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BU LIM'IN
DE
I/INSTITIJT ARGHEOLOGIQUE
E.II&GKOIS
BULLETIN
DE
LISTITOT ABCHE
LifiGEOIS.
TOME XXIII. — Ire LIVRAISON.
li£ge
IICPRIMBRIB DE LA MBU8E, IIOULBVAKD DB I.A SAUVBNifeRB. 10
1892
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THE NEW YORK
PUBLIC LIBRARY
355366A
ASTOR, LENOX AMD
TILDEN FO U r; DAT I u xN S
K 192b L
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iDslituI Areb^ologique Li^geois
STATUTS CONSTITUTIFS
Art. I. — Une societe est fondee k Liege pour recher-
cher, rassembler et conserver les oeuvres dart et les
monuments archeologiques, particuli^rement ceux de la
province et des anciennes dependances du pays de Liege.
Elle prend le titre A'Institut archeologique liegeois
et correspond avec les societ^s savantes , beiges ou
etrang^res, instituees dans des vues analogues.
Art. IL — Ulnstiiut se compose :
1" De seize membres effectifs au moins et de trente au
plus; ils doivent etre domicilies dans la province;
2° D'un president et d'un vice-president honoraires, ^
savoir : le gouverneur de la province et le bourgmestre
de la ville de Liege ;
3® De vingt membres Iionoraires;
4° De cinquante membres correspondants ;
5° De membres associes.
— VI —
Art. III. — Les places vacantes pour le titre de membre
effectif, honoraire ou correspondant, seront inentionnees
sur les convocations, afin que Ton puisse proc6der aux
presentations de candidats. Ces presentations devront Hve
faites par ecrit et signees par trois membres effectifs.
L'admission, decidee par bulletins secrets et ^ la niajorite
absolue des suffrages, aura lieu dans la seance qui suivra
celle oCi auront ete faites les presentations, et dont elle
devra 6tre distante dau moins huit jours.
La moitie, au moins, des membres effectifs existant
devra ^tre presente pour pouvoir proceder k Telection
d'un membre eflfectif, et le tiers , apr^s une seconde
convocation.
Lelection des membres effectifs et des membres liono-
raires a lieu dans la seance du mois d'avril et dans celle
de decembre, apr^s la formation du bureau.
Lorsquil y aura lieu d'augmenter le nombre des
membres effectifs, conformement au § I de Tarticle II,
il faudra une deliberation expresse de VInstilut avant de
pouvoir proceder k la presentation de candidats.
Art. IV. — Les reunions ordinaires ont lieu mensuelle-
ment, sauf pendant les mois d'aoiit, septembre et octobre.
Le bureau fixe le jour et Theure des seances (i).
Les membres effectifs qui, dans le courant de Tannee,
n'auront pas paye leur cotisation , seront, apr^s avertis-
sement, consideres comme demissionnaires.
Aucune resolution ne pent 6tre prise si sept membres
effectifs au moins ne sont presents k la seance.
Les membres honoraires, correspondants ou associes,
peuvent assister aux seances. lis ont voix consultative.
Toute discussion etrangere au but de YInstitut est
interdite.
(1) C'est aciuellement le deriiior vendredi du mois.
— VII —
Les decisions sont prises h la majorite des voix. En cas
do parite, la proposition est rejetee.
Sur la demande de trois raembres, on precede au scrutin
secret.
Art. V. — Le bureau se compose du president , du
vice-president, du secretaire, du conservateur, du biblio-
thecaire et du tresorier.
Les fonctions des membres du bureau sont annuelles.
Ghaque annee , k la seance du mois de decembre ,
YInslitiU, en procedant ^1 election de ses fonctionnaires,
nomtne un vice-president , qui entre en fonctions le
1®' Janvier.
L'annee suivante, il devient de droit president de
YInsiitut pour le terme d*une annee, apr^^j laquelle il
nest pas immediatement reeligible, ni comrae president,
ni comme vice-president.
Les autres membres sortantsdu bureau sont rceligibles.
Art. VL — Le president veille k lexecution du r^gle-
ment; il dirige les travaux et les discussions des reunions.
En cas d'absence du president et du vice-president, le
membre le plus ^g^ en remplit les fonctions.
Art. Vn. — Le secretaire tient les proc^s-verbaux
des seances, la correspondance , etc.
Tout proc6s-verbal ou decision de la societe est signe
par le president et par le secretaire. Ce dernier signe seul
les pieces qui n'irapliquent aucune decision de la societe.
En cas d'emp^chement du secretaire, ses fonctions sont
remplies par un membre que designe le president.
Le secretaire a la garde du sceau et des archives de
la societe.
II presente chaque annee, au mois de Janvier, un rap-
port detains sur les travaux de YInstitut , sur les acqui-
sitions faites et sur les objets et livres offerts.
— VIII —
Art. VIII. — Le conservateur a la direction du Musee
provincial.
II dresse, tons les ans, un inventaire, qui est verifie et
approuve par le president. Get inventaire 'indique la
provenance de chaque objet et Tepoque de son acquisition.
Pendant les trois mois de vacances, le conservateur
peut, avec lassentiinent du bureau, faire les acquisitions
qu'il croira utiles.
Art. IX. — Le bibliothecaire tient un catalogue des
livres oflferts c\ YInstitut ou acquis par lui.
II rend compte chaque annee des accroissements de la
biblioth^que.
Art. X. — Le tresorier est charge des recettes et des
depenses.
II n effectue de paiement que sur ordonnance signee
par le president et par le secretaire.
U rend compte de sa gestion dans la stance du mois de
Janvier de chaque annee.
Art. XL — Les recettes de la societe se composent de
la cotisation annuelle des membres eflfectifs, associes ou
correspondants, et des subventions ^ obtenir de TEtat,
de la province et de la commune.
La cotisation annuelle des membres effectifs est fixee k
la somme de quinze francs; celle des membres associes
est de dix francs. Elle est egalement de dix francs pour
ceux des membres correspondants qui desirent recevoir
les publications de YInstitut,
Ces cotisations sont payables dans le courant du mois
de Janvier qui commence Tannee pour laquelle elles
sont dues.
Art. XII. — Les objets reunis par la societe forment
un Musee, qui est la propriete de la province.
Les moindres dons sont regus avec reconnaissance. Le
— IX —
nom du donateur est inscrit sur I'objet offert et dans un
registre ouvert i\ cet eff'et.
Les objets qui se trouvent en double au Musee ne
pourront etre echanges qu apr^s une deliberation expresse
de YInstitut et du consentement des donateurs. (Cette
r6gle ne s^applique pas aux raonnaies et aux livres. )
Tout objet, meme en double, auquel se rattache un
souvenir personnel, ne pourra etre echange.
La proposition d echange devra etre portee '^, Tordre du
jour un mois avant la deliberation , afin que les membres
puissent prendre connaissance des objets.
Tons les membres sont invites k faire hommage de leurs
publications ^ la societe.
Art, XIII. — VInstitiit public un recueil intitule :
Bulletin de rinstitut arrheologique liegeois,
Une commission speciale, composee de trois membres,
elus^ I'epoque du renouvellement du bureau, est chargee
de tout ce qui a rapport k la publication du Bulletin,
Le Bulletin est distribue aux institutions publiques
qui encouragent YInstitut , aux compagnies savantes
avec lesquelles il entretient des relations et aux membres
qui ont paye leur cotisation.
Les auteurs des articles publics ont droit A vingt-cinq
tires ^ part , qui devront porter , sur le titre , cette
mention : Extrait du Bulletin de rinstitut archeolo-
gique liegeois. lis sont du reste autorises A faire tirer,
^ leurs frais, un nombre indetermine d'exemplaires.
Les tires k part ne peuvent etre distribues qu'^ dater du
jour de la mise en vente de la livraison du Bulletin dont
ils sont extraits.
Art. XIV. — Le present r6glement ne pourra etre
change que sur la proposition ecrite de cinq membres
— X —
eifectifs; toute modification devra obtenir rassentiment
des deux tiers au moins des membres effectifs existant.
Apres 7'evision des dispositions organiqttes des
12 avril 1850, 18 Janvier 1852, 17 Janvier 1857 eC
13 av7'il 1877, les presents statuts ont ct4 adopt^s par
VInstitut archeologique reuni en assemblee generaJe,
a Liege, le 13 at^ril 1877.
Pour copie conforme :
Le Secretaire, Le President,
Edouard PONCELET. Jui.es FRESON
TABLEAU DES MEMBRES
DE
LMNSTITUT ARCHEOLOGIQUE UEGEOIS
PRESIDENT HONORAIRE.
LE GOUYERNEUR DE LA PROVINCE DE LIEGE.
PETY DE THOZEE (Leon), 0. ®.
VICE-PRESIDENT HONORAIRE.
LE BOURGMESTRE DE LIEGE.
GERARD (Leo), ».
BUREAU DE LA SOCIETY: POUR 1892.
President ; Jules FRESON.
Vice-President: Eug. POSWICK.
Secretaire: Edouard PONCELET.
Conservateur : J. ALEXANDRE.
Tresorier et Bibliothecaire : Ad. DEJARDIN.
Conservateiirs-adjoints : Leon NAVEAU , et Marcel
DE PUYDT.
— XII —
MEMBRES EFFECTIF8.
Date de radmittion.
4 avril 1850. 1. SELYS-LONGCHAMPS (baron Edmond
de), G. O. ®, s6nateur, merabre de
VAcademie royale de Belgique.
18 nov. 1859. 2. BORMANS (Stanislas), 0.®,administra-
teur-inspecteur de runivereite, menibre
de YAcadeynie royale de Belgique.
6 mars 1862. 3. ALEXANDRE (Joseph), archiviste de
rAdrainistration provinciale.
13 dec. 1867. 4. HELBIG (JuLES), ^, artiste peintre,
membre efFectif de la Commissio7i royale
des Monuments.
5. HENROTTE (Nicolas), chanoine de la
Catli6drale, membre correspondant de la
Commission 7'oyale des Monuments.
12 nov. 1868. 6. DEJARDIN (Adolphe), capitaine du
genie en retraite.
1«»- avril 1870. 7. ANGENOT (Felix), #,greffler provincial.
3.iuin 1870. 8. DEJARDIN (Joseph), president de la *So-
ciete liegeoise de Litterature waUonne.
l«'-juill. 1870. 9. POSWICK (Eugene), chateau dVnflre-
houl, par Engis.
5 janv. 1872. 10. DEWALQUE (Gustave), O. ®, profes-
seur h rUniversit^, membre de VAcade-
mie 7'oyale de Belgique.
5 dec. 1873. 11. THIER ( CHEVALIER CHARLES DE) , 0. §?:,
conseiller a la Cour d'appel.
4 fevrier 1876. 12. J AMAR (Edmond), architecte.
27 avril 1877. 13. FRESART (Jules), g[, banquier.
27juill. 1877. 14. SCHOOLMEESTERS (Emile), doyen de
S'-Jacques.
31 janv. 1879. 15. BODY (Albin), litterateur, h Spa.
— XIll —
Date de radmiMlon.
26 mai 1882. 16. DARIS (JOSEPH), chanoine de la Cath6-
drale, professeur au S6minaire.
17. CHESTRET DE HANEFFE (BARON
Jui^s de), membre correspondant de
r^ cademie royale de Belgique.
18. FRESON (Jules), O. *, conseiiler k la
Cour d'appel.
19. DEMARTEAU (JOSEPH), r^dacteur en
chef de la Gazette de Liige,
29 dec. 1882. 20. DE PUYDT (MARCEL), directeur du
contentieux de la ville de Liege.
28 dec. 1883. 21. TERME (GEORGES).
31 d^C. 1885. 22. BORMAN (CHEVALIER CaMILLE DE),®,
membre du Conseil h^raldique et de la
Deputation permanente du Limbourg.
27janv. 1887. 23. DE SOER( Oscar), ®, kSolteres.
24. DEMARTEAU (J. E.), «, professeur ^t
runiversite,
31 mai 1889. 26. NAVEAU (Leon), chateau de Bom-
mershoven , par Tongres.
26. LE PAIGE ( Const ANTiN ) , professeur k
rUniversite, membre de VAcademie
royale de Belgique.
30 janv. 1891 27. PONCELET (Edouard). attache aux
Archives de TEtat , k Liige.
29 mai 1891. 28. HARENNE (chevalier J. B. de), k
Chaudfontaine,
29. FRAIPONT ( Julien), professeur k I'Uni-
versite.
18 dec. 1891. 30. BRAHY (Edouard), k Li^ge.
— XIV —
MEMBRES H0N0RAIRE8.
Date de fadmittion.
12 d6c. 1868. 1 . LIMBOURG (Philippe de), bourgmestre,
k Theux.
26 mai 1882. 2. REUSENS (Edmond), 0. gc, chanoine de
Malines, professeur k rUniversit6 catho-
lique, k Louvain.
3. Van deCASTEELE (Desire), ®,conser-
vateur des archives de TEtat, k Liige,
29d6c. 1882. 4. LOOZ-CORSWAREM (COMTE GEORGES
de ) , ^ Bruxelles,
27 janv. 1887. 5. TERME ( Antonin) , directeur du Mus6e
d'arts industriels, k Lyon.
30 janv. 1891. 6. LE ROY (Alphonse), 0, )>5, professeur
6m6rite k TUniversite, meinbre de YAca-
demie 7^oyale de Belgique, k Liege,
« 7. HOCK (Augustk), litterateur, k Liige.
8. GRANDJEAN(Mathieu),», bibliothe-
caire honoraire do TUniversite, k Liege.
' 9. BEQUET (Alfred), jg, vice-president
de la Sociit4 arcMologique, k Namur,
10. WAUWERMANS, C. §§, lieutenant-
general en retraite, k Anvers.
1 1. MARSY (COMTE de), S, directeur de la
Sociite frangaise d*Archeologie, k Com-
pidgne (Oise).
« 12. BAYE (baron Joseph de), k Paris.
13. BERTRAND (Alexandre), membra de
YInstitut de France, conservateur du
Musee des antiquites nationales, Saint
Germain-en-Laye.
— XV —
MEMBRES C0RRE8P0NDANTS.
Les noms pr^cMds d un * sont ceux des membreii qui resolvent le Bulletin.
Dalederadmistion.
31 mai 1850. 1. PETY de THOZEE (J.), consul g6n6ral,
k Bombay (Inde).
lejuillet 1853. 2. NOUE (Arsene de), docteur en droit,
k Malmedy,
* 3. VAN DER STRATEN'PONTHOZ(COMTE
Francois), 0. ®, ^ Bruocelles.
9 mai 1862. * 4. RENIER (Jean), ®, artiste peintre, ^t
Verviers.
7-avrill864. 5. GROTEFEND (C. L.), archiviste de
TEtat , k Hanovre.
20 mai 1869. * 6. DELHASSE (F6lix), homme de lettres,
k Bnujcelles.
3 mars 1871. * 7. MATTHIEU (Jules), biblioth6caire
de la ville, k Verviers,
7juilletl87l. 8. SCHOOFS (L. H.), chanoine de la
cath6drale.
2 fev. 1872. 9. LEFfiVRE(J.), bourgmestre, iiLand^.
* 10. LEQUARRE (N.), professeur k runi-
versit6 , k Li4ge.
1874. 11. KURTH ( GoDEFROiD ) , ® , professeur k
runiversit6, k Liige.
29juin 1877. 12. VORSTERMAN VAN OYEN (A. A.),
genealogiste, k La Haye,
24 fev. 1882. - 13. DRION (Prosper), g&, directeur de
TAcad^mie de peinture, k Liege.
24 fev. 1882. 14. L'ESCAILLE (Henri de), k la Tou-
rette, ^dx Hougaerde,
— XVI —
Oatederadmission.
24 f6v. 1882. 15. HABETS ( abb^ Joseph ) , archiviste de
I'Etat, membre de VAcademte royale
des PayS'Bas^ k Maesiricht.
• 16. HICGUET (DiEUDONNE), 8, docteur
en medecine, k Liege,
• 17. WILMOTTE (Joseph), ®, artiste-
orf^vre, k Liege.
• 18. VANZUYLEN (Edmond), industrial,
k Liege,
• 19. DIGNEFFE ( Leonce), k Liege.
• 20. OTREPPE DE BOUVETTE (BARON
Frederic d') , docteur en sciences,
k Liege.
^ •21. BAAR (Emile), )g[, membre de la Depu-
tation perraanente, k Liege.
26mai 1882. * 22. CROUSSE (P. F. J.), O. §§, colonel
d'etat-major en retraite, k Liege.
29 dec. 1882. 23. CLERX (Paul), conservateur adjoint
des archives de I'Etat , k Li4ge.
« * 24. PIRENNE (HeiNri), professeur a I'Uni-
versite, k Oand,
29 mai 1883. 25. CRAHAY (Louis) . O. ®, conseiller k la
Cour de cassation , k B^^tuvelles.
• 26. STASSE (Alexis), chef de division au
Gouvernement provincial , k Liige.
28 juill. 1883. 27. COCHETEUX (Charles), O. >S, g^n6ral
du g^nie en retraite, k Saint-Oilles ^
lez-Bruxelles.
26janv. 1884. • 28. BLANCKART (baron Charles de),
docteur en droit, chateau de Lexhy ^
par Fexhe.
26janv. 1884. 29. COURTOIS ( L. N.), conducteur des
ponts et chaussees pensionn6, k Liege.
• 30. EKMAN (C. E.), membre de la pre-
miere chambre du royaume, k Fins-
pong (Su^de).
— XVII —
Datederadmistion.
26janv. 1884. ' 31. FRERE-ORBAN (Georges), », con-
j-eiller a la Cour d'appel , k Liege.
* 32. RUHL (GusTAVE), avocat, a Liege.
28 nov. 1884. 33. HOFFMAN (le docteur), secretaire de
la Societe anthropologique , k Wa-
shingt07i,
26 dec. 1884. 34. BREUL (Adolphe), industriel,^ Goes
31 dec. 1885. * 35. TIHON (Ferdinand), docteur en mede-
cine , k Buy^dinne.
25janv. 1886. 36. GOBERT (THEODORE), homme de
lettres , k Liege.
31 mars 1887. 37. BEHAULT-DORNON (Armand de),
k Bruxelles,
28avril 1887. * 38. BRACONIER (Ivan), chMeau de Mo-
dave,
39. CHARLES (Fr.-Jos.), commissaire-
voyer , k Liege.
20 mai 1887. * 40. THIMISTER( Olivier), chanoine de la
Cathedrale, k Liege.
* 41. MARESAL ( D. J. C. ) , avocat , k Liege
28juin. 1887. * 42. COMBLEN (A ), membre de la Cora-
mission administrative des Hospices
civils, k Liege.
•43. FRANCOTTE (Gustave), avocat, k
Li^ge.
27 nov. 1891. 44. MIRBACH ( corate de ) , chateau de
Harff ( Prusse rlienane ).
45. L'HOEST (Isidore), t% directeur au
chemin de fer du Nord, k Li4ge.
46 DAVIN-RIGO, k Latinne (Hannut).
47. HORSTMANS (Albert), industriel, k
Liege.
XVIII —
MEMBRES ASSOClfS.
Date de f admission.
24oct. 1862. 1. HEMRICOURT DE GRUNNE ( COMTE
Arthur de), docteur en droit, senateur,
chilteau de Hamal, par Tongres.
llnov.1862. 2. WAUTERS-CLOES (Hyacinthe), tan-
neur, k Liege.
7 mai 1869. 3. DUBOIS (Leon), chanoine de la Catlie-
drale, k Liege.
^ 4. GREGOIRE (Michel), secretaire com-
munal, k Wandre,
Tjanv. 1870. 5. MAGNEE(L.). A//^n;e.
6. PIROTTE (A.) , entrepreneur, h Liege.
ISavril 1875. 7. POSWICK (Jules), & conseiller com-
munal , A Verviers.
4 tev. 1876. 8. DEMAN Y ( Emile) , architecte , a Liege.
29 nov. 1878. 9. BIAR (J. G. N.), jgr, notaire, k Liege.
10. SAUVAGE-VERCOUR (chevalier Ar-
thur de), banquier, k Li4ge.
28mail880. 11 SELYS-FANSON (baron Robert de) ,
avocat, k Liege,
12. LHONEUX (M"'f Gustave de), k Huy.
13. EVRARD (J. J.), cure, k Jehay , par
A may.
14. FRESART (Emile), 0. U, k Liege,
15. GELOES (coMTE Rene de), chateau
d'Eysden,
16. LAMBERTS-CORTENBACH (barON Ro-
DOLPHE de), chateau de La Zangrie ,
par Bilsen.
28 mai 1880. 17. PITTEURS DE BUDINGEN (baron Leon
de), docteur en droit, senateur,^ Liege.
5 mars 1883. 18. MELOTTE (CHEVALIER Victor de), cha-
teau de B asses- Awh^s^ par Engis.
— XIX —
Datadoradmission.
9 mars 1883. 19. POSWICK (Prosper), ®, chateau de
Tihange , par Huy.
31 mars 1883. 20. BERLAYMONT (comte Guy pe), cha-
teau de BormenviUe , par Hamois-
Condroz.
21. GOER DE HERVE (BARON Eugene de),
k Bruxelles.
20avril 1883. 22. DORY (Isidore), professeur iTAthenee,
k Liege.
30 nov. 1883. 23. DIGNEFFE (Victor), a Li^ge.
24. POTESTA (Paul de), docteur en droit,
chateau d'ifermaZte, par Engis.
30 nov. 1883. 25 CHARLIER (Jean) , n6gociant, k Liige
26. ORBAN DE XIVRY (JuLES), », chateau
de Gaillarmont, Grivegn6e.
27. SLEGERS (Joseph ) , docteur en droit , k
Tongres,
28. WIGNY ( Emile ) , chef de comptabilit6 ,
kHuy.
Janvier 1885. 29. DENIS (J. J.), Ayeneux-Fleron.
25 mars 1886. 30. GROULART (ecuyer Hyacinthede),®,
major dMnfanterie , k Liige,
29avril 1886. 31. WILM ART (Charles), A L%e.
32. L APORT (GuiLLAUME), fabricant d'armes.
k Liege,
33. KOISTER ( Emile ) , fabricant , k Liege.
34. CAxMBRESIER (J. G.), artiste peintre,
k Liege,
Mai 1887. 35. HAN LET, fonctionnaire au chemin de
fer de TEtat, k Liege.
31 janv. 1889.36. BREULS (Paul)', 6tudiant, chateau
d'Alicebourg, Lanaeken.
37. GRASSIER (BARON William de), avocat,
k Liege,
38. PAQUES (Erasme), rentier, k Li4ge.
39. GAILLARD, cur6, k Oeer.
— XX —
Date de radmlttion.
31 janv. 1889. 40. PAQUE (Carl), candidat notaire, k
Liege.
28fev. 1890. 41. FIRKET, professeur k TUniversite, k
Liege,
27 raai 1890. 42. N AGE LM ACKERS (Ernest), ^, s6na-
teur, k Liege.
8 aoftt 1890. 43. LOHEST (Fernand), architecte^t Liege.
28nov. 1890. 44. THEATRE , k Ob^enge.
45. DEMAN Y ( Paul ) , architecte , a Liege.
46. THIER (CHEVALIER Leon de), propHe-
taire du journal la Meiise.
47. DIGNEFFE (Emile), avocat, k Liege.
•» 48. LIZIN, architecte, kHuy.
30 janv. 1891. 49. COMHAIRE (Charlbs-J.) , etudiant, k
Liege.
27mai's 1891. 50. SELYS-LONGCHAMPS (BARON Raphael
DE ) , ^ Li^ge.
30juil.l891. 51. DULAU, k Londres (Angleterre),
4 d6c. 1891. 52. LAOUREUX (Leon),Ji Liige.
8 janv. 1892. 53. LE JOLY (Edouard), k Li4ge.
SCEAD D'OCULISTE ROMAIN
TROUVfi A HOUTAIN-L'fiVEQUli.
Le Mus6c de I'lnslitut nrcliiiologique do Lii5ge a acquis ,
ily a quelques aiinees, un sceau d'uculisle rbinain: ci'est
unfcpelilepierreveflJitrejtaill^oenparaHelipipedcreclanglo
de 0,008 de haul, i base longuo Jc 0,038 sur 0,018.
Sur Ics tranches sont inscrites, en caracleres rt^tro-
grades, les l^gendes suivantea (oti les lellres rduiiifsen
- 2 —
monogramme , sont d^sign^es ci-dessous par des paren-
theses ) :
TITI GR(OC)odES ADAS || PRITVDl(NE)'n(ET)SYC<>SIS.
(Titi Crocodes ad aspHtudmem et 8yco8(e)s,)
t't»cr(oc)°d II (ad)*«pr(et)sy(co)
(id. enabr^g^.)
tit(ib)asil» vma(dc)l* II ritatemopobal»(am).
(Titi Basilium ad) claritatem opohalsamatum. )
t(it)(ib)(as)(ili)(vmad) II gl(ar)(it)op(**b),
(Id.y en abr^g6).
Cette pierre servait k indiquer, par son empreinte,
la composition et la destination des coUyres destines k
la garrison des yeux.
Les formules sur les c6i6s longs 6taient sans doute
appliqu^es aux b^tonnets de p&te molle ; celles des c6i6s
opposes, au goulot des flacons qui renfermaient le coUyre k
r^tat liquide.
A peine cette pierre avait-elle 616 signal^e et d^crite
parTauteur du present article (l), que la d^couverte fit
Tobjet d'une critique due au savant frangais, M. Robert
Mowat, article qu'il importe de reproduire.
L'auteur de la critique veut bien attribuer quelques
^loges k la description beige, mais il insiste immediate-
ment sur les singularit^s des ligatures de lettres enjam-
bant d'un mot sur un autre : tit{i b)asilivm, a(d c)lari-
TATEM, BASiLi(vM ad)..., ce qui cst d'uBO raret6 insigne
endpigraphie.
« Ces remarques, ajoute-t-il, n'ont point pour but de
discr^^iter le cachet en question , sur Tauthenticit^ duquel
je n'ai point k me prononcer, n'ayant pas eu I'occasion
(i) Bull, des Comm, roy, d*art et d^archSoh, XXII, p. 901,
— 3 -
do le voir en original; cependant, il est permis de dire,
d'une mani^re g^n^rale, qn'une cerlaine circonspection
s'impose maintenant aux amateurs , en qu6te de ces pelits
monuments. »
M. Mowat continue : « Par un singulier phenom6ne,
plus un article est a la hausse sur le marcho des antiquites
et plus il s'en decouvre. En 4867, Grotefend en avail
recens6 110 ; aujourd'hui leur nombre est presque double.
Cette abondance subite est de nature a inspirer des inquie-
tudes, d'autant plus que les fraudes sont mat^riellement
difficiles k constiiter, quand il s'agit de gravure sur pierre
fine et sur gemme. Ajoulons a cela que, depuis quelque
temps, chaque nouvelle decouverle amene presque inva-
riablement un nom de maladie ou de collyre qui ne s'etait
pas encore renconlr6 ^pigraphiquement, mais qu'on est
siir de retrouver dans quelques-uns] des anciens trait^s
pharmaceutiques ; cette mine n'est pas ^puis^e, et il est
a craindre qu'elle ne fournisse k d'adroiLs faussaires le
moyen de capter plus vivement la curiosite et la confiance
des antiquaires...}»
Le cachet de Houtain est pr^cis^ment dans les conditions
signal^es : le collyre Basilium est nouveau dans la
« lilt^rature » des cachets d*ocul isles ; il en est de m^me
de la maladie des yeux , appelee sycosis^ laquelle est men-
tionnee dans les traites pharmaceutiques des Romnins...
Y a-t-iJ lieu toutefois de douter de Tauthenlicile^ ?
En aucune faQon. D'abord, en lui-meme, le cachet a
lous les caracl6res d'une laille ancienne et les lettres des
inscriptions correspondent parfaitemenl par leur forme,
k r^poque romaine ; leur usiire est en rapport avec celle
de la pierre elle-m^me.
Ensuite, quant aux personnes qui ont 6te melees a la
decouverle de la pierre et h la negocialion pour la faire
entrer au] Musee de Li^ge, elles sont loutes, par leur
- 4 —
position ou leur caract^re, h Tabri de tout soupQon de
fraude ou de mystification.
li sera, de plus, demontr6 ci-apr6s qu'il aurait fallu,
pour inventer un cachet comme celui de Houtain, un
ensemble de connaissances impossible k rencontrer dans
les parages oil la pierre a apparu, et Ton ne peut ici que
rep^ter ce que Tillustre Mommsen disait d'une autre menue
inscription : « Je voudrais bien connaitre le faussaire
moderne capable d'une contrefagon aussi savante ! >
Voici, du reste, de quoi rassurer les arch6ologues liegeois
sur la sinc^rit^ du petit monument de leur Mus6e.
Houtain-r£v6que est placee dans une zone ou les anti-
quites romaines abondent : elle est entouree des com-
munes de Montenaken , Walsbetz, Avernas-le-Bauduin , ou
ont ete signales des tumulus, des substructions, etc.
M. Pierco, bourgmestre de la commune, beau-fr6re de
M. Raeymakers, juge de paix honoraire h Landen, a bien
voulu se charger de faire une enqu^te sur les circonstances
de la trouvaille, et les pieces de cette enquete ont 6te
d^pos^es dans les archives de Tlnstitut archeologique.
Voici ce qui en est r^sulte :
Au commencement de juillet 4883, quelques jours avant
la r^colte, Michel Bolline, cultivaleur, locataire de la famille
Wauters, du m6me village, 6lait occupy & sarcler un champ
de betteraves sur une petite terre section A , n® 54 de la
campagne de Stelhain, k Houtain, k i ,500 metres de T^glise,
vers TEst.
Son bident mit Tobjet au jour et il le ramassa. Frapp6
de la r^gularile et de la couleur de la pierre, il la rapporta
chez lui, la nettoya, et s'ingenia en vain, avec son fils, k
comprendre les caract^res inscrits sur les tranches.
Prenant cela pour une amulelle, il la porta iji M. Le Brun,
conseiller communal, qui, ne parvenant pas davantage k
dechiffer Tinscription, remit Tobjet a M. Kempeneers, cur6
d'Ordange.
— 5 —
Ce dernier consulla M. le chanoine Daris, professeur au
Seininairc de Li^ge , qui reconnut imm^diatement une
pierre sigillaire d'oculisle romain, comme celle qu'avait
decrite nagu6re M. I'abbe Habets (i), ancien cur6 de
Oud-Vroenhoven, acluellement archiviste de Tfitat, a Maes-
tricht, et president de la Soci^t^ arch^ologique du duche de
Limbourg, en la m^me ville. M. Habets etait tout designe,
par IjSi, pour emettre un avis en toute connaissance de cause,
et, sur le conseil de M. Daris, on s'adressa a lui.
M. Habets n*hesitapas^ admettre Tauthenticit^ de Tobjet
precieux qu'on lui signalait, et il s'empressa de faire part
de la trouvaille i ses collogues de TAcademie royale des
sciences d*Amsterdam, section des Lettres (2).
C'est gr^ce a M. Habets que le Mus^e de Li^ge parvint k
enrichir ses collections de Tinscription sigillaire de Houtain-
rj£v6que, et elle figure avec honneur dans ses vitrines h
c6{6 du dipl6me militaire de Fl^malle.
II
Les medecins oculistes romains 6taient le plus souvent
des affranchis, comme Tindiquent cerlaines de leurs ins-
criptions mentionnant expressement leur quality de liherti;
comme le d^montre d*ailleurs leur surnom servile , Ir^s
souvent emprunte h la langue grecque.
Le surnom du notre n'est pas connu ; il n'est d^sign^
que par son prenom , ce qui, comme pour les empereurs
designes de m^me : Tibere, Caius, Titus, indique sans
doute une notoriele telle qu'il ne fallait point de denomina-
tion plus precise pour que le public silt de qui il s'agissait ;
(0 Bull, des Comm. roy. d'art et d*archiol.^ VI, p. 24.
(«) Over heeJkufxdige instrumenten uit den romeinschen tyd, etc.
(Verslagen en mededeelingen der koninklyke akademie van wetens-
chappen Afideeling Letlerkunds, 3de Reeks, Deel I, 1883, p. 143.)
- 6 -
par une parlicularile assez curieuse, il en elait des mede-
cins comme des empereurs, et Galien parle des m^decins
Lucius, Quintus, et ni6me de deux ociilistes Marcus et
Gaius, sans les designer de plus pr^s.
Noire Titus n'est pourtant connu que par le seul cachet
de Houtain-rfiv^que, k la diffi^rence de certains de ses
coliegues, comme G. Carminius Quintilianus, signale par
des pierres sigillaires dt5couvertes k Gotha, k Mayence et
en Norraandie ; Q. Pompeius Gracchus, id., h Dalheim
(Luxembourg) et k Ratisbonne, etc.
Pendant longtemps, on a ^te dans Tid^e que les ocuiistes
rOmains suivaient les armees, sans doute pour y combattre
Tophtalmie ou autres maladies des yeux , auxquelles les
soldats sont souvent exposes.
Mais il se trouve que les cachets d'oculiste abondent
surtout dans les contr^es que les Romains occupaient, sans
doute , raais non pas militairement , sur le pied de guerre ,
notamment dans les parties de la Gaule non defendues par
les legions, les ailes de cavalerie ou les cohortes auxiliaires:
telles furent notamment Reims et Bavay, oil Ton a d^couvert
un lr6s-grand nombre de cachets d'oculistes.
Titus a done pu fort bien 6tre un medecin oculiste de
I'ordre civil, et la Belgique a (§t6, sinon sa residence, au
moins dans le champ de son activite.
Quant k Tepoque oil il vivait, une ressource manque aux
savants , et fort heureusement peut-^tre , car les noms
gentilices reviles par certains cachets semblables avaient
engage des auteurs a considerer des ocuiistes tres-nom-
breux, aux noms Julius, Claudius, Flavius, comme des
clients des douze Cesars : on avait m6me fait la guerre a
M. Tabbe Habets parce que, pour son cachet de I'oculisle
L. Junius Macrinus, il n'avait pas cherche a le ratlacher
k tel ou tel des Junius du I«'" siecle : L. Junius Silanus, sous
Claude, un autre L. Junius Silanus, sous Neron, L. Junius
- 7 -
Rusticus, sous Domitien, ce dernier « citoyen considerable,
historien et philosophe , mis i mort pour avoir fait T^loge
de deux hoinmes vertueux, Helvidius Priscus et Paetus
Thrasea (1). »
Get ^talage complaisant ^tait quelque peu d^plac^,
m^me historiquement : en effet, la s6rie des Julius, Clau-
diusy FlaviuSy n'a, en aucunefaQon, eu fin avec les premiers
empereurs; elle a, au contraire, repris de plus belle avec
la decadence. Le nom de Julius a 6t6 port6 par Maximin,
Maxime, les deux Philippe, Crispin, Constantin II, Cons-
tant, Constance II; celui de Claudius, par Pupien, Claude
dit le Gothique, Tacite, Julien; celui de Flavius a 6te, sans
d^semparer, celui de tous les empereurs depuis Constance
Chlore jusqu'^ la division de Tempire sous Arcadius et
Honorius...
C'est mfimedu c6t6 de ces Julius, Claudius, Flavius, de
la decadence, qu'avec un peu de reflexion , on eut dd
chercher les patrons des oculistes, si tant est que ceux-ci
fussent des aflfranchis imp^riaux , ce qui est fort possible ,
mais ce qui est loin d'etre d^montr^.
Or, c'est k une 6poque d6jk avanc6e du II« si6cle que la
province romaine au-deli des Alpes, sous Anlonin-Pie et
sous Marc-Aur61e , a 6i6 assez bien organis^e pour qu'on
ait song6 k g^n^raliser le syst^me medical, k Taide d'ocu-
listes dont la profession 6tait r^gl^e ou qui s'6taient enten-
dusau point d'avoir adopts un m^me genre de pierre pour
y graver les inscriptions de leurs coUyres, toutes de formes
analogues.
Chose curieuse, en effet : presque toutes les pierres
(1) RouLEZ, Revue arehiologique , N. s^rie, XVII (1867), p. 181.
M. Habets, comme je Tai Tait remarquer ailleurs, aurait pu r^torquer
a son critique sa propre phrase : « Je ne dirai rien de cette expli-
cation, sinon qu'elle est absolument inutile. »
— 8 —
sigillaires sont des tablelles generalomcnl en stealile ou en
ardoise, portant, en deux lignes, le nom de Toculiste, suivi
do celui du remede et de la destination sp^ciale de ce
remede, pour une maladie delerminee des yeux.
Les circonstances des trouvailles sont venues confirmer
la condamnation du systeme (que j'appellerai « des douze
Gesars d ) ; certaines pierres d'oculistes ont 6ie trouvees
avec des monnaies de Philippe (240a 243); d'autres, de
Gallien (253 a 268); telles de Maximien Hercule (286 a
310) ; telles enfm de Constance (337 a 350).
Un sceau pareil porte m^me Tinscriplion vmp antonino,
AVG II. ET GETA CAES SOWS, qui iudique rannee205.
Un autre menlionne le nom gentilice Valerius^ qui force
un partisan du systeme contraire a se demander si Tusage
des pierres sigillaires d'oculiste n'a pas persists jusqu'a
Diocl^tien...
L'epoque a laquelle appartient ce genre de monuments
est done bien k fixer entre la fin du II« si6cle et la fin du IV^.
C'est du debut de cette 6poque que date la pierre de
Houtain-rfiv^que : les caracteres de Tinscriplion sont d'un
tres bon style qui rappelle les premiers Antonins; mais il
semble qu'on se rapproche 6e\h du temps de Septime-
S6v6re par la surabondance des monogrammes formes
parfois, signe de decadence, des dornieres lettres d'un mot
copulees aux premieres du mot suivant.
II est vrai que la pierre est de tres petites dimensions et
qu'on devail y manager de la place, surtout pour les
tranches etroites ; mais, sur 22 mots, il y a presque autant
de monogrammes : (oc**), (ne), (et), (ad) (**«), (ib), (li),
(de). (am), (it), (a«), (ili), (vMAd), ( AR ), (°b), dont plu-
sieurs r^pel^s, et, parmi ceux-1^, des monogrammes non
normaux r^unissant deux mots : tit(ib)asilivm , a(dc) la-
RITATEM, BASILI(VMAD).
- 9 -
La forme arrondie vers Text^rieur des deux branches en
V de la leltre y, confirme Taltribulion de Tinscriplion k la
premiere partie du 111° si^cle.
Ill
Deux remedes sont design^s par notre petit moiiument.
Crocodes, Ce remede est inscrit en toules lettres, en
plusieurs passages de Galion ; il Tindique precis^ment pour
la guerison des aspritudines, Lisons la traduction du texte
grec 0):
« Crocodcs habet plurimum in se crocum, unde crocodes
appellatur ; habet etiam ex repurgantibus metallicis aliqua,
quapropter aspritudines extirpat. >
Le safran (crocus) donnait k ce remade son nom et sans
doute aussi sa couleur jaune qui appelait Tattention ; mais,
d*apres le passage qui vient d'etre cit6 , on y ajoutait des
sels de cuivre, etc., tout cornme aujourd'hui ; on a trouve
k Reims des bdtonnets de collyre marques d'un nom d'ocu-
liste, et Tanalyse qui en a et6 faite (malheureusement en
masse) y a r^vele 60 Vo de matieres minerales : peroxyde
de fer, oxyde de cuivre et de plomb, plus du carbonate de
chaux.
On a done dit, avec raison, que la medication des ocu-
listes anciens etait une medication efilcace, peu difl^rente
de celle qui est encore usit^e ; que la plupart des collyres
prepares par les oculistes remains contenaient des medica-
ments reels : aux oplhalmies aigues et recentes, on appli-
quait presque exclusivement les topiques astringents ; aux
ophtalmies chroniques, aux suppurations, on opposait des
( 1 ) Edit. Kuhn, Xlf, p. 715.
— iO —
balsamiques, abandonn^s depuis et remis r^cemment en
honneur, k litre de disinfectants, &la suite des d^couvertes
de M. Pasteur (1).
Les aspritudines sont les granulations des paupi^res ,
appelees trachomes chez les Grecs, et le principal rem6de
revels par les pierres sigillaires est le Grocodes, parfois
accompagne de quelque qualificatif : dialepidos , sarco-
fagum, Terentianum.
Quant aux sycoses , leur nom apparait pour la premiere
fois sur un sceau d'oculisle ; elles constituent une aggrava-
tion des aspritudines^
Paul Eginete (2) de^finit trois etats des granulations pal-
pebrales : trachoma (c'est Vaspritudo)^ les granulations
externes de la paupiere ; sycosiSy les granulations plus
graves et en quelque sorte incisees ; enfin, tylosis^ les
granulations inv^terees el revalues de callosites.
Galien (3), en parlant du Crocodes de Paccius, dit pr6ci-
semenl qu'il sert de remade, non-seulement aux petits
trachomes , mais encore aux grands , qu'on appelle
« sycoses ».
Gclse nous apprend (4) que la sycosis , nom derivant du
mot grec qui signifiait « figue » , 6tait ainsi nomra^e k
raison de la ressemblance avec ce fruit des ulcerations pro-
duiles par la maladie.
Scribonius Largus (5) donne la recelte du collyre contre
la sycosis ( velerrinvi aspritudo et excrcscens carnis] , la
fonnule conlienl, outre le safran, de la myrrhe, de Tencens
( 1 ) Rapport de M. Gaston Paris. ( Bullet, iwmum.j 1882, p. 780. )
it) Voir Aetius, Tetrabiblos 11, sermo III, cxliii, col. 319.
(3 ) L. cit., XII , p. 716; voy. ibidem., ^±
(0 Medicina,\l3,
(3) N» XXXVII, p. 4, de I'eJition de Ruellius. Voy. aussi Oribase
(edit. Daremberg, V, p. 879).
— 11 —
el aiissi des parties m^talliques misyy chalcitis ; or, d'apres
ce que nous apprennent les anciens, le rnisy est un oxyde
de chalcitis et la chalcitis n'est autre que du mineral de
cuivre (l). II existait d'ailleurs un collyre Crocodes diamy-
sios, ou le misy joue nominativement un rdle.
Inutile d'insister sur la regularile du pluriel : ad sycosis,
pour sycoseis, au lieu de sycoses\ d'autres pierres sigillaires
portent de m^me : ad diathesis,
Basilium opohalsamatum est le second des rem^des
indiqu^s.
Un autre sceau d'oculiste (trouv^ h Bavay) porte le nom
de Basilium employe centre les cicatrices des ycux, ct il
se trouve plusieurs exemples de collyres dont le qualificatif
est egalement opohalsamatum , c'est-^-dire fait a Talde de
sue du baumier de Jud^e.
La clantas semblerait , pour la vue , l'oppos6 de caligo ,
comme la lumi^re Test de Tobscurit^, des brouillards; de \k
les latinismes ad claHtatem et ad caliginem pourraient etre
consid6r6s comme synonymes , comrae nous avons en
franoais les Equivalents absolus : remade pour la fievre et
remade contre la fievre.
Mais certaine pierre d'oculiste donnant trois fois une
formule de collyre, y comprend k la fois les deux : ad cali-
ginem et claHtatem; il faut done bien supposer que, malgrE
TidentitE du remade , il y a quelque distinction k Etablir
quant aux buts visEs. Laquelle?
Quoi qu'il en soil, on a exemple d'un collyre sinon
Basiliumy au moins opohalsamatum, employe ad claritatem.
IV
MM. Heron de Villefosse et Thedenat qui se sent occnp6s
avec beaucoup de talent des pierres sigillaires d*oculistes
(i) Pline.M.N., XXXIV, 29.
- i2 -
romains (1), parlent de pliisieurs pierres de forme rectan-
gulaire recueillies en difT6rents Musses et dont un exem-
plaire a et^, trois et peut-^lre quatre fois, renconlr^ aupres
d'un cachet d'oculiste.
Le principal caractere de ces tablettes est d'avoir , par
un c6l^, les bonds tailles en biseau, quelquefois avec un
petit rebord de 0"002 k 0™003 k Tendroit ou viennent
expirer les biais.
Apres avoir reduit ea poudre, a Taide du bout arrondi
d'une spatule, les mati^res solides, par exemple la terre
de Samos, les grains de poivre, les resines, etc., Toculiste,
disent ces auteurs, m^langeut les poudres sur la tablette,
les arrosait du liquide n^cessaire et les p^trissait, cette
fois avec Textr^mit^ plate de la spatule. Les biseaux for-
maient une pente sur chacun des c6tf$s de la tablette ; lis
permettaient de rcssaisir, avec la m^me extremite de la
spatule et de ramener vers le milieu, avant qu'il eGt coule
i terre, le liquide s'6chappant vers les bords, tant que la pate
n'avait pas pris consistanee. Enfin, Top^raieur donnait k
cette pate la forme d'un pain allonge el y apposait son cachet.
J'ajoute <^ cette description tr^s exacle que, d'apr^s Scri-
bonius Largus (2) et Oribase (3), on employait pour la
confection de cos bdtonnets (on appelait cela /inj/erc col-
lyria)^ de Tamidon ou de la gomme pour raflfermir les
collyres et pour les emp^cher de se casser quand ils
sechaient. Oribase croyait devoir ajouter que la gomme ne
possede aucune propridt^ sp^cialement utile pour les yeux.
II existe, au Musee de Liege, plusieurs pierres du m^me
genre :
(i) Cachets d'ocuUstes romains, 1" vol. (Tours, 1882); Bullet,
monum , 1882 (pp. 663 a 718) ; 1883 ( pp. 156 a 185 et 309 a 3*39).
(1) III, 27.
(2) Edit. Daremberg 11, p. 435; voy. aussi Gelsk, Vf, 6 ; Galien, XH,
p. 710.
- 13 -
10 Une tablette de 0'n062 de long sur 0'»042 de large,
semblant 6lre en pierre de louche ; les biais sont inclines
tr^s obliquement, de telle sorte qu'a peine la neuvi^me
partie de la pierre reste plane ;
2* Une autre tablette plus grande (en marbre veine de
jaune comme la suivante) , de O'^IO sur 0'"068; les biais ont
0"»012 de developpement ;
3' Une id. de 0™117 sur 0™08 ; les biais sont di; 0»n017 ;
4^ Une id. de marbre blanc semblant avoir pass6 au feu
et ayant perdu une partie de ses bords, mais qui a dQ avoir
Qinllo sur 0™08, quand elle 6tait entiere, avec des biais de
moins de 0™008, dont le peu de developpement s*explique
par la niinime 6paisseur de la plaque.
Ges dimensions sont celles des tablettes cities par
MM. H^ron et Th^denat, dont quelques-unes ont de O'nlO
i^ 0"15 de longueur ; mais si ces auteurs en produisent
quelques-unes sans biseaux, aucune, chezeux, n'est privee
du godet qui manque k toutes les quatre du musee de
Liege, oii la surface opposee aux biseaux est absolument
plcftie comme si elle avait ete us^e h dessein. Mais le godet
ne semble pas absolument indispensable a la pierre oil Ton
p^trit les coUyres ; au contraire, il semble qu'en se servant
d'un godet s^pare, on t§vitait meme une peine, celle de
vorser Ic contenu du godet sur un autre objet, pour le
reprendre et le deposer sur la face biseaut^e, ou ce contenu
pouvait ^tre plac<§ imm<§diatement a Taide d'un recipient
ind^pendant.
11 existe, de plus, au mus^e de Tlnstitut arch^ologique
une tablette en parallelipipMe, de schiste ardoise noirdtre,
ayant tout Taspect d'un cachet d'ocuJisle, ainsi que les
dimensions, qui sont les suivantes: 0'°062 x 0™035 x 0™01.
II semble qu'on voit sur les tranches quelques traces de
caracteres, mais absolument trop vagues pour permetlre
d'affirmer qu'il y a eu r^ellement une inscription.
— 14 -
Cette derni^re pierre provient de Braives, ou un tumulus
romain a ^te fouill^ ; les quatre autres proviennent de
Juslenville, d^pendance de Theux, ou M. Phil, de Lim-
bourg a op6r6 des fouilles fructueuses et ou ont €16 signa-
lees phisieurs inscriptions romaines.
S.
CE QU'ON TROUVE DANS UN CARTULAIRE.
M. le chanoine Barbier, de Namur , dont on connalt les
importants travaux, vierit de publier la deuxi^me edition de
son Histoire de VAhhaye de Floreffe,
Le second volume contient le cartulaire de ce monast^re,
fond^ en 1121 par le comte Godefroid de Namur et son
epouse Ermesinde, veuve du comle Albert de Moha.
Parini les chartes publiees, il en est une qui fixe d^fini-
tivement un point int^ressant de Thistoire du Brabant et du
paysde Li^ge. On sait que le comt^ de Moha fut Tenjeu de
la guerre qui 6clata entre Hugues de Pierrepont, (§v6que de
Li^ge^ et Henri , due de Brabant. Elle eut pour resultals
le pillage et la mine des deux pays, le sac de la ville de
Li^ge, la sanglante defaite des Brabancons k la Warde de
Steppes, rhumiliante paix iinpos^e au due et la renonciation
de celui-ci au comt6 de Moha.
Albert, dernier comte de Moha, de Metz et de Dasbourg,
^taitmorten 1212, laissant sesvastes possessions Si sa fille
- 16 —
unique Gertrude. Albert avait ^pous6 la fille de Herman,
marquis de Bade. Soit qu'il se soit mari^ dans un d,ge
avanc6, soit que le mariage ait ei6 longtemps sterile, il
n'avait pas d'eiifants en 1197. Du moins, en cette ann6e,
ses parents, le due de Brabant et le comte de Looz, avaient
fait une convention relativement au comt^ de Moha. En
1204, Albert Tavait donne au due, puis, revenant sur sa
decision, il en avait fait hommage d T^glise de S'-Lambert,
En 1206 , une fille lui naquit. Le comte , regrettant sa
donation, aurait bien voulu Tannuler, mais ce fut chose
impossible. Apressa raort, Henri de Brabant, frustr6 dans
ses esp^rances, r^clama k T^veque certaines avances qu'il
pretendait avoir faites i Albert de Moha. Hugues de Pierre-
pont fit la sourde oreille et la guerre eclata entre les deux
princes.
Albert de Moha, Henri de Brabant, etaient parents. Gisle-
bert de Hainaut, auteur contemporain, dit qu' Albert 6tait
Toncle (patruusj de Henri. Le comte de Moha appelle le
due son cher neveu [charissimum jiepotem) , Tempereur
Frederic lui donne le m^me titre. Alb^ric des Trois-Fon-
taines dit , dans sa Chroniqiie , qu' Albert etait fds de Gode-
froid II de Louvain et d'Ermengarde de Moha, sa seconde
femme. Godefroid III , p^re du due Henri , elait d*un
premier lit. Jean d'Outremeuse adopte cette opinion.
Butkens, dans ses Trophees du Brabant, dit que Godefroid II
eut trois fils de son Spouse Lutgarde de Moha , h savoir :
Godefroid III, due de Louvain, Albert, comte de Moha, el
Hugues, qui mourut jeune et fut enterre i Wanze, pres
de Huy.
Schoeppflin, dans son Alsatia illustrata', de Villenfagne,
dans ses Essais critiques ; Lavalleyc, dans ses Notes sur
Vhistoire du Limhourg, par Ernst, ont fortement combattu
cette opinion et prouve qu' Albert, comte de Moha, 6tait fils
de Hugues, comte de Dasbourg, de Metz et de Moha.
— 17 —
Dans un travail inedit enlrepris h roccasion des fouillos
considerables quo j'ai failos, en 1890 el 1891, dans les mines
du vieux chateau de Moha, je crois avoir etabii solidenient
la genealogie de ses seigneurs au Xll'' siecle.
Les churtes publiees par poflholet, Laguille, Schoeppllin,
Duchesne, Villenfagnc, de MarnelTe, Briickcr, ont ete mes
guides. Tronipe par les commentaires de Mantelius, dans
son HistoHa Lossensii<^ el interpretant d'une facon trop
elroite un passage des Annales de Tabbaye de S*-Trond,
jc faisais de la m6re d'Albert une fille du comte de Looz.
Restait k expliquer la parents de Henri et du comte. Jc
donnais aux mots patruus et nepos une signification plus
large, comma ils Tonl eue au moyen-iige. Albert et Henri
t3taient cousins; mais Albert, t^tant beaucoup plus ag(5 que
Henri, appelait celui-ci neveu, comme ccla se pratique
encore aujourd'hui. Cette parente r^sultait du mariage de
Godefroid II avec Lutgarde, fille d'Ermesinde et d'Albert
de Moha.
En Tabsence de tout document positiF, la chose etait plau-
sible, et avail tH6 admise par les hisloriens, du reste. La
publication du Cartulaire de FloreiTe tranche definitive-
ment la question.
La charte m 41, datee dellG3, emane du comte Hugues
do Moha. II y mentionne ses deux fils Albert el Ungues
deja connus par d'autres chartes. Mais il y donne aussi
le nom de sa femme L. ducissa Lovaniae. II est 6tabli par
des documents cerlains que Godefroid II de Brabant, mort
en 1139, avail epouse Lutgarde ; que celle-ci lui a survecu.
On pent 6lablir aussi que le comte Hugues s'esl marie
avanl 1146 et qu'il 6tait tr6s jeune en 1137. II a done dil
prendre femme vers 1142 ou 43, deux ou Irois ans apres la
mort de Godefroid II. II a epouse la veuve de celui-ci,
Lutgarde, duchesse de Louvain. Getle qualification est un
silr garanl de ce que nous avangons. De ce miriago
- 18 -
naquirenl Albert et Hiigues de Moha. Lutgarde avail , du
premier lit, un fils, Godefroid III, pere de Henri. Ce
Godefroid et Albert etaient litres uterins, et Henri, par
consequent, etait v^ritablenient le neveu d'Alberl de Moha.
L'etude des cartulaires des abbayes est d'unc importance
capitale pour I'histoire et les genealogies. II est regret-
table que, dans noire province , les sources n'aient el6
publiees qu'en partie. II n'est pas donn6 a tous de pouvoir
les etudier dans nos archives. liien des points de notre
hisloire soil generate, soit locale, restent ainsi dans la
plus complete obscurite.
Docteur Tihon.
Burdinne, 18 fevrier IHO'i.
LA GHARITE PllBLIQUE £N 1473,
A HUY.
Nous prendrons comme type, les comptos dresses par les
Mambours des pouvres de I'eglise paroissiale de S^-Denis ,
a Huv.
Naturellement, nous ne rel^verons pas en di^lail les
recettes (rentes en 6peautre, vins, cens en argent, chapons,
etc. ). Encore moins, ne reproduirons-nous pas la liste des
debiteurs astargeis (en faultedc paiemeni). Ce qu'il importe
deconstater, c'est qu'a cette dpoque, les fondations pieuses
en vue de la charile publique etaient tres nombreuses, et
stipulaient, pour leur execution, des conditions dont nos
bureaux da bienfaisance d'aujourd'hui ne voudraient pas,
certes, se charger. La charite rev^tait, dans Tesprit naitdu
temps, des formes dont 11 ne faut pas s'elonner.
Les indigents de la paroisse de Saint-Denis n'etaient pas
seulement secourus par les produits des fondations faites en
faveur de la circonscription. lis avaient droit aussi l\ des
'listributions, ordonnees pour les communs pauvres de la
ville. De plus, ils jouissaient <le cerlains revenus, provenant
- 20 -
des almoisneti (aumuues), qu'oii dislribuail a Toccasiun de
la celebration d'anniversaires. Enfin, ils prolilaient de ce
qu'on appelait alors les porcnsses. Ces porcasses, ou col-
lectes, s'operaient au benefice des pauvres : le jour de tons
les saints du Paradis ^ le jour de Noel, le mardi de la
penouse saprnaine (semaine sainte) (l), le ban vendredt
(vendrp-di saint), et le jour de P&ques (2).
I^e premier devoir des mambours consistait a soigner les
grains sour le grenier. lis faisaient cerlainos dislrihutions
selon I'usnge, payaient en nature les rentes ilont les pauvros
etaient de leur c6t6 charges, et vendaient le restant. Quant
auxvins,ils avaient soin de remplir les tonneaux jusqu'a
Tepoque (le la mise en flacons, et n'exigeaient rien pour
la location des futailles. Les chapons Irouvaient leur emploi
a titre de paiement de m^me nature, ou bien leur valeur
etait effractionn^e en argent.
Nous allons maintenant voir comment les indigents jouis-
saient des legs crees en leur faveur.
D'abord, ils recevaient tous les dimanches, a parti r de la
f^-te de la Toussaint jusqu'a cellede Piques, des distributions
de pains. Ces distributions avaient lieu au profit des Com-
miins pauvves ; mais les mambours de S^-l)enis y contri-
buaient jusqu'a concurrence d'une quantite de trois muids ,
quatre sellers d'dpeautre. lis remettaient ^galement : 1® a un
boulanger deux muids pour faire les flons de Pasqne (s),
plus, six setters a titre de paiement de le fachon desdiis
flons acoustumeit ; 2^ au clerc de feglise, deux muids, qui
devaient servir a la contection de gantVes, dont on gratifiait
d'habitude les deserviteurs delle dite englie.
(i) Cette collecte se faisait non seulement dans Teglise, mais
encore aval le paroche.
(«) La qu^te de ce jour se pratiquait jusque sur le thier des maulz.
(s) Nous aurons Toccasion tantot de parler des flans de Paqucs.
— 21 -
Pour la p^riode qui pr6c6dait le carfeme , les rnambours
avaient pour mission de remplir les devoirs suivanls. Ilsache-
taienl ivois porcaulx (pores) , ordinairement craux (gras),
dont le lard devait 6tre reparti entre les pauvres. En cette
annec 1473, ces pores furent vendus par un sieur Johan,
fils du grand Gilis de treit*, marehand deporeaulx, au prix
de 9 florins du Rhin 20 aidants, la pieee. Ce n'etait pas
lout de faire cette acquisition, il fallait presidera la prepa-
ration du Itu'd et de la viande. Les mambours payaientSi un
masclier (boucher), un salaire pour tuweir (tuer) les pores,
les quetailher (depeeer), salleiv (saler), et mettrc (i point.
Ilscommandaient, a cet effet, deux setiers de seille (sel),
et trois jarhef* de stHn (gerbos de paille) pour nettier
(ncltoyer, flamber les pores). Venaient ensuite les d^penses
quant aux trippes et despouilhe. l.e montant en 6tait avanc^
par le vestis (i), les chapelains, les mambours et les paro-
chins. On achetait des espeisses (Apices), du vin aigrCj des
ongnons^ de la mostarde. De plus, on se proeurait du pain,
des fimmaiges (fromages) , et on eonsacrait six sous kune
hoppe (?).
Quand arrivait Tepoque de ear6me, les mambours ^taient
charges de distribuer des harengs aux indigents. Pour
accomplir ce devoir, ils se firent livrer, en 1473, par le sieur
Johan le brasseur, une tonne de ees poissons, plus un
supplement, le tout pour le prix de 13 livres 8 sous.
La solennile des f6tos de Pulques dormait Toeeasion de
se metlre en liesse. Des fondations avaient eree les provi-
sions de flons (flans). Nous avons vu plus haut que les
mambours afleetaient certaine quantity de grains a la
(i) Le f7M^j« de S*-Denis, quoique consid^r6 comme cur6 par les
paroissiens, n^^tait, en r^alit^, quHin vicaire ; il n^avait pas de position
stable. II pouvait ^tre revoque par le chapitre de Notre-Dame , de
Huy.
— 2-2 —
preparation de ces flans. Examinons maintenant en detail
ies condiments qui servaient a la confection, et Ics acces-
soires qui y 6taient relatifs.
Les mambours font 6tat :
A. De 47 frumaiges, de 3 quartes de creme et de
200 doeffx (oeufs) , vendus par Henri de Soy.
D. De 20 frumaiges et d'une quarte do creme, cedes
par Margrite de Maux. (1)
C. De 10 frumaiges^ vendus par Michiel del motte.
i). De 43 frumaiges , vendus par la feme qui fut
Johan de Soy,
E. De 6 frumaiges et d'une quarte de creme , livr^
par Ysaheal feme Gerart des maulz.
F. De 6 frumaiges , vendus par Nigier delle Sarte.
G. De 6 fi^maiges et d'une quarte de cr^me, fournis
par la feme Johan Maiste Ghir.
H, De 250 doeffx (oeufs), achacteis sour le marchiet,
I. De 5 quatrons doeffx, de 2 quartes et une pinte
de cr6me, enfin de 3 frumaiges, livr^s par Bealtry , le
feme Machon,
M^LART (Histoire de la ville de Huy, etc., page 17),
apr^s avoir fait I'^loge des eglises et des couvents, parle
ainsi des institutions de bienfaisance : « les Hutois ne
» manquent pas de moyens et d'occasion de bien taire
» et de s'acquerir les faveurs du Giei , et ce leur seroit un
» blasme infini s'ils ne s'employoient aux exercices de piete,
» esquelles se plaisoient fort leurs ancestres , les mieux
(i) Cetlc localit(^ se trouvait en la parois.so de S^-Denis, iin \)pu
au-delti de I'anrienne Oglisc S^-Geor^'es-aux-Pivs, ( en rnonlant vers
la Sarte).
— 23 —
» esloftez, qui ont fail reluire celte verlu en eux , comme
> il paroit au grand nombre d'hostels-Dicu, et hospitaux
i qii'ils y ont fonde, et tres-bien dote, actions dignes de
j> remuneration du ciel, suffisans avec les pieux legs et
» ausmosnes, qui se distribuent aux paroisses et maisons
)) de quelques particuliefs , en quelques endroits , que
» cha.sque iour, que chasque semaine, ou que chasque
» inois pour entrelenir el suslenter les pauvres membres
»> de la ville, outre les estrangers, qui arrivent iournelle-
» ment que au grand hospital , que a celuy de Sainct-
» laque, I'onde par Damoiselle Isabeau de Vacheresse, et
» destine pour le passage et secours de ceux qui Tont est6
» voir en Gompostelle, » (l)
Rarement, les mambours 6taient obligees de d^livrer des
secours extraordinaires aux indigents. En Tannic 1473,
notamment, nous n'en trouvons aucune mention.
Les autres depenses, port^es en compte, ^taient relatives
au paiement de la gabelle des moultures au sujet des pains
des pauvres et des flans de Paques ; aux frais d'adjours et
de deminements (commandements) a signifier k des debi-
teurs negligents , etc., elo.
Les mambours t'aisaient ensuite etat de ce qui leur 6tait
du personnellement :
«. Item pour despens fais en faisant ces presens comptes,
» par les mambours et clerc : 15 livres 15 sous.
« Item pour papier pour faire presens comptes , douhleir
» (ecrire en double) et renouvelleir les registres des cens et
JO rentes desdits pouvres: 24 s.
« Item a clerc pour le fachon de ces presens comptes,
» doubleir et renouvelleir les registres des cens et rentes
» desdits pouvres : 15 liv. 15 s. »
(i) L'ouvrage de Melart a ete impriiruS en ir4L
~ 24 -
Tous ces comptes etaient parfaitement lenus. Toulefois ,
nous ferons une reserve quanta des annees poslerieures.
Nous avons constated que des mambours avaienl comniis
des detournements. II a tallu Ting^rence des onze bons
hommes de la viile de Huy pour forcer ces mandataires
infideles k restituer ce qu'ils avaient derob^.
Jules FRfiSON.
lES STATDTS SOMPTDAIRES
DU CLERGfi
La critique historique s'est tflbrcee, de nos jours, a
recluire k neant les accusations portees conlro la conduile
sci ndaleuseduclerg^liegeoisdansle cours du XII''si6clo(l).
Sails Youloir discuter la valeur de la source on Gilles
d'Orval a puise le tableau de ces desordres, qu*ii nous
suffise de faire remarquer' qu*un document de la ineme
^poque, et celui-la bien aulbentique, vient h Tappui du
recit des historiens. Nous renvoyons aux statuts porles par
le legat du pape. Guide Prenesle, pour la refornie du clerge,
en 1203 (2). Cependanl Tentreprise tenlee par le prelat
(<) Yoyez J. DariS; Ilistoire du dioche de Lidge jusqn'au XIII"
sUcle, p. 50S et suiv.
(f) S. BoPMANS, Cartuiiire de Vdyliae Satnt-lAunhertj t. I, p 13:2. —
Chapeauville (t. II, p. 198) fait preceder ce document de la note
suivanle, qui en dit assez: Eodem anno, D. Guido Praenestinus epii-
cop'ts et aposiolicae sedislegatuSj reformationi cleri intendere ca*pit.
Intellexerat enim canonicos per totmn episcopatum non in suis dor mi-
toriiSfSedj quod omnino detestabile est j cunt suis dormire focariis,
quibus desuper leges et statuta scUubria decrevit.
- 26 -
resla sans effel; les statuts succ6derent aux statutsjusqu'^
ce quo r^v(^que Jean de Flandre, en 1288 , les fit refondre
en un corps complel. Si , comme on voudrait le faire croire,
de nombreux abus ne s'6taient pas enracin^s dans le corps
eccl6siaslique du diocese, h tous les degres de la hi^rarchie,
ce dernier recueil n'aurait eu ni h entrer dans tant de minu-
tieux details, ni h ^tre successivement corrobor6 par des
reformesparticuli^res. L^ou la r^gle estobservee, le rappel
au devoir devient inutile. Ce deplorable 6tat dechoses est du
resteclairement indiqu6 dans Texpos^des motifs du nouveau
r^glement (i). Au surplus, le mal 6tait universel, tdmoin
les canons des conciles et les statuts qui nous sont resl6s
d'un grand nombre de dioceses et do coll^giales. Quelques
citations, emprunl^es aux constitutions synodales de 1288,
vont nous rapprocher de noire sujet et mettront le doigt sur
la plaie, mieux que tous les historiens. On y admirera la
sagesse du droit commun de Tfiglise, autant que la disci-
pline particuli^re du diocese de Li^ge.
Nous traduisons :
De la confetitilon et de la penitence (t).
2. Pour entendre les confessions, le pr^tre devra faire cboix
d*un ondroit de IMgllse ouvert ct accessible, afln qu*il puisse
otre vu de tous; il ne pourra ouir les penitents dans un lieu
cach^ et obscur, ni en dehors de Tdglise, sauf en cas de grande
n^cessifc^ ou de maladie.
3. Defense au pr^tre de s*asseoir au confessionnal avant le
lever ou apr<>s lu coucher du soleii, saufen cas de grande n^ces-
sil^.
( I ) Statuts synodaux de Jean de Flandre , dans les Coutumes du
paijH de Li^ge-f 1. 1, p. 417.
(s) Au moyen Hge , le confesseur se plaqait dans un fauteuil ou
dans une des stalles du choeur , et le penitent venait s'agenoulller
devant lui.
— 27 —
4. II lui est strictement ordonn^ d*avoir le visage humble, les
yeux baiss^s, sans qu*il puisse regarder la figure du penitent,
surtout si c*est une femme.
5. Le pr^tre entendra les confessions en surplis ou en cape
ronde (i), avec T^tole par-dnssus.
6. 11 recomraandera aux penitents la modestio dans la tenue,
le geste et le regard. Les femmes devront se confesser, la t^te
et la gorge entidrement recouvertes, le visage baiss^.
7. Si une femme se trouve seule h I'^glise, le pretre ne pourra
la confesser; il ne le fera qu*en presence d*une honn^te socidt^.
8. Defense au prdtre, sous peine d'excommunication , d*en-
iendre la confession d'une femme avec laquelle il aura p^ch^, etc.
I>e la vie et de l*lioiioAl.et6 des dercti.
3. Les clercs dviteront soigneusement de se gorger de nour-
riture et de se mettre en ^tat dMvresse.
4. Defense aux clercs, sous peine de suspension, et surtout
aux prdtres de tenir cbez eux des personnes du sexe , & moins
que leurs soeurs, leurs mdres, leurs tantes, leurs cousines ger-
maines ou d*autres femmes assez mdres pour ne donner lieu k
aucun soupQon. Est r^put^ vieille la femme de soixante ans
et au delft.
6, 7 et 8. Tous les clercs du diocdse auront ft porter constam-
mcnt rhabit clerical, la tonsure et la couronne, selon leur ^tat ;
ils 88 feront raser la couronne au moins sept fois par an. Ceux
qui ne porteraient pas ces marques distinctives avant la fin du
mois prochain , seront punis, aprds le troisidme avertissement,
de la perte de ieurs privileges. On en excepte ceux qui seront
en voyage, lorsqull y aura lieu pour eux d'^viter quelque
danger rdel (t).
9. Les clercs ne pourront se couvrir, sans raison, d^^tofles
(i) II ne pent dtre question ici de la chape ouverte ou de ceremonie,
mais bien de la cape ferraee, sur laquelle nous reviendrons plus loin.
(t) II est k remarquer que, de tout temps, les clercs se montr^rent
rebelles k Tobligation de porter la tonsure. Deja les statuts de 1203
ordonnent que les recalcitrants suient punis par la privation de leurs
revenus«
- 28 -
rouges , vertes ou vay^es , de dimension ind^cente , sous peine
de n'etre plus prot^g^s contro la justice laique(i).
10. Les pretres lie se serviront point de cajies A manches (t).
11. Les clercs ayani rcgu les ordrcs sacres et les b^n<^ficiers
ne conserveront point leurs bonnets [mitt^as) a T^glise.
12. Les clercs ne pourront jouer ni prendre part aux joux
de iiasard ou de d^s ; ils se comporteront lionnotement 5 r<5glise,
sans bruit, sans bavardagc ni chnchotterie ; ils n'auront chez
eux ni chiens de chasse ni oiseaux de vdnerie.
16. II est dc^fendu aux chanoines, aussi bien qu'aux clercs,
de courir les rues pendant la nuit ; et s'ils doivent y passer
pour quelque moll f legitime, que co soil sans cri, sans tambour
ni danse, sous peine d'excommunication.
18. II n'est permis en aucuno fagon de donner la charge de
marguillier A un laique ou A un clerc marled {clericiis iixoratus\
d(>s que cette charge vaut soixanto sous lic^goois ou plus. On choi-
sira pour cola un clerc honnote non mari^;et si un laiquo ou
un clerc mari(5 se trouve etre marguillier dans quelque ^glise,
on doit Ic rejeter et le remplacer par un clerc non marid; en lout
cas , le clerc aura la pr(5f(^rence sur le laique (a).
(i ) Un statut civil de lo03 ( 1304 n. st. ) tend a rendre aux clt^rcs
sans b^ni'fice Inhabit ray6 ou vulgaire : « Par tant qu'il at grant phin-
a teit de Glcrs en la Citeit qui ne sent beneficy ens ne renteis, ains sont
« dubitans de mull de choses qui ne soiU de loutes necessaires a
a recordeir, ordinons el slatuons, que dedens mardi qui vieiil prochain,
« et lejour, vestent drops royes et facUent usaiyes de horgoisn (Henaux,
Histoire du pays de Li eye, t. I, p !283 , d'apres le Paweilhars).
(s) Le pape Innocent III , dans le concile de Lalran ( 1215 » , avail
defendu aux chanoines et aux cleica de porter des cappas manicatas
aTiuterieur des 6glises, pour assisler h. TofHce divin (Carpektier, ad-
ditions au Glossaire de du Gange ).
(s) « IjCs cbanoine.s des huit 6g!ises n'etaient pas obliges de rece-
M voir les ordres sacres et en r^alite il y en avail un grand nombro
» qui roslaient dans les ordres mineurs. iies deniiers pouvaient legi-
» timement se marier, mais en n nonqant a leurs canonicals. Tien
w des jeunes gens de Tage de quatorze ans, el meme au-dessous, n ce-
» vaient la tonsure et un b^nelice. Parvenus k Tage de Tadolescence,
» ils pouvaient renlrer dans le monde en renonqant k leur benefice,
— 29 —
t. Tous ceux qui, ayant ^t^ clercs, sont devenus bigames , ne
porteront plus la tonsure ni Tliabit clerical ; et cela sous peine
irexcommunication , attendu que le bigame ne doit pas jouir des
privilciges du clerg^.
5. D(5fense aux clercs d'exercer un n^goce ou une profession
ddslionnMe, etc.
De l*^tat den rellsi^w-
1. II est ddfendu aux moines et aux religleuses de quitter leurs
couvenls sans motif raisonnablo, pour courir les villes ou
aller raangor dans les maisons de campagne des environs.
2. Tous religieux quelconques, et principaleraent les reli-
gieuses, porteront Thabit de leurordre, sous peine d'etre excom-
munids sans forme de proems.
6. Quani aux bdn^dictins (monachi nigri), il leur est d^fendu
de porter, soil k cheval, soit A pied, le manteau ouvert {hisca) ou
\etabard (2); i Is ne porteront que la cape ronde(3) ou l&cucule (4),
et les controvenants seront s'lspendus ipso facto, d^s leur entrde
k r^glise.
M s'lls n'avaient pas reQu les ordres sacres, ce qui n'^tait pas rare.
» Dans ces cas, ils restaient ncanmoins clercs et comptaient parmi
» les clerici conjugati , expression qui, a cette epoque, nVnlralnait
» aucune idee de bldme. » ( Daris , Histoire du diocese et de la prin-
cipaut4 de LiSge jiiaqu'au XI 11* sQcle , p. 511).
(i) Mot qui se dit, en droit canonique, de ceux qui ont ete roaries
deux fois.
(i) Ce mot doit s'entendre ici d'un manleau lalque a manches et
descendant jiisqu'aux reins.
(3) Les religieux portaient des capes rondes fermees, qu'ils mettaient
en passant la tete par Touverture dn milieu, a laquelle elait adapte
un capuclion. Elles descendaient jusqu'aux talons, mais il y en avait
de plus courtes pour le voyage. (Voy. Violi.et-le-Duc Dfcfionnaire du
mobilier fran^ais, t. Ill, p. 98).
(*) La cucule etait une esp^ce de surtout sans mancbes, assez ample,
garni d'un capuclion et descendant babitucllemcnt jusqu'aux genoux.
- 30 ~
Des archldlacres et dea doyens.
3. Los arcbidiacres et les doyens, lorsquMls visiteront les
^lises du diocese, devront se contenter, les premiers de cinq k
sept chevaux , les seconds de deux. lis ne pourront emporter des
chiens de chasse ni des oiseaux de v^nerie, etc.
Gette dernidre disposition, emprunt^eau troisi^me concile
de Lalran (H79), etait justifi^e par la passsion des chasses,
chasse k courre et chasse au vol surtout, qui domina les
classes 61ev6es jusque longtemps apres Textinction de la
fi^odalite. La noblesse et le haut cierge, lorsqu'ils n'endos-
saient pas le harnois, se rabattaient sur la chasse, pour
amuser leurs loisirs. Le luxe de ce genre de divertissement
allait 6tre pousse jusqu'aux derni^res limites pendant le
XIV« et le XV« si^cle. Jean de Hocsem, le grave historien,
envoye en mars 1328 (n. st.), ^ Roosbeek, pr6s de Tirlemont,
pour y faire reconnaitre les droits du chapitre de Saint-
Lambert, prend avec lui huit chevaux, deux taucons et des
chiens (l) ; il se fait defrayer par les manants dans la maison
de Tabbaye de Yillers, et se donne ensuite le plaisir d'une
chasse ou Ton voit les faucons, apr^s un long manage (post
longam agitationem)^ prendre une pie dans toutes les regies
de Tart (solempniter), Ce n'est pas tout : le fauconnier
s'etant plaint de n*avoir pas eu une poule a donner en
p&ture k ses oiseaux, Hocsem le prend a part , se concerte
un instant avec lui, puis revient dire aux manants qu'il
entend ieur faire nourrir les faucons , aussi bien que les
chevaux, et qu*une poule suffira. Tout cela est constats
par le nolaire present^ qui en dresse un acte en bonne
( I ) II fallait non seulement des chevaux pour suivre la nieute ou
courir apr^s le faucon, mais encore des chiens dresses a ramasser le
gibier abattu par Toiseau
- 81 —
forme , mais ou il oublie de dire qu'il s'est ^norm^ment
amus^ (1).
£videmment, le bravo Hocsem n'6Uiit pas en faute, lors-
qu'il voyageait en ce grand appareii : il agissait par
ordre du chapilre, qui probablement lui avail fourni ses
Equipages. Mais il en eDt 616 autrement, si, rev^tu des
fonctions d'archidiacre, il avait, comme cela s*6tait d^j&
vu, n^glig^ son inspection pour courir lu campagne.
Les plaisirs de la table aussi avaient besoin d'etre refr6-
ndSy car on sait que, chez les chanoines, ils ne datent pas
que du temps de Boileau. 11 6tait bien loisible k ceux de
la cath^drale de banqueter, quand ils le voulaient, en
grande compagnie ; mais au moins devaient-ils respecter,
comme jours d'abstinence, les vigiles des cinq grandes
fetes de Tann^e : la Noel, Piques, la Pentec6te, Saint-
Lambert et la Toussaint. Un statut de 1354 vint leur
rappeler cette obligation, en leur defendant d'inviter k
diner, ces jours-l&, des personnes 6trang6res k leur
eglise, sauf celles qu'ils pourraient rencontrer par hasardj
soit en allant aux offices, soit en revenant (2). Et depuis
lors, on peut en 6lre silr , le hasard ne sc laissa plus
corriger.
Si les statuts de 1288 ne parlent que somniairement du
costume k porter par les membres du clerg6, en dehors
de I'exercice de leur minisl^re, c'esl que la richesse
publique ne permetlait gu^re encore au luxe de seconder
le rel&chement des mceurs. Mais, avec Tabus des repas
(f) Chartes de ScUnt- Lambert y n? 577, aux archives de I'Stat,
& Li^e.
(«) Ibid., n<> 790. — D'apr^s I'auteur du Chapitre de Saint-Lambert,
ce r^glement fut sign^ par Jean le Bel, le prelat fastueux qui tenait
table ouvei'te k Li^ge, pr^cisement k cette ^poque. La chose eAt 61^
piquante, malheureusement rien n^autorise & admettre cette assertion.
- 32 —
et (ies chasses, s* in trod nisi t une recherche excessive dans
la parure, et coinme un grand nombre de chanoines etaient
nobles ou allies a la noblesse , beaucoup ne renoncaient
pas aux habitudes somplueuses de leur classe. Temoin
Guillauiiio de la Rose, le bon chanlre de Saint-Denis,
qui,- par la magnificence de ses habils et de son elat de
inaison , depassait tons \rs chanoines des eglises colle-
giales de Liege (1). Temoin surlout Jean lo Bel , le niattre
de Froissarl, dont en a lant de ibis rappele le portrait
que nous a laisse de lui Hemricourt (2) : « Ge chanoine de
» la cathedrale, dil-il, se faisait reniarquer par la richesse
» et le confort de ses habils, semblables h ceux des bannc-
ji> rets ; car ses vetements de parade etaient garnis sur
» Ies epaules de bonne hermine, doublets de coCiteuses
J) fourrures , de samit et de cendal (3), selon Ies saisons.
> Son train de chevaux et de valets etait a Tavenant. II
u avait eu , dans sa jeunesse , iauconniers et braconniers
» (veneurs), chiens et oiseaux de venerie, le lout k grands
» frais. Se conformant a ses habitudes, Ies ecuyers d'hon-
» neur qu'il avait formes, (Etaient ainsi dresses que s*ils
» voyaient quelque vaillant etranger, fut-il prelat, chevalier
( I ) De Hemricourt , Miroir des Nobles de Hasbai/e, p. 261.
(f ) Ibid , p. 158. — U y a deux fagonsvicieuses de ciler Hemricourt:
machinalemeiit , en reproduisant lei quel , el sans le comprendre ou
Texpliquer , le texle original imprime ; aveuglenient , en se fiant k la
version inftdele de Salbray. Les plus sages se contenlent de rahregcr,
lorsque des mots obscurs ou tronques ne perinettent pas de citer un
passage en entier. Quaiid aurons-nous une edition deHeniiicourt bas^e
sur une bonne lecture et sur les meilleurs manuscrits, avec un glossaire
et des commentaires historiques ?
(s) Le .^amit , que Hemricourt 6crit tout aussi correctement samis
(Ms. 664 a I'uuiv. de Liege), mais dont son edileur a fait un mot
incomprehensible ifaims) , etait une etoffe de sole epaisse, lamee ou
brochee d'or ou d'argent, comaie I'^tuit souvent aussi le cendal^ lissu
plus leger assez semblable au taffetas.
— 33 -
> ou 6cuyer, ils 1*^ priaieni soil a diner, soit k souper. Sa
» maison elait toujours pourvue en consequence ; et si
» (juelque prince venait s'ebatlre dans la cil6 , il allait Tin-
^ viler a diner. Ses habits, des pieds a la t6te, elaient ceux
» d'un chevalier, de m6me que les harnais de ses chevaux;
* ils etaient enrichis de fermaux (agrafes, fermoirs) et
> de boutonnih'cs (garnitures de boutons) de perles et de
* pierres fines. Les cols de ses surplis Elaient ouvr^s de
» perles. Sa table etait continuellement servie ; chacun
* pouvait venir s'y asseoir au souper, et, dans les occa-
» sions solennelles , on y servait dans de la vaisseiie
» d*argent. Les jours ordinaires , il n'allait jamais a T^glise
» sans une suite de seize a vingt personnes, tant de ses
» proches que de ses serviteurs et de ses familiers ; et
9 les jours de solennit^, ceux qui <§taient k ses draps le
» venaienl prendre k son hCtel el le menaient k I'^glise ;
> de sorte que souvent il ^tait accompagne d'un aussi
» grand cortege que T^veque de Liege , car il avail
> bien cinquante ou au moins quarante personnes k sa suite,
» lesquelles restaient toutes k diner chez lui, etc. »
Dans cetle maniere de vivre, bien des choses etaient
contraires k la discipline religieuse. La recherche que les
clercs mellaient dans leurs habits el , en g6n6ral , le
rel^chement de leurs moeurs devinrent k la fin un scandale,
au point qu*en 1360 T^v^que se vit oblige de leur
inlenter un grand nombre de proces (l). Prenanl alors la
resolution de s*amender, lous les chapitres de la ville
s'unirent pour reformer les slatuls du clerge attached k
leurs ^glises. Voici les curieuses dispositions introduites
dans ce r^glement, dont la partie relative au costume n'esl
pas sans ofTrir, par sa nature speciale, de serieuses diffi-
culles d'intcrpretation. Nous ometlons les mesures prises
( 1 ) S. BoRMAVS , Notice d'un cartulaire du clergi secondaire , n^ 5^.
«•
- 34 -
derechef centre ie concubinage et la passion du jeu. Nous
ne parlerons pas non plus des peines 6diclees, lesqueiles
sont exclusivement p^cuniaires, sauf pour les enfants de
choeur , que Ton punit ordinairement par la privation
temporaire de leurs privileges.
Les pretres, les diacres, les sous-diacres, de meme que eeux
qui sont dans les ordres mineurs, porteront constamment la
tonsure, et les pretres au moins, des chevcux longs, coup^
cependant de roani^re d, ne pas cacher leurs oreilles. La tonsure
devra ^tre plus grande & mesureque celui qui la porteraavancera
dans les ordres, afin que Ton puisse par U discerner facilement
le rang de chaque personne du clergd ; c'est pourquoi ils auront
doin de la faire rasor fr^quemment et au moins de trois en trois
semaines.
Tous les membres du clerg^ porteront des habits eccMsias-
tiques, qui ne soient ni trop courts ni trop justes. Ceux des
prdtres devront descendre jusqu*aux talons ou & peu prds ; ceux
des diacres, des sous-diacres et des autres clercs d^passeront la
moitid de la jambe, de naani^re que leur costume puisse facile-
ment se distinguer de celui des laiques. Ceux qui voudront
monter & cheval ou voyager, seront libres de porter tei vdtement
qu*ils trouveront bon, boutonn^ de sole s'ils le veulent, pourva
qu'il soit d'une ^tofTe simple et aille h peu pr^s aux genoux.
Defense au clergd, en g^n^ral, et aux choraux de porter en
public des vetements ou des robes mi-parties, pliss^es, ray^es
ou quadrill^es ; des petits capuchons nou^s sous la gorge avec
de longs rubans, entailMs autour du bord ou li^s aux ^paules ;
des bottines de couleurs difT^rentes, mi-parties, fronc^s ou
mdme enti^rement rouges ou vertes, ainsi que dessouliersA
divisions pr^tentieuses ou ft longue pointe effiMe. Defense aussi
de porter des vetements fV*angds d*argeut, d*or ou de sole, garnis
ou tiss^s de meme; des robes, capuchons et autres habits &
noauds, boutons ou ornements d'or ou d*argent (i).
(f)II est interessant de comparer cos ajustements, dignes de Jean
le Bel, ayec ceux des lalques: « G*est aussi vers cette epoque (1350)
» dit VioLLET-LE-Duc , que les gentilshommes portent la cape a capu-
i> chon avec ouverture du c6t^ droit. Du capuchoii a cette ouver-
- 35 -
Nul, saDS exceptor Ics choraux, ne pourra, sans cause legitime,
porier des armes, ni se meler d. des tournois, d. des bohourds (i),
& des joules ou h d'autros exercices belliqueux et cruels.
Aucun btSn^ficier ni choral ne laissera pousser sa barbe ni sos
choveux; mais que cliucun, au moins une fois toutes les trois
semaines, se rase la barbe aussi bicn que la tonsure {t) ; et que
ceux qui portent de longs cheveux, les fassent tondre ou rac-
courcir d^cemmcnt, dc mani6re que les pretres, ainsi que nous
Tavons dit, aient ios oreilles d^couvertes.
Nous voulons qu'il n\v ait ni b^n^flcier, ni choral qui se montre
publiquement vetu comme il a ^t^ dit ci-dessus, non plus qu*en
habits boutonn^s par devant ; mais que leurs manteaux ou leurs
robes aient des noeuds simples et do meme^toffe, places au-
dessus des epaules, ou ne s*dtendant pas au del& d*une palme
alls sont sur le devant ; que leurs tuniques soient ferm^es au
moyen de noeuds ou de boutons ^galement places par dessus les
Epaules , ou au nombre de six au plus sur le devant ; qu*ils n*en
aient autour des bras, du moins d*une fagon apparente, que
ju8qu*au coude seulement; enfin, que les manches de leurs gar-
decorps (3) ne d^passent pas un quart et demi d*aune pour le
» ture , sur I'dpaule droite , sont disposes des boutons ou joyaux qui
n simulent rattache de Tancien manteau franc. Get ornement se
» compose de coulants d'or ou de vermeil avec pierres ou pedes. . . .
>^ I^es noeu Js de rubans n*existent pas dans les parures du moyen &ge.
» lis 6taient remplaces par des bandes de passementerie ou de tissus
» ^pais , a fond de soie avec dessins d'or , d*argent ou de diverses
n nuances , habituellement tr^s-etroites ; par des ganses de soie , d*or
T9 ou d^argent, des torsades ou nattes. G*etait avec ces ganses que
» Ton faisait des noeuds , ou plutdt des entrelacs soutaches , sur cer-
» taines parties des v^tements, sur T^pauie des capes ou man-
» teaux, etc. » (Did. du mob. frangaia, t. IV, pp. 90 ei 146).
( I ) Le bohourd ou behourt ^tait une psp^ce de tournoi qui consis-
tait dans le simulacre d^attaque d*un fort.
(t) Pour 6tre pourvu d*un b^n^fice, il suffisait d*6tre tonsur^, c'est-
a-dire d*entrer dans les ordres; mais les choraux, n*^ant pas clercs
ne recevaient pas la tonsure.
(s) Wardecorsidm, Vestis seu tunica superior quae pectus constringit
et custodit (Du Gange). Ce vetement ^tait serr^ k la taille par une
ceinture et avait alors des manches tres d^velopp^es. On le doublait
— 36 —
pretre, et deux quarts et demi ou la longueur au moins de
I'avant-bras avec la main , pour le diacre, le sous-diacre, celui
qui est dans les ordres mineurs ou les choraux.
Nul ne pourra vendre publiquement du vin, en qualite de
ta vernier, ni exercer quelque autre n«5goce indecent, meme
d'une fagon d(§tourn^e, ti moins qu*ii n'ait unc permission et en
tant qu'il s'agisse du vin provenant de ses vignobles, de ses
rentes ou de son superflu.
Defense h tout clerc ou choral de/r^quenter los tavernes de la
cite ou des faubourgs, du moins celles qui r^unissent un grand
nombre de buveurs. Ceux qui voudront boirc ou se r^cr^er dans
les faubourgs, choisiront un endroit voisin ou st^par^ de la
taverne, afln de n'etre point vus des consommateurs ou des
passants (i).
Ges statuls nous permettent de deviner quelle 6tait la
toilette d'une grande parlie du clcrge , vers le milieu du
XIV« si6cle : des habits d'arlequin, comriie c'^tait la mode
alors ; des capuchons transform^s en chaperons flottants ;
des souliers a la poulaine; du drap d'or et de la soie ; une
elegance enfin de petit maitre ! On etait loin du temps
( vers 1103) ou un jeune moine de Saint-Trond scandalisait
tout son couvent, pour avoir conserve, malgre la r^gle,
un capuchon a sa tunique(2).
Les petites villes n'avaient pas non plus 6chapp6 k la
contagion. A Tongres, ou il y avait une riche coll^giale,
habituellement de fourrures, et les femmes le portaient egalement,
de mdme quale corset ^ qui en ^tait une vari^t^; temoin ce passage
de I'inventaire des meubles de Marguerite de P^tershem ( 1347 ) :
Item unum wardecoren nigrum forratum cum vario. Item unum
dictum corset, forratum cum vario. (J. Habets, De archieven van
Thorn, t. I, p. 207).
(0 Chartes de Saint- Lambert , n* 773, aux archives de TEtal, a
Liege.
(i) Chronique de Vahhaye de Saint-Trond, edit, de Borman, t. I,
p. 126 et suiv.
— 37 —
la r^forme prec^da m6me d'un an celle du clerge liegeois.
Dans les staluts que Tev^que Engleberl de la Marck donna
k cette eglise, apr^s la visile canonique qu'il y fit en 1359,
il est parle, presque dans les m^mes termes, du costume
impost aux chanoines, aux chapelains etaux choraux; on
leur dt^fend de porter harhas prolixas aut comas more
muliebH^ de frequenter les lavernes aut miilieres suspeclas,
etc. (i).
Apres la reforme de 1300, propre au clerg6 de Lidge ,
d'autres eglises se donnerent ^galeinent des statuts parti-
culiers. Geux du diocese, d'une application plus generale,
furent promulgu^s de nouveau, avec des additions, par
Jean de Heinsberg, en 1445 (2) ; mais telle etait encore en
1585 , sur les points du costume et des moeurs, Tobstination
d'un clerge recalcitrant, que le nonce, Francois Bon-
homme , se vit oblige de prendre des mesures severes pour
assurer a la fois Tobservation des statuts et Ic maintien de
ses reformes (s).
( I ) Daris } Notices historigues sur les Eglises du diockse de Liige ,
t. XI , p. 27.
(«) Ce recueil a 6te publie en 1500, par Thierry Martens, d'Alost,
petit in-4° goth.
(3) Daris, ouvrage cite, t. I, p. 260. -— Le plus incorrigible des
grands dignitaires du diocese paralt avoir. ^t6 Jacques Thom^, abbe
de Saint-Laurent . qui fut depose par le nonce en 1586 {Ibid,, t. XI,
p. 118).
LA FOIRE DE Ll^E
ET SON TRAFIC:
VKRS laA. FIN" X)U M:0YKN- i^G-S
La foire I mot qui fait battre le coeur des enfants, eveille
la curiosity de la jeunesse , et rappelle i la g^n^ration qui
s'en va Theureuse insouciance de TAge des plaisirs. Rien
n'a 616 et n'est encore plus populaire que la foire. C*esl la
que, chaque soir, journaliers et artisans, commis et petits
bourgeois vont se delasser de leur labeur quotidien; c'est
\k que, le dimanchc, afflue de la carapagne et des villes
voisines une foule bigarree, paiiant fran^ais , wallon ,
flamand. Envahissement passager : Tapres-diner du lundi,
Touvrier Hegeois reprend possession du champ de foire,
et la fille du peuple, par6e comme la veille, y vient
chercher le double plaisii* de voir cl d*elre vue :
Spectalum veniunt , vcniunt speclculur ut ipsse.
Gette popularile de la foire, due aujourd'hui a des
recreations bruyantes et k des 6talages de frivolites, avait
autrefois sa source dans des besoins plus s6rieux ; la foire
elait alors une institution essentiellement utile.
- 39 -
A une epoque X)u les routes etaient rares et peu
sures, el les graiides rivieres, en beaucoup d'endroits ,
a peine navigables ; on il n'y avail ni postes ni transports
reguliers, il elail necessaire qu'a des jours determines, les
habitants des campagnes pussent venir s'approvisionner
dans quelques centres principaux. D'autre part, les villes
et les bourgs avaienl tout interet a attirer dans leur sein
un trafic d'aulanl plus important qu'il se faisait frequem-
ment par voie d't^changes. De 1^ retablissement de ces
marches periodiques qui pr^cederent nos premieres foires;
celui de Vise, parexemple, que le commerce des bestiaux,
des etoffes, des pelleteries et des inetaux rendit celebre du
X« au XIl® siecle.
C'etait assur^menl un progres considerable; mais, en
regie g^n^rale , les marchands ne jouissaient encore rii de
protection legale ni d'immunites : la justice 6tait rendue
avec lenleur; des taxes etablies sur les mirch^s, des
lonlieux ou phages 6chelonnes le long des routes et princi-
palement des cours d'eau , formaient autant d'entraves
aux relations commerciales. Un diplome/le Tannee 744 (1)
mentionne deja les tonlieux de Dinant et de Huy. II y en
avail k Maestrichl, a Vise et en d'autres villes.
A Liege meme , aux termes de la Letlre de tourny (1250),
confirmee par la Loi nouvelle en 1355, les citains (bour-
geois de naissance) seuls Etaient exempts de lout impdl
quelconque a payer sur les marchandises par eux achetees
ou vendues au March6 (2).
(i) PoLAiN, Ordomionces de la principauti de Stavelott p. 5.
( t ) Raik£m et PoLAiN; Coutumes du Pays de Liege, 1. 1, p. 76 : « Nuls
» aflbrains (etrangers) ne doit tourny de ehouse qu'ilhe achatte
» de deniers qu'ilhe at pris des marchandises dont ilhe at payet
» tourny. Nuls citains de Li^ge ne doit tourny de queilconquez
» chouses qu'ilhe vende ou qu'il achatte. »
— 40 —
Cependant le Paweilhar, recueil qui nous fait connailre
la jurisprudence de la cour des echevins, nous apprend
que les habitants de Saint-Trond etaient <r quitles de
tourny » h Li^ge. Pareille faveur avait ele accordee aux
manants de plusieurs villages de Teveche , h charge de
garder les remparts ou certaines portes de la cite en temps
de guerre. II en etait de m^me du clerge, a raison de ses
privileges; des chevaliers et des hommes de fief de
Tev^que, a raison de leur service militaire et pour autant
qu'ils ne fussent point « marchansnoloirs ». Enfin, quelques
villes commerQantes d'Allemagne jouissaient de celte pre-
rogative, en verlu d'anciennes franchises de TEmpiro.
G'etaient Aix-la-Chapelle , Cologne , Duron, Nimegue, Nu-
remberg, Francfort el Lubeck ( i ).
Ges exemptions n'etant pas limitees a des circonstances
particulieres, avaient un caractere d'autant plus excep-
lionnel. Elles ne furent etendues aux elrangers de tous les
pays, mais pour le temps de la foire seulement, que lorsque
Taccroissement de la richesse publique fit naitre le besoin
d*attirer un plus grand nombre de negociants sur le marche
de Li^ge.
Telle est Torigine de notre foire franche, dont Tetablis-
sement ne parait pas remonter au dela de Tannee 1339,
(i) Coutumes dupays de LUge, pp. 76 et 138. — Hemricourt, dans
son Patron del temporaliteit , mentionne la plupart des redevances
destinies a perpetuer le souvenir de ces franchises. Ceux de Duren
devaient pour droitures, au maTeur de la^ge, deux hichelets de sap-
pien (') et une paire de gants blancs; ceux de Francfort, une paire
de grands gants de fauconnier de blanc cuir de cerf et une livre de
poivre ; ceux de Nuremberg, une grande longue 6p6e a deux mains
suspendue k une large courroie de blanc cuir de cerf; ceux de
liubeck, une paire de gants blancs de cerf et une ^pee.
(*) Peut-6tre pour bichelets de saffran Le bichet , d*ou le diminutif bichekt ,
6tait une mesure de capacity.
— 41 —
quoiqu'on lise dans Henaux (l) : « (1350) Depuis un temps
3> immemorial, il se tenait a Li6ge , chaque ann^e, aux
» raois de mai et de septembre , deux grandes foires. Elles
y> 6taient cel6bres; et tout le commerce de ia Basse- Alle-
» magne s'y donnait rendez-vous ». Ici encore, selon son
habitude , rhislorien li^geois ne laisse pas 6chapper I'occa-
sion d'ajouter au lustre de sa patrie, mais il n*apporle
aucune preuve h Tappui de son assertion. Les auteurs sont
muets sur ce qui concerne la foire avant cette ann^e 1339.
Un chroniqueur contemporain, Hocsem, ecrit alors avec
son laconisme habituel : « En ce meme temps, une nouvelle
» foire est 6tablie k Li6ge , pour ^tre celebree deux fois par
» an, d'abord d Toctave de saint Lambert, ensuiteau com-
» mencement de mai , et pour durer chaque fois huit jours
» consecutifs » (2).
Evidemment, cette nouvelle foire ne pent s' entendre que
de la foire franche, une institution qui n'existait pas encore.
Le recit de Jean d'Outremeuse, en compl^tant heureusement
celui de son devancier, ne laisse aucun doute acet egard.
« Au moment ou les envoy^s du roi de France, dit-il , arri-
» verent h Li^ge pour engager AdoJphe de la Marck k lui
» venir en aide contre les Anglais, Tev^que se trouvait au
» palais, occupe ^ faire, avec le chapitre cathedral, Tor-
» donnance des deux foires annuelles, qui sont franches
(i ) Histaire du pays de Li^ge, 3^* edit., t. I, p. 465. — Comme
points de comparaison, nous citerons les deux fameuses foires de
Francfort dont les franchises datent de 1240 et de 1330 ; celles d'Aix-
la-Chapelle remontant k Tannee 1 166 , mais tomb^es en desuetude et
remplac^es par une seule en 1359 ; celle d'Anvers et celie de Bruxelles,
I'une instiluee en 1415, i'autre en 1487.
(«) Eodem tempore instituitur Leodii novum forum celehrandum
his in anno, incipiendo in' octavd beati Lamberti, et per octo dies
continue aubaequentes ; et in capite Maii per dies totidem dur<Uurum»
( Gh APKAuviLLE , Gesta pontificum leodiensium, t. II, p. 452).
- 42 -
» f^les, cartoutes gens peuvent y venir et lous marchands
» y vendre des denrees. Celtc franchise commence le jour
» do saint Lamberl , en septembre (le 17), et doit durer trois
D semaines; la fete elle-menie (la foire) commence le jour
» de Toclave de saint Lambert (le 24) et dure huit jours.
» II en est tout ainsi de la seconde foire , laquelle s'ouvre
» a la fele de la Translation de saint Lambert, le 28 avril,
» et dure egalement huit jours, avec huit jours de franchise
)) avant et huit apres... C'etait alors au Marche, poursuit
)) le chroniqueur, qu'on faisait les halles aux draps, et tan-
» dis qu*on travaillait aux elalages, en septembre, arriverent
» les messagers du roi, » etc. (1).
La nouvelle ordonnance fut aussilot repandue dans les
provinces voisines ; on promit des sauf-conduits a tons les
accuses en justice; de sorteque le champ de foire regorgea ,
cetle annee, do negociants et de marchandises (2).
On remarquera quo ces anciennes foiros etaient etablies
sur le Marche. Gomme presipio parlout ailleurs, on avail eu
soin de les faire co'incider avec des solennil6s religieuses
altirant un grand concours de peuple. Aussi lo vocable fcria,
fete, est-il employe au moyen ^ge dans Tacception de foire
(en wallon fore), bien que ce dernier mot vienne plulol de
forum, place publique. Oe m^me, en allemand , la foire
s'appelle Kirclunessc (Kermessc en Flandre), c'esl-^-dire
fete de la dedicace de Teglise , tout comme le mot simple
Messc signifie a la fois messe et foire.
11 faut croire que la vogue des foires de Liege grandit
rapidement, car nous allons voir plusieurs metiers de la
ville s*unir pour elouflfer la concurrence des etrangers.
On elait au commencement de Tannee 1344. Adolphe de
ft) Jean d'Outkemeuse, Ly myreur des histors^ t. VI, p. 617.
(i)FisEN, Uiatoria ccclesits leodiensis, t. II, p 93 ; Mathias de Lewis,
Chromcon leodienae, p. 109.
- 43 —
la Marck avail dCl souscrii'e a la Lettre des XXII, qui rendait
ses officiers justiciables d'un tribunal populaire. Incapable
de dissimuler son ressentiment, il ne cherchait qu*une
occasion d'an^antir un traits si humiliant pour son caraclere
despotique. Elle ne tarda pas a lui etre olTerte par un de
ceux m^mes que leurs fonclions erigeaient en gardiens des
liberies publiques. Un marchand drapier (hallicr), nomme
Jean Jacquemot , qui exerQait sur les homines de sa pro-
fession un pouvoir absolu, se Irouvait pour lors, en quality
de maitre, k la t^te de la cit6. Accompagne de quelques
gens de metier, il so rend secretement au conseil du prince
et prenant la parole : « Vous n'ignorez pas, dit-il, combien
n les foires de Li6ge font baisser chaque fois le prix des
» draps et gen^ralement de toutes nos marchandises. Elles
» font autant de tort k notre commerce que le Tribunal des
» XXII en fait au pouvoir de Monseigneur. Eh bien! que
» notre Ir^s cher sire abolisse ces maudites foires , et je me
> fais fort d'amener sur le Marche un millier d'hommes
J arm^s, qui Taideront a renverser les XXII et le mettront
> k m6me de faire arrdter toute esp6ce de malfaiteurs,
» jusque dans leur domicile » ( 1).
Cette proposition bardie ayant regu Tagrement du prince,
Tengagement mutuel est scelle le 12 Janvier 1344. Aussitol
le bourgmestrc d^p6che, en Campine et dans tous les pays
limitrophes, des messagers charges de dire que les foires
sont supprimees, que les marchands qui viendront le i*^"* mai
en seront pour leurs frais.
Le jour de saint Mathieu , '25 fi^vrier (2) , Teveque manda
au palais les huit membres du tribunal qui residaient a
Liege. Quand ils furent devant lui, il voulut se faire livrer
la Lettre des XXII. Gomme ils s'y refusaienl , il s'emporta
(i) Mathias de Lewis, p. 111.
(«) Et non le 24, Tann^e 1344 etant bissextile.
- 44 —
jusqu*aux menaces les plus terribles, leur arracha par la
peur le precieux parchemin et le mit en pieces (i).
Le traitre Jacquemot avail 6te present a cetle scene et
son altitude n*avait pas peu coniribue a efTrayer les XXII.
Des que le bruit s'en rdpandit en ville, le peuple se souleva
indigne ; plusieurs de ceux qu'il croyait avoir gagnes a sa
cause Tabandonnerent, et lui-m^me fut traduit en justice.
Deslitue de sa inagistrature , le 31 mars , el condamne au
bannissemenl, il ne lui fut pas donne de realiserses projets
inleresses. D*ailleurs, Adoiphe do la Marck etant arrive a
son but, n'avait plus aucun interet a supprimer les deux
foires, que Ton considorait comme des privileges de la
nation. Conlrairement a ce que dil Fison (p. 117), et apres
lui M. Daris, elles continuereYit de subsister jusqu'en 1350.
On voit, en e(Tet, dans une attestation du i^^ avril de cette
annee (2), delivree precisernent a la requete de « Johan dit
Jakemot t> et consors, que : cr Les gouverneurs, jureis et
» wardains du mestier des drappiers ont supplie h Engle-
» bert, evesque de Liege, de reduire les deux fores d'une
» ann^e h une tant seulement, h cause que les pei'sonnes du
JD dil meslier estoient fort endomagees, ce qu'il leurs a
» accorde. » Ce preambulc est suivi d'une declaration
comme quoi les valets servants, c'esl-a-dire Teleinent pure-
ment democralique, n'auront pas voix dans le metier.
( I ) M ATHiAs DE Lewis, p. 1 1 1 ; Hogsem , p. 474 ; Zantfliet , dans YAm-
pUssima collection t. V, col. 237; Fisen, t. II, p. 100. — Ce dernier
auteur, qui avail sous les yeiixle qualri^melivre de Jean d'Outremeuse,
aujourd'hui perdu , donne de nombreux details sur ces dvenements.
(«) S. BoRMANS, Le bon metier des drapiers^ dans le Bull, de la Soc.
Ueg, de littSrature wallonne, I. IX, p. 237, d'aprte Tanalyse des Jjibri
chartarum ecclesice S. Lambevti^ par B. de Hinnisdael, livre II, n^ 34,
a la bibliolh^ue de runiversit^ de Li^^e.
— 45 -
II est Evident que les drapiers n'auraient pas eu besoin
de demander a Englebert de la Marck la suppression de
Tune des deuxfoires, si elles avaient dej^ cess6 d'exister
sous son pr^d^cesseur. 11 y eut simplement ce qu'on
appelle un cchange de bons procedes, ear T^veque venail
effectivement , par une ordonnance du 24 mars , de fairo
droit aux reclamations des drapiers.
Ce document , connu sous le nom de Lettre des six delle
foire {l)j m^rile une attention particuliere, parce qu*il fut,
pendant tres longtemps, le veritable code de la foire (2).
Les dispositions en furent arr6t6es de commun accord avec
le chapitre, les maitres, les echevins, les jur^s, le conseil
et toute la communaut^ de Li(§ge :
Consid^rant que nombre de bonnes viiles et de cit^s se sent
fort enrichies par la quantity de marchandises amen^es en Icurs
franchises, les jours de foire, par des Strangers, I'^veque se
garde d*abolir la foire en g^n^ral , mais decide qu'il n'y en aura
plus qu^une, celle de septembre, laquelle se tiendra u en Grave-
roul 9 sur la Meuse, et commencera le24 pour durer ahuit jours
de fete tout pleins et continus», plus huit jours avant et buit
apr^s pour le df^piacement des marcbands.
Rien n'est done innov6 quant a Tanciexine foire de sep-
tembre, sauf qu'elle se tiendra en Graveroul (3), eu egard sans
doute a Timportance plus considerable qu'elle allait avoir.
(i) Becueil des ordonnances de la principanti de lAige^ \^ serie,
p. 288.
(«) Une sentence des Echevins, de Tan 1542, prouve que la lettre
d^EInglebert 4tait encore en pleine vigueur b. cette t^poque
( Voy. BoRMANs, ouvrage cit6, p. 169).
(* ) Gracerouhy plus lard Gravioule, sur la rive droite de la Meuse,
^tait alors uu pre d'un usage public , qui s'^tendait en dessous du
pont des Arcbes jusqu'au prieur6 des Ecoliers (Voy. Gobert, Les
rues de Liige , t. I , p 616) . II est a noter qu'a Texception des deux
rivages babit^s par les pdcbeurs et par les tanneurs, le quartier
d^Outremeuse avait conserve jusqu'alors un ceilain caract^re aristo-
cratique.
- 46 -
Durant ces trois semaines, tous gens quelconques, ainsi que
leurs marchandises , seront en la sauvegarde des autorites,
exceptt5 les meurtricrs, les incendiaires, les larrons et les bannis.
lis jouiront de tous les privil(>ges attaches a u litre de citoyen
liegeois (i). Bien plus, on ne pourra les traduire en justice ni
les arreier, eux et leurs biens, que pour ilettes contract<5es en
la foire ou par-devant les <5clievins de Lit^ge, ou bien pour
m^faits coramis en la foire. FA s*il arrivait qu'on leur edt fait
payer le tonlieu ou quelque autre droit auquel ne sont pas assu-
jettis les bourgeois de la cit(5, Tc^veque y niettra bon ordre el les
fera d^dommager (t).
Toute esp6ce de denrdes seront expos^es en vente £1 la foire.
Les bourgeois de Li<5ge y mettront ft lYtalage dds Touverture
et detaleront chaque jour, en meme temps que les marehands
Strangers , k Then re indiqu^e pour la fermeture.
Pendant les « huit jours de fotew, aucun tavernier ne tiendra
bevoir si ce n'est en la foire. Defense m^me aux boulangers
de vendre le pain autre part que chez eux ou ft la foire.
Quant aux poissons , on am6nera ceux d'eau douce au
march^ accoutumt^; mais ceux de mer ne pourront etre mis
en vente que sur la foire. En outre, il est express^ment ddfendu
de faire payer, dans lacil^, le pain, la viande, le vin et les autres
victuailles plus cher qu'on ne les vendait un moisauparavant
Toute marchandise est soumise A Tinspection des agents
commis ft cet eflfet(ies rewards). Mais des precautions extra-
ordinaires sont prises dans Tinteret des drapiers de Li^ge. Nul ne
peut , sous peine d'amende et de confiscation , exposer en
vente des draps qui ne soient « bons et loyaux», scellc^s de
la marque des villes od ils ont etc fabriquds (3); ceux qui ne
( I ) Celte protection particuli^re s'iiiiposait. Le XIV* si^cle abonde
en expeditions militaires centre les hobereaux d^trousseurs de
marehands ou les grands seigneurs leurs complices. La bataille
de Baesv»'eiler, en 1371, en est un memorable exemple.
(i) Des franchises analogues se trouvent ^num^r^es dans le
dipl6me de 13.")9, concedant a la ville imperiale d*Aix-la-Chapelle
la foire dent il a etc question ci-dessns (Voy. Meyer, Aachensche
Geschichten, p. 333).
I 3 ) Ges marques ou enseignes consislaient en des rondelles de plomb
poinqonnees des deux cotes au moyeu de la pince et du marteau.
— 47 —
reropliraient pas ces conditions, devront 4tre vendus avec les
tiretaines (1 ), dans Tendroit d^sign^ d. cet effet.
En consequence de ces dispositions, l'«5veque ordonne la crea-
tion d*un college de six commissaires, dont trois k nommer
par la justice et trois par la cit(^, cliaque ann^e la veilie de
TAssomption («); lesquels auront pour mission de ranger les
halles aux draps, d'assigner des places aux diflfdrentes mar-
chandises et do r^gler les dettes contractdes en la foire,
afln que, d'apr^s leur rapport, tout d<51it, lant civil que cor-
rectionnel, puisse etie puni par la justice et les maitres do la
cit^.
Enfin, il est status que les amendes encourues pour m^fait
quelconque, & Toccasion de la foire et pendant les trois semaines
de franchise, s*^leveront au double des autres et seront partagdes
par tiers entre P^veque, la cite et les d^put^s de la foire.
La Paix de Saint-Jacques, de 1487, en codifiant toutes
les anciennes lois encore en vigueur , y apporla quelques
6claircissemenLs, les mit en harmonie avec les necessit^s
nouvelles et en 6carta les dispositions tombdes en desud-
tude. Le chapitre consacr^ k la Lettre dele foer (3) precise
les anciens usages et nous fait connaltre certains change-
ments survenus depuis 1350.
On voit que le champ de foire sed^veloppail alors jusqu'i
Teglise Sainte-Galherine en Neuvice; il occupait le pent
des Arches et se prolongeait au lournant de Saint-Pholien
jusqu'aux Ecoliers, en comprenant tout Gravioule.
L'obligation de vendre exclusivement h. la foire est 6len-
due aux marchands de poissons d'eau douce. Les sixdelle
( i) Etoffes de laine et de fil , principalement portees par la classe
bourgeoise.
(« ) 11 apparlient au mayeur, dit HEMaicouRT, de nommer trois des
six jugeurs de la foire, chaque ann^e le jour de rAssomplion, au
raois d'aoOt {Li patron del temporaliteit j dans les Coutumes dn pays
deLiige,i.\,^. 288).
(3) Ordonnances de la principauti de LiSge, l'« serie, p. 712.
- 48 -
foer ne peuvent donner licence a qui que ce soit de debiter
aucune denr^e en sa niaison , pendant la foire (l). En sont
excepl^s les viniers el les bouhuigers, qui neanmoins ne
pourront mettre a Tetalage, ni asseoir les buveurs, ni laire
crier leurs vins, sans payer les droits accoutumes, b. savoir
trois patars par jour.
II est defendu aux six de trafiquer des halles et places
de la foire. lis sont tenus de jurer a sur sains » d*observer
tons les articleTs ci-dessus. Toutefois, si Monseigneur et la
cit6 trouvent expedient de prolonger « la pleine fete » d'un
jour ou deux, ils peuvent le faire sans prejudice de la pre-
senle ordonnance.
Le commencement, la fin et le prolongement de la foire
6taient assujettis k des formes solennelles. Les maitres
de la cit6 avec les six, « pour porteir reverence et honneur
» i\ monseigneur comme leur souverain d , se rendaient
d'abord au Destroit ou local des echevins. Li, le maieur,
montrant les trois deputes nommes par lui et les trois
nomm^s par les maitres, leur faisait preter le serment
accoutume. Puis, le jour de saint Lambert, k Theure des
v^pres, tons se dirigeaienl vers le Marche. Arrivt^'s au pied
du perron, le clerc (secretaire) du maieur, devant le
peuple assemble i son de trompe (2), invitait le sergent
(huissier) h crier le commencement de la franchise de la
(i ) On se demande quel pouvait etre le motif de cette interdiction.
L'6v6que percevait-il , comme beaucoup d'autres seigneurs, un droit
sur les ^taux et les huches ? N'y avait-il pas des heures fixes, le matin
et le soir par exemple , oh il 6tait permis aux n^gociants de vendre
fours , c'est-k-dire en dehors de la foire, ainsi que le fait supposer le
cri annonqant Touverture des transactions ? D'autre part , il est
evident que certains commerQants, tels que les houilleurs et les
mairniers (marchands de bois) , ne pouvaient transporter leurs
marchandises pond^reuses a la foire.
(«) La trompe ^tait un tube de m^tal termini en pavilion.
- 49 -
foire. Celui-ci, tenant une verge en main, pronongait h
haute voix les paroles traditionnelles. : « Oy(5s, oy^s, oyes.
* On vous lait assavoir de part monseigneur de Li^ge, le
* inaieur, les eschevins, les maislres delle cit^ et les six
1 d^pulez alle forre a Li^ge, que le franchiese delle franck
jj Torre de Liege commenche ^ jour d'hui, et doit dureir
» Irois sapmaines entiers ct continueilx , assavoir huit jours
» devant le fieste, huit jours de franck court de fieste, et
> huit jours apr^s; et que touttes mani^resde gens, mar-
» chans et autres, eaux, leurs biens et denrees, sont ass6-
» gureis (assures) sauf, allant, venant, sourjournant et
» retournant , lesdites trois sapmaines durantes, excepteis
» bannis, albens (1) et malfaileurs et ceulx qui sont
D innemis ^ pays. En tesmoings des eschevins, maistres
» delle cit6 et les six deputeis alle forre a Liege. » Et
incontinent le maieur, tenant pareillement une verge en
main, mettait le cH en la garde des echevins prt^sents.
Huit jours apr^s, deuxi6me cri pour annoncer Touverlure
de la foire : « Oy^s, oyes, oy6s le commandement de mon-
» seigneur de Li6ge, le maieur, les esquevins, les maistres
» delle cit6 et les syes deputeis alle forre h Liege, que li
» fieste dele franck forre de Li^ge comenche ajourd'hui et
)» doit dureir huit jours tout plain et continuel, h teile usaige
» qu'il at esteit enchinement; et qu'il ne soit marchans,
:» estrangne ne priveis, ung ne aullre, qui de ceste heure en
» avant vende ne achete denree nulle, aultre part que en
» lieu ou li forre est assieze, excepteit les viniers qui licen-
» si^s en seront depart le seigneur et les six; ne aussy qui
» deskuvre (decouvre) ne kuvre ses denrees pour vendre
» fours (dehors) que a droit sons de trompette, ne qui
i) AubainSf c'est-k-dire bannis par la Cite et non par les Eche-
vins.
4
- 80 -
3> remoine (ram^ne) ses denr^es, sup teile paine que la
» lettre delle fore contient. En tesmons, ut supra ».
Lorsque la foire 6tait prolong^e , on le publiait par un
nouveau cri , le jour de Texpiration : « Vins avant , vins
» avant , vins avant. On vous fait assavoip depart monsei-
» gneur de Li(§ge , le maieur , les esquevins , ies maistpes
» de Ta cite et les six deputes alle forre k Li^ge, que le
» fieste delle forre de Li6ge est continu^e et resplelie
» (remplie) jusques a, etc., en teile eslat qu'il at esteit useit
» anchinnement. Et en tesmoings, ut supra, »
Enfin, le cri suivant annongait la fermeture de la foire :
« Vins avant, vins avant, vins avant. On vous fait assji-
» voir depart monseigneur de Liege, le maieur, les esque-
» vins, les maistres delle cM et les six d^puteis alle forre k
» Li^ge, que le fieste dele franck forre k L\6ge fault (finil)
» k jourd'hui, k droit soin (son) delle trompctle; et que
» toutes raani^res de gens deshayenent (d^talent) et ren-
)^ voient Jeurs denrees, et qu'il ne soit nulx qui de ceste
» heure en avant vende ne achalte denr«5e nulles ou (au)
> lieu ou ly forre est assieze, fours (fors) ceaux qui vendenl
» k boire et a mangier, si hault que la Lettre delle forre
» contint ; et qu'il ne soit nulx qui oste pa (piquets) ne
» verges appartenant aux vingnerons , sur telle paine que
» ly esquevins salvent et wardent. En tesmons des esque-
» vins, maistres delle cit6 el des seigneurs ddputeis alle
» forre k Lit^ge ». Aussit6t cette publication faite et mise
en garde de loi , la trompe sonne et la foire cesse, sans
prt^judice de la franchise exprim^e precMemment (l).
II y avail encore une autre espece de proclamation k
laquelle donnail lieu la foire, Ghacun sail quelle diversite
( I ) Ordonnances de la prlncipautS de Liige , 1" s6rie , p. 2S9
note 4, d'apr^s les Mandements et cris da Piron^ 1486-1489.
-Si-
de monnaies circulaient au moyen Age. Or , les esp^ces
nationales, aussi bien que le numeraire stranger, n'6taient
adinises qu'apr^s avoir et6 ^valu^es et au prix de I'esti-
mation. Ces Evaluations se faisaient d'ordinaire par les cris
du perron ; mais , en temps de foire , 11 pouvait etre
utile de les publier sur les lieux m^mes ou se concen-
traient les transactions. C'est ce qui eut lieu le 26 sep-
lembre i486 (1), et cet exemple ne serait probablement pas
le seul, si tous les documents de Tesp^ce nous avaient
ei6 conserves.
