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Uy-X
f ibrarg of i\t puscum
COMPARATIVE ZOOLOGY,
AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, SLVSS.
iFounticU i)j) pcîBate oubscrfptfon, fit 1861.
DR. L. DE KONINCK'S LIBRARY.
No. /,^/y
«p
BULLETIN DES SCIENCES,
PAR
^ f
LA SOCIETE PHILOMATIQUE
DE PARIS.
ANNÉE 1818.
Sv^
paris;
IMPRIMERIE DE P L A S S A N.]
LISTE DES MEMBRES
DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE
AU l". JANVIER 1818,
D'APRES L ORDRE DE RÉCEPTION.
ÎS O M S.
Alenibres éinériles.
MM.
Bertholet
3.AMARCK
MONGE '. . .
lÎAUY
DUCIIESNE
Î.APLACE.
(r^ORREA DE SeRRA.
tonnellier
(jillet -Laumont.
Deleuze
Coque BERT- Mon T-
BRET
CllAPTAL
JSIemhres rJsidans.
SiLVESTRE.
Brongniart
Vauquelin
Halle
Prony
Lacroix
Bosc
Geoferoy-St.-IIi-
laire
CuviER (Georg.) . .
Dl'meril
Larrey
Lasteyrie
]>ACEPÈûE
BUTET
]5lOT
Brochais r-:
CuviER (Fréd.) . . .
Dates Je RcCcpUoii,
14 sept.
2 1 sept.
28 sept.
10 août
12 jany.
17 (léc.
1 1 janv.
5i juill.
38- mars
22 juin
i/j niars
21 juill.
179:^.
1795.
1794-
1 797-
1802.
1 S06.
1794-
1795.
1801.
1793.
1798.
10 déc
Id.
9 nov. I
1788.
:8
9-
14 sept. 1795.
28 sept. 179.5.
i5 dée. 1793.
12 janv. 1794.
Id.
23 mars 1795.
20 août ijyjC^.
24 sept. 179^).
2 mars 1797.
1^' juin 1798.
14 iévr. 1800.
2 iévr. 1801.
2 juill. 1801.;
17 déc. 1802.
N O M S.
MAL
Thenaru'
MiRBEL
Poisson
Gay-Lussac
Hachette
Ampère
D'Arcet
Girard
Du Petit-Thouars
Pariset
Arago
Nysten
-Laugier
Chevreuj:
Puissant
Desmarest
Guersent.
"Baillet
BlAIN VILLE ......
BiNET
DULONG
Bonnard
Magendie
Lucas
Lesueur
Montègre
Cauchy fils
Clément ........
I.ÉMAN
Cassini ( [lenry ;..
FOURIER
BeodAnï..
Dates (îeTiLCepliuii
12 févr.
1 1 mars
5 déc.
25 àéc.
24 janv.
7 Icvr.
Id.
19 déc.
Id.
14 mît!
Id.
Id.
Id.
Id.
iG mai
9 Iévr.
9 mars
Id.
29 févr.
14 mars
21 mars
28 mars'
10 avril
5 iévr.
I 2 mars
9 avril.
5i déc.
1 j janv.
5 tévr.
17 id.
7 févr,
r4 "Iévr
i8o3.
i8o5.
i8o3.
1804.
7"
180
1807.
1807.
i8oo.
Secrétaire de la SocrJ'e pour 18:8^ M. N. vz Biainvilli:, rue J::c..b.
18 ro.
i8ti.
i8t I.
1812.
1812.
1 8 1 2.
l8£2.
i8i3.
1814.
1814.
1814.
r8iz).
181b.
1816.
1818.
1818.
5=
LISTE DES GORRESPONDAINS
r-n. T^
DE LA SOCIETE PHILOMATIQUE.
NOMS ET RESIDENCES.
MM.
Geofiroy (Villeneuve)-
Uaudrada Coimbre.
Chaïssier
Van-Moss Bruxelles.
Valu Pavie.
Gbantbans Besancon.
Rambourg Ct-rilij.
Nicolas Caen.
JuRiNE Genève.
Latkeille
UsTERiE Zurich.
KocR Bruxelles.
Teulïre Nice.
ScHMEisSER Ilaiiibouro.
Reimarus Id.
Hecth Strasbourg'.
Gosse Genève.
Tedenat Nisnies.
Fischer Moscow
Bouc.'iER AbbeviUe.
Noël B^lori.
BoiSSÈL DE Mo^VlLLE ....
Fabrosi Florence.
Broussonet ( Victor.) .... ]\Ionlpellier.
Lair ( P.-AJmé ) Caen,
De Saussure Genève.
Vassali-Eaxdi Tufin.
BuNlVA //.
PuLLi ( Pierre)' Naples.
Blumenbacu Guttingue.
HermstaÉdt .' Berlin.
Coquebert (Anl.) Amiens.
Camper ( Adrien) Fi aneis^er.
PlAMOND
Zea MaciriJ.
Pàlissot' de BeaùvôiS : . . .
ScHREiBERS Vienne.
ScKWARTz Slocklio'm.
Vaucher Genève.
n. You^G Londres,
H. Davy /.-.
Keru.art-Ti.uhï
BKiSSOK Cliâions - sur -
Marne.
NOMS ET RESIDENCES.
MM.
CoSTAZ
CoRUlER
ScHRElBER
DoDUN. Le Mans.
Fleuriau DE Bellevue.. La RoclitUe. ''
Bailly
Savaresi Naples.
Pavon Madrid.
Brotero Coiiubre.
SoEMMERino Munich.
Pablo de Llave Madrid.
Brebisson Falaise.
l*A>zER Nuremberg,
Desglands Rennes.
Daubuissou Toulouse.
Warden Ncw-Yorck.
GARTNER lils Tnbinoen.
o
Girard Allort.
Chladni Wittemberg;,
La'Mouroux Caen.
Fblmu-sville (Cbrisloph.) Fiest.
Bâtard Aiii^ers.
Poy-FerÉ de Cïre Da\.
Marcel de Serres..... Monlpeflie.r.
Uesvaux . Poiliers.
(jAzoCHE Seez.
Fiisso Nice.
Bigot de Morogues.... Orléans.
■ Tristas Id.
Omalius dHalloy Naniur.
Léonhard Mluiich.
Dessaignes A'endôme.
Desanct'.s Londies.
Auguste Saikt-IIiLaire. Orléans.
Alluaud Limoues.
LroN DuFOUR Sainl-SevePi-
De Graaveniiorst Breslau.
Reinwaed'ï' Ayisterdam.
DuTROCiiET Cliarrau , pré«
Chàleau- Re-
naud.
D''AunEBAR;D DE Febussac. Agen".
Charpentier Be,K. ^
Le Cllrc Lava',
i
..r II i»i ■■ I I
NOMS ET RÉSIDENCES.
MM.
D'HoMBRES-FiRMAS Alilis.
Jacobsoi» Copenliague.
MoNTEiRO Freyberg.
Millet Anj^ers.
VoGEL j\Iuriicli.
Adams (Williams) Londres.
l^EFRAHCE Sceaux.
(tASC
Picot de La Pevrousë . . Toulouse.
KuHMT Berlin.
NOMS ET RESIDENCES.
MM.
VillekmÉ Etampes.
Williams Elford Leach. Loadres.
Fbeyciimkt
Auguste Bozzi Granville Londres.
Bergeb Genève.
MoKEAU DR JoKsÉs Alartinlcjue.
Meyrac Dax.
Grateloup Dax.
Say Philadelphie.
Cous Dijon.
COMMISSION DE REDACTIOJNT
DU BULLETIN,
POUR I
8i8.
MM.
Zoologis , Anatomis et Physiologie
animale Blaikville ( II. de ) . B. V.
Botanique , Physiologie végétale , '
Agriculture , Économiàjg^rale . . H. Cassini H. C.
Minéralogie , Géologie Beudakt F. S. B
C.
B.
P.
Chimie et Arts chimiques Chevreul
Physique et Astronomie BiOT
Mathématiques Poisson
Médecine et Sciences qui en dé-
pendent Magendie
Secrétaire de la Commission Bîlly. . . .B-y.
F. M.
Nota. Les Ai'Liclcs ou E.xtrails non signés sont faits par les Auteurs
des Mémoires.
BULLETIN DES SCIENCES,
PAU
LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE
1 a 1 8.
\jMémoîre sur la température des habitations et sur le mouvement Physique
varié de In ehnleur dans les prismes rectangulaires ; par
M. FouRiER. (Extrait.)
Acal. des Sciences.
17 noveaii.ro tiiiy.
\Jn s'est proposé de trciter dans ce Mémoire deux des questions prin-
cipales de la théorie de la chaleur. I/iine offre une application de relie
théorie aux usages civils ; elle consiste à déterminer les conditions
mathématiques de réchauffement constant de l'air renfermé dans un
espace donné. [,a seconde question appartient à la théorie analytique rie
la chaleur. Elle a pour objet de connaître la température variable do
chaque molécule d'un prisme droit à base rectangulaire, placé dans l'air
entretenu h une température constante. On suppose que la tcmpéralura
initiale de chaque point du prisme est connue, et qu'elle est exprimée
jiar une fonction entièrement arbitraire des trois coordonnées de
chaque point; il s'agit de déterminer tous les états subséquens du solide,
en ayant égard à la distribution de la chaleur dajis l'inlé rieur de la
masse, et à la perte de chaleur qui s'opère à la superficie, soit par.
le contact, soit par l'irradiation. Cette dernière question est la plus géné-
rale de toutes celles qui aient été résolues jusqu'ici dans cette nouvello
branche de la physique. Elle comprend comme une question particu
îière, celle qui suppose que tous les points du solide ont reçu la mon -,
température initiale; elle comprend aussi une autre recherche , qui cM
\\n des élémens principaux de la théorie de la chaleur, et qui a pou
objet de démontrer les lois générales de la difïiision de la chaleur
dans une masse solide dont les dimensions sont infinies.
La première question qui concerne la température des espaces clos,
intéresse les arts et l'économie publique. Ce sujet est entièrement nou-
veau; on n'avait point encore cherché à découvrir les relations qui sub-
sistent entre les dimensions d'une enceinte solide formée d'une substance
connue, et l'élévation de tempérrture qus doit produire uno source
constaule de chaleur placée dans l'espace que celte enceinte termin
On exposera successivement l'objet el les élémens de chaque (jup-
les principes qui servent à la résoudre, et. les résultats de la sol :
Livraison de jani-'ier. ^ ^i
(2)
PnEMlÈRE PARTIE.
Dâ la Température des habilations,
2. On suppose qu'un espace d'une figure quelconque est ferme' de loufes
parts, et rempli d'.'iir nfmosphérique; l'euccinte solide qui le termine
est homugèiie, elle a la même épaisseur dans toutes ses parties, et ses
dimensions sont assez grandes pour que le rapport de la surlace inté-
rieure à la surface extérieure diflère peu de l'unité. L'air extérieur con-
serve une température fixe et donnée 3 l'air intérieur est exposé à
l'action constante d'un loyer dont on connaît l'intensité. On peut con-
cevoir, par exemple, que cette chaleur constante est celle que l'ournit
continuellement une surface d'une certaine étendue, et que l'on entre-
tient à luie température fixe. La question consiste à déterminer la tem-
pérature qui doit résulter de cette action d'un foyer invariable indé-
finiment prolongée. Afin d'apercevoir plus distinctement les rapports
auxquels les effets de ce genre sont assujettis, on considère ici la tem-
pérature moyenne de l'air contenu dans l'espace , et l'on suppose d'abord
«qu'une cause toujours subsistante mêle les différentes parties de cet air
intérieur, et eu rend la température uniforme. On fait aussi abstraction
de plusieurs conditions accessoires , telles que l'inégale épaisseur de
certaines pprlions de l'enceinte, l'introduction de l'air par les issues,
la diversité d'exposition qui fait varier l'influence de la température
extérieure. Aucune de ces conditions ne doit être omise dans les appli-
cations : mais il est nécessaire d'examiner en premier lieu les résultats
des causes principales; les sciences mathématiques n'ont aucun autre
moyen de découvrir les lois simples et constantes des phénomènes.
5^ On voit d'abord que la chaleur qui sort à chaque instant du foyer^
élève de plus en plus la température de l'air intérieur , qu'elle passe
de ce milieu dans la masse dont l'enceinte est formée, qu'elle en aug-
mente progressivement la température, et qu'en même temps une
partie de celte chaleur parvenue jusqu'à la surface extérieure de l'en-
ceinte se dissipe dans l'air environnant. L'effet que l'on vient de décrire
s'opère continuellement ; l'air intérieur acquiert une température beau-
coup moindre que celle du foyer; mais toujours plus grande que celle
de la première surface de l'enceinte. La température des différentes
]<arlics de cette enceinte est d'autant moindre, qu'elles sont jilus éloi-
gnées de la première surface; enfin la seconde surface est plus échauffée
que l'air extérieur dont la température est constante. Ainsi la chaleur
(lu foyer est transmise à travers l'espace et l'enceinte qui le termine;
elle passe d'un mouvement continu dans l'air environnant. Si l'on ne
considérait qu'un seul point de la masse de l'enceinte, et que l'on y
plaçât un thermomètre très-petit; on verrait la température s'élever de
Cm \ ^m liilliiIJIl IIIX
3 •) . , , — ■<^ — r
})lus cil plus, et s'approcher insensiblement ci'ini (](;rnier clat qu'elle ne loi \l.
)eut jamais outrepasser. Cette valeur linale de la température n'est pas
a même pour les difrérentes parties de l'cnrcinte ; elle est d'autant
moindre que le point est plus éloii^né de la surlace intérieure.
]1 y a donc deux elFets distincts h considérer. L'un est l'échaufTe- /^.
la question. A la vérité les températures ne peuvent jamais atteindre
à ces dernières valeurs ; car cela n'aurait lieu exactement qu'en suppo-
sant le temps infini , mais la dilierence devient de plus en plus insen-
sible, comme le prouvent toutes les observations. Il faut seulement;
remarquer que l'état final a une propriété qui le distingue, et qui doit
servir de fondement au calcul. Elle consiste en ce que cet état peut
subsister de lui-même sans aucun chani^ement, en sorie qu'il se conser-
verait toujours s'il était d'abord formé. Il en résulte que j)our connaître
le système final des températures, il sufiit de déterminer celles qui ne
changeraient point si elles élaient établies, en supposant toujours que
le foyer retient une température invaria'ole , et qu'il en est de même de
l'air extérieur. Supposons que l'on divise l'enceinle solide en une mul-
titude de couches extrêmement minces, dont chacune est comprise
entre deux ba'ses parallèles aux surfaces de l'enceinte 5 on considérera
séparément l'état de l'une de ces couches. Il résulte des remarques
précédentes qu'il s'écoule continuellement une certaine quantité de
chaleur à travers chacune des deux surfaces qui terminent cette tran-
che. La chaleur pénètre dans l'intéi'ieur de la tranche par sa premivre
surface, et dans le même temps une partie de celle que cette masse infi-
niment petite avait acquise auparavant , en sort à travers la surface op-
posée. Or il est évidemment nécessaire que ces flux de chaleur soient
égaux pour que la température de la tranche ne subisse aucun chnn-
p^ement. Cette remarque fait connaître en quoi consiste l'état final des
températures devenues fixes, et comment il difïere de l'état variable qui
le précède. Le mouvement de la chaleur à travers la masse de l'enceinte
devient uniforme , lorsqu'il entre dans chacune des tranches parallèles
dont celte enceinte est composée, une quantité de chaleur égale à celle
qui en sort dans le même temps. Le flux est donc le même dans toute
la profondeur de l'enceinte, et il est le même k tous les instans. Ou en
connaîtrait la valeurnumérinue, si l'on pouvait recueillir toute la quan-
lilé de chaleur qui s'écoule pendant l'unité de temjjs , à travers une
surface quelconque tracée parallèleinent à celles qui terminent l'en-
ceinte. La masse de glace à la température zéro que cette quantité de
chaleur pourrait convertir en eau, sans en élever la température,
exprimerait la valeur du flux qui pénètre continuellement l'enceinte
C4)
dans Tt'lat final et invariable. Cette même quanlilé de chaleur est
iiéoessairenienl équivalente à eelle qui sort pendant le même temps
(!u f'over, e( [.asse dans l'air intérieur. Elle est é-^ale aussi à la chaleur
que c'etle incn)e n)asse d'air communique à l'enoeinle à travers la pre-'
mière snrra<;c. Lnfin elle est c^^ale à celle qui sort pendant la même
temps de la sinface extérieure de l'enceinte, et se dissipe dans l'air
environnant. Celte quantité de chaleur est à proprement parler iar
dépense de la source.
Les quantités connues qui entrent dans le calcul, sont les suivantes:
y désigne l'étendue de la surface du foyer; a la température perma-
nente de celte surface; b la température de l'air extérieur; e l'épais-
seur de l'enceinte; 5 l'étendue de la surface de l'enceinte; k\a. condu-
cibililé spécifique de la matière de l'enceinte; li la conducibilité de la
surface intérieure de l'enceinte ; H la conducibilité de la surface exté-
rieure;^ la conducibilité de la surface du foyer. On a expliqué dans
des Mémoires précédens la nature des coefficiens h,\i, g ,K, et les
observations propres à les mesurer. Les trois quantités dont il laut-
déterminer la valeur sont : a. températrxre finale de l'air intérieur,
(S température finale de la première surface de l'enceinte, y tempéra-'
ture finale de la surface extérieurs de l'enceinte. On désigne par A l'élé-
valion finale de la température ou l'excès a.—h^ et par <i> la dépense de
la source ou la valeur du flux constant qui pénétre toutes les parties-
de l'enceinte. On rapporte cette quantité * à une seule unité de surface;
c'est-à-dire que la valeur de O mesure la quantité de chaleur qui pen-
dant l'unité de temps traverse l'aire égale à l'unité, dans une si rluce
qiiekonque parallèle à celles de l'enceinte; $ exprime en unité de poids
la masse de glace que celte chaleur résoudrait en eau.
Les quantités précédentes ont entr'elles des relations très -simples,
q-ue l'on peut découvrir sans former aucune hypothjse sur la nature
(le la chaleur. Il suffit de considérer la propriété que la chaleur a de
se transmettre d'une partie d'un corps à un autre, et d'exprimer les lois
suivant lesquelles celte propriété s'exerce. La connaissance des causes
n'est point ua élément des théories m^ithématiques. QuelL' que soit la
diversité des opinions surla nature de la chaleur, on voit que les expU-
raiions qui paraissent d'ailleurs le plus opposées, ont une partie com-
mune qui est fort importante, puisqu'on en peut déduire les conditions
mathématiques auxquelles les etîets sont assujettis.
Les propositions fondamentales de cette théorie, ne sont ni moins
simples, ni moins rigoureusement démontrées que celles qui forment
aujourd'hui les théories statiques ou dynamiques. 11 est nécessaire de
faire à ce sujet les remarques suivantes : les coeffi.iens K , h, Il et le
roeHi.icnt qui mesure la capacité de chaleur, doivent ici être regar-
dés connue des quantités eonstanles : mais en général ils varient avec
les températures lorsqu'elles sont élevées. Dans i'élat actuel de la phy-.
atxisxsa.ixssP'-iPSAiXsuK
, (5 ) , _ ......
sî'qne , on ne connaît que très - iniparfailrment les variaticHis de ces l -j i •">
coclficieus. Lfî (M)efHcieiil"ivl.'ili('à la capacité ne subit que des variations
presqu'insensibles pour des diiiérences de lenipcratures beaucoup plus
grancfes que celles que l'on considère ici. Le non)bre K n'a été mesurJ
que pour une seule substance : mais diverses (jbservations uionlrent
qu'il conserve une valeur sensiblement coristaute pour des tenipératurcd*
moyennes.
l.e coefficient h est plus variable : il dépend de l'espèce du milieu
élastique , de sa vitesse, de sa pression , de la température et de l'état
dés surfaces. On ne connaît point exactement la marche de ses varia-
tions; ou est seulement assuré que la valeur ne change point lorsque la
diilérence des températures est iteu considérable.
En général, suit que ces coerfltiens représentent des nombres cons-
laos ou des Ibiictions counLies de la température, on exprimera tou-
jours par les mêmes équations les propriétés de l'état final , ou celles*
de l'étal variable qui le précède. Ainsi la question est réduite dans
tous les cas à une question ordinaire d'analyse, ce qui est le véritable^
objet de la théorie.
6,
Pour que le système des températures soit permanent, il faut que
chaque tranche infiniment petite de l'enceinte reçoive à chaque instant
par une surface, et perde par la surface opposée une quantité de
chaleur égale à celle qui sort du fuyer. Celte condition fournit les trois'
équations suivantes qui sont j)our ainsi dire évidentes d'elles-mêmes.
Elles dérivent immédiatement d'une proposition élémentaire dont un
a donné ailleurs la démonstration.
yg(a — a.) = hs(ci — ^)
fg(a — a) =ns (y— b).
Ou en concl'ud,
a. — b = (a — h)
On a dçsigné par $ la dépense de la source rap{)ortée à l'unité de sur-
foèe, l'expression de cette quanhie est -^— (a — «), et sa valeur e.u'
q-v/antité connue est donnée par l'équation :
$ = (.z — h)
I
- +
e
+
H
•s l
/ * g
+ -
1
h
+
f +
1
/ i' ' A ■ K ^ H
(6)
On en conclud,
En désignant par A l'excès de la lemperatura fixe de l'air inlérieur
sur celle de l'air extérieur, et par M le nombre connu - — f" 1^ + ïT ?
on aura A = <I>. M.
Nous allons maintenant indiquer les résultats de celte solution,
i". On reconnaît d'abord que le degré de réchauffement, c'est-à-
dire l'excès A de la température finale de l'air intérieur sur la tempé-
rature de l'air extérieur ne dépend point de la forme de l'enceinte, ni
i]u volume qu'elle termine , mais du rapport — de la surface, dont la
ci)a!our sort à la surface qui la reçoit, et de l'épaisseur e de l'enceinte.
2". La capacité de chaleur de l'enveloppe solide et celle de l'air
n'entrent point dans l'expression de la température finale. Cette qualité
influe sur réchauffement variable; mais elle ne concourt pas à déter-
miner la valeur des dernières températures.
5". Le degré de réchauffement augmente avec l'épaisseur de l'en-
ceinte, et il est d'autant moindre que la conducibilité de l'enveloppe
solide est plus grande. Si on doublait l'épaisseur , on aurait le même
résultat que si la conducibilité était deux fois moindre. Ainsi l'emploi
des substances qui conduisent difficilement la chaleur, permet de donner
peu de profondeur à l'enceinte. L/eflet que l'on obtient ne dépend que
du rapport fie l'épaisseur à la conducibilité spécifique.
4"''. Les deux coeffîciens h et H, relatifs aux surfaces intérieure et
extérieure, entrent de la même manière dans l'expression de la tem-
pérature. Ainsi la qualité des superficies ou de t'enveloppe qui les
couvre procure le même résultat final, soit que cet état se rapporte à
l'intérieur ou à l'extérieur de l'enceinte.
5°. Le dcoré de réchauffement ne devient point nul lorsqu'on rend
l'épaisseur infiniment petite. La résistance que les surfaces opposent
h la transmission de la chaleur suffit pour déterminer l'élévation de la
température. C'est poiu- cette raison que l'air peut conserver assez long-
temps sa chaleur, lorsqu'il est contenu dans une enveloppe flexible
très-mince. Dans ce cas la température de la première surface ne diflere
point de celle de la seconde, et si elles ont la même conducibilité rela-
tive à l'air, leur température est moyenne entre celles de l'air intérieur
et de l'air extérieur. , . . , .
G". En comparant la température acquise par l'air inlérieur , à la
quantité de chaleur qui sort du foyer et traverse l'enceinte, on voit
que sans augmenter la dépense de' la source, on peut augmenter le
C 7 ) ^^rrrrr-rr-,^.
(Irgrt? final de IVcbaun'nnont , soit en donnant une plus grande épai?- 1 o i o.
6ciir à l'enceinte, soit en la l'ormaiit d'une substance moins propre à con-
duire la chaleur, soit en changeant l'dtat des surlaces par le poli ou les
tentures.
7°. Les cocfficiens h,K, H qui dépendent de l'état des surFaccs ou
de la matière de l'enceinte, sont regardés ici comme des quantités don-
nées. En ellct ils peuvent être dé'terminés directement par l'observa-
tion. Mais les expériences propres h mesurer la valeur de K n'ont encore
été appliquées qu'à une seule substance (le fer ibrgé) on ne connait
cette valeur par aucune autre matière. Il faut remarquer qu'il entre
dans l'expression de la température un coefllcient composé M dont on
peut trouver la valeur numérique par une observation, ce qui dispen-
serait de mesurer séparément les quantités h, H, <?, K. Ce coefficient
composé est le rapport de l'élévation A de la température à la dépense
0 du foyer pour l'unité de surface. Il exprime la qualité physique que
l'on- a en vue, lorsqu'en comparant pUisieurs habitations, on estime
que les unes sont plus chaudes que les autres. Plus la valeur de co
coefficient est grande, plus il est facile de procurer une haute tempé-
rature dans un espace donné, sans augmenter la dépense de la source.
Il change avec l'épaisseur et la nature de l'enceinte, et mesure préci-
sément pour diverses sortes de clôtures, la propriété qu'elles ont de
retenir la chaleur, en opposant une résistance plus ou moins grande
à son passagï dans l'air extérieur.
Si le même espace est échauffé par deux ou par un plus grarid nom- „_
bre de foyers de différentes espèces , ou si la première enceinte est
elle-même contenue dans une seconde enceinte séparée de la première
par ime masse d'air, on détermine, suivant les mêmes principes, le
degré de réchauffement et les températures des surfaces. Les solutions
générales de ces deux questions ont été rapportées dans le Mémoire. On
suppose dans la première un nombre indéfini de foyers, qui diffèrent
par leurs températures et leur étendue ; on suppose dans la seconde un
nombre indéfini d'enceintes qui différent par l'espèce de la matière et
par la dimension.
Les expressions que cette analyse fournit montrent clairement l'ef-
fet de chaque condition donnée. On voit par exemple que des envelop-
pes solides séparées par l'air, quelle jjetite que soit leur épaisseur ,
doivent contribuer pour beaucoup à l'élévation de la température. Ou
reeonnait aussi qu'en divisant l'enceinte en ])lusieurs autres, en sorte que
l'épaisseur totale demeurât toujours la môme, on procurerait, avec le
même foyer, un très-haut degré d'échauffemenl, par la téparation des
surfaces.
Plusieurs des résultais que l'on vient d'indiquer étaient devenus sen--
(3) _
■sibles par l'expcrienco mc'ino. Il est difficilo en cflrt qu'un long usago
ne tasse point roiMKiitro des résultats aussi constans. La théorie actuelle
les explique, les ramène à un même principe et en donne la mesure
exacte. Au reste toutes les remarques (jui précèdent sont beaucoup
nàeux ex[)rimées par les ciiualions elles-mêmes; il n'y a pas de lan-
gage plus distinct et plus clair. On aurait omis cette énuméralion, s'il
ne s'agissait point ici d'une question qui n'a pas encore été traitée, et
sur lacjuelle il peutêtre utile d'appeler l'attention.
On sait que les corps animés conservent une température sensible-
ment fixe qui est pour ainsi dire indépendante de celle du milieu. La
ciialeur est inégalement dislribu.éc dans les différentes parties, et leur
température est modifiée par celle des objets euvironnans. ]\lais il existe
certainement une ou plusieurs causes propres à l'économie animale qui
retiennent la température intérieure entre des limites assez rapprochées.
Ainsi les corps vivans sont dans leur état habituel des foyers d'une cha-
leur presque constante de môme que les substances enilammées dont
la combustion est devenue uniforme. On peut donc à l'aide des remar-
ques précédentes prévoir et réja^lcr avec plus d'exactitude l'élévation
UPS températures dans les lieux où l'on réunit un grand nombre d'hom-
mes. Il suffirait d'y observer la hauteur du thermomètre dans des cnv
constances données, pour déterminer d'avance quel serait le degré de
"chaleur acquise, si ie nombre d'hommes rassemblés devii.ait beaucoup
plus grand.
* A la vérité il y a, toujours plusieurs conditions accessoires qui mo-
difient les résultats, telles que l'inégale épaisseur des parties de l'en-
ceinte, la diversité de leur exposition, |,'eflet résultant (les issues, l'iné-
gale distribution de la chaleur dans l'air. On ne peut donc point faire
■'ici uns appliccTlion rigoureuse des règles données par le calcul. Tou-
'tefois ces règles sont précieuses en elles-mêmes, parce qu'elles con-
'Jiennent les vrais principes de la matière; elles prévienuent des rai-
"sonnemens vagues, et des tentatives inutiles ou confuses.
^ On résoud encore par les mêmes principes la question où l'on sup-
pose qi'iele foyer est extérieur, et cpie la chaleur qui en sort traverse
'!suce,essivomejit .des enceintes diaphanes, et pénètre l'air qu'elles ren-
'Cermerif. Ces résullaîs fournissent l'explication et la mesure des effets
'.que l'on observe, en exposant aux rayons du soleil des thermomètres
'recouverts par {dusieurs enveloppes de verre transparent, expériencn
'rem'àrquanle qu'il ferait utile de renouveler. Cette dernière scdution
a un i\app(n-t direct avec les recherches sur l'état de l'atmosphère et
's'ir le décroissement ^.e la chaleur dans Iqs hautes régions de l'air.
';ïj!e fait connaître que l'une des causes de ce phénomène est la traii^-
'u'arcnce de l'air, et rcxtinclion progressive des ravons de chaleur qui
. (9) , . . ^
accompagnent la lumièro solaire. Kii gcii^ral les lliéurùmos qui con-
cenieiU l'écbauffaiiicnt des espaces clos s'élcndont à itos (juestions très-
varides. On peut y recourir lorsqu'on veut osliaicr d'avance et régler
.les températures avec quelque précision, comme dans les serres, les
ateliers, ou dans plusieurs établissemeiis civils, tels que les hôpitaux ,
les Heux d'assemblée. On pourrait dans ces tliverses applications avoir
égard aux conditions variables que nous avons omises, comme les iné-
galités de l'enceinte, l'introduction de l'air, et l'on connaîtrait, avec une
approximation sufHsanle, les changemens que ces conditions apportent
dans les résultats. Mais ces détails détourneraient do l'objet priucipal
qui est la démonstration exacte des élémens généraux.
Nous avons remarqué plus haut que les trois coe/Iiciens spécifiques ,.._
qui représentent la capacité de cbaleur, la conducibilité extérieure,
et la conducibilité propre, sont sujets à quelques variations dépen-
dantes de la température. Les expériences les indiquent; mais elles
aVen ont point encore donné la mesure précise. An reste ces variations
sont pres([u'insensibles, si les ditîérences de température sont peu éten-
dues. Cette condition a lieu pour tous les phénomèues naturels qu'em-
brasse la théorie mathématique de la chaleur. Les variations diurnes
et annuelles des températures intérieures de la terre, les impressions les
plus diverses de la chaleur rayonnante, les inégalités de température
qui occasionnent les grands mouvemens de l'atmosphère et de l'Océan ,
sont comprises entre des limites assez peu distantes pour que les coei-
ifiçiens dont il s'agit ayeut des valeurs sensiblement lixes.
On a considéré jusqu'ici la partie de la question qu'il importe le plus
de résoudre complètement ; savoir, l'état durable dans lequel les tem-
pératures acquises demeurent constantes. E;a même théorie s'ap[)lique
à l'examen de l'état variable qui précède , et de celui qui aurait heu
si, le foyer étant supprimé, ou perdant peu à peu sa chaleur, l'en-
ceinte siïlide et l'air qu'elle contient se refroidissaient successivement.
Les conditions physiques relatives à ces questions sont riguurcusement
exprimées par l'analyse qui est l'objet du JMémoire. Ainsi toute recher-
che de ce genre est réduite h une question de mathématiques pures , et
dépendra désormais des progrès que doit faire la science du calcul. Les
équations qui se rapportent a l'état permanent sont résolues par les
premiers principes de l'algèbre ; celles qui expriment l'état précédent,
ou le rel'roidissement progressif, ne sont pas moins simples : mais elles
appartiennent à une autre branche de calcul. Ces questions sont ana-
logues à celle qui a pour objet de déterminer le mouvement varié
de la chaleur dans un prisme rectangulaire. C'est pour cette raison
que l'on a réuni dans ce Mémoire les recherches sur la température
Lii^raison dejani>ier. a
l8ia
iO.
ôés habilalions â celle de la dislribtition de la chaleur dans les pris-
mes. Cette dernière question est l'objet de la seconde partie.
On terminera cet extrait de la première partie en rapportant les
équations diticrenlielles qui expriment i'échaullement variable de l'air
dans une enceinte exposée h 1 action constante d'un foyer. Outre les
quantités connues dont on a déjà tait l'énumération , on désignera par V
le volume de l'air intérieur; par c la capacité de chaleur de ce fluide,
et par C la capacité de chaleur de la substance qui l'orme l'enceinte.
]^es températures de l'air intérieur et de l'enceinte ne pont point des
quantités constantes comme dans les 'cas précédens. hlles varient avec
le temps. Celle de l'air est une fonction a du temps t; celle d'un point m
quelconque de l'encainte est une fonction v de deux indéterminées
(font l'une est le temps écoulé/, et Taulré est la distance x du point
à la surface.
ji. La variations de température qu'un point quelconque subit à la
surface pendant un instant iniinimen't petit , est proporlionuejle à la
diilérenre entre la quantité de chaleur qu'il reçoit et celle qu'il perd.
Jlest facile d'exprimer celte condition au moyen des propositions élé-
mentaires dont on a donné ailleurs la démonstration. On en déduit les
quatre équations suivantes :
d >• d' V
'dl dx'
■K^JL ^ h (a-r) = o, /.r=o }
K ^ +11 (z- - è) = o, f X = ^ }
d X *■ '
T.a première est linéaire et aux différences partielles du second ordre;
mais ne devant contenir dans son intégrale qu'une i'onction arbitraire.
Les deux suivantes se rapportent aux extrémités de l'enceinte; elles
cxoriracnt les conditions du mouvement de la chaleur à l'une et à
l'autre surface.
La dernière équation diflérentielle représente les variations de la
température de l'air. Ces équations contiennent fous les élémens phy-
siques de la question , et suiKsenI pour déterminer les inconnues lors-
que les températures initiales sont données.
îo. Pour les appliquer au cas où les températures s'abaissent après la
suppression du foyer , il faudrait supposer nulle l'étendue ou la coîi-
ducibilité de la suiïacc qui communique la chaleur. On aurait un résul-
C II ) / /-
lai très-diiîi^rent sî l'on so bornait i» supposer nullo la îcmpcraluro 1 6 1 B,
(ia rc((2 si;rlh''p.
On peut aussi déduire da ces cxpras.sions génc'rnlcs la connaissance
de l'état final ; il suffit do considérer que les. variations qui dépendent
du temps, doivent être nulles, puisque le syslème des températures no
subit point de changement. Si en eliét on intr(jduit celle condition, eu
omettant les termes diliércntiels relatifs au temps , on trouve les mômes
équations que celles qui ont été rapportées plus haut. Gn les trouverait
encore au moyen des inléi^ralcs des équations [)récédcutes, en attribuant
une valeur infinie aa temps écoulé. Au reste, ces consitlérations sont
toutes de la même nature ; elles ne dillérent que pnr la manière de les
exprimer. On voit par ces remarques que la recherche des tempéra-
tures constantes appartient à une question plus étendue, qui comprend
tous les étals variables , depuis le système entièrement arbitraire des
températures initiales, jusqu'au système final qui est toujours le même,
quel que soit le premier état. Mais on peut déterminer directement les
valeurs constantes des températures. Les résultats de cette recherche
offrant des applications multipliées, il est utile d'en répandre la coii-
. naissance , en les déduisant des premiers éléraens du calcul.
Expërie?iccs sur la digestion par M. AsTLEY CooPER.
M. Scudamore rapporte dans son ouvrage sur le rhumatisme, des ex"- Medsciji :
périences de M. Astley Cooper, faites dans la vue d'établir le degré de
pouvoir dissolvant dont jouit le suc gastrique sur les différens alimens,
et de tirer quelques conclusions utiles pour le traitement diététique
lorsqu'il v a faiblesse de la faculté digestive.
On a observé dans l'exécution de ces expériences toutes les règles de
méthode possibles. Les substances avaient une forme et un poids bien
déterminé, elles étaient ensuite enfoncées dans le gosier de l'animal, ce
dernier était tué après un terme donnée et les substances qui ne se trou-
vaient pas encore dissoutes par l'action du suc gastrique étaient pesées,
leur perte et par conséquent leur degré de digestibilité comme aliment
sous l'action de l'estomac d'un chien en santé, était ainsi estimée.
On n'a donné que des alimens crus et toujours le maigie de la viande,
à moins que l'expérience ne fasse mention du contraire.
Première expérience.
Espèce c'aliment. Forme. Quantité. Mort de l'dnimal. Perte rfsns ta
digeition.
Porc longues et éfr. loo. parties. i heure. ... lo.
Mouton ... Q.
Veau 4.
Bqsuf... Q.
C 1. )
Deuxième expérience.
Mouton ■ 2 heures. ... 56;
Bœuf. . .^ , 54.
Vea u 5 1 .
Porc 20.
Troisième expérience.
Porc , 5 heures. . . . 98.
Moulon 87.
]3œuf. 57.
Veau , . ... /fo.
Quatrième expérience.
Porc 4 heures. .. 100.
Moufon 94.
Bœuf. 75.
Veau 6g.
11 est probable que là faculté dlgestive du chien pour le porc dif-
fère de celle de l'homme , car chez un homme dont l'estomac est affai-
bli, le degré de digestibilité des viandes dont je viens de parler parait
être le suivant: 1". le mouton, 2°. le bœuf, 5°. le veau, 4". le porco-
On doit aussi attribuer quelque chose à l'absence du gras dans les
expériences ci-dessus mentionnées, et surtout du gras de porc.
Cint]uième expérience.
Espèce d'alimjirt. Fornt. Quinttté. Terme sppèî lequel oa Perte d»ns fa
a tué l'animal. digestion.
Fromage.... quarrée. 100 parties. 4 heures. ... 76.
Mouton 65.
Porc 56.
Veau 1 5.
Bœuf. II-
Sixième expérience .
Bœuf. long et étroit, 100 parties. 4 heures o.
Lapin o.
Morue, («d fish.) 74-
Il parait d'après cette expérience que le poisson est aisément digéré.
Septième expérience.
Fromage.... long, et étroit. 100 parties. 29.
Graisse 70. -
î b 1 y.
iif i -iri 11 ii'<i«rnt«y
Huitième expérience.
On a donné à un même chien loo pat tics de BœuF et loo parties
dé pommes de terre crues.
Bœuf. ï"^j-
Pomme de l 4^'
La pellicule existante sur un fragment de pomme de terre n'était point
altérée, sous cette peau la pomme de terre était dissoute, mais le suc
gastrique n'avait pas pénétré alors jusqu'au centre du fragment. Lors-
que la peau se trouvait séparée elle était dissoute.
Les expériences suivantes prouvent que dans le chien le veau rûli
est d'une digestion plus difficile que le veau bouilli.
Neuvième expérience.
Veau rôti. . . long et étroit. lOO. parties. 7.
Veau bouilli So,-
Dixième expérience.
Veau rôti 3.-
Veau bouilli. 3i.
Onzième expérience
. Muscles 100 parties. /j'^^^res. 56.
Peau 22.
Cartilage . 21.
Tendon 6.
Os 6.
Graisse 1 00.
Ce que l'on pouvait apercevoir après l'expérience, était que 1". dans-
le muscle, une séparation des fibres par la dissolution graduelle du
tissu qui les unit avait d'abord lieu; et ensuite les fibres elles-mêmes
étaient comme brisées et en petit morceaux.
La peau était dissoute à sa face inférieure, mais sa face supérieure
n'était point altérée.
■ Le cartilage paraissait comme vermoulu.
Le tendon avait l'apparence d'une pulpe gélatineuse.
Expérience sur la digestion des os.
Douzième expérience.
Os épais 100 parties. 3 heures. 8.
Idem 6 heures et demie 5o.
Omoplate.... 6 heures. 100
L'estomac de l'homme peut également agir sur les os, et c'est ce qu'î'
prouve l'expérieuce suivante.
( t4 ) ^
'-iiundi aS mars, mte jeune fille àf;ce d'environ quafre ans avala par
accident un doini?io qui parcourut tout le canal digestif en moins da
trois jours. I.e médecin, M. ]N' aides de StraiTord, observant que le do-
mino avait alors moins de volume que ceux du jeu dont il faisait par-
lie, le pesa, et trouva qu'au lieu de 56 que les autres pesaient, celui-
ci n'en pesait que 54. Il en avait donc perdu 32 par la digestion qu'il
avait subi. La surface du domino qui avant d'être avalé était, comme
on sait, trouée ft noircie, se trouvait alors hérissée d'aspérités analo-
gues à de petits boulons.
.Sur oucjqiips pointa de Var^anisatlnn des Mollusques hh'aJvcs_,
par le D. Lcach , exposés par W. DE Blainville.
IIisToiEEn^TURKUE. Dans l'cxposilion des habitudes des mollusques bivalves ou de leur
*•-■ ' organisation , on se contente ordinairement, pour expliquer la manière
dont ils fernteiit et ouvrent les i\vws. pièces de la coquille dans hujuelle
leur corps est renfermé, de dire que le ligament de la charnière c.^t
élastique et disposé de manière à ce qu'il la tiendrait toujours ouverte,
si son élasticité n'était contre-bcdancée par l'action d'un ou plusieurs
'muscles notnmés adducteurs, qui d'une valve se portent transversale-
ment à l'autre. Dans cette manière cle voir., il faudrait admettre que
les muscles seraient toujours eu action ou au moins tiraillés , celle
(lu ligament élastique étant par sa nature nécessairement constante.
•M. le D"' Leach vient tout récemment cle nous faire voir qu'il n'en est
• oas ainsi , et que l'état habitue! d'une coquille bivalve, qui est d'être
'un peu entr'oiivert pour le passaj^e du lluide qui doit servir à la nutri-
tion et à la respiration, ne tient pas à la force musculaire évidemment
i'ali'Tnhle, mais à une disposition , à une sorte d'équilibre entre des
li<va7nens éla'-tiques. 11 nous a montré, en etïét, qu'outre celui tie lu
charnière, il v en a un ou plusieurs autre;; intérieurs que jusqu'ici
l'on a cont'ondns avec le muscle adducteur, quoique leur structure,
leurs usages soient forts diilérens. Dins les huîtres, par exemple , il
occupe la partie supérieure ou |iostérieure de la masse de fibres trans-
versales confondues sous le nom de muscle adducteur. ]l offre évidem-
ment un as[)cct blanchâtre, luisani, en un mot très-ditlérent de celiû
de l'autre portion qui est benucoup plus épaisse et évidemment muscu-
Jaire. En efl'et, si sur mi animal bien vivant on irrite celle-ci, elle s.o
contracte, tandis que l'irritation de celle-là ne produit aucun ell'et sur
elle. Aussi la fermeture complète des deux valves est-elle due au muscle
et doit par conséquent être vacillante. ÎSi on la coupe entièrement , alors
les valves s'écarient un peu et prennent leur état habituel néeessairo
à la vie de l'animal. Si on détruit le ligamcuL adducteur, les deux valves
jwAtçyawtyutt-ysr^.'itg i ^.vb- •
s'ouvrent auiant qtio possible j'ar la proëtlominance flu lignaient rarfli- l o i o.
liai; et si au contraire on tiétruit celui-ci, les valves se lernient rom-
plèlemcnt. Pour l'e-xplicalion de ces faits, il faut concevoir cpie le lit.;,a--
ment adducteur a été disposé entre les deux valves quand eile&'claicnt
complètement lermces, et que le lij^^araent cardinal, au contraire, l'a
été quand elles étaienl entrebâillées , en sorle que cet état habituel
est dû à l'excès de l'action du ligament extérieur sur celle de l'inté-
rieur; l'une vient - elle à cesser, l'auti-e l'emporte, d'où les valves
s'écartent beaucoup ou se ferment tout-à-fait.
M, l.each pense que ce ligament adducteur a beaucoup d'analogie
avec le ligament cervical d'un assez grand nombre de mammifères. Il
nous a paru en différer essentiellcn)ent en ce qu'il n'est pas jaune
comme celui-ci , et surtout eu ce qu'il est jbeaucoup moins élastique.
Quoi (|u'il eu soit, ce ligament existe dans tous les mollus<jues bivalves,
mais un [>eu modifié ; quelquefois même il est divisé en deux parties
très- distinctes ; l'une h la partie antérieure de la coquille, et l'autre
à la postérieure, comme dans les moules, les anodonles, et même les
cardiums.
Un autre point de l'organisation des coquilles bivalves, dont il est
assez difficile de rendre une raison bien plausible, est celui des dents
ou éminences, et des cavités de la charnière. M. le lY Ixach vient aussi
de nous apprendre qu'un de ses amis leur attribuait pour usage prin-
cipal de dériver pour ainsi dire le muscle orbiculaire de chaque lobe
du manteau , qui après avoir bordé toute sa' circonférence , forme eu
cet endroit une espèce d'aruicau pour passer au-dessus de la charnière.
Enfin il nous a également fait observer que c'é.ait a tort que l'on
disait généralement , et nous-même tout le premier, que la frange du
manteau de l'iauitre est double, ce qu'où rcgiirde comme l'externe n'é-
tant rien autre chose que le muscle orbiculaire du manteau de tous
les mollusques bivalves.
InJIucnce des mciaiix sur la prbdiicliun du potassium j
par M. \ AUQUELIN
M. Vauquelin ayant traité par le tartre une mine d'antimoine gril-
lée, a obtenu un culot métallique, qui avait des propripiés toutes
diiïércntes de celles de l'antimoine pur.
Il était gris, sans. éclat, d'une textine grenue; lorsqu'on le mettait
dans une cloche renversée pleine d'eau, d y avait une vive etierves-
cence occa donnée par uii dégngcnient (ï" hydrogène très -pur, et l'on'
retrouvaii dans l'eau une quantité notable de potasse. 2 (îrammes de
nïias ab^clameut séparés de toutes scories, produisirent 3o ccnfi-
Cm I M I Z-
C »6) ^
«crammos de gaz. 2 grammes de coite niÔDie matière, exposés à l'air,
.se soiit recouverts au bout de quelques temps d'une couche d'humi-
,<lité du sein de laquelle se dégageait de très-petites bulles de gaz : au
bout de 1-8 heures la matière ue produisait plus d'eiïervcscenee avec
l'eau.
M. Vauquelin reconnut bientôt que la substance qu'il avait obtenue
tait un véritable alliage d'antimoine et de potassium ; ce dernier pro"
A'enait de la réduction de la potasse du tartre opérée par les affinités
réunies du charbon pour l'oxigène, et de l'antimoine pour le potas-
sium. Il produisit le même alliage en chauffant au rouge de l'anti-
moine de concert avec du tartre, et en combinant dii'eclen^ent 17 d'an-
timoine ^ven I de potassium.
I partie de bismuth et i de larlrc fondus ont donné un alliage qui.,
comme le précédent, décomposait l'eau avec effervescence.
De l'oxide de plomb chaullé avec du tartre , s'est réduit, et a donné
am alliage de potassium de couleur grise, d'une structure fibreuse,
.^cassant, ayant un goût très-alkalin lorsqu'on appliquait la langue sur
une partie de la mine récemment mise k découvert. Mais cet alliage
.différait du précédent en ce qu'il ne produisait pas d'effervescence
avec l'eau. C.
Du Ca/ice de la Scutellaria galericulata; par M. H. (]assini.
^.•^A.wiQWE. Durant la fleuraison , le calice est un tube oyiindrique, horizontal,
ouvert et comme tronqué h son extrémité 3 muni au milieu de sa par-
tie supérieure d'une bosse creuse, en forme d'écaillé verticale, trans-
verse. Durant la prétleuraison, la bosse est presque nulle, et l'ouver-
iure du calice est fermée par le rapprochement des deux lèvres.
.Après la chute de la corolle, le calice se referme comme en pré-
fleuraison : mais quand les graines ont acquis leur maturité, il se cou|n;
nettement en deux parties égales suivant une ligne iVarticulalian niptile,
qui est horizontale, et passe immédiatement au-dessus du jiédoiiculej
la partie inférieure du calice , qui demeure fixée au pédon nde, et qui
porte par conséquent le réceptacle des graines, a la forme d'une pelle j
la partie supérieure, qui se détache entièrement et tombe à terre, est
à peu près semblable! , sauf la bosse squammiforme , qui sans doute
est dcstinpo à fac-ililcr le développement des graines.
Cet exemple d'un calice infère i'aisant fonction de capsule, et se
séparant complètement en deux valves longitudinales à la maturité ,
su moyen d'une articulation préexistante, me parait très-remarquable ;
,^t il est surprenant qu'étant offert par une plante aussi commune, |i
ju'ait point encore été observé.
■* * ^/y*j *wv ^-vw I
C»7 )
Note sur Vinté^ation cViine classe particulière d'équatiom
différeiilidles ; par A. L. Cauchy.
l8i8.
On sait que l'on regarde l'équation dilFe'renlielIe Mathématiques.
CO dj —J\x,j)d x^o — —
comme intégrée, lorsqu'on a trouvé un l'acteur propre à convertir le -Académie Royale
premier membre de cette équation eu une différentielle exacte. Do '''* cieuces.
plus il est facile de voir que
P dy — Q dx et P Jx + Q dy
seront des différentielles complètes, si P et Q désignent deux fonc-
tions réelles d'x et d'/ liées entre elles par une équation de la forme
(2) (p(:c+j v/-i) = P-Q v/-x.
On aura en effet dans cette hypothèse
-Ty-T^ v/-i = »/-x<p'(a-+^V--0=^ V/-I + ^,
et par suite
dy dx' dx dy
Il est aisé d'en conclure que si l'on pouvait satisfaire à la condition
O P
(3) y(x,j) = -p-, ou bien àlasuivante/(ar, j) = — — ,
par des valeurs de P et de Q propres à vérifier en même temps une
équation semblable à la formule (a); P, ou Q, serait un facteur
propre à rendre intégrable l'équation différentielle donnée. ]l importe
donc de savoir dans quel cas on pourra satisfaire aux conditions dont
il s'agit, et comment on déterminera dans cette hypothèse la valeur
de P , ou celle de Ç).
Observons d'abord que si dans l'équation (2) on fait j)^ = 0, on
en conclura
P = <pC-r), Q=:o.
Par suite on ne pourra satisfaire à la première des conditions (3) que
dans le cas où l'un aurait
(4) J{x, o) = o,
et à la seconde que dans le cas oii l'on aurait
(5) f{x, 0} = 00,
Cela posé, concevons que l'on trouve effectivement/ (:r, o) =0.
Livraison de février. 3
( i8)
On aura, pour dëterminer, s'il est possible, les valeurs de P et do
Ç , les deux équations
On en tire
PJi^>j) = Q P = j
V — — /_ , -
et par suite
(7;/(:c,jK)- (^ ; i-^y—, •
Çoit maintenant
Si l'on diflérentie par rapport h. y les deux membres de l'équation (7) ,
et que l'on tasse ensuite j' = o, on trouvera
(8) J\(x,o).<p{x) = -(p' (x).
Cn intégrant cette dernière équation par rapport à x, on en conclut
(9) (p(x) =c. e -^^ /
c désignent une constante arbitniire. Si les valeurs de P et de Q, qui
correspondent à la valeur précédente de <p {x), vérilient l'équation
P sera un facteur propre à rendre intégrable l'équation difiPérentielle
dunuée-.
8'd arrivait que la fonriion / (x, o) fût infinie au lieu d'être nulle,
on aurait à résoudre au lieu des équations (6) les deux suivantes
(10) l =-J-^—y<i>(X±JV/-0=P=pQx/-l,
et il suffirait en conséquence de remplacer dans les calculs que nous
venons de faire la fonction y (x^j ) par .
Pour montrer une application des formules précédentes , supposons que
l'équation diiiérentielle donnée soit
^ = lang. (j(a + b x)).
(19)
On aura dans cette liypothèse
/(jr,;) = tang. (j (a + Z-.r)), /(a-, o) = o, / (.r, o) = a + i:r,
et par suite la formule ( 9 ) donnera
, , — f la + b x) dx — a X 4- ^b X*
<p(x)z= ce -^ ^ ^ ' —ce
La valeur de (p {x } étant ainsi déterminée , on trouve
P =: ce T^ ' >> -^ 'cos. (j {a -\- h x) ^
(^•=.ce ^' ^ ■^ '^m. (y^a A-h x)y,
et comme ces valeurs de P et de Q vérifient l'équation
= ta"S- (j(« + i-^));
i5i8.
Q
'p
il en résulte qu'on peut rendre l'équation donnée iulégrable par le
moyen du facteur
_. — ax-\-\h[x'' — r') / ^ , r nN
Remarque sur Variicle précèdent.
En représentant para, Z», c,A:, des quantités constantes, et faisant,
pour abréger,
a-\-hx-\-cy-\-'k x y =/P,
l'équation que M. Cauchy a prise pour exemple est un cas particulier
de celle-ci:
_=tang.;;,
dans laquelle il est facile d'effectuer la séparation des variables. En
etiet elle est la même chose que
COS. p. d y z= sin. p. d x ;
mettant pour cos. p et sin. p, leurs valeurs en expouenticlles imagi-
naires, on en déduit
( dx + dr v/~i ) e~^ ^^^ = (dx - dj v/—[) / ^^5
u et V étant deux nouvelles variables , si l'on fait
X + y >/^ =z 2u, X — y y^^ ■=. 2 v,
on trouvera
p = a + ih-c v/~r) u^ {h+ c y — ) V -ir^v^- u^) k \/~i,
au mnj'en de rct(e valeur de j» , il sera aisé de mettre l'ëqualion
précédente sous la forme :
— 2lcu' afc — Zf»/^^)" , 2Mi/~ — a ^ V* —2{c—b\/~)v
du.e .e =^dv.e .e .e ,
et maintenant les variables sont séparées. P.
Sur r acidité du tungstène et de turone saturés d'oxygène )
par M. ChEVREUL.
Chimit. T orsqu'on calcine le kmt;s(ate d'ammoniaque, il reste une poudre
jaune qui est le tungstène saturé d'oxYgcue. Plusieurs chimistes ayant
observé que celte poudre n'avait point d'action sur le tournesol, eu
ont conclu que le tungstène saturé d'oxygène devait être séparé des
acides. Surpris, non de celle conclusion , mais de l'observation qui y
avait donné lieu, \ . Chevreul, voulant s'assurer par lui-même si véri-
tablement le tungstène salure d'oxygène qui n'avait point d'affinité
bien sensible pour l?s acides, el qui en avait au contraire une Irès-
prononeée pour les alcalis, ne rougissait pas le tournesol, fit chauffer
du tungstale d'amnioniacpie avec du tournesol 5 il y eut 'légagcment
d'funmoniacpie el la teiulure tut rougie ; d'où il suit que l'acidité ap-
partient bien réellemeiU à l'acide tungstique.
INl. Chevreul, en communiquant cette observation à la Société, a
, dit {|ue depuis iju'ii l'avait l'aile , il i'avail trouvée consignée dans l'ex-
cellent Mémoire des frères d'ElIhuyart.
Le péroxide d'urane a, comme on sait, la propriété de se dissoudre
dans le soiis-carbonale de potasse; mais ce que l'on igncjrail, c'est que le
péroxide d'urane natif et celui qui provient du nitrate qui a été décom-
posé par le feu. lait passer le tournesol au rouge ; c'est que le péroxide
d'urane chautlé avec une solution de sous-i arbonale de potasse s'y
dissout sans en d'^gager d'acide carbonique, el que la solution qui a
une belle couleur jaune- citron, suffisamment rapprochée, donne des
cristaux également jaunes.
M. ("hcvreul se propose de déterminer les propriétés et la propor-
tion des élémens de cette espèce d'un nouveau genre de sel, el sur-
tout de voir s'il ne serait pas possible qu'un corps dépourvu de la
propriété de se dissoudre dans la potasse caustique, et jouissant de
celle tie se dissoudre dans le sous-carl)onale de celte base, ne rou-
girait le tournesol qu'autant que celui-ci serait uni à un sous-car-
bonale alcalin.
M. Chevreul a observé que le péroxide d'urane faisait passer l'hé--
laatiue au bleu, ce qui le rapproche des bases salifiables.
C 21 ) .
1 (] 1 8.
Observations sur Touragan des Antilles ; par M. MoREAU de
JoNNÉs j correspondant de lu Société Fhiloniati(jue.
Il demeure constant, par des renseignemens officiels, que les prinfi- Ararlémir Rr,yare
pnles circonstances de ce phénomène désastreux sont celles énoncées '^'*'' S''<'"<es
ci-après. 26 janvier il] i s.
Avant l'ouragan, dans la nuit du 20 au 21 octobre dernier, une
forte brise du nord soulilail, par un temps clair, dans les parages de
la Martinique. Elle fUirait encore à minuit j à une heure et demie le
vent s'augmenta et le ciel s'obscurcit; au point du jour, l'oura-an
avait atteint sa plus grande violence, et vers six heures du matin il
formait de puissans tourbillons. Pendant toute sa durée le vent souilla
des points du compas, compris entre le nord et le sud-ouest. Lorsqu'il
commença à tomber, vers cinq heures du suir, il passa à l'est-sud-est,
et bientôt après à l'est.
De l'examen de ces circonstances résultent les observations suivantes:
1°. Cet ouragan a eu lieu un mois après l'équinoxe de septembre,
lors(pie rélo'gnement du foleil est tel (|u'une température moins ar-
dente a déjà remplacé dans les Antilles la chaleur de l'hivernage,
rt lorsque la domination des vents alises a déjà fait cesser les vents
variables, qui pendant la saison des pl>jies soufdent de l'hémisphère
austral. *
2". Sans admettre ou rejeter l'hypothèse dans laquelle , selon l'opi-
nif>n générale des habitans de l'Arcuipel^ l'époque des ouragans serait *
dé(frn)inée par une influence aslronomupie , il y a lieu toutefois de
remarquer (pi'ici ce grand phénomène atmosphérique a précédé la.
pleine lune d'o/tobre de qviatre jours.
5°. Cette époque cfFre une anomalie sans exemple dans la périodi-
cité des ouragans, qui depuis près de (\iiu^ siècles n'ont jamais exercé-
leurs ravages plus tard qu'au mois d'août, à l'exceplioa cependant du
celui de 1780, qui eut lieu le lo octobre.
40. Il y a un intervalle de près de deux mois entre l'époque du , -
denuer ouragan et celle de la pleine Unie (i'aoï'it, qui a été lendue
célèbre et retloutable par une série d'ouragans la plus nombreuse qu'on '
pu i'ise former, dans les 55 dont oa a garué le souvenir, depuis la co-
lonisation de l'Archipel.
5°. De longues observations faites dans les Antilles françaises
m'ayant donné pour résultat que les vents alises, dont les coiirans
soufflent des points du compas compris entre le nord et l'est, succèdent
constamment à la fin de l'hivernage aux vents de l'hémisphère aus-
tral, il sortait de ce fait inédit l'indication de la cause des ouragans de-
l'Archipel. que celle circonstance reiuarfjuable devait faire attribuer,.
C 25 )
comme ceux de la mer des Tndes, aux effets du renversement des
moussons; mais 1 époque tardive du dernier ouragan semble opposer
une objection à cette expli( aliou naturelle.
6". Ku elfi't, au 21 octobre, la présence du soleil depuis un mois
dans l'hémisphère austral avait dû y produire la rarélac tion atmos-
phérique , d'où résulte l'éiablissemeut des brises du nord; et cette
théorie est parfaiicment d'accord avec le fait, puisque ces brises ré-
gnaient dans les parages des Antilles au moment de l'ouragan.
70. l.a lorce de ces brises alisées augmentant ainsi que leur fraî-
cheur et L'ur vilesse en raison de l'éloignement du soleil , il s'ensuit
que les chances de la possibilité d'une réaction des vents du sud
diminuent chaque jour en proportion de cet éloignement; ce que prou-
vent le raisonnement et l'observation, et ce qui rend extraordinaire,
et peut-être inexplicable cette même réaction des vents du sud,
à une époque où il est difficile de concevoir que l'atmosphère de
l'Atlantique n'eût pas une plus grande densité au nord qu'au sud des
Antilles.
8". L'ouragan du 21 octobre a3'ant prouvé cette anomalie, il faudrait
peut-être pour arriver à son explication se rappeler que dans le sys-
tème général des vents, il y a une propagation (lelièts qui lie les phé-
ns)mènes polaires avec ceux de la zone équatoriale; cette considéra-
tion diminuerait la hardiesse ou la témérité de l'idée que, puisque la
réaction puissante des vents du sud suppose une densité moindre dans
l'atmosphère septentrionale, il pourrait y avoir quelques rapports de
causes entre le désastre de l'Archipel et la fonte 'des glaces du pôle
boréal, dont la débâcle vient, par un exemple extraordinaire ou même
unique, d'ouvrir aux navires baleiniers un passage jusqu'à l'Océan arc-
tique, et de disperser les glaçons de cette mer jusqu'aux latitudes des
Etats-Unis.
9°. Le désir d'attirer l'attention des savans sur cette circonstance
remarquable étant le seul objet de cette note, je me bornerai à ob-
server ici que la brise carabinée du nord qui régnait avant l'ouragan ,
et le vent du sud-est, qui pendant la tempête a produit le plus de
désastres par son impétuosité, sont tous deux des vents de la haute
mer, sur lesquels les terres continentales n'exercent aucune action.
10°. iîans adopter aucune conjecture sur l'influence que le lever ou
le coucher des astres sont supposés exercer sur l'atmosphère, il est
à remarquer que c'est au point du jour que l'ouragan a atteint sa plus
grande violence et que c'est à son déclin que le vent est tombé,
1 1°. Pendant cette grande tempête le vent est passé du nord au sud
par l'est, parcourant les i)oin(s du compas juscju'au sud -ouest et à
l'exclusion dos aires de vents, qui de ce point s'étendent par l'ouest vers
"Je nord; exclusiou singulière, quele premier j'avais observée dans les
s< . <•>
temps ortlluaires (i), et dont les causes inconnues semblent résister i u l b.
même à la puissance de l'ouragan, et empôclier que dans la mer des
Antilles les venls ne souillent de l'occident.
120. j;t enlin, le défaut du concours des phénomènes de l'électri-
cité, et surtout l'extension de l'ouragan jusque dans la province conti-
nentale de Caracas, tandis qu'il n'avait jamais dépassé les limites de
l'atmosphcre maritime, ni même atteint les îles de Tabago et de
la Ti-inité, situées en avant du littoral, sont des circonstances qui se
joignent à l'époque de ce désastreux phénomène, pour lui donner un
caractère d'anomalie, et faire (conjecturer la liaison de ses causes aveo
de grandes perturbations atmosphériques, dont les eflets semblent s'être
étendus du pôle à l'équateur.
Nntesurla cristallisation du mica-, par M. BiOT.
J'\l annoncé il y a long-temps que le mica régulièrement cristal-
lisé avait deux axes desquels il émane des forces polarisantes , l'un
normal àses lames, l'autre dirigé dans leur plan. Ce résultat, qui était
le premier de ce genre qu'on eût observe, a été confirmé par divers
physi ions, notamment par une belle expérience du docteur \^ oUaslon,
qi.i, en exposant des lames de mica régulicrement cristallisé devant un
appareil de réflexion analogue à celui que l'on emploie pour obser-
ver les contigurali >ns des anneaux que la polarisation engendre dans
les plrujues de verre, a reconnu que, sous une certaine incidence qui
est celle où, d'après mes observations, les actions des deux axes du
mica se neutrn'isent, il se produit autour d'un (entre noir des anneaux
an-i'ogues à ceux que le docteur Brewsler a découverts depuis long-
tei ij)s dans ia topaze, et dont le caractère distinctif est d'êlre traversés
diamétralement par une seule raie noire , tandis que les anneaux for-
més autour d'un axe unique sont nccessairement. traversés à leur
centre par deux bandes noires dont l'une est paudide et l'autre per-
pendiculaire à la direction de la polarisation primitive du faisceau lu-
mineux. Tels sont cç\\\. que l'on observe, par cxemide, dans le spath
d'Islande et le béril taillés perpendiculairement k l'axe de crislatlisa-
tion. .]'ai été curieux d'applujuer la niême épreuve aux lames d'une
substance icuilletée toul-à-fait ressemblante au mica, et regardée
comme telle par les minéralogistes, mais dans laquelle j'avais reconnu
qu'il n'existait cju'unseul axe perpendiculan-e au plan des lames, et cjui
m'avait conduit à démêler dans tes autres les deux genres d'actiou
simultanés qui s'y combinaient. Cette vérification devenait pli:s iniéres-
(i) Tableau du climat des Anlilles, page G5.
( ^4 ) .
santé encom par la difîiculté que d'aulres physiciens avaient éprouvée
pour vérifier mon obseuvation, ]e docteur Brewster, jiar exemple ,
m'ayant dit qu'il n'avait jamais rencontré de lames de mica qui n'eussent
qu'un seul axe. J'ai donc repris celles qui m'avaient présenté cette
particularité; et, en les exposant à l'appareil de polarisation qui sert
pour observer les anneaux, j'y ai reconnu toutes les apparences qui doi-
Tent s'observer autour d'un seul axe normal au plan des lames, c'est-
à-dire des anneaux circulaires concentriques autour de l'incidence
perpendiculaire, et traversés diamétralement par une croix noire tormée
de deux bandes rectangulaires, l'une parallèle, l'autre perpendiculaire
au plan de polarisation primitif". Il n'est donc pas douteux qu'il existe des
échantillons de mica, ou au moins d'une substance considérée comme
telle, dont les lames n'ont qu'un seul axe normal k leur surface, tandis
que d'autres ont deux axes, i'uu normal à la suriace des lames, l'autre
placé dans leur plan.
Si l'on soumet à la même épreuve des plaques de cristal de roche
taillées perpendiculairement à l'axe de cristallisation, et suffisamment
épaisses pour que les forces rotatoires rarliculières à ce minéral aient
im effet bien marqué, on observe des anneaux circulaires, d'une inten-
sité sensiblement constante, dans tout leur contour, et qui ne sont cou-
pés diamétralement par aucune bande noire. C'est un résultat néces-
saire des forces rotatoires, qui font tourner autour de l'axe du cristal
les plans de polarisation des molécules lumineuses, et qui, leur ôtaut
ainsi à toutes leur polarisation primitive, les rendent toutes réflexibleset
par conséquent visibles sur le verre noir qui sert pour les analyser.
Jiu outre le centre de ces anneaux , au lieu d'être noir comme il le serait
s'il n'y avait de forces polarisantes que celles qui émanent de l'axe, est
coloré de la teinte que les forces rotatoires produisent selon l'épaisseur
à laquelle la plaque est amenée. Mais cet effet s'affai»lit avec les forces
qui le produisent , par conséquent avec l'épaisseur de la plaque cris-
tallisée ; et quand les forces rotatoires sont devenues très-faibles, on
commence à reconnaître la croix noire à branches rectan^^ulaires cjui
caractérise un seul axe et qui traverse diamétralement les anneaux.
