les  fonctions  réciproques  ;  par  M.  Augustin 
L.  Cauchy. 

MATntMATi   uEs        Nous  avons  déjà  inséré  dans  le  Bulletin  de   1817  un  article  sur  les 
ATnLMATiQUEs.  p^j^^^j^yg  j-^^^ip^oques  de  première  et  de  seconde  espèce.  Ces  Fonctions 
se  trouvent  complettement  définies  par  les  deux  équations 

(2)   f(x) = (-f )^ A f/*). s^"-  (^ ^) ^ ^ {;; Il } ' 

dans  lesquelles  .r  désigne  une  quantité  positive,  et  dont  chacune  sub- 
siste lorsqu'on  échange  entre  elles  les  deux  fonctions  ^  et  ç>,  ou  bien 
y  et  ■if',  qui  s'}^  trouvent  renfejrmées.  Ainsi,  en  admettant  les  équations 
précédentes,  on  aura 

(3)         <P  C^)  =  Qyjf('>  COS.  (^0-  ^^  {'  =1 }  ' 

et  l'on  en  conclura,  par  suite, 

(5)       f(x)  =  ^fff(y)  COS.  C/* x).  COS.  (^ v).  dy..  d^}^''^Z°^^^'ZZ]' 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(7)  Jp  w-  COS.  ^  (v  +  x).  df^.  ^''I';  z °',  r ~^ } = o 

(8)  Jff  co-  COS.  /^  C"  +  ^).  ^/^.  '^^  {^  I  °;  ^  z  ^ }  =  '^•z  w- 


(  179  ) 


Ces  dernières  formules,  qui  suffisent  pour  établir  les  pi*opriétés   des  1  d  1  b. 

Fonctions  réciproques,  sont  celles  dont  M.  Poisson  et  moi  nous  nous 
sommes  servis,  chacun  séparément,  pour  intéguçr  les  équations  difié- 
rentielles  du  mouvement  des  ondes.  Au  moment  où  j'ai  rédigé  sur  cet 
objet  l'article  déjà  cité,  je  ne  connaissais  d'autre  Mémoire  oîi  l'on  eût 
employé  les  formules  en  question,  que  celui  de  M.  Poisson  et  le  mienj 
mais,  depuis  cette  époque,  M.  Fourier  m'ayant  donné  communication 
de  ses  recherches  sur  la  chaleur,  présentées  à  l'Institut  dans  les  années 
1807  et  1811,  et  restées  jusqu'à  présent  inédites,  j'y  ai  reconnu  les 
mêmes  formules.  Quoi  qu'il  en  soit,  comme  on  en  a  déjà  fait,  et  qu'on 
peut  en  faire  encore  de  nombreuses  applications,  je  crois  que  les  géo- 
mètres en  verront  avec  quelque  intérêt  une  démonstration  simple  et 
rigoureuse. 

Pour  établir  les  équations  (7)  et  (8)  ,  nous  chercherons  les  limi- 
tes vers  lesquelles  convergent,  tandis  que  oc.  diminue,  les  intégrales 
doubles 

rf-f \v=o,f  =  COJ 

(10)     Il  Q     '^'^  f(^j).  COS.  f^(y  —  x).d[^,dv; 

en  partant  de  ce  principe,  que  si  N  désigne  une  fonction  de  v  toujours 
positive  depuis  v  ^=  v^  jusquav  =  y, ,  et  v'  une  valeur  quelconque  de» 
intermédiaire  entre  v^  et  v^,  on  pourra  choisir  celle  valeur  intermédiaire  v 
de  manière  à  vérifier  l'équation 


yVw.''.{:z:-}=/(o/Nrf^{;z;;}. 


Gela  posé,  ou  trouvera 
• —  tifj. 


Ile      '  f(y)-  COS.  /*(*'  +  •^)-  df*-.  dv 

=  arc.tang.-^./(0) 
v'  désignant  une  quantité  positive;  et  l'on  en  conclura  en  faisant  «  =  o 

^/(v>cos.^  (V  +  ce),  df^.  d.  |';2;;:^*}=o  x/(o=o, 


C  iSo  ) 
du  moins  toutes  les  fois  que  f{y)  demeurera  constamment  finie  pour 
des  valeurs  positives  de  v. 

On  aura,  au  contraire, 

~  J       «'   +('  —  «)'     1  •  =  =»  J 

=  (-7  +  aro.  tang.  ^) .  /  (/) , 
et  en  faisant  a  =  o 

Il  fiy)'  COS.  ^  (  V  —  x).  c?^.  <f  V  =  ^y(v'). 

Cette  dernière  équation  prouve  déjà  que  l'intégrale  (8)  n'est  pas  nulle 
en  général,  mais  égale  à  l'une  des  valeurs  du  produit 

Il  reste  à  déterminer  exactenant  cette  valeur.  Pour  y  parvenir,  j'ob- 
serve que,  si  l'on  fait 

u  désignant  une  nouvelle  vai-iable,  on  aura 


œ 


+  w^ 


Z/  =  CO 


a; 


>//(^-")T^.j;:i} 


(  i8c  ) 


1818. 


=y  (  .r  + 


+/('^  + 


,      /'  du 

xii  )  I    —. — i 
''  j    i-|-m' 

M,    f   du 


M 


n\ 


x\ 


X 


lus.    /'  du 


M 

— 

ar 

// 

= 

«7 

?^ 

= 

a  ~ 

U 

hZI 

00 

?/,  ?/",  z/"  désignant  trois  valeurs  de  u  respectivement  comprises  entre 
les  limites  des  trois  intégrales  correspondantes.  On  en  conclura,  en 


effectuant  les  intégrations 


^>»'*/(.).cos.^(v-a;)  ^/-•^4';_o;!^ll} 

=  (^arc  tang.  —  —  arc  tang.  —)J(^  +  xu') 


+  2  arc.  tang.  —/(a:  +  x  u"^ 

+  (—  —  arc.  tang.  — )y"(^  +  0^  «'")» 
et  par  suite  en  faisant  «  =  o,  puis  observant  que   xu"  est   compris 
entre  —  «'•  .t  et  +  x-'x, 

^/c.)cos.^(.-^).j^^v|';=;;;;ï~}  =  ../c^), 

du  moins  toutes  les  fois  que  J(y)  restera  constamment  finie  pour  des 
valeurs  positives  de  v. 

Sur  une  nouvelle    espèce  de   Rongeur  de  la  Floride,  par 
M.  Ord,   de  Philadelphie. 

M.  G.  Ord ,  correspondant  de  la  société  philomatique  ,  dans  une  Histo 
lettre,  en  date  du  i"  octobre  i8ï8,  adressée  à  cette  Société,  a  donné 
une  description  d'une  nouvelle  espèce  de  rongeur,  qu'il  nomme  rat  de 
la  Floride,  mus Jloridanus ,  mais  qui  nous  semble  appartenir  au  petit 
groupe  des  loirs. 