En partant des donn^es qui pr6c6dent, il n'est pas
impossible d'esquisser le tableau que devait presenter la
foire de Li6ge vers la fin du moyen Age. Nous sommes
en Tan 1404 , imm^diatement avant les troubles qui abou-
tirent au d^sastre d'Olh^e ; la trompette vient de sonner
pour donner le signal de la vente. Une foule de gens des
deux sexes et de toute condition , clercs et la'iques , nobles
et vilains, venus des difKrentes parties de la principautE,
se pressent autour des halles et des Etalages. Nous savons
que si nous voulons 6tre bien v6tus^ nous devons nous
adresser aux eniailleur^ (tailleurs et tailleuses), dont le
metier est de couper et de fagonner des cotleSy des peligonSy
des houppelandes, des ronds (capes rondes), des manteaux ;
mais nous savons aussi qu*on doit leur fournir les EtofTes
de laine, les tissus de sole et les fourrures, toutes choses
dont la foire offre uu assortiment complet (2).
(i) De Ram» Documents retaiifa at*x troubles du pays de lAige^
p. 818.
(fi) Les Tdtements ci-dessus, comme la plupart des objets dont
nous-allons parler, se trouvent mentionn^s dans des testaments
li^eois de 1415 k 1438 (Voy. Bormans, Bull, de la Soc. USg. de litt, wall.^
I. VI, 2* partie, p. 95). lis ^taient done, selon toute probability, en
usage a T^poque oil nous nous pla<;ons.
.rr^ *u* ""^
m
Commencons done par visiter les halles des drapiers ;
nous n'aurons que Tembarras du choix , car leur industrie
est tres florissante dans plusieurs villes du pays et des
filals voisins. Ceux de Liege, fabricanls de draps plains
(unis), rayes, melt^s et d'autres esp^ces ordinaires (l), ne
parviennent pas encore, nialgrt5 leur nombre, k ^carter la
concurrence. Gependant lis ne voient de mauvais -cell
que les strangers; aussi les drapiers de Hasselt sont-ils
admis dans leur halle , moyennant le payement d'une
redcvance pour chaque etal (2).
Jetons, en passant, un coup d'oeil sur les ^lalarges des
drapiers de Maestricht et de Huy : ces derniers nous
montrent assur^ment bcaucoup de belles et bonnes niar-
chandises (»); mais ja voux rapporter h mon fiileul une
^lofTe de premier choix, dont il puisse se faire confec-
tionner une belle heuque cntaillde (chaperon dentel^). Le
chanoine Jean le Bel, c^t opulent tr^foncier de Saint-
Lambert, donnait bien, chaque annee, h ses parents et a
ses amis, quarante-huit paires de robes d'ecuyer et cinq
paires de robes doublt^es de vair(4). Voici mon affaire.
Yu Tabsence des marchands flamands, qui ne sont pas
arrives avec leurs draps de fine laine d'Anglelerre , nous
nous arr^tons devant Tetalage d'un n^gociant do Bruxelles.
II fail passer sous nos yeux des draps de toule qualitt^ et
de toute nuance : camelins, brunettes^ marbres, escarlates.
(ij BoRHANs, Le bon tndtier dM drapiers , dans le Bulhde la Soc.
liig. de Hit, wall., t. IX , p. 108.
(s) Lettre du 4 d^cembre 1399, rappelee dans une sentence du
12 mai li09, aux archives de r£tat a Liege.
(3) Sur rimportance des drapiers de Huy, on peut consulter ce
qu'en dit Tauteur de cet article dans le Bulletin de VAcadimie royale
de Belgique, 3* serie, t. XX, p. 498.
(4) De Hemricodrt, Miroir des nobles de Hasbaye, p. 158.
- 53 -
Cette derni^re quality est d'un prix tr6s eleve, mais il
ne rn'en faut que deux aunes et je les achete (i).
Non loin de la, nous apercevons des las de tiretaines el
de draps non marques. Passons, c'est le coin des reprouv^s,
et allons aux marchands do fourrures. Cette fois, nous
pourrons nous dispenser de visiter les dtalaf>es des stran-
gers. Jean de Vaulx, le xhohier (2), elabli sur le Vieux
marche a Liege, a un comptoir^ Anvers{3). Aussi Irouve-
l-on chez lui un assorliment complet de ces pennes on
fourrures qui sont indispensables pour doubler nos habits
deliver. Ge qui s'ecoule le mieux, c'est lo vair (4), le gris
et Ja loutre, pour les riches ; Tecureuil [spirouljy le lievre,
le lapin (conin)^ pour les pelils bourgeois el les pauvres.
Nous n*entrerons pas chez les toiliers, fort occupos a
placer leurs tissus de lin ou de colon pour chemises,
(1) Voir, sur ces produits de Tindustrie drapiere iBruxelles, les
coniptes de 1352 a 1360, rapportes par Violi.et-le-Dic, dans le Dh-
tionnaire raisonn^ du mohilier frangais^ t. Ill , pp. 37:2, 373, el t. IV ,
p. 316. Un « chapiron de squerlatle > est menlionn^ dans un testament
liegeois de 1438.
(i) Ce mot, qu'on eternue plut6t qu'on ne prononce, n'est qu'une
alteration de scorchiet\ ecorcheur, et signifie pelletier. II est parlc des
tt sc.orchiers de chevalz » dans la Lettredes venaux de 1317.
( s ) Je laisse, dit-il, « a Collain mon fil ung staul que je ay en le ville
» Dampwers a toutes ses aisemences. Item ung staul que je ay viez
» marchietde Liege... Item ung escring enquel ons moyne les denr^ez
n en Anwers » (Test, de 1438)
(4 ) Le vair provenait deTecureuil de Russie, dont le dos est gris
bleu cl le ventre b}anc. Quand on n'employait que le dos, la four-
rure ^lail designee simplement sous le nom de gris, Quand on em-
ployail le ventre el le dos arranges en echiquier, c'etait le menu vair
ou le gro8 rair, selon la qualite (Gf. Viollet-le-Duc, t. Ill, p. 382).
Delate nom de vairain-scohier y par opposition a Vagnelin-scohier
qui ne vendait que des peaux de mouton.
— 54 —
ranches (l), linceuls (draps de lit), vmppes (nappes),
touaUles (serviettes), etc.; ni chez les corhesiers (cordon-
niers), toujours assiijettis k la mode ridicule des soiiliers
d la ponlaine, Leurs voisins, les tanneiii's, sont des arlisiins
de premier ordre, puisquele cuir entre pour une part consi-
derable dans nos v^lements et sert presque seul h faire nos
harnais. Mais s'ils vendent beaucoup sur la foire, les lan-
neiirs y ach^tent ^galement : c'est li qu'ils Irouvent ces
peaux sal(§es, d'origine etrangere, dont ils font le cuir fort
employ^ aux semelles de nos chaussures (2)-
Tout pr6s de la , un marchand — encore un elran-
ger — vienl de tirer de leur enveloppe de peau de vache d(5
precieux cordouans (cuirs de Gordoue) (3), que se disputent
deji des corduaniers et des merciers de Liege. Cola ne dull
pas vous ^tonner, car ces derniers font commerce des choses
les plus varices. Les uns vendent des drogues, de la cire,
des Apices, qu'ils ach^tent ordinairement aux foires(4);
les autres tiennent des objets de luxe et de toilette : 6crins
dor6s ou de cuir bouilli, coffrets de marine couverts de
velours (5), ceintures d'argent (6), de cuir ou de sole
( I ) Nom d*un Tdtement qu'on rencontre assez fr^queroment : « Me
» bonne rauche et iing madonnet de cotton et tout le remanant dc
» mes covrechiez et ranches » (Test, de 1420). « Une rauche de kotton
» k petit cr^teal, une autre k grand cr^teaulx brisi^s » (Test, de 1437).
(s) Cf. BoRHANS, Le bon mitier des tanneurSf dans le Bull, de la
Soe, de lift. watt. , t. V , p. 295.
( s) Cette mani^re d'envelopper les cordouans et, en general, tout
ce qu*on chargeait sur des sommiers, etait fort en usage a cette ^poque
( Cf. Meter, Aach. Gesch., p. aS2 ).
(4) Cf. Chartea et privilhges des initie^*s de Liige^ t. II, p. 33;
Ord, de la princ. de Liige, I" s^rie, p. 499.
( 5) « Ung coffre de mariee covert de wailheweal » (Test, de 1437).
(e) cc Lequel calisse je vuilhe avoir fait de ma coroie d'argent a
chaynette » ( Test, de Oath. Chabot, de 1435).
— 55 —
fcrrees d'argent, couteaux avec gaines, bourses de velours
OH de sanguine^ patendlres d'ambre ou de corail (i), man-
chettes de damas garnies d'argent (2), couvre chef ordi-
naireset chapels de drap d'or (3), soieries, ganls, chausses
(bas) et, en g(5neral, tous les articles de quincaillerie et
de mercerie. Nous nous arretons longtemps i examiner
ces interessanls bibelots et , pour nc pas sortir les mains
vides, j'achete des tablettes i dcrire, de fabrication pari-
sienne, que je compte ofTrir k une belle dame dont je tairai
Ic nom (4).
Nous nous dirigions vers la montre d'un orffevre, lorsque
noire attention fut attiree par un bruit melallique s'echap-
panl d'une huche k triple serrure, garnie d'une puissante
armature de fer. G'est le comptoir d'un changeur, bourgeois
notable de la cite. II est occupy ^ ranger par categories des
petits sacs d*or et d'argent, en y attachant des etiquettes
de plomb marquees de figures de monnaies et munies de
(t) La bourse ou auin6ni^re 4tait g^n^ralemenl suspendue k la
ceinture , de mSme que les paten6tres et le couteau , quand ces der-
niers objets ne se trouvaieiit pas dans la bourse, cc Une roige coroige
» de cuyer l^gidre clawe d'argent k tout le cuteal a manche de
» ciprds fereit d'argent n (Test, d'un chapelain de S*-Pierre, 1432).
« Le coroie de ung de tessut de soye clauwee d'argent doreit auvecque
» une patenostrez de coral » (Test, de Jacob de Fouron, 1436).
ce Une coroie d'argent sur ung verd texhut de soye a tout une bourse
» de walheweal » (Test, de Marie de Meffe , 1437).
(«) <c Ma rauche auvecque les manchettes batue d'argent de roige
» drap de damas » ( Test, de 1431 ).
(3) En 1437, Marie de Limont laisse « ung doble covrecbiet, » ce
qui ne pent gudre s'enlendre que des hennins k conies , dont les
femmes se coifTaient a cette ^poque. En 1419, Jean, sire de la
Hochette , veut que son <c chapeal d'or todis demeure alle maison
IX delle Koiche. »
(4) Ghacun a pu voir, a nos expositions retrospectives, les curieuses
tablettes k 6crire du musee de Namur, en dernier lieu reproduite
dans VArt ancien en Belgique , planche XIV.
- 56 —
broches (l). A cdt6 de Ini se trouvent un tr^buchet et des
firtons (poids monetaires), un registre contenant les cris
des monnaies avec leurs empreinles (2), ainsi que d'autres
livres dans lesqiiels il inscrit ses diverses operations :
change des especes sonnantes, pavement ou d^livrance de
lellres de change et pr^s sur gage (3). Le champ de ioire
doit etre pour son commerce une lerre de benediction.
L'orffevre chez qui nous nous arriitons, est en train de
faire admirer k une noble dame un chapel sem6 de perles
fines et un collier , tons deux garnis de cinq fermaux
(agrafes, fermoirs) d'orfevrerie , qu'il doit livrer a la
femme d'un echevin do Li^ge (4). Dans sa huche ouverte,
on aperQoit des chalnettes de col en or, pour les dames,
des anneaux de mariage, des verges (bagues) ornees d'un
diamant, d'une ^meraude ou 6maill6es .d'une unicorne
(licorne), des signets (cachets) prets h recevoir la gravure
et quantity d'autres bijoux en or (5).
Notre orffevre a laiss6 dans sa boutique sa riche argen-
terie d'^glise, mais il est particuli^rement bien assorti de
vaisselle. Outre les aigui^res et les grands pots d'argent,
qu'on ne manque jamais de faire armoyer (e), il a eu
(0 Voy. R. Serrurf., Bulletin de numisfnatique et d^arehiologie y
t. V, p. 156.
(i) Cf. A. Rlanchet, Le livre du changeur D^Aam^?, dans la Revue
numismatique ( franQaisc ) , 189 1 .
(s) Henaux, Les banquiers liSgeois au XIV^ sihcle, dans le Bull, de
Vlnst. arch, lidg,, t. Ill , p. 313.
(4) « Me chapel de pierle k tous les chinque fermas... me goleet a
» tout les chinque fermas d'or qui y sont » ( Test, de Cath. Chabot,
veuve de Renier de Bierset, echevin de Li^ge, 1435 ).
(5 ) « Une petite verge d'oir que je porte, k tout ung plat dyamant...
» une aultre petite verge d'oir que je porte, a tout une 6merade »
(Ibid. ). « L'aneal d'oir dont son peire moy sposat » ( Test, de 1420 ).
c< Une verge d'oir esmaill^e d'une pi6ce d'unicornc » (Test, de 1431 ).
« Mon signeit d'oire » (Test, do 1438).
(«) ccUn ayweroul d'argent, armoy^s dez armes de jidit Renne-
- 57 -
soin de se munir de pieces moins importantes , telles que
coupes d'argent dore, hanaps unis ou freses (grel^s), tasses
d'argent (1), godets, cuillers et ces pei'xis gohinets (gobelets)
ou seillcs (seaux) d'argent entrant Tun dans I'aulre (2), qui
conviennent si bien pour 6tre donnas h roccasion des f^tes
de famille. Rien h craindre, d'ailleurs, au sujet du titre de
Targent : toute pi^ce doit porter la marque du poingon
que, chaque ann^e, le maieur confie i un prud'homme
assermente du metier (3).
Votre bourse n*est-elle pas assez bien garnie, vous devrez
vous rabattre sur la vaisselle d'^tain ; cela fait encore tr^s
bon effet sur un dressoir et meuble bien la cuisine. II y a
sur la foire des pollers d'dtain, du metier des fehvres de
Liege, qui debitcnt force goffes (bols converts), dcuelles ,
douhliers (plats, assiettes), pots, demi-setiers (4), sasirons
(sali^res couvertes) (5), toutes choses qui font Torgueil
des petites bourgeoises et des meschines ou m^nageres.
Les pauvres, eux, se contentent de poterie de terre
vemiss^e et de poterie de pierre. Ge dernier article, com-
pose decruches, canettes et pots k bi^re de toute forme,
avec ou sans anses , est d^bit^ par les potters de pierre de
» war... ung pot d'argent de trois pintes ou plus, qui est armoyes
» dez armez de jadit Rennewar et des miennez » (Test, de Cath.
» Chabot, 1435).
(i) « Quaire hanaps condist tasses d'argent... ung hanap d'argent
freseil»(Test. del436).
(s) « Vj petis gobines d'argent qui entrent lunc dedens I'autre »
( Test, de Jean de la Roche, 1419). » Syez selles d'argent entrant lunc
dedans I'aulre » (Test, de 1432).
(s) De Hemrigourt, IA patron del temporaliteit j p. 288, d'aprfes la
lettre , aujourd'hui perdue, de I'ev^que Adolphe de la Marck.
(4) Mesure de capacite pour les liquides et pour les solides: ccUnne
botailhe de demey slier de sten » (Test, de 1416).
(5) « Dois sasirons a coviercle, Ik ou met seil » (Bohmavs, Carta-
laire de la commune de Dinant, note de I'^diteur au has d'un test, de
1393,t. I,p. 134).
— 58 -
ChAtelet, Pont-de-Loup et Bouffioulx. Ces industriels n'at-
tirent pas noire attention , car leurs vases sent uniforme-
ment d*iin bianc grisAtre ct n'ont pour tout ornement que
des bosseltes dispos^es en cercle autour de la base ( i ).
Passons aux ustensiles de cuivre, dont on fait une enorme
consommation. Les febvres de Liege et ceux de Huy
pourraient se disputer la palme dans celte industrie, n'etait
la presence des marchands dinantais. Les batteurs de cuivre
de Dinant passent, en effet, pour les plus habiles de
TEurope et ont amasse de grandes richesses. A Tetal de
mailre Jean Godissart ( 2), un chapelain de Saint-Pierre est
en train de marchander, non pas un encensoir ou des
burettes, mais un grand cand^labre k «trois buses b pour
sa table; un vinier achate des pols, justes et aulres raesures
de cuivre ; un mercier, des poids et des balances (3).
Plus loin, un brasseur fait charger par son varlet une
chaudiere, des chaudrons et des pelles d'airain. Ce qui
nous frappe , au milieu de cet ^blouissant etalage de
cuivres (5cur6s^ c'est la vari6t6 des bassins, des cruches,
des aigui^res (4), et surtout des cuill^res d images en
laiton fondu, dont les plus jolies ont le manche tors
ou quadrille , avec un lion accroupi , un pied de biche ou
({) Van Bastelaeb, Les grks wallons, pp- 66 et 178.
(«) Batteurde Dinant, en 1404 (Voy. Bormans, Cartulairede Dinant
I, 187).
(3) Notez que poids et mesures, avant de pouvoir servir, devaient
^tre « scelles et enseignes de Tenseigne de la Justice de Li^ge» (Voy.
Lettre des poids, de 1341 , dans les Charles et priv, des bons mitiers,
t. L p. 1 Loi nouvelle de 13^5 , §§ 26 ft 28).
(4) «Unc gran bachien, unne orchuel (cruche) et une standair
» (etalon de mesure)» (Test, de 1416). « Dois plas bachins et ung
» bicheroul (sorte de candelabre) de keuvre » (Test, de 1436).
« Ung oirchoul h, lutiron et ung a fous... ung bachin de barbier »
(Test, de 1437).
^ 59 -
■
quelque figure d'ap6tre au sommet (i). Tout cela prouve
que Tart est populaire, en ce qu'il s'applique aussi bien
aux objets de luxe qu'aux objels vulgaires.
Si le bon metier des f^bvres de Liege ne peut rivaliser
avec les batteurs de Dinant, il n'en est pas nioins le plus
considerable de la cite parses nombreux ferronniers, dont
les produits i bon march6 s'ecoulent sur la foire. Les uns
ne vendent que des clous ; d'aulres , des ustensiles de
cuisine, tels que chaudrons, pots, cramais (cremailleres),
tr^pieds, r^chauds, r6tissoires, kastiers (hvoches) y pelles,
tenailles, fers i gaufres , etc. (2); d'autres encore,
fourheurs el armoyers^ vous fourniront des couteaux,
6p6es, dagues et batons de toute espece ; chapels de fer (3),
hausse-cols, cuirasses, cottes de lames 6\les pansier es (a) y
epauli^res, brassards, greves (armures des jambes), gants,
6triers; de sorte que chez eux le gentilhomme, aussi bien
que le bourgeois, trouve k se couvrir de fer et d'acier de
la t6te aux pieds (5). «
(i) Le mus^e de rinsiitut arch^ologique li^geois possMe une collec-
tion de ces cuillers, la plupart trouvdes dans la Meuse, pr^ de
Huy, et provenant, selon toute apparence, d'un bateau dinantais
ayant sombre dans ces parages.
(«) Plusieurs de ces ustensiles, datant du commencement du
XV" si^cle, sont encore visibles au musee de Tlnstitut arch^ologique
li^eois. Le grand sceau du metier des fkbvres de Liege, tel quMl
est attach^ a une charte de Tan 1408, repr^sente saint Eloy debout
sous un dais gothique, avec le perron k sa droite, des tenailles et
un fer k cheval couronn^ k sa gauche.
(s) Coiffure militaire en forme de cdne aplati et a bords, port^e
surtout par les fantassins pour monter k Tassaut.
(4 ) ff A present, dit Hemricourt {Miroir des nobles ^ p. 3^)» cascons
> (chacun) est armeis d^une cotte de fier appellee panchire. »
( B ) A cette ^poque , les gens de metier ^taient presque aussi bien
arm^squeles hommes de guerre. En 1429, un houilleur (int^ress^
dans une houill^re) veut que « me houchecoul et mes spallereauz ,
« me brecheles , me petrine et me panchier revoisent k Anthone le
- 60 -
Nous n'avons pas tout vu ; cependant la lassitude a
fini par gagner nos jambes et la voix creuse de messire
gasler commence h se faire entendre. Heureusement que les
hevoirs ne manquent pas sur la foire. Celui dans lequel nous
enlrons est rempli de monde; des bancs (scampnes) et
des bahuts de ch6n(?, a Taspect massif, courent le lo:igdes
parois et servent do sieges aux consommateurs; devant
eux, des tables reposant sur des tr^teaux, sont chargees de
hanaps de vin ou de miez (hydromel) et de pots de
cervoise. Dans un coin, quelques bruyants jouvenceaux
sont fort occupes k Ireweler , c'est-5-dire & jouer aux
deS; assis sur des pliants autour d'une petite table appel6e
brelenc, Suivant nos ordres, le tvmlecke (l) nous apporte
du vin de Moselle qu'il vient de tirer d*une buire, une
miche livHche (2), des oeufs et du fromage, car c'est jour
maigre. Apr^s avoir fait honneur & ce frugal repas et regie
notre compte avec le lavernier, nous allons nous divertir
un instant aux exercices des hislrions et des bateleurs,
habitues des chateaux et desfoires; puis nous repassons
le pont des Arches pour regagner noire h6lellerie.
» Bolengier mon seroige . » En 1438, c'est un xhohier de Li^ge qui
laisse « unc chapeal de fier et une houscoule de fier, june poitrine k
» alette, une demie greveche, une pare de brasseles, une par de
» wnns de fier et une par de slrikehons defier, un panchier de
» fier sens goUeir. n Tons ces ternies ont 6te traduits ou expliques
ci-dessus.
(i) Le winlecke 4tait le gargon de cabaret du temps (Voy. Jean
deStavclot, p. 218). II est classe parmi les rt6nu(f8 dans les Statut8
criminels de 1345, § 36.
« ) La miclie Uvriche, ainsi nommee parce qu'elle pesait une livre
ou deux marcs, etait , avec le michot Uvriche d'un marc, le pain blanc
par excellence , celui que les a boulengiers ddlivrent sur tailles aus
» clers et aus bourgois » (Hemricourt, Patron y p. 3^:2). II en est
question dans plusicurs ordonnances, notamment dans le r^glement
donne aux meuniers et aux boulangers en 1401.
- 61 -
Avant de terminer cette etude, il convienl de dire un
mot des changemenls que les trois derniers siecles appor-
lerent aux foires de Liege. Lorsqu'Erard de la Marck
reorganisa la procession de la translation de saint Lambert,
le 4 mai 152C, il fit revivre la seconde foire, qui, du temps
d'Adolphe de la Marck, coincidait avec la meme solennite,
puisavait 6i6 abolie en 1350. La franchise devait, comme
toujours, durer trois semaines, dont la deuxi^me, celle de
la vente, commengait le jour de la translation de saint
Lambert (28 avril) et finissait avec Toclave de la f^le (i).
Cependant, en pratique, cette regie no fut pas rigoureu-
semcnt observee , car les cris du perron de 1560 nous
apprennent que, cette annee, la franchise commenga le
17 avril, et la « tranche i'^to » le 24, pour durer jusqu*au
l*'"' mai ou plutot jusqu'au samedi 4, ?i Ton tient compte de
la prolongation qui fut accordee. C'etait oxactement comme
k la foire de seplembre: mt^mes jours du mois, memo inter-
vention des « six disputes h. la foire », m^me obligation
pour les bourgeois de fermer leurs boutiques et de ne
vendre qu'ik la foire, « aux lieux accoutumes*. (2)
Un si6cle apr6s, un mandement de Maximilien-IIenri de
Baviere, public le 5 fevrier 1663, vint faire table rase de
toutes ces anciennes institutions, probablcment tombees en
desuetude. « Pour accorder, y est-il dit, plus de commodite
» et liberty aux marchands, il y aura trois foires franches
» Tannic, dont la premiere sera a la saint Simon et saint
» Jude (28octobre), la seconde le vendredy avant la saint
» Jean (avant le 24juin), et la troisieme le vendredy avant
(0 Daris, Extraita du cartulaire de Saint-Laurent, dans les Notices
8ur lea igliaea du diochae de LiSge, t. XI , p. 146; Ghapeauville, t. Ill,
p. 293.
(t) Grand yreffe dea ichevina % Mandementa , reg. 1560-1567, fol. 2 v*.
- 62 -
> les Pasques Glosses (avant le dimanche qui suit celui de
» Piques), pour durer cliacune huit jours, pepdant lesquels
» les marchands seronl affranchis d'arrels de leurs per-
» sonnes pour debtes civiles, sauf celies contraclees pen-
» dant lesdits francs marchez » (l).
Par un nouvel 6dit, date du 30 octobre 4687, le prince
consentit a ce que la foire commengant la veille de la f^te
de saint Simon et saint Jude, durerait dor^navant quinze
jours y compris ses franchises (2). Gette ordonnance ,
renouvelee I'ann^e suivante par Jean-Louis d'Elderen ,
est le dernier de nos documents.
Aujourd'hui, a depuis que le r6gne des privileges a cess6,
» dit un auteur moderne (j); depuis que les communica-
» lions ont dte rendues plus faciles et plus sOres; que
» I'accroissement de la population a favoris^ la division du
» travail ; que les marchands, renongant k la vie nomade,
» se sont mis en boutique et ont pourvu les villes de maga-
» sins parfaitement assortis ; les foircs ont perdu leurs
» avantages et leur influence. On ne voit plus de riches
» caravanes visiter successivement toutes les villes, tous
» les villages du pays, et y encombrer les places publiques
» d'i^choppes remplies des marchandises les plus varices ;
)) tout au plus , aux jours de kermesse , on apergoit encore
» des marchands de pain d*(§pice et de joujoux, des faiseurs
D de tours de passe-passe et des blagueurs k la barbe longue
» et au chapeau pointu , ofTrant trune main des chaines de
» chrysocale et de Tautre des brochures socialistes. »
B«° J. DE GHESTRET de HANEFFJS.
( i ) LocVREX, Becneil des Mils, t. JI, p. 353.
(«) iWrf, p. K>5.
( 3 ) V. Gaillard , Les foiresy dans le Messages- des sciences historiques,
ann^e 1851, p. 219.
PRISE DU CHATEAU 1)E HUY
EN 1595 (f).
Pendant que la guerre 6tait engagee entre les Provinces-
Unies et le roi Philippe If d'Espagne, le Prince-fiv^que
de Li6gv"i, Ern3sl do Buviere, avail compris combien il
^laitde son inter^td'assurer la neutralile de la principaut6.
C'etait une sage mesure, car noire terriloire se trouvait
expos6 a des invasions. A un autre point de vue , les
^tablissemenls ecclesiastiques (abbayes, nionasl6res, etc.),
etaient menact^s de pillages , d'exlorsions et d'incendie
par les troupes protestanles des Provincos-Unies. II fut
done stipule que les Hollandais et les Royalistes pourraient
commercer dans notre pays , au ni6me titre que les habi-
( I ) A consuUer : Fisen, Sancta Legid Romanae Ecclesiae Filial etc.
Part. II, p. 397 et s. — M^lart, Histoire de la ville et chasteau de Iluy,
p. 473 et s. — GossuART, Manuscrit. — N. Sommaire historial de
Uige (ann^es 1538 a 1668). — Traduction de D. Carlos Coloma,
Las guerras de los Estados BajoSf Barcelonne, 1627. — Biographic
cambresienne du XVI* si^cle. Le capitaine Heraugihre par M' G A.
LiFiiBYRE, Gambrai, 1849, etc. *
— 64 -
tants du pays de Liege; et que les parlls belligerants
auraient le libre parcours sur noire territoire , mais sans
pouvoir cxercer le moindre acle d*hoslilite ou de inauvais
gre dans I'inlerieur des villes. Malheureusement , ce Iraite
n*avait d autre sanction que la bonne foi des contractants,
de sorte qu'ii pouvait 6lre viole par un capilaine audacieux.
C*est ce qui arriva en 4595. Le chateau de Huy (1) fut
Tenjeu d'un acte de perfidie.
Pap suite du permis de circuler qui avail 616 accord^ aux
(0 LVmplacement du fort actuel a dH servir de campement
romain. (Voir noire notice: Origine de la vilU de Huy, annates du
Cercle hutois des sciences et beaux-arts. T. 11, p. 209 et s. )
Mais Tancien ch&leau ne fut probablement b&ti que vers Tepoque
carolingienne. Nous ne partageons done pas Topiniou de Melart,
qui en attribue la construction k un certain Godart, His d'Octave,
roi de Cologne, de Tongres, de Brabant (???), ann^e 14!2. Get
auteur ajoute que le fort fut consid^rablement agrandi par Tempe-
reur Antonin. Ces affirmations ne reposent sur aucune base serieuse.
EUes doivent done etre mises au rang des l^gendea que nous a
transmises le moyen-^e. Ce qui est certain, c*est qu*une tour portait
le nom d'un comte de Huy, Basin, Deux autres tours furent post4-
rieurement ^levees, et rappellent, par leurs qualificatioQS : Antioche,
Damiette, des souvenii*s des Croisades. C'est Ti^vdque Jeande Flandre
qui avail 6difl6, vers 1288, la seconde. II avail aussi construit une
grande salle, qui subsista longtemps et qu^on appelait la salU de
Flandre. L'ouvrage de Melart, dans lequel nous puisons ces details,
nous apprend que, trois ans plus tard, le successeur de Jean de
Flandre, Radulpbe ou Radut, b&tit, k son tour, une autre salle dile
ronde. Mais c^est 1& une erreur. L'^v^que qui occupa le siege apres
Jean, 6tait Hugues de GhdJons. Enfin , le Prince-Evdque Erard de la
Marck apporta de grand es ameliorations au ch&teau de Huy. II fit
Clever, a rextr^mite vers Namur, une tour a laquelle il donna son
nom. En mSme temps, il priait, en Tan 1507, Tabb^ de S^-Laurent de
lui envoy er k Huy un religieux, fr^re Jean Pecks, natif de Looz,
pour peindre la chapelle, dite de SS. C6me el Damien, qui se trouvait
dans le chateau. Le religieux se rendit a Tordre du Prince, et accom-
plit le travail qui lui ^tait demand4t
- 65 -
HoIIandais, des Wallons et notamment des Li^geois, qui
avaient embrasse la religion proteslanle et qui s'6laient
enr616s sous les drapeaux des Provinces-Unies, venaient
fr^quemment jusqu'^ Huy. lis faisaient pretendument des
reconnaissances pour s'assurerde la marchedes Royalisles.
lis avaient appris que le cMleau-fort de la ville n'elait
que faiblement defendu. En eflet, il n*6tait gard6 que par
quelqaes soldats. Encore, ceux-ci 6taient-ils pour la
plupart mari^s , do sorle qu'ils logeaient souvent hors
de la forleresse pour se retrouver au foyer domestique.
Leur zcle 6tait aussi allied i par le retard apporl6 au paye-
ment de leur solde. En vain, le commandant du fort,
Thiry de Groesbeeck, qui pressenlait le danger d'une sur-
prise, avait reclame pres du Ghapitre de S'-Lambert un
renfort de garnison. II disait qu'en temps de paix, cinquante
hommes cStaient n^cessaires pour d^fendre le ch^iteau, et
qu'en cas de guerre, il fallait au moins deux cents soldats
pour en assurer la conservation. II avait 6tt5 ^conduit dans
ses pretentions : les chanoines , qui se fiaient h la neutra-
lile, avaient repondu que les Ilollandais n'agiraient jamais
a rencontre du traits. Le tr^sorier, Antoine Gorneli, auquel
le commandant avait transmis des observations sur le
payement irr^gulier de la solde , avait aussi elud^ la
question.
Le gouverneur de Brt5da, Gharles d'Heraugi^re, origi-
nairede I'Artois (i), connaissait parfaitement Tetat d*aban-
(i) Gharles d*Herau^^re est aussi d6sign6 comme ne k Cambrai.
II avait dpous4 Marie de Groenneveld. II eut de cette union un fils,
Maurice d*Heraugiere , qui ohlint des Etats-G6n6raux une pension
annuelle de 1,000 fl., en consideration des services que son p^re avait
rendus k la cause des Provinces-Unies.
Charles d'Heraugiere passait pour un des plus fiddles lieutenants
de Maurice de Nassau.
5
- 66 -
don du chateau de Huy. M6ditait-il la conqu6te de la for-
leresse de cette ville, ou bien ce projet fut-il sugg^r^ par
un autre ? G'est ce qu'il est impossible de determiner d'une
maniere bien precise. Toujours est-il qu'il trempa dans le
complot.
Un nomm^ Hendric Voersen ( ou Voers ) , natif de
Hassell , et ancien soldat, fut T^me de la conspiration. Get
homme habitait Huy. II occupait une maison en face
de r^glise de Notre-Dame , et exergait la profession
d'orf^vre. Gomme sa demeure avait pour enseigne une
6crevisse , on avait donne k cet stranger le sobriquet :
Grevesse.
Vers la fin de Tannee 1593, ou au commencement de
1594, Voersen, dit Grevesse,se mit en route pour aller
trouver d'Heraugi^re ^ Br6da. II rencontra en voyage un
sieur Gilles Wits , dit de Muller ou Demollc , brabangon
d'origine, et lui rdv^la qu'il avait une communication
importante h faire au gouverneur de Br6da. Gomme ce
dernier, disait-ii, projetait de surprendre le chateau dc
Huy, on pouvait le seconder dans son entreprise, en lui
indiquant un moyen infaillible de s'assurer la possession
de la place. Grevesse reprit le cours de son voyage; mais il
fut capture en route et emprisonn6. Toutefois il parvint k
s'6vader, e\ arriva enfin h. Breda. L&, il se fit conduire par
le m^me Demolle pres d'Heraugi^re , et eut un long entre-
tien avec celui-ci. Le gouverneur de Br^da s'empressa
d'^crire une Icttre h Maurice de Nassau pour lui faire part
do la proposition do Voersen. Le comte de Nassau h^sitait
k tenter rentreprise , carelle lui paraissait irr^alisable. Et,
en efiet, le projet de Grevesse consistait a escalader la tour,
dite la Marck. Neanmoins, d'Heraugiere, auquel le projet
souriait, prit sur lui d'envoyer Demolle , avec une escorte
dc quatre cavaliers, pour allor explorer les lieux. Inutile
de dire que les soldats ignoraient compl^tement le but du
— 67 -
voyage. Quand ils arriv^rent k Huy, ils descendirent k
I'auberge de VHomme Sauvage. A rinslaht, DemoUe et
Voersen all6rent rdder autour du fort pour examiner les
raurailles. Puis, comme il 6tait k craindre que les cavaliers
devtnassent le motif de cet arr^t dans la cit6 , Demolle les
conduisit k Taventure entre Marche et Namur ; d'ou il les
ramena vers Br^da , en les faisant passer par Chockier et
Tongres.
Environ trois semaines ou un mois apr^s celte
course, Voersen fit savoir k d'Heraugi^re que la hauteur
de la tour la March 6tait de soixante pieds. Un certain
temps s'^coula ; puis, le commandant de Br6da envoya
Gilles Demolle, sous Tescorte de quatre soldats, pourse
rendre un compte exact des lieux. Demolle s'installa
avec son escorle k I'auberge de la Porte rouge ^ k Huy, et
eut une conference avec Voersen, dit Grevesse. Demolle
ne cacha pas que Tescalade de la tour lui paraissait pres-
qu'impraticable ; car on s'exposait k attirer Tattention
d'une sentinelle. II opinait pour chercher un autre acc6s.
Apr^s quelques pourparlers, Demolle pr^texla k ses soldats
qa'il avait une affaire a traiter avec Voersen et qu'il
viendrait les rejoindre le lendemain. II se dirigea k pied,
avec Grevesse , par la porte de S*-Germain, vers le rivage
de Statte. L^, ils traverserent la Meuse pour aborder k
Ahin, et s'achemin^rentjusqu'au pied du chateau. L'examen
de la tour la March leur donna la certitude qu'une ascen-
sion, au moyen d'dchelles, 6tait irr^alisable. Alors ils
regagnerent la ville , en suivant le m^me trajet. Comme la
mission du sieur Demolle 6tait termin^e, il partit le lende-
main avec ses soldats. Le retour k Br^da ne s'op^ra pas
sans difficult^ , car la petite troupe fut assaillie par une
milice du Pr6v6t de Brabant. Aprfes une lutle , dans
laquelle un des suivanls de Demolle fut tu^, les autres
purent regagner Br^da.
— 68 -
Quoique d*Heraugiere eCit 6t6 6branl6 par le r6cil de son
envoye, il ne pfersisla pas moins dans Tidee de suivre le
plan de Grevesse. II fit conslruire une t§chelle de la hauteur
indiquee ; mais, apr^s en avoir fait Tessai au chateau de
Breda, il reconnut qu'il serait impossible de la dresser
sur un espace de terrain trop resserr^. Ensuite, il ordonna
de confeclionner une echelle de corde, qu'il appliqua contre
une haute muraille (i ).
Pendant ce temps, Grevesse avait trouv6 un autre moyen
de tenter Taventure. II fit part de ce nouveau projet d
d'Heraugiere et reclama une entrevue. Le commandant se
mit en route avec Demolle pour Anvei*s, et trouva son com-
plice Voersen. Gelui-ci expliqua qu'il s'etait introduit dans
la forteresse , en promettant deux faisans au gouverneur
de Groesbecck ; qu'il avait remarqu6 , pr6s de la salle de
Flandre, une fen^tre non garnie de barreaux de fer, et pre-
nant jour du c6l6 des encloitres de I'^glise de Notre-Dame ;
qu'une maison de chanoine tHait ^ louer au pied de la mon-
tagne , et qu'en disposant de cette habitation, on pourrait
facilement parvenir k la croisee. Au surplus, ajoutait Voer-
sen , il se proposait de visiter plus attentivement les lieux ,
lorsqu'il porterait les fajsans ^ Thiry de Groesbeeck. D'He-
raugiere doutait encore du succes de I'entreprise , car il
lui semblait difficile de monter les ^chelles. A la fin , ses
apprehensions furent dissipees par I'assurance que Grevesse
lui donna h. cfet 6gard (2 ).
I i ) D*apr^s Gossuart , T^chelle de corde aurait ^t6 , en ce moment,
command^e k Breda par Voersen. Nous avons pr^f^re suivre ropinion
de M^lart, qui ^tait conictnporain de eel ^venement, et qui, par suite,
a connu, mieux que tout autre, les incidents du complot.
(«) Gossuart pretend que d'Heraugiere est venu lui-m^me k Huy
pour explorer les lieux ; mais nous ne trouvons point la confirmation
de ce fait dans le r^cit de M^lart.
- 69 —
Sur ce, d'Heraugi^re fit escorter Voersen pour proteger
son retour.
Un devoir sMmposait : c'^tait d'obtenir Tassentiment du
comle Maurice de Nassau. D'Herau^i^re se chargea de ce
soin. II rcpresenla a Maurice I'lmportance de la prise du
chMeau de Huy. Par cette position, on prot^geait les fron-
tieres de la Hollande ; on assurait les communications avec
les Francais et, notamment, avec le comte de Turenne, qui
se Irouvait alors h Sedan ; on tenail en 6chec le duch6
de Luxembourg et le com 16 de Namur; enfin, on pouvait
frapper de contributions ces deux pays, tant pour Tentre-
tien des troupes que pour les besoins de la guerre. Maurice
de Nassau se rendit h ces raisons, et Tentreprise fut rf^solue.
De suite, d'Heraugiere fit mander Voersen. II lui recom-
manda le secret le plu3 absolu, lui donna I'ordre de prendre
a bail la maison du chanoine, et Tengagea h preparer des
echelles. En m6me temps, il lui remettait une somme d'ar-
gent pour les premiers frais.
D^s son retour h Huy, Voersen ioua la maison qui avait apr
parlenu au chanoine Winne et qui otait alors poss6d(5e par
le chanoine Gaen. II pr^texta que sa demeure 6tait incom-
mode pour le nonveau commerce qu*il se proposait d'en-
treprendre. D*apres son dire, il allait faire le trafic de draps
h la commission pour un marchand d'Anvers. Et, en cfTet,
il recevait des colis, mais qui venaient de Br^da, et qu'il
faisait transporter , par charrettes, de S*-Trond k Huy.
Une derni^re entrevue eut lieu entre lui et d'Heraugi6re,
a Breda. Le commandant lui promettait, de la part du
comte de Nassau, un don de 8,000 florins, plus, une pen-
sion annuelle de 600 florins (l).
A daler de ce moment, Voersen, dit Grevesse, frequenta
(i) Lors de ce voyage, Voersen se fit enrdler dans les troupes de
d'Heraugiere pour participer k la solde.
- 70 -
plus que jamais le chateau de Huy. II s'^tait insinu^ dans
Jes bonnes graces du gouverneur et lui vendail du drap, ou
d'autres etoffes, pour son manage. En unmot, iletait devenu
le commensal de Groesbeeck. II profita de cette familiarite
pour explorer Tint^rieur de la forteresse el conslata que
deux fenfires, non grill^es, pouvaient 6lre escaladees. Mais
il fallait^ pour cela, grimper i I'aide d'6chelles ordinaires,
et so hisser ensuite au moyen d'^chelles de corde jusqu'aux
embrasures. Comme surcroit de precaution, il mesura la
hauteur avec un fil k plomb.
Imm^diatement apr^s , une double 6chelle de corde ,
longue de quarante pieds, fut fabriqu^e a Breda. EUe etait
munie d'echelons en bois et permettait k deux hommes de
monter de front. Voersen s'^tait encore transports k cet
effet a BrSda. II fit emballer cet engin dans un tonneau ,
et envoya qu6rir ce colis avec d'autres marchandises k S^-
Trond.
Le secret Stait si bien gard6 , que personne ne congut le
moindre soupQon. Gependant, d'Heraugi^re commengait a
s'impatienter du retard apport6 k TexScution de Tentre-
prise. II envoya son page, Jean Haluin, pour s'enqu6rir des
faits et gestes de Voersen. Le page s'Slait costumS en fac-
teur de marchand , et se disait envoy6 par le marchand
d'Anvers. Son accoustrement y dit M61art, etait de noire
fustaine. Voersen, dit Grevesse, retinl Haluin pendant
quatre ou cinq jours, lui parla du projet et lui montra la
maison lou6e. Gomme il ne fallait pas donner Te veil, Voersen
engagea le prStendu facteur k frequenter les Sglises , pour
assister aux offices et aux predications.
Enfin , le jour fut fix6. Voersen avait tout prSparS , et
empruntS deux grandes Schelles appaitenant , Tune k
rh6pital et Tautre k la halle aux grains. Gomme motif de
cet emprunt , il disait qu'il allait faire blanchir la maison
du chanoine Gaen. M6me, il 6tait entr6 en pourparlers avec
- 71 -
plusieurs magons, pour discuter le prix du blanchiment. La
double ^chelle de corde 6tait d^ball^e , et un tonneau de
cervoise attendait dans la cave Tarrivee des soldats.
Une troupe de 31 hollandais, comraandee par Wits, dit
Demolle, partit de Breda. Dans le nombre, on comptait deux
sergents et deux caporaux. Demolle 6tait int(§resse person-
uellement au succ6s de l*entreprise ; car on lui avait promis,
en cas de reussite, une promotion au grade de sergent-
raajor. Tous, sauf le chef, ignoraient le but de Texp^dition.
Demolle laissa, le vendredi 3 fevrier 1595, 26 rou tiers k
Waremme, et arriva avec les autres h. Huy. Apr6s avoir
installs ses compagnons a Tauberge de VEmpereur^ il alia
s'assurer si tout 6tait pr^t pour Texeculion du projet. Le
lendemain, il remontail k cheval et se rendait k Waremme
pour en ramener le gros de la troupe. D6s qu'il fut de retour
k Huy, il diss^mina les nouveaux arrives dans trois h6tel-
leries : du Cheval Blanc, du Mouton d'Or et du Pot d'Etain,
Le m^me jour, samedi 4, apr6s avoir soup^ et pay6 T^cot,
les soldats quitterent leurs auberges. lis faisaient entendre
et croyaient de bonne foi qu'ils allaient se mettre en route
pour rejoindre les troupes du roi de France, du cote de
Sedan. lis embrassaient, disaient-ils, la defense du monarque
frauQais, que le roi d'Espagne voulait t§loigner du tr6ne sous
pretexte d'heresie. Et comme les issues de la ville de Huy
devaient 6tre fermees, ils esp6raient, gr4ce k une pi^ce
d'argent, que le gardien de la porte S^-Denis leur livrerait
passage. Done, jusqu'^ ce moment encore, la troupe de
Demolle ne connaissait pas le veritable motif de son depart
de BrMa.
Au lieu de diriger les soldats vers le Condroz, Demolle les
conduisit dans la maison de Voersen. Apr^s y avoir sejourn6
pendant deux ou trois heures, ils furent emmen6s en trois
brigades, dans Thabitation du chanoine Gaen. Le complot
leur fut alors devoile. La nuit paraissait seconder le dessein,
— 7f —
car robscurit6 6tait tr6s profonde. Sur le conseil donn6, les
soldals 6terent leurs souliers. Puis, enlre dix et onze heurcs
du soir, ils dress6rent les 6chelles de bois et inont^rent sur
le rocher. Une difficulte restait k vaincre : il fallait altacher
Techelle de corde k Taide de crochets h une crois6e du
cMteau. Aprfes une premiere tentative qui ne reussit pas
et qui faiilit d^courager les assaillants, Hendric Voersen
parvint k son but. II fut suivi par Demolle. Apres avoir
fractur6 la targette de la fen^tre et assure I'^chelle, il fit
entrer 25 k 28 soldats dans la place. Les conspirateurs
avaient eu soin de se munir de vivres pour plusieurs jours,
car ils devaient attendre Tarriv^e d'lleraugi^re. lis avaient
aussi pris la precaution de cacher les ^chelles de bois dans
les ronces et les broussailles.
Quand ils furent r^unis dans une chambre, pr^s de la
chapelle de SS. Gome et Damien, ils r^solurent de se tenir
cois jusqu'au jour; c'est-^-dire jusqu'au moment oil le
gouverneur et les gens du ch&teau se rendraient k Toratoire
pour assister k la messe. Et, en effet, le 5 f^vrier ^tait un
dimanche.
Malheureusement , une vieille servante passa par \k. En
voyant ces inconnus, elle poussa un cri d'alarme. Aussit6t,
les soudards se pr6cipit6rent sur elle , lui mirent la
dague sur la gorge et la menac^rent de la tuer si elle
ouvrait encore la bouche. La vieille fut garrott^e et mise
dans rimpossibilite de faire le moindre mouvement. Peu
de temps apr^s, une jeune fille s'aventura encore de ce c6i6.
A la vue des soldats, elle cria : aux armes ! et voulut
s'enfuir. Les strangers la poursuivirent, Tarr^t^rent et la
li^rent ^galement.
Ces deux alertes d^cid^rent les assaillants k agir sur-le-
champ. Ils firent irruption dans la chapelle, saisirent le
pr^tre qui allait cdl^brer la messe, le d6pouill6rent de ses
v^tements sacerdotaux ; puis firent prisonniers le gouver-
- 73 —
neur, s«i femme, sa fille, des domestiques et autres habi-
tants du chateau. Tous furent garrottes et enfermes dans les
souterrains. Les soldats etrangers profit6rent de Toccasion
pour voler k M"® de Groesbeeck la chaine d'or et les autres
bijoux dont elle 6tait par6e. lis se firent remettre les clefs
de la forleresse et ouvrirent la porte aux compagnons qui
n'avaient pu escalader la fen^tre. Ceux-ci avaient eu soin
de se costumer en paysans, et porlaient ostensiblement de la
volaille ou du gibier, pour faire croire qu'ils voulaient
roffrir en vente au gouverneur.
Voersen s'empressa alors de quitter le ch^tteau avec un
soldat, pour alter annoncer le succ^s de Tentreprise k
d'Heraugi6re, qui s'^tait mis en route avec un corps d*arm6e.
II prit un chemin d6tourn6, c'est-i-dire par Ahin, traversa
la Meuse, et fit seller deux chevauxqu'on avait laisses, Tun
2i rh6tellerie du Loup, Tautre h celle de VEmpereur (rue
Entre-deux-Porles), Pendant ce temps, les soldats mettaient
lout au pillage. lis fracturaient les coffres, que des nobles,
des gens d'6glise et des bourgeois avaient deposes au
chateau, avec ce qu'ils avaient de plus precieux (l).
Sur ces entrefaites, deux soldats de la garnison du fort,
qui etaient sortis de grand matin pour assister k Toffice de
la messe et pour vaquer k quelques affaires parliculi^res,
remontaient vers dix heures pour rentrer. lis furent lout
surpris de voir qu'on n'ouvrait pas la porte du chateau. A la
fin , un nouveau portier se pr^senla h une fenfire et leur
ordonna de detaler, en les menagant de tirer sur eux. II
ajoutait que la forleresse avait change de maltre. G'etait une
grave imprudence de sa part; aussi, fut-il vertement
(i) G'^tait Tusage k cette ^poque de porter, en temps de guerre, dans
les greniers des eglises et dans les lieux fortifies, la vaisselle, les
bijoux, etc.
— 74 —
r^primand^ par ses compagnons d'avoir ainsi r^vele le
secret de la prise de la place. ■
Aussitot, les anciens gardiens du ch&teau redescendirent
en ville, et cont^rent k qui voulait Tentendre que le ch&teau
6tait passe en des mains 6trangeres. A ce moment, les
bourgeois sortaient de Teglise collegiale, ou lis avaienl
entendu le sermon d'un rdcollet, fr^re Jean Hermanni.
Dans le principe , personne ne voulait accorder creance au
r^cit d'un 6venemenl aussi inattendu. Mais, h la fin, il falliit
se rendre a Tevidence. Alors, il y eut un affolement general
parmi la bourgeoisie. Les habitants criaient : aux amies !
Les uns couraient vers les portes de la ville, les fermaient
et y etablissaient des gardes. D/autres discouraient sur la
place publique. Enfin, les gens peureux, les femmes el les
enfanls parlaient de quitter la cit6.
II 6tait cependant important de savoir k qui on avail
affaire. Quelques bourgeois s'achemin^rent dans ce but
vers le chSlteau. Mais les r^ponses des strangers furent
contradictoires. Aux uns, ils offraient, pour toute explica-
tion, de leur donner de la boisson. Aux autres, ils diffe-
raient la justification de Fenvahissement de la forteresse,
jusqu'a Tarriv^e du nouveau commandant. Enfm, k ceux
qui paraissaient incliner pour le parti des Provinces-Unies,
ils disaient confidentiellement qu'ils 6taient hoUandais. On
ne pouvait done pas se fixer positivement sur la nationalite
de ces etrangers.
Pendant ce temps, le Gonseil de la ville s'6tait reuni
d'urgence. Les Bourgmestres en exercice , Henri de Pailhe
et Abraham de Hamoir, pr^sidaient Tassembl^e. La reso-
lution du Gonseil fut ^nergique. Gomme la nouvelle gar-
nison du chSlteau paraissait peu nombreuse, on decida de
tenter une attaque et de d^loger les aventuriers. Tout en
d^liberant, on mandait aux habitants du Gondroz d'aocourir
au secours de la ville, et on envoyait des expr^s au Prince-
Ev^que de Liege.
— 75 -
Les HoUandais avaient pr^vu que la cit6 ne se rendrait
pas sans coup fSrir. Pour tromper les bourgeois, ils arbo-
rerent des drapeaux blancs sur la lour d'Antioche (a Tangle
du chateau) , et sur celle de Basin ; puis, ils d^fil^rent, au
nombre de vingt-sept ou vingt-huit, sur la galerie, que
protegeait du c6t6 du march6 un grillage en fer. Leur but
etait de faire croire qu'ils appartenaient k la nation francaise
et qu'ils attendaient du renfort. Par cette manoeuvre, ils
voulaient engager les bourgeois k faire bonne garde du
c6l6 de la France et k n^gliger les acc6s du c6te de Statte,
ainsi que de la montagne d'Erbonne , par oil les troupes
d'Heraugi6re devaient arriver.
Envertude la decision du Gonseil, les bourgeois ^tablirent
des postes de garde , pour s'opposer k Tentr^e de corps
d'armee etrangers. Puis, ils tent^rent de reprendre le cha-
teau. Ils essay6rent de ddmolirle pont qui conduisait k la
forteresse et de brCiler la porte ext^rieure. Mais les HoUandais
oppos6rent une vive resistance. lis tiraient des coups de
mousquet sur les assaillants, et leur jetaient des pierres du
hautdes murailles. Un jeune gentilhomme , Godefroid de
Barre, Ills du seigneur Barr^ Surlet, qui combattait parmi
les Hutois, fut victime de son d^vouement a la patrie.
Comme 11 visait de son arquebuse un des etrangers, il fut
atteint d'une balle en pleine poitrine et tomba aux pieds
de Jean de Brialmont, seigneur de Fraiture. Gelui-ci fit
transporter le mourant au logis du Noble a la Rose^ sur la
rive de la Meuse, k Tendroit ou la nef marchande de Namur
abordait.
II 6tait inutile de prolonger un assaut qui n'odrait aucune
chance de r^ussir. Aussi les bourgeois se retir^rent-ils dans
la tour de Tardevis^e (l) , et, de li, tir^rent des coups de feu
(i) Cette tour, qu'on nommait aussi Tardevise , se trouvait sur le
prolongement de la montagne vers Abin.
- 76 -
sur les ennemis qui d^fendaieni les remparts du chAteau.
Les habitants du Condroz arrivaient dans la ville. lis
^laient conduits par Henri de Crisgnee seigneur de Gri-
monster, le seigneur de Gelles , le seigneur de Barvaux,
Jean d*Eynatten seigneur d*Ab6e, Olivier de Saint Fontaine,
Je capitaine Gabosse etd*autres. Le seigneur de Brus, grand
bailli, avait le commanderaent de ces troupes auxiliaires.
En attendant les ordres de S. A. le Prince-Ev^que Ernest
de Bavi^re (qui pour lors se Irouvait^ Li^ge), on confia h
ces milices la garde de divers quartiers de la ville.
Occupons-nous maintenant de la mission dont ^taient
charges les envoy^s de Huy. Un d*eux , I'dchevin Jean de
Hey, n'avait pas le physique de I'emploi. Son nez rouge et
son air embarrasse lui donnaient Tallure d'un ivrogne.
Aussi , quand il fit part de son message h un seigneur de
la cour du Prince-Ev^que , fut-il rebuts d'embl^e. Au
surplus, le fait de la prise du chateau de Huy paraissait
tout-&-fait impossible. Le seigneur de Louverval, qui se pro-
menait dans Tenceinte du Palais, fut plus cr^dule et s'em-
pressa de rapporter le recit k Ernest de Bavi^re. Au m^me
moment, arrivait un autre messager de Huy, qui ^tait
porteur d'une letlre, adressee par Jean de Brialmont ,
seigneur de Fraiture et grand mayeur de Huy, au chance-
lier Garondelet. II fallut alors s'incliner devant la reaUt6. Le
Prince-^veque pronon^a m^me ces paroles : <r Je croy qu*il
» est way ; voild que les Hollandois violent la neutralite
» contre le droict des gens; mais fen auroy la raison, et
» Dieu ne laissera pas cette perfidie sans pu7iition, »
Ernest de Bavi6re 6tait un homme de grande Anergic.
Nous en trouvons la preuve dans ce fait : il voulait monter
h cheval pour se transporter h Huy, et veiller par lui-m^me
a la reprise de la forteresse. Mais bon Gonseil priv6 , le
Ghapitre de S^-Lambert et les magistrals de la cit6 lui firent
entrevoir le danger qui r^sulteraitde son depart. En effet,
— 77 -
plusieurs bourgeois de Li^ge paclisaient avec les Provinces-
Unies. N'etait-il pas h. craindre qu'on profit&t de Toccasion
pour piller les maisons des gens d'(5glise et des personnes
opulentes de la capitale?D6j^, le peuple se meltait en armes
et se disposait h. visiter les habitations de quelques suspects.
Le Prince se rendit k ces raisons. II envoya de suite k Huy
le seigneur de Louverval pour prendre le commandement
des six compagnies de bourgeois. 11 lui adjoignit le capi-
tainc Trouillet avec une autie compagnie, le capilaine
Opleuw avec les mousquetaires , dits de Son Allesse, le
capitaine Everard D'Ans, et enfin quelques volontaires. Ce
renfort arriva k destination, le 6 fevrier, vers deux heures
du matin. AussitOt, on assembla le Conseil de la ville. Et
comme, avant de d^loger la garnison du chateau , il impor-
tait d'emp^chor tout secours de Tetranger, on divisa la
compagnie de Trouillet en deux pelotons , dont Tun devait
surveiller les abords de la porte S^-L6onard , et Tautre ,
air^ter toute invasion du c6t^ du Val-Notre-Dame. Ge
dernier peloton rencontra la troupe d'Heraugiere, et, lorn
d'entraver sa marche, s'empressa de prendre la fuite vers
Huy, en abandonnant un soldat aux mains de Tennemi.
De Louverval avait fait part au Conseil de Tordre qu*il
avait regu de prendre le commandement des compagnies
bourgeoises. Le grand-mayeur de Brialmont etait tres
heureux d'etre d6charg6 de cettc responsabilite. Toul-^-
equp, le bruit se repanditque les Frangais et les HoUandais
arrivaient par le Gondroz et le Brabant. A cette nouvelle,
de Louverval s'empressa de monter ti cheval, pour aller,
disait-il, prendre, k Liege, de nouveaux ordres du Prince-
Ev^que. 11 abandonnait done la ville au moment le plus
critique. 11 rencontra, entre Engis et Chockier, un courrier
de Son Altesse, lequel t^iait porteur de deux missives :
Tune a son adresse,. et Taulre pour Jehan de Berlaimont, sei-
gneur de la Ghapelie. Le Prince ordonnait k de Louverval ,
— 78 -
au seigneur de la Chapelle, au capitaine D'Ans et aux magis-
trals de Huy de d6fendre courageusemont la ville. II
promettait d'envoyer de suite du secours. Nonobslant, de
Louverval continua sa course vers Li6ge, au lieu de
rebrousser chemin. Le seigneur de la Chapelle s'excusa a
son tour, en disant que sa charge de bailli de Moha le rap-
pelait pour donner des ordres a ses gens, Enfin , il ne restait
plus que le capitaine D'Ans. Celui-ci alia reconnaitre, du cdt6
de la porte de S^-L^onard , les abords du chateau , puis se
transporta au faubourg d'Outremeuse , pour s'assurer de la
resistance des deux portes ( vers Statte). La premiere, dile
des Aveugles, paraissait Ires faible; mais on pouvait
defendre la seconde, grace d la grille qui la prot^geait.
Le depart des chefs avait jot6 le decouragement parmi les
defenseurs de la ville. L'anxiete des magistrats fut plus
complete quand, demandant Tavis du capitaine D'Ans, ils en
obtinrent la response suivante : « Vous avez le couieau sur
la gorge!... Cliasteau gaigne... ville perdue! »
Les HoUandais arrivaient k marche forc^e. Dejii, le lundi
6 t^vrier, au soir , ils se trouvaient pr^s de Tabbaye du Val-
Notre-Dame. Plusieurs capitaines, qui pr^cedaient d*Herau-
giere , notamment Voes, Bellifort et d'autres, entraient dans
le monast^re. Les religieuses, qui croyaient que le Prince-
fiveque arrivait au secours de la ville de Huy, avaient mis
leurs cloches en branle, et chantaient, dans T^glise, un
Te Deum en actions de graces. Grand fut leur 6tonnement,
quand elles apprirent que les 6trangei*s 6taient des HoUan-
dais. Les chels etaient reunis dans la salle de Tabbesse,
M™c Catherine de Henri. Gomme leurs vMements etaient
tremp^s par la pluie, ils se rechauflfaient k TMre, en atten-
dant qu'on leur servit le souper. lis oblig^rent Tabbesse
k se mettre k table avec eux, A peine etaient-il assis d'un
quart-d'heure, que d'Heraugi^re survint. Hsalua M">e de
Henri, s'approchadu foyer pour s^cher ses v^tements, puis
— 79 -
prit place h table. L'abbesse profita de Toccasion pour
reclamer une sauvegarde en faveur de son monastere. En
galant cavalier, d'Heraugiere repondit que son maitre, le
comte Maurice de Nassau , qui arrivait, disait-il , avec dix
raille hommes, respecterait certainement une maison si
hospitali^re.
D'Heraugi^re songea alors k envoyer un expr^s k Huy,
pour sommer les magistrals de livrer la ville. En cas de
refus, il menaQait de mettre, apr^s pillage, la cil6 h feu et
k sang. L'abbesse presenta son syndic, FranQois M6lart;
mais celui-ci d^clina la mission, en disant qu'en sa qualite
de bourgeois de Huy, il ne pouvait transgresser son devoir
et son serment, Un autre, Davin de Burdinne, invoqua sa
nationality du pays de Namur et s'^clipsa adroitenient.
Enfin, l'abbesse, qui 6tait press^e par d'Heraugi^re de lui
procurer un parlementaire , insista pr6s de Melart. Elle lui
promit de le garantir contre toute poursuite ulterieure, et
le supplia de faire la d-marche , ne fut-ce que pour sauver
le monastere. Sur cette assurance, Frangois M^lard monta
a cheval; mais il ralentissait Failure de son coursier, car il
redoutait d'aller porter un tel message k Huy.
Apr^s avoir atlendu vainement, pendant deux heures, le
retour de Melart, d'Heraugi^re quitta, avec ses troupes,
Tabbaye. II laissa son infanterie k Stattc et fit avancer la
cavalerie jusqu'au faubourg de S^-Germain. En ce moment,
FranQois Melart exposait son triste message aux Bourg-
mestres. II leur disait que les HoUandais ^taient au nombre
de mille a douze cents, et que d'Heraugi^re annon^ait
Tarrivee du comte Maurice de Nassau avec une armee de
dix mille hommes. D6j^, les gardiens du baloir de S»-Ger-
main avaient apergu les cavaliers hollandais. A cette nou-
velle, des femmes et des enfants , pris d'aflfolement , se
precipitaient vers la ville. Et comme la porte 6tait ferm^e,
ils cherchaient k s'^couler, tant par le quartier de S»-Ger-
raain que par celui de S»-Pierre.
- 80 —
Les Bourgmeslres opinaient encore pour la resistance.
De fait, Henri de Pailhe avait regu une lellre de M. d*Yve,
commandant dc Namur, lequcl engageait les Hutois k tenir
t^le pendant quelques jours k Tennemi et promettait de
venir promptement k leur secours. Toutefois, de Pailhe
n'avait pas communique cette missive k ses collogues.
On donna Tordre de consolider la porte de la Gou-
ronne (i), et de preparer des provisions, notamment de la
cervoise p<^»ur les d^fenseurs.
Les deuxBourgmestres furent deputes, avec les seigneurs
de Brialmont et de Boffut, pour aborder -d'Heraugi^re.
Disons a leur louange qu'ils reproch^rent au capitaine
hollandais la violation du traitt^ de neutrality. D'Heraugi6re
se tira d'aflaire par des mensonges. II pr^tendit que le
comte Maurice de Nassau avait eu vent d'un projet des
Espagnols de s'emparerdu chateau de Huy; qu'il avait cru
devoir devancer ceux-ci ; que son inter6t lui commandait
de s'assurer le passage sur la Mouse pour tendre la main
aux Frangais; et que Toccupation serait lout-ii-fait momen-
tan^e. En cas de resistance de la part des bourgeois de
Huy, il menagait encore de livrer la ville au pillage.
Les malheureux Bourgmestres implor^rent en vain un
deiai de huit jours, pour soumettre le cas k Son Altesse et
s'en ref^rer k sa decision. Loin d'acc(§der ^leur demande,
d'Heraugiere ne leur accorda qu'une heurede deliberation.
Le Gonseil s'assembla de rechef. D'apr^s Tusage, les
Bourgmestres devaient opiner les premiers. lis voulurent
degager leur responsabilite, en cedant la priorite au capi-
taine D'Ans , qui representait le Prince-Ev6que. Mais le
capitaine declina cet honneur. II en fut de meme du grand
uiayeur de Brialmont. Gelui-ci pretendit etre decharge de
tout pouvoir. Mais si ces deux Ibnctionnaires se tenaient
(1) Du c6t6 de la Batte.
— 81 —
sur la reserve , ils exergaient n^anmoins une certaine
influence sur la decision du Conseil. En effet, D'Ans inain-
tenait sa mani^re de voir, k savoir qu'il 6tait inutile de
resister a Fennemi , puisque le chateau 6tait pris. De son
cdl6, de Brialmont faisait entrevoir le danger d'un insucc6s ;
car, en cas d'assaut, on exposait les fcmmes et les jeunes
lilies a des outrages de la part de la soldatesque. Enfin ,
corame Toccupation de la ville paraissait devoir 6tre tran-
sitoire , on pouvail esp^rer que I'armee enneraie n'exer-
cerait aucune mesure vexatoire. Apr^s cette discussion,
le malheureux de Pailhe opina le prenaier. II consentait k
rendre la ville. A Tinstant, son avis fut partage par les
autres membres du Conseil, y compris le capitaine D'Ans et
de Brialmont.
Aussit6t, les Bourgmestres firent battre le tambour et
ordonn^rent aux bourgeois de rentrer dans leurs demeures.
Les conditions de la capitulation stipulaient que les pro-
pri^t^ des habitants seraient respect^es ; que la ville
releverait toujours de TEmpire et de Fautorit^ du Prince-
Ev^que de Li6ge ; que les immunites , privileges et fran-
chises seraient maintenus; enfin, que I'exercice de la
religion catholique, apostolique et romaineseraitsauvegard^.
Les soldats deTrouillet, les volontaires , etles gens du
Condroz quitt^rent immediatement la ville, en se retirant
par les portes de Rioul et de S'-Denis (i). Apr^s avoir
veill6 ti Texecution de ces mesures , les Bourgmestres
allerent saluer, au faubourg d'Entre-deux-Portes, les enva-
hisseurs. Immediatement apr6s la remise des clefs de la
porte de S*-Germain, les Hollandais etablirent, entre sept et
huit heures du soir , un poste de soldats sur le pont de la
Meuse, et ce, pour erapecher toute velleite de resistance.
Le 7 fevrier, au matin , d'Heraugi^re, qui avait passe la
(i) Du c6te du Condroz.
6
- 82 -
nuit dans une maison du faubourg, fit son entree avec le
gros de la troupe, c*est-i-dire avec son infanterie, composee
de 800 hommes. Ceux-ci vinrent se ranger sur le grand
march6. lis ressemblaient plutdt k des brigands qu'^ des
soldats ; car leur ^quipement avait, depuis la sortie de Br^da,
^norra^ment souffert des intemperies de la saison. lis furenl
logos chez les habitants. Mais quoique d'Heraugi^re eCit
assure que le logement ne depasserait pas qualre k cinq
jours, ils resl^rent i\ charge des Hutois jusqu'A la reprise
de la ville. Inutile de dire que les soudards exig^rent une
nourriture choisie , de la cervoise et du vin , plus qu'k dis-
cretion.
Dansle principe, Charles d'Heraugi^re fit preuve d'une
certaine moderation. Gest ainsi qu'il avait voulu confier les
clefs de la ville aux magislrats. Mais ceux-ci avaient decline
TofTre, pour ne pas engager leur responsabilite. De plus,
le commandant avait, k la date du 8 f^vrier , intimd k ses
soldats la defense de molester les bourgeois , de profaner
les 6glises, et d'exercer le moindre pillage. Comme, nonobs-
tant cette interdiction, les habitants quittaient la cite, il leva
le masque. II ordonna k deux reprises aux emigres de
rentrer en deans les trois jours dans leurs foyers , faute de
quoi , leurs biens seraient confisqu^s. Cette menace fut
suivie d'execution. On enfonga les porles des habitations
abandonnees , on fractura les meubles , enfm on enleva les
grains et les vivres des absents.
Les eglises et les. monasl^res ne furent nullement res-
pecles. M^lart cite notamment T^glise de S'-Mengold , qui
fut d^pouillee d'un calice et des v^tements sacerdotaux.
D'Heraugiere conlraignit ensuite les habitants k livrer des
provisions, des meubles et du linge pour le chateau. Les
requisitions consistaient en viande,vin, huil3, vinaigre,
grains, literies, serviettes, nappes, etc. Les bourgeois ne
pouvaient conserver leur mobilier que moyennant rancon.
— 83 -
Quand ils tentaient de s'^vader de la ville , ils ^laient d6va-
Jises et mallrait^s par des gens qu'on avail apost^s hors des
portes. Des embuscades de ce genre ^laient surtout plac^es
sur la chauss^e de Liege, a Tendroit qu'on appelle aujour-
d'hui Corphalie.
Deson c6t6, la cavalerie hollandaise faisait des incui'sions
sur les lerres du Brabant. EUe arr6ta sept charrettes , qui
transpoilaient a Anvers des marchandises deprix, exp6-
di6es d'ltalie. Le chargement se composait de draps d'or,
de velours, de soieries, d*6piceries, etc. M61art en estime la
valeur k 300,000 florins de Brabant. Quand les pillards
voulurent conduire ce magnifique butin k Berg-op-Zoom et
^ Breda, ils furentattaqu^s^leurtour par Antoine de Schets,
seigneur deGrobendonck, qui commandait dix compagnies
d'infanterie. II lallut user de ruse pour echapper aux
poursuites des vengeurs : les Hollandais se divis6rent en
trois pelotons. Mais si deux escadrons parvinrent k se
garer de Tennemi, le troisi^rae n'eut pas la m^me chance.
Les soldats furent lues ou captures. Deux lieutenants
nolamment torob^rent aux mains des Espagnols.
D'Heraugi^re continuait^ agir en veritable despote. II
somma les religieux et religieuses des monast^res qui se
trouvaient dans un rayon de quatre lieues ( Neufmoutier ,
Paix-Dieu, FI6ne, Val-Saint-Lambert), de venir traiter avec
lui au sujet des contributions de guerre qu'il voulait leur im-
poser (1). Selon sa menace habituelle, il disait qu'en cas de
refus, il mettrait tout au feu et a I'dpee, De plus , il faisait
entendre qu'il confisquerait leurs biens. N(5cessit6 fut de se
soumettre aux exigences du despote. Seule, M"** Catherine
de Henri, abbesse du Val-Notre-Darae , la m^me qui avait
si bien regu les Hollandais, tarda k payer les contributions;
mais elle paya ch^rement sa resistance. Elle esp^rait que
( i ) Le chapitre d'Amay requt le mSine ordre.
— 84 -
les Espagnols viendraient d^loger Tennemi de la ville de
Huy; el, en attendant, s'empressait de faire charger sur un
bateau,^ Ampsin (pour Li^ge), une certaine quantite de
grains et de vivres.
Pendant que les serviteurs de I'abbaye convoyaient le
transport et soutenaient un combat contre .des Bourgui-
gnons, qui voulaient , k leur tour , ravir les denrees ,
cinquante k soixante soldats d'Heraugi6re arrivaient au
monast6re pour obliger Tabbesse k payer la contribution.
Les Hollandais p6n(5lrerent par unefen^tre, bris^rent^ coups
de marteau les portes et les meubles , frapp6rent les per-
sonnes qui se pr^senlaient, et exig6rent que Tabbesse, qui
s'^tait cachee, vInt leur parler sur Theure. Celle-ci dut sortir
de sa retraite et se montrer pour sauver la maison. Les
soldats la menagaient de Temmener prisonni^re et de
mettre le feu au convent. Elle dut promettre de satisfaire
pour le lendemain aux requisitions du gouverneur. Mais il
ne s'agissait plus de solder seulement la contribution ; celle-
ci 6tait accrue des amendes resultant du d^faut de paiement.
Sur la promesse de Tabbesse , les pillards s'en all^rent, en
volant du b(5tail , des couvertures , des nappes , des ser-
viettes, des couvre-chefs y des tapis , etc. Le lendemain,
Tabbesse envoya k Huy une religieuse, M"« de Barchon,
soeur du colonel Guillaume de Barchon, qui etait au service
des Provinces-Unies. Celle-ci invoqua le nora de son frere
pour oblenir une moderation de la contribution. D'Herau-
gi^re consenlit k relever l!abbesse des amendes. Toutefois,
il exigea que le principal fCit pay6 en d^ans les vingt-quatre
heures, Et, comme il craignait de mecontenter le colonel de
fiarchon, il tit restituer k la religieuse les linges qu'on avait
soustraits la veille. Meme, il en assura , par une escorte, le
retour au Val-Notre-Dame.
Le but du capitaine d'Heraugi^re 6tait d'approvisionner
de vivres le chateau de Huy , car il pr^voyait qu*on ferait
J
- 85 -
une tentative pour reprendre la place. En m^me temps , le
commandant se mettait en rapport avec le due de Bouillon
(qui se trouvait k Sedan), pour en obtenir du secours. II
esp6rait aussi que les Italiens, qui s'etaient r^volt^s contre
le roi d'Espagne, feraient cause commune avec lui. Mais les
circonstances prouv^rent qu'il ne pouvait compter que sur
lui-m6me. En eflet , le d6bordement des rivieres et le
danger d'un passage pir le Luxembourg emp^cherent le
due de Bouillon d'amener les mille cavaliers qu'il avait
promis. D'un autre c6te5, les soldats italiens avaient fait leur
soumission au roi d'Espagne. Enfm, les contributions et les
vexations, qu'avaient dCl subir les habitants de la Hesbaye
el du Condroz, avaient profond^ment irrite ceux-ci contre
les partisans des Hollandais.
Les puissances voisines manifestaient leur reprobation
de lacte pos6 pur Maurice de Nassau. La reine Elisabeth
d'Angleterre, le roi Henri IV de France et m^me les pro-
testants d'AUemagne bl^maient severement la conduite des
Etats de Hollande. Ceux-ci comprirent alors qu'il 6tait de
leur inter^t de s'excuser pr6s du Prince-Ev^que Ernest de
Baviere, lis lui repr^senterent que leur intention n'^tait pas
de conserver le ch&teau de Huy, mais de s'assurer provi-
soirement le passage sur la Meuse, et de s'appuyer sur une
place forte contre Tennemi. lis promettaient de rendre
cette derniere apres la guerre et prenaient Tengage-
ment de respecter les bourgeois. Au surplus, ajou-
taient-ils, le Prince-Ev^que avait donn^ Texemple d'une
violation de la neutrality , en permettant aux Espagnols de
prendre pied k Berg-sur-Rhin et a Bonn (dans le diocese
de Cologne), Le Prince r^pondit qu'en principe, on ne
pouvait s*emparer du bien d'autrui , que les Hollandais
avaient viol6 le traite, et qu'ils n'etaient pas fondes & se
pr6valoir du cas cit6, puisque Toccupation du diocese de
Cologne s'etait operee contre son assentiment.
Ernest de Baviere ^tait desireux de reprendre la ville
et le chateau de Huy. 11 consacra le mois de fevrier k faire
des levies d'homraes. Bient6t, le capitaine Trouillet fut a
la t6te de cent et dlx cavaliers. On mil sur pied neurcom-
pagnies de deux cents fantassins , commandt^es par le capi-
taine D'Ans, le seigneur de HanelFe, Mictie, le seigneur
de Fraipont, le capitaine Verdbois, de Louverval , de Mom-
beck (?)et le capitaine Libotte. En mfime temps, on appe-
lait aux armes les hommes valides des bailliages et dcs
bans. Et comme il falluit pourvoir aux voieis et raoyens , on
obtint, conlrairement aux refus pr6ci5dents, le double p^culc
sur le vin et la bi6re. En consequence , on frappa les vins
d'Allemagne et de France d'une contribution de cinq flori ns ,
le vin du pays, de vingi patars et la bi^re , d'un droit de
cinq patars (1).
Toutefois, avant d'entreprendre la guerre, le Prince-
£v6que tenta un dernier moyen de conciiialion. II d^pula
un gentilhomme frangais, Claude^Natalis Conrardin, coin-
(i) Void ane lettre qae le Priuee-^veque ^rivait relativement a
ee p6cule, avec ordre de le pr^lerer dana la circoascriptioa du bail-
liage de Hoba :
Ernest esleu et coDflrni^ Arcbevesque de Coloigne et Prince-
> Elecleur ; Evesque de Li^ge ; Due de Bouillon ; UarquU de Franci-
» meat, Cotnte de Loi, etc.
> Tree cher et f^al ; Cesle sera pour vous raander et ordonner qu'aies
> k publier et faire executer et practiquer inconlineat nostre ordon-
> nance sur la lev^e de ['extraordinaire gabelle ou picale arec advis
» et cooseatemenl de noz E«lats etClergSpar nous inatitu^.en et par
> nostre quartier de Mobault selon la teneur de noz leLtres cy dessus
> depescbSes, desquelles sont icy joinctes plusieurs copies, pour les
» repartir selon le besoing. A tant, trts cher et Kal, nbtre S' Dieu de
> mal rous garde. De nostre Cit6 de Li^, la 14* de mars 1599.
> EurtBT, etc.
> A nostre Itia cher et feal Jehan de Berlaymont, S' de la Cbapelle,
> notre Souverain tJfficier et Baillf de Mobault. >
- 87 -
mandeur de Villers-le-Temple, et Louis de Mirbicht, sei-
gneur de Haneffe, drossart de Montenaeken , pr6s d*He-
raugiere pour lui demander de rendre la ville et le chateau
de Huy. Le capilaine hollandais r^pondit : quHl n'etoit venu
de si loin pour swyrendre unc telle place et la rendre si ,
legerement, atissi qu*il ne pouvoit pas, sans Vordre de ses
maistreSy ausquels it estoit oblige. Sur cette r^ponse, le .
Prince envoya encore le chevalier Charles de Charlire ,
seigneur de Manyeres, pour offrir a d'Heraugiere une sorame
de 40,000 florins de Brabant, k payer au lieu que celui-ci ,
designerait. Le capilaine, qui 6lait tenace, refusa de rechef .
de remeltre la place.
Les troupes li^geoises , qui formaient un regiment, dont ,
le colonel devait 6lre M. de Berlaimont, seigneur de la Cha-
pelle, arriv^rent sous le command ement du capitaine D'Ans,
le 7 mars, h Huy. I^ capitaine Trouillet attaqua, pendant la ,
nuit, la porte des Maillels (1), ^ Tendroit dit Tapecul, et oil
le ruisseau du Hoyoux se fraye un passage sous la voQte ,
d*uu rempart. L'acces paraissait facile pour les assaillants ; ,
car le ruisseau avait , lors d'une prtScedente crue des eaux,
entame une partie des murailles. En outre, on ne comptait
que quatre ou cinq soldats pour d^fendre la porte. Malheu-
reusement, une femme du nom de Maghitton donna I'eveil.
Le capitaine Bellifort, ^cossais de naissance , qui 6tait au
service des Hollandais, accourut avec un renfort. Un com-
bat fut engage et tourna au d^savantage des Li^geois. lis
furent repousses avec perte. Plusieurs furent tu6s, entre
aulres un jeune homme tres valeureux, Toilet de Verdbois.
D'autres se noyerent dans la riviere. Apres Taction, on
enterra les morts en lieu dit Trawa, qui servait de sepulture
aux gens infect^z,
Cependant, les habitants de Li^ge n'^taient pas unanimes
(t) Ainsi nominee par allusion aux gros marteaux des forges voisines .
poui &e rallier h ta cause du Prince-Evfique. Le 8 mars, on
dislribuait dans la cit^ des libeltes seditieux. Voici le texle
d'un de ces Merits :
f I'euple de Li^ge, oil Stes-vous maintenant, quand il
> i!Rt lemps de vous d^livrer de la domination des prStres ,
> Bourguignons, Namurois, Braban^ons et Luxembour-
> geois, vos anctens ennemis ; avez-vous oublie les cruau-
> lez que leurs ancfitres ont fait i vos pred^cesseurs et h
1 votre ville , laquelle fut brusl^e et ruin^e avec loot Ic
> peuple ; ne voyez-vous pas I'avarice de vos prfitres,
■ lesquels , par saintet^ couverte et siinulee de religion de
* vos anefitres, jouissent des plus beaux biens qui vous
» doivent appartenir; etquoy, les avocats, procureurs,
> fiscals et sergents, avec la Court de rofficial , qui vous
9 rongeni et vous outragent sous ombre de justice ; il esi
> temps de vous remettre en liberty ; vous voyez son
> Excellence le comte Maurice, et ceux d'HoUande qui
> vous assisteroat, et aussi le due de Bouillon si Ton en a
* besoin ; Huy vous servira de passage par les annes dc
1 ces princes pour vous secourir; n'altendez done plus,
» car vous n'aurez jamais peut-Stre si belle occasion. Car
* voil^ I'arcbiduc Ernest mort (l), les Espagnols sonl
> chassez de France ut le serout aussi des Pays bas ,
> s'il plait & Dieu. »
Ces excitations de la derni^re heure rest^rent sans fruit,
en ce sens que la population li^geoise ne se souleva point.
n devenait urgent d'en flnir avec les Hollandais. Ceux-ci,
qui pr^voyaient un si^ge, se mirent, sur I'instigation de
Voersen, dit Grevesse , ti piller tout ce qui restail dans les
monastgres, les maisons pieuses et les hdpitaux. lis conti-
{i> Comme nous le verrons plus loin, I'arcbiduc Ernest d'Autriche,
gouvemeur g&atia.) des Paya-Bas eapagnola. 4tait mort le 31 fivrier
de )a mime ann^-
- 89 -
nuaient k appro visionner de vivres le chateau, faisaient
elever une barri6re sur le pont de Meuse , muraient des
ruelles et renforgaient la defense de la forteresse. D'He-
raugiere obligeait les bourgeois, en les menaganl de coups
de bAlon et d'epee, d faire tous ces Iravaux. II les employa
m6me, apres avoir incendie les combles de la tour Tarda-
vis(§e , a demolir cette fortification qui pouvait servir
d'attaque contre le chateau. 11 ordonna aussi la destruction
de plusieurs maisons de la rue, dite Neuve-Voie, pour
emp^cher les assaillants de s'y mettre k convert. Pen s'en
fallut qu'il fit renverser tous les ponts du Hoyoux.
Les malheureux habitants 6taient aux abois. lis cher-
chaient k sauver leur avoir et, dans ce but, 6taient contraints
d'acheter des passeports ou licences. Quant k coux qui ne
pouvaient payer les sauf-conduits , s'ils s'avisaient de
sortir par les pontes de la ville, ils ^taient detrouss6s et
malmen^s.
Le Prince-fiv^que avait envoys k La Haye, k Bruxelles
et k Paris, des ambassadeurs pour se plaindre de Tinjustice
commise k son 6gard. Les seigneurs de Waroux et de
Loncin , qui avaient 6ie d^put^s pr6s des Provinces-Unies ,
n'obtinrent aucun succ^s. On les retint sous divers pr6-
textes, sans leur donner une r^ponse decisive. II n*en fut
pas de m6me de prime abord en France. Le chanoine-
chancelier , Jacques Carondelet , et le commandeur de
Villers-le-Temple , Claude-Natalis Gonrardin, avaient pour
mission de reclamer I'intervention officieuse de Henri IV ,
aux fins d'obtenir des fitats de Hollande la restitution de
la forteresse et de la ville de Huy. Le monarque frangais ,
apr^s avoir rendu hommage a udesir du Prince de terminer,
plut6t par la conciliation que par les armes, Tincident
survenu, chercha ^ excuser les Hollandais, ses allies. II
disait que leur intention n'6tait pas de causer un dommage
aux Li^geois , mais de s'ouvrir un passage vers la France.
- 90 -
Pr6cis6m(?nl en ce momcnl, arrivait un courrier qui annon-
Caitque, sur I'appd fail aux Eiipagnols, ccux-ci avaient
repris la vllle de Huy el assiegeaieiil le ch&teau. Le roi
montra de rhuinear h celle nouvelle. II fit entendre que
si le Prince-fivfique ne se separail pas des Gspagnols, il
serail obiig^, de son cut^. d'appuyer les Hollandais contre
leurs ennemis. C'est avec de telles menaces qu'il cong^dia
les ambassadeurs.
II est n^cessaire maintenant que nous nous reporlions
en arriere, pour nous enqudrir de la mani^re dont Ernesl
de Bavi6re oblinl Tintervenlion armee des Espagtiols. L'ar-
chiduc Ernest d'Autriche, gouverneur g^n6ral des Pays-
Bas, avail accede h la demande du Prince-EvSque, ou lui
avail oflert de lui envoyer du secours pour dfiloger les
Hollandais. Dans la seconde quinzaine de f^vrier, 4,000
fantassins et 1,000 cavaliers se mirent en marche vers Huy.
lis 6laient commandos par le comle de Fuenles, ainsi que
par Valentin de Pardieu, seigneur de la Motte et g^n^ral
d'artillerie. Ce dernier devail avoir la direction du si^ge
du chateau. Quoique I'archiduc Ernesl d'Autriche fdt passe
de vie h Ir^pas (le 21 tevrier), pendant que I'arm^e d'in-
veslisseinent 6tait en route, elle n'en continua pas moins
sa course. Les circonstances paralssaient tr6sfavorables4
Tentreprise ; car, ainsi que nous I'avons dit, la crue des
rivieres emp^chait I'envoi de lout renforl S d'Heraugifere.
Les troupes espagnoles firent leur entree du ci)l6 de la
Hesbaye, forc^renl la porte de S'-Germain, et se repan-
direntdans la petile ville (i), on massacrant environ cent
cinquante Hollandais qu'ellcs trouv6renl sur leur chemin.
Ceux qui 6chapp6rent au fer de I'ennemi durent se rSfu-
gier au chateau. De leur c6t6, les Li^geois , sous les ordres
du colonel de la Chapelle ( lequel 6tait accompagn4 de cent
(<) Sur la rive gauche de la Heuse.
- 91 —
cinquante cavaliers), mirent le feu aux portes de S'-Deiiis et
de Rioul ; puis, apr6s s'^tre fray6 un passage, firent invasion
dans la grande ville (i). lis luerent ^galement les HoUan-
dais qui voulaient resisler, forc6rent ceux qui s'^taient
retires dans la tour de S'-Jean-Baptiste d*6vacuer les lieux,
et ne leu^ permirent de regagner la forteresse que moyen-
nant rangon.
Les Espagnols et les Li^geois d6shonor6rent leur pre-
miere victoire. lis pill^rent les maisons des Hutois, ne
Jaissant la liberty aux bourgeois qu'^ prix d'argent , et
n'esparnanSy dit M^larl, ny femmes^ ny piles, ny enfans.
lis brisaient et brCllaient les meubles. Enfin, ils enlev^rent
m^rne les ferrailles et les plombs des crois^es. Tout ce qui
etait bon k garder 6tait vendu k Namur et k Li^ge. Le
Prince-Ev6que s'emut de ces depredations et dut defendre
aux habitants de sa capitale d'acheter le butin qui prove-
nait de Huy. II ordonna aussi de raettre fin au pillage.
Les troupes liegeoises et condrusiennes , qui s*etaient
accrues au nombre de 3,000 fantassins et 500 cavaliers,
avaient regu Tordre de placer leur artillerie dans la rue
des Hauts-Ghenes, en dessous de la brasserie du convent
des Groisiers. EUes y etablirent quatre pieces de canon ^
pour battre en br^che le chateau. A cet efTet, les milices
demoiirent en partie le mur d'un jardin, en face, pour le
transformer en parapet. Le seigneur de la Motte avait, de
son c6te, fait venir de Maestricht et de Namur , dix-huit
pieces d'artillerie, et avait dresse des batteries, tant sur le
mont Goru que sur la colline du Maz (2). II ne restait plus
aux Hollandais que la forteresse ; car les Liegeois , les
Suisses , les Allemands, les Bourguignons, etc., occupaient
toute la ville.
(0 Sur la rive droite de la Meuse.
(t) Au-dela de la porte de Saint-Denis.
— 92 —
Avant d'ouvrir le feu, !e gSnSral assiegeant fitsommer
d'Heraugiere de reiidre !e chateau. La rfiponse de ce der-
nier ful Ires hautaine. II fit savoir it de la Motte : « Qttc si
y jamais le canon ne I'avoit espouvante, que ne le feroient
■» aussi des paroles, ny bravados, ct qu'il ne se yendroit
» jamais , s'il i\c se croyoit a ce force. »
I-e dimanchc J3 mars , jour des Rameaux, les batteries
commence rent h donner(i). Mille soixanle quinze boulets
fureiit lances sur le chlteau, Le Ifindemain 14, le feu
continua, mais avec moiris de vivacite. Les projectiles
avitient en grandc partie ruin4 les murailles et d^truit les
parapets, Les assi^g^s n'osaient presquo plus se montrer a
decouvert, far, ii un certain moment, ils avaienl compt6
vingl cinq soldats hors de service, c'est-A-dire lues. En
outre, plusieurs avaient ^le blesses par des Eclats de
pierre , que projetaient les boulets, C'^lait la toar de
Damietle, qui Stait la plus expos^e au feu des assaillants.
Cependant, d'Heraugiere continuait b. se defendre vail-
lamment. II dirigeait surtout ses pieces conire la batterie
des Croisiers(2). En mSme temps, il faisait lirer des coups
de mousquet sur les endroils d^couverts de la ville ; et
jouer des balistes, ainsi que des frondes, charg^es de pierres,
sur les toits des habitations. Le seigneur de la Motle fut
m^me oblige de dresser des palissades sur le pont de
Meuse et en d'autres endroits, pour prot^ger les passants
Voyanl la tenacity des Hollandais , quelques assi^geants
s'avisdrent de monter dans la flfeche de IVglise de Notre-
Dame pour se rapprochor de I'ennemi. Ils praliqu^rent une
ouverture, et tirdrent des coups d'arquebuse sur les soldats
(0 Voir Notes compl^meataires, I.
(i) On voit encore aujourd'hni sur )e mur du jardin de I'ancien
monasl^re les traces des projectiles , qui ^taient lances par les meur-
Iriires du fort.
— 93 —
qui se montraicnt , tant sur la lour d'Antioche que sur la
plate-forme voisine. Celte ruse de Ruerre faillil compro-
metlre le magnifique clocher du temple; car d'Heraugiere,
qui voulail venger la morl de plusieurs soldats, avail r^solu
d'abatlre la fifeclie i coups de canon. Heureusement, il fut
delourn^ de ce projet par de Brialmont qui s'etait relir^
avec lui dans la forteresse. De Brialmont lui fit observer
combien il serait regrettable ded^truire uneoeuvre d'archi-
lecture, qui etalt presque unique en son genre dans les
Pays-Bas. D'Heraugifere se reridit a ces raisons, tout en
maugr^ant conlre de Brialmont. II lui repondit : « Jevois
par la, Monsieur, que vous eles un grand papiste ! >
Quoique ie lundi, 14, d'Heraugiere eflt fait distribuer du
vin 4 ses soldats pour les encourager a la resistance, la
lassitude commengait 4 se manifester dans les rangs. La
poudre surtout allait manquer; el, <i ce sujet, on peut
reprocher i d'Heraugiere d'avoir pref(5r6 un approvisiou-
nementde vivres ^ celui de munitions de guerre, L'artillerie
des assiegeanls avait pratique une grande brfiche. Les
parapets 6laient d^molis, et les soldals n'osaient .plus
s'exposer au feu de I'ennemi. Le canon attaquait d^j.'i ies
galeries int^rieures et menacait les ecuries, oil se trouvaient
qualre-vingts chevaux de prix. Enfin, il n'^tail plus douleux
qu'on ne pouvait esp^rer aucun secours de I'^lranger.
Toutes ces considiiratLons engagferent d'Heraugifere k
parlementer (I).
Disons, en passant, que le conspirateur Hendric Voersen,
nomme Grevesse, avail pri^vu la (in du si6ge. En homme
prudent, il s'etait evad^du cliilleau et avait r^ussi , grftceA
une bourse d'or qu'il avait donn^e 4 un Espagnol, a prendre
lafuite. C'estainsiqu'ilpul se r^fugieriiBr6da(2).
(i) Voir: Notes compl^menlairea, U.
(i) Get tiomme mourut lors de la surprise de Lierre. II tomba et
Tut noye dans I'eau d'ua foss^ des remparts (15%, nuit du 14 octobre).
-M-
Le seigneur de la Motte consentit h entrer en pourparlers
avec d'HeraugiSre. Celui-ci oblint la vie sauve pour lui et
les siens. On lui permellail m^me de sortir du chateau
avec armes et bagages. Le 20 mars, il quilla la place et fut
condiiit, sous la surveillance dessolUals de la coinpagnic de
Grobendonck et de quelques autres, jusqu'<i mi-chemin de
Br^da (l).
Une des conditions de la capitulation ^tait de livrer & la
justice du Prince-Evfique de Li^ge qualre des principaux
bourgeois qui avaient ouveri les pontes de la ville aux
Hollandais. Le malheureux bourgmestre Pailhe et le sei-
gneur de Brialmont se irouvaient du nombre. A defaut de
Voersen, ditGrevesse, on s'empara desafemme, Agnfes
Copp^e, fille de Martin. Toutesces personnes devaient fitre
mises en jugement. Nous verrons plus loin quelle fut Tissue
de ce proems. Pour le moment, reprenons le cours de notre
recit (2).
Ce ne ful pas sans peine que le seigneur de la Molte fit
respecler les stipulations de la capitulation (3). Les assi^-
geants voulaient massacrer les Hollandais. lis les qualifiaient
de voleurs. De la Motle confia la garde du fort 4 Irois corn-
pagnies d'infanterie , el continua k occuper la ville jusqu'ti
ce que le Prince-fiv^que eflt envoys de I'argent pour la
solde et I'entretien des troupes (4). Quand la soinme fut
remise, de la Motte quilla la ville avec son arm6e. N6an-
moins, il laissa dans la forteresse les Irois coinpagnies sous le
commandemenl de Verdugues (5). Comme on le concoit,
( I ) D'Heraugl^re fut vivement bUm^ en Hollande d'avoir rendu
si prnmptement le chateau deHuy.On luireprochanotammentde ne
pas s'etre muni de provisions de guerre.
(■) Voir Notes compl^meDtaires III.
(3) Voir Idem IV.
(4) Voir Idem V.
{>) Voir Idem VI.
— 95 -
cette garnison 6lrang6re pesalourdemenl siir la bourgeoisie.
Elle ne cessait d'inquiSter et de molester les habitants (i).
Le Prince-Ev^que fit beaucoup d'inslances pour obtenir
la remise du chiteau en sa possession. Le nouve;iu gou-
verneur g^rnjral des Pays-Bas espagnols ne voulait pas
entendre raison. II pr6textait que la forteresse avait ele
conquise sur les ennemis de son maltre et que , par suite ,
elle n'^tait pas sujette t restitution. A litre de condescen-
dunce , il eiigeait d'Ernest de Baviere que le chateau fflt
toujours gard6 par une garnison de cent hommes, et que
la nomination du gouverneur fflt , au pr^alable , soumise k
I'agr^ation du roi d'Espagne. A la fin, le Prince-Evfique
eut recoups i un moyen qui, k cette ^poque, dtait infail-
lible ; il fit dislribuer des presents aux inembres du Conseii
du gouverneur g^n^ral. GrSci! i cet expedient, Ic chiteau
fut, le 8 juin ISOo , abandonn^ par les Espagnols et
occupy par 200 Wallons du Pays de Li^ge , sous le com-
mandement du sieur de Loen , lieutenant du gouverneur,
baron de Groesbeeck. Mais, t peine les Fspagnolsavaient-ils,
depuis deus heures , pris la direction de Namur, qu'iis
re^urent un ordre du roi d'Espagne de ne pas rendre la
place. Ce mandement leur arrivail trop tard !
Le seigneur de Brialmont de Fraiture fut longtemps
detenu en la Basse-Sauveni6re, i Li^ge. II 6lait gard^A vue
par des gens de Son Altesse, el devail payer leurs d^pens.
Le proces qu'on lui inlenta ne revela que deux fails S sa
charge : i" II avail bern6 des procureurs de Li^ge en les
invilanl, pendant que les Hollandais ^laient maltres de
la villc de Huy, a venir dans celle locality pour y recevoir
de I'argent ; il avait dil, en plaisanlant, qu'on y tenait pleine
foire, 2" il s'etail refugie, pendant le si6ge, dans les murs
du chflleau. Certes, de Brialmont n'dlait pas plus excusable
(i) Voir : Notes compUmentaires , VII et VUI.
— 96 —
que le boupgmestre Pailhe. Mais comme, par sa posilion, il
jouissait d'un grand credit, on abandonna les poursuiles.
Pailhe fut moins heureux. Son crime consistait uniqiic-
ment i ne pas avoir dtivoild que le lieutenant d'Yve, de
Namur , lui avait 6crit de tenir la ville de Huy , en promet-
tant d'arriver 4 son secours avec qualre cents mousque-
taires, en d^ana les vingt-quatre heures. Le bourgmestre
futcondamnti i mort. On le fit monter sur I'^chafaud du
march6 de Li(5ge, et le bourreau lui trancha la l§le.
Agn^s Copp^e fut aussi ex^cut^e. On I'accusait de ne pas
avoir divulgu^ le complot ourdi par son marl Voersen. En
vain, cette femnie s'excusait en invoquant sa quality
d'^pouse, qui ne lui permettait pas d'inculper son conjoint.
On n'eut pas 6gard a ces raisons. Glle fut pendue et estran-
gUe sur la m6me place, en priSsence d'un grand concours
de monde. Cette femme inontra , dit M6lart, wne honne
repentance. D'autres bourgeois de Huy furent ^galemenl
mis h. mort, non pour avoir conspiri^ , mais pour avoir pris
le parti des Hollandais. On cite notamment les sieurs
Jennin, Maturlin, A^drian, et gens de semblable farine,
gueutia&ants. (1). 11 en fut de mSine d'un rnessager de
Br6da , que des paysans avaient arrfet^, lorsqu'il portait <i
d'Heraugi6re des lettres cach^es dans le creux d'un b&ton.
En 1597, Deraolle, ou MilHer, oo Wits, elait prisonnier
k Namur (2). Le Gonseil privd du Prince-Ev6que envoya
une commission rogatoire pour le faire interroger, sur le
point de savoir si d'autres habitants, ou soldats de Huy,
avaient tremp^ dans la conjuration. Demolle repondit que la
conspiration avait ^te tramee it I'tnsu de tuus. Nous ignorons
quel fut le sort de Demolle.
Malgr4 une affirmation aussi positive de Demolle, la ville
(.) M#hrt , page 502.
(*) 11 avait aussi pris part kla surprise de la ville de Lierre.
- 97 -
de Huy ful priv^e do ses liberies ct de sea privileges, C'^lait
certes unc decision inique; car, loin d'avoirm^Lonnu I'au-
lorite dii Prince-firftque, elle avail soufTert enornr^menl de
la Irahison des Hoilanduis. On frappa done des innocents, k
defaut de coupables !
Le Prince-fiv^que Ernest de Bavifire , mdcontent de
n'avoip pu sevir contre Charles d'Heraugi6re, chercha d. lui
iiuire dans I'esprit des inembres des Etats G6n6raux de
Hollande. II leur communiqua une lettre, qui avait 616
inlerceptee, et dans laquelle le capitaine s'exprimait en
termesdiscourtois contre les£tats. Cettemanceuvreengagea
d'Heraugi6ro 4 donner encore une preuve de son d^voue-
ment i la cause des Provinces-Unies. II choisit la petite
ville de Lierre comme theatre d'un nouvel exploit (1595).
M^lart d^peint d'Heraugi^re de la mani^re suivanle :
« Luy, homme de moyenne stature, ou plustost de riche
1 taille, ayant les yeux estincelans, et la barbe noire, point
» grande , et le nez rouge , comme s'il eust quelque defect
1 au foye , du reste assez d'un beau port, fin et bien
x> disant (i). n
Voici le portrait que le mfime auteur fait de Henri
Voersen , dil Greve&se : « mais avant de passer outre j'ay
» voulu icy depeindre et crayonner sa posture et phisiono-
B mie, I'ayant veu en inon adolescence plusieurs fois, et le
1 regardiS pour un homme de mauvaise consequence, et
» expectation : mais qu'est-ce que Ton devoit attendre de
B luy de bon , qui avoit est6 accus6 et convaincu de falcili-
» cateur de monnoye, et de rongeur d'argent , et prins
( I ) Page 489.
■» pour tel ; tant qu'il m^ritoit la corde , laquelle il rachelta
B par une bonne somme d'argent, possible de tout son
» vaillant, dont il se seroit delib^r^ pour redressep ses
» affaires, k ceste noire et perlide meschancete et entre-
» prinse. II estoit homme de haute et gresle stature et
n corpulence , ayant les yeux noirs et petits, la barbe
» assez rare de poll, re!ev6e en moustache, la teste longue,
■ et mal faite, le nez sinon canius, au vray plat et rocoign^,
> en fin en grand et petit volume, un hoinrne qui repre-
> sentoit plust6t la meschancet^ , que le pourtraict de
» quelque bontg. (l). »
Jules FR£S0N.
NOTES GOHPLEIHENTAIKES.
II est certain, d'aprfes la correspondance du Prince-
jue Ernest do Raviere, que celni-ci ignora, jusqu'au
lars, la marche des operations du si^ge, Le colonel
Iroupes liegeoises, Jehan de Berlaimont, seigneur
iCIiupelle, (Slait trop pr«!occup4des travaux inilitaires,
■ repondre jour par jour aux nombreuses lettres qui
laient adress^es :
■ < Tr^s cher et feal. Pour respondre a la votre disons
e tons voz Capilaines aient a nous envoier ie rolle
leursoldats, contenant les noms et surnoms, et le
liclement de chacun d'eulx. Quoy iaict sera pourveu a
ir argent ; Et quunt aux soldals se partant sans cong^,
est commande a notre mayeur de les observer et
rcher, et les punir a exemple, ou bien renvoier a vous;
quant est des vivres , procurerez que soil public franc
irch6 et pourveu a la seurte des vivandiers, au moien
quoy ne poura faillir au camp sufTisancc de toutes
OSes necessaires ; Avant publier le franc march6 vous
lus enquesterez si les gens du Roy ont touche argent,
r sans cela nc saroient asseurez ceulx qui ameneront
vres au camp ; Nous cnlcndons que les bourgoignons
iroient prins pr^s de lataverne a Muse un notre subiect
immd Malthy de Ponton, vous vous informerez des
- 100 -
a quniilez lie sa personne pour le reclamer et relaxei",
» s'll le in^rite ; A lant. Ires cher et ffiiil, Noiro Suignour
s Dieu do mal vous garde. De noire Cile <le Liege, le IS"""
» do mars 1595.
» Nous eslant par Ic S' d'OuIremont, notre Cominis-
B saire.... attests que ledit Matthy de ponlon est homme
t de bien, le r^clamerez el ferez relaxerdes bourgoignons
> qui Ic lieiineiil prisonier comme notie subiecl el homme
B de bien qu'il est. Ernest etc. b
— « Trte cher el leal. Nous avons cesle apres disnercu
» hi voire de ce mesnie iour pour responce a laquelle no
* diruns autre toucbant le poind de la vilie, siuou cequu
1 desia vous avims par notre dernier advisii de noire
» iaienllon, et le desir qu'avons que soiez le premier a
» entrer en la ville , pour par cesle raison avoir droicl dy
B tenir la garnlsoii a lexclusion des eslrangei-s (1) ; Par
» lant si vous estez encores a ce puinct ne I'auldrez vous
» trouvcr vers Ic H' de La MoUc pour luy demander quil
> vous accorde 'ostre la poincte el le premier onlrant
e en la dite ville et taschez a obtenir cesle faveur pour
B le respect que dessus ; Quant ii ce quo ilpsireriez noJre
» venue illec , ne le pourions faire pour bcaucoup de
B bonnes et justes considerations, lesquelles vous seroieiil
» trop longues a discourir ; Et a ce que nous eserivez desia
» davoir regard i la misfere des solJats sommes bien
a esmerveillez de ce, veu que dcspuis naguires ils onl
» recou ung mois de gaige entier, el que il3 ont estez
B la inoitie du temps sur Ics villaigcs sans rien despcndo
B du leur, par ou ne pourroient avoir encores telle une sy
» grande diselte que lescrlvez ; altendu que quanl a la
B provision de vivro , nous troyons quil en soit venu
( I ) Le I'rince prsvoyail que les Eapagnols ne lui restitueraient
|)as sans dirflcult^ ia. place.
- lot -
iibondamont du cosli* de Namur el dailleurs ■ neant-
moins sil voiis inanciiiic autrcs n^cewsitcz , aUcndrons de
loz nouvell(;s. A lant, prierons Dieu vous avoir en sa
■iainle gardi'. Di? iioli'e Cilii de Liege ce 13" dc mars 1595.
Ehnest, »
— « Trescher el feal. Vous scavez qu'avons une seulle
?<?igneurie pour nous acquizc el a nous appertciiante,
'M laquello avons Irois L-i?nses joincles I'ung h Taiiltre, ass-
■avoirla seigneuriede Viers<5 (i), el nous avions esp^re
[ue ion lasphemil au moings do la preserver pour noire
egard ; Dont avions aussi prie Monsieur de La MoUe
[ui y avoit conslilue une sauvegarde soldal Espaignol,
L>i|ue]nateu Tiuiclhoril^de faireson debvoir, do sorte que
los manans se sont retire ; Qu'est cause que vous
vons bien voulu recorninander Icdit lieu comme chose
lolre ; Et signameut noz Irois censiers el les censieres
Iranrt Jehan, Jahaii Thlry et Jucq Gouffy : Hemeclant
voire prudence le moyen de les garanlir ; Vousvouiant
ire que en cecy nous scront preuve de combieii ce que
ous louche vous aoilacoeur, A tani, trescher el feal, elc.
le Liege ce 14" de mars 1595. Ernest. »
- « Tr^B cheret le;il. Comme noire tres cher el f^al le
gr de Louver\al nous at envoys ung piisonnier nomm^
5han Piedl pour avoir le nom dti s'esire grandenient
lilige envers noire endroict qui seroit esle pris par force
es mains do celluy qui luy conduisoit par les gens du
tpilaine Groobendoncq a noire Ires grand regret;
Par ou ne d^sirant rien tant que de pouvoir faire
lasloy exemplaire des traihislres de leur Prince et
atrie, nous avons bien voulu requ6rir de faire toule
illigence vers Monsieur de La Mollc a fin ledit prisonnier
fit retrouve, et ledit Grobendoiicq eonstraincl de le
) Cette seiKneurie devint la propri^t^ de Charles de Billeh£.
- 109 —
■» nous faire lenir icy avecq convoy d'aulcuns de scs sol-
» dais et ce porteur dc ceste, ou vrayemenl par aultre voyc
» qu'il vous samblerat la plus seure, renvoyant le porteur
B de cestes avecq les ordres dudit Sgr de La Motte, el luy
» adjoingnant quelqu aultre pour facilliter Ic faict , si aiii.si
s le trouverez convenir, rendanl tout debvoir afin ledit
f rebel nous soit rendu ; Ge que recepvrons pour service
» tres singulier; Et a Dieu vous recoinmandons done el
» luy prions quil vous ayt, Ires cher et feaulx en sa sainio
» garde. De notre Cite de Liege, le 15" de mars 1595.
» Ebnest. »
— • Tr6s cher et f^l. Nous desirons que vous entendiez
» de Mons' de La Motte ce quil veult ordonner de noz
» gens, car ou lis ne seroient par dela de service, ils s'en
» pourroient relournera la garde de ceste notre Cit^, bien
> que nous vouldrions que se prendant la ville, ils y fussent
» mis dedens ; De quoy luy ferez instance de noire part el
» nous advertirez son intention comme aussy si se prendant
> le chasteau, il le mettera entre noz mains, comme at este
» devissS avec le commissaire Taxis que se feroit, ayant
» est^ dfes le commencement, et restant encore telle notre
» confiance, de quoy vouldrions aussy estre asseurez par
8 sa declaration.
» Au reste procurorez y soil mis ordre affin que les vivan-
B diei's puissent aller et venir librement pour avoir abon-
n dance de vivres et autres choses necessaires (atten-
» dant ? ) sur ce voire responce, noire Sgr de mal vous
» garde. De Li^ge le 15* de mars 1595. Ernest etc. ■
— « Tr6s cher el f6al. Nous avons receu votre teltre
» du X°° de ce mois par le present porteur, a laquelle nous
B saurions respondre autre sinon que leneztoujours bonne
» correspondance avec le chelT des gens qui se trouve de
» vostre cost6, Du reste si pouvez encore cesle nuict
» surprendre la ville avec voz gens le pourrez faire et
— 103 —
» nous seroit tr&s agr^able d'entendre ; advertissez nous
» doncques en loutle (li'advertence 1) de ce que journelle-
» ment s'adifonnera. A tant etc. De noire Git4 de Liege,
• le 15« de mars 1595. Ernest, b
n. Ernest de Bavi^re 6tail probablement trfis ddsireux
de connallre \o, degr^ d'avancement du si6ge , car il
annon^ail, le -16 mars, h Jehan de Berlaimont, son arriv^e
pres de Huy.
— < Tr^s cherettfeil. Estant rdsolu de nous transporter
» demain vers Villers le Temple pour y povoir estre avec
» Taide de Dieu a un heure apr6s midy, avons de ce. adverty
s le Sf de La Motte, alTin qu'il nous y vienne trouver, et
» partant sera cesEe pour vous ordonner de vous Irans-
» porter vers iceJle seigneurie nous vcnant illec en sa
> compagnie trouver ; Faites doncques qu'il disne devant
» aflin qu'ayant confere par ensemble chacun se puisse
» relirer en son cartier. A tant, tres cher et Kal etc. De
* noire Cit^de Li^ge, le 16* de mars 1595. Ebnest etc. >
Nous supposons que cette entrevue n'eul pas lieu. Les
missives qui suivent confirment notre opinion.
Autre lettre adress^e au m6me. — « Tres cher et Kal.
» Comine nous enlendons estre par dela prisoniers entre
» autres David de Froidmont, Jean Pied, et un trotsiesme
» appelle le Chal, lesquels nous sont accusez de la trahison
» de noz Chasteau et vllle de Huy, vous ordonnons de
» les envoier icy avec bonne garde, sans y faire faulte. A
> tant, tr6s cher et Kal etc. De notre Cit6 de Li6ge, le
B \6^ de mars 1595. Ernest etc, b
Autre lettre. — i Tr6s cher et Kal. Geste sera pour vous
» ordonner de pour plus grande commodity de notre
» artillerie, commander a d'aucuns soldats de votre charge
V et de notre service, tels que trouverez et jugerez,
- IM -
» plus expertes et cntendus a ce, pour soy joindre el
> donner toute ayde et assistencc a noz bombardiers et
> aulres comis k notre dite artillerie ; et notis rcmellant
> du surplus a voire discretion, vousaccomraandcrons, Ties
» cher et Kal , & la sainte garde de Dieu. De noire Cit6 de
> Li^ge, ce 18" de mars 1595. Ernest. »
TTT Le Prince-fiv^que s'attendait k une capitulalion df
)a partdesHollandais, Dans cet espoir, il donne lui-m^mo
ou fait parvenir, par ^crit, quelques conseils au colonial
Jehan de Berlaimont. Mais, comme nous le disions plus
haul, iln'apas encore eu connaissance , dans la malin^edu
25 mars, de la reddition du chateau. La preuve en resultt?
de ce qu'il prescril retablissement dc batteries au pied
du mur du monast^re des Groisiers. Or, les troupes assie-
geantes avaient, depuis le 13, davin^ t'nvantage de cette
position pour leurs chaudrons , ou morticrs.
— « Tres cher et Kal. Comine nous tenons que I'ennemy
» soil ores sorly de noire chasteau de Huy, nous avons bien
■ voulu ordonner par cesle, qu'aiez a faire inventoriser et
> mettre parescript bien parliculiferement lootesles choses
» qui y seront ostenduement dudil ennemy, el nous
» enenvoier la li3te,ponr nous en servir au besoing requis ;
> A lanl , trfes cher el ftSal elc. De notre Cit6 de Li6ge, le
» 2t» de mars 1595. Ernest elc.»
— « Monsieur. Comme les Hollandois onl emmen^ hors
» du Monast6re de S' Aldegonde en la ville de Huy,
> sur le Chasteau dudit Huy, dix muids de grain, cinqs
> licts avecqoe leur apparlenances, et trois aimes de
» vin, vous avons bien alTectueusemenl voulu requerir,
• comme faisons par cesle, atlendu I'extrfime pouvret6
> des Pi'ieuse el religieuses dudil monaslere, tele que sans
» recouvrement de ce que dessus, ne leur serat presque
> possible rentrer leur dit mona.st6re, veuillez tenir la
— 105 -
» bonne main envers Monsieur Lcimolte , ct autres oil penit
» de besoinp, afin que le loul soil aux pneuse et convent
> dudittnonnstere reslilue ; En quoy nous ferez singulier
» plaisir, et service agr^ablo a son Altosse notre Prince ;
» qui serat lendroict oil priei-ons le Cr^aleur vous
» octroyer Monsieur en santi5 bonne et longue vie, nous
■ recotnmandant alTectueusenienl a vos bonnes graces.
» De Lii5ge, ce '■2'if de mars \o95.
i Voz bien affeclionnez umys a vous complaire. Les gens
B du priveConseil deSon AllesseSei'enissimodeLi^ge,etc.»
— cMonsieur. Comme les Hollandois ontemmen^ hors du
> Monaslere de S* Victoro lez la ville de Huy, snr !e Ghas-
> leau dudit Huy, bien qualtre vingls aimes de vin, qua-
> rante miiyds de grain, el environ qualtre vingls lids,
» vous avons bien affcctueusement voulu reqinirir, comme
> faisons par cesle, que veuillez tenir la bonne main envers
» Monsieur de Lamolle et autres, ou serai de besoing, affin
» que le lout soil aux Prieuse et religieuses dudit monas-
» tfere resliluS ; En quoy vous feiez singuli^re amili^, el
» service agr^able i Son Alleze noire Prince, qui serat
B lendroict oti prierons le Gr^aleurvous octroyer
« Monsieur en sanl6 bonne et lonpue vie , nous recom-
» mandant k voz bonnes graces. De Liege , le 22« de
» mars 1595.
B Voz bien afTectionnez amys a vous complaire. Les gens
B du priv^ Conseil de Son Altesse Ser^nissimede Li^ge elc.»
— < Tr6s Cher et Kal. Cesle serat pour vous ordonner
» qu'ayez a envoyor en cesle noire Cil6 de Li6ge avecq
» bonne et seure garde, tele que nul inconvenient nen
I advienne , tous les prisonniers en noire Ville de Huy
* soyent hommos ou fcmmes sans exemption de persone
) pour en eslre dispose ainsi que trouverons convenir ;
» Daulre vous ordonnons aussy denvoyer vers cesle notre
> dile Cilii tous les pioniers pour eslre empliez la et ainsy
■\r^^
- 106 -
» que trouverons pour notre service appartenir, partant ne
y> soyez de lung ni de lautre en aucune faulte, car notre
» s^rieuse et expresse volunte est tel ; A lant, tr^scher et
» feal, prierons le Sg** Dieu vous avoir en sa sainte et digne
» garde. De notre Git^de Liege, ce vingt troisiesme jourdu
i> mois de mars 1595. Ernest etc. »
— « Tres cher et feal. Estant dedens notre chasteau de
» Huy aucuns globes celestes a nous appartenans, sera ce
» mot pour vous ordonner de vous enquester par tout oil
» lesdits globus seront, et entre les mains de qui, vous l3s
» faisant incontinent rostituer; Faites en celedebvoirque de
)) vous somnies attendant et nous les envoyez incontinent.
» A tant, tr^s cher et feal, etc. De notre Cite de Liege , ce
» 23« de mars 1595. Ernest etc. »
— <r Tres cher et feal. A cest instant nous recepvons
» nouvclles de Brusselles comme pour plusieurs conside-
» rations Ion trouveroit expedient que devant le faict de
)) Huy, venir a assault, deussions faire de nuict la poincte
» a noz gens pour gaigner le devant a Tcxclusion des aultres ;
» En quoy nous sentons beaucoup de difficultez en nous
» nicsme ; Et desirous den avoir votre advis, veuillant bien
)) dire que aurons pour aggr^able ce que trouverez bon.
» Aussi nous souvient que Haraugu^re escripvant aux
» Estats s'est plainct extremement de ses officiers et soldats,
» les declairant canailles et voleurs, et qu'il n'at assistonce
» des officiers que deVander meulen ; qui feroit cela entendre
)) aux soldats par le moyen des sentinelles pourroit par
2) adventure exciter quelques seditions entre eulx ; Ce que
» remectons a votre maniance et discretion ; Johan Piedt
» prisonnier nous at descouvert au jourdhuy qu'il fault
)) en toute nianit^re battre du costet des Groisiers , et les
» portes du costet d'aniier (?) veu que elles sont bien peu
» fortes; ce que remectons aussi a votre jugement ; A tant,
» tres cher et bien ame, etc. De Liege , ce jour do notre
)) Dame 1595. Ernest. »
IV. Enfin, !g Prince-fivfique Ernest do Baviere apprend,
par une IctLre en date du 24 mars , la nouvelle de la capilu-
lution. II ecrit, !e lendemain, au seigneur de Berhiiinont, lu
depeche qui suit :
— « Tres cher et f^al. Nous avons receu la voire du 24^;
» Les Spheres ou globes celestes nous d^sirons que les
» nous envoiez par bonne main ; Et quant aux prisoniers
1 demourez de la nous aurez a envoier tost la liste d'iceulx
B contenant les noms surnoms, qualitez merJIes ou deme-
rites que pourez scavoir de chacun d'eux , pour estre
» d'iceulx ordonn6 comme conviendrat ; Nous ne Irou-
B vons bon d'envoier les enseignes, si non celle de la Com-
)> pagnie du Capitaine Dans, pour ce que nous vous ordon-
» nons de la faire marcher au plus lost soubs le Lieutenant
D d'icelle vers Bouillon pour lenir garnison lant au lieu de
n Bouillon qu'a Patizoul selon que Ic Gouverneur d'illecq
» trouvera bon de la colloquer a la garde de colte fortresse,
V ce qu'avons Irouv^ ronvenir niesmes par advis du S' de
> La Motle, pour les nouvelles qui sont du Visconte de
» Tourenne; Et quanta nozautres trouppessonimesd'advis
> de les remettre en garnison lant en cesle noire Cit6 que
» prin-jpalemont en noz villes frontieres vers Ja Campigne
» et Breda, d'autant qu'il est bien vraisemblable que Herau-
t guiere ne cessera de nous lailler de la besoigne, de (^e
> costel la oil il commande, ce qu'avons aussy escript au
B S'' de La Motte, et pensons qn'i! trouvera notre motif
» bon mesme pour I'advertence qu'avons du S"" d'HanelTe
> dont luy avons envois le double ; Et quanl a la recom-
> pense tant de luy que de ces autres S" mentionnez en
» votre lettre suivant la rcslilulion du Chasleau, nous Ferons
B tout leur conlentement, ce que leur pourez bien asseurer
> de noire part comrne leur en avons donne la parole, et
» le faisons derechef par la notre a icelluy S"" de La Motle;
- 108 -
B Et a lant , lr6s cher et Kal , notre Seigneur Dieii do mal
» vims gariie. i)c noire Ciltj ilc Liege, le 25^ de mars 1595.