Je terminerai celte note eudisantque, pour observer ces phénomènes
de la manière la plus commode et la puis simple, je me sers de deux
plaques de tourmaline croisées, entre lesquelles je mets les pla(|ues
cristallisées que je veux soumettre à l'expérience, précisément comme
le docteur Seebeck les place entre deux piles de glaces croisées (à
angles droits. Mais les plaques de tourmaline ont l'avantage de per-
mettre d'observer les anneaux de très-près, ce qui rend leur configu-
ration plus aisée à saisir, et cette propriété est surtout utile pour recon-
naître les corps qui ont plusieurs axes. Par exemple, quand on soumet
à cet appareil les lames de mica à deux axes, si l'on place l'œil loiu
n \^ EST
( 35 )1
de la sccoutle plaque do tourmaline, il faut incliner la lame de mira î <■' I o.
sous une incidence d'environ 55° pour voir les anneaux paraître j mais
on peut suppléer à cette inclinaison, en appliquant immédiatement les
plaques de tourmaline sur les deux surfaces opposées de la lame ds
mica, et plaçant l'œil tout près de la seconde tourmrdiiie, de mani'ira
avoir ainsi eii même temps par des rayons perpendiculaires et par des
rayons très-obliques, en embrassant un long champ de vision; car alors
on aperçoit du môme coup d'œil deux systèmes d'amicaux situés de
part el il'autre de la normale à la distance de 55", au lieu qu'en faisant
la même épreuve sur les lames de mica qui n'ont qu'un seul axe,
on voit un système unique d'anneaux concenlriques à Ja normale, ce
qui met en évidence la ditléreuce de construction des deux substances.
Sur les Organes femelles de la génération, et le Fœtus des animaux
didelnhes; par M. H. DE Blainville.
Dans ce Mémoire , M. de Blainville s'est proposé d'éclairclr quelques z o o t, o c i e.
points de la génération si singulière des animaux didel[)hes. et surtout
d'étudier les modifications cpie le fœtus pouvait présenter. Jl parle d'abord Société Pliil.-mat..
des organes de la génération de l'individu femelle. Févriei- i8i8.
Dans les didelphes normaux , c'est-à-dire dans tous, les ornitho-
rhinques et les échidnés exceptés, l'organe essentiel ou séciét:;ur,
c'est-<à-dire l'ovaire, a tout-à-fait la même structure, les mêmes rapports
que dans les mammifères ordinaires; il en est de même du canal vec-
teur ou trompe de Fallope, et jusqu'à un i;ertain point de la partie de
l'utérus ou de la matrice dans laquelle le fœtule est mis en dépôt.
On peut en effet trcs-bien la comparer avec la corne de la matrice de
la [ilupart des mammifères, et surtout de celle des lièvres ou des lapins;
mais au-delà on trouve des différences capitales: la |)remière consiste
en ce que les deux cornes, au lieu de se terminer dans le canal excré-
teur ou va"in par un seul ou par deux orifices distincts, comme cela
a lieu quelquefois, le font dans une sorte de méat conmiun plus ou
moins prolongé en avant, mais constamment aveugle ou sans ouver-
ture à l'extrémité postérieure de son prolongement; la deuxième su|)pléo
à cette sorte d'imperfection, en ce que des parties latérales et posté-
rieures de cette poche moyenne, naît de chaque côté un canal à orifice
fort étroit, à parois uniquement membraneuses , entièrement libre
comme dans les kanguroos ou confondu avec la partie centrale comme
dans les sarigues, et qui après s'être plus ou moins recourbé en dehors
vient se terminer dans le vagin par un orific'C distinct fort petit, percé
oblitpiement dans ses parois, presque comme les uretères dans la
■ vessie.
Livraison de février. 4
( ^G)
D'après cela on conçoit que, le fœtus, quand il est rejetë au dehors
rar la mère après avoir vécu un temps plus ou moins long dans la
rorne de l'ulérLis, ne peut avoir acquis qu'un volume proporlionné au
calibre possible des canaux latéraux; et en efl'et, d'après les observations
(te M. IJarlon , le fœtus d'une sarigue de Virginie, qui est grosse comme
un chat, ne pèse qu'un à deux grains quand il vient à la lumière. Il
t'st presque^ informe ;'à peine lui vuit-on les rudimeus des appendices,
et bien mieux il est [>resque gélalincux.
De cela seul il est évident (pie la nalure, dont le but est toujours
la conservation des espèces, a dû suppléer au peu de durée de la ges-
tation utérine par une sorte de gestation mammaire, ces deux sortes
de oeslations étant, d'après l'observation de M. de Blainville, en rapport
inverse; et comme le fœlule était d'une f'élicatesse extrême, il lui a
été disposé un abri particulier dans la poche où sont les mamelles (i).
Celle po( he est siluée à la partie la plus reculée de l'aibdomen, et
beaucoup moins profonde en avant qu'en arrière, où elle forme une
sorle de cul-de-sac; elle est évidemment formée par un repli plus ou
moins considérable de l'a peau, entre les deux lames de laquelle est
un muscle sphincler ou orbiculaire plus ou moins développé , mais
qui n'est qu'une simple modili alion du muscle peaussier abdominal
d'un grand nombre de mammilères; elle a en outre un autre muscle
évidemmeni l'analogue du crémaster, qui vient comme lui de l'épine
de l'os des îles, et qui s'épanouit sur ses parties latéraleset postérieures;
c'est celui que Tvson a nonuué trochléaleur, on ne sait trop pourquoi,
car son usage principal est éviden)ment de soutenir la poche, sur
-laquelle il ne peul, à ce (pi'il semble, avoir aucune autre action. C'est
au fond de cette poche que se trouveiu rangés d'une manière dilférente,
suivant les espèces, les mamelons provenant, comme on le pense bien,
des masses mammaires plus ou moins développées au dessous de la
peau, et qui à l'épocpie de la non lactation sont si petits, que Tyson
a nié que ces animaux eussent des mamelles, tandis qu'au contraire
pondant l'allaitement ils sont si longs, qu'ils doivent pénétrer jusqu'à
l'estomac du jeune animal.
Voilà réellement tout ce qui compose la poche ou bourse abdomi-
nale, qui est par conséquent entièrement indépendante des muscles de
l'abdomen sur laquelle elle peut pour ainsi dire glisser avec la peau:
M. de Blainville ne <levrait donc pas parler de ce qu'on nomme les os
marsupiaux, puisqu'ils ne paraissent avoir aucune action sur la bourse,
et en ellèl ils existent dans tous les didelphes, quoique tous n'ayent pas
la poche qui vient d'être décrite ; mais il le fait justement, pour laire
(i) Ilrst probable que les espèces qui n'oiU pas de poche, produisent leurs petits
dans UH étal plus avaucé.
C 37 ) ■ ~-^''
voir qiio lo nom qu'on leur donne est extrômpmpnt mauvais; eu r/Tot 1 o l o.
, TvsDii les :n)\y'l\e jiifii/or ?77iirs//pn , ossa inarsi/fJiaJhi. Ces os sont,
comme (out le monde s.iil, silués au dev.int cIl's os pubis, mais non
articulés avec eux ; leur forme est comprimée, un peu recourbée eu
dehors, leur dévelop|)emenl variable ne parait pas èlre en rapport avec
ce'iii de la poche. Ils sont réellement com()ris dans les libres <les mus-
cles de l'abdomen ; en eHét tout leur bord externe donne insertion à
des fibres terminales du muscle oblique interne; l'interne au contraire
est entièrement occupé par l'orit^ine d'une autre portion trianij,ulaire
du même musi le qu'on a rcj^ardé, mais à tort, comme une espèce do
muscle pyramidal, le grand droit de l'abdomen s'y insère éj^alement,
mais à la lèvre supérieure de leur bord interne. Oa trouve aussi qu'au
côté externe de la base, s'aHachent (|uel(jues fibres du muscle pectine.
D'après ( ela il e^t aisé tie voir que leurs mouvemens doivent être très-
peu considérables, et c'est ce qui est en eHet vvai, et qu'en outre ils
ne doivent réellement avoir aucune action sur la poche qui est entiè-
rement culanée. (j)uel est donc leur usage? M. de Blain ville avoué
franchement qu'il n'en sait absolument rien , pas plus que de leur
analogue dans les autres aiiimaux vertébrés. Au reste, cela est assez
peu important pour le but [)rin ip.d de ce Mémoire.
(^)uant aux modifications qu'olFre le tijelus , aj)rès avoir rapporté
quelques observations de ^!. Barton (pii ont montré (]u'd nait à un état
e\lrêmement ppu développé, prcscpiinloi-ine et gélatineux, M. de
Blainvide ajoute ce qu'il a vu sur un jeune sujet de Kanguroo, qui
n'avait encore aucune trace de poils, et surtout les observations qa'd
a tai'es siir un lœlus de didelphe quatre œil, d'à peine trois quarts
de pouce de long. Vu thèse générale on ne trouve prestpie auinine
des disposilio"S du fœtus des antres mammifères , ou du moins de
celles qui tiennent à la circulation, à la respiration; ainsi (jii ne voit
à l'exlérieur aucune trace d'ijtnbdic, ce qu'avait é^^alcment observé
]\1. Barton ; mais en outre à l'intcrieur M. de B'.ainvdle n'a pu aper-
cevoir, quelque soin qij'il ait mis dans cette recherche, ni veine ombi-
licale, ni ouraque, pas même de ligament suspenseur du foie. On
doit en conclure qu'il n'y avait non |)lus aucun reste de canal arté-
riel et probablement de trou de B.jlal, ce qu'il n'ose cependant as-
surer d'une manière positive; mais bien certainement il n'3 a pas
d'artères ombihcales. Il n'a pas non plus été possible d'apercevoir
de thymus, et les capsules surrénales étaient assez peu considérables,
quoique les testicules fussent encore dans l'abdomej). M. de Blain-
ville a trouvé au contraire que les poumons étaient c:onsidérablemcnt
développés, même proportionnellement avec le foie , et bien com-
plètement spongieux. Aussi les orifices des narines formés par de sim-
ples petits trous ronds très-cliiférens de ce qu'ils soûl dans l'état adulte,
(28) • ^^ _ . ^
dtaient-ils parfaitement ouverts. La bouche l'était également, mais
seulement assez pour recevoir le mamelon , car fout le reste de son
étendue , qui est très -considérable dans les sarigues, était fermée au
moyen de la membrane épidermique du jeune animal , qui passait sans
interruption jusqu'au mamelon de la mère. Du reste toutes les ouver-
tures des organes des sens étaient entièrement nulles, et la dispro-
portion de la tête et des membres était à -peu -pi es aussi considéra-
ble que dans les véritables fœtus 3 il n'y avait non plus aucune appa-
rence de poils, etc.
D'après cela M. de Blainville se hasarde a proposer l'opinion que
ces aimaux n'ont peut-être jamais de placenta, et passent de suite de
l'état d'ovule ou de fœtule à celui de sujet à terme. Voici comment
il lui semble qu'on peut concevoir la chose. Dans tous les mammi-
Icres véritables le fœtus, avant d'arriver à se nourrir d'une manière
indépendante, est susceptible de tirer de sa mère sa nourriture dans
deux endroits distincts, et de deux manières didérentes, c'est-h-dire,
dans l'utérus, du sang, au moyen du système vasculaire; et l'autre aux
mamelles, flu lait, au moveu du canal intestinal. Or c'est une observa-
tion que ces deux espèces de nourriture sont à |)en près en ra[)port
inverse, c'est-à-dire que plus l'une est longue, plus l'autre est courte ;
de manière à ce qu'il serait possible de concevoir que l'une seule piit
suffire, ou qu'un jeune sujet pût sortir presqu'ii l'élat d'ovule , et alors
la nutrition ulérine serait nulle et la mammaire extrêmement longue,
c'est le cas des didelphes normaux; dans ce cas on conçoit cpi'il n'y
aura pas besoin du système vasculaire qui forme le placenta : mais
si au contraire l'éducation et la nutrition utérines sont extrêmement
longues, il est possible de concevoir que le i'œtus sortira du sein de
sa mère en état de se suffire sous le rapport de la nourriture, et il
n'y aura pas besoin de mamelles. C'est peut-être le cas des ornitlio-
rhinqueset dr^s échidnés, et en effet la disposition et la terminaison des
cornes , ou mieux de chaque utérus, dans le vagin, paraissent confirmer
cette hypothèse.
Pour terminer ce qu'il y aurait h dire sur la génération des didcl-
phes, il faudrait maintenant rechercher par quel moyen un fœtus aussi
débile, aussi imparfait, est mis dans la poche, ou mieux attaché avi
mamelon, puisque plusieurs espèces n'ont pas de poche. Il y a quatre
ou cinq opinions à ce sujet, que M. de Blainville expose successive-
ment, mais qui ne lui paraissent aucunes à l'abri de plusieurs objections
Irès-lortes. Il propose cejiendant d'appuyer celle qui admet qu'il passe
direçlement de l'utérus dans la poche, en disant (]uc le ligament rond
dont on ne connait pas l'usage dans les mammifères ordinaires, pour-
rait en être le moyen, car il ne doute pas que la poche de la femelle
ne soit jusqu'à un certain point l'analogue du sci'olum du mâle, etc..
^^■^^ v^'*^ ^^^^^^^p^^v^»
Z'JS
ilh^.
Z O O L ' • G > &
Société Pliiloinat,
Février 1818.
C 29 ) =
Sur une nouvelle espèce de Singe Cynocéphale; par
M. Frédéric Cuvier.
Tl y a déJT. plusieurs anne'es que M. Frc'déric Cuvier crut devoir
établir en une espèce disliiicle, un singe à museau très-proéminent,
ayant beaucoup de rapports avec Je mandrill, si ce n'est que la face,
n'était pas colorée : il lui ilonna le nom de l*»". heucophcea ; mais
comme il n'avait vu qu'un individu lemeile, qui n'était pas même
adulte, il n'était pas certain lui-même si ce ne serait pas quelque jeune
âge d'une espèce connue. Aujourd'hui, que !a ménagerie du Muséum
possède deux individus de ce même singe, l'un mâle et l'autre lemeile,
et au moins très-voisins de l'âge adulte, il croit pouvair assurer que
c'est Lirn une espèce distincte qui a lout-à-l'ait la forme, les proportions
du mandrill, dont elle ne dilfère essentiellement que parce que la face
est entièrement noire, et n'a pas ces plis et cette belle couleur bleue
que celle du mandrill véritable offre dans les deux sexes et à tous
les âge\s. Pour faire sentir ce rapprochement, il lui donne pour nom
français le nom de Brill, et pour dénomination latine celle de
Cyn. Leucophœus. On ignore au juste la patrie de celte espèce, mais
il est probat)le qu'elle vient d'Afrique.
Pic d'yidam.
Le 16 décembre, le docteur John Davy lut à la société roj^ale une jj
relation de la montagne appelée le Pic d'Adam, dans l'ile de Cey-
lan . Cette montagne a été long-temps fameuse par le concours des Anna!s of Plifoaon^û*
pèlerins qui y accouraient de toutes les parties de la contrée, en con- janvitr iSiS.'
séquence d'une tradition superstitieuse portant que ce fut de son som-
met que le Dieu indien Boodlia monta au Ciel et qu'il y laissa l'im-
pression de ses pieds. 1, 'auteur suppose que la montagne est entre
6000 et 7000 pieds augl.( .829 et 2154 nièlres) de hauteur. Elle offre,
à son sommet , un plateau de forme presque circulaire. Ce sommet
est couronné d'un bouquet d'arbres du genre Rododendron, mais d'une
espèce qui, dit-on, ne croit pas ailleurs. Ces plantes sont réputées
sacrées, de sorte qu'il fut impossible de s'en procurer un échantillon
pour en faire l'examen. La montagne est composée de gneis, dont
les principes constituans existent en proportions très-difïerentes dans
ses diverses parties. Dans quelques endroits la hornblende prédomine
au point de changer presque entièrement le caraelèrc de la roche ;
mais celle-ci passe par des degrés insensibles à l'état de gneis plus par-
fait sans présenter de limite exacte de séparation. L'auteur observa
quelques-unes des gemmes qui proviennent de Ceyiau , disséminées-
dans le gneis qui compose la montagne.
IlSTOlBE KATUaF.I.Ï.E.
C 3o )
Pctiificatlon. (Société Géologique.)
Histoire TiATUREiLE. Le 21 novembre 18 7, on lut à la société une lettre de ]\T. Winch,
dans la(|Lielle il Jais;iit mt-iition de la découverte d'un arbre d'environ
Aniiais ofMîilosopli. 38 \\ 5o ()ieds de lonj^ueur, avei,' ses branches, dans un lit de pierres
Janvier 1818. J^ ft-u (fircslonc , espcce de houille sabloiineuse à High Heworlii, près
Newcastle. (^uaut au tronc el aux principales branches de ces débris
organiques, ces parties sont siliceuses ; taudis i^ue l'éi'orce, les petites
branches, les téuilles sont converties en houille; M. V\ inch remarque
que les petites veines de houille appelées par les mineurs Coalpipes ,
tuyaux de houille, doivent en général le ir origine aux petites bran-
ch's des arbres. M. V\ in. h observe comme un lait rem,irquai)le et
intéressant que. tandis que les tron s d'arjjres, trouvés d.ius la mine
d'alun de \'\ h tbv, sont niinér.ilisé par le spath caliaire, par le ter
argileux, et par les jjyrites térrugineu-es, et leur é .orce c(»iivertie pn
jayet; les troncs d'arbres enfouis dans les grès de Newcastle sont tou-
j(Hirs minérdisés par le silex, taudis q le leur écorce est changée en
houille commune.
aperçu des Genres nouveaux Joriués par M. Henri Cassini
dans l'a janiïile des Synanl/ierees.
SEPTIÈME FASCICULE (i).
l'oTA.viQï[E. 91- Diworphanthes. Ce genre, de l;i tribu des Astérées, est voisin
des Erigeron, Trimorpha , Aaccharls.ll < litière des deux premiers par
l'absence d'une couronne radiante, ligulitlore, et du Iroisifme, parce
que chaque calathide réunit les deux sexes. On doit encore moins le
confondre avec le Conjza, puisque ce dernier »i;enre est de la tribu des
inulécs. (>alatiiide discoida : disque pluriliore, régula'illore, androgy-
nitlore, rarement masculitlore ; couronne plurisériée, mullillm-e, lubu-
lillore, léipinillore. Périclinede squames imliriquées^ linéaires, aiguès,
rarement ovales. Cliuanthe planiuscul(>, atvt'olc. Ovaire oblong, com-
primé , hispulule ; aigrette de squamellules filiformes, barbellulces.
Corolles de la couronne tubulées, grêles, tridenlées, ou comme tnm-
quécs au sommet, rarement terminées en une sorte de languette irré-
gulière, très-; ourle, avuitée. .je rapporte à ce genre les Erigeron sicu-
\mn, Gouani, Mgyptiacum, chineuse, etc.
(1) T'ovrz les «ix Fasriculps prt'c/dens . Jaiis les Livraisons de dt'ceiubre 1816,
janvier, l'cviier, avril, mai, scjneuibre et oclobre 1817.
C 3i )
92. VimhrUlaria. Genre de la tribu des Ast^rëes, voisin dti Bimor- 1 u 1 o.
phantJies, flont il diftère |).'ir le rlinantho fimbrillé, ot ayant pour type
Jo i accfnins n'Tjolia. (lalidliide disroiile; sul)j;li)buleiise : disquR plu-
liflore, r(^|;ulari(l()re , androj:i;Yniflore ou masculiflore ; couronne miilti-
sériéo, multiliore, lubwlillore, iéniinillore. S'é.'icline inféripurnux fleurs
du discjup . arrondi ; de squames irrégulièrement imbriquées, appli-
quées, oblongues- linéaires, roriaces-lbliacées. Clinanihe plane, garni
de très - l(Migues fimbrilles charuues , irrégulières\ iné-i^ales et dissem-
blables, eiilregiefîées rnléricurement. Ovaire eomprimé , obovale, his-
pide . à bourrelet apicilaire 3 aigrette de squanu^liules fililormes, bar-
bellulées.
cp. EJphegea. Gei-ive de la Iribu des Astérées. Calaihido radiée; disque
pUiriflore. régnlaritlore , masculiflore ; couronne subunisériée , liguli-
llore, t'éminillore. Péricline égal aux ileurs du disque, hémisphér-que,
oblmbriqcé; de squames bi-trisériées, à peu près égales, appliquées,
linéaires-lancéolées, coriaces, uninervées, membraucuses sur les bords
et au s( mmet ; les e.\lérieures j)lus grandes. Clinanlhe planiuscule ,
papi'li.ère. Ovaire hisjjide, à bourrelet basilaire : aigrette irrégulière,
de sq.ani dlules inégales, tJexueuses, fililormes, épaisses, barbellulées.
Faux-ovaire des ilei.is du disque réduit au seul bourrelet basilaire
qui porte l'aigrette. Corolles de la couronne à languette entière au
sommet.
Elphcgea hirin, II. Cass. C'est une plante rapporlée de l'île de Franco
par Conuiierson , et qui, dans l'herbier de M. de Jussieu , est nonunée
avcc(.\oa\e Conyza lit'iospermijolia, Jam. Fes leuil les sont ovales , et trèp-
hérissées, ainsi que la tige, de poils roides , articulés, analogues à cenx
des i^on-agiuées ; les calalhides, composées de fleurs jaunes, sont dis-
posées en coryrnbe ou panicule.
94. I.episcUne. Genre de la tribu des Inulces, ayant pour type le
Gnaphalitim cyniosum, et remarquable par sou clinanthe. (Jalathide in-
couronnée, é(|ualiilore, paucitlore, régnlaritlore, andr(igynitlore,obloR-
gue, Péi-i( Une à |)eu près égal aux fleurs^ cylindraeé; de squames im-
bricjuées; les (xlérieures ovales, scarieuses; les intérieures appliquées ,
obluMgues , coriaces, avec un grand appendice inappli(pié, arrondi,
scarieux , coloré. Clinanlhe petit , plane, muni de squamelies inférieures
aux fleurs, irrégulières, oblongues, tronquées. Ovaire à bourrelet basi-
laire; aigrette de squaraellules uuisériées, libres, égales, filiformes ,
barbellulées.
g5. Spgalgiua. Ce genre, de la tribu des Hélianthées , et peut-être de
la section des Millériées, a pour type le (ialinsoga irilobahi , cl il diffère
du genre 6'(7//?75P^(? par la couronne biligulillore. Calathide radiée ; dis-
que rauUiilure; régulariOore jandrogyniflore; couronncunisériée, biligu-
_ C 50
liflore , fémiiiiflore. Péricliiie inl'érieur aux fleurs du disque = snbglobu-
leux, de .squames méi;alps, paucisériées, imbriquées, largos, arroiulies ,
ibUacées, avec une bordure membraneuse. Clmanthe couve.xe , à squa-
inelies intérieures aux Heurs, demi-embrassanles, ovales -acuminées ,
membraneuses, uninervées. Os'aire ubovoide, non-comprimé, pubes-
cent ; aigrette de squamellules unisériées, inégales, enlregreliées à la
base, filiibrmes , charnues, barbellées sur les deux côtés. Corolles de
la couronne à lube long, à languette extérieure large, elliptique, tri-
lobée au sonunet, à languette intérieure beaucoup plus petite, divisée
jusqu'à sa base en deux lanicies linéaires , obtuses.
n6. Ogiera. Genre de la tribu des Hélianthées, section des Ilélian-
thées-Millériées , voisin des MlUerla , Dysodium , Sicgesheckia, etc.,
dont il ditlère surtout par la calathide incouronnée. Galatliide incou-
rom-ée, équalillore, pauciflore, régulariHore, androgynillore. Péricline
é"al ou supérieur aux fleurs ; de cmq squames loliil'ormes, unisériées,
lar'-'es, ovales. Clinantbe petit, plane j à squamelles intérieures aux
fleurs, ovales, acuminées , membraneuses, subscarieuses, uninervées.
Ovaire orêle. allongé, hispide surtout au sommet, devenant une cyp-
sèle allongée , subcylimlracée, obovée, obscurément tétragone , hé-
rissée de tubercules subglobuleux, terminée au sommet par un gros
col très-court, sans aigrette. Corolle à lobes Irangés. Anthères libres
et noires.
Ogiera tripUnenis , H. Cass. Tige herbacée , rameuse; feuilles oppo-
sées, un peu pétiolées, ovales, à peine dentées , triplinervées , hispides,
ijarsemées de glandes en-dessous; calathides de fleurs jaunes, solitaires,
situées dans la dichotomie de la tige et des branches , portées sur des
pédoncules courts et grêles.
07. Eropis. Genre de la tribu des Arctotidées, ayant pour type le
Eohria cyimroides, Vahl, qui dillère des vrais Rohria par le péricline
et par l'aigrette. Calathide radiée : disque multillore, régulariflore , au-
dro'jvniflore; couronne unisériée, liguliflore, neutriflore. Péricline très-
supérieur aux fleurs du disque; de squames régulièrement imbriquées,
libres , inappendiculées , appliquées, ovales-lancéolées, coriaces, spines-
centes au sommet, uninervées sur la lace interne, ridées longitudma-
lemcnt, munies d'une petite bordure cornée, denticulée. Clinantbe épais,
charnu , planiuscule, très-prolbndément alvéolé, à cloisons très-élevées,
minces, membraneuses, irrégulièrement tronquées au sommet, engai-
nant presque entièrement les ovaires avec leurs aigrettes. Ovaire tout
couvert do longs poils lourchus au sommet; aigi-elte courte , de squamel-
lides subunisériées, à peu près égales, laminées-paléilijrmes, subulées,
«•oriai'jL's, barbellées sur les bords. Fleurs de la couronne pourvues de
l'ausses-élamines, et dépourvues de iaux-ovairc.
( 53 )
98. Echenais. Genre de la tribu des Carduin(?es, voisin de XAlfredia. 1 0 l p
Calnlhide incourtmiK^e, équalillorc, multiflure, obringentiflorc, andro-
gyniflore. Périciiiic inicrieiir aux fleurs, de squames n'^gulièremcnt im-
briquées, appliquées, coriaces; les extérieures ovales-iancéolées, mu-
nies sur les bords et surtout au sommet, de longs cils subulés, cornés,
spiniformes ; les intermédiaires ovales-oblongues, munies au sommet
d'un appendice dccurrent, scaricux, blanc , profondément découpé en
lanières snbulées, dont la terminale est très-longue, spinilbrme, cor-
née ; les intérieures linéaires, surmontées d'un appendice scarieux, blanc,
ovale, dentelé, spiuescent au sommet, uninervé. Clinanthe garni de
longues firabrilles libres, inégales, filiformes. Ovaii'c glabre, pourvu
d'un plateau, et d'une longue aigrette de squamellules bisériées , iné-
gales,-libres, filiformes, barbées. Corolle excessivement obringente, à
lobes longs, linéaires. b!tamines à filets bispides , à appendices apici-
laires aigus, à appendices basilaires membraneux.
Echena'îs carlinoides ,Y{. Cass. {Carllna echinus , Marschall, F'ior.
Taur. Cauc. ) Tige dressée, presque simple, haute d'un pied, striée,
cotonneuse. Feuilles alternes, sessiles, semi-amplexicaules, oblongues,
échancrées en cœur à la base , sinuées, dentées , épineuses sur les bords ,
glabres et vertes en dessus, tomenleuses et blanches en dessous. Cala-
thides de fleurs jaunâtres^ solitaires au sommet de la tige et des rameaux.
( Observé dans l'herbier de M. Desfontaines. )
99. Gelasia. Genre de la tribu des Lactucées , ayant pour type le
Scorzonera villcsci , qui est voisin des vrais Scorzpnera , mais qui en
dlfière par l'aigrette non barbée, la corolle glabre, le péricline subbi-
sérié , a squames extérieures longuement appendiculées. Galathide in-
couronaée,radiatiforme, multiflore, fissiflore, androgyniflore. Péricline
égal aux fleurs marginales; de squames bi -trisériées; les extérieures
beaucoup plus courtes, ovales, appliquées , coriaces , surmontées d'un
très-long appendice filiforme, inappliqué; les intérieures ovales-oblon-
gues, appliquées, presque inappendiculées. Clinanthe plane, inappen-
diculé, ponctué. Ovaire cylindrique, incollifère , à côtes striées en tra-
vers, à bourrelet apicilaire, et à aigrette irrégulicre, de squamellules
très-inégales, filiformes, épaisses, barbellulées; corolle glabre.
100. Myscoliis. Le genre Scolymiis de Tournefort et de Linné est
composé de deux espèces dont les caractères génériques ont été jus-
qu'ici fort mal décrits, et qui ne sont point exactement congénères. Je
le divise en deux sous-genres, dont l'un, auquel je conserve le nom de
Scoljmus , comprend le S. maculatus de Linné, ou S. angiospermos de
Gœrtner ; l'autre, que je nomme Myscohis , comprend le .S", hispaniciis
de Linné, ou S. gymnospermos de Ga^rtner.
^co/)772;/5. Calathide incouronnée, radiatiforme, multiflore, fissiflore,
Lii'raison de mars. 5
P B Y s 1 Q r c.
( 54 )
ancîrof^yniflore. Péricline ovoïde, de squames paucisérîées, imbriquées,
aopliquces , ovales-oblongues, coriaces , à bordure membraneuse , et à
petit appendice spiniforme; les intérieures ayant la base de leur face
interne creusée d'une cavité fermée par deux lèvres longitudinales croi-
sées, et dans laquelle un ovaire est complètement enfermé. Clinantho
conique-ovoïde, élevé; à squamelles imbriquées, courtes, larges, arron-
dies, tronquées, munies sur leur face interne d'une cavité fermée pai-
deux lèvres longitudinales croisées , et enveloppant complètement un
ovaire. Ovaire obcomprimé , elliptique, glabre, muni de cinq côtes,
d'un col gros et court, et d'une courte aigrette coronilijrme. Anthères
hérissées de longs poils capillaires , et pourvues d'appendices apicilaires
courts , tronqués , presque échancrés.
MjscoJiis, Calathide incouronnée, radiatifonne, multifîore, fissiflore,,
androgyniflore. Péricline de squames paucisériées , imbriquées, appli-
quées° lancéolaires, coriaces-foliacées, spinescentes au sommet, et à
petite bordure membraneuse 3 les intérieures creusées sur leur face
interne d'iuic rainure longitudinale, cylindrique, qui embrasse com-
plètement un ovaire et le bas de la corolle.. Clinanlhe plauiusculej à
squamelles courtes, suborbiculaires, comme tronquées, creusées sur
leur face int-^rne d'une cavité qui embrasse un ovaire et la base delà
corolle. Ovaire obcomprimé , obovale, glabre, nauni de cinq ou six
côtes y point de col ; un bourrelet apiciiaire; aigrette de deux squamel-
lules correspondant aux deux côtés de l'ovaire, égales, longues, fili-
formes, inappendiculées inférieurement , hérissées supérieurement de
très-longues barbellules ; on trouve quelquefois une troisième squa-
mellule plus courte, et le rudiment d'une quatrième. Anthères munie»
de longs poils capillaires.
Nota. Il y a deux i*ectifications à faire dans mon premier Fascicule,
inséré dans le Bulletin de décembre 1816 : le genre Cartesia doit être
supprimé, pour les motifs que j'ai énoncés dans le Dictionnaire des
Sciences naturelles, tome 7, page 1673 et le nom du genre Lagenijera
doit être changé en celui de Lagenophora.
Note sur la cristallisation du sucre de cannes; par M. BiOT.
Ayant cherché dernièrement à observer l'action polarisante du sucre
solide, pour y reconnaître s'il était possible l'existence de la polarisation
par rotation que le sucre liquide manifeste, j'ai été conduit à y recon-
naître l'action de deux axes très-énergiques qui y produisent de très-
beaux phénomènes d'anneaux. ,- ?
Pour les observer il faut prendre les cristaux de fucre candi les plus
nurs} ils ont ordinaiveraeut la forme d'un prisme oblique dont la base
(35 .) ;
est un hexagone, à eûtes liés -inégaux, et dans lequel il y a deux i o i o.
angles opposés beaucoup plus aigus que les autres. II faut user le
cristal de manière à en former une plaque dont les faces soient paral-
lèles à la ligue qui divise ces angles aigus en deux parties égales. Pour
cela je commenc-e par l'user sur un verre dépoli, légèrement mouillé
avec de l'alcool et un peu d emeri très-fin , puis je donne un com-
mencement de poli aux faces eu les frottant sur un morceau de taf-
fetas bien tendu sur un pian de verre ou de métal, et eidin je coUc
la petite plaque entre deux lames de verre, avec du masiic en larmes,
qui complète le poli. Si l'on place une plaque ainsi préparée entre
deux plaques de tourmaline dont les axes soient croisés à angles droits,
et que l'on regarde à travers ce système la lumière des nuées, en plaçant
l'œil très-près des plaques, on voit une belle série d'anneaux colorés
concentriques les plus brillans. I,eur ensemble est traversé diamétra-
lement par une seule raie noire , caractère de deux axes, et la direction
de cette ligne varie à mesure que l'on tourne la lame de sucre sur soa
propre plan , sans changer l'incidence. Les anneaux sont absolument
pareils dans leur configuration à ceux que donne le mica à deux axes,
mais ils en diffèrent en ce qu'ils s'obtiennent sous l'incidence perpen-
diculaire, au lieu que ceux du mica exigent une incidence d'environ
55 degrés, comptes de la normale à la surface des lames. De ces
analogies et de ces différences il résulte que le sucre de cannes cristal-
lisé a deux axes de polarisation , dont l'un est normal aux lames
taillées comme je viens de le dire, et l'autre est situé dans leur plan.
Par l'effet de cette constitution même , les forces polarisantes qui
font tourner la lumière, lesquelles sont très-faibles clans le sucre li-
quide, deviennent, dans le sucre solide, tout-à-fait inobservables, parco
que les forces émanées des deux axes anéantissent leurs effets en
leur enlevant la lumière par l'excès d'énergie qu'ils possèdent. S'il
n'y avait eu qu'un seul axe dans le sucre, on aurait pu affaiblir indi-
viduellement l'action de cet axe en faisant passer les rayons dans le
cristal parallèlement à sa direction. Alors les forces rotatoires, quel-
que faibles qu'elles puissent être, seraient devenues sensibles dans cette
direction-là. Tel était le but que je m'étais proposé eu taillant le
sucre comme je viens de le dire, mais l'existence des deux axes
m'a empêché d'obfeair lerésultat que j'espérais, parce que leur direction
étant ditf"érente, l'un des deux conserve toujours |son énergie quand
l'autre est affaibli, et cela suffit pour anéantir l'effet des forces rota-
toires. Il m'a pourtant semblé apercevoir des traces légères de ces
dernières forces dans la ligne noire qui traverse diamétralement les
anneaux, car elle doit être et elle est eu effet légèrement interrompue
par elles.
r 56 )
Recherches sur les causes (jiii déterminent les variations des
formes cristallines d'une même substance minérale ; par
F. S. Beudant. (Extrait.)
MiPER ALO GIE. . , . , , . ,
On sait qu'une même espèce muierale est susceptible de se présenter
Acad. des Sciences. SOUS des formes Cristallines plus ou moins variées, et souvent même
9, 23 et 3o mars très-éloignées en apparence les unes des autres.
i8i8. On connaît la théorie au moyen de laquelle M. Ilaùy est parvenu
à faire concevoir physiquement comment certaines formes en appa-
rence très-diftérenles, peuvent se rencontrer dans la même substance,
et à établir géométriquement leurs rapports mutuels.
Mais si cette théorie, à laquelle la minéralogie doit les progrès
qu'elle a faits en France depuis vingt ans, nous fail làciiemcnt concevoir
comment un minéral, dans le système cristallin qui lui est propre, peut
affecter ua nombre plus ou moins grand de formes cristallines diffé-
rentes liées enlr'elles par des rapports géométriques invariables, elle
ne peut en aucune manière nous faire connaître les causes qui déter-
minent ce corps à affecter dans un cas telle forme plutôt que telle ou.
telle autre parmi celles qu'il est susceptible de preudre.
La détermination des causes qui provoquent ces variations de forme y,
est l'objet du Mémoire dont nous donnons ici l'extrait.
On conçoit que pour parvenir à la solution de ce grand problême de
philosophie minéralogique, il fallait commencer par rassembler les
différens faits qui pouvaient être fournis par la nature j mais malheu-
reusement à cet égard on ne peut acquérir cjne des données assez vagues,
car d'une part les observations des minéralogistes n'avant pas été jus-
qu'ici dirigées sous ce point de vue, il n'existe rien dans les auteurs qui
y ait rapport; d'un autre côté, les échantillons rassemblés dans les
collections ne portent pas d'indications assez précises de leur position
géologique ni des circonstances accompagnantes, pour faire un sujet,
assez rigoureux de comparaisons et d'observations. Cependant, l'en-
semble des faits qu'on peut recueillir conduit à voir que les formes
cristallines ne sont pas jetées au hasard dans la nature; on reconnaît
au contraire assez fréquemment :
1°. Que les formes cristallines d'une substance déterminée sont
semblables lorsqu'elles se trouvent dans des gisemens et des associa-
tions analogues ;
2° Que les formes cristallines sont différentes clans des associations
et des gisemens différens.
La chaux carbonée, l'arragonite^ la chaux phosphatée, le pyroxèue^
l'amphibole, le feldspath, etc. , fournissent des exemples irappaus de ces.
( 37 ) TT-T
deux cas; et diverses exceptions qui semblent se pre'senler d'abord, i o i o.
ne sont absolument qu'apparentes.
On ne saurait pourtant tirer des observations qui se rapportent à ces
deux cas aucunes conclusions positives qui puissent résoudre complè-
tement le problême proposé; car, comme nous trouvons toujours dans
la nature les cristaux tout ibrmés, les similitudes ou les diflérences
qu'ils présentent dans les divers gisemeus et les diverses associations,
ne nous mettraient pas à môme de prononcer rigoureusement sur la
manière dont les différentes circonstances ont pu agir pour modifier les
formes; on serait encore réduit à des conjectures qu'on ne pourrait ériger
en principe que d'après des expériences directes.
Il suit de là que ce problème ne peut être résolu que dans nos labo-
ratoires, où nous pouvons composer et décomposer les sels à volonté,
les l'aire dissoudre et cristalliser, et les placer dans toutes les circons-
tances imaginables. Il est clair que si, i)arune série d'expériences sur
les sels, ou vient à découvrir quelques causes certaines de variation
des Ibrmescrislallines, on pourra ensuite par analogie les appliquer aux
substances minérales, puis les discuter et les vérifier d'après les indica-
tions fournies par la nature.
Jusqu'ici les chimistes ont fait peu d'observations relatives à ce sujet.
Leblanc, comme on sait, a observé que l'alun par une addition de
base cristallisait en cube; que le sulfate de cuivre dans lamcme circons-
tance afiectait des formes particulières; que le mélange du sulfate de
cuivre et du sulfate de fer donnait lieu à une cristallisation en rhom-
boèdres ; enfin il soupçonnait que les matières étrangères dont les sels
pouvaient se surcomposer, devaient donner lieu à des variations de
formes.
On sait que la soude muriatée mélangée d'urée cristallise en octaèdre,
tandis que dans l'eau pure elle affecte toujours le cube.
Ces diverses observations, les seules qui aient été faites dans les
laboratoires, sont encore en trop petit nombre, et n'ont pas été dirigées
assez innnédiatement vers l'objet de la question minéralogique, pour
pouvoir en tirer des conclusions qui lui soient généralement appli-
cables; de sorte qu'il fallait nécessairement recourir à des expériences
parficuliires de divers genres; mais comme il serait impossible dans ini
simple extrait de les rapporter toutes, nous en citerons seulement les
principaux résultats.
La température, l'état barométrique et électrique de l'atmosphère,
la température et l'état de concentration de la solution, la forme et
la nature des appareils, etc., n'ont aucune influence pour faire varier
les formes cristallines des sels; il en résulte seulement plus ou moins
de tirosseur et de régularité dans les cristaux^
Les matières étrangères eu suspension pcrmaneulc dans une solution,
C 38 )
né produisent aucune variation dans les cristaux qui se précipitent ; mrris
lorsque ces matières forment des précipités au milieu desquels la cris-
tallisation peut s'opérer, il peut arriver deux cas :
1°. Si le précipité est formé de particules incohérentes, la cristalli-
sation d'un sel ne peut s'opérer au milieu de lui que dans le cas où il
surnage une petite portion de liquide. Les cristaux en se formant en-
traînent une portion de la matière étrangère, et ils sont toujours d'une
forme plus simple et plus régulière que celle qu'ils auraient adoptée
en se formant librement dans un liquide pur.
2°. Si le précipité est de consistance gélatineuse, la cristallisation
peut s'opérer au milieu, sans qu'il y ait de liquide surnageant; les cris-
taux n'entraînent alors aucune portion de matière étrangère; ils ne
subissent point de variations, mais ils sont toujours isolés et parlaite-
ment nets dans toutes leurs parties.
Les mélanges chimiques qui se trouvent dans la solution d'un sel,
sans être susceptibles d'agir chimiquement sur lui, ni de se mélanger
avec lui dans l'acte de la cristallisation, paraissent influer sur la ferme
des cristaux qui se précipitent; c'est ainsi que la soude muriatée prend
la forme cubo-octaèdre dans une solution d'acide borique, et que i'alun
prend la forme cubo-icosacdre en cristallisant dans l'acide muriali((ue.
Toutes les fois que [dusieurs sels en solution flans un même Ii(|ui(le
sont susceptibles de se mélanger cliimiqucmeul par la cristallisation, il
en résulte toujours, pour celui dont le système cristallin domine, des
formes particulières dillércntes de celles qu'il affecte lorsqu'il est pur,
qui difFc relit entr'elles suivant la nature du corps mélangé, et qui sont
constamment les mêmes avec le même mélange.
La surabondance d'un des principes constituaus d'un sel dans sa ro-
lution , détermine dans les ibrmes cristallines un grand nombre de
modifications particulières; ces variations peuvent être produites de dil-
férentes manières , soit en ajoutant directement de l'acide à la soluti<m ,
soit en supprimant une portion d'acide par un moyen quelconque, etc.
On voit, d'après ces résultats, qu'il existe quatre causes fondam<3n-
tales, qui dans les sels donnent lieu à des variations cristallines plus
ou moins remarquables; savoir:
1°. Les mélanges mécaniques de matière étrangère qu'un sel peut
entraîner dans sa cristallisation;
2°. L'influence des corps étrangers qui se trouvent en solution avec
un sel, sans que les cristaux qui se précipitent en soient mélangés en
aucune manière;
3°. Les mélanges chimiques de matières étrangères qu'un sel peut
entraîner avec lui dans su cristallisation;
4°. La surabondance d'un des principes conslituans d'un sel dans
sa soluliou.
. ^ ^9 ^ . , " ""T7
Ces quatre causes modifiantes géuéralcs ont produit dans difïérens 1 0 1 o.
sels des variations de formes que nous allons maintenant rapporter.
Sulfate de fkr.
Ce sel rrislallise constamment,
£n rhonihoèdres simples, par le mélange chimique du sulfate de cuivre
ou du sulfale de nikel.
En rhomboèdres tronques an sommet, par le mélange de sulfate de Jîinc
ou do sulfate de magnésie.
En rhomboèdres tronques sur les angles solides latéraux, par le mé-
lange de sulfate d'alumine.
En rhomboèdres tronqués à la fois sur tous les angles solides , par
l'action du borale ou du phosphate de soude, ou en cristallisant
dans l'acide murialique.
Sulfate de cuivre.
Ce sel, soumis à difl'érentes épreuves particulières, a présenté,
La Jorme primitive tronquée sur les arêtes latérales obtuses, en cris-
tallisant dans l'eau mélangée d'acide sulfurique.
La Jorme primitive tronquée sur les arêtes latérales aiguës ^ très-
allongée dans le sens du prisme, et modifiée par quelques facettes
très-étroites à la base, en cristallisant dans une solution de nitrate
de cuivre.
La Jorme primitive tronquée sur toutes les arêtes latérales, par le
mélange du sulfate de nikel et du sulfate d'alumine.
par 1 ellel de la perte d une p
de son acide, etc.
AtUN.
Dans des circonstances diverses , ce sel donne,
L'octaèdre complet, lorsqu'il est pur et amené à un état bien fixe de
combinaison.
IjC cube, lorsque la solution est privée d'une portion d'acide, soit par
l'action d'un carbonate, soit par celle du sous-borate de soude.
Le cuho-octaèdre, en cristallisant dans l'acide nitrique, ou par suite de
la cristallisation rapide d'une solution qui renferme en même-temps
de l'alun cubique et de l'alun octaèdre.
Le cubo-icosaèdre , en cristallisant dans l'acide muriatique.
Le cubo-octo-dodécaèdre , par l'addition d'une petite quantité de borate
de soude à une solution d'alun pur.
Soude muriatée.
Ce sel cristallise,
En cube, dans l'eau pure.
( 4o )
En octaèdre, par le mélange d'une quantité suffisante d'urée.
En cnho-octaèdre , par le raélange d'une petite quantité d'urée, ou par
l'intluence du borate de soude, ou mieux encore de l'acide borique.
Ammoniaque muriatée.
Ce sel cristallise,
En octaèdre, dans l'eau pure.
En cube, par les mélange d'une certaine quantité d'urée.
En ciibo-octaèdre , par l'intluence d'un sel de cuivre dans la solution.
Sulfate acide de potasse.
Ce sel cristallise ,
En espèce de tétraèdre irréguVier, dans l'acide sulfurique concentré.
En rhomboèdre complet, dans l'acide sulfurique étendu de son volume
d'eau.
En rhomboèdre tronque' au sommet, dans l'acide sulfurique étendu
du double de son volume d'eau.
En cristaux plus ou moins comjlique's, à mesure que l'acide devient
moins abondant dans la solution.
SCLFATE DOUBLE DE POTASSE ET DE MAGNIlSIE.
Ce sel affecte,
Un prisme oblique à base rhombc , lorsque le sulfate de magnésie est
surabondant dans la solulion.
Ee même prisme tronque sur les deux angles solides obtus, en cristal-
lisant dans l'eau mélangée d'acide sulfiu-ique.
Ee même prisme modijié sur les angles solides aigus , lorsque le sul-
fate de potasse est surabondant.
Le suf.fate double de potasse et be cuivre affecte un prisme
oblique à base rliombe , lorsque le sulfate de cuivre domine, ei des
Jormes plus ou moins compliquées, à mesure que les proportions
des sels comjosans varient, ou que la quantité d'acide est plus ou
moins abonc^nte dans la solution, etc.
application aux substances minérales.
31 est à présumer que la variation des formes des cristaux naturels
a eu un grand nombre de causes qu'il nous est impossible d'assigner;
néanmoins, en comparant ces cristaux avec ceux qu'ont fournis les
expériences ci-dessus, on recoimaît déjà entr'eux assez d'analogie pour
pouvoir conclure avec quelques probabilités que les quatre genres de
causes modifiantes reconnues pour différens sels, sont au moins au
nombre de celles qui provoquent les variations cristallines que pré-
sentent les minéraux; en eflel,
i». On trouve que dans la nature, comme dans les expériences, les
mélanges mécaniques simpKtient les formes cristallines} c'est ce que
C 40 . =- — .; .
préscnicnt l'axiiiUe cliloritifère, la chaux carbonatée quarzifère, le l o l u.
tjuartz bématoïde, etc.
2", On est conduit à concevoir que les diiïérens corps naturcfs
dissous dans le même liquide ont pu, aussi bien que les selssoumi.s à
l'expérience, s'influencer mutuellement sous le rapport de leur rrislalli-
satioii. On sait, en ellet, que les substances minérales ont rarement
cristallisé seules, et l'observation fait voir qu'assez fréquemment les
formes cristallines d'une même substance sont différentes flans les divers
genres d'association. J'ar exemple, on sait que l'arrngonite qu'on ren-
contre dans les masses arj^ileuses mélangées de chaux sulfatée, difl'ere
parla cristallisation de celle qu'on rencontre dans les minerais de fer,
et de celle qu'on trouve parmi les produits volcaniques; on peut citer
un très-grand nombre d'exemples analogues dans presque toutes les
substances minérales.
5°. Les mélanges chimiques qu'un corps naturel peut avoir entraînés
dans sa cristallisation, paraissent produire des effets analogues à ceux
que présentent les sels dans le mên'ie cas; car la chaux carbonatée
mélangée de fer et de manganèse, tend toujours à prendre le rhomboèdre
primitif dont les cristaux sont trèF-conlournés et groupés irrégulière-
ment; la chaux carbonatée mélangée en proportions variables de carbo-
nate de magnésie (ou, si l'on veut, d'après M. V\'olIaslon, le carbonate
double de chaux et de magnésie mélangé de carbonate de chaux)
affecte ordinairement le rhomboèdre primitif; c'est ainsi qu'on la trouve
dans toutes les roches talqueuses des Alpes; mais dans l'élat actuel
de la science, il est difficile de citer un grand nombre d'exemples
positifs.
4". (^)uant aux modifications cristallines occasionnées par les varin-
lions entre les proportions relatives de base ou d'acide dans la solution
ou dans le corps, il faut nécessairement recourir à de nouvelles expé-
riences d'analyse, pour connaître si cette cause existe dans la nature,
comme un grand nombre de circonstances peuvent le faii-e soupçonner.
D'après cet exposé, on voit combien il serait important de se livr^:
à des recherches ultérieures minéralogiques et chimiques, pour app
quer plus rigoureusement aux minéraux les différens principes qi
l'exnérience nous fait connaître; c'est un nouveau champ d'obser\
lions qui pourra conduire à des conséquences très-importantes lorsqu'
aura acquis des données assez certaines.
D'une part, la connaissance des causes qui ont déterminé telic
telle modification cristalline d'un minéral, pourra jeter quelqu
sur la géologie, puisque l'examen des cristaux pourra indique
quelques probabilités la nature du liquide qui remplissait tel
iîlon, qui couvrait telle ou telle contrée, et quelles sont les
tances de ce genre qui se sont succédé dans les diverses local'
LiiTaison de mars. C
C4-- )
D'un autre cuté, la cristallographie, qui déjà fournit un caracltre
certain pour la distinction des espèces, pourra peut-être acquérir un
jour un plus haut degré d'importance, et conduire à lixer au moins daiis
quelques cas, par la seule détermination des formes, quelles sont les
proportions relatives des principes constituants d'un corps, quelle est
la nature des substances qui s'y trouvent mélangées, et quelles sont
les circonstances qui ont accompagné sa formation. C'est ce qu'on peut
faire aujourd'hui avec certitude, à l'égard des sels qui ont été l'objet
des diverses expériences.
]Sléin<)ire sur la inétamorphosc du canal alimentaire dans les
insectes; par JSl. DuTROCllET, jD' M., correspondant de la
Société PhUoniaticjue.
Zoologie. M. DuTROCHET, dans Ce Mémoire, lu depuis plusieurs années à
l'Académie des sciences, et dont plusieurs circonstances ont retardé
Arail. des Sciinccs, jusqu'ici la publication, a fait sur plusieurs insectes de chaque ordre
i8i5. de la classe des hexapodes, des observations assez nombreuses pour
en tirer plusieurs conclusions générales ; ainsi il regarde comme
prouvé que le canal alimentaire des insectes parfaits, quehjue chtlé-
rent qu'il soit de celui de leurs larves, n'est cependant ((ue le même
canal modifié de diverses manières, et adapté à la nature du nouvel
aliment dont l'insecte doit faire usage.
]1 ialt voir que la membrane fine, diaphane, semblable à un épi-
démie et dépourvue d'adhérence avec les autivs membranes de l'es-
tomac, qu'elle double, et que l'on savait depuis long-temps que la
chenille rend par l'anus lorsqu'elle se dépouille de sa peau pour se
métamorphoser , ne s'observe pas seulement chez ces espèces de larves,
mais chez plusieurs autres , quoiqu'on ne puisse pas dire que cette
disposition soit générale, la larve du grand hydrophile en étant cer-
tainement privée.
La disparition des principaux corps de trachées des larves lors de leur
métamorphose, est un fait qui lui paraît constant ; mais il ne lui semble
pas encore étayé sur un assez grand nombre d'observations, jiour
ou'il puisse affirmer sa généralité. Il est d'ailleurs probable, ajoute
M. Dulrochet, que les trachées de l'insecte parfait ne sont que des
modifications des trachées de la larve, et que si l'on voit la grosse
trachée de celte dernière s'oblilérer et dif-parailre, cela vient de ce que
souvent l'insecte parfait respire par des ouvertures trachéales p.lacées
autrement qu'elles ne le sont chez la larve.
]1 résulte' encore des observations de JT. Dulrochet un fait très-
important pour la physiolOjZ,ic, c'est le dévcîoppeinent et peut-être.
>iii.m»HMtt—
C43)
(lit-il, ]i\ formation, clicz les insectes pai'faits, de vaisseaux sdcrdleurs 1 u 1 6.
étrangers aux larves de ecs mêtnes insectes. Eu cdet, il montre que ciiez
la nymphe du i'ourmi-Lion il se développe un appendice aveugle, qui,
d'abord vide, se remplit ensuite d'un liuide noirâtre^ appendice qu'il
considère comme un gros vaisseau sécréteur, correspondant à lui seul
au système des vaisseaux biliaires supérieurs qui s'observent chez
beaucoup d'insectes. Jl a également fait voir dans la nymphe du grand
hvdrophile, la naissance et le développement des innombrables vais-
seaux qui versent dans le troisième estomac de l'insecle pariait le
tluiile jaune qui s'y observe; d'où il l'cgarde comme prouvé que, dans
certains cas, il se développe sm* les j-arois du canal alimentaire des
vaisseaux sécréteurs qui naissent et s'allongent par une sorte du vé-
gétation.
M. Dutrochetaen outre retrouvé dans toutes les larves, sans excep-
tion, l'épiploon graisseux que l'on eomiaissait dans les chenilles.
Enfin, ces observations ont dévoilé quelques particularités curieuses
de l'anatomie des insectes, et notamment l'absence de l'anus chez les
larves d'abeille et de guêpes, et l'existence de la panse chez plusieurs
diptères, comme dans la mouche abeillilorme, EristaJis tena.v {i ); la
mouche cà viande, miisca romitoria : le taon de bœuf, tabanits bovinus.
B. V.
^Mémoire sur le moui^ement desjluulcs éJasliqiies clans des tuyaux
cylindriques j par M. Poisson.
Ce Mémoire est divisé en quatre paragraphes. I^e premier contient ^, . ,. ,' ,
., Il ], .* i"- ,• I tl !»• iïlATHEMATIQUES-
une manière nouvelle cl envisager la question du mouvement de tair
dans un tuyau cylindrique : au lieu d'exprimer par deux fonctions iniiimt.
arbitraires la loi des vitesses et celle des condensations de l'air à l'ori- -- ^„,,. ,o,p
gine du mouvement, on suppose quil ny a d abord m condensation
ni vitesse dans toute la colonne d'air, et qu'elle est mise en mouvement
par les vibrations de la tranche fluide située à l'une des extrémités du
tube; on regarde la vitesse de cette tranche comme donnée pendant
toute la durée du mouvement; on l'exprime par une fonction du ten\ps,
et cette fonction arbitraire est la seule cpii entre dans les expressions
qu'on trouve pour la vitesse et la condensation des différentes tranches
fluides à un instant quelconque. On examine en détail les principales
suppositions qu'on peut faire sur la loi des oscillations de la première
tranche fluide, et les dilîérens modes de vibrations qui en résultent
pour la colonne entière. On examine aussi la condition admise jusqu'ici
(i) llclopliilus tenax. (Meigea.)
(44)
comme nécessaire, suivant laquelle la condensaîion de l'air doit être
constamment nulle à chaque extrémité ouverte du tube; on fait voir
que la théorie des instrumens à vent est réellement indépendante de
cette supposition, et que le son fondamental et les autres sons d'un
tuyau donné ne seraient pas changés, s'il y avait à la Fois vitesse et
condensation à chaque extrémité ouverte, pourvu que le rapport de
l'une à l'autre restât constant pendant toute la durée du mouvement.
Dans le second paragraphe, on considère d'une manière directe et
générale le mouvement de l'air dans un tuyau composé de deux cylin-
dres de difterens diamètres. On parvient, pour déterminer les tons de
ces tuyaux, aux formules que 1). Eernouilli a (tonnées (i) pour le
même objet, mais qu'il a déduites d'une hypothèse particulière sur le
mode de vibrations des molécules fluides.
I,e troisième paragraphe est employé en entier à la solution d'un
problème dont il ne paraît pas qu'on se soit encore occupé. Il s'agit
de déterminer le mouvement de deux fluides élastiques difiérens, con-
tenus dans un même tuyau cylindrique, et séparés l'un de l'autre par une
section perpendiculaire à son axe. On fait voir que chacune des ondula-
tions produites dans l'un des lluides, parvenue à l'endroit de leur jonction,
se divise en deux autres, dont l'une est rélléchie dans le premier fluide,
et l'autre transmise dans le second. Ou détermine les vitesses des molé-
cules fluides dans ces deux ondes partielles : en somme, elles reprodui-
sent les vitesses qui avaient lieu dans l'onde primitive, et l'on vérifie aussi
que la somme des forces vives de toutes les molécules en mouvement,
est la même avant et après lafurnmtion des deux nouvelles ondes, (^uels
que soient les rapports entre les densités des deux tluides et entre les lon-
gueurs des parties du tuyau qu'elles occupent, ce tuyau peut toujours
faire entendre des sons réguliers et appréciables. Voici les formules que
l'on trouve pour les déterminer.
La longueur totale du tuy^au est représentée par / + /'; celle de la
partie occupée par l'un des gaz, est /; celle de ta partie occupée par
l'autre est / ; on désigne par c le rapport de la vitesse du son dans le
second gaz à sa vitesse dans le premier, et par k la longueur d'un
tuvau rempli du premier gaz, et bouché à l'une de ses extrémités, qui
serait k l'uuisson du tuyau donné. On trouve
, ■TT l
Jc = —;
2 X
•TT désignant le rapport de la circonférence au diamètre, et x une
quantité déterminée soit par l'équation
OC 1 1
tang. — -. fang. x z= — ,
cl c
(i) Mémoires de l'Académie de Paris, année 1762.
(45)
qunnd lo tuyau donné est bouché à l'extrémité de laquelle aboutit la
paitie l , soit pai' celle-ci :
1 u 1 o.
cet. — -. tanp;. x -\
cl ° c
quand le tuyau donné est ouvert à ses deux extrémités. Ces équations
donneront une infinité de valeurs diflérenles pour x; les valeurs cor-
respoudantes de k répondront au ton fondamental et à la suite des
autres tons que peut rendre le tuyau donné. JM. Biot s'est proposé,
de son côté, de déterminer ces tons par l'expérience, dans le cas du
tuyau bouché. On trouvera, dans le Mémoire dont nous rendons
compte, la comparaison des résultatsdela théorie àceuxqu'ila obtenus;
les difiérences qu'on remarquera sont en général peu considéi-ables ;
néanmoins, dans le cas où les deux gaz superposés dans le tuyau
sonore sont l'air et l'hydrogène, tous les tons observés sont sensiblement
plus bas que ceux qui résultent de la théorie; mais cet abaissement est
beaucoup moindre que celui qui a déjà été remarqué par M. Ghladni
dans le cas de l'hydrogène seul. On a vu dans le Bulletin de décembre
i8i6, que M. Biot attribue cette anomalie de l'hydrogène à l'influence
de l'embouchure par laquelle on souffle dans le tuyau sonore; il se
propose de continuer les expériences qu'il a déjà faites pour vérifier
cette conjecture.
Le quatrième et dernier paragraphe renferme les solutions complètes
de plusieurs questions analogues à celles qui fout l'objet principal du
Mémoire, et que l'on a traitées dans les trois premiers. Ces questions
conduisent à des équations aux différences mêlées; leur objet, qu'on
peut seulement indiquer dans cet Extrait, est de déterminer le mou-
vement de l'air et d'un corps pesant, contenus l'un et l'autre dans un
même tuyau cylindrique, vertical ou incliné; le mouvement d'un corps
pesant suspendu à l'extrémité d'un fil extensible et élastique, attaché
par son autre bout à im point fixe; enfin les vibrations d'une corde
composée de deux parties d'inégales densités. Les Mémoires dePéters-
bourg (i) renferment deux solutions de ce dernier problême, l'une
d'Euler et l'autre de D. Bernouilli, qui sont loin de s'accorder ensemble;
la nouvelle solution comcide avec celle de D. Bernouilli, et l'on fait
voir que c'est en effet celle de ce géomètre qui doit être regardée comme
exacte. P»
Spath Jluur en Ecosse.
Le spath fluor , quoique abondant en Angleterre , est un des mi-
3raux simples qu'on trouve le plus rarement en Ecosse. Jusqu'ici il
ne
(i ) Années 1771 et 1772.
( 46 )
n'a été rencontré qu'en deux endroits : i". à Moufillrc'e, dans le conito
(l'Aberdeen, où il iormc un des principes tonslituans d'une veine de
galène, dans le; granit; 2". à Papa-8tour, une des iles Shetland,
dans une roche ainygdîdoïde, en cavités vésiculaires , avec la calcé-
doine, le spath calcaire et le spath pesant. Le proi'esseur Jameson,
il ya quelques mois, pendant le cours de son excursion minéralogique
de Eenfrewshire , a rencontré de nouveau cette rare substance, près
du village de Gourock, dans le porphyre, en cavités vésiculaires.
Lampe sans jlamme ; par Thomas Gill. Esq. Extrait crime
lettre de ce Gentleman,
Chimie Cette Lampe est un des résultats des nouvelles découvertes en
' chimie. Sir H. Davya trouvé qu'un fil fin de platine, chauti'é jusqu'au
Aniiiilsof Pîilosopîi. rouge et tenu dans la vapeur de l'élher, continuait à rester incandescent
Ml- 8 8 pendant quelque temps; voici une application de cette découverte :
J{oulcz en spirale un iil fin de platine, d'environ -^ de pouce d'épais-
seur; placez-le partie autour de la mcclie d'une lampe à esprit-de-vin,
et partie au-dessus; allumez la lampe, et laissez-la brûler jusqu'à co
que le fil de platine soit deveiui rougej éteignez la lampe, alors la
vapeur de l'alcool maintiendra la partie supérieure du fil de platine
dans son état d'incandescence, aussi 1 )ng-tem[)S qu'il y aura de l'alcool,
et par conséquent à bien peu de frais. On aura donc un appareil toujours
prêt à allumer de l'amadou ou du papier prépai'é avec le nitre, et par
ce moyen on pourra se procurer de la lumière à volonté, avec des
allumettes ordinaires, etc.
Cette lampe donne assez de lumière pour distinguer l'heure, à une
montre, pendant la nuit; elle conserve une chaleur constante; ella
n'a pas besoin d'être mouchée ; ime personne en a déjà conservé une
en activité pendant plus de soixante heures.
M. Gill a tronvé, par expérience, qu'un fil de platine roulé autour
d'une ïnêche composée de douze fils de coton, pareils à ceux qui
servent pour les lampes ordinaires, exigeait une demi-once d'alcool
pour durer huit heures en état d'incandescence.
Une légère odeur acide, plutôt agréable qu'autrement, se dégage de
cette lampe durant son ignition , par suite de la décomposition de l'alcool.
C'est la même chose avec l'éther.
Cette lampe surtout est bien une lampede sûreté, puisqu'il n'en peut
jaillir aucune étincelle de feu; ajoutez à cela qu'elle est tout-à-1'ait
privée de l'odeur désagréable et de la fumée des lampes à huile.
Les personnes qui ne savent pas en quoi consiste ce nouvel appareil ,
ne peuvent le voir sans surprise rester si long-temps eu étal d'incan-
descence.
(47 )
Description de trois plantes servant de types aux noitçeanx genres
Paleolaria, Dicoma et Triachne; par M. Henri Cassini.
J'ai proposé le gonre Paleolarid dans mon i" fascicule, publié
dans le Bulletin de décembre i8i6j cl les !i,('i)rcs Dicoma cl Triachne,
dans mon v.^ lascicule, publié dans le BuUeliu de janvier 1817.
Paleolaria carnea , H. Cass. Tige haulo de trois pieds, ligueuse,
comme sarmenteuse, rameuse, grêle, (•yliiKlri(|ue, pubcscenle. Feuil-
les la plupart alternes, quelques-unes opposées, presque sessiles ,
longues de deux pouces , linéaires, très-entières, un peu cliarnues ,
uninervées, pubescenlcs. Calathides disposées en paiiicule corymbilornie
à l'extrémité des tiges, et composées chacune d'environ vingt Heurs de
couleur de chair.
Calalhide incuuronnée, équaliflore, plurillore, régulariflore, andro-
gynidore, oblongue, cylindracée. Péricline inférieur aux fleurs^ cvlin-
dracé , irrégulier; formé de squames subunisériées, im peu inégales,
appliquées, linéaires, foliacées. Clinanthe ]ielit, plane, inappendiculé.
Ovaire allongé, subc3lindracé, pubescenl. Aigrelle de plusieurs squa-
mellulcs uuisériées, inégales, })aléiformes, lancéolées, membraneuses,
munies d'tme énorme côte métliairc. Corolle à tube court, à limbe
long, cylindracé , à lobes allongés. Anthères munies d'appendices api-
cilaires obtus, et dépourvues d'appendii;es basilaires.
Celte phmte, de la famille des Synanthérées, et de la tribu des
Adéuostylées, est cuUivée au jardin du Roi sous le faux nom de
Kuhnia rosmarinijolia.
Dicoma iomentosa , II. Cass. Racine simple, pivotanle. Tige
herbacée, haute de deux pieds environ, droite, rameuse, cylindrique.
Feuilles alternes, sessiles, spalhulées, entières, couvertes, ainsi que les
branches, d'un duvet laineux, grisâtre. Calathides solitaires au sommet
des rameaux.
Calalhide incnuronnée, équaliflore, pluriflore, régulariflore, andro-
gyniflore. Péricline supérieur aux fleurs, subcylindracé ; formé de
squames imbriquées, appliquées, ovales-lancéolées, coriaces, membra-
neuses sur les bords, uninervées , surmontées d'un long appendice en
forme d'arête spinescenle. Clinanthe jjlane, dépourvu de squamelles et
de iimbrilies, mais alvéolé, à cloisons membraneuses. Ovaire court,
subcylindracé, hérissé de Irès-longs poils roux, dressés, fourchus.
Aigrette double: l'extérieure composée de squanicîlulcs nombreuses,
plurisériées, inégales, filiformes, fortement barbellulées ; l'intérieure
de squamellulesplurisériées, paléiformcs-laminécs, lancéolées, mem-
braneuses, munies d'une forte nervure. Corolle à limbe plus long que
le tubc^ divisé j)resque jusq^u'a la base, par des incisions à peu près
1 a 1 B.
> a T A K î Q a E.
( 48 )
^2,a1es, en cinq lanières longues, étroites, liuéairos. Klamines à filets
glabres, a articles anlliérifères grêles, à anthères munies de longs
appendices apicilaires linéaires, aigus, coriaces, entregretiés, et de longs
appendices basilaires plumeux ou barbus à rebours, les barbes étant
rebroussées eu haut. Style analogue à ceux des Carlinées.
Cette plante, de la famille des Synanthérées, et de la tribu des Car-
linées, parait avoir é(é recueillie au Sénégal par Adanson, et se tro.
dans les herbiers deM.de Jussieu, où je l'ai étudiée. Je présume que
mon genre Dicoma est voisin du genre Siohcva de Thunberg.
Triachne pygmœa , H. Cass. l'etite plante ligneuse , haute de
deux pouces, diffuse, ramassée en peloton, rameuse, à rameaux rap-
prochés en faisceau , entièrement couverte de feuilles. Feuilles alternes,
ou plutôt disposées eu spirale, rapprochées immédiatement, imbri-
quées, sessiles, semi-amplexicaules , ovales -aiguës, dentées-ciliées
inlérieurement; mucronées, épaisses et recourbées supérieurement 3
elles sont coriaces, persistantes, vertes sur la partie supérieure delà
plante, grises ou décolorées sur la partie inférieure. Calathides sessiles,
au sommet des rameaux, où elles sont réunies en une sorte de capi-
tule, c'est-à-dire, rapprochées les unes des autres, et séparées seule-
ment par quelques feuilles florales interposées, qui semblent se confon-
dre avec les squames extérieures du péricline.