IRE  KATURBIL*. 


C     l82    ) 

De  sept  pouces  et  demi  de  long  du  bout  du  museau  k  la  racine  de  la 
queue,  qui  a  quatre  pouces  et  demi,  le  corps  de  ce  joli  animal  est  re- 
marquable par  la  finesse  et  la  douceur  des  poils  qui  le  recouvrent,  et 
que  M.  Ord  compare  à  ceux  du  polatouche.  Comme ,  dans  ce  dernier  , 
on  ne  voit  aucune  trace  de  ces  espèces  de  soies,  plus  ou  moins  roides 
et  aplaties,  qui  existent  chez  toutes  les  espèces  de  véritables  rats^  la 
forme  de  la  tête  est  aussi  assez  semblable  à  celle  du  polatouche;  les  yeux 
sont  également  très-grands  et  bruns;  les  oreilles  sont  grandes,  minces, 
presque  ovales ,  couvertes  de  poils  si  fins  qu'elles  paraissent  nues  ;  les 
moustaches,  fort  longues,  sont  blanches  dans  leur  partie  antérieure,  et 
noires  dans  la  postérieure  j  les  membres  antérieurs  sont  terminés  par  des 
pieds  blancs  pourvus  de  quatre  doigts  et  d'un  petit  pouce  onguiculé;  les 
pieds  postérieurs  ont  cinq  doigts;  tous  les  ongles  sont  blancs  et  couverts 
à  leur  base  de  longs  poils  blancs;  la  queue,  qui  est  également  blanche 
en  dessous  et  brune  en  dessus,  est  couverte  d'écaillés  si  petites  et  si  bien 
cachées  par  les  poils,  qu'elles  sont  à  peine  visibles.  Le  corps  et  la  tête 
sont  couverts  en  dessus  d'une  bourre  extrêmement  fine,  couleur  de 
plomb  ,  entremêlée  de  poils  jaunâtres  et  noirs  ;  ceux  -  ci  sont  plus  nom- 
breux sur  la  ligne  dorsale  et  sur  le  sommet  de  la  tête,  mais  partout  ils 
recouvrent  la  bourre.  Sur  les  côtés  la  couleur  jaune  prédomine;  les 
bords  de  l'abdomen  et  de  la  poitrine  sont  de  couleur  de  buffle,  et  toutes 
les  parties  inférieures  d'un  blanc  superbe,  teinté  de  couleur  de  crème. 

L'individu  observé  était  mâle;  il  a  été  trouvé  à  l'est  de  la  Floride, 
dans  un  ancien  grenier  d'une  plantation  ruinée  et  déserte.  Lorsqu'il 
futéveillé,  d'après  M. Ord,  ilcourutàune  courte  distance,  revint  ensuite 
assez  près  de  lui  pour  qu'il  lui  fût  possible  de  le  toucher  avec  son  fusil, 
avant  qu'il  se  retirât  :.  son  air  était  doux  et  pai"  conséquent  très-différent 
de  celui  du  rat  commun ,  qui  est  au  contraire  à  la  fois  méfiant  et  hardi. 

(  Note  du  rédacteur.  )  D'après  cette  courte  description  et  l'excellente 
figure  que  M.  Ord  y  a  jointe,  quoique  ce  zoologiste  n'ait  malheureuse- 
ment rien  dit  du  système  dentaire  de  cet  animal,  et  encore  moins  du 
squelette,  il  est  fort  probable,  d'après  la  nature  du  poil  extrêmement 
fin  et  doux,  la  forme  de  la  tête,  la  physionomie  générale,  les  couleurs 
et  leur  disposition  ,  et  enfin  l'absence  presque  totale  d'écaillés  sur  la 
queue  qui  est  entièrement  couverte  de  poils,  et  même  les  mœurs  et  les 
habitudes,  que  ce  n'est  pas  un  rat,  mais  bien  un  loir  qu'il  faudra  par 
conséquent  nommer  loir  de  la  Floride,  myoxus  Jloridanus.  Pour  dé- 
cider d'une  manière  certaine  si  c'est  une  espèce  de  ce  genre,  il  faudra 
savoir  si,  pourvue  de  clavicules,  l'humérus  est  percé  d'un  trou  à  son 
condyle  interne,  si  le  cœcuni  manque,  et  enfin  si  le  nombre,  la  forme 
et  la  proportion  des  dents  molaires  sont  comme  dans  les  loirs,  c'est-à- 
dire  au  nombre  de  quatre  de  chaque  côté  de  chaque  mâchoire ,  les  deux 
extrêmes  étant  les  plus  petites.  de  Bv. 


*  'WW  W^^fW^  W  WV*  «^>V^  VW« 


(  i83  )  

1818. 
Description  des  espèces  servant  de  types  à  quatre  genres  de  plantes 
récemment  proposés  ;  par  M.  H.  Cassini. 

.)'ai  proposé  les  genres  IJenricia  et  Hymenailierinn ,  dans  mon  2'  Botanique. 
Fascicule,  publié  clans  le  Bulielin  de  janvier  1817;  le  j^enre  Goniocau- 
lon ,  dans  mon  5®  Fascicule,  publié  dans  le  Bulletin  de  février  18173  et 
le  genre  DigJossiis,  dans  mon  4^  Fascicule,  publié  dans  le  JiuUetin  de 
mai  1817.  Je  vais  faire  connaître  les  espèci^s  sur  Icsquellos  j'ai  cru 
pouvoir  établir  ces  quatre  nouveaux  genres  de  la  famille  des  Synan- 
thérées. 

Henricia  agathœldes ,  II.  Cass.  Arbuste?  Tige  ligneuse,  rameuse, 
pubesccnte.  Feuilles  allcrnes,  pétiolées,  ovales,  dentées  en  scie,  ri- 
dées,  nerveuses,  fermes,  paraissant  coriaces,  hérissées  de  poils  courts 
et  roides.  Rameaux  terminés  par  un  corymbe  de  calathides  peu  nom- 
breuses ,  à  disque  jaune,  cuinposé  de  fleurs  très -petites  et  très-nom- 
breuses, et  à  couronne  blanche. 

Calalhide  subglobuleuse  ,  radiée  :  disque  multiflore,  régulariflore, 
androgynillore  3  couronne  unisériée ,  ligulitlore,  féminiflore.  Pérlcline 
égal  aux  fleurs  du  disque,  subhémisphérique,  formé  de  squames  bisé- 
riées,  égales  en  longueur,  appliquées  :  les  extérieures  foliacées,  ovales- 
aiguësj  les  intérieures  membraneuses,  scarieuses,  un  peu  élargies  supé- 
rieurement, obtuses  et  arrondies  au  sommet.  Clinanthe  convexe,  inap- 
pendiculé.  Ovaires  cylindracés,  hérissés  de  poils 3  aigrette  de  squamel- 
lules  filiformes,  barbellulées. 