» Vous nous envoierpz auss\ les nomsdi<.soldals ii prms
» et relenus avec Gerard de pujb qui eslment partjs
I avec Herauguier cotnme di si suite et onl est^ misjs
■» pour eslre lenus jusques n ^^nt que suivint h cipituli-
» tion le li'ahistre Heni'ick \os soil rrlivrti el inis en notre
> pouvoir. En oullre ferez apprehender Jehan Dacpse, ung
B autre nomme le consenrier (?) cl un nomm^ Tre.s de
B Boiirgoigne corbusier, Fiangnis le Savetier, el ung autre
» appell^ Tlionnis cusinier en cas qu'il ne soil morl, lous
> hallc'bardiei-s de noire Chasleau de Huy, devanl qu'i! fusl
» prins, el les envoiercK.... icy, pour en cliaslier les culpa-
» bles et reluxer les innooens.
Le Cap"" Mean vonu icy de par noire Gouverneur et
» Cap"" de Bouillon pour renfort de la garnison d'illec, vous
» viendra trnuver pour y aller avec la coinpagnie du
B Cap"" Dans, Ernest, etc. »
V. Les Espagnols consideraient la ville de Huy et la
banlieue comme un pays conquis. lis y exercferent de
. nombreuses depru^dalions et voulurenl mfime einporter
le ba.ssin de la fontaine de la cile , corame on troph^e
de leur vicloire. La preuvo en resulte des lettree suivanles,
adressiies par le Prince-fivfequo a Jehan de Berlainiont.
— « Tres cher et leal. Puis que nous entendons que le
S"" de hi Molle s'appresle pour parlir, desiroris qu'ayez
Bsoing de vous niellre en possession du chasleau et de
n la villc tant qu'il sural possible , et pressentir ( ?) dudit
» Sgr de la Motle avecq quelle recompense nous luy
n pourrions satisfaire ; car nous sorions maiy de mancquer
en ung inoindre point; En oullre vous pouvez designer
1 los noms de ceul\ d'arlillerie et aullres ofliciers a qui de
- 109-
» (Iroict appailiendroit la rdcomppiise , ol ([uclle se pourroit
» drtiiner i chacun, donl vous eiivoyeroz la lisle ct voire
» advis : Entreincnt prendi-ez soing dc sauver noire vilhgn
» de Viei-sfj, a fin y passanl !c camp ne soil ruyne, el
» par rasslslence dudil Sgp do La Motle soingnerez que
» au moins noz trois consos qu'avons audit lieu soyent
» conserve jusques a ce quo le camp serai du tout
» pass6 ; Aussi desirons exlremement que le dilTerent
> enlre Grobbendonck ct Trouillet soil assoupy , nous
« semblant que si Grobbcndoiicq pretend reparation du
» dommage qne ses gens ont condure, que reciproque-
» meni il debvroit estre lenu a r^parer les dominages
» que ses gens ont faicl a no?, subjecis; Mais come ce soil
» laictcs mie colle mal lailltSe et widez le faicl pour piiSvenir
> a aullres inconv^niens ; Finallement nous enlendons que
» les Espaignob pr^lendent demporter la concque de
» bronse de la fontaine a Huy : Or est-il notoir que les
9 clioscs et Edifices publicques apparliennent au Prince;
» Par ou , desirons que faisiez lout debvoir pour le retenir
» encor que ce fut en usant qiielque gratuite, laquelle
» remectons a voire discretion pour en user seion que
a irouverez convenir. Lendroict ou prions le createur qu'il
» vous ayl, lr6s cher et f6al en sa sainte garde. De Lii^ge ,
> le 27* mars 1595. Ehnest.b
B Nous avons escripl par inariverlence a Mons' de La
> Hotic, pour faire restituer a quelques monasteres des
» grains , el il ny at esl6 salisTaict ;Vous reqiierons de laire
» vers ledil S' que Ion n'y salisruce jusques a aullre
B advertence. »
— « Tr6s cher et Kal. Le porteor de cesle Michel Selis
a bourgeois el marchand de ceste noire C'A6 de Li^ge est
» un de ceuH auxqueU apparlienenl certaines geuses que
> les gen^i du Roy pretendent fairc de prinse, dont vous
» avons escript par autre, suivanl laquelle vous ordon-
_ »0-
« nons de doiiner audit Michel Selys toutle assistence et
» addresse vei-s le S' de la motte el aultres que sera de
9 besoing, affin que les geuses luy apparlenans, de telle
» marque qu'il vous deciairera luy soienl relivrtiea, veu
B niesmes qu'elles ne sont trouv6es dedans, ains sur les
s foi-ges hors de iiDtre ville de Huy, sur Icsquelles partant
» n'eschel aucun droict dc prinse ou btitin ; dont nous
« conlions que par voire inoien il sera mainlenu en son
B bon droicl. El a tant, lr6s cher et f^al etc. »
« De noire Cil(; de Li^ge, Ie28"demarsi595. Ernest etc.*
— « Tres cher et Kal. Comme nous entendons que les
B Espagnoies ou aulres gens du Roy pr^lendent de rancon-
» ner noire moulin a Huy et vendre les pieres et aulres
» instrumens ct oulils d'icell. sera ceste pour vous ordonner
» qu'aiez a interceder et moienner de notre pari vers le Sg.
D de La Molle qu'il tiice que notre dit moulin au regard
» qu'il appartient a nous, soil Iaiss6 el conserve enlier,
i> sans en pr^lendre aucune rancon ou allener aucune chose,
» comme il est raison que a choses apparlenans a nous soit
» porte tel respect ; Aussy y a il raison que le bacin de la
» fontaine au rnarch^ eslant chose publique et partant soubs
s noire prolection el appartenanl a nous nc soit subieete a
B rancon ou distraction , et partant ferez le mesme debvoir
B vers iedit S. de La Molle pour la conservation de noire
B droict au parliculier dudit bacin conlre la prt^lension dcs
B soldats les veuillans aussy, comme entendons, faire de
B bonne prinse. A quoy nous atlendons de voire diligence
B et r^quit^ el bonne aiYeclion vers nous dudit Sgr de La
B Motle. Et a tant, tr6s cher et f&il etc. Ue notre Cit6 de
» Li^ge, le SS" de mars 1595, Ebnest etc.i
"VT. Erncsl de Baviere (^crivail, ou faisait ecrire, au Sgr
de Berlaimont les leltres suivunles, au sujet de I'occupa-
tion du Chilean par les troupes espagnoies ;
- Hi —
— < Tr6s Cher et f6al. Nous avons receu Tadvertence que
» nous avez donn^ touchaiit le parlemenl de Monsieui' de
B La Molte el de la reste des gens, laquelle nous at est6 Ires
» aggreable, mais il nous desplaist extrcmemenl que le
» chasteau doibt demeurer entre les mains de I'Espaignol
■ sans tillre ou raison, dont aurons patience tant qu'il
> plairat a Dieu; Ce pendant nous donneronsordre que
D soyez secourru de quelque argent; Ensuite sur ce que
■ aureza fairo, d(5sirant que poui'voyez a la conservation
■ de noire village de Viersel a fin il soit preserve contre
• tout doinmage en ce passage que les gens de guerre
» feronl par dela comme terez facillement par moyen de
« Monsgr Redrigo qui aurat entier commandemenl ; Et
n ce recepvrons pour service tres aggreable. A tant, tr6s
> Cher et leai, etc. De Liege, le 28' d'apvril 1595. Ernest.n
— < Monseigneur. S. A. desire que V. S. continue illecq
a avec ses deux compaignies en la ville laisant celuy du chas-
• teau en son gouvemement, et se meslant de luy le moings
i> qu'il serat possible pour 6viler les inconveniens qu'elle
n prudeminent craint, avec espoir qu'en brief le tout se
r restituerat ; GependunlS. A. m'envoye vers les Deputes
» pour soUiciter argent et de ma besoingne j'espere que
» V. S. serat advis6 demain au plus lard avec ullerieure
D declaration de S. A. Et lors j'escripvray plus amplement.
n Baisant les mains de V. S. humblement, je prie le cr6.a-
n teur de donner i Icelle, Monseigneur, en bonne sant6
D longue et heureuse vie. De T.iege, ce 29" avril 1595.
» DeV. S. humble serviteur. Ch. Billeh6. »
— a Tres cher el f^al , nous ostimons eslre necessaire
n que conlinuez votre residence illecq jusques a ce que
» nous aurons descouvert ce que la Court de Brusselles est
II deliber^ do faire, El avccq le C;q)"« du Chasteau pourrez
> tenir bonno correspondence et ainilye, le priant qu'il ne
» veuille permectre qu'a notre Chappellain qui est sur
— Il« —
1 notre Chasteaude Buy soil donng quclquo fascherie ou
» peine, teiiaiil la main a fin qu'il puisse satisl'aire a sa
1 cliuigc ; Monsieur tie Laniotle nous donne bien bon
B espoir, mais nous vouldrions avoir vcu losdits elTecls.
» Car ion nous al long temps assez lraini5, avecq parolles
» et promesses vaines ; Ce pendant, nous rendrons peine
a pour vous envojer quelque secours dargeni pour pou-
» voir eiitretenir voz soldats jusques a aultre ordre, et
» esp^rons qu'en serez atcommod^ end^ans ung jour ou
» deux ; Tenez la main a ia proteclion de notredit chappei-
u lain, tant qu'il vous serat possible ; Et advisez nous de
n lemps a aullre, ce qu'enlendrez e.t ce que passerat par
• dela ; El le recepvrons a singuliei service et le reco-
» gnoistrons a I'occasion. A lanl, Ires cher et f^al etc.
» De Liege le premier de may l'i95. Ernest. «
VII. La Iclire qui suit ft qui fut actress6e, au nom du
Prince-£v6que, ii Jehan do Berlaimont, point la malheu-
reuse situation de la ville do Huy ^ cette ^poque.
— H Trfis clicr ct ffol. Ceslc sera pour vous ordonner que
n aiez a tenir la main avec Renierde Warel jadis Bourgmre
» de noire ville do Huy, a ce quil no sorte nul grain
R d'icellc notre vilie de celluy qui y est pr^senlement
a au regard de la disette que scavez qu'il en y a, et la
» pauvrele des bourgeois d'illec lesquels autrement en
» seroient reduicts a exlreme famine ct constraincts d'aban-
» donner leur maisons ; En cc done ne faicles faulte.
■ B El a lant, tres cber et feal elc. De noire Cit^ de Liege,
J) le 6« de may 1595. Par ordonnance de son Alf. elc. » .
VIII. Nous Iranscrivons deux dcrnifercs d(5p6ches adrcs-
secs au Seigneur Jeban de Berlaimont. La premiere dome
I'ordre de suspendre I'ex^cutton d'un caporal. La seconde
prouve qu'Ernest de Bavifere avail 4 cteur de venger ses
iujets des excSs, donl les Espagnols s'titaient reiidus cou-
pables,
— c Ti-6s Cher el feal, Ceste sera pour cevtaines raisons
I nous inouvantes , vous ordonner de faire suspenser ,
I I'ex^culion, contre la personne de Jehan de Lange ,
» corporal de voire compuignie, prisonier en noire Ville de
I Huy, iusques & aulre notre ordonnaiice. A tanl, Ires
I Cher el f&d elc. De noire Cit4 de Li6ge, ce 25« de
. may 1595. (i) Ernest etc. •
— « Trfes cher el Kal. Comme TAudileur general du
• Roy est venu a Diesl pour s'informer des mal^fices per-
I p^lrez par les soldats du Cap"" Grobendoncq, (aschons
• et esp^rons I'induire qu'il vienne en notre ville de Hasselt,
I pour illec luy donner i cognoislre de notre part les
nialeOces que les mesmes soldals ont cominis sur cesluy
noslre pays, donl vous avons bien voulu faire la prdseale
pour vous ordonner comme faisons bien & cesles de faire
preparer touttes les il6ciarations el attestalions qui se
pourronl avoir des mauvais el hostils actes que lesdits
soldals ayent faict par toul voire ottice, mesmes envoyer
en notre dite ville de Hassell tous ceulx qui en scauront
faire deposition, et lesmoignage pour le faire pardevanl
ledicl Auditeur, affin que s'ensuive punition condigne a
I'exemple d'aulres, el poor preserver noz pais et subjects
du semblable a ladvcnir. En cc done ne faictes faulte.
Et a tanl , tr6s clier et f^al elc. l)e noire Cil6 de Liiige ,
le 24* dejuillcl 1595. Par Son Al^en son Gonsei! elc. »
(0 A cette £poque, le seigneur de Bcrlaimont de la Chnpelle ilaii
de la ville de Huy.
LA SEIGNEURIE DE TIGNfiE
TOPOGRAPHIE. — ETYMOLOGrE. - SITUATION
POLITIQUE.
§ 1-
La commune de Tignee, silufe i dix kilomelns k I'Est
'■ Lieye, fail parlie du carilon judiciuire de Fleroii. Elle
t bornee au Nord par Barchon, ^ I'Est par Cerexhe-
euseux, au Sud par Evegntie et a I'Oiiesl par Saive.
En iS'H , rAdrainUlration provinciale de Li^ge proposa
) rdunir les trois communes de Tign^e, Evegnee et Par-
ndvaux, dont la population respective 6tait de 293, 209
80 habitants. Le Conseil municipal de Tignee adh^ra
ce projet, mais celui d'Evegn^e s'y opposa, et celui de
irfondvaux demanda et oblinl d'etre ri^um & Saive.
Le ruisseau d'Evegnee , appele aussi Sainte-Julienne ,
Tose le Sud de la commune et forme £i peu pr6s la
mite eiilrc Tign(5e et Evpgnee.
Un autre ruisseau nomine ancicnnement les Claires-
onlaines, puis ruis.seau des Fosses, preud sa source dans
commune de Tignee presqu'a la limite de Saive, enlre
— (16 —
dans celte derniere commune el va se jeter dans la Saive-
lette, pr^s du vieux chateau de Salve.
La commune de TJgn^e s'^tend sur una superficie de
cent quarante huit hectares cinquantc sept ares hull
centiares.
Le d^faut de formes anciennes ne nous permet pas de
fixer rstymoiogie de Tigniic (Tangnee, Tagn^cs 1324,
Teygneez et Tegnee 1-415, Tiiigntie 1508. Tign.ie 1020).
Il_y a pourlant tout lieu de croirc que ce mot derive d'un
nom de personne lerrnintS en inius, que ses transformations
ne permettent pas d'idenlifier (i), et du suffixe acus qui
signifie possession, habilalion. Celte desinence aais, joinle
aux leltres nius du cognomen , a forme la lerminaison
moderne (/nie ou gni-e (2),
Les plus anciens documents nous inonlrent Tigneo
comme un fief du monasl6re de Nolre-Damc xieber
W'asser, 4 Munster.
Malgre le defaut d'actes a ce "sujet, nous pouvons
nmrmer que Tign^e titait , au commencement du \\<
( ( ) II en est autrcment pour Evegn^e que Ton trouve , au XII' el
au XIII' siicle, ecrit Ewruingds, Evregneis, et qui signifie possea-
aion d'EbroTn. (Charles de t'abbaye de Beniiiepart <U Van 115S ft di
la coiUgiaU S'-Denis du 2 avril 1264).
(*) v. d'Arbois de JuBAisvltLE , Reeherches sur Toriyine de la pro-
priMfoneiire el dt» aomtdt Ueux habtlis en Franet,p. 126 el buIt.
- 117 -
L'<jle, une possession royale. C'est cclle quulile de bien
y;il qui, comme nous le verrons au ohapllre de la juridic-
m, valul a Tign^e les liens qui I'unissaienl au palais
\ix-ta-Chaprllo cl A son tribunal.
I.e monaslere d'ttebei- Washer, ii Munsler, dont I'^glise
lit en mSme tpmps paroissiale, fut fond^ en I'an 104) par
veque de Munster Herimannus ; lo 29 dt^cembre decetle
fief, I'Empereur Henri III, qui venait d'assister i la
iisecration de celte ^glise, donna a ce monaslere « deci-
iin que in Frisia dari debet ex debito quod regium
^iliii' ( et de plus « quandnm curteni iio^trae proprietatis
irvia dictam in pago Livegowe et in coinitatu Dietbaldi
mitis sitam cum omnibus suis pertinentiis hoc est
rJusque sexus mancipiis, areis; cdificiis, [erris cullis et
;uhis, agris, pratis, pascuis, campis, silvis, venationibu",
uis, aquarumque decursibus, molis, raolendinis, pisca-
nibus », etc., etc. (i )
Si Tign^e ne fut pas comprls dans la donation du
mainc de Heire, domaine qui, d'apres les termes du
ilumo, pai'att avoir <5l6 considerable, il fit sans doute
bjet d'une donation subsequenle, dont nous ne posfedons
i le texte (2).
i) Errard, Regtat. \Qi\ ; WiLHAKS, die Kaiur Urhinden der
wins Westfaitn, vol. II, p S48, SoO; Nifsebt, ilumter Vrkun-
Aueh, n- GVI, vol !, p. 320.
t ) 1) est assez remarquable que plusieurs biens situes h Tign^c et
leleu ^laieut des alleux de I'antique ^glise coll^giale de S'-Puul, k
nster. dont la foiidation , en 7!)o, par I'iSvSque Luldger, marque
date de la fondation de Munster (i)' ^e alte dom de S'-Paul #tait
lise mere de I'^glise de Notre-Dame tuber Wagstr; elle avail
are au XIV« siecle une cour allodiale ii TianSe. On trouve
IS la specification dea biens appartenant au chapitre de S'-Uenis,
anoMgcidikhU der itift:T , pfurrkircken , kloaler iiiid
— 118 -
Par celle donation , Tignfie devint un fief de I'eglise
6'ucber Wasser , ft Munsler, et le rcsia jus:]ira la (in
du XVI' si^cle, Les possesseurs elaieiit tenus au relief
feodal el au payement annuel d'un llorin d'or.
La grande distance qui stiparail Tignee de Munstcr, Ic
d^fuut d'un avoue qui cilt oblige le seigneur de TigiiL-i;
a remplii'ses devoirs eiivei-s sa suzeminc, peut-6tre menie
I'insouciance de celle-ci firent qii3 lo lien feodal qui
alluchail Tignee au monaslfere de Nolre-Dame se roni[iil
insensiblement. Au XVI' siecle, les seigneurs de Tignt^f,
a Li^ge , en 1324, la mention suivante : « Terre que fuemnt domini
Johannis inrealiti de Helen veteria : inde jacenl V virgale granifts
lerre allodialis de curia sancti Pauli en Wastefale a TaiigntM in
loco dido Ftorickamp versus It rontiche. inter terras episeopi
Leodiensis et le liege qui lent de Herrea a Lie<ie et terras capellano-
rum sancti Dyonisii ....Item dimidium bonuarium ke preit ke tefre
en Boribout d'aatre parlle moner i> quod pst allodium decuria sani:1i
Pauli de Wasterralle iTangnees et aolvunlur semper pro investitura
dicte terre llll solidi valentes VI solidos nigros (i) »-
L'abbayedu Val-Benolt, sur les biens quelle possedait, en 1342.
aMelenetau^i environs, dev ait payer « pour les ti'effons, iille court
Saint-Paul de Wastefal, llll deniera, " (!)
De mSme, on trouve, en 1475, que I'autel de S'-Marlm-en-Ile
devait a la collSgiale de S'-Pierre, a Liege, certains cens annuels
cc en terreur de Melen sur ung bonnier dc terre qui est allioui
SaJnct Pou! de Wesfaule. >' (j ;
Enlln, Ton volt que I'e^'lise de Saint-Paul, de Munsler, avail
encore, au XIll* siScle, des droits de juridiction a Herve. l.es
echevins de celte eglisc interviennent a la vente faite, le :^9 aoQl Ml'i.
par Waleran IV, doc de Limbourg, Renaud do tiueldre.son gendre,
et Erraengarde, femme de Renaud, a I'abbayB du V,il-Dieu. il'iin
alleu situe a Herve, en I'enJroit nomniS Hervihois ( i).
( < ) ColUgiaie Saint-Deniii, diisignalio i das biens, re;. n> T, toL IIS, 117.
(«) Viit-D^noU, ^i^ciflcation ile bionii , reK- n- 3, ful. 133.
( 1) Coltigiiite Suint- Pierre, reg. n' 1^ et 131.
,1) AH'is des uitm de di lieigiqae au XVI- iii^ete, 3" livraison.
— .119 —
sans nier leur tiependnnce (l) ne reinvent plus la sci-
pneiirie. Mais ce n'est qii'aii coinmcncemenl du XVII"
sieclc que Ii3 seigneur Malhieu de Monsen s'afTrancliil cnni-
plelemenl du lien qui I'allachail i s;i dame (eodale et
(k'clara la seigneurie do Tignec franeho el indepcudanle.
L'ubbesse d'ueber Wasser , s'appuyanl sur le defaul de
relief, I'alii^natiori du fief a son insu et la ft^lonie de
son vassal, fit, en 1G22 , quelques instanres oupri's do
la Chambro imporiule pour retilrer en possession do Tigniie;
iiiais elle Irouva, sans doute, que les profits qu'elle retirait
de son droit Kodil ne compenseraieril pas les ennuis et
les frais d'un pioces, et sa mlamalion lesla sans suite (2).
A partir da ce moment et jusqu'ii la fin de I'ancien
rt^gimc, Tigniie ful consid(ire coinme lerre itnperiale et libre.
Celte seigneurie se Irouva alors dans une situation assez
ijtrange , dout on trouve cepenilanl plusieurs exemples ;
elle aequil la depentlance immediale de, I'Knipire, mais sans
faii'o parlie d'aucun cei-cle(a). Fort differenl des verilables
(i) Ell 1563, dans un proces calre Joseph de Wesemael et Jean de
Trasigny au sujet de la seigneurie de Tignev , les deux parties ctuient
d'aceord pour poser en fait que la dite seigneurie, avec ses appen-
dices, eft un flef du monaslere de N.-D. a Munster el repute pour M
lie temps immemorial, {Cftamtn? dr Wetzlar, precis en appel, ii" 179/.1
(i) En 1742, I'abbesse de Munster fit une tentative pour obtenir
d'unnonveau seigneur [a reconnaissance de ses droits, mais ccltli-ci
lui meconnut tout droll ii la sei^-neurie et les choses en reslerent la.
(3) Tignee joiijnail, cnpnrtie, au comtede Dalhem; c'est probable-
nicnt ce qui engagea plusieurs fuis, au XVH siecle, les souverains de
ce pays a rijclijmer TitfU^o comme faisant partie de Icur territoire ;
Cliarles-Quint, nolamment, par une ordonnance du 4 juillet 1510,
eiijoignit it un cerUiin nombre de cours suballernes, notaninient a.
telle de Ti);nee, de ne demandcr consell ou recharge dans les causes
venues devanl elle qn'aux echevlns tie Dalheni, contrairemenl k ce
quisefaisait « en diminution denost re jurisdiction et haul leur comme
comtede Dolhen. n(I,E Fobt, 2'partie, I. 17, p. 17a.) .
— m —
feudataires de I'Empire, le seigneur de Tigii^e, lout en
reconnaissant I'empereur comtne son unique souverain,
ne retevait pas la seigneurie de lui, n'assistail pas aur
Dieles de I'Empipe et ne payail pas de taxe matriculaire.
Cette situation 6tait, du reste, parfailemenl admiKe(i)
en Alleraagne , mais ne fut pas loujours comprise au pays
de Li6ge, dont le gouverneinent delibera, it plusiecrs
reprises, pour savoir si Tignee ne devait pas 6tre incorpore
au territoire li^geois. Cette erreur ^tait peut-6Ire favoris^e
par les liens qui altachaient Tignee h Li^ge et dont nous
aliens parler.
La seigneurie de Tignee ^tant en partia enclavee dans
la banlieue de \A6ge , le voisinage fit nattre , d6s lo
XV* si&cie, certains rapports entre ce village isoi^ et le pays
voisin , notammont celui de contribuer avec les villages
li^geois au payeinent des frais de guerre ( Z ),
Cette coutume ne changeait en rien la nature de la
seigneurie qui conservait, sous lous les autres rapports,
son ind^pendance et ses privilfeges ; celte contribution
n'^tail consid^r6e de part et d'autre que comme la conse-
quence de la protection d'un puissant ^tat envers un
(<) € II est des £taU )min^dia.t3 qui n'appartiennent k aiicun des dix
cercles... notamment^dtTers comles et seit^euries imm^diates encla-
ves dans quelques cercles... les terrea et la noblesse immMiate de
Souabe... et quelques villaBes imp^riaux ou irom^diata. » (Giographie
universrlU de .BuscAin^, Strasboui^, 1772, t. EV, p. 79.)
(i) Dans la cren^e generate du pays de Li^e, lev^e en 1470
pour le pay ement des soniines dues a Ctiarles-le-T£iD6raire, Helen,
EvegD^e, Tignee, Micheroux, etc., flgiirent comme faisant partie
du qnartier d'Amercieur, hors banlieue. En 1619, sur une somme
de cinq cents patacons, que la banlieue devait payer au gouvemeur
de Haestricht, Tignee ^taiL tax^ k quarante fiorins de Brabant.
(Con»eilprM, reg. n»40, fol. 351).
— tSi -
voisin plus fuibie, incapable de riisister aux violences
des gens de guerre { i ).
Recherchant le molif de cette inscription de Tign^e
h la malricule du pays de Li^ge, un seigneur de Tign^e
se demandail au XVIII" si^cle, si un trait6 n'avait pas
el6 conclu fi ce sujet entre un de ses pr<5decesseurs et
un 6v&qiie de Li^gc. Mais point n'cst besoin de rechercher
I'exislencc d'un lrail6 de ce genre, pour expliquer cette
situation ; on comprend lr6s bien qu'elle se soil impos^e
par I'intfir^tque lesdeux parties y avaient.
Si Tign6e eflt H6 taxi s^pari^ment ou avec quelquo
province allemande , les taxateui's , ignorant le peu d'lSten-
due de la seigneurie, I'eussent impos^e d'une fa^on dis-
proportionn^e el I'^loignement eUt rendu bien difficiie
et bien coilteuse aux habitants la presentation de remon-
trances.
Avec le syst^me adopts, le pays de Li^ge, en ^change
d'une sorte de patronat, augnienlait de la contribution
de Tign^e ses ressources en temps de guerre.
En 1630, une bande d'hommes arm6s s'^tant fortififie
dans le cimetifere de Tignee pour harceler le seigneur
(() 1^ intme anomalie exiatait pour plusieurs autres villages
voisins de I.i^e et dont le gouvememeat de ce pajs ne r^clama
la propriety terriloriale qu'au XVIII* slide. Citons, par exemple,
les villages d'Awans et de Loncin, flef de I'abb^ de PrQm, puis de
r^lecteurde Treves, comme adniinislrateur de PrQni, et qui furent
toujours consideres comme faisant partie de I'^lectorat de Treves.
Halgre cela, lis ^taient inscrils k la matrlcule du pajs de Li^ge , leurs
hahilants relevaienl la bourgeoisie et les metiers, payaient les feux
de garde et les autres impAts lout comme la cit^ >le Li^ge ; ils
ob^issaient, sous le rapport des armes, au bailli des Klvages de la
banlieue de Li4ge. Ces circonstances pouss^rent les Elats de Liege
k riclamer, en J7I3, Awana el Loncin comme faisant partie du
territoire liigeois, roais ilsne purent Taire admettre leurs pretentions.
^
>
H
- 122 -
el los habitants, les bourgmestres de Lidge envoyerent
en cet endroit Tun de leurs secretaires et les compagnies
bourgeoises du quarlier d'Arnercoeur pour deloger les
iiitrus (i). Cela no donna lieu a aucune contestation, mais
la moindre intervention des magistrals ou des juges liegeois
en temps ordinaire ou pour des causes civiles soulevait
de violentes recriminations.
II etait bien recominande aux habitants de Tignee par
leurs seigneurs, de ne point exciter les susceplibilites
des pays voisins. Voici Tifn des points proclames aux
plaids generaux en 1713 : « Lon deflenl a tons suject et
refugiez sur la dite terre de Tignee de faire de trouble
aux viliges voisins a peine d'estre chatiez selon le crime
qu'ils auront comis audit lieux » (2).
Les habilants de Tignee re^urent le contre-coup des
frais de guerre que le pays de Liege eut c^ supporter
au milieu du XV'II1« siecle, et penserent alors a rompre les
liens trop durs a leur gre qui l(?s unissaient a leurs voi-
sins. Ignorant Tancienne coutume ou la denaturant pour
les besoins de la cause, ils represenlerent a la Ghambrc
imperiale leur inscription a la nuitricule de Liege commo
une aiuiexion a ce pays et enfirent un grief Si leur seigneur
d'alors, le buron de F.ibotte (3). La chambre do Wetzlar,
( I ) Acte du nolaire Richard Gangelt, 1630-1631, fol 146.
(11 Conr de Tignee, pioces di verses.
(:j ) En 17r»0» le s^eijjneur de Lil olle s'etanl un jour presenle a
I'asscmhlee ilu Conseil de la villo de Liejre pour demandcr que Tignee
participat <comme villajre do la banlieue » aux subsides accordes
par la Cite aux localiles qui avaiont souffert du passage des troupes,
un des cor.seillers, de Leonard do Stroel lui dil « que Ton pourroit
avoir ogard a sa doniaiuios'il vouloil fiiireune reconnoissanceformelle
que son vilhi«:o do Tijjnoo oloit <le la hanlieue de la Cite et conse-
quoinniont du pais de Lio|.'0; il on fit difticulte; sur quoi it se
retira. » {Consa'l />rir<', liasso n" 1()*»3.)
Vers la menioepoque, le prince de Liege revint a la charge et
— 123 —
par un mandemcnt du 2 septembre 1761, ordonna au
seigneur de Tign6e d'annuler et de r^voquer rinscriplion
de sa terre h la tnatricule du pays de Liege, commc 6lant
une altejnte aux droits de I'Einpire ; elle reconnaissait
par la officiellement la transformation du fief de Tignee en
lerre imperjale.
L'abbessede MunSIer revint pourtant encore une fois en
sc6ne. En 1789, h la faveur des troubles de la rt5volution,
Jacques-Joseph Nagant s'empara , par ia force , de la
sRigneurie de Tignee. Voulant se cr6er des litres h cetle
possession, il reconnut sa d^pendance vis i vis dumonas-
tfire A'ueber Wasser (i ) el envoya m^me probablement itn
delegu6 i Munster pour relever la seigneurie en son nom.
Mais, n'ayant pas reussi de ce cflt6, il fi( une autre
tentative. Le Sjanvier 1791, il donna charge au sieur Abel,
agent ei procureur h la Ghambre de Wetzlar , de se rendre
4 Corn^limunster et de f;iire en son nom relief et
hommage (A I'empereur) de/a Hhre tcrre et baronie (2)
dc Tignee immediate de V Empire, passer le serment requis
et payer lous droits aff^ranls (3); si I'agent Abelse rendil
4 Cornelimunsler , il est probable qne Ton y aura 6le
fort L'tonni? de la mission qu'il venait rcmplir.
Du reste, le souci de faire valoir scs pretenlions en jus-
proposa it, Libotle de lui permettre d'elatilir a Tignee tons les
impata coinine dans les villages du pays de Liige , laxe sur la viande
et la cerroise, gubelles, etc , en lui ofTrant le tiers du produil du
ces impositions, Lihotic refusa de nouvcau ces propositions en
objectant qu'elles etai^nl contraircs aus privileges des habitants
de Tignee, qu"i! avail jure de conservor lore de son inauguration.
(i ) Acte (lu notaire And. Dor, du \" decetnbre 1790.
(*) Quoiqu'aiLcun dipTOme d'orection nefut inlervenu, I'usages'in-
troduisit au XVIIl' sif-elp de qualifier la terre de Tignee de
baronnie.
(s) Acte du notaire Andr^ Dor, du Sjanvier 1791.
- iu~
tice ou i]e les soutenir par la force, ne permit pas k Nagant
de donner suile h ses projels. Tign^e gai'da le litre de
terre libre et imp^riale jusqu'au 23 Janvier 1793, jour 0(1,
sur ta proposition de Nagant, scs habitants decid6rent
la reunion de leur commune au pays de Li^ge, pour autant
que celui-ci s'unirait ft la Rt^publique t'^an^^aise.
L'annexton eutlteu, en elTet, quelque temps apres, ct,
aparlir de ce moment, la commune de Tign<ie subit les
m6mes destinies que le pays de Li^ge.
SEIGNEURS DE TIGNEE.
A qui I'abbesse d'uebcr Wasser donna-t-elle d'abord
Tign^e en fief? Quel ful le premier seigneur de Tign6e?
Le d^faut de documents ne permet pas de r^soiidre cette
question ; rnais plusieui-s actes attestent que les biens sei-
gneuriau!! do Tign^e appartenaient, h la fm du XIV* si^cle
et au coinrfiencement du XV^, 4 la dame d'Orjo (t) ; nous
pouvons, d'apres cette indication, dire avec assurance que
Tignee 6tait, au XIV siecle, une possession de la famiJie
d'Argenteau, et donner la suite g^n^alogique des seigneurs
jusqu'au premier personnage que Too trouve qualifi^ sei-
gneur dc TigniSe : Henri de Dongelberg de Longchamps.
Jean d'Argenteau, seigneur d'Awilhonrieu, mort en 1362,
^pousa Catherine dc Gronsvelt et en eut deux filles, dont
(i.ColUyiate de S<-Pierri:, rce- n" 131, 133; ^hevini deLUge,}aee-
mcnts ct sentences, reg. n" 11, fol. 100. Dans la U^ignation de joi-
^ants et aboutissants , on trouve , jusqu'au commencement du
XVi* siecle. certainea terrcs appartenant au seigneur de Tignee qua-
lifi^e de terre» la dammt d'Orjo.
- 126 —
i'une nommee Melh, Muhaut ou Mechliltie d'Argenleau.
C'eslcllcqiii, dans les acti's i-ohuils ii Tignce, esl appel^e
la dame d'Orjo.
Elle ciiousa : 1" Jean d'Orjo, chevalier, soigneur d'Orjo,
et tie Bardie, lequel releva, le 3 Janvier 1398, 4 la
Gour ftJodale de Liege, le chateau de Barehe, ills de
Guillaume d'Orjo, ecuyer, seigneur d'Orjo, et de N. de
Slr6o, dumo do Barclie ;
2" Raes de Heroricourt, scigncnr de Laminne et d'Oleye,
chevalier, fils de Jean de Heniricourl, seigneur de Laminne,
et de Mahaut de Warfua(ie, morle le 8 seplembro 13C5 ())■
Mahaut d'ArgCnteau <5lail veuve do son deu\ieine mari
en i;i9I. Par actes des 6 aodl 1416 et do I'an 1418, elle
donna aux Fr6resPr0cheursdeLidgelroismuidsd'6peaulre
de rente et deux marcs d'argent destir.^s 4 la fondation
d'un anniver^aire pour V&tne a de monsaingneur Johan
d'Argenteal jadis mon pere et Katherine de Groul cheva-
leresse jadittc ma mere, » de ses deux marils el de tons ses
amis(t).
Raes de Hemricourl et Mahaut d'Argenteau eurent deux
rdles : I'atn^e, Mahaul dc Ileinricourt, dame de.Laminne,
epousa, par convenanees de mariage du i\ septembro 1402,
Jean de Dongelberg, seigneur de Longchamps, chevalier.
Ills de Henri de Brabant de Dongelberg, chevalier, sei-
gneur deLongchamps, Brehen, Marilles, vicomte d'Upigny,
et de N. d'Elzee (3). Dc eette union naquirent qualre
enfants, savoir :
(1} Lb Fobt, 1" partie. voL X, fol. ar,4.
(t) Charles des Dominicains de Li^ge.
(j) Cetle descenle gentelogique des seigneurs de Tign^e esl cor-
roboree par le fail que Jean de Donjjelberg, seigneur de Longchamps,
pere du premier personnage qualifie seigneur de Tignee, herita
^galement ii du chastiau et forteresse de Barchc h avec la seigneurie
H 9i avant que roeasire Joban d'Orjo jadis le solloit tenir. » Cette sei-
i" Jean de Dongelberg do Longchamps, chevulitT, sei-
gneur tie Longcliamps , du Sari, vicomle d'Upigny, grand
bailli du w^llon DrabanI, conseillcr et ctiainbellan de Phi-
lippe-le-Bon , due dc Bourgogne , marifS A Marie de Berlay-
monl de ViJIe, fillc dc Gerard de Bcrlaymont, clicvalier
banneret, sire de Ville, et d'Elisabiitli de Uotselaer.
2» Henri de Dongelberg, seigneur de Tignt^e qui suil.
'■i" Marie de Dongelberg de Longcliamps, maricc, par
contrat de marlage du 18 Janvier W22, i Philippe de Naniur,
vicomle d'Eizee, seigneur dc Duys, Bayart, Villereclie. etc.,
lilsnalurel de Jean de Flundre, comle de Namur.
4" Mahaul de Dongelberg de Longchamps, marine i
Henri de Gesves, ecuycr, seigneur de Goesnes, Ills de
Daniel de Boulant, dil de Gesves, chevalier, seigneur de
Goesnes, et de N. aux Louvignics (l).
HKNBl DR DONGELBEBG, 14484450.
Henri de Dongelberg de Longchamps recul en heiilage
dc ses parents Ics seigneuries de Lamiime et de Tignee.
gneurie ful ilonnee en contrat de mariagc par Jean de Dongelberg a
S3 fllle Haliautde Uongelberg de Ixingclinnips lorsde son union avec
Henri de Uesves , ecuyer , seigneur de Goesnes. Celui-ci la releva a la
Cour feodali? de Liege le 13 mars li*j. (Coiir frodale , reliefs , ii^_
n'50, fol 31.)
(I) Le Fobt, l"'partie, vol. VIl, fol. 185.
— 128 —
Comme il etait encore assez jeune lors de la mort de sa
m^re, en 1448, celle-ci d^cbra, parson testament en date
du 11 d6cembre 1447 (l), qu'il devait, pour radmiiiUlration
de ses biens, « user par le consetl de Johan seigneur de
Lonchampssonfr^re. »
Henri de Dongelberg ne conserva pas longtemps la
seigneurie de Tign^ ; d6s le 28 Janvier 1449 , il I'liypo-
th^qua en faveur d'Arnold de Witte, docteur en d^crets et
chanoine de Saint-Lambert, d'une rente annuelle de cio-
quante muids d'^peautre.
Le 22 Kvrier 1450, il comparut devant la Gourde justice
de Tign^e et, du oonsenteinent do Jean de Dongelberg,
son fr^re, il vendit d^finitivement k Arnold de Witte la
lerre de Tign^o avec toutes ses appartenances , cour,
inaison , jurdin , assise , terres, prairies, bois, vignes, cens,
rentes, haute et basse justice, etc. (2), moyennant la somnic
capilule que de Witte lui avait donn^e pour constttucr la
rente de cinquante muids et , de plus, une somme de deux
cents florins d'or et cinquante muids d'^peautre une fois k
payer.
Henri de Dongelberg ^pousa Josse de Forvie, fllle de
Henri de Forvie (3), et en eut un RIs, Jean de Dongelberg
de Longcbamps , qui fut seigneur de Laminne.
ARNOLD DE WITTE, 1450-1462.
Arnold de Wilte, onginaire d'Utrecht, est cM comme
liUerarum aposlolicarum abbrevtator en 1426 ; il 6tait 4
Rome, pour sa charge, le 2 aoAt de cette ann^e. On le
(i) Eehevins de Liigt, convenances et testaments, ann^es 1447-
Uj2,fol. 140.
(11 Archies de I'^t , i Muntter, ms. (11-38, fol. 46. Copie du
XV slide.
(i) Cbarte de Saint-Jacques du 31 juillet 1456.
- 1» —
Kive mentionnc^ comme docleur en di5crcls ol chanoine
ifoncier de la cath^drale Saint- Lambert, rt^sidiinl k Li^ge
■ 1433 i 1462(1).
Le chapitre le chnisil plusJeurs fois coimne son represen-
nl lors des dilT^rends qu'il eut avee Philippe, due de
)ijrgngne, relativement ii la seigneune el it Tavouerie de
He, pr^s de Bois-te-Duc, et I'envoya 5 Bruxelles. en
ri2, afin d'obtenir iin sursis h la collecle de la dime tpie
pape avait accord(5e au due de Brabant sur les biens du
Vice-doyen de Sainl-Lambert en 1444, Arnold de Witle
t. le id avril do cette ann^L', charge d'adminislrer, avec
lelques-uns de ses conrrferes, les biens que le chapitre
)wi(5dait 4 Attenhoven (2).
Apr^s la resignation dc I't^vgrjue Jean de Heinsberg, au
ois d'aoOt 1456, le chapitre priten mains radministration
t pays de LiOge; il nomma vicaire-geniiral Wallhere de
irswarem, et chancelier Herman d'Elileren. Quant 4
mold de Wilte qui , 4 ce moment, ^lait official du cha-
Ire, il ful confirm^ dans celte fonclion (3),
Le chapiire confiait presque toujours 4 Arnold de Witle
soin dc trancher les difffirends que les parties lui sou-
letlaient {*).
Arnold de Wilte , aprfis Tacquisition de la terre de
ignde, n'habita pas la maison qui faisait purlio de son
^maine en cet endroil ; le 18 octobre 1452 , il donna la
lelairie et les terres en accense 4 Louis de Cercxhe (5).
II y avail d6j& hull ans que Henri dc Dongellierg avail
(1) De Theui, Le chapitre de Saint- Lamberl , I. II. p. 900.
{i)CalliMraU Saint-Lambert, charte n" 10^7.
(1) Addiek de VerEBi Busco, col. 12^.
(1) Caihidrale Saint- Lambert , Conclusion^ capitulaircs, n° L
(i) ikhesine de Liige. suvres, reg. n' 18, fol. 397 v.
— 130 —
vendu Tignee a Arnold de Witte lorsque I'abbesse de
Nolre-Danie requil ce dernier de venir h Miinsler faire le
relief de son fief.
Le seigneur de Tigntie, aprte avoir obtenu du chapitre
tine IraduL'tion authenliquc de son acte d'achat, chargea,
le 10 juin 1458 , Herman Langhen , docteur en droit canon
et civil, doyen de I'eglise lie Munster, Thierry Haver, cha-
noinede la memceglise, el Michel Gordinne, bourgeois de
LiiJge, (le faire, en son nom, le relief obligalnire,
Michel tiordinne se rendit & Munster, oil Meyna de Rou-
grave, abbesse d'ucber Wasser, lui donna, le 25 juin 1458,
I'investiturede la seigneurie de Tignee, avec les c^r^mooies
accouUim^es el moyennantla redevance annuelled'un florio
d'or du Rhin (i).
Arnold dc WiUe avail un frere : Gorneille de W'ilte, qui
fut ^galement chanoine de Sainf-Lambert, ct mourut ii
Turnhout, le 2 sepleinbre 1454.
Arnold de Wille dt^ct'da le 17 d&embre 1462 (a). Sa
pr^bende a Saint- r,ambert fut , le SOavril 1472, allribu^e k
Jean de Nassau, chanoine de Mayence (3).
(t) Archives de V^at d Mimaier , ma. 111-38, fol. 45, 47.(Copie
du XV' siecle).
(i) L'obituaire des Cliarlreux porte,B la date du 17 dicembre :
11 Obiit dn» ArnoUha Wit conontcuit Leod. benrfactor notter. a
[3] Parmi Jcs actjuLsiliDiis foites au pays de l.i^gc par Arnold
de Wille, cilons la propri^t^ appelee "dat gout van der marte," ou le
lief de la Mavct, k Vuclit (canton dc Mcdieleii) ; celte propriute £tait
un tier dependant de la prevAtiJ de Saint- Lambert ; elle comprenail
vingt bonniers de terre arable , prfi ou piturage, Irente-six chapoiis
et vingt-sepl sous de cens et ncuf eoi-midea. Ce fief appartenait, en
1423, a BertrnnddeLiers, alias deCalsti en, ^cuyer, qui, le6aeptenibre
de celle anuee, le Iransporta k Jean Bareit, bourgeois de Li^ge;
Catherine, fille dc Jean Bareit, epousa Mathieu de Hamal, qni releva
le Het le Ifi Janvier 1440. [.e 35 novembre, Mathieu de Hamale, Cathe-
rine de Creefl, sa aeconde epouae, el Eveiard, son flis, vendirent le fief
- 131 —
Aprfes la mort d'Arnold de Witte , ses biens pass^rent k
famille de Beesde.
Marguerile de Witte , probablement soeur d'Arnold ,
ousa Jean do Beesde , originaJre d'Utrecht , qui etail , en
52, clerc cilain de Li^ge, receveur et tenant de laCour
■^e de la coU^giale Sain l-Jean-£vang6l isle, h Li6ge.
Jean de Beesde habilait, en 14o3, « une maison seanle
p entree de Torenge eu le paroche saint Gangulphe »,
'jl tenait it Iresccns du chapitre de Saint-Jean. Apres la
irl de Marguerile, sa fcnime, vers I'an 1460, il devint
inoine de Saint-Jean et occupa, dfes lors, une maison
ustrale a faisant le coin a lopposite du rivage dc la laide
Ulo des Precheurs (i) », II mourut, selon toute proba-
nd, en 1497; il vivail encore en 1496, el, en -1408, sa
ison claustPdle 6tait occupee par maltre Henri de
Iria (9).
De son mariage avec Marguerite de Witte , Jean de
?sde eutcinq enfants ;
I* Laurent, cit6 en 1481.
!• Corneille, cit6 en 1481.
I" Hadewige, mariS S Thierry Hoen, dit delle Grille (3),
rcier , lequel mourut avant 1481 .
mold ie Viille. [Cartutaire de la Pr^rdlS . Tol. 47 V°, 4S V°, M V. )
I mort d'Arnold de Wilte, Ic lief de U Uarck donna lieu a diverses
testations cntrc ses li^rJtiers ; un regislre aux revemis de la. Prevail
^iege ported I'ann^e l+70:< Item pro relivio feiidi de Vucht per
-lem quondam Theoderici delle Gri^. ad Henricuiii Hoen fllium
timuin ejusdem quondam Theoderid devolutuniii: 10 livres
■iroU, Te%. n° 74. fol. 74. ( En 1588, le lleF portajt encore le iioin du'
prieUire de 1433; x Heer Bertrand ),'oet, olTgoet van der Merck,
y., res. n" 78 , fol. 197. )
i) ColUgiaU fiaint-Jean-^vang^iate , Charles dii 14 avril 1452,
lars 1456 , etc. — Registre n" 3563.
i) Archives del'eglLse paroigsiaiedeSaint-Jeau, regislre du Manila,
i£e 1497.
• ) II etait surnomm^ delU Griffe parce qu'il occupait , a Li^ge , la
- 13* -
Le I" juin ^M>2, Thierry Hoen ohargea Jean de Iteesde
el Ji!aii de Beesde, son His, tie vondre, i)ar devanl la justice
d'UtrechI, aArnoId Elyassoi),cur^ de S'-Nicolas, u Utrecht,
certrtiiies prnpriet^s qui lui t5taient 6chues, en celte ville
par la mortde Marguerite de Witte, sa belle m6re(i).
■i" Godescaica, dile Godeslou, marine 1° 4 Jean de Keyves;
2" i Gilles le Panuetier. Ces deux personnages furent, suc-
cessivement, seigneurs do Tign^e.
5" Jean, loquct vivailen 1462.
Apres la rnort de Jean de Beesde , ses deux fillfS ,
Godestuu et Hadewige, se parlagerenl « la maison scaillie
et assise seante en Tliouniin, oulire le pont de boix a loppo-
site de la maison des Troix roiH», dont une parlie resia
pendant longleinps la propriety des seigneurs deTign6e,
sous le noni de « la maison de Reyves ».
JEAN DE REYVES, 146^ (?)-1473.
Jean de llaccourt, dit de Reyves, seigneur de Tignee,
i^poux de Godescaica de Beesde, dtait tils natural de Raes
maison delle GrifTe silu^e sur leg drgr/s if« Saint Lambert. II eut trois
enfants, savoir : Henri, AmouM et Marguerite,, marine t* 1 Collard
delle Favarge;2°-a Nicolas Wilmet de Crenwick. (.^ewiwde Li'^;?«,
ceuvTei>, reg. no 15. fol. 163.)
( I ) Kevins de LUge, ceuvres, reg. n* S8, fol. 179.
- J33 -
de Haccourt , dcuyer , seigneur de Haversain et Haibe { fils
de Raes de HaccourL, 6cuyor, seigneur de Haversain,
morten1403, et d'Alix de Reves , filie d'Alard , seigneur
de RSves, chevalier banneret) (i).
Oulre la seigneurie de Tign^e, Jean de Reyves possedait
des biens h Chf>n6e, a Herck S'- Lambert et ^ Huy.
II vivait encore le 22 mars 1471 , jour oil il transporta <i
Jean de Banneux une tenure, court, jardin el stourdwe
seante A Chfinee (4).
11 lit son testament, devant le cur^ de Chgn^e (3), le 2
octobre 1473 ; par eelui-cj , il choi:^issait sa sepulture en la
chapeile de Notre-Dame, a Chenee, et laissait sa femnie
maltresse de tous leui's biens ; il mourut Ir^ peu de temps
apres (*).
II avatt eu, de Godescalca de Beesde, une fille : Jeanne
de Reyves, laquelle (5tait encore mineure en 1478, et li^ritd
des biens veuant de son pere, nolaminent des biens de
Ch^n^e (6); elle mourut jeune , probablement avant sa
m6re.
En 1477 (6) , Godescalca de Beesde epousa , en secondes
noces, Gilles de Seraing, dil le Pannetier, qui devint, par
ce mariage, seigneur de Tign^e.
(0 Le Fort, 1" partie, r^. n" X, fol. 3.
(») Cour de Jupille, reg. n° S. fol. 4.
(i) £eheei»s de Liige, convenances et testaments, 1474-U77,
fol. 436 V.
(i) II etait mottle 30 r^vrier U74. (Cour de JttpiUt,re^. n* 3, fol. 7.)
(() ^hevirm de LUge, (Eiivres, reg. n* 39, fol. 338.
(« ) Us etaient maries le 14 mars 1477. {Schtvins de LUge, teuvres,
reg. n- 37, fol. 49 v".)
GILLES LE PANNETIER, 1477-1499.
Gilles df! Seraing, seigneur de Tign^e, dit le Pannelier,
parce que cet officp elait her^dilaire dans sa famille. etajt
fils de Gilles de Seraing. ecuyer, pannelier hereiiilnire <ii-
I'^v^que de Liege , dchevin de Liege , seigneur de FraiponI
ct de Banneux, avoud de Louveign^ , etc. ,et de Mario le
Pottier, sa quatrieme femme (l).
Gilles !e Pannelier , lors de son mariage avec Gociescaira
de Beesde, 6lail veuf, en premieres noees, d'Isabelle,
fille il'Alexandre Beraid , ^chevin de Li^ge, laquelle
inourut le 31 mai 1471 et fut inhum^e en I'eglise des Frfires
Mineurw, & Huy.
II dtail echevin de Huy (2) de 1471 4 1476, et de Huy
petite en 1475, 147(i ; il comparalt, le 14 oclobre 1496,
comine mambour el commis de I'tivfique Jean de Homes et
(t|De cemariane, Gilles rte Seraing eut aussi une fille, Marie.
morteleSaoAt li66et entevreedans r^gtisedesFreresMineura.AHujr,
(Ls FoHT,l"partie,voI. XXI.fol. 2l)t. 1
(t) II empi'unta, leil juin 1471. a Jean Layeul, marchand lombard,
une sommp de soinanle grilTong, dont il liypollieqim une majson si?e
« en Bol1e);irue a Huy , provenanl de Guillaume le Poltier , sod odcIk
defunt. » ( Coiir de Huy, reg. n° 2, fol. 69 V°, )
— 133 ^
les ^glises de Li^ge, dans un acle relatif au lonlieu de la
nlledeHuy(i).
Gilles le Pannetier mottrul prabablement en 1499.
Le 1" octobre de cette ann^e, Jean Yserloen, confesseiir
ies religieuses de I'abbaye de Nolrc-Dame a Munster, el
llenier Jodevelt, receveur de ce iiionastfire , requirent
« Cunegonde de Bees, » veuve de Gilles lu Pannelier, dame
Je Tign^e, de relever la seigneurie en fief et de payer
la redevance annuelle d'un florin d'or pour les quarante
lerni^res ann^es , redevance donl les possesseurs de
figure avaient omis de s'acquitter.
line transactifjn survint !x re sujet le 1" octobre 1499 :
lodescnica payaaux prociirenra dii monasl6r? neuf llorins
i'or pour les ann^es 6cliues et s'enRagea i payor r^gulie-
vinent a I'avenir la redevance feodale (a).
Gilles !e Pannetier et Godescdca dc Beesde ne laisserent
]u'une fillc : Marie le Pannelier, qui ^pousa Thierry de
THIERRY DE SAIVE & MARIE LE PANNETIER,
1500{?H562.
Thierry de Salve , seigneurde Tign6e , naquit, vers I'an
1474, deThierry ditSaivf rulrni, sfigneiird'Alriri en Condroz,
(il Cour de Hujt, reg. no 4, fol. 96.
(t) Archipet de I'Etat , a Mamlei- ; acles iiulartaux du tnonast^re
Vutbtr Wtaur , n» ^9.
— 13« —
bourgmostre de Huy en 1496 , ^chevin de la cour d'Ochaio
et de Philippa de Jennerel, fille d'Aniold dc Jenneret (!)■
Quoiqne ses intei'dts et ses fonclions le relinssent souveiil
a Huy, il exerijaU d^ja du vivant de sa belle-mfere les droits
seigneuriaux h Tignec.
11 soutint, en 1505, coiiime inambour de Godescaica,
Ha belle-mere, un proccs devant la cour d'Aix-la-Chapelle
contre les babilunts de Tlgnee (2).
ll^tait bourgmeslre de Huy eii 1517(3). L'anneesuivante,
il fut nomm6 receveurdu grand hftpitalde Huy; leioctobre
1518, il mit comine caulion desa bonne administration < \a
» maison, appendices el apparlenaiices qu'il at seante en
» Thoren a Liege , elc, » (*)
Erard de la Marck le nomma echevin de la cour de
Wanze, le 7 mars 1518, en remplacemenl de feu Jolian
Persant (5), et echevin de Huy le 27 Janvier 1519, en rem-
placemenl de feu Jean de Floyon, bailli de ne5baye(8).
Thierry de Saive « aggrav6 de maladie > el Marie le
(i) Thierry de Saive I'aln^, descendant d'un seigneur de Saive
en Hesbaye, avail ^pousf 1° Murguerite, fille de Ballhaiar de Sart,
dont il eut deux filles ; Agii^, martt^e a Counol de Terwangne, et
Marie, mariee a. Amel du Vivier; de Philippa de Jennerel, sa
deuxi^me femme, il eut trois flls, aavoir: Thierry, aeigneur de T^nte,
Arnold et Jean, bourginestre de Huy en 1531 ; aprte la mort de
Philippa de Jenneret, Thierry de Saive ^pousa.en ^■■noces, Jeanne de
Blehen d'Ab^e, veuve de Jean de Soheil, donl 11 eut une fille:
Barbe, qui epouaa I'ierre, fils de Henri de Limey. (A^tvina de
i,%*,ceuvres,reg. n» 66, fol.277; n» 67, fol. ^1, K2; n- 79,fol. 95.
Coar de Wanae, r^. n" 73, fol. 124.)
(t) i^talogue de proems pUid^s k AiK-Ia-Chapelle conserve aui
archives de I'Etat, & Vienne,
(i) Cour de Huif, mnmbournies , reg. n'> 104.
(>] ^kevina de LHge, obligations, reg. n* 16.
(n) Coar de Wanze, ve^. n" 75, fol. 2i
(•) Cour de Huy, reg. n* 9, fol. 132.
^ 137 —
Pannetier firent un testament conjonctif le 23 mars 1527.
lis chuisissaient tous deux comme lieu de leur sepulture
le inonast^rc des Fr^ies Mineurs , a Huy , le premier < de-
dens les enclostres au plus pres de mon feu pere et moy
laditte demoiselle Marie en I'eglise dcs dits Fr^res Mineurs
au plus prfes de dessoubs les orgues en lieu ou giest mon feu
pere Giele le Pannetier ct damoiselle Godscho ma m6re, »
Les testateurs parlageaienL leursbiensentre leuraquatre
filles (i), savoir :
i" Anne , dame de Tign6e , qui suit, marine h Joseph de
Wesemael; die eut, liors part, le fief de la Marck, silu<i k
Vucht, pour.aulant qu'elle puisse le r^cuperer, el la sei-
gneurie de Tignec.
2° Marguerite, morte c^libataire ; par son testament, en
date du 6 decembre 1593, elle laissa a sa niece Marie, fllle
de Jean de Trazegnies et de Philippa do Siuve, el aux
enfants de feu Michel Magis et d'Anne de Saive, le droit
qu'elle avail a la seigneurie de Tenhove , sous Herck-S'-
Lamberl, k la maison de Reyves, siluee en Torrent, i
Liege, et k la seigneurie de Tignee.
II y eut, dans la suite, divers proces entre cesh^ritiers
et ceux de Joseph de Wesemael et d'Anne de Saive. Comme
nous le verrons, la famille Nagant, descendant de Philippa
et de Jean de Trazegnies, revendiqua la seigneurie de
Tignee en 1789.
3" Maroie, morte c^libataire en 1531 et inhumSe en
I'eglise deSuint-Gangulpbe, k Li(?ge.
( I ) TtiieiTj de Saive et Marie le Pannetier eurent un fils qui mourul
uvant euxel fut tnbume eik I'eglise de H erck -Saint- Lam hert, sous une
dalle portant les blazons des families de Saive et le Pannelier, el
I'ioscription suivanle : Hier legt begraven Joncker GiUs tan Seece
dtr »tarff in jaere ona Heeren XV" ende XX in tepltmber, op onter
lieten vrouteen doedi.
4« Philippa, marine 6 Jean , flls d'Arnold de Trazegnies
et d'Anloinelte de Potesta.
Thierry de Saive 6tait mort le 13 juin 1527 (i) , done fort
peu de temps apr^ son testament ; sa femme lui survecut
et mourut en 1562; elle fut inhum^e en l'i5glise de Saint>
Gangulphe, a Li6ge, cuntrairetnetit u ce qu'elle avail d^id^
datis le testament fait conjonctivement avec son mari, le
23 mars 1527 (2).
JOSEPH DE WESEMAEl^ 1562-1578.
Joseph de "Wesemael, bourgeois de Li^ge, seigneur de
Tign^e, 6tait fils d'Arnold de Wesemael (fils d'Olivler,
bAtard de Wesemael (s), etdc Anne de Hamal).
(i) Mlekeviru dt LUge, ceuvres, reg. n" 106, fol. 146.
{•J Uiippierretombale, qui ae trouvait en I'eglise de Saint-Gan-
gulplie, k Liige, et ilont I'inscription a et6 relev^ par le ciianoine
Vaaden Berch, portail : Chi gitt damoistlU Marie It Panthier, iadit
egpeuze a Thlry de Stave a son leinps burgfitmaittre tt etcheviii dt
Huy qui treepastat Van XV''... El damoiielle Marie dt Seave ta ftlU
qui trespasaat Van XVi^ XXXI Et damoigellt Margrieie Wj/te, Et
Cornelia van Brsl sun fits,
(}| Olivier de Wesemael ^tait fila nature! de Jean de Wesemael,
seigneur de Fallais , Rummen , etc II releva , le 9(1 septembre I4t>9, la
seigneurie du Pas-Saint- Mart in, en suite du transport lui en Tait par
Jean, seigneuret ber d'Auxy,
On le trouve cit^ comme avoue de Horion en 1471, 1476. Olivier de
II releva, lo 16 septembre1534, la courfonciftrede Millen
parsucressiondeses parents el, pciide temps aprfes,lesflefs
de Vingnis el d'Oupet ( t ).
Wesemael elait ingrt leldecembre 1487, Anne de Hamale, ^a femme,
!ui survecut; elle liabilait, en loll, uiie maison situ^e derrierc Its
Freres Precheurs, pies du b^nuinage Maxliereil, el mourut en lo3*,
Arnold de Wesemael vi vail encore lei decembre 1510, maisil mourut
( i) Voici (fiielques dalaib sur cea Befs acquis par Olivier de Wese-
mael, etqui resl^renl lon|;teinp» en la possession des seigneurs de
1° La cour funciere de Millen-lez-F.ille, laquelle dependait de k
Cour feodale de l.ie;;e; ellc consislait en itiie cour basse de niajeur
el d'echevins, lii viiiglierue partie dii lerritoire de Millen et en rentes
en ardent el en iiatiu'i'. (^e tier apparlcnalt, au commence men t du
X IV* si^cle, a messire Gilles de Rodemacli ; la veuve de celtii-ci Irans-
porla le Tief en 1314-, a Winand de Dierses Ce bien. fut eiisuite
possede par Jean du Bormenville qui mourut a la guerre du comte
deNamur et par Humbert Corbeal, de Hollengnoule; celui'Ci lataissa
a Eustaclir de (lolleni;iioulp, qui le rclr'va en 115^). 11 fut acquis de
celuinci par Arnold de Hamal , chanoine et cbantre de la Calhedrale
Saiiil-Lnnibert, qui le donna a Olivier de Wesemael, en accompljs-
sement de ses convenances de mariBge avec Anne de Hamal. (Cour
fiodalt, reg. n° 311, fol. IC v"; n" 4a, fol. 86 v ■; Echevina de Liige, juge-
ments et sentences, reg. n" 1, fol. SOC).
II resla en la possession des seigneurs de Tign^e jusqu'cn 1613,
ann^e oij Gerard de FMron, d.ins le cours de ses proems conlre
Mathieu de Monsen en obtinl saisle pardcvunt les Echevins de Li4ge.
tt ' l.e fief de Vingnis (dependant attuellement de la commune de
Saint-Georges) etall aiiciennemenl situc sous le territoire de War-
fusee et dependait dc la Cour feod ale de Li£ge;il fut acquis, le 30
novembre 1181, par Olivier de Wesomaul ii Henri, fils de Waltirede
Hanetfe {Com- f^odale tie LUgr, n> 4!i. fol. 94 vo), el resla aux sei-
gneurs de Tignee jiipqnen 1S1U environ ; 11 porta auwi les noms de
Cour d'Ardenne et de l.aer.
n" I.e nef d'Uupel relevnlt de la cour teodale du seigneur de Her-
malle-S'ius-Huy, et joi^iiait au tlef de Vingnis, dont il est parle ci-
des.'^us.
II pi'ovcuait d'Arnuld de Hanial qui, I'avait acquis, vers Tan 1460,
— uo -
Joseph de Wesemael, qui, depuis plusieurs ann^es dejS,
rernplagait sa belle-rn6re dans radmlnistration de la sei-
gneurie de Tignee, requit le 13 fevrier 1562 Ja cour de
justice, en vertu de ses convenances de manage, de lui en
livrer la possession comme nouveau seigneur, cc qui lui
tut accorde en presence des habitants de Tignee, qui le
reconnurent et lui preterent serment d'ob^issance.
Jean deTrazegnies, mari de Philippa de Saive, et Mar|<ue-
rite de Saive, prelendantqu'un tiers de la seigneurie devait
leurappartenir,intenterentacesujet a Joseph de Wesemael,
leur beau fr^re, un proces qui se plaidait encore devanl
rOfficialite de Liege, le 27 novernbre 1563.
Joseph de Wesemael demanda et obtint de la cour de
Tignee plusieurs records concernant ses droits souverains
et exclusifs sur cette terre.
Anne de Saive, la dame de Tignee etait morte des Taimee
1549; Joseph de Wesemael mourut en 1579. Les deux
conjoints, par un testament (i) fait en leur maison a Saint-
Georges, en Hesbaye, le 3 mai 1548, avaient partag^ leurs
biens entre leurs cinq enfanls , savoir :
i^ Arnold, fils aine, seigneur de Tignee, qui suit.
2° Jean, mort jeune; il regut en heSritage la m^tairie de
Vingnis.
3* Anne, qui suit, dame de Tignee, apres son frere Arnold,
mariee ^ Mathieu de Monsen, seigneur de Saive.
aux heriliers de Gilles de Biernar. Le 2:2 mars 1480, messire Anseal
d'Odeur, chevalier seigneur de iTrazegnies. etc , releva ie fief d'Oupet
par succession de feu Arnold de Hamal, chanoine et chantre de Liege,
son fr^re {Cour feodale de Hennalle-soua-Huy^ reg. no 3384).
II passa ensuiteaux Wesemael, puis aux Monsen. Ge fief portait les
noms de bois d'Oupet ou d'Oupeye, hoiXf Hayes et frixAesdeHan-
simbur, hayes de LonschaineuK etc.
(i) Echevim de lAigey convenances et testaments, 1548 a 1550,
fol. 85
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4° Mamie, marine fi Rigaud delle Tomburrc.
5» Marie , religi^usc k Herckenrode, inorle en 1628.
Cci'lains documeiils leur atlribuenl uiie quaU'ieine lille
qui n'est pas citde dans le testament, savoir Appollone ; on
Irouve elTectivement dims les registies de Ja cour de Tign^e
la mention d'une dame de ce nom, marines Henri Cloeset (i).
ARNOLD DEWESEMAEL, 1579-1589.
Arnold de Wesemaei recut en partage, dans les ordon-
nances teatntnenlairos de ses parents, toutesseigneuries et
biens fi^odaux presents et i^ venir.
II releva la seigneurie de Tign^e le 16 fuvrier 1579 et en
recuH'investiture sans opposition.
Oii ne connait ricn de son administration; tout ce qu'on
trouve ^ son sujet c'est que, leSD oclobre 1564, « eslant
de nopces* il blessa morlellement un certain Denis Malhie,
d'Evegnee,et ful, deep chef,juge apprehensible par la
cour de Jupille, Ie3 ao&t 1565 (■).
II mourut G^libalaire, au commencement de I'ann^e 1580.
II ^tait le dernier repr^sentant mille de cette branche
bfltarde de la faraillc de Wesemael ; mais les enfants de sa
soeur Marole et de Rigaud de Tomburre prirent le nom de
leur m^re, qui ful conserve par plusieurs.de leurs descen-
dants etablis h Warfuz^e, h Saint-Georges et dans d'autres
localitt^s de la Hesbaye,
( t) Cour df Tiynfe, ceuvres, reg. no 0, fol. 16.
(t) Cimr de Jupille, reg. n" 486, fol. 67.
«
V
^
MATHIKU DE MONSEN, 1590-1629.
Arnold do Wcsomael ^lanl mort sans descendance, ses
soeurs se parUig^reut son Inirilage et celui de son frtre
Jean, mort d^jfi depiiis plu»ieurs ann^es.
Anne dc Wescmnel sa socur alnue obtint dans sa part le^
biens de Vingnis, la cour de Millcn et la seigneurie de
Tignee, Elle dpousa, peu de temps apr(5s, Mattiieu de
Monsen, ft qui son oncle, Jean Colloise, abandoiina,le7 sep-
tembre 1590, ses droits ii la seigneurie de Saive. Mattiieu
de Monsen releva la seigneurie de Tignee et en prit posses-
sion le 14 Kvrier 1593.
Nous avons rapports en detail, dans notre Hiatoire de la
seigneurie de Saive, les lultes que Monsen eut k soutenir ,
pour conserver la seigneurie de Saive, celle de Tigni5e
el lea biens que lui laissa Anne de Wesemael, niorte vers
I'an 1614.
Les proc6s que lui intcnt^rent i ce sujel Gerard de
Fl^ron , fiauduin CoJlette et les tribunaux li^geois, se coni-
pliqu^rent de I'aclion introduite par Tabbesse deMunsteri
la chambre de Spire pour r^clanier la seigneurie de Tigni^e.
Depuis longlomps d^j^, I'usage de relever Tignee de
I'abbesse de Munster ^tait tombd en d^su^tude ; Mathieu de
- 143 —
Monsen, quoi qu'il n'eOt probablement pas oublie le lien
feodal qui le rattachait au monastfere A'ueber Waaser profita
de lii ii^gligence de sa suzeraine pour s'affianchir de ce
lien. II d^clara Tign^e terre libre et immediate de I'Empire.
Quelques ann^es apr^s, I'abbesse de Munster voulut
rcprendrc ses droits; elle pr6tendiL que la seigneurie
n'aurait pus du passer <i dt?s branches collat^rales sans sa
permission, qu'elle aurait du 6tre relevee eLque le fait de
Monsen d'avoir declare TigmSe terre ind^pendante consti-
tuail un acte de ft^ionie dont le ch&timent devail filie la
confiscation du tief (ij. Un proofs fut entanii^ k ce sujet
devant la chainbre de Spire, proofs qui ne fut pas pour-
suivi jusqu'au prononc^ de la sentence; depuis lors,
Tign^fut toujours consid^rii comrae terre imp^riale.
Les habitanlB de Tign6e , coinme ceux de Saive , subirent
le contre coup des lultes de leur seigneur : les invasions
hoRliles, les pillages s'y succ^dferent pendant plus de
quaranle ans.
De son union avec Anne de Wesemael, Mathieu de Monsen
n'eut pas d'enfani; parson testament en dale du 2i aodt
16'29, il laissa lesseigneuries de Saive et de Tign^e, ainsi
que les biens provenant d'Anne de Wesemael , k son fr6re
Denis de Monsen.
DENIS DE MONSEN , 1629-1632.
ALDEGONDEDE MOTMANS, 1632--1647.
Apr6s avoir continue pendant trois ans la lutte pour
conserve!- I'h^ritage de son frere, Denis de Monsen fut
(0 Cbambre lup^riale, proems en appel, ii° 1797.
— 1« —
assassinci , le 20 juin l(i32, dans un guet-apens tendu par
se3etineinis(i).
Aldegonde de Mulmans, sa remme, devenue dame de
Tign^e, r^ista encDre pendant dix ans. Le 18 mars 1641 ,
un arrangement fut enfin conclu entre la dame de Tign^e
et ses enfants, d'une part, ct Jean-Guillaume de Fleron,
d'autre part, arrangement qui mil fin aux procfe que sou-
tenaient I'une conire I'aulre les families deMonsen et de
FIfirondepuis plusdeciaquanle ans. L'acte de compromis
rapporte, ct la chose n'esi pas dtonnante, que Jean-Guil-
laume de Fleron, son p6re et son grand p6re, dSpens^rent,
pour soutenir ces pi oc^s , an moins soixante mille tlorins ,
somme tr^ considerable pour I'^poque. La pais fut con-
clue A des cnndilionR pcu onereuses pour les de Mnnsen; ils
payferent il Jean-Guillaume de Fleron une somme de six
mille trois cents florins de Brabant (3). Quant aux proems
avec les descendants de Marie de Wesemael et de Rtgaud
de Tomburre , savoir Bauduin Colette, dit le Gharlier, et sea
enfanis, ils ne sc lerminerent qu'en 1647. Les Monsen con-
serv^rent Tign^e, mais durent abandonner les hiens de
Vingnis et d'Oupel. ,
Aldegonde de Motmuns mourut en 1G47 , laissant , selon
la volonte de son mari , la seigneurie de Tign^c k son fils
Denis de Monsen (3).
(i) Voir Vllistoire dela Seignrurir de fialvf, p. 81.
(i) Coitr de 'J'ign/e, reg., ii" 5, fol. 10.
(s) A la gin^alogie des Monsen que nous donnons dans l'Bi»toirr
de Saive, ojoutons que Marie de Honsen, fille de Denis et d'Aldegondc
de Hotmans, epousa Fassin Doncux, pr^locuteur a Tlieux et
bourgmeslre de cette locality, de 1667 a 1G70. Elle mounit en 167*;
son mari lui survecut. (Com- de Tignie, reg.. n"6, fol. 3.)
DENIS DE MONSEN. 1647-1670.
CATHERINE PLAYOUL, 1670-1683.
Dfes I'an 1641 , Denis de Monscn cxerca, avec sa m^re,
dame usulruiligre , les droits seigneuriaux k Tign6e.
U serait inleressant Ue savoir quelle fut, aux diverses
epoques, I'education dnnni^e aux enfiints du seigneur,
ilans Ics conditions oil se trouvaient les lenvs deTignee et
(le Saive, mais les renseignements 4 co sujel sont lies rares.
Duns la famille de Monsen, oti les enlutils ulaicnt nombreux
et ies ressources pen considerables, voici quelle lilait au
XVII^ si6cle, la m'ilhode habiluelle : parmi les (lis, un ou
deux des plus jeunes ^laienl envoy^s aux Eludes et
embrassaienl I'etal eccldsiastique ou religieux, un autre
s'eiigageait au service d'une puissance eirangfere, et reve-
nait apres un temps plus ou moms long au pays nalal, i\
moins, comme ce ful le cas pour Mathieu de Monsen,
que Ton n'cntendll plus parler de lui. Les filles ^taient,
aulant que possible, jusqu'^ ri>poque de leur manage ou
de leuf entriie en religion , tenues k I'ecurl des luttes plus
ou moins sanglanles , dont la succes^^sion forme I'hisloire
do la seigneurie.
Quant aux fils nin^s, designes pour succ^dcr aux biens
patrimoniaux, ils menaient une vie d'aventures, oil I'lJduca-
lion lilt^raire ne devait pas avoir une Ir^s grande part ;
tous savaient pourtant 6crire trfes convenablement. I,e
conipagnon hnbituel du jeune Denis de Monsen se nommait
Barnabe de Holland, originaire d'£vegnee, Ayanl pris
en 1628 du service dans la comp.ignie de cavalerie de
don Guilhelmo Verdugo, gouverneiir du Palatinat Inf^neur,
- 146 —
au servici! liu roi <]'Es|tag»e (i }, il .sltvlI pendant plusicurs
nmieos L'n lioinine d'honriour. lleveiiu au pays, il s'allacli.i
h hi fortune dcs Monsen et fut iioinmi': olficier mayeur
de Tignee Conime sond^vouemonl k la famllle de Monsen
inellait scs jours en danger, il ne. sorlail jamais qu'arnie
de pied en cap <v£lu d'ung grjjid bulTe u la soictatos^e * .
Apr6s la inoi'l de Denis dc Mousen, en 1[i3'2, il prit le
cominandeinont des partisans des Monsen et inainlint
la veuve et les orphclins en possession de Saive et de
Tignee(«}.
Dans le cours di^ sa carriere d'ol'licier de TignOe, il
nc lua pas nioins dc Irois ou quaire des ennomis de suii
inailie, inais les poursuites diiigees plusieurs fois eonire
lui ne parjissenl pa:^ lui avoir ete defavorables.
Uenis de Monsen avait epou.se eii 1638 Catherine Playciul,
lill<! de Malhieu Ptayoul et d'Anne de Bex ; il inourut
en iC70. Catherine Playoul abondonna les seigneuries de
Saive el de Tignfe en iG:i3 k son fils, Jean-Denis. Elle
niouruHei6avriH689.
JKAN-DENIS DK MONSEN, 11383-1698.
ANNE-I.AUUENCE RANDAXHE, 1698-1718.
Jean-Denis de Monsen, qui posseda les seigneuries de
Saive et de Tignee depuis 1G8;i, alifSna Saive en 1G92,
inuis il garda Tigni^e, quoique ses tonetions de capilaine
d'infanterie an service du prince de Lii5ge ne lui per-
(i) ikherins de Liiye, grelTe Bertrandy, convenances el testa-
ments, 1618-1G33. fol.247.
( t) ^hepins de LUge, acles criininela, etc., reg. n* 226.
- UT ~
missent pas d'habiler souvenl celte seign^urie; il avail
sa residence , en 1098, sur les immunit^s de la coll^giale
Sainl-Martin, i Liege.
It acheta, Ic 12 aoAt 1693, au tiaron Pierre de Mean,
les seigneurie. chateau et liens f(5odaux de Laadeime,
au cotnle de Namur, terre qu'il revendit, le 27 Janvier
■1G98, h Laureiil de Mean, chanoine de Sainl-Lainbert,
au prix de seize milie florins de Brabant ; I'argent prove-
nant de cetle vcnte servil en parlie k payer les deltes
que Monsen avail cotitracttJes , en 169i et 1C95, envers
Jean-Ernest de MtSan , chanoine de Saint- Martin et sei-
gneur deSaive.
Jean-Denis de Monsen el Anne-Laurence de Randaxhe,
par leur teslament du 27 novembre 1C98 , donnerent ii leur
Ills Onulphe-Donis de Monsen, la seigneurie de Tign^e
et lous les bicns provenanl du cOle patornel.
Jean-Deiii= de Monsen mourut a la fin de I'annee 1098,
Anne-Laurence de Itandaxbe le 10 jiiin 1718.
lis eurenl cinq enrants, savoir :
1" Catherine-Anne, marine ^ Paschase du Moulin, avocat ;
2" Onulphe-Denis, seigneur de TignOe, qui suit ;
3" Marie-Madeleine, maritJe a Jean-Jacques de Libotte ;
4" Marie; elle fit profession i I'abbaye de Vivcgnis en
1715, sous le nom de dame Lulgarde ; elle ^tail prieure
de cemonastfere en 1750;
5" Anne, religieuse au couvent des R^colleclines , k
Herve, en1718.
ONULPHE-DENIS DE MONSEN, 1718-1739.
Onulphe-Denis de Monsen, ne i Saive \e 30 mai-3l687,
fut ^inancipiS par sa mere le 2 octolire 1707 el oblinl I'adini-
nistralion de la seigneurie de Tigniie en 1718 ; i) devint
quelijues ann&s plus lard officior au service de S. M.
I. etc., aux fays-Biis.
Ses Conctioii^ I'empi^chaiil <riiubiter Tign^e, il donna
le 10 Janvier 1719, en aduiodialion ij J pan -Jacques de
Libotle, son beau-fr^re, les lori-e, biens, cons, rentes
et lous droils seigneuriaux de Tignee et di^pendunces,
pourle lerme de duu/e aiis, tnoyennanL le payeinent d'une
soinme annuello de Ireize cent soixante florins di; Bra-
bant ( 1 ). L'ann<?e suivanle, le seigneur et son admodiateur
etaieni en proccs ; les difficulles enlre les deux beaux-
fi^res dovinrenl foitviveset duraient encoreen 1723,
Le 27 juillet 1718, Onuiphe-Uenis de Monsen, a peine
mis en po^isession de son palriinoine, ernprunta seize
tnjile florins de Brabanl aux direclours de \x Maison de
Mis^ricorde, ft Li^ge, etgreva de cette soinme I j seigneurie
de Tign^e. En 172^, Monsen nc put payer la rente de
C40 florins de Brabant formant TinK'Ti't de la somme em-
pruntee ; la Maison de Misericorde olilinl, !o 12 deccnibro,
saisie dfs bicns hypolh^ques. A pailir de ce moinenl,
les adminislrateurs de la Mis^ricordc sont quulifii^s sei-
gneurs de 'f ignee et en exercent les droits.
Le 29 niai 1726, Jean-Anloine de Libert de Fleinalle (2),
chevalier du St-Einpire et gran j bailli de la Gathedrale
Sainl-Lambcrf , ri^diina, inoyennant le payeinent d'une
somme de 21,540 florins 14 patars et 1 liard de Brabant , la
rente de 640 florins qu'Onulphe-Denis de Monsen avail
conslitoee en faveur des directours de la Maison de Mis^-
ricorde; ceux-ci c^dferent i de Libert leurs droits i la
i'es(Mi'e et possession qu'ils portaient des biens saisis (5),
(1) Cour iUTign^,ieg.n''S,to\.i.
(1) Jean-Antoine-Joseph, fits de Jean- Louis de Libert, de Fl^malle,
■ et de Marie-Jeanne de Fleron, fut baptist en I'egliae de N.-D.-aux-
Fonta, a Liege, le 11 octobre 1693.
(0 Cour de Tignie, reg. n" 8, ful. 67 v".
- U9 —
Monsen confirma cet arrangement et donna en engag^re
a <1c Libert la seigneurie de Tignee, avec lous les droits
y nllach^s ; il ne se r^serva quo. le droit de noniiner aux
charges et offices dc la seigneurie cl de faire atlminirilrer
Injustice (i).
La Gourde Tignee donna, le Sjuin 1726, h Jean-Antoine
(le Libert, I'iiivesliture He la seigneurie, ct, a parlir de ce
miiment, celui-ci prit le tilrc ct rcmplil les fonclions de
seigneur. Trois aiis apr&s , nouveau changement : fe
5 avri! 1729, I'abbesse et le convent de Sainle-Claire, A
Liege, mnyennanl une snmme dc 22,247 florins 13 patars et
demi de Brabant, rachet^renl nu grand bailli lie Libert,
les rentes qu'il avail acquises de la Maisun de Misericorde
et du seigneur de Tignee, prirent possession des biens
hypolh^qups et oblinrenl la vesture de la seigneurie de
Tignee.
Quant a OnulpheDenis de Monsen, il ne cessait de faire
les emprunts et d'aliencr les rentes actives qu'il posse-
iait encore; le 27 aoOl 1733, il vendit aux dirccleurs
ie la Maison des Incurables, h Liege, une rente dc quatnrze
ieliers el demi que cet (Jtnhlissemenl lui devait sur ia cense
le Frumhy, a Tignee. II 6lait ft celte ^poqiie lieutenant-
colonel et adjudant-gen^ral des armies de S. M. I. et C,
aux Pays-Bas, et habitait Bruxelles.
En presence des difTicult^s que lui causait le payement
ies rentes affect^es sur Tign6e, il resolul de renoncer
7ompl6lement k ce domaine; le 20 novembre 1730, il
.'endil d'une fagon dellnilive k Jacques Erard de Foullon,
lu prix de 48,500 florins de Liege, o la maison, terre
?t seigneurie de Tignee, cens, chapons, fourches, (uouture,
:enses, lerres, prez, boi-s, mines, charbons, prises, oisanccs,
communes , pt^ches, chasse ct coup d 'cau , avcc tous autres
(i) four df Tignee, lejc. n" 8,fol. 65, 116 V, 183; ii*9, fol. 18 »°.
— 150 —
droits, privileges et pr^rogatifs annexes h ladilte terre,
y comprenant rnf^me la maison et biens, notnmes Massart,
situes siir Saive, voire pourlantque le present transport
ne pourra rien prejudicier h i'egard des conventions ci-
devaiit iaitos par Ics coniparanls •.
JACQUES-ERARU DE FOUI.LON, 1739-1740.
Jacques-Erard de Foullon naquit k lA^ge et fut baptise
en I'eglise de Nolre-Danie-aux-Fonts, le 3 septembre 1673;
il 6lait fils de Pascliase Foullon , secretaire d'filut dii
prince-ev^que dp. Litige, conseiller de ia Chambre des
Comptes et de la Gour fiiodale, gnind greffier de la son-
veraine justice des 6chevins de Liege, el de Marguerili;
d'Arcliis.
II fut de bonne heure choisi par Georges-Louis de
Berghea, comme conseiller et dt^pute aux tints du Pays ;
ce prince le iiomma, le 31 d^ceiabre 1717, conseiller
de la Gour feodale de Liege en rem placement de son
beau-pfere ; il ful aussi chanibellan de celle ni^ine Cour
II epoHsa a Li^ge, le 4 octobrc 1704, Marguerile-Gecile
de Foullon, sa cousine , fille d'Erard-Denis Foullon-
Catnbrai, bourgmeslre de Liege, en 1694, chambellan
— 1SI -
et conseiller de la Cour fiJodale, d^pul^ aux fitals de Li^ge
el seigneur do Kermpt, mortc k l,iege le :10 seplembre
1728.
[.e 9 inai 1730, il 6pous.i en deuxifinics noces, k Henri-
Chripelle (i), Claire-Josophe-Dominique de Bibaus, fllle
de Jean- Jacq UPS de Bib;ius, s(-igneiir de Har/iii, H
d'Aiine-Marie Thisquen ; elle dei'eda a Jupille le '23 sep-
teinbre 1747.
L'obtention d'uu dipldme de nolilesse puirail avoir H6
une des preoccupatiuns de Jacques-Era rd de Foullon ;
c'est dans ce but qu'il s'efforca dVqueiir ries seigneurifs,
donl il put faire 6lal dans ses demandos d'anoblisscment,
D^s Tann^i; 1720, il se qualifii; seigneur de MoumeleUe,
Icrrc appartenant k son beaii-peru el qui, k la niorl de
r.elui-ciiCchul a Nicolas de Slockheni, son beau-frere (a).
I.e l'2 juillot i7'27, Georges-Louis de Bergties lui donna
en engageie laseigneurie de Veltwesel et Kcssel, depen-
dant de la inensc ^piscopalc (s).
On le trouve encore qualifi^ seigneur d'Altenbroeck,
Norheeck el Terlinden; enlln, il acquit, comme nous
I'avons vu , la lerre de Tigii^e.
II dennnda 6 la Cour de justice, le 7 d^cembre 1739,
en verlu de la venle lui faite par Onulplie-Denis de Monsen,
b. Hre regu comme souverain seigneur de Tign6e, cc qui
lui fut accord^ (♦) ; il habilait aloi-s k Jupille une m-iison de
plaisance qu'Erard de Fonllt)n, bisafeul desafcmme, avail
icquise le 12 novembre 1572.
Sa reception A Tignee fut faite avcc solennile ; tons les
liabilanis, sous les arine.s, all^rent atlendre, aux limites
(i ) Poswicx, Hiitoire tie la nobltasf Umbourgeoiae, 1. 1, p. I>S.
(1) ^tvins dt Liege, BrpfT.:s reunis, (Buvies 17JI, 17 fevrlftr.
( j) ChanArt deg Finances, engageres, reg. n" 109, fol. 147 V.
{«) Cour dt Tigni€, teuvres, reg. n" 9, fol. -23.
- 152 —
de la commune, le seigneur el madame de Foullon, qui
fureni ft leur arriv^e accueillis par des cris de joie et des
d^tonalions d'armes a feu ; une pelile fille liu village olTrit
uii bouquel ft madame de Foullon lorsqii'elle mil le pied
siir le sol de !a seigiiourie. Le cortege se mil en marche
precede do deux tambours et de joueurs de haulbois,
et se rendit ft !a cliapelle de Tignee , ou lie Foullon acconi-
plit les formalit^s ordinuires ; api6s qu'il eut pr6t6 ser-
ment d'etre bon et fidele seigneur, la fille de I'^chevin
Fagart lui presenia un bouquet et r6cila uiic pifece de
vers. Le seigneur olTrit alors ft lous tes assistants
de la biere el du brandevin. Quanl aux membres de la
Cour de justice et aux oFliciers de la compagnie bour-
geoise, il les in vita a un feslin « scavoir janibons, cocque-
dinde , langue de btEuf, soucate et le i-esidu > ; ony
but Irente bouteilles do vin de l-anguedoc el vingl-quatre
boutcilles de vin de Darre.
Le jour des plaids g^n^raux qui suivit sa recepli<in,
de Foullon ofTril encore aux habitants six tonnes de
biere (i).
L'administration de la scigneurie de TigniSe avail laisse
beaucoup ft desirer depuis quelques ounces ; de Foullon,
voulant rnmener I'ordre et remplir siirieusement son
rflle de seigneur, publia divers 6d its de police ; le 23fevrier
1740, notamment, parut une ordonnance par luquclle
« voulant obvier aux malheurs qui peuvent arrivcr au
sujel des ddbauches du carnaval » ; il d^fejid k ses bour-
geois de Tign6e «de se masquer, ni faire aucun deguise-
ment de leur personnc pendant le present carnaval, sur
peine de deux florins d'or d'ainende ft appliquer pour les
pauvrcs de Tignee *. Par la m^me ordonnance, il defend
aux 6lrangers de venir masques a Tignee, et « a lous
(() Rpgistre intttuU: Tignie, aux Hospices civjls de Liege.
— 183 —
et un chacun de ne point jetter des boulettes de neige
Ifs uns .ipres Ics autres el conire quelle personne que ce
puissp ^Ire. «
II voulut ensuite remetlre de I'ordre dans Tadministra-
lion de Injustice ; ayanl appiis que les echevins Oumoulin
ct Fagnrt n'etaient pas a la hauteur de leurs fonclions,
il leur (II poser par I'avocal do Barm e adiverses petiles
queHtions de leur ressort ; auxquclles n'ayant pu salisfaire,
le dit seigneur a jug6 & propos de les remercier de leur
charge (1 ) b.
11 no Tut malhoui-eusement pas longtemps loisible i
df FtmUon d'exercer son beau zele & Tign^o ; le 19 mai
1740, Guil la umc-Herman- Joseph de LiboUe, au nom desa
mfere Maric-Madfleine de Monsen, sceur d'Onulphe-Denis,
fit olTre t pour venir a retrail lignager ile la seigneurie de
Tignee * , en remboursant !x de FouHoii les frais qu'il avail
legilimomont faits pour I'acqu^rir.
Foullon r^sisla pendanl quelque lemps, el un procfis
surgit , k ce sujet , devant la Gour de Tign6e ; mais , voyant
qu'il n'avait pas Ic bon droit do son c6td, il remit, le
14 juin 1740, a la dame de Libolteet ik son fits, ]3i vesture
dcs bions qu'il avait acquis d'Onulphe-Denis de Monsen {*).
Foullon avait, du reste, dans rentrdcmps, obienu la
realisation de son desir : le 23 Janvier 1740, I'Empereur
Charles VI , vu les ineritos des anc^lres de Jacques-£rard
de Foullon et les grandes ressources qu'il possede pour
soutenir son rang, lui tonfera, ainsi qu'<i lous ses descen-
dants, letitrede baron (s).
( i) Coiir df Tignif, nlles, reg. no *, fol. 74, 153 v".
(i) Cour de Tignie. reg. n' 4, fol. 91, 109 v°.
(i) < Praesertim cum ad siislinendum earn {digni latino), facultates
tibi suppetant et tria dominia Tignee, Vellwesel el KesEel, in princi-
patu Leodiensi el comitalu Lossen^i possideaa >. (Cotutil priti,
diplAmesde noblesse, 1682-1748, fol. 277.)
- 15* —
De son premier mariage avec Marguerite-Wcile dc
Foullon, Jacques- £rar() de Foullon eut deux filles :
1" Aiine-Marguorite, baplisee A Nnlre-Dame-aux-Fonts
Ie27 mars 1700;
2" Catherine, bnplis^e h Nolre-Daine-aux-Fonts le 22
fevrier 1708, d^c^di^eS Jupillele 26 octobre -1737.
Du second lit naqnirent :
3° Jacques-Frangois-Joseijh, n6 ft Jupille le 22 Janvier
1732, inari^ & MnrieJeanne-filisabelh de Requileil;
4° Claire-Louise-Dieudonnen, n^u a Jupille le 16 avril
1733;
5" Paschal- Era rd -Theodore , \\& h Jupille le 10 mars 1734;
6" Jean- Lou is- Leonard, ni k Jupille le 19 Janvier 1736;
7" Guilliiume-Joseph-Louts, ne a Jupille Ie5 juin 1737,
mari^ i Li^ge, le 23 decenibre 1755, ft Murie-Josephe
de Bry;
8" Marie-Anne-£lisabetli, n6a ft Jupille le 19 juin 17iJ8 ;
9" Hiihertine-Isaiiila-Amandine , iieeft Jupille Ic l"' no-
vembre 17:19;
10» I-ouis-Frangois-Joseph, ne ft Jupille le 27 Janvier
1741;
11" Jacqiies-firard-Dominique, n6 ft Jupille le 4 aoAt
1742, marifi ft Li6ge, Ic 31 Janvier 1781 , ft Barbe Sansen-
dallerin.
Jacqiies-Erard de Foullon mourul ft Jupille le 5 oclobre
1747 , quelques jours apres le deces de Claire de Bibaus ,
sadeuxi&me fenime.
GUll.I.AUME-HERMAN-JOSEPH DE UBOTTF.
1740-1732.
GuilJaume-Herman-JosephdeLibolle.seigneurdeTign^e,
clait fils unique tie Jean-Jacques de I.ibolle et de Marie-
Madeleine de Monsen. II naquil A la Cense- au-bois de
Saive, le I" seplembre 1715, et ful baptisfJ Ic 3 seplemhre
suivant k la cbapelle de Barchon.
En suite de la siibsjitulion faJle en sa faveur par sa mere,
\i3 1" uoAl 1740, tie [.ibotte sepresenta, lei 3 aoi!il suivant,
a I'asscmbl^e dela Ct)urde justice, oil il relevalaseigneurie
de Tignee suivant I'usage ; le mayour et les deux ^chevins
les plus anciens lo conduisirent a I'^glir-e, devant I'autel oil
il ill sa devotion.
II prAta ensuile sf.Tmonl, devant le pcuple assemble,
d'etre un l)on et loyal seifjneur, de conservcrk ses sujels
leurs privileges et de les trailer d'apr^s leur loi, i qui est
lu loi imperiale B (i). Les habitants, la main lev^e, lui
jurerent egalement fid^lile et honneur, et relevferrnt leurs
biens, du nouveau seigneur.
(1} CoHr de Tignie, reg. n" 9, fol. 56 V, 59.
— 136 —
Guillaunie-Herinan-Joseph de Libotte s'efforca , S ce
momeni, avec I'appui d'Omilphe-Denis de Monsen, son
oncle, ndjudant-gen^ral au service dc la reine de Hongrie
et de Bohfeme, d'olilenir la charge de conseiller et receveur
g^n6ral de S, M. au duch^ de I.inibourg, mais loulesses
dumarcliL^s restercnt infruclneuscs.
Des Tann^e 1742, do Libollc eiit des d^mfles avcc cer-
tains habitants de Tignee , qui prelcndaient que, dans ses
edits sor la chasse, la fcrmelure dos lavenies, los chiens,
Ips gardes bourgeoises, les plaids gen^raus, le seigneur
^tail d'une s6v6ril6 oulrce. Ces d^ni^l^s donnerent lieu
a de longs proces qui fuivnl phiides devant la Cour de
Tignee, les Echevins d'Aix-la-CI]Mpellu' et la Chambre
imp^riale (i), oti ils trjln-iient encore en 174U.
On accusait aussi Ic seigneur de prendre indamenl le
titre de barun ; celui-ci repliquait que ses ordonnances de
police (^talent calquees sur celles des pays voisins et que
ses pr^decesseurs s'elaieni loujours allribue le tilre de
baron, * ce qui fait croire que Tignee a jadis ^te ^rig^ en
baron nie *.
Les sejours dos gens de guerre A Tignee, en 1747 et
1748, aggravfirent encore les conflils entre le seigneur et
ses sujets. Les offlciers et sous-officiers de Tarin^c imp^-
riale, sous pretexte de se concerter sur les afTuires dc la
commune, tenaient, duns les cabarels de Tignee, avec le
bourgmestrc et les habitants, des conciliabules oti la per-
sonne du seigneur n'^lait pas m^nag^e et I'avorisatenl la
violaliondu rfeglemenl seigneurial relutif A la Tennelurc des
tavernes. De plus, le baron de Geldern, capilaine du regi-
ment de Salm, canlonn^ h Tignee, excila de Libotleconire
Chefneux, son mayeui", en ordonnanl & celui-ci de chassor
(i) Chambre de Weitlar, procte en nppel, farde n" ^tio.
— 157 -
pour lui dans la seigneurie. Le mayeor de Chefneux ful,
pour ce fail, condamn^ h I'amende en Kvrier -1748.
De 1749 i 1760, le seigneur el les habilants scmblent
avoir vi}cu en paix.
De Libotte 6pousa, en 1775, sa cousine Marie-Madeleine-
Suzjuinede Libotle, n6e ^ Pelit-Rechain, le 20 Janvier 1729,
nUedc Jacques, baron de Libolle, seigneur de Petl-Rechain,
et de Marie-Madeleine de Beyer. II Tit amenager la maison
soigneuriale de Tign6c, y ajoula un pavilion et y habita
une grande parlie de I'ann^e. L'uncienne Cense-au-Bois se
transfurina en la residence tie Sainmont.
Mais, en 1761 , I'esprit d'insou mission qu'avaient d^jd
inoiitre les liabilanls de Tignee se r^veilla; les hostilil^s
reconuiiencerenl et donn^rent lieu a de. nouveaux proces.
Les mto)ntents rcprocliaicnt fi de Libolle de ne pas
payer, au prejudice de ses sujels, les impdlsuuxqucls, en
temps dc guerre, les seigneurs etaient aslreinis aussi bien
que li's parliculiers; d'avoir, par ses vexations, compromis
la prospiSrite de leur inarchii hebdomadaire et de leur foire
annuelle, et surtnut d'avoir demand^ ct oblenu I'annexion
de Tign^a au pays de Lieg.>. Ce diM-nier grief n'avait aucun
I'ondement ; Libolte ne inodifia nullemenl la silualion poli-
tique (le sa seigneurie qui, tout en ^tanl inscrile k la
[nalricule du pays de Li^ge, conserva son indi^pendance (i).
Le calme revinl pourtant a Tign^e quelque temps aprfes
et Libotte jouittranquillementde la seigneurie jusqu'en1789.
Nous avons rapports aillcurs {») comment les rfivolulion-
nairesli^geois entreprirenl, fi Tign^e, au commencement
de cette ann^e, I'impression de leur journal I'Avant-
Coureur, et les nombreux ennuis qu'ils suscitdrent & de
(i) Voir, plus haul, le cliapitre relalir a ta situation politique de
Tignie-
(t) La MignturU de Saint, p. 103.
— t58 —
Libolle. Peu de temps apr6s, la r^volulion ^clatu k Liegu
et la propri^te de Tign^e Put contesl(?e i de Libolle comma
ayant 61A ilt^galeiiient di^lenui! par ses anc^lres-depuis
pr6s de Irois si^clfs.
Comme iioiis I'uvons vu plus haul, Thierry de Saive ,
seigneur de Tignee, mort en 1527, avail ou quatrc fiHes.
Anne, Tainfe , maiiiie !» Joseph de Wcsemae! , ayant heriltj
de la lerre de Tignee, deux de ses scEurs, Marguerite et
Philippa lui en coiiteslerent la possession, mais co dilT^reiid
s't^tail apais4 aprgs quelques anuses, et il n'en avatt plus ele
question depuis ran 1563.
Jacques-Joseph Nagant, descendant de Philippa de Saive
el de Jean de Trazegnies , son mari , ayant eu connaissance,
par des papiers de f iniille , du conllit qui avail exists enlre
son sej-tisayeul el Joseph do Wesemael, pr^lendJt, k Ut
faveur des troubles de la rt^voiutinn, rentrer en possession
d'un bieu donl ses ancfttivs avaient , selon lui , 6te injusle-
menl prives. Le 23 seplembre 1789, i! envahil il main
armiie la maison seigneuriale de Tign^e el en e\pulsa de
Libolle ; il etait accompngn^ de Guillaume Nagant, son
frfere, du sieur Urban, imprimeur de VAvant-Courcur, el
d'un Francais, nomm^ Didelol, rfidacteurde ce journil,
Libotte, qui 4tail &g6 de seplante-qualre ans , se retira k
Li^ge.
Le jour mfime de son expedition, Jacques-Joseph Naganl
prit possession de la seigneurie de Tign^e avec les ceremo-
nies accoulumees; mais, craignant un relour olTensif, il
demanda i Li^ge six soldals pour I'aider ft inaintenir ses
droits.
Libolle, se basanl sur ce que la residence de Sainmont ,
donl il avail ^l^ expulse , se trouvail sur le leriiloire ile
Li^ge, formula ses plainles aux juges de co pays el obliiil
plusieurs d^crets favorables du Tribunal des XXIL Mais
le trouble oil le pays etait plongii enlravait le cours de la
- 159 -
justice; Naganl se mainlinl h Tign^e, y exerga !c's drolls
sL'ignouriaux et out soin d'exiger la demission des ofti-
ciers de justice qui ne lui doiinaient pas les gages d'un
altachement suflisant.
Le 2 jiiUlet 1790 , il loua h Jean-Louis Itoul'ossc la ferine
de Tign^e et se r^serva I'habilation seigneuriale, remise,
^curie, jouissance du jardin, de I'^tang, etc. II rliercha 4
tirer de sa possession de nouveaux revenus en accordant,
le l*^' d^cembre 1790, h un certain S^baslien Langen , le
privilege exclusif d'orgaiiiser et de lirer a Tign^e des lotos
ou loleries. Nagant devait toucher, de ce chef, cinquante
luuis par an ; il accordant une salle de la maison seigneu-
riale pour faire les lirages(t).
L'arrivi5e h Li^ge des troupes autnchiennes el I'^tablis-
seinent de la Commission impt^riale charg^e de r^lablir
I'urdre rendirenl les reclamations de Libotle plus efficaces.
Nngant conlinua cependant ft lui conlester Ires s^rieuse-
meuL en justice ses droits k la possession de Tignee ( 2).
NtSanmoins, un decret de la Commission impt^riale, en
date du 14 avril 1791 , ordonna h Nagant de se retirer de
Tignee end^ans les Irois jours sous peine d'etre traits
comme perturbaleur du repos public. Le decret fut execute
el les Nagant cxpuls^s , mais la maison de Tignee ayant
ite abandonn^e, lis y renlrfeient qiielques jours apr^s el
continu6rent ft susciler des incidenls et k interjeter appel
(<) Acle du notaire Andr£ Dor.
{*) Naganl fit impriiner, ii ce sujet, un m^moire de Leclercq , son
avocat, adress£ ii' la Commission imp^riale; il porle pour lilre;
Mfatoirt pour la famille de Nagant eti poiuuion de la Seignturie de
Tiffitie. De I' Imprimtn'e de» boiu Citoyeiu, 1791. Libotle y r^pondit
par un factum intitule : Le Piige tendu \ : par la famille Nagan pour
leurrer et captivei' le public touehant ton mvaslon hoBlille et attenta-
toire tn la Stigneurie de Tign/e '■ \ dimasqui. De I'Imprimerie Paul
I' Impartial a Uette, a Venteigne de la Viriti, 1791,
devanl diverses juridiclions pour retarder rex^culion dey
seiilences port6es conhc cux. Siir ces enlrefailes , de
Libotte mourut le Sjiiiivior 1792.
Sa veuve fut enfiii r6iatiigriie i TigniSe le 20 mars 17i»2,
et un d^tacheineiU doi troupes du Cercle en d^fendil
I'entri^eaux Naganl.
Quant i la dame de Liboltc , ne s'y trouvant pas en
sQret^ , ello se reliru an chateau dc lieaufraipont. Le
9 mai 1792, ellc duiina !a seigncurie de Tignee en admo-
diatioii h F. N. Defr.ince, avocat, avec la maison seigneu-
riale, le pavilion bALi k neuf, le droit de chasae, etc.,
moyennant le paiemeiit annuel d line somme de trerze
cents florins de Brabant.
L'arriv^edes Franc lis, sous lecommandcment deDumou-
riez, en novembre 1792, remit loutc I'aflaire en question.
Jacques -Joseph N.iganl, qui avait olitonu le grade de
capitaiuc dans la fA^H'"" Belgique-Liegeoise-Unie, rentm ik
Ttgn6e oii il fit planter I'arbre de la Liberty Ic 19 decembre
1792.
Lc 21 decembre, il fit assembler les habitants sur la place
dcvant I'eglise el ronoiica solennelleinent, en leur prt^sence,
ca tous droits quetcunques contraircs Si ceux de Thomme,
de la liberie et de I'egalite. »
Le m^me jour, sur scs ordres, le citoyeu Henri Faf-
champs fut chuisi pour reprdsenter U commune de Tign^
h la Convention natiun,tle li^geoise.
Le 30 dticeinhre 1792, Na^'anl inlrnduisit a Tignte le
ri5gime communal fran^ais. On dlul comme niaire et comme
conseillers municipaux les plus feriients pa'triolfs de la
commune (i).
II ne se passait, du restc, pas de semaine que Naganl ne
lit quelque nouvelle proposition plus ou nioins burlesque
(0 Notaire And. Dor.
- 161 -
aux habitants de Tignee. Mais en d^pit de tnulcs ses
renoncjalions, il conlinuait ii les trailer comnie scs vassaux,
Le 23 Janvier 1793, ii coiivoqua solennellement une nou-
velle asttembl^c ot pnsa la question suivante : La commune
(le Tignee doit-elle demander d'itre reunie au pais de
Liege , pour aulant neanmoins qu'it s'umroit a la liepu-
blique fi'anfaise? La ri5ponse fut telle nalurellcment que
ic voulait le seigneur. Trente habitants repondireiit affir-
malivement, qualre seulemenl eurent le courage de
demander huit jours de terme pour delibiirer (i).
Dansl'entre-temps, les armies de la R^publiquc venaient
onlevcr aux habitants de Tignee le peu de grain et de four-
rage que les armies de passage leur avait laiss^ («).
L'arriv^ei Li^ge cles troupes execulrices, le 5 mars 1793,
permit k la veuve de Libotte de renlrer de nouveau ii
Tign6e, mais ce ne fut pas pour longtemps. Un an aprds,
en ni^me temps que les patriotes rentraient ii lA&ge, la
famille Nagant se rfJinstallait h Tignfie.
Lorsqu'un calme relatif eul succ^d^ aux orages de la
guerre et des luttes intestines , le proc6s entre la dame de
Tign6e et les Naganl recommenca devanl !c tribunal civil
st^ant A Li^ge ; celui-ci, malgrd les efforts d^sesp^ri^s des
Nagant, leur ordonna, le 21 d^cembre 1794, d'evacuer
Tignee en six fois vingt-quatre heures et de r^parer les
dommages qu'ils avaient causes depuis leur premiere
invasion.
Cette sentence fut exfcut^e, quelques jours apr^.
A peine le proems contre les Nagant 6tait-il terming que
la seigneurie ou plulill la propri^te des anciens seigneurs
de Tignee, puisque les droits seigneuriaux avaient el6
abolis, donna lieu dde nouvelles conteslations.
(i) Acle du notairc Fafchamps.
ft) Notaire Dor ; acle du 8 fSvrier 1793.
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— 162 —
Guillaume-Herman-Joseph de Libotte, ix d^faut d*enfant,
avail, par son testament en date du 25 novembre 1791,
institue pour ses legataires universels c les pauvres
> orphelins presents et futurs de la ville de Liege sous Tin-
» tendance et gouvernement de personnes qui sont actuel-
» lement regentes de la maison fondee..., et comme mon
» epouse m'a aulorise de disposer de ses biens, j'en dispose
» de la ineine maniere que des miens propres. »
Ge legs ne devait naturellement reccvoir son execution
qu'apres la mort de Madame de Libotte, qui pouvait
conserver, sa vie durant, Tusufruit des biens de son mari
et des siens. Le testament de Libotte 6tait tr6s explicite et
signe de lui et de sa femme.
Le testateur avait marqu6 sur une feuille separee les
clauses et conditions sous lesquelles il voulait que les
orphelins soient vqqixs et administrds.
La Commission administrative des Hospices, & laquelle
appartenait la gestion des biens des orphelins, ayant appris
en 1801 que Madame de Libotte entendait faire annuler le
testament de son mari en se basant notamment sur le fait
peu vraisemblable qu'elle n'y avait donn6 son approbation
que forc6e par la menace et la violence, saisit immediate-
ment la justice de cette affaire. Madame de Libotte mourut
le 9 mai 1812 avant d'avoir vu trancher son proces qui fut
imm^diatement repris par Berthold de Libert do Beaufrai-
pont, son h^ritier.
Un jugement du tribunal civil rendu le 26 mars 1813 et
complelement favorable k Berthold de Libert, fut reforme
dans le sens contraire le 10 fevrier 1817 par un arrSt de la
Gour superieure de justice lequel fut (5galeraent attaqu(§.
Ge proces souleva une question de droit assez interes-
sante : celle de savoir si les 6tablissements de main-morle
^taient capables, sous Tancien rdgime, d'acqu^rir des
immeubles. Une partie des biens legu6s aux orphelins de
— 163 -
Liege par de Libotte ^laient situfe dans le duche de Liiii-
lourg; le reste consistail dans la seigneurie el les hieiis de
rignee.
La Cour sup^rieure de justice de Liege, chanibre dt;
;assalion, renrlit son arr&i k ce sujet le 8 noveinlire 1817.
Clio rejeta le pourvoi de Berthold de Liberl, (juarit uux
irfiirisituessurtajuridiclioiuleTigml'oparcoqirilii'yoxistait
uciirie disposition legislative qui ail rendu les inaiiis-
[lortcs absolument incapables d'acquerir des iinnieubles
I que I'odit de Fr'edi5ric III, du i"' mai lir)0, iiivoquo par
• deinandeur ne concerne que ia villc d'Aix-la-Gliapeili^ I't
im terriloire,doutTignee n'a jamais fait parlic; quiiiil aux
iiuncubles situ6s dans i'ancinnne province do Limboui-g, la
lliambre de cassation decida qii'il resulte do I'esprit el do
I letlre de I'ordonnance de Marie-Thiirfese du 15 sepli'iiibre
75.1 que les inains-morlcs sont rendues incapables d'y
wjuerir des immeubles el qnc toute acquisition do biens
t! cclto esp6ce est frappee d'uno nuilite absolue; que Tan-el
ltaqu6 en adjugeant a radminlslraliou des Hospices I'osli-
Kition des immeubles situes dans la province de Linibourg
t donties aux orphelins de Liege par le baron do IJbolle, a
nntrovfcnu k ladite oi-donnance de 1753.
La Cour cassa Tarrfit du 10 Kvrier 1817 en ce qui eon-
L'rne les immeubles situes dans le ci-devant Limboui'g el
rdonna qu'en cette partie le jugemeiit de piemiem
islance du 26 mars -1813 soil exccuti5.
Les propi-ictes de Tigmie fiirent done dednilivemenl
Ijugees au.v Hospices de Liege qui les posseileril encore
L'Uit'llemenl.
DROITS SEIGNEURIAUX. - PLAIDS g£n£RAUX.
COUR DE JUSTICE. — DOMAINE UTILE.
S 1-
Nous ne possedons aucun document rpliitif aux droits
seigncuri.iux, A Tigni5e. anliini'ureinenl au XV" si^le. I.e
14 inai 1452 , A la demandc d'Arnolii de Witle , la Cour de
Tignfe rocorda qu'ii un seigneur de Ttgnee a apparlienl la
lorre, haulleur etseigneurie hauUe el basse dudil Tigniie
inouvant de Nosire Daine de Wasfuul parmy une medaille
d'or eL que luy apparlient le son do la cloche, el dcs
mayeur, eschevins el foresiiers » el n que lous bonniers de
terrcs et preits el waidaiges exlanle en la ditte haulleur dc
Tignfe doivcnt audit seigneur de Tign^e , se done ne sonl
fiefs et allouK douse deniers de cens pour chascun bon-
nier *. Au XV^ si^cle, le seigneur, malgre lo lien leodal
qui le rallachait encore ft I'abbaye d'Mctiej- Wossci-, consi-
d^rait d6jk sa terre coinme libre el souveraine. II revendi-
quail non-seulcmcnt la pluparl des droits que possWaient
les seigneurs au pays de Li6ge , comme le droit de rendre
la justice, de convoquer les habitants aux plaids gene-
raux, de les appeler aux armes, d'exiger d'eux des presla-
lions en argent et en nature, mais il s'altribuail aussi
certains privileges consid^r^s comme I'apanage de la sou-
- 16S -
rerainet^, savoir le droit defeu at de chasse : il prSLendait
muvoirpoursuivre , sans jugement pr6alable, le chaiiment
Ics crimiiiels et brOler les majsons des homicides.
I.a pluparL des prerogatives des seigneurs de Tigiide
'lilt mentionn^es dans un record scabinal du 7 juin 1570,
lonl nous no poss^dons qu'une traduction laline : o Dlci-
nus, retinemus et conservamus quod dictum dominum
(le Tign6e) habeamus et agnoscamus pro supremo
omino, infimo et medio proprietate tenus diclae topar-
hise et dilionis Tignensis, nee alium dominum ullo modo
xislimoinus, recognoscamus et agnoscamus jus, privi-
'giaelaliquam juristlictionein ibidem habenlem; qCiodquc
ujusce toparchicB sit dominus legitimus prosit vulgo
icilur haert, caesionis, ignis, hastilis vulgo chaussc ,
alaris poena;, rolae ac aliorum jurium ad pruprielarium
ijminum spectantium et pertincntium, veluli majores et
risci domini prsefati'e loparchiae ejus prsedeccssores ,
iiliquitus, nemiue contnidicento, id obtinueruni (4). »
[,e record de 1452 porle que Ics biens-fonds de Tignee
aiont tenus aU payement d'un cen:^ annuel , ii moins qu'ils
t; fussent allodiaux ou I'^odaux. En fail, tous 1f>s biens
tues alors sous ia juridiction de Tignee 6taicnt ccnsaux et
iievaient da seigneur, en sa qiialite de reprfisenlant du
ropntitaire pilmittf du sol; Ics cens seigneunaux ^taicnt
lyes It! jour di3 la Noel ; ils conslstaient principalement, au
Vlfe siecic, dins le paieuicnt annuel « d'ung denier h la
tiette ■ pour chaque bonnier dc torre ou prairie. Quel-
ii;s li'ibitants, pour certains avantages particuliers qu'ils
liraient de leur cxpluilation, etaieul rcdevables au sei-
leur , de poules ou chapons , et devaicnt fournir quelqucs
uriiees de corvee.
Les Hcigneurs de Tignee avaient le droit exclusif d'ex-
'i) Chambre impA-iate de WeUlar, proems en uppel, a' £)36.
Iraire la houille et les autres tninerais dans loute I'etendue
(le l:i si-'ignourie, lant sous leur.s bieris propres que sous k's
Innds tie la commune el des particullers. ha Cour de
justice recorda plusieurs fois ce droit, notammetit le 'ii
mars I7"2!) ; Ics seigneurs s'occupaient souvenl eus-m^mes
(le retlractitm du charbon ; qucl({uc(ois, ils permelUiirfnt a
dos hahitanls de I'exploiter, inoyeiiniuit cerlaines rede
vances (i).
Quelques proprietfSs, situees aux limites des juridiclmns
voistnes, t^taieiit grevees de redevances envers le seigiitMir
deTigiieo; le possesseur d'une maison a Evegniie devail
< h songneur de Teiignee deux foirge el demee dt;
fciineur > (2)
Les biens communaux apparlenaietit indivisemenl au
seigneur el aux habitants; du moins Irouve-l-on plusieurs
actes en verlu desqucls le seigneur et les habitants en
tlisposent conjointement (3); cependant , un acte du
13 novembre 1706 porte que la dame de Tign^e dispi>si',
sans la cooperation des habitants (i), d'une verge grande I't
une dcmie petite de commune moyennant le payeinent a
son profit d'une somine d'argenl et de cens seigneuriaux.
En ITS!), la commune de Tignee ne possedait plus In
moindre parcelle de biens communaux (s).
I 2.
Les plaids gemjraux se tenaient devant la chapelle de
Tignee, ii I'endroit nomm^ aujilaiteux el que Ton appela
aussi le marche.
(i) CoHrdeTVyii/*, reg. n"S,fol. 116 to.
(i) CoiirdeJii}>mf,re%. n" 14, fol. U vo.
( !i) Coar de Tufti^e, ret', no fi, fol. <£>±
U) W.. rep. n" 7. fol. 262.
(■) Tableau slatiatique de J802 (archives provinciales).
— 167 -
Voici ce que le record du 7 juin 1570 declare au sujel des
plaids g^n^raux :
• Declaramus el recordamur, in gardia ponimus el
retineinus quod in anno tres dies placitalium goneralium
habeamus qusB dicunlur placitalia domini , quorum pri-
tnum datur et observatur octava Regum, secundum octava
placitalium generaliura post Pascha clausum el terlium
uctava sancti Ilemigii insequenli , quibus diebus pla-
eilaliuin , secundum Umorem nostrorum regislrorum,
omncs civcs et incolae fatae Tignensis loparchiae <|uavis
(lie placiUilium coram nobis solent citare et in jus vocare,
citarunt ac sese unum conira alium in jus vocarunt
aclionibus roalibus el personalibus, videlicet pro retardalis
triccnsibus, pro debilis confessalis, pro denariis redditarum
rationum, pro pecuniis promissis ac mutuo datis aliisque
similibus aclionibus quae dicunlur personates, ac praeterea
fall cives el incolae ejusdem loparchiae Tignensis et vicini
bona et hcercdia ibi possidentes quavis die placitalium
teneantur comparere, eadem placilalia servare et obsorvare
quemadmodum tempore praedecessorum noslrorum con-
IVatrum scabinorum praclicatum full sono campanae per
praeceplum et recitulionem sub tali poena el mulcta quam
justilia praecipil ■ (i).
La Cour de justice de Tignee, en sa quality d'ancien bien
royal, ressorlissait enappel, pour les causes civilep, aux
Echevins du si^ge royal d'Aix-la-Chapelle (2) et de 1ft ft la
Chambre imp6riale. EUe jugeait a la hi de I'Empire.
(<) Chambre de Welzlar, proces en appel, n" 3526."
(i) (Vest priilenctuement Charlemagne qui accorda a la ville d'Aixr
ia-Ch«pelle, enlre autres privileges, celui de recevoir I'appel des
sentences prononcees par lea tribunaux dependant de TEmpire d'AI-
Au criminel , elle ^tait souveraiae et jugeait sans appel.
On Irouvedesprcuvesde lasubjeclion lio laCour deTign^c
aux Echevjns d'Aix au XV* si^cle. Le 23 aoill 1456, a
I'occasion d'un difT^reiid assez compliqut-, les ^chevins de
Tign^e dtit-larorent a'iilvf. Iransporles « pardevant Ires
honoreis seigneurs les esquevins de sainl siege imperial
d'Aix nostre chieff. b
Un autre docuinoiit du '29 avril 1476, emananl de la
inSmc Cour, porte la forinulc : « el aussy salveit le corexioii
et omidi'ument de nous chiers SL'igneurs du siege imperial
roial d'Aise nostre chief • (i).
Celte dijpendance ne ful , du reste , pas conteslee par la
Cour ni par le seigneur de Tign6e, si ce n'est vers le
milieu du XVIll" si6cle, par le seigneur de Libolte, qui
prfilendit que si Ton demande quelquefois • rencharge » aus
echevins d'Aix-la-Chapelle, ce n'est pas forcument, inais
lemagDe ; ce privilege fut conflrm^ par I'empereuT Chariea IV le
28 dicembre 1355 , dont le diplOme porte :
« et quoniam Aquisgranum ubi primo Romanorum reges initiantur
et coronantur omnes provincias el dvitates post Komam dignitatis
et honoris pracrogaliva praecellil, congruum et ralionabile est ut
exemplo domini et S. Caroli alioriumque praedecessorum nostrorum
Tmperatorum et regum, ejusdem locum et sedeni regalem aquensem
et omnes inhahitantes ibidem iniperialis dofcnsionis et nostrae
clemenliae privilegiia, liliertatibiis et bonarum consuetudinum eon-
aervalione quasi muro et turribus mnniamas.,. et specialiter hujiia-
modi libertntem quod si in aliquihus civitate, oppido, communitate
aut villa in imperio ab ista parte citra Alpes Italiae aliqua sentenlia
in judicio per judicem seu scabinos civitatis, oppidi aut ville fuenl
promulgata a qua ul a nulla sen iniqua ad noslros et Imperii sacri
Hdeles scabinos Aquenses et ad coupetentes praefate sedis Regalis
judices legitime provocnri conlingeret, quod ex tunc scabini Aquen
ses lotiens quoliens hoc eveniel suis palentibus, Uteris... etc. > ( i )■
(i) Cbartes dtf la colleglalede Saint-Uartin, a Li^ge, n"*&35,587.