Calathide incourounée, radiatiforrae, quiuquéflore, îabiatiflore, an-
drogyniHore. Péricline double 3 l'intérieur, ou vrai péricline, formé de
cinq squames subunisériées, égales, ovales-mucronées , se recouvrant
par les bords; l'extérieur formé d'environ trois squames un peu plus
courtes, membraneuses, ovales-aiguës, qui peut-être ne sont que des
bractées ou feuilles florales. Clinauthe petit, inappendiculé. Cypsèle
obovoide, munie de quelques côtes saillantes. Aigrette très-longue,
enveloppant la corolle, caduque, composée de trois squamellules paléi-
formes, linéaires inférieurement, ovales supérieurement, membraneuses-
coriaces. Corolle semblable à celle du Triptilium. Etamines à arti-
cles anthérifères longs, gros, striés; à anthères munies de longs appen-
dices apicilaires enlregrcfïés , de très-longs appendices basilaires mem-
braneux, et dont les loges et les connectifs sont très-courts. Style ana-
logue à ceux des Nassauviées.
Cette plante, de la famille des Synanthérées , et de la tribu des
Nassauviées, ne diffère que par l'aigrette du Caloplilium ou Sphœroce'
^/za/z/j de M. Lagasca; et elle se rapproche beaucoup du Nassainia et
du Tiij iilium. Je l'ai analysée dans l'herbier de M. de Jussieu, où
elle se trouve confondue avec le Perdicium recurvatum , et où il est
dit qu'elle vient du détroit de Magellan.
•W^f* VWk%^^^V«'V««<VV« VW« «iW^
( 'i9 )
Sur plusieurs espèces nouvelles d'animaux de différentes classes ;
par M. le D" Leacii.
Dans l'appendice n". 4, joint à la relation de l'expédition anglaise
envoyée à la^recherche de la source de la rivière Zaire au Congo,
M. le D' Lcach a l'ait connaître plusieurs espèces tout-à-fait nouvelles
d'animaux dont nous allons rapporter les caractères.
Hirundo Smiihii, Hirondelle de Smith. De couleur noire lustrée
d'un bleu d'azur en dessus , blanchâtre en dessous ; la queue et les
plumes des ailes noires, la première avec une bande blanche; la
partie supérieure de la tête châtain , les plumes extrêmes de la queue
très-longues. De l'ile Chisalla.
Plotus Congensis., l'Anhinga de Congo. Noir; la tête et le cou
d'un brun châtain ; le dos et la couverture des ailes rayés de blanc.
Sterna senex (Leach). D'un noir cendré; le sommet de la tête
gris; le ventre avec une très-laible teinte de châtain.
Cohiber pahnarum (Leach), la Couleuvre des palmiers. Rougeâtro
en dessus, blanchâtre en dessous; les écailles dorsales et latérales
ovales, très-allongées et carénées. Trouvée sur les palmiers à Embomma.
Coluber Smithii (Leach), la Couleuvre de Smith. D'un gris brua
en dessus, blanchâtre en dessous; les côtés, et surtout antérieurement,
ornés de taches blanches triangulaires, bordées de couleur de suie;
les écailles dorsales et latérales hexagones, un peu plus étroites à leurs
extrémités; le dos est très-t'aiblem«nt marqué de quelques bandes
étroites blanches et tachetées de noir. Très -commune sur la terre
près d'Embomma.
Silurus Congensis (Leach), le Silure du Congo. Les narines supé-
rieures, les angles de la bouche et chaque côté de la nuque pourvus
d'un filament; le premier rayon de la nageoire dorsale et des nageoires
pectorales dentelé du côté de la pointe , qui n'est pas en connexion
avec le second rayon, beaucoup plus long et plus atténué; les divi-
sions de la queue pointues.
Obsen>ations. Le premier rayon de la nageoire dorsale est dentelé
seulement vers la pointe, la partie qui n'est pas réunie étant sans au-
cunes dents; le premier rayon de la nageoire pectorale est dentelé
au dessus de la partie qui n'est pas attachée, et les dentelures sont
continuées en bas jusque près de son milieu.
Cette espèce est voisine du Sylunis mystns (Geoffroy, Poissons du
Nil), mais peut en être aisément distinguée par les caractères de la
Lif raison d'auril. 7
idi 8.
Zoologie.
(5o)
nageoire peclorale et la présence du filament de la nuque, et peut-
être par la longueur de ceux des angles de la bouche.
Pimelodus Crancliii (Leach), le Pimelode de Cranch. La nuque,
les narines et l'angle de la bouche pourvus d'un filament; le premier
rayon des nngeoires pectorales plus court que le se.:ond, très-1'ort,
sillonné, et fortement dentelé en arrière; le premier rayon de la na-
geoire dorsale épais, strié et sans dents 3 les divisions de la queue
lancéolées.
Observ. Le front est obtus et arrondi; la partie supérieure est irré-
gulièrement sillonnée, et le ventre marqué de stries disposées en
rayons; la bouche est grande, les filamens des narines très-courts, et
ceux des angles de la bouche un tiers plus longs que ceux de la nuquej.
la nageoire dorsale postérieure courte et peu charnue.
Oxyrhynclius deUciosus (Leach); rOx3'rhynque délicieux. Écailles
sillonnées d'une manière concentrique, celles du dos arrondies, celles
des côtés et du ventre très-larges ; les dents antérieures et postérieures
linéaires et très-pointues.
Cette espèce de poisson paraît devoir être rapportée au genre Oxy-
rhynchus d'Athénée ; il ditl'ère de son congénère , Mormyrus anquilloïdes
(Geoffr,), Poissons du Nil, pi. vu (par la forme de ses écailles qui
dans cette espèce sont uniformes), et par la forme de la nageoire
dorsale, qui dans l'Oxyrhynque délicieux est plus aiguë à son extré-
mité supérieure et postérieure. Ce poisson est très-commun dans la
rivière de Congo, et sa chair d'une saveur exquise.
. Parmi les animaux mollusques, M. Leach fait connaître un nouveau
genre et six nouvelles espèces.
G. Cranchia (Leach). Corps ovale, en forme de sac; les nageoires
rapprochées et libres <à leur extrémité, une bride derrière le cou, le
réunissant avec le sac, et ime autre de chaque côté.
Sp. I. Cranchia scahra (Leach), la Cranchie rude. Le sac couvert
de petits tubercules qui le rendent rude.
Sp. 2. Cranchia maeidata (Leach), la Cranchie lisse. Le sac lisse,
orné de taches ovales et distantes.
On ignore au juste la patrie de ces animaux de la famille des
Sépiacées, mais il est probable qu'ils proviennent des mers d'Afrique,
G. Loligo. Calmar. Les trois espèces nouvelles de ce genre que décrit
M. le U' I.each, diffèrent réellement beaucoup des espèces d'Europe,
en ce que les suçoirs dont les tentacules courts et longs sont armés,
peuvent être terminés par des appendices en forme d'ongles. A ce sujet
M. Leach dit qu'on conserve dans la collection du collège des chirurgiens
à Londres, une partie de tentacule d'un grand animal inconnu de cette
( 5i ) ^ ~T77T
classe , dans lequel tous les suçoirs sont formes de crochets extrême- i o i o.
ment forts et libres. ( i )
Les espèces nouvelles de ce genre sont :
1°. Loligo Ba/iksiKLeach), le Calmar de Banks. Les petits tenta-
cules pourvus de suçoirs simples et globuleux 3 les nageoires formant
par leur réunion une figure rhomboïdale.
Cette espèce, quand elle est vivante, est d'une couleur de clair pâle;
le corps est jaunâtre en arrière, parsemé irrégulièrement de taches
noirâtres teintées de pourpre; la face externe des tentacules marquée
de rousseurs pourprées; la partie inférieure des nageoires sans taches.
Elle a été trouvée sur les côtes de Guinée.
2°. Loligo Leptiira (Leach). Les suçoirs des petits bras ainsi que ceux
de Texlréniité des grands armés d'ongles; la queue étroite et abrupte.
Le corps et la face externe des bras sont lisses, avec un petit nombre
de tubercules disposés en lignes longitudinales.
Elle a été prise à peu près dans les mômes parages.
3°. Loligo Smilhii (\^eac\\) , le Calmar de Smith. Les petits bras avec
des ongles à leurs suçoirs; les ongles des grands pourvus antérieure-
ment d'une membrane; la queue graduellement atténuée.
Le corps et les bras sont tubercules extérieurement; les tubercules
sont pourpres avec les bords blancs, et disposés en lignes longitudinales.
Dans la classe des Cirripèdes :
1°. Cilleras (2.) chelonophiliis (^l^each). Corps lancéolé, porté sur un
pédoncule abrupte; les écailles supérieures petites et pointues en ar-
rière; l'inférieure étroite et linéaire.
Les bandes pourpres de cette espèce sont très-faibles, et les écailles
sont couvertes par une membrane épaisse qui la rend très-opaque.
L'espace compris entre les écailles supérieures et postérieures est
très-grand.
Elle a été trouvée adhérente en grand nombre au col , aux jambes,
etc. de plusieurs tortues, au 56o i5' o", N. Lat.; i6,3a,o W. Long.
2*. C//2e7-i75 Cra7zc/?«( Leach). Corps tronqué obliquement en dessus;
le pédoncule plus abrupte; écailles supérieures linéaires avec les extré-
mités obtuses; l'écaillé inférieure avec un sommet un peu gibbeux.
Obsen>. Les trois bandes de chaque côté sont très-fortes, et les deux
antérieures souvent interrompues.
3°. Clneras Olfesii. Corps pointu supérieurement; les écailles supé-
(1) Elle a probablement appartenu à la Sèche onguiculée de Moliiia, qui pèse
quelquefois cent cinquante livres. B. V.
(2) Ce genre, établi p»r le D' Leacli, comprend les espèces d'Anatifes presque
«ntièremeat membraneuses et sans appendices auriformes.
C B I M I I.
C 52 ) _
rieufes appointes à leurs deux extrémités, et surtout à l'inférieure;
l'écaillé inférieure un peu coudée vers son milieu.
Trouvée sur le Fucus naians (Linn.)
Pcnmiasmis {Hill.). C'est le genre Anatife des auteurs.
A. Écaille ou valve inférieure simplement arquée j les écailles laté-
rales lisses.
1°. P. Chelonîœ (Leach). Les écailles supérieures larges, arrondies
à la pointe; l'écaillé inférieure convexe.
Trouvée sur les tortues Lat. N. 55,i5,o, W. Long. i6,32,o.
2". P. Hillil {Leach). Écailles supérieures étroiîes, tronquées obli-
quement en avant; écaille inférieure carénée iuférieurement, ce qui
la fait paraître prolongée en arrière.
B. Écaille inférieure simplement arquée, les latérales côtelées.
5". P. spirulœ {Leach). Plus convexe; les écailles supérieures pro-
longées antérieurement.
Une variété a les côtes épineuses. Trouvée en grande abondance;
adhérente à la coquille flottante de la spirule. Lat. 2,2, o, o, M- Longit..
4°. P. dilata fa {Leach). Les écailles plus grandes et dilatées anté-
l'ieurement; écaille inférieure avec de» stries granulées (souvent avec
2 ou 4 dents en arrière). Lat. o, 14, o, N. Long. 6, 18, 62, E.
Adhérente à la coquille de IMantine fragile.
C. Écaille inférieure fléchie subitement au milieu.
5°. P. Donovarii {Leach). Ecaille inférieure avec une petite ligne
longitudinale élevée; angle rectangulaire; coude obtus avec une petite
ligne transversale élevée. Prise Lat. o, 38, o,S. Long. 7, 5o, o, E.
6°. P. spintllcola {Leach). Ecaille inférieure étroite, carénée du
sommet à l'angle ; angle rectangulaire, coudé, proéminent. Trouvé sut
des coquilles de spirule, Lat, 22,0,0, N. Long. 19, 17, o, W. B. V.
Sur le nouvel alcali fixe , appelé Liihion..
M. Arvedsok ayant analysé une substance pierreuse que M. D'An-
dracia avait décrite sous le nom de pétallte , en a retiré 0.80 de silice,
o 17 d'alumine et o,o5 d'un nouvel alcali que les chimistes suédois
ont nommé liihion ; il a obtenu ce résultat en traitant la pétalite par
le sous-carbonate de baryte, comme s'il eût voulu y rechercher la pré-
sence de la soude ou de la potasse.
Le li/hion a une saveur alcaline, et la propriété de faire repasser
au bleu le papier rouge de tournesol. Il a pour ucutraliser les acides
plus de capacité que la magnésie.
C 55 ) ==— -, =
La plupart des sels de lithion sont très - fusibles 3 le sulfate et le î o 1 »,
muriate se liquéfient avnnl de devenir rouges.
Le sulfate de litliion crislallise facilement; les cristaux ne contien-
nent pas d'eau de cristallisation; la dissolution de ce sel n'est préci-
pitée ni par l'acide tartarique, ni par le muriate de platine.
Le muriate est plus déliquescent que le muriate de cliaux.
Le nitrate de lilbion cristallise en rhomboïde 3 il est très-déliquescent. .
Le sous-carbonate de lithion entre en fusion dès qu'il commence à
devenir rouge. Il a une saveur alcaline ; il est peu soluble dans l'eau.^
Sa solution évaporée donne de^rès-petits cristaux prismatiques.
Sur une nouvelle substance simple , appelée Sélénium ; découver Le
par M. Berzelius dans les pyrites de Fahlun,
Dans une fabrique d'acide sulfurique où l'on brûle le soufre retiré CHXJtrs,
des pyrites de Fahlun, il se dépose sur le fond do la chambre de
plomb tme masse rougeâtre, qui est formée de soufre et d'ime très-
petite quantité de la nouvelle substance. M. Berzelius n'a pas encore
publié le procédé au moyen duquel il a isolé le sélénium d'avec le soufre.
Le sélénium en masse est gris, et jouit d'un éclat métallique très-
fort. Sa dtnsité est de 4;^ environ. Il est dur et friable comme le
soufre. Par la trituration il se réduit en une poudre rouge.
A loo degrés il se ramollit, et chauffé un peu plus il se liquéfie. Si
on le laisse refroidir, il conserve une sorte de ductililé qui permet de
le pétrir, de l'étendre, de le réduire en fils fins, lesquels, vus par
réflexicni , ont l'apparence d'un métal, et vus par transmission, sont
entièrement Iransparens, et d'une couleur rouge très-foncée. Le sélénium
chaulié dans une cornue entre en ébullilion, se réduit en uwq vapeur
jaune, qui se condense en fleurs d'une belle couleur de cinabre.
Lorsqu'il se sublime au milieu de l'air, sans prendre feu, il répand
une fumée rouge qui n'a pas d'cxleur particulière. Si on approche la
flamme d'une bougie de cette vapeur, la flamme devient bleu d'azur ;.
et une odeiu' de raifort ou plutôt de tellure se manifeste.
Le sélénium s'allie avec les métaux ; avec la plupart il dégage de-
là lumière.
Le séléniure de potassium est d'un blanc grisâtre, et a l'aspect mé-
tallique ; il se dissout promptement dans l'eau et sans effervescence.
La solution est jaune et a un goût de sulfure de potasse. Lorsqu'on y
mêle un acide, il se dégage du gaz hydro-sélénique dont l'odeur est
celle de l'acide hydro-sulfurique, mais ce gaz s'en distingue cependant
«LU ce qu'il produit des sensations douloureuses sur la membrane pitui-
(54)
taire, et qu'il y détermine une inflammation. La solution de séléniure
de potassium exposée à l'air se recouvre d'une pellicule de sélénium.
Lorsqu'on y verse de l'acide muriatique il se dépose du sélénium, de
même qu'un hydro - sulfure suU'uré laisse précipiter du soufre par le
même acide.
Le sélénium forme avec les alcalis fixes des séléniures qui sont d'un
rouge de cinabre. Les séléniures de chaux et de baryte sont insolubles.
Le sélénium est dissous par les huiles grasses.
L'acide nitrique chaud dissout le sélénium. La solution évaporée
dans une cornue, laisse un acide concret cristallisé qui se sublime faci-
lement en aiguilles : c'est l'acide sélénique.
L'acide sélénique a un goût acide, il rougit fortement le tournesol;
il est très-soluble dans l'eau et dans l'alcool. La solution aqueuse est
décomposée par l'acide hydro-sulfurique, il se produit de l'eau et un
dépôt orangé. L'acide sulfureux enlève l'oxigène à l'acide sélénique;
le sélénium réduit se précipite.
Les séléniates de potasse et de soude cristallisent difficilement et
attirent l'humidité.
Le séléniate de baryte se dissout dans l'eau et n'est presque pas
soluble dans l'alcool. La solution aqueuse cristallise ^n^ aiguilles dont
les extrémités se recouvrent d'un anneau d'autres aiguilles plus fines;
les interstices que laissent ces aiguilles se remplissent de nouvelles
aiguilles de manière que le séléniate de baryte paraît sous la forme de
cristaux globuleux parfaitement lisses.
Le séléniate d'ammoniaque exposé au feu se décompose, un peu
d'ammoniaque se volatilise , puis de l'acide sélénique; ensuite il se
dégage de l'eau, du gaz azote et du sélénium.
Un morceau de zinc mis dans une solution de séléniate alcalin avec
un peu d'acide muriatique précipite le sélénium à l'état de pureté.
En employant l'acide sulfurique, on obtient du sulfure de sélénium
au lieu de sélénium pur. C.
Note surT emploi de auelques sels de morphine comme médicamens;
par M. MaGENDIE.
Médecine, Si dans la plupart des cas, le médecin doit être très- réservé quand
il s'a-'it d'essayer sur un malade un médicament nouveau, il existe aussi
des Circonstances où le n;alade et le médecin sont également inté-
ressés à faire de semblables essais.
Quel praticien n'a point rencontré dans la classe aisée de la société,
de ces êtres malheureux, doués d'une imagination active, d'un esfjrit
cultivé , et attaqués d'une maladie chronique qui les mèue à la mort
( 55 )
par des progrès à peine sensibles? Pendant les premières anndes de leur
inal, leur confiance se place successivement dans plusieurs médecius
qui tentent chacun des moyens différens de traitement ; l'ineHicacité
des remèdes lait encore choisir d'autres médecins dont les conseils
n'ont pas plus de succès ; plusieurs années s'écoulent de celte manière,
et la maladie n'en continue jjas moins sa marche proj!,ressive , les ma-
lades rebutés se livrent aux charlatans qui ne manquent pas de pro-
mettre une prompte guérison, et qui, après avoir échoué, sont chassés
comme ils auraient dû l'être avant d'avoir agi. Viennent ensuite les
remèdes de familles, les recettes, les pratiques magnétiques, les plaques
aimantées, etc. Enfin, les malades tourmentés par les douleurs aiguës
et autres accidens graves, qui accompagnent l'accruissemeut de leur
maladie , en reviennent à prendre les avis d'un médecin.
C'est alors que la conduite de celui-ci est difficile ! quel traitement
mettra -t- il en usage? Toute espèce de moyens hygiéniques, d'eaux
minérales, de n)édicamt?ns, de préparations pharmaceutiques, ont déjà
été employés sans succès , et ont perdu toute confiance de la part du
malade; cependant il faut calmer les accidens cju'il éprouve ou du moins
tenter de le faire; il faut s'emparer de son esprit et fixer, s'il est possi-
ble , son imagination, dont les écarts sont presque aussi douloureux que
le mal lui-même.
Ne sera-t-on pas heureux d'avoir à essayer, sur un tel malade , une
substance dont on puisse raisonnablement attendre quelques bons effets?
Telle est la position où je me suis trouvé l'année dernière, pour une
demoiselle âgée de vingt-quatre ans, et atteinte depuis dix ans d'une
maladie que je crois être un anévrisme de l'aorte pectorale.
Traitée tour-à-tour par des médecius instruits, et par d'autres qui
devraient l'être, par des commères, des charlatans, des pharmaciens,
des magnétiseurs, des herboristes, etc., elle a, rigoureusement parlant;,
épuisé toutes les ressources de Vari et de l'empirisme, et, qui pis est',
il n'en est aucune sur laquelle son opinion ne soit arrêtée et qu'elle ne
regarde comme insignifiante ou nuisible.
Cependant cette demoiselle était tourmentée par des insomnies con-
tinuelles, des douleurs extrêmement vives dans la région du diaphrao-me
et dans les membres inférieurs qui sont en partie atrophiés.
J'employai d'abord l'acide prussique avec quelque avantage; mais je
fus obligé de le cesser après environ six semaines , parce qu'il occa-
sionnait des rêves pénibles et fatigans.
Je me décidai alors à essayer les sels de morphine , que les expé-
riences sur les animaux m'avalent fait connaître comme puissamment
narcotiques; je fis préparer, chez M. Planche, pharmacien, quatre
pilules contenant chacune un quart de grain d'acétate de morphine avec
quantité suffisante d'excipient. Je conseillai à la malade d'en prendre
1 o 1 «.
(56)
une le soir en se metfant au lit , et une seconde le malin, au moment
de son lever.
Des le soir, elle prit une pilule en se couchant; mais n'éprouvant
pas de soulagement sensible au bout d'une demi-heure , elle crut pou-
voir en prendre une seconde. Quelques minutes après l'avoir avalée,
elle s'endormit profondément, ce qui ne lui était pas arrivé depuis
plusieurs mois. Son sommeil tut paisible pendant trois ou quatre heures;
vers le milieu de la nuit elle se réveilla, se plaignit d'éprouver des
nausées, mais se rendormit aussitôt. La même chose arriva plusieurs
fois. Vers les six heures, elle fit quelques efforts de vomissement, et
rejeta une petite quantité de mucosité et de bile; elle ne dormit plus,
mais elle resta plongée dans un état de calme et de bien-être qu'elle
n'avait pas encore éprouvé; j'omets de dire qu'elle ne ressentit aucune
douleur pendant la nuit.
Je la vis dans la matinée ; elle était , ainsi que ses parens , dans une
satisfaction fort grande du sommeil et du calme de la nuit, et de l'état
paisible qui durait encore.
Toutefois je ne me mépris pas sur les effets du sel de morphine. II
^tait évident que la dose en avait été portée trop loin , et que la malade
avait éprouvé un véritable narcolisme ; mais je reconnus en même
temps qu'on pourrait retirer de bons effets de celte substance, en en
graduant la quantité d'une manière convenable.
En conséquence, je fis faire des pilules où entrait seulement un hui-
tième de grain d'acétate de morphine, et je recommandai d'en prendre
tout au plus deux en vingt-quatre heures. De celte manière, j'obtins des
effets sédatifs tels que je pouvais les désirer.
La malade fait usage de ces pilules depuis six mois, et toujours avec
rantao-e; elle en détermine elle-mcrae maintenant le nombre d'après
aval
,les eftels produits, et, ce qui pourra paraître remarquable, c'est qu'elle
n'en voit pas l'action s'affaiblir ; aujourd'hui même elle n'en pourrait
pas prendre au-delà de quatre en vingt-quatre heures , sans éprouver
quelque inconvénient, tel qu'une céphalalgie violente ou des nausées.
J'ai essayé sur cette même personne de remplacer l'acétate de mor-
phine dont je viens de parler, par le muriale de la même base; mais je
n'ai pas eu à me louer de cet essai ; car il a fallu jusqu'à un grain et
demi de ce sel pour produire un effet narcotique : encore était-il très-
imparfait; aussi la malade n'a-t-elle pas voulu en continuer l'usage.
Le sulfate de morphine, que j'ai aussi essayé sur la même personne,
a une action plus faible que l'acélate, mais beaucoup plus forte que
celle du muriale; sa puissance narcoliipie est aussi plus complète, le
sommeil qu'il procure est plus exempt de rêves ; en un mot, sa manière
d'agir se rapproche de celle de l'acétate, bien qu'elle soit sensiblement
moins énergique.
(57 )
î,a malade continue d'en faire usage depuis plus de quatre mois , loi o.
concurremmeul avec les pilules d'acétate; elle nomme colles-ci les /;//«/e5
fortes, et celles de sulfate Xi^?, pilules Jaibh-s ; les unes et les autres con-
tiennent, comme je l'ai dit plus haut, chaciuie un huitième de grain de
sel , et quantité suffisante d'excipient. Selon qu'elle souliïe plus ou
moins, qu'elle a plus de peine à s'endormir, elle prend les pilules foi tes
ou les faibles, et quelquefois elle en combine l'action.
Il y a environ trois semaines que la malade, pressée par ce désir de
changer de remède, qui s'observe si fréquemment dans le cours des
maladies chroniques, me })ria de lui donner d'autres pilules; je lui
proposai l'extrait-gommeux d'opium , dont j'aurais été bien aise de com-
parer les effets avec ceux des sels de morphine. Mais elle s'}^ refusa
formellement, m'assuraut , ce quelle m'avait déjà dit plusieurs fois, que
les préparations d'opium lui avaient toujours été nuisibles et ne lui
avaient procuré aucun soulagement : soupçonnant que son imagination
pouvait l'avoir trompée à cet égard , je lui proposai le sel essentiel de
Derosne , sans lui dire que ce fût une substance opiacée ; elle consentit
à en faire usage, mais je pus me convaincre qu'elle avait dit vrai relati-
vement à l'opium, car un demi-grain de sel essentiel qu'elle prit en
quatre pilules dans le courant de vingt-quatre heures, excita une agita-
tion extrême et une céphalalgie des plus intenses; la malade prit le
parti de revenir aux pilules de sel de morphine, et les continue en ce
moment.
A^ant acquis ces données sur les propriétés des sels de morphine , je.
les ai employés en diverses autres occasions avec un avantage marqué;
j'ai pu constater aussi les dift'érences indiquées dans le mode et l'inten-
sité de leur action. Je citerai entr'autres une dame qui est atteinte d'un
squirrhe à la mamelle droite, et qui a le bon esprit de se refuser à toute
espèce d'opération. Elle prend depuis deux mois un quart de grain d'acé-
tate de morphine par jour, et ne fait d'ailleurs aucun autre remède :
les douleurs lancinantes, très-vives et très-fréquentes, qu'elle éprouvait,
se sont calmées eu grande partie , et ne se montrent plus qu'à des inter-
valles assez longs.
Je pense donc que l'acétate et le sulfate de morpliine peuvent être
employés avec avantage comme médicamens narcotiques.
Description de quatre plantes servant de types aux nouveaux
genres Oliganthes, Piptocoma, Dimerostemma et Ditrichum;
par M. Henri Cassini.
J'ai proposé les genres Oliganthes, Piptocoma et Dimerostemma , Botanique.
dans mon second Fascicule publié dans le Bulletin de janvier 1817;
Livraison d'avril. 8
et le genre Diirlchuin, dans mon troisième Fascicule publié dans le
Bulletin du mois suivant.
Oliganthes iriflora, H. Cass. Tige probablement ligneuse, striée,,
(omenteuse. Feuilles alternes, pétiolées, ovales-lancéolées, entières,
tornenteuses en dessous. Calalhides composées de trois fleurs purpu-
rines, et disposées en corymbes terminaux.,
Calathide incouronnée, équaliflore, triflore, régulariflore, androgy-
nillore. Péricline très-inférieur aux fleurs, oblong, formé de squames
régulièrement imbriquées, appliquées, arrondies, coriaces, calleuses
au sommet. Clinanthe petit, inappendiculé. Ovaires courts, obpyra-
midaux, subtélragones; aigrettes caduques, composées chacune de plu-
sieurs squamellules bisériées, laminées, linéaires, barbellulées sur les
deux bords, parsemées de glandes; les extérieures courtes, les inté-
rieures longues, arquées au sommet. Corolles parsemées de glandes,
et divisées en cinq lobes longs, linéaires.
Cette plante, de la farnille des Synanthérées, et de la tribu des
Vernoniées, section des Éthuliées, a été recueillie à Madagascar, par
Commerson, et se trouve dans l'herbier de M. de Jussieu, où je l'ai
observée.
Pipfocoma riifescens , H. Cass. Arbrisseau couvert d'un coton rous-^
sâtre formé par un amas de poils disposés en étoiles. Tige ligneuse,,
rameuse, cylindrique. Feuilles alternes, courtement pétiolées, ovales,,
entières, à face supérieure ridée, scabre, hispidule, à face inférieure
nervée, subréticulée, cotonneuse. Calathides disposées en corymbe ter-
juinal; chaque calalhide composée d'environ douze fleurs probable-
ment purpurines.
Calathide incouronnée, équaliflore, pluriflore, régulariflore, andro-
gyniflore. Péricline inférieur aux fleurs, court, ovoïde-cylindracé,,
formé de squames imbriquées, appliquées, ovales, coriaces. Clinanthe
petit, inappendiculé. Ovaires pentagones, striés longitudinalement,
surmontés d'une double aigrette; l'extérieure coronilbrmc, coriace,
irrégulièrement découpée; l'intérieure composée de cinq squamellules
très-caduques, laminées, linéaires, à peine denticulées sur les bords.
Corolles arquées en dehors, et découpées en cinq lobes longs, demi-
lancéolés, parsemés de glandes.
Cet arbuste, de la famille des Synanthérées, et de la tribu des Ver-
noniées, section des Ethuliées , constitue un genre immédiatement
voisin du précédent, dont il ne difïcre essentiellement que par l'aigrette
extérieure. .Je l'ai étudié dans l'herbier de IVl. de .Jussieu, sur un échan-
tillon rapporté de Saint-Domingue par Desportes.
Dlmerostemmahrasiliana, H. Cass. Plante très-velue sur toutes ses
parties. Tige herbacée, droite, àlongs rameaux simples, dressés.. Feuilles.
C % )
'nîlernes, disfantes, courfemenl. pslioldes. un p'.'U dt^currenlcs sur Ifxi;-
pétiole j longues d'environ deux pouces et flemi, ovales, dentées-créne-
Jées, comme (riplinei-vces. Calalhides terminales, solitaires, composées
de Heurs jaunes.
Calathidc ineourouucc, e^qualiflore, multiflore, régularifiore, anclro-
gyniflore, subglobuleuse. Péricllne à peu près égal aux Heurs, irrcgii-
lier , formé de squames diffuses, paucisérices , inégales; les extérieures
plus grandes , bracléitbrmcs, ovales, dentées ; les intérieures plus petites,
squamellilormes, oblongues, entières. Clinanthe planiuscule, muni de
squamelles égales aux tlcurs, demi-embrassantes , oblongues, aiguës
et comme spinescentesau sommet. Ovaires un ])eu grêles, pourvus d'une
aigrette irrégulière, variable, com|)osée de deux squamellules paléi-
formes, coriaces, très-grandes, demi-lancéolées, enlregretiées inférieu-
rement, souvent découpées irrégulièrement. Corolles à tube court, à
limbe long.
Cette plante, de la famille des Synanthérées , et de la tribu des Hé^
lianlbées, section des Héléniées, constitue un genre voisin du Trat-
lenikla, Pers. , dont il ditfère par l'aigrette. .Je l'ai observée dans les
herbiers de MM. de .Tussieu et Desfoutaines, sur des échantillons ap-
portés de Lisbonne par M. Geoffroy, et originaires du Brésil.
Ditrichum nmcrophylhim , H. Cass. Plante herbacée, probablement
très-élevée. Tige simple (dans l'échantillon incomplet), épaivsse, cylin-
drique, slriée, pubescente. Feuilles alternes, sessiles, longues d'environ
un pied , larges de trois à quatre pouces, oblongues-lancéolées, sinuées
latéralement et irrégulièf émeut, de manière a former des lobes iné-
gaux, irréguliers, larges, aigus; vertes, et Irès-scabres ou âpres par
l'effet de petits poils épars, courts, épais, coniques; la base de la feuille
auriculée et décurrente sur la tige, offrant l'apparence de stipules.
Calatbides nombi'euses , disposées en une panicule corymbiforine ,
terminale, et composées de Heurs jaunes.
Calathide incouronnée, équaliflore, pluriflore, régularifiore, andro-
gyniflore. Péricliue supérieur aux fleurs, cylindracé, irrégulier, formé
de squames peu nombreuses, bisériées, diffuses : les extérieures très-
courtes, inégales, inappliquées; les intérieures très-longues, inégales,
appliquées, squamelliformes , oblongues, coriaces, à sommet foliacé,
acuminé. Clinanthe plane, garni de squamelles supérieures aux Heurs,
squamiformes , terminées par un appendice suoulé , membraneux.
Cypsèles comprimées bilatéralement, obovales , glabres, munies d'une
aigrette composée de deux longues squamellules opposées, l'une anté-
rieure, l'autre postérieure, filiformes, épaisses, à peine barbellulées.
Corolles à tube hérissé de longs poils membraneux.
Cette plante, de la famille des Synanthérées, et de la tribu des Hé»
i<8 I ci.
C Go ) _
lianthées, section des Prototypes, constitue un genre immédiatement
voisin du Salrnea de M. DecandoUe, et du Petroblum de M. R. Browu,
avec lesquels il doit être rangé entre le Spilanthus et le Verhesina^
Je l'ai analysée dans l'herbier de INI. de Jussieu, où elle est étiquetée'
avec doute, d'après Vahl, Conyza lohata , L.
l^illiovasa. ( T^ases de pierre, j
HisToiBE siTCEîLLE. Ck Hom cst doniié à un objet nouveau, mais utile, fait d'une espèce
particulière de pierre, ayant la iorrae des vaisseaux adoptés pour ra-
i'raîchir le vin, conserver le beurre frais, etc. Ces nouveaux vases doi-
vent leurs propriétés au pouvoir d'absorption et d'évaporation que
possède la pierre, et ils sont supérieurs aux articles de poterie appliqués
au môme usage, étant tout-à-fait privés de cette odeur d'argile que
conserve la poterie sans vernis.
I>es vases employés pour rafraîchir le vin (thewin coolers) exigent
seulement d'être plongés dix minutes dans l'eau froide, avant d'être
propres à recevoir la carafe qui contient le vin ; les vases destinés à
conserver le beurre frais (the butter preservers) trempés dans l'eau de
la même manière, sont prêts à recevoir le vaisseau qui contient le
beurre, et dans cet état ils le tiendront frais dans le temps le plus
chaud, et ils garderont leur humidité un jour ou deux.
Des pyramides élégantes, faites de cette même pierre, propres à
faire venir d'excellentes salades antiscorbutiques , requièrent seulement
d'être saturées d'eau. La graine distribuée également dans les compar-
timens extérieurs, produira en huit ou dix jours une belle récolte ea
vert, d'aune qualité supérieure, qu'on pourra manger propre et fraîche,
en la cueillant sur les pyramides placées sur la table; il faudra seu-
lement avoir la précaution de remplir d'eau le trou central de ces
pyramides, et remplacer journellement l'eau qui disparaît.
"^Ces appareils ne peuvent qu'être hautement utiles aux personnes qui
sont à bord d'un vaisseau , ou qui habitent un climat chaud. Ou peut
les avoir au n.° 44^ ^^^^ ^^ Strand.
^^»^ VW^^V»^^ W»^ »»%» » W» »»^^
Chroniate de fer dans les Isles Shetland.
Le D'' Hibbert, qui visita dernièrement les îles Shetland, dans Fa
vue d'en déterminer la structure sous le rapport géoguostique, a trouvé
dans l'îsle d'Uust des' masses considérables de chromate de fer.
«»V»V^»^%^^V»^V»\^V»^V%VV\»V<| ■
f 61 )
^ ^ 1818.
QUESTION D'ANALYSE ALGÉBRIQUE; .. .
PAR M. FOURIER. ^ ..-ZT: ,
Etant donnée une équation algébrique ?'.r = o dont les copftlciens ^'" ' ' '
sont exprimés en nombre, si l'on connaît deux limites a cl b entre I-
lesquelles une des racines réelles est comprise, il est facile d'ap-
procher de plus en plus de la valeur exacte de celte racine. I,e procédé
Je plus simple que l'on puisse suivre dans cette recherche, est celui que
Neuton a proposé. 11 consiste à substituer dans l'équation <px = o
a + j an lieu de x. On omet dans le résultat tous les termes qui con-
tiennent les puissances de j- supérieures à la première, et l'on a une
équation de cette l'orme mj — 77 = 0, dans laquelle les quantités ?n et n
sont des nombres connus. On en conclut la valeur de j; qui, étant
ajoutée à la première valeur approchée a, donne un résultats -\
beaucoup plus voisin de la racine cherchée que ne l'était la première
valeur a. Désignant ce résultat par a' , on emploie de nouveau le même
procédé pour obtenir une troisième valeur a" beaucoup plus rappro-
chée que a , et l'on continue ainsi à déterminer des valeurs de i)lus eii
plus exactes de la racine réelle comprise entre les premières limites
a et b. On pourrait aussi appliquer ce calcul à la limite b, considérée
comme une première valeur approchée, et l'on en déduirait des valeurs
successives qui seraient de plus en plus voisines de la même racine.
Cette méthode d'approximation est un des élémens les plus généraux
et les plus utiles de toute l'analyse 5 c'est pour cela qu'il importe
beaucoup de la compléter et d'obvier à toutes les difiicultés auxquelles
elle peut être sujette.
On a remarqué depuis long-temps que si les deux premières limites
a et b ne sont point assez approchées , aucune d'elles ne peut servir à
donner des valeurs successives de plus en plus exactes. 11 peut arriver
que la seconde valeur a', déterminée par la règle précédente, soit plus
éloignée de la racine que ne l'était la première limite d, en sorte que
les substitutions successives, au lieu de conduire à des valeurs appro-
• chées de la racine, donneraient des nombres qui s'éloigneraient de plus
en plus de cette racine.
1/inventeur supposait que la valeur de la racine était déjà connue à
moins d'un dixième près de cette valeur. Mais il est évident que cette
condition, ou n'est point nécessaire, ou n'est point suffisante selon la.
grandeur des coefficieus. L'illustre auteur du TraUé de la Pyésulution.
IT-
( Cl }
des équations viancriques, remarque (i) que cette question a d'autant
plus de (!iHi( uUé, que la condition qui doit rendre l'ap[)roxiinalion
exacte, dépend des valeurs de toutes les racines inconnues.
On voit donc qu'il est nécessaire d'assigner un caractère certain,
d'après lequel en puisse toujours distinguer si les limites sont assez
voisines pour que l'application de la règle donne nécessairement des
rtésultafs convergens.
ÎIX. De plus , la méthode dont il s'agit tournit seulement des valeurs très-
peu diilércntes de la racine; mais elle ne donne point la mesure du
degré de l'approximation , c'est-à-dire, qu'en exprimant le résultat en
chilî'res décimaux , on ignore combien il y a de ces chill'res qui sont
exacts, et quels sont les derniers que l'on doit omettre comme n'appar-
tenant point à la racine. '
On peut se former une idée du degré de l'approximation' eh ayant
égard à la valeur de la quantité que l'on néglige, lorsqu'on omet les
puissances supérieures de la nouvelle inconnue. Mais cet examen
suppose beaucoup d'attention , et si l'on cherche des règles certaines
et exactes propres à le diriger dans tous les cas, ou trouve celle que
nous indiquons dans l'article Vf.
Certaines méthodes d'approximation ont l'avantage de procurer des
valeurs altci'nativement pUis grandes ou moindres que l'inconnue. Dans
ce cas, la comparaison des résultats successifs indique les limites entre
lesquelles la grandeur cherchée est comprise, et l'on est assuré de
l'exactitude des chiffres décimaux communs à deux résultats consécutifs,
mais la métliode que nous examinons n'a point cette propriété. On
démontre au contraire que les dernières valeurs qu'elle tournit sont
toutes plus grandes que l'mconnue, ou qu'elles sont toutes plus petites.
On parviendrait à la vérité à connaître combien il y a de chiffres
exacts, en taisant plusieurs substitutions dans la proposée; mais en
opérant ainsi, on perdrait l'avantage de la méthode d'approximation,
dont le principal objet est de suppléer à ces substitutions.
A l'égard des dernières valeurs approchées que l'on obtiendrait en em-
ployant la seconde limite b, elles passent toutes au dessous de la racine,
ou toutes au dessus, selon que les valeurs données parla première limite
a sont inférieures ou supérieures à cette racine^ ainsi le propre de la
méthode d'approximation dans son état actuel, est de ne jamais donner
des valeurs alternativement plus grandes ou plus petites que l'inconnue.
jy. Les remarques que l'on vient de faire conduisent aux questions
suivantes :
( I ) Traité de la résolnlioii des équations numériques. Lagrange , première édition ,
page 140; édition de 1808, page 129.
(63)
1°. Lorsque deux uombres c et Z^ substitues clans une ëquation (?^ = o
fournissent deux résullats de signe contraire, et lorsque l'équalion a
«ne seule racine réelle entre ces deux limites a et b, peut-on découvrir
un moyen de reconnaître j)romptement et avec certitude si celte pre-
mière approximation est su/lisante, pour que les substiliilious opérées
suivant la méthode de Neuton, donnent nécessairement des valeurs de
plus en plus approchées^ et comment doit-on distinguer ce cas de celui
où les substitutions pourraient conduire à des résullats divergens?
20. L'application de la méthode ne pouvant donner que dos valeurs
qui sont toutes plus grandes ou toutes plus petites que la racine cher-
chée, quel procédé faut-il suivre pour mesurer facilement le degré
d'approximation que l'on vient d'obtenir, c'est-k-dire, pour distinguer
la partie du résultat qui contient des chiffres décimaux exacts appar-
tenans à la racine?
L'objet de cette note est de donner des règles certaines et générales-
pour résoudre les deux questions que l'on vient d'énoncer.
1 8 1 a..
Pour satisfaire à la première question, il faut différentier successi- Y,.
vement la proposée <?> a; =o, en divisant par la difterentielle de la va-
riable. On formera ainsi les fonctions ®'.r^ <P".t, 'P'" x , etc., et l'on
substituera chacune des deux limites a et i à la place de x dans la
suite complète <px, (p'x, <P"x, (b"'x.... etc.; on obtiendra ainsi
deux séries de résullats dont il suffira d'observer les signes.
1°. Il suit de l'hypothèse môme, que le signe du premier terme dans
la suite correspondante à la limite a, diffère du signe du premier terme
dans la suite que donne la substitution de h. S'il n'y a aucune autre
différence entre les deux suiles de signes, c'esl-à-dire, si tous les termes,
excepté le premier, ont le même signe dans l'une et l'autre suite, l'ap-
plicalion de la méthode doimera nécessairement des valeurs de plus
en plus approchées 3 il est impossible que dans ce cas ou soit conduit
à des valeurs divergentes.
2°. Si la condition que l'on vient d'exprimer n'a pas lieu , on recon-
naîtra que les deux limites aei h ne sont point assez approchées, et l'on
substii.uera un nombre iulermédiaire, en examinant si le résultat de la:
substitution, comparé à celui de « ou à celui de b, satisfait à celle con-
dition. On arrivera très-promptement au but par ces substitutions, et
l'on ne doit en général commencer l'approximation que lorsqu'on'
aura trouvé deux suites de signes qui ne diffèrent que par le premier
terme, résullat qu'on ne peut manquer d'obtenir si l'on connaît deux:
limites a ai b d'une racine réelle.
5'^'. Pour trouver les valeurs convergentes, il ne faut ])as employer'
indifféremment l'une ou l'autre des limites; il faut en génénd choisir.'
celle des deux limites pour laquelle la suite des signes contient aui
( 64 )
premier terme px et au troisième ç>" x deux résulfals de même signe-
Nous désii^nons ici cetle limite par a et l'autre par B.
Si l'on ne se conformait point à la remarque précédente, et que l'on
employât la limite B, qui donne à px, et à p" x des signes contraires, on
pourrait être conduit k des résultats divergens. Ou pourrait aussi obtenir
des valeurs de plus en plus approchées : mais dans ce cas elles seraient
de la même espèce que celles qui proviennent de la [)remière limite ce.
^'. L;;s valeurs apj)rochées que l'on déterminera seront toutes plus
petites que la racine, si la limite choisie <x est au dessous de cette racine^
et elles seront toutes plus grandes, si la limite choisie « est celle qui
surpasse la racine.
5*^. 11 n'est j)as rigoureusement nécessaire que les deux suites de
signes ne différent que par les signes des premiers fermes <pa et (pb. La
condition absolue à laquelle les deux limites a et b doivent satislaire
avant que l'on procède à l'approximation; est la suivante:
On comparera Jes deux suites
ç>a <p'a ç>" a (p'" a p"" a etc.
ç>b.... ç>'b.... <p"b.... <p"'b.... <p""b.... etc.
Il est nécessaire, premièrement, qu'en retranchant les termes (paçX.
(ph, les deux suites de signes restantes aient autant de variation de signes
l'une que l'autre; et secondement, qu'en retranchant aussi les deux
termes <p' a et <p' b , les deux suites reslantes aient encore autant de va-
riations de signes l'une que l'autre. Lorsque celte double condition n'a
pas lieu, la méthode d'ap|)roximation ne doit point être employée; il
l'aut dans ce cas diviser l'intervaHe h — a des racines. Mais si les deux
conditions sont remplies , les approximations linéxiires seront nécessai-
rement convergentes. Cette convergence aura lieu à plus forte raison si la
condition énoncée dans le paragraphe (i".) du présent article est satisfaite.
^y Nous passons à la solution de la seconde des questions énoncées dans
l'article 1V% paragraphe (2".); voici l'énoncé de la solution:
1°. Si l'on comiait deux limites a et b entre lesquelles une racine
réelle est comprise, et si l'on détermine une valeur plus approchée cd ,
suivant le procédé de l'article L, et en se conformant aux règles
exposées dans les paragraphes (1°.), (2°.), (5°.) de l'article V, on
mesurera comme il suit le degré d'approximation que l'on vient d'ob-
tenir. L'expression de od est x — ~ , ou l'on désigne par oc celle des
deux limites a et b qui donne le même signe pour i?a; et (p" a. On
prendra pour seconde valeur approchée B' la quantité B — -j- ; le
diviseur 0' ce sera le même dans l'expression de ce', et dans celle de B'.
La racine cherchée sera toujours comprise eutre x' et B'.
( r,5 ) ' "-
Far cons(^(]uent les cLlffres décimaux exacts qui apparlicnueiit h la 1818.
racine, sotit les chiH'res communs qui se Irouvetit au commencement
de «' et au commencement de B'; les cliifl'res suivaus doivent être omis.
Ou coutiuuera ainsi ]'aj)proximation, en joij:,nanl toujours à la valsur
donnée par le procédé connu une autre valeur approchée /3 qui serve
de limite, et l'on déterminera facilement par ce mojcn les chillres
exacts de la racine.
a". Ou détermine la première valeur approchée <x' en substituant a
au lieu de x dans 1 expression x r— ou .r — ç> x : — — — -- ; on pour-
rait trouver une seconde valeur approchée /S', en substituant la même
limite a dans l'expression x — ç> x : — ^^ , Ax désignant la différence
finie X — B des deux limites. Mais cette règle que nous avions donnée
autrefois, parce qu'elle est clairement in()iquce par les constructions,
ne fait pas connaître le degré de l'approximation aussi facilement que
celle qui est énoncée dans le paragraphe ( i°0 du présent article.
5°. Celte règle du paragraphe fi".) de cet article, qui sert à obtenir
une seconde valeur approchée B', completle l'approximation , puis-
qu'elle donne toujours des limiîes Oj)j)()sées à celles qui se déduisent
du procédé de 1 article I. On connaîl par là combien les approximations
de ce genre sont rapides. On en conclut que si l'on emploie une valeur
approchée « pour déterminer une nouvelle valeur «' , et si la première x
contient déjà un très -grand nombre r? de ( hiOrcs décimaux exacis
(c'est-à-dire qui apparlieiment à la racine < hcrchée), la seconde va-
leur x' contiendra un nombre 271 de ces chiffres exacts. Le nombre
des chiffres qui appartiennent à la racine devient double à chaque
opération. On a fait depuis long-temps une renwrque semblable par
rapport aux chiffres décimaux que fournit la méthode d'extraction des
racines carrées; mais ce résultat convient à toutes les équ;itions;
quelle que soit la nature de la fonction (px, c'est un caractère commua
aux approximations du premier degré qui proviennent des substitu-
tions successives.
Voici l'énoncé exact de celte proposition : si le nombre des chiures
déjà connu est n , une seule opération en fera connaître plusieurs autres
eu nombre n', et n' est égal à 77 plus ou moins un nombre constant k,
qui est le môme pour toutes les oj)érations.
4°. On peut aussi se dispenser de calculer séparément la valeur
de la seconde limite B' suivant la règle du paragraphe ('"•) du
présent article; il sufliit de déterminer la première de ces limites «',
et de connaître d'avance le nombre des chiffres exacts qu'elle doit
contenir.
Lii>raison de mai. o
r^rae
( 66 )
On y parviendra au moyen des équations suivantes :
?>* a' '^^ ,-2 n n f" (^) .
a = a ; — , » = iX j — — i^ y). U = î — ;
f tt ' ip a ^ ^ a (p tt ^
]a première donne l'expression déjà connue do «', et la seconde montre
que pour trouver une seconde valeur approchée /3' , il faut retrancher
de a le terme ï'^Q, i étant la dillérence connue des deux limites ce
et/3. Dans les applications numériques, cette différence est une unité
décimale d'un ordre donné , par exemple, ( — ) , C~J > ^^'^- ^^
coefficient Q est un nombre constant commun à toutes les opérations
qui se succèdent. Daus l'expression -, — on désigne par A celle des
deux limites « ou ô, qui, étant substituée pour x dans ®",r, donne la
plus grande valeur numérique, absli-action laite du signe. Dans le calcul
du quotient Q,il suffit de trouver le premier chiffre, en observant de
prench-e toujours ce chiffVe trop fort. On connaîtra facilement par ce
mo3'eu jusqu'où l'approximation doit êlre portée, dans le calcul de la
quantité «' ou « ~ On s'arrêtera donc dans la division au dernier
chiffre' dont l'exactitude est assurée. La plus grande hraile doit tou-
jours être prise trop forte, et la moindre limite trop faible 5 ces deux
nouvelles limites x' et B' doivent différer d'une unité décimale d'un
certain ordre. Connaissant ces limites, on continuera l'application des
mêmes règles.
VII. ^^^ bornes de cet écrit ne nous permettent point de rapporter la
démonstration des propositions précédentes; nous nous proposons de
l'insérer dans quelques-uns des Numéros suivaus : elle se déduit des
principes connus de l'analyse algébrique, et il y a une partie de cette
démonstration que l'on peut aussi rendre très-sensible par des cons-
Iructions, comme nous l'avons indiqué autrefois daus nos premiers
Mémoires, et dans ceux de 1807 et i8ii.'
Si l'on prend pour exemple l'équation x — o.x — 5=0, à laquelle
Neuton et plusieurs autres analystes ont appliqué leurs méthodes d'ap-
proximation, on trouvera qu'en choisissant pour les premières limites
û et Z>, les valeurs
0= 2 , 09455
Z» = 2 , 09456
les nouvelles valeurs seraient
a = 2, 094551,181 5
h' = 2,094551/4816
( 67 ) . . .
les limites suivantes a" et h" conlientlraient un nombre double de chif- i o i o.
fres communs.
Les proposilinns que l'on vient de rapporter ne conviennent pas
seulement aux équations algébriques, elles s'appliqueiit à toutes les
équations déterminées (p x= o, quel que soit le caractère de la fonc-
lion (p X. f
Nous omettons aussi diverses remarques concernant la manière de
procéder aux substitutions successives. C'est par l'usage même des
règles qui viennent d'être énoncées, que l'on reconnaîtra combien elles
rendent les calculs faciles et rapides. Aucune méthode d'approximation
n'est donc plus simple et plus générale que celle qui est rapportée
dans l'article 1. , et qui est connue depuis l'invention de l'analyse
différentielle. Mais il était nécessaire d'ajouter à l'opération principale
les 'règles qui servent à distinguer i°. si les premières limites sont assez
approchées, a", à laquelle de ces limites l'opération doit s'appliquer,
50. quel est le nombre des chiffres exacts que peut donner chaque
partie de l'opération.
Pour connaître l'origine de la question qui vient d'être traitée, et
les progrès successifs de cette méthode d'approximation, on peut con-
sulter : l'Algèbre de Wallisj Neuton, De Analjsi per cpquationes
infinitas; Raphson, Analysis œqiialiomim imii' er salis ; les Mémoires
de l'Académie des Sciences de Paris, année 17443 Lagrange, Réso-
lution des équations numériques.
Sur une 710UV elle espèce de Dauphin; par M. de FrEMINVILLE,
correspondant de la Société Philomatique.
Le 2 janvier 18 r8 quatre individus d'une espèce de cétacé, appar- Histoire wATr
tenanl au genre Delphinus de Linnœus, sont échoués sur la grève de
Main, près de Saint-Pol-de-Léon, département du Finistère. M. de Société Fhii
Freminville, officier de marine, s'est trouvé à portée d'en l'aire une Aynl ;>':
description et une ligure qu'il a envoyées à la Société.
Le plus grand des quatre individus avait vingt-un pieds de lon-
gueur totale, depuis le bout du museau jusqu'à l'extrémité de la
queue, et son poids a été évalué à quatre mille livres. La plus grande
circoniérence , qui se trouvait justement au milieu du corps , était de
dix pieds. La ibrnie générale de celt^ espèce est très-remarquable,
en ce qu'elle est fort peu amincie vers les extrémités, ce qui la rend
lourde et massive. La partie postérieure, au lieu d'aller insensiblemcuc
en diminuant vers la queue, s'atténue brusquemeut près de la nageoir^i
caudale , et offre en cet endroit une sorte d'étranglement.
La tête est ronde, très-obtuse, et déclive en pente uniforme, r, ...i
rapide, depuis le sommet jusqu'au museau. Celui-ci n'a pas la for.-.:;
( 63 )
de bec parliculière aux dauphins proprement dils; il est obtus, et forme
par un renflement en forme de lèvre, dont la saillie est d'environ
quatre pouces dans toute la circonférence de la mâchoire supérieure.
Cette mâchoire est armée de quarante dents , l'inférieure de trente-
deux seulement; mais malheureusement M. de Freminville ne dit rien
de leur forme ni de la manière dont elles sont disposées.
L'œil est d'une petitesse extraordinaire et placé clans la même ligne
et lout contre l'angle des mâchoires.
La nageoire dorsale est située presqu'au milieu du dos; elle est
arquée antérieurement, et éehanci-ée postérieurement.
La couleur de ce'dauphin est un brun foncé, presque noir sur le
dos, plus pâle sur les lianes, et blanchâtre sous le ventre.
La peau, assez mince, était séparée dos muscles par une couche de
lard épaisse de six pouces.
M. de Freminville pense, avec raison, que ce Dauphin ne peut ap-
partenir au Dauphin férès de Bonnaterre, et en effet celui-ci est un
véritable Dauphin, mais que Irès-probablement c'est à l'Orque de
Fabricius et de M. de Lacépède, ou au Grampus d'Hunter qu'il doit être
rapporté. MM. Desmarets et deBIainvdle, dans un rapport verbal qu'ds
ont fait a la Société sur la note de M. de Freminville, ont montré (y.\c
c'était bien plutôt auprès de la nouvelle espèce décrite dans ces derniers
temps par M. Le Maout, et que M. Cuvier a nommée D. Globiceps,
qu'il fallait le placer, parce que l'un et l'autre ont la tête très-bombée,
et la lèvre supérieure fermmée en bourrelet. Il est même probable
que c'est ceJle que Duhamel a figurée, mais sans en donner aucune
description (Traité des pèches, seconde partie, {)l. lo. fig. 5.); en effet
elle montre ce bourrelet de la lèvre supérieure dans la même propor-
tion, le profil de la tête absolument semblable, l'évent à lu même
place, les nageoires dorsales et pectorales situées aux mômes endroits,
et celles-ci ayant également une sorte de dilatation et de lobe interne,
qu'on n'observe pas dans le D. Globiceps. B. V.
Note sur h Lithion ; par M. VauQUELIN.
Chimie M. Vauquelin, après avoir extrait le Lithion de la pétalife et con-
firmé les expériences de M. Arfredson, a ajouté les faits suivans à
l'histoire de cette nouvelle base salifiable.
\°. Le lithion a une saveur caustique comme les autres alcalis fixes; il
agit fortement sur le papier de tournesol rougi, et sur la teinture de
violette : sa solution aqueuse, évaporée à l'air, absorbe proraplement
l'acide carbonique atmosphérique.
a°. Le sulfate de lithion cristallise en petits prismes carrés qui sont
C 69 ) =T=^
d'un blanc cclalant. Ce sel a une saveur salée, et non nrncre comme 1010.
les sulfates de potasse et de soucie. Il diffcrn encore du suUatc de
potasse en ce qu'd est plus soluble, el cju'il se lund aune température
moins élevée.
5". l.e nitrate de Uthion est déliqucsccnl ; sa saveur piquante le
distingue des nitr;iles de potasse el de soude.
4". Le sous-carbonate de lilhion est peu soluble; il est efflorescent.
Quand on mêle deux solutions concentrées de sulfate de lithion et de
sous-carbonate de polnsse, il se [)roduit un précipité de sous-carbonate
de lithion. Ce sel est beaucoup plus soluble que le sous-carbonale de
mngnésie et le sous-carbonale de chaux. Le sous-carbonate de lilhion
est soluble dans environ 100 fois son poids d'eau froide, et, quoique
étendue d'eau , sa dissolution lait effervescence avec les acides, et agit
fortement sur les couleurs bleues végétales. La dissolution de ce sel
précipite en flocons blancs le muriate de chaux, les sultates de ma-
gnésie et d'alumine ; elle précipite les sels de cuivre, de fer, et d'argent,
sous des couleurs absolument semblables à celles des précipités cju'cm
obtient avec les sous-carbonates de soude et de potasse.
5". La ehaux , la baryte, enlèvent l'acide carbonique au lithion.
6". Tl ne précipite point le muriate de platine comme le sous-
carbonate de potasse.
70. Le lithion dégage l'ammoniaque des sels ammoniacaux.
S". Le lithion en s'unissant au soufre donne un sidfurc de couleur
jaune, très-soluble dans l'eau, et qui est décomposé par les acides
avec les mêmes phénomènes que les sulfures alcalins ordinaires. Il
parait, par l'abondance des précipités qu'y font naitre les acides, que
le lltliicn sature beaucoup de soufre.
Pour eonnaitre la capacité de saturation de cet alcali, et le rapport
de son oxigène avec celui des acides qu'il neutralise, M. Vauquelin
a fait les expériences suivantes :
x". 490 milligrammes de sulfate de lithion cristallisé fondus dans
im creuset d'or, se sont réduits à /^ùo milligrammes, ce qui donne
12 ^ d'eau pour 100.
a". Les 450 milligrammes restant, décomposés par la baryte, ont
fourni SyS milligrammes de sulfate de baryte, qui contiennent 297,5
d'acide sulfurique, ce qui donne pour la composition de cent parties
de ce sel desséché :
Acide sulfurique 69^20
Oxide de lithion 3 1,80
Comme on sait que le rapport entre l'oxigène de l'acide sulfurique
et celui des bases qu'il sature, est comme 3 à i , et que dans les 09.20
C 70 )
d'acide sulfurique trouvés dans loo de sulfate de lithion, il y a 4i,53
d'oxigène; il est évident, si la loi ne soufire pas ici d'exception, que
les 5i,8o d'oxide de lithion existans dans loo parties de sulfate,
contiennent i5,84 d'oxigène; d'où il suit que loo parties de cet oxide
seraient formées de :
I-ilhion • 56,5o
' Oxigène 45,5o
quantité qui est plus grande que celles qui se trouvent dans tous les
autres alcalis connus jusqu'à présent. C.
Astronomie. Fundamenta ASTRONOMIE, etc. Foiidemeiis de l' Astronomie
pour l'année 7ySS, d'après les observations faites à Greenwich
• par Bradley, depuis Can ij^o jusquà Van 1^62; par
M. Bessel, des Académies de Berlin et de Pétersbourg,
correspondant de l'Institut de France. Kœnisberg 1818.
Le travail important que nous annonçons était attendu avec impa-
tience de tous les astronomes, qui en avaient déjà vu quelques frag-
mens dans diverses éphémérides et dans les Archives de Kœnisberg
pour les sciences pliysiques et mathématiques. Rradley est l'un des
plus grands astronomes qui aient jamais paru, et il avait sur tous ceux
de son temps l'avantage d'avoir à sa disposition les plus grands et les
plus beaux instrumens qu'on eût encore vus. Ainsi, pour établir les
points fondamentaux de l'astronomie à celte époque, on ne pouvait
faire un meilleur choix que celui de son recueil, dont les astronomes
n'ont été en pleine possession que plus de quarante ans après la mort
de l'auteur. Bradiey lui-même en avait tiré, ou fait tirer par ses ad-
joints, un catalogue de 387 des principales étoiles, et des tables de ré-
fraction presque universellement adoptées pendant long-temps; maison
n'avait fait usage que d'une partie de ses observations. M. Bessel a tout
recommencé, tout discuté, et pour ces calculs il a profité des progrès
que l'analyse et l'astronomie ont faits depuis trente ans. Son premier
soin a été de rechercher quelle pouvait être la précision des instru-
mens et le degré de confiance qu'on devait leur accorder. Il est résulté
de cet examen, que le secteur qui avait servi à la découverte de l'aber-
ration et de la nulation conservait invariablement la même exactitude;
que le mural avec lequel on observe vers le nord était beaucoup
moins sûr et plus variable; mais que le grand mural, tourné vers le
raidij méritait véritablement la réputation dont il a joui, M. Bessel Qx\
■>awi*«toagginpwiggiei»
( 7. ) ^
fîéfcnnine nvcc soin, pour divcrecs aimées, ce que les nstronomes ap- l o i o,
pelleiit l'erreur de Collimalion. Bradiey sup{)osail nulle ccUe erreur,
(^ui cependant était le plus souvent de plusieurs secondes, dont il aurait
l'allu tenir eoinpte pour avoir des déclinaisons [wrfaitement exactes.
],es erreurs de la lunette méridienne étaient k [)cu près du. même
ordre, et M. Bessel n'a pas manqué d'y avoir égard dans tous ses
calculs; car heureusement toutes ces erreurs sont de nature à se dé-
celer elles-mêmes par les irrégularités qu'elles produisent dans les
observations; et quand une lois elles sont reconnues, il est toujours
aisé d'en détruire les efl'els en allongeant un peu les calculs.
I.a partie la plus difficile et la plus épineuse du travail est celle qui
concerne les rétractions. C'est sur la totalité des observations de Bradiey^
comparées aux formules analytiques de [VIM. Kramp et Laplace, que
M. Bessel a calculé sa taille, qu'il a rendue aussi conforme qu'il était
possible à toutes ces observations. Mais, malgré tous ces soins, celte
table confirme l'opinion de tous les astronomes, que, depuis So» de
distance au zénith jusqu'à 90°, il est impossible d'accorder les obser-
vations avec la théorie. Ainsi vers 89° { l'erreur des tables ou plutôt
l'irrégularité des réfractions d'un jour à l'autre peut varier de 2 minutes-
vers 88 ^ l'irrégularité se réduit à une minute et un tiers; de 87 à 87" r
les variations ne sont plus guère que d'un quart de minute; de 76 h
85° l'incertitude est encore cle quelques secondes; heureusement on a
peu d'occasions d'observer à ces hauteurs : à toutes celles où passent
les planètes, l'erreur est vraiment insensible 3 mais c'est un avanta"-e
dont peuvent jouir également les tables qui se sont partagé la conliance
des astronomes.
L'incertitude des réfractions se porte en partie sur l'obliquité de
l'écliptique; ainsi l'on ne doit pas être surpris de voir que M. Bsssel
donne à cet angle 2' environ de moins que n'avait fait Bradiey,
d'accord en ce point ta ce qu'avaient trouvé dans le même temps
L.acaille , Mayer et Legentil. Cette nouvelle obliquité, comparée à celles
qui ont été observées de nos jours à Paris ^ Greeuwicli, Païenne et
à Milan, ne donne pour diminution séculaire que 45"^; les autres
astronomes n'ont jamais trouvé que 44, 46 ou 48" tout au plus. Les
théories modernes paraissaient demander 62" ou 5o" tout au moins
mais on n'est pas encore assez parfaitement sûr des masses des planètes
pour déterminer à priori cet élément si délicat et si essentiel.
L'erreur des réfractions se porte encore plus entièrement et plus
directement sur la hauteur du pôle; et pour celle de Grecnwich on
supposait communément Si" 28' 40" en nombre rond. L'éditeur de
Bradiey, M. Hornsby, avait diminué ce nombre d'une demi-seconde-
M. Bessel ne le diminue que de quatre dixièmes : la différence est
iusensible. Mais M. Pond, avec un nouvel iustrument, trouve 2" à
(70
retrancher du nombre de Bradle\f, et cependant M. Pond emploie
encore les réfractions de Bradley, qui auraient dû lui donner une
petite augmentation plutôt qu'une diminution si considérable. Il en
résulte que, mali^ré les progrès contiruiels des arts et des sciences,
l'astronomie ofîrira toujours des points si difficiles et si compliqut^s
que jamais peut-être on -ne pourra les déterminer à i" près; ce qui
au reste est plus que suffisant.
Parmi les résultats intéressans que nous offre le volume de M. Bessel,
nous citerons la précession luni-solaire qu'il fait de 5o", 540497» et la
précession générale qu'il a trouvée de 5o", 176068 3 plus une correction
théorique, proportionnelle au nombre de» années, et qui n'est pas d'un
quarante-millième de seconde par an.
I.a constante de l'aberration lui parait de 30", 7973, ou tout au moins
de 2o',475. Bradley ne la taisait que de 20" en nombre rond, mais les
observations qu'il avait employées donnaient plus véritablement 2o*'25.
C'est aussi ce qu'on avait trouvé depuis par les éclipses du premier
satellite de Jupiter; c'est encore un point bien difficile à constater, mais
l'incertitude n'est pas d'une grande conséquence.
De tous ces résultats, les plus précieux sans contredit ce sont deux
catalogues d'étoiles. Le premier n'en ofire que 485 mais ce sont celles
dont on se sert dans les recherches un peu importantes; le second en
oflre 3232, qui pour la plupart n'avaient jamais été calculées, du
moins d'après les observations de Bradley. M. Bessel en donne les
positions pour 1755 et 1800, avec les mouvemeus annuels à ces deux
époques. Ce dernier catalogue sera d'autant plus utile à tous les astro-
nomes, que l'éditeur a eu le soin de le comparer aux catalogues du
même temps et aux catalogues plus modernes. Commimément les diffé-
rences sont légères, quelquefois aussi elles surpassent de beaucoup les
erreurs qu'on est en droit de soupçonner dans les observations; alors
elles indiquent avec beaucoup de probabilité des mouvemens propres
qu'il faudra combiner avec la précession générale.
Avec tous ces secours, qu'ils devront au zèle infatigable de M. Bessel,
las astronomes auront toute facilité pour calculer le reste des observa-
tions de Bradley, et pour en tirer des fables encore plus exactes du
soleil, de la lune et de toutes les planètes anciennement connues.