Cette  Synanthérée ,  de  la  tribu  des  Astéi-ées ,  constitue  un  genre  voisin 
du  Bellis ,  et  surtout  de  V Agathœa ;  mais  il  diffère  de  ce  dernier  par  la 
forme  de  la  calalhide,  qui  est  subglobuleuse,  par  le  péricline  desqua- 
mes bisériées,  dissemblables,  et  par  les  ovaires  cylindracés,  non-com- 
pi-imés.  Je  l'ai  étudié  dans  l'herbier  de  M.  de  Jussieu,  sur  un  échan- 
tillon recueilli  par  Commerson  à  Madagascar. 

JJ Aster  tenellus  appartient  peut-être  à  ce  genre. 

Hymenatherinn  tenuifoUuin ,  H.  Cass.  Petite  plante  annuelle,  diffuse, 
à  tiges  anguleuses,  à  feuilles  opposées,  pinuées,  filiformes,  à  calathides 
solitaires,  terminant  les  rameaux,  et  composées  de  fleurs  jaunes? 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore,  régulariflore,  androgyniflore  3 
couronne  unisériée,  liguliflore,  féminiflore.  Péricline  inférieur  aux 
fleurs  du  disque,  turbiné,  plécolépide}  formé  de  dix  ou  douze  squames 
unisériées,  eutregreffées  presque  jusqu'au  sommet  qui  est  arrondi,  mu- 
nies de  grosses  glandes.  Clinanthe  plane,  absolument  inappendiculé. 
Cypsèles  longues,  grêles,  striées,  glabriusculesj  aigrette  presque  aussi 
longue  que  la  cypsèle,  composée  d'une  dizaine  de  squamellules  subuni- 
sériées,  dont  la  partie  inférieure,  plus  courte,  est  simple,  large,  lami- 


née,  membraneuse,  et  la  supérieure  divisée  en  deux  ou  trois  fiiels  itié- 
anux,  roides,  barbellulés,  de  couleur  rousse.  Fleurs  de  la  couronne, 
au  nombre  de  dix,  à  limbe  de  la  corolle  Irès-large,  ovale,  velouté  en 
dessus.  Fleurs  du  disque  à  style  divisé  en  deux  longues  branches. 

Cette  Synanthérée,  de  la  tribu  desTagétinées,  constitue  un  genre  voi- 
sin du  Clomenocoma,  dont  il  diffère  principalement  par  le  clinantheinap- 
peudiculé  et  le  péricline  de  squames  unisériées^  eutregreffées.  .J'ai  ob- 
servé cette  plante  dans  l'herbier  de  M.  de  Jussieu,  où  il  est  dit  avec 
doute  qu'elle  vient  du  Chili. 

Goniocaidon  glcihrum ,  II.  Cass.  Tige  herbacée,  haute  de  deux  pieds 
au  moins  ,  droite,  rameuse,  glabre,  très-lisse,  munie  de  côtes  saillantes, 
cartilagineuses.  Feuilles  supérieures  alternes,  sessiles,semi-amp!exicau- 
les,  longues,  étroites,  presque  linéaires,  aiguës  ,  glabres,  munies  sur  les 
bords  de  quelques  dents  spinulilormes,  très-petites,  et  Irès-écarlées  les 

unes  des  autres;  feuilles  inférieures Calathides  rassemblées  en 

fascicules  à  l'extrémité  des  rameaux,  et  composées  chacune  de  quatre 
à  six  fleurs  jaunâtres?  ou  rougeâtres? 

Calathide  incouronnée,  équaliflore,  pauciflore,  régulariflore,  androgy- 
niflore,  oblongue,  cylindracée.  Péricline à-peu-près  égal  aux  fleurs,  cy- 
liudracé;  formé  de  squames  imbriquées,  appliquées,  ovales  ,  aiguës, 
glabres,  striées,  coriaces,  membraneuses  sur  les  bords.  Cliuanlhe  très- 
petit,  garni  de  fimbrilles  membraneuses,  longues,  inégales.  Ovaires  gla- 
bres; aigrette  longue ,  composée  de  squamellules  très-nombreuses,  mul- 
lisériées,  très-régulièrement  imbriquées,  laminées-paléif'ormes ,  roides, 
coriaces,  submembraneuses  ,  scarieuses  ,  inappendiculées,  finement 
deuticulées  en  scie  sur  les  boi'ds;  les  extérieures  courtes,  étroites, 
linéaires;  les  intérieures  longues,  larges,  un  peu  élargies  de  bas  en  haut, 
arrondies  au  sommet;, point  de  petite  aigrette  intérieure.  Corolles  à  tube 
court, à  limbe  long.  Elamines  à  filets  hérissés  de  poils,  à  anthères  mu- 
nies de  longs  appendices  apicilaires  cornés.  Style  à  deux  branches  libres. 

Celte  Synanthérée,  de  la  tribu  des  Cenlauriées,  section  des  Chry- 
séidées.  constitue  un  genre  voisin  des  Chrjseis,  Cjanopsis  et  Vohitaria, 
dont  il  diffère  principalement  par  l'absence  des  fleurs  neutres.  J'ai  ob- 
servé l'échantillon  dans  l'herbier  de  M.  de  Jussieu  ,  où  il  est  dit  qu'il  lui 
a  été  donné  par  Vahl  en  1799 ,  et  qu'il  vient  de  Tranquebar. 

Dlglossus  variabilis ,  H.  Cass.  Plante  herbacée,  probablement  an- 
nuelle, haute  de  six  pouces,  glabre.  Tige  rameuse,  un  peu  diffuse,  tor- 
tueuse ,  striée.  Feuilles  opposées,  pinnées,  linéaires,  grêles,  à  pin- 
nules  linéaires,  munies  de  très-petites  dents  rares,  aculéilbrmcs.  Cala- 
thides portées  sur  de  longs  pédoncules  grêles,  axillaires  et  terminaux, 
et  composées  de  fleurs  jaunes. 

Calathide  demi-couronnée,  tantôt  discoïde,  tantôt  quasi-radiée  :  dis- 
que multiflore ,  régulariflore  .  androgyniflore  ;   demi-couronne   bi-lri- 


(  i85  )  _    ^^=^^^= 

flore,  ligullflore,  fémihiflore,  tantôt  inracliante,  tantôt  quasi-radiante.  1  û  l  o. 

Péricliue,  presque  égal  aux  fleurs  du  disque,  et  subcylindracé,  pléco- 

léplde,  formé  de  cioq  à  six  squames  uuisériées,  entregrefFées,  uniner- 

vées,  glandulifères ,  arrondies  au  sommet,  qui  porte  un  petit  appendice 

sétitbrme.  Clinanthe  conique,  inappendiculé,  fovéolé.   Ovaires  grêles, 

striés;  aigrette  plus  longue  que  la  corolle,  composée  de  squamellules 

peu  nombreuses,  unisériées,  les  unes  paléiformes  et  plus  courtes,  les 

autres  triquètres-filitbrmes,  barbellulées ,  alternant  avec  les  premières. 