(i)Nob'i'ius, Aacher Chi;mick , pp.'SS.'M. Voir au^ii, u tx Bu>)l. uo «rUclii
(la M. Le prarusseur l.oeracli , de Bocui, dans HaaCEN , GeschUMe Achent,
vol. I, p. 35U.
— 169 -
du gr6 des parties, et que, seule, la Chambre imp^riale est
sup6rteure 4 la Cour de Tign^e.
Tign^e payait & la Cour d'Aix la-Chapellp, pour frais de
chaque appel, deux florins d'or el six sous (i).
La formality qui, au pays de Li^ge, s'appelail Cri du
perron, c'eal-i-direles proclamations, les injonctlonB faites
aux auteurs de d^lits ou de crimes de venir se denoncer,
ctail qualifl^e, k Tignee, de Ban d' Empire , ce qui
signirie proclamation sanclionn^e par I'autorite imp^riale.
Les habilunts de Tign6e qui auraienl attrait leurs corn-
bourgeois devant des juges (Strangers, c'esl-i-dire autre
pari que devant les ^chevins de Tign4e, 6taienl passibles
de la confiscation des biens.
La Cour de justice de Tignee se composait, comme d'or-
dinaire, d'un mayeur, de sept ^chevins el d'un grcllier
nomm^s par le seigneur.
Les plaids ordinaires se tenaient tous les quinze jours,
le lundi, soil dans h maison du mayeur, soil dans un
autre endroit designe par le seigneur ou par son ofTicier.
En 16C6, le greflfe de la Cour ^lait Ii Li^ge ; en 1749, il
avait comme si6ge la maison seigneuriale ; c'^tait dans
celle-ci que se Irouvaienl les cofTres au.v archives.
Ges archives furenl , en grande parlie , (5gar6es ou
detruiles lors des troubles de la Revolution.
Le 7 novembre 1685, Jean-Denis de Monsen ali^na son
droit de disposer du grefTe de Tignee.
La Cour de Tignee , 4 parlir du commencement du
XVII" si&cle, se servil d'un sceau commim reprtisentanl
I'aigle impfiriale et divers embl6mes; au XVIII" siecle, on
en employa u[i nouveau sur lequet sont figures Sainl
Lambert, patron de !a seigneurie, el I'aigle imp6riale.
II y avait, k Tignee, des iiotaires speciaux nommes par
(i) Renseignement de H. le prore^sear Loersch, ji Bonn.
- 170 -
In sciRiifiur et qui a'intilulaient nolaive seigneurial de
Tignee. Les iiolaiivs liogois ou royaux ne pnuvaient operer
a Tigmiti sikiiri line commission du soigneur.
Viiici la iiste lii's mayeurs do Tignee avec rindication de
la preiiiieie el df la derniere annee oil on les trouve en
forictions :
1450, 1456. Bauduin Corbeal, citain de Lioge.
1476. Gilbert de Bietgneis.
1530. 1547. Johan di3 Seuve-
1557, 1576. Aniould Lancke.
1587. Henri Cloeset.
1G02. Jean Morea.
1615. 1625. Piran Arnoidd dit Pingar.
1632. Denis Tossaint de Saive. hailli.
1639. 1643. Uarnabe de Bolland.
1644. 1669. Guillaume Burdo.
1669, 1682. Gerard de l-abbye.
1719, Jacques-Francois de Novillc.
1719. Paschase de Bouxhy. lieutenant-bailli et officier.
172J , 1725. I^eonard-Joseph Durnoulin.
1726. Guillaume-Erne#t Thonus, lieutenanl-bailli.
1728. Jean de Giffe-
1735. 1740. Georges do Monsen.
1740, 1749. Michel Neujean, demission naire en 1749.
1749 , 1751 . Jean Chefneux.
1751. Michel Neujean.
1752, 1761. Nicolas Massin.
1765,1776. Arnold Joskin.
1777 , 179t>. Lambert- Laurent Picard.
1792. 1793. Jean Graillet, bailli et ofdcier.
On trouve, f n 1.584, mention de Tcmprisonnemenl d'une
t'ommi' sdupriiinuie il'iHi'i- iii'iriiHim-lli:; au cominencpmi.'nl
do I'anniie 1602, Hubert dit le quatmi Hubert, tut execute
;i Tignee conime son-ior; plusiriirs ft'mmfs do Jiipillc;
liiiviil aiTiilees on suite ilo scs Oi-uunfialiuiis (i).
II n'y avail pas di^ clialt'au a Tigniii!. I,;i iiiaisoii on fiTtiie
|iiis-;t'ilOe par les SMjigiicurs Olait situw! a la liniili- lii' Saivf
I'l (Ic Tigniif; haiie a ilJIltUViU-s ivprisi's vWn ii'avail il'aiiliv
apparencf (lu'iine inaison niluriei-c , ot elail , jnsi|u'au
NVII'" sii'ole, OfL-iipef par li;s IV-rinicr.s ; les loils en ijlaioiil
(■ii<-<irc;i la fin du XVIII' siw-k- conwrls il.' L-hauniL-.
Gftlf iiuiisim L'Lait, an XVII" siwk-, appi'lf't' la Cnisr iin
hois lie Sairc, ft au XVIII' siecif, residenci.' du SdiiiDioitt.
Oulrc cullc maisim, k' domaiiie ulilo (k-s snigpeui-s dc
Tigriuf i.'(iiiwislail on line Ironlaino d'hrrlaros ih- toi'i'i's ou
praincs on y ■ooinpruiianl quelquos bioiis situos yiir la
commudo do Saivo.
(I) Com- .le Ju/iilte, U"/\MP n^ Hi, Inl IK. 'ill. -il, -2:1
ORGANISATION COMMUNALE. — BOURGMESTRES.
On ne Iroure la mention de mnndataircs communaux a
Tign^e que depnis 174'2. Lc 25 juin de cette ann^e , les
habitanls, assemblies devant la chapelle, en suile de la per-
mission du seigneur, elurent Simon Franck, bourgmeslre,
et les s" Jean Chefneux et I-amberl Picard le jeune, poli-
cicns-adjoinls. L'^lecUon avail lieu pour trois ans, mais
les fonclionnaires pouvaient 6lro soil r^voqu^s avani ce
lerme, soil continues dans leur office. lis recovaient commo
indemnitt^s, pour les vacations faites d Li^ge ou aux envi-
rons, trois escalins.
Lorsqu'il s'agissail de trniter une affaire importanle, le
bourgmeslre el ses adjoinls ne pouvaient prendre de deci-
sion avant d'avoir consultt^ Irois ou qualre * des plus
adheril(5s du village. »
I.e bourgmeslre etail charge, le cas^ch^anl, dr I'assiolle
des lailles ; le percepteur des tallies , qui etail ^galemenl
nomme par les babilanis, aviiit pour salaire le 25« denier,
c'esl-a-dire 4 "/• ^" produit des imp6ts.
Le regime communal fran^^ais (ut inlroduil <i Tigni^e en
1792 ; le 30 diiceinbre de celle annee, les habitants ( aianl
r^flechi sur la necessity de la bonne r6gie et administration
- 173 -
de ladite communaut«5 onl unanimement choisi par accla-
mation Simon Franck leur concitoyen pour maire de ladite
communauti^ avec tout pouvoir qui peut lui competer selon
la constitution nationale; d'un contcxte , ont proct:d6 k
reiection de la Municipalitii de la mfime commune el ont
choWi P. J, Legrand , 1,. Picard , A. Serwir , Hub. Jamsin
et J. Di^'gueldre lesquels onl aussi choisi pour president du
corps municipal le citoyen J. J. Labeye avocal acceptant,
rcquerant les prenomm^s de s'acquittei* fid&lement de
leurs devoirs tanl pour la police que tout autrement selon
et en conformili5 des d6crels qui seront portfi par la con-
vcnlion nationale , voir que chaque vacation pour Li^ge ou
pour I'ordre militaire, on paiera quarante pallars » (i ).
( I ) Acte du notaire AnJrS Dor.
ORGANISATION MILITAIRE.
II y av;iiL ;'( Tipiiro, coiiiiiie diins !f;s villages voisins, line
coin|tagiiii) bourRi-niSi; destini';o a cinpi'-chiM', autaiU quo
l>iissihlo , U's exct-s iles K^iis cl« guurre , ft garder les pd-
sijiinii'rs, etc. ; lik'ii qiii! la cimpagnio tie Tigiiee ne fill
pas t'licort; reguliect! alors, lu droit dii seigneur de com-
maiuliT aux annes est ineiitiniine iles I'an 1584 ; on trouvf;
\c. 10 avi'il de cetle aiini^e .■ « La mesme at este a la icqueste
de fiusilit soigneiir fail publication et injunction aux ma.S'
suirs sui'ceana de nostrc hauteur de chascun jour et nuit ,
deux a deux avoir a garder certainc femme prisonnicTO sur
la fame do macqucrelle , sur peine a incourir par cclui qui
seroit a ce contrevenant pour la premifirc fois d'un fl. d'or
d'anienilo, pour la seconde de deux et pour la troisieme do
incourir rimligualion dudil seigneur » (i).
Ciimme 11 ii'y avail ix Tlgnee ni chateau ni prison . los
ciiall'ailours dcvaicnt eire gardes par lia compagnie bour-
geoise dans [a innison du mayeiir ou dans une tavorne,
I'anni L-i griefs que los haliitants de TigiifJe firent ft leur
seigneur, en 1718, figurail celui d'ordonner pour la
palrouille un nomhro d'hommes liors de proportion avec
rexiguTle de la commune et do coinniiner conire les
del'aillanLs Tameiide exoi'bitanle de vingt florins d'or,
(i) Tignee, reg. n" 1.
POPULATION. - INDUSTRIE. ~LE FRANC MARCHt
I,c iiomlnv! i\e families hahiliinl Tigiu-e (l<t 1085 ;i 1789
n'a Riitiiv vant5, il a toujours eli'f ilo 50 a (iO.
I.:i coinrnune do Tignee cnmpLail, on 1801, ii(i2 habi-
tants; .>n 180G, 280; on 18-21, 203. Lt pnpiilUiori aoliiolle
esl (le 220 habitants.
II y avail A Tignei; ileux tisseranils, iiri cliarpcntier,
quclquos piatincurs el cloiitiers, un moulin ot unu brasserie.
I,(? moulin, mu par ean, s'appolail, an XVII"^ si^cle, « le
mouli[i Moxhon, dii nom il'un ancion possosseur; on y avail
acciw par un chemin e d'ahesso » pour I'u^age duquel le
mi>unior (tevait , selon une antique contume, payer chaqne
ann6e au seigneur lo joiir dos Rois , t un gateau do renle
seigneuriale deueineiil paistry et accomode avec la lleor
d'un stierdo froment » (t).
Ni le moulin ni la brasserie ne jouissaicnt du privilege de
la banality.
(t) Cour de Tignee, reg. no 8, fol. 140.
- 176 -
La brasserie n'^tait d^jii plus en activttt^ en 1789.
L'agriciilture ot I'lilevage des bcstianx eUient les occu-
pations principales des habilants de TigniSe. (i)
Un des privileges les plus importants de ce village ^lait
celui il'avoirun marche tii^bdoniadaire et une foire franche
aanuelle ■ sur quel loules pei'sonaes da quel endroit , lieu
el p:>ys elles soicnt peuvenl venirvendre etachetcr toutos
sortes de marchandises et pni'ticuli6renient du beurre, sans
payer aucun droit, impOt ni gabelle ne fat lorsqu'elles
^taienl sorties de la juridiction dudit Tigni3e. * (2)
D'apr6s les indications qui se trouvent dans les pieces
de procedure cntre les families LiboLle et NaganI, cette
foire fut conc6d£e A Denis de Monsen pour les habitants, en
1661, par le prince do Li^ge, Max imilien- Henri de Bavifire.
II semble assez strange qu'un prince accorde un privilege
de ce genre i^ une locality ne faisanl pas partie de son tei-ri-
toire (»); cela s'explique cependant par le fait que Tign^e
faisait parlie de la banlieue de Li^ge.
Les recevGurs du comptolr 6tabli k fieuseux ayant voulu,
en 1739, faire payer les droits d'eatr^e sur les marchan-
dises apport^es au marchd de Tign^e, les habitants de ce
dernier village adress6rent une supplique 4 Jacques-Erard
de Foullon, leur seigneur, pour le prier de (aire respecter
leurs privilege.
En 1752, les habitants deSurfo3sd,Retinne, Liery, Fleron,
Queue-du-Biiis , Waonry, Parfondvaux, Evegn6e, Miche-
roux, Trois-Chfines et Ayeneux, jaloux du privilege de
(<}Lasuperflciedela conHDunese divisait, ^la flndusi^le dernier,
& peu prte commc auit : terrea labourables, 51 hectares ;jardin9,
3 hectares; vergers et pr4s, 86 heclares; hois, 2 hectares; routes,
3 hectares, etc.
(i) Get octroi ne se trouve pas dans les archives du Iktnseil priv^ de
(i) Cour de Tignit, farde de pieces diverses.
— i77 —
rignfe, oil ils devaient , rnalgre lit gi'ande distance , venir
I'lidre leups deni'ees « a defaut d'avoir au pays de Lioge
in endroit aussi privjl^gie que Test la dite lerre deTign(5e,
III Ton n'exige aucun droit iii impt'il sur le commerce v ,
lemand^rent au prince-6v6que I'^lablissemenl, a Surfoss^,
I'uiie foire publique el g^ntSralele i^' mai de chaque annee
'I d'un march6 franc lous les samedis, ce qui leur fut
iccord6 le 6 avril 1752, aux mgmes conditions que les
utres foires du pays de Li^ge (i).
Les habitants de Tign^e revendiquaient aussi le privilege
'etre exempts de I'impftt de la gabelle sur les houillos,
|ui ^tait d'un demi liard par pattar el qui se payait k la
ille de Li^ge. Ce privilege leur fut plusieurs fois conleste.
Vers I'an 1660, le repieneur de cetle gabelle ayant voulu
I r^clamer aux habitants de Tign^e , ceux-ci , sous le
ommandement de leur seigneur, s'y opposerent fi main
rmee , et introduisirent de ce chef unc action & la Chambre
e Spire, Les habitants de Tign6e eurent encore des difli-
ull^s ii ce sujel en 1744 (2).
(i) La foire de Tignie se tenait et se lient encore actuellement le
avril de chaque annSe.
L'art. IS dea ordonnances proclam^es aux plaids e^ii^raux le
octobre 1753, porte : « Les aulnes, poids et niesures dont on se
erriral pour toutes denriea et marcbandises tant dans cette juri-
iclion que sur les marchez eL foire d'icelle, egaux a. ceux du pays de
:iege,deveront etre de fer, cuivre ou plumb, a moins qu'ils ne sur-
<aaseni le poids de dii livres et soient d'une maliire dure et solide,
t avoir la marque claii'e et visible sur soi du poids ou mesurc qu'Ms
■*sent ou conliennent, k peine que tous ceux et celles qui y contre-
iendront seront k I'amende de cincq florins d'or pour cbaque poid,
iiesure el aulne relativement au premis non trouv^s conformes ou
ion inarqu^, »
{*) Notaire Ldbtye, acles du 13 et du 91 Janvier et du 13 julUel 1744.
CHARITl - INSTRUCTION.
i 1-
La mense des pauvres 6taiit alors une ceuvre paroissEale,
il n'y avait pas d'aum^ne sp^ciale pour Tignie; les indi-
gents de Tign^e participaient h la mense des pauvres de
Helen. On y distribuait, h certaines ^poques, des pains ft
tons les paroissiens. Les habitants de Melen avaienl les
trois cinquidmes des aumdnes, ceux de Tign^e et d'fivegnSe
les deux cinqui femes.
§2.
La visite archidiaconale faite en 1685 & Melen , Tignte et
Evegn^e, porte la mention : « Tenentur scholae per capeila-
num non fundatum v ; cela n'indique pas s'il y avait alors
une 6cole dans chacun de ces villages ou dans I'un ou
I'autre de ceux-ci seulement.
Le tableau statistique de la commune de Tign^e, dressfi
le 28 brumaire an XI (19 novembre 1802) porte: La
commune n'a jamais eu d'^cole ; les enfants ont toujoars
^t^ fi r^cole It Melen. L'^cole de Melen donnail , en 1789,
I'instruction ii vingt-cinq enfants des deux sexes; on y
piiseignait la lecture , I'^criture et I'arithm^tique ; la rede-
Vance paytSe au maltre d'4cole 6tail ordinairement dc
cinquante-cinq centimes par mois pour chaque enfant.
En 1789 et en 1801 , sur deux cent soixante habitanLs,
cinquante savaient lire et iScrire.
Tign^c avait, en 1812, une c5cole tenue par Nicolas
Moyse, qui donnait {'instruction ft huit gar^ons et k d'i\
rules.
LA FAMILLE DE TIGNEE.
Nous croyons devoir joindre k I'histoire de la terre de
Pjgnee quelques details gt^n^alogiques sur une famille
iriginaire de cet endroit et qui donna un bourgmestre Si la
;ite de Lit^ge.
I. Hubert le Patron, de Tign^e, vivait 4 Tignee en
1632 (I); il gpousa N..., filtede Malhieu Cloeset; ilseurent
in fils qui suit.
II. Henri le Patron, dildeTignfie, pr^locuteurdevantles
ichevins de Li,6ge, seigneur de Sclayn, Bonneville, ^tait
norlen 1680, 6pousa Elisabeth de Fortemps de Lhonneux
le Warrimonl , laquelle vivail a Li^ge en 1690 (2). De leur
jnion naquirent quatre enrants , savoir :
(tj Cotir de Tignie, ceuvrea, reg. n" 5, fol, 5 v<*, 16 v».'
(») &heTtm de Liige, convenances el tesiamenls, grelTes r^uois,
1687-1692, fol. 318.
i° Jean-Huhert di* Tign^e, qui suit.
2° Pierre-Corneillo de Tign^e, docleur en droil, marie
4 H^lcne-Catherine de Potesta, laqnelle nionrut le tf
oclobi-e 1731.
3° Gerard de Tign6e , vivait en 1712.
4° N..., marine k N. de Colon.
III. Jean-Hubert de Tign^e, Jurisconsulle et avocat,
seigneur de Sclayn , Bonneville, Tombe et Goye, bourg-
mestre de LiSge en 1706, mort le 6 octobre 1724. II
6pousa, en 1690, Calh6rine-A.nne d'Olne, fiile de Guil-
laume d'Olne, chevalier du S'-Empire, seigneur du ban
d'Olne , et de Christine de Jennet (i), dont il eul :
1" Isabelle-Christinede Tign^e, baptis^e & Notre-Dame
aux Fonts, 4 Li^ge, le 15 mars 1691.
2" Guillaume-Ilenri de Tign^e, baptise i Nolre-Dame
aux Fonts, le 27 Janvier 1693, seigneur de Bonneville,
fecu avocat de la Cour de JJ^ge !e 15 septembre 1713,
3° Marie-Philippine-ThiSrfese de Tign^e, baptisee h
Nolre-Dame aux Fonts le 28 aoftt 1696.
i" Pierre-Hubert de Tign^e, baptist & Nolre-Dame aux
Fonts le20mai 1698.
5° £lisabeth-Laniberline de Tign^e , baptisee & Notre-
Dame aux Fonts le 5 Kvrier 1703, marine 4 Li^ge, le 7 mai
1726 , 4 J^rflme-Paul Jaminet (a).
(i) LoTENS, Beeueii hiraldique, p. 540; Poswici, Hiatotrt de la
Nobleste Umbourgeolte , t. 1, p. ^7.
(i) On Irouve encore, parmi les archives (ies Echevin* de LUgt,
la meiitian de families portant le mjni de Tign^e, tnaia que nous lie
pouvohs raltacher ^ celle du bourgmestre, Vincent de Tignie, hour-
geoia de Liege, i5poux de Gertmde Ollelel, fit testament, le 16 octobre
1<i63,en faveur de venerable malire Leonard el de Jean de Tign^e.
sea Ills. (A:hev!ns de Lifge, couvenances et testaments, grelTe
St^phany , n<> 95, fot. 1S5J
LIEUX DITS.
Amaillisenty , terre en lieu condist — , 1455 ; les mails
semlry, 1456; Amasentrixhe, 1476.
ApoUone, lerre dite la terre — , 1647. Une des filles de
Joseph de Wesemael s'appelail Appollone.
Bache, le prez dit prez au — , joindunt !i la ruelle le
Moxhon, 1787.
Baase-Heyd, une pi6ce de terre en — , 1641.
Briamont. les pres condist les pr^s de — , 1647 ; waide
de — , 1700.
Bonde\ixcourty pre en — , 1647 ; preit appele — , 1705,
1741.
Cerisicr, waide condist la waide au — , 1647.
Clei'es fontatnes, terre extante aux — , 1647.
Clocs, prairie appelee la waide — , 1740.
CroU, lorre extante dans la campagne delle — , 1720.
Enclo, prairie appelee 1' — , 1787.
Fagni3$e, terre en lieu dit les pres aux — , 1641 ; les
r'agnis, 1809 (cadastre).
Falledoz, waide quondist la waide aux bois, en lieu
[uondist SUP les — , 1641.
- IM -
Fannea, pr^ appelate — , 1C45, 1647; pre en Heu tiit
dans les Fanneaux, 1(i47,
Fatjs, torre joindant i la voie du — , 1787.
Fontaine, la voye delle — ,tunii;mt de Visd i^ Micheroux,
1645.
Fosses, le preit sur les — , 1644, 1648 ; champ des — .
1809 (cadasire).
Fosses au.c sahloiis, terre on lieu dit n\i\ — ', 1647.
Frumh;i, terre en lieu condist fi Frummehy, 1546 ; tern-
on lieu dit sur Frumehy, 1647; waide en lieu appflc
Fpumliy, 1719.
Gole , waide en lieu dit — , hauteur de Tignee , 164i,
Grands pres (les), 1809 (cadastre).
Haifes , terre en lieu condist dela les — , 1641 ; au du
la des — , conteste entre Tigni5e et Heuseux, 1740.
Hez, sur les— , 1789.
Iloubiere, terre appel^e alle — , 1760.
JoHvet, 1809 (cadastre).
Loneiix, terre en lieu condist en — , 1455 .
Makarelle, terre dite terre — , 1781.
Marche, maison situce au — , i Tignee, 1719.
Marguerite, prairie appelee la waide — , 1721.
fl/(it(c/i>3se , voye de — teiiJinl de TignSe k Evegnee,
1700.
Meuniers, ruelle des — , 1809 (cadastre).
Mielmont, terre extant sur — ,1721,
Monsieur, .Ifoiisciir, cortil appul^ le cortil — , 1721.
Noisier, prii appele le pre a — , 1641.
Palaic, utiu verge grande de cortil appelee le cortil
de — , ii Tigriee, joigninl 4 unj rualle qui val au niollin
le Moxhon, 1645.
Penj, la terra au — , 1644 ; au perier, 1648 ; au poirier,
1719; auK poiriers, 1789.
Pietrenes , terre joindant d'amont aux hayes — de
Tengnfie, 11476.
- 183 —
PireuXf piSce appelee le — , 1719.
Les Gi-andes Places, 1809 (cadastre).
Plaiteu, , au — , 1789. _
Itonchaisne , terre en lieu condista — , joindanl do deux
ci>5teziseingneurdeTengneez,l'i55; preitauRondcli>tisne,
1048, 1700.
Ito'jal chemiti , qui vient de Tengnee allant jus vers
Barchon , 1476.
Sablons, terre en lieu dit aux fosses aux — , lGi7
SaiiU-Lambert , les terres — , 1700,
Samson, waide ci-devaiil nomni(ii3 waide Servais, neure
tvaide, Eclos Samson el gi-aiui cclos, 1793.
Sarts, terre en lieu dit sur les — , 1647.
Saukr, le prtS aux — , 1641 ; le priS aux-dcux chaisiies (lit
le pre aux saulx, 1644 ; la terre aux — , 1648.
Sauvage waide, pre gissant alle — , 1641 ; sauvage
waile, 1809 (cadastre).
SciTats, Toyez Samson.
Spinette au bois, terre exlante alle — , 1646.
Sporonfonlaine , terre en lieu dit — , 1557, 1648.
Texheur, prairie i!t Tignee joignant vera midi la ruelle
de, — 1740.
Thiev Hamal, 1809 (cadastre).
77iter Pate, 1809 (cadastre).
Tilloux, terre dans la campagne de — , 1557 ; prairie
appel6 le preit au tilliou, 1740 ; au tillcul , 1809 (cadastre).
Try liichclle , prairie nomm^e le — , 1789.
Winandhaije, terre extante au buisson de — , 1641 , 1721 .
Xhaxhc , une verge grande de commune extant k — ,
i Tignee, 1706 ; prairie au lieu dit alle — , 1 742.
PAROISSE DE TIGN^E.
I-'ancienne chapelle de Tign^e, d^diee 4 saint Lambert,
etait situ^e vis-&-vis de I'^glise actuelle, au centre du
cimeti6re; on la trouve cilee pour la premiere fois au
XV" si&cle. Le testament de Jean de Reyves, du 28 sep-
lembre 1477, porte : « Item ordine encor a ses execqoes
quattre chandeilles de deux libvres, chincque tortiches a
tous lesescus, desquels tortiue ordine iing a Chaisgnee,
ung a Tengnee , ung a Hercke , ung a Saint Johan et ung
a Huy ».
Cette construction, qui datait probablement de la Tonda-
tion primitive, 6lail fort d^labr4e en 1685 et presqu'en
mines en 1C{>9. Lors de la visite de la paroisse de Melen
qu'il fit dans le courant de cette ann6e, I'archidiacre de
Hesbaye pria les habitants de Tign^e de rebaiir leur cha-
pelle; ceux-cile lui promipont. Poursubvenirauxd^penses
de la construction , on emprunta six cents ^cus hypoth^-
qu6s sur les biens de la chapelle, et rarchidiacre permit
au mambour d'appliquer A la reparation les petits revenus
du « sacellum » {i).
(i) Cour de Tignie,<BuYtes,teg.a''l,!ol. 112.
- 185 -
De cette chapelle . dont la construction fut termin^e en
1704. il ne reste plus de trace; mais, au dire de ceux qui
I'ont vue , elle ressemblalt beaucoup 4 la chapelle d'five-
gn^e, dont nous parlerons plus loin. Ellea^t^ remplacfie,
en 1871 , par I'^glise actuelle.
L'^glise de Tign^e n'Slait pas paroissiale; ce n'^tait
qu'une chapolle dependant de I'^glise paroissiale dc
Melen ( i ) , laquelle faisait parlie du doyenn^ de Haestricht ,
dans I'archidiacond de Hesbaye. Les ofliC'es divins y ^taicnl
Celebris par !e cur6 ou le vicaire de Melen et par des reli-
gieux, principalement les religieux du monasl&re de la
Xhav^e. En 1786, lorsqu'il fut question de supprimer le
couvent de la Xhav^e , les habitants pens6rent A demander
r^rection de leur village en paroisse, ou du moins h
demander « un conducteur spirituel pour ce qui concerne
la religion , k ^tablir dans cette communaut^ *; ils firent,
4 ce sujet, plusieurs d-marches qui n'eurent pas de suite k
ce moment. Apr^s la suppression du couvent, h I'^poque
de la Revolution, un carme de cette maison, nomme p^re
Archange, se fixa k Tign^e et y remplit, pendant de
tongues ann^es, les fonctions de chapelain.
En 1841, Lambert-Joseph Xhaard, jeune prfitre, lut
nomm6 vicaire a Melen avec residence 4 Tign^e. L'ann^e
suivante, Tignee et fivegn^e furent detaches de Melen et
eriges en paroisse distincte ; Lambert-Joseph Xhaard fut
nomm^ cure de la nouvelle paroisse et y resla pendant
(i ) La paroisse de Helen romprenait lea villagesde Helen, Tignee,
Ev^D^e, Liery et Micheroux; le cfaupitre de Saint-Denis, a Li£ge,
le cur£ de Helen et le recteur de I'atitel des SS. Cosme et DamieD, k
Saint-Uenis, se partageaient la dime de i«tte paroisse. Le chapitre de
Saint-Denis , en quality de d^cimateur principal et comme patron de
I'^glise, choisissait le cure, devait fourair la grosse cloche, lea ome-
ments quotidiens de I'^glise, etc.
— 186 —
Irentc-quatre ans ; i sa raort , en 1875 , il fut remplace par
M. J. 0. Herzet, cur€ actuel.
La chapelle de Tign^e poss^dait environ un bonnier et
demi de lerres el prairies en six parcelles, dont les revenus
Staient employes aux frais du culte et au payeraenl des
prfilres i]ui venaient dire la messe les jours oil ie clerg^ de
Melen n'etait pas tenu d'oRicier. Les terres et prairies de la
chapellc de Tignfie, rendues k sLuit en 1763, rapportaient
annucllement quatre-vingts florins de Brabant (i). Ces
terres avaient probablement 616 donn^es 4 la chapelle,
coinme dotation, par un ancien seigneur; elles joignaient
toutes les propri^t^s seigneuriales et etaient exeniptes du
censquele seigneur deTign^epercevait sur tous les fonds.
Los biens de la chapelle etaient administr^s par denx
inambours primaires : le seigneur de Tign^e et Ie cure de
Melen, un manibour secondaire nomm^ par les mambours
primaires et deux tenants.
Le mambour secondaire percevait les revenus et payail,
sur I'ordre des mambours primaires, les d^penses de la
chapelle ; les deux tenants ^laienl prtSposes, avec les mam-
bours, a la gestion des afTaires de I'^glise et intervenaient
specialement k la reddition des comptes du mambour
secondaire. Le seigneur de Tignee exercait les fonctions
de mambour prlmaire comme successeur des fondateurs
dela chapelle.
II n'y eut pasde difficulties 4 cesujeljusqu'en 1765, annee
oil le cointe Charles-Francois de Velbruck , archidiacre de
Hesbaye, sur I'insligationdequelques habitants de Tignee,
poursuivis pour lion payement dela location des terres qu'ils
tenaient de la chapelle, deslitua le mambour secondaire.
II d^clara que, seul, le cnrtS de Melen devait felre consid^r^
1 mambour primaire el que les habitants devaient
<i) Tignfie, "pieces diverse*-
— 187 —
participer k la nomination du mambour secondaire. Un diffg-
rend assez vif surgit k ce sujel et donna lieu ft un procte
qui fut piaidi§ successivement devant la Cour de Tign^e,
les ^chevins d'Aix-la-Chapelle. I'archidiacre de Hesbaye et
In Chanibre imperials de Wetzlar; mats il ne paralt pas
que celle intervention de I'archidiacre ait rien change au
mode d'administration de la chapelle de Tignee; le sei-
gneur contimia h y participer.
Comme nous I'avons dil, c'elait la collegiale de Saint-
Denis qui percevait la dime ;> Tignee.
En 1340, un certain Roland de Foresta pr^tendit que
sa m^tairie, situ^e ft Tignee, no devait pas la dime ft ce
chapitre ; mais, le 12 septembre de cette ann^e, il reconnut
qn'il y f5tait tenu. En reconnaissance de sa soumission, le
chapitre lui accorda un anniversaire perpetuel en I'^glise
de Saint -Denis (i)- On Irouve, en effet, parini les anniver-
saires de cette ^glise; « Commemoratio liolandi de Tangnees
pro qiio habemus minulam decimam domus et Curtis
suarum de Tangnees. »
Les dimes de toutes les localit^s formant la paroisse de
Melen ^laient ordinairement afTerm^es par le chapitre
de Saint-Denis ft une seule personne ; Jean le Soenne , de
■ Melen, les reprit, le 15 seplembre 1508, moyennant
le pa/ement annuel d'une renle de cent vingt-trois muids
d'epeautre et avoinc, sixlivresdecireel uneaime de vin (s).
(■) Charte de la colUgiale Saint-Denis a Li^ge du IS septembre 1340.
{») ^tvina de Liige, obligalions, reg. n° 13.
CHAPELLE D'£VEGN£E.
Le territoipe de la commune d'fivegn^e ftiisant parlie de
la puroisse actuelle deTignee, nous dirons quelques mots
de la chapelle de ce village.
Elle 6tait dedi^e ii Nolre-Dame et sa fondation remonte
au moins au XIV« si6cle{i) ; elle ful completcmenl recons-
Imite en 1695, comme le prouve une inscription qui sur-
inonte la porte d'entrfie : 3e suis rebattic du temps de Henri
Grailet, tnambour. Van 1695.
On remarque dans la chapelle d'Evegnee plusieure
pierres tombales anciennes ; I'une d'elles repr^sente deux
pel sonnages : un homme anii^ et une femme ; elle porte
I'inscription: Chy giest Jahan Bastin diis de Monfort fci
Irespaasat Van XV'' XXXI en mays de October le XXV jour
et damoissel Elisabet son espus qui trespassa Van XV"...
Jean Bastin , que Ton trouve aussi appele Jean de Xhen<;u-
mont, diail, en 1494, capitaine du chateau de Montfort-sur-
(i) 1398, 21 d^cenibre,« li mambours nostre darome d'Evregneez »
(Charte orig. au chdttau de Harff.)
/'•' / ',. ' cli /,
V. f.f ' .. y. . /.
*-i ^ •
* ■
BulUt.de I'lnst Arch. LUgeois t.XXM
mm ' ^i^i^MMirtHiiiMWi
Pieive tombale deJean Baslin ditdeJfontfort
dans la chapel I e d'Fveynee, 1531.
Ourthe pt avail, en cet endrait, des biens assez considi5-
raMes, Vers la fln de sa vie, il vint occupcr et exploiter
une importante metairie qu'il possedait 4 Evegn^e.
Par son testament, en date du 22 aoQt 1527, il fit plusieui-s
legs aux eglises d'Ouffet, de I.ince, de Thimister, de Melen
el d'Evegn^e destines k des fondations d'anniversaires et
& des distributions d'aumdnes.
II eut deux fils, savoir : Leonard et Bastin, et deux filles :
Jacquetle, marine t Gilles de Sparmont, et Agn^s, marine
h Nicolas de Petit Ouffet (i).
La tour de I'^glise d'Evegn^ renferme deux cloches,
I'une anciennc , non datte , porle en caract6res gothiques :
Nomen meum katerina e»t. L'autre porte la dale de 1776.
Le cimetifere d'Evegn^e renferme , encaslr^es dans les
murs de I'^glise, un grand nombre de croix mortuaircs
dont quelqoes-unes dalent des XVI^ et XVII* slides.
La chapellc d'fivegn^e est desservie actuellement par le
cur6 de Tignfie.
£douard PONCELET.
(0 Aherim de Liis/e. convenances et testaments, 1531<1599, fol. 34a
1-2 Statuette de Ttaeux.
(Travers^e par la tige de Ar supposiie. )
3 Statuette de easterly.
(Bull. Acad. roy. Oes Se. de Belg., XI, I, p. 4!. 1844.)
4-5-6 Statuettes de la collectioo de Reoease.
{Jahrb&cher, vod Bonn. Heft LVIIl. Taf. V* (n» 13),
VI'(n'15), VI5{n« 11).
7 (Db Longp^ribr, (Euvres computes , vol. 4, p. 251.
Bev. Arch., de Paris. II, 2* p., p. 616. 1M5-46.)
EioRE m < HEiiGULE m\m
Jiidis;. dons les cabinets d'nntiquitds, on donnait le nom
d' « Hercules 1^ ccrluincs statuettes gvn^ralement en
bronze, reprc^entanl, sous un aspt^ct quasi unirorme, un
^tre humain , tmpu , au syst^me pileux d^velopp^, nu
ou les reins entoures d'une 6charpe. Aux bortts de la
Seine et de I'Escaut , c'^laient autant d' « Hercules
gaulois >, sur les rives du Rhin ot du Danube, ces
figurineH ne pouvaient que repr^sonler 1' t Hercule ffcrmo-
nique ». Depuis, toutes ces productions plus ou moins
artistiques ont 6t^ restitutes aux temps qui les ont vu
naltre et leur usage, fort peu rcligieux, a Hi dt^montr^
d'une facon p^remplnire.
Dfes 1840, leu Adrien de Longperier (i) attira rallenlion
des arch^ulogues sur I'attribution crron^e de figures de
celte esp&ce, en fer, que poss^daientplusieur? collections;
(i) A. DE Lonai'ER;En , Figurints de fir. Nf ^moires de la Soclfl^
lies Antiquaires He France, t. XV. pp. 388-307. 1840. ~ (Euvres com-
pletes , Sdilies par G. Schlumberuer. I. IV, pp. tS-57, figures. — TirS
k part, Paris, in-B, 19 p., 1 pi. 1^40.
IS
- 192 -
deux croquis en avaionl mfime ele' publics par le Magasin
pitloresque (t). Op, non-seulement llercule est uii dfs
rares habitants du ciul olympique (2) qui ne fut pas honore
chez les Gaulois, mais oa doit encore remarquer que
la religion de nos ancStres ne comportait nullement la
representation des dieux sous la forme liumaine. Celte
representation devait filre, semble-t-il, proscrile par la
caste sacerdolale, puisque, jusqu'aujourd'hui (3), aucune
divinite gauloise, ^ forme humaine, anterioure i^ I'occupa-
tion romaine, n'est parvenue jusqu'i nous (4). A un autre
point de vue, le degr6 de conservation relative de ces
statuettes s'opposait a ce qu'on leur attribuiLl une antiquite
bien haute.
(O Del836, p. 33*.
(i) Les ecrivains latins et grccs out joint nux divinity de peuples
strangers lesnomsdes dleux a qui ellesspmblaient leplusressembler.
(3) Voir un recent travail de .M. Salomom Ht:]:(ACH, a I'Academie
des Inacriplions et Bel les-Ut ties de France (Janvier 1893): VArt
plaftique en Gaiile et le Druidisme.
{t) On conn<, en elTet, plusicurs statuettes etde nonilireux bas-
reliefs repr^sentant des divinilistopiqtieselautres. Voir, par exemple,
le Jupiter de Landouiy: Ant. Hfao.f dk Vil-.efossk Note arir un bronit
anliqae dicouvtrt 4 Landouzg-la-VUle (AUne). Revue arctieoio^que.
t. XLI, pp. M4, 1 pi. 1881,— Aussi: Bjllelin de la Soci^t^ des Anli-
quaires de France, 1874, p. 101, et Westdeutsclie Zeitsctirift, von Trier,
B. HI, S. 29. — DESEiorERS, Statue de Bacchus- Hereiile troacie i Laillg
(Loiret), Memoires de la Societe arcli. ft hist, de I'Urleanais.
t. XV, p. 431, 187*1. — H^moires de la Societe d'arch^ologie Lorraine,
3* s., t. VI, p. 409. 1878, — Ed. Fleurk , AnliguiUs el monumenU du
diparltment de t'Aimte. 2* p.. p. 41. — Adrien dk Loiiop£iiier, Figurine
antique de bronze reprheniant Hercule Ogmius, Bevue avcheologique,
L VI, pp. 383-388, 1849-50. — (Euvres completes, t. II, pp. 252-2r>9.
avcc figures — Anatole de Barthelsht, De la dipiniii gaidoiae aui-
miUe A Dis Pater, i I'^poguegallo-romaine.Hevyie cehique.i- hp-i —
An. bcJikmutLOiY, Le Dieii Taranis.tios6eATch6o]ogique,t.U,p.it.—
Adr. DE LonopiiRiER. Xotiee dtMhronzet antiques du Louvre. — Etc., etc.
— If3 -
De Longperier avait sous les yeux Irois figurines en fer.
L'une d'elles, encore rivee par Ic dos a unc plate-bande, les
pieds sur un cul-de-lampe gothique, ne pouvait 6lre qu'un
montant de serrure du XIV^ ou XV^ si6cle (i). G'est Tusage
qu'il reconnut a ces objets et la date qu'il leur assigna.
Plus tard » en 1845 , ii publia sur la question , une
6tude approfondie h la suite d'une discussion soulev^e
en Belgique.
En 1841, on avait trouvd k GasterM, village de la
province d'Anvers, une figurine en bronze repr^sentant un
homme nu , une bandelelte simplement nou^e autour des
reins. De longues moustaches Iressees couvrent les 16vres
et une barbe epaisse flotte sur la poitrine. Un membre de
TAcademie de Bruxelles, le chanoine De Ram, en donna
une description d^taill^e (s). II la qualifia , suivant
I'opinion commune, d*Hercule gaulois^ la comparant k une
autre statuette assez semblable, d^couverte peu de temps
auparavant en creusant le port de Calais, et ^ludi^e par
un anliquaire de cette ville. (3)
Sennblable attribution souleva aussil6t des doutes de
la part de M. de Witle , autre academicien , qui , lui , avait
connaissance des travaux de Longperier (4). II supposait,
non sans raison , que les pieces de ce genre , en bronze ,
(0 Fig. de Fer , p\. I,fig. 1.
(t) DE Ram. Ifote sur tine statuette antique trouvie d Caiterli,
Bulletin de VAcadimie Royale de Belgique ^ vol. X!, l'« partie,
p. 38-42, 1 pi. F6vrier 1844.
(s) Paoart. Notice S'fr une statuette antique dicouverte d Calais
en 1839. Memoires de la Soci^l^ des aniiquaires de la Morinie,
t. V, p. 351-367. 1840.
(4) DE WiTTE. Note sur une figurine de bronze trouvie A Casterli
( Province d^Anvers), Bulletin de VAcadimie Royale de Belgique
t. XI, p. 214-215, et Rdponse de De Ram, p. 215-216.
- 194 - ■
devaienl felre assimili^es i celles en fei- (i). — Au surplus,
M Prosper Cuypers-Van Vellhoveii, lors des fouilles
qu'il ex^cula I'ann^c suivanle ii Cuslerle, vint ii parlor
(!e VHcrcule (2) et le rappioclia des statuettes qu'il
avait vues en Allemngne, nolainment k Blankenheini et
ti Strasbourg, « oii g^n^ralemeiit elles sont regard^es
comine repriSsenlant le dieu de la force*.
En efTet, M. Klemin bibliolh^caiie de la villedeDre.sde{3).
et Wagener (*), avaient represents un cerluin noinbre de
statuettes sernlilabtes en bronzi?. W'ocel,(5) , Quediio\v(6),
Kirehner (i), le docleur lanssens conservateur du Mus6e
de Leyde{8), en menlionn^reiil Sgulement.
Pendant ce temps, le d^bat continuait chez nous sur la
(i) DE WiTTE. FigurinM dt hrome et de fer. Bulletin de I'Aca-
d^mie de Belgiqu^ t, XII, 1, p. dU-^X). ISio. — II fuut ajauter qu'an-
t^deur-tment k de Longp^rier, le docteur Rigollot, d'Amiena, avail
rapports au XIII' ou XIV' si^cle tous aces hommej barhus et velu£».
(Esaai liUtorique iuf lei art» da detain en Picaidie depuis Vtpoque
romaine jusqu'au XVI' giiele. Amiens, 1810), de mfme le comte
DE CjItli's doulait de I'Age des « Hercules ». ( Reeueil d'antiquitis ....
III. p. 333, pi. 87, fig. lei <j)
(t) Bulletin de I'Acad^mie d'archeologie d'Anvers, II, p. 169-170,
1844.
(>) Klihm. Handbaeh der germaniiehcn Alterthum»kuiule,t)re><dea,
8, 1836. — S. 354-358. u. Taf. XX u. XXI.
(i) Waornkr. Handbuch der vorzagliehglen in Deuslchland
entdtcklen AUerthamer ant heidniithen Zeil, Taf. XIII'11&\ und
Taf. GXVlIl-llfie
(s) JoH. Erasmus Wocri.. GruadxHye der IShmiechen AlterUiumt-
kande, Prag. 8, 1845, Taf. 11, 1.
{■) Qdednow. Beachreibung dtr AUerthUmer in Trier und dttaen
Vaigebungen, Triei', 1890, Taf. XIV, 5.
( I ) KiRCHNEH. Thor'a Donnerkeil und die Steinernen Opfergerathe.
der nordgermaniechen Ueidenthiunt, Fig. ti.
(h) L. J. F. Janssens. De Germaantehe en Norditehe monumentm
H te Legden, pi. 1, fig I.
- 195 -
valeur de la statuette de Casterl6. Le profOsseur Roulez (i)
prenail parti pour son collogue le chanoine De Ram, ce
qui amenait M. de Witte h d^veloppcr son systeme con-
Iraire (i).
Enfin, survint le second et remarquable travail du savant
frangais sur le sens emblernatique du « sauvage > lant
employe au moyen-^ge dans Tornenientation (5).
Apr6s un tel r^quisitoire, le d^bat devait 6(re clos.
Cependant, en 1851, M. le docteur Brixhe, de Li^ge ,
decrivit longuement et dessina (.♦) une statuette « presque
semblable k celle de Casterl^ » et « dans un 6tat de
conservation parfaite ». L'auteur ne doute nullement de
la € haute antiquile » et de Torigine c pauloise » de Tobjet,
qu'il avail achett§ h la vente de la collection Sleenecruys, en
1839. — M. le chanoine De Ram, rapporteur d^sign^ pour
celte notice, profita de Toccasion (5) pour affirmer encore
son opinion etcritiquer celle de MM. de Longp^rier et de
Witte.
M. H. Schuerraans eut occasion de rencontrer qualre sta-
tuettes de cctte categoric dans les collections r^unies par
•
(1) Roulez. Bulletin de TAcademie des sciences de Belgique, XII,
pp. 94-96, et Jahrbacher, de Bonn, V-VI, S.326, Folg. 18-41. De Ram.
Quelques iclaircissements au stijet de la statuette de Casterle, Bulletin
de TAcad^miede Belgique, XII, 1, 336-311, 1845. De Ram. Observations
sur r opinion de MM. de Longpirier et de Witte concernant les figurines
de bronze et de fer et la statuette de Casterle. Ibidem. XII, 2, pp. 84-95,
suivies d'ObservationSf de Roulkz, XII, % pp. l'4-96. 1815.
(i) DE Witte. Figurines de bronze et de fer.
(s) Adrien de Longperier Notice sur les figures velues employees au
moyen-dge dans la decoration des Edifices, des meubles et des ustensiles.
Kevue archeologique , 1S45-4'). 2"parlie,t. II, pp. 500-519. (Euvres
completes, t. IV, pp. 2-2.3-247. Figure.
(4) Brixhe. Note sur une ancienne statuette semblable a celle de
Casterli. Bulletin de TAcademie royale des sciences de Belgique, V*
s6rie, V. XIII, 2« partie, pp. 119-121, 1 pi. 1851.
(b) de Ram. Ibidem, pp. 53-59.
ti
le comle CI. W. de Renesse-Breidbach vendues en 1836,
et do Icurassigner, e[)1870, leurattribiition veritable (l).
Le Mus^e de la ville de Vet'viers expose , dans une de ses
vitrines du rez-de-chaussee , une slatuelte du geni"e dc
celles qui nous occupent, achelee i Theux , il y a quelques
ann^es, par M. Jean S. nenier(3).
Comme le dessin I'indique, ce bronze represenle un
6tve humain, le corps a moili^ v6tu. Les jambes sont (5car-
tfies comme si le per^onnage i^tait assis , les bras sont
divergents, la main droite est levee ; on dlrait un oratour
qui gesticule lout en ouviimt largemenl la bouche.
Si le modele des membres est6tudi6, par conlre, les trails
du visage et la chevelure, les cxtremilfis du corps . le vfile-
ment, ne sonl indiqu^s que par de grossiers cnups de burin
qui tailladent le in^lal. Les yeux sont grands , gros et
taill^s en amande , les orbites sailjantcs ; le nez est large
et evas6. Les moustaches sont longues et recourh^es.
Enfin, une chevelure ubondante couvre les oreiiles et
tombe en boucles sur le cou.
(<) Die ehtmaligt Reneaae'gche Sammlang. JahrbQcher, von Bonn.
LVHl, lS7fi. a. EittUitung: GeschiehU derae'brn von L. v, Eltesler
{S, 90-96) und b. der Rhelniic.he Thtilderselbtn. Jjts Antiqiiitia rhe-
naneede la coUectioi, CI. W.dt Reaease-Breidbach, par H. Schuermans
(S.96-119). Sell. S. 98-100.
II f a de fortes pr^somplions pour tdentiRer le ]i° 15 ile collea-ci,
— que je reproduis — avec la statuette de M. Brixhe. Le n* l^futacquis,
en 1836, par H. Hartog, d'Anvera, donl les collections fu rent disper-
s^es en 1859 seulement ; mais il est probable que M. Sleenecrufs lui
acheta direclement V a Hercule » public en 1S51.
( > ) M. Renier a acquis dans le pays de Verviers les aiitiquitis et
les productions artistiques de loute esp&ce qu'il ii pu rencontrer, II
s'esl furm£ ainsi une richc collection, dont la majeure partie a ete
gracieusement dounee par lui k sa. ville nuLde.
- 197 -
I.e v^lement se compose d'une fourrure (l) fornianl
ealecon pour couvrir tes reins et les cuisses ; une draperie
roul^i; passe sur I'^paulc gauche et descend jusqu'ii la
ceinture. On la revolt , par devant , suivre en diagonale la
poilrine pour fmir sur la cuifse gauche au bas du calecon.
I.e bronze est massif; seulemenl, un trou cylindrique,
large et regulier, perce d'oulre en outre )a slatueltc,
depuis le soinmel de la tiMe jusqu'au niveau des cuisses.
Or, cet aspect et le « faire » se relrouvenl dans la s6rie
des figurines donl il a ele question. Celle de CasterM , par
exemple, haute de O^SI , repr^sente encore un homme nu,
de petite stature, mais ayanl une grossd tfete, de grands
yeux ct les pommelies des joues saillantes. De longues
moustaches viennent encadrer une barbe trSs bien fournie,
qui descend jusqu'^ la ceinture. Les trails de la figure sont
expressifs. La partie sup6rieure des bras, le tronc et les
cuisses sont converts de polls. Un drap tordu comme une
corrle est nnu6 autour des hanches, el les exlr^mil^s
forment une espfece de tahlier. Un bandoau ^galement tors,
serre la chevelure. Ce per.sonnage I6ve le bras droit ; mais
la massue (?) qu'il brandissait au-dessus de la t6to est perdue.
Lastaitielle d^crite par le D'' Brixhe est « presque iden-
tique*. — II en est de m(^me de la statuette de Calais: c'est
un vieillard nu, sans sese apparent, et de 0"13 de hauteur.
II porte des moustaches longues et tress^cs. Sa barbe,
soigncuseinenl peign^e el toulTuc, descend sur la poi-
trine. Un bandeau , ceinl la I6ie comme une cou-
ronne et laisse passer une longue chevelure qui retombe
sur les ^paules. Le bras droit est lev^ el la main perc^e
d'un trou... (2).
II en est de mfime du n" 1 figure planche XXI, par
i) Coniine I'indiqiient les simples pctils coups de ciseau qui en
marquent la surface,
(i) Pacart, toe. eit., pp. 31 1-307.
— 198 -
Klemm : c Es ist ein Keulenschwingender Mann mit einer
Luwenphysiugiiotnie. Er triigt... ein Band um den Kopf
und ausserdem einen gewundenen Gttrtel , von welchem
zwei Zipfel herabhangen, die fast das An»ehen jenes dolches
mit kurzen Klingen haben. Die Keule, welche die Statue
in der Hand gehabt, fehlt. Der Korperist durchbohrt* (t).
II volt done dans !a petite draperie qui couvre le bas-ventre
un poignard & courte lame.
Les statuettes publi6es par Wagener sonl d'une ressem-
blance parfaite avec celle de Caslerl6. — Mentionnons encore
la figurine du Mus6e de Prague, rcproduite par Erasme
Wocel, tab. II, fig. i, et qualifige, la-bas, de P^run, le
dieu germanique du lonnerre ; celle reproduile par dom
Martin (i), et que le savant bdn^dictin a raltach^ au culte
de Mithra; la figurine appel^e « Krulzmann i qui est
d^pos^e depuis longtemps au MusSe de Sti-asbourg, et
dont Schtepflin (3) avait 6&]k criliqud rattriliution... On
pourrait en citer bien d'aulres (*).
La plupart de ces statuettes purtent la coiffure signal6e ,
en turban ou corde roul^e aulnur du front. Une corde sem-
blable ceint les reins. A beaucoup de ces personnages, on
a plac6dans!a maindroite — toujours levde — de pr^tendus
attributs : massue, hache, voire un marteau (5). D'autres
statuettes de m3me aspect et de m^me facture, au lieud'^lre
debout, sont agenouill^es. Ces bronzes sont seulement
plus rares. Wagener en repriisenlo plusieurs. Klemm en
(1) Loc. «■(., S. 367.
(») DohMabtin. Traitidela rellgiondee Gaulois, I, p. 470, fig. 2,
(1) ScniEPFLiH. Ahatia illiatrata, I, S, 7(>.
( 1 ) A y joindre , sans doute , les » deui statuettes en bronze d'Her-
cules » Irouvees a Meysembourg, grand-diiche de Luxemhoun;.
iCam Van Dessel. Topographie des noies romainet de la Belgique.
1878. p. 150).
(«) Collections de Renesse, toe. eit., a" ]3.
- 199 —
donne ^galement qualre dan» sa planche XX; A.drien
de LongpSrier, encore un.
On rencontre ces statuettes en Angleterre aussi bien
qu'en France et en Allemagne. Elles doivent 5tre datfies
des XIV", XVe-et XVI" sifecles. Ce eont des fragments , des
pieds de porle-flambeaux ou chandeliers, he trou qui les
traverse toutes verticaleraent 6tait destine 4 recevoir une
lige de fer plus ou moins longue et lermin^e par une
bobSche (i), cela a et^ suflisamment d^montr^ par
rillustre de Longp^ricr (s).
Ilconvient de signaler, snns plusde details, une s^riede
statuettes en bronze et en fer, qui se rupprachent quelque
peu de la cal^gorie qui nout occupe. Puisqu'on pensait
trouver des « HercBles n, on devait ni^cessaircment rencon-
trer des « Jupilers > , des « Mercures a , des < V^nus » (3) !
On peut ciler un certain nombre de figurines, dont le fades
comme le costume varient beaucnup. Les una en ont
fait des productions persaiies , 6lrusques , wendes ; les
aulres reinvent sur plusieura des symboles ou des ins-
criptions grecques , latines ou arabes, et les attribuent
auK sectes gnostiques du moyen-Sge , aux ophites ou
aux disciples du Daphomei,
( I ) C'eat tellement vrai que Pagart icrivait, k propos dc la Btatiiette
d"; Ciiiaia, qu'elle n'^tait npas feite pour poser sur les pieds. Elle
a dQ £tre placee sur unsuppurt quIpeuL-^tre repr^sentait un cippe
ce cippe avail Me surmonle d'une tige de ter qui, introduite dans
la partie inferieure du corps, le Iraversait de part en part el le flxait
invariablement ».
Noiis avoQB r^tabli, dans notre croquia de la statuette de Theux,
cette ti^e de fer suppose e, dont I'lncUnaison 4tait n^cessaire pour
assurer Tequilibre du chandelier.
(i) L<ie.cU,p.fX>.
(3) Coll. de Renessei Jahrbilcher von Bonn. H. I.VIII, S. 101.
— Herichl XII der K. Selileswig-Holstein-Lauenbui^srherGesells-
chad.... Taf. II , Fig. % 1818.
- MO —
Nous devons encore signaler toutes celles qui ont pu
servir de montants de serriire, de tfetes de chenet, voire
de cimiers de casque ou timbres de heaume , ct de
contrepoids de pendtiles.
Quant h Tinterpr^Uition du sens mysl^rleux attache d ce
personnage, 4 moiti^ nu et vein, h cet ■Herculo, c'est
encore de Longp^rier qui nous I'a Tournit. Au moyen-ftge,
le sauvage ct te g^nt se confondnient dans une mgme
id6e de prisonnier, captif, esclave, ou de personnage
exei'cant une proffssion inherente & celle de I'esclave,
notamment de gardien. Dans les romans de chevalerie
et dans Ips miniatures qui les illustrent , il se Iransformc '
en peOlier des princesses enchant^es. Nous le voyons
s'arcbouler sous ]es pilastrcs et les colonneltes des fac<ides
et des meubles du XV1« siecle. C'est Je gardien des per-
sonnes et des richesses ; il soutient les montants des
serrures el les panncions des coHres II descend
jusque dans I'Atre du foyer , k la parlie anl^rieure
des chenets. Dans les m^reaux du XIV" sificle, il lient
I ecu fleurdelis^ de France , et il est rest^ cimier de blason
dans un certain nombre d'armoiries de France et d'Alle-
magne. La pilosild est un signc de force, de vigueur
corporellu : le sauvage ira mSme jusqu'S combaltre les
bStes f6roces et les mnnslres. II se v^lira di; leurs d^pouilles
et la legende d'Hercule, couvert de la peau du Hon de
N^m^e, se renouvellera , se transfonnera en un S' Chris-
tophe ou un de ces muUiplos geanls de nos vieilles com-
munes flamandes, dont les elfigies en carton sont I'objet de
la veneration populaire.
Avant de terminer notre 6tude, deux arguments reslent
a presenter ct c'est dans la nature nieme, dans la compo-
sition chimii]ue de ces bronzes que nous irons les puiser.
- Mi -
L'examen superdciel de ces statuettes, compar^es aiix
objets antiques, montre au premier coup d'oeil chez ces
(lerniers une all6ration lotale rie )a surface, une ^paisse
patine. Chez les autres, au contraire, on constate une
absence presque compldle d'oxydation , en d'aulres
termes une coniiervation complete du m^tal. Cost bren ce
qui cnract^rise la flgurine de Theux.
En second lieu, on sait que ta composition des bronzes
conserve chez un ni^me pcuple et pendant de longues
epoques une constante unirormitd. Si I'tilain est en Torte
proportion dans les bronzes pr^historiques, par conlre le
plomb est largement repr^senl6 dans les bronzes romains
et grecs, tigypliens et chald^ens (l).
L'analysc du m^tal de la statuette dcvait done nous
fournir un puissant argument. M. Julien Dclaite, habile
chimistc liegeois , a bien voulu colJaborer a notre
dumoiistralion. Ses recherches ont constats :
Cuivre. . 75.43
Elain 4.37
Plomb 8.75
Zinc et fer 11,45
itxt.oo
Comparons ce rfeuilat i ceuk qui ont 6lt5 donnas par lee
bronzes pr6historiques du tableau suivant, pour la plupart
Irouves dans le bassin de la Meuse. La liste de trente
analyses «dignes de foi b , que donne M. John Evans,
president de la Soci6te des Antiquaires de Londres, dans
son travail d'ensemble sur les instruments en bronze de U
Grande-Bretagne et de I'lrlande {i], conduit aux mgmes
conclusions ci-jointes :
(i) H. Le Hob. L'homme foaaite en Europe. 5* edit , 1878, pp. liU et 351.
(t) L'age du bi-anxe, Iraduclion bATIim. 188^, p. *60. — H. Evans
cite une vinglaine d'ouvrages qui tlonnetit des analyses de bronzes
preliisloriques el uutres, p. 457, note 3, et p. 4&9, note 3.
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86,037
8656
91.88
i
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t
%
a.
e
^ 1
- S03 -
Nous conslatons & toute Evidence :
a. — Uii minimum de cuivre ; aucun bronze prdhisto-
rique n'atleint un chitTre aussi bas.
b. — L'^tain est en pelite proportion , 4.37 ou 5 "/«■
c. — Le plomb s'y trouve en forte quantity, 8.75, soil
10 %, en d^uisant ce qui a 616 enlev^ par les causes
nombreuses d'all^ration subius par ce m^tal ; — mais il
n'atleint gufere le chiffre admis chez les Romuins, 20 "/o {»)•
d. — Enfln , le zinc, fait tr^s cuncluant , se voil ici en
proportion bien inlentiunnelle, 10 '/" , car le fer, que
M. Delaite n'a pu s^pnrer du zinc , 61ait en quantity tr^s
minime. Or, le zinc est toul-Mait inconnu dans les bronzeft
pr^hisloriques de la Grande-Bretagne,.par exemple, et ne
se trouve qu'accidentellement dans les nOlres, 1 % tout au
plus (8).
L'analyse du m^tal nous montre , tout autant que les
(i) I'ar exemple, une fibule troav^e ii HoDtem, Limbourg hol-
Etain, 7.80
Flomb, 30.60
lOaOO (Analyse de M. Roerach.)
(il M. ScaucriTiin? vient de nou) cammuniqaer une note double ;
1° l.e line — connu k Vital pur depuis Paracelse ( XVI* s. ) seule-
ment — exislc Jans lea iiroiues remains, particuli^rement dans la
monnaie. Tie mineral £tait exploits, sous le nom de cadmia, dans iios
r^t^ions <i Teruntque nuper etiam in Germania provincia repertum »
(Tune, Hist, nat., XXXIV) - k Moresnet peul-«re?
S'il Y avail lieu de ranger notre statuette dans les produdioi^
romaines — ce qui ne Toudrait nullement dire qu'elle soit • gnu-
loiae » — , il y aurait k expliquer la precaution qu'a prise I'artiste
en babillant son<siijet.
Sj Les Annates pour I'hisloire du Mecklembourg (Jahrbflcher und
Jahresberichte der Vereins tUt Mecblemburgische Geschichto und
- 904 -
arguments archSologiques pr^.ienlds, que iiotre bronze
de Theux lie peut 6Li'u ni prehistorique ni roniain. Quelle
date resteruit-il done k lui osiiigner, si ce n'e^t le
nioyen-&ge f
Ch. 1. COMHAIRG.
Lifege, 15 Oclobre 1892.
Alterlhumskunde. XXXVIK , S. ST-tW, 1873, ) .lonnenl Tanalyse
suivanle d'un bronie ant^historique :
Plomb
Zinc .
too.
Le line paralt, pn effet, introduit ici en quantity inlentionneUe,
\Ob.io*lo,elU. SchuennHns croit que le Tail n'est pas isole. — Des
d^ils aeeondaires servient a. tckircir sur !& provenance ile ces trois
bouquetins du Mecklembourg ; mais, four ce qui nous
coosUtation lairae douleusu toute conclusioa formelle.
METIER DES HOIIILLEURS
LE PLUS ANCIEN REGI-EMEiNT CONNU.
Parmi les trenle-deux bons metiers existant a Li6ge aux
si^cles passes, nul n'a autant attir^ I'altention publiquo
que celui des houilleurs. II est vrai qu'il remportait sur
lous les aulres par la puissance du iiombre. Des chroni-
queurs vieux de pres de cinq slides en puitaient le total
fi environ deux mitle homines. Se t'undunt sans duute sur
celte force num^rique, ces Iravtiilleurs se signalaient fr6-
quomment par leur turbulence. Facilement accessibles aux
excitations de meneurs, irr^tl^chis en ces circonstances,
ils monlraient souvent une obslinalion invincible. Cet
entgteinent leur valut I'^pith^te wallonne tiesa' di hoye,
qu'on appliqua ensuile aux I.i^geois en g^n^ral.
La profession de houillcur n'en ^tait pas moins trte
apprdci^e. Jean de Stavelot n'h^sitait pas k la qualifier
d' t honorable metier • (i). Maltres^ et ouvriei's ^taient fr£-
quemmenl confondus sous la mSme designation de houil-
leurs.
Malgr<^ son importancf! el sa notori^tti , on a peu de ren-
seignements sur la condition int^rieurc de cette corporation.
(.) Page ±.i.
— 90» —
Jusqu'it nos jours , le plus vieux reglument connu dalait du
24 avril 1593. II a paru dans le liecueil dea Edits, de G. M.
de Louvrex, dans celui des Charles et Privileges dcs Metiers,
et , en dernier lieu , dans le Recueil des Ordonnances de la
Principaut^, public par M. Stanislas Bormans.
« II est h d^irer > , ^crivait k ce sujet Ferdinand Henaux,
( que Ton retrouve les statuls ant^rieurs >. On savait
parfaitement que d'autres r^glements avaient prSc^dii celui
de 1593, Ce document le rappelle clairemenl el explique
les motifs de leur disparition. Les chartes et les privileges
avaient « m sut^cessivement exhib^es par devant Messieurs
les maistres et jurez de ladite Cit^, ainsy que par leurs
registres constat. » Le Metier eut beau , plus tard , r^clamer
la restitution da ses archives, on ne les retrnuva pas. Une
enqufite ouverte sur ce fait demoura infructueuse, et,
comme le porta I'acte de 1593, les pr^cieux litres resterent
introuvables. Le rfeglemont proniulgud k celte date fut
mSme une consequence de la perte des pr&^dents.
Le souhait de Ferd. Henaux est aujourd'hui exauce.
II nous a 6l& donn^ de d^couvrir le texte d'un r6gle-
ment des houilleurs remontant au XV= si&cle et qui
est certainement le document capital reclame par le
m^lifcr. Nous ne sommes point en presence de la charte
originate. C'esl seulemenl une copie, qui n'a pas m6me H6
transcrite avec tout le soin desirable. Fait ^lonnanl, I'^cri-
lure est quclque peu post*5rieure a I'^poque o(i I'instilu-
tion corporative d^clarait avoir perdu toute trace de celle
pi^ce.
Comme tous les corps prufessionnels, celui des houil-
leurs avail 6te aboli, en 1467, aprfes I'entr^e triomphale
en notrc cite de I'arm^e de Charles-le-Tem^raire. Pendant
dix longues ann^es, Li^ge fut courbfie .sous le joug do
fer du gouvernement de ce cruel vainqueur. Notre pays
ne devait recouvrer son ind^pendaace el sea libres insti-
- 207 -
lulioiDi qu'cii suite de la mort Ir.igiqiie du priiico, arrivfe
le ii Janvier 1477, (■! do Tacle de cliiineiice pos^ le 19 mors
de la inline annce jiorsa fille Marie, qui lui avail liuccgdi'.
I.es houilleurs ne larderenl pas a r^lablir leur corpora-
Uon. D6s lors ils se mirenl i elaborer une nouvelle charle
coiislilutionnelle, et, lelOjujn 1479, elle recevait I'appro-
biilion du Cnnseil de la Cik>. C'esl ce document curieux,
irii^dit {O, f>(i se Irouvo reriumee, en viiigt-trois articles,
I'organisalJon du nuHior an XV« si^clo, que nous avons
cru utile de I'aire coiinalire dans son inl^grile.
PRIVILEGES Dll BON MESTIER DES HOUILLEUUS.
A tous ceux qui ces presentes lettres verront, salut et detec-
tion en Uieu permanablu et cognoissance du v^rit^, scachetit
tous que nous, les bons mestier des liouJIIeurs do la ctt^, fVati-
r-tiisc et hanlieu de Lioge; en obtemperant le <1od de sa grace ci
cunfession quel at pleu a nostre tres redouts S' et Prince, sei-
gneur Louys de Uourbon, Evesque de l.iuge, due de Bouilbon,
uomte dc Looz , etc. , taict aux 3E bons mestlers de la noble Cit^
deLi^ge, demettre les francliises et liberte ct usaiges anciunnes
ensemble conreiiable , parquoy, nous, les bans mcstiers avaot
ilit requ^rant nostre dit irtis redout^ S'' de sun bon plaisir et
vouloir, m^morant des ordonnances , conditions et conduits dea
I'ranctaises & nostre dii bon meatier com part e oantes , avons,
(i) Ce document a ete mentionnii dans les Riie» de LUge, k Tarlicie
rue dt» Houillirea. Nous I'avons reuconti6 dans les pieces d^tachees
Taisant suite aux manuscnls DtVAUtx, t. VlII, au d^ ii3, k I'Universitg
de LiAge.
M
nous liidit b&n meatier sea prusentes orJonniincea sus mis et
ordonnu en la forme el raanit;re que cy apres s'ensuyt, protes-
tant par nous que ne voulons preiudicier 1u liaultcur et Juriilic-
tion gpiriuielle et tcmporelle de mon Jit 5' dc I.iege, ny aussy les
siatuts et privileges de son englieae ny des engliese n-anchise el
libertez d'icelle
Au nom de DIeu, amen. Nou3. les gouVemeurs , jurez
et autres offlciers avcc la gen^ralite du bon raestier des houil-
loursde la Cite, franchise et ban liou de Liege, a tousceux qui
ces prdsentes verront ct oront, salui. Comrae pour remedier.
ret rancher el meitrejus lous abus et clioses malusees, et dores-
navant nous rcgler et gouverner avec meilleur grace, auffln
ossy q'un chacun de nosire dit bon mesiier en particuller et
g^n^ral.Boy puisae conduire et r^gir comma irouvonsavoirest^
faict de toute antiqultti, selon les bons anclennes usalges et
couslumes, aussy consid^ranl qui! est d'^uit^ et justices pour
unanimement denonier en paix , tenir la main que la choese
comuncs el publicqz ayet son course, nous ayant plusieurs fots
estiSjadiset a cest fln assemblee, av4ns dun commun absent et
accorde, passi, consenty , promis et accord<5, et par cesie pre-
scnte cousentons, promettons et accordons, Je Non de Dieu
premierement invocqu^, les points oy aprds escripts et d^larez,
proteslants que la nostre intensions et opinion nest nonobstaiit
les points subescHpts, faire cIiosl's aucune au preiudice ou
contre la liauTainetii et juridiction do nosire ires redoute S.
et Prince Monsieur de I.itge ny aussy des privileges, slaluis,
paix faiies el bien commun de laditte CitiJ en promeltant I'un de
nous envors I'liutre par nosire Toy et scrimenl solemnel de bon-
nement et inviolablement garder no^Jittes ordonnances pn--
sentea en la mani^re sequeute et sans t'raude.
En tout premier avons ordonnd et accordt! que lous les jours
S'-Jacqz, en mois de Juliette, la generality dudit mestier eslirat
liuits liommes a scavoiren vinable d'Avroic deux hommes; en
vinuble delle Vallee deux, en vinable de Hotegnue deux, eten
vinable de S"-Marguerite et Ans deux.
Lesquels hommes atnsy eslcus du matin andiijour soy petire-
rontsur vinable cbacune vinable et parsiour auditjour y estre
- 809 —
aus seiultes et soir alle croye sy besoigiie est de voir pour faire
les offlciers qui sur lesdits vinable Gscheront comnio si apres
serat declarez d'an en an et ce faits inconlinunt, lesdits huits
liommea ensemble des dits quatlres vinabies rapporteront par
Icur fidel et l^al serimcnt aux vieux offlcicrs, pouvcrncurs et
jnrez lea nombros ties voix et royes Ics doibt avoir et dererairo
les huits honiraes avanidits jureront ft leur no"velle tnstiludon.
Item , et auffln d'^viler lous difT^rents A cause des olDciers est
a scavoir que I'an UT9, lo deux gouverneurs dudit bon mesiier
seront priiis en vinabic d'Avroil I'un, et I'autre en vinable delle
Vallee, et les deux jurez pour I'lin susilit. Tun en vtnnblo de
MontegnSe.l'autruaniiocapri^sensuivant, Ics deux gouverneura
en vinable oCi sont lesidits jurez et ainsy desclianger d'an en an.
Item et quiconque serat gouvemeura esleu auditjour S'-Jacqz,
iurerat solemnellement aur les S" Evangiles de la messe de bicn
et loyaument gouverner ledit bon mestier son annee duranio et
qu'il ne s'entremeslerat ou enlremeslcronl do recepvoir ny levor
quelque bien ny ilpoiturcs audit bon mestiers partfnanis et no
serat par tceulx soulTert de nuls biensy cstre ali^n^s nedislribues
que computer doibvent ou compeioront audit bon mestiers par
despens inutile ou aulrement et si aucune choese en eslre par
iceulx receus ny livr^ que lanicefaict en rassentnamptisscment
ons mains de nostre rentier du bon mestier dit quelquel soit
pour le temps et s'il faisoyent Ic contraire que, tantost la eause
vertfie, ledit bon mestier les puis panner sans oontredireiusques
a plainte satisfaction de tels ri'ceples.
En apres, lesdils gouverneurs jureront solemnellement sup
les saincts de diacune samaine Icur ann^e durante, tenir deux
tours de plain ft scavoirlemardyetlesamedyentresSaOheures
et jusques a dix heures auquels iour de plaix loutes personnes
dudit bon mestier soy pouldront I'une I'aulre lirer en cause tanl
[lour jouniees el brnclius des ustilles de fosses de marcliandiscs
— iw -
comtne ilu commun procedantes de houilleries et mestiei^ de
clierbonaigus lesquels offlciere avaniiiits devcront les parlies
adrainistrer de bonne et convenables expt^dition parmy pren-
ilant les droits accoustura^s el pouldral tonllcs personee duJii
mestier fairs adiourner partio par dtux lulloura pour, audits
iours voirfaire deroander sua r^iiondre parlies et. avant proc^cr
pardevani lesdits gouverneursetg^rnJralite dudit bon mcslier;
leaquels adioura soy deveront fair* par le varlet Oudyt bon
meatier.
Et si Hulcune partio pour faute de respons ou en Boit tort
tombii par d^laration Tuisse ou Aiissenl desobeissanle, tel serat
fit lomberat Al'amciide pourladitto d^3ob^issanceft4 lib., icelles
a applicquer au proffit desdils gouverneura avec lea varlet
partant les poiildront tels desobeissants ilcswaiger tant pour le
principal commo pour le despens ei f^aix raiaonables pour c<;
BUS ten us.
Item est ordoon^ et aocord^ que quioquonque dudit bon mes-
tier serat esleu au nombre desdits S hommes et ci-devant decla-
rees s'il advenoit qu'en temps ftitur motion et guerre survenissi^
con ven able men t parquoy ledit bon mostiers fuisi tenus de scrvir
en armc'S, tels 8 hommes chaciin en son vinable seront tenus
d'aider administrer et faire les provisions das clievaus, harnaux
avec les vitailles pour le sustentations do ceulx quy seront en
armes pour ledit bon mestier.
Item quiconque serat ledit iourS'-Jacque esleu gouverneurs
serat tenu d'aidep chercher el solliciier avec le rentier Taite et
ens venlr tons les biens, cena rentes, droict'ires et Emoluments
audit bon mestier appartenant, pourquoy faire auront tels
gouverneurs pour porter bonneur audit mestier le jour du
venerable Sainct Sacrement et aux processions deux flor. de
Rhin pour (aire lour livrii^' lionorablement ; le clercque, seri-
mentE audit bon mestier deux florins ; le banneresse pour son
^ «ll —
chaperon, onze aidans, et te varlei. portant le peron 30 aidans.
lequel tlit varlei serat tenus touiofoin qu'il serat semona
par lesofllciersilemetire !o grand mestier ensemble et comman-
iler les voinaux otavecac Herat teiius de luy inrormer par toute
la cit^ cl banlieu si nul ou nuts sont mannantd do nostre dit
bon mesiier que point ne soit et si aucuns y trouvoil en doibt
tantostrairerapport audits gouverneurs pour en uvant prorMer
centre leis d^linquantsen Tatsani venir & I'aquesie dudit mestier
selon I'exigence du cas, soit de la grande rautte ou petite.
Item est ordonn^ et accords que quiconque vondratacqu^rir
la grande rauie do nostre dit bon mestiorons mains do nostre
rentier la somme do 4U fl. de Kin, 20 aidan pour le florin
mannoye li^geoise, ou donnar audit reniiur tei seguri^ qu'il,
en nom du dit mestier, soit trouvez et tenu pour content ou
faict le grett du dit bon mestier, saute I'adnoderation dudit
mestier, voir sulvant que tela acq uerant soyent legitimes natits
et demouranta en ladttte cit^, fiaochise et banlieu.
10
FA parmy la somme de tets 40 florins line fois payez poudrat
celuy acquerantB payer et user plainemenl dudit bon mestier
et aurons ies gouverneurs pour leur droits hors desditsiOfl.,
4 fl. & scavojr A cbacun deux, au grefller deus, au servileurs
assy deux ei pour la copio ung florin
It«m quiconque voudra acquerir la raulte pour luyuzerde
ventes do dracbus ; tels acqueranis payeront au dit bon meatiera
ou renlhiers d'iceluy 2 florins et audit gouverneurs pour leurs
droits deux semblables florins, voire comme dit est qu'il soyent
legitimes estant hors cii^, franchise.
12
Item est ordonnd et accords que nuls de noslre bon mestier
ou renthiers ne peult ny poudrat mettre en ceuvros quelque
rarlet qui ne soit point do nostre dit bon mestier apris qu'on
I'aura fait signifl^ sur peine de payer la rautte pour luy.
13
Iicra est ordonn^ ct accords que >]uJcoDque prendent a lealu
espouse fille de maiiri! lie nosire iltt bon mealier serat tenu dc
rclever ledil meatier en dedans I'ann^uaprds son manage solem-
nise et payerat audit mestier un flor bb. et aux gouverneurs
ung serablablo florin et ou cas qu'ils soyent nobles de nostre dii
boo mestier avant et encor qu'il ayet relevS , te) ou tels seroni
tenus acqu^rir la grande raUtte de nostre dit bon mestier.
14
Item est aussy ordonnd et accordij que quiconque seront
esleus (gouverneurs seront tenus teurs annee durante fains
toute iliiigence d'estre en conseil de la Citd avcc ies niaisires
et autres ofllciers et semblablement Ies jurez dudit bon mestier
pour tousiours voir et entendre auflln de raporier A nostre dit
bon mestiers ee qui sei^al (aits aufin le rapporfera icelly pour
sur ce en avant d^liberer et user selon Ies droits, ^uitd ei
raisin, et pour ee faire auront lesdiis gouverneurs ct jurez dudii
bon mesiier chaoun an & la PurilJcation Nosire-Damecondis^ l:i
Cbandelleur une torclie de cire honorable de Irois quarton i>esani
et le rentier une serablablc et varlet portani le peron, une torclic
dodemy qualron.
16
Item est encor ordonn^ et accords que a Jour des Rois, audit
rentiers dudit bon raestier ne serat tenu de faire provision iiy
suslenirnuitt despcns fors tant.seulemeDt de ilix grifTons pour
resioulr ledit bon mesiier, et si aucuns ou plusieurs dudit bon
mestier faisoient le contraire dont tes plaints et remours en
venissent audit mestier avoir esld faits induemenis, que tel
delinquants soyent lenus, & d^(autes de satisfaction te tierce iour
expirez, d'estre dcswaiges et pannes pour la somme de leur
delits et amende convenable alle ordonnances dudit bon mestier.
le
Item avons ordonnii et accord^ que loute personnc ile nostre
dit raestier tennant parctions aux fosses ou quy soy avancerai
de prendre part a scavoir des chacuns panniers, houttes on
autros apparienances aux ouverages Bans cause et induement,
eslant vt!riflliS, lels excedants ueronl privez dudil meatier.
n
Item est accords que quiconque ile nostre dit boo mestier
prendrat cauteieusement & liooz des tiouilles et clierbons ou
louuages d'autruy ou que Ics emenerat sur chars ou eheretto
lant ft Liege que au rivage, ou lea deminerat par pstages de
houilles el cliarbons , tels Tourraisanls seront privez du dit boll
meatier iusques ft tanl quels auroni obtcnu la bonne gr4ce dudit
bon meatier voir la cause bien prouvSe.
IS
Item est accord^ et ordonnii partant que plusieurs raarchants
bon bourgeois de nostra dit bon mestier vionnentauit rivages
ache|>icr et oliarger derisree avelleracnt debvant et arrivant les
dcnsrees soil une voiture ou plusieurs semblablement ceux qui
recueilleni donsrees k huut Tbier, et ossy cherons el tous accep-
leursque uuladenostrodit bon mestierne puia & tel dobtcnip
dijlivrer ny vendre densree si prijallablement le mareliand ven-
dour n'esi content et salisfait de la demande s'elle est comuno
ou vcriliee et seront tels crediteur tenus de faire scavoir aux
usuiilsdonostre dit mestterpareux mcsiiie ou autres sufflssatils
quo lus murcbiinis chartons ou autres leurs lionl deyus ct ruile-
vables et a quelquo personne et sil cstoii aucun que sur co Icur
delivrastdeiisrecsou le cliapgeast que tuls (ransgr^'sseurs seront
tt'iius de [layer et siitisfaire ledit criiditeui' ei encor avec ce
payer 40 lib. d'amende k nosire dit bon meslier.
10
Item, I'st ordonne ct accords quiconcquu sera sur ledit bon
mestier esleu rontbiers pour Icilit bon meslier, tel serat tenus
lie bonneracMt et loyal lement [larsuivru tous les biens, cens,
rentes, droiciures et aiipartenances audit bon mestiers et fairo
registre eliacun an. rendre compte et reliqua lo lour dello
(este S"-Mane-Madalene en presence dc's gouverneurs, jurez
et 8 bommes de vluables et la mesmo monstrer avoir faits dili-.
- 21+ -
gance reelede foire ens vcnir les biens deditboD meatier etserat
celluy iourpour les despens et fraixdela juurneedegpendu que
trois grilTons, et uuratdudil mistier renthierpuut-aalivreedeux
semblables florins comme les gouveraeitrs prescripts.
Item est ordonnt! et accords que toulerois que ledit bon
niesLier serat mis ensemble, giinerallement toutle persunne eur
cc sufSsament adiourn^s, que les defaillanta que point ne
compareront sur ledit bon mesliers incoureront en I'amende do
4 lib. pour lesquels offlciers ou varlet portant le peron pouront
panner tela defaillanta sans conlredits.
31
Item et quiconque seront cbacun an esleus gouverneurs et
juniz du bon meatier auront pourleurs peine etlabeurs de toute
I'ann^ en ^galle parcbon accenses des barrens et droictures des
cabeaweax si avant qu'audit bon mestier appartient.
Item eslordonnd et accords quequiconcqne serat de noaire
dil bon mestiers. jurerat sur Jua caincls toutes les ordonnanccs
prescriples, Donnement el loyallement entretenir et observer,
sans par eulx venir ny alter allencontre par quelque parsuitte
ou procuration que ce soli ou que laire on pouroit avcc la
lettre dourance et son contenu, tout semblableiuent sur peine
de tclou tela delinquants estre inclus en la grande indignation
et correction du dit bon mestier.
Item et quiconque serat clercque dudit mestier serat
tenus avec les ofilciers d'estre aux plaix deux iours de la
sepmaine tels comme devant son d^lar^s, faire et tenir et
registre de plaix pour (.-scrire les adiours raisond jugements ei
d^ob^issance, parmy prendaut aux parties les droits competans,
etaurat jcelluy ajours prescripts, unetorclie ds cirededemy
lib. pesanlA.
- 215 —
Toutes lusqiielles orilonnances seront pour tous ceulx et cellos
luilit bon mestiers solemnellement jurez et tenues pour
k'aillables.
Kl auffln que ce soit ferine choese et esiable 4 la priOre et
instante requeste Uudit bon mestier des tiuuilleurs, lea honorez
i'. maistrbs et jurez et CoDseil de la cit^ ile Liege, ont k ces pr^
rentes appendu ou faict appendre le eeel aux causes de ladilte
:iie et avec ce avons nous ledit boii mealier scavoir les officiers
il gt^n^ralit^ d'ieolluy appendu ou faict appendre le grand seel
)e nostre dit bon mestier ca signe et corroboration de v^rit^ sur
'aQ de grace UT9, le 10* lour du mois de juin.
LA POLICE DES VIVRES A LIEGE
PENDANT LK MOYEN AGE.
LES POID3 ET LES MESURES.
Qui (iit inoyen age iSveille une idde de diversity.
visiuns poliliques, inslitulions, mceiirs, coutumes', tout
nli'ibue i faire de cette epoque un theme in^puisable
JIudes parliculi6res. Hocsem, ce a grand cleic » de la
emifire moilid du XIV" sifecle, est d^ji frapp^ dc cet 6tat
■ choses, lorsqu'il constate que chaque pays a I'habitude
ihonder dans son sens, et qu'il existe autant demonnaies,
poids et de mesures que de provinces (i).
II importe done, si I'on veut comprendre la port^e de
rlaines dispositions ofi les denr^es sont prises en quantity
termin^e, d'avoir quelques notions de m^lrologie locale.
I chronique de Hocsem, les Paweilhars transcrils dans
patron del temporaliteit de Hemricourt (s) et dans
[0 Voy. Chapeadvjlle, t. II, p. 413.
[t| Cvutumes du pai/a de lAige , t. I , pp. 307 et 320. Le premier
ces deux chapitres traite de la mani^re d'essayer les niesures, qui,
ssi bien que les poids, devaient porter rostampille de la justice.
JUS n^gligeons le Paneilhar B (fol. 2v°),aui archives de I'fital
Li^ge , comme ^taut iacomplet et d^fectueux.
— 818 -
Jean de Stavelot (p. 212), I'ordonnance de 1651 (i) el
d'autres documents plus r^cenls vonl etre compards pour
atriver £t ce resultat. Qnant au numeraire, chose be.iuroii|)
iiHjiiis periiiaiieiili', Tiims cii imliqueroiis la v;ili!iir, aiilaiit
que possible, a I'occasion de chaque apparition de iiion-
nates nouvelles.
Polds.
Les poids dont on se servait h L\6ge dans le comraerce,
abstraction faite des poids m^dicaux et de ceux des
orffevres, 6taient les mflmes qu'a Cologne. La livre valail
2 marcs; or, le plus ancien exemplaire connu du vieux
marc de Cologne p6se 233'!''"'- ,812 (i), ce qui donne
pour la livre le poids offlciel de 467b""-,625. Tel est
k pen pr^s le poids auquel, malgre des alterations succes-
sives, on lvalue encore aujourd'hui la livre commune de
Li<5ge ou grosse livre (467e™",093) (i). Seulement, a
une epoque relativemeni moderne , les divisions en ont ete
partiellement chang^es. Au moyen 4ge ,
La livre do Li^ge (467t!™"-,625) = 2 marcs ;
Le marc { 233 e™"-, 812) = 4 firtons;
Le flrton (58e™"-,453) = 2 onces ;
L'once (29«~»-,226) ~ 2 quinzins;
(0 Cette ordounance sur les poida et tnesures fut rendue uapres
a avoir fait curieuaement et diligemment rectiercher ie chartres.
» tant de nostredit chapitre cathedral que de nostre haute justice de
» Li^ge et ailleurs, les enseigiiemens et records servaas k une chose
» si importante » {Eecueil,^ sine, \. Ill, f. 198).
(i) Meter, Konversationa-Lexikon, verbo Mark.
(s) Cette denomination de grosse livre, donn^e k la livre de
16 onces, apparalt dans un document de 1487; d'oii il Taut conclure
que, d^jk ii cette 4poque, on se servait parfois de la petite livre, qui
n'6tait que de 13 onces.
— 2i9 —
Le quinzin (14«"'"-,613) = 2 septins;
Le septin (7«"'^,306) = Sesterlins;
L'esterliti | i «5™»-,461 ) = 36 grains.
L'linit^ des mesures de capacity 6lait le bicMer (bichet);
nais il y avail le vieu:c bichier k large gueule, dit de
aint Hubert, et le bichier & gueulu 6lroite, appel6 le
ouveau bichier.
Le bichier , quel qu'il suit, = 2 quartes = 4 pintcs
- 8 chopines = 16 demi-chopines.
lesures 4talonn^es d'apres le bichier de S^-Hubert.
Le quartaut de sel (l) = 2" bichiers, \ pinte et 1
hopine.
Le demi-quariaut — 13 bichiers, 1 quarte el 1 '/j chopine.
Le quart de quarlaul ^ 6 bichiers, 1 quarte et 1 pinle
111 neglige '/, de chopine).
La demi-quarte du quartaut = 3 bichiers, 1 pinte et 1
iiupine.
Le seizifeme de quartaut = 1 bichier , i quarte el 1 '/i
lopine.
Lb poignoul de sel (32" de quartaut) = I quarte, 1 pinte
: */i (le chupine.
La mesure de vesces cuites et s6ch6es — 30 bichiers
, 1 quarte.
( I ) Le quartaut servant k mesurer le sel £lail con(i6 k la garde
ii^ciale (lu maleur, qui nommait aussi les mesiircurs du sel. La
ison en est que le tonlleu ou droit que Ton perccvait sur la vente
I S(-l, au port de la GofTo, appaitenait a monseigneur de Li£ge
'atroii del lemporaiiteit , pp. 286, 288, ^9).
— itt) —
La mesure de fruits et d'oignons =^ 39 bichici'.s et
quarte.
La mesure de terre h foulon cuile el s^ch^e = 34 bichier;
La mesure d'ecorces — 04 bichiers et 1 quarte.
Le setier de chaux = 12 bichiers.
Le setier de braixhe (i) — 24 bichiers.
Le setier de warandie (garance) ^ 24 bichiers.
Le setier de houblou = 12 bichiers et 1 chopine.
Mesures etalonnies d'apr^s le nouveau bichier.
On lit dans le Paweilhar : Les mesures servant au
liqueurs telles que le vin, lemiel, lacervoise, Ic vinaigre
doivent 6tre • justices » au nouveau bichier k (ju™i
^troite... Pource qui est des breuvages vallemenuc main
(mesures en detail), les echevins nc gandent d'autn.'
mesures legates que la demi-chopine , la chopine , I
pinte, la quarte et le bichier.
11 est k remarquor que ces mesures de liquides servaier
(^galemenl aux grains. A^insi , le setier de bl^ devait
comme le setier d'huile, contenir 12 nouveaux bichier:^
La meme Evaluation est rapport^e dans I'ordonnance d
1651 ; seulemenl, les 12 bichiers, devenus surann^s,
sftnl remplacEs par leur equivalent, 24 quartes au vii
ou pots. Cette derni^re denomination nous permet il
retrouver la contenance du nouveau bichier. On sail
en elTet, que Ic pot de Li^ge valait un pen moins d
1 1'""»,2797 ; d'OLi il suit que :
) On appelsit brd, brat, braxhe, etc., le ^ain germe puis torrefie
«3lin^ i filre moulu pour la brasserie. — D'aprea un documen
de 1511, la quarte albro = I quarte et I pinte au vin, c'est-a-din
1 Vi quarte au vin. Or, on Ta voir que le vin se mesurail iiu nou
veau bichier. II semble done qu'on ait voulu comparer ici I'ancieni^i
quarte avec la uouvelle, qui ainsi aurait Hi d*un tiers plus petite.
— 341 -
Le nouveau bichier = 2 '"'"'.SSSS ;
La quarte = i "'",2797 ;
La pinte = 0i*'",6398;
La chopine = 0"'",3iy9;
La demi-chopiiie — 0''"«,1600.
Avantde passer en revue les mesures des grains, rappe-
lons-nous que le muid de Li^ge valaitS sellers,
Le setierde b\6= 12 bichiers (et 1 chopine dans Jean
DE Stavelot) = 24 pots ou quarles au vin (1651)
= 30'i'™71.
I.e. demi-selier =: 6 bichiers.
Le quart de seller ou quarte — 3 bichiers.
La demi-quarle (8" de seller ) = 1 bichier et 1 quarte.
Le poignoul (Hv de seller) et le demi-poignoul & I'ave-
nant(i651).
Le setier d'avoine ou d'orge = 16 bichiers et 1 quarte.
Le demi-setier = 8 bichiers el 1 pinle.
La quarte = 4 bichiers et 1 rhoplne.
[,a demi-quarte == 2 bichiers et V chopine.
La mesurc de miel(i) = 9(alias 10) bichiers ell quarte.
Le setlei- i Thuile = 12 bichiers = 24 quartes au
vin (1651).
La cruche ou jusse h I'huile = 14 pots ( quartes au vin )
ell chopine (1651).
L'alme li^gcoise de mo&t (S) et de vin ^pais ^ 52 bi-
chiers.
(0 '^J masurs del larme de mies:. • U s'a;;it peut-ftre d'hy-
dromel.
(i) Le moat est le jus de r.iismqui n'apas encore'fernient^.
— «2 -
La demi-aime = 26 bichiers.
L'uimelii^geuise de vin clairot = 48 bichiers.
La demi-aime — 24 bichiers.
L'aime de Cologne de vin epais = tiO bichiers ( l ).
L'aime do vin clairet = 5G bichiers.
La demi-aime = 28 bichiers.
La tonne de biere ^ 45 bichiers =: 90 pots ou quartes
auvin(i).
LA CHARTE D'ALBERT DE CUYCK.
Les rfeglemenlsde police (3), dans nosgrandes communes
du moyon 4ge, rcflelenl souvent, bcaucoup mieus que les
recils des hisloriens de profession , I'^lal de la societe
urbaine il cette tJpoque recul^e. Leurs dispositions, aussi
(1) Oette^valuation, tir^e du Paweilliar, concordeavec lestennes
suivanls : * Chaque aiine de vin stranger de 190 pots » ( 60 bichiers;,
qu'on trouve daas I'ordonnance de 17^ toucliant la repartition des
imp6t9 (Beeueii, 3< serie, t. I, p. 639). D'autrepart, SwoHOii. dans
son Traiti den rentes (■p. 108), ^crit que raime de y'mditpays contienl
120 pols, mesure de Liege ; d'oii Ton devrait conclure que nous
avions flnipar adopter, pour le vin du cru, l'aime de Cologne.
(i) Od lit en outre, dans les trait^s de m^trologie, que l'aime de
Lidge — 1 V« tonne = 135 pots ; ce qui ne peul s'entendre que de
l'aime de bi^re. Sohet {InstiluU de droit tiigeoia, liv. 11, p. 103)
Bjoute que le setier ( sans autre specifi cation) ^ 6 pots.
D'apr^s les Vaweilliars, la quarte al hoppe, esp&ce de biere ainsi
noinni4e de rallemaud Hopfen, houblon, doit tenir 1 quarte et 1 pinte
( alias 1 chopine ) au vin. Ceci doit s'entendre de la quarte prAmlA
& rcBsai, parce qu'il est dit que le miel (hydromel?) el la cervoise,
itant des liqueure mousseuses, doivenl ^tre essaySes dans des mesures
plus grandes que I'Stalon ( Voy. Coiitames de lAige, X. I, p. 310i.
(») Nous insistons sur,celte expression , parce que nous n'avons pas
& tenir compte de la coutume tant qu'elle n'est pas rendue obligatoin-
par un acte de I'autoril^.
- 223 —
nombreuses que varices, sont un frequent sujet d'^tonne-
menl cu egard au temps qui les vil nailre. Celles qui
concernent les Jennies, offrent un int^r^t particulier,
lant k cause de leur utilile generate, d'oii leur est venu le
nom de Lcltres dti commun profit, qu'5 r;iison de leur
connexile avec les lois fiscales, qui alors, comme de nos
jours, exercaienl une influence niarquiSe sur le prix des
vivres. Sous ce double rapport, la charte d'Albert de
Cuyck dnit occuper la premiere place.
Ileinier, I'annaliste de Saint-Jacques, rapporte qu'en
1108 il y eut Ix Li^ge une grande agitation , parce qtie les
laiques, afin de payer les d^penses occasionn^es par lea
fortifications , se permetlaieiit d'assujetlir aux contributions
les gens d'figlise, contrairement a leurs privileges.
L'6v(5que Albert de Cuyck prit fail el cause pour les
laiques, ce quiaggravaladiscorde. La paix finil cependant
parse r^lablir, et, le 14 fevrier de I'ann^e suivanle, les
bourgeois promirent de ne plus porier alleinte aux immu-
nil^sdu clcrgti(i). Le chroniqueur nedit pass'ib exigerenl
une compensation ; niais il est tres probable que ce Tut ii
cetle occasion que I'evfique, par une charte meinoLMble,
reconnuL et amplifia leurs franchises.
II a m d^montr^ que celte charte, sanclionn^e en 1208
par Philippe, roi des Remains, rappelail de vieux usages
et accordail tout au plus aux ciloyens li^geois quelques
liberies nouvelles («). Comme elle renferme le plus ancieii
rfeglement connu touchant la vente des denr^es a Li^ge,
il est necessaire d'en donner quelques exlraits, qui seri'i-
ronl de base a cette etude.
13, Dans !a cite', le pain ne peut elre venUu plua cli.T que
(i) HEiHEni Annales,idiL Alexahdhk, p. 61.
(t) Raikex et roLAiH, Coutamee dii pays de LUi/e, I. 1. p. 34i!2 et
- M* -
quatrepour un denier, A molns que te muM de8eigle(i)necoQt«
dix sous ou [tavantage (t). De mdrae, la cervoise (t) ne peut se
Tendre que les qa&tre bichiers [•) pour un denier; k moins que,
par la cherts du tempa. le mutd dg bras ne coute quarante
deoiers et une obole.
Hemricourt, le plus ancien commentaleur de cet article
de la loi, qui, dit-il, « at estfi useit et jugiet jusques &
present e , nous apprend que le maieur seul peut donner
cong6 aux brasseurs de" Li^ge « de bresseir de blan braxhe
» dedens le franckiese et de bresseir cer\'oise fours loy (hors
» loi), et auz boiengers de vendre pains fours loy »; puis il
ajoule que si les prix fix^s pour le braxhe et pour le wassen
sc trouvent d^pass^s, les raarchands pourront rehausser
leurs cervoises et leurs pains ft i'avenant; d'apr^s les indica-
tions de la justice de LiiSge (b).
( t ) II faut bien rendre ainsi le mot tritieuin .- d'abord pour rester
d'accord avec la version romane, qui le traduit p&i icaaneH ; easaite
parceque le froment ^tait peu cultiv^ k cette £poque. Beinierde SainU
Jacques, chroniqueur contemporain , qui rappurte soigneusement les
prix du grain , de 1195 k 1235, n'en parle qu'& cette demiere ann^e el
emploie le mot frumeittum : a Aux calendea de mai , dit-il , le froment
se Tendait 20 sous ».
(t) CoDipar^ aux mercuriales du temps, ce prix de 10 sous pour le
.muid de seigle £tait assez ileve. Quant aux autres grains, I'^peautre
valut, bon an, mal an, un peu plus de la moitl^ du selglej I'orge
cofltait de 4 & 8 sous; I'avoine n'est cil^e qu'une fois. au prix de
5 sous; maia il ne faul pas perdre de vue que le muid servant i
mesurer ces deux derniii'es denr^es 6tait plus grand , du moins au
XVsiicle.
()] Ancien nom de la bi^re. 1! y en avail de differeutes esp^ces;
Jean d'Outremeuse, k i'annSe 10*6, parle dea LiSgeois qui allaient
s'enivrer de la forte cervoise du pont d'Amercteur.
[ t ) Le texte porte bitterii; la traduction romane, bichitra.
(i) Patron del temporaUttU, p. 286, L'auteur a soin de nous dire
que les 10 sous donl il vienl d'etre question, valent 15 vieux gros
tournois , le gros compt^ pour S deniers. Cette derniire reduction est
IS. L'assise (dans le sens de rdglement) toucbant la veate du
vin (i) sura Taite deux (bia I'aa, par une comoiiasian de gens
d'Eglise et de citains (ex eoncilio oii consilio ecclesie el civium).
Ces derniers mols demindent une explicution. S'agil-il
de I'^glise Saint- Lambert seule, ou avec le concours des
sutres chapilres de la ville ? Les documents du XII^ siecle
sonl favor;ibles taiitOt i I'une, tanlOt 4 1'autre interpretation.
Le plus ancien slatut sur les choses v^nales, celui de 1252,
lout en ne parlant que de la grande 6glise, parte le sceau de
I'abbe de Saint-Laurent; d'oii Ton peut conclure que le
clergy en gdn^ral ^laitau moins consulti^.
Quant aax cilains, c'^taienl les bourgeois denaissance ;
mais il ne faut pas oubiier qu'il n'y nvait alors & Liege
d'autres bourgeois exercant des droits politiques que les
Grands, issus des families patriciennes de la cite. Les PctUs
ou * gens laburans des commons mesliers n , coinme disait
Hemricouit, ne jouissaient que de droits civils.
Les seances de celte commission avaicnt lieu le lendeinain
de la Saint-Martin (12 novembre) et vers le premier mai (»),
Riles dlaient encore obligaloires du temps de Jean de
conforme a.u tarif ofHciel decr^t^ tout k la fln du XIII' si^cle (Voy. de
Chestrct. Namismatiqut de la prineipauti de Liige, p. 1411. Hais
auparavant, il ne fallalt que 6 deniers pour un vieux grosi et si les
gros avaient exists du temps de notre charte, il en eilt fullu encore
moins , parce qu'aiors les deniers £taient plus pesants. A cette
^poque. on les forgeait k 9/10 d'argent [in et du poids de 90 centi-
grammes, environ. C'lmme | oint de comparaiHon, on obser vera que
notre pi&ce de cinq franca (de meilleur aloi que le franc) est ^gale-
ment au litre de 9/10 et p^se I't grammes; ce qui donne pour le
denier la valeur de 18 centimes, ct pour le son ( 13 deniers). celle
de 2 fr. 16.
(i) tfotons, en passant, que le setter de vin (du pays) cuillail
J'ordinaire <i ou 7 deniers ; en 1 198, it atteignit le prix de 14 deniers.
(i) Voir les ctiarles cities k I'oocasion du conflil survenu en 14HJ.
- 226 -
Bavifere, en 1416; iiiais sous Tempire du 'Regiment*
communat impose par ce prince, deiiK arts aupai-avant , les
Inxateiirs bourgeois ni?secomposaient plus quedes^chevins
qn'il avait pr^posds au gouveraemeni de la cit^ (t).
Contrairement i ropinion recue, le but ordinaire de
I'assise Stail simplement d'nsseoii- le prix du vin, et ce mol
n'impliquait pas iwScessairement une idee d'impflt; temoin
cetle autre disposition du Regiment de 1414 : < Hem, avons
» ordineil que vinierqueilconque qui melte vin k vendre,
» ne poral son dit vin vendre a plus halt, pris que le vin delle
» marehe {du pays] dont i] I'arut umiiteit serai assis en nostre
B dicte citeit - (a).
19. L'tfvequo a do droit troia bans par annSo: le premier a
Paques, (loiir veriilre l« vin de son cru; le ileuxiitrae avant le
careme, pour le d6bii de ses viandes s^clies; le troisifime ft la
Sainl-Jean-Baptisle (24 jiiin), pourcelui de ses bl^s.
Ce droit ^eigneurial, sur lequel 11 n'y aura plus lieu de re-
venir.consisUiildoncdanslafaL-ulIedeveiidrepuhliquemi^tit,
a Tcxclusion de tout autre ol pendant un temps marque, li-
produil des biens affectes a la niense episcopale. L'existence
en est encore constatee par Hemricourt (s) i l:i fin du
XIV" si6cle; seulemeni, il ajoyle que I'ljv^que n'a ces bans
que s'il les requiert (4), et que ses liles peuvent fitre vendus
en pains ou en grains, et ses viandes, depuis la Noel
jusqu'uu cari'me.
(i) OrdoiiiiaHces de la principauli de Li4ge, 1" sfirie, pp. 466et*9T.
(s) Ibidem.-p. 4fi7.
(s) Lipolron del ietapoialiUit, p. 283.
(4) C'est ce qui ressort ^galement d'un ^cril de 1304, par leqiifl
Thibaut de Bar requiert le magislrat de Liege de lui laisser vendre ies
ci vins bannals » de sa provision. Voy. Henaux, t. I. p. 189.
— 247 —
21. Dans la cil^, les revenJeurs ne peuvitjil, itulieter ni lureiigs
jii |ioi«sons, soit frais soJt sak-s, ni volaillcs ni vciiaison. itvant
qiiu Ics suppdts des tiglises <.>t les ilomestiquiis des elercs et di-a
bourgeois aient fait leur i^rovision. AjirOs neuf lieures ii). ils
sont libres d'acheter Umic victuiiille, mais ii condition do
rembourser te droit de place qu'avait payii le vendeur (t).
22 et 24. Celui qui vend des harengs ne peut en aclieter plus
d'un/as( (sja la fois, ni en conserver davantage dans sa bou-
tique. Co n'est qu'apr6s I'avoir tout vendu , qu'il peut en aclieler
un nouveau.
S3. Depuisia felede saint Martin (II novembre) jusqu'&No^l,
les domestiques dea clercs et des cilains peuvenl se faire livrer,
au prix d'achat plus un denier do b^ndfice , le pore , la vaclie on
le boeuTqne le tioucber aurait achet^s pour les tuer.
Le Regiment de 1414 et la Paix de Saint-Jacques (1487)
rappeltent encore ce prlvil^gd, qui nous seinble exorbi-
tant. On y voit qu'il s'appliquait ^galeinent aus moutons
et, eii general, a louLe b6te destin^e ii I'abatloir, pourvu
qu'elle n'eOl pas quitt6 le niarche ; mais, au lieu d'un
denier, le mangon (boucher) recevra pour sa peine un
vieux gros, corapt^ pour trois patards, ou un demi-gros,
selon qu'il s'agira d'une grosse ou d'une t menue » b^te (4).
(i) I^athoramverononam.ti.H^nauxlraduH paromidi sonnanln,
parce qu'il confond la netivieme lieure avec none, qui, dit-il, Stait k
Liege I'heure de niidi.
(i) Sedinde debet tale forum reddere , quale dederat pt-iiis ille qui
rendidit. MH. HeuauK et Doris ne sont pas plus d'accord sur le sens
de ces expressions que sur bien d'autres choses.
(a) Nos historiens traduisent ce mol par une tonne. Cependant,
dans les pays du Nord, oQ le last de harengs existe encore, il repre-
seiite ordinaire men I une charge de douze tonnes.
(t) Ordonnaneea de la prineipauti dt lAige, 1" s^rie, p. 733.
- PREMIERS O^BATS AU SUJET DE
CET IMPOT.
II r^sulle de ce qui pr^cSde que , d6s une ^poque Irte
recul^e, cerlaines denr^es ne pouvaient se vendre qu'i un
pnx limits. Nous ajoulerons qu'en temps de n^cessile, elles
^taient frapp^es d'un droit , et que I'impdt lev6 sous Albert
de Cuyck pour payer les fortifications, n'^tait autre chose
qu'une taxe sur les vivres. On verra bientAt, en effet, qu'au
XIHs siicle le produit de ce droit continua d'etre aflfect^,
presque constamment , k la construction ou au r^tablisse-
ment des remparts ; et qu'i partir de 1238, le droit lui-
mSme se trouve ordinairement d^signd sous le nom de
fermet^ (firmitaaj , par melonymie, comme 6tant destine
k la fermeture, k I'enceinte fortifi^e de la ville. Au surplus,
le mot firmantes [i), employ^ par I'annaliste en H98, a
propos des fortifications , senible annoncer la denomination
qu'on allait appliquer k cette esp6ce d'imp6t.
Un droit sur les vivres se trouve mentionn^ — positive-
ment cette fois — vers la fin du rggne de Hugues de Pier-
repont. Ce prince ayant ^chang^ avec I'^v^que de Metz,
en 1227 , quelques possessions li^geoises contre une partie
de la ville de Saint- Trond , on mit sur les choses vSnales
ou denr^es un impOt dont le produit fut destine k payer la
soulte d'^change (»).
Trois ans apr6s, le chapitre de Saint-Lambert s'etant
plaint k Henri , roi des Romains , de la maniSre dont on
(i) Laid eivitatem muria el aggere firmaatta.
(i) S. BoRHAHS, Cartulairr de Vigliae de Saint-Lambert,
a- CLXII et CCGXXIU.
— «89 -
procMait k I'assise et de rimp^t que, malgr^ le clerg^,
la cit6 percevait sur le viii ( i ) , ies bourgeois furent con-
Iraints de reconnaltre le droil des ^glises et I'anctenne
coulume rfilablie. Le clerg^ consentit ulors 4 s'entendre
avec la ville pour lever, pendant deux sns et demj, au prolit
des fortifications, un droit d'un denier par setier de vin
vendu ; mais comme dans la pratique il n'^lait pas possible
d'avoir 6gard k son exemption, la moili^ du produit de la
premiere annfie lui fut altribude (18 Janvier 1231). On
remarquera que plus lard, dans Ies mSmcs circons-
tances , des compensations analogues lui furent encore
donn^es pour prix de son adhesion.
Cependant la cil6 ne se tint point pour battue. D'accord
avec r^vSque, Jean d'Aps, elle ^tablit un impflt sur Ies
autres choses v^nales et y soumitles gen.s d'£g1ise. De son
c6l^ , r^vSque en fit aulant dans Ies villages relevant de la
inense ^piscopale. Le chapitre, apr6s avoir inutilement
protests, suspendit la celf^bration de I'office divin, et son
exemple fut suivi par toutes Ies coll^giales.
Jean d'Aps en appela au saint-siege, qui fit excommunier
le chapitre. Ce dernier, ayant envoy6 des d^put^s & Rome
et au roi des Romains, finit n^anmoins par obtenir justice
complete. Le roi d^fendit S qui que ce soit de lever des
assises (a) sur Ies choses vSnales,au m^pris des privileges
( I ) Super aatiiia vini et pecunia qvam eivea contra voluntatem
tcclefit rtcipiebant. Voir, sur ce conflit, Borii«ns, ouvrage cit^,
a- CCVl, CCIX, CCX et CCXl. — Cet impOt sur le vin SUil peut-«re
un reste de la taxe ^Ublie en 1217.
{ 1 ) Extorquire asaisias ti exactionea... aaaiaiam exigere, eti;. On
voit par ces expressions que le mot ouiaia , qui nagu^re encore
aiKDiGait, comme dans la charte d' Albert de Cuych, la taiation des
denr^ea , £tait pris egaletnent daus le sens plus reatreint d'accise
depuia qu'un droit sur Ies vivrei ^tail devenu I'un des ^Mments de
la taxe.
— 830 —
ot centre la volonle du clerge, sans son autorisation ou
celle de IVmpcreur. Le 22 Janvier 1232, il fit nolifier cette
sentence aux eclievins et au magislral de Liege; ceux-ci
jiirerent de s'y conformer, et le magistral promil en
outre de fuire vendre les denrees a justcs poids et mesures,
comnie i jusle prix.
A Rome, I'ev^que ful somme de faire cesser les
exactions que les bourgeois se permetlaient de faire au
prejudice des ecclesiasliques de son diocfese; puis, sp
soumetlant i un arbitrage, il r6voqua, le 8 juin, non
seulement I'impOt sur les choses v^nales, mais, de commun
accord avec le chapilre , il abolit I'assise ^tablie pour deux
ans et deini sur le vin (i).
La resistance unanime du clerg^ finit ainsi par triompher
de la coalition de I'fiv^que et de la cit6. On ignore ce
qui arriva dans une autre circonslance , lorsque , le
19 mai 1238 , le chapitre calh^dral s'entendit avec le
magistral pour frapper, pendant un an , les choses v^nales
et le vin d'uno Fermet6 calquee sur la contribution perdue
en 1227 , et destinee , moiti6 ^ couvrir les depenses occa-
sionn^es par le si^ge de Poilvache, moiti6 A appliquer
aux fortifications. Moins patriote que le chapitre, 6carte
peut-6tre de la deliberation, le clerge des eglises coll^giales
protests vivement, annon^ant qu'il s'apprfitait k excommu-
nier, au son des cloches et k la lumi^re des cierges , les
percepteurs de I'assise et leurs protecteurs (i).
Cette attitude du clerg6 secondaire prouve que la
question de I'irapOt sur les vivres n'ctait pas deiinitive-
ment resolue. Aussi bien un nouveau conflit ne tarda
(i) Boimi>ii3 , Cartulaire de I'fglise de Saint-Latnbert , t I, d
CCXIX, CCXXI k CCXXIV, CCXXVU a CCXXIX , CCXXXl i
CCXXXIII 1 Notice ^un eartulaire du eltrgi secondaire, n° 3.
(t) BoKNAKs, ouvrages cites, n" (XCXXIII et 4.
- 23i -
is i s'lJIever enlre les diff^rcnts chapitres de la ville
les bourgeois. II se lermina, le 28 aoQl 1240, par uiie
invention permeltant <i la cile de lever temporairement,
lur la Ferrnetii, le droit d'un denier sur le vin; mais
randltion d'affecter une partie Ops recettes i deJoninmgcr
clerg^ (i ),
Comment la FermetiS tomba-t-clle ensuile pour un
mps au pouvoir du prince'.' II est certain que Robert
: Langres et Henri de Gueldre en pergureul les revenus
leur profit, et que, malgre la declaration de ce dernier
I'il n'y avail uucun droit, le clerge et la ville diirent
L payer, le 2 aoill 1249, une somme de 1,500 marrs
■geois pour la racheter. En retour, ils furent autorises
percevoir la Fermetd pendant deux ans et trois niois,
res Icsquels eile devait 6tre abolie S perpetuite (i).
ETTRES OU COMUUN PROFIT SOUS HENRI DE GUELDRE.
\ I'expiration de ce terme, un statu! dul6 du 7 Janvier
>2 et Confirm^ par le roi des Remains (s), determina
ine maniere plus complete ce qui concernait I'assise,
tanl que r^glement touphant le poids, la mesure et
prix des choses venales dans la cil^ el la banlieue.
.'^lu Henri du Gueldre, agissant de concert avec le chapitrc
Saint- Lambert, le conseil, les t'elievina ct toute la commu-
ut(} de Li(!ge, dtifend d'aborJ It qui que ce soir, et principals
;nt aux braaseurs, de vendre autremeni quo d'apriis I'assise.
I) C<,rtulairt de I'iglist de Saint- LanAert , I. 1, n" CCCXXIX.
.) Ibident, n" CCCCLVl , CCGCLVll , CCCCLIX et CGCCLMI ;
rtulaire du elergi »eeondaire, n° 7.
9) Ordomiances de la prineipautd de Liige, \" s^rie, p. Uct amw.
L'assiae du vin, de la cervoise, du pain et des autresdenrt
doit se faire par Ic cliuvilre et la cild aux jours accouiumiis.
Toule infraclion 4 I'assise sera justitaable du la cour d
(!chevins etpuiiiii d'uiie amende, au besoin de rcxcommunn
tion. Le boulaiigcr qui aura lait du fain non I<;ga1, sera j>
dans la fosse appel^e Copestu ( t ).
Si le maieur refusait Jepoursuivre et se trouvait pour ce
rajson excommuni^, la justice serait suspendue. 11 ne poun
sous peine d'excommunicalion, Re dispenser de visiter le pa
avec deux ^chevins. quand il en sera diiment requis par
cbapitreetie magistrat.
Toua les ans, aux deux jours de I'assiSL', les maiires.
maieur et lacourse rendront au chapitre, pour nommerda
chaquo vinilve (quartier) deux prud'bomtnes chargiSs <
veiller i I'esdcution de la pr^aente ordonnance.
Malgr^ cea dispositions, la i-egl erne nta tion du pa
reslait encore fori imparl'aite ; elle donnait priso ai
inlerpr^talioiis arbilraires. et purtant oux alms. En olR
la charte d'Albert do Cuyck ne parlail que d'une espo
de bl^ ; le poids du pain ne s'y trouvait pas mtJme indiqu
ell'on n'y ^tablissait qu'un prix maximum pour les annei
oil la r^colte alteignait ou depassait la quantity moyenn
Or, & cette ^poque, le prix du grain variait dans de.s pn
portions dont on ne se fait ^ucune id^e de nos jour
En 1197, par une famine 6pouvantable, on paya le rou
de seigle jusque 40 sous. En 1209, il ne se vendait qi
15 deniers ; de sorle, observe le cbroniqueur, qu'en eel
annee on donnait 40 muids pour 40 sous (j).
Par un edit du mois de i^vrier 1252, qui suivil de pr<
I'autre ordonnance, I'^lu dissipa cetle obscuril6 de la lo
II etablit une 6chelle proportionnelie qui, tout en mail
tenant invariable le prix du pain, en diminuail le poii
(() Quelque cat de basse fosse de la prison del'oflidal?
' (») Rediebi Annahs, pp. M et 83.
— 233 -
ft incsure ijiie le prix du hie aug men tail. L'aiLicle touchant
le seigie y occupe la plus grandi; place et compreiid tous
ies prix possibles, depuis ul deiiiers le muid juj-f{iie 31 sols
ct 2 deniL'i's, Dads li; pi'eiiiier uas , le piiids du pain sora
de 11 marcs; dans le second, de 6 firlf>iis (1 '/a marc).
Quant a I'^poautre, au prix minimum dc 2 sols le muid,
le pain devra peser 7 '/j niairs ; an maximum dc 15 sols,
\ rnarc(l).
NOUVEAUX TROUBLES OCCASIONNes PAR LA FERMET^. -
SES TRANSFORMATIONS.
Los droils respectifs de I'empereur, du clorgi5 et dc
la cite sur lassise des clioscs venalos sonl assez claire-
mcnt indiqiK's dans ce qui precede, pour nous dispenser
dc poui-suivrc pas i pas I'exaracn des nriuveaux conllils
qui s'clcverenl cliaque fois que le elcrge ful inalgre lui
suumis a rimpOt. Certcs, la Here oljgarchie qui doiiiJiiait
la cite, devait souffrir de la pri5rogalivo de I'figlise ; elle
devail se revolter lorsque les inlfSrels du pays se Irouvaient
en jcu. Henri de Dinant lui-meme, ayant amen^ momen-
lanement la democratie au pouvoir, fit retablir la Fermelp.
Mais les privileges du clerge elaient inconlcstablcs, les
conventions formellos : Durum, srd Ha lex,
Apr^s unc longue suile d'exactions q>ie ne pureni arrclcr
1^'S [oudres spiriluelles ; apres uii accord conclu en 1277 (a)
( I . OfdomuiHees ile laprincipaiiteife Lirj/e, 1'* sOrip, p. 47.
(i) Le dimanche tie la Laetare liTC (v. st.). Cel arraiigemeiil, dans
U'qiiel on voit inU'rvenir lu clergf secondaire, porle quo si des ri'piira-
iions aux ouvrages d'uliliti; publitiue soiit indisjioasaliles, il y sora
pourvii au moycu d'uiic assise sur la cervoi^c, doiit la repartition se
fera par tine commission de six clianoines et de six hoiirijeois (Ct. de
BoRKAN. Lea ichecinsdela iouveraine jtiattce de Lifge, 1. 1, )>. 41); Hekaux,
t. L p. 24t,notel).
- iu -
t presque aussitdt viol6, la Paix des dercs (7 aodt 1287)
atnena pour uii lemps la concordc. Par ce traite resW
La FermeW se trouva encore une fois abolie. Clianoines de la
rande^glise ei dea coUiSgiales, dchevins, mailres etjures, tons
evront diSsormais faire Ic serment de tie jamais la r^tablir.
Toutefois , durant dix-huit ans , la cit^ pourra lever , k litre de
^dommageinent , I'assiae aur lea cervoises de huit deniers par
ime, et 11 ne sera permla n de brasser qu'& un denier le bichier ".
D'autre part, cbaque ann^e le elerg^ recevra, de la vllle, une
jmme decinquantemaros It^geois pour le r^tablissement de
ea brasseries.