A la suite de la préface, on trouve une liste des souscripteurs qui
se sont empressés d'assurer la publication d'un travail si éminemment
utile; mais cette liste ne nous^ paraît pas complète, car nous n'y avons
aperçu le nom d'aucun des astronomes de Paris, et nous savons que
l'Jnslitut, le Bureau des longitudes et plusieurs de nos compatriotes
s'étaient fait inscrire à Gotha, où l'ouvrage s'imprimait,
lù-v^-* v^''*^ W»^ wv-i vw^ -^^i-Vf» w^
c 73 ) - —
jipercu des Genres nouveaux farinés par M. HENRI Cassinl
dans la famille des Synanthérées,
HUITIÈME FASCICULE ( 1 ).
lor. Holocheihts. Genre de la tribu des Nassauviées , immi^diatement Botahi qhe.
voisin du genre Trixis de Brovvne et de Lagasca , dont il diffère par
l'indivision de la lèvre intérieure de la corolle, et par la nudité du cli-
iiantbe. Ca'.alliide iucouronnée, radiatif'orme , plurillore , labiatiflore ,
androgyniilure. Pdricline inférieur aux fleurs; de squames subunisériées,
à peu près égales, ovales-oblongues. Clinanthe planiuscule , inappendi-
culé. Ovaire oblong,cylindracé , hérissé de poils papillitbrmes 3 aigrette
de squaniellules nombreuses, inégales, phirisériées, enlregreflées à la
base , lilifbrmes , barbellulées. Corolle ù lèvre extérieure ovale, triden-
tée au sommet; à lèvre intérieure plus courle et plus étroite, ovale-
lancéolée, indivise ou bidenlée. Étaniines à article anlhéril'cre épaissi,
àconnectit' court, h appendices apicilaires longs, linéaires, eutrcgretiés;
à appendices basilaires longs, subulés. Style de nassauviée.
HoIoc.^jUus ochroleiicus , U. C^ass. Tige herbat'ée , haute de plus d'un
pied, dressée, cylindrique, striée, simple , nue supérieurement, divisée
au sommet en quelques rameaux |)édonculit'ormes, longs, simples,
nus, terminés chacun par une calalhide de fleurs jaune -pâle. Feuilles
alternes, sessiles, semi-amplexicaules, parsemées , ainsi que la tige et
le péricliue, de poils subulés, articulés, roidcs : les feuilles radicales
longues de quatre pouces , larges, pélioliformes vers la base, obovales-
suborbiculaires , bordées de grandes crénelures arrondies; les caulinaires
inférieures longues de près de deux pouces, oblongues, dentées, chaque
dent terminée par une callosité; les supérieures progressivement plus
petites, à partie inférieure subcordifurme, dentée, à partie supérieure
lancéolée, entière.
101. Sclerobiisis. Geare de la tribu des Sénécionées. Calalhide radiée :
disque mulliflore, régulariflore , androgyniflore ; couronne unisériée,
pauciflore , liguliflore , féminillore. Féricline inférieur aux fleurs du
disque , cylindrique ; de squames uuisériées, conliguës , appliquées,
égales, oblongues-aiguës , foliacées, membDoneuses sur les bords laté-
raux. Clinanthe à lace supérieure plane, alvéolée, ayant les cloisons
membraneuses, peu élevées; à face inférieure subhémisphérique, cou-
A'erte de grosses côtes subéreuses , rayonnantes, confluentcs au centre,
distinctes à la circonférence, en nombre égal à celui des squames du
(i) f'oyezles sept Fascicules précédens dans les Livraisons de décembre 1816,
janvier, février, avril, mai, septembre, octobre 1817, février et mars 1818.
Lwraison de mai. ip
péricline, altern'ant avec elles, cl aboutissanf. h leurs bases. Ovaire C5'lin-
driquf!, slrié, glabre^ aigrette de squamellules filiformes, capillaires,
barbellulées.
Sclerobasis Sonneralii , TT. Cass. Tige herbacée, de .deux pieds au
moins, droite, cylindrique, striée, pubescenle. Feuilles alternes , ses-
siles, semi-amplexicaulcs, longues de deux pouces, larges d'un pouce,
obovales - elliptiques , irrégulièremeut dentées-sinuées, rudes; à face
supérieure glabre et s("abre ,: à lace iiderieure réticulée, et couverte de
filaîi'eus imitant la toile d'araignée. Calathides de Heurs jaunes, dicposées
en une grande panicule terminale, irrégulière. ( Plante de l'herbier de
M. de .Jussieu, recueillie par .Sounerat dans ses voyages, )
io3. Sarcantlieminn. Genre de la tribu des Astérées, voisin de \Elphe-
gea , et ayant pour type la Conyza coionopus , l.am. Calalhide subglo-
buleuse, discoïde : disque pluriilore, régularitlore, niasculifiore; cou-
ronne plurisériée, mulliflore, an)biguiflore,réminillore. Péricline un peu
inférieur aux fleurs, hémisphérique; de squames imbriquées, aj)pli-
quées, ovaies-oblongues, coriaces, muiiiesd'une bordure meii^'ircineuse.
Cliuanthe plane; garni sous le disque de petites lames, et sous la cou-
ronne de squamelles inférieures aux Heurs et un peu variables. Ovaires
de la coiu'onnc comprimés, obovoides, glabres, striés, pourvus d'vm
bourrelet basilaire, et ofi'rant un rudiment presque imperceptible d'ai-
grette coroniforme. Faux-ovaires du disque réduits au seul bourrelet
basilaire, qui porte une longue aigrette chiffonnée, irréguliere, des(jua-
melkiles eniregreifées à la base, tlexueuses, iiliformcs-laminées , inaj)-
pendiculées. Corolles de la couronne tubuleuses-ligulées, très-épaisses
inférieurement , grêles supérieurement, ligulifornies au sommet. Co-
rolles du disque ayant la |)arlie inférieure du limbe iorinée d'une subs-
tance épaisse, coriace-charnue.
lOa. Penfanema. Genre de la tribu des Tnulées. Calathide radiée;
disque multitlore , régularillore , androgynitlore ; couronne unisériée,
liguliflore, féminillgre. Péricline égal aux fleurs du dis{pie, subhémis-
phérique ; de squames imbri(piées : les extérieures appendiciformes ,
étalées, foliacées , linéaire's, hérissées de poils ; les intermédiaires-appli-
quées, linéaires, coriaces-membraneuses, uninervées, ciliées-frangées ,
surmontées d'un appendice inappliqué, subulé , analogue c'^iux squames
extérieures; les intérieures tinéaires-subulées, analogues aux intermé-
diaires, mais inappendiculécs. Clinanthe convexe, inappendicu lé. Ovaire
oblong , hispidule, à gros bourrelet basilaire cartilagineux ;,ai^rette lon-
gue , de cinq squamelltdcs uniscriées, distancées, à peu près égales,
filiformes, inappendiculécs. Corolles de la couronne à: languette linéaire,
tridentée au sommet , hérissée de longs poils çapi|laires sur la face
extérieure.
c 75 )
Pentanema divancafa, H. Ca«s. PIautc(de l'herbier dcM. de Jusnicu) 1 0 1 o.
licrissce, sur [)ri>Sijue toutes ses pnrtics, de poils lotif^issinies, capillaires,
articules. Tige herbacée, grcle, cylindrique, divisée en branches diva-
ri(|uées. Feuilles alternes, sessilcs, longues d'un poiiee, ovales, obtuses,
I rès-entières , membraneuses , munies de poils épars sur les deux t"ai;es,
plus nombreux sur les bords. Pédoncules opposés aux feuilles, solitaires,
tiivergens, longs d'un pouce, lilitbrmes, terminés chacun par une petite
calathide de tleurs jaunes.
io5. Laswpoffon. Genre de la tribu des Jnulécs , ayant pour type le
Gnaphaliinn itiuscoides , DesF. Calathide discoïde : disque pauciflorc ,
régularitlore , androgyniflore; couronne plurisériée, mullillore, tubuli-
llore, l'émiiiitlore. Péricline supérieur aux fleurs , accompagné de quel-
ques bractées loliiiormes ; et Ibrrné de squames subunisériées, à peu
près égales, applic]uées, linéaires, subcoriaces, munies d'une bordure
membraneuse, et d'un appendice inappliqué, subradiant , oblong , sca-
rieux- roussâtre. Clinanlhe plane, inappendiculé. Ovaires oblongs gla-
bres; aigrettes caduques, de squamcllules iililbrmes, barbées, à barbes
longissimes, capillaires. Corolles de ia couronne tubuleuses, grêles,
comme tronquées au sommet.
106. Perolriche. GcMire de la tribu des Tnulées , voisin des Seriphiuin
ç\.S/œbe, tîont il ditt'cre par raigretteluiUe. Calathide uniilore, régula-
riflore , an<lrogyuillore. Péricline presque égal à la tieur , cylinch'acé^
d'environ huit squames paucisériées , inégales, appli(juées, oblongues,
scarieuses, spinescentes au sommet. Clinanlhe ponctiibrme , inappendi-
culé. Ovaire grêle, cylindracé , glabre, inaigretté. Anthères à longs
appendices basilaires subulcs , membraneux. Calathides nombreuses ,
imnîédialement réunies en capitule, sur un calathiphore conoïdal et
nu.
Perotriche torfiJls , H. Cass. ( Plante de l'herbier de M. de Jussien. )
Tige ligneuse , rameuse, grêle, cylindrique, cotonneuse ; toute couverte
jusqu'au sommet de (feuilles rapprochées, alternes, sessiles, linéaires-
subulées , très-entières , coriaces, uninervées, spinescentes au sommet,
d'un vert -grisâtre, cotonneuses eu dessus , glabriuscules en dessous,
tordues en spirale. Capitules termii}aux , solitaires, globuleux, entourés
d'un assemblage de iertlUes qui Ibrinent une sorte d'involucre. Fleurs
jaunes.
107. Edmondid. Genre de la tribu des Inulées, ayant pour type le
'Xerantliemuni sesamoldes, L. ,et voisin de XAnaxeion , Gagrtn., d(jnt il
diffère par l'aigrelte , etc. Calathide incouronuée , é(]ualiilore, multiflore ,
régularillore, androgyniflore. Périidine très-supérieur aux fleurs, radié;
desquames imbriquées, ap|(liqnces , exirômemcnt petites , linéaires ,
coriaces, surmontées d'un grand ap[)endice ovale - oblong, scarieux ,
C 76 )
coloré, radiant 3 les appendices de la rangée contiguë aux fleurs, (rès-
petitSjSemi-avortés , ordinairement suborbiculaires el bilobés. Clinanthe
plane, entièrement garni d'appendices anomaux, d'autant plus courts
qu'ils sont plus près du centre, caducs, subulés, triquètres, épais,
coriaces, roides, a angles membraneux, aliformcs. Ovaires grêles, cylin-
draccs ; aigrette longue, caduque, de squamellules imisériées , égales,
hliibrmes, barbellées supérieurement, à barbelles larges, obtuses.
Anthères à longs appendices basilaires membraneux.
io8. Riencurfla. Genre de la tribu des Hélirmthées, section des Mil-
lëriées, voisin du MiUeria. Calalhide subcjlindracée, demi-couronnée, "
discoïde: disque tri-quadriflore, régulariflore, masculiflore; demi-cou-
ronne unitlore , tubulitlore, tcminillore. Péricline inférieur aux fleurs
du disque, oblong; de quatre squames égales, appliquées , ovales-oblon-
gues, coriaces , uninervées, terminées au sommet par une petite corne
calleuse j ces quatre squames sont subbisériées à la base, deux opposées
embrassant à la base les deux autres, qui sont aussi opposées et qui
croisent les précédentes; il y a souvent en outre une cinquième squame
plus petite , située intérieurement. Cllnanthe petit , inappendiculé. Ovaire
de la fleur femelle, comprimé, obovale, glabre, inaigrellé. Faux-ovaires
des fleurs mâles, très-longs et filiformes. Corolle de la fleur femelle,
tubuleuse, trilobée au sommet. Corolles des fleurs mâles s'épanouissant
successivement, n tube court, à limbe long, à cinq lobes bordés de
longues papilles sur leur face interne, et munis au souunet de longs filets
membraneux.
Riencurtia spiciilijera , H. Cass. Plante ( de l'herbier de M. de .Jussieu)
herbacée, haute de plus d'un pied et demi sur l'échantillon incomplet,
munie sur toutes ses parties de poils roides, épars. Tige drCvSsée, offrant
sous chaque articulation un nœud épais el arrondi. Branches opposées,
divariquées, formant une sorte de panicule à la partie supérieure de la
plante. Feuilles opposées, courtement pétiolées, longues de deux pouces,
étroites, oblongues-lancéolées-aiguès, trinervées, munies de quelques
petites dents rares, très - flistancées. Derniers rameaux simples, nus,
longs, fililormes, droits, terminés chacun par environ cinq épis verti-
cillés, à peu près égaux-, courts, arqués; chaque épi formé d'un axe
filiforme denté, hispide, portant plusieurs calalhidcs très -rapprochées ,
disposées alternativement sur deux rangs, sur le côté intérieur de l'axe,
et accompagnées de bractées squamilorraes imbriquées , alternes sur
deux rangs, situées sur le côîé extérieur du même axe; ces bractées
sont ovales-lancéolées, uninervées, bordées de (juclques longs cils.
109. Pterophyton. Genrede la tribu des Hélianlhées, section des Pro-
totypes; différant du Verbesina dout la couronne est féminiflore, et du
Coreopsis dont les ovaires sont obcomprimés; ayant pour type le Co-
( .7 ) . , . . :
reopsls alata, et comprenant les autres faux Coreopsis à tige ailée, tels l o i b.
que VAltcrnifoUa , etc.
" ■ ■ le" ■■
mis
...,„.„ ..., ..isq„^, ,...j^....v,. , ..V. „., — . > ..wv.^, „.. j.^« ■■■■-&)
sublaiicëolées , foliacées supérieurcmenl. Clinanlhe plaue, garni de squa
inelles à peu près égales aux Heurs ^ oblongues-lancéolées, subcoriaces.
Ovaires du disque comprimés bilatéralement, oblongs , télragones , à
angles snillans, prestjiie aliformes; aigrette de deux squamellules op[)0-
sées ( antérieure et postérieure ), confondues par la base avec l'ovaire,
égales, courtes, très-épaisses, triquètres, à peine barbellulées. Fleurs de
la couronne pourvues d'un faux-ovaire, et dépourvues de style.
1 10. Nemaii chênes. Genre de la tribu des Lactucées, voisin du Zaciti-
ïlia , dont il diffère principalement par les cypsèles collifères. Calathide
incouronnée, radia ti forme , multiflore , fissitlore , androgyniflore. Péri-
cline inférieur aux fleurs extérieures, ovoïde, accompagné à sa base
de quelques petites S(juames surnuméraires ; et formé de squames uni-
sériées , égales, embrassantes, sublancéolées, membraneuses sur les
bords latéraux, à partie supérieure foliacée, à partie inférieure gibbeuse,
épaisse, osseuse, hérissée d'excroissances coniques, spinescentes. Clinan-
lhe plane, muni de courtes Hmbrilles piliformes. Cypsèles intérieures
oblongues, à côtes hérissées d'aspérités, et à long col filiforme, portant
une aigrette de squamellules nombreuses, très-inégales, caduques, fili-
formes, barbellulées. Cypsèles extérieures, embrassées par les squames
du péricline, comprimées bilatéralement , oblongues, munies sur l'arête
antérieure d'une aile qui se prolonge au dessus de l'aréole apicilaire
eu une corne spinescenlej point de col 5 une aigrette.
Nemauchenes amhigua , H. Cass. ( Crépis purigens? aspera? rhaga-
dioloides ? ) Plante ( de l'herbier de M. IJesfonlaines ) annuelle; à tige
droite, divisée en quelques longues branches , et munie de gros poils
rares; à feuilles alternes, sessiles, amplexicaules, ovales, dentées, à
calathides terminales et latérales, composées de fleurs jaunes.
Ko/i7. Dans le deuxième fascicule ( Bulletin de janvier 1817 ), ajoutez
à VixvùiAe Gymnanthemimi , que ce genre à pour type ie Bacchnris sene-
galensis, Pers.; et à l'article Cœlestina , que la plante qui sert de type à
cegenre est sans doute XAgeratum corywhosum , Pers. llnns le troisième
fascicule ( Bulletin de février 1817 _), ajoutez à l'article Manarrhenus ,
que ce genre a pour type le Conjza saUciJolia , Pers.; et à l'article
i'.riotrix , que ce genre a pour type le Baccharis lyccpodioides , Pers,
Dans le cinquième fascicule (Bulletin de septembre 1817 ), ajoutez à
l'article Diplopappus, que ce genre comprend Vlitula gossjpina, Mich.,
W4sier animus , L. , el plusieurs autres espèces.
' ( 78 )
Idémoire sur la classe des Sétipodes, partie des Kers à sang
rouge de.M' Cuvier, et dès Annélldes de M. de Lauiark ;
par M. H. DE Blainville.
Zoologie. Isl. DE Blainvh.le , tbns ce Mémoire, après avoir cionné une
• histoire critique de tout ce qui a été lint sur ce groupe d'animaux
Société Ptiiloraat, que Pallas avait parfaitement indiqué dans son Méujoire sur les
Juin 1817. - Àpliroditcs, mais qui n'a été bien circonscrit que par MlM. Cuvier
et de Lamarck, entre dans des détails circonstanciés sur l'organisation
interne et externe de ces animaux, îort l'eraarquabies dans sa manière
<ie voir, parce qu'on y trouve l'origine des appendices de locomotion ,
- de mastication et même de lespiration , tels qu'ils sont, avec quelques
modifications , dans tous les cntomozoaires , ou animaux articulés.
• Il regarde, par exemple, les trachées des insectes aériens comme pro-
venant, pour ainsi dire, des branchies des néréides rentrées et subdi-
visées dans le corps de l'animal; il voit l'origine des mâchoires d'abord
cornées, puis presque entièrement calcaires dans une modification plus
ou moins considérable des iaisi-eaux de fibras cornéo-calcaires, faisant
partie de l'appendice coniplexedc chaque anneau de ces mêmes néréides 5
et enfin les tentacules plus ou moins développés, plus ou moins nom-
breux qui se trouvent sur le premier ou sur je secojid anneau , ne sont
])uur lui qu'u.ne moclificaliou du filet tentaculaire de l'appendice com-
])lexe, ce qui formera par suite les antennes. C'est d'après ces recher-
ches préliminaires, qu'il traite ensuite de leur classification ou de leur
disposition niélhodique. Il rappelle d'abord quelles ont été celles pro-
posées par ses prédécesseurs , les noms classiques sous lesquels ils ont
été désignés, et qu'il propose de remplacer par celui de Sétipodes ,
ou mieux de Cliétopodcs, ti-é de ce que tous les animaux qu'il y range
ont pour caractère commun d'avoir un plus ou moins grand nombre
de leurs arlitnilations pourvues d'un faisceau plus ou moins considérable
de soies roides , dorées, cornéo-calcaires. Les subdivisions primaires
qu'il propose dans cette classe, sont basées sur la forme générale du
corps ou sur la similitude ou la dissemblance des articulations qui le
composent quant aux a]>pendii;es dont elles sont pouivues; ainsi il y
j, établit trois ordres, qu'il nomme, le premier, Héiéromériens , le second,
Sublwmon;ériens , et le troisième, Homomériens.
Ord. I. IltTKROMÉ RIENS , lîeteromerala. Dont les anneaux sont
dissemblables, soit par eux-mêmes, soit par la forme ou la nature des
appendices dont ils sont pourvus. Tous vivent dans des tubes fixes, dont
ils ne sortent jamais, et ont les branchies sur les premiers anneaux du
corps. Il contient trois familles : la première, qui comprend les ani-
C 79) _ r-r^rrrr:^
uiiuix les plus jîarfails, est celle clos Serpuhs de T,ihri(^, dont 1?, forme l 8 1 ci.
du corps nippclie assez bien celle de cerlaines larv<^H d'Iiexaix/ics) leiu'
orgmiistiliou csl en eflot plus compliquée (juc dans les groupes siiivnns.
i,iî.tes. caractères sont : Corps aîîsez court ou niédioereinont allopgé,
composé d'articulations nouibreiises-, dissemblables; k's îlntérienres
formant une sorte do lliorax, les postérieures une espcve d'abdoiîjcn.
Appendices ccjmposés 'de' soies seulement, et disposées en crochet ;
brancliies sur le premier anneau ; ia bouche simple et lîon armée'; leii-
t.icules de forme singulière et \ariabje; coiileuu dans un tube conique,
plein, calcaire, libre ou adhérent par l'une de ses faces, droitou t'ilrijulé
d'une manière plus ou nioins régulière, et perce à ses deux extrém-ités.
Les genres de cet ordre sont : '/>■'<
1°. Sekpule (l-iim. ). (^orps assez court ; les. branchre«.^çn forme
de lanières. nombreuses, uuifjectinées , disposées de chaqne cote en une
espèce d'éventail. Tentacules supérieurs au nombre de deux, dont l'un
avorte, pour ainsi diro, tandis que l'autre est dilaté, probosciformei
et sert d opercule à un tube appliqué, adhérent aux corps souniarins,
et prenant une loi-me rampante irrégulière. ' '
2". SpiàoRBE (Daudin). Spirillum. Ocken. Animal tout-à-fail sem-
blable a celui des serpules, mais contenu tUusun tube enroulé eu
S]>irale d'une manière assez régulière.
5" Spirobranxhe fRv.). Corps médiocrement allongé ; branchies
formées par un axe autour duquel s'enroule en spirale' la bamieleite
branchiale; les tentacules formés, ou n'ieux très-probablemer!t recou'-
verts par une petite cocpiille servant tl'opercule; têt fort mince, cal-
caire, enlièrernent caché.
Ce genre est établi avec le S. g}ganted de Linné.
4°. CoNCHosERPULE (Bv.). Corps toul-à-fàit ^î^eTnblable à Celui des
serpules; branchies formées y?-r dt^u-s. peignes très-courts; un des ten-
tacules formant une masse operculaire très-épaisse, couverts par une
petite coquille eu forme do bonnet, l'autre avorté.
Ce genre comprend le S. triqueira de Linné, qu'on trouve en abon-
dance dans nos mers.
5°. BuNODE (G\^<?\ii\và) . Clymèvp. Ocken. Corps fort allongé, com-
posé d'anneaux augmentant peu à peu de l'anus à la tète, avec des
ap[)endices simples; tète ou reijfiemcnt céphalique, conique, entouré
d'une couronne de branchies filiformes, pijrtant sur un collet mince-
tube conique fortement tortillé, coupé extcrieuren:ient de lames, reste
ih:; l'évase/uent de son, ouverture,
Ce g<?nre, qui v.om^sei\à\\§ ■'Sl..-,€ontoriiiplicala vl fdograna do
LiJtUycïUs, pourrait bien être de l'ordre suivaiiL :
C 80 )
6". Dentale (Liun.)- Corps conique-, un peu courbe, termine^ pos-
térieurement par un appendice pyriturme, et antérieurement par uii
reufletneut céphalique en forme de bouton pyramidal , enveloppé d'une
sorte de capuchon, et entouré à sa base d'une Frange probablement
branchiale. Tube calcaire, conicjue, droit ou presque droit, et non
adhérent.
70. SiLiQUAiRE. Animal tout-à-fait inconnu, contenu dans un tube
irrégulièrement contoLirué, épais, à peu près cylindrique, à ouverture
ronde, avec une fente marginale qui se conserve dans toute la longueur
du tube, et d'autant moins qu'on s'approche davantage de sou sommet.
S. ylnguina de Linné.
11 faut encore ranger dans cette famille les genres Artolon de
M. Denys deMonfort, Campulote de Gueltard, et Ocreale d'Ockeu,
formé avec le Sabella rectangulnm de Gmelin.
Fara. II. Lks Amphitrites. Corps quelquefois assez allongé, très-
déprime , enveloppé d'une peau irisée tapissant le tube; composé d'un
orind nombre d'arîiculalions serrées, peu longues, ponrvues d'appen-
dices fort petits, composés le plus souvent de soies seulement, et, en
outre, d'espèce de boutonnières ou stigmates étroits on latéraux. (Quel-
ques-uns des anneaux antérieurs différant sensiblement des postérievu-s,
soit par la grandeur ou. la forme de leurs appendices ; le premier ,
toujours le plus grand, porte souvent les branchies ou quelques or-
ganes tentaculaires; la bouche n'est jamais armée. Le tube, constaïu-
ment vertical, non adhérent, est formé de grains de sable ou de corps
étrangers agglutinés par un stic visqueux.
Si l'on suivait la forme du corps, les cistènes devraient être placés
les premiers 3 mais, d'après la disposition des branchies , M. de Blain-
ville les range dans l'ordre suivant :
1°. Amphitrite, ou VcntUahnim. Corps quelquefois assez allongé,
composé d'un grand nombre d'articulations presque semblables, dé-
croissant insensiblement de la première à la dernière, et ayant chacune
un petit pinceau de soies et une sorte de stigmate; les branchies formées
par un 'Tand nombre de lanières semi-piunées disposées en forme
d'éventail au-dessus de la bouche, qui est accompagnée de barbillonsj
deux tentacules coniques plus ou moins longs à la partie supérieure
de chaque éventail branchial. Tube plus ou moins caché, vertical, cy-
lindrique, composé de grains de sable très-fins, ou seulement de vase.
20. Spirographe (Viviani, ). Corps en tout semblable à celui du
genre précédent; mais les branchies, situées de mcaio, sont formées
par des lanières nombreuses, portées par une bandelette coutournée
en spirale; la bouche tout-à-fait sans tentacules.
Le tube est de boue ou à peine calcaire.
(8. )
5«. TEnEBEiLE. Corps fort long, cylindrique, ù articulations {presque
semblables j les nnicrieiires él.-uii, les seulos avec les espèces (le sliginates
du genre |)ré(f^(lent ; les appendices courts et crocbiisj une sorte de
bande renflée sous l'abdomen ; branchies au nombre de trois ou quatre
paires, cbevelues, sur les premiers anneaux; bouche pourvue de longs
cirrhes nombreux. Tube vertical presque cylindrique, plus ou moins
caché, et composé de gros grains de sable ou de iragmens de coquilles
agglutinées.
4°. Pheruse. (Ocken.) Corps fort long, à articulations stibsem-
bla'bles, décroissantes de la première à la dernière, pourvues d'appen-
dices simples et peut-être de stigmates. Brancliies? Deux faisceaux de
longues soies dorées sur le premier anneau; bouche entourée de ten-
tacules fort courts et supérieurement pourvue de deux autres tentacules
beaucoup plus longs. Tube d'argile.
Ce genre, que M. de BlainviUe avait désigné sous le nom de Pen-
naria avant de connaître l'ouvrage de M. Ocken, ne renferme que
VAmphitrile phimosa de Muller; elle fait le passage aux deux genres
suivans.
5». CisTÈNE. (Leach.) AmjMirile. (Ocken. ) Corps court, divisé en
thora.x et en abdomen; branchies latérales, pinnritifides ou arbusculaires
aux premiers anneaux; des espèces de peignes cornés au-dessus de
la bouche, qui est entourée de cirrhes nombreux. Tube composé de
grains de sable agglutinés.
Ce genre, qui devrait peut-être être placé à la tête de cette famille,
est établi sur l'Amphitrite belgique de Pallas.
6°. Sabelle. Chrjsodon. (Ocken.) Corps court, divisé en thorax
et en abdomen; branchies en forme de petits filets très-hns, sur deux
ran"S, rem|)lissant un espace ovalaire situé à la partie supérieure des
premiers aimeaux; point de tentacules proprement dits; bouche entourée
d'un grand nombre de soies courtes, disposées sur trois rangs, et for-
mant une sorte d'opercule. Tube composé de grains de sable agglutinés,
adhérens les uns aux autres, et fermé par cet opercule.
C'est la ^abella alveolata de Gmelin, et le genre Psamatotus de
Guet tard.
OaD. II. T.ES SuBîiOMOMERiENs, Sublwmomeru.
Cet ordre ne contient qu'un seul genre, celui des Arénicoles , qui
est, pour ainsi dire, intermédiaire au premier et au troisième.
G. Arénicole. (I.amarck. ) Corps alongé , cylindrique, formé de
deux [)arties assez bien distinctes, la postérieure plus courte, obtuse,
l'antérieure plus longue, plus grosse, appointie antérieurement, et
dont les articulations nombreuses se renflent de 4 en 4; celles-ci pour-
vues de chaque côté d'ua double rang d'appendices simplement cornés
Lii' raison de juin, 1 1
i8i8.
( 3_0
antérieurement, et en outre branchiaux postérieurement; Iiouf^he tont-
à-fait terminale , réversible , et garnie intérieurement de petits ma-
melons.
Ce sont des animaux fixes, qui vivent dans des trous.
Ord. TJJ. Les IIomom 'RIENs, HonwmeriiA^e corps ordinairement
alongé, composé d'anneaux semblables, toujours nu ou non contenu
dans un tube, ou du moins pouvant en sortir et ramper.
Fam. T. Les Aphroditoïdes , ^phrodlloidœ. Le corps peu alongé,
ovale, déprimé; chaque anneau pourvu d'une écaille de chaque côté.
Aphrodite. Corps ovalaire, convexe en dessus, plane en dessous,
et pourvu d'une espèce de pied, composé d'anneaux à peu près sem-
blables, pourvus chacun d'une paire d'appendices complexes et d'une
écaille qui la recouvre en dessus, le tout caché par une sorte de bourre
de soie , ouverte seulement à la base de chaque appendice.
Le tjpe de ce genre est 1'^. aculeata , très-commun dans nos mers.
Lepidonote, Lepidonotus. (Leach. ) Corps ovalaire, quelquefois
alongé, convexe en dessus, plane en dessous, formé d'anneaux pres-
que semblables, ayant chacun une paire d'appendices complexes, re-
couverte à leur base par une écaille plus ou moins développée, et
visible.
Dans ce genre entrent toutes les espèces d'Aphrodites , excepté
Vu4ciileata.
Famille. Les Néréides. Nereidre.
Corps fort alongé, un peu déprimé, composé d'un très-grand nom-
bre d'anneaux prescjue égaux, décroissant un peu en arrière; le
premier sensiblement plus grand, pourvu en dessus d'un nombre de
tentacules assez variables, mais le plus ordinairement au nombre de
cinq; les appendices variables et semblables pour chaque anneau; la
bouche tout-à-fait antérieure, et quelquefois étendue inférieurement
dans les trois premiers anneaux, et pourvue plus ou moins profondé-
ment de crochets ou de véritables mâchoires; anus (crminal, appen-
dices tentaculaires du dernier anneau ordinairement fort longs,
Amphinome (Brug.). Corps plus ou moins alongé, déprimé, com-
posé d'articulations presque semblables, pourvu de chaque coté de
deux rangées de tubercules sétifères et cirrhigères, et de branchies en
forme d'arbuscule ; la bouche simple et sans tentacules ; l'anus ter-
minal, et accompagné de deux espèces de tentacules longitudinaux.
Ce sont les espèces décrites par Pallas , et ensuite par Bruguiève.
Branchionerkide, Branchioiiereis (Bv.). Corps alongé, à articu-
lations assez grandes, ayant à la partie supérieure d'un grand nombre
de leurs appendices des branchies bien visibles ; anneau antérieur
. C 83 )
fourvu de lenlacules ou c!e cirrhes Ibrt longs, nu nombre de 5 — S; l o 1 o.
Diifice aiUériciir du canal intestinrd armé de mâchoires simples ,
cornées et quelqueluis dcniblos.
M. de HIainviile met dans ce genre les Nereida norwegica , pin-
naia, bifrons, cilla ta , radiata , aphrodilois.
IViEGANEnEiDK , Mcganercis (Ev. ). Corps fort alongd , déprimé,
très-large, composé d'un très-grand nombre d'articulations très-peu
longues, à appendices petits, dont la plupart ont une branchie lort
distincte, piunée ou non; cinq longs tentacules et des points noirs sur
je premier anneau; des mâchoires complexes, calcaires, dont la paire
postérieure réunie ibrme une lèvre inférieure.
Dans ce petit genre, qui comprend les très -grandes Néréides,
M. de Blainville ne connait encore que deux espèces , l'une qu'il
nomme N. Gigas, et l'autre N. Leachii, qu'il doit à l'amitié de M. le
D^ Leach.
Lepidonereide, Lepidonerels (Bv. ). Corps formé d'un grand nombre
d'articulations à peu près cylindriques, à appendices semblables, pour-
vus à leur racine supérieure d'une écaille, terminé antérieurement par
une sorte de trompe ovale, rétractile, armée de crochets cornés;
cinq tentacules et des points noirs sur le premier anneau.
M. cle Blainville range dans ce genre les iV. stfllijera, l'aniiUigera,
macula ta, Jhu'a, viridis , cœca, c/ai>a,etc.
AcERONEREiDE , ^ceronevcis (Blainv.). Corps de même forme, à
anneaux nombreux, médiocres, à appendices semblables et comme
formés d'une double écaille, terminé antérieurement par une tête ovale
ou trompe exerte, pourvue àson orifice d'une couronne de très-petites
cornes charnues et d'un double crochet à l'intérieur; point de ten-
tacules ni de points noirs.
Ce genre est établi sur une belle espèce de Néréide, que M. de
Blainville doit encore à M. le D' Leach.
CiRRONEREtDE, Cïrronereîs (Blainv.). Corps peu alongé, composé
d'un assez petit nombre d'articulations longues et presque égales, pour-
vues d'appendices dont les cirrhes sont fort longs, tout-a-fait semblables
aux tentacules du premier anneau, qui sont accompagnés de points
noirs; point de mâchoires.
Les N. proliféra, cirrigera, mucronata, appartiennent à ce sous-
genre.
PoDONEREiDE, Podcnereîs (Blainv.). Corps également assez peu
alongé, composé d'anneaux semblables; les appendices supportés par
de très-longs pédoncules; le premier anneau est pourvu de longs ten-
tacules et de points noirs; la bouche paraît ne pas être armée.
Il contient les N. punctata et corniculata.
( 84 )
Néréide, Nereis. Corps alongé, cylindrique, composé d'un assez
grand nombre d'articula(ioiis presque égales ; les appendices formés de
deux parties ou tubercules, sans branchies proprement dites, ni écailles,
ni longs pédoncules, ni cirrhes remarquables; le premier anneau plus
large, pourvu de tentacules tort longs et de points noirs; la bouche
avec une trompe et armée de dents.
1*^'. Espèce avec des dents, N. versicolor, noctiluca, incisa , pusilla,
pelagica , annu lavis , fiwbriala.
2". Espèce avec une trompe, N. cœrulea, longa, prismatica, crassa,
ehranchiata.
Spionereide, Spionereis, Spio. Gmel. Espèces qui vivent dans une
espèce de tube ou fourreau gélatineux, et dont la tête est pourvue de
très-longs tentacules.
Espèce. S. seiicornis et mi/I/icomis.
])aus cette même famille doit sans doute être placé le genre Poljdore
de M. Bosc, fort remarquable en ce que la bouche terminale n'est pas
ar/née , et que le premier anneau , plus gros que les autres, n'est pourvu
que d'une seule paire de tentacules fort gros et aussi longs que le corps;
que les appendices sont composés d'un faisceau de soies en dessus, et
d'un pédoncule rétractile et de branchies en dessous, et surtout parce
que les derniers anneaux n'ont pas d'a[)pendices , et forment une queue
terminée par une sorte de ventouse; mais il est assez difficile de déter-
miner sa place.
Fam. LoMBRicoiDES , L.onihrlcoidfp. Corps alongé , cylindrique,
appointi aux deux extrémités, l'anneau antérieur étant par conséquent
fort petit, et n'olïrant aucune forme de tête ni de tentacule; bouche
constamment non armée.
Squàmolombric. Les lombrics à écailles. (Blainv. ) Corps alongé ,
cylindrique, composé d'un grand nombre d'anneaux bien distincts,
pourvus chacun d'appendices composés d'ime écaille pellucide, recou-
vrant un fascicule flabelliforme de soies dorées et d'un cirrhe.
Ce genre, qui compi-end les L. sqnammosus , arniiger pX J'ragifis?
est évidemment fort rapproché de certaines espèces de Néréides, dont
il ne diffère essentiellement que par l'absence des tentacules.
CiRROLOMBRic. (Blainv.) Corps alongé, cylindrique, obtus aux
deux extrémités, formé d'un grand nombre d'anneaux bien distincts,
semblables, pourvus d'appendices composés de trois cirrhes fort longs
de chaque cj'té.
Ee L. cirrhaius est le type de ce petit genre.
TcBiLOMBRic. (Blainv.^ Corps dont les articulations semblables,
fort
cl
l'ort grandes, peu nombreuses, étranglées dans le milieu, portent de
chaque côté au point de l'articulation une soie simple et Irès-courle,
( 85 )
et qui est contenu dans un tube flexible ouvert aux deux extrémités.
Les L. sahellaris, îuhlcola et himbricalis appartiennent à ce genre.
Lombric, Lumhricus. Corps alongé, cybudrique, appoint! aux deux
exlrémités, à articulations très-nomljreuses , semblables, pourvues
d'appendices composés de très-petites soies seulement , sans aucune
trace de cirrhes ni de tenta(Uiles.
Les espèces qui restent dans ce genre ainsi circonscrit , sont les
L. terrestris, varie gains , vermicularis , ciUatiis , Uneatiis, tubifer.
Naïs. Corps alongé , un peu déprimé, formé d'articulations peu
visibles autrement que par les appendices, qui sont toujours composés
de soies seulement, ordinairement assez alougés et sans aucune trace
de cirrbes ni de tentacules ; la boucbe terminale , quelquefois pro-
bosciforme.
C'est un genre évidemment mal connu, et qu'il paraît assez difficile
de distinguer de celui des Lombrics proprement dits, à moins que
par le peu de distinction des anneaux. Il comprend un assez grand
nombre d'espèces.
Examen chimique de la Cochenille et de sa matière colorante j
par MM. Pelletier et Caventou. (Extrait.)
L'espèce de cochenille que les auteurs ont soumise à leurs re-
cherches analytiques, est celle connue sous le nom de Cochenille
meslcque {Coccus cacti); ils la traitent successivement par diflerens
agens chimiques. L'éther procure une matière grasse , jaune, derai-
solide, acide et odorante. Cette matière grasse est d'autant moins co-
lorée en jaune rougeâtre, que l'éther dont on s'est servi est d'une
pesanteur spécifique moins grande. Sa composition est soumise à la
même loi que. celle des graisses des mammifères; elle est Ibrmée de
stéarine, d'élaïne, d'un acide volatil susceptible de former un hydrate
avec l'eau, et dont l'odeur étendue est celle que répandent les décoc-
tions de cochenille; enfin, c'est k la présence d'un peu de principe
colorant rouge, qu'est due la couleur jaune qu'a toujours cette graisse
avant d'avoir été purifiée.
L'alcool que Ton fait agir immédiatement après l'éther sur la coche-
nille , donne une teinture colorée en rouge, et (|ui, filtrée bouillante,
se trouble par le refroidissement, et laisse déposer des cristaux rouges,
solublesdans l'eau. Ils sont composés de matière grasse qui a échappé
■ à l'action de l'éther, de principe colorant rouge, et d'un peu de maîi-re
animale. Soumis à l'action de l'élher, ce fluide en extrait le prétendu
principe colorant jaune de la (;ocheniHe, et qui est uue combinaison;
de matière grasse et de principe colorant rouge.
î8 1 8.
C H l M I s.
C 86 )
Le principe colorant ronce ne se dissout dans l'éther que lorsqu'il
est accomoagné d'une cerlaine quantité de matière grasse, Iruulis que
l'alcool dissout ce princi[)e dans l'uu et l'autre cas. C'est sur ces pro-
priétés qu'est basé le moyen d'obtenir le principe 'colorant ronge à
l'état de pureté. On y parvient en Taisant dissoudre dans l'alcool jrs
cristaux rouges purifiés de toute matière animale, et en précipitant
cette teinture par un volume égal d'éther. Le mélange se trouble, et
laisse déposer le principe colorant rouge à l'état de pureté; la lu|ueur
surnageante retient toute la matière grasse et un peu de principe co-
lorant l'ouge.
Du principe colorant rouge.
Il est d'un rouge pourpre éclatant, adhère avec Force aux vases
dans lesquels on le précipite; il a un asjiect grenu et cristallin; il
n'éprouve aucune altération delà part de l'air atmosphérique; il fond
à5o°+, et se décompose à une température plus élevée, comme
toutes les matières végétales très-hydrogénées.
L'eau le dissout en toute proportio;», et quelque concentrée que
soit la dissolution, elle ne donne jamais de cristaux. L'alcool le dis-
sout aussi, et avec d'autant moins de iacilité, qu'il est plus détlegmé.
L'éther est sans action sur lui; tous les acides faibles le dissolvent,
mais aucun ne le préci|)ite; ils en avivent beaucoup la couleur, qui
de rouge passe à l'écariate, à l'orangé et puis au jaune. Dans ce cas
la couleur rouge n'est point altérée, et on peut la laire reparaître par
l'addition d'un alcali. Le chlore détruit la couleur rouge avec énergie;
l'iode donne le môme résultat, mais plus lentement.
Les alcalis agissent en sens inverso des acides, ils t'ont passer la
couleur rouge au cramoisi ; et si l'action de l'alcali est continuée
long-temps, la couleur revient au rouge carminé, puis au rouge pâle,
puis enfin au jaune; mais alors la substance a éprouvé une modifica-
tion particulière, et elle ne présente plus les mêmes propriétés avec
les réactifs.
L'alumine en gelée sépare totalement le principe colorant rouge de
ses dissolutions aqueuses, et forme une laque d'un rouge vif à la tem-
pérature ordinaire; mais celte laque passe au violet lorsqu'on l'expose
à une température plus élevée; on produit le même effet en versant
dans la liqueur quelques gouttes d'un acide quelconque.
Lorsque l'on fiit agir au contraire l'alumine dans une dissolution
aqueuse de principe colorant rouge, rendue violette par un alcali, la
laque qui se forme est d'un rouge vif, malgré l'influence de l'alcali,
et, ce qui est remarquable, elle ne change jamais de couleur lorsqu'on
la chauffe au milieu du bain.
Tous les sels fout éprouver des changeraens à la couleur de la matière
( Ô7 )
colorante rongcj aucun ne la précipite, si l'on en excepte les sels de ' <^ i ^^
plomb; ainsi que les protodslorures de mercure, nitrate do mt-rcure
et de bismiilli; mais ces derniers sels précipitent CLix-mèmes en partie
par l'eau.
Après un grand nombre d'expérienceS; les auteurs sont amenés à
tirer les conclusions suivantes : i". que les mélaux susceptibles de
j)lusieurs degrés d'oxigénation agissent comme les acides lorsqu'ils sont
au maximiun d'oxigénation , et comme alcalis, lors(|u'i!s n'ont pas
atteint le plus Laut degré d'oxigénation auquel ils peuvent parvenir;
2°. que cette influence alcaline peut s'exercer au milieu d'une liqueur
acide, lorsque ces oxides sont susceptibles de former avec le principe
colorant une combinaison insoluble, tandis (ju'eîle est totalement dé-
truite par l'excès d'acide , lorsque l'oxide ne produit, comme la soude
et la potasse, cpie des combinaisons solubles.
Parmi les substances végétales^ on a remarqué que les étLers, les
huiles fixes et volatiles, étaient sans action sur la matière colorante,
et que la morpbine se comportait absolument à son égard de la même
manière que les alcalis. Les matières végétales connues sous le nom
de tanin , de substances astringentes, etc., ne forment aucun précipité
dans la solution du principe colorant.
Tous ces résultats sont suffisans pour caractériser la nouvelle ma-
tière colorante, et lui donner un nom particulier. MM. Pelletier et
Caventou l'ont appelée Carminé , parce qu'elle l'ait la base du carmin,
La cochenille , épuisée de toute matière soluble par l'éther et l'alcool,
Liisse une espèce de charpente gélatineuse, translucide, blanchâtre
ou brunâtre, qui lait en quelque sorte la chair de la cochenille. C'est
une substance très-azotée, qui jouit de propriétés tout-à-fait particu-
lières; elle se décompose au i'eu , comme toutes les inatières animales
se dissout dans l'eau bouillante avec difficulté; et cette dissolution
traitée par les réactifs, présente des pbéuomènes qu'on n'observe avec
aucune autre substance animale connue : mêlée avec partie égale d'al-
cool, elle ne donne de précipité qu'au bout de quelques heures; elle
est précipitée en flocons blanchâtres par tous les acides et le chlore
mais l'iode ne lui fait éprouver aucun changement. Tous les sels acides
la précipitent et sont ramenés à l'état neutre, et une grande quantité
de sels neutres forment avec elle des combinaisons insolubles : tels
sont l'alun, les sels de cuivre, de fer,d'étain, de mercure, de plomb, etc.
Le nitrate d'argent jouit de la même propriété, et comme il ne pré-
cipite pas la carminé, il doit être regardé comme un bon réactif pour
reconnaitre la pureté de celle-ci.
La noix de galle précipite la matière animale, mais l'cfiet n'a lieu
qu'au bout de quelques heures.
Les alcalis facilitent la dissolution dans l'eau de la matière anirualej
ils n'en altèrent pas la nature.
Toutes ces propric^îds carrictérisent la matière auimale do !a coche-
nille. I-es auteurs se proposent de la rechercher dans d'autres insectes,
et de revenir sur cette substance singulière.
En résumant tous les faits précédens et ceux qui sont le résultat
de l'examen des cendres de la cochenille, ou voit que cet insecte se
compose :
1°. De carminé ;
a°. D'une matière animale particulière ;
Î stéarine,
plcune,
acide odorant;
4". Des sels suivans : phospiiate de cli;.ux, carbonate de chaux,
hydrorhlorale de potasse, phosphate de potasse, pulasse unie à un
acide or^^anique.
Après avoir considéré la cocheniil? sous le point de vue analytique,
les autours l'ont des re<herches propres à jeter du jour dans la teinture
en cochenille et dans la préparati(jn du carmin; ils e.vaminent succes-
sivement la décoction de cochenille et les ddférens carmins du com-
merce, ils en préparent par des procédés nouveaux, et établissent la
juste idée que l'on doit se faire de la véritable nature de ces couleurs
si recherchées.
La décoction de cochenille étant composée principalement de car-
mine, de malière animale et de matière f;,fasse, il en résulte qu'elle doit
présenter avec les réactifs des phénomènes rclaliis à la nature de ces
trois substances, et jKU'liculièrfment des deux premières. On peut
expliquer maintcnnnl pourquoi les acides donnent des précipités colorés
dans la décoction de cochenille, pourquoi la plus grande partie des
sels présentent le même résultat et d'une jn.inière plus ou moins
marquée. Cela tient à la malière animale, (|ui, en i'ormant une combi-
naison insoluble avec les réactifs emplo\és, entraîne toujours une
Suanlité de carminé, dont la couleur est modifiée d'après la nature
u réactif. Ainsi elle est rouge avec les acides; violette avec les sels
de jjl'.Hub, de enivre , d'élain au minimum, de zinc; brnn.âtre avec le
sulfate do fer; roige avec les sels d'étnin au inaxim un , etc.
Le carmin est nue combinaison triple de matière animale, de carminé
et d'un acide. On peut en préparer en faisant ime décoction de coche-
nille dans laquelle on a ajouté un peu de sous-carbonale de soude,
afin de facil.lcr la dissolution d'une plus grande quantité de malière
animale; par l'addition ii'un acide en excès, on obtient un précipité
floconneux d'un beau rou,:,e, mais dont la couleur devient Irès-foncée
par la dessiccati(ui. Ces carmins étendus sont très-beaux. Tous les
carmins du commerce sont des mélanges de véri'able carmin et de
laque carminée; ils sont eu outre sophistiqués par uue quantité de
(89) _ , ,
vermillon qui fait les o,i5 de leur poids. La laqne carminée est une 1 b l 8.
combinaison de carminé et d'alumine, et la matière animale qu'elle
aurait pu retenir est étrangère à sa composition.
La parfaite connaissance de la propriété de la carminé et delà matière
animale, (levait nécessairement donner une explication satisfaisante de
ce qui a lieu dans la teinture en cochenille; c'est ce que les auteurs
ont fait en terminant leur Mémoire. On emploie, pour teindre en
écarlate, le surtartrate de polasse et le proclilorure d'étain ; ces deux
sels agissent par leur excès d'acide qui avive la carminé et précipite
la matière animale; l'oxidc d'étain forme une" combinaison triple avec
la carminé, et la matière animale qui se précipite et se fixe sur la laine.
J)ans la teinture en cramoisi, on emploie l'alun , quien eliet fait passer
qu cramoisi la couleur du bain , et la dissolution d'étain n'y est employée
qu'en moins grande quantité, parce qu'elle s'oppose à l'action dei'aluu.
Second Mémoire de M. Edwards, Docteur en médecine,
sur r Asphyxie,
M. Edwards a lu à l'Académie des sciences, dans la séance du médecihe,
i" juin, un second Mémoire sur l'Asphyxie, dans lequel il a examiné
l'influence de la température sur la submersion des batraciens dans
l'eau. On se rappelle que M. Edwards n'étudie les phénomènes de
l'asphyxie dans toutes les classes des animaux vertébrés, que pour
arriver à connaître plus complètement l'asphyxie de l'homme.
Des expériences très-nombreuses l'ont conduit à déterminer deux
influences bien marquées de la température à cet égard.
i". Celle de l'eau dans laquelle les animaux sont plongés pendant
l'expérience ;
7P. Celle de l'air pendant un certain nombre de joursavaut l'expérience.
Relativement à la température de l'eau, il a constaté que les limites
des diverses durées de la vie des batraciens plongés sous de l'eau à
des températures différentes, correspondent à zéro et à /p degrés cen-
tigrades. La plus longue durée de leur existence y a lieu près de
zéro, tandis qu'ils y meurent presque subitement à 4^" j qi-'i est à
peu près la température des animaux à sang chaud. Entre ces limites
la durée de leur vie va en diminuant avec l'élévation de température.
M. Edwards a constaté qu'un petit nombre de degrés, môme à des
températures moyennes, produisent de grandes différences dans la
durée de la vie de ces animaux plongés dans l'eau.
Il a remarqué qu'ils ne s'engourdissent pas dans de l'eau à zéro ,
f)uisqu'ils y jouissent de l'usage de leurs sens et des mouvemens vo-
outaires; seulement ils y sont moins agiles, et leur mobilité aug-
mente avec l'élévation de température.
Livraison de juin. i3
C 9°)
M. EdwarfTs , en examinant l'intluence des saisons sur la durée de
Ja vie des batraciens plongés sons l'eau, a déterminé que lorsque la
température de l'eau où ils sont plongés est la môme, ainsi que toutes
les autres conditions, excepté la saison, ils vivent cependant plus
long-temps sous l'eau loi'sque la température de l'air avant l'expérience
a été plus basse.
En général la durée de l'existence de ces animaux, plongés sous l'eau,
dépend du rapport des deux conditions énoncées plus hîiutj ainsi lorsque
ces deux conditions agissent dans le même sens, la durée de la vie
des batraciens , plongés dans des quantités déterminées d'eau aérée ,
est d'autant plus grande que la température de l'eau pendant l'ex-
périence et celle de l'air un certain temps auparavant approchent da-
vantage de zéro. Mais l'influence de la saison ne s'étend pas à tous
les degrés de chaleur de l'eau dans l'échelle qui se trouve entre les
limites de zéro et de 42° centigrades. Ace dernier terme, et même à
des températures encore plus intérieures, la saison froide antérieure ne
prolonge pas la vie des batraciens; ils meurent donc aussi subitement
t'n été qu'en hiver, lorsqu'on les plonge dans l'eau à 42°.
M. Edwards examinera, dans un troisième Mémoire qu'il doit lire
dans ptu, l'intlueuce de l'air contenu dans l'eau. F. M.
. *^-v% %^'V^ ^ w^ vw>
Note sur un perfectionnement du CoJorigrade ; par M. BiOT.
Physique. J'ai décrit dans mon Traité de Physique un instrument que j'ai
appelé Colorigrade comparable , et qui est, pour les couleurs, ce que
Acad. des Sciences, le thermomètre est pour les températures. Si l'on adopte les idées de
iS juin 1818. Newton sur la lumière, les teintes successives produites par cet instru-
ment doivent offrir toutes les couleurs que peuvent réfléchir les corps
naturels; mais, quelque opinion que l'on conserve à cet égard, il est
du moins incontestable que l'instrument produit une série de teintes
nombreuses, identiques avec celles des divers anneaux colorés, réfléchis
et transmis, que l'on obtient entre deux objectifs posés l'un sur l'autre,
ou sur les bulles d'eau savonneuse. Il n'est pas moins évident, par sa
construction autant que par l'observalion même , qu'il les produit
toujours et partout, exactement les mêmes, avec la plus minutieuse
régularité, ce qui suffit pour lui mériter le nom de comparable. Enfin
le nombre des nuances est si considérable, qu'il s'en trouvera toujours
quelqu'une pour représenter d'une manière sinon rigoureuse, an moins
très-approchée, la couleur propre d'un corps quelconque que l'on
voudra comparer aux nuances données par l'instrument.
Dans la disposition que j'avais indiquée, toutes ces variétés déteintes
étaient produites par le seul changement d'inclinaison de deux lames de
mica d'égale grandeur, et d'épaisseur égale, collées l'une sur l'autre
avec de l'huile de térébeutine, et disposées de manière que les axes
( gï ) — ~-
situas dans leur plan fussent croisc's à angles droits. Ce croisement loio.
détruit clans l'action du système l'eJIct des axes plans, du moins sons
l'incidence perpendiculaire; et lorsqu'on incline les lames, l'ai lion de
l'axe normal se montrant presque seule, produit toute la série des
anneaux, en commençant par le noir qui répond à la tache centrale.
Cette disposition, d'ailleurs salisfaisanle quant aux résultats, était
assez délicate à bien exécuter. Ces deux lames, quoique taillées dans
la même feuille, n'avaient pas toujours l'égalité d'épaisseur néi cssairo
pour la netteté des phénomènes; il y avait aussi beaucoup de soin à
prendre pour croiser les axes plans exactement à anj|,les droits : toute
négligence dans ces conditions essentielles diminuait la beauté et la
netteté des teintes successives. Le désir de rendre cet instrument aussi
parfait qu'il peut l'être, m'a engagé à chercher dans la théorie (piclque
autre disposition plus simple qui produisit les mêmes successions do
coideurs, et j'y suis parvenu de la manière que je vais e.\|)li(]uer.
Je n'emploie plus deux lames de mica collées l'une à l'autre, et
dont les axes plans soient croisés rectangulairement ; j'en em()liiie une
seule, que j'extrais d'une ieudle bien transparente, et je la choisis
telle (jue, sous l'incidence perpendiculaire, elle eidève cà la polarisa-
tion primitive le blanc du premier ordre, ou quelqu'une des nuances
de blanc bleuâtre plus voisines du commencement de la table ds
Newton; j'adapte celte lame dans le colorigrade, de manière que sou
axe plan soit dans le plan d'incidence, par conséquent perpendicul:iire
à la tige de rotation qui fait tourner la lame. D'après celte disposition ,
la lame seule, amenée successivement sous diverses incidences, d''vc-
loppe déjà toutes les teintes comprises depuis le commencement des
anneaux jusqu'au jaune du second ordre. Pour obtenir les teintes
suivantes, j'ai plusieurs autres lames préparées de même, que je plaoo
séparément ou ensemble dans le trajet du rayon lumineux, nwis tou-
jours sous l'incidence perpendiculaire : l'instrument contient une cou-
lisse destinée à les recevoir. Ces lames sont collées sur des cartes
carrées, dont un des côtés est parallèle à leur axe [)lan, de facou
qu'en les introduisant dans cette direction, leur action s'ajoute à celle
de la lame mobile, et produit des teintes plus basses dans l'ordre des
anneaux, après quoi l'inclinaison de la lame mobile fait obtenir les
teintes suivantes. Si au contraire on introduit les lames fixes de ma-
nière que leur axe plan soit perpendiculaire à celui de la lame mobile,
l'action de celle-ci se retranche de la leur, cl l'on fait remonter les teintes
dans le sens des anneaux colorés. Ou peut donc, pnr celte méthode,
obtenir successivement toutes les teintes que la série renferme; mais,
de [)lus, on les observe avec une i)urelé parfaite et avec une lenteur
de dégradation qui permet d'en saisir tontes les nuances, parce que,
d'une part , la minceur de la lame mobile fait que , sous chaque
incidence , on n'aperçoit qu'une teiule paritiitemcnt uniforme dans
( 90
toute l'étendue du diaphragme par lequel on observe, quoique dans celte
étendue il n'y ait pas rii^ourcuseraent luie obliquité égale dans tous les
rayons visuels; et en second Heu , cette même cause rendant plus lenles
les variations de l'action de la lame mobile, pour des inclinaisons di-
verses, produit dans les teintes données par les lames fixes, des modi-
fications plus lentement graduées. Avec cette disposition nouvelle, le
Coiorigrade n'est d'aucuiie diiïicuUé à construire , et la beauté des
Couleurs qu'il présente ne pourrait être égalée paraucuu moyen matériel.
Lorsque la lumière blanche tombe obliquement sur un corps quel-
conque, elle y subit deux sortes de réflexions : l'une dirigée dans le
prolongement du plan d'incidence même, et telle que l'angle de réflexion
égale l'angle d'incidence; celle-ci s'exerce indistinctement et également
sur tous les rayons, et donne par conséquent une image blanche : l'autre
réllexion s'exerce sur les rayons qui pénètrent la substance même du
corps; elle les renvoie de tous côtés ;, comme par un rayonnement, et
elle agit principalement sur certains rayons qui forment la couleur
propre du corps. Pour exclure en très-grande partie la première espèce
de réflexion et voiries corps uniquement avec leurs couleurs, j'avais
depuis long-temps indiqué un procédé iondé sur les lois de la polarisation
(Mémoires de l'Institut pour i8i i , page 256); et en eflét , ce procédé
lait paraître les corps avec des teintes incompiu-ablement plus vives. Mais,
d'après les analogies fondées sur les phénomènes de la polarisation par
rétraction, ou pourrait soupçonner qu'une portion de lumière blanche,
correspondante à celle qui se réfléchit du dehors, pénètre l'intérieur du
( orps, et se réfléchit sans décomposition avec et comme celle qui forme
sa couleur propre; alors cette couleur serait toujours mêlée de blanc.
]'our avoir égard à cette circonstance dans l'imitation de la teinte ,
r.I. Arago m'a suggéré de rendre le verre polarisant du coiorigrade mo-
bile dans son inclinaison, ce qui est très-facile; alors il n'exercera plus
la polarisation complette, et conséquemment il mêlera de blanc les
couleurs des anneaux donnés par la lame de mica intérieure : seulenient
si l'on veut emplover cette addition, il faudra i°. désigner l'inclinaison
donnée dans chaque cas à la glace; 2°. caractériser la position où l'on
aura placé le corps coloré relativement à la lumière qui tombe sur lui;
5". enfin éviter de se placer dans la direction du faisceau réfléchi ré-
gulièrement, afin d'atténuer le plus possible son influence.
.Je terminerai celle Note en faisant remarquer que le mica dont
j'ai fait usage, et auquel le procédé précédent est applicable, est le
miea de Sibérie, appelé communément Verre de- Moscouie. Cette in-
dication est essentielle, car dans les substances désignées sous le nom
de mica, il en existe plusieurs dont les actions sur la lumière sont
très-diflérenles, comme je le développerai plus en détail dans un
Mémoire que je me propose de soumettre incessamment à l'Académie.
f» W»V»V»'WW»V»'\'»W» >^iV» VVV>
r 95 ) ^ ^
Extrait (FiDi Mémoire de M. Léman , sur les Rosiers.
ibi b.
M. LÉMAN a commencé en 1808 ses recherches suf les meilleurs ca- Botaktqbe,
ractèresà em|)lo3cr paurla distinction des espèces du genre Basa, v.l sur ;~
la méthode de classilicalion convenable à ce genre nombreux etdilKcile. Société PLilomat.
31 paraît que ses observations, jusqu'à présont inédiles, avaient été 9 """ ' '^"
C(Mnmuniquéps par lui à quelques botanistes, qui ont pu en profiter.
Dans le Mémoire dout nous iaisons l'extrait, LailteUr, après avoir
démontré l'insuffisance des caractères employés avant lui, établit la
préférence qu'on doit accorder à ceux qu'il propose; ensuite il fait
î'appUcaliou de sa méthode, d'abord aux seuls Rosiers indigènes dans
les environs de Paris, puis à toutes les espèces sauvages ou cultivées
qu'il a pu observer lui-inêrae, et dont plusieurs sont nouvelles. Nous
regrettons que M. Léman n'ait point donné les caractères distiuctits
des soixante-cinq espèces dont se compose son tableau général, ou
au moins ceux des seize espèces inédites ; c'est pourquoi nous nous
bornerons à présenter son tableau particulier des Rosiers de nos en-
tLi'gus, qui ne laisse rien à désirer, et qui suffit pour faire apprécier
les avantages de sa méthode.
t I. F'oliolis simplicitor dentatis.
A. Slylis coalilis ( i. R. arçensis, Linn.)
B. St)lis liberis.
a. Pedunculis glabris nudisve.
H-Foliis glabris.
* Germinibus subglobosis.
(2. R. pimpineUiJolia, Linn.)
** Germinibus ovato-oblongis.
(5. R. lutetiana, J^ém.)
H-+Foliis vlllosis (4. R. diimetormn, ThuiL)
+ + + L'étions villosis. (5. R. iirbica, Lém.)
h, Pedunculis hispidis.
+ Foliis villosis (6. /î. rusticà , Lém.)
-|- +Foliis glabris.
* Germinibus ovato-oblongis.
(7. R. andegwensis , Bast.)
** Germinibus globosis.
(8. R. spinosissima , Linn.^
IL Dcnlibus foliolorum latere inferiore serratis.
a. Pedunculis hispidis.
+ Foliis margine nudis.
(9. /?. verticillacantlia, Mér.)
-f +Foliis margine glandulosis.
(10. R. pumila, Jacq.)
_ ( 94 )
B. Pedunculis glabris nudisve,
( +Foliis margiue glandulosis.
(il. R. blserraîa, Mër.)
[++Foliis glabris,
* Germinibus globosis.
(i2. R. eglanteria, Linn.)
** Germinibus ovato-oblongis.
Ci 5. R. canina, Linn.)
-f + +Fo]iis pubescentibus.
(14. R. tomentcJla, Lém.)
III. Dentibus foliolorum utroque latere serralis «i^laadulusisve.
a. Pedunculis hispidis.
+ Foliis eglaudulosis, sublîis villosis.
( i5. R. pubescens , Lém.)
+ +Foliis eglandulosis 5 utrinque villosis.
(16. R. vlllosa, Linn.)
; .. + -|- -f-Foliis glandulosis.
* Germinibus globosis.
(17. R. tenuiglandulosa, Mér.)
** Germinibus ellipticis.
(18. R rubiginosa, Linn.)
*** Germinibus elongalis.
( ig. R. histrix, Le m.)
-f + + +Foliis glabris. (20. R. nemoralis, Lém.)
h. Pedunculis glabris nudisve.
+Foliis glandulosis. . . (21. /?. sepiwn, Thuil.)
Nous avertissons ceux qui voudront faire usage du tableau ci-
dessus, que les caractères qui y sont exprimés doivent être étudiés
sur les branches florifères, et non sur les branches gourmandes, oii
ils sont trénéralemeut altérés, suivant l'observation de M. Léman.
H. Ç.
extrait d'un Mémoire sur le Pouvoir réfringent des milieux
de Vœil; par M. Chossat, de Genève.
L'auteur s'est servi pour ses expériences d'une méthode indiquée
d'abord par Euler, mais que Brewster développa le premier, et qui
consiste 1°. à former avec la substance que l'on veut é])rouver une len-
tille microscopique plus concave, en la pressant enire deux verres, l'uq
plan, l'autre convexe; et 2°. à déterminer par l'obscrvalion la longueur
du foyer de cet objectif composé, pour en déduire le pouvoir réfringent.
Après avoir indiqué deuxcirconstancesauxquelles l'exactitudedes résul-
tats est essentiellement liée, savoir, la légère incertitude du foyer précis
d'un microscope cojuposé , et la variation dans l'étendue de la visioa
disfincte selon les observateurs, l'auteur, après avoir donné le moyen 1 o i o.
d'en apprécier l'efl'el^ passe à la détermination du pouvoir réfringent.
Membranes, i". La cornée étant trop épaisse chez certains animaux
pour la soumettre dans son intégrité à la pression entre les verres.
l'auteur a dû se contenter de faire ses expériences sur des lambeaux
séparés de cette membrane ; il remarque que deux causes peuvent
déterminer sa perte de transparence, la compression et l'absorption
qu'elle exerce sur les liquides dans lesquels on la plonge. 11 a obtenu
pour le pouvoir réfringent les résultats suivans :
Homme. Ours. Éléphant. Bœuf. Dindon. Carpe.
ï,53 I 1,35 I 1,34 I 1,54 I 1,35 I 1,35
Ces pouvoirs réfringens difl'èrent très-peu de celui de l'eau, ce qui
provieut sans doute de ce que l'épaisseur de la cornée dépend en
très-grande partie du liquide interposé entre ses lames.
2°. Membrane de l'humeur aqueuse. M. Chossat n'a déterminé son
pouvoir réfringent que sur l'éléphant et le bœuf, à cause de la gêne
qu'apporte à l'expérience la facilité avec laquelle la membrane se
l'ompt et se roule sur elle-même : il a obtenu pour l'éléphant 1,349;
pour le bœuf i , SSg.
3°. Capsule cristalline. Les résultats obtenus pour cette membrane,
sont :
Homme. Ours. Eléphant. Bœuf. Dindon.
1,35 I 1,36 I 1,349 I i>34 I 1,35
4°' Membrane hyaloïde. L'auteur n'a pas déterminé le pouvoir ré-
fringent de cette meinbrane, qu'il serait très-difficile d'isoler de l'humeur
vitrée; on ne saurait d'ailleurs y avoir égard dans le calcul.
Humeurs. i°. Couche muqueuse de Az cor/?^'^. Son pouvoir réfringent
pour le dindon et la carpe est i,357; il est par conséquent supérieur
à celui de l'humeur aqueuse de ces mêmes animaux.
2°. Humeur aqueuse. Les résultats des expériences physiques et
chimiques s'accordent à faire regarder ce liquide comme ti"ès-peu
différent de l'eau; et en effet les résultats obtenus sont :
Homme. Ours. Coclion. Eléphant. Bœuf. Dindon. Carpe.
1,558 I 1,349 I i>^'5*^ ) 1)358 I 1,358 | 1,544 1 ij349
3°. Humeur vitrée. On doit lui appliquer ce qui vient d'être dit de
l'humeur aqueuse; les résultats obtenus sont :
Homme. Ours. Cochon. Éléphant. Bœuf. Dindon. Carpe.
1,53g I 1,549 I 1,559 I 1,540 1 1,558 | i,558 | 1,349
Dans ces expériences, l'humeur vitrée n'a point été séparée de la
membrane hyaloïde; l'auteur a observé par-là un fait très-remarquable,
savoir le peu de transparence du corps vitré; il s'en est assuré par des
jexgérieuces très-précises ftiites avec une excellente lunette polyatée
C g6 >
dfi M. Cauclioix, qui lui- même a bien voulu répéter l'expérience.
M. Chossat a trouvé que ce phénomène tenait à la présence de l'hya-
loicle au milieu de l'hunjeur vitrée, ce qui suppose un pouvoir rétrin-
gent un peu difierent dans ces deux milieux. Ji n'en conclut pas que
celle perle de transparence existe sur le vivant 3 la délormatiou du corps
vitré dans l'expérience suffit peut-être pour expliquer ce phénomène.
4°. Cristallin. L'auteur s'occupe d'abord d'un phénomène qui revient
souvent dans les expériences sur ce c'orps, savoir sa perte de transpa-
rence momentanée : deux causes, selon lui. peuvent la produire, i°. la
pression dont l'effet se voit très-bien en comprimant un cristallin de
bœuf entre deux verres; 2^. l'abaissement de température jusqu'à con-
gélation, causé déjà connue de Petit {Acad. des Scienc, 1725 J. Des
observations ultérieures ont appris à l'auteur qu'il en existait deux
autres beaucoup plus importantes pour les expériences, la dessicaliou
du cristallin et l'absorption qu'il exerce sur les liquides ambians.