Languette  des  fleurs  femelles  toujours  Ircs-petite  et  souvent  anomale, 

tantôt  plus  courte  que  le  style  et  entièrement  incluse  dans  le  péricline, 

tantôt  plus  longue  que  le  style  et  un  peu  exserte. 

Cette  Sjnanthérée,  de  la  tribu  des  Tagétinées,  constitue  un  genre  ou 
sous-genre  immédiatement  voisin  du  Tageies,  dont  il  diffère  par  sa  cou- 
ronne composée  seulement  de  deux  ou  trois  fleurs  au  plus,  situées  du 
même  côté ,  et  entièrement  on  presque  entièrement  cachées  dans  le  péri- 
cliue. J'ai  observé,  dans  l'herbier  de  M.  de  Jussieu,  deux  échantillons 
recueillis  au  Pérou  par  Joseph  de  Jussieu  :  la  calathide  est  discoïde  dans 
l'un,  et  quasl-radiée  dans  l'autre;  il  y  a  encore  entre  eux,  sur  d'autres 
points,  plusieurs  différences  assez  légères.  Doit-oules  considérer  comme 
constituant  deux  espèces  ou  deux  variétés? 

Notice  sur  la  luxation  de  la  cuisse  ,  suivie  d'une  observation 
remarquable  sur  celle  appelée  en  haut  et  en  avant  ;  par 
M.  le  baron  Larrey. 

Les  membres  inférieurs  chez  l'homme,  pour  servira  sa  sustentation       Medk«i»e, 
verticale  et  à  la  fransj)osition  d'un  lieu  à  un  autre,  doivent  présenter 
dans  leurs  rapports   avec  le    bassin  ou  la  base  du  tronc,    la  double 
faculté  de  se  mouvoir  en  tout  sens  et  de  conserver  l'équilibre  du  sujet 
dans  tous  ses  exercices. 

La  nature,  pour  remplir  en  même  temps  et  avec  précision  ces  deux 
fonctions,  a  établi  entre  la  cuisse  et  le  bassin  un  genre  d'ai-ticulation 
qui  réunit  à  une  grande  mobilité  une  telle  solidité,  qu'à  moins  de 
très-grands  écarts  ou  les  efforts  les  plus  violens ,  les  pièces  qui  la 
composent  ne  peuvent  se  disjoindre,  et  lorsqu'enfin  ces  pièces  s'écartent 
assez  pour  produire  un  déplacement  total  du  membre,  ce  qui  est  encore 
rare ,  la  luxation  ne  se  fait  que  vers  les  points  du  pourtour  de  l'arti- 
culation, où  la  tête  du  fémur  trouve  le  moins  de  résistance  à  son 
évulsion  de  la  cavité  articulaire  qui  la  renferme. 

En  effet,  en  se  représentant,  dans  l'état  frais,  la  conformation  de 
l'articulation  coxo-fémorale,  l'on  voit  qu'elle  est  formée  par  une  tête 

LU'raison  de  décembre.  24 


(  186  ) 
reçue  dans  une  cavitd  proportionnée  à  sa  masse  et  à  son  diamètre  , 
fixée  dans  celte  cavité  [>ar  un  ligament  très-fort,  et  retenue  au  pourtour 
de  son  domicile  par  des  bandelettes  fibreuses,  des  tendons,  et  plusieurs 
couches  de  muscles.  Malgré  toutes  les  précautions  sagement  établies 
par  la  nature,  non-seulement  la  tête  de  l'os  fémur  se  déplace  en  entier 
de  la  cavité  cotyloïde,  eu  bas  et  en  dedans,  en  bas  et  en  dehors,  et 
successivement  en  haut  et  en  arrière,  les  points  de  sortie  les  plus  faciles, 
mais  elle  franchit  aussi  quelquefois,  comme  Hyppocrate  l'annonce  (i), 
le  point  supérieur  et  antérieur  du  rebord  saillant ,  osseux  et  fibreux  de 
cette  cavité,  de  manière  à  produire  la  quatrième  espèce  de  luxation, 
très- rare  en  haut  et  en  avant. 

Il  faut  en  efï'et  que  les  puissances  qui  produisent  cette  luxation 
agissent,  avec  une  grande  force  pour  opérer  un  tel  déplacement ,  et  il 
ne  m'a  rien  moins  fallu  que  l'exemple  qui  s'est  offert  à  mes  yeux,  pour 
être  convaincu  de  la  possibilité  de  ce  genre  de  luxation.  C'est  un 
grenadier  à  cheval,  du  deuxième  régiment  de  la  Garde,  qui  m'a  fourni 
cet  exemple. 

Ce  cavalier,  nommé  iî/^  (André),  d'une  constitution  athlétique, 
taille  de  cinq  pieds  six  pouces,  équipé  de  toutes  pièces,  obligé  de 
mettre  pied  à  terre  dans  une  manœuvre  de  cavalerie  qui  se  faisait  au 
Champ-de-Mars,  le  8  septembre  dernier,  son  cheval,  effrayé  du  ieu 
d'artiilerie  qu'on  faisait  en  même  temps,  se  cabra,  tandis  que  le  grenadier 
cherchait  à  franchir  de  sa  jambe  droite  le  manteau  et  le  porte-manteau 
attachés  sur  le  derrière  de  la  selle  du  cheval;  la  jamJDe  est  accrochée 
par  l'éperon  très-long  de  sa  botte,  à  l'une  des  exliêmilés  de  la  valise, 
et  au  même  instant  le  cheval  se  renverse  avec  son  cavalier.  C'est  dans 
cette  chute  terrible  que  la  cuisse  s'est  luxée  en  haut  et  en  avant. 

Si  ce  grenadier  n'avait  reçu  de  prompts  secours  de  ses  camarades, 
il  aurait  infailliblement  péri  sous  le  poids  énorme  de  son  cheval  et  de 
son  armure.  11  fut  relevé  et  transporté  de  suite  à  l'hôpital  du  Gros- 
Caillou,  où  je  le  vis  six  ou  sept  heures  après. 

K\x  premier  aspect  et  sans  toucher  le  malade ,  il  me  fut  facile  de 
reconnaître  la  luxation  et  son  vrai  caractère;  le  membre  était  tellement 
écarté  et  renversé  sur  le  bassin,  qu'il  formait  une  équerre  avec  celui 
du  côté  opposé;  le  pied  et  le  genou  étaient  déviés  en  dehors,  la  fesse 
et  l'érainence  trokautérlenne  étaient  remplacées  par  une  dépression 
profonde;  la  tête  du  fémur  faisait  une  saillie  prononcée  au  pli  de  l'aîne 
sous  les  vaisseaux  cruréaux,  qui  eu  étaient  fortement  distendus.  Le 
membre  était  déjà  tuméfié,  de  couleur  marbrée ,  et  complètement 
immobile.    Le  cavalier  éprouvait  des  douleurs  vives  et  déchirantes  à 


(i)  De  Ârticulis,  1.  i. 


l'aîne  et  au  bas-ventre,  taudis  que  la  jambe  était  engourdie  et  le  pied  l  b  1  o. 

froid. 