Le teiinededix-huitans expire, uno commission compost de
ouze personnes, moiti^ cbanoinea, moiti^ bourgeois , et renou-
elable annuelleoaenl, sera charges d'dtablir ladite assise de
uitdeniers au moina, cbaque Toiaqu'elle lejugera n^essaire,
t d'en appliquer le produit & la voirie et aux forltficatioos (<)■
L'assise sur la cervoise ne devait plus durer que trois aiis,
DFsque les fchevins, ne sachant comment se rembourser
e certaines sommes avanc^es dans I'lntdrSt public , imagi-
6rent d'enr^gimenter une troupe d'adolescents , pris dans
;s meilleares families , et de les envoyer d'etal en etal
xiger une maltOte sur les vivres. G'^tait r^tablir la Fer-
iet6 sous une forme d^guisfie. Le chapitre indigne fit
lliance avec les Petits, et ceux-ci resolurent de ne plus
endre leurs deiirees que le couteau i la main. Une collision
anglante ayant 6clat^ le 24 aoilt 1302, les metiers cou-
urent en armes s'assembler sur le Marche. Cette conle-
ance harciie intimida les Grands. Dans une reunion qui
ut lieu le lendemain au chapitre, ils promirent non seule-
lent de restituer ce qu'ils avaient Indilment pergu, mars
ncore, chose memorable, ils consenlirent i ce quo dore-
(■] OrdoHtianeeg de la pritteipaufi dt lAige, i" a&ne, p. 61.
— 235 —
navant I'un des mattres de la cit6 fat nomm6 par les
Pelils ( i ).
Comme les deniers se faisaient attendre, le peuple con-
voquH les Grands ii Saint-Barlhdionii, et forga les Relieving
:i wceller un engagement de ne plus jamais I'aire de collecte
ni d'exiger la Fermetii (26 juin laOS) (9).
Ia Paix des clercs, si audacieusement violee par les
Grands en 1302, ne devait pas (>lro mieu:; respectiSe loisque
Ics ineliers se trouvcrcnt a la tele de la cilt5. Ayant besoin
d'acgt;nt pour lutter coalre Adolphe dc la Marck, en
1328, ils mireiit un droit sur les vins et percurent la gabelle
du sel (3).
Get abus d'uutorite fit bientot place a une contribution
levee sur le peuple, apr^s sa defaite. Lorsque la Paix de
Flune (4), imposoc aux Li^geois le 1" juin 1330, r^gla
I'indeinnite a payer au prince et a ses adherents, la citti fut
laxee a 32,000 livres de petils lournois, lo vieux gros
luurnoisdu roi de Franco compttS pour 18 petils tournois(6).
(1) HocsEH, p. 337; Jean d'Outremeiise, Ly myreur des kietora, t. VI.
p. a et suiv.
(() D'iLpres Hocsem, cc dernier episnde cut lien pendant la vacance
ill) siege qui suivit \a luort d'Adolplie Je Walileck, arrives le Vi
d-^rembre 1309, lean d'Outremeuso (p. 3H) ajuuti; que In Lettre de
Siititt-BaribUemi fut scellee le HthJer jour» apris la Saint-Jean-
Biiptiste, done le 26 juin.
(J) HocsEK. p.3i)8.
1 1 ) Oi'donitances ile la princ'pautf df Liiije, \" serie, p. 2(10.
( :^ ) La livie tournois valant ^0 sols nti gros tournois, 3^.000 livres
^ 640,000 gros =^ 11.5^,000 pelits tournois. On pourra se faire une
idep plus pri'cise de cetle inJemnite el lie I'impot qui en Tut la con-
sequence, si Ton tonsidere que Ih vieux gros tournois du roi de
France (saint Louis) ^tait au litre du It deniei's 12 grains ou au dela
de '.I5R/1CO0, et pesait eiivii'on 4 gr. 2-J. II contenait done un peu plus
de 4 gr. 04 de fin. Or, le frartc, en tanl que clnquieme partie de la
— 936 —
I de iui perniettre de sc procurer une somme aussi
orlante, on avail oblenu da Homequ'elleseraitdispcn!!i;e
nermcnt prelii conform ^meiit h la Poi> dcs clercs ; apres
i elle devait lever la Fnrmctc sur tous les « v^nauz »
»n vPTidrail dans la franchise, hnrniis ies cervoiscs, diij;"i
j doule imposees on verlu de la Paix des clercs. La taxe
t payable par le vendeur et se Irouve ainsi reparlie ;
I'ainie de vin du pays, 3 sols lournois; sur I'aJme de
i^lranger, 6 sols; sur la charretee de sel, 9 sols; sur Ic
d d'epeautre, 4 petils tournois; sur Ies aiilres bles, a
enant; sur toule autre denrt^c, 4 lournois par livre; mais
[ui so vend au-dessous de JO deniers tournois est exempt
a laxe. En soni aussi dispenses Ies membres du clerge,
n*u qu'ils no sa fassent pas marchands.
u mois d'oclobre i332, Ies Li^geois se Irouvaient entii'-
lent liberes (i). Mais I'odieuse mallote devait encore plus
le fois rcncherir le pain du pauvre. La cile se vit obligee
■ccourir au monie expi^dionl, lorsque I'^vi^que Englebert
la Marck reclama Ies 40,000 Ocus d'or qu'clle avait
mis de Iui payer !t Toctasion de la Paix de Warous.
: nouvelle dispense ayant ete accord^e par le pape, W
ditions de la Formelii dite de ['(KU du Moulin fureul
Kties le 12 decembre 13">5. La moulure, le vin et ie sel
lont tous Ies frais : 1« muid d'epcaulre est tax6 a i'i
icrs ; colui do dur yrain , a 2 sols « commun
emenlo ; la cliarretoe de sel sejournant b. Liege, y
duo ou traiisbordee d'un bateau it I'autre , it 4 gro.s
gros complii imur 3 srds lournois ) ; la charreltV'
sel vendue * a la menne main u anx laiques , ii
1! de cinq Iranes, en eontient 4 gr. 50; d'oi'i il resulte quo le gros
it il pi'ti pres los 'J;10 itu traiic ou 'JO conliuLeji, ot Ic prtit tourniii;
enter tournois, 'i centimes, MnJs si I'on ticnt comple du pouvuir
'iirjfcut on V-W. il couvieut de multiplier au tnoius par sepl U
ur intrinseque des monnaies alors en circulation,
) Jeah d'Outbemeuse, t. VI. p, 5(&.
— !S7 -
i gros mSme monnaie ; te vin du pays vendu e h broke » (i )
lar les la'iques, i 5 boIs « commun payemenl » par aime ;
L' m^me vin revontJu en gros enire marchands, a 3 sols;
[?s vins strangers vondus c A broke », ii dix sols lournois par
iine; lea memes vins vendiis en gros, ^ 5 sols (a).
Trois jours apr^s, ii fut convenu que re\&que se conten-
srait de 25,000 ^cus, tnais que !a ville siipporterait les
rjjs de perception, de mCine que rindemnili; It payer aux
:eiis d'Eglise (a). Durant noinlire d'annees, ceux-ci
ireiit en eflel rembourses, lous les six mois, cic leurs
vances, eu egard A la quanlitti d'epeaulre, dc vin et de
d qu'ils declaraient avoir consommee (4).
On remarquera que, clepuis la Paic des clercs, la Fennc((5
cossa d'Stre delournee de sa deslination primilive;
le ^tait devenuc maltote, ct ce nom fliitrissanl no
li fut pas epiirgno. Conclamm^e par Jean d'Arckel, le
D ilecombre 1370, pour avoir (516, comrne au lemps
ulis , imposce par la viiie conlre les privileges du
lerge (s). elle reparut , pareille t un vampire , lorsque le
i.'U[>lo fut abaltu sanglant dans la plaine d'Olh^e. Pour
ider la cite a payer sa part dans ramemle dc guerre, lo
;il)e dispeniia encore unc I'ois li's magistrals du serinent
(r) C'esl-a-diru debite en detail. On a p pel ail ftcofcc une chuville de
ms poinlue servant a lioucher le trou d'un tonncau mis en perce.
[i] Archives giiieralea du rot/aiime , carlulaire n° 70, fol. ^G; Daris,
Ustoirt de la pi-incipaitti dt Liige pendant U XlJl' el leXIV* siiele,
. kiKi. — Sous Englf bert de la Marck , le aysl&me monitaire li^geois
lait complotetnent cliang^. Qn'entendait-on par sols ct deniers a com-
lun pnyemeiit h? Tout ce qu'on pent dire, c'est (ju'il ne s'agit plus
:ides anciens deniers dchon argent, nidu gros tournois normal dont
ous avons indique la valeur (Cf. de Ckestret, Niimismatiqiie de la
rineipauti de Lifge , p. I'i7 et suiv.).
{') Ordonnanees de la prineipauti de Liige, i" s^rie, p. 1279.
ft) Hatrias de Lewis. Chronicon Uadienae, p. 1^1.
(.-.) Liber chartarum eedeatae leodifims, II, n° 2J3, Cf. Charlei de
lainl- Lambert , n- 85:! et Ml.
— 138 —
accoutum^; de sorle que, durant vingi mois et ciiii
jnurs, on vil refleurir k Li6ge la mallflte sur les chose
v<5na)<-'s (i),
II va de soi que la Paixde S(iiH(-./ac^w(;8( 1487) confirm
I'abolition de la Fermete. Quanl k I'assise sur les cervoisos
qui en avail &1& d6tach6e, elle continua d'fiire alTeclee
avec le chauss^age, 4 la voirie et aux fortificalions.
Afin d'apporter quelque adoucissement 4 la maniere dor
on proc^dait avec le bon mi5tier des brasseurs, la PatJc d
Tongres (1403) d^fendit aux Fermeleurs d'entrer dan
leurs maisons pour jauger les brassins : ils attendront ii j
porle « le clerc el le varlel » charges de cette operation
Les brasseurs auront le droit d'avoir six tonnes de hareng
pleines pour deux aimes de biTissin ou en proportion, sai
4 declarer sous serment ce qu'ils auront brass6 (»).
Nous ne saisissons pas I'esprit de cette derniere disposi
tion, qu'on relrouve dans la Paij: de Saint-Jacques
inais ici, a u lieu de douze Fermeleurs, il n'y en a plo
que six, nombre & coup sflr bien suQisant, depuis qu
I'assise sur les cervoises 6tait devenue la seule et vfiritabl
Fermete. De plus, ces officiors auront pouvoir de fixer 1
taxe de mani6re que si la quarte de cervoise se vein
12 deniers « 4 la menue main » , I'assise soil de12 sols pa
aime ou davantage , d'aprfes ce qu'ils jugeront convenabto
lis n'accompagneront qu'au nombre de trois leur clerc e
leur varlet chez Ics brasseurs. Ces derniers feront jauge
leurs brassins avanl d'allumer leurs fourneaux. Celui qu
changera le prix tie sa boisson devra on faire la declaration
Enfm, tout nouveau brasseur est tenu de prendre sa licenci
aupr^s des Fermcteui-s (a).
( t ) ZANTFLtET , Amplieiima cotlecCio , t. V , col . 3!
(i) Ordonnances de la principality de Liiye, 1'
(s) Jbidem, p. 733,
— M9 -
II est certain que I'lmpfit pesait lourdement sur nos
brasseurs et les exposait 4 la concurrence ^trangfere. Aussi
vit-on ceux de Saint-Pierre-lez-Maestricht arriver ft Li^ge,
en 1439, et y vendre leur bonne bi&re de Keut (i) dans
tous les quartiers. « C'6tait la destruction du metier » ,
vociffiraient les brasseui's de la ville; puis de s'armer et de
courir & Coronmeuse , pour occire les strangers. Mais les
entailleurB, les orf6vres et les relondeurs, auxquels ces
(Strangers ^laient affili^s, prirent fait et cause pour leurs
compagnons, disant que pareil n^goce 6tait autoris^ par le
cri du commun bien («). Et en efTet, le magistral, craignant
une effusion de sang, fit renouveler ce cri au perron el mit
les brasseurs de Saint-Piprre en la sauvegarde de la cH6 (i),
Demfime que I'assise sur la bi6re, I'antique Fermet^ fut
remplac^e par lesgabelles, droits qu'on payait sur divers
objets dc consoramation (4), ensuite pard'autres impots.
Elle 6tait abolie depviis des siteles, que chanoines et magis-
trals prStaient encore le serment de se conformer h la Paix
des derc8. Cela se passait ainsi notamment du lemps de
Louvres, qui s'^tonne k bon droit qu'on leur fasse jurer
< une chose que la plupart n'entendent pas > (s).
(<) On appelait Keut ou plutdt Kruid les herbages qui entraient
danslacomposilion de la cervoise. Vojez sur les brasseurs de Maes-
tricht et de Saint-Pierre un article de M. Etkrsri dans le Provinciate
Almatiak du duch£ de Limtwurg, ann^e 1880, p. 165.
(i) C'est la Leitre du eommun profit, publi^e par la ville en 1370,
comme on le verra plus loin.
(t) JiAH DE Stavelot, p. 4^,
(i) On en trouTe la tiste dans le manuscrit de Vah den Bercr (n° 188,
fol. 248), ii I'universit^ de Li^ge.
(d) De LouvREi, Becueil des idits, t, I, p. 451. — Le sceau des col-
lecteurs de I'accisedu brai, au XVIll'si^le, rappelle encore I'ancienRe
destination de la laxe sur les cervoisea. On y voit une porte de ville
entourie de la Mgende : « Sigillum cotlectorum aeeiaiae braggarum
(sic) eivilati* Legiae.
LE TONLIEU DE LI^GE.
Av.int de passer ft la police des marches, il importe de
faire connnilre deux autres impOls particuliers oux objets
de consommalion. Nous voulons parler du tonlieu et du
droit de chauss^ge.
Dans la vieille cil6 wailonne, on entendait par towny ou
tonnij , mol qui {5quivaut il lonlieu, un droit seigneurial
exerc^ contre quiconque n'^lait pas bourgeois, etconsistant
i prelever un impOt sur le prix des marchandises de
quelque importance expos^es en vente.
Une sentence ^chevinale de I'an 1250, connue sous le
nom de iMtre de tourny (i), d&ide que de toule marchan-
dise a vendue et achet^e » au MarchS, on doit payer le
lourny d'aprfes le prix , savoir : pour chaque marc (2) ,
quatre deniers ; pour un demi-morc, deux deniers; pour
cinq sous, un denier; pour deux sous et demi, une
maille ; pour quinze deniei-s , un cop6 ; au-dessous, on ne
paye plus rien. Pour un baieau dont le vin est debite a
rinlarieur, on ne doit que quaire deniers; pour chaque
tonneau vendu en dehors, c'est ^galement quaire deniers.
Pour un bateau de sel, on doit six deniers et un quartaul
de sel. Pour un bateau de grains oil le h\& git en tas, on
ne paye que quaire deniers ; inais s'il est ensaclie ,
c'est quatre deniers par sac. Nul a/fomm (tSlranger) ne
doit tourny pour ce qu'il achate au moyen de deniers
provenant de marchandises dont il a pay6 le tourny,
Nul cilaiii (bourgeois) ne doit tourny pour chose quel-
conque vendue ou acliet^e.
(i) Couliimea du pays de Liigt, t. I, p. 76.
(i) Le marc liegeois valait I'D sous, moniiale ile compte; Ic soil.
la deniers; le denier, 2 mailles ou oboles ; la maille, 2 copes.
- 241 -
Le lonlieu de Li6ge 6tait done un impflt du soixan-
tieme, du moins lorsque les denrSes se trouvaient expos^es
sur le Marche. 1! parait, d'apr^s ce qu'on vient de lire,
qu'on y soumeltait le vendeur aussi bieii que I'acheteur,
A la difrerence des autres iinpols de ni^nie nature, qui
n'etaieiilque temporaires, celui-ci avail un caract^re perma-
nent ; mais il 6tp,it sujet a un assez grand nombre d'excinp-
tions. Plusieurs viltes commercantes de I'Allemagne
oliiient t quitles de tourny » h Li^ge , en vertu d'anciennes
franchises de TEmpire. C'ctaient Aix-la-Chapello, Cologne,
Duren, Nimegue, Nuremberg, Francfort et Lubeck. Le
clerge, h raison de ses privileges , la noblesse et les feuda-
taires de I'^v^que, k raison de leur service itiiiilaire,
jouissaient de la m^me prerogative, pour autant qu'ils ne
fussent pas « marc bans noloirsn. Enfin,Ie Pawcilhar cite
encore Saint-Trond , Seraing, Jemeppe, Angleur, Ftilinnc,
Ir. Bovcric, Sprimont, Flcron, Jupille, Cherret , Evegn^e,
Herstal, Vivegnis, Milmort, Hareng, Ans, Awans et
Loncin , auxquels Hemricourl ajoule Yvoz, Grivegnee ot
Verviers ( i).
La Lot nouvelle (1355) confirma gloljalement les anciciis
usages rclatifs aux « tounis, uinsi que li esqueviiis salveiit
et wardent» (s). Depuis, il u'cn est plus question dans les
oniunnauces , jusqu'au jour oil la Paix de Sainl-Jacques
(1487) fixa le droit de courtage du sel, « sains y comprendre
le toulny du seigneur niontant de soixante denicrs ung » (a).
Autre chose elait le toulicu du pout dcs Arches, que la
sentence prononcfie par Charles le T^mi^raire conlre les
LitSgeois, le 28 novenibre 1467, nous montre comme une
institution r^cente. Par cet acte , le due exempte les
(0 Coutiimes du Fays de LUije, pp. 76 et 3
(«) Ordonnanees de la principauU de LUge, 1^
(s) Ibidem, p. 730.
- 243 -
bourgeois de Maestricht t de payer aulcuns drois el (es?)
« nouveaiz tonlieu ou gabelles qui sont et seront mis sus
« en ladicte cilf5(de Liege), de leurs biens, denreesct
« marchandieses qu'ilz menronl ou feronl meiiner el
« conduire parmi la riviere » (')-
Moins d'un an apr^s, Liege 6lait d^triiit par le due
de Boorgogne et le pays rentrait sous la dominnlion d^
r^vSque. En consideration des v grands plaisirs et services"
qui veiiaient de lui Stre rendus , Louis de Bourbon dut
(aire i son tr6s redoute < ffere et cousin » !es plus
dures concessions. Enlre autres, ii lui ciSda, le i" juil-
let 146!), pour le terme de trente ans, le produit du droit
de c tonlieu et gabelle » elabli sur les marchandises
passant sous le pont des Arclies , droit qui 6tail du
Irentienie denier (i).
Que sont devenus le tonnti/ et le tonlieu de Li6ge dopuis
cette ^poque? Peul-etre faut-il en rapprocher les droils
d'entree et de sortie etablis d:ins tout le pays an si6cle
suivani, sous !e uoin de Soixantiemc.
LE DROIT DE CHAUSS^AGE,
Get impOl, qui lenait ft la Ibis du droit de barriere d
de I'oclroi, upparait dejft sous Hugues de PierrepmU,
en 1203. L'liveque ayant a completer Tencointe fortitiee
dc la ville, se mit d'accord aver; le cleige, les citains ct
la noblesse des campagni's, pour etablir aux portes (h
Li^ge un droit d'entriii! qui, avec un impfit snr le revenu
des bourgeois, devail couvrir les frais de cp travail (s). Noiis
n'en connaissoiis pas Ins conditions, mais la Pnix rics
( I ) Ordonnances tie la prineipaiiti de Lieije, 1" serie, p. 637.
(il De Rah, Analecta leodieima, p. ii-SS.
( t) Reineri Annates, p. 70.
— 243 —
clercs, concliie en 1287, est plus cxplicite : elle aulorise
les douze pcrccpteur:; dc Tinipot sur la biere qui entreront
I'n Tonction apres di;f-liuit ans riSvolus (voir ci-dessus),
II lovor un droit de c!l:lu^is^ii\gu sur ies transports de vins
ft de Lies, afin d'cti appliqucr le produit k I'entretien
dins |)onts, des rues et dc.'i fortifications. En consequence,
(in payera pur soinmier un cope; par charrette, une
ohole ; et par char, un denier (f ).
Cependant le magistrat de la cit^ , toujoura i court d'ar-
fjent, n'altendit point !o lerme convenu, et, fori de I'asscnli-
mont de I'lSvotjue, se mil k percevoir Ic chausseage. Le
clergij protesta ; des arbitres furenl nomm^s et deci-
(loreut que I'fiveque aurait dd consuUer le chapitre(«).
1,0 droit n'en fut pas moins maintenu ; il lallul une double
sentence du roi des Romains pour apprendre au prince,
comme au magistrat, qu'aucun impfit de cette espfece ne
pouvait Stre aulorisii ni dtabli sans sa permission (20 Jan-
vier 1290) (s).
On ignore si la cM, se conformant 4 I'injonclion du
chef de I'Empire, mil un terme i ses exactions ; mais la
Paix de Sainl-Jacques (1487} aulorise encore les Ferme-
teui-s preposds i I'assise des cervoiscs, k percevoir le
chausseage et k en affecler le produit aux travaux publics.
Les droits d'entr^e 6taient alors, pour un char de vin
ou de bl6, 2 sols ncourant en bourse » ; pour une charrette,
■12deniers ; et pour un sommier, Gdenicrs (*).
Le droit de chausseage, transform^ en droit de barrierc.
(i) Ordonnances de la principality de Liige, l"serie, p. 67,
(i) Liber chartariiin tccleniac leodleims, if 649.
(j) Oi-donnances lie la principaitti de LUge, \" serle, pp. 120 el I-,?l.
( 1 ) Ibidem , p. 734. — Nous avoiis aflaire ici non plus aux anciena
ileniers de boa argent, mais probablement a une monnaie de compte
doiil la valeur ne peut etre dfiUrminee.
— «* —
finit par rester la scule atlpibulion des Fermeleurs el
persisia jusqii'Jl la fin de I'ancien rtSgirnc. *La Gourde
« la Ferinel(5, dit Louvrex (i), lie se m^le plus de ];i
fl reparation dcs porlet? , inurs , fosses el poiils de la
« Cite ; mais seulemeiit du pav6 des rues de la ville
« et des chaussees jusques i ce.rlaine distance; nl pour
a fournir h cetle d^pensc, elle leve encore I'inipOl des
« chaussees el qiielques autres revenus que la ville Jui
« a accord6s ».
LA LETTRE DES V^NAUX.
En i3iG, la Faix de Fe.ifte avail dote le pays de Lioge
d'unc conslitulion d^tinilive, mais la police des viviTS
n'avail encore fait I'objet d'aucune codification pfoprenierit
ditc. Cette lacune fut remplie Tannine suivantc, Lo id inai
■1317, reve(]ue Adolphe di; la Marck, le chapitre callit'di-,il
et le magistral de la cite scel!6rent la Lettre des Veimitx,
qui resta, malgre ses imperfections, comme la charic foii-
damentale du commerce des denrtSes (t).
De mfime que dans la plupart des monuments Merits de
cetle 6poque, les matiferes ne s'y pr^senlent pas toujours
dans un ordre m6lhodique; on y rencontre des dispositions
incompletes, obscures ; tout enfin accuse la negligence du
legislaleur. Neanmoins presquc tons les articles qui la com-
posenl, se retrouvent, avec beaucoup d'autres, dans ks
grandes ordonnances du siecle suivant, mais souvent Iron-
qufeou amplifies, de sortequ'on eneslreduiladoulersilei
detail constitue une innovation ou simplemenl uneclaircis-
(t) Recueil dea idiu, t, I, p. 451 ; t. II, p. 63.
(i) Voir les Ordonnanete de la prhicipauti de LUge, t^serie, p.lfil;
Jean d'Outbeheuse, t. VI, p. 335.
— 245 —
senient, si telle disposition retranchtie a 6t6 r6ellement
abrogSt! ou sculement omise par ndgtigence. En presence
de ces obscurities, I'ordre chronologique doit primer I'ordre
des maliiTcs dans i'exatiien do ces divers reglenieTits, et
Toil no peut s'en ^carter que pour liviter des repetitions
ill utiles.
La Lellre des Venaua: constate d'abord que beaucoup
d'abus se sont gliss^s dans I'approvisionnemenl de la cite.
Les accapareinents surlout offraient un danger redou-
table, car les revendeurs n'osant plus, depuis la charte
d'Alberl de Cuyck, faire concurrence aux bourgeois dans
la ville mfime , avaient trouv^ moyen d'^luder la !oi en se
portanl au-devant des marchands. Afin de rem^dier ii cet
€tat de choses ,
Les revendeurs ou , comme on lea appelaii a Li^ge , lt>s recou-
peurs devront laiaser venir Uirecteraent au Marcbi5, la volaille,
lo fromago, les oeufa et la veiiaison (i). II leur est interdii
d"acheter ces denroes avant ia fln do la grand'raesse tie Saint-
Lambert (i) et d'aller & leur rencontre dans un rayon de deux
lieues (i).
Sera puni quiconque "fera laideum A celui qui am^nera des
marcliandiaes 6 LiSge.
Qu'on ne croie pas cependant que chacun filt libre
d'inlroduire des vivres dans la cite : les privileges dont
jouissaient les corps de metiers s'y opposaiont. Cet obstacle
fut lev6 le 24 mars 1370, par une Lettre du commun profit.
(i) Les r^lements posl^rieurs y ajoulent les fruits et autres
den reel) quelconques.
(t) II Jusquez a tant que ona arat sonneit ensemble grande messe
alle grande englise de Liege»(B^gl. de 1424). — "Jusques h lanl
que onse hcures <lu matin sieront sonneesn (Palx de Saint-Jacqvet,
1487).
(i)«Unelieuei)(R^gl. de 14H). — iiEn de^ de Looz, deWaremme
ou juaqu'ii pareille distancen (1487).
- «46 —
en vertu de laquelle « toutes denr^es dont Ton doit vivre
« et prendre substance de corps , pourront dor^navant
« venir et fitre amen^es par tous ceux qui amener les
« voudront, de jour en jour, en vente k la cH6, sans fitre
t contraints de se faire recevoir dans un metier, et les
« habitants de la cit6 pourront les acheter librenient > ( i ).
En 1487 , ce slatut communal fut confirm^ par la Paix de
Saint-Jacques pour « tous les jours marchans, assavoir
« mercredi, vendredi et sebmedi > (3).
La venaiaon et la volaille sauvage ne pourront atre vendues
qu'apr^ avoir it6 examinees par les wardes (gardes, inspec-
teurs) nomm^saeet effet {3). II est d^fendu d'ensanglanter la
venaiBon (de aang stranger) el de I'exposer plus de deui jours
8ur le March4 (1).
Suit line disposition qui n'est renouvel^e dans aucune
ordonnance, et qu'on pourrait intituler : Assise du gibier
et de la volaille pour I'annee 13i7-i318.
Le prix du chevreuil ne d^pasaera pas ii sous lournois, le
gros (ou sou) tournois le Roy compt^ pour Ifl petits tournois (i).
Le lidvre sans la peau coQtera au plus 2 sous tournois ; el avec
la peau, 3tl dealers tournois (s); le lapin sans la peau, 28 dealers;
(1) Daius, HUtoire dt LUge pendant le Xtll' tt le XIV* tUele, p. fi16.
(t) Ordonnances de la pritteipauli de Laige, I" s^rie, p. 719.
()) u Et s'il les truevent vielea ou de tnalvase odeur, il les poront
et deveront faire porteir et jelteir en le riviere » (1414).
(1) En 1414, un second marcM au gibier se trouvail ^tablien lie,
oil d'ailleurs on vendail aussi de la viande de boucherie.
(i) On voudra bien se rappeler que la valeur inlrinsique du sou
ou gros louraois est d'environ 90 centimes, et celle du petit tournois
ou denier tournois, de 5 centimes.
(fl) II y a evidenuneat id une erreur de chiffres. De mCme que 1«
lapin qui suit, le L^vre avec la peau devait colUer plus cher que le
liivre ecorch£.
— 947 —
etavec la peau, 3i lournois; Ic canard sauvage, 10 tournois;
la couple de pigeons, le pluvier el (a b^cassine, cliacun tour-
nois; laperdrix, ii tournois; la pouled'eau (?), lournois; lo
rale de genet (skeilhet gros)i , 13 tournois; la caille (nkilhet
pcti»)\, 8 tournois; labiJoasse, tournois; ie liarle, 16 tournois;
le fatsan, 3i tournois; la pouto lai^ane, 3 sous (■}; le coq de
bruyiire, JSdenierE' tournois; iag^lmotte, 1 3 lournois; lecliapon
entre Paques et la Toussuint, 12 sous {iue- )3 tournois); et
eiiiro la Toussaint et Paques, 18 lournois ; la poule entiit Pdqucs
ct la Toussaini, S lournois; et enire la Toussaint et Paques,
a tournoiK; le poulet, 12 lournois; ^oi<^ 18 tournois; I'oison,
B tournois.
Aucun bouclier ( macheclier) ne peut avoir moins d'un demi-
bceuf ou d'unc demi-vaclie , lorsque la bete n'a pas plus de
deux ans ; ou d'un quarllcr, lorsquVlle en a davantage ; ni
moins d'un derai-porc ou d'un entier, soloii que la b6ie a plus
ou moins d'un an. On ne pourra dttaillcr ces viandes avant
qu'elles soient bien froides. Le boucher n'aura pas non plus
moins d'un veau ni d'un mouton. Toutes Ics viandes seront
tilaldes sur son propre banc, sans pouvoir 6ire transportties
dans sa maison («) ; mais avant de lea mettre en ventc, il devra
mander les inspectcurs et leur prouver que sa marchandise
est de bonne quality. Cl'IuI qui vendra de la cbair d'un animal
moi't lie maladie ou de vieillesso, sera banni pour cinq ans.
Le veau , I'agneau et le chevreau ne pourront etre apporlSs au
March^ quu s'tis ont au moins douze jours (i). II est d^rendu
de les souffler(4}, de dorer la viande autre part que aurl'i!paule,
le eou et la tfite ; et encore ne le fepa-l-on, de meme que pour
les oies. qu'avec la graisse de la bete.
On ne doit donner, pour tuer un bceuf de plus de deux ans,
que i sous tournois; et s'il en a mulns, <8 toui-nois ; pour
It) Autre erreur.soil ii cet article, soil au precedent; car la poule
faisane ne pouvait se vendre plus cher que le coq faisan.
(«) Sou9-enlendu ;avnnt la fin du jouroudu marche.
(i) «Un moia", dans le riglemcnt de J414. De mcme en 1487,
sauf u trois semainesji poUrle veau.
(t) uAinsiquelemoutonn (1414).
17
(umer un pore, quo 18 tournois ; pour ^cbauder tin cochon,
ti loui'uois ; pour egorger un moutoD, 1 tournois.
Aucun bouclier ne peut abattre, Scorcher, ni dSpecer sur
la voie publiquo uiie bote desiintie & la vente;iU lioiveot Ic
(aire cbez eus , ilana Ics mcmghenies (boucheries) ou dans
lout autre lieu d^sign^ h cct effeL
Atin d'tiviier les dangers du feu et «de inavoiae flaireum,
on aura soin de no Tondro les graisses qu'A I'endroit indiqu^.
Lea revendours ne pourront intercepler I'arrivt'e du poiBaon
d'cau douce qu'A tine lieuedeLiSge. E.es anguilles (<)• '<> poisson
inort et celui qu'on aura diScoupd la veille, seront diibii^s & leii-
dioit indiquc par un poleau (*). Le rieu du Marclie (a), du
mollis dans une partie de son cotirs, est riJservd aux poissons
vivants. L'csturgi'on , vivant ou mort (i), devra etre vendu
dans les deux jours el visits chaque fois par les Kardes. Le
prc'sent arilele est egalement applicable aux porpcs (i).
Quant aux poissons de mer («) f^ais ou saMs, ils seroni
immOdiatement dirig^s vers le Marctid , od ila resteront exposes
jusqu'au soir. Ceux qui sonl & I'tStat fraia, ne pourronl eir«
ivniis en vente qu'uno seule Tois, le lendemain, et & condition
de repasser sous les jeux des inspecteurs, qui leur couperool
la queue (i). 11 esi dOfendu de les saler pour les rapportei
( I ) Puhnt, du riamand paling. Ce poissoa ayant la vie Ires dure,
il est ^Iraiige de le trouver en compagnie des poissons morts. S'agi'
rait-i1 dcranguillefum^e V
(*j "El a|iri'S avoir ^l^ e^aminis par les egieardeins » (Regl.
de U14).
( s) C'Otait une branche de la Legia qui coulait a ciel ouvert.
( i ) Autrcrois I'esturgeon remontait jusqu'li Li^e et m^me
plus baut.
{i) I'orpea = pourpres ou poulpes ? Ces moUusques marins
paraisseiit deplac^s au milieu des poissons de riviere.
(n) lis Miiienl debit^s par les harengieis, le metier des pScheurs
nc faisant que le commerce des poissons d'es.u douce.
(:) Ajoulez alle vesperie, c'est-ii-dire la veille au soir (R^gl. d<
UU).
!e troisidme jour. Pareille defense est d'ailleurs applicable Atout
poisson de mer ayant ^t^ au Marclx^, tel que saumoD, esturgeon,
cabillaud. rivet (aiglefin) clautres ( r).
I.es revendeurs nepourront achetcrlesharengssur leMarch^
(ju'apr^s lagrand'messe(]eSaint-Lanibert(i). II leurest interdit
d'aller au-devanl des poissoDS de mer en dc^fk de Maestricht, de
Waremme ou d'auires lieux situ^s dans le meme rayon (j ).
A la charrette ou au cbar de barengs i) ne peut y avoir qu'un
aide ou varlet revendeur. De mcme, pour les poissons de mer,
il n'y OD aura qu'un k la table do quaire pieds ct deux k cello
de huit pieds. Le salairo nu'Us demanderont aux marehands do
harengs, d'aloscs, de plies et do mcrlans ne d(! pass era pas deux
sous tournois par jour, et cclui qui d^couperan'ea aura pas plus
(le deux el demi.
Nul DC peut vendre du poisson de mer sans I'avoir soumis
k rinspeeiion des toardes. Celui qui refuserait de lour moiitrer
les denizes ei-dessusou do lour ouvrirsamaison, qui leur«diroit
ou Teroit laiilure >> , payera cent sous d'amende ou sera banui
cinq ans.
Le commerce des bl^ ne doit se faire qu'en plein Marcb6 et
seolement aprds « prime toute fours sonn^e ft Saint-Lambert » (>)-
II y a exception pour tes chanoines de la cath^drale, dont un
vendeur pourra ^coulcr les grains auparavaot.
Aucun boulanger ne so perraetira de meler au pain du son ou
" autre chouse des rai son able ».
(i) La Paix de Saiixt-Jacqutg tite encore une esp^ce de raie con-
nue it Liege sous le nom de fiotte.
(t) C'est-fk-dire, selon la Paix de Sainl-Jacguea , aprH « Veare da
vendaige pass^, assavoir onse heure sonnies ». De plus, le b^nelice
des revendeura de poissons de mer n'excedera pas un denier sur
iouze (1487).
(j) Uans le rtglement de U24, Maestricht est reniplacS par Lom ,
el avant les poissons de mer on cite les moules , harengs el boehois
[haren^ saurs, du flamand bokhing).
{i) Prime allait jusqu'^ neuf heures. En 1487 (Paix de Saint-
Jaequti), celte permission ne commenQail qu'a 10 licures.
— 250 -
Apr^s ce qu'on vient de lire , on trouvera que , malgre
lit difficultly des communications, nos ancfitres ne devaient
pas t-tre embarrasses de faire bonne ch^re un jour maigre.
Mais pour se faire une idee plus complete de la prodigicuse
quant itii dc poissons consomni(5e au moyen ige, on duvre
tcnip compte de quelques aulres especes qui entraient dans
los plantureux menus de I'abbaye de Sainl-Trond , si com-
plaisamment d^taillfe par an chroniqueur du XII« siecle,
savoir : le barbeau et le garden (rocea, en walton rossej,
qui venaient de la Meuse, te brochet, la lamproie et jusqu'i
un cetac^ , la baleine, dont la chair huileuse paraissait frc-
qucmment a table (i).
11 est interJit aux viniers (marcliattdgile vin) de faire du rapi
(gavereal) pour remplir Icurs tonneauK, et cela sous i>eino
il'excoinmunication , pli:3 une amende de trois aimes de via oti
Irois ans de bannissement (i). Di!fense aussi de reboucber uno
pi<^cu de vin mise en venle avanl qu'elle soil tout k fait vide,
et de tromper I'acheteur en lui fournissani un vin different de
cclui qu'il aura gout^.
Personne ne pourra vcndre du vin aana que les wardes n'aieni
la marque du tonneau dont Jl sera ttr^.
La fabrication du vin de pommes (cidre) est interdite.
La pnisente ordonnance devant etre observ<Se dans la banlieue,
ilcstdt^fendude faire payer le vlnpluscherdune lieuede rayon
qu'a Li^gememe.
(i) Chi-wique de I'abbaye de Saint-Trond, t. L P- 234 el suiv.
(i) Le rape se dil du vin it moitiii gal^ qu'on raccommode en
mellant du raisin nouveau Jans !■! tonneau. Les peines s^vetM
portees conlre les falsi ficateurs de I'espece, s'expliquent d'autanl
mieux que Liege etait peuplee de gens d'Eglise, grands consomma-
teurs de vin. Dej^ en l^li^ , on voil le clerge sccondaire prendre des
mesurcs pour acheler du vin pur et s'aEfrancbir de la dependance da
marcliands qui livraient des vias malsaiDS [S. Boiuuns, Ciu-t. du
cUfgi teeondairt, n" 20), ,
- «1 —
Le marchand desel est obltgdde livrer sa marchamliso au
mOrae prix qu'en gros & U>Qt qui en deraandera au moins un
quariaut.
1.03 wardes des v^naux seront nomm^s cimquc annuo : ceux
(Ics vins par lo chapitro ct le conscil de h villo, comme du tcraiis
[lass^; los autres par les maitres et les lichcvjiis.
II n'y aura Oe courtiers ii Li^ge que ceux qui seront commis-
GJonnds par lo conseil de la ville.
La iMti-e dee Venanx vicnt de nous montrer les vie lii ail les
au march^. Un autre document du mfime siecle va nous les
montrer 4 table, non p;is i Li^ge m&mc, niais a Maestriclit,
le jour de I'inauguration rtu grand prtivOt ile Saint-'Jervais.
D'ailleurs, I'^vfique de Li(5ge est present ou lout au moins
r^iprt^sent^. II est assis avei; lo previH et les principaux
convives ft une table ^levee devant le choeur, sur I'autei du
palron de I'^glise. Un ample dressolr, garde par deux
bedeaus, la verge h la main, s'clevo dans la nef, lalssant voir
un grand ^talage de vaissclle d'argent, comme coupes,
tasses , gobelels, que Ton est accoulume d'emprunler aux
habitants de la ville. A droile et 4 g-iuthe , deux tables
reservees aux gens d'liiglise, aux nobles el aux amis vcnus
de I'lStranger, s'^tendcnt jusqu'ft la tour. Deux autres tables
do mfinie longueur, dresstSes dans les bas cOt^s de Tedillce,
sonloccupees par des gens de moindre condition, mangeant
dans des 6cuelles do bois.
Plus de mille personnes prennent part i ce festin, pour
lequel on a tail de grands priJparatifs. On en jiifiera par ce
qui suit : a II est de niicessiti5 d'avoir deux jeunes boiufs,
« 'i-i moutons, 10 porcelels, 400 poulets, 70 chapons, et ce
« pourgrossc viande. Quant i la venaison, ilenfautdeloule
' sortc. En espices, il est bcsiiin d'avoir 10 livrcs do gin-
1 f;i'mbre, aulant de poivrc, do clous de ginillc, do sal'ran,
« do Sucre, d'amandos, de riz et -i livros do grains (l).
{ I ) De poivre ou de moutarde ?
- 258 -
« S'ensuit la maniere d'asseoir les viandes, sous la cor-
e reclion de Monseigneur (le prev(Jt) et ses amis,
« Au premier, on donnera (comme entreel des pnis bien
a espicfe k tous les citoyens el pareilleinent aux etrangers
I qui en demanderoni; mais aux deux lables qui seront en
la nef de I'^glise el a la table de Monseigneur le prevosi ,
t ne se douneronl qu'dcuelles de Hz et nuls pois.
B T(Jt apres servira-t-on le bceuf el le mouton, etdu persil
« dessus avec de la inoutarde (i); et mangera-t-on quatrei
c quatre k un plat, Avec ledit bceuf et moulon se donnera
« du brouet, qu'on dit id commey, en quel il y aura du
« pore, en absence de venaison; el en la nef de I'^glise se
a donnera gel^e, ou point si Monseigneur veult, avec le
a rOti, et ce pour le premier plat.
1 Pour le second, pour le rOti chair de moulon, espaules
( et aultres semblables pifeces, porcelets, poulets, ctiapons,
« pigeons et venaison , selon le temps d'alors. Si Moiisei-
« gneur ne veul pas donner de la gelee, il le peult laisser,
« et donne force pastes et rdlis; mais il faut que den ne soil
« mis en oubli afin que n'en ait reproche.
« Pour la table de Monseigneur. il faut avoir paons,
« faisans, cigncs el aultres volatiles, >
Quant aux boissons, on avail soin de brasser 15 tonneaux
de bonne cervoise, un mois d'avance, et on la servait
jusqu'au second met. Apres, on passait « vin Wane et
vermeil > (a).
(i) II convienl n^anmoins d'observer que le bcEuf ^loit ordin.ii-
rement accommod^ a Tail, considero alors comme son condiment
naturel (Voy. Hocseh, p. 360).
(♦) ViN Hetlerhoff, Notice hhtorique aur la oolUgialt dt S^-Sertnii,
i Maeatrieht, dans VAnnuoire de la province de lAnibourg, ann^
18:28, p. 155.
LA LETTRE DES VINIER8.
En trailant du negoce des vins, la Lcllre des Venmix no
sV'lnit gu^rc occup^e que de ceux du pays. II restait a
roglcmenler le cominerce des vins etrangcrs, donl la vcnle
se faisail un peu parlout el que les hOtelicrs acliebient
ciandestinement devant leur porle. Tel fut I'objet de la
LcUre des Viniers, approuvtJe par Adolphe de la Marck le
16 seplembre 1332(0-
Dor^navant I'^lape des vins el des vinaigres dtrangers amends
par terra en la cit^, serasurlellarolii5,"entrelemaisoticondist
delle Chayne et le maison condist de Falcon, ot le tnaison qui
jadis fut Collet de Mollin » (»). Ceux qui viendront pareaiiconti-
nuerant Ase vendreau Vivier surMeuse (en Cti^ravoie)ouAla
Gofre(s).
II n'est permis de les vendre ni de les ramener qu"apr6s-diner
ou le lendemain A prime sonn<;e, scion qui I3 seront arriv(.-s le
matin ou I'apr^s-dtnur. Les vins ainsi exposi^s venant & otre
d^bit(5s sur place, chacun aura le droit de parlager avec I'aclie-
teur, au ppix cotitanl. Quant aux vins de primeur, i)a poiirront
ftpe vendua «A brocke" (diStaillc^s) au rivagc mfimc, selon
I'anclennc coutume.
Defense d'aeheler ces vins 8ur le cUemin, si (;e n'yst au deli
des ponts de Maestriclit et de Huy , pour ceux qui viennent par
eau , et au duli du ruisseau la Galoppe , pour cuux qu'on amdne
en charroi. Les vins de la Moselle et autres voyageant par
I'Ardenne, ne pourront etre arriit^s qu'd Sari (lez-Spa); ceux
|i) Ordonnances de la principality de LUife, \" serie, p. 322.
(i) Ces derniers mots furent remplacOs, dans le reglement de lil-i,
paruet le maison que on dist le Pier de molin ».
(1) i< Laoii r^tape ^tait du temps pnsse, comma au Vivier ou ii la
Saiiveni^re » (1414).
d'Alsaceft). ATerwagnejceux qui viennent d'ADvers, Hakh-
le-Ch&teau.
Les vtns mis od cellier & Li^ge par des marchands ^trangm
ne seront dt'gusWs qu' « apnJs jiriin© sonnde " , en prfeence d'un
courtier et » ft liuia ouvert », de maaidre que le premier venu
puisse partager avec I'aclieteur (i).
Nul h6te ni courtier ne pourra retenir une part de ces vins
poiir un absent, ni prendre « faulz lowieps » (pol-de-viQ)pour
conclureun marchg.
Nul Ii6tene sera courtier de vins appartenant ftdesmarcbands
ti^ber)f(53 dans aa maiaon , ni acbeteur ile denr^es cooMes A sa
garde.
Le gardien d'un cellier renrermaiit des vins strangers ne
pourra reraplir aes tonneaui avec du vin ile Laibes, ni avec du
vin d'Ardej (s).
Le commerce du vin appel^ sterckwin ( tl est interdit.
Nous connaissons dSsormais quelques-uns des vins tSlran-
Rers que Ton consommail k Li6ge au commencement du
XIV" si6cle, Mais, outre celui de la Moseile, dont parlent
{0 Cevin est cite par Jean d'Outremeuse i des Spoques reculew.
Le nom en est orthc^apliii, dans les documents liijeoia, d'une
maniSrc m^connaissablc ; Aasay, Aussay, Aueay, Aiuay, Aiay.el!:.
En France, on ^crivait Anlsay» et Ausmi/.
( 1) Moins formaliste, la Paix de Sat'nl-Jaeqiies ae borne 6 dire qu'a-
vant d'etre mis en cave, ces vins devront elre pr^sentSs a boire.
comme ceux qui arrjvent i. I'etape, iraffin que one saicbe parfaite-
nient quelz vins ce sont et de quel marche ».
( s ) On trouve au XV* si^cle un vin do Lain, Latre ou Lore, ce
qui indique le vin de I'Ahr. D'autre part, on connalt celui d'Arhois
en Franche-ComtS ; mais on est tente de croire que ces deu\ vins
renomm^s n'ont pu ^tre I'objet de k defense cj-dessua.
(i) Mot flamand qui signific vin tort. On appela plus laril
brandeein ( vin brillant ! I'eau de vie du pays ; plusieurs edits defcii-
dirent de la faliriquer avec du grain, aVia de manager celte denree
de premiere ni''cessile.
— t58 —
nos plus anciens chroniqueurs, outre ceux de I'Alsace , do
I'Ahr et probablement de ia Fraiiche-ComW , il y avail le
vin du Hhm,qui retnplissait ddj& les celliers de I'^v^que
firacle avani 971 , lorsque Ic pcuple rfivolW envahit sa
inaison de Publeinont, et fit cooler jusque dans la Meuseles
llots rouges de son vin de Worms (i), Citons encore celui
de la Rochelle, vin de la Gharente inlroduit k Li6ge en
I'ann^e 1198 (i) , et suHoiit le vin de Saint-Jean-d'Angely,
dont le chanoine Hocs^em , connaisseur 4 mfime d'etre bien
inform^, parle en ces termes : < Vers le mois d'aodt de
< cette ann^e (1336) , il y eut une si grande abondance de
« vins et il arriva par mer, en Flandre, une telle quantity
• de tonneaux de vin de Saint-Jean , qu'on pouvait en avoir
< une aime pour 1 '/* florin (d'or). A Liege, I'aime de vin
t du Bhin cofilait 2 florins ; mais ils etaient crus et faibles.
< Ceux de Saint-Jean valaieni mieux que les autres, au
c point qu'on en vendait la quarte 12 pelils deniers (tour-
t nois), landis que ceux du Rhin ne cofltaient que 4 5
< 8 deniers (s) ».
Veut-on savoir maintenant comment se faisait une des-
cente de justice chez les viniers ? Laissons la parole S Hem-
ricourl, dont le t^moignage est d'autant plus probanl
qu'il s'appuie sur une s^rie do charles du milieu du
XIII« sificle (*) : « Quant ly justice vat visenleir en celiers
< des borgois les mavais vins, ly advoweit (I'avouii de
i Li6ge} ou ses lieutenant y puet alleir,s'ilh li plaist ; et
* s'ilh y at vinier qui cloye cellier et nelle vueihe overir,
{ii Anselhi Gesta episc. hod,, dnns Pektz, Monuinenta Gennaniae
historiat, Script., I. VII, p. 902. Aiijourd'hui , les environs de Worms
produiseat un vinblanc.le Liebfrauenmilch, et k Heuse ne baigne
plus le pied du Mont-S'-Martin, autrefois Publemont.
(t) REUiEni Annalte, p. 59.
(s) Chapeauville, t. II, p. 431 .
(•) Voy. Bulletin de rinstHut arcMohgiqae lUgeoia, I. Ill, p. 297.
— 856 —
« et ly maire, sour ce requis, n'y mette remeyde, lyadvo-
< weit ou ses lieutenant le puet briesier sains mefTaire ; ct
« doil avoir ly advoweit tous les tonneauz de vins qui seiout
« d6fonseis et jugi^s mavais ; et ausy doit-ilh payer le tirce
■ (le tiers) des droilures contre le singnor (l'6v6que}; el
€ deveis savoir que li justice ne doit nient (pas) enlre-
« prendre cesle visilacion, se li singnor de capille delle
grande engliese (les chanoines) et li maislre delie citeif
« n'y sont appelleis pour estre, ou envoyer avuecque suf-
« fissamenl ; mains se venir n'y voloient, partanl ne lairoil
€ nient (ne laisserait pas) ly justice a faire ladicte \'isi-
e tacion (i) . »
ReCLEMENT POUR LES MEUNIERS ET LES BOULANGERS.
On voit qu'i une 6poque trap souvent qualifl^e de bar-
bare, le grand souci du I^gislateur fut non seuleraent de
veiller ii la bonne qualiti5 des vivres, mais encore de les
(aire arriver a«x marchi5s publics, d'emp6cher les opera-
tions clandestinps des sp^culateurs, en un mot de rendre
les denr^es accessibles h tous, Ce but ^tait-il d^sormais
atteint? II faut croire qu'il s'en fallait de beaucoup, car la
Paix de Jeneffe (1330), les Stalut$ additionncts de ta cile
(133i) el, plus tard,la Mutation de la Loi nouvclle. (-1380)
tdmoigncnt de la n^cessit4 de faire < une bonne ordonnance
par quoi on puisse avoir les v^naux ^ raison et que fraude
n'y soil commise ». Cette ordonnance ndanmoins se fit
encore longtemps attendre. Elle futpr&^d^e, en 1401,
d' \in Regtemenl pour les meuniers et les bouUtngen (i) ,
donl le consid^rant pent fitre resume en ces terraes :
(() Li patron del lemporallleil, p. 3(fi.
(t) Ordonnaneeg de la principaati de lAige, I" sine, p, 375.
- 857 -
Depuis un temps Immemorial , lei meuniera moulaient su
vingt-deuxi^me, c'est-&-dire qu'ils reteDaient cett« fraction
pour la mouture, et cet usage avait ^i^ confirm^ par Henri
<le Gueldre en 1257. Mais par suilc du rencb^rlssemsnt de leur
ouCtllagc, ce prix ^tait devenu tout & fait insufflsant et les
meuniera se voyaient raenactJs d'une ruine complete. De lA
confljt d'intiSrets avec les boulangers, puis entre les deux metiers
tiaine profonde. Afin de r^tablir la paixet de pourvoirau commun
profit, reiu Jean de Bavl^re, lechapitre, lesdchevinsetlemagts-
trat slatuentcequisuit :
Les boulangers de la c\t6 ne pourront taire moudre en dehors,
sauf on cas de crue d'eau, de gelde ou de sdcherease excessives.
Les meuniera moudront au yingtiSme, aussi bien pour les
bourgeois que pour les boulangers,
Les deux metiers auront dea meaures scell^es et ojustitl^esn
par la bame justice.
On se rappelle que la charte d'Albert de Cuyck avait
fixfi le prix du pain a quatre pour un denier, lorsque
le bl^ se vendait moins de dix sous. CMtait 1^ le pain
legal ou ( sorlonc loy i, comme I'appelle Hemricourt.
Plus loin, dans un chapltre annexe au Patron (i), on r6p6le
qu'il n'est pas permis de faire <t pain venal ale argent,
« soit noir ou blanc, de plus grant pris que quatre pour
c ung denier ; c'est deux pains pour ung viez tournois >.
Le pain appel^ venal etait done le m^me que le pain legal,
et coinrne un demi-denier li^geois ^quivalait k un vieux
(denier) tournois, on pouvait h ce prix acheter deux
pains. En rfoilitd cependanl, il n'y avait plus, h la fin du
XIV" sifecle, d'autre pain l^gal que le blanc. Quant au
noir, celuide wassen, a. qu'on solloitjndia appe\er bouieus
et mallans », le document cit^ plus haul nous apprend
t qu'on n'en uze plus au present. ».
(i) Coulumes dupags de Liige, t. 1, p. 330.
- 258 -
Jusque-1&, point de difficulld ; mais vQici que le r^gle-
ment de 1401 statue en des termes tout differenls :
Les boulangers feront du pain vdnal de six doniers. Quand
le bl^ vaudra six livres de Li^go (i), ce pain devra peser trois
flrtons et une once ; et & proportion d'apr^s le prix du ble.
Non seulement la monnaie a change, mais le poids du
pain type descend au-dessous de celui que Tordonnance de
1252 avait ^tabli en provision d'une extreme disette. Get
article, ainsi remani^ d'apr^s les n^cessit^s du temps, fut
confirme en 1414 et en 1416. Enfm, la Paix de Saint-
Jacques (1487), present encore aux boulangers « de fair
<i: pain de loy et de tel pois que la loy salve et warde, ou de
c tel poix que par les esquevins de Liege ordonne et
« ensengni^ leur siera » («). Puis elle ajoute que chacun
mettra sa marque sur le pain, « ainsi que Ton soulJoit fair
du temps passe ».
Cependant, k c6t6 du pain legal il y en avait un autre
introduit depuis tr6s longtemps. C'^tait le pain « fours
loy », de poids uniforme et de prix variable, tel qu'on le
conQoit aujourd*hui, mais qui, en principe, ne pouvait etre
fait sans le consentement du maieur. On en comptait trois
esp6ces : le blanc, le noiret la miche, sur lesquels il est
statue de la mani^re suivante :
Les boulangers seront tenus de li vrer, pour un muid d'^peautre,
30 grands pains blancs de deux cougnes (coins, marques) pesant
(i) La livre de Li^ge, qui se divisait en 20 sous, etait une monnaie
de compte dont le rapport avec les esp^ces metalliques n'est pas
connu.
(«) Les magistrats avaient ToBil a cette rdgle. C'est pour s'etre passes
du consentement des echevins , qu'en Tannee 1439 , les deux gouver-
neurs du metier des boulangers eurent le desagr^ment de fa ire le
voyage de Saint- Jacques de Compostelle , qui leur avait 6td impose
par les maltres de la cite (Jean de Stavelot, p. 434).
chacun 8 marca. Le pain de cougne pi^sera 4 marcs; lepanneheat
{nliaa paneheoi), 2 inarca moina un sepiin (i).
Lorsque le bl^ se vendra sixlivres, on payera le pain de cougne
U deniers (t) et te pannelieal 13 deniers. En partant du oette
b;ise, le prix da pain sutvracclui du bl6, qui sera fixiichaque
Ecmaine d'apnis le cours du marcliii.
Pememe, pour chaque muid d'ipeamre {Usez taassen f), li's
lioulangcrs tivreront 30 grands pains de wassen atammis,chac\m
pesant 10 marcs et du meme prix que le grand pain blancde
deux coins {52 deniers ou i sols et t deniers}.
Pour ehaque muid de bl^, les boulangers rcndront 120 micJies
livriches , doni chacune devra peser 2 marcs (s); le michot (et
non le micke] livriche p6sera un marc. Quand le blS se vendni
six Hvres, on payora la miclie livriche 13 deniers; el ft propor-
tion d'apnis le prix du bl^.
II parait que ces di^po^ilions avaieiit subi quelqucs
fhangemenls h I'^poque oil fut r^tligd \c. chapilre XVII,
coiicerriant le pain, annexe au Patron de Hemricoiirt,
Comme ce document entre dans quelques details r^tros-
pectife sur la boulangerie, nous en citerons, des mainte-
nant, le passage principal (p. 322) t litre de commentaire :
(0 Leruglement de 1414 ports: deux marcs raoins f rota aelins..
(t) Le texts portc XXVII deniers; mais il y a erreur, comme le
prouvent la suite et le r^glement de 1414, oil il est dit que le pain de
ihux coins ilevra codter 4 sols et 4 deniers, c'est-^-dire 52 deniers.
(j)Gepainde fine fleur de farine est d^jii cit^ par Hocaoi (p.413),
dans un passage assez olisciir qui semble, de prime abord , en disac-
cord avec les ordcinnances : Ex diniidio veib modio ^pettae delraelA
paled. I. frumenti, 120 ftimt exciisso furfurt panes atbi, potiderante
ijiiolibet marehag dual. Un muid d'epeautre se riiduisait sans doute
;i un demi-muid lorsque le grain ^tait d^poullle de son enveloppe. —
On avait I'liabitude de distribuer des miches livricbes k ceux qui
assistaient aux anniversaires : ft-o qualibel missa habenl sex paria
miearum dtetarum mickta IhcHeea. (Areh. de Saint-Lambtrl, reg. XV,
fol. 37).
~ 260 -
« Or y at dele autre pain hors loy noir dont on use
« communtSment, c'est li noir appelles de deux coings (i),
« et les blans sont appelles miches livnchcs , partant que
« li boulengiers delivrent sur tallies aus clercs et aus
« bourgois(«); ce pain est tousjours d*un poix, carquoique
« bleis vaille, le poix ne soi cange point, ainchois poise
« (ainsi p^se) le grans pains de deux coings VIII mars et
« demi , le michc livriche deux mars , le demi pain
« nil mars (s) et ung fierton, et le miche (lisez michot)
« livriche ung marc moins. On ne poise mie (jamais) H
c miche (lisez michot) par li seule se il n'y at deux qui
« fachent li miche, car d'un seul michot n'est-on mie ale
« amende. Et combien que tels pains soient hors loy,
« nequident (n^anmoins) ils sont tant profitables aus clercs
a et aus bourgois, prendans pain sour taille, et ont esle
€ de si grande anliquitet, que dure et dammageuse chose
« seroit k le oster ; et ausi li boUengier en rendent au
« singneur XII sous de viez groz Tann^e. p
Le pain devra etre bien sec et bien cuit.
Le pain de fournage (4) se fera conform^ment & Tancienne
coutume.
La justice ou, k son d^faut, le magistral de la cit^ aura toujonrs
( 1 ) On a vu que dans les ordonnances ce pain est qualifi^ de blanc.
(i) La qualification de livriche ne vient-elle pas plutdt de ce que
ces miches pesaient deux marcs ou une livre?
(3) Le texte imprim^ porte tmmars; mais dans le PaweilharD,
fol. 47 v", on lit positivement IIII mars, ce qui est rationnel.
(4 ) Le fournage se dit commun^ment de ce que Ton pale au four-
nier pour la cuisson du pain. Mais qu'entendait-on, k Li^ge, par pam
de fornaige ? Un cri du perron , de 1571 , autorise les particuliers, vu
la disette de§ vivres, a cuire et a vendre des pains bruns de fomaigt
ayant le poids l^gal , avec defense aux boulangers et autres de les
vendre plus de huit aidans.
le liroil il'entrer, memo sans requisition (i ), cbez les boulangera
ci U'S mcuniers, pour y pcser le pain ei verifier les mesures.
Cliacun pourra veuir peser son pain gratis au Destroit ou A la
Violeite (au local den liclmvins ou & la maison de vJUe).
" LES DEUX t REGIMENTS > DE JEAN DE BAVlfeRE.
Quelques ann^es s'^taienl ^coul^es depuis la bataille
d'Oth^c, qui avail mis le pays de Li^ge S la discretion du
prince et enlriilne la dissolution des metiers, lorsque, au
mois do juillet 1-414, Jean de Bavifiro fit publier un « Regi-
ment * inslituant une sorte de conseil municipal dc douze
pcreonnes et remplacant par un seul reglement tous les
slatuls des anciennes corporations de la citd ( 2). Un grand
nonibre d'articles y font consacres i la venle des denr^es ,
louchant laquelle on allendait depuis si longtemps une
lionne ordonnance. 11 va de soi que la plupart de ces dis-
positions sont eniprunl^es a la legislation en vigueur;
nous n'aurons done pas i y revenir. Les aulres, k part
quelques changements temoignant de I'titat d'oppression
auquel on avail r^duit la cite, constituent des ameliorations
verilables
Ell 1416 , ce premier Regiment fut inodide par un autre ,
portant h treize le nombre des administrateurs de la ville
et coiifirmant les difierenles Lettres sur les vivres (3).
Cette loi, qui devait durer « Ji perpetuite » , cessa d'etre
(ibservee moins de deux ans apres, lorsque I'abdication dc
Jean de Bavifire permit aux Liegeois de reprendre leurs
anciennes instilulions ; mais la parlie relative li la venle
( I ) CeUe requisition elait cxig^e par le statul de 1^53.
(t) Ordonnances de la piincipaati de Liige, 1" serie. p. 458.
( 1 ) Ibidem , p. 490. L'article 43 mentionne entre aulres la Leltre du
$el, aujounl'liui perdue.
des denr6es fut g^n^ralement maintenue et se retrouve
dans les reglemenis post^rieurs*
Les maltres et Tancien conseil de la cit6 ayant 6te sup-
primes ,
Le prince cpnfie k la justice le soin de nommcr annuellem^t les
gardiens des denrees, « r^serveit,ditil,que nostre capitle commet-
« lerat eswardeurs lA oix commettre les doibt avoec les nostres »
(art. 113). C*dtait le cas pour les gardiens du ble, ceux des vins,
ainsi que ceux de la voiaille et de la venaison.
Ces inspecteurs seront au nombre de quatre pour les vins.
lis ont devoir de visiter les celiiers au moins toutes les quin-
zaines.
Les viniers ne peuvent mettre dans iin cellier que des vins
de meme origine et de m^me couleur, & moins que des vins
d'Alsace et de Beaune. lis auront soin de placer les nouveaux
dans un autre endroit que les vieux.
II est d($fendu d*annoncer du viu sous un nom emprunt^(0,
de le m^langer ou de le falsifier.
Dordnavant le mai'eur et les echevins, auxquels pourront
s'adjoindre deux chanoines de la grande ^glise, feront Tassiseou
taxation des volailles deux fois Tan, & Piques et & la Saint-Remi
(i^octobre).
Par derogation h la Lettre des Venaux :
Depuis la Saint-Remi jusqu*au carcme, aucun mangon (bou-
cher) n'apporlera au Marchd moins d'un demi-boeuf ou d'une
demi-vache ; moins d'un pore, d'un veau ou d'un mouton ; et ces
viandes ne pourront y etre mises en vente plus de trois jours.
Depuis Paques jusqu'A la Saint-Remi (p(5riode des chaleurs),la
quantity exig^e est rdduite de moitie et la viando ne restera
expos^e que deux jours. Dans Tun et Tautre cas, elle devni
chaque fois repasser sous les yeux des eswardeins.
(0 « Et comme tenant sa couleur quand il ne la tient point »
(R^gl de 1416 et suiv.).
I.a vmnilo sera vendue lA oil la bete aura 616 lu^e. soil & la
manghenerie Oil boucberie du March^ , Boit en He , soit Ouire-
meuse.
Toute chn\rjardeiise{\ai[re), cullesde iruie, de laureau et de
clievreau serout d^sormais vendues au perron en Evesque-
court (i).
Nul ne (ouchera au poisson de mer amen<^ sur le Marcli^,
avant qu'il soit eniidremcnt dL<cli.irgL'. Toute association do plus
de deux personnes pour le ruvi'ndre, est d^fendue.
Attn d'empecher les Traudes qui se Tanl sur le sel, lant A la
Goffe oil se irouve !'6tape de cotte dunrwi vonant par eau , qii'en
d'autres lieux, il est d^fendu & tout marcliand d'aclieter le sel
en gros, si ce nest en presence du courtier jurd dc la cittf.
Ci'lui-ci rccevra , par qualre clmrretck'S tic sel , un vluux gros du
VL'ndeur et aulanl de I'aclietour (t).
Le sel no ]>eut elre vendu en bloc enlre marcliands , aWn quo
cliacun puisse aelielcr sa provision au prix indiqutS par le cour-
tier pour la mesiiro {»).
I.es mesureuTJ du sel preleroul serment diaque annee. I.eur
salaire sera d'un vieux gros par cliarret^e de sel (4).
Diifense d'acheier le sel en chemin, dans la direction de Maes-
triclit ou autre part , k moins qu'au delfl de quatre lieues.
Tout monopole, toute association ayant pour but le renchi!-
rissement des yjvrea eat sevfirement interdite ( art. 18fi ).
Nul n'aura pan H une denrte dont il est courtier (R^gl.
de 1416).
{II La place appelee ^ve»qittcourt ou Vesqutcoiirl , ou se trouve
nujourd'hui la Boucherio, 6lait alors le march^ aux biHes (Voy. Jean
i>E Stavelot, p. 167).
(») « Deux bodretiiix ( boddragers) par charretle el qualre jwr
ihar » {I487|.
(j) <' Et si quelqii'un vieiit k demander au courtier: « Que vault
le <^eil i< ? il doit dire : « Tant fut vendut ly derain » (Fteg). de Ii3i}.
(i) « Deux sols par quartaut •• (1487).
18
— 264 —
LE c REGIMENT > DU COMMUN PROFIT DE JEAN
DE HEINSBERG.
L'6re de liberie qui succ^da au despotisme de Jean do
Bavidre, donna naissance k plusieurs statuls, portes celle
fois par T^v^que Jean de Heinsberg avec le concours de
toute lacommunautd de Li^ge. Le dernier de ces r^gle-
ments, dat6 du 24 oclobre 1424, a principalement pour
objet la police des vivres (d). On n'y entend point aller k
rencontre des anciennes ordonnances, mais on les deve-
loppe en y ajoutant quelques dispositions nouvelles :
Le poi^son de mer aussitot d^charg^ sera mis en vente A
un prix raisonnable. Si Ton ne peut s'accorder avec le marchand,
quatre experts seront d^sign^s pour le taxer.
En effet, Tassise n'aurait pu fixer d'avance la valeurd'un
aliment tantOt rare, tantot abondant. La taxation prealable
devient m^rne la regie dans la Paix de Saint-Jacques , et
les taxateurs se confondent avec les ewardens charges de
visiter lepoisson.
Les hareng^res (a) ne vendront plus que harengs, harengs
saurs fendus, aigleflns et merlans.
Le sel arrive & la Gofie y restera exposd en vente durant
trois jours, avant de pouvoir etre achetd par un marchand de
la ville ou transports ailleurs. Une entente entre marcbands
Strangers n'est permise que s*ils ont acbetS le se] ensemble,
par exemple & Dordrecht ou au del&. Ceux de la citd n*en ach^te-
ront que pour Temmener chez eux ou plus loin, et non pour
le revendre & la Goffe.
(0 Ordonnances de la principauti de Lidge , !'• s^rie , p. 550;
Jean de Stavelot, p. 214.
(i ) « Saulff vefves dammez honiestes , de boin nom et de bonne
falme » (1487).
- 265 —
Le commerce (lesvJDs ne ceasant de donner lieu ft des troinpe-
Ties, il Taut que le vin de I'Alir soil vendu pour vin de TAlir,
c.'lui de la Moselle pour vin Uc la Moselle, etainside suite, selon
qu'il 3'agira de vins du Rhin , d'Alsaoe, dc Euaune, de Bar-sur-
Aube, de Riviere [i], de Mel/, ile l.aonnois, du puys, lie Huy, etc.
Le vin du pays ne pout etro meld avee du vin fori, tel ([uo
colui du Rhin, pour Stro annonrt'et vendu comme tel (i). Do
iiienie. tout melange do vin vieux et de vin joune obI interdit.
Les quatre inspecteurs dcs viis seront nomm^a, un par
I'tivgque, pour lui el son Eglise; un par la ville ; les deux aulres
paries viniers.
Pour completer I'^num^ralion ilcs vins qui paraissalent
.^ h table des Li^geois du XV-: sifecle, citons encore, avec
Jean de Stavelot, ceux qui venaient d'0rl6ans, de Poille'rs
el de Vieiiiie ( en Dauphint^). En 1447, raconie le chroni-
fjueur, afin de f;iirc piece aux brasseurs qui pr^teiulaient
encore une fois (Scarier les litres 6lrauBeres, on fit crier
dcrechef au perron la Lctli'c du commuit pi-ofit, autonsant
lous les niarchands h ainener leurs denrees dans la cil^.
Quand les viniers tilrangers entendirent qu'ils seraienl bien
rei;us , ils arriv6rent avec tant de vins forls qu'on en eut h
beaucoup nieilleur march^ que les pelits vins du pays.
Laissant done !& keutes , koppes et cei-votsen, les Li^gcois se
mirent k boire de si bon coeur qu'ils c soy corroient sus
Tun I'autre, et n'ysavoit on niettre remeide » (3).
LA PAiX DE SAiNT-JACQUES.
Prt\s lie trois si6cles s'elaient, tVonles depuis que la clini'le
d'Alberl de Cuyck avail traiti5, pour la premiere fois, de
( I ) On appelle vins de n'viire. les vins de Cliarapagne qui se
recueillent sur les bords de la Marne.
( 1 ) « Hals il est pennis d'ajouler au vin du pays du vin fort des-
tine k le soutenir » (1*87).
(i) Jun DE Stavslot, p. htS.
— 266 —
la question des vivres. Cependant les r^glements s'^laienl
accumul^s peu k peu , se compl6tant Tun Taulre et se
modifiant sans cesse, tout en laissant Tancienne legislation
en vigueur. L'arsenal des lois fournissant ainsi des armes
aux opinions les plus contradictoires, il en etait results des
difficult^s inextricables. Le ra6me d^sordre r^gnait par-
tout dans la longue succession des ordonnances de la prin-
cipaut6. Pour y rem^dier, la Paix de Saint-Jacques {{)
s'efforoa « d*en extraire la moelle » et d*en 6ter , comme on
disait, « la prolixity d'^critures ». Gette vaste compilation,
publi^e en 1487, nous est dt^ij^ connue, soit qu*elle ait servi
k 61ucider les r^glements ant^rieurs , soit qu'elle nous ait
montr^ certains changements dont ils furent Tobjet. 11 reste
k en transcrire quelques articles qui n'ont pu trouver place
dans ce qui pr^cMe :
Deux fbnctionnaires asserment(§s scront commis specialement
k la surveillance des revendeurs.
Le nombre des ^wardens du vin est portd k six, dont r^vequc,
le chapitre et la ville nommeront chacun un tiers.
Le lard ne peut etre d^bit^ qu'apr^s avoir <^t(§ tir^ de la sau-
mure depuis quinze jours, k moins qu'il ne soit sufflsamment
sec. On le vendra k raison de 48 grosses livres pour le cent de
Cologne.
Aucun revendeur ni cabarteur (restaurateur) ne melerades
viandes recbauff^es avec d'autres.
Les vignerons (metier qui comprenait les maraicbers) pourront
vendre boeufs et vacbes k leur balle, k condition de les avoir
nourris pendant quarante jours. Quant aux autres betes qu'ils
auront k ratable, ils ne les vendront qu'aux jours de marche
( mercredi , vendredl et samedi ) et conform6ment au r^glement
(0 Ordonnances de la pHncipauti de lAige^ !'• serie, pp. 681,
717 et suiv.
— 867 —
(les bouchers, mais avec le droit d'a<]joindre &ceux-ci un cm
deux ^wardens de leur metier. Coux des maiigons (bouchers)
seront au nombro do quatre, choisia dans leur corporation
paries ^cbevins.
Les mangona . vignerons et aulres d<5bitan[s do chair sont
niitorisi5s ft Staler Icura denreea le dimanclie, jusqu'A liuit
licures du matin, adn quo lea travaillcurs qui vii^nneiit do
rocevoir leups journSes puissent encore s'en procurer. Pass6
cetto lieuro, la viando ne pourra plus etre vendue qu'il domicile
et en secret.
Avec la Paix de Saint-Jacques nous arrivons i la fin du
moyen age, en mfime temps qu'au bout de celte longue
seric de lois annonaires, de plus en plus minutieuses, t^moi-
gnant d'un grand desir de bien faire, mais accusant chez
nos peres une maTiie de r^glementation qui reslreignait
?inguU6remerit la liberty naturelle et enlravait I'initiative
priv6e.
B"" J. DE CHESTRET de HANEFFE.
CINOUIEME & DERNIER SUPPLEMENT
Anx
RECHERCHES SDR LES CARTES
DE U PRISCIPAUTE DE llEGE
ET SDR
I.ES PLANS & VUES DE LA VILLE
Pat fio Ad. DEJAROIN, capitame da GiaJe gn mraile.
Adolphe Dejardin, capitainedu g^nie beige en retraite,
est deced^ i Liege, le 28 novembre dernier. II y 6tait n6
le 3 iimi 1818. Sans parlerde quelques monographics (i),
son oeuvre archeologique compoile celle mission si ingrate
{ju'il s'Clait donnee, et qu'il a poursuivie loutc sa vie, de
reunir Ips carles, plans et vues de plusieurs de nos villes
les plus imporlantes' el d'en publier le catalogue. Succes-
sivemenl Totirnai, Gand, Anvers, Namur, Limbourg (2) et
suptout Liege (a) I'occupferenl. Le soin avec lequel ces
lisles furent compos6es, le souci que prit I'auteur de se
tenirau courant des publications modernes et anciennes,
(*) La remarquable collection de carles et plans qu'tl a r^unie
compte plus He 4,0II0 nam^ros, non seulement pour Li^e, les villes
et provinces de Belgique, mais pour tous Ics pays du monde. EUe a
H6 donnee a la ville de Liege, aelon le desir eiprimg par ie d^funt,
(() (*) (i) Ceschiffresse rapportent&la bibtiographiequisuit.
- 270 —
font de ces divers catalogues le guide le plus complet eii
la mali6re.
Entre autres manuscrits laiss^s par feu le capilaine
Dejardin se trouvait la farde assez considerable de ce
cinquthne supplement aux Recherchcs sur les caries de la
Principaute de Liege et sur les plans de la ville. Ces notes
etaient pour la plupart classics, la table 6tait entreprise,
voire m^me une courte introduction. Elles me furenl
remises par la famille, ainsi qu'une s^rie complete dcs
publications parues k ce sujet, tir^s k part charges d'un Ires
grand nombre de notes marginales, corrections et additions.
J'ai cru utile, tout en publiant le manuscrit, d'inserer
suivant Tordre chronologique admis, ces nombreuses
additions et corrections , en renvoyant alors a Tarticle vise
par un simple enonc^ et en classant d^finitivement tous ces
articles. De cette fagon , chacun sera libre de revoir et
rectifier le texte des cinq listes publiees, que j'indiquepar
les cbiiTres I. II. III. IV. V., et de supprimer les tables qui,
do ce fait, deviennent inuliles. II me resteenfin h signaler
que les notes de Tauteur s'arr^tent peu de jours avant sa
mort, au milieu du mois de novembre 1892, par consequent.
Ch. J. COMHAIRE.
Spa, 30 juin 1893.
BIBLlOGRilPHIE DO CAPITAINE AD. DEJARDIN.
m D o^^o q ^
1 . — Notice 8ur la Tour du Burbant et sur le VIeux ChAteau , A
Ath. — Memoires de la Society historique et litt^raire
de Tournai , t. VI. ~ T. k p. Tournai; Malo et Levas-
seur, avec planches. 1859.
Notice sur le Colt&ge dea Jteuitea anglais, A Li6ge. — Bull,
de rinstitut arch, liegeois, t. VI, p. 481. — T. a p.
Li6ge; Grandmont-Donders. 1865.
Histoire et description de la Porte Saint- Martin, A Tournai. —
Bulletin de la Soci6t6 historique et litt6raire de Tournai,
t. XI. — T. i p. Tournai; Malo et Levasseur. I pi. 1866.
2. ~ Note sur les plans graves de la ville de Tournai. — Bulletin
de la Society historique et litteraire de Tournai , t. VI,
p. 171. — T. a p. Tournai ; Malo et Levasseur. 1860.
Plans et vuea de la ville de Tournai. — Bulletins de la
Soci6t6 historique et litteraire de Tournai, t. XVIII,
p. 1. — T. ^ p. Tournai; V« Castermans. 1879.
Description des cartes de la province d'Anvers et des plans de
la ville (et l®*" supplement). —Ann. de rAcad6mied'arch.
d'Anvers , t. XIX, p. 19. — T. ^ p. Anvers ; Buschmann.
1862-63.
Deuxidme supplement ^ la description dea cartes de la pro-
vince d'Anvers et des plans de la ville. — Ann. de TAc. d'arch.
d'Anvers, t. XLII, p. 230. - T. ^ p. Anvers; J. Plasky.
1888.
— «72 —
Deuxidme (suite) et troisi^me supplements A la desoriptlon
des cartes de la province d'Anvers et dee plans de la villa. —
Ann. de I'Ac. d'arch. d'Anvers, t. XL VI , p. 238. — T. ^
p. Anvers; J. Plasky. 1892.
Cartes de la Flandre anoienne et moderne. Plans de la villa ds
Qand. — Le Messager des sciences historiques, k Gand,
annee 1868, p. 1-40. — T. ^ p. Gand; Hebbelynck,
1 pi. 1868.
Cartes de la province de Namur. Plans et vuea de la ville. —
Ann. de la Soc. arch, de Namur, t. 15, p. 69. — T. & p.
Namur; Ad. Wesmael-Charlier. 1883.
Cartes de Tancien duch6 de Limbourg. Plans et vues de la vills
de Limbourg. — Bull, de Tlnst. arch, liegeois, t. XVII,
p. 315. — T. 3i p. Li6ge; L6on de Tliier. 54 p. 1884.
3. — I. Reolierclies sur les cartes de la principaut6 de Li^ge et sur Iss
plans de la ville. —Bull.de Tlnstitut arch. li6geois,
IV , p. 207-292. — T. & p. Li6ge; Carmanne. 87 p.
1860.
II. Supplement aux reolierclies.... — Bull, de Tlnst. arch.
li6geois. V, p. 197-219. — T. k. p. Li^ge; Carmanne.
22 p. 1862.
III. Deuxidme supplement aux recher cites.... — Bull, de
llnst. arch, li^geois. VIII, p. 301-344. — T. a p.
Li6ge ; Carmanne. 45 p. 1868.
IV. Troisidme supplement aux reolierciies.... — Bull, de
rinst. arch, liegeois. XIII, p. 519-721. — T. A p.
Liege; H. Vaillant-Carmanne. 205 p. 1879.
V. Quatri^me supplement aux recherches.... — Bull, de
rinst. arch, liegeois. XX, p. 198-453. - T. a p.
Li6ge; L. de Thier. 256 p. 1887.
PRE.HlfiRE PARTI E.
Gil^RXEIi GRAVIES.
CHAPITRE I^r.
£poqueB prdhistoriques , roznaine et franque.
1 . — Carte des decouve^^tes de Vdge de la pierrc polie
da}is les environs de Liege ^ Namur , etc. M. De Puydt et
M. Ijohest fee...
V. Bull. XX, p. 275. T. i p., p. 79 (n« 363).
Ajoutez: Bruxelles; Hayez. broch. in-8. (Bull, de la Soc. d'anthro-
pologie de Bruxelles. Vol. V. , pi. I. )
2. — Le plateau de Solwaster, Ch. J, C. del.
Plan aulographie d'apres la carte militaire au 1/20,000.
II indique sommairement les groupemenls de pierres
que Tauleur renseigne corame monuments megalithiques.
(Larg. : 0™265, haut. : 0'n225.)
Dans : Charles J. Comhaire. Les monuments mSgalithiques de Sol-
waster, L Li6ge; Vaillant-Carmanne. Broch. in-S, pi. III. Mars 1889.
— an 57.
3. — Embourg (Aduatuca), par A. von Gohausen.
Bonn, 1867.
V. Bull. XX, p. 203. T. & p. , p. 7.
— an 57.
4. — Limbourg (Aduatuca castellum). von Veith.
fichelle de 1/20,000. Avec une echelle et une note pour
Cartes.
- 274 —
les courbes de niveau. Limit^e au nord k Baelen, au sud
h Go6 , h Touest h Bilslain et k Test k Goe. Au centre, la
ville de Limbourg, pr^lendue par Tauleur VAduaiuca Cos-
tellum. On voit la route suivie par les cohortes romaines
sous les ordres de Sabinus et deCottaetqui furenl d6truites
par Ambiorix. Cette route, appele^e le Pave du Diahle^
passe par Hontem, Dolhain et Belvaux. Les courbes de
niveau sont tracees, ainsi que les routes qui existent
actuellement. Executee d'apr^s la carte de Belgique
publi^e par Tlnstitut cartographique militaire.
(Larg. : 0^280, haut. : 0™215.)
Jointe k : Die Kampfe der JRomer and Germanen bet Limburg ,
par K. von Veith ( Monatschn'ft fUr die Geschichte Westdeuts-
chlands mil besonderer BerUcksichtigung der Rheinlande und West-
falem, public par Richard Pick. Treves, 4« ann6e, 1878, p. 419.)
(Bibl. de PUniversite de Li§ge.)
— an 57.
5. — Embourg {Aduatuca)^ par G. de Looz Iluy , 1875.
V. Bull. XX, p. 204. T. k p. , p. 8.
— an 57.
6. — Champ de hataillede Limbourg — Aduatuca. D'apres
la carle de VE tat- Major.
Echelle de d/20,000. Avec une l^gende pour la route
des Remains et celle des Sicambres et les lettres a el
b. Liniit^e au nord, k Baelen ; au sud, au hameau
d'H6vremont ; k Touesl, au hameau d'Andrimont, et a
Test k Baelen et a la riviere de la Gileppe. Les courbes
de niveau sont tracees, ainsi que les routes qui existent
actuellement. G'est une carte analogue au n* 4.
(Larg. : 0"»321, haut. : 0«206.)
Dans : Les Parous h Limbourg, par Q*. Harroy. Namur, Lambert
De Roisin. 1889. Un vol. in-12.
275 Cartes.
I^r SIECLE.
7. — Carte d*une vote romaine au con fin du Canton
de Landen. — BulL de VInst, arch, Hegeois. T, XX, —
PL I. G, Lefevre del.
fichelle de 1 k 20,000. Comprend les communes d'fili-
xera, de Wanghe, d'Overhespen, de Neerhespen et de
Neerlanden, dans la province de Liege, et d'Orsmael , de
Dormael et de Halle, dans la province de Brabant. La
voie romaine de Tirleraont k Tongres est indiquee ,
ainsi que les 6tablissements remains que Ton a decouverts.
Avec des courbes de niveau de cinq en cinq m6lres.
D'apres la carte de Belgique, en feuilles, de Tlnslitut
cartographique militaire.
(Larg. : 0™385, haut. : O^SO).
Dans : Rapport aur les fouilles archSologiques faites dana lea envi-
rons de Landen, par G. Lefevre. (Bulletin de VInst it ut archiologique
Uigeois. Liege, L. De Thier, 1887, t. XX, p. 38).
CHAPITRE IL
£v6ch6 et Principaut^ de Lidge.
667.
8. — Limes Malmundarien. . . . , par Roderique. Wurz-
bourg. 1728.
V. Bull. XX, p. 204. T. k p., p. 8.
6 6 7.
9. — Delimitation du domaine concede en 661 . . . . , par
H. Schuermans. Bruxelles, 1886.
V. Bull. XX, p. 205. T. k p., p. 9.
Ajoutez : Bull, des Comm. d'art et d'arch., XXIV, p. 405.
Cartes. — 276 —
915.
10. — Forct lie TIichx, en 015. Vervicrs, 1876.
V. Bull. XX, p. 205. T. c'l p., p. 9.
d225.
11. — Carte pour ie.s recherches sur reienduc et Ics
limiles de Vancien Comtd de Moha^ par K. de Marnefie.
U^gi\ 1879.
V. Bull. XX, p. 205-206. T. k p., p. 9-10.
1450?
12. — Croquis d'une Carte topogi'aphique de Vancienne
Foret de Thetix et de Vancieii pays de Stavelot. . . . , par
H. Schuermans. Bruxelles, 1886.
V. Bull. XX, p. 200-207. T. a p., p. 11-12.
Ajoulez : Bull, des Comm., XXIV, p. 403.
1500 (?)
13. — Carle sans titre du pays de Lidge. . . .
IV. Bull. XIII, p. 527. T. a p., p. 11. — II. Bull. V,
p. 200. T. a p., p. 4.
1570.
14. — Leodiensis dioecesis typus. . . , par Ortelius.
III. Bull. VIII, p. 305. T. k p., p. 7-8. — IV. Bull. XlII,
p. 528. T. k p., p. 12.
Supprimez : I. Bull. IV, p. 213. T. k p., p. 9. — et II. Bull. V., p. 200.
T. k p., p. 4-5. — Corrigez : III. PriviUgio. El apr^s Ort. Nole (i) : il
y a un exemplaire k la bibliothdque de rUniversil^ de Li^ge qui
porle : Theodorua Galle excudit Antwerpiae,
1581.
15. — Leodiensis episcopatus delineatio, /. G.
Celte carte n a pas d'^chelle. Le nord est plac6 k gauche.
On n*y a indique que peu de villes.
(Larg. : 0™315, haul. : 0™225!)
— 277 — Cartes.
Dans :
P Desct'ittione di M. Ludovico Guicciardini patritio FiorentinOy di
tutu d Paesi Bassi altrimenti ditti Gertnanica inferiore. Anvers,
Christophe Plantin. 1581. 1 vol. in-folio, pages 530 et 531. (Coll. L.
Digneffe). — 2® Description de tovts les Pais-Bas, autrement appellis
la Germanie inferievre, ov Basse Allemagne; par Messire Levis
Gvicciardin Gentilhomme Fiorentin. Anvers, Ghristophle Plantin.
M.D. LXXXII. 1 vol. in-folio. — 3<> Nouvelle Edition italienne. Anverso,
Chrislofasso Plantino. 1588. 1 vol. in-folio.
Voir, infra, le n° 25. — Supprimez : I. Bull. IV, p. 213. T. k p.,
p. 9. 1582.
1583.
16. — Leodiensis dioecesis,
IV. Bull. XIII, p. 528. T. k p., p. 12.
Ajoutez : . . . Brabant. La principaut6 s'elendait, en effel, surtoutes
ces provinces. — Se trouve dans : Spieghel der wevelt gestelt in ryiney
par Pierre Heins. Anvers, Christophe Plantin. Philippe Galle. 1583.
1 vol. in-12 oblong, page 79 (Coll. A. Dejardin); — et dans : Epitome,
(Coll. L. Dignefife).
1592.
17. — Leodiensis episcopal :s Johan Bussemecher exc.
Coloniae. Avec une ^chelle, une notice sur Torigine de
Li^ge, en latin, et le portrait de T^v^que Ernest de Baviere.
(Larg. : 0"265, haut. : 0"»20.)
Dans :
1® Fasciculus geographicus Aq (per) Math, Quadum sculptorem
Coloniae* 1592. 1 vol. in-4'. — Et la seconde Edition de cet ouvragc.
Cologne. 1608. 1 vol. in-4°, page 61.
2o Dans Touvrage intitule : Europae totius orhis terrarum partis
praestantissimos universalis et particularis descriptio. Cologne. 1594.
Supprimez: I. Bull. IV, p. 213-214. T. k p., p. 9-10. — Gardez la
note (Oi P* 10.
1592.
18. — Leodiens, episcop,
V. Bull. XX, p. 11. T. ^p., p. 11.
Supprimez : I. Bull. IV, p. 216. T. k p., p. 10.
Caites. 278
1593.
19. — Episcopatus Leodieiisis. . . , par G. de Jodo.
V. Bull. XX, p. 11. T. a p., p. 11-12.
1598-1603.
Supprimez : I. Bull. IV, p. 214. T. a p., p. 10 (n« 5).
1598.
20. — Leodiensis dioeccsis.
III. Bull. VIII, p. 30(5. T. a p., p. 8.
Supprimez: II. Bull. V, p. 201. T. a p., p. 5. — Ajoulez: III. Se
trouve dans: l® Caert-thresoor inhoudende de iafelen dea ganUhe
Wevelts Lawrf^n, etc., par B. Langenes. Middelbourg, Barent Lan-
genes, 1508. Un vol. in-8*' oblong, p. 173;— S*' Seconde edition du m§me
ouvrage. Amsterdam, Corn. Claesz, 1599. Un vol. in-8" oblong, p. 173;
- 3« P. Bertii . . . . Un vol. in-8«» oblong, p. 179 ; — 4» 2* edition du
mdme ouvrage , 1602; — 5* Thrisor de chartes, traduit par J. de la
Hage. Leide, Guyot, pour Corn. Nicolas k Amsterdam, 1(302, p. 179;
— 6° Reimpression du m^nie. Francfort, Mt. Becker pour Henry
Lorentz, a Amsterdam; — 7« P. Bertii. . . 3« edition, 1G06; — S** Hand-
hoeck of cort gegry(a)p der caerten ende beschrijvinghen van al e latiden
des wevelds. Amsterdam, Corn. Claesz, 160^) (Reimpression du Caert-
thresoor ).
1003.
21. — Limburgensis ducatus (I) tabula noca. . . Vrinis. . .
IV. Bull. X, p. 528-529. T. a p., p. 12-13. — II. Bull. V.
p. 201-2. T. ip., p. 5-6.
Supprimez: I. Bull. IV., p.. 214. T. k p., p. 10.
1603.
22. — Limburgensis ducatus iiova descviptio
I. Bull. IV, p. 215. T. h p., p. 11.
Errata. . . .les armoiries de Tancien duch^ de Limbourg. . . . Note (i).
Foppens = Foppins. — Note (*). Hondius le Vieux, dessinateur. . . .
(«) (Pour les cartes et vues des duchd et ville de Limbourg,
voir le travail distinct de feu Dejardin. Bull XVII.)
_ 279 Cartes.
1607.
23. — Leodiensis dioecesis. Mercator.
III. Bull. VIII, p. 306. T. h p., p. 8.
Lire : Larg. : 0"182, haul.: 0"118, — eeneis tabulis, — Corncliii, —
Janssoniu, — sans date (Bibl. de Gand. Bibl. A. Dejardin).
1607.
2i. — Leodiensis dioecesis tijpus, par G. Mcrcalor.
V. Bull. XX, p. 208-209. T. a p., p. 12-13.
Supprimez : I. Bull. IV, p. 2 15-6. T. a p., p. 1 1 -12. — Conservez la note 3.
1609.
25. — Leodiensis episcopatus delineatio. Kaerius,
V. Bull. XX, p. 209-211. T. ;\ p., p. 13-14.
Voir supra, le n® 15.
1609.
26. — Leodiensis episcopatus. Orlelius. Goignel.
III. Bull. VIII, p. 307. T. c^ p., p. 9.
1609.
27. — Limburgensis ducatus. Ortclius. Coignol.
III. Bull. VIII, p. 307. T. k p., p. 9.
1613.
28. — Liege, par Guiccardin.
III. Bull. VIII , p. 307. T. k p. , p. 9-10. — II. Bull. V,
p. 203. T. i\ p., p. 7.
Voir supra, n»" 13 et 23. — Ajoutez: Cette carte .... sur la Roer
a Test et la Geete a I'ouest comprend done, out re la province
de Liege, celle du Lirnbourg et une partie des provinces voisincs. Les
routes ne sont pas tracees. — Se trouve dans: 1° Description de touts
les Pays- bos, autrement appellez la Germanie inf^^ieure ou Basse Alle-
magnSj par Messire Loys Guicciardin, Gentil-homme Florentin: main-
tetiant reveud dt augmentie plus de la moitii par le mesme Autheur.
Avec Arnheim , Jean Jeansz, 1613. Un vol. in-i*' oblong. —
2 Omnium Belgii , . . . — 3<* Description de touts [Keere (Pieter
19
Cartes. _ 280^
van den). Pierre du Mont = Van den berghe, en latin Montanus, en
franqais du Mont, naquit k Gand en 1572 et mourut a Leyde en 1632]. . . .
Janssonni. Un vol. in-4" oblong, page 744. (Le texte est en hollandais).
— 4® Description de touts lea Pays-Bas^ etc. (comme io). Re-imprimi
d Campen chess Arnoud Benier Pour Henry Laurents Liberaire d Ams-
terdam sur Veau , 1641, Un vol. in-4o oblong.
4616.
29. — Leodiensis dioecesis. P. Berty.
III. Bull. VIII, p. 307. T. ^ p. , p. 9. — C^est le n« '3^
II. Bull. V, p. 201. T. ip., p. 5.
Ajoutez: III. Se trouve dans Touvrage : 1® P. Berty ; — 2* Edition
francjaise du m^me ouvrage. 1616. 1618. 1 vol. in-l!2 oblong, page 33i;
— 3** Autre Edition. Amsterdam, Elzevier. 1620; — 4° Belgicct, sire
Inferioris, . . . 1634. . . . in-12; — 5® R^impression de cette edition
en 1635, en tons points sembiable. ( Bibl. A. Dejardin.)
1616.
30. — Leodiensis diocesis. Abraham Goos.
V. Bull. XX, p. 210-211. T. ^ p., p. 14-15.
Supprimez : I n» 11. — Bull. IV, p. 216. T. k p., p. 12. — Ajoutez:
Se trouve dans : 4* Atlas minor ofte een korte dochgrandige Beschnj-
vinge der geheeler Wevelt met alle hare gedeelteu: Eerstlije van Gerardo
Mercatore {n't latijn berchreven ende volghens door Judocum Uondium
met vele Caerten verbitert ende vermeerdert ende an in onze Neder-
lantsche sprdke overgeest door Ernestine BritUr. Amsterdam, J. Jau-
nen, 1630. 1 vol. in-8« oblong, p. 457. (Coll. J. b. Vervliet) ; — 5» Edition
de V Atlas Minor de 1628, en 1634; ~ 6» Edition allemande
1616.
31 . — Limhurgensis ducatus nova descriptio. . . .
I. Bull. IV, p. 215. T. k p., p. 11.
1616.
32. — Limhurgensis ducatus nova descriptio. . . .
IV. Bull. XIII, p. 529. T. ^ p. , p. 13-14. — II. Bull. V,
p. 202. T. ^i p., p. 6.
Supprimez : I. n* 8. Bull. IV, p. 215. T. k p., p. 11. — Ajoutez IV:
G'est une copie du pr^c^dent, mais qui ne va tout-a-fait aussi loin au
2^1 Cartes.
sud et va plus loin a i'est. — Dans le vol. de 1622, page 33. 11 y a une
autre Edition de cet ouvrage dat6e de 1617. (Catalogue de vente
Gumon,nM119.)
IGIG.
33. — Limhurgum. Kaerius.
IV. Bull. XIII, p. 530. T. a p.. p. 14. — II. Bull. V,
p. 201. T. a p., p. 5.
4G17.
34. — Carte du Limhourg. . . . Kaerius.
IV. Bull. XIII, p. 530. T. a p., p. 14. — II. Bull. V,
p. 203. T. i\ p., p. 7.
Transposez IV : les dimensions au n® IQq^'^ier,
4627.
35. — Leodiensis dioecesis tgpus.
IV. Bull. XIII, p. 530. T. h p., p. 14-45. — II. Bull. V,
pp. 20-2-203. T. a p., p. 6-7.
Prendre les dimensions (IV) au n<^ 10'". -- Ajoutez : IV: il y a un
^cusson en blanc. — Supprimez (??) le litre de Touvrage.
1630.
36. — Leodiensis dioecesis tgpus. . . . Petrus Kaerius
Coelavit.
III. Bull. VIIl, p. 308-309. T. i p., p. 10-11.
Lire : Gloppenburgij. (Bibl. A. Dejiardin.)
1632.
37. — Limburgensis ducatus nova descriplio , . . .
Kaerius.
III. Bull. VIII, p. 309. T. k p., p. 11.
Lire : page 409.
1633.
38. — Dioecesis Leodiensis accurata tabula. . . . Ilondii,
III. Bull, Vlir, p. 309-310. T. fi p., p. 11-12.
Supprimez : I. — Bull. IV, p. 216 (n« 13). T. a p., p. 12. — Lire
apr^s Henn'ci Hondii. D'aulres exemplaires portent : Joannis Jans
Cartes. — ^g^ —
8<mii. ^ Ajoutez : A ^t4 reproduite dans la Galerie agrSable du tnonde,
etc., n<* 98. — Se Irouve dans : 1" Oerardi MercatoHs atlas. . . .; —
2o Dans T^dition Ju m^me ouvrage... ;— 3*^ Nieuwen atlas, ofte tcereld
hesehrywinghe ende volkonie afheeldinge van alle Coninckrycken Landen
ende Provintien , als meede cost en West Indien atlas in twee deelen
hegrepen. Amsterdam; J. Jansson. 1641. 3 vol. in-folio. Tome I,
feuille X (Coll. Ad. Dejardin) ; — 4o Ainsi que dans . . . Tome !•',
feuille AAAA (Blbl. de rUniversit^ de Li6ge ).
1636?
39. — Diocesis Leodiensis accurata tabula,
V. Bull. XX, p. 211-212. T, a p., p. 15-16.
Supprimez III (n'iObis). - BuU. VIII. p. 322-3. T. kp., p. 2t-25.
1636.
40. — Ducatus Limhurg,
III. Bull. VIII, p. 310. T. i p. , p. 12.
Ajoutez: Gopie de 21 et 22. II y a un plus grand nombre de routes
indiqu^es. — Corrigez : ... ate twee hondert (ily en a. . ,.) Amsterdam;
D. Ratelbandtier. 1708. 1 vol. in-12 oblong, n* 135. — Et dans la
seconde Edition. Amsterdam; David Weege. 1753, n^ 116. Y ajouter
pour le texte hondert en dertig (il y ena 234). . .
1636.
41. — Limburg Ducatus.
III. Bull. VIII, p. 311. T. ill p. , p. 13-14.
Corrigez: 1636. ~ Ajoutez : Get atlas a un texte en frauQais intitule .
Description de touts les Pays-BaSy autrement appelez la Germanie infi-
rieurCf ou Basse- Allemagne par Pierre Verbist atec toutes les cartes
gSographiques des ditspays. Anvers. P. Verbist, 1636. 1 vol.
1636.
42. — Comitatus Valkenhorg et Dalcm.
III. Bull. VIII, p. 311. T. A p. , p. 12.
Supprimez: I (no 22). Bull. IV, p. 218. T. k p., p. 14. — Lire III,
page 36, n<>* 110 et 118.
f
— 283 — Cartea.
1638.
43. — Ducatua Limhurg, . . . Henrici Hondii.
III. Bull. VIII, p. 311. T. ^i p., p. 13.
Supprimez: I (n« 14). Bull. IV, p. 216. T. k p., p. 12.
1639.
44. — Tabula chronographica. . . . Mantelio.
I. Bull. IV, p. 216. T. A p. , p. 12, no 12.
1645.
45. — Leodiensis dioecesis, Blaeu.
V. Bull. XX, p. 212-213. T. a p., p. 16-17, n» U^^.
Supprimez: III (14*«'). Bull. VIII, p. 311. T. k p., p. 13.
1649.
46. — Carte sans titre des environs de Li^ge.
IV. Bull. XIII, p. 531. T. & p., p. 15. — II. Bull. V,
p. 203. T. i p., p. 7.
1650.
47. — Leodiensis dioecesis.
II. Bull. V, p. 204. T. ap., p. 8.
Supprimez: I. Bull. IV, p. 217 (n» 15). T. a p., p. 13.
1650.
48. — Ducatus Limhurgum auctore /Egidio Martini. . .
IV. Bull. XIII, p. 531. T. ^ p., p. 15-16. — II. Bull. V,
p. 204. T. ^ p. , p. 8.
1652.
49. — Limhurg ducatua,
IV. Bull. XIII, p. 532. T. & p. , p. 16.
1652.
50. — Limhurgum.
II. Bull. V, p. 203. T. ip., p. 7.
Supprimez: I. Bull. IV, p. 217 (n«» 15). T. k p., p. 13.
Cartes. _ 3^4 _
1656.
51. — Ducatus Limhurguni, par Martin Zeillern.
HI. Bull. VllI, p. 312. T. i p., p. 14.
Lire: a Touest, la Meuse jusque Huy Copie reduite de
22 et 21. Les routes ne sont pas indiqu^es.
1657.
52. — Eburoiies , qui postea Tungri. Partie septen-
trionale du Diocese de VEvesche de Lycge. Partie de
VEstat et Seigneurie de Lgege , Duche deLimhoiirg. Par
N, Sanson d' Abbeville ^ Geogr. ord. de S, M. Avecq
PHvilege pour vijigt ans. A Paris y chez Vautew\ 1657.
Avec qualre 6chelles.
(Larg.: 0«»485, haul.: 0'n395),
Dans un atlas sans titre de la Biblioth^que de la ville
de Li^ge, n<» 86.
Supprimez: I. (nM6). Bull. IV, p. 217. T. k p., p. 13.
1657.
53. — Poemani in Eburoiiibtis, . . . Sajison. . . .
1. Bull. IV, p. 217. T. ^ p., p. 13, no 17.
1660.
54. — Leodicnsis dioec.
I. Bull. IV, p. 217. T. h p., p. 13.
1662.
55. — Tabula ducatus Litnburch et comitatus Vale-
kenburch in lucent edita a F. de Wit. Gedt^ckt V Ams-
terdam by FredJrick de Wit in de Calverstraet by den
Dam in de Witte Pascaert. Aveo deux echelles, une
rose des vents et les armoiries do I'ancien duclie de
Limbourg a la partie superieure, a gauche enlre deux
ouvriers.
(Larg.: 0™55, haut. : 0"»45).
Dans I'allas intitule : F. de Wit Germania inferior ^ sive
— 285 — Cartes.
XVII provinciarum geographicae generates et particulares
tabulae. Nieut Kaert-hoeck van de XVII Nederlanische
pravincien hegrypende ende de aengvensende landen
portecter als ogt voor descn tot Amsterdam uitlicht
gebracht door Frederick de Wit in de Kalvenstraet in
Witte Pascaert. Carte 21. 4 vol. in-folio. — Et dans
I'Atlas intitule: Mapas o geographia conpendioga , que
muestra elorbe de la terra vacadas las mas meras tabulas.
En Amsterdam , en la tienda de Fredericq de Wit, en
la calle que haman Kalvenstraet. Get atlas a un faux
litre qui paralt grave par S. de Lairesse , n® 418.
4670?
56. — Tabula episcopatus Leodiensis. . . . Danckerts. . . .
I. Bull. IV, p. 248-249. T. c'l p., p. 14-45, no 44.
Corrigez: les armoiries de Li^ge, celles du Luxembourg, et. . . . —
Se trouve a la Bibl. de TUniv. de Liege , dans un recueil de 46
cartes; n° 22, et aux Archives de TEtat {k Li^ge).
4672.
57. — Estat et Seigneurie de VEveche de Lyege. . . .
I. Bull. IV, p. 249. T. i p., p. 45.
Ajoutez: Se trouve a la bibliotheque de TUniversit^ de Li6ge,
dans un recueil de 60 cartes, n° 39, et aux archives de TEtat
k Bruxelles. — Corrigez: haut: 0™15. — Un autre exemplaire
porte la date de 1674, d'apres M. Hottmann, et un autre, aux
Archives de TEtat, celle de 1692 (n" 294 [?] ). Voir aussi le n« 101
de 1700.
4674.
58. — Carte des Camps de Hologne , etc. *
IV. Bull. XIII, p. 533. T. ^i p. , p. 46, n" 26i«'.
Corrigez ainsi le texte : Carte des Camps de Hologne et de Neu-
ville sur MShaigne. Le 26 et 27 de May 167 i. CorrigSe et augmentie
par le Ch"^ de Beaurain, . . . . Au nord Wamont et Waremme .
au sud Assche, Longchamp et Bierwart; a Touest Jodoigne et
Glimes ; et a Test Bleret, Cbapon-Seraing et Beaussart (Beaufort). . . .
Cartes. — Jgg —
4674.
59. — Carte des Camps d*Avcsne. . . .
V. Bull. XX, p. 213. T. k p., p. 17.
1675.
60. — Le duche dc Limhourg. . . . par P. du Val. . . .
I. Bull. IV, p. 219, T. a p., p. 15, n« 27.
Ajoutez: Se trouve aux archives de la province de Li^ge.
1675.
61. — Carte intitulee :
Le Duche de Limhourg et VEveche de Liege, par
P, Du Val Geographe du Roy. A Pans chez VAutheur,
en VIsle du Palais, sur le Quay de I'Orloge, proche Ic
coin de la i*ue de Harlay, Avec Privilege du Roy. — i615.
Avec une echelle et les arnioiries du Limhourg et de la
ville de Li(5ge a c6l6 du litre. Cette carte est limit^e au
nord h Landen et Kessel ; au sud h Dion et S^-Huberl ; ii
Touest a Jodoigne, Namur ct Charlemont, et a Test a
Erkelens (P), Corndy-Munstor ( P) et Pruim (P). Compreiui
done, outre la province de Li^ge, une partie des provinces
de Namur et de Luxembourg. Les routes ne sont pas indi-
qu^es.
(Larg. : 0"376, haut. : 0™498.)
Se trouve k la Bibliothdque nationale k Paris.
62. — [. Bull. IV, p. 219. T. k p., p. 15, n« 28.
Ajoutez : Ce doit 6lre le n» 57 ci-dessus.
1681.
63. — Eslat et Seigneur ie. . . .
V. Bull. XX, p. 214-215. T. a p. , p. 17-18.
Supprimez: IV. Bull. XIII, p. 534. T. a p., p. 18, n» 29 qiiater.
2g7 Cartes.
4681-89.
64. — I. Bull. IV, p. 220. T. ^ p. , p. 16.
1690-95.
65. — Episcopatus et principatus Leodiensis.. . F. de Wit. . .
f. Bull. IV, p. 218. T. a p. , p. 14, le n" 23.
Corrigez : 1670= 1690-95. — Ajoutez ( Collections de M. le chanoine
Henrotte, de M. Bodel et de TUniversit^ de Lidge).
1692.
GO. — Limburgi ducatus. . . . Peelers . . .
IV. Bull. XIII, p. 532-533. T. i p., p. 16-17, n» 29^'^
1692.
67. — Ordre de hataille- . . . de Beaurein. . . .
III. Bull. VIII, p. 312-313. T. a p., p. 14-15, n«» 29»^»«.
Ajoutez : . . .et dans la seconde edition de eel ouvrage. La Haye et
Paris, 1776. Quatre volumes in-folio. Tome III, p. 10.
1692.
68. — Le Ltmhourg , oil sont le Duche de Limhourg , Ic
Cotnte de Dalem ; Ics Seigneuvies de Fauqucmont, et de
Bolduc, dresse sur les Memoires les pJs recents , par le
6'' Sanson Geographe ord^^ du Roy, A Paris, chez II. Jail-
lot joignant les grands Augustins ^ aux 2. Globes, Avec
PHvilege du Roy. 1692.
IV. Bull. XIII, p. 533. T. a p., p. 17.
Supprimez : III. Bull. VIII, p. 314-315. T. a p., p. 16-17, n^ 29 septem.
Corrigez comme ci-dessus, plus: . . . et une l^gende pour les
signes employes et Heinsberg ; . . . Homal et Malmedy ; . . .
Hasselt et Gomme, el Larg. : 0™535 , haut. : 0^415. (Coll.
Ad. Dejardin et L^once Digneffe.)
Ajoutez : Se trouve aussi dans : Y Atlas Frangois , contenant les
Cartes geographiques dans lesquelles sont trhs-exactenient remarqiiez
les Empires, Monarchies , Royaumes et Estats de V Europe . de VAbie,
de VAfrique et de VAmirique ; avec les Tables et Cartes particulih-es
Cartes.
- 288 -
de France, de Flandre , d'Allemagne, d'Espagne et d'ltalie, par
H. Jaillot. Paris, Jaillot, 1695. Deux vol. gr. in-folio. Le tome II a
pour litre : Seco}%d volutne de V Atlas Frangois, etc., 1699, n» 8. (Bibl.
de I'Universite de Li6ge.)
1692.
G9. — Parlic de Vevesche de Liege^ ou sont les environs
des villes de Liege, et de Hug, et les environs de Mastricht,
dans le duche de Limhourg, etc. Paris, J. B. Nolin. Avec uiie
echeile. Limitee au nord a Weyer, \f unsterbilsen et Hountein;
au sud a Haveiange et Boham ; ^Touest a Leau , Landen,
Hannut et Seiiles, et a Test a Fauquemont et Spa. Gom-
prend, outre la province de Li^ge, une parlie du Limbourg.
Les routes ne sont pas indiquees.
Sur la meme feuille que le plan de Liege, n° 54 ( i).
(Larg. : 0»«210, haut. : O'^IOG.)
Se trouve k la Biblioth^ue nationale , a Paris.
1693.
70. - Carte des camps de Vabbage d'Hegleseni. . . .
Deaurain, . . .
lU. Bull. VIII , p. 313. T. a p. , p. 15 , n° 29l^'^
Ajoutez : Avec une 6chelle et une rose des vents. ... t. IV, pi. 1 1,
et t. Ill, pi. 38.
1693.
71. — Carte des camps de Walef-S^'Pierre.
III. Bull. VIII, p. 313. T. a p. , p. 15-16 , n« 29q'^*«^
Ajoutez: Avec une echeile et une rose des vents. ... t. IV, pi. 14,
et t. Ill, pi. 39.
(i) Cette carte a ete r6unie avec d'autres et des plans de villes en
un jjTand tableau intitulo : Le champ de Mars dans Us Pays-Bos en
1692 oil le roi commande ses annvvs en personne presence d sa majeate
pour le service de ses troupes. Par son trhs hutnble serciteur <€' fideU
sujet, J. B. 2^'olin. — A Paris chez J. B. Xolin, sur le Quay deVlLirlogc
du Palais proche la rue de Ilarlay, a VKnseigtie de la Place de^ Vic-
toires. Avec Privilege du Roy.
- 289 — Cartes.
1693.
72. — Carte des camps de Vignamont. . . .
III. null. VIII, p. 314. T. a p. , p. 16, n^ 29^uinque
Ajoutez : . . . et une rose des vents . . . et t. Ill, pi. 41.
1693.
73. — Carte des camps de Leshj. . . .
III. Bull. VIII, p. 314. T. up., p. 16, n«29»e*.
Ajoutez: . . . .ett. Ill, pi. 44.
1693.
74. — Ordrc de hataille, . . .
V. Bull. XX, p. 214-215. T. ii p. , p. 18-19, n- 30.
Supprimez : I. Bull. IV, p. 220. T. k p. , p. 16 , no 30.
1693.
75. — Gegenein an derzum treffen fevtig stehende armee
dcr alliirten tn ihvem vagel beg Necrwinde , und der
Franzosischen unter dem marechal de Luxembourg. . . .
I. Bull. IV, p. 220. T. i p., p. 16, no 31.
1693.
76. Carte sans litre du camp de Neerwindcn
III. Bull. VIII, p. 315. T. c^p., p. 17,n^31bis.
1693.
77. — Ddfaitede V armee des Alliez. . . .
V. Bull. XX, p. 215. T. ^i p , p. 19, n^ 31* .
1693.
78. -r Vuedes Villages. . . .
V. Bull. XX, p. 216. T. a p., p. 20, n^ 31^ .
169 3.
79. — Plan de la hitrdUe de Necrwinde.
V Bull. XX, p. 215-216. T. a p., 19-20, no 316 .
Aj(.utez : (Coll. L^once Digneffe, a Li^ge. )
Cartes.
— 290 —
1693.
80. — Premier plan. ... . , .hc- ^
III. Ball. VIII, p. 315. T. k p., p. 17, no 31<i-^- ( l75o).
1693.
81. — Denxieme plan. . . .
III. Bull. VIII, p. 315-316. T. a p., p. 17-18, n^ 3H"^'^^'^
1693.
82. — Troisieme plan, . . .
III. - Bull. VIII, p. 316. T. k p., p. 18, no 31«'^ .
1693.
83. — Quatrieme plan. . . .
III. Bull. VIII, p. 316. T. a p., p. 18, n- 31-p^«'-.
1693.
84. _ Plan de la hataille dc Neerwinde. . . .
III. Bull. VIII, p. 315. T. a p. , p. 17, no 31^0' .
1693.
85. — Bataille dc Ncrwinde. . . .
V. Bull. XX, p. 216-217. T. ^ p., p. 20-21 , n^ 31^^
1693.
86. — Carles des camps de Landen ferme. . . .
III. Bull. VIII, p. 316-317. T. a p., p. 18-19, no3[^^.
1693.
87 — Cartes des camps de Qwivem . . .
III. Bull. VIII, p. 317. T. ^ p., p. 19, no 31«»ovem.
1694.
88, — Cartes des camps de Jandrain ....
III. Bull. VIII, p. 317. T, a p , p. 19, no 3l<*«<^«-.
1694.
89 — Cartes des camps de S^-Tron. . . .
III. Bull. VIII, p. 317-318. T. a p., p. 19-20, n^ 3l'»<'«"'.
ggf Cartes.
1694.
00. — Carte dcs cainps (Vllorellc, . . .
III. Bull. VIII, p. 318. T. a p., p. 20, n" {Vlduodecim
1694.
91. — Carles den eainps tie Vvjnanwnt. . . .
III. Dull. VIII, p, 318. T. h p., p. 20, iio 31^fe<i«^»^.
1693-96.
92. — Carte de T^veche de Liege. . . de Fer . . .
1. Bull. IV, p. 220. T. ^ p., p. 16, n« 32.
1695.
93. — Leodicnsis episcopatus in omnes Subjacentes
Provincias, . . . per Nicolaum Vischer. . . . cum Pnvilegio
ordinum HoUandiae el West^Frisiae,
III. Bull. VIII, p. 318-319. T. h p., p. 20-21, n^ 33.
Supprimez : I. Bull. IV., p. 220-221. T. k p., p. 16-17.
Corrigez comme ci-dessus , plus : conipendiosa (onzieme ligne).
1695.
94. — Leodiensis episcopatus pars septentrionali s . . .
III. Bull. VIII, p. 320. T. k p., p. 22, n« 34.
Supprimez : I. Bull. IV, p. 221. T. a p., p. 17, n^ 34.
1695?
95. — Leodiensis episcopatus pars yyicdia. . . .
III. Bull. VIII, p. 320. T. c^ p., p. 22, iv 35.
Supprimez: I. Bull. IV, p. 221. T. a p., p. 17, meme n®.
1695.
96. — Limhurgi ducatus, . . . iV. Visscher. . . .
III. Bull. VIII. p. 320-321. T. h p., p. 22-23, n« 35*'»^
Ajbutez : n" 4-5.
Cartes. — 292 —
1695?
97. — Le Limbourg, ou sont le duche dc Limbourg. . . .
Sanson. . . .
III. Bull. VIII, p. 3'21. T. h p., p. 23, n^ 37^«.
Ajoutez : c'est une reproduction du n" 68, de 1692.
1695?
98. — Carte du duche dc Limbourg, de Beaulieu.
IV. Bull. XIII, p. 534. T. k p., p. 18, n^ 35««^
1696.
99. — Dioccesis Leodiensis accurata tabula.
I. Bull. IV, p. 221. T. ip,, p. 17, no 36.
1697.
100. — Le diocese de Lijege. 1697, de Fcr.
IV. Bull. XIII, p. 535. T. li p.. p. 19, n^ 'S6^^\
Supprimez : II. Bull. V , p. 204. T. k p., p. 8, m^me n«. — Ajoutez:
planche 48.
1700.
101. — Estat et seigiieurie de VEvesche de Lyege. . . .
Sanson. ...
I. Bull. IV, p. 221-222. T. a p., p. 17-18, n° 37.
(La collection Ulysse Capitaine est entree a la Bibliotheque de
rUniversit6 de Liege ).
1703?
102. — LiUtich, Franlz (Liege, Nicder Luyek mil der
Gegend auf 2 Stunden. — 26).
Avec deux ^chelles. Limitee au nord h Oreye (Oerlc)e\
Mouland (Melun); au sudi Neuville, Nandrin (Mauderenj
et Fraipont; k Touest h Remicourt et Huy , et a Test a
Dalhem et Grand-Rcchain. Tous les noms sont mal oiiho-
graphi^s. Divisee en carres.
(Larg. : 0"20, haut. : 0™135.)
Se trouve dans le meme ouvrage que la carte. (Coll. A. Dejardin).
— 493 — ^arte«.
d703?
103. — Huy. . . . Gabriel Bodeneliv. . . .
IV. Bull. XIII, p. 535. T. a p., p. 19, \\<^ 37^^^.
Ajoutez : (Coll. Ph. de Limbourg, k Theux).
1703.
104. — Plan van de Gelegentheidt der Linies van de
Mehaigne.
V. Bull. XX, p. 217. T. k p., p. 21, n^ 3V^^.
1703.
105. — Plan de la siluation.
V. Bull. XX, p. 217-218. T. h p., p. 21-22, n« 37^ater.
1709?
106. — Ueveche de Liege ^ suivaiit. . . .
III. Bull. VIII, p. 321-2. T. a p., p. 23-24, n^ 39.
Supprimez : I. Bull. IV, p. 222-3. T. k p., p. 18-19.
Ajoutez et corrigez : . . . Tomes XV et XVI de la collection entiere
et tome IV des Pays-Bas catholiqiies. . . . monde, ou . . . composie de
. . . Dress^es sur les Observations. . . . Boyale des Sciences d Paris, etc ,
. . . autres Parties. . . (Coll. A. Dejardin). ... p. 297. (Coll. Schoepen).
1709.
107. — Ueveche de Liege suivant. . . .
IV. Bull. XIII, p. 535. T. ii p., p. 19, n^ 39^^
Supprimez : II. Bull. V, p. 205. T. k p., p. 9. — Ajoutez : Tome I
ou VII (Coll. Bodel-Nyenhuis k Leide, et J. Vaust).
1709?
108. — Dioecesis Leodiensis accurata tabula,
I. Bull. IV, p. 222. T. a p., p. 18, n^ 38.
Ajoutez : Doit 6tre une copie du no 38 de 1633. (Larg. : 0™535 ,
haul.: 0"455) . . . tailles douces, les . , . Tome XVI de la collection
complete et tome IV des Pays-Bas catholiques, Mettre en note : Get
ouvrage, etc. — Dans la note : D'apr^s Ch. Le Blanc (Manuel, etc.),
Karl Allard. . .
Cartes. 294
1709?
109. — Lc dudtc de Limhourg. ...
III. Bull. VIII, p. 322. T. a p., p. 24, n« 40.
Supprimez : I. Bull. IV, p. 223. T. a p., p. 19.
Lire ligiie 7 : Gruches = pots.
1720?
110. — Lea environs de Mastricht. . . . Denard. . . .
IV. Bull. XIII , p. 536-7. T. a p., p. 19-20, n^ 40^^^.
1725,
111. — Gallix Christiame Germania, . . Nolin. . . .
IV. Bull. XIII, p. 536. T. k p., p. 20, no40»«'.
Corrigez : Nolin Geographo. — Larg. : 0"405, haul. : 0™34.
1739.
112. — Nieuwe en Naauwkeunge kaart van de dne
Landen van Ovcrmaaze Valkenbiivg, Daalhem en 's Hcrio-
genrade. Te Amsterdam by Isaak Tirion^ J. Keyser Schulp.