Une précaution essentielle dans les expériences de réfraction sur le cris-
tallin, est d'opérer promptement et aulant que possible dans un milieu
chargé de vapeurs, vu que la dessicaliou au>>,mente le pouvoir réfringent
de ce corps. L'auteur n'a point pu éviter toujours cette cause d'erreiu-s,
et surtout dans les expériences sur l'œil de l'ours et de l'éléphant; aussi
ne regarde-t-il point comme exacts les derniers nombres de la colonne
relative à ces animaux. En opérant avec les précautions ci-dessus, on
arrive pour l'homme, le bœuf, etc., à un noyau central de réfraction
constante, ce qui n'a point ordinairement lieu quand on permet au cris-
tallin de se dessécher librement. Voici le tableau des résultats obtenus :
Homme.
I ,338
1,395
i,420
Ours.
Cochnn.
Éléphant.
Bœuf.
Dintlon.
Carpes.
1,383
1,386
I , 569
1,375
1 , 585
1,374
1,396
1,595
1,387
i,4o3
1,587
1,387
1,416
1 , 3 99
i,4o5
1,416
1,592
i,4i5
1,436
1,424
i,4i5
1,432
1,596
1,456
1,442
1,424
1,458
I 5 599
1,442
i,45o
i,45o
1,440
i,4o3
i,45o
1,463
.,432
1 ,436
i,45o
Il reste encore im
noyau central, trop
dur pour être mis
en expérience.
M. Chossat a recherché si dans le cristallin le pouvoir réfringent
croissait selon une loi déterminée : ses essais multipliés ont été intruc-
tueux; néanmoins il attribue ce peu de succès à la grossièreté des
moyens qu'on est obligé d'employer dans cette recherche.
L'obscurcissement de la cornée, du cristallin, et peut-être du corps
vitré au moyen de la pression, ne m.ilitent point, selon l'auteur, en
laveur de l'ajustement de l'œil, par une cause qui agirait en compri-
mant cet organe.
( 97 ) o „
iBio.
Reinaïqiics sur les rapports qui cxîslcnt entre la propagation
(les ondes à la surface Je l'eau, et leur propagation dans
une plaque élastique ; par M. l'oissoN.
MittlEMiTIQUES.
"D \NS !,i dernière Séance de l'Académie (celle du 8 juin) M. Founer
a Ui LUI Mémoire sur les vibrations des plaques élastiques, dans lequel Sociéié Philomat.
il a spécialement considéré la propagation des ondes ou des sillnns, Jum »8i8.
comme il les a nommés , dans une plaque d'une étendue infinie.
].a détermination do ce mouvement dépend des mômes considérations
que celle de la propagation des ondes à la surface de l'eau ; et l'analyse
montre, entre ces deux genres de phénomènes, des rapports que l'on
ne saurait découvrir sans son secours, et qui sont assez curieux a
remarquer. Ces rapports singuliers tiennent à ce que les lois de ces
deux mouvemens soiit renfermées dans des équations aux différences
partielles de même nature, savoir, des équations linéaires à coëfficiens
ronsfans, qui ne sont pas du même ordre par rapport au temps et
{)ar ra[)port aux distances des points mobiles au lieu de l'ébranlement
primitif, mais avec cette différence, que l'équation du problême des
orides est du quatrième ordre par ra|)port au temps, et du second
par rapport aux coordonnées; tandis que dans l'autre problême elle
est au contraire du second ordre par rapport ;iu temps, et du qua-
trième par rapport aux coordonnées. De là vient que tout ce qui se
dit du temps ou des distances dans le premier [)robleme, doit s'ap-
pliquer aux distances ou au temps dans le second, et vice versa.
Ainsi j'ai trouve, dans mon Mémoire sur la Théorie des ondes {\),
qu'il se propage deux espèces d'ondes différentes à la surface d'un
fluide d'une profondeur infinie : la distance des ondes de la première
espèce au lieu de l'ébranlement primitif, croît comme le carré du
temps, et leur mouvement npiJarent est indépendant de la largeur et
de la profondeur de cet ébranlement; au contraire , les ondes de la
seconde espèce se propagent d'un mouvement uniforme, avec une
vitesse dépendante de ("élcndue de l'ébranlement dans le sens hori-
zontal; celles-ci succèdent aux premières, et elles ont lieu quand le
temps est devenu très-grand relativement aux distances. Or, il se pro-
duira de même dans une plaque élastique deux espèces différentes
de sillons; dans les uns, les carrés des distances au lieu de l'ébran-
lement primitif, seront proportionnels au temps, et leur propagation
sera indé[)cndante de la nature de cet ébranlement; les autres se pro-
pageront d'un mouvement uniforme, avec une vitesse dépendante de
(i) Bullelin Je juin 1817, pi'ge 85.
Lii^Taison de juilLg. '5
_ C &8 ) _
sa largeur; ceux-ci auront lieu quand les tlisfances seront très-grandes
par rapport au temps, et ils arriveront avant les autres en chaque point
de !a plaque. Si l'ébranlement primitif est symc'triqué autour d'un
centre et renfermé dans un cercle d'un rayon donné, la vitesse de
chaque sillon de la seconde espèce sera en raison inverse de ce rayon,
et proportionnelle h. l'épaisseur de la [ilaque et au degré de son élaslicité
de ligure, c'est-à-dire, au degré de tendance qu'elle a à reprendre sa
figure plane.
• Les ondes et les sillons de la seconde espèce sont formés par des
oscillations très- lapides des points du lluide et de la plaque, dans un
sens perpendiculaire à la surface; laduiéci de ces oscillations est cons-
tante pour une même onde comme pour un môme sillon , et elle ne
dépend que de la vitesse de sa propagalion. i.a la.rgeur de chaque onde
ou de chaque sillon de la seconde espèce, reste aussi toujours la même
pendant leur mouvement apparent; si l'on compare la durée des oscil-
lations à celte largeur, on trouve, relativement aux ondes, que cette
durée est proporlionnclleà la racine carréedela largeur, commeNewlon
l'avait dit dans le livre des Principes; et, relativement aux sillons,
on trouve réciproquement cette largeur proportionnelleàla racine carrée
du temps des oscillations. Les ondes et les silhjns de l'une e( l'autre
espèce, s'afi'aiblisscnt en s'éloignant du centre de l'ébranlement pri-
n-.iiif; mais, dans la première espë'e, les hauteurs décroissent suivant
les carrés des distances à ce centre, tandis que dans la ?ejonde, elles ne
décroissent que suivant les simj)!es distances; ce (jiii fait que les ondes
et les sillons de la seconde espèce sont les plus saillans, et doivent être
regardés comme la partie principale du genre île mouvement que nous
décrivons.
[.es équations différentielles des deux problêmes se résolvent par
des intégrales déiSnies (juadruples, lorsque l'on considère la question
dans toute sa généralité; et seulement doubles, cpiand on ne considère
la propagation du mouvement que dans un seul sens, c'csl-à-dire ,
(juand on suppose la surface tluide et la plaque élastique réduites à
de simples lignes. Relativement aux lames élaslicjues, les intégrations
s'elîectuent en partie, et les intégrales se rabait^sent a des intégrales
doubles dans le premier cas, et simples dans lesccond. Celte circons-
tance simplifie l'analyse relative à ce problème; mais elle ne modifie
nullement les raj)porls que nous venons d'énoncer entre la propaga-
tion des ondes et celle des sillons.
Au reste, celte [jropagatiou dts sillons dans les plaques élastiques
infinies, est une ([uesiion de. pure curiosité, (ju'il neiaut [)as confondra
avec la propagation du son dans c- s mêmes p!a(jnes : ccilf»-ci se fait
touioursd'un mouvement uniforme; la vitesse ne dépend ni de l'éliran-
lemeiit primitif ni de l'épaisseur de la plaque; elle ne dépend que de
]'cl:islic!(é propre âc la maliôre qui la compose, laquelle se nies'jre, 1 o 1 û.
roinme dans le cas (l'un simple fil élastique ( i ) , pnr rcxlensioa dont
cette matière est susceptible pour udo Ibrce douuéc.
S//r rutiJilc (les lois (le la polarisation de la. liimiric pour
manifester f existence et la nature des systèmes cristallins ^
par M. BioT.
On sait qu'il existe des minéraux dont la forme primitive n'a pas été AcaJ. Jos Scien<-i>s.
jusqu'ici complelteuicnt déiermiiiée, parce que l'on n'en a pas encore 22 juin 1818.
trouvé de cristaux dont les faces fussent snfîisammcnt nombreuses ef;
prononcées. Telle est la famille minérale désignée sous le nom de Mica.
On sait aussi que, dans certnins cas, la forme extérieure , c|Uoique exis-
tante, n'est pas un indice suffisant d'un éfat cristallin intérieur, parcs
qu'il n'est pas possible de suivre les conséquences internes de la forme,
par le clivage. Tel est, parmi beaucoup d'autres, le cas de.s cristaux
fie sels mélangés, récemment étudiés par M. Beudant. Jl était utile
d'avoir, pour ces occasions, un indice expérimental qui pût pénétrer
dans l'intérieur des substances, v manifester l'existence ou la non
existence du système cristallin, et montrer sa continuité ou sa discon-
tinuité, sa variation ou sa constance. L'objet du Mémoire de M. Biot
est de iaire voir que l'on peut trouver un pareil indice dans les phéno-
mènes de polarisation émanés d'axes rectilignes, tels que sont ceux
que produisent les corps Iran'îparens régulièrement cristallisés. Après
avoir délini ce caractère et donné les moyens de le reconnaître avec
certitude, il eu a fliit rap[)lication aux substances que les minéralo-
gistes ont jusqu'à présent réunies sous le nom de Mica, d'après
l'analogie l'ésuitante de leur aspect feuilleté, et de la pnjpriété dont
leurs feuillets jouissent de se laisser déchirer parallèlement aux côtés
d'un hexagone régulier. En soumettant ces substances aux épreuves
de la lumière, elles ont présenté des diliérences nombreuses et carac-
téristiques ; les unes , par exemple, possèdent deux axes de forces
polarisantes, les autres un seul axe: et, parmi ces dernières, une seule,
le mica de la vallée d'Alla en Piémont, exerce la polarisation attractive,
tandis qu'elle est répulsive dans tous les autres. Ces ùen\ grandes
divisions elles-mêmes ont offert encore des diliérences multipliées
dans l'intensité absolue des forces simples et dans les rapports d'in-
tensité des deux axes dans les systèmes composés 3 de là résultait
l'indication de difï'érences internes dans la nature de ces substances,
(i) Bulletin de décenibre )8i6, page igo.
( 100 )
ou clans leur éfal d'aggrégation , ou dans ces doux qualilés k-la-f^is.
L'analvso chimique de'plusicurs d'entre elles, faite par M. Vauquelin,
a montré que ces dilîérences étaient réelles, hn rapprochant les
«•ompositions que ce savant chimiste a trouvées, on volt que les prin-
cipes conslituans sont jusqu'à présent les mêmes dans les micas de
<'j)acune des grandes divisions à un axe et à deux axes; mais ils dii-
l'èrcnt d'une "de ces divisions à l'autre, et dans ch;ique division les
mêmes principes varient, sinon par leur nature, du moins par leurs
proportions. Ainsi on trouve des micas à un axe qui contiennent
jusqu'à 20 pour loo de magnésie, tandis que les micas àcleux axes
jusqu'ici analysés n'en contiennent point; mais ceux-ci différent entra
eux par les proportions de leurs prin^-ipes, lesquelles sont tout-à-I'ait
variables, sans qu'on cesse d'y observer l'homogénéité de composition,
ja transparence et la continuité régulière d'un système cristallin inté-
rieur. La plupart de ces subslanccs'n'existant pas en cristaux complets,
nous ne pouvons pas savoir si leurs i'ormes primitives offrent des
(Hffcrences correspondantes a celte diversité de composition et d'action
sur la lumière; mais du moins il parait que, dans les circonstances
où les a tbrmé.'S la nature, les élémens qui les composent ont pu
Fe réunir réguiicremeni, et par conséqu.ent se combiner suivantcles
rapports de proportion qui semblent n'avoir rien de fixe; ce qui ne
doit point surprcnrh'e, si l'on fait attention que beau<'oup de forces
étrangères, telles que la pression et l'électricité, par exemple, oiit pu
modifier les actions des forces chimiques, et forcer les élémens à s'unir
dans des proportions différeules de celles qui seraient résultées de leur
nuion spontanée. La fatnille des micas ayant été privée du caractère si
im|)ortant de la forme, il est peu étonnant qu'elle présente les diver-
sités que y. Biol y a trouvées, en l'étudiant par un caraflèreau moyen
duquel le système' cristallin devenait pour ainsi dire visible à ses yeux,
('omment les miiiéralogisles devroiU-ils la distribuer en conséquence
de celte diversité? C'est une question qu'il n'a pas cru de son ressort
de considérer.
Dans ce Mémoire, M. B'iot a employé le système des forces pola-
risantes seulement comme un indice aliecté par la nature dii système
cristallin, sans avoir besoin de supposer que ces forces fussent ou non
accompagnées de celles qui produisent la double réfraction ;_ mais
d'autres recherches l'ont depuis convaincu que les forces polarisantes
et les forces de dciuble réfraction sont toujours liées les unes aux autres
diwis les cristaux à deux axes comme dans les cristaux à un axe, de
sorte que les différences de polarisation qu'il a trouvées indiquent et
nécessitent des différences correspondantes dans le mode (le division des
rayons doublement réfractés par ces substances.
«^««««^«^ ««V» •*** V
y lii.
( .o. )
Extrah et il II Alcntoiic de M. LÉON DuiOUH, Correspondant de
la S(jcieic Pliilomaiicjne , ayant pour titre : Recherches
nnatO!iii(|i]es sur les Scv/ics et surciuelques autres insectes
hymcDoplères.
I-A Scclii' des jardins, qui est un des plus grands hyménoptères Zoologie.
d'Europe , esl la seule ospèce que Tailleur ait soumise à ses recherches.
Après en avoir signalé les traits exit'rieurs, il passe à l'e.xamen suc- Société PLiloinat.
cessif du système nerveux, des organes de la respiration, de la di^^es-
tion, de la généialion et de l'appareil du venin.
Le système nerveux consiste, comme dans tous les insectes, en un
cordon' fjrineipal l'ormé de deux neri's couligus, et en sept ganglions
de chacun descjuels naissent trois nerfs.
D.-ius Icrhripilre qui traite de l'organe respiratoire, il décrit i». les
siigmciics , qu'il divise en tiioracJiiques et en abdominaux; s», les
t radiées, qu'il distingue en vctsculaires et en vésiculaires. Ces dernières,
placées prunifialemenl à la base de l'abdomen, sont lavorables à un
.séjour plus ou moins prolongé de l'air. J)ans la Xylocnpe et les
J.cmbus, chacune des deux^grandes vésicules abdominales émet un
tube grisâtre, élastique, qui ne s'observe point dans la Scolie, et qui
se dirige vers le sligtnale ihorachique. M. îliifour pense que ce tube
n'est pas étranger <à^ la production du bourdonnement.
Dans Tixamen des organes de la digestion, l'auteur parle i". do
VépipJoon, qui consiste en petites granulations adipeuses; 2°. des
vaisseaux hépatiques, dont ,1e nombre est d'une vingtaine environ;
o"i du tube alimentaire, on il décrit {'œsopiiage, un premier c^/owac
membraneux, un sc^con<\ es/omac musculenx, séparé du précédent par
une valvule pylorique, r/;//Ê-5///7 , qui, avant de se terminer par le
rectum, olTre un eœciim plus ou moins renflé, parcouru par six ban-
dcietles musculeuses. Dai.s la Xilocope, celte dilatation intestinale
lîréseule six espaces ovales l'ormés par une membrane diaphane, que
J\ . Dufour considère comme les points d'attache de cordes muscu-
leuses qui traversent le cœcum , et dont la contraction détermine les
émissions fécales produites au gré de l'animal.
Les or 'ânes de la génération sont considérés séparément dans les
deux sexes. Les môîes ont \o. (]c?, ovg\x\fi?i préparateurs , (|ui consistent
en testicules et .en véhicules séminales. Les testicules sont au nombro
de (\('\\\ bien dislincls, l'ormés chacun par les replis d'un seul vaisseau
.sperm.-iticuie, (pii en arrière se continue en un canal déférent. Dans
la Xilocope, ils se présentent sous la forme d'une vésicule ovale, et
le canal déférent, avant de s'aboucher à la vésicule, a un renflement
.sphércjidal. (Minque testicule du Bombus est essenliellemeut composé
de quatre boyaux agglomérés contlueus à leur base. Dans VAutliidie
( I03 )
un sr'ul cnvp^ presque globuleux renferme les deux vaisseaux sperma-
liqvics qui dans les aulrcs hyménoptères sont séparés. Les Tésicules
sc'jninaL's de la Scolie forment de chaque cûté un corps ovoïde, oblong,
et se terminent en arrière par un conduit spermatique commun. Elles
sont cylindroïdes dans la Xilocope, en massue dans le Bomhus , fili-
formes dans XAnthidie. 2°. Les organes copulatertrs. ou plutôt les
pièces qui constituent l'armure de la verge, u'ont été que mentionnés
par l'auteur dans l'explication des figures qui accoiupagnent le ftlémoire.
Les organes générateurs femelles se divisent pareillement en prépa-
rateurs et en copulateurs : i". les premiers com|)rennent les lubes
oi'igères, qui sont au nombre de trois de chaque côté dans la ScoJie
et y Amhidie , de quatre dans le Bomhus et la Xilocope, de deux
seulement dans le Polysies. Un autre organe, sur les fonctions duquel
l'auteur n'est pas encore bien fixé, mais qui fait partie de l'appareil
générateur, s'abouche dans l'oviductus sous la Ibrme d'un tube allongé
borgne. ]1 pense, avec Swamiuerdam», qu'il pourrait être destiné à
lubréfier les œufs à l'époque de la ponte. 2". Les organes copulateurs
de la Scolie sont exprimés dans la planche consacrée à l'anatomie de
cet insecte.
Le cinquième et dernier chajiitre traite de l'appareil du venin.
1°.. L'organe ;?/cre7e///" consiste en deux tubes filiformes flexueux, qui
dans la Scolie s'ouvrent isolément dans le réservoir, taudis qu'ils
offrent un canal déférent assez long dans la Xilocope et le Eouibus.
:>°. L'organe co;7,se7va/^;/r ou le réservoir est meinbraneux, vésiculeux^
il reçoit vers le milieu de sa longueur les tubes sécréteurs, tandis que
dans la Xilocope et le Bombus ceux-ci s'insèrent à son cxirémilé.
5°. A l'article de l'organe ejccrcteur ùu. venin, M. Dufour parle d'une
bourse musculo-memijraneuse placée entre le rectum et l'oviductus,
renfermant intérieurement une vessie, et destinée peut-être h l'éjacu-
lalion du venin. ]1 n'a encore observé cette bourse que dans la Scolie;
le dard est dentelé vers sa pointe , et fixé par luie bifurcation à des
juuscles qui servent à ses mouvemens de projection et de l'étraction,
Noie sur Je Caméléon minéral ^ par MM. Chevillot
et Edwards.
rn, ,.,,!■ Dans uti premier Mémoire sur le Caméléon minéral, nous avons
examme sa composition, et nous avons détermine quii était toujours
Acad. des Sciences, formé d'oxide noir de manganèse, d'oxigène et de potasse, quelle que
fût sa couleur, et que la diversité des nuances cpi'il ollre à l'état
.solide dépend de la proportion de ses ])arties constituantes; qu'il y
a une de ces combinaisons susceptible de cristalliser et de former des
ài"uilles pourpres par dissolution dans l'eau et évaporatiou.
( -o^ )
Dans un second Mt^moire, nous avons exajnlné les propriélrs de ce
corps, qui est remarquable par son action sur les corps combustibles
et par la variété des couleurs qu'il peut produire.
Nous avons d'abord fait voir qu'il y a un Caméléon de soude so-
luble, mais qui ne parait pris cristallisable, un Caméléon de barile et
de stroniiiuie, tous deux insolubles.
Les crislaux de Caméléon rou;j.e sont du raanganésiafe de potasse
neutre. Ce sel, par sa Ibrte action sur les corps combustibles, se
rapproche beaucoup du chlorate de potasse.
1/action du Caméléon de potasse sur les corps combustibles dépend
delà paude quantité d'oxi^ène qui entre dans sa composition , et de
la facilité avi(- Inquelle il le laisse déi^ager à une température peu
élevée. Un gramme de cristaux de Caméléon rouge dégage par la
chaleur 8 centilitres d'oxigène. Ce dégagement s'ellectue à une tempé-
rature de 225 à 270° <='•■"''»• , chaleur iuiérieure à celle qui produit la
décomposition fie i'oxide noir de manganèse. ïl reste une poudre noire
qui donne oS'="°-,54i d'oxide noir de manganèse, et le reste en Camé-
léon vert; d'oîi il résulte une diliérence notable entre ce Caméléon et
celui que l'on forme de toutes pièces par îa chaleur: car dans les
cristaux il y a une grande prédominance d'oxide noir de manganèse
et d'oxigène, tandis qu'on ne peut faire un Caméléon de toutes pièces
sans un grand excès de potasse.
I,a chaleur ne dégage point tout l'oxigène du Caméléon, et cela doit
être, car il ne se lorme point de Caméléon par le feu sans un excès
de pelasse; dans la décomposition des crislaux par le feu^ cet alcali
doit retenir im peu de manganèse et d'oxigène.
I,e Caméléon chauiFé avec l'hydrogène à une douce chaleur, produit
une absorption par l'union de son oxigène avec ce gaz. C'elle action
a lieu avec dégagement de calorique et de luniière, produisant soit
UJie iguilion, soit une flamme.
Le phosphore et le soufre, chauGes légèrement avec la poudre des
cristaux de Caméléon, détonnent avec ilamme. La trituration produit
le même ellet : le charbon, l'arsenic et l'antimoine chauHes de môme
avec les crislaux de Cam.éléon, brident avec dégagement de calorique
et de lumière, mais ne détonnent point.
Lorsqu'on verse une dissolution concentrée de potasse sur une dis-
solution ég.'dement concentrée de cristaux de Caméléon rouge, ou
en change successivement la couleur en la faisant passer au pourpre
foncé, à l'indigo, au bleuet au vert. Dansée cas, le Caméléon rouge
qui est neutre, s'unit à des proportions croissanles de potasse, constitue
ainsi diverses combinaisons de Caméléon avec excès d'alcali, dont
chacune est caractérisée par une couleur didV'renle.
Ainsi le Caméléon vert est celui qui contient le plus de potasse
1^1 [].
( 10/, )
en excès; et lorsqu'on le verse dans une dissolulion neutre de Canîc-
/ léoii roug3, il doit iiécessairemeiU en chan>:,er !<i couleur en parta-
geant sa potasse avec Ini. lueurs -gravites S|)ccifiques sont difî'érentes ;
car lorsqu'ils se trouvent mêlés avant qu'une coniiiinaison intime se
soit opérée, pour constituer une seule couleur, le vert occnipe la
partie inléricure du vase, et le rouge se voit à la partie supérieure.
Il faut des quantités considérables de dissolution de poiasse [muv
rlinnger la couleur d'une dissolutionconcenlrée de cristaux j il en faut
beaucoup 'plus si la dissolution est étendue, de sorte que Taclion de
l'eau aftaibiit l'action de la potasse pour le Caméléon rouge, et s'oppose
par conséquent, suivant la quantité que l'on emploie, au changement
du rouge au ver*^ ; c'est pourcpioi l'eau peut changer en rouge une disso-
lution de Caméléon vert, parce qu'elle enlève une partie de l'alcali
eu excès.
La chaleur favorise cette action, en augmentint l'affinité de l'eau
pour la potasse 3 c'est ainsi qu'une dissolulion verte peut passer promp-
tement au rouge par une élévation de température.
L'agitation produit un effet contraire, en favorisant la combinaison
de la poiasse avec le Caméléon rouge ; ces deux, elfets opfiosés de
l'agitation et de l'élévation de température sont rendus scubibles' par
l'expérience suivante :
Lorsque par l'ébullilion on a changé le Caméle'on vert en rouge,
et qu'on le laisse refroidir, il conserve sa couleur rouge; mais si ou
l'agite pendant quelques minutes, lorsque la potasse y est en proj)or-
tion convenable, on la fait passer au vert. On peut ainsi changer
plusieurs fois la couleur du rouge au vert, et réciproquement, en
alternant i'ébullition et l'agitation.
Une dernière condition qui influe sur la coloration, est la tendance
aux proportions déterminées et à la cristallisation. Lorsqu'on fait éva-
porer du Caméléon vert ne contenant pas un trop grand excès d'alcali,
il devient d'abord rouge, ainsi que nous venons de le dire; mais par
l'évaporation la potasse se concentre tellement que, malgré la Icm-
pénilure, sa tendance à se combiner avec le Caméléon augmente,
ce qui peut aller au point de produire la couleur verte; l'aulre partie
du Caméléon rouge se soustrait à l'action de la poiasse, par la ten-
dance k la cristallisation , et forme dans la liqueur des cristaux pourpres.
En ayant donc égard aux cinq conditions que nous avons énoncées,
qui sont la proportion de jjofasse , celle de l'eau, l'agitation, la tem-
pérature et la tenilance k la erislallisalion , on peut se rendre conipte des
phénomènes variés que présente la dissolution du Caméléon dans l'eau.
L'action des autres alcalis sur une dissolulion de Caméléon rouge,
donne lieu aux résultats suivans : Lorsque l'on verse une solution do
soude d,'ms une solution de cristaux de Caméléon rouge, elle verdit
C io5 )
la liqueur, fii la (aipnnl p.'isscr [lar les nuancos intermédiaires, si on i o i o.
remploie dans des proportions convenables : en ce cas, il se torme
une combinaison dcnible; (;'cst un Caméléon de potasse et de soude;
il en est de même de la baryte et de la slrontiane. Les combinaisons
doubles qui en résultent sont solubles, tandis que les Caméléons de
baryte et de stronliane sont insolubles. La ilissolution de chaux étaut
très-étendue, ne produit qu'une faible teinte de vert.
L'action des acides est remarquable. Les acides versés en petite
quantité dans une dissolution de Caméléon vert, le rougissent en
enlevant l'excès de potasse; mais l'action des acides concentrés sur les
cristaux non dissous est bien différente.
Dès que l'on a versé sur les cristaux une certaine quantité d'acide
suU'urique à 66°, l'acide les dissout, une couleur verte se manifeste,
mais ce vert n'est plus un vert-pré, ou un vert du troisième ordre des
anneaux colorés que produit l'addition de l'aleali. Le vert qui r^ulte
de l'action de l'acide sulfurique est un vert-olive ou un vert du second
ordre des anneaux colorés. !Si, dans cette dissolution verte par l'acide
suU'urique, on verse une très-petite quantité d'eau, elle passe au jaune-
serin ; en ajoutant encore un peu d'eau, une belle couleur orangée
y succède : par une autre addition d'eau, il se développe im rouge
éclatant, et en dernier lieu la teinte que Newton a appelée rouge-
écarlate. Ainsi on peut taire parcourir au Caméléon toute la série des
auneaux colorés depuis le vert du second ordre jusqu'au vert du troi-
sième, en employant pour le second l'acide sulfurique successivement;
affaibli, et pour le troisième des proportions croissantes d'alcali.
Si les acides commencent par dissoudre le Caméléon rouge, soit
par leur action propre, soit à l'aide de l'eau qu'ils contiennent, ils
les décomposent plus ou moins promptement suivant leur degré de
concentration, leur température, et leur fifïinité pour la potasse ou
même pour l'oxigène. Ainsi, l'acide nitrique concentré, dès qu'il
dissout les cristaux de Caméléon rouge, produit une effervescence,
et la décomposition , qui à mesure qu'elle avance rend la couleur plus
pâle, jusqu'à ce qu'elle soit totalement détruite, s'opère en quelques
heures; la liqueur est incolore, il y a un précipité brun ; et lorsqu'on
a soin de recueillir dans un appareil convenable le gaz qui se dégage,
ou trouve que c'est de l'oxygène, et qu'un gramme de cristaux de
Caméléon rouge fournit dix centilitres de ce gaz; cette décomposition
se ferait très-lentement si l'acide était affaibli.
Telle est la décomposition du Caméléon qui s'opère par les acides.
La décomposition spontanée est due aux causes suivantes : Une disso'
lution de Caméléon renfermée dans un récipient sur le mercure, se
décompose peu-à-peu sans dégagement de gaz en précipitant un oxide
brun de manganèse, parce que le mercure absorbe l'oxygène eu excès.
Jl,iuraison de juillet. 1 4
( io6 )
Un Caméléon liquide avec un gi-and excès de polasso se déooinpose dnns
(les vaisseaux termes par le peu de carbone fjni reste dans la ])i)ias;-e
après sa prcparalioii (iaiis l'alcool, ou par c|i:(dq!if substance végétale
qui peut se trouver dans l'eau; l'oxide précipité est de l'oxide brun.
A vaisseaux ouverts, non- seulement ces mêtnes causes peuvent
agir, mais aussi les particules végétales et animales (jui UoHeiit dans
lair et qui se trouvent successivement en contact avec la liqueur, la
décomposent eu lui enlevant de l'oxygène. I,cs substances végétales ont
une si grande tendance à décomposer le Caméléon, (|ue lorsqu'on verse
de l'acide suU'urique sur une poudre de cristaux et de licopode, il se
iorme une vive inilammation.
S//r une anovialle remanjuable du mode de fccondatinn dans la
Campanule à feuilles rondes; par M. Henri Cassini, (Extrait.)
EoTAHiQCE. j^j, giyle fje la Cawpamda rolundijolia consiste en une tige cylin-
•' "pi -7 drique, divisée supérieurement en trois branches prismatiques, à trois
orie e 1 otuat. fjgçg^ gj arrondies au sommet; chaque branche ofl're une lace exté-
1 mai i8il. rieure convexe, violette, hérissée, ainsi que la partie supérieure de
la tige, de longs poils caducs analogues aux ro//6'C/^//r5 des synanthérées,
et deux faces intérieures planes, blanchâtres, couvertes de papilles
siigmatiques très-apparentes, très-distinctes, en forme de filets cylin-
<lriquos, transparens, perpendiculaires au plan qui lesportti, et très-
serrés les uns près des autres.
Si l'on observe l'état des organes sexuels , avant l'époque où la corolle
doit s'épanouir, on reconnail que les trois branches du stjde sont rap-
prochées en un faisceau; qu'eile;s sont étroitement unies et presque
cohérentes par leurs faces intérieures, sur lesquelles les papilles siig-
matiques sont déjà manifestes; et que les cinq anthères forment par
leur rapprochement une sorte de tube qui engaine exactement le fai<-
ccau des branches du style, ainsi que la partie supérieure de la tige,
qui est hérissée de poils comme les branches.
Un peu plus tard, mais toujours avant l'épanouissement de la corolle,
les anthères s'ouvrent sur leur fai:e intérieure; au moment de leur
déhiscence, elles semblent devenir cohérentes par l'etlct d'une sorte
d'agglutination peu soliile et peu durable; en même temps tout le
pollen des (;inq aulhères s'attache à la surface hérissée de poils des
liranches du style et de la jiarlie supérieure de sa tige, de manière que
cette surface se trouve enlicremenl couverte d'une couche très-épaisse
de pollen.
Bientôt après, la corolle s'épnnouit; en cet instant, les anthères, ' éjà
vi<les, se courbent, se séparent, se roulent, abandonnant la co iche
épaisse de |»nllen, <|ui aîlhère l'ortemont à la surface hispide du s'yie,
€l qui y persiste trèi-long-lcnips.
( loy )
Enfin , loi'snue la fieur est Irùs-avancce en tige, la couclie de p il'en 1 û l o.
se ck-lac(ieet Jisparait, en même temps que les poils qui la retenaient,
<-t dont il ne rt.'sle d'autres vestiges sur le style (jue de petites .-ispcrités.
C'est alors seulement que les trois branrhes du style, qui depuis l'éna-
noulssement de la eoroile u'étaient presque plus cohérentes, s'écartent
l'une de l'autre, divergent, se courbent en dehors, se roulent eu spi-
rale, et étaient les papilles qui constituent le stigmate.
Cette description que iait M. H. Cassini des organes sexuels et de
leur dispcisilion respective aux diflérentes époques, prouve qu'à aucun
itistant il n'a pu s'établir une communication directe entre le stigmata
et le pollen.
L'auteur pense que. dans la plante dont il s'agit, et peut-être dans
beaucoup d'autres, la fécondation peut s'opérer, et s'opère en elïbt,
par la communication du poUen avec une partie quelconque du style,
et sans qu'il soit nécessaire que cette comnuunralioa .s'établisse par le
stia;mate. Voici les raisonnemens sur lesquels il fonde cette hypothèse.
Le style et son stigmate sont, en général, composés l'un et l'autre
d'un tissu cellulaire presque homogène et continu dans toutes ses parties.
Le stigmate, qui occupe une partie déterminée de la surface du styl-e ,
ne ditière ordinairement du reste de cette surface que parce que les
cellules qui le constituent sont plus développées, plus dilatées, et
formées de membranes plus tendres, plus poreuses, plus perméables;
de sorte que l'introduction du fluide spermati<|ue dfins l'intérieur du
tissu est plus facile sur cette partie de la surface du style que sur toute
autre. Mais il u'v a de différence que du plus au moins; et si l'on con-
sidère que riiomogénéité du tissu végétai permet très-souvent qu'une
partie reinplisse les fonctions d'une autre, et que la continuité de ce
tissu facilite à l'intérieur la communication des fluides en divers sens,
on concevra qu'il n'est pas impossible que, chez certaines plantes, les
cellules de la surface non stij^matique du style soient perméables au
fluide spermatique, et que ce fluide, introduit ainsi par une voie insolite
dans l'intérieur du style, parvienne indirectement aux conduits destinés
à charrier ce fluide du stigmate aux ovules. Il n'est donc pas absurde
tie présumer que la fécondation peut quelquefois s'opérer à la surface
d'une partie quelconque du style, presque aussi facilement qu'à la
8
uriàce du sti'imate lui-même
D
Réflexions sur un Mémoire de 31. Portai, relatif nu T^oinisse-
•inent; par JSl. Magkndie.
J'assistais à la séance de l'Académie des Sciences, lorsque Medicime.
M. Portai y lut l'année dernière son Mémoire sur le Vomissement;
. ef j'avoue que ce ue fut pas sans surprise que j'entendis ce savant
( io8 ) ^
professeur attaquer, par des assertions dénuées de preuves évidentes
et par de simples raisonueraens, une doctrine appu3ée sur des ex[)é-
riences nombreuses reconnues exactes par l'Académie elle-même, et
par tous ceux qui ont pris la peine de les répéter.
Le lecteur se rappellera peut-être qu'en 1812 je présentai à l'Institut
un Mémoire dans lequel j'établissais, par une longue suite d'expé-
riences, que l'estomac n'était pas l'agent principal du vomissement,
mais bien la pression cpi'exercent sur cet organe les muscles abdo-
minaux quand on vomit.
MM. Cuvier, Pinel, Mumboldt et Percy furent désignés pour cons-
tater l'exactitude des taits que j'avais avancés dans mon Mémoire.
Je répétai toutes mes expériences devant ces savans; elles furent telles
que je les avais annoncées : aussi les commissaires déclarèrent qu'ils
admettaient ma théorie du vomissement, qu'ils avaient vu et touclié,
et que leur conviction était pleine et entière. En effet, ces Messieurs
avaient vu l'estomac se gonjler et se remplir d'air , au lieu de se con-
tracter pendant le vomissement ; ils avaient vu le vomissement cesser,
si on soustrayait l'estomac à la pression des muscles de l'abdomen 5
enfin ils avaient vu vomir un animal chez lequel l'estomac était rem-
placé par une vessie de cochon, etc., etc.
A cette époque, je me fis un devoir et un plaisir de répéter mes
expériences devant toutes les personnes qui voulurent en constater
par elles-mêmes l'exactitude; et depuis il ne s'est pas passé d'année
que je ne les aie faites publiquement dans mes cours; en outre, elles
ont été répétées en Angleterre, en Suisse, en Allemagne, et personne
n'en a contesté la réalité.
Toutefois un de mes condisciples , M. Maingault, poussé , j'aime à le
croire, par l'intérêt de la science, fil im[)rimer un Mémoire contradictoire
à mes expéi'iences . non qu'il avançât avoir vu l'estomac se contracter
p'^miant le vomissement, mais il citait des faits qui lui paraissaient
impossdjics h expliquer par la théorie exposée dans mon Mémoire.
Ainsi il avait vu qu'un chien couclié sur le dos, et auque' ou
avait coupé les muscles abdominaux, et même le diaphragme, rejetait
encore par la gueule, dans certauis cas, le liquide contenu dans son
estomac; et M. il'aingault en concluait que l'estomac devait nécessai-
rement être l'ageiit de cette expulsion. Ce travail lut présenté à la
Société de l'Ecole de Médecine, et MiVl. Leiiallois et Béclard furent
charges de lexaaîiner; mais comme ces Messieurs ne trouvèrent pas
le3 faits cités par M. M.iingault contradictoires à mes résultats, celui-ci
se piqua, relira son Mémoire, et le fit imprimer avant le rapport
des commissaires.
MM. I cgallois et Béclard n'en publieront pas moins les résultats
des recherches expérimentales qu'ils avaient faites à cette occasion; et
( i(>9 )
CCS résultats, qui confîrmenl entièn^ment mn théorie, ou plutôt celle
de J^.'iylc, sont insérés dans le Bulletin de la Société de l'Ecole de
Médecine, 181 5, N^'. X.
Cepend;M)t j'avais présenlé h l'Institut, au mois d'octobre de la même
année, un Mémoire dans lequel j'examinais, par de nouvelles expé-
riences, l'inlluence de l'œsophage sur le vomissement 3 j'y décrivais le
phénomène observé par M. Maingault , et j'en donnais une explication,
en harmonie avec la théorie du vomissement, comme ou [)euL le voir
dans mon Mémoire imprimé dans ce Bulletin, année i8i5. En rap-
prochant ce travail de celui de MM. Legallois et Béclard , il devient
évident que les objections laites à ma doctrine du vomissement n'ont
aucune valeur pour quiconque a quelque sévérité de logique; aussi
n'avait-elle plus été attaquée depuis cette époque, d'une manière qui
méritât attenli(jn.
C'est dans ces conjonctures que paraît le Mémoire de M. le profes-
seur Portai ; il s'y propose de détruire la théorie que j'avais reproduite,
et de rétablir l'ancienne doctrine, oîi l'on considère l'estomac coraine
l'agent principal du vomissement, et la contraction des muscles abdo-
minaux comme simplement accessoire.
pour arrivera ce but, il n'y avait qu'un moyen, c'était de montrer,
par de nouvelles expériences, que l'estomac se contracte à l'instant
du vomissement; or, c'est ce que M. Portai n'a pas l'ait, et ce qu'il
n'a pas pu l'aire, puisque cet organe non-seulement ne se contracte
pas dans cet instant, mais au contraire le plus souvent se gonfle et
se remplit d'air. M. Portai a donc suivi une autre marche : après
avoir rappelé les diverses opinions des auteurs sur le vomissement, il
se prononce pour la contraf^tion de l'estomac, et en donne pour preuve,
lo. les expériences de M. Maingault; 1°. deux expériences qu'il a faites
lui-môme en 177 1; 5°. des raisounemens déduits d'observations pa-
thologiques.
Je ne répéterai point ici ce que j'ai dit tout-à-l'heure, relativement
aux expériences de M. Maingault 3 je remarquerai seulement que
M. Portai ne cite point celles de MM. I,egallois et Béclard. Voici les
deux expériences de M. Portai, telles qu'il les rapporte sous la date
de 1771, c'est-à-dire, il y a quarante-sept ans.
Expériences stir le Vomissement , etc. « On a donné à un chien
» une certaine dose d'arsenic; a un autre chien, une grande quantité
» d'une pâle l'aile avec de la noix vomique. Ce premier chien a été
» bientôt tourmenté par le vomissement, le hoquet, et par les convul-
» sious.
» C'est pou»" lors qu'on lui a ouvert le bas-ventre; les muscles droits
» ont été coupés en travers, ainsi que l'aponévrose des obliques et
D des trausverses. Cependant les vomissemens ont continué. Ou a vu
1 u 1 o.
C "H )
» le ventricule se contracter et se relàcîier nlternativement , et toîijoiirg
» lorsque le diaphraj^ms était refoulé dans la poitrine ou p;-ndant l'ex-
» piration. Plusieurs lois on a comprimé le ventricule cjui était plein
» de matière alimentaire, ilaus le temps que le dia;)liraj,me était eu
» contraction, pour voir si l'on pourrait taire refluer la matière danA
» l'œsophage, ou exciter le vomissement. Ces tentatives ont été inu-
j> tiles; le diaphragme resserrant fortement rextrémilé inférieure de
» l'œsophage lors(|u'il est en contraction. »
« Le chien qui avait avalé la noix vomique continua d'éprouver de
y> violens vomissemens, quoiqu'on lui eût également ouvert le ventre. »
Je ne sais si les personnes qui désirent de la précision dans les expé-
riences , seront satisfaites de celles que je viens de transcrire textuelle-
ment ; quant à moi elles ne me paraissent rien moins que concluantes.
En effet, un animal ayant avalé de l'arsenic, on lui a cou[)é les
muscles droits et l'aponé^^'ose des muscles larges de l'abdomen : or,
d'après mes recherches et celles de JMM. Lcgailois et Béclard, rien
ne s'opposait à ce que le vomissement continuât, puisque la partie
musculaire de ces muscles était intacte, et qu'elle pouvait resserrer la
base du thorax, comprimer l'estomac, et soutenir ce viscère lorsqu'il
était pressé par la contraction du diaphragme. Quant au resserrement
et à la dilatation alternative de l'estomac, je nie formellement ce
phénomène, comme ne l'ayant jamais vu, quoicjuo j'aie cherché à
le voir sur plus de deux cents animaux; et relativement à l'impossi-
bilité défaire passer les matières contenues dans ce viscère au moment
de l'abaissement du diaphragme, j'ofï're à M. Portai de lui faire voir
ce passage autant de fois qu'il le désirera, et cela dans l'instant de
l'abaissement du diaphragme, p:ir conséquent dans l'ins()iralion.
D'ailleurs, j'ai répété publiquement cette année, dans mon Cours
•de Phvsiologie expérimentale, l'expérience de M. Portai telle qu'elle
est indiquée par lui; les personnes présentes ont pu se convaincre que
non-seulement l'estomac ne s'est point contracté dans les efforts eu
vomissement , mais que cet organe s'est gonflé et distendu jusqu'à
décupler de volume. II n'est guère facile de concevoir comment les
personnes qui disent avoir fait des expériences sur le vomissement,
n'ont ])oint noté celte distension de l'estoinac par l'air, phénomène
qui est à peu près constant et de toute évidence.
Quanta la seconde expérience de M. Portai, j'ignore quelles étalent
•les propriétés de la noix vomique en 1771; mais il est certain que
-maintenant elle n'est point vomitive pour les chiens, et même le
meilleur moyen d'empêcher la mort d'un chien empoisonné avec cette
substance, est de le faire vomir.
Dans ses raisonnemens, déduits de faiis pathologiques, M. Portai
admet toujours comme positive la coutracliun de l'estomac à l'instant
( m )
du vomissement, conîraclion que je n'admettrai qu'après I a von- vue. i o i o.
Je crois inutile d'en entreprendre la réi'utatiun : diiTéraul autant sur io
prini'jpe, nous lie pouvons manquer de, diilt'rer sur l(;s conséquences.
~ Je persiste donc, malgré tout le respect que j'ai pour l'autorité (la
M. le professeur Portai, h regarder comme démontre cpie la contraction
des miTscles de l'abdomen el celle du diaphragme son!; les puissances
q'ii dct' rminent principalement le vomissemeul par la pression qu'ils
exercent sur l'estomac.
Monoi^rapJiie de la Couleuvre courcsse des Antilles , Coluber
cursor {Lacépède) j par M. MoREAU de JaNNÈs.
Les principaux résultats de ce Mémoire, dans lequel son auteur, Zoologie.
aorcs une descri[)tion détaillée de celte espèce de couleuvre, remar-
quable par la vitesse de sa reptation, qui lui a valu le nom spécifique Acad. des Sciences.
qu'elle porte, combat le préjugé admis dans les Antilles qu'elle est 5o mars 1818.
l'antagoniste acharné du Trigonocéphale-ler-de-lance, dont il a donné
l'histoire dans un premier Mémoire, sont :
1°. 9ue lors de la colonisation de la Martinique , il y avait dans
cette île trois espèces d'Ophydiens, savoir : le Trigonocéphale-lér-
de-Iance, et deux espèces de serpens non venimeux.
20. Qu'il n'y a plus maintenant dans cette lie que deux espèces de
cet ordre, la Yipère-fer-de-lance et la Couresse.
50. Que l'espèce perdue, qui semble avoir appartenu au genre Boa,
et qui a été confondue avec le Coluber cursor, est celle dont la force
musculaire et la mâchoire puissante triomphèrent du Trigonocéphale-
lancéolé, ce que, par une erreur prolongée jusqu'à ce jour, l'opinion
vulgaire et les vo}ageurs ont attribué à la Couresse. Bv.
Sur une nouvelle espèce de l.'enthrède j par M. Bosc.
Cette espèce, que M. Bosc appelle la Tentlirède du Bolel , est y^
noire; la lèvre, l'anus et la base des cuisses, blancs; les deuxième, " °
troisième et quatrième anneaux de l'abdomen, ferrugineux, ainsi que Sociéié P!!i!omaii<î.
les cuisses et les jambes. C'est de la Tenthrède cylindrique qu'elle J^^j^ ,g,y^ ^'
se rapproche le plus.
Sa larve est brune en dessus, blanche en dessous; elle creuse des
galeries cylindriques dans le bolet du pommier , bnlefus cullcularis
(BuUiard), aux dépens duquel elle vit, et dans lequel elle creuse des
galeries cylindriques, d'où sort l'insecte parfait dans le courant do mai.
Bv.
( 11^- )
Buis fossile iiomé près Liclijicld; par T. J. DouwiN, Docteur
en médecine.
Au Docteur Thomson.
Licliûeld, nov. i5 1817.
Mon cher Monsieur,
HisToïKE NATURELLE. LoT^qnc j'eus le plaisii' de vous voir à T.ichfiekl, vous exprimâtes
un désir i!e connaîlre la nature des lieux où se trouve, dans ce voisi-
nage, le bois ibssile siliceux; je saisis ro.-casion de v^us informer que je
visitai l'endroit tout rdcemment, en remplissant les devoirs de ma place.
Ou les trouve dans le gravier , d'environ trois pieds d'épaisseur,
lequel est à un pied au dessoi's de la superficie de la prairie, sur un lit
d'argile, dans un pays plat, près d'AUesley, à deux milles au nord de
Coventry. I,e gravier est mêlé avec une "grande proportion de terre
argileuse. Les fragmens de bois sont très-irréguliers , avec des angles
aigus, tandis que presque toutes les autres pierres sont arrondies, ou
usées par l'effet du frottement. Ces fragmens diffèrent par l'espèce des
- arbres dont ils sont les débris. Dans quelques-uns, il y a une différence
notable dans l'état del'écorce. La plupart de ces mon.-eaux sont fendillés,
à partir des cercles concentriques , et les fissures sont remplies de
cristaux de quartz. M. Bree d'AllesIey, mon ami, qui a une grande
collection de ces fossiles intéressans, croit que quelques débris d'ani-
"maux ont été trouvés par hasard, au même endroit, daus le même état.
Ploniha"'ine.
&'
On a découvert assez récemment une nouvelle mine de cette utile
substance au milieu d'une roclie schisteuse, dans le comté d'Inyerness;
elle se partage, sur une étendue de non moins de cinquante pieds, en
cinq ramifications, dont quelques-unes ont de douze à quinze pouces
d'épaisseur. On en a enlevé plusieurs tonnes l'été dernier.
A mesure que les mineurs pénétraient plusavant, la mine semblait s'a-
méliorer considérablement, et lesdiffërens filons s'épaissir et se réunir eu
un seul. Il u'v a que deux autres mines de ce minéral d'exploitées dans la
Grande-Bretagne, une près deCumnoc en Aryshire, l'autre à Borradale
enCumberland. Le produit de la dernière est si estimé, que les plus beaux
morceaux se vendent deux ou trois guiuées la livre, (a pouud-weight.)
Dans la rédaction de l'Extrait du Mémoire de M. Cliossat, on s'est serYJ par inadvertance du terme
de Pouvoir rtfrintjent, au lieu de celui de Rapport i/c réfraction.
Page <)i, llg. 5;, plus concave. Use: : plan concave.
Page 95, lig. 23, 1,34, Use: : 1,357.
Jiid., ligne 42, polyatée, lisez : polyardc.
^ ' 1818.
Obsen'otlons sur des cojiihinaisons noin'cl/cs entre Toxigcne et
cl U' ers acides ) par M. ThÉNARD.
C'est en traitant le peroxide de barium par les acides, que je suis CntMia.
.parvenu à taire ces nouvelles combinaisons, qui pour la plupart sont
très-remarquables, et dignes de fixer l'attention des chimistes. Académie Royale
La première que j'ai obtenue est celle que l'acide nitrique peut former '^'^^ Sciences,
avec l'oxigène. 27 juillet 1818.
Lorsqu'on humecte le peroxide de barium préparé en saturant le
Jaarite d'oxigènc, il s^e délite, tombe en poudre et s'échauffe à peine : si,
dans cet état, on le délaie dans dix à douze t'ois son poids d'eau, et
si l'on verse dessus peu à peu de l'acide nitrique faible, il s'y dissout
facilement par l'agitation , sans qu'il se dégage de gaz , et de telle
manière que la dissolution est neutre ou sans action sur le tournesol
et le curcuma. En ajoutant alors à cette même dissolution une quantité
coiivenable d'acide sulfurique, il se produit un précipité abondant de
sulfate de bariie, et la liqueur filtrée ou décantée n'est plus que de
l'eau chargée d'acide nitrique oxigéné.
Cet acide est liquide, incolore; il rougit fortement le tournesol, et
ressemble par presque toutes ses propriétés physiques à l'acide nitrique.
Soumis à l'action du feu , il ne larde pas à laisser dégager de l'oxigène;
cependant la décomposition n'est complète qu'autant qu'on le maintient
en ébullilion pendant quelque temps; il suit de là qu'il serait difficile
de le concentrer par la chaleur sans l'altérer. Le seul moyen qui m'ait
réussi consiste à le placer dans une capsule sous le récipient d'une
machine pneumatique , à mettre sous le récipient une autre capsule
pleine de chaux, et à faire le vide à 10 ou 12 centimètres près. J'ai
obtenu ainsi un acide assez concentré pour donner, en le distillant,
onze fois sou volume d'oxigène; tandis qu'auparavant il en donnait tout
au plus un volume et demi.
Il s'unit très-bien à la barite, à la potasse, à la soude, à l'ammo-
niaque, et les neutralise; mais je doute qu'on parvienne jamais à faire
cristalliser ces sels. Pour peu qu'on les échauffe, ils se décomposent
et abandonnent leur oxigène; ils se décomposent encore, du moins tel
est le nitrate oxigéné de barite, en les abandonnant à une évaporatioa
spontanée; la décomposition se produit au moment de la cristallisation.
11 suffit môme pour les décomposer de les placer dans le vide; au reste
ils partagent cette dernière propriété avec les dissolutions de carbonates
saturés qui^ dès que le vide est fuit à quelques millimètres près, entrent
eu une vive ébullilion et passent à l'état de sous-carbonate. Les nitrates
oxigénés dans leur transformation eu nitrates ne changent pas d'état
de saturation.
Livraison d'août. i5
■J-
t •' t )
î. 'on voit i\onc quVn se coinbinanl avec les bases yalifiables l'nckle
Tiitrif|ue oxi';;étié, au lieu de devenir plus stable, acquiert au conlrairo
plus (le lacilité h abandonner son oxi^ène; cela est si vrai, qu'eu ver-
sant dans une dissolution neutre et concentrée de nitrate oxij},éné de
potasse iHie dissolution concentrée do potasse, l'on y, produit une
effervescence assez vive due à un dégagement d'oxigène; la potasse
agit sans doute sur le nitrate proprement dit. Ainsi les bases saliliables
se comportent relativement à l'acide nitrique oxigéné, comme b'S acirles
oi'dinaires par rapport à certains peroxides ,. comme l'acide sult'urique,
par exemple, par rapport à l'oxide noir de manganèse.
Je n'ai pas manqué de mettre l'acide !)ilrique oxigénc en contact
avec les métaux; j'ai vu qu'il n'agissait pas sur l'or, cju'il dissolvait
très-bien les métaux que l'acide nitrique est susceptible (je dissoudre,
et que celte dissolution avait lieu en général sans dégagement de gaz
et avec production de cl;aleur. Cependant il arrive (juelquelbis qu'il
se dégage un peu d'oxigène d'abord, c'est lorsque l'action est tro]) vive;
c'e.vt ce qui a lieu avec le zinc; et l'acide concentré, au point de con-
tenir onze l'ois son voUnne d'oxigène.
I/une des questions les plus importantes à résoudre, était de savoir
combien l'acide nilritjue oxigéné contenait d'oxigène. Pour cela je
cominençai par analyser le deutoxide de barium : à cet effet, je cliauflai
une certaine quantité de barite avec un excès d'oxigène d^os une petite
cloche courbe sur le mercure; cette base, pour pafser à l'état de
peroxida, absorba pres(]ue autant d'oxigène qu'elle en contient; or,
comme je m'assurai que la barite extraite du nitrate reidcrme toujours
un peu de peroxide , j'en conclus que dans le deutoxide la quantité
d'oxigène est double de ce qu'eilç est dans le proloxide. Mais dai>s les
nitrates neutres la quantité d'oxigène de l'acide est à la quantité d'oxi-
gène de l'oxide comme 5 à i ; par conséquent, dans les ni I rates oxigénés
neutres, !o rapport entre ces deux quantités est celui de 6 à i; et par
conséquent, dans l'acide nitricpie oxigéné, l'azofe serait à l'oxigènc en
volume comm(3 i à 5. Je raisonne ici dans l'hypoilièse où l'acide serait,
pur, c'est-à-dire, où l'acide ne serait point un mélange d'acide nitrique
et d'acide nitrique oxigéné..
Les acides phospliorique, arsenique et probablement. borique, sont
capables jConuTie l'acidû nitrique, de se charger d'oxigène; ils le re-,
tiennent beaucoup plus fortement. Il en est de même des arséniafes
et des phosphates oxigénés, si. bien que j'espère qu'on pourra obtenir
ces sels à l'état solide.
Je n'ai [)oint encore pu oxigéner l'acide sulfuriquc; tous les essais
que j'ai faits à cet égard ont été sans résultat décisif.
IVIes expériences sur l'acide acétique ont été beaucoup plus con-
cluantes. Cet acide dissout le deutoxide de barium presque avec la
( 11^ )
même facilifé que le fait l'acide nitrique; il ne se produit point d'ef- 1 o 1 o.
iervt'sceiice, et l'on obtient par le pro:cilé décrit précédemment un
acide qui , saturé do potasse et chautt'é , laisse dégager une grande
quantité d'oxigcne; seulement il se dégage en uiême lem{)s une quan-
tité très-notable d'acide carbonique, ce qui prouve que l'oxigène, à
l'aide de la chaleur, se porte partie sur le carbone et sans doijte sur
l'hydrogène de l'acide.
Guidé par les expériences précédentes, j'examinai aussi l'action de
l'acide hydro-chlorique liquide sur le peroxide de barium. J'avoue que
je croyais qu'il en résulterait lic l'eau et un hydro-chlorate de barite; il
en fut tout autrement : j'obtins de l'acide hydro-chlorique oxigéné que
j'isolai par l'acide suliurique 3 ce fait me sembla si extraordinaire, que
je multipliai les expériences pour le constater; l'une des plus décisives
est la suivante :
J'ai pris un fragment de barite qui, pour f^~sser à l'état de deutoxide,
a absorbé 1 2 <=-^"'''- , 4 1 de gaz oxigène; je l'ai ensuite fait déliter, et l'ai
dissous dans l'acide hvdro-chlorique étendu, après quoi par l'acide
sulfurique j'en ai précipité toute la barite. La liqueur était telle, qu'elle
ne précipitait plus ni par l'acide sulfurique, ni par le nitrate de barite.
Dans cet état, je l'ai saturée de potasse, et l'ai portée peu à peu à
l'ébuUition; j'en ai précisément retiré tonte la quantité d'oxigène ab-
sorbé primitivement par la base, à quelques parties près. Que l'on
ajoute que, par l'évaporatiou , l'acide hydro-chlorique oxigéné ne laisse
aucun résidu 5 que l'on observe, de f/kis, que la- barite après son oxi-
génalion exige, pour passer à l'état d'hydro-chlorate neutre, la même,
(juanlité d'acide qu'avant d'être oxigéiiée; que l'hydro-chlorate qu'elle
forme alors ressemble à l'hydro-chlorate ordinaire, et l'existence de
l'acide hydro-chlorique oxigéné ne devra plus paraître douteuse.
.Je l'ai obtenu seulement au point de concentration 011 il contenait
quatre fois son volume d'oxigène. C'est un liquide très-acide, incolore,
à peu près sans odeur, et qui rougit fortement la teinture de tournesol.
Chaufié jusqu'au degré d'ébullition, il se décompose et se transfome
en oxigène et en acide hydro-chlorique. Saturé de potasse, de barite
ou d'annnor.iaque , il se décompose bien plus promptement , et ne '
laisse dégager encore que de l'oxigène. ]l dissout le zinc sans efl'er-
vescence; il n'attaque pas l'or à la température ordinaire, du moins ,
<ians l'espace de quelques n)inutes. Son action sur l'oxide d'argent est
très-curieuse; ces deux corps donnent lieu à une aussi vive efferves-
cence que si l'on versait un acide sur un carbonate; c'est que, comme
il se forme de l'eau et un chlorure par la réaction de l'oxide d'argent
et de l'acide hydro-chlorique, l'oxigène combiné avec celui-ci devient
libre tout-à-coup, et reprend l'état de gaz.
I^ propriété qu'a l'acide hydro-chlorique oxigéné d'être décomposé
( ,i6 )
par l'oxide d'argent de manière que l'oxigèue de l'acide devienne libre,
nous pernictlra probablement de faire plusieurs autres acides oxigénés.
C'est ainsi qu'avec l'acide hydro-chlorique o.xigéné et une dissolution
defluate d'argent, l'on peut espérer d'obtenir de l'acide fluorique oxigéné.
Dans l'acide hydro-chlorique oxigéné, l'oxigcne et l'hydrogène sont
dans les proportions nécessaires pour taire l'eau.
Tels sont les principaux résultats que j'ai obtenus jusqu'à présent;
ils nous l'ont connaître une nouvelle classe de corps qui sera peu^-
être nombreuse en espèces; il l'audra les recherclier, en étudier les
propriétés, examiner les différentes circonstances dans lesquelles ils
seront susceptibles de se former; voir si d'autres cor[)S que les acides
ne pourraient point s'oxigéner ; de là, comme l'on vent, le sujet d'un
assez long travail, dont je me propose de présenter les parties à l'Aca-
démie, à- mesure que je les terminerai.
Depuis la lecture de ces observations, je me suis assuré que, par
le procédé que j'ai indiqué pour obtenir l'acide tluorique oxigéné, ou
pouvait nou-seulem<înt se procurer cet acide, mais encore l'acide sul-
furique oxigéné; je crois même qu'il sera, facile d'obtenir de cette
manière tous les acides susceptibles de s'oxigéner.
L'acide fluorique oxigéné n'abandonne que difficilement son ox.gène.
L'acide sulfurique le laisse dégager beaucoup plus facilement.
Sur un nouveau genre cr insectes, de /'ordre des Hyménoptères
(Pinicole) ; par M. Brébisson, ÇorrespondanL de la Sociélé.
Histoire NAïuEEiLE. CARACTÈRES génériques :
Antennes de douze arùcles, filiformes; le premier conique, alongé;
le second très-court; le troisième, un peu comprimé, est aussi long
que les neuf su'vans; ceux-ci, qui sont cylindriques et beaucoup plus
minces que les précédens, ont leur dernier article très-court ; elles sont
enserrées près la base de la lèvre supérieure , et éloignées l'une de l'autre.
Mandibules fortes, tridentées,. se terminant en pointe.
Palpes maxillaires de cinq articles; le premier alongé; le second
très-long ; les troisième et quatrième plus courts, et s'araincissant;
le cinquième, encore plus mince, se termine en crochet.
Ces palpe.s, dans l'état de repos, sont repliés de chaque côté de la
tête, entre cette dernière et le corselet.
Palpes iabiaux.de deux ou trois articles, dont le dernier est tronqué. .
Yeux huéraux, et un peu saillans.
Trois petits yeux lisses.
Tète triangulaire un peu comprimée..
Cou très-dïs'linct.
■( M7 )
Prefuier segment du corselet lint^aire et arqué; le second large à l 8 l o.
sa base, qui sert d'insertion aux ailes.
Ailes grandes, très-réliculées, se moulant un peu autour du corps; ,
leur slignvtKo, ovale, alungé, est seulement un peu plus opaque que
le reste de l'aile; trois cellules marginales, la première est la plus
petite; trois cellules sous-marginales, la première reçoit la première
nervure rck-urrenle , la seconde reçoit la seconde, la troisième im-
parlailc atteint le b(nit de l'aile.
Patte;; grêles et alongécs, dont les cuisses sont un peu comprimées;
cinq articles aux tarses.
Abdomen conique, entièrement sessile, terminé (dans la femelle)-
par une lopgueet forte tarrière, comprimée, ajjpoinlie et de trois pièces.
Le mâle ne diffère de la femelle que par l'absence de la tarrière,
qui e,sl remplacée par deux crochets latéraux.
iVi. Brcbisson propose de donner le nom de Pinicola à ce genre,
voulant indiquer [)ar là que l'espèce qui le compose, et qu'il appelle
Pinicole de Jules, Pinicola JiiUi, se trouve toujours sur les arbres
résineux. Sa longueur est de i f à 2 lignes.
Elle est noir-brunâtre, avec quelques taches jaunes, dont une partie
n'est ni conslanîe ni régulière, l/a bouche, les palpes, le tour des yeux,
le dessous du corps et les pâlies sont jaunes; les antennes sont rpus-
.sâtres; les ailes grandes, hyalines, ont leurs nervures d'un jaune pâle;
la tarière est grise.
Cet insecte semble faire peu d'usage de ses ailes; il est lent, et
marche cependant plus voloniiers qu'il ne vole; bien peu de ceux que
M. Brébissou a pris ont cherché à user de ce moyen pour s'échapper.
H l'a toujours trouvé sur des arbres résineux et conifères, et sur
des genévriers, ou sur le gazon qui avoisinait ces arbres, à la Tt)ur,
près Falaise, dans les premiers jours du mois de mai. On le trouve
pendant quinze à vingt jours. Bv.
Extra'U dune Note de M. Aubert du Petit-Thouars, sur
la fécondation des Canipanulacées.
M. Henri Cassini ayant lu n la Société, dans sa séance du 16 raai, BoTAiriQUE.
des observations tendantes à établir que, dans la Campanule à feuilles
rondes, la fécondalion ne peut pas s'opérer sur le sligniafe (i), Sociéic rhilomaiiq.
M. du Petit-Thouars a présenté, à la séance, suivante, d'antres obser- a3 mai 1818.
valions qui paraissent contraires aux idées de M. H. Cassini.'
( I ) Voyez l'extrait du Mémoire de M. H- Cassini , dans le Bulletin du mois précédeBt. .
Cr.8)
Eu cïi'd , M. cîu IV'lit-Thouai-s observe que chez les Canipanula-,
Lobelia , Scœvola, et autres plantes rapportées par M. de Jussieii à
la famille des Campauulacées, les anthères rouvrent avant l'épauouis-
feîncn* de la fleur: et il [jrétend qu'à celte même époque de la pré-
fleuraison, les divisions du style ou du stigmate sont un peu écartées
les unes des autres, et qu'elles ne deviennent tout-à-i'ait conniveutes
qu'à l'époque de la fleuraisou; d'où il conclut que la lécondation des
Campanulacées s'opère durant la prétleuraison par la communication
immédiate du iwllen avec le stigmate, qui est lacile alors, puisque
îe stigmate est enlr'ouvert.
A celte occasion, M. du Peiit-Thouars dit avoir trouvé, chez les
Campanules, une nouvelle preuve de son opinion , que les grains
constituant le pollen sont partàitement isolés ou libres dès leur origine,
-et qu'ils se l'orment par une sorte de coagulation, pour ne pas dire
criHtallisatif)n.
îl rapporte aussi au môme sujet nue observation fort importante sur
i'iutlorescence et l'ordre d'épanouissement.
Selon lui, la fleur tenniuale s'épanouit la première chez toutes les
Campanulacées, et probablement chez toutes les Borraginées , ainsi que
chez beaucoup d'autres plantes 3 et voici l'explication qu'il en (!;;une :
]1 y a, dans toutes ces plantes, trois l'ormations successives de fleurs,
et ces fleurs s'épatiouissent suivant l'ordre de leur formation. La fleur
terminale est la seule qui soit produite par la première l'ormalion,
c'est-à-dire, qui appartienne à la pousse primitive ou au bourgeon
primordial, lequel est garni de feuilles latérales et terminé par cette
fleur; dans l'aisselle de chacune des feuilles du bourgeon primordial,
il se forme un bourgeon secondaire portant, comme le j)reinier , une
seule fleur terminale et des feuilles latérales 3 de suric que foutes les
fleurs qui terminent les rameaux Jaiéraux, sont le proiluit de la seconde
formation, et doivent par conséquent s'épanouir après la fleur qui ter-
mine la tige; enfin \\\\ simi/lc bouton de fleur uait dans l'aisselle de
chacune des feuilles des rameaux lafcniux; ainsi les fleurs axillaires
des rameaux latéraux n'étant que de troisième formation , doivent
s'épanouir les dernières.
Cette théorie peut jeter un irouveau jour sur les rapports entre le
mode d'inflorescence €t l'ordre d'épanouissement, nialière qui a déjà
été Irès-approfondie par M. R. Brown , dans ses Observations sur la
Jhmille des Composées (1). H. C.
(i) \oyez, dans le .Tourna! de PkyAi\;ue tle juin 1818, la suile des observations
sur la lanùlle nalurelle des plantes appelées Coiii/'osées , par Roljert Biown , traduites
,de i'iiuglais et .aimolées par Beiiri Gassini.
Exilait (l'//fie Noie de M. DuPOiMT, sur /'Atriplex.
1818.
Il résulte fies observations de M. Dupont sur les Atriplex, que les Botanique.
cnrarlèrrs de ce genre doivent être recliliés, et présentes de la manière
suivante :
Atripiey. Monoïque. Fleurs niAles : périgone quinquéparti ; cinq
^lamines insérées à la base du périgone, et oj)p()sées à ses divisions; '
rudiment de pistil au eentre. Fleurs lémelles unif'oruîes, ou do deux,
sortes: dans les unes (communes à toutes les espèees), périgone bi-
parti , prenant un aeeroissenient considérable après la téconda'ioii; ovaire
libre, surmonté de deux stigmates stylilormes ; caryopse vertical,
: A \: < „„!„„ 1 ,i„ ]:.,:„:„.,„ „ :„„„►„„ ,?., „^.,;„,,«^.
Sur V analyse de ht Fèi^e de Saînl-lgnace ; par MM. Pelletier
et Caventou.