Le  chirurgien-major  du  régiment,  M.  le  docteur  Gras,  et  les  autres 
officiers  de  santé  présens,  reconnurent  avec  moi  le  genre  de  luxation 
que  j'avais  d'abord  signalée.  Il  est  évident  que  dans  cet  état  de  dépla- 
cement de  la  tête  du  fémur,  les  ligamens  orbiculaire  et  inter-articu- 
laire  avaient  été  rompus  ,  car  cette  éminence  osseuse  se  trouvait  ap- 
puyée sur  la  brancbe  horizontale  du  pubis,  tandis  que  le  trochanter 
était  en  rapport  avec  la  cavité  cotyloide.  L'officier  de  santé  de  garde, 
M.  Boisseau,  avait  déjà  appliqué  les  émolliens  sur  la  partie  afiectée , 
et  il  avait  saigné  le  malade  j  il  n'y  avait  donc  qu'à  procédera  la  réduc- 
tion du  membre;  en  conséquence ,  je  disposai  tout  ce  qui  était  nécessaire 
à  cette  opération. 

Le  malade  étant  placé  sur  une  table  basse  garnie  d'un  matelas,  un 
lac  très-fort  passé  sous  le  pli  de  la  cuisse,  croisé  sur  l'épaule  droite 
et  assujetti  aux  pieds  de  la  table,  un  deuxième  passé  autour  de  la 
poitrine,  et  plusieurs  autres  posés  sur  l'extrémité  luxée,  plusieurs  de 
mes  plus  forts  élèves  et  quatre  grenadiers  furent  chargés  de  soutenir 
le  malade,  de  le  fixer  sur  son  lit,  et  défaire  l'extension  du  membre; 
je  me  plaçai  moi-même  de  manière  à  pouvoir  déprimer  et  ramener 
avec  mes  mains  vers  la  cavité  articulaire  la  tête  du  fémur,  tandis 
qu'avec  mon  épaule  droite,  placée  sous  la  cuisse  luxée,  je  rétablirais 
promptement  le  parallélisme  de  l'extrémité  inférieure  de  l'os  avec  la 
supérieure. 

Nous  avions  vainement  fait  plusieurs  extensions,  et  l'on  désespérait 
du  succès  de  nos  manœuvres,  lorsque  ,  vivement  touché  du  danger 
qui  menaçait  le  militaire  si  on  le  laissait  dans  cet  état,  je  redoublai 
d'efforts,  et  je  réduisis,  seul,  la  luxation,  en  élevant  tout-à-coup  avec 
mou  épaule  l'extrémité  inférieure  de  la  cuisse,  tandis  que  j'abaissai 
avec  mes  deux  mains  la  tête  du  fémur  portée  au  devant  de  la  branche 
horizontale  du  pubis.  Par  ce  double  mouvement  simultané,  et  exécuté 
avec  force  et  promptitude,  la  luxation  fut  réduite,  à  la  grande  surprise 
des  assistans  et  à  la  mienne;  le  choc  de  la  tête  de  l'os  dans  sa  cavité, 
articulaire  se  fit  entendre ,  et  du  même  instant  le  malade  éprouva  un 
soulagement  inexprimable  qui  le  ravissait. 

Nous  fixâmes  le  membre  dans  ses  rapports  naturels  et  respectifs, 
au  moyen  d'un  bandage  approprié.  Une  embrocation  d'eau -de -vie 
camphrée  fut  faite  sur  la  région  articulaire;  le  malade  fut  saigné  et  mis 
à  l'usage  des  boissons  rafraîchissantes  et  antispasmodiques.  Malgré  ces 
précautions  et  l'emploi  de  ces  moyens,  des  symptômes  inflammatoires 
se  déclarèrent  dans  le  pourtour  de  l'articulation  iliofémorale ,  avec  réten- 
tion d'urine,  de  très-vives  douleurs  à  l'aine,  et  surtout  le  côté  interne 
de  la  cuisse  et  de  la  jambe  jusqu'à  la  plante  du  pied.  Ces  symptômes 


(  i88  ) 

locaux  furent  suivis  d'un  mouvement  fébrile,  de  chaleur  très-forte  nu 
bas-ventre,  et  d'insomnie.  Je  remédiai  d'abord  à  la  rétention  au  moyen 
du  cathéterisme;  une  sonde  de  gomme  élastique  fut  laissée  dans  la  vessie 
pendant  les  premiers  jours,  et  je  dissipai  l'inflammation  qui  s'était  mani- 
iestéeà  lacuisseetautourdesouarticuiation,par  l'application  réitérée  des, 
ventouses  scarifiées  et  celle  des  cataplasmes  émolliens  sédatifs,  des  lave- 
mens  anodins  et  les  boissons  mucilàgineuses  à  la  glace. 

Tous  les  accideus  se  dissipèrent  graduellement,  le  malade  alla  de 
mieux  en  mieux,  ses  fonctions  se  rétablirent,  et,  après  quarante  jours 
de  repos,  le  grenadier  sortit  de  l'hôpital  pour  reprendre  incessamment 
son  service  au  régiment. 

Depuis  Hyppocrafe,  qui  a  parfaitement  décrit  ce  genre  de  luxation, 
jusqu'à  nos  jours,  on  avait  à  peine  pu  croire  à  la  possibilité  de  sa  for- 
mation ;  cependant  Desault  et  le  professeur  Boyer  en  ont  vu  chacun  un 
exemple,  mais  ils  n'ont  pas  observé  la  rétention  d'urine  indiquée  par 
Hyppocrate ,  et  que  nous  avons  vue  chez  notre  malade.  Elle  était  l'effet 
de  l'inflammation  qui  s'était  propagée  au  col  de  la  vessie  par  l'irritation 
que  les  nerfs  honteux  ou  génitaux,  fournis  par  le  plexus  crural,  avaient 
reçue  de  la  violente  distention  opérée  sur  ce  plexus  par  le  déplacement 
et  la  saillie  extérieure  de  la  tête  du  fémur.  Si  cet  accident  ne  s'est  pas 
offert  chez  l^îs  sujets  des  observations  des  célèbres  chirurgiens  que  nous 
avons  cités,  c'est  parce  que  le  déplacement  de  la  tête  du  fémur  chez  les 
sujets  n'a  pas  été  aussi  étendu  que  chez  notre  grenadier. 