1739.
Avec deux echellcs. Liinilee au nord a Sittard (H.); au
sud k Verviers ; a I'ouesl a Liege , el a Test h Geilenkir-
chen (P.) el Aix-la-Gliapelle (P. ). Coniprend done la parlie
nord-est de la province de Liege et la parlie sud du Lim-
bourg hollandais. Oulre les coniles de Dalhem et de Fau-
quemont et la seigneurie de Rolduc, cetle carte comprend
encore une grande partie de Tancien duch6 de Limbourg.
Les routes y sonl indiquees. (Larg. : 0™30, haul. : 0"258. )
Dans :
1* Nieuwe en beknopte Hand-atlas bestaande in eene versameling
van eenige naauwkeurige landkaarten , alle in de Nederduiisch tadl en
nade alderlaatste ontdekkingen ran de Vhle en and opgesteld, elc.
Amsterdam , Is. Tirion, 1744. (Lisez 1754?). Un volume in-folio.
( Broeckerhuis-Amsterdara.)
2' Nieuweti atlas ^ berattende alle de deelen des aardrijks^ samenges-
teld uii alle de nieutvste en beste kaarten, door de voornaamsie mees
— 295 — Cartes.
ters uil geheven en verbeterd. 1" partie, n® 62. Europe. 1787. Un vol.
in-foUo. (Coll. Ad. Dejardin.)
1740?
113. — Carte de la Principaute de Liege . . . par Le Clerc,
I. Bull. IV, p. 223-4. T. ^i p. , p. 19-20, no 41.
Corrigez et ajoutez : . . . telles que celles dc houilleurs, de fondeiirs
en fer , de vignerons , etc. — Cette carle a et6 reproduile avec des
modifications en 1763 (Voir le ny 153 el le no 115).
1744?
114. — Uiveche et VEtat de Liege par Seutter.
III. Bull. VIII, p. 323. T. k p., p. 25, n« 41^^.
Ajoutez : Carte dans la coll. A. Dejardin.
1744.
115. — Uiveche et V£tat de Liege Latter,
I. Bull. IV, p. 224. T. h p., p. 20, n« 42.
Supprimez : « Cette carle se Irouve assez communemenl » el ajoutez .
G'est la m6me carte que le n» 113 de 1740? Se Irouve dans un atlas
des$ quatre parlies du raonde, compose de 50 cartes parues do 1758 a
1775, intitule : Atlas geographicua major exhibens telluretn seu glohum
terrae quom in mappis generalibua et specialibus per Jounnem Baptis-
tarn Homannum ejusdem heredes ediiisproemissa introductione geogra-
phica mathematico'phyaico'historica qui exclusa Germania quatuor
mundi partes^ regna et status reproesentat. — Curantibus Homannianis
heredibus Novimbergve. A° 1758.
1744.
116. — Duche de Brabaiit , . . . . Friecx,
I. Bull. IV, p. 224-225. T. d p., p. 20-21, no 43.
Corrigez : . . . intilulee : Cartes des . . . Pays-Bos contenant . .
Flandre^ . . . Picardie Dressie. . . , etc., 174i. Paris, chcz Crepy . . .
1712. En 2i feuilles.
1740.
117. — Bataillc de Rocour,
V. Addenda. Bull, XX, p. 277-278. T. ix p., p. 81-82,
n« 43*»^.
Cwtes. _ 290 _
1746.
118. — Plan exact de la hattaille de Bocour
I. Bull. IV, p. 225-6. T. k p., p. 21-22, no 44.
Ajoutez : hattaille . . . Harrewyn ... d /a Monnoye . . . Avec une
^chelle , une rose des vents , une d^dicace en vers surmonUe des
armouries et une notice . . . (Se trouve k la Bibl. royale, a Bruxelles).
1746.
119. — Bataille de Rocoux, . , . .
I. Bull. IV, p. 226. T. k p., p. 22, n« 45.
(Coll. A. Dejardin).
1746.
120. — Bataille de Rocoux . . . Le Rouge,
I. Bull. IV, p. 226. T. k p., p. 22, n« 46.
Ajoutez: . . . in- folio n^ 51.
1746.
121. — Plan de la bataille de Rocour Demeuse.
I. Bull. IV, p. 227. T. k p., p. 23, n^ 47.
Gorrigez: . . . Rocour Donn^e le It 8^re jjis Entre . . . Allify,
Levi . . . d. H» — 6r . . .
Avec une ^chelle, une rose des vents et une l^gende de A & H.
1746.
122. — Plan van de Actie . . .
III. Bull. VIII, p. 323-4. T. ^ p. , p. 25-26, n^ 47b«.
Gorrigez et ajoutez : . . Actie . . . Geallieer de Arinee . . . October, . ,
(Se trouve aussi chez M. le chanoine Henrotte et M. L^nce
Digneffe ).
1746.
123. — Plan van de Actie, . . .
III. Bull. VIII, p. 324. T. St p., p. 26, n^ J^l^.
Gorrigez: . . . Actie . . . Geallieer de en Fransehe Armeen, . ..
Stadt , , .October 1 vol. in-lSL
— 297 — ^^«^'^*«8-
1746.
424. — Bataille de Liers. . . .
III. BulJ. VIII, p. 324. T. a p., p. 26, n« J^l^^ier^
Gorrigez et ajoutez : Bataille de Liers gagnde par lea trouppes
du Roy 80U8 Mgr le Marichal de Saxe le 11 8^rA 2746. Dessinee..,
du rSgim^ de la March. Paris. Le Rouge. — fichelle et 16gende. —
(Se trouve encore dans la coll. de M. L. DignelTe).
1746.
425. — Bataille dc Rocoux, . , par Kryt.
V. Bull. XX, p. 218. T. a p. , p. 22, no 475.
Snpprimez : IV. Bull. XIII , p. 536-7. T. k p. , p. 90-21.
1746.
126. — Plaii van de Actio. . . par P. Servaas.
IV. Bull. XIII, p. 536. T. ^p., p. 2i,no47««^
1746.
127. — Bataille de Rocoux. . . .
V. Bull. XX, p. 218-219. T. ^ p. , p. 22-23, n^ 47^.
1746.
128. — Plan de la bataille de Rocours. . . par CaiTont.
I. Bull. IV, p. 227. T. ^ p., p. 23, no 48.
1746.
129. — Bataille de Raucoux . . . par d'Espagnac.
III. Bull. VIII, p. 324. T. a p. , p. 26, n« 48^^^.
1746.
130. — Bataille de Rocoux, . .
I. Bull. IV, p. 227. T. ^ p. , p. 23, n« 49.
Ajoutez: C'est une copie de 128. — Se trouve dans: MStnorial
de I'artillerie , ou recueil de memoires , experiences , observations et
procidis relatifs au service de Vartillerie ; rSdigd par les soim du
comiU, avec Vapprobation du Ministre de la guerre, Liege, Noblet,
1850, 6 vol. in-8«> et atlas. Tome VI, pi. 20, — et dans celui
intitule : Histoire et Tactique
Cartes. __ ^98 —
1746.
-131, — Plan de la hataille de Rocoux, .... Inselin.
III. Bull. VIII, p. 324. T. ^i p. , p. 20, n^ 49^i^
1746.
132 — Vue de la hataille de Raucoux gagnJ par. . .
III. Bull. VIII, p. 324-5. T. ^ p. , p. 26-27, n^ 49t«^
Corrigez comme ci-dessus et : A Paris , chez . . . Oevres . . . —
(Se trouve encore chez M. L. Digneffe).
1747.
133. — Carte topograpJiique des environs d'llennuye, . . .
par Jaillot.
V. Bull. XX, p. 219 T. II p., p. 23, no 49\
1747.
134. — Plan de la hataille de Laffelt. , , . F, H., . . ,
I. Bull. IV, p. 227. T. a p., p. 23, no 50.
( Aussi de la coll. de M. Bodel-Nyenhuis, a Leide ).
1747.
135. — Plan de la hataille de Lawfeld, . . Scheurleer.
IV. Bull. XIII, p. 536. T. d p., p. 21, n« ^'K
Corrigez : Le 2juilltt 1747. J. Poller, . . . Sculf). F, H. Sche»€rleer
ej:crt<i»7. (Ijarg. : O'^S^, haul. : 0»19 ). . . . Flandres, de Van T7i8. . . .
t748
1747.
136. — Bataille gagnee par le Rjy a Laveldl, . . .
IV. Bull. XIII, p. 536. T. h p., p. 21, n» 50»e^
1747.
137 — 2o plan de la hataille de Laveld. . . Le Roiige. . .
I Bull. IV, p. 2-28, T. a p., p. 24, n^ 51.
1747.
138. — Bataille de Laivffelt, , • . Dumortous.
V. Bull. XX, p. 219-220. T. a p., p. 23-24, no 51»>»«.
299 Cartes.
1747.
439. — Plan de la bataille de Laiuffeld, . . . Inselin.
III. Bull VIII, p. 325. T. ^i p , p. 27, n° 51»>^.
1747.
440. — Vue de la bataille de Lauffeld, . . .
III. Bull. VIII, p. 325. T. a p., p. 27, n^ 51^^.
1747.
141. — Pla7i de la bataille de Lawfeldt, . . . Neel.
V. Bull. XX, p. 220. T. & p., p. 24, n^ 51^.
1747.
142. — Plan de la bataille de Law f eld. . . •
1. Bull. IV, p. 228. T. k p., p. 24, no 53,
1747.
143. — Plan de la bataille de Lawffelt. . . . Carront.
I. Bull. IV. p. 228-9. T. a p., p. 24-25, n° 54.
1747.
144. — Plan de la bataille de Lafeld. . . .Denis, 1852.
V. Bull. XX, p. 220-221. T. c^p., p. 24-25, no 53^^.
1748.
145. — Les inarches de Varmee, . . . Le Rouge.
I. Bull. IV, p. 228. T. ^ p., p. 24, n^ 52.
1748.
146. — Carte generate de la Seigneurie de Lyege. . . .
par Robert.
V. Bull. XX, p. 221. T. ^ p., p. 25, no 54b«.
1748.
147. — Carte sans titre.
V. Bull. XX, p. 221. T. k p., p. 25, n^ 54*«^
Cartea. — 300 —
1750 ?
148. — Plan des debouclies de la viUe de Liege au
XVIII^ siecle, par le 1^-col. Crousse, 4880.
V. Bull. XX, p. 222. T. ip., p. 26, n^ 55^*.
4 754.
149. — La pnncipaut^ de Liege et le duche de Limbourgy
par Robert.
V. Bull. XX, p. 222-223. T. i p., p 26-27, n*> 55*".
Ajoutez : Les routes ne sont pas indiqu^es. Autre titre : Atlas
universel par M, Robert^ G^ographe ordinaire du Roy, et par
M. Robert de Vaugondy son fits Giographe ord, du Roy et de
S, M. Polonoise Due de Lorraine et de Bar, et Associi de
VAcadSmie Royale des Sciences et belles-lettres de Nancy, Paris,
Boudet, 1757, 1 vol. in-folio. ( Coll. J.-B. Verrliet ) — Supprimez*
m. Bull. VIII, p. 325. T. k p., p. 27 (no 55^^)
1756.
150. — Carte des environs de Spa,
IV. Bull. XIII, p. 536-537. T. h p., p. 21-22, n» 55^'.
Supprimez : II. Bull. V, p. 205. T. k p., p. 9.
1758.
151. — LEveche de Liege . . , par I'abb^ Expilly.
I. Bull. IV, p. 229-230. T. k p., p. 25-26, m 56.
Corrigez : VEv^chi , . les Abbayes. . . Par M. TAhbi. . . (Collection
de M. Adolphe Dejardin).
1758.
152. — Environs de Liege et de Cologne^ par Paris.
IV. Bull. XIII, p. 538. T. k p., p. 22, no b6^K
1763.
153. — Carte de la Principaute de Liege . . . E. Kints.
I. Bull. IV, p. 229. T. h part, p. 25, no 55.
Corrigez: 1763. . . environs tir6e. . . habil ing^nieur, d'une. . . Boi
le Due, . . de Villages. . . trouvoient pas. . . carte Dedi6e . . . Prince
de Li6ge. . . Par. . . Serviteur. . . Everard Kintz ... — Ajoutez : Des
— 361 — Cartes.
exemplaires portent : Se vend h Li4ge chez la veuve Terry dans les
galleries du palais.
(Voirlen^ 113.)
1763.
154. — Carte des environs de Spay par J. P^ Dreppe.
I. Bull. IV, p. 230. T. h p., p. 26, n« 57.
Ajoutez : £t dnns la traduction anglaise de cet ouvrage : New
amusements of the Gevneau Spa, By J, L. de Limhourg. London. L.
Dams and G. Reymers. 1764. La carte est intitul^e : A map of the
environs of Spa.
1768.
155. — Carte topographique de Liege . . . Morand.
I. Bull, IV, p. 230. T. k p., p. 26, n^ 58.
1768.
150. — Carte des nivirons de Liege . . . Buacho,
I. Bull. IV, p. 230-231. T. k p., p. 26-27, ii« 59.
1768.
157. — Carte sans titre de la route d'Eupen k Sourbrodt. .
IV. Bull. XX, p. 223. T. k p., p. 27, n^ 59bi«.
Ajoutez : Bulletin des Gomm. r. d'art et d'arch., p. 325.
1775.
158. — Carle de la principaute de Liege . . . par le c^«
de Serri^s.
I. Bull. IV, p. 231. T. A p., p. 27, n« 60.
Ajoutez : . . . chemins. A Lihge chez J, Dessain. — Avee une 4chelle
et une legende.
1777.
159. — Carte Relative au Memoire ....
IV. Bull. XIII, p. 538. T. k p., p. 22, n« &fi^.
1782.
j60. __. Carte du marquiaat de Franchimo7ity par Godln.
I. Bull. IV, p. 231. T. k p., p. 27, m 61.
Ajoutez : Avee une ^chelle. Gette carte est limitde au nord k Li^ge
Cartea .« 302 —
et Aix-la-Chapelle , au sud a Stavelot , k Touest k Liege ct a I'esl a
Aix-la-Ghapelle et Malmedy. (GoU. L. Digneffe ).
4782.
161. — Carte de Vevechl de Liege , . . par J. B. De la
Fosse.
I. Bull. IV, p. 231-232. T. h p., p. 27-28, n^ 62.
Corrigez et ajoutez : . . . de N imur dress^e .... A Paris chez
Mondhare rue S' Jacques pres . . . (r4oU. de MM. 1j. DignefTe, chanoine
Henrotte, notaire Joseph Dejarilin et Ad. Dejardin). . . Un exem-
plaire de 1792 est aujourd'hui k rUniversit^ de Li^ge. — II y a one
carle du comtd de Flandre du mdme anteur.
1785.
162. — Nouvelle Carte de VEveche et Pinncipaute dc
Liege , . . par Dezauche.
I. Bull. IV, p. 232. T. c^ p., p. 28, n<> 63.
Corrigez et ajoutez : Nouvelle Carte de VEoSchd et Prineipaut^ . . .,
Dressde . . . Cartes . . . Manuscrittes . . . Astronomiques . . . R^ des
Sciettces . . . des S^^ . . . ' Giographes . . . Roy ale des Sciences . . .
VAuteur, Rue , . . Privilege . . . Chez . . . , d'Estampes . . . Pierreuse
Et chezles Libraires . . . d'Estampes .... PrineipautS et Evich^ . . .
de la Carte ....
Dans :
Atlas giographiq'4,e et Universel par Guilt. Delisle et Ph, Buache
Premiers Giographes de V Academic des Sciences et par Dezauche,
In%inieur Giog^'aphe et Successeur des S"" Delisle et Buache. — A
Paris, chez Dezauche Rue des Noyers avec Privilege d'Auteur, 1789.
Deux vol. in-folio. Tome I (coll. de Ghestret).
La carte dans les collections Ulysse Capitaine et Ad. Dejardin.
— II y a une carte du m6me auteur du comte de Flandre.
1786.
163. — Kaarlje van t Graafschap Limburg^ . . .
IV. Bull. XIII, p. 539. T. k p., p. 23, n^ 63*>i^
Corrigez et ajoutez : . . . van t Graafschap Liniburg , . . . Waar-
neminge. XXVIIl. . . . nord, k Spa au sud, et de Huy. . . a Juliers. . .
Les villages d'Argenleau , Cheratte, Hermalle, etc., eu sont detaches.
— 303 — Cartes.
Dans:
Compleete rak^atlas van de Zerentien Niderlandiche provineihi
Begreepen in XXXI zeer naauwkeurig in zindelyk in *t Koper
gebragte Kaarten^ etc. A.msterdam. EI we et Lageveld , 1786. 1 vol.
in-8*», n® 28.
1788.
164. — Carte dupays de Liege. . . par Ferd. H^naux.
1851.
I. Bull. IV, p. 232-233. T. A p. , p. 28-29, no 64.
1788.
165. — La carte topographique de Spa , . . . par
T. J. Collin.
V. Bull. XX, p. 223-224. T. k p., p. 27-28, n^ 63^".
1789.
166. — Carte du pays de Liege , en il89^ par
F. Henaux, 1857.
I. Bull. IV, p. 233. T. i p., p, 29, n^ 65.
1789.
167. — La principaute de Liege et ses dependances,
G. Lavallette , sc.
Avec les armoirles de la principaute. La principaule
de Liege s'etendait sur presque touie la Belgique. Au
iiord , elle allait jusqu*^ Hamont dans le Limbourg ; au
sud, jusqu'^ Bouillon dans le Luxembourg; a Touest ,
jusqu'a Fontaine-FEv^que et Thuin dans le Hainaul ,
et h Test, jusqu'i Verviers dans la province de Li6ge.
Eile comprenait , en outre , le comte de Horn dans le
Limbourg hollandais. Peu de localit(5s sont indiqu^es
sur cette carte. Les routes ne sont pas trac^es. Copie
du num^ro pr^c^dent, 171.
(Long.: 0™170, haut. : 0n»230).
Dans:
Numismatique de la principauU de Lidge et de ses dipendances
Cartes. _ 304 —
(Bouillon, Looz) depuis leurs annexions, par J. de Ghestret
Bruielles. Hayez, 18S8 et 1890. Un vol. in-4o.
1789,
168. — Carte du comte de FaUais, G, Lavalletle,
sculp,
EchelJe de i k 20,000. Limit^e au nord , A Latinne ;
au Slid, d Fumalle ; k Touest, au hameau de Brivioulle;
et k Test, k Vieux-WalefTe. A Tentour sont diverses
seigneuries. Toutes les routes sont indiqu6es , m^me
celles conslruites depuis 1789, excepts le chemin de fer.
D*apres la carte de Belgique, en feuille, dc Tlnstitut
cartographique militaire.
(Long.: O^SSG, haut. : 0«203).
Dans : Histoire du comt4 de Fallais, par Eug. Poswick. (Bulletin
de VInatitut archiologique liigeoie, Li6ge, de Thier, 1886, t. XIX ).
— Edition in-4o. F-i^ge, de Thier, 1890.
1789.
169. — Carte de la seigneurie de Saive, Bull, de I'Inst,
arch, Liegeois, t. XXII.
fichelle de 1 i 20,000.
Limit^e au nord k Barchon ; au sud k Queue-du-Bois ;
k Touest k Bellaire, et k Test k fivegnee. A I'entour sont
diverses autres seigneuries. Toutes les routes sont trac^es,
m^me celles tracdes depuis 1789.
(Long. : 0'nl85, haut. : 0'n243 )
La seigneurie de Saive, par Edouard Poncelet. {Bulletin de VInstitut
archiologique liigeois, Li^ge, De Thier, 1891, t. XXII, page 251.)
1790.
170. — Carte de la principaute de Liege ....
I. Bull. IV,' p. 233. T. k p., p. 29, n» 66.
Ajoutez: (Coll. Gapitaine, actuellementk TUniyersite de Li^ge, et
Leonce Digneffe.)
— 305 — ^^^es.
1790.
171. — Le Pays de Liege . . . par A. B. Carront.
I. Bull. IV, p. 233. T. k p., p. 29, n^ 67.
Corrigez : Le Pays de Liige et Sea Environs .... .
1790.
172. — Carte geographique contenant Le principaute de
Liege . . . , par Giissefeld.
I. Bull. IV, p. 234. T. k p., p. 30, n<> 68.
Corrigez et ajoutez : . . . geographique , contenant Le . . . , et
publie .... heritiere .... avec 4 echelles et une 16gende (Collec-
tions de . . . , L^once DignefFe et k I'Universite de Li^ge. )
1790.
173. — Carte du Theatre de la gue)*i*e aiix Pays-Bas^ par
de Bouge.
V. Bull. XX, p. 224-225. T. k p., p, 28-29, n^ 67*>»«.
1791.
174. — Das hochstift LiJi.ttich,
III. Bull . VIII , p. 325-326. T. ^ p. , p. 27-28, n^ 68*»«.
1791.
175. — Des hochstift LUttich ....
III. Bull. VIII, p. 326. T. ^ p. , p. 28, n«68te^
1791.
176. — Des hochstifts Luttich ....
III. Bull. VIII , p. 326. T. ^i p., p. 28, n« 68q"a*««-.
1791.
177. — Des hochstifts Ltdtich ....
III. Bull. VIII, p. 326-327. T. k p., p. 28-29 , n^ 68q"i'*^«.
1791.
178. -T- Die herzogthiimer Limhurg, . . .
III. Bull. VIII, p. 327. T. a p. , p. 29, n» 68^^.
1793.
179. — Bataille de Neerwiiiden... F.Schneider, Paris, 1808.
V. Bull. XX., p. 225-226. T. A p. , p. 29-30, n« 68^
Cartes. — 306 —
1793.
180. — Neerwinden 18 mars i793 Paris 1817.
V. Bull. XX, p. 176. T. i p. , p. 30, n" 681
1793.
181. — Bataille de Neerwinden . . . Adam. Paris, 1832.
IV. Bull. XIII, p. 539. T. St p., p. 23, n^ 69.
Supprimez : l/Bull. IV, p. 2.34. T. k p., p. 30, n® 69, et II. Bull.
V, p. 206. T. ap.,p 9, n» 69.
1793.
182. — Bataille de Neerwinden .... Bnixelles, 1837.
I. Bull. IV, p. 234-235. T. ^ p., p. 30-31, n<» 71.
1793.
183. — Bataille de Neerwinden ....
IV. Bull. XIII, p. 539. T. a p., p. 23, n« 69W*.
Ajoutez : . . . . ouvrage citd. Bnixelles, Petit, 1840.
179 3.
184. — Bataille de Neerwinden .... Li^g«, 1850.
I. Bull. IV, p. 234. T. i p. , p. 30, n^ 70.
Ajoutez : Dans : Memorial deVartillerie^ etc., Li^ge, Noblet, 1^0.
6 vol. in-8<» et atlas. T. VI, pi. 26, et dans : Histaire ....
1793 ct 1794.
185. — Carte militaire pour servir .... — 1850.
I. Bull. IV, p. 235. T. a p., p. 31, n© 72.
GHAPITRE III.
Domination fran^aise ( 1 795- 1 81 4 ) .
( D^PARTEMENT DE L'OURTHE )
1795.
186. -T Carle du pays dc Liege
V. Bull. XX, p. 226-227. T. ii p., p. 30-31, n« 12^^.
307 Cartes.
1801.
187. — Essai de carte geologique par J. L. WolfT.
I. Bull. IV, p. 236. T. ^ p. , p. 32, n« 73.
CJorrigez et ajoutez : . . . Ourte, et . . . pinx . . . Jehotte, k Li6ge (i).
Echelle de 1 a 437,000. Avec . . . Outre les Hrnites g^ologiques, cette
carte donne avec clart^, etc. (Repertoire hollandais, 79).
1802.
188. — Departement de I'Ourt , . . . .
I. Bull. IV, p. 236-237. T. h p., p. 32-33, no 74.
Corrigez et ajoutez : Ourt, . . . arrondissemens , comprenant 36 . . .
Avec une Echelle et une explication des signes.
Dans : 1° Voyage dans . . . Belgique, et . , , de38 estampes^ etc., par
J.-B.-J. Breton , Paris. — 2^ Atlaa giographique et statistique de la
France divisi en cent huit dipartemens, dont les cartes respectives,
placies en regard d'un texte trhs-d^.tailU ont iti exicuties sous la direc-
tion du cw Brion phre, giographe. Paris, Macquart. Un vol. in-4'*
oblong. 18 . . . (On a efifac^ dans ce tirage ce qui a rapport aux cantons).
1804.
189. — Nouvelle carte du depariement . . . par Mailiart.
IV. Bull. XIII, p. 540. T. h p., p. 24, n^ 74^^.
Corrigez : . . . sous prefecture . . . des renseignements exacts . . .
Gravie par Ph. J. , , . Soeur. — Supprimez: II. Bull. V, p. 205.
T. k p., p. 9.
1807.
190. — CaHe geologique par WolfT.
I. Bull. IV, p, 237. T. k p., p. 33, n^ 75.
1810.
191. — Carte du departement de VOurthe
I. Bull. IV, p. 237. T. k p., p. 33, no 76.
Ck>rrigez et ajoutez: . . . ou cantons, le tout hors du cadre, une
Echelle et un indicateur k Tint^rieur. (Larg. :0>°290, haut.: 0<°180).
1812?
192. — Departement de VOurthe
I. Bull. IV, p. 237. T. ^ p. , p. 33, n*> 77.
Cartes. _ 3O8 —
1814?
193. — Nouvelle carte de la province de Liege
IV. Bull. XIII, p. 540. T. k p., p. 24, n<» 77b«.
Gorrigez et ajoutez : . . . sous prSfecture . . . Ph. J*. . . . (Coll. L^once
Digneffe.) — Supprimez : II. Bull. V, p. 305-206. T. a p., p. 9-10.
1814?
194, — Carte de la province
IV. Bull. XIII, p. 540-541. T. & p., p. 24-25, n<» 77»^^
Ajoutez: (Coll. L. Digneffe et A. Dejardin.)
CHAPITRE IV.
Domination hollandaiso (1814-1880).
1816.
195 k 206 inclus. — Les douze cartes des environs de Spa,
par J. L. Wolff.
I. Bull. IV, p. 238-239. T. k p., p. 34-35, no 78.
Ajoutez: Quelques unes de ces cartes ont eu deux Editions, par
exemple le n^ 3 , dont les indications sont plus nombreuses sur le
second tirage. (A. Body, Bibliographie spadoise). — [ J'ai pu, en effet,
coUationner deux exemplaires de cet ouvrage de de Thier et notaries
differences suivantes relatives aux cartes: Dans le 1*' tirage, les
cartes 1 et 3sont dat^es de 1815, le n<> 7 de 1816 et les autres n'ont
pas de dates (2, 4, 5 et 6, car 8 & 13 ne s'y trouvent pas). Dans le
second tirage, les plans 1, 2, 4, 5, 6 et 7 sont identiques k ceux de la
1" Edition; le u** 3 porte huit noms de villages et de lieux en plus,
quoique date encore de-1815; le plan 9 est date de 1817, et les plans
8, 10,11, 12,del818(Ch. J. G.).]
1818?
207. — Atlas du royaume des Pays-Das. . . Van Baarsel.
III. Bull. VIII, p. 327. T. k p., p. 29, n^ IS^^.
Gorrigez : . . . le Ministre du Waterstaat et des Travaux Publics. . .
— 309 — Cartes.
1818.
208. — Carte des environs d'Aix-la-Chapelle... Maaskamp.
V. Bull. XX, p. 227. T. k p., p. 31, no 18^,
1820?
209. — Carte itineraire des environs d'Aix-la-Chapelle^
par Hoffmeister.
1. Bull. IV, p. 239. T. k p., p. 35, n* 79.
1821.
210. — Le Bassin des fontaines mindrales de Spa , par
Wolff.
V. Bull. XX, p. 227. T. a p., p. 31, n« 79^8.
1824.
211. — Provinces de Liege, . . . Hocquart.
I. Bull. IV, p. 239. T. k p., p. 35, n» 8a
Ajoutez : page 63.
1828.
212. — Carte de la province . . . par P. G. Firket.
I. Bull. IV, p. 239-240. T. a p., p. 35-36, no 81.
Corrigez et ajoutez : . . . Desoer imprimeur-libraire place . . .
I'Ecriture . . . Echelle de 1 & 192,000 environ. (Collections de M. Bodel-
Nyenhuis, & Leyde, et Ldonce DignefTe, & Li^ge.)
1828.
213. — Carte routiere des environs. . . . Avanzo.
I. Bull. IV, p. 240. T. k p., p. 36, n^ 82.
Ajoutez : Gopie corrig^e de la carte chorographique de la Belgique,
de Gapitaine. . . — 1828 (n^ 2), et sur le second tirage de ce plan de
1835 (n« . . ?) avec 0»115 de largeur.
1830.
214. — Carte de la province. . . . Vander Maelen.
I. Bull. IV. p. 240. T. k p., p. 36, n^ 83.
Cartes. _ 310 _
4830.
215. — Carte des routes. . . , par R. Malherbe. 1872.
IV. Bull. XIII, p. 542. T. h p., p. 25, n'> 82b«.
4830.
216. — Plan des routes existant . . ., par ie 1* c«* Crousse.
4880.
V. Bull. XX, p. 228. T. k p., p. 32, n^ 82^^.
GHAPITRE V.
Domination beige (depuis 1830).
4831.
217. — Caj^te de la province. . . . Judenne.
Ill, Bull. VIU, p. 327. T. c^p., p. 29, n^SS^^.
Ajoutez : ( Larg. : O^bGo, haul. : 0°»435). ( Coll. Uonce Dignefife ).
4 831?
218. — Atlas do la Delgiqut\ A'® 7. Carte de la Province
de Liege, divisJe en Arrondissetnens communaiix el can-
tons de Justice de paix. Revue Cor rig Je et augment Jc do
nouvelles constructiojis. -^ Gravee par Fr. Charles, ct
Puhlie par Fielta freres, M^^ d'esLampes, Rue de la CoUinCf
iV° i, Bruxelles. — DJposee,
Avec une echelle et une explication des signes employes. Gelte
carte s'6tend aussi sur les provinces avoisinantes. — Les routes sent
tracees. (Larg. : 0'"50, haut. : 0°'41.)
(Collection Ad. DejarJin.)
1831.
219. — Carte de la province de Liege.
I. Bull. IV, p. 243. T. a p. , p. 39, n*> 93.
Corrigez et ajoJitez : . . . Echelle de 1 k 20,000. Avec deux ecUelles
et une Idgende pour les signes employes. Oegres de longitude et de
— .311 — Cartes.
latitude. (Larg. : 0"646, hauU : 0"»536). Fait partie de V Atlas de la
Belgique pour Vinstruction.
1832?
220. — Carte de la Province .... VanderMaolt^i.
IV. Bull. XIII, p. 541-542. T. a p., p. 25 20, n^ 84bi«.
1832.
221. — Carte de la Province ....
V. Bull. XX, p. 228-229. T. a p., p. 32-33, n^ 83i»'*
1832,
222. — Carte yeologique de la Province . . . , par Andre
Duinont.
I. Bull. IV, p. 241. T. h p. , p. 37, n« 84.
Ajoutez: Ecbelle de 1 a 90,000? Exlrait dcs memoires couronnes de
I'Ac. royale des sciences de Belgique. Tome VI II.
1833.
223. — Atlas de la Belgique. Carte de la Province. . . Charles.
III. Bull. VIII, p. 328. T, a p., p. 30, n« 84»«>'.
Corrigez : . . . Province de Lie^e. . . . Arrondisseniens Cominunaux
et Cantons de justice de paix , Revue corrigee et augmentee de nou-
velles constructions .... — Voir supra : 2-24.
1833.
224. — Carle de la province de Li'Jgc. iSSS: B. Fahro-
Yiius Sc^.
Avec deux echelles. Les routes sont tracees. (Larg.:
0'n255, haul : 0™204).
(Collection Ad. Dejardin.)
1833.
225. — Carte des environs de Liege, Tongres , .... par
Roulez.
III. Bull. VIII, p. 327-328. T. h p., p. 29-30, !.<> 84^^^
ii
Cartes. 312
4833/
226. — Carte sans tilre. . . Simons el de Bidder.
IV. Bull. XIII, p. 542. T. h p., p. 26, n^ 84q»^"q««.
4833.
227. — Carte sans tilre. . . Simons et de Ridder.
IV. Bull. XIII, p. 562-563. T. i p. , p. 26-27, n^ 84«^
4833.
228. — Carte sans titre. . . Simons et do Ridder.
IV. Bull. XIII, p. 543. T. ix p., p. 27, no 84««p^™.
1833?
229. — Carte sans tilre.
V. Bull. XX, p. 229. T. h p., p. 33, n« 848.
4834.
230. — Carte de la province de Liege, Etahlissement geo-
graphique de Bvuxelles foiide par Ph. Vandermaelen.
Avec deux 6chelles et une lisle de renvois. (Lirg. : 0™375,
haul. : 0'"3i5.) Cette carle est une reduclion de la precc-
dente, no 219; il y eu plusieurs editions, donl une muelle.
Elle est encore dans le commerce.
Dans :
Atlas de la Belgique en 10 feuilles. Bruxelles , Vandermaelen. 1834.
Supprimez : I. Bull. IV, p. 243. T. k p., p. 39, n* 94.
4834.
231. — Liege, Petit atlas national. , . Blaisot.
I. Bull. IV, p. 241.T. a p., p. 37, n« 85.
Gorrigez : . . . Blaisot Galerie Vivienne no 49 . . . Al^ rue. . . •
18 34.
232. — Liege, Superficie. , ,
I. Bull. IV, p. 241-212. T. a p., p. 37-38, n^ 86.
Gorrigez, en remplaqaut, Petit atlas de Belgique^ par La Belgique
pittoreeque; et : Dans: 1« La, , , (Collection Ad. Dejardin); Fetii
— 313 — Cni'es.
atlas de la Belyique dresse par MM. C. V. Monin & A. R. Fretnin,
gravd par Benard, Paris. Binet. 1836. 1 vol. in-4'> oblong, (i) (coll. J. B.
Verrliet).
183(].
233. — Liege.
IV. I^ull. XIII, p. 543. T. a p., p. 27, n° 80^^^ — II.
Bull. V, p. 206. T. a p., p. 10. ^
1837*.
234. — Liege.
V. Bull. XX, p. 229. T. I'l p., p. 33, n« 86^^
1837.
235. — Trace des Hautcs-Fagncs. . . par Fischbach.
..V. Bull. XX, p. 229-230. T. ii p., p- 33-34, n« 8(5*.
Ajoulez : Bull, des Comm. r. d'art et d'arch., t. XXV, p. 217.
1838.
236. — Carte de la province de Liege ^ par Pli.
Vandermaelen.
I. Bull. IV, p. 243. T. a p., p. 39, no 95.
Ajoutez: EUe a eu plusieurs Editions. Fait partie du Nouvel atlas
de la Belyique, publie en 1838, 1840 et 1848.
1840.
237. — Carte de la province de Liege, . . .
III. Bull. VIII. p. 328-329. T. a p., p. 30-31, iv SCyi^^^'\
1840.
238. — Carte de la province de Liege ....
IV. Bull. XIII, p. 54'>. T. a p., p. 28, n° Sfiq^^^er.
Cofrigpz el ajoytez .... qui ne sont qu'en 2^roJet. Etablisscmenl
. geographique de Cruxelles fonde.par Ph. Vandermaelen en 1830 . . .
et une legende pour la representation des routes. (Larg. 0"'G1)5, haut.
0"575). Les petites localites, hamcaux, etc., ne sont pas indiqiU'S.
(Collections L. Digneffe et Ad. Dejardin^
(i) Dans cat atlas la suscription est : Petit atlas de la Belyique^ et
le nom du lithographe y est omis.
Cartes. « 314 _
4840.
239. — Section de Waremme a Lidge... Alph. Wauters.
IV. Bull. XIII, p. 544. T. k p.. p. 28, n« 86^^.
4840.
240. — Plan dresse . . . . T. R. Bayet.
IV. Bull. XIII , p. 544-545. T. k p., p. 28-29, no S&^^^.
Supprimez: . . . (signd).
1841.
241. — Nouvelle carte . . . . D. Raes.
I. Bull. IV, p. 242. T. a p., 38, no 87.
Gorrigez : Nouvelle Carte. . . Province de Li4ge, . . . Arrondisse-
ments communaui et Cantons de Justice de Paix. — Chemin de fer,..
Lithographe....
4842.
242. — Carte itineraire de Spa aux. . . . Derive.
I. Bull. IV, p. 242. T. k p., p. 38, n« 88.
1842.
243. — Carte itineraire de Spa d. . . . Derive.
I. Bull. IV, p. 242 T. h p., p. 38, u^ 89.
4843.
244. — Carte itineraire de Spa aux .... Hahn.
I. Bull. IV, p. 242. T. k p., p. 38, n^ 90.
Ajoutez : Devait servir aux notices de M. Derive. Le conducteur aux
environs de Spa,
4843.
245. — Carte itineraire de Spa a Remouchamps , . .
I. Bull. IV, p. 242-243. T. k p., p. 38-39, n^ 91.
Ajoutez la m6me note que ci-dessus, 247.
1843.
246. — Kaart van de provincie Luik... H. Reding.
IV. Bull. XIII, p. 545. T. k p., p. 29, no 89»>".
315 - Carte*
1843.
247. — Carte de Vevechd de Liege . . . Geirnaert.
IV. Bull. XIII, p. 547. T. d p., p. 31, n«» 92t«^
Corrigez: . . . Evdche . . . Corn.- Rich. -Ant.- .... Ev^que . . .
Bourgmestre . . . Commune d'Evergem. Etablissement. . . Van der
maelen . . . (Larg. : 0"4!5, haul.: 0"»50) . . . (Coll. A. Dejardin).
1843.
248. — Carle sans litre . . . b®" L. de Waha.
IV. Bull. XIII, p. 546. T. h p., p. 30, n^ 89^"*'*^
4843?
249. — Bassin de VOurthe . . .J. B. Blasseau.
IV. Bull. XIII, p, 54C-547. T. a p., p. 30-31, n^ 92»»«,
ir. Bull. V, p. 206. T. a p., p. 10, n« 92bis.
1843.
250. — Plan du chemin de fer, . . .
I. Bull. IV, p. 243. T. i p., p. 39, n« 92.
Ajoutez : Avec une Idgende donnant la longueur des tunnels.
1 843 ?
254. — Panorama du chemin de fer, . . F. Siroobant.
IV. Bull. XIII, p. 545-546. T. a p., p. 29-30, no 89»cr.
4844.
252. — Liege. — Luik.
Ne contient que les principales villes , les rivieres
et quelques routes. Petite et insignifiante.
(Larg. : 0™0,56, haul. : 0'°08.)
Dans :
Aerdryka hes'ehryving van Delgii, par B. Landrien. Bruxelles
B. Undrien, 1 vol. in-t2. l'« edition, 184i.- P. 45 de la 6« edition'
en 1849 (coll. J. B. Vervliet, a Anvers).
Cartes. — 316 —
1844.
251^. — Clionins de fer dc VEtat. . . .
irr. Bull. VIII* p. 3-21). T, a p., p. 31, n<> 9>«.
Ajoutez: (Atlas (les sections). — II a aussi un AtUis des travaux
d'art €t des batiments et un Atlas du materiel.
1844.
254. — Clicmins de fer dc VEtat. . . .
III. Bull, Vlli, p. 330. T. a p., p. 32, n" 92^p^°».
1844.
255. — Carlo sans tilrc.
IV. Bull. XIII, p. 547-5i8. T. a p., p. 31-32, u« 02•l^^«*«^
Ajoutez: . . . dela Belgique, dessini par L. Mols et grave par
J. Ougers. — EtahliHsenient g^ographique de Bruxelles, diposi. . •
1844.
256. — Cheniins de fer de VEtat. . . .
III. Bull. VIII, p. 330. T. a p., p. 32, n^ 92»«to _
Suite du n^ 257.
1844.
257. — Carle sans tilro. . .
IV. Bull. XIII, p. 548. T. a p , p. 32, n'> 92'^^°q"«.
- Suite du !i^ 258.
1844.
258. — Cheniins de fer de V£tat. . . .
III. Bull. VllI, p. 330. T. a p., p. 32, ii^ 92^^^'^^, —
Suite du no 259.
1844.
259. — Carte sans litre. . .
IV. Bull. XIII, p. 5i8. T. a p., p. 32, n« 92^». —
Suite du n« 200.
— 317 — C*"^-
i 845 ■?
260. — A vol d'oiseau dc Lieijc, a la frontievc de
Prxtssc. . . . F. Schildknecht.
V. Bull. XX. p. 231. T. p.. p. 35, n"92".
1845.
'2Ci . — Tritee ct profit lomjiUidhial dii chemiit de fcr. . .
p;n' H. Borpuer.
V. Bull. XX, p. 2:)0-231. T. it p., p. 34-35, »• 02'3.
1845
202. — Carle dc la Pi-oHm-e de Lieije. . . .
III. Dull. VIII, p. 329. T. h p., p. 31, n" 92"''.
1845,
203. — IM-;/e. t'lnhlisscmeiit dc D. Haes. . . .
!V. Bull. XIII, p. 548 54"). T. u p., p :!2-33, ri» 02'' "«■="".
— U. Boll. V. p. 207. T. ii p., p. 11, u° oyi".
Ajoutez: Celte carte a «S reproduile en 1877. N". . . 36* ou365 ?
1845?
204. — CaHe Hincratre drs cnrirous de Spa. . . .
V. Bull. XX, p. 231, T. i\ p, p. 35, ii« OS's.
18-iG.
205. — NoHvellc carle dc la Province. . . D. Hues.
V, Bull. XX. p. 232, T. ft p.. p. 30, iV 92".
1846.
206. — Geoloi/ie, Tcmtiiis dcs eiivirojis de Stavelot . . .
IV. Bull. XIII, p. 549. T. ii p., p. 33, n" 92'r«'iedo._ _ jj.
Bull. V,p. 206-207. T.ii p., p. 10-11, n" 92'".
1846-1847.
207. — Lii'ije. Etahl' r/iiogrnphiqHe de F. Desterbecq . . .
III. Bull. VIII, p. 329. T. ji p., p 31, ii" 921"'" .
Corrigez commG ci-dessus et. . . par Marc Elg^. Ajoutez : p. 188.
Cartes. _ 315 _
1847.
268. — Minislere des travaux publics . . . HouboUe.
IV. Bull. XIII, p. 549-550. T. h p.. p. 33-34, n^ 93.
1847.
269. — Carte sans litre . . . Ch. V. Henneqiiin.
IV. Bull. XIII, p. 550-551. T. i p., p. 34-35, n« 94.
1847.
270. — A vol cVoiseaUy dc Liege n. la frontiere de Prusse...
V. Bull. XX, p. 232. T. a p., p. 36, n^ 94^4*.
Gopie r^duite de 263.
1850?
271 . — Croquis Figuratif de la province de Liege . . .
V. Bull. XX, p. 232-233. T. a p., p. 36-37, n« 94t«r.
1851.
272. — Liege.
IV. Bull. XIII, p. 551. T. a p., p. 35, no 95.
1852.
273. — Carte generale de la concession de la Vteille-
Montagne . . . par F. Roderbourg.
V. Bull. XX, p. 233. T. a p., p. 37, n*> 95^^^.
1853.
274. — Liege. PI. 6. Lilh. P. Goppens , . .
I. Bull. IV, p. 245. T. a p., p. 91,n«99.
Corrigez et ajoutez : PI. 6. . . Belgique. . . II y a une seconde edi-
tion de cet atlas en 1859.
1853.
275. — Chaudfontaine et scs environs.. J. Grnndgognage.
I. Bull. IV, p. 244-2't5. T. a "p., p. 40-41, no 98.
1853.
276. — Chemin de for Liegeois-Liynbourgeois.,. Stevens.
I. Bull. IV, p. 244. T. a p., p. 40, n^ 97.
_ 319 - c*^
1853.
277. — Cheinin de for de Pepinster a Spa.
IV. Bull. XIII, p. 551. T. 5 p., p. 35, n" 96.
Corrigez: 1859 •« 1^3.
1854.
278. — Carte gsologiqne du bassin de Tfievx . . .
IV. Bull. Xm, p. 551-552. T. ii p., p. 35-3«, n" SS^i',
Corrigez : Cnrte g^ologique du bansin de Theux, Joint k un rapport
du 16 seplembre 165*, n"638. i.e Sous-lng^tiieur des Mines (Stj/nrf) ..
Vinftve-d'ile...
1855.
279. — Extrait d'vnc carte geologique ... A, Geoffroy.
IV. Bull. XIII, p. 552. T. i p., p. 36, n" 99fl"<".
1855.
280. — Extrait de la feuille. . . A. GeofTroy.
IV. Bull. XIII, p. 552-553. T. k p., p. 36-37, n<» ggfl-inq"".
1855.
281. — Exli-ait du plan intitule : Bassin do Tlie»<c . . .
V. Bull. XX, p. 233-234. T. !i p., p. 37 38. n» 9T'.
HudiBez : On y a employ^ un sjratime de hachure qui prSte k la
confusion.
1855.
282. — Bassin de Theux . . .
IV, Bull. XIII, p. 553. T. ;1 p., p. 37. n<'99«".
1855.
283. — Carte htfdrograpkique routiere . . .
I. Bull. IV, p. 244. T. .^ p , p. 40. n-'Oe.
Ajoutez : Echelle de 1 a 100,000. Cette carte avec celle des hull
aulres provinces el celle de la Belgique ii I'echelle de I a 9)0,000,
forme V Atlas ki/droj/raphii'ii; roiititr tl administraiif de lu Betgigue,
par Ph. Yander Maelen. bruxelles 18G1. — Supprimez: Elle est encore
dans ]e ci
Cartes. _ J^O —
1855.
284. — XouvcUc carte de la province . . . Avanzo.
I. Bull. IV, p. 240. T. a p., p. 42, iv» 103.
Corrigez: 1855, et ajoutez : Echelle de 1 k 160,000. A 616 reproduite
en 1858.
1855.
285. — Carte topographiqne des environs de Spa.
Avec . . . J.-H.-J. Collin.
I. Bull. IV, p. 245. T. a p., p. 41, n^ 400.
Corrigez et ajoutez : . . . contree, . . . hois, . . . arpenteur-forestier, . .
Verviers. — ... — Avec . . . Litnitoe au nord a la Vesdre avec le
chemin de fer; au sud a Lierueux , Vielsalm; a Touesl a Chaufon-
taine, Harre, et k Test k Eupen, Malmedy et S*-Vith.
1855.
280. — Spa ct scK environs. Dufour.
IV. Bull. XIII, p. 554. T. a p., p. 38, n" lOO^i^.
Corrigez et ajoutez : . . . Langevin. Bolle, Imp. 7, r. Poup^e, Barif. . .
jusqu'a Spa. Dansles dernieres, . . . TOnrthe n'y estiiidiqu§ que dans
les dernieres, ainsi que la route de Comblain a Aywaille . . . page 114.
Celle qui se trouve dans la seconde edition de cet ouvrage (1870) a
6te revue et corrigoe pur M. All)in Body, de Spa . . . Hachette. 186-J
et 1853. (Ces deux editions sont les nienies). . . page 246. Collection
des guides Joanne. -- Guides diamant. — Belgique et Hollander par
A. J. Du Pays. 3« edition, Paris, Hachette. 1875. I vol. tn-18, page lUS.
(Coll. Ad. Dejardin).
Supprimez : II. Bull. V, p. 11, n° l()Oi^i«.
18:)5.
287. — Carle geologique de SpUy Theux et Pepinster. . .
III. Bull. VIII, p. 328. T. h p., p. 30, n« 86^^^.
1855.
288. — Extrait de hi carte r/eoJoyique de Spa... A. Dumonl.
IV. Bull. XIII, p. 553-554. T. a i)., p. 37-38, ir^ 99««pt«'^» .
1
1855.
im.—Carlr d'un projH de Cltcuiin ,iv f,;:.A'. Siilijig^ii'.!.
V. null. XX, p. 234. T. ;i p , p. 38, n" OO*".
Corrigcz : (Collection de feu Charles Remont).
1855.
290. — Cheinin rf§ for de Liege a Maestricht . . .
IV. Bull. XIII, p. 554-555. T. a p., p. 38-3!>, iv iOOi""".
1856.
291 . ^- Plan general du Trace du chemin de fer . . ,
IV. Bull. XIII, p. 5.55. T. a p., p. 39, n" 101.
Supprimei : I. Bull. IV. p. 245-946. T. k p., p. 41-42. n' 101.
1856.
202. — Projet de chciiiin de fer de Verviers a Uerve . . .
I. Bull. IV, p. 246. T. ft p., p. 42, n" 102.
1856.
293. — Spa ei sea environs. If laniberl Lczaack . . .
V. Bull. XX, p. 235. T. 4 p., p. 39, n' lOOs.
1857.
2!f4. — Carte des environs de Spa. . . Jules Lezaack , . .
V. Bull. XX, p 235. T. A p., p. 39, ii" 102"'.
1857.
295. — Carte sans tilre. . . Buraque M icheJ . Gomze el Poulet .
V. Bull. XX, p. 236. T. H p., p. 40, n" ^02'■^^
1858.
29(i. — Carte sans litre de la province , . . Demarteau.
IV. Bull. XIII, p. 555-556. T. a p., p. 39-40, n" 102'>«.
- II. Bull. V, p. 207-208. T. i p., p. 11-12, n" 102^1=.
1858.
297. — De Niuiiur a Huy, Meuse beige. ,,i. Vandendacleii.
V. Bull. XX , p. 237. T. a p. , p. 41 , n° 102^.
Cartes. 3J2 —
1858.
298. — De Hay a Liege. Meuse helge... J. Vandendaelen.
V. Bull. XX, p. 236. T- a p., p. 40, n^ 402B.
4858.
299. — De Liiige a MaestHcht. Meuse beige. J. Vandendaelen.
V. Bull., XX, p. 236-237. T. a p., p. 40-41, n« 102«.
4859.
300. — Province de Liege . . . Mols . . .
IV. Bull. XIII, p. 556. T. k p., p. 40, n^ 403»>K — II.
Bull. V, p. 208. T. & p , p. 42, n« 403*>K
4859.
304. — Liege . . . Mols-Marchal ^ . . .
IV. Bull. XIII, p. 556-557. T, k p., p. 40-41, n^ 103»«r.-
II. Bull. V, p. 208. T. h p., p. 42, no403t•^
4859.
302. — Liege . . . Callewaert . . .
IV. Bull. Xin, p. 557. T. & p., p. 41 , n^ I03•I«^^ — II.
Bull. V, p. 208. T. k p., p. 42, n« 103<i««^te^
Ajoutez : Lidge. Fl. 6.
1859.
303. — Laufder Maas von Dinant his Luttich.
V. Bull. XX, p. 237-238. T. a p., p. 41-42, n« 1031
Ajoutez ... 7* ^^ition : page 181. On y a ajoute le projet de chemin
de fer de Dinant k Giney. (Collection Ad. Dejardin): 9* Edition.
(Collection Ad. Dejardin). 10* Edition (Edition allemande) Z?e{^>ii
and UoUand. Coblence et Leipzig. K. Baedeker, 1873. 1 vol. in-1?,
pa|;e 161. (Coll. Ad. Dejardin.). 11« Edition ( 8« Edition fran^ise)
etc ... . Supprimez note 4 : et le projet de Dinant k Ciney.
1859?
304. — Carte des environs de Spa . . . Jules Lezaack.
IV. Bull. XIH, p. 556. T. a p., p. 40. n« 103.
N'est-ce pas le n"" 297?(Gh. J. G.)
— 383 — Cartea-
1859.
305, — Carte sans litre de la commune d'Aubel. Nicctai.
IV. Bull. Xlil, p. 557-538. T. !i p. , p. 41-42,
jlO 103qiliiiqua
1859.
306. — Chcmin de fev de Bi/aeti d Tongves . . .
IV. Bull. XIII , p. 668. T. 4 p. , p. 42 , n' 103"" .
1860.
307. — Cbemin de fer d'Ana a Tongrcs . . .
I. Bull. IV, p. 246-247. T. a p., p. 42-43, n- 104.
18609
308. — Liege . . . Catleu-acrt . . .
V. Bull. XX, p. 238-239. T. S p., p. 42-43, n" 104»'.
1861.
309. — Jonetion Belge-Grand-Dtictile.,. Lucien lienard...
IV. Bull. XIII, p. 558 559. T. i p., p. 42-43, n« 225.
1863.
310. — Plan general du trace du chemin de fev . . .
IV., Bull. XIII, p. 559. T. 4 p., p. 43, n- 226.
1863?
311. — Carte sans litre . . .
V. Bull. XX, p. 239. T. 4 p., p. 43, n" 227".
1863.
312. — Carte du val de VEmbleve . . .
V. Bull. XX, p. 239. T. 4 p., p. 43, u° 2271>».
1863.
313. Carles des concessions houitleres . . .
V. Bull. XIII, p. 559-560. T. 4 p., p. 43-44, n" 227.
Ajoutez : . . . lAigt. — Diposfe ... ou Bruxelles. Librairit poll/-
ttehnique de Dteq it Dutitnt, S, ive deta Uadelrine. — Diposie. . .
tjarg. : 0-87 . . . ( CollectiOD Ad. Dejaidin. )
Cartes. — 3^4 —
4864.
314. — Ilijdrogvaphie. — Eaux d'aHmcntation dc hi riJlc
de Liege. L B. Blasoau.
V. Bull. XX, p. 239-240. T. a p., p. 43-44, no 227*.
1865?
315 _- Liege. . . . C. Calleicaert. . . .
V. Bull. XX, p. 240. T. a p., p. 44, n« 228^-.
1865.
31(5 _ Plan geologique de la concession calaminaire. . . .
iv. Bull. XIII, p. 560. T a p., p. 44,11-228.
Ajoulez: (Coll. Ad. Dejardin).
1865.
3|fj Exirail des pUms cadastraux .... de la
Rousseliere.
V. Bull. XX, p. 240-241. T. a p., p. 44-45, n^ 228'-.
1866.
318. - SocietJ anongme de Blcyhcrg es-Mont:cn. . . .
iv. Bull. XIII, p. 561. T. ii p., p. 45, ir»22l).
Ajoutez: (Coll. Ad. Dejardin).
1866.
319. — Chemins de fer LicgeoiS'Limhourgcois. . . .
V. Bull. XX, p. 241. T. a p., p. 45, n« 229»>K
1866.
320. — Carte da Val de la Sabn. . . M. La Gartle.
V. Bull. XX, p. 242. T. a p., p. 40, no 229^-.
1866.
2^2'\ . — Carte itineraire des environs de Spa . . . .
Cc)*vatix. . . .
IV. Bull. XIII, p. 561. T. a p., p. 45, n» 230.
322. — Spa cl scs environs . . . D' Lambert I.ezaack. . . .
IV. null. XIU, 11, 5(5l-r,(ii>, T. a p., /.r)-i(i, n"23l.
Corrigez: Spa, Bruch-Har^chnl, 1870. —Edition en 1873.
1867.
323. — Carte de Spa et ses environs, sans litre.
V. Bull. XX, p. 242. T. h p., p. 46, n" 23l>>^.
1867.
324. — Plan general des chemins for mdustnets. . . ,
V. Bull. XX, p. 243-244. T. k p., p. 4G-47, n" iSi'".
1868.
325. — Projet dc cheniin defer ceiitnd... J, Boi'guet.
IV. Bull. XIII, p. 502-503, T. k p., p. 46-47, n" 232.
1808.
326. — Carte sans litre d'lin pi-ojet dc roulo avec tunr.ei...
IV. Bull. Xin, p. 563. T. a p., p. 47, n" 233.
1868-1869.
327. — Province de Liege. . . Aug. Jourdain.
IV. Bull. XIII , p. 563-564. T. ii p., p. 47-48, n" 234.
1869.
328. — Province de LiJgc.
IV. Bull. XIII, p. 564. T. a p., p. 48, n" 235.
1869.
329. — Specimen d'unc carte de la produclion^... Ma.\
Goebel.
IV. Bull. XIII, p. 564. T. i p., p. -48, n" 230.
1869.
330. — Association des ingiinicurs. . . . F, Kranquov.
IV. Bull. XIII, p. 565. T. ^ p., p. 49, w 237.
Cartes. _ 3315 »_
1870.
331. — Carte dc la voinc au pays de Liege, . . Benier
Malherhe. . .
IV. Bull. XIII, p. 565-566. T. h p., p. 49-50, no 238.
Seconde Edition en 1867, n? 362; Iroisi^me (ou cinqui^me?) en 1891,
n«436.
1870.
332. — La Meuse de Namur a Liege. E. Van Bemmcl.
V. Bull. XX, p. 243-244. T. h p., p. 47-48, n^ 241b'«.
Gorrigez comme ci-dessus et ajoutez : Septi^me edition. BruxcUes,
Office dePuhliciti. 1879, p. 74. (Coll. Ad. Dejardin.)
1870.
333. — LOurtUe et VAmhleve. E. Van Bemmel.
V. Bull. XX, p. 244-245. T. k p., p. 48-49, n" 24^^^^
Ajoutez : T Edition. 1879, p. 104 (Coll. Ad. Dejardin).
1870?
334. — Provijice de Liege, Cartographic elemeixtaire drs
ecoles . . . par Ch, Peingot.
IV. Bull. XIll, p. 566. T. ii p., p. 50, n^ 239.
Ajoutez, in fine : n<^ 9.
1870?
335. — Liege.
IV. Bull. XIII, p. 566. T. a p., p. 50, n« 240.
Gorrigez : Avec une 6chelle, etc. Reproduction des n'" 308 et 315
de 1860? et 1865? Le chemin de fer de Li^ge a Verviers (pays de
Herve) et celui de Landen k Ciney par Huy, ont 616 ajoutes.
(Larg. : 0°'104, haul. : 0"'82).
Dans :
Atlas diamant. Petit atlas thSorique et pratique de la Belgigne, etc.
par C. Callewaert, 9« edition, Bruxelles, in-J2 oblong. Sans date.
(Coll. Ad. Dejardin.)
1870?
336. — Carle ilineraire dcs environs dciipa, . . .Engel. . .
IV. Bu!l. Xlil. p. 500-5U7. T. a p., p. 50-51, n- 241.
1871.
337. - Specimen d'une carte des chemins dc fer . . .
Voasen. . , .
IV. Bull. XIII, p. 567. T. !i p., p. 51, n" 242.
1872?
338. — Nieuwe Kaart van Luik . . . D. Wiiidcls. . .
V. Bull. XX. p. 245. T. k p., p. 49, n" 2i3'»'«.
ia7i.
339. — Litige ct scs environs . . .Brinlrnnut.
V. Bull. XX, p. 245-246. T i p., p. 49-50, n" 243^.
1872?
340. — Carle des mines el usines des Basstns houillers . , .
Vossen. . .
IV. Bull. XIII , p. 568. T. i p. , p. 52, n» 243.
1873.
341. — Carle limitative du terrain hotiitler. . . .
R. Malhcrbe.
V. Bull XX, p. 246. T. A p., p. 50, n" 245'''».
1873.
342. — Carledu di'ilricl industvicl dc Liege. . , dc Bruyiie.
IV. Bull. XIII, p. 568-569. T. a p., p. 52-53, n» 245.
1873.
343. —Liege. G. V. D. H.
IV. Bull. XIII, p. 508. T. a p., p. 52, li" 244.
1874.
344. — Carle de l'Arrondis:femcnl do Vervicrs, K. Gilon.
V. IIjll. XX, p. 248. T. a p.. p 52, ii" 245i.
Cartas. — 328 —
1874?
345. — Carte pratique de Spa et de ses environs. Herode.
V. Bull. XX, p. 246-247. T. h p., p. 50-51, n« 245^^.
Ajoutez : Echelle de 1 k 80,000.
1874.
346. — Carle sans litre de Spa. Engel. Body.
V. Bull. XX, p. 247. T. a p., p. 51, n^ 245^
1874.
347. — Carte geogi^aphico-hotatiiquc des environs deSpa.
F. Lebrun.
V. Bull. XX, p. 247-248. T. d p., p. 51-52, no 245«.
1874?
348. — Nouvelle carte topographiqtie, , , . de Spa.
Bourdoux.
IV. Bull. XIII, p. 572-573. T. a p., p. 56-57, «• 254.
1874?
349. — Carle sans litre du canton de DalhtMn.
V. Bull. XX, p. 248. T. a p., p. 52, n« 2458.
1875.
350. — Carte des environs de Liege , avec d'autres
carles sur une feuille ayant pour tilre : Fragmenis-tupes
de la carte de Belgique de Vetat-major a i/i60,000. Atlas
jmr [ le F.Alexis, M. G. ] (1) PL
Limit^e au nord h Rocour et Mortier ; au Sud A Fraipont ;
h Touest k Seraing, et i Test h Clermont et Stemberl.
Extrait de la Carte de Belgique, indiquant toutes les voies
de communication Dressee au Depot de la guerre, iSTio,
Les courbes de niveau ne sont pas tracees. ]>es rivieres
et les routes sonl.en noir.
(Larg. : 0'«r73, haul. ; 0™087).
(i) Les mots eiitre [ ] sont effaces au crayon et accol^s du mot:
Cochet. S'agit-il d'une correction de I'auteur ? (Gh.-J.C.)
Uans:
Atlas de gfographie phytiqiie, politique H hinlorique & I'usage de
I'fnstignfmmt primaire el I'enetiffiiement ntoyen, par [ Alem's —
M. G. ]. 17* Edition. Pnris, F. Menarier, et Liege, H. Dessain,
1890. Uii vol. in-rolio, pi, 1, verso. (Co)l. Ad. DcjarJiii. )
1875.
35i. — Caite sans Ulrc iles environs ile la villede I.iege.
A. Boudarl.
IV. Bull. Mil, p. 5fi!)-670. T. .'i p., p, &3-54, n» 2-i(».
Corrigez : . . hatteg, etc., et. . . Boudart. :^. . . Bruxelles . .
1875.
352. — La Meuse de tWnmir a Lidge.
IV. Hull. Xlll. p. 570 T. 11 p., p. 54, n" 248.
Ajoutez : C'est une copie du n° 33i de 1870 avec quelques additions.
1875.
353. — Carle ties environs de Huy, avec d'aulros cartes
siir une leuille analogue an ii" 356. (Jmitec au nord a
Vinalinoiit ; au snd ix Huy; a j'ouesi a Wanze et ^ I'est ft
Flune.
(Larg. : O-^OCa, haul. : 0"'047.)
Dans le m^me Atlas que le n" 3SC
1875.
354. - L'Ourti- cl VAniUi-ve.
IV. Ittill. XIII, p. 570. T. a p., p. 5:4. n" 547.
Ajoulei; C'est une copie Jii n'SS^de ISTOavec quel<iues .idditions.
1875.
355. — Sjia el scs environs.
IV. Uull. XIII, p. 570. T. a p., p. 54, n- 240.
1876.
350. — Carte sans litre dos cnvii'nn.^? de la ville de I.iege.
V. Bull. XX, p. 249. T. ^ p., p. 53, n*251'''».
Cartes. -_ 33Q _
4876.
357. — Carte geolugique des environs de Verviers^
V. Bull. XX, p. 249. T. h p., p. 53, n° 2518.
4876.
358. — Carte pratique de Spa. . . Fr, Becker. — Goffin.
IV. Bull. XIII, p. 570-571. T. i p., p. 54-55, n<» 250.
Ajoutez : Echelle de 1 k 80,000.
1876.
359. — Carte sans tilre des environs de Seraing.
IV. Bull. XIII, p. 571. T. a p., p. 55, n« 251.
1877.
360. — Province de Liege. . , A. Vericest. . ,
IV. Bull. XIII, p. 571-572. T. kp., p. 55-56, p. 252.
Transposez le mot : Ixelles avant : G. Lechem.
1877.
361. — Province de Liege. . . J. Bartholomew. . .
IV. Bull. XIII, p. 573. T. h p., p. 57, n" 255.
Ajoutez : Dans : 1" Atlas apicial. . . — 2" Atlas populaire de la Bd-
gique, gravi par M, John Bartholomew, ^aprhs la carte de Vetat'
major beige, etc. Mons, H. Maiiceaux. 1888. Un vol. petit iIl4^
(Quelques cheicins de fer ont ete ajout^s. )
1877.
362. — Carte de la voirie au pays de Liege ^ par Benier
Malherhe, . . 2™e edition.
IV. Bull. XIII, p. 572. T. a p., p. 56, no 253.
Ajoutez : Voir 331 de 1870 et 436 de 1891.
1877.
363. — Province de Liege, Carte de la voirie vicinale,
V. Bull. XX., p. 250. T. £1 p.. p. 54, n» 255^"
- 331
1877.
304. — Liege. . . . D. Windcls. . . .
V. Bull XX, p. 250-251. T, a p., p. 54-55, n" 255i".
1878.
305. — Liege. . . .
V. Bull. XX, p. 252. T. ft p., p. 55, n" 255*.
Ajoulei ; Les chemins de Ter sont indiques. ... 8* edition, 1885
I Bilil. I'Ojrale a Bruxelles).
1878.
306. ■— Liege el Ic confluent de Meuse el d'OuHhe. . .
V. Bull. XX, p. 251. T. it p.. p. 55, if 255^*
AjoutM : Douze volumes in-S", 1876 k 1887.
1878.
367. — Chemin de fer demande de Vi»e a Michcyoux. , .
IV. Bull. Xlir, p. 575. T ft p., p. 59, n" 260.
1878?
3C8. — Cantons de Daliiem etd'Aubel. Viindeniiaclen.
V. Bull. XX , p. 252. T. a p., p. 56, n° 319.
1878.
369. ~ Carle de Vahbaie do Vnl-Dieu el de ses environs.
IV. Bull. XIII. p. 574. r. i p., p. 58, n" 258.
1878.
370. — Cai-le des envii'onn de Verviers. J. Beien.
IV. Bun. XIII, p. 573. T. a p., p. 57, n°250.
1878.
371. — Plan a vol d'oiseau du barrage do la Gileppe. . .
Gilon.
IV. Bull. XIII, p. 574. T. ft p., p. 58, n'259.
1878.
372. — Barrage de la Gileppe.' C. Perron.
V. Bull. XX, p. 252. T. ft p., p. 56, n" 255«.
Cartes. _ 332 —
1878.
373. — Spa et ses environs. Em. Gilon.
IV. Bull. XIII, p 573-574. T. h p., p 57-58, n« 257.
1879.
374. — Carle s ms litre des environs de Liege.
V. Bull. XX, p. 252-253. T. ^i p., p. 56-57, n« 320,
1879.
375. — Royaume de Belgique . . . ( Bassin houillier
de Liege. . . .) Th. Claes, J. Claes.
V. Bull. XX, p. 253-254. T. a p., p 57-58, n" 321.
1880.
376. — Liege . . . D. Windels,
V. Bull. XX, p. 255. T. ^ p., p. 59, n« 323.
1880.
377. — Liege,
V. Bull. XX, p. 255. T. h p., p. 59, n© 324.
1880,
378. — Liege.
V. Bull. XX, p. 256. T. i p., p. 60, n« 325.
1880.
379. — Bassin de Liege. Julien de Macar.
V. Bull. XX, p. 254. T. h p., p. 58, n^ 322.
18 80.
380. — Carte sans litro de la concession houillere du
Gosson-Lagasse.
V. Bull. XX, p. 256. T. i p., p. 60, no 326.
1881.
381. — Carte de la province de Liege, Th^los.
V. Bull. X, p. 257. T, i p., p. 61, no328.
382. — Liege.
V. Bull. XX, p. 357-358. T. i p., p. Gl-62, n" 329.
188i.
383. — Les environs de Spa. . .
V. Bull. XX, p. 256-257. T. S p., p. ()0-61, n" 327.
Ajoutei: 4" id. 13* Mition, Leipzig, K. Baedeker, 1888, un
vol. in-12, page 66.
384 — Spa et nos cnvironx,
V. Bull, XX, p. 258. T. a p., p. <J2, ii" 330.
Ajoulez: 3- Belgian Cities. Villea de Bel gi que {Lille cl Aix-la-
Chapelle), etc. Joseph Kips. Loniircs. Barns et Vates, 1887. Un
atlas in-S" oblong. ( Dans celte <5dilion. les dimensions sont reduites
ii 0-162. 0"121). (Coll, Ad. Dejardin).
1882.
385 a 396 inclus. — Les carles n° 331 a 342 de V.,
relatives aux maiicisuvres ile I'aruife beige cle cetle
nnn(^e ]i\ aux environs de Modave.
V. Bull. XX, p. 258 a 264, ct T. a p., p. 62 h 68.
1882?
397. — Nouvelle carle de la prorii^ce de Liege, ptibtiee
par C. Callewacrl frercs , I'MC Fosse aux Loups , i6,
BfuxeUes. — D.iposee.
Echelle de 1 a 54,(.0O. Avcc une echelle et un lableau
<Ies teintes employees pour les differentes allitudes.
On y voit les routes , les chemins de fer et les villes
principales En feuilles.
(Larg. ; lni25?; haul. : 1"^),
Exposition de Bruxelles , en 1888.
Cartea. _ 334 _
4 883.
398. — Liege. SI. Callewaert.
V. Bull. XX, p. t>64-265. T. h p., p. 68-69, no 343.
Ajoulcz : Dans : l^^ Petit atlas — 2* Nouvel oUlas de la
Belgique ou giographie ditailUe du rogaume pricidie des difini-
tions giographiques^ de la division g^irale duglobe, etc., par C. Calle-
waert. !()• Edition. Bruxelles. Callewaert. 1887. Un vol. in-I2
oblong, pi. 6, page 12. (Coll. Ad. Dejardin).
4883.
399. — Environs de Liege. ... par Joseph Kips, , .
V. Bull. XX, p. 265-266. T. a p., p. 69-70, n^ 345.
4883.
400. — Carte sans litre d^s environs de Li^ge.
V. Bull. XX, p. 265. T. a p., p. 69, n^ 344.
4883.
401 k 408. inclus. — Les cartes n» 347 d 354 de
v., des Excursions de Th^los.
V. Bull. XX, p. 266 a 270, et T. k p., p. 70 h 74.
4883.
409. — Map op Liege coal distinct. . .
V. Bull. XX, p. 266. T. t\ p., p. 70, n^ 346.
4884
440. — Liege. . . A.-N. Leb^gue.
V. Bull. XX, p. 271. T. a p., p. 75, n<> 357.
Ajoutez : Colorize par arrondissement . . . Dans : !<> Atku . . .
r^cents par Ij. Cornelis-Lebegue. Bruxelles . .^. 2'^ . . . militaire ,
par L. Corn^lis-Leb^gue. . . . 3« Nouvel atlas de Belgique , etc.
Edition de 1887. Un vol. in-folio.
4 884.
444. — Liege.
V. Bull. XX, p. 272. T. a p., p. 76, ri° 358.
— 335 - Cm'"-
1885.
-il2. — Carte du tcrriloire neulre dit de Moresnct
V. Riill. XX. p. 270-27i. T. d p., p. 74-75, n" 350.
1885.
4i;(, — Curie sans tilre du cours cle h Meiise . . .
Wagner ot Debps.
V. Bull. XX, p. 272-273. 'J', a p., p. 76-77. n« Xi9.
Ajoutez: Dans : 1° Btli/ique et Hollande . . .; 3° id. id. 13' 4di-
lioii, Leipzig, K. Baedekir ISbS. Un vol in-13. Page 191.
1885.
414. — Liege. — Projcts de chcmins de fer xicinnux. . .
V. Bull. XX, p. 273-274. T. i p., p. 77-78, n- 361.
1885.
415. — CaHe de Ui vallee de VAmblkve, dressee par
Tlielos.
V. Bull. XX, p. 273. T. ii p., p. 77, n" 360.
1886.
416. — Carle sans tilre de la partie est do ta province. . .
V. Bull. XX, p 274. T. it p., p. 78, n" 362.
Ajoutez:... tome XXV, p. 138.
1887.
417. — Carte des cnvh-ons de Liege avec Vindica-
tion des forts projetes. . .
V. Bull. XX. p. 276. T. ii p., p. 80, ii" 365.
1887.
418. — Le camp retranche de Liiige. Dickhatit. . .
V. Bull. XX, i». 275-276. T. ii p., p. 79-80. n» 364.
1887.
419. — L'Ourthe de Hamoir a Liege. . . Thelos.
V. Bull. XX, p. 276-277. T. 4 p., p. 80-81, n' 366.
1888.
420. — Province de Liege. Annuaii-e Rozez. ~ Mai i888.
Instilut national de geographte. Hi-uxcllea.
Echelle tits I i 500,000. Avec une ^chelle et une
legende pour la lopographie. Divis6c par aiTondisse-
nienls, Les noms de loules les communes s'y Irouvenl.
Les routes , chemins de fer , etc. , soiit triices ; les
riTiore? sont en bleu.
(Larg.: O^HS, haul. : 0"i93).
Annaaire Roztz. — Almanack ginival officiel du commerce, de
Vindiistrie, de la magiatrature et de radmiitittration on Reeueil
deg 1,-S00,000 adregaeg du roifaume de Belgiqiie, etc- Gand. Anixxit.
Broectmanii. 1890. Un grand vol. in-S" (Coll. Hardy).
1888.
421. — Province de Liege. J4. Jtilcs Botand , dess.
— Litli. Ad. Wesmael-Charlier, Namur.
I.es locality.') principales sont seules indiqu^es; les
■oules lie le sont pas. Les dilleiemes regions sont
liJsignties avec la nature du sol , ies plantes el les
initnau.t qui leur sont propres. Parmi d'aulies indica-
ions, il y a celle des industries excrcees dans les
liff^rentes locajiles. Colorizes pur oirondissements adini-
listl'alifs.
(Larg.: O^idS; haul.: 0'»I25).
1° Atlaa de gfographie mis en rapporl auee la Gfographie iltiis-
rie de rauteur, par J. Roland. Namor, Wesmael-Charlier, 1888.
Jn vol. petit in-4'. n» 14. {Coll. Ad. Dejardin);
2' Atlas maniiel de gfographie avec te texle en regard des
arles, par J. Roland. Namur. W'esraael-Charlier , 1888. Un vol
letit in-4', a' U.
1888.
422. — Province de Liege. — Provincie Luik. 10.
1. Wesmael-Charlier, Edileur a. Namur.
— 337 — C»rt«a,
Carle muelle. Ne donne que les limites de la province,
les rivieres et remplacement des villes principales.
( Larg. : Qi^SiS; haut. : O^ilO).
Cartographie des athinieg et de» icolti motiennta miae en rapport
arec ie* nouvemix programmea. — Cahier. n° 2*, par J. Roland.
Nouyelle Edition. Namur. Wesmael-Charlier, 1888. Un vol. in-t-
PL 10 (Coll. Ad. Dejardin.)
18S8.
423. — Liege. — 17.
I.es locaIil»5s princip;iles sont seules indiqu^es ; les
routes ne Ie sort pns. ' Goloi'i^es par arroiidissements
judtciaires.
(Larg. : 0"151 ; haut. : O-nOGS).
L'otlag-giogfaphie i I'uaage des ieoles primaireg et des icoles
d'adultes, par J. Foisoul et F. Haulier. 2* Edition. Namur.
Lambert-De Roisin. 1888. Un vol. petit in-4°. PI. I7.
1888.
•424. — Carte de la voiric de Ut province de Liege,
a Vechetle de i a iOO.OOf). 1888. Instilut caytogt-aphique
vniiilairc, 1886-1888. Topogi-avure.
Avec une echelle et une legende pour les signes
employes. Les localit(?s des provinces voisines qui entrent
dans Ie cadre s'y trouvenl aussi. I.es routes, chemins
de fer , rivieres , canaux , bois , etc., onl recus des
couleur.s dislincltves. L'emplacement des Ibrls et fortius
autour de I.it^ge est Indique , ainsi que la roule qui
les relie. Celle carle a ^lo publiee, comme celle n" 363,
de 1877, par ordre du Conseil provincial de Liege,
(Loug. : 0"i90; haut.: O-^eG).
(Coll Ad. Uejardiu).
Cartas. _ 338 _
4888.
•
425. — Carte pratique de Spa et de ses envirojis,
annexe du guide des etrangers , revue corrigee et
completee par L, Dehatty^ g^.ometre a Spa,
Echolle dc 1 h 80,000. Avec une legende pour la
topographic. Limitee, nu nord au chemin de fer de la
Vesdre jusqu'^ Verviors ; an sud a Trois-Ponts ; h
Touesl h Chaudfontaine el Avwaille, et h I'est ii Jalhav,
Francorchamps et Stavelot. C*est une copie du uumero
358 de 1870, avec plus de details.
(Larg. : 0"323, haut. : 0'"306).
Dans :
Guide des Stranger's aux villes d^eaux, de bains de mer^ de
Belgique. Spa, Goffin, 1888. Un vol. in-18 (Coll. Ad. Dejardin).
1889.
426. — Province de Liege, Reduction de la carte au
3^0,000^ de rinstiint cartographique militaire.
Avec une 16gende pour les signes employes. Les rivieros
sont en bleu, les chemins de fer et les chemins de fer
vicinaux en rouge. Entouree d'annonces de commerce.
(Larg.: 0™27, liaut. : 0™24).
Dans:
1* Annuaire officiel du commerce et de V Industrie de Belgique,
par Mertens. Bruxelles, 1889. Un vol. in-4'* ( Parait chaque annee
depuis ....); 2* Annuaire officiel da commerce et de V Industrie
Ville de Liige^ etc. Li6ge, Aug. Desoer. 1889.
1889?
427. — Carte industriellt du bassiii de Liege , par
Felix Jottrand , ingenieur des rnines, H. Manceaux ,
editeur, Mons. Institut National de Gdograplxie, Bruxelles.
Echelle de 1 k 40,000. Avec une echelle et une
legende pour les voles de communication et les
etablissements industricls. Limitee au nord a Juprelle,
Hermee et Mortroux ; au sud a Hermalle, Beaufays et
Fraiponi; ii I'ouest ft Alleur , liierset , S'-Georges et
Hermalle, el 4 Test ft Julernont et Ilerve. Donne done
le centre dc l;i province. Les limites des diverses conces-
sions de charbon y sont li'acces en trois cuuleurs.
Sur la nieme leuille, se trouve un plan de la viile de
l.iegc (n" ),
(Larg. : 0>"1'15; haul.: 0"433).
Est encore dans le commerce.
1889.
428. — itude d'lin U-ace de chemin de for evilant
les plans inclines d'Ans a Lidtfc, tout en passant par la
station de Liege-Guillemins , par A. St'ivart, Inijemeur
en elief honoraire des chemins de fer de I'Etat Beige,
Charge du Cours d' exploitation des cliemins de fer a
I'Ecole des mines de Liege, £ehevin delegue aux Travaux
publics de la Ville de Liege. — 15 Janvier i889.
Journal de Liege. — Supplement au no du l?5 fevrier
i889. Autogr. Alf. Miot, rue de Slusc, i9, Liege.
Echelle de 1 ii 20,000.
Celte carte est litnil^e au nord au chemin de fer
de Bruxelies ft Li^ge ; au sud 4 la Meuse; t I'ouesl
a Itierset et Hollogne-aux-Pierres , et ft Test au chemin
de fer de Bruxelies ft Li^ge, el au pent du Val-Benoit.
Elle donne un premier trac^ de chemin de Cer, pro-
pose par les Ponts et ChaussSes, partant de Bierset,
passant par Hollogne-aus-Pierres et Tilleur, et abou-
littsunt au pont du Val-Benoit , et un second trace ,
dH ft M. Sl^vart, ft peu pres idcnlique au premier jusqu'ft
Tilleur , mais Ift , prenant ft gauche , passant sous la
montagne de Cointe par un long tunnel et aboutissant
ft la station des Guillemins , vis-ft-vis du bfttimcnl des
recettes. Celte cjirte est faite d'aprfes colle de I'lnstitut
carlograpliicjue miiilaire et les courbes de niveau y
Cartes. - 340 —
sont tracees. Sur la mfime feuille se Irouvenl les pro-
fils en long des deux traces proposes.
(Larg. : 0'"545, haul.: 0'»355;.
Dans:
Etude (Tun trad de chemin de fer Mtant les plans indinh
d*Am A Liigej tout en passant par la station de LdSge-Guillemm .
par A, Stivart. Li6ge .... 1889. Une br. in-8«.
1889.
429. — Projets de raccordewents de chemins de fer
evitant les Plans inclines d*Ans a Liege par le gso-
metre N. Mulkaij. Liege, le i5 mars 1889. N. Mulkay.
Echelle de 1 a 30,000.
Avec une legende pour la longueur des parcours et
un tableau comparatif des projels. Celte carte csl limilee
au Nord , i Ans ; au Sud , h la Meuse ; a TOuest , a
Jemeppe ; et a TEst, h Herstal et Jupille. Elle doiine,
outre les proje(s des Fonts et Chaussees et de M. Stevarl,
un troisleme projet qui part d'Ans, passe par Rocour,
Liers et Milmorte, desi:end vers Herstal, ou la station
est en commun, vient traverser la Meuse en aval des
pres de Droixlie et se raccorde au chemin de fer de
Maestricht, au Trou-Louette, qui lui est commun jusqu'au
Beau-Mur, et de li aboutit a Angleur, avec une courbe
allant vers les Guillemins et une autre vers rAlltMnagno.
Les rampes sont moins fortes que dans les autres projels;
mais le parcours est plus long.
( Larg. : 0n»32 , haut : 0™38. )
Joiute a:
Contre-projet de raccordement de chemins de fer dans la rallee
de la Meuse, Mtant les plans inclinis d'Ans, par N. Mulkat.
Li6ge, Vaillant-Garmanne, en 1889 (Coll. A. Dejardin).
1889.
430. — Spa et ses environs. Annexe au guide des
eirangers.
Echelle de 1 k 80,000.
— 341 — Cartes.
Avec une 6chelle ct une lege-ndc pour la lopogrnphie.
La m^ine carte que les nuin^ros 345 de 1874 et 358
dp 1876, avec plus do details cl Ics iiouvetles routes
conslmilt's depuis, ealr'aulros le cliemin de fer de I'Ain-
blfeve. Elle s'^lend aussi hors du cadre h I'Est et au Sud.
( Larg. ; O-nSaS, haul. : O^SOB).
Guide det itrangers aax villea Seaux et de bains de mer rfe
Belgiqui. Spa, Gorfin, 1889. Un vol. in-16 ( Coll. A. Dejardin ).
1889'.
431. — Spa {Liege). — Manceuvres de 1889. —40.
Levee et nivelee en 1868. — liedigec cl graree a Vhia-
litut carlographique milUaire , en 1881. — Equidis-
tance de 3 metres. Revision de la gmvure (voirie), en
1885. Inslitut eariograpbique miUtaire , aout 1880.
Echelle de 1 4 40,000.
Avec une Echelle et une l^gende des signes conven-
lionnels. Liniil6e au nord i Ehein , Plainevaux, Gomz^-
Andouinont , Theux et Polleur ; au sud i Tohogne ,
Bomal, Izier, Werbomoni , Chevron et Coo ; i I'ouest
k Ehein et Ellemalle, et h Test k Polleur, Spa et
Coo. Comprend done le Sud de la province de Li%e.
Les riviiires et les routes soni leinl^es ; Ics courbes
sont IraciJes. C'est une feuille de la carle de Belgique
en 72 Teuilles, compl^tee pour servir aux manceuvres
de rarm6e.
(Larg. : 0"97, haut. : 0'«'50).
(Coll. A. Dejardin).
1889.
432. — Spa el ses environs. Uedigee d'apres les
documents de I'lnslitul cartograpliiquc militaire.
Echelle de 1 A 160,000.
Avec une echelle. Limit(5e au nord a Bolland, Cler-
mont et Welkenraedt ; au sud 4 Fosse et Rechl (P.) ;
Cartes. _ 3^3 _
bi Touest h F16ron , Aywaille et Werbomont , et a
Test k Eupen (P.) et Malmedy (P.). Comprend done la
partie est de la province. Le chemin de fer de TAm-
bleve est trace. Lcs bois , pres, etc., y sont indiques.
D*apr6s la carte de Belgique en quatre feuilles publi^e
par rinstitut cartographique militaire.
(Larg. : 0"»173, haut.: 0™223).
Dans:
Cruide souvenir de Vh6teld'0range,Spa {Belgique) (Coll. A. Dcjardin).
1890.
433. — Province de Liege,
fichelle de 1 ^ 500,000. L'echellc et la legende pour
les subdivisions administratives, les routes, etc., se trou-
vent sur d'autres cartes de I'Atlas dont celle-ci foit
partie. Les degrees de longitude et de latitude sont
traces. Sur la in^me feuille se trouve la carte du Lim-
bourg.
' (Larg. : O™!?!, haut. : 0°»120)
Dans :
Atlas de giographie physique , politique et historique , d Vusage
de Venseignement primaire et de Venseignement moyen, par M. Gochet.
!?• Edition. Paris. F. M6n6trier, et Liege, H. Dessain, 1890. Un
vol. in-folio (Coll. A. Dejardiu).
1890.
434. — Liege, carle physique.
Sur la m6nie feuille se trouve la carte suivante [n*> 435 J
et les cartes de Luxembourg. Cette feuille a pour tilre :
Geographic de la Belgique, Atlas J. Du Fief. VIIL Institut
national de Geographic. Bruxelles,
fichelle de 1 k 500,000.
Avec une 6chelle et une legende pour la geographic
physique. Les principales villes sont seulement indiquees
par leur initiate ; les routes ne le sont pas. Les courbes
de niveau sont trac^es. et il y a une teinle bisti-e
— 343 — CwtM.
pour les parties monlagneuses. I.es ligiies de fiUe entre
la Meuse el I'Escuut, entre le lUiin et la Meuse, et
les lignes isotliermes sont tracees.
(Laig. : 0"211, haut.: 0'"14).
Atla* de Belglqa* eomposi de 37 carta dr. giop-aphU pkgtiqut
et politique, AVuaage de Veitseigiiemeat. par J. Du Fiur -iruxelles.
189a Un vol. in-folio. PI. Vlli (Coll. A. Dejardin).
1890.
435. — Liege , cayle politique.
Sur ia mfime feuille que la carle prec^dcnle. Eelielle
de 1 i 500,000.
Avec uoe ^chelle et une I^gendc pour la goographie
politique, Coloriee par arrondissenients. Les rivieros tt
les canaux sont en bleu. Les dcgres de longitude
ct de latitude sont traces. La limile des langues (flamand-
wallon) el (wallon-allemand) est indiqu^e.
(Larg. : O-SH, haut. : O"!! ).
Se trouve dans le mdme atlas que la carte pri-c^denlc, pi. VIII
(CoU. A. Dejardin).
1891.
436. — Carle de la voirte au pays de Liege pa>- Rcnier
Malherbe^ Ingiinieur (Memoirc couronne par la Soctete
d' Emulation). 3'' [ow 3'] edition. Lilh. dc La Mexmc, Liege.
(Echelle Aa \ k 125,000).
Avec une legeiide. C'est la uieme carte que cclies
n« ^31 de 1870 et 3G2 de 1877. On y a ajoulu le che-
min de fer de I'Ambliivo , les chemins de fer vicinaux
et les forliricalions el forts. Coloriee par cantons.
{L;irg.: O^GTS, h:iut. : O'ljli).
Jointe i, une brochure intlLulee : Cartt routihe de la province
Cartes. 344
cle Liege Editie par Vlmprimerie du journal La Meuse, donnant
les itineraires a suivre pour excursions en velocipedes (Coll.
A. Dejardin).
1891.
437. — Carte dcs concessions houilleres de la pro-
vince de LiJg3 et de 1 1 partle Est de la province do
Namiir. La Cote lihre a ses abonnes, — 1889. DJposce.
(Echellc de 1 a 100,000).
Avec line echelle , des tableaux indicalifs donnant
Telendue ea hectares et les firmas sociales de chaque
concession et une legende ^eographique. Reproduction
du n** 313, de 1863, avec les changeinents survenus.
(Larg. : O^SGo, haul.: 0™565)
(Coll. A. Dejardin).
La suite (Plans et Vues) dans une
prochaine liM-aison du Bulletin.
LE G.4RNST DE Y0Y46E DE I'ABBE JEHIN
II y a lieu de s'etonner que i'abb6 Jehin , qui fut I'liii des
coryphi?fs du incuveinpnt revolulionnaire au pays do
Franchimont, n'ait pas Tail jusqu'ici I'objet d"uiie notice
speciale { t ).
C'tflait cependanl uiii! physionomie capable de tenler un
ecrivain.
Oulre sa manie d'liciiire, qui lui a valii une place nolable
dans ]a bibliographie li^{'eoise, on n'est pas sans savoir
ses dissenlimenis avec I'abbe de S'-Hubei-t, son ovasion
du couvenl, qui tient du roman, I'accusation qui pfsa sor
lui a propos de la distribution d'un libelle lamen\ , et son
incarceration k S'-Lfonard ; on n'ignore pas non plus ses
menees et ses intrigues ft Rome, ix Vienne, ct, plus lard.
(<) BoHONET, Nautet, Dabi?, etc, n'ont pas toul dit sur le fnugueux
agitaleur. lis n'ont ranonle que quelques Episodes de sa vie. l\t c'est
a lort que M. Jean Levaux , dans la relation qu'il a <lonaee de I'ar-
reslation do Jehin a Gornesse (t. XXI, p. 4"> du Bulletin) a pr(5-
teiidu, parlant de ce peraonnage, que sa biographic n'etait plus k faire.
- 346 —
ses agissements k Paris , lorsqu'il y fut , pour la seconde
fois, avec les refugies liegeoiset franchimontois.
On connait aussi les soi-disants denis de justice dont il
se pretendit vlclime apres son retour dans ses foyers ,
lorsqu'il brigua les fonctions d'in$tituteur , car il a pris
soin d'exposer ses reclamalions dans des brochures aux
titres retentissants (i), de m^me qu'il avail raconte avec
autant d'einphase que de prolixity « ses persecutions >.
II n'est pas jusqu'a Tacte de repentir final, dont il cou-
ronnasavie, qu'ii n*ait voulu clamer, en publiant, avec
des odes sacr^es, la retractation de ses erreurs (2).
II semble, en verite, que Jehin fClt aflam^ de notoriete,
et qu'en renongant a Thabit ecclesiastique il ait surtout"
renonce h ses voeux d'humilit^.
Ses Merits , qui constituent dej^ une sorte d'autobiogra-
phie, ne nous montrent cependant pas riiomme tout entier.
Dans ses confidences, destinies k ses contemporains , il
a pass6 bien des choses sous silence, il a jet6 un voile sur
plus d'un acte de son existence troubl6e. Mieux que personne,
nous sommes i m6me d'en juger: un lieureux hasard a mis
entre nos mains les papiers de Tex-b^n^dictin, et ils nous
out revele sur ce personnage tur])ulent et batailleur bien
des particularites inconnues, bien des details ignores.
G'est dans ces m^mes papiers que figuraient le petit
carnet que nous livrons aujourd'hui au public.
Mais peut-6tre le lecteur serait-il curieux de connaitre
les circonstances qui nous ont fait entrer en possession des
documents manuscrits laisses par Jehin ?
II y a une douzaine d'annees que la ville de Spa, voulant
transformer sa promenade de Sept-Heures en un pare clos.
( I ) Asaasainat juridique de la UhertS de Y opinion, etc. — Ri^a-
mation , protestation contre un arrHi du dSpartement de VOurthe , etc.
(t) La Clef du del, 1805.
— 3*7 —
eQl recours k rexpropriation, Les propri^taires li'une ma-
sure et de trois villas durent d^guerpjr. L'un d'eux, faisant
proc6der au dem^nagement de son mobilier, avait appele
un I'ripier afln qu'il ie d^barrassat de bon nombre d'objels
inutiles.
On ^tait aux premiers jours d'avril, el il faisail une de ces
journSes tiddes, ensoleiJifies, qui invitent k la flincrie.
Machinalement, je porlai raes pas vers I'all^e secuJaire , oil
j'arrivai juste au moment oil Ie brocanteur-chiffonnier
sortait du jardin d'une des vilhs, tralnant une charretle 4
bras bond^e d'un ramassis des choses les plus h^t^roclites.
Je consid^rais Ie bonhomme pliant sous sa charge, lorsque,
soudain, survint un coup de vent qui, d'un sac entrebaill^,
cmporta quelques papiers jaunis. lis s'envolSrentjusqu'aux
pieds d'une hale. Le marchand de bric-ft-brac n'y prfita
nullc allention bien que je I'easso averli. Pouss^ par un
instinct de curiosity, je ramassai deux de ces chifTons. Le
premier 6tait de la main de I'abbe Jehin, dont I'Scriture
caracl^ristique m'^lait bien connue. L'autre 6lait une leltre
aulographe de Brixhe.
II n'en fallait pas lant pour eveiller moii attention. Les
papiers echapp^s du petit vehicule n'elaient ^videmment
pas les seuls el, fi^vreusement , je courus sur les traces
de mon individu que j'interrogeai. Nt^giigemment, il me
repondit : — H6, cY'st la seconde charrclee que j'emmfene,
et j'ai d^ja chez nioi une masse de ces vieilles paperasses.
— Puis-je les voir? — Sans doule, mais ti ne faudra pas
vous elTrayer du laudis oil elles sont.
L'avertissement n"^lail pas inutile; il m'indiqua une
sorte de hangar au toit surbaispg oii gisait un amas de
vieilles loques k I'odcur nau,seabonde, d'os empiles, charnier
peslilentiel, et, tout h cdte, un monceau de vieux papiers.
En d^pil de ce voisinage incommode, je me mis i fnuiller
avec ardeur Ie tas precieux, diiquel , pour une piece de
quaranle sous, il nje laissa emporter une enorme brass^e.
— 348 -
Presque tous les papiers de Tabb^ Jehin 6laient la:
broiiillons de ses suppliqiies, ^bauchcs ou premiers jets de
ses requites, canevas de ses d^nonciations aux agents
nalionaux, liasses de lettres do ses freres ou neveux et de
ses coivligionnaires politiques, ^preuves lypographiques
de ses imnifestes, etc.
L'abbe Jehin, homme d'ordre pnr excellence, tenait note
exacte d;) ses actions et occupations, de ses demarches.
C'est ainsi que dans les petits cahiers que nous livrons a la
publicite et qui sont relatifs a son second s^jour a Paris
(1793-4794), il a inscrit, jour par joiir, tout ce a quoi 11
vaquait, ce qu'il a fait, ce quMl a vu, les visites qu'il a ren-
dues ou qu'il a rogues. Ces notes — hatons-nous de le dire
— n'onl aucune prcHention au style. Elles sont ^critesdans
une formo extr6m?ment concise et souvent avec des abre-
viations t^nigmatiques. Ces notes, qui forment une espece
de memorial , ^taient purement h son usage personnel et
destinees a Ini servir d'aide-m(§moire. Elles conliennent
mc^me des details sur sa vie intirne. Ainsi, on y voit que,
durant les premiers mois de son st^jour i\ Paris, Jehin va
ri5guli6remjnt le dimanche h la messe et meme aux vepres.
II assiste egilement k la procession de la F^le-Dieu.
11 est vrai qu'il fr^quente journellement le cafe et qu'ilse
rend parfois a la comedie.
Jehin n'avait pas compl^tement u^pouille le vieil homme
et ne craignait point, h ce qu*il semble, qu'on le suspectat
d'incivisme.
Les noms des compalriotes ou des anciens amis d'iii-
forlune qu'il rencontre sont aussi soigneuscment in,*icrits
dans ces tablettes.
II suit avec attention les seances de la Convention, celles
des Jacobins ou de la Maison Commune de Paris. Enfinjl
prend une part active aux assemblees des refugies liegeois,
iranchimontois , lognards, faisant mainles allusions aux
dissensions qui divisaient les proscrits.
— 349 —
Jehin signate encore parfois par une phrase br6vc, des
C'Vi'^iiPtnents marquanls. dont le bruit est arrive jusqu'it lui
oil qu'il a vus : lels soni rassassinut de Marat, IV'x^eulioii
de Marie- Anloinellf? , de Cusline, de la Dubarry , de
Philippe-Egalile, oules rencontres qii'il a f:iilesdeTberoigne
do Mericourl, i\c. Fabre d'Eglanline, etc. ( i)
Mais c-c dont le memorial de Jetiin est surtoiit found, est
reruimei^lion miniitiouse des dtjinarches auxquelles 11 se
livra pour ses affaires personnelles (s) ou pour cellos de ses
amis poliliques.
IiHiombrablcs, en elfet, sonl los visiles interess^es de cet
etre famelique. On In voit frapper Ji loules ies porles, porlcr
s:'s reclamations de bureau en bureau, harceiant sans rellebo
b's foiidionnairos, ne se liissanl decourager ni par Ies rebuf-
tade.-i ni par Ies deconvenues (s).
CVsl uno ilpre poursuile pour Toblenlion de sccours peou-
(i) Disons, en passant, qae cliacun des fails signalSs par Jebin l"e?l
k sa dale rigoureuseineiil exacle.
(i) II s'agissiiit surlout, pour lai, <le se faire allribuer une somme
d<! buit mille livres en numeraire, appartenant a I'abb^ du monaslere
de b'-Hubert, deposfie chez le G'" W. Robert Belir, siir laquellc Jebin
avail interpose des arr^lslc 31 deci'mbrc I7i)-J, in vertu de preteiidus
droits acquis par d iffe rents decrets et sentences ubtenus^ Home pour
des pensions admiiiistratives. Jebin exposa ses droits dans la brochure
intitulee : Prich final.
(a) Jehin a resume lui-m£me tout ce qu'il tenta k Paris pour
aboutir: « Jehin, dil-il, en parlant de lui-iiieiiie, a fait le lour de
presque tons Ies tribunaux a Paris, La Coiivoiition I'euvoya a la
liquidation, ensuite au niinislre de I'intSrieur, de la aii l^initi des
linances, des dumaines; d'od revenu a la llonvention une seconde
fois,dc la au (lumil^ de I'arriere des ccclesiastiquej, oil ses litres el
pBtilions, avec Ies differentcs pieces, soiit ri^slees sans drtision an
bureau du citoyeu Hagiiin. section de I'arriere des pensions ecclesias-
tiques, et oil le cituyen Mugnin, sur la ilemaade de la restitution
de ces pieces, dit au citoyen Jeliiii qu'il y avail une loi qui leur
defendait de s'en degarnir.a {Prteis final, p. 1:^, en note).
- 350 -
niaires, pour ses amis de Givet, pour ses parents, pour sa
servante, enfm, qui, pour lui, est un peu plus qu'une domes-
tique et pas beaucoup moins qu'une compagne (t).
Si, dans quelques parties, la lecture de ce petit journal est
un p?u arid*, nous croyonsqu'il no reste pas moins curieux,
car ilnous fiitassisteraux occupations quolidiennes de ces
malheureux que les passions politiques avaient jel6 sur la
terrc ^Irangere.
Le carnet de voyage de Jehin est un petit in-8® de 30
feuillets, qui forment 7 cahiers. II commence k la date du
6 avril 1793, au moment ou Fabb^ quitta Givet, et se termine
au 6 novembre 1794, style barbare, (ainsi que le qualifiait le
singulier abb^), c*est-^-dire k sa rentree a Spa.
L'orthographc et les ponctuations du manuscrit ont ^te
scrupuleusenient observ^es.
Albin body.
(i) Voici la liste des difT^rents secours accord^s aux refugi^ a Paris:
li^geois, franchimonlois, stavelotains, lognards, gemmapiens, etc.,
d'avriM793ajuillet 1794:
A. Une premiere somme sur les 52,000 florins de la caisse publique,
emport^e par radminislration generate provisoire de Li^ge, lors de
leur fuile, lo 4 mars 1793.
Selon Daris, 74 patriotes toucberent des secours sur ces 59,000
florins.
B. Le 13 mars 1793. Secours de 50,000 livres accordes par la
Convention Rationale.
C. Le 27 avril 1793. Secours de 50,000 livres accord^ ^galement
par la Convention national e.
D. Le 18 juillet 1 793. Secours dc 150,000 livres accordes par la m^me.
E. Le 29 novembre 1793. Secours de 150,000 livres accordes par la
m^me.
F. Le 7 juin 1704. La Convention accorde les demiers secours;
mais la somme n*cst pas d^termin^e dans le decret.
VOYAGE u vmt m\^ a paris.
CAHIER N" ].
Le 6 mai 1793, je suis parti de Givet vers les onze
heures du matin.
Arrive ft 6 heures du soir t la Maison rouge , pr^s
de Rocroy. Aprfes soiiper parti 4 onze heures et arrivi
le 7 4 M^zi^res 4 4 heures du matin.
Parti & cinq el demi : arrive a Rhetel k une heure apris
midi. Aprds diner parti h deux heures et demi, arrive k
Reims 4 7 heures; apres souper parti vers dix heures.
Lc 8 arrive a Soissons ii 5 heures du matin; parti
u G, arrive 4 Nanteuil vers midi; parti 4 une heure
aprcs d\n6 ; arrive 4 Paris 4 huit heures.
Log6 4 I'hOtel de I'EsptJrance, rue du Four(il.
Le 9, ascension , chez Le comte (» ), rue du Coq ; 4 dix
heures, a Saint-Roch ; ensuito auic Feuillans, ThuiJieries ,
4 la rue Saint-Germain i'Auxerrois, chez le citoyen Max,
n" 50 o(i j'ai Irouv^ Timprimeur Urban (s);
(i) Rue du Four S'-Honor4.
(i) Liecomte, Louis, peintre, k Spa, r^fugie.
(() Urban, Henri- Joseph , journaliste et imprimeur a Herve,
puis k TignSe; ni & DInant.
- 352 —
De li au csl(6 Quilen ; ensuile din6 rue Jean Tison ,
chez les citoyens Lambrech (i) et BoUon mcs roUegiios
administrateurs.
De ]«^ au Palais-Royal ensuitea monlogis ouj'ai trouve
Behr(i2), Detrixhc, Harzc^e el Lofevre.
Le 10, vendredi a 10 heures, chez Dubreuil on j'iii
remis le billet dn maire de Givet. De la par les bou-
levards au Faubourg Montmarlre chez La palliero qui
eloit absent depuis trois semaines. De \h aupres du
catfe Quilen ou j'ai dine chez un trnitcur; ensuile
passe le Pont Neuf, pour aller rue des Marais rhoz
Smils que j'ai trouve au n^ 2," ensuile revenu a la Placo
d(i la Reunion, apres a la pelile Place du Carousel, nu
petit Hotel de Brionnc oil s'etablissent auj')ui\rhiii les
comites de la Convention qui a ouvort aujourd'hui memo
sjs seances h la salle pr(^paree au Palais National ci-devant
des Thuilleries.
De 1^ par les boulevards h la rue Gerulti (ci-dovant
du Comte d'Arthois), h rHotel du Minislre des Affaires
fitrangeres qui 6toit sorti.
Revenu a la rue du Coq S' Honore ol ensuile a
mon logis.
Le id, samedi, par les rues S* Martin, Grenier S' Lnzare,
des 4 Fils i Tllolel Cardinal oil j'ai trouve quantile de
mernbres de radministralion gt^nerale provisoire du Pays
de Liege, avec plusieurs municipaux de Lieg.3 el d'autres
(i) Lambrecht. 11 y avail a Paris deux refugies de ce nom:
Andre Lambrecht el P. J. Lambrechl.
(i) Belir. II y avail deux refugies de ce nom, a Givet : H. -Robert
Belir et son frere , procureur du Roi a Givel el ensuile agent
national de cette commune, et avec lesquels Tabbe Jeliin eut
des demeles au sujol d'une somuie do >,()X) livn^s sais-e par Jehin
comme appartenant a Tabbaye de S*-Huberl el doul il se pre-
tendail creancier.
— 353 —
communes du Pays reunis ensemble dans une salle
qu'on leur a accordoe pour tenir leurs stances, {i)
De \k ti la rue du coq S» Honors ou j*ai dine ;
ensuite a la salle de la Convention, de lb. relourn^ h
mon logis.
Le 12 dimanche , k neuf heures, k S* Eustache. A
10 heures, i la gallerie des p6litionnaires ou j'ai reste
jusqu'^ vers 4 heures avec les deputes de Franchi-
mont , Stavelot et Logne ; ensuite a la barre pendant un
quart d'heure ; de ]h introduis aux honneurs de la
seance; apres une bonne demie heure, au Palais-Royal
oil j'ai vu Henkart (2) et Hyacinthe Fabri (s) etc.;
relourn(§ au logis.
Le 13 , lundi , j'ai attendu inutilement Goffm jusqu'A
une heure k ma chamhre sans sortir ; j'ai copie mon
memoire, etc.; ensuite aux Thuilleries , h S* Germain
TAuxerrois, caff^ Quilen ou j'ai trouv6 le collegue
Franckenne (4) arrivant de Givet ; rcldurn^ au logis.
Le 14, irH(5tel des afliiires eirangeres , Lebrun (s) ^tait
(i) Les refugi^s li6geois 6taient ardves a Paris le 10 avril. Soleure
avail aussitdt demand^ un local 'pour tenir les seances et pour y
deposer les archives. La salle de la roaison commune dite de
TEgalit^ leur fut accord6e (Borgnet, T. IL p. 300).
{ f ) Henkart. II y avait deux refugi6s de ce nom , I'avocat
Henkart et N. Henkart , prelocuteur.
(s) Fabry, Jacques-Hyacinthe, fils alne de Jacques-Joseph Fabry.
11 fut, avec son pere et Bassenge aln6, Tun des chefs du parti
mod^rd pendant la revolution liegeoise. Bassenge devint administra-
leur du d^partoment de I'Ourthe , commissaire du Directoire Executif
aupres de TAdministration centrale et membre du Conseil des Cinq
Cents.
(4) Francken, notaire a Herstaple, refugie.
(5) Lebrun (Pierre-Henri-Helene -Marie Tondu), n6 a No;, on,
en 1763, guillotine a Paris, le l37 decembre 1793. Nonime rninistre
des affaipes etrang^res par les Girondins, il succomba avec eux
apres les journees de fin mai 1793.
— 354 -
sorti ; de 1^ aux Jacobins ; pas dc stance. Mont^ k la salle
de la Soci^te Fraternelle oil les Dames Jacobines tiennent
leurs stances. Retourne au logis.
Le 15, mercredi, chez Le comle, rue du Coq ou j'ai vu
men fr6re (i) et Lemaire (i).
M6me rue n" 119, chez Morin, j'ai vu Bassenge,
l*din6(3), Liben (4), etc. .
De la chez la ciloyenne Ransonnet (5), rue Neuve S'
Etienne Poissonni^re pres des Boulevards , Porle S^ Denis
m 11. EUe m'a montr^ quantity de leltrcs, elc.
De lei aux Thuilleries, k la Convention, ensuite au Palais-
Royal avec tous les deputes de Franchimont , Stavelot et
Logne, ou ajournement pour tous demain au jardin des
Thuilleries b. onze heures.
J'ai mis ce matin une lettrc k la gronde posle pour Givet
au citoyen maire De le colle.
J*en ai envoyt^ une aussi par la petite poste au citoyen
Lebrun ministre des affaires elrangeres.
Le 16 jeudi a dix heures chez le ministre Lebrun , rue
( I ) Jean-Fran Qois Jehin.
( f ) Lemaire , Pierre-Toussaint, de Spa, marcliand et officier muni-
cipal (r^fugie ).
(3) Bassenge, Jean-Nicolas; 11 avail quilts Liege le 4 mar6 1713
et y rentra le 27 juillet 1794
(4) Liben, greffier du Conseil municipal de Liege, devint, a
Paris , archivisle de I'assembl^e des emigres. C'est dans son
appartement au Palais-Cardinal qut; les scelles furent mis le
19 juillet 1793.
(5) La liegeoise Ransonnet est cit^e parmi les personnes en Toe
qui assistaient k la fameuse fdte de Tbospitalit^ cel^br^e a Paris le
14 avril. Elle y requt les temoignages les plus vifs de radmiration
publique, dit Boronet. (cElle avail monlre, dans toutes les revolutions
de sa patrie, une force d*ame au-dessas de son sexe. Elle a brave les
menaces des despotes, elle a meme afTronte leurs echafauJs. » (Bor-
avET, II, p. 30t.)
— 355 —
Cerutli ci-dcvaiit trArlois , oil j'ai ele inlroduis dans la
famille. De li au coihite des Petitions au Pavilion de la
Liberie dii Palais national. Renvoy6 apr^s I'enr^gistrement
au comity de liquidation au pavilion de TEgalite, ou la
salle 6toit vacante. J'ai lrouv6 Gosuin(i) adminislrateur
de L\6ge.
X 5 heures, h la Maison commune de Paris avec tous
nos deputes de Francliimont , Stavelot et Logne ; il n'y
avoit pas de seance aujourd'hui.
Retourn^ au Gomite de liquidation , oil le buraliste m'a
dit de revenir demain k 8 heures du soir avec mes pieces.
Retourn^ au logis.
Le 17 vendredi, aux Tuilleries, Champs £!is6es, pres
do Chaillot. De li k la maison commune de Paris avec mes
compalriotes (2).
A huit heures du soir au comity de liquidation oil j'ai
remis ma petition avec les deux pieces sub n° 1 et 2 de
meme qu'un billet pour le President le citoyen
Golombel (5).
(1 ) Gossuin, -Dan ton, Camus et Lacroix, membres de la Conven-
tion, ^talent venus k Li§ge et a Spa en qualite de commissaires.
(«) On lit dans le Moniteur :
« Commune de Paris du 17 mai. — Des deputes de la commune de
Franchimont, pres de Liege, victimes des derniers 6venements du
mois de mars , viennent fraterniser avec le Conseil general et deman-
dent un local pour d^lib^rer sur les objels qui les concerneut.
Leur demandc est applaudie et renvoyee au Corps municipal
avec invitation d'y faire droit dans le plus bref delai >. (Gazette
nationale oh Moniteur universel, Paris, n^' 140 du lundi 20 mai 1793).
( 3 ) Colombel , n6 en Normandie. II fit partie de la Convention
nationale , et fut ensuite envoys a Tarm^e du Nord ; il fut elu
successivement membre et secretaire du Comite de sOret^ g^ne-
rale. Exclu du Corps Legislalif apr^s les journ^es des 18 et 19
brumaire, il renonqa, des lors, k la politique, et mourut obscur^-
ment pendant la Restauratiun.
— 356 -
Le 18 samedi, sorti k deux heures apr^s-midi.
Vu la guillotine pr^paree puis otee (i).
A huit heures, au comite de liquidation.
Le 10 dimanche de la Pentec6le, chez Bassenge I'aine,
rue du Coq n* 119 ; chez Lecomte n® 133. A la grand'messe
& S* Roch. A la Gonvenlion. Aux Jacobins, jusqu'i dix heures
du soir.
Le 20, lundi, chez Bassenge I'atnd pour sa signature;
a Saint Roch St la messe. Au caflte Quilen rue de TArbre de
sec pour la signature. Ensuite chez le restaurateur Gervais
sur la lerrasse des Feuillans pour la signature d'autres
membres.
Le 21 mardi, au Palais Cardinal , rue des 4 Fils, pour la
signature et le cachet du Comite Liegeois. Apr^s-midi
chez le citoyen Colombel , rue Neuve S' Roch, vis-ili-vis la
communaute. Lk j'ai remis le double de ma petition, etc.
Le soir au comite de liquidation, il n*y avoit personne.
Le 22 mercredi. Dine chez Lecomte. Apres-midi chez
le President Colombel absent. Le soir remis les 15 signa-
tures declaratoires au Comite de liquidation.
Le 23, jeudi. Par la rue Richelieu, Faubourg Monmarthe,
rue BulTauU n° 499, chez la Palliere (toujours absent), remis
la lettre du citoven Marteau de Givet.
Ensuite rue Provence chez le citoven Melon, n° 8 en face
de rhotel Dersneuf.
De Ik rue Neuve S'-Roch n° 125 , chez le citoyen Colom-
bel Depute ( absent ) .
De \k k la Convention nationale. Apres rue S'-Nicaise a
rimprimerie d'Urban.
Le 24 vendredi. Chez le citoyen Colombel. II m'a dit
( I ) II s'agit ici de Tex^cution de Joseph Miaczinski , general
republicain, qui eut lieu seule, ce jour-la.
— 357 —
d*avoir reinis le lout au citoyen Potlier pour lui en faire le
rapport.
L'apr6s-midi a la Convention. Le soir au Comile et au
bureau de liquidation.
Le 25 samedi. Lettre au mairc de Givet. Rue Coqu(5ron h
rhotel de France, chez le general Fion ( i). Rue Vivienne a
rh6tel des filrangers chez Gosuin. Dine chez la citoyenne
Rensonnet rue Neuve S*-Elienne, pres la porte S^Denis. De
la, rue de TUniversile, faubourg S*-Germain, n* 394, chez
le citoyen Pottier deput(^; absent.
. Le 26 dimanche, messe d S'-Roch.
Dine aux Jacobins avec nos freres de Spa. A la Conven-
tion. Le soir, aux Jacobins oil Roberspierre alne a p^rore.
Le 27 lundi. Chez le ciloyen Pottier rue de TUniversite.
II a remis mon affaire au commissaire de liquidation. A midi,
k la Convention jusqu'a trois heures. Grands debats sur
Tadresse do la section de la Ctte.
Dine chez Gosuin. Le soir au comite de liquidation.
Le 28 mardi. Din6 aux Jacobins. De lii a la Place Vend6me
n° 18, a la Direction generate de liquidation, ou le bureau
n'esi ouvert que les mardi, jeudi et samedi depuis onze
heures jusqu'ii deux de Tapres-midi; le bureau etoit ferme.
Ensuite ix la Convention, ou grand tapage et Tappel nominal
pour le rapport du d^cret d'hier qui cassoit la commission
des douze.
( I ) Fyon ( Jean-Joseph ), ancien bourgmestre de Verviers , membre
de I'ELat-Tiers, etc, etc; etant a Paris, il fut nommd dele-
gue du Comile des Beiges et Liegeois r6unis ; s'enrola apr^s a la
suite de Tarm^e de Lafayette. II se ha avec Babeuf et conspira
centre le Direcloire. II fut pris a I'altaque de Grenelle et parviiit
a se faire acquitter ; mais, a la suite de Texplosion de 1800, 11
fut inscrit sur la liste des Jacobins a deporter ; ay ant lrouv(5
moyen de se soustraire a Tarrestation , il finit par rentrer a
Liege pour y vivre obscurement.
— 358 -
Le 29 mercredi. Lettre au citoyen De L^colle maire de
Givet.
A TArsenal, la Place de la Bastille. De la aux Jacobins
jusqu'a dix heures el demi, ou Hebert, Legendre, Levasseur,
Roberspierre, Bilaud de Varennes, etc., onl ^teala tribune.
Le 30, jeudi, F6te-Dieu. A la procession et messe k
S*-Roch. A la place Le Pellctier ci-devant Vend6me au no i 8.
De li au n° 13, au bureau du citoyen Garr6; renvoy6 ^
celui du citoyen Dumas qui c^toit absent jusqu'au premier
juin samedi prochain. Le soir k la stance des Jacobins ou
on a tous jur6 de defendre toutes les propriet^s, etc., etc.
Le3l vendredi k 4 heures, le tocsin, etc., etc. Au Palais
Cardinal personne ne s'y est trouve. Le soir aux Jacobins.
Stance permanente.
Le l®' juin. A la place Pelletier. Au bureau du citoyen
Dumas n^ 13, qui fera son rapport. Dind rue du Goq S*
Honors, n<* 133. Apres-midi^au jardin des Jacobins avec
environ 20 membres de Franchimont et Stavelot.
Le soir, des sections sur pied etc., en armes.
Le 2 dinianche. M6me operation. Les sections sont lou-
jours en armes et toujours avec ordre et calme.
L'arrestation des 22 membres et de la commission des
douze avec Lebrun et Glavi^res minislres est d^cr^tee.
Le 3 lundi. A la Gonvention ou la prise de Furnes a
6i6 annoncee.
Apr^s midi au jardin des Jacobins avec les Franch:-
montois et ceux de Stavelot et de Logne. Le soir a la
stance ou Ghabot a fait un long discours. Les n6gres et
gens de couleur sont venus deposer un drapeau, etc.
Le 4 mardi. A la place Pelletier ou j'ai remis une note
au citoyen Dumas qui ni'a promis de faire son rapport
le plus tot possible. Apres midi , rue du Marais n* 2 ;
de 1^ au cafiff^ Quilen.
Le 5 mercredi. Envoye mes lettres du premier et d'au-
— 359 -
jourd'hui sous la m6me enveloppe au citoyen de Lecolle
maire k Givet.
Apres midi chez la citoyenne Ransonnet. Le soir a la
stance des Jacobins ou Jean Bon St-Andr6 et Bourdon
de rOise ont fait des discours.
Le 6 jeudi, din(§ chez la citoyenne Ransonnet, apr6s
avoir 6i6 chez le citoyen Dumas pour le rapport. Le soir
aux Jacobins.
Le 7 vendredi, premiere stance des Franchimonlois au
Palais Cardinal. Adresse aux d^put^s de Li^ge. Le soir,
apr^s les Jacobins chez le minislre de Tinl^rieur avec
Brixhe (i), Petitbois (i) et Haymann (s).
Le 8 samedi. Au Palais Cardinal h la 2<^»no seance
du Comile des Pays de Franchimont, Slavclot et Logne.
(i) Brixhe ( Jean-Guillaiime ), n6 k Spa le 27 juillet 1758, (16c6d6
a Li^ge le 25 f^vrier 1807. Successivement Procureur a la Cour
de Spa, notaire public du Pays de Li^ge, bourgmestre de Spa
en 1789, membre et secretaire du Congres de Franchimonl, depute
k r Administration du Pays de Liege en 1792, administrateur du
departeinent derOurtho en 1797, membre du Conseil des Cinq Cents,
et enfin avou6 pr6s du Tribunal d'appel de Li6ge en 18(i0.
(«) Petitbois (Michel); avocat, membre du Congrds de Fran-
chimont, depute par les Franchimontois pour accepter la proposi-
tion de se reunir aux Li^geois et pour porter au Conseil general
de la commune de Paris la profession de foi de TAssemblee g^n^rale
populaire.
(s) Heymann. II y avait deux refugies de ce nom, originaires
de Stavelot: Joseph-Ferdinand et Gilles-Antoine. Ce dernier qui avait
servi d'abord dans le regiment de Norraandie, etait marchand
drapier a Stavelot. Depute a la Convention democratiquo des pays
de Stavelot et Logne, il 6migra h la fin de 1792. Rentr6 avec les troupes
fran(;aises, il fut 61u a TAssembl^e g6n#rale et depute au Congres de
Franchimont, Stavelot et Logne, pour la reunion k la France,
commissaire adjoint au commissaire national du pouvoir executif,
puis president du Comit6 de surveillance de la commune de Stavelot,
II s*^tait expatri^ pour la seconde fois en mars 1793.
24
~ 360 —
Apres-midi sign6 la leltre au ministre de Tinterieur. Le
soir conversation avec Pertuisau aux Jacobins.
Le 9 dirnanche. Deux fois chez le ministre de Tinte-
rieur, toujours absent. A Complies k Noire- Dame.