En examinant chimiquement la Fève Saint -Ignace ÇTgnatia , Chimie,
genre voisin des Strychnos) , j'ai, conjointement avec M. Caventou ,
trouvé que cette semence renfermait une matière blanche cristalline Société Philomaifq.
très-peu solubîe dans l'eau, très-soluble dans l'alcool; c'est à celte i"aodii8i8.
matière que la Fève-Saint-Ignace doit ses propriétés vénéneuses et
son excessive amertume. Cette matière , à des doses extrêmement
petites, est un pois^m des plus violens, et Tait périr les animaux au
milieu des attaques horribles du tétanos. Nous avons aussi retrouvé
Ja même matière dans la noix vomique unie à un acide et à de la
matière grasse ; dans cet état , elle constitue le principe amer de
MlVI. Desporte et Braconnot. Nous sommes dans ce moment occupes
de l'examen de cette singulière substance, qui, sous beaucoup de
rapports, peut ^[ve comparée à la Picrotoxine ,. tandis que, sous
plusieurs outres, elle se rap[)roche de la Morpinne; elle nous semble.
plus active et plus amère que la Picrotoxine , elle paraît aussi
être moins soluble dans Teau; et si nous ne nous sommes pas fait
illusion , elle se rapproche de la Morphine par des propriétés alcalines.
Nous nous occupons de son examen ultérieur; mais la difli -ulié qu'on
éprouve à obtenir des quantités notables de cette substance à l'état
de pureté, est un obstacle que nous ne pourrons surmonter qu'avec
ie tfimp.s.
( 120 )
Sur un nouveau genre de mollusques , Cryptostonie, Crjptostomusj
par M. DE Blainville.
Histoire NATURELLE. j j; nouveau genre d'animaux mollusques dont M. de Blainville
parle dans ce Mémoire, a clé établi pour un animal Ibrt remarquable
par l'immensité de son pied et la disposition de sa bouche, qui est
îout-à-Iait cachée sous le bord antérieur de la cocpiille, celle-ci parfai-
tement semblable à celle du Sigaret , près duquel ce nouveau genre doit
être placé. Ses caractères génériques sont : corps linguiforme, formé
en très-grande partie par un pied tort long, plus étroit en avant, élargi
en arrière, débordant de toutes parts, et de beaucoup, la masse des
^'iscères, canahculé de chaque côté, peu convexe en dessus, et recou-
vert, dans une petite partie de son étendue, par une coquille en tout
semblable à celle des Sigarets. Bouche entièrement cachée sous le
rebord antérieur et supérieur dn pied, et vers laquelle convergent les
sillons de celui-ci : deux tentacules comprimés et appendiculés à leur
base. I,e corps de cet animal, considéré en totalité, a la l'orme d'une
espèce de langue, tout-k-t'ait plane en dessous et un peu bombé en
dessus; mais la plus grande partie est formée par le pied, qui est
réellement énorme, et quatre h cinq fois plus grand que le corps
proprement d't. La partie antérieure de ce pied, c'est-à-dire celle qui
se trouve déborder la coquille en avant, est beaucoup plus longue que
la postérieure, et se termine antérieurement par une pointe mousse;
elle ofli-e de chaque côté un sillon ou demi-canal, qui commence un
peu en arrière de l'extrémité antérieure, un peu plus près du côté
droit. Ces deux sillons conduisent dans une grande rainure transver-
sale où se voient la bouche et les tentacules , dont la plus grande
partie est cachée parle rebord avancé de la coquille, et dans laquelle
se terminent aussi de chaque côté des sillons semblables, creusés sur
le rebord de la jjartie postérieure du pied, qui est plus mince et plus
large que l'antérieure. Le bord antérieur du sillon transversal, dont il
vient d'être parlé, est formé par un rebord tranchant, libre, échancré
à peu près dans Sun milieu, et plus profondément encore vers son bord
gauche; en le soulevant d'arrière en avant, on trouve la bouche qui est
un peu infundibuliiorme, et en arrière, une bande horizontale tran-
chante, libre en arrière, adhérente par son borJ ant(''rieur, et donnant
naissance, à chacune de ses extrémités, à un tentacrde assez court,
conique, qui est aussi appendicidé .-i sa base ; "à droile, sous ce mince
rebord du pied,- est la terminaison de l'organe de la génération mâle;
en soulevant au contraire, d'arrière en avant, le bord du manteau qui
forme la partie postérieure du silloîi transversal , eî recouvert par la
.coquille, on voit, i''. la iente transversale uu peu oblique, qui conduit
( 121 )
dans la cavité branchiale , au plancher de laquelle est appliqué un i <J ' ^•
peigne branchial unique et oblique, non symétrique ; 2° la terminaison
de l'anus par un canal flottant, et dirigé de gauche à droite 3 et enfin,
outre la glande anale, tout- à-fait au point de réunion du bord du
manteau avec le pied à droite , un orifice infundibuliforme pour la
terminaison des organes femelles. Le corps , proprement dit, ou la masse
des viscères, le cœur, les branchies, etc., forment sur le cinquième
moyeu du pied une petite masse un peu aplatie et contournée en spi-
rale j elle est entièrement renfermée dans une coquille très-plate, très-
déprimée, àouverture très-grande, entière, dont le bord postérieur était
renfermé dans une sorte de rainure que lui offrait, à cet effet, le bord
antérieur de la partie postérieure du pied, et qui, dans toute son éten-
due, était recouverte par un é[)idei*me fort épais, d'un brun jaunâtre,
qui se continuait évidemment avec la peau 3 eu sorte que cette coquille
doit être regardée comme intérieure : et en effet, elle n'était pas colorée.
L'organisation du Cryptostome a, du reste, beaucoup de rapports avec
celle des mollusques, dits gastéropodes. La masse des viscères se com-
pose de deux parties, l'une supérieure, formée par les organes de la
respiration, de la circulation, et qui est recouverte parla coquille; et
une autre tout-à-fait inférieure, séparée de la première par une sorte
d'étranglement qui occupe le bord de l'ouverture de la coquille, et qui
est placée dans une excavation du pied et formée des viscères de la di-
gestion : l'estomac est double : le postérieur est assez grand et membra-
neux j le foie en est distinct et indivis; la masse buccale est médiocre;
la cavité qui la renferme ainsi que le premier estomac et le ruban lin-
gual, est séparée de celle du foie par une sorte de diaphragme; le système-
nerveux central a un ganglion inférieur quadrilatère , entouré d'une
substance comme grenue, et fournissant de chaque côté quatre rameaux,
dont un antérieur pour la partie antérieure du pied, et les autres pour
les parties latérales et postérieures , etc.
Ce genre ne contient encore que deux espèces , qui , toutes deux,
ont été observées dans la Collection du Muséum Britannique , con-
servées dans l'alchool, et dont on ignore la patrie.
1°. Cryptostome de Leach; Cryptostomus Leachil.CBv. ) Cette espèce
se distingue de la suivante par plus de longueur proportionnelle. En
effet, la largeur est plus de deux fois dans la longueur; la partie anté-
rieure du pied est proportionnellement plus longue que la postérieure,
comparativement avec ce qui a lieu dans la suivante; les tentacules
sont en outre plus petits, plus coniques et plus étroits, plus distans,
et les appendices de leur base sont plus petits.
2°. Le Cryptostome raccourci ; Crjptostomus hrei^iculus. ( Bv. ) Le
corps est plus large que la moitié de sa longueur, ce qui le fait paraître
plus déprimé, plus court et phis large : la partie antérieure du pied est
Lwraison d'août. 16
( 122 )
presque <^gale à la postérieure ; les tentarules sont beaucoup plus grancl'^ ,
plus lar-^cs, plus déprimés ol plus rnpprochés, et les appendices latéraux
de la bande teiilaculaire plus grands.
La coquille de celte dernière espèce n'a pas été observée; mais il n y
a aucun doute qu'elle doit ufîVlr des différences au moins de proportion
avec celle de la précédente. Bv.
^ V^'V^'^^ *■* v^ » *
5"//^- la Figure de la Terre , et la Loi de la pesanteur à sa
surface ; par M. DE LaplACE.
Mathématiques. r,ES géomètres Ont jusqu'à présent considéré la terre comme un
sphéroïde formé de couches de densités quelconques , et recouvert en
Acad. dps Sciences, entier d'un fluide en équilibre. Ils ont donné les expressions de la figure
3 août i8uS. de ce fluide, et de la pesanteur à sa surface; mais ces expressions,
quoique fort étendues , ne représentent pas exactement la nature.
L'Océan laisse à découvert une partie du sphéroïde terrestre ; ce qui
doit altérer les résultats obtenus dans l'hypothèse d'une inondation
générale , et donner naissance à de nouveaux résultats. A la vérité , la
recherche de sa figure présente alors plus de difficultés; mais le progrès
de l'analyse, surtout dans celte partie, donne le moyen de les vaincre,
et déconsidérer les continens et les mers, tels que l'observation nous
les présente. C'est l'objet de mon analyse, dont voici les principales
conséquences.
La terre étant un sphéroïde peu différent d'une sphère, et recouvert
en partie par la mer, la surface do ce fluide supposé en équilibre et
fort peu dense, est du même ordre que celle du sphéroïde. Ainsi, cèUe
surface est elliptique, lorsque le sphéroïde terrestre est un ellipsoïde;
mais son aplatissement n'est pas le même que celui du sphéroïde.
Généralement les deux surfaces, quoique du même ordre, ne sont
pas semblables : seulement elles dépendent l'une de l'autre. La théorie
des attractions des sphéroïdes , exposée dans le troisième livre de fa
Mécanique céleste, m'a conduit aux expressions les plus simples de
cette dépendance réciproque , et de la loi que suit la pesanteur sur
chacune des surfaces. L'expression de cette loi est du même ordre que
celle du rayon terrestre , et il en résulte ce théorème général , quelle
que soit la densité de la mer :
« La pesanteur à la surface du sphéroïde , réduite au niveau de la mer,
» en n'ayant égard qu'à la hauteur au-dessus de ce niveau, suit la même
» loi qu'à la surface de la mer.»
Cette loi, bien déterminée par les observations du pendule, fera
connaitre la figure de la mer, au moyen d'un rapport très-simple que
l'analyse établit entre elles : les observations du baromètre donneront
l'élévalion des conlineiis au-dessus de la mer. On connaîtra donc les i u l o
fifvures de la mer et du sphéruide terrestre, et les lois que la pesanteur
suit à leurs surlai^cs, par le concours de ces observations qu'il importe
de multiplier, en leur donnant une grande précision et eu ayant soin
de les rendre comparables.
Le théorème précédent sur la pesanteur s'étend aux degrés des
înéndiens et des parallèles : ces degrés, mesurés sur le sphéroïde, et
réduits au niveau de la mer, en n'ayant égard qu'à la hauteur, suivent
les mêmes lois qu'à la surface de la mer. L'expression de la pesanteur
à laquelle je parviens, donne ce résultat singulier, savoir que le sphé-
roïde terrestre étant supposé homogène et de même densité que la
»uer, quelles que soient d'ailleurs la figure, l'élévation et l'étendue des
continens, l'accroissement de la pesanteur à la surface de la mer est
égal au produit du carré du sinus de la latitude, par la force centri-
fuge à l'équateur, augmentée d'un quart. Des plateaux de densités
quelc nques et de hautes montagnes dont on recouvrirait les continens,
changeraient la figure de la mer, sans altérer la loi de la pesanteur à
sa surface-
Dans le nombre infini des figures que comprend l'expression ana-
lytique des surfaces de la mer et du sphéroïde terrestre, on peut en
choisir une qui représente l'élévation et les contours des continens et
des lies : ainsi, je trouve qu'un petit terme du troisième ordre, ajouté
à la partie elliptique du rayon terrestre, suffit pour rendre, confor-
mément à ce que l'observation semble indiquer, la mer plus profonde
et plus étendue vers le pôle austral que vers le pôle boréal, et même
pour laisser ce dernier pôle à découvert. jAiais la figure du sphéroïde
terrestre est beaucoup plus compliquée; cependant, au milieu des iné-
galités qu'elle présente, on reconnaît, parles expériences du pendule,
que sa surface et celle de la mer sont, à fort peu près, elliptiques. Le
rayon de la surface de la mer, diminué du ra3-on du sphéroïde ,^ est
l'expression de la profoudeur de la mer : cette expression, lorsqu'elle
devient négative, représente l'élévation des continens; d'où il suit que
la profondeur de la mer est peu considérable et du même ordre que
les' élévations des continens au-dessus de son niveau.
La petitesse de cette profondeur, sur laquelle les observations du
pendule que l'on fait maintenant dans les deux hémisphères répandront
un nouveau jour , est un résultat important pour la géologie. Elle
explique, sans l'intervention de grandes catastrophes, comment la mer
a pu recouvrir et abandonner le même sol à plusieurs reprises. On
conçoit, en effet, que si. par des causes quelconques, telles que les,
éi-uptions des volcans soumarins, des cavités se forment au fond de la
mer, ses eaux, e» les remplissant, découvriront un espace d'autant [/lus
étendu que la mer est moins profonde. Si, dans la suite des temps,
ces cavités sont comblées , soit par l'éboulement de leurs parois ,
quand de fortes secousses souterraines les ébranlent, soit par les ma-
tières que les courans y apportent, la mer viendra recouvrir l'espace
qu'elle avait abandonné.
Je viens de considérer l'Océan comme un tout dont les diverses
parties communiquent entre ellesj ce qui a lieu pour la terre; car les
pelites mers isolées, telles que la mer Caspienne, ne sont, à propre-
ment parler, que de grands lacs; mais on peut supposer au sphéroïde
terrestre une figure telle que l'Océan ne puisse y être en équilibre,
qu'en se divisant en plusieurs mers distinctes. L'analyse nous montre
qu'alors l'équilibre peut s'établir d'une infinité de manières, et que
les surfaces de ces mers sont semblables, c'est-à-dire, assujetties à une
même équation : seulement leurs niveaux peuvent être difiérens. Si
l'on imagine une atmosphère incompressible, très-rare et peu élevée,
qui enveloppe toutes ces mers et le sphéroïde terrestre, sa surface
exlérieure sera semblable à celle des mers; en sorte que l'élévation
des points de cette surface qui correspondent à chaque mer sera
constante 5 mais elle pourra être différente d'une mer à l'autre. Une
communication qui viendrait à s'ouvrir entre ces mers les réduirait
au même niveau , et ce changement pourrait à la fois inonder et
découvrir des parties considérables de la surface terrestre. Il suit de là
que si l'Océan était dans un parfait équilibre, sa communication avec
la mer Rouu:e et avec la mer Méditerranée maintiendrait au même
niveau ces deux mers. La différence observée entre leurs niveaux est
donc la partie constante de l'effet des causes diverses qui troublent
sans cesse cet équilibre.
La pesanteur et les degrés des méridiens et des parallèles, mesurés
sur le sphéroïde et réduits au niveau de l'atmosphère que je viens de
considérer, en n'ayant égard qu'à la hauteur, sont les mêmes qu'n cette
surface. C'est encore l'ellipticité de cette surface que donnent les deux
inégalités lunaires qui dépendent de l'aplatissement de la terre, en sorte
qu'elle est à-la-fois déterminée par ces inégalités, et par les mesures
des degrés et de la pesanteur. Les ellipticités obtenues par ces trois
moyens, sont à très-peu près les mêmes, et égales à ^77- Cette iden-
tité remarquable prouve la petitesse des causes perturbatrices de la
figure elliptique de la terre. Tous ces résultats subsisteraient encore,
dans le cas où de vastes plateaux et de hautes montagnes recouvriraient
une partie du sphéroïde terrestre.
L'analyse fait voir que l'équilibre de la mer est toujours passible y
quel que soit l'axe de rotation du sphéroïde terrestre. Si la masse ou
la densité de la mer était infiniment petite, l'axe principal de rotation
de la terre serait celui du sphéroïde. La mer étant peu profonde, et
sa densité n'étant qu'un cinquième environ de celle de la terre, on
C 1.5 )
rouçoit qu'en écartant un peu, dans tous les sens, l'axe de rotation,
do l'axe principal du sphéroïde , la série de ces écarts doit en oflVir
lui qui donne à la terre enticre un axe de rotation invariable. On voit
ainsi généralement la possibilité de cet axe dont toutes les observa-
tions astronomi<)ues établissent l'existence 5 et qui, dans le cas où la
mer recouvrirait tout le sphéroïde terrestre, serait un axe princip:il de
ce sphéroïde, en supposant les densités de ses couches, diminuées de
la densité de la mer.
u t o.
«^^« S-V^V •'^^^
Note communiquée par M. Moreau de JonnÈs , Correspondant
de La Société P hilomatique ,
On écrit des Antilles que, dans plusieurs des îles de cet archipel, Acad, des Scienccâ.
il y a eu huit tremblemens de terre depuis le mois de décembre jusqu'à Août 1818.
la "fin de mai. On a remarqué qu'ils se sont tait sentir constammeut
le soir, de neuf à onze heures , et qu'il y en a eu un chaque mois,
excepté en avril, où l'on en a éprouvé deux.
La dernière oscillation du sol qui a eu lieu à la Martinique, a pour
époque le 21 mai, neuf heures et demie du soir.
Il n'est résulté aucun accident de ces phénomènes, qui sont trop
communs et généralement trop peu redoutables dans les Indes occi-
dentales pour exciter un grand intérêt 3 mais la périodicité qu'ils ont
afleclée cette année est digne de remarque sous les rapports géologi-
ques, et il est possible que son observation se lie avec celle des trem-
blemens de terre de l'Amérique méridionale, où paraît être situé le
centre de l'action volcanique, dont la propaj^ation se fait sentir du
sud au nord, dans les îles de l'archipel des Antilles.
Sur Vintégrale de V équation relative aux vibrations des plaques
élastiques ; par M.. PoiSSON.
Cette équation, telle que je l'ai trouvée dans mon Mémoire sur Maihematiques.
les surfaces élastiques, est :
d' z / d« 2 d'' z d* z\ , Société Philoraat.
t est le temps écoulé depuis l'origine du mouvement, x et jr sont
les coordonnées d'un point quelconque de la plaque, comptées dans
son plan, z exprime l'ordonnée du même point perpendiculaire à ce
plan, a* est un coefficient constant proportionnel à l'épaisseur de là
plaque et à son élasticité propre.
( 126 )
Pour l'iutégrer, je désigne par z' ime autre fonction de x, y et t,
qui satisfasse à l'équation
dz' /■d'z' , d'z'S . .
Tt ="' K^.-^ + -dyJ' ^'^
m étant un coefficient indéterminé. En différenciant cette équation
par rapport à t, il vient
d-- z' '_ /• d^ z' d^ z' \
dt Kdx^dt dj'dtj'
et si l'on met dans le second membre de celle-ci , à la place de
, sa valeur tirée de la précédente, ou a
a t
d-'z' x d'^ z' d* z' , d* z'\
dt' \ djc" ^ dx'dy- ^ dy'-J'
d'où il résulte que si l'on lait m^-=. — tz^, on satisfera à l'équation (i),
en prenant z = z". De cette manière , on n'aura qu'une intégrale
particulière dp cette équation ; mais si l'on prend successivement
//z = -1- ti V^^ et m = — a V — 1 5 l'équation (2) donnera deux valeurs
de z", dont la somme exprimera l'intégrale complette de l'équation (1).
La question est donc réJuite à intégrer cette équation (2).
Or, M. Laplace a donné l'intégrale de l'équation
dz' _ ^
di rt" a-^ '
SOUS cette forme : C"^)
/> — e?
e étant la base des logarithmes dont le module est l'unité, <p une fonc-
tion arbitraire, et l'intégrale relative à « étant prise depuis « =
jusqu'à « = + — • De plus, il est aisé d'étendre cette forme d'intégrale
à l'équation (2), par rapport à laquelle on aura
z^ -zzi II e e <p{x -\- ioi\/mt,y -\- '^^V int) doc d^;
l'intégrale relative à Ê étant aussi prise depuis €=r jusqu'à 6 = + — .
Maintenant, si nous mettons successivement dans cette formule
+ a V^i et — fl V^y à la place de ?/î^ et que nous tassions la somme
(*) Journal de l'École Polytechnique, i S" cahier, page a38.
( 1^7 ) ^
des deux résultais, nous aurons, pour l'inlcgî-ale complettc de l'équa-
tion (i ),
1 8 1 II.
-P-
_ f 1
e q> (x + 2 X \/at |/— I , ;• + 2 £ \/a f |/— I ) dix d^
+ 11 e c ■\'(.v+ :i<x\/—aty/—i,J + 2^ \/~ai^—i)dx dC;
<?> et 4/ étant les deux fonctions arbiti'aircs que celte intégrale comporte.
Pour montrer comment ces fonctions so déterminent d'après l'état
initial de l;i plaque, supposons qu'à l'origine du mouvement qui répond
à/==:o, l'équation de la surface était ;:=:_/ (x,)-), et que tous les
points sont partis du repos sans vitesses primitives; on devra avoir à
cet instant, -l
f(x,j) = (<p(x,j) + -\^(x,j)'^J^^~^^ dxj\'c~^^ dQ.
Il faudra aussi qu'on ait — ^ = o, quand i = o; par conséquent, si l'on
développe la valeur générale de z suivant les puissances de t, il faudra
que le coelKcicnt de la première puissance soit égal à zéro, condition
que l'on remplira en supposant les deux fonctions <p et v}/ égales entre
e dx = I e dQ =1 v/w, on aura
Il est facile de faire disparaître les imaginaires qui entrent dans la va-
leur générale de z, en mettant à la place de^ et S, — ;^==et — p=-=
et Ç ' ' . » 1 I
dans la première intégrale, et —;=;=—= et /- . , - dans la sebonde,,
ce qui ne changera rien à- leurs limites; introduisant de plus là' ïéHh)-
tion donnéey"à la place dés fonctions arbitraires a et ^^ ci chatigeant
les exponentielles imaginaires en sinus et cosinus réels, il Vient
z=^~ Il sin. (a> + ^^)f(x + 1 X }/Tt,y + aê y'I^t) dcc dZ.
On donnera encore une forme différente à cette expreission, en faisant
ce qui la change en /n.j>:;^ii.i.^ .iq -^inj :
( 128 )
les intégrales relatives aux nouvelles variables p et q étant toujours
prises entre les limites — — et + — .
^ o O
Sous cette dernière forme, l'inte^grale de l'équation (i) coïncide
avec celle que l'on trouve en résolvant d'abord cette équation par une
série infinie d'exponentielles réelles ou imaginaires, et sommant en-
suite cette série par des intégrales définies, ainsi que l'a fait M. Fourier
dans son Mémoire sur les vibrations des plaques élastiques. Cet accord
entre deux solutions, trouvées par des moyens aussi ditférens, servirait,
s'il en était besoin, à confirmer ce que nous avons démontré pré-
cédemment (*J sur la généralité des intégrales exprimées par des
séries d'exponentielles; généralité qui n'a pas toujours été admise par
les géomètres, mais sur laquelle il nous semble qu'on ne peut plus
maintenant conserver auCun doute. P.
,_.„^ ■,., Composés de phosphore.
Chimie. I,e 9 avril r8j8, sir H. Davy a lu à la Société Royale de Londres.
un Mémoire sur les combinaisons du phosphore avec l'oxygène et
AnnalsofPhilosoph. le chlore.
1818. L'auteur commence par rappeler les dernières analyses des composés
de phosphore, qui ont été faites par M. Berzelius et par M. Dulong.
Comme ces analyses ne s'accordent point entre elles ni avec les pre-
miers résultats de sir H. Davy, il résolut de traiter de nouveau ce
sujet, et spécialement d'essayer de découvrir la composition de l'acide
phosphorique.
Le meilleur moyen qu'il trouva d'en venir t bout, fut de brûler dans
rox3'gène la vapeur de phosphore, à mesure qu'elle sort d'un petit
tube; en adoptant ce procédé, il trouva qu'il était composé de 100 de
phosphore et de i54i^ d'oxygène. Il examine ensuite l'acide phospho-
reux qui contient la moitié de l'oxygène qui entre dans l'acide phos-
pljorique. Sir H. Davy est disposé à admettre l'existence de l'acide an-
noncé par M. Dulong sous le nom d'acide hypophosphorique. A l'égard
de l'acide phosphatique du même chimiste, il ne l'admet point comme
un composé de phosphore proprement dit.
En admettant que dans l'eau l'oxygène est à l'hydrogène (en poids)
dau5i le rapport de i5 à 2, sir H JDavy donne pour le rapport du
phosphore à l'oxygène, celui de 45 à i5 dans l'acide bypophosphorique,
celui de 45 à 3o dans l'acide phosph'oreux, et celui de 45 à 60 dans
l'acide phosphorique.
" , ' 1 ■
(i) BoUetia du mois de novembre 1817. '\-kv. j.
■v^-WV ^-WV^^^iV*
( «=9 )
Noie n/iilH'c aux rihial'wns des surfaces e/nslù/ues et au
inouveinent des ondes; par M. Fourier.
J'ai présenté à l'Arodemie des sciences, dans sa séance du 8 juin Mathématiqui
de cette année j un Mémoire d'nnalysi^ qui a pour objet d'in(é<;,i'er
plusieurs équations aux différences parlielles, et de déduire des inté-
gndes la connaissance des phénomène.') physiques auxquels ces équa-
tions se rapportent. Après avoir exposé les principes généraux qui
m'ont dirigé dans ces recherches, je les ai appliqués à des questions
vai'iées, et j'ai choisi à dessein des équations différentielles dont on ne
connaissait point encore les intégrales générales propres n exprimer le?
phénomènes. Au nombre de ces (juestious se trouve celle de la propaga-
tion du mouvement dans une surface élastique de dimensions infinies.
Ce dernier exemple a donné lieu à des remarques insérées par M. Poisson
dans le Bulletin des sciences du mois de juin 1818, et qui ont précédé
l'extrait du Mémoire que l'on se propose d'insérer dans ce recueil.
Comme il peut être utile que les mêmes questions soient traitées par
des principes differens, et qu'il résulte presque toujours de ces discus-
sions quelque lumière nouvelle, j'ai examiné sous un autre point de
vue les rapports qu'il peut y avoir entre les expressions analytiques du
mouvement des ondes à la surlkce d'un liquide, et celles des vibrations .
d'une surface élastique. J'indiquerai d'abord le motif qui m'a déterminé
à choisir pour exemple cette dernière question.
L'auteur des remarques que l'on vient de citer s'était lui-même
occupé il y a quelques années des propriétés des surfaces élastiques.
L'équation différentielle du mouvement était déjà connue 5 il en a
donné en i8i4une démonstration fondée sur une hypothèse physique,
et a fait imprimer en 1816 le Mémoire qui la contient.
Pour déterminer, au moyen de l'équation différentielle, les lois
auxquelles les vibrations sont assujetties, il aurait été nécessaire de
former l'intégrale de celte équation. Sur ce dernier point l'auteur du
Mémoire s'exprime en ces termes : « Malheureusement cette équa-
» tion ne peut s'intégrer sous forme finie que par des intégrales dé-
» finies qui renferment des imaginaires; et si on les fait disparaître,
» ainsi que M. Plana y est parvenu dans le cas des simples lames, on
» tombe sur une équation si compliquée, qu'il parait impossible d'en
» faire aucun usage. »('*)•
Ayant eu pour but, comme je l'ai annoncé au commencement de
(*) Mémoires de l'Institut de France, année i8i2, seconde partie. Mémoire sur
les surfaces élastiques, par M. Poisson, page 170.
Livraison de septembre. ^ "
( ^^'0 ) ^ _
celte Nolo, de considérer principalement des équations dont on n'avait
point encore obtenu les intégrales api)licabies, il était naturel que je
comprisse parmi ces exemples l'équation ditlerentlelle des surfaces
élasliques; rien n'était plus propre à montrer l'utilité de la méthode
que j emploie. Avant donc lait l'application de cette méthode à la
question dont il s'.'<;it, j'ai reconnu que l'iulégrale peut être exprimée
sons une forme très-simple, qui représente clairement l'effet dynamique.
Voici les résullals de cette recherche:
L'équation difle'rentielle est
d'u dU , (i*v d* V
r \\ — 4- 4- 2 4- = o.
• l'intégrale est
CB) .= J-y:/.|;//3K-,/3)sin.(-^^i:::i^^^^
les intégrales par rapport à a; et /3 doivent être prises entre les limites
— ^ et + — . Une seconde partie de l'intégrale qui se déduit facile-
o o ....
ment de la première , contient une autre fonction arbitraire. On doit
ometire celte seconde partie lorsque les impulsions initiales sont nulles.
Si l'on fait abstraction d'une dimennon, l'équation précédente (A)
devient celle du mouvement des lames élastiques. Cette dernière équa-
tion était démontrée depuis très-long-temps, mais on n'en connaissait
point l'intégrale. Nous citerons à ce sujet les expressions d'Euler dans
son Mémoire sur les vibrations des lames élastiques. « Ejus
intégrale niillo aàhuc modo ini^eniri potuisse , ità ut contenti esse
deheamiis in salut ion es par ticulares inquirere. » (*) On avait alors en
vue sous le nom d'intégrale générale une formule analogue à celles
qui avaient été découvertes pour d'autres équations, et qui ne conte-
naient point d'intégrales définies. L'emploi de ces dernières expressions
n'avait point encore reçu l'extension qu'il a aujourd'hui 3 on en a déduit
l'intégrale générale d'un grand nombre d'équations, et ces formules
représentent les phénomènes d'une manière aussi claire et aussi com-
plette que celles qui étaient l'objet des recherches précédentes.
Si l'on développe l'intégrale de l'équation des lames élastiques en
une suite ordonnée selon les puissances d'une variable, on voit que
la suite peut être sommée par les intégrales définies j mais il est évident
que l'expression à laquelle ce procédé conduit, ne peut servir pour la
résolution de la question physique ; elle présente sous une forme
extrêmement compliquée, et au moyen d'une multitude de signes
(*) Act. Academ. petropol., anno 1779, pars prier, pâg. J09,
d'intétvralion, une ibiiclion qui est Irès-simple en elle-même. Nous l « i o.
prions le lecieur de ronsiiller à ce sujet les IVlémouTS de i Erole
polylecl.ni.jue, tome X, année i8i5, pages 385 et 3So, et de comparer
les résultats aux suivans :
L'équatiou difi'érentielle est
l'inléûiiale est
(^)
L'intégrale pour .a; doit être prise depuis « = jusqua «£= + —.
?> <s: est la fonction arbitraire qui représente l'état initial, les impulsions
initiales sont nulles.
L'objet que nous nous sommes proposé dans notre Mémoire n'était
pas seulement de donner des intégrales que l'on n'avait point obtenues
par d'autres niéiliodes; mais il consistait surtout à prouver que ces
expressions j^euveut représenter les eflels naturels les plus complexes,
et qu'il est i'acile d'en déduire la connaissance de ces effets. J'ai exa-
miné dans cette vue les résultats du calcul ; et considéranl , par exemple,
le cas où les dimensions de la surface sont infinies, j'ai démontré que
l'intégrale (b) exprime de la manière la plus claire les lois de la pro-
pagation du mouvement et tous les élémens du phénomène. La solution
de cette question a donc un objet très-utile, parce qu'elle est propre
à faire bien connaître les formes que l'analyse emploie dans l'expres-
sion des phénomènes : elle ne pouvait, d'ailleurs, être résolue qu'au
moyen de l'intégrale générale de l'équation des surfaces élastiques;
elle suppose à la fois les progrès de la science du calcul et ceux des
méthodes d'application. /-
Nous allons maintenant considérer les rapports que cette question
peut avoir avec celle du mouvement des ondes.
Les équations différentielles du mouvement des ondes s'intègrent
très-facilement au moyen des théorèmes qui servent à exprimer une
fonction quelconque en intégrales définies. Nous avions donné depuis
long-temps ces propositions générales dans nos recherches sur la pro-
pagation de la chaleur, et nous en avions déduit les intégrales^ des
équations qui se rapportent à cette dernière théorie. Ce sont les mêmes
principes que nous avons appliqués à la détermination du mouvement
dans les surfaces élastiques; voici les résultats qu'ils fournissent dans
ces trois questions :
Pour la première , l'intégrale qui exprime la difïusiou de la chaleuf
C 1S2 )
dans un prisme infini, est
( I ) z^=- ~ j dix fûc j dfJL COS. (/J'X — u-ix) e ,
pour la seconde question, l'état variable de la surface du liquide est
ainsi exprimé
(2) î^ = — / da fx j df^ COS. (fJt-x — /wa;) cos. (/ V^^),
et dans la question des lames élastiques, l'intégrale est
(3) V ^^ — j dcc foc I dfA. cos. {fix — iM-a:) cos. {tf^'^).
Dans chacune de ces équations, la fonction arbitraire y.5; représente
îelat initial, / est le temps écoulé, z est la température variable, ou
l'ordonnée variable d'un point quelconque dont x est l'abscisse, les
limites de l'intégrale sont pour x, et — 3 et pour f^ ces limites
sont o, et — .
o
11 y a donc une analogie manifeste entre les trois questions. En
les comparant aujourd'hui, on ne peut manquer d'y reconnaître des
rapports multipliés. On retrouve cette analogie dans les trois équations
du quatrième ordre, auxquelles satislont les valeurs précédentes de v;
mais ces ra[)port8 n'ont été remarqués qu'après que les questions ont
été résolues.
Pour chacune des deux équations (i) et (5) on peut effectuer dans
le second membre l'intégration relative à la variable^, ce qui donne
une autre forme à la fonction v. C'est ainsi que l'équation (5) se
transforme dans l'équation précédente {b). On peut dans ces cas ob-
tenir les intégrales par divers procédés, sans recourir aux théorèmes
qui expriment les fonctions en intégrales définies.
Nous avions déjà fait observer, dans notre Mémoire du 8 juin der-
nier, les rapports que l'analyse établit entre la propagation de la cha-
leur et les vibrations des surfaces élastiques, en sorte que les formules
ne diffèrent que parla valeur d'une même indéterminée, qui est l'éelle
dans un cas, et imaginaire dans l'autre. L'analogie dont nous parlons
ne résulte point de la nature physique des causes ; elle réside tout
entière dans l'analyse mathématique qui prête des formes communes
aux phénomènes les plus divers.
11 existe aussi des rapports analytiques entre le mouvement des
ondes et les vibrations des surfaces élastiques, mais la considération
de ces rapports n'ajoute rien aujourd'hui à la connaissance des plié-
C »35 )
noniènes. Il est évidemment beaucoup plus simple de chercher les lois 1818.
du mouvement des surfaces élastiques dans l'intégrale elIe-mC'me, que
de recourir indirectement à l'examen d'une question diftércnte qui
n'est résolue que dans un cas particulier. Il est nécessaire, pour l'objet
que nous traitons ici, d'insister sur ce dernier point.
Les équations différentielles du mouvement des ondes, telles qu'on
les connaît aujourd'hui , supposent que les mêmes molécules ne
cessent point de se trouver à la surlkce. I.'auleur du Mémoire où cette
question est traitée, a considéré le cas où les impulsions initiales
sont nulles, les ondes étant déterminées par l'émersion d'un corps
que l'on a peu enfoncé dans le liquide 5 il remarque qire pour satis-
iaire à la condition relative h la surlace, il est nécessaire, lorsque le
mouvement a lieu selon une seule dimension, que la hauteur ou tlèche
du segment soit une assez petite quantité par rapport à la largeur de
la section à fleur d'eau. L/auteur en conclut que la figure du serment
plongé doit se confondre sensiblement avec l'arc d'une paraboîe, et
que l'on peut toujours introduire dans le calcul l'équation de cette
dernière courbe, quelle que soit la forme du corps. Nous n'atloptons
point cette conclusion, et nous pensons qu'elle altère essentiellement
la généralité de l'intégrale. De ce que le rapport de la flèche à la
dimension horizontale du segment est un petit nombre, il ne s'ensuit
pas que la figure du segment se confonde sensiblement avec l'arc
50 u on pr
ï y) pour représenter l'ordonnée de la courbe qui
termine le segment, h étant la longueur de la flèche, et / celle de la
section, on ne désigne qu'un cas très-particulier.
Pour conserver à la question sa généralité, il est absolument néces-
saire que la valeur de l'ordonnée contienne une fonction arbitraire de x
et c'est par là seulement que la théorie donnerait l'explication exacte
des faits indiqués par les expériences.
La condition relative aux molécules de la surface est obscure en
elle-même; mais en l'adoptant., il suffit, pour y assujettir le calcul, de
supposer qu'une ligne d'une forme quelconque, passe par les extré-
mités de la section à fleur d'eau, et de multiplier par un petit coef-
ficient la fonction arbitraire qui représente l'ordonnée. Il en résulte
que le segment est peu enfoncé dans le liquide, et que sa forme est^
d'ailleurs arbitraire. Lorsqu'on ne procède pas ainsi, les résultats
auxquels l'analyse conduit, expriment indistinctement les canditions
communes à tous les cas particuliers possibles, c'est-à-dire, les loi»
générales de la propagation des ondes, et les conditions 'spéciales
propres au cas que l'on a considéré.
( i54 )
Indépendamment de celte discussion, il est certain qu'en ce qui
concerne les points de la surface dont le mouvement apparent est
unilbrme, on n'a déterminé par l'analyse les lois de la propagalion des
ondes, que pour le cas où la fiVure du segment plongé serait celle
d'un arc de parabole.
Nous indiquerons maintenant en quoi consiste la solution que nous
avons donnée de la question des vibrations des surfaces, et nous con-
sidérerons le cas linéaire , qui est celui de la lame élastique. Les
théorèmes dont j'ai fait mention, et qui avaient servi à donner les
intégrales dans la théorie de la chaleur, conviennent aussi à l'équation
différeatielle des surfaces élastiques. Cette application exige seulement
un examen plus attentif , parce que l'équation est du quatrième ordre,
et que l'on doit introduire ici deux fonctions arbitraires, i^yant obtenu
l'intégrale par ce procédé, on parvient à effectuer une des intégrations,
et l'on trouve l'expression {b) que nous avons rapportée plus haut.
Il ne reste plus qu'un seul signe d'intégration , et sous ce signe la
fonction arbitraii'e qui représente l'état initial. Il s'agissait ensuite
d'interpréter ce résultat, et de reconnaître l'effet dynamique qu'il ex-
prime 3 il fallait surtout découvrir ces conséquences sans altérer la
généralité de l'intégrale, afin d'être assuré qu'elles ont lieu, quelle que
puisse être la forme initiale de la surface. Les questions de ce genre
dépendent de deux élémens principaux, savoir : 1°. l'intégration de
l'équation différentielle; 2". la discussion de l'intégrale applicable à
toutes les formes possibles de la fonction. Nous nous sommes attachés
à résoudre complètement ces deux difficultés. Nous n'exposerons point
les résultats de notre analyse concernant les lois finales des vibrations,
mais nous indiquerons ceux qui expriment l'état de la lame vibrante
après une valeur moyenne du temps.
Le système considéré dans toute son étendue, et pour un même
instant, est formé d'une infinité de plis ou sillons, alternativement placés
au-dessus et au-dessous de l'axe. L'intervalle qui sépare deux points
consécutifs d'intersection de la courbe avec l'axe est d'autant plus petit,
que les points sont |)lus éloignés de l'origine.
La distance de l'origine h chacun des points d'intersection, augmente
comme la racine carrée du temps.
La profondeur de ces sillons alternativement supérieurs et inférieurs,
ou la distance de leur sommet à l'axe, abstraction faite du signe, n'est
pas la même pour les différons points; si on pouvait l'observer en im
même instant dans tous les points de l'axe, on trouverait qu'elle dé-
croit d'abord, lorsqu'on s'éloigne de l'origine; qu'elle devient nulle, ce
qui, pour les parties assez éloignées, détermine un point de contact;
qu'ensuite elle augmente par degrés, et atteint un maximum beaucoup
moindre que le précédent; au-delà elle diminue, et devient nulle de
( i55 )
nouveau. Cotte proFondcur est alternativement croissante et décrois- 1 o 1 b.
santé dans toute l'étendue de la lame; mais celle des sommets les plus
élevés, mesurée pour un même instant, diminue en s'éloignant de
l'origine. I.es points de contact qui marcjuent les alternatives sont en
nomljro infini ; ils sont séparés par des intervalles égaux ou qui tendent
à le devenir. Chacun des points d'intersection s'éloigne, comme nous
l'avons dit, avec une vitesse variable, et leur distance à l'origiue
augmente comme la racine carrée du temps écoulé. 11 n'en est pas de
même des points de contact : ils glissent sur l'axe, et le parcourent d'un
mouvenjeut uniforme; les plus hauts sonunets, dont chacun est {)lacé
entre deux points de contact consécutifs, ont aussi des vitesses cons-
tantes. I,es intervalles qui séparent deux points d'intersection consé-
cutifs croissent, avec le temps, comme les racines carrées du temps;
mais les intervalles qui séparent deux points de contact consécutifs,
croissent proportionnellement au temps.
La loi du mouvement des points d'intersection ne dépend ni de la
forme ni de l'étendue de la dépression initiale. Cette étendue détermine
principalement la vitesse et la distribution des points de contact et des
points de plus haut sommet. La loi suivant laquelle la profondeur des
plis ou sillons varie dans chaque intervalle entre deux points de con-
tact, résulte de la forme du déplacement initial. Nous ne pouvons ici
donner plus d'étendue à cette description; les formules représentent
distinctement les états successifs du système, en sorte qu'ouest assuré
de n'omettre aucun des éléniens du phénomène.
On voit maintenant en quoi cette solution, qui s'applique à toutes
les formes initiales que l'on peut concevoir, diftore de celle qui a été
donnée pour la question des ondes , quoique l'une et l'autre puissent
se déduire des principes qui ont servi à déterminer les lois analytiques
du mouvement de la chaleur. Au reste, la discussion qui s'est élevée
aura un objet utile si elle contribue à appeler l'attention des géomètres
sur les théorèmes qui expriment les fonctions arbitraires en intégrales
définies, et sur leur usage dans les applications de l'analyse à la
physique. Nous nous proposons de rappeler ces théorèmes dans uu
article subséquent, de citer plus expressément les ouvrages où ils ont
été donnés pour la première fois, et d'en indiquer les diverses appli-
cations.
La Note qui précède se rapporte à celle qui a été insérée dans le
Bulletin du mois de juin. L'auteur de cette dernière Note a publié dans
le Bulletin de juillet un second article concernant les vibrations des
surfaces élastiques, ce qui nous donne lieu d'ajouter les remarques
suivantes :
( i56 )
i«. Nous avens rapporté dans le Mémoire présente ù l'Académie des
Seiences, le 8 juin 1818, diflérens proL'édés de calcul qui conduisent
à l'intégrale de l'équation (A). Le premier résulte de l'application des
Ehé((rêmes qui exprimeuî; une Ibnctiou arbitraire en intégrales définies.
L'objet direct de cette application n'est pas de sommer une série in-
finie, mais de déterminer une foiK^tion inconnue sous le signe d'inté-
gration, en sorte que le résultat de l'intégration définie soit une fonction
donnée.
Le second procédé consiste à découvrir luic valeur particulière telle
que v = — sin. ( — ) qui, étant prise pour v, satisfait à l'équa-
tion (A), et dont on peut déduire facilement la valeur générale de v.
Nous avons prouvé aussi que cette même intégrale peut se déduire
du développement en série. Lorsqu'on est une fois parvenu à connaître
l'intégrale d'une équation différentielle, il est facile (l'arriver par d'autres
voies à ce même résultat; mais il nous avait paru utile d'indiquer ces
procédés difïérens dans une recherche nouvelle dont les principes ne
sont pas généralement connus.
2°. ha généralité de ces intégrales se démontre par des principes
rigoureux, sans recourir à la considération indirecte du développement
de l'intégrale en série ordonnée , selon les puissances d'une des variables.
5°. Il importe surtout de remarquer que la forme de l'intégrale doit
changer avec la nature de la question. Si la surface élastique dont on
veut déterminer le mouvement n'avait pas les dimensions infinies,
par exemple, si cette surface était un rectangle dont les arêtes sont
appuvées sur des obstacles fixes, il faudrait employer l'intégrale sous
une forme totalement différente de celle que nous avons donnée dans
notre Mémoire. Ces deux résultats sont entre eux une relation néces-
saire, et l'on peut toujours déduire l'un de l'autre; mais il est beau-
coup plus facile de les conclure directement des conditions proposées,
et c'est un des principaux avantages des théorèmes que nous avons
cités.
Suite des Recherches de M. Edwards sur V Asphyxie.
Dans un troisicme Mémoire sur l'Asphyxie , IM. Edwards , en
continuant d'examiner les causes qui peuvent faire varier les phéno-
i3 juillet i8i«. j^j^.,^gg que présente l'asphyxie , s'est occupé de l'influence de l'air
contenu dans l'eau.
11 résulte de ses expériences sur la vie des Batraciens plongés sous
l'eau, que de ptiites quantités d'eau aérée et des quantités égales d'eau
privée d'air par l'ébullitiouj ne produisent guère de différence bien
Acad. des Sciences.
I^ta-tt^-^» ■a"!'^"»'»w l'iaiif wiwa
' C ^^7 ) _
sensible sur la durée de la vie de ces ai)iinau.v ; mais que ces diiie- l8lo.
renées deviennent très-marquées lorsqu'on augmente la quantité d'eau
aérée, et que, dans de rertaines limites, la vie de ces animaux est
d'autant plus longue, qu'on emploie de plus grandes quantités de ce
liquide.
L'examen des 'conditions diverses dans lesquelles ces animaux peu-
vent se trouver à cet é^ard, l'a conduit à la connaissance de quelques
faits très-curieux; il a constaté que les Batraciens peuvent subsister uu
temps considérable sous l'eau aérée sans venir respirer à la surface, et
que la durée de leur existence eu ce cas dépend de trois conditions
principales :
1°. La présence de l'air dans l'eavi ;
2°. La quantité et le renouvellement de ce liquide 3
5°. Sa tem[)érature.
Ainsi, dans 12 litres d'eau aérée (de la Seine) qu'on renouvelle une
fuis toutes les vingt-quatre heures, les grenouilles ( R. escidenta et
temporaria), le crapaud ( commun), les salamandres (crélées et abdo-
minales), peuvent subsister plusieurs mois dans l'eau sans venir res-
pirer à la surface, tant que la température est comprise entre o et
10 degrés centigi'ades ; mais lorsque la température s'élève à 12 ou
14 degrés, ces Batraciens meurent tous dans l'espace d'un à deux jours.
Si, au lieu d'eau aérée stagnante, qu'on ne change qu'une fois
toutes les vingt-quatre heures, ou fait l'expérience dans de l'eau cou-
rante, un certain nombre de ces animaux y survivent à cette tempéra-
ture, mais la plupart y périssent 3 il y en a même qui résistent à
22 degrés.
En recherchant les rapports de l'air avec les organes de ces animaux,
M. Edwards a constaté qu'ils ne respirent pas l'air de l'eau au moyen
de leurs poumons, mais que cet air entretieut leur vie en agissant sur
Li peau.
En examinant les rapports de l'air contenu dans l'eau, et de l'élé- '
vation de température, avec la vie de ces animaux plongés dans ce
liquide, M. Edwards a déterminé qu'ils avaient une influence inverse.
Jl résulte de ces expériences, qu'entre o et 10 degrés, l'influence
vivifiante de l'air contenu dans l'eau, lorsque ce liquide est en quan-
tité suffisante, l'emporte sur l'action délétère de l'élévation de tempé-
rature; mais à 10 degrés, l'influence de l'élévation de la température
commence à prévaloir sur l'action vivifiante de l'air contenu dans l'eau 3
de sorte qu'en général les Batraciens adultes, afin de pouvoir subsister
dans l'eau aérée à la température de 10 à 12 degrés et au-delà, sont
obligés de s'élever de temps eu temps à la surface, pour respirer l'air
de l'atmosphère.
Livraison de septembre. 18
Histoire watueelle
Acad. des Sciences,
17 août j8i8.
C i58)
]\£o?iogiaphie du Mahoiiia des muraiïïcs , ou Gecko Mahouia
des AiiiUies ; par M. MoREAU DE JoNNÈs, Correspondant
de la Société Fhilomatique.
Il résulte des faits énoncés dans ce Mémoire :
1°. Que le Mabouia des Antilies, ou plus spécialement le Mahouia
des murailles, est un Gecko plaly-dactyle, et qu'il n'appartient point,
comme l'a cru Daudin, au genre des Ânolys.
2°. Que cette espèce est :
Le ]\îabouia de Rochefort, Duterire et Labat;
La petite Salamandre brune, de Sloane;
La grande Salamandre américaine, de Klein;
Le Lézard sputateur, de Sparman;-
Le Gecko spulateur, de Bosc et Cuvier;
L'Anolys sputateur, de Daudin;
Et encore le Gecko porphyre, et le Gecko à queue épineuse,
du même auteur.
5°. Que le nom spécifique de sputateur n'ayant d'autre fondement
C|u'une fable faite à plaisir pour abuser de la crédulité d'un voyageur,
il convient de la remplacer par l'appelhition de Mabouia, donnée à
ce Saurien dans les anciens auteurs qui l'ont mentionné, et dans les
contrées dont il est indigène.
4°. Qu'il y a d'autant plus de motifs de lui assigner ce nom spé-
cifique, qu'on ne peut continuer de l'appliquer, comme l'a proposé
Daudin, au Laccria aurai a , de Linné et de Lacépède, qui ne porte
point dans les Antilles le nom de Mahouia , et dont la synonymie
n'a pas moins besoin d'élucidation que celle du Gecko "Mabouia ,
puisque dans Thistoire des reptiles de Daudin, cette espèce en cons-
titue trois, savoir : le Scinque Schueiderien, le Sciuque Gallivasp ,
et le Sciuque Mabouia.
5°. Que les caractères spécifiques du Gecko Mabouia sont : des
doigts élargis sur toute leur longueur, garnis au-dessous de deux
rangs d'écaillés transversales, terminés, chacun, par un ongle crochu,
le dos parsemé de points tuberculeux , et la queue d'écaillés épi-
neuses 5 des plaques transversales sous la queue, et des pores sous
les cuisses.
6°. Que ce Saurien est un animal casanier, anfomophage , noc-
turne, n'ayant ni venin, ni armes défensives; étant faible, peu agile,
mais doué de la faculté de marcher sur des plans très-inclinés , et
même sur les plafonds dont la surface unie semble devoir rendre
impossible foute espèce de station ou de locomotion^
7°. Et enfin, qu'on trouve ce Gecko Mabouia en Amérique, dans
les contrées continentales qui avoisiuent au midi l'archipel des Au-
( ï ^9 ) . o o
tilles , et qu'il est également répandu dans les îles même de l'arcliipel , i o i •
depuis la Trinité jusqu'à la Jamaïque, continuant de s'y multiplier,
malgré la haine et la guerre acharnée dont il est l'objet.
/- - 71/ TT r^ BolAHlQUt.
yipcicu des genres nouveaux formes par M. HENRI L,ASSINI
dans la famille des Synanlhérées.
NEUVIÈME FASCICULE, (i)
Tii. Epaltes. Genre de la tribu des vernoniées?, ayant pour type
XethuUa divaricala. Caiathide globuleuse, discoïde : disque plurillorc,
régulariflore, masculiflore; couronne plurisériée,muUitlore, tubulillorc,
léminiflore. Péricline égal aux fleurs^ desquames imbriquées, ovales-
aiguës , scaricuses sur les bords. Clinanthe plane , inappendiculé. Cypsèlcs
inaigrettées.
VElhuIia conyzoides, véritable type du genre Eihulla, diffère du
SparganopJiorus , dont les cypsèles portent un bourrelet apicilaire
coroniibrme, très-remarquable, et surtout de V Epaltes dont la caiathide
est couronnée.
112. Gjptis. Sous-genre de XEupatorium; tribu des Eupatoriées ;
différent des vrais Eupatorium par le péricline. Caiathide subglobuleuse,
incouronnée, équaliflore , raultiflore , régulariflore , androgyniflore.
Péricline à peu près égal aux fleurs, de squames bi-trisériées, irrégu-
lièrement imbriquées, appliquées, spatuléesj à partie inférieure co-
riace, oblongue, plurinervée, striée; a partie supérieure appeudiciforme,
foliacée-membraneuse, élargie^ arrondie. Clinanthe plauiuscule, inap-
pendiculé. Ovaires oblongs , pentagones ; aigrette de squamellules
iuéo-ales, filiformes, longuement barbellulées. Corolles jaunes. Style à
base velue.
Gypfls pinnaiifiJa , H. Cass. Tige herbacée , haute de plus d'un
pied, dressée, simple, épaiss-e , cyluidrique, striée, pubescente , dé-
pourvue de feuilles en sa partie supérieure. Feuilles inférieures opposées,
longues de quatre à cinq pouces, semi-amplexicaules, pétioliformes in- _^
férieurement, ovales, variables, munies de poils épars; tantôt simple- ~^
ment lobées, à lobes dentés; tantôt bi-tripinnatifides. Feuilles supé-
rieures alternes. Calalhides très-nombreuses , entassées, disposées en
fausse-ombelle corymbée au sommet de la tige. Cette plante, recueillie
(i) Voyez les huit fascicules précédens dans les livraisons de décembre i8i6, janvier,
février, avril, mai, septembre, octobre 1817, février, mars et mai i8i8.
( i4o ) _
à Moiilevideo par Commerson, es. i.i mmép f'ans l'fîerbipr de M. c?e
J ussieu E//pa/or/um sophicrjo/iur?!? J'ai vu dans le même Herbier deux
autres espèces de (jypfis.
iiD. Trilisa. Sous-genre du Zàzfm, (rlbu des Eupatoriées, difierent
des vrais Lia/ris par l'aigrelte non plumeuse, et a\ant pom: type la
/y. odoranssinia. Cnh[hh\c. incouroniiée, dqualiflore, |)luntlore, régu-
lariflore , androgynitlore. Péricline inférieur aux fleurs, de sguaines
pautisériées , imbriquées, inti-adilatées , ovales, Ibliacées. Chiianthe
inaf)peudiculé. (;vaires munis de dix côtes; aigrette de squamcllules
filitbrmes, épaisses, très-bérissées de fortes barbelkiles coniques.
Les Trilisa diflèreut des Lia iris, comme les Carduus des Cirsinm.
Cependant les Trilisa ne peuvent former qu'un sous-genre, et non un ^
genre, parce que j'ai observé un I.iairis à aigrette barbellée, et j)ar
conséquent intermédiaire entre les vrais Liatris dont l'aigrette est
barbée, et les Trilisa dont l'aigrette est barbellulée. Les Trilisa ont
la plus grande affinité avec le Carpliephorus , qui n'en diHère que par
le ciinanthe squamellifère; et j'ai observé sm* la Trilisa odoratissima
que le ciinanthe portait accidentellement quelques squamelles.
Ti/,. Eurjaps. Sous -genre de VOihonna ; tribu des Scnécionées.
Calathide radiée : disque multiflore, régularitlore , androgynillore; cou-
ronne unisériée, liguliflore, féminiflore. Péricline égal aux fleurs du
disque, plérolépide; de squames unisériées, entregreffées intérieure-
ment, appliquées, égales, oblongues , coriaces -foliacées. Ciinanthe
convexe, alvéolé, inappendiculé. Ovaires du disque et de la couronne
oblongs, glabres, stries; aigrette caduque;, de squaracilules nombreuses,
plurisériées, inégales, filiformes, longuement barbellulées : les squa-
mcllules extérieures rabattues sur l'ovaire, ou au moins chiffonnées.-
Style à branches non terminées par un appendice conique.
Les Einyops , ou faux Olhonna , tels que l'O. pectinata , VO. tenuis-
sima, etc., diffèrent des vrais Othonna, tels que VO. cheirijolia , VO.
coronopijhlia , etc., par le disque androgyniflore, par les ovaires glabres,
par l'aigrette longuement barbellulée, et à squamcllules extérieures
rabattues ou chiffonnées, par le style inappendiculé.
ii5. Fausfula. Genre ou sous-genre de la tribu des Inulécs , section
des Gnaphaliées, ayant pour type la Chrysocoma reticulata , Labill.
Calathide iucouronnée, équaliflore, multiflore, régulariflore, androgy-
uiflore. Péricline presque égal aux fleurs^ de squames imbriquées,
appliquées, oblongues, coriaces, laineuses, ta sommet appendiciforme,
glabre, scarieux. Ciinanthe plane, inappendiculé. Ovaires courts, épais ^^
cylindracés; hérissés de poils roides, très-longs, couchés, fourchus
au sommet; aigrette de squamcllules égales, unisériées, enlregreffées
à la base , filiformes , barbellées sur les deux bords } les barbelles
( i40
supérieures plus longues et plus e'paisscs. Anlhères munies d'appendices i o i o.
basilaires subuk's.
ii6. I/arpc!/ii/ni.Sou9.gcnre de VHeUan/hus; tri'ni des H 'ruuitliées;
diltcrent des vrais Helianlluis par l'aigretle, lepérivlioe et les sc|ua-
melles. CalaLhide radiée : disque muititlore, régularillore, androj^yni-
Uore; coin-oiine unisëriée, ligulifloi'e, neiilrillore. Périidiiie intcrieur
aux llcurs du disque, hémisphérique; de squames imbriquées, appli-
quées, ovales, obtuses, subcoriaees , nullement ap[)en(hculées. Cli-
nanthe convexe, garni de S(piamelles inférieures aux fleurs, demi-
cmbrassautes, subtbliacécs, ubiougues, arrondies au sommet. Ovaires
eom|)rimés, obovales-obinngs, hisjjiJ.es; aigrette de plusieurs squarael-
lules uuisériées, paléilormcs, membraneuses, caduqu(!S , dont deux
grandes, lancéolaires, Tune antérieui'e, l'autre postérieure, et les autres
petites, oblongues, latérales.
, HarpaJimn rigidnni , H. Cass. Tige herbacée, haute d'environ cinq
pieds, dressée, rameuse, cylindritpie , garnie de poils roides. Feuilles
opposées, presque sessiles, lancéolées, pas sensiblement dentées, d'une
substance lierme et roide, d'un vert glauque ou cendré, inimies sur
les deux faces de poils courts et roides. CJalathldes grandes, solitaires
au sommet des rameaux nus et pédouculilormes; fleurs jaunes. (Cultivé
au Jardin du Roi.)
1 17. Glyphia. Genre à placer avec doute parmi les Hélianthées-Tagé-
tlnées. Calathide quasi-radiée : disque multiilore, régulariflore, andro-
gyniflorej couronne unisériée, ligulitlure, terainiflore. Péricline à peu
près égal aux fleurs, irrégulier; de squames inégales, subbisériées,
appliquées, oblongues, submembraneuses, veinées, parsemées de quel-
ques glandes éparses. Clinauthe plane, hérissé de fimbrilles courtes,
inégales, entre-greffees, subulées, membraneuses. Ovaires oblongs,
subcylindracés, striés, hispidules, à bourrelet basilaire cartilagineux^
aigrette longue, irrégulière, de squamellules nombreuses , inégales,
filiformes, barbellulées. Corolles de la couronne à tube long, a lan-
guette courte}, large, ovale, entière, pourvue de quelques glandes
oblongues.
Glyphia lucida , H. Cass. Plante très -glabre. Tige probablernent
ligneuse, rameuse, flexueuse, ronune sarmenteuse, peut-être volubile,
cylindrique, striée. Feuilles allernes, presque sessiles, longues de deux
pouces, ovales, acuminées au sommet, très- entières, membraneuses,
luisantes, parsemées d'une multitude de glandes transparenles, assez
larges. Calathides disposées, à l'extrémité des rameaux, en petites
cueillie à Madagascar par Commerson.)
C 142 )
118. ErlncUiie. SoUS-genre de \Osteospevminn ; (ribu des Calciulu-
lées; différent des vrais Osfeospermimi par le clinanlhe, et ayant pour
type l'O. spifwsum. Calathide radiée : disque multiflore, régularitlore,
masculifloi'e ; couronne iinisériée, ligiilitJore , féminiflore. Péricline
un peu supérieur aux fleurs du disque; de squames bi-trisériées,
irrégulièrement imbriquées, appliquées, intradilatées, ovales-acumi-
nées, coriaces-tbliarées ; les intérieures appendiciformes nu sommet.
Clinanlhe convexe, hérissé d'une multitude de longs poils laineux,
capillaires, frisés, emmêlés. Ovaires réguliers, oblongs, épais, arrondis,
iuaigrettés. Faux-ovaires extrêmement courts, inaigrettés.
■ ifg. Icùniis. Genre de la tribu des Arctotidées, section des Gor-
tériées. Calathide radiée : disque multillore; régulariflore, androgyui-
florej couronne unisériée , liguliflore, neutriflore. Péricline supérieur
aux fleurs du disque, plécolépide; de squames plurisériées, irrégu-
lièrement imbriquées, entregrell'ées à la base, foliacées, subulées ,
hérissées de très-longues soies denliculëes. Clinanthe.'. . . (probable-
ment alvéolé). Ovaires hérissés de poils longissimes; aigrette coroni-
forme , deuticulée au sommet, chaque dent prolongée en un long poil.
Corolles de la couronne à languette longue, quadrilobée au sommet.
Icùmis pilosclloides , H. Cass. Tige herbacée, rameuse, grêle, cy-
lindrique, striée, hérissée de poils qui sont garnis eux-mêmes d'autres
poils (rès-pclits. Feuilles alternes, sessiles, spatulées, hispides et vertes
en dessus, tomenteuses et blanches en dessous. Calatbides solitaires
au sommet de la tige et des rameaux ; fleurs jaunes. ( Fiante de l'Herbier
deM.de Jussieu, recueillie par Sonneratau Cap de Bonne-Espérance.)
120. Man/isalcà. Genre ou sous-geure de la tribu des Centauriées,
ayant pour type le Centaurea sahnantica. Calathide discoïde : disque
multiflore, subrégulariflore , androgyuitlore; couronne unisériée, am-
pliatiflore , neutriflore. Péricline très -inférieur aux fleurs, ovoïde;
de squames régulièrement imbriquées , appliquées , inlcrdilatées ,
ovales-oblongues, coriaces, munies au sommet d'un petit appendice
subulc , spiniforme, réfléchi. Clinanthe plane, fimbrillifère. Ovaires
glabres, munis de plusieurs cotes longitudinales, séparées par des
rides transversales. Aigrette double : l'extérieure semblable à celle de
la plupart des Centauriées; l'intérieure irrégulière, unilatérale, longue,
composée de trois ou quatre .squamellules entregreflees, qui forment
luie large lame membraneuse. Corolles de la couronne à limbe pro-
fondément divisé en cinq ou six lanières égales, longues, linéaires,
et contenant trois ou quatre rudimens tl'élamines avortées, en forme
de lougs filets. Etamines à filets glabrluscules.
( i43 )
Nom>eaux faits sur la polarisation de la lumière ; par M. Biot.
1818.
Lorsqu'un rayon blanc priniillvement polarise en un seul sens par Physique.
la rëllexion est transmis à travers diverses substances, tant salicies que
fluides, on sait qu'il perd sa polarisation primitive, avec (.elîe particu-
larité sinj^ulicre que les divers rayons simples qui le composent se
trouvent, après la transmission, polarisés dans des sens divers, comme
si leurs |)lans de pola'-isalion avaient tourné inégalement de la gauche
vers la droite, ou do la droite vers la gauche de l'observateur 3 c'est
en effet ainsi que le phénomène se passe, et cette rotation est réglée
par les lois suivantes :
1". Dans chaque substance , l'arc de rotation décrit par le plan de
j)o1arisatioii d'une même molécule lumineuse, est proportionnel à l'é-
paisseur de celte substance qu'elle traverse;
2°.' Pour une même substance et une même épaisseur, les arcs de
rotation des molécules lumineuses de rélraiigibilité diverses, sont ré-
ciproquement proportionnelles aux carrés îles longueurs de leurs accès.
Avec ces deux lois on peut calculer la distribution des plans de 1
polarisation d'un rayon blanc qui a traversé ime épaisseur quelconque
d'une substance donnée, pourvu que l'on connaisse, par ol:)S('rvation,
la rotation imprimée par une épaisseur donnée de cette substance à
un rayon d'une réfrangibilité connue. La distribution des plans de
polarisation étant ainsi déterminée, on peut assigner la proportion de
chaque rayon simple qui se réfractera soit ordinairement , soit extraor-
dinairement , dans un rhomboïde de spath d'Islande, dont la section
principale aura une direction donnée relativement à la polarisation
primitive; enfin, connaissant c<?5yC7"o/.'or//o?75, on peut calculer la teinte
composée qui résultera de leur mélange dans l'image ordi^'.aire et dans
l'image extraordinaire donnée par le rhomboïde. Les résultats ainsi
obtenus se trouvent minutieusement conformes à l'observation, tant
pour l'intensité que pour la teinte, dans toute la succession d'épaisseur
où la coloration des images est sensible.
Quant à la cause physique de celte rotation, on peut prouver par
des expériences : 1°. qu'elle tient aux particules mêmes des substances
indépendamment de leur élatd'aggrégalion; a°. que les parti,^^ules douées
de cette propriété ne la perdent point en passant dans les états divers
de solide, de liquide et de gaz; et qu'elles la conservent, même sans
altération, dans des combinaisons très-énergiques où on les engage,,
de sorte qu'on ne peut la leur ôter qu'en les décomposant.
( >44 )
Perfectionnement dans la pnnficatlon du gaz hydrogène carbure^
dciia"è de la houille.
b"h^
Philosopli. Magaz. Jl est suffisamnieiit connu que l.-i production du gaz hydrogène.
Avril 1818. carburé, dégagé du charbon de terre, et la propriété qu'il a de servir
pour l'éclairage, varient beaucoup, selon les circonstances dans les-
quelles on l'obtient et les moyens employés pour le purifier.. Pour
[)urifierce gaz de la portion de gaz h3'drogène sulfuré dont il est tou-
jours plus ou moins souillé, on l'a jusqu'i(;i soumis à l'action de la
chaux vive, soit ;i l'état sec, soit combinée avec l'eau dans des vaisseaux
particuliers, construits de manière à mettre la chaux en contact avec le
gaz sur une grande surface. Ce procédé doit naturellement être fort
impariait , h cause de la faible action du gaz hydrogène sulfuré sur la
chaux. En preuve de celle assertion, il suffit d'examiner le gaz qui
sert à l'éclairage de Londres. Qu'on eu remplisse une éprouvelte, et
qu'ensuite on y plonge un morceau de papier trempé-dans une disso-
lution de nitrate d'argent ou de sur-acctatc de plomb, à l'instant le
papier deviendra brun.
On a eu recours tout récerpment avec succès a une nouvelle ma-
nière de se débarrasser du gaz hydrogène sulfuré j en considérant la
facilité, le bon marché et la promptitude avec laquelle on peut em-
ployer ce moyen en grand , on a raison de croire qu'il deviendra
grandement avantageux à tous ceux qui préparent du gaz hydrogène
carburé.
Ce procédé consiste à faire passer le gaz brut, à mesure qu'il se
dégage duclîarbon de (erre, à travers un cylinch'e de fer échauffé, ou
un autre vaisseau contenant des fragmens de fer métallique , ou un
oxide quelconque do fer, au minimum d'oxidalion. Par exemple, ces
rognures de fer blanc qu'on met au rebut, feront très-bien l'affaire,
ainsi que le minerai de fer argileux. Il faut disposer ces matières de
façon qu'elles présentent la plus grande suri'ace possible. Avec ces pré-
cautions, le gaz hydrogène sulfuré est décomposé par le fer métal-
lique, et on obtient le gaz hydrogène carburé dans un grand état de
pureté.
Si ce fer est à l'état de métal, il acquiert par ce procédé une struc-
ture crystallinc, et il donne beaucoup d'hydrogène sulfuré en jetant
dessus de l'acide sulfurique ou de l'acide muriatique étendu, ce qui
prouve que ce ferest converti en sulfure. On recueille aussi à l'extré-
mité du vaisseau quantité d'acide sulfurique et d'acide sulfureux.