Avant  sa  sortie  de  l'hôpital,  le  membre  affecté  placé  à  côté  du  mem- 
bre sain,  présentait  une  élongation  contre  nature  d'environ  quatre  lignes, 
longueur  qui  paraissait^cesser  lorsque  le  sujet  était  debout.  Ce  phéno- 
nème  dépendait  de  la  rupture  du  ligament  interarticulaire.  Le  membre, 
abandonné  à  son  poids,  tend  à  reprendre  sa  ligne  droite;  le  point  d'in- 
sertion de  la  tête  du  fémur  dans  sa  cavité  articulaire  étant  détruit,  il  se 
laisse  abaisser  lorsque  le  sujet  est  couché,  et  de  là  une  élongation  contre 
nature  dans  le  membre,  laquelle  doit  disparaître  lorsque  le  sujet  est  de- 
bout, parce  que  la  tête  s'enfonce  par  le  poids  du  corps  dans  la  cavité 
cotyloïde.  C'est  principalement  cette  cause  (  la  destruction  du  ligament 
interniédiaire)  qui  produit  le  même  phénomène  dans  la  fémorocos- 
calgié  (i). 

Ce  grenadier  a  été  obligé,  pendant  quelque  temps,  de  s'appuyer  sur 
une  canne,  et  de  marcher  avec  précaution  pour  conserver  l'équilibre. 

Celte  observation  m'a  paru  intéressante  sous  plusieurs  rapports;  peut- 
être  l'est-elle  aussi  sous  celui  du  mode  de  réduction;  du  moins,  elle 
concourra,  je  pense,  à  faire  vérifier  les  écrits  et  les  sentences  du  divin 
vieillard  de  Cos. 

(  i  )  Voyez  cette  maladie ,  dans  le  qua^trième  volume  de  mes  Campagnes. 


(  i89  )  ==== 

Nouveau  procédé  pour  purifier  le  gaz  hydrogène  carburé,  et  en 
même  temps  pour  augmenter  la  quantité  quon  peut  en  extraire 
d'une  quantité  donnée  de  charbon  de  terre. 

Extrait  d'une  lettre  </e, S.  Parker   à  M.  Tilloch,  rédacteur  du 

Philosophical  Magazine. 

Ayant  fait  passer  le  gaz  brut  à  travers  un  système  de  trois  tuyaux  r 

de  fer  placés  horizontalement  dans  un  fourneau,  communiquant  en- 
semble par  un  canon  de  fusil,  et  maintenus  à  la  température  du  rouge 
sombre,  je  trouvai,  h  mon  grand  étonnement,  que,  par  ce  procédé,  on 
obtenait  d'une  quantité  donnée  de  charbon  de  terre,  beaucoup  plus 
de  gaz  que  par  la  méthode  ordinaire;  je  trouvai  en  outre  que  le  gaz 
était  parfaitement  pur,  tandis  que  la  quantité  de  goudron  produit  durant 
l'opération,  était  beaucoup  moins  considérable  que  celle  qu'on  l'etirait 
en  pareil  cas  par  le  procéiié  commun.  Le  liquide  recueilli  dans  un 
vaisseau  interposé  entre  l'extrémité  des  tuyaux  de  fer  en  incandescence, 
traversés  par  le  gaz,  et  le  gazomètre  qui  recevait  le  gaz,  ne  contenait 
aucune  trace  d'ammoniaque,  mais  au  contraire  il  rougissait  instanta- 
nément le  papier  de  lilmus.  Il  avait  une  saveur  acide  et  stiptique,  ainsi 
qu'une  odeur  sulfureuse  et  piquante.  Il  était  de  couleur  noire;  étendu 
de  beaucoup  d'eau,  il  produisait  un  précipité  insoluble  avec  le  muriate 
(hydrocblorate)  de  baryte.  C'était  de  l'acide  sulfurique. 

il  est  donc  évident  qu'il  s'opère  un  changement  considérable  dans  le 
gaz  hydrogène  carburé  brut,  quand  on  le  fait  passer  dans  un  tuyau  de 
fer  en  incandescence.  Le  gaz  hydrogène  sulfuré  qui  accompagne  toujours 
ce  produit  gazeux ,  k  mesure  qu'on  l'extrait  du  charbon  de  terre,  est  sans 
douté  décomposé  durant  l'opération,  ef  c'est  à  cette  décomposition  qu'il 
faut,  attribuer  la  production  de  l'acide  sulfurique.  Mais  par  quels 
moyens  s'effectue  celte  décomposition?  C'est  ce  qu'il  ne  m'appartient 
pas  de  dire.  Il  est  clair  que  l'ammoniaque  se  décompose  en  même 
temps  que  le  gaz  hydrogène  sulfuré,  puisque  le  liquide  qu'on  retire  de 
cette  distillation,  loin  d'être  alcalin,  est  décidément  acide.  D'ailleurs 
le  muriate  de  baryte  et  l'acétate  de  plomb  montrent  qu'il  contient  de 
l'acide  sulfurique  fortement  chargé  de  gaz  acide  sulfureux. 

L'augmentation  du  gaz  doit  être  attribuée,  sans  aucun  doute,  à  la 
décomposition  qu'éprouve  le  goudron  durant  l'opération;  car  il  est 
suffisamment  prouvé  que  celte  substance  peut  être  entièrement  trans- 
formée en  gaz  hydrogène  oxicarburé. 

Le  gaz  produit  de  cette  manière  est  parfaitement  débarrassé  de  gaz 
hydrogène  sulfuré,  aussi  bien  que  d'acide  carbonique;  car  il  ne  trouble 


(  igo  ) 

ni  la  frausparence    d'une   clissoliilion  de   plomb,  ni  l'eau   de   baryte, 
quand  on  le  fait  passer  à  travers  ces  liquides. 

D'après  ces  considéralious,  il  y  a  lieu  de  croire  que  l'cpuration  du  gaz 
hydrogène  carburé  dont  on  fait  usage  de  plus  en  plus  pour  se  procurer 
de  la  lumière,  peut  s'effectuer  d'une  manière  plus  économique,  en  le 
forçant  de  traverser  des  tubes  de  fer  en  incandescence,  qu'eu  employant 
la  chaux  vive.  Le  sujet  est  digne  d'un  examen  sévère,  tant  sous  le  point 
de  vue  de  la  théorie,  que  par  rapport  à  la  pratique.     • 

NOUVELLES     SCIENTIFIQUES. 

Le  Serpent  de  mer  d ylmérique. 

Extrait  d'une  Lettre  de  T.  Say  Esq.,  de  Philadelphie,  au  D.  Leach. 

Histoire  HATUEEiLE.  J'ai  bien  du  regret  que  plusieurs  journaux  savans  d^Europe  aient 
répété  sérieusement  le  conte  absurde  qui  a  pris  son  origine  sur  nos 
côtes  de  l'est,  au  sujet  du  serpent  de  mer,  conte  attribué  ici  à  un  défaut 
d'observation,  joint  à  un  degré  extraordinaire  de  frayeur. 