Ensuite h la rue du Paon St Victor n^ 3 chez Demaret,
Le soir aux Jacobins ou Bilaud de Varennes a pro-
nonce un tr^s-beau discours.
Le 10 lundi, au Palais Cardinal ill la stance. Dine au
boulevard avec nos compalriotes de Theux et de Spa.
Le soir chez le ministre de rint^rieur depuis 8 jusqu'a
10 heurcs.
Le 11 mardi. A huit heures chez le ministre de Tinte-
rieur. A onze , k la seance pour faire mon rapport. Ensuite
k la place VendOme pour parler au citoyen Dumas. Le soir
au Comity des finances.
Le 12 mercredi. Chez le ministre de Tinterieur. Au
palais Cardinal oil nous avons regu la d(5pulation , les
carles, et donnt^ Taccolade aux citoyennes Republicaines.
Apres midi chez le citoyen Clausel (i). Ensuite aux Jacobins
oil on a proposed de demander le d^cret contre Fonfrede et
Carra. De \k chez le ministre Gara (2).
Le 13 jeudi Au Comity h^geois pour avoir Textraitdes
seances du 3 mars k Li^ge. De 1^ chez Bassenge Taine
(absent ).
( i ) Clausel ( Jean-Baptiste), n4 dans le Roussillon, mort en 1804.
Depute k TAssemblee legislative, puis k la Convention. Pendant
la Terreur, il si^gea constamment avec les hommes les plus exaltes.
11 entra au Conseil des Auciens et fut membre du Conseil des
Cinq Cents.
(«) Garat( Dominique- Joseph), n6 k Ustaritz le 8 septembre 1749,
mort a Urdaim, pres Ustaritz, le 9 decembre 1833. Ce fut k Garat
qu'echut la triste tache de notifier k Louis XVI Tarrftt de la Conven-
tion ct de presider a tous les details de rex^cution du monarque.
D'abord ministre de la justice, puis ministre de rint^rieur, il devlnt
en 1798, membre du Conseil des Anciens.
- 361 -
Le 14 vendredi. Chez Bassenge, chez Glaiizel. Au Palais-
Cardinal. Dine avec Redoute. Chez Jean de Brie. Le soir
aux Jacobins ou Koberspierre a fait un discours.
Le 15 samedi. A I'hotel de la Paix, rue Crenel. A la
Direction g6n6rale de liquidation, place Vendome n<» 13,
au bureau du citoyen Dumas, auquel j'ai remis la Note a
joindre, etc. , avec deux pieces autentiques. Apres-midi
chez la citoyenne Ransonnet. De 1^ aux Jacobins pour
echanger ma carte d'entree. Ensuite au comite des finances,
au pavilion de Tfigalile avec tous nos deputes du Comil6
des Pays de Franchimont, Stavelot et Logne.
Le 16 dimanche. A S* Roch h midi.
Le soir aux Jacobins oil un depute d'Avignon, ceux de
Vernon et d'autres ont ^16 a la tribune , de meme que
Fabre d'figlantine.
Le 17 lundi, au Palais Cardinal, remis ma lettre 2™c. Le
soir au Comity des finances.
Le mardi 18 au Palais Cardinal, remis ma S^o lettre au
citoyen Liben. De 1^ a la place Vendome oil Ton m*a remis
mes pieces.
19 le mercredi. Din6 au boulevard apr^s la stance du
Palais Cardinal.
20 le jeudi. A la stance.
Le 21 vendredi. Chez le citoyen Lebrun. De Ik chez le
ministre de Tint^rieur oil j'ai remis toutes mes pieces au
citoyen Faipoult(i), apres les avoir fait enregistrer au
bureau des d^peches.
Le 22 samedi. A la seance. Le soir au Rendez-vous Ii6-
geois pour prendre langue touchant Tassemblee generate
dedemain.
(i) Faipoult (baron Guillaume-Gharles Faypoiill de Maisoncelle) ;
il etait alors chef de la 2'"« division du departement de riiiterieur.
II devint prefet sous TEmpire.
— 362 —
Le 23 dimanche. Au Carouselle Tentr^e des autorites k
la Convention. Dine chez W^ Ransonnet avec le c.
Spiroux (4). Le soir aux Jacobins.
Le 24 lundi. Din6 aux Jacobins. Ensuite travail a ma
chambre.
Le 25. Quatri^me lettre & Tadministration. Stance au
Palais Cardinal. Le soir au Comity de correspondance aux
Jacobins. Rafralchissement de la carte.
Le 26 mercredi. Au d(§partement de Tinterieur. Grande
foule h Taudience. Lettre h Catherine Coune (1).
Le 27 jeudi. Depart de Louis Lecomte. Lettre k mes
trois neveux a Tarinee du Nord.
Au departement de Tinl^rieur oil le c. Faipoult m'a
remis la derniere pi^ce pour la porter au c. Champagneux
I'® division oil je Tai remise en main propre. Apr6s midi
chez le c. Gossuin depute. Ensuite au Comite des finances
oil nous avons remis avec Brixhe, Dethier (3), Petil-
bois la note (au citoyen Real rapporteur) en suite
de la lettre regue aujourd'hui du c. ministre Garat,
Aujourd'hui k T^vSche grande d^nonciation contre Cus-
tine. Demain k 10 heures on doit aller k la Convention.
Le vendredi 28. Au Palais Cardinal k la stance. Le soir
aux Jacobins oil Roberspierre, Collot d*Herbois et Legendre
ont prononc^ des discours applaudis.
(0 Spiroux (F.-J.), avocat. R^fugi^ k Paris, il fut membre d'un
Comity charge de veiller k une bonne distribution de secours aux
r^fugies.
(«) Gounrt (Catherine) , servante ou compagne fidele de Tabbe
Jehin, decedee chez ce dernier, k Spa, le 7 d^cembre 1800.
(s) Dethier (Laurent-Franqois), jurisconsulte et naturaliste , n^
a Spixhe Theux, le Useptembre 1757, mort k Theux le 1«' juillet 1843.
Ge fut lui, qui, dds le 9 aoCtt 1789, convoqua le Gongres de Franchi-
uiont. II fit partie du Gonseil des Ginq Cents, du Corps l^gislatif et
et de notre Gongres national.
— 363 —
Le samedi 29, St S» Roch. Lettre au c. Benolt& Rocroy.
Aux Jacobins h 6\n6, etc.
Le dimanche 30. Din^ aux Jacobins. Le soir ibidem, k
la stance.
Le lundi 1°^ juillet k la premiere division de Tint^rieur.
Le citoyen Grandpr^ m'a dit que le ministre avoit ^crit
avant hier au dep. des Ardennes. Le soir aux Jacobins.
Le 2 juillet mardi. Travaillt^ k Texp^dition des lettres
pour M(§zieres et Givet pour la poste de demain.
Le 3 mercredi. Mis k la posle mes 3 iettres : au Presi-
dent du departement dos Ardennes ; au procureur de la
commune le citoyen Behr k Givet et k la citoyenne Coune
k Givet.
Les sections de Paris commencent k aller k la Convention
pour sanctionner Tacte constitutionnel et les droits de
rhomme.
Le 4 jeudi. Les sections continuent leurs sanctions avec
enthousiasme. Jove par tout Paris. A 5 heures assemblee
au Palais Cardinal.
Le 5 vendredi a neuf heures du matin, assemblee au
Palais Cardinal oil on a arr6t6 notre adresse iila Convention
pour la sanction de Tacte constitutionnel. Le soir aux
Jacobins oil grande d^nonciation contre Custine.
Le 6 samedi. A la stance au Palais Cardinal.
Le 7 dimanche. Aux Jacobins toute la journ^e.
Le 8 lundi. Chez le ministre de Tinterieur. Remis mon
memoire k la portiere.
Le 9 mardi. Au Palais Cardinal le matin et le soir jusqu'&
dix heures pour la confection des listes (i).
Le 10 mercredi. Lettre S la citoyenne Coune. A Thdtel
(i)Il s'agit des listes de distribution de secours. Voir k ce sujet
ce que nous avons dit ci-dessus, dans notre introduction.
— 36i —
du minisire de rint^rieur. Le soir aux Jacobins. Depart
de la depeche pour le d6p. des Ardennes.
Lell jeudi. Rien. (i)
Le 12 vendredi. Lettres au d^parlemenl des Ardennes
et au citoyen Behr bi Givet, en dale du 11.
Le 13 samedi. Au Palais Cardinal le matin, et le soir
reunion des Gomit^s li^geois et Franchimonlois, Slavelot
et Logne (a)
Marat (Tami du Peuple) est assassine par une malheu-
reuse lemme desesp^r^e. (s)
Le 14 dimanche. Au logis jusqu'a 5 heures du soir. A
la seance des Jacobins oil Lcgendre s'est expriine ener-
giquement. On y a annonce la destitution de Gustine.
Le 15 lundi. Lettres k la Sociele a Givet et a Galherine
Goune. Premiere seance de Tassemblee generale Populaire
des r^fugies unis des Pays de Liege, Franchimonl, Slavelot
et Logne.(4)
Le soir a la stance aux Jacobins.
, (i) Quoique Tabbd Jefain ne la signale pas, 11 y eut pourtant, a cette
date, assemblec generale des Liegeois r^fugies au Palais Cardinal. Le
compte rendu de la seance figure dans la brochure, imprimee a Paris,
intitulee : Ext raits des Proch-Verbaiix qui constatent la reunion des
patriot es refugih des ci-devant pays de Liige^ Franchimont, Stavelot
et Logne en assemblee ginSrale populaire^ etc., in-8*.
(«) Voir la brochure citee, qui contient ^galement le proces-
verbal de cette seance.
( 5 ) Le mot dhesp^rie a ete barre par Tauteur. Au sujet de cet
evenement, ce m^me extrait des proces-verbaux contient, a la date
du 16, cette mention :
« Sur la proposition d'un membre, Papsembl^e arrSte qu'elle se
transportera toute entiere pour assister au convoi fun^bre du patriate
Marat assassin^ par une furie^ qui se fera aujourd'hui, et fixe le
lieu de rassemblement au Luxembourg a cinq heures du soir. »
(i) Cette seance, presid^e par Jeliin, est dgalement citee dans la
brochure.
- 365 -
Le 16 mardi. A la stance de rassembl(§e g^nerale popu-
laire au Palais Cardinal (t). Le soir au convoi funfebre de
Vami du peuple Marat.
Le 17 mercredi. Seance au Palais Cardinal.
L'assassin de Marat est all6 a rechaffaut k 7 heures du
soir, avec fermet6. Ensuite k la seance des Jacobins. Custine
el Westermann sont arrives k Paris aujourd'hui.
Le 18 jeudi. Trois fois ^THdtel d'Angleterre ; rue Mont-
martre. Les secours ont 616 d cerates par la Convention («).
CAHIER N« 2.
Le 19 juillet, vendredi. A la seance au Palais Cardinal.
Scelle mis sur les archives du Pays de Li^ge par les com-
missaires de la commune de Paris a la requisition de
Tassemblee g^nerale populaire. (s)
Le soir k la seance des Jacobins ou nous avons emis
noire profession de foi k Tapplaudissement g^n^ral. Nous
avons obtcnu raffilialion pour notre Soci6t6 k Tunanimit^
des Jacobins.
Le '20 samedi. Letlre au citoyen Deblon. Au Palais Car-
dinal. Brixhe et Colson (4) chez le minislre de Tinterieur
qui feront demain le rapport a rassemblC'C.
Le 21 dimanche. A Saint Euslache. Clioz la c. R.( anson-
(O Un extrait du proces-verbal se trouve dans la brochure.
(«) Le d^cret de la Convention accorda loO,000 3l sur le rapport
de R^al, de Tls^re, au nom du Gomil^ des finances.
(s) Les commissaires de la commune de Paris d^sign^s pour celte
operation etaient Ghenaux, Camus et dVXubancourt. lisy furentaid^s
par Jehiu, Colson, Wilmotte et Pondavy, deputes a cet efTet par
PAssembl^e. Stance du 19.
(i) Colson (Mathieu), membre du tribunal judiciaire de Verviers,
refugi6 k Paris, devint secretaire archiviste de TAssembl^e formee
apr^ le 31 mai.
— 366 -
net). Ensuite k la stance au Palais Cardinal. Le soir k la
stance aux Jacobins ou on a fait lecture de Tadresse de la
Soci^te de Givet qui a 6i6 applaudie.
Le 22 Hindi. A Thotel de I'interieur; pas encore de
r^ponsc du dep. des Aidennes. Le soir a la stance des
Jacobins. A 7 heures Cuslinc & TAbbayo, un membre a
d^veloppe Ic plan d'operation manque par la resistance de
Custine, louchant Givet et Verdun, etc.
Le 23 m irdi. A la seance de Tassembl^e g^n^rale popu-
laire.
Le 24 mercredi. Lettre au ciloyen Deblon (i). Le soir,
chez le ciloyen Faipoult, remis une note en 3 articles
tres-courts.
Le 25 jcudi k la seance de TAssembMe g^n^rale. Repasse
k rinl^rieur ou on n'a pas encore regu nouvelle du dep.
des Ardennes, sur quoi j'ai ecrit une lettre au President
du dit departement.
Le 26 vendredi. Au bureau central de la guerre oiij'ai
remis les m^moires du citoyen Marteau. A 5 heures i la
s6ance extraordinaire du Palais Cardinal oil la lettre du
ministre aux Franchimonlois a 6te difcut^e avec la liste.
Le soir k la stance aux Jacobins.
Le 27 samcdi. A la seance au Palais Cardinal k dix heures
oil la response au ministre a 6te arr^l^e avec la liste.
Le 28 dimanche. A la stance au Palais Cardinal. Le soir
aux Jacobins. Mayence rendu par trahison. Discours ener-
gique de Chales (a).
(i) Deblon (J.-M.) , ne k Fays. L*un des premiers moteurs de
la Revolution de 89, nomme co-r^gent de la commune de Theux,
puis membre du Congr^s Franchimontois, emit le vceu de reunion
a la France. II fut nomme k Ten tree des Franqais (juillet 1794) a
r Administration generate de Liege et fit plus lard partie de T Admi-
nistration d'arrondissement de Spa.
(«) Chales ou Chasles (Lambert), d'Eure et Loire, conventionnel.
- 367 -
Le 29 lundi. A Thdtel de Tint^rieur ou le citoyen Cham-
pagneux m'a dit n'avoir pas encore regu de rapport du
d^p. des Ardennes. De 1^ au bureau central de la guerre
et le soir k la stance des Jacobins.
Le 30 mardi. Letlre au dep. des Ardennes. A la stance
au Palais Cardinal oil on a 6\\i un nouveau President. Le
soir chez le citoyen Faipoult qui nn'a dit que demain il
ferait son travail sur notre lettre du samedi 27 courant et
laliste, etc. ReQu le soir un paquet du citoyen M:\rteau.
Le 31 nnercredi. Lettre h la citoyenne Goune. Le soir
aux Jacobins, Danthon k la tribune. Remis le ra^moire du
citoyen Marteau au comity de Salut public.
Le !«*■ aoCll, jeudi. A la seance au Palais Cardinal. Remis
le ra^moire du citoyen Marteau au Conseil ex^cutif.
Le 2 vendredi. Remis une lettre pour le citoyen Cham-
pagneux ^ la if® division de Tint^rieur. Communication
avec le bureau de la correspondance avec les d^partements.
Le soir k la stance des Jacobins. Simond h la tribune
pour ne plus employer aucun ci-devant Noble aux armies
de terre et de mer.
Le 3 samedi. Lettre k la citoyenne Coune. Le soir chez
le citoyen Faipoult et au bureau du citoyen Grandpre.
Remis ma petition pour le conseil ex^cutif au bureau des
d6p6ches.
Le 4 dimanche. A S» Eustache. A la stance de Tassem-
bl^e g^n^rale populaire. Pass6 au bureau de Grandpr6.
Remis la minute de mes 4 lettres au d^partement des
Ardennes, avec une note instructive pour obtenir une
ordonnance provisoire de payer. Le soir a la distribution
des prix et k la seance aux Jacobins ou Chabot le depute
a propose les grandes mesures de salut public.
Le 5 lundi. A la seance au Palais Cardinal. Le soir chez
le citoyen Faipoult (absent). Les autres membres chez le
ministre Garat. Ensuite k la stance aux Jacobins ou Robers-
— 368 -
pierre a pr^muni tous nos fr^res des departements conlre
les difTerentes intrigues do nos ennemis surtout des con-
tinuateurs de Marat.
Le 6 mardi, h, la stance au Pal. Card. Ensuite a la Con-
vention avec toute noire assemblee ou nous avons ele
fraternellement accueillis, invites h la seance ct oblenu
TelTet de noire petition. ( i )
Le soir reponse a la lettre du ministre de Tinterieur.
Le 7 mercredi. A la seance au Pal. Card. Le soir a la
stance aux Jacobins ou les commissaires des assemblies
primaires do la R^publique ont arr^te dialler demain k la
Convention pour y faire decreter unc adresse generale a
tous les Francois pour les instruire de la verite de tous les
fails.
Le 8 jeudi. A la st^ance du Pal. Card. Chez le citoyen
Faipoult, lui remis la lettre du comile. Au Champ de
Mars, ensuite a la stance aux Jacobins.
Le 9 aux Jacobins apres-midi et le soir.
Le 40. F6te de la Republique enliere.
Chez le citoyen Gislin. Lettre au conseil general de Givel.
Le 41 , chez le citoyen lluguet («). Reponse du ddp. des
(i) Le comple-rendu de cette stance figure dans iine brochure
iniprim4e et intitul^e : Adresse d la Convention nationale presentee
par VAssemhlie y4n4rale popiilaire, en masse, ses citoyens refuging
des ci'devant pays de Liige, de Franchimonty de Stavelot et Logne, le
6 aoM 1793, Van deuxieme de la B^pitbltque une et indivisible Petit
in-8o, s. 1. d'irap. 11 pages.
Le Moniteur du 8 aout (ii° i220) in^era ce qui suit :
« Les patriotes liegeois refugi«^s en France viennent annoncer
qu'ils ont acccple la Constitution et qu*ils abhorrent tous ceux
qui proi'esseni les principes du moderantisme ; ils demandent a etre
rej resentes par deux commissaires, a la journee du 10 aout. La
demande des petitionnaires , convei lie en motion , est decretee. »
(i) Huguet ( Marie- Antoine), ev^que conslitutionnel, ne a
Moissac, en 1757, fusille le 6 octobre 1796.
- 369 —
Ardennes. Le soir k la grande stance des Jacobins oil
jamais I'assembl^e ne fut plus nombreuse. Roberspierre el
Audoin ont parl^ avec energie contre Ics Irahisons des
gen^raux, des ci-devant nobles, etc.
Le 12. A rbdtel de rinlerieur chez le ciloyen Huguel.
Dine chez la c. Ransonnet. Le soir aux Jacobins d'oii je
suis sorti par crainte d*6toufTer a cause de la foule.
Le 13. A la stance du Pal. Card. Le soir k la stance aux
Jacobins.
Le 14 mercredi. Leltre a la citoyenne Coune. A la f^te
de reunion avec les Beiges, Liegeois, Franchimontois ,
Stavelotiens el Lognards, aux Jacobins. Ensuite a la seance
ou un commissaire des assemblies primaires a fait voir la
n6cessite de marcher en masse sur Tennemi.
Le 15 jeudi. A la seance au Pal. Card. Le soir & la stance
aux Jacobins oil Merlin de Thionville et Monlau onlpdrore.
Vendredi le 16. A 2 heures apres midi, masse des com-
missaires de toute la R6p. k la Convention avec les Jacobins
et les 48 sections de Paris pour faire lever tout le peuple
en masse. Decr6t6 solennellement.
Le soir au theatre de Valois : le Souper du Pape,
Sam. le 17. Chez le citoyen Gosuin, depute. De 1^ chez
le ministre de Tintt^rieur. Ensuite au comity de Petition
de la Convention oil j*ai fait enregistrer ma petition finale
avec 3 pieces autentiques. Lettre a la citoyenne Coune
k Givet.
Dimanche, 18. A la seance au Palais Cardinal. De 1^ au
comite de Petition. Chez le citoyen Huguel a Tlnterieur.
Au comity de liquidation. Chez la citoyenne Ransonnet. Le
soir au comite de liquidation. Ensuite aux Jacobins ou
Chabot a combattu Simond sur la livre de pain a 3 sols.
Le 19 lundi. A la seance au Palais Card. Le soir au
Comite de liquidation ou j'ai remis au citoyen Colombel
President, ma petition avec 3 pieces autentiques qu*il a
- 370 -
sign6e et renvoy^e k la Iroisi^me section des a^eancea
arrierees du clerge.
Le 20 mardi. A la stance, au Palais Card. Le soir k la
Convention ou on a fait Tappel nominal pour le ministre
de rint^rieur. Barr6 a obtenu la inajorite des suffrages.
Le 21 mercredi. A la seance au Pal. Card. Envoys une
lettre k la c. Coune k Givet. Le soir k la seance aux Jacobins
ou les trois jur^s du tribunal r^volutionnaire onl defendu
leur innocence.
Le 22 jeudi. Chez le citoyen Dethier k neuf heures.
Ensuite chez le gen.(6ral) Fion. De I^ aux Jacobins et k la
Convention en masse. Le soir chez la c. Ransonnet.
Le 23 vendredi. Au bureau du Conseil ex^culif pour le
citoyen Marteau ou apres grande recherche on a retrouve
son m^moire dont renvoi doit ^tre fait au ministre de la
guerre.
De \k au Comity de Salut public ou aprds recherche on
n'a pas retrouv6 le m^moire.
Le soir au comity de liquidation oil grand embarras.
Ensuite k la stance aux Jacobins.
24 samedi. Depart du citoyen Jalhai.
Au comit6 de liquidation oCi j*ai parl6 k un buraliste et
n'ai pu savoir ou etoit (sic) mes pieces.
25 dimanche. A la seance au Pal. Card. Chez le Presi-
dent Colombel. A la stance des Jacobins.
Le 26 lundi. A la seance des Jacobins. De 1^ au Comity
de liquidation. Ensuite chez le depute Dumas , rue Tra-
versiere n® 19, oti j'ai trouve Simond qui se prdparoit au
depart avec Dumas. Ce dernier m'a dit avoir fait son rap-
port qu'il a envoie au comity avec les 3 pieces.
Le 27 mardi. Au Comity de liquidation oil on n'a pas
retrouve mes pieces. A la seance au Palais Cardinal.
Le 28 mercredi. Lettre a la citoyenne Coune et au c.
Benoit a Rocroy. Vu passer Custine au supplice. Au comite
— 37i —
de liquidation avant midi, oil il n'y avoit personne. Y
retourne lesoir, apres la seance aux Jacobins. Je n'ai pu
encore decouvrir oil 6toient mes pieces et memoire.
Le 29 jeudi. A la stance au Pal. Card. De \li au Gomite
de liquidation ou j'ai retrouv6 mes pieces, avec le renvoi
au c. Denormandie. Ensuite au Comity de la guerre h la
2«»c et a la G^^ division.
CAHIER NO 3.
Le 30 aout vendredi. Lettre au citoyen Denormandie
remise i son portier. Le soir a la stance aux Jacobins ou
Danthon, Roberspierre et Royer ont tonne sur les aristo-
crates.
Le 31 sainedi. Lettres au maire de Givet et h Gatherine
Counc par Le Ruth avec 20 £. A midi h la liquidation
generale. Billet au c. Denormandie. Le soir a 7 heures ibid,
sans rcponse. Ensuite au Rendez-vous Liegeois.
Le l*-**" septembre , dimanche , h S* Eustache , au Palais
Cardinal. A la place Vend6me ; Thotel du c. Normandie
dtoit ferme.
Le soir k la seance aux Jacobins ou un cur6 et son epouse
ont regu I'accolade du President sur la motion de Royer.
Le 2 lundi au logis toute la journ^e.
Le 3 mardi. Lettre au cit. de Normandie. Je ne Tai pas
donnee parce que j*ai trouv6 un billet de sa part qui m*in-
vitoit a 10 heures de ce matin. Et coinme il etoit cinq
heures apres-midi quand j'ai 616 a son hotel, j'ai remis la
chose k demain.
Le 4mercredi. A la seance au Pal. Gard. apr6s avoir
parl6 au citoyen Denormandie. A la Gonvention. A la seance
des Jacobins oil Roberspierre a annonce un coniplot, et
Royer a parl6 avec feu pour exciter les Jacobins ^ faire
— 372 -
leur devoir demain avec les 48 sections et les soci^tes
populaires de Paris.
N, B. Le 5 jeudi. R^veil par un voloiUaire d'A. M. J.
qui in'annonQoit son arrivee ^ Paris. Au comity de liqui-
dation, chez le citoyen Denornnandie. A la seance aux
Jacobins cMO heures du matin oil etoient rassembles tousles
commissaires des 48 sections. Bonue-Carrere (0 et Jacques
Roux ont et(5 denonces et conduis par le citoyen Jourdan
au Comity de Salut public. On a etabli un comite de
12 meinbres pour preparer les moyens de salut public. De
la on a ete en masse h la Convention, etc., etc. Le soir a
la Convention ou Billaud de Varennes a ete elu president
k une grande majority.
Le 6 vendredi. Au comite de liquidation chez de Nor-
mandie. Dine avec B. (2) chez la c. Rans(onnet). Le soir
i la seance aux Jacobins.
Le Tsamedi. Au comit(5 de liquidation oil on m'a refuse
de me rendre mcs 3 pieces, alleguant un decret qui ordonne
qu'elles restent a la direction generale de la liquidation chez
le c. Denormandie. Chez le c. Huguet k I'Intdrieur ; lui
remis copie des 3 pieces de la Petition avec Tinslruc-
lion necessaire.
Apr6s midi k la seance au Pal. Card.
Le 8 dimanche. Au Pal. Card. Ensuite k la tresorerie
nationale avec DelgofTe, etc. Chez le citoyen Huguet apres
avoir fait enregistrer mon memoire pour le minislre de
I'interieur.
(i) Bonne-Carrere (Guillaume), ne le 13 fevrier 1754, a Miiret
(Languedoc). Nomme charge d'affaires h Liege, le Prince-Eveque
ne voulut pas le voir et Dumoutier fit alors creer pour lui,
en France , une place de Directeur g(5neral du Deparlemenl
poliiique. Arrete en avril 1798, a cause de ses relations avec la
famille d'Orleans, il ful neanmoins mis en liberie malgre les recla-
mations des Jacobins. II est mort a Versailles le 9 novembre 1825.
(i) Bassenge, Brixhe ou BoUen.
— 373 —
Le soir aux Jacobins.
N. B. Aujourd^hui a midi, j'ai donne ma note sur Egron
k un Jacobin
Le 9 lundi. Au Pal. Card. A la trt^sorerie nationale avec
notre bon commun. Au bureau de Tlnt^rieur. Le soir h la
seance aux Jacobins.
Le 10 mardi. Au Roulle, bois de Boulogne. Repass^ le
soir fi la Place de la Revolution ou j'ai vu les deux pigeons
qui etoient sur la statue de la Liberte et oil ils viennent
passer la nuit depuis le 10 d'aoClt, jour de leur envoi dans
les airs, lors de la celebre ceremonie et union de tons les
FranQois Republicains.
Le 11 septembre mercredi. Au bureau du citoyen Huguet
a rint^rieur. Le soir a la seance aux Jacobins, ou Bourdon
de rOise, Sandoz, Hebert, Roberspierre, Hanriot, Danthon,
Gaston et autres ont perore.
Le 12 jeudi. A la seance au Palais Card.
Le 13 vendredi. A la seance du Gomite de surveillance
au Palais Gard. De la h la tresorerie nationale avec
Boniver (i). Ensuite chez le cit. Huguet a Tint^rieur.
Ghez Pondavi(4). Le soir a la stance des Jacobins pr^sent^
pour 6tre meinbre par Brixhe, Wilmotte (5) et Lyon (4).
( I ) Boniver ( Lambert ) , ancien perruquier a Theux , refugie.
(«) Pondavy (L. ), refugie. II fut*iioinm6 depute pour proposer
aux Franchimontois de se reunir avec les Li^geois et ensuite
pour poller au Conseil general de la commune de Paris la
profession de foi de TAssemblee generate populaire.
(3) Wilmotte (Joseph), fabricanl de clous; refugie. 11 fut
cliarge de rediger I'acte de reunion des Franchimontois avec
les liiegeois ; il figura parmi les d^nonciateurs de ses compa-
triotes et fut expulse de I'Assemblee generate populaire.
(i) Lyon (J. -A.), avocat a Liege, Tun des promoteurs du
mouvement du 18 aout 1789; fut president du Comity de sur-
veillance etabli a Paris pour les refugies, et secretaire de PAs-
senibl^e g^nerale populaire , k Tepoque de la reconciliation.
- 374 —
Le 14 samedi. Au Pal. Card. De \k k Tint^rieur. Apres
midi a la Force.
Le 15 dimanche. Au Pal. Card. Chez le mrnistre deTin-
lerieur par disputation de Tassembl^e g^n^rale. Le soir
aux Jacobins.
CAHIER No 4.
Le 16 septembre lundi. Au Pal. Card. , au Comity Fran-
chimontois.
De 1^ au comity de surveillance de Tassembl^e gdn^rale.
Ensuite chez le citoyen Huguet k TinttSrieur. Le soir aux
Jacobins ou Chabot a denonc6 la citoyenne Lacombe.
Le 17 mardi. A Tassemblee generate. Dine avec
Roye (i), etc. A quatre heures au Comity Franchimontois.
Le 18 mercredi. Lettre & la cit. Coune. Au Pal. Card.
Chez Huguet fx Tinterieur. Le soir aux Jacobins.
Le 19 jeudi. A Tasseinblee au Pal. Card.
Le 20 vendredi. Au Pal. Card. Chez le citoyen Huguet
absent. Le soir au Comite de liquidation ou rien n'avoit 6le
reinis d(3 la part du ministre de Tint^rieur. De la aux Jaco-
bins ou Chabot a parle en faveur des enfants naturels.
Le 21 , samedi. Lettre a la citoyenne Coune. Au Pal.
Card., au Comity de surveillance. Ensuite chez le cil.
(i) Royer (Jean-Baptiste) , prelat et conventionel , n4 k Cui-
seaux (Seine- et-1 .oire } , le 8 octobre 1733, mort a Besanqon le
11 avril 1807. Fut elu 6v6que constitutionnel et sacr6, a Paris,
le 3 avril 1791. Ayant signe la protestation du 31 mars, il fut j
au nombre des 73 deputes proscrits par la Montagne. Arretd,
il ne fut mis en liberie qu'au 9 thermidor et rdsista a la Con-
vention. II devint membre du Conseil des Cinq Cents. Sorti du
Conseil le 21 mai 1798, il fut installs comme dvdque de Paris
le 15 aoi:it 1798.
— 375 -
Huguet oil sa letlre etoit i la signature dans le moment.
Le soir aux Jacobins.
Le 22 dimanche. Au Pal. Card. Apres midi au Goniitt5
de Sulut public do liquidation. Nemo domi, (sic)
Le 23 lundi. Leltre au ciloyen Benoit a Rocroy. Au Pal.
Card. Ensuite auComite desur.de salut public pour Soyer.
Dc la au Gomite de liquidation aux bureaux de la 3'"^ etde
la '4"»« section ou rien n'etoit parvenu. Dine aux Jacobins,
chfz le cil. Huguet k Tinterieur ou il m'a assure que la
letlre du ministre avoit ete expediee le matin. Sur quoi j*ai
ecrit au President du Comity de liquidalion, etc.
Le soir a la seance aux Jacobins oil la requisition des
arcis et du Pantheon Francois se sont presentes.
Le 24 mardi. Au Pal. Card, depuis onze ju.squ'a 7 lieures
du soir pour expedier les difTerentes et multipliees ope-
rations. De \k ci rinterieur oil j'ai remis les listes au
ininislre en conformite de sa lettre du 17 courant.
Le mercredi 25 lettre k la citoyenne Coune. Au Pal. Card.
A la tresorerie nationale. Chez le ministre de la guerre ix la
3ine et 6™° division.
Le soir au comite de liquidation de la 4'"^ section, oil on
m'a dit il n'y a rien. M'etant transporte h la 3""^ section on
m'a assure qu'avant hier on avoit envoye la lettre du
ministre de rinl(5rieur avec ma petition Ix la 4'"^* section. J'y
suis retourn^ sur le champ et le secretaire du bureau m'a
avoue que le tout y etoit mais qu'on n'en avoit pas encore
fait Touverture. De lii aux Jacobins a la seance.
Le 26 jeudi. Au Pal. Card. De li au bureau de la guerre
pour le cit. Soyer. Chez la c. R.(ansonnet) au Rendez-vous
au Gaffe des Tuilleries avec Behr et le cap. Tomsin de la
Mayenne.
Le 27 vendredi. Au Pal. Card. Chez le c. Gislin a la
tresorerie nationale. Apres dine k la Convention. Le soir
aux Jacobins oil Turiot a parl6. Ronsin. On a discute Tt^tat-
23
— 376 —
major de I'armee revolutionnaire. Les d^put^s de Bordeaux
et du Pas-de-Galais ont paru h. la tribune. Le 3"»e escadron
do Paris a d^fil^ avec Maziel (i) d leur t6te.
Le 28 samedi. Au Pal. Card. Ensuite a la Tr^sorerie
nationale pour Delgoffe. De 1^ au bureau de la guerre pour
Soyer. Le soir aux Jacobins ou Collot d'Herbois a fait un
discours sur Houchard («) et sacorrespondance avec nos
ennemis.
Le diinanche 29. Au Pal. Card. De 1^ A la Tresorerie
nationale et i Tinterieur pour verifier les listes des secours
pour Givct.
Le lundi 30. Lettre k la citoyenne Coune, au maire de
Givet, au coUegue Gregoire, au c. Pascal Henrard , tou-
chant Delgoffe. Deux notes de secours. Un bon pour la
citoyenne Goune avec le cachet du comity, au citoyen
Prion k Rocrov.
Au bureau de la guerre ou j'ai vu et discute Taffaire du
citoyen Soyer avec les cc. Despr6s et Goulhot. De \k chez
lo depute Ilentz (s) , chauss^e d'Antin , n® 13, ou j'ai parie
k la c. son epouse.
(i) Mazuc], adjudant general de Tarmee revolutionnaire. II fut
execute avec les Hdbertistes le 24 mars 1794.
(i) Houchard ^ Jean- Nicolas). General republicain , ne k Forbach
(Moselle) en 1740. Denonc6 pour trahison a Toccasion de la reddition
de Mayence et de Tattaque de Dunkerque, Houchard fut arr^le
le 24 septeinbre 1793 et execute le 27 novembre suivant.
(s) Henz (Charles), conventionnel, n6 k Sierk (Lorraine) vers
1750. Envoye vers 1793 a Tarmee du Nord, puis a Tarmee des
Ardennes. 11 traitaavecbarbarie la ville de Roschel, dansle Palatinat,
sous pretexte qu'il avait circule de faux assignats dans cette petite
cite, que d'ailleurs ce poste etait inutile aux armees fran^ises ;
en consequence, il donna personnellement Tordre d'incendier la
ville, afin d'allumer, disait-il, le patriotisme de scs habitants.
Delegu6 ensuite aux armies de TOuest, ce fut surtout dans ce
pays qu'il developpa ce systSme de guerre d' extermination; de
concert avec son coUegue Francastel. La Societe populaire d^Angers
— 377 —
Le soir au comity de liquidation, ensuite aux Jacobins
ou Duhem(f) a 6t6 i la tribune et discut^ sur certains
articles et arr6te qu'on iroit demain en masse k la Con-
vention pour faire punir les grands coupables Brissot et
ses complices.
Le mardi !«*• octobre. Au Pal. Cardinal oij grande dis-
cussion avec Wilmotte.
Le 2 mercredi. Au Pal. Card. A la rue M616e (Meslay ?)
chez le cit. Leblanc («).
Le soir aux Jacobins apres avoir 6te au Comite de liqui-
dation ou je n'ai trouv6 ni lettre du niinistre Pare, ni
aucune nouvelle de mes pieces.
Le 3 jeudi. Au Palais Cardinal aux deux Comit^s.
Apr6s-midi d^cret d'arrestation centre .. membres (s) de
la Convention et d^cret d'accusation contre Brissot et ses
45 complices.
Le 4 vendredi. A Tinterieur chez le citoyen Huguet oil
j'ai repris les copies de mes titres. Din6 chez la c. R.(an-
sonnet).
Le soir aux Jacobins ou Julien de Toulouse et Thuriot
se sont disculp^s sur quelques soupgons.
Le 5 samedi. Lettre k la c. Coune, avec son diplome.
Taccusa d'horreurs qui font fr^mir. Lors de la reaction thermido-
rienne, Hentz fut d^nonc^ et traits en pleine assemblee de procon-
sul incendiaire. La Convention le d^creta d*acrusation, mais il fut
amnisti^ apr^s le 18 brumaire. II vivait obscur6ment, lorsque la
loi sur les regicides vint Tatteindre en 1S15. 11 s'embarqua pour
les Etats-Unis et termina ses jours k Philadelphie dans Tindigence.
( i) Duhem ( Pierre- J oseph ) , ne a Lille en 1760, mort a Mayence
en 1807. Tour k tour membre de la Convention, puis envoye en
mission k Tarm^e du Nord ; accuse en 1795 et enfermd au chateau
de Sedan, il fut amnisti^, puis nomm6 m^decin en chef de I'hdpital
de Mayence.
(«) l^eblanc ( M. ), tondeur de draps k Verviers ; refugi6 §l Rheims.
( s J Le chififre est reste en blanc dans le manuscrit.
— 378 -
Le meme jour remis au citoyen Michel de Malmedi (qui
pari par la diligence pour Givet ) un paquct avec 900 £ et
une lellre pour le citoyen Jean-Pierre Delgoffe, item una
letlre fx la c. Goune avec cinq dipl6mes, etc.
Au Palais Gard. ^ midi.
Le soir aux Jacobins oil Benlabole , Lavaux , Sijas ont
paru k la tribune, etc.
Le6 dimanche. A la section de la Halle au bled a onze
heures. Dine chez la c. R. avec la peruque etc.
Lo 7 lundi — IC^^c jour du premier mois de Tan 2 de la
Republique. Au Pal. Gard. rue de la Harpe. Rue d'ficosse.
Au Gomite de liquidation. A la societe des Jacobins, etc.,
Aigron ( )
Le 8 mardi, 7« jour de la seconde decade du premier
mois de Tan 2 de la Rep. Fran^aise. Au Pal. Cardinal.
Le 9 mercredi 8™e jour de la 2<*fi decade, 6te au Palais
Gard. ou j'ai frouve la clef des archives franchimonloises et
Golson parti. De \k au Gomite de liquidation. Le soir aux
Jacobins oti Monmoro a rendu compte de la Vendee,
ensuite Boulanger de Gaen. Des commandants de Tarraee
Re vol. ont demand^ des guillotines ; Leonard Bourdon
a recommand^ de doubler Tartillerie volante, etc.
Le 10 jeudi. Au Pal. Cardinal oil j'ai remis sur le bureau
de Tassembl^e g^nerale tous les papiers, registre et cachet
que le c. Golson avoit remis pour le bureau du comity de
surveillance.
Dine chez la c. R.(ansonnet) avec les cc. Marechal
d*01ne, Denis de Gheyn^e(Gh6n6e), L.(evoz)d'Esn. (4)etc.
et le consul etc.
( i) Egron 6tait commandant d'une compagnie d'artillerie, k Givet.
(t) Levoz (J.-J.), d'Esneux, avocatk Li^ge, membre d'un Gomite
charge de veiller k la bonne distribution des secours accordes aux
r^fugies.
- 379 -
Le 11 vendredi (6re vulgaire) QO®™® jour du 4«' mois
de Tan 2 de la R6p. FranQoise. An Palais Card. oCi assem-
bl6e gen^rale des Beiges, Li^geois, Mayengois, Gemap-
piens. A la convention ou j'ai entendu la lettre de Lyon
du 9.
Le soir k la Soci6t6 des Jacobins oCi Brixhe a lu la lettre
du 10 de Saint-Quentin. Alterca touchant Dubouchet
commissaire national et les commissaires du Pouvoir ex^cu-
tif ^ Provins.
Le 12 (6re vulgaire), samedi. Au Pal. Card oh il n'y a
pas eu de stance.
Donne 30 £ a Domalius (t), etc. Lettre k la c. Coune.
Lettre au maire de Givet.
CAHIER n^ 5.
Ere vulgaire : 13 8**^® 1793, dimanche. Le 22c«« jour du 1^-
raois de Tann^e 2 R^publicaine. Au Pal. Card. Din^avec
tous nos Franchimontois rue du cocq S'-Honor6. Heyman
est parti.
14. Le 23 du le*" mois de Tan deux de la R6p. Frang.
A la Convention Nationale. Le soir a la sdance des Jaco-
bins. A son comite de surveillance. De lii au Comite de
surete g^n^rale de la Convention avec Egron, Dubreuil,
Behr, etc.
15. Le 24 du 1«' mois. Rue des Marais S^-Germain n^ 17
chez le c. Merlin de Douai. A la convention avec le Vice-
President du Comity Revol. de Mezieres el les deputes des
societes Populaires de Sedan, Givet, Monlmedi, Philippe-
(i) Domalius(P.-F. ), membre du Congres de Franchimont pour
la commune d'Andrimont, el ensuite membre de TAssemblee
provinciale.
- 380 -
ville. Au Comity de legislation. Le soir k la stance aux
Jacobins oil les m^mes deputes ont 616 k la Tribune.
16. Le 25. Supplice de la grande ConspiraMce. M. An-
toinette sur la place de la Revolution vers midi et demi.
Chez le cit. Merlin deux ibis. Le soir monte la garde a
8 heures k la reserve du quartier S*-Eustache.
17 Le 26° jour, mont6 la garde k S' Eustache jusqu'a
8 heures du soir.
18 octobre vieux style. Le 27^ chez le c. Merlin. Au Pal.
Card. Au Comile de legislation k 7 heures du soir,
19. Le 28 du l^r mois de Tan 2. Chez le citoyen Merlin.
Au comiie de legislation. Chez le ministre de Tinterieur.
A la Convention. Au comite des secours. Au comite des
petitions. Le soir aux Jacobins ou Dubois de Cranc6 a rendu
compte de ses operations k Lyon.
Lettres au c. Gregoire («) et ^ la c. Coune.
20. dimanche. Le 29. Au Pal. Card. Dine k la rue Pois-
sonniere. Le soir aux Jacobins oii le depute Laplanche a
rendu compte de sa mission dans le dep. de la Charente et
de la Nievre avec des grands applaud is.semens.
21. Lundi. Le 30. Au Pal. Card. Assembiee generate des
Beiges, Liegeois, Gemappiens, Mayengois. Dine rue Pois-
sonniere.
22. Mardi. Le 1«»' du 2™® mois de Tan Deux. Au Pal.
Card, ou j'ai expose et lu mes reflexions k Tassemblee
generate.
23 Mercredi. Le 2 du 2<* mois de Tan 2. A la Convention.
Au comite des petitions. Au comite des secours. Lettres
au maire de Givet et k la cit. C. Coune, avec le diplome de
Pierre Renard par Delborne par la diligence. Le soir aux
Jacobins oil CoUot d'Herbois, Dufourni et Deffieux ont
monte k la tribune.
( I ) Gregoire ( Gaspard ) , de Jalhay , membra du Gongres de
Francbimont, II fit partie de rAdministration d*arrondissement deSpa.
— 381 -
24 Jeudi. Le 3 du 2« mois au Pal. Card, h la seance.
Rue des Marais, de la Harpe.
Au comity de legislation. Aux Jacobins.
25 Vendredi. Le 4™® . du 2« mois. Dln6 chez la
c. R. (ansonnet). Pass6 au Comitd des secours ou on n'a
encore rien vu paraitre.
26 Samedi. Le 5 du 2« mois. Au secretariat des proc6s-
verbaux de la Convention ou j*ai trouv^ ma petition avec
une piece renvoy^e au Comit6 des secours, par Ramel
secretaire, le 25 du i^r mois.
J'ai porte moi-m^me le tout au comlte des stances et I'ai
remis sur le bureau.
gbre 27. Dim. (vieux style) Le 6^ du 2<J mois de Tan 2.
A la seance au Pal. Card, ou j*ai demand^ la parole pour
enoncer mon opinion sur les candidats qui sesont pr^sentes.
Infirme depuis hier soir.
28 lundi. Le 7 du 2<* mois, Medecine. Au logis toute la
journee.
29 mercredi. Le 8 & la Tresorerie nalionale, avec le
c. Boniver. Au comite des secours oil on m'a dit que ma
petition eloit renvoyee au Comite des domaines. Hotel de
Brionne.
30 mercredi. Le 9 au Comite des domaines. ficrit a Givet
auc. maire eta la c. Coune. Lettre k Tassemblce generale
avec celle de Marchot et sa lisle.
31 jeudi. Le 10. Au logis toute la journee, cxcepte une
demi heure pour aller voir les 21 deputes passer au bout
de la rue du Four, dont vingt h, la guillotine et le 21™° s'etoit
deja tue lui-meme ( « ).
(i) II s'agit de I'ex^cution des Girondins. Valaze s'elait en effet
suicide imm^diatement apres le jugement do condamnatioii ; son
cadavre ful neanmoins conduit au lieu de Texuculion, couche dans
a charrette menant les Girondins au siipplice.
— 882 -
le*" novembre 6rQ vulgaire. Le 11 du 2<* mois de Tan 2 de
la R. F. Au Comite des secours, ensuile h celui des doroaines
ou j'ai trouve mes pieces et ai parle au President. A la
Ghauss^e d'Anlin n'' 13, absent.
2) Le 12 id. h rinterieur chez le c. Huguet. A rue Pois-
sonni^redine. ficritau c. maire deGivet, aux cf!12!i Dubois
et Goune.
3j Le 13. Au logis toute la journ6e.
4) Le 14. Au Pal. Gard. A Tassembl^e generale. Aprfes-
midi au Gomite Franchimontois.
5^) Le 15. Au comite des domaines. De la k rinterieur.
Ensuiterue Poissonni^re.
6^) Le 16. Au Pal. Gard. Vu passer Egalite avec 5
autres (i).
7) Le 18. Grande stance au Pal. Gard. Vu le c. Julien
Dubois depute.
8 Vend. ) Le 18. Au Pal. Card.
9 Sam.) Le 19. Au Pal. Gard. oil j!ai demande la parole
sur le Gulte, etc.
Dimanche 10 9'*''® ere vulgaire) Le 20"»e du 2'"e mois de
Tan 2. Au Pal. Gard. ou Tassembl^e des Beiges, Mayengois,
Gemappiens s'est presentee. Brixhe a parle et est parti ;
Briard («) a parle apres un Gemappien. Je leur ai
r6pondu, elc.
11 lundi) Lc 21 du 2« mois. Au Pal. Gard. Rue Poisson-
( i ) Egalite ( Louis-Philippe-Joseph ), due d'Orleans. Le general
Coustard avail et6 condamn^ en mdme temps que lui ; ils furent
places Tun et I'autre sur la charrette falale, avec trois individus
obscurs, dont Tun royaliste ardent , se plaignit d'aller au supplice
en si mauvaise compagnie.
(«) Briard (J.-F.-J.), avocat a Huy ; Tun des plus exaltes et des
plus violents r^fugies. 11 d^nonqa ses compatriotes aux Jacobins
et attaqua le general Fyon.
- 383 -
ni^rc, Ranz. (i) arrive. Au comity des domaines. Chez le
citoyen Julien Dubois ou j'ai remis line lettre.
12mardi;) Le 22 h la Tresorerie Nationale pour le c.
Joseph Wanssard. Dineavec le ciloyen Massieu (a) depute
commissaire au d^p. des Ardennes. Passe au comite des
domaines, demain il sera assemble.
i3 mercredi) Le 23 dine aux Jacobins. A 4 heures ren-
dez-vous au Gaffe du Carrousel sur Tinvitation de quelques
Beiges qui ont pr^sent^ ma petition k la Convention sur
Tarticle des secours.
14 jeudi) Le 24 de brumaire au Comite des domaines.
Rien. Demain on tiendra encore stance. Au Luxembourg
pour voir le G (eneral). R.(ansonnet).
15 vendredi. Le 25 vu le c. Fabre d'Eglantine rue des
Marais.
Rue Verneuil n° 459 chez le c. Massieu.
16sam.)Le 26. Vu le c. Massieu. Ecrit au maire de
Givet et a la c. Coune. Pass6 k la Convention. De \k au
Comite des domaines ou mon rapport n'a pas encore et6 fait.
(i) Le general Ransonnet (Jean-Pierre), n6 h Li^ge, dec6d6 a
Moutiers en 1796 Le 15 novembre, il fut emprisonn6 au Luxem-
bourg pour avoir , par son absence, ete cause de la perte de Mar-
chienne. II parvint k se disculper et, un mois plus tard, Ransonnet
sortit de prison, grace a Robespierre, dont il avail soUicite Tappui.
Quelque temps apr^s , il fut place k I'avant-garde envoy 6e vers les
Ardennes. ( ({oronet ).
(i) Massieu (Jean-Baptisle) , ne a Verdun en 1742, mort k
Bruxelles le 6 juin 1818 ; cure du village de Sergy , pres Pontoise,
il devint membre de la Constiluante. Fut nomme eveque de
rOise ( fevrier 1791), puis re.-igna ses fonctions episcopales pour
^pouser la fille du maire de Givet. Fut decret6 d'accusation le
9 aoiit 1795 el amnislie le 20 oclobre suivant. En 1816, il quitta
la France comme regicide el chercha un asile a Bruxelles, ou il
mourut dans la miser e.
— 38i -
47 dimanche) Le 27 brumaire. Din6 chez le c. Boucbelet.
Remis une lettre chez le c. Julien Dubois mon rapporteur
au comit6 des domaines.
48 lundi) Le28. Chez lac. R.(ansonnet) apr^s avoir ele
au Corait6 des domaines ou pas encore de rapport.
49mardi) Le 29. A la Tr^sorerie Nationale pour Joseph
Wanssard. Re^u lettre du c. Smils payeur gent^ral k Mezieres.
20 gbre inercredi) 30 brumaire. Vu passer 5^6 cents
ornements d'cglise.
21 jeudi) l^r frimaire. A la Tr^sorerie nationale.
22 vendredi) 2 Ecrit au c. Smits k Mezieres.
Au Comity des domaines. Vu le President, rien encore
de nouveau.
Boygyon guillotine ( i ).
23 samedi) Le 3 frimaire chez le c. Julien Dubois. Au
Comite des domaines. A la Convention.
24 dimanche) Le 4. Lettre ^ Julien Dubois.
Le soir au Comite de presentation des Jacobins.
25 lundi) Le 5, lettre a la society de Givet ReQu lettre
du c. Julien Dubois.
26 mardi) Au Comite des domaines. Le ripporteur
c. Julien Dubois a pris mes pieces. Rcqu lettre du c. Smits
de Mezieres.
Le 27 mercredi ) Lettre au c. Julien Dubois et h la ci-
toyenne Coune.
28 jeudi. Au Pal. Card.
29 vendredi. rue Poissonni^re.
(i) Boisguyon ( Gabriel -Nicolas-Francois ) , n^ k Ghftteaudun,
ci-devant adjudant g6n(^ral de Varm6e des C6tes de Brest, con-
dam ne a mort comme conspirateur le 1" frimaire an II et execute
le lendemain 21 noveml)re 1793. 11 vint a Liege le 21 avril 1792,
avec R^al et Chepy , comme secretaires-adjoiuts du charge d^afifaires
de France Jolivet.
— 385 —
CAHIER No 6.
£re vulgaire le 30 9^^ samedi. Le iO de frimaire de Tan 2.
Rue Poissonniere.
|er x^ro dimanche) Le il. au Comity des domairies.
■
Au Comite Franchimontois oil la liste
2 lundi) Au Pal. Card. Au Comity franchim., le soir.
3mardi) Au Pal. Card. Au Comity franchim, bureau
^pure, etc.
4 mercredi) Lettre au c. maire de Givet. Au Pal. Card,
oil on a continue T^puralion.
5 jeudi) Au Comite des domaines, ou j'ai trouv6 le
renvoi au ministre de Tint^rieur.
6 vendredi) Au Pal. Card. Continuation de Te^puration.
7 samedi) Le 17 frimaire. Au Pal. Cardinal.
8 dimanche) Le 18 La Dubarry (i). Aux Jacobins.
Debat entre Couthon et Dubois Craned. («)Repris mes
pieces au Comit6 des domaines.
Le 9 lundi) Le 19 frimaire. Au Pal. Card, ou j'ai subi
r^puration dans Tassemblee gen(5rale sans aucune recla-
mation.
Le soir au Caf!6 du Carousselle. On m*a montr6 la
nommee Terwaigne que je n'avois jamais vue (3).
Le 10 mardi) Le 20 frim. A la rue Poissonniere. Rcqu
mon certificat de civisme de la municipality de Givet.
( < ) La ci-devant maltresse de Louis XV , condamnee k mort le
17 frimaire an II et executee ce jour-la.
(i) G^l^bre constituant , depute des Ardennes , general et ministre,
n^ a Gharleville en 1747, mort en 1814.
(s) Th^roigne de Mericourt (Anne-Joseph Terwagne, dite), n^e
k Marcourt en 176:2, morte a Paris en 1817.
— 386 -
Le 11 mercredi) 21, Au pal. Card. 6crit deux Icllres
au cit. maire de Givet.
Lel2 jeudi)22. A la section du Contrat social. A demain
avec les 2 t^moins. Le soir au Comite de presentation. Oil
Roussel etoit embarass^ , ensuite h la stance ou Cldtz,
Coupe, D'aoGt , Casabianca etc. ont 6ie exclus dans le
nombre des epur^s.
Le 13 vendredi) Le 23, h la convention Nat.
Le 14 samedi) Le 24 frimaire au bureau du ministre de
rinterleur oti j'ai remis ma note avec 3 pieces , je les
ai fait inscrire n® 3737. De ]k k la convention jusqu'i
3 heures oil on a discut6 Tobjet des fonctionnaires mis
hors de loi qui auront exerc6 leurs charges sous les
tyrans qui ont envahi le territoire de la Republlque.
Le 15 drmanche) Le 25 au Pal. Card, au comity Franchi-
montois ou j'ai pass6 au scrutin sans reclamation.
Le 16 lundi ) Sorti seulement pour diner.
Le 17 mardi) 27. Vu les fr^res de Givet. Dubeau , etc,
rue du Petit Carreau.
Le 18 mercredi) Le 28 : Chez le c. Robert (t) n° 10, rue
Egalite ci-devant Cond6. Au comite d'inspection de la
salle et de Tadministration g^n^rale des domaines.
Le 19 jeudi) Le 29 frimaire. Les commissaires de la
commune de Paris ont etea notre assemblee generale.
Le 20 vendredi) Le 30 decadi. Inauguration du buste
du Patriate ChalieVy martyr de la liberie (^).
( i ) Robert ( Pierre-Franqois-Joseph ) , conventionnel , n6 a Gimnee
en 1763, mort a Bruxelles en 1816. 11 avait 6t6 envoye a Liege en
Tan III , raais il en fut rappel^ corarae entravant les operations
de rAdministralion generale de la Belgique. Frappe par la loi coutre
les regicides, il se refugia en Belgique, ou il ouvrit un commerce
de legumes.
(«) Chalier (Joseph), officier municipal, n6 pres de Suze (Piemont)
en 1747, execute &Lyon le 16juillet 1793.
- 387 -
Le 21 samedi ) Le i^^ nivose. Chez le ministre de Tint^-
rieur oil Ton m'a remis mes 4 pieces.
22dimanche) Le2, au Pal. Card.
23 lundi) Le 3, chez le c. Paquolte comraiss. lui remis
les 4 pieces en question.
24 Mardi) Le 4. Pris ra^decine.
Le soir vu Dubeau et corapagnie.
25 mercredi noel ) Le 5. Ecrit au c. maire de Givet et
k la citoyenne Goune. A 4 heures vu les freres' de Givet
au Palais Gard. A 5 heures au Goniite Franchimontois oil
on a rapporte Tarr^t^ d'union avec les Liegeois du
15 juillet 1793.
26 jeudi. Le 6 nivose.
27 vend. Le 7. Au Pal. Gard.
28 samedi. Lebrun h la guillotine.
29 dimanche. Vu Ghapui (i).
30 lundi. 10 decadi. Nivose. F^le c^Iebre nationale
pour les Victoires remporl^es sur nos ennemis.
31. Rue Poissonni^re.
Icr X\x Pal. Card, rue Poissonni6re.
2. ReQu lettre du c. Mathieu Golson.
Tie 3. R^pondu li m6rae au sujet du c. Joseph Wanssart.
Regu lettre de la c. Goune.
Reste au logis toute la journ^e.
Le 4 Samedi. Rue Poissonniere. Ghez le ministre de
rinterieur.
(i) Chapuis (Jacques-Hubert), ne a Verviers; 11 fut conseiller
de sa ville natale h la revolution de 1789; puis chirurgien-major
dans le regiment de Fyon , condamne k la prison a la restaura-
tion de Hoensbrouck, il fut ensuite banni a perp6tuit6. Refugie
en France , il rentra a la fin de 1792 et fut 6lu membre de
TAssemblee provinciale. Emigra de nouveau en mars 1793. II
etait le fr^re de Gregoire Chapuis , ex6cut6 a Verviers le
2 Janvier 1794.
— 388 -
Le 5 Dimanche 6 nivose. Au Pal. Card. A la rue Pois-
sonnifere.
Le 6 lundi.
Le 7 mardi. Au logis.
Le 8 mercredi, Chez le c. Paquotle.
Le 9 Janvier. Jeudi ^re vulgaire, le 20 nivose.
10 vendredi. Rue Poissonni6re. Chez le c. Fleuriol { i).
11. Samedi. Ecrit k la c. Coune.
12 dimanche. Regu letlre du c. Chapuis.
13 lundi. 24 niv6se. Lettre au citoyen Chapuis, k Amiens.
Au logis toute la journ^e.
14 mardi. 25 nivOse. Au logis toute la journ^e.
15 mercredi. 20 nivose. chez la ccnnc Lecomte.
16 jeudi, 27 niv6se. Rue Poissonniere.
17 vendredi. 28 niv6se. Au comity Franchim. oil les
bons des secours.
18 samedi. A la tresorerie nationale.
19 dimanche. 30 niv6se. Au Pal. Card. A Tassembl^e
gen^rale oil Ton a reproduit les diplomes d*6puration.
Le 20 janv. lundi l®*" pluvi6se. Din6 avec le g^n^ral R.,
Gerard jur6, etc. Lettre au c«» maire de Givet avec un
billet pour la citoyenne Coune. Lettre du c. Behr agent de
la nation k la commune de Givet. Lettre k mon neveu
Isidore Jehin , au sujel du c. Closse et Ukne.
21 mardi) 2. Din6 avec le m6me R. et le colonel Labori.
Pass(5 k I'int^rieur ou le c. Fleuriot 6toit absent, parce qu'il
montoit sa garde.
22 mercredi.) 3. Vu les canoniers de Valenciennes.
23 jeudi.) 4 pluviose. Rue Poissonniere. A Tint^rieur ou
j'ai repris mes pieces.
(i) Fleuriot, ^tait alors commis du ministre de Tint^rieur;
nous ignorons sMl s'agit ici de Fleuriot-Lescot , li^ iiitimement
avec Robespierre et guillotine avec lui.
— 389 —
24 vendredi) 5. Au Pal. Card, le matin. Le soir au Comite
Franchimontois.
25 samedi. 6 au logis.
26 dim. 7 au logis.
27 lundi 8 au logis.
28 mardi 9 au logis.
29 mercredi 10 au logis.
30 jeudi. 41 au logis pris medecine.
Vendredi 31 Janvier style barbare) 12 Pluvi6sc. Au Pal.
Card. Dine rue Poissonniere. Gosuin k Tassemblue. Com-
missairesaux Jacobins. Commissaires k la section de Tunite
au sujel de Pondavy.
Samedi i^^ fevrier) 13 Pluviose. Vu le c. Henlz Chaussee
d'Aplin n« 13.
2 dimanche) 14 pluviOse. Rien de nouveau.
3 lundi, 15. Dln6 rue Poissonniere. Vu le decret d'hier
de la Convention qOi ordonne de vendre toutes les pos-
sessions des corps ecclesiastiques strangers, etc.
4 mardi) 16 pluviose. Au Comite de liquidation a Tar-
senal. De \k relourn6 au m6me Comity ou il n'y avoil
personne.
5 mercredi. 17. Ecrit k la citoyenne Coune, au c. Latour
k Givet. Au bureau du Comite de liquidation, vu le c.
Magnin. Le soir chez le c. Hentz, il 6toit absent, j*ai repris
mes pieces.
CAHIER N^ 6.
6 fevrier jeudi. 18 pluviose. Au logis.
7 vendredi 19. Rue Poissonniere ou personne n'etoit
present.
8 samedi) 20. Au Pal. Card. Au comite franch. oil diplome
pour la c«°n« Coune.
— 3S0 -
Adieu au c. Ransonnet.
9 dim.) 24 pluvi6se. Au Pal. Card. Au coraite franch.
Petition ^ la Convention remise.
10 lundi. 22 din^ rue Poissonniere. Chez le ministre de
rinterieur. J'ai remis les pieces pour la citoyenne C. Coune.
11 mardi) 23. . . . Rien.Dine aux Jacobins.
12 mercredi) 24. Lettre au maire de Givet. Au Comite
des Petitions ou renvoye jusqu'apres la decade.
ReQu lettre de la citoyenne de Reims.
13jeudi)25 . . .
Le 14 vendredi) 26 Rue Poissonniere oil personne.
15 samedi) 2 rue Poissonniere ou etoit Spiroux. Lettres a
la c. Coune, k Behr, k Delecolie.
16 dimanche) 28. Au logis loute la journt^e.
17 lundi) 29 Le citoyen Lachabossiere fils (4). Au bureau
de rinterieur et au Comitt^ des petitions ; encore remis i 4
ou 5 jours.
18 mars). 30 PluviOse au Pal. Card, k TassembMe des
Li^geois oil Walef a fait son rapport sur la separation des
Franchimontois envoye a la Commune de Paris.
19 mercredi) l*^"" ventose. Rue Poissonniere, dine. Vu
Noel Lev(oz) au Pal. Egalite.
20 jeudi) 2 vent6se
21 vendredi 3. Au bureau de rinterieur. Fleuriot k
la garde. Au comite des petitions, remis d apres-demain.
Au Pal. Card, ou avec Charlier nous avons trouve les
verbaux de Tassembl^e de Tadministration generate du
3 mars 1793.
Vu le c. Lachabossiere , lui remis 2 lettres pour
le c. Latour et la c""^ Coune.
22 samedi) 4 ventose. A Tinterieur ou remis jusqu*aux
sexlidi. Ensuite a la Convention.
(i) Lachabeaussidre ( Ange- Jacques-Marie de), mineralogisie, n6
k Paris, en 1755, mort dans la m^me vilie en 1823.
— 391 -
ift 23 dim.) 5. Au Pa]. Card, oil Tassembl^e a arrets le
principe de recevoir tous ceux qui professeroient nos
principes.
Au comity des petitions d'oti renvoy6 aux comit6s
des finances et liquidations.
24 lundi) 6. A Tint^rieur o(i le c. Fleuriot m'a dil
que Taffaire de Coune 6toit finie. Au . comit6 central
des finances apr6s-midi , chez la c""® Lecomte
(lacune) Remis au d^cadi Brixhe.
25 mardi) 7 venldse. Rue poissonni^re. Din6 nous trois.
26 mercredi) 8. Au bureau central des finances. Au
comitd de liquidation ; au comity des petitions. A la
Convention.
27 jeudi)9. Au bureau du cenPerrin (i) & la liquidation.
28 vendredi) 40. Au comity Franchimontois pour la
eenne Couuc. A Tassembl^e g6n6rale des Li^geois . r6fu-
gi6s o(i j'ai donn4 ma motion.
l^*^ marssamedi) 11 vent6se. Au comit6 de liquidation*
Au comity central des finances. A Tint^rieur.
•2 dimanche) 12. A Tint^rieur. Au comit6 de liquida-
tion. Au comity des domaines. Chez Brixhe.
3 lundi) 13. A la Tr^sorerie Nationale. Lettre.& la
cenae Couue k cct 6gard.
Chez le c. Gossuin depute. A la Convention. Au
Comity des Petitions. Renvoy^ au comit6 de liquidation.
4 mardi) 14. Au Pal. Card. A Tassembl^e oil I'adresse
(i) Perrin des Vosges ( Jean-Bap tiste), conventionnel , n6 k
Epinal et morl dans cette ville en 1815. Fut charge de missions
dans les Ardennes, le Nord et le Pas-de- Calais. Membre du
Conseil des Cinq Cents et du Conseil des Anciens , entra ensuite
au Corps Legislatif, dont il fut le premier president. En 1814,
il contribua a la formation de corps francs dans les Vosges.
II mourut de joie,en 1815, en apprenant le retourde Napoleon.
— 39i —
r^dig^e par le c. Bassenge a 616 \\xe et applaudie au
comit6 de liquidation ou j'ai remis la petition y la note
et une pi^ce autentique.
5 mercredi) 15 vent6se. A la Convention en masse.
6 mars jeudi) 16 Yent()se. Parl6 au c. Lacombe k la gallerie
des p^titionnaires. .
7 vendredi) 17 vent6se. Rien.
.& samedi) 18 Rue Poissonni^re . Invito avec le
c. Fallise(i).
.9 dimanche) 19. Le soir chez le President, ensuite k 7
heures au Comity de liquidation ou le c. Lacombe rappor-
teur ne s'est pas trouv6.
10 lundi) Au Pal. Card. A Tassembl^e g^n^rale oil on a
fait le c. Fyon president.
11 mardi) A la Tr^sorerie nationale pour la citoyenne
Goune.
12 mercredi) 12 vent6se. JLettre charg^e k la citoyenne
Coune, chez le c. Samson, rue neuve S^ Eustache, n® 44.
13 jeudi) 23 vent6se. Au logis jusqu'^ 4 heures.
14 vendredi) 24. A la Convention. Au Comit6 de liquidation.
15 samedi) 25. Vu le citoyen Gelin rapporteur de mon
affaire.
16 dimanche) 26. Ecrit au c. Gelin.
17 lundi) 27. Ecrit k Latour, k mon neveu Isidore.
18 mardi) 28 Lettre et note au citoyen Gelin, depute.
19 mercredi) 29 Au comity de liquidation, au soir.
20 jeudi) 3Q A la Convention avec la masse des Li6geois
r^fugiSs.
(i) Falise, r^fugi^ li^geois; secretaire de TAssembl^e lidgeoise
rdg^n^r^e.
— 393 -
CAHIER N« 7.
21 mars, vend) 4°' germinal. Rue Poissonni6re.
22 samedi) 2 Vu le citoyen Bonneval. Ecrit h ]a munici-
pality de Givel au sujet du c. Behr.
23 dimanche) 3 germinal.
24 lundi) 4. 18 conspirateurs etc. (i).
25 mardi) 5 Au Pal. Card. A Tassembl^e g^n^rale R^pu-
blicaine.
26 mercredi) 6. Lambert BSme, etc.
27jeudi)7
28 vend) 8. Rue Poissonni^re. Ecrit au c. Selis» Au Comit6
de liquidation.
29 sam) 9. Recu r^ponse. Vu le President Colombel
ajournd le tout etc.
30 dim) 10. . . . Lambert .H&ne.
31 lundi) 11 Couru partout. Envoy6 lettres k Wansart,
Debr^au, Coune, etc.
ler avril mardi) 12 Au logis toute la journ^e. Envoy6 men
adresse au Comite du travail.
2 avril mercredi) 13 germinal. A la rue Poissonni^re. .
3 avril jeudi) 14 germinal. Jean Henrard(«). Palais Card.
arr6t6 au verbal que je donnerai un precis,
4 vend.) 15. Au logis.
5 samedi) 16. Lettres k Noel Levoz (s), k Fyon, ^Ran-
sonnet, Rue Poissonniere, dine.
(i) Execution des H^bertistes.
(«) Jean Henrard, de Spa, ancien conseiller municipal et
depute au Congres de Franchimont, refugie.
(s) Levoz (NoSl- Joseph), marcband a Li4ge, fondateur du iCiub
de Spa. \* .
— 39i —
Vu les 15 k la Place de la Revolution (i).
Avril 6 dimanche) 17 germinal.
71undi)18
8mardi)19 ...
Omercredi) 20 ... .
10jeudi)21 ...
11 vendredi) 22 Vu Delecolle qui arrivoit de Givet.
12 samedi . . 23. Parti de Paris k midi , arrive k 6 lieues
k un village.
13 dimanche 24 k Nanteuil.
14 lundi 25 k Yille Cotterai (t).
15 mardi 26 k Soissons.
16 mercredi 27 s^jour
17 jeudi 28 k Laon.
18 vendredi 29 s^jour.
19 samedi 30 s^jour.
20 dimanche i^' Aortal & Montcornet.
21 lundi 2 k Brunamel (s).
22 mardi 3 k Antini (4).
23 mercredi 4 k Roclibre.
24 jeudi 5 k Vireux.
25 vendredi 6 k Givet.
Reste k Givet jusqu'au 20 Thermidor que je suis parti
pour LiSge sur la barque de Dinant oCi j'ai log6«
21 k Namur.
(i) II s^agit ici de rex^cution des Dantomstes. Us ne devaient
fttre que quatorze : 1. Fabre d'Eglantine , 2. Delaunay , 3. Ghabot,
4. Gamille Dcsmoulin, 5. Lacroix, 6. Phelippeaux, 7. Bazire,
8. H^rault de Secheiles, 9. Danlon, 10. Sahuguet d'Espagnac,
11. E. Frey, 12. Gusman, 13. S. J. Frey et 14. Didericksen.
(V. MomUur, T. XX, p. 128).
(t) Villers-Gotterets.
(g) Brunebamel.
(i) Antheny.
- 395 —
22 k Hui.
23&Li6ge.
Rest6 k Li^ge avec Catherine Coune chez Hubert, au
Corbeau, derri^re la Madeleine depuis le 23 therraidor
jusqu'au i9 vend^miaire que je partis pour Spa oil j'arrivai
le soir et fus me loger k mon domicile la ci-devant Fonda-
tion de Sclessin.
Apr6s avoir restd k Spa jusqu'au 29 vend^miaire, je
partis pour Li^ge.
Le 4 brumaire fen partis et fus loger k Terwagne. Le 5
]*y sdjournai. Le 6 je fus k Marloye pr6s de Marche en
Famenne.
Le 7 j'arrivai k Saint Hubert.
Le 8, aprfes avoir fait ma commission k I'abbaye, je revins
k Marloye. Le 9 k Terwagne. Le 10 k Li^ge.
Le 13 je revins k Spa.
Le 26 k Li6ge pour mon affaire des 8000 3l.
Le 4 frimaire retourn6 k Spa.
HERMINETTE TROIIVEE A BllGGORGNE.
La pi6cc dont il s'agit, a ele trouveo dans la slalion
neolithique du Thier-Molu, eiitre MarneiTe et Huccorgne.
Elle coriJiisle en un fragment de schiste bleu. Sa longueur
est de60 millimetres; salargeur a la basede 20 millimetres ;
elle va en augmentant, regulierement, jusqu'a la poinle
oil elle alteint 26 millimetres. La face inferieure est plane
el frusle, la face superieure est bombee sur une longueur
de 2 centimetres, puis taill6e en biseau et plane; elle
va en s'amincissant vers la pointe qui est irregulierement
ebr^chee.
Le talon a la forme d'un segment de cercle ^***^ et
mesure 7 millimetres dans sa plus grande 6paisseur, il
est use par frottement et montre ix la loupe de nom-
breuses eraillures produites, sans doute, par le choc d'un
maillet en bois. II est peu probable, en eflet, que, vu
la nature friable de la roche, on ait pu la percuter avec
un marleau de pierre.
L'inl(5r6t de cette pi^ce consiste dans les dessins, dont
la partie convexe de la face superieure est Ornee.
De chaque c6l6 de la ligne mediane, il existe trois series
37
- 398 —
de traits paranoics entre eux et dont la disposition est
celle-ci :
les lignes sont sou vent tr6s nettejnent trac6es. Parfois,
elles sont hach^es, le graveur ayant execute le trait en
plusieurs fois. II est arriv6 aussi que Tinstrument a gliss^«
Touvrier alors a trac6 une nouvelle ligne k c6te de la
d^fectueuse. Goinme on le volt par le dessin, il existe
quatre series de traits parall^les.
Vu le soin donn6 au travail de la face sup^rieure, on
doit se demander si T^tat fruste de la face inf^rieure n'est
pas dd k Tenl^vement d'une lamelle polie de schiste.
Vu sa forme , j'ai donned le nom d'herminette k cet ins-
trument, sans vouloir prejuger son usage. La roche6tait
bien tendre pour rendre quelques services. C'etait peut-
6tre un objet d'ornement. M. de Mortillel en figure ega-
lement en schiste dans son Atlas du prehistorique.
La station de Thiers-Molu etait tr^s importante. On y a
trouv6 des fragments de baches polies , pointes de fleches,
couteaux, poteries. G'est mon ami, M. de Puydt, qui
poss6de, je crois, la plus belle collection de cette localite (i).
HACHE DE BRONZE.
Cette belle pi6ce a 616 trouv^e k Kinkcmpois, pres de
L\6ge , dans le limon de la valine de la Meuse. Elle est
recouverte d*une epaisse patine verd&tre sous laquelle
apparait le bronze d'un beau jaune d'or. Elle est k talons
( I ) De Putdt et Lohest. — Bull, de la Soeiiti d^Anikr, de
Bruxelles,T.W,T?.BO.
- 399 —
arqiids et masure 16 centimetres da longueur, doni 8 pour
la lanie. Son Iranchant convexe est Ires cffile et mcsure
-45 mill, do longieur. Les faces anterieure ct posterieure
si'>nt sepinics de.s faces lalerales pjr des bords legerement
coiiVv»xe.s. \,M f.iC3> later.ile^ sonl formeos de Irois faccttos
dont la mediane, tres etroite, n'est separee des deux aulres
que par des bords pen saillants el arrondis.
Elle pese 485 grammes.
Le type de ces iiac lirs oppurlient a la premiere periode
du bronze, au Morgiee , de M. G. de Morlillet; Monlelius,
Evans et d autres archeglogues les classeni au contraire
dans l;i 3' periode. Leur m:iniement exigeait un mancbe
recourbe. Une fente pratiquee dans le bois recevait la
hacbe. Une forte ligature appliciuait etroitement les levres
de la fente conlrc les bords du talon. Celle emmancbure
n'^tait pas des plus solides , aussi voit-on nombre de
ces hacbes munies d'un ou de deux anneaux destines ii
maintenir la lame dans sa gaine.
Docteur TIHON.-
NOTICE-CATALOGUE
SUR LES
ANTIQUITIES PR^HISTORIQUES
DU
MUSEE DE LTEGE
PBEMIEB STTPPLl^MENT.
En 1888, le Mus^e possedait environ trois cents objets
des Ages de la pierre, dont un petit nombre seulement pr6-
sentait un interet veritable, Depuis cette ^poque, les collec-
tions se sont enrichies d'une faQon inesp^r^e, et nous
croyons utile de completer le travail public ^leur sujet (i).
L'armoire portant le n° I, i Tentr^e de la grande salle de
droite, n'est plus seule consacr^e aux antiquit^s pr6histo-
riques ; sept bijou litres nouvelles: n^* 1 , 2, 3, 4, 5, 6 et 8,
— et un meuble k tiroirs surmont^ d*une vitrine — n®9 —
sont aujourd'hui occupes par des produits n^olithiques ;
i) Bulletin de Vlnstitut archMoyique liSgeois, tome XXI, p. 81.
line autre bijouliere — n** 7 — conlient des echanlillons de
rindiistrie quaternaire.
Les objets en bronze sont places dans la petite vilrine
portant le n" 10.
PfiRIODE PALfiOLITHIQUE.
BIJOU TI£RE No 7.
Grotte de la l3etche-aux-Rc>cbes , conmiune de Spy, pn)-
vince de Namur.
I.es silex renseignes a la Xolice-C.Ualogue de J888, soiw
le n° 4, onl ete r(5unisa d;^s series nouvelles plus complelcs
provenant des divers niveaux ossiferes. fichanlillons d'oulils
en plilanito ; fragments d^ivoirc de niammouth ; coupe de la
caverne et tableaux de la faune quaternaire. D'apres
M. Gabriel de Morlillet, I'induslrie representee a Spy
const itue la transition enlre h» Moustih-ien et U* M(ujila-
I'Jnien. Jamais cet inlermedi lire ifaurait ete rencontre avic
autant de precision (i).
Don de M. Marcel De Puvdl.
(i) Federation des Sociith dliistoire et d^archdologie , Congres de
Liogt% 1890, p. 110. - Siir la grolle et Ics cranes de Spy, voir M^moires
d»» MM. Jiilien Fraipont, Max Lohest et De Puydt. Fe /eration id.
Cioiigies de Nanuir, ISSG, p.^^iV); Confft'ea international d'anthro^xh
lof/ie et d'archeolotjie pr4historiqn€S y Paris, l<*^89,p. 3^1, et ouvra^es
cites.
— 403
II
PfiRIODE NfiOLITHIQUE.
VITRINE NO 1.
Aux 26 no* renseignes dans la Notice-Catalogue de 1888
et se trouvant dans la vitrine n® I, il convient d'ajouter (i) :
27.
Trois pointes de filches ix p^doncule, un pedoncule,
deux grattoirs, un marteau , un nucleus et deux lames
retouchees, le lout en silex. Objets recueillis en fouillant
un t^tablissement belgo-roniain. Lieu dil, sur les Heids,
pres de Solieres (a), commune de Ben-Ahin, province de
Li^ge,
Don de M. Oscar Desoer , 1889.
28.
Qualre lames de silex. Hauteurs de Stinyal, commune de
Louveigne, province de Li6ge.
R^colte et don de M. le docteur Mathien, 1893.
Un grattoir et divers silex tallies. M^me provenance.
R^colte et don de MM. Charles Julin et M. De Puydt, 1890.
(i) IVinstrument en hois de cerf trouv6 k Gentbrugge, repris sous le
n® 27 , a ete echange par Tlnstitut centre des antiquites de prove-
nance noil etrang^re a I'ancien Pays de Li^ge.
(t) Sur les antiquites de T^e de la pierre trouv^es aux environs
de Solieres et la collection de M. Oscar Desoer , consulter le Bulletin
de la SociHi d'anthropologie de Bruxelles , tome VI , p. 390.
— 404 -
29.
Cinq pergoirs, un marteau, un reiouchoir, cinq grattoirs,
trois lames , un fragment de hache polie et neuf instru-
ments d*usage indelermine.
Plateau dominant Aubin-NeufchAteau , canton d'Aubel ,
province de Li^ge
Cette station nouvelle paralt avoir une certaine ^tendue,
mais est mal d61imit6e. La mati^re premiere employee
(silex) est identique k celle que Ton trouve brute dans
le sol.
R^colte et don de M. Marcel De Puydt, 1892.
30.
Fragment de hache polie en silex. Pr6s de Berg,
commune d'Aubel, province de Li^ge.
R^colte etdon du m^me, 1893.
31.
Raclolr et nucleus en silex. Stephemerheide , commune
de Fouron-Ie-Comte , province de Liege. Les eclats de Ja
taille se rencontrent souvent en cet endroit.
R^colte et don du m^me, 1893.
32.
Huit grattoirs, quatre lames ou couleaux, deux fragments
de haches polies et deux Eclats de degagement, en silex.
Hameau de La Grange , commune d'Esneux , province de
Lioge, le long du Bois de la Chapelle, vers Limont. Cette
petite station, dccouverte en 1890, n'est pas epuis^e(i).
Recolte et don du m^me.
( I ) Une pointe de fl^che a pedoncule a ete recueillie dans la m^me
locality.
— 405 -
33.
Trois lames dont une relouch^e. Hauteurs de Hoyemont,
commune de Gomblain-au-Pont, province de Liege. Des
rebuts de la taille du silex se rencontrent frequemment
autour de cc hameau , les pieces caracterisee^ y sont tres
rares.
Recolte et don du m^me , 1892.
34.
Trois lames de silex et divers fragments de poterie
grossiere et de terre rougie par le feu provenant d'un
foyer paraissantn^olithique, trouve k 0™80 de profondeur,
en ouvrant une briqueterie k Otrange, province de
Limbourg.
Recolte et don de M. Ad. Theatre.
35.
Moulage d'un couteau en silex brun-rougeAtre, mesurant
0"*30de longueur. Sutendael , province de Limbourg.
G'est le plus beau specimen de ce genre trouv6 jusqu'ici
en Belgique. U rappelle les produits du celebre. gisoment
du Grand Pressigny (Indre-et-Loire) , et fait partie de la
collection de M. G. Bamps, de Hasselt.
36.
Moulage d'un casse-tete ou marteau-hache a douille.
Theux, province de Liege.
La pi^ce originale, voir figures ci-contre, appartient a
M. L6onNaveau, de Bommershoven. Gette arme, d'une
extreme rarete dans notre province (1), a le tranchant
(i) M. le D' Delsaux a IrouvtS en 1890, au Sart-Tilman ( Angleur),
un fragment d'une roche dure verdalre encore indeterminee (densite
- 406 -
afiiI6 sans 6tre aiguis^. Elle mesure O^IOS de loogueur
sur O^OS d'^paisseur majtimuin. Poids : 342 gr. 92.
Density: 2.98. Diam^lre de I'ouverture: O'-OS? k une
exlr^miW, 0«'24 k I'autre.
3.03), perc^ intentionneltement, mais ce casse-t^te (?) n'avail aucuiie
forme reguli^re, c'est un simple liloc utilise par rtiomme. Nous ne
coDoaissons pas d'autre decouverle analogue dans la province do
- 407 —
Dans un minuscrit inedit (4)de feu Aristide de Thier,
de Thfiux, nous lisons la mention suivanle qui doit se
rapporler au m^rne objel: « Vers 1854 ou 1855, un sieur
Barlhelemy Lamy, de Spa, elanta pecher un peu on aval du
pont de la Hoegne, Irouva dans cette riviere une hache-
marteau couleur de fer; il la recueillit pour M. Emile Wolfl*,
a Spa, qui la donna a M. A. de Thier, de Theux, vers 1858.
Celle hache-marteau, d*un travail achev6, parfaitement
equilibreo, est percee d'untrou rond pourremmanchement.
La pierro est du pyroxene (?) augite (?) noir , roche de
TEifel, de la Norwege et d'autres contr^es volcaniques. Sa
(lensile est Ires forle: 2 974 ».
37.
Plaques de gres neolithiques ayant servi de ineules et
peut-etre (?) de polissoirs, trouv^es a un metre de
protbndeur et i trente centimetres de distance ; Tune est
concave , Tautre convQxe. La configuration de la piece
la iTioins volumineuse ferait croire qu'elle servait h broyer
les malieres d^posees sur la premiere. Ge « nioulin h bras»
primilif pese 31 kilogrammes, il se rattache au produit
iiea bijoutieres n^ 1 a 4, dont il sera parle plus loin. La fig.
VIII de la planche reproduitun instrument identique.
Fonds de cabanes de la Hesbiiyo , commune de Tourinne-
la-Chaussee, province de Liege.
R6colte E. Davin-Rigot et Marcel De Puydt , 1889.
( I ) Le meme document qui appartientacluellement k M.ringenieur
Fayn, de Liejje, mentionne la decouverte, vers 1847, a Gospinal,
pr«>s de Jalhay , piovinco de Jiio^je , d'une ha<he ebr^chee en silex et
il'un marleau-liaclie, j) .: ! .• sIl-ui* Victor David; ces deux instruments
ont ete autrefois donnes a un mcmbre de la Chambre des representants
de Toumay ( le nom n'est pas indique ).
— 408 —
38.
Vase en tcrre noire ,.anse transpercee horizontalement;
dessin uniquement compose de creux faits an poingon et
alignes assez regulierenient. Hauteur 0'"'18; diamelre a
rorifice 0'"2y. Ge sp^jcimon magnifique de rindustrie
ndolilhlque provientdes fonds de cabanes de la Hesbaye. II
appartenaila M. E. Davin-Rigot, qui abien voulu le ceder
a rinstitut. Voir fig. VII.
ReconsliUie au Musee de Saint -Germain-en- Lave.
Tourinne-ia-Ghaussee, province de Liege.
RecolteE. Davin-Rigot et Marcel De Puydt, 1889.
ET 39.
TOURINNE.
— 409 -
Vase en lerre, pAle grisAtre , tendre et mal cuile,
faisant partie du mobilier contenti dans les bijouteries
numeros 4 et 2 (l). C'est Techanlillon du genre le plus
complet rencontre jusqu*iei en Hesbaye. Hauteur 0'"24 sur
0'n23 de largeur maximum ; diametre de Touverture 0™li .
Trois petits mamelons ornent le col , et le ventre est
muni de trois cabochons(ou anses) ti'ansperc^s horizon-
talement et destines k la suspension.
Reconstitue au Musee de Saint-Germain en Lave.
Tourinne-la-Ghaussee , province de Li^ge.
Recolte E. Davin-Rigot et M. De Puydt , 1890.
La vitrine n® I contient encore diverses poteries dites
germaincs que M. le D"" Damps attribuerait peut-6lre aux
Eburons (2). Cinq specimens out ele recueillis pr6s de
Huremonde, dans les bruyeres de Heilhuysen, village de
Tancien comte de Home (s), ce sont :
A) Une urne, piite grossiere, sans anse niornement;
contenant des ossements calcines. Hauteur 0'"25, diametre
de Touverture O'niG;
BJ Un vase a deux anses, terre rouge^lre. Hauteur 0"™07,
diametre a Forifice 0™87, trouve ^ Tinterieur de I'urne
precedente. Voir croquis ci-contre;
Cj Une tasse, forme spherique, avec anse, terre rou-
geatre. Hauteur 0^035, diametre k I'orifice 0'"085. Voir
figure ci'Contre ;
( I ) La dimension de la poterie a empeche de la reunir aux autres
produits de la m^me t'ouille.
(«) Apergu sur les dicouvertes d'antiquites anterieitres <i la domi-
nation romaine. Hasselt 1887.
(3) Bulletin de VlnstitiU archMogique liigeois^ tome I, p. 48C.
— 410 —
HEYTHUYSRN
D) Un petit pot, terre rougcalre. Hauteur O^OGO,
diam6trea rorifice 0'n075, trouve dans une urne t'uneraire
avec des os calcines et des cendres do bois;
E) Especc de coupe, nieme terre. Hauteur 0'»0i,
diametre a Torifice 0™093.
Un petit tube de bronze est renseigne conime provenant
des sepultures de Heithuyscn.
Rt^coileet don de M. H. Beitjens, 1842-1852.
BIJ0UTI£R£S NcBl et 2.
Vingt debris de poteries ornein:3nlees, pate noire; sipt
debris de poteries ornementees, pale jaunalre; un fraginont
de poterie rouge perce d'un Irou; trois mamelons Irans-
perces, poterie grossi^rc; douze mamelons non transperces,
terra grise; deux cents d(^bris de poteries; onze plaques de
gres polies de petite dimension; un fragment de meule
engres; deux morceaux d'oligiste; vingl-trois nucleus et
marteaux; quatre poingons ; deux scies et diverses lames
retouchees pouvant avoir servi i scier; trois couleaux
arrondis vers Textremitt^ ; un grattoir oval ; douze gralloii's
ou lames retaillt§es en gratloirs et deux cenis couleaux et
lames de d^gagement plus ou moins utilisables.
Le tout provient d*un m^me fond de cabane considere
comme riche et abondant.
— 411 —
Tourinne-la-Ghauss6e. Bourgade dite cite Galand, —
Fosse n^ XXXI , voir plan reproduitdans labijouti^re n9 1.
Recolle E. Davin-Rigot et M. De Puydt, 1890.
BIJ0UTI£R£ No 3.
Une premiere case contienl: six mainelons (ou anses)
Iransperces ; deux bords de pots de grande dimension ,
avec mamelons pres d.u col ; six fragments d'oligiste uses
ou bruls; un fragment de poterie fine ornement^e; un
gratk)ir; seize couteaux ou lames de silex; cinquante frag-
ments de poteries grossi^res ; deux plaques de gr6s polies
de petite dimension et divers debris.
Une deuxi^me case contient: un fragment de poterie
avecmamelon; trois fragments de poterie, terre fine, noire
et ornementee; deux fragments d'oligiste; des fragments
de gr^s polis de petite dimension; un instrument en
pblanite noir poli (lissoir ?); un grattoir en silex et soixante
debris de poteries , lames , eclats de silex , etc.
Ces inventaires constituent le produit complet de deux
fonds de cabanes relativement pauvres.
Les autres pieces de la bijouterie n** 3 ainsi que les 6cban-
tillons renfermes dans le meuble d tiroir, proviennent
egalement des fonds de cabanes de la Hesbaye, communes
de Latinne at de Tourinne-la-Ghauss6e , province de Li^ge.
R6colte E, Davin-Rigot et M: De Puydt.
BIJOUTlfiRfi No 4.
Cinq mamelons d6tach6s appartenant k des vases en
terre rouge; quatre mamelons appartenant k des vases en
terre grise ou noire; soixante debris de poteries grossi^res,
rougeMres. grises ou jaunes; quarante debris de poteries
grossieres en terre noire ou noir^tre; douze petits fragments
de poteries fines ornement(5es, noires ou jaunes; deux
scies, dont une polie par T usage ; deux cents lames et Eclats
— -419 -
divers dont quelques-uns retouches en pointes; onze blocs
plus ou moins arrondis en argile rougie par le feu, de O'^OS
k 0'"05 en moyenne.
Le tout provient d'un meme fond de cabane considere
comme abondant , bourgade dite cite Galand.
Tourinne-la-Ghaussee, province de Li^ge.
R^colte E. Davin-Rigot et M. De Puydt , 1890.
OBSERVATIONS SUR LES FONDS DE CABANES DE
LA HESBAYE.
Cest k M. E. Davin-Rigot, de Latinne, membre correspondant
de rinstitut areh^ologique li^geois, que revient Thonneuretle
m(^rite d*avoir le premier signal^ ces gisoments qui coDStitaent
une des plusimportantes ddcouvertes faites dans la province de
Li^ge, au point de vue des ages de la pierre.
Depuis 1888jusqu'A la fin de 1891, MM. Davin-Rigot et De
Puydt ont explore plus de cent fosses ou fonds de cabancs
constituant trois agglomerations distinctes ( i).
DENOMINATION.
La premiere bourgade ne^olithique signal^e se trouvait dans
la proprie5t{5 de la famille Cartuyvels , de Waleffe; elle est connue
sous le nom deciY^ Cartuyvels \ la seconde, plus importante, est
appel^e cit^ Davin, du nom de Tinventeur; enfin , la troisi6me a
pris le nom de cit^ Galand, en souvenir de Taide bienveillante
apport^e dans les rechercbes par M. Galand, instituteur
communal & Latinne (t).
( 4 ) Le compte-rendu des fouilles successives a 4t4 public par H.
Marcel De Puydt , dans les Bulletins de la Societi d'anthropologit de
Bruxelles, tomes VII, p. 302; VllI, p. 60; IX, p. 18, et X, p. 144.
(8) Dans la seance de I'lnstitut archeologique du 27 mai 1892,
M. Davin-Rigot a renseigne au Comite charge de ia carte archeologique
de la province , dix-huit stations n^olithiques pour les seules com-
— 413 —
SITUATION TOPOGRAPHIQUK.
Les lioux explores ne se distinguent pas des campagnes envi-
ronnaiUes, ce soiit des champs 'k surface & peu pros plane et
dans le voisinage imm(5diat desquels il n'y a ni source ni cours
d'eau. Lo village tlit citd Cartwjvels seteml sup partie des
parcelles sises commune de Tourinne, cadaslrees sous los
num<Sros loi ct I5I de la section unique ; cclui dit cit(i Davhi est
siluti commune de Latinne, dans les parcelles cadastrees n^" di
et 97 (portion), la troisiOrae bourgade dite cite^ Galancl, Ikit
egalement partie du territoire de Tourinne, et les recherches
ont <5te poursuivies dans les parcelles cadastrdes n"" 136, 138 et
139 (portion).
De ces trois agglomerations voisincs, les deux plus dloignees
sont dislantes d'environ 700 metres. M. Davin-Rigot, dans le
eourant deTele 1893, a mis au jour et commence i\ explorer avec
M. De Puydr, un quatrieme groupe situe sur le territoire de
Vieux-Waleffe, et dont Timportance ne pent etre encore
ai>pr^ciee.
FOYERS OU FOSSES.
Les habitations devaient etre en partie souterraines, et ce
qu*on retrouve c'est Texcavation creusc^e dans le iimon viergeet
rempliepardes masses deterre plus OU moins noiratre avec traces
munes de Tourinne et de Lalinne (rive gauche dc la Mehaigne) ,
avec indication des positions d'apres la carte roilitaire; de la, neces-
site de donner, autant que possible, des designations sp^cialesaux pi us
impoi tantes. On peut critiquer en elle-memel'expression cit^y laquelle
semble orgueilleusement 6tre un rappel ou une comparaison avec
]os cites lacttstres. 11 n'en est rien cependanl, etnous avous accepts ces
qualifications, d'accord avec les membres du Cerch archeologique
(lit Geer , uniquemenl parce qu'elles elaient devenues usuelles parmi
les personnes s'interessant aux fouilles. — Voir op. cit. Congres de
Li^ge , communication de M. Tabbe Gaillard , p. 169.
28
— 414 -
de bois hrul^, melees k Targile rougie par le feu , le toutaccom-
pagn^ (les restcs de Tindustrie de riiomme.
Les dimensions de ees excavations, toujours rondos ou
arrondies, varlent de 1""50 A 5 ou C'-OO de longueur, sur une
rooyenne de l">20 k 2°H)0 de large. Quelques-unes ctaient doubles
et pr^sentaient Taspect d*un ». Leur profondeur normale au-
dessous du niveau du sol, est de 1°>50. Ceci dit pour les habi-
tations. Certains emplacements, sp^cialement dans le village dil
cit^ Cartuyvels, fournissaient des debris de la taille en masses
considerables et d'^tenduei irr^gul^re, il 8*agit alors de petits
ateliers.
ANCIEN NIVEAU DU SOL.
A r^poque oCk les cabanes dtaient habitues , le sol des agglo-
merations ^tait moins ^l^v^ qu*aujourd*iiui, d'environ quarante
centimetres.
INDUSTRIE
Le silex employe est de provenance locale. La grande quantity
de nucleus rencontree prouve que Texiraction n etait pas eioi-
gnee. La lame ou couieau est I'instrumeiit le plus abonilant.
Les poingons, forets, pergoirs et racloirs presentent des varicH^s
de forme interessantes. Le gratioir en fer a cheval, si commun
dans les stations neolithiques beiges , fait ici & peu pi^es defaut.
Les scies, relativement abondantes, sont d*une grande delica-
tesse, I'uue d'elles a deux tranchants. Quelques pointes de
fieches seulement , sans ailerons, ont ete mises au jour, et,
partout , nous constatons absence iotale de hache en aflex
^baucMe ou polie.
Le phtanite noir, legres rhenan ou revinien et le sr'bistcont
aussi ete utilises. De rares outils en trachyte et tephryte et
une espdce de Uachette en serpentine ont ete signaies.
Dans chaque fond de cabane se rencontraient des pierres pla-
tes, ordinaireraenien arkose, usees sur les deux faces et ayant pu
servir & polir ou k broyer les graincs ou autres matieres : Toli-
giste ou la sanguine, par exemple, dont les traces n*etaient pas
rares.
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s
^^^hc
Bulletin de tlnstitut arclUologique lidgeois. tome XXIII
r\
.^p
I
;•
— 415 -
Pour les nioules ou moulins k bras, voir planche fig, VIII.
r.es frngmeiits do poteric abondent. II y en a tie deux esp6ces
qui ne doiveiit pas avoir ctc3 fabriqudes avec la memo terro.
I /uric, grossicrc, ordinaireraent rou go ou rougoatre. est epaisso,
assoz mal petrie cl rai-emcnt ornementeo, Tauiro, d'uno pate
Une ct d*un travail relalivcraeiii soigne, est Ic plus souvenL
ornt^e de dessins en creux qui ne nianquent pas d'un certain
sentiment artistique. Voir i^lanche tig. I il VI (i)
La i>Iupart des riieipients avaient la forme arrondie plus ou
moins ovoide ; on aurait tort de considc^rer Tabondance et la
variete de rornementation comme une preuve dj non ancien-
net«5. (2)
Flusieurs circonstances et si)eciHlenient I'absence d'instrument
on silex ressemblant aux haclies, feraient croire que les fonda
de cabanes liesbignons sont moins antiques que les gisements
voisins od les tlebris de haches se recueillent encore chaque
jour. En tous les cas, ces industries ne peuvent etre confondues
et la decouverte des fonds de cabanes permet d'i^tablir une
division incontestable dans le classement des stations nt^oli-
tliiques du pays.
bijouti£re No 5.
Silex laillc et plan de la station ct du grand atelier de
Sainte-Gerlrude, Limbourg liollandais. La collection ren-
seignee sous lenumero 19 de la Notice-Catalogue de 1888
a ete nolablement auginenlee.
Recolte et don de M. Marcel De Puydt.
BIJOUTl&RE N« 6. (3)
Case i*"«. Trois eclats de haches polies, pelite hache
ebauchee, instrument retaille sur \es deux fiices, long
de 0'"045 , ayant ref;u un commencement de polissage,
(i) Les vases n^* V et VI apparliennent a M. Daviu-Rigot; les
n"» I a IV font partie de la collection de M De Puydt.
(i) EniLK Gartailhac. Ij Anthvopologie, 1892, p 627.
(s) Les objets fitjurjnt sous ce numOro ont ete, en tres grande
partie, me.'itionn^s dans la Notice de MM. De Puydt et Lohest,
publiee dans les Btdletins de la SocieU cT Anthropolo(/ie de BfuxelleSy
tome V, page 66.
— -416 —
poincon, clivers grattoirs et lames, dont quelques-unes
retouch^es avec soin.
Rive gauche du Geer. — Lantremange, province de Liege.
R^colte et don du m6me.
Case 2«. S^rie de lames ^ gralloirs, nucleus et frag-
ments de haches polies.
Rive gauche du Geer. — Wonck, province de Limbourg.
R^colte et don du m^me.
Case 3«. S^rie de pointes de filches, grattoirs,
couteaux, fragments de haches et instruments divers
provenant de la station du camp de Bonne , pr6s Modave ,
province de Liege.
R^colte et d6p6t du m^me.
Case 4". Serie de silex taill^s, lames, grattoirs,
poingons, etc, provenant de la station de Thier-Molu. —
Huccorgne , province de Li^ge
R^colte et don du meme.
Case 5o.. Fragment de hache polie, grattoirs et silex
taill^s. — Vis6et Haccourt, plateau au-dessusde Hallembaye,
province de Liege.
R^colte etdon dum^me.
Case G«. Trois pointes de fl6ches, divers grattoirs el
lames, marleau et fragment de hache polie. — Vissoul,
province de Li6ge.
Re^colte et don du meme.
Une hache polie m6me provenance.
BIJOUTIERE No 8.
La serie de silex tailles ou delates figurant sous le n» 3
de la Notice -Catalogue de 1888 a et6 augmentee et
completee. — Pres du Dierin-Patar. — Hollogne-aux-
Pierres, province de Li6ge.
Recolte et don du mSme.
— 417 -
S6rie de sept instruments dits tranchets, provenant de
Ambresin; un id. trouve k Latinne, province de Li6ge.
R^colle etd^pdt de M. Galand.
S6iie de neuf haches en silex recueiliies sur le territoire
des communes de Moha, Kinroy , Heure-le-Romain ,
Hermalle-sous-Huy, Marchin, Rolheux-Rimi^re et Huc-
corgne, province de Li6ge et province de Limbourg.
D6p6t de M. Marcel De Puydt.
MEUBLE A TIROIR SITUfi PRfiS LA VITRINE N« 1.
BIJOUTlfiRE N« 9.
Serie d'outils et de silex taill^s provenant des environs
de Liege, etspocialement des plateaux d'Angleur, d'Ougree,
de Seraing, de Flemalle-Haute , d'Ampsin, de Jupille ,
d'Embourg, d'Esneux etde Ghaudfontaine; s6rie d'instru-
ments en silex provenant de Tohogne (province de Luxem-
bourg) et de Gaioppe (Limbourg hollandais).
Ges objets, ainsi que les lieux de provenance, ont 6t6
decrils par MM. De Puydt et Lohest, dans leur Notice
precitee sur les stations de T&ge de la pierre polie aux
environs de Liege , etc. ( 1 )
R^colte et don de M. Marcel DePuvdt.
Ill
OBJETS PRfiHlSTORIQUES EN BRONZE.
BIJOUTliSRE N« 10.
Aux 8 num^ros renseign^s dans la Notice-Catalogue de
1888, il y a lieu d'ajouter :
(i) Bulletin de la Soeiiti d^atUhropologie^ tome V, page 66.
- 418 —
9.
Hache /ibords droits et tranchant cvase. Longueur 0'n092.
Betecom, pr6s d*Acrschot, lieu dit Bruggenhof, province de
Brabant. — Provient de la collection de M. J. Mpreau, de
Louvain.
10.
Hache (x talons rectangulaire:^. Longueur 0™155. Envi-
rons de Marche-en-Famenne , province de Luxembourg. -
Achet^e en 1891.
11.
Belle hache k ailerons recourbes , sommet lunule. Lon-
gueur: 0">17i. Commune do Bois-et-Borsu , pros de Odet,
province de Liege ( i ).
BOIS-ET-BORSU.
Don de M. Mouton, de Clavier.
12.
Moulage d'un ciseau trouve aux environs de Tongres et
faisant partie de la collection de M. C. Bamps, de Hassrlt.
M. G. de Mortillet dit , en parlant du Musee de Liege, au
sujet de cette piece et des petites hacbes votivos reprises
sons le n« 4 (meme bijoutiere) : « L'indication de Tongres
h) Le compte-rcndu cite du Copj^r^s de Liege, p. 3"29, mentionne
uii specimen du meme genre trouve a Kimkempois, oommnne
d'Angleur. Collection de M. le docteur Tihon.
— 419 —
comme lieu d'origine est presqu'un lieu commun dans
I'arch^ologie de cette parlie de la Belgique. La meilleure
preuve, c'est que des haches votives, en bronze impur,
k douiile carr^e , venant, suivant toutes les probabilit^s, de
Normandie ou de Bretagne, sont, comme le ciseau k
talons , denudes aussi comme trouvees k Tongres. Mais le
ciseau est un objet trop rare et trop exceptionnel pour ne
pas appartenir k la region » (0-
13 (2).
Moulage d'un b^lier (?) en bronze trouv6 pr6s du pres-
bytfere de Geer, en Hesbaye , province de Li^ge. L'original
appartient k M. le cur6 Gaillard. Cette statuette, aux pattes
raidcs, mesure 0"06 de longueur et porle au milieu de
r^chine une esp^ce de douiile arrondie d*environ 0«01,
s'61evant d'un demi centimetre au-dessus de la ligne dor-
sale. Cette douiile en bronze, comme Tanimal, est remplie
par une tige en fer qui traverse tout le corps et dont Tex-
tr6mit6 rouill^e se voit sous le ventre.
ET 14.
Cheval en bronze, a pattes raides, mesurant 0™89 de
longueur, trouv^ en r^parantla chauss6e romaine, k Clavier
(Condroz), province de Li^ge.
Don de M. le comte de Mercy- Argenteau.
Cette statuette qui ne manque pas d'analogie avec la pre-
cedente, est reproduite en grandeur naturelle dans le savant
memoire de M. Schuermans : Le Cheval etimsque de
Clavier (s). D'apr^s cet archeologue , il s'agirait vraisem-
(i ) Revue mensuelle de V&oU d'AtUhropologie de PariSf 1891; p. 205
et fig. 36.
(t) 11 n*est pas certain que lesantiquites n^' 13 et 14 soient pr^his-
toriques*
(5) Bulletin de VInstitut archSologique lUgeoie^ tome XXI, p. 237.
- 420 -
blablemonl d'un ex voto dont l;i fabrication etrusque ne
serait plus discutable... 4 En Hongrie — fail-il remanjuer
— on a rocueilli une serie d'animaux semblables, parini
lesquels des chevaux dont deux encore montesd'uncavalior,
ce qui pourrait avoir elii Ic cas pour le cheval de Clavier
pcrcc d'un troii au dos.i>
Semblable hypothese n'est pas impossible, mais Texamfn
de cette ouverture prouve qu'uno lige ou un ol^et en fer y
6tait entbnce et traversail le corps; les traces de rouilli* se
remarquent au milieu de rechme et 6 Tinlerieur sous le
venire qui est en creux. Des iors, Texplicalion suivanle
donn^e par M. FranQois de Villenoisy, attache aux Musees
natlonaux de France, parait aussi vraisemblable : ranimal
n'est que le pied ou le support en bronze d'un porle-
lumierc en fer, comme celui que possede intact le Mus<V
de Grenoble, dont un croquis d'apres une photographic
est reproduit ci-dessous.
CLAVIER
GRKNOBLK.
- 421 -
Peut 6lre sommes-nous en presence do m^diocres spe-
cimens de Tarl popuhiire gallo-romiin (?). Le moins reussi
est celui de Grenoble, donl la lete Ires petite, absolumont
inrormo, et largenient fendue pour figurer la bouche,
resseinble plus k une IMe d'autruche qu'a colle de tout
autre animal. La section des jambos forme un angle droit
et leur ecarlement assure la plus grande stability au flam-
beau. G'est, du reste, tout ce que Touvrier avait en vue ;
il fai.sail un pied d'instrument de menage, rien qu*un
support, le cou, la tete et la queue n'etaient que des acces-
soires.
Au lieu d'un objet symbolique ou religieux , il s'agirait
d*un modosle ustensile de la vie domeslique ( i ).
Le meme raisonneinenl serait applicable au belier de
Geer («).
La constatation du fer range en loute hypothese les deux
objets, n®s d3et14, en dehors de co qu'on est convenu
d'appeler T^ge du bronze , periode dont Texislence est
discutee pour la Belgique.
Marcel DE PUYDT.
(0 Le Musee de Liege poss^de une curieuse chim^re en cuivre
du moyen-age, d'une longueur de 0*i3. trouv^e dans le lit du
Hoyoux a Huy, et sur le dos de laquelle est 6galemenl rive unporte-
lumi^re.
(i) Les fouilles pratiquees par M. Gaillard, cur<^ de Geer, a Ten-
droit ou cet objet avait ete recueilli , ont donne, entre autres choses,
des poleries et des tuiles de I'epoque romaine.
1
I
71
l^^i'i K^ I
. 1
I
7/
i
1 )N I
VASE CONSERVB AU CABINET DE FRANCE
BlBLIOTHfeQUE NATIONAtE
PARIS
LE VASE 64LL0-BELGE DE JUPILLE.
De tous les objels antiques conserves au Mus^e de Liege,
at decouverls dans la province, le plus inleressant par sa
forme el par les problemes qu*il souleve est inconlesla-
blemenl Ic vase trouve a Jupille, le 45 mai 1872, sur le
platen u dit de Gil-le-Coq,
Les fragments disperses avant leur enfouissement
d^finitif onl ele rassembies par le capitaine A. Dejardin. II
reconnut, malgre Tabsence de parties importantes , que le
vase, prismatique dans sa parlie cenlrale, avail sept face^,
oniees chacune d'un buste humain. La septieme figure
manquait, ainsi que la parlie inferieure, ce qui rendait
douteuse la forme du pied.
Si les circonslances de la decouverte ne laissent planer
aucun doule sur raulhenlicite de Tobjet, non plus que sur sa
dale approximative (la monnaie la plus recente trouv^e dans
ces fouilles est de Commode), elles n'expliquent en rien sa
destination nison origine. II sort d'un milieu exclusivement
romain, ou rienn'est post^rieur aux deux premiers siecles
de Tere chr^tienne, et les caracterts qu'il pr^sente ne sont
pas romains.
— 424 -
Les premiers qui ont vu ce vase lui ont trouv^ un aspect
oriental, et ont prononc6 le nom de TAssyrie. II est
nature!, en effet, de songer k TOrient, rnais le rappro-
chement propose est plus apparent que reel; s'il se presenle
tout d'abord a Tesprit, c'est que, de part el d'aulre,
les artistes recouraient au m^me proced6 conventionnel
pour representer les cheveux et la barbe. lis exageraient
aussi rimportance des sourcils , mais k cela se borne la
ressemblance. S'il fallait absolument chercher une ana-
logie, on aurait plus de chance de la trouver k Chypre,
mais il vaut mieux rester dans la Gaule Belgique, car c'est
bien la vraie patrie de ce curieux monument. II n'y est
m^me pas seul de son esp^ce ; on connait au moins cinq
vases ou fragments de vases appartenant k la merae serie,
ofYrant des caracteres idenliques, originaires de la meme
r(5gion, et sortis probablement du m^me atelier.
Le premier se trouve a Paris, au Cabinet de France, rue
de Richelieu.
G'est le plus int^ressant, car, bien que brise, il est
complet, et pent, des lors, servir de type. II est haul de
245 millimetres et large de 250. Un peu plus petit que
celui de Jupille, il pr^sente la m6me . forme. Les sept
figures qui le d^corent sont : un tric^phale et qaatre teles
barbues, alternant deux par deux avec des t^tes imberbes.
La derniere de celles que Ton peut croire feminines se
trouve k la droite du Iricephale. Celui-ci se compose d'une
t6te barbue, de face, accolee de deux profils ^galeinent
barbus. Dans toutes les figures, les sourcils et les pru-
nelles sont fortement accuses ; les yeux semblent prets a
sortir de la tele. Les cheveux sont toujours rendus par
de petites boucles roul^es en spirales, mais la barbe se
compose parfois de hachures paralleles ; c'est le cas pour
la figure qui suit le tric^phale. En dessous du cou, on
voit un commencement de tunique drapde. Entre les t^les
- 425 —
se troavent Irois anneaux en relief k la hauteur du front,
du nez et des 6paules. Un double cordon en creux court
au dessous. Le vase se termine en tronc de c6ne.
La provenance de cet objet est inconnue. Sous le pre-
mier Empire, il figurait deja dans les inventaires. Peut-
etre ^tait-il entr6 dans Tancien fond du Cabinet du Roi apr^s
la publication des ouvrages de Montfaucon et dc Caylus ;
peut-^tre aussi , et c'est le plus probable, faisait-il partie
de quelqu'envoi venu de Belgique pendant la R^volulion.
Cela s'accorderait avec Topinion de quelques personnes
qui le croient trouv6 h Mons.
De suite apres, il convient de placer le vase du Mus^e de
Liege. Sa largeur est de 45 centimetres. Le restaurateur a
probablement un peu sur6lev6 la base; c*est une conse-
quence de la concavite plus grande donnee k cette partie;
dans le vase de Paris, elle est plus evas^e et raoins haute.
En leur supposant les m^mes proportions, celui de Jupille
aurail eu environ 43 centimetres d'^levation, Autres diffe-
rences entre eux : des annelets qui separent les figures on
ne trouve que celui du haut ; trois t^tes sont imberbes au
lieu de deux. Dans Tincertitude oil Ton est sur le caraclere
de la septi6me, il ne serait pas surprenant qu'elle fut
tricephalique, comme au Cabinet de France. En fait, le
restaurateur a supplee a son absence en surmoulant Tune
de celles qu'il avait k sa disposition. Le tricephale n'est pas
une exception sur les vases de cette esp^ce; dans les
Amiales du Cercle archeologique de Mons, ann^e 1865,
M. Charles Debove a public trois fragments de meme style
d^couverts k Elouge; un tricephale qui semble sorti du
m6me'moule que celui de Paris, une t6le imberbe et une
autre dont la barbe est rendue par des hachures.
J'ignore oil se trouvent actuellement les resles de ce
troisieme vase.
La fouille qui, en 1875, a enrichi le Mus^e de Charleroi
— i2C —
dps antiquit^s d^couvertos dons les ruincs de la villa
d'Aiseau, a mis au jour huit fragments avec lesquels j'ui
pu rcconstilucr, en parlie, une t^to i barbe ct clieveux
bouclt^s ayanl fait parlie d'un vast* iin pou moins grand quo
celui de Paris. On voit Tannelet separalif du haul, muis
les deux aulres sonl remplaces par une cf)lo vcrlicale
longue de deux centimetres. Au dessus, une liande deini-
circulaire contourne la l^to. I.a terre est lr6s mince et le
masque semble avoir 6{6 moule k part pour etre ensulte
soud6 au vase, ainsi que cela a et^ pratique pour les gres
de Bouffioux.
Le chevalier Cam. de Borman, qui avait dirig^ les
fouilles de Schalkhoven, a signale a Tauteur de Tarticle sur
les fouilles de Jupille, public, en 187.3, dans le Bulletin de
I'Institut archeologique Uegeois, des fragments analogue:?
qu'il y aurait recueillis. C'est tout ce que je sais sur
ce cinquieme exemplaire.
Je ne crois pas qu'il faille ajoutcr k la liste le masque
trouv6 k Jupille et qui est d'un style sensiblement dinerent,
bien que la terre soit la m(^me.
En Tabsence de tout renseignement relatif a ces vases,
c'est par eux-m6nies qu'il convient de les expliquer. lis
ne se sont encore rencontres que dans des couches ahso-
lument romaines, avec des objets datant des deux premiers
si6cles de T^re chretienne, en pays gaulois romaiiise,
mais dans la seule parlie des Gauies qui , tout en profitant
de la civilisation romaine (les grandes villas beiges en sonl la
preuve) avait su la concilicr avec le maintien parliel de
ses moeurs nalionales.
Au point de vue industriel, les vases sont fort bien falls,
leur terre, parfaitement travaill^e et bien cuite, est digne
des ceramistes de I'ltalie et du centre de la France. Comme
forme, la partie superieure n'est pas sans analogues dans la
ceramique romaine ou hell6nique, mais la base en cOne
— 427 —
renvers^ est pliit6t gauloise et appartient surlout k la
region du Nord-Esl. On retrouve encore la Gaule dans la
maladresse d'execulion des figures, car il faut avouer que
nos anc^lrcs, parfois superieurs aux Rumains dans Tindus-
trie, et cela m^me avant la conqu6le, n'ont jamais 6Ui leurs
rivaux coinme artistes. La sculpture d6g6n6re a mesure
que Ton s'^loigne davantoge de Tltalie. Mais, si ces masques
sonl mal executes, lis ne manquent ni d'energie ni de
caractere. II est m^mc peu d'oeuvres grecques qui en aient
autant : c'6lait contraire i la tradition hell6nique. Toutes
les t^tes composanl cette s6rie ne sont pas semblables, mais
Texpression de leurs yeux est la m6me.
Le type ethnique qu*elles presentent se rencontre encore
dans le pays ou les vases ont et^ d^couverts; lour profit
rappelle celui des satyres d'Angleur, surtout de ceux places
k la gauche de la fontaine. Lors de la d^couverte de ces
bronzes, on avait signale la frequence de leur type dans les
classes ouvrieres de Tancien pays des Aduatuques. Get air
de famille entre les monuments antiques et les habitants
acluels de la Belgique est particulierement saisissant pour
les personnes qui n'habitent pas le pays d'une mani^re
continue.
Bien quemanifestement ex6cut6es par des ouvriers ou des
artistes indigenes , qui reproduisaient les physionomies
qu'ils voyaient autour d'eux, ces t^tes ne represenlent proba-
blement pas des hommes. Une au moins , le tric6phale ,
est une figure divine, et il doit en 6tre de m^me des autres.
Le tricephale est un dieu purernent gaulois ; on Ta trouv6
soul ou compris dans des triades , et c'est le seul dont les
representations datent de Tepoque romaine sans avoir subi
Tinfluence de Tart greco-romain. Les triades gauloises ont
ei6y en 1880, dans la Revue archeologique, Tobjet d'une
etude approfondie de la part de M. Alexandre Bertrand. 11
releve quinze monuments relatifs k un culte lernaire. Le tri-
— -448 —
c^phalo ifest qu'un abrege de la Iriade; il se retrouvc sur
Tautel de Beaune, entre deux divinit^s masculines; la figunj
cenlrale possede trois t6tes et trois cous. Sur Tautel de
Dennevy, uiie deesse est assise entre un dieu et le tricepliale;
celui-ci ifa qu'une t^te li trois visages com me sur h's vases
d'Elouge et de Paris, mais leur fusion est plus complete',
car les yeux de la face centrale sont communs avec lesdeux
profds. A la borne autel de la Malmaison, le sominet
presente trois faces, el deux peisonnnges divins sont
sculples sur la base. Dans la statuette d'Aulun, deux pelitcs
t^tes accessoires se Irouvent sur les cotes de la telci princi-
pale. Le Iricephale du Musee Carnavalet, le Musee muni-
cipal de la ville de Paris, est semblable k celui de Dennevy,
mais il est seul. La ville de Reims , outre un autel consacre
h une triade, a fourni Imit steles Iricephaliques. Enfin trois
t^tes de profit figurent sur une monnaie des Itenii. Le
caractere de la representation des vases de Paris et
d'Elouge n'est done pas douteux. Il y a plus; sur le vase du
Cabinet de France on voit des traces de cornes; c*est done
bien le grand dieu gaulois que tant de monuments nous (
font connaitre. Les t6tes qui Taccompagnent ne peuvont j
avoir un autre caractere.
De la k donner aux vases eux-m^mes une attribution
religieuse, il n'y a qu'un pas; on ne peut hesiter a le
franchir. G'etaient bien des vases sacres , servant kun culle
celto-germanique professe dans cetle partie du Nord-Est de
laGaule, qui, sous Auguste, forma les provinces de Germanie,
culte qui, reculant devant les dieux du vainqueur, se relugia '
enfin dans le Jutland.
En efTet, il a ete decouvert en 1891, dans la lourbiere de
Gundenstrup, un cbaudron d'argent compost^ de Ireize
plaques travaillees au repousse. Gel les de I'interieur repre-
senlent des scenes inexpliquees encore, mais se rapporlant
k la mythologie celtique. Sur I'une figure le dieu cornu
- 429 -
gaulois, accroupi comme le Bouddha, tenant le torques et le
serpent a tele de belicr; c'cst la meme disposition que dans
la staluetle d'Autun. Une auire reprt^senle un sacrifice
humain; la victirne est precipitee la t^te la premiere dans un
chaudron. Les sept plaques formanl la garniture exterieure
portent des busies de dieux et de deesscs disposes comme
d Jupille, mais les bras sont indiqu^s.
On sait que, dans celle region, certaines tribus praliquaient
des sacrifices bumains, employant des chaudrons sacres
pour rccucillir le sang des victimes. Si le vase de Gundens-
trup avail une destination do cc genre, peut-6lre en etait-il
de meme de ceux de Belgique; les victimes, bien entendu,
n'dlant pas humaines, puisque Ton dtait en lerntoire
romain.