Le gaz ainsi traité ne cause point d'odeur désagréable durant sa
combustion, et sa pureté est attestée, en ce qu'il n'exerce aucune ac-
tion sur la dissolution de plomb, d'argent ou de tout autre métal blanc.
w*.vv%**v-»***>*^^*v
I^oin> elles Observations sur les acides et les Oxides oxigénés ;
par J\J. Thënard.
J'a.i annoncé, dans mes précédentes Observations, que les acides Chimie.
hydro-cliloriquc , nitrique, etc., étaient susceptibles de s'oxii^éner
plusieurs lois. Il était important de déterminer la quantité d'oxigène Académie Royale
qu'ils pouvaient prendre; c'est ce que j'ai l'ait pour l'acide hydro- des Scienc.s.
chloriquc, comme je vais le dire succinctement. J'ai pris de l'acide 1 4 septembre 1818.
hydro-chiorique liquide au point de concentration où, eu le combinant
avec la barile, il en résultait une dissolution qui, par une légère év.ipo-
ration , laissait déposer des cristaux d'hvdro-chloratc. J'ai saturé cet acide
le
., - je
par le deutoxule de banum et l'acide su hirique pour l'oxi-
géner de nouveau, et je l'ai ainsi chargé d'oxigène jusqu'à quinze fois.
Cette opération se fait les cinq à six premières fois sans qu'il se dégage
de gnz oxigène, surtout si l'on 11c sature pas complètement l'acide
hydro-chlorique, et si l'on verse l'hydro-chloratc dans l'acide sulfurique3
mais au-delà il est difficile de ne pas perdre un peu d'oxigènej la majeure
partie de ce gaz toutefois reste unie à l'acide. J'ai obtenu ainsi un acids
qui contenait trente-deux fois son volume d'oxigène à la température
de 20° et sous la pression de 0,76% et seulement quatre volumes et demi
de gaz hydro-chlorique, c'est-à-dire que le volume de l'oxigène étant 7,
celui de l'acide hydro-chlorique n'était que de i.
Quoique l'acide liydro-chlorique oxigéné préparé par la méthode
que je viens de décrire contienne une grande quantité d'oxigène, il
n'en est poinl encore saturé j ii peut en recevoir une nouvelle portion,
mais, pour la lui faire absorber facilement, il faut employer un nouveau
moyen. Ce moyen consiste à mettre l'acide hydro-chlorique oxigéné
en contact avec le sulfate d'argent 3 à l'instant il se forme du chlorure
d'argent insoluble et de l'acide sulfurique oxigéné très-soluble. Lorsque
celui-ci est séparé par le filtre, on y ajoute de l'acide hydro-chlorique,
mais en moindre quantité que n'en contient l'acide hydro-chlorique
oxigéné dont on se sert d'abord j alors, dans le mélange d'acide sulfu-
rique oxigéné et d'acide hydro-chlori([ue, on verse assez de barite seu-
lement {*)ur précipiter l'acide sulfurique; toul-à-coup l'oxigène aban-
donnant l'acide sulfurique pour s'imir à l'acide hydro-(-hIorique, fait
passer ( elui-ci au summum d'oxigénation. I/on voit donc que l'on peut
Lu raison d'octobre
de barite dans l'acide sulfurique oxigéné, de raanière à précipiter seu-
lement une pai'tie de l'acide. Toutes ces opérations, avec un pou
d'habitude, se i'ont sans aucune espèce de difficulté.
En combinant les deux méthodes dont je viens de parler, j'ai pu
obtenir de l'acide hydro-chlorique oxigéné qui contenait en volume pris
de seize lois autant d'oxigène que d'acide hych-o-chlorique réel. Il était
si faible d'ailleurs, que d'un volume d'acide l'on ne retirait que S^'-ôS
de gaz oxigène sous la pression de yG cent., et à la température de
1805 centigrades.
L'acide bydro-chlorique oxigéné ru'a pTésenté de nouveaux phéno-
mènes digues de remarque.
Récemment préparé, il ne s'en dégage pas de bulles lorsqu'il vient
d'êti-e filtré, mais bientôt après l'on en voit de très-petites partir du
fond du vase et venir crever à la surface de la liqueur, dans le cas
même où Tacide n'est oxigéné qu'une seule fois. Présumant que cette
décomposition lente pouvait provenir de l'action, de' la lumière, j'ai
rempli presque entièrement un petit llacon d'acide , et après en avoir
assujetti le bouchon, j'ai renversé le vase, et l'ai placé dans l'obscurité.
Au bout de quelques heures il a fait explosion, l'acide contenait plus
de trente volumes d'oxigène; cependant ce même acide, mis sous le
récipient de, la machine pneumatique, ne laissait dégager qu'une très-
petite partie du gaz qui s'y trouvait renfermé.
J'av;ns cru jusqu'à présent que l'oxigène se dégageait tout entier de
l'acide hydrc-chlorique à la température de l'ébullition : le contraire m'est
parfaitement démontré. Ayant fait bouillir de l'acide hydro-chlorique
oxigéné pendant une demi-heure, j'y ai encore retrouvé de l'oxigène.
C'est par l'oxide d'argent que l'on peut démontrer la présence de
l'oxigène dans l'acide hyclro-chloriqiie oxigéné qui a été soumis à
l'ébullition : à peine le contact a-t-il lieu, que l'oxigène se dégage
tout-à-coup. Cet oxide nous offre ainsi le moyen de déterminer rigou-
reusement la quantité de gaz oxigène contenu dans l'acide hydro-chlo-
rique oxigéné; l'analyse n'exige même que quelques minutes : l'on
prend un tube de verre gradué, on le remplit presque entièrement de
mercure, on y verse ensuite un volume déterminé d'acide, puis on
achève de remplir le tube avec du mercure, et on le renverse sur le
bain; enfin, on y fait passer un excès d'oxide d'argent en suspension
dans l'eau, et tout-à-coup on lit le volume de l'oxigène contçnu dans
l'acide. Ou apprécie d'ailleurs la quantité de chlore, et par suite la
quantité d'acide hydro-chlorique, en décomposant une partie de l'acide
même par le nitrate d'argent. ( i )
(1) Comme j'ai reconnu, depuis la lecture de ce Mémoire , qu'une partie de l'oxigène
dégagé provenait de l'oxide d'argent, il faut tenir compte de cet oxigène, (Voir à cet
eifet le Mémoire suivant. )
( i47 ) ■
Le dégagement d'oxigèno de l'acklo liydro-chlorique oxigéué est si 1^18.
rapide, qu'il y aurait du danger à opérer sur un acide laible qui con-
liendr.'iit vingt-six à (rente volumes d'oxigène. Le tube échapperait
probablement des mains de celui qui ferait l'opération, ou bien même
se briserait 5 aussi rien n'égale la violence de l'eflervescence qu'on
produit lorsqu'on plonge et qu'on agile l'extrémité d'un tube chargé
d'oxide d'argent dans quelcjucs grammes de l'acide dont nous venons
de parler; comme cet acide se trouve de suite détruit, l'oxigène est
rendu à son état de liberté, et s'élance avec l'orce en projetant le liquide
au loin.
Versé sur du sullate, ou du nitrate, ou du fluate d'argent, l'acide
hydro-chlorique le plus oxigéné possible ne produit aucune eflerves-
cence; tout son o.xigène s'unit à l'acide du sel, tandis que l'acide hydro-
chlorique forme avec l'oxide d'argent de l'eau et un chlorure.
J'ai déjà fait plusieurs tentatives pour savoir si les acides oxigénés
pouvaient prendre d'autant plus d'oxigène qu'ils renfermaient plus
d'acide réel; ou si l'eau, par sa quantité, n'avait pas une intluence sut-
la plus ou moins grande oxigénation de l'acide : mes essais ne m'ont
pas encore permis de résoudre complètement cette question.
J'ai ■ également tenté, sans succès bien marqué jusqu'à présent,
d'oxigéner la magnésie et l'alumine; mais je suis parvenu àsuroxigéner
plusieurs autres oxides, savoir, celui de zinc, celui de cuivre et celui
de nikcl ; on ne réussirait pas, ou du moins on ne réussirait que très-
imparfaitement, si on se contentait d'ajouter de l'acide oxigéné aux
dissolutions salines de ces trois métaux, et si l'on précipitait la liqueur
par la potasse.
Il faut dissoudre les oxides de ces métaux dans de l'acide hydro-
chlorique oxigéné, trois à quatre fois, et décomposer l'bydro-chlorate
oxigéné par de la potasse ou de la soude, en ayant soin de n'en mettre
qu'un petit excès. Il y a même une précaution de plus à prendre pour
la préparation du sur-oxide de cuivre : c'est de mettre le deutoxidede
cuivre dans l'acide hydro-chlorique oxigéné par portion, de manière que
l'acide hydro-chlorique oxigéné soit en excès; si l'oxide était prédomi-
nant . ' •>..•- . . . „
I'^
zn
vert-pomme sale pou i'oncé. Les deux premiers laissent dégager une
portion de leur oxigène à la température ordinaire; lorsqu'on les fait
bouillir avec l'eau, le dégagement est bien plus abondant; toutefois ils
n'abandonnent pas, surtout celui de zinc, tout l'oxigène qu'ils ont ab-
sorbé, car lorsqu'on les dissout ensuite dans l'acide hydro-'hîorique
et qu'on chauffe sa liqueur, on obtient une nouvelle quantité de gaz.
I/oxide de nikel se décompose aussi à la température de l'ébuilitiou,
( '43 )
CI même sa déromposilion rommr;nce au-dessous. Traita par l'aride
hvf!ro-;-lilorifjue, il se dissout comm^^ les o\idps de zinc et de ciiivfp, et
se déso.xi 'ène par la chaleur sans qu'il se maniiesle tle chlore. Ajoutons
entons que ces diftércns hydrates oxigéués reprennent sensiblement les
couleur^ qui caractérisent les oxides ordinaires a|)rès les avoir lait
bouiMir dans l'eau; ainsi l'hydrate de zinc passe du jaune au blanc,
celui (!e cuivre du vert-olive au brun-ibucé, etc. M. Rothoff, chimiste
suédois, avait déjà annoncé que le deutoxide de nikel se décomposait
par la dessiccation.
Ces nouveaux hydrates, ressemblent, comme on le voit, à ceux de
barite, dcstrontianeet de chaux (i), et forment uneclasseanalogue à celle
des acides oxigénés. Probablement que j'en découvrirai plusieurs autres.
Cinquième série d'Observations sur les Acides et les Oxides
oxigénés; par M. ThÉnard. •
Chimie. Les faits dont se compose celte série d'observations sont si remar-
■ quables, qu'ils causeront probablement quelque surprise, môrae aux
adémie Royale chimistes Ics plus distingués ; je vais les rapporter le plus succinctement
Ac
■ des Sciences. possible
5 octobre 1818 "
lO. Les acides nitrique ethydro-chlorlque oxigénés dissolvent l'hydrate
de deutoxide de mercure sans effervescence 3 mais lorsqu'on verse
ensuite un excès d'alcali dans la dissolution , il se dégage beaucoup
d'oxioène, et l'oxide de mercure, qui reparaît d'abord tr-ous la couleur
jaune, ne tarde pas a se réduire.
2°. Cet hydrate se réduit également en le mettant en contact avec
le nitrate et i'hydro-chlorate oxigénés de potasse; on le voit passer du
jaune au gris, et l'on voit en même temps beaucoup d'oxigène se dégager.
5°. De l'oxide d'or extrait de I'hydro-chlorate d'or par la barite et
contenant un peu de cette base qui lui donnait une teinte verd,^tre,
lut mis en gelée dans l'acide hydro-chlorique oxigéné : à l'instant use
vive effervescence eut lieu, elle était due h l'oxigènej l'oxide devint
pourprC;, et quelque temps après il était c-mplèlement réduit.^
40. Les acides nitrique., sulfurique et phosphorique oxigénés font
(i) Voici les observations que M. Thénard a faites sur ces derniers hydrates.
Lorsqu'on verse un excès d'eau de barile dans l'acide nitrique ou l'acide hydrothlo-
rique oxigéné, et à plus forte raison suroxifjéné, il se l'orme un précipité crislallia
d'hydrate '(le deutoxide de barium. Ce précipité est très-abondant en paillettes nacrées,
et peu soluble dans l'eau; celle-ci à 10° le décompose et le transforme en gaz
oxigène ou en barite ou protoxide de barium.
La strontiaue et la chaux sont susceptibles d'être suroxidées toutes deux, de même
que la barite , par les acides suroxigénés. L'hydrate de deutoxide de slrontiane
ressemble beaucoup à celui de barium; celui de chaux fit eu paillettes plus Unes,
( i4o )
pnpfcr (l'aboi'J. l'ovule d'or au pourpre, comme l'iicide hvclro-chloriqu'j 1 b 1 B.
oxi^pné; mais l'oxitie, au lieu de prendre ensuite l'aspecl de l'or précipité
par le'suUatc de ter, devient brun-l'oneé. Ces expéîieii'-es ne tendrnt-
elies pas à prouver qu'il e,\isii' rceiiement un oxi 'o pourpre d'or?
5o. Lorsqu'on verse de l'acitie nitrique oxij;éué sur de l'oxide d'ar-
gent, une vive eilervescenee a lieu; elle est due tout entier, à i'oxigène,
comme dans les cas pré^'éJens ; une portion de l'oxi le d'argeut se
dissout; l'autre se réduit d'abord et se dissout ensuite elle môme, pourvu
que l'acide soit en quantité convenable. La dissolution étant laite, si
l'on y ajoute peu-à-peu de la potasse, il se produit une nouvelle effer-
vescence et un précipité d'un violet noir-foncé; du moins, telle est
toujours lacoulear du premier dépôt. Ce dépôt esi insoluble dauc l'ammo-
niaque, et est, selon toute apparence, un proloxide d'argent semblable
à celui qu'un chimiste anglais a observé en examinant les produits de
l'ammoniaque sur Foxide d'ai'gent.
60. Les acides sulfuriquc et phosphorique oxigénés réduisent partiel-
lement aussi l'oxide d'argent, en donnant lieu à une effervescence.
70. J'ai déjà parlé de l'action de l'oxide d'argent sur l'acide iiydro-
cblorique oxigéné, et j'ai dit que ces deux corps,"' par leur réaction ,-dori-
naient lieu à de l'eau, à un dégagement d'oxig ne, et à un chlorure
d'argent; mais ce chlorure est violet. Or le chlorure violet, de quelcpie
manière qu'il soit produit, laisse toujours un résidu métallique, lorsqu'on
le traite par l'ammoniaque; phénomène que M. Gay-Lussac a observé
sur le chlorure blanc devenu violet par l'action de" la lumière. ]l suit
de là qu'en traitant l'acide hydro-chlorique oxigéné par l'oxide d'argent,
une petite partie de I'oxigène qui se dégage provient de l'oxide même.
Par
préc
partie de I'oxigène qui se dégage provient de l'oxide même,
r conséquent pour déterminer, d'après le procédé que j'ai indiqué
îcédemmeut (pag. 54 de ce cahier), la quanlilé d'oxigène de l'acide
hydro-chlorique oxigéné par l'oxide d'argent, il faut tenir compte de
I'oxigène provenant de cet oxide. A cet effet, il suffit de faire une
seconde expérience, dans laquelle ou recueille le chlorure d'argent
produit et mêlé à l'excès d'oxide d'argent; l'on traite le mélange par
l'ammoniaque, et l'on obtient pour résidu le métal de l'oxide réduit.
La quantité de ce résidu fait connaître précisément la quantité d'oxigène
cherchée.
Je ferai remarquer, au sujet du chlorure violet, qu'il correspond
probablement au protoxide d'argent; je ferai aussi remarquer qu'en
exposant du chlorure blanc d'argent à la lumière, il se dégage une
odeur analogue à celle du chlore, et que la liqueur ne devient point
acide. Il serait donc possible qu'une 'portion du chlore se dégageât
directement. ^
8°. Aussitôt qu'on plonge un tube chargé d'oxide d'argent dans une
dissolution de nitrate oxigéné de potasse, il se produit une violente
{ .50 )
efï'ervescence : l'oxide d'argent se réduit, l'argeut se précipite, (ont
l'oxigène du nitrate oxigéoé se dégage en môme temps que celui de
l'oxidej et la dissolutii)u, qui us contient plus ensuite que du nitrate
de p(jlasse ordinaire, reste neutre si elle l'était d'abord.
9". l^oxide d'argent se comporte avec l'bydro-chlorate oxigéné de
potasse, de même qu'avec le nitrate oxigéné.
10". (^u'on mette de l'argent frès-divisé dans du nitrate ou de l'hydro-
chlorate oxigéné de potasse, tout l'oxigène du sel se dégagera encore
tout-à-coup; l'argent ne sera pas attaqué, et le sel restera neutre comme
auparavant; l'action serait beaucouj) moins vive, si le métal était moins
divisé; dans tous les cas, il paraît qu'elle est moins forte sur l'hydro-
clîlorate que sur le nitrate.
n°. L'argent n'est pas le seul métal capable de séparer l'oxigène
des nitrates cl hydro-chloriUes uxigénés de potasse; le ier, le zinc,
le cuivre, le bismut, le platine possèdent aussi celle propriété. Le 1er
et le zinc soxident et donnent lieu en même temps à un dégagement
d'oxigène; les autres ne s'oxident pas, du moins sensiblement. Tous
avaient été employés en limaille.
J'ai aussi essayé l'action de l'or et celle de l'élaiu : ces métaux
n'agissent pas siu- les dissolutions neutres, ou du moins l'on voit tout
au plus quelques bulles se dégager de temps en temps.
12°. Plusieurs oxides, autres que ceux d'argent et de mercure, peu-
vent également décomposer les nitrate et bydro-cblorale oxigénés de
potasse; je citerai parliculicremeut le péroxidc de manganèse et celui
de plomb; il ne faut même que très-peu de ces oxides en poudre pour
chasser tout l'oxigène de la dissolution saline; l'efi'ervescence est vive.
Je crois que le péroxide de manganèse ne subit aucune altération ;
il serait possible que celui de plomb fût ramené à un moindre degré
d'oxidalion.
i5". L'on sait que l'acide nitrique est sans action sur le péroxide de
man"anèse et sur le péroxide de |)lomb; mais il n'eu est pas de même
de l'acide nitrique oxigéné. Il les dissout l'un et l'autre avec la plus
grande facilité. La dissolution est accompagnée d'un grand dégagement
d'oxi'H^ne. La potasse produit dans celle de manganèse nn ])récipité noir
floconneux, et dans celle de plomb un précipité couleur de brique :
celui-ci est moins oxigéné que le péroxide de plomb, car, en le traitant
par l'acide nitiique, on obtient du nitrate de plomb et un résidu puce;
au moment où l'on ajoute la potasse, il y a vive cftervescence.
140. Les sulfates, phosphates et finales oxigénés se comportent avec
l'oxide d'argent, l'argent, et probablement les autres corps, de même
que le nitrate et l'hydro-chlorate oxigéné de potasse. La plupart des
sels alcalins oxigénés sont doués aussi des mêmes propriétés que les
sels de potasse oxigénés.
( i5i ) rr^^r-^-^
i5". Enfin, le sable et le veiTC pilé sont sans action sur les acides i o l o.
et les sels oxigéués.
Quelle est la cause des phénomènes que nous venons d'exposer?
Voilà maintenant ce (lu'il s'agit d'examiner. Pour cela, qu'il nous soit
permis de rappeler ceux que présentent l'oxide d'argent et l'argent avec
le nitrate oxigéné neutre de potasse. L'argent très-divisé dégage rapi-
dement l'oxigène de ce sel; il ne s'altère point, et le niirale oxigéné
devient nitrate neutre. L'oxide d'argent dégage plus rapidement encore
que l'argent l'oxigène du nilrate oxigéné; lui-même est décomposé j
il se réduit, l'argent se précipite tout entier^ et l'on ne ti'ouve dans
la liqueur que du nitrate neuti'e de potasse ordinaire. Or, dans ces
décompositions l'action chimique est évidemment nulle : il faut donc
les atlribuer à une cause physique; mais elles ne dépondent ni de la
chaleur ni de la lunîière, d'oii il suit qu'elles sont probablement dues
à l'électricité. Je chercherai à m'en assurer d'une manière positive;
je chercherai aussi à savoir si la cause, quelle qu'elle soit, ne pourrait
pas être produite par le contact de deux liquides et même de deux gaz :
de là découlera peut-être l'explication d'xm grand nombre de phéno-
mènes.
J'ai déjà annoncé que quelques acides végétaux étaient susceptibles
d'absorber l'oxigène; je me suis assuré depuis que la plupart possédaient
cette propriété. Cette absorption est facile à opérer, en versant de
l'acide hydro-chlorique oxigéné sur la combinaison de l'oxide d'argent
avec l'acide végétal. Quelle que soit l'oxigénation de l'acide hydro-chlo-
rique, il ne se dégage aucun gaz au moment do la réaction; il s'en
dégage même à peine, du moins avec les acides nitrique, oxalique,
tartarique, lorsqu'on porte la liqueur à l'ébullition. L'acide n'éprou-
verait-il pas une altération qui en ferait un nouveau corps? Avant
d'émettre une opinion sur cette question, il faut faire des recherches
que j'ai seulement commencées, et que j'espère bientôt terminer.
Obsen'atioîis sur la germination des graines de Raphanus et
d'autres Crucifères; par M. Henri Cassini. (Extrait.)
M. Henri Cassini ayant remarqué sur les raves et radis deux ap-
pendices en forme de rubans , qui rampent sur deux côtés opposés de Botanique.
cette racine depuis son sommet jusque vers son milieu, a pensé que c ■ . , p, -,
ces appendices étaient les restes d'une coléorhize qui s'était ouverte en "o'^^ ' o"*^'
deux valves, et que par conséquent ïeRaphanus sativus était endorhize, '
quoique dicotylédon.
Pour s'en assurer, il sema des graines de petit ra dis rose, et lorsque la
( '50
germination put fait des progrès notables, il déterra une partie des plan-
tules qui avaient déjk près de deux pouces de lon^. A cette époque, il
n'aperçut emore aucune trace des deux appendices; mais il observa
qu'à ulie certaine distance de l'origine des cotylédons, il y avait-une
sorte tl'articulation ou de nœud, c'est-à-dire une transition brusque, ou
changement subit, quoique très-léger, de substance, et quebjuelbis de
grosseur, de forme, de direction, de coloration. Au bout d'un certain
temps, les plantu les qu'il avait laissées croître étant devenues suffisamment
grandes, il 1< s déterra, et il reconnut que la partie comprise entre les co-
tslédons et l'espèce d'artic^ulation observée précédemment, était un cau-
dex descendant, lequel i'orniait en grossissant cette tubérosité arrondie
et cba.rnue qui est l'un de nos aiimens; que ce caudex se dépouillait en
même temps de bas en haut de son écorce dont l'accroissement était beau-
coup plus lent que celui de la partie qu'elle recouvrait; et que cette écorce.
divisée en deux lanières longitudinales toujours exactement correspon-
dantes aux deux cotylédons, demeurait fixée au sommet du caudex, e!
formait ainsi les deux appendices rubanaircs qu'on doit considérer
comme une coléorhize bivalve.
M. Henri Cassini a aussi observé les premiers développeraens du Radis
noir (Riiphanus niger, Mérat), qui est une espèce distincte. Les graines
de celte plante, qu'il a sen)ées, lui ont donné des plantules qu'il a laissé
croître pendant un assez long temps, après lequel il a reconnu qu'il y
avait , comme dans l'espèce précédente, une sorte d'articulation à l'exlré"
niitéinlérieure du caudex :niais que la coléoi'hize, quoique très-manifeste,
ne s'ouvrait et ne se détachait qu'à cette e.^trémilé inférieure seulemenl.il
n'a pas suivi plus long-lems la croissance de ses radis noirs; cependant il
souj)Conne que, dans cette espèce, la décorticaliou ne s'opère pas au-dessus
de la base du caudex , et il suppose que l'écorce de ce caudex se prèle
au prodigieux grossissement qu'il éprouve , de manière qu'elle n'est
point forcée de s'ouvrir ni de se détacher, et qu'elle continue toujours à
le couvrir et à lui adhérer.
Le Raphaniis raphanislriim , dont plusieurs botanistes font un geiire
pariiculier, a offert aussi constamment à JM. O. Cassini une coléorhize
bivalve semblable à celle du radis ordinaire etsituée de même, c'est-à-dire
que les deux lanières correspondaient aux deux cotylédons, et qu'elles
étaient séparées l'une de l'autre jusqu'au sommet du caudex; mais ces
lanières étaient restées adhérentes au caudex dans toute leur étendue.
L'auteur a observé à peu près la même chose sur quelques individus
de Sitiaj is arrensis et de Siimpis alhii.
Il a cru aussi apercevoir des vestiges d'une coléorhize sur le caudex
du Chou.
Il a remarqué que, quand la giroflée de Mahon était déjà grande et
près de fleurir, il y avait presque toujours , sur la partie analogue au eau-
tlex du Raphamis, à quelque distance au-dessous des cotylédons, des i o i o.
traces plus ou moins manitestes d'une décortication ordinairement in-
complète et unilatérale.
Le cresson alénois parvenu au même âge, ne lui a semblé offrir au-
cune apparence de coléorhize. Cependant il est tenté d'y admettre une
décortication insensible, manifestée par la présence de lambeaux fila-
menteux d'épiderme à demi pourri, qu'il a remarqués sur le caudex.
M. H. Cassini lait résulter de toutes ces observations, i°. que le Ra-
phamts saiifiis, quoique dicotylédon , est évidemment endorhize et cons-
tamment pourvu d'une coléorhize bivalve; 2°. que cette coléorhize n'est
autre chose que l'écorce même du caudex, laquelle ne se continue point
s"ur les racines proprement dites, mais s'arrête et s'ouvre à la base du
caudex, et se détache ensuite presque entièrement depuis cette base
jusqu'au sommet, en se divisant en deux lanières longitudinales très-régu-
lières, et qui correspondent constamment aux deux cotylédons; 3°. que
plusieurs autres crucifères, plus ou moins voisines de la précédente,
sont aussi endorhizes ou coléorhizées, mais d'une manière moins mani-
feste, moins constante et moins régulière ; 4°. qu'il y a des crucifères qui
ne sont point endorhizes, au moins sensiblement.
L'auteur en conclut que les caractères proposés par M. Richard, pour
la division primaire des végétaux sexifères , sont beaucoup moins ira-
portans qu'il ne l'a prétendu.
Extrait d'une Noie de M. Defrance sur VEnothère à Jleurs
blanches.
La sécheresse est généralement favorable à la dissémination des grai- B otau tqoe.
nés, chez les plantes pourvues d'une capsule destinée à s'ouvrir en plu- — —
sieurs valves. Cependant M. Defrance vient d'observer une capsule, dont Société Philomatiq.
la déhiscence, loin d'être lavorisée par la sécheresse, ne s'opère au con- 22 août 1818.
traire qu'à l'aide de l'humidité. Cette capsule appartient à une plante que
l'auteur désigne seulement par le nom d'Enothère à fleurs blanches, et
qui est très-probablement, selon nous, i'y^nothera ieirap/ei-a des bo-
tanistes.
Quand le fruit est mûr, la sécheresse fait d'abord diviser en quatre la
partie supérieure de la capsule, qui demeure en cet état tant qu'elle
n'est pas mouillée; mais dès qu'elle est atteinte par la pluie, elle s'ouvre
comme une fleur à quatre pétales , et laisse à découvert les graines que
la pluie fait tomber à terre. Tant que la pluie dure, les capsules restent
ouvertes; mais quand la sécheresse revient, elles se referment jusqu'à
ce qu'une nouvelle pluie les fasse rouvrir. H. C.
IJi^raison d'octobre. 20
C i54 )
Révision de la famille des Bignoniacêes; par C. Kunth.
BoTiNiQUE. M. Brown paraissait d'abord disposé à diviser la famille des Bigno-
niacées en trois ou quatre familles distinctes. Il a commencé à éloigner
Société Philomat. deg Bignoniacées le genre Pedalium pour en former, conjointement avec
39 août 1818. le Josephinia, une famille particulière sous le nom de Pedalinées. Ces
caractères ont été de nouveau examinés par M. Kunth. 11 ne les a pas
trouvés suffisants pour constituer une nouvelle famille, et il pense que
celle des Bignoniacées doit être conservée à-peu-près telle que
M. de Jussieu l'a établie. Les genres Sesamum, Martynia et Cranio-
laria doivent former, avec les Pedalinées de M. Brow^n, une seconde
section des Bignoniacées. M. Kunth désigne cette section sous le
nom de Sésamées , pour la distinguer des vraies Bignoniacées, qui
ont la graine entourée d'une membrane en forme d'aile, et dans
laquelle il range les genres //zca/vzZ/ea, Juss. , Catalpa, Juss., Tecoma,
Juss. , Bignonia, Juss., Oroxylum, Vent., Spathodia, Beauv., Am-
philophiitm (nouveau geure de M. Kunth, qui a pour type le Bignonia
paniculata) , Jacaranda , 3\xss. , Platjcarpum, Bonpl. , Eccremocarpus,
Ruiz et Pav., Cohœa, Cav. , Tourretia, Domb.
]1 indique aussi les nombreux rapports qu'a le Cresceniia avec les
Bignoniacées, et il propose de placer ce genre à la suite de cette famille.
Sur la combustion de V alcool au moyen de la lampe sansjlamme^
par John Dalton.
Chimib. m. J. Dalton, eu réfléchissant sur le phénomène que présente
la lampe sans flamme, de continuer la combustion delà vapeur d'alcool
au moyeu d'un fil de platine roulé en spirale, fut conduit à penser
qu'il était possible que le carbone de cette vapeur passât à l'état d'oxide
de carbone au lieu de produire de l'acide carbonique, comme cela
arrive dans la combustion ordinaire. Pour savoir si cette conjecture
était fondée, il fit l'expérience suivante :
Il fit brûler la lampe sans flamme sous une cloche de verre d'une
capacité de 120 pouces cubiques, jusqu'à ce que le fil cessât d'être
visible dans l'obscurité. Alors il remplit un flacon de l'air de la cloche
pour en faire l'examen , et ce qu'il y a de remarquable , c'est que la lampe
ne fut pas plus tôt en contact avec l'air de l'atmosphère, que le fil de
E latine redevint incandescent j ce qui prouve que la combustion sous
i cloche avait lieu lors même que le fil était obscur. L'air qui avait
servi à la combustion contenait, pour 100, 14 \ d'oxigène, et 4
environ d'acide carbonique 3 il fut impossible d'y trouver de l'oxide
de carbone. La conjecture de M. J. Dalton n'était doue pas fondée.
( i55 ) ~
il voulut savoir ensuite le rapport qu'il y avait entre la combustion lolo.
dont nous venons de parler et la combustion ordinaire.
En conséquence il plaça la lampe à alcool, enflammée, sous la cloche
qui avait servi à faire l'expérience précédente; il l'y laissa jusqu'à
ce qu'elle s'éteignit spontanément. Après la combustion, l'air de la
cloche contenait, pour loo, i6 ^ d'oxigène et 3 d'acide carbonique.
Une nouvelle expérience fut faite avec la lampe sans flamme ; celle-ci
s'éteignit quarante minutes après ^voir élé placée sous la cloche. A
cette époque l'air contenait, pour lOO, 8 d'oxigène, et presque la même
quantité d'acide carbonique.
M. J. Dalton a fréquemment observé que la combustion de l'huile,
de la cire, du suif, etc., opérée dans l'air atmosphérique jusqu'à ce
que la combustion fût terminée, diminuait l'oxigène de 4? 5, ou 6, pour
100 d'air; ainsi, la lampe sans flamme brûlerait dans des milieux oi^i
la combustion ordinaire ne pourrait pas avoir lieu.
^^^^■wv^^v
Considérations sur les organes de la génération y
par H. DE Blainville.
Les organes de la génération sont originairement de la même nature Histoire hatcbeixe.
dans quelque degré d'organisation que ce soit, et sont par conséquent
composés des mêmes parties, du moins dans ce qu'ils ont d'essentiel;
mais dans ce qu'ils peuvent emprunter à l'appareil extérieur , il est
évident qu'il peut y avoir des différences plus ou moins considérables,
suivant le degré de perfectionnement de l'animal.
Cette nature est évidemment femelle, et par conséquent le sexe
mâle n'en est qu'une simple modification.
C'est ce que l'on peut prouver de deux manières, ou en envisageant
la série animale comme ne formant, pour ainsi dire, qu'un seul ani-
mal, dont chaque degré correspondrait à un degré de développement
d'un animal choisi; ou bien en envisageant l'animal le plus compliqué
possible , et en regardant chaque nuance de son développement comme
correspoudaiit à un degré d'organisation de la série animale.
Mais pour bien être en état d'entendre cela, il faut admettre, ce qui
est indubitable, que dans quelqu'aniraal que ce soit, pair ourayounné,
l'appareil de la génération est constamment double ou symétrique, ou
mieux qu'il est formé de deux parties ou côtés semblables, à moins
qu'il n'y ait quelque anomalie.
Dans les animaux actinomorphes ou à forme radiaire, l'appareil de
la génération, en aussi grand nombre qu'il y a d'appendices ou de
rayons, est évidemment pair, comme dans les Astéries, les Oursins,
les Méduses, les Polypes même, du moins ceux que l'on a pu jusqu'ici
C i56)
anafoiniser, animaux que l'on peut réellement regarder comme com-
poses d'un certain nombre d'autres qui se sont disposés autour d'un
centre au lieu de le faire à la suite les uns des autres 3 on sait que pour
chaque rayon il y a un organe générateur véritablement composé de
deux parties, mais se réunissant pour communiquer à l'extérieur par
lin orifice commun, ou au moins que l'organe est parfaitement semblable
à droite et à gauche de l'axe de chaque rayon. _
Dans le cas où le canal intestinal n'a qu'un orifice, la terminaison
des organes de la génération se fait d'une manière symétrique ou ré-
gulière autour de la bouche (i); dans le cas contraire, c'est-à-dire
quand il y a un anus, cette terminaison se fait du côté et avec l'anus,
toutes les excrétions dans un animal se faisant toujours d'un même côté.
Ce que je viens de dire de la duplicité de l'appareil de la génération
dans les animaux actinomorphes, est encore beaucoup plus évident
chez les artiomorphes , ou animaux pa.rs, qui peuvent être considéréa
comme une série d'animaux simples, disposés les uns à la suite des
autres. En effet, chez tous, sans exception (2), on trouve que l'organe
mâle ou femelle est toujours double ou symétrique; et comme dans
tous ces groupes le canal intestinal a coiistamment deux issues, la ter-
minaison de l'appareil générateur se fait toujours avec l'anus, dans le
plus grand nombre de cas, par un orifice unique, mais aussi quelquefois
par un orifice double, comme dans les Crustacés.
Dans les Actinomorphes il n'y a jamais de sexe mâle (3); c'est un
caractère distinctif de ce groupe, et par conséquent les deux côtés
de chaque appareil sont tout-h-fait semblables et femelles, c'est-à-dire
qu'ils sécrètent des œufs, qui d'eux-mêmes sont susceptibles de recevoir
l'éveil et de vivi-e.
Dans les Artiomorphes articulés ou non , dans le plus grand nombre
de cas, les deux côtés de l'appareil sont tout-à-fait semblables, et par
conséquent ou restent femelles, ce qu'ils étaient originairement, ou
éprouvent à-la-fois la même modification, qui les convertit également
en sexe mâle.
Mais on trouve aussi un certain nombre de ces animaux qui natu-
( r ) C'est ce qui me fait douter que dans les Hydres il y ait une génération dite
gemmipare; je pense bien plus volontiers que les orifices des appareils générateurs
sont à fa marge de la bouche, comme dans les animaux radiaircs, qui n'ont point
d'anus.
(2) Les oiseaux, comme je l'ai montré depuis long-temps, ont i-éellement deux
ovaires.
(3) Cette observation, outre plusieurs autres, comme l'existence d'un systêmr ner-
veux locomoteur abdominal, montre que les vers intestinaux, au moins les lorabiicoides,
ne peuvent être rangés parmi le3 Actinomorphes, et sont bien véritablement de*
A. articulés.
C i57 )
lellement ont un côté mâle et l'autre femelle, comme tout le groupe 1 0 1 o.
des limaçons, et peut-être un plus grand nombre de mollusques qu'on
ne pense.
L'analomie pathologique, ou des monstres, vient confirmer ce fait,
qu'un côlé de l'appareil peut être indépendant de l'autre. On a trouvé
en effet des monstres appartenant même à l'espèce humaine, qui d'un
côté étaient mâles et de l'autre femelles. On conçoit parfaitement que
dans les animaux mammifères, où les rapports des .sexes sont compli-
qués, il est impossible d'admettre qu'il puisse exister d'hermaphro-
disme même incomplet, c'est-à-dire que le môme individu pût agir et
patir avec un individu semblable à lui, ou avec des individus de sexe
différent, comme il y en a des exemples dans les animaux mollusquesj
mais dans les poissons, où la similitude des organes mâles et femelles
est presque complète, où le mâle agit sur les œufs de la femelle souvent
sans la connaître, on peut concevoir que dans le cas dont nous parlons,
et qui est assez l'réquent, le demi-raale de l'individu pourrait agir à
l'extérieur sur les œufs qu'y aurait produits l'autre moitié femelle, et
par conséquent donner lieu à l'hermaphrodisme véritablement suffisant.
S'il n'en est peut-être pas ainsi dans les animaux supérieurs, c'est
que l'appareil propre de la génération emprunte à l'appareil extérieur
un appendice remarquable.
Quelquefois aussi dans ce sous-règne on trouve des animaux chez
lesquels un côté avorte presque complètement, mais non, je crois,
totalement. Ainsi j'ai montré que les oiseaux chez lesquels on n'admet
assez généralement encore qu'un ovaire, en ont réellement deux, mais
que le droit est extrêmement faible, et n'acquiert jamais peut-être de
développement au contraire du gauche : fait incontestable, mais dont on
n'a pas encore, du moins que je sache, trouvé une raison plausible.
Il en est peut-être de même des animaux mollusques, où l'on dit ne
trouver qu'un sexe mâle ou femelle ; il se pourrait (\u.e réellement
l'autre fût oblitéré au point d'être difficilement aperçu.
L'appareil de la génération maie ou femelle peut se composer de
deux parties tout-à-fait distinctes, mais qui finissent par s'influencer
réciproquement, savoir, la partie essentielle et la partie adjonctivej
celle-là peut bien exister seule, mais celle-ci, non : à la première
appartient l'organe sécréteur ou ovaire, et son canal excréteur dans
toute son étendue , c'est-ii-dire depuis sa sortie de l'organe jusqu'à
son orifice extérieur j à la seconde, ce que l'on peut appeler l'organe
excitateur, et qui est, pour ainsi dire, emprunté à l'appareil externe
seusitif ou hjcomoteur, au point qu'en l'envisageant comme une paire
d'appendices, on pourrait avaucet- que les animaux vertébrés ou arti-
culés internes en peuvent avoir trois paires, sans compter ceux des
mâchoires, comme les articulés externes les plus parfaits.
( ï58 )
Jamais les Actinomorphes n'ont autre chose que la partie essentielle
de l'appareil, et de plus il est toujours Icmellc , et par conséquent
toujours semblable sur chaque individu.
J] en est de même de la partie des animaux pairs, que forme la classe
des mollusques acéphalophores, ce qui me fait également croire qu'ils
n'ont jamais que le sexe femelle. Dans les Céphalophores il commence à
en être autrement, et l'on trouve quelquefois un organe excitateur fort
singulier. Enfin dans les animaux articulés externes ou internes, on en
trouve également fort souvent, mais souvent aussi il n'y en a pas du tout,
comme dans la plupart des poissons et des reptiles nus ou gyranodermes.
Les animaux sont produits avec la même disposition d'organes de
la génération. Ils sont, pour ainsi dire, neutres, et ce n'est que par la
suite que des circonstances, qui nous sont entièrement inconnues, font
rester l'individu femelle, ou le font passer à l'état de mâle.
On peut prouver que l'appareil delà génération dans ce qu'on nomme
le sexe mâle, est tout-à-iait semblable à ce qui a lieu dans le sexe
femelle, en prenant l'espèce la plus compliquée, d'après cet axiome,
que qui prouve le plus prouve le moins; ainsi dans les animaux mam-
mifères et dans l'homme même :
'V ovaire dans la femelle est représenté parle testicule dans le mâle 3
l'un et l'autre sécrètent un fluide, mais qui dans un sexe est expan-
sible, libre, et dans l'autre est enveloppé dans une membrane, ou
ce qu'on nomme un œuf (i). L'un est aussi essentiel que l'autre, et
ime des différences que ces organes présentent, du moins dans le
groupe d'animaux que nous examinons, c'est que jamais l'ovaire ne peut
s'apercevoir jusqu'à un certain point à l'extérieur, et qu'il reste cons-
tamment à la même place (2), tandis que le testicule situé dans le
jeune âge sur les parties latérales des lombes, descend dans le bassin,
y reste quelquefois, et d'autres fois tend à sortir ou sort tout-à-fait de
la cavité abdominale, eu la prolongeant pour ainsi dire au-dehors; il
est alors renfermé dans une sorte de porhe qu'on nomme scrotum, qui
n'est autre chose que l'analogue du repli qu'on a désigné sous le nom
de nymphe dans la femelle, et dont il va être parlé tout-à-l'heure.
A la suite de l'organe sécréteur vient le canal que je nomme vecteur;
dans la femelle c'est la trompe, dans le mâle c'est le canal déférent :
\ épidydjme même de celui-ci et les tubes séminifères qu'on croyait
( I ) Dans les végétanx il y aurait encore une identité plus parfaite entre l'oeuf produit
de la fenaelle et le fluide séminal produit du ni.île , s'il est certain que le pollen ne
soit qu'une grande quanlilé de petites capsules contenant \aura seminalis.
( 2) C'est cependant un fait à vérifier; car il se pourrait qu'à une certaine époque
de l'âge du fœtus , l'ovaire se trouvât sur les parties latérales des lombes , et ne fût
pas encore dans le bassin.
C i59 )
particuliers au sexe mâle , se retrouvent aussi dans les ligamcns larges 1 8 1 8.
de la {'emelle, comme l'a fait voir Rosen-Muller.
Dans l'un comme clans l'autre se\e, il peut y avoir dans un endroit
quelconque de ce canal vecteur, une vésicule de dépôt, c'esl-à-dire,
un renflement considérable dans lequel viendront aboutir les canaux
vecteurs, et qui conservera plus ou moins long-temps le produit de la
sécrétion qu'ils y auront apporté. C'est ce qu'on nomme ute'-us dans
la femelle, et vésicules séminales dans le mâle. L'importance bien plus
grande du premier fait qu'il manque bien moins souvent que le second;
cependant, dans presque tous les animaux ovipares il n'y a pas plus
de matrice que de vésicule séminale.
De celte vésicule de dépôt sort un canal commun ou excréteur qui
vient s'ouvrir à l'extérieur par un orifice de forme un peu variable,
mais toujours situé dans la ligne médiane, et entre la terminaison du
canal intestinal et celle de l'appareil de dépuration urinaire.
A l'ouverture de ce canal, dans le sexe femelle et à la racine de
son prolongement dans le mâle, se trouve de chaque côté un repli
particulier de la peau, présentant une modification particulière, et qui
commence au-dessus de la racine de l'organe excitateur; c'est à ce
repli de la peau que vient aboutir le ligament rond dans la femelle,
qui existe également dans le mâle, du moins à un certain âge, et abso-
lument dans les mêmes rapports. Ce repli est appelé nymphes ou petites
lèvres dans la femelle, et scrotum dans le mâle. La difîërence principale
qu'ils oUi-ent, c'est que dans la femelle il est rarement prolongé asser
pour être visible à l'extérieur, et que les deux parties ne se soudent
jamais entre elles, comme cela a lieu dans le mâle.
Outre ce premier emprunt à l'appareil sensorial, il y en a un second
beaucoup plus important et plus apparent; c'est celui de l'organe que
l'on peut nommer excitateur, clitoris dans la femelle, pénis dans le
mâle; la situation, la structure ou composition anatomique. la fonne
même sont tout-à-fait semblables , et les différences que ces deux organes
présentent, ne tiennent qu'au plus ou moins grand développement, et
surtout à la manière dont le canal excréteur de l'appareil générateur se
combine avec celui de l'appareil dépurateur. Dans l'individu femelle,
le canal excréteur des organes de la génération, considérablement élargi
pour recevoir l'organe excitateur maie, et pour la sortie du produit de
la génération, se termine, du moins le plus ordinairement, d'une manière
tout-à-fait indépendante de celui de l'appareil urinaire, l'un en arrière
et l'autre en avant à la racine de l'organe excitateur. Dans l'individu
mâle il n'en est pas ainsi : le canal excitateur-générateur s'ouvre de
bonne heure dans celui de l'appareil urinaire, et celui-ci, en outre, au
lieu d'être fort court, comme cela a ordinairement lieu d.ins la femeller
et indépendant de l'organe excitateur, s'applique à sa face iuiérieure^
C .60 )
S8 prolonge dans toule son étendue, et même le dépasse en se dilatant
sous une l'orme souvent extrêmement bizarre et caractéristique très-
prob;ibIement de l'espèce, pour former ce qu'on nomme le gland.
Tout cet appareil extérieur est enfin toujours entouré par un repli, ou
mieux un bourrelet de la peau appelée grandes lèvres , qui existent dans
le mâle comme dans la leraelle , et qui forment une sorte de l'er-à-cheval
assez serré, ouvert en arrière, et recouvert d'une plus ou moins grande
quantité de poils. Comme dans la femelle l'organe excitateur est ordi-
nairement assez peu développé, ainsi que les nymphes, les grandes
lèvres sont assez considérables pour recouvrir le tout, mais, dans le
mâle, l'entrainement au-dehors des nymphes par la sortie des organes
sécréteurs, et surtout la grande saillie de l'organe excitateur, ne per-
mettant plus aux grandes lèvres de s'étendre assez pour recouvrir tout
cela, alors elles ne forment plus qu'un simple bourrelet mais bien sensible.
La femme hotlentole oiïre, sous ce rapport, une disposition tout-àfait
semblable à ce qui se voit dans le sexe mâle, et cela par la même
raison, la grande saillie des nymphes.
Ainsi donc pour convertir, pour ainsi dire, un sexe en un autre, du
moins en apparence et quant à la terminaison du canal excréteur et
de ses rapports avec celui de la dépuration, il faudrait supposer que
dans la femelle le canal excréteur, beaucoup plus rétréci, s'ouvrirait dans
celui de l'appareil de la dépuration urinaire, et que celui-ci se pro-
longerait, s'accolerait au-dessous du clitoris, qui prendrait lui-même un
très-grand développement; enfin que les ovaires, au lieu de rester dans
l'abdomen , desccndraicul daus les nyniplics, qui en se prolongeants'acco-
leraient l'une contre l'autre, en conservant cependant toujours, et d'une
manière évidente, la trace de cette union dans ce qu'on nomme le raphé.
Au contraire, pour convertir le sexe mâle en femelle, il suffirait que
le testicule remontât dans la cavité abdominale et y restât fixé, d'où
s'ensuivrait que le scrotum n'existerait plus, se partagerait en deux,
et que chaque partie se réduirait à n'être plus qu'une petite lèvre
ou nymphe; le canal déférent serait la trompe, la vésicule séminale
l'utérus, et le canal éjaculateur le vagin; mais il faudrait que hà il se
terminât sans communiquer avec l'urèthre: celui-ci deviendrait aussi
beaucoup plus court , et se terminerait à la racine de l'organe excitateur.
Mais s'il est aisé de faire un rapprochement déjà sensible entre l'ap-
pareil reproducteur femelle et le mâle chez les animaux les plus élevés,
et même dans l'espèce humaine, cela devient de plus en plus évident à
mesure que l'on descend l'échelle animale et même à la fin , c'est-à-dire
dans les derniers animaux chez lesquels les sexes sont séparés; il est
souvent assez difficile de les distinguer, «omme dans certains animaux
articulés, et surtout dans les vers; l'Ascaride lombricoïde en est un
exemple remarquable, ainsi que le Scorpion, qui est cependant beau-
coup plus élevé.
La pathologie, ou mieux l'anatomic des anomalies, c'est-à-diie de i o 1 o.
ce quon nomme hermaphrodites, confirme évidemment ces idées : on
sait qu'il en est de deux sortes, la première, dans laquelle c'est une
femelle pour ainsi direàdemi-màle, et dans la seconde, un mâle à demi-
femelle. Dans ces deux cas il y a ordinairement stérilité , dans le premier
très-probablement , par le peu de développement de l'ovaire et de
l'utérus. Il y en a au contraire un considérable dans les organes exci-
tateurs : les nymphes sont très-grandes et quelquefois extrêmement
prolongées, et surtout l'organe excitateur l'est encore davantage, de
manière à ce que le repli extérieur de la peau ne pouvant plus contenir
ces organes, ils deviennent presque entièrement extérieurs, et simulent
réellement un appareil mâle. Les femelles deviennent alors presque
masculinesj elles sont plus fortes, plus colorées, la voix est plus pleine,
plus rauquej la barbe se développe, les goûts même changent, etc.
Dans le second cas, au contraire , les organes essentiels ou sécréteurs
sont de même plus petits 3 ils restent à l'intérieur, ou viennent se
placer sur les parties latérales de la racine du pénis dans des espèces
de nymphes, et alors il n'y a pas de scrotum. L'organe excitateur est
extrêmement petit, quelquefois même alors comme caché entre des
grandes lèvres, et il se peut même que le canal commun n'arrive pas
jusqu'à son extrémité ; l'on a même vu des cas oh les deux orifices
étaient distincts, c'est du moins ce qu'il est aisé de concevoir. Dans
ce cas de faux hermaphrodite, l'individu est de faible complexion ,
lymphatique, peu pileuxj sa voix est faible^ etc.
L'anatomie comparée vient encore établir de nouveaux points de
comparaison entre le sexe femelle et le sexe mâle, même dans les
inammiières; ainsi, outre un grand nombre d'autres qu'il serait trop
long de faire connaître, il en est qui ont le clitoris percé, c'est-à-dire,
chez lesquels le canal de l'urètre se prolonge le long du clitoris; mais
l'appareil générileur a toujours son orifice propre. îl arrive cependant
aussi que dans certains mammifères femelles il n'y a à l'extérieur qu'un
seul orifice, comme dans l'éléphant; plusieurs rongeurs, etc.; mais c'est
celui du vagin , l'ouverture de l'urètre se faisant dans son intérieur; c'est
par couséquent le contraire de ce qui a lieu dans le sexe reàle , où le
canal excréteur de l'appareil générateur s'ouvre dans celui de l'appareil
dépurateur.
Le sexe femelle est le plus important; c'est le premier qu'on aperçoit
dans la série des animaux, comme dans l'origine de tout animal.
Qu'il soit le plus important, c'est un fait tellement rais hors de doute
par les recherches de Spallanzani et par l'observation seule, qu'on peut
concevoir qu'une femelle puisse produire sans le concours du mâle,
ce qu'on ne peut faire de celui-ci., qu'il ne mérite pas de nous arrêter
plus long-temps.
Livraison de noi'embre. 21
( l62 )
Il est également évident que dans tous les animaux rayonnes sans
exception il existe seul, et que ces animaux se repi-oduisent parfaite-
ment et sont tous semblables.
Si l'on veut étudier avec soin de jeunes fœtus d'un animal mammi-
fère quelconque à des âges différens, on se convaincra aisément que
plus on approchera du moment de l'imprégnation, et plus on trouvera
tous les individus d'une même portée semblables, et l'on verra que
la similitude est dans le sexe féminin, eu sorte qu'on peut dire qu'il
est un instant variable suivant l'espèce, et d'autant plus éloigné du
moment de l'imprégnation que l'animal est moins parfait, où il est
presque impossible d'apercevoir la moindre différence entre les indi-
vidus.
Eu sorte que l'on peut concevoir que tous les animaux naissent, ou
mieux commencent à paraître semblables, sous le rapport des organes
de la génération ; que l'état sous lequel les sexes apparaissent d'abord
est plutôt femelle que mâle, ou mieux, peut-être, qu'ils sont tous
neutres; et qu'ensuite, par des circonstances dont la nature nous est
inconnue et nous lésera sans doute éternellement, telle ou telle partie
éprouve un léger changement dans sa nature et dans son développement
proportionnel, de telle sorte qu'il en résulte un individu femelle Ou
un individu mâle. Mais quelles sont ces conditions ? Il est probable
que cela tient à quelque chose dépendant de la mère plutôt que du
père; et en effet on sait que dans certains genres d'insectes, des indi-
vidus qui seraient nés neutres sous le rapport des organes de la
génération, quoique parfaits sous tous les autres, peuvent être convertis
en femelles actives, par un simple changement dans la quantité de
nourriture dans l'état de larve.
Sur le Cadmium. Extrait du Journal deScnyvEicER, vol. 21, p. 297.
Chimie. Dans l'automne de 1817, le professeur Stromeyer fut chargé de
visiter les pharmacies de la principauté dllildesheim. Dans plusieurs
d'entre elles, il ne trouva que de l'oxide de zinc carbonate au lieu
d'oxide de zinc. Ce corps était blanc , mais rougi au feu il devenait
jaune, quoiqu'il ne contînt ni fer ni plomb.
Le professeur Stromeyer ayant examiné cet oxide avec plus d'atten-
tion, trouva, non sans beaucoup d'étonnement, que celte couleur était
due au mélange d'un oxide métallique auquel on n'avait pas fait atten-
tion jusqu'à ce moment. Il réussit, par un procédé très-simple, à le
séparer de l'oxide- de zinc, et même de réduire complètement le
métal. Il ]'a rencontré aussi dans la tuthie et dans tous les autres
oxides de zinc, ainsi que dans le zinc lui-même. Cependant il n'existe
eu trouve
C iG5 )
qu'en très-petite quantité dans tous ces corps j ce qu'un y
s élève à peine d'un millième à un centième.
Voici les propriétés principales qui caractérisent le nouveau métal.
Sa, couleur approche de celle du platine 3 il a un éclat métallique très-
vif, et il prend un beau poli. Le grain en est très-serré j fondu, il a
ime pesanteur spécifique égale à 8,750, celle de l'eau étant i. Il est
Irès-ductile, et ou peut aisément on faire des lames très-minces, soit
à chaud, soit à froid, sans qu'il se déchire. 11 paraît aussi doué d'une
cohésion a&sez forte et supérieure à celle de l'étain. ]l fond avant de
rougir; sa volaliiîîé est très-grande. Il se transforme en vapeur à une
température qui ne paraît pas s'élever beaucoup au-dessus de celle à
laquelle le mercure se volatilise; celle vapeur est inodore; elle se
condense en gouttelettes aussi facilement que la vapeur mercurielle.
Ce métal est permanent à l'air; mais il brûle très- facilement, et il
se change en un oxide jaune qui se sublime en grande partie sous la
forme d'une vapeur d'un jaune-brun. Fait-on cette expérience à la
flamme d'un chalumeau, il se couvre d'un dépôt qui est aussi d'un
jaune tirant sur le brun. Au reste ce métal eu brûlant ne répand
aucune odeur sensible.
Il est dissous par l'acide nitrique avec dégagement de vapeur nitreuse.
Les acides sulfurique et nitrique l'attaquent aussi, et la production du
gaz hydrogène accompagne cet effet. Ces dissolutions sont toutes in-
colores.
Ce mêlai ne paraît former qu'une seule combinaison avec l'oxigène;
l'oxide qui en provient a une couleur jaune-verdâtre, laquelle devient
jaune-orange à une forte chaleur rouge, et tourne ensuite au brun, si
on continue la chaleur rouge. Cet oxide au reste est infusible, même
quand ou le chauffe au blanc dans un creuset de platine couvert; on
le réduit aisément avec le charbon, ainsi qu'avec toutes les substances
qui contiennent ce combustible.
Il n'est pas soluble dans les alcalis fixes, mais il l'est un peu dans
l'ammoniaque; il se comporte avec les acides comme une base salifiable.
Les sels qu'il forme sont blancs; ceux qu'il produit avec les acides sul-
furique, nitrique, muriatique et acétique, cristallisent aisément et sont
très-solubles; au contraire, les phosphates, les carbonates et les oxa-
lates sont insolubles : les alcalis fixes le précipitent, en blanc, des
dissolutions des premiers sels , sans que ce précipité soit redissous par-
un excès du prév:ipitant; l'ammoniaque, au contraire, qui le précipite
d'abord en blanc, le redissout, si on en ajoute un excès. La lessive
du sang le précipite en blanc.
Il est précipité de ses dissolutions acides, en jaune, par l'acide hydro-
sulfurique et par les hydrosulfates. Faute d'attention, il est aisé de
confondre ce précipité avec l'orpiment; mais il en diffère par la pro-
1818.
CniuiE.
C 164 )
priété d'être pulvérulent, et surtout par la manière dont il se comporte
au chalumeau. A en juger par quelques essais, cette combinaison de
l'acide hydrosulFurique avec 1 oxide du nouveau mêlai peut devenir utile
en peinturej elle fournit un jaune qui couvre bien , est durable, et,
sous ce point de vue, ne paraît pas inférieur au jaune de chrome.
Ce métal, enfin, est réduit de ses dissolutions acides par le zinc,
tandis qu'il précipite le cuivre, le plomb, l'argent et l'or, lorsqu'ils
sont dissous dans les acides nitrique et hydrochlurique.
Le professeur Stromeyer a proposé de donner à ce métal le nom
de Cadmium, parce qu'il l'a trouvé d'abord dans l'oxide de zinc, qu'on
appelait et qu'on appelle peut-être encore quelque part cadmie des
fourneaux.
On lit dans les Annales de Physique àe Gilbert, vol. 29, cinquième
cahier de 1818, pag. 95 et suiv., que le même métal a été trouvé dans
l'oxide de zinc de la Haute-Silésie, par M. Hermann , Directeur des
fabriques de produits chimiques à Shonebeck, par le D' W. Maisener,
de Halle, et par le professeur Karsten, de Berlin. On avait confisqué
cet oxide chez M. Hermann, sous prétexte qu'il contenait de l'arsenic,
parce que l'hydrogène sulfuré le ()récipilait en jaune 3 c'est ce qui donna
occasion à ce savant d'en l'aire l'analyse, et de le donner à d'autres
chimistes pour l'examiner.
Nonçeau métal, découvert par le docteur heW EST.
Le docteur de Vest, professeur de chimie h Gratz, a découvert
dans la mine de nickel de Schladmig, en Styrie, un métal qui diffère
de tous les métaux connus.
11 n'est réductible que quand il est combiné avec l'arsenic : ses oxides
sont blancs ainsi que les sels qu'il forme.
S'il est précipité de ses dissolutions salines, le précipité est blanc
par le prussiate de potasse, blanchâtre par l'infusion de noix de galle,
et noir par l'hydrogène sulfuré : cedernier précipité est aisément solublr
dans les acides 3 il ne l'est plus si la dissolution contient un excès
d'acide.
L'oxide supporte une chaleur de plus de i5o degrés de V\ edgwood
avant de fondre, et il reste blanc avec ou sans l'accès de l'air.
Au surplus il est très-difficile d'extraire le nouveau mêlai de la mine
de nickel, parce qu'il reste dissous dans l'ammoniaque, comme le nickel
et le cobalt.
Le professeur Gilbert propose de nommer ce métal Vestium, tant
pour rappeler le nom de M. Vest que celui de la déesse Vesta, cl
donner ainsi un nom mythologiqne à ce mêlai, comme à la plupart
des autres métaux.
* v^-w» wv-* * w WV^ \ % v^ v% %
aperçu des genres ou sons - genres yiouveaux formés par
M. Henri Cassini dans la famille des Synanlhérées.
DIXIÈME ET DERNIER FASCICULE, (i)
121. Eudorus. (Tribu dos Sénécionées.) Calathide oblongue, dis- B otar'iqijf;.
coïde : disque multiflore, régulariflore , androgynitloiej couronne uui-
sériée, pauciflore, ambigiilflore, fërainiflote. Péricline un peu intérieur
aux fleurs, cylindracéj de squames unisériées, contiguês, égales, ap-
pliquées, denii-embrassanles, linéaires, aiguës, un peu nou-àlres au
sommet; accompagnées à la base de plusieurs petites squames surnu-
méraires, irrégulièrement disposées, inégales, inappliquées, linéaires.
Clinanthe plane, subalvéolé, à cloisons incomplètes, charnues, dentées.
Ovaires cylindriques , munis de côtes, hérissés de poils charnus ; aigrette
de squamellules nombreuses, filiformes, slrié-s longitudinalemeut ,
barbellulées. Corolles de la couronne à limbe comme palmé, ou fendu
en dedans jusqu'à la base, profondément tri-quadrilobé, à lobes très-
arqués en dehors; contenant des rudimens d'étamines demi-avortées.
Eudorus senecioides , H. Cass. {Cacalia senecioides, H. P.) Piaule
herbacée, haute de cinq pieds. Tiges simples, dressées, droites, angu-
leuses, striées, pubérulentes. Feuilles allernes : les inférieures, longues
d'un pied et demi, à partie, inférieure pétioliforme, à partie supérieure
lancéolée, munie de quelques petites dents inégales; les supérieures,
prouressivement plus courtes, sessiies, ovales-lancéolées, denticuléessur
les bords, glabriuscules, subcoriaces-charuues. Calathides en panicule
terminale, subcorymbiforme; fleurs jaunes. (Cultivée au Jardin du Roi.)
132. Felicia. (Tribu des Astérées.) A pour type VAsier ienellus ,
et diffère très-peu de XHenricia. Calathide orbicuiaire, radiée : disque
multiflore, régulariflore , androgyniflore; couronne unisériée, liguliflore,
iéminiflore. Péricline égal aux fleurs du disque, orbicuiaire, convexe;
de squames nombreuses, subbisériées , à peu près égales, appliquées,
linéaires-subulées. Clinanthe convexe, inappendiculé, ponctué. Ovaires
obovales, très-comprimés, hispides; aigrette plus courte que l'ovaire,
de squamellules unisériées, égales, caduques, filiformes, blanches,
munies de très-longues barbellulcs.
13^3. Gajatea. (Tribu des Astérées.) Ce sous-genre de Y Aster com-
prend les espèces de ce genre qui ont la couronne composée de fleurs
neutres, et le péricline de squames inappendirulées, appliquées, co-
(i ) Voyez les neuf fascicules précédens dans les livraisons de décembre i8«6, janvier,
février, avril, mai, septembre, octobre 1817, février, mars, mai, septembre ibi8.
C i66 )
rlaces, vraimenl imbriqiiéesj tels sont les A. dracuncuîoides , irineriùs,
punctatus, etc.
124. Euryhia. (Tribu des Aslërées.) Ce sous-genre de X Aster com-
prend les espèces de ce genre qui ont la couronne féminiflore comme
les vrais ^5/^r, et le péricline de squames appliquées comme les Ga/a/ea;
tels sont les A. chrysocomoides , tripoUiim, corjmbosus , etc. Le sous-
genre comprenant les vrais Aster se distingue des deux autres par la
couronne féminiflore, et le péricline de squames inappliquées, app-jndi-
c\ïoYmes ; tels son{ les A. noi'i-beîgii, longifoUus , amplexicaulis , etc.
126. NaiipUus. (Tribu des Inulées. ) Je forme dans le genre
Buphtalmum quatre sous-genres indépendamment du Dioniedea. Le
sous-genre comprenant les vrais Buphtalmum , a pour type le B. sall-
cifolium , et se distingue des trois autres principalement par le péricline
de squames inappendiculées, appliquées. Le sous-genre Nauplius a
pour type le B. aquaticum, et offre les caractères suivans. Calathido
radiée : disque multiflore, régulariflorc, androgyniflore; couronne uni-
sériée, liguliflore, féminiflore. Péricline irrégulier, involucriforme; de
plusieurs bractées foliiformes, grandes, inégales, irrégulières, diffuses.
Clinanthe plane, garni de squainelies inférieures aux fleurs, embras-
santes , oblougues, arrondies au sommet, membraneuses, uninervées.
Ovaires obovoïdes, açiguleux, hispidesj aigrette de squaraellules uni-
sériées, libres, inégales, paléiformes . membraneuses, irrégulièrement
laciniées supérieurement. Corolles de la couronne tridentées au sommet.
Anthères presque dépourvues d'appendices basilaires distincts.
126. Molpadia. (Tribu des Inulées.) Sous-genre du J'iiphtahnum ,
ayant pour type le jB. cordifolium, Waldst. Calathide orbiculaire, ra-
diée : disque multiflore, régulariflore , androgyniflore; couronne uni-
sériée, multiflore, liguliflore, féminiflore. Péricline égal aux fleurs du
disque, suborbiculaire 3 de squames imbriquées : les extérieures à partie
inférieure appliquée , ovale-oblongue , coriace , à partie supérieure
appendiciforme, inappliquée, foliacée 3 les intérieures appliquées , li-
néaires-oblongues, terminées par un appendice inappliqué, élargi, ar-
rondi, subscaneux, un peu frangé sur les bords. Clinanthe très-large,
planliiscule; garni de squamelles inférieures aux Heurs, très-étroites,
iinéaii'es-subulées, roidcs. Ovaires cylindriques, glabres; aigrette coro-
niforme, très-courte , irrégulière , subcartilagineute , portant quelquefois
une longue squamellule filiforme, à peine barbellulée. Fleurs de la
couronne à languette linéaire, très-étroite. Fleurs du disque à anthères
munies de longs appendices basilaires barbus.
127. Pallenis. (Tribu des Inulées.) Sous-genre du Buphtalmum ,
ayant pour type le B. spinosum. (];dathide radiée : disque multiflore,
régulariflore, androgyuillore ; couronne bisériée, multiflore, liguliflore^,
( lôy ) -
létniniflore. Péricline très-supérieur aux fleurs du disque ; de squames
paucisériées , obimbriquées , très-courtes, appliquées, coriaces, sur-
montées d'un très-grand appendice foliitbrme , étalé, ovale, spinescent
au sommet. Cliuanthe plane, garni de squamelLss égales aux fleurs, de-
mi-embrassantes , coriaces, acuminées-spinescentes. Ovaires du disque
comprimés, obovales, hispidules, portant une aigrette coronilbrme,
membraneuse, laciniéej ovaires de la couronne obcompriraés, orbi-
culaires, munis d'une bordure aliforme, et portant une aigrette coro-
nif'orme dimidiée-postérieure. Corolles de la couronne à tube large,
épais, coriace 5 à languette étroite, linéaire, tridentée au sommet j
souvent un long appendice filiforme, laminé, naît de l'intérieur du
tube, en avant du style, et simule une languette intérieure. Corolles
du disque à tube très-épais, coriace-charnu, muni d'un appendice lon-
gitudinal alilbrme. Anthères presque dépourvues d'appendices basilaires
distincts.
1 28. Maruta. ( Tribu des Anthémidées.) Ce sous-genre de V Anthémis
a pour type Y A- coiula, qui diffère des vrais Anthémis par la couronne
composée de fleurs neutres, par les ovaires hérissés de points tuberculeux,
et par le cHuanlhe cylindracé, inappendiculé intérieurement, garni
supérieurement de squamelles inférieures aux fleurs, très-grêles,
%ubulées.