Vous  avez  probablement  été  informé  que  le  capitaine  Rich  a  expliqué 
toute  l'afïaire.  Il  prépara  une  expédition  tout  exprès  pour  prendre  ce 
lévialan;  il  réussit  à  enfoncer  sou  harpon  dans  l'objet  qui  était  reconnu 
par  tout  son  équipage  pour  être  le  véritable  serpent  de  mer,  et  que 
plusieurs  d'entre  eux  assuraient,  par  serment,  avoir  vu  précédemment. 
Mais,  lorsqu'on  eut  tiré  ce  prétendu  serpent  hors  de  l'eau,  et  qu'on 
fut  à  portée  de  le  bien  voir,  ou  fut  parfaitement  convaincu  que  ce 
monstre,  auquel  la  frayeur  avait  donné  une  longueur  gigantesque  de 
cent  pieds ,  n'était  rien  autre  chose  qu'un  poisson  incapable  de  faire  le 
moindre  mal  (Schornber  tjnnus).,  de  neuf  à  dix  pieds. 

L'Histoire  naturelle  est  probablement  redevable  au  capitaine  Rich 
d'avoir  purgé  ses  pages  de  ce  conte  indigne  d'elle;  c'est  une  leçon  pour 
se  tenir  en  garde  contre  toutes  les  merveilles  dont  la  crédulité  est  si 
avide. 

AéroLlthe. 

Les  journaux  Russes  décrivent  un  aérolithe  qui  tomba  au  village  de 
Slobodka,  dans  le  gouvernement  de  Smolensko,  le  ag  juillet,  suivant 
les  Russes,  ou  le  ii  août,  selon  notre  manière  de  compter. 

La  pierre  pesait  sept  livres;  la  surface  en  était  rude  et  recouverte 
d'une  croûte  brune;  on  voyait  à  travers,  et  par  places,  la  substance  de 
la  pierre  elle-même,  d'une  couleur  grise,  et  parsemée  de  taches  d'une 
apparence  métallique.  Ce  corps  descendit  avec  une  telle  violence ,  qu'il 
pénétra  plus  d'un  pied  dans  la  terre. 


«r%v^  w^-v  v«^^  %%'»'V%V»^^'»'»%V 


TABLE   DES   MATIÈRES. 


HISTOIRE  NATURELLE. 


ZOOLOGIE. 


SdR  quelques  points  de  l'organisation  des  mollus- 
ques bivelves ,  nar  le  docteur  Leacli ,  exposes  par 
M.  de  Blainville.  Page  '4 

Sur  les  organes  femelles  de  la  gene'raf  ion ,  et  les  fœ- 
tus des  animaux  diJelphes  ,  par  M.  H.  de  Blain- 
ville. 25 

Sur  une  espèce  de  singe  cynoce'phale ,  par  M.  Fré- 
déric Cuvier.  ag 

Mémoire  sur  la  niél;imorph"se  du  canal  alimentaire 
dans  les  insectes,  par  M.  Dutrochet,  docteur  en 
médecine.  4^ 

Sur  plusieurs  espèces  nouvelles  d'animaux  de  diffé- 
rentes classes,  par  le  docteur  Leach.  49 

Sur  une  nouvelle  espèce  de  dauphin,  par  M.  de  Fre- 
niinville.  67 

Mémoire  sur  la  classe  des  sétipodes ,  partie  des  vers 
à  sans;  rouge  de  M.  Cuvier  ,  et  des  annelides  île 
M.  de  Lamaik,  par  M.  H.  de  Blainville.  78 

Extrait  d'un  mémoire  de  M.  Léon  Dufour  ,  ayant 
pour  titre  ;  Recherches  anatomiques  sur  les  sco- 


lies  et  sur  quelques  autres  insectes  hyménop- 
tères. lOl 

Monographie  de  la  couleuvre  couresse  des  Ari'illes, 
coluber  cunor  (  Lacépède  ) ,  par  M.  Moiea» 
de  Jonncs.  1 1 1 

Nouvelle  espèce  de  tenthrède,  par  M.  Bosc.     ihid. 

Sur  un  nouveau  genre  d'insectes  de  l'ordre  des  hy- 
ménoptères (  riuicole  ) ,  par  M.  Bi  ébisson.     1 16 

Sur  un  nouveau  genre  de  mollusques,  cyptostome, 
cryjjtostomus  ,  par  M.  H.  de  Blainville.  120 

Monographie  du  mabouia  des  murailLs,  ou  gecko- 
mabouia  des  Antilles,  par  M.  Moreau  ds  Jon- 
nès.  i38 

Considération  sur  les  organes  de  la  génération  ,  par 
M.  de  Blainville.  i55 

Sur  une  nouvelle  espèce  de  Rongeur  de  la  Flo- 
ride, par   M.  Ord,   de  Philadelphie.  181 

Nouvelles  scientifiques.  190 

Le  Serpent  de  mer  d'Amérique.  Jbid. 

Aérolithe.  Ibid. 


MINERALOGIE    ET    GEOLOGIE. 


Sur  le   pic  d'Adam  (  île  de  Ceylan  )  ,   par  John 
Dalton.  29 

Pétrilication  remarquable  ,  par  M.  Winck.  3o 

Recherches  sur  les  causes  qui  déterminent  les  va- 
riations des  foi  mes  ciistallines  d'une  même  subs- 
tance ,  par  M,  E.  S.  Beudant.  3G 
Spath  fluor  ,  en  Ecosse.                                             4^ 
Lithovasa  (  vases  de  pierre  ).                                    60 


Chromate  de  fer  dans  les  îles  Schetland.  60 

Bois  fossile  trouvé  par  T.  J.  Douwin  ,  docteur  en 
médecine.  m 

Plombagine  (  nouvelle  mine  de  )  ,  en  Ecosse.    Ibid. 

Tremblemcns  de  terre  aux  Antilles,  par  M.  Mo- 
reau de  Jonnès.  125 

Analyse  de  minéraux  ,  par  M.  le  comte  Dunin 
Borkowski,  par  M.  de  Bonnald.  169 


BOTANIQUE,   AGRICULTURE   ET   PHYSIOLOGIE  V.ÉGÊTALE. 


Du  calice  de  la  scutallaria  galericulala  ,  par 
M.   H.  Cassini.  16 

Genres  nouveaux  ,  formés  par  M.  H.  Cassini,  dans 
la  famille  dessynantherées;  septième,  huitième, 
neuvième  et  dixième  fascicules  ,  pages  3o  ,  73  , 

139  et  i65 

Description  de  trois  plantes  servant  de  types  au» 
nouveaux  genres  paleolaria  ,  dicoma  et  triachne, 
par  M.  H.  Cassini.  4? 