II faut aussi tenir compte du hicratisme probable du
nombrc des coles. Sept bustes sur le vase de Paris, sept sur
celui de Jupille, sept plaques pour la decoration exterieure
du chaudron de Gundenstrup, mais une au moins porto trois
busies semblables. Y a-t-il \k plusieurs dieux ou un dieu
multiple, le Iricephale ? Ge serait un rapprochement de
plus au lieu d*une dilT(§rence. Quelle id^e I'artisle ratlachait-
il a ce nombre? il est difficile de le d(5terminer; la mylbo-
logie gauloise, encore si mal ronnue, ne semble pas lui avoir
attribue Timportance qu'il avail chez les populations semi-
tiques de la Ghaldee, oil il y avail sept grands dieux, sept
bons el sept mauvais genies. Les Hebreux, les Pheniciens,
lesGrecs eux-m^mesconsideraient ce nombre comme sacre,
mais par des motifs parfois dilTerents et que Ton ne saurait
invoquer pour la Gaule Belgique. 11 y a plus, sur les vases
de Jupille, Paris et Gundenslrup, la serie divine comprend
le m6me nombre de dieux, mais les elements n'en sont pas
r^parlis de meme. On trouve h Paris un Iricephale, quatre
dieux, deux deesses, si on considere les figures imberbes
comme Kminines; i Jupille, Irois figures imberbes et une
29
\ '
;m
Imtitut ArcheoJogique Liegeois. — T. xxni.
VASE GALLO-BELGE DE JUPILLE
VU SUR LES DEUX PACES
■^rtmim-rw^'.-^:'.
\ AH- CiA-.i-in :-, .■■■ (.
Vers la fin du onzi^me siecle, les seigneurs de Dasbourg,
en Alsace, devinrent possesseurs du conile de Moha. Ce
fait a donne lieu, dans la suite, h d'etranges confusions.
Les poids, les inesures de Dasbourg furent introduils dans
notre comtd. Hannut en usait aussi. Dc li, rasserlion de
Gramaye que cette derniere localite s'appelait primilive-
ment Dabor. Jean d'Outremeuse dit que la lerre de
WalefTes et ses alentours constituaient le corate d'Abor.
Fisen croit qu'il et^i le ra^rae que celui de Moha. Gorissen,
Tabr^viateur de Melart, dit qu'il confinait au comic de
Huy. Jacques de Hemricourl, seul, place le coml<5 de
Dasbourg dans la haute AUemagne. Dans son Guide du
voyageur en Ardenne, Jerome Pirapurniaux {alias Borgnel)
confond Dasbourg sur TOur, dans le grand duche de
Luxembourg, avec le Dasbourg des Vosges, en Alsace, d'ou
nos dcrniers seigneurs de Moha sent originaires.
Pour les raisons cilees plus haut, nous laisserons de cole
les seigneurs de Moha, dont on trouve les noms dans Jean
d'Outremeuse et dans Melart. G*esl vers le milieu de Ton-
zieme siecle que Ton commenga, pour ainsi dire, aassocier
les noms de lieux aux noms des personnes dans les chartes
Auparavant, on se contentait d*ecrire le comte Ilicuin, le
comte Arnould , le comte Albert ; il est bien diificilc dans
ces conditions de reconnaitre les personnages. Le premier
comte de Moha dont Texistence est historiquement etablie ,
s'appelait Albert; il vivait dans la. premiere moitie du
onzi6me siecle. II signa en 1022 k la charte donnee par
Poppon , archev^que de Treves confirmant la donation que
faisait a I'eglise de Treves le comte Kadelon d'une ferme
avec ses dependances, situee a Brunzevelt. Le comte
Albert vient immddiatement apr6s le due Godefroid, en
1031 , il signa encore deux chartes , Tune de Godescalc de
Morialme, Tautre de Reginard, 6v6que de Liege. La
chronique de Saint-Trond rapporte qu'il vendit k Tabbaye
— 435 -
des terres situees a Ilarches el a Zerkingen. En 1059, il
signa encore une charte do Frederic, due de Lothier
Vers la fin du XI<? si^cle , nous voyons le comte de Moha
occupe par un autre Albert, originaire celui-li de Das-
bdurg en Alsace.
Le coml6 de Dasbourg, aujourd*hui Dabo, parail avoir
6ie fond6 par Herman, fils de Godefroid de Verdun, petit
fits de Godefroid d'Ardenne. On trouve , il est vrai , dans
une charte de Henri I^ donn^e en 938, un Wolfgang de
Dasbourg, mais cette piece parait apocryphe. Dasbourg
passa, par le manage de Helwide, filie de Louis, avec
Hugues d'Egishcim , dans la puissante famille de ce nora.
Hugues d'Egisheim eut trois fils : ratn(3, Gerard, fut tue en
1038, dans un combat contre Regnibald, seigneur de
Ribeaupierre; le deuxieme fut Hugues, comte de Dasbourg ;
le troisieme Brunon, n6 en 1002, fut 6v6que de Toul, puis
pape sous le nom de L^on IX ; il mourut en 1054.
Hugues de Dasbourg, frere de saint L6on, epousa Ma-
thilde. . . II mourut en 1049, laissanl un fils appeli§ Henri. Dans
le privilege donne par Leon IX, en 1049, pour I'abbaye de
Sainte-Groix,en Alsace, on lit: <(Eclesiam patris mei Hugonis
et malris meae Helwilgis, amborum fratrum meorum
Gerardiet Hugonis videlicet jam defunclorurn». Danslabulle
du memo pape pour Tabbaye de Hesse, donnee vers ll>50:
« Eclesia Igolingen data per manus Mathildi? dilectae uxoris
fratrismei Hugonis etfilii ejus Henrici... precibus dominae
Malhildis et filii ejus Henrici nostri quondam nepotism. On
lit dans Bayon : « Ludovicus de Dasporch,avus sancti Bru-
nonis». Le p6re Briicker , dans son Histoirc de saint Leon^
s'occupe longuement de la genealogie des comtes de
Dasbourg el d'Egisheim. D'apres la buJle pour Hesse, Henri
de Dasbourg etaitmort,en 1050,€quondam nepotis.* Lepere
Brucker rapporle sa morl au 28 juin 1064. La confusion
entre les seigneurs de Dasbourg el ceux d'Egisheim est
- 436 —
frequente, et il est difficile de suivre dans les charles et les
auleurs la filiation de ces seigneurs. Henri de Dasbourg
laissait trois fils : Hugues , Albert et Brunon.
Hugues est mentionne dans diverses chartes donn^es en
loot. Fondation de Tabbaye de Saint-L^on k Toul par
LuettufY: « Hugoni Gomiti Alio Comitis Henrici, sicuteram ci
notissimus, banc voluntatem meam exposui*.
Privilege de Pibon, ev6que, pour la m^mc abbaye:
aSlrenuus comes Hugo de Dasborc, venerabilis Henrici
filius nobilis prosapiae B. Leonis de qua dcscenderat, villam
Marlinimontis , assensu conjugis suae et haeredum suorum
de manu sua emisit ».
Brunon, son fr^re, fut pr6v6t et archidiacre de Toul.
Dans la letlre de Pibon pour Teglise de S«-Gengoul on lit .
« Apiid Hermotesein , vineas quas dedit Bruno ejusdeni
loci praepositus et frater ejus comes Alberlus. >
Au necrologe d*AltorlT: « IV Kal, Julii obiit Henricus
comes pro quo Ven. ejus filius Bruno tradidit huic casae
Dei ad S. Gyriacum unum molendinum. »
Dans Wurdweim , Nov. Sabs. VII, 06, on lit : « Nolum
sit. . . quod Hugo comps ob remedium animae suae et
prilris sui scilicet Alberti comitis et avunculi sui Brunonis
archidiaconi Tullensis. »
ALBERT II, COMTE DE DASBOURG & DE MOHA.
Les documents precedents nous ont fait connaltre la
descendance de Henri. Un de sesfils, Albert, devinlcomle
de Moha. L*histoire ne dit pas comment cette succession
lui 6chut. On pent supposer que ce fut par le manage de
Henri de Dasbourg avec la fille d'Albert I®*" de Moha. Leur
fils Albert epousa Ermesinde , fille de Conrad de Luxem-
- 437 -
bourg. 11 donna, en 4096, k Rodolphe, abbe de S*-Pierre
et de S'-Vilon, i Verdun, deux eglises. Tune k Mont-S*-
Martin, Tautre ^Villers, plus une chapelle ^ Longwy Dans
la bulle du pape Innocent II pour Tabbaye de F16ne, donn(5e
en 4138, il est rappele comme bienfaiteur, ayant donn6
Teglise de S^-Pierre el ses d^pendances h Dreye au susdit
monastere. II mourut en 1098. Au n^crologe d'Alltorf , il
est appel6 comle de Dasbourg. « IX Kal. Septembris ,
Albertus comes Dasburgensis, qui nobis cellam Montis
Sancti Martini cum omnibus appendiciis suis dedit ]». II
avait sans doute h6ril6 du comt6 de Dasbourg h la mort de
son frere Hugues, assassin^ en 1089.
Les comtes de Dasbourg etaient avou^s de Tabbaye
d'Alllorf. Dans la charle donnee en 1097 par Otlon , ev6que
de Strasbourg, concernant la donation d'un bien k Eych-
hofen par Linfrid , le comte Albert y est mentionn^ corame
avoue d*Alltorf. D'apres Tabb^ Hugo d'PUival, une charte
aujourd'hui perdue , donnde en 1093 au prieur6 de Saint-
Quirin , prouvait qn*Albert dcscendait de Hugues, frere de
saint Leon, pere du comte Henri.
Dans une charte transcrite par Grandidier, Alsatia til.
507, Albert se dit « comes in Eginsheim, dictus de Muisal ».
Comme il descendait, on effet, de cette famiile, il pouvait
s*en donner le titre. Apres la mort d'Albert, sa veuve
Erraesinde se remaria vers 1101 avec Godei'roid, comte de
Namur. Elle confirma, cette ann(5e, la donation qu'Albert
avait faite k I'abbe Rodolphe : « Eclesiam mei juris quae
vocatur mons S. Martini cum omnibus pertinenciis suis,
turn pro remedioanimaemeae, tum pro seniorismei comitis
Alberti piae mcrcedis recompensatione... testes S. domini
Godefridi comitis. S. filii mei Henrici comitis. » Vers
I'epoquede son second mariage, Eimesinde avait doncun fils
assez kg6 d^ji pour 6tre t6moin k une donation. Ge fils
s'appelait Henri et etait n6 du mariage d' Albert avec
— 458 -
Ermesinde, On lui avail donn6 le nom de son grand-pere;
il est plus connu sous le nom de Hugues, soil qu'il se soit
appel^ Henri Hugues , soit qu'en m^moire de son vaillant
oncle, il en ait pris le nom. En 1103, on le voit comte de
Dasbourg et avoue d'Alltorf. « Hugone comite adhuc
puero, praedicti tamen coenobii advoc;alo ». Charte du
prelre Vocco pour Alltorf.
En 1117, il est mentionn6 dans une autre charte pour
le mdme monastere, auquel on donne une partie de la dime de
Tultelheim. L'Annaliste saxon,an. 1123, ecrit : « Hugo de
Dasbourg moritur, Trojanum illurn Alexandrum pulchri-
tudine, virlute vero Hectorem repraesentansi^. Get eloge
ne pent s'appliquer qu'a un bomme mort dans toute la
fleur de son Age, comme Hugues devait 6tre a cette
^poque. On trouve cependanl un Hugues de Dasbourg k
une charte donn^e en 1125 par Henri V, et confirmanl
la fondation du monastere de Lucelles ; il faut en conclure
que TAnnaliste saxons'ost trornp^ d'ann(5e et que c'est en
1125 que Hugues de Dasbourg est mort. Ge" Hugues, que
nous appellerons Hugues I«% avait dpouse Gertrude; il
laissait un fils,
HUGUES n.
11 porlait le m^me nom que son pere, Henri Hugues.
Le pere Briicker, dans son beau livre : Ilistoire de saint
Leon, donne un dipI6me 6i\h6 par Wurdtwoim iVoi\
Subs. Vn. 96, et dont nous nous sommes deja occupe.
Gette piece etant d'une haute importance , nous Ja doii-
nons ici : « Nolum sit omnibus Ghristi fidelibus quod Hugo
comes... Goncessit eclesiae sanctae Dei genitricis Mariae
et S. Deicoli de Lutra... Gapellam juxta Girbadum apud
— 439 -
Lobias sitain, ob remedium animae suae et patris sui
scilicet Alberti comitis et avunculi sui Brunonis archi-
diaconi Tullensis et omnium antecessorum suorum : Qui
Bruno pracfalain capellam in honore S. D. G. Mariae
sanclique Bartholomaei Apostoli sanctique Laurentii, M.,
Georgii, Remigii, Eufemiae, aliorumque S. construxit.
Filius autem ipsius, puer Hugo Videlicet et mater sua
Gertrudis comitissa, ad eumdem locum cum praesule
Gebehardo, venienles, incepto dedicalionis officio, dona-
tionem prius factam legitime confirmaverunt. Hujus autem
rei testes fuerunt assignati, praesul ipse Gebehardus,
Hugo comes, Gertrudis mater sua. Facta sunt autem
haec anno ab incarnatione Domini MCXXXYH. »
Ge document important nous donne la filiation de
Hugues II. Nous y voyons que son p6re s'appelait Hugues,
etait fils d*Albert et nevcu de Tarchidiacre Brunon, que
la com*esse , sa mere , porlait le nom de Gertrude et
qu'en H37, Hugues 6tait encore tr^s jeune.
Schoepfflin donne une charte de Tan H38 de Tempe-
reur Conrad III ou figure un Hugues de Dasbourg comme
temoin. II n'esl pas probable qu'il s*agisse 1^ de Hugues II,
trop jeunc h cette epoque pour 6tre temoin a des diplomes
imp6riaux. Hdtons-nous d'ajouter, du reste, que cette
charte ne menlionne pas les noms de famille de ceux
qui y figurenl, et que c*est Schoepfflin qui a donn^ le nom
de Dasbourg au Hugues qui la signa.
En 1145, il fut temoin k une charte de MathiUle, abbesse
d'Andlau. En 1146, il donna T^glise d'Antheit au couvent
de Flone et signa Hugues.
II fut temoin, cette m^me annee, h une charte de
Conrad III confirmant les privileges de Tabbaye de Gam-
bray. Dans uneaulre charte, donnee aussien 1146 et oil il
Gonfirme h Tabbaye du Neufmoustier tous les biens qu'elle
poss6de dans son alleu de Moha, il dit : « Ego Henricus,
— 440 —
cognomine Hugo, vocatus Dei gratia comes Dasburgensis. >
En r6alil6 done , il s'appelait Henri ; son surnom elait
Hugues. Nous avons vu que son pere s*appelait aussi
Henri Hugues ; nous verrons un de ses fils porter encore
les memos noms.
La charte de 1137 nous a donn6 sa filiation. Une autre
de 1146 vienl encore la confirmer : « Hugo, Dei gratia
comes Musacensis, recognoscit quod ava sua piae memo-
riae Hermesendis comitissa , eclesiam beati venerabilisquc
Joannis quae in Hoio sita est et sui juris erat , Cluniacensi
eclesiae beati Petri apostolorum principis, cum cimeterio
et decima pro salute animae suae ac domini Alberti sponsi
sui et praedecessorum ejus perpetuo possidendam libere
ac legitime tradidit ».
Dans la bulle du pape Eugene HI , donn^e en 1147 pour
I'abbave d*Etival , la comtesse Gertrude est encore men-
tionn^e avec son fils : « Decimam quinquaginla duarum
hobarum tarn vini quam bladi ubicumque sunt, quae sunt
de feudo comitis Hugonis de Dasborc... curiam et allodium
vestrum de Tumbae quod dedit vobis comes Hugo de
Dasborc... Allodium quod dedit vobis Kertrudis de Tum-
bae... plantam quam dedit vobis Kertrudis comitissa... »
Dans ses Essais critiques stir divers points de Vhistoire de
la PHncipaute de Liege, de Villenfagne a reproduit une
chartede Tempereur Frederic l®"*. Gette charte, ^dileedepuis
par M. le chaiioine Barbicr dans le Cartulaire de VAbbaye
defloreffe, contient ce passage: cEa propter noverit omnium
fidelium nostrorum tam futurae , quam praesentis aetatis
diligentia, quod interventu et petitione fidelis noslrae
Gertrudis comitissae de Dagesbusch, ejus annuente filio
Hugone, Melensi et Musacensi comite Receplam
autem in rnanu ac potestate sua redactam, ipsa videlicet
comitissa ejusque filius Hugo comes ut praefatum est.... ».
Ce dipl6me a 6i6 donne entre 1152 et 1156; Arnould ,
- 441 -
archev^que de Cologne, qui y est mentionn^, est mort en
1156, et Frederic I'-"" a ele elove, en 1452, a la dignity
inip^riale. M. le chanoine Daris, s'appuyant sur cette charte,
fait vivre le fils d'Albert et d'Ermesinde, Hugues I*^"", jusque
vers cette epoque, tandis qu'il est mort en 1125. Le savant
historien liegeois ne connaissait pas la charte de 1137. Le
dipl6me de 1153 complete celui de 1137. La comtesse
Gertrude, m6re de Hugues II, vivait encore k celte ^poque.
Le pere Briicker dit que Hugues II mourut sans posterile.
L'auteur de la Vic dc saint Leon n'a pas connu la charte
de 1146, oil Hugues II dit: cPro his igitur a me collalis
beneficiis, ab eclesia praenominata orationos fralrum et
sororum , sulTragia mihi el uxori mcae, liberis et familiae et
praedecessoribus et successoribus meis suscepii>.
En 1146, Hugues II 6tait done mar!^ ; il avait des enfants
et d'autres parents. Sa soeur Petronille avait epous6 Libald
dc BofYrimont, dont Frederic I«'' prit, en 1157, le chateau
sous sa protection.
Cette dame ne pouvait 6lrc la fille de Hugues II, vu qu'en
1157, son fils 6tait temoin i la charte de Frederic^ et que
Hugues II, jeune encore en 1137 , n*avait pu se marier que
vers 1142. Dans une charte donn^e en 1163, Hugues II
mentionne le nom de sa femme et ceux de ses enfants en ces
tonnes : « Haec omnia supradicta concessi el tradidi loco
praenominato et fratribus et sororibus, ex voluntate et
assensu uxoris meae L. ducissae Lovaniae et duorum filiorum
meorura Hugonis et Alberti ». Cet important document vient
d'etre public, sous le n** 41 du Cartulaire de Floreffc, par
M. le chanoine Barbier.
Jusqu'a Tepoque oil fut promulgu^e la charte de Tem-
pereur Frederic, done jusque vers 1152, les comtes de Moha
se donnent indiff^remment les noms de comtes de Dasbourg
ou de Moha. On les voit, dans le dipl6me, avec le litre de
comte de Metz. Nombre d*auteurs se sont demands
- i4« —
comment les comles de Melz sont devenus possesseurs des
comlds de Dasbourg et de Moha? II en est pen , je pense,
qui se soient pos6 la question contraire. M. Daris n'a pas
eludid ce point de vue. Nous croyons que les comtes de
Dasbourg ct de Moha sont devenus egalement comtes de
Metz.
Un passage des chroniques de cette ville, conserve par
Wassebourg, dit: « Folmarvs comes Metensis, habuit duos
filios ex Malhiide vxore, videlicet Folmarum et Hugoncm,
et tres Alias, Gleraentiam, Agnetem et Adeleidem. Folmarus
primus regnauit, post Hugo qui genuit Albertum comitem
Metensem.... Diclus Albertus genuit vnam filiam Galha-
rinam quae fuit vxor Theobaldi filii ducis Lotharingiae
Frederici, qui fuit vltimus comes Metensis*. En un autre
passage, il dit qu'on donnait aussi i cette fille le nom d'Alix.
Albert, comte de Moha, fut, en elTel, conite de Metz.
II cut une fille appelde Gertrude. Le chroniqueur s'est
done tromp6 sur le nom de cette fille. II s'est aussi
tromp($ sur Toriginc du comte Albert.
La descendance du comte Folmar, le nom de sa femme,
sont formellement ($tablis par la charte de Henri, 6v6que
de Toul , confirmant en 1157 la fondation de Tabbayc
de Beaupr6, qui avail eu lieu en 1135. « Igitur comes
(Folmarus) Metensis et uxor felicis memoriae comitissa
Mathildis et filii eorum Folmarus et Hugo, necnon filiae
Glementia, Agnes et Adeleidis».
II r6sulte de ce document que le p6re de Hugues
de Melz porlail le nom de Folmar, quesa m6re s'appelait
Mathilde; d*un autre cote, nous savons, par les chartes
de 1137 et 1154, que Hugues de Dasbourg , comte de
Metz, 6tait fils de Hugues et de Gertrude. Les deux
Hugues pr^cites ne peuvent done ^tre le mSme per-
sonnage.
Nous avons dit plus haul que M. Daris admettait que
— 443 —
le fils d'Albert et d'Ermesinde avait vecu jusque vers 1150.
Ge savant ne connaissait point la charle de 1137. D'un
autre c6t6, le diplome imperial donn6 vers 1154, k la
pri^re de Gertrude de Dasbourg, lui a paru indiquer qu'^
cette ^poque, Hugues de Moha 6tait encore tr6s jeune,
sous la tutelle de sa m^re, et que son p6re, par conse-
quent, etait mort peu de temps auparavant.
Le p6re Brucker a plac6 la mort de Hugues II, fils
de Gertrude vers 1157, ainsi que le passage du coml6
dc Dasbourg aux comtes de Metz. Le savant auteur de
La vie de saint L6on ne connaissait point le dipl6me
imperial de 1154 ; il a done ignore que le comte de Moha
et de Dasbourg 6tait ^galement comte de Metz. II s*en
est rapporte au fragment de chronique cite par Wassebourg,
et, trouvant dans la charte de 1157 un Hugues, comte
de Metz, de Moha et de Dasbourg, ii en a conclu que
le comte de Moha 6tait mort sans h^ritiers vers cette
epoque et que le comte de Metz lui avait succed^.
Les documents que nous avons cit^s nous paraissent
clairement 6lablis que ce fut, au contraire, le comie de
Dasbourg et de Moha qui succ^da au comte de Metz.
Pour soutenir la th^se contraire , il faul admettre que
Hugues de Metz ne remplaga point son fr^re Folmar, mais
que ce fut Hugues de Dasbourg , et que ce ne fut
qu'apr^s la mort de celui-ci que Hugues de Metz h^rita
du comt6 qui avait appartenu h son p6re , ainsi que des
possessions de Dasbourg et de Moha.
II nous reste h, examiner comment Hugues II de
Moha devint comte de Metz. Depuis le commencement
du onzi^me si^cle, ce dernier comt^, fief de Tev^que
de Metz, etait dans la possession des comtes de Luneville.
En 1111, nous trouvons un Folmar, comte de Metz,
tr6s jeune encore k cette Epoque. Ce fut celui-1^ qui
fonda Tabbaye de Beaupr^ en 1135.
Dans la charte de I'^v^que Henri de Toul , il est meii-
tionn6 avec sa femme Malhilde, ses fils Folmar cl Hugues,
ses fiUes Glemcnce, Agnes et Aleide.
D'apr^s Vignier, Malhilde aurait ele la fille du comle
de Dasbourg. Le P. Bri'icker la donnc comme soeur de
Hugues n, qui aurait cle Toncle, par consequent, des
derniers comtes de Melz Folmar ct Hugues. Ceux-ci ,
d'apres des lellres de Tabbe de St-Remi, h Luneville,
vivaient encore en 4152. Le comte de Dasbourg ayant
succ^de au comle de Melz, kur parent(5 osl tr^s probable.
Dans une notice, donnee au XH® siecle par une conitesse
Mathilde,des biens appartenant h Tabbaycde S^'^-CroiXjOn lit
que le monaslere avail 6i6 fond(§ par le quadrisaieul de la
comlesse Hugues de Dasbourg, pere du pape L^on IX.
Elle cite une donation faile par sa mere d Tambach; or,
nous Savons que la comlesse Gertrude y avail des pro-
priel6s, puisqu'elle en avail donne a Tabbaye d'Elival.
Gl^mence, fiUe de Folmar el de Malhilde, epousa Folmar
de Gastres, fils de Godefroid ct de Malhilde de Luxem-
bourg, sa3ur de la comlesse Ermesinde de Moha. En 1179,
Folmar de Gastres confirma les donations faites h Tabbaye
de Beaupr^ par son beau-pere el son beau-fr6re. II 6tait done
le dernier hdritier, par sa femme, des biens des comtes
deMelz. Geux-ci, Folmar el Hugues, ^talent done morls,
el ils 6laienl mOrls sans h(§ritiers, puisque leur oncle ,
Hugues de Dasbourg , leur avail succed(5 vers 1154.
On demandera peul-6tre pourquoi Folmar de Gastres n'a
pas succ6de k ses beaux-fr^res dans le comle de Melz. II
n'est pas certain qu*a Tdpoque de leur morl, Folmar de
Gastres edt Spouse leur sceur Gl^mence. De plus , le
comle de Melz d^pendait de Teveque, el celui-ci a pu en
disposer pour un proche parent, Toncle des jeunes comtes,
deja possesseur du coml(5 de Moha el de Dasbourg et Tun
des vassaux les plus puissants de TEmpire.
I ^
I
- 446 -
Hugues de Metz a dd r<5gner un certain temps apr6s la
mort de son fr6re Folmar. La charle de T^v^que Henri
rindique, mais son r^gnc fut tres court et son oncle Hugues
de Dasbourg lui succ^da.
La similitude des noms, la parenle, auront induit le
chroniqueur de Metz , cite par Wassebourg, en erreur,
ainsi que les auteurs qui, s'en rapportant h son texte et ne
connaissant pas certaines chartes , onl voulu expliquer
comment les comt^s de Moha et de Dasbourg ont pass6
aux comtes de Metz.
Hugues II laissa deux fils Albert et Hugues , et une fille
qui epousa, d'apr^s Hemricourt, le comte de Hostade et
de Dalhem et rcgut pour sa dot la terre de Haneffe, en
Hesbaye , ancien alien des comtes de Moha. Hugues fut
t^moin h un grand nombre de chartes imp(5riales. II accom-
pagna Tempereur Fre^d^ric en Italic. A son retour, il eut
des d(5m616s avec le seigneur de Horbourg, dont il rasa le
chateau. L'empereur Fr6d6ric Ten punit par Tincendie de
Girbade. On retrouve encore son nom dans une autre
charte de 4474. Le P. Briicker croit qu'il est mort vers
1480. Son successeur fut
ALBERT III.
On lit dans la Chronique de Saint-Trond : « Anno sequenti
(4472) Hugo et Albertus de Musal filii non ferentes se
ab codem Gerardo comite (Lossensi) exhereditari, col-
lecto exercitu, se per terram inopinate diffundunt, Bilisium
namque et Kalmunt dimidium legitimo jure cum appen-
diciis eorum suum esse dicebant, quod tamen a patre,
nee justiciae legibus, necarmisobtinerepoterant.... Hugo,
30
- 446 -
apud Hoyo defuncto, altero fugato ejus de terrae fmibus
eliminavit ».
On lit dans Manlelias, Ilistona Lossensis : c Comes
•Musal, inquit compilator, uxorcm ex I'amilia Lessens!
habuit, pactamque sibi doteni labulis malrimonialibus
parcebat, sed vivente Ludovico (comile Lossensi) nihil
unquam obtinere poterat. Hugo el Alberlus, illo mortuo
(1171), Gerardum successorem interpellant ».
II r^sulle de ces lextes que les comtes de Moha avaienl
certains droits sur quelque partie du corat^ de Looz. La
Chronique de VAhhaye de Saint-Trond n*en dit pas d'avan-
tage , mais son compilateur , cite par Mantelius, dit que le
comte de Moha avait 6pous6 la lille du comte Louis de
Looz et que ses fils r^clain^rent la dot de leur m^re. Nous
Savons par la charte de 1163 que Hugues de Moha avail
Spouse Ludgarde de Louvain. Mais on pent se demander
si Gertrude , sa m6re , n*6lail pas de la race de Looz et fille
du comte Arnould II, p6re de Louis. Le texle de la Chro-
nique dit que les comtes de Moha, Hugues ct Albert, etaienl
inl6ress6s tons deux dans cette allaire. G'(5tait done un
heritage et non la dot de Tun d'entre eux qu'ils r6clamaienl.
Us s'etaienl d'abord adress6 au comte Louis, mais lous
leurs efForls furent inutiles. Apr^s sa mort, ils d^clar^rent
la guerre a son successeur Gerard.
On nous demandera peul-6tre pourquoi Hugues II
n'avait pas r^clam^ la part de sa m6re k son cousin, le
comte Louis. Celui-ci avait puissamment secouru Hugues
de Moha dans la guerre qui eclata entre le prince et Henri,
comte de Namur, en 1148. De plus, le comle Louis 6tail
un des plus braves chevaliers de son temps et un adver-
saire redoutablc. Albert et Hugues de Moha, jeunes , cou-
rageux, jouissant d'une grande reputation, entreprirent la
lutte conlre le successeur de Louis, mais Hugues etant
mort i Huy, Albert fut contraint de se retirer. On ne voit
— 447 —
pas que Hugues II ait pris part k la guerre ; il vivail encore
cependant, puisqu*en 1473, il 6tait t^moin, avec son fils,
h une charle donn^e par Arnould , archev6que de Treves,
et qu'en 1174, il signa encore h un dipl6me imperial.
Hugues le jeune mourut k Huy en 1173. II fut enterr6 h
Wanze, oil Ton voyait son tombeau avec cetle inscription :
€ Hie jacel comes Dasburgensis ». On lit aux Anjiales de
Godefroid de S»-Pantaleon : « Ipso anno (1173) plures
procerum obierunt , scilicet Ludovicus Lantgravius , Hugo
comes de Musal. » II 6tait probablement Tain^ des fils; du
moins, son p^re le cite le premier dans la charte de 1160.
Albert restait done seul en possession des comt^s de
Moha, de Dasbourg et de Metz. II signa h un grand nombre
de chartes. Dans un dipl6me de 1185, il est appel^ marquis
de Dasbourg et est mentionn^ comme fils de Hugues,
comte de Metz et de Moha. II prit part k difKrentes guerres
et accompagai les empereurs Fr^d^ric et Henri dans leurs
voyages, II fonda Tabbaye du Val-Notre-Dame , pvbs de
Huy. II avait 6pous6 la fille de Herman , marquis de Bade.
II se maria dans un kge avanc6 ou son union fut longtemps
sterile, car il n'avait point d'enfants en 1197. Getto ann6e-l^,
Henri, due de Louvain, et Louis, comte de Looz, convinrent
de sa succession.
Butkens a public un acte par lequel Albert donna au
due de Brabant, qu'il appelle son neveu, ses comt6s de
Dasbourg et de Metz, moyennant le palment d'une somme
globale de cent mille marcs , plus son alleu de Moha et de
Waleffe, que le due tiendra librement et absolument , si le
comte vient k mourir sans en'fants. Get acte n*est pas dat6.
Les uns le croient anterieur , d'autres, posterieur k la dona-
tion que fit Albert, en 1204, du comt6 de Moha k r£vequc
de Li^ge. Le chroniqueur Reiner de S*-Laurent dit :
< Gomes Albertus comitatum suum de Musal, cum omnibus
appendiciis suis et familia libere Sancto Lamberto tradit
— 448 —
et quinquaginta millia marcarum pro recompensatione
accepit... Gomes Albertus de Musal donationem quam
fccerat Sancto Lamberto tcrrac suae et familiae, quia prae-
dicta pecunia non fuit ei statuto tempore soluta , infregit
et eamdem donationem cognato suo Lovaniensi duci tra-
didit. j> Centre touteattente, en 4206, d'apr6s Reiner , une
fille naquit h Albert, laquelle fut appel^e Gertrude. La
m^me ann^e , son p6re et le due Ferry de Lorraine con-
vinrent de son mariage avec Thibaut , fils de Ferry. Albert
mourut en 1212. Aussit6t , le due de Louvain , pour se payer
des avances qu'ii avait faites au comte, voulut se mettre
en possession du comt6 de Moha, jusqu'^ paiement de
sa cr^ance: Tfiv^que de Liege s*y refusa. Le due envahit
le pays de Liege, pilla et incendia cette ville, mais tenta
vainement de s'emparer du chateau de Moha. Le comte
de Namur s'interposa. L'fiv^que ayant re^u des renforts
du roi de France et du comte de Flandre Fernand, Henri,
effray^, promit de renoncer h ses pretentions. A peine
les troupes alli^es se furent-elles dispers^es, que Henri
envahit de nouveau la Hesbaye, la met k feu et k sang,
incendie Tongres et se dirige vers Li^ge. Les remparis
de cette ville 6tant relev6s, il dut se retirer, suivi par
Tarm^e de Tfiv^que; celle-ci , aid^e du comte de Looz,
atteignit les Brabancons dans la plaine de Steppes, h
Montenaeken, et, le 13 octobre 1213, leur infligea une
sanglante d^faite. Les repr^sailles furent terribles. Enfin,
la paix fut conclue, et le due de Louvain dut venir k
L\6ge faire amende honorable k Saint-Lambert
Gertrude de Moha avait ^pous^ Thibaut de Lorraine.
Ge prince tormina la contestation d*argent avec I'ev^que
Hugues de Pierrepont, gri\ce k I'entremise de Tabb^
de Haute-Seille. II mourut en 1220. Gertrude 6pousa
alors Thibaut , comte de Champagne , qui la r^pudia
pour cause de sterility , dit la Chronique de Senones.
- 449 -
Eiie se remaria avec le comte de Linangc et mourut
en 1225 , ne laissant pas d'enfants. En elle s*eleignit
la race illustre des comles de Dasbourg et de Moha.
Hugues de Pierrepont se mil en possession du comt6
de Moha. Les ^veques de Liege, surtout Jean d*Arkel,
firent du cMteau leur s^joiir fiivori. En 1376, la garnison,
compos^e d'Allemands^ inqui^lait les Hutois. Ceux-ci
parvinrent par adresse h s'introduire dans la place ; ils
rincendi^rent et la d^molirent. Le comt6 de Moha par-
tagea d^sormais les destinees de la principaute de Li6ge.
Nous avons dit qu' Albert III avait 6pous6 une fiile
du marquis Herman de Bade. Ge manage est indiqu6
par une charte donnee par Laguille, dans son Hisioire
d' Alsace,
9 Noverint universi praesentes et futuri qualiter nobi-
libus viris Hermanno et Henrico , marchionibus de Baden ,
coram nobis injudicio publico constitutis, super haereditate
quadam filiae sororis eorumdem comitissae videlicet de
Dasburg ».
Donation du marquis de Bade h T^glise de Strasbourg :
« Hermannus et Henricus fratres, Dei gratia marchiones de
Baden... Noverint universi, universam haereditatem in
episcopatu Metensi, Argentensi et Basil iensi ubicumque
sitam et ad nos ralione successionis per neptem nostram
Gertrudem comitissambonae memoriae filiamcomitis Albert!
de Tagisbure... devolutam d.
La convention faite entre le due de Louvain et le comte
de Looz» en 4197, prouve qu'i cette epoque le comte
Albert n'etait pas marie ou n'avait pas d'enfants. On y lit ,
en elTet, cette phrase : « Talem compositionem inivimus,
quod si comes de Dasbore decesserit absque haerede, terra
ilia ad nos et haeredes nostros aequaliter divertatur. ^
Une legende, tres celebre au pays de Liege et dejiconnue
au XIVo si^cle, veut qu'Albert de Moha ait eu deux fils,
- 450 —
Henri et Guillaume. Ges enfants, ayant assists au tournoi
d'Andenne, en 1201, voulurent, de retour ix Moha, imiler
les joules auxquelles ils venaient d'assister et , dans leur
inexperience, ils s'enlnetu^rent. Un tilleul fut plants, dit-on,
dans la campagne de Croix, k Tendroit oil succomberent
les infortun^s. Remade Mohy, dans son Cabinet historialy
raconte que, de son temps, on voyait au grand autel de
r^glise de Moha un tableau repr^sentant le comte Albert
devant les cadavres de ses deux fils. Des autorilds respecta-
bles ont adopts cette l^gende combattue par de Villenfagne.
En presence de la convention de 1197, il nous parait
impossible d'y ajouter foi. Nous comptons revenir quelque
jour sur cette question.
La succession d'Albert donna lieu k une guerre sanglante
qui ^clata entre les Li^geois et les Brabanoons. La parente
d'Albert et du due Henri a donn6 lieu h de longues dis-
cussions. Dans la convention de 1197 , le due se dit Theri-
tier legitime du comte Albert. Celui-ci Tappelle « charis-
simum nepotem » dans I'acte de donation rapports par
Butkens. Dans une charte donnee k Constance , en 1204 ,
par Tempereur Fr^d^ric, on lit : « Item concessimus ei
(duci Tiovaniensi) omne feudum quod patruus suus comes
Albertus de Dagisburg de manu nostra et imperio obtinet ».
Gislebert, dans sa Chrotiique, dit qu* Albert est le pati^^us
de Henri. Gilles d*Orval dit la mSme chose. Reiner Tappelle
son cognatus.
La parents d'Albert et de Henri 6tait done 6vidente.
Restait k I'interpr^ter. Alb^ric des Trois Fontaines dit dans
sa Chronique que Godefroid II, due de Louvain, eut de sa
seconde femme, Ermengarde, trois enfants : Godefroid III,
p6re de Henri, Albert et Hugues de Moha. Jean d'Outre-
meuse : « En cet an m^me (1103), au mois d'aoQt, mourut
Henri dit Hugues, le comte d'Abbor qui est Moha , il laissa
une fille qui eut nom Ermengarde, que Godefroid epousa
' -451 -
en secondes noces. II en eut Albert qui fut comte d'Abbor
et Hugues son frere, qui git dans Ic choeur du prieure de
Wanze, pres de Huy et il eut encore un autre ills appel(§
Hugues Henri comme ses a'ieux ».
Butkens adopte cette opinion et declare que le due
Godefroid H de Brabant eut trois enfants de sa femnie
Lutgarde de Moha , fille du comte Albert U et d'Ermesinde.
Schoepflin, de Villenfagne, Lavalleye , dans ses Notes
savantes sur THistoire du Limbourg, par Ernst, ont
combattu cette opinion et prouve que le comte Albert HI de
Moha 6tait filsde Hugues. Restait a cxpliquer la parente de
Henri etd*Albert; Schoepflin, M. Daris aprds lui, avaient
6mis rid^e que Lutgarde , veuve de Godefroid II , avait pu
epouser le comte Hugues de Moha.
Aujourd'hui , depuis la publication du Cartulaire de
Floreffe, par le savant cbanoine M. Barbier, de Namur,
tons les doutes sont dissip^s; un point important de This-
toire du pays de Liege est compl^tement eclairci. Albert de
Dasbourg est le fils de Hugues et de la duchesse Lutgarde
de Louvain, veuve de Godefroid H, mort en 1139.
Nous avons vu que Hugues U de Moha 6tix\t marid et
avait des enfants en 1146 Dans sa charte de 1163 , il donne
le nom de sa feinme, la duchesse Lutgarde de Louvain, etde
ses deux fils Hugues et Albert. Lutgarde n'6tait done pas de
la famille de Moha comme Ta dit Jean d'Outremeuse et
repute Butkens. I/opinion la plus commune est qu'elle
etait la fille de B^renger, comte de Salzbach. Elle epousa
Godefroid n, due de Brabant, et en eut un fils, Godefroid HL
Veuve en 1139, elle se remaria, dans la suite, avec Hugues
de Moha.
Albert etait done le fr^re ut^rin du due Godefroid HI de
Louvain, p6rede Henri. II etait done V(§ritablement Toncle
de ce dernier. Bien quMl se proclamdt Theritier legitime du
comte de Moha , Henri de Louvain ne parait pas avoir eu
- 452 —
uoe confiince absoluc dans ses droits. Le comte de Looz
6tait cgalemcnt parent d'Albert, mais h un degre plus
^loign(5. NtSanmoins , dansleur convention del 197, le due
fait la part assez belie au comte, puisqu'il lui donne en fief
la moitie du comte de Moha, et prend ^ sa charge, la plus
grande partie des frais que leurs revendications pourront
cntralner. G'est que si le due 6tait le neveu d'Albert ,
aucune goutte du sang des Dasbourg ne coulait dans ses
veines, tandis qu'Albert par les femmes descendait des
comtes de Looz.
Apr6s la mort de la comtesse Gertrude , les comtes de
Weerde, Sigebert et Henri, furent conslitu^s juges dans le
diff^rend qui s'^leva entre le marquis de Bade et le due
Henri, ct voici, d*apr6s Laguille, leur sentence: «Nos
igitur, qui secundum jus terraeque nostrae consuetudinem
antiquam et approbatam, praefatos marchiones totius
haereditatis supradictae veros , solos et proprios haeredes
invenimus ». Les marquis de Bade etaient, comme nous
Tavons vu, les oncles de Gertrude de Moha.
Mantelius, dans son Historia LossensiSy pretend qu'Al-
bert avait Spouse Gertrude de Looz. Cette assertion est basee
sur Textrait que nous avons donne de la Chronique de
VAbhaye de Saint-Trond et de son compilateur. Nous
avons vu, par les chartes prdcit^es, que son epouse 6lait
fille du marquis de Bade. Quant h supposer qu'il ait eu
deux femmes, la charte de fondation de TAbbaye du Val-
Notre-Dame s*y oppose. Nous y lisons en effet : « Pro re-
medio animae meae, parcntumque meorum, fratrisque mei
Henrici et uxoris meae ac filiae etantecessorum.» Si Albert
s'etait marie deux fois, il eClt dit : « Uxorum meorum. *
On ne pcut arguer que, sa seconde femme 6tant encore
vivante, il n*en ait point parle. II mentionne sa fille , morte
treize ans apr6s lui. On voit aussi par ce document qu'il
ne parle point de ses fils.
— 453 —
On remarquera dans cette charle le nom de son frere
Henri.0nenaconcluqu*ilavaiteudesfreres;c*6taitropinion
de Jean d'Outremeuse. Nous avons vu son fr^re Hugues
mentionn^ avec lui dans la charte palernelle de 1163,
ainsi que dans la Chronique de VAhhaye de Saint-Trond,
Si Albert avail eu deux freres, il en eiit parl6 dans sa charte
pour le Val-Nolre-Dame. II est question d*un Henri ici ,
tandis que, dans d'autres documents, c'est d'un Hugues
qu'il s'agit. Cela s'explique tr6s facileinent. Le fr6re d'Al-
bert s'appelait Henri Hugues comrae ses aieux, dit lui-
m6me Jean d'Outremeuse. Son p6re, son grand-pfere
avaient port6 tous deux ce nom.
On a pr^tendu aussi qu'il y avait eu deux Albert k la fin
du douzi^me si^cle. A notre connaissance , il n'est aucune
charte, aucun document quijustifie cette assertion. Man-
telius a 6mis cette opinion qu'il appuie sur le lexte du
compilateur de la Chronique de Saint-Trojid. Albert, dit-il,
avait epoust! Gertrude de Looz. Ge prince 6tait fils d'un
autre Albert, fils lui-m6me de Godefroid de Louvain. Man-
telius a conclu, de la guerre que firent Albert et Hugues de
Moha au comte de Looz , qu*ils r^clamaient la dot de leur
m6re, comme le dit le compilateur; mais le texle des Chro-
niques m^mes ne parle pas du mariage d'Albert ; il se borne
i dire que les comtes de Moha reclamaient une part d'heri-
tagesans dire quels ^taient leurs droits.
Ce qui a pu donner lieu k cette supposition, c'est le
long rfegne d'Albert. Nous avons vu qu'il 6tait ne avant
1446 et qu'il est mort eni212;il a done v6cu pr6s de
soixante-dix ans.
Ge n'est assurement pas un Age extraordinaire. S'il y
y a eu deux Albert, c'est au second que Ton doit appli-
quer la qualification de pairuiiSj que Ton Irouve dans
Gislebert de Hainaut, auteur contemporain. Or, le second
Albert aurait et6 cousin germain de Henri de Brabant.
- 454 -
Le mot paU'uus a eu au moyen-4ge une signification plus
etendue que celle d'oncle: il s'appliquait aussi a une
parents plus 61oign6e , surtout quand celui k qui on
donnait le nom de patrutis etait plus Ag6 que le nepos.
Le cas arrive encore frequemment aujourd'hui. Le second
Albert aurait-il ei6 plus Age que Henri de Louvain?
Nous trouvons dej5, en 4172, ce dernier associe au gou-
vernemenl par son p^re Godefroid III. Le second Albert
aurait dd 6tre plus jeune que son cousin. En elTet,
le premier Albert ^tant x\6 vers 1144, son fils, en 1172,
ne pouvait guere avoir plus de dix ans. Comment croire
que le chroniqueur Gislebert , qui a 6le mele a tous
les ev^nements de cette epoque, ait pu se meprendre
sur la parente exacte d'Albert et de Henri? Coramerrl
supposer que les dipl6mes irnperiaux aient aussi employe
les mots patruus et nepos dans le sens le plus etendu ?
Com prend rait-on que Henri de Louvain et le comte de
Looz se partagent en 1197 la succession d'un homme
plusjeune qu*eux ? Si on n'admet au conlraire qu'un Albert,
tout s'explique ; ne vers 1144, son p6re I'associe a la
gestion de ses affaires k Vkge de 16 ans, en 1160. Dix
ans plus lard, il guerroie contrele comte de Looz; en 1173,
il signe avec son p6re Hugues la charte de Tarcheveque
de Treves. En 1185, on le voit mentionne comme fils
de Hugues k un dipl6me signale par Lavalleye el oil
il est appele marquis de Tagisburg. Le chroniqueur
Gislebert, parlant do la candidature d'Albert de Louvain
k Teveche de Liege, en 1191, ecrit : « Ducis aulem Lova-
niensis frater Albertus. . . in patrui sui comitis Albert!
de Damborch spem suam ponerat. » A Tannic 1196^ nous
lisons : « A pud Wormaciam accessit dominus Alberlus
Lovaniensis cum patruo suo Alberto comite de Dans-
borch et de Musau ». En 1197, Albert a atteint Tage
de 53 ans environ ; il n*est pas marie ou son mariage
- 455 -
a ete jusque 1^ sterile. Ses parents, le due de Brabant,
le comte de Looz, convoitent son heritage et n'attendenl
m^me pas sa mort pour se le partager.
Vers 1204, le comte de Moha fait donation a son neveu
des biens qu'il possede en Hesbaye, et Tempereur Fr^d6ric
ratifie cette donation.
Vers le in^me temps, Albert donne son comte h T^glise
Saint -Lambert. De ces deux donations, quelle a et^ la pre-
miere? Faut-il croire Reiner, quand il dit que ce fCltravarice
de Hugues de Pierrepont qui poria le comte k annuler
sa donation k Teglise pour la faire en faveur de Henri
de Brabant? L'6v6que etait avare, et Ton salt que les
Liegeois le soupgonn^rent d avoir, k prix d'argent, accordd
la paix au due , apr^s la batailie de Steppes, et que le
chapitre de Saint-Lambert Taccusa d'avoir d6toum6 a son
profit les sommes recueillies dans la Principaut^ pour
subvenir aux frais de Tacquisition du comte de Moha.
Mais 11 est possible aussi que le comte ayant appris la
convention de 4497, en ait 616 froiss6, et qu'il ait desh^rit^
son neveu.
Ne peut-on pas m^me admetlre que c'est k la suite de
ces donations et pour essayer d'6chapper aux difficultes
qu'il avait soulev^es , qu'il s'est marie k un kge d^ja
avanc6 dans I'espoir que la naissance d'un heritier le
d^livrerait du mauvais pas oti il s'6tait engagd? On sait
qu'apr^s la naissance de sa fille, il tenta de revenir sur
sa donation. II avait affaire k trop forte partie et il dut
se r^signer. II faut remarquer qu'il fianga cette enfant
au berceau et lui donna un mambour, le due Ferry de
Lorraine. Si Albert eClt 6t6 jeune, il est Evident qu'il
n'eiHt pas agi de m6me , mais comme il se sentait vieux , il
voulut assurer I'avenir de sa fille et lui donner un puissant
protecteur.
Ce fait vient confirmer encore qu'il n'y eut qu'un Albert
— 456 —
a la fin du douzi^me si^cle. Gertrude se maria trols fois
et n*eut pas d'enfants. EUe mourut en 1225, k peine
Agee de 20 ans. La race vigoureuse des Dasbourg s'eteignit
en elle. Le comt6 de Moha fut incorpore dans la princi-
paute de Li^ge.
Burdinne, le 30 mai 1893.
Ferd. TIUON.
I.
SllPDLTDRE NEOLITHIQDE A INGlNfiRATION
A NEER-HAEREN
ET
NOIlVfiLlE STATION NtiOLITHIQIIE
A LANAEKEN
PROVINCE DK LIMBOURG (BELGIQUE)
Le 20 mars 1893, des ouvriers creusaient les fondations
d'une maison sur une parcelle de terre appartenant k M.
Herman Davin, r^gisseur au ch&teau de Hocht, situde k
Neer-Haeren, le long de Tancienne chauss^e dite Heeren-
baan. A un moment donnd, ils rencontr^rent une poche en
forme de c6ne renvers6 d'environ 1"50 de diam^tre k la
partie sup6rieure et allant en s'amincissant sur une pro-
fondeur de O^OO.
L'int^rieur de la fosse elait rempli de charbons de bois ,
au milieu desquels furent recueillis les objets suivants :
Deux morceaux isol6s de poterie grossi^re grisAlre ; une
lame en silex jaunMre, longue de 0™0S7/ la cassure paratt
r6cente;
— 458"-
Un couteau en silex gris-bleuAtre , mesurant 0"068;
Textrennl^ semble s'6lre delachee sous Taction de la
chaleur, elle n a pas 616 retrouvde. Entre les art^les fornicn^
par (les retouches assez iiombreuses se remarquent encore
des traces de bois brule;
Une hachette en silex brun-jauniilrc , entiereincnt polie,
au tranchant presque droit et d'un travail soigne. Longueur
0™93; epaisseur maximum 0""015; hauteur du tranchant
0'n045 ;
Et une urne en terre cuite d'un gris-sale, en partie brisee,
sans couvercle. Hauteur 0"24; diam6tre du fond 0»il;
diam^tre int^rieur maximum du corps de la poterie 0»22;
diam^tre int^rieur de I'orifice 0«»225; diam6lre exterieur id.
0™265.
Le rebord du vase est assez rdgulier et ne parait pas
faQonn^ avec le simple secours des doigts.
Cette urne contenait des os humains calcines dont un
fragment de la boite crAnicnne encore reconnaissable.
Malheureusement, debris de squelette et Testes de biicher
ont 616 abandonnes sur place. M6me sans la pr(5sence for-
tuite sur les lieux de M. Davin-Rigot , de Latinne , frdre du
propri^taire du terrain, on aurait probabiement ignore
Texistence h, Neer-Haeren d*une sepulture k incineration,
accompagn^e d*une arme ou d un outil caract^ristique du
ndolithique.
En remerciant sinc^rement noire collegue des rensei-
gnements precis qu'il ma donnas sur une exhumation dont
il a 616 le teraoin oculaire et dont il a bien voulu me laisser
(5ludicr le mobilier , je liens i altirer Tattention des archeo-
logues beiges sur Tinl^r^t de la d^couverte de M. Davin-
Rigot pour noire pays.
Peut-6lre. en sera-t-il chez nous comme en France, oil,
pendant longtemps, on admetlait, h lort, comme d<5montre,
que Tinhumation correspondait h Ykge de la pierre et I'inci-
J
— 459 —
Deration k une ^poque post^rieure. M. Emile Carlailhac ,
clans son rcraarquable ouvrage La France prehislorique (i) ,
s'occupe de cette erreur et ecrit au sujet dcs riles fun6raires
neolithiques : « On a enregistr^ des fails qui prouvent que
» Ton incin(5rail aussi les morts et Ton pent supposer que
» ces fails seraient plus nombreux si les explorateurs les
> avaient recherch^s el nol^s avec plus de soin. »
Des fouilles seront praliqu^es ull^rieurement avec le
concours de M. Davin-Rigot pour savoir si nous nous trou-
vons en presence d'une lombe isol6e ou d'un cimeli6re.
n
Le 23 aoClt 1893, M. Ed..Davin-Rigol, de Latinne, a
d(5couverl, commune de Lanaeken, sur une leg^re Emi-
nence, dans une parliedu bois de Petersheim apparlenant
h M. le comle de Merode , la preuve de Texislence d'une
station inedile de 1 age de la pierre polie.
En sus d'un fragment de hache caract^ristique du n^oli-
thique , nous croyons utile de signaler la mise au jour des
objets suivants :
Deux fragments d'une polerie k fond plat dont le rebord,
assez incline ext^rieurement , mesurait plus de 0™10 et
Etait enti^rement convert de motifs ornementaux simple-
ment exEcut^s par I'ongle et le doigt dans la terre moUe.
On remarque Tempreinte parfailement conserv6e de Tongle
de I'arlisan. '
La pale couleur rouge-briquc est grossi^re, Epaisse
denviron 0™01 el parsem^e de peliles pierres blanches
concassees mesurant jusqu'^ 0n>009 de longueur.
(4) Paris,Alcan,4d. 1889,p.271.
- 460 —
Un autre tesson de m6mes composition et aspect est
revfitu dc dessins en creux, fails probablement aussi aii
moyen deTongle avant la cuisson, et formes de lignesde
0'"03 h 0'n04 de longueur disposees parallelement on en X.
Le proc6d6 d'orncmentalion direclement avec lesdoigls
6tait tr^s employ^ pour les grandes poteries usuelles(l)a
r^poque neolithique.
Un graltoir double de 0"045 de long sur 0"»02 de large et
une lame courbe finement retouchee mesurant 0"*048. Ces
pi6ces en silex accompagnaient les restes de la c^ramique
primitive d^crits ci-dessus.
Les plantations r^centes du bois de Petersheim rendront
les fouilles regulidres impossibles d'ici h plusieurs annees;
e'est ce qui nous a engage ^ mentionner des aujourd*hui la
nouvelle ddcouverte de M. Davin, sans pouvoir T^tudier
comme elle le meriter
Communications faites en seance de Vlnstitut
archeologique liegebis les Si mars iS93 el
W Janvier i894.
Marcel DE PUYDT.
( t ) 6. de Morlillet , MusSe prihistarique , planche LVI, n" 5^.
HOEURS D^AOTREFOIS
RECORD DE LA COUR DE STER ET FRANCORCHAMPS
1543
Les documents Merits que nous a I6gu6s le raoyen-Age,
les oeuvres et reliefs, les ordonnances, les records des
derniers si^cles, nous pr(5sentent un enseignement bien
curieux: ces actes r^v^lent i chaque page des trails de
moeurs, des coutumes, des descriptions et des d(§tails
iniimes sur Texistence du peuple h cette 6poque. « Loreque
je parcours cos pieces, me disait un de ces fouilleurs
d'archives, un de ces chercheurs qui vont puiser dans les
parchemins jaunis le tableau des soufTrances ou des joies
populaires, — car THistoire ne s'ecrit plus exclusivement
aujourd'hui avec les prouesses d'un capitaine farheux, les
hauts faits d*un hobcreau sanguinaire , les lutles intestines
d'une nation ou le choc de deux pouples voisins, — loreque
je parcours ces actes , me disait-il , je vois se dresser devanl
moi lous ces gens dViutrefois ; je vois leurs veLeinents , leurs
habitations; je vois ce qu*ils font, pensent el discnl»..Quel
bel ouvrage sur les moeurs du moyen-dge on pourrait ecrire
- 462 —
en collationnant ious ces potits riens qui ^maillent les actcs
notaries anciens, ces petits riens que r^velent les reliefs,
les visitations , ces usages que nous font connaitre les
ordonnances et remontrances , les statuts et records !
G'est k ce tilre que je transcris ci-dessous un record du
XVI® si6cle — une copie plut6t , une mauvaise copie — de
Tancienne cour de Ster et Francorchamps dependant de
Tabbayede Maimed y, elquejed^couvrais r^cem men t dans
ce village de Francorchamps. Je me contenle de r^tablir
les abr^viations et d annoter les quelques moLs qu a bien
voulu me signaler mon confrere et ami M. Albin Body,
fhisloriographe spadois.
Ch. J. COMHAIRE.
Spa , 28 scptembre 4893.
Papyr et registre auctentique des eschevins de Ster et
Francorchamp renouveleit Tan XV« etXLIII, le XXVIII* jour
de maye, par nous maire et eschevins dedit Ster et Francor-
champs, |)ar l.iprins (i) et retenance de nous et nos pre-
cesseurs, maire Jac(iuemin Colla, eschevins Johati Henry
Georis, Johan le Clercque, Johan de Wihongne, Johan le
jeunehomme, Gille Pirot, le gros Jaspar Johan Collinet,
Johan Santkin.
4® Premyr salvons et waidons une Abbe de Stavelot,
seigneur haultain du paysde Stavelot, et en nostre majorie
et jugeable. le feu, le chusse, Touseaux en Tair, le poischon
sur le gravy, le cry et hahay, commandz et forcomandz,
trouf et aventure, amende et forfaiteur entierement.
2® Item salvons et wardens que ung malfacteur, fust
lier («) ou murdruer, ou autre malfacteur, fust homme ou
femme, que sa fame accusast, se le doit le maire prendre
et saisyr, scavoir a ung potesta ou maire de Malmedy, et
livrer k leatle de la Harche (s) dele les pouxhons des
(it L*enseignement. — (t) Fiil-il voleur ou meurtrier. — (i) Warchc
= riviere.
- 463 —
preaux, ung pied err Teaue, et Taulre dehors en la main d*un
potesta ou maire de Malmendy.
S^ Item salwons et wardens que doit avoir ung maire
serimenle, sorseant dedans la ville de Sler ou Francor-
champ , pour faire loyx et droit a lous ceux.que de loy
requerront.
A? Item salvons et wardens que doit ung doyn seriment^
en ladite court ,* leqnel est tenu et redevable de dire la
paroUe pour ung chr.cun massuwy (t), soit ruin (2) ou res-
ponse devant loy tant fois , que mestyr (3) en seroit a mas-
suwy dedit Ster et Francorch^mp , lequel doyn pour son
salaire prend le desme (4) d'ung massuy surseant, apres que
Monss'' rabb6 aurat pris la meilheure diesme (4) et pourtant
doit dire la parolle d*ung chacun d'heutement (s), sains
prendre ne demander nulz autre droit quelconque.
5*> Item salvons et wardens que doit avoir un fostyr
seriment6 en la court, pris dedens Ster ou Wyhongne,
comme avons use d'anciennet6 pour faire command et for-
command , et adjour a la recharge dedit maire, et a la
requeste de ceux que mestier en auront.
6*» Item salvons et wardens que sur le ruwe (6) desoub
le Ster doit avoir ung mollin ; sil advensit qu'il eust mestyr
de pierres du muraiges(7), soumys (s) ou autres bois de
mollin ou bois maisonable quelconque qu'il soyt, pour
rouwe (9) de mollin ou autre chose besongnable, sel doit
celluy a cuy le mollin appartient foyr (10) les pierres ou
faire foyr, abattre les boys besongnable dedens ies com-
muns (11) de Sler se il les peulvent trouv6, et mettre ou
faire mettre a cheriage et la il nel pouldront trouver sel doit il
acquerir de ses mailles et deniers, la il les pouldrat recouvrir
et livrer dedans le pays de Mons^' de Stavelot, et mettre
a cheriage, et la les doyent aller querir les mollans devant dit,
et mynner jus4ues devant le mollin et doutant eslre quiet.
7® Item s'il avenoit quMl est mestyr de pierres mou-
Iraches (1*), se les doyt acquerir celluy a qui le mollin appar-
tient de ses mailles et dn^nyrs et livrer dedans le pays
de Monss"^ de Stavelot, et la les doyent aller querir les
mollans devant dit et mynner jusques devant le mollin et
doutant doyent les dits mollans estre quiet.
(1) = Masuir. — («) Rayon = raison. — (s) Necessity. 11 est mestier
= il est necessaire. — (1) Dime. — (5) Deufement =^ dument. —
(e) i?uy, ri* = ruisseau. — (t) Muriaux = murs. (a) == Poutres.
— (9) == Roue. — (10) = Tirer de terre. — (h) Bieiis communaux. —
(tf) Meuli^res,. k moudre.
- 464 -
8<* Item se il falloit couverture, sel doit celuy a cui le
mollin apparlient acqu^rir et lyvrer endans le pays de
Monss"^ de Stavelot, et les doyent le? mollans deseur dit
comme diet est amyner devant le mollin et dourtant estre
quiet, et la le doit prendre ung doyen del court deseurdit,
et faire couvrir le dit mollin a ses frais et despens, et pour
le bon service quil fait de couvrir le dit mollin, se doit
il mouldre touttefois qu'il veuU a demy moulture, et apres
chu que trouveit seroit sur le mollin, sains frawe (i) pour
les frais de sa maison.
9° Item si! falloit ne van (2) ne kruyl (s), ne styr(4),
polnoux ou heustyls (5) quelconque que a mollin pouldroit
appartenir, sel doit celluy a cuy c'est le mollin en tout
pourvelhyer (e), et doit le dit molnier user de telle mcsure
que Ton fait a grand mollin de Mess^de Malmendye.
40** [tem doit a deseurdit mollin avoir ung moulnyser-
ment6 de moulre un ch icun a son ounez et meilheur profit
et sens frauwe , et doit le molnier hucquir (7) les mollans
de le luy a moulturer les blez, se les mollans y veullent
estre.
11® item doit le mollans faire que cy apres sensuyt assa-
voir, quant il est a mollin, se le molni point ny estoit,
se doit celluy qui a mollin est, monter de deux pied sur
le soux (8) et hucchyr (9) trois fois a trois haleyne (lo)
le molny» et en cas que le dit molny point ne viendroit.
se peult le mollans tourner leaue sur le mollin OOet
mettre a mollage, et taire le melheur profit et utilite qui
peult selon son pouvoir sains frawe, et laisser le moulture
comme devant dit est, et tout ce a peril et dommaiges
de dit molny, sedommaige y advenoit.
42o Item salvons et wardens que chascun chesa (12)
devant Ster ou Francorchamp doyent a Monssr I'abbe
jj poilhe (is) a Noel et ung poilhon (i*) al S* Johan baptiste,
un parkrea ( 15 ) a Paske , assavoir pour le pakrea XX
ouffs(i6).
13" Item quiconque fait cherue (n) doit unejourn6e de
cheruwe et iii jcop(i8) d'avoine a Monss*" Tabbe et une
cheree de lengne (i9)etqui fait demy cherue, doit une
(0 Fraude. — (1) Van pour vanner. — (a) Grible. — (4)Stier. —
(5) Pouffnoux ou outils. — (c) Pourvoir. — (t) Appeler. — (a) Seuil.
— (9) Crier, appeler. — («o) Haleiae, h trois reprises. — (a) Diriger
Teau sur la roue. — (h) Mauvaise copie, mot intraduisible. —
(is) Poule. — (u) Poussin. — (ib) Sorte de mesure comme le
quarteron? — (ic) CEufs. — (it) Labour. — (is) Cope, mesure pour
les graines, le sel. — (49) Bois a bruler.
— 465 —
demy journ^ de cherue, es deux cop davoine, et demy
cheree de lengne , et aussi doit chacun chesa une corw6e
de ftjiulx ( 6t de rystee ( t) tous les ans.
i4* Et affln que different ne soit de la grandeur et
valleur de poilhon susdit, se recordons par laprins de nous
predecesseurs que quant le poilhon serat de tei grandeur
que le plus ancien des eschevins tenant le poilhon susdit
en sa main , qu*il ayt la test et la couwe hors la main, si
est le dit poilhon payable a seigneur sains contredit.
i5® Item touchant les cheruwe, se doit le inassuir partir
h telle heure, que ses voisins ont accoustume de partir,
pour fer lour journee, et doit faire son laburea la bonne
foy et sains frauwe, et relourner e:i sa maison h tell heure
que ses voisins ont accoustume de retouiner en leur mai<on,
et pourtant le seigneur dolt audits massuirs qui aurat fait sa
journee ung pain de la grandeur de la rolette (3) de larrer (4)
sains frauwe.
46® Item touchant les lengne.*, le massuy les doit prendre
en Harche, ct n*est le massuy tenus de mynner non plus
long que dedans le vilh de Ster, et quant adoncq seroit
le seigneur tenus de donner audit massuwy deux miches
livree pour chacun levee.
17** Item touchant les corvee de faux et de ristee, salvons
et recordons par laprins de nos predecesseurs, que quant
le massuy deparlirat hors de sa maison a telle heure que ses
voisins ont accoustume allant a telle labeur et ferat son
debvoir alle bonne foys sains frauwe, et apr^s le labeur
fait, reviendrat en sa maison oussy a tel heure que ses voi-
sins retournent de teils et pareils labeur sains frauwe,
quant a doncque se at fait sa journee de corvee par me tant
doit le dit seigneur donner a boire eta monger audit masuwy,
comme donnent a leurs autres serviteurs fesant tel labeur.
IS** Item sent huyt masurs ei: Ster qui doyent touts rede-
vablite comme les autres, excepte qu'il ne payent chacun
que une poilh et ung poilhon , et doient cens et rentes
comme aux registres des seigneur sent escrit, et mortement.
49** Item salvons et wardens que les massuys susdifs
doyent a Monss"* labb6 et alle monastere de Malmendie dix-
huit gans (5), et doient payr le jour del S' Lynard sur le
peine de I'amende.
20® Item, salvons et wardens que le foestyr doit lever
tous les ans a chacun massuwy quattre quatte (6) de lac
( i ) Corvee de faucheur. — (« ) Et de rattelage. — (a) = Roulette.
_ (4) = Err^re (wall.) = charrue. — (5) -= 18 oies. — («) = Quartes
Quouate (wall.), mesure pour les liquides.
- 466 -
ceau (i), deux quart le dimenche devant le S' johan Baptist
et deux quart le dimanche apr6s le dit S* johan, lequel doit
faire des fromaiges, et quanl les dits fromaiges seront su we (i),
les doit upporter et presenter a mondit seigneur ou a son re-
cepveur, et doit avoir douze solz en Tautre main, et peult
le dit seigneur ou recepveur prendre lesdits fromaiges ou
argent, lequel mieulx luy plairat.
21** Item salvons et wardens que en la dite majorie (3) avons
assemenches (4) et commungnes, de lesquels les massuwys
se peult ayder en tout manier, tout voyes, en observe les
condition que chy apr^s seront declare.
22* Premier assavoir que le seigneur ne peult vendre
boys (5), sains le masswy, four cour (6) ne le massuwy sains
le seigneur.
23° Item sil advenoit que iuysl (7) paxhon (8), les maswy
peullent mettre leur pourcheau sur ledit paxhon qui!
auront devant le S' Johan Baptist, paruii payant pour ehacun
deux noerez a seigneur de pannage et pour ces quil arront
acqueru (9) apr^s le S^ johan fiour ung vy gros a seigneur,
et de ce les eschevins sent quiet dedits pannaige.
24<* Item se les boix polloient plus porter (10) de porceaux
que les massuys naroient, se en peullent prendre par le
consentement de seigneur parmi payant deux vy gros pour
ehacun i)Ourceau jusques a la S* Thomas devant le Noel.
25^ Item apres le Noel peullent les massuys mettre leurs
pourceau a la mort paxhon (11) sans pennaige payr a
seigneur.
26® Item en notredite majorie sent ordonn^ certaines
places et pieces de bois ausquels nul massuy ne autre ny
peult et ny doit tailher bois portans haulte fleur (12) sains ie
grez et consentement de seigneur et masswy sur la peine et
Hii&e de neuf ilorin d*or, les six aux seigneur et les trois
a foestyr, ausquelz bois sent mises maches (13) et bone (u),
pour les masswy de ladite muiorie.
27<* Item salvons et wardens qu*il est condilione que nul
ne peult et ne doit sarter (!5) an bois sartable devant le jour
del dedicase a Slavelo, qui est le V^ jour de jung, et ne
doit un ehacun enseigne que ung jornal jusques a tant que
ledit jornal soit sarteit, sains forfaire amendes.
(1) LeQai, lessai (wall.) = laii. — (*) = Egouttes. — (a) Mayerie =
mairie. — (*) = Aisances. — (&) == Bois. — (g) = Hors cours, —
( 7 ) = 11 y eut. — ( 8 ) = Pature , glandee. — ( ) = Acquis. — ( ««) =
Gomporier. — (11) = Morte-glandee. — (u) = Pprtant haute fulaie.
— ( «3) == Marques. — (\i) ^ Bornes. — ( is) == Essarter.
- -167 -
28® Item quant k formelage (i) chacnn peult formeler en
tout temps a son meilheur profict, voire en ce entendu que
nul ne peult et ne doit enseigny ne entreprendre plus avant
que ung jornal, jusques a tant que le dit jornal sera for-
neleit, et quant adonc pouldrat plus avant prendre, se
mestier en at.
29° Item salvons et wardens quil at este fait par le seigneur
et massuwy ordonnance que nulle ne doit soyr four («) aux
assemenches (») devant le S' Pierre fenal (4) mois entrant.
30** Item au premier jour ouvrave apres ledit S* Pierre
pent un chacun entreprendre une place pour sayr, de
laquelle ne doit sortir a tant quil aurat soyez ledit place
sains enseigny (5) devant ies autres,
31<>Item le premier jour ouvrave apres la dite S* Pierre
nul ne doit entreprendre du soier ne denseingnyr devant
le solos (6) levant, a celle (?) fin que nul ne prendre avanttaige
sur son compaignon, et nul ne peult et ne doit vendre
ne louer sa part de prys aux assemenches sains forfaire
lamende, et myse de trois florins d'or.
Item at est6 relax6 de soyr jusque a premier jour ouvrave
apres la visitation Notre-Dame.
32*^ Item at este ordonne et condition^ que nul ne pent
et ne doit soyr sternement (8) dedans le bodseux et
en la faigne de brebis et desouz hogarfontaine (9), apres
le premier jour de may, jusques alleS' Pierre fenal mois
entrant.
33" Item quant a sternement (: pns hors Ies lieux declare :)
peullent Ies massuirs susditsen tout temps soyer et prendre
sternement aiiltrepart , la il Ies trouveront, a leur meilheur
prolTit.
34** Item e>t condiiione que chascun manaige ne peult
et ne doit mettre que ung homme soyeur Ies trois premier
jour ouvrave apres le S^ Pierre, mais apres Ies trois jours
peult unj^ chacun querir son melheur profit, le tout Ies
condition predite sur peine et myse de lamende.
35® Item salvons et wardens par laprins de nos pre-
cesseurs, que nous avons toujours Ies deux vilh Ster
et Francorchamps, paxhy (10) et weady (11) par tous Ies
(i) For-neler = faire du charbon de bois. — (1) =^ Scier foin,
couper le foin. — (') == Aux aisances. — (*)== Mois ou Ton fane,
c'est-k-dire le mois de juin. — (&)= Mettre une enseigne, planter
une gaule indicatrice. — (6) = Soleil. — (7) = A seule fin. — (»)
= Scier lili^re. — (9) Lieux dits. — (lo) = Paltre. — (n) = Mener
paltre.
— 468 —
foreslz et weadages en la terre de Franchimont, sains
debat et contredict de quelconque jusques a tant que ceux
de Sart en Ian XV^ et XLI impetront a cbastelain de
Franchimont ung iorcommand (i), parquoy nous oppo-
sisnies pardevant la justice de Theux, pour lequel aftaire
ne trouverent ces de Sart par droit quils nos pouluissentjetter
hors de nostre prescription , pourquoy demeurons toujours
en nostre usaige et manyment («) , comme ont fait nos
precesseurs d ariciennete.
J^6° Item savons et wardens que avons ung bois en la
sart embane (5), ainsi que la voie deseur le petit gros
bois (4) prendea darreffay (5) en aliant vers la roche(6),
jusques a ung chaine. lesqueiles est Tentredeux de ban
deRoanne et Froncorchamp, en descendant du dit chaine
vers Roannea (7), et en remontant dudit Royannea vers le
ruy de Sart a pierres du coste vers Francorchamps.
37° Item encore ens es fawaige ainsi que le ruy appele
Rohan le port jusque a Dnmpont (8) en aliant vers la voye
de Locquetenne (9) en referant jusques a fiefs de Mona^
selon la voye et prendant au fief en rallant vers les champs
des aysemence gisanl en favage ( to ).
38° Item encor une piece gisant ens ses eraie — isi vlts (11)
prendant a faweux Gerard, ainsi que le ruy le port,
et par desoubz ensuivant les matze, lesquels sont mis jusque
au Dorette (it), ainsi que le faweux de Correhyulx le port.
39° Item encore une piece gisant eu la Ramey (13)
ensuivant la voye par dessoubz jusques a grand Sail,
en retournant jusque a faweux de cot haye (14) et jusques
aux fangne delle croix Hurar(i5) assavoir le faigneux
jusques a Dorette ( ig).
40° Aincor les fraiesse commune (17) ausy loing et aussi
large qu*ils se estendent.
Lesqueiles ordonnances derniers escript la noble grace
de Monssi* Ghristophe de Manderscheit nostre prince I'at
accord^, et ce sur peine de trois florins d*or aplicque a
Monss^ susdit ung et le deuxi^me au profTit du massuy ,
et le tiers a raporteur (esloit signe:)A I'ordonnance de
Mess" de la justice de Francorchamps laspar Tronchon
leur clercq susdit avec paraphe par copie 1585.
Par copie :
L. DE Rbmouchamp.
(i) = Assiipiatiou. — («) = Us et coutumes. — [z) = Mis en defense.
— (4 8 6) = Lieux dits. — (7) = Le Roannay, ruisseau. — (» 0) = Lieux
dits. — («o) = Lieu dit, mais illisible, mauvaise copie. — (11 a is) —
Lieux dits. — (n) «= Lieu dit: les coiumunes humides, mar^cageuses.
MiLANGES
A plusieurs reprises d^jk, Tlnstitut a accueilli dans son
Bulletin , sous le litre de Melanges , des docuracnls de
di verses natures pouvant jeter quelque lumi6re sur This-
toire du pays de Li^ge, ses corporations de metiers, ses
coutumes, ses homnies rcniarquables. Nous recommengons
aujourd'iiui en esp^rant pouvoir continuer dans un pro-
chain Bulletin, la publication de ces melanges en faisant
pr^ceder chaque document d*une courte notice relative
aux fails auxquels il se rapporte. Nous esperons que ceux
qui s'occupent de Thistoire de notre principaut6 y Irouve-
ront queJques indications utiles.
«
Ed. Poncelet.
Ordonnance du XIV^ 8i6cle.
Plusieurs Paweilhars du XV® si^cle renferment les pres-
criptions suivantes qui ne manquent pas d'int^r^t. Eiles
paraissent remonter au XIV^ si6cle et ^manent probable-
ment du pr6v6t de Li^ge.
Le premier article est relatif aux sacrements, que TEglise
— 470 -
doit administrer aiix pauvres comme aux riches ; les
suivants concernent noiamment rexcommunication , la
validity du manage, la fabrication d'une sorte de bi6re
appelee rahier.
A la suite de Facte que nous publions viennent, dans
les Paweilhars , quelques indications chronologiques donl
la plus ancienne est la fondation de TOrdre de Saint-Benoll
en ran 520.
Ce sont les droitures que Saincte englicsez doii
doneir auz povrez et auz inchez dedens Liege com-
monnalmenU
Loilc et corpus Domini qui quionques les demandes
ons li doit donneir sens conditions, ly malardez doit avoir
laitre ou le cimetire en queile lieu quil onques vuelt
engliese conventuale a Liege, ly homme repentans de ses
meflais doit queirre consele de son ame a homme sage ou
que il vuelt, avoir le doit.
NuUe capelle ne doit sonner devant que ons aiet sonneit
^ nostre Damme s'il ny at feiste ou dycausez.
Quiquionques fait ordure en'le ruve deseure Mierchuel
dela ou ilh suert tresqua la bocherie enmarchieta Liege,
ilh est escommengniez.
Nuls ne doit estre excommengniez se ce nest par juge-
ment de sennaulz ne absoulz se ce nest par almoinsne ou
par destrendement denglise conventualz.
Quiquionques brasse cervoi.se que ons appelle rahiers
il est escommengniez
Qui est escommengniez et demande absolution il doit II
deniers porses bans.
Nuls ne doit faire mariage sil nest presens et par le
savoir del pere et delle mere et par le foid donnee de main
en auitre ou aultrement ce nest mie mariage.
Ly damme qui vat a nrjesse denfarit doit offrir une can-
delle de chire solonques sa volenteit, se elle nest si povre
que emprbnteir ly convengne par besongne et lautre par
offrir.
- 4^1 -
Ly fevres de grosses oevres, li bolengiers, li brasseurs,
Ji scoliiors dangnealz, li bochiers luis cilsdoient les droiturs
delJe senne.
Paweilhars Ay foL 264; B, fol. i t'o; G. foL 2 vp.
sur parchemin ex^cutd par ordre de
Bobeit de Berghes, 1660.
Dans un travail paru tout r^cemment (i), M. J.-S. Renier
decrit un ancien 6vang61ialre manuscrit sur parchemin ,
de la coll^giale Saint-Jean a Li^ge , oeuvre d'un calligraphe
nomm6 Robert Quercentius (du Gh6ne), de.Gambrai. I/acte
suivant, relatif au missel de T^v^que Robert de Berghes,
corrobore ce que le calligraphe affirme dans Tent^le de
Tevangeliaire de Saint-Jean, savolr qu'il execula plusieurs
travaux relatifs a son art pour les princes Robert de Berghes
et Gerard de Groesbeck.
Ego infrascriptus , cathedralis ecclesiae Leodiensis
Ihesaurarius, attestor me recepisse a reverendisr admodum
perillustribus et generosis dominis meis ad archivia ejus-
dem ecclesiae d(3putatis , per manus eorum secretarii
domini PoUain, librum missarum pontificalium ex praes-
cripto insignis ecclesiae Leodiensis, in parguameno con-
fecluri^, jussu illustrissimi Robert! a Bergis, anno 1560 et
scriplum per Robertum Querconsium, Gameracensom con-
tinenlem centum triginta novem folia parguameni ; quem
quidem librum-recepi ut supra ad reponendum in thesau-
raria ejusdem ecclesiaead usurn celsissimi principis modern!
el ejus successorum, hac prima februarii 1691.
(Sigre) F. Rochefort.
Archives de VEtat, Cathedrale de Saint- Lambert.
(i) Inventaire des oh jets d'art renfennia dans les monuments civiln
et religieux de la ville de LUge^ p. 109.
— 472 —
Taux des salaires en 1688.
Au XVI® si^cle dej«'i , plusieurs des questions que les
circonstances actuelles onl mises a Tordre du jour, celle du
juste salaire, par exemple, ^laient Tobjet de contestations
entre les int^resses et de uiesures de la part de TElat.
Seulement, les r61es ^taient renverses, et les autoriies
pensaient devoir fixer non un minimum de salaire pour les
ouvriers, mais un maximum de ce que les manouvriers
pouvaient exiger. A la suite de plaintes regues par I'ev^que
de Li^ge, Ernest de Baviere, celui-ci adressa aux gentils-
hommes, baillis et officiers des differents quartiers du pays,
un placard leur demandant de fixer, concurremraent avec
lescours de justice et les bourgmostres de communes, un
tarif de salaires pour les difKrentes professions.
Nous publions ci-apr6s les resolutions que prirent a ce
sujet les autorit^s de la ch^tellenie de Couvin , au pays de
Liege. Si,»i premiere vue, le taux des salaires que Ton y a
propose paralt minime, il ne faut pasoublier que, depuis
cette epoque, le numeraire a diminue de valeur dans des
proportions considerables, et que , d autre part , le prix des
objets de premiere necessity, des vivres surtout, a con-
sid^rablement augmente ; de plus, les progr^s de la civili-
sation ont cre6, pour toutes les classes de la societe, des
besoins nouveaux. Ainsi, la condition d'un ma^on ou d un
charpentier, dont le salaire journalier , en 4588, elaitde
huit patards en et6 etdesix patards en hiver, netaitpas
plus mauvaise que celle des ouvriers de nos jours.
- 473 -
Resolution et adins conceu ei m^i'este par les geutilhommes ^
hallifz , mmfeurs , eschevms , niaitres de ville et villaiges
de la ville et chastellenie Jie Couvin assembles et con-
greges en la dilte ville de Couvin a Veffect du placcat a
eulx envoy ez de la part de Son Alteze de Liege nostre
pHnce , le XXII^ jour du mois de jullct i588.
Premier Tadvis est tel, quant touche les niaitres charpen-
tiers et massons, qu'ils soy debveront contenter de gaigner
par chascun jour qu'ils besongneront en temps d estez
VIII patlars brabant (i) et en Thivor VI pattars.
Item les couvreurs de toicts d estraincts et placqueurs ,
par chascun jour en temps d'estez qu'ils besongneront
VI pattars et en Thiver IIII pattare.
Et quant aux escalteurs, cela soy remect a la discretion
de ceulx des cit^ et bonnes villes.
Item les tailleurs de pierres pour Touvraige fails au
cisseaux , samble que pour le cent debveroit suffir de
VII i/2 florins (2) et pour le cent de pierre ouvrez au poinson
V florins.
Item ies soieur au planche, pourle grand cent L pattars
et Ic petit cent XX pattars.
^t quant est des bouchiers, corduanniers , corbesiers,
chausseteurs, parmentiers, plonquiers, et chaussiers, cela,
quant touche leurs sallaires, journ^es et vacations se remect
a ce que ceulx des dites cit6 et bonnes villes de cesluy
pays de Liege en d^termineront.
Item les batteurs de grains en touttes saisons , samble
qu'ils se debveront contenter d'avoir pour leurs sallaires la
XVIII'^ messure de touttes natures de grains.
Item les faucheurs de preits quy ne faissent ou ne feront
aoust debveront gaigner par jour VIII pattars et ceulx fai-
sants aoust IIII pattars.
(1) Le pattar de Brabant valait un peu plus de six centimes ; huit
pattars de Brabant valaient quarante-huit centimes soixante-deux
centiemes.
(«) Le florin de Brabant valait un franc vingt-un centimes.
- 474 —
Quant au fait des moissonneurs , il en sera uz^ ainsy que
la coustummc a est6 en cc quartier depuis XV a XX ans cy
devant.
Item les mailres varlets de charues et labeurs, Siichant
bien semrner et cul liver la terre comine il appartient deb-
veront gaigner par an XXHII florins.
Item le second varlet (comnie dit est) debvera gaigner
par an XVIII florins.
Item le petit et dernier varlel , debverat semblabienient
gaigner par an XII florins.
Les servantes de villaiges debveront gaigner par au
VIII florins.
Lesmannouvriers besongnants en temps d'estds debveront
gaigner par chascun jour cinque pallars et en Thiver,
III i/2 patlars sauve cculx qui sont enlretenus de leurs
maitres ou maitresses au ioing de Tan, Jesqueis debveront
besongner a plus viJ prix.
Item touttes femmes et filles emplyees au mannovrer
(comme dit est) ou on aurat besoing, debveront gaigner par
jour II pattars.
Quant estaux batteliers, porteurs, menneurs ou transpor-
teura de packs, faix, fardeaux ou denr^es, cela se remect
a ce que cieulx des susdites cite et bonnes villes en ordon-
neront.
Les lailleurs aux bois pour la corde de beau boix mis
en laigne, assavoir d'huictz pieds de Ioing et IIII piedsde
hault debveront gaigner I[[ pattai*s et dela corde de laid
boix messure susditte IIII pattars.
Item les faudreui-s debveront gaigner pour chascunc
benne de cherbons, messure de Lovirval ou de quarante
quartaux XII pattars.
Quant aux charlons , les seigneurs et officiers des villes
et villaiges joincl la justice d*un chascun lieux y donneront
ordre a la conscience en ayant par eulx regard aux distances
des lieux et difliciiles chemins des charrois.
Les charliers samble qu'ils debveront ouvrer au pris
qu'estoit XVI, XVIII k XX ans ci devant.
Les marischals d'orsenavant quant a tout ce quy touchc
les labourcurs ne debveront prendre d'avantaige la Jibvre
de fer ouvres que ung pattar et demi.
- m -
Quant aux vinlers et marchans de vins, iceulx se remec-
lent a la discretion des justiciers dcs lieux ou les dits vins
se venderont aus quels ils debveront estre presentez pour
les adorer et assire selon leurs bont^s el pris.
Quant aux hostelains tennant logis, pour la gist d'un
cheval jour et nuict a trois picquotins d'avainnes des quels
ie red messure de Dynant en debveracontenirXlf , ensemble
pour le lict de Thomme ne debveront prendre d'avantaige
que VI pattars et ce quy se donnerat aux chevaulx par-
dessus les dits trois picquotins Ton debverat payer de
chascun picquotin messure commo dit est I deml pattars.
Quant est des cervoises, la libvre de pain et ensemble du
Iraictement des personnes et tables d'hoestes , on soy
reglerat selon que par son Alteze en son priv6 Gonseil serat
ordonn^e.
Item que tous laboureurs quy charrueront terre pour
aullruy a Targent, samble que do chacune roye moiennant
en cela leur bon debvoir el fidel labour debveront avoir de
cbascun bonnier de terre cincquante pattars.
Item cieulx qui donnent ou donneront cheval a lower
tant pour faire voiaige que pour s'en servir en la labour
et charrois samble que par jour debverat suffir pour le
lowir d'un cheval VIII pattars.
Suppliants Ires humblement , les dessus nomm^s, son
Alteze de volloir faire bien et estroictement le dessus
observer et y constituer (tant alendroit de cieulx quy
demanderont davantaige que la presente liste ne contiejit,
comme a ceux qui les payeront et quy feront refus de
besongner, et pour s'en excuser voldroient sorlir et aban-
donner les lieux de leurs rdsidences) teles paines et amendes
que sa dite Alteze et son priv6 Gonseil trouveront mieulx
convenir.
(Sign^) De Ponthier, par ordonnance de
messeigneurs de la dite ville et chastel-
lenie dessusdile.*
(Papie}"^ du Conseil prive,)
— 476 —
Comptes de bourreau, 1763 environ
Dans la pi'incipaut6 de Stavelot-MaJm^dy, le droit de
faire ex^cuter les criminels apparlenait au prince-abbe ;
c'est lui qui avail & supporter les frais des executions capi-
lales. Les documents qui suivent se rapportcnt aux hono-
raires reclames par maltre Roch , bourreau de Slavelot ,
pour avoir appliqu^ la torture k des noalfaiteurs et leur
avoir fail subir le dernier supplice. La correspondance
6chang6e 'd ce sujet entre Oger-Frangois Dum6, conseiiler
et procureur g6n6ral du prince-abb^ de Slavelot, et dom
Joseph Neunheuscr, conseiller-inspecteur du m^me prelat,
ne manque pas d*int6r^t. Elle nous donne quelques details
sur la faQon dont on pratiquail la torture ; mais surtout
elle nous fail voir qu'^ cette tSpoque , ou la peine capitale
^lait appliquee si frequemment, on en 6iait venu h
considerer la niort d'un homme com me chose bien peu
importante, el que des ministres d'un prince d'Empire
pouvaient d^battre en badinant le coiit de Tex^cution d'un
malheureux.
Joseph Neunheuser, mentionn^ ci-dessus, ^lait, en 1750,
prof&s de Tabbaye de Malm^dy ; la faveur des abb6s de
Slavelot r^leva successivemenl aux fonctions d'inspec-
leur general des revenus de la mense abbatiale et h celles
de conseiiler et de secretaire inlime.
Henri de Malaise, prieurde Malm^dy, ayant abandonn^
cette charge en 1758, Joseph Neunheuscr fut appel^ par
Alexandre Delmolte, abb6 de Slavelot, h le remplacer. Des
ce moment , Joseph Neunheuser oublia les bienfaiis dont
les princes de Slavelot Tavaient combl^ ; sous le pr^texte
deson inauguration priorale, il donna, en novembre 1758,
— 477 — -
un fastucux banquet, auquel rabW-princc ne crut pas
devoir assisler. Des ce moment, il ronipit en visi^re avec
I'abbe at son ambition d<5mesur(5e suscita de longs et
regretlables conflits entre l'abb(§ de Stavelot el le monas-
lere de Malinedy.
Le billet ^manant de Joseph Neunheuser et publi(§
ci-apres ne nous le montre pas sous un jour tr6s favorable ;
il faut, en elTet, une cerlaine dose de cynisme pour ^crire
comme il le fait : « Ah ! quelle douleur de faire pendre a
prix d argent... si on pouvait pendre gratis, on pendrait a
loute heure du jour ».
A Monsieur de Neunheuser consciller inspecteur etc,
a Stavelot.
Monsieur
Je viens de parler k Maitro Roch, il demande huit tor-
tures faisant. • R. 32
pour les 4 executions et cellos qu'il est venu pour
• 6tre faite R. 60
pour fraix de 10 jours R! 15
pour dressage des ^chelles R. 5
un dringuelde R. 3
Total R. 118
A la verity , je ne trouve rien de Irop la dedans et on
ne peut guaire marchander avec ces gens la.
Je vous prie do demander k S. A. si je dois le paier ainsi.
Je m'etois abuse en lui disant moins.
Oblige moi de marquer la pensce de S. A. au pied
des presentes. Je vous reitcr mes complimens et j'ai
rhonneur d'etre en hate,
Moiisieur,
Voire trefs hlimble'servit'eur
(Signe) 0. F. Dume.
32
— 478 -
Maitre Rock demandoit 150 6cus trois escalins ; je I'ai
reduit aux 118 Riss. ci-dessus.
Etrangler et rouer sont des executions dif^rentes ; la
chaine a un salaire a parte. Aiant ^tez ici avec les instru-
mens et ces gens pr6t a donner les tortures ne peuvenl
passer pour simples voiages.
J'ai reduit ses frais de voiages pour lui et ses gens k
9 escalins, ce n'est pas trop.
Au rest , comme maitre Rock doit revenir dans une
heure , je lui dirai de descendre pour exposer ses raisons
et ces demandcs, car je ne pense pas que je gagnerai rien
sur des droits pareiles.
J'ai encor Thonneur de vous souhaiter le bonsoir.
(Sign^) 0. F. Dimt.
S*il faloit faire venir un stranger il couterait le triple.
Je joins sa dcmande.
1 Donn6 une torture k la femme .
Trois jours ensuitte une autre tortufe a \
la m^me
item une troisieme k la m^me
2 a rhomme une torture § n 4 a
«., «o^«r.« „«.> 4«««:4;^« r 'tortures a
au garQon une territion f a ' f t
les instruments 6tant pr6parez ,> \ ^^Jq
3 venu encore une fois k Stavelot pour don- ' *'*^ *
ner la torture , ^tant command^ , mais
pas executde
4 un autre jour venu encor pour une autre
question qui nat pas ut aussi defet
5 venu avec ses gens pour executer les
condamn^s samedy pass^ sans effet . 20 ris
6 pour avoir etrangl6 la femme et mis sur J 40 ris pour
la roue f les ex6cu-
7 le m^me pour Thomme faisant 4 ex^cu- \ tions du-
tions ) jourd'huy
Et les fraix pour \0 jours k 9 escalins
par jour 15 ris
a dress6 trois 6chelles au risque de sa
vie ; pretend pour chaque un gros 6cu 5 ris
- m -•
Tarif du bourreau
Ghaque torture: 4 ecus courant; aura pour foueter
5 ecus courant qu'il applique \ek marques ou pas ; pour
pendre : huit 6cus ; pour rouer : 10 dcus avec le coup de
grace ou qu'il billione.
pour deeapiter : 8 6cus courant.
lidponse.
Son altesse n'enLend pas de payer que les executions
eflfeclives; ainsy, que deux executions et qualtre tortures
et le voiage do maitre Roch ; pour les autres qui n'ont pas
eu de suite, marchandez Monsieur.
J'ai Thonneur d.e vous donner le bonsoir.
(Sign6) J. Neunheuser.
Monsieur
Ayez la bonle de compter comme vous est convenu les
118 riss. Son Altesse y consent Ah ! quel douleur de faire
pendre a prix d'argent, si on pouvait pendre gratis on pen-
deroit a toute heurc du jour.
Bonsoir, Monsieur, nous avons grande compagnie que
vous voirez demain.
(Sign6) J. Neunheuser.
( Cotir de Stavelot, farde. )
Supplique de Lambert Boniver pour I'dtablisse-
ment d'une verrerie k Ch6n6e, 1764.
Les industriels du pays de Li^ge se plaignaient fort sou-
vent de ce que les Etats, loin de leur accorder, comme les
— 480 -
puissances voisines, des avantages et des privileges, les
accablaient d*imp6ts , ce qui forcait les Li^geois k etablir
leurs usines et leurs manufactures dans les pays de Lim-
bourg ou de Luxembourg; la requite publiee ci-apres fait
ressortir le tort que cette emigration causait h la princi-
paut^ de Liege; le signataire demande, pour I'^tablisse-
ment de sa fabrique de verres et de bouteilles , Texemption
du60«.
Le 9 f^vrier de Tann^e suivante, une nouvelle verrerie
fut encore 6tablie & Ch6n6e. Thomas Cambresier, Remi-
Joseph Malaise, Henry Houtart et Georges Krismers/s'as-
soci^rent pour la construction et Texploitation de cette
fabrique , qui fut b&tie dans une paire dudit sieur Cambre-
sier (0, du c6i6 du pont oil elle existe encore actuellement.
A Messeigneurs de VStat nohle du pays de Liege et
comte de Looz.
Messeigneurs ,
C'est le commerce et les manufactures qui sont le nerve
d'un £tat et qui font tout I'avanLage des sujets. C'est sans
doute par ce principe que nous voyons que les Puissances
voisinnes accordent tous les privileges qu'on leur demande
lorsqu'on leur propose de faire quelque nouvel ^tablisse-
ment sous leur domination. Vos propres sujets, Messei-
gneurs, offrent d*6tablir des verreries k Ambl^ve, pays de
Limbourg («), de b&tir des forges et platineries h Rabo-
rive, pays de Luxembourg (3). Le Gouvernement de
(1) Acte da nolaire DD. Salve, 9 f^vrier 1755.
(1) En marge : Octroy accord^ le 15 d^cembre 1727 k M. Grand-
champs, de Li^ge, et associ^s.
(3) En marge : Octroy accord^ k M. Goune, de Li^ge, en d^embre
1758.
— 481 -
Bruxelles leur accorde rexemplion de lous droits qu'on
pouroit exiger, tant sur les matieres premieres quesur les
manufactures lorsqu'elles sont partailtes, et c'est aux
d^pens de vos fidels sujels que se font ces 6tablissements :
Je ban de Theux vat h son enti6re mine, deux tiers des
families ne tirant leur subsistance que de la manufacture
des platineries, qui vat se transporter a Raborive, oCi les
nouveaux entreprenneurs ont obtenus tous les avantages
qu*ils ont demand^s. Vos Seigneuries verront-ils d'un ceil
indifferent tous ces nouveaux 6tiiblissements qui ne
peuvent se faire qu'au desavantage de vos sujets? Fau-
dra-t-il que ceux qui ont envie de pousser leur fortune par
quelque industrie , abandonnent ce pays pour chercher a
Tetranger les avantages qu'on leur refuseroit chez eux ?
Ce sont de vos fuiels sujets, Messeigneurs, qui avec
confiance viennent remontrer qu'ils ont envie d'etablir des
verreries sur le rivage de Teau de Veste , dans la partie de
votre domination , qui , par cet 6Ublissemcnt , se proposent
d'emploiisr plus de C4«icq cens &mes qui, faute de travail,
sont oblig(5s de deserter de ce pays ou de mandier leur
pain, Ce dessin semblc trop louable pour que vos seigneu-
ries n*y pretlent point les attentions les plus favorables.
C'est done sous votre protection que lessoussign^s veuillent
poursuivre leur entreprise; ils supplient pour cela vos
seigneuries de leur accorder Texemption du 60® sur les
Qzieres, bois, terres, cendres, et generalement sur tout
ce qui pent et pourat etrc necessaire pour la fabrique des
bouteilles ct des vers.
Quoi faisant
(Signe) Lambert Boniver et Comp. (i).
(Papiers du Conseil pHve.)
Tir & Fare accord^ aux habitants de Verviers, 1766
Au mois d'octobre 1755, quatorze habitants de Verviers
« ayant beaucoup tire au but ou rond, et elans d'intention
( I ) Au dos : Le 20 mars 1754, renvois aux mdmes condilions que
les autres verries du pays de Li^j^e.
— 482 —
de continuer cet cxercice pour leur bien 6lre, » adresserent,
k cet effet, des requites h Henri-Joseph de Stembert,
lieutenant - gouverneur du marquisat de Franchimont ,
vou6 h^reditaire de la ville et ban de Verviers , etc. , et a
la communaut6 de Stembert, sur le lerritoire de laquelle
lis avaient choisi un emplacement. Leur supplique etait
accompagnee du projet de reglement suivant :
1® Que tous associ^s ou confrcrs signans la pr^sente
seront obligez de donnerun ecu ou huit escalins, a payer
au jour qu'on souscrirat dans le livre ou regilre de la
confrerie des lireurs, qui sera tenu par un desdits signans,
et ainsi d'an en an k pareil jour. Bien entendu qu'ii
sera k toujours libre k Tun et k Tautre, lorsqu'ils voudront,
de s'en retirer parmy en avertissant le confrere qui aura,
le regitre et la caisse de ladite confr^rie ; n^anmoins ,
Tecu qu'il aurat paye come dessus pour Tannee lors com-
menc^e, restera k laditte caisse sans qu'il en puisse rien
repetter, fut au commencement fut k la fin de la ditle annee ;
2<* Que Fargent repris au premier et precedent article
deverat 6tre et sera employ^ uniquement au besoin de la
cont*r6rie ;
3« Que les signans associez seront tous egallement
maltres ;
4® Qu'il ne sera permis, soit k tireur soit au spectateur
d'insulter personne ; surtout que le spectateur ne viendrat
pas embarasser le tireur en passant devant iceluy ou se
mettant trop pr6s, etc. ; au contraire , il deverat se retirer
d'abord qu*il en sera avertit par Tun ou Tautre desdits
associ^s en unlieu que ce dernier luy dira poliment ;
50 Que le seigneur souverain officier de cettui marquisat
de Franchimont aura, de m^me que son lieutenant, sa
trairie libre et exempte ;
6° Qu'on ne pourat, aux jours de trairie, esprouver qu'un
seul coup ses armes.; encore faut-il qu*auparavant on soit
inscrit au regitiii de la elite confrerie pour faire trairie ,
ci peine etc.;
7® Qu on deverat tirer Tun apres Tautre , selon roriire
des armes ebann^es ;
8° Qu'avantde mettre en joue pour tirer, on sera oblige
d'annoncer son coup en criant a haute voix : Garde!
9® Tout tireur sera oblige de payer sa trairie en fannon-
gant ;
-'483 -
lO* Tous les blancs , noirs ou le boulong , se payeront
au profit de la confr^rie, et cela selon le slile des tireurs,
pour ^Ire remis ens mains dudit caissier ;
ll* Qu'aucun tireur stranger ne pourat transporter Je
but ou rond hors du lieu dit Crotte, sinon par le gre et
consentement des confrers signez et associez, ni m6me tirer
sans la permission d'un d'iceux ;
42o Qu*il ne sera permis d'envoyer au rond ou but que
le marqueur, avec un assistant, sans la permission desdits
confrers signer ou de Tun d'iceux , le cas arrivant, k
peine etc ;
13® Que les confrers auront droit et privilege de tirer
et cauveler avant tous autres, sans que personne y puisse
contredire ;
44® Qu'en cas arrivant qu'il ne se trouvftt qu'un confrere,
et survenant quelque difficult^ ou disputte au sujet des
pr6sentes regies et conditions, iceluy dever^t assumer
deux personncs quMl jugerat les plus capables, pour avec
luy decider du cas dont il s'agirat; autrement se sera tou-
jours aux confrers k decider , parmy qu'ils soient au
nombre de trois ;
15® Que les confrers ouvriront la trairie et la fermeront
k leure comodit^ ;
16" Qu enfin chaque tireur ne pourat mellre son arme
que trois fois bas, et qu'il ne pourat se joindre k la table,
ni toutes autres choses de son arme, k peine de traine
perdue.
(Signe) : Lambert-Frangois Franquinet; P. -J.
de Malempr6; J.-T. Godart; Servais -Joseph
Pirons; Mathieu-Frangois de Vaux; Ernest-Joseph
Nizet; Jacque-Joseph Simonis; Frangois-Joseph
Daudeseux; P.-F. Martin; M.-J. Moxhet; J.-B.
Cornet; Renatt Godar: J. -J. Jacquet ; Antoine
Le Loup.
Le lieutenant-gouverneur et la communaute de Stembert
ayant accueilli favorablement leur demande sous Tagrea-
tion de Sa S"« Eminence, les signataires pr^senterent leur
supplique k Tev^que, qui Tagr^a en ces termes :
S. S. Emc« aiant vu la tr6s humble suplique des bour-
geois de sa ville de Vervier, le projet de r^glement y joint,
— 484 —
et Tavis de son lieutenant-gouverneur du marquisat dc
Franchimont , accorde auxdils bourgeois la permission
d'^tablir une Irairie franche au lieu dit Crotte, d(§pendance
de Stembert, en observant ledit r^glement et se confor-
mant aux ^dits ^piscopaux qui prescrivent de ne point
tirer pendant les offices divins. Donn6 au Conseil priv^ de
S. S. E. , le 13 novembre 1755.
Vidim^: Jacquet V; contresigne : L. de Chestret.
[Papicrs du Conseil pHve. )
Projet d'emprunt, 1764.
C'est aux £tats de Li^ge que tous ceux qui avaient fait
ou croyaient avoir fait une d^couverte dans le doinaine de
rindustrie, du Commerce, de la Finance, s'adressaient
pour oblenir Tex^cution de leurs projets ou un .encourage-
ment pecuniaire ; nous donnons , ci-apres, un projet d'em-
prunt imaging par un brave Li^geois, destine k faire
gagner, sans aucun risque, de Targent k r£tat et aux par-
ticuliers. Malgre tous les avantages qu'il presentait, ce
projet n'obtint aucun succ^ aupr^ des £tats de Li6ge.
A.Messeigneurs de V6tat tiers du pays de Liege et comte
de Looz,
Messeigneurs , .
Le soussign6 a Thonneur de repr^senter k vos ires
illustres seigneuries qu'^ I'exemple de tant de ruys, elec-
teurs, princes et fitals de I'Empire , qui ont erigeet execult5
dans leurs fitats, pour le bien de leurs pays et finances,
divers projets, il a eu le bonheur de reussir a invenler et
— m —
faire un ouvrage a ce sujet, que certainement , par les
grands avantages, lant pour vos illustres seigneuries que
pour les inl6ressc^s, on pout dire unique dans celte esp6ce.
C est un jeu d'emprunt qui doit 6tre jou6 tous les deux
mois pendant quatre ans , ou m^me tous les mois si on le
trouvoit plus convenable, ce qui no dureroit qu'un an et
neuf mois. Chaque jeu raportera h Tfitat j tous les fraix
fails, g^n^ralement tout pay6 el argent clair, au moins
quatre cent mille francs, et peut-^tre davantage. Ce qui
pouroit se perp^tuer d*autan1 plus facilement et plus certai-
nement qu'il en rdsulteroit aussi aux int6ress6s des tr^s
grands avantages ; car quoi peut-il avoir de plus attirant
au public que de savoir et voir que personne ne poura
perdre un obol de son pr6t, raais bien gagner des grosses
et m^rae tr6s grosses somraes.
Voili , messeigneurs , Tid^e du soussign^ , qu'il a Thon-
neur de vous presenter , tanl par Tamour de sa patrie qu'en
reconnaissance de ce qu'il a eu le bonheur de vieillir k
rhonneur de leur service, les suppliant tr6s humblement
de daigner /en cas qu'ils voudroient se r^soudre de T^riger
dans ce pays , noiiimer et auloriser un comit6 ou deputa-
tion devant laquelle il s'oflFre de prouver et faire voir tr6s
clairement la r6alit6 du pr^dit.
Quoi faisant.
(Signo) El. de Blavier
Aposlille : « Le 14deceinbre 1764, lue et nihil. »
( Papiers des Etais. )
Prqjet d'dbrirage des vers & sole au pays de Lidge,
1776.
Jn n'a jamais , pensons-nous , fait au pays de Liege de
tentative s^rieuse pour y introduire Televage des vers a
soie. Gette abstention a lieu de surprendre lorsque Ton
connait Textension que cette branche d'industrie avail
- 486 —
prise dans les pays voisins , en France notamment , depuis
la fm du XVIo si^cle. Nos regions se pr^taient autant que
bien d'autres h la culture du mftrler blanc et k 1 education
du bombyx (i) et cette entreprise aurait dCi tenter 1«3S cul-
tivateurs li^geois, vu les grands profits qu'apporte la s^rici-
culture et les frais relativement peu considerables qu'elle
exige.
En 1775, un Li^geois ayant eu connaissance, par \es jour-
naux, du succ^s que la culture des vers k sole avail
obtenu chez des peuples jouissant d'un climat analogue a
celui de la principaut6 de Lic^ge, et ayant peut-6lre lui-in6me
fait, pour son aniusement, des essais satisfaisants, proposa
aux Trois Etats de Li6ge d*inlroduire cette industrie dans
le pays («) et leur ?oumit, k cet effet, un projet trte
d^.taiUe dont nous publions le texte ci-apr6s.
Dapr6s Tauteur de ce projet, la culture des vers k soie
devait 6tre , pour le pays de Liege, une source de revenus
considerables ; la vente de la soie brute devait , selon lui ,
rapporter annuellement environ 1,112,000 francs.
II est^ remarquer que le M6moire parle du succ6s de la
s^riciculture dans le Nord, le Palatinat et les Pays-Bas autri-
chiens , mais ne mentionne pas la France parmi les nations
(i) Un M^moire datant de 1830 porie: cc Des personnes, qui ont
parcouru leDauphine, le Midi de la France et mdme Tltalie, sont
toutes d*accord que les environs de Li^ge offrent les expositions et
les terrains convenables k la culture du mClrier ; pourquoi done cette
belle province resterait-elle en arriSre dans ce genre de culture et
de productions qui peu vent, par la suite, donner un nouvel cssor a
rindustrie li^geoise si justement pr^conis^e par T^tablissement , au
sein m6me de la ville de Liege, de filatures de soie, de fabriques a
tisser, d^^tablissements enfin teb que ceux qui existent aujourd*hui
k Gand , a Anvers , k Liers ?
(«) En France, le ministre Colbert, pour encourager Televage des
vers a soie fit accorder, en 1666, une prime de 90 sols pour chaque
milrier que les agriculteurs planteraient dans leurs possessions.
— 487 —
voisines qui s'y adonnaient. En effet, T^levage du bombyx
eut, dans ce pays, des vicissitudes diverses ; apr^s la revo-
cation de r^dil de Nantes notamment, le depart des families
protestantes des Gevennes fut un coup presque mortel pour
cette industrie; peut-^tre, en 1775, subissait-elle 6galement
une crise momentan^e. Actuellement, en France, quarante
departements environ cuUivent le mtirier.
Le plan du novateur, soumis aux Etats de Li^geirAssem-
blee gen^rale du 9 mars 1775, fut accueilli tr6s favorable-
ment ; mais les deputes des Etats, auxquels Tex^cution en
tut confiee, ne furent pas du m6me avis. lis crurent, sans
doute, que les cultivateurs fi^geois ne pourraient s'astreindre
aux soins minutieux et patients que necessite Televage des
vers h sole et que les subsides octroy^s pour I'acquisition
des miners et Tencouragement de Tindustrie seraient
ainsi d^pens^s en pure perte. Toutefois , les d^put^s des
£tats refus^rent de s'occuper de la question pour un vice de
forme ; en effet, Tauteur avait omis de signer son M^moire,
L*ancien regime ne dut pas voir se renouveler une tenta-
tive de ce genre ; seuls, quelques amateurs continu^rent k
elever des vers k sole pour leur agr^ment, sans penser k
donner k cette branche d'industrie I'extension qu'eile
aurait dti acqu^rir.
Au commencement de ce siecle, cependant , des Soci^tes
se fond^rent , k Tinstigation des pouvoirs publics , dans le
Brabant et la Flandre occidentale pour encourager la cul-
ture du murier.
En fevrier 1830 , Raymond Dufour, inspecteur d'arron^'
dissement k Liege , magnanier enthousiaste , resolut d^
fonder une Societe liegeoise pour V encouragement do Id
culture du tnurier et Veducation des vers a sole (l). L'objet
(i) Projet ou plan d^une Sociiii d former , d lAige^ pour la culture
du mirier et Vart d^Mever avec succh les vers d 8oie, ( Biblioth^que
Ul. Gapitaine , a rUniversite de Li^ge , b9 9359. )
— 488 —
de cette Soci6t6 aurait et6 cl*assurer la culture du miirier
h L\6ge et aux environs dans les plantations appartenant a
la Society, et de faire Clever chaque ann^e un certain
nombre de vers k sole en proportion de la r^coltc des
feuilies de mdirier ; le capital aurait et6 de 75,000 francs Ix
verser en dix ans.
Dufour, promoteur de cette Soci^te, en aurait 6te nomine
directeur permanent.
Le M6moire relatif k ce projet, date du 10 fi^vrier 1830,
fut lanc6 a Li^ge, avec un bulletin de souscription , le
12 Kvrier; mais Tentreprise, enray^e quelques mois plus
tard par la Revolution beige , n obtint pas le succ6s qu'en
ftttendait Fauteur.
Projet (Tunc nouvelle hranche d'agiHculture et de commerce.
II est possible de former une nouvelle branche d agricul-
ture et de commerce dans le pays de Liege en y lavorisant
r^ducation des vers k soie. Le grand avantage qui en r6sul-
teroit n'echappera point a la penetration de Messeigneurs
des £tats, et il ne peut manquer d'interesser le zele dont
ils sent animus pour le bien public. L'exemple de ce qui se
pratique dans le Nord , dans le Palatinat et dans les Pays-
Bas Autnchiens d^montre la facility de Tex^cution de ce
projet dans notre pays qui n'a rien k envier aux autres.
Les gazettes et les journaux ont faits plus d'une fois men-
tion du fruit etonnant qu'on a recueilli dans les £tats du
Roy de Prusse, dans ceux de Tfilecteur palatin et de
S. M. rimp^ratrice Reine de la culture des muricrs et de
reducation des vers k soie. Nous sommes a port^e de veri-
fier combien nos voisins les Brabangons se felicitent des
soins qu'ils ont donnas k cet objet. La soie qu'ils ont
obtonu est telle que les manufacturiei's d'Anvers et de
Tournay reniploienl de preference k celle du Levant; ils
la trouvent plus finne, plus lustree, plus egale, et beau-
coup mieux conditionnee filer. On peut, sans se faire
illusion , aspirer d'en avoir d'aussi bonne dans le pays de
— 4I» —
Li^ge, surtout dans la Garnpine et la Hesbaye; mais cetle
iiouvelle source de richesses ne peut avoir lieu qu'autant
que rfitat contribuera a Touvrir par des encouragemens
et par des avances que lui seul peut faire.
Si des vues qui ont pour unique objet Tavanlage du pays
peuvent autoriscr Tauteur de eel meinoire a communiquer
ce qu'il pense, voici quelques observations qu'ii prie Mes-
seigneurs des fitats de vouloir bien prendre en conside-
ration.
4. Une plantation de muriers blancs tant en arbresqu'en
hayes est absoluraent n6cessaire pour fournir aux vers a
soie la feuille dont ils se nourrissent ; les fraix que cette
plantation causera ne peuvent 6tre considerables.
2. Le terrain aux environs de Li^ge etant aussi rare que
pretieux, on pouroit destiner aux semis et pepini^res de
muriers blancs I'interieur de la Gitadelle , des jardins de
Sainl-L6onard et de Sainte-Barbe.
3. II seroit k propos de d^livrer gratis des muriers a
quiconque en demanderoit. Cela se pratique ainsi partout.
II est meme des pays oh , pour interesser les paysans a la
culture des muriers , on leur donne 6 sols de gratification
pour chaque arbre qu'ils justificnt avoir plant^s.
4. Pour encourager T^ducation des vers et le travail de
la soie , il seroit k d^sirer que r£tat distinguat par quelques
recompenses le cultivateur dexhaque canton qui prouve-
roit que sa recolte a 6te la plus forte : 4 ou 6 prix suffi-
roient pour cela ; on en assigneroit un pour chaque canton
que Ton d^signeroit. On sait combien les recompenses
decernees par le gouvernement ont contribu^ dans plu-
sieurs fitats a y exciter Tindustrie et Tactivite des cultiva-
teurs. C'est en particulier a cet moien si efficace que
I'Angleterre doit I'abondan^e des grains et d'autres ,denr6es
dont elle est enrichie tons les ans.
5. II n*y a pas d'habitant a la campagne qui ne puisse
ais6ment r^colter 4 livres de soie puisque diff^rents parli-
culiers, sans des soins extraordinaires et pour leur amuse-
ment, en ont eii autant et m6me plus. Si dix mille paysans
travailloient k se procurer une pareille recolte , le produit ,
en ne mettant la livre de soie qu'au prix modique de f, 14
de li6ge serait de f. 560.000 pour les cultivateurs; il y en
auroit au moins autant pour la main-d'ceuvre ce qui en
tout feroit une somme de f. i .120.000.
6. II n'est point k craindre que le paysan qui s'occupera
de cet objet neglige le travail que demandent les produc-
— 49t —
tueuse liberty de se recommander dans Thonneur du bon
el genereux souvenir de vos seigneiiries pour le coup
hardy que il a fait par un zele patriolique d'aller arborer le
drapeau de la liberie sur la tour de saint Lambert el pour
donner de marque de la voix unanime de lout le peuple
liegieois qui pretero la mort plutot quo de perdre la liberie,
el en meme temps pour faire honneur k noire tres illustre
prince regent qui a daign^s se declarer nont soutient et
noire apuy de meme que vos seigneuriei en qui ledit
Gonreux esp6re de vos bonte une petite reconoissance
pour assister sa famille que il a abandonn^ pour faire cam-
pagne. C*est la grace etc.
(Papiera du Conseil price. )
Pages
Slatuts constitutifs V
Tableau des membresde rinstitut XI
S'*'. —Cachet d'oculiste remain trouv6 k Houtain-
I'Ev^que i
Docteur Tihon. — Ge qu*on trouve dans un Cartulaire. . ib
Jules Prison. — La charity publique en 1473, & Huy . . 10
Raron de (Zbestret de Haneffe. — Les Statuts somp-
tuaires du clerg^ dans le diocese de Li^ge 25
Uaron de Chestret de Haneffe. — La Foire de Lidge et
son traflc vers la fin du moyen-age 38
Jules Fr6son. — Prise du chateau de Huy en 1595. . 63
£douard Poncelet. — La Seigneurie de Tignde . . . 115
Ch. J. Comhalre. — Encore un « Hercule Gaulois » . . 191
Th. Gobert. — Le M«5tier des Houilleurs. — Le plus
ancien r^glement connu 205
Baron de Chestret de Haneffe. — La police des vivres
& Lidge pendant le moyen-dge. . , 217
Ad. Dejardln. — Cinquidme et dernier supplement aux
Recherches sur les cartes «1e la principaut^ de Li^ge ct sur
les plans et vues de la ville, public par M. Ch. J. Comhaire 209
Albln Body. — Le Garnet de voyage de Tabbd Jehin a
Paris 345
Psfc*
Docleur Tihon. — Herminette trouv^e & Huccorgne. . 397
Marcel de Puydt. — Notice-Catalogue sur les antiquit^s
pr^historiques du Musee de Liege 401
F. de Vlllenoisy. — Le Vase gallo-belge de Jupille . . . 423
Fei'd. Tihon. — Genealogie des comtes de Moha. ... 431
Marcel de Puydt. — Sepulture n«5olithique & incinera-
tion, a Neer-Haeren, et nouvolle station neolithique, k
Lanaeken, province de Li rabourg(Belgique) 457
Cli. J. Cornliairo. — McBurs d'autrefois. Record de la
Gourde Ster et Francorchamps, 1543 461
Ed. Poncelet. — Melanges 469
PLANCHES.
Sceaux de la Cour et des Seigneurs de Tign^e.
Pierre tombale de Jean Bastin, de Montfort, dans la chapelle
d'Evegnee.
Hercules Gaulois. .
Poteries et Meules n^olithiques de la Hesbaye.
Vase gallo-belge de Jupille.
Vase conserve au Cabinet de France.
BULLETIN
DE
LiSTIfUT ilRCH8
LifiGEOIS.
TOMK XXIII. — i''«^ LIVRAISOX.
li£gc
IMPRIMBRTB DE I.A MRUSE, BOULEVARD UK f.A SAUVENI^KR. 10
1893
BULLETIN
DF.
m
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1
J
8
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LifiGEOIS:
TOME XXIIL — 2° LIVRAISON,
Iil£GE
IMPRIMERIB DE LA MKUSE, UOULEVARD DB r.A SAUVUNI^UB . 10
9
1893
BULLETIN
DE
L'INSTITUT iCHJ
LifiGEOlS.
TOME XXni. — 3<» LIVRAISON.
Iil£G£
IMPRIMBRIB DB LA MEU8B, UOULBVARD DB LA SAUVEMlfiRE. 10
1894
I
PRIX DE8 TIRl^S A PART
Par feuille de 16 pages et moins:
35 exemplaires . . ; fr." 1 50
50 » ; » 2 50
75 * » ............ 3 50
Plus la couvertiire et le brochage.
!^. — ■
■•>•
^ .
i|
. ^ Pages
Docteur Tihon; — Hermin^tte trouv4e k Huccorgne. . 397
Marcel de Puydt. — Notice-Catalogue sur les antiquitfis
pr^historiques du Mus^e de Liege 401
F. de Vlllenolsy. — Le Vasegallo-belgedeJupiUe. . . 423
Ferd. Tibou. — Gdn^alogie des comtes de Moba. ... 431
Marcel de Puydt, — Sepulture n^olithique k incinera-
tion, & Neer-Haeren, et nouvelle station n^lithique, d.
Lanaeken, province deLimbourg(Belgique) 457
Clu J. Comhalre. — Moeurs d'autrefois. Record de la
Gonr djG Ster. et Francorchamps , 1543 461
Ed. Poncelet. — Melanges. . *^9
A
- PLANCHES.
Poteries et Metjles^^olithiques de la Hesbaye.
Vase gallorbelgeTld. Jupille.^ / ,
Vase conserve au ?!^bhiel d&Fnince.
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Les reclamations et les lettres .destinies & la Societf dpiveat
etre adressees, Tranches de> port, %Eu secretaire, M, Edouard
Poncelet, quai de ITndustrie, l^Jh^Bje.
Les paquets, les livres.^ et'-.^lcs *ob|ets destines au Masde
Archdolo^ique peuvent etre/adresses''au concierge du Palais,
M. Halbart, rue du Palais, i3.
Hi
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