129. Ormenis. (Tribu des Anthémidées.) Ce sous-genre de V An-
thémis a pour type VA. mixta, qui diffère des vrais Anthémis par le
clinauthe cylindracé, très-élevé, garni de squamelles inférieures aux
fleurs, coriaces, enveloppant complètement l'ovaire et la base de la
corolle, par la base des corolles du disque, prolongée en un appendice
ovale sur la moitié supérieure et antérieure de l'ovaire^ par la base
des corolles de la couronne, continue à l'ovaire.
i3o. Helicta. (Tribu des Héliauthées.) Calathide radiée : disque mul-
tiflore, régulariflore , androgyniflorej couronne unisériée, décemflore,
ligulifloi'e, féminiflore. Péricline de cinq squames unisériées. Cliuanthe
squamellifère. Cy psèles hispidules ; aigrette coroniforme , membraneuse ,
irrégulièrement et inégalement dentée. Corolles du disque à tube nul.
Étamines à filets non-grefîés à la corolle; à anthères noires, portant de
gros tubercules glanduliformes sur l'appendice apicilaire et le haut du
connectif". Ce genre, peu différent du Stemmodontia, a pour type une
plante à tige ligneuse, à feuilles opposées, qui a été cultivée au Jardin
du Roi sous le faux nom de J^erbesina mutica.
i3i. Meteorina. (Tribu des Calendulées.) Ce genre, qui a pour type
le Calendiila pluuialis , diffère essentiellement du Calenduht par la
présence de fleurs réellement hermaphrodites, ce qui entraîne d'autres
différences remarquables.
818.
C 168 }
iSa. Lamjra. (Tribu des Carduinées.) Ce sous-genre du Cirsium a
pour type le Carduus stellatus, L., qui diffère des vrais Cirsium par
plusieurs caractères, et surfout par les squames du péricline qui portent
à la base interne de leur appendice une grosse callosité subéreuse, ainsi
que par les cypsèles qui sont très-grosses, arrondies, sans côtes, glabres,
lisses et luisantes.
i53. Tyriumus. (Tribu des Carduinées.) Ce aous.^euve du. Carduus
a pour type le C. leucographus , qui diffère des vrais Carduus princi-
lalement par les étamines à filets monadelphes, et par la corolle dont
es divisions sont denticulées en scie sur les bords, et surmontées d'un
ong appendice triquètre, arrondi au sommet, subcorné, pareillement
denticulé.
154. Theodorea. (Tribu des Carlinées.) Ce sous-genre du Saussurea
a pour type le S. amara (Decand.), qui diffère des vrais Saussurea
par le péricline dont les squames intérieures sont surmontées d'un
appendice inappliqué, flabellil'orme, scarieux, coloré.
i55. Gatyona. (Tribu des Lactucécs.) Calathide incouronnée, radia-
tiforme, multitlore, fissiflore, androgyniflore. Péricline égal aux fleurs
centrales, globuleux inlérieurement ; do squames unisériées, égales,
linéaires, embrassantes; accompagnées cà la base de quelques petites!'
squames surnuméraires, éparses, subulées. (^linanthe plane, alvéolé,
à cloisons charnues, denticulées. Cypsèles inférieures cylindracées ,
atténuées supérieurement en un col coui't, munies de eûtes longitu-
dinales arrondies, striées transversalement 3 cypsèles marginales très-
lisses, munies sur la face intérieure d^'iine aile longitudinale membra-
neuse. Aigrettes de squamellules inégales, filiformes, barbellulées.
Corolles glabriuscules.
Gatyona glohulifera , H. Cass. {Picris glohulifera , H. P.) Planfc
herbacée, haute d'un à deux pieds. Tige rameuse, cylindrique, glabre, à
partie supérieure dépourvue de feuilles, et divisée en longs rameaux nus,
grêles, simples ou bifurques. Feuilles alternes, sessiles, semi-amplexi-
caules, glabres : les inférieures longues de six pouces, subspathulées,
pétiolilormes inlérieurement, obovales supérieurcmciit, irrégulièrement
sinuées-dentéesj les Supérieures progressivement plus courtes, sessiles,
obovales - oblongues , sagittées à la base, sinuées- dentées. Calathides
solitaires au sommet do la tige et des rameaux; péricline blanchâtre,
sublomenteux; fleurs jaunes, rougeâtres en dessous.
Cette plante, cultivée au Jardin du Roi, constitue un genre très-
voisin du Nemauchcries , et qui a aussi beaucoup d'affinité avec les
Crépis, les Barklmusia et les Picris.
On pourrait croire que mon genre Nemauchenes , décrit dans le hui-
tième fascicule (Bulletin de mai »8i8), n'est autre chose que le
( 1% )
iTedicusia de Mœnch : mais ce botaniste adribuc à son genre une aigrette 1 O i O.
sessile et plumeuse; tandis que le nôtre a l'aigrette simple et stipitée^
Nota. Je suis loin de prétendre que les cent trente-cinq genres, ou
sous-"enrcs, que j'ai proposés dans mes dix t';iscicules, doivent être tous
définitivement conservés. J'ai voulu seulement présenter des observa-
lions exactes et neuves sur des espèces qui offrent des caractères plus
ou moins différens de ceux des genres où elles ont été placées. Ce sont
des matériaux pour les botanistes plus capables que moi d'apprécier
la valeur des caractères, et de juger s'ils suffisent ou non pour consti-
tuer de nouveaux genres ou sous-genres. J'aurais pu étendre bien
davantage ce recueil j mais les notes que je n'ai pas employées pourront
trouver place dans la Synanthérographie , que j'espère publier inces-
samment.
J'ai donné à presque tous mes genres ou sous-genres des noms insi-
gnifians, et le plus souvent mythologiques, parce que je pense, contre
l'opinion commune, qu'un nom générique est d'autant meilleur, qu'il
est plus insignifiant et moins désagréable à l'oreille.
Analyse de minéraux; par M. le comte DuNiN BoRKOwSKY,
Extrait par M. de Bonnard.
Depuis que M. Berzelius a étendu à la minéralogie la connaissance MinERiLosiB,
des proportions exactes des principes constiluans, dit M- le comte
Borkowski, l'analyse des minéraux a acquis un intérêt nouveau, puisque
dans la détermination des espèces minérales, la nature des principes et la
quantité de ces principes sont maintenant d'une égale importance. L'a-
nalyse de l'Egeran, substance que W'erner a introduite comme espèce
distincte dans son dernier tableau systématique des minéraux, va nous
fournir une nouvelle preuve de la justesse de cette considération, en
même temps qu'elle nous montrera comment les recherches do( imas-
tiques peuvent servir de points de repère même à ceux des minéra-
logistes qui ne rendent pas un hommage exclusif" au système chimique.
M. le comte Eorkowsky rapporte, avant son analyse, la caractéris-
tique que i\i- Brcithaupt a donnée de l'Egeran, parce qu'elle a été laite
sur les nombreux échantillons (jui ont servi à V\ erner pour déterminer
cette espèce, et parce qu'elle convient d'ailleurs parfaitement aux échan-
tillons que l'auleur pos^è ie3 il joint à cette description l'indication de
caractères physiques et chimiques qu'il a observés lui-même.
Caractères extérieurs.
Couleur. D'un brun rougeâtre, passant rarement au brun hépatique.
iorme extérieure. Tantôt en masse, et tantôt cristallisé en prismes
Lifraison de septembre. aa
( lyo )
quaciranp^ulaires, dont les faces latérales sont un peu convexes, et dont
les angles paraissent tantôt droits, tantôt un peu difFérens de l'angle
droit j ce qui provient sans doute, dans ce dernier cas, tant de ce que
les pans sont toriement striés dans leur longueur, que des troncatures
ou des bisellements qui remplricent guelquefois les bords latéraux.
Les faces terminales sont toujours parfaites.
Eclat. A l'extérieur, éclatant, et très-éclatant sur les faces tcraii-
nales; à l'intérieur, peu éclatant. D'un éclat vitreux, qui se rapproche
un peu de l'éclat gras.
Cassure. La cassure est lamelleuse, et présente un double clivage,
dont les deux sens se coupent à angle droit, parallèlement aux pans du
prisme. Onremarqueaussi une cassure transversale, compacleet inégale,
se rapprochant quelquefois de la cassure impai-faiteraent conchoïde.
L'Egeran en masse présente presque constamment des pièces séparées
scapiformes , minces et très-aiguës, tantôtdivergentes en faisceaux , tantôt
entrelacées.
Transparence. Faiblement translucide sur les bords.
Dureté. Dur, mais à un faible degré.
Ductilité. Aigre.
Pesanteur spécifique. 3,294.
aucune
action sur l'aiguille aimantée, même quand ou a dérangé l'aiguille de
sa direction , en suivant la méthode indiquée par M. Haiiy pour essayer
les minéraux faiblement magnétiques. L'Egeran n'est électrique ni par
chaleur ni par frottement; ces propriétés lui sont communes avec
ridocrase , ainsi que la plupart de ses caractères extérieurs.^
L'Egeran fond au chalumeau beaucoup plus facilement quel'Idocrase,
et avec bouillonnement. M. Breithaupt remarque que l'Egeran se dis-
tingue essentiellement de l'Jdocrase par la couleur et par la structure
des pièces séparées. Le premier de ces caractères, dit M. le comte
Borkowsky, ne peut pas être regardé comme important, et on doit
d'autant moins lui donner d'importance dans le cas actuel, qu'on trouve
en Piémont des Idocrases dont la couleur diffère beaucoup plus de celle
des Idocrases du Vésuve et de Sibérie, que celle-ci ne diffère de
l'Egeran; mais la structure est un caractère assez essentiel pour faire
douter de l'identité des deux substances, (i)
Sans entrer dans les détails de l'analyse qui a été faite avec beaucoup
( I ) On trouve dans les Annales des mines , première livraison de 1818, unr noie
de M. Cordier sur l'Egeran, dans laquelle il conclut à la réunion de ceUe subslance
à l'espèce de l'idocrase. La même opinion avait été émise par M, de Montciro, dans,
sa correspondance arec M. Ilali^.
( lyi ) ^ r.
de soins par M. le comte Borkowsky , nous ferons connaître seulement i o 1 b.
les résultats.
L'échantillon d'Egeran a donné, sur loo parties :
Silice 4'
Alumine 23
Chaux 22
Magnésie 5
Fer 7
Manganèse . 2
Potasse I
Total 98
En ne faisant même aucune attention à la magnésie et à la potasse,
dit l'auteur de l'analyse, les seules proportions des autres principes
suffisent pour établir une différence essentielle entre l'Egeran et l'I-
docrase. En effet, en comparant les résultats ci-dessus indiqués avec
ceux obtenus parKIaproth, dans l'analyse de l'Jdocrase, et appliquant
à ces résultats les principes posés par M. Berzelius, on voit que
l'Jdocrase contient. 55 (17,37) 53 (9,24) 22 (10,27)
l'Egeran contient . . 41 (20,55) 22 (5,88) 22 (10,27)3
d'où il résulte que Fldocrase est un slllcias'aJumini-calcicus de M. Ber-
zelius, tandis que l'Egeran est un silicias a luniinicus uni h. un bisilicias
calcicus.
M. le comte Borkowsky fait observer ensuite que la présence de
la magnésie et de la potasse dans l'Egeran , vient à l'appui de la sé-
paration des deux substances, et confirme la justesse des principes
du célèbre chimiste suédois; qu'ainsi l'Egeran paraît devoir constituer
une espèce distincte dans le système minéralogique, et rester comme
un nouveau et dernier témoignage de l'admirable perspicacité de
Werner, qualité, ajoute-t-il, qui est peut-être ensevelie à jamais avec
ce grand minéralogiste.
oP. M. le comte Borkowsky a aussi analysé le Tantalite de Bavière
et la Meïonite.
La Meïonite lui a donné pour résultats, sur 100 parties,
/ Oiigène , \
Vd'après M. Berzelius./
vSilice * 46 •.. (23,83)
Alumine 52,5 ... (15,17)
Chaux 20 ... ( 5,60)
Soude 0,5
Total 99
-\
< H I M I E.
( 172 )
Cette substance forme donc, d'après le S3'Stème de M. Rerzelius^
un si//cii7s alunilnico-calcicus , dont l'expression serait CS + 5 A S.
La Tanlalite de Bavière a donné à l'analyse :
Oxide de taotale yS
Oxide de fer 20
Oxide de manganèse 4
Oxide d'étain o,5
Total 99,5
Les détails de cette dernière analyse ont été envoyés par l'auteur k
M. I.éonhard en janvier iSiG; on les a insérés dans le 12*"" volume
■de Vjâ.nniiaire de Minéralogie ; son résultat concorde enlifrement avec
celui cjue M. Vogel a publié depuis dans le Journal de Chimie de
Schweigger.
Observations sur Vinfuence de Peau dans Ja formation des acides
oxigéne's; par M. TiiÉNARD.
J'ai fait voir dans mes premières recherches sur les acides oxigéués,
~ qu'en mettant de l'oxide d'argent en contact avec de l'acide hydrochlo-
Academie Royale rique oxigéné , tout l'oxigèpe de celui-ci se déiiageait à l'instant même,
7 L o o 6' quau contrau'e il restait tout entier dans la liqueur lorsque, au lien
•23 novembre 1018. i» 1 j' ^ 1 •- , • 1 • ' • 1 ^ n- ■
cl oxide CI argent, on employait cet oxide uni aux acides suliurique ,
nitrique, tluorique, phosphorique, etc. etc. Quelle conséquence devait-
on tirer de ces expériences? (^ue l'oxigène pouvait s'unir aux acides par
l'intermède de l'eau , et qu'il ne s'unissait |)oint à l'eau seule; car si
cette dernière union eût été possible, pourquoi ne se serait-elle pas
faite à mesure que l'acide hydrochlorique eût été détruit par l'oxide
d'argent. Mais il est évident que cette manière de raisonner ne doit
plus paraître exacte, depuis que j'ai démontré que l'oxide d'argent, l'ar-
gent et. beaucoup d'autres substances avaient la propriété de produire
des altérations chimiques par une action purement physique : il devenait
donc nécessaire de faire de nouvelles recherches, pour savoir si l'eau
seule ne serait pas susceptible de s'oxigéner. .;
D'abord j'ai pris de l'acide hydrochlorique oxigéné, j'y ai mis peu-
à-peu de l'oxide d'argent, de manière que l'acide lût complètement
détruit, sans que pour cela il y eût excès d'oxide : mais chaque l'ois
que je mettais de l'oxide, il se produisait une elicrvesceuce très-sensible,
et, en dernier résultat, la liqueur filtrée, c'esf-à-dire l'eau, ne retenait
point d'oxigène.
Voyant que cette opération et plusieurs autres; que je ne rapporte
point ici, ne réussissaient point, je tentai l'oxigénniion de l'eau par
l'acide sulfuriqne oxigéné et l'eau de baryte. A cet ellbt . je vei-sai peu-
( '73) —-— — -
à-peu de l'eau de baryte dans de l'acide suirini((ue oxigéué, en ayant 1 û l o.
soin d'agiter conslaminent la liqueur. Lorsque j'approchai du point de
saturation, je remarquai que l'efiervescence qui jusque-là n'avait point
été sensible, devenait assez vive, et que le suli'ate de baryte se préci-
pitait alors en flocons. J'achevai la saturation le plus tôt qu'il me tut
possible, et je filtrai. J'obtins une liqueur qui ne contenait ni acido
sulturique ni barvte; du moins elle ne précipitait ni par le nitrate de
baryte, ni par l'acide sulturique; cependant elle renfermait beaucoup
d'oxigcne. Évaporée jusqu'à siccité, elle ne laissait qu'un résidu à peine
appréciable, qui n'avail probablement aucune influence sur l'oxigé-
nation du liquide, (i) L'eau, d'après cela, parait donc capable de
pouvoir être o.vigénée, et je sais déjà qu'elle peut prendre plus de six
fois son volume d'oxigène.
L'eau oxigénée placée dans le vide n'abandonne pas l'oxigène qu'elle
contient, et se distille à la température ordinaire sans éprouver d'alté-
ration, tandis qu'elle le laisse dégager tout entier à la température de
loo". Mise en contact avec l'oxide d'argent, elle le réduit tout-à-coup
en se désoxigénant elle-même, de sorte que l'effervescence est très-
considérable. L'argent à l'état métallique la désoxigène presque aussi
bien qu'à l'état d'oxide '. il en est de même de l'oxide puce de plomb.
L'eau de baryte, l'eau de strontiane et l'eau de chaux forment avec
elle une foule de paillettes comparables à celles qui se produisent par
le mélange d'un acide oxigéné et de ces dissolutions alcalines. L'eau
oxigénée possède d'ailleurs beaucoup d'autres propriétés, que je ferai
conuaitre par la suite.
Mais si l'eau est susceptible de s'oxigéner , existe-t-il des acides
réellement oxigénés? L'eau oxigénée abandonne beaucoup plus faci-
1 i „..:,..• 1 „..' M„ „„t 1 ' II f^ '^ .■
etc. etc. En efïét, que l'on prenne de l'eau oxigénée, qu'on la chauffe
au point d'en dégager beaucoup de gaz oxigène, et qu'on y ajoute un
peu de l'un de ces acides qui pourront être chauffés d'avance et à
l'instant môme le dégagement. de gaz cessera. Les acides sulfurique
phosphorique, oxalique, tluorique, peuvent môme être chauffés pen-
dant plus d'une heure sans perdre, à beaucoup près, tout l'oxioène
qu'ils Contiennent (2): ainsi leur présence dans l'eau oxigénée aug-
mente donc l'affinité du liquide pour l'oxigène.
(i) Il sera pourtant nécessaire de reclicrclier si ce faible résidu n'a réelt- ment
aucune influence.
(2! L'acide tluorique l'abandonne un peu plus tôt que les autres acides lorsque
l'expérience, se fait dans le verre, parce que le verre se trouve attaqué.
C 174 )
Jl me paraîl en être de même du sucre, de plusieurs autres subslances
végéfalos , et de diverses substances animales; et s'il m'était permis
d'aller plus loin, je dirais que vraisemblablement la plupart des corps
ont sur l'eau oxigénée une action qui tend à unir plus intimement l'oxi-
gcne à l'eau, ou à l'en séparer.
«^/V% «« V^'WS^ WVO
Sur (jiwlques résultats scientifiques déduits des observations faites
dans l. expédition anglaise au pâle nord; par M. BiOT.
p jiQt^^j. Les expéditions envoyées parle gouvernement anglais au pôle nord,
ont fixé sur elles l'attention de toute l'Europe. Déjà plusieurs des ré-
sultats scientifiques obtenus par les marins qui les composent, sont
connus , et publiés par des voies diverses avec une libéralité à laquelle
on ne peut trop applaudir. En effet, des observations qui ont pour but
d'étendre et de perfectionner la connaissance de notre globe, inté-
ressent également toutes les nations. Parmi les rcnseignemens de ce
genre les plus précieux, on remarque des extraits de plusieurs lettres
du capitaine Ross, commandant de l'Isabella, et de son lieutenant
flobertson, qui ont été publiées dans l'Edinburg Magazine d'octobre
dernier. Nous en avons tiré les résultats suivans.
A mesure que les vaisseaux se sont élevés à de plus hautes lati-
tudes, on a remarqué davantage l'influence exercée sur les aiguilles
horizontales des boussoles, par les foi*ces magnétiques propres au corps
des vaisseaux mêmes, et provenant vraisemblablement des masses de
ter qui entrent dans leur construction, ou qui s'y trouvent pla_cées
pour d'autres usages. Déjà, dans d'autres voyages, plusieurs navigateurs
avaient aperçu des irrégularités analogues 3 mais le capitaine Flinders
est, à ce que nous croyons, le premier qui en ait reconnu la véritable
cause, et qui s'en soit rendu un compte exact. Il vit très-bien qu'elles
dépendaient de l'action magnétique du bâtiment lui-même, qui, agis-
sant comme un aimant sur l'aiguille des boussoles, combinait sa puis-
sance avec celle du magnétisme terrestre, et influait ainsi sur leur
direction. Il trouva même que l'altération ainsi produite dans la décli-
naison véritable, suivait une loi régulière dans les difiérens azimuths
que l'on donnait à l'axe dunavire; et cette loi est celle qui aurait lieu
si l'on tournait, autour d'une aiguille horizontale, un aimant d'une in-
tensité constante, dont l'axe serait toujours parallèle à lui-7nême, et le
centre maintenu à une même hauteur. En suivant les eflèts de cette
influence dans des latitudes très-diverses , tant boréales qu'australes,
Flinders reconnut qu'elle devenait insensible sur l'équateur magnéti-
que, mais qu'à partir de ce terme, elle augmeninit progressivement aveo
( i75 ) ==
La laliliide, soit australe, soit boréale^ et il trouva que, pour chaque 1 8 l 8.
latitude, l'intensité de la l'orce perturbatrice était sensiblement propor-
tionnelle à l'inclinaison magnétique comptée de l'horizon, c'est-à-dire,
connue ayant une énergie constante qui se transporte à diverses lati-
tudes. En effet, une pareille cause produirait en chaque lieu sur l'aiguille
horizontale des déviations qui suivraient la loi observée par Flinders
relativement à la direction de l'axe du navire3 et de plus, ces dévia-
tions augmenteraient avec l'inclinaison magnétique, parce que la force
directrice horizontale n'est qu'une composante qui se déduit de la lorcé
totale en multipliant celle-ci par le cosinus de l'inclinaison, de sorte
que plus l'inclinaison est grande, plus le cosinus est petit, et par con-
séquent plus la direction doit être influencée par une force perturba-
trice constante. Mais, quelque probable que cette idée puisse paraître,
on trouve, eu l'appliquant aux observations de Flinders, qu'elle n'est
point conforme à Ja vérité, car les perturbations observées à diverses
latitudes étant ainsi calculées , indiquent une force variable. D'après
cela, il devient évident que la force dont il s'agit tient à l'aimantation ins-
tantanée que le globe terrestre imprime , suivant la résultante des forces
magnétiques, à toutes les masses de fer douxj aimantation que l'on
rend sensible en inclinant une barre de fer doux suivant la direction de
la résultante terrestre, et la présentant par son extrémité supérieure ou
inférieure à l'un des pôles d'une aiguille aimantée horizontale j car une
des extrémités attire ce pôle, l'autre le repousse; et si l'on renverse la
barre, sou état magnétique se renverse aussi instantanément, de sorte
que l'attraction ou la répulsion est toujours produite par l'extrémité qui
est placée de même relativement à l'horizon. On conçoit qu'une action de
ce genre peut seule varier avec l'inclinaison des forces terrestres; mais
sa direction et son énergie dépendent de la forme ainsi que de la situation
des masses de fer qui sont présentées à l'action de l'aimant terrestre
et ainsi l'expérience seule peut indiquer, dans chaque cas, la loi que
l'on doit attribuer à ces quantités. En admettant celle que Flinders a
généralité d'une telle
relation.
Les nouvelles observations des navigateurs anglais, faites dans des
latitudes où la résultante des forces magnéliques approche extrêmement
de la verticale, et où, conséquemmeut , la force directrice horizontale
est fort petite, devaient offrir et ont oll'crt en effet des indices extrê-
C 176 )
mement énergiques de l'influence du fer contenu dans les navires. Les
déclinaisons observées à bord en plaçant Taxe du bâtiment dans divers
azimuths, présentent entre elles des dittérences énormes; et, en les
comparant aux vraies valeurs des déclinaisons observées dans le même
lieu , mais sur la glace, par conséquent dans une position non inllueucée
par le fer du navire, on voit qu'elles font autour de cette dernière des
écarts considérables. Voici un exemple de ces [)hénomènes, pris dans
lin lieu dont la latitude était 71° 2' 5o" boréale, et la longitude 54° 17',
à l'occident de Greenw ich. La déclinaison de la boussole observée sur
la glace était de 75° 2g' ouest; et l'inclinaison, qui j)araît n'avoir pas été
observée, devait différer peu de 85°. Maintenant la déclinaison observée
à bord de risabella , dans diverses positions de ce bâtiment, a présenté
les valeurs suivantes, où les positions nord, sud, ouest, est, sont
comptées relativement aux points cardinaux appareus, tels que la
boussole les indiquait.
DécUnaisoQ observée.
La proue au nord 77°. 43'. ouest.
nord-est 70. 5o.
est 64. 56.
sud-est 67. 7.
sud 76. 27.
sud-ouest 84- 58.
ouest g3. 33.
iiord-ouest go. 20.
En soumettant ces observations au calcul , on voit aisément qu'elles
ne peuvent pas être repi'ésentées par la règle de Flinders, c'est-à-dire
en supposant une force perturbatrice constante dans tous les azimuths,
et qui se combine avec la force magnétique terrestre. Il faut rendre
cette force variable à mesure que 1& vaisseau tourne; et, en elït,
si, comme tout l'indique, elle est produite par l'aimantation momen-
tanée que le magnétisme terrestre imprime au fer contenu dans le
navire , son intensité doit en général varier avec la portion que la
masse entière du fer prend par rapport à la résultante des forces ma-
gnétiques de la terre, et elle ne pourrait rester constante dans tous les
azimuths, que si cette ruasse était sphérique ou sphériquement distri-
buée; mais peut-être que la variation produite par le changement
d'aziruulh existait aussi, quoiqu'à un degré plus faible, dans les obser-
vations de Flinders, et que seulement ses effets y sont devenus insen-
sibles, à cause de l'énergie beaucoup plus considérable de la lorce
directrice horizontale dans les points du globe où ce navigateur s'est
transporté.
c '77 )
Au milieu de ces anomalies inévitables que la déclinaison présente
quand ou s'élève à de hautes latitudes voisnies des pôles magnétiques
de la terre, l'inclinaison qui exprime,'. dans chaque lieu, la direction de
la résultante totale des Ibrces magnétiques, offre des lois beaucoup plus
régulières; ce qui montre qu'elle est toujours principalement déterminée
par l'action générale du globe, et que les forces perturbatrices locales
y exercent seulement de légères altérations. C'est même à de hautes lati-
tudes, près des pôles magnétiques, que ces altérations semblent être
les plus faibles, soit qu'en effet les forces perturbatrices y soient moin-
dres, ou dirigées d'une manière plus défavorable, ou qu'enfin la force
principale, plus énergique dans ces contrées, l'emporte par l'accrois-
sement de son action. Au contraire , les perturbations locales de
l'inclinaison sont les plus fortes dans les lieux où la direction générale
des forces terrestres est horizontale, c'est-à-dire près del'équateur
magnétiqiie ; car la plus considérable de toutes a lieu dans la mer du
Sud, près de l'archijjcl des îles de la Société, et tout près de l'équateur
magnélique même, qui se trouve par là ramené de onze degrés vers
le sud. D'après ces considérations, on devait s'attendre que les obser-
vations d'inclinaison faites par les officiers de l'Isabella près du pôle
magnétique boréal, s'écarteraient peu des valeurs assignées par l'action
o,énérale du globe. En effet, si l'on calcule ces inclinaisons pour les
lieux où les observations sont faites , en partant des élémens que j'ai
donnés dans mon Traité de Physique, et qui sont extraits d'un
Rlémoire publié autrefois par M. de Humboldt et moi sur le magné-
tisme terrestre, on les trouve presque exactement conformes à l'obsef'
valion. Cette comparaison est l'objet du tableau suivant :
1818.
Longitude
de Grecoïkh.
Latitude
boréale.
Inclinaison
observée.
Inclinaison
calculée.
Excès du calcul.
55°. 42'. occid.
540. 5i', 49"
57. 4 5' 0
60. 22. 0
680. 22'. 0
70. 26. i5
74. 4. 0
75. 5. 0
850. ^'. 0
82. 48. 47
84. 9. 0
84. 25. 0
83°. 33' 5o
84. 21. 10
85. 27. 5o
85. 3o. 20
-1- qo. 26'. 5o
+ I. 52. 25
+ I. 18. 3o
+ 1. 5. 20
On voit donc que ces inclinaisons , les plus grandes que l'on ait
jamais observées, auraient pu se prédire à un degré près, c'est-à-dire
presque aussi exactement qu'on peut les mesurer dans de pareilles
circoustauccs, d'apx-ès la position seule des lieux d'observation; mais
on ne pourrait pas déduire des mêmes données théoriques les déclinaisons,
qui ont dû être beaucoup plus influencées par les causes locales. La
connaissance de ces causes est un des objets que les voyages nautiques
nous donneront, lorsqu'ils seront conduits par des observateurs habiles,
tels que les officiers de l'expédition anglaise, et le capitaine français
Livraison de décembre. 25
( '78 )
qui maintenant navigue pour cet objet dans la mer du Sud. On peu!
dès à présent espérer que les résultats de ces deux voya^^es, surtout si
celui du pôle nord est recommencé le printemps prochain , nous met-
tront en état de prédire, à très-peu pris, pour chaque lieu de la terre,
tous les élémens des phénomènes magnétiques, c'est-à-dire l'inclinaison,
la déclinaison et l'intensité des forces.
Seconde Note sur les fonctions réciproques ; par M. Augustin
L. Cauchy.
MATntMATi uEs Nous avons déjà inséré dans le Bulletin de 1817 un article sur les
ATnLMATiQUEs. p^j^^^j^yg j-^^^ip^oques de première et de seconde espèce. Ces Fonctions
se trouvent complettement définies par les deux équations
(2) f(x) = (-f )^ A f/*). s^"- (^ ^) ^ ^ {;; Il } '
dans lesquelles .r désigne une quantité positive, et dont chacune sub-
siste lorsqu'on échange entre elles les deux fonctions ^ et ç>, ou bien
y et ■if', qui s'}^ trouvent renfejrmées. Ainsi, en admettant les équations
précédentes, on aura
(3) <P C^) = Qyjf('> COS. (^0- ^^ {' =1 } '
et l'on en conclura, par suite,
(5) f(x) = ^fff(y) COS. C/* x). COS. (^ v). dy.. d^}^''^Z°^^^'ZZ]'
ou, ce qui revient au même,
(7) Jp w- COS. ^ (v + x). df^. ^''I'; z °', r ~^ } = o
(8) Jff co- COS. /^ C" + ^). ^/^. '^^ {^ I °; ^ z ^ } = '^•z w-
( 179 )
Ces dernières formules, qui suffisent pour établir les pi*opriétés des 1 d 1 b.
Fonctions réciproques, sont celles dont M. Poisson et moi nous nous
sommes servis, chacun séparément, pour intéguçr les équations difié-
rentielles du mouvement des ondes. Au moment où j'ai rédigé sur cet
objet l'article déjà cité, je ne connaissais d'autre Mémoire oîi l'on eût
employé les formules en question, que celui de M. Poisson et le mienj
mais, depuis cette époque, M. Fourier m'ayant donné communication
de ses recherches sur la chaleur, présentées à l'Institut dans les années
1807 et 1811, et restées jusqu'à présent inédites, j'y ai reconnu les
mêmes formules. Quoi qu'il en soit, comme on en a déjà fait, et qu'on
peut en faire encore de nombreuses applications, je crois que les géo-
mètres en verront avec quelque intérêt une démonstration simple et
rigoureuse.
Pour établir les équations (7) et (8) , nous chercherons les limi-
tes vers lesquelles convergent, tandis que oc. diminue, les intégrales
doubles
rf-f \v=o,f = COJ
(10) Il Q '^'^ f(^j). COS. f^(y — x).d[^,dv;
en partant de ce principe, que si N désigne une fonction de v toujours
positive depuis v ^= v^ jusquav = y, , et v' une valeur quelconque de»
intermédiaire entre v^ et v^, on pourra choisir celle valeur intermédiaire v
de manière à vérifier l'équation
yVw.''.{:z:-}=/(o/Nrf^{;z;;}.
Gela posé, ou trouvera
• — tifj.
Ile ' f(y)- COS. /*(*' + •^)- df*-. dv
= arc.tang.-^./(0)
v' désignant une quantité positive; et l'on en conclura en faisant « = o
^/(v>cos.^ (V + ce), df^. d. |';2;;:^*}=o x/(o=o,
C iSo )
du moins toutes les fois que f{y) demeurera constamment finie pour
des valeurs positives de v.
On aura, au contraire,
~ J «' +(' — «)' 1 • = =» J
= (-7 + aro. tang. ^) . / (/) ,
et en faisant a = o
Il fiy)' COS. ^ ( V — x). c?^. <f V = ^y(v').
Cette dernière équation prouve déjà que l'intégrale (8) n'est pas nulle
en général, mais égale à l'une des valeurs du produit
Il reste à déterminer exactenant cette valeur. Pour y parvenir, j'ob-
serve que, si l'on fait
u désignant une nouvelle vai-iable, on aura
œ
+ w^
Z/ = CO
a;
>//(^-")T^.j;:i}
( i8c )
1818.
=y ( .r +
+/('^ +
, /' du
xii ) I —. — i
'' j i-|-m'
M, f du
M
n\
x\
X
lus. /' du
M
—
ar
//
=
«7
?^
=
a ~
U
hZI
00
?/, ?/", z/" désignant trois valeurs de u respectivement comprises entre
les limites des trois intégrales correspondantes. On en conclura, en
effectuant les intégrations
^>»'*/(.).cos.^(v-a;) ^/-•^4';_o;!^ll}
= (^arc tang. — — arc tang. —)J(^ + xu')
+ 2 arc. tang. —/(a: + x u"^
+ (— — arc. tang. — )y"(^ + 0^ «'")»
et par suite en faisant « = o, puis observant que xu" est compris
entre — «'• .t et + x-'x,
^/c.)cos.^(.-^).j^^v|';=;;;;ï~} = ../c^),
du moins toutes les fois que J(y) restera constamment finie pour des
valeurs positives de v.
Sur une nouvelle espèce de Rongeur de la Floride, par
M. Ord, de Philadelphie.
M. G. Ord , correspondant de la société philomatique , dans une Histo
lettre, en date du i" octobre i8ï8, adressée à cette Société, a donné
une description d'une nouvelle espèce de rongeur, qu'il nomme rat de
la Floride, mus Jloridanus , mais qui nous semble appartenir au petit
groupe des loirs.
IRE KATURBIL*.
C l82 )
De sept pouces et demi de long du bout du museau k la racine de la
queue, qui a quatre pouces et demi, le corps de ce joli animal est re-
marquable par la finesse et la douceur des poils qui le recouvrent, et
que M. Ord compare à ceux du polatouche. Comme , dans ce dernier ,
on ne voit aucune trace de ces espèces de soies, plus ou moins roides
et aplaties, qui existent chez toutes les espèces de véritables rats^ la
forme de la tête est aussi assez semblable à celle du polatouche; les yeux
sont également très-grands et bruns; les oreilles sont grandes, minces,
presque ovales , couvertes de poils si fins qu'elles paraissent nues ; les
moustaches, fort longues, sont blanches dans leur partie antérieure, et
noires dans la postérieure j les membres antérieurs sont terminés par des
pieds blancs pourvus de quatre doigts et d'un petit pouce onguiculé; les
pieds postérieurs ont cinq doigts; tous les ongles sont blancs et couverts
à leur base de longs poils blancs; la queue, qui est également blanche
en dessous et brune en dessus, est couverte d'écaillés si petites et si bien
cachées par les poils, qu'elles sont à peine visibles. Le corps et la tête
sont couverts en dessus d'une bourre extrêmement fine, couleur de
plomb , entremêlée de poils jaunâtres et noirs ; ceux - ci sont plus nom-
breux sur la ligne dorsale et sur le sommet de la tête, mais partout ils
recouvrent la bourre. Sur les côtés la couleur jaune prédomine; les
bords de l'abdomen et de la poitrine sont de couleur de buffle, et toutes
les parties inférieures d'un blanc superbe, teinté de couleur de crème.
L'individu observé était mâle; il a été trouvé à l'est de la Floride,
dans un ancien grenier d'une plantation ruinée et déserte. Lorsqu'il
futéveillé, d'après M. Ord, ilcourutàune courte distance, revint ensuite
assez près de lui pour qu'il lui fût possible de le toucher avec son fusil,
avant qu'il se retirât :. son air était doux et pai" conséquent très-différent
de celui du rat commun , qui est au contraire à la fois méfiant et hardi.
( Note du rédacteur. ) D'après cette courte description et l'excellente
figure que M. Ord y a jointe, quoique ce zoologiste n'ait malheureuse-
ment rien dit du système dentaire de cet animal, et encore moins du
squelette, il est fort probable, d'après la nature du poil extrêmement
fin et doux, la forme de la tête, la physionomie générale, les couleurs
et leur disposition , et enfin l'absence presque totale d'écaillés sur la
queue qui est entièrement couverte de poils, et même les mœurs et les
habitudes, que ce n'est pas un rat, mais bien un loir qu'il faudra par
conséquent nommer loir de la Floride, myoxus Jloridanus. Pour dé-
cider d'une manière certaine si c'est une espèce de ce genre, il faudra
savoir si, pourvue de clavicules, l'humérus est percé d'un trou à son
condyle interne, si le cœcuni manque, et enfin si le nombre, la forme
et la proportion des dents molaires sont comme dans les loirs, c'est-à-
dire au nombre de quatre de chaque côté de chaque mâchoire , les deux
extrêmes étant les plus petites. de Bv.
* 'WW W^^fW^ W WV* «^>V^ VW«
( i83 )
1818.
Description des espèces servant de types à quatre genres de plantes
récemment proposés ; par M. H. Cassini.
.)'ai proposé les genres IJenricia et Hymenailierinn , dans mon 2' Botanique.
Fascicule, publié clans le Bulielin de janvier 1817; le j^enre Goniocau-
lon , dans mon 5® Fascicule, publié dans le Bulletin de février 18173 et
le genre DigJossiis, dans mon 4^ Fascicule, publié dans le JiuUetin de
mai 1817. Je vais faire connaître les espèci^s sur Icsquellos j'ai cru
pouvoir établir ces quatre nouveaux genres de la famille des Synan-
thérées.
Henricia agathœldes , II. Cass. Arbuste? Tige ligneuse, rameuse,
pubesccnte. Feuilles allcrnes, pétiolées, ovales, dentées en scie, ri-
dées, nerveuses, fermes, paraissant coriaces, hérissées de poils courts
et roides. Rameaux terminés par un corymbe de calathides peu nom-
breuses , à disque jaune, cuinposé de fleurs très -petites et très-nom-
breuses, et à couronne blanche.
Calalhide subglobuleuse , radiée : disque multiflore, régulariflore,
androgynillore 3 couronne unisériée , ligulitlore, féminiflore. Pérlcline
égal aux fleurs du disque, subhémisphérique, formé de squames bisé-
riées, égales en longueur, appliquées : les extérieures foliacées, ovales-
aiguësj les intérieures membraneuses, scarieuses, un peu élargies supé-
rieurement, obtuses et arrondies au sommet. Clinanthe convexe, inap-
pendiculé. Ovaires cylindracés, hérissés de poils 3 aigrette de squamel-
lules filiformes, barbellulées.
Cette Synanthérée , de la tribu des Astéi-ées , constitue un genre voisin
du Bellis , et surtout de V Agathœa ; mais il diffère de ce dernier par la
forme de la calalhide, qui est subglobuleuse, par le péricline desqua-
mes bisériées, dissemblables, et par les ovaires cylindracés, non-com-
pi-imés. Je l'ai étudié dans l'herbier de M. de Jussieu, sur un échan-
tillon recueilli par Commerson à Madagascar.
JJ Aster tenellus appartient peut-être à ce genre.
Hymenatherinn tenuifoUuin , H. Cass. Petite plante annuelle, diffuse,
à tiges anguleuses, à feuilles opposées, pinuées, filiformes, à calathides
solitaires, terminant les rameaux, et composées de fleurs jaunes?
Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, androgyniflore 3
couronne unisériée, liguliflore, féminiflore. Péricline inférieur aux
fleurs du disque, turbiné, plécolépide} formé de dix ou douze squames
unisériées, eutregreffées presque jusqu'au sommet qui est arrondi, mu-
nies de grosses glandes. Clinanthe plane, absolument inappendiculé.
Cypsèles longues, grêles, striées, glabriusculesj aigrette presque aussi
longue que la cypsèle, composée d'une dizaine de squamellules subuni-
sériées, dont la partie inférieure, plus courte, est simple, large, lami-
née, membraneuse, et la supérieure divisée en deux ou trois fiiels itié-
anux, roides, barbellulés, de couleur rousse. Fleurs de la couronne,
au nombre de dix, à limbe de la corolle Irès-large, ovale, velouté en
dessus. Fleurs du disque à style divisé en deux longues branches.
Cette Synanthérée, de la tribu desTagétinées, constitue un genre voi-
sin du Clomenocoma, dont il diffère principalement par le clinantheinap-
peudiculé et le péricline de squames unisériées^ eutregreffées. .J'ai ob-
servé cette plante dans l'herbier de M. de Jussieu, où il est dit avec
doute qu'elle vient du Chili.
Goniocaidon glcihrum , II. Cass. Tige herbacée, haute de deux pieds
au moins , droite, rameuse, glabre, très-lisse, munie de côtes saillantes,
cartilagineuses. Feuilles supérieures alternes, sessiles,semi-amp!exicau-
les, longues, étroites, presque linéaires, aiguës , glabres, munies sur les
bords de quelques dents spinulilormes, très-petites, et Irès-écarlées les
unes des autres; feuilles inférieures Calathides rassemblées en
fascicules à l'extrémité des rameaux, et composées chacune de quatre
à six fleurs jaunâtres? ou rougeâtres?
Calathide incouronnée, équaliflore, pauciflore, régulariflore, androgy-
niflore, oblongue, cylindracée. Péricline à-peu-près égal aux fleurs, cy-
liudracé; formé de squames imbriquées, appliquées, ovales , aiguës,
glabres, striées, coriaces, membraneuses sur les bords. Cliuanlhe très-
petit, garni de fimbrilles membraneuses, longues, inégales. Ovaires gla-
bres; aigrette longue , composée de squamellules très-nombreuses, mul-
lisériées, très-régulièrement imbriquées, laminées-paléif'ormes , roides,
coriaces, submembraneuses , scarieuses , inappendiculées, finement
deuticulées en scie sur les boi'ds; les extérieures courtes, étroites,
linéaires; les intérieures longues, larges, un peu élargies de bas en haut,
arrondies au sommet;, point de petite aigrette intérieure. Corolles à tube
court, à limbe long. Elamines à filets hérissés de poils, à anthères mu-
nies de longs appendices apicilaires cornés. Style à deux branches libres.
Celte Synanthérée, de la tribu des Cenlauriées, section des Chry-
séidées. constitue un genre voisin des Chrjseis, Cjanopsis et Vohitaria,
dont il diffère principalement par l'absence des fleurs neutres. J'ai ob-
servé l'échantillon dans l'herbier de M. de Jussieu , où il est dit qu'il lui
a été donné par Vahl en 1799 , et qu'il vient de Tranquebar.
Dlglossus variabilis , H. Cass. Plante herbacée, probablement an-
nuelle, haute de six pouces, glabre. Tige rameuse, un peu diffuse, tor-
tueuse , striée. Feuilles opposées, pinnées, linéaires, grêles, à pin-
nules linéaires, munies de très-petites dents rares, aculéilbrmcs. Cala-
thides portées sur de longs pédoncules grêles, axillaires et terminaux,
et composées de fleurs jaunes.
Calathide demi-couronnée, tantôt discoïde, tantôt quasi-radiée : dis-
que multiflore , régulariflore . androgyniflore ; demi-couronne bi-lri-
( i85 ) _ ^^=^^^=
flore, ligullflore, fémihiflore, tantôt inracliante, tantôt quasi-radiante. 1 û l o.
Péricliue, presque égal aux fleurs du disque, et subcylindracé, pléco-
léplde, formé de cioq à six squames uuisériées, entregrefFées, uniner-
vées, glandulifères , arrondies au sommet, qui porte un petit appendice
sétitbrme. Clinanthe conique, inappendiculé, fovéolé. Ovaires grêles,
striés; aigrette plus longue que la corolle, composée de squamellules
peu nombreuses, unisériées, les unes paléiformes et plus courtes, les
autres triquètres-filitbrmes, barbellulées , alternant avec les premières.
Languette des fleurs femelles toujours Ircs-petite et souvent anomale,
tantôt plus courte que le style et entièrement incluse dans le péricline,
tantôt plus longue que le style et un peu exserte.
Cette Sjnanthérée, de la tribu des Tagétinées, constitue un genre ou
sous-genre immédiatement voisin du Tageies, dont il diffère par sa cou-
ronne composée seulement de deux ou trois fleurs au plus, situées du
même côté , et entièrement on presque entièrement cachées dans le péri-
cliue. J'ai observé, dans l'herbier de M. de Jussieu, deux échantillons
recueillis au Pérou par Joseph de Jussieu : la calathide est discoïde dans
l'un, et quasl-radiée dans l'autre; il y a encore entre eux, sur d'autres
points, plusieurs différences assez légères. Doit-oules considérer comme
constituant deux espèces ou deux variétés?
Notice sur la luxation de la cuisse , suivie d'une observation
remarquable sur celle appelée en haut et en avant ; par
M. le baron Larrey.
Les membres inférieurs chez l'homme, pour servira sa sustentation Medk«i»e,
verticale et à la fransj)osition d'un lieu à un autre, doivent présenter
dans leurs rapports avec le bassin ou la base du tronc, la double
faculté de se mouvoir en tout sens et de conserver l'équilibre du sujet
dans tous ses exercices.
La nature, pour remplir en même temps et avec précision ces deux
fonctions, a établi entre la cuisse et le bassin un genre d'ai-ticulation
qui réunit à une grande mobilité une telle solidité, qu'à moins de
très-grands écarts ou les efforts les plus violens , les pièces qui la
composent ne peuvent se disjoindre, et lorsqu'enfin ces pièces s'écartent
assez pour produire un déplacement total du membre, ce qui est encore
rare , la luxation ne se fait que vers les points du pourtour de l'arti-
culation, où la tête du fémur trouve le moins de résistance à son
évulsion de la cavité articulaire qui la renferme.
En effet, en se représentant, dans l'état frais, la conformation de
l'articulation coxo-fémorale, l'on voit qu'elle est formée par une tête
LU'raison de décembre. 24
( 186 )
reçue dans une cavitd proportionnée à sa masse et à son diamètre ,
fixée dans celte cavité [>ar un ligament très-fort, et retenue au pourtour
de son domicile par des bandelettes fibreuses, des tendons, et plusieurs
couches de muscles. Malgré toutes les précautions sagement établies
par la nature, non-seulement la tête de l'os fémur se déplace en entier
de la cavité cotyloïde, eu bas et en dedans, en bas et en dehors, et
successivement en haut et en arrière, les points de sortie les plus faciles,
mais elle franchit aussi quelquefois, comme Hyppocrate l'annonce (i),
le point supérieur et antérieur du rebord saillant , osseux et fibreux de
cette cavité, de manière à produire la quatrième espèce de luxation,
très- rare en haut et en avant.
Il faut en efï'et que les puissances qui produisent cette luxation
agissent, avec une grande force pour opérer un tel déplacement , et il
ne m'a rien moins fallu que l'exemple qui s'est offert à mes yeux, pour
être convaincu de la possibilité de ce genre de luxation. C'est un
grenadier à cheval, du deuxième régiment de la Garde, qui m'a fourni
cet exemple.
Ce cavalier, nommé iî/^ (André), d'une constitution athlétique,
taille de cinq pieds six pouces, équipé de toutes pièces, obligé de
mettre pied à terre dans une manœuvre de cavalerie qui se faisait au
Champ-de-Mars, le 8 septembre dernier, son cheval, effrayé du ieu
d'artiilerie qu'on faisait en même temps, se cabra, tandis que le grenadier
cherchait à franchir de sa jambe droite le manteau et le porte-manteau
attachés sur le derrière de la selle du cheval; la jamJDe est accrochée
par l'éperon très-long de sa botte, à l'une des exliêmilés de la valise,
et au même instant le cheval se renverse avec son cavalier. C'est dans
cette chute terrible que la cuisse s'est luxée en haut et en avant.
Si ce grenadier n'avait reçu de prompts secours de ses camarades,
il aurait infailliblement péri sous le poids énorme de son cheval et de
son armure. 11 fut relevé et transporté de suite à l'hôpital du Gros-
Caillou, où je le vis six ou sept heures après.
K\x premier aspect et sans toucher le malade , il me fut facile de
reconnaître la luxation et son vrai caractère; le membre était tellement
écarté et renversé sur le bassin, qu'il formait une équerre avec celui
du côté opposé; le pied et le genou étaient déviés en dehors, la fesse
et l'érainence trokautérlenne étaient remplacées par une dépression
profonde; la tête du fémur faisait une saillie prononcée au pli de l'aîne
sous les vaisseaux cruréaux, qui eu étaient fortement distendus. Le
membre était déjà tuméfié, de couleur marbrée , et complètement
immobile. Le cavalier éprouvait des douleurs vives et déchirantes à
(i) De Ârticulis, 1. i.
l'aîne et au bas-ventre, taudis que la jambe était engourdie et le pied l b 1 o.
froid.
Le chirurgien-major du régiment, M. le docteur Gras, et les autres
officiers de santé présens, reconnurent avec moi le genre de luxation
que j'avais d'abord signalée. Il est évident que dans cet état de dépla-
cement de la tête du fémur, les ligamens orbiculaire et inter-articu-
laire avaient été rompus , car cette éminence osseuse se trouvait ap-
puyée sur la brancbe horizontale du pubis, tandis que le trochanter
était en rapport avec la cavité cotyloide. L'officier de santé de garde,
M. Boisseau, avait déjà appliqué les émolliens sur la partie afiectée ,
et il avait saigné le malade j il n'y avait donc qu'à procédera la réduc-
tion du membre; en conséquence , je disposai tout ce qui était nécessaire
à cette opération.
Le malade étant placé sur une table basse garnie d'un matelas, un
lac très-fort passé sous le pli de la cuisse, croisé sur l'épaule droite
et assujetti aux pieds de la table, un deuxième passé autour de la
poitrine, et plusieurs autres posés sur l'extrémité luxée, plusieurs de
mes plus forts élèves et quatre grenadiers furent chargés de soutenir
le malade, de le fixer sur son lit, et défaire l'extension du membre;
je me plaçai moi-même de manière à pouvoir déprimer et ramener
avec mes mains vers la cavité articulaire la tête du fémur, tandis
qu'avec mon épaule droite, placée sous la cuisse luxée, je rétablirais
promptement le parallélisme de l'extrémité inférieure de l'os avec la
supérieure.
Nous avions vainement fait plusieurs extensions, et l'on désespérait
du succès de nos manœuvres, lorsque , vivement touché du danger
qui menaçait le militaire si on le laissait dans cet état, je redoublai
d'efforts, et je réduisis, seul, la luxation, en élevant tout-à-coup avec
mou épaule l'extrémité inférieure de la cuisse, tandis que j'abaissai
avec mes deux mains la tête du fémur portée au devant de la branche
horizontale du pubis. Par ce double mouvement simultané, et exécuté
avec force et promptitude, la luxation fut réduite, à la grande surprise
des assistans et à la mienne; le choc de la tête de l'os dans sa cavité,
articulaire se fit entendre , et du même instant le malade éprouva un
soulagement inexprimable qui le ravissait.
Nous fixâmes le membre dans ses rapports naturels et respectifs,
au moyen d'un bandage approprié. Une embrocation d'eau -de -vie
camphrée fut faite sur la région articulaire; le malade fut saigné et mis
à l'usage des boissons rafraîchissantes et antispasmodiques. Malgré ces
précautions et l'emploi de ces moyens, des symptômes inflammatoires
se déclarèrent dans le pourtour de l'articulation iliofémorale , avec réten-
tion d'urine, de très-vives douleurs à l'aine, et surtout le côté interne
de la cuisse et de la jambe jusqu'à la plante du pied. Ces symptômes
( i88 )
locaux furent suivis d'un mouvement fébrile, de chaleur très-forte nu
bas-ventre, et d'insomnie. Je remédiai d'abord à la rétention au moyen
du cathéterisme; une sonde de gomme élastique fut laissée dans la vessie
pendant les premiers jours, et je dissipai l'inflammation qui s'était mani-
iestéeà lacuisseetautourdesouarticuiation,par l'application réitérée des,
ventouses scarifiées et celle des cataplasmes émolliens sédatifs, des lave-
mens anodins et les boissons mucilàgineuses à la glace.
Tous les accideus se dissipèrent graduellement, le malade alla de
mieux en mieux, ses fonctions se rétablirent, et, après quarante jours
de repos, le grenadier sortit de l'hôpital pour reprendre incessamment
son service au régiment.
Depuis Hyppocrafe, qui a parfaitement décrit ce genre de luxation,
jusqu'à nos jours, on avait à peine pu croire à la possibilité de sa for-
mation ; cependant Desault et le professeur Boyer en ont vu chacun un
exemple, mais ils n'ont pas observé la rétention d'urine indiquée par
Hyppocrate , et que nous avons vue chez notre malade. Elle était l'effet
de l'inflammation qui s'était propagée au col de la vessie par l'irritation
que les nerfs honteux ou génitaux, fournis par le plexus crural, avaient
reçue de la violente distention opérée sur ce plexus par le déplacement
et la saillie extérieure de la tête du fémur. Si cet accident ne s'est pas
offert chez l^îs sujets des observations des célèbres chirurgiens que nous
avons cités, c'est parce que le déplacement de la tête du fémur chez les
sujets n'a pas été aussi étendu que chez notre grenadier.
Avant sa sortie de l'hôpital, le membre affecté placé à côté du mem-
bre sain, présentait une élongation contre nature d'environ quatre lignes,
longueur qui paraissait^cesser lorsque le sujet était debout. Ce phéno-
nème dépendait de la rupture du ligament interarticulaire. Le membre,
abandonné à son poids, tend à reprendre sa ligne droite; le point d'in-
sertion de la tête du fémur dans sa cavité articulaire étant détruit, il se
laisse abaisser lorsque le sujet est couché, et de là une élongation contre
nature dans le membre, laquelle doit disparaître lorsque le sujet est de-
bout, parce que la tête s'enfonce par le poids du corps dans la cavité
cotyloïde. C'est principalement cette cause ( la destruction du ligament
interniédiaire) qui produit le même phénomène dans la fémorocos-
calgié (i).
Ce grenadier a été obligé, pendant quelque temps, de s'appuyer sur
une canne, et de marcher avec précaution pour conserver l'équilibre.
Celte observation m'a paru intéressante sous plusieurs rapports; peut-
être l'est-elle aussi sous celui du mode de réduction; du moins, elle
concourra, je pense, à faire vérifier les écrits et les sentences du divin
vieillard de Cos.
( i ) Voyez cette maladie , dans le qua^trième volume de mes Campagnes.
( i89 ) ====
Nouveau procédé pour purifier le gaz hydrogène carburé, et en
même temps pour augmenter la quantité quon peut en extraire
d'une quantité donnée de charbon de terre.
Extrait d'une lettre </e, S. Parker à M. Tilloch, rédacteur du
Philosophical Magazine.
Ayant fait passer le gaz brut à travers un système de trois tuyaux r
de fer placés horizontalement dans un fourneau, communiquant en-
semble par un canon de fusil, et maintenus à la température du rouge
sombre, je trouvai, h mon grand étonnement, que, par ce procédé, on
obtenait d'une quantité donnée de charbon de terre, beaucoup plus
de gaz que par la méthode ordinaire; je trouvai en outre que le gaz
était parfaitement pur, tandis que la quantité de goudron produit durant
l'opération, était beaucoup moins considérable que celle qu'on l'etirait
en pareil cas par le procéiié commun. Le liquide recueilli dans un
vaisseau interposé entre l'extrémité des tuyaux de fer en incandescence,
traversés par le gaz, et le gazomètre qui recevait le gaz, ne contenait
aucune trace d'ammoniaque, mais au contraire il rougissait instanta-
nément le papier de lilmus. Il avait une saveur acide et stiptique, ainsi
qu'une odeur sulfureuse et piquante. Il était de couleur noire; étendu
de beaucoup d'eau, il produisait un précipité insoluble avec le muriate
(hydrocblorate) de baryte. C'était de l'acide sulfurique.
il est donc évident qu'il s'opère un changement considérable dans le
gaz hydrogène carburé brut, quand on le fait passer dans un tuyau de
fer en incandescence. Le gaz hydrogène sulfuré qui accompagne toujours
ce produit gazeux , k mesure qu'on l'extrait du charbon de terre, est sans
douté décomposé durant l'opération, ef c'est à cette décomposition qu'il
faut, attribuer la production de l'acide sulfurique. Mais par quels
moyens s'effectue celte décomposition? C'est ce qu'il ne m'appartient
pas de dire. Il est clair que l'ammoniaque se décompose en même
temps que le gaz hydrogène sulfuré, puisque le liquide qu'on retire de
cette distillation, loin d'être alcalin, est décidément acide. D'ailleurs
le muriate de baryte et l'acétate de plomb montrent qu'il contient de
l'acide sulfurique fortement chargé de gaz acide sulfureux.
L'augmentation du gaz doit être attribuée, sans aucun doute, à la
décomposition qu'éprouve le goudron durant l'opération; car il est
suffisamment prouvé que celte substance peut être entièrement trans-
formée en gaz hydrogène oxicarburé.
Le gaz produit de cette manière est parfaitement débarrassé de gaz
hydrogène sulfuré, aussi bien que d'acide carbonique; car il ne trouble
( igo )
ni la frausparence d'une clissoliilion de plomb, ni l'eau de baryte,
quand on le fait passer à travers ces liquides.
D'après ces considéralious, il y a lieu de croire que l'cpuration du gaz
hydrogène carburé dont on fait usage de plus en plus pour se procurer
de la lumière, peut s'effectuer d'une manière plus économique, en le
forçant de traverser des tubes de fer en incandescence, qu'eu employant
la chaux vive. Le sujet est digne d'un examen sévère, tant sous le point
de vue de la théorie, que par rapport à la pratique. •
NOUVELLES SCIENTIFIQUES.
Le Serpent de mer d ylmérique.
Extrait d'une Lettre de T. Say Esq., de Philadelphie, au D. Leach.
Histoire HATUEEiLE. J'ai bien du regret que plusieurs journaux savans d^Europe aient
répété sérieusement le conte absurde qui a pris son origine sur nos
côtes de l'est, au sujet du serpent de mer, conte attribué ici à un défaut
d'observation, joint à un degré extraordinaire de frayeur.
Vous avez probablement été informé que le capitaine Rich a expliqué
toute l'afïaire. Il prépara une expédition tout exprès pour prendre ce
lévialan; il réussit à enfoncer sou harpon dans l'objet qui était reconnu
par tout son équipage pour être le véritable serpent de mer, et que
plusieurs d'entre eux assuraient, par serment, avoir vu précédemment.
Mais, lorsqu'on eut tiré ce prétendu serpent hors de l'eau, et qu'on
fut à portée de le bien voir, ou fut parfaitement convaincu que ce
monstre, auquel la frayeur avait donné une longueur gigantesque de
cent pieds , n'était rien autre chose qu'un poisson incapable de faire le
moindre mal (Schornber tjnnus)., de neuf à dix pieds.
L'Histoire naturelle est probablement redevable au capitaine Rich
d'avoir purgé ses pages de ce conte indigne d'elle; c'est une leçon pour
se tenir en garde contre toutes les merveilles dont la crédulité est si
avide.
AéroLlthe.
Les journaux Russes décrivent un aérolithe qui tomba au village de
Slobodka, dans le gouvernement de Smolensko, le ag juillet, suivant
les Russes, ou le ii août, selon notre manière de compter.
La pierre pesait sept livres; la surface en était rude et recouverte
d'une croûte brune; on voyait à travers, et par places, la substance de
la pierre elle-même, d'une couleur grise, et parsemée de taches d'une
apparence métallique. Ce corps descendit avec une telle violence , qu'il
pénétra plus d'un pied dans la terre.
«r%v^ w^-v v«^^ %%'»'V%V»^^'»'»%V
TABLE DES MATIÈRES.
HISTOIRE NATURELLE.
ZOOLOGIE.
SdR quelques points de l'organisation des mollus-
ques bivelves , nar le docteur Leacli , exposes par
M. de Blainville. Page '4
Sur les organes femelles de la gene'raf ion , et les fœ-
tus des animaux diJelphes , par M. H. de Blain-
ville. 25
Sur une espèce de singe cynoce'phale , par M. Fré-
déric Cuvier. ag
Mémoire sur la niél;imorph"se du canal alimentaire
dans les insectes, par M. Dutrochet, docteur en
médecine. 4^
Sur plusieurs espèces nouvelles d'animaux de diffé-
rentes classes, par le docteur Leach. 49
Sur une nouvelle espèce de dauphin, par M. de Fre-
niinville. 67
Mémoire sur la classe des sétipodes , partie des vers
à sans; rouge de M. Cuvier , et des annelides île
M. de Lamaik, par M. H. de Blainville. 78
Extrait d'un mémoire de M. Léon Dufour , ayant
pour titre ; Recherches anatomiques sur les sco-
lies et sur quelques autres insectes hyménop-
tères. lOl
Monographie de la couleuvre couresse des Ari'illes,
coluber cunor ( Lacépède ) , par M. Moiea»
de Jonncs. 1 1 1
Nouvelle espèce de tenthrède, par M. Bosc. ihid.
Sur un nouveau genre d'insectes de l'ordre des hy-
ménoptères ( riuicole ) , par M. Bi ébisson. 1 16
Sur un nouveau genre de mollusques, cyptostome,
cryjjtostomus , par M. H. de Blainville. 120
Monographie du mabouia des murailLs, ou gecko-
mabouia des Antilles, par M. Moreau ds Jon-
nès. i38
Considération sur les organes de la génération , par
M. de Blainville. i55
Sur une nouvelle espèce de Rongeur de la Flo-
ride, par M. Ord, de Philadelphie. 181
Nouvelles scientifiques. 190
Le Serpent de mer d'Amérique. Jbid.
Aérolithe. Ibid.
MINERALOGIE ET GEOLOGIE.
Sur le pic d'Adam ( île de Ceylan ) , par John
Dalton. 29
Pétrilication remarquable , par M. Winck. 3o
Recherches sur les causes qui déterminent les va-
riations des foi mes ciistallines d'une même subs-
tance , par M, E. S. Beudant. 3G
Spath fluor , en Ecosse. 4^
Lithovasa ( vases de pierre ). 60
Chromate de fer dans les îles Schetland. 60
Bois fossile trouvé par T. J. Douwin , docteur en
médecine. m
Plombagine ( nouvelle mine de ) , en Ecosse. Ibid.
Tremblemcns de terre aux Antilles, par M. Mo-
reau de Jonnès. 125
Analyse de minéraux , par M. le comte Dunin
Borkowski, par M. de Bonnald. 169
BOTANIQUE, AGRICULTURE ET PHYSIOLOGIE V.ÉGÊTALE.
Du calice de la scutallaria galericulala , par
M. H. Cassini. 16
Genres nouveaux , formés par M. H. Cassini, dans
la famille dessynantherées; septième, huitième,
neuvième et dixième fascicules , pages 3o , 73 ,
139 et i65
Description de trois plantes servant de types au»
nouveaux genres paleolaria , dicoma et triachne,
par M. H. Cassini. 4?
Description de quatre plantes servant de types aux
nouveaux genres oliganthes , piptocoma , dime-
rostemma et districhum , par M. H. Cassini. 67
Extrait d'un mémoire de M. Lemau, sur les ro-
siers. 7^
Sur une anomalie remarquable du mode de fécon-
dation dans la campanule à feuilles rondes , par
M. H. Cassini. loff
Extrait d'une note de M. Aubcrt du Petit-Thouars,
sur la fécondation des campanulacée.s. 117
Extraitd'unenotedeM. Dupent, siirl'atriplex. 119
Observations sur la germination des graines de ra-
phanus et d'autres crucifères , par M. H. Cas-
sini. iSi
Extrait d'une note de M. Defrance , sur l'énothère
à fleurs blanches. i53
Révision de la famille des Bignoniacées , par C.
Kunth. i54
Description des espèces servant de types à quatre
genres de plantes récemment proposés , par
M. H. Cassini. 18»
CHIMIE.
Influence des métaux sur la production du potas"
sium , par M. Vauquelin. i5
Surl'aciditédu tungstène et de l'uraae saturésd'oxy-
gène , par M. Chevreul. a*
( Ï92 )
Sur le nouvel alcali fixe, appelé lithiou , par
M. Arvidson. 5a
Sur le sélénium , découvert par M Bersélius. 53
Note sur le lithion . par M. Vatiqiielin. 68
Sur la matière colorante de la cochenille , par
MM. Pelletier et Caventou. 85
Caméléon minéral , par MM. Chevlllot et Ed-
wards, loa
Combinaisons nouvelles de l'oxygène avec divers
acides, par M. Thénard. ii3
Analyse de la fève de Saint-Ignaee, par MM. Pel-
letier et Caventou. 119
Composés de phosphore, par sir H. Davy. 128
KouveDes observations sur les acides et les oxides
oxygénés, par M. Thénard. i45
Cinquième série d'observations sur les acides et les
oxides oxygénés, par M Thénard. ï4^
Combustion de lalrool au moyen de la lampe sans
flamme, par M. John Dalton. i54
Sur le cadmium , découvert par M. Stromeyer. 162
Sur le veslium , par M. Vest. 164
Obervations sur 1 influence de l'eau dans la forma-
tion des acides oxygénés, par M. Thénard. 173
Nouveau procédé pour purifier le gaz hydrogène
carbiué, et en même temps pour augmenter la
quanlité qu'on peut en extraire d'une quantité
donnée de charbon de terre. 189
PHYSIQUE ET ASTRONOMIE.
Sur l'ouragan des Aotilles , par M. Moreau de
Jonnès. 21
Sur la cristallisation du mica , par M. Biot. 23
Sur la cristalfoation du sucre de canne, par M.
Biot. 34
Lampe sans flamme, par M. Thomas Bill. 4^
Fondemens de l'astronomie , par M. Bessel. 70
Perfectionnement du colorigrade, par M. Biot. 90
Pouvoir réfringent des milieux de l'œil , par M.
Chossat. 94
Utilité des lois de la polarisation de la lumière ,
par M. Biot. 99
Nouveaux faits sur la polarisation de la lumière,
par M. Biot. i4î
PiiriCcalien du gaz hydrogène carburé. i44
Sur quelques résultats scientifiques déduits des ob-
eervations faites dans l'expédition anglaise au pôle
nord, par M. Biot. ijî
MATHÉMATIQUES.
Mémoire sur la température des habitations et sur
le mouvement varié de la chaleur dans les pris-
œes rectangulaires, par M. Fourrier. i
Note sur l'intégration d'une classe particulière d'é-
quations différentielles, par M. Cauchy. 17
Mémoire sur le mouvement des fluides élastiques
dans des tuyaux cylindriques , par M. Poisson. 4-5
Question d'jualyse algébrique , par M. Fourrier, (ji
Remarques sur les rapports qui existent entre la
piopagation des oudes à la vitesse de l'eau , et
leur propagation dans les plaques élastiques ,
par M. Poisson. 97
Sur la figure de la terre et la loi de la pesanteur à
sa surface, par M. la Place. >a2
Sur l'intégrale de l'équation relative aux vibrations
des plaques élastiques, par M. Poisson. lîS
Note relative aux vibrations des surfaces élastiques
et au mouvementdes ondes , parlM. Fourrier. 129
Seconde note sur les fonctions réciproques, par M.
Cauchy. 1^8
MÉDECINE ET SCIENCES QUI EN DEPENDENT.
Expériences sur la digestion , par Astley Cooper. 1 1
Note sur l'emploi de quelques sels de morphine ,
comme médicamens, par M. Magendie. 54
Second mémoire de M. Edwards, docteur en mé-
decine, sur l'asphyxie. 89
Réflcîfions sur un mémoire de M. Portai , relatif au
vomissement , par M. Magendie,'^ 109
Suite des recherches de M. Edvsfards , sur l'as-
phyxie. i36
Observations de la luxation de la cuiste , suivie d'une
observation remarquable sur celle qui est appelée
en haut et en avant, par M. Larrey. i85
DE l'Imprimerie de PLASSAN, eue de Vaugirard, »° i5.
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