Description  de  quatre  plantes  servant  de  types  aux 
nouveaux  genres  oliganthes  ,  piptocoma  ,  dime- 
rostemma  et  districhum  ,  par  M.  H.  Cassini.    67 

Extrait  d'un  mémoire  de  M.  Lemau,  sur  les  ro- 
siers. 7^ 

Sur  une  anomalie  remarquable  du  mode  de  fécon- 


dation dans  la  campanule  à  feuilles  rondes  ,  par 
M.  H.  Cassini.  loff 

Extrait  d'une  note  de  M.  Aubcrt  du  Petit-Thouars, 
sur  la  fécondation  des  campanulacée.s.  117 

Extraitd'unenotedeM. Dupent,  siirl'atriplex.   119 

Observations  sur  la  germination  des  graines  de  ra- 
phanus  et  d'autres  crucifères ,  par  M.  H.  Cas- 
sini. iSi 

Extrait  d'une  note  de  M.  Defrance  ,  sur  l'énothère 
à  fleurs  blanches.  i53 

Révision  de  la  famille  des  Bignoniacées ,  par  C. 
Kunth.  i54 

Description  des  espèces  servant  de  types  à  quatre 
genres  de  plantes  récemment  proposés  ,  par 
M.   H.  Cassini.  18» 


CHIMIE. 


Influence  des  métaux  sur  la  production  du  potas" 
sium ,  par  M.  Vauquelin.  i5 


Surl'aciditédu  tungstène  et  de  l'uraae  saturésd'oxy- 
gène  ,  par  M.  Chevreul.  a* 


(     Ï92    ) 


Sur   le  nouvel  alcali  fixe,    appelé   lithiou  ,    par 
M.  Arvidson.  5a 

Sur  le  sélénium  ,  découvert  par  M  Bersélius.       53 
Note  sur  le  lithion  .  par  M.  Vatiqiielin.  68 

Sur   la   matière  colorante    de    la  cochenille  ,    par 
MM.  Pelletier  et  Caventou.  85 

Caméléon  minéral  ,    par   MM.  Chevlllot  et  Ed- 
wards, loa 
Combinaisons   nouvelles  de  l'oxygène  avec  divers 
acides,  par  M.  Thénard.  ii3 
Analyse  de  la  fève  de  Saint-Ignaee,  par  MM.  Pel- 
letier et  Caventou.                                                 119 
Composés  de  phosphore,  par  sir  H.  Davy.          128 
KouveDes  observations  sur  les  acides  et  les  oxides 


oxygénés,  par  M.  Thénard.  i45 

Cinquième  série  d'observations  sur  les  acides  et  les 
oxides  oxygénés,  par  M    Thénard.  ï4^ 

Combustion  de  lalrool  au  moyen  de  la  lampe  sans 
flamme,  par  M.  John  Dalton.  i54 

Sur  le  cadmium ,  découvert  par  M.  Stromeyer.  162 
Sur  le  veslium  ,  par  M.  Vest.  164 

Obervations  sur  1  influence  de  l'eau  dans  la  forma- 
tion des  acides  oxygénés,  par  M.  Thénard.  173 
Nouveau  procédé  pour  purifier  le  gaz  hydrogène 
carbiué,  et  en  même  temps  pour  augmenter  la 
quanlité  qu'on  peut  en  extraire  d'une  quantité 
donnée  de  charbon  de  terre.  189 


PHYSIQUE    ET    ASTRONOMIE. 


Sur  l'ouragan  des  Aotilles  ,     par  M.  Moreau  de 
Jonnès.  21 

Sur  la  cristallisation  du  mica ,  par  M.  Biot.  23 

Sur  la  cristalfoation  du  sucre  de  canne,   par  M. 
Biot.  34 

Lampe  sans  flamme,  par  M.  Thomas  Bill.  4^ 

Fondemens  de  l'astronomie  ,  par  M.  Bessel.  70 

Perfectionnement  du  colorigrade,  par  M.  Biot.  90 
Pouvoir  réfringent  des  milieux  de  l'œil  ,   par  M. 


Chossat.  94 

Utilité  des  lois  de  la  polarisation  de  la  lumière  , 

par  M.  Biot.  99 

Nouveaux  faits  sur  la  polarisation  de  la  lumière, 

par  M.  Biot.  i4î 

PiiriCcalien  du  gaz  hydrogène  carburé.  i44 

Sur  quelques  résultats  scientifiques  déduits  des  ob- 

eervations  faites  dans  l'expédition  anglaise  au  pôle 

nord,  par  M.  Biot.  ijî 


MATHÉMATIQUES. 


Mémoire  sur  la  température  des  habitations  et  sur 
le  mouvement  varié  de  la  chaleur  dans  les  pris- 
œes rectangulaires,  par  M.  Fourrier.  i 

Note  sur  l'intégration  d'une  classe  particulière  d'é- 
quations différentielles,  par  M.  Cauchy.  17 

Mémoire  sur  le  mouvement  des  fluides  élastiques 
dans  des  tuyaux  cylindriques ,  par  M.  Poisson.   4-5 

Question  d'jualyse  algébrique  ,  par  M.  Fourrier,  (ji 

Remarques  sur  les  rapports  qui  existent  entre  la 
piopagation  des  oudes  à  la  vitesse  de  l'eau ,  et 


leur  propagation   dans  les  plaques  élastiques  , 

par  M.  Poisson.  97 

Sur  la  figure  de  la  terre  et  la  loi  de  la  pesanteur  à 

sa  surface,  par  M.  la  Place.  >a2 

Sur  l'intégrale  de  l'équation  relative  aux  vibrations 

des  plaques  élastiques,  par  M.  Poisson.  lîS 

Note  relative  aux  vibrations  des  surfaces  élastiques 

et  au  mouvementdes  ondes  ,  parlM.  Fourrier.  129 
Seconde  note  sur  les  fonctions  réciproques,  par  M. 

Cauchy.  1^8 


MÉDECINE   ET    SCIENCES    QUI    EN    DEPENDENT. 


Expériences  sur  la  digestion ,  par  Astley  Cooper.  1 1 

Note  sur  l'emploi  de  quelques  sels  de  morphine  , 
comme  médicamens,  par  M.  Magendie.  54 

Second  mémoire  de  M.  Edwards,  docteur  en  mé- 
decine, sur  l'asphyxie.  89 

Réflcîfions  sur  un  mémoire  de  M.  Portai ,  relatif  au 


vomissement ,  par  M.  Magendie,'^  109 

Suite  des  recherches  de   M.   Edvsfards  ,   sur  l'as- 
phyxie. i36 
Observations  de  la  luxation  de  la  cuiste ,  suivie  d'une 
observation  remarquable  sur  celle  qui  est  appelée 
en  haut  et  en  avant,  par  M.  Larrey.  i85 


DE  l'Imprimerie  de  PLASSAN,   eue  de  Vaugirard,  »°  i5. 


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